Résultats : 17081 texte(s)
Détail
Liste
3351
s. p.
TABLE.
Début :
Avanture nouvelle, 3 Divertissement donné depuis peu à une noce [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE.
Vanture nouvelle,
A
Divertiſſement donné
depuis peu à une noce d'un
Officier general, 33
Extrait deplufieurs lettres du
-camp devant le Quesnoy,
$7
Lettre de Monſieur le Marquis de Broße à... amSujet de lapriſe du Quesnoy,
64
Morts, 71
Remplacement fait par le Ray
Caij
TABLE.
Idans la Marine , à Ram
boüillet , 73
Relation de ce qui s'eft paßé à:
Roſes, 799
Relation de l'Audiance de M.
d'Agatopolis au Sophi de
S. Perfe 85:
Qrdre de bataille de l'armée du
Rhin, 89
Le pere rival de fon fils ,
109
Fable adreffée à Mercure ,
Peur de Cupidon,
128-
Mort ,
: 131
Enigme ,
135
Dons du Roy, ∙139
TABLE
Paraphrafe , ou Explication
du Tableau de la Vie hu
maine , de Cebes Thebain
de Grece , difciple de So
crate, & Philofophe moral ,
P45
Caprice amoureux 207
Hiftoire de Zacker & de
Bouladabas ,
212
Parodie de l'Enigme , dont le
mot eft les dez ,
243
Envoy parJerico le brutal,
82545€
Enigme,
247
Mariage,
249
Morts,
250
Promotion de Confeillers-
TABLE..
d'Etat , 253
Nouvelles d'Espagne, 254
Nouvelles d'Allemagne , 259
Etat des troupes Allemandes
qui font campagne avec
celles de M.le Duc de Sa- .
voye en Juillet 1712 265
Etat des troupes de M. le Duc
de Savoye en entrant en
campagne en Juillet 1.712.
3270
Nouvelles d'Angleterre, 274
Nouvelles de Paris ,
€285
Nouvelles de Hollande , 289
Ordre de bataille de l'armée
du Dauphiné, 21294
Nouvelles de Flandres , 393:
TABLE.
Copie d'une Lettre de M. N..
à M. le Comte de Lyonne,,
premier Ecuyer, 305i
Fin de la Table.
Vanture nouvelle,
A
Divertiſſement donné
depuis peu à une noce d'un
Officier general, 33
Extrait deplufieurs lettres du
-camp devant le Quesnoy,
$7
Lettre de Monſieur le Marquis de Broße à... amSujet de lapriſe du Quesnoy,
64
Morts, 71
Remplacement fait par le Ray
Caij
TABLE.
Idans la Marine , à Ram
boüillet , 73
Relation de ce qui s'eft paßé à:
Roſes, 799
Relation de l'Audiance de M.
d'Agatopolis au Sophi de
S. Perfe 85:
Qrdre de bataille de l'armée du
Rhin, 89
Le pere rival de fon fils ,
109
Fable adreffée à Mercure ,
Peur de Cupidon,
128-
Mort ,
: 131
Enigme ,
135
Dons du Roy, ∙139
TABLE
Paraphrafe , ou Explication
du Tableau de la Vie hu
maine , de Cebes Thebain
de Grece , difciple de So
crate, & Philofophe moral ,
P45
Caprice amoureux 207
Hiftoire de Zacker & de
Bouladabas ,
212
Parodie de l'Enigme , dont le
mot eft les dez ,
243
Envoy parJerico le brutal,
82545€
Enigme,
247
Mariage,
249
Morts,
250
Promotion de Confeillers-
TABLE..
d'Etat , 253
Nouvelles d'Espagne, 254
Nouvelles d'Allemagne , 259
Etat des troupes Allemandes
qui font campagne avec
celles de M.le Duc de Sa- .
voye en Juillet 1712 265
Etat des troupes de M. le Duc
de Savoye en entrant en
campagne en Juillet 1.712.
3270
Nouvelles d'Angleterre, 274
Nouvelles de Paris ,
€285
Nouvelles de Hollande , 289
Ordre de bataille de l'armée
du Dauphiné, 21294
Nouvelles de Flandres , 393:
TABLE.
Copie d'une Lettre de M. N..
à M. le Comte de Lyonne,,
premier Ecuyer, 305i
Fin de la Table.
Fermer
Résumé : TABLE.
Le document est une table des matières d'une publication contenant divers textes et rapports. Les sections incluent des divertissements, des lettres, des relations d'événements militaires et des nouvelles de différentes régions. Les points essentiels comprennent des extraits de lettres sur la prise du Quesnoy, des rapports militaires en Flandres, en Allemagne, en Espagne, en Angleterre, en Hollande et en Dauphiné. Le texte mentionne également des promotions, des décès, des dons royaux, des fables, des énigmes et des histoires diverses. Des sections spécifiques sont dédiées à des explications philosophiques et à des parodies. Les nouvelles et les rapports militaires couvrent des périodes précises, comme l'état des troupes en juillet 1712. Le document se termine par une copie de lettre adressée à M. le Comte de Lyonne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3352
p. [3]-24
L'ENTREMETTEUR pour lui-même.
Début :
Un Gentilhomme de Province étant venu à Paris pour un [...]
Mots clefs :
Entremetteur, Paris, Gentilhomme, Auberge, Charme, Mère, Visites, Fille, Cavalier, Mariage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'ENTREMETTEUR pour lui-même.
L"ENTREMETTEVR
pour lui-même.
N Gentilhomme de Province
étant venu à Paris pour unC- procés, se..
toit logé dans une au..
berge, dont lemaîtrele
connoissoit depuis dix
ans. Il était bien fait de
sa personne, agreable.
dans la conversation,'ÔC
assez riche pour trouver
des partis fort avantageux
,
s'il cllt voulu
donner dans le Sacrement: maisla liberté lui
plaisoit, ou plutôt son
heure n'était point encore venue
> car quand
elle frape, il n'y a
plus
moyen
dedififerer. Sa
chambre donnoit sur la
rue. L'imparience de
voir revenir un laquais
qu'il avoit envoyé en
ville, luifitmettre la tête à la fenêtre, & ses
yeux furent agreablement arrêtez par une
belle personne quifit la
mêmechose que lui dans
le même temps. Elleétoit dans une chambre
opposée directement à
celle du Cavalier;& un
bruit de peuple, dont el-
le vouloit sçavoir la cause, l'avoit obligée à se
montrer.C'était unebrune d'une beauté surprenante. De grands yeux
noirs pleins de feu, la
bouche admirable, le
nez bien taillé, & le teint
aussivifqu'uni. Le Gentilhomme charmé d'une
sibellevoisine, luifitun
salut qui lui marqua
l'admiration où il étoit.
illui fut rendu d'un air
serieux, quoique fore ci-
vil;& la rumeur ayant
cessédans la rue, cette
aimable personne se retira,au grand déplaisir
du Cavalier qui la regardoitde tous ses yeux.
Il crut qu'il n'auroit pas
de peine à s'introduire
chez elle comme voisin,
& dans cette pensée il
demanda à son hôte qui
elleétoit,& quelles pouvoient être les habitudes. L'hôte lui apprit
quedepuis un an elle oc-
cupoit une partie de cette maison avec sa mere;
qu'elle avoit de la naislance, & peu de bien;
qu'il n'y avoit rien de
plus regulier que sa conduite; que tout le monde en parloit avec grande estime, & qu'il n'y
avoir que des proportions de mariage qui
pussent obliger la mere
a
écouter des gens comme lui. Le Cavaliertrouva le parti trop [cxieux ;
il aimoit les belles personnes, mais non pas jusqu'à vouloir épouser.
Cependant il demeura
ferme dans la resolution
de visite. Il prit la mere
par son foible, & lui
ayantfait entendrequ'il
lui venoit demander sa
fille pour un ami, quien
étoit devenu passionnément. amoureux, il fut
reçû favorablement.Il
donna du bien & une
Charge considerable à
cet ami; &C comme il çr
toit maître du Roman,,
il l'embellit de tout ce
qui le pouvoitrendre
vraisemblable. L'ami étoit à la campagne pour
quinze jours; des affaires importantes l'y a-r
voient mené,&ildede
voit
cette
lui
négociation.
écrirele»
On
futcontent de tout,pourveu que les c
hofes fs
trouvassent telles qu'on
les proposoit. La metc-
s'informa du Cavalier
dans son auberge; on lui
dit qQ"Íl étoit trés-riche, d'une des plus
considerablesMaisons de
la Province, & si fort
en reputation d'homme d'honneur, qu'on
pouvoirs'assurer sur sa
parole. Cependant ,
il
joüoit un rôle assez delicat : mais comme il avoit del'esprit,il ne s'en
embarassoit pas. Il faisoit son compte de voir
la belle le plus longtemps qu'ilpourroit sur
le pied d'agent, &
croyoit forcir d'affaire
par un ami, qui seroit le
passionné pendant quelques jours, & romproit
ensuite sur les articles :
mais il fut la dupe de
lui-mêmeàforce de voir.
L'espritde cette aimable
perfonnefutun nouveau
charme pour lui, &' il
acheva de se perdre en
l'entretenant ;
sa dou-
ceur, son honnêteté,
tout l'enchanta. Il fupposoit tous les joursquelque lettre de son ami,
qu'il faisoitvoirà lamere, & elle lui servoit de
pretexte pour des visites
qui ne le laissoientplus
maîtrede saraison. La
belle ne s'engageoit pas
moins que lui, & il lui
disoit quelquefois des
choses si passionnées,
qu'elle étoit ,. contrainte
:
de le fairesouvenir qu'il
s'égaroit. Un mois entier s'étant écoulé sans
qu'il amenât son ami,
lamere,qui craignit d'estre joüée, le pria de ne
plus revenir chezelle,
tant qu'il n'auroit que
des lettres à lui montrer.
Il se plaignit à la fillede
la cruauté de cet ordre.
Cette charmante personneluirépondit qu'-
elle vouloit bien lui avoüer que l'impatience
de voir l'époux qu'on lui
destinoit n'avoitrien qui
la tourmentât: mais qu'-
elleavoit ses raisons pour
n'estre pas fâchée que sa
mere lui eût fait la désensedontilse plaignoit.
Le Cavalier comprit ce
qu'il y
avoit d'obligeant
pour lui dans cette réponse, & en sentit augmenter sa passion. Iln'osa pourtant continuer
ses visites le lendemain,
& ce jour passé sans voir
ce qu'il adoroit, lui pa-
rut un siecle. Il voulut
se faire violence pour en
- passer encore quelquesuns de la mesme forte,
afin de s'accoutumer à se
détacher: mais le suppliceétoittroprudepour
lui,& l'habitude déja
trop formée. Aprés de
longues agitations,l'amour l'emporta sur l'aversion qu'il avoit toûjours euë pour les engagemens qui pouvoient
tirer à consequence. Il
retour-
retourna plus charmé
qu'auparavant,où il connuttrop qu'il avoit laisséson coeur) & pour arrester les plaintes qu'on
commençoït déja de lui
faire,il débuta parune
lettre de son ami, qui
arrivoit ce mesme jour,
& qui devoit venir confirmer le lendemaintoutes les assurances qu'il
avoit données pour lui.
Cette nouvelle fut reçûë diversement.Autant
que la mere en montra
de joye
,
autant la fille
en eut de chagrin. Ilfut
J
1 j
remarque du Cavalier,
qui s'en applaudit, &
qui eut la rigueur de la
préparer à
la reception,
4eTépoux qu'on luipromçttoii; depuis silongtemps. El/c.ne sesentoit
pas le cœur assez libre
pour se réjoüir de son
a"r¡rivé.e, &C paflfa la nuit
dans - des inquietudes,
qu'il feroit difficile de
se figurer. L'heure de la
vifice étant venuë, le
Cavalier entra le premier. La joye qu' 1 fit
paroîrrede ce qu'il étoit
enfin en état de tenir parole, futun nouveausujet dechagrinpourcette
belle personne: mais ce
chagrin n'aprocha point
de la surpriseoùelle se
trouva, en voyant entrer
après lui un homme à
manteau, & aussi Bourgeois par son équipage
que par sa mine La mere le regard a, la fille rou- gir &: il ne se peut rien
de plus froid que la civilité dont elles payerent
le salut qu'elles en reçûrent. Le Cavalier étoit
dans un enjouëment extraordinaire, & leur dit
centchoses plaisantessur
le serieux avec lequel
elles recevoient une personne qu'il croyoit leur
devoir être si agreable.
L'homme à manteau le
laissa parler long-temps
sans t'interrompre; Se
ayant enfin, demandé si
,
on ne vouloit pas dresser
les articles, il fut fort
surpris d'entendre dire à
la belle qu'il n'y avoit
rien qui pressât, & que
la chose lui étoit assez
d'importance pour lui
donner le temps d'y penser. Cette réponse, & la
maniere dédaigneuse
dont elle regardoit l'époux pretendu qu'on lui
avoit fait attendre depuisunmois,mirent ICi
Cavalier dans des éclats.
de rire,quil lui fut impossible. de retenir. Us*
furent tels, que la mere
& lafille commencerent
à s'en fâcher: mais il
n'eut pas de peine à fair:cifa paix, &: elles ne rirent pas moins que lui,
quand il leur eut appris
qu'il étoit luimême
cet ami dont il leur avoit
parlé,& que celui qu-
elles voyoient étoit un
Notaire qu'il avoit amené pour dresser le contrat de mariage. Jugez
de la joyede la belle,
qui ne s'attendoit à rien
moins qu'à une si agreable tromperie, & qui
s'étant laissé insensiblement prévenir pour
le Cavalier
,
ne souffroit plus qu'avec peine qu'on parlât, de la
marier avec son ami,
quelque honnête hom-
me qu'elle pût le croire. Les articles furent
signez & la grande ceremonie se fit un des
derniersjoursde l'autre
mois
pour lui-même.
N Gentilhomme de Province
étant venu à Paris pour unC- procés, se..
toit logé dans une au..
berge, dont lemaîtrele
connoissoit depuis dix
ans. Il était bien fait de
sa personne, agreable.
dans la conversation,'ÔC
assez riche pour trouver
des partis fort avantageux
,
s'il cllt voulu
donner dans le Sacrement: maisla liberté lui
plaisoit, ou plutôt son
heure n'était point encore venue
> car quand
elle frape, il n'y a
plus
moyen
dedififerer. Sa
chambre donnoit sur la
rue. L'imparience de
voir revenir un laquais
qu'il avoit envoyé en
ville, luifitmettre la tête à la fenêtre, & ses
yeux furent agreablement arrêtez par une
belle personne quifit la
mêmechose que lui dans
le même temps. Elleétoit dans une chambre
opposée directement à
celle du Cavalier;& un
bruit de peuple, dont el-
le vouloit sçavoir la cause, l'avoit obligée à se
montrer.C'était unebrune d'une beauté surprenante. De grands yeux
noirs pleins de feu, la
bouche admirable, le
nez bien taillé, & le teint
aussivifqu'uni. Le Gentilhomme charmé d'une
sibellevoisine, luifitun
salut qui lui marqua
l'admiration où il étoit.
illui fut rendu d'un air
serieux, quoique fore ci-
vil;& la rumeur ayant
cessédans la rue, cette
aimable personne se retira,au grand déplaisir
du Cavalier qui la regardoitde tous ses yeux.
Il crut qu'il n'auroit pas
de peine à s'introduire
chez elle comme voisin,
& dans cette pensée il
demanda à son hôte qui
elleétoit,& quelles pouvoient être les habitudes. L'hôte lui apprit
quedepuis un an elle oc-
cupoit une partie de cette maison avec sa mere;
qu'elle avoit de la naislance, & peu de bien;
qu'il n'y avoit rien de
plus regulier que sa conduite; que tout le monde en parloit avec grande estime, & qu'il n'y
avoir que des proportions de mariage qui
pussent obliger la mere
a
écouter des gens comme lui. Le Cavaliertrouva le parti trop [cxieux ;
il aimoit les belles personnes, mais non pas jusqu'à vouloir épouser.
Cependant il demeura
ferme dans la resolution
de visite. Il prit la mere
par son foible, & lui
ayantfait entendrequ'il
lui venoit demander sa
fille pour un ami, quien
étoit devenu passionnément. amoureux, il fut
reçû favorablement.Il
donna du bien & une
Charge considerable à
cet ami; &C comme il çr
toit maître du Roman,,
il l'embellit de tout ce
qui le pouvoitrendre
vraisemblable. L'ami étoit à la campagne pour
quinze jours; des affaires importantes l'y a-r
voient mené,&ildede
voit
cette
lui
négociation.
écrirele»
On
futcontent de tout,pourveu que les c
hofes fs
trouvassent telles qu'on
les proposoit. La metc-
s'informa du Cavalier
dans son auberge; on lui
dit qQ"Íl étoit trés-riche, d'une des plus
considerablesMaisons de
la Province, & si fort
en reputation d'homme d'honneur, qu'on
pouvoirs'assurer sur sa
parole. Cependant ,
il
joüoit un rôle assez delicat : mais comme il avoit del'esprit,il ne s'en
embarassoit pas. Il faisoit son compte de voir
la belle le plus longtemps qu'ilpourroit sur
le pied d'agent, &
croyoit forcir d'affaire
par un ami, qui seroit le
passionné pendant quelques jours, & romproit
ensuite sur les articles :
mais il fut la dupe de
lui-mêmeàforce de voir.
L'espritde cette aimable
perfonnefutun nouveau
charme pour lui, &' il
acheva de se perdre en
l'entretenant ;
sa dou-
ceur, son honnêteté,
tout l'enchanta. Il fupposoit tous les joursquelque lettre de son ami,
qu'il faisoitvoirà lamere, & elle lui servoit de
pretexte pour des visites
qui ne le laissoientplus
maîtrede saraison. La
belle ne s'engageoit pas
moins que lui, & il lui
disoit quelquefois des
choses si passionnées,
qu'elle étoit ,. contrainte
:
de le fairesouvenir qu'il
s'égaroit. Un mois entier s'étant écoulé sans
qu'il amenât son ami,
lamere,qui craignit d'estre joüée, le pria de ne
plus revenir chezelle,
tant qu'il n'auroit que
des lettres à lui montrer.
Il se plaignit à la fillede
la cruauté de cet ordre.
Cette charmante personneluirépondit qu'-
elle vouloit bien lui avoüer que l'impatience
de voir l'époux qu'on lui
destinoit n'avoitrien qui
la tourmentât: mais qu'-
elleavoit ses raisons pour
n'estre pas fâchée que sa
mere lui eût fait la désensedontilse plaignoit.
Le Cavalier comprit ce
qu'il y
avoit d'obligeant
pour lui dans cette réponse, & en sentit augmenter sa passion. Iln'osa pourtant continuer
ses visites le lendemain,
& ce jour passé sans voir
ce qu'il adoroit, lui pa-
rut un siecle. Il voulut
se faire violence pour en
- passer encore quelquesuns de la mesme forte,
afin de s'accoutumer à se
détacher: mais le suppliceétoittroprudepour
lui,& l'habitude déja
trop formée. Aprés de
longues agitations,l'amour l'emporta sur l'aversion qu'il avoit toûjours euë pour les engagemens qui pouvoient
tirer à consequence. Il
retour-
retourna plus charmé
qu'auparavant,où il connuttrop qu'il avoit laisséson coeur) & pour arrester les plaintes qu'on
commençoït déja de lui
faire,il débuta parune
lettre de son ami, qui
arrivoit ce mesme jour,
& qui devoit venir confirmer le lendemaintoutes les assurances qu'il
avoit données pour lui.
Cette nouvelle fut reçûë diversement.Autant
que la mere en montra
de joye
,
autant la fille
en eut de chagrin. Ilfut
J
1 j
remarque du Cavalier,
qui s'en applaudit, &
qui eut la rigueur de la
préparer à
la reception,
4eTépoux qu'on luipromçttoii; depuis silongtemps. El/c.ne sesentoit
pas le cœur assez libre
pour se réjoüir de son
a"r¡rivé.e, &C paflfa la nuit
dans - des inquietudes,
qu'il feroit difficile de
se figurer. L'heure de la
vifice étant venuë, le
Cavalier entra le premier. La joye qu' 1 fit
paroîrrede ce qu'il étoit
enfin en état de tenir parole, futun nouveausujet dechagrinpourcette
belle personne: mais ce
chagrin n'aprocha point
de la surpriseoùelle se
trouva, en voyant entrer
après lui un homme à
manteau, & aussi Bourgeois par son équipage
que par sa mine La mere le regard a, la fille rou- gir &: il ne se peut rien
de plus froid que la civilité dont elles payerent
le salut qu'elles en reçûrent. Le Cavalier étoit
dans un enjouëment extraordinaire, & leur dit
centchoses plaisantessur
le serieux avec lequel
elles recevoient une personne qu'il croyoit leur
devoir être si agreable.
L'homme à manteau le
laissa parler long-temps
sans t'interrompre; Se
ayant enfin, demandé si
,
on ne vouloit pas dresser
les articles, il fut fort
surpris d'entendre dire à
la belle qu'il n'y avoit
rien qui pressât, & que
la chose lui étoit assez
d'importance pour lui
donner le temps d'y penser. Cette réponse, & la
maniere dédaigneuse
dont elle regardoit l'époux pretendu qu'on lui
avoit fait attendre depuisunmois,mirent ICi
Cavalier dans des éclats.
de rire,quil lui fut impossible. de retenir. Us*
furent tels, que la mere
& lafille commencerent
à s'en fâcher: mais il
n'eut pas de peine à fair:cifa paix, &: elles ne rirent pas moins que lui,
quand il leur eut appris
qu'il étoit luimême
cet ami dont il leur avoit
parlé,& que celui qu-
elles voyoient étoit un
Notaire qu'il avoit amené pour dresser le contrat de mariage. Jugez
de la joyede la belle,
qui ne s'attendoit à rien
moins qu'à une si agreable tromperie, & qui
s'étant laissé insensiblement prévenir pour
le Cavalier
,
ne souffroit plus qu'avec peine qu'on parlât, de la
marier avec son ami,
quelque honnête hom-
me qu'elle pût le croire. Les articles furent
signez & la grande ceremonie se fit un des
derniersjoursde l'autre
mois
Fermer
Résumé : L'ENTREMETTEUR pour lui-même.
Un gentilhomme de province, distingué et agréable en conversation, séjourne à Paris pour un procès. Logé dans une auberge, il remarque une belle jeune femme à une fenêtre opposée à la sienne. Intrigué, il s'enquiert de son identité auprès de son hôte, qui lui apprend qu'elle vit avec sa mère, qu'elle est de bonne naissance mais peu fortunée, et qu'elle est respectée pour sa conduite régulière. Bien que le gentilhomme apprécie les belles personnes, il n'est pas prêt à se marier. Cependant, il décide de la visiter en se faisant passer pour un ami amoureux d'elle. Il convainc la mère en lui promettant une dot et une charge pour cet ami fictif. La mère, satisfaite des propositions, accepte. Le gentilhomme continue de visiter la jeune femme, prétextant des lettres de son ami. Il finit par tomber amoureux d'elle, charmé par son esprit et sa douceur. La mère, craignant d'être trompée, demande au gentilhomme de ne plus venir sans son ami. Désespéré, il avoue ses sentiments à la jeune femme, qui lui révèle qu'elle est également amoureuse de lui. Après une nuit d'angoisse, la jeune femme découvre que le prétendu ami est en réalité le gentilhomme lui-même, accompagné d'un notaire pour dresser le contrat de mariage. La surprise et la joie de la jeune femme sont immenses, et ils se marient peu après.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3353
p. 25-27
Rentrée de l'Academie Royale des Medailles & Inscriptions. [titre d'après la table]
Début :
L'Academie Royale des Medailles & Inscriptions fit l'ouverture [...]
Mots clefs :
Académie royale des médailles et inscriptions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Rentrée de l'Academie Royale des Medailles & Inscriptions. [titre d'après la table]
L'Academie Royale
des Medailles &,- Inscriptions fit l'ouverture de
ses exercices par une assemblée publique, qui
se tint le Mardy quinze
Novembre.
Monsieur de Bosc,
Secretaire perpetuel de
l'Academie, commença
par l'éloge de Monsieur
l'Abbé Tallemant.
Monsieur Moreau de
Mautour parla enfuire
sur une colomnemil-
liaire trouvée prés de la villedeSoissons.
Aprés lui Monsieur
l'Abbé de Vertonproposa un problême
,
içavoir si Jules-Cesaravoit
été aussi grand politique
que grand Capitaine,
éc conclut par l'affirmatif.
Enfin Monsieur Morin fit une dissertation
sur les souhaits qu'on
fait en faveur de ceux
qui éternuent. A l'égard
des éternuëmens, Monsieur Morin s'égaya
beaucoup surce que les
Rabins en disent. Des
Rabins il passa aux
Grecs, & des Grecs aux
Romains.
En attendant que je
vous puisse donner l'extrait de ce discours, voici sur l'eternuëment
quelques reflexions qui
se sont trouvées dans
monporte-feüille
des Medailles &,- Inscriptions fit l'ouverture de
ses exercices par une assemblée publique, qui
se tint le Mardy quinze
Novembre.
Monsieur de Bosc,
Secretaire perpetuel de
l'Academie, commença
par l'éloge de Monsieur
l'Abbé Tallemant.
Monsieur Moreau de
Mautour parla enfuire
sur une colomnemil-
liaire trouvée prés de la villedeSoissons.
Aprés lui Monsieur
l'Abbé de Vertonproposa un problême
,
içavoir si Jules-Cesaravoit
été aussi grand politique
que grand Capitaine,
éc conclut par l'affirmatif.
Enfin Monsieur Morin fit une dissertation
sur les souhaits qu'on
fait en faveur de ceux
qui éternuent. A l'égard
des éternuëmens, Monsieur Morin s'égaya
beaucoup surce que les
Rabins en disent. Des
Rabins il passa aux
Grecs, & des Grecs aux
Romains.
En attendant que je
vous puisse donner l'extrait de ce discours, voici sur l'eternuëment
quelques reflexions qui
se sont trouvées dans
monporte-feüille
Fermer
Résumé : Rentrée de l'Academie Royale des Medailles & Inscriptions. [titre d'après la table]
Le 15 novembre, l'Académie Royale des Médailles et Inscriptions a tenu une assemblée publique. Monsieur de Bosc a rendu hommage à l'Abbé Tallemant. Monsieur Moreau de Mautour a présenté une colonne milliaire découverte près de Soissons. L'Abbé de Verton a analysé la politique de Jules César. Monsieur Morin a discuté des souhaits faits aux personnes qui éternuent, selon les opinions des rabbins, Grecs et Romains.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3354
p. 28-40
ETERNUEMENS.
Début :
Il ne faut point écouter Sigonius*, lors qu'il dit [...]
Mots clefs :
Éternuements, Coutumes, Prométhée, Monomotapa, Saluer, Floride
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETERNUEMENS.
ETERNUEMENS.
Il ne faut point écouter
Sigonius *, lors qu'il dit
que la coutume de saluer
ceux qui ecernuenct & prier
Dieu pour eux, vient de
ce qu'autemps de saint
Grégoire plusieurs mouroienten éternuant ou en
bâillant.Aristote, dans lhistoire des animaux
,
livre
second de aiileurs, parle de
cet éternuement & de ses
causes.
*•Lii-i.kift-:€rrg-JtnL
Le Poëte Grec cité dans
le second livre duFlorilepumy badinant sur certain
grand nez au bout duquel
la main ne pouvoic pas arriver, dit:
Non potis est proclus digitis
emungerenasum
;
Narpqne estpronasimole p_
,
JjllamanuS)
tJectiocat Ille Jovem ftfrntitans;quippenecaudit,
Sternutamentum tam procul
aure sonat.
Les anciens Hebreux Ci-
luoient de même ceux qui
éternuaient, & leur di-
-
soient: Que cette médecin*
serve à vôtre salut.
Les Grecs même des premiers temps croyoientque
l'éternuëment dépendoit
de quelque chosede divin, ôc en établissoientCerés pour la Divinité, au
rapport de Suidas. Socrate
consultois cet éternuëment
comme son devin,ditPlutarque.
On voir la même coûtume de ce salut chez les La
tins. Tibere l'exigeoit lors
qu'il éternuoit, & le rendoit aussià ceux qui éternuoient, au rapport de Pline, 1.18. ch. 2. Petr. dit que
Gitoncouché ,oi/eEliont (pititm jamplenus continuoita
sternutaviy,utgrabatum concuteret, ad quemmotum Eumolpus salvere Gitona jubtt, -.., '; Apulée livre 9. racontant
l'histoire du jeune homme
"'-' que la femme de Foulon
fit mettre fous une table
d'osier, sur laquelle étoient
étendues des étoffes qui
blanchissoient à la fumée
du souffre, il dit:Acerrimo
gravique odoresulfuris ju'Venis injecutus atque obnubilatusyinterclujoJpiritu diffluebat, atque, ut efl ingenium
wivacismetalii, erebras ei.
Jlernutattones commovebat.
Adatitus è regione mulieris
accipiebat sonum sternutationu;cumqueputaret ab easterhutamentuni' proficisei,solito
flrmon-e salutem eiprecabatur. Cum iteraretur rursum
,
tandem suspicatur,~impuUa mensa, remotâque caOea producit hominem crebros
anheljtHS agre efflantem.
L'éternuëment au sortir
de table étoitreputé malheureux, selonPline
On fléchissoitle genou,
en priant pour celui qui éternuoit, ditAthenc'e.
On rapporte plusieurs.
causesde cet éternuëment:
mais en voici la premiere
& la veritable, ièlon*.*
.,' Prometée ayantformé
lafigure de l'homme, fit
venir le lievre, le renard
,
le pan, le tigre, le lion 2c
l'âne, pour prendre dechacun de ces animaux une petite partie, & les souffler
dans l'homme. L'hommeainsi compote de pieces&
de morceaux, & de ces-par4
ties-là, commença a. vivre
& à relpirer. La terre, qui
composoitlatête,& le cerveau, ayant encoredel'humidité, & lesautresmembres étantsecs,!a premiereenviequ'eutl'homme
,
ce fut d'éternuer. Ilhaussala
tête deux ou trois fois, &
éternua enfin avec un bruit
épouvantable. Tousles animaux, qui,
étoientencore »
presens,s'enfuirent de peun
Prometée
,.
fin & penetrant.
dans l'avenir, jugea par là
que l'homme auroitl'empire sur tous les autres animuaux, puis qu'avec un signe detête & un peu de
bruit il les avoit
ainsi
épouvantez & fait fuirdevant
lui. Il le taliiaaufluot roy
des animaux ,& pria Dieu
que cela lui rciiisî-. En mémoire de cetéternuëment,
qui a
fait declarcr l'homj:".,- me le maître des arumaux
,
on le saluë quand il éter-.
nuë.
D'autres racontent la
chose de cette maniere..
Prometée ayant: formé
l'homme
,
obtint de-Minerve sa patrone d'aller faire un tour dans les Cieux,
pour en tirer de quoy persectionner son ouvrage. Ii
porte un flambeau fous son;
manteau, l'allume au Soleil )'& redescend promptement vers son homme ;
il
lui met le feu à la tête: mais
le cerveau humide, à l'approche de ce feu & de cette
lumiere du Soleil, lâcheunéternuement violent qui éteint le flambeau de Prometée. Celui-ci en fureur
devoirque le premiertrait
de l'homme eût été d'éteindre sa lumiere, ôc que
sa peineétoit perduë
,
alloit prendreun caillou pour
casser la tête à l'homme,
lors qu'il éternua une seconde fois avec violence,
,& ralluma par ce souffle le
flambeau de Prometée. Ce.
lui-ci bien content, selicita l'homme sur la lumiere
qu'il venoit de recouvrer,
& souhaita pour lui qu'il en
usâtmieux
,
& ne la risquât
plus. Le vœua étéinutile:
mais la memoire en est ret
tée. Une troisiéme opinion
assure que l'avanture fut
telle.
Promettée avoit achevé
son modele
,
ôc le retouchoit; il vit que l'argile qui
formoit le nez s'étolt retirée en sechant, & que le
nez étoit trop court pour
un animal qui devoir être
fin, il remanie ce nez, &
y
ajoûte de nouvelle matiere
:
mais il touche par
malheur un petit nerf; aus
sitôt l'homme éternua d'une si grande force, que routes ses dents mal affermies
en sauterent. Prometéeeffrayé pria Dieu que cela
n'arrivât plus,& ditàl'homme, Dieunous assiste. On a,
toujours dit depuisla même
chose, de peur que pareil
accident. n'arrive.
Cette coûtume est dans
tous les pays. Lorsque l'Empereur du Monomotapa
éternué, ceux qui sont autour de lui lui font le souhait & salut ordinaire à haute voix; en forte que ceux
qui sont dans les chambres
voisines l'entendent, &
fassent le même salut
,
le-
)
quel le communiqué de
main en main à la place publique& à toute la ville,
qui en un instant prie pour
le Prince qui a
éternué. La
même choie se fait quand
il boit. V. l'Hist. de Ba..
ros, &c.
Les Espagnolstrouvèrent
cette coûtume de faluer
pour l'éternuëment établie
à la Floride
Il ne faut point écouter
Sigonius *, lors qu'il dit
que la coutume de saluer
ceux qui ecernuenct & prier
Dieu pour eux, vient de
ce qu'autemps de saint
Grégoire plusieurs mouroienten éternuant ou en
bâillant.Aristote, dans lhistoire des animaux
,
livre
second de aiileurs, parle de
cet éternuement & de ses
causes.
*•Lii-i.kift-:€rrg-JtnL
Le Poëte Grec cité dans
le second livre duFlorilepumy badinant sur certain
grand nez au bout duquel
la main ne pouvoic pas arriver, dit:
Non potis est proclus digitis
emungerenasum
;
Narpqne estpronasimole p_
,
JjllamanuS)
tJectiocat Ille Jovem ftfrntitans;quippenecaudit,
Sternutamentum tam procul
aure sonat.
Les anciens Hebreux Ci-
luoient de même ceux qui
éternuaient, & leur di-
-
soient: Que cette médecin*
serve à vôtre salut.
Les Grecs même des premiers temps croyoientque
l'éternuëment dépendoit
de quelque chosede divin, ôc en établissoientCerés pour la Divinité, au
rapport de Suidas. Socrate
consultois cet éternuëment
comme son devin,ditPlutarque.
On voir la même coûtume de ce salut chez les La
tins. Tibere l'exigeoit lors
qu'il éternuoit, & le rendoit aussià ceux qui éternuoient, au rapport de Pline, 1.18. ch. 2. Petr. dit que
Gitoncouché ,oi/eEliont (pititm jamplenus continuoita
sternutaviy,utgrabatum concuteret, ad quemmotum Eumolpus salvere Gitona jubtt, -.., '; Apulée livre 9. racontant
l'histoire du jeune homme
"'-' que la femme de Foulon
fit mettre fous une table
d'osier, sur laquelle étoient
étendues des étoffes qui
blanchissoient à la fumée
du souffre, il dit:Acerrimo
gravique odoresulfuris ju'Venis injecutus atque obnubilatusyinterclujoJpiritu diffluebat, atque, ut efl ingenium
wivacismetalii, erebras ei.
Jlernutattones commovebat.
Adatitus è regione mulieris
accipiebat sonum sternutationu;cumqueputaret ab easterhutamentuni' proficisei,solito
flrmon-e salutem eiprecabatur. Cum iteraretur rursum
,
tandem suspicatur,~impuUa mensa, remotâque caOea producit hominem crebros
anheljtHS agre efflantem.
L'éternuëment au sortir
de table étoitreputé malheureux, selonPline
On fléchissoitle genou,
en priant pour celui qui éternuoit, ditAthenc'e.
On rapporte plusieurs.
causesde cet éternuëment:
mais en voici la premiere
& la veritable, ièlon*.*
.,' Prometée ayantformé
lafigure de l'homme, fit
venir le lievre, le renard
,
le pan, le tigre, le lion 2c
l'âne, pour prendre dechacun de ces animaux une petite partie, & les souffler
dans l'homme. L'hommeainsi compote de pieces&
de morceaux, & de ces-par4
ties-là, commença a. vivre
& à relpirer. La terre, qui
composoitlatête,& le cerveau, ayant encoredel'humidité, & lesautresmembres étantsecs,!a premiereenviequ'eutl'homme
,
ce fut d'éternuer. Ilhaussala
tête deux ou trois fois, &
éternua enfin avec un bruit
épouvantable. Tousles animaux, qui,
étoientencore »
presens,s'enfuirent de peun
Prometée
,.
fin & penetrant.
dans l'avenir, jugea par là
que l'homme auroitl'empire sur tous les autres animuaux, puis qu'avec un signe detête & un peu de
bruit il les avoit
ainsi
épouvantez & fait fuirdevant
lui. Il le taliiaaufluot roy
des animaux ,& pria Dieu
que cela lui rciiisî-. En mémoire de cetéternuëment,
qui a
fait declarcr l'homj:".,- me le maître des arumaux
,
on le saluë quand il éter-.
nuë.
D'autres racontent la
chose de cette maniere..
Prometée ayant: formé
l'homme
,
obtint de-Minerve sa patrone d'aller faire un tour dans les Cieux,
pour en tirer de quoy persectionner son ouvrage. Ii
porte un flambeau fous son;
manteau, l'allume au Soleil )'& redescend promptement vers son homme ;
il
lui met le feu à la tête: mais
le cerveau humide, à l'approche de ce feu & de cette
lumiere du Soleil, lâcheunéternuement violent qui éteint le flambeau de Prometée. Celui-ci en fureur
devoirque le premiertrait
de l'homme eût été d'éteindre sa lumiere, ôc que
sa peineétoit perduë
,
alloit prendreun caillou pour
casser la tête à l'homme,
lors qu'il éternua une seconde fois avec violence,
,& ralluma par ce souffle le
flambeau de Prometée. Ce.
lui-ci bien content, selicita l'homme sur la lumiere
qu'il venoit de recouvrer,
& souhaita pour lui qu'il en
usâtmieux
,
& ne la risquât
plus. Le vœua étéinutile:
mais la memoire en est ret
tée. Une troisiéme opinion
assure que l'avanture fut
telle.
Promettée avoit achevé
son modele
,
ôc le retouchoit; il vit que l'argile qui
formoit le nez s'étolt retirée en sechant, & que le
nez étoit trop court pour
un animal qui devoir être
fin, il remanie ce nez, &
y
ajoûte de nouvelle matiere
:
mais il touche par
malheur un petit nerf; aus
sitôt l'homme éternua d'une si grande force, que routes ses dents mal affermies
en sauterent. Prometéeeffrayé pria Dieu que cela
n'arrivât plus,& ditàl'homme, Dieunous assiste. On a,
toujours dit depuisla même
chose, de peur que pareil
accident. n'arrive.
Cette coûtume est dans
tous les pays. Lorsque l'Empereur du Monomotapa
éternué, ceux qui sont autour de lui lui font le souhait & salut ordinaire à haute voix; en forte que ceux
qui sont dans les chambres
voisines l'entendent, &
fassent le même salut
,
le-
)
quel le communiqué de
main en main à la place publique& à toute la ville,
qui en un instant prie pour
le Prince qui a
éternué. La
même choie se fait quand
il boit. V. l'Hist. de Ba..
ros, &c.
Les Espagnolstrouvèrent
cette coûtume de faluer
pour l'éternuëment établie
à la Floride
Fermer
Résumé : ETERNUEMENS.
Le texte explore les coutumes et les croyances associées à l'éternuement dans diverses cultures et époques. Sigonius explique que la coutume de saluer ceux qui éternuent remonte à une période où plusieurs personnes mouraient en éternuant ou en bâillant. Aristote, dans son ouvrage 'Histoire des animaux', aborde également les causes de l'éternuement. Les anciens Hébreux et Grecs voyaient l'éternuement comme un signe divin et adressaient des prières ou des salutations à ceux qui éternuaient. Les Latins, y compris l'empereur Tibère, partageaient cette pratique. Le texte mentionne des récits mythologiques, comme celui de Prométhée, qui observe que l'éternuement est le premier signe de vie de l'homme, justifiant ainsi la coutume de saluer ceux qui éternuent. Des pratiques similaires sont également notées chez l'Empereur du Monomotapa et les Espagnols en Floride. Ces exemples montrent la diversité des interprétations et des réponses à l'éternuement à travers le monde et les époques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3355
p. 41-44
BOUQUET DE Mlle DE S*** le jour de sainte Elisabeth, en lui envoyant un miroir de poche.
Début :
En vain j'ai devancé l'aurore [...]
Mots clefs :
Bouquet, Fleurs, Zéphyr, Miroir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUQUET DE Mlle DE S*** le jour de sainte Elisabeth, en lui envoyant un miroir de poche.
BOUQUET
DE Mlle DE S***
le jour de sainte Elisabeth., en lui envoyant un miroir de
poche.
EM vain j'ai devancé
l'aurore
Pour VQPM aller chercher
dans le jardin de
Flore
De* fleurs où vous
:
sieztrouverquelques
appass
Car Zephir me fermant
laporte,
Ma dit d'une voixfiere
forte:
AlieZ, retournez..,survos
Pas
Ne venez, point insulter
Flore.
Celle qui vous conduit
dans ces lieux écartez, A desfleurssurson teint
qui nefont que d'e'clore*
Rien -
ne peut sajouter à
tontes ses beautés
jille&, je vous le dis en-
,
core.
Moyhonteuse de ce refus>
Comme une femme firt
prudente,
J'aidit: Mon cher Zephir, je suis vôtre
servante,
Je sçai le vrti moyen de
vous rendre confus;
Je donne pour bouquet à
.-
l'aimablelsabelle
-
Unsimple miroir310 rien
plus
Zuand elle s'y verra Ji.
charmantesi belle,
Elle meprisera tout ce qui:
nient d'ailleurs,
Et n'aimera quelle,
Et nargue de vosfleurs.
DE Mlle DE S***
le jour de sainte Elisabeth., en lui envoyant un miroir de
poche.
EM vain j'ai devancé
l'aurore
Pour VQPM aller chercher
dans le jardin de
Flore
De* fleurs où vous
:
sieztrouverquelques
appass
Car Zephir me fermant
laporte,
Ma dit d'une voixfiere
forte:
AlieZ, retournez..,survos
Pas
Ne venez, point insulter
Flore.
Celle qui vous conduit
dans ces lieux écartez, A desfleurssurson teint
qui nefont que d'e'clore*
Rien -
ne peut sajouter à
tontes ses beautés
jille&, je vous le dis en-
,
core.
Moyhonteuse de ce refus>
Comme une femme firt
prudente,
J'aidit: Mon cher Zephir, je suis vôtre
servante,
Je sçai le vrti moyen de
vous rendre confus;
Je donne pour bouquet à
.-
l'aimablelsabelle
-
Unsimple miroir310 rien
plus
Zuand elle s'y verra Ji.
charmantesi belle,
Elle meprisera tout ce qui:
nient d'ailleurs,
Et n'aimera quelle,
Et nargue de vosfleurs.
Fermer
Résumé : BOUQUET DE Mlle DE S*** le jour de sainte Elisabeth, en lui envoyant un miroir de poche.
Le poème 'BOUQUET' est dédié à Mlle de S***. L'auteur souhaite lui offrir des fleurs, mais Zephir l'en empêche, affirmant que rien ne surpasse sa beauté. Humiliée, elle lui donne un miroir, espérant qu'elle se trouvera charmante et méprisera ainsi toutes les autres choses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3356
p. 44-46
RÉPONSE. Autre Bouquet impromptu renvoyé à Mlle de... qui s'appelloit Elisabeth.
Début :
Il me faut un bouquet pour une certaine Déesse, [...]
Mots clefs :
Bouquet, Fleurs, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE. Autre Bouquet impromptu renvoyé à Mlle de... qui s'appelloit Elisabeth.
REPONSE,
Autre Bouquetimpromptu
renvoyéà Mlle de. qui
s'appelloitElisabeth.
ILme,fautunfaûquet.
*-
; pour certaineDésse,
2)// un Dieu, qui d'abord
à S***s'adresse.
A labâteS***
en dé-
:"
pit d'Apollon,
ffouloit cueillir desfleurs
dansle sacré vallon.
JSlony dit le Dieudes vers,.
cette brune rp. trop
belley.
Vn bouquet impromptu
seroitindigned'elle:
Maù va trouver l'A.
motir luiseul enun.
,,: moment
Peut d'un tel impromptus'acquitterdignement
Autre Bouquetimpromptu
renvoyéà Mlle de. qui
s'appelloitElisabeth.
ILme,fautunfaûquet.
*-
; pour certaineDésse,
2)// un Dieu, qui d'abord
à S***s'adresse.
A labâteS***
en dé-
:"
pit d'Apollon,
ffouloit cueillir desfleurs
dansle sacré vallon.
JSlony dit le Dieudes vers,.
cette brune rp. trop
belley.
Vn bouquet impromptu
seroitindigned'elle:
Maù va trouver l'A.
motir luiseul enun.
,,: moment
Peut d'un tel impromptus'acquitterdignement
Fermer
3357
p. 46-48
MORT.
Début :
Dame Catherine de Lameth, épouse de Messire Armand de Bethune, [...]
Mots clefs :
Catherine de Lameth, Maison de Lameth
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT.
MORT.
Dame Catherine de
Eameth, épouse de Messire Armand de Bethune, Duc de Charost,
Pair de France, Capitaine des Gardes du
Corps du Roy, mourut
le ir. Novembre, - âgée
de 51. ans.
LaMaison deLamethtire sou origine de Neuville-
Vuitasse, Terre aux envu
rons d'Arras, qui est presèntement à une des branches de la Maison deMontmorency Un cadet de cet- teMaison pritle nom deLameth, soit. qu'ilait eu cette
Terre en partage, ou qu'il
ait épousé une femme de
ce nom, comme cela étoit
fort en usage dans ces,
temps-là. Ce même cadet
& ses descendans ont joint
aux armes de Neuville celles de Lameth. Plusieurs
prétendent quelles lui ont.
été dounées par Godéfjrpy:
de Bouillon.Ilsonttoujours
confervé celles de Neuville
,
écartelées erifemble^
tanrôt en. premier
,
tantôt
en second, sans yen avoir
mêlé d'autres, jusqu'à environ l'année1450. que les,
branches,se séparerent.On
voitencore ceux de cette
Maison des premiers parmi
la plus haute Noblesse de:
Flandres; dans ks plus anciennes Chartres des Ah-*
bayesde Flandres. Ils avoient l'honneur d'êtreparem des Comtes de Flandres leurs Souverains. '-.
Dame Catherine de
Eameth, épouse de Messire Armand de Bethune, Duc de Charost,
Pair de France, Capitaine des Gardes du
Corps du Roy, mourut
le ir. Novembre, - âgée
de 51. ans.
LaMaison deLamethtire sou origine de Neuville-
Vuitasse, Terre aux envu
rons d'Arras, qui est presèntement à une des branches de la Maison deMontmorency Un cadet de cet- teMaison pritle nom deLameth, soit. qu'ilait eu cette
Terre en partage, ou qu'il
ait épousé une femme de
ce nom, comme cela étoit
fort en usage dans ces,
temps-là. Ce même cadet
& ses descendans ont joint
aux armes de Neuville celles de Lameth. Plusieurs
prétendent quelles lui ont.
été dounées par Godéfjrpy:
de Bouillon.Ilsonttoujours
confervé celles de Neuville
,
écartelées erifemble^
tanrôt en. premier
,
tantôt
en second, sans yen avoir
mêlé d'autres, jusqu'à environ l'année1450. que les,
branches,se séparerent.On
voitencore ceux de cette
Maison des premiers parmi
la plus haute Noblesse de:
Flandres; dans ks plus anciennes Chartres des Ah-*
bayesde Flandres. Ils avoient l'honneur d'êtreparem des Comtes de Flandres leurs Souverains. '-.
Fermer
Résumé : MORT.
Le texte annonce le décès de Dame Catherine de Eameth, épouse de Monsieur Armand de Bethune, Duc de Charost, Pair de France et Capitaine des Gardes du Corps du Roy. Elle est décédée le 1er novembre à l'âge de 51 ans. La Maison de Lameth, originaire de Neuville-Vitasse près d'Arras, est une branche de la Maison de Montmorency. Un cadet de cette Maison a adopté le nom de Lameth, soit par héritage, soit par mariage. Les descendants ont intégré les armes de Lameth à celles de Neuville. Selon certaines sources, ces armes auraient été données par Godefroy de Bouillon. Les armes de Neuville et de Lameth ont été combinées jusqu'environ 1450, date à laquelle les branches se sont séparées. Des membres de cette Maison sont encore présents parmi la haute noblesse de Flandres, mentionnés dans les chartes des Abbayes de Flandres. Ils étaient parents des Comtes de Flandres, leurs souverains.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3358
p. 49-60
ODE SUR LA JUSTICE. A M. d'Argenson, Conseiller d'Etat.
Début :
Quelle est cette auguste Immortelle [...]
Mots clefs :
Justice, Mortels, Argenson, Maître, Monarque, Peuple, Vertus, Juste pouvoir, Zèle, Peindre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE SUR LA JUSTICE. A M. d'Argenson, Conseiller d'Etat.
ODE
SUR. LA JUSTICE.
A M.. d'Argenfin
,
Conseillet
d'Etat. QtJelle est cette auguste
Immortelle
Que je vois descendre des
Cieux?
Tout mon cœur s'enflâme
pour elle,
Sitôt qu'elle brille à mes
yeux.
N'en doutons pointy c'en:
la Justice
:
Mortels, que chacun obeisse
Elle vient nous donner des
des loix:
Oracle du Maître suprême,
L'enfer, la terre, le ciel
même, 1\
Tout doit reconnoître sa
VOIX
* Digne choix du plus digne
Maître
Qui jamais ait régné sur
nous,
D'Argenson,tusçaisla con- noître,
'Ce,te voix qui nous parle
à
tous.
Sur tes consèils elle preside;
Peut-on sans la prendre
pour guide
Discerner le mal & le bien?
C'est sur elle que tout se
sonde,
Et le premier trône du
monde -
N'a point de plus ferme
soûtien.
Le Maître à qui tout rend
hommage
Surl'équité fonde ses droits;
Louis est sa vivante image,
Qu'il soit le module des
Rois.
Long-temps cheri de laviCtoire
A-t-ilfaitconfiller sa gloire
Dans le vain nom de conquérant?
Non, ce qui le rend plus
auguste,
C'est qu'en lui le tirre de
juste
Confirme le titre de grand.
En vain un Monarque se
Rare
Que son pouvoir n'a point
,
.dcga!
; *
Desquesaninjusticeéclate
L'univers est son tribunal.
Il se voit contraint d'y repondre;
S'il s'égare jusqu'à confodre
L'innocent & le criminel
,
Le châtiment
,
la recompenle
Font de la main qui les diCpense
L'éloge ou l'opprobre éternel.
C'est peu que de sa loy suprême
On appelle au Maître des
Rois,
Il répond comme de luimême
Des Ministres dont il faitchoix.
C'est à
ces infaillibles marques
Que du plus sage des Monarques
Lajustice éclateànosyeux,
Il commet son peuple à ton
zele,
Et tu fais, ministre fidele,
La felicicé de ces lieux.
Ici ma voix est suspenduë,
J'ai trop de vertus à chanter,
Et ma recherche conson.
duë
Ne sçait à quel choix s'arreter.
Mais c'est trop garderle si..
;lence,
D'où vient que ma Musc
balance?
Mon choix nest-il pas deja
-
fait?
J'ai fîû d'abord me le préferire,
Et la justice peut suffire
A faire un Ministre parfais
O combien son amourt'enflâme!
Qu'il excite en toy de transports !
Ce feu rrop presle dans ton
ame
Cherche à se répandre au
dehors;
De là ce courroux qui c'a.-
nime
A la feule approche du crime:
L'épouvante fuit le respect,
Il n'estpoint de si fier coupable,
Quelque effort dont il soit
capable,
Qui ne pâlisse à
ton aspect.
Mais quel bonheur pour
l'innocence
>
Qui jamais ne t'implore en
vain!
Sur ton cœur qu'elle a
de
puissancei
Tu n'as plus qu'un aspect
serain:
Telsur les flots un prompt
orage
Couvrant le ciel d'un noir
nuage
> Contraint le jour à se cac
her;
Mais le pere de lalumiere
Reprend-il sa splendeur
premiere,
Il rend l'esperance au nocher.
-
Ainsi, favorable & severe,
Signalant unjuste pouvoir,
Tour à
tour de juge & de
pere
Tu remplis le double de- voir; Sourd à l'interêt, à la brigue
Perçant la plussecrete intrigue
Que l'impostiure ore tramer;
Tel enfin que j'ose te peindre,
Forçant les méchans à
te
craindre
x
Tu portes les bons à t'aimer.
Je n.o[e endire davantage,
Et si jachevoisle tableau,
Loin de m'accorder ton
suffrage,
Tu defàvoûrois mon pinceau :
Mais mon zele fût-il coupable,
Tu cefleroisd'être équitable,
Si tu ne t'en prenois qu'à
moy;
Ta vertu même en est complice.
J'ai voulu peindre la Justice,
Je ne lai pu que d'aprés
toy.
MlleBARBIER
SUR. LA JUSTICE.
A M.. d'Argenfin
,
Conseillet
d'Etat. QtJelle est cette auguste
Immortelle
Que je vois descendre des
Cieux?
Tout mon cœur s'enflâme
pour elle,
Sitôt qu'elle brille à mes
yeux.
N'en doutons pointy c'en:
la Justice
:
Mortels, que chacun obeisse
Elle vient nous donner des
des loix:
Oracle du Maître suprême,
L'enfer, la terre, le ciel
même, 1\
Tout doit reconnoître sa
VOIX
* Digne choix du plus digne
Maître
Qui jamais ait régné sur
nous,
D'Argenson,tusçaisla con- noître,
'Ce,te voix qui nous parle
à
tous.
Sur tes consèils elle preside;
Peut-on sans la prendre
pour guide
Discerner le mal & le bien?
C'est sur elle que tout se
sonde,
Et le premier trône du
monde -
N'a point de plus ferme
soûtien.
Le Maître à qui tout rend
hommage
Surl'équité fonde ses droits;
Louis est sa vivante image,
Qu'il soit le module des
Rois.
Long-temps cheri de laviCtoire
A-t-ilfaitconfiller sa gloire
Dans le vain nom de conquérant?
Non, ce qui le rend plus
auguste,
C'est qu'en lui le tirre de
juste
Confirme le titre de grand.
En vain un Monarque se
Rare
Que son pouvoir n'a point
,
.dcga!
; *
Desquesaninjusticeéclate
L'univers est son tribunal.
Il se voit contraint d'y repondre;
S'il s'égare jusqu'à confodre
L'innocent & le criminel
,
Le châtiment
,
la recompenle
Font de la main qui les diCpense
L'éloge ou l'opprobre éternel.
C'est peu que de sa loy suprême
On appelle au Maître des
Rois,
Il répond comme de luimême
Des Ministres dont il faitchoix.
C'est à
ces infaillibles marques
Que du plus sage des Monarques
Lajustice éclateànosyeux,
Il commet son peuple à ton
zele,
Et tu fais, ministre fidele,
La felicicé de ces lieux.
Ici ma voix est suspenduë,
J'ai trop de vertus à chanter,
Et ma recherche conson.
duë
Ne sçait à quel choix s'arreter.
Mais c'est trop garderle si..
;lence,
D'où vient que ma Musc
balance?
Mon choix nest-il pas deja
-
fait?
J'ai fîû d'abord me le préferire,
Et la justice peut suffire
A faire un Ministre parfais
O combien son amourt'enflâme!
Qu'il excite en toy de transports !
Ce feu rrop presle dans ton
ame
Cherche à se répandre au
dehors;
De là ce courroux qui c'a.-
nime
A la feule approche du crime:
L'épouvante fuit le respect,
Il n'estpoint de si fier coupable,
Quelque effort dont il soit
capable,
Qui ne pâlisse à
ton aspect.
Mais quel bonheur pour
l'innocence
>
Qui jamais ne t'implore en
vain!
Sur ton cœur qu'elle a
de
puissancei
Tu n'as plus qu'un aspect
serain:
Telsur les flots un prompt
orage
Couvrant le ciel d'un noir
nuage
> Contraint le jour à se cac
her;
Mais le pere de lalumiere
Reprend-il sa splendeur
premiere,
Il rend l'esperance au nocher.
-
Ainsi, favorable & severe,
Signalant unjuste pouvoir,
Tour à
tour de juge & de
pere
Tu remplis le double de- voir; Sourd à l'interêt, à la brigue
Perçant la plussecrete intrigue
Que l'impostiure ore tramer;
Tel enfin que j'ose te peindre,
Forçant les méchans à
te
craindre
x
Tu portes les bons à t'aimer.
Je n.o[e endire davantage,
Et si jachevoisle tableau,
Loin de m'accorder ton
suffrage,
Tu defàvoûrois mon pinceau :
Mais mon zele fût-il coupable,
Tu cefleroisd'être équitable,
Si tu ne t'en prenois qu'à
moy;
Ta vertu même en est complice.
J'ai voulu peindre la Justice,
Je ne lai pu que d'aprés
toy.
MlleBARBIER
Fermer
Résumé : ODE SUR LA JUSTICE. A M. d'Argenson, Conseiller d'Etat.
L'ode 'Sur la Justice' est dédiée à M. d'Argenfon, Conseiller d'État. Elle célèbre la justice comme une force divine et immortelle, descendue des cieux, qui guide les hommes à distinguer le bien du mal et fonde les lois. La justice est l'oracle du Maître suprême, reconnue par l'enfer, la terre et le ciel. Le roi Louis est loué pour incarner la justice non par ses conquêtes, mais par son titre de juste. Tout monarque doit rendre des comptes à l'univers en cas d'injustices. La justice dirige également les ministres choisis par le roi. Le poète exprime son admiration pour la justice, qui inspire respect et crainte, comparée à un orage apportant l'espoir après la tempête. Elle est à la fois sévère et favorable, capable de percer les intrigues secrètes et de forcer les méchants à la craindre tout en inspirant l'amour des bons. Le poète conclut en affirmant que sa description de la justice est inspirée par les vertus de M. d'Argenfon, qu'il considère comme l'incarnation de la justice.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3359
p. 60-64
Fragment du Poëme de la Rune. [titre d'après la table]
Début :
On recherche la volupté, [...]
Mots clefs :
Rhune, Diable, Ermitage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Fragment du Poëme de la Rune. [titre d'après la table]
Dans le Mercure de
en a
omis, par un feüillet
égarè'.,'la fin du Poème de la
Rune. Cet ouvrage a
fait asfeZ. de plaisir, pourmériter
l'attention de donner ici ce
fragment omis qui finit ce
Poëme.
,
On recherche la volupté
),
Parce qu'elle flate& qu'on
l'aime;
Et si du diable on est tenté,
Il faut dire la verité,
Chacun est son diable soymeme:
Mais laissons le diable en (repos,-
Et reprenons nôtre propos.
Que ferez
-
vous feule isolée
Sur vôtre Rune desolée?
Que faire là ?
je n'en sçai
rien:
Mais vous pour elle si zelée
Peut-être le sçavez-vous
,
2-bieç.-
Helas! si j'en crois mesalarmes,
Un cruel ennui vous attend;
Ce roc pour vous si plein
de charmes,
., Et que par-tout vous vantez tant,
Vous fera bien verser des
larmes.
Il me semble déjà vous voir
La tête sur la main penchée,
Regretter cet ancien manoir
Dont vous vous ferez arra- chée
Et du matinjusques au foir
Trouver bien lugubre ôc
bien noir
Le nid où vousferez juchée,
Disant souventd'un cœur
contrit:
Helas! on me l'avoit bien
dit.
Je n'en dirai pas davantage,
Mes avis seroient super flus;
Courez, volez à l'hermitage,
Partez, je ne vous retiens
plus;
Allez où vôtre cœur aspire,
Vous n'y
ferez pas long ieL
jour.
S'il restoit quelque chose à
dire,
Je le garde pour le retour
en a
omis, par un feüillet
égarè'.,'la fin du Poème de la
Rune. Cet ouvrage a
fait asfeZ. de plaisir, pourmériter
l'attention de donner ici ce
fragment omis qui finit ce
Poëme.
,
On recherche la volupté
),
Parce qu'elle flate& qu'on
l'aime;
Et si du diable on est tenté,
Il faut dire la verité,
Chacun est son diable soymeme:
Mais laissons le diable en (repos,-
Et reprenons nôtre propos.
Que ferez
-
vous feule isolée
Sur vôtre Rune desolée?
Que faire là ?
je n'en sçai
rien:
Mais vous pour elle si zelée
Peut-être le sçavez-vous
,
2-bieç.-
Helas! si j'en crois mesalarmes,
Un cruel ennui vous attend;
Ce roc pour vous si plein
de charmes,
., Et que par-tout vous vantez tant,
Vous fera bien verser des
larmes.
Il me semble déjà vous voir
La tête sur la main penchée,
Regretter cet ancien manoir
Dont vous vous ferez arra- chée
Et du matinjusques au foir
Trouver bien lugubre ôc
bien noir
Le nid où vousferez juchée,
Disant souventd'un cœur
contrit:
Helas! on me l'avoit bien
dit.
Je n'en dirai pas davantage,
Mes avis seroient super flus;
Courez, volez à l'hermitage,
Partez, je ne vous retiens
plus;
Allez où vôtre cœur aspire,
Vous n'y
ferez pas long ieL
jour.
S'il restoit quelque chose à
dire,
Je le garde pour le retour
Fermer
Résumé : Fragment du Poëme de la Rune. [titre d'après la table]
Le texte présente un fragment omis du poème 'La Rune', publié dans le Mercure de France. L'auteur exprime son plaisir à découvrir cet ouvrage et souhaite compléter le poème en incluant ce fragment manquant. Le poème explore la quête de la volupté et la tentation du diable, soulignant que chacun est son propre diable. Il aborde ensuite la solitude et l'ennui qui guettent une personne isolée sur une rune désolée. Cette personne regrette un ancien manoir et trouve lugubre son nouveau nid. L'auteur conseille à cette personne de suivre son cœur et de partir, prédisant que son séjour ne sera pas long. Il garde ses autres avis pour le retour de cette personne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3360
p. 64-65
« M. de la Chaussée, Fermier general, est mort. On a [...] »
Début :
M. de la Chaussée, Fermier general, est mort. On a [...]
Mots clefs :
M. de la Chaussée, Fermier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « M. de la Chaussée, Fermier general, est mort. On a [...] »
M. dela Chaussée, Fermier general
,
est mort. On
a
donné sa place à M. Laugeois. Le choix & la diftindion que le Ministre en a
fait, quoy qu'il ne soit âgé
que d'environ vingt-neuf
ans, fait juger qu'il remplira cette place suivant
son attente. Ceux qui l'ont
pratiqué jusqu'à present le
pensent ainsi.
Il est petit-neveu de feu
M.
M.Laugeois d'Imbercourt,
qui aoccupé une pareille
place dans
les
Fermes generales pendant quarante
ans, & qui eut deuxenfans,
-- dont l'un est à presant Intendant à Soissons, &l'autre,mortedepuis cinq
ans,avoit"., étémariée1
en premieres noces à M. le Marquis de la Paupliniere, &
en --fezotide-sau-feu le Maréchal de Tourville
,
est mort. On
a
donné sa place à M. Laugeois. Le choix & la diftindion que le Ministre en a
fait, quoy qu'il ne soit âgé
que d'environ vingt-neuf
ans, fait juger qu'il remplira cette place suivant
son attente. Ceux qui l'ont
pratiqué jusqu'à present le
pensent ainsi.
Il est petit-neveu de feu
M.
M.Laugeois d'Imbercourt,
qui aoccupé une pareille
place dans
les
Fermes generales pendant quarante
ans, & qui eut deuxenfans,
-- dont l'un est à presant Intendant à Soissons, &l'autre,mortedepuis cinq
ans,avoit"., étémariée1
en premieres noces à M. le Marquis de la Paupliniere, &
en --fezotide-sau-feu le Maréchal de Tourville
Fermer
Résumé : « M. de la Chaussée, Fermier general, est mort. On a [...] »
M. de la Chaussée, Fermier général, est décédé. M. Laugeois, âgé de vingt-neuf ans, lui a succédé. Son expérience et sa distinction promettent une gestion conforme aux attentes. Il est le petit-neveu de M. Laugeois d'Imbercourt, ancien Fermier général pendant quarante ans. Ce dernier avait deux enfants, l'un est Intendant à Soissons, l'autre est décédé depuis cinq ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3361
p. 66-72
Prologue de Melpomene & de Thalie, Sur un Heros.
Début :
Quittez, ma soeur, une arrogance vaine, [...]
Mots clefs :
Melpomène, Thalie, Héros, Gloire, Chants, Lauriers immortels, Exploits, Mémoire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prologue de Melpomene & de Thalie, Sur un Heros.
Prologue de Melpomene
SedeThalîé^
SurunHeros.
MELPOMENE.
QUittez,
ma sœur ,une
arrogancevaine,
Osez-vouscomparer vos.
-
frivoles chansons
Aux nobles
,
aux sublimes
sons
Del'heroïque Melpomene?
- THALIE.
Hé de grace,ma sœur,treve
de vanité,
Vivez en paix avec Thalie;
Vous sçavezque vingt fois elle
a déconcerté
Pour une ennuyeuse folie
Vôtre ennuyeusegravité.
MELPOMENE.
Ma voix ressuscite lagloire
De mesantiques demiDieux,
Etje consacre la memoire
Dé ceux qui brillent à vos
yeux. THALIE.
Vos chantspar leur lugubre
accord
Fatiguentsouvent leuroreille,
Ma flute souvent les réveille,
Et vôtrelyre les endort.
MELPOMENE.
Croyez-vous que ce soit un
talent fortutile
, De badiner à
tout propos ?
TAH-AL1E.,
Vous imaginez-vous qu'il
soit si difficile :
De faire briller les Heros ?
MELPOMENE.
De lauriers immortels je
' couronne leurs têtes,
»
THALIE.
Jesçai les délasser par d'à.- greablefêtes. d a,«..-
MELPOMENE. Jevante leux exploits.
THALIE.
J'amuse leurs desirs,
MELPOMENE.
Je prens foin de leur gloire..
THALIE.
Et moy de leurs plaisirs..
MELPOMENE.
Je m'étonne qu'une Déesse,.
Qu'une Mufe se laisse à la
-
gloire entraîner;
L'amour propreest une soi- blesse
Qu'aux malheureuxmortels on doit abandonner.
'-' THALIE. Plusona le cœur grand, ôc
plus la gloire touche;
J'ai reçû comme vous ce
dangereux present:
Mais le mien est vif& plaifaut>
-- Etlevôtre est sombre&farouche.
MELPOMENE.
Vous êtes ma cadette, au
jugement de tous,
, Et l'on est modeste à vôtre
âge.
THALIE.
Si je fuis plus jeune qu:
vous,
Ne vousétonnez pas si je
plais davantage..
MELPOMENE.
Ne profanons point nôtre
voix
Par une odieuse querelle;
Des Herosle noble modele
Nous fournir de plus doux
emplois
:
Il a mille vertus dignes de
sanaissance,
Les Mufes dontil est l'appui
Doivent se consacrer à lui
Par zele & par reconnoiC
.- sance.
THALIE
A servir ce Heros bornons
nôtre desir.
MELPOMENE.
C'est le plus digne employ
des Filles de Memoire.
THALIE.
Que Melpomene veille à
celebrer sa gloire.
MELPOMENE.
Que Thalie ait le fbhid'oc<
cuper son loisir.
MELPOM. & THALIE.
Que Melpomene veille à
celebrer sa gloire,
Que Thalie ait le foin d'occuper son loisir
SedeThalîé^
SurunHeros.
MELPOMENE.
QUittez,
ma sœur ,une
arrogancevaine,
Osez-vouscomparer vos.
-
frivoles chansons
Aux nobles
,
aux sublimes
sons
Del'heroïque Melpomene?
- THALIE.
Hé de grace,ma sœur,treve
de vanité,
Vivez en paix avec Thalie;
Vous sçavezque vingt fois elle
a déconcerté
Pour une ennuyeuse folie
Vôtre ennuyeusegravité.
MELPOMENE.
Ma voix ressuscite lagloire
De mesantiques demiDieux,
Etje consacre la memoire
Dé ceux qui brillent à vos
yeux. THALIE.
Vos chantspar leur lugubre
accord
Fatiguentsouvent leuroreille,
Ma flute souvent les réveille,
Et vôtrelyre les endort.
MELPOMENE.
Croyez-vous que ce soit un
talent fortutile
, De badiner à
tout propos ?
TAH-AL1E.,
Vous imaginez-vous qu'il
soit si difficile :
De faire briller les Heros ?
MELPOMENE.
De lauriers immortels je
' couronne leurs têtes,
»
THALIE.
Jesçai les délasser par d'à.- greablefêtes. d a,«..-
MELPOMENE. Jevante leux exploits.
THALIE.
J'amuse leurs desirs,
MELPOMENE.
Je prens foin de leur gloire..
THALIE.
Et moy de leurs plaisirs..
MELPOMENE.
Je m'étonne qu'une Déesse,.
Qu'une Mufe se laisse à la
-
gloire entraîner;
L'amour propreest une soi- blesse
Qu'aux malheureuxmortels on doit abandonner.
'-' THALIE. Plusona le cœur grand, ôc
plus la gloire touche;
J'ai reçû comme vous ce
dangereux present:
Mais le mien est vif& plaifaut>
-- Etlevôtre est sombre&farouche.
MELPOMENE.
Vous êtes ma cadette, au
jugement de tous,
, Et l'on est modeste à vôtre
âge.
THALIE.
Si je fuis plus jeune qu:
vous,
Ne vousétonnez pas si je
plais davantage..
MELPOMENE.
Ne profanons point nôtre
voix
Par une odieuse querelle;
Des Herosle noble modele
Nous fournir de plus doux
emplois
:
Il a mille vertus dignes de
sanaissance,
Les Mufes dontil est l'appui
Doivent se consacrer à lui
Par zele & par reconnoiC
.- sance.
THALIE
A servir ce Heros bornons
nôtre desir.
MELPOMENE.
C'est le plus digne employ
des Filles de Memoire.
THALIE.
Que Melpomene veille à
celebrer sa gloire.
MELPOMENE.
Que Thalie ait le fbhid'oc<
cuper son loisir.
MELPOM. & THALIE.
Que Melpomene veille à
celebrer sa gloire,
Que Thalie ait le foin d'occuper son loisir
Fermer
Résumé : Prologue de Melpomene & de Thalie, Sur un Heros.
Le texte relate une dispute entre Melpomène, muse de la tragédie, et Thalie, muse de la comédie. Melpomène reproche à Thalie de comparer ses chansons frivoles aux chants héroïques qu'elle célèbre. Thalie défend ses chansons en affirmant qu'elles divertissent et réveillent les auditeurs, contrairement aux chants lugubres de Melpomène. Melpomène insiste sur le fait qu'elle célèbre la gloire des héros et des demi-dieux, tandis que Thalie se vante de pouvoir les détendre et amuser. La dispute porte sur la valeur de leurs talents respectifs. Melpomène critique l'amour-propre de Thalie, qui répond que la gloire touche ceux qui ont un grand cœur. Elles conviennent finalement de se consacrer à un héros, Melpomène en célébrant sa gloire et Thalie en occupant son loisir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3362
p. 73-79
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la clef de Gentilhomme de la [...]
Mots clefs :
Espagne, Gentilhomme de la Chambre, Divan d'Alger, Te Deum, Lettres de Catalogne, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvellesd'Espagne.
Le Roy a
donné laclef
de Gentilhomme de la
Chambre au Marquis de
Casa Pabon, enconsideration des services de son
pere.
MilordLexington, Ministre d'Angleterre, arriva
le 18. Octobre à Madrid
à
accompagné du Duc de
Popoliqui étoit allé au-devant de luy, & qui le conduisit en une maison qu'on
luy avoit preparée par ordre
Roy, il eue audience particuliere de leurs Majestez le
mesme jour, le lendemain
il futtraité magnifiquement
au dépens de sa Majesté. Il
est aussiarrivé à Madrid un
cuvoyé du Divan 4Alger,
dont on ne sçait pas encore
la commission. Le Roya
fait chanter le Te Dtumm
actions de graces de la prise
du Qnesnoy; on fit des feux
&
desilluminations durant
- deux soirs.
,
On mande de Catalogne
, queleGeneralStatemberg
a
abandonné Cervera,à
cause que les Anglois au
nombre de trois mil cinq
cens &les Portugais au nombre de dix sept cens étoient
sur le point desembarquer,
outre qu'il éroit arrivé des
Troupes Françoises en
Roussillon qui l'avoir obtigé
de se rapprocher de Barcelone pour estre àportée de
couvrir la Ville.
D'autres lettresdeCatalogne portenr que l'armée
devoit le 16. Octobre passer
la Segre pour aller campèr
auxenvirons de Cervera, tÍque les ennemis avoient
abandonne, que le Prince
Tferclas de Tilly ayant été
informé qu'un Régiment
::de Cavalerie de !Electeur
Palatin, reduit à cent cinquante Maires, étoit dans
ilç voisinage de Cervera, fit
un détachement pour l'enlever;il marcha avec tant
de diligence qu'il le joignit
avant le jour, & l'ayant enveloppé de tous côtez, il
prit le Regiment entier sans
luy donner le tems de se
mettre en deffense. Les let-
: de Saragosse portent qu'un
corps composé de Troupes
reglées des hnncmiSjdcVolontaires & deMiquelets
étoit venu se porter sur la
Rivièred'Aragon & de NaVarie :
mais quelques Troupes Espagnolessétant af.
semblées avec un grand
nombre de Volontaires de
ce pais-là avoit attaqué &
battu les ennemis & les
avoit poursuivis fort loin.
On écrit de l'armée de de.
vant Campo- Mayor que le
14.Octobre on avoit commencé à battre la place avec
trois batteries composées de
Vingt
- quatre pieces do1
Canon & d'onze mortiers
le11. au matin les assiegez
firent une sortie avec seize,
Compagnies de Grenadiers
& quatre cens Soldats, ils.
furent repoussez avec tant
de vigueur qu'ils furent obligezde se retirer en si grand
desordre, qu'une partie fut,
coupée; en forte qu'ils ont
cil environ deux cens hom-.
mes tuez, blessez, &
faits
prisonniers. Le 18. la derniere paralelle fut achevée
à six toises du chemin cOU-"
vert & on avoit fait bréche
àla muraille.
LesTioupesAngloiic^
aprèssjëtriefcp^rçps.tj^J'Àrn\£ç dçs Alliez se fon~
vers laMer à Ville Fr^pçho,
Gf Panades, (nue Tarragone & Barcelone,, ouelles,
attendent une Escadre sur
laquelle elles doivent s'embarquer pour retourner en
Angleterre; les Portugais.
(c préparent ayflà pour retourner en Portugal
Le Roy a
donné laclef
de Gentilhomme de la
Chambre au Marquis de
Casa Pabon, enconsideration des services de son
pere.
MilordLexington, Ministre d'Angleterre, arriva
le 18. Octobre à Madrid
à
accompagné du Duc de
Popoliqui étoit allé au-devant de luy, & qui le conduisit en une maison qu'on
luy avoit preparée par ordre
Roy, il eue audience particuliere de leurs Majestez le
mesme jour, le lendemain
il futtraité magnifiquement
au dépens de sa Majesté. Il
est aussiarrivé à Madrid un
cuvoyé du Divan 4Alger,
dont on ne sçait pas encore
la commission. Le Roya
fait chanter le Te Dtumm
actions de graces de la prise
du Qnesnoy; on fit des feux
&
desilluminations durant
- deux soirs.
,
On mande de Catalogne
, queleGeneralStatemberg
a
abandonné Cervera,à
cause que les Anglois au
nombre de trois mil cinq
cens &les Portugais au nombre de dix sept cens étoient
sur le point desembarquer,
outre qu'il éroit arrivé des
Troupes Françoises en
Roussillon qui l'avoir obtigé
de se rapprocher de Barcelone pour estre àportée de
couvrir la Ville.
D'autres lettresdeCatalogne portenr que l'armée
devoit le 16. Octobre passer
la Segre pour aller campèr
auxenvirons de Cervera, tÍque les ennemis avoient
abandonne, que le Prince
Tferclas de Tilly ayant été
informé qu'un Régiment
::de Cavalerie de !Electeur
Palatin, reduit à cent cinquante Maires, étoit dans
ilç voisinage de Cervera, fit
un détachement pour l'enlever;il marcha avec tant
de diligence qu'il le joignit
avant le jour, & l'ayant enveloppé de tous côtez, il
prit le Regiment entier sans
luy donner le tems de se
mettre en deffense. Les let-
: de Saragosse portent qu'un
corps composé de Troupes
reglées des hnncmiSjdcVolontaires & deMiquelets
étoit venu se porter sur la
Rivièred'Aragon & de NaVarie :
mais quelques Troupes Espagnolessétant af.
semblées avec un grand
nombre de Volontaires de
ce pais-là avoit attaqué &
battu les ennemis & les
avoit poursuivis fort loin.
On écrit de l'armée de de.
vant Campo- Mayor que le
14.Octobre on avoit commencé à battre la place avec
trois batteries composées de
Vingt
- quatre pieces do1
Canon & d'onze mortiers
le11. au matin les assiegez
firent une sortie avec seize,
Compagnies de Grenadiers
& quatre cens Soldats, ils.
furent repoussez avec tant
de vigueur qu'ils furent obligezde se retirer en si grand
desordre, qu'une partie fut,
coupée; en forte qu'ils ont
cil environ deux cens hom-.
mes tuez, blessez, &
faits
prisonniers. Le 18. la derniere paralelle fut achevée
à six toises du chemin cOU-"
vert & on avoit fait bréche
àla muraille.
LesTioupesAngloiic^
aprèssjëtriefcp^rçps.tj^J'Àrn\£ç dçs Alliez se fon~
vers laMer à Ville Fr^pçho,
Gf Panades, (nue Tarragone & Barcelone,, ouelles,
attendent une Escadre sur
laquelle elles doivent s'embarquer pour retourner en
Angleterre; les Portugais.
(c préparent ayflà pour retourner en Portugal
Fermer
Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi d'Espagne a décerné la clé de Gentilhomme de la Chambre au Marquis de Casa Pabon, en reconnaissance des services de son père. Milord Lexington, ministre d'Angleterre, est arrivé à Madrid le 18 octobre, accueilli par le Duc de Popoliqui. Il a eu une audience avec leurs Majestés le même jour et a été traité magnifiquement le lendemain. Un envoyé du Divan d'Alger est également arrivé à Madrid, sans que sa mission soit connue. Le roi a ordonné des actions de grâce pour la prise du Quesnoy, avec des feux et des illuminations durant deux soirs. En Catalogne, le général Statemberg a abandonné Cervera face à l'imminence d'un débarquement de troupes anglaises et portugaises, ainsi que l'arrivée de troupes françaises en Roussillon. L'armée espagnole devait passer la Segre pour camper près de Cervera, abandonnée par les ennemis. Le prince Ferdinand de Tilly a capturé un régiment de cavalerie de l'Électeur Palatin près de Cervera. À Saragosse, des troupes espagnoles ont repoussé une attaque ennemie sur la rivière d'Aragon et de Navarre. À Campo-Mayor, les assiégés ont tenté une sortie le 11 octobre, mais ont été repoussés avec de lourdes pertes. Le 18 octobre, la dernière parallèle a été achevée à six toises du chemin couvert, et une brèche a été faite dans la muraille. Les troupes anglo-portugaises se préparent à embarquer à Villefranche, Panades, Tarragone et Barcelone pour retourner en Angleterre et au Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3363
p. 79-82
Nouvelles de Hollande.
Début :
Le Comte de Strafford, Plenipotentiaire d'Angleterre fit voile de [...]
Mots clefs :
Hollande, Comte de Strafford, Plénipotentiaire, Négociations de paix internationales, Angleterre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Hollande.
Nouvelles »
de Hollande.
Le Comte de Strafford
Plénipotentiaired'Anglq?
terre fit voile de la Brille Ic*
zt. Octobre & le 13. il
arriva à Londres, les Nego.
ciations pour la Paix font
toujours fort fccrettes; il
ne s'est rien fait depuis le
départ du Comte de Strafford pour aller en Angleterre où le bruit court qu'il
porte de nouvelles proposissonsdes Alliez. Le Prince
Eugene de Savoye arriva à
la Haye de Bruxelles le premier de Novembre; le foir
il eut une conférence avec
le sieur Hensius Pentionnaire &, avec le Comte de
Sinzendorf.
Les garnisons sont arrivées dans les Places Frontièrepourlesquelles elles
, étoient destinées. Il ya dans
Lille quinze bataillons& six
Escadrons, un pareil nombre à Tournay; quatre ba--
taillons & quatre Escadrons
à Menin; deux bataillons
à Varneron; a proportion
à Aire, à
Bethunc à
saint
Venant, à Courtray & à
Oudenarde; à Bruxelles
quatorze Bataillons & vingthuit Escadrons Impériaux.
Les Etats de Brabant sont
assemblez afin de trouver
des fonds pour leur subisstance.Les Anglois sontvoiturer
à Gand & à Btugesjes
provisionsqui ont été en-
,
i^que voyéespour, d'Angleterre rcjp^Lacer à leursj Dn-,
n)aga%s.L'Armepd<{4JEq>;
pire estoit encore campée te,
20. Octobre à Graben prés
dePhilsbourgoùelle attendoit avec impatiencela rell"
partition des quartiers d'hiver. On mandede Cologne,
qu'un parti François avoit
pillé sur le RIiuî une Barque chargée de marchandise qui n'avoic point de
Passeport
de Hollande.
Le Comte de Strafford
Plénipotentiaired'Anglq?
terre fit voile de la Brille Ic*
zt. Octobre & le 13. il
arriva à Londres, les Nego.
ciations pour la Paix font
toujours fort fccrettes; il
ne s'est rien fait depuis le
départ du Comte de Strafford pour aller en Angleterre où le bruit court qu'il
porte de nouvelles proposissonsdes Alliez. Le Prince
Eugene de Savoye arriva à
la Haye de Bruxelles le premier de Novembre; le foir
il eut une conférence avec
le sieur Hensius Pentionnaire &, avec le Comte de
Sinzendorf.
Les garnisons sont arrivées dans les Places Frontièrepourlesquelles elles
, étoient destinées. Il ya dans
Lille quinze bataillons& six
Escadrons, un pareil nombre à Tournay; quatre ba--
taillons & quatre Escadrons
à Menin; deux bataillons
à Varneron; a proportion
à Aire, à
Bethunc à
saint
Venant, à Courtray & à
Oudenarde; à Bruxelles
quatorze Bataillons & vingthuit Escadrons Impériaux.
Les Etats de Brabant sont
assemblez afin de trouver
des fonds pour leur subisstance.Les Anglois sontvoiturer
à Gand & à Btugesjes
provisionsqui ont été en-
,
i^que voyéespour, d'Angleterre rcjp^Lacer à leursj Dn-,
n)aga%s.L'Armepd<{4JEq>;
pire estoit encore campée te,
20. Octobre à Graben prés
dePhilsbourgoùelle attendoit avec impatiencela rell"
partition des quartiers d'hiver. On mandede Cologne,
qu'un parti François avoit
pillé sur le RIiuî une Barque chargée de marchandise qui n'avoic point de
Passeport
Fermer
Résumé : Nouvelles de Hollande.
Le texte décrit des événements politiques et militaires en Hollande et en Europe. Le Comte de Strafford, représentant de l'Angleterre, a quitté la Brille le 12 octobre et est arrivé à Londres le lendemain. Les négociations de paix restent confidentielles, et Strafford pourrait transmettre de nouvelles propositions des Alliés. Le Prince Eugène de Savoie est arrivé à la Haye de Bruxelles le 1er novembre pour une conférence avec Hensius et le Comte de Sinzendorf. Des garnisons ont été positionnées dans les places frontalières : Lille et Tournay accueillent chacune quinze bataillons et six escadrons, Menin quatre bataillons et quatre escadrons, Varneron deux bataillons, avec des proportions similaires à Aire, Béthune, Saint-Venant, Courtray et Oudenarde. Bruxelles abrite quatorze bataillons et vingt-huit escadrons impériaux. Les États de Brabant cherchent des fonds pour la subsistance des troupes. Les Anglais ont reçu des provisions à Gand et à Bruges, initialement envoyées d'Angleterre. L'armée impériale était encore près de Philsbourg le 20 octobre, attendant la répartition des quartiers d'hiver. À Cologne, un parti français a pillé une barque sur le Rhin, faute de passeport.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3364
p. 83-84
Nouvelles de Flandres.
Début :
Le Maréchal de Villars fait defiler les Troupes de la [...]
Mots clefs :
Flandres, Maréchal de Villars
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Flandres.
Nouvelles de Flandres.
Le Maréchal dg Villars a
fait defiler lesTroupes de
laMaison du Roy pouraller
3a,as leursquartiersordinaires,qui ont estésuivies
pat le reste de l'Armée,à
la reserve des Troupes qui
doivent resterdans les pLjce^
de la Frontiere
,-
il a mis de
grosses Garnisons dans les
places qu'il aconquises cette
Campagne :
il a
fait conduire à Ar ras & à Cambray
l'Artillerie quiaesté emplo-
yée au siege de Bouchain,
& celleduQuesnoyà Valenciennes; il est allé avec le
sieur de Valory Ingénieur
en chef, visiter le Quesnoy
& Bouchain, il a
ordonné
de nouvelles fortifications
,
& a
fait travailler à la réparation des brèches.
On mande de Namur
qu'un Parti de cetteVillelà étant allé en course du
côté de Louvain, avoirenlevé une quantité d Equipages, &avoit défaitledétachement qui les escortoit,
Le Maréchal dg Villars a
fait defiler lesTroupes de
laMaison du Roy pouraller
3a,as leursquartiersordinaires,qui ont estésuivies
pat le reste de l'Armée,à
la reserve des Troupes qui
doivent resterdans les pLjce^
de la Frontiere
,-
il a mis de
grosses Garnisons dans les
places qu'il aconquises cette
Campagne :
il a
fait conduire à Ar ras & à Cambray
l'Artillerie quiaesté emplo-
yée au siege de Bouchain,
& celleduQuesnoyà Valenciennes; il est allé avec le
sieur de Valory Ingénieur
en chef, visiter le Quesnoy
& Bouchain, il a
ordonné
de nouvelles fortifications
,
& a
fait travailler à la réparation des brèches.
On mande de Namur
qu'un Parti de cetteVillelà étant allé en course du
côté de Louvain, avoirenlevé une quantité d Equipages, &avoit défaitledétachement qui les escortoit,
Fermer
Résumé : Nouvelles de Flandres.
Le maréchal de Villars a déplacé les troupes de la Maison du Roi vers leurs quartiers ordinaires, sauf celles en réserve aux frontières. Il a placé des garnisons dans les places conquises et transféré l'artillerie d'Arras, Cambray et Valenciennes. Villars et Valory ont inspecté les fortifications de Bouchain et du Quesnoy, ordonnant des réparations. Un détachement de Namur a capturé des équipements près de Louvain.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3365
p. 85-91
De Venise.
Début :
Philippe de Variny grand Phisicien, Professeur Royal, mourut à Venise [...]
Mots clefs :
Venise, Philippe de Variny, Chevalier de Saint Marc, Doge, Lion de Saint Marc, Chevalier de Malthe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Venise.
De Venise.
,
Philippe de Variny grand
Phisicien,Professeur Royal,
mourut à Venise le 2.8.
Octobre.Ilétoit C hevalier
de S. Marc. Onne fera peutestre pas fâchédesçavoirce
.(jue c'est que Chevalier de
S. Marc.
Il y en a
de trois fortes,
la premiere cft une espece
derécompense dont leSenat
honnore particulieremenc
ceux d'entre les Nobles
Venitiens, qui ont fait de
grandes actions pour le
service de la Republique,ou
qui s'étant dignement acquittédes Ambassadesqu'on
leur avoit confiécs,reçoivent
du Senar mesme le titre de
de Chevalier qui leur avoit
été conférépar lesTêtes
Couronnées,auprés de squels
ils estoient Ambassadeurs;
ils ont le privilege de porter
la Stole d'or aux jours
de ceremonies, & sont
mesme dirtinguez les autres
jours pnr un galon d'or qui
borde la Stole noire qu'ils
portent ordinairement. Les
-
.f*'
deux autres onc accoûtumé
de se conferer à ceux qui
par le mérité des armes ou
des lettres, ont acquis l'estime de la Republique;quoique ceux-cy portent une
mesme marque de Chevalerie, on fait grande différence entre ceux qui le foilt
publiquement dans l'ExcellentissimeCollège, & ceux
qui en reçoivent le caractère
en particulier dansla chambre du Doge qui a
le pouvoir d'en créer de cette forte
quand il luy plaist. Voicy
ce qui se pratique pour la
reception des premiers.
L ExcellentissimeCollège
estant assemblé, le Cavalier
du Doge accompagnéde
l'Ecuyer & des autres Officiers de sa Sérénité,fait entrer celuy qu'on doit recevoir & le conduit aprèsles
trois reverences ordinaires
jusques au second degré du
Trône,aprés qu'il s'y est mis àOgenoux,leDogeassissous
~à D(, noux leS) a
ffis fous
un Dais au milieu de la Seigneurie luy fait connoistre
la refolurion qui a
été prise
de le faire Chevalier de fain^"
Marc,ensuite de quoy ille
frappe de l'Epée Ducale sur
chaque épaule,luydisant à>
chaque fois, estoMiles fidelis
-
& puis sur la tête en disant
encore, esto Eques Divi
Marci. Dans ce même rems
les Officiersluy attachent aux
pieds les Eperons d'or qu'ils
-
retirentaussitôt. Celaétant
fait le Doge luy met au col
une chaîne d'or où pend le
Lion de S. Marc, Symbole
ordinaire de la République;
au sortir de là il est conduit par ses Officiers jusqu'a
la porte du Palais au bruit
des Clairons & des Trom-
pettes. Ceux qui font reçus
ont le droit de Bourgeoisie
& le privilege de porter dans
leurs armes un musle de Lion
pour cimier. C'estun homme qu'on estime fort, la
distinctiondontMonsieur
de Varini a
été gratifié en le
recevant, c'est que la pluspart de ceux qu'oncrée Chevaliers de cette forte,achètent la chaîne qu'on leur met
au col, Se qu'il doit la sienne
àla libéralité de la Republique. La Croix d'or qui
pend au bas est chargée
d'azur,elleressemble fort
à celle de nos Chevaliers le
Malthe;ily a un rond au
milieu, dans lequel est un
Lion ailé d'uncôté qui tient
un
livre,& de l'autre: une
inscription.
S. C.
ALOYSIUS
CONTARENO.
DEI GRATIA
DUX VENETIARUM.
Et autour du rond.
VIRTUTIS
,
ET
HONORIS PRÆMIU
,
Philippe de Variny grand
Phisicien,Professeur Royal,
mourut à Venise le 2.8.
Octobre.Ilétoit C hevalier
de S. Marc. Onne fera peutestre pas fâchédesçavoirce
.(jue c'est que Chevalier de
S. Marc.
Il y en a
de trois fortes,
la premiere cft une espece
derécompense dont leSenat
honnore particulieremenc
ceux d'entre les Nobles
Venitiens, qui ont fait de
grandes actions pour le
service de la Republique,ou
qui s'étant dignement acquittédes Ambassadesqu'on
leur avoit confiécs,reçoivent
du Senar mesme le titre de
de Chevalier qui leur avoit
été conférépar lesTêtes
Couronnées,auprés de squels
ils estoient Ambassadeurs;
ils ont le privilege de porter
la Stole d'or aux jours
de ceremonies, & sont
mesme dirtinguez les autres
jours pnr un galon d'or qui
borde la Stole noire qu'ils
portent ordinairement. Les
-
.f*'
deux autres onc accoûtumé
de se conferer à ceux qui
par le mérité des armes ou
des lettres, ont acquis l'estime de la Republique;quoique ceux-cy portent une
mesme marque de Chevalerie, on fait grande différence entre ceux qui le foilt
publiquement dans l'ExcellentissimeCollège, & ceux
qui en reçoivent le caractère
en particulier dansla chambre du Doge qui a
le pouvoir d'en créer de cette forte
quand il luy plaist. Voicy
ce qui se pratique pour la
reception des premiers.
L ExcellentissimeCollège
estant assemblé, le Cavalier
du Doge accompagnéde
l'Ecuyer & des autres Officiers de sa Sérénité,fait entrer celuy qu'on doit recevoir & le conduit aprèsles
trois reverences ordinaires
jusques au second degré du
Trône,aprés qu'il s'y est mis àOgenoux,leDogeassissous
~à D(, noux leS) a
ffis fous
un Dais au milieu de la Seigneurie luy fait connoistre
la refolurion qui a
été prise
de le faire Chevalier de fain^"
Marc,ensuite de quoy ille
frappe de l'Epée Ducale sur
chaque épaule,luydisant à>
chaque fois, estoMiles fidelis
-
& puis sur la tête en disant
encore, esto Eques Divi
Marci. Dans ce même rems
les Officiersluy attachent aux
pieds les Eperons d'or qu'ils
-
retirentaussitôt. Celaétant
fait le Doge luy met au col
une chaîne d'or où pend le
Lion de S. Marc, Symbole
ordinaire de la République;
au sortir de là il est conduit par ses Officiers jusqu'a
la porte du Palais au bruit
des Clairons & des Trom-
pettes. Ceux qui font reçus
ont le droit de Bourgeoisie
& le privilege de porter dans
leurs armes un musle de Lion
pour cimier. C'estun homme qu'on estime fort, la
distinctiondontMonsieur
de Varini a
été gratifié en le
recevant, c'est que la pluspart de ceux qu'oncrée Chevaliers de cette forte,achètent la chaîne qu'on leur met
au col, Se qu'il doit la sienne
àla libéralité de la Republique. La Croix d'or qui
pend au bas est chargée
d'azur,elleressemble fort
à celle de nos Chevaliers le
Malthe;ily a un rond au
milieu, dans lequel est un
Lion ailé d'uncôté qui tient
un
livre,& de l'autre: une
inscription.
S. C.
ALOYSIUS
CONTARENO.
DEI GRATIA
DUX VENETIARUM.
Et autour du rond.
VIRTUTIS
,
ET
HONORIS PRÆMIU
Fermer
Résumé : De Venise.
Le texte relate la mort de Philippe de Variny, physicien et professeur royal, survenue à Venise le 2 août 1700. Il était Chevalier de Saint-Marc, une distinction vénitienne. Les Chevaliers de Saint-Marc sont divisés en trois catégories. La première récompense les nobles vénitiens pour des actions remarquables au service de la République ou pour avoir représenté Venise auprès des cours étrangères. Ces chevaliers portent une stole d'or lors des cérémonies et un galon d'or sur leur stole noire en temps ordinaire. Les deux autres catégories concernent ceux ayant mérité cette distinction par leurs exploits militaires ou intellectuels. La cérémonie de réception se déroule dans l'Excellentissime Collège, où le Doge frappe l'épaule du récipiendaire avec l'épée ducale et lui remet une chaîne d'or avec un lion de Saint-Marc. Philippe de Variny a reçu cette distinction sans acheter la chaîne, contrairement à la plupart des récipiendaires. La croix d'or qu'il porte ressemble à celle des Chevaliers de Malte et comporte une inscription et un lion ailé tenant un livre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3366
p. 92-96
Nouvelles de Flandres.
Début :
Les lettres de Flandres du 8. Novembre portent que le [...]
Mots clefs :
Flandres, Troupes du roi de Prusse, Meurs, Douai, Le Quesnoy, Bouchain, Dunkerque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Flandres.
ouvelles de Flandres,
Les lettres de Flandres du
8. Novembre portent que
le Prince d'Hanalle, Commandant en chef les Troupes du Roy de Prusse, s'est
emparé de vive force de la
Ville de Meurs sur la Meuse,
qui est de la succession du
Prince d'Orange; les Hollandois y avoient fait mettre
des Troupes & avoir dit
qu'il regleroit certe succession à la paix; mais le
Roy de Prusses'enestrendu
maistre. Cet événement auquel on ne s'attendoit pas
à cause que son Altesse
Electorale avoit promis
d'attendre la decision de -la
Chambre Imperiale de
Wetzlar, causa icy beaucoup de surprise;mais comme on n'a pas jugé à propos de s'attirer de nouvelles
affaires, on est convenu par
provision que les Troupes
Hollandoises & celles de
Brandebourg seroient la
garde conjointement. Les
lettres du 10. assuurent que
les habitans de la Ville ont
presté fermentdefidelicé à
son Altesse Electorale.
On mande d'Ypres que
les Hollandois font travailleraux fortifications du
Fort de la Kenoque; on
travaille aussi à celles de
Doüay,duQuesnoy & de
Bouchain, & on y a
joute
de nouveaux ouvrages; on
travaille à remplir tous les
magazins des places frontières Se à
y
faire de grands
amas de foin & d'avoine.
On écrit de Dunkerque que
les Armateurs de la Ville
Qnt fait desprises sur les
Hollandois pour la valeur
de plus de cent mil écus,
& ils les ont amenées dans
le Port;si les vents avoient
été bons, ils en auroienc
fait du moins encore autant.
Les lettres de DunKerque
du quatorziéme Novembre
portent que le Duc dOrmond y
estoit arrivé le
onziéme; il visira les Fortifications de la Ville & de
la Citadelle, les Galères &
les Vaisseaux. Il est parti
avec un vent favorable sur
un Yacht magnifique pour
repasser en Angleterre,
Messire N. Marquis de
Chevry, mourut Te 16.
Novembre. Il estoit petit
fils de Monsieur de Chevry,
Controlleur general des
Finances, homme de beaucoup d'esprit, & qui avoit
rendu de grandsservices à
l'Etat;le deffuntestoit un
homme d'une probité &
d'une pieté parfaite, pere de
Madame la Duchesse de
Noirmoutier. Il s'estoit distingué dans le service de la
guerre dans ses premières
années à la cette d'un beau
Regiment
Les lettres de Flandres du
8. Novembre portent que
le Prince d'Hanalle, Commandant en chef les Troupes du Roy de Prusse, s'est
emparé de vive force de la
Ville de Meurs sur la Meuse,
qui est de la succession du
Prince d'Orange; les Hollandois y avoient fait mettre
des Troupes & avoir dit
qu'il regleroit certe succession à la paix; mais le
Roy de Prusses'enestrendu
maistre. Cet événement auquel on ne s'attendoit pas
à cause que son Altesse
Electorale avoit promis
d'attendre la decision de -la
Chambre Imperiale de
Wetzlar, causa icy beaucoup de surprise;mais comme on n'a pas jugé à propos de s'attirer de nouvelles
affaires, on est convenu par
provision que les Troupes
Hollandoises & celles de
Brandebourg seroient la
garde conjointement. Les
lettres du 10. assuurent que
les habitans de la Ville ont
presté fermentdefidelicé à
son Altesse Electorale.
On mande d'Ypres que
les Hollandois font travailleraux fortifications du
Fort de la Kenoque; on
travaille aussi à celles de
Doüay,duQuesnoy & de
Bouchain, & on y a
joute
de nouveaux ouvrages; on
travaille à remplir tous les
magazins des places frontières Se à
y
faire de grands
amas de foin & d'avoine.
On écrit de Dunkerque que
les Armateurs de la Ville
Qnt fait desprises sur les
Hollandois pour la valeur
de plus de cent mil écus,
& ils les ont amenées dans
le Port;si les vents avoient
été bons, ils en auroienc
fait du moins encore autant.
Les lettres de DunKerque
du quatorziéme Novembre
portent que le Duc dOrmond y
estoit arrivé le
onziéme; il visira les Fortifications de la Ville & de
la Citadelle, les Galères &
les Vaisseaux. Il est parti
avec un vent favorable sur
un Yacht magnifique pour
repasser en Angleterre,
Messire N. Marquis de
Chevry, mourut Te 16.
Novembre. Il estoit petit
fils de Monsieur de Chevry,
Controlleur general des
Finances, homme de beaucoup d'esprit, & qui avoit
rendu de grandsservices à
l'Etat;le deffuntestoit un
homme d'une probité &
d'une pieté parfaite, pere de
Madame la Duchesse de
Noirmoutier. Il s'estoit distingué dans le service de la
guerre dans ses premières
années à la cette d'un beau
Regiment
Fermer
Résumé : Nouvelles de Flandres.
Le 8 novembre, le Prince d'Hanalle, commandant des troupes prussiennes, a pris la ville de Meurs sur la Meuse, appartenant à la succession du Prince d'Orange. Les Hollandais, qui avaient placé des troupes dans la ville et affirmé régler la succession à la paix, ont été surpris par cette action, l'Électeur ayant promis d'attendre la décision de la Chambre Impériale de Wetzlar. Pour éviter de nouveaux conflits, il a été convenu que les troupes hollandaises et celles de Brandebourg garderaient conjointement la ville. Les habitants de Meurs ont prêté serment de fidélité à l'Électeur. À Ypres, les Hollandais renforcent les fortifications du Fort de la Kenoque, ainsi que celles de Douai, du Quesnoy et de Bouchain, et constituent des réserves de foin et d'avoine dans les places frontalières. À Dunkerque, les armateurs ont capturé des navires hollandais pour une valeur de plus de cent mille écus. Le Duc d'Ormond est arrivé à Dunkerque le 11 novembre, a inspecté les fortifications et les vaisseaux, puis est reparti pour l'Angleterre. Le 16 novembre, Messire N. Marquis de Chevry est décédé. Petit-fils du Contrôleur général des Finances, il était connu pour son esprit et ses services à l'État, s'étant distingué dans le service de la guerre dans sa jeunesse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3367
p. 97-173
Suite du Memoire de l'oreille par rapport à la musique, ou les merveilles de la Trachée artere, tirées des observations des plus habiles Anatomistes, & de l'anatomie comparée.
Début :
L'Organe de la voix ou de la parole est [...]
Mots clefs :
Oreille, Musique, Veines et artères, Anatomie, Glotte, Gosier, Muscles, Air, Parole, Voix, Anneaux, Corps, Larynx, Homme, Cordon, Canal, Fente, Oiseaux, Dilatateur, Membrane, Bouche, Diaphragme, Aplatisseur, Vibrations, Souffle, Lèvres, Cartilage, Lobe du poumon, Organe, Épiglotte, Anatomiste
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite du Memoire de l'oreille par rapport à la musique, ou les merveilles de la Trachée artere, tirées des observations des plus habiles Anatomistes, & de l'anatomie comparée.
Suite du Memoire de l'oreille par rapport à la
musique
,
ou lesmerveilles de la Trachée
artere,tirées des observations desplus habiles Anatomistes, f5 de
l'anatomiecomparée.
L'Organe de la voix ou
de la parole est le gosier,
nommé par les Anatomie:
tes âpre ou trachéeartere,
pour le distinguer du go.
iiêr par où passent les alimens qu'ils appellent l'éso-
phage, & qu'on peut à eause de cela nommer en françois le passage des vivres.
Le gosier ou trachée artere
est composé de quarante
quatre parties qui fervent
à former la voix, sçavoir
de vingt six cartilages osseux, de douze muscles, de
trois especes de membranes
,
& de trois especes de
nerfs, sanscompter les arteres, les veines, les glandes, & autres parties qui
entrent encore dans sa
composition. Toutes ces
quarante quatre parties ont
leurs usages par rapport à
la voix, qu'il s'agit d'expliquer
,
c'est à-dire, de reduire aux regles de la mechanique & de la musique.
Nous appellons osseux les
vingt-six cartilages, parcequ'ils tiennent effectivement de la nature de l'os,
puisqu'ils contiennent tous
une espece de moëlle dans
le milieu de leur substance,
& qu'ils deviennent mesme des os parfaits dans
beaucoup de vieillards. Il
faut encore joindre à ces
quarante quatre organes le
diaphragme qui est un des
principaux instruments de
la voix, ce qui fait au moins
quarante cinq organes en
tout.
I. On a
de coustume de
distinguer le gosier en deux
partiesprincipales,quisont
a teste
,
nommée par les
Anatomistes, larinx
,
en
françois siffletou cornet,
& le corps du gosier. Ce
corps est un canal plus que
demy circulaire, dont la
convexité est tournée du
poflx du visage, & qui commençant à l'entrée des pou-
mons, monte le long du
passage des vivres sur lequel il est couché & applique par sa base. Il est composé ordinairement de
vingt un cartilages formez
chacun comme un grand
croissant
,
& qui sont fermez du costé de leur bafe
par une membrane musculeuse,laquelle regnant tout
le long de ce canal ,forme
cette base que je nomme
le MurcIe posterieur. Ces
cartilages sont liez les uns
aux autres par les fibres
longitudinaires de cette
membranemusculeuse,qui
s'inserent entre chacun
d'eux, &s'y attachent dans
tout leur contour. Par ce
moyen les fibres circulaires
de la mesme membrane,
qui traversent ces premiers
angles droits, se gonflant,
& se racourcissant par l'arrivée des esprits, ferment
ces anneaux ,& retrecissent la capacité du gosier;
& lorsque les fibres longitudinaires se gonflent & se
racourcissent, le canal en
est en mesme temps racourci
;
desorte que si l'on
souffle alors le vent sort
hors la poitrine avec effort,
ce canal s'enfle considerablement, le ressort des mes.
mes anneaux contribuë aussi à les dilater. Mais ce
racourcissement se fait encore parune autre membrane tendineuse qui tapisse intérieurement le
corps du gosier, & dont les
fibres longitudinaires qui
attachent intérieurement,
les mesmes anneaux pu
croiffans les uns aux autres,
les rapprochent les uns des
autres en se racourcissant
par leur ressort
,
quand le
gosier a
ététiré selon sa
longueur, & laissé ensuite
en liberté. :,
,
2. La teste du gosier ou le larinx
,
ou cornet
,
est
composée de cinq cartilages osseux comme les précedens, dent le plussolide
ala forme de l'embouchoir
d'une flute douce ou à bec,
coupé perpendiculaire
ment à sa longueur après
en avoir osté le tampon;
c'està dire que c'est une
espece d'anneau à tirer de
l'arc beaucoup plus large
dans une partie de son
corps que dansla partie opposée, aussi l'appelle-t'on
l'anneau. Le haut du corps
du gosier est joint avec le
bas de cet anneau par des
ligaments particuliers en
telle forte que la partie large de l'anneau est rootnée
vers le derriere de la teste
,
& posée sur l'esophage, &
la partie vuide & anterieure du mesme anneau est
recouverte par un second
cartilage nommé l'écu &
le bouclier
,
qui ressemble
assez à une cuirasse de fer,
estant voutéde mesme par
le devant. Ce cartilage ou
l'écu estant applari auroit
la figure d'un tra peze donc
la plus grande baze seroit
tournée en haut. Ilestfortement adherent au corps
de l'anneau par des ligaments propres; il s'esleve
mesme plus haut pour s'aller attacher parfesdeux angles ou cornes superieurcs
aux deux cornes de l'os de
la langue, appelle Joïde,
lequel tient par ce moyen
tout le gosier de l'homme
suspendu dans une situation
verticale.C'est cette partie voutée dumilieu de ré.
cu qu'on appelle le nœud
de la gorge
,
d'autres disent la pomme d'Adam,
au dessous duquel nœud on
sent en tastant avec les
doigts le bord estroit de
l'anneau. Par ce moyen
l'anneau &l'écuforment
ensemble le canal rond de
lateste du gosier,lequel
canal a
huit ou neuf lignes
de diamettre dans un homme fait. Ce canal est recouvert par le haut de deux
membranes fort épaisses,
& presque semicirculaires,
attachées horizontalement
par leur circonference exterieure dans son contour
interieur. Ces deux membranes laissent entre leurs
bords intérieurs terminez
chacun par un cordon solidetendineux, une ouverture triangulaire isocele appellée la glotte ou
la bouche du gosier dont
la pointe se termine au milieu du dedans de l'écu,
dans l'endroit où ces deux
membranes qu'on nomme
les lèvres de la glotte se
réunissent, & donc la base
est située sur !c bord large
de l'anneau, oùil y a
deux
petits cartilages triangulaires osseux attachez par leur
base sur le mesme bord,
environ àune ligne l'un de
l'autre. On les nomme guttauxou becs, à cause de
leur figure pointuë
;
c'est
apparemment eux qui ont
donné le nom au gosier.
Les deux bouts de ces deux
cordons font collez chacun à la base d'un de ces
deux osselets. Et ily a
des
Autheurs qui prétendent
que ces deux cordons,&
mesmeleurs membranes
font des muscles, mais cela ne m'a paru ainsi
,
on
verra dans la fuite que ce
font principalement ces
deux membranes & leurs
cordons qui forment la
voix ou la parole ,& ces
deux osselets qui la modifient en les approchant ou
écartant l'un de l'autre,
ainsi on peut les nommer
les portiers de laglotte. Enfin cette sente, bouche ou
glotte est recouverte par
un couvercle ou clapet car-
tilagineux de forme triangulaire, un peu arrondi par
la pointe, nommé à cause
de cela l'epiglotte, comme
qui diroit le couvercle de
la glotte. L'epiglotte tient
interieurement parsa base
irl'écu proche le milieu de
son bord superieur au dessus de la glotte, ensorte que
le vent souffléde la poitrine
par la glotte, ouvre cette
porte pour sortir, par la
bouche, & celuy que l'on
respire joint au poids de
cette glotte,la referme dans
l'homme. Mais danslesanir.
maux à quatre pieds qui
ont presque tousjours la
teste baissée, & dont la glotteest très spacieuse
,
& l'épiglotte plus pesante
,
la
nature a
esté obligée de
luy donner des muscles particuliers pour l'ouvrir &
la fermer, de crainte que
les alimens n'encrassent par
la glotte pendant la respiration.
3. Dans les oiseaux aquatiques comme les canards,
gruës,oyes,macreuses, &c.
qui retirent continuellement de l'eau, de l'air, &
- de
de la vasemeslez ensemble, ( ce qu'on appelle
communément barboter,)
la nature prévoyance a
situé
le principal organe de leur
voix au bas de leur gosier
au dedans de leur poitrine,
ensorte que dans plusieurs
il est caché mesme dans la
substance du poumon. De
plus cet organe est double,
car du costé gauche du
corps du gosier cest un anneau osseux semicirculaire
-
beaucoup plus large, plus
solide
,
& plus ample que
les autres,ayant à sa base
une fente percée du devant.
au derriere,dont les lévres
font membraneuses. A cette fente,s'abouche la branche gauche de l'Apre artere qui se répand, dans le
poumon; desorte qu'en
soufflant par cette branche,
le vent qui fort par cette
fente ou glotte inférieure,
& par celle qui est outre
cela au haut du larinx à la
racine de la langue
,
rend
un son enroüé
,
que les paysans nomment ( pire) &
qui est le chant ordinaire
avec lequel ces oiseaux s'ap-
pellent de près; mais du
costé droit la nature a
joint
à
ce demi anneau osseux un
veritable sifflet rond, osfeux semblable en quelque
façon aux sifflets de terre
donc les enfans contrefont
les Rossignols. Ce sifflet
tres-dur en dehors, est rapissé en dedans d'un cartilage fort épais, ayant deux
bouches, dont la su perieure s'ouvre dans le bas du
corps du gosier par son cosséJ & l'inférieure respond
dans le lobe du poumon
droit par la branchedroi-
te de l'âpre artere
,
estant
presque en tout semblable
à la bouche ou glotte qui
est du costé droit. le vent
soufflé avec violence par
cette branche droite frappant l'interieur de ce siffier,
rend un sontres-fort par la
glotte superieure ,lequel
les paysans appellent (can)
& de crainte que ce vent
ne rentre danslelobe gauche, la nature a
separé la
bafe du corps du gosier en
cet endroit par un cartilage
osseux qui sertde guideaux
deux airs, qui sortent des
poumons, & qu'on appek
le le coûtre. Ce vent qui
vient du sifflet entrant avec
rapidité dans lescavitez
que ces oiseaux ont au palais en plus grande quantite que les autres oiseaux
,
plus grandes,& plus profondes,y prend un sonnazard qui s'y augmente
merveilleusement. C'est ar,
vecce son nazard qu'ils
appellent leurs camarades
qui sont fortesloignez
d'eux. Il faut dé plus remarquer que les cartilages
du corps du goder de ces
fortes d'oiseaux sont des
cercles presque entiers enchassezquelquefois les uns
dans les autres, pour avoir
plus de solidité; & ceux au
contraire de ses branches
quise répandent dans les
poumons font des cercles
plus imparfaits, avec une
membrane charnuë qui les
lie à peu près comma le
corps du gosier dans l'homme.
4. A l'égard des autres
muscles du gosier, qui dans
l'homme font au nombre
de onze, ils sont tous atta-)
chez à sa teste ou larinx
;
sçavoir deux qui fervent à
la tirer en bas, sont attachez chacun d'un bout au
bord inférieur de l'ecu des
deux costez de son nœud
ou milieu, & de l'autre
bout au haut du poitral
,
ces
muscles donnent encore
lieu au gosier de s'enfler
davantage par cet abbaissement, & aidentl'action
de sa membrane musculeuse posterieure, & de sa
membrane tendineuse intérieure
,
on peut à cause de
cela les nommer les depri-
meurs du gosier. En abbaissant aussi lateste du gofier ils facilitent la déglution,& garantissent la cheute des alimens dans la glotte. La teste du gosier est
retirée en haut, & en mesme temps suspenduë par
deux autres muscles attachez d'un bout aux deux
costez du noeud de l'écu
vers son milieu parle devant, sçavoir au dessus des
précédents, & par l'autre
b out aumesme os de la langue dont on a
parlécy devant, Ces deux muscles au
reste
reste n'ont que deux pouces de longueur. Ils lér-'
vent aussi à faire allonger
lecorps du gosier lorsqu'ils
viennent à se raccourcir,
& de plus en tirant la teste
du gosier en haut, ils facilitent la respiration, & présentent laglotte à la bouche pour faire davantage
éclater la voix;On peuc
donc les nommer les Elc^
veurs du larinx.
f'
;
Déplus l'ecu est comme
ouvert en dehors ou appla-
¡,. ti par une troisiéme paire
f' de muscle
,
qui partant du
bord estroit ôcinférieur de
l'anneau au devant de la
gorge, vont s'atracher
aux deux angles de la base inferieure de l'écu à
droite & à gauche. Car
il est évident que ces muscles en se raccourcissantretirent par ce moyen les ailes de l'écu en dehors, comme pour le rendre moins
vouté, mais ce n'est effectivement que pour attirer la
partie posterieure de la ted
te du gosier vers son anterieure,c'est à dire pourl'applatir un peu du devant en
derriere
,
& l'allonger en
mesme ,
temps d'autant vers
les deux costez, ou en un
mot pour rendre sa cavité
ovale, afin de rendre la double membrane qui compose
la glotte, laquelle sans cela
demeureroit lasche & ridée
lorsque la glotte est fore
ouverte, ce qui causeroit un
son bas & tremblant. Et
afinaussi que les deux lévres de la glotte ou ses
deux cordons puissent plus
aisément estre écartées l'un
del'autre par les muscles
destinez à cet effet donc
nous allons parler. Onpeut
donc nommer cetre troisiéme paire de muscles les
Applatisseurs du larinx. Ces
trois premieres paires qu'-
on appelle ordinairement
exterieurs par rapportà récit
,
pourroient encore
mieux estre nommez antérieurs, parce qu'ils sont situez ducollet duvirage,par
rapport aux cinq dont nous
allons parler, qui sontplacez sur le partage des vivres vers le derriere du col,
& qu'on pourroit nommer
a cause de cela posterieurs
aussi bien qu'interieurs par
rapport à l'ecu, mais ces
denominations ne regardant que l'anatomiste
,
&
nullement le musicien ( si
ce n'est tout au plus pour
s'orienter,) nous passerons
maintenant à la description
& aux usages de ces derniers. La quatrième paire
de muscles part donc des
deux costez de la partie large, & posterieure de l'anneau en dehors, & va s'attacher à la bafe des deux
portiers de la glotte, sçavoir proche les angles de
cette bafe les plus esloignez
du milieu de la glotte
,
&
cela après avoir passé derriere deux petites éminences de la partie large de
l'anneau qui leur fervent
comme de poulies de retour, afin de leur donner
à chacun un plus grand
jeu dans leur raccourcissement, & une direction plus
propre à écarrer ces portiers l'un de l'autre en les
faisantglisser sur le bord de
l'anneau. On peutappeller
cette paire les grands Dilatateurs de la glotte parrap-
port a une cinquiéme paire
beaucoup plus courte &
plus gresle, qui partant des
deux costez de la mesme
partie de l'anneau fous l'écuà costé des deux précedents, mais plus loin du milieu de l'anneau, va s'attacher aux mesmes portiers
joignantles deux précedents à l'anglemesme de
leur base; par ce moyen la
direction de ces derniers
muscles est encore plus propre à écarter les deux portiers l'un de l'autre, mais
avec un moindre jeu que les
deux précedents; c'est pour
cela qu'on nommera cette
cinquiéme paire les petits
Dilatateurs de la glotte. ERfin l'onziéme muscle du larinx qui est le douziéme de
tout le gosier,lie exterieurement les deux portiers l'un
à l'autre parleur base,afin
de pouvoir en se gonflant
6c se racourciffant les approcherl'un vers l'autre,&
fermer en mesme temps les
cordons de la glotte. Gn
peut donc le nommer l'Adducteur des cordons ou:des
lévres delaglotte,ausil'oi>
veut tout d'un coup le Fer-
-
meurde la glotte. Plusieurs anatomistes habiles
veulent que cederniermuscle foit encore double comme les précedents
; mais la
chosenema pas paru ainsi.
Il y a
donc treize muscles
quifervent à la formation
-
de la voix en y comprenant le diaphragme donc
on parlera cy-a prés.
5. A l'égard des nerfs du
larinx il y en a
de trois sortes,sçavoirune branche de
la quatriéme paire qui envoye un rameau à toreilla
& l'autre à la langue, une
de la septiéme paire qui en
fait autant, comme nous
l'avons dit en parlant de
l'oreille, dansle Mercure de
Paris du mois de Janvier
1712.&qui de plusenvoye
un rameau à la racine des
dents; & enfin une bran**
che de la cinquiéme paire
du nerfrecurrent, qui après
s'estre entortillée autour de
l'aorte descendante, monte au gosier, ou elle distribuë, des rameaux à son
corps&àsateste. Une pareille branche du mesme
nerf fait la mesme chose
aprés s'estre contournée
autour de l'artereaxillaire
droite, & ces deux branches envoyent en mesme
temps des rameaux au
cœur. De plus ces deux dernieres paires, aprés s'estre
unies, envoyent encore des
rameaux à la langue & aux
oreilles. Par le moyen de
ces nerfs l'animal entre en
action pour crier, & se deffendre en mesme temps
,
ou pour fuir selon l'occasion; pour exprimer sa joye,
son admiration, sa douleur,,
& toutes ses autres passions.
Ce nerf dela huitiéme paire estant coupé, l'animal
cesse dans le moment de
crier, ce qui marque en general que les nerfs font
toute l'action des animaux;
&en particulier que c'est
celuy-cy qui sert à former
le cri de la voix en se distribuant dans les muscles
du larinx, sans que l'oreille
y ait part, comme ilarrive à tous les sourds & muets
lorsqu'ils sont agitez de
quelque passion.
6, Quant à
laformation
de la voix il y a
des Anatol"-
missesouPhysiciens qui
ont dit que la glotte en estoit l'organe
,
d'autres les
muscles du larinx; & enfin
les autres le corps mesme
du gosier ; & tous ensemble ont raison
; car le corps
du gosier contribuë à la
voix,en foumissant l'air qui
en fait le son
;
les lévres&
cordons de la glotte contre
lesquels cet air se brise, forment ce sonpar leurs tremblements
,
& les muscles
qui servent à serrer ou à
écarter ces mesmes cor-
dons & leurs membranes
l'une de l'autre, & à étendre ces mesmes membranes
,
forment le degré
,
la
force, & la netteté de ce
son. A quoy l'on doit encore adjouster les muscles
de la poitrine, principalement le diaphragme, qui
pressant les poumons(à peu
près comme un berber
presse sa musette avec son
bras, ou comme un preneur de cailles presse son
apeau) fournissent au gofier l'air qui forme la parole & la voix. Voila donc
au moins quarante cinq instrumens qui fervent à former la voix.
Mais pour expliquer
maintenant cette formation dans le détail qu'elle
demande,il faut remarquer
que la voix de l'homme n'a
pas feulement besoin de
monter & dedescendre par
differents intervalles
,
loic
pour chanter, pour appeller, pour crier ou pour exprimer ses différentes passions; mais elle a
besoinencore d'estre plus forte ou
plus foible en
-
chaque dé-
gréde son, afin de se faire
entendre à differentes distances, ou pour varier son
chant 6c ses paroles selon
le besoin: ainsielle doit devenir quelquefois plus foible en montant
,
ôc plus
forteen descendant
,
ou
tout au contraire. Or le vent
poussé au travers de laglot-
.te.) soit dedans en dehors,
(ou mesme. de dehors en
dedans)forme lesonde la
voix, le bruit de la parole,
les cris, les éclats, les sanglots, &c.selon que ce bruit
estplus longou plus court,
plus
plus fort ou plus foible
,
comme nous l'avons dit
dans le Mercure cité cydessus
; & cela en faisant
trembler les deux membranes de la glotte, mais principalement ses deux cordons qui sont tousjours entretenus dans un certain
estat de tension ou de ressort, tant par leur solidité
particuliere,que par le mue.
cle fermeur
,
qui tire les
deux portiers l'un vers l'autre; & cet air devient son
en se brisant contre ces
mesmes cordon,de la mes-
me maniere que l'air pressé
au travers des lévres de la
bouche devient un fifllement qui estune espece de
son en les faisant trembler,
ou si l'on veut comme le
vent chassé violemment à
travers la fente d'un chasEs décolé en quelque endroit, y
forme unson qui
imite fort la voix humaine
par les tremblements qu'il
luy cause
; ou enfin encore
comme l'air pouffé au travers une fente faite au costé d'un roseau ouvert par
un bout,& fermé par l'au,
tre, lorsqu'on souffle par le
bout ouvert; car cet air ne
pouvant passer par cette
fente sans en écarter les lévres, les met en ressort, &
leur combat mutuel forme
des vibrations dans l'air environnant, dans lesquelles
consiste le [on, & ce son
imiteroit encore plus parfaitement la voix humaine
si l'on avoit foin d'arrondir
un peu ces deux lévres
,
à
peu près comme les bords
de la glotte. Au reste le
chassis bruyant,& les firingues ou roseaux des An-
ciens n'imitent encore la
voix humaine qu'imparfaitement, en ce que leur son
ne monte jamais, qu'il nc,\
devienne en mesme temps
plus fort, & qu'il descend
tousjours à mesurequ'il
s'affoibltr. Car ce son ne
monte, que par l'acceleration de ses vibrations, laquelle ne vient que de la
force de l'air qui est poussépar la fente; au contraire
lorsque cet air passe plus.
lentement
,
ses vibrations
devenant plus lentes, le son
baisse enmesmetemps. La.
mesme chose arrive à quantité d'oiseaux dont la glotte
n'est ouverte ou fermée que
par l'air qui passe au travers, particulièrement aux
oiseaux aquatiques donc
nous avons parlécy -devant, & dont la voix se forme au travers de leurs glotte
,
comme le son à travers la fente d'un chassis
bruyant, ou d'une siringue,
& non pas par le jeu d'aucuns muscles.C'est cequ'on
entend tous les jours sur les
estangs où il y a
des canards lorsqu'il en passe
d'autres en l'air au détins
d'eux, car ils les appellent
en eslevant d'abord leurs
ailes afin d'enflerleurs poumons
,
& planant ensuite
fortement pour en chasser
l'air avec violence, ce qui
esleve extremement leur
voix,& forme un cancan treséclattant,lequel baisse peu h,
,
peu à mesure que leur poitrine se vuide d'air;les coqs
font à peu près la mesme
chose avant de chanter.
7. Il n'en est pas de mesme dans l'homme, & mesme dans plusieurs animaux
terrestres, comme les
chiens, les chats, l'Elan du
Bresil, & dans quantité
d'oiseaux dont la glotte
estouverte & fermée par
des muscles: car lemuscle fermeur de la glotte
venant à se raccourcir, ap*
proche les portiers l'un de
l'autre & de son milieu, ce
qui bande ses cordons, parce que ces portiers estant
posez sur la circonférence
de l'anneau, & les deux
cordons qu'ils tirent estant
attachez à la partie opposée diametralement du ca.
nal du larinxil est bien evh
dent qu'on ne sçauroit approcher les portiers du diamettre de ce canal sans en
mesme temps allonger ces
cordons, ( comme Euclide
lademontré) & sans estendre aussi les deux membranesqu'ils bordent, & qui
couvrant ce canal, forment
la glotte. Ainsi la voix ou la
parole est obligée de monter par l'acceleration des
tremblements de ces cordons ,& elle s'affoiblit en
mesme temps,par le jet d'air
quisort de la glotte, lequel
est
est d'autant plus gresle
qu'elle est plus rétrecie.
Maissi l'on veut augmenter au contraire laforce de la voix sans l'eslever
il ne faut que pouffer une
plus grande quantité d'air
de la poitrine,& ouvrir un
peu les portiers de la glotte,
en bandant les dilatateurs
grands ou petits, & relaschant à proportion le Fermeur,afin que les cordons
ne soient pas plustenduspar
l'augmentation de la quantité de l'air qui passe entre
eux qu'ilsl'estoient en pre-
micrlieu: parcemoyen cet
air passant en plus grande
quantité par la glotte produira un son plus fortsans
estre cependant plus estevé
; au lieu que si les cordons n'avoient point esté
relaschez, la voix auroit
monté
,
en mesme temps
qu'elle feroit devenuë plus
forte1, comme dansles oiseauxaquatiques. Je dis
de plus que les Applatifseursdu larinx doivent aussi entrer en contraction,
afin de faciliter touvenure de la glotte, & tenir en
mesme temps les deux
membranes tenduës, comme nous l'avons dit. Si l'on
veut outre cela que la voix
monte à mesure qu'elle devient plus forte
;
alors les
Eleveursdu larinx doivent
le tirer en haut,afinde présenter la glotte à l'entrée
de la bouche, pour que l'air
qui en fort allant frapper
contre toutes ses parties solides, comme le palais, &
les dents,&c. y
fouffredes
réflexions,s'y brise& y
augmenta la force de son
ressort,comme nous l'avons
dit de l'entonnoir, & de la
caisse de l'oreille, & afin
aussi que le canal exterieur
composé de la bouche & de
son entonnoir, lequel s'estend jurqu'au larinx & que -
l'on nomme le creux, ou le
port de voix) estant par là
plus racourci, la voix en
devienne plus eslevée,comme)1 arrive dans les flutes,
hautbois
,
flageolets, &c.
Enfin la membrane charnuë ou le muscle qui lie les
croissansdu corps du gosier
,
doit aussiroidir les-fibres circulaires, afin de ré-
trecir tout ce corps, & de
donner plus de rapidité à
l'air qui couleau dedans,
sans quoy l'effort du diaphragme deviendroit inutile. Ainsi l'on voit que pour
produire cet effet la pluspart des muscles font en
action
; car la voix devant
durer quelque temps sur un
mesme degré, il faut necet:
sairement que tous les muscles antagonistes soient
contrebandez, c'est-à-dire,
que les Abaisseurs du gofier le soient contre les Eleveurs
,
& que ses Dilata-*
teurs le soient contre le Fermeur, aussi bien que le diaphragme; sans quoy la glotte se sersieroit)&s'efleveroit en mesme temps, aussi toit que le Fermeur & les
Eleveursagiroient
,
& ne
demeureroit pas dans un
mesme estat, mais le son,
hausseroit ôc. deviendroit
plus foible en mesme
tems.
Mais si l'on veut que la
voix augmente encore de
force & descende ou grossisse en mesme temps, il
faut relascher davantage le
-
Fermeur, & par ce moyen
les cordons & les lèvres de
la glotte, bander davantage les Dilatateurs de la
glotte, & les Applatisseurs
du larinx
,
& pousser l'air
avec plus d'effort: car cet
air ouvrira & arrondira davantage le corps du gosier,
& fera un jet plus gros,
plus solide
,
& par consequent plus capable d'ébranler tout l'airenvironnant,
- ce que ne pouvant faire sans
tendre les cordons de la
glotte, il est évident qu'il
faut donc d'ailleurs les re-
lascher. Il faut de plus que
les Déprimeurs du larinx
seroidissent,&l'emportent
sur ses Eleveurs,afinde donner lieu à l'air qui passe par
le corps du gosier de l'enfler, & d'y couler par consequens avec moins de rapidité, quoy qu'en plus
grande quantité, ce qui formera dans la glotte un jet
plus fort, quoyque d'un son
moins eslevé. Il arrivera
de plusde cet abbaissement
du gosier
,
que le creux,
ou port de voix, ou l'entonnoir en deviendra plus
profond à mesure qu'il s'élargira
,
ce qui rendra encore la voix plus masculine,
& plus baffe. Se fera tout
le contraire lorsqu'on voudra que la voix devienne
plus foible, à mesure qu'elle baissera
,
comme dans
l'estas le plus ordinaire. Car
le diaphragme pouffant
moins d'air de la poitrine,
la glotte pourra se rétressir,
& par consequent le Dilatateur & l'Aplatisseur se relascher à proportion; en
telle sorte que le peu d'air
qui passera par la glotte, y
coulera lentement, & y excitera des fremissements
lents,c'est- dire un son
grave & foible
,
ce qui se
perfectionnera encore par
l'élargissement & l'abbaissement du gosier, & par Fa"
longement de son creux,
comme on vient de l'expliquer, cette acttion estant
en partie opposée à la précedente & plus simple, que
si la glotte s'ouvroit par raaion du Dilatateur & de
l'Aplatisseur: ce qui fait
voir que les différentes modifications de la voix con-
latentdansun combat entre le diaphragme & les
muscles du gosier.
8. C'est la mesme chose
pour la parole que pour la
voix
,
excepté feulement
que la parole est une voix
pluscourte l3) plus unie.
Ilya cependant biendes
nations comme les Normans3 les Gascons
,
mais
principalement les Chinois, dont la paroleestun
veritable chant; & le systeme enharmonique des
Grecs, n'estoit inventé que
pour noter leur déclama-
tion qui estoit un vray
chant. Lors qu'on dit que
l'on reconnoistun homme
à la voix, ou quand on commande d'obéir à sa voix, on
entend non le chant d'un
homme maissa parole, tant
il est vray que ces deux
choses considerées en ellesmesmes ne font qu'une
mesme chose. Mais les gradations de la parole sont
différences de celles de la
voix, comme estant regléees par un autreorgane,
sçavoir le limaçon; au lieu
que la voix est guidée par
lelabyrinthe, comme nous
l'avons dit en parlant de
l'oreille;c'e stce quifait que
la parole reçoit toutes sortes de gradations à l'infini,
de mesmeque le chant des
Chinois; au lieu que le
chant desOccidentaux, ôc
mesme celuy des Arabes,
des Perses, &c. a
des gradations choisies
,
comme
nous le dirons dans la Me*
lodie qui doit suivre ce Mémoire. Ce qui nous convainc encore que la parole
& la voix s0nt formées par
lçs mesmesorganes
,
du
-
moins dans la pluspart des.
hommes, c'est que si Ion
donac-tquelque teneur ou
durée à ses paroles, elles
deviennent une veritable
voix, comme chacun peut
l'éprouver; desorte que des
paroles qui ont chacune
une durée sensible,sans gradation,ou avec des gradations mélodieuses,nedif- -
ferent en rien d'une voix.
Il faut cependant avouër
que ceux qui ont appris à
chanteri,méfientAc%orne^
mens
mesme dans chaque
ton, commede pousser leur
voix, par diminutions, par
accroissemens, par ondes,
&c. qui ne se trouvent pas
dans les voix unies ny dans
la parole. Mais au resteces
differences aussibien que
les gradations font tousjours accidentelles,&nempeschent pas que le son de
la parole, & celuy de la voix
ne soient le plus fouventy
le mesmeson
,
& formez
par les mesmesorganes. On
peut s'en convaincre encore en considerant que les
accidens de la voix sont
communs aussi à la parole.
Si la voix est(par exemple )
enroüée, ou cassée, ou nazarde, ou cornante, ou glapissante,&c. la parole l'est
aussi. DesortequeIon peut
pour l'ordinaire aisément
juger du son de la voix d'un
homme en l'entendant seulement parler.
-
Quant au degré de la parolepar rapportà la voix,
il est ordinairementau milieu desonestenduë,qui est
l'estat où les Eleveurs du
larinxonttoute leur extension, si ce n'estlors quon
ell enroüé; car alors les Dilatateurs
lacateurs de la glotte.la tenant plus ouverte qu'à l'ordinaire par leur gonflement )
la voix en devient
plus grosse& plus basse,&
quelquefois si basse qu'elle
s'éteint tout- à fait, à moins
qu'on ri'arrose le Fermeur
de quelque eaustiptique,qui
le gonflant à son tour fasse
rétrécir la glotte, & rende
la parole,ce qui ne peut pas
durer long
-
temps. Il y a
des personnes dont la voix
est beaucoup plus agréable
quela parole, parce que les
Eleveurs du larinx sont plus
longs chez eux que dans
l'estat ordinaire, cequi fait
que toute l'estenduë de leur
voix est presque au dessus
de celle de leur parole, &
que leur voix est nette, claire& éclatante, tandis que
leur voix peut estrebasse
,
rude,chevrotante, &c. mais
c'est un cas extraordinaire.
Enfin il y en a
dont lavoix
estfausse, c'est-à-dirènaturellement diflbnantc,quoique leur parole foit agréable, & pathétique. Gélaft
trouve en deux personnes
qui me sont très-proches
parentes, lesquelles ont le
son de la voix & de la parole fort beau, & le patetique
bon, quoy qu'elles n'ayent
pû jamais apprendre à entonner juste aucun air, ce
qui me confirme encore
que le patetique de la pa..
role n'est pas reglé par le
mesme organe de l'oreille,
que les gradations de la
voix, puisque l'un peut-estre juste tandis que cellescy font fausses.
- 9. Il faut au refiercmar.
quer qu'il
y a
deux fortes de
voix dansles hommes, dans
les femmes, & dans les en- fants, donc l'une s'appelle
voix naturelle, parce qu'elle est la mesme que le son
de la parole; & l'autre se
nomme le fausset,principalement en parlant de
l'homme fait, dans quielle
est ordinairement plus deagréable, que la voix naturelle, au contraire des femmes & des enfans.Cefausset a
presque toute son cftendueau dessus dela voix
naturelle;,,n'ayant qut quatre ou cinq tons plus bas
-que les plus hauts de celles
cy. Au relie ces deux voix
se forment par des instruments differents,Comme on
le sent lors qu'on passe de
l'une à l'autre, ce qui ne
sçauroit se faire sans une
espece de repos & d'attention particulière,&mesme
sans quelque violence &
quelque fausseté,àcause du
changement demuscles. Il
faut donc considerer que
tandis que la voix naturelle
monte depuis son ton le
plus bas jusques proche de
son plus haut, cestà-dire
parl'cftenduç d'une pouzié-
me environ; il n'y a que le
grand Dilatateur de laglotte qui foie en contraction
avec le Fermeur, le petit
estant relasche pendant
tout ce temps, à cause de
Tecartement des deux portiers l'un del'autre. Mais
quand la voix
-
est arriver
dansses tons les plus hauts
,
le petit Dilatateur corn?
mence a
estre tèndu)ôc
devient capable d'entreren
contraction avec le Fermeur, le grand Dilatateur
estant alors au bout de son
aâion,te pouvant seule-
ment prester comme une
corde qu'on allonge. Deforte que si le Fermeur continuë de se contracter, &
que le petit Dilatateur seroidisse
)
leur combat produira alors la voix de Fausset,qui pourra contenir encore beaucoupde tons,c'est
à dire quelquefois une douzième. Mais il est évident
que cettevoix doit estre
très gresle &tres- eslevée,
parce que la glotte est alors
très-serrée,&que ses cor-
@d'Dn'S*'&! membranes sont
extrêmement tendus.
vn
Quand au contraire le petit
Dilatateur s'est gonflé autant qu'il a pu pour rouvrirla glotte, & que la voix
de Fausset a
descendu
jusques à son ton le plus bas,
le grand Dilatateur peut se
gonfler , à son tour, & mesme un peu auparavant; &
la voix naturelle commencer à se former dans ses tons
les plus hauts pour descendre delà jusques, dans ses
plusbas. Jay connu plusieursChantres qui possedoient,ces deuxfortesde
voix presque également
bien.
bien. Les femmes & lesensans affectent de se servir
de la voix de fausset, comme convenant mieux à leur
d~licateffe ou à leur â
~e ,.
delicateffe ou à leur à,le,
& comme estant plus tendre & plusflexible, leur gosier ne pouvant pas s'estendre assez pour pratiquer la
voix naturelle dans uneestenduë suffisante
10. Mais lorsque le go:"
fier des jeunes homm s
s'est accreu & dilatéjusques
à un certain point; par l'accroissement de l'âge,le Fermeur de la glotte ne peut
plusla fermer alorssuffisamment, ny bander assez ses
Dilatateurs pour entonner
sa voix haute; c'est pourquoy on est obligé d'abandonner pour l'ordinaire le
Fausset,&de s'entenirà la
voix naturelle. qui devient
alors une Hautecontre, ou
uneTaille pour le reste de
lavie,& c'estce qu'onappelle la Muance; siau contraire le jeune homme entonnoit sa voix naturelle
avant la Muance; aprés
qu'i) a mué il ne sçauroit
pl41 ertfonner que rO£tajJ
ve basse de cette voix naturelle, quiestalors àl'unisson destailles,destailles baP
ses, ou des bassescontres, ce
qui se fait toujours cependant avec les mesmes muscles. Maisilluy reste encore un
Faussetquiestlemesme qu'avant la muance ,
c'est à-dire, toujours tresdur, & tres-aigre dans ces
fortes de gosiers.
II. Enfin quant aux cadences ou tremblements,
tant en montant qu'en dcC.
cendant, on sçait qu'elles se
font en répétant tres- prom-
ptement deux fons esloignez l'un de l'autre d'un ton,
d'un demy ton,ou d'une
dieze
,
soit en montan,soit
en descendant;ainsi la glotte s'ouvre & se ferme alors
successivement
,
quoyque
presque insensiblement par
le combat du muscle fermeur, & du grand, ou du
petit Dilatateur;outrecela
les muscles Eleveurs & Deprimeurs du gosier entrent
aussi en combat entre eux,
ce que l'on sent mesme en
portant le doigt sur le nœud
de la gorge: & il ne faut pas
douter que l'Aplatisseur
,
le -
diaphragme
,
& les autres
musclesdu gosier, & mesme
de la poitrine ne soient alors
en combat les uns contre
les autres pour enfanter ces
filles de laMelodie. EXTRA
musique
,
ou lesmerveilles de la Trachée
artere,tirées des observations desplus habiles Anatomistes, f5 de
l'anatomiecomparée.
L'Organe de la voix ou
de la parole est le gosier,
nommé par les Anatomie:
tes âpre ou trachéeartere,
pour le distinguer du go.
iiêr par où passent les alimens qu'ils appellent l'éso-
phage, & qu'on peut à eause de cela nommer en françois le passage des vivres.
Le gosier ou trachée artere
est composé de quarante
quatre parties qui fervent
à former la voix, sçavoir
de vingt six cartilages osseux, de douze muscles, de
trois especes de membranes
,
& de trois especes de
nerfs, sanscompter les arteres, les veines, les glandes, & autres parties qui
entrent encore dans sa
composition. Toutes ces
quarante quatre parties ont
leurs usages par rapport à
la voix, qu'il s'agit d'expliquer
,
c'est à-dire, de reduire aux regles de la mechanique & de la musique.
Nous appellons osseux les
vingt-six cartilages, parcequ'ils tiennent effectivement de la nature de l'os,
puisqu'ils contiennent tous
une espece de moëlle dans
le milieu de leur substance,
& qu'ils deviennent mesme des os parfaits dans
beaucoup de vieillards. Il
faut encore joindre à ces
quarante quatre organes le
diaphragme qui est un des
principaux instruments de
la voix, ce qui fait au moins
quarante cinq organes en
tout.
I. On a
de coustume de
distinguer le gosier en deux
partiesprincipales,quisont
a teste
,
nommée par les
Anatomistes, larinx
,
en
françois siffletou cornet,
& le corps du gosier. Ce
corps est un canal plus que
demy circulaire, dont la
convexité est tournée du
poflx du visage, & qui commençant à l'entrée des pou-
mons, monte le long du
passage des vivres sur lequel il est couché & applique par sa base. Il est composé ordinairement de
vingt un cartilages formez
chacun comme un grand
croissant
,
& qui sont fermez du costé de leur bafe
par une membrane musculeuse,laquelle regnant tout
le long de ce canal ,forme
cette base que je nomme
le MurcIe posterieur. Ces
cartilages sont liez les uns
aux autres par les fibres
longitudinaires de cette
membranemusculeuse,qui
s'inserent entre chacun
d'eux, &s'y attachent dans
tout leur contour. Par ce
moyen les fibres circulaires
de la mesme membrane,
qui traversent ces premiers
angles droits, se gonflant,
& se racourcissant par l'arrivée des esprits, ferment
ces anneaux ,& retrecissent la capacité du gosier;
& lorsque les fibres longitudinaires se gonflent & se
racourcissent, le canal en
est en mesme temps racourci
;
desorte que si l'on
souffle alors le vent sort
hors la poitrine avec effort,
ce canal s'enfle considerablement, le ressort des mes.
mes anneaux contribuë aussi à les dilater. Mais ce
racourcissement se fait encore parune autre membrane tendineuse qui tapisse intérieurement le
corps du gosier, & dont les
fibres longitudinaires qui
attachent intérieurement,
les mesmes anneaux pu
croiffans les uns aux autres,
les rapprochent les uns des
autres en se racourcissant
par leur ressort
,
quand le
gosier a
ététiré selon sa
longueur, & laissé ensuite
en liberté. :,
,
2. La teste du gosier ou le larinx
,
ou cornet
,
est
composée de cinq cartilages osseux comme les précedens, dent le plussolide
ala forme de l'embouchoir
d'une flute douce ou à bec,
coupé perpendiculaire
ment à sa longueur après
en avoir osté le tampon;
c'està dire que c'est une
espece d'anneau à tirer de
l'arc beaucoup plus large
dans une partie de son
corps que dansla partie opposée, aussi l'appelle-t'on
l'anneau. Le haut du corps
du gosier est joint avec le
bas de cet anneau par des
ligaments particuliers en
telle forte que la partie large de l'anneau est rootnée
vers le derriere de la teste
,
& posée sur l'esophage, &
la partie vuide & anterieure du mesme anneau est
recouverte par un second
cartilage nommé l'écu &
le bouclier
,
qui ressemble
assez à une cuirasse de fer,
estant voutéde mesme par
le devant. Ce cartilage ou
l'écu estant applari auroit
la figure d'un tra peze donc
la plus grande baze seroit
tournée en haut. Ilestfortement adherent au corps
de l'anneau par des ligaments propres; il s'esleve
mesme plus haut pour s'aller attacher parfesdeux angles ou cornes superieurcs
aux deux cornes de l'os de
la langue, appelle Joïde,
lequel tient par ce moyen
tout le gosier de l'homme
suspendu dans une situation
verticale.C'est cette partie voutée dumilieu de ré.
cu qu'on appelle le nœud
de la gorge
,
d'autres disent la pomme d'Adam,
au dessous duquel nœud on
sent en tastant avec les
doigts le bord estroit de
l'anneau. Par ce moyen
l'anneau &l'écuforment
ensemble le canal rond de
lateste du gosier,lequel
canal a
huit ou neuf lignes
de diamettre dans un homme fait. Ce canal est recouvert par le haut de deux
membranes fort épaisses,
& presque semicirculaires,
attachées horizontalement
par leur circonference exterieure dans son contour
interieur. Ces deux membranes laissent entre leurs
bords intérieurs terminez
chacun par un cordon solidetendineux, une ouverture triangulaire isocele appellée la glotte ou
la bouche du gosier dont
la pointe se termine au milieu du dedans de l'écu,
dans l'endroit où ces deux
membranes qu'on nomme
les lèvres de la glotte se
réunissent, & donc la base
est située sur !c bord large
de l'anneau, oùil y a
deux
petits cartilages triangulaires osseux attachez par leur
base sur le mesme bord,
environ àune ligne l'un de
l'autre. On les nomme guttauxou becs, à cause de
leur figure pointuë
;
c'est
apparemment eux qui ont
donné le nom au gosier.
Les deux bouts de ces deux
cordons font collez chacun à la base d'un de ces
deux osselets. Et ily a
des
Autheurs qui prétendent
que ces deux cordons,&
mesmeleurs membranes
font des muscles, mais cela ne m'a paru ainsi
,
on
verra dans la fuite que ce
font principalement ces
deux membranes & leurs
cordons qui forment la
voix ou la parole ,& ces
deux osselets qui la modifient en les approchant ou
écartant l'un de l'autre,
ainsi on peut les nommer
les portiers de laglotte. Enfin cette sente, bouche ou
glotte est recouverte par
un couvercle ou clapet car-
tilagineux de forme triangulaire, un peu arrondi par
la pointe, nommé à cause
de cela l'epiglotte, comme
qui diroit le couvercle de
la glotte. L'epiglotte tient
interieurement parsa base
irl'écu proche le milieu de
son bord superieur au dessus de la glotte, ensorte que
le vent souffléde la poitrine
par la glotte, ouvre cette
porte pour sortir, par la
bouche, & celuy que l'on
respire joint au poids de
cette glotte,la referme dans
l'homme. Mais danslesanir.
maux à quatre pieds qui
ont presque tousjours la
teste baissée, & dont la glotteest très spacieuse
,
& l'épiglotte plus pesante
,
la
nature a
esté obligée de
luy donner des muscles particuliers pour l'ouvrir &
la fermer, de crainte que
les alimens n'encrassent par
la glotte pendant la respiration.
3. Dans les oiseaux aquatiques comme les canards,
gruës,oyes,macreuses, &c.
qui retirent continuellement de l'eau, de l'air, &
- de
de la vasemeslez ensemble, ( ce qu'on appelle
communément barboter,)
la nature prévoyance a
situé
le principal organe de leur
voix au bas de leur gosier
au dedans de leur poitrine,
ensorte que dans plusieurs
il est caché mesme dans la
substance du poumon. De
plus cet organe est double,
car du costé gauche du
corps du gosier cest un anneau osseux semicirculaire
-
beaucoup plus large, plus
solide
,
& plus ample que
les autres,ayant à sa base
une fente percée du devant.
au derriere,dont les lévres
font membraneuses. A cette fente,s'abouche la branche gauche de l'Apre artere qui se répand, dans le
poumon; desorte qu'en
soufflant par cette branche,
le vent qui fort par cette
fente ou glotte inférieure,
& par celle qui est outre
cela au haut du larinx à la
racine de la langue
,
rend
un son enroüé
,
que les paysans nomment ( pire) &
qui est le chant ordinaire
avec lequel ces oiseaux s'ap-
pellent de près; mais du
costé droit la nature a
joint
à
ce demi anneau osseux un
veritable sifflet rond, osfeux semblable en quelque
façon aux sifflets de terre
donc les enfans contrefont
les Rossignols. Ce sifflet
tres-dur en dehors, est rapissé en dedans d'un cartilage fort épais, ayant deux
bouches, dont la su perieure s'ouvre dans le bas du
corps du gosier par son cosséJ & l'inférieure respond
dans le lobe du poumon
droit par la branchedroi-
te de l'âpre artere
,
estant
presque en tout semblable
à la bouche ou glotte qui
est du costé droit. le vent
soufflé avec violence par
cette branche droite frappant l'interieur de ce siffier,
rend un sontres-fort par la
glotte superieure ,lequel
les paysans appellent (can)
& de crainte que ce vent
ne rentre danslelobe gauche, la nature a
separé la
bafe du corps du gosier en
cet endroit par un cartilage
osseux qui sertde guideaux
deux airs, qui sortent des
poumons, & qu'on appek
le le coûtre. Ce vent qui
vient du sifflet entrant avec
rapidité dans lescavitez
que ces oiseaux ont au palais en plus grande quantite que les autres oiseaux
,
plus grandes,& plus profondes,y prend un sonnazard qui s'y augmente
merveilleusement. C'est ar,
vecce son nazard qu'ils
appellent leurs camarades
qui sont fortesloignez
d'eux. Il faut dé plus remarquer que les cartilages
du corps du goder de ces
fortes d'oiseaux sont des
cercles presque entiers enchassezquelquefois les uns
dans les autres, pour avoir
plus de solidité; & ceux au
contraire de ses branches
quise répandent dans les
poumons font des cercles
plus imparfaits, avec une
membrane charnuë qui les
lie à peu près comma le
corps du gosier dans l'homme.
4. A l'égard des autres
muscles du gosier, qui dans
l'homme font au nombre
de onze, ils sont tous atta-)
chez à sa teste ou larinx
;
sçavoir deux qui fervent à
la tirer en bas, sont attachez chacun d'un bout au
bord inférieur de l'ecu des
deux costez de son nœud
ou milieu, & de l'autre
bout au haut du poitral
,
ces
muscles donnent encore
lieu au gosier de s'enfler
davantage par cet abbaissement, & aidentl'action
de sa membrane musculeuse posterieure, & de sa
membrane tendineuse intérieure
,
on peut à cause de
cela les nommer les depri-
meurs du gosier. En abbaissant aussi lateste du gofier ils facilitent la déglution,& garantissent la cheute des alimens dans la glotte. La teste du gosier est
retirée en haut, & en mesme temps suspenduë par
deux autres muscles attachez d'un bout aux deux
costez du noeud de l'écu
vers son milieu parle devant, sçavoir au dessus des
précédents, & par l'autre
b out aumesme os de la langue dont on a
parlécy devant, Ces deux muscles au
reste
reste n'ont que deux pouces de longueur. Ils lér-'
vent aussi à faire allonger
lecorps du gosier lorsqu'ils
viennent à se raccourcir,
& de plus en tirant la teste
du gosier en haut, ils facilitent la respiration, & présentent laglotte à la bouche pour faire davantage
éclater la voix;On peuc
donc les nommer les Elc^
veurs du larinx.
f'
;
Déplus l'ecu est comme
ouvert en dehors ou appla-
¡,. ti par une troisiéme paire
f' de muscle
,
qui partant du
bord estroit ôcinférieur de
l'anneau au devant de la
gorge, vont s'atracher
aux deux angles de la base inferieure de l'écu à
droite & à gauche. Car
il est évident que ces muscles en se raccourcissantretirent par ce moyen les ailes de l'écu en dehors, comme pour le rendre moins
vouté, mais ce n'est effectivement que pour attirer la
partie posterieure de la ted
te du gosier vers son anterieure,c'est à dire pourl'applatir un peu du devant en
derriere
,
& l'allonger en
mesme ,
temps d'autant vers
les deux costez, ou en un
mot pour rendre sa cavité
ovale, afin de rendre la double membrane qui compose
la glotte, laquelle sans cela
demeureroit lasche & ridée
lorsque la glotte est fore
ouverte, ce qui causeroit un
son bas & tremblant. Et
afinaussi que les deux lévres de la glotte ou ses
deux cordons puissent plus
aisément estre écartées l'un
del'autre par les muscles
destinez à cet effet donc
nous allons parler. Onpeut
donc nommer cetre troisiéme paire de muscles les
Applatisseurs du larinx. Ces
trois premieres paires qu'-
on appelle ordinairement
exterieurs par rapportà récit
,
pourroient encore
mieux estre nommez antérieurs, parce qu'ils sont situez ducollet duvirage,par
rapport aux cinq dont nous
allons parler, qui sontplacez sur le partage des vivres vers le derriere du col,
& qu'on pourroit nommer
a cause de cela posterieurs
aussi bien qu'interieurs par
rapport à l'ecu, mais ces
denominations ne regardant que l'anatomiste
,
&
nullement le musicien ( si
ce n'est tout au plus pour
s'orienter,) nous passerons
maintenant à la description
& aux usages de ces derniers. La quatrième paire
de muscles part donc des
deux costez de la partie large, & posterieure de l'anneau en dehors, & va s'attacher à la bafe des deux
portiers de la glotte, sçavoir proche les angles de
cette bafe les plus esloignez
du milieu de la glotte
,
&
cela après avoir passé derriere deux petites éminences de la partie large de
l'anneau qui leur fervent
comme de poulies de retour, afin de leur donner
à chacun un plus grand
jeu dans leur raccourcissement, & une direction plus
propre à écarrer ces portiers l'un de l'autre en les
faisantglisser sur le bord de
l'anneau. On peutappeller
cette paire les grands Dilatateurs de la glotte parrap-
port a une cinquiéme paire
beaucoup plus courte &
plus gresle, qui partant des
deux costez de la mesme
partie de l'anneau fous l'écuà costé des deux précedents, mais plus loin du milieu de l'anneau, va s'attacher aux mesmes portiers
joignantles deux précedents à l'anglemesme de
leur base; par ce moyen la
direction de ces derniers
muscles est encore plus propre à écarter les deux portiers l'un de l'autre, mais
avec un moindre jeu que les
deux précedents; c'est pour
cela qu'on nommera cette
cinquiéme paire les petits
Dilatateurs de la glotte. ERfin l'onziéme muscle du larinx qui est le douziéme de
tout le gosier,lie exterieurement les deux portiers l'un
à l'autre parleur base,afin
de pouvoir en se gonflant
6c se racourciffant les approcherl'un vers l'autre,&
fermer en mesme temps les
cordons de la glotte. Gn
peut donc le nommer l'Adducteur des cordons ou:des
lévres delaglotte,ausil'oi>
veut tout d'un coup le Fer-
-
meurde la glotte. Plusieurs anatomistes habiles
veulent que cederniermuscle foit encore double comme les précedents
; mais la
chosenema pas paru ainsi.
Il y a
donc treize muscles
quifervent à la formation
-
de la voix en y comprenant le diaphragme donc
on parlera cy-a prés.
5. A l'égard des nerfs du
larinx il y en a
de trois sortes,sçavoirune branche de
la quatriéme paire qui envoye un rameau à toreilla
& l'autre à la langue, une
de la septiéme paire qui en
fait autant, comme nous
l'avons dit en parlant de
l'oreille, dansle Mercure de
Paris du mois de Janvier
1712.&qui de plusenvoye
un rameau à la racine des
dents; & enfin une bran**
che de la cinquiéme paire
du nerfrecurrent, qui après
s'estre entortillée autour de
l'aorte descendante, monte au gosier, ou elle distribuë, des rameaux à son
corps&àsateste. Une pareille branche du mesme
nerf fait la mesme chose
aprés s'estre contournée
autour de l'artereaxillaire
droite, & ces deux branches envoyent en mesme
temps des rameaux au
cœur. De plus ces deux dernieres paires, aprés s'estre
unies, envoyent encore des
rameaux à la langue & aux
oreilles. Par le moyen de
ces nerfs l'animal entre en
action pour crier, & se deffendre en mesme temps
,
ou pour fuir selon l'occasion; pour exprimer sa joye,
son admiration, sa douleur,,
& toutes ses autres passions.
Ce nerf dela huitiéme paire estant coupé, l'animal
cesse dans le moment de
crier, ce qui marque en general que les nerfs font
toute l'action des animaux;
&en particulier que c'est
celuy-cy qui sert à former
le cri de la voix en se distribuant dans les muscles
du larinx, sans que l'oreille
y ait part, comme ilarrive à tous les sourds & muets
lorsqu'ils sont agitez de
quelque passion.
6, Quant à
laformation
de la voix il y a
des Anatol"-
missesouPhysiciens qui
ont dit que la glotte en estoit l'organe
,
d'autres les
muscles du larinx; & enfin
les autres le corps mesme
du gosier ; & tous ensemble ont raison
; car le corps
du gosier contribuë à la
voix,en foumissant l'air qui
en fait le son
;
les lévres&
cordons de la glotte contre
lesquels cet air se brise, forment ce sonpar leurs tremblements
,
& les muscles
qui servent à serrer ou à
écarter ces mesmes cor-
dons & leurs membranes
l'une de l'autre, & à étendre ces mesmes membranes
,
forment le degré
,
la
force, & la netteté de ce
son. A quoy l'on doit encore adjouster les muscles
de la poitrine, principalement le diaphragme, qui
pressant les poumons(à peu
près comme un berber
presse sa musette avec son
bras, ou comme un preneur de cailles presse son
apeau) fournissent au gofier l'air qui forme la parole & la voix. Voila donc
au moins quarante cinq instrumens qui fervent à former la voix.
Mais pour expliquer
maintenant cette formation dans le détail qu'elle
demande,il faut remarquer
que la voix de l'homme n'a
pas feulement besoin de
monter & dedescendre par
differents intervalles
,
loic
pour chanter, pour appeller, pour crier ou pour exprimer ses différentes passions; mais elle a
besoinencore d'estre plus forte ou
plus foible en
-
chaque dé-
gréde son, afin de se faire
entendre à differentes distances, ou pour varier son
chant 6c ses paroles selon
le besoin: ainsielle doit devenir quelquefois plus foible en montant
,
ôc plus
forteen descendant
,
ou
tout au contraire. Or le vent
poussé au travers de laglot-
.te.) soit dedans en dehors,
(ou mesme. de dehors en
dedans)forme lesonde la
voix, le bruit de la parole,
les cris, les éclats, les sanglots, &c.selon que ce bruit
estplus longou plus court,
plus
plus fort ou plus foible
,
comme nous l'avons dit
dans le Mercure cité cydessus
; & cela en faisant
trembler les deux membranes de la glotte, mais principalement ses deux cordons qui sont tousjours entretenus dans un certain
estat de tension ou de ressort, tant par leur solidité
particuliere,que par le mue.
cle fermeur
,
qui tire les
deux portiers l'un vers l'autre; & cet air devient son
en se brisant contre ces
mesmes cordon,de la mes-
me maniere que l'air pressé
au travers des lévres de la
bouche devient un fifllement qui estune espece de
son en les faisant trembler,
ou si l'on veut comme le
vent chassé violemment à
travers la fente d'un chasEs décolé en quelque endroit, y
forme unson qui
imite fort la voix humaine
par les tremblements qu'il
luy cause
; ou enfin encore
comme l'air pouffé au travers une fente faite au costé d'un roseau ouvert par
un bout,& fermé par l'au,
tre, lorsqu'on souffle par le
bout ouvert; car cet air ne
pouvant passer par cette
fente sans en écarter les lévres, les met en ressort, &
leur combat mutuel forme
des vibrations dans l'air environnant, dans lesquelles
consiste le [on, & ce son
imiteroit encore plus parfaitement la voix humaine
si l'on avoit foin d'arrondir
un peu ces deux lévres
,
à
peu près comme les bords
de la glotte. Au reste le
chassis bruyant,& les firingues ou roseaux des An-
ciens n'imitent encore la
voix humaine qu'imparfaitement, en ce que leur son
ne monte jamais, qu'il nc,\
devienne en mesme temps
plus fort, & qu'il descend
tousjours à mesurequ'il
s'affoibltr. Car ce son ne
monte, que par l'acceleration de ses vibrations, laquelle ne vient que de la
force de l'air qui est poussépar la fente; au contraire
lorsque cet air passe plus.
lentement
,
ses vibrations
devenant plus lentes, le son
baisse enmesmetemps. La.
mesme chose arrive à quantité d'oiseaux dont la glotte
n'est ouverte ou fermée que
par l'air qui passe au travers, particulièrement aux
oiseaux aquatiques donc
nous avons parlécy -devant, & dont la voix se forme au travers de leurs glotte
,
comme le son à travers la fente d'un chassis
bruyant, ou d'une siringue,
& non pas par le jeu d'aucuns muscles.C'est cequ'on
entend tous les jours sur les
estangs où il y a
des canards lorsqu'il en passe
d'autres en l'air au détins
d'eux, car ils les appellent
en eslevant d'abord leurs
ailes afin d'enflerleurs poumons
,
& planant ensuite
fortement pour en chasser
l'air avec violence, ce qui
esleve extremement leur
voix,& forme un cancan treséclattant,lequel baisse peu h,
,
peu à mesure que leur poitrine se vuide d'air;les coqs
font à peu près la mesme
chose avant de chanter.
7. Il n'en est pas de mesme dans l'homme, & mesme dans plusieurs animaux
terrestres, comme les
chiens, les chats, l'Elan du
Bresil, & dans quantité
d'oiseaux dont la glotte
estouverte & fermée par
des muscles: car lemuscle fermeur de la glotte
venant à se raccourcir, ap*
proche les portiers l'un de
l'autre & de son milieu, ce
qui bande ses cordons, parce que ces portiers estant
posez sur la circonférence
de l'anneau, & les deux
cordons qu'ils tirent estant
attachez à la partie opposée diametralement du ca.
nal du larinxil est bien evh
dent qu'on ne sçauroit approcher les portiers du diamettre de ce canal sans en
mesme temps allonger ces
cordons, ( comme Euclide
lademontré) & sans estendre aussi les deux membranesqu'ils bordent, & qui
couvrant ce canal, forment
la glotte. Ainsi la voix ou la
parole est obligée de monter par l'acceleration des
tremblements de ces cordons ,& elle s'affoiblit en
mesme temps,par le jet d'air
quisort de la glotte, lequel
est
est d'autant plus gresle
qu'elle est plus rétrecie.
Maissi l'on veut augmenter au contraire laforce de la voix sans l'eslever
il ne faut que pouffer une
plus grande quantité d'air
de la poitrine,& ouvrir un
peu les portiers de la glotte,
en bandant les dilatateurs
grands ou petits, & relaschant à proportion le Fermeur,afin que les cordons
ne soient pas plustenduspar
l'augmentation de la quantité de l'air qui passe entre
eux qu'ilsl'estoient en pre-
micrlieu: parcemoyen cet
air passant en plus grande
quantité par la glotte produira un son plus fortsans
estre cependant plus estevé
; au lieu que si les cordons n'avoient point esté
relaschez, la voix auroit
monté
,
en mesme temps
qu'elle feroit devenuë plus
forte1, comme dansles oiseauxaquatiques. Je dis
de plus que les Applatifseursdu larinx doivent aussi entrer en contraction,
afin de faciliter touvenure de la glotte, & tenir en
mesme temps les deux
membranes tenduës, comme nous l'avons dit. Si l'on
veut outre cela que la voix
monte à mesure qu'elle devient plus forte
;
alors les
Eleveursdu larinx doivent
le tirer en haut,afinde présenter la glotte à l'entrée
de la bouche, pour que l'air
qui en fort allant frapper
contre toutes ses parties solides, comme le palais, &
les dents,&c. y
fouffredes
réflexions,s'y brise& y
augmenta la force de son
ressort,comme nous l'avons
dit de l'entonnoir, & de la
caisse de l'oreille, & afin
aussi que le canal exterieur
composé de la bouche & de
son entonnoir, lequel s'estend jurqu'au larinx & que -
l'on nomme le creux, ou le
port de voix) estant par là
plus racourci, la voix en
devienne plus eslevée,comme)1 arrive dans les flutes,
hautbois
,
flageolets, &c.
Enfin la membrane charnuë ou le muscle qui lie les
croissansdu corps du gosier
,
doit aussiroidir les-fibres circulaires, afin de ré-
trecir tout ce corps, & de
donner plus de rapidité à
l'air qui couleau dedans,
sans quoy l'effort du diaphragme deviendroit inutile. Ainsi l'on voit que pour
produire cet effet la pluspart des muscles font en
action
; car la voix devant
durer quelque temps sur un
mesme degré, il faut necet:
sairement que tous les muscles antagonistes soient
contrebandez, c'est-à-dire,
que les Abaisseurs du gofier le soient contre les Eleveurs
,
& que ses Dilata-*
teurs le soient contre le Fermeur, aussi bien que le diaphragme; sans quoy la glotte se sersieroit)&s'efleveroit en mesme temps, aussi toit que le Fermeur & les
Eleveursagiroient
,
& ne
demeureroit pas dans un
mesme estat, mais le son,
hausseroit ôc. deviendroit
plus foible en mesme
tems.
Mais si l'on veut que la
voix augmente encore de
force & descende ou grossisse en mesme temps, il
faut relascher davantage le
-
Fermeur, & par ce moyen
les cordons & les lèvres de
la glotte, bander davantage les Dilatateurs de la
glotte, & les Applatisseurs
du larinx
,
& pousser l'air
avec plus d'effort: car cet
air ouvrira & arrondira davantage le corps du gosier,
& fera un jet plus gros,
plus solide
,
& par consequent plus capable d'ébranler tout l'airenvironnant,
- ce que ne pouvant faire sans
tendre les cordons de la
glotte, il est évident qu'il
faut donc d'ailleurs les re-
lascher. Il faut de plus que
les Déprimeurs du larinx
seroidissent,&l'emportent
sur ses Eleveurs,afinde donner lieu à l'air qui passe par
le corps du gosier de l'enfler, & d'y couler par consequens avec moins de rapidité, quoy qu'en plus
grande quantité, ce qui formera dans la glotte un jet
plus fort, quoyque d'un son
moins eslevé. Il arrivera
de plusde cet abbaissement
du gosier
,
que le creux,
ou port de voix, ou l'entonnoir en deviendra plus
profond à mesure qu'il s'élargira
,
ce qui rendra encore la voix plus masculine,
& plus baffe. Se fera tout
le contraire lorsqu'on voudra que la voix devienne
plus foible, à mesure qu'elle baissera
,
comme dans
l'estas le plus ordinaire. Car
le diaphragme pouffant
moins d'air de la poitrine,
la glotte pourra se rétressir,
& par consequent le Dilatateur & l'Aplatisseur se relascher à proportion; en
telle sorte que le peu d'air
qui passera par la glotte, y
coulera lentement, & y excitera des fremissements
lents,c'est- dire un son
grave & foible
,
ce qui se
perfectionnera encore par
l'élargissement & l'abbaissement du gosier, & par Fa"
longement de son creux,
comme on vient de l'expliquer, cette acttion estant
en partie opposée à la précedente & plus simple, que
si la glotte s'ouvroit par raaion du Dilatateur & de
l'Aplatisseur: ce qui fait
voir que les différentes modifications de la voix con-
latentdansun combat entre le diaphragme & les
muscles du gosier.
8. C'est la mesme chose
pour la parole que pour la
voix
,
excepté feulement
que la parole est une voix
pluscourte l3) plus unie.
Ilya cependant biendes
nations comme les Normans3 les Gascons
,
mais
principalement les Chinois, dont la paroleestun
veritable chant; & le systeme enharmonique des
Grecs, n'estoit inventé que
pour noter leur déclama-
tion qui estoit un vray
chant. Lors qu'on dit que
l'on reconnoistun homme
à la voix, ou quand on commande d'obéir à sa voix, on
entend non le chant d'un
homme maissa parole, tant
il est vray que ces deux
choses considerées en ellesmesmes ne font qu'une
mesme chose. Mais les gradations de la parole sont
différences de celles de la
voix, comme estant regléees par un autreorgane,
sçavoir le limaçon; au lieu
que la voix est guidée par
lelabyrinthe, comme nous
l'avons dit en parlant de
l'oreille;c'e stce quifait que
la parole reçoit toutes sortes de gradations à l'infini,
de mesmeque le chant des
Chinois; au lieu que le
chant desOccidentaux, ôc
mesme celuy des Arabes,
des Perses, &c. a
des gradations choisies
,
comme
nous le dirons dans la Me*
lodie qui doit suivre ce Mémoire. Ce qui nous convainc encore que la parole
& la voix s0nt formées par
lçs mesmesorganes
,
du
-
moins dans la pluspart des.
hommes, c'est que si Ion
donac-tquelque teneur ou
durée à ses paroles, elles
deviennent une veritable
voix, comme chacun peut
l'éprouver; desorte que des
paroles qui ont chacune
une durée sensible,sans gradation,ou avec des gradations mélodieuses,nedif- -
ferent en rien d'une voix.
Il faut cependant avouër
que ceux qui ont appris à
chanteri,méfientAc%orne^
mens
mesme dans chaque
ton, commede pousser leur
voix, par diminutions, par
accroissemens, par ondes,
&c. qui ne se trouvent pas
dans les voix unies ny dans
la parole. Mais au resteces
differences aussibien que
les gradations font tousjours accidentelles,&nempeschent pas que le son de
la parole, & celuy de la voix
ne soient le plus fouventy
le mesmeson
,
& formez
par les mesmesorganes. On
peut s'en convaincre encore en considerant que les
accidens de la voix sont
communs aussi à la parole.
Si la voix est(par exemple )
enroüée, ou cassée, ou nazarde, ou cornante, ou glapissante,&c. la parole l'est
aussi. DesortequeIon peut
pour l'ordinaire aisément
juger du son de la voix d'un
homme en l'entendant seulement parler.
-
Quant au degré de la parolepar rapportà la voix,
il est ordinairementau milieu desonestenduë,qui est
l'estat où les Eleveurs du
larinxonttoute leur extension, si ce n'estlors quon
ell enroüé; car alors les Dilatateurs
lacateurs de la glotte.la tenant plus ouverte qu'à l'ordinaire par leur gonflement )
la voix en devient
plus grosse& plus basse,&
quelquefois si basse qu'elle
s'éteint tout- à fait, à moins
qu'on ri'arrose le Fermeur
de quelque eaustiptique,qui
le gonflant à son tour fasse
rétrécir la glotte, & rende
la parole,ce qui ne peut pas
durer long
-
temps. Il y a
des personnes dont la voix
est beaucoup plus agréable
quela parole, parce que les
Eleveurs du larinx sont plus
longs chez eux que dans
l'estat ordinaire, cequi fait
que toute l'estenduë de leur
voix est presque au dessus
de celle de leur parole, &
que leur voix est nette, claire& éclatante, tandis que
leur voix peut estrebasse
,
rude,chevrotante, &c. mais
c'est un cas extraordinaire.
Enfin il y en a
dont lavoix
estfausse, c'est-à-dirènaturellement diflbnantc,quoique leur parole foit agréable, & pathétique. Gélaft
trouve en deux personnes
qui me sont très-proches
parentes, lesquelles ont le
son de la voix & de la parole fort beau, & le patetique
bon, quoy qu'elles n'ayent
pû jamais apprendre à entonner juste aucun air, ce
qui me confirme encore
que le patetique de la pa..
role n'est pas reglé par le
mesme organe de l'oreille,
que les gradations de la
voix, puisque l'un peut-estre juste tandis que cellescy font fausses.
- 9. Il faut au refiercmar.
quer qu'il
y a
deux fortes de
voix dansles hommes, dans
les femmes, & dans les en- fants, donc l'une s'appelle
voix naturelle, parce qu'elle est la mesme que le son
de la parole; & l'autre se
nomme le fausset,principalement en parlant de
l'homme fait, dans quielle
est ordinairement plus deagréable, que la voix naturelle, au contraire des femmes & des enfans.Cefausset a
presque toute son cftendueau dessus dela voix
naturelle;,,n'ayant qut quatre ou cinq tons plus bas
-que les plus hauts de celles
cy. Au relie ces deux voix
se forment par des instruments differents,Comme on
le sent lors qu'on passe de
l'une à l'autre, ce qui ne
sçauroit se faire sans une
espece de repos & d'attention particulière,&mesme
sans quelque violence &
quelque fausseté,àcause du
changement demuscles. Il
faut donc considerer que
tandis que la voix naturelle
monte depuis son ton le
plus bas jusques proche de
son plus haut, cestà-dire
parl'cftenduç d'une pouzié-
me environ; il n'y a que le
grand Dilatateur de laglotte qui foie en contraction
avec le Fermeur, le petit
estant relasche pendant
tout ce temps, à cause de
Tecartement des deux portiers l'un del'autre. Mais
quand la voix
-
est arriver
dansses tons les plus hauts
,
le petit Dilatateur corn?
mence a
estre tèndu)ôc
devient capable d'entreren
contraction avec le Fermeur, le grand Dilatateur
estant alors au bout de son
aâion,te pouvant seule-
ment prester comme une
corde qu'on allonge. Deforte que si le Fermeur continuë de se contracter, &
que le petit Dilatateur seroidisse
)
leur combat produira alors la voix de Fausset,qui pourra contenir encore beaucoupde tons,c'est
à dire quelquefois une douzième. Mais il est évident
que cettevoix doit estre
très gresle &tres- eslevée,
parce que la glotte est alors
très-serrée,&que ses cor-
@d'Dn'S*'&! membranes sont
extrêmement tendus.
vn
Quand au contraire le petit
Dilatateur s'est gonflé autant qu'il a pu pour rouvrirla glotte, & que la voix
de Fausset a
descendu
jusques à son ton le plus bas,
le grand Dilatateur peut se
gonfler , à son tour, & mesme un peu auparavant; &
la voix naturelle commencer à se former dans ses tons
les plus hauts pour descendre delà jusques, dans ses
plusbas. Jay connu plusieursChantres qui possedoient,ces deuxfortesde
voix presque également
bien.
bien. Les femmes & lesensans affectent de se servir
de la voix de fausset, comme convenant mieux à leur
d~licateffe ou à leur â
~e ,.
delicateffe ou à leur à,le,
& comme estant plus tendre & plusflexible, leur gosier ne pouvant pas s'estendre assez pour pratiquer la
voix naturelle dans uneestenduë suffisante
10. Mais lorsque le go:"
fier des jeunes homm s
s'est accreu & dilatéjusques
à un certain point; par l'accroissement de l'âge,le Fermeur de la glotte ne peut
plusla fermer alorssuffisamment, ny bander assez ses
Dilatateurs pour entonner
sa voix haute; c'est pourquoy on est obligé d'abandonner pour l'ordinaire le
Fausset,&de s'entenirà la
voix naturelle. qui devient
alors une Hautecontre, ou
uneTaille pour le reste de
lavie,& c'estce qu'onappelle la Muance; siau contraire le jeune homme entonnoit sa voix naturelle
avant la Muance; aprés
qu'i) a mué il ne sçauroit
pl41 ertfonner que rO£tajJ
ve basse de cette voix naturelle, quiestalors àl'unisson destailles,destailles baP
ses, ou des bassescontres, ce
qui se fait toujours cependant avec les mesmes muscles. Maisilluy reste encore un
Faussetquiestlemesme qu'avant la muance ,
c'est à-dire, toujours tresdur, & tres-aigre dans ces
fortes de gosiers.
II. Enfin quant aux cadences ou tremblements,
tant en montant qu'en dcC.
cendant, on sçait qu'elles se
font en répétant tres- prom-
ptement deux fons esloignez l'un de l'autre d'un ton,
d'un demy ton,ou d'une
dieze
,
soit en montan,soit
en descendant;ainsi la glotte s'ouvre & se ferme alors
successivement
,
quoyque
presque insensiblement par
le combat du muscle fermeur, & du grand, ou du
petit Dilatateur;outrecela
les muscles Eleveurs & Deprimeurs du gosier entrent
aussi en combat entre eux,
ce que l'on sent mesme en
portant le doigt sur le nœud
de la gorge: & il ne faut pas
douter que l'Aplatisseur
,
le -
diaphragme
,
& les autres
musclesdu gosier, & mesme
de la poitrine ne soient alors
en combat les uns contre
les autres pour enfanter ces
filles de laMelodie. EXTRA
Fermer
Résumé : Suite du Memoire de l'oreille par rapport à la musique, ou les merveilles de la Trachée artere, tirées des observations des plus habiles Anatomistes, & de l'anatomie comparée.
Le texte explore l'anatomie et les fonctions de l'organe de la voix, également appelé gosier ou trachée artère, en le distinguant de l'œsophage. Le gosier est composé de quarante-quatre parties, incluant vingt-six cartilages osseux, douze muscles, trois types de membranes, trois types de nerfs, ainsi que des artères, veines et glandes. Ces éléments contribuent à la formation de la voix et sont analysés selon les règles de la mécanique et de la musique. Le gosier se divise en deux parties principales : la tête, ou larynx, et le corps du gosier. La tête du gosier comprend cinq cartilages osseux formant un anneau, recouvert par un cartilage nommé l'écu. La glotte, ou bouche du gosier, est située dans cette région et est recouverte par l'épiglotte. Les oiseaux aquatiques possèdent des organes vocaux spécifiques situés au bas de leur gosier, permettant de produire différents sons. Le texte décrit également les muscles du gosier, qui facilitent la déglutition, la respiration et la modulation de la voix. Il existe treize muscles impliqués dans la formation de la voix, y compris le diaphragme. Les muscles dilatateurs de la glotte permettent d'écarter les portiers de la glotte, tandis que l'adducteur des cordons rapproche les portiers pour fermer les cordons. Les nerfs du larynx sont de trois types : une branche de la quatrième paire, une de la septième paire, et une de la cinquième paire du nerf récurrent. Ces nerfs permettent à l'animal de crier, de se défendre ou de fuir, et d'exprimer ses émotions. La formation de la voix implique plusieurs éléments : le corps du gosier fournit l'air, les cordes vocales forment le son par leurs vibrations, et les muscles ajustent la tension et l'ouverture des cordes pour moduler la voix. La voix peut monter ou descendre en intensité et en hauteur grâce à l'action coordonnée de ces muscles et à la pression de l'air. Les oiseaux aquatiques produisent des sons sans muscles, contrairement à l'homme et certains animaux terrestres. Pour augmenter la force de la voix sans l'élever, il faut ouvrir légèrement les portiers de la glotte et ajuster les muscles dilatateurs et fermateurs. La contraction des muscles aplatisseurs et éleveurs du larynx facilite également la production de la voix. Enfin, la membrane charnue du gosier doit se raidir pour rétrécir le corps du gosier et augmenter la rapidité de l'air. Le texte traite également des mécanismes de production de la voix et de la parole, en mettant en évidence les différences et les similitudes entre les deux. La voix est produite par le passage de l'air à travers la glotte, générant des sons graves et faibles, modifiés par l'élargissement et l'abaissement du gosier. La parole, quant à elle, est une voix plus courte et plus unie, bien que certaines nations, comme les Chinois, utilisent une parole chantante. La voix et la parole sont régies par des organes différents : la parole par le limaçon et la voix par le labyrinthe de l'oreille. Les gradations de la parole sont infinies, contrairement au chant occidental qui a des gradations choisies. La voix et la parole sont formées par les mêmes organes, comme le montre la transformation des paroles en voix lorsqu'elles sont prolongées. Les accidents de la voix, comme l'enrouement ou la nasalité, affectent également la parole. La voix naturelle, identique au son de la parole, et le fausset, plus agréable chez l'homme adulte, sont deux types de voix distincts. La muance, qui survient avec l'âge, conduit à l'abandon du fausset au profit de la voix naturelle. Enfin, les cadences ou tremblements dans la voix résultent du combat entre divers muscles du gosier et de la poitrine, créant ainsi les variations mélodiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3368
p. 173-185
EXTRAIT de ce qui s'est passé à l'ouverture de l'Academie des Sciences, le 16. Novembre 1712.
Début :
L'Académie Royale des Sciences fit l'ouverture de ses [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Assemblée publique, Fontenelles, Cassini, Éloges, Mémoires, Machine, Réaumur, Abeilles, Crabes, Écrevisses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de ce qui s'est passé à l'ouverture de l'Academie des Sciences, le 16. Novembre 1712.
AIT
de ce qui s'est pallé à
lowjcrture de l'Academie des Sciences, le
16. Novembre 1712.
L Académie Royale des
Sciences fie l'ouverture de
ses Exercices par une assem-
blée publique qui se tint le
Mercredy iG. de Novembre. Monsieur de Fonrenelles y
fit l'éloge de deux
Académiciens morts pendant le cours de l'année.
L'un estoit Monsieur Berger Medecin, & Eleve de
Monsieur Rombery, pour
la Chymie
;
l'autre estoit
Monsieur Cassini celebre
par ses découvertes astronomiques. Jamais Panegyjfiite n'avoit peuc-estre eu
un si beau cha-rr,p, & peutestre jamais aussi Panegyriste n'a-t'il mieux rempli
l'attente du public. On fou,
haitteroit pouvoir donner
au public l'extrait del'éloge queMonsieur de Foncenelles fit de cegrand homme ; mais ce font de ces
choses qui perdent trop de
leurs graces dans unExtrait.
D'ailleurs on espere que les
amis de Monsieur Cassini
engagerent Monsieur de
Fontenelles à prévenirl'empressement du public sur cela
,
& à laisser imprimer cet
Eloge avant les Memoires
de l'Académie qui ne pa4*
roistront pas de quelqaeé
a
nées d'icy.
Monsieurde la Hire l'aisné lut enfuire la description
d'une machine par le moyen de laquelle un homme
dans (on carrosse peut détacher les chevaux qui tirent le carrosse loriqu'ils
prennent le mors aux dents,
& cela très promptemenc
& sans embarras.
Apres luy Monsieur Maraldi lut un Memoire contenant des observationstrés
curieuses sur les Abeilles.
Il les divise en trois classes,
les masles, les femelles ôc
les fieslons. Il raconta la
maniere dontelles s'y prennent pour construire leurs
cellules avec la cire, comment les femelles escortées
chacune de cinq ou six autres abeilles vont pondre
un œuf dans chaque cellule, comment celles qui les
accompagnent fermentla
cellule avec de la cire dans
un certain temps & la r'ouvrent ensuite pour en laisser
sortir la nouvelle mouche
qui vient d'éclorre
; comment au bout de quelque
temps elles chassent ou
tuent tous lesfreslons; comment elles chargent leurs
cuisses de cire qu'elles recueillent sur lesfleurs,avec
quel artificecelles qui sont
dans la ruche déchargent
celles qui viennent chargées, comment ellesremplissent de miel leurs magasins pour l'hyver, & plusieurs autres pareilles obfervations.
La (canee finit par la lecture d'un Memoire deMonsieur de Reaumur
,
sur la
reproduction des pattes des
Ecrevisses & des Crables. Il
fit voir que les Sçavants,
tout sçavants qu'ils sont,
font sujets à de faux préjugez de mesme que le vulgaire ignorant. Les paysans
qui ont coustume de pescher desEcrevisses,remarquent qu'ils en trouvent
tres-souvent dont les pattes
ou l'une des serres de devant sont plus courtes &
plus petites l'une que l'aurre. La premiere idée qui
leur vientsurcela, est que
c'estune jeune patte qui repouffe à la place d'une autre qu'elles ont perduë, &
cela leur avoit paru d'autant plus vray semblable
que la crouste ou espece
d'écaille qui couvre cette
jeune patte, est beaucoup
plus tendre que la crouste
du reste du corps. Un Sçavant vient qui prétend convaincre mon paysan par un
argument ex absurdo.Cela
n'est pas,luy dit-il,carcela ne se peut pas; la patte
de l'Ecrevisse est composée
demuscles, d'arteres, de
veines, de nerfs, tous rangez & disposez d'une certaine maniere, pour pou-
voir accomplir les mouvements de cette partie. Or
toute cettestructure organique ne peut estre l'effet
que d'un developpement,&
non point l'effet d'une reproduction. Ce n'est point
l'effet d'une reproduction
,
car il faudroit il) pposerune
infinité de chacune des parties propres à former les
differents organes de l'Ecrevisse, & renferméestoutes dans l'Ecrevisse,
ce qui
est absurde.Ce ne peut donc
estre que l'effet d'un developpement. Mais ce deve-
loppement ne se peurfaire
qu'une fois à la sortie de
l'œuf qui renferme l'Ecrevisse en raccourci, & par
consequent lapatteunefois
coupée ne se reproduit
plus. Le paysan ne sceut
que respondre à cet argument dans lequel il se
perd ,& il est tout prest de
croire quil a tort. Monsieur
de Reaumur termine la diC.
pute par l'experiencequi eflr
le juste Juge dans cette affaire comme dans beaucoup d'autres qui se trouvent vrayes sans estre vray-
semblables. Il enferme des
Ecrevisses après leur avoir
coupé les serres ou les pattes, & au bout de six sermaines on en voit reparoistre de nouvelles, qui dans
l'espace de quelques mois
acquierent la grosseur & la
perfeaion des premieres.
Voila le Sçavant confondu
avec tout son raisonnement. Monsieur de Reaumur cherche à le sauver par
quelque conjecture; mais
toutes ces conjectures font
fort foibles, & il faut convenir que sur la formation
j<
des corps organisez nous
sommes encore tres
-
ignorans. Il seroit feulement à
souhaitter que tant de braves gens qui ont perdu dans
ces dernieres guerres leurs
bras & leursjambes pussent
les voir renaistre de la mesme maniere.
A la fin de chaque le£tu-'
re Monsieur l'Abbé Bignon
Président de rAssemble'e,
donna des loüanges tresobligeantes à l'autheur de
chaque Memoire, & fit sentir au public avec beaucoup
de netteté & d'élegance
tout
tout ce qu'il y
avoir de beau
& d'utile dans ce qu'on venoit de lire.
On donnera separement dans
les kltrcures suivants les Extraits des Discours les plus curieux ~& les plus solides entre
ceux qu'on a prononcez dans
cette djemblée.
de ce qui s'est pallé à
lowjcrture de l'Academie des Sciences, le
16. Novembre 1712.
L Académie Royale des
Sciences fie l'ouverture de
ses Exercices par une assem-
blée publique qui se tint le
Mercredy iG. de Novembre. Monsieur de Fonrenelles y
fit l'éloge de deux
Académiciens morts pendant le cours de l'année.
L'un estoit Monsieur Berger Medecin, & Eleve de
Monsieur Rombery, pour
la Chymie
;
l'autre estoit
Monsieur Cassini celebre
par ses découvertes astronomiques. Jamais Panegyjfiite n'avoit peuc-estre eu
un si beau cha-rr,p, & peutestre jamais aussi Panegyriste n'a-t'il mieux rempli
l'attente du public. On fou,
haitteroit pouvoir donner
au public l'extrait del'éloge queMonsieur de Foncenelles fit de cegrand homme ; mais ce font de ces
choses qui perdent trop de
leurs graces dans unExtrait.
D'ailleurs on espere que les
amis de Monsieur Cassini
engagerent Monsieur de
Fontenelles à prévenirl'empressement du public sur cela
,
& à laisser imprimer cet
Eloge avant les Memoires
de l'Académie qui ne pa4*
roistront pas de quelqaeé
a
nées d'icy.
Monsieurde la Hire l'aisné lut enfuire la description
d'une machine par le moyen de laquelle un homme
dans (on carrosse peut détacher les chevaux qui tirent le carrosse loriqu'ils
prennent le mors aux dents,
& cela très promptemenc
& sans embarras.
Apres luy Monsieur Maraldi lut un Memoire contenant des observationstrés
curieuses sur les Abeilles.
Il les divise en trois classes,
les masles, les femelles ôc
les fieslons. Il raconta la
maniere dontelles s'y prennent pour construire leurs
cellules avec la cire, comment les femelles escortées
chacune de cinq ou six autres abeilles vont pondre
un œuf dans chaque cellule, comment celles qui les
accompagnent fermentla
cellule avec de la cire dans
un certain temps & la r'ouvrent ensuite pour en laisser
sortir la nouvelle mouche
qui vient d'éclorre
; comment au bout de quelque
temps elles chassent ou
tuent tous lesfreslons; comment elles chargent leurs
cuisses de cire qu'elles recueillent sur lesfleurs,avec
quel artificecelles qui sont
dans la ruche déchargent
celles qui viennent chargées, comment ellesremplissent de miel leurs magasins pour l'hyver, & plusieurs autres pareilles obfervations.
La (canee finit par la lecture d'un Memoire deMonsieur de Reaumur
,
sur la
reproduction des pattes des
Ecrevisses & des Crables. Il
fit voir que les Sçavants,
tout sçavants qu'ils sont,
font sujets à de faux préjugez de mesme que le vulgaire ignorant. Les paysans
qui ont coustume de pescher desEcrevisses,remarquent qu'ils en trouvent
tres-souvent dont les pattes
ou l'une des serres de devant sont plus courtes &
plus petites l'une que l'aurre. La premiere idée qui
leur vientsurcela, est que
c'estune jeune patte qui repouffe à la place d'une autre qu'elles ont perduë, &
cela leur avoit paru d'autant plus vray semblable
que la crouste ou espece
d'écaille qui couvre cette
jeune patte, est beaucoup
plus tendre que la crouste
du reste du corps. Un Sçavant vient qui prétend convaincre mon paysan par un
argument ex absurdo.Cela
n'est pas,luy dit-il,carcela ne se peut pas; la patte
de l'Ecrevisse est composée
demuscles, d'arteres, de
veines, de nerfs, tous rangez & disposez d'une certaine maniere, pour pou-
voir accomplir les mouvements de cette partie. Or
toute cettestructure organique ne peut estre l'effet
que d'un developpement,&
non point l'effet d'une reproduction. Ce n'est point
l'effet d'une reproduction
,
car il faudroit il) pposerune
infinité de chacune des parties propres à former les
differents organes de l'Ecrevisse, & renferméestoutes dans l'Ecrevisse,
ce qui
est absurde.Ce ne peut donc
estre que l'effet d'un developpement. Mais ce deve-
loppement ne se peurfaire
qu'une fois à la sortie de
l'œuf qui renferme l'Ecrevisse en raccourci, & par
consequent lapatteunefois
coupée ne se reproduit
plus. Le paysan ne sceut
que respondre à cet argument dans lequel il se
perd ,& il est tout prest de
croire quil a tort. Monsieur
de Reaumur termine la diC.
pute par l'experiencequi eflr
le juste Juge dans cette affaire comme dans beaucoup d'autres qui se trouvent vrayes sans estre vray-
semblables. Il enferme des
Ecrevisses après leur avoir
coupé les serres ou les pattes, & au bout de six sermaines on en voit reparoistre de nouvelles, qui dans
l'espace de quelques mois
acquierent la grosseur & la
perfeaion des premieres.
Voila le Sçavant confondu
avec tout son raisonnement. Monsieur de Reaumur cherche à le sauver par
quelque conjecture; mais
toutes ces conjectures font
fort foibles, & il faut convenir que sur la formation
j<
des corps organisez nous
sommes encore tres
-
ignorans. Il seroit feulement à
souhaitter que tant de braves gens qui ont perdu dans
ces dernieres guerres leurs
bras & leursjambes pussent
les voir renaistre de la mesme maniere.
A la fin de chaque le£tu-'
re Monsieur l'Abbé Bignon
Président de rAssemble'e,
donna des loüanges tresobligeantes à l'autheur de
chaque Memoire, & fit sentir au public avec beaucoup
de netteté & d'élegance
tout
tout ce qu'il y
avoir de beau
& d'utile dans ce qu'on venoit de lire.
On donnera separement dans
les kltrcures suivants les Extraits des Discours les plus curieux ~& les plus solides entre
ceux qu'on a prononcez dans
cette djemblée.
Fermer
Résumé : EXTRAIT de ce qui s'est passé à l'ouverture de l'Academie des Sciences, le 16. Novembre 1712.
Le 16 novembre 1712, l'Académie Royale des Sciences inaugura ses exercices par une assemblée publique. Monsieur de Fontenelle prononça l'éloge de deux académiciens décédés : Monsieur Berger, médecin et chimiste, et Monsieur Cassini, renommé pour ses découvertes astronomiques. L'éloge de Cassini fut particulièrement apprécié mais ne fut pas publié pour en préserver l'intégralité. Monsieur de la Hire présenta une machine permettant à un homme dans son carrosse de détacher rapidement les chevaux qui prennent le mors aux dents. Monsieur Maraldi exposa un mémoire sur les abeilles, les classant en mâles, femelles et faussaires. Il décrivit leur mode de construction des cellules, la ponte des œufs, la fermeture et l'ouverture des cellules, l'élimination des faussaires, et le stockage de miel pour l'hiver. Monsieur de Reaumur lut un mémoire sur la reproduction des pattes des écrevisses et des crabes. Il démontra que les savants, comme le vulgaire, peuvent avoir des préjugés. Les paysans observaient souvent des écrevisses avec des pattes plus courtes, pensant qu'elles repoussaient. Un savant contesta cette idée, affirmant que la structure des pattes ne permettait pas leur reproduction. Reaumur prouva par expérience que les pattes coupées repoussaient effectivement, confondant ainsi le savant et son raisonnement. L'abbé Bignon, président de l'assemblée, conclut en louant les auteurs des mémoires et en soulignant la beauté et l'utilité des discours présentés. Les extraits des discours les plus curieux et solides seront publiés séparément dans les lettres suivantes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3369
p. 185-187
PARODIE de la derniere Enigme du Mercure dernier.
Début :
En robe de satin quelque peu déchirée, [...]
Mots clefs :
Oignon, Parodie, Pleurer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARODIE de la derniere Enigme du Mercure dernier.
PARODIE
-
deladerniereEnigme
du Mercuredernier.
En robe de satin quel-
<- que peudéchirée,
En bottes à cheval, l'oiognon fait son entrée
Dans Paris où l'on l'attendoit.
Le pauvre sur l'oignon a
droit,
Le riche l'admet à sa
table.
Pour luy quand on l'achette il est infuportable,
Il luy plaist feulement
quand il est derobé
1d est.Lorsquesansrobe
onlesertcuità table.
Mais avant qu'on l'y
voye
,
helas!souvent
tombé
Dans les barbares mains
d'une gent tres brutale
Id est. Du cuisiniersujet à
-
s' enyvrer,
De ses douces prisons
voulant le délivrer,
Telluy coupe la teste
,
ou le brusle ou l'empale,
Quinescauroit parfois
s'empescher d'en
0;
pleurer
-
deladerniereEnigme
du Mercuredernier.
En robe de satin quel-
<- que peudéchirée,
En bottes à cheval, l'oiognon fait son entrée
Dans Paris où l'on l'attendoit.
Le pauvre sur l'oignon a
droit,
Le riche l'admet à sa
table.
Pour luy quand on l'achette il est infuportable,
Il luy plaist feulement
quand il est derobé
1d est.Lorsquesansrobe
onlesertcuità table.
Mais avant qu'on l'y
voye
,
helas!souvent
tombé
Dans les barbares mains
d'une gent tres brutale
Id est. Du cuisiniersujet à
-
s' enyvrer,
De ses douces prisons
voulant le délivrer,
Telluy coupe la teste
,
ou le brusle ou l'empale,
Quinescauroit parfois
s'empescher d'en
0;
pleurer
Fermer
Résumé : PARODIE de la derniere Enigme du Mercure dernier.
Le texte décrit une parodie intitulée 'deladerniereEnigme du Mercuredernier'. Il relate l'entrée triomphale d'un oignon à Paris, acclamé par tous. L'oignon est apprécié uniquement lorsqu'il est volé. Les cuisiniers, souvent ivres, le maltraitent en le coupant, le brûlant ou l'empalant, ce qui peut les faire pleurer.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3370
p. 188
ENVOY.
Début :
Le mot de pleurer m'a fait deviner l'oignon [...]
Mots clefs :
Pleurer, Oignon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY.
E N VOY.
Le mot de pleurer m'a
fait devinerl'oignon, parce qu'au pied d'une pleureuse qui ne croit de tendresse que dansles larmes,
je me fuis quelquefois froté les yeux avec de l'oignon pour pleurer plus
tendrement.
Le mot de pleurer m'a
fait devinerl'oignon, parce qu'au pied d'une pleureuse qui ne croit de tendresse que dansles larmes,
je me fuis quelquefois froté les yeux avec de l'oignon pour pleurer plus
tendrement.
Fermer
3371
p. 188-191
ENVOY. Par le Cuisinier d'Arnolfe, ou Arnofle, experto crede Roberto.
Début :
Moy Cuisinier bon compagnon [...]
Mots clefs :
Oignon, Cuisinier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY. Par le Cuisinier d'Arnolfe, ou Arnofle, experto crede Roberto.
E NVO Y.
ParleCuisinier d'Arr.osse,on Amofieexpert»
crede Roberto.
-
Moy Cuisinier bon conv
pagnon -
-
J'aydeviné l'Enigmeobs-
, cure,
Ouy par la teste d'un
L
oignon,
J'en puis jurer, puisque
-
--
j'en jure,
Et qu'au plus noble oi--
gnon teste jescai -
tv couper. J'enragè quandjevoyque
mon ayare Arnosle ;
Fait souvent son sobre
souper
D'un oignonempalé d'un
seul clou de girosle.
En chartrc comme moy
ce Maistre va tomber,
Je pleure de la maigre
chere
Qu'avec oignons il nous
fait faire,
Hors oignons rien chez
luy ne le peut derober,
Oignons seuls ornent ïà
euiûne,
Et partant sont pour moy
simbole de famine.
Le mot de la premiere
Enigme, cejl les dents.
Vous en trouverez la
Parodie page ij8
ParleCuisinier d'Arr.osse,on Amofieexpert»
crede Roberto.
-
Moy Cuisinier bon conv
pagnon -
-
J'aydeviné l'Enigmeobs-
, cure,
Ouy par la teste d'un
L
oignon,
J'en puis jurer, puisque
-
--
j'en jure,
Et qu'au plus noble oi--
gnon teste jescai -
tv couper. J'enragè quandjevoyque
mon ayare Arnosle ;
Fait souvent son sobre
souper
D'un oignonempalé d'un
seul clou de girosle.
En chartrc comme moy
ce Maistre va tomber,
Je pleure de la maigre
chere
Qu'avec oignons il nous
fait faire,
Hors oignons rien chez
luy ne le peut derober,
Oignons seuls ornent ïà
euiûne,
Et partant sont pour moy
simbole de famine.
Le mot de la premiere
Enigme, cejl les dents.
Vous en trouverez la
Parodie page ij8
Fermer
Résumé : ENVOY. Par le Cuisinier d'Arnolfe, ou Arnofle, experto crede Roberto.
Un poème en ancien français critique Arnose, décrit comme frugal. Le narrateur, un cuisinier, déplore les repas d'Arnose, souvent réduits à un oignon. Il révèle que la solution d'une énigme est 'les dents' et que la parodie de cette énigme se trouve à la page 138.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3372
p. 191-193
ENIGME.
Début :
Quoy que je ne sois pas de nature à médire [...]
Mots clefs :
Écrevisse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Qvoy
que je ne foispas
de nature à medire
Dans mon humeur noire
pourtant
Sournoise je pince sans
rire,
Par courbettes je <vats
marchant,
Tout l'hiversansmanger
]e garde n,'a cellule,
Et jefaiscaresme en Esté,
Admirezma sobriete.
ureen« touttemps
est ajJè.Z ridicule:
Je roufisdeL'amour qu'ont
pourmoytantde ^ensy
Je roujs du jeu que je
fer*s3
Et cependantma race
abondam:cnt pu'Lde.•
Et pour was parleruirt
foit
-En Pedagogue
4 soit peu
-
0 t~ Ensdjlrologue
Jelogeen ma maison le
principe dufe
Qvoy
que je ne foispas
de nature à medire
Dans mon humeur noire
pourtant
Sournoise je pince sans
rire,
Par courbettes je <vats
marchant,
Tout l'hiversansmanger
]e garde n,'a cellule,
Et jefaiscaresme en Esté,
Admirezma sobriete.
ureen« touttemps
est ajJè.Z ridicule:
Je roufisdeL'amour qu'ont
pourmoytantde ^ensy
Je roujs du jeu que je
fer*s3
Et cependantma race
abondam:cnt pu'Lde.•
Et pour was parleruirt
foit
-En Pedagogue
4 soit peu
-
0 t~ Ensdjlrologue
Jelogeen ma maison le
principe dufe
Fermer
3373
p. 193-195
ENIGME.
Début :
Nous sommes deux jumeaux de pareille grandeur, [...]
Mots clefs :
Chenets
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Noussommes deuxjumeaux de pareille
grandeur,
Employez, à parer une
noire Maitresse
Nous sommes faits tous
deux pourla sèrvir
sans cesse,
Et pour elle Vulcain se
consomme d'ardeur,
On /raw*den'osfronts la
finsvivefptendeur,
Quandl'Epouxd'Orithie
ejieauJequ'on nous
greffe
Nos immobiles Corps marquent mjiYe paresse.,
Et plus ilfaitde chaud,
plusils ont defroideur.
Jîinji que le Soieil nous
portonsà toute heure
La couleur-du métnilque
l'avarice pleure,
QuandavecJèstréjors on
enleveJoncœur.
Nous tirons aprèsnous
une suite infimey
Etsi le Cieltoujoursexerçoitsarigueur
On nous verroit tous/oùrs
en banne compagnie.
Noussommes deuxjumeaux de pareille
grandeur,
Employez, à parer une
noire Maitresse
Nous sommes faits tous
deux pourla sèrvir
sans cesse,
Et pour elle Vulcain se
consomme d'ardeur,
On /raw*den'osfronts la
finsvivefptendeur,
Quandl'Epouxd'Orithie
ejieauJequ'on nous
greffe
Nos immobiles Corps marquent mjiYe paresse.,
Et plus ilfaitde chaud,
plusils ont defroideur.
Jîinji que le Soieil nous
portonsà toute heure
La couleur-du métnilque
l'avarice pleure,
QuandavecJèstréjors on
enleveJoncœur.
Nous tirons aprèsnous
une suite infimey
Etsi le Cieltoujoursexerçoitsarigueur
On nous verroit tous/oùrs
en banne compagnie.
Fermer
3374
p. 196-210
LA PRESENCE d'esprit, Avanture nouvelle.
Début :
Les plaintes soulagent ceux qui souffrent, & sur tout les [...]
Mots clefs :
Femme, Chambre, Garderobe, Aventure, Esprit, Homme, Bougie, Jalousie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA PRESENCE d'esprit, Avanture nouvelle.
LAPESENCE
d'esprit, Avanture nouvelle.
Les plaintes soulagent
ceux qui souffrent, & sur
tout les Dames, quelques
unes même ne iônt pas
faschées que des maux legers leur servent de prétexteau plaisir de se plaindre ; mais les mîux de
l'esprit sont ceux que les
plaintes soulagent le plus.
:'
: Une Dame trés vertueuse estoittourmentée
par la jalousie de [on.mary, & n'avoit d'autreconsolationquecelle de s'en
plaindreàunveritable
amy qui n'estoit point
connu de son tnalY, &
qu'eue n'osoit luy faire
connoistre parce qu'il estoit assez jeune pour luy
donner de l'ombrage,
elle voyoit quelquefois
cet amy dans la chambre
d'une Demoisellequ'elle
avoit & qui estoit d'assez
bonne maison pour qu'elle l'a regardast plustost
comme une amie que
comme une femme à elle.
Cette Demoiselle « estoit
bien faite, Se le mary jaloux en devint amoureux. Un soir voulant
entrer dans sa chambre
il tourna la clef',.& s'aperçut qu'elle estoit fermée au verrouil
,
& dans
lemesme temps entendit
la voix d'un homme ;'.
-
*•
donc il fut allarmé sur le.
compte de la Demoiselle, mais aprés avoir un
peu pressé l'oreille qu'il
avoit trèsfine, comme
l'ont ord inairement les
jaloux, il entendit la voix
de sa fCfilineJ il fut. frappé d'un double coup, je
vous laisse à juger lequel
luy fut le plus rude: il
resva quelque temps au
party qu'il prendrait,ensuite il fermadoucemeat
la P&tc à double tour
,
afin que pas un des trois
ne pust sortir de la chambre
,
& prist le grand tour
pour aller gagner une
garderobe qui estoit de
l'autre costé de cette
chambre &qui dégageoit
un corridor, où il laissa
le flambeau qu'il tenoit
afin de se glisser sansmicre dans la garderobe,
&de pouvoirentendre
ce qui ledisoit entre l'amy la femme & la Demoiselle
,
à peine estoit il
entré-dans la garderobe,
que la femme qui s'en
aperceut feignantde
vouloirmoucher la bougie ;
réteignit avec les
mouchetes pour donner
le loisir à l'amyd'ouvrir
la porte doucement& de
se sauver,elle cria aussitost à la Demoiselle d'aller ralumer sa boucrie
pendant ce temps là l'amy ayant /- tenté vainement d'ouvrir la porte dit
tousbas à la femme qu'il
alloit tascher de se sauver
par la garderobe
,
parce
qu'apparammentle mary
estoitence momentdaus^
la chambre
,
ilsy estoient
en effet alors tous quatre
bien intriguez iàns, dire
mot,&marchant tous
sur la pointe du pied je
ne puis pas bien vous décrire la marthe de cette
scene nocturne QU; chacun tendoit à son but,
celuy du mary estoit de
si:; mettre en un endroit
d'où il pust voir sans ettre veu, car ilne s'estoit
point apperceuqu'ilestoit
découvert ;..-& la Demoiselle, pouis donner le loisir à sa maistresse & à l'amy de s'échapper, feignoit de battre le fusil en
un coinde la chambre, &
de vouloir rallumer la
bougie, ce que le mary
attendoit, s'estant porté
proche la.porte de sa
garderobe; A l'égard de
l'amy - il cherchoità taA
•
tons cette porte pour se
sauver, & ne la trouva
pas sitost que la femme
,
qui en mefrre tempstrouva par hasard le bras de
sonmary quelle prit pour
celuy de son ami; les
premières paroles qu'elle
luy dit tout basneroulerent par bonheur que -sur
des plaintes de la jalousie
de son mari
,
& ne marquerent aucun autrecommerce avec l'ami
,
parce
qu'eneffet je dois estre
persuade que toutes les
femmesdont on met les
avantures dans le Mercure,
sont dans la regle des
bonnesmœurs. Celle-cy
après aVOIr) comme j'ay
dit, fait quelques plaintes de son mari à ion mari
mesme qu'ellecroyoitson
ami, reconnut sa méprise, premierement parct
qu'il ne répondoit point,
&C de plus parce qu'il traversoit la garderobe & le
corridor plus lentement
*
qu'elle ne vouloir
, voulant entendre la confes
sion de sa femme le plus
longtemps qu'ilpourrait,
& craignant d'arriver à
l'endroit où il avoit lai/Té
la bougie, la femme s'ef
tantdonc apperceuë qu
elle parloità
sonmari,continua son discours avec
une presence d'esprit admirable
,
car elle fit succeder aux plaintes sur le
mari, une exhortation vive d'épouser le plustost
qu'il pourroit cette Demoifdie quiestoit de bonne maison ,&que s'il
tardoit davantage, ellene
pourroit se dispenser de
la mettre dehors parce
qu'elle feroit perduë si jamais son mari lerencontroitchez elle. Quand
elle en eut assez dit pour
se * disculper, elle feignit
dene s'appercevoir qu'en
ce moment de sa méprise
à la lueur de la bougie
dontils estoientproche.
alors elle fit un cri de furprise
,
où elle joignit enfuite des mouvemens de
colere si bien contrefaits
contre l'ami, que sans
donner le tempsau mari
de se reconnoistre ni de
répondre, elleprit le flam-
-
beau & courut comme
transportée de rage faire
millereprochesîux deux
amants prétendus qui
l'avoient exposée à une
pareille avanture , l'ami
-
qui avoit de l'esprit fut
0
d'abord
d'abordau fait, & se jettaaux pieds de la femme
ses lui demanda retardemens, pardon &pro-de
mit
l'épouser àla,dès Demoiselle lelende- de
main&del'emmeneren
Province
,
ce fut la le
coup de mailire, car le
mariamoureuxalarméde lapertedesamaiitrdïcr,.
en oublia tous les Coupçons contre sa femme, St lerestede la soirée fut
employé de la part du
mari à trouver sinement
les moyens de retarder ce
mariage, & de la part
de la femme a feindre de
vouloir le haster. Je n'ay
point sceu ce qui fut decidé
)
la femme justifiée
par sa presence d'esprit,
efl: le point unique que
ay voulu traiter, & par
consequent cette avanture doit finir parlà.
d'esprit, Avanture nouvelle.
Les plaintes soulagent
ceux qui souffrent, & sur
tout les Dames, quelques
unes même ne iônt pas
faschées que des maux legers leur servent de prétexteau plaisir de se plaindre ; mais les mîux de
l'esprit sont ceux que les
plaintes soulagent le plus.
:'
: Une Dame trés vertueuse estoittourmentée
par la jalousie de [on.mary, & n'avoit d'autreconsolationquecelle de s'en
plaindreàunveritable
amy qui n'estoit point
connu de son tnalY, &
qu'eue n'osoit luy faire
connoistre parce qu'il estoit assez jeune pour luy
donner de l'ombrage,
elle voyoit quelquefois
cet amy dans la chambre
d'une Demoisellequ'elle
avoit & qui estoit d'assez
bonne maison pour qu'elle l'a regardast plustost
comme une amie que
comme une femme à elle.
Cette Demoiselle « estoit
bien faite, Se le mary jaloux en devint amoureux. Un soir voulant
entrer dans sa chambre
il tourna la clef',.& s'aperçut qu'elle estoit fermée au verrouil
,
& dans
lemesme temps entendit
la voix d'un homme ;'.
-
*•
donc il fut allarmé sur le.
compte de la Demoiselle, mais aprés avoir un
peu pressé l'oreille qu'il
avoit trèsfine, comme
l'ont ord inairement les
jaloux, il entendit la voix
de sa fCfilineJ il fut. frappé d'un double coup, je
vous laisse à juger lequel
luy fut le plus rude: il
resva quelque temps au
party qu'il prendrait,ensuite il fermadoucemeat
la P&tc à double tour
,
afin que pas un des trois
ne pust sortir de la chambre
,
& prist le grand tour
pour aller gagner une
garderobe qui estoit de
l'autre costé de cette
chambre &qui dégageoit
un corridor, où il laissa
le flambeau qu'il tenoit
afin de se glisser sansmicre dans la garderobe,
&de pouvoirentendre
ce qui ledisoit entre l'amy la femme & la Demoiselle
,
à peine estoit il
entré-dans la garderobe,
que la femme qui s'en
aperceut feignantde
vouloirmoucher la bougie ;
réteignit avec les
mouchetes pour donner
le loisir à l'amyd'ouvrir
la porte doucement& de
se sauver,elle cria aussitost à la Demoiselle d'aller ralumer sa boucrie
pendant ce temps là l'amy ayant /- tenté vainement d'ouvrir la porte dit
tousbas à la femme qu'il
alloit tascher de se sauver
par la garderobe
,
parce
qu'apparammentle mary
estoitence momentdaus^
la chambre
,
ilsy estoient
en effet alors tous quatre
bien intriguez iàns, dire
mot,&marchant tous
sur la pointe du pied je
ne puis pas bien vous décrire la marthe de cette
scene nocturne QU; chacun tendoit à son but,
celuy du mary estoit de
si:; mettre en un endroit
d'où il pust voir sans ettre veu, car ilne s'estoit
point apperceuqu'ilestoit
découvert ;..-& la Demoiselle, pouis donner le loisir à sa maistresse & à l'amy de s'échapper, feignoit de battre le fusil en
un coinde la chambre, &
de vouloir rallumer la
bougie, ce que le mary
attendoit, s'estant porté
proche la.porte de sa
garderobe; A l'égard de
l'amy - il cherchoità taA
•
tons cette porte pour se
sauver, & ne la trouva
pas sitost que la femme
,
qui en mefrre tempstrouva par hasard le bras de
sonmary quelle prit pour
celuy de son ami; les
premières paroles qu'elle
luy dit tout basneroulerent par bonheur que -sur
des plaintes de la jalousie
de son mari
,
& ne marquerent aucun autrecommerce avec l'ami
,
parce
qu'eneffet je dois estre
persuade que toutes les
femmesdont on met les
avantures dans le Mercure,
sont dans la regle des
bonnesmœurs. Celle-cy
après aVOIr) comme j'ay
dit, fait quelques plaintes de son mari à ion mari
mesme qu'ellecroyoitson
ami, reconnut sa méprise, premierement parct
qu'il ne répondoit point,
&C de plus parce qu'il traversoit la garderobe & le
corridor plus lentement
*
qu'elle ne vouloir
, voulant entendre la confes
sion de sa femme le plus
longtemps qu'ilpourrait,
& craignant d'arriver à
l'endroit où il avoit lai/Té
la bougie, la femme s'ef
tantdonc apperceuë qu
elle parloità
sonmari,continua son discours avec
une presence d'esprit admirable
,
car elle fit succeder aux plaintes sur le
mari, une exhortation vive d'épouser le plustost
qu'il pourroit cette Demoifdie quiestoit de bonne maison ,&que s'il
tardoit davantage, ellene
pourroit se dispenser de
la mettre dehors parce
qu'elle feroit perduë si jamais son mari lerencontroitchez elle. Quand
elle en eut assez dit pour
se * disculper, elle feignit
dene s'appercevoir qu'en
ce moment de sa méprise
à la lueur de la bougie
dontils estoientproche.
alors elle fit un cri de furprise
,
où elle joignit enfuite des mouvemens de
colere si bien contrefaits
contre l'ami, que sans
donner le tempsau mari
de se reconnoistre ni de
répondre, elleprit le flam-
-
beau & courut comme
transportée de rage faire
millereprochesîux deux
amants prétendus qui
l'avoient exposée à une
pareille avanture , l'ami
-
qui avoit de l'esprit fut
0
d'abord
d'abordau fait, & se jettaaux pieds de la femme
ses lui demanda retardemens, pardon &pro-de
mit
l'épouser àla,dès Demoiselle lelende- de
main&del'emmeneren
Province
,
ce fut la le
coup de mailire, car le
mariamoureuxalarméde lapertedesamaiitrdïcr,.
en oublia tous les Coupçons contre sa femme, St lerestede la soirée fut
employé de la part du
mari à trouver sinement
les moyens de retarder ce
mariage, & de la part
de la femme a feindre de
vouloir le haster. Je n'ay
point sceu ce qui fut decidé
)
la femme justifiée
par sa presence d'esprit,
efl: le point unique que
ay voulu traiter, & par
consequent cette avanture doit finir parlà.
Fermer
Résumé : LA PRESENCE d'esprit, Avanture nouvelle.
Le texte relate une intrigue complexe impliquant une dame vertueuse et son mari jaloux. La dame, tourmentée par la jalousie de son mari, se confie à un ami secret qu'elle ne peut révéler à son époux en raison de son jeune âge. Un soir, le mari jaloux surprend des voix dans la chambre de la demoiselle, amie de sa femme. Il découvre alors que sa femme et son ami sont présents, ainsi que la demoiselle et son propre amant. Une scène confuse s'ensuit, où chacun tente de se sauver sans être découvert. La femme, feignant de vouloir rallumer une bougie, aide son ami à s'échapper. Elle reconnaît ensuite son mari et continue de parler pour se disculper, allant même jusqu'à exhorter son mari à épouser la demoiselle. Finalement, elle feint la colère contre les deux amants prétendus. L'ami, comprenant la situation, propose d'épouser la demoiselle sur-le-champ. Le mari, alarmé par cette perspective, passe le reste de la soirée à chercher des moyens de retarder le mariage, tandis que la femme feint de vouloir le hâter. L'histoire se termine par la justification de la femme grâce à sa présence d'esprit.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3375
p. 211-219
MORTS.
Début :
Le Pere Etheart Abbé de la Luzerne, & qui avoit [...]
Mots clefs :
Centenaires, Cérémonies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
M 0 R T S.
Le Pere
*
Etheart Abbé de
la Luzeroe
,
& qui avoit
cfté nommédepuis peuAbbé de Saint Paul deVerdun;
mourutà Paris la nuit du 5*
au 6. Novembre 1712. au
Monasteredes Prémontrez
Reformez ,i'gé de 71. ans,
après51. dereligion.
,
Messire François leFouyn.
Conseiller au Parlement
mourut le 18. Novembre.
Messire Alexandre Antoine Francelles Prestre
Docteurde 1*4
Société de Sorbonne
,
&
Curé de l'Eglise Paroissiale
de Saint Jean en Greve,
mourut le -24 Novembreâgéde68. ans.
Dame Marie Françoise
Feydeau, Veuve de MessireHiérosme le Maistre,Président és Enquestes du Parlement, mourut le z5. Novembre dans un âge fort avancé.
Dame Catherine Guyec
Epouse de Messire Nicolas
le Grain, Chevalier, & auparavant veuve de Messire
Claude la Barde,Chevalier
Marquis de Marolle, Conseiller au Parlement, mou- -
rur le 2 5. Novembre agëc
de 64. ans,laissantune fille
unique de son dernier mariage, alliée à Messire Boucher d'Orçay
,
Maistre des Requêtes.
Messire Jean Philyppe Sanguin
,
Chevalier. Seigneur
de Rocquencourt,Vaulùsseau
-,
&c.mourut le 2 Je- Novembre.
Messire Eustache Auguste le Clerc de LelfeviHe,
Comte de Charbonnière
,
Conseiller au Parlement,
& Chef du Conteil de Soi*
Altesse Serenissime Monseigneur le Duc, mourut
Ic-zg. Novembre.
Messire Jacques Léon
Bouthilier de Chavigny qui
avoit tfté reçu Conseiller
honoraire
au Parlementen
tiùi. mourut le2. Novembre 1712.il estoirfils puisné
de feu Messire de Chavigny Secretaire d'Estat
*1 Commandeur de$Qrdrçs
du Roy.
Dame Marie des Gran-
*
ges Veuve de Messire N,
de VcretSeigneur de Saint
Sulpice, qui imitant les.
ancestres avoit servi dans
les armées avec beaucoup
de distinction
,
mourut le
ij. Novembre dans sa quatre-vingt,troisiéme années
Messire Pierre Olivier
ancien Confesseur des Dames ReligieusesHospitalie
res dela Raquere
,
Fauxbourg Saint Antoine, mourut le1. Novembre agé de
96. ans.
On mande de là Ville de
Saint Chaumont en Lionnois, que le 9. Novembre
de cette année,François
Drouin y mourut agé de
cent neuf ans & quatre
mois, estant ne 1 le 10. Juin
1*03.
Dame Anne deRousse
d.'Alencourt Veuve de Messire François de Manneville
,
Seigneur de Barofmeml
,
mourut à Abbeville
.le 15Novembreagé deio-fr."
ans.
Messire FrançoisChevalier
de Saux,Evèque d'Alais,.
mourut le 7. Novembre
dans son Diocese.
Damoiselle,Marie Gilettedes Vergnes âgée de *4.
ans.
a-ns
,
mourut au Chasteau
d'Aunis le 5. Novembre.
Messire Pierre l'Archer
ancien Président de la
Chambre des Comptes,
mourut le 14. Novembre,
âgéde 81. an & six mois
,
je renvoyé le Lecteur àce
qu'on a
dit de la Maison de
l'Archer dans les Mercures
précedens.
Messire Charles Honoré
d'Albert Duc de Chevreuse & de Luynes,cy devant
Capitaine Lieutenant des
Chevaux-Legersde la Gar- de Gouverneur de Guien-
rie, (
hevalier desOrdres
du Roy, mourut à Parisle
5. Novembre
,
âgé de 67.
ans. Il estoit fils de Louis
Charles» d'Albert Duc de
Luynes, & petit fils de
Charles d'Albert, Connetable de France,
Le12. Novembre, l'ouveiture du Parlement se fitavec les Cérémoniesaccoutumées, par une Messe celeb ée par l'Abbéd'Epinay.
Chanoinqr de la Sainte-
*
Chpelle.
On écritde Lizieuxdu
iz. Novembre, que l'Abbé
de Montauban fut sacré
Evêque de Toulon le 6. du
courant, dans l'Eglise Cathedrale de Lizieux, par
l'Evesque de Lizieux, aflïC
té de l'ancien Evesque de
Condom & de l'Evesque de
Sées.
N0
Le Pere
*
Etheart Abbé de
la Luzeroe
,
& qui avoit
cfté nommédepuis peuAbbé de Saint Paul deVerdun;
mourutà Paris la nuit du 5*
au 6. Novembre 1712. au
Monasteredes Prémontrez
Reformez ,i'gé de 71. ans,
après51. dereligion.
,
Messire François leFouyn.
Conseiller au Parlement
mourut le 18. Novembre.
Messire Alexandre Antoine Francelles Prestre
Docteurde 1*4
Société de Sorbonne
,
&
Curé de l'Eglise Paroissiale
de Saint Jean en Greve,
mourut le -24 Novembreâgéde68. ans.
Dame Marie Françoise
Feydeau, Veuve de MessireHiérosme le Maistre,Président és Enquestes du Parlement, mourut le z5. Novembre dans un âge fort avancé.
Dame Catherine Guyec
Epouse de Messire Nicolas
le Grain, Chevalier, & auparavant veuve de Messire
Claude la Barde,Chevalier
Marquis de Marolle, Conseiller au Parlement, mou- -
rur le 2 5. Novembre agëc
de 64. ans,laissantune fille
unique de son dernier mariage, alliée à Messire Boucher d'Orçay
,
Maistre des Requêtes.
Messire Jean Philyppe Sanguin
,
Chevalier. Seigneur
de Rocquencourt,Vaulùsseau
-,
&c.mourut le 2 Je- Novembre.
Messire Eustache Auguste le Clerc de LelfeviHe,
Comte de Charbonnière
,
Conseiller au Parlement,
& Chef du Conteil de Soi*
Altesse Serenissime Monseigneur le Duc, mourut
Ic-zg. Novembre.
Messire Jacques Léon
Bouthilier de Chavigny qui
avoit tfté reçu Conseiller
honoraire
au Parlementen
tiùi. mourut le2. Novembre 1712.il estoirfils puisné
de feu Messire de Chavigny Secretaire d'Estat
*1 Commandeur de$Qrdrçs
du Roy.
Dame Marie des Gran-
*
ges Veuve de Messire N,
de VcretSeigneur de Saint
Sulpice, qui imitant les.
ancestres avoit servi dans
les armées avec beaucoup
de distinction
,
mourut le
ij. Novembre dans sa quatre-vingt,troisiéme années
Messire Pierre Olivier
ancien Confesseur des Dames ReligieusesHospitalie
res dela Raquere
,
Fauxbourg Saint Antoine, mourut le1. Novembre agé de
96. ans.
On mande de là Ville de
Saint Chaumont en Lionnois, que le 9. Novembre
de cette année,François
Drouin y mourut agé de
cent neuf ans & quatre
mois, estant ne 1 le 10. Juin
1*03.
Dame Anne deRousse
d.'Alencourt Veuve de Messire François de Manneville
,
Seigneur de Barofmeml
,
mourut à Abbeville
.le 15Novembreagé deio-fr."
ans.
Messire FrançoisChevalier
de Saux,Evèque d'Alais,.
mourut le 7. Novembre
dans son Diocese.
Damoiselle,Marie Gilettedes Vergnes âgée de *4.
ans.
a-ns
,
mourut au Chasteau
d'Aunis le 5. Novembre.
Messire Pierre l'Archer
ancien Président de la
Chambre des Comptes,
mourut le 14. Novembre,
âgéde 81. an & six mois
,
je renvoyé le Lecteur àce
qu'on a
dit de la Maison de
l'Archer dans les Mercures
précedens.
Messire Charles Honoré
d'Albert Duc de Chevreuse & de Luynes,cy devant
Capitaine Lieutenant des
Chevaux-Legersde la Gar- de Gouverneur de Guien-
rie, (
hevalier desOrdres
du Roy, mourut à Parisle
5. Novembre
,
âgé de 67.
ans. Il estoit fils de Louis
Charles» d'Albert Duc de
Luynes, & petit fils de
Charles d'Albert, Connetable de France,
Le12. Novembre, l'ouveiture du Parlement se fitavec les Cérémoniesaccoutumées, par une Messe celeb ée par l'Abbéd'Epinay.
Chanoinqr de la Sainte-
*
Chpelle.
On écritde Lizieuxdu
iz. Novembre, que l'Abbé
de Montauban fut sacré
Evêque de Toulon le 6. du
courant, dans l'Eglise Cathedrale de Lizieux, par
l'Evesque de Lizieux, aflïC
té de l'ancien Evesque de
Condom & de l'Evesque de
Sées.
N0
Fermer
Résumé : MORTS.
En novembre 1712, plusieurs décès notables ont été enregistrés. L'abbé Etheart, récemment nommé abbé de Saint Paul de Verdun, est décédé à Paris la nuit du 5 au 6 novembre à l'âge de 71 ans après 51 ans de vie religieuse. Messire François le Fouyn, conseiller au Parlement, est mort le 18 novembre. Messire Alexandre Antoine Francelles, docteur de la Sorbonne et curé de Saint Jean en Greve, est décédé le 24 novembre à 68 ans. Dame Marie Françoise Feydeau, veuve de Messire Hiérosme le Maistre, président aux Enquestes du Parlement, est morte le 25 novembre à un âge avancé. Dame Catherine Guyec, épouse de Messire Nicolas le Grain et veuve de Messire Claude la Barde, est décédée le 25 novembre à 64 ans, laissant une fille unique. Messire Jean Philippe Sanguin, chevalier et seigneur de Rocquencourt, est mort le 26 novembre. Messire Eustache Auguste le Clerc de Lelfevihe, comte de Charbonnière et conseiller au Parlement, est décédé le 26 novembre. Messire Jacques Léon Bouthilier de Chavigny, conseiller honoraire au Parlement, est mort le 2 novembre. Dame Marie des Granges, veuve de Messire de Vcret, seigneur de Saint Sulpice, est décédée le 11 novembre à 83 ans. Messire Pierre Olivier, ancien confesseur des dames religieuses hospitalières de la Raquere, est mort le 1 novembre à 96 ans. François Drouin est décédé à Saint Chaumont en Lyonnais le 9 novembre à 109 ans. Dame Anne de Rousse d'Alencourt, veuve de Messire François de Manneville, est morte à Abbeville le 15 novembre à 91 ans. Messire François Chevalier de Saux, évêque d'Alais, est décédé le 7 novembre. Damoiselle Marie Gillettes des Vergnes est morte au château d'Aunis le 5 novembre à 24 ans. Messire Pierre l'Archer, ancien président de la Chambre des Comptes, est décédé le 14 novembre à 81 ans. Messire Charles Honoré d'Albert, duc de Chevreuse et de Luynes, est mort à Paris le 5 novembre à 67 ans. Le 12 novembre, l'ouverture du Parlement s'est faite avec les cérémonies habituelles. L'abbé de Montauban a été sacré évêque de Toulon le 6 novembre à Lizieux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3376
p. 219-221
NOUVELLES d'Angleterre.
Début :
Le Comte de Strafford arriva le 24. Octobre de Hollande [...]
Mots clefs :
Angleterre, Comte de Strafford, Aldermans, Duc d'Ormond
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Angleterre.
N0UVEL LES
dJsînçicierre.
c'
Le Comte de Strafford
arriva le 24.Octobre de
Hollandeà Londres. Le26.
ily eut une Assemblée du
Commité du Conseil «àla-
quelle il aelfta>avçc., léGrand Thresorier&le Vicocntfi/je Bullingbrook.Ila
receuordrede remettre fut
pied leRegimentRoyal des
Dragons _ql1:'il commandoit cy -
devant: plusieurs
Officiers font desja partis
pourramenerd'Ecosse deux
Compagnies de ce Regiment qui y
estoient restez. Il
a
pris le 28. possession de
la Chargé de premier
Commissaire de l'Amirau-
„
tét:rziï.
.':è:)Qiiflqijés Aldermans &
.,
pliiGaitfs autres personnes
S~ t'
du commun Conseil quiestoient Presbyteriens zelez
ont embrassé la Religion
Anglicane.
Le4. Novembre on fie
partir un Yachspour amener le Duc d'Ormond de
Dunkerque à Londres. Le
sieur Prior y arriva le mef- ime jour, de France le lendemain ,ilalla à Wmdfor
saluer la Reine & luy ren- sion. dr
dJsînçicierre.
c'
Le Comte de Strafford
arriva le 24.Octobre de
Hollandeà Londres. Le26.
ily eut une Assemblée du
Commité du Conseil «àla-
quelle il aelfta>avçc., léGrand Thresorier&le Vicocntfi/je Bullingbrook.Ila
receuordrede remettre fut
pied leRegimentRoyal des
Dragons _ql1:'il commandoit cy -
devant: plusieurs
Officiers font desja partis
pourramenerd'Ecosse deux
Compagnies de ce Regiment qui y
estoient restez. Il
a
pris le 28. possession de
la Chargé de premier
Commissaire de l'Amirau-
„
tét:rziï.
.':è:)Qiiflqijés Aldermans &
.,
pliiGaitfs autres personnes
S~ t'
du commun Conseil quiestoient Presbyteriens zelez
ont embrassé la Religion
Anglicane.
Le4. Novembre on fie
partir un Yachspour amener le Duc d'Ormond de
Dunkerque à Londres. Le
sieur Prior y arriva le mef- ime jour, de France le lendemain ,ilalla à Wmdfor
saluer la Reine & luy ren- sion. dr
Fermer
Résumé : NOUVELLES d'Angleterre.
Le Comte de Strafford arriva à Londres le 24 octobre. Le 26 octobre, il reçut l'ordre de dissoudre le Régiment Royal des Dragons. Le 28 octobre, il devint premier Commissaire de l'Amirauté. Le 4 novembre, un yacht partit chercher le Duc d'Ormond à Dunkerque. Le même jour, le sieur Prior arriva de France pour rencontrer la Reine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3377
p. 222-22[9]
DONS DE LA Reine d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné au Comte d'Excester, le Gouvernement [...]
Mots clefs :
Dons, Reine d'Angleterre, Province de Rutland, Comtes, Colonels, Archevêque, Compagnies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DE LA Reine d'Angleterre.
DONS DE L.A.
Reine d'Angleterre.
La Reine a
donné au
Comte d'Excester,le Gouvernement de la Province
de Rutland, à la place de
Mylord Gerard.
Celuy de La Province
d'Essex
,
valant parle deces de Mylord Rivers, ati
Vicomte deBullinbrooksecretaire d'Estat.
Le sieur Hill commandanr de Dunkerque, a
eslé
fait Lieutenant & Conseil-
lerduConseil privé.
Le Comte de Port-more
quicommandoit cy devant
lestroupesAngloisesen Porrugal a
aussi été fait Conseiller du Conseilprivé.
Le Colonel Clayton
,
a
é é fait Commandant de la,
Citadelle de DunKerque.
-
Le Chevalier Abercombie, a
esté fait Major &
Commandant de la Garnisail.
Le 5. Novembre, il yeut àWindsorChapitre de l'Ordrede la Jarriere, dans lequel SaMajestéfit sixChe-
valiers
;
sçavoir
,
le Duc
d'Hamilton ,le Duc de
Beaufort,le Duc de Kent,
le Comte d'Oxford, le
Comte Pawlet,leComte de
Strafford.
Le mêmejour un détachement des Gardes du
Corps & des Grenadiers à
cheval, partir pour allerfaire la Garde à Windsor, d-ou
onassure quela Reinene
reviendra qu'à Noel.
Le lendemain il yeut
un Confeilde Cabinet, auquelleComte de Strafford
assista, ayant le 29. Octo-
-
bre presté le^mcnt-en qltelité de Conseiller du Conseil privé. •:
Le 8. il presta lessermens
dans la Cour de laChancellerie, pour lacharge de
premier Commissaire de
l'Amirauté.
Le 9. leChevalierRichardHoare,nouveauLord
Maire, prestales sermens
pourcetteChargeà W-eÍtminsler devant les Barons
de l'Echiquier. Le même
jour, il fitsonentrée pu- blique
,
& traita magnifiquementles Ministres d'E-
stat & les plus grands Seigneurs de la Cour.
Le sieur de Melarde, l'un
des Plenipotentiaires du
Duc de Savoye
,
arriva le
t. Novembre
,
de Hollande à Londres, de il assista deux jours a
prèsauComitté du Conseil.
h' L'Archevesquede Cae
torbery, l'Evesque de Londres
,
le nouveau Maire ôc
plusieurs autres, tant Eccljp*'
siastiques queSeculiers ont esténommez pour estre du
nombre des Commissaures
qui doivent prendresoinde
la constructiondecinquante Eglises à Londres
, &
aux environs
,
suivant rActe du Parlement.
Oti commença le3 Novembre à reformer dix
hommes par Compagnie,
des Regiments des Gardes;
elles font maintenant reduités à soixantehommes
ch acune : toutes les autres
fCsmvpagnies d'infanterie,
serontreduites à quarante
hommes, &celle deCavalerie& de Dragons àtrente cinq, à la reserve des
CardesduCorps.
Les Officiers de l'Artili
lerie ont conclu un marché
avec les Armuriers de la
Ville de Londres, pour
fournir dans un certaintems
vingtmille fusils, autant de
bayonnettcs
,
d'espées
,
ôc
d'autres armes qui doivent
.cllre envoyées dans les Magasinsde Gibraltar ôcdu
PortMahen. ':"':. ['C
Les LettresdeLisbonne
du 28. Octobre, portent que
la Flotte duBresil
,
escortée par six Vaisseaux de
guerrePortugais, estoit arrivée le >.,. au nombre de
soixante
-
trois Vaisseaux
marchands richement chargez, & deux Vaisseaux venant de Goa aussifortriches. Elle a
apporte entre
autres
,
mille Arrobes ou
vingt-quatre mille livres de
poudre d'Or;trente mille
livres de Tabac
,
& une
grande quantité de Cuirs
éc autres Marchandises.
Le 19. Octobre, la Reine de Portugal accoucha
d'un Prince, ce qui causa
une grande joye
Reine d'Angleterre.
La Reine a
donné au
Comte d'Excester,le Gouvernement de la Province
de Rutland, à la place de
Mylord Gerard.
Celuy de La Province
d'Essex
,
valant parle deces de Mylord Rivers, ati
Vicomte deBullinbrooksecretaire d'Estat.
Le sieur Hill commandanr de Dunkerque, a
eslé
fait Lieutenant & Conseil-
lerduConseil privé.
Le Comte de Port-more
quicommandoit cy devant
lestroupesAngloisesen Porrugal a
aussi été fait Conseiller du Conseilprivé.
Le Colonel Clayton
,
a
é é fait Commandant de la,
Citadelle de DunKerque.
-
Le Chevalier Abercombie, a
esté fait Major &
Commandant de la Garnisail.
Le 5. Novembre, il yeut àWindsorChapitre de l'Ordrede la Jarriere, dans lequel SaMajestéfit sixChe-
valiers
;
sçavoir
,
le Duc
d'Hamilton ,le Duc de
Beaufort,le Duc de Kent,
le Comte d'Oxford, le
Comte Pawlet,leComte de
Strafford.
Le mêmejour un détachement des Gardes du
Corps & des Grenadiers à
cheval, partir pour allerfaire la Garde à Windsor, d-ou
onassure quela Reinene
reviendra qu'à Noel.
Le lendemain il yeut
un Confeilde Cabinet, auquelleComte de Strafford
assista, ayant le 29. Octo-
-
bre presté le^mcnt-en qltelité de Conseiller du Conseil privé. •:
Le 8. il presta lessermens
dans la Cour de laChancellerie, pour lacharge de
premier Commissaire de
l'Amirauté.
Le 9. leChevalierRichardHoare,nouveauLord
Maire, prestales sermens
pourcetteChargeà W-eÍtminsler devant les Barons
de l'Echiquier. Le même
jour, il fitsonentrée pu- blique
,
& traita magnifiquementles Ministres d'E-
stat & les plus grands Seigneurs de la Cour.
Le sieur de Melarde, l'un
des Plenipotentiaires du
Duc de Savoye
,
arriva le
t. Novembre
,
de Hollande à Londres, de il assista deux jours a
prèsauComitté du Conseil.
h' L'Archevesquede Cae
torbery, l'Evesque de Londres
,
le nouveau Maire ôc
plusieurs autres, tant Eccljp*'
siastiques queSeculiers ont esténommez pour estre du
nombre des Commissaures
qui doivent prendresoinde
la constructiondecinquante Eglises à Londres
, &
aux environs
,
suivant rActe du Parlement.
Oti commença le3 Novembre à reformer dix
hommes par Compagnie,
des Regiments des Gardes;
elles font maintenant reduités à soixantehommes
ch acune : toutes les autres
fCsmvpagnies d'infanterie,
serontreduites à quarante
hommes, &celle deCavalerie& de Dragons àtrente cinq, à la reserve des
CardesduCorps.
Les Officiers de l'Artili
lerie ont conclu un marché
avec les Armuriers de la
Ville de Londres, pour
fournir dans un certaintems
vingtmille fusils, autant de
bayonnettcs
,
d'espées
,
ôc
d'autres armes qui doivent
.cllre envoyées dans les Magasinsde Gibraltar ôcdu
PortMahen. ':"':. ['C
Les LettresdeLisbonne
du 28. Octobre, portent que
la Flotte duBresil
,
escortée par six Vaisseaux de
guerrePortugais, estoit arrivée le >.,. au nombre de
soixante
-
trois Vaisseaux
marchands richement chargez, & deux Vaisseaux venant de Goa aussifortriches. Elle a
apporte entre
autres
,
mille Arrobes ou
vingt-quatre mille livres de
poudre d'Or;trente mille
livres de Tabac
,
& une
grande quantité de Cuirs
éc autres Marchandises.
Le 19. Octobre, la Reine de Portugal accoucha
d'un Prince, ce qui causa
une grande joye
Fermer
Résumé : DONS DE LA Reine d'Angleterre.
Le document décrit diverses nominations et événements à la cour anglaise et dans les forces armées. La Reine a attribué des postes administratifs, notamment au Comte d'Excester pour la Province de Rutland et au Vicomte de Bullinbrook comme secrétaire d'État. Plusieurs nominations ont été faites au Conseil privé, incluant le sieur Hill, le Comte de Portmore et le Colonel Clayton comme Commandant de la Citadelle de Dunkerque. Le Chevalier Abercrombie a été nommé Major et Commandant de la Garnison. Le 5 novembre, six nouveaux Chevaliers de l'Ordre de la Jarretière ont été créés à Windsor. Le Comte de Strafford a prêté serment comme Conseiller du Conseil privé et premier Commissaire de l'Amirauté les 6 et 8 novembre. Le Chevalier Richard Hoare, nouveau Lord Maire, a prêté serment le 9 novembre. Le sieur de Melarde, Plénipotentiaire du Duc de Savoie, est arrivé à Londres le 11 novembre. Des réformes ont été entreprises dans les régiments des Gardes et un marché pour des armes a été conclu. Des nouvelles de Lisbonne mentionnent l'arrivée d'une flotte du Brésil et la naissance d'un Prince au Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3378
p. 230-240
NOUVELLES d'Utrecht.
Début :
Les negociations de la paix font tousjours au mesme estat: [...]
Mots clefs :
Utrecht, Négociations de paix internationales, Ministres des Alliés, Conférences, Comte de Strafford, Prince Eugène, Angleterre, Conseil d'État, États généraux , Meurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Utrecht.
NOUVELLES,
d'Utrécit.
,
Les negociations de la
paix sont toujours au mesme estat: Les Miniltres des
Alliez tiennent souvent entreux desConferences; on
assure qu'il n'y sera pris aucune resolution importance,
jusqu'au retour d'Angleterre du Comte de Strafford
qu'on attendincessamment.
Le- Duc & la Duchesse
de Saint Pierre
,
arriverenc
le 4
Novembre àRosendal
prés d'Utrecht, où ils ont
reçû les visites des Plenipotentiaires de France &
de plusieurs autres Ministres. Le lendemain leDuc.
de Saint Pierre alla rendrevisite au Mareschal deHu-.
xeles, & aux autresPlenipotentiaires, puis à l'Evefeue de Bristol.
Les Lettres de la Haye
du 17 Novembre, portent
que le Prince Eugene, le
Comte de Sinzendorf & le
Baron de Heems Plenipotentiaires de TArchiducjontf
conferé avec les Deputez
des Estats generaux. & du
Conseild'Estat, pourtascher.
de leur persuader d'augmenter l'état de guerre pour -
la Campagne prochaine,à
causedela diminution des
forces des Alliez, par la suspension d'Armes concluë
avecl'Angleterre &le Portugal, assurant que l'Archiduc seroit de son costé des
efforts extraordinaires: on
a
appris que leurs sollicitations avoient esté inutiles,
que le Conseil d'Estat 1tavoit règle sur le pied de la
Campagnederniere
,
ôc
qu'on aura mesme beaucoup
de peine à l'executer, à cause de la décadence du Commerce
,
de la rareté de l'argent, & de la diminution
du credit qui tombe de plus
en plus; queleConseild'Eilat en Corpsl'avoit porté
aux Estats Generaux, pour l'envoyer irièelfamm'enc
dans les Provinces, afin d'avoir leur consentement.
LesLettresdeNamur du
premierNovembre,portent
quele ComtedeBergeik
avoit communiquéauxEs-
tats duComitté de Namur-
,& fait enregistrer un Aéte
du premier Janvier 1712..-
par lequel le Roy d'Espagne
en confcquence du Traité
fait en son nom & de son
consentement le7. Novembre 1702. par le Roy Tres-
;.Chrettien
,
avec le Prince
Maximilien Emmanuel,E
lecteur de Baviere il cedeSe transporte à ce Prince
J. & sesSuccessèurs tous le*
droits, propriété & souveraineté qui luy appartenoientdans lesPays-bas, de
lamesme maniere qu'il en
Avoir jouy cy devant. Le
Comte de BergeiK partit
le 2. Novembre
,
pour alJer (Cixee.ufrerîune pareille
Coaamvffioci dans la Ville,
&le t>jchede Luxembourg
après lavellei.it recoud
pej .àMadrid.
Les EstarsGenerauxont
r-écol-uqu'e tous leurs Officiers ,fyflkutleuts Compagnies complettes;le 25.
Mars prochain
,
à peins d'être-cafrés.
LePrince E^etir'itll
pwyjk" 14. l&wifcbrs<fe
laHayt;MNy.ailej-àVitu*
ne
,
le Comte deSinzendorfl'a accompagne jusqu'à
Utrecht.
Le sieur GasparFlorent
de Confbruch
,
Conseiller
Aulique & troisieme Plénipotentiaire
,
mourut à
Utrecht le 19. Novembre
,
le Baron de Kirchner qui
doit luy succeder, arriva le
13. à Francfort', il enpartit le 16. pour se rendre à
Utrecht.
Les Lettres de Meurs ,
portentque les troupes de
l'Electeur de Brandebourg,
qui se font emparées du
Chateau parsurprise;ayant
receu un ren fort,ont obligé les habitans à prester
serment de fidelité àson
AltesseElectorale
,
& contraint les Troupes Hollandosses d'en sortir; ils ont
fait entrer quinze cent
hommes dans cette petite
Ville, le sieur Hymmen
l'un des Plénipotentiaire
de l'Electeur de Brandebourg, a
presenté aux Estats Generaux sur ce sujet,
unmémoire qui pourroit
avoir des suitesfascheuses
s'ils n'étoient occupezà des,
affaires plus imporra'ntes.)
,
Les Ministresdel'Archiduc, demandent de grosses,
sommes aux Pays- bas Catholiques ,pourla fubliRancedes Troupes qui doivent
yrester enquartier d'hyver;ils demandentsix cent
cinquante milleflorins à b
Province de Flandres, donc
les Estats n'en veulent accorder le. que troiscentmilLes Lettres de Luxembourg, portent que les Partis duColonella Croix
,
ej&okjoc revenus d'au de-*
Il du Rhin avec un buem
desoixante mille écus,&
un grand nombre de prisonniers & OfficiersdeDisitiction; celles de Strasbourgdu 18. Novembre
portent qu'unParty de :Lau,¡,
terbourg ayant fait une
courte jusqu'auprés de Landau avoient amené pluficursOfficiers prisonniers:
on écrit de Hombourg que soixanteGrenadiers de la
Garnison ayantdressé une
embuscade à un Party de
Hussars de laGarnisonde
Landauy lesont presque
toustuez, ou pris, avec leur
Commandant & leur bik
tin.
On mande de Londres
que le Duc d'Ormond yest
arrivé le 14. Novembre,'&
qu'il partit le 15. pour aller
à Windsor saluerla Reine
qui le rcceu tres-favorablement que Milord Marlborough ayant obtenu la
permissiond'aller faire un
voyage, son passeport fut
signé le 11. pour luy& quatorze personnesseulement,
qu'il avoit pris congé de la
Reine & devoit partir le ty
d'Utrécit.
,
Les negociations de la
paix sont toujours au mesme estat: Les Miniltres des
Alliez tiennent souvent entreux desConferences; on
assure qu'il n'y sera pris aucune resolution importance,
jusqu'au retour d'Angleterre du Comte de Strafford
qu'on attendincessamment.
Le- Duc & la Duchesse
de Saint Pierre
,
arriverenc
le 4
Novembre àRosendal
prés d'Utrecht, où ils ont
reçû les visites des Plenipotentiaires de France &
de plusieurs autres Ministres. Le lendemain leDuc.
de Saint Pierre alla rendrevisite au Mareschal deHu-.
xeles, & aux autresPlenipotentiaires, puis à l'Evefeue de Bristol.
Les Lettres de la Haye
du 17 Novembre, portent
que le Prince Eugene, le
Comte de Sinzendorf & le
Baron de Heems Plenipotentiaires de TArchiducjontf
conferé avec les Deputez
des Estats generaux. & du
Conseild'Estat, pourtascher.
de leur persuader d'augmenter l'état de guerre pour -
la Campagne prochaine,à
causedela diminution des
forces des Alliez, par la suspension d'Armes concluë
avecl'Angleterre &le Portugal, assurant que l'Archiduc seroit de son costé des
efforts extraordinaires: on
a
appris que leurs sollicitations avoient esté inutiles,
que le Conseil d'Estat 1tavoit règle sur le pied de la
Campagnederniere
,
ôc
qu'on aura mesme beaucoup
de peine à l'executer, à cause de la décadence du Commerce
,
de la rareté de l'argent, & de la diminution
du credit qui tombe de plus
en plus; queleConseild'Eilat en Corpsl'avoit porté
aux Estats Generaux, pour l'envoyer irièelfamm'enc
dans les Provinces, afin d'avoir leur consentement.
LesLettresdeNamur du
premierNovembre,portent
quele ComtedeBergeik
avoit communiquéauxEs-
tats duComitté de Namur-
,& fait enregistrer un Aéte
du premier Janvier 1712..-
par lequel le Roy d'Espagne
en confcquence du Traité
fait en son nom & de son
consentement le7. Novembre 1702. par le Roy Tres-
;.Chrettien
,
avec le Prince
Maximilien Emmanuel,E
lecteur de Baviere il cedeSe transporte à ce Prince
J. & sesSuccessèurs tous le*
droits, propriété & souveraineté qui luy appartenoientdans lesPays-bas, de
lamesme maniere qu'il en
Avoir jouy cy devant. Le
Comte de BergeiK partit
le 2. Novembre
,
pour alJer (Cixee.ufrerîune pareille
Coaamvffioci dans la Ville,
&le t>jchede Luxembourg
après lavellei.it recoud
pej .àMadrid.
Les EstarsGenerauxont
r-écol-uqu'e tous leurs Officiers ,fyflkutleuts Compagnies complettes;le 25.
Mars prochain
,
à peins d'être-cafrés.
LePrince E^etir'itll
pwyjk" 14. l&wifcbrs<fe
laHayt;MNy.ailej-àVitu*
ne
,
le Comte deSinzendorfl'a accompagne jusqu'à
Utrecht.
Le sieur GasparFlorent
de Confbruch
,
Conseiller
Aulique & troisieme Plénipotentiaire
,
mourut à
Utrecht le 19. Novembre
,
le Baron de Kirchner qui
doit luy succeder, arriva le
13. à Francfort', il enpartit le 16. pour se rendre à
Utrecht.
Les Lettres de Meurs ,
portentque les troupes de
l'Electeur de Brandebourg,
qui se font emparées du
Chateau parsurprise;ayant
receu un ren fort,ont obligé les habitans à prester
serment de fidelité àson
AltesseElectorale
,
& contraint les Troupes Hollandosses d'en sortir; ils ont
fait entrer quinze cent
hommes dans cette petite
Ville, le sieur Hymmen
l'un des Plénipotentiaire
de l'Electeur de Brandebourg, a
presenté aux Estats Generaux sur ce sujet,
unmémoire qui pourroit
avoir des suitesfascheuses
s'ils n'étoient occupezà des,
affaires plus imporra'ntes.)
,
Les Ministresdel'Archiduc, demandent de grosses,
sommes aux Pays- bas Catholiques ,pourla fubliRancedes Troupes qui doivent
yrester enquartier d'hyver;ils demandentsix cent
cinquante milleflorins à b
Province de Flandres, donc
les Estats n'en veulent accorder le. que troiscentmilLes Lettres de Luxembourg, portent que les Partis duColonella Croix
,
ej&okjoc revenus d'au de-*
Il du Rhin avec un buem
desoixante mille écus,&
un grand nombre de prisonniers & OfficiersdeDisitiction; celles de Strasbourgdu 18. Novembre
portent qu'unParty de :Lau,¡,
terbourg ayant fait une
courte jusqu'auprés de Landau avoient amené pluficursOfficiers prisonniers:
on écrit de Hombourg que soixanteGrenadiers de la
Garnison ayantdressé une
embuscade à un Party de
Hussars de laGarnisonde
Landauy lesont presque
toustuez, ou pris, avec leur
Commandant & leur bik
tin.
On mande de Londres
que le Duc d'Ormond yest
arrivé le 14. Novembre,'&
qu'il partit le 15. pour aller
à Windsor saluerla Reine
qui le rcceu tres-favorablement que Milord Marlborough ayant obtenu la
permissiond'aller faire un
voyage, son passeport fut
signé le 11. pour luy& quatorze personnesseulement,
qu'il avoit pris congé de la
Reine & devoit partir le ty
Fermer
Résumé : NOUVELLES d'Utrecht.
Les négociations de paix entre les alliés sont temporairement suspendues en attendant le retour du Comte de Strafford d'Angleterre. Le Duc et la Duchesse de Saint-Pierre ont rejoint Rosendal près d'Utrecht, où ils ont accueilli des visites de plénipotentiaires français et d'autres ministres. Le Prince Eugène et d'autres plénipotentiaires de l'Archiduc ont tenté de convaincre les États généraux et le Conseil d'État des Pays-Bas d'intensifier les efforts de guerre pour la prochaine campagne, mais leurs demandes ont été rejetées en raison de la décadence du commerce et de la rareté de l'argent. Le Comte de Bergeik a transmis aux États du Comité de Namur un acte par lequel le Roi d'Espagne cède ses droits sur les Pays-Bas au Prince Électeur de Bavière. Les États généraux ont ordonné la révocation de tous leurs officiers et compagnies complètes d'ici le 25 mars prochain. Le Prince Eugène a quitté La Haye pour Vitry, accompagné du Comte de Sinzendorf. Le conseiller aulique Gaspar Florent de Conflans est décédé à Utrecht, et le Baron de Kirchner est arrivé pour lui succéder. Les troupes de l'Électeur de Brandebourg ont pris le contrôle du Château de Meurs, forçant les habitants à prêter serment de fidélité. Les ministres de l'Archiduc demandent des fonds importants aux Pays-Bas catholiques pour le quartier d'hiver des troupes. Des nouvelles militaires signalent des actions près du Rhin et de Landau, avec des prises de prisonniers et des embuscades. À Londres, le Duc d'Ormond est arrivé et a été bien reçu par la Reine, tandis que Milord Marlborough a obtenu la permission de partir en voyage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3379
p. 241-244
Copie de lettre du Duc d'Uceda au Gouverneur de Porto-Hercole.
Début :
L'Empereur nôtre maître a trouvé à propos d'envoyer [...]
Mots clefs :
Copie d'une lettre, Justice, Duc d'Uceda, Gouverneur de Porto-Hercole
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Copie de lettre du Duc d'Uceda au Gouverneur de Porto-Hercole.
Copie de lettre du Duc AU*
ceda au Gouverneur de
Porto-Hercole.
L'Empereur notre ,.. maî-Ai.
tre a trouve à propos d'envoyer quelques troupes
pour se mettre en possession
de cesforteressesqui lui ont
été usurpées, & qui lui appartiennent avec tant de
justice
; ce qui fera facile.,
comme vous & moy le sçavons, parce qu'elles manquent de troupes pour les
défendre, de munitions &
de vivres. Neanmoins comme je vous fais la justice de
croire que vous ne voudrez
pasvousexposer aux dernieres rigueurs de la guerre, & que vous reconnoîtrez celui qui en est le véritable Seigneur, comme
nous le saisons nous autres qui avons fait attention à
nôtrelegitime devoir, j'esperequen les remettant à
l'obeïssance de Sa Majesté
Imperiale & Catholique',
vous confirmerez la confiance que j'ai euë en vous,
en vous en procurant le
Gouvernement: ce qui vous
donne à present une siglorieuse occasion. J'espere
que vous en profiterez sur
l'assurance que je vous donne que ce service fera consideré par l'Empereur nôtre maître avec une particulière attention, &que je
ne manquerai pas d'en solliciterla recompense, comme aussi celle de tousles Ofhciers,à qui vous ferez parc
de ce que je vous écris ôc
qui doivent être persuadez
qu etant mes creatures, je
ne voudrois pas leur pro-
poser une chose qui ne sûr.
trés-honorable, ôc avantageuse pour eux. Dieu vous
conserve comme je le de-
{ire,.) De Milan le
1 0. Janvier 1712. Le Duc d'Uceda;
Comte de Montalban, à
Don AugultinGonzalesde An
ceda au Gouverneur de
Porto-Hercole.
L'Empereur notre ,.. maî-Ai.
tre a trouve à propos d'envoyer quelques troupes
pour se mettre en possession
de cesforteressesqui lui ont
été usurpées, & qui lui appartiennent avec tant de
justice
; ce qui fera facile.,
comme vous & moy le sçavons, parce qu'elles manquent de troupes pour les
défendre, de munitions &
de vivres. Neanmoins comme je vous fais la justice de
croire que vous ne voudrez
pasvousexposer aux dernieres rigueurs de la guerre, & que vous reconnoîtrez celui qui en est le véritable Seigneur, comme
nous le saisons nous autres qui avons fait attention à
nôtrelegitime devoir, j'esperequen les remettant à
l'obeïssance de Sa Majesté
Imperiale & Catholique',
vous confirmerez la confiance que j'ai euë en vous,
en vous en procurant le
Gouvernement: ce qui vous
donne à present une siglorieuse occasion. J'espere
que vous en profiterez sur
l'assurance que je vous donne que ce service fera consideré par l'Empereur nôtre maître avec une particulière attention, &que je
ne manquerai pas d'en solliciterla recompense, comme aussi celle de tousles Ofhciers,à qui vous ferez parc
de ce que je vous écris ôc
qui doivent être persuadez
qu etant mes creatures, je
ne voudrois pas leur pro-
poser une chose qui ne sûr.
trés-honorable, ôc avantageuse pour eux. Dieu vous
conserve comme je le de-
{ire,.) De Milan le
1 0. Janvier 1712. Le Duc d'Uceda;
Comte de Montalban, à
Don AugultinGonzalesde An
Fermer
Résumé : Copie de lettre du Duc d'Uceda au Gouverneur de Porto-Hercole.
Le Duc d'Uceda écrit au Gouverneur de Porto-Hercole pour l'informer de la décision de l'Empereur d'envoyer des troupes afin de reprendre des forteresses usurpées, qui appartiennent légitimement à l'Empereur. Ces forteresses sont vulnérables en raison du manque de troupes, de munitions et de vivres. Le Duc espère que le Gouverneur reconnaîtra l'autorité de l'Empereur et remettra les forteresses sous l'obéissance de Sa Majesté Impériale et Catholique. Il assure que ce service sera récompensé par l'Empereur et sollicitera des récompenses pour le Gouverneur et les officiers impliqués. La lettre est datée du 10 janvier 1712 à Milan.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3380
p. 244-251
Réponse.
Début :
Ces jours passez un miserable Napolitain, rebele & bâtard, nommé [...]
Mots clefs :
Napolitain, Ciglio, Gouvernement, Garnison
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réponse.
ponfi.
Ces jours passez un ini.
serableNapolitain,rebele
& bâtard, nommé Thomas Galicta
,
me fit prier
de luienvoyer au lieu de
>
Ciglioc un homme qui est
ici y
àqui il dévoiecommuniquer des choses de
très-grande importance.,
& qui ne me feroient pas
desagreables. Lui ayant repondu que cet homme ne
pouvoit pas y
aller, il eut
la, temerité de me faire,
comme de sa partquelquespropositionsque j'aurois rejettées d'abord, s'il
ne les avoit accompagnées
d'une lettre toute ecrite de
la main de Vôtre Excellence, ôc dattée du 10. de
Janvier, dans laquelle me
faisant souvenir des obligâtions que je lui ai de m'avoir mis en ce Gouvernement, elle me propose ôc
m'exhorte à manquer au
point le plus important de
mon honneur, & 3e la fidélité que j'ai jurée au Roy
nôtre maître Philippe V.,
queDieuconserve. J'avoue
que je ne,m'attendois pas à
cette proposition de la
part de Vôtre Excellencey
& que je ne la croyois pas
capable de me la faire:
mais puisque je vois le contraire,jaijugé a propos
quoy qu'elle ne meritât
point de réponse, de lui
en faire une, afin que Vôtre Excellence ne se fatigue pas inutilement, & de
l'assurer que jusqu'a ce que
j'eus appris qu'elle avoit
manqué à son devoir, j'ai
toujours eu pour elle la veneration & le respect qui
lui étoit dû
:
mais depuis
que Vôtre Excellence a
fait
la démarche scandaleuse
que le monde sçait, tous
ces respects se sont effacez
de ma memoire. Maintenant que vôtre Excellence
m'adonné ce nouveau témoignage du peu d'estime
qu'elle a
fait de moy
,
je fuis
obligé de lui dire que ni
moy
,
ni aucun de mes Officiers, ni le moindre foldat de la garnison de cette
place, ne sommes pas capables de manquer de la
défendre & de la conserver
de tout nôtre pouvoir au
Roy nôtre maître, pour lequel nous sommes prêts à
répandre nôtre fang, reconnoissant que la Souveraineté en appartient à Sa
Majesté seule,& non à
au-
cun autre Prince. Pour cet
effet nous avons des foldats, des vivres & des munirions, &toutce quiest
necessairen'éprouvant
plus les besoins où nous étions quand nous dépendions de celui qui fait à
present connoître le dessein pour lequel alors il
nous abandonnoit. Ainsi
Vôtre Excellence peut se
desabuser, & croire qu'il
n'y a
personne qui la veuille
imiter, & que les artifices
dont vous avez ufë avec moi
feront inutiles, parceque
c'est le Roy nôtre maître
qui peut le faire, & nonpas
Vôtre Excellence l'inventer. Qu'elle foit persuadée:
qu'elle traite avec une personne qui l'entend bien, ôc
qui la connoissoitsuffisamment même avant quelle
se fût declarée. Elle pourvoit faire cette reflexion
avant que de m'ecrire, &.
s'attendre qu'elle n'auroit
point de moy d'autre réponse que celle,que je faisavec,tant de
raison
a Vôtre Excellence, qui ervexr
cufera la maniere) comme jaisupporté ses tentatives. Dieu conserveVôtre Excellence plusieurs années.. De Porto-Hercole
le seize Février mil sept
cent douze, Don Augustin Gonzales de Andradéy
à l'excellentissime Seigneur
Don Juan
«
Francusco Pa.
çhcco.
Ces jours passez un ini.
serableNapolitain,rebele
& bâtard, nommé Thomas Galicta
,
me fit prier
de luienvoyer au lieu de
>
Ciglioc un homme qui est
ici y
àqui il dévoiecommuniquer des choses de
très-grande importance.,
& qui ne me feroient pas
desagreables. Lui ayant repondu que cet homme ne
pouvoit pas y
aller, il eut
la, temerité de me faire,
comme de sa partquelquespropositionsque j'aurois rejettées d'abord, s'il
ne les avoit accompagnées
d'une lettre toute ecrite de
la main de Vôtre Excellence, ôc dattée du 10. de
Janvier, dans laquelle me
faisant souvenir des obligâtions que je lui ai de m'avoir mis en ce Gouvernement, elle me propose ôc
m'exhorte à manquer au
point le plus important de
mon honneur, & 3e la fidélité que j'ai jurée au Roy
nôtre maître Philippe V.,
queDieuconserve. J'avoue
que je ne,m'attendois pas à
cette proposition de la
part de Vôtre Excellencey
& que je ne la croyois pas
capable de me la faire:
mais puisque je vois le contraire,jaijugé a propos
quoy qu'elle ne meritât
point de réponse, de lui
en faire une, afin que Vôtre Excellence ne se fatigue pas inutilement, & de
l'assurer que jusqu'a ce que
j'eus appris qu'elle avoit
manqué à son devoir, j'ai
toujours eu pour elle la veneration & le respect qui
lui étoit dû
:
mais depuis
que Vôtre Excellence a
fait
la démarche scandaleuse
que le monde sçait, tous
ces respects se sont effacez
de ma memoire. Maintenant que vôtre Excellence
m'adonné ce nouveau témoignage du peu d'estime
qu'elle a
fait de moy
,
je fuis
obligé de lui dire que ni
moy
,
ni aucun de mes Officiers, ni le moindre foldat de la garnison de cette
place, ne sommes pas capables de manquer de la
défendre & de la conserver
de tout nôtre pouvoir au
Roy nôtre maître, pour lequel nous sommes prêts à
répandre nôtre fang, reconnoissant que la Souveraineté en appartient à Sa
Majesté seule,& non à
au-
cun autre Prince. Pour cet
effet nous avons des foldats, des vivres & des munirions, &toutce quiest
necessairen'éprouvant
plus les besoins où nous étions quand nous dépendions de celui qui fait à
present connoître le dessein pour lequel alors il
nous abandonnoit. Ainsi
Vôtre Excellence peut se
desabuser, & croire qu'il
n'y a
personne qui la veuille
imiter, & que les artifices
dont vous avez ufë avec moi
feront inutiles, parceque
c'est le Roy nôtre maître
qui peut le faire, & nonpas
Vôtre Excellence l'inventer. Qu'elle foit persuadée:
qu'elle traite avec une personne qui l'entend bien, ôc
qui la connoissoitsuffisamment même avant quelle
se fût declarée. Elle pourvoit faire cette reflexion
avant que de m'ecrire, &.
s'attendre qu'elle n'auroit
point de moy d'autre réponse que celle,que je faisavec,tant de
raison
a Vôtre Excellence, qui ervexr
cufera la maniere) comme jaisupporté ses tentatives. Dieu conserveVôtre Excellence plusieurs années.. De Porto-Hercole
le seize Février mil sept
cent douze, Don Augustin Gonzales de Andradéy
à l'excellentissime Seigneur
Don Juan
«
Francusco Pa.
çhcco.
Fermer
Résumé : Réponse.
Dans une lettre datée du 16 février 1712, Don Augustin Gonzales de Andradé, gouverneur de Porto-Hercole, répond à Don Juan Francisco Pachco. Il relate une demande de Thomas Galicta, un rebelle napolitain, de lui envoyer un émissaire à Ciglioc pour transmettre des informations importantes. Galicta a joint une lettre de Don Juan Francisco Pachco, datée du 10 janvier, où ce dernier rappelle au gouverneur ses obligations et l'incite à trahir le roi Philippe V. Le gouverneur exprime sa surprise et son indignation, affirmant qu'il n'a jamais manqué à son devoir jusqu'à ce qu'il découvre l'implication de Don Juan Francisco Pachco. Il réaffirme sa loyauté envers le roi et sa détermination à défendre la place, soulignant que ni lui, ni ses officiers, ni les soldats ne manqueront à leur devoir. Il conclut en déclarant que les artifices de Don Juan Francisco Pachco seront inutiles et que seul le roi peut décider de la souveraineté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3381
p. 251-258
DONS DU ROY.
Début :
Le premier Novembre le Roy donna l'Abbaye de Guitres [...]
Mots clefs :
Dons, Roi, France, Abbayes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROT.
Le premier Novembre
le Roy donna l'Abbaye de
Guitres Ordre de saintBe-
noît fous l'invocationdela
Vierge, Diocese de Bordeaux, à N. de la Goguée.
Cette Abbaye estsiuee sur
la rivière de l'isle trois
lieuesau-dessusde Libourne dans la Guyenne.
L'Abbaye de TonnayCharente, Ordre de laine
Benoît, Diocese de Xaintes, vacante par la mort
du Sieur Maupoinr, à N.
du Solier. Tonnay
-
Charente est une petite ville de
France dans la Saintonge,
en Latin TonneA. On l'ap-
pelle ainsi à causequ'elle
est sur la Charence, & on ladistinguepar là d'une autre ville de cette même Pro- -
vince nommée TonnayBoutonne, qui en est éloignée de trois lieues, & qui
est à la mêmedistance de
saint Jean d'Angely. TonMay-Bouronnea pris son
nom de sa situation sur la
riviere de Boutonne.
L'Abbave de S. Michel
de Dourlans, Ordre de saint
Benoît,Diocele d'Amiens,
la. Dame de Sericourt
d'Efclainvilliers,Religieuse
de laditre Abbaye.
Dourlans est une villede
Picardiedans l'Amienois,
en Latin Dulendium elle est
située sur la riviere d'An..
thie, vers les frontières de
l'Artois, à cinq ou six lieuës
d'Amiens, & un peu moins
de saint Riquier. C'est une
ville assez forte que l'on
divise en haute & basles
& qui appartenoit autrefois aux Comtes de Ponthieu.
: L'Abbaye de la Caigno.
", te Ordredefaine Benoir,
Diocesed'Acqs à N. du
Vigier.
r
L'Abbaye de Villersde
Canivet, Ordre deCîteaux.,
Diocese de Séez
?
à N. de
Montgommery
,
Abbesse
deMoncé.
L'Abbaye de Moncé,
Ordre de Cîteaux) Diocese
de Tours, à la Dame des
Espinez, Religieuse du même Ordre.
L'Abbaye des Prez,dans
la ville de Doiiay, à la Da.
me de Los, Religieuse de
ladite Abbaye.
Etl'Abbayedesaintjust,
Ordre de saint François,
Diocese de Beauvais,àDa-1
meN.deMailly,Religieuse;
à Longchamps
,
sœur de
l'Archevêque de Reims.
La Mailon de Mailly est
une des plus anciennes Maifons de la Province de Picardie. Elleatire sonnom
de la Terre de Mailly, prés
d'Amiens,&n'est pas moins
illustre par les grandshommes
mes qui font sortis de ces
branches differentes
,
que
par ses grandes alliances.
Anselme de Mailly est le
premier de ce nomdont
parlent les Historiens, vers
le milieuduonzième siecle: mais le rangdistingué
qu'ils lui attribuent dans
sa Province, & la grande
part qu'il eut aux affaires
de son temps, prouvent
incontestablement qu'il n'y
avoit point de ce temps-là
même detablissement en
Picardie plus ancien que ce.
lui des Seigneurs de Mailly.
- Malbrancq, en faisant
mention d'Anselme de
MaiIly, & du Seigneur de
Coucy, témoigne qu'ils étoient tous deux Picardici
Janguinis Procerc
Le premier Novembre
le Roy donna l'Abbaye de
Guitres Ordre de saintBe-
noît fous l'invocationdela
Vierge, Diocese de Bordeaux, à N. de la Goguée.
Cette Abbaye estsiuee sur
la rivière de l'isle trois
lieuesau-dessusde Libourne dans la Guyenne.
L'Abbaye de TonnayCharente, Ordre de laine
Benoît, Diocese de Xaintes, vacante par la mort
du Sieur Maupoinr, à N.
du Solier. Tonnay
-
Charente est une petite ville de
France dans la Saintonge,
en Latin TonneA. On l'ap-
pelle ainsi à causequ'elle
est sur la Charence, & on ladistinguepar là d'une autre ville de cette même Pro- -
vince nommée TonnayBoutonne, qui en est éloignée de trois lieues, & qui
est à la mêmedistance de
saint Jean d'Angely. TonMay-Bouronnea pris son
nom de sa situation sur la
riviere de Boutonne.
L'Abbave de S. Michel
de Dourlans, Ordre de saint
Benoît,Diocele d'Amiens,
la. Dame de Sericourt
d'Efclainvilliers,Religieuse
de laditre Abbaye.
Dourlans est une villede
Picardiedans l'Amienois,
en Latin Dulendium elle est
située sur la riviere d'An..
thie, vers les frontières de
l'Artois, à cinq ou six lieuës
d'Amiens, & un peu moins
de saint Riquier. C'est une
ville assez forte que l'on
divise en haute & basles
& qui appartenoit autrefois aux Comtes de Ponthieu.
: L'Abbaye de la Caigno.
", te Ordredefaine Benoir,
Diocesed'Acqs à N. du
Vigier.
r
L'Abbaye de Villersde
Canivet, Ordre deCîteaux.,
Diocese de Séez
?
à N. de
Montgommery
,
Abbesse
deMoncé.
L'Abbaye de Moncé,
Ordre de Cîteaux) Diocese
de Tours, à la Dame des
Espinez, Religieuse du même Ordre.
L'Abbaye des Prez,dans
la ville de Doiiay, à la Da.
me de Los, Religieuse de
ladite Abbaye.
Etl'Abbayedesaintjust,
Ordre de saint François,
Diocese de Beauvais,àDa-1
meN.deMailly,Religieuse;
à Longchamps
,
sœur de
l'Archevêque de Reims.
La Mailon de Mailly est
une des plus anciennes Maifons de la Province de Picardie. Elleatire sonnom
de la Terre de Mailly, prés
d'Amiens,&n'est pas moins
illustre par les grandshommes
mes qui font sortis de ces
branches differentes
,
que
par ses grandes alliances.
Anselme de Mailly est le
premier de ce nomdont
parlent les Historiens, vers
le milieuduonzième siecle: mais le rangdistingué
qu'ils lui attribuent dans
sa Province, & la grande
part qu'il eut aux affaires
de son temps, prouvent
incontestablement qu'il n'y
avoit point de ce temps-là
même detablissement en
Picardie plus ancien que ce.
lui des Seigneurs de Mailly.
- Malbrancq, en faisant
mention d'Anselme de
MaiIly, & du Seigneur de
Coucy, témoigne qu'ils étoient tous deux Picardici
Janguinis Procerc
Fermer
Résumé : DONS DU ROY.
Le 1er novembre, le roi fit plusieurs donations d'abbayes. L'abbaye de Guitres, dédiée à la Vierge et située sur la rivière de l'Isle en Guyenne, fut donnée à N. de la Goguée. L'abbaye de Tonnay-Charente, en Saintonge, fut attribuée à N. du Solier. L'abbaye de Saint-Michel de Dourlans, en Picardie, fut donnée à la Dame de Sericourt d'Éclainvilliers. L'abbaye de la Caignotte fut attribuée à N. du Vigier. L'abbaye de Villers-de-Canivet, de l'ordre de Cîteaux, fut donnée à N. de Montgomery. L'abbaye de Moncé, également de l'ordre de Cîteaux, fut attribuée à la Dame des Espinez. L'abbaye des Prez, située à Douai, fut donnée à la Dame de Los. Enfin, l'abbaye de Saint-Just, de l'ordre de Saint-François, fut attribuée à la Dame N. de Mailly, religieuse à Longchamps et sœur de l'archevêque de Reims. La Maison de Mailly est une des plus anciennes familles de Picardie, mentionnée au milieu du onzième siècle par Anselme de Mailly.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3382
p. 258-26[1]
Parodie sur l'Enigme qui a pour mot les Dents.
Début :
Deux bataillons de filles non vêtuës, [...]
Mots clefs :
Dents, Bouche, Bataillon, Palais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie sur l'Enigme qui a pour mot les Dents.
Parodie sur l'Enigme
qui a pour mot les
,
Dents.
&Euxbataillons âefiles
JI
Que lA bouche met à cou-
,4.
Sont les dents qui com.
battent nuës;
On liait à que le com-
-
bat fert.
Plus chaque bataillon est
',
Plus prompt de même est
le secours;
Sous lepalais qui lesen
ferme
Le dejfoiii attaque toujours.
Dans le nombre ntilîe
suyarde,
Aucune aux gens bien
sains ne si trouve en
défaut;
Celles qui font l'Arriere-,
larde
DfJhItJent le plus terrible
asaut.
Cetteguerre en mangeant
soir & matin sallume;
Endépitdugourmanden
fin elle se'teint,
Etsa bouche pleined'écume
Détruit(on appétit, fam
détruire leur teint.
Maislaiffonslegourmad,
parlons d'unbeau
visàge,
Ou la blanchenr des dents
:
fait ungrand ornement:
Heureux, heureux cent
-
fois un vif&tendre
amant
Qui dansses doux trans
ports en éprouve la
rage
qui a pour mot les
,
Dents.
&Euxbataillons âefiles
JI
Que lA bouche met à cou-
,4.
Sont les dents qui com.
battent nuës;
On liait à que le com-
-
bat fert.
Plus chaque bataillon est
',
Plus prompt de même est
le secours;
Sous lepalais qui lesen
ferme
Le dejfoiii attaque toujours.
Dans le nombre ntilîe
suyarde,
Aucune aux gens bien
sains ne si trouve en
défaut;
Celles qui font l'Arriere-,
larde
DfJhItJent le plus terrible
asaut.
Cetteguerre en mangeant
soir & matin sallume;
Endépitdugourmanden
fin elle se'teint,
Etsa bouche pleined'écume
Détruit(on appétit, fam
détruire leur teint.
Maislaiffonslegourmad,
parlons d'unbeau
visàge,
Ou la blanchenr des dents
:
fait ungrand ornement:
Heureux, heureux cent
-
fois un vif&tendre
amant
Qui dansses doux trans
ports en éprouve la
rage
Fermer
Résumé : Parodie sur l'Enigme qui a pour mot les Dents.
Le poème décrit les dents comme des soldats, plus nombreuses pour une meilleure mastication. Le palais protège contre les attaques extérieures. Les dents arrière sont les plus puissantes. La mastication constante finit par détruire l'appétit et la santé. Un visage avec des dents blanches est beau, et l'amant admirant ces dents est heureux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3383
p. 262-264
MORTS.
Début :
Messire Eleonor de Flecelles, Chevalier Marquis de Bregy, Baron de [...]
Mots clefs :
Marquis de Bregy, Du Fresne, Goissard, Soüillac
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.,
Messire Eleonor de FIecelles, Chevalier Marquis
de Bregy, Baron de saint
Severe,&c, mourut le 2.
Novembre1712. sans laisser de posterité. Il étoit fil*
puîné de feu Messire Nicolas de Flecelles, Comte de
Bregy, Lieutenant generaldes armées du Roy; &
Ambassadeur extraordinaire en Pologne& en
Suede; & de Dame Charlotte de Saumaise de Cha-
zan, l'une des Dampd'hon,.
neur dela feuë Reine Mere
du Roy.
Dame Charlotte duFresne, épouse de MessireNicolas- Loüis de Bailleul,
Marquis de Çhâteaugontier
,
second President au
Parlement, ôc auparavant
veuve de Messire Jacques
se Noir
y
mourut le 6. No:.;.
vembre ijn. laissant pour
fille unique de son premier
mariage Dame Charlotte
le Noir, veuve de Messire
ROcné de Maupeou, Presi-
dent des Enquêtes du Par- lement.
Messire MarcAnne GoiC
lard, Seigneur de Montsabert, qui avoit été reçu
Conseiller au Parlement en
1697. mourut le 9. Novembre 172.
Dame Geneviéve de
Soüillac, veuve de Messîre
Jacques Paget, Doyen des
Maîtres des Requêtes
,
mourut le 9. Novembre,
âgéedèsoixante-dix-sept
an
Messire Eleonor de FIecelles, Chevalier Marquis
de Bregy, Baron de saint
Severe,&c, mourut le 2.
Novembre1712. sans laisser de posterité. Il étoit fil*
puîné de feu Messire Nicolas de Flecelles, Comte de
Bregy, Lieutenant generaldes armées du Roy; &
Ambassadeur extraordinaire en Pologne& en
Suede; & de Dame Charlotte de Saumaise de Cha-
zan, l'une des Dampd'hon,.
neur dela feuë Reine Mere
du Roy.
Dame Charlotte duFresne, épouse de MessireNicolas- Loüis de Bailleul,
Marquis de Çhâteaugontier
,
second President au
Parlement, ôc auparavant
veuve de Messire Jacques
se Noir
y
mourut le 6. No:.;.
vembre ijn. laissant pour
fille unique de son premier
mariage Dame Charlotte
le Noir, veuve de Messire
ROcné de Maupeou, Presi-
dent des Enquêtes du Par- lement.
Messire MarcAnne GoiC
lard, Seigneur de Montsabert, qui avoit été reçu
Conseiller au Parlement en
1697. mourut le 9. Novembre 172.
Dame Geneviéve de
Soüillac, veuve de Messîre
Jacques Paget, Doyen des
Maîtres des Requêtes
,
mourut le 9. Novembre,
âgéedèsoixante-dix-sept
an
Fermer
Résumé : MORTS.
En novembre 1712, plusieurs personnalités notables sont décédées. Messire Eleonor de Flecelles, Chevalier Marquis de Bregy, Baron de Saint Severe, est mort le 2 novembre sans descendance. Il était le fils puîné de Messire Nicolas de Flecelles, Comte de Bregy, Lieutenant général des armées du Roi et Ambassadeur extraordinaire en Pologne et en Suède, et de Dame Charlotte de Saumaise de Chazan, Dame d'honneur de la feuë Reine Mère du Roi. Dame Charlotte du Fresne, épouse de Messire Nicolas-Louis de Bailleul, Marquis de Châteaugontier et second Président au Parlement, est décédée le 6 novembre. Elle avait pour fille unique Dame Charlotte le Noir, veuve de Messire Rocné de Maupeou, Président des Enquêtes du Parlement. Messire Marc-Anne Goislard, Seigneur de Montsabert et Conseiller au Parlement depuis 1697, est mort le 9 novembre. Le même jour, Dame Geneviève de Souillac, veuve de Messire Jacques Paget, Doyen des Maîtres des Requêtes, est décédée à l'âge de soixante-dix-sept ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3384
p. 265-280
Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Début :
NOUS Plenipotentiaires de Sa Majesté le Roy Tres-Chrestien, & [...]
Mots clefs :
Traite, Suspension d'armes, France, Espagne, Portugal, Plénipotentiaires, Troupes, Couronnes, Vaisseaux, Passeports
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Traite de Suspension
d'Armes entre la
France & TEfpagne,
d'une part; & le
Portugal ,de l'autre.
Conclu à Vrrecht le Jêptiémâ
Novembre1712.
NOUSPlénipotentiaires de Sa Majesté
le Roy Très-Chrcftien,
& de SaMajesté le Roy
de Portugal
,
Tommes
convenus:
1
, QjjiL y aura une Suspension generale de toutes
Actions Militaires par
Terre & par Mer entre les
deux Couronnes de France
&d'Espagne, d'une part;
& celle de Portugal, de
l'autre; leurs Sujets, Armées, Troupes, Flottes,
Escadres & Vaisseaux, tant
en Europe que dans tout
autre Pays du monde: laquelle durera l'espace de
quatre mois, à commencer
au quinziéme du present
mois de Novembre, jufqu'au quinzième du mois de
Mars que 1 on comptera
1713.& Sa Majesté TresChrestienne se fait fort
qu'elle feraobservée par la
Couconne d'Espagne.
II
EN vertu du prefenc
Traité tousActesd'hostitlité
cesteront entre ces trois
Couronnes de chaque costé
pendant ledit espace de
quatre mois, tant par Terre
luc par Mer &autres Eaux;
en force que s'ilarrivoit que
pendant le cours de ladite
Suspensionon y
contrevinst:
de part ou d'autre,soit ouVertement, parquelquestntreprises ou autre fait d'armes,soit par surprise ou intelligence secretre en quelque endroicdu monde que
ce fût, mesme par quelque
accident imprévû, cette
contravention se reparera de part & d'autre de bonne
foy) sansdelay ni difficulté.
LesPlacesVaisseaux &
:MaKhandifefc feront rendes
•>
incessamment, & les Prifonniersmis en liberté,fane
qu'on demande aucune
chose pour tcurrançonm
pour leur dépense.
(
III.
AFIN de prévenir tous
sujets deplaintes&conteflations qui pourroient naicro
à l'occasion des Prises faites
sur Mer pendant le terme
de la Surpensionon est convenu que les Vaisseaux de
part & d'autre qui feioient
plis après l'expiration des
termes cydessus marquez,
à
commencer du jour de la
signature de ce Traité, feront entierement rendus,
avec le monde, l'Equipage,
les Marchandées, & autres
effetsqu'on y aura trouvez.
sans la moindre exceptionysçavoir,ceux qu'on aura pris
depuis les Costes de Portugal jusqu'à la hauteur des
Isles des Açores & Détroit
de Gibraltar, après l'espace
de vingt-cinq jours; depuis
le mesme Décroitjusqu'à
tous les Ports de la Mediterrannée, après l'espace de
quarante jours depuis les
susdites Costes de Portugal
vers les Mers du Nord, &
dans lesdites Mers du Nord
,
aprés cinquante jours; depuis la hauteur des Isles des
Adores jusqu'au vingtcinquièmedegré du costé
du Sud, après cinquante
jours; & enfin aprèsledit
vingt-cinquièmedegré vers
toute autre partie du monde, après six mois: Bien
entendu que dans les endroits où la Suspension ne
peut avoir lieu que dans six
mois, il ca stipulé que la-
dite Suspension ne ^comK
mençant qu'aprés les susdits
six mois, elle ne finira par
consequent que dans dix
mois. Et à l'égard des
autres endroits, on observera la mesme chose à proportion des termes mar-
,
quez, afin que l'on y
ait
connoissance de ladite Suspension d'Armes.
IV.
Tous Vaisseaux &
Bastimens desdites trois
Couronnes pourront navi-
ger librement & 10Ulr de la
presente Suspension depuis
les termes cy -
dessus marquez,, sans estremunis
d'aucres Passeports que de
.ceux de leurs Souverains;
,&,cn cas que les Marchands
souhaitent d'en avoir d'aur
très, on leur en accordera
réciproquement.
; V.
;
SA Majené Très-Chrétiennepromet que les Articlescydeilus de la Ceiïatiori
d'Armes par Mer feront
observez par tous les Capitaines desVaisseaux & autres
Bastimensquiontouauront
commission de ses Alliez:
Et Sa MajestéPortugaise
promet que de sa partilsseront pareillement observez
à l'égard de tous les Alliez
de Sa MajestéTrès-Chrétienne.
VI
EN vertu de la presente
Suspension d'Armes, les
Troupes que Sa Majesté
Portugaile a
presentement
en Catalogne retourneront
enPortugalle plustost qu'il
sera possible,&afin que Sa
Majesté Portugaise ait le
temps d'envoyer, ses ordres
au General qui commande
lesdites Troupes, ladite
Suspension d'Armes ne
commencera pour elles que
le i1 Decembre prochain, auquel jour elles seront & demeureront dans l'inaction
jusqu'à leur départ,sans pouvoir servir ni directementni
indirectement contre les 2.
Couronnes. Et en cas que
leur retraite se fasse par
Terre, des Commissaires
Espagnols se trouverontsur
la Frontiere dans les premiets jours de Decembre
prochain pour concerter,
avec le General desdites
Troupes Portugaisle jour.
de leur départ & toutes les
mesures necessaires, afin
que leur marche au travers
des Etats de la Couronne
d'Espagne soit la pluscourte & la plus commode
qu'il fera possible, & que
leurs logemens soient reglez dans la route: Bien entendu que pendant ladite
marche on leur donnera
aussi des Commissaires pour
les garantir de toutes infultcs-& pour leur faire fournir les vivres, aussi bien que
'! tout ce qui leur fera necessaire, au prix commun &.
ordinaire dans le Pays. Sa
Majesté TrèsChrestienne
se fait fort qu'on aura toute
l'attention possible pour la
fureté desdites Troupes,
& que si par quelque accident imprévu, il arrivoit
que les termes de quatre
moisdelaSuspension vinst
à expirer pendant leur passage par Terre ou par Mer;
en ce cas la Suspension
d'Armes ne laissera pas de
continuer à l'égard de ces
Troupes seulement jusqu'a
ce qu'elles soient arrivées en
Portugal.
VIL
LesRatifications du
present Traité seront échangées de part & d'autre
dans le terme de quarante
jours, ou plustosrsi faire (e
peut nonobsfant que la Suspension doive commencer
du
1 5. du present mois de
Novembre. En foy de
quoy & en vertu des ordres
&pleins pouvoirs que nous
soussïgnez avons reçûs de
nos Maîstres le Roy TresChrestien & le Roy de
Portugal, avons figné le
present Traité, & y avons
fait apposer les Sceaux de
de nos Armes. Fait à
Utrecht le fepriéme Novembre mil sept cens douze.
Estoit figné
(L.S.) HUXELLES.
(L.S,.) L'ABBE DE
POLIGNAC.
(L.S=):M,ENAGER. I
(L.S.) J COMTE DE
TAROUCA.
(L. S) D. Louis DACUNHA.
d'Armes entre la
France & TEfpagne,
d'une part; & le
Portugal ,de l'autre.
Conclu à Vrrecht le Jêptiémâ
Novembre1712.
NOUSPlénipotentiaires de Sa Majesté
le Roy Très-Chrcftien,
& de SaMajesté le Roy
de Portugal
,
Tommes
convenus:
1
, QjjiL y aura une Suspension generale de toutes
Actions Militaires par
Terre & par Mer entre les
deux Couronnes de France
&d'Espagne, d'une part;
& celle de Portugal, de
l'autre; leurs Sujets, Armées, Troupes, Flottes,
Escadres & Vaisseaux, tant
en Europe que dans tout
autre Pays du monde: laquelle durera l'espace de
quatre mois, à commencer
au quinziéme du present
mois de Novembre, jufqu'au quinzième du mois de
Mars que 1 on comptera
1713.& Sa Majesté TresChrestienne se fait fort
qu'elle feraobservée par la
Couconne d'Espagne.
II
EN vertu du prefenc
Traité tousActesd'hostitlité
cesteront entre ces trois
Couronnes de chaque costé
pendant ledit espace de
quatre mois, tant par Terre
luc par Mer &autres Eaux;
en force que s'ilarrivoit que
pendant le cours de ladite
Suspensionon y
contrevinst:
de part ou d'autre,soit ouVertement, parquelquestntreprises ou autre fait d'armes,soit par surprise ou intelligence secretre en quelque endroicdu monde que
ce fût, mesme par quelque
accident imprévû, cette
contravention se reparera de part & d'autre de bonne
foy) sansdelay ni difficulté.
LesPlacesVaisseaux &
:MaKhandifefc feront rendes
•>
incessamment, & les Prifonniersmis en liberté,fane
qu'on demande aucune
chose pour tcurrançonm
pour leur dépense.
(
III.
AFIN de prévenir tous
sujets deplaintes&conteflations qui pourroient naicro
à l'occasion des Prises faites
sur Mer pendant le terme
de la Surpensionon est convenu que les Vaisseaux de
part & d'autre qui feioient
plis après l'expiration des
termes cydessus marquez,
à
commencer du jour de la
signature de ce Traité, feront entierement rendus,
avec le monde, l'Equipage,
les Marchandées, & autres
effetsqu'on y aura trouvez.
sans la moindre exceptionysçavoir,ceux qu'on aura pris
depuis les Costes de Portugal jusqu'à la hauteur des
Isles des Açores & Détroit
de Gibraltar, après l'espace
de vingt-cinq jours; depuis
le mesme Décroitjusqu'à
tous les Ports de la Mediterrannée, après l'espace de
quarante jours depuis les
susdites Costes de Portugal
vers les Mers du Nord, &
dans lesdites Mers du Nord
,
aprés cinquante jours; depuis la hauteur des Isles des
Adores jusqu'au vingtcinquièmedegré du costé
du Sud, après cinquante
jours; & enfin aprèsledit
vingt-cinquièmedegré vers
toute autre partie du monde, après six mois: Bien
entendu que dans les endroits où la Suspension ne
peut avoir lieu que dans six
mois, il ca stipulé que la-
dite Suspension ne ^comK
mençant qu'aprés les susdits
six mois, elle ne finira par
consequent que dans dix
mois. Et à l'égard des
autres endroits, on observera la mesme chose à proportion des termes mar-
,
quez, afin que l'on y
ait
connoissance de ladite Suspension d'Armes.
IV.
Tous Vaisseaux &
Bastimens desdites trois
Couronnes pourront navi-
ger librement & 10Ulr de la
presente Suspension depuis
les termes cy -
dessus marquez,, sans estremunis
d'aucres Passeports que de
.ceux de leurs Souverains;
,&,cn cas que les Marchands
souhaitent d'en avoir d'aur
très, on leur en accordera
réciproquement.
; V.
;
SA Majené Très-Chrétiennepromet que les Articlescydeilus de la Ceiïatiori
d'Armes par Mer feront
observez par tous les Capitaines desVaisseaux & autres
Bastimensquiontouauront
commission de ses Alliez:
Et Sa MajestéPortugaise
promet que de sa partilsseront pareillement observez
à l'égard de tous les Alliez
de Sa MajestéTrès-Chrétienne.
VI
EN vertu de la presente
Suspension d'Armes, les
Troupes que Sa Majesté
Portugaile a
presentement
en Catalogne retourneront
enPortugalle plustost qu'il
sera possible,&afin que Sa
Majesté Portugaise ait le
temps d'envoyer, ses ordres
au General qui commande
lesdites Troupes, ladite
Suspension d'Armes ne
commencera pour elles que
le i1 Decembre prochain, auquel jour elles seront & demeureront dans l'inaction
jusqu'à leur départ,sans pouvoir servir ni directementni
indirectement contre les 2.
Couronnes. Et en cas que
leur retraite se fasse par
Terre, des Commissaires
Espagnols se trouverontsur
la Frontiere dans les premiets jours de Decembre
prochain pour concerter,
avec le General desdites
Troupes Portugaisle jour.
de leur départ & toutes les
mesures necessaires, afin
que leur marche au travers
des Etats de la Couronne
d'Espagne soit la pluscourte & la plus commode
qu'il fera possible, & que
leurs logemens soient reglez dans la route: Bien entendu que pendant ladite
marche on leur donnera
aussi des Commissaires pour
les garantir de toutes infultcs-& pour leur faire fournir les vivres, aussi bien que
'! tout ce qui leur fera necessaire, au prix commun &.
ordinaire dans le Pays. Sa
Majesté TrèsChrestienne
se fait fort qu'on aura toute
l'attention possible pour la
fureté desdites Troupes,
& que si par quelque accident imprévu, il arrivoit
que les termes de quatre
moisdelaSuspension vinst
à expirer pendant leur passage par Terre ou par Mer;
en ce cas la Suspension
d'Armes ne laissera pas de
continuer à l'égard de ces
Troupes seulement jusqu'a
ce qu'elles soient arrivées en
Portugal.
VIL
LesRatifications du
present Traité seront échangées de part & d'autre
dans le terme de quarante
jours, ou plustosrsi faire (e
peut nonobsfant que la Suspension doive commencer
du
1 5. du present mois de
Novembre. En foy de
quoy & en vertu des ordres
&pleins pouvoirs que nous
soussïgnez avons reçûs de
nos Maîstres le Roy TresChrestien & le Roy de
Portugal, avons figné le
present Traité, & y avons
fait apposer les Sceaux de
de nos Armes. Fait à
Utrecht le fepriéme Novembre mil sept cens douze.
Estoit figné
(L.S.) HUXELLES.
(L.S,.) L'ABBE DE
POLIGNAC.
(L.S=):M,ENAGER. I
(L.S.) J COMTE DE
TAROUCA.
(L. S) D. Louis DACUNHA.
Fermer
Résumé : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Le traité de suspension d'armes entre la France, l'Espagne et le Portugal a été signé à Utrecht le 1er novembre 1712. Ce traité prévoit une suspension générale des actions militaires par terre et par mer entre les couronnes de France et d'Espagne, d'une part, et celle du Portugal, d'autre part. Cette suspension, garantie par la France, durera quatre mois, du 15 novembre 1712 au 15 mars 1713. Pendant cette période, tous les actes d'hostilité entre les trois couronnes cesseront, et toute contravention sera réparée de bonne foi sans délai. Le traité stipule également la restitution des vaisseaux et des marchandises capturés après la signature du traité, avec des délais spécifiques selon les zones géographiques. Par exemple, les prises entre les côtes du Portugal et les Açores seront rendues après 25 jours. Les vaisseaux des trois couronnes pourront naviguer librement pendant la suspension, sans besoin de passeports supplémentaires. La France et le Portugal s'engagent à ce que leurs alliés respectent également les termes de la suspension d'armes. Les troupes portugaises en Catalogne devront retourner au Portugal dès que possible, avec une suspension d'armes commençant le 11 décembre 1712. Des commissaires espagnols assureront leur sécurité et leur approvisionnement pendant leur retraite. Les ratifications du traité seront échangées dans un délai de quarante jours, bien que la suspension commence dès le 15 novembre 1712. Le traité a été signé par les plénipotentiaires des rois de France et de Portugal à Utrecht le 1er novembre 1712.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3385
p. 280-283
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
On fait de grands preparatifs pour la ceremonie de l'hommage [...]
Mots clefs :
Cérémonie, Basse-Autriche, Hongrie, Pologne, Grand vizir, Tsar
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
ouvellesd'Allemagne
On fait cjcgrands,prepa*
ratifs pour la'.ccrernow de
l'hommage que les Etats de
de la Basse Autriche doivent
rendre le 2 Novembre à
l'Archiduc qui doit ensuite
aller à Presbourg pour tcrminer la Diete. Les lettres
de Vrnne portent que le
Conseilcontinue à delibe-
Ter lui les moyens de trouver les fonds n affaires
pour lacontinuation dela
guerre. Les ordres oftt eRi
envoyez à
tous les Régira, ns
defournir un état des recrues dont ils ont besoin.
afin d'en faire la repartition
sur les Provinces hereditaires, qui seront obligées de
les lever & de les fournir
-d'armes &
d'habitsàleur
dépens. On mandedeHon
-
grie qu'il y a encore plusieurs Mtcontens quitra-
.Naillérit à exciter un nouveau
C-fittaUvirent*qii'ertïyî&
arresté depuis quelque temps
une Dame accusée d'entretenir correspondance avec
le Prince Ragotzi, & que
le valet de Chambre d'un
grand Seigneuravoit esté mis
en prison pourle mêmesujet.
Les lettres de Constantinople portent que l'Ambasfadeur du Czar étoit arrivé,
&qu'il avoit eu audiance du
GrandVifir, mais qu'il n'avoit pas encore obtenu celle
du grand Seigneur; que le
Grand Visir n'avoir pas vou- lurecevoirde luy la ratification de Paix avant l'arrivée
d'Achmct Aga qu'on attendoit de Pologne, afind'estre
informé, si les Moscovites
étoient entièrement sortis
du Royaume, &s'ilsavoient
exactement observé les
autres articles du Traité.
On assure pourtant' à
Vienne que le Grand Visir
avoit déclaré que le Grand
Seigneur étoit resolu d'observer la Paix avec le Czar
pourveu qu'on donnât au
Roy de Suede un psfljge
libre pour retourner dans
ses Etats
On fait cjcgrands,prepa*
ratifs pour la'.ccrernow de
l'hommage que les Etats de
de la Basse Autriche doivent
rendre le 2 Novembre à
l'Archiduc qui doit ensuite
aller à Presbourg pour tcrminer la Diete. Les lettres
de Vrnne portent que le
Conseilcontinue à delibe-
Ter lui les moyens de trouver les fonds n affaires
pour lacontinuation dela
guerre. Les ordres oftt eRi
envoyez à
tous les Régira, ns
defournir un état des recrues dont ils ont besoin.
afin d'en faire la repartition
sur les Provinces hereditaires, qui seront obligées de
les lever & de les fournir
-d'armes &
d'habitsàleur
dépens. On mandedeHon
-
grie qu'il y a encore plusieurs Mtcontens quitra-
.Naillérit à exciter un nouveau
C-fittaUvirent*qii'ertïyî&
arresté depuis quelque temps
une Dame accusée d'entretenir correspondance avec
le Prince Ragotzi, & que
le valet de Chambre d'un
grand Seigneuravoit esté mis
en prison pourle mêmesujet.
Les lettres de Constantinople portent que l'Ambasfadeur du Czar étoit arrivé,
&qu'il avoit eu audiance du
GrandVifir, mais qu'il n'avoit pas encore obtenu celle
du grand Seigneur; que le
Grand Visir n'avoir pas vou- lurecevoirde luy la ratification de Paix avant l'arrivée
d'Achmct Aga qu'on attendoit de Pologne, afind'estre
informé, si les Moscovites
étoient entièrement sortis
du Royaume, &s'ilsavoient
exactement observé les
autres articles du Traité.
On assure pourtant' à
Vienne que le Grand Visir
avoit déclaré que le Grand
Seigneur étoit resolu d'observer la Paix avec le Czar
pourveu qu'on donnât au
Roy de Suede un psfljge
libre pour retourner dans
ses Etats
Fermer
Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
Le texte décrit les préparatifs en Autriche pour un hommage à l'Archiduc le 2 novembre, suivi de son départ pour Presbourg afin de conclure la Diète. Le Conseil autrichien délibère sur le financement de la guerre et a ordonné aux régiments de fournir un état des recrues nécessaires, à lever et équiper par les provinces héréditaires. En Hongrie, des arrestations ont eu lieu, notamment celle d'une dame et d'un valet de chambre accusés de correspondre avec le Prince Ragotzi, en raison de craintes de soulèvement. À Constantinople, l'ambassadeur du Czar a été reçu par le Grand Vizir mais n'a pas encore obtenu audience du Grand Seigneur. Le Grand Vizir attend Achmet Aga de Pologne pour vérifier le retrait des Moscovites du royaume et le respect des termes du traité. À Vienne, il est affirmé que le Grand Vizir a déclaré que le Grand Seigneur est résolu à observer la paix avec le Czar, à condition que le roi de Suède reçoive un passage libre pour retourner dans ses États.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3386
p. 284-290
Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la charge de Corregidor des Villes [...]
Mots clefs :
Espagne, Corregidor, Te Deum, Bouchain, Catalogne, Troupes anglaises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Supplement aux Nouvelles
- d'Efyagnc.
: Le Roy a
donné la char-
.,
ge de Corregidor des Villes
de Guadix & de R>ça dans
Je Royaume de Grenade à
Don Diego de Noboa &
Villamarin, Colonel d)Insanterie, en consideration
de ses fervices. Le 3 NoVerrtbre Sa Moellefie
chanter le Te Deumen
a£fciot* de grace de la prise
deBouchain. Le 5. leRoy
jftgnat'aétc de Renonciation
*
à la succession à la Couronne de France, pour luy Se
pour ses descendants, de
fmefme que les Princes dela
Maison de France doivent
renoncer à la succession delà Monarchie d'Espagne, à
jaqucHe le Ducde ,Savoye
& ses descendentsmasles
succederont au defaut de la
posterité de Sa Majesté
Catholique. La principale
;NôbIcfJe :dEfpagÛG,assi(li
,à la ceremonie de cet aâcqui fut figné par les Con
seillers du Conseil d'Etat
:$aric» PiefUejHs^esCoe-
seils, par les grands Officiers
des Maisons Royales, par
le Duc dePopoli, comme
Capitaine des Gardes du
Corps en quartier, par le
Marquis de Valdecannas,
Conseiller de la guerre, &
par le Comte de Condomar
Conseiller d'Etat & de la
Chambre de Castille. Le
mesme jour le Roy fit l'ouverture des Corréesou Etats,
accompagne du President
du Conseil avec les Ministres
de la Chambre comme assistants des Etars, &< le
Secretaire de la Chambre &
Etatde Castiille selon la maniere accoutumée
,
avec
deux Deputez de chacune
des vingt-neuf Citez &
Villes qui representent les
Royaumes de Castille,
d'Arragon & de Valence.
Les lettres d'Estremadurenr portent que la saison
étant fort avancée & que
les pluyes continuelles qui
innondoient les tranc hées
ayant rendu la continuation
du Siege de Campo-Major
très-diiffcile.
Le Marquis de Bay fit
donnes un assaut à la placc
quoyque la bréche ne fut
pas encore perfectionnée.
Le 27 Octobre au matin
il fit avancer 1 les Grenadiers
qui gagnerent le haut de la
brèche,oiï ils furent arrettezpar un retranchement
que les Assiegez avoir fait
derriere
;
il étoit enrré dans
la Ville quelques heures
auparavantunsecours demille
Bommc9, lesAssiegezsim*'si grand feu, que ksaffichans ne pouvantni
avancer ni faire un logementsur la bréche,furent
obligez Lade se«
*
:
Le Marquis de Bay se
maintintdans les attaques,
jusqu'àce qu'on eutçmniené
tousles Canons, les ,mOf,,!
tiers, avec tous lesprépa-*
ratifsduSiège,&ensuite
il décampa
,
ayanteu au
plus dans cetassautenviron
troiscenstrente Jwmmcl
tuez ou blessez.
On mande de Catalogne
<jue l'armée étoit deqtojpéç
d'Agramunt & qu'elle avoic
repasséla Segre sans que les
Ennemis ayent paru. Selon
le rapport des deserteurs,
lrstroubles étoient aug-:
mentez à Un tel point dans
Barcelone, que tout étoit
disposéà une émotion genérait. Depuis quelesEnnemis bnc abandonnéCervera, ils n'ont fait aucun
mouvement nyenvoyéde
détachement dans le Lara-*
pourdan.Onécritqueles
Troupes Angloisess'étoient embarquées
pour aller au Port-Mahon
Nouvelleset & àItalie. Gibraltar
- d'Efyagnc.
: Le Roy a
donné la char-
.,
ge de Corregidor des Villes
de Guadix & de R>ça dans
Je Royaume de Grenade à
Don Diego de Noboa &
Villamarin, Colonel d)Insanterie, en consideration
de ses fervices. Le 3 NoVerrtbre Sa Moellefie
chanter le Te Deumen
a£fciot* de grace de la prise
deBouchain. Le 5. leRoy
jftgnat'aétc de Renonciation
*
à la succession à la Couronne de France, pour luy Se
pour ses descendants, de
fmefme que les Princes dela
Maison de France doivent
renoncer à la succession delà Monarchie d'Espagne, à
jaqucHe le Ducde ,Savoye
& ses descendentsmasles
succederont au defaut de la
posterité de Sa Majesté
Catholique. La principale
;NôbIcfJe :dEfpagÛG,assi(li
,à la ceremonie de cet aâcqui fut figné par les Con
seillers du Conseil d'Etat
:$aric» PiefUejHs^esCoe-
seils, par les grands Officiers
des Maisons Royales, par
le Duc dePopoli, comme
Capitaine des Gardes du
Corps en quartier, par le
Marquis de Valdecannas,
Conseiller de la guerre, &
par le Comte de Condomar
Conseiller d'Etat & de la
Chambre de Castille. Le
mesme jour le Roy fit l'ouverture des Corréesou Etats,
accompagne du President
du Conseil avec les Ministres
de la Chambre comme assistants des Etars, &< le
Secretaire de la Chambre &
Etatde Castiille selon la maniere accoutumée
,
avec
deux Deputez de chacune
des vingt-neuf Citez &
Villes qui representent les
Royaumes de Castille,
d'Arragon & de Valence.
Les lettres d'Estremadurenr portent que la saison
étant fort avancée & que
les pluyes continuelles qui
innondoient les tranc hées
ayant rendu la continuation
du Siege de Campo-Major
très-diiffcile.
Le Marquis de Bay fit
donnes un assaut à la placc
quoyque la bréche ne fut
pas encore perfectionnée.
Le 27 Octobre au matin
il fit avancer 1 les Grenadiers
qui gagnerent le haut de la
brèche,oiï ils furent arrettezpar un retranchement
que les Assiegez avoir fait
derriere
;
il étoit enrré dans
la Ville quelques heures
auparavantunsecours demille
Bommc9, lesAssiegezsim*'si grand feu, que ksaffichans ne pouvantni
avancer ni faire un logementsur la bréche,furent
obligez Lade se«
*
:
Le Marquis de Bay se
maintintdans les attaques,
jusqu'àce qu'on eutçmniené
tousles Canons, les ,mOf,,!
tiers, avec tous lesprépa-*
ratifsduSiège,&ensuite
il décampa
,
ayanteu au
plus dans cetassautenviron
troiscenstrente Jwmmcl
tuez ou blessez.
On mande de Catalogne
<jue l'armée étoit deqtojpéç
d'Agramunt & qu'elle avoic
repasséla Segre sans que les
Ennemis ayent paru. Selon
le rapport des deserteurs,
lrstroubles étoient aug-:
mentez à Un tel point dans
Barcelone, que tout étoit
disposéà une émotion genérait. Depuis quelesEnnemis bnc abandonnéCervera, ils n'ont fait aucun
mouvement nyenvoyéde
détachement dans le Lara-*
pourdan.Onécritqueles
Troupes Angloisess'étoient embarquées
pour aller au Port-Mahon
Nouvelleset & àItalie. Gibraltar
Fermer
Résumé : Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Le texte relate plusieurs événements politiques et militaires. Le roi a nommé Don Diego de Noboa et Villamarin corregidor des villes de Guadix et de Baza dans le Royaume de Grenade. Le 3 novembre, un Te Deum a été chanté pour célébrer la prise de Bouchain. Le 5 novembre, le roi a signé un acte de renonciation à la succession à la couronne de France, valable pour lui-même et ses descendants, ainsi que pour les princes de la Maison de France concernant la monarchie d'Espagne. En cas de défaut de postérité, le duc de Savoie et ses descendants mâles succéderont. La cérémonie d'acceptation de cet acte a été signée par divers conseillers et grands officiers. Le même jour, le roi a ouvert les Cortes, accompagné du président du Conseil et des ministres. En Estrémadure, le siège de Campo-Major a été interrompu par des pluies et un assaut infructueux du marquis de Bay, qui a perdu environ trois cents hommes. En Catalogne, l'armée s'est déplacée sans rencontrer l'ennemi, tandis que des troubles augmentaient à Barcelone. Les ennemis ont abandonné Cervera, et des troupes anglaises se sont embarquées pour Port-Mahon et l'Italie. Gibraltar est également mentionné.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3387
p. 290-297
Nouvelles d'Italie.
Début :
On mande de Naples que le Viceroy a reçû un [...]
Mots clefs :
Italie, Naples, Cour de Vienne, Collateral, Vice-roi, Rebelles, Noblesse, Ordre de la Toison d'Or
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Italie.
. Gibraltar;
.,
«
'J0n mande de Naples
queleViceroy a
reçû unf
ordre de Vienne par lequel
illuy est commandé depublier tquele-Royaumede
Naples, avoir été conquis
,
& que par consequent les
Barons étoient déchus de
leursj§çfs & deleursautres
avantages, que les Napolitains étoient regardés de la
Cour de Vienne comme des
sujetsrebelles quinemeritoient aucune grâce nyla
confirmation qu'ils demandoient de leurs privileges
;
cet ordre ayant été publié
dansleCollateral
,
causa
une surprise extraordinaire
par route la Ville, quoique
plusieurs affectionnez au
Gouvernement,fissentleurs
efforts pour appaiser le petit
ple,disant
que cette Decfâ*
ration ne regardait que It.
Barons. Le 11. Octobre
tous les Sieges & CÓfP'
s'assemblerent chacun dit,
particulier & resolurent d^
tenir une assemblée genetalc) le Viceroy qui en crai*
gnoit les suites manda
l'Eleu du peuple, & luy fit
des plaintes de ce qu'ilsouffroit que ces assembleés Te
fissent sans permission, qui
luy réponditqu'il n'avoit,
pu l'empêcher parce que
toute la Ville étoit émuë
de concert, & qu'iln'étoit
pas difficile de concevoir
qu'après avoir fait tant
d'efforts & donné tant de
preuve de zele pour la Maifan d'Autriche, nonseulement ils ne
pouvoient obtenir aucune des graces
qu'on leurs avoit promis
*
mais qu'onles traitoit de
sujets rebelles & de pris
conquis, ce qui leur persuadoit qu'on cherchoit des
prétextes -pour les ruiner
entierement;leViceroy luy"
dit qu'il entroit fort dans;
ces raisons, qu'il en informeroit au plûtôtla Cour
de vienne, & qu'afin de ne
pas rendre ses offres inutiles
il prioit le peuple de d/fierer
cette assemble generale jusqu'à ce qu'il eut reçûsréponse :
le peuple se bjffa:
persuader avec peine, les
Officiers Allemans pour in..
timider les Napolitains
publient qu'il viendra firo.-
mil hommes de nouvelle
Troupes pour les réduire à
leur devoir. D'autreslettres.
plus reccntcs portent que
le mécontentement public
cft fort augmenté à cause
des frequents emprisonnemens des personnes paisïbles qu'on arreste sur fa-.
moindre dénonciation &:
sur un soupçon, surtout
par l'emprisonnement du
Duc de Bisaccia Pignarelli,
Coulin du Prince de Cellamaré;iilétoit accuséd'avoir
eu correspondance avec le
Cardinal del Giudice fort
O'ncle,& fous ce pretexte
on envoya un Officier le
trouver à une de fcsTwres
où il luy iignifn l'ordre
de comparoistre devant
le Viceroy, fous peine de
trente mil Ecus, il fut
obligé de se faire porter à
Naples malgré une fievre
violente & ensuiteau Palais,
où il se justifia pleinement,
il fut renvoyé en samaison
où le lendemain il fut arrêté
& conduit au Château Saine
Elme où il est gardé étroitement. On assure que le
Prince dela Villa Caraccioli
& le Duc de Bruzzano Carassa, beau frere du Duc de
Popoliont été aussideman- t.
dés;la Cour de Vienne fait
ses efforts pour adoucir ces
procédés envers te principale Noblesse par des grâces
faites à quelques uns, ayaftt
envoyé la Toison d'or au
Prince de San SeveroSangro & à Don Livio
Odescalchi qui doit revenir à Naples pour la recevo
.,
«
'J0n mande de Naples
queleViceroy a
reçû unf
ordre de Vienne par lequel
illuy est commandé depublier tquele-Royaumede
Naples, avoir été conquis
,
& que par consequent les
Barons étoient déchus de
leursj§çfs & deleursautres
avantages, que les Napolitains étoient regardés de la
Cour de Vienne comme des
sujetsrebelles quinemeritoient aucune grâce nyla
confirmation qu'ils demandoient de leurs privileges
;
cet ordre ayant été publié
dansleCollateral
,
causa
une surprise extraordinaire
par route la Ville, quoique
plusieurs affectionnez au
Gouvernement,fissentleurs
efforts pour appaiser le petit
ple,disant
que cette Decfâ*
ration ne regardait que It.
Barons. Le 11. Octobre
tous les Sieges & CÓfP'
s'assemblerent chacun dit,
particulier & resolurent d^
tenir une assemblée genetalc) le Viceroy qui en crai*
gnoit les suites manda
l'Eleu du peuple, & luy fit
des plaintes de ce qu'ilsouffroit que ces assembleés Te
fissent sans permission, qui
luy réponditqu'il n'avoit,
pu l'empêcher parce que
toute la Ville étoit émuë
de concert, & qu'iln'étoit
pas difficile de concevoir
qu'après avoir fait tant
d'efforts & donné tant de
preuve de zele pour la Maifan d'Autriche, nonseulement ils ne
pouvoient obtenir aucune des graces
qu'on leurs avoit promis
*
mais qu'onles traitoit de
sujets rebelles & de pris
conquis, ce qui leur persuadoit qu'on cherchoit des
prétextes -pour les ruiner
entierement;leViceroy luy"
dit qu'il entroit fort dans;
ces raisons, qu'il en informeroit au plûtôtla Cour
de vienne, & qu'afin de ne
pas rendre ses offres inutiles
il prioit le peuple de d/fierer
cette assemble generale jusqu'à ce qu'il eut reçûsréponse :
le peuple se bjffa:
persuader avec peine, les
Officiers Allemans pour in..
timider les Napolitains
publient qu'il viendra firo.-
mil hommes de nouvelle
Troupes pour les réduire à
leur devoir. D'autreslettres.
plus reccntcs portent que
le mécontentement public
cft fort augmenté à cause
des frequents emprisonnemens des personnes paisïbles qu'on arreste sur fa-.
moindre dénonciation &:
sur un soupçon, surtout
par l'emprisonnement du
Duc de Bisaccia Pignarelli,
Coulin du Prince de Cellamaré;iilétoit accuséd'avoir
eu correspondance avec le
Cardinal del Giudice fort
O'ncle,& fous ce pretexte
on envoya un Officier le
trouver à une de fcsTwres
où il luy iignifn l'ordre
de comparoistre devant
le Viceroy, fous peine de
trente mil Ecus, il fut
obligé de se faire porter à
Naples malgré une fievre
violente & ensuiteau Palais,
où il se justifia pleinement,
il fut renvoyé en samaison
où le lendemain il fut arrêté
& conduit au Château Saine
Elme où il est gardé étroitement. On assure que le
Prince dela Villa Caraccioli
& le Duc de Bruzzano Carassa, beau frere du Duc de
Popoliont été aussideman- t.
dés;la Cour de Vienne fait
ses efforts pour adoucir ces
procédés envers te principale Noblesse par des grâces
faites à quelques uns, ayaftt
envoyé la Toison d'or au
Prince de San SeveroSangro & à Don Livio
Odescalchi qui doit revenir à Naples pour la recevo
Fermer
Résumé : Nouvelles d'Italie.
Au XVIIIe siècle, à Naples, le vice-roi reçoit un ordre de Vienne annonçant la conquête du royaume, entraînant la perte des privilèges des barons et des Napolitains, désormais considérés comme des sujets rebelles. Cette nouvelle suscite surprise et mécontentement. Le 11 octobre, les sièges et corporations de la ville se réunissent pour organiser une assemblée générale. Le vice-roi, inquiet, demande de reporter cette assemblée jusqu'à une réponse de Vienne. Malgré les tentatives d'apaisement, le mécontentement s'intensifie à cause des arrestations arbitraires, comme celle du Duc de Bisaccia Pignarelli, accusé de correspondance avec le Cardinal del Giudice. D'autres nobles, tels que le Prince de la Villa Caraccioli et le Duc de Bruzzano Carassa, sont également menacés. La Cour de Vienne tente de calmer les esprits en accordant des grâces à certains nobles, comme la Toison d'or au Prince de San Severo Sangro et à Don Livio Odescalchi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3388
s. p.
TABLE.
Début :
L'Entremeteur pour luy-mesme. 3 Rentrée de l'Academie [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
-, rriejme. 3
Rentrée, de l'AcademieRoyale
des Médaillés &
Inscrip- tions.
Eternumens, 28. Bouquet.41.
Réjonje. Autre bouquet impromptu renvoyé à Melle>
de f'qÚi s'appelloit Elisabeth. 44.
Mort de Madame la Duchesse
de Charost.. 46.
IbJe' sur la Justice à Mr
d'ArgensonConseiller
d'Etat. 45).
Fragment du Poëme de I4 Rune.60.
Prologue de Àdclpomcne &de
Thaliesur
un Héros 66.
Nouvellesd'Espagne.73.
Nouvelles de Hollande. 83
Nouvelles de Flandres. 83.
De Venise. 8
Suite duMémoire de l'oreille
parrapport à la Mujîque
de 97
Parodie de la derniere Enigme
tbt Mercure dernier185. Envoj.183.
Enigme.ioi0)]
Copiedelettre duDucd*Uceda\
au Gouverneur de PortoHercole. 241.
Reponse. 244.
Donsd» /îoy,*JI.
Parodie sur l'Enigme aw a
pourmot Morts. les dents 2,58, 2.65
Traite desuspensiond'Armes
entre la France & l'Espagne,d'une part, & le
Portugal de l'autre.265.
Nouvelles d'Allemagne.280
Supplement aux Nouvelles;
JEfpagnc
Rentrée, de l'AcademieRoyale
des Médaillés &
Inscrip- tions.
Eternumens, 28. Bouquet.41.
Réjonje. Autre bouquet impromptu renvoyé à Melle>
de f'qÚi s'appelloit Elisabeth. 44.
Mort de Madame la Duchesse
de Charost.. 46.
IbJe' sur la Justice à Mr
d'ArgensonConseiller
d'Etat. 45).
Fragment du Poëme de I4 Rune.60.
Prologue de Àdclpomcne &de
Thaliesur
un Héros 66.
Nouvellesd'Espagne.73.
Nouvelles de Hollande. 83
Nouvelles de Flandres. 83.
De Venise. 8
Suite duMémoire de l'oreille
parrapport à la Mujîque
de 97
Parodie de la derniere Enigme
tbt Mercure dernier185. Envoj.183.
Enigme.ioi0)]
Copiedelettre duDucd*Uceda\
au Gouverneur de PortoHercole. 241.
Reponse. 244.
Donsd» /îoy,*JI.
Parodie sur l'Enigme aw a
pourmot Morts. les dents 2,58, 2.65
Traite desuspensiond'Armes
entre la France & l'Espagne,d'une part, & le
Portugal de l'autre.265.
Nouvelles d'Allemagne.280
Supplement aux Nouvelles;
JEfpagnc
Fermer
Résumé : TABLE.
Le document présente des publications et événements divers, incluant des mentions de l'Académie Royale des Médaillés et des Inscriptions, des œuvres littéraires comme un fragment du poème de La Rune, et des nouvelles de divers pays tels que l'Espagne, la Hollande et Venise. Il relate également des correspondances diplomatiques et la suspension d'armes entre la France, l'Espagne et le Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3389
p. 3-9
ETRENNES.
Début :
LE mot d'Etrennes vient, dit-on, du mot, strenia. [...]
Mots clefs :
Étrennes, Ménage, Médailles d'argent, Fête, Gui
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETRENNES.
ETRENNES.
E mot d'Etrennesvient,dit-on,
du mot. (Irenia.
- - - Celui de Strenuus, qui
signifie genereux, peut
avoir part à
cetteetlmo-"
logie, dit Menage, parce que chez les Romains
on donnoit les étrennes
à ceux qai se distinguoient.par leur valeur.
Que d'étrennes aurionsnous à donner cette année ànos guerriers
,
a
leursCommandans & à
leur Chef! Minerve, dit
un ancien, doit presider
auxrecompenses, comme elle preside aux actions qui les meritent y
ïz nous voyonspar plu-
sieurs dons du Roy, qui
font les avant-coureurs
de plusieurs autres, que
le vrai mérité en France
est toûjours recompensé
quand il cil: connu.
On donnoit dans les
premierstemps des fruits
1 en etrennes : mais 'on
donna ensuite des mé- dailles d'argent. Acefujet Ovide fait dire à janus, que les anciens étoient bien simples de
croire que le miel fût
plus doux que l'argent.
La fête desécrennesétoit
dédiée au Dieu Janus,
qu'on representoit à
deux visages. Une double couronne que que!-
quesSculpceursont mise
à Janus dans des bas-reliefs marquera, si l'on
veut, qu'il est aussi honorable de recevoir des
étrennes que d'en donner. Les etrennes qu'on
portoit aux Empereurs
Romains étoient des
marquesdhonneur. Auguste en recevoit une si
grande quantité, que
pour n'en pas profiter, il
en achetoit des Idoles.
Tibere ne voulut point
recevoir ecrennes, Caligulalesrétablit,Claude les défendit ensuite
:
mais elles resterent toujours en usage parmi le
peuple.
Le gui, sélon les Gaulois, étoit un present
considerable du Ciel
qui preservoit du poifon}8£ celui qu'on cüeilloit le jour de l'an partoit bonheur toute rannée a ceux qui en gardoient sur eux.
Il nousest restédecette superstition payenne
le mot de laguil'an neuf.
Onsppelloitencoreainsi.
dans les derniers temps
les presensdes etrennes.
Les éruditions sur les
étrennes sont si rebactuës Se si usées, qu'il se-
roitennuyeux des'y étendreiauflibien la modedes étrennes estpresque abolie,&c le mot
detrennes n'est Mecque plus recommandafcle que par son anden1net
E mot d'Etrennesvient,dit-on,
du mot. (Irenia.
- - - Celui de Strenuus, qui
signifie genereux, peut
avoir part à
cetteetlmo-"
logie, dit Menage, parce que chez les Romains
on donnoit les étrennes
à ceux qai se distinguoient.par leur valeur.
Que d'étrennes aurionsnous à donner cette année ànos guerriers
,
a
leursCommandans & à
leur Chef! Minerve, dit
un ancien, doit presider
auxrecompenses, comme elle preside aux actions qui les meritent y
ïz nous voyonspar plu-
sieurs dons du Roy, qui
font les avant-coureurs
de plusieurs autres, que
le vrai mérité en France
est toûjours recompensé
quand il cil: connu.
On donnoit dans les
premierstemps des fruits
1 en etrennes : mais 'on
donna ensuite des mé- dailles d'argent. Acefujet Ovide fait dire à janus, que les anciens étoient bien simples de
croire que le miel fût
plus doux que l'argent.
La fête desécrennesétoit
dédiée au Dieu Janus,
qu'on representoit à
deux visages. Une double couronne que que!-
quesSculpceursont mise
à Janus dans des bas-reliefs marquera, si l'on
veut, qu'il est aussi honorable de recevoir des
étrennes que d'en donner. Les etrennes qu'on
portoit aux Empereurs
Romains étoient des
marquesdhonneur. Auguste en recevoit une si
grande quantité, que
pour n'en pas profiter, il
en achetoit des Idoles.
Tibere ne voulut point
recevoir ecrennes, Caligulalesrétablit,Claude les défendit ensuite
:
mais elles resterent toujours en usage parmi le
peuple.
Le gui, sélon les Gaulois, étoit un present
considerable du Ciel
qui preservoit du poifon}8£ celui qu'on cüeilloit le jour de l'an partoit bonheur toute rannée a ceux qui en gardoient sur eux.
Il nousest restédecette superstition payenne
le mot de laguil'an neuf.
Onsppelloitencoreainsi.
dans les derniers temps
les presensdes etrennes.
Les éruditions sur les
étrennes sont si rebactuës Se si usées, qu'il se-
roitennuyeux des'y étendreiauflibien la modedes étrennes estpresque abolie,&c le mot
detrennes n'est Mecque plus recommandafcle que par son anden1net
Fermer
Résumé : ETRENNES.
Le terme 'étrennes' provient du mot 'Irenia' ou 'Strenuus', signifiant généreux. Chez les Romains, les étrennes étaient des récompenses pour les personnes distinguées par leur valeur. En France, ces récompenses étaient illustrées par les dons du roi, anticipant d'autres distinctions. Historiquement, les étrennes consistaient en des fruits, puis en des médailles d'argent. La fête des étrennes était dédiée à Janus, dieu à deux visages, symbolisant l'honneur de donner et de recevoir des étrennes. Les empereurs romains recevaient des étrennes en marque d'honneur, bien que certains, comme Tibère, les aient refusées. Les Gaulois considéraient le gui comme un présent du ciel, apportant bonheur et protection contre le poison. Aujourd'hui, la tradition des étrennes est presque abolie, mais le mot reste recommandable par son ancienneté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3390
p. 10-19
APOLOGUE, OU CONTE NOUVEAU. LES TOURTERELLES & le Renard. Par Madame de ***
Début :
UN Renard dégoûté de poule & de poulet, [...]
Mots clefs :
Apologue, Renard, Tourterelles, Morale, Fidélité, Honneur, Vertu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : APOLOGUE, OU CONTE NOUVEAU. LES TOURTERELLES & le Renard. Par Madame de ***
APOLOGUE,
ov
CONTENOUVEAU.
LES TOURTERELLES
&leRenard.
Par Madame de***- UN Renard débouté
de poule & depoulet,
Vouluttâter.de chair nou-
'Vclle.
C'estunragoût,dit-on.
Un jaur prés d'un
volet
11 étoit à l'afu de quelque
tourterelle
:
A lafin fatigué degarder
lemulet, Ilpassasonmuseau parle
trou delaporte,
Etsi mit à prêcher la timi de cohorte.
On dit qu'au scelerat qui
fait l'homme de bien
La morale ne coûte rien.
Il en débita de très-fine:
Il n'ep rien
,
leur dit-il,
plus trompeur que
la mines
crel que vous tYJe voyez,,
je fii's le protectur
De l'innccen,ce& de l'honneur :
Sij'ai croquéparfois quelque jeune poulettey
C'étoit pour la punir Savoir été J.coqettey
Si je la croque,helas! ce
n'est qu'avec douleur:
Monfotblefut toujours la
tendresse de cœur;
Mais l'horreur que J'ai
pour le vice,
Et mon zele pour la jtlr
tice9
ji changéma complexion.
Pour faire la correction
J'ai dugrand Jupiter de
nouvelles patentes,
Et J'en ai deplus obtenu
Pour recompenser la vertu.
O tourterellesinnocentes,
Aiodeles de pudicité,
Je veux recompenser votre fidélité;
Venez donc dans cette
avenue
Devantmoy passerenrevue
Je prendrai vos noms f0
surnoms,
Pour vous citer dans mes
sermons.
Quandjecite une femme,
ouneme veutplus
crOIre:
Mais par moy vous aureZj lagloire
Ifêtre données à la fofterite
Pour modèles de chasteté.
Par ce discoursflateur le
Renardse pt croire:
De sortir il fut question,
Chacune fit reflexion
Quesagesse cfi choseéquivoquei
Chacune craint qu'on ne
la croque.
Ho bo, dit leRenard,
vous vous faites
prier;
Ma foy jevaisvous décrier.
Toujours on a
cité les
chastes tourterelles:
Vous ne servirez plus
aux femmes de modeles.
Nôtre honneur efrperdu>
disoient-elles tout bas:
Sors la premiere toy. Je
ne sortirai pas.
Aioj, disoit celle-ci, je
sortirais sans peine:
Mais je crois que faila
migraine.
Aieyjeserois déja dehors,
Ditl'autre: maisjecrains
une prise de corps
,
certain billet échu. Bref
chacune *exeuse,
AVcf#nt dire auelle reu
Prfe
) Et
Et croit que fin honneur
ne periclite pa*.
Voyant les autres dans le
cas,
Uneenfin par orgüeil à
tout risquer s'engage:
Oui, dit
-
elle, on verra
que je suis la plus
{age)
Oui seule je m'exposeraI,
Ouiseule je triompherai.
Pendant que pour sortir
elleétendoitsesailes,
Les autres impromptu
tinrent conseil entr'elles,
Et conclurent que seule
ainsije distinguer,
C'étoit les Accuser, les
honnir: les morguer;
Contr'elle un arrêt prononcerent,
Sur elle AU/fitôt s'élancerent,
Et malgré sa vertu,
sans pitié, sans
refpeéî
L'assommerent à coups de
bec.
C'est ainsique les femmes
assommentà coups de
becycejt à dire à coups
de langue,celles qui veulentse distinguer, st) faire
voirpar une conduite singuliere qu'elles n'approuvent pas celle
ov
CONTENOUVEAU.
LES TOURTERELLES
&leRenard.
Par Madame de***- UN Renard débouté
de poule & depoulet,
Vouluttâter.de chair nou-
'Vclle.
C'estunragoût,dit-on.
Un jaur prés d'un
volet
11 étoit à l'afu de quelque
tourterelle
:
A lafin fatigué degarder
lemulet, Ilpassasonmuseau parle
trou delaporte,
Etsi mit à prêcher la timi de cohorte.
On dit qu'au scelerat qui
fait l'homme de bien
La morale ne coûte rien.
Il en débita de très-fine:
Il n'ep rien
,
leur dit-il,
plus trompeur que
la mines
crel que vous tYJe voyez,,
je fii's le protectur
De l'innccen,ce& de l'honneur :
Sij'ai croquéparfois quelque jeune poulettey
C'étoit pour la punir Savoir été J.coqettey
Si je la croque,helas! ce
n'est qu'avec douleur:
Monfotblefut toujours la
tendresse de cœur;
Mais l'horreur que J'ai
pour le vice,
Et mon zele pour la jtlr
tice9
ji changéma complexion.
Pour faire la correction
J'ai dugrand Jupiter de
nouvelles patentes,
Et J'en ai deplus obtenu
Pour recompenser la vertu.
O tourterellesinnocentes,
Aiodeles de pudicité,
Je veux recompenser votre fidélité;
Venez donc dans cette
avenue
Devantmoy passerenrevue
Je prendrai vos noms f0
surnoms,
Pour vous citer dans mes
sermons.
Quandjecite une femme,
ouneme veutplus
crOIre:
Mais par moy vous aureZj lagloire
Ifêtre données à la fofterite
Pour modèles de chasteté.
Par ce discoursflateur le
Renardse pt croire:
De sortir il fut question,
Chacune fit reflexion
Quesagesse cfi choseéquivoquei
Chacune craint qu'on ne
la croque.
Ho bo, dit leRenard,
vous vous faites
prier;
Ma foy jevaisvous décrier.
Toujours on a
cité les
chastes tourterelles:
Vous ne servirez plus
aux femmes de modeles.
Nôtre honneur efrperdu>
disoient-elles tout bas:
Sors la premiere toy. Je
ne sortirai pas.
Aioj, disoit celle-ci, je
sortirais sans peine:
Mais je crois que faila
migraine.
Aieyjeserois déja dehors,
Ditl'autre: maisjecrains
une prise de corps
,
certain billet échu. Bref
chacune *exeuse,
AVcf#nt dire auelle reu
Prfe
) Et
Et croit que fin honneur
ne periclite pa*.
Voyant les autres dans le
cas,
Uneenfin par orgüeil à
tout risquer s'engage:
Oui, dit
-
elle, on verra
que je suis la plus
{age)
Oui seule je m'exposeraI,
Ouiseule je triompherai.
Pendant que pour sortir
elleétendoitsesailes,
Les autres impromptu
tinrent conseil entr'elles,
Et conclurent que seule
ainsije distinguer,
C'étoit les Accuser, les
honnir: les morguer;
Contr'elle un arrêt prononcerent,
Sur elle AU/fitôt s'élancerent,
Et malgré sa vertu,
sans pitié, sans
refpeéî
L'assommerent à coups de
bec.
C'est ainsique les femmes
assommentà coups de
becycejt à dire à coups
de langue,celles qui veulentse distinguer, st) faire
voirpar une conduite singuliere qu'elles n'approuvent pas celle
Fermer
Résumé : APOLOGUE, OU CONTE NOUVEAU. LES TOURTERELLES & le Renard. Par Madame de ***
L'apologue 'Les Tourterelles et le Renard' relate l'histoire d'un renard affamé qui, après avoir échoué à capturer des poules, tente de séduire des tourterelles. Il se présente comme un défenseur de l'innocence et de l'honneur, justifiant ses actions passées par la justice. Il promet de récompenser la fidélité des tourterelles et de les citer comme modèles de chasteté. Les tourterelles, méfiantes, hésitent à sortir. Une d'elles finit par accepter, mais les autres, jalouses, la frappent à coups de bec dès qu'elle s'expose. Cette histoire illustre comment les femmes peuvent critiquer et attaquer celles qui cherchent à se distinguer par une conduite singulière.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3391
p. 20-24
CHANSON. ESTRENNES à Climene. Sur l'air : Réveillez-vous, belle endormie.
Début :
JE vous envoye vos étrennes, [...]
Mots clefs :
Étrennes, Climène, Mariage, Rire, Bail
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON. ESTRENNES à Climene. Sur l'air : Réveillez-vous, belle endormie.
CHANSON.
ETRENNES
à Climene.
Sur l'air: Réveillez-vous,
belle endormie.
Je
vous envoye vos etren-;
nts)
Climene, -
vous levoyezbien:
Mais je vous demande les
miennes
,
Peut
-
être n'ensçavez-vous
rien.
Quelles êtrennes je desire,
Peut- être n'en [ça'VeZ-'Vous
rien:
Que voudroit-on quand au
soûpire?
Peut-être le sçavez-vous
bien.
De votre cœur je veux l'é-
»Peut-être
trenne
le ffa'VeZ y-'Vous
bien:
Est-il encore à vous, Climene?
Peut- être n'ensçavez-vous
rien.
Je ne veux qu'un ) mot four
étrenne,
Quel il est vous le J[ave%
bien
;
Souvent très-loin ce mot nous
mene,
Peut-être n'en Jçave^-vous
rien.
Ase marier il engage;
Sans doute vous le ffd/ve'{,
bien:
Maisqu'est-ce que le maria- Le?
Peut-êtren'ensçavez-vous
rien.
Cejl un bail à longues années,
Sans doute vous le .f?'VP'(
bien:
Mais au mariseul dessinées
y
Peut-être n'ensçavez-vous
rien.
Par ce bail de vous il disPo.
si,
Peut-être le sçauvez-vous
bien:
Mais il estpeu de baux sans
clause,
Peut-êtren'en ffaurez-vous
rien.
Là-deffia
on peut trop (crû
re,
Climene, Yous lesçavezbien •
Ce trop le voudriezvous lire?
Peut-être n'en f^ave^-vous
rien.
J'aurois cent choses à vous
dire,
Climene^ousleJçave^hi^j
Demandez- moy si c'eji pour
rIre)
Peut-être que je rien sçaî
rien.
ETRENNES
à Climene.
Sur l'air: Réveillez-vous,
belle endormie.
Je
vous envoye vos etren-;
nts)
Climene, -
vous levoyezbien:
Mais je vous demande les
miennes
,
Peut
-
être n'ensçavez-vous
rien.
Quelles êtrennes je desire,
Peut- être n'en [ça'VeZ-'Vous
rien:
Que voudroit-on quand au
soûpire?
Peut-être le sçavez-vous
bien.
De votre cœur je veux l'é-
»Peut-être
trenne
le ffa'VeZ y-'Vous
bien:
Est-il encore à vous, Climene?
Peut- être n'ensçavez-vous
rien.
Je ne veux qu'un ) mot four
étrenne,
Quel il est vous le J[ave%
bien
;
Souvent très-loin ce mot nous
mene,
Peut-être n'en Jçave^-vous
rien.
Ase marier il engage;
Sans doute vous le ffd/ve'{,
bien:
Maisqu'est-ce que le maria- Le?
Peut-êtren'ensçavez-vous
rien.
Cejl un bail à longues années,
Sans doute vous le .f?'VP'(
bien:
Mais au mariseul dessinées
y
Peut-être n'ensçavez-vous
rien.
Par ce bail de vous il disPo.
si,
Peut-être le sçauvez-vous
bien:
Mais il estpeu de baux sans
clause,
Peut-êtren'en ffaurez-vous
rien.
Là-deffia
on peut trop (crû
re,
Climene, Yous lesçavezbien •
Ce trop le voudriezvous lire?
Peut-être n'en f^ave^-vous
rien.
J'aurois cent choses à vous
dire,
Climene^ousleJçave^hi^j
Demandez- moy si c'eji pour
rIre)
Peut-être que je rien sçaî
rien.
Fermer
Résumé : CHANSON. ESTRENNES à Climene. Sur l'air : Réveillez-vous, belle endormie.
La chanson 'Étrennes' est dédiée à Climène et suit l'air de 'Réveillez-vous, belle endormie'. Le narrateur envoie des étrennes à Climène et attend les siennes en retour. Il exprime son désir d'obtenir l'étrenne de son cœur, se demandant si elle lui appartient encore. Le narrateur souhaite un mot particulier comme étrenne, un mot qu'elle connaît bien et qui les mène souvent loin. Ce mot engage à se marier, un acte qu'elle connaît bien, mais elle ignore peut-être ce qu'est réellement le mariage. Il compare le mariage à un bail à longues années, dont elle connaît les termes, mais elle ignore peut-être les détails spécifiques. Le narrateur souligne que ce bail dispose d'elle, mais elle ignore peut-être les clauses. Il mentionne que dans ce contrat, on peut trop croire, et se demande si elle voudrait lire ce trop. Enfin, il déclare avoir cent choses à lui dire, mais elle ignore peut-être de quoi il s'agit.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3392
p. 25-70
LETTRE A M. le Marquis de *** Sur un Livre intitulé, Les Soûpirs de l'Europe.
Début :
Vous croyez, Monsieur, que tous les soûpirs sont reservez pour [...]
Mots clefs :
Soupirs, Europe, France, Couronne, Empereur, Guerre, Paix, Monarchie, Puissances, Autriche, Hollande, Espagne, États du Royaume, Renonciations, Alliance, Projet, Intérêts, Testament, Tranquilité, Malheurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A M. le Marquis de *** Sur un Livre intitulé, Les Soûpirs de l'Europe.
LETTREA M.
-
le Marquis de***
Sur un Livre intitulé, Les
Soûpirs de l'Europe.
VOus croyez,Monsieur,
que tous les soûpirs sont
reservez pour l'amour, &
qu'il n'y a que le beau sexe
qui ait droit d'en exiger.
Je vous envoye un livre
nouveau qui vous apprendra que l'Europe loûfirc
aprésd'autres objets. Cest
a vous, Monsieur, à juger
si l'auteur est bien fondé à
faire joüer le personnage
d'Heraclite à la plus belle
partie du monde: mais prenez garde de rire dans le
temps que les autres sont
affligez; ce seroit un manque de charité de ne se pas
conformer au precepte de
saint Paul, qui veut qu'on
pleure avec ceux qui pleurent.
L'objet qui excite les [où.
pirs de l'Europe, est la Harangue de la Reine d'Angleterre à son Parlement
sur le projet d'une paix génerale. Vous ferez surpris,
Monsieur, qu'on fasse soûpirer l'Europe à rafpeél:
d'un projet de paix, dans
le temps que tous les peuples concourent par leurs
vœux à obtenir du Ciel ce
qui fait le bonheur de la
terre.
La Reine de la Grande
Bretagne, plus sensible aux
vrais malheurs de l'Europe
qu'à ses pretendus soûpirs,
ayant enfin ouvert les yeux
sur les motifs qui ont, mis
la Chrétienté en combus-
tion, a reconnu que les desfeins ambitieux de deux
Puissances ont produit cet
embrasèmenr, ceux de la
Maison d'Autriche d'un côté
y
& ceux des Etats Generaux des Provinces Unies
de l'autre.
L'habileté de ces deux
Puissances avoir trouvé le
fecrer d'armer pour leur
querelle une partie desPrinces de l'Europe, pour combattre le chimérique projet de la Monarchie universelle dont elles accufoienr
la France,pendanr que dans
leurs trairez publics & secrets elles ne pensoient
qu'à leur agrandissement
particulier
,
aux dépens du
bien des autres Princes qui
s'étoientliguez avec elles.
Bien des années s'étoient
écoulées, sans que le voile
qui cachoit cet artifice eût
été tiré. Deux grands Capitaines en tenoient les
deux bouts, & empêchoient
par leurs soins que la PuiC
sance qui fournissoit leplus
à l'entretien de la guerre,
& qui y
prositoit le moins,
ne pût découvrir le myC.
tere de l'Empereur & des
Hollandois.
Ce n'est pas une chose
nouvelle de voir la Maison
d'Autriche attentive à son
agrandissement
:
mais c'en
est une de voir les principaux membres de l'Empire
travailler à leur propre deftruction.
Les Hollandois n'ont pas
moins manifesté leur ambition, quoy qu'ils l'ayent
conduite d'une maniere
plus couverte. Personne n'ignore que depuis l'établissement de leur Souverai-
netéparles secours des Rois
de France Henry IV. Louis
XIII. & LouisXIV.il n'y a
pas de partie dans le monde
où ils ne soient parvenus à
fonder leur domination,
fous pretexte de leur commerce
,
& même aux dépens de ceux qui sont aujourd'hui leurs plus grands
amis ôc leurs plus chers alliez.
e Pendant que l'Espagne a
été comme en brassiere sous
le regne de Charles II. les
Hollandois ont profité d-e
cet état d'impuissance pour
augmenter leur barriere-,
& tirer avantage du négoce des Indes Occidentales. Depuis ce temps-là il
ne paroît aucun traité, soit
de commerce, foit de guerre, danslequel les Etats Géneraux n'ayent glisse des
clauses nouvelles à leur
avantage ;
& c'estsapolitique dangereuse qui vient
d'êtredémarquée, c'est ce
manege qui vient d'engager la Reine d'Angleterre
& le nouveau Ministere a
ouvrir les yeux sur les véritables intérêts de leur na-
tion, en écoutant avec plus
de sagesse que ceux qui
gouvernent la Hollande,
les proportions du Roy de
France, quoique beaucoup
inférieures à celles que ce
Prince avoit fait presenter
à la Haye en 1709. &à Gertruidemberg en 1710.
Le systême de la grande
alliance n'a étéque d'en,
gager la Maison d'Autriche dans de si grandes entreprises, afin qu'après la
paix demeurant Titulaire
des Pays-Bas, & ne se trouvant pas en état de rem-
bourser les avances de la
Hollande,ilsalûtlaisser à
cette République, par engagemenr, les meilleures
places de ces Provinces qui
auroient eu le même fort
que la ville de Mastricht
& qui jointes à la barriere,
qu'on pretendoit de la France
,
auroit rendu dans la
fuite lesHollandoisSouverains des dix-sept Provinces. Ajoutez à cela que si
l'Empereur etoit devenu
maître de l'Espagne & des
Indes, ce Prince n'étant pas
en etat de faire le com-
merce de la mer, il auroit
étécontraint de s'enrapporter à eux, & par ce
moyen ils auroient éloigné
toute autre nation du com.
merce de l'Amerique.
Voila, Monsieur, la découverte que laReine d'Angleterre & son nouveau Ministere ont faite, qui devient pour les Hollandois
un veritable sujet de soûpirer.
L'Auteur du livre des
soûpirs de l'Europe auroit
parlé plus juste s'il avoit intitulé son ouvrage, les soû-
pirs de la Hollande, en
comparant les négociations d'Utrecht avec celles
de la Haye & deGertruidemberg
,
& en reflechissant sur les suites sacheuses
de la victoire de IJenain)
la prise de Marchiennes,
magasin de toute leur campagne, de la levée du siege
de Landreci, de la conquête de Douay
,
de celle
du Quesnoy, du renversement de toutes leurs grandes esperances, ôc de n'être pas en sûreté au milieu
de leur domination; eux qui
deux mois auparavant se
vantoient de mettre Paris
fous contribution, & de
faire hyverner leurs troupes au milieu de la France.
Le livre auquel jerépons
n'a pour fondement que la
renonciation de MarieTherese d'Autriche à la
Couronne d'Espagne. C'est
une piece produite au procés après l'arrêt rendu.
L'affaireestdecidée, Philippe V. restera sur le Trône d'Espagne, l'Angleterre
le reconnoît.
Tous ceux qui liront la
Harangue de la Reine à
son Parlement sans prévention, feront surpris du
mauvais sens que les alliez
donnent à cette déclaration
:
mais ils le feront encore davantage des efforts
que fait l'Auteur des Soûpirs, pour persuader au Public que les alliez n'ont jamais eu la moindre connoissance des projets de la
Reine touchant la paix generale.
Cet auteur a
oublié que
le livre de la conduite des
alliez a
désavoue son dis-
cours, puisque depuis un
an ils n'ont pas cessé de faire
agir leurs émissaires en Angleterre.
Si après toutes ces tentatives instructueuses on
veut faire semblant d'ignorer un fait rendu public
par des communications (ï
solemnelles, on veut prendre le monde pour dupe; il
est permis de ne les pas approuver: maisil est honceux de soûtenir qu'on ne
l'a pas sçû.
Dans les principes de
l'Empereur & des Etats Ge-
neraux le droit sur les Couronnes ne doit plus être réglé ni sur la proximité du
sang, ni sur lestitres les plus
autentiques, mais seulement sur ce qui peut convenir à l'intérêt de la Cour
de Vienne & des Hollandois:il leur suffira de craindre ragrandissement d'une
Puissance, pour armer toute
l'Europe contre un Prince
que la nature declare, &
que la Providence établit
héritier de ses ancêtres.
Dans une justice reglée
où l'équité decide, & non
la
la violence, il seroit aisé de
faire connoître que les Couronnes d'Espagne appartiennent légitimement à
Philippe V. & dans un pays
sensé où la raison gouverne, & non la passion, il ieroit aisé de démontrer qu'-
on ne peur les lui arracher.
La premiere se prouve,
parce que ses droits sont
fondez sur la nature, sur la
loy du pays, sur la coûtume
,
& sur le testament de
Charles II. confirmé par le
suffrage de tous les Etats
de la Monarchie, à qui,
selon l'auteur des Soûpirs,
il appartient de confirmer,
ou d'infirmer toutes disposrtions faites par les Rois
d'Espagne.L'Empereurn'opose à de si justes titres que
Ia- renonciation de MarieTherese d'Autriche,filleaînée de Philippe IV. maisil
y a
long-temps qu'on afait
toucher au doigt la nullité
de cet acte, & il suffit de
renvoyer aux livres imprimez celui qui voudra sçavoir & approfondir cette
matiere.Pourmoy, qui n'en
veux dire qu'un mot, mais
unmot peremptoire, je me
,
contenterai des mêmes argumens que l'auteur des
Soupirsemployepour prouver que si la renonciation
de MarieTheresed'Autriche est bonne, le testament deCharles II.estbon,
& que si le testament est
nul, la renonciation est encore plus nulle; par consequent ledroit naturel, le
droit du fang étant du côté
de Philippe V.la Couronne
d'Espagne lui appartient incontestablement
-,
donc la
guerre qu'on lui faitest injuste. - Dij
Car si par les remarques
de l'auteur des Soûpirs, p.
1 26. les Rois d'Espagne ne
possedant point le Royaume ex domino, ne peuvent
ni vendre, ni donner, ni
aliener leurs peuples comme un troupeau de moutons, par une même consequence les Rois d'Espagne peuvent encore moins
obliger leurs enfans à vendre, a
ceder,&àfaire quelque alienation que ce soit
des droits naturels qu'ils
ont sur la Couronne.
L'auteur rapporte plu-
sieurs exemples qui prouvent que tous actes qui
n', ., 1 ont point été approuvez
par les Etats du Royaume
n'ont jamais eu leur effet.
L'Empereur ne peut disconvenir ( & toute l'Europe
en est témoin) que le sesia..
ment de Charles II. n'ait
été approuve par tous les
Etats du Royaume d'Espagne,puisque d'abord après
la mort de Charles II. il y
eut une deputation solemnelle enFrance, pour prier
le Roy d'accorderà FEfpagne le Ducd'Anjou, fuu
vant la derniere volonté de
Charles II.
L'Empereur doit avouer
encore qu'avec toutes les
forces des alliez, & toutes
les profperitez imaginables,
il n'a jamais pu se faire reconnoîtreRoyparces peuples, quoyqu'il ait été deux
fois maître de Madrid.
Je voudrois donc bien
que l'auteur des Soûpirs
nous dît quel titre il fautavoir pour être legitimement Roy d'Espagne. Est-,
ce la loy du pays ?
elleest.
pour nous. Est-cel'usage ?
ilest pour nous. Est-ce un
testament ? nous l'avons.
Est-ce l'acclamation des
peuples? certainement nul
autreque Philippe V. ne
s'en peut vanter; elle a
été
universelle a son avenement, elle a
duré trois ans
entiers sans aucune contradiction. Cen'est qu'à force
d'intrigues qu'on lui a
débauché dans la fuite quelques sujets, convaincus par
là derébellion manifeste,
puis qu'ils ont violé leurs
premiers sermens.
Mais pourquoy l'auteur,
dans sa vaste érudition, ôc
dans le reüeil des pieces
qu'il rapporte
,
ne dit-il pas
un seul mot des testamens
fameux de Charles-Quint
& de Philippe second ? C'est
qu'ils l'égorgent, & qu'il
n'est pas payé pour alleguer
la vérité contre l'intention
de ceux qui le font écrire.
Or ces deux testamens renferment une substitution
graduelle lX. perpétuelle de
la Couronne d'Espagne, en
preferant les mâles aux
femelles, & au défaut des
mâles, les fillesaînées aux
cadet-
cadettes dans toute leur
posterité. Je dis donc: Ou
la successiond'Espagne doit
être reglée par les dispositions des Rois, ou elle ne
peut l'être que par le droit
du sang;enunmot oucette
Couronne elt alienable, ou
elle ne l'est pas: si elle effc
alienable, lasubstitution étant faite par les anciens
Rois de la Maison d'Autriche, leurs descendans n'ont
pû la changer; par consequent ni testamens posterieurs, ni renonciations, ni
autres dispositions quelcon-
ques ne peuvenc la détruire.
L'aureur est tropgrandJurisconsulte pour ignorer les
premiers élemens du Droit.
Si laCouronne n'estpasalienable, les testamens de
Charles-Quint & de Philippe II. ajoutez.y, si vous
voulez, celui deCharles Il
etoient inutiles, puis qu'ils
ne disent que ce que la loy
disoit avant eux: mais les
rciramens de Philippe III.
&de Philippe IV. contraires à la loy, sont nuls de
plein droit, & les renonciations d'Anne & deMarie.
Therese, contraires à la
loy,sont nulles de plein,
droit auili"; par consequent
les testamens des trois Monarques, par lesquels Philippe V. est appellé, ne sont
bons& respectables qu'autantqu'ils sont conformes
à laloyfondamentale de
TEcac: d'oùil s'enfuit que
-il Philippe IV. & MarieTherese safille avoient eu
la moindre autorité pour
exclure quelqu'un de leurs
descendans
,
contre toute
forte de justice, Charles II.
n'enavoit pas moins pour
les rétablir dansl'ordre de
la justicemême. Si le pere
a
ptt faire un mal
,
le fils à
plus forte raison a
pu le reparer;& voila precisément
en quoy la disposition de
Charles11. a
été legitime,
c'cft qu'elle a
remis les cho-
* ses dans leur état naturel;
c'est qu'elle a marqué en
quoy les renonciations étoient valables, je veux dire
dans le point d'incompatibilité de deux Couronnes:
& en quoy elles ne l'étoient
pas, je veux dire dans l'ex..
clusion du scul & veritable
,
héritier.
Ainsi Philippe V. ne vient
pas à la Couronne du droit
de la grandmere, ni du
droit de son bisayeul maternel
,
mais du sien propre. Il ne les represente
point pour être tenu de leurs
faits
;
il vient comme ap,
pellé par les loix,par le sang,
par la nature. CharlesII.
ne l'a pas proprement institué
;
il n'a fait que le désigner encre les vrais successeurs, parce que les autres
étoient destinez à porter la
Couronne de France, &c
qu'il convenoitpour le bien
des deux Royaumes, qu'ils
cussent deux Rois separez.
Voila ce qui s'appelle des
raisons ausquelles je défie
l'auteur en question de répondre autrement que par
des soûpirs: mais ce qu'il y
a
de plus curieux dans foii»
livre,c'est qu'après être
convenu des principes, il;
nie toutesles conséquences.
Les dispositions personnelles, selon lui, sont des chansons:mais les renonciations.
font des loix fondamental
les, comme si les renonciationsnetoient pas des dis-
goûtions personnelles.
Je voudrois bien lui de^
mander si les Cortes en 1618.
avoient plus d'autorité pour
renverserles anciennes, que
les Cortes en 1709. en avoient pour s'y conformer.
Les premieres ont exclules
enfans d'Anne, les fecondes ontjuré que Philippe V.
&[on filsétaient les veritables Rois. Si les premieres
ont pû faire une loy ,les lecondes en ont pu faire une
aussi. Quelle différence y
at-il donc entrç les deux?
C'estque la loy pretendue
de 1618. etoitcontradictoire
aux loix irrevocables de la
Monarchie, & que celles
de 1709. n'en croient que le
renouvellement & l'application. Remarquez en paffane) je vous prie
,
avec
quelle affectation les PrincesAurtrichiensont prissoin
de faire toujours renoncer
les Princesses qui pouvoient
porter ailleurs des droitssur
l'EÍpagne) Anne, MarieTherese
,
l'Archiduchesse
Electrice de Baviere; & jamais celles qui pouvoient la
porter dansla branche d'Al..
lemagne. Ne voit-on pas
que c'étoit uniquement
pourfixer ce patrimoine
chez eux,3malgréOles regles
qu'ilsleur avoient données,
la reconnoissant feminine
pour leur Maison
,
&masculine pourle reste du monde. C'étoir faire violence à
la nature ôc forcer la Providence
;
aussi, comme
vous voyez, la Providence
s'en est moquée, & la nature a
repris le dessus. Rien
n'est donc plus solidement
établi que le droit de Philippe V. & rien de plus mal
fondé que la prétention de
l'Empereur. Ilme reste à
prouver que laplus folle de
toutesles chimeresferoit de
s'obstiner au détrônement
de ce Roy,
Que n'a-t- on point fait
pour en venir à bout?combien de fang répandu?combien de trésors dissipezpour.
arriver à
ce but tant desiré,
par toutes les Puissances liguées?Esperet-on de plus
grandssuccés que ceux qui
nont servià rien? Tant que lesEspagnols feront fideles,
on gagneroit vingt batailles!.
de Sarragosse, on prendroit
vingt fois Madrid
,
qu'il
faudroir se retirer & s'enfuir.
Les alliez ont été sur
l'Espagne, comme les Chymisses sur la pierre philo-,
sophale;ilsonttoûjourscrû
la tenir, elle leur a
toûjours
échapé;la premiere matiere leur manquoit, c'est;
le cœur des peuples.
Mais, me dira l'auteur
des Soûpirs, vous accusez
donc laReine de s'être flatée mal à propos, lors qu'-
ellea déclarétantdefois
à son Parlement qu'il faloit
continuer la guerre jusqu'à
ce qu'on eût mis laMaison
d'Autriche en possession del'Espagne & des Indes?
Je répons à cela qn'il faut
distinguer.
1. Pendant que
l'Empereur Joseph étoit encore plein de vie, on pouvoirregarder les deux branches de cette Maison comme separées,de la même
façon qu'on regardeaujourd'hui celle de Bourbon: mais depuis sa mort,
sansensans mâles, tout eflr
sur unemême tête; & quoy
qu'en dise l'auteur avec ses
calculs frivoles, tant de
puissance entre les mains
d'un seul Prince, pour le
moins aussi fier & aussi ambitieux qu'aucun de ses predecesseurs, seroit enorme.
La Reine a
donc grande
raiion de penser differemment depuis le mois d'Avril 1711.2. L'experienceapprend quelque chose en ce
monde.Pouvoit-on deviner d'abord que Philippe
V. se feroit tellement aimer
de ses sujets, qu'il trouve,
roit toujours en eux des
ressources contre les plus
grands revers de la fortune,& que son rival neseroit
jamais moins maîtrede l'Espagne que lors qu'il en occuperoit la Capitale? Ce
sont des évenemens si merveilleux, qu'il faut les avoir
éprouvez pour les croirez
mais les éprouver deux fois,
sans les croire,c'est un aveuglement.
Nous n'avons plus qu'une choie à examiner,si l'Europe doit plutôt soûpirer
d'une paix
faite
sur le plan
de la Reine, que d'une
guerre éternelle faite sur le
,plan des Imperiaux & des
Hollandois.
Passons le lieu commun, f
qui dit qu'une
mauvaise paix vaut mieux
quunebonne guerre::
mais voyons un moment
avec l'auteur si la paix
qu'on veut faire n'estpas
meilleure que la guerre
qu'on veut continuer.
Mais si elle est mauvaise,
les hautsalliez ont eu
grand tort quand ilsont
fait en 1701. leur traitéde
la grande alliance
; car ils
ont par ce projet de pai:c
tour ce qu'ils souhaitoient
alors, & tout ce qu'ils se
sont propoiez de plus avantageux en prenant les armes. C'est proprement dans
retraite que la Reine de la
Grande Brctagne a
puisé les
articles de la satisfaction.
commune. Si l'Empereur &
les Hollandois n'ont pas eu
foin de leurs intérêts dans
un temps où rien ne les empêchoit de stipuler tout ce
qu'ils voutoient,c'est à
eux
seuls qu'ils doivent s'en
prendre: mais, dit l'auteur,
ils
ont eu depuis bien plus d'apperit,& ils pleureront si, on
ne les contente pas; ils se
sont flatez d'enlever une
Couronne, & de partager
l'autre. Ici je veux lui faire
une derniere question,& le
prier avec tous les écrivains
de libelles contre la France, de vouloir bien me définir,une fois pour tout,
sur quel pied on doit regarder cette Couronne. Ils
entreprennent ordinairement d'établir deux choses
contr'elle. La premiere;
qu'il fautabsolument dé-
truire sa puissance; !a~-
conde, qu'on lepeut facilement. Ces deux suppositions leur paroissent necessaires pour exciteren même temps la haine &,ree..
perancer: mais malheureusement ils tombent dans
une contradiction puerile;
car pour prouver l'une, ils
disent que la France a
des
forces redoutables, des tréfors infinis, & que si l'on n'y
prend garde, elle va tout
engloutir. Pour prouver
l'autre,ils disent que la
France cft aux abois, qu",.,
elle n'a plus qu'un souffle de
vie ,& qu'il ne faut qu'un
coup de collier pour la mettre à bas. Celane s'accorde
point, & il est aisé de leur
répondre.Sielleestsifoible,
pourquoy la craignez-vous
tant? si elleest si forte, comment l'abattrez-vous? Les
sages, qui n'aiment pas l'exaggeration, se contentent
de dire là dessus une chose
qui est vraye; c'est que la
France estassezpuissante
pour resister aux plus
grands effortsde ses ennemis, & qu'elle nel'est pas
assez pour attenter à la Ii.
berté de tout le monde. Si
elle a
songé às'étendre il y
a quarante ou cinquante
ans, c'est que Paris étoit un
peu trop prés de sa frontiere. Le PrinceEugene en
conviendra, puis qu'enassiegeant Landrecy
,
il promettoit à son armée de U
faire hyverner dansl'Isle de
France, & que le Major ge-:-
neral Grovestein avoir déja
marqué les logis. Ce n'est
donc pas avoir une ambition demesurée
,
que de
vouloir couvrir son Royau-
me par le côté qui le serre
le plus: mais c'en est une
que de vouloir posseder en
même temps l'Allemagne,
les Pays-Bas', la Hongrie,
la Boheme, l'Italie, l'Espagne, & les Indes.
Concluons donc, qu'une
guerre qui ne serviroit, en
reüssissant, qu'à doubler le
Domaine des Hollandois,
& qu'à quadrupler celui de
l'Empereur
,
& qui pourroir, en ne reüssissant pas,
donner à la France plus d'Etats qu'elle n'en veut ellemême, est une guerre qu'il
cft temps de finir;qu'au;
contraire une paix qui laisse
les deux grandes Maisons
dans un juste équilibre, &
qui rend àl'Europeaffligée
par tant de. malheurs une
tranquilité parfaire, -
ne peut
faire soûpirer que les perturbateurs durepos public.:
ôcles ennemis du genre hu*
main. Je suis, &c.
De Valenciennes le 8.
d'Oflobrc i711
-
le Marquis de***
Sur un Livre intitulé, Les
Soûpirs de l'Europe.
VOus croyez,Monsieur,
que tous les soûpirs sont
reservez pour l'amour, &
qu'il n'y a que le beau sexe
qui ait droit d'en exiger.
Je vous envoye un livre
nouveau qui vous apprendra que l'Europe loûfirc
aprésd'autres objets. Cest
a vous, Monsieur, à juger
si l'auteur est bien fondé à
faire joüer le personnage
d'Heraclite à la plus belle
partie du monde: mais prenez garde de rire dans le
temps que les autres sont
affligez; ce seroit un manque de charité de ne se pas
conformer au precepte de
saint Paul, qui veut qu'on
pleure avec ceux qui pleurent.
L'objet qui excite les [où.
pirs de l'Europe, est la Harangue de la Reine d'Angleterre à son Parlement
sur le projet d'une paix génerale. Vous ferez surpris,
Monsieur, qu'on fasse soûpirer l'Europe à rafpeél:
d'un projet de paix, dans
le temps que tous les peuples concourent par leurs
vœux à obtenir du Ciel ce
qui fait le bonheur de la
terre.
La Reine de la Grande
Bretagne, plus sensible aux
vrais malheurs de l'Europe
qu'à ses pretendus soûpirs,
ayant enfin ouvert les yeux
sur les motifs qui ont, mis
la Chrétienté en combus-
tion, a reconnu que les desfeins ambitieux de deux
Puissances ont produit cet
embrasèmenr, ceux de la
Maison d'Autriche d'un côté
y
& ceux des Etats Generaux des Provinces Unies
de l'autre.
L'habileté de ces deux
Puissances avoir trouvé le
fecrer d'armer pour leur
querelle une partie desPrinces de l'Europe, pour combattre le chimérique projet de la Monarchie universelle dont elles accufoienr
la France,pendanr que dans
leurs trairez publics & secrets elles ne pensoient
qu'à leur agrandissement
particulier
,
aux dépens du
bien des autres Princes qui
s'étoientliguez avec elles.
Bien des années s'étoient
écoulées, sans que le voile
qui cachoit cet artifice eût
été tiré. Deux grands Capitaines en tenoient les
deux bouts, & empêchoient
par leurs soins que la PuiC
sance qui fournissoit leplus
à l'entretien de la guerre,
& qui y
prositoit le moins,
ne pût découvrir le myC.
tere de l'Empereur & des
Hollandois.
Ce n'est pas une chose
nouvelle de voir la Maison
d'Autriche attentive à son
agrandissement
:
mais c'en
est une de voir les principaux membres de l'Empire
travailler à leur propre deftruction.
Les Hollandois n'ont pas
moins manifesté leur ambition, quoy qu'ils l'ayent
conduite d'une maniere
plus couverte. Personne n'ignore que depuis l'établissement de leur Souverai-
netéparles secours des Rois
de France Henry IV. Louis
XIII. & LouisXIV.il n'y a
pas de partie dans le monde
où ils ne soient parvenus à
fonder leur domination,
fous pretexte de leur commerce
,
& même aux dépens de ceux qui sont aujourd'hui leurs plus grands
amis ôc leurs plus chers alliez.
e Pendant que l'Espagne a
été comme en brassiere sous
le regne de Charles II. les
Hollandois ont profité d-e
cet état d'impuissance pour
augmenter leur barriere-,
& tirer avantage du négoce des Indes Occidentales. Depuis ce temps-là il
ne paroît aucun traité, soit
de commerce, foit de guerre, danslequel les Etats Géneraux n'ayent glisse des
clauses nouvelles à leur
avantage ;
& c'estsapolitique dangereuse qui vient
d'êtredémarquée, c'est ce
manege qui vient d'engager la Reine d'Angleterre
& le nouveau Ministere a
ouvrir les yeux sur les véritables intérêts de leur na-
tion, en écoutant avec plus
de sagesse que ceux qui
gouvernent la Hollande,
les proportions du Roy de
France, quoique beaucoup
inférieures à celles que ce
Prince avoit fait presenter
à la Haye en 1709. &à Gertruidemberg en 1710.
Le systême de la grande
alliance n'a étéque d'en,
gager la Maison d'Autriche dans de si grandes entreprises, afin qu'après la
paix demeurant Titulaire
des Pays-Bas, & ne se trouvant pas en état de rem-
bourser les avances de la
Hollande,ilsalûtlaisser à
cette République, par engagemenr, les meilleures
places de ces Provinces qui
auroient eu le même fort
que la ville de Mastricht
& qui jointes à la barriere,
qu'on pretendoit de la France
,
auroit rendu dans la
fuite lesHollandoisSouverains des dix-sept Provinces. Ajoutez à cela que si
l'Empereur etoit devenu
maître de l'Espagne & des
Indes, ce Prince n'étant pas
en etat de faire le com-
merce de la mer, il auroit
étécontraint de s'enrapporter à eux, & par ce
moyen ils auroient éloigné
toute autre nation du com.
merce de l'Amerique.
Voila, Monsieur, la découverte que laReine d'Angleterre & son nouveau Ministere ont faite, qui devient pour les Hollandois
un veritable sujet de soûpirer.
L'Auteur du livre des
soûpirs de l'Europe auroit
parlé plus juste s'il avoit intitulé son ouvrage, les soû-
pirs de la Hollande, en
comparant les négociations d'Utrecht avec celles
de la Haye & deGertruidemberg
,
& en reflechissant sur les suites sacheuses
de la victoire de IJenain)
la prise de Marchiennes,
magasin de toute leur campagne, de la levée du siege
de Landreci, de la conquête de Douay
,
de celle
du Quesnoy, du renversement de toutes leurs grandes esperances, ôc de n'être pas en sûreté au milieu
de leur domination; eux qui
deux mois auparavant se
vantoient de mettre Paris
fous contribution, & de
faire hyverner leurs troupes au milieu de la France.
Le livre auquel jerépons
n'a pour fondement que la
renonciation de MarieTherese d'Autriche à la
Couronne d'Espagne. C'est
une piece produite au procés après l'arrêt rendu.
L'affaireestdecidée, Philippe V. restera sur le Trône d'Espagne, l'Angleterre
le reconnoît.
Tous ceux qui liront la
Harangue de la Reine à
son Parlement sans prévention, feront surpris du
mauvais sens que les alliez
donnent à cette déclaration
:
mais ils le feront encore davantage des efforts
que fait l'Auteur des Soûpirs, pour persuader au Public que les alliez n'ont jamais eu la moindre connoissance des projets de la
Reine touchant la paix generale.
Cet auteur a
oublié que
le livre de la conduite des
alliez a
désavoue son dis-
cours, puisque depuis un
an ils n'ont pas cessé de faire
agir leurs émissaires en Angleterre.
Si après toutes ces tentatives instructueuses on
veut faire semblant d'ignorer un fait rendu public
par des communications (ï
solemnelles, on veut prendre le monde pour dupe; il
est permis de ne les pas approuver: maisil est honceux de soûtenir qu'on ne
l'a pas sçû.
Dans les principes de
l'Empereur & des Etats Ge-
neraux le droit sur les Couronnes ne doit plus être réglé ni sur la proximité du
sang, ni sur lestitres les plus
autentiques, mais seulement sur ce qui peut convenir à l'intérêt de la Cour
de Vienne & des Hollandois:il leur suffira de craindre ragrandissement d'une
Puissance, pour armer toute
l'Europe contre un Prince
que la nature declare, &
que la Providence établit
héritier de ses ancêtres.
Dans une justice reglée
où l'équité decide, & non
la
la violence, il seroit aisé de
faire connoître que les Couronnes d'Espagne appartiennent légitimement à
Philippe V. & dans un pays
sensé où la raison gouverne, & non la passion, il ieroit aisé de démontrer qu'-
on ne peur les lui arracher.
La premiere se prouve,
parce que ses droits sont
fondez sur la nature, sur la
loy du pays, sur la coûtume
,
& sur le testament de
Charles II. confirmé par le
suffrage de tous les Etats
de la Monarchie, à qui,
selon l'auteur des Soûpirs,
il appartient de confirmer,
ou d'infirmer toutes disposrtions faites par les Rois
d'Espagne.L'Empereurn'opose à de si justes titres que
Ia- renonciation de MarieTherese d'Autriche,filleaînée de Philippe IV. maisil
y a
long-temps qu'on afait
toucher au doigt la nullité
de cet acte, & il suffit de
renvoyer aux livres imprimez celui qui voudra sçavoir & approfondir cette
matiere.Pourmoy, qui n'en
veux dire qu'un mot, mais
unmot peremptoire, je me
,
contenterai des mêmes argumens que l'auteur des
Soupirsemployepour prouver que si la renonciation
de MarieTheresed'Autriche est bonne, le testament deCharles II.estbon,
& que si le testament est
nul, la renonciation est encore plus nulle; par consequent ledroit naturel, le
droit du fang étant du côté
de Philippe V.la Couronne
d'Espagne lui appartient incontestablement
-,
donc la
guerre qu'on lui faitest injuste. - Dij
Car si par les remarques
de l'auteur des Soûpirs, p.
1 26. les Rois d'Espagne ne
possedant point le Royaume ex domino, ne peuvent
ni vendre, ni donner, ni
aliener leurs peuples comme un troupeau de moutons, par une même consequence les Rois d'Espagne peuvent encore moins
obliger leurs enfans à vendre, a
ceder,&àfaire quelque alienation que ce soit
des droits naturels qu'ils
ont sur la Couronne.
L'auteur rapporte plu-
sieurs exemples qui prouvent que tous actes qui
n', ., 1 ont point été approuvez
par les Etats du Royaume
n'ont jamais eu leur effet.
L'Empereur ne peut disconvenir ( & toute l'Europe
en est témoin) que le sesia..
ment de Charles II. n'ait
été approuve par tous les
Etats du Royaume d'Espagne,puisque d'abord après
la mort de Charles II. il y
eut une deputation solemnelle enFrance, pour prier
le Roy d'accorderà FEfpagne le Ducd'Anjou, fuu
vant la derniere volonté de
Charles II.
L'Empereur doit avouer
encore qu'avec toutes les
forces des alliez, & toutes
les profperitez imaginables,
il n'a jamais pu se faire reconnoîtreRoyparces peuples, quoyqu'il ait été deux
fois maître de Madrid.
Je voudrois donc bien
que l'auteur des Soûpirs
nous dît quel titre il fautavoir pour être legitimement Roy d'Espagne. Est-,
ce la loy du pays ?
elleest.
pour nous. Est-cel'usage ?
ilest pour nous. Est-ce un
testament ? nous l'avons.
Est-ce l'acclamation des
peuples? certainement nul
autreque Philippe V. ne
s'en peut vanter; elle a
été
universelle a son avenement, elle a
duré trois ans
entiers sans aucune contradiction. Cen'est qu'à force
d'intrigues qu'on lui a
débauché dans la fuite quelques sujets, convaincus par
là derébellion manifeste,
puis qu'ils ont violé leurs
premiers sermens.
Mais pourquoy l'auteur,
dans sa vaste érudition, ôc
dans le reüeil des pieces
qu'il rapporte
,
ne dit-il pas
un seul mot des testamens
fameux de Charles-Quint
& de Philippe second ? C'est
qu'ils l'égorgent, & qu'il
n'est pas payé pour alleguer
la vérité contre l'intention
de ceux qui le font écrire.
Or ces deux testamens renferment une substitution
graduelle lX. perpétuelle de
la Couronne d'Espagne, en
preferant les mâles aux
femelles, & au défaut des
mâles, les fillesaînées aux
cadet-
cadettes dans toute leur
posterité. Je dis donc: Ou
la successiond'Espagne doit
être reglée par les dispositions des Rois, ou elle ne
peut l'être que par le droit
du sang;enunmot oucette
Couronne elt alienable, ou
elle ne l'est pas: si elle effc
alienable, lasubstitution étant faite par les anciens
Rois de la Maison d'Autriche, leurs descendans n'ont
pû la changer; par consequent ni testamens posterieurs, ni renonciations, ni
autres dispositions quelcon-
ques ne peuvenc la détruire.
L'aureur est tropgrandJurisconsulte pour ignorer les
premiers élemens du Droit.
Si laCouronne n'estpasalienable, les testamens de
Charles-Quint & de Philippe II. ajoutez.y, si vous
voulez, celui deCharles Il
etoient inutiles, puis qu'ils
ne disent que ce que la loy
disoit avant eux: mais les
rciramens de Philippe III.
&de Philippe IV. contraires à la loy, sont nuls de
plein droit, & les renonciations d'Anne & deMarie.
Therese, contraires à la
loy,sont nulles de plein,
droit auili"; par consequent
les testamens des trois Monarques, par lesquels Philippe V. est appellé, ne sont
bons& respectables qu'autantqu'ils sont conformes
à laloyfondamentale de
TEcac: d'oùil s'enfuit que
-il Philippe IV. & MarieTherese safille avoient eu
la moindre autorité pour
exclure quelqu'un de leurs
descendans
,
contre toute
forte de justice, Charles II.
n'enavoit pas moins pour
les rétablir dansl'ordre de
la justicemême. Si le pere
a
ptt faire un mal
,
le fils à
plus forte raison a
pu le reparer;& voila precisément
en quoy la disposition de
Charles11. a
été legitime,
c'cft qu'elle a
remis les cho-
* ses dans leur état naturel;
c'est qu'elle a marqué en
quoy les renonciations étoient valables, je veux dire
dans le point d'incompatibilité de deux Couronnes:
& en quoy elles ne l'étoient
pas, je veux dire dans l'ex..
clusion du scul & veritable
,
héritier.
Ainsi Philippe V. ne vient
pas à la Couronne du droit
de la grandmere, ni du
droit de son bisayeul maternel
,
mais du sien propre. Il ne les represente
point pour être tenu de leurs
faits
;
il vient comme ap,
pellé par les loix,par le sang,
par la nature. CharlesII.
ne l'a pas proprement institué
;
il n'a fait que le désigner encre les vrais successeurs, parce que les autres
étoient destinez à porter la
Couronne de France, &c
qu'il convenoitpour le bien
des deux Royaumes, qu'ils
cussent deux Rois separez.
Voila ce qui s'appelle des
raisons ausquelles je défie
l'auteur en question de répondre autrement que par
des soûpirs: mais ce qu'il y
a
de plus curieux dans foii»
livre,c'est qu'après être
convenu des principes, il;
nie toutesles conséquences.
Les dispositions personnelles, selon lui, sont des chansons:mais les renonciations.
font des loix fondamental
les, comme si les renonciationsnetoient pas des dis-
goûtions personnelles.
Je voudrois bien lui de^
mander si les Cortes en 1618.
avoient plus d'autorité pour
renverserles anciennes, que
les Cortes en 1709. en avoient pour s'y conformer.
Les premieres ont exclules
enfans d'Anne, les fecondes ontjuré que Philippe V.
&[on filsétaient les veritables Rois. Si les premieres
ont pû faire une loy ,les lecondes en ont pu faire une
aussi. Quelle différence y
at-il donc entrç les deux?
C'estque la loy pretendue
de 1618. etoitcontradictoire
aux loix irrevocables de la
Monarchie, & que celles
de 1709. n'en croient que le
renouvellement & l'application. Remarquez en paffane) je vous prie
,
avec
quelle affectation les PrincesAurtrichiensont prissoin
de faire toujours renoncer
les Princesses qui pouvoient
porter ailleurs des droitssur
l'EÍpagne) Anne, MarieTherese
,
l'Archiduchesse
Electrice de Baviere; & jamais celles qui pouvoient la
porter dansla branche d'Al..
lemagne. Ne voit-on pas
que c'étoit uniquement
pourfixer ce patrimoine
chez eux,3malgréOles regles
qu'ilsleur avoient données,
la reconnoissant feminine
pour leur Maison
,
&masculine pourle reste du monde. C'étoir faire violence à
la nature ôc forcer la Providence
;
aussi, comme
vous voyez, la Providence
s'en est moquée, & la nature a
repris le dessus. Rien
n'est donc plus solidement
établi que le droit de Philippe V. & rien de plus mal
fondé que la prétention de
l'Empereur. Ilme reste à
prouver que laplus folle de
toutesles chimeresferoit de
s'obstiner au détrônement
de ce Roy,
Que n'a-t- on point fait
pour en venir à bout?combien de fang répandu?combien de trésors dissipezpour.
arriver à
ce but tant desiré,
par toutes les Puissances liguées?Esperet-on de plus
grandssuccés que ceux qui
nont servià rien? Tant que lesEspagnols feront fideles,
on gagneroit vingt batailles!.
de Sarragosse, on prendroit
vingt fois Madrid
,
qu'il
faudroir se retirer & s'enfuir.
Les alliez ont été sur
l'Espagne, comme les Chymisses sur la pierre philo-,
sophale;ilsonttoûjourscrû
la tenir, elle leur a
toûjours
échapé;la premiere matiere leur manquoit, c'est;
le cœur des peuples.
Mais, me dira l'auteur
des Soûpirs, vous accusez
donc laReine de s'être flatée mal à propos, lors qu'-
ellea déclarétantdefois
à son Parlement qu'il faloit
continuer la guerre jusqu'à
ce qu'on eût mis laMaison
d'Autriche en possession del'Espagne & des Indes?
Je répons à cela qn'il faut
distinguer.
1. Pendant que
l'Empereur Joseph étoit encore plein de vie, on pouvoirregarder les deux branches de cette Maison comme separées,de la même
façon qu'on regardeaujourd'hui celle de Bourbon: mais depuis sa mort,
sansensans mâles, tout eflr
sur unemême tête; & quoy
qu'en dise l'auteur avec ses
calculs frivoles, tant de
puissance entre les mains
d'un seul Prince, pour le
moins aussi fier & aussi ambitieux qu'aucun de ses predecesseurs, seroit enorme.
La Reine a
donc grande
raiion de penser differemment depuis le mois d'Avril 1711.2. L'experienceapprend quelque chose en ce
monde.Pouvoit-on deviner d'abord que Philippe
V. se feroit tellement aimer
de ses sujets, qu'il trouve,
roit toujours en eux des
ressources contre les plus
grands revers de la fortune,& que son rival neseroit
jamais moins maîtrede l'Espagne que lors qu'il en occuperoit la Capitale? Ce
sont des évenemens si merveilleux, qu'il faut les avoir
éprouvez pour les croirez
mais les éprouver deux fois,
sans les croire,c'est un aveuglement.
Nous n'avons plus qu'une choie à examiner,si l'Europe doit plutôt soûpirer
d'une paix
faite
sur le plan
de la Reine, que d'une
guerre éternelle faite sur le
,plan des Imperiaux & des
Hollandois.
Passons le lieu commun, f
qui dit qu'une
mauvaise paix vaut mieux
quunebonne guerre::
mais voyons un moment
avec l'auteur si la paix
qu'on veut faire n'estpas
meilleure que la guerre
qu'on veut continuer.
Mais si elle est mauvaise,
les hautsalliez ont eu
grand tort quand ilsont
fait en 1701. leur traitéde
la grande alliance
; car ils
ont par ce projet de pai:c
tour ce qu'ils souhaitoient
alors, & tout ce qu'ils se
sont propoiez de plus avantageux en prenant les armes. C'est proprement dans
retraite que la Reine de la
Grande Brctagne a
puisé les
articles de la satisfaction.
commune. Si l'Empereur &
les Hollandois n'ont pas eu
foin de leurs intérêts dans
un temps où rien ne les empêchoit de stipuler tout ce
qu'ils voutoient,c'est à
eux
seuls qu'ils doivent s'en
prendre: mais, dit l'auteur,
ils
ont eu depuis bien plus d'apperit,& ils pleureront si, on
ne les contente pas; ils se
sont flatez d'enlever une
Couronne, & de partager
l'autre. Ici je veux lui faire
une derniere question,& le
prier avec tous les écrivains
de libelles contre la France, de vouloir bien me définir,une fois pour tout,
sur quel pied on doit regarder cette Couronne. Ils
entreprennent ordinairement d'établir deux choses
contr'elle. La premiere;
qu'il fautabsolument dé-
truire sa puissance; !a~-
conde, qu'on lepeut facilement. Ces deux suppositions leur paroissent necessaires pour exciteren même temps la haine &,ree..
perancer: mais malheureusement ils tombent dans
une contradiction puerile;
car pour prouver l'une, ils
disent que la France a
des
forces redoutables, des tréfors infinis, & que si l'on n'y
prend garde, elle va tout
engloutir. Pour prouver
l'autre,ils disent que la
France cft aux abois, qu",.,
elle n'a plus qu'un souffle de
vie ,& qu'il ne faut qu'un
coup de collier pour la mettre à bas. Celane s'accorde
point, & il est aisé de leur
répondre.Sielleestsifoible,
pourquoy la craignez-vous
tant? si elleest si forte, comment l'abattrez-vous? Les
sages, qui n'aiment pas l'exaggeration, se contentent
de dire là dessus une chose
qui est vraye; c'est que la
France estassezpuissante
pour resister aux plus
grands effortsde ses ennemis, & qu'elle nel'est pas
assez pour attenter à la Ii.
berté de tout le monde. Si
elle a
songé às'étendre il y
a quarante ou cinquante
ans, c'est que Paris étoit un
peu trop prés de sa frontiere. Le PrinceEugene en
conviendra, puis qu'enassiegeant Landrecy
,
il promettoit à son armée de U
faire hyverner dansl'Isle de
France, & que le Major ge-:-
neral Grovestein avoir déja
marqué les logis. Ce n'est
donc pas avoir une ambition demesurée
,
que de
vouloir couvrir son Royau-
me par le côté qui le serre
le plus: mais c'en est une
que de vouloir posseder en
même temps l'Allemagne,
les Pays-Bas', la Hongrie,
la Boheme, l'Italie, l'Espagne, & les Indes.
Concluons donc, qu'une
guerre qui ne serviroit, en
reüssissant, qu'à doubler le
Domaine des Hollandois,
& qu'à quadrupler celui de
l'Empereur
,
& qui pourroir, en ne reüssissant pas,
donner à la France plus d'Etats qu'elle n'en veut ellemême, est une guerre qu'il
cft temps de finir;qu'au;
contraire une paix qui laisse
les deux grandes Maisons
dans un juste équilibre, &
qui rend àl'Europeaffligée
par tant de. malheurs une
tranquilité parfaire, -
ne peut
faire soûpirer que les perturbateurs durepos public.:
ôcles ennemis du genre hu*
main. Je suis, &c.
De Valenciennes le 8.
d'Oflobrc i711
Fermer
Résumé : LETTRE A M. le Marquis de *** Sur un Livre intitulé, Les Soûpirs de l'Europe.
La lettre du Marquis de*** examine les tensions politiques en Europe, telles que décrites dans le livre 'Les Soupirs de l'Europe'. L'auteur de la lettre réfute l'idée que les 'soupirs' de l'Europe soient uniquement dus à l'amour, affirmant qu'ils résultent des ambitions des grandes puissances. La Reine d'Angleterre a reconnu que les guerres en Europe sont le fruit des ambitions de la Maison d'Autriche et des États Généraux des Provinces Unies, qui cherchent à étendre leur influence au détriment des autres princes. La lettre critique la politique de la Maison d'Autriche et des Hollandais, soulignant leur ambition et leur manipulation des autres nations. Elle révèle que la Reine d'Angleterre et son nouveau ministère ont découvert les véritables intérêts des Hollandais, qui visent à dominer les Pays-Bas et le commerce des Indes. La lettre conteste la guerre contre Philippe V pour le trône d'Espagne, affirmant que ses droits sont légitimes et fondés sur la loi du pays, la coutume et le testament de Charles II. L'auteur de la lettre argue que les testaments de Charles-Quint et Philippe II établissent une succession masculine, et que les renonciations d'Anne et de Marie-Thérèse sont nulles. Il conclut que Philippe V est le légitime héritier du trône d'Espagne, appelé par les lois, le sang et la nature. Le texte discute également des conflits dynastiques et des droits successoraux en Espagne, mettant en lumière les contradictions dans les arguments de l'auteur des 'Soupirs'. Il critique les renonciations personnelles et les lois fondamentales, soulignant que les Cortes de 1618 et de 1709 ont toutes deux légitimé leurs décisions, bien que contradictoires. Il souligne également les manœuvres des Princes Autrichiens pour maintenir leur influence en Espagne, malgré les règles de succession. Le texte défend le droit de Philippe V au trône d'Espagne, affirmant que les efforts des puissances alliées pour le détrôner ont échoué en raison du soutien des Espagnols. Il compare les alliances européennes à des Chimères, incapables de contrôler l'Espagne sans le soutien des peuples. L'auteur distingue les périodes avant et après la mort de l'Empereur Joseph, notant que la concentration de pouvoir entre les mains d'un seul prince est dangereuse. Il critique les calculs frivoles de l'auteur des 'Soupirs' et souligne l'importance de l'expérience et du soutien populaire. Enfin, le texte examine la question de la paix versus la guerre, affirmant que la paix proposée par la Reine est préférable à une guerre éternelle. Il critique les contradictions dans les arguments des ennemis de la France, qui la décrivent tour à tour comme faible et puissante. L'auteur conclut que la guerre ne servirait qu'à augmenter les domaines de l'Empereur et des Hollandais, tandis qu'une paix équilibrée apporterait la tranquillité à l'Europe.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3393
p. 71-74
BALADE. Sur les sotes.
Début :
Lors qu'un berger fidele & tendre [...]
Mots clefs :
Berger, Aimer, Sottes, Chagrin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BALADE. Sur les sotes.
B A LAD E.
Sur les sotes.
L Orsqu'un berger fidèle
&rendre
Nous sert & s'attache à nos.
pas,
Pourquoy chercher à s'en.
défendre?
- Qu'on est sote de n'aimer
pas!
Mais pour peu que l'onaie àcraindre,
Qu'on puisse cesser de charmer,
Ou qu'un berger n'ait l'art
de feindre,
Ah que l'on estsote d'aimer i
Quand on peut former une
chaîne
Sans chagrin & sans embarras,
Que l'amour n'arien qui
nous gêne,
Qu'on est sote de n'aimer
pas!
Mais lors qu'on voit un infi.
dele, Qu'on
Qu'on, peut aisement enflâmer,
Qui voltige de belle en
belle,
Ah que l'on est sote d'aimer:
Lorsque pour nous touts'interesse
Pour nousfaire un sort plein
d'appas,
Que les jeux suivent la
tendresse,
Qu'on est sote de n'aimer
pas!
Quand un berger sans, la
confiance
Croit avoir droit de nous
charmer,
Qu'il faut payer ses soins
d'avance,
Ah que l'onest sote d'aimer !
Sur les sotes.
L Orsqu'un berger fidèle
&rendre
Nous sert & s'attache à nos.
pas,
Pourquoy chercher à s'en.
défendre?
- Qu'on est sote de n'aimer
pas!
Mais pour peu que l'onaie àcraindre,
Qu'on puisse cesser de charmer,
Ou qu'un berger n'ait l'art
de feindre,
Ah que l'on estsote d'aimer i
Quand on peut former une
chaîne
Sans chagrin & sans embarras,
Que l'amour n'arien qui
nous gêne,
Qu'on est sote de n'aimer
pas!
Mais lors qu'on voit un infi.
dele, Qu'on
Qu'on, peut aisement enflâmer,
Qui voltige de belle en
belle,
Ah que l'on est sote d'aimer:
Lorsque pour nous touts'interesse
Pour nousfaire un sort plein
d'appas,
Que les jeux suivent la
tendresse,
Qu'on est sote de n'aimer
pas!
Quand un berger sans, la
confiance
Croit avoir droit de nous
charmer,
Qu'il faut payer ses soins
d'avance,
Ah que l'onest sote d'aimer !
Fermer
Résumé : BALADE. Sur les sotes.
Le texte 'B A L A D E. Sur les sotes' examine les paradoxes de l'amour et de la sagesse. Il questionne la sagesse de repousser un berger fidèle et souligne la sottise de ne pas aimer sans chagrin. Cependant, il critique l'amour pour un berger infidèle ou sans confiance, qui exige des faveurs d'avance, rendant l'amour sot dans ces contextes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3394
p. 74-75
ENVOY.
Début :
L'amour paroît le doux partage [...]
Mots clefs :
Sotte, Aimer, Bergères
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY.
ENVOY.
L'amour paroît le doux partage
Des bergeres dans le bel
age,
Aux jeunes cœurs il dit tout
bas,
Qu'on est fote de n'aimer
pas!
Mais nous tient-il fous son
0 empire,
Il [e plaît à nous alarmer;
Et malgré tout ce qu'on
peut dira.,
Ah que l'on est sote d'aimer!
L'amour paroît le doux partage
Des bergeres dans le bel
age,
Aux jeunes cœurs il dit tout
bas,
Qu'on est fote de n'aimer
pas!
Mais nous tient-il fous son
0 empire,
Il [e plaît à nous alarmer;
Et malgré tout ce qu'on
peut dira.,
Ah que l'on est sote d'aimer!
Fermer
3395
p. 75-96
Dissertation academique sur les Miroirs ardens.
Début :
L'Art perfectionne toûjours, & surmonte même souvent la nature. [...]
Mots clefs :
Miroirs ardents, Centre, Archimède, Rayons, Foyer, Feu, Lois de la réflexion, Défense, Miroirs concaves, Oeil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dissertation academique sur les Miroirs ardens.
Dissertation académique sur
les Miroirsardens.
L'Art perfectionne toûjours, & surmonte même
souvent la nature. Le Miroir spherique concave,
que M. V** de Lyon mon-
tre publiquement aux curieuxy & celui que je vous
envoyé, le prouvent par
experience. La surface du
Miroir cte M. V*
*
a
trois
pieds & sept pouces de diametre. Il reçoit par consequent seize mille cinq cent
lignes quarrées des rayons
du Soleil, qu'il reünit, à
trois pieds & demi au- devant de soy dans l'espace
de dix ou douze lignes. Cet
espace de la concentration
des rayons est par analogie
appelle Foyer. C'est la veritable image du Soleil:
elle est si brillante, que les
yeux ne peuvent la fupporrer.
Le feu de la fâme du Soleil est si violent en ce foyer,.
qu'il embrase d'abord toutes les matieres combustibles, & en peu de momens
il fond le fer, l'or, l'argent,
& les autres metaux, &
vitrifiel'argile & la brique.
J'ai démontre en d'autres discours
,
que ce prodigieux effet n'est que la
terebration & violent poussement que les rayons de la
substance liquide, dont l'amas compote le Soleil, font
en passant serrez & condensez dans ce petit espace où
les loix de la reflexion les
reünissent Il en arrive de
même à l'eau
,
qui s'élance
avec violence d'autant plus
haut dans l'air, que sa
source est plus élevée & abondante, & que le diametre
du trou du jet fait sans ajustage, est plus petit.
Archimede, dont le seul
nom fait le panegyrique)
est l'inventeur des Miroirs,
ardens.
Cardan assure, sur le
rapport d'Anroine Gogava, qu'Archimede a
bien
démontré tout ce qui concerne cette forte de Miroirs. C'en: le même Gogava que le docte Rivaltus
dansla vie d'Archirmede dit
avoirété l'interprete de
son livre des Miroirs brûlans.
-
Personne n'ignore que
lors qu'Appius & Marcus
Marcellus assiegerent Syracuse, ville capitale de Sicile, ce grand Archimedc
foûrnit lui seul l'effort de la
-
plus puissante armée des
Romains. C'est Tire-Live
qui l'assure dans le quatriéme livre de la troisiéme Decade.Voici les termes, rendus en nôtre langue par M.
du Ryer. Et il ne fautpoint,
douter que,cette entreprise
ncût eu dusuccésy sans lesecours d'unseul homme pli étoit alors dans Syracuse.C'était le fameux Archimede,
personnage sçavant dans la.
connossance des cieux & des
djîres
: mais admirable surtout par l'invention des ma-,
chines de guerre f
avec lejl
quelles il détruisoitfacilement.
tout ce que les ennemis nepouvaient faire qu'avec beaucoup>
de peines & de grands tra
Vaux.Ce'venerable vieillard
combatant matllematique.
ment,auroitlui seul forcéles
Romains - à lever honteusement le siege si le traître
Mericus, Preret d'Acradine, n'eût pas livré une porte à Marcellus
,
qui avoic
ordonné à son armée de
sauver Archimede, comme
le fruit de la plus g
lorieuse
conquête des Romains.
Bien des gens veulent
qu'Archimede ait employé
les Miroirs, ardens pour la
défensedeSyracuse; ce qui
merite cette petite dissertation.
Diodore Sicilien dit qu'-
Archimede brûla les navires à la distance de troisstades, qui valent sept cent
trente-cinqpas :mais cet
auteur ne
fait
aucune mention du Miroir, bien que
dansle chapitre du premier
livre des Antiquitez il air
remarquéque lesEgyptiens
se servoient de la viz d'Archimede pour élever les.
eaux.
Polibe, qui dans son-huitiéme livre fait le détail des
artifices par lesquels Archimede ion contemporain
défendoit Syracuse, ne parle point des Miroirs.
Les Historiens plus jeunes que Diodore Sicilien,
n'en parlent non plus que lui, bien que Tite-Live
dans sa troisiéme Decade,
& Plutarque dans la vie de
Marcellus,ayent écritavec
foin l'histoire de ce qui se
passa au siege de Syracuse.
Galien dans les premiers pages de son troisiéme
livre, des Temperamens,
parle en cestermes :
On
ditquArchimede embrasa les
navires des ennemis par le
moyen de ses Miroirs brulans.
Dion Historien celebre,
& Tzezez Historien Grec*,
en disent autant. -
Zonaras,au troisiéme tome de ses Histoires dans
Anastase Dicoro
, parle
comme Galien. On dit que
Proclus, à l'imitation d'Llrchimede, fabriquadans Bysance, à present Conftantinople, des Miroirs brû-
tans, lesquels étant exposez
aux rayons du Soleil, lance--
rent des flâmes qui consumerent l'armée navale de Vita-" 1
lian.
Cardan ayant supposéce
que Galien n'avance que
par on dit, enseigna en l'anfit née 1559. dans le quatriéme
livre de la Subtilité,samaniere de construire des Miroirs concaves pour brûler
à mille pas loin. Ce fut avec
juste raison que le Docte
Napolitain Jean
-
Baptiste
Porta,auch.15.du dix-septiéme livre de saMagie na-
turelle, s'écria: Bon Dieu!
combien Cardan dit desotises
fit peu de mots! Il ajoute,
quil est impossible de faire des
Miroirs concaves qui brûlent
à trente pas loin.
Parlons maintenant des
effetsdesMiroirs concaves. Le premier est d'éclairer & de découvrir pendant les nuits les plus sombres les lieux & les objets
très- éloignez, en mettant
la flâme d'un flambeau au
foyer d'un Miroir; car puisque les rayons de chaque
point du disque du Soleil,
qui tombent physiquement
paralleles sur la surface du
Miroir concave, font roflechis convergens, 6c se
ramassenten un foyer; aussi
les rayons de la flâme du
flambeau mise dans le verger tombant divergens sur
la surface du Miroir, en
feront reflechis paralleles
en une colonne de lumiere
éclatante, donc une base est
en la superficie du Miroir,
& l'autre sur les objets éclairez. On les pourra ensuite reconnoître très-distinctement par une lunette
à quatre vers, donc nous
avons donné la construction en l'année 1665. &en
avoir la veritable vision
parfaite ou vue difiinéte)
avec un binocle de la bonne & facile construction
que Daniel Chorez inventa
& executa heureusement,
& qu'il presenta au Royen
l'annee 1625.
Lesecond effetest de
porter, pendant la nuit la
plus noire, telles figures ou
écritures qu'on voudra sur
une muraille éloignée de
plus de trois cent pas, aprés
les
les avoir écrites en ordre
renversé sur la surface du
Miroir, & allumant un
flambeau au point du foyer.
Le troisiéme effet est plus
surprenant
; car si avec de
l'encre ordinaire, qu'on appelle encre double & bien
gommée, vous tracez quelque image sur la surface du
Miroir, vous en jetterez
la representation à plus de
trois cent pas, loin, & lafaifant entrer dans une chambre obscure, la figureparoîtrad'une grandeur gigantesquesur la muraille,
& comme revêtuë de gloire, étant paréedemille,
couleurs que produit la differente refraction & modification de la lumiere.
Le quatriémeeffet est
plus ordinaire, quoique
trés-surprenant. Un objet
mis entre la surface & le
centre du Miroir
,
paroît
hors du Miroir comme un
fantôme suspendu en l'air,
à
ceux qui en sontéloignez
de quinze ou vingt pieds.
Ainsi une courte épée sanble sortir plusgrandedu
Miroir pour venir percer
* ..)[-::-:. t
le regardant, qui peut être
entelle distance qu'il croira que la pointe lui donne
dans l'œil. Si le Miroir de
M. V** étoitattaché au
plancher d'une salle, en
forte que sa surface regardât à plomb le pavé, &
qu'un homme fût directement au-dessous du Miroir, on le verroit en l'air
& comme pendu par les.
pieds. Que si on met quelque petite statuë renversée
au-devant du Miroir, l'image en paroîtra redressee
en l'air.
Enfin je ramasse en un
article tous les autres ef.:
fets furprenans des Miroirs
concaves. z>
L'objet mis entre la surface du Miroir concave Se
son centre, & l'œil étant
situé au-deçà du centre ;
il
en verra toujours l'image
droite plus petite & plus
enfoncée dans le Miroir,
que l'objet n'en est éloigné
par devant, & cela plus ou
moins, suivant lesdifférentes positionsou places de
l'oeit; ce quin'arrive pasaux
Miroirs plans, qui.repre-
sentent toujours les objets
aussi grands & autant enfoncez dans le Miroir,
qu'ils, font éloignez de si
surface.
Si vous mettez la tête,
entre le centre duMiroir.
& sa surface., vous verrez
vôtrevisage plus grand, &.
dans la situation ordinaire.
Eloignez-vous, peu à peu
du devant de la surface
du Miroir concave,limage de votre face s'agrandit jnfcjuà devenir d'unetaille gigantesque
,
& cela
est trés
-
commode pour
reconnoître & remedier
aux défauts du visage;
comme canes, rougeurs poils,&c.En vous éloignant peu a peu, l'image
de vôtre visage paroîtra
toujours droite, & s'agrandira en s'avançant sur
la surface du Miroir
,
jusques à ce que l'œil étant
arrive au centre du Miroir, il ne voit que son image
,
qui est aussi grande
que tout le Miroir. Enfin
vôtreœil s'étant un peuplus éloigné du Miroir, il
verra vôtre visage encore
fort grand, mais renversé & hors du Miroir; & à
mesure que vous vous err
éloignerez davantage, la
grandeur de l'image diminuëra jusqu'à devenir
égale à vôtre visage, &
enfin elle paroîtra d'autant plus petite, que vous
vous éloignerez davantage
du Miroir.
Le Miroir étant couché
horizontalement, sa concavité en haut, un objet
ou statuë suspenduë à plomb
sur sa concavité, entre sa
surface & son centre, vous
paroîtra droite ou renversée, suivant que vous serez plus ou moins éloigné
du Miroir.
les Miroirsardens.
L'Art perfectionne toûjours, & surmonte même
souvent la nature. Le Miroir spherique concave,
que M. V** de Lyon mon-
tre publiquement aux curieuxy & celui que je vous
envoyé, le prouvent par
experience. La surface du
Miroir cte M. V*
*
a
trois
pieds & sept pouces de diametre. Il reçoit par consequent seize mille cinq cent
lignes quarrées des rayons
du Soleil, qu'il reünit, à
trois pieds & demi au- devant de soy dans l'espace
de dix ou douze lignes. Cet
espace de la concentration
des rayons est par analogie
appelle Foyer. C'est la veritable image du Soleil:
elle est si brillante, que les
yeux ne peuvent la fupporrer.
Le feu de la fâme du Soleil est si violent en ce foyer,.
qu'il embrase d'abord toutes les matieres combustibles, & en peu de momens
il fond le fer, l'or, l'argent,
& les autres metaux, &
vitrifiel'argile & la brique.
J'ai démontre en d'autres discours
,
que ce prodigieux effet n'est que la
terebration & violent poussement que les rayons de la
substance liquide, dont l'amas compote le Soleil, font
en passant serrez & condensez dans ce petit espace où
les loix de la reflexion les
reünissent Il en arrive de
même à l'eau
,
qui s'élance
avec violence d'autant plus
haut dans l'air, que sa
source est plus élevée & abondante, & que le diametre
du trou du jet fait sans ajustage, est plus petit.
Archimede, dont le seul
nom fait le panegyrique)
est l'inventeur des Miroirs,
ardens.
Cardan assure, sur le
rapport d'Anroine Gogava, qu'Archimede a
bien
démontré tout ce qui concerne cette forte de Miroirs. C'en: le même Gogava que le docte Rivaltus
dansla vie d'Archirmede dit
avoirété l'interprete de
son livre des Miroirs brûlans.
-
Personne n'ignore que
lors qu'Appius & Marcus
Marcellus assiegerent Syracuse, ville capitale de Sicile, ce grand Archimedc
foûrnit lui seul l'effort de la
-
plus puissante armée des
Romains. C'est Tire-Live
qui l'assure dans le quatriéme livre de la troisiéme Decade.Voici les termes, rendus en nôtre langue par M.
du Ryer. Et il ne fautpoint,
douter que,cette entreprise
ncût eu dusuccésy sans lesecours d'unseul homme pli étoit alors dans Syracuse.C'était le fameux Archimede,
personnage sçavant dans la.
connossance des cieux & des
djîres
: mais admirable surtout par l'invention des ma-,
chines de guerre f
avec lejl
quelles il détruisoitfacilement.
tout ce que les ennemis nepouvaient faire qu'avec beaucoup>
de peines & de grands tra
Vaux.Ce'venerable vieillard
combatant matllematique.
ment,auroitlui seul forcéles
Romains - à lever honteusement le siege si le traître
Mericus, Preret d'Acradine, n'eût pas livré une porte à Marcellus
,
qui avoic
ordonné à son armée de
sauver Archimede, comme
le fruit de la plus g
lorieuse
conquête des Romains.
Bien des gens veulent
qu'Archimede ait employé
les Miroirs, ardens pour la
défensedeSyracuse; ce qui
merite cette petite dissertation.
Diodore Sicilien dit qu'-
Archimede brûla les navires à la distance de troisstades, qui valent sept cent
trente-cinqpas :mais cet
auteur ne
fait
aucune mention du Miroir, bien que
dansle chapitre du premier
livre des Antiquitez il air
remarquéque lesEgyptiens
se servoient de la viz d'Archimede pour élever les.
eaux.
Polibe, qui dans son-huitiéme livre fait le détail des
artifices par lesquels Archimede ion contemporain
défendoit Syracuse, ne parle point des Miroirs.
Les Historiens plus jeunes que Diodore Sicilien,
n'en parlent non plus que lui, bien que Tite-Live
dans sa troisiéme Decade,
& Plutarque dans la vie de
Marcellus,ayent écritavec
foin l'histoire de ce qui se
passa au siege de Syracuse.
Galien dans les premiers pages de son troisiéme
livre, des Temperamens,
parle en cestermes :
On
ditquArchimede embrasa les
navires des ennemis par le
moyen de ses Miroirs brulans.
Dion Historien celebre,
& Tzezez Historien Grec*,
en disent autant. -
Zonaras,au troisiéme tome de ses Histoires dans
Anastase Dicoro
, parle
comme Galien. On dit que
Proclus, à l'imitation d'Llrchimede, fabriquadans Bysance, à present Conftantinople, des Miroirs brû-
tans, lesquels étant exposez
aux rayons du Soleil, lance--
rent des flâmes qui consumerent l'armée navale de Vita-" 1
lian.
Cardan ayant supposéce
que Galien n'avance que
par on dit, enseigna en l'anfit née 1559. dans le quatriéme
livre de la Subtilité,samaniere de construire des Miroirs concaves pour brûler
à mille pas loin. Ce fut avec
juste raison que le Docte
Napolitain Jean
-
Baptiste
Porta,auch.15.du dix-septiéme livre de saMagie na-
turelle, s'écria: Bon Dieu!
combien Cardan dit desotises
fit peu de mots! Il ajoute,
quil est impossible de faire des
Miroirs concaves qui brûlent
à trente pas loin.
Parlons maintenant des
effetsdesMiroirs concaves. Le premier est d'éclairer & de découvrir pendant les nuits les plus sombres les lieux & les objets
très- éloignez, en mettant
la flâme d'un flambeau au
foyer d'un Miroir; car puisque les rayons de chaque
point du disque du Soleil,
qui tombent physiquement
paralleles sur la surface du
Miroir concave, font roflechis convergens, 6c se
ramassenten un foyer; aussi
les rayons de la flâme du
flambeau mise dans le verger tombant divergens sur
la surface du Miroir, en
feront reflechis paralleles
en une colonne de lumiere
éclatante, donc une base est
en la superficie du Miroir,
& l'autre sur les objets éclairez. On les pourra ensuite reconnoître très-distinctement par une lunette
à quatre vers, donc nous
avons donné la construction en l'année 1665. &en
avoir la veritable vision
parfaite ou vue difiinéte)
avec un binocle de la bonne & facile construction
que Daniel Chorez inventa
& executa heureusement,
& qu'il presenta au Royen
l'annee 1625.
Lesecond effetest de
porter, pendant la nuit la
plus noire, telles figures ou
écritures qu'on voudra sur
une muraille éloignée de
plus de trois cent pas, aprés
les
les avoir écrites en ordre
renversé sur la surface du
Miroir, & allumant un
flambeau au point du foyer.
Le troisiéme effet est plus
surprenant
; car si avec de
l'encre ordinaire, qu'on appelle encre double & bien
gommée, vous tracez quelque image sur la surface du
Miroir, vous en jetterez
la representation à plus de
trois cent pas, loin, & lafaifant entrer dans une chambre obscure, la figureparoîtrad'une grandeur gigantesquesur la muraille,
& comme revêtuë de gloire, étant paréedemille,
couleurs que produit la differente refraction & modification de la lumiere.
Le quatriémeeffet est
plus ordinaire, quoique
trés-surprenant. Un objet
mis entre la surface & le
centre du Miroir
,
paroît
hors du Miroir comme un
fantôme suspendu en l'air,
à
ceux qui en sontéloignez
de quinze ou vingt pieds.
Ainsi une courte épée sanble sortir plusgrandedu
Miroir pour venir percer
* ..)[-::-:. t
le regardant, qui peut être
entelle distance qu'il croira que la pointe lui donne
dans l'œil. Si le Miroir de
M. V** étoitattaché au
plancher d'une salle, en
forte que sa surface regardât à plomb le pavé, &
qu'un homme fût directement au-dessous du Miroir, on le verroit en l'air
& comme pendu par les.
pieds. Que si on met quelque petite statuë renversée
au-devant du Miroir, l'image en paroîtra redressee
en l'air.
Enfin je ramasse en un
article tous les autres ef.:
fets furprenans des Miroirs
concaves. z>
L'objet mis entre la surface du Miroir concave Se
son centre, & l'œil étant
situé au-deçà du centre ;
il
en verra toujours l'image
droite plus petite & plus
enfoncée dans le Miroir,
que l'objet n'en est éloigné
par devant, & cela plus ou
moins, suivant lesdifférentes positionsou places de
l'oeit; ce quin'arrive pasaux
Miroirs plans, qui.repre-
sentent toujours les objets
aussi grands & autant enfoncez dans le Miroir,
qu'ils, font éloignez de si
surface.
Si vous mettez la tête,
entre le centre duMiroir.
& sa surface., vous verrez
vôtrevisage plus grand, &.
dans la situation ordinaire.
Eloignez-vous, peu à peu
du devant de la surface
du Miroir concave,limage de votre face s'agrandit jnfcjuà devenir d'unetaille gigantesque
,
& cela
est trés
-
commode pour
reconnoître & remedier
aux défauts du visage;
comme canes, rougeurs poils,&c.En vous éloignant peu a peu, l'image
de vôtre visage paroîtra
toujours droite, & s'agrandira en s'avançant sur
la surface du Miroir
,
jusques à ce que l'œil étant
arrive au centre du Miroir, il ne voit que son image
,
qui est aussi grande
que tout le Miroir. Enfin
vôtreœil s'étant un peuplus éloigné du Miroir, il
verra vôtre visage encore
fort grand, mais renversé & hors du Miroir; & à
mesure que vous vous err
éloignerez davantage, la
grandeur de l'image diminuëra jusqu'à devenir
égale à vôtre visage, &
enfin elle paroîtra d'autant plus petite, que vous
vous éloignerez davantage
du Miroir.
Le Miroir étant couché
horizontalement, sa concavité en haut, un objet
ou statuë suspenduë à plomb
sur sa concavité, entre sa
surface & son centre, vous
paroîtra droite ou renversée, suivant que vous serez plus ou moins éloigné
du Miroir.
Fermer
Résumé : Dissertation academique sur les Miroirs ardens.
La dissertation académique examine les miroirs ardents, des dispositifs capables de concentrer les rayons du soleil pour générer une chaleur intense. Un miroir sphérique concave, mesurant trois pieds et sept pouces de diamètre, concentre les rayons solaires dans un point focal appelé foyer, créant une image lumineuse du soleil. Cette concentration de chaleur permet d'enflammer des matériaux combustibles et de fondre des métaux tels que le fer, l'or et l'argent. Le phénomène est expliqué par la réflexion et la concentration des rayons solaires dans un espace restreint. L'auteur compare ce processus à l'élévation de l'eau par un jet, où la hauteur et la violence du jet dépendent de la source et du diamètre du trou. Archimède est souvent crédité comme l'inventeur des miroirs ardents. Selon Cardan et d'autres sources, Archimède aurait utilisé ces miroirs pour défendre Syracuse contre les Romains lors du siège de la ville. Cependant, des historiens comme Polybius et Tite-Live ne mentionnent pas l'utilisation de miroirs ardents dans leurs récits du siège. La dissertation explore également divers effets des miroirs concaves, tels que l'éclairage de lieux éloignés pendant la nuit, la projection de figures ou d'écritures sur des murs distants, et la création d'images gigantesques ou renversées. Ces effets sont démontrés par des expériences et des observations précises.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3396
p. 97-120
LETTRE DE GENES. Evenement singulier d'une mort arrivée au mois de Juin 1712.
Début :
UN riche Marchand, homme capricieux, ayant toujours été heureux dans [...]
Mots clefs :
Gênes, Mort, Marchand, Voyage, Perte, Peur, Avarice, Mariage, Départ, Femme, Caprice, Vaisseau, Chute, Séparation, Catastrophe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE GENES. Evenement singulier d'une mort arrivée au mois de Juin 1712.
LETTRE DE GENES.
Evénement singulierd'une mort
arrivée au mois de Juin1712.
UN riche Marchand,
hône capricieux, ayant
toûjours été heureux
dans son commerce, avoit en tête que le premier voyage qu'il feroit
lui porteroit malheur
cependant il risquoitde
perdre une sommeconfiderable s'il nerctournoit
affzz-dc-bica poursupporter cette perte, &
dans. un moment où son
avarice l'emportoit fu*.
la peur qu'il s'étoit mise -
dans l'esprit
,
il se determina à partir quelquesjours aprés.
A la veille- de son départ la peur le reprit, Se
il se mit en-tête d'achever de se rendre amoureux d'une très- belle
personne, qu'il-avoit
vuë, afin que son amour
se joignant à sa peur,
l'avaricedevînt la moins
forte. En effetcet amour luireüssit, S6 devint si
violent, qu'ayant resolu
de ne plus s'exposer sur
mer, ilsemaria, pour fortifier sa resolution. Les
complaisances que sa
femme eut pour lui la
rendaient digne deson
attachement & n'ayant
nul su jet des'enplaindre,
un de Ces capricesle prit,
&ils'imaginaqu'ilman-
quoità son bonheur une
femme dont l'amourfust
à l'épreuved'une absence
de six mois. Il crutaussi
par cette absence se preparer un renouvellement de passion, dont il
croyoitavoir besoin, à
cause d'un refroidissement qu'il commençoit
à sentir. Sur ces entrefaites il reçut une lettre
de son correspondant
,
qui lui proposoit un bon
coup à faire,pourvu qu'-
il fist aux Indes un voyage de sept à huit mois.
L'occasion d'un vaisseau
&: d'un ami qui partoit,
le determinerent.
Jamais départ d'unmari ne fut plus sensible à
une femme: elle vouloit
absolument suivre son
mari dans ce voyage, &
en fit de si tend res instances, que son mari qui
changeoit souvent de
fantaisies, crut que l'épreuve d'un tel voyage é-
toit aussi feure pour l'amour d'une femmeque
celle de l'absence.Il pria
son ami deretarder quelques jours le départ du
navire dont il croitmaître :
mais l'ami n'employa ce peu de jours
qu'à s'opposer au départ
de la femme, & represensa au mari qu'il ne
devoit pas l'exposeraux
fatigues& aux perils de
la mer, pour le seul plaisir de contenter son ca-
price.Enfin le mari se
rendit, la femme obeïtJ
resta, & le navire partit.
L'ami ressentit en partant une joye & une
douleur qui avoient des
causes differentes,il étoit
devenu passionnément
amoureux de cette semme,dont la beautél'avoit
frapé d'abord. Les rendres adieux qu'elle fit à
son mari achevevent (tu
lecharmer.IlfalotJonc
quitter cequ'il aimoit,
voila sa dou leur: mais il
étoit honnête liomiiiç
bon ami, Ez il futravi
d'avoirempêché la femme de s'embarquerade
s'en separerpour tâcher
de l'ou blier.Mais commenteût-ilpû l'oublier?
sonmari ne luiparlait
d'aucrechose. Imaginezvousquel embarras étoit
le lien; son ami n'avoit
pas d'autre plaisir quecet
entretien, qui faisoit son
suplice par la contrainte
où il setrouvait. Elle fut
pousséeau point, quel'ami ne voulant pas absolument que le mari lui
parlât de sa femme, le
mari soupçonna la chose. Il n'étoit naturellement que capricieux,
& peu jaloux } & l'ami
setrouvant contraint de
luitoutavouer,lui dit en
même temps qu'il nedevoit pascraindre qu'ilrevît jamais sa femme, puis
qu'il avoit voulu de si
bonne foi s'en separer.En
effet des que le marieut
fait ses affaires, l'ami le
pressaderetournerseul à
Genes,&montaun autre
vaisseau qui venoit en
France,où il avoitenvie
de se venir établir,même
avant son avanture. Ainsi les deux amis se dirent
adieu pour toute la vie.
Le Marchand mari
fut plus song-temps sur
mer qu'ilnecroyoit, Se
battu d'une tempête,
fut contraint de relâcher à larade de. Il
fut contraint d'y sejourner quelques semaines. Cependant il prit
patience,n'ayant plus
qu'un petittrajet à faire
pour revoir sa chere
femme: mais un de ses
caprices le prit, & ce fut
le plus extravagant qu'il
eût eu de sa vie; car craignant de retrouversa
femme trop insensible au
plaisir de le revoir
,
il
voulue lui donner une
alarme: & voyant partir
de la rade où ilétoit un
vaisseauqu'il croyoit
suivrede prés, il chargea
quelqu'un de ce vaisseau
d'un paquet de lettres,
sans dire qui il étoit.
Dans ce paquet étoit une
lettre, qu'il fit écrire par
le Capitaine du vaisseau
oùil étoit, &: cette lettre
adressée à sa femme lui racontoit la mort de son
mari avec les plusten-
dres Ô£ les plus tocuhantes circonstances qu'il
put imaginer; &C pour
donner plusde certitude
àcette faussenouvelle,il
écrivit de sa main propre
unbillet., dont lescaracteres tremblans 6C mal
formez paroissoient d'un
homme mourant, & par
ce billet de cinq ou six lignes il témoignoit à sa
femme qu'étant prés de
quiter lavie,ilemployoit
ses dern iers momens à
lui direunéternel adieu.
Ce dernier caprice paroîtra peu vrai-semblable
: maisce n'est point
ici une avanture où il
s'agisse de vrai-semblance
,
puisque c'est une
simple relation- où l'on
n'a ajoûté aucune cir-q
confiance romanesque.
Ce mari imprudent
s'embarqua peu de jours
aprés, &£ eut trés-m-luvais tem ps,&des évé-
.nomen-s de mercontrai-
r€$àl'impatiencequ'ilavoit
devoirlaréussicedeson billet i car ib n'arriva à Gencs;
que 6. ou7.semainesaprès.
Ceuxquiporterentlalettrefirent aucontraire une
navigation trés-heureuse &
trés-prompte. La lettre fut
renduë àlafemme, quifut à
la mort pendant huitjours.
Il yavoitdéjalongtems
que IIyavoitdéjàlongtemsque
l'amiamoureux étoit arrivé
à Marseille, toûjours tourmentéde son amour; quand
se promenant sur le port,
il vit aborder un' vaisseau
Génois.Ils'informade ceux
quiétoient dedans sileMar-
chand son ami étoit de retour à Genes. Un de ceux à
qui il s'adressa lui dit qu'il
connoissoit sa veuve,& qu'il
l'avoit bissée dans une affliction qui faisoit craindre
pour sa vie.
:
Il seroit difficile d'exprimer les mouvemens divers
dont cet amant & ami fut
agité. Il fut 24. heures dans
uneagitation terrible, &
le lendemain se jetta dans
uiv vaisseau qui reparroit
pour Genes, & se rendit auprès de la veuve, dont il renouvella la douleur par son
arri-
arrivée. Enfinaprès avoir
pleuré quelques jours ensemble, il lui proposa de rétablir Ses affaires en l'épousant. N'ayant point encore
d'enfans de Son mari,& ayât
peu de bien par elle-même,
elle eût eu grand besoin de
se remarier si elle eûtétéveritablementveuve
; cependant l'interêt ne la toucha
point:mais ce Negociant-ci
étoit jeune,assezaimable.En
un mot il ne fut plus question pour elle que du temps
6c des bienseances
;
elle ne
pouvoit se resoudre à se re-
marier après un mois de
veuvage ou environ.Cependant leNegociantétoit obligé de s'en retourner promtement àMarseille.Elleprit
le parti de l'epousersecretement, de quitter Genes,&
d'allers'établir en France avec ce nouveau mari. Elle
n'avoit chez elle qu'unefervante, & une parente de fôn
mari,qui étoit trés-vieille&
trés-folle. Elleluilassatout
te qu'elle avoit, &avec sa
servante seule elle partitdipantàcettevieillequ'ellealloit se jetter dansunConvent;&ellealla 4e marier,
&s'embarquerensuite avec
son mari pour Marseille.
Quelques joursaprés le
premiermari arriva à Genes,&rencontra,avantque
d'entrerchez lui, quelques
amis & voisins, qui ayant vû
réellement sa femme deses-
,'perée & malade à la mort,
exagererentencore son desespoir, pour faire sa courà
son mari, qui courut fort alarméjusqu'à son logis,où
la vieille parente,aprés être
revenuë de la peur que le revenant lui causa, lui raconta d'abord le desespoir de
sa femme
3
6c lui dit ensuite
qu'étant sortie de chezelle,
pour s'aller jetter dans un
Convent, il étoit revenu un
bruit le lendemain que
quelques gens l'avoient vû
aller du côté de la mer, &
même que quelques autres
l'avoient vû s'y precipirer.
Lavieillefolle luiconfirma
ce dernier bruit, qui n'avoit
nul fondement que quelques préjugez de bonnes
femmes. Le mari fut déja
fort malade de ce premier
coup :
maisil ne sur au desespoir quecontre lui-même;&
aprés être un peu revenu à
lui,&avoirsuivideplusprés
les bruits differens qui couroient, il apprit feulement
qu'onl'avoit vû monter avec un homme pour Marseille. La douleur,la rage lui
donnerent une attaqueplus
vive que la premiere,&il fut
deux jours dans unesituation cruelle,sanssavoir quel
parti prendre. Enfin ayant
pris celui d'aller à Marseille
pour approfondir la chose,il
y
arriva dans un état pitoyablé, & ressemblant plûtôt à
un spectre qu'à un homme.
Il demanda,enarrivant,de
nouvelles de son ami, eiperant se conioler au moins
avec lui de son malheur, Se
qu'il lui aideroit à faire des
perquisitionsdecelui qui avoit enlevé sa femme à Gcmes. Il n'eut pas de peine à
trouver oùlogeoit sonami,
tkle hazard voulut que ceux
qui luienseignement son logisne lui parlerentpoint
qu'il eût une femme avec
lui, jusqu'à ce qu'il fut parvenu à la porte de sa chambre, que lui ouvrit un valet
nouveau des nouveaux mariez,qui le pria d'atendre un
moment, parce que lafemme de Monsieur étoitavec
lui.Le pauvre homme n'eut
d'abord aucun soupçon de la
verité:mais crutque son ami
Vétoit marié parraison3 on
pour oublier la femme; &.Çc
Croyant assez intime ami
pour encrersans ceremonie,
:&, troublé d'ailleurs par son
malheur, il pouffa la porte
sortement,&entra malgré
le valet dans une fécondé
chambre, où le mari & la
femme étoient tête à tête.
On ne peut pas exprimer
l'effet de cette apparition.
La femme prit son mari
pour un deterré,outre qu'il
en avoir assezl'air;la vue de
sa femme le rendit-immobi-
le comme un [peétre. La
femme tomba à la renverse,
& le revenant tomba un
moment après, ôc ne releva
de cette chute que peur languir quelques jours. Il pardonna en mourant à son ami
6c àsa femme, à qui illaissa
même une partie de son
bien.Ils furent si penetrés de
douleur l'un & raurre,qu'iIs
font encore à present enretraite chacun dans un Convent.On,¡}e sçait point combien durera cette separation
volontaire:maisils n'ont pas
eu un moment de santé depuis cette triste catastrofe
Evénement singulierd'une mort
arrivée au mois de Juin1712.
UN riche Marchand,
hône capricieux, ayant
toûjours été heureux
dans son commerce, avoit en tête que le premier voyage qu'il feroit
lui porteroit malheur
cependant il risquoitde
perdre une sommeconfiderable s'il nerctournoit
affzz-dc-bica poursupporter cette perte, &
dans. un moment où son
avarice l'emportoit fu*.
la peur qu'il s'étoit mise -
dans l'esprit
,
il se determina à partir quelquesjours aprés.
A la veille- de son départ la peur le reprit, Se
il se mit en-tête d'achever de se rendre amoureux d'une très- belle
personne, qu'il-avoit
vuë, afin que son amour
se joignant à sa peur,
l'avaricedevînt la moins
forte. En effetcet amour luireüssit, S6 devint si
violent, qu'ayant resolu
de ne plus s'exposer sur
mer, ilsemaria, pour fortifier sa resolution. Les
complaisances que sa
femme eut pour lui la
rendaient digne deson
attachement & n'ayant
nul su jet des'enplaindre,
un de Ces capricesle prit,
&ils'imaginaqu'ilman-
quoità son bonheur une
femme dont l'amourfust
à l'épreuved'une absence
de six mois. Il crutaussi
par cette absence se preparer un renouvellement de passion, dont il
croyoitavoir besoin, à
cause d'un refroidissement qu'il commençoit
à sentir. Sur ces entrefaites il reçut une lettre
de son correspondant
,
qui lui proposoit un bon
coup à faire,pourvu qu'-
il fist aux Indes un voyage de sept à huit mois.
L'occasion d'un vaisseau
&: d'un ami qui partoit,
le determinerent.
Jamais départ d'unmari ne fut plus sensible à
une femme: elle vouloit
absolument suivre son
mari dans ce voyage, &
en fit de si tend res instances, que son mari qui
changeoit souvent de
fantaisies, crut que l'épreuve d'un tel voyage é-
toit aussi feure pour l'amour d'une femmeque
celle de l'absence.Il pria
son ami deretarder quelques jours le départ du
navire dont il croitmaître :
mais l'ami n'employa ce peu de jours
qu'à s'opposer au départ
de la femme, & represensa au mari qu'il ne
devoit pas l'exposeraux
fatigues& aux perils de
la mer, pour le seul plaisir de contenter son ca-
price.Enfin le mari se
rendit, la femme obeïtJ
resta, & le navire partit.
L'ami ressentit en partant une joye & une
douleur qui avoient des
causes differentes,il étoit
devenu passionnément
amoureux de cette semme,dont la beautél'avoit
frapé d'abord. Les rendres adieux qu'elle fit à
son mari achevevent (tu
lecharmer.IlfalotJonc
quitter cequ'il aimoit,
voila sa dou leur: mais il
étoit honnête liomiiiç
bon ami, Ez il futravi
d'avoirempêché la femme de s'embarquerade
s'en separerpour tâcher
de l'ou blier.Mais commenteût-ilpû l'oublier?
sonmari ne luiparlait
d'aucrechose. Imaginezvousquel embarras étoit
le lien; son ami n'avoit
pas d'autre plaisir quecet
entretien, qui faisoit son
suplice par la contrainte
où il setrouvait. Elle fut
pousséeau point, quel'ami ne voulant pas absolument que le mari lui
parlât de sa femme, le
mari soupçonna la chose. Il n'étoit naturellement que capricieux,
& peu jaloux } & l'ami
setrouvant contraint de
luitoutavouer,lui dit en
même temps qu'il nedevoit pascraindre qu'ilrevît jamais sa femme, puis
qu'il avoit voulu de si
bonne foi s'en separer.En
effet des que le marieut
fait ses affaires, l'ami le
pressaderetournerseul à
Genes,&montaun autre
vaisseau qui venoit en
France,où il avoitenvie
de se venir établir,même
avant son avanture. Ainsi les deux amis se dirent
adieu pour toute la vie.
Le Marchand mari
fut plus song-temps sur
mer qu'ilnecroyoit, Se
battu d'une tempête,
fut contraint de relâcher à larade de. Il
fut contraint d'y sejourner quelques semaines. Cependant il prit
patience,n'ayant plus
qu'un petittrajet à faire
pour revoir sa chere
femme: mais un de ses
caprices le prit, & ce fut
le plus extravagant qu'il
eût eu de sa vie; car craignant de retrouversa
femme trop insensible au
plaisir de le revoir
,
il
voulue lui donner une
alarme: & voyant partir
de la rade où ilétoit un
vaisseauqu'il croyoit
suivrede prés, il chargea
quelqu'un de ce vaisseau
d'un paquet de lettres,
sans dire qui il étoit.
Dans ce paquet étoit une
lettre, qu'il fit écrire par
le Capitaine du vaisseau
oùil étoit, &: cette lettre
adressée à sa femme lui racontoit la mort de son
mari avec les plusten-
dres Ô£ les plus tocuhantes circonstances qu'il
put imaginer; &C pour
donner plusde certitude
àcette faussenouvelle,il
écrivit de sa main propre
unbillet., dont lescaracteres tremblans 6C mal
formez paroissoient d'un
homme mourant, & par
ce billet de cinq ou six lignes il témoignoit à sa
femme qu'étant prés de
quiter lavie,ilemployoit
ses dern iers momens à
lui direunéternel adieu.
Ce dernier caprice paroîtra peu vrai-semblable
: maisce n'est point
ici une avanture où il
s'agisse de vrai-semblance
,
puisque c'est une
simple relation- où l'on
n'a ajoûté aucune cir-q
confiance romanesque.
Ce mari imprudent
s'embarqua peu de jours
aprés, &£ eut trés-m-luvais tem ps,&des évé-
.nomen-s de mercontrai-
r€$àl'impatiencequ'ilavoit
devoirlaréussicedeson billet i car ib n'arriva à Gencs;
que 6. ou7.semainesaprès.
Ceuxquiporterentlalettrefirent aucontraire une
navigation trés-heureuse &
trés-prompte. La lettre fut
renduë àlafemme, quifut à
la mort pendant huitjours.
Il yavoitdéjalongtems
que IIyavoitdéjàlongtemsque
l'amiamoureux étoit arrivé
à Marseille, toûjours tourmentéde son amour; quand
se promenant sur le port,
il vit aborder un' vaisseau
Génois.Ils'informade ceux
quiétoient dedans sileMar-
chand son ami étoit de retour à Genes. Un de ceux à
qui il s'adressa lui dit qu'il
connoissoit sa veuve,& qu'il
l'avoit bissée dans une affliction qui faisoit craindre
pour sa vie.
:
Il seroit difficile d'exprimer les mouvemens divers
dont cet amant & ami fut
agité. Il fut 24. heures dans
uneagitation terrible, &
le lendemain se jetta dans
uiv vaisseau qui reparroit
pour Genes, & se rendit auprès de la veuve, dont il renouvella la douleur par son
arri-
arrivée. Enfinaprès avoir
pleuré quelques jours ensemble, il lui proposa de rétablir Ses affaires en l'épousant. N'ayant point encore
d'enfans de Son mari,& ayât
peu de bien par elle-même,
elle eût eu grand besoin de
se remarier si elle eûtétéveritablementveuve
; cependant l'interêt ne la toucha
point:mais ce Negociant-ci
étoit jeune,assezaimable.En
un mot il ne fut plus question pour elle que du temps
6c des bienseances
;
elle ne
pouvoit se resoudre à se re-
marier après un mois de
veuvage ou environ.Cependant leNegociantétoit obligé de s'en retourner promtement àMarseille.Elleprit
le parti de l'epousersecretement, de quitter Genes,&
d'allers'établir en France avec ce nouveau mari. Elle
n'avoit chez elle qu'unefervante, & une parente de fôn
mari,qui étoit trés-vieille&
trés-folle. Elleluilassatout
te qu'elle avoit, &avec sa
servante seule elle partitdipantàcettevieillequ'ellealloit se jetter dansunConvent;&ellealla 4e marier,
&s'embarquerensuite avec
son mari pour Marseille.
Quelques joursaprés le
premiermari arriva à Genes,&rencontra,avantque
d'entrerchez lui, quelques
amis & voisins, qui ayant vû
réellement sa femme deses-
,'perée & malade à la mort,
exagererentencore son desespoir, pour faire sa courà
son mari, qui courut fort alarméjusqu'à son logis,où
la vieille parente,aprés être
revenuë de la peur que le revenant lui causa, lui raconta d'abord le desespoir de
sa femme
3
6c lui dit ensuite
qu'étant sortie de chezelle,
pour s'aller jetter dans un
Convent, il étoit revenu un
bruit le lendemain que
quelques gens l'avoient vû
aller du côté de la mer, &
même que quelques autres
l'avoient vû s'y precipirer.
Lavieillefolle luiconfirma
ce dernier bruit, qui n'avoit
nul fondement que quelques préjugez de bonnes
femmes. Le mari fut déja
fort malade de ce premier
coup :
maisil ne sur au desespoir quecontre lui-même;&
aprés être un peu revenu à
lui,&avoirsuivideplusprés
les bruits differens qui couroient, il apprit feulement
qu'onl'avoit vû monter avec un homme pour Marseille. La douleur,la rage lui
donnerent une attaqueplus
vive que la premiere,&il fut
deux jours dans unesituation cruelle,sanssavoir quel
parti prendre. Enfin ayant
pris celui d'aller à Marseille
pour approfondir la chose,il
y
arriva dans un état pitoyablé, & ressemblant plûtôt à
un spectre qu'à un homme.
Il demanda,enarrivant,de
nouvelles de son ami, eiperant se conioler au moins
avec lui de son malheur, Se
qu'il lui aideroit à faire des
perquisitionsdecelui qui avoit enlevé sa femme à Gcmes. Il n'eut pas de peine à
trouver oùlogeoit sonami,
tkle hazard voulut que ceux
qui luienseignement son logisne lui parlerentpoint
qu'il eût une femme avec
lui, jusqu'à ce qu'il fut parvenu à la porte de sa chambre, que lui ouvrit un valet
nouveau des nouveaux mariez,qui le pria d'atendre un
moment, parce que lafemme de Monsieur étoitavec
lui.Le pauvre homme n'eut
d'abord aucun soupçon de la
verité:mais crutque son ami
Vétoit marié parraison3 on
pour oublier la femme; &.Çc
Croyant assez intime ami
pour encrersans ceremonie,
:&, troublé d'ailleurs par son
malheur, il pouffa la porte
sortement,&entra malgré
le valet dans une fécondé
chambre, où le mari & la
femme étoient tête à tête.
On ne peut pas exprimer
l'effet de cette apparition.
La femme prit son mari
pour un deterré,outre qu'il
en avoir assezl'air;la vue de
sa femme le rendit-immobi-
le comme un [peétre. La
femme tomba à la renverse,
& le revenant tomba un
moment après, ôc ne releva
de cette chute que peur languir quelques jours. Il pardonna en mourant à son ami
6c àsa femme, à qui illaissa
même une partie de son
bien.Ils furent si penetrés de
douleur l'un & raurre,qu'iIs
font encore à present enretraite chacun dans un Convent.On,¡}e sçait point combien durera cette separation
volontaire:maisils n'ont pas
eu un moment de santé depuis cette triste catastrofe
Fermer
Résumé : LETTRE DE GENES. Evenement singulier d'une mort arrivée au mois de Juin 1712.
La 'Lettre de Gênes' raconte une série d'événements survenus en juin 1712, impliquant un riche marchand superstitieux et son épouse. Le marchand, bien que craignant que son premier voyage maritime lui porte malheur, fut poussé par son avarice à partir. Pour renforcer sa résolution, il se rendit amoureux d'une belle personne qu'il épousa. Cependant, un caprice le poussa à tester la fidélité de son épouse en partant pour un voyage aux Indes, malgré les supplications de celle-ci de l'accompagner. Un ami du marchand, secrètement amoureux de son épouse, s'opposa à son départ et réussit à convaincre le marchand de laisser son épouse à terre. Le marchand partit seul et, après plusieurs semaines en mer, décida de faire croire à sa femme qu'il était mort en lui envoyant une lettre falsifiée. Cette lettre plongea l'épouse dans un désespoir profond. Pendant ce temps, l'ami amoureux, ayant appris la fausse nouvelle de la mort du marchand, se rendit à Gênes et épousa secrètement la veuve. Quelques jours plus tard, le marchand revint à Gênes et découvrit la trahison. Il se rendit à Marseille, où il trouva son ami et son épouse. La surprise et le choc le tuèrent. Avant de mourir, il pardonna à son ami et à son épouse, leur laissant une partie de sa fortune. Les deux coupables, rongés par la culpabilité, se retirèrent chacun dans un couvent.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3397
p. 121-128
A MADEMOISELLE C..... Stance irregulieres.
Début :
Quel est mon triste sort, Ciel ! quel astre malin [...]
Mots clefs :
Sort, Maux, Généreuse amie, Secourir, Souffrir, Constance, Sens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADEMOISELLE C..... Stance irregulieres.
A MADEMOISELLE
C
Stances irregulieres.
C^Uel cft mon trisse fort,
Ciel! quel astre malin
De mes plus doux plaisirs
emprisonnela source?
Quoy
,
je ne puis plus voir
l'aimableC. Ch. dans mes maux mon
unique ressource:
Ah quelle perte, & dans
quel temps,
Lorsque j'ay plus besoin
d' exemples éclatans.
Et de sagesse
,
& de confl
tance:
Ah, faut-ilque le fort m'envie un si grand,bien!
Mais puirque je ne puis
jouir de sa presence
,
Joüissons de son entretien.
Muse autrefois si favorable..
Fais couler tes feux dans
mes sens:
Prestes
- moy cet artad mirable
Qui sçait rapprocher les
absens,
C'en estfait je fuis exaucée;
.Qüy desjaCh presente
a ma pensée,
Perce de mes ennuis le
voile le plus noir,
Et desjade sa voixqui
frappe mon oreille,
L'agréable son me reveille,
Je luy parle, je crois la voir.
Cess donc vous, genereuseamie,
Qui venez pour me fecourir,
Qu'à vostre seul aspect mon
ame est affermie
Dans les maux qu'elle doit
souffrir;
Aimable illusion je vous
voit, je vous touche
Sur vos mains j'attache ma
bouche,
Vous m'embrasez vousmesme,ôdouK,6c tendre
foin,
Que sur mon cceur il a
d'empire!
S'il ne me guérit pas, je
sens bien qu'il m'infpire
La confiance dont j'ay besoin.
Lorsque je vousvois sans
murmure,
Souffrir l'injustice du fort
Surmonter par un noble
effort,
Les foiblesses de la nature.
Que ne peut sur mon mal
un exemple sibeau!
Je crois sentir en moy renaistre un cœur nouveau.
Je ccflfe d'accuser ma nifH*
destinée
,
C'est vous qui m'en faites
la loy
Avec plus de vertu que moy
Estes vous moins infortunée.
A ces justes reflexions
Mafoible raison le ranime,
Et surmontant mes paisions
, D'un soupir qui m'échappe elle me fait un crime;
Regarde
; me dit-elle, admireCh.
N'a-t-elle àregretrercomme toy qu'une main.
Sur le chemin qu'elle te.
trace,
Et ton mal deust-il redoubler,
Console
-
toy de ta dit
grâce
Par l'honneur de luy refsembler.
Que dis-je, que je vous ressemble,
Helas!quej'en fuis encor
loin:
De toutes les vertus qu'en
vous le Ciel rassemble
, C'est peu gJe destre le tcimoin
Quand ilfaut que l'on vous
imite ;
Mais qu'estce que je sèns,
éperduë, interdite,
Le jour qu'à peine j'entrevoy )
Se dérobé à mes sens par
un sombre nuage,
Et pour comble de maux
voitre charmante image,
A mes yeux enchantez,di£1
paroist malgré moy
C
Stances irregulieres.
C^Uel cft mon trisse fort,
Ciel! quel astre malin
De mes plus doux plaisirs
emprisonnela source?
Quoy
,
je ne puis plus voir
l'aimableC. Ch. dans mes maux mon
unique ressource:
Ah quelle perte, & dans
quel temps,
Lorsque j'ay plus besoin
d' exemples éclatans.
Et de sagesse
,
& de confl
tance:
Ah, faut-ilque le fort m'envie un si grand,bien!
Mais puirque je ne puis
jouir de sa presence
,
Joüissons de son entretien.
Muse autrefois si favorable..
Fais couler tes feux dans
mes sens:
Prestes
- moy cet artad mirable
Qui sçait rapprocher les
absens,
C'en estfait je fuis exaucée;
.Qüy desjaCh presente
a ma pensée,
Perce de mes ennuis le
voile le plus noir,
Et desjade sa voixqui
frappe mon oreille,
L'agréable son me reveille,
Je luy parle, je crois la voir.
Cess donc vous, genereuseamie,
Qui venez pour me fecourir,
Qu'à vostre seul aspect mon
ame est affermie
Dans les maux qu'elle doit
souffrir;
Aimable illusion je vous
voit, je vous touche
Sur vos mains j'attache ma
bouche,
Vous m'embrasez vousmesme,ôdouK,6c tendre
foin,
Que sur mon cceur il a
d'empire!
S'il ne me guérit pas, je
sens bien qu'il m'infpire
La confiance dont j'ay besoin.
Lorsque je vousvois sans
murmure,
Souffrir l'injustice du fort
Surmonter par un noble
effort,
Les foiblesses de la nature.
Que ne peut sur mon mal
un exemple sibeau!
Je crois sentir en moy renaistre un cœur nouveau.
Je ccflfe d'accuser ma nifH*
destinée
,
C'est vous qui m'en faites
la loy
Avec plus de vertu que moy
Estes vous moins infortunée.
A ces justes reflexions
Mafoible raison le ranime,
Et surmontant mes paisions
, D'un soupir qui m'échappe elle me fait un crime;
Regarde
; me dit-elle, admireCh.
N'a-t-elle àregretrercomme toy qu'une main.
Sur le chemin qu'elle te.
trace,
Et ton mal deust-il redoubler,
Console
-
toy de ta dit
grâce
Par l'honneur de luy refsembler.
Que dis-je, que je vous ressemble,
Helas!quej'en fuis encor
loin:
De toutes les vertus qu'en
vous le Ciel rassemble
, C'est peu gJe destre le tcimoin
Quand ilfaut que l'on vous
imite ;
Mais qu'estce que je sèns,
éperduë, interdite,
Le jour qu'à peine j'entrevoy )
Se dérobé à mes sens par
un sombre nuage,
Et pour comble de maux
voitre charmante image,
A mes yeux enchantez,di£1
paroist malgré moy
Fermer
Résumé : A MADEMOISELLE C..... Stance irregulieres.
Le texte est une série de stances adressées à une femme, désignée par les initiales C. Ch. Le narrateur exprime son chagrin de ne plus pouvoir voir cette personne, qui est sa seule consolation dans ses malheurs. Il évoque la perte de sa présence au moment où il a le plus besoin de ses exemples de sagesse et de confiance. Le narrateur invoque la muse pour ressentir la présence de C. Ch. à travers ses pensées et ses souvenirs. Il décrit comment il parvient à voir et entendre C. Ch. en esprit, ce qui le réconforte et lui donne de la force. Il admire la capacité de C. Ch. à souffrir l'injustice avec noblesse et à surmonter les faiblesses humaines. Le narrateur reconnaît que C. Ch. est un modèle de vertu et de courage, et il aspire à lui ressembler. Il se reproche ses propres faiblesses et se console en se rappelant l'honneur de lui ressembler. Cependant, il admet qu'il est encore loin de posséder toutes les vertus qu'il admire en elle. Le texte se termine sur une note de regret et d'admiration pour C. Ch., dont l'image charmante reste gravée dans ses yeux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3398
p. 128
LIVRE NOUVEAU.
Début :
Il paroist depuis peu un Livre nouveau qui a pour [...]
Mots clefs :
Livre nouveau, La Nouvelle Astrée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU.
LIVRE NOUVEAU.
Ilparoist depuis peu un
Livre nouveau qui a pour
litre LuNouvelle Astrée. On
croit ne vous pouvoir donner une idée plus juste de
ce Livre, ny des motifs de
l'autheur que par l'Avertit
sement de l'autheur mefrpe
Ilparoist depuis peu un
Livre nouveau qui a pour
litre LuNouvelle Astrée. On
croit ne vous pouvoir donner une idée plus juste de
ce Livre, ny des motifs de
l'autheur que par l'Avertit
sement de l'autheur mefrpe
Fermer
3399
p. 129-134
AVERTISSEMENT du Livre qui a pour titre La nouvelle Astrée.
Début :
Une Dame que la naissance & les biens de la [...]
Mots clefs :
Avertissement, La Nouvelle Astrée, Céladon, Honoré d'Urfé, Romans, Lire, L'Astrée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVERTISSEMENT du Livre qui a pour titre La nouvelle Astrée.
AVERTISSEMENT
du Livre qui a pour titre
La nouvelleAstrée.
Une Dame que la naissance & les biens de la fortune rendent moins recommandable que les qualitez personnelles, m'a donné sans y
penser, la premiere idée de ce petit ouvrage. Elle avoit oiiy dire qLi"-
une jeune personne,qui
veut avoir de l'esprit doit
lire & relire le Roman d'Aftrée ;,& cependant, malgré
sa préventionellen'avok
jamais pu aller jusqu'à la
findu premier volume. Les
Episodes continuels, l'affectation d'une vaine science dont elle ne s'imaginoit
pas avoir grand besoin,
l'estalage de la doctrine
profonde des anciens Druides, les Poësies frequen es1
ôc froides,tout cela l'avoit
assez rebutée pour ne pas
continuer une lecture qu'-
elle trouvoit ennuyeuse;
mais en mesme temps la
deffiance de coy-mesme qui'
accompagne d'ordinaire les
bons esprits,.luy faisoit croi-
reque l'approbation du public devoit prévaloir à son
sentiment particu lier, &
que l'ouvrage ne laissoit pas
d'être fort bon quoyqu'il ne
seust pas divertie. Elle me
fit l'honneur de m'en parler en ce fens- là,&je ne
fus pas de l'avis de sa modestie, persuadée que tout
ce qui lui avoir déplû dans
Astrée, devoit luy déplaire.
Je luy propose d'en oster
tous les deffauts qu'elle
avoic sentis par un bon
goust naturel
,
d'en faire un
petit Ouvrage de galante-1
rie champestre, d'en adoucir certains endroits un peu
libres, que la pudeur scrupuleuse de nostre siecle ne
sçauroit souffrir dans les Livres, de le purger de Theologie,dePolitique, de Mcdecine
,
de Poësie
;
d'en
esloigner rous les personnages inutiles
,
de n'y jamais perdre de veuë Astrée
& Celadon, & d'éviterpar
là l'écuëil de tous leslongs
Romans, où le Heros &
l'Heroïne ne passent sur la
scene que rarement;ce qui
empesche qu'onne s'affec-
tionneàla suite derleurs
avantures ;
leurs amis
,
&
leurs amies
,
qu'on n'aime
pas tant qu'eux;tenant ordinairement lestrois quarts
du Livre. Il a
fallu de plus
changer de stile,quoyqu'il
eust beaucoupde forcedans
l'original. Cent ans dans
une langue vivante, mettent tout hors de mode.J'ay
pourtant conservé certains
traits qu'on remarquera al:
fez aux mots antiques, &
encore mieux à la beauté
des sentimens. Un homme
de la condition de Monsieur
d'Ursé, ne pouvoir en avoir
que de fort nobles & de
forteslevez.
Voila, mon cher Lecteur, ce qui a
fait naistre la
petite histoire d'Astrée ôc
de Celadon. L'accuëil favorable que vous avez fait
à quelques bagatelles qui
me sont échappez, m'a enhardie à vousfairecepetit
present
;
il ne tiendra qu'à
vous devousenattirerbientost un autre
du Livre qui a pour titre
La nouvelleAstrée.
Une Dame que la naissance & les biens de la fortune rendent moins recommandable que les qualitez personnelles, m'a donné sans y
penser, la premiere idée de ce petit ouvrage. Elle avoit oiiy dire qLi"-
une jeune personne,qui
veut avoir de l'esprit doit
lire & relire le Roman d'Aftrée ;,& cependant, malgré
sa préventionellen'avok
jamais pu aller jusqu'à la
findu premier volume. Les
Episodes continuels, l'affectation d'une vaine science dont elle ne s'imaginoit
pas avoir grand besoin,
l'estalage de la doctrine
profonde des anciens Druides, les Poësies frequen es1
ôc froides,tout cela l'avoit
assez rebutée pour ne pas
continuer une lecture qu'-
elle trouvoit ennuyeuse;
mais en mesme temps la
deffiance de coy-mesme qui'
accompagne d'ordinaire les
bons esprits,.luy faisoit croi-
reque l'approbation du public devoit prévaloir à son
sentiment particu lier, &
que l'ouvrage ne laissoit pas
d'être fort bon quoyqu'il ne
seust pas divertie. Elle me
fit l'honneur de m'en parler en ce fens- là,&je ne
fus pas de l'avis de sa modestie, persuadée que tout
ce qui lui avoir déplû dans
Astrée, devoit luy déplaire.
Je luy propose d'en oster
tous les deffauts qu'elle
avoic sentis par un bon
goust naturel
,
d'en faire un
petit Ouvrage de galante-1
rie champestre, d'en adoucir certains endroits un peu
libres, que la pudeur scrupuleuse de nostre siecle ne
sçauroit souffrir dans les Livres, de le purger de Theologie,dePolitique, de Mcdecine
,
de Poësie
;
d'en
esloigner rous les personnages inutiles
,
de n'y jamais perdre de veuë Astrée
& Celadon, & d'éviterpar
là l'écuëil de tous leslongs
Romans, où le Heros &
l'Heroïne ne passent sur la
scene que rarement;ce qui
empesche qu'onne s'affec-
tionneàla suite derleurs
avantures ;
leurs amis
,
&
leurs amies
,
qu'on n'aime
pas tant qu'eux;tenant ordinairement lestrois quarts
du Livre. Il a
fallu de plus
changer de stile,quoyqu'il
eust beaucoupde forcedans
l'original. Cent ans dans
une langue vivante, mettent tout hors de mode.J'ay
pourtant conservé certains
traits qu'on remarquera al:
fez aux mots antiques, &
encore mieux à la beauté
des sentimens. Un homme
de la condition de Monsieur
d'Ursé, ne pouvoir en avoir
que de fort nobles & de
forteslevez.
Voila, mon cher Lecteur, ce qui a
fait naistre la
petite histoire d'Astrée ôc
de Celadon. L'accuëil favorable que vous avez fait
à quelques bagatelles qui
me sont échappez, m'a enhardie à vousfairecepetit
present
;
il ne tiendra qu'à
vous devousenattirerbientost un autre
Fermer
Résumé : AVERTISSEMENT du Livre qui a pour titre La nouvelle Astrée.
Le texte est un avertissement pour un livre intitulé 'La nouvelle Astrée'. L'auteur explique que l'idée de cet ouvrage lui a été inspirée par une dame aux qualités exceptionnelles. Cette dame avait entendu dire que 'Astrée' était un livre à lire pour acquérir de l'esprit, mais elle n'avait jamais pu aller au-delà du premier volume en raison de divers obstacles, tels que les épisodes continus, l'affectation de science, la doctrine profonde des anciens Druides, et les poésies fréquentes et froides. Malgré cela, elle croyait en la valeur de l'ouvrage grâce à l'approbation du public. L'auteur propose de corriger les défauts perçus dans 'Astrée' en créant un ouvrage de galanterie champêtre. Elle suggère d'adoucir certains passages trop libres pour la pudeur du siècle et d'éliminer les éléments de théologie, de politique, de médecine et de poésie. L'auteur souhaite également se concentrer sur les personnages principaux, Astrée et Celadon, pour éviter les écueils des longs romans où les héros apparaissent rarement. Le style a été modifié pour s'adapter à la langue contemporaine, tout en conservant certains traits et sentiments nobles de l'original. L'auteur espère que le lecteur appréciera cette nouvelle version, inspirée par l'accueil favorable reçu pour ses précédentes œuvres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3400
p. 135-138
LA TESTE D'ASNE. CONTE.
Début :
U[N] paysan meschant & fin matois, [...]
Mots clefs :
Paysan, Village, Paris, Marchands, Marchandises, Têtes d'âne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA TESTE D'ASNE. CONTE.
LATESTED'ASNE.
C 0 NTE. UU paysan meschant&
finmatois,
Comme un paysan, c'cll
tout dire,
Sçachant le colibet
,
& disant quelquefois
Le mot pour rire.,
Emenditparler de Paris,
Luy qui n'avoit jamais forti de son village.
Il y
voulut venir, Dieu sçait
s'il fut sur pris,
Au moindre objet qui fut
sur son passage.
Il admira sur tout tant de
divers Marchands,
Tant de diverses marchandises;
L'autre des nœuds &des
rubans,
L'autre des rabats, des chemises;
Enfin il en vit un ensuite de
ceux-là
Quin'avait rien de tout
cela.
Un comptoir seul estoit
dans sa boutique,
Et luy sur sa porte planté,
Des Marchands ses voisins
regardoit
regardoit la pratique.
Le paisan touché de curio- sité:
1avoit De ce qatiln'avoit ri,-.n rien)
voulut sçavoir la cause
D'où vient, ce luy dit
-
il
,
qu'icy je lesvoistous
Qui vendent chacun quelque chose
,
Et vous qui n'avez rien,
Mr, Que vendez vous?
Le Marchand parcette demande
Jugeant que du Manant la
sotise estoit grande,
L'iy respondit en riant à
demi
,
Des testes d'asne, mon ami.
Ah, ah
J
dit le Manant,vousferez donc fortune,
Si vous ne donnez pas vos
testes à credit;
Car vous en avez grand
debit,
Il ne vous en reste plus
qu'une
C 0 NTE. UU paysan meschant&
finmatois,
Comme un paysan, c'cll
tout dire,
Sçachant le colibet
,
& disant quelquefois
Le mot pour rire.,
Emenditparler de Paris,
Luy qui n'avoit jamais forti de son village.
Il y
voulut venir, Dieu sçait
s'il fut sur pris,
Au moindre objet qui fut
sur son passage.
Il admira sur tout tant de
divers Marchands,
Tant de diverses marchandises;
L'autre des nœuds &des
rubans,
L'autre des rabats, des chemises;
Enfin il en vit un ensuite de
ceux-là
Quin'avait rien de tout
cela.
Un comptoir seul estoit
dans sa boutique,
Et luy sur sa porte planté,
Des Marchands ses voisins
regardoit
regardoit la pratique.
Le paisan touché de curio- sité:
1avoit De ce qatiln'avoit ri,-.n rien)
voulut sçavoir la cause
D'où vient, ce luy dit
-
il
,
qu'icy je lesvoistous
Qui vendent chacun quelque chose
,
Et vous qui n'avez rien,
Mr, Que vendez vous?
Le Marchand parcette demande
Jugeant que du Manant la
sotise estoit grande,
L'iy respondit en riant à
demi
,
Des testes d'asne, mon ami.
Ah, ah
J
dit le Manant,vousferez donc fortune,
Si vous ne donnez pas vos
testes à credit;
Car vous en avez grand
debit,
Il ne vous en reste plus
qu'une
Fermer
Résumé : LA TESTE D'ASNE. CONTE.
Un paysan naïf et curieux décide de visiter Paris pour la première fois. Émerveillé par la diversité des marchands et de leurs marchandises, il observe un homme qui ne vend rien de matériel. Intrigué, le paysan lui demande ce qu'il vend. Le marchand, amusé par la naïveté du paysan, répond qu'il vend des têtes d'âne. Le paysan, interprétant mal la réponse, conclut que le marchand fera fortune car il a beaucoup de têtes d'âne à vendre et qu'il ne les vend pas à crédit.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer