Résultats : 82 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
1
p. 170-202
Siege de Valenciennes, contenant plusieurs Particularitez qui n'ont point encore esté sçeuës, & les Noms de tous ceux qui se sont signalez, des Morts, des Blessez, & de ceux dont la Valeur a esté récompensée. [titre d'après la table]
Début :
Les secours qu'il reçoit de tant de Divinitez, sont bien moins [...]
Mots clefs :
Siège de Valenciennes, Marquis, Camp, Moniteur, Garde, Brigadier, Aide, Maréchal, Cavalerie, Attaque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Siege de Valenciennes, contenant plusieurs Particularitez qui n'ont point encore esté sçeuës, & les Noms de tous ceux qui se sont signalez, des Morts, des Blessez, & de ceux dont la Valeur a esté récompensée. [titre d'après la table]
Les fccours qu’il reçoit de
tant de Divinitez, font
bien moins confidérables
que les fervices que luy
rend Monficur de Louvois;
on n’a jamais veu une activité pareille à la fienne, &
il conduit avec tantdeprudence toutes les chofes
qu’il entreprend, qu’il ne
faut pas s’étonner fi elles
luy reüflïlTent toujours fi
heureufement. Sa grande
application auxAffaires,lon
extraordinaire prévoyance,
& fes foins continuels, ont
fait fleurir, pour les Armées
G A L A N T . 1 ? i
duRoy feulement, les mois
de May & de Juin dés la fin
de Février, & (ce qui n’avoit jamais eftéveu) a étonné cette année tous les Peuples qui en ont oüy parler;
^'cinquante mille Hom
mes de Cavalerie & d’infanterie, ont trouvé toutes
fortes de provifions, & fur
tout des fourages, dans une
Saifon peu avancée, dans
un Pais ruiné, & fur des
terres encor couvertes de
neiges : Cependant rien
n a manqué, tout a marché
malgré les mauvais che-
I
7
z LE MERCURE
mins, les Travaux fe font
faits malgré’les injures de
1 air-, & une Place où rien
ne mànquoit , qui cftoit
confidérable par les Fortifications, difficile à prendre
àcaufe de fa fituation, défendue par un brave Gouverneur qui avoir toute la
réfolution qu’il faloit pour
foûtenir un long Siégé, Si
par une Garnifon notngnols, de Walons, d Italiens , d’Allemans, & de
quantité de Nobleffie du
Pais,fans compter lesBour-
GALANT. i7
<
les armes; une Place,dis-je,
fi forte & fi bien pourveue
de toutes choies, a efté
prife d ’aiTaut apres huit
jours de tranchée ouverte.
C’eft ce qui paroiftra incroyable aux Siècles futurs, &qui ne fera pas feulement admirer la valeur Se
la parfaite intelligence du
Roy auMeftier de la guerre -, mais fa prudence à
choifir des Minières habiles & zélez pour fon fervice, &dont la prévoyance
a toujours efté fi grande,
P h
i
7 4 LE MERCURE |
qu’il n’a jamais manqué de 1
trouver en abondance & f
l’argent, & toutes les autres a
chofes necefTaires pour le- à
xecution des grandes en- 1
treprifes qu’il a méditées. (
Le Siégé de Valenciennes
1
cftant une des plus confi- t
dérables qu’on pût faire, i
par toutes les raifons que
nous avons dites cy-deffus ; fi-tott que le Roy fut
arrivé au Cam p, il reconnut
la Place, & l’on peut dire
que les ordres qu’il donna,
furent d’un Capitaine consommé , puis qu’ils ont û
G A L A N T . 175
bien reüffy. Les Bourgeois
fiers de cout ce que nous
avons marqué qui fervoit
à leur défenfe, donnèrent
fur leurs Rampars le jour
de Carefme-prenant, les
Violons, pour fe moquer
des Troupes qui avoient
invefty la Place; mais on
leur répondit quelques
jours apres avec d’autres
Inftrumens qui leur ofterent l’envie de dançer. Le
Mardyqui fuivit l’Aubade,
la Tranchée fut ouverte.
Voicy les Noms des Officiers Generaux qui penP iiij
i
7
6 le mercure
dant les huit jours que le
Siège a dure', y ont monté
la Garde.'
Première Garde.
Elle fut monte'e par
Monfieur le Marefchal de
Schomberg, Monfieur le
Comte de Magaloti Lieutenant General, Monfieur - ■
le Comte de S. Geran Mare fc ha 1 de Camp. Monfieur de Rubantel Brigadier, & Monfieur le Marquis d ’Angeau Ayde de
Camp du Roy. Monfieur
de Jonvelle Brigadier eftoit à la tefte de la CavaV
:
G A L A N T . i 7 7
lcrie. On fit plus de fix cens
pas de travail.
Seconde Garde.
Monfieur le Marelchal
Duc de la Feüillade, Monfieur le Marquis de Renel
Lieutenant General, Monfieur le Marquis deTiiladet
MarefchaldeCamp, M onfieur le Marquis de Revel
Brigadier de Cavalerie,
O (
.. . .
Monfieur d’Aubarede Brigadier d’infanterie,& Monfieur le Prince d’Harcour
Ayde de Camp du Roy,
entrèrent dans la Tranchée
à la place de ceux qui en
i
7
8 LE MERCURE
forment. On l ’avança
beaucoup, & l’on fit des
Places d’armes.
Troisième Garde.
La fécondé Garde fut relevée par Monfieur le Duc
de Luxembourg, Monfieur
le Marquis de la Cardonniere Lieutenant General,
Monfieur le Chevalier de
Sourdis Marefchal de Cap,
Monfieur de Bertillac Brigadier deCavalerie, Monfieur de Tracy Brigadier
d ’infanterie, & Monfieur
le Marquis de Chiverny
Ayde de Camp du Roy.
G A L A N T . 179
Quatrième Garde.
Ceux qui la montèrent
furent Moniteur le Marefchal de Lorge, Moniteur
le Comte du Pie (Iis Lieutenant General, Monfieur
d’Albret Marefchal de
Camp, Monfteur le Marquis de Livourne Brigadier
de Cavalerie, Moniteur le
Marquis de Bourlemont
Brigadier d’infanterie, &
Moniteur le Marquis de
Cavoye Ayde de Camp du
Roy. Le Canon & lesCarcaltes firent grand feu. On
infulta une Redoute,& l’on
prit un Fauxbourg.
i8o LE MERCURE
Cinquième Ga,rde. '
Les Officiers Generaux ;
qui relevèrent la Garde
pre'cedente, furent Mon- '
Leur le Marefchal d’Humieres, MonfieurleComtc
d ’ Auvergne Lieutenant
General, Monfieur le Chevalier de Tilladet Marefchal de Camp, Monfieur
le Chevalier de Grignan
Brigadier de Cavalerie,
Monfieur de S. Georges
Brigadier d’infanterie , & O J , J ||
Monfieur le Chevalier de
Nogent Ayde de Camp
du Roy. Le Canon ruina
GALANT. 181
des Defences; on fit de
grandes Places d’armes, &
les Carcafles mirent le feu
à plufieurs Maifons. Le
feu.de cesCarcalTes ne fe
peutéceindre, il brûle dans
l’eau, elles font remplies
de Grenades & de Canons
de Moufquet chargez de
Balles.
Sixième Garde.
Elle fut montée par
Moniteur le Marefchal de
Schomberg, Moniteur le
Duc de Villeroy Lieutenant General, Moniteur le
Prince Palatin de Bircken-
181 LE MERCURE
fcld, d e la MaifonPalatïnel !
Lieutenant General, Mon-
{leur le Marquis de Montrevel Brigadier de Cavalerie, Monfieur leMarquis
de la Pierre Brigadier d’In- j
fanterie, & Monfieur le
Marquis d’Arcy Ayde de
Camp du Roy.
Septième Garde.
Monfieur le ’Marefchal
deSchomberg, & les Offi- j
ciers Generaux de la Garde
precedente, furent relevez
par Monfieur le Marefchal
Duc de la Feüillade, Mon-
___
fieur le Comte de Mont-
G A L A N T . 185
bron Lieutenant General,
MonfieurStoup Marefchal
de Camp , Monfieur le
Marquis de Revel Brigadier de Cavalerie, Moniteur le Marquis d’Uxelles
Brigadier d’infanterie, &
Moniteur le Prince d’Elbeuf Ayde de Camp du
Roy. On avança les Batteries & les Mortiers ; la
Tranche'e e'tenduë en trois
branches, environna l’Ouvrage qu’on vouloit attaquer, & l’on fît des Places
d’armes allez grandes pour
mertre un bon Corps d’infanterie à couvert.
184 LE mercure
Huitième Garde.
Ceux qui eurent le bonheur de monter la Garde
le jour de l’Attaque, furent
Monfieur le Duc de Luxembourg , Monfieur le
Marquis de laTroufleLieutenant General, Monfieur
le Comte de S. Geran Marefchal de Camp, & Monfieur le Chevalier de Vendolme Ayde de Camp du
Roy. L es Troupes qui
montèrent la Tranchée avec eux, furent trois Bataillons des Gardes Françoifes, commandez par
G A L A N T . igjr
pondeur de Rubantel B ripériment. Mondeur de
JJ.i^aloti qui n’eft inr point
Lieutenant General de jour
n’ydevoit point entrer, ne
pût fe réfoudre à perdre
une d belle occadon de fe
fiçrnaler, & il y fut en qualité de Lieutenant Colonel
des Gardes. Les autres
Commandans firent de
mefme, & fe mirenc à la
I * *•
telle des Détachemens de
leurs Corps fans y eftre
obligez. MeflieurslesMirquis de Bourlenaont & de
CL
SI
186 LE MERCURE
la Pierre,furent de ce nom- c
bre, & commandèrent les f
Bataillons détachez de Pi- 1
cardie & de SoiïTons. Les t
Détachemens des Mouf- I
quetaires blancs & noirs, f
furent commandez par c
Monfieur le Chevalier r
Fourbin, & par Monfieur. (
le Marquis de Jonvelle. c
Ils pouvoient s’en difpen- 1
fer, non feulement comme c
Officiers Generaux qui né- 1
toient pas de jour, mais en- i
cor parce qu’ils n’eftoient I
pas obligez de commander c
des Détachemens ; cepen- (
1
I
I
b
I
b
I
I
I
►
B
b
t
I
. Generaux,
G A L A N T . 1S7
dant leur courage l ’emporta fur toutes ces raifons, & ils fe mirent à la
telle des Moufquetaires.
Les autres Troupes qui
partagèrent la gloire de
cette grande Journée, furent la Compagnie des
Grenadiers de la Maifon
du Roy, commandée par
Monlieur Riorot, quarante
deux Compagnies de tous
lès Bataillons de l’Armée,
& les Carabins des Gardes.
Le Roy ayant donné les
ordres à tous les Officiers
Monlieur de
Q Ji
188 LE MERCURE
Luxembourg accompagné
de tant de braves Gens, &
de tous les Officiers qui
commandoient les Détacliemens, vilita pendant
toute la nuit les lieux qu’on
devoir infulter. Le Signal
fut donné à huit heures du
matin-, l’Ouvrage couronné fut attaqué par le front
parle Marquis delaTroulïe
& le Comte de S. Geran,
qui eftoient à la telle des
Gardes & de Picardie. On I
n ’attaque ordinairement
ces fortes d’Ouvrages que
par le devant • on s’y loge
G A L A N T . 189
peu à peu, on en eft chaffé,
on les reprend, & c’eft ce
quifait îalongueurdesSièges -, mais les François animez par la préfence de leur
R oy, n’en ufenr pas ainfy.
L’Ouvrage fuc en mefme
temps attaqué & par le
front & par la gorge, c’eft
à direprefque par derrière,
& fur le bord du Fofle, ou
l’on eftiiye le feu des Rampars. Ceux q u ’on commanda pour la droite, furent les Grenadiers de la
Maifon du Roy , foûtenus
des Moufquetaires de la
190 LE MERCURE
Première Compagnie, &
d ’un Détachement des
Gardes commandé par
Meflieurs de la Tournelle
& d’Avegeanr. Le codé
gauche fut attaqué par les
Grenadiers de Picardie, les
Moufquetaires de la Seconde Compagnie, & un
Détachement de Picardie.
CesTroupes forcèrent tous
les Dehors; & les Ennemis
eftant non feulement attaquez par le front, mais fe
voyant encor pris en flanc
des deux coïtez. fe fauverent de Polie en Polie, &
I
G A L A N T . 191 '
gagnèrent la Ville, où nos
Gens entrèrent avec euxj
ils pouflerent la Cavalerie
qui eftoit en Bataille, jufques dans la Place d’armes,
& fe barricadèrent contre
elle Sccontrc lesBourgeois.
Un CommiiTaire d’Artillerie, dont jevoudrois fçavoir le nom, pour luy rendre icy la gloire qui luy eft
deué, eut l’efprit aflez préfent pour fuivre tant de
braves Gens, & pour tourner le Canon qui eftoit' [ùr
les Rampars contre laVille.
Meflieurs Foiirbin, Jon-
•
LE MERCURE
velle, Maupertuis, le Marquis de Vains, Moiffiac, de
Barrière, delà Hoguette.
& de Rigoville, Officiers
des Moufquetaires, & Mefïieurs Riotor, Boitirou,&
quelques Officiers des autres Corps, furent quelque
temps dans la Ville en petit nombre. Le Roy n’eut
pas fi toft appris que les
Troupes commençoient à
entrer, qu’il ordonna qu’on
empefchaft le pillage, &
l ’on ne trouva point de
meilleur moyen pour arrefter les Soldats, que de
crier,
G A L A N T . i 9J
crier, 'voila, le Roy. Ces paroles leur infpirerent d’abord une crainte relpedueufe qui les retint; &fi
fa préfence avoir fait prendre fi promptement une
Place fi importante, il n’a
cftébefoinque de prononcer fon nom pour la garantir du pillage. Sa Majefte'
a fait grâce à tous les Habitans, quelle a remis dans
tous leurs Privilèges, & ils
fefont obligez de bâtir une _ O * f* '
Citadelle à leurs defpens.
La conduite & la valeur
degl
n’en
194 LE MERCURE
Luxembourg a fait voir
dans cette occafion, où il
a efté leeerement bielle, C? \ J
* I
luy ont acquis beaucoup
oire. Ce n’efl pas qu’il
fut de'ja couvert, &
qu’on ne fe fouvienne encor des importantesPlaces
qu’il a priles en fi peu de
temps, lors qu’il cominandoit un Détachement des \ y
Troupes de France avec
celles de Munfter: On n a
pas oublié l’Affaire de Bodengrave, fur laquelle on
aura peine à croire l’hif- ■
toire; & l’on parle encor
4
/
G A L A N T . 195
aujourd'huy de la Courfe
qu’il fit jufques auprès de
la Haye, où le dégel l'empefcha d entrer. Toutes
ces grandes Allions luy
donnèrent la voix du Peuple pour le Bafton de Mare fc ha 1 de France, dont Sa
Majefté reconnut fes .fervices quelque tetnps apres,
& elle adjoùca meftne au
Bafton qu’elle luy donna,
l’une des Charges de Capitaine de fes Gardes.
Moniteur le Chevalier
de Vendofme n’étant point
de jour, ne laiffa pas de fe
- R ij
I
9
6 le mercure
trouver comme Volontaire
à l’Attaque de l’Ouvrage
couronné : Il ne faut pas
s'en étonner, c’eft un Lyon
dans le Combat -, & ce qu'il
fit en Candie dans un âge
fi peu avancé, efc une grande marque de fa valeur.
Monfieur le Marquis de
Cœuvres s’eft pareillement
fignalé à la tefte du Détachement de fonRegiment.
Monfieur le Comte de
•
s. Geran. a efté blefTéd’une
Grenade, en donnant des
marques d’une valeur extraordinaire.
G A L A N T . 197
M onfieurlcM arquisdeSevigny aauA îeftéblefleàla
telle des Dauphins en portant desFafcines, avec une
intrépidité fans exemple.
Meflieurs de Champigny
Capitaine aux G ardes, le
Marquis duCharmel, Boute t, & de Cailleries, ont
acheté par la perte d’un peu
de fang, la gloire qu’ils ont
acquife.
Moniteur de Sainte Catherine CommilTaire de
l’Artillerie, a efté tué, au Albien que Moniteur le Marquis deBourlemont Briga-
198 LE MERCURE
dier d Infanterie &: Meftre
de Camp de Picardie. Ce
dernier avoir donné des
marques d’une valeur extraordinaire en plufienrs
rencontres, & fur tout en
Allemagne. Jamais Officier n’a efté plus regreté.
Monfieur de Hatcour de
Bevron, qui a fi bien fervy
à Maftric, a eu fon Régiment. Plufieurs eftans embaraflez parle nom de Harcour, je croy devoir expliquer icy que Harcour eft
un nom de Famille, & Bevron d’une Terre-, au lieu
G A L A N T . 199
que dans laMaifon de Loraine , Harcour eft le nom
d’une Comté. Le Fils de
Moniteur le Marefchal
d Humieres a eu le Régiment d’Harcour.
Le Roy a donné le#
Gouvernement de Valenciennes à Moniteur de Magaloti. Nous avons parle de
fon mérite; c’eft un Hom
me propre à gouverner un
grand Peuple, & ce choix
Fait voir que Sa Majefté ne
fait rien fans l’avoir examiné , & qu’avec un jugement & une prudence admirables.
io o LE MERCURE
Monfieur Foucaut Lieutenant Colonel du Régiment de Bourgogne, a eu
la Lieutenance de Roy, &
ce Prince a voulu reconnoiftre par là les fervices
qu’ilJuy a rendus. La Majorité a efté donnée à Monfieur de Chazerat Capitaine dans Navarre, tresliabile Ingénieur.Monfieur
Gcnty Brigadier des Gardes du Corps, a efté fait
Ayde-Major, & Monfieur
le Comte de Quincy Grand
G A L A N T / toi
la Place, ayant eftè vifiter
les Travaux qu’il avoit ordonnez pendant le Siégé,
a efte' fi fatisfait, qu’il a fait
donner vingt-cinq mille
ECusà Moniteur de Vauban
qui les avoir conduits.
Meilleurs de Jonvelle,
de Vains,Maupertuis, de la
Hoguette, des Baniercs,
Rigoville, & de Moiifac,
ont eu non feulement beaucoup de louanges de Sa.
Majefté, mais ils ont mefme eu fur l’heure des récompenfes dignes de leur
valeur. On promettoit au4
201. LE MERCURE • -
trefois à la Cour; mais au-'
jourd’huy on donne fans
avoir promis
tant de Divinitez, font
bien moins confidérables
que les fervices que luy
rend Monficur de Louvois;
on n’a jamais veu une activité pareille à la fienne, &
il conduit avec tantdeprudence toutes les chofes
qu’il entreprend, qu’il ne
faut pas s’étonner fi elles
luy reüflïlTent toujours fi
heureufement. Sa grande
application auxAffaires,lon
extraordinaire prévoyance,
& fes foins continuels, ont
fait fleurir, pour les Armées
G A L A N T . 1 ? i
duRoy feulement, les mois
de May & de Juin dés la fin
de Février, & (ce qui n’avoit jamais eftéveu) a étonné cette année tous les Peuples qui en ont oüy parler;
^'cinquante mille Hom
mes de Cavalerie & d’infanterie, ont trouvé toutes
fortes de provifions, & fur
tout des fourages, dans une
Saifon peu avancée, dans
un Pais ruiné, & fur des
terres encor couvertes de
neiges : Cependant rien
n a manqué, tout a marché
malgré les mauvais che-
I
7
z LE MERCURE
mins, les Travaux fe font
faits malgré’les injures de
1 air-, & une Place où rien
ne mànquoit , qui cftoit
confidérable par les Fortifications, difficile à prendre
àcaufe de fa fituation, défendue par un brave Gouverneur qui avoir toute la
réfolution qu’il faloit pour
foûtenir un long Siégé, Si
par une Garnifon notngnols, de Walons, d Italiens , d’Allemans, & de
quantité de Nobleffie du
Pais,fans compter lesBour-
GALANT. i7
<
les armes; une Place,dis-je,
fi forte & fi bien pourveue
de toutes choies, a efté
prife d ’aiTaut apres huit
jours de tranchée ouverte.
C’eft ce qui paroiftra incroyable aux Siècles futurs, &qui ne fera pas feulement admirer la valeur Se
la parfaite intelligence du
Roy auMeftier de la guerre -, mais fa prudence à
choifir des Minières habiles & zélez pour fon fervice, &dont la prévoyance
a toujours efté fi grande,
P h
i
7 4 LE MERCURE |
qu’il n’a jamais manqué de 1
trouver en abondance & f
l’argent, & toutes les autres a
chofes necefTaires pour le- à
xecution des grandes en- 1
treprifes qu’il a méditées. (
Le Siégé de Valenciennes
1
cftant une des plus confi- t
dérables qu’on pût faire, i
par toutes les raifons que
nous avons dites cy-deffus ; fi-tott que le Roy fut
arrivé au Cam p, il reconnut
la Place, & l’on peut dire
que les ordres qu’il donna,
furent d’un Capitaine consommé , puis qu’ils ont û
G A L A N T . 175
bien reüffy. Les Bourgeois
fiers de cout ce que nous
avons marqué qui fervoit
à leur défenfe, donnèrent
fur leurs Rampars le jour
de Carefme-prenant, les
Violons, pour fe moquer
des Troupes qui avoient
invefty la Place; mais on
leur répondit quelques
jours apres avec d’autres
Inftrumens qui leur ofterent l’envie de dançer. Le
Mardyqui fuivit l’Aubade,
la Tranchée fut ouverte.
Voicy les Noms des Officiers Generaux qui penP iiij
i
7
6 le mercure
dant les huit jours que le
Siège a dure', y ont monté
la Garde.'
Première Garde.
Elle fut monte'e par
Monfieur le Marefchal de
Schomberg, Monfieur le
Comte de Magaloti Lieutenant General, Monfieur - ■
le Comte de S. Geran Mare fc ha 1 de Camp. Monfieur de Rubantel Brigadier, & Monfieur le Marquis d ’Angeau Ayde de
Camp du Roy. Monfieur
de Jonvelle Brigadier eftoit à la tefte de la CavaV
:
G A L A N T . i 7 7
lcrie. On fit plus de fix cens
pas de travail.
Seconde Garde.
Monfieur le Marelchal
Duc de la Feüillade, Monfieur le Marquis de Renel
Lieutenant General, Monfieur le Marquis deTiiladet
MarefchaldeCamp, M onfieur le Marquis de Revel
Brigadier de Cavalerie,
O (
.. . .
Monfieur d’Aubarede Brigadier d’infanterie,& Monfieur le Prince d’Harcour
Ayde de Camp du Roy,
entrèrent dans la Tranchée
à la place de ceux qui en
i
7
8 LE MERCURE
forment. On l ’avança
beaucoup, & l’on fit des
Places d’armes.
Troisième Garde.
La fécondé Garde fut relevée par Monfieur le Duc
de Luxembourg, Monfieur
le Marquis de la Cardonniere Lieutenant General,
Monfieur le Chevalier de
Sourdis Marefchal de Cap,
Monfieur de Bertillac Brigadier deCavalerie, Monfieur de Tracy Brigadier
d ’infanterie, & Monfieur
le Marquis de Chiverny
Ayde de Camp du Roy.
G A L A N T . 179
Quatrième Garde.
Ceux qui la montèrent
furent Moniteur le Marefchal de Lorge, Moniteur
le Comte du Pie (Iis Lieutenant General, Monfieur
d’Albret Marefchal de
Camp, Monfteur le Marquis de Livourne Brigadier
de Cavalerie, Moniteur le
Marquis de Bourlemont
Brigadier d’infanterie, &
Moniteur le Marquis de
Cavoye Ayde de Camp du
Roy. Le Canon & lesCarcaltes firent grand feu. On
infulta une Redoute,& l’on
prit un Fauxbourg.
i8o LE MERCURE
Cinquième Ga,rde. '
Les Officiers Generaux ;
qui relevèrent la Garde
pre'cedente, furent Mon- '
Leur le Marefchal d’Humieres, MonfieurleComtc
d ’ Auvergne Lieutenant
General, Monfieur le Chevalier de Tilladet Marefchal de Camp, Monfieur
le Chevalier de Grignan
Brigadier de Cavalerie,
Monfieur de S. Georges
Brigadier d’infanterie , & O J , J ||
Monfieur le Chevalier de
Nogent Ayde de Camp
du Roy. Le Canon ruina
GALANT. 181
des Defences; on fit de
grandes Places d’armes, &
les Carcafles mirent le feu
à plufieurs Maifons. Le
feu.de cesCarcalTes ne fe
peutéceindre, il brûle dans
l’eau, elles font remplies
de Grenades & de Canons
de Moufquet chargez de
Balles.
Sixième Garde.
Elle fut montée par
Moniteur le Marefchal de
Schomberg, Moniteur le
Duc de Villeroy Lieutenant General, Moniteur le
Prince Palatin de Bircken-
181 LE MERCURE
fcld, d e la MaifonPalatïnel !
Lieutenant General, Mon-
{leur le Marquis de Montrevel Brigadier de Cavalerie, Monfieur leMarquis
de la Pierre Brigadier d’In- j
fanterie, & Monfieur le
Marquis d’Arcy Ayde de
Camp du Roy.
Septième Garde.
Monfieur le ’Marefchal
deSchomberg, & les Offi- j
ciers Generaux de la Garde
precedente, furent relevez
par Monfieur le Marefchal
Duc de la Feüillade, Mon-
___
fieur le Comte de Mont-
G A L A N T . 185
bron Lieutenant General,
MonfieurStoup Marefchal
de Camp , Monfieur le
Marquis de Revel Brigadier de Cavalerie, Moniteur le Marquis d’Uxelles
Brigadier d’infanterie, &
Moniteur le Prince d’Elbeuf Ayde de Camp du
Roy. On avança les Batteries & les Mortiers ; la
Tranche'e e'tenduë en trois
branches, environna l’Ouvrage qu’on vouloit attaquer, & l’on fît des Places
d’armes allez grandes pour
mertre un bon Corps d’infanterie à couvert.
184 LE mercure
Huitième Garde.
Ceux qui eurent le bonheur de monter la Garde
le jour de l’Attaque, furent
Monfieur le Duc de Luxembourg , Monfieur le
Marquis de laTroufleLieutenant General, Monfieur
le Comte de S. Geran Marefchal de Camp, & Monfieur le Chevalier de Vendolme Ayde de Camp du
Roy. L es Troupes qui
montèrent la Tranchée avec eux, furent trois Bataillons des Gardes Françoifes, commandez par
G A L A N T . igjr
pondeur de Rubantel B ripériment. Mondeur de
JJ.i^aloti qui n’eft inr point
Lieutenant General de jour
n’ydevoit point entrer, ne
pût fe réfoudre à perdre
une d belle occadon de fe
fiçrnaler, & il y fut en qualité de Lieutenant Colonel
des Gardes. Les autres
Commandans firent de
mefme, & fe mirenc à la
I * *•
telle des Détachemens de
leurs Corps fans y eftre
obligez. MeflieurslesMirquis de Bourlenaont & de
CL
SI
186 LE MERCURE
la Pierre,furent de ce nom- c
bre, & commandèrent les f
Bataillons détachez de Pi- 1
cardie & de SoiïTons. Les t
Détachemens des Mouf- I
quetaires blancs & noirs, f
furent commandez par c
Monfieur le Chevalier r
Fourbin, & par Monfieur. (
le Marquis de Jonvelle. c
Ils pouvoient s’en difpen- 1
fer, non feulement comme c
Officiers Generaux qui né- 1
toient pas de jour, mais en- i
cor parce qu’ils n’eftoient I
pas obligez de commander c
des Détachemens ; cepen- (
1
I
I
b
I
b
I
I
I
►
B
b
t
I
. Generaux,
G A L A N T . 1S7
dant leur courage l ’emporta fur toutes ces raifons, & ils fe mirent à la
telle des Moufquetaires.
Les autres Troupes qui
partagèrent la gloire de
cette grande Journée, furent la Compagnie des
Grenadiers de la Maifon
du Roy, commandée par
Monlieur Riorot, quarante
deux Compagnies de tous
lès Bataillons de l’Armée,
& les Carabins des Gardes.
Le Roy ayant donné les
ordres à tous les Officiers
Monlieur de
Q Ji
188 LE MERCURE
Luxembourg accompagné
de tant de braves Gens, &
de tous les Officiers qui
commandoient les Détacliemens, vilita pendant
toute la nuit les lieux qu’on
devoir infulter. Le Signal
fut donné à huit heures du
matin-, l’Ouvrage couronné fut attaqué par le front
parle Marquis delaTroulïe
& le Comte de S. Geran,
qui eftoient à la telle des
Gardes & de Picardie. On I
n ’attaque ordinairement
ces fortes d’Ouvrages que
par le devant • on s’y loge
G A L A N T . 189
peu à peu, on en eft chaffé,
on les reprend, & c’eft ce
quifait îalongueurdesSièges -, mais les François animez par la préfence de leur
R oy, n’en ufenr pas ainfy.
L’Ouvrage fuc en mefme
temps attaqué & par le
front & par la gorge, c’eft
à direprefque par derrière,
& fur le bord du Fofle, ou
l’on eftiiye le feu des Rampars. Ceux q u ’on commanda pour la droite, furent les Grenadiers de la
Maifon du Roy , foûtenus
des Moufquetaires de la
190 LE MERCURE
Première Compagnie, &
d ’un Détachement des
Gardes commandé par
Meflieurs de la Tournelle
& d’Avegeanr. Le codé
gauche fut attaqué par les
Grenadiers de Picardie, les
Moufquetaires de la Seconde Compagnie, & un
Détachement de Picardie.
CesTroupes forcèrent tous
les Dehors; & les Ennemis
eftant non feulement attaquez par le front, mais fe
voyant encor pris en flanc
des deux coïtez. fe fauverent de Polie en Polie, &
I
G A L A N T . 191 '
gagnèrent la Ville, où nos
Gens entrèrent avec euxj
ils pouflerent la Cavalerie
qui eftoit en Bataille, jufques dans la Place d’armes,
& fe barricadèrent contre
elle Sccontrc lesBourgeois.
Un CommiiTaire d’Artillerie, dont jevoudrois fçavoir le nom, pour luy rendre icy la gloire qui luy eft
deué, eut l’efprit aflez préfent pour fuivre tant de
braves Gens, & pour tourner le Canon qui eftoit' [ùr
les Rampars contre laVille.
Meflieurs Foiirbin, Jon-
•
LE MERCURE
velle, Maupertuis, le Marquis de Vains, Moiffiac, de
Barrière, delà Hoguette.
& de Rigoville, Officiers
des Moufquetaires, & Mefïieurs Riotor, Boitirou,&
quelques Officiers des autres Corps, furent quelque
temps dans la Ville en petit nombre. Le Roy n’eut
pas fi toft appris que les
Troupes commençoient à
entrer, qu’il ordonna qu’on
empefchaft le pillage, &
l ’on ne trouva point de
meilleur moyen pour arrefter les Soldats, que de
crier,
G A L A N T . i 9J
crier, 'voila, le Roy. Ces paroles leur infpirerent d’abord une crainte relpedueufe qui les retint; &fi
fa préfence avoir fait prendre fi promptement une
Place fi importante, il n’a
cftébefoinque de prononcer fon nom pour la garantir du pillage. Sa Majefte'
a fait grâce à tous les Habitans, quelle a remis dans
tous leurs Privilèges, & ils
fefont obligez de bâtir une _ O * f* '
Citadelle à leurs defpens.
La conduite & la valeur
degl
n’en
194 LE MERCURE
Luxembourg a fait voir
dans cette occafion, où il
a efté leeerement bielle, C? \ J
* I
luy ont acquis beaucoup
oire. Ce n’efl pas qu’il
fut de'ja couvert, &
qu’on ne fe fouvienne encor des importantesPlaces
qu’il a priles en fi peu de
temps, lors qu’il cominandoit un Détachement des \ y
Troupes de France avec
celles de Munfter: On n a
pas oublié l’Affaire de Bodengrave, fur laquelle on
aura peine à croire l’hif- ■
toire; & l’on parle encor
4
/
G A L A N T . 195
aujourd'huy de la Courfe
qu’il fit jufques auprès de
la Haye, où le dégel l'empefcha d entrer. Toutes
ces grandes Allions luy
donnèrent la voix du Peuple pour le Bafton de Mare fc ha 1 de France, dont Sa
Majefté reconnut fes .fervices quelque tetnps apres,
& elle adjoùca meftne au
Bafton qu’elle luy donna,
l’une des Charges de Capitaine de fes Gardes.
Moniteur le Chevalier
de Vendofme n’étant point
de jour, ne laiffa pas de fe
- R ij
I
9
6 le mercure
trouver comme Volontaire
à l’Attaque de l’Ouvrage
couronné : Il ne faut pas
s'en étonner, c’eft un Lyon
dans le Combat -, & ce qu'il
fit en Candie dans un âge
fi peu avancé, efc une grande marque de fa valeur.
Monfieur le Marquis de
Cœuvres s’eft pareillement
fignalé à la tefte du Détachement de fonRegiment.
Monfieur le Comte de
•
s. Geran. a efté blefTéd’une
Grenade, en donnant des
marques d’une valeur extraordinaire.
G A L A N T . 197
M onfieurlcM arquisdeSevigny aauA îeftéblefleàla
telle des Dauphins en portant desFafcines, avec une
intrépidité fans exemple.
Meflieurs de Champigny
Capitaine aux G ardes, le
Marquis duCharmel, Boute t, & de Cailleries, ont
acheté par la perte d’un peu
de fang, la gloire qu’ils ont
acquife.
Moniteur de Sainte Catherine CommilTaire de
l’Artillerie, a efté tué, au Albien que Moniteur le Marquis deBourlemont Briga-
198 LE MERCURE
dier d Infanterie &: Meftre
de Camp de Picardie. Ce
dernier avoir donné des
marques d’une valeur extraordinaire en plufienrs
rencontres, & fur tout en
Allemagne. Jamais Officier n’a efté plus regreté.
Monfieur de Hatcour de
Bevron, qui a fi bien fervy
à Maftric, a eu fon Régiment. Plufieurs eftans embaraflez parle nom de Harcour, je croy devoir expliquer icy que Harcour eft
un nom de Famille, & Bevron d’une Terre-, au lieu
G A L A N T . 199
que dans laMaifon de Loraine , Harcour eft le nom
d’une Comté. Le Fils de
Moniteur le Marefchal
d Humieres a eu le Régiment d’Harcour.
Le Roy a donné le#
Gouvernement de Valenciennes à Moniteur de Magaloti. Nous avons parle de
fon mérite; c’eft un Hom
me propre à gouverner un
grand Peuple, & ce choix
Fait voir que Sa Majefté ne
fait rien fans l’avoir examiné , & qu’avec un jugement & une prudence admirables.
io o LE MERCURE
Monfieur Foucaut Lieutenant Colonel du Régiment de Bourgogne, a eu
la Lieutenance de Roy, &
ce Prince a voulu reconnoiftre par là les fervices
qu’ilJuy a rendus. La Majorité a efté donnée à Monfieur de Chazerat Capitaine dans Navarre, tresliabile Ingénieur.Monfieur
Gcnty Brigadier des Gardes du Corps, a efté fait
Ayde-Major, & Monfieur
le Comte de Quincy Grand
G A L A N T / toi
la Place, ayant eftè vifiter
les Travaux qu’il avoit ordonnez pendant le Siégé,
a efte' fi fatisfait, qu’il a fait
donner vingt-cinq mille
ECusà Moniteur de Vauban
qui les avoir conduits.
Meilleurs de Jonvelle,
de Vains,Maupertuis, de la
Hoguette, des Baniercs,
Rigoville, & de Moiifac,
ont eu non feulement beaucoup de louanges de Sa.
Majefté, mais ils ont mefme eu fur l’heure des récompenfes dignes de leur
valeur. On promettoit au4
201. LE MERCURE • -
trefois à la Cour; mais au-'
jourd’huy on donne fans
avoir promis
Fermer
Résumé : Siege de Valenciennes, contenant plusieurs Particularitez qui n'ont point encore esté sçeuës, & les Noms de tous ceux qui se sont signalez, des Morts, des Blessez, & de ceux dont la Valeur a esté récompensée. [titre d'après la table]
Le texte décrit les exploits militaires et l'organisation du siège de Valenciennes. Les services de Louvois sont particulièrement loués pour leur activité et prudence, permettant de préparer les armées du roi en février pour les mois de mai et juin. Malgré les conditions difficiles, les troupes trouvèrent toutes les provisions nécessaires. Le siège de Valenciennes, une place forte bien défendue, fut pris en huit jours grâce à la valeur et à la stratégie du roi et de ses officiers. Les gardes se relayèrent pour avancer les travaux de siège, et le roi inspecta les lieux la nuit précédant l'attaque. L'assaut fut lancé simultanément par le front et par la gorge, une tactique inhabituelle mais efficace. Les troupes françaises prirent rapidement la ville, empêchant le pillage grâce à la présence du roi. La conduite du duc de Luxembourg et d'autres officiers fut particulièrement remarquée. Le roi fit grâce aux habitants et leur demanda de construire une citadelle à leurs frais. Plusieurs officiers, dont le chevalier de Vendôme et le marquis de Cœuvres, se distinguèrent par leur bravoure. Le texte relate également divers événements militaires et distinctions honorifiques. Le Marquis de Bourlemont, Brigadier d'Infanterie et Maître de Camp de Picardie, a été tué en Allemagne après avoir montré une valeur extraordinaire dans plusieurs rencontres. Sa perte est grandement regrettée. Monsieur de Hatcour de Bevron, qui a bien servi à Maestricht, a reçu un régiment. Le texte clarifie que Harcour est un nom de famille et Bevron une terre, contrairement à la Maison de Lorraine où Harcour est une comté. Le fils du Maréchal d'Humières a également reçu le régiment d’Harcour. Le Roi a nommé Monsieur de Magaloti au gouvernement de Valenciennes, reconnaissant ainsi ses mérites et son aptitude à gouverner. Monsieur Foucaut, Lieutenant Colonel du Régiment de Bourgogne, a été nommé Lieutenant du Roi en reconnaissance de ses services. La majorité a été accordée à Monsieur de Chazerat, Capitaine dans Navarre et ingénieur très capable. Monsieur Genty, Brigadier des Gardes du Corps, a été promu Ayde-Major. Le Comte de Quincy, après avoir visité les travaux ordonnés pendant le siège, a été satisfait et a fait donner vingt-cinq mille écus à Monsieur de Vauban pour sa conduite des travaux. Plusieurs officiers, dont les Messieurs de Jonvelle, de Vains, Maupertuis, de la Hoguette, des Baniercs, Rigoville, et de Moifac, ont reçu des louanges et des récompenses de Sa Majesté pour leur valeur. Contrairement aux pratiques passées où les promesses étaient faites à la Cour, aujourd'hui les récompenses sont données sans avoir été promises au préalable.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 173-208
Troisiéme Article des Morts. [titre d'après la table]
Début :
Dame Marie Charlotte de Roquelaure, Duchesse de [...]
Mots clefs :
Comte, Maréchal, France, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Troisiéme Article des Morts. [titre d'après la table]
Dame Marie Charlotte de
Piij
174 MERCURE
Roquelaure , Ducheffe de
Foix , eft morte a l'âge de ss.
ans. Cette Dame épouía en
1674. Henry Charles François de Foix de Candalle , Duc
de Rendan Pair de France
Chevalier des Ordres du Roy,
Prince Captal de Bucs , Marquis Senecay , Comte de
Beunauges , de Gurfon , & de
Fleix , la Maifon de Foix dont
çe Duc cft Chef , eft , difent
quelques Auteurs , fortie de
celle des Anciens Rois de Navarre ; la Maifon de Candalle
dont le fameux Duc d'Epernon , favory d'Henry III.
GALANT 175
époufa l'heritiere , eftoit une
branche de celle de Foix , qui
a formé auffi une autre branche qui fubfifte en Savoye &
dont un Gentilhomme qui a
époufé la fœur de Mr le Comte de Blancheville eft chef.
Me la Ducheffe de Foix eftoit
fœur de Mr le Duc de Roquelaure qui commande en
Languedoc , & fille de JeanBaptifte Gaſton , Chevalier des
Ordres du Roy , Gouverneur
de Guyenne , & grand- Maiſtre
de la Garderobe & premier
Ducde Roquelaure , &de Maric- Charlotte de Daillon , feP iij
176 MERCURE
fa valeur que par La
conde fille de Timoleon de
Daillon, Comte du Lude , que
ce Duc époufa en 1653. &1
qui mourut 4. années aprés
âgée feulement de 2 1. ans. Ce
premier Duc de Roquelaure
s'éleva encore plus par fon merite & par
naiffance. Il fervit dés l'année
1635. en qualité de Capitaine
de Cavalerie , il fut bleffe & fait
prifonnier à la Bataille de la
Marfée prés de Sedan en 1641 .
en chargeant les ennemis à la
tefte de fon Efcadron. Il fervit
en qualité de Maréchal de
Camp au premier Siege de Gra-
GALANT 177
velines en 1644. à la prife de
Bourbourg en 45. au Siege de
Courtray en 46. eftant Lieutenant general. Il fut bleffé au
Siege de Bordeaux & fait Duc
au mois de Juin 1652. Il fervit à la conquefte de la Franche-Comté en 1668. & dans
la guerre de Hollande en 1672 .
Ce Duc avoit efté élevé à une
bonne Ecole. Il eftoit als d'Antoine de Roquelaure Maréchal
de France , & de Sulanne de
Baffepar fa feconde femme , &
de Catherine d'Ornezan fa premiere femme , veuve de Gilles
de Montal Baron de Roque-
178 MERCURE
bron , & fille de Jean- Claude
d'Ornezan , Sieur d'Auradé &
de Noaillan Gouverneur de
Mets , ce Maréchal cut JeanLouis Baron de Biran grandMaiftre de la Garderobe du
Roy, mort fans eftre marié ;
Louiſe premiere femme d'Antoine 2. Duc de Grammont ,
Rofe femme de François de
Noailles, Comte d'Ayen, Chevalier des Ordres du Roy ,
ayeul & ayeule de Monfieur le
Cardinal de Noailles : Catherine Abbeffe de Rhodez , morte
au Calvaire à Paris , & Marie
femme de Jacques Eſthuer ,
GALANT 179
>
Comte de la Vauguyon. Du
fecond lit outre feu Mr le Duc
de Roquelaure , il eut feuë Me
la Marquise de Mirepoix , Me
la Marquife de Balagny
Me la Marquife de Fimarcon
( Caffagnet de Narbonne.) Le
Maréchal de Roquelaure eftoit
grand- Maiſtre de la Garderobe du Roy , Chevalier de fes
Ordres , Sénéchal & Gouverneur de Rouergue & de Foix ,
Lieutenant general de la haute
Auvergne , Sénéchal & Gouverneur de Guyenne ; il porta
dans fa jeuneffe le nom de
Longart , fous lequel il ſe fit
180 MERCURE
eltimer ; la Reine Jeanne
d'Albret bifayeule du Roy ,
commença la fortune. Henry
IV. l'éleva & Louis XIII. le fit
Maréchal de France en 1615.
Me la Ducheffe de Foix fa petite fille eftoit tres - eftimée. Sa
conduite a toûjours efté reguliere & uniforme & avoit beaucoup de vertu .
Dame Charlotte Marie le
Meufnier , épouse de M™ Guillaume Bénard, Chevalier Seigneur de Rezay , Second
Prefident de la premiere
Chambre des Enquestes. Cette Dame eftoit veuve de M
GALANT 181
с
Jean Sevin , Chevalier Seigneur de Guiney , de Gometzla Ville , &c. Prefident en la
Cinquiéme Chambre des Enqueftes , mort en la 59 année de fon âge. Me la Prefidente de Rezay eftoit belle - foeur de Mr l'Evefque
d'Angoulême ; ce Prelat eftoit.
frere de Mr. le Prefident de
Rezay,& Coufin de Mre N....
Bénard de Rezay, Capitaine des
Levrettes de Monfieur le Duc
d'Orleans. Il y a prés de 26.
ans que Mr le Prefident de
Rezay exerce fa Charge. Il y
fue reçû le 30. Decembre
182 MERCURE
1684. Cette Dame eftoit proche parente de Mre René le
Meufnier , Premier Confeiller
Clerc de la Grand'Chambre ,
& qui eftoit Officier dans le
Parlement depuis le 29. May
de l'année 1665.
Me la Prefidente de Rezay
a efté fort regrettée. C'eftoit
une Dame de merite , qui s'étoit attiré l'eftime & la confideration de tout ceux qui la
connoiffoient, par les manieres
honnêtes & bienfaifantes.
Elle eftoit alliée à plufieurs
perfonnes de confideration du
Parlement, &il y en avoit peu
GALANT 183
de diftinguées par leur naiſſance à qui elle ne touchât du
côté maternel. Elle eftoit proche parente de Mr de Verthamon Villemenon , & de Mrs
de Leffeville , qui font de l'ancienne famille de le Clerc ,
connue depuis fi long- temps
dans le Parlement , & que quelques Auteurs pretendent avoir
donné un Chancellier à la
France. Elle eftoit auffi parente de Mrs Leſcalopier , & de
Mrs de Semonville , familles
dont il y en a deux actuellement Confeillers à la Grand'-
Chambre. Me la Prefidente de
184 MERCURE
Rezay a cfté fort regretée des
Pauvres, à qui elle faifoit beaucoup de bien. Elle leur a donné des marques de ſa tendreſſe
en mourant.
Dame Adrienne Philippine
de Lannoy , veuve de Jacques
Marie de la Baulme , Comte
de Montrevel &Brigadier des
Armées du Roy, tué à la Bataille de Nerwinde , eft morte
âgée de 57. ans. Elle avoit eſté
Fille d'Honneur de la Reine.
Elle avoit cu deux fils de feu
Mr le Comte de Montrevel,
dont l'aîné qui portoit la même qualité fut tué il y quel-
GALANT 185
ques années , & au commencement de cette guerre , à la
tête du Regiment de Montrevel , dont il eftoit Colonel , &
qui fut enfuite donné à Mr
fon frere , qui porte aujourd'huy le nom de Comte de
Montrevel. Il est petit neveu
de Mrle Maréchal de Mont
revel , & petit fils de Mr Id
Marquis de Saint Martin , &
de Dame N..... de Saux de
Tavanes, morte depuis quelques années à Tournay , où
elle faifoit fa refidence , & larriere petit-fils de Mr le Comte
-de Montrevel, Chevalier des
Avril 1710.
186 MERCURE
Ordres du Roy , & fon Lieute
nant General enBreffe, Bugey,
Valromay & Gex.
с
La Maifonde Lannoy eft une
des plus illuftres de Flandres ;
elle y tenoit déja un rang confiderable dans le 12 & le 13
fiecle. Elle eft alliée aux Maifons de Horne, de Robek, de
Berghes, d'Aremberg, & d'Egmont. Dans la revolution qui
ôta une partie des Païs Bas au
Royd'Espagne Philippe II. La
Maifon de Lannoy fut une
des plus fidelles à la Maiſon
d'Autriche , & elle ne prit dans
ces temps difficiles aucun en-
GALANT 187
gagement contraire à fes devoirs ; lors du Siege de Breda
par Ambroife Spinola , les
Comtes de Lannoy ne perdirent aucune occafion de donner des marques de leur fidelité au Roy Philippes IV. petit
fils de Philippes II. de mefme
qu'au Siege de Cafal fait par
le Gouverneur de Milan , & ce
fut le Comte de Lannoy ayeul
de la Damequi vient de mourir , qui empêcha les effets de
la Ligue des Provinces- Unies
contre la Maifon d'Autriche.
Cette Ligue formidable dans
fon commencement , fut diffi
Qij
188 MERCURE
pée par la prudence & par l'activité de ce Seigneur : Enfin le
nom de Lannoy a toûjours
efté cher à la Maifon d'Autriche , & la feüe Reine choifit
elle même , & par la fuite de
l'inclination naturelle qu'elle
avoit pour ce nom , ' Mlle de
Lannoy pour une de fes filles
d'honneur.
Mr
d'Olton Comte d'Aubarede ,
Lieutenant General des Armées du Roy & Gouverneur
de Salins , eft mort icy âgé de
90. ans.Il avoit elté auparavant
Gouverneur de l'Ile de Ré. Il
Bernard d'Aftorg
GALANT 189
s'eftoit diftingué dans toutes
les occafions les plus celebres
de fon temps & fes bleffures
eftoient autant de glorieufes
marques qu'il portoit fur luy
de fes fervices. Il eftoit d'une
ancienne famille originaire de
Quercy &établie à Toulouſe
dans le 13° fiecle. Il y a 412.
ans qu'un Aftorg eftoit Capitoul de Touloufe ; & cette
famille a donné fon nom àune
ruëde la même Ville. Elle a
produit plufieurs branches ; les
plus confiderables font celles
de Montbartier , & d'Aubare
de , & celuy dont je vous
190 MERCURE
apprens la mort eftoit de la
derniere.
Mr Guillaume de Vic
Baron de Clermont aujour
d'huy Confeiller au Parlement
de Toulouſe a époufé N...
d'Aftorg de Montbartier de
la même Maifon que fou M' le
Marquis d'Aubarede qui vient
de mourir. M' d'Aftorg
Lieutenant de Roy de Blaye
&Chevalier de S. Louis de la
Promotion de 1703. eft de la
même Maiſon, Mr le Comte
d'Aubarede recût le même
honneur en 1694, &en 1696.
il fut fait Lieutenant General
GALANT 191
il fut le fecond de la Promotion du 3º Janvier & Mr le
Marquis de Puyfieux fut le
premier & Mr le Maréchal
d'Arraignan fut le quatrième.
Mr d'Aubarede eftoit Gouverneur de Salins en Franchecomté depuis plufieurs années.
Cette Place fut prife le 22.
Juin de l'an 1674. Mr de
Saliere Gentilhomme de Dauphiné , proche parent de Me
I'Abbeffe be Bons de Belley,
& Lieutenant de Roy de cette Place , Mr de Fermoville,
Major , Mr Tourte Ayde- Major & Capitaine des Portes
192 MERCURE
ont fait faire un Service magnifique à Salins pour leur Gouverneur ; les Officiers des Forts
de S. André & de Blin , y ont
affifté.
Mre N... de Joyeufe Abbé
de Gorze en Touraine , eft
mort dans un âge fort avancé.
Il eftoit Preftre , & avoit toûjours mené une vie fort exemplaire ; la Maiſon de Joyeufe
eft illuftre & ancienne. Bernard Seigneur de Joyeuſe
époufa en 1312. Alix de Pey
re ; il en eut Randon qui continua la pofterité , & Jeanne
qui époufa en 1343 Geraud
Adhemar
GALANT 193
Adhemar Seigneur de Grignan , & de là vient l'alliance
de cette Maiſon avec celles de
Grignan & de RochebonneChasteauneuf. Randon fecond
du nom , petit- fils de Randon
premier, eftoit Chambellan du
Dauphin Charles , Regent du
Royaume & Gouverneur de
Dauphiné en 1422. Il époufa
en premières nôces CatherineAlberte de Monteil de Gelas ,
dite de Charlus , Dame de Botheonen Forez. Il en eut
Louis 2 Seigneur de Joyeufe , que les Anglois firent prifonnier à la journée de Crevant
Avril 1710.
R
194 MERCURE
en 1423. & Jeanne épouse du
Maréchal de la Fayette ( Gilbert ) de Jeanne fille de Jean
Louvet Prefident en Proven
ce , Louis 2 , eut TanneguyVi
comte de Joycufe , qui épouſa
en 1448. Blanche de Tournon ; il en cut Guillaume 1 .
dont je parleray, Charles Ab
bé de Chambon, nommé Evêque de S. Flour en 1483. Jeanne femme de Guy de la Baume
4. du nom Comte de Montrevel , & Louis Sieur de Bothcon
Comte de Grandpré , Cham-i
bellan des Rois Louis XI. &
Charles VIII. & Lieutenant
GALANT 195
general au Gouvernement de
Paris , Ile de France , Orlean.
nois , Champagne , Brie , Câtinois & Vermandois. Le Roy
Louis XI. luy fit épouſer Jeanne de Bourbon , fille de Jean 2.
Comte de Vendôme , un des
ayeux de S. M. Il eut de cette
illuftre alliance , Anne mariée
en 1497. à Gabriel de Levy
Comte de Courſon , & François Sieur de Botheon , Anne
de Gafte Dame de la Barge,
dont il cut Jeanne de Joyeuſe
alliée 1. à Claude Sieur de S.
Chaumont , & à François de
Montmorin Seigneur de Saint
K ij
196 MERCURE
Heran Gouverneur d'Auver
gne. Louis eut d'Ifabeau d'Halluin fa premiere femme Robett Comte de Grandpré , tige
des Comtes de Grandpré, bran
che cadette de la Maifon de
Joyeufe & dont cftoit l'Abbé
qui vient de mourir. Cette
branche eft à prefent l'aifnée,
celle des Ducs de Joyeuſe s'étant éteinte dans le 16° & dans.
le dernier fiecle. Mr l'Abbé de
Joyeuse eftoit fils d'AntoineFrançois de Joyeuſe & de Marguerite de Joyeuse heritiere du
Comte de Grandpré , & frere
de Mre Charles - François de
GALANT 197
Joyeuse , & de Jean-Armand
Maréchal de France , Chevalier des Ordres du Roy, & Gou
verneur des trois Evêchez , &
de feu Mr le Comte de Grandpré qui a laiffé des enfans , de
Charlotte de Mailly &d'Henriette Loüife de Cominges
Vervins fes deux femmes. Mr
le Maréchal n'a point eu d'enfans : pour revenir à Guillaume 1. il fut Chambellan du
Duc de Bourbon , il épouſa
Anne de Balzac fille de Rufec
de Balzac Senéchal de Beauvais,
& de Jeanne d'Albon. Il en eut
Charles Vicomte de Joyeuse ,
Riij
198 MERCURE
Louis Evêque de Saint Flour
Guillaume Evêque d'Alet ,
Jacques Abbé & General de
l'Ordre de Saint Antoine &
Doyen du Puy. Thibaud Chevalier de Rhodes, & Jean Sieur
de S. Sauveur ; Charles époufa
Françoise de Meüillon fille
d'Antoine Sieur de Preffieux
& d'Ifabeau de Peyre, dont il
cut Louis tué à la Journée de
Pavic ; Jacques Vicomte de
Joyeuse qui mourant fans en--
fans , laifla pour heritier Jean
de Saint Sauveur fon oncle , &
Jeanne mariée à Gaſpard d'Urfé. Jean de Joyeuse Sieur de
ALQUE
GALANT (199 DE
LA
VILLA
Joycufe Gouverneur de r
bonnes, Chevalier de l'Orde
du Roy , époufa en 1518.
Françoiſe de Voifins , Dame
d'Arques , de la Tour-Fenouil
let, fille unique de Jean de Voifins & de Paule de Foix de Rabat; il fut pere de Guillaume
2. Maréchal de France , qui de
Marie de Batarnay fille de René Comte du Bouchage , &
d'Ifabelle de Savoye- Tende ,
cut Anne Duc & Pair &
Maréchal de France , Favori
d'Henry III. dont il devint
beaufrere , fon frere ayant
époufé Marguerite de LorraiRiiij
200 MERCURE
ne fœur puifnée de la Reine
Louife. Il fut tué à la Bataille
de Coutras qu'il perdit le 20.
Avril de l'an 1587. François
fon frere fut, Cardinal Archevefque de Narbonne & enſuite de Toulouſe. Le Pape Gregoire XIII. l'honora de la
Pourpre , & il fut Protecteur
de la Couronne de France à
Rome. Henry Comte deBouchage , puis Duc de Joyeuſe
Pair & Maréchal de France
Chevalier des Ordres du Roy ,
grand Maiftre de la Garderobbe, Gouverneur & Lieutenant
general d'Anjou , Touraine , le "
GALANT 201
Maine, & le Perche , fe fit d'abord Capucin aprés la mort dé
fa femme. I eftoit troifiémé
fils de Guillaume 2. Maréchal
de France. La mort du Duc de
Joyeufe fon frere fut caufe
qu'il fortit des Capucins , mais
il yrentra en 1599. De Catherine de la Valette fa femme
fout puifnée du fameux Duc
d'Epernonite qu'uns fille
unique qui époufa Henry de
Bourbon Duc de Montpenfier,
d'où vint auffi une fille unique
qui épouſa feuë S. A. R. Gafton de France Duc d'Orleans
Oncle du Roy, & dont elle cut
202 MERCURE
feue S. A. R. Mademoiſelle.
Voila par où Mrs de Joyeuſe
eftoient alliez de feue Mademoifelle. Il y a encore eu un
Maréchal de France de cette
Maifon. Guillaume Vicomte
de Joyeuse Lieutenant general
pour le Roy au Gouvernement
de Languedoc , & qui eftoit fils
puifné de Jean de Joyeufe S
deSaint Sauveur, Gouverneur
de Narbene & de Françoiſe
deVoifins,dont je vous ay déja
parlé. Antoine - Scipion Chevalier de Malte , grand Prieur
de Toulouſe & puis Duc de
Joyeuse , & George Vicomte
GALANT 203
de S. Didier eftoient auffi freres
du Duc de Joyeufe Favory
d'Henry III.
Mre Louis de Baradat Evêque & Comte de Vabres , &
Abbé de Clermont eft mort
dans un âge affez avancé. Ce
Prelat eftoit d'une famille
diftinguée par fon rang & par
fon ancienneté dans le Languedoc. Elle y eftoit connue dés
le 13 ficcle. Elle eft fortie par
les femmes de celles de Balefta,
de Baragnes,& de Barthelemy.
Cette derniere a produit de
nos jours Mr l'Evêque de S.
Papoul.Mr l'Evêque deVabres
204 MERCURE
cftoit fort éloquent & il en a
donné des preuves dans des
Chaires celebres. Il fut choifi
àla mort de feu Mr l'Archevêque de Paris , pour faire
l'Oraifonfunebre de ce Prelat,
& il la fit avec un fuccés merveilleux. Il a efté Député en
plufieurs affemblées du Clergé
& il y a donné des marques
de fa Doctrine & de fon experience dans les affaires Ecclefiaftiques. L'Evêché de Vabres
eft fuffragant d'Alby . Feu Mr
Habert Docteur de Sorbonne
& Evêque de Vabres fut fort
mêlé dans les affaires du Janfe-
GALANT 205
nifme dont il fut un des plus
implacables adverfaires. Il
n'eftoit pas encore alors Evêque , & fon zele pour la faine
Doctrine fut recompenfé de
l'Epifcopat. Vabres eft une
Ville de Rouergue où il y avoit
autrefois une celebre Abbaye
de l'Ordre de S. Benoift, que
Pape Jean XXII. érigea en
Evêché en 1317. L'Abbé
Pierre Olargeo en fut le premier Evêque & il a eu d'illuftres
Succeffeurs qui ont tous eu le
titre d'Evêques Comtes de
Vabres. Saint Gregoire de
Tours parle avantageufement
le
206 MERCURE
C
de cette Ville au Chapitre 9
de fon 9 Livre , de la gloire
des Confeffeurs. Un Africain
de la Ville de Vage qui vint
s'établir à Vabres à la fin du
14°fiecle contribua beaucoup
aux embelliffemens de cette
Ville ; les foins qu'il prit pour
l'orner , ont rendu fa memoire
chere à la pofterité , & un
certain jour de l'année le
Peuple de Vabres va felon une
ancienne coûtume danfer &
fe rejouir devant une maiſon
qu'il habitoit , & on y chance
de vieilles Chanfons à ſa gloire. Le Chapitre de Vabres
GALANT 207
1
с
a produit d'excellens fujets.
Un Chanoine de cette Cathedrale fur la fin du 14 ficcle
fe diftingua entre les Interpretes de l'Ecriture. Il mir en
œuvre la plus grande partic
des memoires de Pierre Olargeo , premier Evêque de
Vabres.
Mre N... de l'Etang
Preftre , Prieur de S. Michel
en Poitou , Diocefe de Poitiers , eft mort âgé de plus
de 60 ans. Il eftoit frere de
Mrl'Abbé de l'Etang Docteur
de Sorbonne , & Prieur de
S. N. de Bourges & de Mrsde
208 MERCURE
l'Etang , tous diftinguez par
lcur merite , & par leur talens.
Ces Mrs font beaux freres de
Mr Bolduc de l'Academie des
Sciences.
Piij
174 MERCURE
Roquelaure , Ducheffe de
Foix , eft morte a l'âge de ss.
ans. Cette Dame épouía en
1674. Henry Charles François de Foix de Candalle , Duc
de Rendan Pair de France
Chevalier des Ordres du Roy,
Prince Captal de Bucs , Marquis Senecay , Comte de
Beunauges , de Gurfon , & de
Fleix , la Maifon de Foix dont
çe Duc cft Chef , eft , difent
quelques Auteurs , fortie de
celle des Anciens Rois de Navarre ; la Maifon de Candalle
dont le fameux Duc d'Epernon , favory d'Henry III.
GALANT 175
époufa l'heritiere , eftoit une
branche de celle de Foix , qui
a formé auffi une autre branche qui fubfifte en Savoye &
dont un Gentilhomme qui a
époufé la fœur de Mr le Comte de Blancheville eft chef.
Me la Ducheffe de Foix eftoit
fœur de Mr le Duc de Roquelaure qui commande en
Languedoc , & fille de JeanBaptifte Gaſton , Chevalier des
Ordres du Roy , Gouverneur
de Guyenne , & grand- Maiſtre
de la Garderobe & premier
Ducde Roquelaure , &de Maric- Charlotte de Daillon , feP iij
176 MERCURE
fa valeur que par La
conde fille de Timoleon de
Daillon, Comte du Lude , que
ce Duc époufa en 1653. &1
qui mourut 4. années aprés
âgée feulement de 2 1. ans. Ce
premier Duc de Roquelaure
s'éleva encore plus par fon merite & par
naiffance. Il fervit dés l'année
1635. en qualité de Capitaine
de Cavalerie , il fut bleffe & fait
prifonnier à la Bataille de la
Marfée prés de Sedan en 1641 .
en chargeant les ennemis à la
tefte de fon Efcadron. Il fervit
en qualité de Maréchal de
Camp au premier Siege de Gra-
GALANT 177
velines en 1644. à la prife de
Bourbourg en 45. au Siege de
Courtray en 46. eftant Lieutenant general. Il fut bleffé au
Siege de Bordeaux & fait Duc
au mois de Juin 1652. Il fervit à la conquefte de la Franche-Comté en 1668. & dans
la guerre de Hollande en 1672 .
Ce Duc avoit efté élevé à une
bonne Ecole. Il eftoit als d'Antoine de Roquelaure Maréchal
de France , & de Sulanne de
Baffepar fa feconde femme , &
de Catherine d'Ornezan fa premiere femme , veuve de Gilles
de Montal Baron de Roque-
178 MERCURE
bron , & fille de Jean- Claude
d'Ornezan , Sieur d'Auradé &
de Noaillan Gouverneur de
Mets , ce Maréchal cut JeanLouis Baron de Biran grandMaiftre de la Garderobe du
Roy, mort fans eftre marié ;
Louiſe premiere femme d'Antoine 2. Duc de Grammont ,
Rofe femme de François de
Noailles, Comte d'Ayen, Chevalier des Ordres du Roy ,
ayeul & ayeule de Monfieur le
Cardinal de Noailles : Catherine Abbeffe de Rhodez , morte
au Calvaire à Paris , & Marie
femme de Jacques Eſthuer ,
GALANT 179
>
Comte de la Vauguyon. Du
fecond lit outre feu Mr le Duc
de Roquelaure , il eut feuë Me
la Marquise de Mirepoix , Me
la Marquife de Balagny
Me la Marquife de Fimarcon
( Caffagnet de Narbonne.) Le
Maréchal de Roquelaure eftoit
grand- Maiſtre de la Garderobe du Roy , Chevalier de fes
Ordres , Sénéchal & Gouverneur de Rouergue & de Foix ,
Lieutenant general de la haute
Auvergne , Sénéchal & Gouverneur de Guyenne ; il porta
dans fa jeuneffe le nom de
Longart , fous lequel il ſe fit
180 MERCURE
eltimer ; la Reine Jeanne
d'Albret bifayeule du Roy ,
commença la fortune. Henry
IV. l'éleva & Louis XIII. le fit
Maréchal de France en 1615.
Me la Ducheffe de Foix fa petite fille eftoit tres - eftimée. Sa
conduite a toûjours efté reguliere & uniforme & avoit beaucoup de vertu .
Dame Charlotte Marie le
Meufnier , épouse de M™ Guillaume Bénard, Chevalier Seigneur de Rezay , Second
Prefident de la premiere
Chambre des Enquestes. Cette Dame eftoit veuve de M
GALANT 181
с
Jean Sevin , Chevalier Seigneur de Guiney , de Gometzla Ville , &c. Prefident en la
Cinquiéme Chambre des Enqueftes , mort en la 59 année de fon âge. Me la Prefidente de Rezay eftoit belle - foeur de Mr l'Evefque
d'Angoulême ; ce Prelat eftoit.
frere de Mr. le Prefident de
Rezay,& Coufin de Mre N....
Bénard de Rezay, Capitaine des
Levrettes de Monfieur le Duc
d'Orleans. Il y a prés de 26.
ans que Mr le Prefident de
Rezay exerce fa Charge. Il y
fue reçû le 30. Decembre
182 MERCURE
1684. Cette Dame eftoit proche parente de Mre René le
Meufnier , Premier Confeiller
Clerc de la Grand'Chambre ,
& qui eftoit Officier dans le
Parlement depuis le 29. May
de l'année 1665.
Me la Prefidente de Rezay
a efté fort regrettée. C'eftoit
une Dame de merite , qui s'étoit attiré l'eftime & la confideration de tout ceux qui la
connoiffoient, par les manieres
honnêtes & bienfaifantes.
Elle eftoit alliée à plufieurs
perfonnes de confideration du
Parlement, &il y en avoit peu
GALANT 183
de diftinguées par leur naiſſance à qui elle ne touchât du
côté maternel. Elle eftoit proche parente de Mr de Verthamon Villemenon , & de Mrs
de Leffeville , qui font de l'ancienne famille de le Clerc ,
connue depuis fi long- temps
dans le Parlement , & que quelques Auteurs pretendent avoir
donné un Chancellier à la
France. Elle eftoit auffi parente de Mrs Leſcalopier , & de
Mrs de Semonville , familles
dont il y en a deux actuellement Confeillers à la Grand'-
Chambre. Me la Prefidente de
184 MERCURE
Rezay a cfté fort regretée des
Pauvres, à qui elle faifoit beaucoup de bien. Elle leur a donné des marques de ſa tendreſſe
en mourant.
Dame Adrienne Philippine
de Lannoy , veuve de Jacques
Marie de la Baulme , Comte
de Montrevel &Brigadier des
Armées du Roy, tué à la Bataille de Nerwinde , eft morte
âgée de 57. ans. Elle avoit eſté
Fille d'Honneur de la Reine.
Elle avoit cu deux fils de feu
Mr le Comte de Montrevel,
dont l'aîné qui portoit la même qualité fut tué il y quel-
GALANT 185
ques années , & au commencement de cette guerre , à la
tête du Regiment de Montrevel , dont il eftoit Colonel , &
qui fut enfuite donné à Mr
fon frere , qui porte aujourd'huy le nom de Comte de
Montrevel. Il est petit neveu
de Mrle Maréchal de Mont
revel , & petit fils de Mr Id
Marquis de Saint Martin , &
de Dame N..... de Saux de
Tavanes, morte depuis quelques années à Tournay , où
elle faifoit fa refidence , & larriere petit-fils de Mr le Comte
-de Montrevel, Chevalier des
Avril 1710.
186 MERCURE
Ordres du Roy , & fon Lieute
nant General enBreffe, Bugey,
Valromay & Gex.
с
La Maifonde Lannoy eft une
des plus illuftres de Flandres ;
elle y tenoit déja un rang confiderable dans le 12 & le 13
fiecle. Elle eft alliée aux Maifons de Horne, de Robek, de
Berghes, d'Aremberg, & d'Egmont. Dans la revolution qui
ôta une partie des Païs Bas au
Royd'Espagne Philippe II. La
Maifon de Lannoy fut une
des plus fidelles à la Maiſon
d'Autriche , & elle ne prit dans
ces temps difficiles aucun en-
GALANT 187
gagement contraire à fes devoirs ; lors du Siege de Breda
par Ambroife Spinola , les
Comtes de Lannoy ne perdirent aucune occafion de donner des marques de leur fidelité au Roy Philippes IV. petit
fils de Philippes II. de mefme
qu'au Siege de Cafal fait par
le Gouverneur de Milan , & ce
fut le Comte de Lannoy ayeul
de la Damequi vient de mourir , qui empêcha les effets de
la Ligue des Provinces- Unies
contre la Maifon d'Autriche.
Cette Ligue formidable dans
fon commencement , fut diffi
Qij
188 MERCURE
pée par la prudence & par l'activité de ce Seigneur : Enfin le
nom de Lannoy a toûjours
efté cher à la Maifon d'Autriche , & la feüe Reine choifit
elle même , & par la fuite de
l'inclination naturelle qu'elle
avoit pour ce nom , ' Mlle de
Lannoy pour une de fes filles
d'honneur.
Mr
d'Olton Comte d'Aubarede ,
Lieutenant General des Armées du Roy & Gouverneur
de Salins , eft mort icy âgé de
90. ans.Il avoit elté auparavant
Gouverneur de l'Ile de Ré. Il
Bernard d'Aftorg
GALANT 189
s'eftoit diftingué dans toutes
les occafions les plus celebres
de fon temps & fes bleffures
eftoient autant de glorieufes
marques qu'il portoit fur luy
de fes fervices. Il eftoit d'une
ancienne famille originaire de
Quercy &établie à Toulouſe
dans le 13° fiecle. Il y a 412.
ans qu'un Aftorg eftoit Capitoul de Touloufe ; & cette
famille a donné fon nom àune
ruëde la même Ville. Elle a
produit plufieurs branches ; les
plus confiderables font celles
de Montbartier , & d'Aubare
de , & celuy dont je vous
190 MERCURE
apprens la mort eftoit de la
derniere.
Mr Guillaume de Vic
Baron de Clermont aujour
d'huy Confeiller au Parlement
de Toulouſe a époufé N...
d'Aftorg de Montbartier de
la même Maifon que fou M' le
Marquis d'Aubarede qui vient
de mourir. M' d'Aftorg
Lieutenant de Roy de Blaye
&Chevalier de S. Louis de la
Promotion de 1703. eft de la
même Maiſon, Mr le Comte
d'Aubarede recût le même
honneur en 1694, &en 1696.
il fut fait Lieutenant General
GALANT 191
il fut le fecond de la Promotion du 3º Janvier & Mr le
Marquis de Puyfieux fut le
premier & Mr le Maréchal
d'Arraignan fut le quatrième.
Mr d'Aubarede eftoit Gouverneur de Salins en Franchecomté depuis plufieurs années.
Cette Place fut prife le 22.
Juin de l'an 1674. Mr de
Saliere Gentilhomme de Dauphiné , proche parent de Me
I'Abbeffe be Bons de Belley,
& Lieutenant de Roy de cette Place , Mr de Fermoville,
Major , Mr Tourte Ayde- Major & Capitaine des Portes
192 MERCURE
ont fait faire un Service magnifique à Salins pour leur Gouverneur ; les Officiers des Forts
de S. André & de Blin , y ont
affifté.
Mre N... de Joyeufe Abbé
de Gorze en Touraine , eft
mort dans un âge fort avancé.
Il eftoit Preftre , & avoit toûjours mené une vie fort exemplaire ; la Maiſon de Joyeufe
eft illuftre & ancienne. Bernard Seigneur de Joyeuſe
époufa en 1312. Alix de Pey
re ; il en eut Randon qui continua la pofterité , & Jeanne
qui époufa en 1343 Geraud
Adhemar
GALANT 193
Adhemar Seigneur de Grignan , & de là vient l'alliance
de cette Maiſon avec celles de
Grignan & de RochebonneChasteauneuf. Randon fecond
du nom , petit- fils de Randon
premier, eftoit Chambellan du
Dauphin Charles , Regent du
Royaume & Gouverneur de
Dauphiné en 1422. Il époufa
en premières nôces CatherineAlberte de Monteil de Gelas ,
dite de Charlus , Dame de Botheonen Forez. Il en eut
Louis 2 Seigneur de Joyeufe , que les Anglois firent prifonnier à la journée de Crevant
Avril 1710.
R
194 MERCURE
en 1423. & Jeanne épouse du
Maréchal de la Fayette ( Gilbert ) de Jeanne fille de Jean
Louvet Prefident en Proven
ce , Louis 2 , eut TanneguyVi
comte de Joycufe , qui épouſa
en 1448. Blanche de Tournon ; il en cut Guillaume 1 .
dont je parleray, Charles Ab
bé de Chambon, nommé Evêque de S. Flour en 1483. Jeanne femme de Guy de la Baume
4. du nom Comte de Montrevel , & Louis Sieur de Bothcon
Comte de Grandpré , Cham-i
bellan des Rois Louis XI. &
Charles VIII. & Lieutenant
GALANT 195
general au Gouvernement de
Paris , Ile de France , Orlean.
nois , Champagne , Brie , Câtinois & Vermandois. Le Roy
Louis XI. luy fit épouſer Jeanne de Bourbon , fille de Jean 2.
Comte de Vendôme , un des
ayeux de S. M. Il eut de cette
illuftre alliance , Anne mariée
en 1497. à Gabriel de Levy
Comte de Courſon , & François Sieur de Botheon , Anne
de Gafte Dame de la Barge,
dont il cut Jeanne de Joyeuſe
alliée 1. à Claude Sieur de S.
Chaumont , & à François de
Montmorin Seigneur de Saint
K ij
196 MERCURE
Heran Gouverneur d'Auver
gne. Louis eut d'Ifabeau d'Halluin fa premiere femme Robett Comte de Grandpré , tige
des Comtes de Grandpré, bran
che cadette de la Maifon de
Joyeufe & dont cftoit l'Abbé
qui vient de mourir. Cette
branche eft à prefent l'aifnée,
celle des Ducs de Joyeuſe s'étant éteinte dans le 16° & dans.
le dernier fiecle. Mr l'Abbé de
Joyeuse eftoit fils d'AntoineFrançois de Joyeuſe & de Marguerite de Joyeuse heritiere du
Comte de Grandpré , & frere
de Mre Charles - François de
GALANT 197
Joyeuse , & de Jean-Armand
Maréchal de France , Chevalier des Ordres du Roy, & Gou
verneur des trois Evêchez , &
de feu Mr le Comte de Grandpré qui a laiffé des enfans , de
Charlotte de Mailly &d'Henriette Loüife de Cominges
Vervins fes deux femmes. Mr
le Maréchal n'a point eu d'enfans : pour revenir à Guillaume 1. il fut Chambellan du
Duc de Bourbon , il épouſa
Anne de Balzac fille de Rufec
de Balzac Senéchal de Beauvais,
& de Jeanne d'Albon. Il en eut
Charles Vicomte de Joyeuse ,
Riij
198 MERCURE
Louis Evêque de Saint Flour
Guillaume Evêque d'Alet ,
Jacques Abbé & General de
l'Ordre de Saint Antoine &
Doyen du Puy. Thibaud Chevalier de Rhodes, & Jean Sieur
de S. Sauveur ; Charles époufa
Françoise de Meüillon fille
d'Antoine Sieur de Preffieux
& d'Ifabeau de Peyre, dont il
cut Louis tué à la Journée de
Pavic ; Jacques Vicomte de
Joyeuse qui mourant fans en--
fans , laifla pour heritier Jean
de Saint Sauveur fon oncle , &
Jeanne mariée à Gaſpard d'Urfé. Jean de Joyeuse Sieur de
ALQUE
GALANT (199 DE
LA
VILLA
Joycufe Gouverneur de r
bonnes, Chevalier de l'Orde
du Roy , époufa en 1518.
Françoiſe de Voifins , Dame
d'Arques , de la Tour-Fenouil
let, fille unique de Jean de Voifins & de Paule de Foix de Rabat; il fut pere de Guillaume
2. Maréchal de France , qui de
Marie de Batarnay fille de René Comte du Bouchage , &
d'Ifabelle de Savoye- Tende ,
cut Anne Duc & Pair &
Maréchal de France , Favori
d'Henry III. dont il devint
beaufrere , fon frere ayant
époufé Marguerite de LorraiRiiij
200 MERCURE
ne fœur puifnée de la Reine
Louife. Il fut tué à la Bataille
de Coutras qu'il perdit le 20.
Avril de l'an 1587. François
fon frere fut, Cardinal Archevefque de Narbonne & enſuite de Toulouſe. Le Pape Gregoire XIII. l'honora de la
Pourpre , & il fut Protecteur
de la Couronne de France à
Rome. Henry Comte deBouchage , puis Duc de Joyeuſe
Pair & Maréchal de France
Chevalier des Ordres du Roy ,
grand Maiftre de la Garderobbe, Gouverneur & Lieutenant
general d'Anjou , Touraine , le "
GALANT 201
Maine, & le Perche , fe fit d'abord Capucin aprés la mort dé
fa femme. I eftoit troifiémé
fils de Guillaume 2. Maréchal
de France. La mort du Duc de
Joyeufe fon frere fut caufe
qu'il fortit des Capucins , mais
il yrentra en 1599. De Catherine de la Valette fa femme
fout puifnée du fameux Duc
d'Epernonite qu'uns fille
unique qui époufa Henry de
Bourbon Duc de Montpenfier,
d'où vint auffi une fille unique
qui épouſa feuë S. A. R. Gafton de France Duc d'Orleans
Oncle du Roy, & dont elle cut
202 MERCURE
feue S. A. R. Mademoiſelle.
Voila par où Mrs de Joyeuſe
eftoient alliez de feue Mademoifelle. Il y a encore eu un
Maréchal de France de cette
Maifon. Guillaume Vicomte
de Joyeuse Lieutenant general
pour le Roy au Gouvernement
de Languedoc , & qui eftoit fils
puifné de Jean de Joyeufe S
deSaint Sauveur, Gouverneur
de Narbene & de Françoiſe
deVoifins,dont je vous ay déja
parlé. Antoine - Scipion Chevalier de Malte , grand Prieur
de Toulouſe & puis Duc de
Joyeuse , & George Vicomte
GALANT 203
de S. Didier eftoient auffi freres
du Duc de Joyeufe Favory
d'Henry III.
Mre Louis de Baradat Evêque & Comte de Vabres , &
Abbé de Clermont eft mort
dans un âge affez avancé. Ce
Prelat eftoit d'une famille
diftinguée par fon rang & par
fon ancienneté dans le Languedoc. Elle y eftoit connue dés
le 13 ficcle. Elle eft fortie par
les femmes de celles de Balefta,
de Baragnes,& de Barthelemy.
Cette derniere a produit de
nos jours Mr l'Evêque de S.
Papoul.Mr l'Evêque deVabres
204 MERCURE
cftoit fort éloquent & il en a
donné des preuves dans des
Chaires celebres. Il fut choifi
àla mort de feu Mr l'Archevêque de Paris , pour faire
l'Oraifonfunebre de ce Prelat,
& il la fit avec un fuccés merveilleux. Il a efté Député en
plufieurs affemblées du Clergé
& il y a donné des marques
de fa Doctrine & de fon experience dans les affaires Ecclefiaftiques. L'Evêché de Vabres
eft fuffragant d'Alby . Feu Mr
Habert Docteur de Sorbonne
& Evêque de Vabres fut fort
mêlé dans les affaires du Janfe-
GALANT 205
nifme dont il fut un des plus
implacables adverfaires. Il
n'eftoit pas encore alors Evêque , & fon zele pour la faine
Doctrine fut recompenfé de
l'Epifcopat. Vabres eft une
Ville de Rouergue où il y avoit
autrefois une celebre Abbaye
de l'Ordre de S. Benoift, que
Pape Jean XXII. érigea en
Evêché en 1317. L'Abbé
Pierre Olargeo en fut le premier Evêque & il a eu d'illuftres
Succeffeurs qui ont tous eu le
titre d'Evêques Comtes de
Vabres. Saint Gregoire de
Tours parle avantageufement
le
206 MERCURE
C
de cette Ville au Chapitre 9
de fon 9 Livre , de la gloire
des Confeffeurs. Un Africain
de la Ville de Vage qui vint
s'établir à Vabres à la fin du
14°fiecle contribua beaucoup
aux embelliffemens de cette
Ville ; les foins qu'il prit pour
l'orner , ont rendu fa memoire
chere à la pofterité , & un
certain jour de l'année le
Peuple de Vabres va felon une
ancienne coûtume danfer &
fe rejouir devant une maiſon
qu'il habitoit , & on y chance
de vieilles Chanfons à ſa gloire. Le Chapitre de Vabres
GALANT 207
1
с
a produit d'excellens fujets.
Un Chanoine de cette Cathedrale fur la fin du 14 ficcle
fe diftingua entre les Interpretes de l'Ecriture. Il mir en
œuvre la plus grande partic
des memoires de Pierre Olargeo , premier Evêque de
Vabres.
Mre N... de l'Etang
Preftre , Prieur de S. Michel
en Poitou , Diocefe de Poitiers , eft mort âgé de plus
de 60 ans. Il eftoit frere de
Mrl'Abbé de l'Etang Docteur
de Sorbonne , & Prieur de
S. N. de Bourges & de Mrsde
208 MERCURE
l'Etang , tous diftinguez par
lcur merite , & par leur talens.
Ces Mrs font beaux freres de
Mr Bolduc de l'Academie des
Sciences.
Fermer
Résumé : Troisiéme Article des Morts. [titre d'après la table]
Le texte relate la mort de plusieurs personnalités notables et leurs lignées respectives. Marie Charlotte de Roquelaure, Duchesse de Foix, est décédée à l'âge de 66 ans. Elle avait épousé en 1674 Henry Charles François de Foix de Candalle, Duc de Rendan, Pair de France, et Chevalier des Ordres du Roy. La Maison de Foix, dont ce Duc était chef, est issue des anciens Rois de Navarre. La Maison de Candalle, dont le Duc d'Épernon était un membre célèbre, est une branche de la Maison de Foix. La Duchesse de Foix était la sœur du Duc de Roquelaure, commandant en Languedoc, et la fille de Jean-Baptiste Gaston, Chevalier des Ordres du Roy, Gouverneur de Guyenne, et premier Duc de Roquelaure. Jean-Baptiste Gaston de Roquelaure, premier Duc de Roquelaure, s'est distingué par ses mérites et sa naissance. Il a servi dès 1635 en qualité de Capitaine de Cavalerie et a été blessé à plusieurs reprises, notamment à la Bataille de la Marfée en 1641. Il a participé à divers sièges et batailles, et a été fait Duc en 1652. Il a servi dans la conquête de la Franche-Comté en 1668 et dans la guerre de Hollande en 1672. Il était le fils d'Antoine de Roquelaure, Maréchal de France, et de Sulanne de Baffepar. Dame Charlotte Marie le Meufnier, épouse de Guillaume Bénard, Chevalier Seigneur de Rezay, Second Président de la première Chambre des Enquestes, est également décédée. Elle était veuve de Jean Sevin, Chevalier Seigneur de Guiney, et était proche parente de plusieurs personnalités du Parlement. Dame Adrienne Philippine de Lannoy, veuve de Jacques Marie de la Baulme, Comte de Montrevel et Brigadier des Armées du Roy, est morte à l'âge de 57 ans. Elle avait été Fille d'Honneur de la Reine et avait deux fils, dont l'aîné a été tué à la tête du Régiment de Montrevel. Bernard d'Astorg, Comte d'Aubarede, Lieutenant Général des Armées du Roy et Gouverneur de Salins, est décédé à l'âge de 90 ans. Il était issu d'une ancienne famille originaire de Quercy et établie à Toulouse au 13ème siècle. Monsieur de Joyeuse, Abbé de Gorze en Touraine, est mort à un âge avancé. La Maison de Joyeuse est illustre et ancienne, avec des alliances notables, notamment avec les Maisons de Grignan et de Rochebonne-Chasteauneuf. Anne de Joyeuse, Duc et Pair de France, fut favori du roi Henri III et devint son beau-frère en épousant Marguerite de Lorraine, sœur de la reine Louise. Il fut tué à la bataille de Coutras en 1587. Son frère, François, fut Cardinal et Archevêque de Narbonne puis de Toulouse, et fut honoré par le pape Grégoire XIII. Henry de Joyeuse, Comte de Bouchage puis Duc de Joyeuse, fut également Maréchal de France et Chevalier des Ordres du Roi. Après la mort de sa femme, il devint Capucin, mais quitta l'ordre en 1599. Il eut une fille unique qui épousa Gaston de France, Duc d'Orléans. Guillaume de Joyeuse, Vicomte de Joyeuse, fut Lieutenant général au Gouvernement de Languedoc. Antoine-Scipion et Georges de Joyeuse étaient aussi frères du Duc de Joyeuse. Le texte mentionne également Louis de Baradat, Évêque et Comte de Vabres, issu d'une famille distinguée du Languedoc depuis le 13e siècle. Il fut connu pour son éloquence et son implication dans les affaires ecclésiastiques. L'Évêché de Vabres, suffragant d'Alby, fut créé en 1317 par le pape Jean XXII. La ville de Vabres est célèbre pour son histoire et ses figures notables, comme un Africain du 14e siècle qui contribua à son embellissement. Enfin, le texte évoque Monsieur de l'Etang, Prêtre et Prieur de Saint-Michel en Poitou, âgé de plus de 60 ans à sa mort. Il était frère de l'Abbé de l'Etang, Docteur de Sorbonne, et de plusieurs autres personnes distinguées par leur mérite et leurs talents.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 121-141
AUTRES NOUVELLES de Juillet.
Début :
De Paris le 3. Juillet. LE 2. JUILLET, le Roy [...]
Mots clefs :
Roi, Parlement, Évêché, Toulouse, Montmorin, Martyrs, Cardinal, Abbaye, Maréchal, Conversion, Paris, Versailles, Agde
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRES NOUVELLES de Juillet.
AUTRES NOUVELLES
Ac Juillet.
De Parie le Juillet.
Lei. JUILLET, leRoy
a donné à Mr le Maréchal
de Villars, les Gouvernements
desVilles,Pays3 &,
Evêchez de Metz, ôc-de
Verdun, & de la Citadelle
de la première deces Villes.
Ces Gouvernementsvacquoient
par la mort deMr
dejoyeuse.
DeParùlej.juillet.
LE 3. JUILLET, Monsieur
le Cardinal de Jansonn,
Grand-Aumônier de
France, administra les ceremoniesdu
Baptême a
Monsieur le Duc de Chartres.
Monseigneur le Duc de
Bourgogne fut le Parrain,
& Madame, la Marraine;
ils le nommèrent LOUIS.
Mademoisellede Valois
reçut aum les cérémonies
du Baptême.
Elle fut tenuë par Monseigneur
le Duc de Berry,
&: par Mademoiselle qui
la nommerent Charlotte-
Aglaé.
A l'occauon du nom
,d'Aglaé:l je diray deux mots
de la conversion de cette
Sainte,parce que cette conversionest
fort singuliere,
& peu connue Mr l'Abbé
Fleury en parle dans son
Histoire de l'Eglise.
- Je vous donne cette Di.
gression historique, seulement
comme un essay des
soins queje prendray pour
varier mes nouvelles. Je
saisiray la moindre occasion
: le nom d'une Ville
ou d'une Famille suffira
pour me faire citer quel
-
questraitscurieux ou d'histoireoud'érudition.
Enun
mot avec le temps je vous
donneray millechoses que
je ne vous promets point;
mais pour me dédommager
jemanquerayquelquefois
à vous donnerce queje
vous auray promis.
CONVERSIOND'AGLAE
AGlaé, Dame Romaine
,
fille d'Alsace
,
qui avoitesléProconsul,
& si riche quelleavoit
un grand nombre d'Intendarits,
trouva tant de
méritéa Fund'eux, quelle
l'aima passionément,
f5 réfiolut de l'époufer.
rUnefeule difficultél'arressoit.
Cet Intendtlnt qui
avoit nom BonavenrureMépriroitfortles
Chre-
Jïiens que l'onperfecutoit
alors en Oriént. Àglaé au
contraire
> ne parloit au
jeune Pajen que de laferveur
des Chrestiens pour
le Dieu qu'ils adoroient.
Elle luy ordonnad'aller
luy-même en Orient, f5
de Imy apporter des Reli
ques de ces Saints Martyrs
dontonparIcittant a
Rome) & IUJI déclara
quellene repoujeroitpoine
qu'il ne lujen eutappor-
,
té. luy en eut appor-
Bonaventurefut forcé
d'obeir.AglaéluYdonna
des équipagesr/Jagnijiques,
ê5 des parfumspour
embaumer un de ces corps
Saints quelle vouloitvoiy
ahfolur/Jellt. Bonaventure
part;Aglaé¡¡ttendJon
retour avec impatience;
elle ne doute point qu'il
ne revienne Chretlien dés
quil aura vu ce nombre'
infini de Martyrs.Bonaventure
arrive dans la
* ville de Tharfi
,
e5 voit
en effet tant de Martyrs
& tant de miracles, quetouché
de ces grands cxemples
3
il voulut les
suivre.IlfutJepresenter
au Tyran j il se déclara
Cbreftien, eS ilfutlivré
aux tourments,ou avant
que d'expirer il ordonna
à Ces gens de porter fort
corps a Aglaepouracheverde
la convertir.
Cela fut executé; le
Cc(o)rrtetgeegearrivaaRRoommee'
avec la mêmepompe qu -
jigléavoit ordonnée pour
apporter le corps d'un
Martyr. Dti, plus- loinquelle
le vit, trarjortée
dejoyeelle courut au devant
des Reliques qu'elle
attendott ; mais trouvant
à leur place celuy quelle
dévottépoufer3quellefÙrj
j' -'
prijt! elle enJut frappee
>
comme d'un coup de foudre
iînats ce fut un coup
heureux de la grâce, qui
d'Aglaé Payenne encore
jusqua ce jour, sa une
grande Sainte que noas
honorons.
De Versailles le n.-Juillet,
LE II. JUILLET, le
Roy a nommé à l'Archevesché
de Reims,Mr l'Archevesque
d'Arles.
Il est de la Maison de lit Mailly, frere de Mr l'Evesque
de Lavaur;de Me de
Mailly, Prieure perpétuelle
à la nomination duRoy,
du Monastere Royal de
S. Louis dePoissy ,&de
Me de Mailly Religieuse à
Longchamps
LEIF.JUILLET,leRoy
a nommé à l'Evescl é de
Seez
,
Mr l'Abbé Turgot,
Aumosnier de Sa Majessé.
IlaestéAgent duClergé
«LE II.JUILLET;leRoy,
a nomme a l'Evéché de
Vabres
,
Mr l'Abbé de la
Chapelle
,
Grand-Vicaire
deMende.
Il étoit Député à laderniere
Assemblée du Cler-
•
gé"
LEII.JUILLET,leRoy
a nommé à l'Evesché de
Comminges
,
Mr l'Abbé
du Boucher.
Ilest de S.Pourçainen
Auvergne, & il se nomme
Gabriel Olivier de Nubieres
du Boucher.
LEII. JUI LLET,Roy
a nomméàl'Evêché d'Aire
y
Mr l'Abbé de Montmorin,,
Grand-Vicaire de
Vienne.
Il est de la Maison de
S. Heran de Montmorin.
La Terre de Montmorin
est l'une des quatre premières
& plus anciennes
Baronies d'Auvergne.
LEII.JUI LLET,leRoy
a nommé à l'Evesché d'Autun
,
Mr l'Abbé de Dromesnil
,
Aumosnier de Sa
Majesté.
Mr l'Abbé de Maulévrier
aussi Aumosuier de
Sa Majesté, qui avoit cydevant
elle nomme a cet
Evesché, s'en étoit démis
volontairement.
Mr l'Abbé de Dromefnil
est proche parent de
Mr le Maréchal de Bout
fiers.
LEII. JUILLET,leRoy
a nommé à l'Evesché de
Nismes, Mr l'Abbé de la
Parifiere.
Il est parentde Mr l'Archevefque
de Rouen.
Le Roya donné sur cet
Evesché, une pension à Mr
l'Abbé du Doucet, fils de
Mrepierre du Doucet, Chepalier
Seigneur de Cussac,
d'uneancienne noblesse de
Poitou.
LElLiE.J1U1JuIiLLLLEETT.J, IeeRRooyy
a nomméà l'Evesché d'Evreux,
Mr l'Abbé le Normand
,Chanoine de Saine
Honoréa & Officiai de
Paris.
Il est parent de Mr le
Normand Fermier General.
LE 11. JuiLLETJeRoy
a donné l'Abbaye de Saint
Remy de Reims, à Mrle
Cardinal Gualteri'o.
Il a esté Vice-Legat
d'Avignon ,&ensuite
Nonce du Pape en France.
LF-II.JUILLET,leRoy
a donnél'Abbaye de Saint
Etienne de Caen à Mrle
Cardinal delaTrimoille.
Cette Abbaye est dans
le Diocese de Bayeux, de
l'Ordre de S. Benoist,&
de la Congregation de
S. Maur;elleavoit été fondée
par Guillaume le Conquérant
Roy d'Angleterre.
i
DeParisle 13.Juillet.
LE 12. JUI LLET, Mre
François Berthier, ChevalierSeigneur
de S. Géniés,
cy -devant Avocat
General au Parlement de
Toulouse,innommépremier
President au Parlement de
Pau en 17°. a été fait Premier
President du Parlement
de Toulouse par la
démission volontaire de
Mre Alexandre Morant
que Ces incommoditez ont
obligé de se retirer.
On trouve le nom de
Berthier dans les Fastes de
la ville de Toulouse du18e
siecle
-$
& dans les Registres
du Parlement du icc
siecle.
Les Annales Ecclesiastiques
font mention de cinq
Prelats que cette Maison a
donnez à l'Eglise, dont il
y a eu aussi-
Un Chancelier de la
Reine Marguerite, qui
estoit en mesme temps
Conseiller d'Etat.
Un premier President:
du Parlement deToulouse,
outre celuy qui donne lieu
à cet Article.
Deux Presidents a Mortier
,
& plusieurs autres
Magistrats.
c? 4
D'Agde en Languedoc
le 14. Jurllet.
LE 13. JUILLET
,
Mr
( l'Abbé Maboul Evesque
dAlet fut sacré dans FEglise
Cathedrale de cette
Vilie, par les mains de Mr
l'Evesqued'Agde,a{ïifté
de Mrs les Evesques de
Beziers & de Castres.
De Paris le 15
,
Juillet. -
LE 15. JUI llet ,
Mr - l'Abbé Anselme a esté reçu
à l'Académie des Médailles
&Inscriptions.
De Paris le 16.Juillet,
Le.Juillet,le
Roya nomme Me la Duchesse
de S. Simon
,
fille
de feu Mr le Maréchal de
Lorge, Dame d'Honneur
de Madame la Duchesse
deBerry. : 1
MedelaVieuville,Da
med'Atour. \1.
Et Mled'Aveze premiere
Femme de Chambre.
Autre interruption
de Nouvelles. Je les interromps
icy par pure
envie de les interrompre,
c'est- d ire, pour
varier.
Ac Juillet.
De Parie le Juillet.
Lei. JUILLET, leRoy
a donné à Mr le Maréchal
de Villars, les Gouvernements
desVilles,Pays3 &,
Evêchez de Metz, ôc-de
Verdun, & de la Citadelle
de la première deces Villes.
Ces Gouvernementsvacquoient
par la mort deMr
dejoyeuse.
DeParùlej.juillet.
LE 3. JUILLET, Monsieur
le Cardinal de Jansonn,
Grand-Aumônier de
France, administra les ceremoniesdu
Baptême a
Monsieur le Duc de Chartres.
Monseigneur le Duc de
Bourgogne fut le Parrain,
& Madame, la Marraine;
ils le nommèrent LOUIS.
Mademoisellede Valois
reçut aum les cérémonies
du Baptême.
Elle fut tenuë par Monseigneur
le Duc de Berry,
&: par Mademoiselle qui
la nommerent Charlotte-
Aglaé.
A l'occauon du nom
,d'Aglaé:l je diray deux mots
de la conversion de cette
Sainte,parce que cette conversionest
fort singuliere,
& peu connue Mr l'Abbé
Fleury en parle dans son
Histoire de l'Eglise.
- Je vous donne cette Di.
gression historique, seulement
comme un essay des
soins queje prendray pour
varier mes nouvelles. Je
saisiray la moindre occasion
: le nom d'une Ville
ou d'une Famille suffira
pour me faire citer quel
-
questraitscurieux ou d'histoireoud'érudition.
Enun
mot avec le temps je vous
donneray millechoses que
je ne vous promets point;
mais pour me dédommager
jemanquerayquelquefois
à vous donnerce queje
vous auray promis.
CONVERSIOND'AGLAE
AGlaé, Dame Romaine
,
fille d'Alsace
,
qui avoitesléProconsul,
& si riche quelleavoit
un grand nombre d'Intendarits,
trouva tant de
méritéa Fund'eux, quelle
l'aima passionément,
f5 réfiolut de l'époufer.
rUnefeule difficultél'arressoit.
Cet Intendtlnt qui
avoit nom BonavenrureMépriroitfortles
Chre-
Jïiens que l'onperfecutoit
alors en Oriént. Àglaé au
contraire
> ne parloit au
jeune Pajen que de laferveur
des Chrestiens pour
le Dieu qu'ils adoroient.
Elle luy ordonnad'aller
luy-même en Orient, f5
de Imy apporter des Reli
ques de ces Saints Martyrs
dontonparIcittant a
Rome) & IUJI déclara
quellene repoujeroitpoine
qu'il ne lujen eutappor-
,
té. luy en eut appor-
Bonaventurefut forcé
d'obeir.AglaéluYdonna
des équipagesr/Jagnijiques,
ê5 des parfumspour
embaumer un de ces corps
Saints quelle vouloitvoiy
ahfolur/Jellt. Bonaventure
part;Aglaé¡¡ttendJon
retour avec impatience;
elle ne doute point qu'il
ne revienne Chretlien dés
quil aura vu ce nombre'
infini de Martyrs.Bonaventure
arrive dans la
* ville de Tharfi
,
e5 voit
en effet tant de Martyrs
& tant de miracles, quetouché
de ces grands cxemples
3
il voulut les
suivre.IlfutJepresenter
au Tyran j il se déclara
Cbreftien, eS ilfutlivré
aux tourments,ou avant
que d'expirer il ordonna
à Ces gens de porter fort
corps a Aglaepouracheverde
la convertir.
Cela fut executé; le
Cc(o)rrtetgeegearrivaaRRoommee'
avec la mêmepompe qu -
jigléavoit ordonnée pour
apporter le corps d'un
Martyr. Dti, plus- loinquelle
le vit, trarjortée
dejoyeelle courut au devant
des Reliques qu'elle
attendott ; mais trouvant
à leur place celuy quelle
dévottépoufer3quellefÙrj
j' -'
prijt! elle enJut frappee
>
comme d'un coup de foudre
iînats ce fut un coup
heureux de la grâce, qui
d'Aglaé Payenne encore
jusqua ce jour, sa une
grande Sainte que noas
honorons.
De Versailles le n.-Juillet,
LE II. JUILLET, le
Roy a nommé à l'Archevesché
de Reims,Mr l'Archevesque
d'Arles.
Il est de la Maison de lit Mailly, frere de Mr l'Evesque
de Lavaur;de Me de
Mailly, Prieure perpétuelle
à la nomination duRoy,
du Monastere Royal de
S. Louis dePoissy ,&de
Me de Mailly Religieuse à
Longchamps
LEIF.JUILLET,leRoy
a nommé à l'Evescl é de
Seez
,
Mr l'Abbé Turgot,
Aumosnier de Sa Majessé.
IlaestéAgent duClergé
«LE II.JUILLET;leRoy,
a nomme a l'Evéché de
Vabres
,
Mr l'Abbé de la
Chapelle
,
Grand-Vicaire
deMende.
Il étoit Député à laderniere
Assemblée du Cler-
•
gé"
LEII.JUILLET,leRoy
a nommé à l'Evesché de
Comminges
,
Mr l'Abbé
du Boucher.
Ilest de S.Pourçainen
Auvergne, & il se nomme
Gabriel Olivier de Nubieres
du Boucher.
LEII. JUI LLET,Roy
a nomméàl'Evêché d'Aire
y
Mr l'Abbé de Montmorin,,
Grand-Vicaire de
Vienne.
Il est de la Maison de
S. Heran de Montmorin.
La Terre de Montmorin
est l'une des quatre premières
& plus anciennes
Baronies d'Auvergne.
LEII.JUI LLET,leRoy
a nommé à l'Evesché d'Autun
,
Mr l'Abbé de Dromesnil
,
Aumosnier de Sa
Majesté.
Mr l'Abbé de Maulévrier
aussi Aumosuier de
Sa Majesté, qui avoit cydevant
elle nomme a cet
Evesché, s'en étoit démis
volontairement.
Mr l'Abbé de Dromefnil
est proche parent de
Mr le Maréchal de Bout
fiers.
LEII. JUILLET,leRoy
a nommé à l'Evesché de
Nismes, Mr l'Abbé de la
Parifiere.
Il est parentde Mr l'Archevefque
de Rouen.
Le Roya donné sur cet
Evesché, une pension à Mr
l'Abbé du Doucet, fils de
Mrepierre du Doucet, Chepalier
Seigneur de Cussac,
d'uneancienne noblesse de
Poitou.
LElLiE.J1U1JuIiLLLLEETT.J, IeeRRooyy
a nomméà l'Evesché d'Evreux,
Mr l'Abbé le Normand
,Chanoine de Saine
Honoréa & Officiai de
Paris.
Il est parent de Mr le
Normand Fermier General.
LE 11. JuiLLETJeRoy
a donné l'Abbaye de Saint
Remy de Reims, à Mrle
Cardinal Gualteri'o.
Il a esté Vice-Legat
d'Avignon ,&ensuite
Nonce du Pape en France.
LF-II.JUILLET,leRoy
a donnél'Abbaye de Saint
Etienne de Caen à Mrle
Cardinal delaTrimoille.
Cette Abbaye est dans
le Diocese de Bayeux, de
l'Ordre de S. Benoist,&
de la Congregation de
S. Maur;elleavoit été fondée
par Guillaume le Conquérant
Roy d'Angleterre.
i
DeParisle 13.Juillet.
LE 12. JUI LLET, Mre
François Berthier, ChevalierSeigneur
de S. Géniés,
cy -devant Avocat
General au Parlement de
Toulouse,innommépremier
President au Parlement de
Pau en 17°. a été fait Premier
President du Parlement
de Toulouse par la
démission volontaire de
Mre Alexandre Morant
que Ces incommoditez ont
obligé de se retirer.
On trouve le nom de
Berthier dans les Fastes de
la ville de Toulouse du18e
siecle
-$
& dans les Registres
du Parlement du icc
siecle.
Les Annales Ecclesiastiques
font mention de cinq
Prelats que cette Maison a
donnez à l'Eglise, dont il
y a eu aussi-
Un Chancelier de la
Reine Marguerite, qui
estoit en mesme temps
Conseiller d'Etat.
Un premier President:
du Parlement deToulouse,
outre celuy qui donne lieu
à cet Article.
Deux Presidents a Mortier
,
& plusieurs autres
Magistrats.
c? 4
D'Agde en Languedoc
le 14. Jurllet.
LE 13. JUILLET
,
Mr
( l'Abbé Maboul Evesque
dAlet fut sacré dans FEglise
Cathedrale de cette
Vilie, par les mains de Mr
l'Evesqued'Agde,a{ïifté
de Mrs les Evesques de
Beziers & de Castres.
De Paris le 15
,
Juillet. -
LE 15. JUI llet ,
Mr - l'Abbé Anselme a esté reçu
à l'Académie des Médailles
&Inscriptions.
De Paris le 16.Juillet,
Le.Juillet,le
Roya nomme Me la Duchesse
de S. Simon
,
fille
de feu Mr le Maréchal de
Lorge, Dame d'Honneur
de Madame la Duchesse
deBerry. : 1
MedelaVieuville,Da
med'Atour. \1.
Et Mled'Aveze premiere
Femme de Chambre.
Autre interruption
de Nouvelles. Je les interromps
icy par pure
envie de les interrompre,
c'est- d ire, pour
varier.
Fermer
Résumé : AUTRES NOUVELLES de Juillet.
En juillet, plusieurs événements et nominations ont eu lieu. Le roi a attribué au Maréchal de Villars les gouvernements des villes, pays et évêchés de Metz, Verdun, et la citadelle de Metz, suite au décès de Monsieur de Joyeuse. Le Cardinal de Janson a administré le baptême au Duc de Chartres, nommé Louis, avec le Duc de Bourgogne comme parrain et Madame comme marraine. Mademoiselle de Valois a été baptisée Charlotte-Aglaé par le Duc de Berry et Mademoiselle. Le texte mentionne également la conversion de Sainte Aglaé, une dame romaine qui a converti son fiancé Bonaventure au christianisme. Le roi a nommé plusieurs prélats à divers évêchés : Monsieur l'Archevêque d'Arles à Reims, l'Abbé Turgot à Seez, l'Abbé de la Chapelle à Vabres, l'Abbé du Boucher à Comminges, l'Abbé de Montmorin à Aire, l'Abbé de Dromesnil à Autun, l'Abbé de la Parisière à Nîmes, et l'Abbé le Normand à Évreux. Le Cardinal Gualterio a reçu l'Abbaye de Saint-Rémy de Reims, et le Cardinal de la Trémoille celle de Saint-Étienne de Caen. François Berthier, ancien Avocat Général au Parlement de Toulouse, a été nommé Premier Président du Parlement de Toulouse. L'Abbé Maboul a été sacré évêque d'Alet. Enfin, la Duchesse de Saint-Simon a été nommée Dame d'Honneur de Madame la Duchesse de Berry, et Mademoiselle de Vieuville et Mademoiselle d'Avezé ont été nommées premières femmes de chambre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 87-96
MARIAGES.
Début :
Mr le Marquis de Poyane, a épousé l'une des filles [...]
Mots clefs :
Maréchal, Bassabat, Enclume
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MAKIAGES.
Mr le MarquisdePoyane,
a épousé l'une des fillcs
de Mr Martin Fermier general.
Elles sont quatre
soeurs ;
l'aînéeaépouséMr
de Bouville Intendantà
Alençon; la seconde
,
Mr
Chauvelin Intendant à
Tours, la troisiéme,Mr de
Bethune. MrleMarquis de
Poyane,est delaMaison
de Bailens, fils, petit fils,
-
êc arriere petit fils de Chevaliers
du Saint Efprir. Sa
mereestoit fille du Comte
de Pordeac Bassabat.
Il yaeuunBassabat Mousquetaire
du Roy,vers l'année1681.
qui estoit d'une
force prodigieuse & sur
tout du poignet ; voicy
quelques unes des experiences
qu'ilfit de ses forces.
Un jour un malheureux
Breteur & filou
l'ayantinsulté , & luy
disant qu'ils serencontreroientl'épée
à la main Mr deBassabat d'une,
bravoure éprouvée,&ne
voulant pas se commettre
avec un tel maraut,
luy dit d'un grand sens
froid, je feray ravy d'avoir
l'honneur de vous
rencontrer;maisj'espere
que vous m'attaquerez,
car je luis observateur
regulier des ordres du
Roy. L'autre,faisant le
fierabras
, & jurant le
nom de DIeu, luy dit ,
-
oüy je vous attaqueray
avant qu'il soit peu. Vous
me le promettez,luy dit
froidement Mr deBassabat
; luy presentant la
main ,touchez donc là,
l'autre mit la main dans
la sienne, & celuy -cy
la luy serra si fort, qu'il
luy cassa le bras en deux:
l'autre quifaisant des cris
effroyables Mr deBassabat
luy dit froidement;
vous me ferez avertir
quand vous ferez ça
estat de manier l'épée.
Une autrefois Mr de
Bassabar, pour se réjoüir,
entra chezunMaréchal,
comme pour faire ferrer
son cheval, & regardant
unfernouvellement forgé,
luy dit:Il me paroist
que ton fer est bien aigre;
c'est le meilleur fer du
monde,reprit le Maréchal
; luy de Ctng froid,
prit le fer avec les deux
mains & le cassaen deux
comme s'il eut elle de
verre. Ce Maréchal crut
qu'il estoit forcier parce
quedans le moment,illuy
avoit entendu dire tout
bas quelques paroles. Mr
de Bassabat ensuite luy
dit de luy forger un fer
pour son cheval; le Maréchal
obéït en tremblant,
& dans l'un de
ces intervales où ce Marrcécchaal
. aapprreéss aaVvOoIirrfroorrggeé:
son fer sur l'enclume se
retourne pour le porte
au feu avec sa pince, Mr
deBassabat enleva ôcmit
fous son manteau l'enclume-&
le patin, c'est-àdire
ce qu'àpeine quatre
hommesauroient pû
remuer. Le Maréchal
se retourne avec precipitation
pour battre le
fer pendant qui estoit
chaud. Imaginez vous
la surprise ne trouvant
plus son enclume & le
sens froid de Mr de
Bassabat qui la tenant
sousson manteau cachée,
luy disoit qu'undémon
l'estoit venu enlever par
la cheminée qu'il l'avoit
vû vû de ses propresyeux,
ce fut pour le coup que
le Maréchal le crut forcier.
Mr de Bassabat l'instruisit
par pitié des paroles
qu'il faloit prononcer
en mettant la teste
dans la cheminéepour
rappeller le diable & son
enclume. Et remitadroitement
l'enclume à sa
place pendant que le
Maréchal faisoit [0111
évocation.
,1 Claude François Formier,
Seigneur de Montagny Conseiller , au Parlement épousa le30. Octobre,N.,.
- de Bar fille de N. de Bar,
Secretaire du Roy.
Mr le Comte de VaiJIac"
filsde Gourdon deGenoülllac
,
Comte de Vaillac
, a
épouseuneniéce de feu Mr
de Saint Gelais, Maréchal
de Camp tué à Valcourt ;
lamere dela nouvelle épouteJ
estoit laRoche-soucaulr.
Mr le MarquisdePoyane,
a épousé l'une des fillcs
de Mr Martin Fermier general.
Elles sont quatre
soeurs ;
l'aînéeaépouséMr
de Bouville Intendantà
Alençon; la seconde
,
Mr
Chauvelin Intendant à
Tours, la troisiéme,Mr de
Bethune. MrleMarquis de
Poyane,est delaMaison
de Bailens, fils, petit fils,
-
êc arriere petit fils de Chevaliers
du Saint Efprir. Sa
mereestoit fille du Comte
de Pordeac Bassabat.
Il yaeuunBassabat Mousquetaire
du Roy,vers l'année1681.
qui estoit d'une
force prodigieuse & sur
tout du poignet ; voicy
quelques unes des experiences
qu'ilfit de ses forces.
Un jour un malheureux
Breteur & filou
l'ayantinsulté , & luy
disant qu'ils serencontreroientl'épée
à la main Mr deBassabat d'une,
bravoure éprouvée,&ne
voulant pas se commettre
avec un tel maraut,
luy dit d'un grand sens
froid, je feray ravy d'avoir
l'honneur de vous
rencontrer;maisj'espere
que vous m'attaquerez,
car je luis observateur
regulier des ordres du
Roy. L'autre,faisant le
fierabras
, & jurant le
nom de DIeu, luy dit ,
-
oüy je vous attaqueray
avant qu'il soit peu. Vous
me le promettez,luy dit
froidement Mr deBassabat
; luy presentant la
main ,touchez donc là,
l'autre mit la main dans
la sienne, & celuy -cy
la luy serra si fort, qu'il
luy cassa le bras en deux:
l'autre quifaisant des cris
effroyables Mr deBassabat
luy dit froidement;
vous me ferez avertir
quand vous ferez ça
estat de manier l'épée.
Une autrefois Mr de
Bassabar, pour se réjoüir,
entra chezunMaréchal,
comme pour faire ferrer
son cheval, & regardant
unfernouvellement forgé,
luy dit:Il me paroist
que ton fer est bien aigre;
c'est le meilleur fer du
monde,reprit le Maréchal
; luy de Ctng froid,
prit le fer avec les deux
mains & le cassaen deux
comme s'il eut elle de
verre. Ce Maréchal crut
qu'il estoit forcier parce
quedans le moment,illuy
avoit entendu dire tout
bas quelques paroles. Mr
de Bassabat ensuite luy
dit de luy forger un fer
pour son cheval; le Maréchal
obéït en tremblant,
& dans l'un de
ces intervales où ce Marrcécchaal
. aapprreéss aaVvOoIirrfroorrggeé:
son fer sur l'enclume se
retourne pour le porte
au feu avec sa pince, Mr
deBassabat enleva ôcmit
fous son manteau l'enclume-&
le patin, c'est-àdire
ce qu'àpeine quatre
hommesauroient pû
remuer. Le Maréchal
se retourne avec precipitation
pour battre le
fer pendant qui estoit
chaud. Imaginez vous
la surprise ne trouvant
plus son enclume & le
sens froid de Mr de
Bassabat qui la tenant
sousson manteau cachée,
luy disoit qu'undémon
l'estoit venu enlever par
la cheminée qu'il l'avoit
vû vû de ses propresyeux,
ce fut pour le coup que
le Maréchal le crut forcier.
Mr de Bassabat l'instruisit
par pitié des paroles
qu'il faloit prononcer
en mettant la teste
dans la cheminéepour
rappeller le diable & son
enclume. Et remitadroitement
l'enclume à sa
place pendant que le
Maréchal faisoit [0111
évocation.
,1 Claude François Formier,
Seigneur de Montagny Conseiller , au Parlement épousa le30. Octobre,N.,.
- de Bar fille de N. de Bar,
Secretaire du Roy.
Mr le Comte de VaiJIac"
filsde Gourdon deGenoülllac
,
Comte de Vaillac
, a
épouseuneniéce de feu Mr
de Saint Gelais, Maréchal
de Camp tué à Valcourt ;
lamere dela nouvelle épouteJ
estoit laRoche-soucaulr.
Fermer
Résumé : MARIAGES.
Le texte relate plusieurs unions et exploits de membres de la noblesse française. Le Marquis de Poyane, issu de la Maison de Bailens et de la lignée des Chevaliers du Saint-Esprit, a épousé une fille de Martin, Fermier général. Les quatre sœurs de cette dernière ont également épousé des personnalités influentes : l'aînée a épousé Monsieur de Bouville, Intendant à Alençon ; la seconde, Monsieur Chauvelin, Intendant à Tours ; et la troisième, Monsieur de Bethune. La mère du Marquis de Poyane était la fille du Comte de Pordeac Bassabat. Le texte mentionne également Bassabat, un Mousquetaire du Roi connu pour sa force prodigieuse vers 1681. Bassabat a refusé un duel avec un breteur qui l'avait insulté, mais a cassé le bras de son adversaire en lui serrant la main. Il a également impressionné un maréchal-ferrant en cassant un fer forgé à mains nues et en soulevant une enclume et un patin. Deux autres mariages sont mentionnés : Claude François Formier, Seigneur de Montagny et Conseiller au Parlement, a épousé la fille de Monsieur de Bar, Secrétaire du Roi, le 30 octobre. Le Comte de Vaillac, fils de Gourdon de Genouillac, a épousé une nièce de feu Monsieur de Saint Gelais, Maréchal de Camp tué à Valcourt. La mère de l'épouse était de la Roche-Soucaulx.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 36-40
Suite des Nouvelles de Flandre.
Début :
Au Camp du Prieuré S. Michel les Arras le 15. [...]
Mots clefs :
Prince, Général, Maréchal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles de Flandre.
Suite des Nouvelles
de Flandre.
Au Camp du Prieuré
S. Michel lez Arras
le 15.Juin.
Les Ennemis décamperent
hier à une heure
aprés Minuit, & marcherent
sur plusieurs Colonnes.
Ils passerent la Scarpe
le matin entre Vitry
& Douay , & leurs Bagages
passerent la mesme
rivière au dessousde la
mesmeVille,& le Canal
de la Deule àAuby& à
Dourge. Leur droite est à
lievinàcoité de Lens sur
le Souchet, & leurGauche
à Pontà-Saut sur la Deule
du costé de Douay
,
le
Souchet & le Canal derriereeux.
Leurs Généraux
sont à Lens. Le gros de
notre Armée marcha en
même temps par la même
hauteur pour joindre foi.'
xante & huit Escadrons
qui estoient vers la Somme
& que Mrle Maréchal
avoit fait avancer
sur le Crinchon. Nostré
Droite est à Biaclie,nostre
Gauche à Monrencourr,
& nôtre Centre à Fampon
sur la Scarpe. Mr le
Maréchal est logé au
Prieuré
, & son Etat Major
au Fauxbourg d'Arras.
Les Lettres d'Holande
portent que l'Electeurde
Brandebourg étoit arrivé
à la Haye le 6. Juin pour
follicirer les Etats Généraux
de terminer le diferent
qu'il a avec le Prince
de Nassaw Stathouder de
Frise & de Groningue
concernant la succession
du Feu Prince d'Orangei
Ce Prince,par son Testament
avoit institué le
Prince de Nassau son Legaraire
universel , Son
AltesseElectoraleprétend
qu'il ne la pas pû ou dû
faire à son préjudice comme
étant son plus proche
parent; en cette qualité
Elle s'est mise en posses.
sion de tous les biens situez
hors des Provinces
Unies. Le Prince de Nassau
, à la prière des Hollandois
, a nommé des
Commissaires pour tra-*
vailler avec Mr Hymmen
Commissaire de son Altesse
Electorale , aux
moyens de finir cette affaire
à l'amiable.
de Flandre.
Au Camp du Prieuré
S. Michel lez Arras
le 15.Juin.
Les Ennemis décamperent
hier à une heure
aprés Minuit, & marcherent
sur plusieurs Colonnes.
Ils passerent la Scarpe
le matin entre Vitry
& Douay , & leurs Bagages
passerent la mesme
rivière au dessousde la
mesmeVille,& le Canal
de la Deule àAuby& à
Dourge. Leur droite est à
lievinàcoité de Lens sur
le Souchet, & leurGauche
à Pontà-Saut sur la Deule
du costé de Douay
,
le
Souchet & le Canal derriereeux.
Leurs Généraux
sont à Lens. Le gros de
notre Armée marcha en
même temps par la même
hauteur pour joindre foi.'
xante & huit Escadrons
qui estoient vers la Somme
& que Mrle Maréchal
avoit fait avancer
sur le Crinchon. Nostré
Droite est à Biaclie,nostre
Gauche à Monrencourr,
& nôtre Centre à Fampon
sur la Scarpe. Mr le
Maréchal est logé au
Prieuré
, & son Etat Major
au Fauxbourg d'Arras.
Les Lettres d'Holande
portent que l'Electeurde
Brandebourg étoit arrivé
à la Haye le 6. Juin pour
follicirer les Etats Généraux
de terminer le diferent
qu'il a avec le Prince
de Nassaw Stathouder de
Frise & de Groningue
concernant la succession
du Feu Prince d'Orangei
Ce Prince,par son Testament
avoit institué le
Prince de Nassau son Legaraire
universel , Son
AltesseElectoraleprétend
qu'il ne la pas pû ou dû
faire à son préjudice comme
étant son plus proche
parent; en cette qualité
Elle s'est mise en posses.
sion de tous les biens situez
hors des Provinces
Unies. Le Prince de Nassau
, à la prière des Hollandois
, a nommé des
Commissaires pour tra-*
vailler avec Mr Hymmen
Commissaire de son Altesse
Electorale , aux
moyens de finir cette affaire
à l'amiable.
Fermer
Résumé : Suite des Nouvelles de Flandre.
Le 15 juin, des mouvements militaires et des négociations politiques ont eu lieu en Flandre et en Hollande. Les forces ennemies ont quitté leur camp à minuit, se déplaçant en plusieurs colonnes et traversant la Scarpe entre Vitry et Douai. Leurs bagages ont également traversé la Scarpe en dessous de Douai, ainsi que le canal de la Deule à Auby et Dourges. Leur droite se trouve à Liévin, près de Lens sur le Souchet, et leur gauche à Pont-à-Saut sur la Deule, près de Douai. Les généraux ennemis sont à Lens. L'armée française a également marché pour rejoindre quatre-vingt-huit escadrons près du Crinchon. La droite française est à Biache, la gauche à Monchencourt, et le centre à Fampoux sur la Scarpe. Le maréchal français est logé au Prieuré de Saint-Michel, et son état-major au faubourg d'Arras. Par ailleurs, l'Électeur de Brandebourg est arrivé à La Haye le 6 juin pour négocier avec les États Généraux concernant la succession du Prince d'Orange. Le Prince d'Orange avait désigné le Prince de Nassau comme son légataire universel, mais l'Électeur conteste cette décision, affirmant être le parent le plus proche. L'Électeur a pris possession des biens situés hors des Provinces Unies. Le Prince de Nassau, à la demande des Hollandais, a nommé des commissaires pour négocier avec l'Électeur afin de résoudre ce différend à l'amiable.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
6
p. 52-70
MARIAGES.
Début :
Le Prince Emanuel de Nassaw, Prince du S. Empire, [...]
Mots clefs :
Prince, Marquis, Noces, Maréchal, Duc, Empire, Fille, Père, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Le PrinceEmanuel de
Nassaw, Prince du S. Empire,
premier Lieutenant
des Gardes du CorpsWallons
du Roy d'Espagne,
fils du feu Prince François
Desiré de Nalîau-,
Prince du Saint Empire,
Prince Souverain de Sieghen
,
Doyen des Chevaliers
de la Toison d'or.
Et de N. Comtesse du
Pujet de la Ferre,Comtesïe
du St Empire,épousale
13. May Charlote de
MaillydeNesle,fille de
feu Mr le Marquis de
Nesle, & de Marie Comtesse
deColigny.
Mr le Marquis de Nef,,
le estoit Maréchal des
Camps & des Armées
du Roy, il sur au siége
de Philisbourg. Les
MaisonsdeNassau, de Mailly & de Coligny,
dont ces nouveaux Epoux
defcendenc
,
font si anciennes
,si illustres & si
connuës dans l'Europe,
qu'on se contentera de
rapporrer icy le temps ou
se forma la branche de
Sieghen - Dillembourg,
dont est ce Prince de Nassau.
Le Prince Guillaume
le Belgique est descendu
de l'Empereur Adolphe
de Nassau esleu canoniquement
par le suffrage
des Electeurs le jour de
la saint Jean Baptiste 1292.
& a continué jusques à
Guillaume troisiémePrince
d'Orange mort en Angleterre
en 1702. dernier
malle de la premiere
branche de cette Maison.
Sa mort a fait passer le
droit d'aisnesse à la branche
du Prince Emmanuel,
dont nous- parlons.
Pour ne laisser aucun doute
de cette verité il ne
faut que remarquer que
le Prince Guillaume né à
Dillembourg le 10. Avril
1489.deson mariage avec
Julienne fille de Otho
Comte Destolbourg, eut
Guillaume qui fut le premier
Prince d'Orange de
la Maison de Nassau
,
&
le Prince Jean de Nassau,
le premiera fait la branche
des Princes d'Orange,
qui a fini par la mort
du Prince d'Orange: &
le dernier a fait la branche
de Nassau Sieghem
Dillembougdontle Prince
Emmanuel descend.I
Le Prince Jean Comte
de Nassau dit le Vieux,
épousa en premieres nôces
Elisabeth fille deGeorge
Landgrave de Leuchtemberg
:en secondes nôces
Cunegondefille de
Frideric troisiéme Electeur
Palatin, & en troisiémes
Jeanne fille de Louis
Comte de Vitgenstein; il
laissa en mourant huit
Princes Ôc onze Princesses,
le Prince Jean son filsaisné
qui fut appelle le
Moux
,
continua la posterite,
ilépousa en premieres
nôces Magdelainefille
de Samuel Comre de
Valdeck, & en secondes
nôces Marguerite fille de
Jean Duc de Holstein
Sunderbourg. Il eut pour
fils du premierlit Jean dit
le Jeune, qui épousaen
1618. ErnestinePrincesse
de Ligne Comtesse d'Aremberg.
De ce mariage
est venu le Prince Jean-
François-Desiré de Nasfau
pere duPrince Emmanuel
donc nous parlons.
Cette Famille compte
onze Ducs de Gueldres.
Quatre Electeurs Archevesquesde
Mayence.
Un Evesque de Liege
en 1230. qui fut assassiné
par Theodoric du Prat &
laissa soixante & cinq Ensans
pour successeurs.
-. Un Archevesque de
Cologne, en 1136. & un
Empereur.
LesMaisonsdeMailly
&deColigny dont Madame
laPrincesse de Nasau
est fille, ne sont pas
moins anciennes en noblesse
,
ni moins relevées
en grandes alliances, depuis
l'an 1000. qu'Anselme
de Mailly qui fut tué
au siege de Lille en Flandres
en 1070. jusques à
aujourd'huy que Mr. le
Marquis de Mailly de
Nelle frere de Madame
la Princesse,deNassau :,
Commandant la Gend'armerie
de France, soustient
avec éclat le nom de Mailly.
Il y avoir desjaplusieurs
alliances des Maisons
de Mailly & de Coligny
avec celle de Nassau.
Celles des Princes de Bergues
dont Adrien de Mailly
avoit épousé lafille;
celle de Bourbon, Marguerite
de Mailly ayant
épousé leComtede Roye
&deRoucy. SafilleEleonor
fut mariéeà Loüis de
Bourbon premier Prince
de Condé, Charlorte (a
fille épousa Guillaume de
Nassau, la mere de Marguerite
de Mailly estoit
Loüise de Montmorancy
qui épousa en secondes
noces Gaipard de ColignYCesar
de Beaudean
Comte de Parabere, & de
Pardailhan Baron du Petit
Chasteau lez Rouvans,
Seigneur de la Rousseliere
en Poitou,&c.Brigadier
desArmées du Roy, &
fils d'Alexandre de Beaudean
,vivant,Comte de
Pardailhan
, & Marquis
de la Motte S. Heraye, ÔC
de Jeanne Therese de
Maijand , épousa le huit
de Juin Marie Magdelaine
de la Vieuville,fille
de René François, Marquis
dela Vieuville,Chevalier
d'honeur de la feuë
Reine, Gouverneur &
Lieutenant General pour
le Royen Poitou &c. Et
de Marie Louise de la
Chauffée d'Arrets Dame
d'Atour de Madame la
Duchesse de Berry, fille
deN de la Chauffée Seigneur
d'Arets en Normandie.
La Naissance de ces
deux nouveaux mariés
estantassez connue
,
je
vous diray seulement que
la Maison de Beaudean
de Parabereest une des
anciennes du Pays de Bigorre
,
où elle possedoit
avant l'an 1400. les terres
de Baudéan, de Coursean,
&de Parabere
,
& les Baronies
d'Aux, & de Clermont
en Pordéac.
Jean de BeaudeanComte
de Parabere Marquis
de la Mothe saint Heraye
Lieutenant General des
Armées du Roy & nommé
à l'Ordre du fainr Esprit,
& designé par Bre-
> ver pour estre Mareschal
de France, mourut dans
un âge fort avancésous
le regne de Louis treize.
Il fut marié avec Loiiife
de Gilliers veuve de Francois
de sainte Maure pere
de Charles de sainte Maure
Duc de Montauzier
Gouverneur de feu Monseigneur
le Dauphin;&
il eut de ce Mariage Henry
de Bau dean
,
Comte
de Parabere, Gouverneur
dePoitou,& Comandeur
des
des Ordres du Roy, &C.
- grand pere du Comte de
Parabere d'aujourd'huy.
Et Charles de Beaudean
Seigneur de Neüilhan ,3c
Gouverneur de Niort ,
pere de Suzanne de Beaudean
, 3c d'Angelique de
Beaudean
,
mariée au
Comte de Froulay Suzanne
de Beaudean Dame
d'Honneur de la seuë Reine
,
fut mariéeau Duc de
Navailles Maréchal de
France, duquel mariage
sont issus Françoise de
Montault de Benac mariée
à Charles de Lorraine
Duc d'Elbeuf duquel
mariage elle a eu feue
Madame la Duchesse de
Mantouë.N. de Montault
de Benac mariéeà
Mr le Marquis de Rorelin
, dont est venu Mr le
Marquis de Rotelin. N..
deMontaultdeBenac mariée
à Mr le Marquis de
Pompadour, & de Laurieres
dont est issue Madame
la Marquise de
Courcillon Dame du Palais
de Me laDauphine.
Mademoiselle de la
Vieuville
,
aujourd'huy
Comtesse de Parabere est
petite fille de Charles
Duc dela Vieuville Gouverneur
de Poitou,Chevalier
d'Honneur de la
Reine, Maréchal des
Camps,& Armées du Roy
qui estoit fils de Charles
Duc de la Vieuville Ministred'Etat,&
Sur-Intendant
des Finances, qui
eut pour fille Lucréce
Françoise de laVieuville,
femme d'Ambroisé , François Duc de Bournonville
,
Pere deMadame
laMaréchalle Duchesse
de Noailles.
Le Marquis dela Vieuville
d'aujourd'huy a pour
frere Mr le Comte de
Viennecy-devant Mestre
de Camp du régiment du
Roy Cavallerie ,& Mrle
Bailly de la Vieuville
Grand Croix de lvÍalche;
Mr le Comte de Vienne
est marié avec N. Mitte
de Chevriere
,
fille &
heritiere de Henry Mitte
de Chevriére Comte de
S.Chaumont, dont il a eu
Mr leMarquis de S. Chaumont,
Colonel d'un Regiment
de Dragons.
-'
La ceremonie du Mariage
fut faite par M.rAbbé
de la Vieuville Grand
Vicaire d'Agen frere de
la mariée.
Lors qu'on demanda
au Roy l'agrément de ce
mariage
,
Sa Majesté y
donna son approbation
dans des termes qui font
beaucoup d'honneur aux
deux Maisons des mariés,
& qui marquent qu'ilest
tres satisfait de la manière
dont Mr le Comtede
Parabere l'a servy
, il a
toujours esté en Espagne
depuis le commencement
de cette Guerre, où il s'est
distingueen plusieursoccassons
,
& entr'autres à
la bataille d'Almanzaimmédiatement
aprés laquelle
il fut fait Brigadier
seul par diftindion.
Le PrinceEmanuel de
Nassaw, Prince du S. Empire,
premier Lieutenant
des Gardes du CorpsWallons
du Roy d'Espagne,
fils du feu Prince François
Desiré de Nalîau-,
Prince du Saint Empire,
Prince Souverain de Sieghen
,
Doyen des Chevaliers
de la Toison d'or.
Et de N. Comtesse du
Pujet de la Ferre,Comtesïe
du St Empire,épousale
13. May Charlote de
MaillydeNesle,fille de
feu Mr le Marquis de
Nesle, & de Marie Comtesse
deColigny.
Mr le Marquis de Nef,,
le estoit Maréchal des
Camps & des Armées
du Roy, il sur au siége
de Philisbourg. Les
MaisonsdeNassau, de Mailly & de Coligny,
dont ces nouveaux Epoux
defcendenc
,
font si anciennes
,si illustres & si
connuës dans l'Europe,
qu'on se contentera de
rapporrer icy le temps ou
se forma la branche de
Sieghen - Dillembourg,
dont est ce Prince de Nassau.
Le Prince Guillaume
le Belgique est descendu
de l'Empereur Adolphe
de Nassau esleu canoniquement
par le suffrage
des Electeurs le jour de
la saint Jean Baptiste 1292.
& a continué jusques à
Guillaume troisiémePrince
d'Orange mort en Angleterre
en 1702. dernier
malle de la premiere
branche de cette Maison.
Sa mort a fait passer le
droit d'aisnesse à la branche
du Prince Emmanuel,
dont nous- parlons.
Pour ne laisser aucun doute
de cette verité il ne
faut que remarquer que
le Prince Guillaume né à
Dillembourg le 10. Avril
1489.deson mariage avec
Julienne fille de Otho
Comte Destolbourg, eut
Guillaume qui fut le premier
Prince d'Orange de
la Maison de Nassau
,
&
le Prince Jean de Nassau,
le premiera fait la branche
des Princes d'Orange,
qui a fini par la mort
du Prince d'Orange: &
le dernier a fait la branche
de Nassau Sieghem
Dillembougdontle Prince
Emmanuel descend.I
Le Prince Jean Comte
de Nassau dit le Vieux,
épousa en premieres nôces
Elisabeth fille deGeorge
Landgrave de Leuchtemberg
:en secondes nôces
Cunegondefille de
Frideric troisiéme Electeur
Palatin, & en troisiémes
Jeanne fille de Louis
Comte de Vitgenstein; il
laissa en mourant huit
Princes Ôc onze Princesses,
le Prince Jean son filsaisné
qui fut appelle le
Moux
,
continua la posterite,
ilépousa en premieres
nôces Magdelainefille
de Samuel Comre de
Valdeck, & en secondes
nôces Marguerite fille de
Jean Duc de Holstein
Sunderbourg. Il eut pour
fils du premierlit Jean dit
le Jeune, qui épousaen
1618. ErnestinePrincesse
de Ligne Comtesse d'Aremberg.
De ce mariage
est venu le Prince Jean-
François-Desiré de Nasfau
pere duPrince Emmanuel
donc nous parlons.
Cette Famille compte
onze Ducs de Gueldres.
Quatre Electeurs Archevesquesde
Mayence.
Un Evesque de Liege
en 1230. qui fut assassiné
par Theodoric du Prat &
laissa soixante & cinq Ensans
pour successeurs.
-. Un Archevesque de
Cologne, en 1136. & un
Empereur.
LesMaisonsdeMailly
&deColigny dont Madame
laPrincesse de Nasau
est fille, ne sont pas
moins anciennes en noblesse
,
ni moins relevées
en grandes alliances, depuis
l'an 1000. qu'Anselme
de Mailly qui fut tué
au siege de Lille en Flandres
en 1070. jusques à
aujourd'huy que Mr. le
Marquis de Mailly de
Nelle frere de Madame
la Princesse,deNassau :,
Commandant la Gend'armerie
de France, soustient
avec éclat le nom de Mailly.
Il y avoir desjaplusieurs
alliances des Maisons
de Mailly & de Coligny
avec celle de Nassau.
Celles des Princes de Bergues
dont Adrien de Mailly
avoit épousé lafille;
celle de Bourbon, Marguerite
de Mailly ayant
épousé leComtede Roye
&deRoucy. SafilleEleonor
fut mariéeà Loüis de
Bourbon premier Prince
de Condé, Charlorte (a
fille épousa Guillaume de
Nassau, la mere de Marguerite
de Mailly estoit
Loüise de Montmorancy
qui épousa en secondes
noces Gaipard de ColignYCesar
de Beaudean
Comte de Parabere, & de
Pardailhan Baron du Petit
Chasteau lez Rouvans,
Seigneur de la Rousseliere
en Poitou,&c.Brigadier
desArmées du Roy, &
fils d'Alexandre de Beaudean
,vivant,Comte de
Pardailhan
, & Marquis
de la Motte S. Heraye, ÔC
de Jeanne Therese de
Maijand , épousa le huit
de Juin Marie Magdelaine
de la Vieuville,fille
de René François, Marquis
dela Vieuville,Chevalier
d'honeur de la feuë
Reine, Gouverneur &
Lieutenant General pour
le Royen Poitou &c. Et
de Marie Louise de la
Chauffée d'Arrets Dame
d'Atour de Madame la
Duchesse de Berry, fille
deN de la Chauffée Seigneur
d'Arets en Normandie.
La Naissance de ces
deux nouveaux mariés
estantassez connue
,
je
vous diray seulement que
la Maison de Beaudean
de Parabereest une des
anciennes du Pays de Bigorre
,
où elle possedoit
avant l'an 1400. les terres
de Baudéan, de Coursean,
&de Parabere
,
& les Baronies
d'Aux, & de Clermont
en Pordéac.
Jean de BeaudeanComte
de Parabere Marquis
de la Mothe saint Heraye
Lieutenant General des
Armées du Roy & nommé
à l'Ordre du fainr Esprit,
& designé par Bre-
> ver pour estre Mareschal
de France, mourut dans
un âge fort avancésous
le regne de Louis treize.
Il fut marié avec Loiiife
de Gilliers veuve de Francois
de sainte Maure pere
de Charles de sainte Maure
Duc de Montauzier
Gouverneur de feu Monseigneur
le Dauphin;&
il eut de ce Mariage Henry
de Bau dean
,
Comte
de Parabere, Gouverneur
dePoitou,& Comandeur
des
des Ordres du Roy, &C.
- grand pere du Comte de
Parabere d'aujourd'huy.
Et Charles de Beaudean
Seigneur de Neüilhan ,3c
Gouverneur de Niort ,
pere de Suzanne de Beaudean
, 3c d'Angelique de
Beaudean
,
mariée au
Comte de Froulay Suzanne
de Beaudean Dame
d'Honneur de la seuë Reine
,
fut mariéeau Duc de
Navailles Maréchal de
France, duquel mariage
sont issus Françoise de
Montault de Benac mariée
à Charles de Lorraine
Duc d'Elbeuf duquel
mariage elle a eu feue
Madame la Duchesse de
Mantouë.N. de Montault
de Benac mariéeà
Mr le Marquis de Rorelin
, dont est venu Mr le
Marquis de Rotelin. N..
deMontaultdeBenac mariée
à Mr le Marquis de
Pompadour, & de Laurieres
dont est issue Madame
la Marquise de
Courcillon Dame du Palais
de Me laDauphine.
Mademoiselle de la
Vieuville
,
aujourd'huy
Comtesse de Parabere est
petite fille de Charles
Duc dela Vieuville Gouverneur
de Poitou,Chevalier
d'Honneur de la
Reine, Maréchal des
Camps,& Armées du Roy
qui estoit fils de Charles
Duc de la Vieuville Ministred'Etat,&
Sur-Intendant
des Finances, qui
eut pour fille Lucréce
Françoise de laVieuville,
femme d'Ambroisé , François Duc de Bournonville
,
Pere deMadame
laMaréchalle Duchesse
de Noailles.
Le Marquis dela Vieuville
d'aujourd'huy a pour
frere Mr le Comte de
Viennecy-devant Mestre
de Camp du régiment du
Roy Cavallerie ,& Mrle
Bailly de la Vieuville
Grand Croix de lvÍalche;
Mr le Comte de Vienne
est marié avec N. Mitte
de Chevriere
,
fille &
heritiere de Henry Mitte
de Chevriére Comte de
S.Chaumont, dont il a eu
Mr leMarquis de S. Chaumont,
Colonel d'un Regiment
de Dragons.
-'
La ceremonie du Mariage
fut faite par M.rAbbé
de la Vieuville Grand
Vicaire d'Agen frere de
la mariée.
Lors qu'on demanda
au Roy l'agrément de ce
mariage
,
Sa Majesté y
donna son approbation
dans des termes qui font
beaucoup d'honneur aux
deux Maisons des mariés,
& qui marquent qu'ilest
tres satisfait de la manière
dont Mr le Comtede
Parabere l'a servy
, il a
toujours esté en Espagne
depuis le commencement
de cette Guerre, où il s'est
distingueen plusieursoccassons
,
& entr'autres à
la bataille d'Almanzaimmédiatement
aprés laquelle
il fut fait Brigadier
seul par diftindion.
Fermer
Résumé : MARIAGES.
Le texte relate le mariage entre le Prince Emmanuel de Nassau et Charlotte de Mailly de Nesle. Le Prince Emmanuel est le fils du Prince François Désiré de Nassau et de la Comtesse du Puget de la Ferre. Charlotte de Mailly de Nesle est la fille du Marquis de Nesle et de Marie Comtesse de Coligny. Les maisons de Nassau, de Mailly et de Coligny sont anciennes et illustres en Europe. La branche de Siegen-Dillembourg, dont descend le Prince Emmanuel, remonte à l'Empereur Adolphe de Nassau, élu en 1292. Le Prince Guillaume de Nassau, né en 1489, a fondé la branche des Princes d'Orange. Après la mort de Guillaume III en 1702, le droit d'aînesse est passé à la branche du Prince Emmanuel. Le Prince Jean de Nassau, dit le Vieux, a épousé plusieurs femmes et a eu de nombreux enfants. Son fils aîné, Jean, a continué la lignée et a épousé Ernestine de Ligne. De ce mariage est issu Jean-François-Désiré de Nassau, père du Prince Emmanuel. Les maisons de Mailly et de Coligny sont également nobles et ont des alliances prestigieuses. La famille de Mailly remonte à Anselme de Mailly, tué au siège de Lille en 1070. Le Marquis de Mailly de Nesle, frère de la Princesse de Nassau, commande la Gendarmerie de France. La cérémonie du mariage a été approuvée par le Roi, qui a souligné les services distingués du Comte de Parabere, présent en Espagne depuis le début de la guerre et promu Brigadier après la bataille d'Almanza.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 22-26
NOUVELLES de Flandre.
Début :
La nuit du 4. au 5. Aoust les Ennemis quitterent leur [...]
Mots clefs :
Ennemis, Maréchal, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Flandre.
NOVVELLES
de Flandre.
-
La nuit du4.au5.Aoust
les Ennemis quitterent leur
Camp de Betonsart, & décamperent
sans tambours
ny trompettes. Milord
Marlborough fit filer [Orl
Armée par derriere le Mont
saint Eloy, pendant que le
Gouverneur de Doiiay avec
un Corps de six mille hommes
estoit allé occuper le
passage de la Sensée,& aprésavoirtraversé
la Plaine de
Lens ils passerent la Scarpc
prés de Vitry, &laSensée àAubigny,& camperenc
leur droite au Ruisseau de
M~rquion leur gauche
à Thun l'Evêque. Mr le
Maréchal de Villars ayant
esté informé de la route que
les Ennemis avoient prise
Et battre , la Generale
a
&
marcha à deux heures du
matin & fit tant de diligence
avec la teste de l'Armée
qu'il arriva prés de Cambray,
oùil fie camper les
Troupes à mesure qu'elles
arriverent dans une Plaine
toute découverte à la vûë
des ennemis, qui au lieu de
venir l'attaquer, décamperent
la nuit du 6: au 7. &,-
passerent l'Escaut sur huit
Ponts
Ponts. Ils mirent leur droite
à Hapre sur la Selle, &
leur gauche à Hordain appuyée
à l'Escaut.Mrle
Maréchal de Villarss'éten-
K dit vers Cambray ,& mit
sa gauche à Vane sur laSenséeà
trois quarts de lieüe de
Bouchain, & dans cette
dispositionl'Arméeestoit
paralelle à la gauche des
ennemis. Mr de Broglio
avoir marché avec sa reserve
à Denain entre Valencicnnes
& Bouchain pour
couper aux ennemis la com- l munication avec Douay
,
& eut ordre de jetter cinq
cens Grenadiers dans cette î
derniere Place. Mr le Chevalier
de Luxembourgestoit j
entré dans la premiere avec j
deux Regimens de Dragons. vi,
Une partie des Garnisons de i.j
SaintOmer&d'Ipres devoit j
joindre l'Armée avec Mr le
Comte de Villars & Mr le
Marquis deGoë briant.
de Flandre.
-
La nuit du4.au5.Aoust
les Ennemis quitterent leur
Camp de Betonsart, & décamperent
sans tambours
ny trompettes. Milord
Marlborough fit filer [Orl
Armée par derriere le Mont
saint Eloy, pendant que le
Gouverneur de Doiiay avec
un Corps de six mille hommes
estoit allé occuper le
passage de la Sensée,& aprésavoirtraversé
la Plaine de
Lens ils passerent la Scarpc
prés de Vitry, &laSensée àAubigny,& camperenc
leur droite au Ruisseau de
M~rquion leur gauche
à Thun l'Evêque. Mr le
Maréchal de Villars ayant
esté informé de la route que
les Ennemis avoient prise
Et battre , la Generale
a
&
marcha à deux heures du
matin & fit tant de diligence
avec la teste de l'Armée
qu'il arriva prés de Cambray,
oùil fie camper les
Troupes à mesure qu'elles
arriverent dans une Plaine
toute découverte à la vûë
des ennemis, qui au lieu de
venir l'attaquer, décamperent
la nuit du 6: au 7. &,-
passerent l'Escaut sur huit
Ponts
Ponts. Ils mirent leur droite
à Hapre sur la Selle, &
leur gauche à Hordain appuyée
à l'Escaut.Mrle
Maréchal de Villarss'éten-
K dit vers Cambray ,& mit
sa gauche à Vane sur laSenséeà
trois quarts de lieüe de
Bouchain, & dans cette
dispositionl'Arméeestoit
paralelle à la gauche des
ennemis. Mr de Broglio
avoir marché avec sa reserve
à Denain entre Valencicnnes
& Bouchain pour
couper aux ennemis la com- l munication avec Douay
,
& eut ordre de jetter cinq
cens Grenadiers dans cette î
derniere Place. Mr le Chevalier
de Luxembourgestoit j
entré dans la premiere avec j
deux Regimens de Dragons. vi,
Une partie des Garnisons de i.j
SaintOmer&d'Ipres devoit j
joindre l'Armée avec Mr le
Comte de Villars & Mr le
Marquis deGoë briant.
Fermer
Résumé : NOUVELLES de Flandre.
Au début août, des mouvements militaires significatifs eurent lieu en Flandre. La nuit du 4 au 5 août, les ennemis quittèrent Betonsart et se déplacèrent silencieusement. Lord Marlborough dirigea son armée derrière le Mont Saint-Éloy, tandis que le gouverneur de Douai, avec six mille hommes, occupa le passage de la Sensée. Les troupes traversèrent la plaine de Lens, la Scarpe près de Vitry, et la Sensée à Aubigny, avant de camper avec leur droite au ruisseau de Marquion et leur gauche à Thun-l'Évêque. Informé de ces mouvements, le maréchal de Villars marcha avec son armée à deux heures du matin et arriva près de Cambrai. Les troupes campèrent dans une plaine découverte, visible des ennemis, qui décampèrent la nuit du 6 au 7 août et traversèrent l'Escaut sur huit ponts. Les ennemis positionnèrent leur droite à Hapre sur la Selle et leur gauche à Hordain, appuyée à l'Escaut. Le maréchal de Villars se dirigea vers Cambrai et positionna sa gauche à Vigne sur la Sensée, à trois quarts de lieue de Bouchain, rendant l'armée parallèle à la gauche des ennemis. Le comte de Broglie marcha avec sa réserve à Denain pour couper la communication des ennemis avec Douai et reçut l'ordre de placer cinq cents grenadiers à Douai. Le chevalier de Luxembourg entra dans Douai avec deux régiments de dragons. Des parties des garnisons de Saint-Omer et d'Ypres devaient rejoindre l'armée avec le comte de Villars et le marquis de Gœbriant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
8
p. 19-23
Feste donnée à Joigny le jour de Saint Loüis, par Mr de la Brulerie, ancien Officier des Troupes du Roy, & Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Loüis.
Début :
Le 25. Aoust, Feste de Saint Louis, Mr de la Brulerie [...]
Mots clefs :
Joigny, Général, Maréchal, Chevalier, Camp, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Feste donnée à Joigny le jour de Saint Loüis, par Mr de la Brulerie, ancien Officier des Troupes du Roy, & Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Loüis.
Fcftc donnée àJoigny le
jour de Saint Louis>
par M1 de la Brulcric,
ancien Officier
des Troupes du Roy,
&Chevalier de l'Or.
dre Royal & Alili- - taire de S. Louis.
-, Le 25.Aoust,Festede
Le 2 5. Aoust, Feste de
Saint Louis, M1 de la Brulerie
,
l'un des principaux
Officiers de la Ville de Joigny,
donna un dîné magnifique
ou fetrouverent Mrle
Marquis de Guerchy
, pere
du Lieutenant General, Mr
le Marquis de Monrperous,
Lieutenant General & Mestre
de Camp General de la
Cavalerie de France; Mr le
Marqu i s dHautestilt Ilc
Maréchal ,. de Camp; Mr de
la Tarte aussi Maréchal de
Camp, & tous Chevaliers
de S.Louis ; Mr de Chamlay
Grand Croix de ccr Ordre;
Mr Joly ancien Brigadier
des Armées du Roy,
Chevalier de Saint Louis £
Mr le Baron de Bontain
,, Maître des Cercmonies U,
Prevost de l'Ordre; Mr
d Iverniaussi Brigadier &
Chevalier de Saint Louis;
Mr de Brumpt ancien Colonel
Ecossois
,
qui amena la?
Noblesse d'Ecosse& quil'a,
commandée pour le fervicc
du Roy jusqu'en 1 692.
Mr d'Arbonnc
,
Capitaine,
audit Regiment de Pardaillan
Cava0lerie, Mrle Gheva*
lier de Verneüillet
,
fils du
Press dent à Mortier de Rouen,
Menin de Monsieur le
Duc du Maine, tous cbcvalier
de S. Louis Mrs Berthelot,
de Pleneuf, deCharmoy
,& de Senan, ancien
Colonel de Cavalerie, s'y
trouvèrent aussi, avec plusieurs
autres per sonnes de
consideration.
On passa l'aprésdînée
en Jeux & en réjoii(Tances,
& le soir Mr de la Brulerie
donna aussiun grand soupe
aux Dîmes, au Gouverneur
,..au President & à tous
les Conseillers de la Ville.
Apres le soupé on tira un
beau feu d'Artifice
,
qui
fut suivi d'un Bal qui dura
toute lanuit.
jour de Saint Louis>
par M1 de la Brulcric,
ancien Officier
des Troupes du Roy,
&Chevalier de l'Or.
dre Royal & Alili- - taire de S. Louis.
-, Le 25.Aoust,Festede
Le 2 5. Aoust, Feste de
Saint Louis, M1 de la Brulerie
,
l'un des principaux
Officiers de la Ville de Joigny,
donna un dîné magnifique
ou fetrouverent Mrle
Marquis de Guerchy
, pere
du Lieutenant General, Mr
le Marquis de Monrperous,
Lieutenant General & Mestre
de Camp General de la
Cavalerie de France; Mr le
Marqu i s dHautestilt Ilc
Maréchal ,. de Camp; Mr de
la Tarte aussi Maréchal de
Camp, & tous Chevaliers
de S.Louis ; Mr de Chamlay
Grand Croix de ccr Ordre;
Mr Joly ancien Brigadier
des Armées du Roy,
Chevalier de Saint Louis £
Mr le Baron de Bontain
,, Maître des Cercmonies U,
Prevost de l'Ordre; Mr
d Iverniaussi Brigadier &
Chevalier de Saint Louis;
Mr de Brumpt ancien Colonel
Ecossois
,
qui amena la?
Noblesse d'Ecosse& quil'a,
commandée pour le fervicc
du Roy jusqu'en 1 692.
Mr d'Arbonnc
,
Capitaine,
audit Regiment de Pardaillan
Cava0lerie, Mrle Gheva*
lier de Verneüillet
,
fils du
Press dent à Mortier de Rouen,
Menin de Monsieur le
Duc du Maine, tous cbcvalier
de S. Louis Mrs Berthelot,
de Pleneuf, deCharmoy
,& de Senan, ancien
Colonel de Cavalerie, s'y
trouvèrent aussi, avec plusieurs
autres per sonnes de
consideration.
On passa l'aprésdînée
en Jeux & en réjoii(Tances,
& le soir Mr de la Brulerie
donna aussiun grand soupe
aux Dîmes, au Gouverneur
,..au President & à tous
les Conseillers de la Ville.
Apres le soupé on tira un
beau feu d'Artifice
,
qui
fut suivi d'un Bal qui dura
toute lanuit.
Fermer
Résumé : Feste donnée à Joigny le jour de Saint Loüis, par Mr de la Brulerie, ancien Officier des Troupes du Roy, & Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Loüis.
Le 25 août, à l'occasion de la fête de Saint Louis, M. de la Brulerie, ancien officier des Troupes du Roy et Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, organisa un dîner somptueux à Joigny. Les invités comprenaient des personnalités notables telles que le Marquis de Guerchy, père du Lieutenant Général, le Marquis de Montperoux, Lieutenant Général et Maître de Camp Général de la Cavalerie de France, ainsi que plusieurs Maréchaux de Camp et Chevaliers de Saint-Louis. Parmi les autres invités de marque figuraient le Baron de Bontain, Maître des Cérémonies et Prévôt de l'Ordre, et Mr. d'Iverny, Brigadier et Chevalier de Saint-Louis. L'après-midi fut marquée par des jeux et des réjouissances, suivis d'un grand souper offert aux Dîmes, au Gouverneur, au Président et aux Conseillers de la Ville. Le soir, un feu d'artifice fut tiré, suivi d'un bal qui dura toute la nuit.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
9
p. 23-48
MORTS.
Début :
Loüis François de Boufflers, Pair & Maréchal de France [...]
Mots clefs :
Roi, Maréchal, Régiment, Maison de Boufflers, Gouverneur, Comte, Armée, Province, Luxembourg, Allemagne, France, Seigneur, Paris, Ville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Loüis François de Bouf-
Hers) Pair & Maréchal de
France, Chevalier Ordres
du Roy & de la Toison
d'Or, Capitaine des Gardes
du Corps,cydevant Colonel
du Regiment des Gardes
Françoises, Grand Bailly ôô
Gouverneur hereduaire de
la Ville de Beauvais & du
Beauvoisis
,
Gouverneur &
LieutenantGeneral des Provinces
de Flandres & de
Haynault, Gouverneur particulier
& Souverain Bailly
des Villes,Citadelle&Châ.
tellenie de Lille de General
desArmées du Roy,mourut
à Fontainebleau le 22. )âgé de Ci. ans sepe
-
mois. Son Corps a este
apporté à Saint Paul où il a
estéinhumé Il estoit né le
dix Janvier 1644. &il commença
à porter les Armes en
qualité de Cadet, dans le
Regiment
Regiment des Gardes o en
1662.. En 1663. &1664.,
il le trouva aux expéditions
de Marsal &deGigery. En
1 666. il fut fait Sous Lieutenant
dans le mêmeRégiment,
& il se distingua l'année
suivante au Sièges de
Tournay
,
de Douay
,
de
Lille ,&de pluficurs autres
Places. En 1668. il servit
d Aide Major au Regiment
des Gardes en 1669 il fut
fait Colonel du Regiment
Royal de Dragons, & l'annéesuivante
il Cervi[:'là: la
teste de ce Regiment à la
Conqueste de la Lorraine
fous Mr le Maréchal de
Crequy. A la mort de Mr
le Comte de Boufflers son
frere aine
,
il eut la Charge
- de Lieutenant General de la
Province de l'Isle de France,
& celle de grand Bailly de
Beauvais donc ce Comte é- toit pourvû. Il servit dans la
guerre de Hollande fous Mr
de Turenne & fous Mr le
Maréchal de Luxembourg
, s'y distingua en plusieurs
occasions, & entrautres au
Combat deWoerden où il
fut bleuet passa en AHeWr
gne sur la fin de l'année
1673. ilfutblessé en1674.
à la Batailled'Ensheim. En
1675.il fut fait Brigadier
de Dragons,&soutint les
efforts des Ennemis à la teste
de l'arriere Garde de l'Armée
lors qu'elle se retira
aprés la mort de Mr de
Turenne. En 1676.ilservit
en Allemagne fous Mr le
Maréchal de Luxembourg.
En 1677. il fut fait Maréchal
de Camp&servit fous
Mr le Maréchal deCrequy.
En 1678. il se trouva aux
Combats de Rhinsfeld ,dç
Seckaigen,6id
bourg, & suc pourvû la
même année de la Charge
de Colonel general de Dragons.
Ilalla l'annéesuivante
en Dauphiné avec un corps
d'armée, & en 1681. il prit
possession de Casal, & la
mêmeannéeilfut faitLieutenant
general. En J68z.
il marcha avec un corps
d'armée vers les Pyrenées
pour obliger la Ville de Fontarabie
defaireauRoy satisfaébon
que Sa Majesté luy
- demandoit.En1683. ilrejpafla
enFlandre ou il servit
sousMr le Miréchal d'Humieres.
En 1684. aprés la
reduction de Luxembourg
il campa surl' Escautavecun
corps de troupes jusques à
laconclusion de la Trêve.
En1685.il passaàBayonne,
& de là dans la Guyenne
pour y commander en
Chef En 1686. il eut le
Gouvernement de la Ville
& Province de Luxembourg - &du Comté de Chini. En
1687.il fut pourvû de celuy
de Lorraine &de la Province
de la Sarre & du Commandement
en Chef des
trois Evêchez & de Sedan,
En 1688. il Commanda
l'Armée d' Allemagne en Chef, prit Keiserloutre
Krutznac J'
,
Worms
,
Oppeinl-
ieini reduisit tout le
Palatinat à l'obeissance du
Roy,& fitentrer des Troupes
dans Mayence. Cette
même année Sa Majesté
l'honora du Collier de ses
Ordres. Il fit plusieurs autres
expeditions les deux
années suivantes
,
& Commanda
l'Armée de la Motets
le. En 1690. il eut lecommandement
en Chef du
Paysd'entre Sambre & la
Mer. Enr6sn.il fut blessé
au Siege de Mons, bombarda
la Ville de Liége ,& fut
fait Colonel des Gardes
Françoises. En 1691. il
investit la Ville de Namur
s'opposa t au Prince d'Orangequi
voulut secourircette
place, se distingua à la
BailledeSteinkerke
,
bombarda
Charleroy & reprit
Furnes que les Ennemis
avoient fortifié. Au commencement
du mois deMars
1693. le Roy l'honora du
Baston deMaréchal de France
,
& de l'Ordre de Saint
Loüis au mois d'Avril suivant.
Il servit cette même
annéeen Allemagne fous
Monseigneur le Dauphin,
& en Flandres l'année suivante
où il fut fait Gouverneur
& Lieutenant general
decette Province & du
Pays conquis. En 1695. il
deffendit la Ville de Namur
pendant plus de deux mois
assi'gée par le Prince d'Orange,
autte sir conduire
à Mastrick, ouil resta15.
jours. A son retour le Roy
érigea sa tetre de Cagny en
Duché fous le nom de Boufflers
en 1695.Il Commanda
l'Armée: du Roy enrre
Sambre& Meuse en 1696.
& en 1697.Le 4. Septembre
1701. il fit élever dans son
Chasteau de Boufflers en
Beauvoisis, la Statuëéquestre
du Roy, la même année
il eut ordre de se re-ndre à Bruxelles pour commander
dans tous les Pays Bas
Espagnols conjointement
avec Mr le Marquis de
Bedmar. En1702.il servit
fous Monseisneur le Duc
de Bourgogne. En 1703. il
commandal'Arméedu Roy
en Flandreconjointement
avec Mr le Maréchal de
Villeroy,& dessit les Hollandois
avec Mrle Marquis
de Bedmar
, au combat
d'Eckeren
; ce sur pour le
recompenser de cette action
que le Roy d'Espagne luy
envoya l'Ordre de la Toison
d'or. Cette même année
le Roy le fit Capitaine
des Gardes du Corps, & il
se démit de celle deColonel
des Gardes Françoises. En
1708. ildeffendit la Ville,
& la Citadelle de Lille d'une
maniere qui luy fit beaucoup
d'honneur, & ce qui
luy fit meriter la dignité de
Pair de France que le Roy
luy donna par Lettres Patentes
registrées le 1 9.
Mars1709. S. M.luy accordaaussi
les grandes entrées
de premier Gentilhomme
de la Chambre,& la survivance
du Gouvernement
de Flandre pour Mr le
Comte de Boufflerssonfils
aîné. La derniere a£tionou
feu Mr le Maréchal de
Boufflers s'est diliinguéa
esté la Bataille de Mdlplaquet
,
où il commandoic
l'aile droire ; il y renver sa
tour ce qui s'opposa à luy ;
mais Mr le Maréchal de
Villars qui commandoic
Jt:e gauch e ayant elle
blesse dangereusement
,
&
ayant en plusieurs de les Of.,
ficiers generaux tuez ,
Mr
le Maréchal de BoufH:rs,
soutintencore long temps
les efforts des ennemis
nonosbtant leur grande fuperiorité,
jusqu'à ce qu'il
jugeait à propos de faire sa
retraitequ'il fit en si bon
ordre que les ennemis n'ose
rent le suivre.
-
La Maison de Boufflers
est des plus anciennes de la
Province de Picardie. Elle
a pris son nom de la Terre
de Boufflers qui est dans le
Ponthieu, & qui a été possedéefans
interruption depuis
1200 ans jusqu'àcejour par
ceux de cette Maison.
JeanBaptisteleFévre de
la Barre, Commandeur, PLC.
vost & Mairre des Ceremonies
de l'Ordre Royal, Militaire
ez Hôpitalier de N0
tre-Damedu Mont Carmel
& deS. Lazare de Jerusslem,
mourut le 17. Aoust âgé de
71. ans. Antoine le Févre
,
Seigneur de la Barre Conseillerau
Parlement; son pere
avoit esté Prevost des Marchands.
Marie de Ligny, qui avoit
épouséle 1 3 Janvier 1677.
Antoine Egon, Prince de
Furstemberg mourut à Paris
le
1 8.Aoust âgé de 55.ans.
EllelaissaN.de Furstemberg
qui épousa le
1 3. Mars
1704. N.. Comte de Lannoy,
& Marie Loüise Maunce,
quiépousa le 10. Janvier
1708. Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay.
Jean Guillemin, Seigneur
de Courchamp,Maistre
des Requestes, mourut le
18. Aoust. Il avoit épouse
Marthe-Clemence de Bailleul
fille & soeeur de Picfi"
dents au Par lement,
Jean Phelypeaux, Conseiller
d'Erat Ordinaire, cidevant
Intendant de Paris,
mourut le 19. Aoust âgé de
6S ans. Il étoit frere de Mr
le Chancclhcjr.
Le P. Charlesde RocllC"
blanche
,
Cordelier
,
Doctenr
de Soi bonne, L(d. ur
en Theologie& ancien Gardien
des Cordelters de Paris
y mourut le 17. Août en sa
6 7 année & en sa 5 o. de
Religion en reputation
d'une grane verru.
Anne
-
Elisabeth
-
David
de Vaux, épouze de François
Joseph de Sevré,Conseiller
au Parlement, mourut le 11.
Aoust âgée de 3 Y. ans.
Marie- Anne- Charlote de
Bourbon,Demoiselle d'Estouteville,
fille de feu Louis
Henry legitimé deBourbon,
Prince de Neufchastel ert
Suisse, & d'Angelique Cunegonde
de Montmorency-
Luxembourg
,
qui étoitnée
le
2. 6. Septembre 1 70 1.
mourut le 23.Aoust. Elle
laisse pour heritiere sa soeur
unique, épouse de Mr le
Duc de Luines.
JeanAubery
,
Marquis de
Vatan
y
Baron de Serricres
&c. Lieutenant de Roy au
Gouvernement d'Orleanois
& Blaisois, mourut le 28.
Aoust âgéde55.ans. Illaisse
des enfans de N. de Bailleut,
soeur de MC de Courchamp
dont on vient de parler.
Elisabeth Sophie Cheron,
de l'Academie Royale de
Peinture & Seul pture, & de
celle des Ricovrati de Padouë,
épouse de Mr le Gay,
Ingénieur ordin aire duRoy,
mourut le 4. Septembre.
Marie - Madelaine du
Moncel de Martinrast, veuve
de Georges de Scudery
,
Gouverneur de N. Dame de
la Garde, mourut le 6. Septembre
,
âgé de 90. ans. J.:rofme de Sainte Beuve,
Prieur de S Jean de Moncoriolo
, mourut aussi le 6.
Septembre. Il étoit frere de
feu Mr de S. Beuve, Docteur
de Sorbonne
,
& fort
connu de tous lesSçavans.
Marie du Clos, mourut
à Falaise
,
sur la fin du
mois d'Aoust dans sa centneuviéme
année.
Henry Colbert de Maulevrier
,Chevalier de Malthe,
Lieutenant General des
Armées du Roy,mourut à
Cambray le 15.Aoust âgé
de 34 ans. Il y avoir17 ans
qu'il servoit avec cette francjiç,
yalc fitnalurejle au1
sang des Colberts. Il fut
blessé dangereusement i en 7 1695. au siege de Namur,
où Mr le Marquis de Maulevrier
son frere aîné fut
tué. Le Roy luy donna son
Regiment, qui suc envoyé
en Italie en 170 1. où il son:
signalétantque la guerre y
a duré. Il passa ensuite en
Espagne où il servit fous
Monsieur le Ducd'Or leans;
il se distingua particulierement
au siege de Lcrida. Il
a exercé la Charged'Inspecteur
general d'Infanterie
pendant sixannéesavectougc
l'exactitude & la probité
que demande cet employé
Aussi Mr le Chevalier de
Maulevrier possedoit il toutes
les qualitez du plus excellent
Officier general & celles
du plus parfait honnestehomme
Ilest generalement
regretté des gens de guetre
& de tous ceux qui le connoissoient.
Il estoit fils de
feu Mr le Comte de Maulevrier
,
Lieutenant general o des Armées du Roy ,Chelier
de se, Ordres, Gouverneur
de Tournay
)
frere de
feu MrColbert.
Guillaume de Bautru ,, Comte de Serrant, ci- devant
Chancelier de feuëSon
A. R. Monsieur, Frere unique
du Roy,estmort à Serrant
en Anjou, âgé de 9y.
ans. Il estoit filsdeGuillaume
Bautru, Introducteur
des Ambassadeurs, Envoyé
du Royen diverses Cours,
& de l'Academie Françoise.
Mylord Jean Caryll, Baron
de Dunford en Angleterre,
Ministre & Secretaire
d'Etat du Roy de la grande
Bretagne
,
&Secretaire des
Commandemens de la Reine,
est mort à S. Germain
en Laye âgé de 94. ans. Il
s'estoit. toujoursdistingué
par sa pieté, par sa capacité,
par son attachement à fOQ
legitime Souverain, & par
sa charité envers les Pauvres.
Anne GeneviéveMartineau
épouse de François-
Fcrrand
,
Seigneur de Villemilan
,Maistre des Requêtes
&. Intendant en Bretagne,
mourut le 15. Septembre
âgée de 4 5. ans,laissant
unefille unique.
Marie-Reinede Monc.
chal, veuve de Charles- Honoré
Barentin, Seigneur
d'Hardivillers,&c.Maistre
des Requestes
, mourut le
16. Septembre âgée de 27
ans, laissant posterité.
Loüis François de Bouf-
Hers) Pair & Maréchal de
France, Chevalier Ordres
du Roy & de la Toison
d'Or, Capitaine des Gardes
du Corps,cydevant Colonel
du Regiment des Gardes
Françoises, Grand Bailly ôô
Gouverneur hereduaire de
la Ville de Beauvais & du
Beauvoisis
,
Gouverneur &
LieutenantGeneral des Provinces
de Flandres & de
Haynault, Gouverneur particulier
& Souverain Bailly
des Villes,Citadelle&Châ.
tellenie de Lille de General
desArmées du Roy,mourut
à Fontainebleau le 22. )âgé de Ci. ans sepe
-
mois. Son Corps a este
apporté à Saint Paul où il a
estéinhumé Il estoit né le
dix Janvier 1644. &il commença
à porter les Armes en
qualité de Cadet, dans le
Regiment
Regiment des Gardes o en
1662.. En 1663. &1664.,
il le trouva aux expéditions
de Marsal &deGigery. En
1 666. il fut fait Sous Lieutenant
dans le mêmeRégiment,
& il se distingua l'année
suivante au Sièges de
Tournay
,
de Douay
,
de
Lille ,&de pluficurs autres
Places. En 1668. il servit
d Aide Major au Regiment
des Gardes en 1669 il fut
fait Colonel du Regiment
Royal de Dragons, & l'annéesuivante
il Cervi[:'là: la
teste de ce Regiment à la
Conqueste de la Lorraine
fous Mr le Maréchal de
Crequy. A la mort de Mr
le Comte de Boufflers son
frere aine
,
il eut la Charge
- de Lieutenant General de la
Province de l'Isle de France,
& celle de grand Bailly de
Beauvais donc ce Comte é- toit pourvû. Il servit dans la
guerre de Hollande fous Mr
de Turenne & fous Mr le
Maréchal de Luxembourg
, s'y distingua en plusieurs
occasions, & entrautres au
Combat deWoerden où il
fut bleuet passa en AHeWr
gne sur la fin de l'année
1673. ilfutblessé en1674.
à la Batailled'Ensheim. En
1675.il fut fait Brigadier
de Dragons,&soutint les
efforts des Ennemis à la teste
de l'arriere Garde de l'Armée
lors qu'elle se retira
aprés la mort de Mr de
Turenne. En 1676.ilservit
en Allemagne fous Mr le
Maréchal de Luxembourg.
En 1677. il fut fait Maréchal
de Camp&servit fous
Mr le Maréchal deCrequy.
En 1678. il se trouva aux
Combats de Rhinsfeld ,dç
Seckaigen,6id
bourg, & suc pourvû la
même année de la Charge
de Colonel general de Dragons.
Ilalla l'annéesuivante
en Dauphiné avec un corps
d'armée, & en 1681. il prit
possession de Casal, & la
mêmeannéeilfut faitLieutenant
general. En J68z.
il marcha avec un corps
d'armée vers les Pyrenées
pour obliger la Ville de Fontarabie
defaireauRoy satisfaébon
que Sa Majesté luy
- demandoit.En1683. ilrejpafla
enFlandre ou il servit
sousMr le Miréchal d'Humieres.
En 1684. aprés la
reduction de Luxembourg
il campa surl' Escautavecun
corps de troupes jusques à
laconclusion de la Trêve.
En1685.il passaàBayonne,
& de là dans la Guyenne
pour y commander en
Chef En 1686. il eut le
Gouvernement de la Ville
& Province de Luxembourg - &du Comté de Chini. En
1687.il fut pourvû de celuy
de Lorraine &de la Province
de la Sarre & du Commandement
en Chef des
trois Evêchez & de Sedan,
En 1688. il Commanda
l'Armée d' Allemagne en Chef, prit Keiserloutre
Krutznac J'
,
Worms
,
Oppeinl-
ieini reduisit tout le
Palatinat à l'obeissance du
Roy,& fitentrer des Troupes
dans Mayence. Cette
même année Sa Majesté
l'honora du Collier de ses
Ordres. Il fit plusieurs autres
expeditions les deux
années suivantes
,
& Commanda
l'Armée de la Motets
le. En 1690. il eut lecommandement
en Chef du
Paysd'entre Sambre & la
Mer. Enr6sn.il fut blessé
au Siege de Mons, bombarda
la Ville de Liége ,& fut
fait Colonel des Gardes
Françoises. En 1691. il
investit la Ville de Namur
s'opposa t au Prince d'Orangequi
voulut secourircette
place, se distingua à la
BailledeSteinkerke
,
bombarda
Charleroy & reprit
Furnes que les Ennemis
avoient fortifié. Au commencement
du mois deMars
1693. le Roy l'honora du
Baston deMaréchal de France
,
& de l'Ordre de Saint
Loüis au mois d'Avril suivant.
Il servit cette même
annéeen Allemagne fous
Monseigneur le Dauphin,
& en Flandres l'année suivante
où il fut fait Gouverneur
& Lieutenant general
decette Province & du
Pays conquis. En 1695. il
deffendit la Ville de Namur
pendant plus de deux mois
assi'gée par le Prince d'Orange,
autte sir conduire
à Mastrick, ouil resta15.
jours. A son retour le Roy
érigea sa tetre de Cagny en
Duché fous le nom de Boufflers
en 1695.Il Commanda
l'Armée: du Roy enrre
Sambre& Meuse en 1696.
& en 1697.Le 4. Septembre
1701. il fit élever dans son
Chasteau de Boufflers en
Beauvoisis, la Statuëéquestre
du Roy, la même année
il eut ordre de se re-ndre à Bruxelles pour commander
dans tous les Pays Bas
Espagnols conjointement
avec Mr le Marquis de
Bedmar. En1702.il servit
fous Monseisneur le Duc
de Bourgogne. En 1703. il
commandal'Arméedu Roy
en Flandreconjointement
avec Mr le Maréchal de
Villeroy,& dessit les Hollandois
avec Mrle Marquis
de Bedmar
, au combat
d'Eckeren
; ce sur pour le
recompenser de cette action
que le Roy d'Espagne luy
envoya l'Ordre de la Toison
d'or. Cette même année
le Roy le fit Capitaine
des Gardes du Corps, & il
se démit de celle deColonel
des Gardes Françoises. En
1708. ildeffendit la Ville,
& la Citadelle de Lille d'une
maniere qui luy fit beaucoup
d'honneur, & ce qui
luy fit meriter la dignité de
Pair de France que le Roy
luy donna par Lettres Patentes
registrées le 1 9.
Mars1709. S. M.luy accordaaussi
les grandes entrées
de premier Gentilhomme
de la Chambre,& la survivance
du Gouvernement
de Flandre pour Mr le
Comte de Boufflerssonfils
aîné. La derniere a£tionou
feu Mr le Maréchal de
Boufflers s'est diliinguéa
esté la Bataille de Mdlplaquet
,
où il commandoic
l'aile droire ; il y renver sa
tour ce qui s'opposa à luy ;
mais Mr le Maréchal de
Villars qui commandoic
Jt:e gauch e ayant elle
blesse dangereusement
,
&
ayant en plusieurs de les Of.,
ficiers generaux tuez ,
Mr
le Maréchal de BoufH:rs,
soutintencore long temps
les efforts des ennemis
nonosbtant leur grande fuperiorité,
jusqu'à ce qu'il
jugeait à propos de faire sa
retraitequ'il fit en si bon
ordre que les ennemis n'ose
rent le suivre.
-
La Maison de Boufflers
est des plus anciennes de la
Province de Picardie. Elle
a pris son nom de la Terre
de Boufflers qui est dans le
Ponthieu, & qui a été possedéefans
interruption depuis
1200 ans jusqu'àcejour par
ceux de cette Maison.
JeanBaptisteleFévre de
la Barre, Commandeur, PLC.
vost & Mairre des Ceremonies
de l'Ordre Royal, Militaire
ez Hôpitalier de N0
tre-Damedu Mont Carmel
& deS. Lazare de Jerusslem,
mourut le 17. Aoust âgé de
71. ans. Antoine le Févre
,
Seigneur de la Barre Conseillerau
Parlement; son pere
avoit esté Prevost des Marchands.
Marie de Ligny, qui avoit
épouséle 1 3 Janvier 1677.
Antoine Egon, Prince de
Furstemberg mourut à Paris
le
1 8.Aoust âgé de 55.ans.
EllelaissaN.de Furstemberg
qui épousa le
1 3. Mars
1704. N.. Comte de Lannoy,
& Marie Loüise Maunce,
quiépousa le 10. Janvier
1708. Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay.
Jean Guillemin, Seigneur
de Courchamp,Maistre
des Requestes, mourut le
18. Aoust. Il avoit épouse
Marthe-Clemence de Bailleul
fille & soeeur de Picfi"
dents au Par lement,
Jean Phelypeaux, Conseiller
d'Erat Ordinaire, cidevant
Intendant de Paris,
mourut le 19. Aoust âgé de
6S ans. Il étoit frere de Mr
le Chancclhcjr.
Le P. Charlesde RocllC"
blanche
,
Cordelier
,
Doctenr
de Soi bonne, L(d. ur
en Theologie& ancien Gardien
des Cordelters de Paris
y mourut le 17. Août en sa
6 7 année & en sa 5 o. de
Religion en reputation
d'une grane verru.
Anne
-
Elisabeth
-
David
de Vaux, épouze de François
Joseph de Sevré,Conseiller
au Parlement, mourut le 11.
Aoust âgée de 3 Y. ans.
Marie- Anne- Charlote de
Bourbon,Demoiselle d'Estouteville,
fille de feu Louis
Henry legitimé deBourbon,
Prince de Neufchastel ert
Suisse, & d'Angelique Cunegonde
de Montmorency-
Luxembourg
,
qui étoitnée
le
2. 6. Septembre 1 70 1.
mourut le 23.Aoust. Elle
laisse pour heritiere sa soeur
unique, épouse de Mr le
Duc de Luines.
JeanAubery
,
Marquis de
Vatan
y
Baron de Serricres
&c. Lieutenant de Roy au
Gouvernement d'Orleanois
& Blaisois, mourut le 28.
Aoust âgéde55.ans. Illaisse
des enfans de N. de Bailleut,
soeur de MC de Courchamp
dont on vient de parler.
Elisabeth Sophie Cheron,
de l'Academie Royale de
Peinture & Seul pture, & de
celle des Ricovrati de Padouë,
épouse de Mr le Gay,
Ingénieur ordin aire duRoy,
mourut le 4. Septembre.
Marie - Madelaine du
Moncel de Martinrast, veuve
de Georges de Scudery
,
Gouverneur de N. Dame de
la Garde, mourut le 6. Septembre
,
âgé de 90. ans. J.:rofme de Sainte Beuve,
Prieur de S Jean de Moncoriolo
, mourut aussi le 6.
Septembre. Il étoit frere de
feu Mr de S. Beuve, Docteur
de Sorbonne
,
& fort
connu de tous lesSçavans.
Marie du Clos, mourut
à Falaise
,
sur la fin du
mois d'Aoust dans sa centneuviéme
année.
Henry Colbert de Maulevrier
,Chevalier de Malthe,
Lieutenant General des
Armées du Roy,mourut à
Cambray le 15.Aoust âgé
de 34 ans. Il y avoir17 ans
qu'il servoit avec cette francjiç,
yalc fitnalurejle au1
sang des Colberts. Il fut
blessé dangereusement i en 7 1695. au siege de Namur,
où Mr le Marquis de Maulevrier
son frere aîné fut
tué. Le Roy luy donna son
Regiment, qui suc envoyé
en Italie en 170 1. où il son:
signalétantque la guerre y
a duré. Il passa ensuite en
Espagne où il servit fous
Monsieur le Ducd'Or leans;
il se distingua particulierement
au siege de Lcrida. Il
a exercé la Charged'Inspecteur
general d'Infanterie
pendant sixannéesavectougc
l'exactitude & la probité
que demande cet employé
Aussi Mr le Chevalier de
Maulevrier possedoit il toutes
les qualitez du plus excellent
Officier general & celles
du plus parfait honnestehomme
Ilest generalement
regretté des gens de guetre
& de tous ceux qui le connoissoient.
Il estoit fils de
feu Mr le Comte de Maulevrier
,
Lieutenant general o des Armées du Roy ,Chelier
de se, Ordres, Gouverneur
de Tournay
)
frere de
feu MrColbert.
Guillaume de Bautru ,, Comte de Serrant, ci- devant
Chancelier de feuëSon
A. R. Monsieur, Frere unique
du Roy,estmort à Serrant
en Anjou, âgé de 9y.
ans. Il estoit filsdeGuillaume
Bautru, Introducteur
des Ambassadeurs, Envoyé
du Royen diverses Cours,
& de l'Academie Françoise.
Mylord Jean Caryll, Baron
de Dunford en Angleterre,
Ministre & Secretaire
d'Etat du Roy de la grande
Bretagne
,
&Secretaire des
Commandemens de la Reine,
est mort à S. Germain
en Laye âgé de 94. ans. Il
s'estoit. toujoursdistingué
par sa pieté, par sa capacité,
par son attachement à fOQ
legitime Souverain, & par
sa charité envers les Pauvres.
Anne GeneviéveMartineau
épouse de François-
Fcrrand
,
Seigneur de Villemilan
,Maistre des Requêtes
&. Intendant en Bretagne,
mourut le 15. Septembre
âgée de 4 5. ans,laissant
unefille unique.
Marie-Reinede Monc.
chal, veuve de Charles- Honoré
Barentin, Seigneur
d'Hardivillers,&c.Maistre
des Requestes
, mourut le
16. Septembre âgée de 27
ans, laissant posterité.
Fermer
Résumé : MORTS.
Louis François de Boufflers, Pair et Maréchal de France, naquit le 10 janvier 1644. Il débuta sa carrière militaire en 1662 au sein du Régiment des Gardes Françaises et se distingua lors des sièges de Tournay, Douay et Lille en 1667. En 1668, il fut nommé Aide-Major et, en 1669, Colonel du Régiment Royal de Dragons. Il servit sous divers maréchaux, tels que Turenne et Luxembourg, et fut blessé à plusieurs reprises, notamment à la bataille d'Ensheim en 1674. Sa carrière ascensionnelle se poursuivit avec les promotions de Brigadier de Dragons en 1675, Maréchal de Camp en 1677 et Lieutenant Général en 1681. Il participa à de nombreuses campagnes en Allemagne, Flandre et Dauphiné. En 1690, il reçut le commandement en chef du Pays d'entre Sambre et Meuse et fut promu Maréchal de France en 1693. Il continua de servir dans diverses provinces et fut récompensé par le roi d'Espagne avec l'Ordre de la Toison d'Or en 1703. En 1708, il défendit Lille avec honneur et reçut la dignité de Pair de France en 1709. Sa dernière action notable fut la bataille de Malplaquet en 1709, où il commanda l'aile droite. La Maison de Boufflers est l'une des plus anciennes de Picardie, possédant la Terre de Boufflers depuis 1200 ans. Le texte mentionne également le décès de plusieurs autres personnalités, dont Jean-Baptiste Le Fèvre de la Barre, Antoine Le Fèvre, Antoine Egon, Prince de Furstemberg, et plusieurs autres nobles et ecclésiastiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
10
p. 145-150
Du Camp d'Henin-Lietard, ce 11. Août 1712.
Début :
Nos lignes de circonvallation du côté d'Orchies sont achevées [...]
Mots clefs :
Henin-Lietard, Scarpe, Marais, Maréchal, Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Camp d'Henin-Lietard, ce 11. Août 1712.
DuCampd'Henin-Lietard,
ce II.Août jyiiu
Nos lignesdecirconvallationducôté d'Orchies
sont achevées, la droite à
Lalain, ayant la Scarpe devant nous jusqu'à Pont à
Rache, où la ligne commence de l'autre côté dela
Scarpe, derriere la petite
riviere de Flines,que nous
avons diguée
,
& dont les
eaux forment une espece de
marêt ou inondation ,qui
fortifie le poste
:
de là la li-,
gne passe à
Belle Foriere,
& va jusqu'a Auby sur le
canal,où la gauche est ap- puyée, ayant toûjours devant elle cette petite riviere qu'on appelle en cet endroit le ruisseau de Querchin, & qui nous sert d'avant-fossé, avec beaucoup
,
de marêrs & watregans. M.
d'Albergotty est à la droite
decetteligne, ôcM. deBroglio àAuby, avec des ponts
qui communiquent dans la
,
plaine de Lens.
Monsieur le Maréchal a
pris le parti de défendre le
ruisseau des Souchets, qui'
cft fort bon: ainsi les ennemis ne pouvant nous attaquer., àce qui paroît, & secourir Douay que par la
plaine de Lens, lechamp
de bataille est marqué, la
droite à Lens,&la gauche
au Mont saint Eloy. Nous
avons retranché une tête,
dune demie lieuë, qui est
entre Carency & la source
de la Scarpe. Nous avons
des troupes à Carency, à
Giveney, au Grele, à Carrieres, à Auby derriere le
canal, sans celles que M. de
Broglio a
au-delà; & lar~
ornée est campée entre la
Scarpe & le Moulinet, à
portée de marcher par la
droite à Lalain.&lelong de
la Scarpe,ou par la gauche
.dansla plaine de Lens. Voila quelle est nôtre position.
Nousavons trouvé les lignes decirconvallationtoutes faites du côté de Bouchain
,
c'est à dire depuis
Brebieresurla Scarpe, passant àCorbehensurle Moulinet,jusqu'au petitruisseau
de Lalain. Ils n'ont point
rafé non plus leurs lignes
d'Henin-Lietard 5c de Vitry: mais nous ne nous en
servons
pas.
Les ennemis sont campez à Seclin entre la haute
Deule & la Marque, la droite àEmerain, & la gauche
à.Fretin:ils ont taiïÏeunpetit corpssous Tournay.
Nous faisons faire isoooo.
fascines, que M. de Valory
Ingenieur a
demandées d'avance
.,,
sans cellesque l'on
fera journellement. L'onreserve à Marchiennes quelques belandres pour en porter. Il y a
trente-six esca-
drons, & quarante batailIons destinez ausiege; il en
reste encor cent vingt-huit
à l'armée d'observation. Il
n'y a
dans la place que huit
bataillons fortfoibles, sans
munitions, ou fort peu. On
arrêta hier un Ingenieurqui
vouloit s'yjetter.
ce II.Août jyiiu
Nos lignesdecirconvallationducôté d'Orchies
sont achevées, la droite à
Lalain, ayant la Scarpe devant nous jusqu'à Pont à
Rache, où la ligne commence de l'autre côté dela
Scarpe, derriere la petite
riviere de Flines,que nous
avons diguée
,
& dont les
eaux forment une espece de
marêt ou inondation ,qui
fortifie le poste
:
de là la li-,
gne passe à
Belle Foriere,
& va jusqu'a Auby sur le
canal,où la gauche est ap- puyée, ayant toûjours devant elle cette petite riviere qu'on appelle en cet endroit le ruisseau de Querchin, & qui nous sert d'avant-fossé, avec beaucoup
,
de marêrs & watregans. M.
d'Albergotty est à la droite
decetteligne, ôcM. deBroglio àAuby, avec des ponts
qui communiquent dans la
,
plaine de Lens.
Monsieur le Maréchal a
pris le parti de défendre le
ruisseau des Souchets, qui'
cft fort bon: ainsi les ennemis ne pouvant nous attaquer., àce qui paroît, & secourir Douay que par la
plaine de Lens, lechamp
de bataille est marqué, la
droite à Lens,&la gauche
au Mont saint Eloy. Nous
avons retranché une tête,
dune demie lieuë, qui est
entre Carency & la source
de la Scarpe. Nous avons
des troupes à Carency, à
Giveney, au Grele, à Carrieres, à Auby derriere le
canal, sans celles que M. de
Broglio a
au-delà; & lar~
ornée est campée entre la
Scarpe & le Moulinet, à
portée de marcher par la
droite à Lalain.&lelong de
la Scarpe,ou par la gauche
.dansla plaine de Lens. Voila quelle est nôtre position.
Nousavons trouvé les lignes decirconvallationtoutes faites du côté de Bouchain
,
c'est à dire depuis
Brebieresurla Scarpe, passant àCorbehensurle Moulinet,jusqu'au petitruisseau
de Lalain. Ils n'ont point
rafé non plus leurs lignes
d'Henin-Lietard 5c de Vitry: mais nous ne nous en
servons
pas.
Les ennemis sont campez à Seclin entre la haute
Deule & la Marque, la droite àEmerain, & la gauche
à.Fretin:ils ont taiïÏeunpetit corpssous Tournay.
Nous faisons faire isoooo.
fascines, que M. de Valory
Ingenieur a
demandées d'avance
.,,
sans cellesque l'on
fera journellement. L'onreserve à Marchiennes quelques belandres pour en porter. Il y a
trente-six esca-
drons, & quarante batailIons destinez ausiege; il en
reste encor cent vingt-huit
à l'armée d'observation. Il
n'y a
dans la place que huit
bataillons fortfoibles, sans
munitions, ou fort peu. On
arrêta hier un Ingenieurqui
vouloit s'yjetter.
Fermer
Résumé : Du Camp d'Henin-Lietard, ce 11. Août 1712.
Le 2 août, les lignes de circonvallation autour d'Orchies sont achevées. La ligne s'étend de Lalain à Pont-à-Rache, traversant la Scarpe et la rivière de Flines, diguée pour créer une inondation. Elle continue vers Belle Forière et Auby, où elle est appuyée sur le canal. Le ruisseau de Querchin sert d'avant-fossé, renforcé par des marécages et des watergans. Monsieur d'Albergotty est positionné à droite de cette ligne, tandis que Monsieur de Broglio se trouve à Auby, avec des ponts permettant la communication dans la plaine de Lens. Le maréchal a décidé de défendre le ruisseau des Souchets pour empêcher les ennemis d'attaquer et de secourir Douai, sauf par la plaine de Lens. Le champ de bataille est ainsi délimité entre Lens à droite et le Mont Saint Eloy à gauche. Une tête de pont est retranchée entre Carency et la source de la Scarpe. Des troupes sont déployées à Carency, Giveney, Le Grele, Carrieres et Auby, derrière le canal. La garnison est campée entre la Scarpe et le Moulinet, prête à marcher soit vers Lalain et la Scarpe, soit dans la plaine de Lens. Les lignes de circonvallation du côté de Bouchain sont également terminées, de Brebières à Corbehem sur le Moulinet, jusqu'au ruisseau de Lalain. Les ennemis sont campés à Seclin, entre la haute Deule et la Marque, avec leur droite à Emerain et leur gauche à Fretin. Ils ont également déployé un petit corps sous Tournay. Des fascines sont en cours de fabrication, et des belandres sont réservées à Marchiennes. Trente-six escadrons et quarante bataillons sont destinés au siège, tandis que cent vingt-huit restent dans l'armée d'observation. La place forte compte huit bataillons faibles en munitions. Un ingénieur tentant de s'y introduire a été arrêté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
11
p. 121-132
Au camp de Turgis ce 8. Septembre 1712. Relation. A M. le Comte de Lionne, premier Ecuyer &c.
Début :
Nos pont sur l'avant-fossé commencez dés le 31. [...]
Mots clefs :
Turgis, Comte de Lionne, Pont, Radeau, Maréchal, Douai, Action, Tranchée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Au camp de Turgis ce 8. Septembre 1712. Relation. A M. le Comte de Lionne, premier Ecuyer &c.
Au camp de Turgis ce 8. Sep?
rembre 1712.
Relation.
AM.le Comtede Lionne , premier
Ecuyer, &c.
31.
Nos ponts fur l'avantfoffé commencez dés le
Août, &fouventbrûlez par
les ennemis , ne purent êtro
achevez que le 7. à trois
heures aprés midy, & même affez imparfaitement :
mais M. le Maréchal de
Villars craignant que les
ennemis , qui les avoient
déja brûlez plufieurs fois ,
Sept. 1712.
L
122 MERCURE
jettant continuellement des
feux d'artifice ne les brûlaffent encore , & d'ailleurs
des ponts de efperant que
radeau pris aux ennemis à
Marchiennes nous feroient
de quelques fecours , ordonna l'attaque , dans le
moment que les Ingenieurs
affurerent que les quatre
de fafcines étoient en ponts
etat.
Elle fe fit par vingt compagnies de grenadiers , divifées en fix corps , foûtenues de dix autres compagnies. M. le Comte de Lef
GALANT. 123
par, Colonel de Bourdonnois , attaqua la demie-lune
de la droite , M. de Crecy
Brigadier marcha par les
deux ponts qui alloient au
chemin couvert , dix compagnies degrenadiers ayant
ordre de prendre à droite
& à gauche , & de s'étendre
vers les deux demi-lunes.
Le Prince d'Ifanghem ,
Maréchal de camp de tran
chée , devoit fe fervir des
deux ponts de radeau pour
aller à la demi-lune de la
gauche & au chemin couvert; & le Chevalier de BroLij
124 MERCURE
glio , Colonel de tranchée ,
devoit marcher à la gauche
de tout. M. de Valory,Lieu.
tenant general & commandant les Ingenieurs au fiege , ſe tint a la droite , M.
de Vieuxpont , Lieutenant
general de tranchée , donnant fes ordres aux deux
attaques de la droite. M. le
Maréchal de Villars étoit
dans le centre , où étoir M,
le Duc , & plufieurs Officiers generaux. M. le Maréchal de Montefquiou s'y
trouva auffi , M. d'Alber
gotty volontaire , M.de Sil
GALANT. 12f
Ty de même , auffi- bien que
M. de Belrieux Brigadier
d'infanterie , allerent à là
gauche , & y fervirent trésutilement.
Le fignal fut donné par
fix coups de canon de la
batterie du centre , &
toutes les têtes des grenadiers partirent , & empor
terent tout ce qui étoit devant elles : mais les ponts
de fafcines fe trouverent fi
mauvais , qu'à peine les
premieres compagnies avoient-elles paffe , que trois .
de ces ponts fondirent , en:
Lij
126 MERCURE
forte que le refte des grenadiers paffa dans l'eau juf
qu'aux épaules , & fans qu'-
aucun des travailleurs pût
fuivre pour faire le logement. L'extrême valeur des
grenadiers les foûtint , &
Meffieurs les Commandans.
des attaques differentes travaillerent fi vivement au
rétabliffement des ponts ,
qu'en moins d'une heure &
demie on en raccommoda
deux , & les travailleurs s'établirent fur les deux demilunes de la droite. Les ponts,
de radeau fur leſquels on ne
GALANT. 127
comptoit gueres , reüffirent
mieux , & ayant été jettez
dans des lieux où les ennemis ne craignoient rien ,
parce qu'ils étoient aſſurez qu'il n'y avoit pas de
ponts de fafcines , fe rendirent maîtres. avec peu de
peril de la grande demi- lune de la gauche. Nos grenadiers occuperent tous les
chemins couverts , & en
trerent dans la quatriéme
demi-lune qui eft entre le
chemin couvert & le rempart devant la breche , que
Ion prit , oùl'on tua tour ce
Liiij
128 MERCURE
qui défendoit cette demiJune.
Cette action , qui a été
trés vive , nous coûte quatre Capitaines de grena
diers , & environ deux cent
hommes tuez ou bleffez.
Cette perte eft mediocre
pour une auffi vigoureuſe
action : elle auroit encore
moins coûté fans le defor
'dre des ponts , qui a beaucoup retardé , & rendu le
logement plus difficile.
Nous fommes demeurez
maîtres des trois demi lu
nes & du chemin couvert
GALANT 129,
*
qui eft à la gauche. La breche au corps de la place eſt
trés - grande & trés- pratiquable , il n'y a entre nous
& cette breche que deux
trés petites demi - lunes ,
dont l'une a été prefque
abandonnée : ainfi nous avons lieu d'efperer que le
Comte d'Hompefche parlera bientôt.
M. le Maréchal de Vil
lars fe loue extrémement de
Meffieurs les Officiers generaux & particuliers qui
ant commandé dans les atcaques , de M. de Valory
130 43 MERCURE
Lieutenant general & commandant les Ingenieurs.
Meffieurs d'Albergotty ,
de Silly & de Belrieux , tous
volontaires , ont trés- bien
fait , & trés utilement fervi
aà la gauche.
A peine l'action étoit elle
finie , que M. le Maréchal
de Villars reçut divers cou
riers à la tranchée , qui luy
apprirent que l'armée ennemie paffoit l'Efcaut à Tournay le mêmejour, &paroif
foit vouloir marcher vers
Mons. Sur le champles ordres furent donnez pour
a
GALANT. 7131
*
fortifier par la plus grande
partie des troupes la tête
que nous avions déja vers
Valenciennes fous les ordres de Meffieurs de Saint
Fremont, de Coigny & de
Croiffy. M. le Maréchal a
laiffe le commandement
des troupes qui doivent
achever le fiege à M. d'Albergotty. Il nous paroît qu'
il a d'autres deffeins : il eft
parti en pofte ce matin ,
pour joindre la tête de fon
arméeée , que l'on dit devoir
paffer l'Escaut aujourd'hɩ i
même à Valenciennes.
132 MERCURE
Nous apprenons dans le
moment que la garniſon de
Douay s'eft rendue priſonniere de guerre
rembre 1712.
Relation.
AM.le Comtede Lionne , premier
Ecuyer, &c.
31.
Nos ponts fur l'avantfoffé commencez dés le
Août, &fouventbrûlez par
les ennemis , ne purent êtro
achevez que le 7. à trois
heures aprés midy, & même affez imparfaitement :
mais M. le Maréchal de
Villars craignant que les
ennemis , qui les avoient
déja brûlez plufieurs fois ,
Sept. 1712.
L
122 MERCURE
jettant continuellement des
feux d'artifice ne les brûlaffent encore , & d'ailleurs
des ponts de efperant que
radeau pris aux ennemis à
Marchiennes nous feroient
de quelques fecours , ordonna l'attaque , dans le
moment que les Ingenieurs
affurerent que les quatre
de fafcines étoient en ponts
etat.
Elle fe fit par vingt compagnies de grenadiers , divifées en fix corps , foûtenues de dix autres compagnies. M. le Comte de Lef
GALANT. 123
par, Colonel de Bourdonnois , attaqua la demie-lune
de la droite , M. de Crecy
Brigadier marcha par les
deux ponts qui alloient au
chemin couvert , dix compagnies degrenadiers ayant
ordre de prendre à droite
& à gauche , & de s'étendre
vers les deux demi-lunes.
Le Prince d'Ifanghem ,
Maréchal de camp de tran
chée , devoit fe fervir des
deux ponts de radeau pour
aller à la demi-lune de la
gauche & au chemin couvert; & le Chevalier de BroLij
124 MERCURE
glio , Colonel de tranchée ,
devoit marcher à la gauche
de tout. M. de Valory,Lieu.
tenant general & commandant les Ingenieurs au fiege , ſe tint a la droite , M.
de Vieuxpont , Lieutenant
general de tranchée , donnant fes ordres aux deux
attaques de la droite. M. le
Maréchal de Villars étoit
dans le centre , où étoir M,
le Duc , & plufieurs Officiers generaux. M. le Maréchal de Montefquiou s'y
trouva auffi , M. d'Alber
gotty volontaire , M.de Sil
GALANT. 12f
Ty de même , auffi- bien que
M. de Belrieux Brigadier
d'infanterie , allerent à là
gauche , & y fervirent trésutilement.
Le fignal fut donné par
fix coups de canon de la
batterie du centre , &
toutes les têtes des grenadiers partirent , & empor
terent tout ce qui étoit devant elles : mais les ponts
de fafcines fe trouverent fi
mauvais , qu'à peine les
premieres compagnies avoient-elles paffe , que trois .
de ces ponts fondirent , en:
Lij
126 MERCURE
forte que le refte des grenadiers paffa dans l'eau juf
qu'aux épaules , & fans qu'-
aucun des travailleurs pût
fuivre pour faire le logement. L'extrême valeur des
grenadiers les foûtint , &
Meffieurs les Commandans.
des attaques differentes travaillerent fi vivement au
rétabliffement des ponts ,
qu'en moins d'une heure &
demie on en raccommoda
deux , & les travailleurs s'établirent fur les deux demilunes de la droite. Les ponts,
de radeau fur leſquels on ne
GALANT. 127
comptoit gueres , reüffirent
mieux , & ayant été jettez
dans des lieux où les ennemis ne craignoient rien ,
parce qu'ils étoient aſſurez qu'il n'y avoit pas de
ponts de fafcines , fe rendirent maîtres. avec peu de
peril de la grande demi- lune de la gauche. Nos grenadiers occuperent tous les
chemins couverts , & en
trerent dans la quatriéme
demi-lune qui eft entre le
chemin couvert & le rempart devant la breche , que
Ion prit , oùl'on tua tour ce
Liiij
128 MERCURE
qui défendoit cette demiJune.
Cette action , qui a été
trés vive , nous coûte quatre Capitaines de grena
diers , & environ deux cent
hommes tuez ou bleffez.
Cette perte eft mediocre
pour une auffi vigoureuſe
action : elle auroit encore
moins coûté fans le defor
'dre des ponts , qui a beaucoup retardé , & rendu le
logement plus difficile.
Nous fommes demeurez
maîtres des trois demi lu
nes & du chemin couvert
GALANT 129,
*
qui eft à la gauche. La breche au corps de la place eſt
trés - grande & trés- pratiquable , il n'y a entre nous
& cette breche que deux
trés petites demi - lunes ,
dont l'une a été prefque
abandonnée : ainfi nous avons lieu d'efperer que le
Comte d'Hompefche parlera bientôt.
M. le Maréchal de Vil
lars fe loue extrémement de
Meffieurs les Officiers generaux & particuliers qui
ant commandé dans les atcaques , de M. de Valory
130 43 MERCURE
Lieutenant general & commandant les Ingenieurs.
Meffieurs d'Albergotty ,
de Silly & de Belrieux , tous
volontaires , ont trés- bien
fait , & trés utilement fervi
aà la gauche.
A peine l'action étoit elle
finie , que M. le Maréchal
de Villars reçut divers cou
riers à la tranchée , qui luy
apprirent que l'armée ennemie paffoit l'Efcaut à Tournay le mêmejour, &paroif
foit vouloir marcher vers
Mons. Sur le champles ordres furent donnez pour
a
GALANT. 7131
*
fortifier par la plus grande
partie des troupes la tête
que nous avions déja vers
Valenciennes fous les ordres de Meffieurs de Saint
Fremont, de Coigny & de
Croiffy. M. le Maréchal a
laiffe le commandement
des troupes qui doivent
achever le fiege à M. d'Albergotty. Il nous paroît qu'
il a d'autres deffeins : il eft
parti en pofte ce matin ,
pour joindre la tête de fon
arméeée , que l'on dit devoir
paffer l'Escaut aujourd'hɩ i
même à Valenciennes.
132 MERCURE
Nous apprenons dans le
moment que la garniſon de
Douay s'eft rendue priſonniere de guerre
Fermer
Résumé : Au camp de Turgis ce 8. Septembre 1712. Relation. A M. le Comte de Lionne, premier Ecuyer &c.
Le 8 septembre 1712, au camp de Turgis, les ponts nécessaires à l'attaque furent achevés à trois heures de l'après-midi, mais de manière imparfaite. Le maréchal de Villars ordonna l'attaque, craignant que les ennemis ne détruisent les ponts. L'assaut fut mené par vingt compagnies de grenadiers, divisées en six corps, soutenues par dix autres compagnies. Les officiers, dont le comte de Lionne, le comte de Lef, le prince d'Isanghem, et le chevalier de Broglio, dirigèrent différentes sections de l'attaque. Malgré des ponts de fascines défectueux, les grenadiers prirent les demi-lunes et les chemins couverts. Les ponts de radeau, initialement sous-estimés, permirent de prendre la grande demi-lune de gauche. Cette action coûta la vie à quatre capitaines de grenadiers et environ deux cents hommes tués ou blessés. Les Français restèrent maîtres des trois demi-lunes et du chemin couvert à gauche. La brèche dans la place ennemie est grande et praticable. Le maréchal de Villars reçut des nouvelles de l'armée ennemie traversant l'Escaut à Tournai et se dirigeant vers Mons. Il renforça les troupes à Valenciennes et laissa le commandement du siège à M. d'Albergotty, partant lui-même pour rejoindre son armée. La garnison de Douai s'est rendue prisonnière de guerre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
12
p. 224-238
MORTS.
Début :
Mre Jean Gustave de Rieux, Marquis d'Acerac Vicomte de [...]
Mots clefs :
Marquis d'Acerac Vicomte de Donges, Seigneur, Généalogie, Vannes, Vicomtesse, Branche, Maréchal, Cordeliers de Nantes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
MrJean Gustave de Rieux,
~M.wquls dAcerac Vicomte
de Donges, &c. est mort à
Paris le mois de Février1713.
il avoir épouséledeuxiéme
Mars 1677. Anne d'Aguilion,
fille unique de Cesar,
Seigneur de la Juliennaye &
de la Motte de Gennes au
Païs de Nancois, de laquelle
il reste aujourd'huyJean
Severe de Rieux Marquis
d'Acerac.
-
Ce Seigneur descend
d'une des plus anciennes &
des plus illustres de Bretagne,
qui y ont possedé de trèsgrandes
Terres,& de laquelle
on connoist son origine audessus
de l'an 1071. quevivoit
Guit- Noch, Sire de
Rieux. Le Pere Anfelmc dans
sa nouvelle Edition ne commence
la Genealogie qu'à
Roland
,
Sire de Rieux, qui
fut l'un des Seigneurs qui
s"',¡!Tenlblerent à Vannes en
IÎOI. pour vanger la mort
d'Artus Comte de Bretagne
& d'Anjou leur Seigneur;
mais ilest bien certain qu'elle
existoir plus de vingt ans auparavant;
elle s'est divisée en
trois branches, la première
encelle deMatquisd'Acerac
dont je par le, la seconde
celle des Seigneurs de Château-
neufVicomte de Donges,
sortie de Jean de Rieux
& de Rochefort Comte de
Harcourt Maréchal de Bretagne,
& d'Isabelle de Brosse
sa troisiéme femme. Cette
branche cft tombée dans la
premiere branche de Rieux
dont elle étoit sortie par le
Mariage de Jeanne Pelagie
de Rieux,Comtesse de
Chasseau-neuf, Vicomtesse
de Donges ( fille unique de
Guy de Rieux deuxiéme du
nom Comte de Chasteauneuf
Vicomte de Donges,
& de Catherine de Rosmadec)
laquelle Jeanne Pélagie
de Rieux épousa en 164J,
Jean Emanuel de Rieux
Marquis d'Acerac desquels
est sorti le Marquis d'Acerac
qui vient de mourir, & qui
donne lieu à cet article,
La troisieme branche de
cette Maison est celle de
Sourdeac & forrie de celle
de Chifleau-neuf, Jean Sire
de Rieux troisiéme fils de
Jean Sire de Rieux de Rochefort
& de Harcourr Maréchal
de Bretagne,Isabelle
de Brosse eut plusieurs enfans
de Beatrix de Jonchere
,
&
entr'autres Guy deRieux Seigneur
de Chateau-neufcontinua
cette branche, & René
de Rieux son frere fut st
de Sourdeac, auquel commence
cette branche duquel
cO: defendu Alexandre de
Rieux Marquis de Sourdeac
& d'Oxanr qui fut marié à
Helene de Clere en 1641.
duquel il ne reste que tîes
filles, ainsi toutes les branches
(ic- cette Maison sont
finies à la reserve de l'aînée
qui subsiste en la personne
de Monsieur le Marquis
d'Acerac fils de celuy qui
vient de mourir comme j'ay
dit ci dedus.
Al'égard des alliances &
des illurtrations elles font
très illustres, & très considerables)
AlainSire deRieux
qui mourut en 11z7.épousa
Berthe de Léonen Bretagne
descenduë des anciens Rois
de Bretagne; Guillaume Sire
de Rieux ion arrière petit fils
fut marié à Louise de Machecoul
fille d Olivier Seigneur
de Machecoul
,
& d'Eustache
deVitré avec laquelle il fonda
les Cordeliers de Nantes
où ils sont enterrez. Leur fils
Jean premier Sire de Rieux
sur mariédeux fois, la première
à Isabeau de Clisson;
tante du Connestable de
France, la seconde à Jeanne
Dame D.f^on, il eut pour
filsJean deuxième Sire de
Rieux& de Rochefort Maréchal
de Franceépousa en
1 374.Jeanne de Rochefort
Baronne d'Ancenis Dame
de Rochefort, d'Acerac de
Chasteu neuf Vicomtasse
de Donge, riche heritière,
&le mariage fut fait à cOrk:
dition que leditJean
deuxième porteroit le nom
ôc les armes de Rochefort.
CetteDame étoit de très*
grande maison, & étoit veuve
de Eon de Monsort, &
étoit petite fille de Marie de
Montmorency femme dç
Thibaud,, Sire de Rochefort,
elle eut de ton mariage
neuf enfansentr'autres Jean
troisieme, Sire de Rieux
dont je parleray
,
Pierre de
Rieux dit de Rochefort Maréchal
de France Seigneur
d' Acerac & de Desval mort
sans posterité de Jeanne de
Molac sa premiere femme,
ni de Jeanne de Chasteaugiron
sa seconde.
Jean troisieme fut marié deux
fois, la premiere à Beatrix
de Montauban. z °. En1414.
avec Jeanne de Harcourc ,
fille de can,septiéme du
nom de Harcourt & d'Atfmalc
& de Marie d'Alençon,
il eut plusieursenfans de ses
mariages,entr'autres Marie
de Ricux femme de Louis
Seigneur d'Amboise Vicomte
de Thouars, qui étoit
du premier lit & du sécond
François, Sire de Rieux &
de Rochefort, Comte de
Harcourt Chambellan du
Duc de Bretagne qui épousa
en 1442. Jeanne de Rohan
fille d'AlainVicomte de
Rohan & de Leon, & de
Marguerite de Bretagne,
leurs fils Jean, Sire de Rieut
& de Rochefort Comte de
Harcourt Miréchal de Bretagne
, qui sur mariétrois.
fois, la première à Françoise
Riguenelle Dame de Malestroit
& la seconde à Claude
de Maillé fille de Hardouin
Seigneur de Maille & de
Pcronelle d'Amboise, la
troisiéme à Isabelle de Brosse
fille de Jeantroisiéme ditde
Bretagne Comte de Penthieuret>,
du premier lit il eut
Françoise de Rieux Dame de
Malestroit qui épousa François
de Laval Seigneur de
Chasteaubriant, &c. & du;
troisiéme lit Claude,Sire de
Rieux qui fuit & François de
Rieux Seigneur d'Acerac qui acommencé la branche d'Acerac
, & Jean de Rieux
souche de la branche
de Chateau-neuf& de Sourdcac.
Claude, Sire de Rieux &
de Rochefort Comte de
Harcourt & d'Aumale fit la
Charge de Maréchal de
France à la bataille de Pavie
où il demeura prisonnier, il
épousa Catherine de Laval
fille de Guy seiziéme du
nom Comte de Laval, & de
Catherine d'Artagon eu
1518 & en 1 jl$. il prit
une sceonde alliance avec
Sufanne de Bourbon fille de
Louis Prince de la Rochesur
-
Yon
,
& de Louifc de
Bourbon Montpenfier qui
le survescut trente huit ans.
Du premier lit il eut deux
files, la premiere Renée de
Rieux qui prit le titre de
Huyonne:, djx-huitième
Comtesse de Laval mariée à
Louis de Sainte Maure Marquis
de N.=lIe Comte de Joigny
morte sans enfans ; SC
Claudede Rieux futmariée,
à François de Coligny Sei..,
gneur d'Antelot Colonel
General del'Infanterie Fran.
çoic,eut pour son partage
le Comté de. Montfort en
Bretagne, & succeda dans la
fuite en tous les biens de sa
soeur qui font tombez ensuite
dans la maison de la
Tremoille, du second lit de
Claude premier est sorti
Claude deuxième du nom,
Sire de Rieux )& de Rochefort
Comte d'Harcourt &
& d'Aumale qui mourut sans
estremarié en 1548. Ilest
impossible de pouvoirrapporter
dans un si petitarticle
toutes les grandeurs de ccrce
maison ses hautes alliances
& ses llluluarJons,il suffit de
ce que j'en viens de dire pour
en donner une idée.
MrJean Gustave de Rieux,
~M.wquls dAcerac Vicomte
de Donges, &c. est mort à
Paris le mois de Février1713.
il avoir épouséledeuxiéme
Mars 1677. Anne d'Aguilion,
fille unique de Cesar,
Seigneur de la Juliennaye &
de la Motte de Gennes au
Païs de Nancois, de laquelle
il reste aujourd'huyJean
Severe de Rieux Marquis
d'Acerac.
-
Ce Seigneur descend
d'une des plus anciennes &
des plus illustres de Bretagne,
qui y ont possedé de trèsgrandes
Terres,& de laquelle
on connoist son origine audessus
de l'an 1071. quevivoit
Guit- Noch, Sire de
Rieux. Le Pere Anfelmc dans
sa nouvelle Edition ne commence
la Genealogie qu'à
Roland
,
Sire de Rieux, qui
fut l'un des Seigneurs qui
s"',¡!Tenlblerent à Vannes en
IÎOI. pour vanger la mort
d'Artus Comte de Bretagne
& d'Anjou leur Seigneur;
mais ilest bien certain qu'elle
existoir plus de vingt ans auparavant;
elle s'est divisée en
trois branches, la première
encelle deMatquisd'Acerac
dont je par le, la seconde
celle des Seigneurs de Château-
neufVicomte de Donges,
sortie de Jean de Rieux
& de Rochefort Comte de
Harcourt Maréchal de Bretagne,
& d'Isabelle de Brosse
sa troisiéme femme. Cette
branche cft tombée dans la
premiere branche de Rieux
dont elle étoit sortie par le
Mariage de Jeanne Pelagie
de Rieux,Comtesse de
Chasseau-neuf, Vicomtesse
de Donges ( fille unique de
Guy de Rieux deuxiéme du
nom Comte de Chasteauneuf
Vicomte de Donges,
& de Catherine de Rosmadec)
laquelle Jeanne Pélagie
de Rieux épousa en 164J,
Jean Emanuel de Rieux
Marquis d'Acerac desquels
est sorti le Marquis d'Acerac
qui vient de mourir, & qui
donne lieu à cet article,
La troisieme branche de
cette Maison est celle de
Sourdeac & forrie de celle
de Chifleau-neuf, Jean Sire
de Rieux troisiéme fils de
Jean Sire de Rieux de Rochefort
& de Harcourr Maréchal
de Bretagne,Isabelle
de Brosse eut plusieurs enfans
de Beatrix de Jonchere
,
&
entr'autres Guy deRieux Seigneur
de Chateau-neufcontinua
cette branche, & René
de Rieux son frere fut st
de Sourdeac, auquel commence
cette branche duquel
cO: defendu Alexandre de
Rieux Marquis de Sourdeac
& d'Oxanr qui fut marié à
Helene de Clere en 1641.
duquel il ne reste que tîes
filles, ainsi toutes les branches
(ic- cette Maison sont
finies à la reserve de l'aînée
qui subsiste en la personne
de Monsieur le Marquis
d'Acerac fils de celuy qui
vient de mourir comme j'ay
dit ci dedus.
Al'égard des alliances &
des illurtrations elles font
très illustres, & très considerables)
AlainSire deRieux
qui mourut en 11z7.épousa
Berthe de Léonen Bretagne
descenduë des anciens Rois
de Bretagne; Guillaume Sire
de Rieux ion arrière petit fils
fut marié à Louise de Machecoul
fille d Olivier Seigneur
de Machecoul
,
& d'Eustache
deVitré avec laquelle il fonda
les Cordeliers de Nantes
où ils sont enterrez. Leur fils
Jean premier Sire de Rieux
sur mariédeux fois, la première
à Isabeau de Clisson;
tante du Connestable de
France, la seconde à Jeanne
Dame D.f^on, il eut pour
filsJean deuxième Sire de
Rieux& de Rochefort Maréchal
de Franceépousa en
1 374.Jeanne de Rochefort
Baronne d'Ancenis Dame
de Rochefort, d'Acerac de
Chasteu neuf Vicomtasse
de Donge, riche heritière,
&le mariage fut fait à cOrk:
dition que leditJean
deuxième porteroit le nom
ôc les armes de Rochefort.
CetteDame étoit de très*
grande maison, & étoit veuve
de Eon de Monsort, &
étoit petite fille de Marie de
Montmorency femme dç
Thibaud,, Sire de Rochefort,
elle eut de ton mariage
neuf enfansentr'autres Jean
troisieme, Sire de Rieux
dont je parleray
,
Pierre de
Rieux dit de Rochefort Maréchal
de France Seigneur
d' Acerac & de Desval mort
sans posterité de Jeanne de
Molac sa premiere femme,
ni de Jeanne de Chasteaugiron
sa seconde.
Jean troisieme fut marié deux
fois, la premiere à Beatrix
de Montauban. z °. En1414.
avec Jeanne de Harcourc ,
fille de can,septiéme du
nom de Harcourt & d'Atfmalc
& de Marie d'Alençon,
il eut plusieursenfans de ses
mariages,entr'autres Marie
de Ricux femme de Louis
Seigneur d'Amboise Vicomte
de Thouars, qui étoit
du premier lit & du sécond
François, Sire de Rieux &
de Rochefort, Comte de
Harcourt Chambellan du
Duc de Bretagne qui épousa
en 1442. Jeanne de Rohan
fille d'AlainVicomte de
Rohan & de Leon, & de
Marguerite de Bretagne,
leurs fils Jean, Sire de Rieut
& de Rochefort Comte de
Harcourt Miréchal de Bretagne
, qui sur mariétrois.
fois, la première à Françoise
Riguenelle Dame de Malestroit
& la seconde à Claude
de Maillé fille de Hardouin
Seigneur de Maille & de
Pcronelle d'Amboise, la
troisiéme à Isabelle de Brosse
fille de Jeantroisiéme ditde
Bretagne Comte de Penthieuret>,
du premier lit il eut
Françoise de Rieux Dame de
Malestroit qui épousa François
de Laval Seigneur de
Chasteaubriant, &c. & du;
troisiéme lit Claude,Sire de
Rieux qui fuit & François de
Rieux Seigneur d'Acerac qui acommencé la branche d'Acerac
, & Jean de Rieux
souche de la branche
de Chateau-neuf& de Sourdcac.
Claude, Sire de Rieux &
de Rochefort Comte de
Harcourt & d'Aumale fit la
Charge de Maréchal de
France à la bataille de Pavie
où il demeura prisonnier, il
épousa Catherine de Laval
fille de Guy seiziéme du
nom Comte de Laval, & de
Catherine d'Artagon eu
1518 & en 1 jl$. il prit
une sceonde alliance avec
Sufanne de Bourbon fille de
Louis Prince de la Rochesur
-
Yon
,
& de Louifc de
Bourbon Montpenfier qui
le survescut trente huit ans.
Du premier lit il eut deux
files, la premiere Renée de
Rieux qui prit le titre de
Huyonne:, djx-huitième
Comtesse de Laval mariée à
Louis de Sainte Maure Marquis
de N.=lIe Comte de Joigny
morte sans enfans ; SC
Claudede Rieux futmariée,
à François de Coligny Sei..,
gneur d'Antelot Colonel
General del'Infanterie Fran.
çoic,eut pour son partage
le Comté de. Montfort en
Bretagne, & succeda dans la
fuite en tous les biens de sa
soeur qui font tombez ensuite
dans la maison de la
Tremoille, du second lit de
Claude premier est sorti
Claude deuxième du nom,
Sire de Rieux )& de Rochefort
Comte d'Harcourt &
& d'Aumale qui mourut sans
estremarié en 1548. Ilest
impossible de pouvoirrapporter
dans un si petitarticle
toutes les grandeurs de ccrce
maison ses hautes alliances
& ses llluluarJons,il suffit de
ce que j'en viens de dire pour
en donner une idée.
Fermer
Résumé : MORTS.
Le texte relate le décès de Jean Gustave de Rieux, Vicomte de Donges, survenu à Paris en février 1713. Il avait épousé Anne d'Aguillon en mars 1677, dont il reste un fils, Jean Sévère de Rieux, Marquis d'Acerac. La famille de Rieux est l'une des plus anciennes et illustres de Bretagne, possédant de vastes terres et une lignée remontant au-delà de l'an 1071 avec Guit-Noch, Sire de Rieux. La généalogie de cette famille est tracée à partir de Roland, Sire de Rieux, qui participa à la vengeance de la mort d'Artus, Comte de Bretagne et d'Anjou. La maison de Rieux s'est divisée en trois branches : la première, celle des Marquis d'Acerac, la deuxième, celle des Seigneurs de Châteauneuf et Vicomtes de Donges, et la troisième, celle de Sourdeac. La branche de Châteauneuf s'est réunie à la première par le mariage de Jeanne Pelagie de Rieux avec Jean Emanuel de Rieux. La branche de Sourdeac, issue de Jean Sire de Rieux et de Beatrix de Jonchere, s'est éteinte avec Alexandre de Rieux, Marquis de Sourdeac. Les alliances et illustrations de cette famille sont très notables. Alain Sire de Rieux épousa Berthe de Léon, descendante des anciens Rois de Bretagne. Guillaume Sire de Rieux fonda les Cordeliers de Nantes avec Louise de Machecoul. Jean Sire de Rieux, Maréchal de France, épousa Jeanne de Rochefort, riche héritière. La famille a produit plusieurs Maréchaux de France et a été impliquée dans des alliances prestigieuses, notamment avec la maison de Laval et de Coligny.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
13
p. 199-222
MARIAGES.
Début :
Mr le Marquis de Grand-pré a épousé à Reims depuis [...]
Mots clefs :
Seigneur, Parlement, Épouse, Chevalier, Secrétaire, Gentilhomme, Maréchal, Aubervilliers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MAKIAGES.
M' le.?vL.1rquis de Grandpré
a épousé à Reims depuis
quelque temps Mademoifelle
de FJmcchon. Ils furent
mariez par M1 l'Archevefquc
de Reims, qui donna un repas
enluice aux Mariez Se
aux plus proches parens; c'elt
luy qui a fait ce mariage, ho.
norant de son amitié les parcns
de l'un & de l'autre côté.
Mr le Comte de Grandpré
, intime amy de Mr l'Archevêque
de Reims, a crû
se voyant sans enfans qu'il
estoit de son honneur d'élever
Con petit-coufin de même
nom,afin que les biens
de la famille ne retombent
pas sur la même personne ;
c'est ce qui l'a ojuge après la
négociation de ce mariage
de faire en sa faveur parle
Contrat de miriagc pasle à
Reims au Palais Archiepiscopal
en sa presence & en
celle de Mr l'Archevêque de
Reims, le IJ. Novembre
1712. une donation entrevifs
de son Comté de Grandr
pré, qui est une Terre des
plus coofiderables de Champagne
, avec Ces droits qui
luy appartiennent en la (uccession
de feu Mr le Maréchal
de joyeuse.
Cette Maison a l'honneur
d'eltre alliée non -
feulement
à celle de nos Rois, mais de
toucher de prés à leurs augures
Perlonnes
,
puisque
Anne Duc de Joyeule,Pair
& Amiral de France, Chevalier.
des Ordres du Roy,
Premier Gentilhomme de sa
Chambre & Gouverneur de
Normandic}que le Roy Henry
111.fie Duc & Pair au
mois d'Aoufi J581. épousa
en la même année Marguerite
de Lorraine foeur puilnée
de la Reine Louise, femme
du même Roy; rant de Prélats,
Cardinaux, Archevê.
ques, Maréchaux de France)
Généraux d'Armées, dont
l'Histoire particulière a esté
écrite par les Autheurs de
leur temps, font des marques
essentielles de l'origine & du
rang que cette Malson tienc
en France.
Dans le temps de la recherche
des faux-Nobles du
Royaume, cette Maison a
fair une des plus authentiques
preuves de Noblesse par Titres.
Elle consiste prefentement
en différentes branches
,
l'aînée de laquelle est
tombée dans la Maison de
Guifc,cueiie a pone le Duché
deJ0yeuCc,que l'on pré.
tend cltre pour msflcs & femelles
; ces branches font
celles de S. Lambert prefentemenc
l'aînée, des Comtes
de Grandpré, & des Geurs de
Montgobcrt& de Verpel.
Robert de Joyeu se, Com-
te de Grandpré, fils de Louis
Seigneur de Saint-Geniez &
d'Isabeau d'Halluin
,
Comtesse
de Grandpré sa feconde
femme, laissa de Marguerite
de Bar bançon Dame de
Montgobert entr'aurres ensans,
Foucault l'aîné & Antoine,
qui a fait la branche
de Montgoberr.
Foucault de Joyeuse, Comte
de Grandpré, Chevalier
de l'Ordre du Roy
,
Gentilhomme
de la Chambre du
Roy Charles IX eut d'Anne
d'Anglurre, file unique
de Claude Seigneur de Jours,
entr'autres enfans
,
Claude
Comtc de Grandpré, Antoine
Seigneur de S. Lambert,
& pluficurs autres fils & fil.
les.
Claude de Joyeuse, Comte
de Grandpré^Gouverneur
de Beaumont
1
nommé à
l'Ordre du S. Esprit.
Antoine de Joyeuse, Seigneur
de S. Lambert, Gou-
Overneur de Mezieres, a laissé
de Henriette fille de Roberr
Marquis de la Vieuville,
Chevalier des Ordres du
Roy, Robert Antoine François
de Joyeuse, Comte de
Grandpré.
Jean Armand Marquis de
Joyeurc) Baron de Villefurtourbe,
de Gernay en Dormois,
&c. Mestre de Carrp
de Cavalerie, Gouverneur
des Ville & Citadelle de
Nanry, Maréchal de France
en 1698. & Chevalier des
Ordres du Roy, qui cft more
au mois de Juin 1710. il
avoit épousé sa cousine
Marguerite de Joyeulc, fille
de Michel
,
Seigneur de Verpel
dont il n'a point eu aensans.
Claude Abbé de Mouzon,
d'Eslan& de Gorge en
Touraine, mort en Avril
1710.
Julie de Joyeuse, Comte de
GrandpréJ Colone l dInfanterie,
Lieutenant General des
Provinces de Champagne &
ABnrigetqiiuqiuacedpeosu•leRGcauwilxle,imjiejrctc
de Rene, Seigneur de Coclois,
Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, vivant,
de laquelle il n'a point
d'cofans.
Jean de Joyeuse Comte
de Joyeu se, frere de Julie
Comte de Grandpré,a pour
enfant le Marquis de Joyeuse
substitué au bien de feu Mr
le Maréchal de Joyeufc.
La branche des Seigneurs
de Montgobert de Verpel,
a pour tige Antoine de
Joyeuse, Seigneur de Montgobert
, deuxième fils de
Robert de Joyeuse Comte
de Grandpré, qui de Madelaine
de Lyons, fille dAdolphe,
Seigneur d'Espaux, a
laissé plusieurs cnfans, entr'-
autre Robert de Joyeuse
Seigneur de Verpel, dont
la femme Judith Hennequin
le rendit pere de Michel,
Seigneur de Verpel, qui n'a
eu de sa femme Marie de
Trumelot, que Robert rué
à Valenciennes & la Maréchale
de Joyeuse.
Si la Maison
-
de Villers ne
compte pas tant de belles
Alliances & des sujets parvenus
à un si haut degré, elle
a dumoins l'avantage d'avoir
donné des personnes
qui ont servi leur Prince &
lEtat avec zele, non seulement
dans les Armées; mais
encore dans les celebres Ambafïadcs
où ils se font fait
distinguer.
Cette Maison cft originaire
de Picardie, où Roland
de Villers, Seigneur de Berneuil
épousa Marie Thierry,
l'an iS5L- il étoit frere de
Jean de Villers, mort l'an
15 3 5. ayant laisse de Jeanne
de Flecclles
>
son épouse;
Louis de Viliers, Seigneur
dela Cour, qui contribua
beaucoup à la reduction
d'Amiens, à l'obeïssance du
Roy Henry IV. il est more
en 1608, il Qvojç. épousél'an
is 64* Marie Dufresne Dame
dela Cour, de laquelle il eut
1 °.Louis de Villerscy-aprés.
2.°.Jean,Seigneur d'Authiul
époux de Marguerite de
Lattre & pere de Françoise,
femme de Charles Gorguette
Seigneur du Bus 3°. Anne
femme de Jean de Moux, Seigneur
d'Heudicourt, Louis
de Villers Seigneur deRousseville
mariél'an 1584. avjc
- MarieGounet,fillede Pierre
& de Marie Feret, Dame de
Rousseville qui épousa l'an
1618. Catherine de Sachy,
fille de Jean de Maurepas,
&c.
Mr de Montholon, Conseiller
au grand Conseil,fils
de Mr de Montholon ConseillerauChastelet
deParis,a
épousé depuis quelques mois
Mademoiselle Potier fille de
Mr Potier de Novion President
à Mortier au Parlement.
-
Les deux familles d'où sont
sortis les nouveaux Mariez
font incontestablement des
plus anciennes du Royaume.
Celle de Montholon qui
est originairede Bourgogne,
est une des anciennes familles
de la Robe,( je dis originaire
de Bourgogne, sans
cependant l'assurer, puifquc
d'autres ladisentde Paris
,
& qui est l'opinion la plus
vrai semblable) dont l'origine
seperd dans les siecles
les plus reculez ;elleafourny
-
des Magistratsqui fc sont sacrifié
pour leur Patrie, & qui
ont laissé des marques de
leur profond sçavoir.
François de Moncholon I.
du nom,sieur de Viviers &
d'Aubervilliers,Avocat du
Roy, & enfin President au
Parlement deParis le 3. Février
de l'an1534.Il fut commis
à la Garde des Sceaux de
France per Lettres données
àIlLyon le 39. Aoust 1542. mourut à Villers-CottefeRs
le IJ. Juin de l'année
d'ensuite, & fut enterré à S.
André des Arcs à Paris,où
l'on voit son Epitaphe.
François -. de Montholon
son fils, sieurd'Aubervilliers,
Avocat au Parlement
de Paris, fils de François
Gar de des Sceaux, fut
pourvû de la même Charge
de Garde des Sceaux. Illaissa
de Geneviéve Chartier cinq
enfans, qui furent Mathieu
de Montholon ConseiIlerau
Parlement,mort sans alliance
; Pierre Chanoine de Laon
Docteur de Sorbonne; Jacques
Avocat au Parlement
de Paris;François, Seigneur
d'Aubervilliers, Conseiller
d'Etat,&Françoisde Montholon
,
Seigneur d'Aubervillicrs.
La Maison de Montholona
formé plusieurs branches
qui sont en partie éteintes.
Nous avons une infinité
de grands hommes, fortis
de celle de Potier; leur memoire
doit estre en veneration,
leurs avions éclatantes
dans les Armées de leurs Rois
& leurvive pénétration dans
les Conseils sont connuës de
toute la France, leur ont attiré
les plus hautsemplois.
Cette Mailotï eil alliée à
tout ce qu'il y a de pcrfonnes
de la premicre qualité,
&
& même des Princes;qu'elle
tire son origine de Nicolas
Potier; Seigneur de GrcOJY,
qui fut Prevost des Marchands
de Paris en 1499. Il
fut pere de Jacques Potier
Conseiller au Par lement de
Paris.
Nicolas Potier a servi
glorieusement quatre de Tes
Rois, desquels il s'attira lâ
bien-veillance. Il fut second
President au Par lementde
Paris, & Chancelier de la
Reine Marie de Mcdicis.
André Potier Seigneur de
Novion, Conseiller& puis
President au Parlement de
Bretagne,&ensuite enceluy
de Paris.
Nicolas Potier
,
Seigneur
deNovion,&c. Premier Presidenr
au Parlement de Paris,
Secretaire& Greffier des
Ordres du Roy,mort le I.
Septembre1691.âgéde75.
ans. Il fut marié avec Catherine
Gallard
,
fillede Claude
Gallard
,
Seigneur de Courance,
de laquelle il a laissé
André Potier, Jacques Evêque
d'Evccux, Claude Comte
de Novion, Maréchal des
Camps&Armées du Roy.
Louis Potier,sieur de Ges-
» vres ,
Secretaire d'Etat, prit
la conduite des grandes affaires
avec Mr de Villeroy,
Secretaire d'Etat. Il sur quel- ,
ques années après Secrctaire
du Confcil, puis Secretaire
d'Etat.
René Potier, Comte puis
Duc de Thresmes, Pair de
France, Capicaine de la premiere
Compagnie des Gardes
du Corps,&c. Chevalier
des Ordres de Sa Majesté,
épousa Marguerite de Luxembourg,
fille de François
de Luxembourg, Duc de
Piney, & de Diane de Lorraine,
sa premierc femme,
delaquelleileut Louis tué au
Siege de Thionville.
Leon Potier, Duc de Gesvres,
Pair deFrance,premier
Gentilhomme de la Chambre
du Roy, mort le 1. Décembre
1704avoit épousé
Marie Françoise du Val morte
en 1702. le 28. Octobre,
d'où sont venus François-
Bernard qui suit, Leon Archevêque
de Bourges, Jules-
AugusteChevalier de Malthe,
Louis Marquis de Gandelux,
MademoiselledeGesvrcs,
Jeanne Filice, Susanne-
Angelique, & Louise.
François-Bernard Potier,
Duc de Gesvres ,
Pair de
France, premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy,
Gouverneur de Paris, prit
place au Parlement le 2,3.
Juillet1703. Il avoir épousé
Marie -Madeleine
-
Louise-
Génevieve de Bois-franc,
morte le 3 Avril 1702. de
laquelleil a eu Joachim-Bernard
Potier
,
Marquis de
Gesvres, Seigneur deSaint-
Ouen, né le 2p. Septembre
169 Louis Leon Marquis
de Gandelux, Etienne René
Comte de Thresmes,& Marie-
FrançoisePotier,néele
5 Decembre 1627.
Joachim Bernard Potier,
Marquis de Gesvres cit fils
aîné de Mr le Duc de Gesvres.
Il a épousé le 1. Juin
17°9 Marie- Madeleine-Emilie
Mascranny, fille de Barthelemy
,
Maistre des Requestes
,&deJeanne-Baptiste
leFevredeCaumartin.
M' le.?vL.1rquis de Grandpré
a épousé à Reims depuis
quelque temps Mademoifelle
de FJmcchon. Ils furent
mariez par M1 l'Archevefquc
de Reims, qui donna un repas
enluice aux Mariez Se
aux plus proches parens; c'elt
luy qui a fait ce mariage, ho.
norant de son amitié les parcns
de l'un & de l'autre côté.
Mr le Comte de Grandpré
, intime amy de Mr l'Archevêque
de Reims, a crû
se voyant sans enfans qu'il
estoit de son honneur d'élever
Con petit-coufin de même
nom,afin que les biens
de la famille ne retombent
pas sur la même personne ;
c'est ce qui l'a ojuge après la
négociation de ce mariage
de faire en sa faveur parle
Contrat de miriagc pasle à
Reims au Palais Archiepiscopal
en sa presence & en
celle de Mr l'Archevêque de
Reims, le IJ. Novembre
1712. une donation entrevifs
de son Comté de Grandr
pré, qui est une Terre des
plus coofiderables de Champagne
, avec Ces droits qui
luy appartiennent en la (uccession
de feu Mr le Maréchal
de joyeuse.
Cette Maison a l'honneur
d'eltre alliée non -
feulement
à celle de nos Rois, mais de
toucher de prés à leurs augures
Perlonnes
,
puisque
Anne Duc de Joyeule,Pair
& Amiral de France, Chevalier.
des Ordres du Roy,
Premier Gentilhomme de sa
Chambre & Gouverneur de
Normandic}que le Roy Henry
111.fie Duc & Pair au
mois d'Aoufi J581. épousa
en la même année Marguerite
de Lorraine foeur puilnée
de la Reine Louise, femme
du même Roy; rant de Prélats,
Cardinaux, Archevê.
ques, Maréchaux de France)
Généraux d'Armées, dont
l'Histoire particulière a esté
écrite par les Autheurs de
leur temps, font des marques
essentielles de l'origine & du
rang que cette Malson tienc
en France.
Dans le temps de la recherche
des faux-Nobles du
Royaume, cette Maison a
fair une des plus authentiques
preuves de Noblesse par Titres.
Elle consiste prefentement
en différentes branches
,
l'aînée de laquelle est
tombée dans la Maison de
Guifc,cueiie a pone le Duché
deJ0yeuCc,que l'on pré.
tend cltre pour msflcs & femelles
; ces branches font
celles de S. Lambert prefentemenc
l'aînée, des Comtes
de Grandpré, & des Geurs de
Montgobcrt& de Verpel.
Robert de Joyeu se, Com-
te de Grandpré, fils de Louis
Seigneur de Saint-Geniez &
d'Isabeau d'Halluin
,
Comtesse
de Grandpré sa feconde
femme, laissa de Marguerite
de Bar bançon Dame de
Montgobert entr'aurres ensans,
Foucault l'aîné & Antoine,
qui a fait la branche
de Montgoberr.
Foucault de Joyeuse, Comte
de Grandpré, Chevalier
de l'Ordre du Roy
,
Gentilhomme
de la Chambre du
Roy Charles IX eut d'Anne
d'Anglurre, file unique
de Claude Seigneur de Jours,
entr'autres enfans
,
Claude
Comtc de Grandpré, Antoine
Seigneur de S. Lambert,
& pluficurs autres fils & fil.
les.
Claude de Joyeuse, Comte
de Grandpré^Gouverneur
de Beaumont
1
nommé à
l'Ordre du S. Esprit.
Antoine de Joyeuse, Seigneur
de S. Lambert, Gou-
Overneur de Mezieres, a laissé
de Henriette fille de Roberr
Marquis de la Vieuville,
Chevalier des Ordres du
Roy, Robert Antoine François
de Joyeuse, Comte de
Grandpré.
Jean Armand Marquis de
Joyeurc) Baron de Villefurtourbe,
de Gernay en Dormois,
&c. Mestre de Carrp
de Cavalerie, Gouverneur
des Ville & Citadelle de
Nanry, Maréchal de France
en 1698. & Chevalier des
Ordres du Roy, qui cft more
au mois de Juin 1710. il
avoit épousé sa cousine
Marguerite de Joyeulc, fille
de Michel
,
Seigneur de Verpel
dont il n'a point eu aensans.
Claude Abbé de Mouzon,
d'Eslan& de Gorge en
Touraine, mort en Avril
1710.
Julie de Joyeuse, Comte de
GrandpréJ Colone l dInfanterie,
Lieutenant General des
Provinces de Champagne &
ABnrigetqiiuqiuacedpeosu•leRGcauwilxle,imjiejrctc
de Rene, Seigneur de Coclois,
Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, vivant,
de laquelle il n'a point
d'cofans.
Jean de Joyeuse Comte
de Joyeu se, frere de Julie
Comte de Grandpré,a pour
enfant le Marquis de Joyeuse
substitué au bien de feu Mr
le Maréchal de Joyeufc.
La branche des Seigneurs
de Montgobert de Verpel,
a pour tige Antoine de
Joyeuse, Seigneur de Montgobert
, deuxième fils de
Robert de Joyeuse Comte
de Grandpré, qui de Madelaine
de Lyons, fille dAdolphe,
Seigneur d'Espaux, a
laissé plusieurs cnfans, entr'-
autre Robert de Joyeuse
Seigneur de Verpel, dont
la femme Judith Hennequin
le rendit pere de Michel,
Seigneur de Verpel, qui n'a
eu de sa femme Marie de
Trumelot, que Robert rué
à Valenciennes & la Maréchale
de Joyeuse.
Si la Maison
-
de Villers ne
compte pas tant de belles
Alliances & des sujets parvenus
à un si haut degré, elle
a dumoins l'avantage d'avoir
donné des personnes
qui ont servi leur Prince &
lEtat avec zele, non seulement
dans les Armées; mais
encore dans les celebres Ambafïadcs
où ils se font fait
distinguer.
Cette Maison cft originaire
de Picardie, où Roland
de Villers, Seigneur de Berneuil
épousa Marie Thierry,
l'an iS5L- il étoit frere de
Jean de Villers, mort l'an
15 3 5. ayant laisse de Jeanne
de Flecclles
>
son épouse;
Louis de Viliers, Seigneur
dela Cour, qui contribua
beaucoup à la reduction
d'Amiens, à l'obeïssance du
Roy Henry IV. il est more
en 1608, il Qvojç. épousél'an
is 64* Marie Dufresne Dame
dela Cour, de laquelle il eut
1 °.Louis de Villerscy-aprés.
2.°.Jean,Seigneur d'Authiul
époux de Marguerite de
Lattre & pere de Françoise,
femme de Charles Gorguette
Seigneur du Bus 3°. Anne
femme de Jean de Moux, Seigneur
d'Heudicourt, Louis
de Villers Seigneur deRousseville
mariél'an 1584. avjc
- MarieGounet,fillede Pierre
& de Marie Feret, Dame de
Rousseville qui épousa l'an
1618. Catherine de Sachy,
fille de Jean de Maurepas,
&c.
Mr de Montholon, Conseiller
au grand Conseil,fils
de Mr de Montholon ConseillerauChastelet
deParis,a
épousé depuis quelques mois
Mademoiselle Potier fille de
Mr Potier de Novion President
à Mortier au Parlement.
-
Les deux familles d'où sont
sortis les nouveaux Mariez
font incontestablement des
plus anciennes du Royaume.
Celle de Montholon qui
est originairede Bourgogne,
est une des anciennes familles
de la Robe,( je dis originaire
de Bourgogne, sans
cependant l'assurer, puifquc
d'autres ladisentde Paris
,
& qui est l'opinion la plus
vrai semblable) dont l'origine
seperd dans les siecles
les plus reculez ;elleafourny
-
des Magistratsqui fc sont sacrifié
pour leur Patrie, & qui
ont laissé des marques de
leur profond sçavoir.
François de Moncholon I.
du nom,sieur de Viviers &
d'Aubervilliers,Avocat du
Roy, & enfin President au
Parlement deParis le 3. Février
de l'an1534.Il fut commis
à la Garde des Sceaux de
France per Lettres données
àIlLyon le 39. Aoust 1542. mourut à Villers-CottefeRs
le IJ. Juin de l'année
d'ensuite, & fut enterré à S.
André des Arcs à Paris,où
l'on voit son Epitaphe.
François -. de Montholon
son fils, sieurd'Aubervilliers,
Avocat au Parlement
de Paris, fils de François
Gar de des Sceaux, fut
pourvû de la même Charge
de Garde des Sceaux. Illaissa
de Geneviéve Chartier cinq
enfans, qui furent Mathieu
de Montholon ConseiIlerau
Parlement,mort sans alliance
; Pierre Chanoine de Laon
Docteur de Sorbonne; Jacques
Avocat au Parlement
de Paris;François, Seigneur
d'Aubervilliers, Conseiller
d'Etat,&Françoisde Montholon
,
Seigneur d'Aubervillicrs.
La Maison de Montholona
formé plusieurs branches
qui sont en partie éteintes.
Nous avons une infinité
de grands hommes, fortis
de celle de Potier; leur memoire
doit estre en veneration,
leurs avions éclatantes
dans les Armées de leurs Rois
& leurvive pénétration dans
les Conseils sont connuës de
toute la France, leur ont attiré
les plus hautsemplois.
Cette Mailotï eil alliée à
tout ce qu'il y a de pcrfonnes
de la premicre qualité,
&
& même des Princes;qu'elle
tire son origine de Nicolas
Potier; Seigneur de GrcOJY,
qui fut Prevost des Marchands
de Paris en 1499. Il
fut pere de Jacques Potier
Conseiller au Par lement de
Paris.
Nicolas Potier a servi
glorieusement quatre de Tes
Rois, desquels il s'attira lâ
bien-veillance. Il fut second
President au Par lementde
Paris, & Chancelier de la
Reine Marie de Mcdicis.
André Potier Seigneur de
Novion, Conseiller& puis
President au Parlement de
Bretagne,&ensuite enceluy
de Paris.
Nicolas Potier
,
Seigneur
deNovion,&c. Premier Presidenr
au Parlement de Paris,
Secretaire& Greffier des
Ordres du Roy,mort le I.
Septembre1691.âgéde75.
ans. Il fut marié avec Catherine
Gallard
,
fillede Claude
Gallard
,
Seigneur de Courance,
de laquelle il a laissé
André Potier, Jacques Evêque
d'Evccux, Claude Comte
de Novion, Maréchal des
Camps&Armées du Roy.
Louis Potier,sieur de Ges-
» vres ,
Secretaire d'Etat, prit
la conduite des grandes affaires
avec Mr de Villeroy,
Secretaire d'Etat. Il sur quel- ,
ques années après Secrctaire
du Confcil, puis Secretaire
d'Etat.
René Potier, Comte puis
Duc de Thresmes, Pair de
France, Capicaine de la premiere
Compagnie des Gardes
du Corps,&c. Chevalier
des Ordres de Sa Majesté,
épousa Marguerite de Luxembourg,
fille de François
de Luxembourg, Duc de
Piney, & de Diane de Lorraine,
sa premierc femme,
delaquelleileut Louis tué au
Siege de Thionville.
Leon Potier, Duc de Gesvres,
Pair deFrance,premier
Gentilhomme de la Chambre
du Roy, mort le 1. Décembre
1704avoit épousé
Marie Françoise du Val morte
en 1702. le 28. Octobre,
d'où sont venus François-
Bernard qui suit, Leon Archevêque
de Bourges, Jules-
AugusteChevalier de Malthe,
Louis Marquis de Gandelux,
MademoiselledeGesvrcs,
Jeanne Filice, Susanne-
Angelique, & Louise.
François-Bernard Potier,
Duc de Gesvres ,
Pair de
France, premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy,
Gouverneur de Paris, prit
place au Parlement le 2,3.
Juillet1703. Il avoir épousé
Marie -Madeleine
-
Louise-
Génevieve de Bois-franc,
morte le 3 Avril 1702. de
laquelleil a eu Joachim-Bernard
Potier
,
Marquis de
Gesvres, Seigneur deSaint-
Ouen, né le 2p. Septembre
169 Louis Leon Marquis
de Gandelux, Etienne René
Comte de Thresmes,& Marie-
FrançoisePotier,néele
5 Decembre 1627.
Joachim Bernard Potier,
Marquis de Gesvres cit fils
aîné de Mr le Duc de Gesvres.
Il a épousé le 1. Juin
17°9 Marie- Madeleine-Emilie
Mascranny, fille de Barthelemy
,
Maistre des Requestes
,&deJeanne-Baptiste
leFevredeCaumartin.
Fermer
Résumé : MARIAGES.
Le texte décrit plusieurs mariages et alliances au sein de la noblesse française. Le Marquis de Grandpré a épousé Mademoiselle de Fimechon à Reims, avec la bénédiction de l'archevêque de Reims, qui a également organisé un repas en leur honneur. Le Comte de Grandpré, ami proche de l'archevêque, a décidé d'élever son petit-cousin pour préserver les biens familiaux. Un contrat de mariage a été signé le 12 novembre 1712 au Palais Archiepiscopal, incluant une donation des terres du Comté de Grandpré et des droits successoraux du Maréchal de Joyeuse. La Maison de Joyeuse est alliée à la famille royale et possède une longue histoire de nobles titres et alliances prestigieuses. Elle a fourni de nombreux prélats, cardinaux, archevêques, maréchaux de France et généraux d'armées. La famille a prouvé son authenticité noble lors des recherches sur les faux-nobles du royaume. Elle se divise en plusieurs branches, dont l'aînée est passée dans la Maison de Guise, qui détient le Duché de Joyeuse. Le texte détaille également les lignées et les alliances des différentes branches de la Maison de Joyeuse, mentionnant des personnages tels que Robert de Joyeuse, Comte de Grandpré, et ses descendants, qui ont occupé des postes importants dans la noblesse et l'armée française. La Maison de Villers, originaire de Picardie, est également mentionnée pour ses services à l'État et ses alliances prestigieuses. Enfin, le texte évoque le mariage récent de Monsieur de Montholon, Conseiller au grand Conseil, avec Mademoiselle Potier, fille de Monsieur Potier de Novion, Président à Mortier au Parlement. Les familles Montholon et Potier sont parmi les plus anciennes du royaume, avec des origines en Bourgogne et à Paris, et ont fourni de nombreux magistrats et hommes d'État distingués.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
14
p. 219-225
LETTRE DE L'ARMÉE au Camp de Spire le 5. de Juin 1713. au C. de L, par etc.
Début :
L'armée du Roy vient d'executer un projet bien difficile, & [...]
Mots clefs :
Armée, Maréchal, Manœuvre , Escadrons, Bataillons, Stratégie, Ennemis, Cavalerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE L'ARMÉE au Camp de Spire le 5. de Juin 1713. au C. de L, par etc.
LETTRE DE L'ARMEE
auCampdeSpirele j.de
Juin 1713. auC.deL.
par &c.
L'armée du Roy vient
d'executer un projet bien
difficile, & dont l'utilité
fera grande; il ne pouvoit
reunir que par une extréme
diligence & un profond
secret; & pour y par-
, venir Monsieur le Mareschal
de Villars ayant refpandu
dans tout le pays
qui est entre Haguenav
& Lauterbourg les troupes
qu'il a trouvées en Alsace,
a donné ses ordres de maniere
que dans la mesme
nuit l'armée s'est affem.
blée,formée en marchant,
& tel bataillon a fait seize
lieuës en vingt heures.Cette
diligence prodigieuse a
tellement surpris les Ennemis
, que la teste de l'armée
composée de vingtdeux
Escadrons & cent
cinquante six Bataillons &
mille grenadierscommandez
par Mr le Comte de
Broglio, Mr de Montpou
Mareschal de Camp , &
Mr deChassenet Brigadiers
, & arrivez sur la digue
de Philisbourg à onze
heures du soir, cela a occupé
toutes les troupes de
l'Empereur estant campées
fous Philisbourg, où
le Prince Eugene est arrivé
le vingt-quatre du mois
passé.. Mr le Mareschal
partit de Strasbourg le trois
à neuf heures du matin
vint , en posteauFort-Loüis.
Il avoit fait trouver Mr le
Chevalier d'Asfelds avec
un corps de Cavalerie
d'Infanterie , & du canon à
la teste de l'Isle de Selingue.
Mr le Marcfchal
se promena jusqu'à l'entrée
de la nuit sur le chemin
de Rastas, & on noubliarien
de tout ce qui
pouvoit persuader aux Ennemis
que l'on vouloit
marcher à leurs lignes
d'Estinguen.-
Dès le mesme soir Mr
le Marcfchal s'en alla en
poste à Lauterbourg, se
mit à la teste des troupes
avec les Comtes du Bourg,
de saint Fremont,Albergoti
, Vivans, Coigny ,
Montperoux
,
& le Marquis
de Broglio, de Guerchoir
Mareschaux de
Camp
*
& l'on marcha
tousjours sans faire d'autre
alte qu'une de trois heures.
Les soldats soustenants
avec un courage surprenantune
fatigue aussi violence,
Mr le Mareschal les
confolanc en marchant.
leur disant que l'on ne pouvoit
reüssir que par de telles
peines. L'on ne peut
assez louer leurs rcfponfes
& leur bonne volonté; il
ca vray qu'ils se sont un
peu desalterez ce matin le
pays estans plein de vin,
ils l'ont bien merité, ilseroit
difficile de leur en faire
distribuer par ordre, & un
petit desordre de quelques
heures est pardonnable
dans de certaines occasions.
Voilal'armée du
Roy dans le milieu du
Palatinat & des Electorats
de Treves & de Mayence
en estat de faire le siege de
Landau,&dans une abondance
de fourrage
,
qui
fourniroit à quatre cens
Escadrons pendant. toute
la Campagne si on veut
les envoyer dans ce pays,
l'armée des Ennemis estant
assemblée dès le vingt quatre
,
& ils avoient près de
cent Escadrons plus que
nous. Mr le Mareschal
ayant préferé la diligence
au nombre de trou pes, &
n'ayant que soixante Escadrons.
Il n'est arrivé des
troupes de l'armée de la
Moselle que celles que Mr
de Vivans a amenées.
auCampdeSpirele j.de
Juin 1713. auC.deL.
par &c.
L'armée du Roy vient
d'executer un projet bien
difficile, & dont l'utilité
fera grande; il ne pouvoit
reunir que par une extréme
diligence & un profond
secret; & pour y par-
, venir Monsieur le Mareschal
de Villars ayant refpandu
dans tout le pays
qui est entre Haguenav
& Lauterbourg les troupes
qu'il a trouvées en Alsace,
a donné ses ordres de maniere
que dans la mesme
nuit l'armée s'est affem.
blée,formée en marchant,
& tel bataillon a fait seize
lieuës en vingt heures.Cette
diligence prodigieuse a
tellement surpris les Ennemis
, que la teste de l'armée
composée de vingtdeux
Escadrons & cent
cinquante six Bataillons &
mille grenadierscommandez
par Mr le Comte de
Broglio, Mr de Montpou
Mareschal de Camp , &
Mr deChassenet Brigadiers
, & arrivez sur la digue
de Philisbourg à onze
heures du soir, cela a occupé
toutes les troupes de
l'Empereur estant campées
fous Philisbourg, où
le Prince Eugene est arrivé
le vingt-quatre du mois
passé.. Mr le Mareschal
partit de Strasbourg le trois
à neuf heures du matin
vint , en posteauFort-Loüis.
Il avoit fait trouver Mr le
Chevalier d'Asfelds avec
un corps de Cavalerie
d'Infanterie , & du canon à
la teste de l'Isle de Selingue.
Mr le Marcfchal
se promena jusqu'à l'entrée
de la nuit sur le chemin
de Rastas, & on noubliarien
de tout ce qui
pouvoit persuader aux Ennemis
que l'on vouloit
marcher à leurs lignes
d'Estinguen.-
Dès le mesme soir Mr
le Marcfchal s'en alla en
poste à Lauterbourg, se
mit à la teste des troupes
avec les Comtes du Bourg,
de saint Fremont,Albergoti
, Vivans, Coigny ,
Montperoux
,
& le Marquis
de Broglio, de Guerchoir
Mareschaux de
Camp
*
& l'on marcha
tousjours sans faire d'autre
alte qu'une de trois heures.
Les soldats soustenants
avec un courage surprenantune
fatigue aussi violence,
Mr le Mareschal les
confolanc en marchant.
leur disant que l'on ne pouvoit
reüssir que par de telles
peines. L'on ne peut
assez louer leurs rcfponfes
& leur bonne volonté; il
ca vray qu'ils se sont un
peu desalterez ce matin le
pays estans plein de vin,
ils l'ont bien merité, ilseroit
difficile de leur en faire
distribuer par ordre, & un
petit desordre de quelques
heures est pardonnable
dans de certaines occasions.
Voilal'armée du
Roy dans le milieu du
Palatinat & des Electorats
de Treves & de Mayence
en estat de faire le siege de
Landau,&dans une abondance
de fourrage
,
qui
fourniroit à quatre cens
Escadrons pendant. toute
la Campagne si on veut
les envoyer dans ce pays,
l'armée des Ennemis estant
assemblée dès le vingt quatre
,
& ils avoient près de
cent Escadrons plus que
nous. Mr le Mareschal
ayant préferé la diligence
au nombre de trou pes, &
n'ayant que soixante Escadrons.
Il n'est arrivé des
troupes de l'armée de la
Moselle que celles que Mr
de Vivans a amenées.
Fermer
Résumé : LETTRE DE L'ARMÉE au Camp de Spire le 5. de Juin 1713. au C. de L, par etc.
Le 1er juin 1713, l'armée du Roi, dirigée par le Maréchal de Villars, a mené une opération militaire réussie. Les troupes ont été secrètement déployées entre Haguenau et Lauterbourg, parcourant seize lieues en vingt heures pour surprendre les ennemis à Philisbourg. Cette manœuvre a pris au dépourvu les troupes de l'Empereur, commandées par le Prince Eugène. Le Maréchal de Villars a ensuite rejoint le Chevalier d'Asfeld à Fort-Louis avec des forces de cavalerie, d'infanterie et d'artillerie. Il a inspecté les troupes, feignant une marche vers les lignes ennemies d'Estinguen, avant de se rendre à Lauterbourg pour prendre la tête des troupes. L'armée a continué sa marche sans pauses significatives, les soldats supportant la fatigue avec courage. Encouragés par le Maréchal, ils ont pu se désaltérer grâce à l'abondance de vin dans la région. L'armée se trouve désormais au cœur du Palatinat et des Électorats de Trèves et de Mayence, prête à assiéger Landau. Elle dispose de fourrage suffisant pour quatre cents escadrons pendant toute la campagne, malgré la supériorité numérique des ennemis. Seules les troupes de Monsieur de Vivans de l'armée de la Moselle ont participé à cette opération.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
15
p. 113-122
Nouvelles de l'armée.
Début :
Le Maréchal de Villars ayant reglé avec le Maréchal de [...]
Mots clefs :
Maréchal, Villars, Attaque, Landau, Tranchée, Régiments, Troupes, Siège, Canons, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de l'armée.
Nouvelles de I'armee.
Le Maréchal de Villars
ayant reglé avec le Maréchal
de Besons & le Sieur
de
-
Vallory l'attaque de
Landau, & le jour de Toui1
verture de la tranchée, il
fit élever un retranchement
d'onze cent toises, pour occuper
la sortie du pont de
Philisbourg. Le Comte de
Broglio fut détaché pour,
allcr du côté de Vvorms
avec vingt escadrons, ramasser
les grains des campagnes
voisines de Mayence
: il étoit soûtenu par le
Marquis d'Alegre,qui campoit
avec cent escadrons
dans la plaine de Frankendal.
Le Comtc de Coigny
gardoit avec un corps de
troupes les bords du Rhin
depuis le camp jusqu'àYochenum,
& le Comte du
Bourg avec un autre corps
usqu'au Fort Loüis. Le Maréchal
de Villars a laissé en
Alsace vers Brisac plusieurs
Dataillons & escadrons,
pour s'opposer au corps que
es ennemis ont dans la Foaêt
noire.
Le Sieur de Dillon Lieuestant
general fut détaché
jour aller attaquer la ville
5c le château de Keiferlauern,
qui se rendirent Ie: 24.
Juin. La garnison futfaite
prisonniere de guerre, au
nombre de cent fantassins
ou hussars, avec urn*Ctolo- nel & quarante Officiers,
qui furent conduits aChalons.
On y a trouvé huit canons
& deux mortiers ;
beaucoup de munitions 6c
de vivres. LeSieur de saint:
Pierre,Brigadier d'infanrerie,
& Lieutenant Colonel
du regiment de fainc;
Valier, y a été dangerewfe-j
ment blessé. Aprés la prises
de Keiserlautern le Sieurj
Dillon détacha le Baron dei
d
Sandraski, Brigadier d'arrriée,
commandant le regiment
de Courcillon, avec
trois cent chevaux, pour
aller investir le château de
Vvolfstein, & sommer le
Commandantde se rendre;
ce qu'il refusa, à moins qu'il ne fût attaqué dans les sorties.
Le Sieur Dillon en éstant
averti
, y envoya six
compagnies de grenadiers,
avec deux mortiers & deux
canons. Sitôt qu'on eut tiré
trente volées de canon, ils
le rendirent prisonniers de
guerre
au nombre de cent
hommes.
Le 25. le Maréchal de
Villars alla visiter le siege
de l'ouvrage à corne qui
couvre le passage du pont
volant de Manheim, que
le Comte d'Albergotty,
Lieutenant general, attaquoit
par son ordre. Ce
poste est trés-fort, ayant
deux fossez pleins d'eau, 6c
communication par leRhin,
avec les ennemis.
Le Maréchal de Befons;
fit faire la nuit du 24. au 2;.,
Juin l'ouverture de la tranchée
devant Landau par le
Comte du Bourg Lieutelant
general, & le Marquis
le Mimeure Maréchal de
amp , avec les regimens
e Navarre, de Saillant,
e Sourches, & de Dillon.
elle fut ouverte à la droite
e l'ouvrage à corne de la
orte de France,& fut pousée
à la demi-portée de fu-
1 des premiers ouvrages
e la place. Nous n'y avons
erdu qu'un grenadier,les
ssiegez ne nous ayant aper^
us qu'à la pointe du
our.
Le 2.r.au soir la tranchée
ut relevée par le Marquis
de Silly avec les regiment
de la Marine, de la Chene.
Jaye, de Medoc, & du
Royal-Baviere. ?!
Le 26. par le Marquis del
saint Fremont 3c le Cheva
lier de Broglio
, avec les ren
gimens d'Orleans, deTallard,
de Vermandois, & de
saintAnge. 11t
-
Le 27. par les Marquis des
Hautefort & de Grancey }:
avec les regimens de Bro£-
se,d'Alsace, & de Chartres.
:,' Lesassiegezfirent unes
sortie le 12. de ce mois ; ils
furent
Furent repoussez jusqu'a.
leur contrescarpe par les
regimens. de Navarre &
d'Auxerrois, avec perte de
:>art & d'autre. Le Marquis
de Biron, qui avoit
monté la tranchée ce jourà,
cut le bras gauche cas
é Le Sieur Jacquier, Brigadier
d'Ingenieurs, fiic
fcleflc à la tête d'un éclat de
bombe ;le Sieur le Camus
[ngenieur de Brifac
,
fut
aussi blessé dangereuse- ment.* [.Lcs lettres de l'arméedu.
portent qu'on avoit poussé
les approches jusqui
quarante toises du premier
ouvrage avance du cote de
la Justice, qui est une redoute
en forme de tenailles,
revêtuë à douze pieds
de hauteur,ayant une gorge
fermee d'un mur erenelé
, avec un chemin couvert
& une communication
avec la ville,défendu des
deux côtez par des parapets
j & qu'on avoit pouisé
"une parallele de quatre à
cinq cent toises
,
fortisiée
adu miolieu
Le Maréchal de Villars
ayant reglé avec le Maréchal
de Besons & le Sieur
de
-
Vallory l'attaque de
Landau, & le jour de Toui1
verture de la tranchée, il
fit élever un retranchement
d'onze cent toises, pour occuper
la sortie du pont de
Philisbourg. Le Comte de
Broglio fut détaché pour,
allcr du côté de Vvorms
avec vingt escadrons, ramasser
les grains des campagnes
voisines de Mayence
: il étoit soûtenu par le
Marquis d'Alegre,qui campoit
avec cent escadrons
dans la plaine de Frankendal.
Le Comtc de Coigny
gardoit avec un corps de
troupes les bords du Rhin
depuis le camp jusqu'àYochenum,
& le Comte du
Bourg avec un autre corps
usqu'au Fort Loüis. Le Maréchal
de Villars a laissé en
Alsace vers Brisac plusieurs
Dataillons & escadrons,
pour s'opposer au corps que
es ennemis ont dans la Foaêt
noire.
Le Sieur de Dillon Lieuestant
general fut détaché
jour aller attaquer la ville
5c le château de Keiferlauern,
qui se rendirent Ie: 24.
Juin. La garnison futfaite
prisonniere de guerre, au
nombre de cent fantassins
ou hussars, avec urn*Ctolo- nel & quarante Officiers,
qui furent conduits aChalons.
On y a trouvé huit canons
& deux mortiers ;
beaucoup de munitions 6c
de vivres. LeSieur de saint:
Pierre,Brigadier d'infanrerie,
& Lieutenant Colonel
du regiment de fainc;
Valier, y a été dangerewfe-j
ment blessé. Aprés la prises
de Keiserlautern le Sieurj
Dillon détacha le Baron dei
d
Sandraski, Brigadier d'arrriée,
commandant le regiment
de Courcillon, avec
trois cent chevaux, pour
aller investir le château de
Vvolfstein, & sommer le
Commandantde se rendre;
ce qu'il refusa, à moins qu'il ne fût attaqué dans les sorties.
Le Sieur Dillon en éstant
averti
, y envoya six
compagnies de grenadiers,
avec deux mortiers & deux
canons. Sitôt qu'on eut tiré
trente volées de canon, ils
le rendirent prisonniers de
guerre
au nombre de cent
hommes.
Le 25. le Maréchal de
Villars alla visiter le siege
de l'ouvrage à corne qui
couvre le passage du pont
volant de Manheim, que
le Comte d'Albergotty,
Lieutenant general, attaquoit
par son ordre. Ce
poste est trés-fort, ayant
deux fossez pleins d'eau, 6c
communication par leRhin,
avec les ennemis.
Le Maréchal de Befons;
fit faire la nuit du 24. au 2;.,
Juin l'ouverture de la tranchée
devant Landau par le
Comte du Bourg Lieutelant
general, & le Marquis
le Mimeure Maréchal de
amp , avec les regimens
e Navarre, de Saillant,
e Sourches, & de Dillon.
elle fut ouverte à la droite
e l'ouvrage à corne de la
orte de France,& fut pousée
à la demi-portée de fu-
1 des premiers ouvrages
e la place. Nous n'y avons
erdu qu'un grenadier,les
ssiegez ne nous ayant aper^
us qu'à la pointe du
our.
Le 2.r.au soir la tranchée
ut relevée par le Marquis
de Silly avec les regiment
de la Marine, de la Chene.
Jaye, de Medoc, & du
Royal-Baviere. ?!
Le 26. par le Marquis del
saint Fremont 3c le Cheva
lier de Broglio
, avec les ren
gimens d'Orleans, deTallard,
de Vermandois, & de
saintAnge. 11t
-
Le 27. par les Marquis des
Hautefort & de Grancey }:
avec les regimens de Bro£-
se,d'Alsace, & de Chartres.
:,' Lesassiegezfirent unes
sortie le 12. de ce mois ; ils
furent
Furent repoussez jusqu'a.
leur contrescarpe par les
regimens. de Navarre &
d'Auxerrois, avec perte de
:>art & d'autre. Le Marquis
de Biron, qui avoit
monté la tranchée ce jourà,
cut le bras gauche cas
é Le Sieur Jacquier, Brigadier
d'Ingenieurs, fiic
fcleflc à la tête d'un éclat de
bombe ;le Sieur le Camus
[ngenieur de Brifac
,
fut
aussi blessé dangereuse- ment.* [.Lcs lettres de l'arméedu.
portent qu'on avoit poussé
les approches jusqui
quarante toises du premier
ouvrage avance du cote de
la Justice, qui est une redoute
en forme de tenailles,
revêtuë à douze pieds
de hauteur,ayant une gorge
fermee d'un mur erenelé
, avec un chemin couvert
& une communication
avec la ville,défendu des
deux côtez par des parapets
j & qu'on avoit pouisé
"une parallele de quatre à
cinq cent toises
,
fortisiée
adu miolieu
Fermer
Résumé : Nouvelles de l'armée.
Le maréchal de Villars, en collaboration avec les maréchaux de Besons et Vallory, a planifié l'attaque de Landau. Le 24 juin, il a fait construire un retranchement pour contrôler la sortie du pont de Philisbourg. Le comte de Broglio a été envoyé vers Worms avec vingt escadrons pour rassembler des grains, soutenu par le marquis d'Alegre avec cent escadrons à Frankendal. Le comte de Coigny et le comte du Bourg ont gardé les bords du Rhin avec leurs troupes respectives. Des détachements ont été laissés en Alsace pour contrer les ennemis dans la Forêt-Noire. Le même jour, le sieur de Dillon, lieutenant général, a attaqué et pris la ville et le château de Keiserlautern, capturant cent fantassins ou hussards, un colonel, quarante officiers, huit canons et deux mortiers. Le sieur de Saint-Pierre et le sieur Valier ont été blessés lors de cette opération. Après cette prise, le baron de Sandraski a été envoyé pour investir le château de Wolfstein, qui s'est rendu après un bombardement. Le 25 juin, le maréchal de Villars a visité le siège de l'ouvrage à corne couvrant le passage du pont volant de Mannheim, attaqué par le comte d'Albergotti. La nuit du 24 au 25 juin, le maréchal de Besons a ouvert la tranchée devant Landau avec plusieurs régiments. La tranchée a été relevée les jours suivants par différents maréchaux et régiments. Le 27 juin, les assiégés ont tenté une sortie, repoussée par les régiments de Navarre et d'Auxerrois. Plusieurs officiers ont été blessés lors de cette opération. Les approches ont été poussées jusqu'à quarante toises du premier ouvrage avancé du côté de la Justice, une redoute fortifiée. Une parallèle de quatre à cinq cents toises a été construite et fortifiée au milieu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
16
p. 241-253
MORTS.
Début :
Messire Armand-Charles de la Porte, Duc de Rethelois Mazarin [...]
Mots clefs :
Armand Charles de la Porte, Duc de Rethelois Mazarin, Pair de France, Armée, Gouverneur, Maréchal, Héritage, Charles II
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MOR TS. 91.
1-..;1 !
MessureArmand Charles
de la Porte, Duc de Rethelois
Mazarin, de la Messeraye, &
de Mayenne, Pair de France,
Chevalier des Ordres du Roy
Lieutenant General de ses
Armées, Prince de Chafieau-
Porcien,Marquis de Montcornet,
Comtede la Fere, de
Marie, &c. Grand Bailly de
Haguenau, Gouverneur d'Alsace
, & de Bretagne, des Villes,
Chasteau & Citadelle de
Brifac, Vitré&de Port-Louis.
CapitaineduChasteau de
Vincennes, & Grand Maistre
de l'Artillerie de France, mourut
en son Chasteau de la
Messeraye le 91 Novembre
1713.âgé de 82. ans; il
s'estoit demis de la Charge de
Grand-Maistre de l'Artillerie
en 1,66.9. en faveur du Duc
du Lude, & de plusieurs
de ses Gouvernemens, & se
retira en les terres.
Il étoit fiUde Charles de
la Porte, Ducdela Mesteraye
grand Maistre de l'Artillerie
&Maréchalde France,& de
MarieRuzé Deffiat; sa prq..
miere femme. Il epoulaXQ
1661.Hortense. Mancini t
fille de Laurent Mancini Chevalier
Romain, & de Hieronime
Mazarin, eoeur de Jules
Mazarin, Cardinal, Ministre
d'Ecat en France, en faveur
duquel mariage de sa Niece ill'intitua son héritieruniverselàcharge
de subtitution
de porter le nom&lesArmes
pleines de Mazarin, ce
qui fut confirmépasLettres,
vérifiées.au Parlementle5
Aoust 1 661. &, pour lors. il
quitta son nom & les Armes
de la Porte, & prit cellesde
Mazarin, qu'ila trahiraisà sa
posteritécomme on voie
qu'ils les portentau jourd'huy
Et de son mariage il eut
Charles Jules Mazarin Duc
de la Mestcraye, Pair de
France, Marie-Charlotte
Mazarin
,
femme du Marquis
de Richelieu,MarieOlirope
Mazarin,épousedu.Marquis
deBellefonds.
,
Charles Jules Mazarin, Duc
de la Mestraye a épauséen
1681; Felice Armande Charlotte
de du Fort Duras, fille
aînée du Maréchal de Duras
doncil a desenfans.
Monsieur le Duc Mazarin
estoit arrièrepetit-fils de
François de laporre, Seigneur
dela Lunardiere, qui fut marié
deux fois, 1°. A Claude
Rochar,fille d'Antoine, Seigneur
deCarinvilliers,Coriseiller
au Parlement, 2. A
Magdelaine Charles, fille de
Nicolas, Seigneur du Plassis-
Piquer. Du premier lir, ileue
Susannede la Porte,femmede
François du Plessis) Seigneur
de Richelieu, Grand Prevost
de France, & fut mere des
Cardinaux de Richelieu, l'un
Ministre d'Etat, & l'autre Atchevesque
de Lyon,& dela
secondé femme ileut Charles
de la Porte, Seigneur de la
Mesleraye, la Lunardjere, &c.
Gentil-hommeordinaire dela
Chambre du Roy, qui epousa
Claude de Champlois, &
il en eut plusieurs enfans, en,
tr'autres, Charles de la Porte,
Duc da la Mesraye, Pair
& Maréchal de France, pert
de Mr le Duc Mazarm.
Messire Jean,Comte de
Gassion,Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, Lieutenant
General de sesArmées
Gouverneurdeu Mezieics,
Chevalier de l'Ordre de S.
Louis,mourut le 26. Novembre
a servi avec beaucoup de
distinction en Allemagne
&en Flandres.
Ilestoitsiss de Jean de Gassion,
PresidentàMortierau
Parlement de Pau, & de Marie
Befrade, & neveu de Jean
de Gaffion MaréchaldeFrance
qui mourut àArras le zl
Octobre1641, d'un coup
de mousquet qu'il receut à la
teste le 28 Septembre precedent.
La famille de Gassion est
tres-considerable enBearn,
qui desccnd de Guillaumede
Gassion,quivivoieen 1499
& qui étoit Sénéchal du Païs
d'Olleran&de Sauvesertepere
de Jean de Gassion qui fut
employépour traiter de la
rançon de HenryII. Roy de
Navarre, auprèsdel'Empereur
Charles quint en 1525.
le traité fut fait pour 30000.
écus d'or. Mais les Agens de
l'Empereur voulansaugmenter
cette convention, il employa
l'argent pour gagner
ses Gardes, & lui procura sa
libertépar stratagême. Jean
Gassion son fils fut Procureur
General au Conseil Souverainde.
Bearn, puis Maistre
des Requestes &- President a,
Mortier auditConseil
,
&'
Chef de la Reine Jeanne de
Navarre, mere du Roy Henry
I V.. Roy de France & de
Navarre,c'estoit le bisayeul
deMr de Gaffion, qui vient
de.mourir. Cette famille ,a
produit des pcrfonncs
qui se font distinguées,
tant dans la Robe que dans
l'Epée, Pierre Marquis de
Gabion,rière de cciui qui
vient de mourir, a cfté Consei
ller d'Etat,premier Presiudent
à Morcici au Parlement
~eBearn, qui de Magdelaine
Colbért du Terran ai eu p!ufîtfurs
ensans,faîné,Charles
Marquis de Gassion, Capitaine.
Lieutenant- des Gendames
,de Mr leDuc Je
—Bourgogne,fut ruéà Hochtér en 1704.& PPiieerrrrce. AA rrmniaanndd
Marquis deGassiort; son freteà
épousé en 1708.la fille
de Mr Darmenonville. 1
MessireJacques Lynch;
Archevesque deTune, Metropolirainde
ta Province de
Conaughc en Irlande, ci devant
Aumônier honnoraire
de feu Charles Il. Roy dtECpagne,
mourut à Paris le zg.
oaobreJâgé-d'environ cene:
ans.
Le Prince de Toscane, fils
aîné du Grand Duc de Toscane,
mourut à Florence le 5.Odtobrc, âge de JI. ans,
après une longue maladie. Il
n'a pointeu d'enfans de son
mariage avec la Princesseon
epouse , soeur des Electeurs
de Baviere & de Cologne.
t McflireLéonde Mazoycr ,J
Seigneur de Verneuïl Moulinro>
n,&c.Gentil- homme ordmaire,&
Ecuyer de Madame
la Diuphinc, mourut en son
ChaftçaudeMoubgnonle ;
Novembre17?3.
Mr MarcAntoine Goder,
Marquis de Soudé, Chevalier
de l'Ordre MilitairedeSaine
Louis, cy devant Capitaine-
Lieutenant des Chevaux Legers
d'Anjou, mourut sans
alliance le 18. Novembre âgé.
de 41. ans.
1
Nicolas Chupin,Consc)'Iler-
Secretaire du Roy, & cydevant
Tresorier général du
Marc d'or des Ordres du Roy,
mourut le n. Novembre.
Mrr. Nicolas le Grain, Chevalier,
mourut le même jour
il. Novembre, âgé de 81.an,
laissant pour fille unique de
feuë Dame Anne Guyet, Dame
N. le Grain, mariée à Mr
Boucher d'Orçay, Maistredes
Requestes
,
fils du Conseiller
d'Etat.
Mte Antoine de Broiiilly,
Marquis d'Herleville,cy devant
Lieutenant général pour
le Roy, Gouverneurdes Province,
Ville & Citadelle de
Pignerol
, mourut aussile 21. Novembre..
1-..;1 !
MessureArmand Charles
de la Porte, Duc de Rethelois
Mazarin, de la Messeraye, &
de Mayenne, Pair de France,
Chevalier des Ordres du Roy
Lieutenant General de ses
Armées, Prince de Chafieau-
Porcien,Marquis de Montcornet,
Comtede la Fere, de
Marie, &c. Grand Bailly de
Haguenau, Gouverneur d'Alsace
, & de Bretagne, des Villes,
Chasteau & Citadelle de
Brifac, Vitré&de Port-Louis.
CapitaineduChasteau de
Vincennes, & Grand Maistre
de l'Artillerie de France, mourut
en son Chasteau de la
Messeraye le 91 Novembre
1713.âgé de 82. ans; il
s'estoit demis de la Charge de
Grand-Maistre de l'Artillerie
en 1,66.9. en faveur du Duc
du Lude, & de plusieurs
de ses Gouvernemens, & se
retira en les terres.
Il étoit fiUde Charles de
la Porte, Ducdela Mesteraye
grand Maistre de l'Artillerie
&Maréchalde France,& de
MarieRuzé Deffiat; sa prq..
miere femme. Il epoulaXQ
1661.Hortense. Mancini t
fille de Laurent Mancini Chevalier
Romain, & de Hieronime
Mazarin, eoeur de Jules
Mazarin, Cardinal, Ministre
d'Ecat en France, en faveur
duquel mariage de sa Niece ill'intitua son héritieruniverselàcharge
de subtitution
de porter le nom&lesArmes
pleines de Mazarin, ce
qui fut confirmépasLettres,
vérifiées.au Parlementle5
Aoust 1 661. &, pour lors. il
quitta son nom & les Armes
de la Porte, & prit cellesde
Mazarin, qu'ila trahiraisà sa
posteritécomme on voie
qu'ils les portentau jourd'huy
Et de son mariage il eut
Charles Jules Mazarin Duc
de la Mestcraye, Pair de
France, Marie-Charlotte
Mazarin
,
femme du Marquis
de Richelieu,MarieOlirope
Mazarin,épousedu.Marquis
deBellefonds.
,
Charles Jules Mazarin, Duc
de la Mestraye a épauséen
1681; Felice Armande Charlotte
de du Fort Duras, fille
aînée du Maréchal de Duras
doncil a desenfans.
Monsieur le Duc Mazarin
estoit arrièrepetit-fils de
François de laporre, Seigneur
dela Lunardiere, qui fut marié
deux fois, 1°. A Claude
Rochar,fille d'Antoine, Seigneur
deCarinvilliers,Coriseiller
au Parlement, 2. A
Magdelaine Charles, fille de
Nicolas, Seigneur du Plassis-
Piquer. Du premier lir, ileue
Susannede la Porte,femmede
François du Plessis) Seigneur
de Richelieu, Grand Prevost
de France, & fut mere des
Cardinaux de Richelieu, l'un
Ministre d'Etat, & l'autre Atchevesque
de Lyon,& dela
secondé femme ileut Charles
de la Porte, Seigneur de la
Mesleraye, la Lunardjere, &c.
Gentil-hommeordinaire dela
Chambre du Roy, qui epousa
Claude de Champlois, &
il en eut plusieurs enfans, en,
tr'autres, Charles de la Porte,
Duc da la Mesraye, Pair
& Maréchal de France, pert
de Mr le Duc Mazarm.
Messire Jean,Comte de
Gassion,Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, Lieutenant
General de sesArmées
Gouverneurdeu Mezieics,
Chevalier de l'Ordre de S.
Louis,mourut le 26. Novembre
a servi avec beaucoup de
distinction en Allemagne
&en Flandres.
Ilestoitsiss de Jean de Gassion,
PresidentàMortierau
Parlement de Pau, & de Marie
Befrade, & neveu de Jean
de Gaffion MaréchaldeFrance
qui mourut àArras le zl
Octobre1641, d'un coup
de mousquet qu'il receut à la
teste le 28 Septembre precedent.
La famille de Gassion est
tres-considerable enBearn,
qui desccnd de Guillaumede
Gassion,quivivoieen 1499
& qui étoit Sénéchal du Païs
d'Olleran&de Sauvesertepere
de Jean de Gassion qui fut
employépour traiter de la
rançon de HenryII. Roy de
Navarre, auprèsdel'Empereur
Charles quint en 1525.
le traité fut fait pour 30000.
écus d'or. Mais les Agens de
l'Empereur voulansaugmenter
cette convention, il employa
l'argent pour gagner
ses Gardes, & lui procura sa
libertépar stratagême. Jean
Gassion son fils fut Procureur
General au Conseil Souverainde.
Bearn, puis Maistre
des Requestes &- President a,
Mortier auditConseil
,
&'
Chef de la Reine Jeanne de
Navarre, mere du Roy Henry
I V.. Roy de France & de
Navarre,c'estoit le bisayeul
deMr de Gaffion, qui vient
de.mourir. Cette famille ,a
produit des pcrfonncs
qui se font distinguées,
tant dans la Robe que dans
l'Epée, Pierre Marquis de
Gabion,rière de cciui qui
vient de mourir, a cfté Consei
ller d'Etat,premier Presiudent
à Morcici au Parlement
~eBearn, qui de Magdelaine
Colbért du Terran ai eu p!ufîtfurs
ensans,faîné,Charles
Marquis de Gassion, Capitaine.
Lieutenant- des Gendames
,de Mr leDuc Je
—Bourgogne,fut ruéà Hochtér en 1704.& PPiieerrrrce. AA rrmniaanndd
Marquis deGassiort; son freteà
épousé en 1708.la fille
de Mr Darmenonville. 1
MessireJacques Lynch;
Archevesque deTune, Metropolirainde
ta Province de
Conaughc en Irlande, ci devant
Aumônier honnoraire
de feu Charles Il. Roy dtECpagne,
mourut à Paris le zg.
oaobreJâgé-d'environ cene:
ans.
Le Prince de Toscane, fils
aîné du Grand Duc de Toscane,
mourut à Florence le 5.Odtobrc, âge de JI. ans,
après une longue maladie. Il
n'a pointeu d'enfans de son
mariage avec la Princesseon
epouse , soeur des Electeurs
de Baviere & de Cologne.
t McflireLéonde Mazoycr ,J
Seigneur de Verneuïl Moulinro>
n,&c.Gentil- homme ordmaire,&
Ecuyer de Madame
la Diuphinc, mourut en son
ChaftçaudeMoubgnonle ;
Novembre17?3.
Mr MarcAntoine Goder,
Marquis de Soudé, Chevalier
de l'Ordre MilitairedeSaine
Louis, cy devant Capitaine-
Lieutenant des Chevaux Legers
d'Anjou, mourut sans
alliance le 18. Novembre âgé.
de 41. ans.
1
Nicolas Chupin,Consc)'Iler-
Secretaire du Roy, & cydevant
Tresorier général du
Marc d'or des Ordres du Roy,
mourut le n. Novembre.
Mrr. Nicolas le Grain, Chevalier,
mourut le même jour
il. Novembre, âgé de 81.an,
laissant pour fille unique de
feuë Dame Anne Guyet, Dame
N. le Grain, mariée à Mr
Boucher d'Orçay, Maistredes
Requestes
,
fils du Conseiller
d'Etat.
Mte Antoine de Broiiilly,
Marquis d'Herleville,cy devant
Lieutenant général pour
le Roy, Gouverneurdes Province,
Ville & Citadelle de
Pignerol
, mourut aussile 21. Novembre..
Fermer
Résumé : MORTS.
Le texte relate plusieurs décès et biographies de personnalités notables. Armand Charles de la Porte, Duc de Rethel et Mazarin, Pair de France, Chevalier des Ordres du Roy et Lieutenant Général des Armées, est décédé le 9 novembre 1713 à l'âge de 82 ans. Il avait démissionné de la charge de Grand-Maître de l'Artillerie en 1669 et s'était retiré sur ses terres. Fils de Charles de la Porte, Duc de la Mesteraye, et de Marie Ruzé Deffiat, il avait épousé Hortense Mancini en 1661, fille de Laurent Mancini et de Hieronime Mazarin, et sœur du Cardinal Mazarin. À la suite de ce mariage, il avait pris le nom et les armes de Mazarin. De cette union naquirent Charles Jules Mazarin, Duc de la Mesteraye, Marie-Charlotte Mazarin, femme du Marquis de Richelieu, et Marie Olympe Mazarin, épouse du Marquis de Bellefonds. Messire Jean, Comte de Gassion, Lieutenant des Gardes du Corps du Roy, Lieutenant Général des Armées, Gouverneur de Mézières et Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, est décédé le 26 novembre. Il avait servi avec distinction en Allemagne et en Flandres. Fils de Jean de Gassion, Président à Mortier au Parlement de Pau, et de Marie Befrade, il était également neveu de Jean de Gassion, Maréchal de France. La famille de Gassion, très considérée en Béarn, descendait de Guillaume de Gassion, Sénéchal du Pays d'Olleran et de Sauvetat, et de Jean de Gassion, Procureur Général au Conseil Souverain de Béarn. Le texte mentionne également plusieurs autres décès notables, dont ceux de Messire Jacques Lynch, Archevêque de Tuam en Irlande, le Prince de Toscane, fils aîné du Grand Duc de Toscane, Monsieur Léon de Mazarin, Seigneur de Verneuil, Monsieur Marc-Antoine Goder, Marquis de Soudé, Nicolas Chupin, Conseiller-Secrétaire du Roy, Monsieur Nicolas le Grain, et Monsieur Antoine de Broilly, Marquis d'Herleville.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
17
p. 206-216
Suplément aux nouvelles, [titre d'après la table]
Début :
On a eu avis de Cadix du 18. Juin que les jours precedens [...]
Mots clefs :
Maréchal, Ministres, Nouvelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suplément aux nouvelles, [titre d'après la table]
On aeuavisde Cadix du
18. Juin que les jours precedcns
il en estoit encore parti
vingt-deuxvaisseaux deguerre
bien équipez & chargezde
canon, de mortiers, boulets
& d'autresprovisionsde guerre,
& qu'un Vaisseau Portugais
en ayant rencontre un
Algerien, qui emmenoit un
BastimentAnglois
,
l'avait
attaqué & fait couler à fond:
On a receu de Lisbonne la
-'ê
confirmation des grandes réjoüissances
faites pour la naissance
d'un second Prince dont
la. Reine de Portugal est accouchée
le 6. &qui fera nomme
Louis au nom du Roy de
France & de la Reine d'Angleterre.
On ajouteaux Nouvelles
du Camp devant Barcelonne
du 11. Juin qui font dans la
Gazette derniere, que fuivanc
le rapport des Deserteurs fortis
de la Place depuis le 20.
il n'yavoit pas trois mille
hommes de Troupes reglées,
qui ne cherchoient que l'occasson
de deserter aussi. Depuisla
nouvelle de l'approche
du Maréchal de Berwick
,
les Barcelonnois
commençoientà paroistre
plus traitables qu'auparavant,
Lorsque le ficur de Caux fut
envoyé dans la Place pour
l'échange des Prisonniers,on
luy fit toutes sortes de bons
traitemens, & on le regala
magnifiquement en poisson,
& ensuite par des danses de
Dames &de jeunes filles;rien
n'est égal au fanatisme de ces
gens-cy qui comptent sur la
parole
parotedequelquesM~in~
qu'un Ange exterminateur va
les vanger des maux qu'on
leur fait, & de laruine donc
onles menace. Onajouteaussi aux nonvelles
de Perpignan du 17.
que le sieurde la Neuville, Intendant
du Roussillon,ayant
sçu-que-leMaréchal de Bervickvenoit
en poste sans équipagesavec
six chevaux sule-
'f :ment:.. luy enavoit fait pteparrer
vingtscinq de Selle avec
quatre-vingt- dix mulets pour
porter. les équipages qu'il
fournitàce Maréchal
,
& qui
'conMent en quatre-vingt
douzainesde serviettes &de
nappes, trente couvertsdargent,
les batteries de cuisine
nece[aires..,&huitcaiOès rctD
pliesde meilleursvins deFrance,
d'Italie & dEspagne, ~ck
jambons & d'autres provi- sions.•<
On écrit de Bade du L.A
ce mois que les Conferences
continuoient assidument entre
les Ministres deFrance &
del'Empereurle matin fcu.
lement depuis neuf heures
jusqu'à onze tous les jours,
excepté le Mercredy qui est
GcGiné. pour les depêches,
ainsi que le Dimanche. Le
secret n'y est pas moins grand
, qu'à Rastat; Cependant on
içatt que les premières COlt.
ferences ont roulé sur le rétablissement
des deux Electeurs,
dont les Ministresn'avoient
point encore paru à l'Hôtel de
Ville pour délivrer leur plcin
pouvoir, mais ils avoient de
fréquentés & secrettes confè*
- rences avec les Ministres de
1 France, ainsi que. le Marquis
Barette, Ambassadeur d'Espagne
en Suisse qui s'éroit rcrh
duà Badeincognito. On se
flatte que tout sera réglé avant
lafinde ce mois, auquel tems
le Prince Eugène & le Maré*
chal de Villars s'y rendront
pour assister aux conferences
générales, qui ne se tiendront
qu'après que les principaux
articles auront esté reglez &
pour signet le Traité avec les
autres Ministres. Ceux du
Roy & de l'Empereur se régalent
mutuellement, & font
grosse figure malgré la cherté
des vivres, particulièrement
Mr le Comte de Luques, qui
tient tous les jours deux tables
ouvertes également servies de
cinquante à soixante couverts
la sienne estant de quinzeà
dix-huit.
On a eu avis de Lyon que
le Maréchal de Villeroyaprès
avoir ôtéaux Bourgeois la garde
de laVille&,l'avoir donnée
aux Troupes qu'on y avoit
fair marcher d'un Camp qui
est sur la Saonne vers Dole, &
dont il a renvoyé la plus grande
partie depuis que la Ville
:
est tranquille, avoit fait publicr
fous derigoureuses peines
une Ordonnance du Roy
à tous les Bouchers de tuer
des Bestaux & vendre la viande
en détail,en payant les Droits
& les oaraim comme cy devant,
à quoi ils se font fournis,
On avoit d'abord arrestéquelqu'un
des plus coupables de
hi sédition, pour en faire un
chastiment exemplaire; mais
on les a relaschez aprés les a-
Vôir reprimandez. -ie,
Le 18. de ce mois, Mr le
leDuc d' Antin recalarnagni-
'Rqucmcnc Mr l'Electeur de
Bavière, quiestrevenudepuis
quelques joursde Compiegne,
eu il a tué avec une intrépidite
étonnante, un Loup Cf)-
:'ragé,
",
qm- -<kpuis qucJque
temps faisoit de grands ravages
dans tout le Pays.
Le iq; le Tonnere tomba
-
sur la Sacristie des Jacobins
dela,rueS. Dominique, entre
trois,Religieux, sans en
blesser aucun, ni causer aucundesordre.
LaLmeried'Hollande sera
tirée sans aucun délay le premier
Octobre prochaineainsi
ceux quivoudront y prendre
interest, ont encore le temps
d'y mettre.
Les Obseques de Monreigneur
le Duc Berry, furent
faites à S. Denis, le 16. de ce
mois.
Orr filè dira Péùé.;,Cftrc, que
tant de Nouvelles sans suites
Tcflèrriblent à des Pieces de
rapport,dont je devrois orner
d'une autre maniére l'assemblagequ'elles
fontdans
mon Livre;cela peut-estre;
mais doresna,va1nt .o,n.Jn,'a'ura rien à,mè reprocher 1dcffus
& jettes mettray, toutes en
forme d'Histoiredutemps,
dont je feray un Chapitre à
lafindu Mercure;
18. Juin que les jours precedcns
il en estoit encore parti
vingt-deuxvaisseaux deguerre
bien équipez & chargezde
canon, de mortiers, boulets
& d'autresprovisionsde guerre,
& qu'un Vaisseau Portugais
en ayant rencontre un
Algerien, qui emmenoit un
BastimentAnglois
,
l'avait
attaqué & fait couler à fond:
On a receu de Lisbonne la
-'ê
confirmation des grandes réjoüissances
faites pour la naissance
d'un second Prince dont
la. Reine de Portugal est accouchée
le 6. &qui fera nomme
Louis au nom du Roy de
France & de la Reine d'Angleterre.
On ajouteaux Nouvelles
du Camp devant Barcelonne
du 11. Juin qui font dans la
Gazette derniere, que fuivanc
le rapport des Deserteurs fortis
de la Place depuis le 20.
il n'yavoit pas trois mille
hommes de Troupes reglées,
qui ne cherchoient que l'occasson
de deserter aussi. Depuisla
nouvelle de l'approche
du Maréchal de Berwick
,
les Barcelonnois
commençoientà paroistre
plus traitables qu'auparavant,
Lorsque le ficur de Caux fut
envoyé dans la Place pour
l'échange des Prisonniers,on
luy fit toutes sortes de bons
traitemens, & on le regala
magnifiquement en poisson,
& ensuite par des danses de
Dames &de jeunes filles;rien
n'est égal au fanatisme de ces
gens-cy qui comptent sur la
parole
parotedequelquesM~in~
qu'un Ange exterminateur va
les vanger des maux qu'on
leur fait, & de laruine donc
onles menace. Onajouteaussi aux nonvelles
de Perpignan du 17.
que le sieurde la Neuville, Intendant
du Roussillon,ayant
sçu-que-leMaréchal de Bervickvenoit
en poste sans équipagesavec
six chevaux sule-
'f :ment:.. luy enavoit fait pteparrer
vingtscinq de Selle avec
quatre-vingt- dix mulets pour
porter. les équipages qu'il
fournitàce Maréchal
,
& qui
'conMent en quatre-vingt
douzainesde serviettes &de
nappes, trente couvertsdargent,
les batteries de cuisine
nece[aires..,&huitcaiOès rctD
pliesde meilleursvins deFrance,
d'Italie & dEspagne, ~ck
jambons & d'autres provi- sions.•<
On écrit de Bade du L.A
ce mois que les Conferences
continuoient assidument entre
les Ministres deFrance &
del'Empereurle matin fcu.
lement depuis neuf heures
jusqu'à onze tous les jours,
excepté le Mercredy qui est
GcGiné. pour les depêches,
ainsi que le Dimanche. Le
secret n'y est pas moins grand
, qu'à Rastat; Cependant on
içatt que les premières COlt.
ferences ont roulé sur le rétablissement
des deux Electeurs,
dont les Ministresn'avoient
point encore paru à l'Hôtel de
Ville pour délivrer leur plcin
pouvoir, mais ils avoient de
fréquentés & secrettes confè*
- rences avec les Ministres de
1 France, ainsi que. le Marquis
Barette, Ambassadeur d'Espagne
en Suisse qui s'éroit rcrh
duà Badeincognito. On se
flatte que tout sera réglé avant
lafinde ce mois, auquel tems
le Prince Eugène & le Maré*
chal de Villars s'y rendront
pour assister aux conferences
générales, qui ne se tiendront
qu'après que les principaux
articles auront esté reglez &
pour signet le Traité avec les
autres Ministres. Ceux du
Roy & de l'Empereur se régalent
mutuellement, & font
grosse figure malgré la cherté
des vivres, particulièrement
Mr le Comte de Luques, qui
tient tous les jours deux tables
ouvertes également servies de
cinquante à soixante couverts
la sienne estant de quinzeà
dix-huit.
On a eu avis de Lyon que
le Maréchal de Villeroyaprès
avoir ôtéaux Bourgeois la garde
de laVille&,l'avoir donnée
aux Troupes qu'on y avoit
fair marcher d'un Camp qui
est sur la Saonne vers Dole, &
dont il a renvoyé la plus grande
partie depuis que la Ville
:
est tranquille, avoit fait publicr
fous derigoureuses peines
une Ordonnance du Roy
à tous les Bouchers de tuer
des Bestaux & vendre la viande
en détail,en payant les Droits
& les oaraim comme cy devant,
à quoi ils se font fournis,
On avoit d'abord arrestéquelqu'un
des plus coupables de
hi sédition, pour en faire un
chastiment exemplaire; mais
on les a relaschez aprés les a-
Vôir reprimandez. -ie,
Le 18. de ce mois, Mr le
leDuc d' Antin recalarnagni-
'Rqucmcnc Mr l'Electeur de
Bavière, quiestrevenudepuis
quelques joursde Compiegne,
eu il a tué avec une intrépidite
étonnante, un Loup Cf)-
:'ragé,
",
qm- -<kpuis qucJque
temps faisoit de grands ravages
dans tout le Pays.
Le iq; le Tonnere tomba
-
sur la Sacristie des Jacobins
dela,rueS. Dominique, entre
trois,Religieux, sans en
blesser aucun, ni causer aucundesordre.
LaLmeried'Hollande sera
tirée sans aucun délay le premier
Octobre prochaineainsi
ceux quivoudront y prendre
interest, ont encore le temps
d'y mettre.
Les Obseques de Monreigneur
le Duc Berry, furent
faites à S. Denis, le 16. de ce
mois.
Orr filè dira Péùé.;,Cftrc, que
tant de Nouvelles sans suites
Tcflèrriblent à des Pieces de
rapport,dont je devrois orner
d'une autre maniére l'assemblagequ'elles
fontdans
mon Livre;cela peut-estre;
mais doresna,va1nt .o,n.Jn,'a'ura rien à,mè reprocher 1dcffus
& jettes mettray, toutes en
forme d'Histoiredutemps,
dont je feray un Chapitre à
lafindu Mercure;
Fermer
Résumé : Suplément aux nouvelles, [titre d'après la table]
Le 18 juin, des nouvelles de Cadix signalent le départ de vingt-deux vaisseaux de guerre bien équipés et chargés de provisions militaires. Un vaisseau portugais a attaqué et coulé un navire algérien transportant un bâtiment anglais. De Lisbonne, on confirme les réjouissances pour la naissance d'un second prince au Portugal, né le 6 juin, qui portera le nom de Louis en hommage au roi de France et à la reine d'Angleterre. À Barcelone, les déserteurs indiquent que moins de trois mille hommes de troupes régulières cherchent à déserter. Depuis l'arrivée du maréchal de Berwick, les Barcelonais semblent plus conciliants. Le sieur de Caux, envoyé pour l'échange des prisonniers, a été bien traité et magnifiquement reçu. À Perpignan, le sieur de la Neuville a fourni des chevaux et des mulets au maréchal de Berwick pour ses équipages. À Bade, les conférences entre les ministres de France et de l'Empereur se poursuivent quotidiennement, sauf le mercredi et le dimanche. Les principaux articles devraient être réglés avant la fin du mois, permettant l'arrivée du prince Eugène et du maréchal de Villars pour les conférences générales. À Lyon, le maréchal de Villeroy a publié une ordonnance royale obligeant les bouchers à vendre de la viande en détail. Le duc d'Antin a accueilli l'électeur de Bavière, qui a récemment tué un loup enragé. Un éclair est tombé sur la sacristie des Jacobins sans causer de dommages. Les obsèques du duc de Berry ont eu lieu à Saint-Denis le 16 juin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
18
p. 87-94
Dons du Roy. [titre d'après la table]
Début :
Ce jour-là même le Roy a donné l'Archevêché de [...]
Mots clefs :
Lyon, Roi, Diocèse, Abbaye, Maréchal, Évêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dons du Roy. [titre d'après la table]
Ce jour-là même le Roy
a donnél'Archevêché de
Lyon, vacant par la more
de Messire Claude de Saint
Georges, à Messire Fran
çois-Paul de Neuqvilled
Villeroy,Abbéde Fescam
fils deM. le Maréchal Du
de Villeroy,Gouverneur d
Lyon, & des Provinces.d
Lyonnois, Foretz &Beau
jollois, & petit-neveud
MessireCamille de Neuf
ville de Villeroy,aussiAr
chevêque de Lyon, mo~
en 1695 & auquel feu M
de S. Georgesavoit succe
dé.L'Archevêquede Lyoi
se qualifie Primat des Gau
les, & Comre de Lyon..
L'Evêchéde Lizreux, va
can
cant par tamorede Mf.LeonorGoyon
de Matignon, àM. l'Abbé deBrancas, J
Aumônier du Roy, frère
de M. le Marquis de Brancas,
Lieutenant generaldes
armées du Roy, ci- devant
Ambasadeur en Espagne,
de la Maison de Brancas,
originaire du Royaumede
Naples, où elle subsiste en- coreavecéclat. La branche
deCereste,de laquelleest
M. l'Evêque deLizieux,est
l'aînée
,
& apour cadette
celle de Ducs de Villars.
Bufile de Brancas,Chevalier
Comted'Agnano, Maréchal
de l'Eglise Romaine,
transplanta sa famille en
Provence vers l'an 1390. &
après sa mort,arrivée l'an
1416. il fut enterré dans l'Eglise
des Freres Prêcheurs
d'Avignon, & dansla eha.
pelle construite par Nicolas
de Brancas son frere
Cardinal, Evêque d'Albano,
qui l'avoit suivi, & qui
fut aussienterré dans la me
me Chapelle.
-
L'Evêché de Lizieux er
Normandie est suffragant
de Roüen; l' Evêque est Seigneur
de la ville, le Diocese
est divisé en quatre
Archidiaconez, & contient
580. Paroisses.
L'Abbaye de Lessay,Ordre
de S. Benoît,Diocese de
Coutances
, vacante par la
mort de feu M. l'Evêque de
Lizieux,àM.l'Abbé de Matignonson
neveu, fils de ~[.
le Maréchal de Matignon.
L'Abbaye de S. Julien de
Tours, Ordre de S Benoît,
Congregation deS. Maur,
àM.de la Croix, Chapelain
du Roy.
L'Abbaye de Sauvelade à
M. deFenayConseillerau
Parlementde Pau.
L'Abbaye deNôstreDairiè
de Torigny, Ordre de
Cîteaux, dans le bourgde
Torigny, au Diocesede
Bayeux, à M. de laChataigneraye.
': L'Abbaye deVilledieuà
M.d'Esquilles.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Josaphat, Ordre de
S. Benoît, dans le Diocese
& àune lieuë de Chartres,
à M. de Barriere.
L'Abbaye de Bonaigues,
Ordre de Cîteaux, dans le
Diocese de Limoges ,
)om Robert Pascal. ;i¡¡.,'{
L'Abbayed'Estival,Or-
Ire de S. Augustin, dans la
-
Forêt de Charny, au Dior
_:
cese du Mans, à Madame
lePezé, dunom de Cogr..,,,
arvel, d'une noblesseancienne&
distinguée du
MainejOÙeftfïtuéelaTer.-ç
re de Courtarvel. )' :':
-
L'Abbaye Royaled'Issy,
Ordrede Cîreaux, Diocese
deParis, à Madame de 1^
Force, del'illustreMaison
de Caumont enGuyenne.
L'Abbaye de Vernonà
Madame Turgot, d'un
famille ancienne & distir
guée dans la Robe, orig
naire de Normandie
a donnél'Archevêché de
Lyon, vacant par la more
de Messire Claude de Saint
Georges, à Messire Fran
çois-Paul de Neuqvilled
Villeroy,Abbéde Fescam
fils deM. le Maréchal Du
de Villeroy,Gouverneur d
Lyon, & des Provinces.d
Lyonnois, Foretz &Beau
jollois, & petit-neveud
MessireCamille de Neuf
ville de Villeroy,aussiAr
chevêque de Lyon, mo~
en 1695 & auquel feu M
de S. Georgesavoit succe
dé.L'Archevêquede Lyoi
se qualifie Primat des Gau
les, & Comre de Lyon..
L'Evêchéde Lizreux, va
can
cant par tamorede Mf.LeonorGoyon
de Matignon, àM. l'Abbé deBrancas, J
Aumônier du Roy, frère
de M. le Marquis de Brancas,
Lieutenant generaldes
armées du Roy, ci- devant
Ambasadeur en Espagne,
de la Maison de Brancas,
originaire du Royaumede
Naples, où elle subsiste en- coreavecéclat. La branche
deCereste,de laquelleest
M. l'Evêque deLizieux,est
l'aînée
,
& apour cadette
celle de Ducs de Villars.
Bufile de Brancas,Chevalier
Comted'Agnano, Maréchal
de l'Eglise Romaine,
transplanta sa famille en
Provence vers l'an 1390. &
après sa mort,arrivée l'an
1416. il fut enterré dans l'Eglise
des Freres Prêcheurs
d'Avignon, & dansla eha.
pelle construite par Nicolas
de Brancas son frere
Cardinal, Evêque d'Albano,
qui l'avoit suivi, & qui
fut aussienterré dans la me
me Chapelle.
-
L'Evêché de Lizieux er
Normandie est suffragant
de Roüen; l' Evêque est Seigneur
de la ville, le Diocese
est divisé en quatre
Archidiaconez, & contient
580. Paroisses.
L'Abbaye de Lessay,Ordre
de S. Benoît,Diocese de
Coutances
, vacante par la
mort de feu M. l'Evêque de
Lizieux,àM.l'Abbé de Matignonson
neveu, fils de ~[.
le Maréchal de Matignon.
L'Abbaye de S. Julien de
Tours, Ordre de S Benoît,
Congregation deS. Maur,
àM.de la Croix, Chapelain
du Roy.
L'Abbaye de Sauvelade à
M. deFenayConseillerau
Parlementde Pau.
L'Abbaye deNôstreDairiè
de Torigny, Ordre de
Cîteaux, dans le bourgde
Torigny, au Diocesede
Bayeux, à M. de laChataigneraye.
': L'Abbaye deVilledieuà
M.d'Esquilles.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Josaphat, Ordre de
S. Benoît, dans le Diocese
& àune lieuë de Chartres,
à M. de Barriere.
L'Abbaye de Bonaigues,
Ordre de Cîteaux, dans le
Diocese de Limoges ,
)om Robert Pascal. ;i¡¡.,'{
L'Abbayed'Estival,Or-
Ire de S. Augustin, dans la
-
Forêt de Charny, au Dior
_:
cese du Mans, à Madame
lePezé, dunom de Cogr..,,,
arvel, d'une noblesseancienne&
distinguée du
MainejOÙeftfïtuéelaTer.-ç
re de Courtarvel. )' :':
-
L'Abbaye Royaled'Issy,
Ordrede Cîreaux, Diocese
deParis, à Madame de 1^
Force, del'illustreMaison
de Caumont enGuyenne.
L'Abbaye de Vernonà
Madame Turgot, d'un
famille ancienne & distir
guée dans la Robe, orig
naire de Normandie
Fermer
Résumé : Dons du Roy. [titre d'après la table]
Le texte décrit plusieurs nominations et successions dans des fonctions ecclésiastiques et abbatiales. Le roi a attribué l'Archevêché de Lyon, vacant après la mort de Messire Claude de Saint-Georges, à Messire François-Paul de Neuville de Villeroy, abbé de Fescamp et fils du maréchal de Villeroy. L'Archevêché de Lyon est qualifié de Primat des Gaules et Comte de Lyon. L'Évêché de Lisieux, vacant après la mort de Messire Léonor Goyon de Matignon, a été attribué à l'abbé de Brancas, aumônier du roi et frère du marquis de Brancas, lieutenant général des armées du roi et ancien ambassadeur en Espagne. La famille Brancas est originaire du royaume de Naples et possède des branches notables, dont celle de Cereste, aînée de la famille. L'Évêché de Lisieux en Normandie est suffragant de Rouen et comprend 580 paroisses. Plusieurs abbayes ont également été attribuées, notamment l'Abbaye de Lessay à l'abbé de Matignon, neveu de l'ancien évêque de Lisieux, et l'Abbaye de Saint-Julien de Tours à M. de la Croix, chapelain du roi. D'autres abbayes, comme celles de Sauvelade, Notre-Dame de Torigny, Villedieu, Notre-Dame de Josaphat, Bonaigues, Estival, Issy, et Vernon, ont été attribuées à des conseillers parlementaires, des nobles et des familles distinguées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
19
p. 267-280
Mariages. [titre d'après la table]
Début :
Le 26. du mois de Juillet dernier, Messire Guillaume Alexandre [...]
Mots clefs :
Dame, Marquis, Régiment, Roi, Colonnel, Président, Maréchal, Mariage, Parlement, Femme, Fille, Comte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mariages. [titre d'après la table]
Le 2.6. du mois de Juillet
dernier, Messire Guillaume
Alexandre de Galard de
Bearn
,
Marquis de Brassac lé.
pousaDamoifcllc Luce FrançoisedeCotcntin
de Tourville,
fille unique deMlle Maréchal
de Tourville. Le mariage
s'est fait de l'agrément du
Roy & des Princes de. son
Sang qui leur ont fait l'honneur
d'en signer le Contrat.
S. A. S.Madame la Princesse,
assista à la celebration du mariage
,& Madame la Duchesse
de Vendosme mena la Mariée
à l'Eglise. Elle fit ensuite une
Festedigne de sa grandeur &
de sa magnisicence.
La Maison de Gallard eu
une des pius anciennes & des
plus illustres du Royaume
descenduë des Comtes de
Condomois. Elle a joint par
une alliance à son nom & à ses
armes, le nom & les armes
de la Maison de Bearn : Pierre
de Galard de Bearn étoit grand
Maistre des Ai balestriers fous
Philippe le Bel : plusieurs de
ses descendans ont esté Gouverneurs
de Xaintonge &
d'Augoumois : Jean de Galard
de Bearn, Comte de Brassacestoit
en 1640. Chevalier
de l'Ordre du S. Esprit, Gouverneur
de Lorraine, & Ambassadeur
du Roy àla Cour de
Rome, & Catherine de Sainte:
Maure sa femme,Dame
d honneur de la ReineMere.
La Maison de Cotentin de
Tourville,estaussi très.-ancienne&
tres illustre;Cezar de
Cotentin, Comte de Tourville,
Commandast au Siege;
dela Rochelle, sous sonEminence
Mr le Cardinal de Ri- 1
chelieu; il eut de Luce de la
Rochefoucault, entr'autres
enfans, Anne- Hilarion- de
Coreni in de Tourville, Chevalier
de Malthe,qui par les j
differentes batailles qu'il avoit *
données '& gagnées pour le
service du. Roy, est parvenu
aux dignitez de Maréchal u
Vice-Amiralde France; il a
eudeLoüise Françoised Himbercourt,
deux enfans,Loüis
Alexandre de Cotentin de
Tourville, Colonel d'un Regiment
de son nom, tué à
l'attaque des retranchemens
de Denain,&Luce-Françoise
de Cotentin de Tourville, qui
vient d'épouser Mr le Marquis
de Brassac.
Messire Pierre Gilbert de
Voisins,Maistre des Requêtes
Ordinaire de l'Hostel du
Roy, a épousé le 25. Juillet
Damoiselle de Fieubet,
soeur de Loüis Gaspard
de FieubetConseiller au Parlement,
& fille de Paul de
Ficuber, Seigneur de Launac..,
de Reveillon & de Beauregard
,
Maistre des Requestes,
& de Dame Angélique Mar,
guérite deFourey.
Mr de Voisins est frere de
Mr le Comtede Vilaines, Colonel
du Regiment de Medoc,
& fils de Messire Pierre
Gilbert, Seigneur deVoisins,
Président aux Enquestes du
Parlement de Paris, & de
Dame Françoise Dongois.
* CettefamilledeGilbert est,
ancienneàParis & descendde
Jean Gilbertsieur de Voisins.
: Correcteur desComptesmort
le 5. Janvier 1507.& enterré à S. Severin avec Jeanne Bri-
! nou sa femme; elle s'estalliée
aux familles de Bourdin, de
Viole,du Prat,de Larcher, l,&c.n-r't' f)"'t TP'••V "d- l:'
Pour celle de Ficubet elle
est originaire de Languedoc
,
& elle descend d'Arnaud Fieubet
qui fut fait Greffier des
Etats de Languedoc par la faveur
de M le Connestable
Henry deMontmorency. Elle
a donné un Président à Mortier
& un Premier Président
auParlement de Toulouse &,
trois Maistres des Requestes
donc l'un estoit Chancelier de
la ReinemereduRoy,&elle
s'est alliée aux familles de S.
Pol, de Maniban
,
& Dossunà~i Toulou se,& à celles de Nico-
Li , de Longuëil &de Castille ; àParis.
Messire Jacques de Monccaux
d' A ~uxi, Marquisd'Au- ,:
xi, ci devant Capitaine aux
Girdes, & Colonel du Régiment
Royal Comtois, fils
unique de Missire François de
Monceaux
,
créé Marquis
d'Auxi, parletresdu mois
de Septembre 1687. & de
Dame Marie Magdelaine Jabert
du Thil, sorti des anciens
Sires, & Bersd'Auxi en
Picardie, connus il y a plus de
500. ans, a épousé le 20e de
ce mois Damoiselle Marie-
MagdelainedelaGrangeTrianon,
sille du feu Messire Loüis
Armand de la Grange Trianon
, Baron Duplessis aux
Tournelles, Conseiller au
,
Grand Conseil, & de Dame
MargueriteMagdelaine Joly
d'Oudeil ; & petite fille de
Loüts de la GrangeTrianon,
Seigneur d'Aravilliers, de
Nandi de Marconville, Châtelain
de Renets en Touraine,
&-' Président de la seconde
Chambre des Requestes du
Palais, & de Dame Marguerite
Martineau. Mademoiselle
de la Grange Trianon est niece
de MessireCharlesde la
Grange Trianon Abbé de
Saint Severe, Chanoine de
Nôtre Dame * de Paris, &
ConseillerClercau Parlement
&de feuë Dame Marguerite
dela Grange u morte en 16 87;
veuve deFrançois de la TremoilleDuc
de Noirmontier.
, ;*-? ( Lafamille
dela Grange cft
t
une des plus considerablesde
} Paris, clle descend de Michel
(de laGrange Seigneur de
| Trianon, MàistredelaCham- I bre aux deniers
, & Prevôt
r_',' des Marchands de cette Ville
( dés l'an1466. & de Guille-
: mette deLongüeil, elle s'est
*alliée auxfamilles de Boucher,
*d'Orfôy, de Molé, deBailleul,
de Hercis, de Bragelonne, de
»
Fourcy, de Charon, de Menars,&
c. ici -rff
Monsieur le Marquis d'Auxi
quivient de se marier,cit
neveu de Messire Henri do
Monceaux d'Auxi, Comte
d'Hanvoille, cy-devant Colonel
du Regiment de Dragons
qui de son mariageavec Dame de Crequy
d Osseu n'a que deux filles, &
de Messire Jacques de Monceaux
d'Auxi, dit Monsieur
de la Bruiere cy devant Caps- j
taine dans le Regiment de
Champagne qui n'a aussi que
deux filles de
:
son mariage
avec Dame Marie Anne le Fé- j
vrc sa femme, Soeur de M. j
Hardouin U Fevre de Fonteray,
cy-devant-Gentilhomme de Mr
le Marquis deBonnac, Envoyé
Extraordinaire de France, O4
à present tres -digne Auteur
du nouveau Mercure Galant;
DameJeanne de Soufflas
Bisayeule de Monsieur le Niarquis
d'Auxi,étoit grande tante
de feu M le Maréchal Duc
l de Boufflers, & cette Maison
d'Auxi s'est alliée à celles de
: Craon, de Piqirgny,de Me-
: lun, de la Tremoille d'Estouteville
,
d'Enghien, de
#
Remburses, de Crevecoeur,
de Quesdes, de Trafigny,
,
de Saveufc, de Hangec, de
Villiersl'Isle-Adam,de la
Chaisede Vieux Pont,de la
Vieuville, d'O, de Tiercelin,
de Brosse, de Breauté. de Rochechoüar;
de Saint Simon
de Soyecourt&del'Ecendart
Bully.
dernier, Messire Guillaume
Alexandre de Galard de
Bearn
,
Marquis de Brassac lé.
pousaDamoifcllc Luce FrançoisedeCotcntin
de Tourville,
fille unique deMlle Maréchal
de Tourville. Le mariage
s'est fait de l'agrément du
Roy & des Princes de. son
Sang qui leur ont fait l'honneur
d'en signer le Contrat.
S. A. S.Madame la Princesse,
assista à la celebration du mariage
,& Madame la Duchesse
de Vendosme mena la Mariée
à l'Eglise. Elle fit ensuite une
Festedigne de sa grandeur &
de sa magnisicence.
La Maison de Gallard eu
une des pius anciennes & des
plus illustres du Royaume
descenduë des Comtes de
Condomois. Elle a joint par
une alliance à son nom & à ses
armes, le nom & les armes
de la Maison de Bearn : Pierre
de Galard de Bearn étoit grand
Maistre des Ai balestriers fous
Philippe le Bel : plusieurs de
ses descendans ont esté Gouverneurs
de Xaintonge &
d'Augoumois : Jean de Galard
de Bearn, Comte de Brassacestoit
en 1640. Chevalier
de l'Ordre du S. Esprit, Gouverneur
de Lorraine, & Ambassadeur
du Roy àla Cour de
Rome, & Catherine de Sainte:
Maure sa femme,Dame
d honneur de la ReineMere.
La Maison de Cotentin de
Tourville,estaussi très.-ancienne&
tres illustre;Cezar de
Cotentin, Comte de Tourville,
Commandast au Siege;
dela Rochelle, sous sonEminence
Mr le Cardinal de Ri- 1
chelieu; il eut de Luce de la
Rochefoucault, entr'autres
enfans, Anne- Hilarion- de
Coreni in de Tourville, Chevalier
de Malthe,qui par les j
differentes batailles qu'il avoit *
données '& gagnées pour le
service du. Roy, est parvenu
aux dignitez de Maréchal u
Vice-Amiralde France; il a
eudeLoüise Françoised Himbercourt,
deux enfans,Loüis
Alexandre de Cotentin de
Tourville, Colonel d'un Regiment
de son nom, tué à
l'attaque des retranchemens
de Denain,&Luce-Françoise
de Cotentin de Tourville, qui
vient d'épouser Mr le Marquis
de Brassac.
Messire Pierre Gilbert de
Voisins,Maistre des Requêtes
Ordinaire de l'Hostel du
Roy, a épousé le 25. Juillet
Damoiselle de Fieubet,
soeur de Loüis Gaspard
de FieubetConseiller au Parlement,
& fille de Paul de
Ficuber, Seigneur de Launac..,
de Reveillon & de Beauregard
,
Maistre des Requestes,
& de Dame Angélique Mar,
guérite deFourey.
Mr de Voisins est frere de
Mr le Comtede Vilaines, Colonel
du Regiment de Medoc,
& fils de Messire Pierre
Gilbert, Seigneur deVoisins,
Président aux Enquestes du
Parlement de Paris, & de
Dame Françoise Dongois.
* CettefamilledeGilbert est,
ancienneàParis & descendde
Jean Gilbertsieur de Voisins.
: Correcteur desComptesmort
le 5. Janvier 1507.& enterré à S. Severin avec Jeanne Bri-
! nou sa femme; elle s'estalliée
aux familles de Bourdin, de
Viole,du Prat,de Larcher, l,&c.n-r't' f)"'t TP'••V "d- l:'
Pour celle de Ficubet elle
est originaire de Languedoc
,
& elle descend d'Arnaud Fieubet
qui fut fait Greffier des
Etats de Languedoc par la faveur
de M le Connestable
Henry deMontmorency. Elle
a donné un Président à Mortier
& un Premier Président
auParlement de Toulouse &,
trois Maistres des Requestes
donc l'un estoit Chancelier de
la ReinemereduRoy,&elle
s'est alliée aux familles de S.
Pol, de Maniban
,
& Dossunà~i Toulou se,& à celles de Nico-
Li , de Longuëil &de Castille ; àParis.
Messire Jacques de Monccaux
d' A ~uxi, Marquisd'Au- ,:
xi, ci devant Capitaine aux
Girdes, & Colonel du Régiment
Royal Comtois, fils
unique de Missire François de
Monceaux
,
créé Marquis
d'Auxi, parletresdu mois
de Septembre 1687. & de
Dame Marie Magdelaine Jabert
du Thil, sorti des anciens
Sires, & Bersd'Auxi en
Picardie, connus il y a plus de
500. ans, a épousé le 20e de
ce mois Damoiselle Marie-
MagdelainedelaGrangeTrianon,
sille du feu Messire Loüis
Armand de la Grange Trianon
, Baron Duplessis aux
Tournelles, Conseiller au
,
Grand Conseil, & de Dame
MargueriteMagdelaine Joly
d'Oudeil ; & petite fille de
Loüts de la GrangeTrianon,
Seigneur d'Aravilliers, de
Nandi de Marconville, Châtelain
de Renets en Touraine,
&-' Président de la seconde
Chambre des Requestes du
Palais, & de Dame Marguerite
Martineau. Mademoiselle
de la Grange Trianon est niece
de MessireCharlesde la
Grange Trianon Abbé de
Saint Severe, Chanoine de
Nôtre Dame * de Paris, &
ConseillerClercau Parlement
&de feuë Dame Marguerite
dela Grange u morte en 16 87;
veuve deFrançois de la TremoilleDuc
de Noirmontier.
, ;*-? ( Lafamille
dela Grange cft
t
une des plus considerablesde
} Paris, clle descend de Michel
(de laGrange Seigneur de
| Trianon, MàistredelaCham- I bre aux deniers
, & Prevôt
r_',' des Marchands de cette Ville
( dés l'an1466. & de Guille-
: mette deLongüeil, elle s'est
*alliée auxfamilles de Boucher,
*d'Orfôy, de Molé, deBailleul,
de Hercis, de Bragelonne, de
»
Fourcy, de Charon, de Menars,&
c. ici -rff
Monsieur le Marquis d'Auxi
quivient de se marier,cit
neveu de Messire Henri do
Monceaux d'Auxi, Comte
d'Hanvoille, cy-devant Colonel
du Regiment de Dragons
qui de son mariageavec Dame de Crequy
d Osseu n'a que deux filles, &
de Messire Jacques de Monceaux
d'Auxi, dit Monsieur
de la Bruiere cy devant Caps- j
taine dans le Regiment de
Champagne qui n'a aussi que
deux filles de
:
son mariage
avec Dame Marie Anne le Fé- j
vrc sa femme, Soeur de M. j
Hardouin U Fevre de Fonteray,
cy-devant-Gentilhomme de Mr
le Marquis deBonnac, Envoyé
Extraordinaire de France, O4
à present tres -digne Auteur
du nouveau Mercure Galant;
DameJeanne de Soufflas
Bisayeule de Monsieur le Niarquis
d'Auxi,étoit grande tante
de feu M le Maréchal Duc
l de Boufflers, & cette Maison
d'Auxi s'est alliée à celles de
: Craon, de Piqirgny,de Me-
: lun, de la Tremoille d'Estouteville
,
d'Enghien, de
#
Remburses, de Crevecoeur,
de Quesdes, de Trafigny,
,
de Saveufc, de Hangec, de
Villiersl'Isle-Adam,de la
Chaisede Vieux Pont,de la
Vieuville, d'O, de Tiercelin,
de Brosse, de Breauté. de Rochechoüar;
de Saint Simon
de Soyecourt&del'Ecendart
Bully.
Fermer
Résumé : Mariages. [titre d'après la table]
Le 26 juillet dernier, Messire Guillaume Alexandre de Galard de Bearn, Marquis de Brassac, a épousé Damoiselle Luce Françoise de Cotentin de Tourville, fille unique de Mademoiselle Maréchal de Tourville. Le mariage a été approuvé par le Roi et les Princes de son Sang, qui ont signé le contrat. Madame la Princesse et Madame la Duchesse de Vendosme ont assisté à la célébration et à la fête qui a suivi. La Maison de Galard est l'une des plus anciennes et illustres du Royaume, descendant des Comtes de Condomois. Elle a été alliée à la Maison de Bearn. Plusieurs membres de cette famille ont occupé des postes prestigieux, tels que Gouverneur de Saintonge et d'Auvergne, Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit, Gouverneur de Lorraine, et Ambassadeur du Roi à la Cour de Rome. La Maison de Cotentin de Tourville est également très ancienne et illustre. César de Cotentin, Comte de Tourville, a commandé au siège de La Rochelle sous le Cardinal de Richelieu. Son petit-fils, Anne-Hilarion de Cotentin de Tourville, a atteint les dignités de Maréchal et Vice-Amiral de France. Luce Françoise de Cotentin de Tourville, l'épouse du Marquis de Brassac, est la fille de Louise Françoise d'Himbercourt. Par ailleurs, Messire Pierre Gilbert de Voisins, Maître des Requêtes Ordinaire de l'Hostel du Roy, a épousé Damoiselle de Fieubet, sœur de Louis Gaspard de Fieubet, Conseiller au Parlement. La famille de Voisins est ancienne à Paris et descend de Jean Gilbert, Sieur de Voisins, Correcteur des Comptes. La famille de Fieubet est originaire de Languedoc et a donné plusieurs Maîtres des Requêtes. Enfin, Messire Jacques de Monceaux d'Auxi, Marquis d'Auxi, a épousé Damoiselle Marie-Magdelaine de la Grange Trianon. La famille de la Grange est l'une des plus considérables de Paris et s'est alliée à de nombreuses familles illustres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
20
p. 1252-1257
MORTS, NAISSANCE.
Début :
Dame Marie Madelaine Françoise Voisin, Epouse de M. Robert Deslandes, [...]
Mots clefs :
Chevalier, Seigneur, Maréchal, Conseiller au Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCE.
MORTS NAISSANCE.
AmeMarieMadelaine FrançoifeVoifin,
Epoufe de M. Robert Deflandes ,
Chevalier , Seigneur de Crevecoeur , Confeiller
au Parlement de Normandie , mourut
à Paris le 22. Mai , âgée de 33. ans .
Le 27. mourut à Paris , âgée de
51. ans , Dame Elifabeth Françoife Huillier
, femme de Paul Benoit , Comte de
I. Vol. BraJUIN.
1730. 1253
Braque , Chevalier , Seigneur du Luat de
Boifrenaud & c. Intendant & Contrôleur
General des Ecuries & Livrées du Roi ;
fon corps fut porté le 29. en l'Eglife de
S. Roch fa Paroiffe , & delà tranfporté en
l'Eglife des P. P. de la Mercy, lieu de la
fepulture de la Maifon de Braque qui l'a
fondée & dotée dès l'année 1348. où
M de Braque avoient établis cinq Chapellenies
& un Hôpital à l'inftar de
' Hôtel- Dieu , avec trois Religieux & un
Gouverneur pour regir cet Hôpital defervi
par les Chapelains de Braque depuis
fon établiffement jufqu'en 1613. que la
Reine Marie de Medicis fit demander
cette Maiſon , Hôpital & Chapelle de
Braque à François de Braque , Chevalier,
Seigneur du Luat , pour y établir les
Religieux de l'Ordre de la Menci , Redemption
des Captifs. Ledit François de
Braque , quatriéme Ayeul du Comte de
Braque , confentit avec fes Enfans les
que
PP. de la Merci fuflent êtablis en la Chapelle
& Maifon de Braque , & ceda à la
Reine le droit de Patronage en ladite
Eglife il fe referva neanmoins & aux
fiens, les droits de fondateurs & de dotateurs
de ladite Egliſe & Maiſon de Braque
qui leur ont été confirmés par plufeurs
Arrêts du Parlement. 7
Jean de Nompere , Chevalier , Com-
;
I. Vol. I iij man1254
MERCURE DE FRANCE
mandeur de la Commanderie de S. Jac
ques Dulys , de l'Ordre Royal de M. D.
de Mont Carmel & de S. Lazare , mou
rut le 30. âgé de 76. ans.
Le 7 Juin , Alain -Emanuel de Coëtlogon
, Maréchal & Vive- Amiral de Fran-
Chevalier des Ordres du Roy , mourut
à Paris âgé de 83 ans , fix mois. Le
Roy l'avoit nommé Maréchal de France ,
le premier de ce mois .
La Maifon de Coëtlogon eft originaire
de Bretagne , & très-ancienne ; par les
Pieces produites à la verification des preuves
de M. le Maréchal de Coëtlogon ,
pour facreception dans l'Ordre du Saint-
Efprit , il paroît que la Terre de Coëtlogon
étoit poffedée en 1207 par Eudes
de Coëtlogon.
Le Pere Lobineau , page 396 des preuves
de fon Hiftoire de Bretagne , rapporte
tout au long une Tranfaction paffée en
1248 , fur le partage de la Seigneurie de
Porrhoet ; & dans cette Tranfaction Henry
de Coëtlogon , fils d'Eudes , eft qualifié ,
Monfeigneur.
Le Public nous fçaura gré , fans doute
de lui donner quelque détail , fur la vie &
-le caractere du Maréchal de Coëtlogon :
-toûjours attentifà celebrer le vray merite;
nous yfommes encore invitez par les Provifions
de Maréchal de France , de cetil-
1. Vol.
luftre
EST
TUIN. 1730 .
luftre Mort , que le hazard a fait tomber
entre nos mains ; on y apprend entr'au
tres chofes, que ce Maréchal s'étoit trou
vé à onze combats , & qu'après plufieurs
actions d'éclat , qu'il feroit trop long
de rapportet de la maniere qu'elles font
énoncées dans les Provifions . Son dernier
combat fut en 1703 , lorfque comman
dant cinq vaiffeaux du Roy , iill eenn prit
cinq de guerre Hollandois. A l'égard de
fon caractere , le Roy lui rend cet illuftre
témoignage ; que S. M. a réfolu de l'élever
à la dignité de Maréchal de France ,
pour reconnoître d'une maniere éclatante une
longuefuite defervices , & honorer en fa Perfonne
la vertu la plus pure & le plus parfait
defintereffement. Ce font les
termes des Provifions.
propres
Le 18 de ce mois , François Cornu de
Baliviere , Lieutenant General des armées
du Roy , Grand- Croix de l'Ordre Royal
& Militaire de S. Louis , Gouverneur de
Rocroy , & ci - devant Lieutenant des
Gardes du-Corps , mourut à Paris , âgé
d'environ 78 , ans.
- D. Marguerite - Therefe Fleuriau , veuve
de Meffire Louis de Laurency , Chevalier
, Marquis de Montbrun , Confeiller
du Roy en tous fes Confeils d'Etat & Pri-
Prefident à Mortier du Parlement de
Touloufe, mourut à Paris le 19 Juin dans
I. Vol I j
la
1256 MERCURE DE FRANCE
la foixante & troifiéme année de fon âge,
F. Honoré Marion , Religieux , Prêtre,
de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem , de la
Langue de Provence , de la ville de Marſeil
les ,Prieur,Curé de l'Eglife de la Commanderie
de S.Jean de Latran à Paris, mourut le
21 Juin âgé d'environ 54 ans.. Il étoit fort
eftimé dans fon Ordre , & il eft regreté
de tous ceux qu'un Miniftere. de vingt
années avoit conduits & édifiez
Dominique Barberię de Saint- Conteſt
Confeiller d'Etat Ordinaire , mourut à
Paris le 22. dans la 62. année de fon âge,
Il avoit été Ambaffadeur Extraordinaire
& Plenipotentiaire du Roi au Congrès de
Bade & de Cambray.
D. Marie Henriette Bourgoin , épouſe
de M. Anne- Louis Pinon , Chevalier ,
Vicomte de Quincy , &c. Confeiller au
Parlement , accoucha le 4. Juin , d'une
fille qui fut tenuë fur les fonts , & nommée
Marie- Agnès , par M. André- François
de Paul le Febvre d'Ormefon , Cons
feiller au Parlement , Chevalier Seigneur
Deftournelles ; & par Dame Marie-
Agnès Soullet , époufe de M. Jean
le Boulanger , Maître des Comptes.
D. Geneviève de Vandeuil , épouſe
d'Antoine-François de Lanquedouë de
Vandeuil , Seigneur de Paffay , Capitai-
I. Vol. ne
JUIN. 1730. 1257
ne de Cavalerie , accoucha le 15 Juin ,
d'une fille qui fut tenuë fur les fonts , &
nommée Anne-Loüife par François - Anne
de Vandeuil , Seigneur de Montgiron ,
&c. Ecuyer du Roy ; & par D. Louiſe
Charlotte le Fevre , veuve d'Aléxandro
Martinot , Maistre des Comptes.
On s'eft trompé en annonçant dans le
dernier Mercure , la mort de Pierre le
Clerc , Chevalier Seigneur des Hayes ,
Jumelles- le-Frefne , au Verfe- Guedenyau;
Confeiller au Parlement. Ce n'eſt point
lui qui eft mort , mais Dame Marie-Madeleine
Bachelier , fon époufe , fille de
M. Bachelier , Prefident des Tréforiers de
France , laquelle eft decedée le 11 May
dernier , âgée de 32. ans,
AmeMarieMadelaine FrançoifeVoifin,
Epoufe de M. Robert Deflandes ,
Chevalier , Seigneur de Crevecoeur , Confeiller
au Parlement de Normandie , mourut
à Paris le 22. Mai , âgée de 33. ans .
Le 27. mourut à Paris , âgée de
51. ans , Dame Elifabeth Françoife Huillier
, femme de Paul Benoit , Comte de
I. Vol. BraJUIN.
1730. 1253
Braque , Chevalier , Seigneur du Luat de
Boifrenaud & c. Intendant & Contrôleur
General des Ecuries & Livrées du Roi ;
fon corps fut porté le 29. en l'Eglife de
S. Roch fa Paroiffe , & delà tranfporté en
l'Eglife des P. P. de la Mercy, lieu de la
fepulture de la Maifon de Braque qui l'a
fondée & dotée dès l'année 1348. où
M de Braque avoient établis cinq Chapellenies
& un Hôpital à l'inftar de
' Hôtel- Dieu , avec trois Religieux & un
Gouverneur pour regir cet Hôpital defervi
par les Chapelains de Braque depuis
fon établiffement jufqu'en 1613. que la
Reine Marie de Medicis fit demander
cette Maiſon , Hôpital & Chapelle de
Braque à François de Braque , Chevalier,
Seigneur du Luat , pour y établir les
Religieux de l'Ordre de la Menci , Redemption
des Captifs. Ledit François de
Braque , quatriéme Ayeul du Comte de
Braque , confentit avec fes Enfans les
que
PP. de la Merci fuflent êtablis en la Chapelle
& Maifon de Braque , & ceda à la
Reine le droit de Patronage en ladite
Eglife il fe referva neanmoins & aux
fiens, les droits de fondateurs & de dotateurs
de ladite Egliſe & Maiſon de Braque
qui leur ont été confirmés par plufeurs
Arrêts du Parlement. 7
Jean de Nompere , Chevalier , Com-
;
I. Vol. I iij man1254
MERCURE DE FRANCE
mandeur de la Commanderie de S. Jac
ques Dulys , de l'Ordre Royal de M. D.
de Mont Carmel & de S. Lazare , mou
rut le 30. âgé de 76. ans.
Le 7 Juin , Alain -Emanuel de Coëtlogon
, Maréchal & Vive- Amiral de Fran-
Chevalier des Ordres du Roy , mourut
à Paris âgé de 83 ans , fix mois. Le
Roy l'avoit nommé Maréchal de France ,
le premier de ce mois .
La Maifon de Coëtlogon eft originaire
de Bretagne , & très-ancienne ; par les
Pieces produites à la verification des preuves
de M. le Maréchal de Coëtlogon ,
pour facreception dans l'Ordre du Saint-
Efprit , il paroît que la Terre de Coëtlogon
étoit poffedée en 1207 par Eudes
de Coëtlogon.
Le Pere Lobineau , page 396 des preuves
de fon Hiftoire de Bretagne , rapporte
tout au long une Tranfaction paffée en
1248 , fur le partage de la Seigneurie de
Porrhoet ; & dans cette Tranfaction Henry
de Coëtlogon , fils d'Eudes , eft qualifié ,
Monfeigneur.
Le Public nous fçaura gré , fans doute
de lui donner quelque détail , fur la vie &
-le caractere du Maréchal de Coëtlogon :
-toûjours attentifà celebrer le vray merite;
nous yfommes encore invitez par les Provifions
de Maréchal de France , de cetil-
1. Vol.
luftre
EST
TUIN. 1730 .
luftre Mort , que le hazard a fait tomber
entre nos mains ; on y apprend entr'au
tres chofes, que ce Maréchal s'étoit trou
vé à onze combats , & qu'après plufieurs
actions d'éclat , qu'il feroit trop long
de rapportet de la maniere qu'elles font
énoncées dans les Provifions . Son dernier
combat fut en 1703 , lorfque comman
dant cinq vaiffeaux du Roy , iill eenn prit
cinq de guerre Hollandois. A l'égard de
fon caractere , le Roy lui rend cet illuftre
témoignage ; que S. M. a réfolu de l'élever
à la dignité de Maréchal de France ,
pour reconnoître d'une maniere éclatante une
longuefuite defervices , & honorer en fa Perfonne
la vertu la plus pure & le plus parfait
defintereffement. Ce font les
termes des Provifions.
propres
Le 18 de ce mois , François Cornu de
Baliviere , Lieutenant General des armées
du Roy , Grand- Croix de l'Ordre Royal
& Militaire de S. Louis , Gouverneur de
Rocroy , & ci - devant Lieutenant des
Gardes du-Corps , mourut à Paris , âgé
d'environ 78 , ans.
- D. Marguerite - Therefe Fleuriau , veuve
de Meffire Louis de Laurency , Chevalier
, Marquis de Montbrun , Confeiller
du Roy en tous fes Confeils d'Etat & Pri-
Prefident à Mortier du Parlement de
Touloufe, mourut à Paris le 19 Juin dans
I. Vol I j
la
1256 MERCURE DE FRANCE
la foixante & troifiéme année de fon âge,
F. Honoré Marion , Religieux , Prêtre,
de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem , de la
Langue de Provence , de la ville de Marſeil
les ,Prieur,Curé de l'Eglife de la Commanderie
de S.Jean de Latran à Paris, mourut le
21 Juin âgé d'environ 54 ans.. Il étoit fort
eftimé dans fon Ordre , & il eft regreté
de tous ceux qu'un Miniftere. de vingt
années avoit conduits & édifiez
Dominique Barberię de Saint- Conteſt
Confeiller d'Etat Ordinaire , mourut à
Paris le 22. dans la 62. année de fon âge,
Il avoit été Ambaffadeur Extraordinaire
& Plenipotentiaire du Roi au Congrès de
Bade & de Cambray.
D. Marie Henriette Bourgoin , épouſe
de M. Anne- Louis Pinon , Chevalier ,
Vicomte de Quincy , &c. Confeiller au
Parlement , accoucha le 4. Juin , d'une
fille qui fut tenuë fur les fonts , & nommée
Marie- Agnès , par M. André- François
de Paul le Febvre d'Ormefon , Cons
feiller au Parlement , Chevalier Seigneur
Deftournelles ; & par Dame Marie-
Agnès Soullet , époufe de M. Jean
le Boulanger , Maître des Comptes.
D. Geneviève de Vandeuil , épouſe
d'Antoine-François de Lanquedouë de
Vandeuil , Seigneur de Paffay , Capitai-
I. Vol. ne
JUIN. 1730. 1257
ne de Cavalerie , accoucha le 15 Juin ,
d'une fille qui fut tenuë fur les fonts , &
nommée Anne-Loüife par François - Anne
de Vandeuil , Seigneur de Montgiron ,
&c. Ecuyer du Roy ; & par D. Louiſe
Charlotte le Fevre , veuve d'Aléxandro
Martinot , Maistre des Comptes.
On s'eft trompé en annonçant dans le
dernier Mercure , la mort de Pierre le
Clerc , Chevalier Seigneur des Hayes ,
Jumelles- le-Frefne , au Verfe- Guedenyau;
Confeiller au Parlement. Ce n'eſt point
lui qui eft mort , mais Dame Marie-Madeleine
Bachelier , fon époufe , fille de
M. Bachelier , Prefident des Tréforiers de
France , laquelle eft decedée le 11 May
dernier , âgée de 32. ans,
Fermer
Résumé : MORTS, NAISSANCE.
En 1730 à Paris, plusieurs décès et naissances ont été enregistrés. Ame-Marie-Madelaine Françoise Voifin, épouse de Robert Deflandes, Chevalier et Seigneur de Crevecoeur, est décédée le 22 mai à l'âge de 33 ans. Dame Élisabeth Françoise Huillier, femme de Paul Benoit, Comte de Brajuin, est morte le 27 mai à 51 ans. Braque, Chevalier et Seigneur du Luat de Boisfrenaud, Intendant et Contrôleur Général des Écuries et Livrées du Roi, est décédé le 29 mai. Son corps a été transporté à l'église des Pères de la Merci, fondée par la famille Braque en 1348. Jean de Nompere, Chevalier et Commandeur de la Commanderie de Saint-Jacques-Dulys, est mort le 30 mai à 76 ans. Alain-Emanuel de Coëtlogon, Maréchal et Vice-Amiral de France, est décédé le 7 juin à 83 ans. La maison de Coëtlogon est originaire de Bretagne et possède des archives remontant à 1207. François Cornu de Balivière, Lieutenant Général des armées du Roi et Gouverneur de Rocroy, est mort le 18 juin à environ 78 ans. Dame Marguerite-Thérèse Fleuriau, veuve de Louis de Laurency, Chevalier et Marquis de Montbrun, est décédée le 19 juin à 63 ans. Honoré Marion, Prêtre de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est mort le 21 juin à environ 54 ans. Dominique Barberini de Saint-Contest, Conseiller d'État, est décédé le 22 juin à 62 ans. Il a été Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Roi au Congrès de Bade et de Cambray. Marie Henriette Bourgoin, épouse d'Anne-Louis Pinon, Chevalier et Vicomte de Quincy, a accouché le 4 juin d'une fille nommée Marie-Agnès. Geneviève de Vandeuil, épouse d'Antoine-François de Lanquedouë de Vandeuil, a accouché le 15 juin d'une fille nommée Anne-Louise. Le document corrige également une erreur concernant la mort de Pierre le Clerc, signalant en réalité le décès de son épouse, Dame Marie-Madeleine Bachelier, fille de Bachelier, Président des Trésoriers de France, survenue le 11 mai à 32 ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
21
p. 2057-2066
SUITE du Camp de Mulhberg & Radwitz.
Début :
Le 24. Juin, jour de S. Jean Baptiste, le Roi de Pologne voulut celebrer cette Fête avec [...]
Mots clefs :
Officiers, Chasse, Roi, Tables, Princes, Repas, Infanterie, Armée, Canon, Maréchal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE du Camp de Mulhberg & Radwitz.
SUITE du Camp de Mulhberg
& Radwiz
E 24. Juin , jour de S. Jean Baptifte , le Roi
Lie
fa magnificence ordinaire. Elle commença à 6.
heures du foir par un grand fouper au Quar
tier du Roi , les Feux de joye enfuite , & à neuf
heures les Troupes fortirent de leurs lignes & fe
mirent en bataille à la tête du Camp. Après qu'on
leur cut donné le fignal du Quartier du Roi , on
fit
2058 MERCURE DE FRANCE
fit trois falves confécutives du Canon , fuivie
chaque fois d'un feu de toute la Moufqueterie.
Ce Feu marqua le temps pour allumer l'Illumination
préparée au-delà de l'Elbe , près du Village
de Riffa , vis -à-vis du Château de Premniz.
L. M. monterent auffi- tôt en Caroffe pour fe
rendre à ce Château . L. A. R. les Princes & la
Princeffe , les autres Princes & toutes les autres
perfonnes de diftinction , de l'un & l'autre fexe ,
les fuivirent.
Les deux Rois arrivez à Promniz , & dès qu'ils
parurent dans la Loge , on donna le premier fignal
par 60. pieces de Canon, au bruit des Trompettes
& Timballes. Entre ce premier fignal & le
fecond , qui fe fit de la même maniere , il ſe paſſa
un quart d'heure pour donner aux Spectateurs le
temps de confiderer les beautez de l'Illumination ,
qui , au dire des Connoiffeurs , étoit des mieux
entendues & des plus fuperbes qu'on eut vû en
Allemagne.
On avoit conftruit exprès un vafte Edifice de
charpente , long de 400. pieds , & au milieu où
étoit repréfenté le Temple de la Paix , un de 160.
piés de hauteur, une toile très-fine en couvroit toute
la façade .On y avoit peint l'Illumination & l'on
avoit appliqué fur la pemture un certain Vernis
qui en la rendant tranfparente , donnoit en même
temps aux couleurs une force & un éclat des
plus virs qui réjouiffoit infiniment l'oeil du Spectate
ur.
La Loge Royale étoit dreflée vis- à-vis & à
450. pas de ' Ilumination , compofée de 40000 .
millest ampes ,qui furent allumées en 15. minutes.
Le Temple de laPaix , d'ordre Ionique , en faifoit
le principal fujet. On y voyoit plufieurs Colom
nes & Pilaftres efpacez avec art & des Peintures
SEPTEMBRE. 1730. 2059
tures des mieux entenduûës , enrichies de Lapis ,
&c. avec des Trophées de Marbre blanc & autres
Ornemens ; les Chapiteaux étoient en Bronze , &
le tout enſemble faifoit un effet admirable ; les
autres parties & les dehors du Temple paroiffoient
conftruits de Marbre d'Egypte de differente couleur
, & tout l'Edifice étoit fi bien difpofé , fuivant
les Regles de l'Architecture & de la Perfpective
, qu'on avoit peine à décider lequel on
devoit le plus admirer , de la magnificence, ou de
la fymétrie.
Ďu milieu du Temple , au- deffus du Sanctuaire
s'élevoit une espece de Piedeltal , fur lequel on
voyoit la Déeffe de la Paix , figure gigantefque
de 22.
pieds de hauteur. Mars la tenoit entre
fes bras. Au-deffus de ces Divinitez , on lifoit fur
une table de bronze , l'Infcription fuivante : Sic
fulta manebit On voyoit au-deffus de l'Infcription
un Trophée pofé fur un Piédeſtal avec une
Lyre , deux Cornes d'abondance , des branches de
Palmier & d'Olivier liées enfemble pour reprefenter
l'affluence de tous les biens , fruits précieux
de la Paix.
Aux deux côtez du Sanctuaire étoient des Arcades
féparées par de doubles Pilaftres , ornez de
Trophées de Marbre blanc : au milieu de ces Arcades
on voyoit en perfpective de chaque côté
une Galerie , dont chacune conduifoit à un Salon.
Ces Salons paroiffoient être en deux Pavillons
foutenus par des Colones ifolées : au- deffus des
Corniches il y avoit plufieurs Trophées attachez
à des Palmiers , & de chaque côté des Renommées
fonnant de la Trompette. Enfin un grand Perron
au bas de l'Edifice , contribuoit becaucoup à en
relever la nobleffe.
Un quart d'heure après avoir donné le fecond
fignal & tiré 1100. coups de fufil , on alluma
τους
2060 MERCURE DE FRANCE
tout à la fois quinze Lettres , placées au bas
-de l'Illumination , formant la Devife dont on
vient de parler. Ces Lettres brillerent durant
plufieurs minutes d'un feu blanc & extrémement
vif. On alluma en même temps les feux courans
à terre , & on fit partir 6000. Fuſées jettées en
partie par des Caiffes , & en partie par des Girandoles
, 30. à la fois de chaque Caiffe & 100. de
chaque Girandole : toutes ces Fufées atteignirent
une hauteur très- confiderable , & firent tout l'ef
fet qu'on en pouvoit attendre.
Durant ce feu des Fufées , des Mortiers de 8.
16. 32. & 64. livres de bale , jetterent 100. Boëtes
remplies de feu de pluye, de Fufées à étoiles &
autres de chacune de 12. roues horifontales &
autant de perpendiculaires , fortirent 70. Fufées
d'une autre forte , & on mit le feu à 1200. Cartouches
& 200. Mortiers de nouvelle efpece , qui
n'ont point d'affut , mais pofez fur leur Trépié
: chaque Cartouche étoit rempli de 22. Fuſées
& chaque Mortier de 21. de deux onces chacune,
& d'une grande quantité d'autres Fufées à terre.
Ce fecond Spectacle dura une bonne demie heure
, après quoi on donna un nouveau ſignal , accompagné
de 2000. coups de Moufquets , & on
vit auffi -tôt le feu Gregeois : 200. Cartouches
chargez chacun de 22. Fufées , 200. Rejettons
fimples & doubles , remplis de 60. Fufées de 2. &
3. onces chacune,& 100. Tonneaux , dont les uns
étoient remplis de 60. Cones , & les autres de 30.
Fufées.Tout ce Feu Gregeois fut jetté dans l'eau
par 12. Bateaux fur terre on tira encore 2000.
Fufées de 6. 12. 25. 50. 75. & de 100. liv. pefant,
zo. Boëtes remplies de feu à étoiles & de pluye
chacune remplie d'autres Boetes , furent tirées ·par
des Mortiers de 45. 96. & 121. livres de bale. 24.
Girandes jetterent chacune 200. Fufées à la fois ,
:
&
SEPTEMBRE . 1730. 206 F
& cent Mortiers de la nouvelle invention dont on
a parlé , en jetterent 21. chacun.
Après ce Feu qui dura autant que le précedent
une nouvelle décharge de 60. Pieces de Canon, fut
donné le fignal pour une feconde efpece d'Illumination.
On vit auffi- tôt la Riviere couverte de 48.
Bâtimens éclairez & remplis de Mufique de guerre
; c'étoit des Chaloupes , des Brigantins , des
Frégates & de très -belles Gondoles parmi ces
Bâtimens brilloit principalement le Bucentaure ,
fuperbe & grand Bâtiment Royal , richement
meublé & illuminé par 30000.Lampions , qui attachez
artiſtement, & jufqu'aux Mats & aux Cordages
, formoient diverfes figures.
Après quelque temps on vit ces Bâtimens defcen-
'dre laRiviere les uns après les autres. Ils étoient précedez
par d'autres Bâtimens, dont quelques - uns repréfentant
des Dauphins,une autre une Baleine jettant
du feu , & c . & à mefure que chaque Batiment
paffa devant les deux Rois , il falua L. M. de fon
Canon & de fes Mortiers , & réïtera encore deux
fois ce falut ; l'un en paffant le Pont de Tonneaux
& l'autre en abordant près du Village de Bober-
Jen.Le Bucentaure s'arrêta devant la Loge Royale.'
L'Orchestre du Roy & les Chanteurs de l'Opera
Italien , qui y étoient , firent la clôture de cette
Fête par une très- belle Serenade . Cette Fête ne
finit que lorfque le jour commença à paroître ,
& il y eut abondance de toutes fortes de Rafraichiffemens
, & c.
Le 25. il n'y eut rien de remarquable , mais le
lendemain 26. jour deſtiné pour le Régal que le
Roi vouloit faire à toute l'armée , on fit diftribuer
la veille à tous les Régimens d'Infanterie & de
Cavalerie les Boeufs , le Pain , le Vin & la Biere'
neceffaires : les Boeufs furent coupez & rôtis par
quartiers ; il y avoit outre cela des Repas particu
liers
2062 MERCURE DE FRANCE
liers que les Chefs de chaque Régiment ou Corps
avoient fait préparer pour régaler leurs Officiers .
Vers les 11. heures du matin , on donna le premier
fignal ; fur quoi toute l'Armée fortit du
Camp fur deux lignes & en bon ordre , fans armes
, les Officiers à là tête . On porta devant chaque
Régiment les Viandes rôties , le Pain , le Vin
& la Biere jufqu'à la grande Place d'Armes devant
le Camp , où chaque Régiment fe rangeoit
fur deux lignes , dans le même ordre qu'il étoit
campé ; chaque Compagnie rangeoit devant fon
front les Viandes rôties , &c. qui lui étoient deftinées
& tous s'étant affis par terre , fe mirent
en devoir de prendre un ample & joyeux Repas.
:
Derriere chaque Régiment on avoit creusé la
terre pour y pratiquer des bancs & une longue
table , à laquelle chaque Chef & Colonel fit fervir
à part de très -bons mets à tous fes Officiers
qui après le fignal donné fe mirent à table ; ces
tables étoient difpofées fur deux lignes , à la diftance
de 100. pas l'une de l'autre ; & les Soldats
étoient affis à une égale distance les uns des autres
, ce qui fit un fort beau Spectacle.
Les deux Rois , qui de la hauteur du Quartier
Royal , avoient pu découvrir cet arrange ment,
en partirent avec toute leur fuite & pafferent les
deux lignes devant les tables des Officiers , pour
les voir manger. L. M. furent faluées par les Officiers
, les verres à la main , & les Soldats firent
éclater leur joye par des acclâmations de Vivent
les Rois , jettant leurs chapeaux en l'air , au bruit
des Tambours & au fon de divers Inftrumens de
M ufique.
Pendant cette Promenade des deux Rois & de
leur Suite , on fit fervir au Quartier du Roi , trois
tables , dont l'une qui étoit ovale , au milieu de
deux autres , & fur une élevation , étoit de 20 .
CouSEPTEMBRE
. 1730. 2063
Couverts pour les deux Rois , leur Famille Roya
le & les Princes Etrangers. Les deux autres tables
qui étoient en long , bordoient tout le Parapet de
deux côtez ,èlles étoient de 100. Couverts chacune,
pour tous les Generaux de l'Armée & pour les
Officiers & autres Etrangers qui fe trouvoient au
Camp.
Derriere la table ovale du milieu , fous une
magnifique Tente Turque , on avoit fait dreffer
une quatriéme table , longue de 40. à so. pieds
& large de dix à couze , fur laquelle il Y avoit
un Gâteau de la même grandeur que la table , &
de 36. Quintaux de poids ; ce Gâteau fut diftri→
bué à la fin du Repas à quiconque en fouhaitoit.
Après que les deux Rois eurent paffé les deux
lignes & vû dîner l'Amée , L. M. retournerent
au Quartier Royal & fe mirent à table , de même
que le Velt- Maréchal , les Officiers Generaux ,
les Officiers Etrangers & autres perfonnes de dif
tinction. Pendant le Repas on but plufieurs fois
au bruit des Canons , qui , au nombre de 48.
étoient rangez fur les Terraffes aux deux côtez .
Vers la fin du Repas , le Velt - Maréchal fe leva
& prefenta au Roi de Pruffe une Lettre au nom
& de la part de toute l'Armée , par laquelle elle
remercoit S. M. Pr. de la bonté qu'elle avoit euë
de ſe trouver à ſes Exercices Militaires , en lui
demandant en même temps la grace de la vouloir
congedier. Le Roi de Pruffe y répondit par toutes
fortes d'expreffions de politeffe , & lui accorda
le congé demandé avec tous les témoignages
d'une entiere fatisfaction.
Là-deffus le Velt-Maréchal & tous les Gene
raux de l'Armée fortirent de table & fe rendirent
au Quartier du Velt -Maréchal , ils y trouverent
tous les Officiers de l'Armée affemblez & formez
en bataillon , dont l'Infanterie tenoit le milieu
avec
2064 MERCURE DE FRANCE
avec 12 pelotons à quatre de hauteur , ayant à
chaque afle neuf pelotons de la Cavalerie à trois
de hauteur. Les Capitaines formerent le premier
rang , les Lieutenans le fecond ; les Sous - Lieutenans
le troifiéme , & les Enfeignes le quatrième.
Les Majors fe rangerent comme Caporaux , aux
aîles de leurs pelotons ; les Lieutenans - Colonels ,
comme Sergens , derriere leurs pelotons , & les
Colonels , comme Officiers , devant les pelotons :
les Generaux fe rangerent devant le Bataillon ,
chacun à fa place , felon fon ancienneté , ayant le
Velt-Maréchal à la tête . Les Officiers de l'Infanterie
marchoient avec leurs Efpontons , & ceux
de la Cavalerie , l'épée haute.
Le Bataillon s'étant mis en marche dans cet
ordre , le Velt - Maréchal le mena aux deux Terraffes
devant le Quartier Royal , où il ſe mit en
deux lignes ; la Cavalerie forma la premiere , &
l'Infanterie la feconde : Ils faluerent tous enfemble
les deux Rois ; les deux lignes s'étant enfuite
remifes en marche par pelotons , elles pafferent
en revûë au pied de la premiere Terraffe , où les
deux Rois s'étoient poftez avec toute leur Cour
& faluerent de nouveau L. M.par pelotons.Le Roi
de Pruffe les remercia fort gracieuſement ; &
comme S. M. Pr. pour donner une marque de
fon entiere fatisfaction , buvoit à chaque General
& à chaque Colonel -Commandant des Régimens,
on fit donner à tous les Officiers , à mesure qu'ils
paffoient par pelotons , des verres qu'ils vuiderent
à la fanté du Roi de Pruffe , au bruit de tout
le Canon ; & après avoir jetté les verres , ils pafferent
de cette façon les uns après les autres , &
le Canon ne ceffa de tirer qu'aprés qu'ils furent
tous paffez. C'eft ainfi que l'Armée prit congé
du Roi de Pruffe , qui la congedia.
Les deux Rois avec toute leur Cour , s'embarquerent
SEPTEMBRE . 1730. 2065
querent
fur l'Elbe le 27. & arriverent au Château
de Lichtembourg , où ils coucherent . Le lendemain
28. L. M. accompagnées des Princes leurs
fils , partirent de Lichtembourg avec toute leur
fuite pour fe rendre à l'endroit de la Chauffée
près de Zulhtsdorff , elles y trouverent d'abord
des gens de la Chaffe en habits verds galonaez
d'argent, avec leurs Chiens, rangez en haye. L'endroit
de la Chaffe & fes avenues étoient embellis
par plufieurs grandes & magnifiques Loges ,
conftruites de verdure. On avoit pris toutes les
précautions pour empêcher qu'il n'arrivât aucun
accident par des coups tirez . Le grand Veneur
à la tête du Veneur de la Cour , des Grands - Maî
tres des Forêts , des Gentilshommes & de tous les
autres Officiers qui dépendent de la Chaffe, étoient
auffi en habits verds richement l'odez .
2
Ils reçurent L. M. en defcendant de leur Chaife
, au fon des Cors de Chaffe & des Hautbois .
Il fe préfenta d'abord une Chaife de Chaffe , tirée
par fix Cerfs apprivoifez , & menée avec beau
coup d'adreffe par deux Garçons de Chaffe , ce
que le Roi de Pruffe ne put s'empêcher d'admirer.
On fit enfuite les préparatifs pour commencer
la Chaffe: Les Chevaliers & autres de la fuite
des deux Rois à cheval & munis de Lances , fe
rangerent à droite & à gauche. L. M. & L. A. R.
avec toutes les perfonnes de diftinction de leur
fuite , s'étant partagez , fe pofterent aux deux côtez
pour tirer. Le Grand Veneur rangea en ordre
tous ceux qui dépendent de la Chaffe , & s'étant
mis à la tête , il paffa avec eux devant les
deux Rois , & alors la Chaffe commença au fon
des Cors & des Hautbois. Il fut tué un grand
nombre de toutes fortes de bêtes fauves & autre
gibier , partie avec des Lances & en forçant avec
des Chiens , & partie par des armes à feu. Il fe
trour
2066 MERCURE DE FRANCE
trouva en tout 1124. Pieces; fçavoir, 804. Cerfs,
203. Sangliers , 97. Chevreuils & Dains , 18.
Lievres & 2. Renards , le tout porté à une Place
& rangé en ordre par les Gens de la Chaffe. Ainfi
finit cette grande & fuperbe Chaffe qui fut faite
avec beaucoup d'ordre & fans aucun accident.
On ſe retira enfuite vers les Loges , où les Tables
étoient couvertes & fervies pour le dîner. Il
y avoit trois tables , dont la premiere deſtinée
pour L. M. L. A. R. les Princes & autres perfon-
Tonnes de diftinction , étoit de 24. Couverts ; &
les deux autres de 20. Couverts chacune , pour
les Miniftres & autres Officiers. Il y avoit outre
cela deux autres tables de 48. Couverts chacune
pour les Gens de la Chaffe. La joye generale &
les deux Rois parurent fort contens ; lorfqu'on
fut hors de table , les deux Rois pafferent encore
quelque temps en converfation , après quoi L. M.
s'embrafferent & fe féparerent avec toutes les
marques poffibles de tendreffe. Le Roi de Pruffe
partit pour Poftdam & le Roi de Pologne retourna
au Camp de Radewitz.
& Radwiz
E 24. Juin , jour de S. Jean Baptifte , le Roi
Lie
fa magnificence ordinaire. Elle commença à 6.
heures du foir par un grand fouper au Quar
tier du Roi , les Feux de joye enfuite , & à neuf
heures les Troupes fortirent de leurs lignes & fe
mirent en bataille à la tête du Camp. Après qu'on
leur cut donné le fignal du Quartier du Roi , on
fit
2058 MERCURE DE FRANCE
fit trois falves confécutives du Canon , fuivie
chaque fois d'un feu de toute la Moufqueterie.
Ce Feu marqua le temps pour allumer l'Illumination
préparée au-delà de l'Elbe , près du Village
de Riffa , vis -à-vis du Château de Premniz.
L. M. monterent auffi- tôt en Caroffe pour fe
rendre à ce Château . L. A. R. les Princes & la
Princeffe , les autres Princes & toutes les autres
perfonnes de diftinction , de l'un & l'autre fexe ,
les fuivirent.
Les deux Rois arrivez à Promniz , & dès qu'ils
parurent dans la Loge , on donna le premier fignal
par 60. pieces de Canon, au bruit des Trompettes
& Timballes. Entre ce premier fignal & le
fecond , qui fe fit de la même maniere , il ſe paſſa
un quart d'heure pour donner aux Spectateurs le
temps de confiderer les beautez de l'Illumination ,
qui , au dire des Connoiffeurs , étoit des mieux
entendues & des plus fuperbes qu'on eut vû en
Allemagne.
On avoit conftruit exprès un vafte Edifice de
charpente , long de 400. pieds , & au milieu où
étoit repréfenté le Temple de la Paix , un de 160.
piés de hauteur, une toile très-fine en couvroit toute
la façade .On y avoit peint l'Illumination & l'on
avoit appliqué fur la pemture un certain Vernis
qui en la rendant tranfparente , donnoit en même
temps aux couleurs une force & un éclat des
plus virs qui réjouiffoit infiniment l'oeil du Spectate
ur.
La Loge Royale étoit dreflée vis- à-vis & à
450. pas de ' Ilumination , compofée de 40000 .
millest ampes ,qui furent allumées en 15. minutes.
Le Temple de laPaix , d'ordre Ionique , en faifoit
le principal fujet. On y voyoit plufieurs Colom
nes & Pilaftres efpacez avec art & des Peintures
SEPTEMBRE. 1730. 2059
tures des mieux entenduûës , enrichies de Lapis ,
&c. avec des Trophées de Marbre blanc & autres
Ornemens ; les Chapiteaux étoient en Bronze , &
le tout enſemble faifoit un effet admirable ; les
autres parties & les dehors du Temple paroiffoient
conftruits de Marbre d'Egypte de differente couleur
, & tout l'Edifice étoit fi bien difpofé , fuivant
les Regles de l'Architecture & de la Perfpective
, qu'on avoit peine à décider lequel on
devoit le plus admirer , de la magnificence, ou de
la fymétrie.
Ďu milieu du Temple , au- deffus du Sanctuaire
s'élevoit une espece de Piedeltal , fur lequel on
voyoit la Déeffe de la Paix , figure gigantefque
de 22.
pieds de hauteur. Mars la tenoit entre
fes bras. Au-deffus de ces Divinitez , on lifoit fur
une table de bronze , l'Infcription fuivante : Sic
fulta manebit On voyoit au-deffus de l'Infcription
un Trophée pofé fur un Piédeſtal avec une
Lyre , deux Cornes d'abondance , des branches de
Palmier & d'Olivier liées enfemble pour reprefenter
l'affluence de tous les biens , fruits précieux
de la Paix.
Aux deux côtez du Sanctuaire étoient des Arcades
féparées par de doubles Pilaftres , ornez de
Trophées de Marbre blanc : au milieu de ces Arcades
on voyoit en perfpective de chaque côté
une Galerie , dont chacune conduifoit à un Salon.
Ces Salons paroiffoient être en deux Pavillons
foutenus par des Colones ifolées : au- deffus des
Corniches il y avoit plufieurs Trophées attachez
à des Palmiers , & de chaque côté des Renommées
fonnant de la Trompette. Enfin un grand Perron
au bas de l'Edifice , contribuoit becaucoup à en
relever la nobleffe.
Un quart d'heure après avoir donné le fecond
fignal & tiré 1100. coups de fufil , on alluma
τους
2060 MERCURE DE FRANCE
tout à la fois quinze Lettres , placées au bas
-de l'Illumination , formant la Devife dont on
vient de parler. Ces Lettres brillerent durant
plufieurs minutes d'un feu blanc & extrémement
vif. On alluma en même temps les feux courans
à terre , & on fit partir 6000. Fuſées jettées en
partie par des Caiffes , & en partie par des Girandoles
, 30. à la fois de chaque Caiffe & 100. de
chaque Girandole : toutes ces Fufées atteignirent
une hauteur très- confiderable , & firent tout l'ef
fet qu'on en pouvoit attendre.
Durant ce feu des Fufées , des Mortiers de 8.
16. 32. & 64. livres de bale , jetterent 100. Boëtes
remplies de feu de pluye, de Fufées à étoiles &
autres de chacune de 12. roues horifontales &
autant de perpendiculaires , fortirent 70. Fufées
d'une autre forte , & on mit le feu à 1200. Cartouches
& 200. Mortiers de nouvelle efpece , qui
n'ont point d'affut , mais pofez fur leur Trépié
: chaque Cartouche étoit rempli de 22. Fuſées
& chaque Mortier de 21. de deux onces chacune,
& d'une grande quantité d'autres Fufées à terre.
Ce fecond Spectacle dura une bonne demie heure
, après quoi on donna un nouveau ſignal , accompagné
de 2000. coups de Moufquets , & on
vit auffi -tôt le feu Gregeois : 200. Cartouches
chargez chacun de 22. Fufées , 200. Rejettons
fimples & doubles , remplis de 60. Fufées de 2. &
3. onces chacune,& 100. Tonneaux , dont les uns
étoient remplis de 60. Cones , & les autres de 30.
Fufées.Tout ce Feu Gregeois fut jetté dans l'eau
par 12. Bateaux fur terre on tira encore 2000.
Fufées de 6. 12. 25. 50. 75. & de 100. liv. pefant,
zo. Boëtes remplies de feu à étoiles & de pluye
chacune remplie d'autres Boetes , furent tirées ·par
des Mortiers de 45. 96. & 121. livres de bale. 24.
Girandes jetterent chacune 200. Fufées à la fois ,
:
&
SEPTEMBRE . 1730. 206 F
& cent Mortiers de la nouvelle invention dont on
a parlé , en jetterent 21. chacun.
Après ce Feu qui dura autant que le précedent
une nouvelle décharge de 60. Pieces de Canon, fut
donné le fignal pour une feconde efpece d'Illumination.
On vit auffi- tôt la Riviere couverte de 48.
Bâtimens éclairez & remplis de Mufique de guerre
; c'étoit des Chaloupes , des Brigantins , des
Frégates & de très -belles Gondoles parmi ces
Bâtimens brilloit principalement le Bucentaure ,
fuperbe & grand Bâtiment Royal , richement
meublé & illuminé par 30000.Lampions , qui attachez
artiſtement, & jufqu'aux Mats & aux Cordages
, formoient diverfes figures.
Après quelque temps on vit ces Bâtimens defcen-
'dre laRiviere les uns après les autres. Ils étoient précedez
par d'autres Bâtimens, dont quelques - uns repréfentant
des Dauphins,une autre une Baleine jettant
du feu , & c . & à mefure que chaque Batiment
paffa devant les deux Rois , il falua L. M. de fon
Canon & de fes Mortiers , & réïtera encore deux
fois ce falut ; l'un en paffant le Pont de Tonneaux
& l'autre en abordant près du Village de Bober-
Jen.Le Bucentaure s'arrêta devant la Loge Royale.'
L'Orchestre du Roy & les Chanteurs de l'Opera
Italien , qui y étoient , firent la clôture de cette
Fête par une très- belle Serenade . Cette Fête ne
finit que lorfque le jour commença à paroître ,
& il y eut abondance de toutes fortes de Rafraichiffemens
, & c.
Le 25. il n'y eut rien de remarquable , mais le
lendemain 26. jour deſtiné pour le Régal que le
Roi vouloit faire à toute l'armée , on fit diftribuer
la veille à tous les Régimens d'Infanterie & de
Cavalerie les Boeufs , le Pain , le Vin & la Biere'
neceffaires : les Boeufs furent coupez & rôtis par
quartiers ; il y avoit outre cela des Repas particu
liers
2062 MERCURE DE FRANCE
liers que les Chefs de chaque Régiment ou Corps
avoient fait préparer pour régaler leurs Officiers .
Vers les 11. heures du matin , on donna le premier
fignal ; fur quoi toute l'Armée fortit du
Camp fur deux lignes & en bon ordre , fans armes
, les Officiers à là tête . On porta devant chaque
Régiment les Viandes rôties , le Pain , le Vin
& la Biere jufqu'à la grande Place d'Armes devant
le Camp , où chaque Régiment fe rangeoit
fur deux lignes , dans le même ordre qu'il étoit
campé ; chaque Compagnie rangeoit devant fon
front les Viandes rôties , &c. qui lui étoient deftinées
& tous s'étant affis par terre , fe mirent
en devoir de prendre un ample & joyeux Repas.
:
Derriere chaque Régiment on avoit creusé la
terre pour y pratiquer des bancs & une longue
table , à laquelle chaque Chef & Colonel fit fervir
à part de très -bons mets à tous fes Officiers
qui après le fignal donné fe mirent à table ; ces
tables étoient difpofées fur deux lignes , à la diftance
de 100. pas l'une de l'autre ; & les Soldats
étoient affis à une égale distance les uns des autres
, ce qui fit un fort beau Spectacle.
Les deux Rois , qui de la hauteur du Quartier
Royal , avoient pu découvrir cet arrange ment,
en partirent avec toute leur fuite & pafferent les
deux lignes devant les tables des Officiers , pour
les voir manger. L. M. furent faluées par les Officiers
, les verres à la main , & les Soldats firent
éclater leur joye par des acclâmations de Vivent
les Rois , jettant leurs chapeaux en l'air , au bruit
des Tambours & au fon de divers Inftrumens de
M ufique.
Pendant cette Promenade des deux Rois & de
leur Suite , on fit fervir au Quartier du Roi , trois
tables , dont l'une qui étoit ovale , au milieu de
deux autres , & fur une élevation , étoit de 20 .
CouSEPTEMBRE
. 1730. 2063
Couverts pour les deux Rois , leur Famille Roya
le & les Princes Etrangers. Les deux autres tables
qui étoient en long , bordoient tout le Parapet de
deux côtez ,èlles étoient de 100. Couverts chacune,
pour tous les Generaux de l'Armée & pour les
Officiers & autres Etrangers qui fe trouvoient au
Camp.
Derriere la table ovale du milieu , fous une
magnifique Tente Turque , on avoit fait dreffer
une quatriéme table , longue de 40. à so. pieds
& large de dix à couze , fur laquelle il Y avoit
un Gâteau de la même grandeur que la table , &
de 36. Quintaux de poids ; ce Gâteau fut diftri→
bué à la fin du Repas à quiconque en fouhaitoit.
Après que les deux Rois eurent paffé les deux
lignes & vû dîner l'Amée , L. M. retournerent
au Quartier Royal & fe mirent à table , de même
que le Velt- Maréchal , les Officiers Generaux ,
les Officiers Etrangers & autres perfonnes de dif
tinction. Pendant le Repas on but plufieurs fois
au bruit des Canons , qui , au nombre de 48.
étoient rangez fur les Terraffes aux deux côtez .
Vers la fin du Repas , le Velt - Maréchal fe leva
& prefenta au Roi de Pruffe une Lettre au nom
& de la part de toute l'Armée , par laquelle elle
remercoit S. M. Pr. de la bonté qu'elle avoit euë
de ſe trouver à ſes Exercices Militaires , en lui
demandant en même temps la grace de la vouloir
congedier. Le Roi de Pruffe y répondit par toutes
fortes d'expreffions de politeffe , & lui accorda
le congé demandé avec tous les témoignages
d'une entiere fatisfaction.
Là-deffus le Velt-Maréchal & tous les Gene
raux de l'Armée fortirent de table & fe rendirent
au Quartier du Velt -Maréchal , ils y trouverent
tous les Officiers de l'Armée affemblez & formez
en bataillon , dont l'Infanterie tenoit le milieu
avec
2064 MERCURE DE FRANCE
avec 12 pelotons à quatre de hauteur , ayant à
chaque afle neuf pelotons de la Cavalerie à trois
de hauteur. Les Capitaines formerent le premier
rang , les Lieutenans le fecond ; les Sous - Lieutenans
le troifiéme , & les Enfeignes le quatrième.
Les Majors fe rangerent comme Caporaux , aux
aîles de leurs pelotons ; les Lieutenans - Colonels ,
comme Sergens , derriere leurs pelotons , & les
Colonels , comme Officiers , devant les pelotons :
les Generaux fe rangerent devant le Bataillon ,
chacun à fa place , felon fon ancienneté , ayant le
Velt-Maréchal à la tête . Les Officiers de l'Infanterie
marchoient avec leurs Efpontons , & ceux
de la Cavalerie , l'épée haute.
Le Bataillon s'étant mis en marche dans cet
ordre , le Velt - Maréchal le mena aux deux Terraffes
devant le Quartier Royal , où il ſe mit en
deux lignes ; la Cavalerie forma la premiere , &
l'Infanterie la feconde : Ils faluerent tous enfemble
les deux Rois ; les deux lignes s'étant enfuite
remifes en marche par pelotons , elles pafferent
en revûë au pied de la premiere Terraffe , où les
deux Rois s'étoient poftez avec toute leur Cour
& faluerent de nouveau L. M.par pelotons.Le Roi
de Pruffe les remercia fort gracieuſement ; &
comme S. M. Pr. pour donner une marque de
fon entiere fatisfaction , buvoit à chaque General
& à chaque Colonel -Commandant des Régimens,
on fit donner à tous les Officiers , à mesure qu'ils
paffoient par pelotons , des verres qu'ils vuiderent
à la fanté du Roi de Pruffe , au bruit de tout
le Canon ; & après avoir jetté les verres , ils pafferent
de cette façon les uns après les autres , &
le Canon ne ceffa de tirer qu'aprés qu'ils furent
tous paffez. C'eft ainfi que l'Armée prit congé
du Roi de Pruffe , qui la congedia.
Les deux Rois avec toute leur Cour , s'embarquerent
SEPTEMBRE . 1730. 2065
querent
fur l'Elbe le 27. & arriverent au Château
de Lichtembourg , où ils coucherent . Le lendemain
28. L. M. accompagnées des Princes leurs
fils , partirent de Lichtembourg avec toute leur
fuite pour fe rendre à l'endroit de la Chauffée
près de Zulhtsdorff , elles y trouverent d'abord
des gens de la Chaffe en habits verds galonaez
d'argent, avec leurs Chiens, rangez en haye. L'endroit
de la Chaffe & fes avenues étoient embellis
par plufieurs grandes & magnifiques Loges ,
conftruites de verdure. On avoit pris toutes les
précautions pour empêcher qu'il n'arrivât aucun
accident par des coups tirez . Le grand Veneur
à la tête du Veneur de la Cour , des Grands - Maî
tres des Forêts , des Gentilshommes & de tous les
autres Officiers qui dépendent de la Chaffe, étoient
auffi en habits verds richement l'odez .
2
Ils reçurent L. M. en defcendant de leur Chaife
, au fon des Cors de Chaffe & des Hautbois .
Il fe préfenta d'abord une Chaife de Chaffe , tirée
par fix Cerfs apprivoifez , & menée avec beau
coup d'adreffe par deux Garçons de Chaffe , ce
que le Roi de Pruffe ne put s'empêcher d'admirer.
On fit enfuite les préparatifs pour commencer
la Chaffe: Les Chevaliers & autres de la fuite
des deux Rois à cheval & munis de Lances , fe
rangerent à droite & à gauche. L. M. & L. A. R.
avec toutes les perfonnes de diftinction de leur
fuite , s'étant partagez , fe pofterent aux deux côtez
pour tirer. Le Grand Veneur rangea en ordre
tous ceux qui dépendent de la Chaffe , & s'étant
mis à la tête , il paffa avec eux devant les
deux Rois , & alors la Chaffe commença au fon
des Cors & des Hautbois. Il fut tué un grand
nombre de toutes fortes de bêtes fauves & autre
gibier , partie avec des Lances & en forçant avec
des Chiens , & partie par des armes à feu. Il fe
trour
2066 MERCURE DE FRANCE
trouva en tout 1124. Pieces; fçavoir, 804. Cerfs,
203. Sangliers , 97. Chevreuils & Dains , 18.
Lievres & 2. Renards , le tout porté à une Place
& rangé en ordre par les Gens de la Chaffe. Ainfi
finit cette grande & fuperbe Chaffe qui fut faite
avec beaucoup d'ordre & fans aucun accident.
On ſe retira enfuite vers les Loges , où les Tables
étoient couvertes & fervies pour le dîner. Il
y avoit trois tables , dont la premiere deſtinée
pour L. M. L. A. R. les Princes & autres perfon-
Tonnes de diftinction , étoit de 24. Couverts ; &
les deux autres de 20. Couverts chacune , pour
les Miniftres & autres Officiers. Il y avoit outre
cela deux autres tables de 48. Couverts chacune
pour les Gens de la Chaffe. La joye generale &
les deux Rois parurent fort contens ; lorfqu'on
fut hors de table , les deux Rois pafferent encore
quelque temps en converfation , après quoi L. M.
s'embrafferent & fe féparerent avec toutes les
marques poffibles de tendreffe. Le Roi de Pruffe
partit pour Poftdam & le Roi de Pologne retourna
au Camp de Radewitz.
Fermer
Résumé : SUITE du Camp de Mulhberg & Radwitz.
Le 24 juin, à l'occasion de la Saint-Jean-Baptiste, le roi organisa une célébration à Mulhberg et Radwitz. La journée débuta par un grand souper au quartier du roi, suivi de feux de joie et d'une mise en bataille des troupes à 9 heures. Trois salves de canon et des feux de mousqueterie marquèrent le début d'une illumination près du village de Riffa, en face du château de Premniz. Le roi et les princes se rendirent au château où une illumination spectaculaire fut allumée, représentant un temple de la Paix de 400 pieds de long et 160 pieds de haut, orné de peintures et de trophées. L'illumination, composée de 40 000 millest ampes, fut allumée en 15 minutes. Le temple, de style ionique, était richement décoré de colonnes, de pilastres, et de peintures enrichies de lapis. Au centre du temple, une déesse de la Paix, tenue par Mars, surplombait une inscription en latin. Des arcades et des galeries complétaient la scène, avec des trophées et des renommées sonnant de la trompette. Après un quart d'heure, 15 lettres formant une devise furent allumées, accompagnées de feux courants à terre et de 6 000 fusées. Des mortiers tirèrent des boîtes remplies de feux d'artifice, et un feu grégeois fut allumé dans l'eau par des bateaux. Une seconde illumination vit la rivière couverte de 48 bâtiments éclairés et remplis de musique de guerre, incluant le Bucentaure, un grand bâtiment royal illuminé par 30 000 lampions. Le 26 juin, le roi offrit un repas à toute l'armée. Les régiments se rangèrent en ordre, et les viandes rôties, le pain, le vin et la bière furent distribués. Les rois passèrent en revue les troupes, qui les saluèrent avec des acclamations et des musiques. Après le repas, le maréchal présenta une lettre de remerciement au roi de Prusse, qui accorda le congé à l'armée. Les officiers, formés en bataillon, saluèrent les rois avant de se disperser. Les deux rois s'embarquèrent sur l'Elbe le 27 juin et arrivèrent au château de Lichtembourg, où ils passèrent la nuit. Le lendemain, ils se rendirent près de Zulhtsdorff. Le texte décrit également une grande chasse organisée avec une préparation minutieuse pour éviter les accidents. Les participants, vêtus de habits verts galonnés d'argent, incluaient des gens de la Chasse, des chiens, et divers officiers. L'endroit était embelli par des loges magnifiques construites de verdure. La chasse débuta avec une présentation d'une chaise tirée par six cerfs apprivoisés, admirée par le Roi de Prusse. Les préparatifs incluaient des chevaliers et autres cavaliers munis de lances, se rangeant de chaque côté. Les rois et les personnes de distinction se positionnèrent pour tirer. La chasse se déroula avec ordre, au son des cors et des hautbois, et un grand nombre de bêtes fauves et de gibier furent tuées, totalisant 1124 pièces. Après la chasse, un dîner fut servi dans les loges, avec trois tables pour les personnes de distinction et deux autres pour les gens de la Chasse. La joie générale et la satisfaction des rois furent notables. Après le dîner, les rois conversèrent brièvement avant que Leurs Majestés ne s'embrassent et se séparèrent avec tendresse. Le Roi de Prusse partit pour Potsdam, et le Roi de Pologne retourna au camp de Radewitz.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
22
p. 155
MORTS. des Pays Etrangers.
Début :
LE Prince N. Galitzin, Welt - Maréchal des Troupes Russiennes, mourut [...]
Mots clefs :
Maréchal, Art militaire, Duchesse, Inhumé, Obsèques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS. des Pays Etrangers.
MORTS.
des Pays Etrangers .
·
E Prince N. Galitzin , Welt - Maréchal des
TroupesRussiennes , mourut à Moscou vers
la fin du mois de Novembre dernier , universellement
regretté à cause de sa grande experience
dans l'Art Militaire. C'est à ce Capitaine que le
feu Czar Pierre 1. est redevable d'une grande
partie de ses heureux succès dans la derniere.
guerre contre les Suedois.
Dona Marguerite de Lorraine , Duchesse de
Gadaval , veuve en troisiémes noces du Duc
Don Nuño Alvarés Pereira de Mello , qu'elle avoit
épousé le 25. Juin 1675. mort le 28. Janvier.
1727. mourut à Lisbonne le 16. du mois der .
nier , âgée de 68. ans et 29. jours ; elle étoit fille
de Louis de Lorraine , Comté d'Armagnac ,
Grand - Ecuyer de France. Le corps de cette Princesse
a été inhumé dans l'Eglise du Monastere
Royal de Xabregas , où on lui a fait des obseques
magnifiques , ausquelles les Grands du
Royaume et les Seigneurs de la Cour ont assisté.
des Pays Etrangers .
·
E Prince N. Galitzin , Welt - Maréchal des
TroupesRussiennes , mourut à Moscou vers
la fin du mois de Novembre dernier , universellement
regretté à cause de sa grande experience
dans l'Art Militaire. C'est à ce Capitaine que le
feu Czar Pierre 1. est redevable d'une grande
partie de ses heureux succès dans la derniere.
guerre contre les Suedois.
Dona Marguerite de Lorraine , Duchesse de
Gadaval , veuve en troisiémes noces du Duc
Don Nuño Alvarés Pereira de Mello , qu'elle avoit
épousé le 25. Juin 1675. mort le 28. Janvier.
1727. mourut à Lisbonne le 16. du mois der .
nier , âgée de 68. ans et 29. jours ; elle étoit fille
de Louis de Lorraine , Comté d'Armagnac ,
Grand - Ecuyer de France. Le corps de cette Princesse
a été inhumé dans l'Eglise du Monastere
Royal de Xabregas , où on lui a fait des obseques
magnifiques , ausquelles les Grands du
Royaume et les Seigneurs de la Cour ont assisté.
Fermer
Résumé : MORTS. des Pays Etrangers.
Le prince N. Galitzin, maréchal des troupes russes, est décédé à Moscou fin novembre. Il était respecté pour son rôle crucial dans les succès du tsar Pierre Ier contre les Suédois. Dona Marguerite de Lorraine, duchesse de Gadaval, est décédée à Lisbonne à 68 ans. Elle était la fille de Louis de Lorraine et avait épousé le duc Don Nuño Alvarés Pereira de Mello. Ses obsèques ont eu lieu à l'église du monastère royal de Xabregas.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
23
p. 1805-1806
ALLEMAGNE.
Début :
L'Ambassadeur Turc eut le 11. Juin Audience du Prince Eugene à Vienne; il fut complimenté [...]
Mots clefs :
Ambassadeur turc, Audience, Maréchal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
A-L LE MAGNE.
'Ambassadeur Turc eut le 11. Juin Audience
du Prince Eugene à Vienne; il fut complimen
ré et reçu par quatre Officiers de la Chancellerie
de Guerre , et introduit ensuite dans la Salle
d'Audience par M. Penckler , Secretaire des
Langues Orientales ; le P. Eugene de Savoye
étoit assis dans un Fauteuil , la tête couverte , et
ayant à sa droite le Maréchal Comte de Konigseg,
Vice-President du Conseil de Guerre , tous
les Membres du même Conseil , plusieurs Ministres
, tant Etrangers que de la Cour , et toute
la Géneralité. Dès que l'Ambassadeur eut apperçû
le Prince , il lui fit trois reverences - consecutives
à la maniere Turque , tenant la main au
Turban , et baissant la tête S. A. S. se leva ,
et mettant la main au Chapeau , elle lui fit figne
de se mettre dans un Fauteuil qu'on lui avoit
préparé , ce qu'il fit ; et aprés avoir exposé au
Prince le sujet de son Ambassade , il lui remit
debout une Lettre du G. V. que S. A. S. reçut
et la tête découverte. Le Prince s'entretint ensuite
Ïe quelque temps avec l'Ambassadeur par moyen
de M. Penkler , qui servit d'interprete : aprés
quoy ce Ministre fut congedié avec les Ceremo
nies accoutumées . Dez qu'il fut hors de la Salle
d'audience , quelques Officiers de sa suite le prirent
sous les bras , et le porterent jusqu'au Ca→
rossc.
Le 28. du mois dernier , le fils aîné de l'Envoyé
du Duc de Lorraine reçut au nom de ce
Prince
856 MERCURE DE FRANCE
Prince l'investiture de la Principauté de Teschen
en Silesie , dont l'Empereur lui a fait don il y a
quelques années.
Sur la fin du mois dernier , Mustapha Effendi ,
Ambassadeur de la Porte Othomane , eut à Vienne
Audience de l'Empereur , et lui présenta la
Lettre du Grand Seigneur , S M. I. le reçut de-
Bout , et lui présenta sa main à baiser ; mais il se
contenta de baiser le bord de la manche de S.
M. I. ainsi que cela se pratique en Turquie auprés
du G. S.
On écrit de Wolfembutel que le Duc regnant
avoit approuvé dans toutes ses parties le Traité
conclu entre le feu Duc son frere et la Couronne
d'Angleterre , et que S. A. S. avoit aussi renouvellé
le Traité de Confédération héréditaire entre
les Maisons de Brunswick- Hanover et de Brunswick-
Wolfembutel .
né
Le Roy de Pologne , Electeur de Saxe, a ordonque
les nouvelles- Maisons qu'on a bâties à
Dresde, soit dans la Ville ou dans les Fauxbourgs,
seront pour le moins de trois Etages , et qu'elles
ne pourront être construites que sur un Plan ,
dressé par un Ingenieur , et approuvé par le Roy..
On ne peut trop louer l'attention que les Souverains
, les Ministres et les Magistrats , ont pour la
décoration des grandes Villes . Leurs contemporains
et leur posterité chantent également leurs
louanges sur tout quand quelque utilité se joint.
à l'agrément.
'Ambassadeur Turc eut le 11. Juin Audience
du Prince Eugene à Vienne; il fut complimen
ré et reçu par quatre Officiers de la Chancellerie
de Guerre , et introduit ensuite dans la Salle
d'Audience par M. Penckler , Secretaire des
Langues Orientales ; le P. Eugene de Savoye
étoit assis dans un Fauteuil , la tête couverte , et
ayant à sa droite le Maréchal Comte de Konigseg,
Vice-President du Conseil de Guerre , tous
les Membres du même Conseil , plusieurs Ministres
, tant Etrangers que de la Cour , et toute
la Géneralité. Dès que l'Ambassadeur eut apperçû
le Prince , il lui fit trois reverences - consecutives
à la maniere Turque , tenant la main au
Turban , et baissant la tête S. A. S. se leva ,
et mettant la main au Chapeau , elle lui fit figne
de se mettre dans un Fauteuil qu'on lui avoit
préparé , ce qu'il fit ; et aprés avoir exposé au
Prince le sujet de son Ambassade , il lui remit
debout une Lettre du G. V. que S. A. S. reçut
et la tête découverte. Le Prince s'entretint ensuite
Ïe quelque temps avec l'Ambassadeur par moyen
de M. Penkler , qui servit d'interprete : aprés
quoy ce Ministre fut congedié avec les Ceremo
nies accoutumées . Dez qu'il fut hors de la Salle
d'audience , quelques Officiers de sa suite le prirent
sous les bras , et le porterent jusqu'au Ca→
rossc.
Le 28. du mois dernier , le fils aîné de l'Envoyé
du Duc de Lorraine reçut au nom de ce
Prince
856 MERCURE DE FRANCE
Prince l'investiture de la Principauté de Teschen
en Silesie , dont l'Empereur lui a fait don il y a
quelques années.
Sur la fin du mois dernier , Mustapha Effendi ,
Ambassadeur de la Porte Othomane , eut à Vienne
Audience de l'Empereur , et lui présenta la
Lettre du Grand Seigneur , S M. I. le reçut de-
Bout , et lui présenta sa main à baiser ; mais il se
contenta de baiser le bord de la manche de S.
M. I. ainsi que cela se pratique en Turquie auprés
du G. S.
On écrit de Wolfembutel que le Duc regnant
avoit approuvé dans toutes ses parties le Traité
conclu entre le feu Duc son frere et la Couronne
d'Angleterre , et que S. A. S. avoit aussi renouvellé
le Traité de Confédération héréditaire entre
les Maisons de Brunswick- Hanover et de Brunswick-
Wolfembutel .
né
Le Roy de Pologne , Electeur de Saxe, a ordonque
les nouvelles- Maisons qu'on a bâties à
Dresde, soit dans la Ville ou dans les Fauxbourgs,
seront pour le moins de trois Etages , et qu'elles
ne pourront être construites que sur un Plan ,
dressé par un Ingenieur , et approuvé par le Roy..
On ne peut trop louer l'attention que les Souverains
, les Ministres et les Magistrats , ont pour la
décoration des grandes Villes . Leurs contemporains
et leur posterité chantent également leurs
louanges sur tout quand quelque utilité se joint.
à l'agrément.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
Le 11 juin, l'ambassadeur turc fut reçu par le prince Eugène à Vienne. Accompagné par quatre officiers et introduit par M. Penckler, il remit une lettre du Grand Seigneur. L'entretien se déroula via l'interprète M. Penckler. Le 28 mai, le fils aîné de l'envoyé du duc de Lorraine reçut l'investiture de la principauté de Teschen en Silésie. À la fin du mois précédent, Mustapha Effendi, ambassadeur ottoman, eut audience avec l'empereur à Vienne et présenta une lettre du Grand Seigneur. Le duc de Wolfenbüttel approuva un traité avec la couronne d'Angleterre et renouvela un traité de confédération héréditaire. Le roi de Pologne, électeur de Saxe, ordonna que les nouvelles maisons à Dresde aient au moins trois étages et soient construites selon un plan approuvé par un ingénieur. Les souverains, ministres et magistrats sont loués pour leur attention à la décoration des grandes villes, combinant utilité et agrément.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
24
p. [2483]-2487
EPITRE A M. LE MARECHAL DUC DE VILLARS.
Début :
A des Grands sans vertus, un Auteur qui veut plaire, [...]
Mots clefs :
Maréchal, Vertu, Aïeux , Trône de Louis, Vœux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE A M. LE MARECHAL DUC DE VILLARS.
Des Grands sans vertus,un Auteur
qui veut plaire ,
Les comble en les louant , d'une
gloire étrangere ,
Mais ce n'est point ainsi , puis qu'il faut l'avouer,
VILLARS , que l'on s'y prend lorsqu'on veut te
loüer ;
A ij Ta
2484 MERCURE DE FRANCE.
Ta vie offre à notre Art une riche matiere .
Je te vois tout brillant de ta propre lumiere ,
$
Tu nous suffis toi seul , et pour être vanté ,
Ton nom n'a pas besoin d'un éclat emprunté ;
Ce noble amas de faits , cette vertu suprême ,
Sans les chercher ailleurs , on les trouve en toimême.
Laissons-là tes emplois , ton rang et tes Ayeux ;
C'est par d'autres endroits que tu plaîs à nos yeux .
Depuis que le ciseau de la Parque inhumaine
Nous cut ravi Condé, Luxembourg et Turenne ,
On vit bien dans l'effroi qui courut nous glacer ,
Qu'il n'étoit que toi seul qui pût les remplacer.
Qüi , c'est toi dont l'effort repoussa ce grand
Homme , (*)
Plus outré contre nous , qu'Annibal contre Rome.
Par ta rare prudence et ton activité ,
Vingt fois dans ses desseins il fut déconcerté ;
Et chassant lesGuerriers qui couvroient nos Fromtieres
,
Tu sçus de cet Etar reculer les Barrières ; (6)
Aussi par mille Exploits non moins prompts
qu'inoüis ,
Ta valeur rassura le Trône de Louis.
Dès que son juste choix t'eut confié sa gloire ,
On te vit à grands pas courir à la victoire ;
Elle exauça tes voeux , et sensible à nos maux ,
(a) Le Prince Eugene.
(b) Lignes de Stoloffen.
Soudais
NOVEMBRE . 1731. 2485
Soudain en ta faveur revint sous nos Drapeaux.
C'est alors qu'appuyé de sa main foudroyante ,
Chez tous nos ennemis tu portas l'épouvante ;
Le Danube , la Sambre et l'Escaut et le Rhin ,
Te virent sur leurs bords paroitre en Souverain.
Quelqu'obstacle assez grand que t'oppose leur
rage ,
Rien ne peut t'arrêter , tout cede à ton courage ;
Tu voles sans fremir où l'honneur te conduit.
Quel air ! quels coups ! ton bras par tout se reproduit
,
Et cueillant à ton gré les Palmes les plus grandes.
Execute en Soldat ce qu'en Chef tu commandes.
Mais c'est peu que ta gloire éclate au Champ de
Mars :
Pour comble de bonheur tu chéris les beaux
Arts , (a)
Toûjours prêt à chercher quiconque a du merite
,
A de nouveaux efforts ta bonté les excite ,
Par les soins glorieux d'un Sénat d'Apollons ,
Déja nos beaux efprits sont comblez de tes
Dons , (6)
C'est ainsi que jadis banissant l'ignorance ,
FRANÇOIS (c ) dans nos climats fit fleurir la
Science , •
(a) Il est un des 40rde l'Académie Françoise:
(b) ll fournit tous les ans un Prix à l'Académie
de Marseille.
(c)François I. fut appellé le Pere des Sçavans
A iij
Aux
2496 MERCURE DE FRANCE
Aux Doctes de son siecle il prêta son appui ;
Ce Roi fit tout pour eux , ils firent tout pour lui;
Sous son Regne charmant jamais aucun Poëte ,
N'éprouva les rigueurs d'une affreuse disette ;
Mais si- tôt que la mort l'eut mit dans le cercueil,
Le Pinde consterné demeura dans le deüil.
Enfin le sort changea , les Muses affligées ,
D'Armand et de Seguier , se virent protegées ;
Et sur elles bien- tôt répandant ses bienfaits.
Le plus grand des Bourbons leur ouvrit son Palais,
Ta l'imites , VILLARS , et sur un tel exemple ,
Dans Marseille (4) aujourd'hui tu leur dresses un
Temple.
C'est-là que desormais mille Auteurs dans leurs
Vers,
Chanteront le bonheur de tes Exploits divers ,
Du Belge à ton aspect les troupes allarmées,
L'Empire jusqu'à Vienne ouvert à nos armées ,
Les Bataves domptez , leurs projets démentis ,
Et cent murs abattus aussi- tôt qu'investis.
Ton amour pour la Paix , (b) ton zele pour la
France ,
Tes moeurs , ton équité , ta vaste intelligence ,
Cet air noblé et riant qui sçait nous enchanter ,
Sont autant de sujets que leur main va traiter.
(a) Il est Protecteur de l'Académie de Marseille.
(b) Il conclud la Paix à Rastad.
Pour
NOVEMBRE . 1731. 2487
Pour moi , qui là- dessus brule souvent d'écrire ,
Je crains d'en dire moins , qu'il ne m'en faudroit
dire ,
Si-tôt que mon esprit vent peindre ta grandeur ,
Je ressens que ma force est moindre que mon
coeur ;
Toutesfois sur tes faits mes Muses attentives ,
Cherchent pour les tracer les couleurs les plus
vives ;
Heureux si dans l'ardeur qui me vient enflamer
Par de beaux traits enfin , je puis les exprimer !
Mais que dis -je , exprimer ! la chose est difficile ;
Je n'oserois tenter l'Eloge d'un Achile ;
VILLARS , je me connois , et ne vois pas comment,
Je pourrois par des Vers te louer dignement ;
Ainsi donc retenu par mon peu d'éloquence
Content de t'admirer , je garde le silence.
MANUEL , de la Doctrine Chrétienne,
qui veut plaire ,
Les comble en les louant , d'une
gloire étrangere ,
Mais ce n'est point ainsi , puis qu'il faut l'avouer,
VILLARS , que l'on s'y prend lorsqu'on veut te
loüer ;
A ij Ta
2484 MERCURE DE FRANCE.
Ta vie offre à notre Art une riche matiere .
Je te vois tout brillant de ta propre lumiere ,
$
Tu nous suffis toi seul , et pour être vanté ,
Ton nom n'a pas besoin d'un éclat emprunté ;
Ce noble amas de faits , cette vertu suprême ,
Sans les chercher ailleurs , on les trouve en toimême.
Laissons-là tes emplois , ton rang et tes Ayeux ;
C'est par d'autres endroits que tu plaîs à nos yeux .
Depuis que le ciseau de la Parque inhumaine
Nous cut ravi Condé, Luxembourg et Turenne ,
On vit bien dans l'effroi qui courut nous glacer ,
Qu'il n'étoit que toi seul qui pût les remplacer.
Qüi , c'est toi dont l'effort repoussa ce grand
Homme , (*)
Plus outré contre nous , qu'Annibal contre Rome.
Par ta rare prudence et ton activité ,
Vingt fois dans ses desseins il fut déconcerté ;
Et chassant lesGuerriers qui couvroient nos Fromtieres
,
Tu sçus de cet Etar reculer les Barrières ; (6)
Aussi par mille Exploits non moins prompts
qu'inoüis ,
Ta valeur rassura le Trône de Louis.
Dès que son juste choix t'eut confié sa gloire ,
On te vit à grands pas courir à la victoire ;
Elle exauça tes voeux , et sensible à nos maux ,
(a) Le Prince Eugene.
(b) Lignes de Stoloffen.
Soudais
NOVEMBRE . 1731. 2485
Soudain en ta faveur revint sous nos Drapeaux.
C'est alors qu'appuyé de sa main foudroyante ,
Chez tous nos ennemis tu portas l'épouvante ;
Le Danube , la Sambre et l'Escaut et le Rhin ,
Te virent sur leurs bords paroitre en Souverain.
Quelqu'obstacle assez grand que t'oppose leur
rage ,
Rien ne peut t'arrêter , tout cede à ton courage ;
Tu voles sans fremir où l'honneur te conduit.
Quel air ! quels coups ! ton bras par tout se reproduit
,
Et cueillant à ton gré les Palmes les plus grandes.
Execute en Soldat ce qu'en Chef tu commandes.
Mais c'est peu que ta gloire éclate au Champ de
Mars :
Pour comble de bonheur tu chéris les beaux
Arts , (a)
Toûjours prêt à chercher quiconque a du merite
,
A de nouveaux efforts ta bonté les excite ,
Par les soins glorieux d'un Sénat d'Apollons ,
Déja nos beaux efprits sont comblez de tes
Dons , (6)
C'est ainsi que jadis banissant l'ignorance ,
FRANÇOIS (c ) dans nos climats fit fleurir la
Science , •
(a) Il est un des 40rde l'Académie Françoise:
(b) ll fournit tous les ans un Prix à l'Académie
de Marseille.
(c)François I. fut appellé le Pere des Sçavans
A iij
Aux
2496 MERCURE DE FRANCE
Aux Doctes de son siecle il prêta son appui ;
Ce Roi fit tout pour eux , ils firent tout pour lui;
Sous son Regne charmant jamais aucun Poëte ,
N'éprouva les rigueurs d'une affreuse disette ;
Mais si- tôt que la mort l'eut mit dans le cercueil,
Le Pinde consterné demeura dans le deüil.
Enfin le sort changea , les Muses affligées ,
D'Armand et de Seguier , se virent protegées ;
Et sur elles bien- tôt répandant ses bienfaits.
Le plus grand des Bourbons leur ouvrit son Palais,
Ta l'imites , VILLARS , et sur un tel exemple ,
Dans Marseille (4) aujourd'hui tu leur dresses un
Temple.
C'est-là que desormais mille Auteurs dans leurs
Vers,
Chanteront le bonheur de tes Exploits divers ,
Du Belge à ton aspect les troupes allarmées,
L'Empire jusqu'à Vienne ouvert à nos armées ,
Les Bataves domptez , leurs projets démentis ,
Et cent murs abattus aussi- tôt qu'investis.
Ton amour pour la Paix , (b) ton zele pour la
France ,
Tes moeurs , ton équité , ta vaste intelligence ,
Cet air noblé et riant qui sçait nous enchanter ,
Sont autant de sujets que leur main va traiter.
(a) Il est Protecteur de l'Académie de Marseille.
(b) Il conclud la Paix à Rastad.
Pour
NOVEMBRE . 1731. 2487
Pour moi , qui là- dessus brule souvent d'écrire ,
Je crains d'en dire moins , qu'il ne m'en faudroit
dire ,
Si-tôt que mon esprit vent peindre ta grandeur ,
Je ressens que ma force est moindre que mon
coeur ;
Toutesfois sur tes faits mes Muses attentives ,
Cherchent pour les tracer les couleurs les plus
vives ;
Heureux si dans l'ardeur qui me vient enflamer
Par de beaux traits enfin , je puis les exprimer !
Mais que dis -je , exprimer ! la chose est difficile ;
Je n'oserois tenter l'Eloge d'un Achile ;
VILLARS , je me connois , et ne vois pas comment,
Je pourrois par des Vers te louer dignement ;
Ainsi donc retenu par mon peu d'éloquence
Content de t'admirer , je garde le silence.
MANUEL , de la Doctrine Chrétienne,
Fermer
Résumé : EPITRE A M. LE MARECHAL DUC DE VILLARS.
Le texte est un éloge du maréchal de Villars, mettant en avant ses qualités et ses exploits militaires. L'auteur critique ceux qui louent les grands en utilisant des gloires étrangères, affirmant que Villars n'a pas besoin de cela pour être reconnu. Il souligne que la vie de Villars offre une riche matière pour l'art poétique et que ses qualités intrinsèques suffisent à le louer. Le texte rappelle les grandes figures militaires françaises disparues, telles que Condé, Luxembourg et Turenne, et souligne que Villars a su les remplacer. Il décrit ses victoires contre des ennemis puissants, notamment le prince Eugène, et ses exploits militaires qui ont rassuré le trône de Louis XIV. Villars est également loué pour son soutien aux arts et aux lettres, comparé à François Ier, protecteur des savants et des poètes. L'auteur mentionne les contributions de Villars à l'Académie de Marseille et son rôle dans la conclusion de la paix à Rastatt. Il exprime son admiration pour Villars, tout en reconnaissant son incapacité à le louer dignement en raison de son manque d'éloquence.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
25
p. 2285-2287
Siége du Fort de Kehl, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le Comte de Charolois, frere puîné du Duc de Bourbon, qui a fait ses premieres armes dans [...]
Mots clefs :
Comte, Prince, Roi, Armée, Maréchal, Régiment, Compagnies, Siège de Kehl
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Siége du Fort de Kehl, &c. [titre d'après la table]
Le Comte de Charolois , frere puîné du Duc
de Bourbon , qui a fait ses premieres armes dans
l'Arhée de l'Empereur , au dernier Siege de Belgrade
, et qui combattit auprès du Prince Eugêne
de Savoye, à la défaite de l'Armée Ottomane,
prit congé du Roy à Fontainebleau le 15. de
ce mois,et partit quelques jours après pour l'Ar- `
mée d'Allemagne.
Le Comte de Clermont , le plus jeune des
Princes de la Maison de Condé , ayant demandé
au Roy la permission de servir , et S. M. après
avoir loué son zele , n'y trouvant d'obstacle que
ses engagemens dans l'Etat Ecclesiastique , ce
Prince a obtenu du Pape un Bref par lequel S. S.
lui permet de porter les armes contre les Ennemis
du Roy et de posseder ses Abbayes . S. A. S.
partit le 15. de ce mois pour l'Allemagne.
Le Prince de Conti partit de Paris au commencement
de ce mois , pour aller servir dans
F'Armée d'Allemagne. Il fut reçû , ainsi que les
autres Princes du Sang , dans toutes les Villes et
les Places de guerre où il passa , avec les honneurs
dûs aux Princes de leur sang.
Le Prince de Dombes et le Comte d'Eu , fils
du Duc du Maine , sont partis aussi au commencement
de ce mois pour l'Armée d'Allemagne.,
Ces Princes firent la Campagne de Belgrade en
Hongrie , sous le Prince , en 17
Le 13. Octobre , les Troupes du Roy , commandées
par le Comte de Bellisle , entrerent dans
Nancy par la Porte N. Dame S.M. avoit envoyé
à la Duchesse de Lorraine , quelques jours auparavant
M. de Verneuil, Secretaire du Cabinet,,
pour lui faire connoître que dans les circonstances
présentes , elle ne pourroit se dispenser de
s'assurer de cette Place , pour ôter à ses enne-
Hij
mis
2286 MERCURE DE FRANCE
mis les moyens de s'en emparer. Il avoit cu ordre
au surplus d'assurer S. A. R. que l'intention
du Roy n'étoit pas de rien entreprendre sur fon
autorité ni sur celle du Duc son fils , qui continuëroit
de jouir de tous les droits de Souveraineté
dans l'étendue de ses Etats.
Le 12. de ce mois , le Maréchal de Berwick
commanda 20. Compagnies de Grenadiers et
2000. Fusiliers , sous les ordres du Marquis de
Dreux , Lieutenant General , et du Chevalier de
Givry , Maréchal de Camp , pour passer le Rhin
sur le Pont de Bateaux qu'il avoit fait jetter audessous
de Strasbourg. Ce Détachement passa
près du Village d'Avenheim , et il fut suivi le
13. de toute l'Armée , qui acheva de passer le
Rhin le 14. de ce mois sur le Pont qu'on avoit
construit au-dessous du Fort de Kehl ; cette Place
fit aussi-tôt investie ; on travailla les jours suivans
à établir les quartiers de l'Armée et à prépa
rer tout ce qui étoit nécessaire pour le Siege.
Le Quartier general fut établi au Village de
Sundheim ; la droite fut appuyée au Village de
Golthschir, qui couvre un second Pont , jetté sur :
le haut-Rhin , et la gauche à celui d'Audenheim.
La nuit du 19. au 20. la tranchée fut ouverte
sous les ordres du Marquis de Puysegur , Lieutenant
general des Armées du Roy , de M. de la
Billarderie , Maréchal de Camp , et du Marquis
d'Houdetot , Brigadier ; les 2000. Travailleurs
commandez pour la Tranchée , furent soutenus
par les trois Bataillons du Régiment de Navarre,
par les trois Compagnies de Grenadiers du Régiment
de la Marine , deux de celui de Richelieu ,
et une du Régiment de Bourbonnois ; par un
Détachement de 100. Gendarmes , et par 450.
Cavaliers ou Dragons à pied. Pendant cette nuit
82
OCTOBRE. 1733 2237
én forma une premiere parallele entre le Rhin
er la Schoutre , et on poussà trois boyaux en
avant sur les Capitales du front de l'Ouvrage
Corne.
La nuit du 20. au 21. le Duc de Noailles .
Lieutenant General , le Chevalier de Givri , Maréchal
de Camp et M. de Gensac , Brigadier , releverent
la Tranchée avec 1000. Travailleurs ',
les trois Bataillons du Régiment de Piémont ,
six Compagnies de Grenadiers des Régimens de
Bourbonnois , de Tallard , de Royal et de Pons,
100, Gendarmes et 410. Cavaliers ou Dragons
à pied. Pendant cette nuit et la précédente , on
fit 2500. toises d'ouvrage .
Le lendemain la tranchée fut relevée par le
Prince de Tingry , Lieutenant General , le Comte
de Guitaud , Maréchal de Camp , et le Comte
de Middelbourg , Brigadier , avec 1200. Travailleurs
, soutenus par les trois Bataillons du
Régiment de Normandie , par six Compagnies
de Grenadiers des Régimens Royal , de Lyonnois
, de Touraine et d'Artois , par un Détachement
de roo. Gendarmes , et par un de 450.
Cavaliers ou Dragons . Les Assiegez qui depuis
le commencement du Siege n'avoient point tiré ,
firent cette nuit un grand feu d'Artillerie et de
Mousqueterie , mais ils n'empêcherent pas nos
Troupes de se loger sur la Lunette avancée.
M. de Longeville , Ingénieur , fut tué cette nuit
là avec un Soldat , et il y en eut 6. de blessez .
Les derniers avis du Camp devant le Fort de
Kell , du 24. de ce mois , portent que la nuit
précedente on s'étoit logé dans les deux petites
contre-gardes , situées entre la Lunette avancée et
le demi Bastion de la droite de l'Ouvrage à Corne..
La suite pour le Mercure prochain.
de Bourbon , qui a fait ses premieres armes dans
l'Arhée de l'Empereur , au dernier Siege de Belgrade
, et qui combattit auprès du Prince Eugêne
de Savoye, à la défaite de l'Armée Ottomane,
prit congé du Roy à Fontainebleau le 15. de
ce mois,et partit quelques jours après pour l'Ar- `
mée d'Allemagne.
Le Comte de Clermont , le plus jeune des
Princes de la Maison de Condé , ayant demandé
au Roy la permission de servir , et S. M. après
avoir loué son zele , n'y trouvant d'obstacle que
ses engagemens dans l'Etat Ecclesiastique , ce
Prince a obtenu du Pape un Bref par lequel S. S.
lui permet de porter les armes contre les Ennemis
du Roy et de posseder ses Abbayes . S. A. S.
partit le 15. de ce mois pour l'Allemagne.
Le Prince de Conti partit de Paris au commencement
de ce mois , pour aller servir dans
F'Armée d'Allemagne. Il fut reçû , ainsi que les
autres Princes du Sang , dans toutes les Villes et
les Places de guerre où il passa , avec les honneurs
dûs aux Princes de leur sang.
Le Prince de Dombes et le Comte d'Eu , fils
du Duc du Maine , sont partis aussi au commencement
de ce mois pour l'Armée d'Allemagne.,
Ces Princes firent la Campagne de Belgrade en
Hongrie , sous le Prince , en 17
Le 13. Octobre , les Troupes du Roy , commandées
par le Comte de Bellisle , entrerent dans
Nancy par la Porte N. Dame S.M. avoit envoyé
à la Duchesse de Lorraine , quelques jours auparavant
M. de Verneuil, Secretaire du Cabinet,,
pour lui faire connoître que dans les circonstances
présentes , elle ne pourroit se dispenser de
s'assurer de cette Place , pour ôter à ses enne-
Hij
mis
2286 MERCURE DE FRANCE
mis les moyens de s'en emparer. Il avoit cu ordre
au surplus d'assurer S. A. R. que l'intention
du Roy n'étoit pas de rien entreprendre sur fon
autorité ni sur celle du Duc son fils , qui continuëroit
de jouir de tous les droits de Souveraineté
dans l'étendue de ses Etats.
Le 12. de ce mois , le Maréchal de Berwick
commanda 20. Compagnies de Grenadiers et
2000. Fusiliers , sous les ordres du Marquis de
Dreux , Lieutenant General , et du Chevalier de
Givry , Maréchal de Camp , pour passer le Rhin
sur le Pont de Bateaux qu'il avoit fait jetter audessous
de Strasbourg. Ce Détachement passa
près du Village d'Avenheim , et il fut suivi le
13. de toute l'Armée , qui acheva de passer le
Rhin le 14. de ce mois sur le Pont qu'on avoit
construit au-dessous du Fort de Kehl ; cette Place
fit aussi-tôt investie ; on travailla les jours suivans
à établir les quartiers de l'Armée et à prépa
rer tout ce qui étoit nécessaire pour le Siege.
Le Quartier general fut établi au Village de
Sundheim ; la droite fut appuyée au Village de
Golthschir, qui couvre un second Pont , jetté sur :
le haut-Rhin , et la gauche à celui d'Audenheim.
La nuit du 19. au 20. la tranchée fut ouverte
sous les ordres du Marquis de Puysegur , Lieutenant
general des Armées du Roy , de M. de la
Billarderie , Maréchal de Camp , et du Marquis
d'Houdetot , Brigadier ; les 2000. Travailleurs
commandez pour la Tranchée , furent soutenus
par les trois Bataillons du Régiment de Navarre,
par les trois Compagnies de Grenadiers du Régiment
de la Marine , deux de celui de Richelieu ,
et une du Régiment de Bourbonnois ; par un
Détachement de 100. Gendarmes , et par 450.
Cavaliers ou Dragons à pied. Pendant cette nuit
82
OCTOBRE. 1733 2237
én forma une premiere parallele entre le Rhin
er la Schoutre , et on poussà trois boyaux en
avant sur les Capitales du front de l'Ouvrage
Corne.
La nuit du 20. au 21. le Duc de Noailles .
Lieutenant General , le Chevalier de Givri , Maréchal
de Camp et M. de Gensac , Brigadier , releverent
la Tranchée avec 1000. Travailleurs ',
les trois Bataillons du Régiment de Piémont ,
six Compagnies de Grenadiers des Régimens de
Bourbonnois , de Tallard , de Royal et de Pons,
100, Gendarmes et 410. Cavaliers ou Dragons
à pied. Pendant cette nuit et la précédente , on
fit 2500. toises d'ouvrage .
Le lendemain la tranchée fut relevée par le
Prince de Tingry , Lieutenant General , le Comte
de Guitaud , Maréchal de Camp , et le Comte
de Middelbourg , Brigadier , avec 1200. Travailleurs
, soutenus par les trois Bataillons du
Régiment de Normandie , par six Compagnies
de Grenadiers des Régimens Royal , de Lyonnois
, de Touraine et d'Artois , par un Détachement
de roo. Gendarmes , et par un de 450.
Cavaliers ou Dragons . Les Assiegez qui depuis
le commencement du Siege n'avoient point tiré ,
firent cette nuit un grand feu d'Artillerie et de
Mousqueterie , mais ils n'empêcherent pas nos
Troupes de se loger sur la Lunette avancée.
M. de Longeville , Ingénieur , fut tué cette nuit
là avec un Soldat , et il y en eut 6. de blessez .
Les derniers avis du Camp devant le Fort de
Kell , du 24. de ce mois , portent que la nuit
précedente on s'étoit logé dans les deux petites
contre-gardes , situées entre la Lunette avancée et
le demi Bastion de la droite de l'Ouvrage à Corne..
La suite pour le Mercure prochain.
Fermer
Résumé : Siége du Fort de Kehl, &c. [titre d'après la table]
En octobre 1733, plusieurs princes français se préparèrent à rejoindre l'armée d'Allemagne. Le Comte de Charolois, frère du Duc de Bourbon, quitta Fontainebleau le 15 octobre pour se rendre en Allemagne. Le Comte de Clermont, le plus jeune des Princes de Condé, obtint une dispense papale pour servir militairement malgré ses engagements ecclésiastiques et partit également le 15 octobre. Le Prince de Conti, ainsi que le Prince de Dombes et le Comte d'Eu, fils du Duc du Maine, partirent au début du mois pour l'armée d'Allemagne. Ces princes avaient déjà participé à la campagne de Belgrade en Hongrie en 1717. Le 13 octobre, les troupes du Roi, commandées par le Comte de Bellisle, entrèrent dans Nancy. Le Roi avait envoyé M. de Verneuil informer la Duchesse de Lorraine que Nancy devait être sécurisée pour empêcher les ennemis de s'en emparer, tout en assurant que l'autorité du Duc de Lorraine et de son fils resterait intacte. Le 12 octobre, le Maréchal de Berwick ordonna à 20 compagnies de grenadiers et 2000 fusiliers de traverser le Rhin près de Strasbourg. L'armée entière passa le Rhin les 13 et 14 octobre et investit la place de Kehl. Les quartiers de l'armée furent établis, et les préparatifs pour le siège commencèrent. La tranchée fut ouverte la nuit du 19 au 20 octobre sous les ordres du Marquis de Puysegur et d'autres officiers. Les travaux se poursuivirent les nuits suivantes, malgré un feu intense des assiégés, qui tua M. de Longeville et blessa plusieurs soldats. Les dernières nouvelles du 24 octobre mentionnaient l'occupation de deux contre-gardes près de la lunette avancée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
27
p. 307-309
LOGOGRYPHE.
Début :
L'idiôme François, bizarre dans ses Loix, [...]
Mots clefs :
Maréchal
28
p. 255-261
MARIAGES ET MORTS.
Début :
Louis-Gabriel de Conflans, Marquis de Conflans, Mestre de Camp - [...]
Mots clefs :
Mariages, Morts, Maison de Conflans, Maison de Courtarvel, Comte, Maréchal, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES ET MORTS.
MARIAGES ET MORTS.
Ouis- Gabriel de Conflans , Marquis de Conflans
, Meſtre de Camp - Lieutenant du Régiment
de Cavalerie d'Orléans , fut marié le 20 Mai
à Demoiſelle Antoinette-Magdeleine-Jeanne Portail
, fille de Meffire Jean- Louis Portail , Préfident
honoraire du Parlement ,& de Dame Marthe- Antoinette
Aubery de Vaſtan. La Bénédiction Nuptiale
leur fut donnée dans la chapelle particuliere
de l'hôtel de Rothelin , par l'Archevêque de Narbonne.
Leur contrat de mariage avoit été figné le
17 par leurs Majeſtés & par la Famille royale. Le
Marquis de Conflans eft fils de Louis de Conflans,
Marquis d'Armentieres , Chevalier des Ordres du
Roi & Lieutenant Général des Armées de Sa Majefté
; & de feue Dame Adélaïde -Jeanne-Françoiſe
Boutroue d'Aubigny.
La Maifon de CONFLANS eft fans contredit une
des plus illuftres du Royaume étant une branche
cadette de celle de BRIENNE , de laquelle , outre trois
Connétables de France , & des Ducs fouverains
d'Athènes , font fortis un Roi de Sicile dans la perfonne
de Gauthier III . du nom , & un Roi de Jérufalem
& Empereur de Conftantinople , dans celle
de Jean de Brienne , dont la fille Yoland , née de
fa premiere femme Marie de Montferrat , Reine
de Jérufalem , fut mariée l'an 1223 à l'Empereur
Fré deric II.
Engilbert de Brienne , troifieme fils de Gauthier I
du nom , Comte de Brienne , qui vivoit en 1068 ;
& d'Euftache , Comteffe de Bar fur- Seine , ayant
eu en partage la feigneurie de Conflans , en prit le
nom fuivant l'ufage du tems , & le tranſmit à ſa
256 MERCURE DE FRANCE.
à
poftérité , laquelle a toujours confervé les armes
de Brienne. Engilbert qui fit en 1138 plufieurs
dons avec fa femme , en préfence de fes fils ,
l'Abbaye de Molefmes pour l'ame du Comte Gauthier
fon pere , fut le cinquieme ayeul de Jean de
Conflans ,feigneur de Vezilly en Champagne , du
chef de N ... de Bazoches , fon ayeule maternelle.
Jean de Conflans eut de fa feconde femme Pé→
ronne de Jouvengues , Dame d'Armentieres , Jean
II . qui vivoit en 1415. pere par Magdeleine de
Hornes de Baucignies de Barthelemi de Conflans ,
feigneur de Vezilly, d'Armentieres , vicomte d'Ouchy
, &c. allié à Marie de Cramailles , Dame de
Saponnay , de laquelle nâquit Jean III . de Confans
, qui époufa Marguerite de Bournonville , &
mourut en 1507. Son troifieme fils Antoine de
Conflans , qui a continué la postérité eut les feigneuries
de Vezilly , d'Armentieres , & c. & épou
fa en Décembre 1525. Barbe de Rouy , mere
d'Euftache , d'Antoine & de Robert de Conflans
qui ont fait trois branches .
La poftérité d'Euftache , dont le fils de même nom
fut en 1597. Chevalier des Ordres du Roi & Lieutenant
Géneral de fes armées , s'eft éteinte en 1690
Antoine de Conflans II . du nom , feigneur de
S. Remi , &c. époufa en 1559. Françoiſe Boulart
, Dame d'Ennancourt- le - Sec. Leur fils aîné ,
Antoine de Conflans III du nom , feigneur de
S. Remi & d'Ennancourt , s'allia en 1597. à
Magdeleine de Ravenel , Damé de Fouilleufe , de
laquelle vint entr'autres , Michel de Conflans ,
Marquis de S. Remi , Gentilhomme ordinaire de
la chambre du Roi , Colonel d'un Régiment de
Cavalerie étrangere en 1635. Celui - ci eut de fon
fecond mariage avec Louiſe de Carvoifin , Michel
de Conflans II du nom , qui devint le chef de fa
A O UST. 1755% 257
maifon en 1690. & mourut le 22 Janvier 1712. Il
avoit époufé en 1667. Marguerite d'Agueffeau ,
qui fut mere de Michel de Conflans III. du nom
Marquis d'Armentieres , Vicomte d'Ouchy-le-
Châtel , feigneur de Breci , &c. premier Gentil
homme de la Chambre du Duc d'Orléans Régent,
mort le 5 Avril 1717. Il avoit épousé le 11 Janvier
1709. Diane- Gabrielle de Juffac , Dame du
Palais de la Ducheffe de Berry . De ce mariage il a
eu Louis de Conflans , Marquis d'Armentieres ,
pere de Louis- Gabriel qui donne lieu à cet article,
& de Louis-Charles , appellé le chevalier de Conflans
, qui eft né le 5 Décembre 1737.
Les armes de la Maiſon de Conflans , font d'azur
au lion d'or , l'écu femé de billettes de même.
Meffire Joachim Dreux , Marquis de Brézé ;
Maréchal des Camps & Armées du Roy , Grand-
Maître des cérémonies de France , Gouverneur des
Villes & château de Loudun , & du Loudunnois ,
époufa le 27 du même mois Dlle Louife Jeanne-
Marie de Courtarvel de Pézé ; elle eft fille de feu
Meffire Louis - René de Courtarvel , Marquis de
· Pézé , & de Dame Louiſe - Charlotte de Thibault
de la Rochetulon , & niece de Hubert de Courtarvel
dit le Marquis de Pezé , Colonel du Régiment
du Roi infanterie , Lieutenant Général des
Armées de Sa Majeſté , mort le 28 Novembre
1734. à Guaftalla , des bleffures qu'il avoit reçues
à la bataille de ce nom , ayant été nommé le 28
Octobre précédent , Chevalier des Ordres du Roy,
lequel n'a laiffé de fon mariage avec Lidie- Nicole
de Beringhen , qu'une fille unique Louife-Magdeleine
de Courtarvel de Pezé , mariée le 24 Mai
1743. à Armand-Mathurin , Marquis de Vaſſé ,
fon coufin-germain
La Maifon de COURTARVEL eft originaire du
258 MERCURE DE FRANCE.
Maine où elle eft connue dès le quatorzieme fiecle.
Foulque, feigneur de Courtarvel, époufa en 1390.
Anne , Dame de la Lucaziere , & fut bifayeul
d'Ambroise de Courtarvel , mariée en 1480 avec
Anne de Pézé , Dame du Boucher & de Pézé. Anne
de Pézé fut mere de Foulques de Courtarvel IV.
du nom , dont l'arriere petit- fils René II de Courtarvel
, fut créé Marquis de Pézé en 1658. Il fut
pere de Charles , Marquis de Pézé qui par fa femme
Marie-Magdeleine de Vaffan eft ayeul de
Louife-Jeanne- Marie de Courtarvel de laquelle
nous annonçons le mariage.
Le Marquis de BRÉZÉ eft fecond fils de Meffire
Thomas Dreux , Marquis de Brézé , Lieutenant
général des Armées de Sa Majefté , Grand- maître
des cérémonies de France , Gouverneur des villes
& château de Loudun & du Loudunois , ainsi que
des Iles de Sainte-Marguerite & de S. Honorat
de Lerins , & de Dame Catherine-Angélique Chamillart
de Cani , & avoit pour frere ainé Michel
Dreux , Marquis de Brézé , Baron de Beric , &c.
Lieutenant-général des Armées du Roy , Infpecteur-
général d'infanterie , Grand-maître des céré-
-monies de France , Prevôt & Maître des cérémo-
-nies des Ordres du Roi , Gouverneur de Loudun
& des Illes de Saint - Marguerite & de S. Honorat ,
mort le 17 Février 1754. fans enfans de fes deux
femmes Elifabeth-Claire- Eugénie Dreux de Nancré
, morte le 22 Avril 1748 , & Louiſe - Elifabeth
de la Châtre de Nançay.
Le Marquis de Brézé , appellé du vivant de fon
frere aîné , le Chevalier de Dreux a d'abord été
¿Colonel du régiment de Guyenne , infanterie , le
16 Avril 1738. Brigadier des Armées du Roi , le
premier Mai 1745. Colonel- lieutenant du Régiment
Royal de la Marine , le 26 du même mois,
A O UST. 1755. 259
Maréchal des Camps & Armées du Roy , le 10
May 1746. Grand- maître des cérémonies de France
& Gouverneur des ville & château de Loudun ,
au mois de Février 1754.
-
-
François-Martial de Montiers , Vicomte de Merinville
, Brigadier de cavalerie , & Capitaine-
Sous lieutenant de la compagnie des Gendarmes
de la Garde du Roy , époufa le 4 Juin ,
Charlotte Elifabeth Galluci de l'Hôpital , fille
de Paul Galluci , Marquis de l'Hôpital , Chevalier
des ordres de Sa Majefté & de celui de S. Janvier ,
Lieutenant - général des Armées du Roy , Inf
pecteur Général de la cavalerie & des dragons ,
& premier Ecuyer de Madame Adelaïde , cidevant
Ambaffadeur Extraordinaire de Sa Majefté
, auprès du Roi des deux Siciles ; & de Dame
Louife- Elifabeth de Boullongne . La Bénédiction.
Nuptiale leur a été donnée à la Thuillerie , par le
Nonce du Pape dans la chapelle du fieur de Boullongue
, Confeiller d'Etat , Intendant des Finances.
Le Vicomte de Merinville eft fils de Meffire
François - Louis -Martial de Montiers , Marquis de
Merinville , Maréchal des Camps & Armées du
Roy, & de Dame Marguerite-Françoile de Jaucen,
& petit-fils de François de Montiers , Comte de
Merinville , & de Rieux en Languedoc , créé Chevalier
des Ordres du Roi , le 31 Décembre 1661 ,
& de Marguerite de la Jugie , Comteffe de Rieux.
Meffire Louis-Gaſpart Řouillé d'Orfeuil , Maître
des Requêtes , fils de feu Meffire Jean- Louis
Rouillé auffi Maître des Requêtes , & petit fils de
Jean Rouillé , feigneur de Fontaine - Guerin , Intendant
de Limoges , neveu de Meffire Antoine-
Louis Rouillé , Comte de Jouy , Miniftre d'Etat
au département des Affaires étrangeres , a épousé
le 18 Juin à S. Roch , Demoiſelle Anne-Charlotte
260 MERCURE DE FRANCE.
+
"
Bernard de Montigny , fille de Meffire Charles
de Montigny , receveur général des finances de la
province de Picardie , & de Dame Claude - Anne-
Jeanne Brochet de Pontcharoft , fille de feu Meffire
Pierre Richard Brochet de Pontcharoft , tréforier
général des Ponts & Chauffées de France.
Elle eft coufine germaine de Meffire Simon - Charles-
Sébastien Bernard de Balinvilliers , Préfident
du Grand- Cónfeil .
On a oublié dans le Mercure précédent à l'ar
ticle de M. l'Evêque de Marfeille , en parlant de
ce qui refte de la branche de cet illuftre Prêlat ,
fes deux niéces , filles du feu Marquis de Caftel-
´moron , l'aînée , Cécile- Génevieve de Belſunce®
de Caftelmoron , Abbeffe de l'Abbaye royale de
Sainte Trinité de Caen par la nomination du Roy
du 18 Février 1754. & la cadette , Sufanne-
Gabrielle de Bellunçe de Caftelmoron , mariée
en May 1740. à N ..... Comte d'Arcuffia , d'une
des plus anciennes & des plus illuftres maiſons de
Provence.
Meffire Michel-André Hennequin d'Ecquevilly,
"Abbé de l'Abbaye de Notre- Dame de Maifieres ,
Ordre de Câteaux , Diocèfe de Chalons-fur-Saone,
´eft mort à Paris le 9 Juin âgé de 72 ans .
Meffire Jean - Alexandre Dutot , Marquis de
Varneville , Maréchal des Camps & Armées du
Roy , & Enfeigne des Gardes du Corps dans la
Compagnie de Villeroi , eft mort à Paris le 15 ,
âgé de 57 ans.
Meffire Céfar-Antoine de la Luzerne , Comte
de Beuzeville , Maréchal des Camps & Armées
du Roy , & ci -devant Meftre de Camp , Lieutenant
du Régiment des Carabiniers , mourut à
Paris le 17 , âge de 64 ans,
A O UST. • 261 1755
Dame Anne - Dorothée du Hautoy , Marquife
de Béon-Luxembourg , eft morte en fon château
de Tichémont en Lorraine le 17 Juin : elle étoit
veuve du Marquis de Béon dont le pere avoit époufé
l'aînée , héritiere de la maifon de Luxembourg,
& en avoit partagé les biens avec M. le Marquis
de Montmorency qui en avoit époufé la cadette.
M. le Marquis de Béon n'a point laiffé d'enfans ,
& la moitié de fa fucceffion revient à deux petites
niéces , filles du feu Marquis de Chemault dont la
mere étoit foeur du Marquis de Béon . L'aînée eft
Hyacinthe-Louife-Augufte de Béraut de Chemault
encore fille. La feconde eft Hyacinthe- Ifa- :
belle Bétaut de Chemault , mariée depuis trois ans
à Meffire Pierre- François de Courcy , Capitaine .
au Régiment de Cavalerie- Bourgogne , fecond fils
de Meffire François - Jean - Antoine de Courcy
Lieutenant pour le Roy & de Noffeigneurs les .
Maréchaux de France à Verneuil au Perche.
Meffire Maximilien Chaluet de Rochemonteix
Comte de la Roche-Vernaffal , Lieutenant- Genéral
des Armées du Roy , Gouverneur de Rocroy ,
& Commandeur de l'Ordre royal & militaire de
$. Louis , mourut le 18 dans fa 96 ° année,
Ouis- Gabriel de Conflans , Marquis de Conflans
, Meſtre de Camp - Lieutenant du Régiment
de Cavalerie d'Orléans , fut marié le 20 Mai
à Demoiſelle Antoinette-Magdeleine-Jeanne Portail
, fille de Meffire Jean- Louis Portail , Préfident
honoraire du Parlement ,& de Dame Marthe- Antoinette
Aubery de Vaſtan. La Bénédiction Nuptiale
leur fut donnée dans la chapelle particuliere
de l'hôtel de Rothelin , par l'Archevêque de Narbonne.
Leur contrat de mariage avoit été figné le
17 par leurs Majeſtés & par la Famille royale. Le
Marquis de Conflans eft fils de Louis de Conflans,
Marquis d'Armentieres , Chevalier des Ordres du
Roi & Lieutenant Général des Armées de Sa Majefté
; & de feue Dame Adélaïde -Jeanne-Françoiſe
Boutroue d'Aubigny.
La Maifon de CONFLANS eft fans contredit une
des plus illuftres du Royaume étant une branche
cadette de celle de BRIENNE , de laquelle , outre trois
Connétables de France , & des Ducs fouverains
d'Athènes , font fortis un Roi de Sicile dans la perfonne
de Gauthier III . du nom , & un Roi de Jérufalem
& Empereur de Conftantinople , dans celle
de Jean de Brienne , dont la fille Yoland , née de
fa premiere femme Marie de Montferrat , Reine
de Jérufalem , fut mariée l'an 1223 à l'Empereur
Fré deric II.
Engilbert de Brienne , troifieme fils de Gauthier I
du nom , Comte de Brienne , qui vivoit en 1068 ;
& d'Euftache , Comteffe de Bar fur- Seine , ayant
eu en partage la feigneurie de Conflans , en prit le
nom fuivant l'ufage du tems , & le tranſmit à ſa
256 MERCURE DE FRANCE.
à
poftérité , laquelle a toujours confervé les armes
de Brienne. Engilbert qui fit en 1138 plufieurs
dons avec fa femme , en préfence de fes fils ,
l'Abbaye de Molefmes pour l'ame du Comte Gauthier
fon pere , fut le cinquieme ayeul de Jean de
Conflans ,feigneur de Vezilly en Champagne , du
chef de N ... de Bazoches , fon ayeule maternelle.
Jean de Conflans eut de fa feconde femme Pé→
ronne de Jouvengues , Dame d'Armentieres , Jean
II . qui vivoit en 1415. pere par Magdeleine de
Hornes de Baucignies de Barthelemi de Conflans ,
feigneur de Vezilly, d'Armentieres , vicomte d'Ouchy
, &c. allié à Marie de Cramailles , Dame de
Saponnay , de laquelle nâquit Jean III . de Confans
, qui époufa Marguerite de Bournonville , &
mourut en 1507. Son troifieme fils Antoine de
Conflans , qui a continué la postérité eut les feigneuries
de Vezilly , d'Armentieres , & c. & épou
fa en Décembre 1525. Barbe de Rouy , mere
d'Euftache , d'Antoine & de Robert de Conflans
qui ont fait trois branches .
La poftérité d'Euftache , dont le fils de même nom
fut en 1597. Chevalier des Ordres du Roi & Lieutenant
Géneral de fes armées , s'eft éteinte en 1690
Antoine de Conflans II . du nom , feigneur de
S. Remi , &c. époufa en 1559. Françoiſe Boulart
, Dame d'Ennancourt- le - Sec. Leur fils aîné ,
Antoine de Conflans III du nom , feigneur de
S. Remi & d'Ennancourt , s'allia en 1597. à
Magdeleine de Ravenel , Damé de Fouilleufe , de
laquelle vint entr'autres , Michel de Conflans ,
Marquis de S. Remi , Gentilhomme ordinaire de
la chambre du Roi , Colonel d'un Régiment de
Cavalerie étrangere en 1635. Celui - ci eut de fon
fecond mariage avec Louiſe de Carvoifin , Michel
de Conflans II du nom , qui devint le chef de fa
A O UST. 1755% 257
maifon en 1690. & mourut le 22 Janvier 1712. Il
avoit époufé en 1667. Marguerite d'Agueffeau ,
qui fut mere de Michel de Conflans III. du nom
Marquis d'Armentieres , Vicomte d'Ouchy-le-
Châtel , feigneur de Breci , &c. premier Gentil
homme de la Chambre du Duc d'Orléans Régent,
mort le 5 Avril 1717. Il avoit épousé le 11 Janvier
1709. Diane- Gabrielle de Juffac , Dame du
Palais de la Ducheffe de Berry . De ce mariage il a
eu Louis de Conflans , Marquis d'Armentieres ,
pere de Louis- Gabriel qui donne lieu à cet article,
& de Louis-Charles , appellé le chevalier de Conflans
, qui eft né le 5 Décembre 1737.
Les armes de la Maiſon de Conflans , font d'azur
au lion d'or , l'écu femé de billettes de même.
Meffire Joachim Dreux , Marquis de Brézé ;
Maréchal des Camps & Armées du Roy , Grand-
Maître des cérémonies de France , Gouverneur des
Villes & château de Loudun , & du Loudunnois ,
époufa le 27 du même mois Dlle Louife Jeanne-
Marie de Courtarvel de Pézé ; elle eft fille de feu
Meffire Louis - René de Courtarvel , Marquis de
· Pézé , & de Dame Louiſe - Charlotte de Thibault
de la Rochetulon , & niece de Hubert de Courtarvel
dit le Marquis de Pezé , Colonel du Régiment
du Roi infanterie , Lieutenant Général des
Armées de Sa Majeſté , mort le 28 Novembre
1734. à Guaftalla , des bleffures qu'il avoit reçues
à la bataille de ce nom , ayant été nommé le 28
Octobre précédent , Chevalier des Ordres du Roy,
lequel n'a laiffé de fon mariage avec Lidie- Nicole
de Beringhen , qu'une fille unique Louife-Magdeleine
de Courtarvel de Pezé , mariée le 24 Mai
1743. à Armand-Mathurin , Marquis de Vaſſé ,
fon coufin-germain
La Maifon de COURTARVEL eft originaire du
258 MERCURE DE FRANCE.
Maine où elle eft connue dès le quatorzieme fiecle.
Foulque, feigneur de Courtarvel, époufa en 1390.
Anne , Dame de la Lucaziere , & fut bifayeul
d'Ambroise de Courtarvel , mariée en 1480 avec
Anne de Pézé , Dame du Boucher & de Pézé. Anne
de Pézé fut mere de Foulques de Courtarvel IV.
du nom , dont l'arriere petit- fils René II de Courtarvel
, fut créé Marquis de Pézé en 1658. Il fut
pere de Charles , Marquis de Pézé qui par fa femme
Marie-Magdeleine de Vaffan eft ayeul de
Louife-Jeanne- Marie de Courtarvel de laquelle
nous annonçons le mariage.
Le Marquis de BRÉZÉ eft fecond fils de Meffire
Thomas Dreux , Marquis de Brézé , Lieutenant
général des Armées de Sa Majefté , Grand- maître
des cérémonies de France , Gouverneur des villes
& château de Loudun & du Loudunois , ainsi que
des Iles de Sainte-Marguerite & de S. Honorat
de Lerins , & de Dame Catherine-Angélique Chamillart
de Cani , & avoit pour frere ainé Michel
Dreux , Marquis de Brézé , Baron de Beric , &c.
Lieutenant-général des Armées du Roy , Infpecteur-
général d'infanterie , Grand-maître des céré-
-monies de France , Prevôt & Maître des cérémo-
-nies des Ordres du Roi , Gouverneur de Loudun
& des Illes de Saint - Marguerite & de S. Honorat ,
mort le 17 Février 1754. fans enfans de fes deux
femmes Elifabeth-Claire- Eugénie Dreux de Nancré
, morte le 22 Avril 1748 , & Louiſe - Elifabeth
de la Châtre de Nançay.
Le Marquis de Brézé , appellé du vivant de fon
frere aîné , le Chevalier de Dreux a d'abord été
¿Colonel du régiment de Guyenne , infanterie , le
16 Avril 1738. Brigadier des Armées du Roi , le
premier Mai 1745. Colonel- lieutenant du Régiment
Royal de la Marine , le 26 du même mois,
A O UST. 1755. 259
Maréchal des Camps & Armées du Roy , le 10
May 1746. Grand- maître des cérémonies de France
& Gouverneur des ville & château de Loudun ,
au mois de Février 1754.
-
-
François-Martial de Montiers , Vicomte de Merinville
, Brigadier de cavalerie , & Capitaine-
Sous lieutenant de la compagnie des Gendarmes
de la Garde du Roy , époufa le 4 Juin ,
Charlotte Elifabeth Galluci de l'Hôpital , fille
de Paul Galluci , Marquis de l'Hôpital , Chevalier
des ordres de Sa Majefté & de celui de S. Janvier ,
Lieutenant - général des Armées du Roy , Inf
pecteur Général de la cavalerie & des dragons ,
& premier Ecuyer de Madame Adelaïde , cidevant
Ambaffadeur Extraordinaire de Sa Majefté
, auprès du Roi des deux Siciles ; & de Dame
Louife- Elifabeth de Boullongne . La Bénédiction.
Nuptiale leur a été donnée à la Thuillerie , par le
Nonce du Pape dans la chapelle du fieur de Boullongue
, Confeiller d'Etat , Intendant des Finances.
Le Vicomte de Merinville eft fils de Meffire
François - Louis -Martial de Montiers , Marquis de
Merinville , Maréchal des Camps & Armées du
Roy, & de Dame Marguerite-Françoile de Jaucen,
& petit-fils de François de Montiers , Comte de
Merinville , & de Rieux en Languedoc , créé Chevalier
des Ordres du Roi , le 31 Décembre 1661 ,
& de Marguerite de la Jugie , Comteffe de Rieux.
Meffire Louis-Gaſpart Řouillé d'Orfeuil , Maître
des Requêtes , fils de feu Meffire Jean- Louis
Rouillé auffi Maître des Requêtes , & petit fils de
Jean Rouillé , feigneur de Fontaine - Guerin , Intendant
de Limoges , neveu de Meffire Antoine-
Louis Rouillé , Comte de Jouy , Miniftre d'Etat
au département des Affaires étrangeres , a épousé
le 18 Juin à S. Roch , Demoiſelle Anne-Charlotte
260 MERCURE DE FRANCE.
+
"
Bernard de Montigny , fille de Meffire Charles
de Montigny , receveur général des finances de la
province de Picardie , & de Dame Claude - Anne-
Jeanne Brochet de Pontcharoft , fille de feu Meffire
Pierre Richard Brochet de Pontcharoft , tréforier
général des Ponts & Chauffées de France.
Elle eft coufine germaine de Meffire Simon - Charles-
Sébastien Bernard de Balinvilliers , Préfident
du Grand- Cónfeil .
On a oublié dans le Mercure précédent à l'ar
ticle de M. l'Evêque de Marfeille , en parlant de
ce qui refte de la branche de cet illuftre Prêlat ,
fes deux niéces , filles du feu Marquis de Caftel-
´moron , l'aînée , Cécile- Génevieve de Belſunce®
de Caftelmoron , Abbeffe de l'Abbaye royale de
Sainte Trinité de Caen par la nomination du Roy
du 18 Février 1754. & la cadette , Sufanne-
Gabrielle de Bellunçe de Caftelmoron , mariée
en May 1740. à N ..... Comte d'Arcuffia , d'une
des plus anciennes & des plus illuftres maiſons de
Provence.
Meffire Michel-André Hennequin d'Ecquevilly,
"Abbé de l'Abbaye de Notre- Dame de Maifieres ,
Ordre de Câteaux , Diocèfe de Chalons-fur-Saone,
´eft mort à Paris le 9 Juin âgé de 72 ans .
Meffire Jean - Alexandre Dutot , Marquis de
Varneville , Maréchal des Camps & Armées du
Roy , & Enfeigne des Gardes du Corps dans la
Compagnie de Villeroi , eft mort à Paris le 15 ,
âgé de 57 ans.
Meffire Céfar-Antoine de la Luzerne , Comte
de Beuzeville , Maréchal des Camps & Armées
du Roy , & ci -devant Meftre de Camp , Lieutenant
du Régiment des Carabiniers , mourut à
Paris le 17 , âge de 64 ans,
A O UST. • 261 1755
Dame Anne - Dorothée du Hautoy , Marquife
de Béon-Luxembourg , eft morte en fon château
de Tichémont en Lorraine le 17 Juin : elle étoit
veuve du Marquis de Béon dont le pere avoit époufé
l'aînée , héritiere de la maifon de Luxembourg,
& en avoit partagé les biens avec M. le Marquis
de Montmorency qui en avoit époufé la cadette.
M. le Marquis de Béon n'a point laiffé d'enfans ,
& la moitié de fa fucceffion revient à deux petites
niéces , filles du feu Marquis de Chemault dont la
mere étoit foeur du Marquis de Béon . L'aînée eft
Hyacinthe-Louife-Augufte de Béraut de Chemault
encore fille. La feconde eft Hyacinthe- Ifa- :
belle Bétaut de Chemault , mariée depuis trois ans
à Meffire Pierre- François de Courcy , Capitaine .
au Régiment de Cavalerie- Bourgogne , fecond fils
de Meffire François - Jean - Antoine de Courcy
Lieutenant pour le Roy & de Noffeigneurs les .
Maréchaux de France à Verneuil au Perche.
Meffire Maximilien Chaluet de Rochemonteix
Comte de la Roche-Vernaffal , Lieutenant- Genéral
des Armées du Roy , Gouverneur de Rocroy ,
& Commandeur de l'Ordre royal & militaire de
$. Louis , mourut le 18 dans fa 96 ° année,
Fermer
Résumé : MARIAGES ET MORTS.
Le texte relate plusieurs mariages et décès de personnalités nobles françaises. Le 20 mai, Ouis-Gabriel de Conflans, Marquis de Conflans et Mestre de Camp, épousa Demoiselle Antoinette-Magdeleine-Jeanne Portail. Leur bénédiction nuptiale fut donnée par l'Archevêque de Narbonne dans la chapelle de l'hôtel de Rothelin. Leur contrat de mariage avait été signé le 17 mai par leurs Majestés et la Famille royale. Le Marquis de Conflans est le fils de Louis de Conflans, Marquis d'Armentieres, et de Dame Adélaïde-Jeanne-Françoise Boutroue d'Aubigny. La Maison de Conflans est une branche cadette de la Maison de Brienne, qui compte parmi ses membres des Connétables de France, des Ducs souverains d'Athènes, un Roi de Sicile, et un Roi de Jérusalem et Empereur de Constantinople. Le Marquis Joachim Dreux de Brézé, Maréchal des Camps et Armées du Roi, épousa le 27 mai Demoiselle Louise-Jeanne-Marie de Courtarvel de Pézé. Elle est la fille de Louis-René de Courtarvel, Marquis de Pézé, et de Dame Louise-Charlotte de Thibault de la Rochetulon. La Maison de Courtarvel est originaire du Maine et connue depuis le quatorzième siècle. Le Vicomte de Merinville, François-Martial de Montiers, épousa le 4 juin Charlotte-Élisabeth Galluci de l'Hôpital. Leur bénédiction nuptiale fut donnée par le Nonce du Pape. Le Vicomte est le fils de François-Louis-Martial de Montiers, Marquis de Merinville, et de Dame Marguerite-Françoise de Jaucen. Louis-Gaspard Rouillé d'Orfeuil, Maître des Requêtes, épousa le 18 juin Demoiselle Anne-Charlotte Bernard de Montigny. Elle est la fille de Charles de Montigny, receveur général des finances de la province de Picardie, et de Dame Claude-Anne-Jeanne Brochet de Pontcharost. Le texte mentionne également plusieurs décès, notamment ceux de Michel-André Hennequin d'Ecquevilly, Abbé de l'Abbaye de Notre-Dame de Maizières, Jean-Alexandre Dutot, Marquis de Varneville, César-Antoine de La Luzerne, Comte de Beuzeville, Anne-Dorothée du Hautoy, Marquise de Béon-Luxembourg, et Maximilien Chaluet de Rochemonteix, Comte de la Roche-Vernassal. Le décès de Louis, survenu le 18 du 96e année, est également mentionné.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
29
p. 235-237
« Le Roi a donné au Comte d'Eu la charge de Colonel Général [...] »
Début :
Le Roi a donné au Comte d'Eu la charge de Colonel Général [...]
Mots clefs :
Régiment, Comte, Maréchal, Gouvernement, Duc de Richelieu, Chevalier de Vaudreuil, Charge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Roi a donné au Comte d'Eu la charge de Colonel Général [...] »
LeRoi a a des suiffes & Grifons, &le E Roi a donné au Comte d'Eu la charge de
Gouvernement de la Province de Languedoc , qui
vaquoient par la mort du Prince de Dombes.
Sa Majesté a accordé au Maréchal Duc de Richelieu
, Premier Gentilhomme de fa Chambre ,
le Gouvernement de Guyenne , dont le Comte
d'Eu s'eft démis , ainfi que de la charge de Grand
Maître de l'Artillerie de France .
Le Roi a difpofé de la place de Confeiller d'Etat,
vacante par le décès du fieur Chauvelin , en faveur
du fieur de Senozan , Second Préſident de la
trieme Chambre des Enquêtes du Parlement.
qua-
Le Maréchal Duc de Richelieu s'eft démis de fa
Lieutenance-Générale de Languedoc , & le Roi
en a difpofé en faveur du Duc de Mirepoix , qui
commandera auffi dans la même Province à la
place du Maréchal de Richelieu.
L'Affemblée générale du Clergé ayant fini fes
féances , les Prélats & autres Députés qui la compofoient
, fe rendirent à Verſailles le 26 du mois
d'Octobre. Ils eurent audience du Roi avec les
honneurs qu'on rend au Clergé , quand il eft en
Corps , & avec les cérémonies obfervées , lorfque
les mêmes députés rendirent leurs ' refpects à
Sa Majefté le premier du mois de Juin. Le Cardinal
de la Rochefoucauld , Préſident de l'Affemblée
, étoit à la tête des Députés , & l'Evêque
d'Autun porta la parole.
Le nommé Euftache le Vafleur ,
compagnon
236 MERCURE DE FRANCE.
Bourrelier , mourut le 26 Octobre fur la Paroiffe
de Saint Eustache , dans la cent - huitieme année
de fon âge , étant né au mois d'Avril 1648 , à
DamPierre en Bray , Diocèfe de Rouen.
Sa Majefté a difpofé de la charge de Chevalier
d'Honneur de la Reine , vacante par la mort
du Maréchal de la Mothe- Houdancourt , en faveur
du Comte de Saulx- Tavannes , Lieutenant-
Général des Armées du Roi , Gouverneur du
Château du Taureau en Baffe - Bretagne , & l'un
des Meains de Monfeigneur le Dauphin.
Quoique le Parlement n'ait point pris de vacances
cette année , l'ouverture de fes féances
d'après la Saint Martin , s'eft faite avec les cérémonies
ordinaires. Monfieur de Maupeon , Premier
Préſident , & les Chambres ont affifté ,
fuivant l'ufage , dans la Chapelle de la grande
Salle du Palais , à une Meffe folemnelle , célébrée
par l'Abbé de Sailly , Chantre de la Sainte
Chapelle.
Monfieur le Comte de Teffé eft parti de Verfailles
le 16 Octobre pour ſe rendre à Arpajon :
le régiment Royal Cravates , Cavalerie , dont il eft
Colonel , arriva en cette ville le 17 ; & le 18 ,
après avoir été reçu à la tête de ce Régiment , &
après la revue qu'il en a faite dans la plaine voifine
de la porte d'Etampes , il eft revenu accompagné
de plufieurs Seigneurs de la Cour au Château
d'Arpajon où il a logé pendant fon féjour en
cette ville le foir il y a eu un grand fouper pendant
lequel on a tiré un feu d'artifice , & les
trompettes du Régiment ont exécuté des fanfares.
Pendant tout le féjour de ce Régiment à Arpajon
, le Colonel a régalé tous les Officiers avec
autant de délicateffe que de fomptuofité : tous les
cavaliers ont également reffenti les effets de la
DECEMBRE . 1755. 237
générofité de M. le Comte de Teffé. La joie qu'a
témoigné tout ce Régiment de l'avoir pour Colonel
, fait efpérer qu'il y retrouvera les avantages
précieux dont il jouiffoit dans le corps des Grenadiers
de France , où il étoit eftimé & aimé univerfellement.
Le Chevalier de Vaudreuil , Lieutenant - Géné
ral des armées du Roi , Grand Croix de l'Ordre
Royal & Militaire de Saint Louis , & Major du
Régiment des Gardes Françoiſes , a obtenu la retraite
de ce Régiment , & le Gouvernement de
Gravelines qui vaquoit par la mort du Maréchal
de la Mothe - Houdancourt. La Majorité vacante
dans le Régiment des Gardes Françoifes par la retraite
du Chevalier de Vaudreuil , a été donnée à
M. de Cornillon , Capitaine dans le même Régiment.
Gouvernement de la Province de Languedoc , qui
vaquoient par la mort du Prince de Dombes.
Sa Majesté a accordé au Maréchal Duc de Richelieu
, Premier Gentilhomme de fa Chambre ,
le Gouvernement de Guyenne , dont le Comte
d'Eu s'eft démis , ainfi que de la charge de Grand
Maître de l'Artillerie de France .
Le Roi a difpofé de la place de Confeiller d'Etat,
vacante par le décès du fieur Chauvelin , en faveur
du fieur de Senozan , Second Préſident de la
trieme Chambre des Enquêtes du Parlement.
qua-
Le Maréchal Duc de Richelieu s'eft démis de fa
Lieutenance-Générale de Languedoc , & le Roi
en a difpofé en faveur du Duc de Mirepoix , qui
commandera auffi dans la même Province à la
place du Maréchal de Richelieu.
L'Affemblée générale du Clergé ayant fini fes
féances , les Prélats & autres Députés qui la compofoient
, fe rendirent à Verſailles le 26 du mois
d'Octobre. Ils eurent audience du Roi avec les
honneurs qu'on rend au Clergé , quand il eft en
Corps , & avec les cérémonies obfervées , lorfque
les mêmes députés rendirent leurs ' refpects à
Sa Majefté le premier du mois de Juin. Le Cardinal
de la Rochefoucauld , Préſident de l'Affemblée
, étoit à la tête des Députés , & l'Evêque
d'Autun porta la parole.
Le nommé Euftache le Vafleur ,
compagnon
236 MERCURE DE FRANCE.
Bourrelier , mourut le 26 Octobre fur la Paroiffe
de Saint Eustache , dans la cent - huitieme année
de fon âge , étant né au mois d'Avril 1648 , à
DamPierre en Bray , Diocèfe de Rouen.
Sa Majefté a difpofé de la charge de Chevalier
d'Honneur de la Reine , vacante par la mort
du Maréchal de la Mothe- Houdancourt , en faveur
du Comte de Saulx- Tavannes , Lieutenant-
Général des Armées du Roi , Gouverneur du
Château du Taureau en Baffe - Bretagne , & l'un
des Meains de Monfeigneur le Dauphin.
Quoique le Parlement n'ait point pris de vacances
cette année , l'ouverture de fes féances
d'après la Saint Martin , s'eft faite avec les cérémonies
ordinaires. Monfieur de Maupeon , Premier
Préſident , & les Chambres ont affifté ,
fuivant l'ufage , dans la Chapelle de la grande
Salle du Palais , à une Meffe folemnelle , célébrée
par l'Abbé de Sailly , Chantre de la Sainte
Chapelle.
Monfieur le Comte de Teffé eft parti de Verfailles
le 16 Octobre pour ſe rendre à Arpajon :
le régiment Royal Cravates , Cavalerie , dont il eft
Colonel , arriva en cette ville le 17 ; & le 18 ,
après avoir été reçu à la tête de ce Régiment , &
après la revue qu'il en a faite dans la plaine voifine
de la porte d'Etampes , il eft revenu accompagné
de plufieurs Seigneurs de la Cour au Château
d'Arpajon où il a logé pendant fon féjour en
cette ville le foir il y a eu un grand fouper pendant
lequel on a tiré un feu d'artifice , & les
trompettes du Régiment ont exécuté des fanfares.
Pendant tout le féjour de ce Régiment à Arpajon
, le Colonel a régalé tous les Officiers avec
autant de délicateffe que de fomptuofité : tous les
cavaliers ont également reffenti les effets de la
DECEMBRE . 1755. 237
générofité de M. le Comte de Teffé. La joie qu'a
témoigné tout ce Régiment de l'avoir pour Colonel
, fait efpérer qu'il y retrouvera les avantages
précieux dont il jouiffoit dans le corps des Grenadiers
de France , où il étoit eftimé & aimé univerfellement.
Le Chevalier de Vaudreuil , Lieutenant - Géné
ral des armées du Roi , Grand Croix de l'Ordre
Royal & Militaire de Saint Louis , & Major du
Régiment des Gardes Françoiſes , a obtenu la retraite
de ce Régiment , & le Gouvernement de
Gravelines qui vaquoit par la mort du Maréchal
de la Mothe - Houdancourt. La Majorité vacante
dans le Régiment des Gardes Françoifes par la retraite
du Chevalier de Vaudreuil , a été donnée à
M. de Cornillon , Capitaine dans le même Régiment.
Fermer
Résumé : « Le Roi a donné au Comte d'Eu la charge de Colonel Général [...] »
Le roi a attribué plusieurs charges et gouvernements. Le Comte d'Eu a reçu le gouvernement de la province de Languedoc, vacant après la mort du Prince de Dombes. Le Maréchal Duc de Richelieu a été nommé gouverneur de Guyenne, succédant au Comte d'Eu, qui a également démissionné de la charge de Grand Maître de l'Artillerie de France. Le Sieur de Senozan a été nommé Conseiller d'État, remplaçant le Sieur Chauvelin. Le Duc de Mirepoix a été désigné pour la Lieutenance-Générale de Languedoc, succédant au Maréchal Duc de Richelieu. Le Cardinal de la Rochefoucauld et les députés du Clergé ont été reçus par le roi à Versailles le 26 octobre. Eustache le Vaseur, bourrelier, est décédé à Paris à l'âge de 108 ans. Le Comte de Saulx-Tavannes a été nommé Chevalier d'Honneur de la Reine, succédant au Maréchal de la Mothe-Houdancourt. Le Parlement a ouvert ses séances après la Saint Martin avec les cérémonies habituelles. Le Comte de Tesse a quitté Versailles pour Arpajon avec son régiment, le Royal Cravates, où il a été reçu et a logé au château. Le Chevalier de Vaudreuil a obtenu la retraite du Régiment des Gardes Françoises et le gouvernement de Gravelines, vacant après la mort du Maréchal de la Mothe-Houdancourt. La Majorité dans le Régiment des Gardes Françoises a été attribuée à M. de Cornillon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
30
p. 238-245
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Sa Majesté a accordé les grandes entrées à M. le Maréchal Duc [...]
Mots clefs :
Comte d'Egmont, Duc de Gesvres, Célébrations de la conquête de Minorque, Monument de gloire, Marquis, Maréchal, Fort de Saint-Philippe, Cardinal de Tavannes, Garnison de la Rochelle, Comtes, Prince de Croy
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
Sa Majefté a accordé les grandes entrées à M. le
A
Maréchal Duc de Belle- Ifle .
Le jour que M. le Comte d'Egmont apporta au
Roi les articles de la Capitulation du Fort Saint-
Philippe , le Corps de Ville fit tirer à cinq & à fept
heures du foir les boîtes d'artillerie & le canon
de la Ville. Sur les neuf heures , il y eut une pareille
falve d'artillerie , pendant laqucile les Prévôt
des Marchands & Echevins allumerent , avec les
cérémonies accoutumées , le bucher qui avoit
été dreffé dans le milieu de la Place de l'Hôtel de
Ville. On tira enfuite une grande quantité de
fufées volantes. La Ville fit en même temps couler
trois fontaines de vin , & diftribuer des viandes au
peuple dans la même Place . Près de chaque fontaine
de vin étoit une Orcheſtre remplie de
Joueurs d'Inftrumens . La Place étoit éclairée par
un grand nombre d'ifs , qui portoient des lumie
res , & la façade de l'Hôtel de Ville l'étoit par
trois filets de terrines fuivant l'Ordre de l'Architecture.
L'Hôtel de M. le Duc de Gefvres , Gou
SEPTEMBRE . 1756. 239
verneur de Paris ; celui du Prevôt des Marchands,
& les maifons des Echevins & des principaux Officiers
de l'Hôtel de Ville , furent auffi illuminés.
Le Roi ayant écrit à l'Archevêque de Paris
pour faire rendre de folemnelles actions de graces
à l'occafion de la conquête de l'Ifle Minorque
on chanta le 25 Juillet le Te Deum dans l'Eglife
Métropolitaine , & P'Abbé de Saint - Exupery ,
Doyen du Chapitre , y officia. M. de Lamoignon ,
Chancelier de France , & M. de Machault , Garde
des Sceaux , accompagnés de plufieurs Confeillers
d'Etat , & Maîtres des Requêtes , y affifterent ,
ainfi que le Parlement , la Chambre des Comptes
, la Cour des Aides & le Corps de Ville , qui
y avoient été invités de la part de Sa Majesté par
M. Defgranges , Maître des Cérémonies.
On tira le même jour dans la Place de l'Hôtel
de Ville , par ordre des Prevôt des Marchands &
Echevins , un Feu d'artifice dont l'exécution ne
laiffa rien à défirer. La décoration repréfentoit
un grand trophée de guerre , élevé à la gloire du
Roi fur les débris d'un Fort . Le corps de ce tro
phée , étoit une pyramide quadrangulaire de
foixante douze pieds de haut , pofée au milieu de
la principale place d'armes du Fort ſur pluſieurs
canons démontés. Des maffes d'armures antiques ,
des efpeces de foleils formés avec les armes enlevées
aux ennemis , & des médaillons au chiffre
du Roi , ornoient les quatre faces de la pyramide.
La boule de France , furmontée d'une couronne ,
lui fervoit d'amortiffement. Cette pyramide étoit
accompagnée de deux colonnes roftrales de cinq
pieds de diametre , conftruites fur les pointes des
Ravelins , & auxquelles étoient attachés des becs
& des proues de Navires. A l'entrée des attaques
on avoit placé diverfes figures allégoriques. Qua
240 MERCURE DE FRANCE.
tre palmiers étoient plantés fur les quatre contre
gardes , qui enveloppoient le corps de la Place ,
& qui enfermoient la feconde enceinte. Les tiges
de ces arbres étoient chargées de dépouilles remportées
par les vainqueurs , & les rameaux étoient
entrelacés de guirlandes auxquelles des couronnes
de laurier de différentes grandeurs étoient fufpendues.
On voyoit au haut des deux colonnes deux
figures, qui repréfentoient, l'une Neptune , l'autre
Le Génie Tutelaire de la Place. La France , entourée
de plufieurs Génies & d'une troupe de Héros ,
paroiffoit à l'endroit de la principale attaque ,
confacrant ce monument en préſence de Mars &
de Minerve.
Cette décoration enrichie de peinture & de
rondeboffe , avoir quatre-vingt-huit pieds de longueur.
Elle étoit difpofée fur plufieurs plans concentriques
, élevés les uns au- deffus des autres , &
elle préfentoit au naturel le tableau d'une fête
militaire , donnée dans un Fort qui venoit d'être
emporté d'affaut. Les différens jeux de l'artifice
exprimerent l'attaque & la défenfe d'une Place.
Ils furent terminés par un coup de feu très-bril
lant , & par un bouquet en réjouiffance de la
victoire.
Au Feu d'artifice fuccéda une magnifique illu
mination. Un triple cordon de lumieres deffinoit
l'architecture de la façade & du grand comble de
l'Hôtel de Ville . Plufieurs luftres garnis de lanternes
de verre éclairoient diverfes parties du bâ
timent. Toute l'enceinte de la Place étoit illuminée
, ainfi que le pourtour du Feu , par des ifs
chargés de lampions .
Il y eut auffi de très- belles illuminations aux
Hôtels de M. le Duc de Gefvres & du Prevôt des
Marchands , & aux maiſons des Echevins & des
principaux
SEPTEMBRE. 1756. 245
principaux Officiers de l'Hôtel de Ville . Des fontaines
de vin coulerent , & l'on diſtribua du pain
& des viandes au peuple dans tous ces différens
endroits, de même que dans la Place de Louis XV ,
dans celle de Louis le Grand , dans celle des Victoires
, dans celle du Carroufel , dans la Place
Royale , dans les Halles , dans le Marché- Neuf ,
à la Place Maubert & à la Croix- Rouge. On
avoit mis des Orcheſtres partout où le faifoient
ces diſtributions , & le peuple jufqu'à cinq heures
du matin témoigna par les danfes la joie que lui
caufoit la profpérité des armes du Roi. Pendant
toute la nuit , la Place devant l'Hôtel de Ville fut
remplie de carroffes.
Deux Armateurs de Calais ont fait deux prifes
affez confidérables . Un Armateur de Dunkerque
a enlevé un Navire Anglois qui forto t d´´la Tamife
, & il l'a conduit à Oftende. Le chargement
de cette derniere priſe eſt eſtimé trois cens mille
livres.
Le Roi a donné le Gouvernement général de
l'Ile Minorque à M. le Comte de Lannon , Maréchal
de Camp . Sa Majefté a fait Marécha x e
fes Camps & Armées MM. de la Serre , Brigadier,
Lieutenant- Colonel du Régiment Royal la Ma
rine; de la Bliniere , Brigadier , Lieutenant- Colonel
du Régiment Royal Infanterie ; le Marquis
de Roquepine , Brigadier , Colonel du Régi
ment Royal Comtois ; le Marquis de Monti , Bi
gadier , Colonel du Régiment Royal Italien ; le
Marquis de Trainel , Brigadier , Colonel d'un
Régiment d'Infanterie ; le Comte d'Egmont , Brigadier
; Meftre de Camp d'un Régiment de Cavalerie
, & le Chevalier de Redmont , Brigadier ,
Meftre de Camp Réformé de Cavalerie. Sa Majeſté
a fait Brigadier de Dragons M. le Duc de
L
242 MERCURE DE FRANCE.
Fronfac , Mestre de Camp de Dragons ; & Elle a
fait Brigadiers d'Infanterie M. le Prince de Rohan-
Rochefort , Colonel d'un Régiment d'Infanterie ;
le Comte de Levis- Leran , Colonel du Régiment
Royal la Marine ; le Chevalier de Clermont d'Amboife
, Colonel du Régiment de Bretagne , & le
Comte de Rochambeau , Colonel du Régiment
de la Marche.
Il y a eu , tant pendant le cours du fiege da
Fort Saint- Philippe , qu'à l'attaque faite des ouvrages
de ce Fort dans la nuit du 27 au 28 Juin ,
treize Officiers tués , & quatre vingt- douze bleffés.
Quatre cens dix -neuf Soldats ont été tués , &
le nombre de ceux qui ont été bleffés monte à
neuf cens quatre- vingt- feize.
Les habitans de Rouen ayant été informés que
M. le Cardinal de Tavannes devoit y arriver le 19
Juillet , le Chapitre de l'Eglife Métropolitaine ,
& tous les Ordres de la Ville , fe font empreffés à
l'envi de lui marquer la part qu'ils prenoient à fa
promotion au Cardinalat . Les Compagnies de la
Bourgoifie , à cheval , avec leurs trompettes &
leurs étendards , font allées au devant de lui ,
à l'entrée du Fauxbourg , dans le lieu où il devoit
fe revêtir de fes habits de cérémonie. Toutes les
Brigades de la Maréchauffée , le Grand Prevôt à
leur tête , fe font rendues au même lieu , & toutes
les perfonnes de confidération y ont envoyé leurs
carroffes, pour former un cortége pompeux . L'im- :
patience de voir le Cardinal avoit fait fortir de la
Ville une partie du peuple ; le refte rempliffoit les
rues & les places publiques. Le Cardinal , en entrant
dans Rouen , a été falué par le canon de la
Ville & par celui du vieux Palais. Le Régiment
de Lyonnois , fous les armes , formoit une doable
Laie depuis la porte du Pont juſqu'au grand Por
SEPTEMBRE . 1756. 243
tail de l'Eglife Métropolitaine , dont l'interieur
étoit gardé par les deux Compagnies de Grenadiers
de ce Corps . Lorfque le Cardinal a été prêt
d'entrer dans la grande Place qui eft devant l'E-`
glife , le Chapitre eft forti proceffionellement ,
pour aller au devant de Son Eminence. Le Haut
Doyen l'a complimentée au nom des Chanoines ,
& elle a été conduite dans le choeur de l'Eglife
Métropolitaine , où les principaux Membres du
Parlement & de la Chambre des Comptes , le
Corps de Ville , les Curés , les Supérieurs des
Communautés Régulieres , & un grand nombre
de perfonnes de diftinction , étoient placés avec
un ordre dont tout le monde a été fatisfait . On a
chanté le Te Deum en mufique & avec fymphonie.
A l'entrée de la nuit , la partie extérieure du
choeur de l'Eglife Métropolitaine , qui termine
d'un côté la cour de l'Archevêché , a été illuminée
, ainfi que toutes les maifons des Chanoines ,
les Communautés Religieufes & plufieurs autres
maifons de la Ville.
"
Le premier d'Août , les Officiers de la Garnifon
de la Rochelle , compofée des Régimens d'Infanterie
de la Sarre & de Breffe , & du Régiment
Royal Dragons , célébrerent par une fête éclatante
la prife du Fort Saint- Philippe . La grande
Place de la Ville étant plantée de plufieurs allées
d'arbres , paroiffoit faite exprès pour rendre ce
fpectacle agréable. Après que les troupes y eurent
formé plufieurs faifceaux de leurs armes , l'Aumônier
du Régiment de la Sarre dit la Meſſe fur un
Autel qu'on dreffa dans l'inftant . Enfuite les foldars
des trois Régimens que l'on mêla exprès ,
prirent leurs places aux différentes tables qui leur
étoient deſtinées , & qui furent fervies avec la
plus grande abondance . On avoit préparé des ta-
Lij
244 MERCURE DE FRANCE.
bles particulieres pour les Maréchaux des Logis &
pour les Sergens . M. de Montpouillan & les
Comtes de Carcado & de la Blache , Colonels , accompagnés
de MM. le Blanc & de Labadie , Lieutenans-
Colonels , & de MM. du Menil , de S. Mery
& de Murat, Majors , allerent inviter M. le Marquis
de Clermont- Gallerande, Lieutenans-Général, qui
commande dans la Province , & M. le Marquis de
Dreux employé fous les ordres en qualité de Maréchal
de Camp , à porter la fanté du Roi & celles
de la Famille Royale. Ces fantés furent bues au
bruit de cinq pieces de canon . Pluſieurs inftrumens
de guerre & de mufique augmenterent la
joie de ce feftin militaire. La fête fut fuivie d'un
magnifique repas fervi à une table de cent cinquante
couverts que donna le Marquis de Gallerande.
Le foir , l'Hôtel de ce Lieutenant Général
fut illuminé en tranſparent. La décoration repréfentoit
le Port-Mahon . Au deffus , on lifoit ce vers :
Difcite juftitiam moniti , &non temnere Divos.
La fête que le Prince de Croy a donnée le
même jour au Camp fous Calais , a été de la plus
grande magnificence. Quarante- cinq Dames y
avoient été invitées , ainfi que M. d'Invault , Intendant
de Picardie , & tous les Officiers des Etats
Majors des Villes , Citadelles & Forts des environs
du Camp . On fervit pour cette Compagnie &
pour les Officiers des troupes dont le Camp eft
compofé , plufieurs tables fous des baldaquins à
la Chinoife , dont les bords étoient feftonnés par
des guirlandes de fleurs . Ces mêmes guirlandes
defcendoient par diverfes circonvolutions autour
des colonnes qui foutenoient les baldaquins. Pendant
le repas, qui dura depuis quatre heures aprèsmidi
jufqu'à fept , & dans lequel il régna autant
de profufion que de délicateffe , on diftribua dụ
pain , de la viande & de la biere aux foldats. Les
SEPTEMBRE . 1736. 245
Comédiens jouerent la Comédie gratis ; & comme
la falle du Spectacle ne pouvoit contenir qu'une
petite partie des troupes , on avoit placé des Farceurs,
des Danfeurs de cordes & des Joueurs de gobelets,
à la tête de chaque Brigade . Sur les fept heures
& demie , on chanta le Te Deum dans la Chapelle
du Camp , au bruit de tous les inftrumens de
guerre. Lorfque la nuit commença , trois fufées
partirent d'une montagne à deux lieues du Camp ,
qui eft précisément vis - à-vis de Douvres . La Ville
& la Citadelle de Calais , & tous les Forts des
ennemis répondirent à ce fignal par des falves
générales de leur artillerie. Ces falves furent repétées
trois fois . Elles furent fuivies d'un Feu
d'artifice , dont la décoration repréfentoit un
Fort quarré à double enceinte , femblable à celui
de Saint-Philippe . A la fin du Feu , il tomba fur
le Fort une fleur de lys enflammée. Plufieurs fougaffes
jouerent en même temps , & renverferent
tous les ouvrages . On demeura un inftant dans
une grande obfcurité . Puis on vit s'élever par
dégrés un foleil d'artifice . Les Armes de France
parurent deffinées en feu brillant . Au deffus étoit
un Vive le Roi en caracteres lumineux , parfaitement
exécuté .
La Ville de Saint- Malo ne s'eft pas moins
diftinguée par les réjouiffances qu'elle a faites le
8 , à l'occafion de la conquête de l'Ile Minorque.
Voici le Mandement de M. l'Evêque de cette Ville ,
qui a ordonné de chanter le Te Deum à ce fujet.
Sa Majefté a accordé les grandes entrées à M. le
A
Maréchal Duc de Belle- Ifle .
Le jour que M. le Comte d'Egmont apporta au
Roi les articles de la Capitulation du Fort Saint-
Philippe , le Corps de Ville fit tirer à cinq & à fept
heures du foir les boîtes d'artillerie & le canon
de la Ville. Sur les neuf heures , il y eut une pareille
falve d'artillerie , pendant laqucile les Prévôt
des Marchands & Echevins allumerent , avec les
cérémonies accoutumées , le bucher qui avoit
été dreffé dans le milieu de la Place de l'Hôtel de
Ville. On tira enfuite une grande quantité de
fufées volantes. La Ville fit en même temps couler
trois fontaines de vin , & diftribuer des viandes au
peuple dans la même Place . Près de chaque fontaine
de vin étoit une Orcheſtre remplie de
Joueurs d'Inftrumens . La Place étoit éclairée par
un grand nombre d'ifs , qui portoient des lumie
res , & la façade de l'Hôtel de Ville l'étoit par
trois filets de terrines fuivant l'Ordre de l'Architecture.
L'Hôtel de M. le Duc de Gefvres , Gou
SEPTEMBRE . 1756. 239
verneur de Paris ; celui du Prevôt des Marchands,
& les maifons des Echevins & des principaux Officiers
de l'Hôtel de Ville , furent auffi illuminés.
Le Roi ayant écrit à l'Archevêque de Paris
pour faire rendre de folemnelles actions de graces
à l'occafion de la conquête de l'Ifle Minorque
on chanta le 25 Juillet le Te Deum dans l'Eglife
Métropolitaine , & P'Abbé de Saint - Exupery ,
Doyen du Chapitre , y officia. M. de Lamoignon ,
Chancelier de France , & M. de Machault , Garde
des Sceaux , accompagnés de plufieurs Confeillers
d'Etat , & Maîtres des Requêtes , y affifterent ,
ainfi que le Parlement , la Chambre des Comptes
, la Cour des Aides & le Corps de Ville , qui
y avoient été invités de la part de Sa Majesté par
M. Defgranges , Maître des Cérémonies.
On tira le même jour dans la Place de l'Hôtel
de Ville , par ordre des Prevôt des Marchands &
Echevins , un Feu d'artifice dont l'exécution ne
laiffa rien à défirer. La décoration repréfentoit
un grand trophée de guerre , élevé à la gloire du
Roi fur les débris d'un Fort . Le corps de ce tro
phée , étoit une pyramide quadrangulaire de
foixante douze pieds de haut , pofée au milieu de
la principale place d'armes du Fort ſur pluſieurs
canons démontés. Des maffes d'armures antiques ,
des efpeces de foleils formés avec les armes enlevées
aux ennemis , & des médaillons au chiffre
du Roi , ornoient les quatre faces de la pyramide.
La boule de France , furmontée d'une couronne ,
lui fervoit d'amortiffement. Cette pyramide étoit
accompagnée de deux colonnes roftrales de cinq
pieds de diametre , conftruites fur les pointes des
Ravelins , & auxquelles étoient attachés des becs
& des proues de Navires. A l'entrée des attaques
on avoit placé diverfes figures allégoriques. Qua
240 MERCURE DE FRANCE.
tre palmiers étoient plantés fur les quatre contre
gardes , qui enveloppoient le corps de la Place ,
& qui enfermoient la feconde enceinte. Les tiges
de ces arbres étoient chargées de dépouilles remportées
par les vainqueurs , & les rameaux étoient
entrelacés de guirlandes auxquelles des couronnes
de laurier de différentes grandeurs étoient fufpendues.
On voyoit au haut des deux colonnes deux
figures, qui repréfentoient, l'une Neptune , l'autre
Le Génie Tutelaire de la Place. La France , entourée
de plufieurs Génies & d'une troupe de Héros ,
paroiffoit à l'endroit de la principale attaque ,
confacrant ce monument en préſence de Mars &
de Minerve.
Cette décoration enrichie de peinture & de
rondeboffe , avoir quatre-vingt-huit pieds de longueur.
Elle étoit difpofée fur plufieurs plans concentriques
, élevés les uns au- deffus des autres , &
elle préfentoit au naturel le tableau d'une fête
militaire , donnée dans un Fort qui venoit d'être
emporté d'affaut. Les différens jeux de l'artifice
exprimerent l'attaque & la défenfe d'une Place.
Ils furent terminés par un coup de feu très-bril
lant , & par un bouquet en réjouiffance de la
victoire.
Au Feu d'artifice fuccéda une magnifique illu
mination. Un triple cordon de lumieres deffinoit
l'architecture de la façade & du grand comble de
l'Hôtel de Ville . Plufieurs luftres garnis de lanternes
de verre éclairoient diverfes parties du bâ
timent. Toute l'enceinte de la Place étoit illuminée
, ainfi que le pourtour du Feu , par des ifs
chargés de lampions .
Il y eut auffi de très- belles illuminations aux
Hôtels de M. le Duc de Gefvres & du Prevôt des
Marchands , & aux maiſons des Echevins & des
principaux
SEPTEMBRE. 1756. 245
principaux Officiers de l'Hôtel de Ville . Des fontaines
de vin coulerent , & l'on diſtribua du pain
& des viandes au peuple dans tous ces différens
endroits, de même que dans la Place de Louis XV ,
dans celle de Louis le Grand , dans celle des Victoires
, dans celle du Carroufel , dans la Place
Royale , dans les Halles , dans le Marché- Neuf ,
à la Place Maubert & à la Croix- Rouge. On
avoit mis des Orcheſtres partout où le faifoient
ces diſtributions , & le peuple jufqu'à cinq heures
du matin témoigna par les danfes la joie que lui
caufoit la profpérité des armes du Roi. Pendant
toute la nuit , la Place devant l'Hôtel de Ville fut
remplie de carroffes.
Deux Armateurs de Calais ont fait deux prifes
affez confidérables . Un Armateur de Dunkerque
a enlevé un Navire Anglois qui forto t d´´la Tamife
, & il l'a conduit à Oftende. Le chargement
de cette derniere priſe eſt eſtimé trois cens mille
livres.
Le Roi a donné le Gouvernement général de
l'Ile Minorque à M. le Comte de Lannon , Maréchal
de Camp . Sa Majefté a fait Marécha x e
fes Camps & Armées MM. de la Serre , Brigadier,
Lieutenant- Colonel du Régiment Royal la Ma
rine; de la Bliniere , Brigadier , Lieutenant- Colonel
du Régiment Royal Infanterie ; le Marquis
de Roquepine , Brigadier , Colonel du Régi
ment Royal Comtois ; le Marquis de Monti , Bi
gadier , Colonel du Régiment Royal Italien ; le
Marquis de Trainel , Brigadier , Colonel d'un
Régiment d'Infanterie ; le Comte d'Egmont , Brigadier
; Meftre de Camp d'un Régiment de Cavalerie
, & le Chevalier de Redmont , Brigadier ,
Meftre de Camp Réformé de Cavalerie. Sa Majeſté
a fait Brigadier de Dragons M. le Duc de
L
242 MERCURE DE FRANCE.
Fronfac , Mestre de Camp de Dragons ; & Elle a
fait Brigadiers d'Infanterie M. le Prince de Rohan-
Rochefort , Colonel d'un Régiment d'Infanterie ;
le Comte de Levis- Leran , Colonel du Régiment
Royal la Marine ; le Chevalier de Clermont d'Amboife
, Colonel du Régiment de Bretagne , & le
Comte de Rochambeau , Colonel du Régiment
de la Marche.
Il y a eu , tant pendant le cours du fiege da
Fort Saint- Philippe , qu'à l'attaque faite des ouvrages
de ce Fort dans la nuit du 27 au 28 Juin ,
treize Officiers tués , & quatre vingt- douze bleffés.
Quatre cens dix -neuf Soldats ont été tués , &
le nombre de ceux qui ont été bleffés monte à
neuf cens quatre- vingt- feize.
Les habitans de Rouen ayant été informés que
M. le Cardinal de Tavannes devoit y arriver le 19
Juillet , le Chapitre de l'Eglife Métropolitaine ,
& tous les Ordres de la Ville , fe font empreffés à
l'envi de lui marquer la part qu'ils prenoient à fa
promotion au Cardinalat . Les Compagnies de la
Bourgoifie , à cheval , avec leurs trompettes &
leurs étendards , font allées au devant de lui ,
à l'entrée du Fauxbourg , dans le lieu où il devoit
fe revêtir de fes habits de cérémonie. Toutes les
Brigades de la Maréchauffée , le Grand Prevôt à
leur tête , fe font rendues au même lieu , & toutes
les perfonnes de confidération y ont envoyé leurs
carroffes, pour former un cortége pompeux . L'im- :
patience de voir le Cardinal avoit fait fortir de la
Ville une partie du peuple ; le refte rempliffoit les
rues & les places publiques. Le Cardinal , en entrant
dans Rouen , a été falué par le canon de la
Ville & par celui du vieux Palais. Le Régiment
de Lyonnois , fous les armes , formoit une doable
Laie depuis la porte du Pont juſqu'au grand Por
SEPTEMBRE . 1756. 243
tail de l'Eglife Métropolitaine , dont l'interieur
étoit gardé par les deux Compagnies de Grenadiers
de ce Corps . Lorfque le Cardinal a été prêt
d'entrer dans la grande Place qui eft devant l'E-`
glife , le Chapitre eft forti proceffionellement ,
pour aller au devant de Son Eminence. Le Haut
Doyen l'a complimentée au nom des Chanoines ,
& elle a été conduite dans le choeur de l'Eglife
Métropolitaine , où les principaux Membres du
Parlement & de la Chambre des Comptes , le
Corps de Ville , les Curés , les Supérieurs des
Communautés Régulieres , & un grand nombre
de perfonnes de diftinction , étoient placés avec
un ordre dont tout le monde a été fatisfait . On a
chanté le Te Deum en mufique & avec fymphonie.
A l'entrée de la nuit , la partie extérieure du
choeur de l'Eglife Métropolitaine , qui termine
d'un côté la cour de l'Archevêché , a été illuminée
, ainfi que toutes les maifons des Chanoines ,
les Communautés Religieufes & plufieurs autres
maifons de la Ville.
"
Le premier d'Août , les Officiers de la Garnifon
de la Rochelle , compofée des Régimens d'Infanterie
de la Sarre & de Breffe , & du Régiment
Royal Dragons , célébrerent par une fête éclatante
la prife du Fort Saint- Philippe . La grande
Place de la Ville étant plantée de plufieurs allées
d'arbres , paroiffoit faite exprès pour rendre ce
fpectacle agréable. Après que les troupes y eurent
formé plufieurs faifceaux de leurs armes , l'Aumônier
du Régiment de la Sarre dit la Meſſe fur un
Autel qu'on dreffa dans l'inftant . Enfuite les foldars
des trois Régimens que l'on mêla exprès ,
prirent leurs places aux différentes tables qui leur
étoient deſtinées , & qui furent fervies avec la
plus grande abondance . On avoit préparé des ta-
Lij
244 MERCURE DE FRANCE.
bles particulieres pour les Maréchaux des Logis &
pour les Sergens . M. de Montpouillan & les
Comtes de Carcado & de la Blache , Colonels , accompagnés
de MM. le Blanc & de Labadie , Lieutenans-
Colonels , & de MM. du Menil , de S. Mery
& de Murat, Majors , allerent inviter M. le Marquis
de Clermont- Gallerande, Lieutenans-Général, qui
commande dans la Province , & M. le Marquis de
Dreux employé fous les ordres en qualité de Maréchal
de Camp , à porter la fanté du Roi & celles
de la Famille Royale. Ces fantés furent bues au
bruit de cinq pieces de canon . Pluſieurs inftrumens
de guerre & de mufique augmenterent la
joie de ce feftin militaire. La fête fut fuivie d'un
magnifique repas fervi à une table de cent cinquante
couverts que donna le Marquis de Gallerande.
Le foir , l'Hôtel de ce Lieutenant Général
fut illuminé en tranſparent. La décoration repréfentoit
le Port-Mahon . Au deffus , on lifoit ce vers :
Difcite juftitiam moniti , &non temnere Divos.
La fête que le Prince de Croy a donnée le
même jour au Camp fous Calais , a été de la plus
grande magnificence. Quarante- cinq Dames y
avoient été invitées , ainfi que M. d'Invault , Intendant
de Picardie , & tous les Officiers des Etats
Majors des Villes , Citadelles & Forts des environs
du Camp . On fervit pour cette Compagnie &
pour les Officiers des troupes dont le Camp eft
compofé , plufieurs tables fous des baldaquins à
la Chinoife , dont les bords étoient feftonnés par
des guirlandes de fleurs . Ces mêmes guirlandes
defcendoient par diverfes circonvolutions autour
des colonnes qui foutenoient les baldaquins. Pendant
le repas, qui dura depuis quatre heures aprèsmidi
jufqu'à fept , & dans lequel il régna autant
de profufion que de délicateffe , on diftribua dụ
pain , de la viande & de la biere aux foldats. Les
SEPTEMBRE . 1736. 245
Comédiens jouerent la Comédie gratis ; & comme
la falle du Spectacle ne pouvoit contenir qu'une
petite partie des troupes , on avoit placé des Farceurs,
des Danfeurs de cordes & des Joueurs de gobelets,
à la tête de chaque Brigade . Sur les fept heures
& demie , on chanta le Te Deum dans la Chapelle
du Camp , au bruit de tous les inftrumens de
guerre. Lorfque la nuit commença , trois fufées
partirent d'une montagne à deux lieues du Camp ,
qui eft précisément vis - à-vis de Douvres . La Ville
& la Citadelle de Calais , & tous les Forts des
ennemis répondirent à ce fignal par des falves
générales de leur artillerie. Ces falves furent repétées
trois fois . Elles furent fuivies d'un Feu
d'artifice , dont la décoration repréfentoit un
Fort quarré à double enceinte , femblable à celui
de Saint-Philippe . A la fin du Feu , il tomba fur
le Fort une fleur de lys enflammée. Plufieurs fougaffes
jouerent en même temps , & renverferent
tous les ouvrages . On demeura un inftant dans
une grande obfcurité . Puis on vit s'élever par
dégrés un foleil d'artifice . Les Armes de France
parurent deffinées en feu brillant . Au deffus étoit
un Vive le Roi en caracteres lumineux , parfaitement
exécuté .
La Ville de Saint- Malo ne s'eft pas moins
diftinguée par les réjouiffances qu'elle a faites le
8 , à l'occafion de la conquête de l'Ile Minorque.
Voici le Mandement de M. l'Evêque de cette Ville ,
qui a ordonné de chanter le Te Deum à ce fujet.
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le texte décrit les célébrations et événements liés à la conquête de l'île de Minorque par le roi de France. Le 25 juillet, le roi a ordonné des actions de grâce solennelles. À Paris, un Te Deum a été chanté dans l'église métropolitaine en présence de l'archevêque, du chancelier de France, du garde des sceaux et divers corps officiels. Un feu d'artifice a été tiré sur la place de l'Hôtel de Ville, illustrant un trophée de guerre et des scènes de bataille. La ville a été illuminée, et des fontaines de vin ainsi que des distributions de nourriture ont été organisées dans plusieurs places publiques. Des illuminations ont également eu lieu dans les hôtels des dignitaires et des principaux officiers de la ville. Le roi a procédé à des promotions militaires, nommant notamment M. le Comte de Lannion gouverneur général de l'île de Minorque et plusieurs officiers à des grades supérieurs. Les combats pour le fort Saint-Philippe ont entraîné des pertes humaines importantes : treize officiers tués et quatre-vingt-douze blessés, ainsi que quatre cent dix-neuf soldats tués et neuf cent quatre-vingt-seize blessés. À Rouen, le cardinal de Tavannes a été accueilli par une procession et des salves de canon, suivies d'un Te Deum. La Rochelle a célébré la prise du fort Saint-Philippe par une fête militaire incluant une messe, un banquet et des illuminations. Le prince de Croy a organisé une fête somptueuse dans son camp sous Calais, avec repas, spectacles et feu d'artifice. Saint-Malo a également marqué la conquête de Minorque par des réjouissances publiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
31
p. 219-220
ITALIE.
Début :
Il y eut ici le 22 du mois dernier, à trois heures & demie [...]
Mots clefs :
Naples, Tremblement de terre, Dégâts, Places maritimes, La Bastie, Expédition, Antibes, Bataillons, Maréchal, Marquis, Convois, Rebelles corses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
DE NAPLES , le 16 Novembre.
Il y eut ici le 22 du mois dernier , à trois heures
& demie de l'après - midi , une violente fecoufle
de tremblement de terre , qui dura près de quatre
minutes. Plufieurs maifons ont été endommagées ,
& un grand nombre de cheminées ont été abattues.
Les voûtes de quelques Eglifes ont confidérablement
fouffert.
Le 20 on effuya aufli un tremblement de terre
des plus violens dans une partie de la Sicile . Les
Kij
220 MERCURE DE FRANCE .
mêmes fecouffes fe font fait fentir dans la Morée ,
ainfi que dans les Golfes de Lépante & de Corinthe ,
& elles ont caufé en plufieurs endroits des dommages
confidérables . Il eft forti de la mer quelqués
nouvelles Ifles. Le Roi a donné ordre de mettre
toutes les Places maritimes en état d'être reſpectées
par les forces navales des Puiſſances étrangeres .
DE LA BASTIE , le 14 Novembre.
La premiere divifion du convoi , qui a fait
voile d'Antibes pour tranfporter un corps de troupes
Françoiles dans cette Ifle , arriva le premier de
ce mois à Calvi , fous l'escorte de la Frégate la
Gracieuſe. Les Bâtimens de cette diviſion avoient
à bord les deux Bataillons du Régiment de Montmorin
, le fecond Bataillon du Régiment de Flandre,
& le premier du Régiment Suiffe de Boccard.
Le Marquis de Caftries , Maréchal de Camp ,
& Commandant en chef des troupes Françoifes
débarqua le lendemain au matin. Le même jour
les Grenadiers releverent les principaux poftes ,
qu'occupoient les Gênois . Les quatre Bataillons
furent diftribués le 3 dans la Place & dans le fauxbourg.
Les , le Marquis de Caftries conduifit
deux compagnies de Suiffes à l'Algaiola & à l'Ile
Roffa. On ne rencontra aucun obftacle de la part
des Corfes rebelles. La feconde divifion du convoi ,
efcortée par la Frégate la Topafe , fit le 3 fon
débarquement à San -Fiorenzo . La navigation de
la troifieme divifion , qu'efcortoit la Frégate la
Junon , a été traversée les vents contraires .
Cette divifion n'a pu arriver que le 6 à Ajaccio.
Le Comte de Balbi , Brigadier d'Infanterie au
fervice de Sa Majefté Très-Chrétienne , commande
à San- Fiorenzo , & le Marquis de Ségur à
Ajaccio.
DE NAPLES , le 16 Novembre.
Il y eut ici le 22 du mois dernier , à trois heures
& demie de l'après - midi , une violente fecoufle
de tremblement de terre , qui dura près de quatre
minutes. Plufieurs maifons ont été endommagées ,
& un grand nombre de cheminées ont été abattues.
Les voûtes de quelques Eglifes ont confidérablement
fouffert.
Le 20 on effuya aufli un tremblement de terre
des plus violens dans une partie de la Sicile . Les
Kij
220 MERCURE DE FRANCE .
mêmes fecouffes fe font fait fentir dans la Morée ,
ainfi que dans les Golfes de Lépante & de Corinthe ,
& elles ont caufé en plufieurs endroits des dommages
confidérables . Il eft forti de la mer quelqués
nouvelles Ifles. Le Roi a donné ordre de mettre
toutes les Places maritimes en état d'être reſpectées
par les forces navales des Puiſſances étrangeres .
DE LA BASTIE , le 14 Novembre.
La premiere divifion du convoi , qui a fait
voile d'Antibes pour tranfporter un corps de troupes
Françoiles dans cette Ifle , arriva le premier de
ce mois à Calvi , fous l'escorte de la Frégate la
Gracieuſe. Les Bâtimens de cette diviſion avoient
à bord les deux Bataillons du Régiment de Montmorin
, le fecond Bataillon du Régiment de Flandre,
& le premier du Régiment Suiffe de Boccard.
Le Marquis de Caftries , Maréchal de Camp ,
& Commandant en chef des troupes Françoifes
débarqua le lendemain au matin. Le même jour
les Grenadiers releverent les principaux poftes ,
qu'occupoient les Gênois . Les quatre Bataillons
furent diftribués le 3 dans la Place & dans le fauxbourg.
Les , le Marquis de Caftries conduifit
deux compagnies de Suiffes à l'Algaiola & à l'Ile
Roffa. On ne rencontra aucun obftacle de la part
des Corfes rebelles. La feconde divifion du convoi ,
efcortée par la Frégate la Topafe , fit le 3 fon
débarquement à San -Fiorenzo . La navigation de
la troifieme divifion , qu'efcortoit la Frégate la
Junon , a été traversée les vents contraires .
Cette divifion n'a pu arriver que le 6 à Ajaccio.
Le Comte de Balbi , Brigadier d'Infanterie au
fervice de Sa Majefté Très-Chrétienne , commande
à San- Fiorenzo , & le Marquis de Ségur à
Ajaccio.
Fermer
Résumé : ITALIE.
Le 22 octobre, Naples a subi un tremblement de terre de quatre minutes endommageant des maisons et des églises. Le 20 octobre, un séisme en Sicile a causé des dommages et fait émerger de nouvelles îles. Le roi a ordonné de renforcer les places maritimes. À La Bastie, le 14 novembre, la première division d'un convoi français est arrivée à Calvi le 1er novembre, escortée par la frégate La Gracieuse. Elle transportait des bataillons des régiments de Montmorin, de Flandre et du Régiment Suisse de Boccard. Le Marquis de Castries, commandant en chef, a débarqué le lendemain et a déployé les troupes. La seconde division a débarqué à San-Fiorenzo le 3 novembre, escortée par La Topaze. La troisième division, escortée par La Junon, est arrivée à Ajaccio le 6 novembre en raison de vents contraires. Le Comte de Balbi commande à San-Fiorenzo et le Marquis de Ségur à Ajaccio.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
32
p. 233-235
MARIAGE ET MORTS.
Début :
Louis-Joseph-Timoléon de Cossé, Comte de Brissac, épousa le 30 [...]
Mots clefs :
Mariages, Morts, Comtes, Marquis, Maréchal, Hyacinte de Portalis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE ET MORTS.
MARIAGE ET MORTS.
LOUIS-Joſeph-Timoléon de Coffe , Comte de
Briffac , épousa le 30 Août 1756 , Demoiselle
Marie Gabrielle Félicité Molé, fille deMeſſire Matthieu
-François Molé , Préſident du Parlement , &
deDame Bonne- Félicité Bernard. La Bénédiction
Nuptiale leur a été donnée dans l'Eglife Paroiffiale
de S. Sulpice à Paris , par l'Evêque de Condom .
Leur Contrat de Mariage avoit été ſigné le 22
du même mois par Leurs Majestés. Le Comte
de Briffac eſt fils de Jean-Paul- Timoléon de
Coffé , Duc de Briffac , Pair de France, Chevalier
des Ordres du Roi , Lieutenant-Général des
Armées de Sa Majefté , & Grand Panmetier de
France ; & de feue Marie-Joſephe Durey - de
Sauroy.
Meſſire Henri - Theodore de la Pierre , Marquis
de Boufies , Pair de Cambreſis , mourut au
Château de Bouſies , près Landrecies, le 18 Juiller
1756 , âgé de 70 ans.
, Dame Edmée- Charlotte de Brenne- de Bombon
ci-devant Dame du Palais de la Reine , épouſe
de Marie-Thomas-Auguste de Goyon , Marquis
de Matignon , Chevalier des Ordres du Roi , &
Brigadier de Cavalerie , eſt morte à Orly , près
de Choisy le 24 Juillet , âgée de 56 ans.
Marguerite-Pauline Prondre , épouse de Gafpard,
Comte de Clermont-Tonnerre , Maréchal de
France , Chevalier des Ordres du Roi , mourut
à Paris le 29 Juillet , dans la 60e année de fon
âge.
Meffire Georges-Albert- François de la Verdured-
e Gavielle , Abbé de l'Abbaye d'Humblieres ,
234. MERCURE DE FRANCE.
Dioceſe de Noyon , & Prévôt honoraire de l'E
gliſe Métropolitaine de Cambray , eſt mort à
Cambray le 29 Juillet.
Dame Charlotte- Anne-Marie de S. Perrier de
Bandeville , Epouſe de Meſſire Henri de Sabrevois
, Maréchal des Camps & Armées du Roi , &
Directeur en Chef du Corps Royal de l'Artillerie
& du Génie , au Département Général d'Alface,
de Bourgogne & de Franche- Comté , eſt
morte le 9 Août à ſa Terre de Corbereuſe , près
de Dourdan en Beauſſe , dans ſa 576. année.
Frere Ange de Ricard , Bailli , Grand-Croix
de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem , & Commandeur
de la Commanderie de la Villedieu ,
mourut à Paris le 17 Août , âgé de 86 ans.
Anne-Joſephe de Chabannes , fille de Gilbert
de Chabannes , Comte de Pionzac , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , & Gouverneur
d'Oleron , & d'Anne- Françoiſe de Lutzelbourg ,
& veuve du 29 Août 1754 de Claude de la
Quzille, Comte de Ronchevol-Pramenou , mourut
à Clermont en Auvergne le 29 , âgée de 66
ans. Elle ne laiſſe qu'une fille unique Gilberte
de la Queille ; mariée en 1733 à Gilbert- Allire ,
Comte de Langheac , Brigadier des Armées du
Roi .
On écrit de Mahon que Meſſire Hyacinte de
Portalis , ci -devant Capitaine au Regiment de
Ponthieu , Commiſſaire des Guerres , ayant la
Police des quatre Hôpitaux établis à Mahon par
les ordres de M. le Maréchal Duc de Richelieu
pour les Officiers & foldats malades & bleffés ,
eſt mort à Mahon au mois d'Août dernier , univerſellement
regretté , âgé de 29 ans. Il étoit fils
de Meffire Hyacinte de Portalis , Chevalier de
l'Ordre de S. Louis , Commiſſaire des Guerros
4
JANVIER. 1757 . 235
du Département de Toulon. Son zele infatigable
pour le foulagement de plus de douze cens
malades & bleſſés ne lui donnoit aucun relâche .
Il étoit aux hôpitaux & aux dépôts des tranchées
à toutes les heures du jour & de la nuit ; il
aſſiſtoit aux panfemens & à toutes les diſtributions.
On ajoute qu'il ſe tranſporta partout , ſous
les yeux de M. le Maréchal & de toute l'Armée ,
dans la nuit de l'attaque générale des Forts de
Minorque , pour faire tranſporter aux hôpitaux
tous les Officiers & foldats bleſſés , s'expoſant
généreuſement aux bombes & boulets des affiégés;
& que tant de ſoins &de ſecours efficaces
lui avoient mérité de la part des ſoldats , le glorieux
titre de leur pere. Ilsfurent fi affligésde
ſa mort , qu'ils ſortirent en foule des hôpitaux ,
pour honorer ſa ſépulture de leurs regrets & de
Jeurs larmes.
LOUIS-Joſeph-Timoléon de Coffe , Comte de
Briffac , épousa le 30 Août 1756 , Demoiselle
Marie Gabrielle Félicité Molé, fille deMeſſire Matthieu
-François Molé , Préſident du Parlement , &
deDame Bonne- Félicité Bernard. La Bénédiction
Nuptiale leur a été donnée dans l'Eglife Paroiffiale
de S. Sulpice à Paris , par l'Evêque de Condom .
Leur Contrat de Mariage avoit été ſigné le 22
du même mois par Leurs Majestés. Le Comte
de Briffac eſt fils de Jean-Paul- Timoléon de
Coffé , Duc de Briffac , Pair de France, Chevalier
des Ordres du Roi , Lieutenant-Général des
Armées de Sa Majefté , & Grand Panmetier de
France ; & de feue Marie-Joſephe Durey - de
Sauroy.
Meſſire Henri - Theodore de la Pierre , Marquis
de Boufies , Pair de Cambreſis , mourut au
Château de Bouſies , près Landrecies, le 18 Juiller
1756 , âgé de 70 ans.
, Dame Edmée- Charlotte de Brenne- de Bombon
ci-devant Dame du Palais de la Reine , épouſe
de Marie-Thomas-Auguste de Goyon , Marquis
de Matignon , Chevalier des Ordres du Roi , &
Brigadier de Cavalerie , eſt morte à Orly , près
de Choisy le 24 Juillet , âgée de 56 ans.
Marguerite-Pauline Prondre , épouse de Gafpard,
Comte de Clermont-Tonnerre , Maréchal de
France , Chevalier des Ordres du Roi , mourut
à Paris le 29 Juillet , dans la 60e année de fon
âge.
Meffire Georges-Albert- François de la Verdured-
e Gavielle , Abbé de l'Abbaye d'Humblieres ,
234. MERCURE DE FRANCE.
Dioceſe de Noyon , & Prévôt honoraire de l'E
gliſe Métropolitaine de Cambray , eſt mort à
Cambray le 29 Juillet.
Dame Charlotte- Anne-Marie de S. Perrier de
Bandeville , Epouſe de Meſſire Henri de Sabrevois
, Maréchal des Camps & Armées du Roi , &
Directeur en Chef du Corps Royal de l'Artillerie
& du Génie , au Département Général d'Alface,
de Bourgogne & de Franche- Comté , eſt
morte le 9 Août à ſa Terre de Corbereuſe , près
de Dourdan en Beauſſe , dans ſa 576. année.
Frere Ange de Ricard , Bailli , Grand-Croix
de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem , & Commandeur
de la Commanderie de la Villedieu ,
mourut à Paris le 17 Août , âgé de 86 ans.
Anne-Joſephe de Chabannes , fille de Gilbert
de Chabannes , Comte de Pionzac , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , & Gouverneur
d'Oleron , & d'Anne- Françoiſe de Lutzelbourg ,
& veuve du 29 Août 1754 de Claude de la
Quzille, Comte de Ronchevol-Pramenou , mourut
à Clermont en Auvergne le 29 , âgée de 66
ans. Elle ne laiſſe qu'une fille unique Gilberte
de la Queille ; mariée en 1733 à Gilbert- Allire ,
Comte de Langheac , Brigadier des Armées du
Roi .
On écrit de Mahon que Meſſire Hyacinte de
Portalis , ci -devant Capitaine au Regiment de
Ponthieu , Commiſſaire des Guerres , ayant la
Police des quatre Hôpitaux établis à Mahon par
les ordres de M. le Maréchal Duc de Richelieu
pour les Officiers & foldats malades & bleffés ,
eſt mort à Mahon au mois d'Août dernier , univerſellement
regretté , âgé de 29 ans. Il étoit fils
de Meffire Hyacinte de Portalis , Chevalier de
l'Ordre de S. Louis , Commiſſaire des Guerros
4
JANVIER. 1757 . 235
du Département de Toulon. Son zele infatigable
pour le foulagement de plus de douze cens
malades & bleſſés ne lui donnoit aucun relâche .
Il étoit aux hôpitaux & aux dépôts des tranchées
à toutes les heures du jour & de la nuit ; il
aſſiſtoit aux panfemens & à toutes les diſtributions.
On ajoute qu'il ſe tranſporta partout , ſous
les yeux de M. le Maréchal & de toute l'Armée ,
dans la nuit de l'attaque générale des Forts de
Minorque , pour faire tranſporter aux hôpitaux
tous les Officiers & foldats bleſſés , s'expoſant
généreuſement aux bombes & boulets des affiégés;
& que tant de ſoins &de ſecours efficaces
lui avoient mérité de la part des ſoldats , le glorieux
titre de leur pere. Ilsfurent fi affligésde
ſa mort , qu'ils ſortirent en foule des hôpitaux ,
pour honorer ſa ſépulture de leurs regrets & de
Jeurs larmes.
Fermer
Résumé : MARIAGE ET MORTS.
En 1756 et 1757, plusieurs événements marquants ont eu lieu. Le 30 août 1756, Louis-Joseph-Timoléon de Coffe, Comte de Briffac, épousa Marie Gabrielle Félicité Molé, fille de Matthieu-François Molé, Président du Parlement, et de Bonne-Félicité Bernard. La bénédiction nuptiale se déroula à l'église paroissiale de Saint-Sulpice à Paris, et le contrat de mariage fut signé le 22 août par Leurs Majestés. Le Comte de Briffac est le fils de Jean-Paul-Timoléon de Coffé, Duc de Briffac, et de Marie-Josephe Durey de Sauroy. Plusieurs décès notables sont également survenus. Messire Henri-Théodore de la Pierre, Marquis de Bousies, mourut au Château de Bousies le 18 juillet 1756 à l'âge de 70 ans. Dame Edmée-Charlotte de Brenne de Bombon, épouse de Marie-Thomas-Auguste de Goyon, Marquis de Matignon, décéda à Orly le 24 juillet à l'âge de 56 ans. Marguerite-Pauline Prondre, épouse de Gaspard, Comte de Clermont-Tonnerre, mourut à Paris le 29 juillet à l'âge de 60 ans. Messire Georges-Albert-François de la Verdure de Gavielle, Abbé de l'Abbaye d'Humblieres, décéda à Cambray le 29 juillet. Dame Charlotte-Anne-Marie de Saint-Perrier de Bandeville, épouse de Henri de Sabrevois, mourut le 9 août à Corbereuse à l'âge de 57 ans. Frère Ange de Ricard, Bailli et Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, décéda à Paris le 17 août à l'âge de 86 ans. Anne-Josèphe de Chabannes, veuve de Claude de la Queille, Comte de Ronchevol-Pramenou, mourut à Clermont le 29 août à l'âge de 66 ans, laissant une fille unique, Gilberte de la Queille. Messire Hyacinthe de Portalis, Capitaine au Régiment de Ponthieu, décéda à Mahon en août à l'âge de 29 ans, regretté pour son dévouement auprès des malades et blessés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
33
p. 187-200
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 15 Février, jour anniversaire de la naissance du Roi, on chanta le [...]
Mots clefs :
Cérémonie, Anniversaire du roi, Honneurs, Régiments, Bataillons, Gendarmerie, Évêque, Mandement, Te Deum, Duc, Bal, Règlement, Maréchal, Sceaux, Corsaires , Navires anglais, Marchandises, Compagnies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE 15 Février , jour anniverfaire de la naiffance
du Roi , on chanta le Te Deum dans l'Eglife Notre-
Dame , Paroiffe du Château . M. le Comte de
Noailles , Gouverneur de Verfailles , y affitta ,
étant accompagné des Officiers du Bailliage,
Après la cérémonie , il alluma le feu , qui avoit
été préparé vis- à- vis de l'Eglife. Les Invalides ,
chargés de la garde de cette Ville , firent une triple
falve de moufqueterie. Il y eut expofition du
Saint-Sacrement Salut & Te Deum , dans les
autres Eglifes , ainfi que dans celle de Notre-
Dame. Le foir on fit des feux dans les rues , &
toutes les maifons furent illuminées.
>
Le Roi a accordé les honneurs de Grand-
Croix de l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis ,
à M. de Crémille , Commandeur de cet Ordre ,
Lieutenant- Général des Armées de Sa Majesté ,
Gouverneur d'Aire , & Infpecteur Général de
l'Infanterie , de la Cavalerie & des Dragons.
Le Roi a ordonné que chacun des Bataillons de
fon Infanterie , tant Françoife qu'Etrangere , fûr
pourvu d'une piece de canon à la Suédoife. Il fera
employé dans chaque Bataillon , pour la manoeu
vre de ces pieces de campagne , un Sergent &
feize Soldats , qui auront une haute paie,
Sa Majesté a réfolu de porter à douze cens quarante
hommes le Corps de fa Gendarmerie , aulieu
de huit cens huit , à quoi il eft actuellement.
188 MERCURE DE FRANCE.
Pour cet effet , les feize Compagnies qui compofent
ce Corps , feront mifes , de quarante- huit
Gendarmes ou Chevaux - Legers , dont elles font
formées , à foixante- quinze non compris les
deux Trompettes de chacune defdites Compagnies
, & indépendamment des huit Timbaliers
attachés aux huit Eſcadrons du Corps. Des vingtfept
hommes ordonnées d'augmentation par compagnie
, il y en aura quatorze à la premiere Brigade
, & treize à la feconde.
M. le Comte de Saint - Florentin , Miniftre &
Secretaire d'Etat , a été élu par l'Académie Royale
des Belles-Lettres , pour remplir la place d'Académicien
Honoraire , qui vaquoit par la mort de
M. le Marquis d'Argenfon.
Sa Majeſté a nommé Confeiller d'Etat M. Bertier
de Sauvigny , Intendant de la Généralité de
Paris.
Les Evêques de Bretagne , affemblés à Rennes
pour les Etats de la Province , ont donné le 11 de
ce , mois un Mandement , par lequel ils inftituent
à perpétuité une Fête à l'honneur des Saints Anges
Gardiens , pour remercier Dieu d'avoir ſauvé
le Roi de l'horrible attentat commis contre fa
Perfonne. Cette Fête fera célébrée tous les ans le
5 Janvier , mais cependant fans être chomée.
M. l'Evêque de Caftres a fait éclater fon zele, en
faifant chanter un Te Deum en mufique dans fa
Cathédrale & en donnant à toutes les perfonnes
de marque , qui fe trouvoient dans la Ville , un
fplendide repas , pendant lequel vingt- quatre
Muficiens exécuterent un très- beau Concert. Au
fortir de table , ce Prélat diftribua deux cens médailles
, & fit tirer une Loterie , dont chaque
billet portoit un lot . En même temps , par ordre
des Officiers Municipaux de la Ville , plufieurs
AVRIL. 1757 . 189
fontaines de vin coulerent , & l'on diſtribua au
peuple un boeuf & plufieurs moutons.
Le 20 Février , M. le Duc de Mirepoix , Commandant
en chef dans le Languedoc , célébra à
Montpellier , par une fête des plus éclatantes , la
convalefcence du Roi . On chanta dans l'Eglife Cathédrale
un Te Deum en mufique, auquel l'Evêque
de cette Ville officia. M. le Duc de Mirepoix y
affifta , accompagné de toute la Nobleffe , & des
Officiers de la Garnifon. La Cour des Comptes ,
Aides & Finances , s'y rendit en robes de cérémonie
, & elle donna l'exemple à tous les autres
Corps , de concourir à la folemnité d'un acte de
piété , dans lequel tout étoit fi intéreflant. Après
le Te Deum , il y eut une triple falve de l'artille
rie de la Ville & de la Citadelle , ainfi que de la
moufqueterie de la Garniſon , qui étoit en bataille
fur le rempart, Dès que la nuit fut venue , on tira
un très-beau feu d'artifice dans la Place de l'Hôtel
de Ville , dont les avenues depuis l'Hôtel du
Gouvernement étoient ornées d'Arcs de Triomphe
éclairés par une prodigieufe quantité de pots
afeu. Toutes les façades de l'Hôtel du Gouverment
étoient illuminées, depuis le rez -de- chauffée
jufqu'au toit , par des lampions qui en deffinoient
l'architecture , & qui dans les divers maffifs formoient
alternativement le Chiffre & les Armes de
Sa Majefté. M. le Duc de Mirepoix fit fervir un
fouper fplendide. La principale table qui étoit de
cinquante couverts , & en fer à cheval , ne fut
remplie que par les Dames les plus qualifiées. Il y
eut plufieurs autres tables , & outre cela on avoit
dreffé dans diverfes Salles des Buffets , où l'on
trouvoit abondamment en mets chauds & froids
tout ce qu'on pouvoit defirer. Un Bal qui dura
jufqu'au jour , termina cette brillante fête , à lag
190 MERCURE DE FRANCE.
quelle tous les habitans de cette Ville s'emprefferent
d'ajouter un nouvel éclat , en illuminant entiérement
les façades de leurs maifons , la plupart
en flambeaux de cire blanche. Des fontaines de
vin coulerent dans différens quartiers pour le
peuple qui , par fes danfes & par les acclamations
réitérées , témoigna la vivacité de fon amour pour
fon Souverain M. le Duc de Mirepoix devoit
partir hier pour retourner à la Cour ; mais il a
différé fon voyage , afin d'affifter au Te Deum
que la Cour des Comptes , Aides & Finances , doit
faire chanter demain avec beaucoup de pompe
dans la Chapelle du Palais .
Le Roi ayant jugé à propos de retenir les Sceaux,
& de faire fceller en fa préſence , Sa Majeſté donna
le 26 Février un Réglement , par lequel Elle a
déclaré fes intentions fur ce qu'Elle vouloit être
obfervé en cette occafion. Par ce Réglement ,
Elle a fait choix de MM. Feydeau -de Brou
Dagueffeau , de Bernage , Dagueffeau - de Frefne,
Trudaine & Poulletier , Confeillers d'Etat ordinaires
, pour avoir féance & voix délibérativedans
ce Confeil , avec fix Maîtres des Requêtes ,
que Sa Majefté choifira au commencement de
chaque quartier , & avec le Confeiller du Grand
Confeil, grand Rapporteur, qui fe trouvera de fervice.
Le 4 Mars , le Roi tint le Sceau dans la piece qui
précede la Chambre de Sa Majesté , & qui avoit
été préparée à cet effet. En conféquence de ce que
Sa Majesté a réglé , les fix Confeillers d'Eta: ordinaires
, ci - deffus nommés y affifterent , étant
affis des deux côtés du Bureau fur des tabourets ;
fçavoir , à droite , MM. Feydeau- de Brou , de
Bernage & Trudaine ; à gauche , MM . Dagueffeau
, Dagueffeau- de Frefne & Poulletier. MM.
Gagnat de Longay , Bignon , Mérault-de VilleAVRIL
1757. 191
fit
ron , Pouyvet de la Bliniere , de Gourgues &
Turgot , Maîtres des Requêtes choifis par le Roi
pour rapporter au Sceau pendant ce trimestre , &
M. de Baraffy , Grand Rapporteur de Service
étoient debout autour du fauteuil de Sa Majeſté .
Les Huiffiers de la Chancellerie ont tenu les portes.
M. le Maréchal - Duc de Richelieu , premier
Gentilhomme de la Chambre du Roi , & M. le
Duc d'Ayen , Capitaine des Gardes du Corps ,
étoient derriere le fauteuil de Sa Majesté. M. Sauvage
, Grand Audiencier de France en quartier
qui étoit debout à droite après M. Trudaine ,
la préfentation des lettres dont il étoit chargé.
Les Maîtres des Requêtes & le Grand Rapporteur,
firent le rapport de celles qui les concernent.
M. Chupin , Garde des Rôles , & M. Brillon-
Duperon , Confervateur des Hypotheques , préfenterent
; le premier , les provifions pour charges
& offices , le fecond les lettres de ratification de
rentes fur les revenus du Roi. Puis les Secretaires du
Roi firent lecture des lettres de grace , lefquelles furent
délibérées par les Confeillers d'Etat & Maîtres
des Requêtes préfens au Sceau , & réfolues par le
Roi. Après les rapports faits , le Roi indiqua le
premier Sceau à la quinzaine. Les Sceaux ayant
été remis dans leur boete , M. de Champcenetz ,
premier Valet de Chambre du Roi , qui les avoit
apportés , les reprit fur le Bureau pour les remporter.
Sa Majefté fe leva , & fut reconduit à la
porte de fa chambre par les Confeillers d'Etat
Maîtres des Requêtes & Grands Officiers de la
Chancellerie . Ce Sceau eft le premier que le Roi
ait tenu depuis fon avénement à la Couronne.
Louis XIV en tint onze en 1672 , après la mort
du Chancelier Seguier.
Le 28 Février , M. Seguier , Avocat, Général
192 MERCURE DE FRANCE.
au Parlement de Paris , fut élu , pour remplir la
place vacante dans l'Académie Françoiſe par la
mort de M. de Fontenelle .
+ Le Roi a nommé Maréchaux de France MM . le
Marquis de Senecterre , le Marquis de la Tour- '
Maubourg , le Comte de Lautrec , le Duc de
Biron , le Duc de Luxembourg, le Comte d'Eſtrées,
le Lord Clare Comte de Thomond , & le Duc de
Mirepoix.
Le 10 Mars , pendant la Meffe du Roi , M. le
Prince Conftantin de Rohan , Premier Aumônier
de Sa Majefté , a prêté ferment , comme Evêque
de Strasbourg , entre les mains du Roi.
"
Le 6 Mars , l'Académie royale des Belles - Lettres
, conduite par M. le Comte de Saint - Florentin
, préſenta au Roi trois volumes de fes Mémoires.
M. de Guignes & M. d'Anville de cette Académie
, préfenterent en même temps à Sa Majeſté
, l'un, trois volumes de l'Hiftoire des Huns &
autres Nations Tartares ; l'autre , une nouvelle
Carte des côtes de la Grece & de l'Archipel , avec
un Mémoire relatif à cette Carte mis fouspreffe
à l'Imprimerie royale , & dans lequel l'Auteur
rend compte des moyens qui ont principalement
contribué à la compofition de l'Ouvrage .
>
Sa Majesté a accordé le Régiment d'Infanterie
royal Comtois , vacant par la promotion de M.
le Marquis de Roquépine au grade de Maréchal
de Camp , à M. le Comte de Puységur , Colonel
du Régiment de Forez ; le Régiment de Forez , à
M. le Marquis de Chaumont- Bernage , Colonel
dans les Grenadiers de France ; le Régiment de
Trainel , vacant par la promotion de M. le Marquis
de Trainel au grade de Maréchal de Camp ,
à M. le Comte de Brancas , Colonel dans les Grenadiers
de France ; le Régiment de Cavalerie
vacant
AVRIL. 1757. 193
vacant par la promotion de M. le Comte d'Egmont
au grade de Maréchal de Camp , à M. le Duc
de Charoft ; & les deux places de Colonels que
M. le Marquis de Chaumont-Bernage & M. le
Comte de Brancas rempliffoient dans les Grenadiers
de France , à M. Rouillé-de Roiffy & à M.'
le Comte de la Luzerne.
La Compagnie , qui vaquoit dans le Régiment
des Gardes Suiffes par la mort de M. de Caftella ,
a été donnée à M. de Caftella fon frere , Capitaine
au Régiment de Planta . MM. de Caſtella ont été
fept freres au ſervice de Sa Majefté , & trois y font
morts.
Le 6 du même mois , en action de graces de la
conſervation du Roi, on a chanté dans l'Eglife Mé,
tropolitaine , conformément au Mandement donné
par l'Archevêque de Paris , une Meffe folemnelle
, & enfuite le Te Deum, en mufique. M. l'Ab
bé de Saint-Exupery , Doyen , a officié. Le lendemain
, le Chapitre a fait remettre des aumônes
pour les pauvres aux Curés des huit Paroiffes de la
Cité , & de celles de ces Eglifes fujetes.
M. le Prince Conftantin-de Rohan , Evêque de
Strasbourg , fut facré le même jour dans la Chapelle
du Séminaire de Saint Sulpice , par M. le
Cardinal de la Rochefoucaud , affifté des Evêques
de Digne & de Saint - Omer.
Le 14, M. l'Evêque d'Autun fut reçu dans l'A
cadémie Françoiſe à la place de M. le Cardinal de
Soubife , & il prononça fon Difcours de remer
ciement , auquel M. Dupré-de S. Maur répondit
au nom de l'Académie. Après cette réponſe ,
M. d'Alembert lut des Réflexions fur l'ufage & fur
l'abus de la Philofophie dans les matieres de goût.
Nous donnerons un extrait des deux Diſcours
'dans le fecond Volume,
I.Vol, I
194 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire le Don de Dieu , de Calais , y a
fait conduire le Brigantin Anglais les Trois Freres
, de Sunderland , chargé de charbon de terre ,
dont il s'eft emparé.
Un Navire Anglois , de 220 tonneaux , armé
de fix petits canons , ayant pour cargaison 1400
barrils de goudron , 4 barrils de thérébentine , des
merrains & quelques cuirs , a été pris par le Corfaire
le Saint - Louis , de Dunkerque , qui l'a conduit
à Boulogne.
Il eft arrivé dans le même Port un Bateau de
so tonneaux , chargé de fel , dont le Corfaire
le Marquis -de Vilequier s'eft rendu maître .
Le Capitaine Lamy , qui commande le Procu
veur , autre Corfaire de Boulogne , s'eft emparé
des Navires l'Espérance , de Yarmouth ; le Change
& la Chriftine , de Dyfant en Ecoffe ; & il les
a rançonnés pour $ 60 livres fterlings.
Les Navires Anglois le Comte d'Holderneſs ,
de
120 tonneaux , chargé de vin & de quelques autres
marchandifes ; la Bonne Intention , dont le
chargement confifte en orange & citrons ; & un
Bateau de 30 tonneaux , chargé de cidre & de
quelques paquets de poiffon fec , ont été conduits
au Havre par les Corſaires la Favorite &
l'Entreprenante , de ce Port.
Le Navire la France , d'Irlande , de 70 tonneaux
, chargé d'huile d'olive , d'oranges & de
citrons , a été pris par le Corfaire le Machault
de Granville , qui l'a conduit à Morlaix . Le même
Corfaire s'eft rendu maître d'un autre Navire,
Anglois de 100 tonneaux , chargé d'indigo , de
café , de bois pour teinture , & de drogues pour
la Médecine , qui eft arrivé à Roscoff,
Il a été conduit à Saint-Malo deux Bâtimens
Anglois , l'un chargé de citrons & d'oranges ,
AVRIL. 1757. 195
J
pris par le Corfaire la Sauterelle , de Breft ; &
Pautre chargé de fel , pris par les Corfaires la
Vengeance & la Comteffe de Bentheim.
Le Corfaire le Bart , de Calais , Capitaine
François Potier, s'eft emparé de deux petits Brigantins
Anglois , qu'il a rançonnés pour la fomme
de quatorze mille livres.
>
Le Corfaire le Machault , de Granville , ya'
envoyé le Navire la Providence , de Darmouth
de 100 tonneaux , venant de la Jamaïque avec
une cargaison qui confifte en 160 barrils de brai
250 barriques de ris , 14 boucauts de cafcarille
so planches & 8000 livres de bois des Indes.
>
Le Navire Anglois la Marie , de la Nouvelle
Yorck , de 150 tonneaux , chargé de café , d'indigo
, de dents d'élephant , de bois de Campeche,
&c. pris par le Corfaire le Scot , de Saint-Ma
lo , s'eft échoué le 23 du mois dernier à la côte de
Barfleur. On a fauvé fa cargaiſon.
Le même Corſaire a enlevé aux Anglois le Bateau
la Marguerite , de Cherbourg , chargé de
glaces brutes : ce Bateau s'étoit auffi échoué ,
mais il a été relevé & conduit à Barfleur.
Le fieur de Breville , commandant le Corfaire
la Vengeance, de Saint-Malo , s'eſt rendu maître
d'un Navire Anglois dont la cargaison , qui eft
eftimée deux cens mille livres , confifte en ballots
de foyeries, caiffes de drogues , & autres marchandifes
propres pour la traite des Negres.
On mande de Breft , que le Corfaire la Comteffe
de Bentheim, de Saint-Malo , a relâché dans ce pre
mier Port , où il a conduit le Navire Anglois
Affomption , allant de la Jamaïque à Londres
chargé de fucre & de café.
Le Navire l'Afrique , de Plymouth , chargé
dessobarriques de fardines , & de 130 barrils d'é
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
tain , a été pris par le Corfaire l'Intrépide , de
Bayonne , où il a été conduit.
Les lettres écrites de Bayonne , marquent que
le Corfaire l'Aurore , de ce port , Capitaine le
fieur Lavernis , a pris & y a conduit les Navires
Anglois la Rebecca , de Hul , de 200 tonneaux
armé de fix canons, chargé de 1400 barrils de goudron
; l'Entreprise , deLondres , de 160 tonneaux,
chargé de tabac en feuilles , & le Planter , de
Montfarrat , de 200 tonneaux , ayant pour
chargement
340 boucauts de fucre.
Le même Corfaire a fait conduire à Saint-Jeande-
Luz un autre Bâtiment Anglois , dont la cargaifon
eft compofée de 600 quintaux de morue
verte & féche.
Le Capitaine Jean Vergez , commandant le
Diligent , autre Corfaire de Bayonne , y a fait
conduire le Navire Anglois l'Edouard & Susanne,
de 160 tonneaux , chargé de fucre.
Le Capitaine Potier , commandant le Corfaire
l'Amiral Bart , de Calais , étant fur fa croifiere
près des côtes d'Angleterre découvrit un Brigantin
Anglois de cent cinquante tonneaux . A la vue du
Corfaire , ce Brigantin fe réfugia ſous le canon
des trois Forts de Haftings. Quoique le Capitaine
Potier n'eût que quatre canons , il attaqua le Bâtiment
ennemi , & il alloit l'aborder , lorſque l'équipage
Anglois prit le parti d'échouer . Sur ces
entrefaites parut un autre Navire que le Corfaire
enleva , & qu'il amena à Calais . Ce dernier Bâtiment
, qui fe nomme le Waterborn , eft de Boſton
dans la Nouvelle Angleterre. Il venoit de la Jamaïque
, & alloit à Londres. Sa charge eft eftimée
deux cens mille livres. C'eft la quatorzieme
prife qui ait été conduite à Calais depuis trois
mois , &la feptieme depuis le 18 jufqu'au 30 du
mois dernier.
AVRIL. 1757.
197
Ön mande de Marfeille , que le Corfaire le Colibry
, de 12 canons , & de 120 hommes d'équipage
, commandé par le Capitaine Georges-René
de Pleville-le Pelley , s'eft emparé des Navires Anglois
la Reine de Naples , allant de Gallipoly å
Londres , avec un chargement d'huile & de foie ;
le Guillaume , allant de Falmouth à Civita-Vecchia
, chargé d'étaim & de harengs , & la Marie
allant d'Yarmouth à Naples , & dont la charge
confiftoit en harengs & en plomb.
Selon des lettres de Toulon , un Grec établi depuis
quelques années en Provence s'embarqua der.
niérement fur une Tartane , dont l'équipage con
fiftoit feulement en trois François & trois Gênois.
Ce Bâtiment ayant été enlevé par un Corſaire Anglois
, monté de douze hommes ; le Capitaine du
Vaiffeau ennemi fit paffer le Grec & les trois Gênois
fur fon bord ; & y ayant laiffé trois Anglois ,
il monta fur la Tartane avec le refte de fon équipage.
Le Grec faifit une occafion favorable , qui
fe préfenta. Il tua lui feul les trois Anglois , à qui
leur Commandant avoit confié la garde du Corfaire.
Ayant abordé enſuite la Tartanne , il la reprit
avec le fecours des trois François & des trois Gênois.
Il a conduit à Toulon le Bâtiment , dont il
s'eft emparé.
On mande de Calais , que le Corfaire le Bart ;
de ce Port ' , commandé par le Capitaine Potier ,
y a conduit le Navire Anglois le Winterborn , de
130 tonneaux , chargé de fucre & d'autres marchandifes.
200
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne ,
s'eft rendu maître d'un Navire Anglois , de
tonneaux , qui revenoit de la Jamaïque avec une
cargaifon compofée de fucre , de tafia & de bois
d'Acajou.
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire le Gros Thomas , du même Port , a
conduit à Calais le Navire l'Elifabeth & Catherine,
de 70 tonneaux , chargé de beurre & de
cuirs.
Le Tapageur & le Procureur , autres Corfaires
de Boulogne , fe font emparés , le premier de
deux Bâteaux Anglois , chargés l'un de bled ,
Pautre de charbon de terre , & le fecond du Navire
la Comteffe de Murray , de 90 tonneaux , chargé
de faumon falé .
Les Corfaires le Comte de Saint- Germain , de
Dunkerque , & le Don de Dieu , de Calais , ont
fait conduire à Boulogne un Bâteau de 70 tonneaux
, chargé d'oranges & de citrons , & le Brigantin
le Thomas David , de 120 tonneaux ,
chargé de grains.
Il eft arrivé à Fécamp un Navire Anglois de 220
tonneaux , armé de 8 canons , & de 37 hommes
d'équipage. Sa cargaiſon confifte en 1123 barrils
de poudre de guerre , en armes à feu de toutes
efpeces , en foyeries , clincailleries , & c. Ce Navire
a été pris par le Capitaine Canon , commandant
le Corfaire le Prince de Soubise , de Dunkerque.
Une prife Angloiſe faite par le Corſaire le Machault
, de Grandville , a échoué à la côte de
Langrune en Baffe Normandie ; mais on a fauvé
la cargaifon , compofée de 300 cuirs , de 2000
barrils de beurre , & de 1960 morues féches.
Le Corfaire le Comte de Clermont , de Saint-
Malo , commandé par le Capitaine Colin-de la
Brifelaine , s'eft emparé le troifieme jour de fa
croifiere , d'un Navire Anglois , de 240 tonneaux
, venant de la Jamaïque , & dont la charge
eft eftimée deux cens mille livres . Cette prife
que le Capitaine Brifelaine a conduite lui- même à
AVRIL. 1757. 199
k
Saint-Malo , avoit été faite d'abord par un Cor
faire de Bayonne , & lui avoit été enlevée par un
Armateur Anglois , fur qui le Corfaire le Comte
de Clermont l'a repriſe.
> Le Scott , autre Corfaire de Saint - Malo Capitaine
Pattard, s'eft auffi rendu maître du Navire
Anglois le Hardi , de 180 tonneaux , chargé de
fucre , de café , de coton & d'autres marchandifes
qu'il avoit prifes à la Nouvelle York .
On apprend par des lettres écrites de Bayonne,
que les Corfaires la Levrette & le Dauphin , de
ce Port , fe font emparés des Navires Anglois la
Suverne & le Louis , de Londres , de 250 tonneaux
chacun , & l'Owaftel , de Holt . Ces Bâtimens
font chargés , le premier de tabac & de fer ,
le fecond de fucre , de café & de tafia , & le troifieme
de tabac & de merrains.
de 70
Les Navires Anglois le Robert , de la Virginie ,
de 130 tonneaux , chargé de tabac , de fucre & de
pelleteries , & l'Endeavour , de Briſtol ,
tonneaux , dont la cargaifon eft composée d'hui
le , de poiffon & de morue verte , ont été pris
par les Corfaires l'Aimable Dauphin , de Ciboure
& l'Espérance , de Louisbourg , qui les ont
fait conduire à Bayonne.
>
Les Corfaires le Toulousain , le Faucon , le Té
lémaque & le Saint-Antoine , dit le Colibri , de
Marſeille , y ont conduit les Navires Anglois
l'Aigle , de Yarmouth , de 160 tonneaux , armé
de 2 canons , chargé de plomb & de harengs ; la
Vierge , de Bristol , de 130 tonneaux , chargé
de faumon & de morue ; le Harril , de Liverpool
, de 120 tonneaux , armé de 6 petits canons ,
chargé d'eau-de- vie & d'huile ; la Diane , de
Lynn , de 150 tonneaux , chargé de fromage , de
plomb & de harangs , & la Marie , qui a auffi
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
un chargement de harengs & de plomb.
On mande de Marfeille , que M. Pigache ;
Lieutenant de Vaiffeau , commandant le Vaiffeau
du Roi l'Hippopotame , armé en courfe , s'eft rendu
maître , à la hauteur de l'Ile Fromentiere
du Corfaire Anglois le Conftantin , de 18 canons ,
& de 130 hommes d'équipage.
>
Le Capitaine Macquet , qui commande le Corle
Don de Dieu , de Calais , a fait conduire à faire
Dunkerque le Navire Anglois les Trois Freres , de
110 tonneaux , chargé de charbon de terre , dont
il s'eft emparé.
Un Brigantin de 100 tonneaux , chargé d'eaude-
vie , de vin du Rhin , & de plufieurs autres
marchandiſes , a été pris par le Corfaire l'Epervier
, de Calais , & y a été conduit .
Le 17 Mars , les Actions de la Compagnie des
Indes étoient à quinze cens dix livres : les Billets
de la premiere Loterie Royal , à neuf cens quarante,
Ceux de la feconde & de la troisieme Loterie
n'avoient point de prix fixe.
LE 15 Février , jour anniverfaire de la naiffance
du Roi , on chanta le Te Deum dans l'Eglife Notre-
Dame , Paroiffe du Château . M. le Comte de
Noailles , Gouverneur de Verfailles , y affitta ,
étant accompagné des Officiers du Bailliage,
Après la cérémonie , il alluma le feu , qui avoit
été préparé vis- à- vis de l'Eglife. Les Invalides ,
chargés de la garde de cette Ville , firent une triple
falve de moufqueterie. Il y eut expofition du
Saint-Sacrement Salut & Te Deum , dans les
autres Eglifes , ainfi que dans celle de Notre-
Dame. Le foir on fit des feux dans les rues , &
toutes les maifons furent illuminées.
>
Le Roi a accordé les honneurs de Grand-
Croix de l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis ,
à M. de Crémille , Commandeur de cet Ordre ,
Lieutenant- Général des Armées de Sa Majesté ,
Gouverneur d'Aire , & Infpecteur Général de
l'Infanterie , de la Cavalerie & des Dragons.
Le Roi a ordonné que chacun des Bataillons de
fon Infanterie , tant Françoife qu'Etrangere , fûr
pourvu d'une piece de canon à la Suédoife. Il fera
employé dans chaque Bataillon , pour la manoeu
vre de ces pieces de campagne , un Sergent &
feize Soldats , qui auront une haute paie,
Sa Majesté a réfolu de porter à douze cens quarante
hommes le Corps de fa Gendarmerie , aulieu
de huit cens huit , à quoi il eft actuellement.
188 MERCURE DE FRANCE.
Pour cet effet , les feize Compagnies qui compofent
ce Corps , feront mifes , de quarante- huit
Gendarmes ou Chevaux - Legers , dont elles font
formées , à foixante- quinze non compris les
deux Trompettes de chacune defdites Compagnies
, & indépendamment des huit Timbaliers
attachés aux huit Eſcadrons du Corps. Des vingtfept
hommes ordonnées d'augmentation par compagnie
, il y en aura quatorze à la premiere Brigade
, & treize à la feconde.
M. le Comte de Saint - Florentin , Miniftre &
Secretaire d'Etat , a été élu par l'Académie Royale
des Belles-Lettres , pour remplir la place d'Académicien
Honoraire , qui vaquoit par la mort de
M. le Marquis d'Argenfon.
Sa Majeſté a nommé Confeiller d'Etat M. Bertier
de Sauvigny , Intendant de la Généralité de
Paris.
Les Evêques de Bretagne , affemblés à Rennes
pour les Etats de la Province , ont donné le 11 de
ce , mois un Mandement , par lequel ils inftituent
à perpétuité une Fête à l'honneur des Saints Anges
Gardiens , pour remercier Dieu d'avoir ſauvé
le Roi de l'horrible attentat commis contre fa
Perfonne. Cette Fête fera célébrée tous les ans le
5 Janvier , mais cependant fans être chomée.
M. l'Evêque de Caftres a fait éclater fon zele, en
faifant chanter un Te Deum en mufique dans fa
Cathédrale & en donnant à toutes les perfonnes
de marque , qui fe trouvoient dans la Ville , un
fplendide repas , pendant lequel vingt- quatre
Muficiens exécuterent un très- beau Concert. Au
fortir de table , ce Prélat diftribua deux cens médailles
, & fit tirer une Loterie , dont chaque
billet portoit un lot . En même temps , par ordre
des Officiers Municipaux de la Ville , plufieurs
AVRIL. 1757 . 189
fontaines de vin coulerent , & l'on diſtribua au
peuple un boeuf & plufieurs moutons.
Le 20 Février , M. le Duc de Mirepoix , Commandant
en chef dans le Languedoc , célébra à
Montpellier , par une fête des plus éclatantes , la
convalefcence du Roi . On chanta dans l'Eglife Cathédrale
un Te Deum en mufique, auquel l'Evêque
de cette Ville officia. M. le Duc de Mirepoix y
affifta , accompagné de toute la Nobleffe , & des
Officiers de la Garnifon. La Cour des Comptes ,
Aides & Finances , s'y rendit en robes de cérémonie
, & elle donna l'exemple à tous les autres
Corps , de concourir à la folemnité d'un acte de
piété , dans lequel tout étoit fi intéreflant. Après
le Te Deum , il y eut une triple falve de l'artille
rie de la Ville & de la Citadelle , ainfi que de la
moufqueterie de la Garniſon , qui étoit en bataille
fur le rempart, Dès que la nuit fut venue , on tira
un très-beau feu d'artifice dans la Place de l'Hôtel
de Ville , dont les avenues depuis l'Hôtel du
Gouvernement étoient ornées d'Arcs de Triomphe
éclairés par une prodigieufe quantité de pots
afeu. Toutes les façades de l'Hôtel du Gouverment
étoient illuminées, depuis le rez -de- chauffée
jufqu'au toit , par des lampions qui en deffinoient
l'architecture , & qui dans les divers maffifs formoient
alternativement le Chiffre & les Armes de
Sa Majefté. M. le Duc de Mirepoix fit fervir un
fouper fplendide. La principale table qui étoit de
cinquante couverts , & en fer à cheval , ne fut
remplie que par les Dames les plus qualifiées. Il y
eut plufieurs autres tables , & outre cela on avoit
dreffé dans diverfes Salles des Buffets , où l'on
trouvoit abondamment en mets chauds & froids
tout ce qu'on pouvoit defirer. Un Bal qui dura
jufqu'au jour , termina cette brillante fête , à lag
190 MERCURE DE FRANCE.
quelle tous les habitans de cette Ville s'emprefferent
d'ajouter un nouvel éclat , en illuminant entiérement
les façades de leurs maifons , la plupart
en flambeaux de cire blanche. Des fontaines de
vin coulerent dans différens quartiers pour le
peuple qui , par fes danfes & par les acclamations
réitérées , témoigna la vivacité de fon amour pour
fon Souverain M. le Duc de Mirepoix devoit
partir hier pour retourner à la Cour ; mais il a
différé fon voyage , afin d'affifter au Te Deum
que la Cour des Comptes , Aides & Finances , doit
faire chanter demain avec beaucoup de pompe
dans la Chapelle du Palais .
Le Roi ayant jugé à propos de retenir les Sceaux,
& de faire fceller en fa préſence , Sa Majeſté donna
le 26 Février un Réglement , par lequel Elle a
déclaré fes intentions fur ce qu'Elle vouloit être
obfervé en cette occafion. Par ce Réglement ,
Elle a fait choix de MM. Feydeau -de Brou
Dagueffeau , de Bernage , Dagueffeau - de Frefne,
Trudaine & Poulletier , Confeillers d'Etat ordinaires
, pour avoir féance & voix délibérativedans
ce Confeil , avec fix Maîtres des Requêtes ,
que Sa Majefté choifira au commencement de
chaque quartier , & avec le Confeiller du Grand
Confeil, grand Rapporteur, qui fe trouvera de fervice.
Le 4 Mars , le Roi tint le Sceau dans la piece qui
précede la Chambre de Sa Majesté , & qui avoit
été préparée à cet effet. En conféquence de ce que
Sa Majesté a réglé , les fix Confeillers d'Eta: ordinaires
, ci - deffus nommés y affifterent , étant
affis des deux côtés du Bureau fur des tabourets ;
fçavoir , à droite , MM. Feydeau- de Brou , de
Bernage & Trudaine ; à gauche , MM . Dagueffeau
, Dagueffeau- de Frefne & Poulletier. MM.
Gagnat de Longay , Bignon , Mérault-de VilleAVRIL
1757. 191
fit
ron , Pouyvet de la Bliniere , de Gourgues &
Turgot , Maîtres des Requêtes choifis par le Roi
pour rapporter au Sceau pendant ce trimestre , &
M. de Baraffy , Grand Rapporteur de Service
étoient debout autour du fauteuil de Sa Majeſté .
Les Huiffiers de la Chancellerie ont tenu les portes.
M. le Maréchal - Duc de Richelieu , premier
Gentilhomme de la Chambre du Roi , & M. le
Duc d'Ayen , Capitaine des Gardes du Corps ,
étoient derriere le fauteuil de Sa Majesté. M. Sauvage
, Grand Audiencier de France en quartier
qui étoit debout à droite après M. Trudaine ,
la préfentation des lettres dont il étoit chargé.
Les Maîtres des Requêtes & le Grand Rapporteur,
firent le rapport de celles qui les concernent.
M. Chupin , Garde des Rôles , & M. Brillon-
Duperon , Confervateur des Hypotheques , préfenterent
; le premier , les provifions pour charges
& offices , le fecond les lettres de ratification de
rentes fur les revenus du Roi. Puis les Secretaires du
Roi firent lecture des lettres de grace , lefquelles furent
délibérées par les Confeillers d'Etat & Maîtres
des Requêtes préfens au Sceau , & réfolues par le
Roi. Après les rapports faits , le Roi indiqua le
premier Sceau à la quinzaine. Les Sceaux ayant
été remis dans leur boete , M. de Champcenetz ,
premier Valet de Chambre du Roi , qui les avoit
apportés , les reprit fur le Bureau pour les remporter.
Sa Majefté fe leva , & fut reconduit à la
porte de fa chambre par les Confeillers d'Etat
Maîtres des Requêtes & Grands Officiers de la
Chancellerie . Ce Sceau eft le premier que le Roi
ait tenu depuis fon avénement à la Couronne.
Louis XIV en tint onze en 1672 , après la mort
du Chancelier Seguier.
Le 28 Février , M. Seguier , Avocat, Général
192 MERCURE DE FRANCE.
au Parlement de Paris , fut élu , pour remplir la
place vacante dans l'Académie Françoiſe par la
mort de M. de Fontenelle .
+ Le Roi a nommé Maréchaux de France MM . le
Marquis de Senecterre , le Marquis de la Tour- '
Maubourg , le Comte de Lautrec , le Duc de
Biron , le Duc de Luxembourg, le Comte d'Eſtrées,
le Lord Clare Comte de Thomond , & le Duc de
Mirepoix.
Le 10 Mars , pendant la Meffe du Roi , M. le
Prince Conftantin de Rohan , Premier Aumônier
de Sa Majefté , a prêté ferment , comme Evêque
de Strasbourg , entre les mains du Roi.
"
Le 6 Mars , l'Académie royale des Belles - Lettres
, conduite par M. le Comte de Saint - Florentin
, préſenta au Roi trois volumes de fes Mémoires.
M. de Guignes & M. d'Anville de cette Académie
, préfenterent en même temps à Sa Majeſté
, l'un, trois volumes de l'Hiftoire des Huns &
autres Nations Tartares ; l'autre , une nouvelle
Carte des côtes de la Grece & de l'Archipel , avec
un Mémoire relatif à cette Carte mis fouspreffe
à l'Imprimerie royale , & dans lequel l'Auteur
rend compte des moyens qui ont principalement
contribué à la compofition de l'Ouvrage .
>
Sa Majesté a accordé le Régiment d'Infanterie
royal Comtois , vacant par la promotion de M.
le Marquis de Roquépine au grade de Maréchal
de Camp , à M. le Comte de Puységur , Colonel
du Régiment de Forez ; le Régiment de Forez , à
M. le Marquis de Chaumont- Bernage , Colonel
dans les Grenadiers de France ; le Régiment de
Trainel , vacant par la promotion de M. le Marquis
de Trainel au grade de Maréchal de Camp ,
à M. le Comte de Brancas , Colonel dans les Grenadiers
de France ; le Régiment de Cavalerie
vacant
AVRIL. 1757. 193
vacant par la promotion de M. le Comte d'Egmont
au grade de Maréchal de Camp , à M. le Duc
de Charoft ; & les deux places de Colonels que
M. le Marquis de Chaumont-Bernage & M. le
Comte de Brancas rempliffoient dans les Grenadiers
de France , à M. Rouillé-de Roiffy & à M.'
le Comte de la Luzerne.
La Compagnie , qui vaquoit dans le Régiment
des Gardes Suiffes par la mort de M. de Caftella ,
a été donnée à M. de Caftella fon frere , Capitaine
au Régiment de Planta . MM. de Caſtella ont été
fept freres au ſervice de Sa Majefté , & trois y font
morts.
Le 6 du même mois , en action de graces de la
conſervation du Roi, on a chanté dans l'Eglife Mé,
tropolitaine , conformément au Mandement donné
par l'Archevêque de Paris , une Meffe folemnelle
, & enfuite le Te Deum, en mufique. M. l'Ab
bé de Saint-Exupery , Doyen , a officié. Le lendemain
, le Chapitre a fait remettre des aumônes
pour les pauvres aux Curés des huit Paroiffes de la
Cité , & de celles de ces Eglifes fujetes.
M. le Prince Conftantin-de Rohan , Evêque de
Strasbourg , fut facré le même jour dans la Chapelle
du Séminaire de Saint Sulpice , par M. le
Cardinal de la Rochefoucaud , affifté des Evêques
de Digne & de Saint - Omer.
Le 14, M. l'Evêque d'Autun fut reçu dans l'A
cadémie Françoiſe à la place de M. le Cardinal de
Soubife , & il prononça fon Difcours de remer
ciement , auquel M. Dupré-de S. Maur répondit
au nom de l'Académie. Après cette réponſe ,
M. d'Alembert lut des Réflexions fur l'ufage & fur
l'abus de la Philofophie dans les matieres de goût.
Nous donnerons un extrait des deux Diſcours
'dans le fecond Volume,
I.Vol, I
194 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire le Don de Dieu , de Calais , y a
fait conduire le Brigantin Anglais les Trois Freres
, de Sunderland , chargé de charbon de terre ,
dont il s'eft emparé.
Un Navire Anglois , de 220 tonneaux , armé
de fix petits canons , ayant pour cargaison 1400
barrils de goudron , 4 barrils de thérébentine , des
merrains & quelques cuirs , a été pris par le Corfaire
le Saint - Louis , de Dunkerque , qui l'a conduit
à Boulogne.
Il eft arrivé dans le même Port un Bateau de
so tonneaux , chargé de fel , dont le Corfaire
le Marquis -de Vilequier s'eft rendu maître .
Le Capitaine Lamy , qui commande le Procu
veur , autre Corfaire de Boulogne , s'eft emparé
des Navires l'Espérance , de Yarmouth ; le Change
& la Chriftine , de Dyfant en Ecoffe ; & il les
a rançonnés pour $ 60 livres fterlings.
Les Navires Anglois le Comte d'Holderneſs ,
de
120 tonneaux , chargé de vin & de quelques autres
marchandifes ; la Bonne Intention , dont le
chargement confifte en orange & citrons ; & un
Bateau de 30 tonneaux , chargé de cidre & de
quelques paquets de poiffon fec , ont été conduits
au Havre par les Corſaires la Favorite &
l'Entreprenante , de ce Port.
Le Navire la France , d'Irlande , de 70 tonneaux
, chargé d'huile d'olive , d'oranges & de
citrons , a été pris par le Corfaire le Machault
de Granville , qui l'a conduit à Morlaix . Le même
Corfaire s'eft rendu maître d'un autre Navire,
Anglois de 100 tonneaux , chargé d'indigo , de
café , de bois pour teinture , & de drogues pour
la Médecine , qui eft arrivé à Roscoff,
Il a été conduit à Saint-Malo deux Bâtimens
Anglois , l'un chargé de citrons & d'oranges ,
AVRIL. 1757. 195
J
pris par le Corfaire la Sauterelle , de Breft ; &
Pautre chargé de fel , pris par les Corfaires la
Vengeance & la Comteffe de Bentheim.
Le Corfaire le Bart , de Calais , Capitaine
François Potier, s'eft emparé de deux petits Brigantins
Anglois , qu'il a rançonnés pour la fomme
de quatorze mille livres.
>
Le Corfaire le Machault , de Granville , ya'
envoyé le Navire la Providence , de Darmouth
de 100 tonneaux , venant de la Jamaïque avec
une cargaison qui confifte en 160 barrils de brai
250 barriques de ris , 14 boucauts de cafcarille
so planches & 8000 livres de bois des Indes.
>
Le Navire Anglois la Marie , de la Nouvelle
Yorck , de 150 tonneaux , chargé de café , d'indigo
, de dents d'élephant , de bois de Campeche,
&c. pris par le Corfaire le Scot , de Saint-Ma
lo , s'eft échoué le 23 du mois dernier à la côte de
Barfleur. On a fauvé fa cargaiſon.
Le même Corſaire a enlevé aux Anglois le Bateau
la Marguerite , de Cherbourg , chargé de
glaces brutes : ce Bateau s'étoit auffi échoué ,
mais il a été relevé & conduit à Barfleur.
Le fieur de Breville , commandant le Corfaire
la Vengeance, de Saint-Malo , s'eſt rendu maître
d'un Navire Anglois dont la cargaison , qui eft
eftimée deux cens mille livres , confifte en ballots
de foyeries, caiffes de drogues , & autres marchandifes
propres pour la traite des Negres.
On mande de Breft , que le Corfaire la Comteffe
de Bentheim, de Saint-Malo , a relâché dans ce pre
mier Port , où il a conduit le Navire Anglois
Affomption , allant de la Jamaïque à Londres
chargé de fucre & de café.
Le Navire l'Afrique , de Plymouth , chargé
dessobarriques de fardines , & de 130 barrils d'é
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
tain , a été pris par le Corfaire l'Intrépide , de
Bayonne , où il a été conduit.
Les lettres écrites de Bayonne , marquent que
le Corfaire l'Aurore , de ce port , Capitaine le
fieur Lavernis , a pris & y a conduit les Navires
Anglois la Rebecca , de Hul , de 200 tonneaux
armé de fix canons, chargé de 1400 barrils de goudron
; l'Entreprise , deLondres , de 160 tonneaux,
chargé de tabac en feuilles , & le Planter , de
Montfarrat , de 200 tonneaux , ayant pour
chargement
340 boucauts de fucre.
Le même Corfaire a fait conduire à Saint-Jeande-
Luz un autre Bâtiment Anglois , dont la cargaifon
eft compofée de 600 quintaux de morue
verte & féche.
Le Capitaine Jean Vergez , commandant le
Diligent , autre Corfaire de Bayonne , y a fait
conduire le Navire Anglois l'Edouard & Susanne,
de 160 tonneaux , chargé de fucre.
Le Capitaine Potier , commandant le Corfaire
l'Amiral Bart , de Calais , étant fur fa croifiere
près des côtes d'Angleterre découvrit un Brigantin
Anglois de cent cinquante tonneaux . A la vue du
Corfaire , ce Brigantin fe réfugia ſous le canon
des trois Forts de Haftings. Quoique le Capitaine
Potier n'eût que quatre canons , il attaqua le Bâtiment
ennemi , & il alloit l'aborder , lorſque l'équipage
Anglois prit le parti d'échouer . Sur ces
entrefaites parut un autre Navire que le Corfaire
enleva , & qu'il amena à Calais . Ce dernier Bâtiment
, qui fe nomme le Waterborn , eft de Boſton
dans la Nouvelle Angleterre. Il venoit de la Jamaïque
, & alloit à Londres. Sa charge eft eftimée
deux cens mille livres. C'eft la quatorzieme
prife qui ait été conduite à Calais depuis trois
mois , &la feptieme depuis le 18 jufqu'au 30 du
mois dernier.
AVRIL. 1757.
197
Ön mande de Marfeille , que le Corfaire le Colibry
, de 12 canons , & de 120 hommes d'équipage
, commandé par le Capitaine Georges-René
de Pleville-le Pelley , s'eft emparé des Navires Anglois
la Reine de Naples , allant de Gallipoly å
Londres , avec un chargement d'huile & de foie ;
le Guillaume , allant de Falmouth à Civita-Vecchia
, chargé d'étaim & de harengs , & la Marie
allant d'Yarmouth à Naples , & dont la charge
confiftoit en harengs & en plomb.
Selon des lettres de Toulon , un Grec établi depuis
quelques années en Provence s'embarqua der.
niérement fur une Tartane , dont l'équipage con
fiftoit feulement en trois François & trois Gênois.
Ce Bâtiment ayant été enlevé par un Corſaire Anglois
, monté de douze hommes ; le Capitaine du
Vaiffeau ennemi fit paffer le Grec & les trois Gênois
fur fon bord ; & y ayant laiffé trois Anglois ,
il monta fur la Tartane avec le refte de fon équipage.
Le Grec faifit une occafion favorable , qui
fe préfenta. Il tua lui feul les trois Anglois , à qui
leur Commandant avoit confié la garde du Corfaire.
Ayant abordé enſuite la Tartanne , il la reprit
avec le fecours des trois François & des trois Gênois.
Il a conduit à Toulon le Bâtiment , dont il
s'eft emparé.
On mande de Calais , que le Corfaire le Bart ;
de ce Port ' , commandé par le Capitaine Potier ,
y a conduit le Navire Anglois le Winterborn , de
130 tonneaux , chargé de fucre & d'autres marchandifes.
200
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne ,
s'eft rendu maître d'un Navire Anglois , de
tonneaux , qui revenoit de la Jamaïque avec une
cargaifon compofée de fucre , de tafia & de bois
d'Acajou.
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire le Gros Thomas , du même Port , a
conduit à Calais le Navire l'Elifabeth & Catherine,
de 70 tonneaux , chargé de beurre & de
cuirs.
Le Tapageur & le Procureur , autres Corfaires
de Boulogne , fe font emparés , le premier de
deux Bâteaux Anglois , chargés l'un de bled ,
Pautre de charbon de terre , & le fecond du Navire
la Comteffe de Murray , de 90 tonneaux , chargé
de faumon falé .
Les Corfaires le Comte de Saint- Germain , de
Dunkerque , & le Don de Dieu , de Calais , ont
fait conduire à Boulogne un Bâteau de 70 tonneaux
, chargé d'oranges & de citrons , & le Brigantin
le Thomas David , de 120 tonneaux ,
chargé de grains.
Il eft arrivé à Fécamp un Navire Anglois de 220
tonneaux , armé de 8 canons , & de 37 hommes
d'équipage. Sa cargaiſon confifte en 1123 barrils
de poudre de guerre , en armes à feu de toutes
efpeces , en foyeries , clincailleries , & c. Ce Navire
a été pris par le Capitaine Canon , commandant
le Corfaire le Prince de Soubise , de Dunkerque.
Une prife Angloiſe faite par le Corſaire le Machault
, de Grandville , a échoué à la côte de
Langrune en Baffe Normandie ; mais on a fauvé
la cargaifon , compofée de 300 cuirs , de 2000
barrils de beurre , & de 1960 morues féches.
Le Corfaire le Comte de Clermont , de Saint-
Malo , commandé par le Capitaine Colin-de la
Brifelaine , s'eft emparé le troifieme jour de fa
croifiere , d'un Navire Anglois , de 240 tonneaux
, venant de la Jamaïque , & dont la charge
eft eftimée deux cens mille livres . Cette prife
que le Capitaine Brifelaine a conduite lui- même à
AVRIL. 1757. 199
k
Saint-Malo , avoit été faite d'abord par un Cor
faire de Bayonne , & lui avoit été enlevée par un
Armateur Anglois , fur qui le Corfaire le Comte
de Clermont l'a repriſe.
> Le Scott , autre Corfaire de Saint - Malo Capitaine
Pattard, s'eft auffi rendu maître du Navire
Anglois le Hardi , de 180 tonneaux , chargé de
fucre , de café , de coton & d'autres marchandifes
qu'il avoit prifes à la Nouvelle York .
On apprend par des lettres écrites de Bayonne,
que les Corfaires la Levrette & le Dauphin , de
ce Port , fe font emparés des Navires Anglois la
Suverne & le Louis , de Londres , de 250 tonneaux
chacun , & l'Owaftel , de Holt . Ces Bâtimens
font chargés , le premier de tabac & de fer ,
le fecond de fucre , de café & de tafia , & le troifieme
de tabac & de merrains.
de 70
Les Navires Anglois le Robert , de la Virginie ,
de 130 tonneaux , chargé de tabac , de fucre & de
pelleteries , & l'Endeavour , de Briſtol ,
tonneaux , dont la cargaifon eft composée d'hui
le , de poiffon & de morue verte , ont été pris
par les Corfaires l'Aimable Dauphin , de Ciboure
& l'Espérance , de Louisbourg , qui les ont
fait conduire à Bayonne.
>
Les Corfaires le Toulousain , le Faucon , le Té
lémaque & le Saint-Antoine , dit le Colibri , de
Marſeille , y ont conduit les Navires Anglois
l'Aigle , de Yarmouth , de 160 tonneaux , armé
de 2 canons , chargé de plomb & de harengs ; la
Vierge , de Bristol , de 130 tonneaux , chargé
de faumon & de morue ; le Harril , de Liverpool
, de 120 tonneaux , armé de 6 petits canons ,
chargé d'eau-de- vie & d'huile ; la Diane , de
Lynn , de 150 tonneaux , chargé de fromage , de
plomb & de harangs , & la Marie , qui a auffi
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
un chargement de harengs & de plomb.
On mande de Marfeille , que M. Pigache ;
Lieutenant de Vaiffeau , commandant le Vaiffeau
du Roi l'Hippopotame , armé en courfe , s'eft rendu
maître , à la hauteur de l'Ile Fromentiere
du Corfaire Anglois le Conftantin , de 18 canons ,
& de 130 hommes d'équipage.
>
Le Capitaine Macquet , qui commande le Corle
Don de Dieu , de Calais , a fait conduire à faire
Dunkerque le Navire Anglois les Trois Freres , de
110 tonneaux , chargé de charbon de terre , dont
il s'eft emparé.
Un Brigantin de 100 tonneaux , chargé d'eaude-
vie , de vin du Rhin , & de plufieurs autres
marchandiſes , a été pris par le Corfaire l'Epervier
, de Calais , & y a été conduit .
Le 17 Mars , les Actions de la Compagnie des
Indes étoient à quinze cens dix livres : les Billets
de la premiere Loterie Royal , à neuf cens quarante,
Ceux de la feconde & de la troisieme Loterie
n'avoient point de prix fixe.
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le 15 février, à l'occasion de l'anniversaire du Roi, un Te Deum fut chanté à Notre-Dame et dans d'autres églises de Paris. Le Comte de Noailles, Gouverneur de Versailles, y assista avec les officiers du bailliage. Des feux et des salves de mousqueterie furent tirés par les Invalides, et les maisons furent illuminées. Le Roi accorda les honneurs de Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Louis à M. de Crémille et ordonna l'équipement de chaque bataillon d'infanterie avec une pièce de canon suédoise. Le corps de la gendarmerie fut augmenté à 1240 hommes. M. le Comte de Saint-Florentin fut élu académicien honoraire à l'Académie Royale des Belles-Lettres, et M. Bertier de Sauvigny fut nommé Conseiller d'État et Intendant de la Généralité de Paris. Les évêques de Bretagne instituèrent une fête perpétuelle en l'honneur des Saints Anges Gardiens pour remercier Dieu d'avoir sauvé le Roi d'un attentat. Le Duc de Mirepoix célébra la convalescence du Roi à Montpellier par une fête incluant un Te Deum, des salves d'artillerie, un feu d'artifice et un bal. Le Roi régla les modalités de la tenue des Sceaux, nommant six Conseillers d'État et six Maîtres des Requêtes. Plusieurs Maréchaux de France furent nommés, dont le Duc de Mirepoix. L'Académie Royale des Belles-Lettres présenta au Roi des volumes de ses Mémoires et des ouvrages sur l'histoire des Huns et une carte des côtes de la Grèce. Divers régiments d'infanterie et de cavalerie furent accordés à plusieurs officiers promus. Des actions de grâce pour la conservation du Roi furent organisées, incluant une messe solennelle et le Te Deum à l'église métropolitaine. Le Prince Constantin de Rohan fut sacré évêque de Strasbourg. Plusieurs navires anglais furent capturés par des corsaires français. En avril 1757, plusieurs actions de corsaires français furent rapportées. À Roscoff, un navire de médecine arriva. Deux bâtiments anglais furent conduits à Saint-Malo, l'un chargé de citrons et d'oranges, l'autre de sel. Divers corsaires capturèrent des navires anglais chargés de marchandises variées, telles que du café, du sucre, du riz, du bois, et des produits pour la traite des nègres. À Marseille, plusieurs corsaires conduisirent des navires anglais chargés de plomb, de harengs, de saumon, de morue, d'eau-de-vie, d'huile et de fromage. Le 14 mars, M. l'Évêque d'Autun fut reçu à l'Académie Française, prononçant un discours de remerciement. Des réflexions sur l'usage et l'abus de la philosophie furent lues par M. d'Alembert.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
34
p. 197-220
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 5 Juin, Leurs Majestés & la Famille Royale signerent le contrat de mariage [...]
Mots clefs :
Contrats de mariage, Maison de Sorbonne, Portrait, Pape, Roi de France, Famille royale, Compagnie des Mousquetaires, Déserteurs, Électeur palatin, Convention, Articles, Soldats, Officiers, Nouvelle frégate, Armée, Commandement, Ducs, Marquis, Comtes, Madame la Dauphine, Canada, Ennemis, Colonies, Approvisionnement, Bataillons, Forts, Mouvements des troupes, Combats, Français et Anglais, Marquis de Vaudreuil, Expéditions, Maréchal, Victoire, Hamelin, Capitulation, Corsaires , Marchandises, Voyages, Capitaines, Navires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE
B5 Juin , Leurs Majeftés & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage de M. le Marquis de
Caumont , feul héritier de la maiſon de la Force ,
avec Mademoiſelle Galard de Braffac de Bearn ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
petite- fille du Duc de la Force ; & celui de M. le
Comte de Lorda avec Mademoiſelle de Seignelay.
La maison de Sorbonne fit le 6 une députation
folemnelle au Nonce du Pape , à l'occafion du
préfent que Sa Sainteté a fait de fon Portrait à
cette Maiſon. Le Curé de la Paroiffe de Saint
Paul porta la parole Le Portrait du Pape eft l'original
fait en 1741 par Subleiras , célebre Peintre
François , mort à Rome. Ce préſent eſt d'autant
plus flatteur pour la Maifon de Sorbonne ,
que les Souverains Pontifes ne font point dans l'u
fage de donner leurs Portraits à qui que ce foit.
Sa Sainteté , dans le bref qu'elle a adreflé à la
maiſon , dit « qu'Elle veut bien lui accorder certe
» marque de diftinction , comme un témoignage
» extraordinaire & nouveau de fa bienveillance
» & comme un gage affuré de fon eſtime , afin ,
ajoute-t'elle , que placé au milieu de vous à
côté du Roi Très -Chrétien , Nous foyons con-
» tinuellement fous vos yeux , comme vous êtes
» toujours préfens à notre coeur » . On voit ce tableau
en Sorbonne dans la grande falle des actes,
Il a été mis entre le Portrait du Roi & celui du
Roi de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar. Sa
Sainteté avoit envoyé précédemment à la Sorbonne
toutes les éditions de fes ouvrages , & en
particulier le Recueil complet de fes Euvres en
15 vol. in fol.
Le 12 Juin Leurs Majeftés & la Famille
Royale fignerent le contrat de mariage de M. le
Marquis de Marbeuf, Meftre de Camp d'un Régiment
de Dragons de fon nom , avec Mademoifelle
Michel , fille de M. Michel , Directeur de la
Compagnie des Indes .
Le Roi fit le 14 dans la cour du Château la
revue des deux Compagnies des Moufquetaires de
SEPTEMBRE. 1757. 199
fa Garde ordinaire. Sa Majefté paffa dans les
rangs , & après que les deux Compagnies eurent
fait l'exercice , Elle les vit défiler tant à pied qu'à
cheval . Monfeigneur le Dauphin accompagna le
Roi à cette revue .
Le temps fixé par la convention du 4 Juillet
1746 , entre le Roi & l'Electeur Palatin , pour la
reftitution réciproque des Déferteurs , étant expiré
le 3 Juillet de l'année derniere : Sa Majefté vient
de conclure pour le même objet avec Son Alteffe
Electorale Palatine une nouvelle convention >
portant ce qui fuit : « ART. I. Les Cavaliers , Dra-
» gons & Fantaffins , qui déferteront des troupes
>> Françoiſes ou Palatines , & qui pafferont des
» pays ou places d'une domination dans les pays
» ou places de l'autre , feront refpectivement ar-
» rêtés pour être rendus , auquel effet il fera
» donné avis de leur détention , le plutôt que
faire fe pourra , au Gouverneur ou Comman-
» dant de la plus prochaine place de guerre de la
» domination d'où ils auront déferté , afin qu'on
» envoie les chercher . ART. II. Le Gouverneur
≫ou Commandant d'une place , qui aura été averti
» de la détention de quelque déferteur , l'enverra
>> auffi-tôt chercher , & fera payer les frais de la
» prifon & la fimple fubfiftance du prifonnier , à
>> raifon de deux livres de pain par jour pour cha-
» que Cavalier , Dragon ou Fantaffin au prix
» courant de la place où le déferteur fera retenu .
» ART. III . Les déferteurs feront rendus dans le
» même état qu'ils auront été arrêtés , c'eſt- à-
» dire avec leurs chevaux , équipages , habits &
» armes ; & le fourrage qui aura été fourni à leurs
>> chevaux , fera payé de gré à gré fuivant le prix
>> courant des lieux . ART. IV. Les Officiers de
part & d'autre ne pourront pourfuivre ni enle-
>
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
» ver lesdits déſerteurs hors des terres de l'obéif-
» fance de leur Souverain : pourront cependant
» requérir en ce cas les Officiers & habitans des
» terres de la domination du Roi ou de S. A. Elec-
» torale Palatine , où lesdits déferteurs fe trouve-
>> ront , de les arrêter & conduire dans la place
» la plus prochaine de la domination fur laquelle
» ils auront été arrêtés. ART. V. Après la ratification
& publication de la préfente convention ,
» il fera fait très - expreffe défenſe aux habitans du
» plat- pays dans l'étendue des gouvernemens qui
>font fur les frontieres des deux dominations , &
» à tous autres, d'acheter les chevaux , armes , équi-
» pages , habits , & généralement quelque chofe
» que ce puiffe être defdits défetteurs , & même
» de leur donner aucun afyle ou fecours , ni de les
» receler ou de faciliter leur évafion , à peine
» contre les contrevenans de trente livres , mon-
> noie de France , d'amende pour un déferteur à
pied , & de foixante livres pour un Cavalier ou
» Dragon qui défertera à cheval. ART. VI. Pour
» engager les habitans & fujets de part & d'autre
» d'arrêter les déferteurs , & de les conduire dans
la place la plus prochaine de la domination fur
» laquelle ils auront été arrêtés , on eft convenu
» qu'il fera donné trente livres de récompenfe à
» celui ou ceux qui auront arrêté & conduit dans
ladite place un déferteur à pied , & foixante li-
» vres pour un déferteur à cheval , lefquelles
» fommes leur feront payées fur le champ par le
» Gouverneur ou Commandant de ladite place
» lequel fera remboursé par l'Officier qui viendra
» chercher le déferteur. ART. VII. Il est en outre
» convenu que les criminels , qui auront commis
» quelque crime dans l'une des deux dominations ,
» & qui chercheront à fe réfugier dans l'autre
SEPTEMBRE. 1757. 201
» feront arrêtés & rendus à la premiere réquifi-
» tion , moyennant la reftitution des frais qu'ils
>> auront caufés pendant le temps de leur déten-
» tion , fuppofé qu'ils aient été mis en priſon .
» ART. VIII. La préſente convention durera dix
» années , à commencer du 26 Avril de cette an-
» née , & fera publiée & obſervée immédiatement
après l'échange des ratifications dans l'Alface ,
» les trois Evêchés , à Sarre- Louis & autres lieux
» de la Sarre , & dans toute l'étendue des Villes &
» Bailliages de l'Electorat Palatin , & des deux
» Duchés de Bergues & de Juliers , & leurs dépendances
jufqu'au Rhin , & à dix lieues au delà
» de ce fleuve. »
Cette Convention a été fignée le 26 Avril , an
nom du Roi, parM.le Marquis de Paulmy , Miniftre
& Secretaire d'Etat ayant le département de la
guerre , & au nom de l'Electeur Palatin , par M.
le Baron de Grevenbroch , Confeiller d'Etat de ce
Prince , & fon Miniftre Plénipotentiaire à la Cour
de France.
Le Roi étant informé qu'il y a plufieurs Déferteurs
de fes troupes qui ont pris parti dans
celles qui font actuellement dans le Royaume
fans être connus pour tels , & qui par conféquent
ne pourroient , fans commettre une nouvelle défertion
, fatisfaire à l'obligation impofée par
l'Ordonnance d'amniftie , rendue le 20 Avril dernier
, de s'engager dans l'armée que Sa Majeſté a
fait paffer en Allemagne ; Sa Majesté ordonne
tous Soldats , Cavaliers & Dragons qui , aiant déferté
de fes troupes avant le premier Février dernier
, auront pris parti dans d'autres Compagnies
avant le 20 Avril dernier , ne pourront être pour
fuivis pour ladite défertion : Voulant Sa Majeſté ,
qu'ils foient compris dans l'amnistie qu'Elle a
que
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
accordée par fon Ordonnance dudit jour 20 Avril
dernier , à condition qu'ils continueront de fervir
dans lefdites troupes où ils fe trouvent actuellement
engagés , jufqu'à ce que Sa Majefté ayant
rétabli la diftribution des congés d'ancienneté , ils
foient dans le cas d'être renvoyés à leur tour.
Sa Majesté a fait expédier un brevet de Lieutenant
de Frégate au Capitaine Canon .
afin
Selon les avis reçus de Marfeille , M. Couturier
, Echevin de la Ville , y fait conftruire dans
l'Arcenal du Roi une Frégate fur les proportions.
d'un vaiffeau de de Elle eft 54 canons.. guerre
percée fur fon pont pour 26 canons de 18 livres
de balle , & elle aura un entre- deux ponts volant
pour y placer la vogue de 60 avirons , que
dans un temps calme elle puiffe au befoin faire
ufage de fes avirons auffi légérement qu'une galere
. On compte que ce fera le bâtiment le plus
fort , le plus léger & le meilleur voilier , qui ait
été conftruit dans les proportions qu'on lui a
données .
* Le 16 & le 19 Juillet , le Roi tint à Compiegne
le Sceau pour la dixieme & onzième fois .
le
Le même jour 16 , M. le Maréchal Duc de Richelieu
prit congé du Roi , & le lendemain il partit
pour fe rendre à l'armée qu'il va commander fur le
Mein. Les Lieutenans - Généraux , qui feront employés
fous les ordres de ce Général , font le
Comte de Noailles , le Marquis du Mefnil ,
Baron de Montmorency , le Chevalier de Muy ,
le Duc de Duras , le Comte d'Andlau , le Comte
de la Vauguyon , & le Duc d'Havré. Les Maréchaux
de Camp , qui ferviront dans la même
armée , font MM. le Chevalier du Châtelet , de
Planta , le Marquis de Laſtic , le Comte de Lutzelbourg,
le Comte du Luc , le Comte de Vence
SEPTEMBRE. 1757. 203
le Marquis de Voyer , le Marquis de Laval , le
Prince de Beauvau , le Comte de la Guiche , le
Marquis de Béthune , le Marquis de Roquépine ,
le Marquis de Traifnel & le Comte d'Egmond.
Le Marquis de Monteynard eft nommé Maréchal
Général des Logis de cette armée. Le Chevalier
de Redmond fera les fonctions de Maréchal des
Logis de la Cavalerie , & le Comte de Rochambeau
celles de Major Général de l'Infanterie.
Madame la Dauphine apprit le 31 Juillet , par
un Courier que lui dépêcha le Roi , la victoire
Haftembecke. L'émotion que caufe une pareille
nouvelle , fit voir toute fa bonté & ſon humanité.
Cette Princeffe ne s'occupa , dans ce moment critique
, que des inquiétudes des perſonnes de fa
cour , qui ayant de proches parens à cette affaire
pouvoient craindre pour eux quelqu'accident ;
aucune de celles qu'elle pût tranquillifer ou confoler
n'échappa à fon attention.
Le lendemain Madame la Dauphine envoya a
Compiegne M. de Goy- de Didogne , fon Ecuyer
de main en quartier , porter au Roi des lettres de
complimens fur cet heureux événement , & à fon
retour M. de Didogne fut chargé des lettres de
Sa Majefté & de la Famille Royale pour Madame
Ja Dauphine.
T
Le Roi a fait préfent d'une épée au Capitaine la
Fargue , commandant le Corfaire l'Aigle , de
Bayonne en confidération de la prife que ce Capitaine
a faite d'un Corfaire Anglois après un combat
des plus opiniâtres , dans lequel M. la Fargue
a été griévement bleffé . Sa Majesté a accordé
la même marque de diftinction à M. Forestier ,
qui après la bleffure de M. la Fargue a pris le commandement
, & a continué le combat .
On a reçu des lettres du Canada , qui contien-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
nent le détail de ce qui s'eft paffé dans ce Pays- l
durant l'hyver , relativement à la guerre.
Indépendamment des Partis de Canadiens & de
Sauvages , qui ont été continuellement en campagne
durant l'hyver , & qui , dans les incurfions
qu'ils ont faites fur les ennemis , leur ont tué
beaucoup de monde , & donné l'allarme dans les
Colonies Angloifes , le Marquis de Vaudreuil a
exécuté une expédition , dont l'objet étoit trèsimportant..
Il avoit été informé au mois de Janvier , que
les ennemis avoient raffemblé au Fort Georges ,
fitué fur le Lac Saint - Sacrement , une quantité
très- confidérable d'approvifionnemens de toutes
les efpeces , & qu'ils avoient fait conftruire fous.
le canon de ce Fort un grand nombre de Barques ,
de Bateaux , & d'autres Bâtimens , non feulement
pour le tranfport de ces approvifionnemens
mais encore pour s'affurer la navigation de ce Lac.
Jugeant que tous ces préparatifs étoient deſtinés .
pour les entreprifes que les ennemis fe propo-.
foient d'exécuter au printemps , il forma le projet
de leur en ôter les moyens.
Dans cette vue , il fit un détachement de 1500
hommes , compofé des Piquets des Bataillons
des troupes de terre , dont un de Grenadiers ,
300 Soldats des troupes de la Colonie , 150 Miliciens
, dont une Compagnie de so Volontaires,
& 300 Sauvages. Ce détachement
ayant été
promptement
raffemblé au Fort Saint -Jean , M.
de Rigaud de Vaudreuil , Gouverneur des Trois
Rivieres , qui le commandoit , le fit marcher en
quatre divifions. La premiere partit le 20 Février::
elle étoit compofée de 6 Compagnies mêlées dés
troupes & des Milices de la Colonie avec quelques.
Sauvages Abenakis , & elle étoit commandée par
SEPTEMBRE. 1757. 205
M. de Saint-Martin , Lieutenant de ces troupes.
La feconde que commandoit M. du Chat , Capitaine
au Régiment de Languedoc , étoit compofée
de deux Piquets de troupes de terre , de trois
Compagnies mêlées de la Colonie & de quelques
Sauvages , & elle fe mit en marche le 21. Elle fut
fuivie le lendemain par la troifieme , qui étoit
commandée par M. Coni , Capitaine au Régiment
de Royal Rouffillon , & qui étoit compofée,
comme la feconde. M. de Rigaud devoit partit
le 23 avec le Piquet de Grenadiers , la Compagnie
des Volontaires Canadiens , & le reste des
Sauvages , qui compofoient la quatrieme Divifion;
mais fon départ fut retardé par le dégel
juſqu'au 2 s .
Les quatre Divifions s'étant réunies au Fort de
Carillon , toute la troupe en partit le 15 de Mars ,
la Compagnie de Volontaires Canadiens faifant
l'avant-garde ; & le 17 à fept heures du foir, on fe
trouva à une lieue & demie du Fort Georges.
Le 18 , M. de Rigaud détacha M. Poullariez
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Royal
Rouffillon , avec deux autres Officiers , pour aller
reconnoître le Fort , d'une hauteur qui le domine
à environ une demi-lieue de diftance . Quoique
fur le rapport que lui fit M. Poullariez , il ne
pût pas douter que les ennemis ne fuffent informés
defa marche, il fit fes difpofitions pour l'exécution.
des ordres dont il étoit chargé..
Il fe mit en mouvement avec toute fa troupe
l'entrée de la nuit du 18 au 19. Il détacha M. Dumas
, Capitaine , avec deux autres Officiers &
quelques Grenadiers , pour aller reconnoître les
approches du Fort . Le bruit qu'ils ne pouvoient
s'empêcher de faire , en marchant fur la glace ,,
les fit bientôt découvrir ; & ils furent obligés de
206 MERCURE DE FRANCE
rejoindre la troupe. M. de Rigaud prit cependant
le parti de faire mettre le feu aux Bateaux qui
étoient fous le Fort ; mais il n'y en eut qu'un petit
nombre de brûlés . Les ennemis tuerent deux
hommes , & en bleſſerent un autre. Le 20 , M.
de Rigaud fit inveftir le Fort , afin d'en impoſer à
la Garnifon , qu'il fçavoit être de 5 à 6co hommes
d'élite ; & il envoya un détachement de Sauvages
fur le chemin du Fort Lidius , pour en couper
la communication . Il fit même fommer le
Commandant de fe rendre . Cette fommation fixa
l'attention du Commandant aux difpofitions relatives
à la défenſe du Fort ; enforte que la nuit fuivante
il ne fit tirer que quelques coups de canon &
quelques bombes , qui n'empêcherest pas qu'on
ne brûlât beaucoup d'effers.
Le Fort refta encore inveſti le 21 , fans que les
ennemis oſaflent faire aucune fortie . Ils demeurerent
également tranquilles toute la nuit , mais il
tomba en même temps une fi prodigieufe quantité
de neige fondue, qu'il ne fut pas poſſible de mettre
le feu aux dehors . Le temps fut plus favorable la
nuit ſuivante , & l'on en profita pour biûler tout
ce qui étoit dans le Lac & aux environs du Fort ,
malgré le feu d'artillerie & de moufqueterie que
les ennemis firent de leur côté , & qui tua trois
Soldats , & bleſſa un Officier .
Les ennemis ont perdu par cet incendie quatre
Brigantins de 10 à 14 canons , & deux Galeres à
so rames , qu'ils deftinoient pour la navigation
des Lacs ; plus de trois cens cinquante Bateaux de
tranfport ; une quantité confidérable de bois de
conſtruction ; beaucoup d'affûts de campagne ;
un moulin à fcier des planches ; les hangards &
les magafins qui étoient entourés d'un Fort de
pieux , & où il y avoit plus de 4 mille quarts de
SEPTEMBRE . 1757. 207
farine , & d'autres vivres de toute espece à proportion
, des armes , des habillemens , & génétalement
toutes fortes d'uftenciles de campagne ;
les hôpitaux ; plus de 20 maiſons qui étoient tant
en dedans qu'en dehors du Fort de pieux ; & enfin
toute leur provifion de bois de chauffage. Le
Fort eft refté ifolé ; il n'a même été préfervé du
feu , que parce qu'il n'a point fait de vent durant
tout l'incendie .
Dans cette expédition , qui eft une des plus importantes
qu'on pût entreprendre en Canada durant
l'hyver , il n'y a eu que 5 François tués , un
Officier & un Sauvage bleffés , quoiqu'elle ait
été exécutée fous le feu de l'artillerie & de la
moufqueterie du Fort Georges. On ignore lenombre
d'hommes que les ennemis y ont perdu
mais les Canadiens & les Sauvages avoient été pla
cés , de maniere que par le feu de leur moufquete
rie , ils faifoient fouvent ceffer celui des ennemis ..
Ce fuccès eft principalement dû à la fageffe des
difpofitions que M. de Rigaud a faites , à l'attention
avec laquelle il en a fuivi l'exécution , & à la conftance
avec laquelle il a fupporté les fatigues exceffives
du voyage dans une faifon fi rigoureuſe.
Les différens Corps des troupes & des Milices s'y
font également diftingués à tous égards ; & M. de
Rigaud a été infiniment content de la conduite des
Sauvages qui y étoient employés..
On a lieu de l'être pareillement des difpofitions
de toutes les Nations Sauvages de la Colonie . Celles
qui ont de tout temps été fes alliées , donnent
tous les jours de nouvelles preuves de leur fidélité ,
& font continuellement en parti contre les ennemis.
Il y a d'ailleurs quelques Nations affez nombreufes
, & entr'autres les Tétes-plates , qui font X
208 MERCURE DE FRANCE.
entrées nouvellement dans cette alliance , & quí
ont pris part à la guerre. Les Cinq Nations Iroquoifes
ont envoyé une députation des plus folemnelles
au Marquis de Vaudreuil , pour renouveller
leurs anciens engagemens avec la France. Ils ont
promis non feulement de renoncer à tout commerce
avec les ennemis , mais même de fe joindre aux
autres Nations amies de la France pour agir contr'eux.
Les ennemis de leur côté n'ont tenté qu'une expédition
durant l'hyver. Ayant été informés qu'on
devoit faire paffer du Fort Saint-Frédéric au Fort
de Carillon quelques provifions fous l'eſcorte
d'un petit détachement , ils en envoyerent un de
80 hommes , qui enleva les premieres traînes de
ce convoi , & 7 Soldats . Mais le Commandant
du Fort Saint -Frédéric fit marcher un nouveau
détachement , pour couper celui des ennemis
dans fon chemin . Ils tomberent effectivement
dans l'embuſcade . Le combat fut des plus vifs &
des plus opiniâtres. Il refta du côté des ennemis ,
fur le champ de bataille , 40 hommes dont 3 Offi
ciers . On fit & prifonniers , & le refte du détachement
fe fauva dans les bois , où il a péri de
fes bleffures , de maniere qu'il n'en rentra que 3
hommes dans le Fort Georges. Les François en
eurent 11 de tués , & 26 de bleffés . Ils reprirent
les traînes dont les ennemis s'étoient emparés ; &
à l'égard des 7 Soldats que les ennemis avoient
enlevés , il ne s'en trouva que 3 , les 4 autres ayant
été tués. Cette action s'eſt paſſée le 22 Janvier.
M. le Comte de Gifors qui eft arrivé ici le 31 de
Juillet , a apporté au Roi la nouvelle d'une victoire
, que les troupes de Sa Majefté , commandées
par M. le Maréchal d'Eftrées, ont remportée le 26
de ce mois fur l'armée du Duc de Cumberland. M
SEPTEMBRE. 1757. 209
le Maréchal d'Eftrées ayant fait reconnoître le 25
au foir la poſition des ennemis , réfolut de les attaquer
le lendemain. Ils avoient leur droite vers
Hamelen. Devant leur front étoit un marais impraticable.
Leur gauche étoit appuyée à des montagnes
très- hautes , couvertes de bois , & traverfées
par fept ou huits ravins de vingt pieds de
profondeur. Elle avoit à gauche une redoute , &
droite le village de Haftembecke. Dans cette
fituation , les ennemis ne pouvoient être attaqués
que par leur flanc gauche fur un front de
deux cens toifes ou environ , & après que nous
aurions tourné les fommités des montagnes. M.
de Chevert fut détaché pour cet effet le 25 avant
minuit , avec quatre Brigades d'Infanterie. Mais
ayant quatre lieues à faire , il ne put arriver que
le lendemain 26 à neuf heures du matin. Le canon
de l'ennemi commença à tirer dès fix heures. On
y répondit de notre part jufqu'à huit que fe fit la
véritable attaque , & les batteries des ennemis
furent détruites fucceffivement. M. le Marquis
d'Armentieres & M. de Chevert , chacun avec un
corps féparé , chafferent l'ennemi de la montagne
après un feu très-vif. M. le Comte de Montmorency-
Laval , Colonel du Régiment de Guyenne ,
& qui fervoit dans l'armée en qualité d'Aide-
Maréchal Général des Logis , y fut tué. M. le Marquis
du Châtelet , Colonel du Régiment de Navarre
, y fut dangereufement bleffé d'un coup de
fufil au travers du corps , & M. le Marquis de
Belfunce eut le bras percé d'une balle . Cette attaque
ouvrit le chemin aux troupes de notre aîle
droite , compofée de la brigade Autrichienne ; de
celles de Picardie , de Champagne , de Navarre &
de la Marine ; du Régiment du Roi , & des Grenadiers
de France. Ces troupes ont montré la plus
210 MERCURE DE FRANCE..
οι
grande valeur , & particuliérement celles de l'Impératrice
Reine fe font diftinguées dans l'action .
La Cavalerie & la plus grande partie de l'Infanterie
n'ont pu aborder l'ennemi. La brigade de
Champagne a forcé une batterie retranchée ,
il y avoit huit pieces de canon & deux haubits ,
dont elle s'eft emparé ; & l'ennemi , après avoir
eu plus de trois mille hommes tués ou bleffés , a
été obligé d'abandonner fucceffivement tous fes
poftes , pour gagner les gorges qui menent vers
Hanovre. Sa perte auroit été beaucoup plus confidérable
fans un accident qui a mis quelque interruption
dans l'attaque , & qui a retardé la
pourfuite des fuyards. Plufieurs de nos bataillons
marchant dans la montagne à travers des bois , fe
font fufiliés fans fe reconnoître , & c'eft où nous
avons le plus perdu , ayant environ quinze cens
bleffés , quoique le nombre des morts ne monte
pas à cinq cens .
On attend un plus grand détail de cette action .
L'armée du Roi , lorfque M. le Comte de Gifors
en eft parti , étoit établie fort au-delà de l'ancien
camp des ennemis.
Le même jour que le Roi reçut la nouvelle de
cette victoire , Leurs Majeftés affifterent dans la
Chapelle , au Te Deum qui y fut chanté en action
de graces. M. l'Abbé de Gandras , Chapelain du
Roi , y officia. Le Motet étoit de la compofition ,
& fut exécuté ſous la directión de M. Colin- de
Blamont , Surintendant de la Mufique de la Chambre.
Il y eut le foir trois décharges d'artillerie ,
& toute la ville fut illuminée .
Le 7 Août , la Cour a pris le deuil pour trois
femaines , à l'occaſion de la mort de la Reine
Douairiere de Pruffe.
Le même jour , Sa Majefté reçut M. le Comte
SEPTEMBRE. 1757 . 211
de Gifors Chevalier de l'Ordre de S. Louis.
La ville de Hamelen s'étant rendue le 28 Juil
let , il a été ftipulé par la Capitulation , que la
garnifon , compofée de fept cens Heffois , fortiroit
le 30 avec les honneurs de la guerre , mais
fans canon , & qu'elle feroit conduite à Hanovre
avec tous les chevaux & équipages , fans pouvoir
néanmoins emmener ceux appartenans au refte
de l'armée ennemie ; que les Invalides & les Miliciens
, faifant partie de la garniſon , feroient
renvoyés chez eux , & ne pourroient fervir pendant
tout le temps de la guerre ; que le Major
Général Hodemberg , & tous les autres bleflés &
malades renfermés dans la place , feroient prifonniers
de guerre. Ils font au nombre de huit
cens. Les articles de cette Capitulation ont été
réglés entre M. le Maréchal d'Eftrées & le fieur
Brunck , Major Général des troupes Hanovrien-
- nes .
On a trouvé à Hamelen cinquante- quatre canons
de fonte , & dix- neuf de fer ; dix mortiers
de fonte , trois haubits , vingt - huit mille boulets
, & quatre mille bombes ; deux mille fufils ,
cent cinquante - cinq milliers de poudre , deux
cens mille livres de plomb , & des bateaux qui
étoient deftinés à former un pont fur le Wefer .
Selon l'état que le Roi a reçu de la perte faite
par les troupes à la bataille de Haftembecke , il
y a eu dix -fept Officiers tués & cent dix -huit
bleffés. Le nombre des foldats tués monte à mille
trente-huit , & celui des bleffés à onze cens cinquante-
neuf.
L'armée eft demeurée dans fon camp près de
Hamelen, jufqu'au 31 Juillet : l'ennemi étoit alors
à Minden , qui eft à neuf lieuès de cette place . Le
31 , l'armée s'étant miſe en marche paſſa la ri212
MERCURE DE FRANCE.
viere de Hamel ; la referve du Duc de Randan ſe
tenant à Bifphrode , & le corps du Duc de Broglie
à la hauteur de Hamelen. On fut informé le premier
de ce mois , que le Duc de Cumberland
avoit quitté Minden , pour fe retirer à Niembourg
Les Magiftrats de Minden envoyerent des
Députés offrir les clefs de leur Ville. Le 3 Août , le
Duc de Broglie , après avoir fait occuper cette place
par un détachement , repaffa le Wefer avec
fon corps , & fe dirigea fur Remen. Le corps du
Marquis d'Armentieres s'avança vers Harienbourg
à trois lieues de Minden , & celui du Duc
de Randan fe porta près de Hallerfprinck fur le
grand chemin de Hanovre. Le 4 , jour du départ
du courier qui a apporté ces détails , les habitans
de cette derniere Ville n'attendoient que les troùpes
du Roi pour ouvrir leurs portes . M. le Comte
de Platen étoit chargé de venir traiter des contributions
de l'Electorat. M. le Maréchal- Duc de Richelieu
eft arrivé le 3 au foir au quartier général
d'Oldendorff, &, comme l'ancien de M. le Maréchal
d'Eftrées , il a pris le commandement de l'armée.
Il y eut le 27 Juillet à Saint-Dié , en Lorraine ,
un incendie , qui a réduit en cendres l'Hôtel de
Ville , le Couvent des Capucins , les prifons , &
cent feize maifons , dans lefquelles on comptoir
près de trois cens ménages.
Le Corfaire l'Hobereau , de Calais , comman
dé par le Capitaine Jacques Bonvarlet , s'eft emparé
du Brigantin le Molley , de Linn , de 120
tonneaux , chargé de fer & de planches ; & il l'a
ranconné pour 630 livres fterlings.
Le même Corfaire s'eft rendu maître des Navires
Anglois le Samuel & le Thomas : le premier ,
armé de 6 canons , a pour cargaiſon 6 12 facs de
SEPTEMBRE. 1757. 213
farine , & des légumes ; le fecond eft chargé de
charbon de terre.
Le Bateau la Princeffe de Galles , de Carmar
then , de 70 tonneaux , chargé d'avoine & de
quelques barrils de beurre , dont le Corfaire le
+ Prince de Condé , de Boulogne , s'eft emparé ,
a été conduit à Calais.
La Corvette la Diligente a pris & conduit à la
Hougue , le petit Corfaire Anglois le Duc de
Marlborough , de Grenezey , armé de 4 canons
10 pierriers , & de 23 hommes d'équipage.
•
Il eft arrivé à Cherbourg un Navire d'environ
300 tonneaux , chargé d'huile fine , que le Corfaire
la Comteffe de Bentheim , de Saint-Malo ,
enlevé aux Anglois qui s'en étoient emparés.
Par des lettres écrites de Marfeille , on a été
informé de l'arrivée en ce port des Navires Anglois
la Tofcane , de 350 tonneaux , chargé de
faie & de raifins de Corinthe ; la Sirene & le
Guillaume Elizabeth , n'ayant pour cargaifon
que des raifins de Corinthe. Ces priſes ont été faites
, les deux premieres par le Capitaine Megy
commandant le Corfaire la Marie Défirée , la
troifieme par le Corfaire l'Heureufe Therefe.
Le Vicomte de Rochechouart , Capitaine de
Vaiffeau , commandant la Frégate du Roi la Thétis
, ayant avec lui la Frégate la Pomone , commandée
par le fieur Hector , s'eft rendu maître du
Corfaire Anglois le Boscawen , ( ci- devant le
Mefnil- Montant , de Nantes , ) armé de 22 ca
nons , & de 102 hommes déquipages ; il l'a fait
conduire à Saint- Nazaire au bas de la riviere de
Nantes .
Le Corfaire la Comteffe de Bentheim , de Saints
Malo , y eft rentré avec deux Navires Anglois ,
l'un de 200 tonneaux , qui venoit de la Caroling
214 MERCURE DE FRANCE.
avec une cargaifon d'indigo , de café , de peau
de caftor , de riz & de bois de Campeche ; l'au
tre de 150 tonneaux , chargé de falaiſons . Le même
Corfaire a fait une autre priſe de 120 tonneaux
, qui a été conduite à Perros , & dont le
chargement confifte en huile de Baleine , & en
taffia.
Le Tavignon , autre Corfaire de Saint -Malo ,
a pris & fait conduire au Port Louis le Navire Anglois
le Baal , de Londres , de 160 tonneaux ,
chargé de fucre , de coton , de gingembre , &
de taffia.
Le Navire Anglois le Gorges , chargé de riz , a
été pris par le Corfaire la Nouvelle Saxonne , de
Bordeaux , & conduit à Breft.
Le Corfaire la Bafquaife , de Saint-Jean- de-
Luz , y a conduit le Navire Anglois le Falmouth ,
de Glafcow , dont le chargement confifte en ballots
, & en une caifle contenant diveries marchandifes
.
Le Capitaine Louis Simon , commandant le
Corfaire le Bien -Aimé , de Marſeille , s'eft rendu :
maître du Corſaire Anglois le Blackney , de 16
canons , 24 pierriers , & 71 hommes d'équipa
ge. Il s'eft auffi emparé du Navire la Jeanne Sara,
chargé d'huile & de raifins .
La Sainte-Barbe , le Jefus Maria , Sainte-An=
ne , & la Junon , autres Corfaires de Marſeille
y ont auffi fait conduire les Navires Anglois le
Patfey chargé de bled , le Préfervé , ayant pour
chargement des raifins de Corinthe & d'autres
marchandifes , & la Galere Stapleton , qui n'a
fon left.
que
Le Capitaine Morel , qui commande le Cor
faire l'Actif, de Dunkerque , s'eft emparé des
Bateaux Anglois la Sufanne , de Montroff , le
SEPTEMBRE. 1757. 215
Bon Accord , de Petershead , la Catherine , de
Montroff , & l'Elizabeth , d'Airth en Ecoffe , &
il les a rançonnés pour 12720 livres . Il s'eft auffi
rendu maître des Navires le Dodgfon , de 120 tonneaux
, chargé d'indigo , de fucre , de café , de
quinquina , de tabac & de riz ; la Jeanne , de
Leith , dont la cargaifon eft compofée de fucre ,
de cuirs & de laine ; & l'Escap , de Portfoy , chargé
de charbon de terre & de fel.
Le Saint-Louis , autre Corfaire de Dunkerque ,
dont eft Capitaine le fieur Bachelier , a rançonné
pour 9600 livres les Navires Anglois le Thomus
Elizabeth & le Guillaume , dont il s'étoit emparé.
Les Navires Anglois , la Charmante Marthe
chargé de 30 futailles d'indigo , d'un boucaut &
onze paquets de pelleteries , de riz , &c. & le
Jean-Jofeph , chargé de falaifons , ont été pris
par le Corfaire le Comte de Grammont , & font arrivés
à Bayonne.
Le même Corfaire a fait , conjointement avec
le Corfaire le Maréchal de Richelieu , de Nantes ,
une autre prife chargée de fucre & de tabac , qui
a été conduite à Guetaris près de Saint- Sébaſtien.
Le Corfaire la Comteſſe de Grammont a fait conduire
à Bayonne les Navires Anglois le Grampes,
de Liverpool , fur lequel on a trouvé 8000 livres
en piaftres , & dont la cargaiſon confiſte en diverfes
marchandiſes propres pour la traite des Negres
, & le Triton , de Rodyland , armé de 6 canons
& 6 pierriers , qui a pour chargement des
balloteries.
Il eft auffi arrivê à Bayonne un Navire Anglois,
appellé l'Antelope , qui a été pris par le Corfaire
la Bafquaife , de ce Port , & qui eft chargé de
viandes falées.
La Goëlette la Surpriſe a pris un Brigantin Ang
216 MERCURE DE FRANCE.
glois de 100 tonneaux , dont la cargaiſon eſt com .
pofé de balloteries , & de deux rangs de futailles
dont on ignoroit encore le contenu .
>
Le Vicomte de Rochechouart , Capitaine de
Vaiffeau commandant la Frégate du Roi la
Thétis , ayant avec lui la Frégate la Pomone ,
commandée par le fieur Hector , s'eft emparé le
26 du mois dernier des Corfaires Anglois le Volcan
, de Londres , & le Bofcawen , de Jerzey ,
armés , l'un de 20 canons , 10 pierriers , & 59
hommes ; l'autre de 4 canons , 8 pierriers , &
32 hommes d'équipage. Ces deux Corfaires , pris
à 4 lieues au Nord- Ouest des Glenans , ont été
conduits au Port - Louis .
Le Corfaire le Prince de Condé , de Boulogne ,
a pris & conduit à Calais un Brigantin Anglois ,
de 70 tonneaux , chargé d'avoine.
Le Capitaine Papin , qui commande le Corfaire
l'Hyver , du Havre , a rançonné pour 26000
livres le Navire le Molly , dont il s'étoit rendu
maître ; & il a conduit à Breft un Bâtiment chargé
de chandelle & de falaifons.
Le Corfaire le Machault , de Granville , a pris
& fait conduire dans la Rade de l'Ile de Bas un
Brigantin Anglois , qui eft auffi chargé de falaifons
& de chandelle .
On mande de Nantes , que le Corfaire le Maréchal
de Richelieu , de ce port , y eft rentré avec
un Navire Anglois dont il s'eft emparé , & dont
la cargaiſon confifte en 250 barriques de fucre.
Le Corfaire le Machault , de Saint - Malo , a enlevé
au Corfaire Anglois le Duc de Bedfort , de
Dublin , une Barque Efpagnole , chargée de 150
balles de café de moka , 100 demi - balles de café
de Bourbon , 16 balles de marchandiſes des Indes
, & de quelques bois de teinture,
Le
1
+
SEPTEMBRE . 1757. 217
Le Saint - Florentin & le Puyzieulx , autres
Corfaires de Saint- Malo , fe font emparé , l'un
d'un Navire Anglois venant de la Caroline , avec
un chargement compofé de 900 barriques de riz ,
& de quelques dents d'Eléphant ; l'autre du Corfaire
la Mary-Galley , de Guernezey , armé de 4
canons , 6 pierriers , & 41 hommes d'équipage.
Les Navires Anglois le Dehel , de 70 tonneaux,
chargé de charbon de terre , & le Falmouth , dont
la cargaifon confifte en fel & autres marchandifes
, ont été pris par le Corfaire le Comte d'Hé
rouville, de Bordeaux , & conduits à Breft.
Le Corfaire l'aimable Françoife , de Bayonne ,
s'eft rendu maître des Navires Anglois la Marthe
Anne , chargé de boeuf , petit- falé , beurre &
fromage ; & la Charmante Nancy , de la nouvelle
Yorck , qui a pour cargaifon des toiles , du
fil de carret , & autres marchandiſes . Ces deux
priſes font arrivées , l'une à Saint - Sébaſtien , l'au
tre à Saint- Jean - de- Luz.
Le Navire Anglois le Dauphin , de Juingmouth
, allant à Terre - Neuve , avec 150 hommes
d'équipage , & une partie affez confidérable
de boeuf, de tan & de fuif, a été pris par le Corfaire
la Bafquaife , de Saint -Jean-de - Luz.
On apprend par des lettres écrites de Marſeille ,
que le Corfaire le Tigre , de ce Port , a pris & y
a fait conduire le Navire Anglois le Guillaume,
chargé d'huile.
On a été informé que M. du Reveft , commandant
une des Efcadres que le Roi a fait armer à
Toulon , s'eft rendu maître du Navire Anglois
Les deux Freres , armé de 16 canons , 25 hommes
d'équipage , & chargé de fucre , de café &
d'indigo . Le conducteur de cette priſe , qui eft
arrivée à Cadix , a rapporté que M. du Revest
K
218 MERCURE DE FRANCE.
s'eft emparé d'un autre Bâtiment Anglois , appellé
le Dobbs- Galley , de 190 tonneaux , dont la
cargaifon confiftoit en goudron , tabac & quelques
paquets de pelleteries , & qu'on a mis le feu
à ce dernier Navire , qui n'étoit pas en état de naviger.
Les Corfaires le Machault de Dunkerque , &
L'Amaranthe , de Dieppe , fe font emparé de huit
Bâtimens Anglois , chargés de charbon de terre
& de meules de moulin . Une de ces prifes eft arri
vée à Dunkerque quatre autres ont relâché à
Oftende , & l'on a eu avis de Terveer , qu'il en
eft entré deux dans ce Port.
Le Corfaire la Princeſſe de Soubize a pris un Ba
teau Anglois , chargé de boeuf falé , & il l'a fait
conduire à Breft..
Le Senaw Anglois l'Edward , qui alloit de la
Caroline à Londres avec une cargaiſon compofée
d'indigo , de café , de fucre , de brai & de pelleteries
, a été pris par le Coifaire le Vainqueur ,
de Bayonne. de çe
Les Corfaires le Comte de Grammont ,
Port , & le Maréchal de Richelieu , de Nantes ,
ont enlevé au Corfaire Anglois la Défiance , de
Briſtol , un Navire dont il s'étoit emparé , & qui
a pour chargement du fucre , du tabac & du bois
de bréfil .
" Le Capitaine Marfans-Haraneder , qui commande
le Corfaire la Bafquaife , de Saint Jeande
Luz , a rançonné pour 290 livres sterlings un
Navire Anglois , dont il s'étoit rendu maître , &
il a conduit dans ce Port un autre Bâtiment Anglois
nommé le Lady - Strauge , de Liverpool ,
chargé de balloteries.
Le Navire le Mari , de Waterford , chargé de
fel , de beurre , de lard & de farine , a été pris
SEPTEMBRE . 1757. 219
par le Corfaire le Mars , & conduit à Bayonne.
Le Capitaine Danglade , commandant le Corfaire
la Françoife , de ce Port , s'eft rendu maître
du Navire Anglois l'Industrie , chargé de 300
boucauts de tabac. Ce Bâtiment eft arrivé par relâche
à Saint- Sébastien .
Le Corfaire le Comte de Maurepas , commandé
par le Capitaine Jean- Baptifte de Cock , a rançonné
quinze Bâtimens ennemis pendant les deux
mois de fa feconde courſe. Le fieur de Cock a
conduit dans le port de Dunkerque les ôtages, qui
lui ont été remis pour la fûreté de ces différentes
rançons. Ce Capitaine eft le même , qui dans le
mois d'Octobre de l'année derniere n'ayant que
16 canons , foutint un combat devant Calais , contre
un Vaiffeau Anglois de 36 , & qui à la fin de
Décembre fe défendit près d'Oftende contre qua
tre Corfaires , dont un de 16 canons , un de 12 ,
& les deux autres de 8. Dans ces deux actions , il
montoit le même Corfaire le Comte de Mau-.
repas.
Le fieur de Kerfaint & le fieur de Caumont ,
Capitaines de Vaiffeaux , qui étoient partis de
Breft à la fin du mois de Novembre dernier , avec
trois Vaiffeaux & trois Frégates , font arrivés à la
Martinique le 17 & le 20 Mai , après avoir croisé
féparément fur différentes parties de la côte d'Afrique
. Il fe font emparés fur cette côte de plufieurs
Navires Anglois, qui y faifoient la traite des
Negres , & le fieur de Kerfaint avoit pris dans fa
route au Cap Verd le Corfaire le Boscawen , de
Londres , & les Navires le Sphinx & le Wilkinton
Il a conduit à la Martinique , tant fur les Vaiffeaux
de Sa Majefté , que fur trois Bâtimens qu'il a confervés
des prifes qu'il a faites , onze cens Negres ,
indépendamment de ceux que le fieur de Cau
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
mont a enlevés , & qu'il y a conduits également.
A l'égard des prifonniers , le fieur de Kerfaint en
a débarqué 94 à l'Ile de Bonneviſte , & 71 au
grand Jonk , fur les inftances que les uns & les
autres lui en ont faites , & il a mené le ſurplus à
la Martinique .
Le fieur de l'Ile de Beauchefne , Capitaine de
Vaiffeau commandant la Frégate du Roi le
Zéphyr , s'eft rendu maître du Corfaire Anglois le
Roi de Pruffe , de Briſtol , armé de 20 canons
16 pierriers , 90 hommes d'équipage , & il l'a fait
conduire à Rochefort .
Un autre Corſaire Anglois , appellé le Saint-
Olive , de Londres , de 18 canons , 20 pierriers
& 97 hommes d'équipage , a été pris & conduit
à Breft par le fieur de Longueval , Lieutenant de
Vaiffeau , commandant la Corvette du Roi l'EScarboucle.
Le Corfaire l'Hobereau , de Calais , s'eft emparé
du Brigantin Anglois le Dauphin , chargé de
bois de campêche , & il l'a rançonné pour 19200
livres.
Le Corfaire la Marquise de Beringhen a auffi
rançonné pour 45 livres fterlings un petit Bâtiment
Anglois,
LE
B5 Juin , Leurs Majeftés & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage de M. le Marquis de
Caumont , feul héritier de la maiſon de la Force ,
avec Mademoiſelle Galard de Braffac de Bearn ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
petite- fille du Duc de la Force ; & celui de M. le
Comte de Lorda avec Mademoiſelle de Seignelay.
La maison de Sorbonne fit le 6 une députation
folemnelle au Nonce du Pape , à l'occafion du
préfent que Sa Sainteté a fait de fon Portrait à
cette Maiſon. Le Curé de la Paroiffe de Saint
Paul porta la parole Le Portrait du Pape eft l'original
fait en 1741 par Subleiras , célebre Peintre
François , mort à Rome. Ce préſent eſt d'autant
plus flatteur pour la Maifon de Sorbonne ,
que les Souverains Pontifes ne font point dans l'u
fage de donner leurs Portraits à qui que ce foit.
Sa Sainteté , dans le bref qu'elle a adreflé à la
maiſon , dit « qu'Elle veut bien lui accorder certe
» marque de diftinction , comme un témoignage
» extraordinaire & nouveau de fa bienveillance
» & comme un gage affuré de fon eſtime , afin ,
ajoute-t'elle , que placé au milieu de vous à
côté du Roi Très -Chrétien , Nous foyons con-
» tinuellement fous vos yeux , comme vous êtes
» toujours préfens à notre coeur » . On voit ce tableau
en Sorbonne dans la grande falle des actes,
Il a été mis entre le Portrait du Roi & celui du
Roi de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar. Sa
Sainteté avoit envoyé précédemment à la Sorbonne
toutes les éditions de fes ouvrages , & en
particulier le Recueil complet de fes Euvres en
15 vol. in fol.
Le 12 Juin Leurs Majeftés & la Famille
Royale fignerent le contrat de mariage de M. le
Marquis de Marbeuf, Meftre de Camp d'un Régiment
de Dragons de fon nom , avec Mademoifelle
Michel , fille de M. Michel , Directeur de la
Compagnie des Indes .
Le Roi fit le 14 dans la cour du Château la
revue des deux Compagnies des Moufquetaires de
SEPTEMBRE. 1757. 199
fa Garde ordinaire. Sa Majefté paffa dans les
rangs , & après que les deux Compagnies eurent
fait l'exercice , Elle les vit défiler tant à pied qu'à
cheval . Monfeigneur le Dauphin accompagna le
Roi à cette revue .
Le temps fixé par la convention du 4 Juillet
1746 , entre le Roi & l'Electeur Palatin , pour la
reftitution réciproque des Déferteurs , étant expiré
le 3 Juillet de l'année derniere : Sa Majefté vient
de conclure pour le même objet avec Son Alteffe
Electorale Palatine une nouvelle convention >
portant ce qui fuit : « ART. I. Les Cavaliers , Dra-
» gons & Fantaffins , qui déferteront des troupes
>> Françoiſes ou Palatines , & qui pafferont des
» pays ou places d'une domination dans les pays
» ou places de l'autre , feront refpectivement ar-
» rêtés pour être rendus , auquel effet il fera
» donné avis de leur détention , le plutôt que
faire fe pourra , au Gouverneur ou Comman-
» dant de la plus prochaine place de guerre de la
» domination d'où ils auront déferté , afin qu'on
» envoie les chercher . ART. II. Le Gouverneur
≫ou Commandant d'une place , qui aura été averti
» de la détention de quelque déferteur , l'enverra
>> auffi-tôt chercher , & fera payer les frais de la
» prifon & la fimple fubfiftance du prifonnier , à
>> raifon de deux livres de pain par jour pour cha-
» que Cavalier , Dragon ou Fantaffin au prix
» courant de la place où le déferteur fera retenu .
» ART. III . Les déferteurs feront rendus dans le
» même état qu'ils auront été arrêtés , c'eſt- à-
» dire avec leurs chevaux , équipages , habits &
» armes ; & le fourrage qui aura été fourni à leurs
>> chevaux , fera payé de gré à gré fuivant le prix
>> courant des lieux . ART. IV. Les Officiers de
part & d'autre ne pourront pourfuivre ni enle-
>
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
» ver lesdits déſerteurs hors des terres de l'obéif-
» fance de leur Souverain : pourront cependant
» requérir en ce cas les Officiers & habitans des
» terres de la domination du Roi ou de S. A. Elec-
» torale Palatine , où lesdits déferteurs fe trouve-
>> ront , de les arrêter & conduire dans la place
» la plus prochaine de la domination fur laquelle
» ils auront été arrêtés. ART. V. Après la ratification
& publication de la préfente convention ,
» il fera fait très - expreffe défenſe aux habitans du
» plat- pays dans l'étendue des gouvernemens qui
>font fur les frontieres des deux dominations , &
» à tous autres, d'acheter les chevaux , armes , équi-
» pages , habits , & généralement quelque chofe
» que ce puiffe être defdits défetteurs , & même
» de leur donner aucun afyle ou fecours , ni de les
» receler ou de faciliter leur évafion , à peine
» contre les contrevenans de trente livres , mon-
> noie de France , d'amende pour un déferteur à
pied , & de foixante livres pour un Cavalier ou
» Dragon qui défertera à cheval. ART. VI. Pour
» engager les habitans & fujets de part & d'autre
» d'arrêter les déferteurs , & de les conduire dans
la place la plus prochaine de la domination fur
» laquelle ils auront été arrêtés , on eft convenu
» qu'il fera donné trente livres de récompenfe à
» celui ou ceux qui auront arrêté & conduit dans
ladite place un déferteur à pied , & foixante li-
» vres pour un déferteur à cheval , lefquelles
» fommes leur feront payées fur le champ par le
» Gouverneur ou Commandant de ladite place
» lequel fera remboursé par l'Officier qui viendra
» chercher le déferteur. ART. VII. Il est en outre
» convenu que les criminels , qui auront commis
» quelque crime dans l'une des deux dominations ,
» & qui chercheront à fe réfugier dans l'autre
SEPTEMBRE. 1757. 201
» feront arrêtés & rendus à la premiere réquifi-
» tion , moyennant la reftitution des frais qu'ils
>> auront caufés pendant le temps de leur déten-
» tion , fuppofé qu'ils aient été mis en priſon .
» ART. VIII. La préſente convention durera dix
» années , à commencer du 26 Avril de cette an-
» née , & fera publiée & obſervée immédiatement
après l'échange des ratifications dans l'Alface ,
» les trois Evêchés , à Sarre- Louis & autres lieux
» de la Sarre , & dans toute l'étendue des Villes &
» Bailliages de l'Electorat Palatin , & des deux
» Duchés de Bergues & de Juliers , & leurs dépendances
jufqu'au Rhin , & à dix lieues au delà
» de ce fleuve. »
Cette Convention a été fignée le 26 Avril , an
nom du Roi, parM.le Marquis de Paulmy , Miniftre
& Secretaire d'Etat ayant le département de la
guerre , & au nom de l'Electeur Palatin , par M.
le Baron de Grevenbroch , Confeiller d'Etat de ce
Prince , & fon Miniftre Plénipotentiaire à la Cour
de France.
Le Roi étant informé qu'il y a plufieurs Déferteurs
de fes troupes qui ont pris parti dans
celles qui font actuellement dans le Royaume
fans être connus pour tels , & qui par conféquent
ne pourroient , fans commettre une nouvelle défertion
, fatisfaire à l'obligation impofée par
l'Ordonnance d'amniftie , rendue le 20 Avril dernier
, de s'engager dans l'armée que Sa Majeſté a
fait paffer en Allemagne ; Sa Majesté ordonne
tous Soldats , Cavaliers & Dragons qui , aiant déferté
de fes troupes avant le premier Février dernier
, auront pris parti dans d'autres Compagnies
avant le 20 Avril dernier , ne pourront être pour
fuivis pour ladite défertion : Voulant Sa Majeſté ,
qu'ils foient compris dans l'amnistie qu'Elle a
que
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
accordée par fon Ordonnance dudit jour 20 Avril
dernier , à condition qu'ils continueront de fervir
dans lefdites troupes où ils fe trouvent actuellement
engagés , jufqu'à ce que Sa Majefté ayant
rétabli la diftribution des congés d'ancienneté , ils
foient dans le cas d'être renvoyés à leur tour.
Sa Majesté a fait expédier un brevet de Lieutenant
de Frégate au Capitaine Canon .
afin
Selon les avis reçus de Marfeille , M. Couturier
, Echevin de la Ville , y fait conftruire dans
l'Arcenal du Roi une Frégate fur les proportions.
d'un vaiffeau de de Elle eft 54 canons.. guerre
percée fur fon pont pour 26 canons de 18 livres
de balle , & elle aura un entre- deux ponts volant
pour y placer la vogue de 60 avirons , que
dans un temps calme elle puiffe au befoin faire
ufage de fes avirons auffi légérement qu'une galere
. On compte que ce fera le bâtiment le plus
fort , le plus léger & le meilleur voilier , qui ait
été conftruit dans les proportions qu'on lui a
données .
* Le 16 & le 19 Juillet , le Roi tint à Compiegne
le Sceau pour la dixieme & onzième fois .
le
Le même jour 16 , M. le Maréchal Duc de Richelieu
prit congé du Roi , & le lendemain il partit
pour fe rendre à l'armée qu'il va commander fur le
Mein. Les Lieutenans - Généraux , qui feront employés
fous les ordres de ce Général , font le
Comte de Noailles , le Marquis du Mefnil ,
Baron de Montmorency , le Chevalier de Muy ,
le Duc de Duras , le Comte d'Andlau , le Comte
de la Vauguyon , & le Duc d'Havré. Les Maréchaux
de Camp , qui ferviront dans la même
armée , font MM. le Chevalier du Châtelet , de
Planta , le Marquis de Laſtic , le Comte de Lutzelbourg,
le Comte du Luc , le Comte de Vence
SEPTEMBRE. 1757. 203
le Marquis de Voyer , le Marquis de Laval , le
Prince de Beauvau , le Comte de la Guiche , le
Marquis de Béthune , le Marquis de Roquépine ,
le Marquis de Traifnel & le Comte d'Egmond.
Le Marquis de Monteynard eft nommé Maréchal
Général des Logis de cette armée. Le Chevalier
de Redmond fera les fonctions de Maréchal des
Logis de la Cavalerie , & le Comte de Rochambeau
celles de Major Général de l'Infanterie.
Madame la Dauphine apprit le 31 Juillet , par
un Courier que lui dépêcha le Roi , la victoire
Haftembecke. L'émotion que caufe une pareille
nouvelle , fit voir toute fa bonté & ſon humanité.
Cette Princeffe ne s'occupa , dans ce moment critique
, que des inquiétudes des perſonnes de fa
cour , qui ayant de proches parens à cette affaire
pouvoient craindre pour eux quelqu'accident ;
aucune de celles qu'elle pût tranquillifer ou confoler
n'échappa à fon attention.
Le lendemain Madame la Dauphine envoya a
Compiegne M. de Goy- de Didogne , fon Ecuyer
de main en quartier , porter au Roi des lettres de
complimens fur cet heureux événement , & à fon
retour M. de Didogne fut chargé des lettres de
Sa Majefté & de la Famille Royale pour Madame
Ja Dauphine.
T
Le Roi a fait préfent d'une épée au Capitaine la
Fargue , commandant le Corfaire l'Aigle , de
Bayonne en confidération de la prife que ce Capitaine
a faite d'un Corfaire Anglois après un combat
des plus opiniâtres , dans lequel M. la Fargue
a été griévement bleffé . Sa Majesté a accordé
la même marque de diftinction à M. Forestier ,
qui après la bleffure de M. la Fargue a pris le commandement
, & a continué le combat .
On a reçu des lettres du Canada , qui contien-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
nent le détail de ce qui s'eft paffé dans ce Pays- l
durant l'hyver , relativement à la guerre.
Indépendamment des Partis de Canadiens & de
Sauvages , qui ont été continuellement en campagne
durant l'hyver , & qui , dans les incurfions
qu'ils ont faites fur les ennemis , leur ont tué
beaucoup de monde , & donné l'allarme dans les
Colonies Angloifes , le Marquis de Vaudreuil a
exécuté une expédition , dont l'objet étoit trèsimportant..
Il avoit été informé au mois de Janvier , que
les ennemis avoient raffemblé au Fort Georges ,
fitué fur le Lac Saint - Sacrement , une quantité
très- confidérable d'approvifionnemens de toutes
les efpeces , & qu'ils avoient fait conftruire fous.
le canon de ce Fort un grand nombre de Barques ,
de Bateaux , & d'autres Bâtimens , non feulement
pour le tranfport de ces approvifionnemens
mais encore pour s'affurer la navigation de ce Lac.
Jugeant que tous ces préparatifs étoient deſtinés .
pour les entreprifes que les ennemis fe propo-.
foient d'exécuter au printemps , il forma le projet
de leur en ôter les moyens.
Dans cette vue , il fit un détachement de 1500
hommes , compofé des Piquets des Bataillons
des troupes de terre , dont un de Grenadiers ,
300 Soldats des troupes de la Colonie , 150 Miliciens
, dont une Compagnie de so Volontaires,
& 300 Sauvages. Ce détachement
ayant été
promptement
raffemblé au Fort Saint -Jean , M.
de Rigaud de Vaudreuil , Gouverneur des Trois
Rivieres , qui le commandoit , le fit marcher en
quatre divifions. La premiere partit le 20 Février::
elle étoit compofée de 6 Compagnies mêlées dés
troupes & des Milices de la Colonie avec quelques.
Sauvages Abenakis , & elle étoit commandée par
SEPTEMBRE. 1757. 205
M. de Saint-Martin , Lieutenant de ces troupes.
La feconde que commandoit M. du Chat , Capitaine
au Régiment de Languedoc , étoit compofée
de deux Piquets de troupes de terre , de trois
Compagnies mêlées de la Colonie & de quelques
Sauvages , & elle fe mit en marche le 21. Elle fut
fuivie le lendemain par la troifieme , qui étoit
commandée par M. Coni , Capitaine au Régiment
de Royal Rouffillon , & qui étoit compofée,
comme la feconde. M. de Rigaud devoit partit
le 23 avec le Piquet de Grenadiers , la Compagnie
des Volontaires Canadiens , & le reste des
Sauvages , qui compofoient la quatrieme Divifion;
mais fon départ fut retardé par le dégel
juſqu'au 2 s .
Les quatre Divifions s'étant réunies au Fort de
Carillon , toute la troupe en partit le 15 de Mars ,
la Compagnie de Volontaires Canadiens faifant
l'avant-garde ; & le 17 à fept heures du foir, on fe
trouva à une lieue & demie du Fort Georges.
Le 18 , M. de Rigaud détacha M. Poullariez
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Royal
Rouffillon , avec deux autres Officiers , pour aller
reconnoître le Fort , d'une hauteur qui le domine
à environ une demi-lieue de diftance . Quoique
fur le rapport que lui fit M. Poullariez , il ne
pût pas douter que les ennemis ne fuffent informés
defa marche, il fit fes difpofitions pour l'exécution.
des ordres dont il étoit chargé..
Il fe mit en mouvement avec toute fa troupe
l'entrée de la nuit du 18 au 19. Il détacha M. Dumas
, Capitaine , avec deux autres Officiers &
quelques Grenadiers , pour aller reconnoître les
approches du Fort . Le bruit qu'ils ne pouvoient
s'empêcher de faire , en marchant fur la glace ,,
les fit bientôt découvrir ; & ils furent obligés de
206 MERCURE DE FRANCE
rejoindre la troupe. M. de Rigaud prit cependant
le parti de faire mettre le feu aux Bateaux qui
étoient fous le Fort ; mais il n'y en eut qu'un petit
nombre de brûlés . Les ennemis tuerent deux
hommes , & en bleſſerent un autre. Le 20 , M.
de Rigaud fit inveftir le Fort , afin d'en impoſer à
la Garnifon , qu'il fçavoit être de 5 à 6co hommes
d'élite ; & il envoya un détachement de Sauvages
fur le chemin du Fort Lidius , pour en couper
la communication . Il fit même fommer le
Commandant de fe rendre . Cette fommation fixa
l'attention du Commandant aux difpofitions relatives
à la défenſe du Fort ; enforte que la nuit fuivante
il ne fit tirer que quelques coups de canon &
quelques bombes , qui n'empêcherest pas qu'on
ne brûlât beaucoup d'effers.
Le Fort refta encore inveſti le 21 , fans que les
ennemis oſaflent faire aucune fortie . Ils demeurerent
également tranquilles toute la nuit , mais il
tomba en même temps une fi prodigieufe quantité
de neige fondue, qu'il ne fut pas poſſible de mettre
le feu aux dehors . Le temps fut plus favorable la
nuit ſuivante , & l'on en profita pour biûler tout
ce qui étoit dans le Lac & aux environs du Fort ,
malgré le feu d'artillerie & de moufqueterie que
les ennemis firent de leur côté , & qui tua trois
Soldats , & bleſſa un Officier .
Les ennemis ont perdu par cet incendie quatre
Brigantins de 10 à 14 canons , & deux Galeres à
so rames , qu'ils deftinoient pour la navigation
des Lacs ; plus de trois cens cinquante Bateaux de
tranfport ; une quantité confidérable de bois de
conſtruction ; beaucoup d'affûts de campagne ;
un moulin à fcier des planches ; les hangards &
les magafins qui étoient entourés d'un Fort de
pieux , & où il y avoit plus de 4 mille quarts de
SEPTEMBRE . 1757. 207
farine , & d'autres vivres de toute espece à proportion
, des armes , des habillemens , & génétalement
toutes fortes d'uftenciles de campagne ;
les hôpitaux ; plus de 20 maiſons qui étoient tant
en dedans qu'en dehors du Fort de pieux ; & enfin
toute leur provifion de bois de chauffage. Le
Fort eft refté ifolé ; il n'a même été préfervé du
feu , que parce qu'il n'a point fait de vent durant
tout l'incendie .
Dans cette expédition , qui eft une des plus importantes
qu'on pût entreprendre en Canada durant
l'hyver , il n'y a eu que 5 François tués , un
Officier & un Sauvage bleffés , quoiqu'elle ait
été exécutée fous le feu de l'artillerie & de la
moufqueterie du Fort Georges. On ignore lenombre
d'hommes que les ennemis y ont perdu
mais les Canadiens & les Sauvages avoient été pla
cés , de maniere que par le feu de leur moufquete
rie , ils faifoient fouvent ceffer celui des ennemis ..
Ce fuccès eft principalement dû à la fageffe des
difpofitions que M. de Rigaud a faites , à l'attention
avec laquelle il en a fuivi l'exécution , & à la conftance
avec laquelle il a fupporté les fatigues exceffives
du voyage dans une faifon fi rigoureuſe.
Les différens Corps des troupes & des Milices s'y
font également diftingués à tous égards ; & M. de
Rigaud a été infiniment content de la conduite des
Sauvages qui y étoient employés..
On a lieu de l'être pareillement des difpofitions
de toutes les Nations Sauvages de la Colonie . Celles
qui ont de tout temps été fes alliées , donnent
tous les jours de nouvelles preuves de leur fidélité ,
& font continuellement en parti contre les ennemis.
Il y a d'ailleurs quelques Nations affez nombreufes
, & entr'autres les Tétes-plates , qui font X
208 MERCURE DE FRANCE.
entrées nouvellement dans cette alliance , & quí
ont pris part à la guerre. Les Cinq Nations Iroquoifes
ont envoyé une députation des plus folemnelles
au Marquis de Vaudreuil , pour renouveller
leurs anciens engagemens avec la France. Ils ont
promis non feulement de renoncer à tout commerce
avec les ennemis , mais même de fe joindre aux
autres Nations amies de la France pour agir contr'eux.
Les ennemis de leur côté n'ont tenté qu'une expédition
durant l'hyver. Ayant été informés qu'on
devoit faire paffer du Fort Saint-Frédéric au Fort
de Carillon quelques provifions fous l'eſcorte
d'un petit détachement , ils en envoyerent un de
80 hommes , qui enleva les premieres traînes de
ce convoi , & 7 Soldats . Mais le Commandant
du Fort Saint -Frédéric fit marcher un nouveau
détachement , pour couper celui des ennemis
dans fon chemin . Ils tomberent effectivement
dans l'embuſcade . Le combat fut des plus vifs &
des plus opiniâtres. Il refta du côté des ennemis ,
fur le champ de bataille , 40 hommes dont 3 Offi
ciers . On fit & prifonniers , & le refte du détachement
fe fauva dans les bois , où il a péri de
fes bleffures , de maniere qu'il n'en rentra que 3
hommes dans le Fort Georges. Les François en
eurent 11 de tués , & 26 de bleffés . Ils reprirent
les traînes dont les ennemis s'étoient emparés ; &
à l'égard des 7 Soldats que les ennemis avoient
enlevés , il ne s'en trouva que 3 , les 4 autres ayant
été tués. Cette action s'eſt paſſée le 22 Janvier.
M. le Comte de Gifors qui eft arrivé ici le 31 de
Juillet , a apporté au Roi la nouvelle d'une victoire
, que les troupes de Sa Majefté , commandées
par M. le Maréchal d'Eftrées, ont remportée le 26
de ce mois fur l'armée du Duc de Cumberland. M
SEPTEMBRE. 1757. 209
le Maréchal d'Eftrées ayant fait reconnoître le 25
au foir la poſition des ennemis , réfolut de les attaquer
le lendemain. Ils avoient leur droite vers
Hamelen. Devant leur front étoit un marais impraticable.
Leur gauche étoit appuyée à des montagnes
très- hautes , couvertes de bois , & traverfées
par fept ou huits ravins de vingt pieds de
profondeur. Elle avoit à gauche une redoute , &
droite le village de Haftembecke. Dans cette
fituation , les ennemis ne pouvoient être attaqués
que par leur flanc gauche fur un front de
deux cens toifes ou environ , & après que nous
aurions tourné les fommités des montagnes. M.
de Chevert fut détaché pour cet effet le 25 avant
minuit , avec quatre Brigades d'Infanterie. Mais
ayant quatre lieues à faire , il ne put arriver que
le lendemain 26 à neuf heures du matin. Le canon
de l'ennemi commença à tirer dès fix heures. On
y répondit de notre part jufqu'à huit que fe fit la
véritable attaque , & les batteries des ennemis
furent détruites fucceffivement. M. le Marquis
d'Armentieres & M. de Chevert , chacun avec un
corps féparé , chafferent l'ennemi de la montagne
après un feu très-vif. M. le Comte de Montmorency-
Laval , Colonel du Régiment de Guyenne ,
& qui fervoit dans l'armée en qualité d'Aide-
Maréchal Général des Logis , y fut tué. M. le Marquis
du Châtelet , Colonel du Régiment de Navarre
, y fut dangereufement bleffé d'un coup de
fufil au travers du corps , & M. le Marquis de
Belfunce eut le bras percé d'une balle . Cette attaque
ouvrit le chemin aux troupes de notre aîle
droite , compofée de la brigade Autrichienne ; de
celles de Picardie , de Champagne , de Navarre &
de la Marine ; du Régiment du Roi , & des Grenadiers
de France. Ces troupes ont montré la plus
210 MERCURE DE FRANCE..
οι
grande valeur , & particuliérement celles de l'Impératrice
Reine fe font diftinguées dans l'action .
La Cavalerie & la plus grande partie de l'Infanterie
n'ont pu aborder l'ennemi. La brigade de
Champagne a forcé une batterie retranchée ,
il y avoit huit pieces de canon & deux haubits ,
dont elle s'eft emparé ; & l'ennemi , après avoir
eu plus de trois mille hommes tués ou bleffés , a
été obligé d'abandonner fucceffivement tous fes
poftes , pour gagner les gorges qui menent vers
Hanovre. Sa perte auroit été beaucoup plus confidérable
fans un accident qui a mis quelque interruption
dans l'attaque , & qui a retardé la
pourfuite des fuyards. Plufieurs de nos bataillons
marchant dans la montagne à travers des bois , fe
font fufiliés fans fe reconnoître , & c'eft où nous
avons le plus perdu , ayant environ quinze cens
bleffés , quoique le nombre des morts ne monte
pas à cinq cens .
On attend un plus grand détail de cette action .
L'armée du Roi , lorfque M. le Comte de Gifors
en eft parti , étoit établie fort au-delà de l'ancien
camp des ennemis.
Le même jour que le Roi reçut la nouvelle de
cette victoire , Leurs Majeftés affifterent dans la
Chapelle , au Te Deum qui y fut chanté en action
de graces. M. l'Abbé de Gandras , Chapelain du
Roi , y officia. Le Motet étoit de la compofition ,
& fut exécuté ſous la directión de M. Colin- de
Blamont , Surintendant de la Mufique de la Chambre.
Il y eut le foir trois décharges d'artillerie ,
& toute la ville fut illuminée .
Le 7 Août , la Cour a pris le deuil pour trois
femaines , à l'occaſion de la mort de la Reine
Douairiere de Pruffe.
Le même jour , Sa Majefté reçut M. le Comte
SEPTEMBRE. 1757 . 211
de Gifors Chevalier de l'Ordre de S. Louis.
La ville de Hamelen s'étant rendue le 28 Juil
let , il a été ftipulé par la Capitulation , que la
garnifon , compofée de fept cens Heffois , fortiroit
le 30 avec les honneurs de la guerre , mais
fans canon , & qu'elle feroit conduite à Hanovre
avec tous les chevaux & équipages , fans pouvoir
néanmoins emmener ceux appartenans au refte
de l'armée ennemie ; que les Invalides & les Miliciens
, faifant partie de la garniſon , feroient
renvoyés chez eux , & ne pourroient fervir pendant
tout le temps de la guerre ; que le Major
Général Hodemberg , & tous les autres bleflés &
malades renfermés dans la place , feroient prifonniers
de guerre. Ils font au nombre de huit
cens. Les articles de cette Capitulation ont été
réglés entre M. le Maréchal d'Eftrées & le fieur
Brunck , Major Général des troupes Hanovrien-
- nes .
On a trouvé à Hamelen cinquante- quatre canons
de fonte , & dix- neuf de fer ; dix mortiers
de fonte , trois haubits , vingt - huit mille boulets
, & quatre mille bombes ; deux mille fufils ,
cent cinquante - cinq milliers de poudre , deux
cens mille livres de plomb , & des bateaux qui
étoient deftinés à former un pont fur le Wefer .
Selon l'état que le Roi a reçu de la perte faite
par les troupes à la bataille de Haftembecke , il
y a eu dix -fept Officiers tués & cent dix -huit
bleffés. Le nombre des foldats tués monte à mille
trente-huit , & celui des bleffés à onze cens cinquante-
neuf.
L'armée eft demeurée dans fon camp près de
Hamelen, jufqu'au 31 Juillet : l'ennemi étoit alors
à Minden , qui eft à neuf lieuès de cette place . Le
31 , l'armée s'étant miſe en marche paſſa la ri212
MERCURE DE FRANCE.
viere de Hamel ; la referve du Duc de Randan ſe
tenant à Bifphrode , & le corps du Duc de Broglie
à la hauteur de Hamelen. On fut informé le premier
de ce mois , que le Duc de Cumberland
avoit quitté Minden , pour fe retirer à Niembourg
Les Magiftrats de Minden envoyerent des
Députés offrir les clefs de leur Ville. Le 3 Août , le
Duc de Broglie , après avoir fait occuper cette place
par un détachement , repaffa le Wefer avec
fon corps , & fe dirigea fur Remen. Le corps du
Marquis d'Armentieres s'avança vers Harienbourg
à trois lieues de Minden , & celui du Duc
de Randan fe porta près de Hallerfprinck fur le
grand chemin de Hanovre. Le 4 , jour du départ
du courier qui a apporté ces détails , les habitans
de cette derniere Ville n'attendoient que les troùpes
du Roi pour ouvrir leurs portes . M. le Comte
de Platen étoit chargé de venir traiter des contributions
de l'Electorat. M. le Maréchal- Duc de Richelieu
eft arrivé le 3 au foir au quartier général
d'Oldendorff, &, comme l'ancien de M. le Maréchal
d'Eftrées , il a pris le commandement de l'armée.
Il y eut le 27 Juillet à Saint-Dié , en Lorraine ,
un incendie , qui a réduit en cendres l'Hôtel de
Ville , le Couvent des Capucins , les prifons , &
cent feize maifons , dans lefquelles on comptoir
près de trois cens ménages.
Le Corfaire l'Hobereau , de Calais , comman
dé par le Capitaine Jacques Bonvarlet , s'eft emparé
du Brigantin le Molley , de Linn , de 120
tonneaux , chargé de fer & de planches ; & il l'a
ranconné pour 630 livres fterlings.
Le même Corfaire s'eft rendu maître des Navires
Anglois le Samuel & le Thomas : le premier ,
armé de 6 canons , a pour cargaiſon 6 12 facs de
SEPTEMBRE. 1757. 213
farine , & des légumes ; le fecond eft chargé de
charbon de terre.
Le Bateau la Princeffe de Galles , de Carmar
then , de 70 tonneaux , chargé d'avoine & de
quelques barrils de beurre , dont le Corfaire le
+ Prince de Condé , de Boulogne , s'eft emparé ,
a été conduit à Calais.
La Corvette la Diligente a pris & conduit à la
Hougue , le petit Corfaire Anglois le Duc de
Marlborough , de Grenezey , armé de 4 canons
10 pierriers , & de 23 hommes d'équipage.
•
Il eft arrivé à Cherbourg un Navire d'environ
300 tonneaux , chargé d'huile fine , que le Corfaire
la Comteffe de Bentheim , de Saint-Malo ,
enlevé aux Anglois qui s'en étoient emparés.
Par des lettres écrites de Marfeille , on a été
informé de l'arrivée en ce port des Navires Anglois
la Tofcane , de 350 tonneaux , chargé de
faie & de raifins de Corinthe ; la Sirene & le
Guillaume Elizabeth , n'ayant pour cargaifon
que des raifins de Corinthe. Ces priſes ont été faites
, les deux premieres par le Capitaine Megy
commandant le Corfaire la Marie Défirée , la
troifieme par le Corfaire l'Heureufe Therefe.
Le Vicomte de Rochechouart , Capitaine de
Vaiffeau , commandant la Frégate du Roi la Thétis
, ayant avec lui la Frégate la Pomone , commandée
par le fieur Hector , s'eft rendu maître du
Corfaire Anglois le Boscawen , ( ci- devant le
Mefnil- Montant , de Nantes , ) armé de 22 ca
nons , & de 102 hommes déquipages ; il l'a fait
conduire à Saint- Nazaire au bas de la riviere de
Nantes .
Le Corfaire la Comteffe de Bentheim , de Saints
Malo , y eft rentré avec deux Navires Anglois ,
l'un de 200 tonneaux , qui venoit de la Caroling
214 MERCURE DE FRANCE.
avec une cargaifon d'indigo , de café , de peau
de caftor , de riz & de bois de Campeche ; l'au
tre de 150 tonneaux , chargé de falaiſons . Le même
Corfaire a fait une autre priſe de 120 tonneaux
, qui a été conduite à Perros , & dont le
chargement confifte en huile de Baleine , & en
taffia.
Le Tavignon , autre Corfaire de Saint -Malo ,
a pris & fait conduire au Port Louis le Navire Anglois
le Baal , de Londres , de 160 tonneaux ,
chargé de fucre , de coton , de gingembre , &
de taffia.
Le Navire Anglois le Gorges , chargé de riz , a
été pris par le Corfaire la Nouvelle Saxonne , de
Bordeaux , & conduit à Breft.
Le Corfaire la Bafquaife , de Saint-Jean- de-
Luz , y a conduit le Navire Anglois le Falmouth ,
de Glafcow , dont le chargement confifte en ballots
, & en une caifle contenant diveries marchandifes
.
Le Capitaine Louis Simon , commandant le
Corfaire le Bien -Aimé , de Marſeille , s'eft rendu :
maître du Corſaire Anglois le Blackney , de 16
canons , 24 pierriers , & 71 hommes d'équipa
ge. Il s'eft auffi emparé du Navire la Jeanne Sara,
chargé d'huile & de raifins .
La Sainte-Barbe , le Jefus Maria , Sainte-An=
ne , & la Junon , autres Corfaires de Marſeille
y ont auffi fait conduire les Navires Anglois le
Patfey chargé de bled , le Préfervé , ayant pour
chargement des raifins de Corinthe & d'autres
marchandifes , & la Galere Stapleton , qui n'a
fon left.
que
Le Capitaine Morel , qui commande le Cor
faire l'Actif, de Dunkerque , s'eft emparé des
Bateaux Anglois la Sufanne , de Montroff , le
SEPTEMBRE. 1757. 215
Bon Accord , de Petershead , la Catherine , de
Montroff , & l'Elizabeth , d'Airth en Ecoffe , &
il les a rançonnés pour 12720 livres . Il s'eft auffi
rendu maître des Navires le Dodgfon , de 120 tonneaux
, chargé d'indigo , de fucre , de café , de
quinquina , de tabac & de riz ; la Jeanne , de
Leith , dont la cargaifon eft compofée de fucre ,
de cuirs & de laine ; & l'Escap , de Portfoy , chargé
de charbon de terre & de fel.
Le Saint-Louis , autre Corfaire de Dunkerque ,
dont eft Capitaine le fieur Bachelier , a rançonné
pour 9600 livres les Navires Anglois le Thomus
Elizabeth & le Guillaume , dont il s'étoit emparé.
Les Navires Anglois , la Charmante Marthe
chargé de 30 futailles d'indigo , d'un boucaut &
onze paquets de pelleteries , de riz , &c. & le
Jean-Jofeph , chargé de falaifons , ont été pris
par le Corfaire le Comte de Grammont , & font arrivés
à Bayonne.
Le même Corfaire a fait , conjointement avec
le Corfaire le Maréchal de Richelieu , de Nantes ,
une autre prife chargée de fucre & de tabac , qui
a été conduite à Guetaris près de Saint- Sébaſtien.
Le Corfaire la Comteſſe de Grammont a fait conduire
à Bayonne les Navires Anglois le Grampes,
de Liverpool , fur lequel on a trouvé 8000 livres
en piaftres , & dont la cargaiſon confiſte en diverfes
marchandiſes propres pour la traite des Negres
, & le Triton , de Rodyland , armé de 6 canons
& 6 pierriers , qui a pour chargement des
balloteries.
Il eft auffi arrivê à Bayonne un Navire Anglois,
appellé l'Antelope , qui a été pris par le Corfaire
la Bafquaife , de ce Port , & qui eft chargé de
viandes falées.
La Goëlette la Surpriſe a pris un Brigantin Ang
216 MERCURE DE FRANCE.
glois de 100 tonneaux , dont la cargaiſon eſt com .
pofé de balloteries , & de deux rangs de futailles
dont on ignoroit encore le contenu .
>
Le Vicomte de Rochechouart , Capitaine de
Vaiffeau commandant la Frégate du Roi la
Thétis , ayant avec lui la Frégate la Pomone ,
commandée par le fieur Hector , s'eft emparé le
26 du mois dernier des Corfaires Anglois le Volcan
, de Londres , & le Bofcawen , de Jerzey ,
armés , l'un de 20 canons , 10 pierriers , & 59
hommes ; l'autre de 4 canons , 8 pierriers , &
32 hommes d'équipage. Ces deux Corfaires , pris
à 4 lieues au Nord- Ouest des Glenans , ont été
conduits au Port - Louis .
Le Corfaire le Prince de Condé , de Boulogne ,
a pris & conduit à Calais un Brigantin Anglois ,
de 70 tonneaux , chargé d'avoine.
Le Capitaine Papin , qui commande le Corfaire
l'Hyver , du Havre , a rançonné pour 26000
livres le Navire le Molly , dont il s'étoit rendu
maître ; & il a conduit à Breft un Bâtiment chargé
de chandelle & de falaifons.
Le Corfaire le Machault , de Granville , a pris
& fait conduire dans la Rade de l'Ile de Bas un
Brigantin Anglois , qui eft auffi chargé de falaifons
& de chandelle .
On mande de Nantes , que le Corfaire le Maréchal
de Richelieu , de ce port , y eft rentré avec
un Navire Anglois dont il s'eft emparé , & dont
la cargaiſon confifte en 250 barriques de fucre.
Le Corfaire le Machault , de Saint - Malo , a enlevé
au Corfaire Anglois le Duc de Bedfort , de
Dublin , une Barque Efpagnole , chargée de 150
balles de café de moka , 100 demi - balles de café
de Bourbon , 16 balles de marchandiſes des Indes
, & de quelques bois de teinture,
Le
1
+
SEPTEMBRE . 1757. 217
Le Saint - Florentin & le Puyzieulx , autres
Corfaires de Saint- Malo , fe font emparé , l'un
d'un Navire Anglois venant de la Caroline , avec
un chargement compofé de 900 barriques de riz ,
& de quelques dents d'Eléphant ; l'autre du Corfaire
la Mary-Galley , de Guernezey , armé de 4
canons , 6 pierriers , & 41 hommes d'équipage.
Les Navires Anglois le Dehel , de 70 tonneaux,
chargé de charbon de terre , & le Falmouth , dont
la cargaifon confifte en fel & autres marchandifes
, ont été pris par le Corfaire le Comte d'Hé
rouville, de Bordeaux , & conduits à Breft.
Le Corfaire l'aimable Françoife , de Bayonne ,
s'eft rendu maître des Navires Anglois la Marthe
Anne , chargé de boeuf , petit- falé , beurre &
fromage ; & la Charmante Nancy , de la nouvelle
Yorck , qui a pour cargaifon des toiles , du
fil de carret , & autres marchandiſes . Ces deux
priſes font arrivées , l'une à Saint - Sébaſtien , l'au
tre à Saint- Jean - de- Luz.
Le Navire Anglois le Dauphin , de Juingmouth
, allant à Terre - Neuve , avec 150 hommes
d'équipage , & une partie affez confidérable
de boeuf, de tan & de fuif, a été pris par le Corfaire
la Bafquaife , de Saint -Jean-de - Luz.
On apprend par des lettres écrites de Marſeille ,
que le Corfaire le Tigre , de ce Port , a pris & y
a fait conduire le Navire Anglois le Guillaume,
chargé d'huile.
On a été informé que M. du Reveft , commandant
une des Efcadres que le Roi a fait armer à
Toulon , s'eft rendu maître du Navire Anglois
Les deux Freres , armé de 16 canons , 25 hommes
d'équipage , & chargé de fucre , de café &
d'indigo . Le conducteur de cette priſe , qui eft
arrivée à Cadix , a rapporté que M. du Revest
K
218 MERCURE DE FRANCE.
s'eft emparé d'un autre Bâtiment Anglois , appellé
le Dobbs- Galley , de 190 tonneaux , dont la
cargaifon confiftoit en goudron , tabac & quelques
paquets de pelleteries , & qu'on a mis le feu
à ce dernier Navire , qui n'étoit pas en état de naviger.
Les Corfaires le Machault de Dunkerque , &
L'Amaranthe , de Dieppe , fe font emparé de huit
Bâtimens Anglois , chargés de charbon de terre
& de meules de moulin . Une de ces prifes eft arri
vée à Dunkerque quatre autres ont relâché à
Oftende , & l'on a eu avis de Terveer , qu'il en
eft entré deux dans ce Port.
Le Corfaire la Princeſſe de Soubize a pris un Ba
teau Anglois , chargé de boeuf falé , & il l'a fait
conduire à Breft..
Le Senaw Anglois l'Edward , qui alloit de la
Caroline à Londres avec une cargaiſon compofée
d'indigo , de café , de fucre , de brai & de pelleteries
, a été pris par le Coifaire le Vainqueur ,
de Bayonne. de çe
Les Corfaires le Comte de Grammont ,
Port , & le Maréchal de Richelieu , de Nantes ,
ont enlevé au Corfaire Anglois la Défiance , de
Briſtol , un Navire dont il s'étoit emparé , & qui
a pour chargement du fucre , du tabac & du bois
de bréfil .
" Le Capitaine Marfans-Haraneder , qui commande
le Corfaire la Bafquaife , de Saint Jeande
Luz , a rançonné pour 290 livres sterlings un
Navire Anglois , dont il s'étoit rendu maître , &
il a conduit dans ce Port un autre Bâtiment Anglois
nommé le Lady - Strauge , de Liverpool ,
chargé de balloteries.
Le Navire le Mari , de Waterford , chargé de
fel , de beurre , de lard & de farine , a été pris
SEPTEMBRE . 1757. 219
par le Corfaire le Mars , & conduit à Bayonne.
Le Capitaine Danglade , commandant le Corfaire
la Françoife , de ce Port , s'eft rendu maître
du Navire Anglois l'Industrie , chargé de 300
boucauts de tabac. Ce Bâtiment eft arrivé par relâche
à Saint- Sébastien .
Le Corfaire le Comte de Maurepas , commandé
par le Capitaine Jean- Baptifte de Cock , a rançonné
quinze Bâtimens ennemis pendant les deux
mois de fa feconde courſe. Le fieur de Cock a
conduit dans le port de Dunkerque les ôtages, qui
lui ont été remis pour la fûreté de ces différentes
rançons. Ce Capitaine eft le même , qui dans le
mois d'Octobre de l'année derniere n'ayant que
16 canons , foutint un combat devant Calais , contre
un Vaiffeau Anglois de 36 , & qui à la fin de
Décembre fe défendit près d'Oftende contre qua
tre Corfaires , dont un de 16 canons , un de 12 ,
& les deux autres de 8. Dans ces deux actions , il
montoit le même Corfaire le Comte de Mau-.
repas.
Le fieur de Kerfaint & le fieur de Caumont ,
Capitaines de Vaiffeaux , qui étoient partis de
Breft à la fin du mois de Novembre dernier , avec
trois Vaiffeaux & trois Frégates , font arrivés à la
Martinique le 17 & le 20 Mai , après avoir croisé
féparément fur différentes parties de la côte d'Afrique
. Il fe font emparés fur cette côte de plufieurs
Navires Anglois, qui y faifoient la traite des
Negres , & le fieur de Kerfaint avoit pris dans fa
route au Cap Verd le Corfaire le Boscawen , de
Londres , & les Navires le Sphinx & le Wilkinton
Il a conduit à la Martinique , tant fur les Vaiffeaux
de Sa Majefté , que fur trois Bâtimens qu'il a confervés
des prifes qu'il a faites , onze cens Negres ,
indépendamment de ceux que le fieur de Cau
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
mont a enlevés , & qu'il y a conduits également.
A l'égard des prifonniers , le fieur de Kerfaint en
a débarqué 94 à l'Ile de Bonneviſte , & 71 au
grand Jonk , fur les inftances que les uns & les
autres lui en ont faites , & il a mené le ſurplus à
la Martinique .
Le fieur de l'Ile de Beauchefne , Capitaine de
Vaiffeau commandant la Frégate du Roi le
Zéphyr , s'eft rendu maître du Corfaire Anglois le
Roi de Pruffe , de Briſtol , armé de 20 canons
16 pierriers , 90 hommes d'équipage , & il l'a fait
conduire à Rochefort .
Un autre Corſaire Anglois , appellé le Saint-
Olive , de Londres , de 18 canons , 20 pierriers
& 97 hommes d'équipage , a été pris & conduit
à Breft par le fieur de Longueval , Lieutenant de
Vaiffeau , commandant la Corvette du Roi l'EScarboucle.
Le Corfaire l'Hobereau , de Calais , s'eft emparé
du Brigantin Anglois le Dauphin , chargé de
bois de campêche , & il l'a rançonné pour 19200
livres.
Le Corfaire la Marquise de Beringhen a auffi
rançonné pour 45 livres fterlings un petit Bâtiment
Anglois,
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En juin 1757, plusieurs contrats de mariage furent signés par la Famille Royale, notamment ceux du Marquis de Caumont, du Comte de Lorda et du Marquis de Marbeuf. Le 6 juin, la Sorbonne reçut une députation du Nonce du Pape, offrant un portrait du Pape et toutes les éditions de ses ouvrages. Le 14 juin, le Roi passa en revue les Mousquetaires de sa Garde. Le 26 avril, une convention fut signée entre le Roi et l'Électeur Palatin concernant la restitution des déserteurs. Le Roi ordonna également une amnistie pour les déserteurs ayant rejoint d'autres troupes avant le 20 avril. À Marseille, une frégate de 54 canons fut construite. Le 16 et 19 juillet, le Roi tint le Sceau à Compiègne, et le Maréchal Duc de Richelieu prit congé pour commander une armée. Madame la Dauphine apprit la victoire d'Hastembecke et envoya des lettres de compliments au Roi, qui décerna des épées pour bravoure. En Amérique du Nord, des opérations militaires furent menées contre les ennemis au Fort Georges sur le Lac Saint-Sacrement. Une troupe dirigée par M. de Rigaud attaqua le fort, détruisant des bateaux et des provisions ennemis. Les troupes françaises et alliées autochtones montrèrent discipline et efficacité. Une expédition ennemie contre un convoi français fut repoussée. En Allemagne, le Maréchal d'Estrées remporta une victoire. Des lettres détaillèrent les mouvements et les pertes des armées. En septembre 1757, des corsaires français capturèrent plusieurs navires anglais. Parmi les prises notables, le Prince de Condé captura un brigantin anglais à Calais, et la Diligente prit le Duc de Marlborough à la Hougue. La Comtesse de Bentheim reprit un navire chargé d'huile et ramena deux navires anglais à Saint-Malo. D'autres corsaires capturèrent des navires chargés de diverses marchandises, telles que du sucre, du coton, du riz, du café, et des pelleteries. Les prises furent conduites dans différents ports français, certaines étant rançonnées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
35
p. 173-188
ALLEMAGNE.
Début :
Le Feld-Maréchal Comte d'Apraxin a commencé d'exiger des contributions du Royaume de Prusse. [...]
Mots clefs :
Dantzig, Vienne, Prague, Dresde, Francfort, Hambourg, Hanovre, Camp d'Insterbourg, Camp du prince Charles de Lorraine, Camp de Valle, Camp de Closter-Seven, Maréchal, Troupes, Ennemis, Marquis, Détachements, Grenadiers, Canons, Prusse, Maréchal de Richelieu, Comte d'Apraxin, Impératrice, Prisonniers, Retraite, Magistrats, Munitions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE DANTZICK , le 33 Acût.
LE Feld- Maréchal Comte d'Apraxin a commencé
d'exiger des contributions du Royaume
de Pruffe. Ayant mandé les Magiftrats de Tylfit ,
il leur a fignifié les ordres pour la livraiſon d'une
certaine quantité de vivres & de fourrages.
La Colonne des troupes Ruffiennes , qui a pris
fa route par la Samogitie , arriva le 28 Septembre
fur la frontiere de la Pruffe Brandebourgeoife.
Le 29 , elle fut jointe par une autre Colonne ,
qui a traversé la Lithuanie. Le même jour ,
Feld-Maréchal Comte d'Apraxin fit occuper la
Ville de Tilfit , dont les Magiftrats furent confirmés
dans leurs emplois , après avoir prêté ferment
à l'Impératrice de Ruffie. Une partie de l'armée
de cette Princeffe a déja paffé la Niémen.
Le Feld- Maréchal de Lehwald a abandonné les
bords de cette riviere , & s'eft replié ſur la Prégel
. Il eft actuellement campé à Welau dans une
pofition avantageufe , fon centre couvert par un
ravin , fa gauche appuyée à Konigsberg , & fa
droite tirant vers Georgebourg , où elle eft flanquée
par des bois & par des marais . Ce Général a
retiré de Marienwerder le Bataillon qui y étoit
en garniſon. Chaque jour , il y a quelque efcar-
Hij
174 MERCURE DE FRANCE.
mouche entre les poftes avancés des deux ar
mées.
On n'eft point informé que la Flotte Ruffienne
ait paru fur les côtes de Poméranie. Cela donne
lieu de préfumer qu'elle eft retournée à Cronstadt
Depuis que l'armée commandée par le Feld-
Maréchal Apraxin eft entrée dans la Pruffe Du
cale , le Confeil de Régence , qui étoit établi
Konigsberg , s'en eft retiré. Il n'y eft refté que
les Magiftrats chargés de la police de la Ville
Les Archives qu'on y tenoit en dépôt , ont été
envoyées à Cuftrin. On fait monter à une fomme
très- confidérable les contributions que les Ruffiens
ont exigées du pays . Ils ont demandé qua
rante mille écus à la ville de Memel , & les habi
tans fe font preffés de payer cette taxe , pour n'è
tre pas exposés aux rigueurs d'une exécution .
DE VIENNE , le premier Août .
Un Officier dépêché par le Prince Charles de
Lorraine , a apporté dix drapeaux pris fur les
Pruffiens à Gabel & à Zittau . Cette derniere Ville
qui eft de la Luface , & fous la domination du
Roi de Pologne Electeur de Saxe , a beaucoup
fouffert des bombes & des boulets rouges. Plu
fieurs édifices publics ont été détruits . Un grand
nombre de maiſons ont été renversées , ou réduites
en cendres. La néceffité de ruiner divers magazins
, que les ennemis avoient dans la place ,
s'eft oppofée aux ménagemens qu'on auroit defiré
d'avoir pour les habitans. Lorfque les troupes de
l'Impératrice Reine fe font emparées de la Ville ,
il n'y reftoit plus qu'environ quatre cens foldats.
Le refte de la garnifon avoit trouvé le moyen
d'en fortir , & de fe retirer au camp du Prince
de Prufle.
OCTOBRE . 1757. 175
Dès le mois d'Avril dernier , le Fifcal de l'Empire
avoit demandé qu'on citât les Magiftrats de
Francfort , pour n'avoir pas fatisfait dans le temps.
preferit aux Avocatoires Impériaux. Le Confeil
Aulique rendit il y a quelques jours un Décret ,
qui ordonne à ces Magiftrats de répondre dans le
terme de deux mois fur l'objet de cette citation .
Le Chevalier Robert Keith , ci- devant Miniftre
plénipotentiaire du Roi de la Grande - Bretagne
auprès de Leurs Majeftés Impériales , vient de
reprendre la route de Londres.
Le Comte de Stainville , nouvel Ambaffadeur
de France auprès de cette Cour , arriva ici le 20
d'Août. Le 24 , il eut fes premieres audiences
particulieres de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine. Leurs Majeftés Impériales font parties
pour Hollitſch , où elles doivent paffer quelques
jours. Elles ont reçu au fujet de deux actions qui
fe font paffées le 13 & le 14 en Siléfie , une Relation
dont voici l'extrait.
Pendant plufieurs jours les Pruffiens n'avoient
fait aucun mouvement. Le 13 , un Caporal , qui
étoit en fauve-garde à Gimansdorff , vint donner
avis qu'ils s'avançoient en force . Auffi - tôt le Colonel
Jahaus doubla toutes fes gardes avancées.
Il fit en même temps plier les tentes & charger le
bagage . On avoit lieu de croire que le deffein des
ennemis étoit de furprendre Landshut , & de nous
contraindre d'abandonner la Siléfie. Ainfi il falloit
prendre une réſolution d'autant plus vigoureuſe ,
qu'on devoit s'attendre à être attaqué par la
droite & par la gauche. Les Pruffiens firent diverfes
feintes , pour engager le Colonel Jahnus à
quitter fa pofition ; mais il fe contenta de faire
manoeuvrer fon avant-garde . Sur les dix heures &
demie du foir , il fit donner l'alarme au camp
H iv
176 MERCURE DE FRANCE.
ennemi par cinquante Volontaires . Ce détache
ment y caufa d'abord tant de défordre , que les
Pruffiens firent feu les uns fur les autres , & qu'il
fe paffa plus d'une demi-heure avant qu'ils puffent
fe reconnoître. On leur enleva trente chevaux ,
& cent déferteurs fe rendirent à notre camp. Le
lendemain à la pointe du jour , on s'apperçut que
les ennemis avoient changé de pofition . Leur Infanterie
s'étoit avancée jufqu'au fauxbourg de
Landshut , & formoit un bataillon quarré . La
nôtre commença à donner par petits pelotons.
Quatre de nos pieces de campagne incommodant
confidérablement les Pruffiens , ils fe replierent
fur leur gauche. Leur premiere attaque fut contre
un bois , où le Capitaine Lakupith étoit avec un
bataillon de Warafdins. Cette attaque fut trèsvive
, & foutenue du feu de feize pieces de canon.
Le fieur Lakupith tint ferme pendant une heure ;
mais il fe vit enfin dans la néceffité de céder au
nombre , & il rejoignit le gros de nos troupes.
Alors l'action devint générale. Les ennemis , vu
la fupériorité de leurs forees , pouvoient déborder
notre droite . Pour remédier à cet inconvénient ,
le Colonel Jahnus avoit couvert de ce côté fon
flanc par plufieurs abattis d'arbres , & y avoit éta
bli deux batteries. Après un combat très- long &
très-opiniâtre , dans lequel notre artillerie chargée
à cartouches fit beaucoup de ravage parmi les
troupes ennemies , les Pruffiens fe retirerent avec
précipitation. Nos troupes les pourſuivirent à
droite au-delà de Reichenau , & à gauche pardelà
Richebanck. Elles fe font emparées de fix
pieces de canon , dont une de quatre livres de
balle , & les autres de trois. On a pris auffi une
grande quantité d'autres armes , plufieurs tambours
, un charriot & deux caiffons de munitions.
OCTOBRE . 1757. 177
Les Pruffiens compofoient un corps d'environ
huit mille hommes , & étoient commandés par le
Général Creutzer . Trois jours après l'action , on
n'avoit pu encore enterrer tous leurs morts. Ils
ont perdu trois milles hommes , en y comprenant
les déferteurs & quatorze cens prifonniers. Parmi
ces derniers , on compte dix-fept Officiers , dont
un eft mort le 16 de fes bleffures . Du côté des
troupes de l'Impératrice Reine , il n'y a eu que
dix-fept hommes tués , quatre- vingt- un bleffès ,
deux faits prifonniers , deux chevaux tués , & deux
autres pris. Da nombre des morts font les fieurs
Ummerhoffer & Liczeni , Capitaines dans les Régimens
de Saint-Georges & de Gradiska. Le Baron
de Jahnus a eu un cheval tué fous lui d'un boulet
de canon. Ce Colonel mande qu'il a fait
occuper
de nouveau les hauteurs de Zeifchenberg auprès
de Freyberg.
DE PRAGUE , le 30 Juillet.
Le 23 de Juillet , le Comte de Nadafty s'avança
de Leitmeritz à Levin . Un détachement de fes
troupes , commandé par le Comte de Draskowitz,
Major général , a fait prifonniers à Schrekenſtein
un Major , un Capitaine , fix autres Officiers , &
deux cens vingt foldats. Mille Pruffiens qui étoient
dans Tetſchen , ont abandonné ce pofte .
L'armée de l'Impératrice Reine marcha le 25
en avant. L'aile gauche a paffé la Neiff , ainfi
qu'avoit fait l'aile droite. Le corps de réſerve eft
refté à Ullersdorff , pour affurer la communication
avec la Boheme. Le Prince Charles de Lorraine
& le Feld-Maréchal Comte de Daun , ont
détaché un nouveau corps de troupes vers la
Siléfie.
Hy
178 MERCURE DE FRANCE.
DE DRESDE, le 31 Août .
·
Le Colonel Laudon continue d'inquiéter les
Pruffiens. Ces jours derniers il marcha avec
foixante Huffards à Liefnig , où il y avoit cinquante
hommes. Ils fe retirerent à ſon approche ,
& il les pourfuivit jufqu'à Querbitz . S'y voyant enveloppés
, il fe jetterent dans une maifon , d'où
ils firent un feu très- vif. Les Huffards mirent pied
à terre , attaquerent la maifon , & obligerent le
dêtachement ennemi de fe rendre à difcrétion.
DE FRANCFORT , le 3 Août.
Avant-hier, M. le Prince de Soubize vint en cette
Ville. Il fut falué par le canon des remparts , &
complimenté par une députation des Magiftrats ,
qui lui préfenta le vin d'honneur. Le foir , il re
tourna à Hanau. La Gendarmerie de France , qui
eft de l'armée de ce Général , s'avance vers ces
quatiers, Le corps de Fifcher doit être entré actuellement
dans la Turinge.
Les troupes de l'Empire
continuent
de s'affembler
entre Furth & Farrenbach
. On ne croit pas
qu'elles puiffent être réunis avant le 7 ou le 8 du
mois de Septembre.
On écrit de Minden , que M. le Maréchal- Duc
de Richelieu y a fait entrer un régiment Suiffe ,
pour renforcer la garn fon , & que M. le Marquis
de Berville, Maréchal de Camp, qui y commande,
fait réparer les fortifications de cette Place.
DE HAMBOURG , le 26 Août.
Quatre Vaiffeaux de guerre Anglois , & deur
Frégates de la même Nation , mouillerent hier à
l'embouchure de l'Elbe près d'Oldinbroek. Ces
OCTOBRE . 1757.
179
Bâtimens doivent remonter le fleuve jufqu'à Stade,
afin d'embarquer les effets retirés de Hanovre.
Les lettres de Siléfie marquent que le 15 du mois
d'Août le Colonel Jahnus a remporté un avantage,
confiderable fur un Corps de cinq mille Pruffiens .
Selon les avis reçus de Koniſberg , le Général Sibilski
, commandant les troupes légeres du Roi de
Polongne Electeur de Saxe , eft entré en Pruffe
avec ces troupes par le Palatinat de Trock. On
mande de Petersbourg , que le Chevalier Douglas
, qui a été chargé des affaires de Sa Majeſté
très-Chrétienne auprès de l'Impératrice de Rufke ,
doit reprendre inceffamment la route de Paris.
DE HANOVRE , le 10 Août.
Suivant la répartition des contributions , auxquelles
cet Electorat eft taxé , la Principauté de
Ĉalemberg doit fournir un million quatre-vingt
mille rations de foin , chacune du poids de dixbuit
livres ; trente- trois mille facs de froment ,
une pareille quantité de feigle , & autant d'avoine
, chaque fac pefant deux quintaux . La Principauté
de Grubenhagen fournira cent mille rations
de fourrage , & la Ville de Gottingen donnera
vingt-quatre mille facs , tant de froment & de
feigle que d'avoine . Ces livraifons doivent être
faites en deux termes , fçavoir une moitié avant le
premier du mois de Septembre , l'autre moitié
avant le premier Octobre , fous peine d'exécution
militaire.
Le ,, vers les dix heures du matin , un détachement
de Grénadiers de France vint prendre
poffeffion des portes de cette Capitale. Peu après ,
M.le Duc de Chevreule, nommé pour commander
ici , entra dans la Ville avec les troupes , qui doi-
Hvj
180 MERCURE DE FRANCE.
vent en compofer la Garnifon . Celle de l'ancienne
Garnifon ont été défarmées , & on leur a permis de
fe retirer au bon leur fembleroit . MM . le Duc de
Chevreule , & le Marquis de Saint- Pern qui commande
fous lui , ont pris leurs logemens , le premier
à l'Hôtel du Baron de Dieden , Miniftre
d'Etat , le fecond chez le Comte de Kielmanfegg.
Après le dîner, MM . le Duc de Chevreufe & le Mar
quis de Saint- Pern fe promenerent à cheval dans
les rues , pour raffurer les habitans . Ces Lieutenans
- Généraux leur déclarerent que la Bourgeoi-
He devoit être parfaitement tranquille , & que ,
s'il arrivoit à des Soldats de commettre quelques
excès , on en feroit fur le champ une punition
exemplaire.
Brunswic & Wolfenbuttel ont ouvert leurs
portes aux François. Un Détachement des troupes
de cette Nation vient d'occuper auffi Zell . M.
le Maréchal Duc de Richelieu fe diſpoſe à paffer
la Leine , pour s'approcher de l'Electorat de
Brandebourg. On prépare à Hambourg , à Altena
, & dans quelques autres Villes voifines
foixante mille paires de fouliers , & vingt- deux.
mille paires de bottes , pour l'armée de Sa Majefté
Très Chrétienne. M. le Duc de Chevreuse qui
commandoit ici avant l'arrivée du Général , voulant
prévenir tout ce qui pourroit y troubler la
tranquillité publique , a exigé que tous les Bourgeois
dépofaffent leurs armes à l'Hôtel de Ville.
Une indifpofition a obligé M. le Duc d'Orléans
de fe rendre à Aix - la-Chapelle , pour y prendre
les eaux.
L'armée du Duc de Cumberland est toujours
campée à Ferden , Ville Capitale du Duché de ce
nom. Ce Prince fait travailler à applanir les rouses
qui conduifent de-là à Stade , & à en pratiOCTOBRE
. 1757. 181
quer de nouvelles à travers des bois dont le pays
eft entrecoupé.
M. le Maréchal Duc de Richelieu vient de recevoir
un courier de M. le Comte de Beauffobre ,
Maréchal de Camp , commandant le blocus de
Gueldre , avec nouvelle que le Gouverneur de
cette place demandoit à capituler & à fortir , lai
& fa garnifon , avec les honneurs de la guerre.
Notre Général a approuvé cette difpofition , &
en conféquence cette Garnifon doit être renvoyée
à Berlin par la route de Cologne & de Francfort.
DU CAMP D'INSTERBOURG , le 1 z Août.
L'armée de l'impératrice de Ruffie campa le
deuxd'Août près de Scaluponen. Il y eut le même
jour une efcarmouche entre l'avant - garde de cette
armée & un détachement de Huffards Pruffiens.
La perte fut à peu près égale de part & d'autre. Le
4 , le Feld- Maréchal Apraxin s'avança jufqu'à .
Buduponen. Il marcha le 6 à Gumbingen , où il
laiffa repofer les troupes pendant deux jours . La
nuit du 7 au 8 , le Colonel Malachowsky s'étant
avancé avec quelque Cavalerie du Roi de Pruffe ,
pour reconnoître notre camp , cer Officier fut
chargé dans fa retraite. De chaque côté , il y eut
environ trente hommes tués ou bleffés . Le 9 l'armée
ne fit qu'une marche de deux milles . Sur l'avis
que le Général Biaden venoit à nous avec dix-
Efcadrons tant de Dragons que de Huffards , on
envoya contre lui un détachement de Cavalerie
légere. Les deux troupes fe rencontrerent près de
Gerwiskene. A l'approche du détachement Ruffien
, le Général Bladen fe pofta dans le bois de
Piczkemsky . On attaqua les ennemis malgré leur
pofition avantageufe , & on les délogea du bois,
182 MERCURE DE FRANCE.
Ils perdirent cinquante- deux hommes , & nous flmes
vingt-fept prifonniers. Avant- hier , le Feld-
Maréchal Apraxin affit fon camp 3 peu de
diſtance de l'endroit , où cette action s'étoit paffée.
Quelques efpions ayant rapporté qu'un corps
d'Infanterie & de Cavalerie Pruffienne fe formoit
en bataille dans la plaine , on fe mit en marche
vers les dix heures du foir , pour attaquer cette
tête de troupes ennemies. Dès qu'elle fut informée
de notre mouvement , elle fe replia fur le camp
du Feld-Maréchal de Lehwald. Hier , nous continuâmes
de nous porter en avant. Nous fumes
joints par la divifion du Général Fermer , & nous
vînmes camper fous Infterbourg , dont les Magiftrats
ont apporté les clefs au Feld - Maréchal
Apraxin. Ce Général a envoyé des détachemens
dans les Bailliages de Centwallen , de Dittlacken ,
de Naffaven , de Caffouben & de Frackenen. Il a
mis des Garnifons à Schwarpelen , à Trezacken ,
à Cubarthen , à Sodargen , à Plathen , à Dorskabnen
& dans Althoff. On apprend que le Général
Sibilsky avec les troupes légeres du Roi de Pologne
Electeur de Saxe, a pénétré jufqu'à Oletsko .
DU CAMP DU PR. CHARLES DE LORRAINE,
le 17 Août.
Un corps de Bannaliſtes , de Lycaniens & d'Oguliniens
, commandé par le Colonel Laudon ,
ayant paffé l'Elbe , a pénétré en Saxe , & a pris
pofte à Hellendorff. Sur l'avis que le Général
Itzemplitz étoit à Gottluben avec un détachement
des troupes de Pruffe , le Colonel Laudon y marcha
le 8 d'Août. Ayant mis en fuite quelques
Gardes avancés , il attaqua les ennemis , quoique
couverts d'un triple retranchement. Cette atOCTOBRE.
1757. 183
taque fe fit avec tant de vivacité & de fuccès ,
qu'ils furent contraints d'abandonner leurs lignes,
& même la Ville , où ils ont laiffé trois canons de
douze livres de balle & une piece de campagne.
Dans leur retraite , qu'ils firent en un fort grand
défordre , ils furent joints par trois bataillons de
Grenadiers , qui vinrent de Gishubel à leurs fecours.
Alors ils fe rallierent , & le Colonnel Laudon
fe retira. Il a conduit à Hellendorff la piece
de campagne , dont il s'eft emparé. Faute de chevaux
, il n'a pu emmener les trois autres canons.
On a pris les équipages & tous les domestiques du
Général Itzemplitz . La perte des Pruffiens eft eftimée
à cinq cens hommes , en y comprenant les
prifonniers & les déferteurs. Plus de cent de ces
derniers fe rendirent à Hellendorff le jour même
de l'action . Le Colonel Laudon mande au Prince
Charles de Lorraine , que les Officiers , qui fe
font le plus diftingués à l'attaque des retranchemens
, font les fieurs d'Ofchen , Stupiniany
Jegerman , Meffig , Rollag , Millnoufnick ,
Berzinger , Gerlichib & Juftini.
Il arriva le 9 à l'armée du Roi de Pruffe un convoi
de mille charriots chargés de farine & de munitions
de guerre. Le 13 , le Feld-Maréchal Keith
décampa de Tumitz , & fe rendit avec les troupes
au camp que le Prince de Brunſwic - Bevern occupoit
ci-devant près de Baudiffin. Il fe porta le 14
à Hochkirchen. Avant hier , le Roi de Pruffe &
ce Général , ayant réuni leurs deux armées , maxcherent
à Bornstadt . Sa Majeſté Pruffienne s'avança
hier jufqu'aux environs de Hirschfeld . Le
Prince Charles de Lorraine a fait de fon côté un
mouvement , moyennant lequel nous ne fommes
féparés des ennemis que par le village de Witgendorff.
Toute la nuit , on s'eft canonné très - vive.
184 MERCURE DE FRANCE.
ment de part & d'autre. Aujourd'hui , les Pruffiens
ont attaqué le village de Witgendoff à deux
différentes reprifes , mais on les a repouffés.
Ils font tranfporter à Baudiffin une grande quantité
de paliffades. On dit que l'Officier Général ,
qui y commande a ordonné aux habitans ,
en cas d'alarme , non feulement de s'enfermer
dans leurs maifons , mais même de ne point regarder
par les fenêtres , & qu'il a défendu à tous
ceux qui ne font point Gentilshommes , de porter
l'épée.
>
Les avis de Siléfie portent que le Colonel Jahnus
s'eft porté de Hohenfriedberg dans les environs
de Landshut , afin de mettre la garniſon de cette
ville à l'abri des entrepriſes des ennemis . Le Prince
Charle de Lorraine a envoyé à cette Officier
un renfort d'Infanterie & de Cavalerie légere ,
avec quelques pieces d'artillerie de campagne.
Par une convention faite depuis peu entre l'Impératrice
Reine & l'Electeur de Baviere , il a été
ftipulé que tous les foldats , qui ont défesté de
part & d'autre avant le premier d'Août , pour
s'engager au fervice de l'une ou de l'autre Puiffance
, peuvent demeurer dans les corps où ils ont
pris parti ; mais que ceux qui déferteront à
l'avenir , feront punis fuivant la rigueur des loix
militaires.
DU CAMP DE VALLE , le premier Septembre.
Les ennemis gardant toujours leur poſition entre
Rothembourg & Otterberg , M. le Maréchal
Duc de Richelieu s'étoit determiné à les y attaquer.
Le 30 d'Août , il fit partir M. le Marquis
de Monteynard , pour s'approcher de leur
camp , & pour reconnoître le pays. Ce Maréchal
1
OCTOBRE . 1757 .
185
de Camp avoit fous fes ordres vingt Compagnies
de Grenadiers , quatre troupes de Carabiniers ,
deux de Cavalerie , un Détachement des Volontaires
de Flandre & de Haynault , & quatre pie.
ces de canon. Il fe porta fur Everfen à quatre
lieues environ de Werden , & il découvrit le camp
des ennemis encore tendu à un quart de lieue audelà
de Rothembourg. La Brigade d'Alface avoit
marché en même temps à Walle , pour foutenir
le détachement de M. le Marquis de Monteynard,
qui fut joint auffi à Everfen par trois cens Dragons
aux ordres de M. le Marquis de Caraman , que
M. le Marquis de Guerchy , campé à Withoé, avoit
envoyés fur la droite d'Everfen .
M. le Marquis de Monteynard employa la journée
du 30 à reconnoître le pays qui étoit deyant
lui , & à examiner les bords de la Wurm . II
fut inquiété par quelques Huffards & quelques
Chaffeurs fortis de Rothembourg , qui firent le
coup de fufil contre fes poftes avancés . Ayant
paflé la nuit en bataille , il s'avança le lendemain
à la pointe du jour fur le Village de Wderſchled ,
d'où il déboucha & marcha en colonne juſqu'à
une lieue de Rothembourg fur le grand chemin
ayant des marais à droite & à gauche. Alors il
s'apperçut que les ennemis avoient fait décamper
le centre de leurs lignes , & qu'ils n'avoient laiſſé
que des Détachemens dans les Forts de Rothembourg
& d'Otterberg. Comme on avoit lieu de
croire que ces Détachemens n'étoient reftés que
pour favorifer la retraite de leur armée , le Marquis
de Monteynard envoya fur le champ fommer
les deux Commandans. Ils répondirent qu'ils
avoient ordre de fe défendre . M. le Marq . de Monteynard
en informa le Maréchal de Richelieu ,
qui s'étoit déja mis en marche pour le joindre , &
186 MERCURE DE FRANCE.
qui fur cet avis envoya chercher quarante Compagnies
de Grenadiers de l'armée , tous les Gre
nadiers Royaux , les Carabiniers , & douze pieces
de canon d'augmentation.
Afept heures du matin , M. le Maréchal arriva
devant Rothembourg , qu'il alla reconnoître luimême.
On lui tira quelques coups de canon du
Fort , derriere lequel on voyoit une colonne d'Infanterie,
dont on ignoroit la force. M. le Maréchal
fit fes difpofitions , pour entourer le pofte de
droite & de gauche , & pour faire rétablir ſur la
Wurm les ponts que les ennemis avoient rompus.
En même temps , il fit paffer fur une éclufe
douze compagnies de Grenadiers, commandées par
M. le Comte de Wurmfer. Les ennemis , les ayant
apperçues , craignirent d'être coupés , & ils évacuerent
le Fort. Leur appréhenfion étoit d'autant
plus fondée , que M. le Marquis de Caraman avoit
déja paffé par fa droite une partie des marais &
une branche de la Wurm avec les Dragons de fon
Régiment. On vint avertir nos Sentinelles de la
retraite précipitée des ennemis. Mais il ne fut pas
poffible de s'y oppofer , parce qu'il n'y avoit dans
le voisinage aucun gué praticable , & que tous les
ponts fur la Wurm étoient rompus. D'ailleurs on
ne peut arriver à Rothembourg que par une feule
chauffée , & de tous côtés ce pofte eft environné
de marais.
M. le Maréchal de Richelieu fit occuper un des
Fauxbourgs de la Ville par quelques Compagnies
de Grenadiers , en attendant que le pont du Fort
fût rétabli . Les ennemis ont laiffé dans ce Fort
dix-fept pieces de canon de fer enclouées , dont
ils ont brifé les affûts . Quoique ce foit un pofte
très avantageux , qu'il étoit aifé de défendre longtemps,
on n'y a trouvé aucune forte de munitions.
OCTOBRE . 1757. 187
Pendant que le M. Maréchal de Richelieu s'étoit
avancé à Rothembourg, M. le Duc de Broglie avoit
marché avec la réſerve à Baffant , pour déboucher
fur Otterberg. Le Commandant de ce Fort avoit
fait tirer quelques coups de canon à cartouches fur
des Officiers & des Grenadiers , qui étoient allés
le reconnoître. Ayant été fommé de fe rendre , il
fit réponſe qu'il étoit dans l'intention de foutenir.
P'attaque . En conféquence il fit rompre les ponts
qui étoient dans cette partie. Mais M. le Duc de
Broglie ayant fait paffer des Grenadiers au gué , &
ayant fait la même manoeuvre que le Maréchal de
Richelieu avoit fait à Rothembourg , le Commandant
fe retira avec précipitation , laiffant
feize pieces de canon dans le Fort.
Hier , toute l'armée fe rendit de Werden à
Walle , où elle eft campée fur deux lignes . M. le
Marquis de Monteynard s'eft porté environ à trois
lieues en avant de Rothembourg . Les ennemis fe
font d'abord retirés à Gilhum . Leur pofition entre
Otterberg & Rothembourg , qui font des poftes
de la plus grande importance , étoit fi avantageufe,
qu'on eft fort furpris qu'ils l'aient abandonnée
fi précipitamment.
Ils étoient entourés à Gilhum de marais impraticables
, & ils avoient rompu la chauffée qui
étoit le feul chemin par lequel on pût y arriver.
Cependant ils ont levé leur camp avant le jour.
Ils continuent leur retraite fur Stade, & ils ont fait
une marche forcée de fix lieues . La tête de nos
détachemens a pouffé jufqu'à une demi-lieue au
de-là de Gilhum.
188 MERCURE DE FRANCE.
DU CAMP DE CLOSTER- SEVEN ,
les Septembre.
Le 3 du même mois , M. le Maréchal de Richelieu
apprit que les ennemis étoien impés à Emerfem,
& partit d'Otterberg avec tous les Grenadiers
qui étoient à Rothembourg , & avec la Brigade
d'Alface , pour fe porter à Clofter- Seven. Il manda
à M. le Duc de Broglie , de venir l'y joindre avec
fa réſerve , & cependant il pouffa en avant M. le
Marquis de Poyanne avec un détachement de
Carabiniers & de troupes légeres.
Le 4 au matin , fur l'avis que les ennemis
avoient décampé , il fe porta au détachement de
M. le Marquis de Poyanne , & fit attaquer pat
MM les Comtes de Berchiny & de Chabot , &
par deux cens Dragons à pied du Régiment d'Harcourt
, le village de Bevern qui fut emporté. Les
ennemis ayant alors fait avancer un corps confidé .
rable de troupes , le détachement de M. le Marquis
de Poyanne eut ordre de fe replier vers le village
de Selfen. Pendant ce temps , une colonne d'Infanterie
de quinze cens Heffois , commandée par
Je fieur de Saftro , qui pourfuivoit M. le Marquis
de Poyanne avec plufieurs troupes de Cavalerie ,
fut arrêtée par le feu de douze compagnies de
Grenadiers, commandées par le Prince de Chimay
qui avoient été embufquées dans un bois avec
quatre pieces de canon . Les Grenadiers de Chabot
chargerent la tête de cette Infanterie , qui fe retira
fort en défordre , & fut pourfuivie par les Volonsaires
du même corps & par les Huffards.
DE DANTZICK , le 33 Acût.
LE Feld- Maréchal Comte d'Apraxin a commencé
d'exiger des contributions du Royaume
de Pruffe. Ayant mandé les Magiftrats de Tylfit ,
il leur a fignifié les ordres pour la livraiſon d'une
certaine quantité de vivres & de fourrages.
La Colonne des troupes Ruffiennes , qui a pris
fa route par la Samogitie , arriva le 28 Septembre
fur la frontiere de la Pruffe Brandebourgeoife.
Le 29 , elle fut jointe par une autre Colonne ,
qui a traversé la Lithuanie. Le même jour ,
Feld-Maréchal Comte d'Apraxin fit occuper la
Ville de Tilfit , dont les Magiftrats furent confirmés
dans leurs emplois , après avoir prêté ferment
à l'Impératrice de Ruffie. Une partie de l'armée
de cette Princeffe a déja paffé la Niémen.
Le Feld- Maréchal de Lehwald a abandonné les
bords de cette riviere , & s'eft replié ſur la Prégel
. Il eft actuellement campé à Welau dans une
pofition avantageufe , fon centre couvert par un
ravin , fa gauche appuyée à Konigsberg , & fa
droite tirant vers Georgebourg , où elle eft flanquée
par des bois & par des marais . Ce Général a
retiré de Marienwerder le Bataillon qui y étoit
en garniſon. Chaque jour , il y a quelque efcar-
Hij
174 MERCURE DE FRANCE.
mouche entre les poftes avancés des deux ar
mées.
On n'eft point informé que la Flotte Ruffienne
ait paru fur les côtes de Poméranie. Cela donne
lieu de préfumer qu'elle eft retournée à Cronstadt
Depuis que l'armée commandée par le Feld-
Maréchal Apraxin eft entrée dans la Pruffe Du
cale , le Confeil de Régence , qui étoit établi
Konigsberg , s'en eft retiré. Il n'y eft refté que
les Magiftrats chargés de la police de la Ville
Les Archives qu'on y tenoit en dépôt , ont été
envoyées à Cuftrin. On fait monter à une fomme
très- confidérable les contributions que les Ruffiens
ont exigées du pays . Ils ont demandé qua
rante mille écus à la ville de Memel , & les habi
tans fe font preffés de payer cette taxe , pour n'è
tre pas exposés aux rigueurs d'une exécution .
DE VIENNE , le premier Août .
Un Officier dépêché par le Prince Charles de
Lorraine , a apporté dix drapeaux pris fur les
Pruffiens à Gabel & à Zittau . Cette derniere Ville
qui eft de la Luface , & fous la domination du
Roi de Pologne Electeur de Saxe , a beaucoup
fouffert des bombes & des boulets rouges. Plu
fieurs édifices publics ont été détruits . Un grand
nombre de maiſons ont été renversées , ou réduites
en cendres. La néceffité de ruiner divers magazins
, que les ennemis avoient dans la place ,
s'eft oppofée aux ménagemens qu'on auroit defiré
d'avoir pour les habitans. Lorfque les troupes de
l'Impératrice Reine fe font emparées de la Ville ,
il n'y reftoit plus qu'environ quatre cens foldats.
Le refte de la garnifon avoit trouvé le moyen
d'en fortir , & de fe retirer au camp du Prince
de Prufle.
OCTOBRE . 1757. 175
Dès le mois d'Avril dernier , le Fifcal de l'Empire
avoit demandé qu'on citât les Magiftrats de
Francfort , pour n'avoir pas fatisfait dans le temps.
preferit aux Avocatoires Impériaux. Le Confeil
Aulique rendit il y a quelques jours un Décret ,
qui ordonne à ces Magiftrats de répondre dans le
terme de deux mois fur l'objet de cette citation .
Le Chevalier Robert Keith , ci- devant Miniftre
plénipotentiaire du Roi de la Grande - Bretagne
auprès de Leurs Majeftés Impériales , vient de
reprendre la route de Londres.
Le Comte de Stainville , nouvel Ambaffadeur
de France auprès de cette Cour , arriva ici le 20
d'Août. Le 24 , il eut fes premieres audiences
particulieres de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine. Leurs Majeftés Impériales font parties
pour Hollitſch , où elles doivent paffer quelques
jours. Elles ont reçu au fujet de deux actions qui
fe font paffées le 13 & le 14 en Siléfie , une Relation
dont voici l'extrait.
Pendant plufieurs jours les Pruffiens n'avoient
fait aucun mouvement. Le 13 , un Caporal , qui
étoit en fauve-garde à Gimansdorff , vint donner
avis qu'ils s'avançoient en force . Auffi - tôt le Colonel
Jahaus doubla toutes fes gardes avancées.
Il fit en même temps plier les tentes & charger le
bagage . On avoit lieu de croire que le deffein des
ennemis étoit de furprendre Landshut , & de nous
contraindre d'abandonner la Siléfie. Ainfi il falloit
prendre une réſolution d'autant plus vigoureuſe ,
qu'on devoit s'attendre à être attaqué par la
droite & par la gauche. Les Pruffiens firent diverfes
feintes , pour engager le Colonel Jahnus à
quitter fa pofition ; mais il fe contenta de faire
manoeuvrer fon avant-garde . Sur les dix heures &
demie du foir , il fit donner l'alarme au camp
H iv
176 MERCURE DE FRANCE.
ennemi par cinquante Volontaires . Ce détache
ment y caufa d'abord tant de défordre , que les
Pruffiens firent feu les uns fur les autres , & qu'il
fe paffa plus d'une demi-heure avant qu'ils puffent
fe reconnoître. On leur enleva trente chevaux ,
& cent déferteurs fe rendirent à notre camp. Le
lendemain à la pointe du jour , on s'apperçut que
les ennemis avoient changé de pofition . Leur Infanterie
s'étoit avancée jufqu'au fauxbourg de
Landshut , & formoit un bataillon quarré . La
nôtre commença à donner par petits pelotons.
Quatre de nos pieces de campagne incommodant
confidérablement les Pruffiens , ils fe replierent
fur leur gauche. Leur premiere attaque fut contre
un bois , où le Capitaine Lakupith étoit avec un
bataillon de Warafdins. Cette attaque fut trèsvive
, & foutenue du feu de feize pieces de canon.
Le fieur Lakupith tint ferme pendant une heure ;
mais il fe vit enfin dans la néceffité de céder au
nombre , & il rejoignit le gros de nos troupes.
Alors l'action devint générale. Les ennemis , vu
la fupériorité de leurs forees , pouvoient déborder
notre droite . Pour remédier à cet inconvénient ,
le Colonel Jahnus avoit couvert de ce côté fon
flanc par plufieurs abattis d'arbres , & y avoit éta
bli deux batteries. Après un combat très- long &
très-opiniâtre , dans lequel notre artillerie chargée
à cartouches fit beaucoup de ravage parmi les
troupes ennemies , les Pruffiens fe retirerent avec
précipitation. Nos troupes les pourſuivirent à
droite au-delà de Reichenau , & à gauche pardelà
Richebanck. Elles fe font emparées de fix
pieces de canon , dont une de quatre livres de
balle , & les autres de trois. On a pris auffi une
grande quantité d'autres armes , plufieurs tambours
, un charriot & deux caiffons de munitions.
OCTOBRE . 1757. 177
Les Pruffiens compofoient un corps d'environ
huit mille hommes , & étoient commandés par le
Général Creutzer . Trois jours après l'action , on
n'avoit pu encore enterrer tous leurs morts. Ils
ont perdu trois milles hommes , en y comprenant
les déferteurs & quatorze cens prifonniers. Parmi
ces derniers , on compte dix-fept Officiers , dont
un eft mort le 16 de fes bleffures . Du côté des
troupes de l'Impératrice Reine , il n'y a eu que
dix-fept hommes tués , quatre- vingt- un bleffès ,
deux faits prifonniers , deux chevaux tués , & deux
autres pris. Da nombre des morts font les fieurs
Ummerhoffer & Liczeni , Capitaines dans les Régimens
de Saint-Georges & de Gradiska. Le Baron
de Jahnus a eu un cheval tué fous lui d'un boulet
de canon. Ce Colonel mande qu'il a fait
occuper
de nouveau les hauteurs de Zeifchenberg auprès
de Freyberg.
DE PRAGUE , le 30 Juillet.
Le 23 de Juillet , le Comte de Nadafty s'avança
de Leitmeritz à Levin . Un détachement de fes
troupes , commandé par le Comte de Draskowitz,
Major général , a fait prifonniers à Schrekenſtein
un Major , un Capitaine , fix autres Officiers , &
deux cens vingt foldats. Mille Pruffiens qui étoient
dans Tetſchen , ont abandonné ce pofte .
L'armée de l'Impératrice Reine marcha le 25
en avant. L'aile gauche a paffé la Neiff , ainfi
qu'avoit fait l'aile droite. Le corps de réſerve eft
refté à Ullersdorff , pour affurer la communication
avec la Boheme. Le Prince Charles de Lorraine
& le Feld-Maréchal Comte de Daun , ont
détaché un nouveau corps de troupes vers la
Siléfie.
Hy
178 MERCURE DE FRANCE.
DE DRESDE, le 31 Août .
·
Le Colonel Laudon continue d'inquiéter les
Pruffiens. Ces jours derniers il marcha avec
foixante Huffards à Liefnig , où il y avoit cinquante
hommes. Ils fe retirerent à ſon approche ,
& il les pourfuivit jufqu'à Querbitz . S'y voyant enveloppés
, il fe jetterent dans une maifon , d'où
ils firent un feu très- vif. Les Huffards mirent pied
à terre , attaquerent la maifon , & obligerent le
dêtachement ennemi de fe rendre à difcrétion.
DE FRANCFORT , le 3 Août.
Avant-hier, M. le Prince de Soubize vint en cette
Ville. Il fut falué par le canon des remparts , &
complimenté par une députation des Magiftrats ,
qui lui préfenta le vin d'honneur. Le foir , il re
tourna à Hanau. La Gendarmerie de France , qui
eft de l'armée de ce Général , s'avance vers ces
quatiers, Le corps de Fifcher doit être entré actuellement
dans la Turinge.
Les troupes de l'Empire
continuent
de s'affembler
entre Furth & Farrenbach
. On ne croit pas
qu'elles puiffent être réunis avant le 7 ou le 8 du
mois de Septembre.
On écrit de Minden , que M. le Maréchal- Duc
de Richelieu y a fait entrer un régiment Suiffe ,
pour renforcer la garn fon , & que M. le Marquis
de Berville, Maréchal de Camp, qui y commande,
fait réparer les fortifications de cette Place.
DE HAMBOURG , le 26 Août.
Quatre Vaiffeaux de guerre Anglois , & deur
Frégates de la même Nation , mouillerent hier à
l'embouchure de l'Elbe près d'Oldinbroek. Ces
OCTOBRE . 1757.
179
Bâtimens doivent remonter le fleuve jufqu'à Stade,
afin d'embarquer les effets retirés de Hanovre.
Les lettres de Siléfie marquent que le 15 du mois
d'Août le Colonel Jahnus a remporté un avantage,
confiderable fur un Corps de cinq mille Pruffiens .
Selon les avis reçus de Koniſberg , le Général Sibilski
, commandant les troupes légeres du Roi de
Polongne Electeur de Saxe , eft entré en Pruffe
avec ces troupes par le Palatinat de Trock. On
mande de Petersbourg , que le Chevalier Douglas
, qui a été chargé des affaires de Sa Majeſté
très-Chrétienne auprès de l'Impératrice de Rufke ,
doit reprendre inceffamment la route de Paris.
DE HANOVRE , le 10 Août.
Suivant la répartition des contributions , auxquelles
cet Electorat eft taxé , la Principauté de
Ĉalemberg doit fournir un million quatre-vingt
mille rations de foin , chacune du poids de dixbuit
livres ; trente- trois mille facs de froment ,
une pareille quantité de feigle , & autant d'avoine
, chaque fac pefant deux quintaux . La Principauté
de Grubenhagen fournira cent mille rations
de fourrage , & la Ville de Gottingen donnera
vingt-quatre mille facs , tant de froment & de
feigle que d'avoine . Ces livraifons doivent être
faites en deux termes , fçavoir une moitié avant le
premier du mois de Septembre , l'autre moitié
avant le premier Octobre , fous peine d'exécution
militaire.
Le ,, vers les dix heures du matin , un détachement
de Grénadiers de France vint prendre
poffeffion des portes de cette Capitale. Peu après ,
M.le Duc de Chevreule, nommé pour commander
ici , entra dans la Ville avec les troupes , qui doi-
Hvj
180 MERCURE DE FRANCE.
vent en compofer la Garnifon . Celle de l'ancienne
Garnifon ont été défarmées , & on leur a permis de
fe retirer au bon leur fembleroit . MM . le Duc de
Chevreule , & le Marquis de Saint- Pern qui commande
fous lui , ont pris leurs logemens , le premier
à l'Hôtel du Baron de Dieden , Miniftre
d'Etat , le fecond chez le Comte de Kielmanfegg.
Après le dîner, MM . le Duc de Chevreufe & le Mar
quis de Saint- Pern fe promenerent à cheval dans
les rues , pour raffurer les habitans . Ces Lieutenans
- Généraux leur déclarerent que la Bourgeoi-
He devoit être parfaitement tranquille , & que ,
s'il arrivoit à des Soldats de commettre quelques
excès , on en feroit fur le champ une punition
exemplaire.
Brunswic & Wolfenbuttel ont ouvert leurs
portes aux François. Un Détachement des troupes
de cette Nation vient d'occuper auffi Zell . M.
le Maréchal Duc de Richelieu fe diſpoſe à paffer
la Leine , pour s'approcher de l'Electorat de
Brandebourg. On prépare à Hambourg , à Altena
, & dans quelques autres Villes voifines
foixante mille paires de fouliers , & vingt- deux.
mille paires de bottes , pour l'armée de Sa Majefté
Très Chrétienne. M. le Duc de Chevreuse qui
commandoit ici avant l'arrivée du Général , voulant
prévenir tout ce qui pourroit y troubler la
tranquillité publique , a exigé que tous les Bourgeois
dépofaffent leurs armes à l'Hôtel de Ville.
Une indifpofition a obligé M. le Duc d'Orléans
de fe rendre à Aix - la-Chapelle , pour y prendre
les eaux.
L'armée du Duc de Cumberland est toujours
campée à Ferden , Ville Capitale du Duché de ce
nom. Ce Prince fait travailler à applanir les rouses
qui conduifent de-là à Stade , & à en pratiOCTOBRE
. 1757. 181
quer de nouvelles à travers des bois dont le pays
eft entrecoupé.
M. le Maréchal Duc de Richelieu vient de recevoir
un courier de M. le Comte de Beauffobre ,
Maréchal de Camp , commandant le blocus de
Gueldre , avec nouvelle que le Gouverneur de
cette place demandoit à capituler & à fortir , lai
& fa garnifon , avec les honneurs de la guerre.
Notre Général a approuvé cette difpofition , &
en conféquence cette Garnifon doit être renvoyée
à Berlin par la route de Cologne & de Francfort.
DU CAMP D'INSTERBOURG , le 1 z Août.
L'armée de l'impératrice de Ruffie campa le
deuxd'Août près de Scaluponen. Il y eut le même
jour une efcarmouche entre l'avant - garde de cette
armée & un détachement de Huffards Pruffiens.
La perte fut à peu près égale de part & d'autre. Le
4 , le Feld- Maréchal Apraxin s'avança jufqu'à .
Buduponen. Il marcha le 6 à Gumbingen , où il
laiffa repofer les troupes pendant deux jours . La
nuit du 7 au 8 , le Colonel Malachowsky s'étant
avancé avec quelque Cavalerie du Roi de Pruffe ,
pour reconnoître notre camp , cer Officier fut
chargé dans fa retraite. De chaque côté , il y eut
environ trente hommes tués ou bleffés . Le 9 l'armée
ne fit qu'une marche de deux milles . Sur l'avis
que le Général Biaden venoit à nous avec dix-
Efcadrons tant de Dragons que de Huffards , on
envoya contre lui un détachement de Cavalerie
légere. Les deux troupes fe rencontrerent près de
Gerwiskene. A l'approche du détachement Ruffien
, le Général Bladen fe pofta dans le bois de
Piczkemsky . On attaqua les ennemis malgré leur
pofition avantageufe , & on les délogea du bois,
182 MERCURE DE FRANCE.
Ils perdirent cinquante- deux hommes , & nous flmes
vingt-fept prifonniers. Avant- hier , le Feld-
Maréchal Apraxin affit fon camp 3 peu de
diſtance de l'endroit , où cette action s'étoit paffée.
Quelques efpions ayant rapporté qu'un corps
d'Infanterie & de Cavalerie Pruffienne fe formoit
en bataille dans la plaine , on fe mit en marche
vers les dix heures du foir , pour attaquer cette
tête de troupes ennemies. Dès qu'elle fut informée
de notre mouvement , elle fe replia fur le camp
du Feld-Maréchal de Lehwald. Hier , nous continuâmes
de nous porter en avant. Nous fumes
joints par la divifion du Général Fermer , & nous
vînmes camper fous Infterbourg , dont les Magiftrats
ont apporté les clefs au Feld - Maréchal
Apraxin. Ce Général a envoyé des détachemens
dans les Bailliages de Centwallen , de Dittlacken ,
de Naffaven , de Caffouben & de Frackenen. Il a
mis des Garnifons à Schwarpelen , à Trezacken ,
à Cubarthen , à Sodargen , à Plathen , à Dorskabnen
& dans Althoff. On apprend que le Général
Sibilsky avec les troupes légeres du Roi de Pologne
Electeur de Saxe, a pénétré jufqu'à Oletsko .
DU CAMP DU PR. CHARLES DE LORRAINE,
le 17 Août.
Un corps de Bannaliſtes , de Lycaniens & d'Oguliniens
, commandé par le Colonel Laudon ,
ayant paffé l'Elbe , a pénétré en Saxe , & a pris
pofte à Hellendorff. Sur l'avis que le Général
Itzemplitz étoit à Gottluben avec un détachement
des troupes de Pruffe , le Colonel Laudon y marcha
le 8 d'Août. Ayant mis en fuite quelques
Gardes avancés , il attaqua les ennemis , quoique
couverts d'un triple retranchement. Cette atOCTOBRE.
1757. 183
taque fe fit avec tant de vivacité & de fuccès ,
qu'ils furent contraints d'abandonner leurs lignes,
& même la Ville , où ils ont laiffé trois canons de
douze livres de balle & une piece de campagne.
Dans leur retraite , qu'ils firent en un fort grand
défordre , ils furent joints par trois bataillons de
Grenadiers , qui vinrent de Gishubel à leurs fecours.
Alors ils fe rallierent , & le Colonnel Laudon
fe retira. Il a conduit à Hellendorff la piece
de campagne , dont il s'eft emparé. Faute de chevaux
, il n'a pu emmener les trois autres canons.
On a pris les équipages & tous les domestiques du
Général Itzemplitz . La perte des Pruffiens eft eftimée
à cinq cens hommes , en y comprenant les
prifonniers & les déferteurs. Plus de cent de ces
derniers fe rendirent à Hellendorff le jour même
de l'action . Le Colonel Laudon mande au Prince
Charles de Lorraine , que les Officiers , qui fe
font le plus diftingués à l'attaque des retranchemens
, font les fieurs d'Ofchen , Stupiniany
Jegerman , Meffig , Rollag , Millnoufnick ,
Berzinger , Gerlichib & Juftini.
Il arriva le 9 à l'armée du Roi de Pruffe un convoi
de mille charriots chargés de farine & de munitions
de guerre. Le 13 , le Feld-Maréchal Keith
décampa de Tumitz , & fe rendit avec les troupes
au camp que le Prince de Brunſwic - Bevern occupoit
ci-devant près de Baudiffin. Il fe porta le 14
à Hochkirchen. Avant hier , le Roi de Pruffe &
ce Général , ayant réuni leurs deux armées , maxcherent
à Bornstadt . Sa Majeſté Pruffienne s'avança
hier jufqu'aux environs de Hirschfeld . Le
Prince Charles de Lorraine a fait de fon côté un
mouvement , moyennant lequel nous ne fommes
féparés des ennemis que par le village de Witgendorff.
Toute la nuit , on s'eft canonné très - vive.
184 MERCURE DE FRANCE.
ment de part & d'autre. Aujourd'hui , les Pruffiens
ont attaqué le village de Witgendoff à deux
différentes reprifes , mais on les a repouffés.
Ils font tranfporter à Baudiffin une grande quantité
de paliffades. On dit que l'Officier Général ,
qui y commande a ordonné aux habitans ,
en cas d'alarme , non feulement de s'enfermer
dans leurs maifons , mais même de ne point regarder
par les fenêtres , & qu'il a défendu à tous
ceux qui ne font point Gentilshommes , de porter
l'épée.
>
Les avis de Siléfie portent que le Colonel Jahnus
s'eft porté de Hohenfriedberg dans les environs
de Landshut , afin de mettre la garniſon de cette
ville à l'abri des entrepriſes des ennemis . Le Prince
Charle de Lorraine a envoyé à cette Officier
un renfort d'Infanterie & de Cavalerie légere ,
avec quelques pieces d'artillerie de campagne.
Par une convention faite depuis peu entre l'Impératrice
Reine & l'Electeur de Baviere , il a été
ftipulé que tous les foldats , qui ont défesté de
part & d'autre avant le premier d'Août , pour
s'engager au fervice de l'une ou de l'autre Puiffance
, peuvent demeurer dans les corps où ils ont
pris parti ; mais que ceux qui déferteront à
l'avenir , feront punis fuivant la rigueur des loix
militaires.
DU CAMP DE VALLE , le premier Septembre.
Les ennemis gardant toujours leur poſition entre
Rothembourg & Otterberg , M. le Maréchal
Duc de Richelieu s'étoit determiné à les y attaquer.
Le 30 d'Août , il fit partir M. le Marquis
de Monteynard , pour s'approcher de leur
camp , & pour reconnoître le pays. Ce Maréchal
1
OCTOBRE . 1757 .
185
de Camp avoit fous fes ordres vingt Compagnies
de Grenadiers , quatre troupes de Carabiniers ,
deux de Cavalerie , un Détachement des Volontaires
de Flandre & de Haynault , & quatre pie.
ces de canon. Il fe porta fur Everfen à quatre
lieues environ de Werden , & il découvrit le camp
des ennemis encore tendu à un quart de lieue audelà
de Rothembourg. La Brigade d'Alface avoit
marché en même temps à Walle , pour foutenir
le détachement de M. le Marquis de Monteynard,
qui fut joint auffi à Everfen par trois cens Dragons
aux ordres de M. le Marquis de Caraman , que
M. le Marquis de Guerchy , campé à Withoé, avoit
envoyés fur la droite d'Everfen .
M. le Marquis de Monteynard employa la journée
du 30 à reconnoître le pays qui étoit deyant
lui , & à examiner les bords de la Wurm . II
fut inquiété par quelques Huffards & quelques
Chaffeurs fortis de Rothembourg , qui firent le
coup de fufil contre fes poftes avancés . Ayant
paflé la nuit en bataille , il s'avança le lendemain
à la pointe du jour fur le Village de Wderſchled ,
d'où il déboucha & marcha en colonne juſqu'à
une lieue de Rothembourg fur le grand chemin
ayant des marais à droite & à gauche. Alors il
s'apperçut que les ennemis avoient fait décamper
le centre de leurs lignes , & qu'ils n'avoient laiſſé
que des Détachemens dans les Forts de Rothembourg
& d'Otterberg. Comme on avoit lieu de
croire que ces Détachemens n'étoient reftés que
pour favorifer la retraite de leur armée , le Marquis
de Monteynard envoya fur le champ fommer
les deux Commandans. Ils répondirent qu'ils
avoient ordre de fe défendre . M. le Marq . de Monteynard
en informa le Maréchal de Richelieu ,
qui s'étoit déja mis en marche pour le joindre , &
186 MERCURE DE FRANCE.
qui fur cet avis envoya chercher quarante Compagnies
de Grenadiers de l'armée , tous les Gre
nadiers Royaux , les Carabiniers , & douze pieces
de canon d'augmentation.
Afept heures du matin , M. le Maréchal arriva
devant Rothembourg , qu'il alla reconnoître luimême.
On lui tira quelques coups de canon du
Fort , derriere lequel on voyoit une colonne d'Infanterie,
dont on ignoroit la force. M. le Maréchal
fit fes difpofitions , pour entourer le pofte de
droite & de gauche , & pour faire rétablir ſur la
Wurm les ponts que les ennemis avoient rompus.
En même temps , il fit paffer fur une éclufe
douze compagnies de Grenadiers, commandées par
M. le Comte de Wurmfer. Les ennemis , les ayant
apperçues , craignirent d'être coupés , & ils évacuerent
le Fort. Leur appréhenfion étoit d'autant
plus fondée , que M. le Marquis de Caraman avoit
déja paffé par fa droite une partie des marais &
une branche de la Wurm avec les Dragons de fon
Régiment. On vint avertir nos Sentinelles de la
retraite précipitée des ennemis. Mais il ne fut pas
poffible de s'y oppofer , parce qu'il n'y avoit dans
le voisinage aucun gué praticable , & que tous les
ponts fur la Wurm étoient rompus. D'ailleurs on
ne peut arriver à Rothembourg que par une feule
chauffée , & de tous côtés ce pofte eft environné
de marais.
M. le Maréchal de Richelieu fit occuper un des
Fauxbourgs de la Ville par quelques Compagnies
de Grenadiers , en attendant que le pont du Fort
fût rétabli . Les ennemis ont laiffé dans ce Fort
dix-fept pieces de canon de fer enclouées , dont
ils ont brifé les affûts . Quoique ce foit un pofte
très avantageux , qu'il étoit aifé de défendre longtemps,
on n'y a trouvé aucune forte de munitions.
OCTOBRE . 1757. 187
Pendant que le M. Maréchal de Richelieu s'étoit
avancé à Rothembourg, M. le Duc de Broglie avoit
marché avec la réſerve à Baffant , pour déboucher
fur Otterberg. Le Commandant de ce Fort avoit
fait tirer quelques coups de canon à cartouches fur
des Officiers & des Grenadiers , qui étoient allés
le reconnoître. Ayant été fommé de fe rendre , il
fit réponſe qu'il étoit dans l'intention de foutenir.
P'attaque . En conféquence il fit rompre les ponts
qui étoient dans cette partie. Mais M. le Duc de
Broglie ayant fait paffer des Grenadiers au gué , &
ayant fait la même manoeuvre que le Maréchal de
Richelieu avoit fait à Rothembourg , le Commandant
fe retira avec précipitation , laiffant
feize pieces de canon dans le Fort.
Hier , toute l'armée fe rendit de Werden à
Walle , où elle eft campée fur deux lignes . M. le
Marquis de Monteynard s'eft porté environ à trois
lieues en avant de Rothembourg . Les ennemis fe
font d'abord retirés à Gilhum . Leur pofition entre
Otterberg & Rothembourg , qui font des poftes
de la plus grande importance , étoit fi avantageufe,
qu'on eft fort furpris qu'ils l'aient abandonnée
fi précipitamment.
Ils étoient entourés à Gilhum de marais impraticables
, & ils avoient rompu la chauffée qui
étoit le feul chemin par lequel on pût y arriver.
Cependant ils ont levé leur camp avant le jour.
Ils continuent leur retraite fur Stade, & ils ont fait
une marche forcée de fix lieues . La tête de nos
détachemens a pouffé jufqu'à une demi-lieue au
de-là de Gilhum.
188 MERCURE DE FRANCE.
DU CAMP DE CLOSTER- SEVEN ,
les Septembre.
Le 3 du même mois , M. le Maréchal de Richelieu
apprit que les ennemis étoien impés à Emerfem,
& partit d'Otterberg avec tous les Grenadiers
qui étoient à Rothembourg , & avec la Brigade
d'Alface , pour fe porter à Clofter- Seven. Il manda
à M. le Duc de Broglie , de venir l'y joindre avec
fa réſerve , & cependant il pouffa en avant M. le
Marquis de Poyanne avec un détachement de
Carabiniers & de troupes légeres.
Le 4 au matin , fur l'avis que les ennemis
avoient décampé , il fe porta au détachement de
M. le Marquis de Poyanne , & fit attaquer pat
MM les Comtes de Berchiny & de Chabot , &
par deux cens Dragons à pied du Régiment d'Harcourt
, le village de Bevern qui fut emporté. Les
ennemis ayant alors fait avancer un corps confidé .
rable de troupes , le détachement de M. le Marquis
de Poyanne eut ordre de fe replier vers le village
de Selfen. Pendant ce temps , une colonne d'Infanterie
de quinze cens Heffois , commandée par
Je fieur de Saftro , qui pourfuivoit M. le Marquis
de Poyanne avec plufieurs troupes de Cavalerie ,
fut arrêtée par le feu de douze compagnies de
Grenadiers, commandées par le Prince de Chimay
qui avoient été embufquées dans un bois avec
quatre pieces de canon . Les Grenadiers de Chabot
chargerent la tête de cette Infanterie , qui fe retira
fort en défordre , & fut pourfuivie par les Volonsaires
du même corps & par les Huffards.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En août 1757, le Feld-Maréchal Comte d'Apraxin a commencé à exiger des contributions du Royaume de Prusse, ordonnant aux magistrats de Tilsit de livrer des vivres et des fourrages. Les troupes russes ont traversé la Samogitie et la Lituanie, occupant Tilsit le 29 septembre. Le Feld-Maréchal de Lehwald s'est replié sur la Prégel et a campé à Welau. Des escarmouches quotidiennes ont lieu entre les postes avancés des deux armées. La flotte russe n'a pas été vue sur les côtes de Poméranie, suggérant un retour à Cronstadt. Depuis l'entrée des troupes russes en Prusse-Duché, le Conseil de Régence de Königsberg s'est retiré, laissant seulement les magistrats chargés de la police. Les contributions exigées par les Russes sont très élevées, comme les 40 000 écus demandés à Memel. À Vienne, un officier a apporté des drapeaux pris aux Prussiens à Gabel et Zittau. Zittau, sous domination saxonne, a subi des destructions importantes. Le fisc impérial a cité les magistrats de Francfort pour non-respect des avocatures impériales. Le Chevalier Robert Keith a repris la route de Londres, et le Comte de Stainville est arrivé à Vienne en tant que nouvel ambassadeur de France. En Silésie, les Prussiens ont attaqué les troupes de l'Impératrice Reine, mais ont été repoussés après un combat intense, subissant de lourdes pertes. Le Colonel Jahnus a repris les hauteurs de Zeifchenberg près de Freyberg. À Prague, le Comte de Nadasty a avancé vers Levin, capturant des prisonniers prussiens. L'armée de l'Impératrice Reine a continué sa marche, avec des détachements envoyés vers la Silésie. À Dresde, le Colonel Laudon a continué à harceler les Prussiens, capturant un détachement ennemi. À Francfort, le Prince de Soubize a été salué par les magistrats, et les troupes françaises se déplacent vers la Turinge. À Hambourg, des navires anglais ont mouillé à l'embouchure de l'Elbe pour embarquer des effets de Hanovre. Le Colonel Jahnus a remporté une victoire en Silésie contre les Prussiens. À Hanovre, les contributions exigées incluent des quantités importantes de fourrage et de grains. Les troupes françaises ont pris possession des portes de la capitale, et les ducs de Chevreuse et de Saint-Pern ont rassuré les habitants. Brunswick et Wolfenbuttel ont ouvert leurs portes aux Français, et le Maréchal Duc de Richelieu se prépare à passer la Leine. L'armée du Duc de Cumberland est campée à Ferden, travaillant à améliorer les routes vers Stade. Le Maréchal Duc de Richelieu a reçu des nouvelles de la capitulation de Gueldre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
36
p. 211-212
MARIAGE ET MORTS.
Début :
Messire Louis-Marie-Athanase de Lomenye, Comte de Brienne, Colonel du Régiment [...]
Mots clefs :
Mariage, Morts, Maréchal, Comte, Duc
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE ET MORTS.
MARIAGE ET MORTS.
MESSIRE Louis-Marie-Athanafe de Lomenye",
Comte de Brienne , Colonel du Régiment d'Artois
, Infanterie , fut marié le 4 d'Octobre à Demoiſelle
Marie-Anne- Etiennette Fizeaux de Clémont
, fille de M. Eftienne- Claude Fizeaux- de
Clémont , & de Dame Marie- Anne Perrinet . La
Bénédiction nuptiale leur fut donnée dans l'Eglife
Paroiffiale de Saint Roch, par le Cardinal de Luynes.
Leur contrat de mariage avoit été figné le
deux par le Roi. Le Comte de Brienne eft fils
de Meffire Nicolas- Louis de Lomenye , Comte
de Brienne , & de Dame Gabrielle - Anne de Chamillard.
Melire Dominique - Jofephe - Marie d'Inguin
berti , Evêque de Carpentras , & Archevêque
Titulaire de Théodofie , mourut à Carpentras le
7 Septembre , dans fa foixante- quinzieme année.
Il a inftitué les pauvres fes légataires univerfels ..
De fon vivant , il leur a fait bâtir un Hôpital
magnifique dans fa Ville Epifcopale . Ce Prélat
étoit connu dans la République des Lettres par
plufieurs ouvrages.
Louis de Pardaillan de Gondrin , Duc d'Antin ,
Pair de France , Maréchal des Camps & Armées dur
Roi , Gouverneur & Lieutenant - Général de l'Or
léannois , Gouverneur particulier des Ville &
Chateau d'Amboife , eft mort de la petite vérole ,
à Bremen , la nuit du 13 au 14 , âgé de trente ans.
Par fa mort , fa Branche & fa Pairie font éteintes.
Meflire Efprit Dedons de Pierrefeu , Maréchal
des Cimps & Armées du Roi , eft mort le 14 à
Aix en Provence , âgé de cinquante- neufans.
212 MERCURE DE FRANCE.
Meffire François-Joachim Potier , Duc de Gefvres
, Pair de France , Chevalier des Ordres du
Roi premier Gentilhomme de la Chambre ,
Brigadier de Cavalerie , Gouverneur de la Ville ,
Prevôté & Vicomté de Paris , Gouverneur & Lieu.
tenant Général pour le Roi dans la Province de
l'Ile de France , Gouverneur particulier des Villes
& Châteaux de Laon , Soiffons & Noyon ,
Grand Bailli & Gouverneur de Crefpy & du Valois
, Capitaine & Gouverneur du Château & Capitainerie
Royale de Monceaux , mourut à Paris
le 19 , âgé de foixante- cinq ans , moins dix jours.
Son corps , après avoir été exposé pendant plufieurs
jours en fon Hôtel dans une Chapelle ardente
, fut porté le 27 à l'Eglife Paroiffiale de Saint
Roch , & enfuite à l'Eglife des Céleftins , où ce
Duc a été inhumé dans le tombeau de fa Maiſon .
Les Religieux des Ordres Mendians ont affifté à fon
Convoi , ainfi que le Corps de Ville , & le Régiment
de la Ville.
Meffire Gafton- Charles- Pierre de Levis , Duc
de Mirepoix , Maréchal de France , Maréchal
Héréditaire de la Foi , Chevalier des Ordres da
Roi , Capitaine d'une des Compagnies des Gardes
du Corps de Sa Majefté , Gouverneur de
Brouage , Lieutenant - Général & Commandant en
chef dans la Province de Languedoc , ainfi que fur
toutes les côtes de la Méditerranée , mourut à
Montpellier , le 25 , dans la cinquante- huitieme
année de fon âge,
Marie-Jeanne Olimpe de Bonnevie , épouse de
Marie- François- Henri de Franquetot , Duc de
Coigny , Mestre de Camp Général des Dragons
de France , & Gouverneur de Choify- le - Roi , mon
rut à Paris le 27 , âgée de vingt- un ans . Elle avoit
épousé en premieres noces Meffire Louis- Auguſte,
Vicomte deChabot.
MESSIRE Louis-Marie-Athanafe de Lomenye",
Comte de Brienne , Colonel du Régiment d'Artois
, Infanterie , fut marié le 4 d'Octobre à Demoiſelle
Marie-Anne- Etiennette Fizeaux de Clémont
, fille de M. Eftienne- Claude Fizeaux- de
Clémont , & de Dame Marie- Anne Perrinet . La
Bénédiction nuptiale leur fut donnée dans l'Eglife
Paroiffiale de Saint Roch, par le Cardinal de Luynes.
Leur contrat de mariage avoit été figné le
deux par le Roi. Le Comte de Brienne eft fils
de Meffire Nicolas- Louis de Lomenye , Comte
de Brienne , & de Dame Gabrielle - Anne de Chamillard.
Melire Dominique - Jofephe - Marie d'Inguin
berti , Evêque de Carpentras , & Archevêque
Titulaire de Théodofie , mourut à Carpentras le
7 Septembre , dans fa foixante- quinzieme année.
Il a inftitué les pauvres fes légataires univerfels ..
De fon vivant , il leur a fait bâtir un Hôpital
magnifique dans fa Ville Epifcopale . Ce Prélat
étoit connu dans la République des Lettres par
plufieurs ouvrages.
Louis de Pardaillan de Gondrin , Duc d'Antin ,
Pair de France , Maréchal des Camps & Armées dur
Roi , Gouverneur & Lieutenant - Général de l'Or
léannois , Gouverneur particulier des Ville &
Chateau d'Amboife , eft mort de la petite vérole ,
à Bremen , la nuit du 13 au 14 , âgé de trente ans.
Par fa mort , fa Branche & fa Pairie font éteintes.
Meflire Efprit Dedons de Pierrefeu , Maréchal
des Cimps & Armées du Roi , eft mort le 14 à
Aix en Provence , âgé de cinquante- neufans.
212 MERCURE DE FRANCE.
Meffire François-Joachim Potier , Duc de Gefvres
, Pair de France , Chevalier des Ordres du
Roi premier Gentilhomme de la Chambre ,
Brigadier de Cavalerie , Gouverneur de la Ville ,
Prevôté & Vicomté de Paris , Gouverneur & Lieu.
tenant Général pour le Roi dans la Province de
l'Ile de France , Gouverneur particulier des Villes
& Châteaux de Laon , Soiffons & Noyon ,
Grand Bailli & Gouverneur de Crefpy & du Valois
, Capitaine & Gouverneur du Château & Capitainerie
Royale de Monceaux , mourut à Paris
le 19 , âgé de foixante- cinq ans , moins dix jours.
Son corps , après avoir été exposé pendant plufieurs
jours en fon Hôtel dans une Chapelle ardente
, fut porté le 27 à l'Eglife Paroiffiale de Saint
Roch , & enfuite à l'Eglife des Céleftins , où ce
Duc a été inhumé dans le tombeau de fa Maiſon .
Les Religieux des Ordres Mendians ont affifté à fon
Convoi , ainfi que le Corps de Ville , & le Régiment
de la Ville.
Meffire Gafton- Charles- Pierre de Levis , Duc
de Mirepoix , Maréchal de France , Maréchal
Héréditaire de la Foi , Chevalier des Ordres da
Roi , Capitaine d'une des Compagnies des Gardes
du Corps de Sa Majefté , Gouverneur de
Brouage , Lieutenant - Général & Commandant en
chef dans la Province de Languedoc , ainfi que fur
toutes les côtes de la Méditerranée , mourut à
Montpellier , le 25 , dans la cinquante- huitieme
année de fon âge,
Marie-Jeanne Olimpe de Bonnevie , épouse de
Marie- François- Henri de Franquetot , Duc de
Coigny , Mestre de Camp Général des Dragons
de France , & Gouverneur de Choify- le - Roi , mon
rut à Paris le 27 , âgée de vingt- un ans . Elle avoit
épousé en premieres noces Meffire Louis- Auguſte,
Vicomte deChabot.
Fermer
Résumé : MARIAGE ET MORTS.
Le texte relate plusieurs événements liés au mariage et aux décès de personnalités notables. Le 4 octobre, Louis-Marie-Athanafe de Lomenie, Comte de Brienne, a épousé Marie-Anne-Etiennette Fizeaux de Clémont. La bénédiction nuptiale a été donnée par le Cardinal de Luynes dans l'église paroissiale de Saint Roch. Leur contrat de mariage avait été signé par le Roi le 2 octobre. Le Comte de Brienne est le fils de Nicolas-Louis de Lomenie et de Gabrielle-Anne de Chamillard. Dominique-Joseph-Marie d'Inguinberti, Évêque de Carpentras et Archevêque titulaire de Théodosiopolis, est décédé à Carpentras le 7 septembre à l'âge de soixante-quinze ans. Il a légué ses biens aux pauvres et a fait construire un hôpital dans sa ville épiscopale. Il était connu pour ses ouvrages dans la République des Lettres. Louis de Pardaillan de Gondrin, Duc d'Antin, Pair de France, Maréchal des Camps et Armées du Roi, Gouverneur de l'Orléanois et d'Amboise, est mort de la petite vérole à Bremen la nuit du 13 au 14 septembre à l'âge de trente ans. Sa mort a éteint sa branche et sa pairie. Esprit Dedons de Pierrefeu, Maréchal des Camps et Armées du Roi, est décédé à Aix-en-Provence le 14 septembre à l'âge de cinquante-neuf ans. François-Joachim Potier, Duc de Gesvres, Pair de France, Chevalier des Ordres du Roi, Premier Gentilhomme de la Chambre, Brigadier de Cavalerie, Gouverneur de Paris et de plusieurs autres villes, est mort à Paris le 19 septembre à l'âge de soixante-cinq ans moins dix jours. Son corps a été inhumé dans l'église des Célestins après une exposition dans une chapelle ardente. Gaston-Charles-Pierre de Lévis, Duc de Mirepoix, Maréchal de France, Maréchal Héréditaire de la Foi, Chevalier des Ordres du Roi, Capitaine des Gardes du Corps, Gouverneur de Brouage et Lieutenant Général en Languedoc, est décédé à Montpellier le 25 septembre à l'âge de cinquante-huit ans. Marie-Jeanne-Olympe de Bonnevie, épouse de Marie-François-Henri de Franquetot, Duc de Coigny, Mestre de Camp Général des Dragons de France et Gouverneur de Choisy-le-Roi, est morte à Paris le 27 septembre à l'âge de vingt-et-un ans. Elle avait épousé en premières noces Louis-Auguste, Vicomte de Chabot.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
37
p. 189-192
ALLEMAGNE.
Début :
Tous les avis qu'on reçoit de la Poméranie Citérieure & en [...]
Mots clefs :
Hambourg, Feld-maréchal, Troupes suédoises, Berlin, Général Haddick, Avancée militaire, Garnison, Naumbourg, Maréchal, Leipzig, Roi de Prusse, Ennemis, Otages, Rançon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE HAMBOURG , le 13 Octobre,
Tous les avis qu'on reçoit de la Pomeranie Citérieure
& en particulier de Stralfund , marquent
que le Feld. Maréchal Urgern de Sternberg eft arrivé
le 8 à Anclam , que les troupes Suédoifes fe
font emparées d'un magafin confidérable dans la
Marche-Uckeraine , petite province limitrophe ,
qu'elles y levent des contributions , & qu'elles fe
raffemblent du côté de Stettin pour en faire le
fége.
L'interruption des lettres de Breflau qui mang
quent ici depuis quelques jours , fait croire que
cette Ville eft bloquée , ou du moins ferrée de
très-près par les Troupes Impériales.
DE BERLIN , le 19 Octobre.
Dès qu'on eut appris que le Général Haddick
Savançoit vers la Sprée avec fon corps de Huffards
, de Croates & de Pandoures , l'allarme fe,
répandit auffitôt partout , & la plupart des habi
tans établis dans les Fauxbourgs , s'enfuirent avec
ce qu'ils purent emporter. Le 16 dans l'après- cinée
, une troupe de Huffards ennemis parut dans
les Fauxbourgs de Strablau & de Copenick. Avants
190 MERCURE DE FRANCE.
hier 17 vers le midi , le Général Haddick lui-même
, à la tête d'un corps d'environ fix mille hommes
de troupes légeres , entra dans la Ville par
la rive gauche de la Sprée . La garnifon prit d'abord
les armes ; mais l'ennemi ayant culbuté
deux bataillons , le refte prit la fuite , & fe renferma
dans la Fortereffe de Spandau , où la Reine
s'étoit retirée pendant le combat . Le Général
Haddick demanda cinq cens mille écus de
contribution : après en avoir reçu une partie , il
fe retira avec fon détachement , & emmena quatre
cens prifonniers .
DE NAUMBOURG , le 26 Octobre.
L'armée combinée , dont le quartier général eft
ici , ſe diſpoſe à pouffer vigoureufement les Pruffiens.
Le 24 , le Prince de Saxe- Hildburghasfen
envoya un Trompette au Major Général Haulfen
, Commandant pour le Roi de Pruffe à Leipfick
, avec une lettre par laquelle il le fommoit
d'évacuer cette Ville. On garda le Trompette cinq
ou fix heures , & la réponſe qu'il rapporta , fut
un refus formel de quitter Léipfick. Deux heures
après , on fit partir un autre Trompette pour rétérer
la fommation . Celui- ci fut renvoyé fur le
champ , avec la confirmation du premier refus.
Le lendemain , le Prince de Sare - Hildburghaufen
envoya fommer pour la troifieme fois le Commandant
Pruffien de lui remettre la Place , aur
offres de laiffer retirer librement fes troupes , &
cette troisieme fommation fut rejettée comme les
deux autres. On apprit de plus que ce même jour
25 au matin , le Maréchal Keith , chargé de la
défenſe de cette Ville , avoit mandé les principaux
Magiftrats , & leur avoit tenu ce difcours : « Je
DECEMBRE . 1757. 191
vous ai fait venir , Meffieurs , pour vous ap
» prendre que M. le Prince de Saxe-Hildburg-
» hauſen , m'a envoyé une fommation de lui re-
>> mettre la Ville , à quoi je ne fuis nullement dif
pofé. Il ménage en cas de refus d'en venir à des
» extrêmités : il me donnera donc l'exemple pour
» en agir de même , & ce fera à lui qu'il faudra
imputer les malheurs auxquels votre Ville fera
» expofée. Si vous voulez les prévenir , je vous
» confeille d'aller le trouver , & de l'engager à
» ménager la Ville par rapport à vous & à vos
» Bourgeois , parce qu'au premier avis que je re
» cevrai que les troupes de l'Empire & de France
» s'avancent ici pour m'attaquer , je commence-
» rai par brûler les Fauxbours , & fi cela ne fuffic
>> pas pour obliger l'ennemi à fe défifter de fon en-
» trepriſe , j'irai plus loin , & la Ville même
ne fera pas égargnée. Je ne m'y porterai qu'a
vec le plus grand regret ; mais ce fera la feule
> extrêmité qui m'aura forcé de prendre ce partia
DE LEIPSICK , le 27 Octobre.
Le Roi de Pruffe , en quittant cette Ville , y a
laiffé le Maréchal Keith avec environ cinq à fix
mille hommes. On a eu avis que ce Prince étoit
le 23 à Krachwitz , terre du Comte de Brulh
fituée fur l'Elfter . Cette terre , ainfi que tous les
lieux où a paffé larmée ennemie , a , dit- on , été
pillée , ravagée , détruite , & ces excès font attribués
principalement aux troupes du Prince
d'Anhalt- Deffau . Plufieurs lettres de la Luface
marquent , que les Pruffiens ont forcé les payfans
du plat pays de leur apporter leurs charrues , leurs
Réaux & les autres inftrumens d'Agriculture , &
qu'ils les ont tous brûlés.
192 MERCURE DE FRANCE.
Suivant la convention du 15 de ce mois , arrêtée
par le Roi de Pruffe en perfonne , les ôtages retenus
à Magdebourg , devoient être renvoyés auffitôt
que les Négocians de cette Ville auroient four.
ni des lettres de change pour la fomme de foixante-
quinze mille écus . On ne veut plus aujour
d'hui rendre ces ôrages , que toute la fomme ne
foit réellement acquittée , & l'éxécution militaire,
qui devoit ceffer , continue arbitrairement dans
les plus riches maifons . Les Négocians ont pris le
parti d'envoyer à Berlin traiter avec le Banquier
de la Cour pour acheter leur tranquillité à quelque
prix que ce foit.
Le 19 , les Pruffiens ont pris tout l'argent qui
a pu fe trouver dans les caiffes.
On a conduit ici les Magiftrats de Naumbourg,
que le Roi de Pruffe a fait enlever , pour s'affurer
le paiement des cent cinquante mille écus qu'il s
Exigés de cette Ville,
DE HAMBOURG , le 13 Octobre,
Tous les avis qu'on reçoit de la Pomeranie Citérieure
& en particulier de Stralfund , marquent
que le Feld. Maréchal Urgern de Sternberg eft arrivé
le 8 à Anclam , que les troupes Suédoifes fe
font emparées d'un magafin confidérable dans la
Marche-Uckeraine , petite province limitrophe ,
qu'elles y levent des contributions , & qu'elles fe
raffemblent du côté de Stettin pour en faire le
fége.
L'interruption des lettres de Breflau qui mang
quent ici depuis quelques jours , fait croire que
cette Ville eft bloquée , ou du moins ferrée de
très-près par les Troupes Impériales.
DE BERLIN , le 19 Octobre.
Dès qu'on eut appris que le Général Haddick
Savançoit vers la Sprée avec fon corps de Huffards
, de Croates & de Pandoures , l'allarme fe,
répandit auffitôt partout , & la plupart des habi
tans établis dans les Fauxbourgs , s'enfuirent avec
ce qu'ils purent emporter. Le 16 dans l'après- cinée
, une troupe de Huffards ennemis parut dans
les Fauxbourgs de Strablau & de Copenick. Avants
190 MERCURE DE FRANCE.
hier 17 vers le midi , le Général Haddick lui-même
, à la tête d'un corps d'environ fix mille hommes
de troupes légeres , entra dans la Ville par
la rive gauche de la Sprée . La garnifon prit d'abord
les armes ; mais l'ennemi ayant culbuté
deux bataillons , le refte prit la fuite , & fe renferma
dans la Fortereffe de Spandau , où la Reine
s'étoit retirée pendant le combat . Le Général
Haddick demanda cinq cens mille écus de
contribution : après en avoir reçu une partie , il
fe retira avec fon détachement , & emmena quatre
cens prifonniers .
DE NAUMBOURG , le 26 Octobre.
L'armée combinée , dont le quartier général eft
ici , ſe diſpoſe à pouffer vigoureufement les Pruffiens.
Le 24 , le Prince de Saxe- Hildburghasfen
envoya un Trompette au Major Général Haulfen
, Commandant pour le Roi de Pruffe à Leipfick
, avec une lettre par laquelle il le fommoit
d'évacuer cette Ville. On garda le Trompette cinq
ou fix heures , & la réponſe qu'il rapporta , fut
un refus formel de quitter Léipfick. Deux heures
après , on fit partir un autre Trompette pour rétérer
la fommation . Celui- ci fut renvoyé fur le
champ , avec la confirmation du premier refus.
Le lendemain , le Prince de Sare - Hildburghaufen
envoya fommer pour la troifieme fois le Commandant
Pruffien de lui remettre la Place , aur
offres de laiffer retirer librement fes troupes , &
cette troisieme fommation fut rejettée comme les
deux autres. On apprit de plus que ce même jour
25 au matin , le Maréchal Keith , chargé de la
défenſe de cette Ville , avoit mandé les principaux
Magiftrats , & leur avoit tenu ce difcours : « Je
DECEMBRE . 1757. 191
vous ai fait venir , Meffieurs , pour vous ap
» prendre que M. le Prince de Saxe-Hildburg-
» hauſen , m'a envoyé une fommation de lui re-
>> mettre la Ville , à quoi je ne fuis nullement dif
pofé. Il ménage en cas de refus d'en venir à des
» extrêmités : il me donnera donc l'exemple pour
» en agir de même , & ce fera à lui qu'il faudra
imputer les malheurs auxquels votre Ville fera
» expofée. Si vous voulez les prévenir , je vous
» confeille d'aller le trouver , & de l'engager à
» ménager la Ville par rapport à vous & à vos
» Bourgeois , parce qu'au premier avis que je re
» cevrai que les troupes de l'Empire & de France
» s'avancent ici pour m'attaquer , je commence-
» rai par brûler les Fauxbours , & fi cela ne fuffic
>> pas pour obliger l'ennemi à fe défifter de fon en-
» trepriſe , j'irai plus loin , & la Ville même
ne fera pas égargnée. Je ne m'y porterai qu'a
vec le plus grand regret ; mais ce fera la feule
> extrêmité qui m'aura forcé de prendre ce partia
DE LEIPSICK , le 27 Octobre.
Le Roi de Pruffe , en quittant cette Ville , y a
laiffé le Maréchal Keith avec environ cinq à fix
mille hommes. On a eu avis que ce Prince étoit
le 23 à Krachwitz , terre du Comte de Brulh
fituée fur l'Elfter . Cette terre , ainfi que tous les
lieux où a paffé larmée ennemie , a , dit- on , été
pillée , ravagée , détruite , & ces excès font attribués
principalement aux troupes du Prince
d'Anhalt- Deffau . Plufieurs lettres de la Luface
marquent , que les Pruffiens ont forcé les payfans
du plat pays de leur apporter leurs charrues , leurs
Réaux & les autres inftrumens d'Agriculture , &
qu'ils les ont tous brûlés.
192 MERCURE DE FRANCE.
Suivant la convention du 15 de ce mois , arrêtée
par le Roi de Pruffe en perfonne , les ôtages retenus
à Magdebourg , devoient être renvoyés auffitôt
que les Négocians de cette Ville auroient four.
ni des lettres de change pour la fomme de foixante-
quinze mille écus . On ne veut plus aujour
d'hui rendre ces ôrages , que toute la fomme ne
foit réellement acquittée , & l'éxécution militaire,
qui devoit ceffer , continue arbitrairement dans
les plus riches maifons . Les Négocians ont pris le
parti d'envoyer à Berlin traiter avec le Banquier
de la Cour pour acheter leur tranquillité à quelque
prix que ce foit.
Le 19 , les Pruffiens ont pris tout l'argent qui
a pu fe trouver dans les caiffes.
On a conduit ici les Magiftrats de Naumbourg,
que le Roi de Pruffe a fait enlever , pour s'affurer
le paiement des cent cinquante mille écus qu'il s
Exigés de cette Ville,
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En octobre 1757, plusieurs événements militaires et politiques marquent l'Allemagne. À Hambourg, le 13 octobre, des rapports signalent l'arrivée du feld-maréchal Urgern de Sternberg à Anclam et la prise de contrôle de la Marche-Uckeraine par les troupes suédoises, qui se rassemblent près de Stettin. À Berlin, le 19 octobre, la ville est alarmée par l'approche du général Haddick. Après avoir vaincu la garnison, Haddick prend la ville et exige une contribution de 500 000 écus avant de se retirer avec des prisonniers. À Naumbourg, le 26 octobre, l'armée combinée se prépare à attaquer les Prussiens. Le prince de Saxe-Hildburghausen somme le commandant prussien à Leipzig d'évacuer la ville, mais ses demandes sont refusées. Le maréchal Keith, chargé de la défense de Leipzig, menace de brûler la ville en cas d'attaque. Le 27 octobre, le roi de Prusse laisse le maréchal Keith à Leipzig avec environ 5 000 hommes. Les troupes prussiennes pillent et ravagent les régions traversées, notamment celles du prince d'Anhalt-Dessau. Malgré le paiement partiel des rançons exigées, les otages retenus à Magdebourg ne sont pas libérés. Les Prussiens continuent de prélever des contributions et de piller les richesses des villes et des campagnes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
38
p. 179-181
DU NORD.
Début :
On est présentement instruit des circonstances qui ont obligé nos [...]
Mots clefs :
Stockholm, Armée, Maréchal, Lieutenant, Capitaine, Colonel, Canons, Prussiens, Attaques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE STOCKOLM , le 9 Février.
>
N eft préfentement inftruit des circonftances
qui ont obligé nos troupes d'abandonner Anclam
& Demmin. L'armée qui avoit pris les quartiers
d'hyver en deça de la Peene , comptoit y tenir
jufqu'à ce que le temps lui permit de poursuivre
Les avantages , parce qu'on ne prévoyoit pas que
cette riviere , & les marais qui l'environnent
duffent fe glacer , comme il eft très-rare en effer
que ces eaux ſe gelent . Mais le froid vif qui commença
quelques jours avant Noël , devint tout- àcoup
fiviolent , que dès le 28 Décembre la cavalerie
pouvoit paffer la Peene fur la glace. Comme
alers la poſition de nos troupes n'étoit rien moins
qu'avantageufe , & que tous les poftes fur la Peene
étaient expofés , le Maréchal de Sternberg prit la
réfolution de retirer les quartiers , & de raffembler
les troupes entre Ruhtenberg & Stralfund .
Ainfi le Comte d'Hamilton , Lieutenant général ,
évacua le 29 Anclam , & le Lieutenant colonel
Sparre , quittant Wollgaft , fe replia fur Greiffswald.
Le Major général de Lugen , qui commandoit
à Tribfées , en ayant auffi retiré fes troupes ,
undéta chement de cent hommes , commandé par
H vj
180 MERCURE DE FRANCE:
le Capitaine Sternroos , fut attaqué près de Nof
fendorf par les Huffards Pruffiens de Mala
chowski , & il en fut enveloppé. Ce Capitaine fe
jetta dans une maifon , où il fit une vigoureuſe
défenfe. Les ennemis y mirent le feu pour l'obliger
d'en fortir ; il ſe fit jour l'épée à la main , &
rejoignit le corps du Général de Lugen.
Le même jour 29 Décembre , le Colonel Carpelan
, qui commandoit à Demmin , reçut ordre
d'abandonner cette Place , & de fe rendre au corps
de l'armée. Mais comme il difpofoit ſa retraite
il fut bloqué de toutes parts par dix bataillons &
trente-quatre efcadrons Pruffiens , aux ordres du
Maréchal de Lehwald. D'abord les ennemis le
fommerent de fe rendre , avec la garnifon , prifonnier
de guerre. Il répondit que ces conditions
n'étoient pas faites pour des Suédois. Sur cette
réponſe , l'ennemi commença l'attaque par un
feu très- vif de canons , de mortiers & d'obuz. On
lui ripofta de maniere , qu'on lui démonta pluheurs
pieces d'artillerie . Le lendemain , le Maré--
chal de Lehwal fit faire d'autres propofitions.
Elles furent également rejettées , & le Colonel
Carpelan envoya les Majors During & Wrangeb
offrir l'évacuation de la Place , mais à la ſeule
condition de fe retirer librement avec tout ce
qui appartenoit aux Suédois. Les Pruffiens voulurent
exiger que la garnifon s'engageât à ne point
fervir d'un an contre le Roi du Pruffe ou fes Alliés
; le Colonel ayant tenu ferme , obtint enfin la
capitulation qu'il fouhaitoit , & elle fut fignée le
30 au foir. Il fortit le premier Janvier de Demmin
avec toute la garnifon , & le 4 il rejoignit à
Ludersh gen le Général Lybecker.
Les douze ou treize mille hommes deftinés à
paffer en Pomeranie , pour renforcer l'armée du
AVRIL. 1758. 181
Roi , fe rendent de tous côtés dans les ports ou
ils doivent être embarqués , & l'on travaille en
conféquence avec toute l'activité poffible à réparer
les Galeres qui doivent tranfporter ces Troupes.
Il part auffi continuellement des provifions
pour Stralfund & l'Ile de Rugen.
DE STOCKOLM , le 9 Février.
>
N eft préfentement inftruit des circonftances
qui ont obligé nos troupes d'abandonner Anclam
& Demmin. L'armée qui avoit pris les quartiers
d'hyver en deça de la Peene , comptoit y tenir
jufqu'à ce que le temps lui permit de poursuivre
Les avantages , parce qu'on ne prévoyoit pas que
cette riviere , & les marais qui l'environnent
duffent fe glacer , comme il eft très-rare en effer
que ces eaux ſe gelent . Mais le froid vif qui commença
quelques jours avant Noël , devint tout- àcoup
fiviolent , que dès le 28 Décembre la cavalerie
pouvoit paffer la Peene fur la glace. Comme
alers la poſition de nos troupes n'étoit rien moins
qu'avantageufe , & que tous les poftes fur la Peene
étaient expofés , le Maréchal de Sternberg prit la
réfolution de retirer les quartiers , & de raffembler
les troupes entre Ruhtenberg & Stralfund .
Ainfi le Comte d'Hamilton , Lieutenant général ,
évacua le 29 Anclam , & le Lieutenant colonel
Sparre , quittant Wollgaft , fe replia fur Greiffswald.
Le Major général de Lugen , qui commandoit
à Tribfées , en ayant auffi retiré fes troupes ,
undéta chement de cent hommes , commandé par
H vj
180 MERCURE DE FRANCE:
le Capitaine Sternroos , fut attaqué près de Nof
fendorf par les Huffards Pruffiens de Mala
chowski , & il en fut enveloppé. Ce Capitaine fe
jetta dans une maifon , où il fit une vigoureuſe
défenfe. Les ennemis y mirent le feu pour l'obliger
d'en fortir ; il ſe fit jour l'épée à la main , &
rejoignit le corps du Général de Lugen.
Le même jour 29 Décembre , le Colonel Carpelan
, qui commandoit à Demmin , reçut ordre
d'abandonner cette Place , & de fe rendre au corps
de l'armée. Mais comme il difpofoit ſa retraite
il fut bloqué de toutes parts par dix bataillons &
trente-quatre efcadrons Pruffiens , aux ordres du
Maréchal de Lehwald. D'abord les ennemis le
fommerent de fe rendre , avec la garnifon , prifonnier
de guerre. Il répondit que ces conditions
n'étoient pas faites pour des Suédois. Sur cette
réponſe , l'ennemi commença l'attaque par un
feu très- vif de canons , de mortiers & d'obuz. On
lui ripofta de maniere , qu'on lui démonta pluheurs
pieces d'artillerie . Le lendemain , le Maré--
chal de Lehwal fit faire d'autres propofitions.
Elles furent également rejettées , & le Colonel
Carpelan envoya les Majors During & Wrangeb
offrir l'évacuation de la Place , mais à la ſeule
condition de fe retirer librement avec tout ce
qui appartenoit aux Suédois. Les Pruffiens voulurent
exiger que la garnifon s'engageât à ne point
fervir d'un an contre le Roi du Pruffe ou fes Alliés
; le Colonel ayant tenu ferme , obtint enfin la
capitulation qu'il fouhaitoit , & elle fut fignée le
30 au foir. Il fortit le premier Janvier de Demmin
avec toute la garnifon , & le 4 il rejoignit à
Ludersh gen le Général Lybecker.
Les douze ou treize mille hommes deftinés à
paffer en Pomeranie , pour renforcer l'armée du
AVRIL. 1758. 181
Roi , fe rendent de tous côtés dans les ports ou
ils doivent être embarqués , & l'on travaille en
conféquence avec toute l'activité poffible à réparer
les Galeres qui doivent tranfporter ces Troupes.
Il part auffi continuellement des provifions
pour Stralfund & l'Ile de Rugen.
Fermer
Résumé : DU NORD.
Le texte décrit l'abandon des villes d'Anclam et de Demmin par les troupes suédoises en raison du froid intense qui a gelé la rivière Peene et les marais environnants, facilitant la traversée des troupes prussiennes. Le maréchal de Sternberg a ordonné le retrait des troupes vers Ruhtenberg et Stralsund. Le 29 décembre, le comte d'Hamilton a évacué Anclam, tandis que le lieutenant-colonel Sparre s'est replié sur Greifswald. Le major général de Lugen, attaqué près de Nossendorf par les Hussards prussiens de Malachowski, a réussi à rejoindre ses troupes après une défense vigoureuse. Le même jour, le colonel Carpelan, commandant à Demmin, a reçu l'ordre d'abandonner la ville. Bloqué par les forces prussiennes du maréchal de Lehwald, il a refusé de se rendre et a obtenu une capitulation permettant à la garnison suédoise de se retirer librement. Carpelan a quitté Demmin le 1er janvier et a rejoint le général Lybecker à Ludershagen le 4 janvier. Par ailleurs, environ 12 000 à 13 000 hommes sont en route pour renforcer l'armée du roi en Poméranie, avec des préparatifs en cours pour leur transport et l'approvisionnement des ports de Stralsund et de l'île de Rügen.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
39
p. 191-203
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
M. Bernard de Boulinvilliers prêta serment entre les mains du Roi [...]
Mots clefs :
Serment, Ordonnance du roi, Nominations, Démissions, Marquis, Officiers, Recrues, Lieutenants, Comtes, Chevalier, Maréchal, Commémorations, Cérémonies, Messes, Église, Navires anglais, Vaisseaux, Capitaines, Corsaires , Marchandises, Saint-Domingue, Tonneaux, Compagnie des Indes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
M. Bernard de Boulinvilliers prêta ferment entre
les maine du Roi pour la charge de Provôt ,
192 MERCURE DE FRANCE .
Maître des Cérémonies de l'Ordre Royal & Mili
taire de S. Louis , dont il a été revêtu fur la démiffion
de M. de Lamoignon.
Par une Ordonnance du Roi rendue le premier
Février , les Volontaires du Dauphiné vont être
confidérablement augmentés. Ce corps qui étoit
de cent vingt hommes , en fix Compagnies de
vingt hommes chacune , dont cinq d'Infanterie &
une de Dragons , fera porté à quatre cens vinge
hommes en fix Compagnies , chacune de foixantedix
hommes , dont quarante d'Infanterie & trente
de Dragons. Il aura dorénavant le titre de Régi
ment des Volontaires du Dauphiné.
M. le Marquis de Paulniy ayant obtenu du Roi
la permiffion de fe démettre de la charge de Secretaire
d'Etat au département de la Guerre , Sa
Majefté a nommé M. le Maréchal de Belle- Ifle
pour le remplacer.
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Mailly en
faveur de M, le Marquis de Talaru , & de celui de
Talaru en faveur de M. le Duc de Mazarin.
M. le Marquis de Pons a obtenu du Roi l'agrément
de Colonel en fecond du Régiment de Dragons
d'Orléans .
Le 7 Mars , le Roi fit dans la plaine des Sablons
la revue du Rég ment des Gardes Françoiles , &
de celui des Gardes Suiffes . Ces deux Kégimens ,
après avoir fait l'exercice , défilerent en préſence
de Sa Majesté. Monfeigneur le Dauphin , Madame
la Dauphine , Madame Infante , Madame , &
Mefdames Victoire , Sophie & Louife , affifterent
à cette revue.
Par une Ordonnance du Roi du 20 Février dernier
, il eft enjoint aux Officiers des troupes des
armées du Roi en Allemagne ; qui fe font rendus
,en France fur des paffeports , pour y travailler
aux
AVRIL. 1758. 193
aux recres de leurs corps , de s'acheminer dans le
courant de ce mois , des lieux où ils font aux quar
tiers généraux à portée de la frontiere affignés à
chaque corps pour y raffembler fes recrues , &
d'y être rendus au premier Avril prochain au plus
tard. Veut Sa Majeſté , 1 ° . Que lesdites recrues ,
ainfi que les chevaux de remonte des régimens de
Cavalerie , de Huffards , de Dragons & de Troupes
légeres , foient conduits par lefdits Officiers
abfens , & que ceux qui pour cet effet ne ſe trou→
veront pas rendus auxdits quartiers au premier
Avril , foient punis & privés en outre de leurs appointemens
, pour tout le temps de leur abfence s
2°. Les Officiers qui auront joint leur corps avec
lefdites recrues dans le mois d'Avril ou dans les
premiers jours de Mai , fuivant l'éloignement
defdits corps , feront employés préfens dans les
revues qui feront faites par les Commiffaires des
Guerres , & y feront rappellés pour être payés du
temps de leur abfence , grace dont feront privés
ceux qui n'auront pas joint ; 3 ° . Si quelques- uns
defdies Officiers abfens s'étoient mis en route
pour rejoindre leurs corps , & y arrivoient avant le
temps ci -deffus marqué , ils feront auffi rappellés
dans lefdites revues , pour les mois précédens de
leur abſence.
Le Roi a fait Maréchaux de France M. le Comte
de Bercheny, Lieutenant général , & M. le Comte
de Conflans , Vice Amiral.
Sa Majefté a tenu le Sceau pour la 23 , 24 & 250
fois.
Les Lieutenans Généraux nommés par le Roi
pour fervir pendant la préfente campagne dans
l'armée commandée par M. le Comte de Clermont
, font MM. le Marquis de Villemeur , le
Duc de Randan , le Marquis de Contades , le
1.Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE. NO
>
Comté de Mortaigne , le Marquis d'Armentieres →
les Ducs de Briffac & de Chevreufe , les Marquis
d'Anlezy , de Morangies & de Sourches le
Comte de Fitz- James , le Chevalier de Nicolai
le Duc de Fitz- James , le fieur de Chevert , le
Comte de Noailles , le Duc de Broglie , le Chevalier
de May , le Comte de Lorges , le Duc de Lauraguais
, les Comtes d'Andlau & de Guerchy , le
Duc d'Havrey , le Marquis de Saint- Pern , le
Comte de Saint Germain & le Marquis de Valiere.
Les Maréchaux de Camp font , MM. les Marquis
de Crillon & de Torcy , le Chevalier du Châtelet¸
le Marquis de Poyanne , le Comte de Montmo
tency, le Chevalier de Fontenay , les Comtes de
Vogué & d'Orlick , les fieurs de Planta , Caftella
& Boccard , le Comte de Lutzelbourg , les Mar
quis d'Auvet , d'Efcars , de Dreux & des Salles
les Comtes de Champignelles & de Raugrave , le
fieur de Beaufobre , les Comtes de Vence & de
Bergeyck , le Marquis de Voyer , le Chevalier de
la Touche , les Marquis de Laval & de Monteynard
, le Prince de Beauveau , le Comte de la Gui◄
the , le Chevalier de Pons , les Marquis de Maupeou
& de Béthune , le Comte de Ségur , les Marquis
de Leyde , de Roquépine , de Monty , de
Traifnel , & le Comte d'Egmont.
Le Roi, par Edit de ce mois , enregistré au Partement
, a créé dix nouvelles charges de Payeurs ,
& autant de Contrôleurs des Rentes fur PHôtel
de Ville de Paris . La finance de chacune des pre
mieres eft de trois cens einquante mille livres , &
celle de chaque charge de Contrôleur , de quatre
vingt-dix mille livres.
On mande de Toulouſe , que le feu prit le 21
Février à huit heures du foir en certe Ville , au
quartier des Pénitens noirs , que l'incendie a duré
jufqu'au matin du jour fuivant , qu'il a confumé
J
AVRIL. 1758. 195
huit maiſons , avec une grande quantité de meubles;
mais qu'heureufement il n'a péri perfonne.
Le Janvier , les Pénitens Blancs, de Montpellier
ont célébré l'Anniverſaire de la fondation
qu'ils ont établie par délibération du 6 février
1757 , pour la confervation des jours facrés du
Roi. Cette délibération fut exécutée pour la premiere
fois le 11 février de la même année avec
tant de ferveur , que le produit des offrandes pro
cura la liberté de deux Prifonniers. C'eft fans
doute à cette preuve d'amour & de fidélité , que
cette Compagnie eft redevable de la permiffion
qu'elle obtint au mois de mars fuivant , d'avoir un
Suiffe à la grande livrée du Roi.
•
E
Ce fut le 4 janvier de cette année , que la cloche
à l'heure de midi annonça l'anniverſaire de
cette folemnité. On pofa les armoiries du Roi
avec banderolles fur le portail de la Chapelles
les Freres s'affemblerent au Choeur à trois heures.
Un de Meffieurs les Syndics crut ne pouvoir choi
fir un temps plus propre pour faire part de la let→
tre de M. le Comte de Saint Florentin , par la
quelle ce Miniftre veut bien honorer cette Com
pagnie de fon aggrégation . Les freres déja affectés
par l'objet qui les raffembloit , furent péné
trés de la plus vive reconnoiffance , & le TeDeum
fut chanté en actions de graces : on chanta enfuite
les premieres vêpres de la Trinité avec folemnité
à l'iffue des vêpres la cloche fonna jufqu'à l'entrée
de la nuit.
Le lendemain , les freres artifans s'abftinrent
de toutes oeuvres ferviles , chaque frere voulant
prendre dans fon état & dans fa profeffion des momens
f précieux pour fatisfaire fon inclination
pour
le meilleur des Rois .
Le Saint Sacrement fut expofé às heures du
Dalij C
196 MERCURE DE FRANCE.
matin avec la permiffion de M. l'Evêque de Mont
pellier qui a bien voulu concourir au zele & à la
fidélité des Pénitens par fon approbation ; on célébra
fans ceffe des Meffes depuis l'heure de cinq
heures jufqu'à 10 , auxquelles affifta un concours de
peuple & d'ames fidelles qui y firent leur dévotion
avec une édification qui exprimoir leurs ſentimens
, les freres s'affemblerent à 8 heures pour
chanter l'office de la Trinité ; l'augufte affemblée
des Etats de la Province de Languedoc fe forma à
onze heures,à la maiſon de l'Oratoire, en habit de
cérémonies , fuivant la délibération du 3, pour af
fifter à la grande-Meffe des Pénitens Blancs , après
en avoir été invités par les députés de cette compagnie;
M, l'ancien Prieur en l'absence de M. le Prieur
en charge fut à l'Oratoire avec une députation pour
complimenter l'affemblée des Etats en la perfonne
de M. l'Archevêque de Narbonne , & pour leur diftribuer
des exemplaires de la délibération du 6 février
1757. Les Etats en corps furent enfuite à la
Chapelle des Pénitens , & M. l'ancien Prieur eut
l'honneur de leur préfenter l'eau bénite , Mrs. les
Commiffaires du Roi qui avoient été également
invités par les Pénitens , fe rendirent enfuite à
ladite Chapelle en habit de cérémonie , & M. l'ancien
Prieur eut l'honneur de leur préfenter l'eau
bénite , & de les complimenter en la perfonne de
M. le Maréchal Comte de Thomont , Comman
dant en Chef dans la Province ,
La grande Meffe fut célébrée par M. l'Evêque
de Montpellier , affifté des dignités de fon Chapitre
, & fut chantée par la mufique des Etats , la
piété & la modeftie des freres lors de l'offrande au
nombre de près de 300 , & le recueillement de
ceux qui communierent , mériterent les éloges
de l'affemblée , ainfi que le bon ordre dans une
Chapelle d'une très- petite étendue. Les perfonnes
AVRIL. 1758. 197
en place & de la premiere diftinction qui n'avoient
pu être placées dans l'Eglife , occupoient
les tribunes ; la décoration de cette Chapelle en
bois peint , doré & en tableau , ne permirent pas
d'autre décoration : l'autel fut fimplement , mais
noblement décoré fuivant l'ufage de cette compagnie
, par 12 cierges à la Parifienne de 10 pieds
de hauteur , portés par des grands & magnifiques
chandeliers d'argent. A la fin de la Meffe , les
freres chanterent en faux bourdon l'Exaudiat, pendanr
lequel on tira un nombre de boîtes , afin
d'inviter les Citoyens à unir leurs voeux aux chants
& prieres des Pénitens. Mrs. les Commiffaires du
Roi furent accompagnés jufqu'à la porte de l'Eglife
, par les députés de la Compagnie , ainfi que
l'affemblée des Etats ; le Saint Sacrement fut toujours
exposé à la piété des fideles : les freres fe
releverent de demi-heures en demi heures, pour y
faire ftation : les vêpres étant chantées à 3 heures
avec la même folemnité , la bénédiction fur
donnée par M. d'Ufés , M. l'Evêque de Montpellier
s'en étant exempté fur la fatigue du matin.
M. l'Archevêque de Narbonne fatisfait d'un établiffement
fi conforme à fes fentimens , a bien
voulu honorer cette Compagnie de fon aggrégation
après avoir célébré là Meffe de Communauté
le jour des Rois , & n'a pu refufer aux empreffemens
de Mrs, les Pénitens pénétrés de l'honneur
qu'ils avoient reçu la veille par la préſence des
Etats , de leur permettre d'aggréger cette augufte
affemblée dans la participation de leurs prieres &
bonnes oeuvres , ce qui a été approuvé par accla
mation , par délibération des Etats dudit jour du
même mois.
Tel a été l'événement , & telles font les fuites
honorables d'une cérémonie qui , renouvellée cha
Liij
198 MERCURE DE FRANCE.
que année, tranfmettra à la poftérité , que le regne
de Louis le bien aimé fut pour cette compagnie
un temps de ferveur. Le ciel fera propice à fes
voeux en multipliant les jours facrés de Louis le
bien-aimé , & cette compagnie fe glorifiera toujours
d'avoir la priorité parmi les différens établi
femens faits dans la même intention.
Nous apprenons de Marfeille , que le Capitaine
Chin , commandant la Barque le Saint- Esprit ,
& venant du Cap François , ayant rencontré le
janvier , dans le Golfe de Verre , près de Carthagene,
la Tartane du Patron Jean- Baptifte d'Agde
dont les Anglois s'étoient emparé , il l'a reprife
& renvoyée dans ce port , où elle eft arrivée le
26. Le même a appris à Alicante , où il a touché ,
que l'Eſcadre du fieur de la Clue s'eft emparé en
route de dix Navires Anglois.
Les Navires Anglois Alouette , chargé de
chanvre & de lin , la Rofe , de Stockton , ayant
ane cargaifon compofée de différentes marchandifes
, & le Bateau les Trois Soeurs , allant à Londres
avec des morues fraîches , ont été pris par le
Corfaire le Moiffonneur de Dunkerque.
Le Capitaine Antoine Vaffe , commandant l'A
wenturier , autre Corfaire de Dunkerque , s'eft
emparé des Navires Anglois le May , de Leith &
le Frederic , de Londres. Cette derniere prife ,
qui alloit de Peterſbourg à Corck , avec un chargement
de chanvre & de fer , a été conduite en
Norwege.
Les Corfaires le Machault & le Comte de Saint-
Germain , de Dunkerque ; y ont conduit les Na
vires Anglois le Succès , & le Marchand , de Stoc
kholm , l'Elifabeth , l'Anne & le Marchand , d'E
dimbourg , & le Marchand , de Rotterdam. Ces
fix bâtimens font chargés de charbon de terre,
AVRIL. 1758, 199
1 eft encore arrivé à Dunkerque un Brigantin
Anglois appellé la Jeanne & Marguerite , done
la cargaifon eft compofée de différentes marchandifes
, & qui a été pris par le Corfaire le Comte
Ayen , de Boulogne,
Les Navires Anglois le Franchip , de Corck ;
chargé de fruit & de fel , & le Javan , chargé
d'indigo , de fucre , de café & de bois de Campeche
, ont été pris par les Corfaires le Mefnil &
la Nymphe , de Granville . Le Javan a été conduit
dans ce dernier port ; l'autre prife eft arrivée à
Morlaix.
Le Capitaine Defvalons- Macé, commandant le
Corfaire l'Helene , de Saint-Malo , y a conduit le
Navire Anglois la Parfaite Union , de 360 tonneaux
, venant de Rhode- Inland , & allant à Londres,
avec une cargaifon d'indigo , de café , de
bois de campeche , de gayac , d'huile de baleine
, & d'autres marchandifes, Cette prife eft eftimée
plus de trois cens mille livres,
Le fieur de Gouyen , commandant le Corfaire
la Ducheffe de Fitz- James , de Saint - Malo , s'eft
renda maître d'un Corfaire de Jerzey , armé de
8 canons & de 40 hommes d'équipage , qui eft ar
rivé à Cherbourg.
Le Groignard , autre Corfaire de Saint- Malo ,
a conduit dans le même port de Cherbourg un
Brigantin Anglois de 200 tonneaux , chargé de
charbon de terre.
Le Navire François le Polly , chargé de fucre
& de café , a été enlevé par le Corfaire le Moras ,
de Saint-Malo , à un Corfaire de Briſtol , qui s'en
étoit,emparé,
On mande de Saint-Jean- de-Luz , qu'il y eft
arrivé un Navire Anglois appellé la Priory , de
Pool, qui a pour chargement 930 quintaux de
1 iv
200 MERCURE DE FRANCE.
morues , & 28 demi-barriques d'huile de poiffon:
Ce Bâtiment a été pris par le Corfaire la Baſquaife
, de ce port.
Les Capitaines Rondemy & Jean Olive , com
mandans , l'un le Corfaire le Roi Gaſpard , de
Marſeille , l'autre la Barque la Marie Diligente ,
de Martigue , armée en guerre & en marchandi
fes , fe font rendus maîtres , le premier , du Corfaire
Anglois le Osborne , armé de 80 hommes
d'équipage , le fecond , du Senaw l'Anne Betine ,
chargé de chanvre & de graine de lin.
:
Par les lettres venues de Saint- Domingue , on
apprend que les Corfaires de cette ifle y ont conduit
foixante-deux Navires Anglois qui font fa
Goëlette , le Jean- de- Nancy ; an Bateau Hollandois
repris fur les Anglois ; le Bateau , la Fleur
de la mer; le Brigantin , le Severn ; le Bateau ',
le Guilleaume ; le Brigantin , le Poli ; un Corfaire
repris fur les Anglois ; le Brigantin , l'Elifan
beth ; le Corfaire , les Deux Freres ; la Goëlette ,
la Jeanne ; le Bateau , le Diamant ; le Brigan
tin , la Marie-Marthe ; la Goëlette , la Fortune ;
la Goëlette , la Charmante- Folie ; la Goëlette
te Roi Georges ; le Corfaire , la Revanche ; le Cor
faire , le George ; le Corfaire , la Tarte ; la Goë-
Jette , le Loup , avec un Bateau ; le Bateau , la
Marie-Jofeph ; le Navire , le Munety ; le Bateau- ,
Ja Charmante- Bedfy ; le Bateau , PAmitié ; le
Brigantin , le Roi Georges ; le Senaw , le Derfor ;
de Bateau , les Deux-Freres ; le Brigantin , l'Afritain
; la Goëlette , la Norwege ; le Brigantin ,
ta Suzanne ; la Goëlette , le Ringeard ; le Sela
Rebecca ; le Brigantin , du même nom ;
le Bateau , le Diamant ; le Senaw , le Grandifon
le Bateau , le Guillaume ; le Brigantin , le Jean
de Greenoeck ; la Goëlette , Lancop de Lencefter
t
naw ,
"
AVRIL 1758. 201
Je François ; le Brigantin , le Dauphin ; la Goëlette
, l'Anne; le Navire , le Cigne ; une Barque
repriſe fur les Anglois ; le Bateau , l'Hirondelle ;
le Bateau , le Thomas ; le Bateau , la Bonite ; le
Bateau , l'Efther; le Brigantin ; l'Ame ; le Prince-
Sauvage , Navire Negrier , de Bristol ; le Pa→
quebot , le Duc de Falmouth ; le Navire , le Sucès
; la Goëlette , la Pauline ; le Senaw , la Syrene;
le Navire , le Tanger ; le Senaw , le Succès
; le Navire , l'Ifabelle- Marie ; le Bateau , le
Thomas ; la Goëlette , le Saint Etienne ; le Bateau ,
le Dauphin & le Hardewichele Brigantin , l'Hi
Tondelle ; le Senaw , l'Unifé ; le Brigantia , PA
mable-Jeanne ; le Bateau , la Bonne- Aventure.
Tous ces Bâtimens avoient des cargaiſons confi
dérables , à l'exception des Corfaires.
Le fieur Canon , commandant la Frégate dis
Roi la Valeur , s'eft rendu maître du Corfaire
Anglois le Vernon , de Londres , armé de 12 canons
, 16 pierriers , & 43 hommes d'équipage ,
il l'a conduit à Dunkerque.
La Revanche , Corfaire de Dunkerque , commandé
par le Capitaine Monnier , s'eft emparé de
la Frégate Angloife la Van- Anna , de 200 tonneaux
, chargée de coton , d'huile d'olive , de raifins
& de bled. Cette prife a été conduite à Diep
pe. Le même Corfaire a rançonné pour 750 gui .
aées les Navires Anglois l'Anfon le William
dont il s'étoit rendu maître.
Le Corfaire l'Emerillon , de Calais > a pris&
conduit dans ce port le Navire Anglois le Hellen ,
de Montroſe , ayant pour chargement 182 bar
ils de faumon.
Le Sloop Anglois la Providence , chargé de
grains , a été pris par le Corfaire le Villemur , de
Dieppe , qui l'a conduit au Havre.
I w
202 MERCURE DE FRANCE:
"
Il eft arrivé à Dieppe un Navire Anglois , dont
le Corfaire la Marquise de Leede , de Boulogne ,
s'eft emparé , & qui n'a pour chargement que des
pierres de taille plattes.
On apprend par des lettres écrites de Saint-Malo
, que le Capitaine Avice , commandant le Corfaire
la Comteffe de Bentheim , de ce port , y a
conduit deux prifes : l'une eft le Navire Anglois le
Fantyn , de 220 tonneaux , chargé d'environ 200
boucauts de fucre , de 7 boucauts de café , de
gingembre , de bois de Campeche & de dents
d'Eléphant l'autre eft le Corfaire le Prince
Edouard , de Grenezey , ( ci- devant la Sauterelle
, de Breft , ) armé de 14 canons , & de 80 hommes
d'équipage.
Le Bateau le Georges , de Jerzey , chargé de
balots de bas , a été pris par le Corſaire l'Eclair
de Saint Malo , qui l'a fait conduire à Cherbourg.
Le Corfaire le Samfon , de Bayonne , s'eft rea-
'du maître du Corfaire le Keirke , de Grenezey ,
armé de 10 canons , 12 pierriers , & 45 hommes
d'équipage.
On mande du paffage qu'il y eft arrivé un Navire
Anglois qui a été pris par le Corfaire le La
bour , de Saint-Jean-de-Luz , & dont la cargai
fon confifte en 401. boucauts de fucre , 150 barriques
de vin de Madere , & autres marchandiſes.
Les Vaiffeaux la Compagnie des Indes & le Duc
de Bethune , venant des Indes Orientales richement
chargés , l'un en marchandiſes de la Chine
Pautre en marchandifes de la côte de Coromandel
& de Bengale , font arrivés au port de l'Orient
en. Bretagne les 10 & 12 de ce mois .
Le Vaiffeau la Compagnie des Indes , aux átté-
#ages des côtes de Bretagne , a été atteint par un
Corfaire Anglois de 14 canons , contre lequel il
AVRIL. 1758. 203
eft battu pendant plufieurs heures ; fa bonne contenance
a fait lâcher prife à ce Corfaire.
Le Vaiffeau le Duc de Bethune, a auffi été attaqué
à la hauteur de 40 degrés de latitude Nord ,
par un Corfaire Anglois de 30 canons de 10livres
de balle , & nonobftant la foibleffe de ce Vailfeau
, qui n'étoit monté que de 16 canons , il a
forcé le Corfaire Anglois de l'abandonner . Le
fieur Sainromain , qui le commandoit , a été bleffé
au bras de deux coups de feu , & il a eu huit hom
mes de fon équipage tués & plufieurs bleflés.
La Compagnie à reçu , par le Vaiffeau le Duc
de Béthune , la nouvelle de l'arrivée de plufieursde
fes vaiffeaux à Pondichery , où ils ont remis
les munitions & les fecours dont cette place pouvoit
avoir befoin.
écrit de Marfeille que le Capitaine Gaffin
de Martigues , de cette Ville , commandant le
Brigantin le Fameux , a fait dans les différentes
croifieres douze prifes qu'il a conduites à Cadix ,
à l'exception d'une feule qui lui a été enlevée.
M. Bernard de Boulinvilliers prêta ferment entre
les maine du Roi pour la charge de Provôt ,
192 MERCURE DE FRANCE .
Maître des Cérémonies de l'Ordre Royal & Mili
taire de S. Louis , dont il a été revêtu fur la démiffion
de M. de Lamoignon.
Par une Ordonnance du Roi rendue le premier
Février , les Volontaires du Dauphiné vont être
confidérablement augmentés. Ce corps qui étoit
de cent vingt hommes , en fix Compagnies de
vingt hommes chacune , dont cinq d'Infanterie &
une de Dragons , fera porté à quatre cens vinge
hommes en fix Compagnies , chacune de foixantedix
hommes , dont quarante d'Infanterie & trente
de Dragons. Il aura dorénavant le titre de Régi
ment des Volontaires du Dauphiné.
M. le Marquis de Paulniy ayant obtenu du Roi
la permiffion de fe démettre de la charge de Secretaire
d'Etat au département de la Guerre , Sa
Majefté a nommé M. le Maréchal de Belle- Ifle
pour le remplacer.
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Mailly en
faveur de M, le Marquis de Talaru , & de celui de
Talaru en faveur de M. le Duc de Mazarin.
M. le Marquis de Pons a obtenu du Roi l'agrément
de Colonel en fecond du Régiment de Dragons
d'Orléans .
Le 7 Mars , le Roi fit dans la plaine des Sablons
la revue du Rég ment des Gardes Françoiles , &
de celui des Gardes Suiffes . Ces deux Kégimens ,
après avoir fait l'exercice , défilerent en préſence
de Sa Majesté. Monfeigneur le Dauphin , Madame
la Dauphine , Madame Infante , Madame , &
Mefdames Victoire , Sophie & Louife , affifterent
à cette revue.
Par une Ordonnance du Roi du 20 Février dernier
, il eft enjoint aux Officiers des troupes des
armées du Roi en Allemagne ; qui fe font rendus
,en France fur des paffeports , pour y travailler
aux
AVRIL. 1758. 193
aux recres de leurs corps , de s'acheminer dans le
courant de ce mois , des lieux où ils font aux quar
tiers généraux à portée de la frontiere affignés à
chaque corps pour y raffembler fes recrues , &
d'y être rendus au premier Avril prochain au plus
tard. Veut Sa Majeſté , 1 ° . Que lesdites recrues ,
ainfi que les chevaux de remonte des régimens de
Cavalerie , de Huffards , de Dragons & de Troupes
légeres , foient conduits par lefdits Officiers
abfens , & que ceux qui pour cet effet ne ſe trou→
veront pas rendus auxdits quartiers au premier
Avril , foient punis & privés en outre de leurs appointemens
, pour tout le temps de leur abfence s
2°. Les Officiers qui auront joint leur corps avec
lefdites recrues dans le mois d'Avril ou dans les
premiers jours de Mai , fuivant l'éloignement
defdits corps , feront employés préfens dans les
revues qui feront faites par les Commiffaires des
Guerres , & y feront rappellés pour être payés du
temps de leur abfence , grace dont feront privés
ceux qui n'auront pas joint ; 3 ° . Si quelques- uns
defdies Officiers abfens s'étoient mis en route
pour rejoindre leurs corps , & y arrivoient avant le
temps ci -deffus marqué , ils feront auffi rappellés
dans lefdites revues , pour les mois précédens de
leur abſence.
Le Roi a fait Maréchaux de France M. le Comte
de Bercheny, Lieutenant général , & M. le Comte
de Conflans , Vice Amiral.
Sa Majefté a tenu le Sceau pour la 23 , 24 & 250
fois.
Les Lieutenans Généraux nommés par le Roi
pour fervir pendant la préfente campagne dans
l'armée commandée par M. le Comte de Clermont
, font MM. le Marquis de Villemeur , le
Duc de Randan , le Marquis de Contades , le
1.Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE. NO
>
Comté de Mortaigne , le Marquis d'Armentieres →
les Ducs de Briffac & de Chevreufe , les Marquis
d'Anlezy , de Morangies & de Sourches le
Comte de Fitz- James , le Chevalier de Nicolai
le Duc de Fitz- James , le fieur de Chevert , le
Comte de Noailles , le Duc de Broglie , le Chevalier
de May , le Comte de Lorges , le Duc de Lauraguais
, les Comtes d'Andlau & de Guerchy , le
Duc d'Havrey , le Marquis de Saint- Pern , le
Comte de Saint Germain & le Marquis de Valiere.
Les Maréchaux de Camp font , MM. les Marquis
de Crillon & de Torcy , le Chevalier du Châtelet¸
le Marquis de Poyanne , le Comte de Montmo
tency, le Chevalier de Fontenay , les Comtes de
Vogué & d'Orlick , les fieurs de Planta , Caftella
& Boccard , le Comte de Lutzelbourg , les Mar
quis d'Auvet , d'Efcars , de Dreux & des Salles
les Comtes de Champignelles & de Raugrave , le
fieur de Beaufobre , les Comtes de Vence & de
Bergeyck , le Marquis de Voyer , le Chevalier de
la Touche , les Marquis de Laval & de Monteynard
, le Prince de Beauveau , le Comte de la Gui◄
the , le Chevalier de Pons , les Marquis de Maupeou
& de Béthune , le Comte de Ségur , les Marquis
de Leyde , de Roquépine , de Monty , de
Traifnel , & le Comte d'Egmont.
Le Roi, par Edit de ce mois , enregistré au Partement
, a créé dix nouvelles charges de Payeurs ,
& autant de Contrôleurs des Rentes fur PHôtel
de Ville de Paris . La finance de chacune des pre
mieres eft de trois cens einquante mille livres , &
celle de chaque charge de Contrôleur , de quatre
vingt-dix mille livres.
On mande de Toulouſe , que le feu prit le 21
Février à huit heures du foir en certe Ville , au
quartier des Pénitens noirs , que l'incendie a duré
jufqu'au matin du jour fuivant , qu'il a confumé
J
AVRIL. 1758. 195
huit maiſons , avec une grande quantité de meubles;
mais qu'heureufement il n'a péri perfonne.
Le Janvier , les Pénitens Blancs, de Montpellier
ont célébré l'Anniverſaire de la fondation
qu'ils ont établie par délibération du 6 février
1757 , pour la confervation des jours facrés du
Roi. Cette délibération fut exécutée pour la premiere
fois le 11 février de la même année avec
tant de ferveur , que le produit des offrandes pro
cura la liberté de deux Prifonniers. C'eft fans
doute à cette preuve d'amour & de fidélité , que
cette Compagnie eft redevable de la permiffion
qu'elle obtint au mois de mars fuivant , d'avoir un
Suiffe à la grande livrée du Roi.
•
E
Ce fut le 4 janvier de cette année , que la cloche
à l'heure de midi annonça l'anniverſaire de
cette folemnité. On pofa les armoiries du Roi
avec banderolles fur le portail de la Chapelles
les Freres s'affemblerent au Choeur à trois heures.
Un de Meffieurs les Syndics crut ne pouvoir choi
fir un temps plus propre pour faire part de la let→
tre de M. le Comte de Saint Florentin , par la
quelle ce Miniftre veut bien honorer cette Com
pagnie de fon aggrégation . Les freres déja affectés
par l'objet qui les raffembloit , furent péné
trés de la plus vive reconnoiffance , & le TeDeum
fut chanté en actions de graces : on chanta enfuite
les premieres vêpres de la Trinité avec folemnité
à l'iffue des vêpres la cloche fonna jufqu'à l'entrée
de la nuit.
Le lendemain , les freres artifans s'abftinrent
de toutes oeuvres ferviles , chaque frere voulant
prendre dans fon état & dans fa profeffion des momens
f précieux pour fatisfaire fon inclination
pour
le meilleur des Rois .
Le Saint Sacrement fut expofé às heures du
Dalij C
196 MERCURE DE FRANCE.
matin avec la permiffion de M. l'Evêque de Mont
pellier qui a bien voulu concourir au zele & à la
fidélité des Pénitens par fon approbation ; on célébra
fans ceffe des Meffes depuis l'heure de cinq
heures jufqu'à 10 , auxquelles affifta un concours de
peuple & d'ames fidelles qui y firent leur dévotion
avec une édification qui exprimoir leurs ſentimens
, les freres s'affemblerent à 8 heures pour
chanter l'office de la Trinité ; l'augufte affemblée
des Etats de la Province de Languedoc fe forma à
onze heures,à la maiſon de l'Oratoire, en habit de
cérémonies , fuivant la délibération du 3, pour af
fifter à la grande-Meffe des Pénitens Blancs , après
en avoir été invités par les députés de cette compagnie;
M, l'ancien Prieur en l'absence de M. le Prieur
en charge fut à l'Oratoire avec une députation pour
complimenter l'affemblée des Etats en la perfonne
de M. l'Archevêque de Narbonne , & pour leur diftribuer
des exemplaires de la délibération du 6 février
1757. Les Etats en corps furent enfuite à la
Chapelle des Pénitens , & M. l'ancien Prieur eut
l'honneur de leur préfenter l'eau bénite , Mrs. les
Commiffaires du Roi qui avoient été également
invités par les Pénitens , fe rendirent enfuite à
ladite Chapelle en habit de cérémonie , & M. l'ancien
Prieur eut l'honneur de leur préfenter l'eau
bénite , & de les complimenter en la perfonne de
M. le Maréchal Comte de Thomont , Comman
dant en Chef dans la Province ,
La grande Meffe fut célébrée par M. l'Evêque
de Montpellier , affifté des dignités de fon Chapitre
, & fut chantée par la mufique des Etats , la
piété & la modeftie des freres lors de l'offrande au
nombre de près de 300 , & le recueillement de
ceux qui communierent , mériterent les éloges
de l'affemblée , ainfi que le bon ordre dans une
Chapelle d'une très- petite étendue. Les perfonnes
AVRIL. 1758. 197
en place & de la premiere diftinction qui n'avoient
pu être placées dans l'Eglife , occupoient
les tribunes ; la décoration de cette Chapelle en
bois peint , doré & en tableau , ne permirent pas
d'autre décoration : l'autel fut fimplement , mais
noblement décoré fuivant l'ufage de cette compagnie
, par 12 cierges à la Parifienne de 10 pieds
de hauteur , portés par des grands & magnifiques
chandeliers d'argent. A la fin de la Meffe , les
freres chanterent en faux bourdon l'Exaudiat, pendanr
lequel on tira un nombre de boîtes , afin
d'inviter les Citoyens à unir leurs voeux aux chants
& prieres des Pénitens. Mrs. les Commiffaires du
Roi furent accompagnés jufqu'à la porte de l'Eglife
, par les députés de la Compagnie , ainfi que
l'affemblée des Etats ; le Saint Sacrement fut toujours
exposé à la piété des fideles : les freres fe
releverent de demi-heures en demi heures, pour y
faire ftation : les vêpres étant chantées à 3 heures
avec la même folemnité , la bénédiction fur
donnée par M. d'Ufés , M. l'Evêque de Montpellier
s'en étant exempté fur la fatigue du matin.
M. l'Archevêque de Narbonne fatisfait d'un établiffement
fi conforme à fes fentimens , a bien
voulu honorer cette Compagnie de fon aggrégation
après avoir célébré là Meffe de Communauté
le jour des Rois , & n'a pu refufer aux empreffemens
de Mrs, les Pénitens pénétrés de l'honneur
qu'ils avoient reçu la veille par la préſence des
Etats , de leur permettre d'aggréger cette augufte
affemblée dans la participation de leurs prieres &
bonnes oeuvres , ce qui a été approuvé par accla
mation , par délibération des Etats dudit jour du
même mois.
Tel a été l'événement , & telles font les fuites
honorables d'une cérémonie qui , renouvellée cha
Liij
198 MERCURE DE FRANCE.
que année, tranfmettra à la poftérité , que le regne
de Louis le bien aimé fut pour cette compagnie
un temps de ferveur. Le ciel fera propice à fes
voeux en multipliant les jours facrés de Louis le
bien-aimé , & cette compagnie fe glorifiera toujours
d'avoir la priorité parmi les différens établi
femens faits dans la même intention.
Nous apprenons de Marfeille , que le Capitaine
Chin , commandant la Barque le Saint- Esprit ,
& venant du Cap François , ayant rencontré le
janvier , dans le Golfe de Verre , près de Carthagene,
la Tartane du Patron Jean- Baptifte d'Agde
dont les Anglois s'étoient emparé , il l'a reprife
& renvoyée dans ce port , où elle eft arrivée le
26. Le même a appris à Alicante , où il a touché ,
que l'Eſcadre du fieur de la Clue s'eft emparé en
route de dix Navires Anglois.
Les Navires Anglois Alouette , chargé de
chanvre & de lin , la Rofe , de Stockton , ayant
ane cargaifon compofée de différentes marchandifes
, & le Bateau les Trois Soeurs , allant à Londres
avec des morues fraîches , ont été pris par le
Corfaire le Moiffonneur de Dunkerque.
Le Capitaine Antoine Vaffe , commandant l'A
wenturier , autre Corfaire de Dunkerque , s'eft
emparé des Navires Anglois le May , de Leith &
le Frederic , de Londres. Cette derniere prife ,
qui alloit de Peterſbourg à Corck , avec un chargement
de chanvre & de fer , a été conduite en
Norwege.
Les Corfaires le Machault & le Comte de Saint-
Germain , de Dunkerque ; y ont conduit les Na
vires Anglois le Succès , & le Marchand , de Stoc
kholm , l'Elifabeth , l'Anne & le Marchand , d'E
dimbourg , & le Marchand , de Rotterdam. Ces
fix bâtimens font chargés de charbon de terre,
AVRIL. 1758, 199
1 eft encore arrivé à Dunkerque un Brigantin
Anglois appellé la Jeanne & Marguerite , done
la cargaifon eft compofée de différentes marchandifes
, & qui a été pris par le Corfaire le Comte
Ayen , de Boulogne,
Les Navires Anglois le Franchip , de Corck ;
chargé de fruit & de fel , & le Javan , chargé
d'indigo , de fucre , de café & de bois de Campeche
, ont été pris par les Corfaires le Mefnil &
la Nymphe , de Granville . Le Javan a été conduit
dans ce dernier port ; l'autre prife eft arrivée à
Morlaix.
Le Capitaine Defvalons- Macé, commandant le
Corfaire l'Helene , de Saint-Malo , y a conduit le
Navire Anglois la Parfaite Union , de 360 tonneaux
, venant de Rhode- Inland , & allant à Londres,
avec une cargaifon d'indigo , de café , de
bois de campeche , de gayac , d'huile de baleine
, & d'autres marchandifes, Cette prife eft eftimée
plus de trois cens mille livres,
Le fieur de Gouyen , commandant le Corfaire
la Ducheffe de Fitz- James , de Saint - Malo , s'eft
renda maître d'un Corfaire de Jerzey , armé de
8 canons & de 40 hommes d'équipage , qui eft ar
rivé à Cherbourg.
Le Groignard , autre Corfaire de Saint- Malo ,
a conduit dans le même port de Cherbourg un
Brigantin Anglois de 200 tonneaux , chargé de
charbon de terre.
Le Navire François le Polly , chargé de fucre
& de café , a été enlevé par le Corfaire le Moras ,
de Saint-Malo , à un Corfaire de Briſtol , qui s'en
étoit,emparé,
On mande de Saint-Jean- de-Luz , qu'il y eft
arrivé un Navire Anglois appellé la Priory , de
Pool, qui a pour chargement 930 quintaux de
1 iv
200 MERCURE DE FRANCE.
morues , & 28 demi-barriques d'huile de poiffon:
Ce Bâtiment a été pris par le Corfaire la Baſquaife
, de ce port.
Les Capitaines Rondemy & Jean Olive , com
mandans , l'un le Corfaire le Roi Gaſpard , de
Marſeille , l'autre la Barque la Marie Diligente ,
de Martigue , armée en guerre & en marchandi
fes , fe font rendus maîtres , le premier , du Corfaire
Anglois le Osborne , armé de 80 hommes
d'équipage , le fecond , du Senaw l'Anne Betine ,
chargé de chanvre & de graine de lin.
:
Par les lettres venues de Saint- Domingue , on
apprend que les Corfaires de cette ifle y ont conduit
foixante-deux Navires Anglois qui font fa
Goëlette , le Jean- de- Nancy ; an Bateau Hollandois
repris fur les Anglois ; le Bateau , la Fleur
de la mer; le Brigantin , le Severn ; le Bateau ',
le Guilleaume ; le Brigantin , le Poli ; un Corfaire
repris fur les Anglois ; le Brigantin , l'Elifan
beth ; le Corfaire , les Deux Freres ; la Goëlette ,
la Jeanne ; le Bateau , le Diamant ; le Brigan
tin , la Marie-Marthe ; la Goëlette , la Fortune ;
la Goëlette , la Charmante- Folie ; la Goëlette
te Roi Georges ; le Corfaire , la Revanche ; le Cor
faire , le George ; le Corfaire , la Tarte ; la Goë-
Jette , le Loup , avec un Bateau ; le Bateau , la
Marie-Jofeph ; le Navire , le Munety ; le Bateau- ,
Ja Charmante- Bedfy ; le Bateau , PAmitié ; le
Brigantin , le Roi Georges ; le Senaw , le Derfor ;
de Bateau , les Deux-Freres ; le Brigantin , l'Afritain
; la Goëlette , la Norwege ; le Brigantin ,
ta Suzanne ; la Goëlette , le Ringeard ; le Sela
Rebecca ; le Brigantin , du même nom ;
le Bateau , le Diamant ; le Senaw , le Grandifon
le Bateau , le Guillaume ; le Brigantin , le Jean
de Greenoeck ; la Goëlette , Lancop de Lencefter
t
naw ,
"
AVRIL 1758. 201
Je François ; le Brigantin , le Dauphin ; la Goëlette
, l'Anne; le Navire , le Cigne ; une Barque
repriſe fur les Anglois ; le Bateau , l'Hirondelle ;
le Bateau , le Thomas ; le Bateau , la Bonite ; le
Bateau , l'Efther; le Brigantin ; l'Ame ; le Prince-
Sauvage , Navire Negrier , de Bristol ; le Pa→
quebot , le Duc de Falmouth ; le Navire , le Sucès
; la Goëlette , la Pauline ; le Senaw , la Syrene;
le Navire , le Tanger ; le Senaw , le Succès
; le Navire , l'Ifabelle- Marie ; le Bateau , le
Thomas ; la Goëlette , le Saint Etienne ; le Bateau ,
le Dauphin & le Hardewichele Brigantin , l'Hi
Tondelle ; le Senaw , l'Unifé ; le Brigantia , PA
mable-Jeanne ; le Bateau , la Bonne- Aventure.
Tous ces Bâtimens avoient des cargaiſons confi
dérables , à l'exception des Corfaires.
Le fieur Canon , commandant la Frégate dis
Roi la Valeur , s'eft rendu maître du Corfaire
Anglois le Vernon , de Londres , armé de 12 canons
, 16 pierriers , & 43 hommes d'équipage ,
il l'a conduit à Dunkerque.
La Revanche , Corfaire de Dunkerque , commandé
par le Capitaine Monnier , s'eft emparé de
la Frégate Angloife la Van- Anna , de 200 tonneaux
, chargée de coton , d'huile d'olive , de raifins
& de bled. Cette prife a été conduite à Diep
pe. Le même Corfaire a rançonné pour 750 gui .
aées les Navires Anglois l'Anfon le William
dont il s'étoit rendu maître.
Le Corfaire l'Emerillon , de Calais > a pris&
conduit dans ce port le Navire Anglois le Hellen ,
de Montroſe , ayant pour chargement 182 bar
ils de faumon.
Le Sloop Anglois la Providence , chargé de
grains , a été pris par le Corfaire le Villemur , de
Dieppe , qui l'a conduit au Havre.
I w
202 MERCURE DE FRANCE:
"
Il eft arrivé à Dieppe un Navire Anglois , dont
le Corfaire la Marquise de Leede , de Boulogne ,
s'eft emparé , & qui n'a pour chargement que des
pierres de taille plattes.
On apprend par des lettres écrites de Saint-Malo
, que le Capitaine Avice , commandant le Corfaire
la Comteffe de Bentheim , de ce port , y a
conduit deux prifes : l'une eft le Navire Anglois le
Fantyn , de 220 tonneaux , chargé d'environ 200
boucauts de fucre , de 7 boucauts de café , de
gingembre , de bois de Campeche & de dents
d'Eléphant l'autre eft le Corfaire le Prince
Edouard , de Grenezey , ( ci- devant la Sauterelle
, de Breft , ) armé de 14 canons , & de 80 hommes
d'équipage.
Le Bateau le Georges , de Jerzey , chargé de
balots de bas , a été pris par le Corſaire l'Eclair
de Saint Malo , qui l'a fait conduire à Cherbourg.
Le Corfaire le Samfon , de Bayonne , s'eft rea-
'du maître du Corfaire le Keirke , de Grenezey ,
armé de 10 canons , 12 pierriers , & 45 hommes
d'équipage.
On mande du paffage qu'il y eft arrivé un Navire
Anglois qui a été pris par le Corfaire le La
bour , de Saint-Jean-de-Luz , & dont la cargai
fon confifte en 401. boucauts de fucre , 150 barriques
de vin de Madere , & autres marchandiſes.
Les Vaiffeaux la Compagnie des Indes & le Duc
de Bethune , venant des Indes Orientales richement
chargés , l'un en marchandiſes de la Chine
Pautre en marchandifes de la côte de Coromandel
& de Bengale , font arrivés au port de l'Orient
en. Bretagne les 10 & 12 de ce mois .
Le Vaiffeau la Compagnie des Indes , aux átté-
#ages des côtes de Bretagne , a été atteint par un
Corfaire Anglois de 14 canons , contre lequel il
AVRIL. 1758. 203
eft battu pendant plufieurs heures ; fa bonne contenance
a fait lâcher prife à ce Corfaire.
Le Vaiffeau le Duc de Bethune, a auffi été attaqué
à la hauteur de 40 degrés de latitude Nord ,
par un Corfaire Anglois de 30 canons de 10livres
de balle , & nonobftant la foibleffe de ce Vailfeau
, qui n'étoit monté que de 16 canons , il a
forcé le Corfaire Anglois de l'abandonner . Le
fieur Sainromain , qui le commandoit , a été bleffé
au bras de deux coups de feu , & il a eu huit hom
mes de fon équipage tués & plufieurs bleflés.
La Compagnie à reçu , par le Vaiffeau le Duc
de Béthune , la nouvelle de l'arrivée de plufieursde
fes vaiffeaux à Pondichery , où ils ont remis
les munitions & les fecours dont cette place pouvoit
avoir befoin.
écrit de Marfeille que le Capitaine Gaffin
de Martigues , de cette Ville , commandant le
Brigantin le Fameux , a fait dans les différentes
croifieres douze prifes qu'il a conduites à Cadix ,
à l'exception d'une feule qui lui a été enlevée.
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En 1758, plusieurs événements et nominations ont marqué la cour de France. Bernard de Boulinvilliers a été nommé Provôt et Maître des Cérémonies de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis. Une ordonnance royale du 1er février a augmenté les Volontaires du Dauphiné, portant leur effectif à quatre cent vingt hommes répartis en six compagnies. Le Marquis de Paulmy a démissionné de sa charge de Secrétaire d'État à la Guerre, remplacé par le Maréchal de Belle-Isle. Le Roi a réorganisé plusieurs régiments, nommant le Marquis de Talaru et le Duc de Mazarin à des postes clés. Le Marquis de Pons a obtenu l'agrément de Colonel en second du Régiment de Dragons d'Orléans. Le 7 mars, le Roi a passé en revue les régiments des Gardes Françaises et des Gardes Suisses en présence de la famille royale. Une ordonnance du 20 février a ordonné aux officiers des troupes en Allemagne de rejoindre leurs quartiers pour rassembler les recrues. Le Roi a nommé les Comtes de Bercheny et de Conflans Maréchaux de France, ainsi que plusieurs Lieutenants Généraux et Maréchaux de camp pour la campagne militaire. Par un édit, le Roi a créé dix nouvelles charges de Payeurs et de Contrôleurs des Rentes à l'Hôtel de Ville de Paris. À Toulouse, un incendie a détruit huit maisons sans faire de victimes. À Montpellier, les Pénitents Blancs ont célébré l'anniversaire de la fondation de leur compagnie, marquée par des cérémonies religieuses et la présence des États de la Province de Languedoc. En avril 1758, des corsaires français ont capturé plusieurs navires anglais et hollandais. Parmi les prises notables, on trouve un corsaire de Jersey armé de 8 canons et 40 hommes d'équipage à Cherbourg, un brigantin anglais de 200 tonneaux chargé de charbon, et divers autres navires chargés de marchandises variées comme du sucre, du café, des morues, et de l'huile de poisson. Les corsaires français ont également repris plusieurs navires anglais et hollandais qui avaient été capturés par les Anglais. À Saint-Domingue, les corsaires ont conduit soixante-deux navires anglais, principalement des goélettes et des brigantins. Des frégates et des corsaires français ont également pris des navires anglais dans divers ports comme Dunkerque, Dieppe, et Le Havre. Les vaisseaux de la Compagnie des Indes, le Duc de Béthune et un autre vaisseau, ont résisté avec succès à des attaques de corsaires anglais malgré leur infériorité en armement. Le Duc de Béthune a également apporté des nouvelles de l'arrivée de plusieurs vaisseaux à Pondichéry. Enfin, le capitaine Gaffin de Martigues a réalisé douze prises avec son brigantin le Fameux, les conduisant principalement à Cadix.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
40
p. 198-203
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 9 du mois d'Avril, M. le Marquis de Paulmy, Ministre d'Etat, [...]
Mots clefs :
Marquis, Maréchal, Roi de France, Parlement, Escadre anglaise, Vaisseaux, Canons, Marchandises, Frégates, Attaque, Princesse, Ducs, Serment, Chevalier, Évêques, Mademoiselle de Charolois, Cérémonie funèbre, Édit du roi, Rentes, Taxes, Capitaines, Corsaires , Combat naval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &G.
Lag du mois d'Avril, M. le Marquis de Paulmy,
Miniftre d'Etat , prêta ferment entre les mains du
Roi , pour la charge de Tréforier de l'Ordre du
Saint-Efprit.
Les deux nouveaux Maréchaux de France ( MM.
les Comces de Bercheny & de Conflans ) prêterent
auffi ferment le même jour en cette qualité.
Le Roi ayant fait choix de M. le Maréchal Duc
de Befle- Ifle pour remplir la charge de Secrétaire
d'Etat au Département de la Guerre , Sa Majefté
a appellé près de fa perfonne M. de Crémille ,
Lieutenant- Général de fes Armées , pour aider
M. le Maréchal de Belle-Ifle dans les fonctions &
dans les détails de fon Département , & fous les
ordres.
La Vacance du Parlement ayant obligé de remettre
la Proceffion qui fe fait tous les ans le 22
de Mars , en mémoire de la réduction de certe
Capitale fous Pobéiffance de Henry IV , elle fe
fr en la maniere accoutumée le 7 de ce mois. Les
Lettres du Roi avoient été portées la veille aux
Compagnies , dont la préfence y eft requiſe , fuivant
l'ufage , par M. de Gizeux , Maître des cérémonies
de France en furvivance.
L'Efcadre Angloife , commandée par l'Amiral
Hawke , eft entrée le 4 Avril après-midi aux ra
des de la Rochelle , & a mouillé le 5 dans celle
de l'Ifle. Daix . Elle en eft repartie le 7 au matin
M A 1. 1758. 199
Cette Efcadre étoit compofée de fept Vaiffeaux de
ligne le Ramillies , de yo canons , le Royal-
Georges & le Royal- Guillaume , de 100 canons
chacun ; le Torbay , de 74 ; le Bedford , de 70 ;
l'Intrépide , de 64 ; & le Windſor , de 60 , avec
trois Frégates & un Senaw. L'Amiral Hauke a fait
débarquer quelque monde à l'ifle Daix , & y a
fait brûler les plattes formes , outils de travailleurs
, tombereaux , charettes , fauciffons , fafcinages
, ponts , & généralement tout ce qui s'eft
trouvé de combuftible dans les fortifications provifionnelles
que l'on y exécutoir. Tous les habitans
& ouvriers qui étoient à l'Iſle Daix , s'en étoient
retirés à Fouras dans le moment où l'Eſcadre Angloife
a paru , & il n'y étoit resté que quelques
Soldats. Les Anglois en ont emmené fept ou huit
avec eux. Les Vaiffeaux du Roi le Floriffant , le
Dragón , le Sphinx , le Hardy & le Warwick , qui
étoient en rade avec quelques Frégates , n'étant
point en état de réfilter à des forces fi fupérieures ,
fe font réfugiés dans la Charente entre Fouras &
l'Iſle Madame , & ils s'y font entraversé de maniere
à empêcher Pentrée de la riviere à l'Efcadre
Angloife , fi elle eût fair quelques tentatives pour
forcer le paffage. On avoit fait des difpofitions à
Rochefort , pour nuire par tous les moyens praticables
aux Vaiffeaux Anglois , s'ils n'en avoient
pas prévenu l'effet par leur retraite . Cependant les
Chaloupes canonnieres Anguille & l'Aventure ,
armées chacune d'un canon de 24 , & comman→
dées par les fieurs de Kergariou & de Camiran
Enfeignes de Vaiffeau, ont fort incommodé le
Vaiffeau Anglois l'Intrépide , qui étoit échoué fur
le banc de Boyard , & qui attendoit la haute mer
pour le mettre à flor. Nos Chaloupes feroient même
parvenues à le défemparer , fans le Vaiffeau le
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
Windfor & quelques Frégates qui ont mis fours
voile pour le dégager . Les Fregates . la Thetis
l'Anemone & l'Ecureuil , commandées par les
fieurs de Goimpy , de Feuquieres , Lieutenant de
Vaiffeau , du Guafpern & de Queralbeau , Enfeignes
, conduifoient un convoi de Navires de commerce
de Breft à Rochefort . L'Anemone a gagné
l'entrée de la Charente avec une partie du convoi
, & le refte s'eft mis fous la protection de la
Citadelle de Saint-Martin de Ré , avec les Fregates
la Thetis & l'Ecureuil. Cette premiere s'eft même
emparé dans le Pertuis - Breton du Corſaire Anglois
le Franc-Maçon , de 10 carrons & de 70 hommes
d'équipage , & l'a fait entrer à Saint -Martin
de Ré à la vue de l'Efcadre Angloiſe.
Le 14 Avril , le Roi tint le Sceau pour la vingtfeptieme
fois.
Sa Majefté , à l'occafion de la mort de Mademoiſelle
de Charolois , alla le même jour rendre
vifite à la Princeffe de Conty , & à Mademoiſelle
de Sens , chez qui fe trouverent le Prince & la
Princeffe de Condé .
La Reine , Monfeigneur le Dauphin , Madame
la Dauphine , Monfeigneur le Duc de Bourgogne,
Monſeigneur le Duc de Berry , Monfeigneur le
Comte de Provence , Madame Infante , Madame
& Mefdames Victoire & Louiſe , vifiterent auffi
ces Princeffes .
Le 15 , la Princeffe de Conty & Mademoiſelle
de Sens , allerent faire leurs révérences au Roi , à
la Reine & à la Famille Royale.
Le même jour , Madame Louife donna le voile
à la Dame de Ziner , dans l'Abbaye de Saint Cyr.
Le 19 , MM. l'Evêque de Digne & l'Evêquè
d'Aire prêterent ferment entre les mains du Roi .
Les fieurs Guyot de Saint- Amand & de Gangy
MA 1.1758. 201
4
prêterent ferment entre les mains du Roi le 9 du
même mois ; le premier , pour la charge de Lieutenant
de Roi de la Province du Chalonnois ; le
fecond , pour la charge de Lieutenant de Roi au
Département & Sénéchauffée de Poitiers & de Lu
fignan.
Le Roi reçut le même jour Chevaliers de l'Ordre
Royal & Militaire de Saint Louis , M. le Marquis
de Foffeufe , Capitaine- Lieutenant des Gendarmes
de la Reine , Menin de Monfeigneur le
Dauphin , & MM. les ) Comtes de Biernay , Soulieutenant
des Gendarmes de Berry ; de Lordat ,
Soulieutenant des Chevaux- Légers de Bretagne ;
de Murinais , premier Cornette des Chevaux - Legers
d'Aquitaine ; de Noé & de Saiffeval , Guidons
de Gendarmerie.
M. PEyêque de Digne a été facré le 16 Avril
dans l'Eglife des Miffions Etrangeres , par M.
l'Archevêque d'Embrun , affifté des Evêques de
Dol & de Vence,
M. l'Evêque d'Aire,a été facré le même jour à
Meaux par l'Evêque de cette derniere Ville , affifté
de l'ancien Evêque de Troyes & de celui de
Condom.
L'Académie Royale des Sciences ayant élu le
feur Bezout & le Comte de Lauragais , pour remplir
les deux places d'Adjoints - Méchaniciens , va
cantes par la promotion de M. le Chevalier d'Arcy
& de M. Yaucanfon à celles d'Affociés Ordinaires
, le Roi a bien voulu agréer fon choix.
Le Corps de Mademoiſelle de Charolois , après
avoir été embaumé , a été expofé pendant plufeurs
jours dans une Chambre de parade , éclairée.
par un grand nombre de lumieres , & tendue de
blanc. Il fut porté le 13 Avril au Couvent des
Carmelites du Fauxbourg Saint Jacques , pour y
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
être inhumé. Le cortège du Convoi étoit compoft
de cent Pauvres , couverts de draps gris , & tenant
chacun un fambeau ; des Officiers , des Suiffes &
des Valets de Chambre de la Princeffe à cheval
de plus de cent cinquante Valers de pieds , de fept
Carroffes drapés à fix chevaux harnachés & capa
raçonnés de noir , qui étoient remplis par les
Ecuyers , les Gentilshommes , les principaux Of
heiers , & les Femmes de Chambres ; & de deux
Carroles à huit chevaux. Dans le premier de ces
deux Carroffes , étoit le Corps de la Princeffe
avec les deur Aumôniers. La Princeffe de Condé
étoit dans le fecond avec la Princeffe de Rohan
la Dame de Renty , fa Dame d'Honneur , la Dame
du Guefelin , fa Dame de Compagnie , & les
Dames attachées à la Princeffe défunte. Lorsqu'on
fut aux Carmelites , le Corps fat defcendu du Carroffe
par les huit Valers de Chambre, & porté fous
le portique intérieur de l'Eglife , ou les Religieufes
, tenant chacune un cierge à la main , étoient
rangées à droite & à gauche avec trente Eeclefiafriques
, le Supérieur de la Maifon à leur tête. L'Evêque
de Valence en camail & en rochet , accom
pagné du Curé de Saint Sulpice en étole ; en préfentant
le Corps & le Coeur de la Princeffe aux
Carmelites , leur fit un difcours auquel le Supé
rieur répondit , enfuite ces Religieufes commencerent
l'Office des Morts. Les prietes finies , les
hair Valets de Chambre porterent le Corps près de
la foffe , & Py ayant defeende , le Ceur fur pofe
fur la croix du cerceuil . La Princeffe de Condé qui
menoit le deuil , étoit en longue mante , dont la
queue étoit portée par le fieur de Tourailles , for
fecond Ecuyer.
On vient de publier un Edit du Roi portant
création de trois millions deur cens mille livres
MAI. 1758.
203
actuelles & effectives de Rentes héréditaires à
quatre pour cent fur les Aydes & Gabelles , par
forme de remplacement des Rentes créées par
l'Edit de Juin 1720. Chaque conſtitution particuliere
defdites Rentes ne pourra être moindre que
de mille livres de principal , qui produiront quarante
livres de rente. Il n'y aura fur ces Rentes
aucune retenue de vingtieme ni des deux fols pour
livre du dixieme , & de toutes autres impofitions.
Les Communautés Eccléfiaftiques , les Hôpitaux ,
& tous gens de main- morte , ainfi que les Etran
gers non-naturalifés & ceux mêmes qui demeure-
Font hots du Royaume , pourront acquérir lefdites
Rentes & en jouir , fans être obligés à aucune
formalité, ni payer aucuns droits d'amortiffemens.
On pourra en tranfmettre la propriété à d'autres
par voie de réconftitution. A commencer du premier
Janvier 1760 , on remboursera tous les ans
en deniers comptans une partie des capitaux defdites
Rentes jufqu'à leur extinétion totale , & ce
remboursement fe fera par la voie du fort , en
forme de Loterie , en la maniere qu'il eft porté &
expliqué par l'Edit . Les capitaux desdites Rentes
feront fournis moitié en argent, moitié en contrats .
Les lettres de Livourne annoncent que la Frégate
la Rofe , de 16 canons , commandée par le
feur de Sade , Capitaine de Vaiffeau , a conduit
à Malte le 9 Mars le Corſaire Anglois le Léopard,
de 36 canons , dont elle s'eft emparé après um
long combat.
•
Le Capitaine Ferdinand de Renaud , qui commande
le Corfaire le Duc d'Ayen , de Boulogne ,
s'eft rendu maître des Brigantins Anglois le Sal
tens, chargéd'orge & de farine,& laFortune, ayant
pour cargaifon du fucre ,du fel , des vins , des fruits,
&c. & il les a fait conduire à Dunkerque. Le mê-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE .
me Corfaire a pris un troifieme Bâtiment Anglois
chargé de charbon de terre , qui s'est échoué aux
environs d'Oftende .
Le Navire Anglois le Thomlefon , d'Antigues ,
'de 200 tonneaux , chargé de fucre & de coton
eft arrivé à Morlaix : il a été pris par le Corfaire
le Comte de Langeron , de Saint -Malo..
On mande de Marfeille , qu'il y a été conduit
un Brigantin Anglois appellé le Conftant , chargé
raifins fecs , qui a été pris par les Corfaires la
Conftance & le Charron , de ce port .
Le Corfaire la Ville- Helio , de Vannes , ayant
rencontré le 17 Juillet dernier au Cap Finiſtere
le Navire Anglois l'Elifabeth , forti de Roterdam
le 2 du même mois fous pavillon Hollandois , le
fomma d'amener & d'exhiber fes papiers . Ce Bâtiment
ayant refuſé d'amener , le Corſaire François
l'attaqua , & après un combat fanglant , s'en rendit
maître à l'abordage . Cette prife fi légitime a
fait l'objet d'une conteftation qui a été jugée le 8
de ce mois au Confeil des Prifes , en faveur du
Corfaire de Vannes. Elle eft eftimée plus de quatre
cens mille livres.
Le Capitaine Adrien de Lille , commandant le
Corfaire la Fulvie , de Dunkerque , s'eft rendu
maître des Navires Anglois l'Ellis , de Liverpool ,
de 200 tonneaux , armé de 4 canons & de 15 hommes
, & la Providence , de Briſtol , de 350 tonneaux
, armé de 24 canons & de 60 hommes. Ces
deux Bâtimens , qui alloient à la Jamaïque chacun
avec un chargement confiftant en vivres & en
marchandifes feches , ont été conduits à Morlaix .
Le Capitaine de Lille , en fociété avec le Corſaire
le Maurepas , de Dunkerque , a fait de plus pour
environ cinquante mille livres de rançons.
Le Navire Anglois l'Ulyffe , de la Nouvelle .
MA I. 1758 . 203
Yorck, d'où il venoit avec un chargement compofé
de bois de campêche, & de 80 barrils de goudron
, a été pris par le Corfaire l'Espérance , de
Bayonne, où il eft arrivé.
Le Capitaine Durbecq- de la Ciotat , commandant
la Galliote la Curieufe , qui a été armée en
courſe à Marſeille au mois de Janvier dernier , s'eft
rendu maître à la hauteur de Malaga , d'un Navire
Anglois dont le Capitaine a offert deux mille livres
fterlings pour fa rançon .
Lag du mois d'Avril, M. le Marquis de Paulmy,
Miniftre d'Etat , prêta ferment entre les mains du
Roi , pour la charge de Tréforier de l'Ordre du
Saint-Efprit.
Les deux nouveaux Maréchaux de France ( MM.
les Comces de Bercheny & de Conflans ) prêterent
auffi ferment le même jour en cette qualité.
Le Roi ayant fait choix de M. le Maréchal Duc
de Befle- Ifle pour remplir la charge de Secrétaire
d'Etat au Département de la Guerre , Sa Majefté
a appellé près de fa perfonne M. de Crémille ,
Lieutenant- Général de fes Armées , pour aider
M. le Maréchal de Belle-Ifle dans les fonctions &
dans les détails de fon Département , & fous les
ordres.
La Vacance du Parlement ayant obligé de remettre
la Proceffion qui fe fait tous les ans le 22
de Mars , en mémoire de la réduction de certe
Capitale fous Pobéiffance de Henry IV , elle fe
fr en la maniere accoutumée le 7 de ce mois. Les
Lettres du Roi avoient été portées la veille aux
Compagnies , dont la préfence y eft requiſe , fuivant
l'ufage , par M. de Gizeux , Maître des cérémonies
de France en furvivance.
L'Efcadre Angloife , commandée par l'Amiral
Hawke , eft entrée le 4 Avril après-midi aux ra
des de la Rochelle , & a mouillé le 5 dans celle
de l'Ifle. Daix . Elle en eft repartie le 7 au matin
M A 1. 1758. 199
Cette Efcadre étoit compofée de fept Vaiffeaux de
ligne le Ramillies , de yo canons , le Royal-
Georges & le Royal- Guillaume , de 100 canons
chacun ; le Torbay , de 74 ; le Bedford , de 70 ;
l'Intrépide , de 64 ; & le Windſor , de 60 , avec
trois Frégates & un Senaw. L'Amiral Hauke a fait
débarquer quelque monde à l'ifle Daix , & y a
fait brûler les plattes formes , outils de travailleurs
, tombereaux , charettes , fauciffons , fafcinages
, ponts , & généralement tout ce qui s'eft
trouvé de combuftible dans les fortifications provifionnelles
que l'on y exécutoir. Tous les habitans
& ouvriers qui étoient à l'Iſle Daix , s'en étoient
retirés à Fouras dans le moment où l'Eſcadre Angloife
a paru , & il n'y étoit resté que quelques
Soldats. Les Anglois en ont emmené fept ou huit
avec eux. Les Vaiffeaux du Roi le Floriffant , le
Dragón , le Sphinx , le Hardy & le Warwick , qui
étoient en rade avec quelques Frégates , n'étant
point en état de réfilter à des forces fi fupérieures ,
fe font réfugiés dans la Charente entre Fouras &
l'Iſle Madame , & ils s'y font entraversé de maniere
à empêcher Pentrée de la riviere à l'Efcadre
Angloife , fi elle eût fair quelques tentatives pour
forcer le paffage. On avoit fait des difpofitions à
Rochefort , pour nuire par tous les moyens praticables
aux Vaiffeaux Anglois , s'ils n'en avoient
pas prévenu l'effet par leur retraite . Cependant les
Chaloupes canonnieres Anguille & l'Aventure ,
armées chacune d'un canon de 24 , & comman→
dées par les fieurs de Kergariou & de Camiran
Enfeignes de Vaiffeau, ont fort incommodé le
Vaiffeau Anglois l'Intrépide , qui étoit échoué fur
le banc de Boyard , & qui attendoit la haute mer
pour le mettre à flor. Nos Chaloupes feroient même
parvenues à le défemparer , fans le Vaiffeau le
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
Windfor & quelques Frégates qui ont mis fours
voile pour le dégager . Les Fregates . la Thetis
l'Anemone & l'Ecureuil , commandées par les
fieurs de Goimpy , de Feuquieres , Lieutenant de
Vaiffeau , du Guafpern & de Queralbeau , Enfeignes
, conduifoient un convoi de Navires de commerce
de Breft à Rochefort . L'Anemone a gagné
l'entrée de la Charente avec une partie du convoi
, & le refte s'eft mis fous la protection de la
Citadelle de Saint-Martin de Ré , avec les Fregates
la Thetis & l'Ecureuil. Cette premiere s'eft même
emparé dans le Pertuis - Breton du Corſaire Anglois
le Franc-Maçon , de 10 carrons & de 70 hommes
d'équipage , & l'a fait entrer à Saint -Martin
de Ré à la vue de l'Efcadre Angloiſe.
Le 14 Avril , le Roi tint le Sceau pour la vingtfeptieme
fois.
Sa Majefté , à l'occafion de la mort de Mademoiſelle
de Charolois , alla le même jour rendre
vifite à la Princeffe de Conty , & à Mademoiſelle
de Sens , chez qui fe trouverent le Prince & la
Princeffe de Condé .
La Reine , Monfeigneur le Dauphin , Madame
la Dauphine , Monfeigneur le Duc de Bourgogne,
Monſeigneur le Duc de Berry , Monfeigneur le
Comte de Provence , Madame Infante , Madame
& Mefdames Victoire & Louiſe , vifiterent auffi
ces Princeffes .
Le 15 , la Princeffe de Conty & Mademoiſelle
de Sens , allerent faire leurs révérences au Roi , à
la Reine & à la Famille Royale.
Le même jour , Madame Louife donna le voile
à la Dame de Ziner , dans l'Abbaye de Saint Cyr.
Le 19 , MM. l'Evêque de Digne & l'Evêquè
d'Aire prêterent ferment entre les mains du Roi .
Les fieurs Guyot de Saint- Amand & de Gangy
MA 1.1758. 201
4
prêterent ferment entre les mains du Roi le 9 du
même mois ; le premier , pour la charge de Lieutenant
de Roi de la Province du Chalonnois ; le
fecond , pour la charge de Lieutenant de Roi au
Département & Sénéchauffée de Poitiers & de Lu
fignan.
Le Roi reçut le même jour Chevaliers de l'Ordre
Royal & Militaire de Saint Louis , M. le Marquis
de Foffeufe , Capitaine- Lieutenant des Gendarmes
de la Reine , Menin de Monfeigneur le
Dauphin , & MM. les ) Comtes de Biernay , Soulieutenant
des Gendarmes de Berry ; de Lordat ,
Soulieutenant des Chevaux- Légers de Bretagne ;
de Murinais , premier Cornette des Chevaux - Legers
d'Aquitaine ; de Noé & de Saiffeval , Guidons
de Gendarmerie.
M. PEyêque de Digne a été facré le 16 Avril
dans l'Eglife des Miffions Etrangeres , par M.
l'Archevêque d'Embrun , affifté des Evêques de
Dol & de Vence,
M. l'Evêque d'Aire,a été facré le même jour à
Meaux par l'Evêque de cette derniere Ville , affifté
de l'ancien Evêque de Troyes & de celui de
Condom.
L'Académie Royale des Sciences ayant élu le
feur Bezout & le Comte de Lauragais , pour remplir
les deux places d'Adjoints - Méchaniciens , va
cantes par la promotion de M. le Chevalier d'Arcy
& de M. Yaucanfon à celles d'Affociés Ordinaires
, le Roi a bien voulu agréer fon choix.
Le Corps de Mademoiſelle de Charolois , après
avoir été embaumé , a été expofé pendant plufeurs
jours dans une Chambre de parade , éclairée.
par un grand nombre de lumieres , & tendue de
blanc. Il fut porté le 13 Avril au Couvent des
Carmelites du Fauxbourg Saint Jacques , pour y
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
être inhumé. Le cortège du Convoi étoit compoft
de cent Pauvres , couverts de draps gris , & tenant
chacun un fambeau ; des Officiers , des Suiffes &
des Valets de Chambre de la Princeffe à cheval
de plus de cent cinquante Valers de pieds , de fept
Carroffes drapés à fix chevaux harnachés & capa
raçonnés de noir , qui étoient remplis par les
Ecuyers , les Gentilshommes , les principaux Of
heiers , & les Femmes de Chambres ; & de deux
Carroles à huit chevaux. Dans le premier de ces
deux Carroffes , étoit le Corps de la Princeffe
avec les deur Aumôniers. La Princeffe de Condé
étoit dans le fecond avec la Princeffe de Rohan
la Dame de Renty , fa Dame d'Honneur , la Dame
du Guefelin , fa Dame de Compagnie , & les
Dames attachées à la Princeffe défunte. Lorsqu'on
fut aux Carmelites , le Corps fat defcendu du Carroffe
par les huit Valers de Chambre, & porté fous
le portique intérieur de l'Eglife , ou les Religieufes
, tenant chacune un cierge à la main , étoient
rangées à droite & à gauche avec trente Eeclefiafriques
, le Supérieur de la Maifon à leur tête. L'Evêque
de Valence en camail & en rochet , accom
pagné du Curé de Saint Sulpice en étole ; en préfentant
le Corps & le Coeur de la Princeffe aux
Carmelites , leur fit un difcours auquel le Supé
rieur répondit , enfuite ces Religieufes commencerent
l'Office des Morts. Les prietes finies , les
hair Valets de Chambre porterent le Corps près de
la foffe , & Py ayant defeende , le Ceur fur pofe
fur la croix du cerceuil . La Princeffe de Condé qui
menoit le deuil , étoit en longue mante , dont la
queue étoit portée par le fieur de Tourailles , for
fecond Ecuyer.
On vient de publier un Edit du Roi portant
création de trois millions deur cens mille livres
MAI. 1758.
203
actuelles & effectives de Rentes héréditaires à
quatre pour cent fur les Aydes & Gabelles , par
forme de remplacement des Rentes créées par
l'Edit de Juin 1720. Chaque conſtitution particuliere
defdites Rentes ne pourra être moindre que
de mille livres de principal , qui produiront quarante
livres de rente. Il n'y aura fur ces Rentes
aucune retenue de vingtieme ni des deux fols pour
livre du dixieme , & de toutes autres impofitions.
Les Communautés Eccléfiaftiques , les Hôpitaux ,
& tous gens de main- morte , ainfi que les Etran
gers non-naturalifés & ceux mêmes qui demeure-
Font hots du Royaume , pourront acquérir lefdites
Rentes & en jouir , fans être obligés à aucune
formalité, ni payer aucuns droits d'amortiffemens.
On pourra en tranfmettre la propriété à d'autres
par voie de réconftitution. A commencer du premier
Janvier 1760 , on remboursera tous les ans
en deniers comptans une partie des capitaux defdites
Rentes jufqu'à leur extinétion totale , & ce
remboursement fe fera par la voie du fort , en
forme de Loterie , en la maniere qu'il eft porté &
expliqué par l'Edit . Les capitaux desdites Rentes
feront fournis moitié en argent, moitié en contrats .
Les lettres de Livourne annoncent que la Frégate
la Rofe , de 16 canons , commandée par le
feur de Sade , Capitaine de Vaiffeau , a conduit
à Malte le 9 Mars le Corſaire Anglois le Léopard,
de 36 canons , dont elle s'eft emparé après um
long combat.
•
Le Capitaine Ferdinand de Renaud , qui commande
le Corfaire le Duc d'Ayen , de Boulogne ,
s'eft rendu maître des Brigantins Anglois le Sal
tens, chargéd'orge & de farine,& laFortune, ayant
pour cargaifon du fucre ,du fel , des vins , des fruits,
&c. & il les a fait conduire à Dunkerque. Le mê-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE .
me Corfaire a pris un troifieme Bâtiment Anglois
chargé de charbon de terre , qui s'est échoué aux
environs d'Oftende .
Le Navire Anglois le Thomlefon , d'Antigues ,
'de 200 tonneaux , chargé de fucre & de coton
eft arrivé à Morlaix : il a été pris par le Corfaire
le Comte de Langeron , de Saint -Malo..
On mande de Marfeille , qu'il y a été conduit
un Brigantin Anglois appellé le Conftant , chargé
raifins fecs , qui a été pris par les Corfaires la
Conftance & le Charron , de ce port .
Le Corfaire la Ville- Helio , de Vannes , ayant
rencontré le 17 Juillet dernier au Cap Finiſtere
le Navire Anglois l'Elifabeth , forti de Roterdam
le 2 du même mois fous pavillon Hollandois , le
fomma d'amener & d'exhiber fes papiers . Ce Bâtiment
ayant refuſé d'amener , le Corſaire François
l'attaqua , & après un combat fanglant , s'en rendit
maître à l'abordage . Cette prife fi légitime a
fait l'objet d'une conteftation qui a été jugée le 8
de ce mois au Confeil des Prifes , en faveur du
Corfaire de Vannes. Elle eft eftimée plus de quatre
cens mille livres.
Le Capitaine Adrien de Lille , commandant le
Corfaire la Fulvie , de Dunkerque , s'eft rendu
maître des Navires Anglois l'Ellis , de Liverpool ,
de 200 tonneaux , armé de 4 canons & de 15 hommes
, & la Providence , de Briſtol , de 350 tonneaux
, armé de 24 canons & de 60 hommes. Ces
deux Bâtimens , qui alloient à la Jamaïque chacun
avec un chargement confiftant en vivres & en
marchandifes feches , ont été conduits à Morlaix .
Le Capitaine de Lille , en fociété avec le Corſaire
le Maurepas , de Dunkerque , a fait de plus pour
environ cinquante mille livres de rançons.
Le Navire Anglois l'Ulyffe , de la Nouvelle .
MA I. 1758 . 203
Yorck, d'où il venoit avec un chargement compofé
de bois de campêche, & de 80 barrils de goudron
, a été pris par le Corfaire l'Espérance , de
Bayonne, où il eft arrivé.
Le Capitaine Durbecq- de la Ciotat , commandant
la Galliote la Curieufe , qui a été armée en
courſe à Marſeille au mois de Janvier dernier , s'eft
rendu maître à la hauteur de Malaga , d'un Navire
Anglois dont le Capitaine a offert deux mille livres
fterlings pour fa rançon .
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En avril 1758, plusieurs événements significatifs se sont déroulés à la cour de France. Le Marquis de Paulmy a prêté serment pour la charge de Trésorier de l'Ordre du Saint-Esprit. Les Comtes de Bercheny et de Conflans ont été nommés Maréchaux de France et ont également prêté serment. Le Roi a nommé le Maréchal Duc de Belle-Isle au Département de la Guerre et a appelé M. de Crémille pour l'assister. La procession annuelle en mémoire de la réduction de Paris sous Henri IV a été reportée au 7 avril. Sur le plan militaire, l'escadre anglaise commandée par l'Amiral Hawke est entrée dans la rade de l'île d'Aix le 4 avril, composée de sept vaisseaux de ligne et de trois frégates. Les vaisseaux français se sont réfugiés dans la Charente pour éviter un affrontement. Les chaloupes canonnières françaises ont attaqué le vaisseau anglais l'Intrépide, échoué sur le banc de Boyard. Plusieurs frégates françaises ont protégé un convoi de navires de commerce. Le Roi a tenu le Sceau pour la vingt-septième fois le 14 avril. À l'occasion de la mort de Mademoiselle de Charolois, le Roi et la famille royale ont rendu visite à la Princesse de Conty et à Mademoiselle de Sens. Le corps de Mademoiselle de Charolois a été inhumé au couvent des Carmélites du Faubourg Saint-Jacques. Des nominations et promotions ont eu lieu, notamment celles des Évêques de Digne et d'Aire, et de plusieurs officiers. L'Académie Royale des Sciences a élu les sieurs Bezout et le Comte de Lauragais comme Adjoints-Mécaniciens. Un édit royal a créé trois millions de livres de rentes héréditaires à quatre pour cent. En mer, plusieurs prises de navires anglais par des corsaires français ont été signalées, notamment par le Capitaine de Renaud et le Capitaine Adrien de Lille. Ces prises ont été conduites à Dunkerque et à Morlaix.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
41
p. 183-187
ALLEMAGNE.
Début :
Un corps ennemi de Hussards & de Dragons soutenu de quelque Infanterie, [...]
Mots clefs :
Dresde, Attaque de la ville, Escarmouche, Armée impériale, Moravie, Opérations militaires, Prussiens, Régiments, Général Laudon, Ennemis, Combats, Maréchal, Lieutenant-colonel, Mouvements des troupes, Francfort, Violence, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE DRESDE , le 18 Mai.
UN corps ennemi de Huffards & de Dragons
9"
foutenu de quelque Infanterie , ayant marché par
des routes détournées avec de l'artillerie vers Zittau
, a tenté de furprendre cette Ville . Mais le
Général Maguire , qui commande les poftes avancés
des Impériaux fur cette frontiere a fait
échouer l'entrepriſe , en faisant avancer des troupes
pour couvrir Zittau . Après une eſcarmouche
affez vive , où il y a eu de part & d'autre beaucoup
de morts & de bleffés , les Pruffiens ont été
forcés d'abandonner la partie.
De l'Armée Impériale en Moravie , le 24.
Mai.
Depuis le 14 de Mai jufqu'à ce jour , les Pruffiens
ont fait bien des mouvemens , foit pour
nous donner le change fur l'objet de leurs opérations
, foit pour nous furprendre. Un gros de
leurs troupes , compofé principalement de Cavalerie
, s'étant porté des deux côtés de Profnitz
pour aller déloger le Marquis de Ville de Predlitz
, dès que ce Cénéral s'apperçut que les enne184
MERCURE DE FRANCE.
mis s'approchoient de lui avec des forces bien fua
rieures aux fiennes ; il fe replia en bon ordre. I
fut cependant pourfuivi jufqu'au défilé de Drillitz,
où après quelques efcarmouches affez vives , les
Huffards Pruffiens atteignirent le Régiment de
Wirtemberg Dragons. Le fieur de Saint- Ighon ,
Major général , qui commandoit ce Régiment ,
ayant laiffé les ennemis s'engager dans le défilé ,
les chargea avec une telle vigueur qu'il les mit
dans le plus grand défordre ; de forte qu'un grand
nombre de fuyards fe jetterent dans des marais
très- profonds. Le même Régiment tomba enfuite
fur un gros de Huffards ennemis qui harceloient
fes Régimens de Modene & de Birkenfeld , Cuiraffiers
, & il les difperfa fi bien qu'il n'en reparut
pas un feul.
Le zo , le Général Laudon ayant été reconnoître
ce qui fe paffoit près d'Olmurz , il obferva que
toutes les difpofitions de l'ennemi tendoient au
fiege de certe Place , attendu que le Maréchal
Keith & le Général de la Mothe Fouquet avoient
pris une nouvelle poſition à Krenau , que le Roi
de Pruffe avec le Prince d'Anhalt . Deffau occupoit
un autre camp à Sħabelin , & que les camps de
Littau & de Czelechowitz étoient confidérable
ment affoiblis.
Un parti de Huffards ennemis s'étoit avancé
près de la petite ville de Namierz dans l'intention
de la piller. Le fieur de Palafti , Major du Régi
ment d'Efterhazi , Huffards , qui fe trouvoit
portée , envoya un détachement qui les fit bientôt
retirer. Les ennemis , pour revenir à la charge ,
fortirent en force du village de Slatenitz , avec de
la Cavalerie & des Dragons : malgré leur fupérioté
, le fieur de Palafti marcha contr'eux avec
deux cens Huffards , & manoeuvra fi bien , qu'il les
obligea de regagner leur pofte
JUILLET. 1758. 185
Le même jour , un détachement du corps de
Jahnus ayant rencontré près de Neuftadt beaucoup
de chariots ennemis deſtinés à charger dans
cette ville des vivres & des fourrages , en prit dixneuf&
quatre- vingts - deux chevaux .
La nuit du 19 au zo , le fieur de Lannius , Lieu
tenant - Colonel du Régiment de Péterwaradin ,
troupes légeres , fut détaché par le Général Jahnus
du côté de Friedland , & il fit de fi bonnes difpo
fitions, qu'ayant furpris les ennemis à Potkerfdorff
& à Annerfdorff , il renverfa totalement les Chaffeurs
, les Huffards & les autres troupes qui occu
poient ces deux poftes. L'allarme fut auffi - tôt répandue
dans la petite ville de Bahren , où étoit le
Général Pruffien Putkomer avec les Régimens de
Bornſtadt & du Prince Henri , Infanterie ; un Basaillon
de convalefcens , un Eſcadron du Régi
ment de Wirtemberg , Dragons , & vingt-une
pieces d'artillerie . Ce Général en conféquence
fortit précipitamment de Bahren , pour occuper
les hauteurs qui l'environnent. Les ennemis dans
cette action ont eu cent quarante hommes tués ,
& on leur a pris trente chevaux avec beaucoup de
bagage, fans compter plus de quatre- vingts Defer
teurs qui nous font venus. Cette affaire a mis en
mouvement tous les poftes des ennemis. Les troupes
qui alloient joindre leur armée par le chemin
qui conduit à Hoff , rétrograderent avec beaucoup
de viteffe , & l'on a fçu que les ennemis avoient
tranfporté de l'endroit où s'eft fait le choc huit
charriots remplis de bleffés. Un Lieutenant intercepta
le même jour entre Bahren & Sternberg
des lettres de l'armée ennemie , qui ont été envoyées
au quartier général.
Cinq Efcadrons de Huffards Proffiens arrivés le
22 à Landshut , & qui cantonnoient fous le canon
186 MERCURE DE FRANCE,
de cette Place , ont pensé être enlevés par le fieur
de Kalnocky , Lieutenant - Général , qui étoit refté
à Trautenau avec un fort détachement. Ce Général
, après les avoir fait reconnoître par le Colonel
Comte de Bethlem , tourna ces cinq Efcadrons
leur tua beaucoup de monde , fit treize prifonniers
, & s'empara de cent deux chevaux . Cette
affaire ne lui a coûté que quatre hommes tués &
dix bleffés .
De leur côté , les ennemis ont voulu furprendre
le Général Laudon , Dix Bataillons , quinze Efcadrons
de Cavalerie , & deux Régimens de Huffards
, fortirent dans ce deffein du camp de Czelechowitz
, & marcherent en trois colonnes fur
Premiftawitz , pour attaquer les poftes avancés
que nous avions dans ce quartier - là . Ce corps
s'étoit mis en marche la nuit à onze heures , & le
Roi de Pruffe y étoit en perfonne. A la pointe du
jour , les Pruffiens firent fur nos poftes un trèsgrand
feu d'artillerie qui les obligea de fe replier.
Mais le Général Laudon s'étant avancé avec deux
Régimens de Huffards , l'ennemi fur le champ fit
halte , & bientôt regagna fon camp. Il fut pourfuivi
par plufieurs détachemens qui ramenerent
quelques prifonniers , & tomberent enfuite le fabre
à la main fur un Bataillon de Grenadiers Pruffiens
poftés dans un village , qu'ils taillerent en
pieces.
C'eft le 13 Mai au foir que s'eft faite la jonc
tion du corps commandé par le Général Harfch
avec notre armée. Nous avons quitté le 23 le
camp de Leutomiffel , pour nous transporter à
Zwittau , & le Général Harſch s'eft porté en même
temps de Nickel à Mahrifch- Tribau.
L'Impératrice-Reine a ordonné d'armer tous les
habitans de cette Province qui , de leur propre
JUILLET. 1758 . 187
mouvement , voudront concourir à la défenſe de
leur pays , ainfi que tous les artifans & les chaffeurs
qui fe trouveront de bonne volonté . Un Receveur
de Lundenbourg , nommé Annibal Boglies
qui , dans les précédentes guerres , a rendu de fort
bons fervices , ayant offert de les conduire , la
Cour a envoyé des ordres de l'employer & de feconder
fon zele.
DE FRANCFORT , le 21 Mai.
Pour colorer la violence commife contre le
droit des gens & les égards dûs aux Souverains ,
dans l'enlèvement de M. le Marquis de Fraigne ,
les gazettes de Berlin l'ont repréſenté fauffement
comme un fimple Voyageur , qui faifoit à Zerbſt
le métier d'Efpion. On eft maintenant bien inftruit
qu'il y réfidoit de l'aveu de la Cour de France.
Ce Marquis avoit trouvé le moyen de s'échapper
de la Citadelle de Magdebourg , où il eft détenu
prifonnier ; mais il a été repris fur la route
de Zerbft , & il eft beaucoup plus étroitement
refferré .
On écrit de Breflau , qu'il y a eu le 13 de Mai
un incendie confidérable à Glogau , que le feu a
pris au College des Jéfuites , & qu'une Eglife Catholique
, une églife des Luthériens , l'hôpital ,
toutes les maiſons voifines , & le village de Bruffo ,
qui eft contigu à la Ville , ont été réduits en cendres.
DE DRESDE , le 18 Mai.
UN corps ennemi de Huffards & de Dragons
9"
foutenu de quelque Infanterie , ayant marché par
des routes détournées avec de l'artillerie vers Zittau
, a tenté de furprendre cette Ville . Mais le
Général Maguire , qui commande les poftes avancés
des Impériaux fur cette frontiere a fait
échouer l'entrepriſe , en faisant avancer des troupes
pour couvrir Zittau . Après une eſcarmouche
affez vive , où il y a eu de part & d'autre beaucoup
de morts & de bleffés , les Pruffiens ont été
forcés d'abandonner la partie.
De l'Armée Impériale en Moravie , le 24.
Mai.
Depuis le 14 de Mai jufqu'à ce jour , les Pruffiens
ont fait bien des mouvemens , foit pour
nous donner le change fur l'objet de leurs opérations
, foit pour nous furprendre. Un gros de
leurs troupes , compofé principalement de Cavalerie
, s'étant porté des deux côtés de Profnitz
pour aller déloger le Marquis de Ville de Predlitz
, dès que ce Cénéral s'apperçut que les enne184
MERCURE DE FRANCE.
mis s'approchoient de lui avec des forces bien fua
rieures aux fiennes ; il fe replia en bon ordre. I
fut cependant pourfuivi jufqu'au défilé de Drillitz,
où après quelques efcarmouches affez vives , les
Huffards Pruffiens atteignirent le Régiment de
Wirtemberg Dragons. Le fieur de Saint- Ighon ,
Major général , qui commandoit ce Régiment ,
ayant laiffé les ennemis s'engager dans le défilé ,
les chargea avec une telle vigueur qu'il les mit
dans le plus grand défordre ; de forte qu'un grand
nombre de fuyards fe jetterent dans des marais
très- profonds. Le même Régiment tomba enfuite
fur un gros de Huffards ennemis qui harceloient
fes Régimens de Modene & de Birkenfeld , Cuiraffiers
, & il les difperfa fi bien qu'il n'en reparut
pas un feul.
Le zo , le Général Laudon ayant été reconnoître
ce qui fe paffoit près d'Olmurz , il obferva que
toutes les difpofitions de l'ennemi tendoient au
fiege de certe Place , attendu que le Maréchal
Keith & le Général de la Mothe Fouquet avoient
pris une nouvelle poſition à Krenau , que le Roi
de Pruffe avec le Prince d'Anhalt . Deffau occupoit
un autre camp à Sħabelin , & que les camps de
Littau & de Czelechowitz étoient confidérable
ment affoiblis.
Un parti de Huffards ennemis s'étoit avancé
près de la petite ville de Namierz dans l'intention
de la piller. Le fieur de Palafti , Major du Régi
ment d'Efterhazi , Huffards , qui fe trouvoit
portée , envoya un détachement qui les fit bientôt
retirer. Les ennemis , pour revenir à la charge ,
fortirent en force du village de Slatenitz , avec de
la Cavalerie & des Dragons : malgré leur fupérioté
, le fieur de Palafti marcha contr'eux avec
deux cens Huffards , & manoeuvra fi bien , qu'il les
obligea de regagner leur pofte
JUILLET. 1758. 185
Le même jour , un détachement du corps de
Jahnus ayant rencontré près de Neuftadt beaucoup
de chariots ennemis deſtinés à charger dans
cette ville des vivres & des fourrages , en prit dixneuf&
quatre- vingts - deux chevaux .
La nuit du 19 au zo , le fieur de Lannius , Lieu
tenant - Colonel du Régiment de Péterwaradin ,
troupes légeres , fut détaché par le Général Jahnus
du côté de Friedland , & il fit de fi bonnes difpo
fitions, qu'ayant furpris les ennemis à Potkerfdorff
& à Annerfdorff , il renverfa totalement les Chaffeurs
, les Huffards & les autres troupes qui occu
poient ces deux poftes. L'allarme fut auffi - tôt répandue
dans la petite ville de Bahren , où étoit le
Général Pruffien Putkomer avec les Régimens de
Bornſtadt & du Prince Henri , Infanterie ; un Basaillon
de convalefcens , un Eſcadron du Régi
ment de Wirtemberg , Dragons , & vingt-une
pieces d'artillerie . Ce Général en conféquence
fortit précipitamment de Bahren , pour occuper
les hauteurs qui l'environnent. Les ennemis dans
cette action ont eu cent quarante hommes tués ,
& on leur a pris trente chevaux avec beaucoup de
bagage, fans compter plus de quatre- vingts Defer
teurs qui nous font venus. Cette affaire a mis en
mouvement tous les poftes des ennemis. Les troupes
qui alloient joindre leur armée par le chemin
qui conduit à Hoff , rétrograderent avec beaucoup
de viteffe , & l'on a fçu que les ennemis avoient
tranfporté de l'endroit où s'eft fait le choc huit
charriots remplis de bleffés. Un Lieutenant intercepta
le même jour entre Bahren & Sternberg
des lettres de l'armée ennemie , qui ont été envoyées
au quartier général.
Cinq Efcadrons de Huffards Proffiens arrivés le
22 à Landshut , & qui cantonnoient fous le canon
186 MERCURE DE FRANCE,
de cette Place , ont pensé être enlevés par le fieur
de Kalnocky , Lieutenant - Général , qui étoit refté
à Trautenau avec un fort détachement. Ce Général
, après les avoir fait reconnoître par le Colonel
Comte de Bethlem , tourna ces cinq Efcadrons
leur tua beaucoup de monde , fit treize prifonniers
, & s'empara de cent deux chevaux . Cette
affaire ne lui a coûté que quatre hommes tués &
dix bleffés .
De leur côté , les ennemis ont voulu furprendre
le Général Laudon , Dix Bataillons , quinze Efcadrons
de Cavalerie , & deux Régimens de Huffards
, fortirent dans ce deffein du camp de Czelechowitz
, & marcherent en trois colonnes fur
Premiftawitz , pour attaquer les poftes avancés
que nous avions dans ce quartier - là . Ce corps
s'étoit mis en marche la nuit à onze heures , & le
Roi de Pruffe y étoit en perfonne. A la pointe du
jour , les Pruffiens firent fur nos poftes un trèsgrand
feu d'artillerie qui les obligea de fe replier.
Mais le Général Laudon s'étant avancé avec deux
Régimens de Huffards , l'ennemi fur le champ fit
halte , & bientôt regagna fon camp. Il fut pourfuivi
par plufieurs détachemens qui ramenerent
quelques prifonniers , & tomberent enfuite le fabre
à la main fur un Bataillon de Grenadiers Pruffiens
poftés dans un village , qu'ils taillerent en
pieces.
C'eft le 13 Mai au foir que s'eft faite la jonc
tion du corps commandé par le Général Harfch
avec notre armée. Nous avons quitté le 23 le
camp de Leutomiffel , pour nous transporter à
Zwittau , & le Général Harſch s'eft porté en même
temps de Nickel à Mahrifch- Tribau.
L'Impératrice-Reine a ordonné d'armer tous les
habitans de cette Province qui , de leur propre
JUILLET. 1758 . 187
mouvement , voudront concourir à la défenſe de
leur pays , ainfi que tous les artifans & les chaffeurs
qui fe trouveront de bonne volonté . Un Receveur
de Lundenbourg , nommé Annibal Boglies
qui , dans les précédentes guerres , a rendu de fort
bons fervices , ayant offert de les conduire , la
Cour a envoyé des ordres de l'employer & de feconder
fon zele.
DE FRANCFORT , le 21 Mai.
Pour colorer la violence commife contre le
droit des gens & les égards dûs aux Souverains ,
dans l'enlèvement de M. le Marquis de Fraigne ,
les gazettes de Berlin l'ont repréſenté fauffement
comme un fimple Voyageur , qui faifoit à Zerbſt
le métier d'Efpion. On eft maintenant bien inftruit
qu'il y réfidoit de l'aveu de la Cour de France.
Ce Marquis avoit trouvé le moyen de s'échapper
de la Citadelle de Magdebourg , où il eft détenu
prifonnier ; mais il a été repris fur la route
de Zerbft , & il eft beaucoup plus étroitement
refferré .
On écrit de Breflau , qu'il y a eu le 13 de Mai
un incendie confidérable à Glogau , que le feu a
pris au College des Jéfuites , & qu'une Eglife Catholique
, une églife des Luthériens , l'hôpital ,
toutes les maiſons voifines , & le village de Bruffo ,
qui eft contigu à la Ville , ont été réduits en cendres.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En mai 1758, plusieurs événements militaires significatifs ont eu lieu en Allemagne et en Moravie. À Dresde, le 18 mai, une force ennemie composée de hussards, de dragons et d'infanterie, soutenue par de l'artillerie, a tenté de surprendre la ville de Zittau. Le général Maguire, commandant les postes avancés des Impériaux, a réussi à repousser cette attaque après une escarmouche violente. En Moravie, du 14 au 24 mai, les Prussiens ont effectué divers mouvements pour tromper ou surprendre les Impériaux. Le marquis de Ville de Predlitz s'est replié en bon ordre face à des forces ennemies supérieures, et le régiment de Wirtemberg Dragons a repoussé les hussards prussiens lors d'une escarmouche près du défilé de Drillitz. Le 20 mai, le général Laudon a observé que les Prussiens se préparaient à assiéger Olmütz, avec des positions ennemies à Krenau et Šabelin. Des détachements impériaux ont également repoussé des attaques ennemies près de Namierz et de Slatenitz. La nuit du 19 au 20 mai, le lieutenant-colonel Lannius a surpris les Prussiens à Potkerstorff et Annerstorff, capturant des chevaux et du bagage. Le 22 mai, le lieutenant-général Kalnocky a attaqué cinq escadrons de hussards prussiens à Landshut, capturant des prisonniers et des chevaux. Les Prussiens ont également tenté de surprendre le général Laudon, mais ont été repoussés. Le 13 mai, le corps commandé par le général Harsch a rejoint l'armée impériale, et l'impératrice-reine a ordonné d'armer les habitants volontaires pour la défense du pays. À Francfort, le 21 mai, les gazettes de Berlin ont faussement représenté le marquis de Fraigne comme un espion, alors qu'il résidait à Zerbst avec l'aveu de la Cour de France. Il avait été repris après s'être échappé de la citadelle de Magdebourg. Un incendie à Glogau, le 13 mai, a détruit plusieurs bâtiments, dont une église catholique, une église luthérienne, un hôpital et des maisons voisines.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
42
p. 201-206
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le Roi, la Reine, & la Famille Royale, signerent le 11 Juin le Contrat [...]
Mots clefs :
Famille royale, Audiences, Bretagne, Anglais, Duc, Troupes, Munitions, Camp de Granville, Flotte anglaise, Régiments, Nominations, Ordonnance, Maréchal, Conseil, Brigades
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LeRoi , la Reine, & la Famille Royale , figne:
rent le 11 Juin le Contrat de mariage de M. le
Marquis d'Efparbès , avec Mademoiſelle Thoinard
de Jouy , & celui de M. le Comte de Guitaut
avec Mademoiſelle Durey de Meinieres.
Le IS le Prince Xavier de Saxe partit de Ver
failles vers les dix heures du foir pour fe rendre à
Parmée du Roi.
Iw
201 MERCURE DE FRANCE.
Sa Majesté a tenu le Sceau pour la trente-unies
me & trente- deuxieme fois.
Madame la Ducheffe de Rohan-Chabot fut préfentée
le 18 au Roi & à la Reine , & elle prit le tabouret.
Le 19 , M. de Chevert , Lieutenant- Général
des Armées du Roi , arriva ici fur les fept heures
du foir. Il eut une conférence avec M. le Maréchal
Duc de Belle -Ifte , & il partit la nuit même pour
fe rendre à l'Armée de M. le Comte de Clermont.
Toutes les lettres qu'on reçoit de Bretagne confirment
que les Anglois fe font rembarqués les 1 1 ,
12 & 13 de Juin avec effroi & précipitation . Ils
n'ont point jugé à propos d'attendre l'arrivée des
Troupes que M. le Duc d'Aiguillon avoit fait venir
de divers endroits de la Province , ni celles
que M. le Duc d'Harcourt amenoit de Normandie.
Tout le dommage qu'ils ont caufé s'eft borné
à Saint- Servan , Fauxbourg de Saint - Malo ; ils
n'ont rien ofé entreprendre contre la Vile , ou
l'on avoit fait entrer deux mille hommes de Trou
pes , foutenus par trois mil e Bourgeois bien ar❤
més & d'une grande réfolution . Cette Ville étoit
d'ailleurs bien pourvue de munitions de toute efpece
, & par conféquent en état de faire une vigoureufe
défenfe. Les Troupes ont marqué beaucoup
d'ardeur pour marcher à l'ennemi , & les
Bretons le plus grand zele pour la défenſe de leur
Province. La Nobleffe , plufieurs Préfidens & Con
feillers du Parlement de Rennes faifoient armer
leurs Vaffaux , & les Ecoliers de Droit ne demandoient
des Officiers
que
les conduire contre
pour
les Anglois. L'Amiral Anfon avoit fait fortir le 15
fa flotte de la Baye de Cancale ; mais les vents
contraires l'ont obligé d'y rentrer , & elle y étoit
encore le Dimanche 18. Partout où fe porteront
les Anglois , ils trouveront nos côtes garnies & en
JUILLET. 1758. 203
état de faire échouer toutes leurs entrepriſes.
Une lettre du camp de Granville , en Baffe - Nor
mandie , datée du ro Juin , contient le détail fuivant.
« Le z de Juin vers les neuf heures du ma-
» tin , la Flotte Angloiſe párut à la Folle de Mon
» ville , & le même jour elle entra vers les fix heu
» res du foir dans l'Anfe de Vauville . Au premier
» avis qu'en reçut M. le Comte de Raymond , Ma.
» réchal de Camp , qui commande à Vallogne
>>> cet Officier Général fit marcher les Grenadiers
» du Régiment de Guyenne , avec un Piquet , &
#il envoya des ordres pour raffembler toutes les
» Troupes de ce quartier . Ces difpofitions devin→
rent inutiles par le départ de la flotte , qu'on re-
» vit le à trois heures du matin à la hauteur du
>> Cap Frehel & cette Flotte mouilla le même
» jour à neuf heures du matin fous Cancale. M.
>> le Com e de Coetlogon , Lieutenant- Général ,
» qui commande à Coutances , fit partir les Gre
>> nidiers de Saint - Chamond ; il donna en même-
>> temps des ordres pour faire marcher les Trou-
» pes de la Généralité , & pour les raffembler à
» Granville , où il arriva le lendemain 6 avec le
» Régiment de Saint - Chamond. Il trouva les ha
» bitans de cette Ville , qui étoient ratfurés par la
>>prefence & par les bonnes difpofitions de M. le
» Prince de Robec , dans la plus grande fécurité .
» Le même jour , ce Général alla reconnoître &
» marquer un camp , où toutes les Troupes fe
>> read rent avec la plus grande diligence. Le Sub-
» dé égué de l'Election de Coutances , que ce Gé
néral avoit char é de faire les approvifionne
» mens néc flaires , avoit pr's des metures fi exac-
> res , que le Régiment de Lorraine fut campé le
» 8 & le reste de l'armée le 9. Ce camp formé en
» quatre jours dans le canton le plus ingrat de la
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
Normandie , fut abondamment pourvu de tou
tes chofes , & le bois de campement , ainfi que
le bois de chauffage ,fut fourni fi à propos , que
» le Soldat ne fit pas le moindre défordre . La vian-
» de pour le Soldat , eft ici taxée à trois fols , & le
pain le plus blanc à un fol fix deniers . >>
M. le Marquis de Villeroi a prêté ferment le 25
Juin , entre les mains du Roi , pour la furvivance
de la place de Capitaine des Gardes du Corps ,
dont M. le Duc de Villerei , fon oncle , eft titu→
laire. Il en a fait les fonctions le même jour.
Le Roi a nommé Protecteur des affaires de
France , à Rome , M. le Cardinal Profper Colonna
de Sciarra.
M. le Marquis de Cambis , Colonel d'un Régiment
d'Infanterie , à qui le Roi avoit donné celui
de Nice , vacant par la mort de M. le Comte dela
Queille , ayant défiré de garder le fien , Sa<
Majefté a difpofé de celui de Nice , en faveur
de M. le Vicomte de la Tournelle , Capitaine de
Grenadiers dans le Régiment de Cambis.
Par une nouvelle Ordonnance rendue le premier
Juin dernier , le Roi a accordé une augmentation
de traitement aux Troupes d'Infante
rie Françoife , pour l'entretien du linge & de la
chauffure defdites Troupes.
Le 29. Juin , M. Rouillé , ci- devant Miniftre des
affaires étrangeres , M. le Marquis de Paulmy &
M. de Moras , eurent l'agrément du Roi , pour fe
retirer du Confeil.
Le 30 Juin , M. le Maréchal Duc de Belle- Me
à l'occafion de la mort de M. le Comte de Giſors ,
fon fils , eut l'honneur d'être vifité par le Roi ,
la Reine , Monfeigneur le Dauphin , Madame
Infante & Madame Adelaide. Madame la Dauphine
& Mesdames Victoire, Sophie & Louife
JUILLET. 1758. 201
firent le lendemain premier Juillet , le même honce
Maréchal. neur à
Le 2 Juillet , Sa Majefté admit au Confeil M.
le Maréchal d'Eftrées , & M. de Berryer , qui
étoit déja du Confeil des dépêches . M. le Marquis
de Puyfieulx y reprit auffi féance.
Le même jour , M. le Duc de Trefmes prêta
ferment entre les mains du Roi , pour le Gouver
nement de l'Ile de France .
Le 3 Juillet , le Roi donna les entrées de la
Chambre à M. le Duc de Broglie , Lieutenant-
Général de fes Armées.
Le Roi a difpofé de la charge de Meftre de
Camp-Lieutenant du Régiment des Carabiniers
de Monſeigneur le Comte de Provence , en fa-*
veur de M. le Marquis de Poyanne , Lieutenant-
Général , Infpecteur Général des Troupes de
Cavalerie & de Dragons.
De la Brigade vacante dans le même Régiment
, par la mort de M. de la Tour , en faveur
de M. de Saint - André , Lieutenant- Colonel
de celle de Bovet , avec rang de Meſtre de
Camp.
Et de la Brigade vacante par la retraite de
M. de Maifons , en faveur de M. Poiffon de
Malvoifin , Meftre de Camp de Cavalerie..
Le 28, Juin , M. le Duc de Trefmes fut reçu
au Parlement , Pair de France,
Le 26 Juin , M. de la Curne de Sainte- Palaye ,
élu par l'Académie Françoife , pour remplir la
place vacante par la mort de M. Boiffy , prit
féance dans cette Compagnie , & prononça fon
difcours de remerciment auquel M. l'Abbé Alaric
répondit.
La Tartane que commandoit M. Calais d'Arles
, & dont un Ĉorfaire Anglois s'étoit emparé ,
106 MERCURE DE FRANCE.
a été réprife le premier de Jain , par le Navire
le Saint- Antoine, fur les côtes de Catalogue , &
ramenée dans ce Port.
LeRoi , la Reine, & la Famille Royale , figne:
rent le 11 Juin le Contrat de mariage de M. le
Marquis d'Efparbès , avec Mademoiſelle Thoinard
de Jouy , & celui de M. le Comte de Guitaut
avec Mademoiſelle Durey de Meinieres.
Le IS le Prince Xavier de Saxe partit de Ver
failles vers les dix heures du foir pour fe rendre à
Parmée du Roi.
Iw
201 MERCURE DE FRANCE.
Sa Majesté a tenu le Sceau pour la trente-unies
me & trente- deuxieme fois.
Madame la Ducheffe de Rohan-Chabot fut préfentée
le 18 au Roi & à la Reine , & elle prit le tabouret.
Le 19 , M. de Chevert , Lieutenant- Général
des Armées du Roi , arriva ici fur les fept heures
du foir. Il eut une conférence avec M. le Maréchal
Duc de Belle -Ifte , & il partit la nuit même pour
fe rendre à l'Armée de M. le Comte de Clermont.
Toutes les lettres qu'on reçoit de Bretagne confirment
que les Anglois fe font rembarqués les 1 1 ,
12 & 13 de Juin avec effroi & précipitation . Ils
n'ont point jugé à propos d'attendre l'arrivée des
Troupes que M. le Duc d'Aiguillon avoit fait venir
de divers endroits de la Province , ni celles
que M. le Duc d'Harcourt amenoit de Normandie.
Tout le dommage qu'ils ont caufé s'eft borné
à Saint- Servan , Fauxbourg de Saint - Malo ; ils
n'ont rien ofé entreprendre contre la Vile , ou
l'on avoit fait entrer deux mille hommes de Trou
pes , foutenus par trois mil e Bourgeois bien ar❤
més & d'une grande réfolution . Cette Ville étoit
d'ailleurs bien pourvue de munitions de toute efpece
, & par conféquent en état de faire une vigoureufe
défenfe. Les Troupes ont marqué beaucoup
d'ardeur pour marcher à l'ennemi , & les
Bretons le plus grand zele pour la défenſe de leur
Province. La Nobleffe , plufieurs Préfidens & Con
feillers du Parlement de Rennes faifoient armer
leurs Vaffaux , & les Ecoliers de Droit ne demandoient
des Officiers
que
les conduire contre
pour
les Anglois. L'Amiral Anfon avoit fait fortir le 15
fa flotte de la Baye de Cancale ; mais les vents
contraires l'ont obligé d'y rentrer , & elle y étoit
encore le Dimanche 18. Partout où fe porteront
les Anglois , ils trouveront nos côtes garnies & en
JUILLET. 1758. 203
état de faire échouer toutes leurs entrepriſes.
Une lettre du camp de Granville , en Baffe - Nor
mandie , datée du ro Juin , contient le détail fuivant.
« Le z de Juin vers les neuf heures du ma-
» tin , la Flotte Angloiſe párut à la Folle de Mon
» ville , & le même jour elle entra vers les fix heu
» res du foir dans l'Anfe de Vauville . Au premier
» avis qu'en reçut M. le Comte de Raymond , Ma.
» réchal de Camp , qui commande à Vallogne
>>> cet Officier Général fit marcher les Grenadiers
» du Régiment de Guyenne , avec un Piquet , &
#il envoya des ordres pour raffembler toutes les
» Troupes de ce quartier . Ces difpofitions devin→
rent inutiles par le départ de la flotte , qu'on re-
» vit le à trois heures du matin à la hauteur du
>> Cap Frehel & cette Flotte mouilla le même
» jour à neuf heures du matin fous Cancale. M.
>> le Com e de Coetlogon , Lieutenant- Général ,
» qui commande à Coutances , fit partir les Gre
>> nidiers de Saint - Chamond ; il donna en même-
>> temps des ordres pour faire marcher les Trou-
» pes de la Généralité , & pour les raffembler à
» Granville , où il arriva le lendemain 6 avec le
» Régiment de Saint - Chamond. Il trouva les ha
» bitans de cette Ville , qui étoient ratfurés par la
>>prefence & par les bonnes difpofitions de M. le
» Prince de Robec , dans la plus grande fécurité .
» Le même jour , ce Général alla reconnoître &
» marquer un camp , où toutes les Troupes fe
>> read rent avec la plus grande diligence. Le Sub-
» dé égué de l'Election de Coutances , que ce Gé
néral avoit char é de faire les approvifionne
» mens néc flaires , avoit pr's des metures fi exac-
> res , que le Régiment de Lorraine fut campé le
» 8 & le reste de l'armée le 9. Ce camp formé en
» quatre jours dans le canton le plus ingrat de la
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
Normandie , fut abondamment pourvu de tou
tes chofes , & le bois de campement , ainfi que
le bois de chauffage ,fut fourni fi à propos , que
» le Soldat ne fit pas le moindre défordre . La vian-
» de pour le Soldat , eft ici taxée à trois fols , & le
pain le plus blanc à un fol fix deniers . >>
M. le Marquis de Villeroi a prêté ferment le 25
Juin , entre les mains du Roi , pour la furvivance
de la place de Capitaine des Gardes du Corps ,
dont M. le Duc de Villerei , fon oncle , eft titu→
laire. Il en a fait les fonctions le même jour.
Le Roi a nommé Protecteur des affaires de
France , à Rome , M. le Cardinal Profper Colonna
de Sciarra.
M. le Marquis de Cambis , Colonel d'un Régiment
d'Infanterie , à qui le Roi avoit donné celui
de Nice , vacant par la mort de M. le Comte dela
Queille , ayant défiré de garder le fien , Sa<
Majefté a difpofé de celui de Nice , en faveur
de M. le Vicomte de la Tournelle , Capitaine de
Grenadiers dans le Régiment de Cambis.
Par une nouvelle Ordonnance rendue le premier
Juin dernier , le Roi a accordé une augmentation
de traitement aux Troupes d'Infante
rie Françoife , pour l'entretien du linge & de la
chauffure defdites Troupes.
Le 29. Juin , M. Rouillé , ci- devant Miniftre des
affaires étrangeres , M. le Marquis de Paulmy &
M. de Moras , eurent l'agrément du Roi , pour fe
retirer du Confeil.
Le 30 Juin , M. le Maréchal Duc de Belle- Me
à l'occafion de la mort de M. le Comte de Giſors ,
fon fils , eut l'honneur d'être vifité par le Roi ,
la Reine , Monfeigneur le Dauphin , Madame
Infante & Madame Adelaide. Madame la Dauphine
& Mesdames Victoire, Sophie & Louife
JUILLET. 1758. 201
firent le lendemain premier Juillet , le même honce
Maréchal. neur à
Le 2 Juillet , Sa Majefté admit au Confeil M.
le Maréchal d'Eftrées , & M. de Berryer , qui
étoit déja du Confeil des dépêches . M. le Marquis
de Puyfieulx y reprit auffi féance.
Le même jour , M. le Duc de Trefmes prêta
ferment entre les mains du Roi , pour le Gouver
nement de l'Ile de France .
Le 3 Juillet , le Roi donna les entrées de la
Chambre à M. le Duc de Broglie , Lieutenant-
Général de fes Armées.
Le Roi a difpofé de la charge de Meftre de
Camp-Lieutenant du Régiment des Carabiniers
de Monſeigneur le Comte de Provence , en fa-*
veur de M. le Marquis de Poyanne , Lieutenant-
Général , Infpecteur Général des Troupes de
Cavalerie & de Dragons.
De la Brigade vacante dans le même Régiment
, par la mort de M. de la Tour , en faveur
de M. de Saint - André , Lieutenant- Colonel
de celle de Bovet , avec rang de Meſtre de
Camp.
Et de la Brigade vacante par la retraite de
M. de Maifons , en faveur de M. Poiffon de
Malvoifin , Meftre de Camp de Cavalerie..
Le 28, Juin , M. le Duc de Trefmes fut reçu
au Parlement , Pair de France,
Le 26 Juin , M. de la Curne de Sainte- Palaye ,
élu par l'Académie Françoife , pour remplir la
place vacante par la mort de M. Boiffy , prit
féance dans cette Compagnie , & prononça fon
difcours de remerciment auquel M. l'Abbé Alaric
répondit.
La Tartane que commandoit M. Calais d'Arles
, & dont un Ĉorfaire Anglois s'étoit emparé ,
106 MERCURE DE FRANCE.
a été réprife le premier de Jain , par le Navire
le Saint- Antoine, fur les côtes de Catalogue , &
ramenée dans ce Port.
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En juin et juillet 1758, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le 11 juin, le roi et la reine ont signé les contrats de mariage du marquis d'Éparbès avec Mademoiselle Thoinard de Jouy, et du comte de Guitaut avec Mademoiselle Durey de Meinieres. Le prince Xavier de Saxe a quitté la cour pour rejoindre l'armée royale. Le roi a exercé ses fonctions de sceau pour la trente-et-unième et trente-deuxième fois. La duchesse de Rohan-Chabot a été présentée au roi et à la reine le 18 juin et a reçu le privilège du tabouret. Le 19 juin, M. de Chevert, lieutenant-général des armées du roi, est arrivé à Paris et a eu une conférence avec le maréchal duc de Belle-Isle avant de partir pour l'armée du comte de Clermont. En Bretagne, les Anglais ont tenté de débarquer à Saint-Malo les 11, 12 et 13 juin, mais ont dû se rembarquer sans attaquer, face à la résistance des troupes et des bourgeois armés. L'amiral Anson a également échoué à sortir sa flotte de la baie de Cancale en raison des vents contraires. En Basse-Normandie, une flotte anglaise est apparue près de Montville le 22 juin et a mouillé sous Cancale. Les troupes françaises se sont préparées et ont campé près de Granville. Le marquis de Villeroi a prêté serment pour la survivance de la place de capitaine des Gardes du Corps. Le roi a nommé le cardinal Prosper Colonna de Sciarra protecteur des affaires de France à Rome et a accordé une augmentation de traitement aux troupes d'infanterie pour l'entretien du linge et du chauffage. Le 29 juin, M. Rouillé, le marquis de Paulmy et M. de Moras ont obtenu l'agrément du roi pour se retirer du Conseil. Le 30 juin, le maréchal duc de Belle-Isle a été visité par le roi et la famille royale à l'occasion de la mort de son fils. Le 2 juillet, le roi a admis au Conseil le maréchal d'Estrées et M. de Berryer, et le duc de Trémoïlle a prêté serment pour le gouvernement de l'île de France. Le duc de Broglie a reçu les entrées de la Chambre. Plusieurs nominations et promotions ont été effectuées dans les régiments de cavalerie et d'infanterie. Le duc de Trémoïlle a été reçu au Parlement en tant que pair de France. M. de la Curne de Sainte-Palaye a été élu à l'Académie Française pour remplacer M. Boissy. Enfin, la tartane commandée par M. Calais d'Arles, capturée par un corsaire anglais, a été reprise et ramenée en Catalogne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
43
p. 195-203
ALLEMAGNE.
Début :
L'Armée Impériale continue de suivre de près celle des Prussiens. [...]
Mots clefs :
Königgrätz, Armée impériale, Prusse, Général, Maréchal, Troupes, Bataille, Cavalerie, Grenadiers, Colonels, Ennemis, Bravoure, Défaite des ennemis, Armée du Prince de Soubise, Quartier général, Duc de Broglie, Infanterie, Régiments, Comte, Duc, Baron, Cassel, Munitions, Officiers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGN Ε.
DE KONIGGRATZ EN BOHEME, le 17 Juillet .
L'ARMÉS Impériale continue de ſuivre de près
celle des Pruſſiens. La premiere campa le 3 àGewitz
, & en y arrivant , on apprit que le Roi de
Prufſe étoit déja àLeutomiſchel avec les deux premieres
colonnes de ſon armée ; mais que la troifieme
commandée d'abord par le Général Fouquet
, & actuellement par le Maréchal Keith
étoit encore à Zwittau & dans les environs , d'où
cependant elle commençoit à défiler. Le 7 , le
Comtede Laſci , Lieutenant général , qui avoit
dévancé l'armée pour marquer le camp deGewitz,
avec le corps desGrenadiers & des Carabiniers ,
ayant découvert cette troiſieme colonne qui marchoit
par Krenau à Zwittau , fit fes diſpoſitions
pour en charger l'arriere-garde. Il força d'abord le
village de Krenau ; il s'y foutint affez long-temps
pour arrêter la marche des ennemis , & il obligea
toute la colonne de faire halte. Nos Chaſſeurs ,
qui garniſſoient un bois au deſſus du Village , firentde-
là ſur les Prufſiens un feu continuel , leur
détruifirent pluſieurs charriots chargés de pontons
, prirent beaucoup de chevaux , & firent
quantité de butin. Les ennemis craignant de le
Lij
196 MERCURE DE FRANCE .
voir arrêter long-temps dans leur marche , prirent
leparti de ſe former & ſe préſenterent en bataille,
Comme le feu de leur canon qui n'étoit point
ſupérieur au nôttrree , ne fit point l'effet qu'ils en
attendoient; ils détacherent de l'Infantteerriiee&de
la Cavalerie pour attaquer le village de Krenau.
Quatre compagnies de Grenadiers aux ordres du
Général de Tillier , en occupoient le cimetiere ;
deux autres compagnies dans le Village flanquoient
ce poſte des deux côtés , & le Comte de
Brunian , Colonel des Huſſards Eſclavons , étoit
fur la gauche en dehors avec deux compagnies
de Carabiniers. Au premier choc la Cavalerie ennemie
prit la fuite , & l'Infanterie fut repouſſée
avec perte. La nuit étant ſurvenue , l'ennemi pro.
fita des ténebres pour nous dérober ſa marche ,
ce qu'il fit avec tant de promptitude & de précaution
qu'il nous échappa. L'armée Impériale ſe
remit le 9 en mouvement , & marcha en deux
colonnes par les montagnes ſur Politzka , où elle
ſéjourna le 10. Elle ſe porta le 11 à Sebranitz ,
comptantjoindre à Leutomiſchel la troiſieme colonne
des ennemis , & l'y attaquer ; mais elle en
étoit partie avant le jour , après avoir mis le feu
àfon camp , pendant que les deux autres colonnes
s'avançoient par Hollitz vers cette Place. Le 12 ,
cette troiſieme colonne prit la route des deux
premieres. Comme elle en étoit aſſez éloignée
pour ne pouvoirpas en être ſecourue , lesGénéraux
Laudohn , Ziskowitz & de Saint- Ignon , qui
continuoient de cotoyer l'ennemi ſur ſon flanç
gauche , réfolurent de l'attaquer. Le premier fit
d'abord feu fur les Pruffiens de quatre pieces de
canon , près du village de Woſtzetin : ils répondirent
de dix pieces de leur groſſe artillerie ; ce
pendant ils furent obligés de rebrouffer chemin
SEPTEMBRE. 1758 . 197
&de regagner les hauteurs où ils ſe retrancherent
fur le champ. Ils mirent auſſi le feu au village de
Woſtzetin , apparemment dans le deſſein de faire
connoître par ce ſignal au Roi de Pruſſe qu'ils
étoient attaqués. Tandis que nos Huſſards & nos
Croates harceloient les Pruffiens , le Général de
Saint- Ignon arriva avec ſa Cavalerie. Auffi-tôt
qu'il eut remarqué la façon dont la CavaleriePruffienne
ſe formoit , il la fit obſerver d'un côté par
lesChevaux- légers de Lowenstein , & la fit attaquer
de l'autre par les Grenadiers & les Dragons
de Wirtemberg. Cette attaque ſe fit avec tant
d'ordre & de bravoure , que les ennemis furent
pluſieurs fois renversés , enſuite mis en déroute ,
&totalement diſpertés , malgré leur artillerie qui
tiroit de quatre côtés différens. Déja nous nous
étions emparé de pluſieurs pieces de canon ; mais
l'arrivée du Roi de Pruffe qui accourut avec douze
mille hommes , obligea nos troupes de les abandonner
pour ſe replier ſur leurs anciens poſtes ,
&l'on ſe contenta d'emmener deux caiffons de
poudre & pluſieurs charriots , avec un ſeul étendard.
Cette affaire coûte aux ennemis en morts
bleffés & déferteurs , plus de mille hommes . L'armée
Impériale vint camper le 12 près de Hohenmauth
, & le 1s à Hrochow - Teunitz . Les ennemis
n'ont occupé cette Place qu'un jour , & nos
troupes s'en font remiſes en poffeffion le 14. On
apprend que l'armée Pruſſienne marche avec précipitation
par Jaromitz vers la Siléfie & le Comté
de Glatz.
5 ,
Du Quartier général de l'Armée du Prince
de Soubiſe à Caffel , le 9 Août.
M. le Prince de Soubiſe a détaché le 20 JuilletM.
I inj
198 MERCURE DE FRANCE.
Fiſcher, pour s'emparer du Fort de Zighenhein. La
garniſon ſe retiroit au moment que nos troupes
légeres y font arrivées. On a tué ou bleſſé aux
ennemis vingt hommes & fait environ quatrevingts
priſonniers. On a trouvé dans ce Fort quazorze
pieces de gros canon & fix mille ſacs de:
farine.
M. le Duc de Broglie , que le Prince de Soubiſe
avoit envoyé en avant, & qui commandoit l'avantgardede
l'armée depuis Friedberg , s'eſt avancé le
21 à Veſberg. L'armée est venue camper àHoltzdorff,
& les ennemis ont fait une marche rétro
grade. M. le Prince de Soubiſe a envoyé un renfort
d'une brigade d'Infanterie & d'une de Cavalerie
à M. le Duc de Broglie, pour le mettre en états
d'attaquer les ennemis , s'il en trouvoit l'occaſion.
favorable. M. le Duc de Broglie s'eſt avancé le
22 àHortz , & M. le Prince de Soubiſe a porté
foncamp à Yeſberg. Le 23 , M. le Duc de Broglie
s'eſt avancé à Caffel , dans l'intention d'attaquer.
Parriere-garde des ennemis , au moment qu'ils
décamperoient du village de Sunderhauſen od
étoit leur camp. Il a attendu que fon Infanterie
fût aux portes de Caffel , pour envoyer ordre aux
troupes légeres de paſſer la Fulda au gué du moulin
au deſſus de Caffel. L'Infanterie , la Cavalerie
&lesDragons ont joint au delà du village de Bertelhauſen.
Les ennemis avoient marché par leur
droite , pour ſe porter vers le grand chemin de
Munden. Ce mouvement a déterminé M. le Duc
deBroglie à ſe porter en diligence ſur le village
de Sunderhausen. Il a monté fur la hauteur d'où
il avu les ennemis en bataille , leur droite appuyée
àungrand eſcarpement de la Fulda , & leur gauche
à un bois très-fourré. Il a compris que l'affaire
devenoit féricaſe , & demandoit des diſpoſitions.
SEPTEMBRE. 1758 . 199
fages &meſurées. Il avoit laiffé dans Caffel deux
bataillons de Royal Deux-Ponts , & un bataillon
du même Régiment à Sunderhauſen , pour garder
le défilé en cas d'événement. Ce détachement
avoit réduit le corps qu'il commandoit à environ
ſept mille hommes , & les ennemis à qui il avoit
affaire, étoient plus forts que lui. Le terrein étant
étroit , il a mis l'Infanterie en premiere ligne , la
Cavalerie & les Dragons en ſeconde ligne , & il a
appuyé ſa droite au bois. Il ſe propoſoit d'attaquer
l'Infanterie que les ennemis avoient dans ce
bois , & de les tourner par leur gauche , pour les
culbuter dans la riviere , ſi l'attaque réuffiſſoit.
Lorſque ſa difpofition a été faite , il a placé dix
pieces de canon pour tirer fur la Cavalerie des
ennemis. L'incommodité de ce feu a déterminé
cetteCavalerie à charger l'Infanterie de M. le Duc
deBroglie. Alors ce Générał a fait doubler le Régiment
de Waldner derriere celui de Dieſback ,
&le Régiment de Royal-Baviere derriere un bataillon
de Deux- Ponts. Il a fait avancer par cer
intervalle les Régimens deWirtemberg , de Royal-
Allemand & de Naffau , commandés par M. le
Comte de Raugrave. Lorſque la cavalerie Heſſoiſe
les a vu dépaſſer l'Infanterie , elle s'eſt jettée ſur
fa droite , & a paru vouloir gagner notre gauche.
M. le Duc de Broglie a couru promptement au
Régiment de Raugrave ; il l'a fait avancer par un
intervalle de l'Infanterie ; il a fait marcher le Régiment
d'Apchon à la gauche de cette Infanterie ,
&ce mouvement a arrêté la Cavalerie des ennemis.
Pendant qu'elle étoit incertaine du parti
qu'elle devoit prendre , Wirtemberg , Royal-
Allemand&Naſſau l'ont chargée ; ils ont enfuite
plié , & ont été ſuivis aſſez vivement par les ennemis.
M. le Duc de Broglie a craint pendant un
Liv
200 MERCURE DE FRANCE.
moment que cela n'ébranlât l'Infanterie qui ſe
trouvoit ſans Cavalerie ; mais le Régiment de
Royal- Baviere a fait une ſi vive décharge ſur le
Régiment d'Iſembourg , & l'a maltraité de façon ,
que cette Cavalerie n'a plus reparu depuis.
Pendant ce temps-là ,MM. les Comtes de Waldner
& de Dieſback , la brigade Suiffe & trois compagnies
de Royal Deux- Ponts attaquoient le bois ,
ytrouvoient de la réſiſtance , mais s'y foutenoient
avec beaucoup de valeur. Toute l'Infanterie de la
droite & du centre des ennemis marchoit vivement
à notre gauche , où étoit la brigade de Rohan
, dont Beauvoiſis fermoit la gauche. Cette
Brigade effuyoit le plus grand feu , & y répondoit
avec la plus grande intrépidité. Les ennemis ont
reculé quelques centaines de pas ; mais ils font
revenus avec plus de fureur , & ſe couvrant de
l'eſcarpement , ils avoient un grand avantage fur
nos troupes qui étoient à découvert , de forte que
notre gauche a été obligée de ſe replier. Les ennemis
ſe ſont alongés le long de l'eſcarpement ,
& vouloient gagner nos derrieres. Pour les en
empêcher , M. le Duc de Broglie a fait avancer
quelques eſcadrons de notre Cavalerie qui s'étoient
ralliés . Le feu continuoit toujours avec beaucoup
de violence ; les Régimens de Rohan & de Beauvoiſis
perdoient beaucoup , & la poudre commençoit
à nous manquer. Alors M. le Duc de Broglie
a joint les deux bataillons de Royal- Baviere & de
Deux-Ponts à ceux de Rohan & de Beauvoiſis .
Ces Régimens ont d'abord foncé la bayonnette
au bout du fufil; les ennemis ont pris la fuite , &
ſe ſont jettés dans les bois qui bordent la riviere .
Comme il étoit ſept heures du ſoir , & que les
troupes étoient fatiguées de la marche forcée
qu'elles avoient faite le mêmejour , M. le Duc de
SEPTEMBRE. 1758. 201
)
Broglie a jugé à propos de s'arrêter. Il a envoyé le
Baron de Travers , Brigadier , avec fept cens volontaires
& les Huſſards à la pourſuite de l'ennemi.
L'affaire a duré trois heures , & a été très- vive.
M. le Comte de Roſen , qui s'y eſt conduit avec
beaucoup de valeur , eſt bleſſé de deux coups de
fabre , qui ne font pas dangereux ; M. le Prince de
Naſſau d'un coup de fufil dans le bras , M. le Marquis
de Puyſegur d'un coup de feu à la tête , qui
n'aura pas de ſuites fâcheuſes ; M. le Marquis de
Broglie , Aide de Camp , & neveu du Duc de Broglie
, eſt auſſi bleſſé d'un coup de feu à la cuiffe.
Les ſieurs de Saint-Martin , Lieutenant- Colonel
du Régiment de Rohan , & du Rouſſet , Major de
Beauvoiſis , ont été tués. M. le Duc de Broglie a
euun cheval bleſſe ſous lui ; ſon Ecuyer& fon Aide
de Camp ont eu leurs chevaux tués. L'Infanterie
a fait des merveilles . La Brigade de Rohan s'eft
extrêmement diftinguée ; elle a pris quatre pieces
de canon aux ennemis , & M. le Prince de Rohan
s'y eſt acquis beaucoup de gloire. Le Régiment
d'Apchon a auffi combattu très-valeureuſement.
L'artillerie a été ſervie avec l'ardeur & l'activité
ordinaires . Cette action , qui eſt une ſuite des difpoſitions
&des marches de notre armée , commandée
par M. le Prince de Soubiſe , eſt une nouvelle
preuve du courage de nos troupes , qui toutes en
général ont bien fait leur devoir. M. le Prince de
Soubiſe a envoyé M. le Marquis d'Autichamp-
Beaumont, Aïde de Camp de M. le Duc de Broglie,
porter la nouvelle de ce combat à la Cour.
M. le Baron de Travers a pourſuivi les ennemis
juſqu'à Munden , d'où ils étoient déja partis. Il
s'en eſt peu fallu que le Prince d'Iſembourg , qui
s'y étoit arrêté , n'ait été pris.
Il y avoit dans Caſſel, au départ du courier, ſept
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
àhuit cens prifonniers , parmi leſquels cinquante
Officiers. Le Comte de Kanitz , qui commandoit
ſous le Prince d'iſembourg , eſt de ce nombre ,
ainſique lepremier Adjudantde ceGénéral &pluſieurs
Lieutenans-Colonels & Majors. La pertedes
Heſſoisdoit être très- conſidérable ; car outre trois
àquatre cens hommes qui ſe ſont précipités du
hautde l'eſcarpement & noyés dans la riviere , nos
foldats en ont fait un grand carnage , lorſqu'ils
les ont mis enfuite la bayonnette au bout dit fufil.
Les ennemis avoient à cette action ſeize pieces
decanon ; nous en avons pris ſept ſur le champ
debataille , & huit autres en les pourſuivant dans
leur retraite. Nous avons perdu de notre côté , par
le feu vifque nos troupes ont effuyé pendant une
heure , quatre cens hommes qui ont été tués,&
douze cens bleſlés ,&dans ce nombre plufieurs
Officiers. Les Milices Heſſoiſes , qui faisoient partie
de cette armée , ont jetté leurs armes &ſe ſont
ſauvées dans les bois , pour retournerdans leurs
villages. On croit que cette armée de huit mille
hommes eft réduite aujourd'hui à trois mille..
M. le Prince de Soubiſe eſt arrivé le 25 à Caſſel
avec le reſte de l'armée. Il y ſéjournera pendant:
quelques jours pour attendre le Duc de Wirtem-..
berg, qui doit l'y joindre le 31 avec fix mille hom--
mesdeſestroupes.
L'attaque de la redoute du fauxbourg de Koniggratz
a eu des fuites avantageuſes. Les Pruffiens
yont laiſſé pluſieurs morts,parmi lesquels s'eft
trouvé le fieur de Brankenbourg , Colonel du Régiment
de Pannowitz. Leur fuite précipitée a empêché
que leur perte ne fût auffi conſidérable
qu'elle devoit l'être. Ils ont emporté plufieurs de
leurs bleſſés , de forte qu'on ne sçauroit en évaluer
exactement le nombre. On leur a enlevé outre le
SEPTEMBRE. 1758 . 203
canon , cinq charriots de munitions , & un fixieme
qui a ſauté. Nous n'avons eu que deux foldats
tués & quinze bleſſés , avec un Officier.
Toute l'armée Pruffienne décampa le 26 des environs
de Koniggratz . Nos troupes légeres furent
détachées auflitôt pour l'incommoder dans ſa retraite.
Le Maréchal Daun fit marcher les jours
ſuivans ſon armée , qui eſt préſentement campée
entre Koniggratz & Jaromitz.
Les Généraux Jahnus & Ziſcowitz ont pénétré
en Siléſie , ont mis les Villes de Friedberg & de
Patſchar à contribution , ont ſurpris & enlevé un
convoi avec une caiſſe de trente-un mille florins
qui alloit à Breſlau.
Le 29 les ennemis ne firent aucun mouvement ;
ils porterent un détachement à Neustadt , & firent "
des diſpoſitions propres à perfuader qu'ils vouloient
s'établir aux environs. Le Maréchal Daun ,
dont le deſſein eſt de les contraindre à évacuer la
Boheme, fit marcher ſon armée le 30 fur trois
colonnes , & ſe forma en arrivant à Hollolowren
ordre de bataille , dans l'intention de combattre
les Pruſſiens. Ils avoient décampé la nuit , & paffé
la Métau. Le 31 , un nouveau mouvement de leur
part fit préſumer qu'ils vouloient entrer en Siléſie
parTrautnau. En conséquence, le Général Jahnus
fit des diſpoſitions qui arrêterent leur marche. Le
Comte de Kalnocki a eu ſon avant-garde attaquée
aux environs de Neustadt. Il a tué aux Pruffiens
ſoixante hommes , un Capitaine & un Lieutenant
, & leur a bleſſé beaucoup de monde. 11
n'a perdu que vingt-cinq hommes ,&pas un ſeul
Officier.
DE KONIGGRATZ EN BOHEME, le 17 Juillet .
L'ARMÉS Impériale continue de ſuivre de près
celle des Pruſſiens. La premiere campa le 3 àGewitz
, & en y arrivant , on apprit que le Roi de
Prufſe étoit déja àLeutomiſchel avec les deux premieres
colonnes de ſon armée ; mais que la troifieme
commandée d'abord par le Général Fouquet
, & actuellement par le Maréchal Keith
étoit encore à Zwittau & dans les environs , d'où
cependant elle commençoit à défiler. Le 7 , le
Comtede Laſci , Lieutenant général , qui avoit
dévancé l'armée pour marquer le camp deGewitz,
avec le corps desGrenadiers & des Carabiniers ,
ayant découvert cette troiſieme colonne qui marchoit
par Krenau à Zwittau , fit fes diſpoſitions
pour en charger l'arriere-garde. Il força d'abord le
village de Krenau ; il s'y foutint affez long-temps
pour arrêter la marche des ennemis , & il obligea
toute la colonne de faire halte. Nos Chaſſeurs ,
qui garniſſoient un bois au deſſus du Village , firentde-
là ſur les Prufſiens un feu continuel , leur
détruifirent pluſieurs charriots chargés de pontons
, prirent beaucoup de chevaux , & firent
quantité de butin. Les ennemis craignant de le
Lij
196 MERCURE DE FRANCE .
voir arrêter long-temps dans leur marche , prirent
leparti de ſe former & ſe préſenterent en bataille,
Comme le feu de leur canon qui n'étoit point
ſupérieur au nôttrree , ne fit point l'effet qu'ils en
attendoient; ils détacherent de l'Infantteerriiee&de
la Cavalerie pour attaquer le village de Krenau.
Quatre compagnies de Grenadiers aux ordres du
Général de Tillier , en occupoient le cimetiere ;
deux autres compagnies dans le Village flanquoient
ce poſte des deux côtés , & le Comte de
Brunian , Colonel des Huſſards Eſclavons , étoit
fur la gauche en dehors avec deux compagnies
de Carabiniers. Au premier choc la Cavalerie ennemie
prit la fuite , & l'Infanterie fut repouſſée
avec perte. La nuit étant ſurvenue , l'ennemi pro.
fita des ténebres pour nous dérober ſa marche ,
ce qu'il fit avec tant de promptitude & de précaution
qu'il nous échappa. L'armée Impériale ſe
remit le 9 en mouvement , & marcha en deux
colonnes par les montagnes ſur Politzka , où elle
ſéjourna le 10. Elle ſe porta le 11 à Sebranitz ,
comptantjoindre à Leutomiſchel la troiſieme colonne
des ennemis , & l'y attaquer ; mais elle en
étoit partie avant le jour , après avoir mis le feu
àfon camp , pendant que les deux autres colonnes
s'avançoient par Hollitz vers cette Place. Le 12 ,
cette troiſieme colonne prit la route des deux
premieres. Comme elle en étoit aſſez éloignée
pour ne pouvoirpas en être ſecourue , lesGénéraux
Laudohn , Ziskowitz & de Saint- Ignon , qui
continuoient de cotoyer l'ennemi ſur ſon flanç
gauche , réfolurent de l'attaquer. Le premier fit
d'abord feu fur les Pruffiens de quatre pieces de
canon , près du village de Woſtzetin : ils répondirent
de dix pieces de leur groſſe artillerie ; ce
pendant ils furent obligés de rebrouffer chemin
SEPTEMBRE. 1758 . 197
&de regagner les hauteurs où ils ſe retrancherent
fur le champ. Ils mirent auſſi le feu au village de
Woſtzetin , apparemment dans le deſſein de faire
connoître par ce ſignal au Roi de Pruſſe qu'ils
étoient attaqués. Tandis que nos Huſſards & nos
Croates harceloient les Pruffiens , le Général de
Saint- Ignon arriva avec ſa Cavalerie. Auffi-tôt
qu'il eut remarqué la façon dont la CavaleriePruffienne
ſe formoit , il la fit obſerver d'un côté par
lesChevaux- légers de Lowenstein , & la fit attaquer
de l'autre par les Grenadiers & les Dragons
de Wirtemberg. Cette attaque ſe fit avec tant
d'ordre & de bravoure , que les ennemis furent
pluſieurs fois renversés , enſuite mis en déroute ,
&totalement diſpertés , malgré leur artillerie qui
tiroit de quatre côtés différens. Déja nous nous
étions emparé de pluſieurs pieces de canon ; mais
l'arrivée du Roi de Pruffe qui accourut avec douze
mille hommes , obligea nos troupes de les abandonner
pour ſe replier ſur leurs anciens poſtes ,
&l'on ſe contenta d'emmener deux caiffons de
poudre & pluſieurs charriots , avec un ſeul étendard.
Cette affaire coûte aux ennemis en morts
bleffés & déferteurs , plus de mille hommes . L'armée
Impériale vint camper le 12 près de Hohenmauth
, & le 1s à Hrochow - Teunitz . Les ennemis
n'ont occupé cette Place qu'un jour , & nos
troupes s'en font remiſes en poffeffion le 14. On
apprend que l'armée Pruſſienne marche avec précipitation
par Jaromitz vers la Siléfie & le Comté
de Glatz.
5 ,
Du Quartier général de l'Armée du Prince
de Soubiſe à Caffel , le 9 Août.
M. le Prince de Soubiſe a détaché le 20 JuilletM.
I inj
198 MERCURE DE FRANCE.
Fiſcher, pour s'emparer du Fort de Zighenhein. La
garniſon ſe retiroit au moment que nos troupes
légeres y font arrivées. On a tué ou bleſſé aux
ennemis vingt hommes & fait environ quatrevingts
priſonniers. On a trouvé dans ce Fort quazorze
pieces de gros canon & fix mille ſacs de:
farine.
M. le Duc de Broglie , que le Prince de Soubiſe
avoit envoyé en avant, & qui commandoit l'avantgardede
l'armée depuis Friedberg , s'eſt avancé le
21 à Veſberg. L'armée est venue camper àHoltzdorff,
& les ennemis ont fait une marche rétro
grade. M. le Prince de Soubiſe a envoyé un renfort
d'une brigade d'Infanterie & d'une de Cavalerie
à M. le Duc de Broglie, pour le mettre en états
d'attaquer les ennemis , s'il en trouvoit l'occaſion.
favorable. M. le Duc de Broglie s'eſt avancé le
22 àHortz , & M. le Prince de Soubiſe a porté
foncamp à Yeſberg. Le 23 , M. le Duc de Broglie
s'eſt avancé à Caffel , dans l'intention d'attaquer.
Parriere-garde des ennemis , au moment qu'ils
décamperoient du village de Sunderhauſen od
étoit leur camp. Il a attendu que fon Infanterie
fût aux portes de Caffel , pour envoyer ordre aux
troupes légeres de paſſer la Fulda au gué du moulin
au deſſus de Caffel. L'Infanterie , la Cavalerie
&lesDragons ont joint au delà du village de Bertelhauſen.
Les ennemis avoient marché par leur
droite , pour ſe porter vers le grand chemin de
Munden. Ce mouvement a déterminé M. le Duc
deBroglie à ſe porter en diligence ſur le village
de Sunderhausen. Il a monté fur la hauteur d'où
il avu les ennemis en bataille , leur droite appuyée
àungrand eſcarpement de la Fulda , & leur gauche
à un bois très-fourré. Il a compris que l'affaire
devenoit féricaſe , & demandoit des diſpoſitions.
SEPTEMBRE. 1758 . 199
fages &meſurées. Il avoit laiffé dans Caffel deux
bataillons de Royal Deux-Ponts , & un bataillon
du même Régiment à Sunderhauſen , pour garder
le défilé en cas d'événement. Ce détachement
avoit réduit le corps qu'il commandoit à environ
ſept mille hommes , & les ennemis à qui il avoit
affaire, étoient plus forts que lui. Le terrein étant
étroit , il a mis l'Infanterie en premiere ligne , la
Cavalerie & les Dragons en ſeconde ligne , & il a
appuyé ſa droite au bois. Il ſe propoſoit d'attaquer
l'Infanterie que les ennemis avoient dans ce
bois , & de les tourner par leur gauche , pour les
culbuter dans la riviere , ſi l'attaque réuffiſſoit.
Lorſque ſa difpofition a été faite , il a placé dix
pieces de canon pour tirer fur la Cavalerie des
ennemis. L'incommodité de ce feu a déterminé
cetteCavalerie à charger l'Infanterie de M. le Duc
deBroglie. Alors ce Générał a fait doubler le Régiment
de Waldner derriere celui de Dieſback ,
&le Régiment de Royal-Baviere derriere un bataillon
de Deux- Ponts. Il a fait avancer par cer
intervalle les Régimens deWirtemberg , de Royal-
Allemand & de Naffau , commandés par M. le
Comte de Raugrave. Lorſque la cavalerie Heſſoiſe
les a vu dépaſſer l'Infanterie , elle s'eſt jettée ſur
fa droite , & a paru vouloir gagner notre gauche.
M. le Duc de Broglie a couru promptement au
Régiment de Raugrave ; il l'a fait avancer par un
intervalle de l'Infanterie ; il a fait marcher le Régiment
d'Apchon à la gauche de cette Infanterie ,
&ce mouvement a arrêté la Cavalerie des ennemis.
Pendant qu'elle étoit incertaine du parti
qu'elle devoit prendre , Wirtemberg , Royal-
Allemand&Naſſau l'ont chargée ; ils ont enfuite
plié , & ont été ſuivis aſſez vivement par les ennemis.
M. le Duc de Broglie a craint pendant un
Liv
200 MERCURE DE FRANCE.
moment que cela n'ébranlât l'Infanterie qui ſe
trouvoit ſans Cavalerie ; mais le Régiment de
Royal- Baviere a fait une ſi vive décharge ſur le
Régiment d'Iſembourg , & l'a maltraité de façon ,
que cette Cavalerie n'a plus reparu depuis.
Pendant ce temps-là ,MM. les Comtes de Waldner
& de Dieſback , la brigade Suiffe & trois compagnies
de Royal Deux- Ponts attaquoient le bois ,
ytrouvoient de la réſiſtance , mais s'y foutenoient
avec beaucoup de valeur. Toute l'Infanterie de la
droite & du centre des ennemis marchoit vivement
à notre gauche , où étoit la brigade de Rohan
, dont Beauvoiſis fermoit la gauche. Cette
Brigade effuyoit le plus grand feu , & y répondoit
avec la plus grande intrépidité. Les ennemis ont
reculé quelques centaines de pas ; mais ils font
revenus avec plus de fureur , & ſe couvrant de
l'eſcarpement , ils avoient un grand avantage fur
nos troupes qui étoient à découvert , de forte que
notre gauche a été obligée de ſe replier. Les ennemis
ſe ſont alongés le long de l'eſcarpement ,
& vouloient gagner nos derrieres. Pour les en
empêcher , M. le Duc de Broglie a fait avancer
quelques eſcadrons de notre Cavalerie qui s'étoient
ralliés . Le feu continuoit toujours avec beaucoup
de violence ; les Régimens de Rohan & de Beauvoiſis
perdoient beaucoup , & la poudre commençoit
à nous manquer. Alors M. le Duc de Broglie
a joint les deux bataillons de Royal- Baviere & de
Deux-Ponts à ceux de Rohan & de Beauvoiſis .
Ces Régimens ont d'abord foncé la bayonnette
au bout du fufil; les ennemis ont pris la fuite , &
ſe ſont jettés dans les bois qui bordent la riviere .
Comme il étoit ſept heures du ſoir , & que les
troupes étoient fatiguées de la marche forcée
qu'elles avoient faite le mêmejour , M. le Duc de
SEPTEMBRE. 1758. 201
)
Broglie a jugé à propos de s'arrêter. Il a envoyé le
Baron de Travers , Brigadier , avec fept cens volontaires
& les Huſſards à la pourſuite de l'ennemi.
L'affaire a duré trois heures , & a été très- vive.
M. le Comte de Roſen , qui s'y eſt conduit avec
beaucoup de valeur , eſt bleſſé de deux coups de
fabre , qui ne font pas dangereux ; M. le Prince de
Naſſau d'un coup de fufil dans le bras , M. le Marquis
de Puyſegur d'un coup de feu à la tête , qui
n'aura pas de ſuites fâcheuſes ; M. le Marquis de
Broglie , Aide de Camp , & neveu du Duc de Broglie
, eſt auſſi bleſſé d'un coup de feu à la cuiffe.
Les ſieurs de Saint-Martin , Lieutenant- Colonel
du Régiment de Rohan , & du Rouſſet , Major de
Beauvoiſis , ont été tués. M. le Duc de Broglie a
euun cheval bleſſe ſous lui ; ſon Ecuyer& fon Aide
de Camp ont eu leurs chevaux tués. L'Infanterie
a fait des merveilles . La Brigade de Rohan s'eft
extrêmement diftinguée ; elle a pris quatre pieces
de canon aux ennemis , & M. le Prince de Rohan
s'y eſt acquis beaucoup de gloire. Le Régiment
d'Apchon a auffi combattu très-valeureuſement.
L'artillerie a été ſervie avec l'ardeur & l'activité
ordinaires . Cette action , qui eſt une ſuite des difpoſitions
&des marches de notre armée , commandée
par M. le Prince de Soubiſe , eſt une nouvelle
preuve du courage de nos troupes , qui toutes en
général ont bien fait leur devoir. M. le Prince de
Soubiſe a envoyé M. le Marquis d'Autichamp-
Beaumont, Aïde de Camp de M. le Duc de Broglie,
porter la nouvelle de ce combat à la Cour.
M. le Baron de Travers a pourſuivi les ennemis
juſqu'à Munden , d'où ils étoient déja partis. Il
s'en eſt peu fallu que le Prince d'Iſembourg , qui
s'y étoit arrêté , n'ait été pris.
Il y avoit dans Caſſel, au départ du courier, ſept
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
àhuit cens prifonniers , parmi leſquels cinquante
Officiers. Le Comte de Kanitz , qui commandoit
ſous le Prince d'iſembourg , eſt de ce nombre ,
ainſique lepremier Adjudantde ceGénéral &pluſieurs
Lieutenans-Colonels & Majors. La pertedes
Heſſoisdoit être très- conſidérable ; car outre trois
àquatre cens hommes qui ſe ſont précipités du
hautde l'eſcarpement & noyés dans la riviere , nos
foldats en ont fait un grand carnage , lorſqu'ils
les ont mis enfuite la bayonnette au bout dit fufil.
Les ennemis avoient à cette action ſeize pieces
decanon ; nous en avons pris ſept ſur le champ
debataille , & huit autres en les pourſuivant dans
leur retraite. Nous avons perdu de notre côté , par
le feu vifque nos troupes ont effuyé pendant une
heure , quatre cens hommes qui ont été tués,&
douze cens bleſlés ,&dans ce nombre plufieurs
Officiers. Les Milices Heſſoiſes , qui faisoient partie
de cette armée , ont jetté leurs armes &ſe ſont
ſauvées dans les bois , pour retournerdans leurs
villages. On croit que cette armée de huit mille
hommes eft réduite aujourd'hui à trois mille..
M. le Prince de Soubiſe eſt arrivé le 25 à Caſſel
avec le reſte de l'armée. Il y ſéjournera pendant:
quelques jours pour attendre le Duc de Wirtem-..
berg, qui doit l'y joindre le 31 avec fix mille hom--
mesdeſestroupes.
L'attaque de la redoute du fauxbourg de Koniggratz
a eu des fuites avantageuſes. Les Pruffiens
yont laiſſé pluſieurs morts,parmi lesquels s'eft
trouvé le fieur de Brankenbourg , Colonel du Régiment
de Pannowitz. Leur fuite précipitée a empêché
que leur perte ne fût auffi conſidérable
qu'elle devoit l'être. Ils ont emporté plufieurs de
leurs bleſſés , de forte qu'on ne sçauroit en évaluer
exactement le nombre. On leur a enlevé outre le
SEPTEMBRE. 1758 . 203
canon , cinq charriots de munitions , & un fixieme
qui a ſauté. Nous n'avons eu que deux foldats
tués & quinze bleſſés , avec un Officier.
Toute l'armée Pruffienne décampa le 26 des environs
de Koniggratz . Nos troupes légeres furent
détachées auflitôt pour l'incommoder dans ſa retraite.
Le Maréchal Daun fit marcher les jours
ſuivans ſon armée , qui eſt préſentement campée
entre Koniggratz & Jaromitz.
Les Généraux Jahnus & Ziſcowitz ont pénétré
en Siléſie , ont mis les Villes de Friedberg & de
Patſchar à contribution , ont ſurpris & enlevé un
convoi avec une caiſſe de trente-un mille florins
qui alloit à Breſlau.
Le 29 les ennemis ne firent aucun mouvement ;
ils porterent un détachement à Neustadt , & firent "
des diſpoſitions propres à perfuader qu'ils vouloient
s'établir aux environs. Le Maréchal Daun ,
dont le deſſein eſt de les contraindre à évacuer la
Boheme, fit marcher ſon armée le 30 fur trois
colonnes , & ſe forma en arrivant à Hollolowren
ordre de bataille , dans l'intention de combattre
les Pruſſiens. Ils avoient décampé la nuit , & paffé
la Métau. Le 31 , un nouveau mouvement de leur
part fit préſumer qu'ils vouloient entrer en Siléſie
parTrautnau. En conséquence, le Général Jahnus
fit des diſpoſitions qui arrêterent leur marche. Le
Comte de Kalnocki a eu ſon avant-garde attaquée
aux environs de Neustadt. Il a tué aux Pruffiens
ſoixante hommes , un Capitaine & un Lieutenant
, & leur a bleſſé beaucoup de monde. 11
n'a perdu que vingt-cinq hommes ,&pas un ſeul
Officier.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En 1758, des affrontements militaires ont eu lieu en Bohême entre les armées impériale et prussienne. Le 3 juillet, l'armée impériale, dirigée par le comte de Lascy, a découvert une colonne prussienne près de Zwittau. Le 7 juillet, Lascy a attaqué l'arrière-garde prussienne à Krenau, détruisant plusieurs charriots et capturant du butin. Les Prussiens, après une résistance initiale, se sont retirés à la nuit tombée. L'armée impériale a poursuivi les Prussiens et les a engagés près de Wostzetin le 12 juillet. Malgré une victoire initiale, l'arrivée du roi de Prusse avec des renforts a forcé les impériaux à se replier. Les Prussiens ont perdu plus de mille hommes, tandis que les impériaux ont capturé des canons et des charriots. Parallèlement, le prince de Soubise a détaché Fischer pour prendre le fort de Zighenhein, capturant des prisonniers et des provisions. Le duc de Broglie, sous les ordres de Soubise, a engagé les Prussiens près de Caffel le 23 juillet. Après une bataille intense, les impériaux ont repoussé les Prussiens, capturant des canons et infligeant des pertes significatives. Les impériaux ont perdu environ 1600 hommes, tandis que les Prussiens ont vu leur armée réduite de 8000 à 3000 hommes. Le prince de Soubise est arrivé à Cassel le 25 juillet pour attendre des renforts. En septembre 1758, une confrontation a opposé les forces prussiennes à celles du Maréchal Daun. Les Prussiens ont subi des pertes, dont le colonel de Brankenbourg, et ont dû fuir précipitamment. Les forces opposées ont capturé un canon, cinq charriots de munitions et un sixième qui a explosé. Les pertes autrichiennes se sont limitées à deux soldats tués, quinze blessés et un officier blessé. Le 26 septembre, l'armée prussienne a quitté les environs de Koniggratz. Les troupes légères autrichiennes ont harcelé les Prussiens en retraite. L'armée du Maréchal Daun s'est déplacée et est campée entre Koniggratz et Jaromitz. Les généraux Jahnus et Ziscowitz ont pénétré en Silésie, mis les villes de Friedberg et Patschar à contribution, et capturé un convoi contenant trente-et-un mille florins destiné à Breslau. Le 29 septembre, les ennemis n'ont fait aucun mouvement notable, mais ont envoyé un détachement à Neustadt. Le Maréchal Daun a avancé son armée en trois colonnes pour forcer les Prussiens à évacuer la Bohême. Cependant, les Prussiens avaient déjà quitté les lieux. Le 31 septembre, un mouvement prussien a suggéré une tentative d'entrée en Silésie via Trautnau, mais les dispositions du général Jahnus ont arrêté leur avancée. Le comte de Kalnocki a repoussé une attaque prussienne près de Neustadt, tuant soixante hommes, un capitaine et un lieutenant, et blessant de nombreux autres, tout en ne perdant que vingt-cinq hommes et aucun officier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
44
p. 203-205
Détail de la retraite de M. le Duc de Chevreuse, de la ville de Soest, le 18 Octobre 1758.
Début :
Le 17 Octobre 1758, à six heures du soir, M. le Duc de Chevreuse, [...]
Mots clefs :
Duc de Chevreuse, Troupes, Détachement, Maréchal, Patrouilles, Force, Brigades, Cavalerie, Retraite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Détail de la retraite de M. le Duc de Chevreuse, de la ville de Soest, le 18 Octobre 1758.
Détail de la retraite de M. le Duc de Chevreuse ,
de la ville de Soeft , le 18 Octobre 1758 .
4
Le 17 Octobre 1758 , à fix heures du foir , M.
le Duc de Chevreufe , fut averti par un payſan in
connu qu'un corps de 6000 hommes marchoit
fur lui ; il envoya fur le champ un détachement
& des patrouilles pour en fçavoir la vérité , &
dépêcha, après cela un Courier à M. le Maréchal
de Contades pour lui en donner avis , ainfi qu'à
1
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
M. de Beaufremont & M. de Fitz - James . Il fir
partir tous les équipages , mit les troupes fous les
armes & les y fit paffer la nuit . M. le Maréchal
lui manda par le retour de fon Courier de fe retirer
, s'il étoit attaqué par des forces fupérieures .
ou s'il avoit des avis certains de leur marche fur
lui ; mais qu'il n'avoit connoiffance que d'un Ré
giment de Huffards qui eût paflé la Lippe , ce qui fit
que le Duc de Chevreufe regarda encore comme
moins certain l'avis du payfan inconnu , d'autant
que fon détachement, & fes patrouilles lui avoient.
fait dire qu'ils ne trouvoient perfonne.
A 7 heures du matin le 18 , M. de Beaufre
mont qui l'avoit joint très - diligemment dans la
nuit , voyant qu'on n'appercevoit rien , voulut fe
retirer. M. le Duc de Chevreufe tâcha de l'engager
à refter ; mais comme l'ordre par écrit de M. le
Maréchal donné à M. de Beaufremont portoit feu
lement de refter en bataille à la tête du camp , il
prit le parti pour l'exécuter de fe retirer , & cela
fut heureux , puifque s'il s'étoit retiré avec M. le
Duc de Chevreuſe , il eût expofé fon corps & tous
les équipages de fa divifion à être pris . M. de
Beaufremont étoit encore fort près de M. le Duc
de Chevreufe , quand celui- ci prit le parti de fe
retirer ; mais comme il n'avoit que deux brigades
de Cavalerie qui euffent été inutiles dans le pays
convert , par lequel M. le Duc de Chevreufe s'étoit
affuré de fa retraite , il n'a pu que fçavoir gré
à M. de Beaufremont d'avoir rempli un objet plus
utile.
A huit heures du matin , une garde en avant du
camp de M. le Duc de Chevreufe , le fit avertir que
les ennemis paroiffoient , il s'y porta pour les reconnoître
; & ayant apperçu très- diftinctement
que le corps qui venoit à lui étoit de quatorze
DECEMBRE. 1758 . 1 205
mille hommes au moins , il commença fa retraite .
La Cavalerie des ennemis qui venoit au grand
trot , joignit fon arriere-garde qui étoit déja à
une affez grande diſtance de fon camp ; les huft
efcadrons qui la compofoient étoient fi peu nombreux
, qu'ils ne faifoient à peu près que la valeur
de quatre qui furent pouffés par cette Cavalerie
qui étoit au nombre de vingt - quatre escadrons. Il
y a eu un défordre inévitable , mais qui n'a duré
qu'un moment , parce qu'il envoya ordre à M. fe
Duc de Mazarin de fe placer avec les deux batail-
Ions de fon Régiment dans des haies , mouvement
qu'il a exécuté avec valeur & intelligence ,
les ennemis depuis ce temps n'ont fuivi qu'en
efcarmouchant , & nous n'avons perdu que deux
cens hommes.
Cette retraite n'a point porté coup à la jonction
de MM. de Chevert & de Fitz- James ; & quand
M. le Duc de Chevreufe auroit été affez malheureux
pour cela , elle étoit inévitable pour un
corps réduit à trois mille hommes , par tous les
détachemens qui étoient fortis , & qui font rentrés
fans aucune porte , devant un corps de quatorze
mille hommes fuivi d'une armée.
de la ville de Soeft , le 18 Octobre 1758 .
4
Le 17 Octobre 1758 , à fix heures du foir , M.
le Duc de Chevreufe , fut averti par un payſan in
connu qu'un corps de 6000 hommes marchoit
fur lui ; il envoya fur le champ un détachement
& des patrouilles pour en fçavoir la vérité , &
dépêcha, après cela un Courier à M. le Maréchal
de Contades pour lui en donner avis , ainfi qu'à
1
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
M. de Beaufremont & M. de Fitz - James . Il fir
partir tous les équipages , mit les troupes fous les
armes & les y fit paffer la nuit . M. le Maréchal
lui manda par le retour de fon Courier de fe retirer
, s'il étoit attaqué par des forces fupérieures .
ou s'il avoit des avis certains de leur marche fur
lui ; mais qu'il n'avoit connoiffance que d'un Ré
giment de Huffards qui eût paflé la Lippe , ce qui fit
que le Duc de Chevreufe regarda encore comme
moins certain l'avis du payfan inconnu , d'autant
que fon détachement, & fes patrouilles lui avoient.
fait dire qu'ils ne trouvoient perfonne.
A 7 heures du matin le 18 , M. de Beaufre
mont qui l'avoit joint très - diligemment dans la
nuit , voyant qu'on n'appercevoit rien , voulut fe
retirer. M. le Duc de Chevreufe tâcha de l'engager
à refter ; mais comme l'ordre par écrit de M. le
Maréchal donné à M. de Beaufremont portoit feu
lement de refter en bataille à la tête du camp , il
prit le parti pour l'exécuter de fe retirer , & cela
fut heureux , puifque s'il s'étoit retiré avec M. le
Duc de Chevreuſe , il eût expofé fon corps & tous
les équipages de fa divifion à être pris . M. de
Beaufremont étoit encore fort près de M. le Duc
de Chevreufe , quand celui- ci prit le parti de fe
retirer ; mais comme il n'avoit que deux brigades
de Cavalerie qui euffent été inutiles dans le pays
convert , par lequel M. le Duc de Chevreufe s'étoit
affuré de fa retraite , il n'a pu que fçavoir gré
à M. de Beaufremont d'avoir rempli un objet plus
utile.
A huit heures du matin , une garde en avant du
camp de M. le Duc de Chevreufe , le fit avertir que
les ennemis paroiffoient , il s'y porta pour les reconnoître
; & ayant apperçu très- diftinctement
que le corps qui venoit à lui étoit de quatorze
DECEMBRE. 1758 . 1 205
mille hommes au moins , il commença fa retraite .
La Cavalerie des ennemis qui venoit au grand
trot , joignit fon arriere-garde qui étoit déja à
une affez grande diſtance de fon camp ; les huft
efcadrons qui la compofoient étoient fi peu nombreux
, qu'ils ne faifoient à peu près que la valeur
de quatre qui furent pouffés par cette Cavalerie
qui étoit au nombre de vingt - quatre escadrons. Il
y a eu un défordre inévitable , mais qui n'a duré
qu'un moment , parce qu'il envoya ordre à M. fe
Duc de Mazarin de fe placer avec les deux batail-
Ions de fon Régiment dans des haies , mouvement
qu'il a exécuté avec valeur & intelligence ,
les ennemis depuis ce temps n'ont fuivi qu'en
efcarmouchant , & nous n'avons perdu que deux
cens hommes.
Cette retraite n'a point porté coup à la jonction
de MM. de Chevert & de Fitz- James ; & quand
M. le Duc de Chevreufe auroit été affez malheureux
pour cela , elle étoit inévitable pour un
corps réduit à trois mille hommes , par tous les
détachemens qui étoient fortis , & qui font rentrés
fans aucune porte , devant un corps de quatorze
mille hommes fuivi d'une armée.
Fermer
Résumé : Détail de la retraite de M. le Duc de Chevreuse, de la ville de Soest, le 18 Octobre 1758.
Le 17 octobre 1758, le Duc de Chevreuse fut averti par un paysan de l'approche de 6000 hommes. Il envoya des patrouilles et informa le Maréchal de Contades, ainsi que M. de Beaufremont et M. de Fitz-James. Le Maréchal conseilla au Duc de se retirer en cas d'attaque par des forces supérieures, mais l'alerte parut moins certaine. Le 18 octobre, M. de Beaufremont décida de se retirer malgré les tentatives du Duc de le retenir. À 8 heures, une garde avertit le Duc de l'approche de 14 000 ennemis. La cavalerie ennemie perturba temporairement l'arrière-garde du Duc. Le Duc de Mazarin reçut l'ordre de se placer dans des haies pour ralentir les ennemis. La retraite se poursuivit sans compromettre la jonction avec les troupes de MM. de Chevert et de Fitz-James. Les pertes furent limitées à deux cents hommes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
45
p. 198
DE FRANCFORT, le 10. Décembre.
Début :
Les Troupes de l'Empire ont pris leurs quartiers dans la Franconie. [...]
Mots clefs :
Troupes, Baron, Prince, Prusse, Infanterie, Régiments, Maréchal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE FRANCFORT, le 10. Décembre.
DE FRANCFORT , le 10. Décembre.
Les Troupes de l'Empire ont pris leurs quartiers
dans la Franconie. Le Baron de Pretlach eſt
établi à Rotenbourg avec le corps qu'il comman-
`de. Le Prince de Deux Ponts a fon Quartier Général
à Nuremberg. Les Pruffiens occupent
les
Poftes de Plawen , de Reichenbac & de Géra. Le
bruit a couru que le Comte de Dohna alloit ſe
mettre en marche avec un corps de trente mille
hommes , dans l'intention de troubler la communication
des Quartiers de l'Armée de l'Empire
& des Armées Françoiles.
Le Maréchal de Soubile partit de Marbourg
le premier de ce mois , avec l'Arriere-Garde de
fon Armée , pour ſe rendre à Hanau , où lon
Quartier-Général fera établi pendant l'Hy ver . Le
Régiment de Rohan , Infanterie , y arriva le 2 ,
& celui de Piémont les deux jours fuivants . Le
Régiment Dauphin a fon Quartier à Friedberg ,
& celui de Royal Rouffillon à Winecken .
Les Troupes de l'Empire ont pris leurs quartiers
dans la Franconie. Le Baron de Pretlach eſt
établi à Rotenbourg avec le corps qu'il comman-
`de. Le Prince de Deux Ponts a fon Quartier Général
à Nuremberg. Les Pruffiens occupent
les
Poftes de Plawen , de Reichenbac & de Géra. Le
bruit a couru que le Comte de Dohna alloit ſe
mettre en marche avec un corps de trente mille
hommes , dans l'intention de troubler la communication
des Quartiers de l'Armée de l'Empire
& des Armées Françoiles.
Le Maréchal de Soubile partit de Marbourg
le premier de ce mois , avec l'Arriere-Garde de
fon Armée , pour ſe rendre à Hanau , où lon
Quartier-Général fera établi pendant l'Hy ver . Le
Régiment de Rohan , Infanterie , y arriva le 2 ,
& celui de Piémont les deux jours fuivants . Le
Régiment Dauphin a fon Quartier à Friedberg ,
& celui de Royal Rouffillon à Winecken .
Fermer
Résumé : DE FRANCFORT, le 10. Décembre.
Le 10 décembre, les troupes impériales se sont déployées en Franconie. Le Baron de Pretlach est à Rotenbourg, et le Prince de Deux Ponts à Nuremberg. Les Prussiens contrôlent Plawen, Reichenbach et Géra. Le Comte de Dohna pourrait perturber les communications avec trente mille hommes. Le Maréchal de Soubise a établi son quartier général à Hanau pour l'hiver. Divers régiments sont stationnés à Hanau, Friedberg et Winecken.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
46
p. 199
De Crevelt, le 18. Décembre.
Début :
Le Maréchal de Contade, après avoir visité tous les Postes de son Armée sur les [...]
Mots clefs :
Maréchal, Armée, Marquis, Alliés, Hussards
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Crevelt, le 18. Décembre.
De Crevelt , le 18. Décembre.
Le Maréchal de Contade , après avoir vifité
tous les Poftes de fon Armée fur les deux Rives
du Rhin , a établi ici fon Quartier- Général. II.
partira pour Paris auffitôt que le Marquis d'Armentieres
, le plus Ancien des Lieutenants Généraux
, qui ont des Lettres de Service , fera arrivé
. Les Alliés répandus dans les Evêchés de
la Weftphalie , font fort tranquilles dans leurs
Quartiers. Les Huffards du Régiment de Turquin
, qui font à Herberfeld , s'étendent de plus
en plus dans le Pays de la Marck , d'où ils tirent
des Contributions de Fourrages. Ces Huf
fards & les autres Troupes Légeres , qui doivent
couvrir le Pays de Bergues de ce côté- là , vont
être renforcés par le Régiment des Volontaires
de Clermont- Prince :
Le Maréchal de Contade , après avoir vifité
tous les Poftes de fon Armée fur les deux Rives
du Rhin , a établi ici fon Quartier- Général. II.
partira pour Paris auffitôt que le Marquis d'Armentieres
, le plus Ancien des Lieutenants Généraux
, qui ont des Lettres de Service , fera arrivé
. Les Alliés répandus dans les Evêchés de
la Weftphalie , font fort tranquilles dans leurs
Quartiers. Les Huffards du Régiment de Turquin
, qui font à Herberfeld , s'étendent de plus
en plus dans le Pays de la Marck , d'où ils tirent
des Contributions de Fourrages. Ces Huf
fards & les autres Troupes Légeres , qui doivent
couvrir le Pays de Bergues de ce côté- là , vont
être renforcés par le Régiment des Volontaires
de Clermont- Prince :
Fermer
Résumé : De Crevelt, le 18. Décembre.
Le 18 décembre, le Maréchal de Contade installe son Quartier Général après avoir inspecté les positions de son armée sur les deux rives du Rhin. Il prévoit de partir pour Paris à l'arrivée du Marquis d'Armentières. Les troupes alliées en Westphalie sont calmes. Les hussards du Régiment de Turquin prélèvent des contributions en fourrages dans le Pays de la Marck. Le Régiment des Volontaires de Clermont-Prince renforcera les troupes légères protégeant le Pays de Bergues.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
47
p. 212-214
« Louis, Marquis de Lostanges, Chevalier, Seigneur de Jarniost en Lyonnois, [...] »
Début :
Louis, Marquis de Lostanges, Chevalier, Seigneur de Jarniost en Lyonnois, [...]
Mots clefs :
Marquis, Bataille, Mort, Maison de Lostanges, Comte, Maréchal, Généalogie, Mariages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Louis, Marquis de Lostanges, Chevalier, Seigneur de Jarniost en Lyonnois, [...] »
Louis , Marquis de Loftanges , Chevalier , Seigneur
de Jarniolt en Lyonnois , Cornette au Régiment
des Cuirafliers , a été tué le 10 Octobre
1758 , à la Bataille de Lutzelberg , où il avoit donné
des preuves du plus grand courage. Il étoit fils
de feu Laurent , Marquis de Loftanges , BrigaJANVIER.
1759. 213
dier des Armées du Roi , mort des bleffures qu'il
avoit reçues à Raucoux, & frere cader de feu Jean→
Baptifte , Marquis de Loftanges , Seigneur de Jarnioſt
, après ſon pere , mort Capitaine de Cava •
lerie pendant la derniere Guerre.
Louis étoit devenu le Chef de la Branche des
Marquis de Béduer en Quercy , par la mort , fans
enfans , de fes deux Coufins-germains.
1. Louis , Marquis de Béduer , mort le 11 Septembre
1746. Il avoit épousé en 1729 , Marie-
Antoinette- Charlotte du Maine du Bourg , petitefille
& Cohéritiere du Maréchal du Bourg' , Che
valier des Ordres du Roi.
2. Jean- Louis , Comte de Corn , Marquis de
Béduer , après fon frere , mort le 27 Décembre
1755. Il avoit épouſé en 1743 , Marie- Pulcherie-
Anaftafie de Foucaud d'Alzon , Baronne de Sonat
en Quercy , qu'il a inftituée fon Héritiere , à la
charge de rendre fon hérédité à des mâles du
nom de Loftanges à fon choix.
Louis , qui donne lieu à cet Article , eut quatre
foeeurs.
i . Anne , née en Novembre 1725 , mariée en
Septembre 1746 à Jean-Jofeph de Cornelly , Seigneur
de Cambolit en Quercy.
2. Marie , née en Octobre 1733 › a été élevée
à S. Cyr.
3. Marie , née en Janvier 1735 , Religieufe à
Lyllac.
4. Marie-Charlotte , née en Août 1737.
Hugues de Loftanges , né le 30 Janvier 1713 ,
Baron de Felzeins & de Cuzac en Rouergue , eſt
aujourd'hui le Chef , & le feul des Marquis de Bé
duer ; il a pour enfans.
1. Jean-François-Louis de Felzeins , né le 6
Février 1741 , Clerc Tonfuré , élevé au Collége
du Pleffis.
214 MERCURE DE FRANCE.
2. Jean- François-Jofeph de Béduer , né le 22
Octobre 1742 , Cornette au Régiment des Cuiraffiers.
3. Jean-Louis , né le s Février 1752.
4. François Hugues , né le 21 Juin 1753 .
s . Urtule , née le 22 Septembre 1748 , nom
mée
pour être élevée à S. Cyr.
Le Marquis de S. Alvere , Grand Sénéchal &
Gouverneur de Quercy , eft'le Chef de la Maiſon
de Loftanges . Il a pour enfans ,
Le Marquis de Lotanges , Brigadier des Armées
du Roi , Colonel du Régiment des Cuiraffiers , Premier
Ecuyer de Madame , en Marquis de Lhopital
fon beau-pere .
Le Comte de Loftanges , Capitaine de Dragons ,
qui n'eftpoint marié.
L'Abbé de Loftanges , Chanoine de l'Eglife de
Paris.
N... de Loftanges, mariée au Comte de Conac
en Limofin.
N... de S. Alvere , mariée au Marquis de
Cugnac.
å Marie-Julie , mariée le
Février 1756 , 23
François -Saturnin de Galard , Marquis de Terraube.
N... de Cadrieu.
La Maifon de Loftanges n'eft plus divifée à
préfent qu'en trois Branches , celle des Marquis de
S. Alvere en Perigord , celle de Béduer en Quercy,
& celle de Pailhés en Saintonge, dont aujourd'hui
eſt N... de Loftanges , Capitaine au Régiment
des Cuiraffiers. Voyez pour la Nobleffe & l'Ancienneté
de cette Famille , Morery & les Tablettes
hiſtoriques , &c .
de Jarniolt en Lyonnois , Cornette au Régiment
des Cuirafliers , a été tué le 10 Octobre
1758 , à la Bataille de Lutzelberg , où il avoit donné
des preuves du plus grand courage. Il étoit fils
de feu Laurent , Marquis de Loftanges , BrigaJANVIER.
1759. 213
dier des Armées du Roi , mort des bleffures qu'il
avoit reçues à Raucoux, & frere cader de feu Jean→
Baptifte , Marquis de Loftanges , Seigneur de Jarnioſt
, après ſon pere , mort Capitaine de Cava •
lerie pendant la derniere Guerre.
Louis étoit devenu le Chef de la Branche des
Marquis de Béduer en Quercy , par la mort , fans
enfans , de fes deux Coufins-germains.
1. Louis , Marquis de Béduer , mort le 11 Septembre
1746. Il avoit épousé en 1729 , Marie-
Antoinette- Charlotte du Maine du Bourg , petitefille
& Cohéritiere du Maréchal du Bourg' , Che
valier des Ordres du Roi.
2. Jean- Louis , Comte de Corn , Marquis de
Béduer , après fon frere , mort le 27 Décembre
1755. Il avoit épouſé en 1743 , Marie- Pulcherie-
Anaftafie de Foucaud d'Alzon , Baronne de Sonat
en Quercy , qu'il a inftituée fon Héritiere , à la
charge de rendre fon hérédité à des mâles du
nom de Loftanges à fon choix.
Louis , qui donne lieu à cet Article , eut quatre
foeeurs.
i . Anne , née en Novembre 1725 , mariée en
Septembre 1746 à Jean-Jofeph de Cornelly , Seigneur
de Cambolit en Quercy.
2. Marie , née en Octobre 1733 › a été élevée
à S. Cyr.
3. Marie , née en Janvier 1735 , Religieufe à
Lyllac.
4. Marie-Charlotte , née en Août 1737.
Hugues de Loftanges , né le 30 Janvier 1713 ,
Baron de Felzeins & de Cuzac en Rouergue , eſt
aujourd'hui le Chef , & le feul des Marquis de Bé
duer ; il a pour enfans.
1. Jean-François-Louis de Felzeins , né le 6
Février 1741 , Clerc Tonfuré , élevé au Collége
du Pleffis.
214 MERCURE DE FRANCE.
2. Jean- François-Jofeph de Béduer , né le 22
Octobre 1742 , Cornette au Régiment des Cuiraffiers.
3. Jean-Louis , né le s Février 1752.
4. François Hugues , né le 21 Juin 1753 .
s . Urtule , née le 22 Septembre 1748 , nom
mée
pour être élevée à S. Cyr.
Le Marquis de S. Alvere , Grand Sénéchal &
Gouverneur de Quercy , eft'le Chef de la Maiſon
de Loftanges . Il a pour enfans ,
Le Marquis de Lotanges , Brigadier des Armées
du Roi , Colonel du Régiment des Cuiraffiers , Premier
Ecuyer de Madame , en Marquis de Lhopital
fon beau-pere .
Le Comte de Loftanges , Capitaine de Dragons ,
qui n'eftpoint marié.
L'Abbé de Loftanges , Chanoine de l'Eglife de
Paris.
N... de Loftanges, mariée au Comte de Conac
en Limofin.
N... de S. Alvere , mariée au Marquis de
Cugnac.
å Marie-Julie , mariée le
Février 1756 , 23
François -Saturnin de Galard , Marquis de Terraube.
N... de Cadrieu.
La Maifon de Loftanges n'eft plus divifée à
préfent qu'en trois Branches , celle des Marquis de
S. Alvere en Perigord , celle de Béduer en Quercy,
& celle de Pailhés en Saintonge, dont aujourd'hui
eſt N... de Loftanges , Capitaine au Régiment
des Cuiraffiers. Voyez pour la Nobleffe & l'Ancienneté
de cette Famille , Morery & les Tablettes
hiſtoriques , &c .
Fermer
Résumé : « Louis, Marquis de Lostanges, Chevalier, Seigneur de Jarniost en Lyonnois, [...] »
Louis, Marquis de Loftanges, Chevalier et Seigneur de Jarniolt en Lyonnois, fut tué le 10 octobre 1758 lors de la Bataille de Lutzelberg. Fils de Laurent, Marquis de Loftanges, Brigadier des Armées du Roi, mort à Raucoux, et frère cadet de Jean-Baptiste, Capitaine de Cavalerie. Louis devint Chef de la Branche des Marquis de Béduer en Quercy après la mort de ses cousins germains Louis et Jean-Louis. Il eut quatre filles : Anne, Marie (élevée à Saint-Cyr), Marie (religieuse à Lyllac), et Marie-Charlotte. Hugues de Loftanges, né en 1713, Baron de Felzeins et de Cuzac en Rouergue, est le Chef actuel des Marquis de Béduer. Il a cinq enfants : Jean-François-Louis, Jean-François-Joseph, Jean-Louis, François Hugues, et Urtule (destinée à Saint-Cyr). Le Marquis de Saint-Alvère, Grand Sénéchal et Gouverneur de Quercy, est le Chef de la Maison de Loftanges. Il a plusieurs enfants, dont le Marquis de Loftanges, Brigadier des Armées du Roi et Colonel du Régiment des Cuiraffiers, le Comte de Loftanges, Capitaine de Dragons, et l'Abbé de Loftanges, Chanoine de l'Église de Paris. La Maison de Loftanges est divisée en trois branches : celle des Marquis de Saint-Alvère en Périgord, celle de Béduer en Quercy, et celle de Pailhés en Saintonge.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
48
p. 202
De Cassel, le 30 Décembre.
Début :
Les Troupes qui ont leurs quartiers dans le Landgraviat de Hesse, [...]
Mots clefs :
Troupes, Disette, Approvisionnement, Électeurs, Princes, États, Maréchal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Cassel, le 30 Décembre.
De Caffel , le 30 Décembre.
Les Troupes qui ont leurs quartiers dans le
Landgraviat de Heffe , continuent d'y fouffrir
une grande difette de vivres & de fourages . Ceux
qu'on leur tranfporte de l'Electorat d'Hanovre
ne fuffifent point pour fournir à leur fubfiſtance ;
& ces tranfports deviennent de jour en jour plus
difficiles & plus embarraffants.
Toutes les Lettres de Franconie affurent que
plufieurs Electeurs , Princes & Etats de l'Empire ,
ont accordé aux François de faire , dans les pays
foumis à leur obéiffance , les levées néceffaires
pour compléter les Régiments Allemants qui
font au fervice de la France ; & que le fieur Delatouche
, Maréchal des Camps & Armées de Sa
Majefté Très-Chrétienne , a été choisi pour préfider
à l'exécution de cet arrangement , & veiller
à ce que la difcipline foit exactement obfervée.
Les Troupes qui ont leurs quartiers dans le
Landgraviat de Heffe , continuent d'y fouffrir
une grande difette de vivres & de fourages . Ceux
qu'on leur tranfporte de l'Electorat d'Hanovre
ne fuffifent point pour fournir à leur fubfiſtance ;
& ces tranfports deviennent de jour en jour plus
difficiles & plus embarraffants.
Toutes les Lettres de Franconie affurent que
plufieurs Electeurs , Princes & Etats de l'Empire ,
ont accordé aux François de faire , dans les pays
foumis à leur obéiffance , les levées néceffaires
pour compléter les Régiments Allemants qui
font au fervice de la France ; & que le fieur Delatouche
, Maréchal des Camps & Armées de Sa
Majefté Très-Chrétienne , a été choisi pour préfider
à l'exécution de cet arrangement , & veiller
à ce que la difcipline foit exactement obfervée.
Fermer
Résumé : De Cassel, le 30 Décembre.
Le 30 décembre, les troupes du Landgraviat de Heffe manquent de vivres et de fourrages. Les approvisionnements de l'Électorat d'Hanovre sont insuffisants. Plusieurs électeurs et princes de l'Empire autorisent les Français à recruter dans leurs territoires. Delatouche supervise cette opération.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
49
p. 207
De Francfort, le 4. Janvier.
Début :
Le Maréchal Prince de Soubise étant instruit que les Ennemis avoient formé [...]
Mots clefs :
Prince de Soubise, Ennemis, Maréchal, Magistrats, Troupes, Protection
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Francfort, le 4. Janvier.
De Francfort , le 4. Janvier.
Le Maréchal Prince de Soubife étant inftruit
que les Ennemis avoient formé le projet d'attaquer
nos quartiers , a pris la réfolution , pour les
mettre en fureté , & pour protéger en même
temps le Cercle Electoral , d'occuper la Ville de
Francfort. Le Maréchal fit entrer le 2. les Troupes
du Roi dans cette Ville. Il fit affembler les Magiftrats
, qui , touchés des raiſons folides qui ont forcé
le Maréchal à prendre ce parti , ont confenti à
tout ce qu'il leur a propofé. Tout cela s'eft exécuté
dans le meilleur ordre. Les Boutiques de cette Ville
n'ont pas ceffé d'être ouvertes , & tous les Habitans
fe louent de la bonne difcipline que nos
Troupes y obfervent. Tous les Quartiers de nos
deux Armées font fort tranquilles.
Le Maréchal Prince de Soubife étant inftruit
que les Ennemis avoient formé le projet d'attaquer
nos quartiers , a pris la réfolution , pour les
mettre en fureté , & pour protéger en même
temps le Cercle Electoral , d'occuper la Ville de
Francfort. Le Maréchal fit entrer le 2. les Troupes
du Roi dans cette Ville. Il fit affembler les Magiftrats
, qui , touchés des raiſons folides qui ont forcé
le Maréchal à prendre ce parti , ont confenti à
tout ce qu'il leur a propofé. Tout cela s'eft exécuté
dans le meilleur ordre. Les Boutiques de cette Ville
n'ont pas ceffé d'être ouvertes , & tous les Habitans
fe louent de la bonne difcipline que nos
Troupes y obfervent. Tous les Quartiers de nos
deux Armées font fort tranquilles.
Fermer
Résumé : De Francfort, le 4. Janvier.
Le 4 janvier, le Maréchal Prince de Soubise a appris une attaque imminente contre les quartiers français à Francfort. Pour protéger le Cercle Électoral, il a introduit les troupes du Roi dans la ville le 2 janvier. Les magistrats ont accepté ses propositions. L'opération s'est déroulée sans incident, les habitants ont apprécié la discipline des troupes françaises. Les quartiers des deux armées sont restés calmes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
50
p. 207-209
De Versailles, le 11 Janvier.
Début :
Le Maréchal Duc de Noailles s'étant démis de la Charge de Capitaine [...]
Mots clefs :
Maréchal, Capitaine, Duc de Noailles, Duchesse, Cérémonie, Roi de France, Marquis, Prince, Colonel, Évêque, Sacre, Sa Majesté, Serment, Chevalier, Abbé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Versailles, le 11 Janvier.
DeVersailles , le 11 Janvier.
Le Maréchal Duc de Noailles s'étant démis de
la Charge de Capitaine de la premiere Compagnie
des Gardes-du- Corps ; & le Duc d'Ayen en
ayant été revêtu , Sa Majefté , en confidération
des anciens & importans fervices du Maréchal
de Noailles & de fa Maiſon , a donné au Comte
d'Ayen la furvivance de cette Charge , poffédée
fans interruption par fes Ancêtres depuis fon
Trifayeul.
Le 3 de ce mois , la Ducheffe de Choifeul prit
le Tabouret chez la Reine.
-Le 7 , le Roi fit la Cérémonie de recevoir Chevaliers
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis,
le Prince de Condé & le Comte de la Marche , le
Duc de Montmorency , Brigadier & Colonel du
Régiment de Tourraine , les Marquis de Marbec
& de Vaftan ; celui - ci Colonel du Régiment de
fon nom , le Duc de Mazarin Colonel du Régiment
368 MERCURE DE FRANCE.
de fon nom , le Prince de Chimay , Colonel dans
les Grenadiers Royaux, les Marquis de Chaumont
Bernage , Colonel du Régiment de Forez de Balincourt
, du Cambout de Coaflife , le Comte de
Danois , le Marquis de Beuvron , Brigadier &
Meftre de Camp de Cavalerie , les fieurs Thomas
de Domangeville & Patricewal , les Marquis de
Marbeuf, Colonel d'un Régiment de Dragons de
fon nom ; & de Lire , Capitaine de Cavalerie dans
le Régiment de Dampierre.
Du 18.
>
Le 12 , le Roi tint le Sceau pour la quarante
deuxième fois.
Monfeigneur le Duc de Bourgogne ayant defiré
de voir la cérémonie du facre d'un Evêque ,
l'ancien Evêque de Limoges facra lei . dans
la Chapelle du Roi , le nouvel Evêque de Limoges.
Il eut pour affiftants les Evêques de Poitiers &
d'Evreux. Onze Archevêques & Evêques furent
préfents à cette cérémonie. La Reine y affifta ,
accompagnée de Monfeigneur le Dauphin , de
de Madame la Dauphine , de Monfeigneur le
Duc de Bourgogne , de Madame Infante , de:
Madame , & de Mefdames.
C'eft pour la premiere fois qu'un Evêque a été
facré dans la Chapelle du Roi de Verſailles. Le
célébre Maffillon le fut dans la Chapelle des
Thuilleries , en préfence du Roi , par l'Evêque de
Fréjus.
Le Lundi 15 , la Reine fut faignée par précau
tion & Sa Majesté fut purgée le Mercredi 17 .
Ce même jour les Evêques de Troyes & de
Limoges prêterent ferment entre les mains du
Roi.
Le 16, Sa Majesté déclara publiquement le Mariage
du Comte de la Marche avec la Princeffe
Fortunée Marie d'Eft , fille du Duc de Modene
FEVRIER. 1759. 209
Le Roi ayant accordé au Marquis de Gefvres
lês honneurs de la Cour , la Marquise de Gefvres .
a été préfentée à Leurs Majeftés, & a pris letabou
tet chez la Reine .
Le 17 , le Comte d'Ayen prêta ferment entre
les mains du Roi , pour la ſurvivance de la Char
ge de Capitaine de la premiere Compagnie des
Gardes du Corps..
Sa Majesté a fait Lieutenans- Généraux de fes "
armées , le 18 Décembre dernier , les Marquis
de la Sône & du Barail , le Comte de Vogué, &
le Marquis de Caftries.
Le Roi a accordé au Chevalier de Rochefort ,
Gapitaine au Régiment de Vienne , Cavalerie ,,
une Brigade dans les Gardes du Corps.
Sa Majefté a difpofé de la Lieutenance de Roi
du Château de la Baftille en faveur du Chevalier
de Jumillac , Capitaine de Cavalerie au Régie
ment dé Royal-Etranger.
L'Abbé de Foy a eu l'honneur de préſenter
an Roi un Effai d'une notice des Diplômes & dés
Chartes qui ont rapport à l'Hiftoire Civile & Eccléfiaftique
de ce Royaume.
Le Comte de Merle , nommé Ambaſſadeur du
Roi en Portugal , a pris congé de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale , pour ſe rendre à
fa deftinations:
Le Maréchal Duc de Noailles s'étant démis de
la Charge de Capitaine de la premiere Compagnie
des Gardes-du- Corps ; & le Duc d'Ayen en
ayant été revêtu , Sa Majefté , en confidération
des anciens & importans fervices du Maréchal
de Noailles & de fa Maiſon , a donné au Comte
d'Ayen la furvivance de cette Charge , poffédée
fans interruption par fes Ancêtres depuis fon
Trifayeul.
Le 3 de ce mois , la Ducheffe de Choifeul prit
le Tabouret chez la Reine.
-Le 7 , le Roi fit la Cérémonie de recevoir Chevaliers
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis,
le Prince de Condé & le Comte de la Marche , le
Duc de Montmorency , Brigadier & Colonel du
Régiment de Tourraine , les Marquis de Marbec
& de Vaftan ; celui - ci Colonel du Régiment de
fon nom , le Duc de Mazarin Colonel du Régiment
368 MERCURE DE FRANCE.
de fon nom , le Prince de Chimay , Colonel dans
les Grenadiers Royaux, les Marquis de Chaumont
Bernage , Colonel du Régiment de Forez de Balincourt
, du Cambout de Coaflife , le Comte de
Danois , le Marquis de Beuvron , Brigadier &
Meftre de Camp de Cavalerie , les fieurs Thomas
de Domangeville & Patricewal , les Marquis de
Marbeuf, Colonel d'un Régiment de Dragons de
fon nom ; & de Lire , Capitaine de Cavalerie dans
le Régiment de Dampierre.
Du 18.
>
Le 12 , le Roi tint le Sceau pour la quarante
deuxième fois.
Monfeigneur le Duc de Bourgogne ayant defiré
de voir la cérémonie du facre d'un Evêque ,
l'ancien Evêque de Limoges facra lei . dans
la Chapelle du Roi , le nouvel Evêque de Limoges.
Il eut pour affiftants les Evêques de Poitiers &
d'Evreux. Onze Archevêques & Evêques furent
préfents à cette cérémonie. La Reine y affifta ,
accompagnée de Monfeigneur le Dauphin , de
de Madame la Dauphine , de Monfeigneur le
Duc de Bourgogne , de Madame Infante , de:
Madame , & de Mefdames.
C'eft pour la premiere fois qu'un Evêque a été
facré dans la Chapelle du Roi de Verſailles. Le
célébre Maffillon le fut dans la Chapelle des
Thuilleries , en préfence du Roi , par l'Evêque de
Fréjus.
Le Lundi 15 , la Reine fut faignée par précau
tion & Sa Majesté fut purgée le Mercredi 17 .
Ce même jour les Evêques de Troyes & de
Limoges prêterent ferment entre les mains du
Roi.
Le 16, Sa Majesté déclara publiquement le Mariage
du Comte de la Marche avec la Princeffe
Fortunée Marie d'Eft , fille du Duc de Modene
FEVRIER. 1759. 209
Le Roi ayant accordé au Marquis de Gefvres
lês honneurs de la Cour , la Marquise de Gefvres .
a été préfentée à Leurs Majeftés, & a pris letabou
tet chez la Reine .
Le 17 , le Comte d'Ayen prêta ferment entre
les mains du Roi , pour la ſurvivance de la Char
ge de Capitaine de la premiere Compagnie des
Gardes du Corps..
Sa Majesté a fait Lieutenans- Généraux de fes "
armées , le 18 Décembre dernier , les Marquis
de la Sône & du Barail , le Comte de Vogué, &
le Marquis de Caftries.
Le Roi a accordé au Chevalier de Rochefort ,
Gapitaine au Régiment de Vienne , Cavalerie ,,
une Brigade dans les Gardes du Corps.
Sa Majefté a difpofé de la Lieutenance de Roi
du Château de la Baftille en faveur du Chevalier
de Jumillac , Capitaine de Cavalerie au Régie
ment dé Royal-Etranger.
L'Abbé de Foy a eu l'honneur de préſenter
an Roi un Effai d'une notice des Diplômes & dés
Chartes qui ont rapport à l'Hiftoire Civile & Eccléfiaftique
de ce Royaume.
Le Comte de Merle , nommé Ambaſſadeur du
Roi en Portugal , a pris congé de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale , pour ſe rendre à
fa deftinations:
Fermer
Résumé : De Versailles, le 11 Janvier.
Le 11 janvier, le Maréchal Duc de Noailles a démissionné de sa charge de Capitaine de la première Compagnie des Gardes-du-Corps, remplacée par le Duc d'Ayen. Le Roi a accordé au Comte d'Ayen la survivance de cette charge, détenue par ses ancêtres depuis son trisaïeul. Le 3 janvier, la Duchesse de Choiseul a pris le tabouret chez la Reine. Le 7 janvier, plusieurs personnalités ont été nommées Chevaliers de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, dont le Prince de Condé et le Duc de Mazarin. Le 12 janvier, le Roi a tenu le Sceau pour la quarante-deuxième fois et a assisté au sacre d'un évêque. Le 15 janvier, la Reine a été saignée par précaution et le Roi purgé le 17 janvier. Ce même jour, les évêques de Troyes et de Limoges ont prêté serment au Roi. Le 16 janvier, le Roi a déclaré publiquement le mariage du Comte de la Marche avec la Princesse Fortunée Marie d'Este. Le Roi a accordé des honneurs de la Cour au Marquis de Gesvres et nommé plusieurs Lieutenants-Généraux des armées, dont le Marquis de Castries. Le Comte de Merle, nommé Ambassadeur du Roi en Portugal, a pris congé de la famille royale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer