Résultats : 2 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 3-27
« En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
Début :
En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...]
Mots clefs :
Auteur, Livre, Ouvrage, Poète, Art poétique, Horace, Quintilien, Vin, Anciens, Rire, Notes, Réputation, Ovide, Homère, Traduction
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
LITTERATVRE. EN annonçant dans
le Mercure dernier
un Livre nouveau, j'ay
promisd'en parler ce
mois cy ,
c'est un Livre
tres-varié,rempli d'érudition,
& capable de vous
remetrre dans l'idée les
réglés de la composition
&dubon goust.
D'abord on y voit une
Traduction en vers de ïArt
portique d'Horace: c'est ce
qui sert de titre au Livre,
il y a ensuite quantité de
Notes curieuses, les unes
de l'Autheur
,
& les autres
citées de plusieurs Grecs
& Latins, dont voicy quelques-
unes.
-
L'Art poëtique d'H O*
RACE est une Lettre
qu'il écrit aux PISONS.
Ces PIS O N S estoientle
frere & les neveux de Calpurnie
Epouse deJules Cesar,
& fille de Lucius Pison.
La premiere réglé de
l'éloquence, c'est d'estre
clair; & la seconde
,
de
n'estre pas diffus.
MARITAL dit que
les ouvrages-où il n'y a
rien: à retrancher, ne sont
jamais trop longs.
Lalime,ditQUINTILIEN,
doit polir & non
pas affoiblir, & user, pour
ainsi dire,un ouvrage.
J'ay veu dans un Autheur
François, travaillez
vostre ouvrage jusqu'à ce
qu'il foit au point qu'on
ne s'appercoive pas qu'il
vous a cousté beaucoup
de travail.
PROPERCE compare
l'Autheur dont le stile
n'est ny trop enflé ny
trop simple
,
là un Marinier
qui rase le rivage avec
un de ses avirons, & qui
fend les flots avec l'autre.
LONGINdonne pour
exemple de l'enfleure. ces
pensées
- cy Faire du vent
Boréeson joueur de jiute.-
Et cetautre: Jupitercrache
des neiges contre les Alpes^.
Exemples du vray sublime
:HOMEREpeint
la
-
Discorde la teste dans les
-
Cieux, & les pieds sur la
terre. Et quand il parle de
Neptune il dit:
Que Neptune marchant dans
les vastescampagnes Fait , tremblersousses pieds&
forests & montagnes. Ilfaitdireà AJAXqui
voit l'Armée des Grecs
couverte tout à coup d'épaisses
tenebres.
Grand Dieu chasses la nuit
qui nous couvre lesyeux,
Et combats contre nous à la
clarté des Cieux.
Caraéteres différents de
poësie traduirs d'Ovide
par l'Autheur,
Vous qui que vous soyez à
Censeur trop severe,
Jugez, de nos travauxselon leur
caraïlere,
C'est au Vers Heroïque à chanter
les combats:
Quelleplaceytiendroient Venus
& les appas;
La grandeur, le couroux sont du
stile tragique,
Maisles sujets communs regardent
le comique,
L'Iambe libre cft propre à lancer
son venin,
Soit qu'il coure tousjours, ou qu'il
boite à la fin.
Les Amours, leurs carquois,
l'inconstante Silvie,
Sont les dignessujets de la tendre
Elegie.
Pour celebrer Cidippe,Homere
ny ses Vers,
N'y doivent point paroistre aux
yeux de l'univers.
Achile convient mal au ton de
Callimaque
, - Et Thais ne doit pas imiter
Andromaque.
L'autheur dit à propos
de la force du pathétique,
que nous pleurons en voyant
pleurer, que nous
rions en voyant rire,&cela
par une raison phisique à
peu pres semblableàcelle
qui
fait
remuer les cordes
de plusieurs instruments
qui sont dans une mesme
chambre, avec un autre
dont on touchera fortement
les cordes montées
au mesme ton que cellesde
ces autres instruments
quirefonneront sans qu'on
les touche, &c. Ilyaainsi
à peu prés dans tous les
hommes des nerfs montez
, pour ainsi dire, au
mesme ton, & c'est ce
qu'on appelle fimpathie,
&c.
Comme nous nous sentons
capables des mesmes
maux, & des mesmes biens
que nous voyons ressentir
aux autres, nous sommes
remuez par les mesmes
sentiments £ la veuë du
bien ou du mal qui leur
arrive.
L'autheur fait plusieurs
remarques sensées sur diferents
Poëmes, anciens
& modernes.
Puisque les Poèmes sont
des imications
,
dit-il,ils
doivent sans doute imiter:
mais ils ne doivent pas
imiter une aaion
violer les réglés de la poësie.
Corneille a tellement
imité le combat de son
Horace, que sa pieces'est
trouvéefinie au troisiéme
Acte. Le voila fort à l'estroit,
comment se tirerat'il
de ce paslà? Il ne l'a
peu sans violer l'unité de
l'action,ilest obligé d'adjouster
le meurtre de Camille
pour donnerune juste
estenduëà sa Tragédie;
dans le Cid&ailleurs
il ne sort de pareils embarras
qu'en violant l'unité
du temps,ou celle du
lieu, &c.
A propos, de lamaniere
doncon doit commencer unpoëme,JULES SCALIGER
donne pour exemple
d'un Exorde régulier
celuy de Lucain,qui
dans son poëme sur la
guerre civile, place tout
d'un coup Cesar au partage
du Rubicon,d'où estant
s
declaré ennemy de lapatrie
par le Senat, il est forcé
d'entreprendre cette
guerre.
Un Poëte François a dit
que le vin estoit legrand cheval
des Poètes. Une peau de
bouc pleine de vin estoit
autrefois un prix que remportoit
le Poëte qui avoit
le mieux reüssi dans la Tragedie
; en voicy la raison :
cette forte de poëme neftoit
au commencement
que des chansons en l'honneur
de Bacchus, auquel
on sacrifioit un bouc comme
animal contraire à la
vigne, on rempliffoit de
vin la peau du bouc, &on
la donnoic au Poëce.
Aprés les Notes sur
l'Art Poétique
,
il y a plusieurs
petites traductions
de différentes pieces d'Horace,
d'Ovide, de Petrone,
& avec des Notes donc
voicy quelques-unes.
Lucille estoit un Poète
latin que Juvenal appelle
l'illustre nourrissond'Auronce.
Ce Poëte avoit
composé trente Satyres.
Horace dit dans sa premiere
Satyre du second Livre;
que Lucille confioit ses
secrets à ses Livres, qu'il
n'alloit point ailleurs décharger
son coeur,ce qui
a fait qu'on a trouvé la vie
de ce vieillard peinte dans
ses ouvrages comme dans
un tableau.
,
4 On croiroit que les expressions
de avoir bon neK ,
avoirle ne7, fin, feroient
basses & impropres pour
exprimer avoirl'espritbon,
l'espritsubstil maisHorace,
Perse, & Martial l'ont anpobli
en remployant dans
ce sens. La
- La Comedie a pour but
de réjoüir & d'instruire;
les mimes estoient des
poemes qui n'avoient pour
but que de faire rire, c'estoit
les farces de ce temps-
}'1à.0. Quintilien emploie un
long Chapitre à traiter du
Ris, il est estonnéque paroissant
chose si peu importante
, il ait quelquefois
des effets si estonnants.
Un Ris excité à propos
peut changer l'estat des
affaires les plus importanles,
il empesche quelque-,
fois les fuites fafcheufesde
la haine, de la colere,&c.
& fait succeder la douceur
la bénignité, laclemence.
Par exemple, deux jeunes
Tarentis furent amenez
devant le Roy Pyrrus,
parce que dans un repas
ils avoient eu l'insolence
de parler mal de ce Prince
; voyant qu'ils ne pouvoient
nier le fait ny se
deffendre raisonnablement,
ils respondirent,
Sire
y
sila bouteille ne nous
avoitpas manque, vous eflick
mort,c'estoitfait de vous. Ce
bon mot calma la colere
de leur Juge en le faisant
rire.
Les vins de Falerne se
gardoient si long-temps,
que Petrone par le de bouteilles
de ce vin bouchées
avec foin, dont les étiquetes
marquoient que ce vin
avoic esté fumé fous le
Consul Opimus, cent ans
avant.
Diogenes
,
à propos des
superstitions sur les songes,
estoit indigné que les hom.
mes se tourmentassent au
lujetdessonges,& donnaient
si peu d'attention
aux avions qu'ils faisoient
estanteveillez.
Auguste avoir, dédié
dans son palais un Temple
, & une magnifique
Bibliothèque à Apollon,
où cinq Juges, du nombre
desquels estoit Tarpa, décidoient
du mérité des ouvrages
, que les Autheurs
y venoient lire.
Ennius, dit Quintilien
est semblable à , ces bois
que leur antiquité a consacrez
)
& dont les vieux
arbres font plus vénérables
qu'ils ne font beaux.
Les Anciens écrivoient
sur des tablettes couvertes
de cire,&ils se servoient
d'éguilles pointuës par un
bout, & plates par l'autre;
avec la pointe ils formoient
les caracteres, &
avec l'autre bout ils effaçoient
ce qu'ils avoient
écrit.
Traduction d'un Frag-
O ment d'Ovide.
Je le dis malgré moy ,
trahiffant
mes talents,
Retenez avec foin ces avis excellents
3
P()ulez-vous fuir l'amour ? que
vostre ame discrette
Evite les accents de tout tendre
Poëte:
Qallimaque aisement peut vous
rendre amoureux , Filetasestpour vous un Autheur
dangereux:
Safo plus fortement m'attache à
ma maistresse
Le vieux Anacreon augmente
ma tendresse
Est-on froid, ô Cinthie, en lisant
ton Amant?
Ou quelqu'un a-t-illeu Tibule
impunément ?
Des doux fons de Gallus quel
coeur peut se deffendre ?
Et les miens n'ont-ils fa* je ne
sfay quoy de tendre?
Martial ;Poëte Latin
estoit né à Bilbilis, ville,
de la Celtiberie en Espagne.
Il fut intime ami de
Stella) de Silius Italicus,
& de Pline le Jeune, qui
luy donna quelques secours
pour regagner sa patrie,
après avoir demeure
trente ans a Rome, peu
estimé apparemment pendant
sa vie, il addresse
cette Epigramme à Regule.
LA REPUTATION
des Poëtes.
Le Lecteur rarement aime un
Autheur en vie*,
A son gré des vivantspresquaucun
ne dit bien :
Qui cause cet abus ? Regule, cefi
l'envie,
De
De Pompée on rechercheainsi
le vieux portique,
son vil Temple, Catule
, efl
loué des vieillards,
A Virgile vivant, Quintus mort
fit la nique,
Et pour Homere en vie oit eut
trop peu d'égards.
Rarement le theatre applaudit
à Menandre
Pour fd seule , Corine, Ovide
est des appas, Cacher,-vous donc mon Livre, il
faut encore attendre,
Si la gloire ne vient quaprès
nostre trépas.
Wâ
Septemb. iju. C
A pres toutes ces traductions
l'Autheur fait une
dissertation sur les Autheurs
anciens & modernes
,
dont je donneray
quelques traits, & quelques
petits fragments de
Vers qui font tousjours
plaisir à voir rassemblez,
quoy qu'on les ait veus
ailleurs separément.
Comme ces morceaux
détachez ne demandent
nulle liaison
,
je les garderay
pour le mois prochain
; car je n'ay plus de
place dans cette partie
que pour la fuite de l'abrégé
de l'Iliade qui a
esté receu avec tant de
plaisir,que j'ay prié mon
amy de donner quelques
heures à la continuation
de cet ouvrage.
le Mercure dernier
un Livre nouveau, j'ay
promisd'en parler ce
mois cy ,
c'est un Livre
tres-varié,rempli d'érudition,
& capable de vous
remetrre dans l'idée les
réglés de la composition
&dubon goust.
D'abord on y voit une
Traduction en vers de ïArt
portique d'Horace: c'est ce
qui sert de titre au Livre,
il y a ensuite quantité de
Notes curieuses, les unes
de l'Autheur
,
& les autres
citées de plusieurs Grecs
& Latins, dont voicy quelques-
unes.
-
L'Art poëtique d'H O*
RACE est une Lettre
qu'il écrit aux PISONS.
Ces PIS O N S estoientle
frere & les neveux de Calpurnie
Epouse deJules Cesar,
& fille de Lucius Pison.
La premiere réglé de
l'éloquence, c'est d'estre
clair; & la seconde
,
de
n'estre pas diffus.
MARITAL dit que
les ouvrages-où il n'y a
rien: à retrancher, ne sont
jamais trop longs.
Lalime,ditQUINTILIEN,
doit polir & non
pas affoiblir, & user, pour
ainsi dire,un ouvrage.
J'ay veu dans un Autheur
François, travaillez
vostre ouvrage jusqu'à ce
qu'il foit au point qu'on
ne s'appercoive pas qu'il
vous a cousté beaucoup
de travail.
PROPERCE compare
l'Autheur dont le stile
n'est ny trop enflé ny
trop simple
,
là un Marinier
qui rase le rivage avec
un de ses avirons, & qui
fend les flots avec l'autre.
LONGINdonne pour
exemple de l'enfleure. ces
pensées
- cy Faire du vent
Boréeson joueur de jiute.-
Et cetautre: Jupitercrache
des neiges contre les Alpes^.
Exemples du vray sublime
:HOMEREpeint
la
-
Discorde la teste dans les
-
Cieux, & les pieds sur la
terre. Et quand il parle de
Neptune il dit:
Que Neptune marchant dans
les vastescampagnes Fait , tremblersousses pieds&
forests & montagnes. Ilfaitdireà AJAXqui
voit l'Armée des Grecs
couverte tout à coup d'épaisses
tenebres.
Grand Dieu chasses la nuit
qui nous couvre lesyeux,
Et combats contre nous à la
clarté des Cieux.
Caraéteres différents de
poësie traduirs d'Ovide
par l'Autheur,
Vous qui que vous soyez à
Censeur trop severe,
Jugez, de nos travauxselon leur
caraïlere,
C'est au Vers Heroïque à chanter
les combats:
Quelleplaceytiendroient Venus
& les appas;
La grandeur, le couroux sont du
stile tragique,
Maisles sujets communs regardent
le comique,
L'Iambe libre cft propre à lancer
son venin,
Soit qu'il coure tousjours, ou qu'il
boite à la fin.
Les Amours, leurs carquois,
l'inconstante Silvie,
Sont les dignessujets de la tendre
Elegie.
Pour celebrer Cidippe,Homere
ny ses Vers,
N'y doivent point paroistre aux
yeux de l'univers.
Achile convient mal au ton de
Callimaque
, - Et Thais ne doit pas imiter
Andromaque.
L'autheur dit à propos
de la force du pathétique,
que nous pleurons en voyant
pleurer, que nous
rions en voyant rire,&cela
par une raison phisique à
peu pres semblableàcelle
qui
fait
remuer les cordes
de plusieurs instruments
qui sont dans une mesme
chambre, avec un autre
dont on touchera fortement
les cordes montées
au mesme ton que cellesde
ces autres instruments
quirefonneront sans qu'on
les touche, &c. Ilyaainsi
à peu prés dans tous les
hommes des nerfs montez
, pour ainsi dire, au
mesme ton, & c'est ce
qu'on appelle fimpathie,
&c.
Comme nous nous sentons
capables des mesmes
maux, & des mesmes biens
que nous voyons ressentir
aux autres, nous sommes
remuez par les mesmes
sentiments £ la veuë du
bien ou du mal qui leur
arrive.
L'autheur fait plusieurs
remarques sensées sur diferents
Poëmes, anciens
& modernes.
Puisque les Poèmes sont
des imications
,
dit-il,ils
doivent sans doute imiter:
mais ils ne doivent pas
imiter une aaion
violer les réglés de la poësie.
Corneille a tellement
imité le combat de son
Horace, que sa pieces'est
trouvéefinie au troisiéme
Acte. Le voila fort à l'estroit,
comment se tirerat'il
de ce paslà? Il ne l'a
peu sans violer l'unité de
l'action,ilest obligé d'adjouster
le meurtre de Camille
pour donnerune juste
estenduëà sa Tragédie;
dans le Cid&ailleurs
il ne sort de pareils embarras
qu'en violant l'unité
du temps,ou celle du
lieu, &c.
A propos, de lamaniere
doncon doit commencer unpoëme,JULES SCALIGER
donne pour exemple
d'un Exorde régulier
celuy de Lucain,qui
dans son poëme sur la
guerre civile, place tout
d'un coup Cesar au partage
du Rubicon,d'où estant
s
declaré ennemy de lapatrie
par le Senat, il est forcé
d'entreprendre cette
guerre.
Un Poëte François a dit
que le vin estoit legrand cheval
des Poètes. Une peau de
bouc pleine de vin estoit
autrefois un prix que remportoit
le Poëte qui avoit
le mieux reüssi dans la Tragedie
; en voicy la raison :
cette forte de poëme neftoit
au commencement
que des chansons en l'honneur
de Bacchus, auquel
on sacrifioit un bouc comme
animal contraire à la
vigne, on rempliffoit de
vin la peau du bouc, &on
la donnoic au Poëce.
Aprés les Notes sur
l'Art Poétique
,
il y a plusieurs
petites traductions
de différentes pieces d'Horace,
d'Ovide, de Petrone,
& avec des Notes donc
voicy quelques-unes.
Lucille estoit un Poète
latin que Juvenal appelle
l'illustre nourrissond'Auronce.
Ce Poëte avoit
composé trente Satyres.
Horace dit dans sa premiere
Satyre du second Livre;
que Lucille confioit ses
secrets à ses Livres, qu'il
n'alloit point ailleurs décharger
son coeur,ce qui
a fait qu'on a trouvé la vie
de ce vieillard peinte dans
ses ouvrages comme dans
un tableau.
,
4 On croiroit que les expressions
de avoir bon neK ,
avoirle ne7, fin, feroient
basses & impropres pour
exprimer avoirl'espritbon,
l'espritsubstil maisHorace,
Perse, & Martial l'ont anpobli
en remployant dans
ce sens. La
- La Comedie a pour but
de réjoüir & d'instruire;
les mimes estoient des
poemes qui n'avoient pour
but que de faire rire, c'estoit
les farces de ce temps-
}'1à.0. Quintilien emploie un
long Chapitre à traiter du
Ris, il est estonnéque paroissant
chose si peu importante
, il ait quelquefois
des effets si estonnants.
Un Ris excité à propos
peut changer l'estat des
affaires les plus importanles,
il empesche quelque-,
fois les fuites fafcheufesde
la haine, de la colere,&c.
& fait succeder la douceur
la bénignité, laclemence.
Par exemple, deux jeunes
Tarentis furent amenez
devant le Roy Pyrrus,
parce que dans un repas
ils avoient eu l'insolence
de parler mal de ce Prince
; voyant qu'ils ne pouvoient
nier le fait ny se
deffendre raisonnablement,
ils respondirent,
Sire
y
sila bouteille ne nous
avoitpas manque, vous eflick
mort,c'estoitfait de vous. Ce
bon mot calma la colere
de leur Juge en le faisant
rire.
Les vins de Falerne se
gardoient si long-temps,
que Petrone par le de bouteilles
de ce vin bouchées
avec foin, dont les étiquetes
marquoient que ce vin
avoic esté fumé fous le
Consul Opimus, cent ans
avant.
Diogenes
,
à propos des
superstitions sur les songes,
estoit indigné que les hom.
mes se tourmentassent au
lujetdessonges,& donnaient
si peu d'attention
aux avions qu'ils faisoient
estanteveillez.
Auguste avoir, dédié
dans son palais un Temple
, & une magnifique
Bibliothèque à Apollon,
où cinq Juges, du nombre
desquels estoit Tarpa, décidoient
du mérité des ouvrages
, que les Autheurs
y venoient lire.
Ennius, dit Quintilien
est semblable à , ces bois
que leur antiquité a consacrez
)
& dont les vieux
arbres font plus vénérables
qu'ils ne font beaux.
Les Anciens écrivoient
sur des tablettes couvertes
de cire,&ils se servoient
d'éguilles pointuës par un
bout, & plates par l'autre;
avec la pointe ils formoient
les caracteres, &
avec l'autre bout ils effaçoient
ce qu'ils avoient
écrit.
Traduction d'un Frag-
O ment d'Ovide.
Je le dis malgré moy ,
trahiffant
mes talents,
Retenez avec foin ces avis excellents
3
P()ulez-vous fuir l'amour ? que
vostre ame discrette
Evite les accents de tout tendre
Poëte:
Qallimaque aisement peut vous
rendre amoureux , Filetasestpour vous un Autheur
dangereux:
Safo plus fortement m'attache à
ma maistresse
Le vieux Anacreon augmente
ma tendresse
Est-on froid, ô Cinthie, en lisant
ton Amant?
Ou quelqu'un a-t-illeu Tibule
impunément ?
Des doux fons de Gallus quel
coeur peut se deffendre ?
Et les miens n'ont-ils fa* je ne
sfay quoy de tendre?
Martial ;Poëte Latin
estoit né à Bilbilis, ville,
de la Celtiberie en Espagne.
Il fut intime ami de
Stella) de Silius Italicus,
& de Pline le Jeune, qui
luy donna quelques secours
pour regagner sa patrie,
après avoir demeure
trente ans a Rome, peu
estimé apparemment pendant
sa vie, il addresse
cette Epigramme à Regule.
LA REPUTATION
des Poëtes.
Le Lecteur rarement aime un
Autheur en vie*,
A son gré des vivantspresquaucun
ne dit bien :
Qui cause cet abus ? Regule, cefi
l'envie,
De
De Pompée on rechercheainsi
le vieux portique,
son vil Temple, Catule
, efl
loué des vieillards,
A Virgile vivant, Quintus mort
fit la nique,
Et pour Homere en vie oit eut
trop peu d'égards.
Rarement le theatre applaudit
à Menandre
Pour fd seule , Corine, Ovide
est des appas, Cacher,-vous donc mon Livre, il
faut encore attendre,
Si la gloire ne vient quaprès
nostre trépas.
Wâ
Septemb. iju. C
A pres toutes ces traductions
l'Autheur fait une
dissertation sur les Autheurs
anciens & modernes
,
dont je donneray
quelques traits, & quelques
petits fragments de
Vers qui font tousjours
plaisir à voir rassemblez,
quoy qu'on les ait veus
ailleurs separément.
Comme ces morceaux
détachez ne demandent
nulle liaison
,
je les garderay
pour le mois prochain
; car je n'ay plus de
place dans cette partie
que pour la fuite de l'abrégé
de l'Iliade qui a
esté receu avec tant de
plaisir,que j'ay prié mon
amy de donner quelques
heures à la continuation
de cet ouvrage.
Fermer
Résumé : « En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
Le texte annonce la publication d'un livre intitulé 'L'Art poétique d'Horace', qui présente une traduction en vers de l'œuvre d'Horace accompagnée de notes de l'auteur et de divers écrivains grecs et latins. Ce livre explore les règles de la composition poétique et du bon goût. Il aborde des réflexions sur l'éloquence, la clarté, et l'importance d'éviter la diffusion. Des exemples de styles poétiques sont fournis, comme celui de Properce comparant un auteur à un marinier. Le texte mentionne également des exemples de sublime et de pathétique, tels que les descriptions d'Homère. Il traite des différents caractères de la poésie et des règles de l'imitation dans les poèmes. Le livre discute des unités de l'action, du temps et du lieu dans les tragédies, en citant Corneille. Il inclut des anecdotes sur les poètes et leurs œuvres, comme celles de Lucille et Martial. Le livre contient aussi des traductions de pièces d'Horace, d'Ovide, et de Pétrone, accompagnées de notes. Enfin, le texte se termine par une promesse de continuer l'abrégé de l'Iliade dans un prochain numéro.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 28-84
SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
Début :
ARGUMENT du quatrième Livre. AVERTISSEMENT. On a mis dans la suite [...]
Mots clefs :
Troyens, Minerve, Grecs, Combat, Courage, Roi, Jupiter, Iliade, Bataille, Armes, Guerre, Dieu, Général, Junon, Javelot, Pandare, Diomède, Ménélas, Corps, Ordres, Char, Nestor, Chefs, Apollon, Fils, Armée, Agamemnon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
SUITE DE L'ABREGE
de tjÜadc.
ARGUMENT
du quatrième Livre.
AVERTISSEMENT.
On A mis dans la suite de
cet Extrait des cedilles ainsi
marquées",,Ellessignifient
dans les endroits où elles se
trouvent,que. le Poëtey fait
parler ses Heros.
LES Dieux estanc à Table
tiennent conseil sur les
affaires de Troyes, vers
I. 4.
Jupiter raille Junon &
Minerve, de ce que de
grandes Déesses. comme
elles se tiennent à l'écart
t
loin des combats, pendant
que Venus qui n'aime que
les jeux& les plaisirs - accompagne
son favori dans
tous les penIs. Il met en
délibération s'il faut rallumer
la guerre entre les
Troyens & les Grecs, ou
les reconcilier par l'exe-
-
cution du traité qu'ils ont
_aIt,,, 'Vers. 5.
19.
Cette proposicion cause
un violent dépit aux deux
Déesses qui préparoient les
plus grands malheurs aux
Troyens. Minerve dissimule
par prudence. Junon
éclatte, & a déclaré, quelque
resolution que l'on
prenne, qu'elle ne consentira
point à la paix.,,
vers 1o. 2. 9.
Jupiter a reproché à
Junon la cruauté avec laquelle
elle poursuit les
Troyens. Ilseplaintdela
violence qu'e lleluy fait en
le forçant de luy abandonner
une Ville qu'il a honorée
sur toutes les autres.
Il l'avertit qu'en revanche,
si jamais dans sa fureur
il veut détruire quelque
Ville qu'elle ait prise
fous sa protection
,
c'est
inutilement qu'elle voudra
s'y opposer.„ vers 30.49.
Junon luy dit qu'il
peut,quandilvoudra,dit
poser d'Argos, de Mycenes
)
& de Sparte; mais
qu'il n'est pas juste qu'elle
perde le fruit de toutes ses
peines. Que tout puissant
qu'il est, il doit avoir pour
elle des égards & de la
complaisance,puisqu'elle
est sa femme & sa soeur.
Enfin elle luy demande
-
qu'il ordonne à Minerve
de descendre dans l'armée
des Troyens pour les exciter
à enfraindre le fraite.
& à insulter les Grecs.,,
vers 50. 67.
Jupiter donne cet ordre
à Minerve.„La Déesse
descend, & dansla course
rapide elle paroist fous la
forme d'une exhalaison
qui s'allume dans l'air, &
qui se partage en mille
feux. Cesigne qui est veu
dans les deuxarmées est
interprété comme un préfage
ou de la fin ou de la
continuation de la - guerre.
35 vers 68. 85.
Minerve prend la réf.
semblance de Laodocus.
fils d'Antenor. Vatrouver
Pandarus fils de Lycaon.
Luy propose « de tirer une
fleche à Menelas. L'encourage
par la gloire qu'il
aura d'avoir abbattu un si
grand guerrier, & par la
recom pense qu'il doit attendre
de Paris. Elle luy
conseille de s'addreffer auparavant
à Apollon Lycien
pour le prier de diriger
le trait.» vers 86. 103.
L'intense Pandarus se
laisse persuader. Peinture
naïve de l'action de Pandarus,
& desmesuresqu'il
prend pour frapper juste
à son but. (Son arc estoit
fait des cornes d'unechevre
sauvage qu'il avoit tuée
à l'affust; chaque corne
avoit seize paumes, c'està-
dire cinq pieds & quatre
pouces.) Il promet une
Hecatombe à Apollon. Il
tire. Le trait part avec impetuosité,
perce le baudrier
,la cuirasse & la lame
de Menelas; entre dans la
chair sans penetrer bien
avant,(car Minerve avoit
pris foin d'affoiblir le coup,
semblable à une mere qui
voyant dormir son enfant,
détourne une mouche opiniastre
qui voudroit le piquer.)
Le fang qui coule
le longdesjambes de Menejas,
compare à la pourpre
dont une femme de
Meonie a peint l'yvoire le
plus blanc, pour en faire
les boffetes d'un mords qui
fait l'admiration & le desir
des plus braves Cavaliers,
filais qui est destiné pour
un Roy. "vers 104. 119.
Agamemnon est effraié
aussi bien que Menelas.
Menelas reprend courage.
Agamemnon éclate contre
la perfidie des Troyens.
Dit que Jupiter ne la laisfera
pas impunie. Prédit
la ruine deTroye. Il s'attendrit,
& ne peut cacher
à son frere la crainte qu'il
a de le perdre - vers 120.
182.
Menelas lera ssure&le
prie de ne point allarmer
les Grecs. n Agamemnon
luy dit « qu'il faut appeller
un Medecin.» Donne ordre
à Talthybius de faire
venir Machaon fils d'Esculape.
Le Herault obeït.
Trouve Machaon & « luy
parle.» Machaon vient.
Visite la playe, & succe
le sang,& y met un appareil
que le Centaure Chiron
avoit autrefois enseigné
à Esculape. vers 183.
ii9*
Cependant les Troyens
s'avancent en bataille. Les
Grecs reprennent leurs armes
, & ne respirent plus
que lecombat. Agamemnon
laissesonchar à Eurymedon
, avec ordre de ne
le pas tenir trop éloigné.
Il parcourt à pied toute
l'armée. « Anime par ses
discours ceux qu'il trouve
disposez à bien faire».
« Réprimandé les autres,»'
les compare à des faons de
biche Arrive prés de la
Gend'armerie Cretoise, la
trouve en bon estat, Idomenée
à la teste, Merion
à la queue.» IllouëIdomenée,
le fait ressouvenir
que dans toutes les occasions;
à la guerre, dans les
festins, il l'atousjours traité
avec distinction". Idomenée
respond « qu'illuy
fera tousjours fidelle».
Agamemnoncontinue son
chemin. Il trouve les deux
Ajax deja armez au milieu
de leurs bataillons; ( ces
bataillons comparez à des
troupeaux assemblez fous
leur pasteur, qui leur cherche
un asile contre l'orage
qu'il prévoit. ) Agamemnon
louë ces deux chefs,
& leur dit qu'il n'a pas besoin
de les exhorter». Il
passe au quartier du vieux
Nestor. Le trouve qui range
ses trou pes en bataille,
& qui encourage leurs
chefs. Noms de ces chefs.
De quelle manière Nestor
disposoit sa cavalerie &son.
infanterie.« Quels conseils
il donnoit à ses cavaliers
». «Sage vieillard,
dit Agamemnon transporté
de joye, plust aux Dieux
que vos forces respondissent
à vostre grand courage
ge, &c.» Nestor respond
» qu'il n'est plus au temps
où il tua de sa main le vaillant
Ereuthalion; mais que
tout vieux qu'il est on le
verra à la teste de ses ECcadrons,
LXquïl serautile
au moins par ses ordres &
par ses conseils
, que cest
là le partage des vieillards
». Agamemnonavance.
Trouve Peteus fils de
Menefthée & Ulysse qui
ne faisoient aucun mouvement
, parce que le bruit
de ce qui estoit arrivé dans
les deux armées n'estoit pas
encore venu jusqu'à eux-
« Il leur fait de sanglants
reproches de leur inaction
». «Ulyflc respond
avec fierte». Le Roy qui
le voitirrité, change de
ton, &«luy parle obligeamment
». Il poursuit
son chemin.VoitDiomede
sur son char avec Sthelenus
fils de Capancé. Diomedene
donnoit aucun
ordre pour le combat. Agamemnon
cc
luy reproche
d'avoir degeneré dela
vertu de son pere Tydée,
luy rappelle une occasion
d'éclat, ou Tydée signala
son courage contre les
Thebains». Diomede par
respect pour le Roy ne respond
rien.Sthelenus prend
la parole & dit(( qu'ils ne
meritent ny l'unny l'autre
ie reproche qu'on leur fait,
se piquent tous deux avec
raison d'estre plus braves
encore que leur pere».
Diomede represente à
Sthelcnus que le Roy qui a
le principal interest à tout
ce qui se passe, est en droit
de leur parler comme il
fait.„ Diomede en mef-
1
me temps faute de dessus
son char. - "veys 421. 419.
On voit marcher au
combat les nonbreufes
Phalanges des Grecs, semblables
à des flots amoncelez
par les vents. Elles
suivent leurschefs dans un
profond filen-ce, pour entendre
leurs ordres. Ilsemble
3
dit le Poëre, que cette
multitude innombrable de peuples
n'ait point de njoïx. Les
Troyens au contraire,
comme des brebis qui bêlent
dans un grand patu-
Tage, sont un bruit confus
qui resulte du mélange de
leurs voix & de la diversité
des langues de toure sorte
de peuples qui forment
leurarmée, vers411.438.
Les Troyens sont animez
par le Dieu Mars, &
les Grecs par la Déesse Minerve.
Ces deux Divinitez
font suivies de la Terreur,
de la Fuite & de l'insatiable
Discorde, Image poëtique
de la Discorde. Son
progrez. Ses effets. vers
43""45.
Les deux armées se joignent
J
& en viennent aux
mains. Description de leur
choc. Le bruit des guerriers
comparé à celuy que
font d'impetueux torrens
grossis par les pluyes. vers
446, 456.
Antiloque le premier tuë
Echepolus,un des plus braves
Troyens. Elephenor
General des Abantes, voulant
le dépouiller de ses
armes,est rué par Agenor.
Il se fait en cet endroit
une cruelle boucherie des
Grecs & des Troyens qui
se jettent les uns sur les autres
comme des loups affaniez.
Simoïsius (ainsi nom.
me parce que Ía mere accoucha
de luy sur les rives
du Simoïs) est tué à la fleur
de son âge par Ajax fils
de Telamon. Il tombe sur
la poussiere comme un jeune
peuplier abbattu par le
fer d'une coignée. Antiphus
un des filsdePriam,
veut venger la mort deSimoïsius.
illance son javelot
contre Ajax; mais il
rencontre au lieu de luy
Leucus compagnond'Ulysse.
Leucus tombe sur le
corps de Simoïssus qu'il entraisnoit.
Ulysseaffligéde
cette perte, s'approche des
Troyens d'un air terrible.
Regarde autour de luy
pour chercher sa victime.
Il lance son dard. Les
Troyens effrayez se retirent
en desordre. Le javelot
va frapper Democoon
fils naturel de Priam, &
lerenverse mort. Les Troyens
reculent. Hectorluymesmeestépouventé.
Les
Grecs enflez de ces avanta
ges vont chercher les
corps morts jusqu'au milieu
de la meslée pour les
entraisner.
entraisner. Apollon irrité
de leur audace se fait entendre
aux Troyens du
hautde la forteressed'Ilion,
les exhorte & les encourage
; leur represente sur
tout qu'Achille ne combat
point„. Minerve de son
colté anime les Grecs. Pi-,
roüs General des Thraces
tuë Diorés chefdes Epéens
aprés l'avoir blessé d'un
coup de pierre. Thoas General
des Etoliens lance
son javelot contre Piroiis,
& l'acheve de son épée. Ils
vont le dépoüiller de fe$
armes, mais il en est empesché
par les Thraces qui
tombent sur luy à coups
de piques,& l'obligent de
seretirer. vers 457. 539.
-
Homere parle des ex-
FJqics de cette journée
comme d'un grand sujet
d'admiration pour un homme
que Minerve auroic
conduit par la main, & à
qui elle auroit fait parcourir
sans danger tous les endroits
de la bataille. Il auroit
veu les Troyens&les
Grecs estendus les uns prés
des autres à la mesme place
où ils avoient combat-
EU. vers544.
AKGVMENT
du cinquièmeLivre.
La jour de cette action
Minerve augmente le courage
deDiomede. Deson
calque & de son bouclier
forcoitcontinuellementun
fçjXrfemblable à celuy de
Veftoitle qui paroistà lafin
àçl'Eflre'.LaDéessè pousse
ÇÇignprr-ier au milieu dela ~n~~ j, vers 1. 8.
o.
~~q~Phesep tous deux
fils de Darés Sacrificateur
deVulcain,poussent leur
char contreDiomede qui
estoit à pied. Phegée le
premier lance ion dard
contre luy sans le blesser.
Diomede le perce de son
javelot
, ôc l'estend mort
surla place. Idée n'ayant
pas le courage de sauver
le corps de son frere, prend
la suite. Vulcain le couvre
d'un nuage & le dérobe
aux poursuites de Diomede
j pour épargner àDarés
le chagrin de perdre Ces
deui filsenun jour. Diomede
fait emmener leurs
chevaux. Les Troyens
commencent à plier. Minerve
pour augmenter leur
desordre,ditàMars«qu'il
faut laisser combattre les
Troyens & les Grecs, &
ne plus resister aux ordres
de Ju piter.„ Elle le retire
du combat, & le fait repofer
sur les rives du Scamandre.
Les Grecs enfoncent
lesTroyens. * a/fw9.37,
Odius chef des Alizoniens
est tué par Agamenvnon.
Phestus par Idomenée.
Scamandrius par Me.
nelas. (Ce Scamandrius
estoit fort entendu dans
tout ce qui concerne la
charte, & avoit esté instruit
par Minerve.) Phereclus
est tué par Merion.
( Phereclus fils d'un habile
charpentier, avoir bâti les
vaisseaux que Pâris mena
en Grece.) Pedée fils naturel
d'Antenor
,
est tué
par Megés. Eurypile blesse
Hypsenor.(Hypsenorestoit
filsde Dolophionqui
estoit Sacrificateur du Scamandre.)
rUers Î7- 83-
Idomenéesemblable à
un fleuve, qui dans ion débordement
emporte tout
ce qui s'oppose à son passage,
renverse les barait.
lons des Troyens;rien ne
luy resiste. vers 85. 94.
Pandarus, pour arrester
son audace, luy tire une
flèche qui luy traverse l'épaule
droite, & croyant
l'avoir blessé mortellement
il s'en glorifie,,, Sthele*-
jius, ( à la prière deDiomede
) luy oste cette fléche.
Diomede prie Pallas
<c de luy prester son secours
pour se venger de
Pandarus
5
& le punir de
son orguëll.,,Pallas l'exauce.
Luy redonne toutes
ses forces & route sa
legereté.Elle luy dit,
qu'il peut aller hardiment
contre les Troyens;qu'elle
a dissipé le nuage qui
l'auroit empesché de discerner
les Dieux d'avec les
hommes
:
qu'il se garde
bien de combattre contre
les Immortels, si ce n'est
contre Venus sur qui elle
luy permet de tirer.„
vers 95. 132.
Minerve se retire. Diomede
qui se sent trois fois
plus fort qu'à l'ordinaire,
se jette au milieu des ennemis.
Est comparé à un
lion qu'un berger ablesse,
& qui devenu plus furieux;
se lance sur les brebis effrayées
qui se tapissent les
unes fous les autres pendant
que le berger se cache.
Diomedetuë d'abord
Astynoüs & Hypenor.
Ensuite Abas & Poluïde,
tous deux fils du vieux Eurydamas
qui estoit Interprete
des songes. Il marcheversThoon
&Xanthe
enfans de Phenops,prive
ce pere malheureux de ses
deux filsàla fois, &luy
laisse la douleur de voir que
sa successiondoitpassèrà
des collateraux esloignez.
Diomede., comme un lion
qui se jette surun troupeau
de boeufs, tombe encore surEchemon & Chromius
enfans de Priam, les préçipite
de leur char ,les dépoüille
de leurs armes, &
prend leurs chevaux.vers
133. 16s.
Enée qui voit tous ces
ravages, cherche Pandarus
a travers les picqucs &
les javelots. Ille joint de
l'exhorte à se servir encore
deson arc& de ses
traitscontre un homme
qui cause tant de defor-
-.
dres
, ( si ce n'est que ce
guerrier dangereux soit
quelqu'un des Immortels
irrité contre lesi Grecs) ,,.
Pandarus respond qu4»I
croit reconnoistreDiomede
à sa raille & à ses armes*
Que si ce guerrier n'est pas
un Dieu,aumoinsDiomede
ne peut faire tant de
prodiges sans le secours
d'une Divinité toute puisfante.
Se repent d'avoir
laissé chez luy, contre l'avis
de son pere, onze chars
inutiles par la crainte que
ses chevaux ne souffrissent
trop dans une ville affiegée.
Se plaintd'avoir desjablessé
deux des plusvaillans
hommes, sans autre
effet que de les avoir rendus
plus furieux. Jure que
s'il revoit sa patrie, il commencera
par bruler cet
arc & ces fléches qui l'ont
si mal servi.,, Enée luy
dit cC de monter sur son
char qui est tiré par cTcxcellens
chevaux, & luy
laisse le choix ou de tenir
les resnes, ou de combattre
contre Diomede. 9%
Pandarustc conseille à Enée
de conduire luy -
mesme
ses chevaux qui connoissent
savoix & sa main;
que pourluy il recevra
Diomede avec sa lance.
Ils montent tous deux sur
le char,& vont à toute
bride contre Diomede
(quiestà pied.) Sthelenus
qtuiitles voit venir, en aver- Diomede,&" luy conseille
de les éviter.,, Diomede
'c respond qu'il n'est
pas capable de fuir, & que
ces deuxennemis si redoutables
ne retournerons
point àTroye ;luy recommande
seulement dem*
mener les chevaux d'Eiree
aussitost qu'il fera vaincu; les chevaux d'Enée ef.,
toient de la race de ceux
dont Jupiter fit presentà
Tros. ),., 0tvers16(3.zyj,
Pandarus & Enée sont
en presence. de Diomede;
Pandarus-ile, premierdità
Diomede qu'iln'a peule
vaincre avec sa fléche,
mais qu'il fera peutestre
plus heureux avec son javelot.„
En mesme temps
il lance son dard qui perce
le bouclier jusqu'à la cuirasse.
Pandarus~s'écrie~
glorieux decesuccez. Diomede
luy dit qu'il a manqué
son coup. Le frappe
de son javelot que Minerve
conduisoit
, & qui traverse
depuis l'oeil jusqu'à
la gorge. Pandarus tombe
de son char. Enée se met
en devoir de deffendre: le
corps de sonamy. Diomede
prend une grosse pierre,
telle que deux hommes à
- peinel'auroient peu lever.
Il l'a jette contre Enée, &
luy brife la cuisse. Enée
tombe sur ces genoux &
s'affoiblit. Venus le prend
entre ses bras, le couvre
de sa robe, & l'emporte.
Sthelenus, qui se souvient
des ordres de Diomede 9
prend les chevaux d'Enée
les emmeine, les remetà
son amy Deïphilus, & va
rejoindre Diomede. Diomede
,qui a reconnu Venus
,
la poursuit avec un
-
dard
dard,&la blesse à la main.
Le fang immortel coule de
sa playe. Le fang desDieux
different de celuy des hommes,
& pourquoy.Venus
laisse tomber Enée,Apollon
le releve, le couvre
d'un nuage & l'emporte,
Diomede parle en termes
picquans à Venus qui se
retire tres-affligée. Iris l'a
soustient. Elles trouvent
Mars. Venus le conjure
de luyprester ses chevaux
pour s'en retourner dans
l'Olympe.„Mars luy donna
son char. Iris le conduit.
Elles arrivent en un
moment. Iris dérelle les
chevaux, & en prend soin-
Venus se laisse tomber sur
les genoux de Dioné sa
mere. Dipné luy demande
cc qui luy a fait cette
blesseure.,, Venus respond
ic que Diomede a eu cette
audace, & que ce nretl: plus
icy une guerre des Grecs
contre les Troyens,mais
desGrecscontre les Dieux.
Dioné la console
,
luy dit
que ce n'est pas la - première
fois que les Dieux
ont esté insu Irez. par leshommes.
( Exemples, de
Mars, de Junon, &de Pluton;)
Que Diomede doit
craindre de porter quelque
jour la peine de sa temerité.„
Dionéessuye le
fang qui coule de la blesseure
de sa fille. Venus est
guene en un moment. 'Vers
275- 417.
Junon & Minerve entretiennent
Jupiter de ce qui
vient d'arriver à Venus.
Ce Plaisanterie de Minerve
a ce sujer. Jupiter foufritsappelle
Venus & u. luy recommande
de ne plus s' exposer.
4, Diomede par trois fois
se jette sur Enée.) quoy
gqnapollon l'ait pris fous
sa protection. A la quatriéme
fois ce Dieu irrité
cc luy parle d'un ton
menaçant." Diomede se
retire. Apollon porte Enée
dans son Temple sur la Citadelle
de Pergame. Latone&
Diane ont foin ellesmesmes
de le panser. ven
432. 44^
Apollon voyant que le
combat s'echauffe autour
d'un phantofme qu'il avoit
formé ressemblant à Enéc
pour tromper les Grecs,
demande à Mars, «
s'il n'y
a pas moyen d'arrester ce
Diomede qui porte sa fureur
jusqu'a poursuivre les
Dieux,,,. Ensuiteilseretire
sur la Citadelle. Mars
prend la reffernblance d'Acamas
General des Thraces.
Va de rang en rang..
«Se fait entendreaux Tro..
yens & les anime.» Sarpedon
picque le courage de
Hector par le reproche
qu'il luy fait de son inaction
, & de la lascheté de
ses freres qui tremblent
,
comme des chiens timides
en presencedun lion.»
Hector, sans repliquer
faute de son char, un jave.
lot à la main, exhorte les
Troupes. LesTroyens se
rallient. LesEscadrons des
Grecs viennent fondre sur
eux. La poussiere qu'ils élevent,&
dontilssont tout
blanchis, comparée a celle
qui couvre ces monceaux
de paille que des vanneurs
ont separée d'avec le grain.
Le combat recommence.
Enée, qu'Apollon a retiré
du Temple où il l'avoit
mis, reparoist à la reste de
ses.troupes avec toute sa
vigueur. Les soldatstransl
portezdejoyefontsurpris
en meme tem ps de le revoir
siicst ; mais l'ardeur
du combatne leur permet
pas de l'interrogersur une
si prompte guerison. ira
449.518.
: Les Grecs animez, par
lpes dIeuxlAja.x, parUlysse, attendent
les Troyens de pied ferme
,SemblablesÀ desnuages:
aÍfemblez:, qui n'attendent
que le reveil des
vents endormis pourestre
mis en mouvement. vers
Jr9. J17-
Agamemnon donne (es
ordres « Exhorte ses soldats
» Ensuite il lance son
javelot & tueDeïcoon le
pluscher compagnon d'Enée.
Enée de son costé tue
Crethon & Orsiloqueensans
de Dioclés, qui avoir
pour ayeul le' fjeuve Alphée.
Crethon & Crbiloque
com parez à deux jeunes
lions, qui aprèsavoir
laisse par tout des marques
de
de leur furie , succombent
enfin fous l'effort des pasteurs.
Ces deux jeunes
guerriers tombent fous les
coups d'Enée comme les
plus hauts sapins abbattus
par les vents. Menelas,
pour les venger, s'avance
au milieu des combattansf
pouffé par le Dieu Mars,
qui ne cherche qu'à le faire
perir de la main d'Enée.
Antiloque voyant le peril
où Menelas s'expose, court
se joindre à luy. Enée qui
voit ces deux guerriers
unis, seretire. Ilsenlevent
les corps de Crethon &
d'Orsiloque;ensuite ils retournent
dans lameslée.
Menelas tue Pylemenés
qui commandoit les Paphiagoniens.
Antiloque
blesse Mydon d'un coup
de pierre, l'acheve de Ton
épée, & emmene ses chevaux.
vers528.589
Hector ayant apperceu
Menelas & Antiloque
inarche à , eux avec impetuosiré.
Les Troyens le
suivent. Mars & Bellone
sontà leur reste.Mars accompagne
par tout Hector.
Diomede voyant ce
Dieu terrible) est saisi de
frayeur. Son estonnement
comparé à celuy d'un voyageur
qui, après avoir
traversé de vastes campagnes,
voit tout d'un coup
un grand fleuve, & retourne
sur ses pas. Diomede
se retire en disant aux
Grecs,M qu'il faut ceder
auxDieux.» WJ590.606.
LesTroyensondent sur
les Grecs. Hector tue de
sa main Menofthés & Anchiale.
Ajax fils de Telamon
s'avance pour les
Ranger, & tue Amphiusde ioix
javelot. Il accourt ensuite pour
le dépouillerj mais les Troyens
font pleuvoir sur luy une gresle
de traits, & l'obligent de se- retirer. Vers 607. 616*
Sarpedon filsde Jupiter, &
General des Lyciens, & Tle-*
poleme fils d'Hercule se ren..,
contrent.« Ils se parlent quelque
temps au sujet du parjurede
Laoimedon que Tlepoleme
reproche à Sarpedon:» Ces
deux guerriers après« s'estre
menacez fierement» lancent
leurs dards lun contre l'autre.
Les traits partent ensemble,
Sarpedonest blesséà la clÜiTe
Le dard y demeure attaché.
Tlepoleme tombe sans vie.
On emporte Sarpedon. Les
Grecs enlevent le corps de
Tlepoleme. Ulysse
, pour le
venger, tourne les armes contre
les Lyciens & en tuë un
grand nombre. Noms des Lyciens
tuez par Ulvsse. Hector
s'avance contre luy pour arrester
ses desordres.. Srrpedon
voyant Hector le prie de ne le
pas laisser en proye à ses ennemis.
» Hector passe rapidement
pour aller charger les
Grecs. Les amis de Sarpedon
le mettent fous un grand chefne.
Pelagon luy tire le javelot
de sa playe. Sarpedon s'évanouit.
Borée le rafraifchit
de son [ouille) & le ranime.
Les Grecs qui ne peuvent fouflenir
le choc du Dieu Mars
& d'Hector, se battent en re..
traite sans prendre la suite,
Noms de plusieurs braves Capitaines
tuez a cette attaque..
vers 628. 710.
Junon voyant ce qui sepasse,
dit à Minerve" qu'ilest temps
d'arrester les ravages de Mars,
& de secourir les Grecs. » Junon
prepare elle
-
mesme ses
chevaux. La Déesse Hebé luy
appresteun char superbe. Description
de ce char. Minerve
quitte ses habits pour s'armer.
Quelles font ses armes. Son
Egide. Son casque. Sa pique.
Les deux Déesses montées sur
leur char éclatant, vont à toute
bride au palais de Jupiter.
Les portes de l'Olympe,qui
font gardées par les Heures,
s'ouvrent d'elles-mesmes avec
un grand bruit. Junon parle à
Jupiter & luy demande" s'il
veut permettre de reprimer les
fureurs de Mars , & de blesser
cet insensé qui ne reconnoist
d'autre droit que la force
,,, Jupiter luy dit" de donner ce
soin à Minerve qui est accoustuméeà
le vaincre." vers 711. 766..
Junon accompagnée de Minerve
pousse ses chevaux qui
courent avec impetuositéentre
le Ciel & la terre. ( Les
chevaux des Dieux franchissent
d'un seul fault autant d'espace
qu'un homme assis sur un
cap eslevé au bord de la mer
en peutdécouvrir sur cette va- se étendue.) Les Déesses arrivent
prés de Troye. Junon
dételle les chevaux. Les environne
d'un nuage. Le Simoïs
fait naistre l'ambrosie sur ses
rives pour leur pature. Les
Déesses marchent ensemble
comme deux colombes&vont
secourir les Grecs, vers 767.
779.
Elles trouvent Diomede entouré
des plus braves guerriers
semblables aux plus frers lions,
& aux sangliers les plus terribles.
Junon s'arreste. Prend
la ressemblance de Stentor dont la , voix d'airain estoit plus
forte que celle de cinquante
hommes ensemble. Elle parle
aux Grecs, &Il les anime.,,
Minerve de son costé s'approche
de Diomedequi s'estoit retiré
un peu à l'écart pour rafraifchir
la playe que Pandarus
luy avoit faite. Elle luy
reproche de s'affoiblir quand
il faut agir, 5c de ne ressembler
gueres à son pere Tydée qu'-
elle protegeoit auAi bien que
luy
, & dont elle ne pouvoit
retenir le courage Elle luy rappelle
l'aventure de Tydée avec
les Dépendants de Cadmus.
Diomede respond
(c
qu'il ne
manque ny de force ny de resolution
,
mais qu'il se souvient
des deffenses qu'elle luy a faites
de combattre contre les
Dieux : Que Mars est maintenant
à la teste des Troyens. » Minerve luy dit de ne point
craindre Mars, 8c de le frapper
hardiment s'il vient à sa
rencontre; qu'audi bien celt
un perfide qui prend le party
des Troyens contre la promes-.
se qu'illuy avoit faite & à Junon
, de favoriser les Grecs.»
Elle fait descendre Sthelenus
& monte à sa place auprès de
Diomede sur son char. Elle
prend le casque de Pluton pour
n'estre point veuë. Pouffe les
chevaux contre Mars. Mars,,
qui vient de tuer Persphas ,
voyant Diomede
3
s'avance, &
luy veut porter un coup de sa
pique. Minervedétourne le
coup, conduit celle de Diornede
contre Mars, & la kiy fait
entrer bien avant dans les costes.
Mars la retire, & jette
un cry semblable à celuy d'une
armée de neuf ou dix mille
hommes. LesTroyens & les
Grecs en font épouvantez.
Mars retourne dans l'Olympe.
Diomede le voir s'élever comme
un nuage obscur. vers 780. 867** - Mars montrant à Jupiter le
fang qui coule de sa playe, luy
dit « qu'il a engendré une fille
pernicieusè qui se croit tout
permis, parce qu'il ne la corrige
pas pendant qu'il traite
avec severité les autres Dieux.
Que c'est Minervequi a inspiré
à Diomede l'audace debiesfer
Venus & luy ensuite.» Jupiter
rejette sa plainte, & luy
dit qu'ilest luy - mesme un
inconstant & un furieux qui
n'aime que les querelles,& que
s'il n'estoit pas son fils il y a
long-temps qu'ill'auroit precipité
dans les abylmesavec les
Titans,» Jupiter cependant
donne ordre à"'Pæon"de le guérir.
Pæonobéît& le guerit sur
le champ avec un baume exquis
qui fait sur la playe le mesme
effet & aussi promptement
que la presure sur le lait. Hebé
après avoir preparé un bain
pour Mars, luy donne des habits
magnifiques. Mars se place
auprès de Jupiter. Junon &
Minerve ne sont pas longtemps
sans remonter au Ciel.
de tjÜadc.
ARGUMENT
du quatrième Livre.
AVERTISSEMENT.
On A mis dans la suite de
cet Extrait des cedilles ainsi
marquées",,Ellessignifient
dans les endroits où elles se
trouvent,que. le Poëtey fait
parler ses Heros.
LES Dieux estanc à Table
tiennent conseil sur les
affaires de Troyes, vers
I. 4.
Jupiter raille Junon &
Minerve, de ce que de
grandes Déesses. comme
elles se tiennent à l'écart
t
loin des combats, pendant
que Venus qui n'aime que
les jeux& les plaisirs - accompagne
son favori dans
tous les penIs. Il met en
délibération s'il faut rallumer
la guerre entre les
Troyens & les Grecs, ou
les reconcilier par l'exe-
-
cution du traité qu'ils ont
_aIt,,, 'Vers. 5.
19.
Cette proposicion cause
un violent dépit aux deux
Déesses qui préparoient les
plus grands malheurs aux
Troyens. Minerve dissimule
par prudence. Junon
éclatte, & a déclaré, quelque
resolution que l'on
prenne, qu'elle ne consentira
point à la paix.,,
vers 1o. 2. 9.
Jupiter a reproché à
Junon la cruauté avec laquelle
elle poursuit les
Troyens. Ilseplaintdela
violence qu'e lleluy fait en
le forçant de luy abandonner
une Ville qu'il a honorée
sur toutes les autres.
Il l'avertit qu'en revanche,
si jamais dans sa fureur
il veut détruire quelque
Ville qu'elle ait prise
fous sa protection
,
c'est
inutilement qu'elle voudra
s'y opposer.„ vers 30.49.
Junon luy dit qu'il
peut,quandilvoudra,dit
poser d'Argos, de Mycenes
)
& de Sparte; mais
qu'il n'est pas juste qu'elle
perde le fruit de toutes ses
peines. Que tout puissant
qu'il est, il doit avoir pour
elle des égards & de la
complaisance,puisqu'elle
est sa femme & sa soeur.
Enfin elle luy demande
-
qu'il ordonne à Minerve
de descendre dans l'armée
des Troyens pour les exciter
à enfraindre le fraite.
& à insulter les Grecs.,,
vers 50. 67.
Jupiter donne cet ordre
à Minerve.„La Déesse
descend, & dansla course
rapide elle paroist fous la
forme d'une exhalaison
qui s'allume dans l'air, &
qui se partage en mille
feux. Cesigne qui est veu
dans les deuxarmées est
interprété comme un préfage
ou de la fin ou de la
continuation de la - guerre.
35 vers 68. 85.
Minerve prend la réf.
semblance de Laodocus.
fils d'Antenor. Vatrouver
Pandarus fils de Lycaon.
Luy propose « de tirer une
fleche à Menelas. L'encourage
par la gloire qu'il
aura d'avoir abbattu un si
grand guerrier, & par la
recom pense qu'il doit attendre
de Paris. Elle luy
conseille de s'addreffer auparavant
à Apollon Lycien
pour le prier de diriger
le trait.» vers 86. 103.
L'intense Pandarus se
laisse persuader. Peinture
naïve de l'action de Pandarus,
& desmesuresqu'il
prend pour frapper juste
à son but. (Son arc estoit
fait des cornes d'unechevre
sauvage qu'il avoit tuée
à l'affust; chaque corne
avoit seize paumes, c'està-
dire cinq pieds & quatre
pouces.) Il promet une
Hecatombe à Apollon. Il
tire. Le trait part avec impetuosité,
perce le baudrier
,la cuirasse & la lame
de Menelas; entre dans la
chair sans penetrer bien
avant,(car Minerve avoit
pris foin d'affoiblir le coup,
semblable à une mere qui
voyant dormir son enfant,
détourne une mouche opiniastre
qui voudroit le piquer.)
Le fang qui coule
le longdesjambes de Menejas,
compare à la pourpre
dont une femme de
Meonie a peint l'yvoire le
plus blanc, pour en faire
les boffetes d'un mords qui
fait l'admiration & le desir
des plus braves Cavaliers,
filais qui est destiné pour
un Roy. "vers 104. 119.
Agamemnon est effraié
aussi bien que Menelas.
Menelas reprend courage.
Agamemnon éclate contre
la perfidie des Troyens.
Dit que Jupiter ne la laisfera
pas impunie. Prédit
la ruine deTroye. Il s'attendrit,
& ne peut cacher
à son frere la crainte qu'il
a de le perdre - vers 120.
182.
Menelas lera ssure&le
prie de ne point allarmer
les Grecs. n Agamemnon
luy dit « qu'il faut appeller
un Medecin.» Donne ordre
à Talthybius de faire
venir Machaon fils d'Esculape.
Le Herault obeït.
Trouve Machaon & « luy
parle.» Machaon vient.
Visite la playe, & succe
le sang,& y met un appareil
que le Centaure Chiron
avoit autrefois enseigné
à Esculape. vers 183.
ii9*
Cependant les Troyens
s'avancent en bataille. Les
Grecs reprennent leurs armes
, & ne respirent plus
que lecombat. Agamemnon
laissesonchar à Eurymedon
, avec ordre de ne
le pas tenir trop éloigné.
Il parcourt à pied toute
l'armée. « Anime par ses
discours ceux qu'il trouve
disposez à bien faire».
« Réprimandé les autres,»'
les compare à des faons de
biche Arrive prés de la
Gend'armerie Cretoise, la
trouve en bon estat, Idomenée
à la teste, Merion
à la queue.» IllouëIdomenée,
le fait ressouvenir
que dans toutes les occasions;
à la guerre, dans les
festins, il l'atousjours traité
avec distinction". Idomenée
respond « qu'illuy
fera tousjours fidelle».
Agamemnoncontinue son
chemin. Il trouve les deux
Ajax deja armez au milieu
de leurs bataillons; ( ces
bataillons comparez à des
troupeaux assemblez fous
leur pasteur, qui leur cherche
un asile contre l'orage
qu'il prévoit. ) Agamemnon
louë ces deux chefs,
& leur dit qu'il n'a pas besoin
de les exhorter». Il
passe au quartier du vieux
Nestor. Le trouve qui range
ses trou pes en bataille,
& qui encourage leurs
chefs. Noms de ces chefs.
De quelle manière Nestor
disposoit sa cavalerie &son.
infanterie.« Quels conseils
il donnoit à ses cavaliers
». «Sage vieillard,
dit Agamemnon transporté
de joye, plust aux Dieux
que vos forces respondissent
à vostre grand courage
ge, &c.» Nestor respond
» qu'il n'est plus au temps
où il tua de sa main le vaillant
Ereuthalion; mais que
tout vieux qu'il est on le
verra à la teste de ses ECcadrons,
LXquïl serautile
au moins par ses ordres &
par ses conseils
, que cest
là le partage des vieillards
». Agamemnonavance.
Trouve Peteus fils de
Menefthée & Ulysse qui
ne faisoient aucun mouvement
, parce que le bruit
de ce qui estoit arrivé dans
les deux armées n'estoit pas
encore venu jusqu'à eux-
« Il leur fait de sanglants
reproches de leur inaction
». «Ulyflc respond
avec fierte». Le Roy qui
le voitirrité, change de
ton, &«luy parle obligeamment
». Il poursuit
son chemin.VoitDiomede
sur son char avec Sthelenus
fils de Capancé. Diomedene
donnoit aucun
ordre pour le combat. Agamemnon
cc
luy reproche
d'avoir degeneré dela
vertu de son pere Tydée,
luy rappelle une occasion
d'éclat, ou Tydée signala
son courage contre les
Thebains». Diomede par
respect pour le Roy ne respond
rien.Sthelenus prend
la parole & dit(( qu'ils ne
meritent ny l'unny l'autre
ie reproche qu'on leur fait,
se piquent tous deux avec
raison d'estre plus braves
encore que leur pere».
Diomede represente à
Sthelcnus que le Roy qui a
le principal interest à tout
ce qui se passe, est en droit
de leur parler comme il
fait.„ Diomede en mef-
1
me temps faute de dessus
son char. - "veys 421. 419.
On voit marcher au
combat les nonbreufes
Phalanges des Grecs, semblables
à des flots amoncelez
par les vents. Elles
suivent leurschefs dans un
profond filen-ce, pour entendre
leurs ordres. Ilsemble
3
dit le Poëre, que cette
multitude innombrable de peuples
n'ait point de njoïx. Les
Troyens au contraire,
comme des brebis qui bêlent
dans un grand patu-
Tage, sont un bruit confus
qui resulte du mélange de
leurs voix & de la diversité
des langues de toure sorte
de peuples qui forment
leurarmée, vers411.438.
Les Troyens sont animez
par le Dieu Mars, &
les Grecs par la Déesse Minerve.
Ces deux Divinitez
font suivies de la Terreur,
de la Fuite & de l'insatiable
Discorde, Image poëtique
de la Discorde. Son
progrez. Ses effets. vers
43""45.
Les deux armées se joignent
J
& en viennent aux
mains. Description de leur
choc. Le bruit des guerriers
comparé à celuy que
font d'impetueux torrens
grossis par les pluyes. vers
446, 456.
Antiloque le premier tuë
Echepolus,un des plus braves
Troyens. Elephenor
General des Abantes, voulant
le dépouiller de ses
armes,est rué par Agenor.
Il se fait en cet endroit
une cruelle boucherie des
Grecs & des Troyens qui
se jettent les uns sur les autres
comme des loups affaniez.
Simoïsius (ainsi nom.
me parce que Ía mere accoucha
de luy sur les rives
du Simoïs) est tué à la fleur
de son âge par Ajax fils
de Telamon. Il tombe sur
la poussiere comme un jeune
peuplier abbattu par le
fer d'une coignée. Antiphus
un des filsdePriam,
veut venger la mort deSimoïsius.
illance son javelot
contre Ajax; mais il
rencontre au lieu de luy
Leucus compagnond'Ulysse.
Leucus tombe sur le
corps de Simoïssus qu'il entraisnoit.
Ulysseaffligéde
cette perte, s'approche des
Troyens d'un air terrible.
Regarde autour de luy
pour chercher sa victime.
Il lance son dard. Les
Troyens effrayez se retirent
en desordre. Le javelot
va frapper Democoon
fils naturel de Priam, &
lerenverse mort. Les Troyens
reculent. Hectorluymesmeestépouventé.
Les
Grecs enflez de ces avanta
ges vont chercher les
corps morts jusqu'au milieu
de la meslée pour les
entraisner.
entraisner. Apollon irrité
de leur audace se fait entendre
aux Troyens du
hautde la forteressed'Ilion,
les exhorte & les encourage
; leur represente sur
tout qu'Achille ne combat
point„. Minerve de son
colté anime les Grecs. Pi-,
roüs General des Thraces
tuë Diorés chefdes Epéens
aprés l'avoir blessé d'un
coup de pierre. Thoas General
des Etoliens lance
son javelot contre Piroiis,
& l'acheve de son épée. Ils
vont le dépoüiller de fe$
armes, mais il en est empesché
par les Thraces qui
tombent sur luy à coups
de piques,& l'obligent de
seretirer. vers 457. 539.
-
Homere parle des ex-
FJqics de cette journée
comme d'un grand sujet
d'admiration pour un homme
que Minerve auroic
conduit par la main, & à
qui elle auroit fait parcourir
sans danger tous les endroits
de la bataille. Il auroit
veu les Troyens&les
Grecs estendus les uns prés
des autres à la mesme place
où ils avoient combat-
EU. vers544.
AKGVMENT
du cinquièmeLivre.
La jour de cette action
Minerve augmente le courage
deDiomede. Deson
calque & de son bouclier
forcoitcontinuellementun
fçjXrfemblable à celuy de
Veftoitle qui paroistà lafin
àçl'Eflre'.LaDéessè pousse
ÇÇignprr-ier au milieu dela ~n~~ j, vers 1. 8.
o.
~~q~Phesep tous deux
fils de Darés Sacrificateur
deVulcain,poussent leur
char contreDiomede qui
estoit à pied. Phegée le
premier lance ion dard
contre luy sans le blesser.
Diomede le perce de son
javelot
, ôc l'estend mort
surla place. Idée n'ayant
pas le courage de sauver
le corps de son frere, prend
la suite. Vulcain le couvre
d'un nuage & le dérobe
aux poursuites de Diomede
j pour épargner àDarés
le chagrin de perdre Ces
deui filsenun jour. Diomede
fait emmener leurs
chevaux. Les Troyens
commencent à plier. Minerve
pour augmenter leur
desordre,ditàMars«qu'il
faut laisser combattre les
Troyens & les Grecs, &
ne plus resister aux ordres
de Ju piter.„ Elle le retire
du combat, & le fait repofer
sur les rives du Scamandre.
Les Grecs enfoncent
lesTroyens. * a/fw9.37,
Odius chef des Alizoniens
est tué par Agamenvnon.
Phestus par Idomenée.
Scamandrius par Me.
nelas. (Ce Scamandrius
estoit fort entendu dans
tout ce qui concerne la
charte, & avoit esté instruit
par Minerve.) Phereclus
est tué par Merion.
( Phereclus fils d'un habile
charpentier, avoir bâti les
vaisseaux que Pâris mena
en Grece.) Pedée fils naturel
d'Antenor
,
est tué
par Megés. Eurypile blesse
Hypsenor.(Hypsenorestoit
filsde Dolophionqui
estoit Sacrificateur du Scamandre.)
rUers Î7- 83-
Idomenéesemblable à
un fleuve, qui dans ion débordement
emporte tout
ce qui s'oppose à son passage,
renverse les barait.
lons des Troyens;rien ne
luy resiste. vers 85. 94.
Pandarus, pour arrester
son audace, luy tire une
flèche qui luy traverse l'épaule
droite, & croyant
l'avoir blessé mortellement
il s'en glorifie,,, Sthele*-
jius, ( à la prière deDiomede
) luy oste cette fléche.
Diomede prie Pallas
<c de luy prester son secours
pour se venger de
Pandarus
5
& le punir de
son orguëll.,,Pallas l'exauce.
Luy redonne toutes
ses forces & route sa
legereté.Elle luy dit,
qu'il peut aller hardiment
contre les Troyens;qu'elle
a dissipé le nuage qui
l'auroit empesché de discerner
les Dieux d'avec les
hommes
:
qu'il se garde
bien de combattre contre
les Immortels, si ce n'est
contre Venus sur qui elle
luy permet de tirer.„
vers 95. 132.
Minerve se retire. Diomede
qui se sent trois fois
plus fort qu'à l'ordinaire,
se jette au milieu des ennemis.
Est comparé à un
lion qu'un berger ablesse,
& qui devenu plus furieux;
se lance sur les brebis effrayées
qui se tapissent les
unes fous les autres pendant
que le berger se cache.
Diomedetuë d'abord
Astynoüs & Hypenor.
Ensuite Abas & Poluïde,
tous deux fils du vieux Eurydamas
qui estoit Interprete
des songes. Il marcheversThoon
&Xanthe
enfans de Phenops,prive
ce pere malheureux de ses
deux filsàla fois, &luy
laisse la douleur de voir que
sa successiondoitpassèrà
des collateraux esloignez.
Diomede., comme un lion
qui se jette surun troupeau
de boeufs, tombe encore surEchemon & Chromius
enfans de Priam, les préçipite
de leur char ,les dépoüille
de leurs armes, &
prend leurs chevaux.vers
133. 16s.
Enée qui voit tous ces
ravages, cherche Pandarus
a travers les picqucs &
les javelots. Ille joint de
l'exhorte à se servir encore
deson arc& de ses
traitscontre un homme
qui cause tant de defor-
-.
dres
, ( si ce n'est que ce
guerrier dangereux soit
quelqu'un des Immortels
irrité contre lesi Grecs) ,,.
Pandarus respond qu4»I
croit reconnoistreDiomede
à sa raille & à ses armes*
Que si ce guerrier n'est pas
un Dieu,aumoinsDiomede
ne peut faire tant de
prodiges sans le secours
d'une Divinité toute puisfante.
Se repent d'avoir
laissé chez luy, contre l'avis
de son pere, onze chars
inutiles par la crainte que
ses chevaux ne souffrissent
trop dans une ville affiegée.
Se plaintd'avoir desjablessé
deux des plusvaillans
hommes, sans autre
effet que de les avoir rendus
plus furieux. Jure que
s'il revoit sa patrie, il commencera
par bruler cet
arc & ces fléches qui l'ont
si mal servi.,, Enée luy
dit cC de monter sur son
char qui est tiré par cTcxcellens
chevaux, & luy
laisse le choix ou de tenir
les resnes, ou de combattre
contre Diomede. 9%
Pandarustc conseille à Enée
de conduire luy -
mesme
ses chevaux qui connoissent
savoix & sa main;
que pourluy il recevra
Diomede avec sa lance.
Ils montent tous deux sur
le char,& vont à toute
bride contre Diomede
(quiestà pied.) Sthelenus
qtuiitles voit venir, en aver- Diomede,&" luy conseille
de les éviter.,, Diomede
'c respond qu'il n'est
pas capable de fuir, & que
ces deuxennemis si redoutables
ne retournerons
point àTroye ;luy recommande
seulement dem*
mener les chevaux d'Eiree
aussitost qu'il fera vaincu; les chevaux d'Enée ef.,
toient de la race de ceux
dont Jupiter fit presentà
Tros. ),., 0tvers16(3.zyj,
Pandarus & Enée sont
en presence. de Diomede;
Pandarus-ile, premierdità
Diomede qu'iln'a peule
vaincre avec sa fléche,
mais qu'il fera peutestre
plus heureux avec son javelot.„
En mesme temps
il lance son dard qui perce
le bouclier jusqu'à la cuirasse.
Pandarus~s'écrie~
glorieux decesuccez. Diomede
luy dit qu'il a manqué
son coup. Le frappe
de son javelot que Minerve
conduisoit
, & qui traverse
depuis l'oeil jusqu'à
la gorge. Pandarus tombe
de son char. Enée se met
en devoir de deffendre: le
corps de sonamy. Diomede
prend une grosse pierre,
telle que deux hommes à
- peinel'auroient peu lever.
Il l'a jette contre Enée, &
luy brife la cuisse. Enée
tombe sur ces genoux &
s'affoiblit. Venus le prend
entre ses bras, le couvre
de sa robe, & l'emporte.
Sthelenus, qui se souvient
des ordres de Diomede 9
prend les chevaux d'Enée
les emmeine, les remetà
son amy Deïphilus, & va
rejoindre Diomede. Diomede
,qui a reconnu Venus
,
la poursuit avec un
-
dard
dard,&la blesse à la main.
Le fang immortel coule de
sa playe. Le fang desDieux
different de celuy des hommes,
& pourquoy.Venus
laisse tomber Enée,Apollon
le releve, le couvre
d'un nuage & l'emporte,
Diomede parle en termes
picquans à Venus qui se
retire tres-affligée. Iris l'a
soustient. Elles trouvent
Mars. Venus le conjure
de luyprester ses chevaux
pour s'en retourner dans
l'Olympe.„Mars luy donna
son char. Iris le conduit.
Elles arrivent en un
moment. Iris dérelle les
chevaux, & en prend soin-
Venus se laisse tomber sur
les genoux de Dioné sa
mere. Dipné luy demande
cc qui luy a fait cette
blesseure.,, Venus respond
ic que Diomede a eu cette
audace, & que ce nretl: plus
icy une guerre des Grecs
contre les Troyens,mais
desGrecscontre les Dieux.
Dioné la console
,
luy dit
que ce n'est pas la - première
fois que les Dieux
ont esté insu Irez. par leshommes.
( Exemples, de
Mars, de Junon, &de Pluton;)
Que Diomede doit
craindre de porter quelque
jour la peine de sa temerité.„
Dionéessuye le
fang qui coule de la blesseure
de sa fille. Venus est
guene en un moment. 'Vers
275- 417.
Junon & Minerve entretiennent
Jupiter de ce qui
vient d'arriver à Venus.
Ce Plaisanterie de Minerve
a ce sujer. Jupiter foufritsappelle
Venus & u. luy recommande
de ne plus s' exposer.
4, Diomede par trois fois
se jette sur Enée.) quoy
gqnapollon l'ait pris fous
sa protection. A la quatriéme
fois ce Dieu irrité
cc luy parle d'un ton
menaçant." Diomede se
retire. Apollon porte Enée
dans son Temple sur la Citadelle
de Pergame. Latone&
Diane ont foin ellesmesmes
de le panser. ven
432. 44^
Apollon voyant que le
combat s'echauffe autour
d'un phantofme qu'il avoit
formé ressemblant à Enéc
pour tromper les Grecs,
demande à Mars, «
s'il n'y
a pas moyen d'arrester ce
Diomede qui porte sa fureur
jusqu'a poursuivre les
Dieux,,,. Ensuiteilseretire
sur la Citadelle. Mars
prend la reffernblance d'Acamas
General des Thraces.
Va de rang en rang..
«Se fait entendreaux Tro..
yens & les anime.» Sarpedon
picque le courage de
Hector par le reproche
qu'il luy fait de son inaction
, & de la lascheté de
ses freres qui tremblent
,
comme des chiens timides
en presencedun lion.»
Hector, sans repliquer
faute de son char, un jave.
lot à la main, exhorte les
Troupes. LesTroyens se
rallient. LesEscadrons des
Grecs viennent fondre sur
eux. La poussiere qu'ils élevent,&
dontilssont tout
blanchis, comparée a celle
qui couvre ces monceaux
de paille que des vanneurs
ont separée d'avec le grain.
Le combat recommence.
Enée, qu'Apollon a retiré
du Temple où il l'avoit
mis, reparoist à la reste de
ses.troupes avec toute sa
vigueur. Les soldatstransl
portezdejoyefontsurpris
en meme tem ps de le revoir
siicst ; mais l'ardeur
du combatne leur permet
pas de l'interrogersur une
si prompte guerison. ira
449.518.
: Les Grecs animez, par
lpes dIeuxlAja.x, parUlysse, attendent
les Troyens de pied ferme
,SemblablesÀ desnuages:
aÍfemblez:, qui n'attendent
que le reveil des
vents endormis pourestre
mis en mouvement. vers
Jr9. J17-
Agamemnon donne (es
ordres « Exhorte ses soldats
» Ensuite il lance son
javelot & tueDeïcoon le
pluscher compagnon d'Enée.
Enée de son costé tue
Crethon & Orsiloqueensans
de Dioclés, qui avoir
pour ayeul le' fjeuve Alphée.
Crethon & Crbiloque
com parez à deux jeunes
lions, qui aprèsavoir
laisse par tout des marques
de
de leur furie , succombent
enfin fous l'effort des pasteurs.
Ces deux jeunes
guerriers tombent fous les
coups d'Enée comme les
plus hauts sapins abbattus
par les vents. Menelas,
pour les venger, s'avance
au milieu des combattansf
pouffé par le Dieu Mars,
qui ne cherche qu'à le faire
perir de la main d'Enée.
Antiloque voyant le peril
où Menelas s'expose, court
se joindre à luy. Enée qui
voit ces deux guerriers
unis, seretire. Ilsenlevent
les corps de Crethon &
d'Orsiloque;ensuite ils retournent
dans lameslée.
Menelas tue Pylemenés
qui commandoit les Paphiagoniens.
Antiloque
blesse Mydon d'un coup
de pierre, l'acheve de Ton
épée, & emmene ses chevaux.
vers528.589
Hector ayant apperceu
Menelas & Antiloque
inarche à , eux avec impetuosiré.
Les Troyens le
suivent. Mars & Bellone
sontà leur reste.Mars accompagne
par tout Hector.
Diomede voyant ce
Dieu terrible) est saisi de
frayeur. Son estonnement
comparé à celuy d'un voyageur
qui, après avoir
traversé de vastes campagnes,
voit tout d'un coup
un grand fleuve, & retourne
sur ses pas. Diomede
se retire en disant aux
Grecs,M qu'il faut ceder
auxDieux.» WJ590.606.
LesTroyensondent sur
les Grecs. Hector tue de
sa main Menofthés & Anchiale.
Ajax fils de Telamon
s'avance pour les
Ranger, & tue Amphiusde ioix
javelot. Il accourt ensuite pour
le dépouillerj mais les Troyens
font pleuvoir sur luy une gresle
de traits, & l'obligent de se- retirer. Vers 607. 616*
Sarpedon filsde Jupiter, &
General des Lyciens, & Tle-*
poleme fils d'Hercule se ren..,
contrent.« Ils se parlent quelque
temps au sujet du parjurede
Laoimedon que Tlepoleme
reproche à Sarpedon:» Ces
deux guerriers après« s'estre
menacez fierement» lancent
leurs dards lun contre l'autre.
Les traits partent ensemble,
Sarpedonest blesséà la clÜiTe
Le dard y demeure attaché.
Tlepoleme tombe sans vie.
On emporte Sarpedon. Les
Grecs enlevent le corps de
Tlepoleme. Ulysse
, pour le
venger, tourne les armes contre
les Lyciens & en tuë un
grand nombre. Noms des Lyciens
tuez par Ulvsse. Hector
s'avance contre luy pour arrester
ses desordres.. Srrpedon
voyant Hector le prie de ne le
pas laisser en proye à ses ennemis.
» Hector passe rapidement
pour aller charger les
Grecs. Les amis de Sarpedon
le mettent fous un grand chefne.
Pelagon luy tire le javelot
de sa playe. Sarpedon s'évanouit.
Borée le rafraifchit
de son [ouille) & le ranime.
Les Grecs qui ne peuvent fouflenir
le choc du Dieu Mars
& d'Hector, se battent en re..
traite sans prendre la suite,
Noms de plusieurs braves Capitaines
tuez a cette attaque..
vers 628. 710.
Junon voyant ce qui sepasse,
dit à Minerve" qu'ilest temps
d'arrester les ravages de Mars,
& de secourir les Grecs. » Junon
prepare elle
-
mesme ses
chevaux. La Déesse Hebé luy
appresteun char superbe. Description
de ce char. Minerve
quitte ses habits pour s'armer.
Quelles font ses armes. Son
Egide. Son casque. Sa pique.
Les deux Déesses montées sur
leur char éclatant, vont à toute
bride au palais de Jupiter.
Les portes de l'Olympe,qui
font gardées par les Heures,
s'ouvrent d'elles-mesmes avec
un grand bruit. Junon parle à
Jupiter & luy demande" s'il
veut permettre de reprimer les
fureurs de Mars , & de blesser
cet insensé qui ne reconnoist
d'autre droit que la force
,,, Jupiter luy dit" de donner ce
soin à Minerve qui est accoustuméeà
le vaincre." vers 711. 766..
Junon accompagnée de Minerve
pousse ses chevaux qui
courent avec impetuositéentre
le Ciel & la terre. ( Les
chevaux des Dieux franchissent
d'un seul fault autant d'espace
qu'un homme assis sur un
cap eslevé au bord de la mer
en peutdécouvrir sur cette va- se étendue.) Les Déesses arrivent
prés de Troye. Junon
dételle les chevaux. Les environne
d'un nuage. Le Simoïs
fait naistre l'ambrosie sur ses
rives pour leur pature. Les
Déesses marchent ensemble
comme deux colombes&vont
secourir les Grecs, vers 767.
779.
Elles trouvent Diomede entouré
des plus braves guerriers
semblables aux plus frers lions,
& aux sangliers les plus terribles.
Junon s'arreste. Prend
la ressemblance de Stentor dont la , voix d'airain estoit plus
forte que celle de cinquante
hommes ensemble. Elle parle
aux Grecs, &Il les anime.,,
Minerve de son costé s'approche
de Diomedequi s'estoit retiré
un peu à l'écart pour rafraifchir
la playe que Pandarus
luy avoit faite. Elle luy
reproche de s'affoiblir quand
il faut agir, 5c de ne ressembler
gueres à son pere Tydée qu'-
elle protegeoit auAi bien que
luy
, & dont elle ne pouvoit
retenir le courage Elle luy rappelle
l'aventure de Tydée avec
les Dépendants de Cadmus.
Diomede respond
(c
qu'il ne
manque ny de force ny de resolution
,
mais qu'il se souvient
des deffenses qu'elle luy a faites
de combattre contre les
Dieux : Que Mars est maintenant
à la teste des Troyens. » Minerve luy dit de ne point
craindre Mars, 8c de le frapper
hardiment s'il vient à sa
rencontre; qu'audi bien celt
un perfide qui prend le party
des Troyens contre la promes-.
se qu'illuy avoit faite & à Junon
, de favoriser les Grecs.»
Elle fait descendre Sthelenus
& monte à sa place auprès de
Diomede sur son char. Elle
prend le casque de Pluton pour
n'estre point veuë. Pouffe les
chevaux contre Mars. Mars,,
qui vient de tuer Persphas ,
voyant Diomede
3
s'avance, &
luy veut porter un coup de sa
pique. Minervedétourne le
coup, conduit celle de Diornede
contre Mars, & la kiy fait
entrer bien avant dans les costes.
Mars la retire, & jette
un cry semblable à celuy d'une
armée de neuf ou dix mille
hommes. LesTroyens & les
Grecs en font épouvantez.
Mars retourne dans l'Olympe.
Diomede le voir s'élever comme
un nuage obscur. vers 780. 867** - Mars montrant à Jupiter le
fang qui coule de sa playe, luy
dit « qu'il a engendré une fille
pernicieusè qui se croit tout
permis, parce qu'il ne la corrige
pas pendant qu'il traite
avec severité les autres Dieux.
Que c'est Minervequi a inspiré
à Diomede l'audace debiesfer
Venus & luy ensuite.» Jupiter
rejette sa plainte, & luy
dit qu'ilest luy - mesme un
inconstant & un furieux qui
n'aime que les querelles,& que
s'il n'estoit pas son fils il y a
long-temps qu'ill'auroit precipité
dans les abylmesavec les
Titans,» Jupiter cependant
donne ordre à"'Pæon"de le guérir.
Pæonobéît& le guerit sur
le champ avec un baume exquis
qui fait sur la playe le mesme
effet & aussi promptement
que la presure sur le lait. Hebé
après avoir preparé un bain
pour Mars, luy donne des habits
magnifiques. Mars se place
auprès de Jupiter. Junon &
Minerve ne sont pas longtemps
sans remonter au Ciel.
Fermer
Résumé : SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
Le quatrième livre de l'Iliade relate un conseil des dieux concernant la guerre de Troie. Jupiter critique Junon et Minerve pour leur absence des combats, contrairement à Vénus qui soutient son favori. Junon refuse la paix et demande à Minerve d'inciter les Troyens à rompre le traité. Minerve, déguisée en Laodocus, persuade Pandarus de tirer une flèche sur Ménélas, le blessant légèrement. Agamemnon, alarmé, appelle un médecin pour soigner Ménélas. Les Troyens avancent en bataille, et les Grecs se préparent au combat. Agamemnon encourage les soldats et réprimande les lâches. Les deux armées se rejoignent, et le combat commence, marqué par des scènes de violence et de mort. Mars soutient les Troyens, tandis que Minerve aide les Grecs. Diomède, encouragé par Minerve, se distingue par sa bravoure et tue plusieurs Troyens. Pandarus blesse Diomède, mais Minerve le guérit et l'encourage à continuer. La journée se termine par des combats acharnés, avec des pertes des deux côtés. Diomède, comparé à un lion, attaque et vainc Échémon et Chromius, fils de Priam, s'emparant de leurs armes et chevaux. Enée, voyant les ravages causés par Diomède, cherche Pandarus pour l'exhorter à utiliser son arc contre ce guerrier. Pandarus reconnaît Diomède et regrette de ne pas avoir pris plus de chars. Il jure de brûler son arc s'il revient à Troie. Enée propose à Pandarus de monter sur son char pour affronter Diomède. Pandarus conseille à Enée de conduire ses propres chevaux et se prépare à affronter Diomède avec sa lance. Diomède, malgré les conseils de Sthelenus de se retirer, décide de rester et de combattre. Pandarus lance un dard contre Diomède, qui riposte en le blessant mortellement. Enée tente de défendre le corps de Pandarus, mais Diomède le frappe à la cuisse avec une pierre, le blessant gravement. Vénus, la mère d'Enée, vient à son secours et le transporte, blessée à la main par Diomède. Apollon prend ensuite Enée sous sa protection. Diomède, encouragé par Minerve, continue de combattre avec fureur. Les dieux interviennent de manière plus directe : Junon et Minerve décident d'arrêter les ravages de Mars et de secourir les Grecs. Minerve, déguisée, incite Diomède à affronter Mars, qu'elle blesse ensuite. Mars, blessé, retourne dans l'Olympe où Jupiter le guérit. La scène se termine par la préparation des dieux pour continuer à influencer le cours de la bataille.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer