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1
p. 758-764
Rentrée des Académies.
Début :
L'Académie Royale des Belles-Lettres tint son Assemblée publique du semestre [...]
Mots clefs :
Académie royale des belles-lettres, Académie royale des sciences, Mémoires, Grecs, Langues orientales
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texteReconnaissance textuelle : Rentrée des Académies.
Rentrée des Académies.
L'Académie Royale des Belles-Lettres
tint fon Affemblée publique du femeftre
de Pafques le 18. Avril. M. de Boze , Secretaire
perpetuel de cette Académie
ouvrit la féance par l'éloge de M. de Valbonais
, Premier Préfident de la Chambre
des Comptes de Grenoble , Corref
pondant honoraire ; & comme cet éloge
étoit compofé avec cette élegance & cette
précifion qui paroît dans tous les autres
M. l'Abbé Bignon fit remarquer ce qu'on
n'avoit point penfé , que M. de Boze n'avoit
reçû les Mémoires de la Vie de M.
de Valbonnais que fept ou huit jours auparavant
.
}
M. Hardion lut enfuite des Reflexions
fur les Choeurs de la Tragédie d'Andromaque
par Euripide , & après avoir remarqué
le bon ufage que les Anciens faifoient
de ces Choeurs qu'ils avoient l'art de lier
avec la Piece , par l'interêt que plufieurs
perfonnes devoient naturellement prendre
à l'action qui étoit repréſentée , puifqu'elle
étoit & publique & importante
it
AVRIL. 1730. 759
il condamne fans prévention un des
Choeurs de cette même Tragédie qui paroft
deplacé. Il prend même occafion des
endroits où Euripide s'éleve contre la Bigamie
, d'examiner fi l'ufage en étoit permis
à Athénes du tems de ce Poëte , &
fi lui- méme & Socrate n'avoient pas eu
deux femmes legitimes à la fois ; & après
avoir refuté le fentiment de ceux des Anciens
& des Modernes qui l'avoient crû ,
il décide pour la négative.
M. Fourmont l'aîné lut après une Differtation
dont l'objet étoit d'établir la neceffité
des Langues Orientales pour la
connoiffance de l'Hiftoire ancienne & de
Ja Mythologie ; cette propofition , pourvû
qu'elle ne foit pas generale , eft fans
doute très- vraye , & les Sçavans du dernier
Siecle , principalement le celebre
Bochart , en avoient déja fait un grand
ulage. Les Grecs qui nous ont tranſmis
prefque toutes les Fables que nous connoiffons
, tiroient leur origine des Colonies
Egyptiennes & Phéniciennes , qui
avoient apporté dans le Continent de la
Grece & dans les Ifles voifines leur Religion
& leur Langue , & il eft fûr , comme
l'a fouvent remarqué le fçavant Bochart
, que les Langues Phénicienne &
Egyptienne , mal entendues , ont donné
fouvent lieu aux Grecs de debiter des Fa-
Fj bles
760 MERCURE DE FRANCE
bles , c'est- à-dire , de fubftituer des idées
extraordinaires & merveilleufes à des
idées qui ne devoient préfenter rien que
de naturel ; delà , fans doute , l'origine
d'une infinité de fictions. Cependant les
Grecs & les Latins après eux ont debité
eux-mêmes de nouvelles Fables qui ne
paroiffent avoir aucun rapport avec les
Langues Etrangeres , & c'eft une diftinction
que ceux qui entreprennent de les
expliquer, ne doivent pas manquer de faire
; quoiqu'il en foit , M. Fourmont choifit
pour preuve de fa propofition deux
exemples finguliers , l'un de la Fable &
l'autre de l'Hiftoire. Le premier exemple
fut celui de la Fable des Gorgonnes , l'écueil
des Mythologues , & il fit voir qu'à
l'aide des Langues Orientales , elle étoit
fort intelligible , & ne renfermoit plus
aucunes de ces idées myfterieufes qui y répandent
tant d'obfcurité. Les noms des
trois Gorgonnes font ceux des trois Vaiffeaux
que Perfée prit vers les Syrtes de
l'Afrique fur Phoreys,& les Marchandifes
qu'il en rapporta marquent & Chrifaor ,
qui nâquit du fang de Meduſe , & cette
dent & cet oeil unique qu'on donna aux
trois Gorgonnes. Mais pour developer davantage
l'idée de cet Académicien , il faudroit
rapporter toutes les étimologies dont
il fit ufage , ce qui n'eft pas poffible fans
ا ع
AVRIL. 1730. 761
le copier entierement.
Le fecond exemple étoit tiré de la celebre
Infcription de Sardanapale , qu'on
regardoit comme fon Epitaphe , & dans
laquelle après avoir marqué que ce Prince
avoit bâti en un même jour les Villes
de Tarfe & d'Anchialé , on congédioit les
Lecteurs , en leur difant : Paffans, buvez,
mangez , réjouiffez -vous & faites l'amour,
ce qui paroiffoit entierement hors de propos
, & fort deplacé dans un endroit où
F'on venoit de parler de la conftruction
extraordinaire de deux Villes en un même
jour.
C'étoit cependant ainfi que tous les
Anciens avoient rapporté & expliqué
cette Infcription. Il paroiffoit auffi par
cette même Infcription que Sardanapale
étoit fils d'Araxindax , perfonnage toutà
- fait inconnu dans l'Antiquité ; mais.
M. Fourmont , en remettant cette Infcription
dans fa Langue originale , qui eft la
Chaldéenne , & en fubftituant aux trois
mots Grecs qui la terminoient , des mots
Caldéens , il en résulte un fens fort naturel,
qui eft queSardanapale avoit bâti les
deux Villes en queftion en un même jour,
qu'il avoit auffi fait conftruire un Pont
fur le Torrent qui couloit auprès , car
Arax , dans les Langues Orientales , fignifie
en general de l'eau , & il les avoit
Fv réellement
62 MERCURE DE FRANCE
réellement conftruites dans un efpace fi
court , qu'il y avoit mis jufqu'aux clôtures
& aux fermetures , ce que fignifient
les trois mots Chaldéens fubftituez aux
trois mots Grecs qui terminoient l'Inf
cription. Ainfi difparoiffent & le trait
déplacé de cette Infcription , & l'Ara
xindarax prétendu pere de Sardanapale.
M. de la Nauze termina l'Aſſemblée
par
la lecture de l'Hiftoire de Leandre &
de Hero. L'Auteur , après avoir démontré
que ce fait étoit revêtu de toutes les
preuves néceffaires pour le rendre certain,.
quoiqu'en ait dit un celebre Critique ,
qui le traite de pure fable , le raconta
d'une maniere fimple & naturelle , & fit
des Remarques critiques & judicieuſes.
fur les autres qui en avoient parlé. Il
prouva contre le fentiment de quelques
Sçavans , que les deux Epitres d'Ovide
fur ce fujet , étoient de ce Poëte , & contre
le celebre Scaliger , que le Mufée , qui
a compofé un petit Poëme ſur cet évenement
, n'étoit pas l'ancien Mufée , dont
les Ouvrages ne fubfiftent plus , & que
celui-cy , dont Tzetzés eft le premier qui
ait parlé , ne vivoit qu'environ vers le
IVe fiecle. M. de la Nauze fit enfuite uneexacte
Analyfe de ce Poëme & des deux
Heroïdes d'Ovide,
L'AAVRIL
1730. 763
1
L'Académie Royale des Sciences , tint
fon Affemblée publique le Mercredy 19 ,
Avril . M. de Fontenelle ouvrit la Séance
par l'Eloge de feu M. de Valincourt ,
Académicien Honoraire .
M. Caffini lût enfuite un Memoire contenant
les Obfervations qu'il a faites de
la Comete qui a paru l'année derniere
pendant près de cinq mois.
M. Geoffroi , le cadet , lût après cela
un Memoire de Chimie , contenant l'Analyfe
de prefque toutes les viandes qui
fervent à la nourriture des hommes ,
d'où il tire les Relations qu'ont entre
elles les quantitez des parties nourriffantes
que ces viandes produifent.
M. Dufay , lût auffi un Memoire qui
contient de nouvelles preuves de fon fentiment
fur l'Aiman , & donna les Méthodes
les plus fûres & les plus promp
tes d'aimanter les Aiguilles.
M. Juffieu , lût après cela un Memoire
fur la neceffité de continuer & d'augmen--
ter le commerce que les Botaniftes d'Eu
rope ont avec ceux des Indes , pour la
perfection de la Botanique & de l'Hif
toire Naturelle.
M. Duhamel finit la Seance par la
lecture d'un Memoire fur les Greffes des
Arbres ; il y examina les rapports de convenances
& de difconvenances que les
F vj Greffes
764 MERCURE DE FRANCE
Greffes doivent avoir avec les fujets lur
lefquels on les greffe.
On donnera des Extraits de ces Memoires.
L'Académie Royale des Belles-Lettres
tint fon Affemblée publique du femeftre
de Pafques le 18. Avril. M. de Boze , Secretaire
perpetuel de cette Académie
ouvrit la féance par l'éloge de M. de Valbonais
, Premier Préfident de la Chambre
des Comptes de Grenoble , Corref
pondant honoraire ; & comme cet éloge
étoit compofé avec cette élegance & cette
précifion qui paroît dans tous les autres
M. l'Abbé Bignon fit remarquer ce qu'on
n'avoit point penfé , que M. de Boze n'avoit
reçû les Mémoires de la Vie de M.
de Valbonnais que fept ou huit jours auparavant
.
}
M. Hardion lut enfuite des Reflexions
fur les Choeurs de la Tragédie d'Andromaque
par Euripide , & après avoir remarqué
le bon ufage que les Anciens faifoient
de ces Choeurs qu'ils avoient l'art de lier
avec la Piece , par l'interêt que plufieurs
perfonnes devoient naturellement prendre
à l'action qui étoit repréſentée , puifqu'elle
étoit & publique & importante
it
AVRIL. 1730. 759
il condamne fans prévention un des
Choeurs de cette même Tragédie qui paroft
deplacé. Il prend même occafion des
endroits où Euripide s'éleve contre la Bigamie
, d'examiner fi l'ufage en étoit permis
à Athénes du tems de ce Poëte , &
fi lui- méme & Socrate n'avoient pas eu
deux femmes legitimes à la fois ; & après
avoir refuté le fentiment de ceux des Anciens
& des Modernes qui l'avoient crû ,
il décide pour la négative.
M. Fourmont l'aîné lut après une Differtation
dont l'objet étoit d'établir la neceffité
des Langues Orientales pour la
connoiffance de l'Hiftoire ancienne & de
Ja Mythologie ; cette propofition , pourvû
qu'elle ne foit pas generale , eft fans
doute très- vraye , & les Sçavans du dernier
Siecle , principalement le celebre
Bochart , en avoient déja fait un grand
ulage. Les Grecs qui nous ont tranſmis
prefque toutes les Fables que nous connoiffons
, tiroient leur origine des Colonies
Egyptiennes & Phéniciennes , qui
avoient apporté dans le Continent de la
Grece & dans les Ifles voifines leur Religion
& leur Langue , & il eft fûr , comme
l'a fouvent remarqué le fçavant Bochart
, que les Langues Phénicienne &
Egyptienne , mal entendues , ont donné
fouvent lieu aux Grecs de debiter des Fa-
Fj bles
760 MERCURE DE FRANCE
bles , c'est- à-dire , de fubftituer des idées
extraordinaires & merveilleufes à des
idées qui ne devoient préfenter rien que
de naturel ; delà , fans doute , l'origine
d'une infinité de fictions. Cependant les
Grecs & les Latins après eux ont debité
eux-mêmes de nouvelles Fables qui ne
paroiffent avoir aucun rapport avec les
Langues Etrangeres , & c'eft une diftinction
que ceux qui entreprennent de les
expliquer, ne doivent pas manquer de faire
; quoiqu'il en foit , M. Fourmont choifit
pour preuve de fa propofition deux
exemples finguliers , l'un de la Fable &
l'autre de l'Hiftoire. Le premier exemple
fut celui de la Fable des Gorgonnes , l'écueil
des Mythologues , & il fit voir qu'à
l'aide des Langues Orientales , elle étoit
fort intelligible , & ne renfermoit plus
aucunes de ces idées myfterieufes qui y répandent
tant d'obfcurité. Les noms des
trois Gorgonnes font ceux des trois Vaiffeaux
que Perfée prit vers les Syrtes de
l'Afrique fur Phoreys,& les Marchandifes
qu'il en rapporta marquent & Chrifaor ,
qui nâquit du fang de Meduſe , & cette
dent & cet oeil unique qu'on donna aux
trois Gorgonnes. Mais pour developer davantage
l'idée de cet Académicien , il faudroit
rapporter toutes les étimologies dont
il fit ufage , ce qui n'eft pas poffible fans
ا ع
AVRIL. 1730. 761
le copier entierement.
Le fecond exemple étoit tiré de la celebre
Infcription de Sardanapale , qu'on
regardoit comme fon Epitaphe , & dans
laquelle après avoir marqué que ce Prince
avoit bâti en un même jour les Villes
de Tarfe & d'Anchialé , on congédioit les
Lecteurs , en leur difant : Paffans, buvez,
mangez , réjouiffez -vous & faites l'amour,
ce qui paroiffoit entierement hors de propos
, & fort deplacé dans un endroit où
F'on venoit de parler de la conftruction
extraordinaire de deux Villes en un même
jour.
C'étoit cependant ainfi que tous les
Anciens avoient rapporté & expliqué
cette Infcription. Il paroiffoit auffi par
cette même Infcription que Sardanapale
étoit fils d'Araxindax , perfonnage toutà
- fait inconnu dans l'Antiquité ; mais.
M. Fourmont , en remettant cette Infcription
dans fa Langue originale , qui eft la
Chaldéenne , & en fubftituant aux trois
mots Grecs qui la terminoient , des mots
Caldéens , il en résulte un fens fort naturel,
qui eft queSardanapale avoit bâti les
deux Villes en queftion en un même jour,
qu'il avoit auffi fait conftruire un Pont
fur le Torrent qui couloit auprès , car
Arax , dans les Langues Orientales , fignifie
en general de l'eau , & il les avoit
Fv réellement
62 MERCURE DE FRANCE
réellement conftruites dans un efpace fi
court , qu'il y avoit mis jufqu'aux clôtures
& aux fermetures , ce que fignifient
les trois mots Chaldéens fubftituez aux
trois mots Grecs qui terminoient l'Inf
cription. Ainfi difparoiffent & le trait
déplacé de cette Infcription , & l'Ara
xindarax prétendu pere de Sardanapale.
M. de la Nauze termina l'Aſſemblée
par
la lecture de l'Hiftoire de Leandre &
de Hero. L'Auteur , après avoir démontré
que ce fait étoit revêtu de toutes les
preuves néceffaires pour le rendre certain,.
quoiqu'en ait dit un celebre Critique ,
qui le traite de pure fable , le raconta
d'une maniere fimple & naturelle , & fit
des Remarques critiques & judicieuſes.
fur les autres qui en avoient parlé. Il
prouva contre le fentiment de quelques
Sçavans , que les deux Epitres d'Ovide
fur ce fujet , étoient de ce Poëte , & contre
le celebre Scaliger , que le Mufée , qui
a compofé un petit Poëme ſur cet évenement
, n'étoit pas l'ancien Mufée , dont
les Ouvrages ne fubfiftent plus , & que
celui-cy , dont Tzetzés eft le premier qui
ait parlé , ne vivoit qu'environ vers le
IVe fiecle. M. de la Nauze fit enfuite uneexacte
Analyfe de ce Poëme & des deux
Heroïdes d'Ovide,
L'AAVRIL
1730. 763
1
L'Académie Royale des Sciences , tint
fon Affemblée publique le Mercredy 19 ,
Avril . M. de Fontenelle ouvrit la Séance
par l'Eloge de feu M. de Valincourt ,
Académicien Honoraire .
M. Caffini lût enfuite un Memoire contenant
les Obfervations qu'il a faites de
la Comete qui a paru l'année derniere
pendant près de cinq mois.
M. Geoffroi , le cadet , lût après cela
un Memoire de Chimie , contenant l'Analyfe
de prefque toutes les viandes qui
fervent à la nourriture des hommes ,
d'où il tire les Relations qu'ont entre
elles les quantitez des parties nourriffantes
que ces viandes produifent.
M. Dufay , lût auffi un Memoire qui
contient de nouvelles preuves de fon fentiment
fur l'Aiman , & donna les Méthodes
les plus fûres & les plus promp
tes d'aimanter les Aiguilles.
M. Juffieu , lût après cela un Memoire
fur la neceffité de continuer & d'augmen--
ter le commerce que les Botaniftes d'Eu
rope ont avec ceux des Indes , pour la
perfection de la Botanique & de l'Hif
toire Naturelle.
M. Duhamel finit la Seance par la
lecture d'un Memoire fur les Greffes des
Arbres ; il y examina les rapports de convenances
& de difconvenances que les
F vj Greffes
764 MERCURE DE FRANCE
Greffes doivent avoir avec les fujets lur
lefquels on les greffe.
On donnera des Extraits de ces Memoires.
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Résumé : Rentrée des Académies.
Le 18 avril 1730, l'Académie Royale des Belles-Lettres organisa une assemblée publique. M. de Boze, secrétaire perpétuel, débuta la séance par un éloge de M. de Valbonnais, Premier Président de la Chambre des Comptes de Grenoble. L'Abbé Bignon complimenta l'élégance et la précision de cet éloge, soulignant que M. de Boze avait préparé son discours en seulement sept ou huit jours. M. Hardion présenta ensuite des réflexions sur les chœurs de la tragédie 'Andromaque' d'Euripide, critiquant un chœur déplacé et discutant de la bigamie à Athènes. M. Fourmont l'aîné exposa une dissertation sur l'importance des langues orientales pour la compréhension de l'histoire ancienne et de la mythologie, illustrant ses propos avec des exemples comme la fable des Gorgonnes et l'inscription de Sardanapale. M. de la Nauze conclut l'assemblée par la lecture de l'histoire de Léandre et d'Héro, démontrant la réalité de ce fait et analysant les œuvres littéraires s'y rapportant. Le 19 avril 1730, l'Académie Royale des Sciences tint également une assemblée publique. M. de Fontenelle ouvrit la séance par un éloge de feu M. de Valincourt, académicien honoraire. Plusieurs mémoires furent lus, couvrant des sujets variés tels que les observations d'une comète, l'analyse des viandes, les propriétés de l'aimant, l'importance du commerce botanique avec les Indes et les techniques de greffe des arbres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2680-2683
Ouvertures des Academies, &c. / Extrait du Mémoire sur les Phospheres nouveaux, [titre d'après la table]
Début :
Le 14. Novembre, l'Académie Royale des Belles-Lettres tint son Assemblée [...]
Mots clefs :
Académie royale des belles-lettres, Académie royale des sciences, Phosphore, Pierre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ouvertures des Academies, &c. / Extrait du Mémoire sur les Phospheres nouveaux, [titre d'après la table]
Le 14. Novembre , l'Académie Royale
'des Belles Lettres tint fon Affemblée
publique après deux mois de vacances ;
S. E. M. le Cardinal de Fleuri , Acadé--
micien honoraire , y préfida. M. l'Abbé
Sevin ouvrit la féance par la Relation
de fon Voyage litteraire dans le Levant .
L'Abbé Gedoin lut enfuite la Préface qu'il
doit mettre à la tête de fa Traduction
de Paufanias ; après quoi M. le Cardinal
de Fleuri ayant été obligé de partir pour
Verſailles , M. l'Abbé Bignon prit fa pla
ce , & l'Abbé Salier lut pour l'Abbé-
Bannier une Differtation Mythologiquefur
les Déeffes Meres , & l'Abbé Souchay·
termina la féance par une autre fur les
Pfylles.
Le 15. Novembre , l'Académie Royale
des Sciences fit auffi fa rentrée publique
à laquelle M. de Maison , Préfident à
Mortier , Académicien honoraire , pré-
La.Kala
fida .
DECEMBRE. 1730. 2681!
fida. M. de Fontenelle , Secrétaire , lut less
Eloges de M M. Maraldi & Bianchini
& donna un Catalogue raifonné & curieux
des Ouvrages de ces deux illuftres»
Académiciens , morts depuis peu.
M. de Reaumur lut enfuite un Mé
moire fur les Termometres , & parla d'u
ne efpece particuliere de fon invention¸
plus parfaits que les autres.-
M. du Fay lut un Mémoire fur la découverte
qu'il a faite d'un grand nombre
de Phofphores nouveaux , dont l'effet eft
femblable à celui de la pierre de Boulo--
gne. Jufques à préfent on ne connoiffoit
que cette pierre & une préparation chimique
connue fous le nom de Phoſphore
hermetique de Balduinus , qui euffent la
proprieté de s'impregner des rayons de la
lumiere , en les expofant au jour , & de
conferver cette lumiere, étant portés dans
l'obſcurité ; enſorte qu'il femble que ce
foient des charbons de feu embrafés fansaucune
chaleur.
La pierre de Boulogne & cette prépa
ration chimique ont été celebrées à l'envi
par un grand nombre d'Auteurs de
tous Pays , & on s'eft beaucoup plus appliqué
à deviner ce qu'il pouvoit y avoir
de fingulier dans cette pierre qu'à cher--
cher s'il n'y en avoit point d'autres qui
euffent la même proprieté. Enfin M. du
Lo Vol Fay
2682 MERCURE DE FRANCE
و
Fay s'en eft avifé , & le fuccès a de beaucoup
paffe fon attente ; car il a trouvé
un nombre infini de matieres de toute
efpece qui font précisément tous les mêmes
effets que la fameufe pierre de Boulogne
; & ce qu'il y a d'avantageux , c'eſt
que ces matieres ne font pas rares ; car
toutes les efpeces de gyps ou pierres à
plâtre , les albâtres les felenites , les
pierres à chaux , tous les marbres indifferemment
, les écailles d'huitre , les coquilles
d'oeuf , les os d'animaux ; enfin
toutes les matieres qui peuvent être calcinées
font dans ce cas ; il fuffit de les
mettre dans un creufet de placer le
creufet dans une forge , & de les chaufer
vivement pendant une demie heure ou
trois quarts d'heure : fi on manque la
premiere fois , il n'y a qu'à recommencer
une feconde , ou même une troifiéme , &
on réuffit.
و
M. Dufay ayant tenté la même choſe
fur les pierres de taille , les moilons , la
pierre de liais , la marne , les bols &c.
aucune ne lui réuffit ; mais il imagina de
les diffoudre dans l'Eau- forte , comme
on fait la craye dans le Phoſphore de
Balduinus , & toutes lui réuffirent par
cette voye. Il eut le même fuccès en employant
les cendres de toutes fortes de
bois , des feuilles , de la paille , enfin de
\ I. Val.
toutes
DECEMBRE . 1730. 2683
OF
།
ce
off
de
me
de
Jar
de
tes
les
A
1
toutes les matieres combuftibles.
Voici la préparation : il prend quelqu'une
de ces pierres , terres ou cendres ,
il les fait diffoudre dans l'Eau forte ; it
fait évaporer & deffecher la diffolution
& prend un morceau de cette matiere
feche qu'il met dans un creufet , & le
fait chauffer à peu près comme fi l'on
fondoit du plomb ; la matiere fe gonfle ,
fume , & fe deffeche une feconde fois , &
le Phoſphore eft préparé ; il n'y a qu'à
expoſer le creufet à la lumiere du jour ,
& le porter dans l'obſcurité. Voilà donc
toutes les matieres qui fe peuvent trouver
fur la terre devenues fufceptibles de
lumiere , il n'y a que les pierres dures ,
telles que les cailloux , agathes &c. & les
métaux qui n'ayent point encore réuffi à
M. Dufay ; mais il ne defefpere pas d'y
parvenir. Il ajouta enfuite les effets finguliers
que font quelques- uns de ces
Phofphores dans l'eau , l'efprit de vin
l'huile , l'eau-forte , les liqueurs alkalines
&c. mais nous ne le fuivrons point
dans ce détail . Enfin , il indiqua quelques
unes des experiences qu'il y auroit encore
à faire , & exhorta les Phyficiens à y
travailler auffi de leur côté , perfuadé
qu'elles peuvent mener à des découvertes.
importantes fur la nature de la lumiere.
'des Belles Lettres tint fon Affemblée
publique après deux mois de vacances ;
S. E. M. le Cardinal de Fleuri , Acadé--
micien honoraire , y préfida. M. l'Abbé
Sevin ouvrit la féance par la Relation
de fon Voyage litteraire dans le Levant .
L'Abbé Gedoin lut enfuite la Préface qu'il
doit mettre à la tête de fa Traduction
de Paufanias ; après quoi M. le Cardinal
de Fleuri ayant été obligé de partir pour
Verſailles , M. l'Abbé Bignon prit fa pla
ce , & l'Abbé Salier lut pour l'Abbé-
Bannier une Differtation Mythologiquefur
les Déeffes Meres , & l'Abbé Souchay·
termina la féance par une autre fur les
Pfylles.
Le 15. Novembre , l'Académie Royale
des Sciences fit auffi fa rentrée publique
à laquelle M. de Maison , Préfident à
Mortier , Académicien honoraire , pré-
La.Kala
fida .
DECEMBRE. 1730. 2681!
fida. M. de Fontenelle , Secrétaire , lut less
Eloges de M M. Maraldi & Bianchini
& donna un Catalogue raifonné & curieux
des Ouvrages de ces deux illuftres»
Académiciens , morts depuis peu.
M. de Reaumur lut enfuite un Mé
moire fur les Termometres , & parla d'u
ne efpece particuliere de fon invention¸
plus parfaits que les autres.-
M. du Fay lut un Mémoire fur la découverte
qu'il a faite d'un grand nombre
de Phofphores nouveaux , dont l'effet eft
femblable à celui de la pierre de Boulo--
gne. Jufques à préfent on ne connoiffoit
que cette pierre & une préparation chimique
connue fous le nom de Phoſphore
hermetique de Balduinus , qui euffent la
proprieté de s'impregner des rayons de la
lumiere , en les expofant au jour , & de
conferver cette lumiere, étant portés dans
l'obſcurité ; enſorte qu'il femble que ce
foient des charbons de feu embrafés fansaucune
chaleur.
La pierre de Boulogne & cette prépa
ration chimique ont été celebrées à l'envi
par un grand nombre d'Auteurs de
tous Pays , & on s'eft beaucoup plus appliqué
à deviner ce qu'il pouvoit y avoir
de fingulier dans cette pierre qu'à cher--
cher s'il n'y en avoit point d'autres qui
euffent la même proprieté. Enfin M. du
Lo Vol Fay
2682 MERCURE DE FRANCE
و
Fay s'en eft avifé , & le fuccès a de beaucoup
paffe fon attente ; car il a trouvé
un nombre infini de matieres de toute
efpece qui font précisément tous les mêmes
effets que la fameufe pierre de Boulogne
; & ce qu'il y a d'avantageux , c'eſt
que ces matieres ne font pas rares ; car
toutes les efpeces de gyps ou pierres à
plâtre , les albâtres les felenites , les
pierres à chaux , tous les marbres indifferemment
, les écailles d'huitre , les coquilles
d'oeuf , les os d'animaux ; enfin
toutes les matieres qui peuvent être calcinées
font dans ce cas ; il fuffit de les
mettre dans un creufet de placer le
creufet dans une forge , & de les chaufer
vivement pendant une demie heure ou
trois quarts d'heure : fi on manque la
premiere fois , il n'y a qu'à recommencer
une feconde , ou même une troifiéme , &
on réuffit.
و
M. Dufay ayant tenté la même choſe
fur les pierres de taille , les moilons , la
pierre de liais , la marne , les bols &c.
aucune ne lui réuffit ; mais il imagina de
les diffoudre dans l'Eau- forte , comme
on fait la craye dans le Phoſphore de
Balduinus , & toutes lui réuffirent par
cette voye. Il eut le même fuccès en employant
les cendres de toutes fortes de
bois , des feuilles , de la paille , enfin de
\ I. Val.
toutes
DECEMBRE . 1730. 2683
OF
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me
de
Jar
de
tes
les
A
1
toutes les matieres combuftibles.
Voici la préparation : il prend quelqu'une
de ces pierres , terres ou cendres ,
il les fait diffoudre dans l'Eau forte ; it
fait évaporer & deffecher la diffolution
& prend un morceau de cette matiere
feche qu'il met dans un creufet , & le
fait chauffer à peu près comme fi l'on
fondoit du plomb ; la matiere fe gonfle ,
fume , & fe deffeche une feconde fois , &
le Phoſphore eft préparé ; il n'y a qu'à
expoſer le creufet à la lumiere du jour ,
& le porter dans l'obſcurité. Voilà donc
toutes les matieres qui fe peuvent trouver
fur la terre devenues fufceptibles de
lumiere , il n'y a que les pierres dures ,
telles que les cailloux , agathes &c. & les
métaux qui n'ayent point encore réuffi à
M. Dufay ; mais il ne defefpere pas d'y
parvenir. Il ajouta enfuite les effets finguliers
que font quelques- uns de ces
Phofphores dans l'eau , l'efprit de vin
l'huile , l'eau-forte , les liqueurs alkalines
&c. mais nous ne le fuivrons point
dans ce détail . Enfin , il indiqua quelques
unes des experiences qu'il y auroit encore
à faire , & exhorta les Phyficiens à y
travailler auffi de leur côté , perfuadé
qu'elles peuvent mener à des découvertes.
importantes fur la nature de la lumiere.
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Résumé : Ouvertures des Academies, &c. / Extrait du Mémoire sur les Phospheres nouveaux, [titre d'après la table]
Le 14 novembre 1730, l'Académie Royale des Belles Lettres reprit ses activités après deux mois de pause avec une assemblée publique présidée par le Cardinal de Fleury. L'Abbé Sevin débuta la séance en relatant son voyage littéraire dans le Levant. Ensuite, l'Abbé Gedoin présenta la préface de sa traduction de Pausanias. Après le départ du Cardinal de Fleury, l'Abbé Bignon prit la présidence. L'Abbé Salier lut une dissertation mythologique sur les Déesses Mères pour l'Abbé Bannier, et l'Abbé Souchay conclut la séance avec une dissertation sur les Phylles. Le 15 novembre, l'Académie Royale des Sciences tint également sa rentrée publique, sous la présidence de M. de Maison. M. de Fontenelle, en tant que Secrétaire, lut les éloges de MM. Maraldi et Bianchini et présenta un catalogue de leurs ouvrages. M. de Réaumur lut un mémoire sur les thermomètres, présentant une nouvelle invention plus perfectionnée. M. Du Fay lut un mémoire sur la découverte de nombreux nouveaux phosphores, dont les effets sont similaires à ceux de la pierre de Boulogne. Ces nouveaux phosphores incluent diverses matières telles que le gypse, les albâtres, les sélénites, les pierres à chaux, les marbres, les écailles d'huître, les coquilles d'œuf, les os d'animaux et toutes les matières combustibles. M. Du Fay mentionna que certaines pierres dures et métaux n'ont pas encore été transformés en phosphores, mais il espère y parvenir. Il parla également des effets singuliers de certains phosphores dans divers liquides et encouragea les physiciens à poursuivre ces recherches pour découvrir des propriétés importantes de la lumière.
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3
p. 826-828
Ouverture des Académies, [titre d'après la table]
Début :
Le Mardy 22. de ce mois, l'Académie Royale des [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Séance, Académie royale des belles-lettres
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texteReconnaissance textuelle : Ouverture des Académies, [titre d'après la table]
Le Mardy 22. de ce mois , l'Académie
Royale des Belles- Letrres tint son Assemblée publique. M. l'Abbé Bignon y
présida.
M. l'Abbé Canaye ouvrit la séance par
la lecture d'une Dissertation ; sur la Personne , les Sentimens , et les Ouvrages
d'Anaximandre , Philosophe Grec , Disciple de Thales.
M. l'Abbé Sallier lut pour M. Racine
absent , un parallele de l'Andromaque
d'Eurypide , et de celle de M. Racine ,
pere.
M.
AVRIL. 1732. 827
M. de Foncemagne lut un Discours ,
dans lequel il examine et refute le sentiment du Comte de Boulinvilliers , au
´sujet de l'Election des Generaux de l'Armée , que cet Auteur donne à la Nation
Françoise pendant la premiere Race , et
qu'il croyoit être une chose essentiellement separée de la Royauté.
M. l'Abbé Sallier, lut une Ode de Pindare , traduite en François , avec des Remarques historiques et critiques , suivant
la Methode du feu Abbé Massieu.
M.Bonami, termina la Séance par l'histoire de la guerre que Cesar soûtint dans
Alexandrie contre Ptolemée et les Egyptiens , après la mort de Pompée , et la
Bataille de Pharsale , conformément aux
Plans de la ville d'Alexandrie , ancienne
et moderne , et de ses deux Ports , &c.
dont il avoit donné l'explication dans une
Dissertation lue à l'Académie.
Le Mecredi 23, l'Académie Royale des
Sciences , tint aussi son Assemblée publique d'après Pâques.
M. de Fontenelle ouvrit lá scéance par
PEloge de M. de Maisons , Président
du Parlement , et honoraire de cette
Académie , mort l'année derniere.
M.d'Ons-embrai lut après la description
et la maniere de construire un Instrument
propre
868 MERCURE DE FRANCE
propreà faire éxecuter les Airs deMusique
dans le vrai mouvement qu'ils ont été
composez.
,
M. de Reaumur lut ensuite un Mémoire d'Histoire naturelle , sur l'insecte appellé Teigne des arbres.
Après celà M. Dufay lut un Mémoire
sur la maniere de colorer le marbre..
M. Buache donna la Description d'un s
Instrument propre à observer la variation de l'aiguille aimantée , et en même
tems sa déclinaison .
M. Duhamel finit la scéance par la lecture d'un Mémoire sur la formation d'un
sel , &c. Nous donnerons un Extrait de
ces Mémoires.
Royale des Belles- Letrres tint son Assemblée publique. M. l'Abbé Bignon y
présida.
M. l'Abbé Canaye ouvrit la séance par
la lecture d'une Dissertation ; sur la Personne , les Sentimens , et les Ouvrages
d'Anaximandre , Philosophe Grec , Disciple de Thales.
M. l'Abbé Sallier lut pour M. Racine
absent , un parallele de l'Andromaque
d'Eurypide , et de celle de M. Racine ,
pere.
M.
AVRIL. 1732. 827
M. de Foncemagne lut un Discours ,
dans lequel il examine et refute le sentiment du Comte de Boulinvilliers , au
´sujet de l'Election des Generaux de l'Armée , que cet Auteur donne à la Nation
Françoise pendant la premiere Race , et
qu'il croyoit être une chose essentiellement separée de la Royauté.
M. l'Abbé Sallier, lut une Ode de Pindare , traduite en François , avec des Remarques historiques et critiques , suivant
la Methode du feu Abbé Massieu.
M.Bonami, termina la Séance par l'histoire de la guerre que Cesar soûtint dans
Alexandrie contre Ptolemée et les Egyptiens , après la mort de Pompée , et la
Bataille de Pharsale , conformément aux
Plans de la ville d'Alexandrie , ancienne
et moderne , et de ses deux Ports , &c.
dont il avoit donné l'explication dans une
Dissertation lue à l'Académie.
Le Mecredi 23, l'Académie Royale des
Sciences , tint aussi son Assemblée publique d'après Pâques.
M. de Fontenelle ouvrit lá scéance par
PEloge de M. de Maisons , Président
du Parlement , et honoraire de cette
Académie , mort l'année derniere.
M.d'Ons-embrai lut après la description
et la maniere de construire un Instrument
propre
868 MERCURE DE FRANCE
propreà faire éxecuter les Airs deMusique
dans le vrai mouvement qu'ils ont été
composez.
,
M. de Reaumur lut ensuite un Mémoire d'Histoire naturelle , sur l'insecte appellé Teigne des arbres.
Après celà M. Dufay lut un Mémoire
sur la maniere de colorer le marbre..
M. Buache donna la Description d'un s
Instrument propre à observer la variation de l'aiguille aimantée , et en même
tems sa déclinaison .
M. Duhamel finit la scéance par la lecture d'un Mémoire sur la formation d'un
sel , &c. Nous donnerons un Extrait de
ces Mémoires.
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Résumé : Ouverture des Académies, [titre d'après la table]
Le 22 avril, l'Académie Royale des Belles-Lettres organisa une assemblée publique présidée par l'Abbé Bignon. La séance débuta par la lecture d'une dissertation de l'Abbé Canaye sur Anaximandre, philosophe grec et disciple de Thalès. L'Abbé Sallier présenta un parallèle entre l'Andromaque d'Euripide et celle de Jean Racine père. M. de Foncemagne réfuta les propos du Comte de Boulainvilliers sur l'élection des généraux de l'armée française durant la première race. L'Abbé Sallier lut également une ode de Pindare traduite en français, accompagnée de remarques historiques et critiques. M. Bonami conclut la séance avec l'histoire de la guerre menée par César à Alexandrie contre Ptolémée et les Égyptiens, après la mort de Pompée et la bataille de Pharsale. Le 23 avril, l'Académie Royale des Sciences tint également son assemblée publique. M. de Fontenelle ouvrit la séance par l'éloge de M. de Maisons, Président du Parlement et membre honoraire de l'Académie. M. d'Ons-en-Bray décrivit un instrument pour exécuter les airs de musique dans leur mouvement original. M. de Réaumur présenta un mémoire sur l'insecte appelé teigne des arbres. M. Dufay lut un mémoire sur la manière de colorer le marbre. M. Buache décrivit un instrument pour observer la variation et la déclinaison de l'aiguille aimantée. M. Duhamel termina la séance par la lecture d'un mémoire sur la formation d'un sel.
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4
p. 2381-2387
ETABLISSEMENT d'une Académie Royale des Belles Lettres, à la Rochelle. Extrait d'une Lettre écrite de cette Ville, le 20 Août 1732.
Début :
Il y a depuis plusieurs années dans la Ville de la Rochelle, une Société de [...]
Mots clefs :
Académie royale des belles-lettres, La Rochelle, Société de gens de Lettres, Lettres patentes, Académiciens honoraires, nommer, Académiciens titulaires, Assemblée
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texteReconnaissance textuelle : ETABLISSEMENT d'une Académie Royale des Belles Lettres, à la Rochelle. Extrait d'une Lettre écrite de cette Ville, le 20 Août 1732.
ETABLISSEMENT d'une Académie
Royale des Belles Lettres , à la Rochelle.
Extrait d'une Lettre écrite de cette Ville
le 20 Août 1732.
Iville Rochelle , une Société de
Ly a depuis plusieurs années dans la
Gens de Lettres , dont l'objet est de se
perfectionner dans les connoissances qui
concernent l'Eloquence et la Poësie . Cette
Société a enfin obtenu des Lettres Patendes bons Poëtes du dernier siecle. Voici une Allusion quifutfaite à son nom par M. le Comte de
Saint Aignan.
D tes
2382 MERCURE DE FRANCE
>
tes à l'instar des autres Corps Académiques du Royaume, par lesquelles le Roy,
en approuvant un dessein qui tend à distinguer cette Ville par la Litterature
comme elle l'est par l'étendue et par l'éclat de son commerce , authorise les Assemblées et les Reglemens necessaires
pour maintenir l'ordre et la splendeur de
la nouvelle Académie.
A la fin des Lettres Patentes en forme
d'Edit, donné à Versailles au mois d'Août
1732. est un Etat des Personnes que S. M.
a nommées pour composer l'Académie
Royale ; le Roy se réservant de nommer
encore pour une fois seulement, cinquante Personnes , à mesure que les sujets se
présenteront pour faire le nombre de 30
Personnes conformement aux Lettres
Patentes.
Académiciens honoraires.
MESSIEURS.
L'Evêque de la Rochelle.
Le *** Commandant dans la Ville.
Bignon , Intendant de la Généralité.
Le Marquis de Bourzac..
Le Président du Présidial.
Le Lieutenant General.
Le Procureur du Roy
Le
NOVEMBRE, 1732. 2383
Le Maire de la Ville.
L'Abbé de Langery.
Académiciens Titulaires.
MESSIEURS le Marquis de la Cheva
Leraye. Boutiron Avocat. Cadoret Chanolne et Conseiller au Présidial, Cadoret de
Beaupreau Conseiller au Présidial. De
Hillerin Doyen du Chapitre. De Hillerin
Trésorier du Chapitre. De Chassiron
Conseiller d'honneur. Darger Chanoine.
Fontaine Lieutenant particulier. L'Abbé
Girouard. Girard de Bellevue Assesseur.
Gastumaux Négociant. L'Abbé de Moncrif Theologal. Robert de Beaurepaire
Conseiller au Présidial. Regnaud Avocat.
Valin Avocat.
+
Fait et arrêté , à Versailles le 24º jour
d'Avril 1732. Signé , LOUIS. Etplus
bas, PHELYPPE AUX.
Suivent aussi les Statuts que le Roy
veut et ordonne être observez par l'Académie.
Ils sont au nombre de xxxv. dont le
premier porte qu'elle sera composée de
Xxx Académiciens, nez dans le Païs d'Aunix ,ou de Pere de la même Province. On
les choisira , s'il se peut , résidents dans la
même Ville de la Rochelle. On pourra
Dij nean-
2384 MERCURE DE FRANCE
néanmoins élire des personnes de la Province domiciliées ailleurs , ou des Etrangers établis et demeurant dans cette Ville, par la considération de leur merite.
Les fonctions du Directeur , du Chancelier , et de deux Secretaires , sont réglées par les Articles III. IV. et V. Les
autres Articles concernent les fonctions
l'ordre , et la police de l'Académie. Fait
et arrêté à Versailles le même jour 24.
Avril 1732. Signé , Phelyppeaux.
Ces Lettres Patentes furent envoyées à
la Societé Litteraire par M. Bignon , Intendant de la Rochelle , qui étoit alors
à Paris ,avec une de ses Lettres , dattée du
premier Juillet , par laquelle il paroît que
S. A. S. M. le Prince de Conti , Protecteur de l'Académie , les lui avoit addressées.
On en fit pour la premiere fois la lecture dans une Assemblée tenuë le 14 Juillet. L'Abbé de Moncrif , l'un des nouveaux Académiciens nommez par le Roi,
en prit occasion de faire son remerciment à M M. de la Societé Litteraire, qui
l'avoient admis depuis peu dans leur
Compagnie , et l'avoient chargé de porter la parole à M. l'Intendant , à l'occasion des services qu'il venoit de rendre
pendant son séjour à Paris , pour l'expé- dition
NOVEMBRE. 1732. 2385
dition des Lettres Patentes. Ce Discours
fut extrêmement goûté par sa délicatesse
et par sa précision , rien n'y fut cependant oublié de tout ce qui devoit natu
rellement y entrer. On écouta surtout
avec une attention singuliere ce que dit
l'Académicien au sujet de la * Princesse à
qui l'Académie doit son Auguste Protecteur , et en particulier l'article qui concerne le Prince.
Prince charmant , dit- il , reste précieux et
unique d'Ayeux si dignes de l'amour des
François , en particulier des Provinces voisines dont ils ont été les Peres , et les Mat
tres. Prince en qui l'on a vu des dispositions
toujours si fort au- dessus de son âge , un espritjuste , penetrant , dont éclatent tous les
jours des traits d'un naturel si heureux , que
nous ne devons point douter de voir se réunir
en lui avec le sang des Condés , des Contys ,
toutes les perfections glorieuses qu'ont partagées tant de Heros dont il est descendu. Aussi le Ciel semble en avoir pris un soin si
singulier, qu'il a fait naître pour le former
un de ces Hommes rares , dont le génie vaste, l'imagination féconde , la solidité du ju
gement , font un de ses plus parfaits Ouvrages. C'est Mentor lui- même , dont les sages
* S. A. S. la Princesse de Conty.
* M. De la Chevaleraye.
*
Diij leçons
2386 MERCURE DE FRANCE
Leçons , et l'active vigilance ont donné aux
dispositions si admirables du jeune Prince
tout l'éclat dont elles étoient susceptibles.
M. Gastumaux , Directeur de la Societé Litteraire , quoique non prévenu sur
le Discours dont on vient de parler , fit
sur le champ une Réponse qui contenta
tous les Auditeurs.
•
?
Le 18 du même mois l'Académie s'étant
' assemblée , M. Regnaud , Avocat , à la
tête de tous les Membres , prononça à
l'Hôtel de Ville un Discours qui mériteroit d'être transcrit ici en son entier ; c'est
ce que les bornes d'unExtrait ne sçauroient
permettre , et ce qu'on tâchera de réparer dans la suite. Če Discours reçût tous
les applaudissemens qu'il méritoit.
Le 25. l'Abbé de Moncrif , choisi par
l'Académie , comme on l'a déja dit , pour
marquer sa reconnoissance à M. Bignon ",
s'acquitta de cette fonction par un autre
Discours , qui en son genre n'étoit pas inferieur à celui du même Académicien
dont il est parlé ci - dessus.
Le 28. M. de Chassiron , Conseiller
d'Honneur au Présidial , complimenta
au nom et à la tête de l'Académie
M. de Chambon , Lieutenant pour le Roi
dans la Ville et Château de la Rochelle
Commandant en l'absence du Gouverneur
NOVEMBRE. 1732. 2387
neur , et Académicien honoraire. On ne
peut parler plus dignement ni en moins
de paroles sut ce sujet.
Comme M. l'Evêque de la Rochelle
n'étoit pas dans la Ville , l'Académie jugea à propos de lui écrire pour lui faire
part de son érection , &c. La Lettre ne
contient rien que de beau et de mesuré.
Elle est dattée du même jour 18 Juillet ,
et signée de MM. l'Abbé de Moncrif
Darger , Fontaine , Cadoret , de Chassiron , Gastumeau , Valin , Regnaud , et
Cadoret de Beaupreau.
Royale des Belles Lettres , à la Rochelle.
Extrait d'une Lettre écrite de cette Ville
le 20 Août 1732.
Iville Rochelle , une Société de
Ly a depuis plusieurs années dans la
Gens de Lettres , dont l'objet est de se
perfectionner dans les connoissances qui
concernent l'Eloquence et la Poësie . Cette
Société a enfin obtenu des Lettres Patendes bons Poëtes du dernier siecle. Voici une Allusion quifutfaite à son nom par M. le Comte de
Saint Aignan.
D tes
2382 MERCURE DE FRANCE
>
tes à l'instar des autres Corps Académiques du Royaume, par lesquelles le Roy,
en approuvant un dessein qui tend à distinguer cette Ville par la Litterature
comme elle l'est par l'étendue et par l'éclat de son commerce , authorise les Assemblées et les Reglemens necessaires
pour maintenir l'ordre et la splendeur de
la nouvelle Académie.
A la fin des Lettres Patentes en forme
d'Edit, donné à Versailles au mois d'Août
1732. est un Etat des Personnes que S. M.
a nommées pour composer l'Académie
Royale ; le Roy se réservant de nommer
encore pour une fois seulement, cinquante Personnes , à mesure que les sujets se
présenteront pour faire le nombre de 30
Personnes conformement aux Lettres
Patentes.
Académiciens honoraires.
MESSIEURS.
L'Evêque de la Rochelle.
Le *** Commandant dans la Ville.
Bignon , Intendant de la Généralité.
Le Marquis de Bourzac..
Le Président du Présidial.
Le Lieutenant General.
Le Procureur du Roy
Le
NOVEMBRE, 1732. 2383
Le Maire de la Ville.
L'Abbé de Langery.
Académiciens Titulaires.
MESSIEURS le Marquis de la Cheva
Leraye. Boutiron Avocat. Cadoret Chanolne et Conseiller au Présidial, Cadoret de
Beaupreau Conseiller au Présidial. De
Hillerin Doyen du Chapitre. De Hillerin
Trésorier du Chapitre. De Chassiron
Conseiller d'honneur. Darger Chanoine.
Fontaine Lieutenant particulier. L'Abbé
Girouard. Girard de Bellevue Assesseur.
Gastumaux Négociant. L'Abbé de Moncrif Theologal. Robert de Beaurepaire
Conseiller au Présidial. Regnaud Avocat.
Valin Avocat.
+
Fait et arrêté , à Versailles le 24º jour
d'Avril 1732. Signé , LOUIS. Etplus
bas, PHELYPPE AUX.
Suivent aussi les Statuts que le Roy
veut et ordonne être observez par l'Académie.
Ils sont au nombre de xxxv. dont le
premier porte qu'elle sera composée de
Xxx Académiciens, nez dans le Païs d'Aunix ,ou de Pere de la même Province. On
les choisira , s'il se peut , résidents dans la
même Ville de la Rochelle. On pourra
Dij nean-
2384 MERCURE DE FRANCE
néanmoins élire des personnes de la Province domiciliées ailleurs , ou des Etrangers établis et demeurant dans cette Ville, par la considération de leur merite.
Les fonctions du Directeur , du Chancelier , et de deux Secretaires , sont réglées par les Articles III. IV. et V. Les
autres Articles concernent les fonctions
l'ordre , et la police de l'Académie. Fait
et arrêté à Versailles le même jour 24.
Avril 1732. Signé , Phelyppeaux.
Ces Lettres Patentes furent envoyées à
la Societé Litteraire par M. Bignon , Intendant de la Rochelle , qui étoit alors
à Paris ,avec une de ses Lettres , dattée du
premier Juillet , par laquelle il paroît que
S. A. S. M. le Prince de Conti , Protecteur de l'Académie , les lui avoit addressées.
On en fit pour la premiere fois la lecture dans une Assemblée tenuë le 14 Juillet. L'Abbé de Moncrif , l'un des nouveaux Académiciens nommez par le Roi,
en prit occasion de faire son remerciment à M M. de la Societé Litteraire, qui
l'avoient admis depuis peu dans leur
Compagnie , et l'avoient chargé de porter la parole à M. l'Intendant , à l'occasion des services qu'il venoit de rendre
pendant son séjour à Paris , pour l'expé- dition
NOVEMBRE. 1732. 2385
dition des Lettres Patentes. Ce Discours
fut extrêmement goûté par sa délicatesse
et par sa précision , rien n'y fut cependant oublié de tout ce qui devoit natu
rellement y entrer. On écouta surtout
avec une attention singuliere ce que dit
l'Académicien au sujet de la * Princesse à
qui l'Académie doit son Auguste Protecteur , et en particulier l'article qui concerne le Prince.
Prince charmant , dit- il , reste précieux et
unique d'Ayeux si dignes de l'amour des
François , en particulier des Provinces voisines dont ils ont été les Peres , et les Mat
tres. Prince en qui l'on a vu des dispositions
toujours si fort au- dessus de son âge , un espritjuste , penetrant , dont éclatent tous les
jours des traits d'un naturel si heureux , que
nous ne devons point douter de voir se réunir
en lui avec le sang des Condés , des Contys ,
toutes les perfections glorieuses qu'ont partagées tant de Heros dont il est descendu. Aussi le Ciel semble en avoir pris un soin si
singulier, qu'il a fait naître pour le former
un de ces Hommes rares , dont le génie vaste, l'imagination féconde , la solidité du ju
gement , font un de ses plus parfaits Ouvrages. C'est Mentor lui- même , dont les sages
* S. A. S. la Princesse de Conty.
* M. De la Chevaleraye.
*
Diij leçons
2386 MERCURE DE FRANCE
Leçons , et l'active vigilance ont donné aux
dispositions si admirables du jeune Prince
tout l'éclat dont elles étoient susceptibles.
M. Gastumaux , Directeur de la Societé Litteraire , quoique non prévenu sur
le Discours dont on vient de parler , fit
sur le champ une Réponse qui contenta
tous les Auditeurs.
•
?
Le 18 du même mois l'Académie s'étant
' assemblée , M. Regnaud , Avocat , à la
tête de tous les Membres , prononça à
l'Hôtel de Ville un Discours qui mériteroit d'être transcrit ici en son entier ; c'est
ce que les bornes d'unExtrait ne sçauroient
permettre , et ce qu'on tâchera de réparer dans la suite. Če Discours reçût tous
les applaudissemens qu'il méritoit.
Le 25. l'Abbé de Moncrif , choisi par
l'Académie , comme on l'a déja dit , pour
marquer sa reconnoissance à M. Bignon ",
s'acquitta de cette fonction par un autre
Discours , qui en son genre n'étoit pas inferieur à celui du même Académicien
dont il est parlé ci - dessus.
Le 28. M. de Chassiron , Conseiller
d'Honneur au Présidial , complimenta
au nom et à la tête de l'Académie
M. de Chambon , Lieutenant pour le Roi
dans la Ville et Château de la Rochelle
Commandant en l'absence du Gouverneur
NOVEMBRE. 1732. 2387
neur , et Académicien honoraire. On ne
peut parler plus dignement ni en moins
de paroles sut ce sujet.
Comme M. l'Evêque de la Rochelle
n'étoit pas dans la Ville , l'Académie jugea à propos de lui écrire pour lui faire
part de son érection , &c. La Lettre ne
contient rien que de beau et de mesuré.
Elle est dattée du même jour 18 Juillet ,
et signée de MM. l'Abbé de Moncrif
Darger , Fontaine , Cadoret , de Chassiron , Gastumeau , Valin , Regnaud , et
Cadoret de Beaupreau.
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Résumé : ETABLISSEMENT d'une Académie Royale des Belles Lettres, à la Rochelle. Extrait d'une Lettre écrite de cette Ville, le 20 Août 1732.
En août 1732, une lettre de La Rochelle annonce la création de l'Académie Royale des Belles Lettres. Depuis plusieurs années, une société de gens de lettres s'était formée dans cette ville pour se perfectionner en éloquence et poésie. Cette société a obtenu des Lettres Patentes du roi, qui approuvent son projet de distinguer La Rochelle par la littérature, à l'image de son commerce. Le roi autorise les assemblées et les règlements nécessaires pour maintenir l'ordre et la splendeur de la nouvelle Académie. Les Lettres Patentes, datées d'août 1732, nomment les premiers académiciens, incluant l'évêque de La Rochelle, l'intendant Bignon, et plusieurs notables locaux. Le roi se réserve le droit de nommer cinquante personnes supplémentaires pour atteindre un total de trente académiciens. Les statuts de l'Académie, au nombre de trente-cinq, régissent son fonctionnement. Ils stipulent que les académiciens doivent être nés ou résidents dans la province d'Aunis, ou domiciliés à La Rochelle. Les rôles du directeur, du chancelier, et des secrétaires sont également définis. Les Lettres Patentes ont été envoyées à la société littéraire par l'intendant Bignon, qui les avait reçues du prince de Conti, protecteur de l'Académie. La première lecture des Lettres Patentes a eu lieu le 14 juillet 1732, lors d'une assemblée où l'abbé de Moncrif a remercié la société littéraire et l'intendant pour leurs services. Plusieurs discours ont été prononcés par les nouveaux académiciens pour marquer leur reconnaissance et leur engagement. Notamment, M. Regnaud a prononcé un discours à l'Hôtel de Ville le 18 juillet, et l'abbé de Moncrif a adressé un discours à M. Bignon le 25 juillet. Le 28 juillet, M. de Chassiron a complimenté M. de Chambon, lieutenant du roi et académicien honoraire. Une lettre a également été envoyée à l'évêque de La Rochelle pour l'informer de l'érection de l'Académie.
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5
p. 762-763
Assemblées publiques des Académies des Belles-Lettres et des Sciences, [titre d'après la table]
Début :
Le 12. Mars 1733. M. l'Evêque de Vence fut reçû dans l'Académie Françoise, à la place de [...]
Mots clefs :
Prix, Académie française, Académie royale des belles-lettres
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texteReconnaissance textuelle : Assemblées publiques des Académies des Belles-Lettres et des Sciences, [titre d'après la table]
Le 12. Mars 1733. M. l'Evêque de Vence fut
reçû dans l'Académie Françoise , à la place de
feu M. le Duc de Coaslin , Evêque de Metz. Il fit
un Discours de remerciement , auquel M. Danchet
, Chancelier de l'Académie , répondit , et ils
parlerent l'un et l'autre avec beaucoup d'éloquence.
L'Académie Françoise a fait sçavoir au Public
que le 25. jour d'Août prochain 1733. elle donñera
le Prix d'Eloquence , fondé par M. de Balzac.
Le sujet sera , De la moderation dans la dispute
; selon ces paroles de l'Ecriture Sainte : Responsio
mollis frangit iram. Cap. 15. vers. 1 .
Le même jour elle donnera le Prix de Poësie ,
fondé par M. de Clermont de Tonnerre. Le Sujet
sera: Les progrès de la Sculpture sous le Regne de
LOUIS LE GRAND. Celui qui remportera
le Prix de Prose de cette année 1733. recevra
deux Médailles d'or au lieu d'une , parce que l'Académie
n'a point encore donné le Prix de Prose
en 1731.
Le Mardi 14. d'Avril , l'Académie Royale des
Belles Lettres tint son Assemblée publique.
-
M.
A
1733• 763
M. le Cardinal de Polignac y présida. D'abord
M. de Boze , Secretaire perpetuel , fit la lecture
d'un Programme , dont voicy la teneur :
reçû dans l'Académie Françoise , à la place de
feu M. le Duc de Coaslin , Evêque de Metz. Il fit
un Discours de remerciement , auquel M. Danchet
, Chancelier de l'Académie , répondit , et ils
parlerent l'un et l'autre avec beaucoup d'éloquence.
L'Académie Françoise a fait sçavoir au Public
que le 25. jour d'Août prochain 1733. elle donñera
le Prix d'Eloquence , fondé par M. de Balzac.
Le sujet sera , De la moderation dans la dispute
; selon ces paroles de l'Ecriture Sainte : Responsio
mollis frangit iram. Cap. 15. vers. 1 .
Le même jour elle donnera le Prix de Poësie ,
fondé par M. de Clermont de Tonnerre. Le Sujet
sera: Les progrès de la Sculpture sous le Regne de
LOUIS LE GRAND. Celui qui remportera
le Prix de Prose de cette année 1733. recevra
deux Médailles d'or au lieu d'une , parce que l'Académie
n'a point encore donné le Prix de Prose
en 1731.
Le Mardi 14. d'Avril , l'Académie Royale des
Belles Lettres tint son Assemblée publique.
-
M.
A
1733• 763
M. le Cardinal de Polignac y présida. D'abord
M. de Boze , Secretaire perpetuel , fit la lecture
d'un Programme , dont voicy la teneur :
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Résumé : Assemblées publiques des Académies des Belles-Lettres et des Sciences, [titre d'après la table]
Le 12 mars 1733, l'évêque de Vence fut accueilli à l'Académie Française, succédant au duc de Coaslin, évêque de Metz. Il prononça un discours de remerciement, auquel M. Danchet, chancelier de l'Académie, répondit avec éloquence. L'Académie annonça que le 25 août 1733, elle attribuerait le Prix d'Éloquence, fondé par M. de Balzac, sur le sujet 'De la modération dans la dispute', tiré de l'Écriture Sainte. Le même jour, elle décernerait le Prix de Poésie, fondé par M. de Clermont de Tonnerre, sur le thème 'Les progrès de la Sculpture sous le règne de Louis le Grand'. Le lauréat du Prix de Prose 1733 recevrait deux médailles d'or au lieu d'une, car le prix de 1731 n'avait pas été attribué. Le 14 avril 1733, l'Académie Royale des Belles Lettres tint son assemblée publique, présidée par le cardinal de Polignac. M. de Boze, secrétaire perpétuel, lut un programme lors de cette assemblée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 226-230
« Selon les avis reçus de Malthe, le Te Deum y [...] »
Début :
Selon les avis reçus de Malthe, le Te Deum y [...]
Mots clefs :
Roi, Duc, Comte, Régiments, Chevaliers, Académie royale des belles-lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Selon les avis reçus de Malthe, le Te Deum y [...] »
Sulon les avis enquellement le 8 Janvier , pour
Elon les avis reçus de Malthe , le Te Deum y
remercier Dieu du rétabliffement du commerce
avec les états du Roi des Deux Siciles. Ces nouvelles
ajoutent que le même jour le Baillif de
Fleury prit poffeffion du Généralat des Galeres
de la Religion , & qu'il donna à tous les Chevaliers
de la Langue de France un repas ſplendide ,
dans lequel il porta les fantés des principales
Têtes couronnées. On a beaucoup admiré le goût
& la magnificence de ce nouveau Général ; furtout
fon efprit &fa politeffe ont captivé tous les
fuffrages.
Le 24 Avril , le Duc de Penthievre arriva du
voyage qu'il a fait en Italie. Ce Prince s'eft rendu
en droiture à Lucienne chez la Comteffe de Toulouſe.
Le Roi a accordé au Duc de Randan , Lieutenant
général de fes armées , & Commandant en
Franche- Comté , le Couvernement de Blaye qu'avoit
le feu Duc de Saint-Simon.
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Cavalerie
légere de Volontaires , vacant par la mort du
Comte de Friefe , en faveur du Comte de Schomberg
, Commandant d'une Brigade de ce Régiment
avec rang de Meftre de Camp . Le Comte
de Lowenhaupt , Colonel d'Infanterie , a été
nommé Colonel - Lieutenant du Régiment d'InJUIN.
1755. 227
fanterie allemande de Madame la Dauphine ,
vacant par la même mort.
Les lettres de Lyon marquent que la tranquil
lité publique y eft troublée depuis quelque tems
par une troupe de voleurs qui , fe fervant de fauffes
clefs , entrent de nuit dans les maifons. Ils ont
enlevé dernierement chez les fieurs Girardon, une
partie confidérable de galons , de filets & de lames
d'or & d'argent fin. Comme ils pourroient avoir
dénaturé ces marchandifes , l'intérêt commun
exige que les perfonnes qui auront lieu de foup-
Conner que les galons , retailles ou lingots qu'on
leur préfentera viennent de ce vol , en avertiffent
les Magiftrats.
On mande de Toulon que le Margrave & la
Margrave de Bareith y arriverent le 6 Avril . Ce
Prince & cette Princeffe allerent le lendemain
voir l'Arfenal ; & le Margrave étant entré dans le
canot amiral , fe promena pendant quelque tems
fur la mer ; il y. fit le 8 au matin une feconde
promenade , & il partit l'après- midi avec la Mar
grave pour continuer fa route vers l'Italie .
こ
Les mêmes lettres marquent que M. de
Vergennes , Envoyé Extraordinaire du Roi à la
Porte , lequel s'étoit embarqué à Marseille pour
paffer à Conftantinople , a été obligé de relâcher
les à Toulon , & d'y féjourner le 6 à caufe des
vents contraires ; mais que le tems s'étant remis
au beau , ce Miniftre s'eft rembarqué le 7 fur les
huit heures du matin pour fa deftination .
Les Marquifes de Coigny & de la Tour-Dupin ,
& la Comteffe de Ligny , furent préfentées le 29
à Leurs Majeftés.
Le même jour M. Moreau de Sechelles ,
Miniftre d'Etat & Contrôleur général des Finances
, préfenta à Leurs Majeftés la mâchoire d'un
K`vj
228 MERCURE DE FRANCE.
poiffon måle de la baleine , nommé cachalo , qui
a été pris à Bayonne en 1751. Cette mâchoire eft
longue de dix pieds & demi.
M. Tillet Directeur de la Monnoie
Troyes , a préſenté au Roi fa Differtation fur la
caufe qui corrompt & noircit les grains de bled
dans les épis , & fur les moyens de prévenir ces
accidens. Cette differtation a remporté le prix , au
jugement de l'Académie royale des Belles-Lettres ,
Sciences & Arts , établie à Bordeaux.
Lei Mai , les hautbois & les vingt - quatre violons
de la chambre ont exécuté , fuivant l'afage ,
pendant le lever du Roi , différentes fymphonies ,
fous la direction de M. de Bury , Pun des Surintendans
de la Mufique de Sa Majesté.
L'après-midi Leurs Majeftés partirent pour
aller paffer quelque tems à Marly.
Il paroît deux Arrêts du Confeil d'Etat du Roi.
L'un confirme les Officiers, Mariniers , Matelots
&autres gens de mer , dans la poffeffion du privi-
Tege d'être pendant l'année de leur fervice exemts
de logement de gens de guerre , du guet & garde
des portes des villes & châteaux , de tutelle &
curatelle , de la collecte des tailles , &c. & annulle
un Arrêt de la Cour des Aides de Rouen contraire
audit privilege. L'autre défend de faire des amas
de vieux drapeaux , peilles & autres matieres fervant
à la fabrication du papier , à quatre lieues
près des côtes maritimes & des frontieres du
royaume , fous peine de confifcation & de trois
mille livres d'amende.
Le Roi a difpofé de la place de Confeiller d'E
tat , qui vaquoit par la mort de M. de Baudry ,
en faveur de M. de Tourny , Intendant de Bordeaux.
La charge d'Intendant des Finances , vacante
par la même mort , paffe à M. Peirenc de
JUI N.
229
1755.
Moras , à qui le Roi avoit accordé l'expectative
de la premiere qui viendroit à vaquer.
Les Mai , M. de Châteaubrun , élût par l'A
cadémie Françoife pour remplir la place vacante
par la mort du Préſident de Monteſquieu , prit
féance dans cette compagnie ; & il prononça fon
difcours de remerciment , auquel M. l'Abbé d'Olivet
répondit.
Le 9, le Roi fit dans la plaine des Sablons la
revue du Régiment des Gardes Françoiſes & de
celui des Gardes Suiffes. Ces deux Régimens après
avoir fait l'exercice , défilerent en préſence de Sá
Majefté. Monfeigneur le Dauphin & Mefdames
de France affifterent à cette revûe .
Les Clercs Réguliers de la Congrégation de
Saint Paul , connus fous le nom de Barnabites
ont élu dans le Chapitre qu'ils ont tenu le 28
Avril à Milan , le Pere Paul - Philippe Prémoli ;
Milanois , pour Supérieur Général de leur Con
grégation.
On apprend de Turin que le Duc de Mon
ferrat , troifieme fils du Duc de Savoye , y eft
mort le 29 , âgé de fix mois & vingt-quatre jours ,
étant né le Octobre 1754.
M. Jean Baptifte Oudry, Peintre du Roi ,
Profeffeur de l'Académie royale de Peinture & de
Sculpture , & l'un des Entrepreneurs de la Manu→
facture royale des tapifferies de Beauvais , eft mort
à Beauvais le 30 Avril , âgé de foixante- quatorze
ans. Il s'étoit acquis une très-grande réputation
par fon talent pour peindre les animaux & les
payfages.
Don Manuel Gallevon , Comte de la Cerda
Commandeur de l'Ordre de Chrift , & Envoyé extraordinaire
du Roi de Portugal auprès de Sa Majefté,
mourut le gen cette ville âgé de foixante ans.
130 MERCURE DE FRANCE.
M. d'Ormeffon de Noyfeau & M. Bochart de
Sarron , ci -devant Avocats Généraux au Parle→
ment , furent inftallés le 10 de ce mois à la
Grand' Chambre dans les charges de Préfidens
dont le Roi leur a donné l'agrément. 10
Le même jour , M. Seguier , Avocat Général
au Grand Confeil , fut reçu dans celle d'Avocat
Général au Parlement , vacante par la démiffion
de M. d'Ormeffon de Noyſeau.
On célébra le 14 dans PEglife de la Paroiffe du
château de Verſailles , le Service fondé par Louis
XIV pour l'anniverſaire de Louis XIII.
Les Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel tinrent
le même jour un Chapitre dans le grand
Couvent des Religieux de l'Obfervance. Le Duc
de Nivernois , Chevalier des Ordres du Roi , & cidevant
Ambaffadeur extraordinaire auprès du
Saint Siege , ayant été nommé Commiffaire de
Sa Majesté pour le maintien & P'exécution des
ftatuts de fes ordres pendant cette année , préfida
à ce Chapitre. Il reçut Chevaliers M. Bayeux
du Vaux , Infpecteur général des Ponts & Chauffées
, Membre de l'Académie royale des Belles-
Lettres de Caen , & M. Pinſon , Argentier de
la petite Ecurie du Roi.
Le 15 , les actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix-fept cens quarante-deux livres dix
fols. Les billets des deux Lotteries royales n'a
voient point de prix fixe.
Elon les avis reçus de Malthe , le Te Deum y
remercier Dieu du rétabliffement du commerce
avec les états du Roi des Deux Siciles. Ces nouvelles
ajoutent que le même jour le Baillif de
Fleury prit poffeffion du Généralat des Galeres
de la Religion , & qu'il donna à tous les Chevaliers
de la Langue de France un repas ſplendide ,
dans lequel il porta les fantés des principales
Têtes couronnées. On a beaucoup admiré le goût
& la magnificence de ce nouveau Général ; furtout
fon efprit &fa politeffe ont captivé tous les
fuffrages.
Le 24 Avril , le Duc de Penthievre arriva du
voyage qu'il a fait en Italie. Ce Prince s'eft rendu
en droiture à Lucienne chez la Comteffe de Toulouſe.
Le Roi a accordé au Duc de Randan , Lieutenant
général de fes armées , & Commandant en
Franche- Comté , le Couvernement de Blaye qu'avoit
le feu Duc de Saint-Simon.
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Cavalerie
légere de Volontaires , vacant par la mort du
Comte de Friefe , en faveur du Comte de Schomberg
, Commandant d'une Brigade de ce Régiment
avec rang de Meftre de Camp . Le Comte
de Lowenhaupt , Colonel d'Infanterie , a été
nommé Colonel - Lieutenant du Régiment d'InJUIN.
1755. 227
fanterie allemande de Madame la Dauphine ,
vacant par la même mort.
Les lettres de Lyon marquent que la tranquil
lité publique y eft troublée depuis quelque tems
par une troupe de voleurs qui , fe fervant de fauffes
clefs , entrent de nuit dans les maifons. Ils ont
enlevé dernierement chez les fieurs Girardon, une
partie confidérable de galons , de filets & de lames
d'or & d'argent fin. Comme ils pourroient avoir
dénaturé ces marchandifes , l'intérêt commun
exige que les perfonnes qui auront lieu de foup-
Conner que les galons , retailles ou lingots qu'on
leur préfentera viennent de ce vol , en avertiffent
les Magiftrats.
On mande de Toulon que le Margrave & la
Margrave de Bareith y arriverent le 6 Avril . Ce
Prince & cette Princeffe allerent le lendemain
voir l'Arfenal ; & le Margrave étant entré dans le
canot amiral , fe promena pendant quelque tems
fur la mer ; il y. fit le 8 au matin une feconde
promenade , & il partit l'après- midi avec la Mar
grave pour continuer fa route vers l'Italie .
こ
Les mêmes lettres marquent que M. de
Vergennes , Envoyé Extraordinaire du Roi à la
Porte , lequel s'étoit embarqué à Marseille pour
paffer à Conftantinople , a été obligé de relâcher
les à Toulon , & d'y féjourner le 6 à caufe des
vents contraires ; mais que le tems s'étant remis
au beau , ce Miniftre s'eft rembarqué le 7 fur les
huit heures du matin pour fa deftination .
Les Marquifes de Coigny & de la Tour-Dupin ,
& la Comteffe de Ligny , furent préfentées le 29
à Leurs Majeftés.
Le même jour M. Moreau de Sechelles ,
Miniftre d'Etat & Contrôleur général des Finances
, préfenta à Leurs Majeftés la mâchoire d'un
K`vj
228 MERCURE DE FRANCE.
poiffon måle de la baleine , nommé cachalo , qui
a été pris à Bayonne en 1751. Cette mâchoire eft
longue de dix pieds & demi.
M. Tillet Directeur de la Monnoie
Troyes , a préſenté au Roi fa Differtation fur la
caufe qui corrompt & noircit les grains de bled
dans les épis , & fur les moyens de prévenir ces
accidens. Cette differtation a remporté le prix , au
jugement de l'Académie royale des Belles-Lettres ,
Sciences & Arts , établie à Bordeaux.
Lei Mai , les hautbois & les vingt - quatre violons
de la chambre ont exécuté , fuivant l'afage ,
pendant le lever du Roi , différentes fymphonies ,
fous la direction de M. de Bury , Pun des Surintendans
de la Mufique de Sa Majesté.
L'après-midi Leurs Majeftés partirent pour
aller paffer quelque tems à Marly.
Il paroît deux Arrêts du Confeil d'Etat du Roi.
L'un confirme les Officiers, Mariniers , Matelots
&autres gens de mer , dans la poffeffion du privi-
Tege d'être pendant l'année de leur fervice exemts
de logement de gens de guerre , du guet & garde
des portes des villes & châteaux , de tutelle &
curatelle , de la collecte des tailles , &c. & annulle
un Arrêt de la Cour des Aides de Rouen contraire
audit privilege. L'autre défend de faire des amas
de vieux drapeaux , peilles & autres matieres fervant
à la fabrication du papier , à quatre lieues
près des côtes maritimes & des frontieres du
royaume , fous peine de confifcation & de trois
mille livres d'amende.
Le Roi a difpofé de la place de Confeiller d'E
tat , qui vaquoit par la mort de M. de Baudry ,
en faveur de M. de Tourny , Intendant de Bordeaux.
La charge d'Intendant des Finances , vacante
par la même mort , paffe à M. Peirenc de
JUI N.
229
1755.
Moras , à qui le Roi avoit accordé l'expectative
de la premiere qui viendroit à vaquer.
Les Mai , M. de Châteaubrun , élût par l'A
cadémie Françoife pour remplir la place vacante
par la mort du Préſident de Monteſquieu , prit
féance dans cette compagnie ; & il prononça fon
difcours de remerciment , auquel M. l'Abbé d'Olivet
répondit.
Le 9, le Roi fit dans la plaine des Sablons la
revue du Régiment des Gardes Françoiſes & de
celui des Gardes Suiffes. Ces deux Régimens après
avoir fait l'exercice , défilerent en préſence de Sá
Majefté. Monfeigneur le Dauphin & Mefdames
de France affifterent à cette revûe .
Les Clercs Réguliers de la Congrégation de
Saint Paul , connus fous le nom de Barnabites
ont élu dans le Chapitre qu'ils ont tenu le 28
Avril à Milan , le Pere Paul - Philippe Prémoli ;
Milanois , pour Supérieur Général de leur Con
grégation.
On apprend de Turin que le Duc de Mon
ferrat , troifieme fils du Duc de Savoye , y eft
mort le 29 , âgé de fix mois & vingt-quatre jours ,
étant né le Octobre 1754.
M. Jean Baptifte Oudry, Peintre du Roi ,
Profeffeur de l'Académie royale de Peinture & de
Sculpture , & l'un des Entrepreneurs de la Manu→
facture royale des tapifferies de Beauvais , eft mort
à Beauvais le 30 Avril , âgé de foixante- quatorze
ans. Il s'étoit acquis une très-grande réputation
par fon talent pour peindre les animaux & les
payfages.
Don Manuel Gallevon , Comte de la Cerda
Commandeur de l'Ordre de Chrift , & Envoyé extraordinaire
du Roi de Portugal auprès de Sa Majefté,
mourut le gen cette ville âgé de foixante ans.
130 MERCURE DE FRANCE.
M. d'Ormeffon de Noyfeau & M. Bochart de
Sarron , ci -devant Avocats Généraux au Parle→
ment , furent inftallés le 10 de ce mois à la
Grand' Chambre dans les charges de Préfidens
dont le Roi leur a donné l'agrément. 10
Le même jour , M. Seguier , Avocat Général
au Grand Confeil , fut reçu dans celle d'Avocat
Général au Parlement , vacante par la démiffion
de M. d'Ormeffon de Noyſeau.
On célébra le 14 dans PEglife de la Paroiffe du
château de Verſailles , le Service fondé par Louis
XIV pour l'anniverſaire de Louis XIII.
Les Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel tinrent
le même jour un Chapitre dans le grand
Couvent des Religieux de l'Obfervance. Le Duc
de Nivernois , Chevalier des Ordres du Roi , & cidevant
Ambaffadeur extraordinaire auprès du
Saint Siege , ayant été nommé Commiffaire de
Sa Majesté pour le maintien & P'exécution des
ftatuts de fes ordres pendant cette année , préfida
à ce Chapitre. Il reçut Chevaliers M. Bayeux
du Vaux , Infpecteur général des Ponts & Chauffées
, Membre de l'Académie royale des Belles-
Lettres de Caen , & M. Pinſon , Argentier de
la petite Ecurie du Roi.
Le 15 , les actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix-fept cens quarante-deux livres dix
fols. Les billets des deux Lotteries royales n'a
voient point de prix fixe.
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Résumé : « Selon les avis reçus de Malthe, le Te Deum y [...] »
En janvier, des nouvelles de Malthe annoncent la reprise du commerce avec les États du Roi des Deux Siciles. Le 8 janvier, le Baillif de Fleury devient Général des Galères de la Religion et organise un repas somptueux pour les Chevaliers de la Langue de France. Le 24 avril, le Duc de Penthièvre revient d'Italie et se rend à Lucienne chez la Comtesse de Toulouse. Le Roi attribue le Gouvernement de Blaye au Duc de Randan, suite au décès du Duc de Saint-Simon. Le Comte de Schomberg est nommé Commandant du Régiment de Cavalerie légère de Volontaires, et le Comte de Lowenhaupt devient Colonel-Lieutenant du Régiment d'Infanterie allemande de Madame la Dauphine. À Lyon, des voleurs perturbent la tranquillité publique en utilisant de fausses clés. À Toulon, le Margrave et la Margrave de Bareith visitent l'Arsenal et effectuent des promenades en mer avant de partir pour l'Italie. M. de Vergennes, Envoyé Extraordinaire du Roi à la Porte, doit s'arrêter à Toulon en raison des vents contraires. Les Marquises de Coigny et de la Tour-Dupin, ainsi que la Comtesse de Ligny, sont présentées au Roi. M. Moreau de Séchelles montre au Roi une mâchoire de cachalot capturée à Bayonne en 1751. M. Tillet, Directeur de la Monnoie de Troyes, présente une dissertation sur la corruption des grains de blé, récompensée par l'Académie royale de Bordeaux. Les musiciens de la chambre exécutent des symphonies pendant le lever du Roi, dirigées par M. de Bury. L'après-midi, Leurs Majestés se rendent à Marly. Deux arrêts du Conseil d'État confirment les privilèges des gens de mer et interdisent les amas de vieilles matières près des côtes. Le Roi nomme M. de Tourny Conseiller d'État et M. Peirenc de Moras Intendant des Finances. M. de Châteaubrun est élu à l'Académie Française pour remplacer Montesquieu et prononce un discours de remerciement. Le Roi passe en revue les Régiments des Gardes Françaises et des Gardes Suisses. Les Barnabites élisent le Père Paul-Philippe Prémoli comme Supérieur Général. À Turin, le Duc de Montferrat, fils du Duc de Savoie, meurt à l'âge de six mois. Jean-Baptiste Oudry, Peintre du Roi, décède à Beauvais. Don Manuel Gallegón, Envoyé extraordinaire du Roi de Portugal, meurt à Paris. M. d'Ormesson de Noyseau et M. Bochart de Sarron sont installés comme Présidents à la Grand' Chambre, et M. Seguier est reçu comme Avocat Général au Parlement. Le 14 avril, un service est célébré en mémoire de Louis XIII. Les Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel tiennent un Chapitre et accueillent de nouveaux membres. Les actions de la Compagnie des Indes sont évaluées à 1742 livres 10 sols, et les billets des lotteries royales n'ont pas de prix fixe.
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7
p. 115
AVIS AU PUBLIC.
Début :
FEU M Moriau, Procureur du ROI de la Ville, Magistrat respectable, [...]
Mots clefs :
Académie royale des belles-lettres, Bibliothèque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS AU PUBLIC.
AVIS AU PUBLIC.
FEEUU MMoriau , Procureur du Ror
de la Ville , Magiftrat refpectable ,
dont la probité & le goût pour les Lettres
faifoient le caractère , ayant laiffé
par fon teftament à la Ville de Paris ,
fa Bibliothéque à condition de la rendre
publique ; M. de Viarmes , Prévôt
des Marchands & Meffieurs les Echevins
toujours difpofés à procurer les moyens
de cultiver les Lettres , ont accepté le
legs de M. Moriau , & en conféquence
ils ont nommé pour Bibliothécaire M.
Bonamy , de l'Académie Royale des
Belles-Lettres , & pour Sous-Bibliothécaire
M. l'Abbé Ameilhon. Ainfi cette
Bibliothéque qui eft à l'Hôtel de Lamoignon
, rue Pavée au Marais , fera
ouverte pour la première fois le Mer-.
credi 13Avril de cette année après- midi,.
& continuera de l'être tous les Mercredis
& Samedis de chaque femaine , juf-.
qu'aux vacances . C'eſt un avantage pour
les perfonnes ftudieufes de ce quartier
de Paris , éloigné des autres Bibliothé
ques publiques
FEEUU MMoriau , Procureur du Ror
de la Ville , Magiftrat refpectable ,
dont la probité & le goût pour les Lettres
faifoient le caractère , ayant laiffé
par fon teftament à la Ville de Paris ,
fa Bibliothéque à condition de la rendre
publique ; M. de Viarmes , Prévôt
des Marchands & Meffieurs les Echevins
toujours difpofés à procurer les moyens
de cultiver les Lettres , ont accepté le
legs de M. Moriau , & en conféquence
ils ont nommé pour Bibliothécaire M.
Bonamy , de l'Académie Royale des
Belles-Lettres , & pour Sous-Bibliothécaire
M. l'Abbé Ameilhon. Ainfi cette
Bibliothéque qui eft à l'Hôtel de Lamoignon
, rue Pavée au Marais , fera
ouverte pour la première fois le Mer-.
credi 13Avril de cette année après- midi,.
& continuera de l'être tous les Mercredis
& Samedis de chaque femaine , juf-.
qu'aux vacances . C'eſt un avantage pour
les perfonnes ftudieufes de ce quartier
de Paris , éloigné des autres Bibliothé
ques publiques
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Résumé : AVIS AU PUBLIC.
L'Avis au Public annonce la création d'une bibliothèque à Paris, issue du legs de M. Moriau, Procureur du Roi. La bibliothèque, située à l'Hôtel de Lamoignon, ouvrira le 13 avril et sera accessible les mercredis et samedis. M. Bonamy et l'Abbé Ameilhon sont nommés Bibliothécaire et Sous-Bibliothécaire. Cette initiative bénéficie aux personnes studieuses du quartier.
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8
p. 193-194
SUPPLÉMENT à l'Art. des Nouvelles Littéraires. De Compiegne, le 17 Juillet 1764.
Début :
Le Roi vient de nommer quatre Commissaires à l'effet d'examiner [...]
Mots clefs :
Nomination, Commissaires, Ouvrage, Académie royale des belles-lettres, Membres, Censeur royal, Assemblée, Jugement, Public
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUPPLÉMENT à l'Art. des Nouvelles Littéraires. De Compiegne, le 17 Juillet 1764.
SUPPLÉMENT à l'Art. des Nouvelles
Littéraires .
De Compiegne , le 17 Juillet 1764.
LE Rol vient de nommer quatre
Commiſſaires à l'effet d'examiner un
Ouvrage immenfe auquel travaille depuis
long-temps M. Barletti de Saint-
Paul * , & dont voici le titre.
Inſtitutions néceſſaires , ou Corps com
plet d'éducation pratique & relative
dans lequel on trouve la vraie méthode
d'étudier & d'enſeigner les différentes
Sciences convenables aux deux ſexes ,
à tous les âges & à tous les états.
Les Commiſſaires choiſis font MM.
Bonamy , Hiſtoriographe & Bibliothécaire
de la ville de Paris , Membre de
l'Académie Royale des Belles-Lettres ,
&c.
DeGuignes, de la même Académie ,
Profeſſeur Royal de la Société Royale de
*Ancien Secrétaire du Protectorat de France
en Cour de Rome , & Membre de pluſieurs Académies
.
I
194 MERCURE DE FRANCE.
Londres , Interprète à la Bibliothéque
du Roi pour les Langues Orientales ,
&c.
De Montcarville , Cenſeur Royal
pour les Mathématiques.
De Paffe , Cenfeur Royal pour l'Hiftoire
ancienne , Gouverneur de M. de
S. Farjeau .
V
La première Aſſemblée ſe tiendra
Lundi 30 de ce mois , chez M. de Montcarville.
On fera paffer également dans le Public
le Jugement qu'auront rendu MM.
les Commiffaires .
Littéraires .
De Compiegne , le 17 Juillet 1764.
LE Rol vient de nommer quatre
Commiſſaires à l'effet d'examiner un
Ouvrage immenfe auquel travaille depuis
long-temps M. Barletti de Saint-
Paul * , & dont voici le titre.
Inſtitutions néceſſaires , ou Corps com
plet d'éducation pratique & relative
dans lequel on trouve la vraie méthode
d'étudier & d'enſeigner les différentes
Sciences convenables aux deux ſexes ,
à tous les âges & à tous les états.
Les Commiſſaires choiſis font MM.
Bonamy , Hiſtoriographe & Bibliothécaire
de la ville de Paris , Membre de
l'Académie Royale des Belles-Lettres ,
&c.
DeGuignes, de la même Académie ,
Profeſſeur Royal de la Société Royale de
*Ancien Secrétaire du Protectorat de France
en Cour de Rome , & Membre de pluſieurs Académies
.
I
194 MERCURE DE FRANCE.
Londres , Interprète à la Bibliothéque
du Roi pour les Langues Orientales ,
&c.
De Montcarville , Cenſeur Royal
pour les Mathématiques.
De Paffe , Cenfeur Royal pour l'Hiftoire
ancienne , Gouverneur de M. de
S. Farjeau .
V
La première Aſſemblée ſe tiendra
Lundi 30 de ce mois , chez M. de Montcarville.
On fera paffer également dans le Public
le Jugement qu'auront rendu MM.
les Commiffaires .
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Résumé : SUPPLÉMENT à l'Art. des Nouvelles Littéraires. De Compiegne, le 17 Juillet 1764.
Le 17 juillet 1764, à Compiègne, le Roi a nommé quatre commissaires pour examiner l'ouvrage de M. Barletti de Saint-Paul intitulé 'Institutions nécessaires, ou Corps complet d'éducation pratique & relative'. Cet ouvrage propose une méthode d'étude et d'enseignement des sciences adaptée aux deux sexes, à tous les âges et à tous les états. Les commissaires désignés sont M. Bonamy, historiographe et bibliothécaire de Paris, membre de l'Académie Royale des Belles-Lettres, M. DeGuignes, membre de cette académie et professeur royal, M. Londres, interprète à la Bibliothèque du Roi pour les langues orientales, M. De Montcarville, censeur royal pour les mathématiques, et M. De Passe, censeur royal pour l'histoire ancienne et gouverneur de M. de Saint-Farjeau. La première assemblée des commissaires est prévue pour le lundi 30 juillet chez M. De Montcarville. Le jugement des commissaires sera également rendu public.
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