Résultats : 8 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 383-385
« Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
Début :
Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...]
Mots clefs :
Roi, Comte, Archevêque, Chevaliers, Commandeurs, Fête de la Purification de la Sainte Vierge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
FRANCE ,
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E 2 de ce mois , Fête de la Purifica-
Li tion de la Sainte Vierge , les Chevaliers
, Commandeurs , et Officiers des Ordres
du Roy , s'étant rendus vers les onze
heures dans le Cabinet du Roy, qui étoit
revenu exprès de Marly pour cette Cérémonie
, S. M. tint un Chapitre , dans lequel
l'Archevêque d'Aiby , et l'Archevêque
384 MERCURE DE FRANCÉ
vêque de Vienne , Premier Aumônier du
Roy , furent nommez Prélats , Commandeurs
de l'Ordre du S. Esprit , pour remplir
les deux Places vacantes par la more
de l'Archevêque de Lyon et de l'Eve
que de Metz.
Le Roy sortit ensuite de son Apparte
ment , pour aller à la Chapelle , S. M.
étoit précédée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Charolois, du
Pr. de Conty , du Duc du Maine , du Pr.
de Dombes , du Comte d'Eu , du Comte
de Toulouse , et des Chevaliers , Come
mandeurs et Officiers de l'Ordre . Le Roy,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers ; le Cardinal
de Bissy, et le Cardinal de Polignac ,
Prelats Commandeurs , marchoient derriere
S. M.
Le Roy assista à la Bénédiction des
Clerges , à la Procession et à la Grande
Messe , célébrée par l'Abbé Brosseau ,
Chapelain ordinaire de la Chapelle de
Musique ; et lorsqu'elle fut finie , S. M.
fut reconduite à son appartement avec les
cérémonies accoutumées .
L'après midi , le Roy entendit le Sermon
du P. le Févre , de la Compagnie
de Jesus , et S. M. assista aux Vespres ,
chanFEVRIER.
1733 385
chantés
par la Musique. Vers le soir , le
Roy retourna au Château de Marly.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E 2 de ce mois , Fête de la Purifica-
Li tion de la Sainte Vierge , les Chevaliers
, Commandeurs , et Officiers des Ordres
du Roy , s'étant rendus vers les onze
heures dans le Cabinet du Roy, qui étoit
revenu exprès de Marly pour cette Cérémonie
, S. M. tint un Chapitre , dans lequel
l'Archevêque d'Aiby , et l'Archevêque
384 MERCURE DE FRANCÉ
vêque de Vienne , Premier Aumônier du
Roy , furent nommez Prélats , Commandeurs
de l'Ordre du S. Esprit , pour remplir
les deux Places vacantes par la more
de l'Archevêque de Lyon et de l'Eve
que de Metz.
Le Roy sortit ensuite de son Apparte
ment , pour aller à la Chapelle , S. M.
étoit précédée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Charolois, du
Pr. de Conty , du Duc du Maine , du Pr.
de Dombes , du Comte d'Eu , du Comte
de Toulouse , et des Chevaliers , Come
mandeurs et Officiers de l'Ordre . Le Roy,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers ; le Cardinal
de Bissy, et le Cardinal de Polignac ,
Prelats Commandeurs , marchoient derriere
S. M.
Le Roy assista à la Bénédiction des
Clerges , à la Procession et à la Grande
Messe , célébrée par l'Abbé Brosseau ,
Chapelain ordinaire de la Chapelle de
Musique ; et lorsqu'elle fut finie , S. M.
fut reconduite à son appartement avec les
cérémonies accoutumées .
L'après midi , le Roy entendit le Sermon
du P. le Févre , de la Compagnie
de Jesus , et S. M. assista aux Vespres ,
chanFEVRIER.
1733 385
chantés
par la Musique. Vers le soir , le
Roy retourna au Château de Marly.
Fermer
Résumé : « Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
Le 2 février 1733, à Paris, les Chevaliers, Commandeurs et Officiers des Ordres du Roi se réunirent pour la fête de la Purification de la Sainte Vierge. Le Roi, de retour de Marly, présida un chapitre au cours duquel l'Archevêque d'Aiby et l'Archevêque de Vienne furent nommés Prélats et Commandeurs de l'Ordre du Saint-Esprit, succédant à l'Archevêque de Lyon et à l'Évêque de Metz, décédés. Le Roi, accompagné de ducs et princes, se rendit à la chapelle pour la bénédiction des clergés, une procession et une grande messe célébrée par l'Abbé Brosseau. Après la messe, il fut reconduit à son appartement avec les cérémonies habituelles. Dans l'après-midi, il écouta le sermon du Père Le Févre, jésuite, et assista aux vêpres chantées par la musique. En soirée, le Roi retourna au Château de Marly.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 385
Service solemnel pour le Roy de Sardaigne ; [titre d'après la table]
Début :
Le 29 Janvier, on fit par ordre du Roi, un Service Solemnel pour le repos [...]
Mots clefs :
Roi de Sardaigne, Chevalier, Marquis, Service solennel
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Service solemnel pour le Roy de Sardaigne ; [titre d'après la table]
Le 29 Janvier , on fit par ordre du
Roi , un Service Solemnel pour le repos
de l'ame du Roi de Sardaigne , Victor
Amedée , dans l'Eglise Métropolitaine
qui étoit ornée et éclairée avec beaucoup
de magnificence . L'Archevêque de Paris
y officia pontificalement. Le Duc d'Orleans
, le Comte de Clermont et le Prince
de Conty , qui étoient les Princes du
deüil , allerent à l'Offrande avec les cerémonies
ordinaires , en longs Manteaux ,
dont la queue étoit portée par le Bailly de
Conflans , le Marquis de Clermont , Chevalier
des Ordres , le Comte de Billy ,
Chevalier de Villefort , le Marquis de
Bourzac , et le Chevalier de Causan , tous
Premiers Gentilshommes de la Chambre
ou premiers Ecuyers de ces Princes .
le
Après l'Offertoire , l'Evêque de Vence
prononça l'Oraison Funebre avec beau
coup d'élequence . Plusieurs Archevêques,
et Evêques se trouverent à ce Service
ainsi que le Parlement , la Chambre
des Comptes , la Cour des Aydes , l'Université
et le Corps de Ville qui y avoient
été invitez de la part du Roi , par le
Marquis de Brezé , Grand - Maître des
Cerémonies.
Roi , un Service Solemnel pour le repos
de l'ame du Roi de Sardaigne , Victor
Amedée , dans l'Eglise Métropolitaine
qui étoit ornée et éclairée avec beaucoup
de magnificence . L'Archevêque de Paris
y officia pontificalement. Le Duc d'Orleans
, le Comte de Clermont et le Prince
de Conty , qui étoient les Princes du
deüil , allerent à l'Offrande avec les cerémonies
ordinaires , en longs Manteaux ,
dont la queue étoit portée par le Bailly de
Conflans , le Marquis de Clermont , Chevalier
des Ordres , le Comte de Billy ,
Chevalier de Villefort , le Marquis de
Bourzac , et le Chevalier de Causan , tous
Premiers Gentilshommes de la Chambre
ou premiers Ecuyers de ces Princes .
le
Après l'Offertoire , l'Evêque de Vence
prononça l'Oraison Funebre avec beau
coup d'élequence . Plusieurs Archevêques,
et Evêques se trouverent à ce Service
ainsi que le Parlement , la Chambre
des Comptes , la Cour des Aydes , l'Université
et le Corps de Ville qui y avoient
été invitez de la part du Roi , par le
Marquis de Brezé , Grand - Maître des
Cerémonies.
Fermer
Résumé : Service solemnel pour le Roy de Sardaigne ; [titre d'après la table]
Le 29 janvier, un service solennel fut organisé sur ordre du Roi pour honorer la mémoire de Victor-Amédée, Roi de Sardaigne, dans l'Église Métropolitaine. Cette église était magnifiquement décorée et éclairée. L'Archevêque de Paris présida la cérémonie. Le Duc d'Orléans, le Comte de Clermont et le Prince de Conty, en tant que Princes du deuil, participèrent à l'offrande, vêtus de longs manteaux dont la queue était portée par plusieurs nobles, dont le Bailly de Conflans, le Marquis de Clermont, le Comte de Billy, le Marquis de Bourzac et le Chevalier de Causan. Après l'offrande, l'Évêque de Vence prononça une oraison funèbre. Plusieurs archevêques et évêques étaient présents, ainsi que des représentants du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aydes, de l'Université et du Corps de Ville. Ces derniers avaient été invités par le Marquis de Brezé, Grand Maître des Cérémonies, au nom du Roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 386-392
Description du Catafalque.
Début :
La Décoration de ce pompeux Appareil qui a attiré un si grand concours et tant d'admirateurs, [...]
Mots clefs :
Argent, Armes, Lumières, Noir, Marbre, Pilastres, Velours, Corniche, Hermine, Larmes, Estrade, Catafalque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Description du Catafalque.
Description du Catafalque.
A Décoration de ce pompeux Appareil qui a
attiré un si grand concours et tant d'admirateurs
, mérite bien que nous entrions là dessus en
quelque détail. On voyoit d'abord à la façade de
L'Eglise , au - dessus de la principale Porte , une
grande Tenture de drap noir , ornée de trois lez
de velours garnis d'Armes, Sur le milieu étoit
placé un grand morceau peint d'Architecture de
18. pieds de haut , sur 12. pieds de large , ceintré
par le haut , où étoient les Armes du Roy de Sardaigne
, avec les deux Ordres désignez , de saint
Maurice et de l'Annonciade , sous une Couronne
Royale , soutenue d'un côté par le Temps et de
l'autre par une Renommée sortant d'un Groupe
de Nuées , & c.
Sur les deux autres Portes laterales , on voyoit
les Chiffres du Roy Victor Amedée , dans de
grands Cartouches couronnez et soutenus par des
Renommées , et posés sur le même lez de ve◄
lours.
Toute la Nef étoit tendue de drap noir sur les
côtez , avec grandes Armes et Chiffres , alternativement
, rehaussez d'or et d'argent. Sur la
Tenture de la façade du Jubé, étoient trois lez de
velours chargez d'Armes , &c. Sur la Porte du
Choeur , on voyoit un grand morceau avec les
Armes en grand Manteau Royal d'étoffe d'or
doublé d'hermine , dans un Chambranle de Marbre
blanc , avec deux Guaisnes aux extrémitez et
deux Lions au-dessus servant de suport aux Armes
de Savoye.
Le Catafalque étoit placé à deux toises et demie
de l'entrée du Chour, construit dans la Nef,
Sur
FEVRIER. 17336
387
sur un Plan de 14, pieds et demi de long , sur 10.
pieds 3. pouces de large et s . pieds de hauteur ; cr
le dessus de l'Estrade , 10. pieds 10. pouces
pour
sur 7. pieds de large , les quatre Angles avancez
à Pans coupez , formant des Fiedestaux , entre
lesquels se trouvoient six degrez à chaque face,
Sur le devant des Piedestaux des Consoles saillantes
, de 18. à 20. pouces , étoient placées des
Têtes de Mort , avec des attributs , portant chacune
une Girandole de cinq lumieres ; le tout sur
un fond de Marbre d'Egypte vert et blanc.
Sur les Piedestaux s'élevoir un ordre Ionique ,
dont les quatre Colomnes en or , composées de
Faisseaux , de Picques liées ensemble avec Bandeaux
et Festons de Lauriers en argent , tournans
en torse au pourtour, et d'où sortoient des branches
en argent , qui portoient sur chaque Colomne
soixante lumieres ; leurs Architraves , Frises
et Corniches en Marbre blanc. Sur la Frise des
Muffles de Lions , en or ; de-même que les Ornemens
et Moulures des Entablemens.
>
Sur le Zocle des Entablemens des Colomnes s'élevoient
des Courbes, formant une espece de Balda,
quin en or , ayant à leurs extrémitez des Consoles
en or qui soutenoient une Frise , d'où tomboit
une Campanne en or , sur un fond noir avec
des Larmes et Glands d'argent ; au- dessus de la
Frise , une grosse Moulure de Baguette en or
garnie d'agraffes d'argent , d'où sortoient des
Branches d'argent, portant de-même des lumieres;
au- dessus une Gorge de six à sept pouces , avec
son Astragale et une Couronne fermée en or,
surmontant le tout. Le haut du Baldaquin , depuis
l'Entablement jusqu'à son extrémité , étoit
garni de plus de 200. lumieres , et le tout ensem
ble faisoit un effet admirable,
Sur
388 MERCURE DE FRANCE:
-
Sur les degrez de l'Estrade , en face de l'entrée
du Choeur , paroissoient la Prudence et la Valeur
avec leurs attributs.
Sur cette Estrade s'élevoit un Zocle à Pans coupez
, se terminant par un adoucissement de deux
pieds de haut , sur lequel étoit posé le Tombeau.
de Marbre Portore , soutenu par quatre Consoles
en or , ayant des têtes de Lions et terminant
par bas en ornemens , d'où sortoient des Pattes
du même animal , et aux quatre flancs du Tombeau
, dans des Couronnes de Lauriers , le Chiffre
, et des flambaux renversez par derriere en
Sautoirs . La Représentation du Tombeau étoir
couverte d'un grand Poële d'Etoffe d'or bordé
d'Hermine , croisé de Moire d'argent et cantonné
d'Armoiries en Broderie d'or. On avoit placé
sur le Tombeau , la Couronne sur un Carreau de
velours noir , couverte d'un Crêpe , et le Manteau
Royal , d'Etoffe d'or à fond rouge , bordé et
doublé d'Hermine , qui tomboit jusques sur l'Estrade
, autour de la Représentation, Sur l'Estrade
, plusieurs Trophées d'Armes en or , qui sem
bloient être jettés négligeamment sur les marches
de l'Estrade .
Toute la Machine ayant 37. pieds de haut jusqu'à
l'extremité de la Couronne , étoit surmontée
par un Pavillon très - riche , dont les Pans et
les chutes avoient 19. aulnes de long , ornées de
bandes d'Hermines , et semées de Croix et de
Larmes d'argent. Les quatre faces des six degrez
étoient garnies de 98. Chandeliers d'argent avec
des Cierges de deux livres chacun , à l'exception
des quatre ouvertures des encoignures du Catafalque
, dont les chutes du Pavillon étoient retroussées
par quatre Anges en or , sonnant de la
Trompette , qui sembloient sortir du dessous par
differens côtez. Le
FEVRIER . 1733. 389
Le Pourtour du Choeur , distribué en 18. Arcades
, dont dix ouvertes , foncées de noir , ou
l'on avoit pratiqué des Places ; les autres fermées
de noir avec des Paneaux en Hermine , étoient
ornées d'un ordre d'Architecture Ionique , les
Pilastres ayant 27. pieds de haut jusqu'à l'Entablement
, les Chapiteaux en or , ornez de Têtes
de Mort enveloppées d'Aîles dessechées , et couvertes
d'une Draperie d'argent , formant des chutes
à l'aplomb des Volutes. Sur chaque Pilastre
on voyoit une maniere de Cartouche ou Epitaphe
en Marbre blanc , de differentes formes ; les
uns enveloppez et surmontez d'une Tête de Lion
avec des Lampes sur les côtez; les autres, de Bordure
, d'Ornemens , et toujours au milieu de chacun
le Chiffre de Victor Amedée , avec une Girandole
de cinq lumieres. Par le bas , les fonds
des Pilastres en vert d'Egypte , les Corps et arrieres-
Corps de Marbre blanc ; les Bases étant cachées
par un Socle de deux pieds et demi de haut,
sur lequel étoit posé un Trophée d'Armes de 4 à
5. pieds de haut, en of ; tout le surplus de l'Architecture
, Corps , arriere - Corps , Corniche , Aftragale
, Archivoltes , peints en Marbre blanc.
Sur la Corniche s'élevoit un Attique de 14.
pieds , les Pilastres de même Marbre , tombant
à plomb sur ceux dont on vient de parler . Des
Chapiteaux tomboient en Trophées , une Tête de
Mort avec des Aîles et des Os en Sautoirs , des
branches de Cyprès finissant par un Gland , le
tout en or. Entre chaque Pilastre , un Panneau
formé sur le drap noir , par une bande d'Hermine
, au milieu duquel étoit un Cartouche avec
chacun un quartier des Armes , et il fortoit des
deux côtez desDrapeaux et Etendarts &.c .
3 Sur la Corniche au- dessus de chaque ouverture,
I des
* MERCURE DE FRANCE
des Chantournez , en Marbre blanc , fond noir,
semé de larmes d'argent , ayant chacun une Tête
de Mort au milien , avec des Aîles , portant cha
cun 21 lumieres. Sur la même Corniche , à l'aplomb
des Pilastres , des Vases en argent , fond
noir , portant chacun 9. lumieres .
Le premier lez de velours étoit placé au- dessus
de la Corniche de l'Attique , à so . pieds de haut,
chargé d'Armes et Chiffres , et semé de Croix et
de Larmes d'argent , et sur l'aplomb des Pilas
tres, un Blason avec differens Trophées d'Armes.
Le second lez de velours servait de Frise à la
Corniche , semé de- même que le premier , et de
Triglifes composées au- dessus des Pilastres , et
sur le milieu des Archivoltes étoient de grands
Cartouches , dont la Couronne passoit sur l'Astragale
et la Frise de la Corniche. Ces Cartouches
étoient ornez des Armes des Ordres , Couronnes ,
Festons deCyprès et autres attributs, en or et en
argent , et d'autres , alternativement , avec des
Chiffres et Manteaux d'Etoffe d'or et d'Hermine,
et au bas de chacun une Girandole de 5. lumieres.
-Du haut de l'Archivolte , des deux côtez de
chacun des Cartouches , tomboient des Rideaux
peints en noir , retroussez au- dessous des Impostés
, tombant en chutes le long de l'arriere-
Corps des Pilastres ; le tout orné de Franges et de
Cordons en argent et semez de Larmes , &c. Les
appuis des ouvertures des côtez de 3. pieds de
haut , le milieu plus élevé et orné au- dessus
de l'élevation , d'un Vase en argent et fond
noir , portant une Piramide de 21. lumieres ;
du pied des Vases tomboient des Festons de
Cyprès en or , accompagnez les uns de deux
Figures rehaussées d'argent , tenant des flam
beaux éteints , et d'autres alternativement ,
avec
FEVRIER. 1733. 391
avec des Lions , comme supports des Armes .
Le Plafond des Stales avoit une Moulure dorée
au Pourtour , sur laquelle regnoit une Bordure
de Trefles en forme de bandeau de Couronnes;
chaque Treffe portant une bougie derriere.
un filet de lumieres ; devant chaque Pilastre et
en retour du Jubé , une Girandole de sept lumieres
, qui interrompoit par Groupes la Bordure de
lumieres.
Du dessous de la Moulure des Stales tomboit
le troisiéme lez de velours , de même arrangement
d'Armes et de Chiffres que le premier , semé
de même , ayant de surplus des Festons herminez
de distance en distance , et qui enveloppoient
les Cartouches qui étoient sur le lez de
velours.
L'Autel étoit surmonté d'un Dais de 12. pieds
sur 7. pieds , avec des Campannes dedans et dehors
, en argent , sur fond noir ; les deux chutes
de Rideaux de Satin noir , semé de larmes et entouré
de Frange d'argent , avec 4. Bouquets de
plume en Aigrette , sur les 4. Angles , le Plafond
et la queue croisée de Moire d'argent , et cantonnée
d'Armes ; aux deux Pilastres à côté tomboient
des Trophées des Instrumens qui servent aux
Cerémonies Mortuaires ; ces deux Pilastres accompagnez
et soutenus par deux grandes Consoles
de Marbre blanc , avec une Girandole de
sept branches , posée sur le milieu de la Volutte.
Beux Anges prosternez , rehaussez d'argent ,
sur un Groupe de Nuées , qui répandoient en
partie sur les Consoles le surplus de la Décoration,
faisant simétrie avec le Pourtour du Choeur,
le reste de l'Autel orné avec une magnificence
convenable et éclairé d'un grand nombre de
Cierges , &C.
I ij Toute
392 MERCURE DE FRANCE
Toute cette Décoration avoit été ordonnée
par le Duc de la Trémouille , premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy , et exécutée sous
la direction de M. de Selle , Intendant des menus
Plaisirs du Roy , par M. Perrault , Peintre
des Menus Plaisirs de S. M.
A Décoration de ce pompeux Appareil qui a
attiré un si grand concours et tant d'admirateurs
, mérite bien que nous entrions là dessus en
quelque détail. On voyoit d'abord à la façade de
L'Eglise , au - dessus de la principale Porte , une
grande Tenture de drap noir , ornée de trois lez
de velours garnis d'Armes, Sur le milieu étoit
placé un grand morceau peint d'Architecture de
18. pieds de haut , sur 12. pieds de large , ceintré
par le haut , où étoient les Armes du Roy de Sardaigne
, avec les deux Ordres désignez , de saint
Maurice et de l'Annonciade , sous une Couronne
Royale , soutenue d'un côté par le Temps et de
l'autre par une Renommée sortant d'un Groupe
de Nuées , & c.
Sur les deux autres Portes laterales , on voyoit
les Chiffres du Roy Victor Amedée , dans de
grands Cartouches couronnez et soutenus par des
Renommées , et posés sur le même lez de ve◄
lours.
Toute la Nef étoit tendue de drap noir sur les
côtez , avec grandes Armes et Chiffres , alternativement
, rehaussez d'or et d'argent. Sur la
Tenture de la façade du Jubé, étoient trois lez de
velours chargez d'Armes , &c. Sur la Porte du
Choeur , on voyoit un grand morceau avec les
Armes en grand Manteau Royal d'étoffe d'or
doublé d'hermine , dans un Chambranle de Marbre
blanc , avec deux Guaisnes aux extrémitez et
deux Lions au-dessus servant de suport aux Armes
de Savoye.
Le Catafalque étoit placé à deux toises et demie
de l'entrée du Chour, construit dans la Nef,
Sur
FEVRIER. 17336
387
sur un Plan de 14, pieds et demi de long , sur 10.
pieds 3. pouces de large et s . pieds de hauteur ; cr
le dessus de l'Estrade , 10. pieds 10. pouces
pour
sur 7. pieds de large , les quatre Angles avancez
à Pans coupez , formant des Fiedestaux , entre
lesquels se trouvoient six degrez à chaque face,
Sur le devant des Piedestaux des Consoles saillantes
, de 18. à 20. pouces , étoient placées des
Têtes de Mort , avec des attributs , portant chacune
une Girandole de cinq lumieres ; le tout sur
un fond de Marbre d'Egypte vert et blanc.
Sur les Piedestaux s'élevoir un ordre Ionique ,
dont les quatre Colomnes en or , composées de
Faisseaux , de Picques liées ensemble avec Bandeaux
et Festons de Lauriers en argent , tournans
en torse au pourtour, et d'où sortoient des branches
en argent , qui portoient sur chaque Colomne
soixante lumieres ; leurs Architraves , Frises
et Corniches en Marbre blanc. Sur la Frise des
Muffles de Lions , en or ; de-même que les Ornemens
et Moulures des Entablemens.
>
Sur le Zocle des Entablemens des Colomnes s'élevoient
des Courbes, formant une espece de Balda,
quin en or , ayant à leurs extrémitez des Consoles
en or qui soutenoient une Frise , d'où tomboit
une Campanne en or , sur un fond noir avec
des Larmes et Glands d'argent ; au- dessus de la
Frise , une grosse Moulure de Baguette en or
garnie d'agraffes d'argent , d'où sortoient des
Branches d'argent, portant de-même des lumieres;
au- dessus une Gorge de six à sept pouces , avec
son Astragale et une Couronne fermée en or,
surmontant le tout. Le haut du Baldaquin , depuis
l'Entablement jusqu'à son extrémité , étoit
garni de plus de 200. lumieres , et le tout ensem
ble faisoit un effet admirable,
Sur
388 MERCURE DE FRANCE:
-
Sur les degrez de l'Estrade , en face de l'entrée
du Choeur , paroissoient la Prudence et la Valeur
avec leurs attributs.
Sur cette Estrade s'élevoit un Zocle à Pans coupez
, se terminant par un adoucissement de deux
pieds de haut , sur lequel étoit posé le Tombeau.
de Marbre Portore , soutenu par quatre Consoles
en or , ayant des têtes de Lions et terminant
par bas en ornemens , d'où sortoient des Pattes
du même animal , et aux quatre flancs du Tombeau
, dans des Couronnes de Lauriers , le Chiffre
, et des flambaux renversez par derriere en
Sautoirs . La Représentation du Tombeau étoir
couverte d'un grand Poële d'Etoffe d'or bordé
d'Hermine , croisé de Moire d'argent et cantonné
d'Armoiries en Broderie d'or. On avoit placé
sur le Tombeau , la Couronne sur un Carreau de
velours noir , couverte d'un Crêpe , et le Manteau
Royal , d'Etoffe d'or à fond rouge , bordé et
doublé d'Hermine , qui tomboit jusques sur l'Estrade
, autour de la Représentation, Sur l'Estrade
, plusieurs Trophées d'Armes en or , qui sem
bloient être jettés négligeamment sur les marches
de l'Estrade .
Toute la Machine ayant 37. pieds de haut jusqu'à
l'extremité de la Couronne , étoit surmontée
par un Pavillon très - riche , dont les Pans et
les chutes avoient 19. aulnes de long , ornées de
bandes d'Hermines , et semées de Croix et de
Larmes d'argent. Les quatre faces des six degrez
étoient garnies de 98. Chandeliers d'argent avec
des Cierges de deux livres chacun , à l'exception
des quatre ouvertures des encoignures du Catafalque
, dont les chutes du Pavillon étoient retroussées
par quatre Anges en or , sonnant de la
Trompette , qui sembloient sortir du dessous par
differens côtez. Le
FEVRIER . 1733. 389
Le Pourtour du Choeur , distribué en 18. Arcades
, dont dix ouvertes , foncées de noir , ou
l'on avoit pratiqué des Places ; les autres fermées
de noir avec des Paneaux en Hermine , étoient
ornées d'un ordre d'Architecture Ionique , les
Pilastres ayant 27. pieds de haut jusqu'à l'Entablement
, les Chapiteaux en or , ornez de Têtes
de Mort enveloppées d'Aîles dessechées , et couvertes
d'une Draperie d'argent , formant des chutes
à l'aplomb des Volutes. Sur chaque Pilastre
on voyoit une maniere de Cartouche ou Epitaphe
en Marbre blanc , de differentes formes ; les
uns enveloppez et surmontez d'une Tête de Lion
avec des Lampes sur les côtez; les autres, de Bordure
, d'Ornemens , et toujours au milieu de chacun
le Chiffre de Victor Amedée , avec une Girandole
de cinq lumieres. Par le bas , les fonds
des Pilastres en vert d'Egypte , les Corps et arrieres-
Corps de Marbre blanc ; les Bases étant cachées
par un Socle de deux pieds et demi de haut,
sur lequel étoit posé un Trophée d'Armes de 4 à
5. pieds de haut, en of ; tout le surplus de l'Architecture
, Corps , arriere - Corps , Corniche , Aftragale
, Archivoltes , peints en Marbre blanc.
Sur la Corniche s'élevoit un Attique de 14.
pieds , les Pilastres de même Marbre , tombant
à plomb sur ceux dont on vient de parler . Des
Chapiteaux tomboient en Trophées , une Tête de
Mort avec des Aîles et des Os en Sautoirs , des
branches de Cyprès finissant par un Gland , le
tout en or. Entre chaque Pilastre , un Panneau
formé sur le drap noir , par une bande d'Hermine
, au milieu duquel étoit un Cartouche avec
chacun un quartier des Armes , et il fortoit des
deux côtez desDrapeaux et Etendarts &.c .
3 Sur la Corniche au- dessus de chaque ouverture,
I des
* MERCURE DE FRANCE
des Chantournez , en Marbre blanc , fond noir,
semé de larmes d'argent , ayant chacun une Tête
de Mort au milien , avec des Aîles , portant cha
cun 21 lumieres. Sur la même Corniche , à l'aplomb
des Pilastres , des Vases en argent , fond
noir , portant chacun 9. lumieres .
Le premier lez de velours étoit placé au- dessus
de la Corniche de l'Attique , à so . pieds de haut,
chargé d'Armes et Chiffres , et semé de Croix et
de Larmes d'argent , et sur l'aplomb des Pilas
tres, un Blason avec differens Trophées d'Armes.
Le second lez de velours servait de Frise à la
Corniche , semé de- même que le premier , et de
Triglifes composées au- dessus des Pilastres , et
sur le milieu des Archivoltes étoient de grands
Cartouches , dont la Couronne passoit sur l'Astragale
et la Frise de la Corniche. Ces Cartouches
étoient ornez des Armes des Ordres , Couronnes ,
Festons deCyprès et autres attributs, en or et en
argent , et d'autres , alternativement , avec des
Chiffres et Manteaux d'Etoffe d'or et d'Hermine,
et au bas de chacun une Girandole de 5. lumieres.
-Du haut de l'Archivolte , des deux côtez de
chacun des Cartouches , tomboient des Rideaux
peints en noir , retroussez au- dessous des Impostés
, tombant en chutes le long de l'arriere-
Corps des Pilastres ; le tout orné de Franges et de
Cordons en argent et semez de Larmes , &c. Les
appuis des ouvertures des côtez de 3. pieds de
haut , le milieu plus élevé et orné au- dessus
de l'élevation , d'un Vase en argent et fond
noir , portant une Piramide de 21. lumieres ;
du pied des Vases tomboient des Festons de
Cyprès en or , accompagnez les uns de deux
Figures rehaussées d'argent , tenant des flam
beaux éteints , et d'autres alternativement ,
avec
FEVRIER. 1733. 391
avec des Lions , comme supports des Armes .
Le Plafond des Stales avoit une Moulure dorée
au Pourtour , sur laquelle regnoit une Bordure
de Trefles en forme de bandeau de Couronnes;
chaque Treffe portant une bougie derriere.
un filet de lumieres ; devant chaque Pilastre et
en retour du Jubé , une Girandole de sept lumieres
, qui interrompoit par Groupes la Bordure de
lumieres.
Du dessous de la Moulure des Stales tomboit
le troisiéme lez de velours , de même arrangement
d'Armes et de Chiffres que le premier , semé
de même , ayant de surplus des Festons herminez
de distance en distance , et qui enveloppoient
les Cartouches qui étoient sur le lez de
velours.
L'Autel étoit surmonté d'un Dais de 12. pieds
sur 7. pieds , avec des Campannes dedans et dehors
, en argent , sur fond noir ; les deux chutes
de Rideaux de Satin noir , semé de larmes et entouré
de Frange d'argent , avec 4. Bouquets de
plume en Aigrette , sur les 4. Angles , le Plafond
et la queue croisée de Moire d'argent , et cantonnée
d'Armes ; aux deux Pilastres à côté tomboient
des Trophées des Instrumens qui servent aux
Cerémonies Mortuaires ; ces deux Pilastres accompagnez
et soutenus par deux grandes Consoles
de Marbre blanc , avec une Girandole de
sept branches , posée sur le milieu de la Volutte.
Beux Anges prosternez , rehaussez d'argent ,
sur un Groupe de Nuées , qui répandoient en
partie sur les Consoles le surplus de la Décoration,
faisant simétrie avec le Pourtour du Choeur,
le reste de l'Autel orné avec une magnificence
convenable et éclairé d'un grand nombre de
Cierges , &C.
I ij Toute
392 MERCURE DE FRANCE
Toute cette Décoration avoit été ordonnée
par le Duc de la Trémouille , premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy , et exécutée sous
la direction de M. de Selle , Intendant des menus
Plaisirs du Roy , par M. Perrault , Peintre
des Menus Plaisirs de S. M.
Fermer
Résumé : Description du Catafalque.
Le texte décrit la décoration d'un catafalque dans une église, organisée par le Duc de la Trémouille et supervisée par M. de Selle et M. Perrault. La façade de l'église était ornée d'une grande tenture noire portant les armoiries et les symboles royaux, notamment ceux du roi de Sardaigne et de l'ordre de Saint-Maurice. Les portes latérales affichaient les chiffres du roi Victor-Amédée dans des cartouches soutenus par des renommées. À l'intérieur, la nef était tendue de drap noir avec des armoiries et des chiffres alternés, rehaussés d'or et d'argent. Le catafalque, situé à deux toises et demie de l'entrée du chœur, était construit sur une estrade de dimensions précises et décoré de têtes de mort, de girandoles et de colonnes ioniques en or et argent. Le tombeau, en marbre de Portore, était soutenu par des consoles dorées et couvert d'un poêle d'étoffe d'or bordé d'hermine. Le pourtour du chœur était structuré en 18 arcades, ornées d'un ordre architectural ionique avec des pilastres et des trophées d'armes. Les chapiteaux étaient décorés de têtes de mort et de drapeaux. Le plafond des stalles était orné de moulures dorées et de girandoles. L'autel était surmonté d'un dais avec des campanes en argent et des trophées d'instruments utilisés lors des cérémonies mortuaires. La décoration était éclairée par un grand nombre de cierges et de lumières.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 392
« Le 2. de ce mois, jour de la Purification de la Vierge, l'Evêque de Synope, Suffragan de l'Archevêque [...] »
Début :
Le 2. de ce mois, jour de la Purification de la Vierge, l'Evêque de Synope, Suffragan de l'Archevêque [...]
Mots clefs :
Prévôt des marchands, Archevêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 2. de ce mois, jour de la Purification de la Vierge, l'Evêque de Synope, Suffragan de l'Archevêque [...] »
Le 2. de ce mois , jour de la Parification de la
Vierge , l'Evêque de Synope , Suffragant de l'Archevêque
de Lyon , assisté des Abbez de S. Ruf
et de S. Tibery , fit dans l'Eglise des Chanoines
Réguliers de l'Ordre de S. Antoine de la Ville de
Lyon , la Benediction du Pere Nicolas Gaspariny
, qui avoit été élû Abbé General de l'Ordre :
de S. Antoine le 25. Novembre dernier , où tout
se passa avec un grand ordre , par l'attention ordinaire
qu'avoit eue M. le Prévôt des Marchands
comme Commandant de la Ville , de faire met❤ !
tre des Gardes par tont où il étoit nécessaire.
M. l'Archevêque , M. l'Intendant , M. le Prévôt
des Marchands , et toutes les Personnes de dis-·
tinction de la Ville , assisterent à cette Cérémonie
, après laquelle ils furent invitez à dîner dans
là Maison.
Vierge , l'Evêque de Synope , Suffragant de l'Archevêque
de Lyon , assisté des Abbez de S. Ruf
et de S. Tibery , fit dans l'Eglise des Chanoines
Réguliers de l'Ordre de S. Antoine de la Ville de
Lyon , la Benediction du Pere Nicolas Gaspariny
, qui avoit été élû Abbé General de l'Ordre :
de S. Antoine le 25. Novembre dernier , où tout
se passa avec un grand ordre , par l'attention ordinaire
qu'avoit eue M. le Prévôt des Marchands
comme Commandant de la Ville , de faire met❤ !
tre des Gardes par tont où il étoit nécessaire.
M. l'Archevêque , M. l'Intendant , M. le Prévôt
des Marchands , et toutes les Personnes de dis-·
tinction de la Ville , assisterent à cette Cérémonie
, après laquelle ils furent invitez à dîner dans
là Maison.
Fermer
Résumé : « Le 2. de ce mois, jour de la Purification de la Vierge, l'Evêque de Synope, Suffragan de l'Archevêque [...] »
Le 2 décembre, l'évêque de Synope a béni Nicolas Gaspariny, élu abbé général de l'ordre de Saint-Antoine. La cérémonie a eu lieu à Lyon, en présence de plusieurs abbés et personnalités. L'archevêque, l'intendant et le prévôt des marchands y ont assisté, suivis d'un dîner chez les chanoines.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 392-395
Rhume, Broüilards, &c. [titre d'après la table]
Début :
On a parlé dans le dernier Journal des Rhumes caterreux et Fluxions qui ont regné à Vienne, [...]
Mots clefs :
Concert, Rhumes, Musique, Opéra
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Rhume, Broüilards, &c. [titre d'après la table]
On a parlé dans le dernier Journal des Rhu->
mes caterreux et Fluxions qui ont regné à Vien
ne , et à 7. ou 8. lieues aux environs ; cette maladie
s'est répandue ensuite presque dans toute
l'Allemagne ; elle a gagné l'Alsace , la Lorraine ,
les Pays - Bas et les Provinces de France , et au- :
jourd'hui plus de la moitié des Habitans de Paris
en sont attaquez. Les Chapitres , les Compagnies
, les Communautez , les Colleges , en
sont très-incommodez. L'Opera , les Comédiens
François et Italiens , ont plusieurs fois été obli¬
gez
FEVRIER . 1733 393
gez de fermer leurs Théatres , se trouvant hors
d'état de continuer leurs Représentations ; chez
les Particuliers , aucune Maison n'en est exempte,
soit les Maîtres , soit les Domestiques. Et le Médecin
qu'on appelle pour voir un Malade , en
trouve cinq ou six à traitter. Les gens les plus
âgez ne se souviennent pas d'avoir jamais vû de
Rhumes si fâcheux , si tenaces et si longs , car
jusqu'à présent , les boissons , les saignées et les
purgatifs , n'en ont pû arrêter le cours.
On écrit de Londres , que les Rhumes y regnent
si fort, qu'il n'y a presque point de Famille
qui n'en soit attaquée ; que les Archevêques
de Cantorberi et d'Yorc, les Duchesses de Marlborough
, d'Ormond et de Bolton , et un grand
nombre d'aurtes personnes de distinction , sont
très -infcommodées de Rhumes et de fluxions , et ;
cette maladie est si generale dans la Ville , qu'on
a été obligé d'interrompre le Spectacle de l'Opera;
depuis quelque tems il y meurt beaucoup de mon
deet l'on compte qu'il y a actuellement plus de
40000. Malades. On a appris en dernier lieu
qu'ils y étoit mort jusqu'à 1588 personnes
par Semaine et beaucoup plus de jeunes gens
que de personnes d'un centain âge ; mais ces Lettres
ajoûtent que le nombre des Morts diminuoit
chaque Semaine de quelque centaine , et que la
derniere, Semaine le nombre n'avoit été que de
805.
r
Diverses personnes attribuent la plupart de ces
Rhumes dont presque tout le monde est attaqué
à Paris , à un grand brouillard , dont toure
la Ville fut couverte le 6 et de 7. de ce mois , et
qui fut aussi épais que celui du 21. Janvier de
l'année derniere. En effet avant quatre heures du
soir on ne se voyoit plus dans les rues ; et quand
I j
la
494 MERCURE DE FRANCE
la nuit fut close , on ne pouvoit se conduire
qu'à la clarté d'un flambeau , dont on voyoit à
peine une petite lucar à six pas ; et malgré ce
secours on ne laissoit pas encore de s'égarer , en
sorte que quantité de personnes , qui après avoir
beaucoup marché , se croyoient dans leurs quartiers
et fort près de chez eux , étoient fort étonnez
de s'en trouver encore très- éloignez.On dit que
les Aveugles des Quinze -Vingrs qui se retiroient
vers la chute du jour ,furent d'un secours merveilleux
à diverses personnes, à qui ils servirent de gui..
des jusques dans leurs rues. Les Lanternes ne donnoient
aucune clarté , et à peine pouvoit- on ap
percevoir celle sous laquelle on étoit. Les Offciers
de Police firent retirer tous les Fiacres des
Places , et on n'a pas oüi dire qu'il soit arrivé
aucun accident,
Le 2. Février , il y eut Concert Spirituel au
Château des Tuilleries , on y executa un Moter
de M. de la Lande , Eractavit , qu'on n'avoit
pas encore entendu , et un autre Motet de fen
PAbbé Gaveau , qui est un excellent morceau de
Musique,le Dominus regnavit terminale Concert,
qui fut précedé de differentes Pieces de Symphonie,
dont l'execution fait toujours beaucoup de plaisir.
Le . le sieur Buononcini , cy - devant Maître
de Musique des Empereurs Leopold et Joseph
connu par un grand nombre d'Ouvrages de Musique
en tout genre, et entr'autres , par 78. Opera
de sa composition , qu'il a fait executer en Italie
, sa Patrie , à la Cour de Vienne , et en Angleterre,
fit chanter au même Concert de la Musique
Latine , qui fut trouvée admirable dans
toutes ses parties , tant par la composition que
par l'excecution . Ce Concert finit par le Quare
fremuerunt , Motet de M. de la Lande,
FEVRIER. 1733 395
-Les Gens de M. l'Ambassadeur de Venise,firent
promener par la Ville , pendant les derniers jours
du Carnaval , un magnifique Chariot , tiré par
Chevaux superbement harnachez. Le Chariot étoit
précedé de quarante Masques à cheval , en habit
de differentes Nations. Il représentoit par sa forme
une Gondole dorée et ornée de differentes figures
symboliques , sur laquelle il y avoit plu
sieurs Gradins à differens étages, qui étoient oc
cupez par des Musiciens et par des Symphonis
・tes masquez , joüant de differens Instrumens.
Toute la Machine étoit surmontée d'un grand
Farasol à la Chinoise , qu'on baissoit et haussoir
dans le besoin , par le moyen d'un Ressort , afin
que le Char pût passer par tout , et principalement
par la Porte S: Antoine. C'est en cet endroit
que le Spectacle fut le plus brillant , par le concours
des Carrosses remplis de Masques et des
autres Mascarades à pied et à cheval , qui se joignirent
en file au Chariot , et qui occuperent!
pendant long- temps tout le Quartier de la Porte
et du Fauxbourg S. Antoine , où un Monde infini
étoit accouru pour les voir passer.
Le 2's. Février , la Loterie de la Compagnie des
Indes , établie pour le Remboursement des Ac
tions , fut tirée en la maniere accoûtumée , à
1'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numeros
gagnans des Actions et Dixiéme d'Actions , qui
doivent être remboursées , a été rendue publique
faisant en tout le nombre de 314. Actions .
mes caterreux et Fluxions qui ont regné à Vien
ne , et à 7. ou 8. lieues aux environs ; cette maladie
s'est répandue ensuite presque dans toute
l'Allemagne ; elle a gagné l'Alsace , la Lorraine ,
les Pays - Bas et les Provinces de France , et au- :
jourd'hui plus de la moitié des Habitans de Paris
en sont attaquez. Les Chapitres , les Compagnies
, les Communautez , les Colleges , en
sont très-incommodez. L'Opera , les Comédiens
François et Italiens , ont plusieurs fois été obli¬
gez
FEVRIER . 1733 393
gez de fermer leurs Théatres , se trouvant hors
d'état de continuer leurs Représentations ; chez
les Particuliers , aucune Maison n'en est exempte,
soit les Maîtres , soit les Domestiques. Et le Médecin
qu'on appelle pour voir un Malade , en
trouve cinq ou six à traitter. Les gens les plus
âgez ne se souviennent pas d'avoir jamais vû de
Rhumes si fâcheux , si tenaces et si longs , car
jusqu'à présent , les boissons , les saignées et les
purgatifs , n'en ont pû arrêter le cours.
On écrit de Londres , que les Rhumes y regnent
si fort, qu'il n'y a presque point de Famille
qui n'en soit attaquée ; que les Archevêques
de Cantorberi et d'Yorc, les Duchesses de Marlborough
, d'Ormond et de Bolton , et un grand
nombre d'aurtes personnes de distinction , sont
très -infcommodées de Rhumes et de fluxions , et ;
cette maladie est si generale dans la Ville , qu'on
a été obligé d'interrompre le Spectacle de l'Opera;
depuis quelque tems il y meurt beaucoup de mon
deet l'on compte qu'il y a actuellement plus de
40000. Malades. On a appris en dernier lieu
qu'ils y étoit mort jusqu'à 1588 personnes
par Semaine et beaucoup plus de jeunes gens
que de personnes d'un centain âge ; mais ces Lettres
ajoûtent que le nombre des Morts diminuoit
chaque Semaine de quelque centaine , et que la
derniere, Semaine le nombre n'avoit été que de
805.
r
Diverses personnes attribuent la plupart de ces
Rhumes dont presque tout le monde est attaqué
à Paris , à un grand brouillard , dont toure
la Ville fut couverte le 6 et de 7. de ce mois , et
qui fut aussi épais que celui du 21. Janvier de
l'année derniere. En effet avant quatre heures du
soir on ne se voyoit plus dans les rues ; et quand
I j
la
494 MERCURE DE FRANCE
la nuit fut close , on ne pouvoit se conduire
qu'à la clarté d'un flambeau , dont on voyoit à
peine une petite lucar à six pas ; et malgré ce
secours on ne laissoit pas encore de s'égarer , en
sorte que quantité de personnes , qui après avoir
beaucoup marché , se croyoient dans leurs quartiers
et fort près de chez eux , étoient fort étonnez
de s'en trouver encore très- éloignez.On dit que
les Aveugles des Quinze -Vingrs qui se retiroient
vers la chute du jour ,furent d'un secours merveilleux
à diverses personnes, à qui ils servirent de gui..
des jusques dans leurs rues. Les Lanternes ne donnoient
aucune clarté , et à peine pouvoit- on ap
percevoir celle sous laquelle on étoit. Les Offciers
de Police firent retirer tous les Fiacres des
Places , et on n'a pas oüi dire qu'il soit arrivé
aucun accident,
Le 2. Février , il y eut Concert Spirituel au
Château des Tuilleries , on y executa un Moter
de M. de la Lande , Eractavit , qu'on n'avoit
pas encore entendu , et un autre Motet de fen
PAbbé Gaveau , qui est un excellent morceau de
Musique,le Dominus regnavit terminale Concert,
qui fut précedé de differentes Pieces de Symphonie,
dont l'execution fait toujours beaucoup de plaisir.
Le . le sieur Buononcini , cy - devant Maître
de Musique des Empereurs Leopold et Joseph
connu par un grand nombre d'Ouvrages de Musique
en tout genre, et entr'autres , par 78. Opera
de sa composition , qu'il a fait executer en Italie
, sa Patrie , à la Cour de Vienne , et en Angleterre,
fit chanter au même Concert de la Musique
Latine , qui fut trouvée admirable dans
toutes ses parties , tant par la composition que
par l'excecution . Ce Concert finit par le Quare
fremuerunt , Motet de M. de la Lande,
FEVRIER. 1733 395
-Les Gens de M. l'Ambassadeur de Venise,firent
promener par la Ville , pendant les derniers jours
du Carnaval , un magnifique Chariot , tiré par
Chevaux superbement harnachez. Le Chariot étoit
précedé de quarante Masques à cheval , en habit
de differentes Nations. Il représentoit par sa forme
une Gondole dorée et ornée de differentes figures
symboliques , sur laquelle il y avoit plu
sieurs Gradins à differens étages, qui étoient oc
cupez par des Musiciens et par des Symphonis
・tes masquez , joüant de differens Instrumens.
Toute la Machine étoit surmontée d'un grand
Farasol à la Chinoise , qu'on baissoit et haussoir
dans le besoin , par le moyen d'un Ressort , afin
que le Char pût passer par tout , et principalement
par la Porte S: Antoine. C'est en cet endroit
que le Spectacle fut le plus brillant , par le concours
des Carrosses remplis de Masques et des
autres Mascarades à pied et à cheval , qui se joignirent
en file au Chariot , et qui occuperent!
pendant long- temps tout le Quartier de la Porte
et du Fauxbourg S. Antoine , où un Monde infini
étoit accouru pour les voir passer.
Le 2's. Février , la Loterie de la Compagnie des
Indes , établie pour le Remboursement des Ac
tions , fut tirée en la maniere accoûtumée , à
1'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numeros
gagnans des Actions et Dixiéme d'Actions , qui
doivent être remboursées , a été rendue publique
faisant en tout le nombre de 314. Actions .
Fermer
Résumé : Rhume, Broüilards, &c. [titre d'après la table]
En février 1733, une épidémie de rhumes et de fluxions sévissait à Vienne et dans les environs, puis s'est répandue en Allemagne, en Alsace, en Lorraine, aux Pays-Bas et dans les provinces de France. À Paris, plus de la moitié des habitants étaient touchés, affectant les chapitres, les compagnies, les communautés et les collèges. Les théâtres, y compris l'Opéra et les comédiens français et italiens, ont dû fermer à plusieurs reprises. Les particuliers, qu'ils soient maîtres ou domestiques, n'étaient pas épargnés. Les médecins trouvaient souvent plusieurs malades à traiter dans une même maison. Les rhumes étaient particulièrement tenaces et longs, résistants aux boissons, saignées et purgatifs. À Londres, l'épidémie était également sévère, touchant presque toutes les familles, y compris des personnalités de haut rang comme les archevêques de Cantorbéry et d'York, et plusieurs duchesses. Le spectacle de l'Opéra a dû être interrompu. La mortalité était élevée, avec plus de 40 000 malades et jusqu'à 1 588 décès par semaine, bien que ce nombre diminuât progressivement. À Paris, un épais brouillard le 6 et 7 février a été attribué à la propagation des rhumes. La visibilité était si faible que les lanternes et les aveugles des Quinze-Vingts servaient de guides. Les officiers de police ont retiré les fiacres des places publiques pour éviter les accidents. Le 2 février, un concert spirituel a eu lieu au Château des Tuileries, avec des œuvres de M. de la Lande et de l'Abbé Gaveau. Le musicien Buononcini a également interprété de la musique latine acclamée. Par ailleurs, les gens de l'ambassadeur de Venise ont promené un magnifique chariot représentant une gondole, accompagné de masques et de musiciens, lors des derniers jours du carnaval. Le 25 février, la loterie de la Compagnie des Indes a été tirée à l'Hôtel de la Compagnie, remboursant 314 actions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
6
p. 395-397
BENEFICES DONNEZ
Début :
L'Abbaye de S. Vincent du Luc, Ordre de S. Benoît, Diocèse d'Oleron, vacante par le [...]
Mots clefs :
Abbaye, Décès, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ
BENEFICES
L's. Benoit ,
DONNEZ
↑
'Abbaye de S. Vincent du Luc , Ordre de
S. Benoît , Diocèse d'Oleron , vacante par le
décés de M. l'Evêque de Dax , à M. l'Evêque de
Vence, I iiij L'Ab396
MERCURE DE FRANCE
L'Abbaye de Lagny, Ordre de S. Benoît , Dio
cêse de Paris , vacante par le décès de l'Abbé de
Gontault , à l'Abbé de Beauvilliers , Clerc Tonsuré.
L'Abbaye de Valbonne , Ordre de Cîteaux ,
Diocèse de Perpignan , vacante par le décès de
M. de Montesquiou de Prechac , à M. de Tord
de Caluo , Chanoine de Perpignan.
L'Abbaye de S. Ambroise de Bourges , Ordre
de S. Augustin , vacante par le decès de
l'Abbé de Gontault , à M. d'Abbadie d'Arboucave.
L'Abbaye de Thorigny , Ordre de Citeaux ,
Diocèse de Bayeux , vacante par le decès de
M. de la Chateigneraye Sainte Foi , à M. du
Quesnoy , Vicaire General de Coutances .
L'Abbaye de Thiers , Ordre de S. Benoît , Diocèse
de Clermont , vacante par le decès de M.
de la Chateigneraye Sainte Foy , à M. Chateiner
de la Chateigneraye , Clerc Tonsuré.
L'Abbaye de Châtres , Ordre de S. Augustin ,
Diocèse de Perigueux , vacante par le decès de
M. de Segonzac , à M. de Cahusac.
L'Abbaye d'Issoudun , Ordre de S. Benoît ;
Diocèse de Bourges , vacante par le decès de
M. Blet , à M. Perrin .
Celle de la Magdelaine de Chateaudun , Ordre
de S. Augustin , Diocèse de Chartres , à l'Abbé
Gallé de Coulanges.
Le Prieuré de S. Maurice de Senlis , Ordre de
S. Augustin , à l'Abbé Drouin , Conseiller au
Parlement.
Celui de Garrigne , Ordre de Gramont , Dio
cèse d'Agen , à l'Abbé de l'Herme.
Celui de S. Mars des Prez , dépendant de l'Abbaye
de S. Michel en l'Herme , à l'Abbé de la
Gourneuve.
1
FEVRIER. 1733 397
L'Abbaye de Jouy , Ordre de Citeaux , Diocèse
de Sens , a été donnée depuis quelque tems
à l'Evêque de Rennes.
L's. Benoit ,
DONNEZ
↑
'Abbaye de S. Vincent du Luc , Ordre de
S. Benoît , Diocèse d'Oleron , vacante par le
décés de M. l'Evêque de Dax , à M. l'Evêque de
Vence, I iiij L'Ab396
MERCURE DE FRANCE
L'Abbaye de Lagny, Ordre de S. Benoît , Dio
cêse de Paris , vacante par le décès de l'Abbé de
Gontault , à l'Abbé de Beauvilliers , Clerc Tonsuré.
L'Abbaye de Valbonne , Ordre de Cîteaux ,
Diocèse de Perpignan , vacante par le décès de
M. de Montesquiou de Prechac , à M. de Tord
de Caluo , Chanoine de Perpignan.
L'Abbaye de S. Ambroise de Bourges , Ordre
de S. Augustin , vacante par le decès de
l'Abbé de Gontault , à M. d'Abbadie d'Arboucave.
L'Abbaye de Thorigny , Ordre de Citeaux ,
Diocèse de Bayeux , vacante par le decès de
M. de la Chateigneraye Sainte Foi , à M. du
Quesnoy , Vicaire General de Coutances .
L'Abbaye de Thiers , Ordre de S. Benoît , Diocèse
de Clermont , vacante par le decès de M.
de la Chateigneraye Sainte Foy , à M. Chateiner
de la Chateigneraye , Clerc Tonsuré.
L'Abbaye de Châtres , Ordre de S. Augustin ,
Diocèse de Perigueux , vacante par le decès de
M. de Segonzac , à M. de Cahusac.
L'Abbaye d'Issoudun , Ordre de S. Benoît ;
Diocèse de Bourges , vacante par le decès de
M. Blet , à M. Perrin .
Celle de la Magdelaine de Chateaudun , Ordre
de S. Augustin , Diocèse de Chartres , à l'Abbé
Gallé de Coulanges.
Le Prieuré de S. Maurice de Senlis , Ordre de
S. Augustin , à l'Abbé Drouin , Conseiller au
Parlement.
Celui de Garrigne , Ordre de Gramont , Dio
cèse d'Agen , à l'Abbé de l'Herme.
Celui de S. Mars des Prez , dépendant de l'Abbaye
de S. Michel en l'Herme , à l'Abbé de la
Gourneuve.
1
FEVRIER. 1733 397
L'Abbaye de Jouy , Ordre de Citeaux , Diocèse
de Sens , a été donnée depuis quelque tems
à l'Evêque de Rennes.
Fermer
Résumé : BENEFICES DONNEZ
En février 1733, plusieurs abbayes et prieurés ont changé de titulaire. L'Abbaye de Saint-Vincent du Luc, de l'Ordre de Saint-Benoît, dans le Diocèse d'Oléron, a été attribuée à l'Évêque de Vence après le décès de l'Évêque de Dax. L'Abbaye de Lagny, également de l'Ordre de Saint-Benoît, dans le Diocèse de Paris, est passée à l'Abbé de Beauvilliers suite au décès de l'Abbé de Gontault. L'Abbaye de Valbonne, de l'Ordre de Cîteaux, dans le Diocèse de Perpignan, a été confiée à M. de Tord de Caluo après le décès de M. de Montesquiou de Prechac. L'Abbaye de Saint-Ambroise de Bourges, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été attribuée à M. d'Abbadie d'Arboucave après le décès de l'Abbé de Gontault. L'Abbaye de Thorigny, de l'Ordre de Cîteaux, dans le Diocèse de Bayeux, a été donnée à M. du Quesnoy après le décès de M. de la Chateigneraye Sainte Foi. L'Abbaye de Thiers, de l'Ordre de Saint-Benoît, dans le Diocèse de Clermont, a été attribuée à M. Chateigner de la Chateigneraye. L'Abbaye de Châtres, de l'Ordre de Saint-Augustin, dans le Diocèse de Périgueux, est passée à M. de Cahusac après le décès de M. de Segonzac. L'Abbaye d'Issoudun, de l'Ordre de Saint-Benoît, dans le Diocèse de Bourges, a été confiée à M. Perrin après le décès de M. Blet. La Magdeleine de Châteaudun, de l'Ordre de Saint-Augustin, dans le Diocèse de Chartres, a été attribuée à l'Abbé Gallé de Coulanges. Le Prieuré de Saint-Maurice de Senlis, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été donné à l'Abbé Drouin. Le Prieuré de Garrigne, de l'Ordre de Gramont, dans le Diocèse d'Agen, a été attribué à l'Abbé de l'Herme. Le Prieuré de Saint-Mars-des-Prés, dépendant de l'Abbaye de Saint-Michel en l'Herme, a été confié à l'Abbé de la Gourneuve. Enfin, l'Abbaye de Jouy, de l'Ordre de Cîteaux, dans le Diocèse de Sens, a été donnée à l'Évêque de Rennes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 397-400
MORTS ET MARIAGES.
Début :
Dame Louise de Prunet de Boissel, veuve de M. J. Baptiste du Deffand, Marquis de [...]
Mots clefs :
Armées du roi, Princesse de Conti, Veuve, Corps, Cardinal de Rohan, Marquis, Carrosse, Madame de France, Maladie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS ET MARIAGES.
MO RTS ET MARIAGES.
Louise de Prunet de Boissel , veuve
Dde M. J. Baptifte du Deffand , Marquis de
la Lande , Lieutenant General des Armées du
Roy et Gouverneur du Neuf- Brisack , mourut
à Montpellier le 20. Janvier..
Arthur , Comte de Dillon , Lieutenant General
des Armées du Roy , mourut à S. Germain
en Laye le s . Fevrier , âgé de 63 ans.
Dame Françoise - Magdelaine- Claude de Warigniés
de Blanville , veuve de, M. Bernard de
la Guiche , Comte de S. Geran , Chevalier des
Ordres du Roy , Lieutenant General de ses Armées
, mourut à Paris le 8. de ce mois , âgée de
78. ans ; elle avoit été Dame du Palais de la
feue Reine.
D. Marie Baillot , veuve de M. Philippe Triboulleau
, Ecuyer , Seigneur de Bondi , President
des Tresoriers de France , mourut le 12. âgée
d'environ so. ans .
D. Louise- Magdeleine Brulard du Broussin ,
Epouse de M. François de la Vergne , Chevalier,
Marquis de Tressan, auparavant veuve de M..
François fulles du Bousset , Chevalier, Marquis de
Roquepine , Brigadier des Armées du Roy et
Mestre de Camp de Cavalerie , mourut à Paris
le 13. de ce mois , âgée de 63. ans.
D. Anne Berthelot , veuve de M. Louis de
I v Beau
}
398 MERCURE DE FRANCE
Beauvais Gouverneur des Châteaux de Madrid
et de la Muette , Capitaine des Chasses de la
Plaine de S. Denis er du Bois de Boulogne ,
mourut le 13. âgéè de 70. ans.
M. François de Jullienne , cy-devant Entre
preneur de la Manufacture Royale de Draps et
Teintures en Ecarlatte , établie près les Gobelins
à Paris , mourut le 15. Fevrier dans la 79. année
de son âge : les grandes charités qu'il répandoit
sur les pauvres du fauxbourg S. Marcel
le font géneralement regretter.
Du Regne de Louis XIV . sous le Ministere
de M. Colbert , il lui fut accordé en 169 1. des .
Lettres Patentes registrées en Parlement pour
l'établissement d'une Manufacture de Draps fins ,
façon d'Espagne , d'Angleterre et de Hollande ,
qui fut joint à celui de feu M. Glucq , son beaufrere
, aussi pourvu en 1667. de Lettres Patentes
portant établissement dans toutes les Villes du
Royaume pour les Teintures en Ecarlatte et coulears
hautes , à la façon de Hollande dont il
étoit natif.
Ces deux grands Etablissemens ont été réunis
par Arrêts du Conseil en 1721. en la personne
du sieur Jean de Jullienne , neveu des sieurs
Glucq et François de Jullienne , qui a toujours
travaillé à perfectionner lesdits Etablissemens
qui sont en très - grande réputation.
La maladie de Madame de France , troisieme
fille de L. M. commença le 13. de ce mois. Les.
differens remedes qu'on employa les jours suivans
n'ayant eu aucun succès , et le 18. au soir
cette Princesse s'étant trouvée à l'extrêmité
P'Abbé de la Garlaie, Aumônier du Roy en quar
tier , en présence du Curé de la Paroisse du
Château de Versailles , lui suppléa les céremonics
FEVRIER . 1733 . 399
nies du Baptême , et elle fut nommée Louise-
Marie , par le Duc de Tallard et par la Duchesse
de Tallard , Gouvernante des Enfans de France.
Le 19 , vers les trois heures du matin , cette
Princesse mourut , âgée de 4. ans 6. mois et 21.
jours , étant née le 28. Juillet 1728. Le même
jour son Corps fut exposé dans son lit,à visage
découvert.
Le 20 , il fut ouvert et embaumé , et après l'avoir
mis dans le cercueil on l'exposa dans sa
Chambre , où il demeura jusqu'au 23. au soir
qu'il fut porté à l'Eglise de l'Abbaye Royale de
S. Denis. La marche se fit dans l'ordre suivant.
Deux Carosses du Roy , dans lesquels étoient
les femmes de Chambre de la Princesse ; un troisiéme
Carosse de S. M. où étoient les huit Gentilshommes
ordinaires , destinez à porter le cerr
cueil et les quatre coins du poele de drap d'argent
qui le couvroit : un détachement de so .
Mousquetaires de la seconde Compagnie ; un
pareil détachement de la premiere Compagnie ;
o Chevaux-Legers ; des Pages de la grande et
de la petite Ecurie du Roi , et des Pages de la
Reine , étoient à cheval devant le Carosse du
Roi , dans lequel étoit le Corps de la Princesse ;
des Valets de pied de L. M. entouroient le Carosse
, après lequel marchoient le détachement
des Gardes du Corps et ro Gendarmes ; ils portoient
tous des flambeaux. Le Cardinal de Rohan
, Grand- Aumônier de France ; qui faisoit la
Céremonie , étoit dans le Carosse du Corps à la
droite , et il portoit le Coeur la Princesse de
Conty , choisie par le Roy pour accompagner
le Corps , étoit à la gauche , et elle avoit avec
elle la Princesse de Rohan ; la Duchesse de Tallard
, Gouvernante des Enfans de France , étoit
Lvj vis
:
+
400 MERCURE DE FRANCE
vis- à- vis le Cardinal de Rohan , et la Dame de
la Lande , Sous - Gouvernante , et l'Abbé de la
Garlaie , Aumônier du Roy , étoient aux portieres.
Les Carosses de la Princesse de Conty et celui
du Cardinal de Rohan fermoient la marche.
Le Convoy passa par Paris entre onze heures
et minuit , et il arriva à l'Abbaye de S Denis à
deux heures du matin. Le Cardinal de Rohan
présenta le Corps au Prieur de l'Abbaye , eril
fit l'inhumation. Après cette Céremónie, le coeur
fut porté dans le même Carosse à l'Abbaye
Royalle du Val- de-Grace .
Ď. Marie- Elizabeth de Creil , veuve de Char¬
les-Nicolas Comte d'Hautefort , Marêchal des
Camps et Armées du Roy et Sous - Lieutenant
de la seconde Compagnie des Mousquetaires
de la Garde du Roy , mourut le 21. dans la 60
année de son âge.
N. de la Salle , Ingenieur en chef à S. Omer ,
Capitaine au Regiment de Normandie , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis , mourut
le 22. âgé de 63. ans environ .
·
Jean- Baptiste de Rochechouart , Comte de
Mortemart , fils de Jean- Baptiste , Comte de
Rochechouart , Marquis de Blainville &c . et de
D. Marie Magdeleine Colbert de Blainville ,
épousa le 10 Fevrier D. Eleonor- Gabrielle Louise
- Françoise de Crux , fille d'Armand - Gabriel
de Crux , Marquis de Montaigu &c. et de D.
Angelique-Marie- Damaris Eleonor Turpin de
Crissé. Le Roy et la Reine avoient figné au Cong
tract de Mariage deux jours auparavant.
Louise de Prunet de Boissel , veuve
Dde M. J. Baptifte du Deffand , Marquis de
la Lande , Lieutenant General des Armées du
Roy et Gouverneur du Neuf- Brisack , mourut
à Montpellier le 20. Janvier..
Arthur , Comte de Dillon , Lieutenant General
des Armées du Roy , mourut à S. Germain
en Laye le s . Fevrier , âgé de 63 ans.
Dame Françoise - Magdelaine- Claude de Warigniés
de Blanville , veuve de, M. Bernard de
la Guiche , Comte de S. Geran , Chevalier des
Ordres du Roy , Lieutenant General de ses Armées
, mourut à Paris le 8. de ce mois , âgée de
78. ans ; elle avoit été Dame du Palais de la
feue Reine.
D. Marie Baillot , veuve de M. Philippe Triboulleau
, Ecuyer , Seigneur de Bondi , President
des Tresoriers de France , mourut le 12. âgée
d'environ so. ans .
D. Louise- Magdeleine Brulard du Broussin ,
Epouse de M. François de la Vergne , Chevalier,
Marquis de Tressan, auparavant veuve de M..
François fulles du Bousset , Chevalier, Marquis de
Roquepine , Brigadier des Armées du Roy et
Mestre de Camp de Cavalerie , mourut à Paris
le 13. de ce mois , âgée de 63. ans.
D. Anne Berthelot , veuve de M. Louis de
I v Beau
}
398 MERCURE DE FRANCE
Beauvais Gouverneur des Châteaux de Madrid
et de la Muette , Capitaine des Chasses de la
Plaine de S. Denis er du Bois de Boulogne ,
mourut le 13. âgéè de 70. ans.
M. François de Jullienne , cy-devant Entre
preneur de la Manufacture Royale de Draps et
Teintures en Ecarlatte , établie près les Gobelins
à Paris , mourut le 15. Fevrier dans la 79. année
de son âge : les grandes charités qu'il répandoit
sur les pauvres du fauxbourg S. Marcel
le font géneralement regretter.
Du Regne de Louis XIV . sous le Ministere
de M. Colbert , il lui fut accordé en 169 1. des .
Lettres Patentes registrées en Parlement pour
l'établissement d'une Manufacture de Draps fins ,
façon d'Espagne , d'Angleterre et de Hollande ,
qui fut joint à celui de feu M. Glucq , son beaufrere
, aussi pourvu en 1667. de Lettres Patentes
portant établissement dans toutes les Villes du
Royaume pour les Teintures en Ecarlatte et coulears
hautes , à la façon de Hollande dont il
étoit natif.
Ces deux grands Etablissemens ont été réunis
par Arrêts du Conseil en 1721. en la personne
du sieur Jean de Jullienne , neveu des sieurs
Glucq et François de Jullienne , qui a toujours
travaillé à perfectionner lesdits Etablissemens
qui sont en très - grande réputation.
La maladie de Madame de France , troisieme
fille de L. M. commença le 13. de ce mois. Les.
differens remedes qu'on employa les jours suivans
n'ayant eu aucun succès , et le 18. au soir
cette Princesse s'étant trouvée à l'extrêmité
P'Abbé de la Garlaie, Aumônier du Roy en quar
tier , en présence du Curé de la Paroisse du
Château de Versailles , lui suppléa les céremonics
FEVRIER . 1733 . 399
nies du Baptême , et elle fut nommée Louise-
Marie , par le Duc de Tallard et par la Duchesse
de Tallard , Gouvernante des Enfans de France.
Le 19 , vers les trois heures du matin , cette
Princesse mourut , âgée de 4. ans 6. mois et 21.
jours , étant née le 28. Juillet 1728. Le même
jour son Corps fut exposé dans son lit,à visage
découvert.
Le 20 , il fut ouvert et embaumé , et après l'avoir
mis dans le cercueil on l'exposa dans sa
Chambre , où il demeura jusqu'au 23. au soir
qu'il fut porté à l'Eglise de l'Abbaye Royale de
S. Denis. La marche se fit dans l'ordre suivant.
Deux Carosses du Roy , dans lesquels étoient
les femmes de Chambre de la Princesse ; un troisiéme
Carosse de S. M. où étoient les huit Gentilshommes
ordinaires , destinez à porter le cerr
cueil et les quatre coins du poele de drap d'argent
qui le couvroit : un détachement de so .
Mousquetaires de la seconde Compagnie ; un
pareil détachement de la premiere Compagnie ;
o Chevaux-Legers ; des Pages de la grande et
de la petite Ecurie du Roi , et des Pages de la
Reine , étoient à cheval devant le Carosse du
Roi , dans lequel étoit le Corps de la Princesse ;
des Valets de pied de L. M. entouroient le Carosse
, après lequel marchoient le détachement
des Gardes du Corps et ro Gendarmes ; ils portoient
tous des flambeaux. Le Cardinal de Rohan
, Grand- Aumônier de France ; qui faisoit la
Céremonie , étoit dans le Carosse du Corps à la
droite , et il portoit le Coeur la Princesse de
Conty , choisie par le Roy pour accompagner
le Corps , étoit à la gauche , et elle avoit avec
elle la Princesse de Rohan ; la Duchesse de Tallard
, Gouvernante des Enfans de France , étoit
Lvj vis
:
+
400 MERCURE DE FRANCE
vis- à- vis le Cardinal de Rohan , et la Dame de
la Lande , Sous - Gouvernante , et l'Abbé de la
Garlaie , Aumônier du Roy , étoient aux portieres.
Les Carosses de la Princesse de Conty et celui
du Cardinal de Rohan fermoient la marche.
Le Convoy passa par Paris entre onze heures
et minuit , et il arriva à l'Abbaye de S Denis à
deux heures du matin. Le Cardinal de Rohan
présenta le Corps au Prieur de l'Abbaye , eril
fit l'inhumation. Après cette Céremónie, le coeur
fut porté dans le même Carosse à l'Abbaye
Royalle du Val- de-Grace .
Ď. Marie- Elizabeth de Creil , veuve de Char¬
les-Nicolas Comte d'Hautefort , Marêchal des
Camps et Armées du Roy et Sous - Lieutenant
de la seconde Compagnie des Mousquetaires
de la Garde du Roy , mourut le 21. dans la 60
année de son âge.
N. de la Salle , Ingenieur en chef à S. Omer ,
Capitaine au Regiment de Normandie , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis , mourut
le 22. âgé de 63. ans environ .
·
Jean- Baptiste de Rochechouart , Comte de
Mortemart , fils de Jean- Baptiste , Comte de
Rochechouart , Marquis de Blainville &c . et de
D. Marie Magdeleine Colbert de Blainville ,
épousa le 10 Fevrier D. Eleonor- Gabrielle Louise
- Françoise de Crux , fille d'Armand - Gabriel
de Crux , Marquis de Montaigu &c. et de D.
Angelique-Marie- Damaris Eleonor Turpin de
Crissé. Le Roy et la Reine avoient figné au Cong
tract de Mariage deux jours auparavant.
Fermer
Résumé : MORTS ET MARIAGES.
En février 1733, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Louise de Prunet de Boissel, veuve du Marquis de la Lande, est décédée à Montpellier le 20 janvier. Arthur, Comte de Dillon, Lieutenant Général des Armées du Roi, est mort à Saint-Germain-en-Laye le 8 février à l'âge de 63 ans. Françoise-Magdelaine-Claude de Warigniés de Blanville, veuve du Comte de Saint-Géran et ancienne Dame du Palais de la feue Reine, est décédée à Paris le 8 février à 78 ans. Marie Baillot, veuve de Philippe Triboulleau, Président des Trésoriers de France, est morte à 60 ans le 12 février. Louise-Magdeleine Brulard du Broussin, épouse de François de la Vergne, Marquis de Tressan, est décédée à Paris le 13 février à 63 ans. Anne Berthelot, veuve de Louis de Beauvais, Gouverneur des Châteaux de Madrid et de la Muette, est morte le 13 février à 70 ans. François de Jullienne, ancien entrepreneur de la Manufacture Royale de Draps et Teintures, est décédé le 15 février à 79 ans. Il était reconnu pour ses œuvres de charité envers les pauvres du faubourg Saint-Marcel. Le texte mentionne également la maladie et le décès de Madame de France, troisième fille du Roi, née le 28 juillet 1728. Elle est morte le 19 février à l'âge de 4 ans, 6 mois et 21 jours. Son corps a été exposé et inhumé à l'Abbaye Royale de Saint-Denis le 23 février. Marie-Elisabeth de Creil, veuve du Comte d'Hautefort, est décédée le 21 février à 60 ans. Nicolas de la Salle, Ingénieur en chef à Saint-Omer et Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis, est mort le 22 février à environ 63 ans. Par ailleurs, Jean-Baptiste de Rochechouart, Comte de Mortemart, a épousé Éléonore-Gabrielle-Louise-Françoise de Crux le 10 février. Le Roi et la Reine avaient signé le contrat de mariage deux jours auparavant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
8
p. 401-410
ARRESTS NOTABLES.
Début :
ARREST du 6. Janvier, qui proroge jusqu'au dernier Décembre 1733. le délai porté [...]
Mots clefs :
Faculté de théologie, Constitution Unigenitus, Droit civil, Lettres patentes, Premier président, Cardinal de Fleury, Ville de Paris, Évêque de Laon, Cour, Disputes, Tenir la main, Docteur, Écrits, Imprimé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS NOTABLES.
ARRESTS NOTABLE S.
RREST du 6. Janvier , qui proroge jus
A qu'au dernier Décembre 1733. le délai porté
par celui du premier Janvier 1732. pour la
modération à moitié des droits de marc d'or et
frais de provisions , réception et installation des
Offices taxez vacans ou de nouvelles créations ,
qui se leveront aux Revenus casuels pendant le
courant de ladite année 1733 .
7
ARREST du Parlement, du 3. Février 1733
entre Joseph- Alphonse de Valbelle , Evêque de
S. Omer , d'une part , et les Dames Abbesses de
Blandecques et de Raversbergues , et l'Abbé
de Clairvaux , Intervenant , d'autre part ; par Ice
quel il est dit n'y avoir abus en l'Ordonnance
de l'Evêque de S. Omer , par laquelle il avoit
interdit de toutes fonctions lesdites Dames Abbesses
, faute par elles de l'avoir averti un mois
à l'avance de la Vêture et Profession de quelques
filles qu'elles avaient reçues Religieuses dans
leur Abbaye.
ORDONNANCE DE POLICE , da
6. Février , qui fait deffenses à tous Marchands ,
Bourgeois et Habitans de la Ville et Faubourgs
de Paris , et notamment à ceux qui logent dans
la rue de la Tannerie et aux environs de la Place
de Greve , de faire aucun Magazin de Charbon
et Poussiere de Charbon , dans leurs maisons , 2
peine de cinquante livres d'amende ; et qui ordonne
, sous les mêmes peines , que dans huitaine
pour tout délai , ceux qui en ont actuellement
en Magazin , seront tenus de le transporter sur
le Port de la Gréve
AC
402 MERCURE DE FRANCE
ARREST du 10. Février , au sujet d'une
These de Théologie.
Le Roy s'étant fait représenter en son Conseil ,
P'Arrêt du 10. Mars 1731. par lequel Sa Majesté
se seroit réservé la connoissance , ainsi qu'il estporté
par ledit Arrêt,des disputes et contestations
qui s'étaient élevées au sujet des bornes de l'autorité
Ecclesiastique et de la puissance séculiere ,
deffendant à tous ses Sujets de faire aucunes Assemblées
, Délibérations , Actes , Déclarations ,
Requêtes , Poursuites ou Procedures à l'occasion
desdites disputes ; notamment aux Facultez de
Théologie et de Droit Civil et Canonique , depermettre
aucunes disputes dans des Ecoles sur
cette matiere ; et S. M. ayant pareillement fair
examiner en son Conseil , la These soûtenue en "
Sorbonne le 9. du présent mois , par le sieur de
Meromont , Bachelier en la Faculté de Théologie
; Elle auroit reconnu que cette These contient
des expressions qui peuvent donner lieu de renouveller
lesdites disputes , ou d'en agiter d'aut--
tres capables d'alterer la tranquillité que le Roy
veut maintenir dans son Royaume ; à quoi étant
nécessaire de pourvoir , Sa Majesté étant en san
Conseil , a ordonné et ordonne que ledit Arrêt
du 10. Mars 1731. sera éxecuté selon sa forme :
et teneur et en conséquence fait deffenses à la
Faculté de Theologie de Paris , de permettre
aucunes disputes dans les Ecoles sur lesdites ma
sieres; Enjoint au Syndic de ladite Faculté , d'y
tenir la main , et de veiller à ce qu'il n'y soit
contrevenu dans les Theses qui seront soutenuës ;
Sa Majesté se réservant à elle seule de prendre
les mesures convenables pour conserver les droits
des deux Puissances , conformément à ce qui
est porté par ledit Arrêt . Ordonne en outre Sa
Majesté , que ladite These dudit sieur de Mero--
mont
FEVRIER. 1733. ༥༠༨
mont , sera er demeurera supprimée ; enjoint a
tous ceux qui en ont des Exemplaires, de les remettre
incessamment au Greffe du sieur Herault
Conseiller d'Etat , Lieutenant general de Police ..
de la ville de Paris , pour y être supprimée.
ARREST , du 11 Fév. au sujet d'un Ecrit, & c.
Le Roy étant informé qu'on répand dans le
public un Ecrit qui a pour titre : Lettre de Monseigneur
l'Evêque Duc de Laon , à Monseigneur
le Cardinal de Fleury , du 1 Novembre 1731. imprimé
sans Privilege ni permission , et sans nom
d'Imprimeur avec cette Note au bas dudic
Ecrit: Sur l'Imprimé répandu à Laon en 1733 .
Sa Majesté auroit jugé à propos de le faire examiner
en son Conseil ; er le par compte qui lui
en a été rendu , Elle auroit reconnu , que nonseulement
il y a eu une affectation criminelle à
faire imprimer une Piece de cette nature ; mais
que la Lettre en elle -même , est contraire au res--
pect qui est dû à Sa Majesté , puisqu'on entre
prend d'y combattre celle qu'Elle a fait écrire
aux Evêques de son Royaume , pour les exhorser
à éloigner , par leur sagesse , tout ce qui
pouvoit y alterer l'union ou la paix , et servir de
prétexte pour ddiminuer la soûmission qui est dûë
à la Constitution Unigenitus ; Que d'ailleurs on
yagite des questions capables d'entretenir er
d'augmenter une division , que S. M. a eu en vue
de faire cesser , par la Lettre même à laquelle
on répond : Qu'on y trouve enfin des expressions
, qui peuvent affoiblir ou donner lieu d'éluder
les maximes du Royaume;er qu'ainsi S.M.-
est d'autant plus obligée d'arrêter promptement
le cours d'une telle entreprise , et d'en prévenir
les suites , qu'en maintenant le respect qui lui est
dû. Elle donnera en même temps une nouvelle
preuve
404 MERCURE DE FRANCE
I
preuve de son attention continuelle à éteindre le
feu que les dernieres disputes avoient allumé , et
qui n'est pas moins contraire aux veritables inte-
Fêts de l'Eglise, qu'au bien de l'Etat; à quoi étant
necessaire de pourvoir. Sa Majesté étant en son
Conseil , a ordonné et ordonne que ledit Ecrit ,
intitulé : Lettre de Monseigneur l'Evêque , Duc de
Laon , à Monseigneur le Cardinal de Fleury , du 1
Novembre 1731. au bas duquel sont ces mots :
Sur l'Imprimé répandu à Laon en 1733. ensemble
tous les Exemplaires dudit Ecrit , qui peu
vent avoir été imprimez ailleurs , si aucuns y a
seront et demeureront supprimez , comme contraires
au respect dû à l'autorité du Roy et à la
Justice , tendant à donner atteinte aux maximes
du Royaume , à émouvoir les esprits , et à troubler
la tranquillité publique. Enjoint à tous ceux
qui ont des Exemplaires de ladite Lettre , de les
remettre incessamment au Greffe du sieur Herault
, Conseiller d'Etat , Lieutenant General de
Police de la Ville de Paris , pour y être suppriinez.
Fait deffenses à tous Imprimeurs, Libraires,
Colporteurs et autres , de quelque état , qualité
et condition qu'ils soient , d'en vendre , débiter
ou autrement distribuer , à peine de punition
exemplaire. Enjoint audit sieur Herault , et aux
sieurs Intendans et Commissaires départis dans
les Provinces du Royaume , d'y tenir la main
chacun en ce qui les regarde . Ordonne au surplus
S. M. que l'Arrêt par Elle rendu les Sept. 1731..
pour faire cesser toutes disputes et contestations.
au sujet de la Constitution Unigenitus , soit exécuté
selon sa forme et teneur, Et sera le present
Arrêt , & c .
:
du
23 Février
ARREST DU PARLEMENT,
qui ordonne la suppression de trois Ecrits, im
prumez.
FEVRIER. 1733. 405
8
1
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et
Maître Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit
Seigneur Roy , portant la parole , ont dit
MESSIEURS ,
On ne peut passer sous silence un imprimé tel
que
celui que nous apportons à la Cour; et pour
reconnoître la nécessité d'y interposer notre ministere
, il n'est presque besoin que de voir le titre
des divers objets qu'il présente aux yeux da
Public.
Dans l'espace d'une même feuille , se trouve
d'abord une Lettre qui s'annonce , comme écrite ,
à Monsieur le Premier Président, par M.Leullier,
Doyen de la Faculté de Théologie , en faveur de
la These qui fut soutenuë le 31 Decembre dernier
; These que la Cour a si solemnellement
condamnée par ses Arrêts , des 5 et 7 Janvier
suivans , ensuite une autre Lettre prétendue de
M. l'Evêque de Laon au même Docteur, pour le
féliciter à ce sujet ; et enfin deux Formulaires
qu'on suppose que M. l'Archevêque d'Aix - fair
signer dans son Diocèse , sur la Constitution
Unigenitus ; l'un , pour tous les Ecclésiastiques ,
avec une Addition particuliere pour les Confes
seurs ; l'autre , pour les Religieuses , qu'il oblige
toutes de signer , à ce qu'on prétend.
Dans une feuille de ce genre , sans caractere
et sans aveu , ce qu'il semble que l'on doit considerer
le plus , c'est le mauvais effet qu'elle est
capable de faire dans le Public ; et à ce sujet
les Discours sont inutiles. L'Imprimé remis
sous vos yeux , vous convaincra mieux par
lui-même. On ne peut trop- tôt l'ôter des mains
du Public ; et la suppression la plus autentique
est la moindre précaution qu'on puisse emploîer
contre un tel scandale .
S'il
406 MERCURE DE FRANCE
S'il faut quelque chose de plus , comme il sem--
ble qu'il est difficile de ne le pas désirer ; trou
vez bon , MESSIEURS , que moins touchez d'ap--
profondir les vrais Auteurs , soit des Ecrits mê
mes , soit de l'impression , nous arrêtions toutes
nos vues au bien solide auquel nous devons sur
tout aspirer ; nous voulons dire , d'un côté à affermir
de plus en plus l'autorité de nos Maximes
; et de l'autre , à rassurer le Public contre de
nouveaux Formulaires , dont l'idée scule peutl'inquiéter.
On voit assez avec combien d'impatience
quelques esprits que leur penchant entraîne, souffrent
l'attention que la Cour donne plus que
jamais à la conservation de la Doctrine et des
Maximes de la France , au milieu de tant d'agitations
et de troubles si capables de les alterer...
De quelques mains que partent les deux Lettres ›
imprimées , elle se déclarent trop indecemment,
sur tout la seconde , contre les deux derniers
Arrêts de la Cour. Que ce soit pour nous un
-motif pour y ajouter de nouvelles précautions ;
d'autant plus que celles qui ont été prises dans
cette occasion particuliere , peuvent laisser encore
quelque chose à desirer."
Elles n'ont pourtant pas été entierement in
fructueuses. Si la These condamnée n'étoit pas
alors seule exposée à éprouver un pareil sort ; si
quelqu'autre avoit échappé précedemment à l'at
tention que notre ministere est obligé de donner
à ces objets; s'il en étoit actuellement qu'on étoit
prêt de soutenir ; ces dernieres la plupart sont
demeurées suspenduës à la vuë de vos deux Arrêts
; et depuis quelques jours il en paroît où se
reconnoît en plus d'un endroit le pur langage
de nos Peres.
S'il pouvoit s'en trouver encore qui parlassent
un
FEVRIER . 17336 407
un langage différent ; il est digne , MESSIEURS ,.
de votre sagesse , de prévenir ce mal pour l'ave
nir , autant qu'il est possible, plutôt que d'avoir
à le réprimer . Le malheur le plus ordinaire au
jourd'hui de nos Maximes , est de se trouver
compromises trop avant dans les disputes du
temps. La chaleur des Partis en est la cause. Il
semble qu'on ne puisse se résoudre à s'en expliquer,
qu'en vûë des derniers troubles de l'Eglibe
; et que suivant les differentes situations , on
ne songe qu'à s'en appuyer , ou à s'en défendre.
Toutefois elles sont indépendantes de toute dispute
et de toute diversité de conjonctures et de
temps ; elles ont par elles- mêmes une consistance
invariable , dont souvent la solidité souffre
du mélange des autres objets.
Que du mois dans les Ecrits , dans l'Etude ,
et sur les Bancs de l'Ecole , où la pureté de
sette doctrine doit vivre et se transmettre par
une continuelle tradition , elles ne paroissent jamais
alterées d'aucune teinture de partialité.
Qu'elles y regnent comme des principes absolus ,
dont l'expression même est précieuse et consacrée
, au moins dans ce qu'elle a de principal , et
ne sçauroit presque varier , sans quelque danger
de relâchement ou d'excès. Pour se préserver de
P'une et de l'autre extrémité , il est des sources
assutées , et des Monumens respectables ausquels
on doit sans cesse remonter , des principes à jamais
autorisez , et des maximes décidées , sur
Fesquelles il ne sçauroit être permis d'hésiter
parmi nous.
C'est , MESSIEURS , à quoi nous avons essayé
de rappeller , en formant le Plan des Conclusions
que nous laisserons à la Cour ; non par un
dénombrement exact de maximes , souvent périlleux
en lui- même , et dont la tencur d'un Âx-
ΣΕΑ
:
403 MERCURE DE FRANCE
1
1
rêt seroit difficilement susceptible ; mais par la
plus forte indication des points capitaux , et des
principes essentiels dont la généralité sert dè
fondement à tout le reste.
Quant à ce Formulaire sans aveu , qu'on fait
entrevoir loin de nous, mais dont l'exemple peut
toujours allarmer en quelque sorte les Esprits ; il
vous fournit , MESSIEURS , une occasion qu'il est
utile d'embrasser , pour renouveller des deffenses
, appuyées sur nos Loix et sur vos Arrêts
de tous les temps , d'introduire aucun Formu
laire , et d'employer même indirectement la voïe
d'aucune Formule de Souscriptions , sans le con
cours des deux Puissances , c'est - à-dire , sans dé
libération des Evêques , et sans Lettres Patentes
du Roy, enregistrées en la Cour. Ce sera le der
nier Chef des Conclusions par écrit que nous
laissons , avec la Feuille imprimée , qui est tom →
bée entre nos mains.
Eux retirez :
4
Vu l'Imprimé, intitulé : Lettre de M. Leullier,
Docteur et Doyen de la Faculté de Théologie de la
Maison de Sorbonne , à M. le Premier Président
après lequel Ecrit , en est un autre , intitulé
Lettre de Monseigneur l'Evêque de Laon , à
M. Leullier , Docteur et Doyen de la Faculté de
Théologie , de la Maison de Sorbonne , au sujet de
la Lettre précédente. Et sur un autre Feüillet , un
autre Imprimé , intitulé : Formulaire que M de
Brancas , Archevêque d'Aix , fait signer à tous les
Ecclesiastiques de son Diocèse au pied duquel est
une Addition, intitulée : Addition pour les Confesseurs.
Et au revers , un autre Imprimé , intitulé :
Formulaire pour les Religieuses , que le même Pré-
Lat oblige toutes de signer . La matiere sur ce mise
en délibération :
La
1
FEVRIER. 1733 409
La Cour ordonne que ledit imprimé sera
supprimé ; enjoint à tous ceux qui en auroient
des Exemplaires , de les apporter au Greffe de la
Cour , pour y être supprimez . Fait inhibition et
deffenses à tous Imprimeurs , Libraires , Colpor .
teurs et autres, de quelque état, qualité et condi- ,
tion qu'ils soient , d'en vendre , débiter ou autrement
distribuer , à peine de punition exem
plaire, Fait au surplus inhibition et deffenses à
tous Professeurs , Docteurs , Licentiez , Bacheliers
et autres: Membres et Suppôts des Universitez
, notamment des Facultez de Théologie et de
Droit Civil et Canonique , et à tous autres d'écrire
, soutenir , lire et enseigner ès Ecoles publiques
ni ailleurs aucunes Théses , qu Propositions
qui puissent tendre directement ou indirec
tement à affoiblir ou alterer les véritables principes
sur la nature et les droits de la Puissance
Royale , et son indépendance pleine et absoluë
quant au Temporel, de toute autre Puissance qui
soit sur la terre , à diminuer la soumission et le
respect dûs aux Canons reçûs dans le Royaume,
et aux Libertez de l'Eglise Gallicane ; à favoriser
l'opinion de l'infaillibilité du Pape , et de sa supériorité
au- dessus du Concile general ; à donner
atteinte à l'autorité du Concile oecuménique de
Constance , et notamment aux Décrets contenus
dans les Sessions 4 et s dudit Concile , renouvel,
lez par celui de Bafle , et toutes autres Proposi
tions contraires au principe inviolable , que l'autorité
du Pape doit être réglée par les Saints
Canons , et que ses Décrets sont reformables par
les voies permises et usitées dans le Royaume ,
notamment par celles de l'appel au futur Concile,
dans les termes de Droit, à moins que le consen
tement de l'Eglise n'y soit joint ; fait en outre
inhibition et deffenses , conformement aux Or-
`don410
MERCURE DE FRANCE
donnances , Edits , Déclarations du Roy , endegistrées
en la Cour , et Arrêts de ladite Cour
d'exiger ou introduire directement , ni indirec
tement l'usage d'aucunes nouvelles Formules de
souscriptions , sans délibération des Evêques revêtue
de Lettres Patentes du Roy , enregistrées :
en la Cour.Ordonne que le present Arrêt sera signifié
aux Recteurs des Universitez , Syndics et
Doyens des Facultez de Théologie , et de Droit
Civil et Canonique du Ressort ; et copies collationnées
envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
, pour y être lû , publié et enregistré. Enjoint
aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main , et d'en certifier la Cour
dans le mois.
ARREST , du 14 Fevrier , qui fait deffenses à
tous Officiers , Juges de Police Gentilshommes ,
et autres personnes , d'empêcher les Chassemarées
d'acheter librement le Poisson dont ils auront
besoin pour la provision de Paris , et de les troubler
dans le transport de cette marchandise , à
peine de 3000 liv . d'amende , et ordonne que
les Ordonnances et Reglemens concernant la í
Marée , et notamment les Lettres Patentes des
Avril 1350. 26 Février 1951. l'Edic du mois
d'Avril de la même année , l'Arrêt du Parlement
de Paris , du 4 Septembre 15 Pret l'Ordonnance
du 20 Janvier 1696. seront executez selon leur
forme et teneur et en conséquence que les Marchands-
Chassemarées pourront acheter librement
le Poisson dont ils auront besoin , pour
l'aprovisionement de Paris, dans toutes les Villes,
Ports de Mer , Bourgs , Pescheries , et autres endroits
des Provinces de Bretagne , Normandie ,
Flandre et Picardie , &c.
RREST du 6. Janvier , qui proroge jus
A qu'au dernier Décembre 1733. le délai porté
par celui du premier Janvier 1732. pour la
modération à moitié des droits de marc d'or et
frais de provisions , réception et installation des
Offices taxez vacans ou de nouvelles créations ,
qui se leveront aux Revenus casuels pendant le
courant de ladite année 1733 .
7
ARREST du Parlement, du 3. Février 1733
entre Joseph- Alphonse de Valbelle , Evêque de
S. Omer , d'une part , et les Dames Abbesses de
Blandecques et de Raversbergues , et l'Abbé
de Clairvaux , Intervenant , d'autre part ; par Ice
quel il est dit n'y avoir abus en l'Ordonnance
de l'Evêque de S. Omer , par laquelle il avoit
interdit de toutes fonctions lesdites Dames Abbesses
, faute par elles de l'avoir averti un mois
à l'avance de la Vêture et Profession de quelques
filles qu'elles avaient reçues Religieuses dans
leur Abbaye.
ORDONNANCE DE POLICE , da
6. Février , qui fait deffenses à tous Marchands ,
Bourgeois et Habitans de la Ville et Faubourgs
de Paris , et notamment à ceux qui logent dans
la rue de la Tannerie et aux environs de la Place
de Greve , de faire aucun Magazin de Charbon
et Poussiere de Charbon , dans leurs maisons , 2
peine de cinquante livres d'amende ; et qui ordonne
, sous les mêmes peines , que dans huitaine
pour tout délai , ceux qui en ont actuellement
en Magazin , seront tenus de le transporter sur
le Port de la Gréve
AC
402 MERCURE DE FRANCE
ARREST du 10. Février , au sujet d'une
These de Théologie.
Le Roy s'étant fait représenter en son Conseil ,
P'Arrêt du 10. Mars 1731. par lequel Sa Majesté
se seroit réservé la connoissance , ainsi qu'il estporté
par ledit Arrêt,des disputes et contestations
qui s'étaient élevées au sujet des bornes de l'autorité
Ecclesiastique et de la puissance séculiere ,
deffendant à tous ses Sujets de faire aucunes Assemblées
, Délibérations , Actes , Déclarations ,
Requêtes , Poursuites ou Procedures à l'occasion
desdites disputes ; notamment aux Facultez de
Théologie et de Droit Civil et Canonique , depermettre
aucunes disputes dans des Ecoles sur
cette matiere ; et S. M. ayant pareillement fair
examiner en son Conseil , la These soûtenue en "
Sorbonne le 9. du présent mois , par le sieur de
Meromont , Bachelier en la Faculté de Théologie
; Elle auroit reconnu que cette These contient
des expressions qui peuvent donner lieu de renouveller
lesdites disputes , ou d'en agiter d'aut--
tres capables d'alterer la tranquillité que le Roy
veut maintenir dans son Royaume ; à quoi étant
nécessaire de pourvoir , Sa Majesté étant en san
Conseil , a ordonné et ordonne que ledit Arrêt
du 10. Mars 1731. sera éxecuté selon sa forme :
et teneur et en conséquence fait deffenses à la
Faculté de Theologie de Paris , de permettre
aucunes disputes dans les Ecoles sur lesdites ma
sieres; Enjoint au Syndic de ladite Faculté , d'y
tenir la main , et de veiller à ce qu'il n'y soit
contrevenu dans les Theses qui seront soutenuës ;
Sa Majesté se réservant à elle seule de prendre
les mesures convenables pour conserver les droits
des deux Puissances , conformément à ce qui
est porté par ledit Arrêt . Ordonne en outre Sa
Majesté , que ladite These dudit sieur de Mero--
mont
FEVRIER. 1733. ༥༠༨
mont , sera er demeurera supprimée ; enjoint a
tous ceux qui en ont des Exemplaires, de les remettre
incessamment au Greffe du sieur Herault
Conseiller d'Etat , Lieutenant general de Police ..
de la ville de Paris , pour y être supprimée.
ARREST , du 11 Fév. au sujet d'un Ecrit, & c.
Le Roy étant informé qu'on répand dans le
public un Ecrit qui a pour titre : Lettre de Monseigneur
l'Evêque Duc de Laon , à Monseigneur
le Cardinal de Fleury , du 1 Novembre 1731. imprimé
sans Privilege ni permission , et sans nom
d'Imprimeur avec cette Note au bas dudic
Ecrit: Sur l'Imprimé répandu à Laon en 1733 .
Sa Majesté auroit jugé à propos de le faire examiner
en son Conseil ; er le par compte qui lui
en a été rendu , Elle auroit reconnu , que nonseulement
il y a eu une affectation criminelle à
faire imprimer une Piece de cette nature ; mais
que la Lettre en elle -même , est contraire au res--
pect qui est dû à Sa Majesté , puisqu'on entre
prend d'y combattre celle qu'Elle a fait écrire
aux Evêques de son Royaume , pour les exhorser
à éloigner , par leur sagesse , tout ce qui
pouvoit y alterer l'union ou la paix , et servir de
prétexte pour ddiminuer la soûmission qui est dûë
à la Constitution Unigenitus ; Que d'ailleurs on
yagite des questions capables d'entretenir er
d'augmenter une division , que S. M. a eu en vue
de faire cesser , par la Lettre même à laquelle
on répond : Qu'on y trouve enfin des expressions
, qui peuvent affoiblir ou donner lieu d'éluder
les maximes du Royaume;er qu'ainsi S.M.-
est d'autant plus obligée d'arrêter promptement
le cours d'une telle entreprise , et d'en prévenir
les suites , qu'en maintenant le respect qui lui est
dû. Elle donnera en même temps une nouvelle
preuve
404 MERCURE DE FRANCE
I
preuve de son attention continuelle à éteindre le
feu que les dernieres disputes avoient allumé , et
qui n'est pas moins contraire aux veritables inte-
Fêts de l'Eglise, qu'au bien de l'Etat; à quoi étant
necessaire de pourvoir. Sa Majesté étant en son
Conseil , a ordonné et ordonne que ledit Ecrit ,
intitulé : Lettre de Monseigneur l'Evêque , Duc de
Laon , à Monseigneur le Cardinal de Fleury , du 1
Novembre 1731. au bas duquel sont ces mots :
Sur l'Imprimé répandu à Laon en 1733. ensemble
tous les Exemplaires dudit Ecrit , qui peu
vent avoir été imprimez ailleurs , si aucuns y a
seront et demeureront supprimez , comme contraires
au respect dû à l'autorité du Roy et à la
Justice , tendant à donner atteinte aux maximes
du Royaume , à émouvoir les esprits , et à troubler
la tranquillité publique. Enjoint à tous ceux
qui ont des Exemplaires de ladite Lettre , de les
remettre incessamment au Greffe du sieur Herault
, Conseiller d'Etat , Lieutenant General de
Police de la Ville de Paris , pour y être suppriinez.
Fait deffenses à tous Imprimeurs, Libraires,
Colporteurs et autres , de quelque état , qualité
et condition qu'ils soient , d'en vendre , débiter
ou autrement distribuer , à peine de punition
exemplaire. Enjoint audit sieur Herault , et aux
sieurs Intendans et Commissaires départis dans
les Provinces du Royaume , d'y tenir la main
chacun en ce qui les regarde . Ordonne au surplus
S. M. que l'Arrêt par Elle rendu les Sept. 1731..
pour faire cesser toutes disputes et contestations.
au sujet de la Constitution Unigenitus , soit exécuté
selon sa forme et teneur, Et sera le present
Arrêt , & c .
:
du
23 Février
ARREST DU PARLEMENT,
qui ordonne la suppression de trois Ecrits, im
prumez.
FEVRIER. 1733. 405
8
1
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et
Maître Pierre Gilbert de Voisins , Avocat dudit
Seigneur Roy , portant la parole , ont dit
MESSIEURS ,
On ne peut passer sous silence un imprimé tel
que
celui que nous apportons à la Cour; et pour
reconnoître la nécessité d'y interposer notre ministere
, il n'est presque besoin que de voir le titre
des divers objets qu'il présente aux yeux da
Public.
Dans l'espace d'une même feuille , se trouve
d'abord une Lettre qui s'annonce , comme écrite ,
à Monsieur le Premier Président, par M.Leullier,
Doyen de la Faculté de Théologie , en faveur de
la These qui fut soutenuë le 31 Decembre dernier
; These que la Cour a si solemnellement
condamnée par ses Arrêts , des 5 et 7 Janvier
suivans , ensuite une autre Lettre prétendue de
M. l'Evêque de Laon au même Docteur, pour le
féliciter à ce sujet ; et enfin deux Formulaires
qu'on suppose que M. l'Archevêque d'Aix - fair
signer dans son Diocèse , sur la Constitution
Unigenitus ; l'un , pour tous les Ecclésiastiques ,
avec une Addition particuliere pour les Confes
seurs ; l'autre , pour les Religieuses , qu'il oblige
toutes de signer , à ce qu'on prétend.
Dans une feuille de ce genre , sans caractere
et sans aveu , ce qu'il semble que l'on doit considerer
le plus , c'est le mauvais effet qu'elle est
capable de faire dans le Public ; et à ce sujet
les Discours sont inutiles. L'Imprimé remis
sous vos yeux , vous convaincra mieux par
lui-même. On ne peut trop- tôt l'ôter des mains
du Public ; et la suppression la plus autentique
est la moindre précaution qu'on puisse emploîer
contre un tel scandale .
S'il
406 MERCURE DE FRANCE
S'il faut quelque chose de plus , comme il sem--
ble qu'il est difficile de ne le pas désirer ; trou
vez bon , MESSIEURS , que moins touchez d'ap--
profondir les vrais Auteurs , soit des Ecrits mê
mes , soit de l'impression , nous arrêtions toutes
nos vues au bien solide auquel nous devons sur
tout aspirer ; nous voulons dire , d'un côté à affermir
de plus en plus l'autorité de nos Maximes
; et de l'autre , à rassurer le Public contre de
nouveaux Formulaires , dont l'idée scule peutl'inquiéter.
On voit assez avec combien d'impatience
quelques esprits que leur penchant entraîne, souffrent
l'attention que la Cour donne plus que
jamais à la conservation de la Doctrine et des
Maximes de la France , au milieu de tant d'agitations
et de troubles si capables de les alterer...
De quelques mains que partent les deux Lettres ›
imprimées , elle se déclarent trop indecemment,
sur tout la seconde , contre les deux derniers
Arrêts de la Cour. Que ce soit pour nous un
-motif pour y ajouter de nouvelles précautions ;
d'autant plus que celles qui ont été prises dans
cette occasion particuliere , peuvent laisser encore
quelque chose à desirer."
Elles n'ont pourtant pas été entierement in
fructueuses. Si la These condamnée n'étoit pas
alors seule exposée à éprouver un pareil sort ; si
quelqu'autre avoit échappé précedemment à l'at
tention que notre ministere est obligé de donner
à ces objets; s'il en étoit actuellement qu'on étoit
prêt de soutenir ; ces dernieres la plupart sont
demeurées suspenduës à la vuë de vos deux Arrêts
; et depuis quelques jours il en paroît où se
reconnoît en plus d'un endroit le pur langage
de nos Peres.
S'il pouvoit s'en trouver encore qui parlassent
un
FEVRIER . 17336 407
un langage différent ; il est digne , MESSIEURS ,.
de votre sagesse , de prévenir ce mal pour l'ave
nir , autant qu'il est possible, plutôt que d'avoir
à le réprimer . Le malheur le plus ordinaire au
jourd'hui de nos Maximes , est de se trouver
compromises trop avant dans les disputes du
temps. La chaleur des Partis en est la cause. Il
semble qu'on ne puisse se résoudre à s'en expliquer,
qu'en vûë des derniers troubles de l'Eglibe
; et que suivant les differentes situations , on
ne songe qu'à s'en appuyer , ou à s'en défendre.
Toutefois elles sont indépendantes de toute dispute
et de toute diversité de conjonctures et de
temps ; elles ont par elles- mêmes une consistance
invariable , dont souvent la solidité souffre
du mélange des autres objets.
Que du mois dans les Ecrits , dans l'Etude ,
et sur les Bancs de l'Ecole , où la pureté de
sette doctrine doit vivre et se transmettre par
une continuelle tradition , elles ne paroissent jamais
alterées d'aucune teinture de partialité.
Qu'elles y regnent comme des principes absolus ,
dont l'expression même est précieuse et consacrée
, au moins dans ce qu'elle a de principal , et
ne sçauroit presque varier , sans quelque danger
de relâchement ou d'excès. Pour se préserver de
P'une et de l'autre extrémité , il est des sources
assutées , et des Monumens respectables ausquels
on doit sans cesse remonter , des principes à jamais
autorisez , et des maximes décidées , sur
Fesquelles il ne sçauroit être permis d'hésiter
parmi nous.
C'est , MESSIEURS , à quoi nous avons essayé
de rappeller , en formant le Plan des Conclusions
que nous laisserons à la Cour ; non par un
dénombrement exact de maximes , souvent périlleux
en lui- même , et dont la tencur d'un Âx-
ΣΕΑ
:
403 MERCURE DE FRANCE
1
1
rêt seroit difficilement susceptible ; mais par la
plus forte indication des points capitaux , et des
principes essentiels dont la généralité sert dè
fondement à tout le reste.
Quant à ce Formulaire sans aveu , qu'on fait
entrevoir loin de nous, mais dont l'exemple peut
toujours allarmer en quelque sorte les Esprits ; il
vous fournit , MESSIEURS , une occasion qu'il est
utile d'embrasser , pour renouveller des deffenses
, appuyées sur nos Loix et sur vos Arrêts
de tous les temps , d'introduire aucun Formu
laire , et d'employer même indirectement la voïe
d'aucune Formule de Souscriptions , sans le con
cours des deux Puissances , c'est - à-dire , sans dé
libération des Evêques , et sans Lettres Patentes
du Roy, enregistrées en la Cour. Ce sera le der
nier Chef des Conclusions par écrit que nous
laissons , avec la Feuille imprimée , qui est tom →
bée entre nos mains.
Eux retirez :
4
Vu l'Imprimé, intitulé : Lettre de M. Leullier,
Docteur et Doyen de la Faculté de Théologie de la
Maison de Sorbonne , à M. le Premier Président
après lequel Ecrit , en est un autre , intitulé
Lettre de Monseigneur l'Evêque de Laon , à
M. Leullier , Docteur et Doyen de la Faculté de
Théologie , de la Maison de Sorbonne , au sujet de
la Lettre précédente. Et sur un autre Feüillet , un
autre Imprimé , intitulé : Formulaire que M de
Brancas , Archevêque d'Aix , fait signer à tous les
Ecclesiastiques de son Diocèse au pied duquel est
une Addition, intitulée : Addition pour les Confesseurs.
Et au revers , un autre Imprimé , intitulé :
Formulaire pour les Religieuses , que le même Pré-
Lat oblige toutes de signer . La matiere sur ce mise
en délibération :
La
1
FEVRIER. 1733 409
La Cour ordonne que ledit imprimé sera
supprimé ; enjoint à tous ceux qui en auroient
des Exemplaires , de les apporter au Greffe de la
Cour , pour y être supprimez . Fait inhibition et
deffenses à tous Imprimeurs , Libraires , Colpor .
teurs et autres, de quelque état, qualité et condi- ,
tion qu'ils soient , d'en vendre , débiter ou autrement
distribuer , à peine de punition exem
plaire, Fait au surplus inhibition et deffenses à
tous Professeurs , Docteurs , Licentiez , Bacheliers
et autres: Membres et Suppôts des Universitez
, notamment des Facultez de Théologie et de
Droit Civil et Canonique , et à tous autres d'écrire
, soutenir , lire et enseigner ès Ecoles publiques
ni ailleurs aucunes Théses , qu Propositions
qui puissent tendre directement ou indirec
tement à affoiblir ou alterer les véritables principes
sur la nature et les droits de la Puissance
Royale , et son indépendance pleine et absoluë
quant au Temporel, de toute autre Puissance qui
soit sur la terre , à diminuer la soumission et le
respect dûs aux Canons reçûs dans le Royaume,
et aux Libertez de l'Eglise Gallicane ; à favoriser
l'opinion de l'infaillibilité du Pape , et de sa supériorité
au- dessus du Concile general ; à donner
atteinte à l'autorité du Concile oecuménique de
Constance , et notamment aux Décrets contenus
dans les Sessions 4 et s dudit Concile , renouvel,
lez par celui de Bafle , et toutes autres Proposi
tions contraires au principe inviolable , que l'autorité
du Pape doit être réglée par les Saints
Canons , et que ses Décrets sont reformables par
les voies permises et usitées dans le Royaume ,
notamment par celles de l'appel au futur Concile,
dans les termes de Droit, à moins que le consen
tement de l'Eglise n'y soit joint ; fait en outre
inhibition et deffenses , conformement aux Or-
`don410
MERCURE DE FRANCE
donnances , Edits , Déclarations du Roy , endegistrées
en la Cour , et Arrêts de ladite Cour
d'exiger ou introduire directement , ni indirec
tement l'usage d'aucunes nouvelles Formules de
souscriptions , sans délibération des Evêques revêtue
de Lettres Patentes du Roy , enregistrées :
en la Cour.Ordonne que le present Arrêt sera signifié
aux Recteurs des Universitez , Syndics et
Doyens des Facultez de Théologie , et de Droit
Civil et Canonique du Ressort ; et copies collationnées
envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
, pour y être lû , publié et enregistré. Enjoint
aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main , et d'en certifier la Cour
dans le mois.
ARREST , du 14 Fevrier , qui fait deffenses à
tous Officiers , Juges de Police Gentilshommes ,
et autres personnes , d'empêcher les Chassemarées
d'acheter librement le Poisson dont ils auront
besoin pour la provision de Paris , et de les troubler
dans le transport de cette marchandise , à
peine de 3000 liv . d'amende , et ordonne que
les Ordonnances et Reglemens concernant la í
Marée , et notamment les Lettres Patentes des
Avril 1350. 26 Février 1951. l'Edic du mois
d'Avril de la même année , l'Arrêt du Parlement
de Paris , du 4 Septembre 15 Pret l'Ordonnance
du 20 Janvier 1696. seront executez selon leur
forme et teneur et en conséquence que les Marchands-
Chassemarées pourront acheter librement
le Poisson dont ils auront besoin , pour
l'aprovisionement de Paris, dans toutes les Villes,
Ports de Mer , Bourgs , Pescheries , et autres endroits
des Provinces de Bretagne , Normandie ,
Flandre et Picardie , &c.
Fermer
Résumé : ARRESTS NOTABLES.
En 1733, plusieurs mesures législatives et administratives ont été prises en France. Le 6 janvier, un arrêt a prolongé jusqu'au 31 décembre 1733 le délai pour la modération des droits de marc d'or et des frais liés aux offices vacants ou aux nouvelles créations. Le 3 février, un arrêt du Parlement a validé une ordonnance de l'évêque de Saint-Omer interdisant certaines fonctions aux abbesses de Blandecques et de Raversbergues. Le 6 février, une ordonnance de police a interdit aux Parisiens de stocker du charbon et de la poussière de charbon chez eux, sous peine d'amende. Le 10 février, le roi a ordonné la suppression d'une thèse de théologie perturbatrice et a interdit toute dispute sur les bornes de l'autorité ecclésiastique et de la puissance séculière. Le 11 février, un écrit intitulé 'Lettre de Monseigneur l'Évêque Duc de Laon' a été supprimé pour son contenu jugé contraire au respect dû au roi et perturbateur de l'ordre public. Le 23 février, le Parlement a ordonné la suppression de trois écrits imprimés, dont une lettre en faveur d'une thèse condamnée et des formulaires relatifs à la Constitution Unigenitus, afin de maintenir l'ordre public et prévenir les troubles religieux. Le 1er février 1733, la Cour a ordonné la suppression d'un imprimé intitulé 'Formulaire' signé par les ecclésiastiques du diocèse de l'Archevêque d'Aix, M. de Brancas. La Cour a interdit la distribution de cet imprimé et de tout document similaire, sous peine de punition exemplaire. Cette décision visait à empêcher la diffusion de thèses ou propositions pouvant affaiblir la puissance royale et son indépendance temporelle, diminuer la soumission aux canons du royaume et aux libertés de l'Église gallicane, ou favoriser l'opinion de l'infaillibilité du Pape et de sa supériorité sur le Concile général. La Cour a interdit toute atteinte à l'autorité du Concile œcuménique de Constance et à ses décrets, renouvelés par le Concile de Bâle. Elle a également interdit l'introduction de nouvelles formules de souscriptions sans délibération des évêques et enregistrement des lettres patentes du Roi. Un autre arrêt, du 14 février, a interdit aux officiers et juges d'empêcher les chassemares d'acheter librement du poisson pour l'approvisionnement de Paris, sous peine d'une amende de 3000 livres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer