Résultats : 17081 texte(s)
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3601
p. 92-95
ENIGME.
Début :
Quand de substance humaine on m'a formé le corps, [...]
Mots clefs :
Chandelle
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENI G M E.
Quand de fitbjtance
humaine on m'a forméle
corps,
On dit que les sorciers
avec moy sont bien
forts.
Le
Lougarotu
fait m'a
presence:
Le Filourdy fait mon essence:
Car sansluy mon corps
abatH
-
N'auroit pas la haute
vertu,
Quifait qu'avec refpeét
par fois on me contemple.
sefuisfimelle au Bal, (7 jefuismâleauTemple.
Véconome m'enferme un
temps danssa maifort,
Et me donne la vie en motant de prison.
Tant que je suis on me
mutile,
Excepté quandjesers lit,
Ville.
Lateste chaude& lepied
froid,
Jesuis chausséfort à Tetroit
Et lors qu'on me p-romène
avec mes camarades
, Le timide Bourgeois a de
tristesaubades
Mais il ritbienaussi
9 dans l'endroitoù nous pent.
Celuy qrù nousmonte, &
descend
Là nous mouronsfouvent
de ce derniersuplice ,
Pouravoir aupublicrendu
trop deservice.
Quand de fitbjtance
humaine on m'a forméle
corps,
On dit que les sorciers
avec moy sont bien
forts.
Le
Lougarotu
fait m'a
presence:
Le Filourdy fait mon essence:
Car sansluy mon corps
abatH
-
N'auroit pas la haute
vertu,
Quifait qu'avec refpeét
par fois on me contemple.
sefuisfimelle au Bal, (7 jefuismâleauTemple.
Véconome m'enferme un
temps danssa maifort,
Et me donne la vie en motant de prison.
Tant que je suis on me
mutile,
Excepté quandjesers lit,
Ville.
Lateste chaude& lepied
froid,
Jesuis chausséfort à Tetroit
Et lors qu'on me p-romène
avec mes camarades
, Le timide Bourgeois a de
tristesaubades
Mais il ritbienaussi
9 dans l'endroitoù nous pent.
Celuy qrù nousmonte, &
descend
Là nous mouronsfouvent
de ce derniersuplice ,
Pouravoir aupublicrendu
trop deservice.
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3602
p. 95-98
Parodie de l'Enigme, dont le Rasoir est le mot, par Madame de Laun, etc.
Début :
Le Rasé ne dit mot et fait le Jacquemard. [...]
Mots clefs :
Rasoir, Barbier, Peau, Patient, Vieillard, Chirurgien, Écorcheur, Suplice
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texteReconnaissance textuelle : Parodie de l'Enigme, dont le Rasoir est le mot, par Madame de Laun, etc.
Parodie de l'Enigme.,
dont le Rasoirest le
mot, par Madame de
Laun,&-c.
LeRasé ne dit mot
&faitleJacquemard.
Psouurrlpeau que leRasoir chairfajïec*
LepatientestauJuplicc, cart,
le bassin luysertde carcan,
Le Barbier met ion cuir
au tan,
Par moy le vieux avare
enfinse martirise;
Luy-même de luy-même
il devientl'écorcheur , Etsursa peau me donne
prise.
Pourfrustrerdeses droits
son adroitgouverneur,
Rajeunissant les vieux,
Rasoirleurfaithonneur:
Le vieillardfrais rasé
croit
- -
croit tjfre enson jeune
âge
Rasoir Àunafiajpn9
Jadisservitlarage
Et quelque Chirurgien,
sen servit par pitié
Rasoir coupant les corps
prendl'hommepar le
pied
Leurfaitfaire laide grimace
Tant mieux pour qui
Rasoir coule légerement
Dans la route qu'un
Rasoir trace
Nulnel'arresteimpunément.
dont le Rasoirest le
mot, par Madame de
Laun,&-c.
LeRasé ne dit mot
&faitleJacquemard.
Psouurrlpeau que leRasoir chairfajïec*
LepatientestauJuplicc, cart,
le bassin luysertde carcan,
Le Barbier met ion cuir
au tan,
Par moy le vieux avare
enfinse martirise;
Luy-même de luy-même
il devientl'écorcheur , Etsursa peau me donne
prise.
Pourfrustrerdeses droits
son adroitgouverneur,
Rajeunissant les vieux,
Rasoirleurfaithonneur:
Le vieillardfrais rasé
croit
- -
croit tjfre enson jeune
âge
Rasoir Àunafiajpn9
Jadisservitlarage
Et quelque Chirurgien,
sen servit par pitié
Rasoir coupant les corps
prendl'hommepar le
pied
Leurfaitfaire laide grimace
Tant mieux pour qui
Rasoir coule légerement
Dans la route qu'un
Rasoir trace
Nulnel'arresteimpunément.
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Résumé : Parodie de l'Enigme, dont le Rasoir est le mot, par Madame de Laun, etc.
Le texte 'Parodie de l'Enigme' de Madame de Launay décrit métaphoriquement les actions d'un rasoir. Le rasé reste silencieux, comparé à un supplice. Le barbier tanne la peau, le vieillard se croit rajeuni. Le rasoir, utilisé à la guerre et par les chirurgiens, coupe les corps des hommes. Suivre sa route est sans retour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3603
p. 98-100
ENIGME.
Début :
Je rèussis souvent sans éducation [...]
Mots clefs :
Arbre
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
JEe NrèuIffuGfouMvtntEfa.ut
éducation
A m'élever pourtant
maint homme s'emprej*je
Pour contentersa passîon
On m'enchaîne dans ma
jeunesse.
Quandd'unCompagnon,
jeune & mort
On vient à doubler ma
figure.
Malgréluyje prend mon
effort
Un vilainsans pitiéme
met à la torture
Je vis & ne respire pas
Maisje brille aprés mon
trépas
Aprés avoir brillé ma
Carriere cftfinie
Serviteur à la Compagnie
Quoyque faye bon pied
bon oeil
Mourant d'un trattre
coup, on met au
f
Cerceüil.
éducation
A m'élever pourtant
maint homme s'emprej*je
Pour contentersa passîon
On m'enchaîne dans ma
jeunesse.
Quandd'unCompagnon,
jeune & mort
On vient à doubler ma
figure.
Malgréluyje prend mon
effort
Un vilainsans pitiéme
met à la torture
Je vis & ne respire pas
Maisje brille aprés mon
trépas
Aprés avoir brillé ma
Carriere cftfinie
Serviteur à la Compagnie
Quoyque faye bon pied
bon oeil
Mourant d'un trattre
coup, on met au
f
Cerceüil.
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3604
p. 100-117
LA BRAVOURE prudente. Trait d'Histoire Arabe.
Début :
Abdolema étant à la guerre dans le Pays Corassan, sous le General [...]
Mots clefs :
Bravoure, Arabe, Combat, Diplomatie, Éloquence, Arme, Victoire, Rouché, Corassan
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texteReconnaissance textuelle : LA BRAVOURE prudente. Trait d'Histoire Arabe.
LA BRAVOURE
I.- prudente. Í.
Trait d'Hfloirc Arabe. ABdolema étant à la
guerre dans le Pays
Corassan, fous le General
Rouché, Heros de
la race de Molhab. Un
brave de l'armée, ennemie
sortit des rangs pour
défier en combat singulier
le plus vaillant de
l'arméedeRouché; Sc
les deux armées convinrent
de ceder à celuy qui
vaincroit pour son parti,
un certain poste qui eut
faitégorger beaucoup de
soldats.»
Ce brave dit à celuy
qui vintcombatrecontre
luy, dis moy cft tu le plus,
ruai/tant homme de ton
PaysjcarJlmnel'estpas
je ne daigneray me battre
contre toy. Je ne sçais si.
je le suis, répondit }'autrè>..
c'est à toy d'en faire l'épreuve
pour me l'aprendre,
le combat fut rude
& le Corassien ne tua
son homme qu'au dépens
de plusieurs blessures qu'il
enreceut.
Ensuite il fit seulement
bander ses playes, & dit
qu'il s'était aperçu que le
pied avoit manqué par
malheur à celui qu'il avoit
tué, Se que ne
croyant pas sa victoire
legitime il vouloir combarre
un second ad versaire
:- tu as tort, la partie
ne fera plus égale, luy
dit quelqu'un deson parti,
car te voila plus icible
8Cplus fatigué que tu
n'étois5 maïsaussi reprit
le brave, n'auray- je à faire
qu'à un homme moins
redoutable, car le premier
en vaillance étoit
celui qui s'est presenté
d'abord, & pour le (è*
cond, je n'ay pas besson
de tant de force,ce second
vint, & ill'abatit à ses
pieds; mais le voyant
mort, il trouva encore
quelque raison de scrupule
sur sa victoire,& soûtenant
qu'il ne l'avoit pas
vaincu de bon jeu; il en
voulut voir un troisiéme.
Son General ayant apris
ses deux combats, lui
envoya dire qu'illuy defendoit
d'en tenter un
troisième, comment donc
répondit-il fierement,
mon General ne m'estime
gueres, ou bien il est
trembleur desontempera~
ment, & ainsi il ne mc"
rite pas de m'avoir à son
Je^tcc; après avoir dit
fierement ces paroles, il
demandaobstinementun
Champion, alors Rouché
commenda à Aboudoulema
de Ce presenter pour
combatre le fieràbras,
qui les infultoit* Abou;
doulema s'excusant prudament
, Rouché en h
pressant, lui dit for le
champ ces vers , vos.
Ayeuls ne vous ont-ils
donc pas laisse pour héritage
,l'amour & le desir
de mourirpour moy * non.
pas répondit Aboudou..
lelna, carfay renoncé a
leurfacctjjion;cependant
reprit Rouché, je t'ay vtr
brave en mille occasions,
ouï répondit Aboudoulerna,
maisma vie est
pleine d'avions temerai-.
res, je fuis âgé &- je veux
laisser dans mes ans un
peu de place pour les
actions de prudence;
mais reprit brusquement
Rouché, cesse donc de
prétendre à la gloire 8z
à la paye de ton Prince..
pour lagloire ellea déjà
volé d'Orient jufquen
Occident, elle est deja
trop loin pour revenir sur
Jes pas, à l'égard de lapaye
Je la reçois pour combatre
mais non-pas p ur estre
tué,cevilain Carajfiien
ne me traiterapas mieux
qu'il afait les autres;
mais dit Rouché, je n'ay
rien de meilleur que vous
la luy oposer,le voilà qui
s'impatiente,&je vais
vous5livrer à lui malgré
vvoouussyppuuiiffqu'ainficjt,répondit
Aboudouema
ilfaut partir, mais le
voyage de l'autremondeefi
grand9ilmefautpour tentreprendre,
une bonne &
friande provision de vins
& devivres;aussi-tost
Rouché chargea un ECclave
de gasteaux, de
viandes, de fruits & de
vins exquis, ensuite Aboudoulema
suivi des
provisions> tira son épée,
marcha vers son
ennemi, & quant il en
fut assez prés pour lui
parler, il lui dit brave
: CorajjienfçaveTyouspar
avarrtu requi ejiAboudoulema,
ouïdit le Goraffien
& si vous l'eltes vous
estes digne de me combatre,
je lefuis répliqua
jiboudoulema, &sivous
112.1croyeZ digne de vous,
vous dcvcZJ croire que je
ne veux point me battre
avec avantage5 vous
avez* perdu vosforces en
tuant deux hommes, il
faut les réparer en buvant
& mangeantavec
my» je crois que cela est
prudent, repris le Corallien
feroce, buvons
donc eniemble avant
que de nous égorger ensemble,
é,gorgerfoitreprit ^ibdoulema; mais je
lieux que ma villimefoit
refaite &en bon point9
pour mériter d'eflre immolée
par moy ; ainsi pour
repaitreen repos9je ruais
feindre de fuir devant
vous, & vous me futt¡;
reZAfin de nous dérober
a la vue des deux armées
& la coupeà la main je
vous chanttray une petite
chanson Arabe de mafaçon:
tout cela fut executé
sur le champ, & comme
Aboudoulema étoit
éloquent sur tout àtable,
il profita de quelques
plaintes que lui fit le Coraffien
sur, ce que son
General luy avoit defenduce
troisiéme combat;
il acheva de luy persuader
que ce General ne meritoit
pas qu'il portâtles
armes pour lui, & qu'au
contraire Rouché efiimoit
tant les braves gens
& étoit si brave lui-mesme,
qu'ilmeritoit un
ami commele Corallien,
enfin Aboudoulenla, à
force d'eloquence & de
bon vin, piqua au jeu le
Coraflien
)
le mena à
Rouché au galop, Rou.
ché fut surpris de les voir
revenir enlemble, Aboudoulema
lui dit.,Seigneur,
voici un camarade que j'aygagné pour vous.,
vous vouliez que nous
nous egorgeassions, nous
avons employé ce temps
à boire à vostre lante,
n'avons nous pas mieux
fait; Rouché, sans rien
répondre tira son épée
nue, elle étoit garnis de
pierres précieuses d'un
grand prix, il la donna
au Corallien lui disant
-fi pouravoir bien combatu
moy contre je te fait
ce prêtent, juge de ceux
que je te feray quand tu
auras combatu pour moy
le Corallien lui dit,,
Seigneur c'est assez de
mon épée pour te servir,
garde la tienne, celle
de mon General est beaucoup
plus riche, cest
celle-là que je veux gagner,
car ilma méprisé,
tu as raison, dit Rouché^
mais c'est à faire à moy
à la luy oster pour te la,
donner;cela dit,Rouché
se lnit à la telle de son ar-.
mée ayant à ses costez le
Corallien & Aboudouma,
ils marchèrent aux
ennemis & firent tous
trois des actions si extraordinaires"
qu'ils gagnerent
une victoire
complette: Rouché joignit
le General , le combatir,
le bIelfa, ledesarma,
&fit prefentauCoraffien
de lepée qu'il desiroit
donnala sienne à Aboudoulemà,
il leur donna
deux des premieres.
places de son armée qu'aucun
ne leur envia,ayant
été témoins de leurs hauts
faits d'armes.
I.- prudente. Í.
Trait d'Hfloirc Arabe. ABdolema étant à la
guerre dans le Pays
Corassan, fous le General
Rouché, Heros de
la race de Molhab. Un
brave de l'armée, ennemie
sortit des rangs pour
défier en combat singulier
le plus vaillant de
l'arméedeRouché; Sc
les deux armées convinrent
de ceder à celuy qui
vaincroit pour son parti,
un certain poste qui eut
faitégorger beaucoup de
soldats.»
Ce brave dit à celuy
qui vintcombatrecontre
luy, dis moy cft tu le plus,
ruai/tant homme de ton
PaysjcarJlmnel'estpas
je ne daigneray me battre
contre toy. Je ne sçais si.
je le suis, répondit }'autrè>..
c'est à toy d'en faire l'épreuve
pour me l'aprendre,
le combat fut rude
& le Corassien ne tua
son homme qu'au dépens
de plusieurs blessures qu'il
enreceut.
Ensuite il fit seulement
bander ses playes, & dit
qu'il s'était aperçu que le
pied avoit manqué par
malheur à celui qu'il avoit
tué, Se que ne
croyant pas sa victoire
legitime il vouloir combarre
un second ad versaire
:- tu as tort, la partie
ne fera plus égale, luy
dit quelqu'un deson parti,
car te voila plus icible
8Cplus fatigué que tu
n'étois5 maïsaussi reprit
le brave, n'auray- je à faire
qu'à un homme moins
redoutable, car le premier
en vaillance étoit
celui qui s'est presenté
d'abord, & pour le (è*
cond, je n'ay pas besson
de tant de force,ce second
vint, & ill'abatit à ses
pieds; mais le voyant
mort, il trouva encore
quelque raison de scrupule
sur sa victoire,& soûtenant
qu'il ne l'avoit pas
vaincu de bon jeu; il en
voulut voir un troisiéme.
Son General ayant apris
ses deux combats, lui
envoya dire qu'illuy defendoit
d'en tenter un
troisième, comment donc
répondit-il fierement,
mon General ne m'estime
gueres, ou bien il est
trembleur desontempera~
ment, & ainsi il ne mc"
rite pas de m'avoir à son
Je^tcc; après avoir dit
fierement ces paroles, il
demandaobstinementun
Champion, alors Rouché
commenda à Aboudoulema
de Ce presenter pour
combatre le fieràbras,
qui les infultoit* Abou;
doulema s'excusant prudament
, Rouché en h
pressant, lui dit for le
champ ces vers , vos.
Ayeuls ne vous ont-ils
donc pas laisse pour héritage
,l'amour & le desir
de mourirpour moy * non.
pas répondit Aboudou..
lelna, carfay renoncé a
leurfacctjjion;cependant
reprit Rouché, je t'ay vtr
brave en mille occasions,
ouï répondit Aboudoulerna,
maisma vie est
pleine d'avions temerai-.
res, je fuis âgé &- je veux
laisser dans mes ans un
peu de place pour les
actions de prudence;
mais reprit brusquement
Rouché, cesse donc de
prétendre à la gloire 8z
à la paye de ton Prince..
pour lagloire ellea déjà
volé d'Orient jufquen
Occident, elle est deja
trop loin pour revenir sur
Jes pas, à l'égard de lapaye
Je la reçois pour combatre
mais non-pas p ur estre
tué,cevilain Carajfiien
ne me traiterapas mieux
qu'il afait les autres;
mais dit Rouché, je n'ay
rien de meilleur que vous
la luy oposer,le voilà qui
s'impatiente,&je vais
vous5livrer à lui malgré
vvoouussyppuuiiffqu'ainficjt,répondit
Aboudouema
ilfaut partir, mais le
voyage de l'autremondeefi
grand9ilmefautpour tentreprendre,
une bonne &
friande provision de vins
& devivres;aussi-tost
Rouché chargea un ECclave
de gasteaux, de
viandes, de fruits & de
vins exquis, ensuite Aboudoulema
suivi des
provisions> tira son épée,
marcha vers son
ennemi, & quant il en
fut assez prés pour lui
parler, il lui dit brave
: CorajjienfçaveTyouspar
avarrtu requi ejiAboudoulema,
ouïdit le Goraffien
& si vous l'eltes vous
estes digne de me combatre,
je lefuis répliqua
jiboudoulema, &sivous
112.1croyeZ digne de vous,
vous dcvcZJ croire que je
ne veux point me battre
avec avantage5 vous
avez* perdu vosforces en
tuant deux hommes, il
faut les réparer en buvant
& mangeantavec
my» je crois que cela est
prudent, repris le Corallien
feroce, buvons
donc eniemble avant
que de nous égorger ensemble,
é,gorgerfoitreprit ^ibdoulema; mais je
lieux que ma villimefoit
refaite &en bon point9
pour mériter d'eflre immolée
par moy ; ainsi pour
repaitreen repos9je ruais
feindre de fuir devant
vous, & vous me futt¡;
reZAfin de nous dérober
a la vue des deux armées
& la coupeà la main je
vous chanttray une petite
chanson Arabe de mafaçon:
tout cela fut executé
sur le champ, & comme
Aboudoulema étoit
éloquent sur tout àtable,
il profita de quelques
plaintes que lui fit le Coraffien
sur, ce que son
General luy avoit defenduce
troisiéme combat;
il acheva de luy persuader
que ce General ne meritoit
pas qu'il portâtles
armes pour lui, & qu'au
contraire Rouché efiimoit
tant les braves gens
& étoit si brave lui-mesme,
qu'ilmeritoit un
ami commele Corallien,
enfin Aboudoulenla, à
force d'eloquence & de
bon vin, piqua au jeu le
Coraflien
)
le mena à
Rouché au galop, Rou.
ché fut surpris de les voir
revenir enlemble, Aboudoulema
lui dit.,Seigneur,
voici un camarade que j'aygagné pour vous.,
vous vouliez que nous
nous egorgeassions, nous
avons employé ce temps
à boire à vostre lante,
n'avons nous pas mieux
fait; Rouché, sans rien
répondre tira son épée
nue, elle étoit garnis de
pierres précieuses d'un
grand prix, il la donna
au Corallien lui disant
-fi pouravoir bien combatu
moy contre je te fait
ce prêtent, juge de ceux
que je te feray quand tu
auras combatu pour moy
le Corallien lui dit,,
Seigneur c'est assez de
mon épée pour te servir,
garde la tienne, celle
de mon General est beaucoup
plus riche, cest
celle-là que je veux gagner,
car ilma méprisé,
tu as raison, dit Rouché^
mais c'est à faire à moy
à la luy oster pour te la,
donner;cela dit,Rouché
se lnit à la telle de son ar-.
mée ayant à ses costez le
Corallien & Aboudouma,
ils marchèrent aux
ennemis & firent tous
trois des actions si extraordinaires"
qu'ils gagnerent
une victoire
complette: Rouché joignit
le General , le combatir,
le bIelfa, ledesarma,
&fit prefentauCoraffien
de lepée qu'il desiroit
donnala sienne à Aboudoulemà,
il leur donna
deux des premieres.
places de son armée qu'aucun
ne leur envia,ayant
été témoins de leurs hauts
faits d'armes.
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Résumé : LA BRAVOURE prudente. Trait d'Histoire Arabe.
Le texte décrit un épisode militaire mettant en scène les armées de Rouché et du général Abdolema. Un soldat corassien défie les troupes de Rouché en combat singulier pour s'emparer d'un poste stratégique. Le combat est intense, et bien que blessé, le Corassien refuse de reconnaître sa défaite et demande à affronter un second adversaire. Le général Rouché ordonne alors à Aboudoulema, un héros reconnu, de se battre contre le Corassien. Aboudoulema, prudent et âgé, hésite initialement mais finit par accepter après l'insistance de Rouché. Avant le combat, Aboudoulema utilise la ruse et l'éloquence pour convaincre le Corassien de changer de camp. Il l'amène ensuite à Rouché, qui, impressionné par cette manœuvre, offre son épée au Corassien en signe de respect. Ensemble, ils lancent une attaque contre les ennemis et remportent une victoire décisive. En reconnaissance de leurs actions, Rouché récompense les deux héros en leur offrant des places d'honneur dans son armée.
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3605
p. 117-119
MORTS.
Début :
Messire Antoine le Févre, Chevalier, Seigneur de la Malmaison & de [...]
Mots clefs :
Décès, Chevalier, Conseiller, Héritage, Lieutenant, Cour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MO R T S.
Messire Antoine le Févre-r
Chevalier,.. Scigntur de la*
Malmaison & de Bissy, Con.
seiller & Doyen de la Cour
des Aydes,âgé de 80- anSJ
moins deux mois, mourut
le 19May,ilavoir esté re^fr
Conseiller de la Cour des
Aydes le 29. May 1656.il
avoir épousé. le 30. Juillet
1663. Dame Anne Marguerite
Auzanet dont il a laissequatre
enfans, sçavoir, FrançoÍÍe
le Févre de la Malmaison,
Concilier au Parlement,
& Commissaire aux
Requestes du Palais; Antoine
leFévre de la Malmaison re.
çû Chevalier de Malte le 17.
Janvier 1688 Anne leFévrc
de la Malmaison, Religieuse
Professeenl'Abbaye de Lon..
champs, & Catherine le Févre
de la Malmaison, veuve
deN. de Bonnouil, Introducteur
des Ambassadeurs
dont elle a deuxenfans.
Messire Antoine Portail,
Chevaher, Conseiller honoraire
de la grande Chambre,
mourut le9 Juin1713. iletoit
Perc du PresidentPortail.
Messire Charles Marquis
de Gaucourt, Lieutenant de
Royen Berry
, mourut le 30.
May, laissant d Albertine
Brigide de laBaume sa seconde
femme un fils qui lui succede
en sa Charge de Lieutenant
de Roy.
DONS DU
Messire Antoine le Févre-r
Chevalier,.. Scigntur de la*
Malmaison & de Bissy, Con.
seiller & Doyen de la Cour
des Aydes,âgé de 80- anSJ
moins deux mois, mourut
le 19May,ilavoir esté re^fr
Conseiller de la Cour des
Aydes le 29. May 1656.il
avoir épousé. le 30. Juillet
1663. Dame Anne Marguerite
Auzanet dont il a laissequatre
enfans, sçavoir, FrançoÍÍe
le Févre de la Malmaison,
Concilier au Parlement,
& Commissaire aux
Requestes du Palais; Antoine
leFévre de la Malmaison re.
çû Chevalier de Malte le 17.
Janvier 1688 Anne leFévrc
de la Malmaison, Religieuse
Professeenl'Abbaye de Lon..
champs, & Catherine le Févre
de la Malmaison, veuve
deN. de Bonnouil, Introducteur
des Ambassadeurs
dont elle a deuxenfans.
Messire Antoine Portail,
Chevaher, Conseiller honoraire
de la grande Chambre,
mourut le9 Juin1713. iletoit
Perc du PresidentPortail.
Messire Charles Marquis
de Gaucourt, Lieutenant de
Royen Berry
, mourut le 30.
May, laissant d Albertine
Brigide de laBaume sa seconde
femme un fils qui lui succede
en sa Charge de Lieutenant
de Roy.
DONS DU
Fermer
Résumé : MORTS.
Le texte mentionne le décès et les informations biographiques de plusieurs personnalités. Messire Antoine le Fèvre, chevalier, seigneur de la Malmaison et de Bissy, conseiller et doyen de la Cour des Aydes, est décédé à 79 ans et 10 mois le 19 mai. Il avait été nommé conseiller en 1656 et avait épousé Dame Anne Marguerite Auzanet en 1663, avec qui il a eu quatre enfants : Françoise, conseillère au Parlement ; Antoine, chevalier de Malte ; Anne, religieuse à l'Abbaye de Longchamps ; et Catherine, veuve de N. de Bonnouil. Messire Antoine Portail, chevalier et conseiller honoraire de la grande Chambre, est décédé le 9 juin 1713. Il était le fils du président Portail. Messire Charles Marquis de Gaucourt, lieutenant du Roi en Berry, est décédé le 30 mai, laissant Albertine Brigitte de la Baume, sa seconde femme, et un fils qui lui succède dans sa charge.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3606
p. 119-120
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de Saint Germet, Ordre de S. Benoist, [...]
Mots clefs :
Roi, Abbaye, Diocèse, Abbé, Prieuré, Vicaire, Aumônier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY:
Le Royadonné l'Abbaye
de Saint Germer, Ordre de
S. Benoist, Diocése de Beauvais
à l'AbbéBegon, Doyen
de la Rochelle.
L'Abbaye de l'Etoile, Il OÉm
drc de Citeaux, Diocése de
Poitiers à Don Jean BenoiO.
L'Abbaye de S Sauveur,
Ordre de S.Benoist, Diocese
de Chaalons sur Marneà
'Abbéd- Valcroiss nt.
Le Prieuré de Vesseaux à
l'Abbé de COrHJDt; grand
Vicaire de Soissons.
L'Abbaye de Grosbois,
Ordre de Cîteaux, Diocése
d'Angouleme à l'Abbé Quenel
,
Aumosnier de Monseigneur
le Duc de Berry.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
des Anges, Ord. deSBenoist
Dioceoe de COQtancc; à lit:
Ttarrir rlf* Flrr«.
Le Royadonné l'Abbaye
de Saint Germer, Ordre de
S. Benoist, Diocése de Beauvais
à l'AbbéBegon, Doyen
de la Rochelle.
L'Abbaye de l'Etoile, Il OÉm
drc de Citeaux, Diocése de
Poitiers à Don Jean BenoiO.
L'Abbaye de S Sauveur,
Ordre de S.Benoist, Diocese
de Chaalons sur Marneà
'Abbéd- Valcroiss nt.
Le Prieuré de Vesseaux à
l'Abbé de COrHJDt; grand
Vicaire de Soissons.
L'Abbaye de Grosbois,
Ordre de Cîteaux, Diocése
d'Angouleme à l'Abbé Quenel
,
Aumosnier de Monseigneur
le Duc de Berry.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
des Anges, Ord. deSBenoist
Dioceoe de COQtancc; à lit:
Ttarrir rlf* Flrr«.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le roi a fait plusieurs donations d'abbayes et de prieurés. L'Abbaye de Saint-Germer a été donnée à l'Abbé Begon. L'Abbaye de l'Étoile a été attribuée à Don Jean Benoît. L'Abbaye de Saint-Sauveur a été donnée à l'Abbé Valcroissant. Le Prieuré de Vesseaux a été attribué à l'Abbé de Corbie. L'Abbaye de Grosbois a été donnée à l'Abbé Quenel. L'Abbaye de Notre-Dame des Anges a été attribuée à l'Abbé Firmin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3607
p. 121-185
SUITE DU III. MEMOIRE de la MELODIE. De la Quinte, Complement, & Répliques.
Début :
Si l'on fait sonner en même temps deux cordes [...]
Mots clefs :
Consonnance, Quinte, Cordes, Vibrations, Musique, Mélodie, Harmonie, Dissonance
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texteReconnaissance textuelle : SUITE DU III. MEMOIRE de la MELODIE. De la Quinte, Complement, & Répliques.
SUITEDUIII. MEMOIRE
de la Melodie.
DeUQuinte, Comblement
6.Sil'onfaitsonnercft
mêmetempsdeux cordes
égalesLengrosseur & en
ienfion) dont l'une ne soit
que les 7 de Lautre , un
pcurmpins, on - entendra
encore uneconsonancetrésharmonieufe^
ueIon nomme
quinte,dunombre des
fons qu'elle comprend,
comme(UT-, re, mi *sah
sol Les deuxsons quilaforment
sont à la vérité moins !.. unis entreux, que ceux de
l'nniuon &dc l'a^ay^o^
me on l'a dit
leur harmonie est plus glepveéuet<&
i:onpclu;:sf:apnicqpanarci^cdattlf£ir>éjr>:i
comtneiidàio
precodentes
queu cercc' '! harmqak-riui
vient desaritmique(2, GVp,
~mdR&pcvpofensiibfpULpq
où ~£ selon le befoia ; qudia
que chofod'aulfbp^iitfi&i
~d'auffiaigrcatalxb^l'fifprjiîkï
pouvantproceder quedu parfaite
* Le complément de la
quinte est la quarte,parce
que leurs intervales pris de
fuite renferment tous les
sonsquel'octave comprend.
La quarte tient sonnom des
4 sons quellecontient,com-*
me (sol,la,ut.)On la trouve
en faisant sonner enmême
temps deux cordes égales
en longueur & en tenlion,
dÓt l'une n'est que les;
de l'autre,un peu moins.
Elle n'a gueres moins d'harmonie
que la quinte, étant
ouie feule
; c'est pourquoy
on a raison de conclure
aussi que cette perfection
lui convient de sa ritmique
{5,i,i,t,i,3)ou de ses
exposans
, par les raisons
rapportées. On peut aussi
prendre pour ses exposans
96, 'Hr 1 l b r ou lot3 lelon lebesoin.
Au reste la quarte s'employe
avec beaucoup de
succés dans la mélopée,
soit en commençant, soit
dans le progrés du chant,
ou dans sa fin.,& même
plus fréquemment que les
quintes,sixtes & oftaves.,
parce qu'elle estplus aisée
à entonner, & qu'elle est
moins suave que roétave
la quinte, & davantage que
les sextes.C'est pour celaque
les Grecs & les peuplesasiatiques
en ont-fait le fondement
de leur musique,
n'aïant pas eu de conoissance
de la composition. Elle
sert àtemperer la trop grande
douceur des unissons,des
occaves &: des quintes, en
empêchant qu'elles n'affadissent.
Les répliqués de la quin.
te font la ii3 la 19 ,
la 16,
dont les noms se trouvent
tou1\ jours, en ajoutant continuellement
7 au nombre
5
dela quinte; leursexposans
sont(~, '~) qui fc
forment aisément avec
ceux de la quinte ~, comme
il efl évident. Pour entendre
ces répliqués,il faut
faire sonner à la fois deux
cordes égales en tensîon ôc
en grosseur, dont l'une soit
le ~, ou "6, ou de l'autre.
On connoît alors que la
douzième ne cede en rien
à la quinte, &que peutêtre
elle la surpasse en douceur,
les autres allant toujours
en diminuant de beaute
à mesure quelles s'éloignenti
de celles-ci.Et l'on
doit bienremarquerque la
douzième encoresi nanaturelle
;que nonseulementelle
se forme comme
mens a,ventensoufisant
deplus fort en plus fort,
ainsi que l'octave: mais même!
oa l'entend presque
toujoursdans le son des
grands corps mêlée avec
l'oëcave;cë. qui nous fait
connqîtré queles corpsfufiîkmment
longs ne se di-
-vifent- pas feulement en
deux&en quatreparties
par la vertu de leur refforfc
& par le choq de l'air:mais
encore en trois parties égales
& plus, comme on va
le voir. Al'égard des ritmiques
de ces.répliqués,on
voit bien que ce ne sont que
des unités, sçavoir, Ill;
min, ôcc. u-.
•
Enfin les répliqués de la
quarte sont ru,la i8,ia£
qui tirent toujours leurs
noms du nombre:des sons
qu'on y conçoit, lesquels-se
trouvent en ajoutant continuellement
7 à 4. Leursexposans
sont. j,,qu'ilest
aiséde former avec ceux de
la quarte -fj & pour avoir
ces repliques, il faut faire
sonner en,même temps
ddeux coordesnégalets en gros- l'une
soit ou r6, ou de l'autre;
alors on entendra de nou- vellesconsonances,qui
vontcontinuellement en
diminuantde beauté,àmesure
qu'on s'éloigne de là
quarte. Les momens ou
temps de leursritmiques
sont, (3) 3 2.y 1>3* 3>1> 1> J,J)(3,3,3,3,3,1,2.,3,5.
3* b1>l>3)3y3>3>5)
Au reste on peut regarder
la quarte comme une conl
ionanceneutreJdè même
que l'octave, & leurs rei
pliques,ence quelles entrent
danstoutesfortes-de
paillons/-•-ct c.) i » t De la Tierce majeurey cornlement
&répliqués.
#.
7. Sil'on fait sonner cm
semble deux cordes égales
en grosseur & en tension)
dont l'une soit les de/l'autre,
vin peu moins, on en.
tendra.unecontenance, un
peumoins suavequelesprp*
cedentes, c'est à dire un
peuplus piquante, quel'on
peut aappeller aigredouce
,& que l'on nomme tierce
majeure, à cause qu'elle
renferme rrois sons sans
demi-ton,comme(ut,re,
mi ;
sa, loi, la) &c. d'où
l'on peut conclure quecette
douceur, que plusieurs
pareferent même àcelle de
quarte, ne lui vient encore
que de la perfection
de ses exposans (4) On en
peut juger aussi par sa rirmique
(4,1,3,2.2,1,3,4)
qui est médiocrement va-
.i.?
ricç,sansconfusion,&qui
produit un effettrès agreable
à l'oreille. On peur pren..
dre aussi poursesexpolans
~, ou ~- ,
selon l'occasion.
Son aigre-doux a fait que
l'on a été prés de 5000 ans
à la recevoir pour consonance
: mais il y avoic encore
:d'autres raisons qui
combattoient contrelle ,
que l'on verra ci-aprés. Du
reste elle a toujours la préference
dans les passions
vivesaussi-bien que la
quinte, & leurs repliques
comme on le dira en Ion
lieu.
Son complementestla
sixte mineure, ainsinommée
à cause des six fons
qu'elle renferme
,
qui contiennent
-deux demi-tons,
comme (mi,sa, fol^la,si,
ut. ) Pour l'entendreil faut
faire sonner deux cordes
égales en tension & grosseur,
dont l'une soit presque
les de l'autre
;
alors
on a une nouvelle consonance
moins gracieuse que
la precedente, & pour ainsi
dire la moindre de toutes
les consonances reçûës;vulgSiffWnfo
dont-expQfanç
est~,comme onn'en peut
douter par les raisonscidessus
;& par consequent
aussi sa,ritmiquecftCy> 5, *>5>1 4-J) laquellecommence à être
êo.nfti!?;fcomme il est évident.
Aussi rie fait-elle pas
tantdeplaisiràl'oreille que
celle de latierce majeure.
On peut prendre encore
, pour sesexposans~,com-
{hé: 31elpmanifefle. Au
têsté cette consonance est
unede celles qui ont été
rejettéespar les- anciens,
~~?0~~diec~de~an~
?ikes.rçpljquesdéjà tierce
majeure sontla10, la17,-
hbzqy qui tirent toujours
leur?nom&.dtt nombrede
kjuts tons commeilest
ziÇédeIç voir.On.trouve
cesrepliques en faisant sonnçj::
ëxifembiq.dmxcordes?
égales;cml tenGonr
grofleur,dûnfcla- moindre
<ift.prçfque ( dela
pW,Ic)nga)è;-EpqiDÏenaarii
que quela dixmiïiojèfbMoe
peuplusgracieusequela
tiercû:.rrtajcureiy,lai^iefl:
eimàccprkçrpJlufstdloà^ixrc^c-p^mluaiis
5m5m.
fade &plus confuse.Les
rapports de ces repliques
sont donc( K,f,7) parles'
raisons tant rebattuës,ôc
leurs ritmiques font pari
consequent (2,2,1.1, iyzJÇ111r1
) &c. D'où l'on ne
peut douterqu'ellesnempruntenttouteleur
doO^
ceur Aquoyilfaut ajoûter
que la 1,7 est encore Ji,
naturelle ,qu'eliefeforme;
non seulement dans» des
trompettes,&autres inftrûmen$.
à vent, ensoufflant
pandegrejc,demê*n£ que
foQaMCLi tiC?1A même
même on l'entend encore
dans les sons des grands
corps mêlée avec ces trois
dernieres consonances. Ce
qui ne laisse point à douter
que les grands corps ne
se subdivisent encore en
cinq parties égales,tant par
l'action de leur ressort, que
par la resistance de l'air.
Au reste ces divisions naturelles
ne doivent pas être
regardées comme imaginaires,
puis qu'on les apperçoit
à la vue même dans
les tremblemens des longues
cordes tendues, & des
longues tringues de fer retenuës
par un bout fous un
valet de menuisierou dans
un étau de serrurier
,
le
reste demeurant en l'air.
Enfinil est difficile de comprendre
jusqu'oùa été l'entêtement
& la prévention
des anciens, de n'avoir pas
voulu reconnoître ces répliques
pour des consonances,
veu qu'elles necedent
presque en rien à la quinte
& à la quarte, & que la 17
a même une prérogative
que la nature n'a pas accordée
à ces dernieres,C'est
&inùquesouvent,pourvouiloir
rrop.philosophera on
gâte tout. Mais passonsourre,
? z:/ :i:r::iG
- Lesrépliquésde lasi-x.t,e.
mineure sont la 15, la 20,
la*7 mineures, quitirent
tpûjours, leurs!> npms, xlu
nombrede leurs sons. Pour
Jes entendre il fautagiter
enfqmjblç deux cordes égaies
en grqfïeur & jea tçn~ fim » dont la plus courte
fok presque (~, ~, i-) de la
.plus longue , êc on verra
avueemlleenscdiminuent succesde
grâce, à proportion
qu'elles s'eloignent
de la sixte mineure, à commencer
à cette derniere.
On ne peut donc pas douter
que les exposans de
leurs vibrations ne soient
(7> r> )par les raisonsrapportées,
lesquels exposans
se tirent aisément de -5
leurs ritmiques sont (5,5,
5> 1>4> S>S>z>3>S* $"',3il
*»5>5y1> 5'9 5,f}&c.
d'où elles empruntent tout
ce qu'elles ont d'agrément,
puisque c'est. tout ce qui
constituë leur être. Ces contsonances
sont encore de
celles qui ontété rejertées
parles anciens, & ils n'ont
pas eu encela grandtort,
puis qu'ilsignoroient la
composition,&qu'elles ne
sçauroientpresque entrer
dans la melopée qu'en relations.
De la Tierce mineure
, com<• plement,&repliques.
1S. Si l'on fait sonneren
même temps deux cordes
égales en grosseur & en
tension , -& dont la plus
courte soit presque les de
la pluslongue, onaura encore
uneçonfo/itfnçej-^'qui
prend toujourssonnom-du
nombre de ses,£onscomme(
mi,sa,fol,")& dont
le rapport des vibrations
sera ~- par les raisons tant
repetées
, 6c parconsequent
sa ritmique sera (j*i,14 j 3*3>1>4>155)4P*
un peu moins confuse que
celle de la sixte mineure cidessusyaussîcett£
:confonance
est elle un peu plus
gracieuse:mais elle l'est cependantbien
moinsque la
tierce majeure. Onnepeut
donc aussidouterque cet
agrément ne procede de
cette ritmique, ou, ce qui
est le même, du rapport des
vibrations ~,quel'on peut
encore exprimer ainsi ( gi ,
04144) selon le besoin. Au
reste cette consonance 9ojointe
avec la tierce maj7eure
(,) composent la ou :-)canl111e on
le voit en (UT, mi, fol,)
& la même tierce mineure
~76 jointe avec la quarte lÕ8,
composèntla sixte mineure
comme on le,-voIr, en
(MI, sol,ut. )Cettetierce a
eu la même infortune que
les confonáces rejettées par
les anciens, & generalement
par tous les peuples
Orientaux: mais elleen est
recompensée par leprivilege
qu'elle a d'exprimer
la compassion & la tendresse,
en un mot les passions
languissantes, aussibien
que la sexte mineure,
& leurs repliques, comme
on le dira dans son lieu.
Le complement de la
tierce mineure est la sixte
majeure,qui tient son nom
des six sons qu'elle renferme,
entre lesquels il ne se
troutrouve
qu'un demi-ton,
comme dans (UT, re, mi,
sa, sol,la.) On forme cette
consonance en touchant
en même temps deux cordes,
dont l'une est presque
les jr de l'autre. Aprés quoy
l'on ne peut douter que le
rapport de ses vibrations ne
foit }, ou 12 ôcsa ritmique
(5,1,1.3.1,1,3,)qui peut
aller de pair avec celle de
la tierce majeure. Aussi cette
consonance ne lui cedet-
elle point en douceur,
étant même un peu plus fade
: mais la grandeur de son
intervale la rend peu propre
à la melodie
, par la difficulté
qu'il y a de l'entonn,
èr; ainsiellen'y entre qu'
en relation. Au reste elle
èlt cornposée de la tierce
majeure ^} & de la quarte
~>jointes ensemble, comme
on le voit en (UT, sa,
la.) Les anciens & tous les
Orientaux n'ont donc pas
eutant de tort dercjettfcr
cette belle consonance,puis
qu'ilsn'en sçavoient faire
aucun usetquils ne
connoissoientpas mêmeles
relations -.'
4 9.
Lesrepliques de latierce
mineure ~1 sontla10e, la 17e,
la 24emineures, qui tirent
toutes leurs noms dunombre
de> fons qu'elles renferment
On entend ces ret
pliques lors qu'on fait son-
[ ner deuxcordesdont l'unç
cft (h> >i) del'autre,un
peumoins ; &on trouve
qu'elles diminuent continuellement
de beauté, à
{ mesure qu'elles s'éloignent ldela tierce mineure,àcom-
! mencer à celle-ci.On - ne peut pas cependant douter
! que lesexposant de leurs
^hbratiortsne-u>*ent 7"
fy) par les raisonsrapportées:
lesquels exposans se
tirent aisément de ceux de
!â::tîercé mineure {Jb ) & , , que leuragrémentne procedede
leurs ritmiques(5,
1,z,j3; S>4>.rjS*'Si
5>2'>5v5)&c«
Erifirflesrépliquerdelà
sexte majeure ~7 font la;13e;
la 20e ,
la 17? majeures,qui
tirent toûjoursleursnoms
du nombre de leurs [Óns.
On les entend en faisant
sonner ensembledeuxcordeségalesd'alleurs
en tout.
dotit.l'une-est ( ,lu,h,L)tde
l'autre eniçagueur•& on
trouve qu'elles vont toutes
encore en diminuant de
beauté, à mesure qu'elles
s'éloignent dela sextemajeure,
à commencer à celle-
ci. Les exposans de leurs
vibrations sont donc ( lfy 't',
~j )qui se tirentaisément de
~f, & leurs ritmiques sont (3>3>3>1>3-1*3 3yhr)3313ji, , 1>
-3*<3>5*-3>•$•>31»3>3J3>3»
3,3,)"&c., d'oùl'onne peut
douter qu'elles n'empruntentcequellesont4ebeauqtéu,
piulisequse c'est là tout ce constituë.
Des
-
conjôntnces qu'on peut
ajoûter aux precedentes.
-.' 9. Il estévidentque les
consonances considerées.
ainsi par - complemens ôc
répliques se reduisent au
nombre decinqfondament- :
tales
,
tant anciennesque
modernes, majeures & mineures
;fçavqir,l'viaiflAn.f,
l'odrave ,? la;quinte î"at
tierce majeure \,&la tierce
mineure --• ce quidonne
une grande facilité pourles1
retrouver toutes, & les
comparer entr'elles., Suivant
cela l'octave comprend
huit consonances en
tout, en ajoutant aux precedentes
la quatre (-, complément
de la quinte; la
sixte mineure~', complement
de la tierce majeure;
& la sixtemajeure~ complément
de la tierce mineure.
Ausquelles consonances
si l'onajoute trois
repliques pour chacune,
«(lnniflon excepté.) on aura
vingtineuf consonances en
,tp4ç ornais en mê,.me temps
on trouve plusieurs autres
rapports tirez des precedens,
( & qu'on peut par
consèquent nommer musicaux
) lesquels font aussi
simples que plusieurs de
ceux-là. Ces rapports sont
l~es3on(ze5sju3iva4n)s,)( 4-,>~t dont
les ritmiques égalent en
simplicité, en symetrie,Ôc
en variété plusieurs de celles
des consonances reçûës;
ces ritmiques sont (5, 4,1,
5>?>5*hl>4r5H4>4*
J,;,4, l,4,3, '>4>4)'U>2->
1.iji}1 i,z)&c»(4,4?
: 1
4>3>4>4>4> 4> 4>4>1>
h4>4j4)^c* (ï)5y553>5»
5>5>I>4>5*5>4j'J5Î5J5>2'J3>
5,5, 5 &c-&(J>3>3>5»Î»
3>3>3>1>1> 3 , 3>3*3*3 , 3> 3j1?133>5)3>3>3>3>3>3-î
&c. Si l'on veut donc se
donner la peine d'accoûtumer
l'oreille à ces nouveaux
intervales
, comme ona faità la tierce, à la sexte
mineures, & à leurs répliqués,
on aura une nouvelle
conlonance dans l'octave,
dont la replique est*,
-& en tout quarante consonances.
On verra ci-aprés
d'où ces onze nouvelles
consonances sont tirées;
car elles tiennent leur origine
des dissonances,dont
on va parler incontinent,
quoique les intervales-;,
~7, It r, ~n'en retiennent
presque rien du tout,ne
cedant en rien aux consonances
reçûës; ce qui pourroit
même paÍffr pour un
3e paradoxe en musique.
A,'
Mais ce qui doit certainement
passer pour un quatriéme
paradoxe. encette
fciencc, c'est que les inrer-
~Va\l-seisy(t-737i7 --n-- M)IJ<i J>
Tjt ?,tï:r,5)&c.qui
renferment dans leurs ex,
pofans d'autres nombres
premiers que (t93,5) soient
des dissonances, quoique
ces exposans soient aussi
(impies , & leursritmiques
aussi symerrisées & aussi variées
que les precedentes,
comme on peur le voir ici, (ni,&:c ) (i,i, 2, 1. 1,
2.,2.,2.)(),3,1,2..3.2.,1,
3, 3.)453> 1,4 ,z.2.., 4, (mï,&c. ) (z,
~,2. )2, ,1, 1.1, 1, 1, 2.,2;;
a) (î»-3»î»*»*y3- 3-3 ,1)i)
3»3$il(4» 4->Jj4j4>
2..2,,4-)4,,,3,4,4)&c.
D'ailleursces ritmiques
font autant deplaisir à loi
reille
,
étant destituées de
son, que les precedenres,
comme chacun peut le^.
pprroouuvveer rlsooyy--mmêemmee. ..DOolut
peut donc venir cette difference,
qui semblerenverser
toute la theorie dessons
& des vibrations ? pourquoy
faut-il que les exposans
des consonances ne
soient point camposez d'autres
nombres premiers que
des trois ( i,$,y?) & quel
privilege onp ces tro4 &<'
tousles autres 7,11,15, &c.
qui sont en nombre infini?
Certes ce privilege ne peut
venirque de la conformation
de nôtre organe, qui
ne peut admettre d'autres
nombres premiers que ces
trois plus simples. Demême
que ce qui fait que tous
les peuples de cet ancien
continent comptent seulement
jusqu'à dix, & non
.Pasjufqu.,àdouze, cela vient
certainement de ce que la
nature ne nous a donné que
dix doigts , puis qu'ilseroit
>bie#; pluscommode, de
compter jusqu'à douze, par
exemple. Il faut donc necessairement
rappeller ici
la structure de l'oreille humaine,
que nous avons expliquée
exprés assez en détail
dans le premier me- 1
moiredenôtre Mellodie- , où nous avons remarque
que les trois canaux fèmi-j
circulaires du labyrinthe
s'abouchent dans sa cavice
par cinq embouchures seulement,
& non pas par six, 1
commeils le devroient naturellement
û lanature.
ji'avoiirien-affediîé ici de
particulier, deux deces canaux
ayant une embouchure
commune; & cela
non seulement dans tous les
hommes, mais même dans
la plûpart des animaux qui
ont le labyrinthe, comme
on trouve cinq doigts aux
pieds de plusieurs animaux,
de même qu'aux mains ôc
aux pieds de l'homme. Ce
qui faitassez connoître que
cettestructure si singuliere
n'est point un effet ou du
hazard ou d'aucun dérangtement.
Au contraire elle cAfafM telle,pour êtrepro.
pre à recevoir les cinq branches
du nerf auditif, sçavoir
de la partie de ce nerf
bqausie aprés avoir quitté la
du limaçon, entre dans
la voûte, où elle se divise
en cinq rameaux, (demême
que la main en cinq
doigts) dont chacun entre
en chacune des cinq embouchures
de ces trois canaux,
pour se distribuer , &
se perdre ensuitedans leur
perioste. Ilrestedoncmaintenant
d'expliquer commenttoutesles
consonances
precedentes peuvent
s'exs'exprimer
sur ces cinq rameaux
comme sur les cinq
cordesd'unviolon,&d'où
vient;'qu^ils; n'admettent
point d'autresintervales.
Pourentendre ceci, il faut
se souvenir de ce que nous
ayons établi en parlantde
l'oreille,article 15,sçavoir,
qchuaesqsiusnoeiqsouieensets differens
en aucune.
consonanceprochaine avec
leson quilesfrape, ils ne
laissent pas de trembler,
priais d'un tremblement
forcé, ôc qui nedure qu'autant
que dure le son qui les
Juin 1713. O
meut; au lieu que quand le
chassis exterieuraété mis
enconsonance prochaine
avec leson dedehors. par
ses muscles, il en reçoit
alors les vibrations avec facilité
, & les conferve me*4
meaprésque le fonnlagicj
plusdessus.Ilenestdemê- :
me des cinq rameaux du
nerf auditif queje distin- 1
gue en premier second , J
troisiéme, quatriéme &cin- ,
quiéme, en supposant que j
le premierpar sagrandeur,
A: par lanaturedes e/prib
: qu'ilcontient, étant dans j
sonétatnaturel, est disposé
à fairecinq vibrationscontrelesecond
six ,.aii0idans
foudm:naturel aixiQ xres
deux puneaux- sont natuxelleraent
,-entr)eux entier*
•c.c mineure: Ájue Jp même
premier rameaueûHeîmê>-
me avec le troiséime.,aussi
dans son état naturel, en
tiercemajeure ; c'çfi: à dire
AU.II. faitqtaaroe viliraciID-m
contrecelui-ci cinq;qu'il
cil avec le quatriéme, aussi
dans son état naturel, eu
quinte: de sortequ'il fait
deux tremblemens contre
celui-ci trois. Enfinque te
même premier rameau est
en octave avec le cinquième
, ou fait un tremblement
contre lecinquième
deux. Ce qui servira a rectifier
ce qui n'-efl:qu'ébauché
dan^iràrticloi17;dumémoire
cité.!.•: Ceci étant supposé, on
voit déja comme on peut
exprimer les sons /iU'T^
rnifoi,ut) sur lê,premieri
le troisiéme, le quatriéme
Jôc cinquiéme rameaux du
nerf auditif, puisquepour
ceteffet il suffitque l'âme
les mette chacun a l'unisson
des vibrations de ces
quatre. sons, en accelerant
ou retardantle mouvement
des esprits qu'ils contien-,
nent. Pour y exprimer en:,
suite unsa, qui fait la quartravée
UTj il suffitque le
premier rameauUT sesubdivise
en quatre partieségalesparlechoqdel'air,
afin
que trois deces parties ensembleen
puissent recevoir
les tremblemens. De même
le son las'exprimera sur
[le troisiéme rameau ,
qui
yFait mi.) avec lequel il fait
SLuffi [laqu^rtcj.Lefi$cXr
primerasurlesol,avec lequel
ilfait JatierceTnZr
jeure; & pourcelail fuoo
que le ranicau sol se (ubdivise
en cinqpartieségales
par le choqdeTatt\,.,aftù
quequatre de' icçspartie*
faisent ensemble le.si : mais
le, mêmesi s'exprimera encoremieux
surlemi,quand
lelajnefondera pas;car
puis qu'ilfaitla quinté avec
le mi, il suffira que le ra-,
meau mi se divise en trois
parties égales,afinque deux
decesparties eufc-mbl-e fas- i
fent lesi; au lieuque si lç
1a sonnoiten mêmetemps,
ilfaudroitquelechoqde
l'air pûc.exiger-jCCrameau
[deTe subdiviseren douze
parties e'gàles^fïn queneuf
ide cesparties ensemble
[fendillent-«leh^ôc huit le
si'i ce qui n'éstpeut-lêtrç
pasfortdifficile. Enfinpour
le re,ilnepeut mieuxs'exprimerque
sur le loi : mais
comme ilestplus basque
tee sol,il fautpour ceteffet
'l'quelesol lui
-
mêmedescendeàson
o:étqve) & se
diviseensix partieségales,
afinerenl
de le fol naturel, ôc que quatreensemble puissent
fcnnerleJredesire.^
r. Les répliquesbafïess'exj
primeront demêmesur les
mêmes filet?&rclâchez4propos
:maispour lesrepliqués
hautes, ilsuffira que lJait;
du labyrinthe divise les cinq
rameaux musicaux ; par
exemplela replique haute
du sa divisera le cinquiéme
rameau, de même que le
sa bas divise le premier
Pour la repliquédu la, l'aiir
divAlerale troifiélnc: ra- meanJ
meaumien8afin que six
ensemble rendent le la, 6c
trois ensemble sa replique.
Pour le si il y aura deux par.
ties du quatriémerameau
sol, divisé en cinq comme
ci-dessus
, qui fremissant
| ensemble rendront sa repli-
; que.Le mi se diviseraaussi
en trois parties égales, donc
chacune à part sonnera si
replique, lorsque le la ne
sonnera point; & si le la s'y
1 trouve, alors le mi étant di- :vile en douze, comme cidessus,
quatre rendronc la
replique du si, deux sa duplique,
ôc 1
sa tripliquc:
le tout selon les principes
de la division des cordes
ex pliquez ci-devant.
Des consonances composées >
ou accords,
'.:: 10. A l'égard des confoinnaannccees.
s ccoormnppoofsééeess nnoo,mm~r,
méesaccords,comme(UT,
mi, sol,ut) ( LA, ut, mi,
la)&c. je n'en traiterai poinc
exprés,cesujet appartenant
plûtôtà la compofinon.Je
dirai seulement qu'ayant
trouvé leurs exposans (-4',
5,6,8)(10, 1z, 15, 2°-)
&c. on pourra se representer
les ritmiques de ces accords,
en divisant d'abord
une ligne droite en quatre
parties égales, puis en cinq,
en six, & en huit; ou d'abord
en dix, puis en douze,
en quinze, & en vingt, &c.
Ce qui se fait endivisant la
premiere en 120 parties égales
,& la secondeen 60 seulelllent,
&pour les autres à
proportion, & observant les
points où deux ou plus de
fons se rencontrent à fraper
ensemble
: ce que je marque
par des points ainsi,
4>S::**•»
i3,)i5,,i:1i0,:t6,,i,4i,J;,ij : )'($,' 3:1,2:
1: 1,3 : 1,1,1,2:i,1>
1 •1)1:2.:1j1: 3: 1.JI,l"
2: 1,1,1, 3=) & demême
pour toutes les autres
ritmiques plus simples , ou
plus composees indéfiniment;
où ilfaut remarquer
que quoique ces deux-ci
paroissent plus composées
qu'aucunes des consonances
precedentes,cependant
elles le sont moins en urt
sens, en ce qu'elles sont di{.,,
tinguées en plulieurs ritmiquesparticulieres
par differentes
chûtes de coups
forts;ce qui les rend intelligibles.
De la maniere dont les bêtes
goûtent la musique.
11. Il resteroit de dire
quelque chose sur la maniere
dont les bêtes apperçoivent
les consonances,
puisque l'experience nous
apprend que plusieurs sont
trés-sensibles à la musique,
comme nous l'avons déja
remarqué dans le premier
Qaçirçojre. Otlc:s consonances
s'apperçoivent en deua
manieres :
la premiere, par
le plus ou le moins d'ébranlement
qu'elles causent suc
les filets du nerf auditif
comme nous avons dit cidevant,
qu'une corde ébranlée
en meut une autre qui
est avec elle en quelque
consonance prochaine. La
feconde, par leur ritmique.
Mais on ne sçauroit penser
que la ritmique des consonances
cause en elles le plarJ
sir de l'harmonie, sans leur
donneren même tempsune
ame toute semblable à la
nôtre. D'ailleurs on ne remarque
point queles ritmiques
destituées de son leur
causent aucun plaisir,ni qu'0#
elles en marquent aucune
dans leurs cris ou dans leurs
chants; ce qui nous doit
convaincre que leur ame
sensitive est purement Ina.
terietle, & qu'elle n'apperçoit
les consonances que de
>
la premiere maniere,&nul.
lement par leurs ritmiques.
DesDissonances.
12. Il y a de deux especes
de dissonances:sçavoir,les
premières, qu>on peut appeller
musicales, puis quelles
sont cirées des consonances
reçues ou anciennes,&
qu'elles ne sont composées
que des trois mêmes
nombres premiers (z*,3)5 )
qu'elles. Les autres sont étrangeres)
ne pouvant être
tirées en aucune façon de
ces consonances,parce Qlll.,
elles renferment d'autres
nombres premiers comme
(7, 11,13, &c. ) Les dissonances
musicales les plus
communes font le ton majeur
;, qui est la différence
d,e la quarte à la quinte comme sa fol,
différence
de UT saàUT sol,son
complément est la septième
mineure~£, sol sa, &
ses repliques la ,majeure
l, la 16e majeure9r, la 13e
majeure ~f, dont on a fait
de nouvelles consonances :
le ton mineur ~différence
de la quinte 1, à la sixte
majeure ;.', comme sol la,
différence de UT sol à UT
,1a
; son complément est la
7e moyenne }., ou ~i la sol,
ôc sa réplique la9e moyens
ne~r,qu'on a mises avec
les mêmes consonances
:
le
semi-ton majeur différence
de la tierce majeure~5 à
la quarte £, comme mi sa,
différence de Ut mià UT
sa
;
son,complément est la
7e mineure V; sa mi
,
qui a
pour répliques les nouvel-
1les con{f"onances ( J~ l~ )
¡, v, ï; & ses répliqués font la 9e
mineure la 16e mineure &c. le semi-ton mineur,
ou dieze moderne 1; différence
de la tierce majeure.
2 à la tierce mineure £:
comme mib mi, fib si
;
son
complément eR:, la 7e crofmatique
£ mi mib
,
si sib;
& ses repliques sont la 9e
cromatique ~g, la 16e cromanquer,
la 13e cromatique
?y qu'on a mile encore
au rang des nouvelles con-
[onances, aussi- bien que la
26efuperfluër. Outre ces
rdiflonances, il y a encore
les fausses consonances;sçavoir,
la fausse quinte ~3, qui
est composéede la quarte i, & dufemi-tonmajeur ~£,
comme si sa, composée de
si mi, & de mi sa, ou encore
de deux tierces mineures
si re, re sa,& dont le
complément est la fausse
quarrcappeilée triton H, ôc
lesrepliques la fausseuc :£,
&c. la quinte to diminuée
d'un comma) dont 8 r font
le ton majeur)qui est la difserence
de la sixte *-° au ton
majeur,comme re la, en
faisant UT re, ton majeur;
ion complément est la quarte
forte d'un comma la re, sesrépliqués &c.& la tiercemineurefoibled'un
comma
,1'
,
qui est la différence
de la quarte au ton majeur
~%, comme resa,en faisant
toujoursUTre ton majeur.
Son complément eu: la -
sixte majeure force d'un
comma ; & leurs repliques
sont ôce. 27 y-;
&c.dontladernière pour-,
roit encore dans un besoin
servir de nouvelle conso.
nance: ou si l'on fait UT re,
tonmineur, alors la quinte
foible d'un comma est fol
re, ôc son complément la
quarte forte re fol: la tierce
mineure foibled'un comma
est sire, & la sixte majeure
forte re si.
Si l'on veut entendre la
diffoaaflcc'f, quiest une
10e mineure foible, d'un
comma, il ne faudra qu'accorder
quatre cordes d'une
viole de quarte en quarte,
alors la premiere ôc la derniere
touchées. ensemble
rendront cette 10e ; & si
l'on souhaite oüir la difïo—;
nance ~V, qui est une 13e majeure
forte d'un comma ,
on accordera les 4 cordes
d'un violon de quinte en
quinte,&ontouchera feulement
la premiere ôc la
derniere à la fois,quirendront
cette 13e. Au reste
toutes cesdissonances font
d'autant plus dures, que
leurs exposans sont plus
composez, ou leurs ritmiques
plus confuses; ce qu'il
seroit trop long d'examiner
ici.Quant à la maniéré dont
les dissonances s'apperçoivent,
il faut remarquer qu\.
elles se prèsentent de deux
manieres ;sçavoir) comme
sommes ou différences des
consonances ou de leurs repliqués
,comme quand on
sonne à la fois les huit sons (UT, re,mi, sa,sol, la, si,
rut,) oubien seules;dans le
prermier cas elles sont ex*-
primées sur les 5 rameaux
du nerf auditif
; dans le sécond
chacun de leurs sons
rend à ébranler chacun de
ces rameaux, ôc ne le pouvanc
tous à la fois, parce
que ces rameaux sont trop
courts pourune si grande
division, on sent alors une
espèce de combat fort defagreable
,
qu'on appelle dit
sonance, à cause que la divisionque,
chaqueson à
partyproduit est auflitoc^
dértuite par celle d'un au-1
tre. C'est pour cela que
les
incervales qui renferment
d'aud'autres
nombres premiers
que les musicaux 1, 3,5,
sont tous dissonanans,parce
qu'ils ne se presentent ja-
: mais de la premiere maniere,
mais feulement de la féconde,
pour laquellelenerf
auditif n'a point, de fijets
convenables.
de la Melodie.
DeUQuinte, Comblement
6.Sil'onfaitsonnercft
mêmetempsdeux cordes
égalesLengrosseur & en
ienfion) dont l'une ne soit
que les 7 de Lautre , un
pcurmpins, on - entendra
encore uneconsonancetrésharmonieufe^
ueIon nomme
quinte,dunombre des
fons qu'elle comprend,
comme(UT-, re, mi *sah
sol Les deuxsons quilaforment
sont à la vérité moins !.. unis entreux, que ceux de
l'nniuon &dc l'a^ay^o^
me on l'a dit
leur harmonie est plus glepveéuet<&
i:onpclu;:sf:apnicqpanarci^cdattlf£ir>éjr>:i
comtneiidàio
precodentes
queu cercc' '! harmqak-riui
vient desaritmique(2, GVp,
~mdR&pcvpofensiibfpULpq
où ~£ selon le befoia ; qudia
que chofod'aulfbp^iitfi&i
~d'auffiaigrcatalxb^l'fifprjiîkï
pouvantproceder quedu parfaite
* Le complément de la
quinte est la quarte,parce
que leurs intervales pris de
fuite renferment tous les
sonsquel'octave comprend.
La quarte tient sonnom des
4 sons quellecontient,com-*
me (sol,la,ut.)On la trouve
en faisant sonner enmême
temps deux cordes égales
en longueur & en tenlion,
dÓt l'une n'est que les;
de l'autre,un peu moins.
Elle n'a gueres moins d'harmonie
que la quinte, étant
ouie feule
; c'est pourquoy
on a raison de conclure
aussi que cette perfection
lui convient de sa ritmique
{5,i,i,t,i,3)ou de ses
exposans
, par les raisons
rapportées. On peut aussi
prendre pour ses exposans
96, 'Hr 1 l b r ou lot3 lelon lebesoin.
Au reste la quarte s'employe
avec beaucoup de
succés dans la mélopée,
soit en commençant, soit
dans le progrés du chant,
ou dans sa fin.,& même
plus fréquemment que les
quintes,sixtes & oftaves.,
parce qu'elle estplus aisée
à entonner, & qu'elle est
moins suave que roétave
la quinte, & davantage que
les sextes.C'est pour celaque
les Grecs & les peuplesasiatiques
en ont-fait le fondement
de leur musique,
n'aïant pas eu de conoissance
de la composition. Elle
sert àtemperer la trop grande
douceur des unissons,des
occaves &: des quintes, en
empêchant qu'elles n'affadissent.
Les répliqués de la quin.
te font la ii3 la 19 ,
la 16,
dont les noms se trouvent
tou1\ jours, en ajoutant continuellement
7 au nombre
5
dela quinte; leursexposans
sont(~, '~) qui fc
forment aisément avec
ceux de la quinte ~, comme
il efl évident. Pour entendre
ces répliqués,il faut
faire sonner à la fois deux
cordes égales en tensîon ôc
en grosseur, dont l'une soit
le ~, ou "6, ou de l'autre.
On connoît alors que la
douzième ne cede en rien
à la quinte, &que peutêtre
elle la surpasse en douceur,
les autres allant toujours
en diminuant de beaute
à mesure quelles s'éloignenti
de celles-ci.Et l'on
doit bienremarquerque la
douzième encoresi nanaturelle
;que nonseulementelle
se forme comme
mens a,ventensoufisant
deplus fort en plus fort,
ainsi que l'octave: mais même!
oa l'entend presque
toujoursdans le son des
grands corps mêlée avec
l'oëcave;cë. qui nous fait
connqîtré queles corpsfufiîkmment
longs ne se di-
-vifent- pas feulement en
deux&en quatreparties
par la vertu de leur refforfc
& par le choq de l'air:mais
encore en trois parties égales
& plus, comme on va
le voir. Al'égard des ritmiques
de ces.répliqués,on
voit bien que ce ne sont que
des unités, sçavoir, Ill;
min, ôcc. u-.
•
Enfin les répliqués de la
quarte sont ru,la i8,ia£
qui tirent toujours leurs
noms du nombre:des sons
qu'on y conçoit, lesquels-se
trouvent en ajoutant continuellement
7 à 4. Leursexposans
sont. j,,qu'ilest
aiséde former avec ceux de
la quarte -fj & pour avoir
ces repliques, il faut faire
sonner en,même temps
ddeux coordesnégalets en gros- l'une
soit ou r6, ou de l'autre;
alors on entendra de nou- vellesconsonances,qui
vontcontinuellement en
diminuantde beauté,àmesure
qu'on s'éloigne de là
quarte. Les momens ou
temps de leursritmiques
sont, (3) 3 2.y 1>3* 3>1> 1> J,J)(3,3,3,3,3,1,2.,3,5.
3* b1>l>3)3y3>3>5)
Au reste on peut regarder
la quarte comme une conl
ionanceneutreJdè même
que l'octave, & leurs rei
pliques,ence quelles entrent
danstoutesfortes-de
paillons/-•-ct c.) i » t De la Tierce majeurey cornlement
&répliqués.
#.
7. Sil'on fait sonner cm
semble deux cordes égales
en grosseur & en tension)
dont l'une soit les de/l'autre,
vin peu moins, on en.
tendra.unecontenance, un
peumoins suavequelesprp*
cedentes, c'est à dire un
peuplus piquante, quel'on
peut aappeller aigredouce
,& que l'on nomme tierce
majeure, à cause qu'elle
renferme rrois sons sans
demi-ton,comme(ut,re,
mi ;
sa, loi, la) &c. d'où
l'on peut conclure quecette
douceur, que plusieurs
pareferent même àcelle de
quarte, ne lui vient encore
que de la perfection
de ses exposans (4) On en
peut juger aussi par sa rirmique
(4,1,3,2.2,1,3,4)
qui est médiocrement va-
.i.?
ricç,sansconfusion,&qui
produit un effettrès agreable
à l'oreille. On peur pren..
dre aussi poursesexpolans
~, ou ~- ,
selon l'occasion.
Son aigre-doux a fait que
l'on a été prés de 5000 ans
à la recevoir pour consonance
: mais il y avoic encore
:d'autres raisons qui
combattoient contrelle ,
que l'on verra ci-aprés. Du
reste elle a toujours la préference
dans les passions
vivesaussi-bien que la
quinte, & leurs repliques
comme on le dira en Ion
lieu.
Son complementestla
sixte mineure, ainsinommée
à cause des six fons
qu'elle renferme
,
qui contiennent
-deux demi-tons,
comme (mi,sa, fol^la,si,
ut. ) Pour l'entendreil faut
faire sonner deux cordes
égales en tension & grosseur,
dont l'une soit presque
les de l'autre
;
alors
on a une nouvelle consonance
moins gracieuse que
la precedente, & pour ainsi
dire la moindre de toutes
les consonances reçûës;vulgSiffWnfo
dont-expQfanç
est~,comme onn'en peut
douter par les raisonscidessus
;& par consequent
aussi sa,ritmiquecftCy> 5, *>5>1 4-J) laquellecommence à être
êo.nfti!?;fcomme il est évident.
Aussi rie fait-elle pas
tantdeplaisiràl'oreille que
celle de latierce majeure.
On peut prendre encore
, pour sesexposans~,com-
{hé: 31elpmanifefle. Au
têsté cette consonance est
unede celles qui ont été
rejettéespar les- anciens,
~~?0~~diec~de~an~
?ikes.rçpljquesdéjà tierce
majeure sontla10, la17,-
hbzqy qui tirent toujours
leur?nom&.dtt nombrede
kjuts tons commeilest
ziÇédeIç voir.On.trouve
cesrepliques en faisant sonnçj::
ëxifembiq.dmxcordes?
égales;cml tenGonr
grofleur,dûnfcla- moindre
<ift.prçfque ( dela
pW,Ic)nga)è;-EpqiDÏenaarii
que quela dixmiïiojèfbMoe
peuplusgracieusequela
tiercû:.rrtajcureiy,lai^iefl:
eimàccprkçrpJlufstdloà^ixrc^c-p^mluaiis
5m5m.
fade &plus confuse.Les
rapports de ces repliques
sont donc( K,f,7) parles'
raisons tant rebattuës,ôc
leurs ritmiques font pari
consequent (2,2,1.1, iyzJÇ111r1
) &c. D'où l'on ne
peut douterqu'ellesnempruntenttouteleur
doO^
ceur Aquoyilfaut ajoûter
que la 1,7 est encore Ji,
naturelle ,qu'eliefeforme;
non seulement dans» des
trompettes,&autres inftrûmen$.
à vent, ensoufflant
pandegrejc,demê*n£ que
foQaMCLi tiC?1A même
même on l'entend encore
dans les sons des grands
corps mêlée avec ces trois
dernieres consonances. Ce
qui ne laisse point à douter
que les grands corps ne
se subdivisent encore en
cinq parties égales,tant par
l'action de leur ressort, que
par la resistance de l'air.
Au reste ces divisions naturelles
ne doivent pas être
regardées comme imaginaires,
puis qu'on les apperçoit
à la vue même dans
les tremblemens des longues
cordes tendues, & des
longues tringues de fer retenuës
par un bout fous un
valet de menuisierou dans
un étau de serrurier
,
le
reste demeurant en l'air.
Enfinil est difficile de comprendre
jusqu'oùa été l'entêtement
& la prévention
des anciens, de n'avoir pas
voulu reconnoître ces répliques
pour des consonances,
veu qu'elles necedent
presque en rien à la quinte
& à la quarte, & que la 17
a même une prérogative
que la nature n'a pas accordée
à ces dernieres,C'est
&inùquesouvent,pourvouiloir
rrop.philosophera on
gâte tout. Mais passonsourre,
? z:/ :i:r::iG
- Lesrépliquésde lasi-x.t,e.
mineure sont la 15, la 20,
la*7 mineures, quitirent
tpûjours, leurs!> npms, xlu
nombrede leurs sons. Pour
Jes entendre il fautagiter
enfqmjblç deux cordes égaies
en grqfïeur & jea tçn~ fim » dont la plus courte
fok presque (~, ~, i-) de la
.plus longue , êc on verra
avueemlleenscdiminuent succesde
grâce, à proportion
qu'elles s'eloignent
de la sixte mineure, à commencer
à cette derniere.
On ne peut donc pas douter
que les exposans de
leurs vibrations ne soient
(7> r> )par les raisonsrapportées,
lesquels exposans
se tirent aisément de -5
leurs ritmiques sont (5,5,
5> 1>4> S>S>z>3>S* $"',3il
*»5>5y1> 5'9 5,f}&c.
d'où elles empruntent tout
ce qu'elles ont d'agrément,
puisque c'est. tout ce qui
constituë leur être. Ces contsonances
sont encore de
celles qui ontété rejertées
parles anciens, & ils n'ont
pas eu encela grandtort,
puis qu'ilsignoroient la
composition,&qu'elles ne
sçauroientpresque entrer
dans la melopée qu'en relations.
De la Tierce mineure
, com<• plement,&repliques.
1S. Si l'on fait sonneren
même temps deux cordes
égales en grosseur & en
tension , -& dont la plus
courte soit presque les de
la pluslongue, onaura encore
uneçonfo/itfnçej-^'qui
prend toujourssonnom-du
nombre de ses,£onscomme(
mi,sa,fol,")& dont
le rapport des vibrations
sera ~- par les raisons tant
repetées
, 6c parconsequent
sa ritmique sera (j*i,14 j 3*3>1>4>155)4P*
un peu moins confuse que
celle de la sixte mineure cidessusyaussîcett£
:confonance
est elle un peu plus
gracieuse:mais elle l'est cependantbien
moinsque la
tierce majeure. Onnepeut
donc aussidouterque cet
agrément ne procede de
cette ritmique, ou, ce qui
est le même, du rapport des
vibrations ~,quel'on peut
encore exprimer ainsi ( gi ,
04144) selon le besoin. Au
reste cette consonance 9ojointe
avec la tierce maj7eure
(,) composent la ou :-)canl111e on
le voit en (UT, mi, fol,)
& la même tierce mineure
~76 jointe avec la quarte lÕ8,
composèntla sixte mineure
comme on le,-voIr, en
(MI, sol,ut. )Cettetierce a
eu la même infortune que
les confonáces rejettées par
les anciens, & generalement
par tous les peuples
Orientaux: mais elleen est
recompensée par leprivilege
qu'elle a d'exprimer
la compassion & la tendresse,
en un mot les passions
languissantes, aussibien
que la sexte mineure,
& leurs repliques, comme
on le dira dans son lieu.
Le complement de la
tierce mineure est la sixte
majeure,qui tient son nom
des six sons qu'elle renferme,
entre lesquels il ne se
troutrouve
qu'un demi-ton,
comme dans (UT, re, mi,
sa, sol,la.) On forme cette
consonance en touchant
en même temps deux cordes,
dont l'une est presque
les jr de l'autre. Aprés quoy
l'on ne peut douter que le
rapport de ses vibrations ne
foit }, ou 12 ôcsa ritmique
(5,1,1.3.1,1,3,)qui peut
aller de pair avec celle de
la tierce majeure. Aussi cette
consonance ne lui cedet-
elle point en douceur,
étant même un peu plus fade
: mais la grandeur de son
intervale la rend peu propre
à la melodie
, par la difficulté
qu'il y a de l'entonn,
èr; ainsiellen'y entre qu'
en relation. Au reste elle
èlt cornposée de la tierce
majeure ^} & de la quarte
~>jointes ensemble, comme
on le voit en (UT, sa,
la.) Les anciens & tous les
Orientaux n'ont donc pas
eutant de tort dercjettfcr
cette belle consonance,puis
qu'ilsn'en sçavoient faire
aucun usetquils ne
connoissoientpas mêmeles
relations -.'
4 9.
Lesrepliques de latierce
mineure ~1 sontla10e, la 17e,
la 24emineures, qui tirent
toutes leurs noms dunombre
de> fons qu'elles renferment
On entend ces ret
pliques lors qu'on fait son-
[ ner deuxcordesdont l'unç
cft (h> >i) del'autre,un
peumoins ; &on trouve
qu'elles diminuent continuellement
de beauté, à
{ mesure qu'elles s'éloignent ldela tierce mineure,àcom-
! mencer à celle-ci.On - ne peut pas cependant douter
! que lesexposant de leurs
^hbratiortsne-u>*ent 7"
fy) par les raisonsrapportées:
lesquels exposans se
tirent aisément de ceux de
!â::tîercé mineure {Jb ) & , , que leuragrémentne procedede
leurs ritmiques(5,
1,z,j3; S>4>.rjS*'Si
5>2'>5v5)&c«
Erifirflesrépliquerdelà
sexte majeure ~7 font la;13e;
la 20e ,
la 17? majeures,qui
tirent toûjoursleursnoms
du nombre de leurs [Óns.
On les entend en faisant
sonner ensembledeuxcordeségalesd'alleurs
en tout.
dotit.l'une-est ( ,lu,h,L)tde
l'autre eniçagueur•& on
trouve qu'elles vont toutes
encore en diminuant de
beauté, à mesure qu'elles
s'éloignent dela sextemajeure,
à commencer à celle-
ci. Les exposans de leurs
vibrations sont donc ( lfy 't',
~j )qui se tirentaisément de
~f, & leurs ritmiques sont (3>3>3>1>3-1*3 3yhr)3313ji, , 1>
-3*<3>5*-3>•$•>31»3>3J3>3»
3,3,)"&c., d'oùl'onne peut
douter qu'elles n'empruntentcequellesont4ebeauqtéu,
piulisequse c'est là tout ce constituë.
Des
-
conjôntnces qu'on peut
ajoûter aux precedentes.
-.' 9. Il estévidentque les
consonances considerées.
ainsi par - complemens ôc
répliques se reduisent au
nombre decinqfondament- :
tales
,
tant anciennesque
modernes, majeures & mineures
;fçavqir,l'viaiflAn.f,
l'odrave ,? la;quinte î"at
tierce majeure \,&la tierce
mineure --• ce quidonne
une grande facilité pourles1
retrouver toutes, & les
comparer entr'elles., Suivant
cela l'octave comprend
huit consonances en
tout, en ajoutant aux precedentes
la quatre (-, complément
de la quinte; la
sixte mineure~', complement
de la tierce majeure;
& la sixtemajeure~ complément
de la tierce mineure.
Ausquelles consonances
si l'onajoute trois
repliques pour chacune,
«(lnniflon excepté.) on aura
vingtineuf consonances en
,tp4ç ornais en mê,.me temps
on trouve plusieurs autres
rapports tirez des precedens,
( & qu'on peut par
consèquent nommer musicaux
) lesquels font aussi
simples que plusieurs de
ceux-là. Ces rapports sont
l~es3on(ze5sju3iva4n)s,)( 4-,>~t dont
les ritmiques égalent en
simplicité, en symetrie,Ôc
en variété plusieurs de celles
des consonances reçûës;
ces ritmiques sont (5, 4,1,
5>?>5*hl>4r5H4>4*
J,;,4, l,4,3, '>4>4)'U>2->
1.iji}1 i,z)&c»(4,4?
: 1
4>3>4>4>4> 4> 4>4>1>
h4>4j4)^c* (ï)5y553>5»
5>5>I>4>5*5>4j'J5Î5J5>2'J3>
5,5, 5 &c-&(J>3>3>5»Î»
3>3>3>1>1> 3 , 3>3*3*3 , 3> 3j1?133>5)3>3>3>3>3>3-î
&c. Si l'on veut donc se
donner la peine d'accoûtumer
l'oreille à ces nouveaux
intervales
, comme ona faità la tierce, à la sexte
mineures, & à leurs répliqués,
on aura une nouvelle
conlonance dans l'octave,
dont la replique est*,
-& en tout quarante consonances.
On verra ci-aprés
d'où ces onze nouvelles
consonances sont tirées;
car elles tiennent leur origine
des dissonances,dont
on va parler incontinent,
quoique les intervales-;,
~7, It r, ~n'en retiennent
presque rien du tout,ne
cedant en rien aux consonances
reçûës; ce qui pourroit
même paÍffr pour un
3e paradoxe en musique.
A,'
Mais ce qui doit certainement
passer pour un quatriéme
paradoxe. encette
fciencc, c'est que les inrer-
~Va\l-seisy(t-737i7 --n-- M)IJ<i J>
Tjt ?,tï:r,5)&c.qui
renferment dans leurs ex,
pofans d'autres nombres
premiers que (t93,5) soient
des dissonances, quoique
ces exposans soient aussi
(impies , & leursritmiques
aussi symerrisées & aussi variées
que les precedentes,
comme on peur le voir ici, (ni,&:c ) (i,i, 2, 1. 1,
2.,2.,2.)(),3,1,2..3.2.,1,
3, 3.)453> 1,4 ,z.2.., 4, (mï,&c. ) (z,
~,2. )2, ,1, 1.1, 1, 1, 2.,2;;
a) (î»-3»î»*»*y3- 3-3 ,1)i)
3»3$il(4» 4->Jj4j4>
2..2,,4-)4,,,3,4,4)&c.
D'ailleursces ritmiques
font autant deplaisir à loi
reille
,
étant destituées de
son, que les precedenres,
comme chacun peut le^.
pprroouuvveer rlsooyy--mmêemmee. ..DOolut
peut donc venir cette difference,
qui semblerenverser
toute la theorie dessons
& des vibrations ? pourquoy
faut-il que les exposans
des consonances ne
soient point camposez d'autres
nombres premiers que
des trois ( i,$,y?) & quel
privilege onp ces tro4 &<'
tousles autres 7,11,15, &c.
qui sont en nombre infini?
Certes ce privilege ne peut
venirque de la conformation
de nôtre organe, qui
ne peut admettre d'autres
nombres premiers que ces
trois plus simples. Demême
que ce qui fait que tous
les peuples de cet ancien
continent comptent seulement
jusqu'à dix, & non
.Pasjufqu.,àdouze, cela vient
certainement de ce que la
nature ne nous a donné que
dix doigts , puis qu'ilseroit
>bie#; pluscommode, de
compter jusqu'à douze, par
exemple. Il faut donc necessairement
rappeller ici
la structure de l'oreille humaine,
que nous avons expliquée
exprés assez en détail
dans le premier me- 1
moiredenôtre Mellodie- , où nous avons remarque
que les trois canaux fèmi-j
circulaires du labyrinthe
s'abouchent dans sa cavice
par cinq embouchures seulement,
& non pas par six, 1
commeils le devroient naturellement
û lanature.
ji'avoiirien-affediîé ici de
particulier, deux deces canaux
ayant une embouchure
commune; & cela
non seulement dans tous les
hommes, mais même dans
la plûpart des animaux qui
ont le labyrinthe, comme
on trouve cinq doigts aux
pieds de plusieurs animaux,
de même qu'aux mains ôc
aux pieds de l'homme. Ce
qui faitassez connoître que
cettestructure si singuliere
n'est point un effet ou du
hazard ou d'aucun dérangtement.
Au contraire elle cAfafM telle,pour êtrepro.
pre à recevoir les cinq branches
du nerf auditif, sçavoir
de la partie de ce nerf
bqausie aprés avoir quitté la
du limaçon, entre dans
la voûte, où elle se divise
en cinq rameaux, (demême
que la main en cinq
doigts) dont chacun entre
en chacune des cinq embouchures
de ces trois canaux,
pour se distribuer , &
se perdre ensuitedans leur
perioste. Ilrestedoncmaintenant
d'expliquer commenttoutesles
consonances
precedentes peuvent
s'exs'exprimer
sur ces cinq rameaux
comme sur les cinq
cordesd'unviolon,&d'où
vient;'qu^ils; n'admettent
point d'autresintervales.
Pourentendre ceci, il faut
se souvenir de ce que nous
ayons établi en parlantde
l'oreille,article 15,sçavoir,
qchuaesqsiusnoeiqsouieensets differens
en aucune.
consonanceprochaine avec
leson quilesfrape, ils ne
laissent pas de trembler,
priais d'un tremblement
forcé, ôc qui nedure qu'autant
que dure le son qui les
Juin 1713. O
meut; au lieu que quand le
chassis exterieuraété mis
enconsonance prochaine
avec leson dedehors. par
ses muscles, il en reçoit
alors les vibrations avec facilité
, & les conferve me*4
meaprésque le fonnlagicj
plusdessus.Ilenestdemê- :
me des cinq rameaux du
nerf auditif queje distin- 1
gue en premier second , J
troisiéme, quatriéme &cin- ,
quiéme, en supposant que j
le premierpar sagrandeur,
A: par lanaturedes e/prib
: qu'ilcontient, étant dans j
sonétatnaturel, est disposé
à fairecinq vibrationscontrelesecond
six ,.aii0idans
foudm:naturel aixiQ xres
deux puneaux- sont natuxelleraent
,-entr)eux entier*
•c.c mineure: Ájue Jp même
premier rameaueûHeîmê>-
me avec le troiséime.,aussi
dans son état naturel, en
tiercemajeure ; c'çfi: à dire
AU.II. faitqtaaroe viliraciID-m
contrecelui-ci cinq;qu'il
cil avec le quatriéme, aussi
dans son état naturel, eu
quinte: de sortequ'il fait
deux tremblemens contre
celui-ci trois. Enfinque te
même premier rameau est
en octave avec le cinquième
, ou fait un tremblement
contre lecinquième
deux. Ce qui servira a rectifier
ce qui n'-efl:qu'ébauché
dan^iràrticloi17;dumémoire
cité.!.•: Ceci étant supposé, on
voit déja comme on peut
exprimer les sons /iU'T^
rnifoi,ut) sur lê,premieri
le troisiéme, le quatriéme
Jôc cinquiéme rameaux du
nerf auditif, puisquepour
ceteffet il suffitque l'âme
les mette chacun a l'unisson
des vibrations de ces
quatre. sons, en accelerant
ou retardantle mouvement
des esprits qu'ils contien-,
nent. Pour y exprimer en:,
suite unsa, qui fait la quartravée
UTj il suffitque le
premier rameauUT sesubdivise
en quatre partieségalesparlechoqdel'air,
afin
que trois deces parties ensembleen
puissent recevoir
les tremblemens. De même
le son las'exprimera sur
[le troisiéme rameau ,
qui
yFait mi.) avec lequel il fait
SLuffi [laqu^rtcj.Lefi$cXr
primerasurlesol,avec lequel
ilfait JatierceTnZr
jeure; & pourcelail fuoo
que le ranicau sol se (ubdivise
en cinqpartieségales
par le choqdeTatt\,.,aftù
quequatre de' icçspartie*
faisent ensemble le.si : mais
le, mêmesi s'exprimera encoremieux
surlemi,quand
lelajnefondera pas;car
puis qu'ilfaitla quinté avec
le mi, il suffira que le ra-,
meau mi se divise en trois
parties égales,afinque deux
decesparties eufc-mbl-e fas- i
fent lesi; au lieuque si lç
1a sonnoiten mêmetemps,
ilfaudroitquelechoqde
l'air pûc.exiger-jCCrameau
[deTe subdiviseren douze
parties e'gàles^fïn queneuf
ide cesparties ensemble
[fendillent-«leh^ôc huit le
si'i ce qui n'éstpeut-lêtrç
pasfortdifficile. Enfinpour
le re,ilnepeut mieuxs'exprimerque
sur le loi : mais
comme ilestplus basque
tee sol,il fautpour ceteffet
'l'quelesol lui
-
mêmedescendeàson
o:étqve) & se
diviseensix partieségales,
afinerenl
de le fol naturel, ôc que quatreensemble puissent
fcnnerleJredesire.^
r. Les répliquesbafïess'exj
primeront demêmesur les
mêmes filet?&rclâchez4propos
:maispour lesrepliqués
hautes, ilsuffira que lJait;
du labyrinthe divise les cinq
rameaux musicaux ; par
exemplela replique haute
du sa divisera le cinquiéme
rameau, de même que le
sa bas divise le premier
Pour la repliquédu la, l'aiir
divAlerale troifiélnc: ra- meanJ
meaumien8afin que six
ensemble rendent le la, 6c
trois ensemble sa replique.
Pour le si il y aura deux par.
ties du quatriémerameau
sol, divisé en cinq comme
ci-dessus
, qui fremissant
| ensemble rendront sa repli-
; que.Le mi se diviseraaussi
en trois parties égales, donc
chacune à part sonnera si
replique, lorsque le la ne
sonnera point; & si le la s'y
1 trouve, alors le mi étant di- :vile en douze, comme cidessus,
quatre rendronc la
replique du si, deux sa duplique,
ôc 1
sa tripliquc:
le tout selon les principes
de la division des cordes
ex pliquez ci-devant.
Des consonances composées >
ou accords,
'.:: 10. A l'égard des confoinnaannccees.
s ccoormnppoofsééeess nnoo,mm~r,
méesaccords,comme(UT,
mi, sol,ut) ( LA, ut, mi,
la)&c. je n'en traiterai poinc
exprés,cesujet appartenant
plûtôtà la compofinon.Je
dirai seulement qu'ayant
trouvé leurs exposans (-4',
5,6,8)(10, 1z, 15, 2°-)
&c. on pourra se representer
les ritmiques de ces accords,
en divisant d'abord
une ligne droite en quatre
parties égales, puis en cinq,
en six, & en huit; ou d'abord
en dix, puis en douze,
en quinze, & en vingt, &c.
Ce qui se fait endivisant la
premiere en 120 parties égales
,& la secondeen 60 seulelllent,
&pour les autres à
proportion, & observant les
points où deux ou plus de
fons se rencontrent à fraper
ensemble
: ce que je marque
par des points ainsi,
4>S::**•»
i3,)i5,,i:1i0,:t6,,i,4i,J;,ij : )'($,' 3:1,2:
1: 1,3 : 1,1,1,2:i,1>
1 •1)1:2.:1j1: 3: 1.JI,l"
2: 1,1,1, 3=) & demême
pour toutes les autres
ritmiques plus simples , ou
plus composees indéfiniment;
où ilfaut remarquer
que quoique ces deux-ci
paroissent plus composées
qu'aucunes des consonances
precedentes,cependant
elles le sont moins en urt
sens, en ce qu'elles sont di{.,,
tinguées en plulieurs ritmiquesparticulieres
par differentes
chûtes de coups
forts;ce qui les rend intelligibles.
De la maniere dont les bêtes
goûtent la musique.
11. Il resteroit de dire
quelque chose sur la maniere
dont les bêtes apperçoivent
les consonances,
puisque l'experience nous
apprend que plusieurs sont
trés-sensibles à la musique,
comme nous l'avons déja
remarqué dans le premier
Qaçirçojre. Otlc:s consonances
s'apperçoivent en deua
manieres :
la premiere, par
le plus ou le moins d'ébranlement
qu'elles causent suc
les filets du nerf auditif
comme nous avons dit cidevant,
qu'une corde ébranlée
en meut une autre qui
est avec elle en quelque
consonance prochaine. La
feconde, par leur ritmique.
Mais on ne sçauroit penser
que la ritmique des consonances
cause en elles le plarJ
sir de l'harmonie, sans leur
donneren même tempsune
ame toute semblable à la
nôtre. D'ailleurs on ne remarque
point queles ritmiques
destituées de son leur
causent aucun plaisir,ni qu'0#
elles en marquent aucune
dans leurs cris ou dans leurs
chants; ce qui nous doit
convaincre que leur ame
sensitive est purement Ina.
terietle, & qu'elle n'apperçoit
les consonances que de
>
la premiere maniere,&nul.
lement par leurs ritmiques.
DesDissonances.
12. Il y a de deux especes
de dissonances:sçavoir,les
premières, qu>on peut appeller
musicales, puis quelles
sont cirées des consonances
reçues ou anciennes,&
qu'elles ne sont composées
que des trois mêmes
nombres premiers (z*,3)5 )
qu'elles. Les autres sont étrangeres)
ne pouvant être
tirées en aucune façon de
ces consonances,parce Qlll.,
elles renferment d'autres
nombres premiers comme
(7, 11,13, &c. ) Les dissonances
musicales les plus
communes font le ton majeur
;, qui est la différence
d,e la quarte à la quinte comme sa fol,
différence
de UT saàUT sol,son
complément est la septième
mineure~£, sol sa, &
ses repliques la ,majeure
l, la 16e majeure9r, la 13e
majeure ~f, dont on a fait
de nouvelles consonances :
le ton mineur ~différence
de la quinte 1, à la sixte
majeure ;.', comme sol la,
différence de UT sol à UT
,1a
; son complément est la
7e moyenne }., ou ~i la sol,
ôc sa réplique la9e moyens
ne~r,qu'on a mises avec
les mêmes consonances
:
le
semi-ton majeur différence
de la tierce majeure~5 à
la quarte £, comme mi sa,
différence de Ut mià UT
sa
;
son,complément est la
7e mineure V; sa mi
,
qui a
pour répliques les nouvel-
1les con{f"onances ( J~ l~ )
¡, v, ï; & ses répliqués font la 9e
mineure la 16e mineure &c. le semi-ton mineur,
ou dieze moderne 1; différence
de la tierce majeure.
2 à la tierce mineure £:
comme mib mi, fib si
;
son
complément eR:, la 7e crofmatique
£ mi mib
,
si sib;
& ses repliques sont la 9e
cromatique ~g, la 16e cromanquer,
la 13e cromatique
?y qu'on a mile encore
au rang des nouvelles con-
[onances, aussi- bien que la
26efuperfluër. Outre ces
rdiflonances, il y a encore
les fausses consonances;sçavoir,
la fausse quinte ~3, qui
est composéede la quarte i, & dufemi-tonmajeur ~£,
comme si sa, composée de
si mi, & de mi sa, ou encore
de deux tierces mineures
si re, re sa,& dont le
complément est la fausse
quarrcappeilée triton H, ôc
lesrepliques la fausseuc :£,
&c. la quinte to diminuée
d'un comma) dont 8 r font
le ton majeur)qui est la difserence
de la sixte *-° au ton
majeur,comme re la, en
faisant UT re, ton majeur;
ion complément est la quarte
forte d'un comma la re, sesrépliqués &c.& la tiercemineurefoibled'un
comma
,1'
,
qui est la différence
de la quarte au ton majeur
~%, comme resa,en faisant
toujoursUTre ton majeur.
Son complément eu: la -
sixte majeure force d'un
comma ; & leurs repliques
sont ôce. 27 y-;
&c.dontladernière pour-,
roit encore dans un besoin
servir de nouvelle conso.
nance: ou si l'on fait UT re,
tonmineur, alors la quinte
foible d'un comma est fol
re, ôc son complément la
quarte forte re fol: la tierce
mineure foibled'un comma
est sire, & la sixte majeure
forte re si.
Si l'on veut entendre la
diffoaaflcc'f, quiest une
10e mineure foible, d'un
comma, il ne faudra qu'accorder
quatre cordes d'une
viole de quarte en quarte,
alors la premiere ôc la derniere
touchées. ensemble
rendront cette 10e ; & si
l'on souhaite oüir la difïo—;
nance ~V, qui est une 13e majeure
forte d'un comma ,
on accordera les 4 cordes
d'un violon de quinte en
quinte,&ontouchera feulement
la premiere ôc la
derniere à la fois,quirendront
cette 13e. Au reste
toutes cesdissonances font
d'autant plus dures, que
leurs exposans sont plus
composez, ou leurs ritmiques
plus confuses; ce qu'il
seroit trop long d'examiner
ici.Quant à la maniéré dont
les dissonances s'apperçoivent,
il faut remarquer qu\.
elles se prèsentent de deux
manieres ;sçavoir) comme
sommes ou différences des
consonances ou de leurs repliqués
,comme quand on
sonne à la fois les huit sons (UT, re,mi, sa,sol, la, si,
rut,) oubien seules;dans le
prermier cas elles sont ex*-
primées sur les 5 rameaux
du nerf auditif
; dans le sécond
chacun de leurs sons
rend à ébranler chacun de
ces rameaux, ôc ne le pouvanc
tous à la fois, parce
que ces rameaux sont trop
courts pourune si grande
division, on sent alors une
espèce de combat fort defagreable
,
qu'on appelle dit
sonance, à cause que la divisionque,
chaqueson à
partyproduit est auflitoc^
dértuite par celle d'un au-1
tre. C'est pour cela que
les
incervales qui renferment
d'aud'autres
nombres premiers
que les musicaux 1, 3,5,
sont tous dissonanans,parce
qu'ils ne se presentent ja-
: mais de la premiere maniere,
mais feulement de la féconde,
pour laquellelenerf
auditif n'a point, de fijets
convenables.
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Résumé : SUITE DU III. MEMOIRE de la MELODIE. De la Quinte, Complement, & Répliques.
Le texte explore les consonances musicales et leurs propriétés. Il explique que deux cordes égales en longueur et en tension, dont l'une est les 7/8 de l'autre, produisent une quinte, une consonance harmonique mais moins unie que l'unisson et l'octave. La quinte est plus grave et piquante. Son complément est la quarte, presque aussi harmonieuse et utilisée fréquemment dans la mélopée. La quarte était le fondement de la musique grecque et asiatique. Les répliques de la quinte sont la douzième, la dix-neuvième et la seizième, formées en ajoutant 7 au nombre 5. La douzième est aussi douce que la quinte et naturelle. Les répliques de la quarte sont la onzième, la dix-huitième et la quinzième, diminuant en beauté à mesure qu'elles s'éloignent de la quarte. La tierce majeure, formée par deux cordes dont l'une est les 5/4 de l'autre, est une consonance aigre-douce, reconnue après 5000 ans de débat. Son complément est la sixte mineure, moins gracieuse. Les répliques de la tierce majeure sont la dixième, la dix-septième et la vingt-quatrième mineures. La tierce mineure, formée par deux cordes dont l'une est les 6/5 de l'autre, est moins gracieuse que la tierce majeure mais plus que la sixte mineure. Son complément est la sixte majeure, composée de la tierce majeure et de la quarte. Les consonances se réduisent à cinq fondamentales : l'unisson, l'octave, la quinte, la tierce majeure et la tierce mineure. En ajoutant leurs compléments et répliques, on obtient vingt-neuf consonances. Avec des rapports musicaux supplémentaires, on peut atteindre quarante consonances dans l'octave. Le texte aborde également les dissonances, perçues comme des combinaisons de nombres premiers autres que 2, 3 et 5, qui sont acceptés dans les consonances traditionnelles. L'oreille humaine, adaptée pour percevoir ces trois nombres premiers simples, possède trois canaux circulaires dans le labyrinthe, se terminant par cinq embouchures correspondant aux rameaux du nerf auditif. Les dissonances sont divisées en deux types : les dissonances musicales, dérivées des consonances traditionnelles, et les dissonances étrangères, incluant d'autres nombres premiers comme 7, 11 et 13. Les dissonances musicales incluent des intervalles comme le ton majeur, le ton mineur, le semi-ton majeur et mineur, ainsi que des fausses consonances. Les dissonances apparaissent comme des sommes ou des différences de consonances ou de leurs répliques, créant une sensation désagréable due à la perturbation des divisions produites par chaque son.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3608
p. 185-186
Errata pour le commencement de ce Memoire dans le Mercure d'Avril.
Début :
Page 94. ligne 16. vibrations s'accordent. P. 96. l. 6. trois [...]
Mots clefs :
Errata, Page, Ligne, Nombres, Coups
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Errata pour le commencement de ce Memoire dans le Mercure d'Avril.
Errata pour le commùncem:nt
de ce Mémoiredam II.
Mercureà*Avrïl.1'1;,
•;Page94. ligne ) 16. vibrations
s'accordent. P. 96. l.
troiscoupsyÇQntrè.P. 98. 6.aiifli efi.
P.99 l.14.chacun par une.
P.103.l9 de nombres dont.
P. 113. 1. 10. de ce que le
coup. P. 114. l. 6. jamais
mieux, que.P.116. l. dern.
font f,8r.'
de ce Mémoiredam II.
Mercureà*Avrïl.1'1;,
•;Page94. ligne ) 16. vibrations
s'accordent. P. 96. l.
troiscoupsyÇQntrè.P. 98. 6.aiifli efi.
P.99 l.14.chacun par une.
P.103.l9 de nombres dont.
P. 113. 1. 10. de ce que le
coup. P. 114. l. 6. jamais
mieux, que.P.116. l. dern.
font f,8r.'
Fermer
3609
p. 186-192
Extrait du Traité de Paix entre la France & le Portugal, conclu à Utrecht le 11. Avril.
Début :
Article premier. Paix perpetuelle entre S. M. Trés Chrétienne, & [...]
Mots clefs :
Paix, Amnistie, Prisonniers, Colonies, Commerce, Vaisseaux, Territoires , Navigation, Esclaves, Garantie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait du Traité de Paix entre la France & le Portugal, conclu à Utrecht le 11. Avril.
Extrait duTtdite de Paixentre
* laFrance &lePoriug l, conclu àUtrechtle 11. Ivril.*nGArticle
premier.
Paix perpetuelleentre S.
M.TrésChrétienne,&S.M.
Portugaise, successeurs, heritiers,&
c.Etats&sujets,&c.
** Art.2. ,Q',"'l :"
•' Oubli &amniftieehfrelés
sujets de part&d'autre,&c.
Arc. 3.
Prisonniers de guerre mis
en libertésans rançon. ':
Art. 4.
Si dans les Colonies ou
autres Domaines de leurs
Majestez on a pris quelque
place, fore ou porte, le tout
fera rendu au premier posfesseur,
en l'état où on l'aura
trouvé au temps de la publication
de la paix.
Art.5.&c6.
ti Dans lecontinent deFrance
& de Portugalle commerce
rétabli comme avat
L1 guerre, chacune des parties
se reservant la liberté de
regler les conditions, du
commercepar un traite particulier
qu'on pourra faireà
ce sujet, avec mêmes privileges
& exemptions reciproquement
accordez aux
sujets l'un de l'autre, comme
aux siens propres.
-
Art. 7.
Entrée reciproque des
vaisseaux demarchandise&
de guerre, comme par le
passé
,
pourvu que ceux-ci'
n'excedent tous ensemble le
nombre de six,à l'égard des
ports d'une plus grande
capacité,
& de trois dans les
moindres: & pour un plus
grand nombre demanderont
une permission aux
GouverneursouMagistrats,
ainsi que pour le temps du
séjour, quand leurs vaisseaux
y auront été portez
par le gros temps ou autre
necessité pressante, &c.
Art.8. 9.10. & II.
Et pour l'union & concorde
des deux nations, Sa M.
Trés-Chrétiennc se desiste
de toutes pretentions surles
terresduCap du Nort,entre
la riviere desAmasones &
celles de Japol, ou de Vincent
Pinson
; & en consequenceS.
M. Portug.pourra
faire rebâtir les forts d'Arguais
& de Camau, ou Massapa,
&les autres démolis
par le traité de Lisbonne le
4. Mars 1700. & reconnoît
5. M. Trés-Chrét.queles
deux bords de la rivieredes
Amasones,domaine,souveraineté&
navigation apartiennent
au Roy de Portu-
,,
gal. Arc. 12.
A l'égard du commerce
queleshabitans de Cayenne
pourroiententreprendre
1
dans le Maragnan, & dans
l'embouchure de la riviere
des Amasonesdéfense de
part & d'autre de passer la
riviere de Vincent Pinson
pour negocier,acheter des
esclaves dans les terres du
Cap du Nort, & aux Portugais
d'aller commercer à
Cayenne.
': ,- Arc. 1 3. &14.
S.M.Trés Chrét.empêchera
qdue'siMl ni'sysiaointndaairness lesdites terres
François, &c.
en laissant les missions aux Mir..
sionnaires Portugais. .', Art. •f»Encas de rupture entre les
François& lesPofcugais,ce qu'à
Dieu ne plaise, six moisdepart
& d'autre pour transporter leii
,
effets. f.
: Arc. 16.17.18.&19: -1
Et parce que la Reine de lai
Grande Bretagne offre d'être
garante de l'execution de ces
traité,le Roy de France & celui
de Portugal acceptent cette
garantie,&que tous les Rois-t
Princes&Républiques qui voudront
entrer dans lamêm egarantie,
puissent donner leurs
promçflès, oBligatips^&ç.Tous
:
lesart.ci-dessuspassez entre les
Ambassadeurs Plenipotentiaires,&
c.ratifications données
de part&d'autre,&c.&ont ligné
à Utrech^le.Àvriliyiji
etS.Huxel.i LS.J.C.de Tarouça.
LS.Menag. LS.D.L.de Cunha.
* laFrance &lePoriug l, conclu àUtrechtle 11. Ivril.*nGArticle
premier.
Paix perpetuelleentre S.
M.TrésChrétienne,&S.M.
Portugaise, successeurs, heritiers,&
c.Etats&sujets,&c.
** Art.2. ,Q',"'l :"
•' Oubli &amniftieehfrelés
sujets de part&d'autre,&c.
Arc. 3.
Prisonniers de guerre mis
en libertésans rançon. ':
Art. 4.
Si dans les Colonies ou
autres Domaines de leurs
Majestez on a pris quelque
place, fore ou porte, le tout
fera rendu au premier posfesseur,
en l'état où on l'aura
trouvé au temps de la publication
de la paix.
Art.5.&c6.
ti Dans lecontinent deFrance
& de Portugalle commerce
rétabli comme avat
L1 guerre, chacune des parties
se reservant la liberté de
regler les conditions, du
commercepar un traite particulier
qu'on pourra faireà
ce sujet, avec mêmes privileges
& exemptions reciproquement
accordez aux
sujets l'un de l'autre, comme
aux siens propres.
-
Art. 7.
Entrée reciproque des
vaisseaux demarchandise&
de guerre, comme par le
passé
,
pourvu que ceux-ci'
n'excedent tous ensemble le
nombre de six,à l'égard des
ports d'une plus grande
capacité,
& de trois dans les
moindres: & pour un plus
grand nombre demanderont
une permission aux
GouverneursouMagistrats,
ainsi que pour le temps du
séjour, quand leurs vaisseaux
y auront été portez
par le gros temps ou autre
necessité pressante, &c.
Art.8. 9.10. & II.
Et pour l'union & concorde
des deux nations, Sa M.
Trés-Chrétiennc se desiste
de toutes pretentions surles
terresduCap du Nort,entre
la riviere desAmasones &
celles de Japol, ou de Vincent
Pinson
; & en consequenceS.
M. Portug.pourra
faire rebâtir les forts d'Arguais
& de Camau, ou Massapa,
&les autres démolis
par le traité de Lisbonne le
4. Mars 1700. & reconnoît
5. M. Trés-Chrét.queles
deux bords de la rivieredes
Amasones,domaine,souveraineté&
navigation apartiennent
au Roy de Portu-
,,
gal. Arc. 12.
A l'égard du commerce
queleshabitans de Cayenne
pourroiententreprendre
1
dans le Maragnan, & dans
l'embouchure de la riviere
des Amasonesdéfense de
part & d'autre de passer la
riviere de Vincent Pinson
pour negocier,acheter des
esclaves dans les terres du
Cap du Nort, & aux Portugais
d'aller commercer à
Cayenne.
': ,- Arc. 1 3. &14.
S.M.Trés Chrét.empêchera
qdue'siMl ni'sysiaointndaairness lesdites terres
François, &c.
en laissant les missions aux Mir..
sionnaires Portugais. .', Art. •f»Encas de rupture entre les
François& lesPofcugais,ce qu'à
Dieu ne plaise, six moisdepart
& d'autre pour transporter leii
,
effets. f.
: Arc. 16.17.18.&19: -1
Et parce que la Reine de lai
Grande Bretagne offre d'être
garante de l'execution de ces
traité,le Roy de France & celui
de Portugal acceptent cette
garantie,&que tous les Rois-t
Princes&Républiques qui voudront
entrer dans lamêm egarantie,
puissent donner leurs
promçflès, oBligatips^&ç.Tous
:
lesart.ci-dessuspassez entre les
Ambassadeurs Plenipotentiaires,&
c.ratifications données
de part&d'autre,&c.&ont ligné
à Utrech^le.Àvriliyiji
etS.Huxel.i LS.J.C.de Tarouça.
LS.Menag. LS.D.L.de Cunha.
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Résumé : Extrait du Traité de Paix entre la France & le Portugal, conclu à Utrecht le 11. Avril.
Le traité de paix entre la France et le Portugal, signé à Utrecht le 11 avril, instaure une paix perpétuelle entre les deux monarchies et leurs successeurs. Les points clés incluent l'amnistie des sujets des deux nations, la libération des prisonniers de guerre sans rançon, et la restitution des territoires conquis. Le commerce entre les deux pays est rétabli comme avant la guerre, avec la possibilité de régler les conditions par un traité particulier. Les vaisseaux de commerce et de guerre peuvent accéder aux ports des deux nations, sous certaines limitations. La France renonce à ses prétentions sur les terres du Cap du Nord entre les rivières des Amazones et de Vincent Pinson, permettant au Portugal de reconstruire des forts et de reconnaître sa souveraineté sur les deux rives de la rivière des Amazones. Les habitants de Cayenne et les Portugais sont interdits de commercer au-delà de certaines limites. En cas de rupture du traité, six mois sont accordés pour transporter les effets. La reine de Grande-Bretagne offre de garantir l'exécution du traité, garantie acceptée par les rois de France et de Portugal et ouverte à d'autres souverains ou républiques. Les ratifications ont été signées à Utrecht le 11 avril.
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3610
p. 193-203
TRAITÉ CONCLU le 11. Avril 1713. à Utrech entre le Roy de France & le Duc de Savoye.
Début :
Ce Traité est composé de dix-neuf Articles, qui contiennent [...]
Mots clefs :
Paix, Amnistie, Restitution, Territoires , Cession, Succession, Fortifications, Arbitrage, Commerce, Frontières
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texteReconnaissance textuelle : TRAITÉ CONCLU le 11. Avril 1713. à Utrech entre le Roy de France & le Duc de Savoye.
TRAITECONCLU
le 11.Avril1713.àUtrech
entre le Roy de France (2*
le Duc de Savoye.
Ce Traité est composé
de dix neuf Articles, qui
contiennent en substance
ce qui suit.
Les deux premiers.
Qu'il y aura une bonne
& inviolable Paix entre le
RoyTres Chrestien&Son
Altesse Royale deSavoye,
- leurs heritiers, successeurs
& Estats, avec cessation de
toutes hostilitez,&unoubli
3c amnistie de tout ce
qui s'est passé durant la
presente guerre. ,
Le3 &4.
Que le Roy immédiatement
après la ratification
du present Traité, restituëra
à Son Altesse Royale
le Duché de Savoye, le
Comté de Nice, avec leurs
appartenances, & dependancesen
l'estas où ils fè
trouvent. Sa Majesté luy
cede de plus la Vallée de
Pragela,avec les Forts d'Exilles
& de Fenestrelles, les
Vallées d'Oulx; de Sezane,
deBardonache &de Chasteau
-
Dauphin, & tout ce
qui est à l'eau pendante
des Alpes vers le Piémont: iSonAlccfTe Royalecedereciproquement
à Sa Majesté
laVallée deBarcelonete
& ses dépendances, de maniere
que les Sommets des
Alpes serviront à l'avenir
de limites entre la France,
le Piémont & le Comté de
: Nice
*
& les Plaines qui
font dessus feront parragées
de mesme
,
selon le
cours des eaux.
Le 5.Article.
Qu'il est dit que comme
il a estéconvenu entre leurs
Majestez Tres-Chrestienne
& Cat holique d'une
part, & Sa MajestéBritannique
de l'autre,que le Roy
Catholique ayant cedé à
SonAltesse Royale le Royaume
de Sicile & les Isles
qui en dépendent, Sa Majesté
Tres - Chrestienne
consent & veut que cette
cession fasse partie du present
Traité, & promet pour
elle & ses successeurs de ne
s'opposerny faire aucune
choie contraire à ladite ceision,
promettant toute aide
& secours pour son exécution,
& pour maintenir
envers & contre tous Son
Altesse Royale en possession
dece Royaume.
Article 6.
Quele Roy consent que
la declaration du Roy d'£C
pagne, qui au défaut de
ses descendants, assure la
succession de la Couronne
d'Espagne & des Indes à
Son Altesse Royale & aux
Princes de Savoye
,
ainsi
qu'à leurs descendants males,
nez en legitime Mariage,
soitb tenu pour une partie
essentielle de ce Traité,
conformément à TAste
fait par le Roy d'Espagne
le 5. Novembre 1711.àceluy
des Estats ou Cortés du 7.Novembre 1712. &aux
renonciations de Monseigneur
le Duc de Berry &
de Monsieur le Duc d'Orleans
des 19. & 24. Novembre
1712.. promettant d'employer
ses forces envers ôc
contre tous,pour l'exécution
de cet article.
Article 7.
.,
Qu'il a cité convenu que
les cessions faites par le feu
Empereur Leopold à Son
AltesseRoyale dans leTraité
fait entre eux le 8. Novembre
1703. de la partie
du Duché de Montferrat
que possedoit le feu Duc de
Mantouè , des Provinces
d'Alexandrie & de Valen-
, ce , avec toutes les terres
entre lePo & le Tanaro,
de laLomelline
,
de laVallée
de Sesia
,
du droit ou
exercice de droit sur les
Fiefs des Langbes, & le
Vigevanasque ou son équivalent,
resteront dans leur
force & vigueur,&auront
leur effet, sans queSonAltesTe
Royale y puisse (ltre
troublée, mesme par les
prétendants au Duché de
Montferrat,lesquels feront
indemnisezconformément
audit Traité du 8.
Novembre 1703. promettant
d'employer conjointement
avec la Reine de la
Grande Bretagne,ses offices
ôc ses forces pour le
maintien & la garantie du
contenu au present Article
: comme aussi que la
Sentence Arbitrale du 27.
Janvier 1712. demeurera
dans sa force & vigueur, ôc
que dans six mois, les mesures
feront prises par l'Arbitrage
des Puissances garantes
du Traité de 1703.
pour le payement des
creances de Son Altesse
Royale.
Article 8.
Que Son Altesse pourra
fortifier ses frontières ôc
les lieux qui luy ont esté
cedez de parc & d'autre.
Article 9.
Que sa prétention que
le Prince de Monacho doit
prendre investiture d'elle
pour les Fiefs de Menton
& de Roccabruna, fera réglée
dans six mois par l'Arbitrage
de leurs Majestez
Très- Chrestienne & Britannique.
Les dix -autres Articles
concernent le restablissement
du Commerce & des
droits comme ils eftoienc
au temps du Duc Charles.
Emmanuel: la liberté à Son
Altesse de vendre les biens,
terres & effets qu'elle a en
France: la main levée de
ce qui a esté confisqué de
part & d'autre à l'occasion
de la guerre, à la reserve
des jugements legitimementrendus.
Ce queles
sujets de part & d'autre ont
fourni,leur fera payé Les
prisonniers de guerre ôc -
autres feront misenliberté.
Les quatre derniers ne
contiennent que les formalitez
ordinairesdes
Traitez, & ne meritent
point un Sommaire.
le 11.Avril1713.àUtrech
entre le Roy de France (2*
le Duc de Savoye.
Ce Traité est composé
de dix neuf Articles, qui
contiennent en substance
ce qui suit.
Les deux premiers.
Qu'il y aura une bonne
& inviolable Paix entre le
RoyTres Chrestien&Son
Altesse Royale deSavoye,
- leurs heritiers, successeurs
& Estats, avec cessation de
toutes hostilitez,&unoubli
3c amnistie de tout ce
qui s'est passé durant la
presente guerre. ,
Le3 &4.
Que le Roy immédiatement
après la ratification
du present Traité, restituëra
à Son Altesse Royale
le Duché de Savoye, le
Comté de Nice, avec leurs
appartenances, & dependancesen
l'estas où ils fè
trouvent. Sa Majesté luy
cede de plus la Vallée de
Pragela,avec les Forts d'Exilles
& de Fenestrelles, les
Vallées d'Oulx; de Sezane,
deBardonache &de Chasteau
-
Dauphin, & tout ce
qui est à l'eau pendante
des Alpes vers le Piémont: iSonAlccfTe Royalecedereciproquement
à Sa Majesté
laVallée deBarcelonete
& ses dépendances, de maniere
que les Sommets des
Alpes serviront à l'avenir
de limites entre la France,
le Piémont & le Comté de
: Nice
*
& les Plaines qui
font dessus feront parragées
de mesme
,
selon le
cours des eaux.
Le 5.Article.
Qu'il est dit que comme
il a estéconvenu entre leurs
Majestez Tres-Chrestienne
& Cat holique d'une
part, & Sa MajestéBritannique
de l'autre,que le Roy
Catholique ayant cedé à
SonAltesse Royale le Royaume
de Sicile & les Isles
qui en dépendent, Sa Majesté
Tres - Chrestienne
consent & veut que cette
cession fasse partie du present
Traité, & promet pour
elle & ses successeurs de ne
s'opposerny faire aucune
choie contraire à ladite ceision,
promettant toute aide
& secours pour son exécution,
& pour maintenir
envers & contre tous Son
Altesse Royale en possession
dece Royaume.
Article 6.
Quele Roy consent que
la declaration du Roy d'£C
pagne, qui au défaut de
ses descendants, assure la
succession de la Couronne
d'Espagne & des Indes à
Son Altesse Royale & aux
Princes de Savoye
,
ainsi
qu'à leurs descendants males,
nez en legitime Mariage,
soitb tenu pour une partie
essentielle de ce Traité,
conformément à TAste
fait par le Roy d'Espagne
le 5. Novembre 1711.àceluy
des Estats ou Cortés du 7.Novembre 1712. &aux
renonciations de Monseigneur
le Duc de Berry &
de Monsieur le Duc d'Orleans
des 19. & 24. Novembre
1712.. promettant d'employer
ses forces envers ôc
contre tous,pour l'exécution
de cet article.
Article 7.
.,
Qu'il a cité convenu que
les cessions faites par le feu
Empereur Leopold à Son
AltesseRoyale dans leTraité
fait entre eux le 8. Novembre
1703. de la partie
du Duché de Montferrat
que possedoit le feu Duc de
Mantouè , des Provinces
d'Alexandrie & de Valen-
, ce , avec toutes les terres
entre lePo & le Tanaro,
de laLomelline
,
de laVallée
de Sesia
,
du droit ou
exercice de droit sur les
Fiefs des Langbes, & le
Vigevanasque ou son équivalent,
resteront dans leur
force & vigueur,&auront
leur effet, sans queSonAltesTe
Royale y puisse (ltre
troublée, mesme par les
prétendants au Duché de
Montferrat,lesquels feront
indemnisezconformément
audit Traité du 8.
Novembre 1703. promettant
d'employer conjointement
avec la Reine de la
Grande Bretagne,ses offices
ôc ses forces pour le
maintien & la garantie du
contenu au present Article
: comme aussi que la
Sentence Arbitrale du 27.
Janvier 1712. demeurera
dans sa force & vigueur, ôc
que dans six mois, les mesures
feront prises par l'Arbitrage
des Puissances garantes
du Traité de 1703.
pour le payement des
creances de Son Altesse
Royale.
Article 8.
Que Son Altesse pourra
fortifier ses frontières ôc
les lieux qui luy ont esté
cedez de parc & d'autre.
Article 9.
Que sa prétention que
le Prince de Monacho doit
prendre investiture d'elle
pour les Fiefs de Menton
& de Roccabruna, fera réglée
dans six mois par l'Arbitrage
de leurs Majestez
Très- Chrestienne & Britannique.
Les dix -autres Articles
concernent le restablissement
du Commerce & des
droits comme ils eftoienc
au temps du Duc Charles.
Emmanuel: la liberté à Son
Altesse de vendre les biens,
terres & effets qu'elle a en
France: la main levée de
ce qui a esté confisqué de
part & d'autre à l'occasion
de la guerre, à la reserve
des jugements legitimementrendus.
Ce queles
sujets de part & d'autre ont
fourni,leur fera payé Les
prisonniers de guerre ôc -
autres feront misenliberté.
Les quatre derniers ne
contiennent que les formalitez
ordinairesdes
Traitez, & ne meritent
point un Sommaire.
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Résumé : TRAITÉ CONCLU le 11. Avril 1713. à Utrech entre le Roy de France & le Duc de Savoye.
Le traité d'Utrecht, signé le 11 avril 1713, entre le roi de France et le duc de Savoie, comprend dix-neuf articles. Les deux premiers articles instaurent une paix durable entre les parties, mettant fin aux hostilités et accordant une amnistie pour les actes de guerre. Les articles trois et quatre stipulent la restitution du Duché de Savoie et du Comté de Nice au duc de Savoie, ainsi que la cession de plusieurs vallées et forts à la France. En contrepartie, le duc de Savoie cède la vallée de Barcelonette à la France, les sommets des Alpes devenant les nouvelles frontières entre les deux territoires. L'article cinq confirme la cession du Royaume de Sicile au duc de Savoie par le roi catholique, avec le soutien de la France. L'article six valide la déclaration du roi d'Espagne concernant la succession de la Couronne d'Espagne et des Indes aux princes de Savoie. L'article sept maintient les cessions faites par l'empereur Léopold au duc de Savoie, incluant des territoires du Duché de Montferrat et d'autres provinces. L'article huit autorise le duc de Savoie à fortifier ses nouvelles frontières. L'article neuf prévoit un arbitrage pour régler la prétention du duc de Savoie sur les fiefs de Menton et de Roccabruna. Les articles suivants traitent du rétablissement du commerce, de la liberté de vendre des biens en France, de la levée des confiscations, du paiement des fournitures des sujets, et de la libération des prisonniers de guerre. Les quatre derniers articles concernent les formalités habituelles des traités.
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3611
p. 204-218
NOUVELLES d'Andrinople.
Début :
Les Lettres d'Andrinople portent que le grand Visir a esté [...]
Mots clefs :
Andrinople, Vizir, Sultan, Guerre, Moscovites, Tartares, Conspiration , Ambassadeurs, Suède, Préparatifs
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Andrinople.
NOUVELLES
d'Andrinople.
LEs Lettres d'Andrinople
portent que le grand
Visir a esté déposer que
le Capitan Bacha avoir esté
mis en sa place: que le Seraskier
de Bender avoit
aussi esté déposé
,
& que
-
le Kan des Tartares estoit
arrivé à Andrinople,oùil
leavoit esté bien receu; que Roy de Suede avoit eu
une longue conference
avec le Sultan, qui faisoit
punir rigoureusement tous
ceux qui avoient eu part
à l'insulte faite à ce Prince,&
que l'on continuoit
de travailler aux préparatifs
dela guerre contre les
Moscovites.Qu'on avoit
appris par des Lettres de
Podoliequ'undétachement
des Troupes du Palatin
de Kiovie commandé
par le sieurValikows-
Ki, avoit enlevé un parti
de cavaleriePolonoise, &
qu'un corps de Tartares
avoit surpris prés de Bafilowen
UKraine,unegar-
, de avancée des Moscovites
dont une partie avoit
estétuée,&le reste emmené
prisonnier.
Celles de Constantinople
assurent les changements
arrivez à la Porte
Ottomane par la déposition
du grand Visir&d'autres
principaux Officiers,
& la Relegation du Kan
des Tartares à l'Isle de
Rhodes. Elles portentaussi
que ces changements ont,
esté faits sur le soupçon
d'une conspiration pour
déposer le GrandSeigneur;
que les queuës de Cheval
estoient toujours exposées
prés d'Andrinople, où l'arméeestoit
campée, que
les Troupes y arrivoient de
tous costez, & qu'on employoit
un grand nombre
de Bastiments pour tranfporrer
des vivres & des
munitions par la Mer noire
à Asaf& aux autres Pla-
- ces, ce qui donnoit lieu de
[croire que le Grand Sei- gneureitoittousjours dans
la resolution de faire la
, guerre aux Moscovites,
", que les Ambassadeurs du
Czar estoient tousjours au
sept Tours enfermez; mais
que les ostagesavoient eu
quelques conférences avec
les Ministres; que le Roy
de Suede estoit encore au
Serrail de Hassan Bacha
près d'Andrinople,traité
magnifiquement par ordre
du Sultan,& qu'iln'y
avoit encore rien
de
certain
sur son départ.
Les dernieres Lettres
d'Andrinople portent que
le nouveau grand Visir
Ibrahim avoit esté déposé
& eftranglé
,
qu'onesperoitqu'Yssuph
Bacha, quia
a desja possedécette Charge
seroit mis en sa place,
& qu'il avoit esté resolu de
faire conduire le Roy de
Suede dans ses Estats par
la Pologne,avec une puis
fante escorte
,
qui auroit
ordre de n'exercer aucune
hostilité contre les Moscovites,
jusquàce qu'on eust
veu quel succez auroicnc
les negociations qu'on estoit
sur le point de renouër
avec eux.
Les Lettres de Hambourg
du 23. May portent
quele Roy de Dannemarc
s'estantdesiste de les prétentions
sur Tonningen,
le Traité avoir esté signéle
16. par les Commissaires
des deux parties, & approuvé
à Tonningen par
le Comte de Stein bock.
Ce Traité est composé de
plusieurs Articles, sçavoir:
Que l'arméeSuedoise,
reduire à six mille hommes,
&environ deux mille
malades, se rendroit prisonniere
de guerre pour
estre efchangée avec les
prisonniers des Princes
Confederez, & le surplus
obligé à payerrançonconformément
au cartel.
Que tous les Généraux
& hauts Officiers conserveront
armes & bagages,
les archives, la caisse militaire,
& tout ce qui en dépend
sans estre visitez.
Que les Officiers subalternes
& les soldats auront
feulement leurs épées
leurs bagages& leurs har-
; des.
Que les canons, les armes
à feu, les chevaux des
Cavaliers des Dragons,
& ceux de l'artillerie, avec
les Drapeaux,Estendarts,
Timbales & Tambours
feront remis aux Confederez.
Que l'évacuation de la
place commencera trois
jours a près la signature du
Traité, & fera achevée
dans huit jours.
Que les Trou pes seront
conduites vers Kiell, Ec-
Kenford,&c. d'où ellesne
pourront estre transportées
qu'enSuede, se fournissant
à leurs dépens de
vivres & de Bastimens auxquels
le Roy de Dannemarc
fournira des passeports
, & une escorte de
trois Fregates sitost que les
ttrroouuppeessaauurroonntte,sfitéee'élèchhaann.-.
gées & leur rançon payée.
Que les Prisonniers faits
sur les Confederez, feront
retenus, ainsi que les Deserteurs
qui obtiendront
leur pardon en rentrant
dans leurs Regiments;
qu'on ne pourra obliger
aucun soldat ou autre des
Troupes Suedoises, à prendre
parti dans ce lles des
Confédérés.
Que les Troupes mancheront
tousjours & sejourneront
le quatriéme
jour,& qu'on fournira des
chariots à ceux qui tomberont
malades.
1 Que lesmalades qui sont
à Tonningen,seront transportez
au paysvoisin, où
ils feront traitez à leurs
dépens, &c.
Que la ville deTonningen
fera remise au Prince
administrateur deHolstein
Gottorp.
Que-leRoyde Dannemarc
retiendrale Duché
de Sleswick jusques. à la
conclusion de la Paix.
Que Sa Majesté Danoise
ne fera pas bombarder
Tonningen cette année,
qu'elle s'oblige d'exécuter
ce Traité en tous ses
points, & d'y faire consentir
les Chefsdesarmées de
ses Alliez.
La principale raison qui a engagé le Comte de
Steinbock à accepter ce
Traité avec les Confederez
,
est qu'il manquoit de
vivres, & ne voyoit aucune
apparence de secours.
Il se rendit le 20. May avec
quelquesuns de ses princi
paux Officiers au camp
desConfederez,où leRoy
de Dannemarc estoit. Il
baisa la main à Sa Majesté
& mitàses pieds son épée;
qu'elle luy rendit sur le
champ, & le retint à disner
avec les Généraux des
Confederez
,
aprés quoy
il retourna à Tonningen
pour faire executer leTraité.
Le 24. Tonningen&
les retranchements furent
entieremenc évacuez. Les
Troupes ont esté distri-,
buées en quartier dans le
Duché
Duché de Sleswich, elles
consistent en cinq cens
quatre-vingt neuf Officiers.
Six mille six cens quatrevingt
douze Cavaliers &
Fantassins, & deux mille
cinq cens quatre -vingt
cinq malades. Ils ont laissé
aux Confederez douze petites
pieces de canon de
bronze de trois livres de
,
bale, & six de fer, soixante
trois estendarts
,
soixante
sept drapeaux, huit paires
-
de timbales avec leurs
trompettes & tambours.
La pluspart feront eschangez
contre les Prisonniers
qui sont entre les mains
des Suedois, & le reste suivant
le cartel fera mis en
liberté pour la Comme de
quarante mille écus. On
écrit que les Moscovires &
les Saxons ont commence
à se mettre en marche vers
la Pomeranie.
d'Andrinople.
LEs Lettres d'Andrinople
portent que le grand
Visir a esté déposer que
le Capitan Bacha avoir esté
mis en sa place: que le Seraskier
de Bender avoit
aussi esté déposé
,
& que
-
le Kan des Tartares estoit
arrivé à Andrinople,oùil
leavoit esté bien receu; que Roy de Suede avoit eu
une longue conference
avec le Sultan, qui faisoit
punir rigoureusement tous
ceux qui avoient eu part
à l'insulte faite à ce Prince,&
que l'on continuoit
de travailler aux préparatifs
dela guerre contre les
Moscovites.Qu'on avoit
appris par des Lettres de
Podoliequ'undétachement
des Troupes du Palatin
de Kiovie commandé
par le sieurValikows-
Ki, avoit enlevé un parti
de cavaleriePolonoise, &
qu'un corps de Tartares
avoit surpris prés de Bafilowen
UKraine,unegar-
, de avancée des Moscovites
dont une partie avoit
estétuée,&le reste emmené
prisonnier.
Celles de Constantinople
assurent les changements
arrivez à la Porte
Ottomane par la déposition
du grand Visir&d'autres
principaux Officiers,
& la Relegation du Kan
des Tartares à l'Isle de
Rhodes. Elles portentaussi
que ces changements ont,
esté faits sur le soupçon
d'une conspiration pour
déposer le GrandSeigneur;
que les queuës de Cheval
estoient toujours exposées
prés d'Andrinople, où l'arméeestoit
campée, que
les Troupes y arrivoient de
tous costez, & qu'on employoit
un grand nombre
de Bastiments pour tranfporrer
des vivres & des
munitions par la Mer noire
à Asaf& aux autres Pla-
- ces, ce qui donnoit lieu de
[croire que le Grand Sei- gneureitoittousjours dans
la resolution de faire la
, guerre aux Moscovites,
", que les Ambassadeurs du
Czar estoient tousjours au
sept Tours enfermez; mais
que les ostagesavoient eu
quelques conférences avec
les Ministres; que le Roy
de Suede estoit encore au
Serrail de Hassan Bacha
près d'Andrinople,traité
magnifiquement par ordre
du Sultan,& qu'iln'y
avoit encore rien
de
certain
sur son départ.
Les dernieres Lettres
d'Andrinople portent que
le nouveau grand Visir
Ibrahim avoit esté déposé
& eftranglé
,
qu'onesperoitqu'Yssuph
Bacha, quia
a desja possedécette Charge
seroit mis en sa place,
& qu'il avoit esté resolu de
faire conduire le Roy de
Suede dans ses Estats par
la Pologne,avec une puis
fante escorte
,
qui auroit
ordre de n'exercer aucune
hostilité contre les Moscovites,
jusquàce qu'on eust
veu quel succez auroicnc
les negociations qu'on estoit
sur le point de renouër
avec eux.
Les Lettres de Hambourg
du 23. May portent
quele Roy de Dannemarc
s'estantdesiste de les prétentions
sur Tonningen,
le Traité avoir esté signéle
16. par les Commissaires
des deux parties, & approuvé
à Tonningen par
le Comte de Stein bock.
Ce Traité est composé de
plusieurs Articles, sçavoir:
Que l'arméeSuedoise,
reduire à six mille hommes,
&environ deux mille
malades, se rendroit prisonniere
de guerre pour
estre efchangée avec les
prisonniers des Princes
Confederez, & le surplus
obligé à payerrançonconformément
au cartel.
Que tous les Généraux
& hauts Officiers conserveront
armes & bagages,
les archives, la caisse militaire,
& tout ce qui en dépend
sans estre visitez.
Que les Officiers subalternes
& les soldats auront
feulement leurs épées
leurs bagages& leurs har-
; des.
Que les canons, les armes
à feu, les chevaux des
Cavaliers des Dragons,
& ceux de l'artillerie, avec
les Drapeaux,Estendarts,
Timbales & Tambours
feront remis aux Confederez.
Que l'évacuation de la
place commencera trois
jours a près la signature du
Traité, & fera achevée
dans huit jours.
Que les Trou pes seront
conduites vers Kiell, Ec-
Kenford,&c. d'où ellesne
pourront estre transportées
qu'enSuede, se fournissant
à leurs dépens de
vivres & de Bastimens auxquels
le Roy de Dannemarc
fournira des passeports
, & une escorte de
trois Fregates sitost que les
ttrroouuppeessaauurroonntte,sfitéee'élèchhaann.-.
gées & leur rançon payée.
Que les Prisonniers faits
sur les Confederez, feront
retenus, ainsi que les Deserteurs
qui obtiendront
leur pardon en rentrant
dans leurs Regiments;
qu'on ne pourra obliger
aucun soldat ou autre des
Troupes Suedoises, à prendre
parti dans ce lles des
Confédérés.
Que les Troupes mancheront
tousjours & sejourneront
le quatriéme
jour,& qu'on fournira des
chariots à ceux qui tomberont
malades.
1 Que lesmalades qui sont
à Tonningen,seront transportez
au paysvoisin, où
ils feront traitez à leurs
dépens, &c.
Que la ville deTonningen
fera remise au Prince
administrateur deHolstein
Gottorp.
Que-leRoyde Dannemarc
retiendrale Duché
de Sleswick jusques. à la
conclusion de la Paix.
Que Sa Majesté Danoise
ne fera pas bombarder
Tonningen cette année,
qu'elle s'oblige d'exécuter
ce Traité en tous ses
points, & d'y faire consentir
les Chefsdesarmées de
ses Alliez.
La principale raison qui a engagé le Comte de
Steinbock à accepter ce
Traité avec les Confederez
,
est qu'il manquoit de
vivres, & ne voyoit aucune
apparence de secours.
Il se rendit le 20. May avec
quelquesuns de ses princi
paux Officiers au camp
desConfederez,où leRoy
de Dannemarc estoit. Il
baisa la main à Sa Majesté
& mitàses pieds son épée;
qu'elle luy rendit sur le
champ, & le retint à disner
avec les Généraux des
Confederez
,
aprés quoy
il retourna à Tonningen
pour faire executer leTraité.
Le 24. Tonningen&
les retranchements furent
entieremenc évacuez. Les
Troupes ont esté distri-,
buées en quartier dans le
Duché
Duché de Sleswich, elles
consistent en cinq cens
quatre-vingt neuf Officiers.
Six mille six cens quatrevingt
douze Cavaliers &
Fantassins, & deux mille
cinq cens quatre -vingt
cinq malades. Ils ont laissé
aux Confederez douze petites
pieces de canon de
bronze de trois livres de
,
bale, & six de fer, soixante
trois estendarts
,
soixante
sept drapeaux, huit paires
-
de timbales avec leurs
trompettes & tambours.
La pluspart feront eschangez
contre les Prisonniers
qui sont entre les mains
des Suedois, & le reste suivant
le cartel fera mis en
liberté pour la Comme de
quarante mille écus. On
écrit que les Moscovires &
les Saxons ont commence
à se mettre en marche vers
la Pomeranie.
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Résumé : NOUVELLES d'Andrinople.
Les nouvelles d'Andrinople rapportent plusieurs changements politiques et militaires. Le grand Visir a été déposé et remplacé par le Capitan Bacha, tandis que le Seraskier de Bender a également été démis de ses fonctions. Le Kan des Tartares est arrivé à Andrinople et y a été bien reçu, mais a ensuite été relégué à l'île de Rhodes en raison de soupçons de conspiration contre le Sultan. Le roi de Suède a eu une longue conférence avec le Sultan, qui a puni sévèrement ceux impliqués dans l'insulte faite au prince suédois. Les préparatifs de guerre contre les Moscovites continuent, avec des troupes et des vivres acheminés vers la Mer Noire. Un détachement des troupes du Palatin de Kiovie a enlevé un parti de cavalerie polonaise, et des Tartares ont surpris une garnison moscovite en Ukraine. Les troupes continuent d'affluer à Andrinople, et les ambassadeurs du Czar restent enfermés. Le roi de Suède est toujours au Serrail de Hassan Bacha, traité magnifiquement, mais son départ n'est pas encore certain. Le nouveau grand Visir, Ibrahim, a été déposé et étranglé, et Yssuph Bacha est pressenti pour le remplacer. Il a été décidé de conduire le roi de Suède en Pologne avec une escorte puissante, sans exercer d'hostilités contre les Moscovites jusqu'à la conclusion des négociations. Les lettres de Hambourg du 23 mai rapportent que le roi de Danemark a renoncé à ses prétentions sur Tonningen, et un traité a été signé le 16 mai. Ce traité stipule que l'armée suédoise, réduite à six mille hommes et environ deux mille malades, se rendra prisonnière de guerre pour être échangée contre des prisonniers des princes confédérés. Les généraux et hauts officiers conserveront leurs armes et bagages. Les troupes seront conduites vers Kiell et Eckenford, d'où elles seront transportées en Suède. Les malades seront transportés dans un pays voisin. La ville de Tonningen sera remise au prince administrateur de Holstein-Gottorp, et le roi de Danemark retiendra le duché de Sleswick jusqu'à la conclusion de la paix. La principale raison de l'acceptation de ce traité par le comte de Steinbock est le manque de vivres et l'absence de secours. Le 24 mai, Tonningen et ses retranchements ont été entièrement évacués. Les troupes, composées de cinq cent quatre-vingt-neuf officiers, six mille six cent quatre-vingt-douze cavaliers et fantassins, et deux mille cinq cent quatre-vingt-cinq malades, ont laissé aux confédérés douze petites pièces de canon, soixante-trois étendards, soixante-sept drapeaux, et huit paires de timbales. La plupart seront échangés contre des prisonniers suédois, le reste sera libéré contre une somme de quarante mille écus. Les Moscovites et les Saxons commencent à se déplacer vers la Poméranie.
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3612
p. 219-225
LETTRE DE L'ARMÉE au Camp de Spire le 5. de Juin 1713. au C. de L, par etc.
Début :
L'armée du Roy vient d'executer un projet bien difficile, & [...]
Mots clefs :
Armée, Maréchal, Manœuvre , Escadrons, Bataillons, Stratégie, Ennemis, Cavalerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE L'ARMÉE au Camp de Spire le 5. de Juin 1713. au C. de L, par etc.
LETTRE DE L'ARMEE
auCampdeSpirele j.de
Juin 1713. auC.deL.
par &c.
L'armée du Roy vient
d'executer un projet bien
difficile, & dont l'utilité
fera grande; il ne pouvoit
reunir que par une extréme
diligence & un profond
secret; & pour y par-
, venir Monsieur le Mareschal
de Villars ayant refpandu
dans tout le pays
qui est entre Haguenav
& Lauterbourg les troupes
qu'il a trouvées en Alsace,
a donné ses ordres de maniere
que dans la mesme
nuit l'armée s'est affem.
blée,formée en marchant,
& tel bataillon a fait seize
lieuës en vingt heures.Cette
diligence prodigieuse a
tellement surpris les Ennemis
, que la teste de l'armée
composée de vingtdeux
Escadrons & cent
cinquante six Bataillons &
mille grenadierscommandez
par Mr le Comte de
Broglio, Mr de Montpou
Mareschal de Camp , &
Mr deChassenet Brigadiers
, & arrivez sur la digue
de Philisbourg à onze
heures du soir, cela a occupé
toutes les troupes de
l'Empereur estant campées
fous Philisbourg, où
le Prince Eugene est arrivé
le vingt-quatre du mois
passé.. Mr le Mareschal
partit de Strasbourg le trois
à neuf heures du matin
vint , en posteauFort-Loüis.
Il avoit fait trouver Mr le
Chevalier d'Asfelds avec
un corps de Cavalerie
d'Infanterie , & du canon à
la teste de l'Isle de Selingue.
Mr le Marcfchal
se promena jusqu'à l'entrée
de la nuit sur le chemin
de Rastas, & on noubliarien
de tout ce qui
pouvoit persuader aux Ennemis
que l'on vouloit
marcher à leurs lignes
d'Estinguen.-
Dès le mesme soir Mr
le Marcfchal s'en alla en
poste à Lauterbourg, se
mit à la teste des troupes
avec les Comtes du Bourg,
de saint Fremont,Albergoti
, Vivans, Coigny ,
Montperoux
,
& le Marquis
de Broglio, de Guerchoir
Mareschaux de
Camp
*
& l'on marcha
tousjours sans faire d'autre
alte qu'une de trois heures.
Les soldats soustenants
avec un courage surprenantune
fatigue aussi violence,
Mr le Mareschal les
confolanc en marchant.
leur disant que l'on ne pouvoit
reüssir que par de telles
peines. L'on ne peut
assez louer leurs rcfponfes
& leur bonne volonté; il
ca vray qu'ils se sont un
peu desalterez ce matin le
pays estans plein de vin,
ils l'ont bien merité, ilseroit
difficile de leur en faire
distribuer par ordre, & un
petit desordre de quelques
heures est pardonnable
dans de certaines occasions.
Voilal'armée du
Roy dans le milieu du
Palatinat & des Electorats
de Treves & de Mayence
en estat de faire le siege de
Landau,&dans une abondance
de fourrage
,
qui
fourniroit à quatre cens
Escadrons pendant. toute
la Campagne si on veut
les envoyer dans ce pays,
l'armée des Ennemis estant
assemblée dès le vingt quatre
,
& ils avoient près de
cent Escadrons plus que
nous. Mr le Mareschal
ayant préferé la diligence
au nombre de trou pes, &
n'ayant que soixante Escadrons.
Il n'est arrivé des
troupes de l'armée de la
Moselle que celles que Mr
de Vivans a amenées.
auCampdeSpirele j.de
Juin 1713. auC.deL.
par &c.
L'armée du Roy vient
d'executer un projet bien
difficile, & dont l'utilité
fera grande; il ne pouvoit
reunir que par une extréme
diligence & un profond
secret; & pour y par-
, venir Monsieur le Mareschal
de Villars ayant refpandu
dans tout le pays
qui est entre Haguenav
& Lauterbourg les troupes
qu'il a trouvées en Alsace,
a donné ses ordres de maniere
que dans la mesme
nuit l'armée s'est affem.
blée,formée en marchant,
& tel bataillon a fait seize
lieuës en vingt heures.Cette
diligence prodigieuse a
tellement surpris les Ennemis
, que la teste de l'armée
composée de vingtdeux
Escadrons & cent
cinquante six Bataillons &
mille grenadierscommandez
par Mr le Comte de
Broglio, Mr de Montpou
Mareschal de Camp , &
Mr deChassenet Brigadiers
, & arrivez sur la digue
de Philisbourg à onze
heures du soir, cela a occupé
toutes les troupes de
l'Empereur estant campées
fous Philisbourg, où
le Prince Eugene est arrivé
le vingt-quatre du mois
passé.. Mr le Mareschal
partit de Strasbourg le trois
à neuf heures du matin
vint , en posteauFort-Loüis.
Il avoit fait trouver Mr le
Chevalier d'Asfelds avec
un corps de Cavalerie
d'Infanterie , & du canon à
la teste de l'Isle de Selingue.
Mr le Marcfchal
se promena jusqu'à l'entrée
de la nuit sur le chemin
de Rastas, & on noubliarien
de tout ce qui
pouvoit persuader aux Ennemis
que l'on vouloit
marcher à leurs lignes
d'Estinguen.-
Dès le mesme soir Mr
le Marcfchal s'en alla en
poste à Lauterbourg, se
mit à la teste des troupes
avec les Comtes du Bourg,
de saint Fremont,Albergoti
, Vivans, Coigny ,
Montperoux
,
& le Marquis
de Broglio, de Guerchoir
Mareschaux de
Camp
*
& l'on marcha
tousjours sans faire d'autre
alte qu'une de trois heures.
Les soldats soustenants
avec un courage surprenantune
fatigue aussi violence,
Mr le Mareschal les
confolanc en marchant.
leur disant que l'on ne pouvoit
reüssir que par de telles
peines. L'on ne peut
assez louer leurs rcfponfes
& leur bonne volonté; il
ca vray qu'ils se sont un
peu desalterez ce matin le
pays estans plein de vin,
ils l'ont bien merité, ilseroit
difficile de leur en faire
distribuer par ordre, & un
petit desordre de quelques
heures est pardonnable
dans de certaines occasions.
Voilal'armée du
Roy dans le milieu du
Palatinat & des Electorats
de Treves & de Mayence
en estat de faire le siege de
Landau,&dans une abondance
de fourrage
,
qui
fourniroit à quatre cens
Escadrons pendant. toute
la Campagne si on veut
les envoyer dans ce pays,
l'armée des Ennemis estant
assemblée dès le vingt quatre
,
& ils avoient près de
cent Escadrons plus que
nous. Mr le Mareschal
ayant préferé la diligence
au nombre de trou pes, &
n'ayant que soixante Escadrons.
Il n'est arrivé des
troupes de l'armée de la
Moselle que celles que Mr
de Vivans a amenées.
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Résumé : LETTRE DE L'ARMÉE au Camp de Spire le 5. de Juin 1713. au C. de L, par etc.
Le 1er juin 1713, l'armée du Roi, dirigée par le Maréchal de Villars, a mené une opération militaire réussie. Les troupes ont été secrètement déployées entre Haguenau et Lauterbourg, parcourant seize lieues en vingt heures pour surprendre les ennemis à Philisbourg. Cette manœuvre a pris au dépourvu les troupes de l'Empereur, commandées par le Prince Eugène. Le Maréchal de Villars a ensuite rejoint le Chevalier d'Asfeld à Fort-Louis avec des forces de cavalerie, d'infanterie et d'artillerie. Il a inspecté les troupes, feignant une marche vers les lignes ennemies d'Estinguen, avant de se rendre à Lauterbourg pour prendre la tête des troupes. L'armée a continué sa marche sans pauses significatives, les soldats supportant la fatigue avec courage. Encouragés par le Maréchal, ils ont pu se désaltérer grâce à l'abondance de vin dans la région. L'armée se trouve désormais au cœur du Palatinat et des Électorats de Trèves et de Mayence, prête à assiéger Landau. Elle dispose de fourrage suffisant pour quatre cents escadrons pendant toute la campagne, malgré la supériorité numérique des ennemis. Seules les troupes de Monsieur de Vivans de l'armée de la Moselle ont participé à cette opération.
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3613
p. 226-233
HARANGUE faite au Roy, & prononcée par Monseigneur le Cardinal DE POLIGNAC, député de l'Académie Françoise, au sujet de la Paix, le 17. Juin 1713.
Début :
L'Académie Françoise ne parut jamais avec tant de joye aux pieds [...]
Mots clefs :
Harangue, Académie française, Vertus, Muses, Arts, Triomphe, Gloire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HARANGUE faite au Roy, & prononcée par Monseigneur le Cardinal DE POLIGNAC, député de l'Académie Françoise, au sujet de la Paix, le 17. Juin 1713.
HARANGVE
faite au Roy, £7* prononcée
par Monseigneur le Cardinal
DE POLIGNAC,
députédel'AcadémieFran- ,çoiseyausujet de la PAix,
le 17. Juin J7'3.'
L'Académie Françoise
ne parut jamais avec tant
de joye aux pieds de Vostre
Majesté qu'elle fait en
ce jour, conduite par son
zele ordinaire, & l'interest
singulier qu'elle prend à la
Paix. Les Mufes dans tous
les temps ont aimé le repos
& la tranquillité. Si quelquefois
elles chantent les
combats pour celebrer la
vertu des Héros, bien-tost
aprés elles deplorent le tumulte
des armes qui fait
languir les beaux arts. Mais
quand la Paix revient sur
la terre avec tout l'éclat &
tous les avantages de la Vitraire)
c'est alors qu'elles
font au comble de leurs desirs.
Qui l'auroit cru,SIRE?
qu'après neuf ans de malheurs
où jusqu'à la Nature
tout sembloit avoir conjuré
vostre perte,vous deufsiez
en sortir plus glorieux,
& restablir dans vos Estats
le calme qu'on leur avoit
si long temps refusé,conferver
vos plus belles couquelles
,
affermir des Couronnes
sur la teste de vos
Enfants en donner mesme
à vos Alliez: effet prodigieux
de courage & d'une
prudence dont l'Antiquité
ne nous avoir point laisse
d'exemple ; il nous l'avait
bien promis le Dieu de justice
& de misericorde qu'il
abbaisseroit le superbe,&
qu'il éleveroit l'humble de
coeur Nous l'avons veu
tout d'un coup faire succeder
le jour le plus brillant
à la nuit la plus tenebreuse,
changer les coeurs qu'il
tenoit en sa main, les soumettre
par degrez aux loix
de la raison, rejetter ceux
qui vouloient la guerre,&
confondre leurs vains projets
pendant queVostre
Majesté tousjours attenti-
,
ve mais inébranlable, sourenoit
avec fermeté les
épreuves dela Providence,
& ne reflechissoit sur les
maux que pour les reparer,
plus seconde en ressources
que la fortune en disgraces
, prest à s'exposer aux
plus grands perils plustost
que de s'abandonner à de
foibles conseils, & ne cherchant
le retour de Ces anciennes
prosperitez que
pour haster le soulagement
de ses peu ples.
Qu'il me soit permis de
reveler aujourd'huy les miracles
de vostre sagesse &
de vostre magnanimité t
dont j'ay eu le bonheur
d'estre témoin, & de voir
insensîblement croistre &
iâ
meurir les fruits précieux.
Eh ne faut
- il pas qu'un si
fameux événement foit
transmis par nous à la posterirél
Supérieur aux forces
de l'éloquence, aux ornemens
de la Poësie
, au
moins il passera dans la
simplicité de l'histoire jusqu'à
vosDescendants pour
leurservir de modele, &
pour leur apprendre l'usage
qu'on doit faire des adversitez
& des succez car - c'estainsi que vous avez
consommé ce grand ouvrage,
les Princes de l'Europe
desabusez par vostre
consiance, ramenez par
vostre bonne soy,desarmez
par vostre moderation,
cessent enfinde vous
combattre.Ils ne l'auroient
jamais entrepris sila grandeur
de vostre puissance
leur avoit laisse connoistre
& gouster toutes vos vertus;
quelques-uns ont encore
peine à.fc rendre,
mais on les verra bientost
revenir de leurs enchantements
, &tous ceux qui
n'ont admiré jusques icy
V. M. qu'avec crainte l'admireront
mireront désormais com
me nous avec amour.
faite au Roy, £7* prononcée
par Monseigneur le Cardinal
DE POLIGNAC,
députédel'AcadémieFran- ,çoiseyausujet de la PAix,
le 17. Juin J7'3.'
L'Académie Françoise
ne parut jamais avec tant
de joye aux pieds de Vostre
Majesté qu'elle fait en
ce jour, conduite par son
zele ordinaire, & l'interest
singulier qu'elle prend à la
Paix. Les Mufes dans tous
les temps ont aimé le repos
& la tranquillité. Si quelquefois
elles chantent les
combats pour celebrer la
vertu des Héros, bien-tost
aprés elles deplorent le tumulte
des armes qui fait
languir les beaux arts. Mais
quand la Paix revient sur
la terre avec tout l'éclat &
tous les avantages de la Vitraire)
c'est alors qu'elles
font au comble de leurs desirs.
Qui l'auroit cru,SIRE?
qu'après neuf ans de malheurs
où jusqu'à la Nature
tout sembloit avoir conjuré
vostre perte,vous deufsiez
en sortir plus glorieux,
& restablir dans vos Estats
le calme qu'on leur avoit
si long temps refusé,conferver
vos plus belles couquelles
,
affermir des Couronnes
sur la teste de vos
Enfants en donner mesme
à vos Alliez: effet prodigieux
de courage & d'une
prudence dont l'Antiquité
ne nous avoir point laisse
d'exemple ; il nous l'avait
bien promis le Dieu de justice
& de misericorde qu'il
abbaisseroit le superbe,&
qu'il éleveroit l'humble de
coeur Nous l'avons veu
tout d'un coup faire succeder
le jour le plus brillant
à la nuit la plus tenebreuse,
changer les coeurs qu'il
tenoit en sa main, les soumettre
par degrez aux loix
de la raison, rejetter ceux
qui vouloient la guerre,&
confondre leurs vains projets
pendant queVostre
Majesté tousjours attenti-
,
ve mais inébranlable, sourenoit
avec fermeté les
épreuves dela Providence,
& ne reflechissoit sur les
maux que pour les reparer,
plus seconde en ressources
que la fortune en disgraces
, prest à s'exposer aux
plus grands perils plustost
que de s'abandonner à de
foibles conseils, & ne cherchant
le retour de Ces anciennes
prosperitez que
pour haster le soulagement
de ses peu ples.
Qu'il me soit permis de
reveler aujourd'huy les miracles
de vostre sagesse &
de vostre magnanimité t
dont j'ay eu le bonheur
d'estre témoin, & de voir
insensîblement croistre &
iâ
meurir les fruits précieux.
Eh ne faut
- il pas qu'un si
fameux événement foit
transmis par nous à la posterirél
Supérieur aux forces
de l'éloquence, aux ornemens
de la Poësie
, au
moins il passera dans la
simplicité de l'histoire jusqu'à
vosDescendants pour
leurservir de modele, &
pour leur apprendre l'usage
qu'on doit faire des adversitez
& des succez car - c'estainsi que vous avez
consommé ce grand ouvrage,
les Princes de l'Europe
desabusez par vostre
consiance, ramenez par
vostre bonne soy,desarmez
par vostre moderation,
cessent enfinde vous
combattre.Ils ne l'auroient
jamais entrepris sila grandeur
de vostre puissance
leur avoit laisse connoistre
& gouster toutes vos vertus;
quelques-uns ont encore
peine à.fc rendre,
mais on les verra bientost
revenir de leurs enchantements
, &tous ceux qui
n'ont admiré jusques icy
V. M. qu'avec crainte l'admireront
mireront désormais com
me nous avec amour.
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Résumé : HARANGUE faite au Roy, & prononcée par Monseigneur le Cardinal DE POLIGNAC, député de l'Académie Françoise, au sujet de la Paix, le 17. Juin 1713.
Le 17 juin 1737, le Cardinal de Polignac prononça un discours à l'Académie Française en présence du roi pour célébrer la paix. L'Académie exprima sa joie et son intérêt pour cette paix, soulignant que les Muses, symboles des arts, préfèrent la tranquillité aux tumultes de la guerre. Après neuf années de conflits, le roi avait réussi à rétablir la paix, à conserver ses conquêtes et à affermir les couronnes de ses enfants et alliés. Ce succès fut attribué à son courage et à sa prudence, surpassant les exemples de l'Antiquité. Le discours mit en lumière la sagesse et la magnanimité du roi, qui avait su surmonter les épreuves et les conseils faibles, cherchant toujours à réparer les maux. Les princes d'Europe, désabusés, cessèrent de le combattre grâce à sa bonne foi et à sa modération. Le discours se conclut par l'espoir que cet événement serve de modèle aux descendants pour apprendre à tirer parti des adversités et des succès.
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3614
p. 233-241
LES SERINS. par Mr le M. de ....
Début :
Lassé des amoureux commerces Où tous mes desirs estoient vains, [...]
Mots clefs :
Serins, Amour, Espérance, Mort, Douleur, Rivaux, Oiseaux, Destinée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES SERINS. par Mr le M. de ....
LESSERINS.
par Mr le M. de.
LAssé des amoureux
commerces
Où tous mes desirs estoient
vains,
J'avois donné dans les Serins
Mais je n'ay , pas moins de
traverses,
Et je ne sçay quels font
mes plus cruels chagrins
Dans mes infortunes diverses.
Tout sembloit respondreà
mesvoeux,
Tous mes Serins avoient
desoeufs, J'attendois de petits une
heureuse abondance,
Mais helas! ainsi qu'en
amour
Je me flattois d'une vaine
esperance.
Quelques-uns n'ont point
veu le jour,
Et les autres font morts au
, point de leur naissance;
D'autres par un plus rude
fore,
Bien beuvants, bien naen-î
géants,drus comme pere
&merc,
N'ont pu s'exempter de la
mort,
Et c'est ce qui me defef-
1 perc.
Helas! qui pourroit Supporter
La rigueur d'un fort si contraire
>
Je vois d'un seul coup em.
porter
Une famille toute entiere
Sans sçavoir qui peut me
rosser.
Ma douleur estoit sans égale
Quandje voyois cette troupe
voler
D'un bout à l'autre de ma
folle,
Et commencer à gazouil-
1er,
Des autres j'oublioisladit
grace fatale.
Ce qui redouble mes chagrins
,
Dans de si funestes outrages
C'est de voir semblables
Serins
De l'heureux Licidas remplir
toutes les cages.
Helas ! ce qui détruit les
miens
Ne porte aucune atteinte
auxsiens;
Ils viennent tous au gré de
son envie:
On diroic à les voir qu'il
leur soufle la vie.
Voila mon fort sur les oiséaux
;
C'est ainsi qu'en amour je
voyois mes rivaux
Heureux & contents dans
leurt chaisnes,
Lorsque je reffentois les
plus cruelles peines.
Quand je vois du fameux
Damon
Les vollieres presque desertes
;
Je devrois trouver dans ses
pertes
Quelque sujet de consolation,
Il en fait tousjours de nouvelles
Et quand , je perds des Serins
gris,
Je vois perir ses blancs,
ses blonds Ces isabelles,
Donc la rareté fait le
prix.
Mais par un long apprentissage,
Damon dans les Serins
presumant tout sçavoir,
Fait& rompt chaque mariage
Selon , que dans sa teste il
Ce forme l'espoir
Dereüssir dansceconcubinage.
Les oiseaux veulent se
pourvoir,
Il faut que l'amour les enga£
c>
Autrement comme nous
ils font mauvais ménage,
S'il caschoit moins d'en
plus avoir, Ilenauroit peut-esredavantage,
Je laisse aux miens les tendres
soins,
Ils sçavent mieux se satisfaire,
Et jene touche à leurvo- :
liere j
Que pour leur donner I
leurs besoins.
Dans mes malheurs que
faut- il faire?
Trouverai - je Iris moins 1
severe?
Retournerai-fous ses loix ?
Non son coeur à mesvoeux
fera tousjours contraire,
Je ne l'ay veu que trop de
,. fois.
- Poursuivons y
Poursuivons nostredestinée,
Il ne faut pas dans un commencement
Se rebuter d'unemauvaise
année,
Danslasuite j'auray plus decontentement ;
Mais' quand rien ne devroit
respondreàmonen-
, )l.' vie
J'aimeiroisencor mieux
me voir toute ma vie
, Malheureux oiseleur que malheureuxamant.
par Mr le M. de.
LAssé des amoureux
commerces
Où tous mes desirs estoient
vains,
J'avois donné dans les Serins
Mais je n'ay , pas moins de
traverses,
Et je ne sçay quels font
mes plus cruels chagrins
Dans mes infortunes diverses.
Tout sembloit respondreà
mesvoeux,
Tous mes Serins avoient
desoeufs, J'attendois de petits une
heureuse abondance,
Mais helas! ainsi qu'en
amour
Je me flattois d'une vaine
esperance.
Quelques-uns n'ont point
veu le jour,
Et les autres font morts au
, point de leur naissance;
D'autres par un plus rude
fore,
Bien beuvants, bien naen-î
géants,drus comme pere
&merc,
N'ont pu s'exempter de la
mort,
Et c'est ce qui me defef-
1 perc.
Helas! qui pourroit Supporter
La rigueur d'un fort si contraire
>
Je vois d'un seul coup em.
porter
Une famille toute entiere
Sans sçavoir qui peut me
rosser.
Ma douleur estoit sans égale
Quandje voyois cette troupe
voler
D'un bout à l'autre de ma
folle,
Et commencer à gazouil-
1er,
Des autres j'oublioisladit
grace fatale.
Ce qui redouble mes chagrins
,
Dans de si funestes outrages
C'est de voir semblables
Serins
De l'heureux Licidas remplir
toutes les cages.
Helas ! ce qui détruit les
miens
Ne porte aucune atteinte
auxsiens;
Ils viennent tous au gré de
son envie:
On diroic à les voir qu'il
leur soufle la vie.
Voila mon fort sur les oiséaux
;
C'est ainsi qu'en amour je
voyois mes rivaux
Heureux & contents dans
leurt chaisnes,
Lorsque je reffentois les
plus cruelles peines.
Quand je vois du fameux
Damon
Les vollieres presque desertes
;
Je devrois trouver dans ses
pertes
Quelque sujet de consolation,
Il en fait tousjours de nouvelles
Et quand , je perds des Serins
gris,
Je vois perir ses blancs,
ses blonds Ces isabelles,
Donc la rareté fait le
prix.
Mais par un long apprentissage,
Damon dans les Serins
presumant tout sçavoir,
Fait& rompt chaque mariage
Selon , que dans sa teste il
Ce forme l'espoir
Dereüssir dansceconcubinage.
Les oiseaux veulent se
pourvoir,
Il faut que l'amour les enga£
c>
Autrement comme nous
ils font mauvais ménage,
S'il caschoit moins d'en
plus avoir, Ilenauroit peut-esredavantage,
Je laisse aux miens les tendres
soins,
Ils sçavent mieux se satisfaire,
Et jene touche à leurvo- :
liere j
Que pour leur donner I
leurs besoins.
Dans mes malheurs que
faut- il faire?
Trouverai - je Iris moins 1
severe?
Retournerai-fous ses loix ?
Non son coeur à mesvoeux
fera tousjours contraire,
Je ne l'ay veu que trop de
,. fois.
- Poursuivons y
Poursuivons nostredestinée,
Il ne faut pas dans un commencement
Se rebuter d'unemauvaise
année,
Danslasuite j'auray plus decontentement ;
Mais' quand rien ne devroit
respondreàmonen-
, )l.' vie
J'aimeiroisencor mieux
me voir toute ma vie
, Malheureux oiseleur que malheureuxamant.
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Résumé : LES SERINS. par Mr le M. de ....
Dans 'L'Assé des amoureux commerces', Monsieur de relate ses difficultés avec l'élevage de serins. Il exprime sa déception face à la mortalité élevée de ses oiseaux, nombreux œufs ne donnant pas de poussins viables ou les poussins mourant peu après leur naissance malgré une bonne alimentation. La vue de serins en bonne santé chez Licidas, un rival, accentue sa douleur, qu'il compare à ses malheurs en amour où il voit ses rivaux heureux. Damon, un autre éleveur, subit également des pertes mais continue à élever de nouveaux oiseaux. L'auteur critique la méthode de Damon, qui interfère dans les accouplements des oiseaux, préférant une approche plus naturelle. Face à ses malheurs, il hésite à continuer mais décide de persévérer, préférant être un oiseleur malheureux plutôt qu'un amant malheureux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3615
p. 242-279
Discours de Monsieur Defaniere sur l'usage des feux & des illuminations dans les Festes sacrées & prophanes, [titre d'après la table]
Début :
Monsieur Defaniere fit l'ouverture de l'Académie Royale des Medailles & [...]
Mots clefs :
Feu, Religion, Cérémonies, Païens, Chrétiens, Sacrifices, Antiquité, Symbolisme, Juifs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours de Monsieur Defaniere sur l'usage des feux & des illuminations dans les Festes sacrées & prophanes, [titre d'après la table]
Monsieur Defanierefit
l'ouverture de l'Académie
Royale des Médailles &
Inscriptions, comme nous
lavons annonce - dans le
Mercureprécèdent, par un
Discours fort curieux sur
l'ulage desfeux 0- des illuminations
dans les Fesses facrées
& prophancs.
Il fit voir d'abord que
cet usageaesté sicolemnel
dans l'antiquité, qu'ils'est
confervé si religieusement
parmi toutes les Nations,
& qu'il en cil: parlé si souvent
-
dans les Auteurs facrez&
prophanes, tant
Hifioriens, Poëtes,qu'Orateurs,
que l'on peut dire
que c'est un des points qui
mérité le plus les recherches
des Sçavants. Cette
matière n'avoit point encore
estétrainée à fond,
& elleestoit si estendue &
si vaste qu'il estoit comme
impossible de l'épuisèr, &
tresdifficile de bien ranger
le grand nombre de faits
qu'elle comprend.
-
Pour y mettre quelque
ordre Monsieur Defaniere
adiviséson discours sur ce
lùjet en deux parties. L,"
premiere comprend les
faits qui regardent l'usage
des feux & des illuminai
tions par ra pport à la Religion
: & la fécondé
, ce
mesme usageen tant qu'il
'Ca employc dans les rejoiiifTances
publiques &
particulieres. Mais comme
letemps ne luy permit pas
de faire la levure de cette
Jerniere partie, il se borna
feulement à la premiere
qu:ildivisa en trois articles.
Le premier regardoit l'ufage
que les Juifs en ont
/f
fait pour le culte du veritable
Dieu,usage que Dieu
avoit non feulement ordonné
, mais pour ainsi dire
consacréluy-mesme. Le second traitoit des
abus que les Payens en ont
fait pour honorer les faux
Dieux.
Le troisiéme enfinestoit
employé à examiner si l'ufàge
que les Chrestiens
ont pû faire du feu & des
illuminations dans leurs
festes & dans leurs ceremonies
a fait & fait encore
partiede leur culte religieux.
- X iij
Mr Defaniere commence
l'article des Juifs par
une reflexion générale avant
d'en venir aux preuves
particulières. Il remarque
que Dieu suivant les
divines Ecritures,avoit fait
un choix particulier du
feu pour estre le symbole
de ses principaux attributs
; que par une bonte
singuliere pour ce peuple,
il avoit employé le feu,
pour luy donner quelque
legere idée deson adorable
Divinité par des signes
qui luy fussent proportionnez.
Mais il fallut encore
que les recompenses & les
chastiments en fussent inseparables.
Faut-il s'eflonneraprès
cela si le feu chez
ce peuple tenoit le premier
rang dans les plus augustes
ceremonies de leur Religion
,
si leurs sacrifices &
leurs festes en recevoient
tout leur éclat & leur perscâson,
& si un si précieux
gage estoit si religieusement
confervé dans leur
Temple? 1.
Mais pour faire voir une
espèce de
;
çonfècratiory
plus particulière de cet
élement
,
il fit voir que-
Dieu s'est represèntéplusieurs
fois luy mesmesous
la forme du feu, les exemples
que les Livres sacrer
Juy ont fourni pour prouver
sa prepofirion
,
l'ont
porté à en c.fiablir une autre
tirée necessairement de
la premiere
,
qu'il ne faut
pas après ce la s'efionner
que le culte souverain de
Dieu sesoit fait par le feu:
il trouve egalement de
quoy establir cettedernie- rspropositiondanspltir
sieurs endroits de l'Ecriture
où l'on voit le culte
que Dieu veut qu'il luy soit
rendu par lessacrifices &,
les holocaustes. Le feu sur
roue faifoic l'accom pliflcment
& la perfectionde
lis sacrifices par la consomption
qui s'y faisoitde
certaines parties des victimes
ou de toure la viéïime
dans le sacrifice de
l'holocauste, lequel à cau se
de cela estoit consideré
comme le plus excellent.
Mr Defaniere fit voir ci>.
fuite que Dieu s'est servi du
feu pour marquer que les
sacrifices luy estoient a.
gréables,enfaisant tomber
le feu du Ciel sur la
victime pour la consumer.
Il allégué l'exemple
du sacrifice d'Abel,celuy
fait pour la confècrarion
d'Aaron, celuy de Gedeon,
de David, de Salomon,
d'Helie, & celuy de Nehernie.
Il fit remarquer
que si le feu eftoicuniymbole
si desirable aux adorateurs
de laDivinité,qu'il
n'estoitpas moins formidable
aux transgresseurs
de la loy divine; que si
la bonté de ce souverain
maistre du monde se ma-
- nifeftoitainsi, savengeance
n'en éclattoit pas moins
contre ceux qui estoient
rebelles à ses ordres. Les
preuves qu'il tire de l'Ecriture
pour appuyer ce qu'il
avance dans cet endroit,
font assez voir que le feu
est l'instrument le plus ordinaire
dont Dieu s'est fer- fvi pour la punition des impies
& des insîdelles
,
&
- que c'estpar le feu qu'il
punie & qu'il punira ceux
qu'il a condamnez par fJ.
justice à estre tourmentez ;
éternellement pour leurs
crimes. Après avoir fait
voir l'usage que Dieu a saie
de cet element à l'égarddes
hommes, Mr Defaniere
passe à l'usage que les
hommes en ont fait pour
honorer Dieu
,1 Chez les Jyifs la plus 1
grande marque d'adora- 1
tion du Dieusouverain, I1
estoit le feu continuel qu.
on entretenoit sur l'Autel,
& dont le soin estoit commis
aux Prestres,&;;<jur
istoittellement lié avec le
Sacerdoce du Grand Prestre,
qu'il s'estieignit dés que
Jason (e fut empare de cette
dignité par de mauvaises
voyes. Il s'estoitconservé
auparavant tousjours
allumé & sans alteration,
cache dans un endroit du
Temple pendant les foixante
& dix années de la
captivité de Babylone. Il
ne fut esteint précisément
que dans le temps de l'extindion
du Sacerdoce, prérogative
qui fait çonnoiCtre
que le principal culte
extérieur de Dieu,confit
toit dans ce feu sacré.
Mr Defanïere n'a garde
de passer fous silence les
festes particulieres desJuifs
dans lefqueiles les illuminations
faisoient tousjours
la principalepartie de leurs
devotions & de leurs réioüissances,
non feulement
par rapport aux sacrifïces
qui avoient coutume d'y
cftre offerts, & que le feu
confumoit
,
mais encore
par rapport aux différentes
illuminations qu'on y adjouftoit
pour rendre ces
festes plus auguites.
Il y avoit la feste appellée
accenfio lucernarum à cause
de la quantité des lampes
qu'on allumoit en ce
jour; la feste appeUeecowbujlio
vulpium,en laquelle
en bruistoit des renards en
mémoire de l'histoire de
Sanson ,& generalement
la fin de toutes leurs grandes
fbtcmniccz
,
estoit accompagnéede
feux&d'itluminationsensigne
de
réj uiflance; au contraire
les jours de jeûne, c'etf à
dire,dans lesqûels ils faisoient
mémoire de quelques
évenemens funestes
à leur Nation,etfoientlurgauibforeiesnr&
ténébreux; ils
mesme un jeûne
particulier le 18. du mois
d'Ab à cause que la lampe
de la branche occidentale
du chandelier d'or quiertoit
dans le Templey fut
esteinte sous le regne du -
Roy AKas, regardant cet
accident comme un malheur
confiderable qui al- i
Joit porterungrand préju- 1
dice au culte qu'ils ren-
< doient à Dieu.? 4 A
A l'égard du fecond
article qui regarde l'usage
des feux & des illuminations
parmy les Payens ,
Mr Defaniere prouva sort
solidement que cet ufa ge
a esté un des points lesplus
dfentiels de leur Religion;
il allegua rAuteur du Livre
de la Sagesse pour faire
voir que ces peuples abandonnez
à leurs egaremens
:' se portèrent à rendre un
culte souverain à cet éler
ment;ils luydreiTerent des
Autels, luy firent cond
cruirc des Temples, luy
insticuerent des Sacrifices,
& luy establirent des Pree.
très. S. Augustin cherchant
lesmotifs de ce cul.
te parmy les Nations en
soupçonne deux principaux,,
le premier, la connoissance
que ces peuples
avoient que plusieurs victimes
avoient osté confumez
par un feu descendu
du Ciel, ce qui les portoit
a croire que ce ne
pouvoit estre qu'un Dieu
caché fous cette forme le-z
gere ,
l'autre motif , lex~
- perience qu'ils avoient du
mouvement continuel du
feu qui monte tousjours
en haut,ils s'imaginoient
peut-estre, que le feu est
une portiondela Divinité
qui est auCiel vers laquelle
il tend à se réunir en en-*
levant avec foi les victimes
; delà vient qu'ils
estoient persuadez que
plus il avoit paru d'activite
& de clarté dans les
sacrifices
,
plus la vic',Iimc
estoit receuë favorablement.
Mais Ciceron fournit
une raison plus plausi.
ble
,
lorsquil dit que IA
necefficé&.l'utilité ont
porté les hommes à qualisier
du nom de Dieu les
choses qui leur estoient
d'un plus grand secours &
dont ils avoient le plus de
besoin
,
c'est aussi ce qui
les engagea à avoir pour
le feu ce mesme ésgard ôc
a le considerer comme un
veritableDieu.
,
lt.
Le Soleil d'abord fut
l'objet de leurs adorations,
& peu de tems après le
feu qui en estoit une émanation
selon leur TIICOICH
gie, merita qu'onlui rendift
le mesmehonneur.
Les Egyptiens furent les
premiers qui lui rendirent
le culte souverain, & toutes
les nations les ont fuivies
sur cette croyance.
L'on apprend par les Auteurs
sacrez & prophanes,
que ce culte estoit répandu
generalement parmy
les Chaldéens, lesAssyriens,
les Medes, les Babylonieris
,
les Perfesles
Lybiens
,
les Grecs,les
Romains, les Germains
-
6c parmy les Celtes. Mr
Defaniere fit observer que
pour distinguer ce cuIre
d'avec celuy qu'ils addref.
soient au Soleil; ils y firent
présider de certaines
Divinirez qu'ils regardoient
comme le feu met
me, tantost c'estoit Vulcain,
tantost Vesta, tantotf
Promethée,& tantost Bacchus.
Il se trouve une aisez
grande conformitéparmy
toutes les Nations sur ca
qui regarde ce culte, s'il y
a quelque difference ce
n'est que sur les ceremonies
de leurs sacrifices,fut
le genre desvictimes,&
sur leurs Prestres. Les Perses
dans de certains jours
de l'année mettoient la Divinité
du feu sur un cheval
blanc, & luy faisoientfaire
plusieurs fois le tour de
leur Temple leurs Rois.
suivoient cette pompe accompagnez
de toute leur
Cour.
C'estoit une coustume
generale parmy tous ces
peuples de consèrver un
feu sacré dans leurs Temples
qu'ils regardoient
comme un gage précieux, : auquel estoit attachée la
durée de leurs Empires. il
y avoit des Prêtres desti-:
nez uniquement a cette,
fonction; les Chaldéens,
les Affynens, les Medes,
les Baby loniens & les Perses,
commettoient cesoin.
à des Mages nommez à
causede cela Pyrettes.
Parmi les Grecs la conservation
du feu sacré eitoic
confiéeà desVeuves,&
chez les Romains à des
Vierges que l'on appelloir
Vestales. L'on avoirattaché
à ce
ministeredespré
rogatives singuliéres&excelleLites.
1
cellentes
*, mais aussi la négligence
de ceux qui en
faisoient les fondions eftoit
punie avec la derniere
rigueur. Quand il arrivoic
par malheur que ce feu
s'esteignoit, il n'estoit pas
permis dele rallumer avaC
du feu ordinaire,on se fervoit
des rayons du Soleil
que l'on réunissoit avec un
instruméc qui formoic une
cavité triangulaire, qui par
sa forme rassembloit les
rayons au point de son centre,
afin de leur donner la
force d'enflammer la matiere
sur laquelle ondirigeoit
ce foyer de rayons.
Le Temple bastienl'honneur
de Vesta par Numa
Pompilius, n'estoit pas le
sèul à Rome où l'on conservoit
un feu sacre
,
l'on
enconservoit encore dans
les Temples des Dieux anciens.
Le feu estant reconnu
pour une Divinité parmy
toutes les Nations, on
Juy offroit par une consequence
necessaire des fa-s
crifices, mais les victimes
n'estoient pas lesmesmes
par tout. Les uns fc fervoiéc
d'animaux, & les autres de
victimes humaines; on ne
les égorgeoit point, mais
on les assommoit à grands
cou ps de massuë de bois,
Ces. sacrifices se faisoient
toujours avec grande ceremonie
& grandes dépenses
, les Prestres en tiroient
ordinairement quantité de
présages ;
si leurs divinations
ou augures se prenoient
du costé de la fumée
qu'ils y observoient,
ils les a ppelloientCapromanties,
s'ils les tiroient
du feu mesme ils les nommoient
Py romanries. Il
n'estoit pas permis de se
servir d'autre feu pour con.
fumer la victime que de ce
feu sacré; celuy qui auroit
estéassezhardy pourvouloir
l'esteindre avec de
l'eau, auroit passé dans l'efprit
du peuple pour un
athée, & auroit esté puni
sur le cham p.
L'entrée des Temples où
l'on con servoit le feu sacré
estoitfermé pendant la
nuit à tout le monde, &
pen dant le jour les hommes
avoient liberté seuleftiem
dentrer dans celuy
auquel les Prestres estoient
préposez, & les femmes
dans celuy dont les Preftrefles
avoient la garde;
de toucher ou regarder ce
feu passoit pour un sacrilege,
il en cousta la privation
dela veuë à Metellus
pour l'avoir voulu sauver
de l'embrasement dutem.-
ple de Vesta ; c'est ce qui
a porté plusieursNations à
ne point se servir du feu
pour bru ler les corps des
morts. Dioscoride rapporte
qu'un certain Persan
nomme Euphrates dessenditpar
cette raison de bruler
son corps a près sa morr,
dans la crainte où il etoit
que son attouchement ne
caufaft quelque soüilleure
a une chose si fainte & si
respectable.
Deux accidens fâche*'ux
pour le Dieu du feu luy
firent beaucoup perdre de
son credit parmy les peuples
,
l'un arriva par l'artifice
des Prestres de Canope
Dieu des Egyptiens
qui demeura victorieux du
Dieu des Pcrfes après un
desisolemnel fait entre ces
deux Nations sur le pouvoir
de ces deuxDivinitez;
le second lorsque l'Empereur
Heraclius ravagea
toute la Capadoce & la
Perse & en abolit le culte
dans plusieurs Provinces
de ce pays où il etoit
establi.
Passons presentement à
ce qui se pratiquoit dans
les Temples de ces Dieux.
Mr Defaniere se sert du
témoignage de Strabon,
par lequel l'on apprend
que parmi les Orientaux
au milieu de ces Temples
estoit un Autel, sur lequel
il y avoic de la cendre
pour couvrir ce feu qui
ne devoit jamais s'éteindre,
les Pyrettes leurs Mages
entroient tous les jours
dans ce Temple pour y
chanter pendant l'espace
d'une heure, se tenant
prosternez devant ceDieu,
ayant en leur main un
faisseau de verges, & sur
letesteunethiare de laine
qui leur couvroit la plus
grande partie du visage;
&asin de se rendre plus
respectables quand ils sortoient
de ces Temples,
ils avoient coutume de
porter une branche de
laurier dans une main,&
de l'autre un flambeau allumé.
L'antiquité Romaine
nous apprend que dans
le Temple de Vesta
,
il
n'y avoir aucun fimulacre
de Divinirez, que le feu
sacré y estoit conservé
dans une Urne de terre
suspenduë en l'air, que
les Vestales veilloient jour
& nuit successivement &
que le grand Pontife les
visitoitdetems en tems.
Tous les a£tes des Pavens
estoient tousjours accompagnez
de lumiéres, vouloient-
ils addresser des
voeux à quelques-uns de
leurs Dieuxou lesremercier
de quelque grace ou
bienfait qu'ils croyoienc
en avoir reccus; ils allumoientune
grande quantité
de lam pes devant leurs
Images & sur tout devant
celles des Dieux Lares &
des Dieux Penates; s'ils
faisoient des alliances &
des sermens ils en prenoient
le feu pour témoin
,
en un mot leurs foyers
estoient regardez comme
une chosesilainte qu'ils y
faisoient présider des Divinitez
particuliéres, ils
se servoientencore du feu
pour découvrir les coupables
quand leurs crimes
ntefioient pas bien averez
d'ai lleurs,on les faisoit
approcher de l'Autel de ce
,
Dieu, on leur ordonnoit
ensuite de poser la main
dessusle feu, &s'il arrivoit
qu'ils ne tesmoignassent
aucune émotion, on
les jugeoic innocens, &
on les renvoyoit absous.
Cette pratique pourroit
bien avoir donné lieu à
pareil usage introduit parmy
les Chrestiens d'Occident
dans le huit & neuviémesiécle,
à l'esgard
de l'espreuve du fer chaud
pour découvrir les criminels.
Mr Defaniereobserve
que plusieurs Divinitez
avoient besoin avant que
d'estre admises au rang
des Dieux, d'estre purisiez
par le feu, tels que les
Empereurs & autres particuliers
pour lesquels on
faisoit des consecrations
publiques
;
les Roys, les
Mdgistrats les Prestres
parmy plusieurs peuples
ne pouvoient faire les pre.
mieres fonctions de leur
employ sans estreaussipurissés
par le feu, afin de
rendre leurs actions dans
la suite plus pures &plus
justes. C'est pour celaaussi
que l'on voyoit à Arfcne
au milieu de l'endroit où
l'Areopage se tenoit une
Statuë de Vesta, & que
l'on plaçoitaussi dans le
Vestibule des Palais des
Rois la Statuë de cette
Déesse afin de leurs apprendre
aux uns & aux
autres qu'elle seroit témoin
de leurs Ordonnances &
de leur conduite.
Les Payens avoient SLUC
siplusieurs Festes establies
en l'honneur de plusieurs
Divinitez où l'usage des
feux& des illuminations
contribuoit à les rendre
plus augustes & plus éclatantes.
Mr Defaniere s'est
borné aux Egyptiens, aux
Grecs & aux Romains, il
parcoure toutes les principales
Festes de ces peuples,
& il fait un détail de toutes
les réjoüissances & des
festins qui avoient tousjours
coustume d'accompagner
ces fortes de solemnitez.
Je ne puis rien vous dire
sur le troisiéme article
qui regarde l'usage des
feux & des illuminations
par rapport à la Religion,
parmy les Chrétiens. Mr
Defanierese trouva borné
par l'heure & ne put achever
la lecture de ce troisiéme
article.
l'ouverture de l'Académie
Royale des Médailles &
Inscriptions, comme nous
lavons annonce - dans le
Mercureprécèdent, par un
Discours fort curieux sur
l'ulage desfeux 0- des illuminations
dans les Fesses facrées
& prophancs.
Il fit voir d'abord que
cet usageaesté sicolemnel
dans l'antiquité, qu'ils'est
confervé si religieusement
parmi toutes les Nations,
& qu'il en cil: parlé si souvent
-
dans les Auteurs facrez&
prophanes, tant
Hifioriens, Poëtes,qu'Orateurs,
que l'on peut dire
que c'est un des points qui
mérité le plus les recherches
des Sçavants. Cette
matière n'avoit point encore
estétrainée à fond,
& elleestoit si estendue &
si vaste qu'il estoit comme
impossible de l'épuisèr, &
tresdifficile de bien ranger
le grand nombre de faits
qu'elle comprend.
-
Pour y mettre quelque
ordre Monsieur Defaniere
adiviséson discours sur ce
lùjet en deux parties. L,"
premiere comprend les
faits qui regardent l'usage
des feux & des illuminai
tions par ra pport à la Religion
: & la fécondé
, ce
mesme usageen tant qu'il
'Ca employc dans les rejoiiifTances
publiques &
particulieres. Mais comme
letemps ne luy permit pas
de faire la levure de cette
Jerniere partie, il se borna
feulement à la premiere
qu:ildivisa en trois articles.
Le premier regardoit l'ufage
que les Juifs en ont
/f
fait pour le culte du veritable
Dieu,usage que Dieu
avoit non feulement ordonné
, mais pour ainsi dire
consacréluy-mesme. Le second traitoit des
abus que les Payens en ont
fait pour honorer les faux
Dieux.
Le troisiéme enfinestoit
employé à examiner si l'ufàge
que les Chrestiens
ont pû faire du feu & des
illuminations dans leurs
festes & dans leurs ceremonies
a fait & fait encore
partiede leur culte religieux.
- X iij
Mr Defaniere commence
l'article des Juifs par
une reflexion générale avant
d'en venir aux preuves
particulières. Il remarque
que Dieu suivant les
divines Ecritures,avoit fait
un choix particulier du
feu pour estre le symbole
de ses principaux attributs
; que par une bonte
singuliere pour ce peuple,
il avoit employé le feu,
pour luy donner quelque
legere idée deson adorable
Divinité par des signes
qui luy fussent proportionnez.
Mais il fallut encore
que les recompenses & les
chastiments en fussent inseparables.
Faut-il s'eflonneraprès
cela si le feu chez
ce peuple tenoit le premier
rang dans les plus augustes
ceremonies de leur Religion
,
si leurs sacrifices &
leurs festes en recevoient
tout leur éclat & leur perscâson,
& si un si précieux
gage estoit si religieusement
confervé dans leur
Temple? 1.
Mais pour faire voir une
espèce de
;
çonfècratiory
plus particulière de cet
élement
,
il fit voir que-
Dieu s'est represèntéplusieurs
fois luy mesmesous
la forme du feu, les exemples
que les Livres sacrer
Juy ont fourni pour prouver
sa prepofirion
,
l'ont
porté à en c.fiablir une autre
tirée necessairement de
la premiere
,
qu'il ne faut
pas après ce la s'efionner
que le culte souverain de
Dieu sesoit fait par le feu:
il trouve egalement de
quoy establir cettedernie- rspropositiondanspltir
sieurs endroits de l'Ecriture
où l'on voit le culte
que Dieu veut qu'il luy soit
rendu par lessacrifices &,
les holocaustes. Le feu sur
roue faifoic l'accom pliflcment
& la perfectionde
lis sacrifices par la consomption
qui s'y faisoitde
certaines parties des victimes
ou de toure la viéïime
dans le sacrifice de
l'holocauste, lequel à cau se
de cela estoit consideré
comme le plus excellent.
Mr Defaniere fit voir ci>.
fuite que Dieu s'est servi du
feu pour marquer que les
sacrifices luy estoient a.
gréables,enfaisant tomber
le feu du Ciel sur la
victime pour la consumer.
Il allégué l'exemple
du sacrifice d'Abel,celuy
fait pour la confècrarion
d'Aaron, celuy de Gedeon,
de David, de Salomon,
d'Helie, & celuy de Nehernie.
Il fit remarquer
que si le feu eftoicuniymbole
si desirable aux adorateurs
de laDivinité,qu'il
n'estoitpas moins formidable
aux transgresseurs
de la loy divine; que si
la bonté de ce souverain
maistre du monde se ma-
- nifeftoitainsi, savengeance
n'en éclattoit pas moins
contre ceux qui estoient
rebelles à ses ordres. Les
preuves qu'il tire de l'Ecriture
pour appuyer ce qu'il
avance dans cet endroit,
font assez voir que le feu
est l'instrument le plus ordinaire
dont Dieu s'est fer- fvi pour la punition des impies
& des insîdelles
,
&
- que c'estpar le feu qu'il
punie & qu'il punira ceux
qu'il a condamnez par fJ.
justice à estre tourmentez ;
éternellement pour leurs
crimes. Après avoir fait
voir l'usage que Dieu a saie
de cet element à l'égarddes
hommes, Mr Defaniere
passe à l'usage que les
hommes en ont fait pour
honorer Dieu
,1 Chez les Jyifs la plus 1
grande marque d'adora- 1
tion du Dieusouverain, I1
estoit le feu continuel qu.
on entretenoit sur l'Autel,
& dont le soin estoit commis
aux Prestres,&;;<jur
istoittellement lié avec le
Sacerdoce du Grand Prestre,
qu'il s'estieignit dés que
Jason (e fut empare de cette
dignité par de mauvaises
voyes. Il s'estoitconservé
auparavant tousjours
allumé & sans alteration,
cache dans un endroit du
Temple pendant les foixante
& dix années de la
captivité de Babylone. Il
ne fut esteint précisément
que dans le temps de l'extindion
du Sacerdoce, prérogative
qui fait çonnoiCtre
que le principal culte
extérieur de Dieu,confit
toit dans ce feu sacré.
Mr Defanïere n'a garde
de passer fous silence les
festes particulieres desJuifs
dans lefqueiles les illuminations
faisoient tousjours
la principalepartie de leurs
devotions & de leurs réioüissances,
non feulement
par rapport aux sacrifïces
qui avoient coutume d'y
cftre offerts, & que le feu
confumoit
,
mais encore
par rapport aux différentes
illuminations qu'on y adjouftoit
pour rendre ces
festes plus auguites.
Il y avoit la feste appellée
accenfio lucernarum à cause
de la quantité des lampes
qu'on allumoit en ce
jour; la feste appeUeecowbujlio
vulpium,en laquelle
en bruistoit des renards en
mémoire de l'histoire de
Sanson ,& generalement
la fin de toutes leurs grandes
fbtcmniccz
,
estoit accompagnéede
feux&d'itluminationsensigne
de
réj uiflance; au contraire
les jours de jeûne, c'etf à
dire,dans lesqûels ils faisoient
mémoire de quelques
évenemens funestes
à leur Nation,etfoientlurgauibforeiesnr&
ténébreux; ils
mesme un jeûne
particulier le 18. du mois
d'Ab à cause que la lampe
de la branche occidentale
du chandelier d'or quiertoit
dans le Templey fut
esteinte sous le regne du -
Roy AKas, regardant cet
accident comme un malheur
confiderable qui al- i
Joit porterungrand préju- 1
dice au culte qu'ils ren-
< doient à Dieu.? 4 A
A l'égard du fecond
article qui regarde l'usage
des feux & des illuminations
parmy les Payens ,
Mr Defaniere prouva sort
solidement que cet ufa ge
a esté un des points lesplus
dfentiels de leur Religion;
il allegua rAuteur du Livre
de la Sagesse pour faire
voir que ces peuples abandonnez
à leurs egaremens
:' se portèrent à rendre un
culte souverain à cet éler
ment;ils luydreiTerent des
Autels, luy firent cond
cruirc des Temples, luy
insticuerent des Sacrifices,
& luy establirent des Pree.
très. S. Augustin cherchant
lesmotifs de ce cul.
te parmy les Nations en
soupçonne deux principaux,,
le premier, la connoissance
que ces peuples
avoient que plusieurs victimes
avoient osté confumez
par un feu descendu
du Ciel, ce qui les portoit
a croire que ce ne
pouvoit estre qu'un Dieu
caché fous cette forme le-z
gere ,
l'autre motif , lex~
- perience qu'ils avoient du
mouvement continuel du
feu qui monte tousjours
en haut,ils s'imaginoient
peut-estre, que le feu est
une portiondela Divinité
qui est auCiel vers laquelle
il tend à se réunir en en-*
levant avec foi les victimes
; delà vient qu'ils
estoient persuadez que
plus il avoit paru d'activite
& de clarté dans les
sacrifices
,
plus la vic',Iimc
estoit receuë favorablement.
Mais Ciceron fournit
une raison plus plausi.
ble
,
lorsquil dit que IA
necefficé&.l'utilité ont
porté les hommes à qualisier
du nom de Dieu les
choses qui leur estoient
d'un plus grand secours &
dont ils avoient le plus de
besoin
,
c'est aussi ce qui
les engagea à avoir pour
le feu ce mesme ésgard ôc
a le considerer comme un
veritableDieu.
,
lt.
Le Soleil d'abord fut
l'objet de leurs adorations,
& peu de tems après le
feu qui en estoit une émanation
selon leur TIICOICH
gie, merita qu'onlui rendift
le mesmehonneur.
Les Egyptiens furent les
premiers qui lui rendirent
le culte souverain, & toutes
les nations les ont fuivies
sur cette croyance.
L'on apprend par les Auteurs
sacrez & prophanes,
que ce culte estoit répandu
generalement parmy
les Chaldéens, lesAssyriens,
les Medes, les Babylonieris
,
les Perfesles
Lybiens
,
les Grecs,les
Romains, les Germains
-
6c parmy les Celtes. Mr
Defaniere fit observer que
pour distinguer ce cuIre
d'avec celuy qu'ils addref.
soient au Soleil; ils y firent
présider de certaines
Divinirez qu'ils regardoient
comme le feu met
me, tantost c'estoit Vulcain,
tantost Vesta, tantotf
Promethée,& tantost Bacchus.
Il se trouve une aisez
grande conformitéparmy
toutes les Nations sur ca
qui regarde ce culte, s'il y
a quelque difference ce
n'est que sur les ceremonies
de leurs sacrifices,fut
le genre desvictimes,&
sur leurs Prestres. Les Perses
dans de certains jours
de l'année mettoient la Divinité
du feu sur un cheval
blanc, & luy faisoientfaire
plusieurs fois le tour de
leur Temple leurs Rois.
suivoient cette pompe accompagnez
de toute leur
Cour.
C'estoit une coustume
generale parmy tous ces
peuples de consèrver un
feu sacré dans leurs Temples
qu'ils regardoient
comme un gage précieux, : auquel estoit attachée la
durée de leurs Empires. il
y avoit des Prêtres desti-:
nez uniquement a cette,
fonction; les Chaldéens,
les Affynens, les Medes,
les Baby loniens & les Perses,
commettoient cesoin.
à des Mages nommez à
causede cela Pyrettes.
Parmi les Grecs la conservation
du feu sacré eitoic
confiéeà desVeuves,&
chez les Romains à des
Vierges que l'on appelloir
Vestales. L'on avoirattaché
à ce
ministeredespré
rogatives singuliéres&excelleLites.
1
cellentes
*, mais aussi la négligence
de ceux qui en
faisoient les fondions eftoit
punie avec la derniere
rigueur. Quand il arrivoic
par malheur que ce feu
s'esteignoit, il n'estoit pas
permis dele rallumer avaC
du feu ordinaire,on se fervoit
des rayons du Soleil
que l'on réunissoit avec un
instruméc qui formoic une
cavité triangulaire, qui par
sa forme rassembloit les
rayons au point de son centre,
afin de leur donner la
force d'enflammer la matiere
sur laquelle ondirigeoit
ce foyer de rayons.
Le Temple bastienl'honneur
de Vesta par Numa
Pompilius, n'estoit pas le
sèul à Rome où l'on conservoit
un feu sacre
,
l'on
enconservoit encore dans
les Temples des Dieux anciens.
Le feu estant reconnu
pour une Divinité parmy
toutes les Nations, on
Juy offroit par une consequence
necessaire des fa-s
crifices, mais les victimes
n'estoient pas lesmesmes
par tout. Les uns fc fervoiéc
d'animaux, & les autres de
victimes humaines; on ne
les égorgeoit point, mais
on les assommoit à grands
cou ps de massuë de bois,
Ces. sacrifices se faisoient
toujours avec grande ceremonie
& grandes dépenses
, les Prestres en tiroient
ordinairement quantité de
présages ;
si leurs divinations
ou augures se prenoient
du costé de la fumée
qu'ils y observoient,
ils les a ppelloientCapromanties,
s'ils les tiroient
du feu mesme ils les nommoient
Py romanries. Il
n'estoit pas permis de se
servir d'autre feu pour con.
fumer la victime que de ce
feu sacré; celuy qui auroit
estéassezhardy pourvouloir
l'esteindre avec de
l'eau, auroit passé dans l'efprit
du peuple pour un
athée, & auroit esté puni
sur le cham p.
L'entrée des Temples où
l'on con servoit le feu sacré
estoitfermé pendant la
nuit à tout le monde, &
pen dant le jour les hommes
avoient liberté seuleftiem
dentrer dans celuy
auquel les Prestres estoient
préposez, & les femmes
dans celuy dont les Preftrefles
avoient la garde;
de toucher ou regarder ce
feu passoit pour un sacrilege,
il en cousta la privation
dela veuë à Metellus
pour l'avoir voulu sauver
de l'embrasement dutem.-
ple de Vesta ; c'est ce qui
a porté plusieursNations à
ne point se servir du feu
pour bru ler les corps des
morts. Dioscoride rapporte
qu'un certain Persan
nomme Euphrates dessenditpar
cette raison de bruler
son corps a près sa morr,
dans la crainte où il etoit
que son attouchement ne
caufaft quelque soüilleure
a une chose si fainte & si
respectable.
Deux accidens fâche*'ux
pour le Dieu du feu luy
firent beaucoup perdre de
son credit parmy les peuples
,
l'un arriva par l'artifice
des Prestres de Canope
Dieu des Egyptiens
qui demeura victorieux du
Dieu des Pcrfes après un
desisolemnel fait entre ces
deux Nations sur le pouvoir
de ces deuxDivinitez;
le second lorsque l'Empereur
Heraclius ravagea
toute la Capadoce & la
Perse & en abolit le culte
dans plusieurs Provinces
de ce pays où il etoit
establi.
Passons presentement à
ce qui se pratiquoit dans
les Temples de ces Dieux.
Mr Defaniere se sert du
témoignage de Strabon,
par lequel l'on apprend
que parmi les Orientaux
au milieu de ces Temples
estoit un Autel, sur lequel
il y avoic de la cendre
pour couvrir ce feu qui
ne devoit jamais s'éteindre,
les Pyrettes leurs Mages
entroient tous les jours
dans ce Temple pour y
chanter pendant l'espace
d'une heure, se tenant
prosternez devant ceDieu,
ayant en leur main un
faisseau de verges, & sur
letesteunethiare de laine
qui leur couvroit la plus
grande partie du visage;
&asin de se rendre plus
respectables quand ils sortoient
de ces Temples,
ils avoient coutume de
porter une branche de
laurier dans une main,&
de l'autre un flambeau allumé.
L'antiquité Romaine
nous apprend que dans
le Temple de Vesta
,
il
n'y avoir aucun fimulacre
de Divinirez, que le feu
sacré y estoit conservé
dans une Urne de terre
suspenduë en l'air, que
les Vestales veilloient jour
& nuit successivement &
que le grand Pontife les
visitoitdetems en tems.
Tous les a£tes des Pavens
estoient tousjours accompagnez
de lumiéres, vouloient-
ils addresser des
voeux à quelques-uns de
leurs Dieuxou lesremercier
de quelque grace ou
bienfait qu'ils croyoienc
en avoir reccus; ils allumoientune
grande quantité
de lam pes devant leurs
Images & sur tout devant
celles des Dieux Lares &
des Dieux Penates; s'ils
faisoient des alliances &
des sermens ils en prenoient
le feu pour témoin
,
en un mot leurs foyers
estoient regardez comme
une chosesilainte qu'ils y
faisoient présider des Divinitez
particuliéres, ils
se servoientencore du feu
pour découvrir les coupables
quand leurs crimes
ntefioient pas bien averez
d'ai lleurs,on les faisoit
approcher de l'Autel de ce
,
Dieu, on leur ordonnoit
ensuite de poser la main
dessusle feu, &s'il arrivoit
qu'ils ne tesmoignassent
aucune émotion, on
les jugeoic innocens, &
on les renvoyoit absous.
Cette pratique pourroit
bien avoir donné lieu à
pareil usage introduit parmy
les Chrestiens d'Occident
dans le huit & neuviémesiécle,
à l'esgard
de l'espreuve du fer chaud
pour découvrir les criminels.
Mr Defaniereobserve
que plusieurs Divinitez
avoient besoin avant que
d'estre admises au rang
des Dieux, d'estre purisiez
par le feu, tels que les
Empereurs & autres particuliers
pour lesquels on
faisoit des consecrations
publiques
;
les Roys, les
Mdgistrats les Prestres
parmy plusieurs peuples
ne pouvoient faire les pre.
mieres fonctions de leur
employ sans estreaussipurissés
par le feu, afin de
rendre leurs actions dans
la suite plus pures &plus
justes. C'est pour celaaussi
que l'on voyoit à Arfcne
au milieu de l'endroit où
l'Areopage se tenoit une
Statuë de Vesta, & que
l'on plaçoitaussi dans le
Vestibule des Palais des
Rois la Statuë de cette
Déesse afin de leurs apprendre
aux uns & aux
autres qu'elle seroit témoin
de leurs Ordonnances &
de leur conduite.
Les Payens avoient SLUC
siplusieurs Festes establies
en l'honneur de plusieurs
Divinitez où l'usage des
feux& des illuminations
contribuoit à les rendre
plus augustes & plus éclatantes.
Mr Defaniere s'est
borné aux Egyptiens, aux
Grecs & aux Romains, il
parcoure toutes les principales
Festes de ces peuples,
& il fait un détail de toutes
les réjoüissances & des
festins qui avoient tousjours
coustume d'accompagner
ces fortes de solemnitez.
Je ne puis rien vous dire
sur le troisiéme article
qui regarde l'usage des
feux & des illuminations
par rapport à la Religion,
parmy les Chrétiens. Mr
Defanierese trouva borné
par l'heure & ne put achever
la lecture de ce troisiéme
article.
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Résumé : Discours de Monsieur Defaniere sur l'usage des feux & des illuminations dans les Festes sacrées & prophanes, [titre d'après la table]
Monsieur Defaniere a inauguré l'Académie Royale des Médailles et Inscriptions en prononçant un discours sur l'usage des feux et des illuminations dans les fêtes sacrées et profanes. Il a souligné l'importance historique et religieuse de cet usage, mentionné par de nombreux auteurs sacrés et profanes. Le discours est structuré en deux parties : la première traite de l'usage religieux des feux et des illuminations, tandis que la seconde, non développée, concerne leur usage dans les réjouissances publiques et particulières. Dans la première partie, Defaniere explore trois articles. Le premier examine l'usage des feux par les Juifs pour le culte du véritable Dieu, un usage ordonné et consacré par Dieu lui-même. Le second traite des abus des païens qui utilisaient les feux pour honorer les faux dieux. Le troisième, non achevé, examine l'usage des feux et des illuminations par les chrétiens dans leurs fêtes et cérémonies. Defaniere commence par les Juifs, notant que Dieu a choisi le feu comme symbole de ses attributs et l'a utilisé pour donner une idée de sa divinité. Le feu était central dans les cérémonies religieuses juives, notamment les sacrifices et les fêtes. Dieu s'est souvent représenté sous la forme du feu, et les sacrifices étaient consommés par le feu, considéré comme le plus excellent. Defaniere cite plusieurs exemples bibliques, comme les sacrifices d'Abel et de Gédéon. Le feu était également un symbole de punition divine pour les transgresseurs. Chez les Juifs, le feu sacré était entretenu continuellement sur l'autel et était lié au sacerdoce. Les fêtes juives, comme la fête des Lumières, incluaient des illuminations pour rendre les célébrations plus augustes. Dans le second article, Defaniere prouve que l'usage des feux était essentiel dans la religion païenne. Les païens adoraient le feu, lui érigeant des autels et des temples, et lui offrant des sacrifices. Les raisons de ce culte incluaient la croyance que le feu était une émanation du Soleil et une portion de la divinité. Les Égyptiens furent les premiers à adorer le feu, suivis par de nombreuses autres nations. Les cérémonies et les sacrifices variaient selon les peuples, mais tous conservaient un feu sacré dans leurs temples. La négligence des prêtres à entretenir ce feu était sévèrement punie. Les temples orientaux, selon Strabon, contenaient un autel avec un feu éternel entretenu par les mages. Dans le temple de Vesta à Rome, le feu sacré était conservé dans une urne, veillé par les vestales. Les païens utilisaient des lumières pour les vœux, les alliances et les serments, et le feu pour découvrir les coupables. Cette pratique influença l'épreuve du fer chaud chez les chrétiens d'Occident. Plusieurs divinités, empereurs et fonctionnaires devaient être purifiés par le feu avant d'exercer leurs fonctions. Les fêtes païennes incluaient des feux et des illuminations pour honorer les divinités. Mr Defanière a limité son étude aux Égyptiens, Grecs et Romains, détaillant les réjouissances et festins accompagnant ces solennités.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3616
p. 280-284
INFANTERIE devant Landau.
Début :
BATAILLONS. Navarre 3 La Marinne 3 Poitou 2 Tallart 2 [...]
Mots clefs :
Infanterie, Bataillons, Cavalerie, Escadrons, Dragons, Tranchée, Bombardiers, Artillerie, Landau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : INFANTERIE devant Landau.
INFANTERIE
devant Landau.
BATAILLONS.
Navarre 3
La Marinnc 3
Poitou z
Tallart z
Dauphin 3
Saillans 1 LaChenelay 2.
Orleans z
Vermandois JL
Rouergue 2.
Sourche
- z
Medoc z :
Provence z
1 Toulouse
1
Touloule FPlanedrresigordI2z. Xaintonge. 2.
Beaujolois
2r Perry i
Auxerrois z. Royal Bavière i
Dillon i
Lagcrvefaisx Bout bon z
A1face +
Villars 3 Brendelc 3 Royal Artillerie
2r Bombardiers i
Total. 60
CAVALERIE.
ESCADRONS.
Royal 3
Cuirassiers 3
Dauphin J
Chartres 3
Dutrone 3
Villeroy 3
Hudicourt z
Bonzol L
Aubusson J,
Rennepont *
Saint Germain J,
Marcillac ,,-.tt x
Saint Pouanges
Biffon. 1
Roye 2.
Fontaine 2,
Total 39 DRAGONS.
MeftredeCamp 3
Dauphin
p
3
Foix-3
Le Chevalier de Belleifle
Total12.3
Par le Courier arrivé le
20. de ce mois la Tranchée
doit s'ouvrir le
2. 4.
La nouvelle Edition des
Essais ôc Recherches de
Mathématique & dePhysique
de Mr Parent, contenant
deux anciens volumes
fort augmentez, & un
troisiéme tout nouveau, se
vend actuellement chez JNully,ruësaint Jacques,
& C. Jombert, attenant les
grands Augustins ,
six liv.
reliée en veau.
devant Landau.
BATAILLONS.
Navarre 3
La Marinnc 3
Poitou z
Tallart z
Dauphin 3
Saillans 1 LaChenelay 2.
Orleans z
Vermandois JL
Rouergue 2.
Sourche
- z
Medoc z :
Provence z
1 Toulouse
1
Touloule FPlanedrresigordI2z. Xaintonge. 2.
Beaujolois
2r Perry i
Auxerrois z. Royal Bavière i
Dillon i
Lagcrvefaisx Bout bon z
A1face +
Villars 3 Brendelc 3 Royal Artillerie
2r Bombardiers i
Total. 60
CAVALERIE.
ESCADRONS.
Royal 3
Cuirassiers 3
Dauphin J
Chartres 3
Dutrone 3
Villeroy 3
Hudicourt z
Bonzol L
Aubusson J,
Rennepont *
Saint Germain J,
Marcillac ,,-.tt x
Saint Pouanges
Biffon. 1
Roye 2.
Fontaine 2,
Total 39 DRAGONS.
MeftredeCamp 3
Dauphin
p
3
Foix-3
Le Chevalier de Belleifle
Total12.3
Par le Courier arrivé le
20. de ce mois la Tranchée
doit s'ouvrir le
2. 4.
La nouvelle Edition des
Essais ôc Recherches de
Mathématique & dePhysique
de Mr Parent, contenant
deux anciens volumes
fort augmentez, & un
troisiéme tout nouveau, se
vend actuellement chez JNully,ruësaint Jacques,
& C. Jombert, attenant les
grands Augustins ,
six liv.
reliée en veau.
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Résumé : INFANTERIE devant Landau.
Le document décrit les unités militaires françaises engagées dans une opération près de Landau. L'infanterie est composée de 60 bataillons, incluant des unités telles que Navarre, La Marine et Poitou. La cavalerie compte 39 escadrons, avec des régiments comme Royal, Cuirassiers et Dauphin. Les dragons comprennent des régiments tels que MeftredeCamp, Dauphin et Foix, totalisant 12,3 unités. La tranchée doit s'ouvrir le 2 avril, selon un courrier reçu le 20 du mois en cours. Par ailleurs, la nouvelle édition des 'Essais et Recherches de Mathématique & de Physique' de Mr Parent est disponible chez J. Nully et C. Jombert, au prix de six livres reliée en veau.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3618
p. 3-54
NOUVELLE GALANTE. LA JALOUSIE GUERIE par la jalousie. Par M. le Chevalier de P**.
Début :
Un Gentilhomme fort riche, & qui n'avoit qu'un fils [...]
Mots clefs :
Jalousie, Amour, Mariage, Père, Fils, Marquise , Rivaux, Méfiance , Confidence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLE GALANTE. LA JALOUSIE GUERIE par la jalousie. Par M. le Chevalier de P**.
NOUVELLE GALANTE.
LA JALOUSIE GUERIE
par la jalousie.
Par M. le Chtvalitr de P * *. N Gentilhomme
fort riche, & qui
n'avoit qu'un fils
,
avoit
depuis long -temps envie
de le marier: mais
eommeil remarqua dans
ce fils unique une grande
disposition à la jalousie,
il craignit de le rendre
malheureux en le
mariant ; il prévoyoit
que son humeur inquiete
k soupçonneuse pourroit
chagriner une semme,
& que les chagrins
d'une femme retomberoient
sur lui: car il susfit
en mariage que l'un
des deux soit de mauvasse
humeur, l'autre le
devient bientôt par contagion.
Ce pere étoit
homme sencé, penetrant
;il connoissoit dans
son fils un fond de raison
& de vertu, qui lui
faisoit esperer que dans
un âge plus avancé il
deviendroit plus capable
de surmonter ses passions;
& celle de la jalousie
dont il le croyoit
susceptible, n'étoit
pas
de ces jalousies noires
qui partent d'un mauvais
coeur:ce n'etoit qu'-
une jalousie soupçonneu
se, qu'il condamnoit
lui-mêsme, pour peu
qu'il fît reflexion sur
l'injustice de ses soupçons.
Ainsi par lesconscils
de son pere il ne se
pressoit point de se marier
, 6c son pere trouva
à propos de Iaisser épuiser
la jalousie de son fils
sur quelques maîtresses,
en attendant qu'il fût
assez raisonnable pour
rendre une femme heureuse.
Cependant l'amour,
sans consulter la
prudence du pere, s'empara
du fils. Celle qu'-
il aima étoit belle &
d'une naissance distinguée
: mais il voulut étouffer
son amour dés
qu'il s'apperçut qu'il avoit
beaucoup de rivaux.
C'étoit une trop
rude épreuve pour lui.
Issut quelques jours sans
aller chez la Marquifc
de P. (Cetoit ainsi
que s'appelloit cette jeune
personne, veuve d'un
Marquis tué à la guerre
,
qui n'avoit été son
mari que pendant un hiver,
&quil'avoitlaissée
avec très peu de bien.)
Cette Marquise commençoit
à aimer nôtre
jeune jaloux, & s'etoit
déja apperçûë de son
foible. Elle fit ses efforts
pour l'oublier, quoique
ce fût un parti qui lui
faisoit sa fortune; car
elle craignoit de s'engageravec
un jaloux. Elle
tâcha donc de se consoler
- de son absence avec
ses rivaux, &: resolut
fermement de choisir entr'eux
un époux qui pût
la tirer de son indigence
: mais ce fut en vain
qu'elle voulut s'attacher
a d'autres qu'à l'amant
jaloux, c'étoit le seul défaut
qu'elle lui trouvoit
sa passion pour lui augmentoitde
jour en jour:
en un mot elle prit son
parti pour le faire revenir
chez elle, & trouva
plusieurs pretextes pour
congédier tous ceux qui
la recherchoient en mariage.
Cependant l'amour du
Cavalier avoit encore
augmenté par la violence
qu'il s'étoit faire pour
ne point voir la Marquise
; &, son pere, qui
le voyoit accablé de chagrin,
avoir exigé de lui
une entiere confidence.
Ils vivoient ensemble
comme deux veritables
amis;ce pere de bon sens
s'étoitplus attaché à se
faire aimer de son fils,
qu'à s'en faire craindre,
& avoit enfin acquis sur
lui, à force de bons procédez,
cette confiance
que les enfans ont si rarement
en leurs peres.
Celui-cis'informa d'abord
à fond du caractère
de la Marquise
,
& sitôt
qu'il fut bien persuadé
de sa vertu &,- de son
bonesprit, ilne fut point
rebuté par sapauvreté;
il con seil la à son fils de
s'attacher à elle, ô£ d'examiner
exactement si
la jalousie qu'il avoit
conçûë étoit bien fondée.
On s'informa, on
examina, & l'amant jaloux
ayant appris que
tous ses rivaux étoient
écartez, se flata qu'il
pouvoit avoir quelque
part à ce changement. Il
retourna chez elle, &
dés ce jour-là ils furent
si contens l'un de l'autre
,
qu'en moins d'un
mois leur mariage fut
resolu, & le pere, qui se
liad'amitié avec la Marquise,
y donna son consentement
avec plaisir,
Cependant il dit en particulier
à son fils qu'il
luiconseilloitdesuspendre
encore le contrat
pendant quelques mois;
&que quoi qu'il blâmât
ordinairement son foible
sur la jalousie, il
croyoit qu'en cette occasion
la prudence vouloit
qu'il observât pendant
quelque temps la
conduite d'une personne
qui avoit reçû tant de
déclarations d'amour;
qu'illa croyoit trés-vertueuse
: mais que si elle
l'étoit, elle le fcroit encore
dans six mois; qu'en
un mot on nerisqueroit
rien à differer. Le fils
donna de bon coeur dans
son foible. En effetils
trouvèrent d'honnêtes
pretextes pour differer
de jour en jour un mariage
que la Marquise
envifageoit comme le
plus grand bonheur qui
lui pût arri ver. Le Cavalier
amoureux passoit
les jours entiers chez
elle, lors qu'il survint
une affairequil'obligea
d'accompagner son pere
dans un petit voyage de
huit jours. La separation
des amans fut tendre
& la Marquise passa fort
tristement le temps de
cette petite absencemais
la joye du retour la dédommagea,&
son amant
revint sipassionné, qu'à
leur entrevuë il resta une
heure entiere sans pouvoir
parler, ses regards
fixez sur ce qu'il aimoit.
Après
Aprés les premiers transports,
il jetta les yeux
sur un miroir magnifique,
& fut fort surpris
dé voir ce nouveau meuble
à la Marquise, qui
n'étoit pas assez riche
pour s'en donner de pareils.
Pendant qu'il le regardoit
fixement,la Marquise
sourioit, en lui
ferrant tendrement les
mains. lVlonfIler époux,
lui dirait-elle, fere'{:
110ut aussigalant après le
contrat, que vous l'avez,
été pendant vôtre absence
? Cette corbeille de dentelles,
quim'estvenueavec
ce miroir &ces autres bijoux
,choisisd'ungoût ex- quis.Moy un miroir,
interrompit brusquement
le jaloux tout étourdi
! moy des dentelles!
moy des bijoux! Ah
Ciel qu'entens-je ! Cette
surprise qu'il témoigna
en causa une si grande à
la Marquise, qu'elle resta
muette &immobile;
car ceux qui avoient apporté
ces presens chez
elle avoient affecté un
air mysterieux, & elle
n'avoit point douté que
ce ne fust une galanterie
de son amant: mais il
prit la chose sur un ton
qui la détrompa dans le
moment. Ellese troubla
ensuite sur quelques petits
reproches que lui fit
ce tendre amant, qui
pour cette fois ne put
avoir pourtant aucun
soupçon que la Marquise
n',y eusIlt. pas éItlé trompé0e
elle-même. Elle jura qu'-
elletâcheroit de découvrir
de quelle part lui
venoient ces presens, &
qu'elle les renverroit au
plutôt.
Nôtre amant ne laissa
pas d'être fort inquiet
sur l'avanture, dont il
fitconsidence à son pere
,
qui le rassura, étant
persuadé de la vertu de
la Marquise. Elle crut
avoir trouve occasion dés
le lendemain de s'éclaircir
sur la galanterie qu'-
on lui avoit faite.
Un Huissier vint chez
elle de la part de quelques
marchands d'étofses
à qui elle devoit deux
millefrancs,&; cet Huisfier,
sans respecter sa
qualité ni sa beauté, lui
demanda permissiond'exccuter
ses meubles, 8c
sans vouloir lui donner
une heure de répit, en
commença l'inventaire.
On ne sçauroit exprimer
la consternation de la
Marquise:elleétoit prêoA
te à tomber évanüieau
milieu de ses gens, qui
étoient aussi accablez
qu'elle de la vision des
Sergens, lorsque l'Huie.
sier considerant le miroir
, & examinant les
bijoux qui étoient sur la
table, s'écria: Ah quailois-
je faire, Madame?
je reconnois ces nipes, &
j'ai mêmeaidéà les acheterauCentilhomme
leplus
généreux&le plusamoureux
qui foit en France;
homme à quij'aimême
obligation de ma fortune.
ztu,gy c'étoit donc à vous,
Madame, à quiillesdestinoit?
Ah que je vais
bien faire ma cour à cet
amant, nonseulement en
ne saisissantpoint ces marques
de (on amour, mais
ensacrifiantà l'adorable
personne qu'il aime les
memoires & procedures
dontje suisporteur. Tenez,
Madame, tene&>
continua-t-il
, en montrant
à la Marquise les
mémoires arrestez & les
Sentences obtenuës,voilacomment
jesçaiservir
mes amis amoureux, &
sur-tout quand ils le sont
d'une personneaussi charmante
que vous l'êtes.
Aprésun discoursdéjà
trop galant pour un
HuisHuissier,
il acheva de
prouver qu'il ne l'étoit
pas, en déchirant tous
les mémoires de la Marquise,&
lui disant qu'à
coup sûr l'amant qui avoit
fait present du reste
seroit ravi d'acquitter
ces mémoires pour elle.
Jugez de rétonnement
où fut la Marquise du
procedé de ce faux Huissier,
& du tour que l'amant
genereux avoit
pris pour lui faire prcsent
de deux cent pisto
les. Dés qu'elle eut repris
ses esprits, & qu'-
elle se fut remisede l'effroy
quelle avoit euen
voyant executera meub!
cS)Ct)e ne songea plus
qu'à s'informerdu nom
de cet amant: mais
l'Huissiercontinua d'en
faire <mytferc,ÔC dit
seulementcertains mots
é1quivoques , , où la
Marquisecrut âtre seure
quecetoit son amant
époux lui-même qui
lui avoir joué ce second
tour. Il arriva chez
elle un peu aprés que
l'Huissier en fut sorti ;
Se l'éclaircissement qu'-
ils eurent ensemble fut
tel, que l'amant en fut
penetré de jalousie,& la
Marquise accablée de
douleur. Cependant la
bonne foy de cette amante
étoit visible ; car elle
avoit appris elle-même
l'avanture à son amant.
C'est à quoy son pere lui
fit faire attention; car il
couroit à lui dés qu'il avoit
quelque sujet de
plainte contre la Marquise:&
ce pere aussi
froid, aussi tranquile que
son filsétoit bouillant&
agité
,
lui representoit
que les apparences les
plus vrai-semblables éroient
souventtrompeuses>
que tout mari sensé
devaits'accoûtumer à
ne rien croirede tout ce
qui pouvoit lui donner
de l'ombrage; qu'il faloit
d'abord approfondir
de fang froid, feulement
pour connoître la verité,
Se non pour s'en fâcher
; qu'il y a de la folie
à se chagriner d'avance
; &qu'en cas même
que les soupçons d'un
mari se trouvaient bien
fondez, il faloit en prévenir
les suites, sans se
chagriner du passé, où
l'on ne peut plus remedier.
Mais
,
lui repliquoit
vivement son fils
à de pareils discours ,
mail,'}'jon p,re)il est encore
temps de rompre les
engagemens que nous anjons
avec la Alarqtfi/e;
ainftic n'ai pets tort d'être
jaloux. On a toûjours
tortd'etre jaloux, luidisoit
le pere: mais on n'a
pas tort d'être prudent;
ainsîapprofondissez la
conduite de la Marquise,
jenem'yoppose pas:
mais apprenez pour vôtre
repos à douter des
choses qui vous paroisfent
les plus certaines;
car je fuis persuade que
la Marquise est innocente
des galanteriesqu'on
lui fait; & vous devez
croire que c'est quelque
amant qu'ellea maltraite)
Se qui veut s'en vangeren
vous donnant de
la jalousie. Continuez
donc de voir une personne
si aimable, & de
concert avec elletâchez
dedécouvrir quelestramant
qui commerce à
niper vôtre épouse, Se
à payer ses dettes.
Avec de pareils discours
le pere remettoit
le calme dans l'esprit du
fils, qui avoit par bonheur
encore plus de raison
que de disposition à
la jalousie. Il continua
de voir assidûment la
Marquise,à qui le rival
inconnu fit encore d'autrès
tours aussi singuliers
que les precedens. Un
jour la Marquise pria le
pere & le fils à souper à
une maison de campagne
qu'elle avoitproche
deParis ; elle leur dit
d'y mener quelqu'un de
leurs amîs, & qu elle y
meneroit quelque amie
intime, pour pouvoir
rassembler sept ou huit
personnes, nombre desirable
pour se bien réjouir,
S>C qu'on ne doit
jaimaisexceder quand on
hait la cohue. Le pere
pronit d'y aller, à condition
que la Marquise
ne ILli donneroit qu'un
petit sou per propre & de
bon goût, parce qu'il
naimoit point les cadeaux.
Elle lui promit ce
qu'il exigea d'elle, & resolut
de lui tenir parole:
mais elle fut bien furprise
le foir en arrivant
chez elle avec sa compagnie,
d'y trouver un
souper superbe, voluptueux
& galant. Elle demande
au concierge raifonde
ce qu'elle yeyoit.
Il lui die bas à l'oreille :
Metdame on ma recommandé
lesteres ; mais
jecrois que ctji celui que
uom devez, épuuser qui
mous fait cette galanterie,
Ne - dites mot;car ilprepare
encore dàns la maison
11nifine une mafrarade
où il se dégmjera,
& je votié le montrerai
alors, afin que vous ayiez*
le plaisir de le reconnoître.
La Marquise persuadée
Je ce que lui disoit
son concierge, prit
Un air de gayete &d'enjoûment,
qui joint à la
magnisicence du souper,
sie grand plaisità la compagnie.
Tout le monde
se réjoüissoità table, excepté
le jeune jaloux,
qui ne pouvoit s'imaginer
que la Marquise eust
disposé & fait les frais
d'un pareil repas sans l'aide
de quelqu'un. Ilétoit
trop rebattu des galanteries
de l'amant inconnu,
pour ne pas croire
qu'il eust encore part à
celle-ci. Cependant la
gayeté de la Marquise
lui ôtoit tout soupçon ;
car il l'avoit veuë inquiète
& chagrine à l'occasson
des galanteries
precedentes; il ne Sçavoit
que penser de celle-
ci. Il entra dans une
rêverie profonde, & ne
mangea point de tout le
repas. Sitôt que la Marquise
s'en apperçut,elle
cessa de croire qu'il fust
l'ordonnateur de la setes
ce qui la rendit aussi chagrine
que lui. Le repas
finit par une serenade,
où l'on mêla une Cantate
sur les amans heureux
& les maris jaloux.
Ces deux sujets firent
une alternative de mufique
douce, tendre &
galante
,
dans le goût
François,&demusique
Italienne propre à exprimer
la bigearrerie des
jaloux : auili fit-elle son
effet;nôtre amantépoux
pensa éclater au milieu
de lassemblée. On vit
entrer ensuite dans le
jardin, qu'on avoit éclairé
par des illumitiétions,
une troupe de gens masquez.
Le concierge les
voyant entrer, courut
dire à la Marquise que si
elle vouloit il alloit lui
faire voir celui qui donnoit
cette seste galante.
La Marquise troublée,
hors d'elle-mesme, hazarda
tout pour connoître
celui qui lui enfonsoie
le poignard dans le
fein : elle suivitbrusquement
son concierge
dans une allée moins éclairée
que les autres , & dans le moment un
des masques se détacha,
cha, &c vint joindre la
Marquise. Onn'apoint
sçu ce qui fut dit dans
cette entrevuë. Quelqu'un
prit le moment
pour la faire remarquer
au fils jaloux. Il la fit
remarquer aussitôt à son
pere, qui commençant
à donner le tort à la Marquise
, fut emmené par
son fils. Ils sortirent tous
deux sans parler à cette
infidclle, & resolurent
de ne la voir jamais. Ce
qui pensa la faire mourir
de douleur; car le galant
masqué ne lui donna
aucun éclaircissement
: & après l'avoir
amusee autant qu'il saloit
pour la faire soupçonner,&
lorsquepoussée
à bout, elle voulut,
aidée de son concierge
&d'unefemmedechambre,
contraindre le galant
à se faire connoître,
elle trouva fous le
masque une femme, qui
lui rit au nez, & s'enfuit,
en lui laissant dans
la main un billet qui
contenoit ces vers.
Allez dormir iranquilc*
ment,
Vous connoîtrez demain
celui qui vous tourmente
D'une maniérésigalante:
Troyez qu'il neveut pPooiinntt
vous êter vOIre
amanty
Il voudroit le guérir contre
la jalousie ; D'un vieux mauvais
plaisantc'eji unefantllifie,
Qui peut êtresage en un
sens.
MArquifl) reprènetvos
senii
A present ilest vrai>
votre amant vous
soupçonne:
Maitsilessoupçons qiton
lui donne
Le rendent sans retour
o.. réellement jaloux,
Vous ne devez, jamais
l'accepterpour époux.
Ces vers enigmatiques
embaraffercnt fort
la Marquise, au lieu de
la tranquiliser. Elle pafsa
la nuit à samaison de
campagne : mais dés le
lendemain matin elle retourna
à Paris, dans la
Teto!ution de se justifier
auprès de son amant. Ille le conjura par un
billet de la venir voir,
& son pere y copsentit,
pourveu qu'il n'y allât
que sur le foir ; car, lui
dit-il, il vouloit estre
present à cette entrevue.
On écrivit à la Marquise
qu'on iroit dans la
journée, & dans le moment
le pere reçut en
presence du fils un billet,
qu'illut sans vouloir
le montrer à son
fils. Cependant voyant
que ce mystere lui donnoit
trop d'inquietude, illuiavoua que c'était
un avis que lui donnoic
la femme de chambre
de la Marquise, qu'il
avoit gagnée à forcechargent;
& cette femme de
chambre lui mandoit
que l'amant inconnu devoit
venir le foir à neuf
heures voir samaîtresse.
Le pere ensuite dit qu'-
après un pareil avis,
qu'il croyoittrès-certain
, il ne faloit point
aller chez la Marquise.
Celadit, il laissa son fils
dans un chagrin mortel,
êciortit pour aller souper
en ville. Le fils outré
de jalousie resolut,
sans le dire à son pere,
d'aller secretement chez
la Marquise. Il y alla
avant l'heure du rendezvous
; & donnant encore
trente pistoles à la
femme de chambre, il
la pria de le mettre en
lieu où il pût surprendre
celui
celui que la Marquise
attendoit. La femme de
chambre lui fit promettre
qu'il ne feroit aucun
éclat, du moins dans la
maison de la Marquise;
ce qu'il luipromit.
Peu de temps aprés, à
la lueur d'une bougie
que la femme de chambre
tenoit en sa main, il
entrevit un homme envelopé
dans un man- -
teau, qui montoit chez
la Marquise, & qui se
cacha dans un petit passage
, dés qu'il s'apperçut
qu'on l'avoit vû.
Nôtre jaloux transporté
de fureur courut à l'homme
à manteau, à qui il
dit tout ce que la rage
peut faire dire à un homme
sage ; &: il finit par
lui dire que s'il avoit du
coeur il devoit se faire
connoîtreàlui,afin que
dans la rencontre il pût
tirer raison d'un rival
qui le ménageoit si peu.
L'autre lui répondit à
voix basse & de fang
froid qu'il ne faloit pas
soupçonner legerement
une femme aussivertueuse
que la Marquise >
qu'il s'offroit à la justifier
dans son esprit ; &
qu'en lui faisant voir
que les apparences les
plus vraisemblables peuvent
estre sans fondement,
il lui rendroit du
moins le service de le
corriger pour le reste de
sa vie de la facilité qu'il
avoit à se chagriner sans
sujet. Nôtreamantpensa
perdre patiencequand
il entendit mora liserson
rival, qui dans l'instant
appella la femme de
cham bre
,
disant qu'il
vouloit pourtant se faire
connoître, & qu'il ne
refusoit point de se battre
contre un rival offensé.
Lalumiere parut:
quel fut l'étonnement du
fils, en reconnoissant son
pere! C'étoit ce pere qui,
de concert avec le concierge
& la femme de
chambre de la Marquise,
avoit crû lui rendre
service
, en poussant à
bout la jalousie d'un fils,
si galant homme d'ailleurs.
Ilcontinua de lui
faire des remontrances
si touchantes, qu'il lui
fit prendre la sage resolution
de ne rien croire
mesme detout ce qu'on
peut voir; c'est à dire,
quand on s'est une fois
pour tout assuré de la
vertud'une femmeavant
que de l'épouser, en seroit
imprudent de la
prendie sans l'examiner
: mais sitôt qu'onl'a
épousée, plus d'examen,
ou du moins il la faut
croire fidelle tout le plus
long-temps qu'on peut.
LA JALOUSIE GUERIE
par la jalousie.
Par M. le Chtvalitr de P * *. N Gentilhomme
fort riche, & qui
n'avoit qu'un fils
,
avoit
depuis long -temps envie
de le marier: mais
eommeil remarqua dans
ce fils unique une grande
disposition à la jalousie,
il craignit de le rendre
malheureux en le
mariant ; il prévoyoit
que son humeur inquiete
k soupçonneuse pourroit
chagriner une semme,
& que les chagrins
d'une femme retomberoient
sur lui: car il susfit
en mariage que l'un
des deux soit de mauvasse
humeur, l'autre le
devient bientôt par contagion.
Ce pere étoit
homme sencé, penetrant
;il connoissoit dans
son fils un fond de raison
& de vertu, qui lui
faisoit esperer que dans
un âge plus avancé il
deviendroit plus capable
de surmonter ses passions;
& celle de la jalousie
dont il le croyoit
susceptible, n'étoit
pas
de ces jalousies noires
qui partent d'un mauvais
coeur:ce n'etoit qu'-
une jalousie soupçonneu
se, qu'il condamnoit
lui-mêsme, pour peu
qu'il fît reflexion sur
l'injustice de ses soupçons.
Ainsi par lesconscils
de son pere il ne se
pressoit point de se marier
, 6c son pere trouva
à propos de Iaisser épuiser
la jalousie de son fils
sur quelques maîtresses,
en attendant qu'il fût
assez raisonnable pour
rendre une femme heureuse.
Cependant l'amour,
sans consulter la
prudence du pere, s'empara
du fils. Celle qu'-
il aima étoit belle &
d'une naissance distinguée
: mais il voulut étouffer
son amour dés
qu'il s'apperçut qu'il avoit
beaucoup de rivaux.
C'étoit une trop
rude épreuve pour lui.
Issut quelques jours sans
aller chez la Marquifc
de P. (Cetoit ainsi
que s'appelloit cette jeune
personne, veuve d'un
Marquis tué à la guerre
,
qui n'avoit été son
mari que pendant un hiver,
&quil'avoitlaissée
avec très peu de bien.)
Cette Marquise commençoit
à aimer nôtre
jeune jaloux, & s'etoit
déja apperçûë de son
foible. Elle fit ses efforts
pour l'oublier, quoique
ce fût un parti qui lui
faisoit sa fortune; car
elle craignoit de s'engageravec
un jaloux. Elle
tâcha donc de se consoler
- de son absence avec
ses rivaux, &: resolut
fermement de choisir entr'eux
un époux qui pût
la tirer de son indigence
: mais ce fut en vain
qu'elle voulut s'attacher
a d'autres qu'à l'amant
jaloux, c'étoit le seul défaut
qu'elle lui trouvoit
sa passion pour lui augmentoitde
jour en jour:
en un mot elle prit son
parti pour le faire revenir
chez elle, & trouva
plusieurs pretextes pour
congédier tous ceux qui
la recherchoient en mariage.
Cependant l'amour du
Cavalier avoit encore
augmenté par la violence
qu'il s'étoit faire pour
ne point voir la Marquise
; &, son pere, qui
le voyoit accablé de chagrin,
avoir exigé de lui
une entiere confidence.
Ils vivoient ensemble
comme deux veritables
amis;ce pere de bon sens
s'étoitplus attaché à se
faire aimer de son fils,
qu'à s'en faire craindre,
& avoit enfin acquis sur
lui, à force de bons procédez,
cette confiance
que les enfans ont si rarement
en leurs peres.
Celui-cis'informa d'abord
à fond du caractère
de la Marquise
,
& sitôt
qu'il fut bien persuadé
de sa vertu &,- de son
bonesprit, ilne fut point
rebuté par sapauvreté;
il con seil la à son fils de
s'attacher à elle, ô£ d'examiner
exactement si
la jalousie qu'il avoit
conçûë étoit bien fondée.
On s'informa, on
examina, & l'amant jaloux
ayant appris que
tous ses rivaux étoient
écartez, se flata qu'il
pouvoit avoir quelque
part à ce changement. Il
retourna chez elle, &
dés ce jour-là ils furent
si contens l'un de l'autre
,
qu'en moins d'un
mois leur mariage fut
resolu, & le pere, qui se
liad'amitié avec la Marquise,
y donna son consentement
avec plaisir,
Cependant il dit en particulier
à son fils qu'il
luiconseilloitdesuspendre
encore le contrat
pendant quelques mois;
&que quoi qu'il blâmât
ordinairement son foible
sur la jalousie, il
croyoit qu'en cette occasion
la prudence vouloit
qu'il observât pendant
quelque temps la
conduite d'une personne
qui avoit reçû tant de
déclarations d'amour;
qu'illa croyoit trés-vertueuse
: mais que si elle
l'étoit, elle le fcroit encore
dans six mois; qu'en
un mot on nerisqueroit
rien à differer. Le fils
donna de bon coeur dans
son foible. En effetils
trouvèrent d'honnêtes
pretextes pour differer
de jour en jour un mariage
que la Marquise
envifageoit comme le
plus grand bonheur qui
lui pût arri ver. Le Cavalier
amoureux passoit
les jours entiers chez
elle, lors qu'il survint
une affairequil'obligea
d'accompagner son pere
dans un petit voyage de
huit jours. La separation
des amans fut tendre
& la Marquise passa fort
tristement le temps de
cette petite absencemais
la joye du retour la dédommagea,&
son amant
revint sipassionné, qu'à
leur entrevuë il resta une
heure entiere sans pouvoir
parler, ses regards
fixez sur ce qu'il aimoit.
Après
Aprés les premiers transports,
il jetta les yeux
sur un miroir magnifique,
& fut fort surpris
dé voir ce nouveau meuble
à la Marquise, qui
n'étoit pas assez riche
pour s'en donner de pareils.
Pendant qu'il le regardoit
fixement,la Marquise
sourioit, en lui
ferrant tendrement les
mains. lVlonfIler époux,
lui dirait-elle, fere'{:
110ut aussigalant après le
contrat, que vous l'avez,
été pendant vôtre absence
? Cette corbeille de dentelles,
quim'estvenueavec
ce miroir &ces autres bijoux
,choisisd'ungoût ex- quis.Moy un miroir,
interrompit brusquement
le jaloux tout étourdi
! moy des dentelles!
moy des bijoux! Ah
Ciel qu'entens-je ! Cette
surprise qu'il témoigna
en causa une si grande à
la Marquise, qu'elle resta
muette &immobile;
car ceux qui avoient apporté
ces presens chez
elle avoient affecté un
air mysterieux, & elle
n'avoit point douté que
ce ne fust une galanterie
de son amant: mais il
prit la chose sur un ton
qui la détrompa dans le
moment. Ellese troubla
ensuite sur quelques petits
reproches que lui fit
ce tendre amant, qui
pour cette fois ne put
avoir pourtant aucun
soupçon que la Marquise
n',y eusIlt. pas éItlé trompé0e
elle-même. Elle jura qu'-
elletâcheroit de découvrir
de quelle part lui
venoient ces presens, &
qu'elle les renverroit au
plutôt.
Nôtre amant ne laissa
pas d'être fort inquiet
sur l'avanture, dont il
fitconsidence à son pere
,
qui le rassura, étant
persuadé de la vertu de
la Marquise. Elle crut
avoir trouve occasion dés
le lendemain de s'éclaircir
sur la galanterie qu'-
on lui avoit faite.
Un Huissier vint chez
elle de la part de quelques
marchands d'étofses
à qui elle devoit deux
millefrancs,&; cet Huisfier,
sans respecter sa
qualité ni sa beauté, lui
demanda permissiond'exccuter
ses meubles, 8c
sans vouloir lui donner
une heure de répit, en
commença l'inventaire.
On ne sçauroit exprimer
la consternation de la
Marquise:elleétoit prêoA
te à tomber évanüieau
milieu de ses gens, qui
étoient aussi accablez
qu'elle de la vision des
Sergens, lorsque l'Huie.
sier considerant le miroir
, & examinant les
bijoux qui étoient sur la
table, s'écria: Ah quailois-
je faire, Madame?
je reconnois ces nipes, &
j'ai mêmeaidéà les acheterauCentilhomme
leplus
généreux&le plusamoureux
qui foit en France;
homme à quij'aimême
obligation de ma fortune.
ztu,gy c'étoit donc à vous,
Madame, à quiillesdestinoit?
Ah que je vais
bien faire ma cour à cet
amant, nonseulement en
ne saisissantpoint ces marques
de (on amour, mais
ensacrifiantà l'adorable
personne qu'il aime les
memoires & procedures
dontje suisporteur. Tenez,
Madame, tene&>
continua-t-il
, en montrant
à la Marquise les
mémoires arrestez & les
Sentences obtenuës,voilacomment
jesçaiservir
mes amis amoureux, &
sur-tout quand ils le sont
d'une personneaussi charmante
que vous l'êtes.
Aprésun discoursdéjà
trop galant pour un
HuisHuissier,
il acheva de
prouver qu'il ne l'étoit
pas, en déchirant tous
les mémoires de la Marquise,&
lui disant qu'à
coup sûr l'amant qui avoit
fait present du reste
seroit ravi d'acquitter
ces mémoires pour elle.
Jugez de rétonnement
où fut la Marquise du
procedé de ce faux Huissier,
& du tour que l'amant
genereux avoit
pris pour lui faire prcsent
de deux cent pisto
les. Dés qu'elle eut repris
ses esprits, & qu'-
elle se fut remisede l'effroy
quelle avoit euen
voyant executera meub!
cS)Ct)e ne songea plus
qu'à s'informerdu nom
de cet amant: mais
l'Huissiercontinua d'en
faire <mytferc,ÔC dit
seulementcertains mots
é1quivoques , , où la
Marquisecrut âtre seure
quecetoit son amant
époux lui-même qui
lui avoir joué ce second
tour. Il arriva chez
elle un peu aprés que
l'Huissier en fut sorti ;
Se l'éclaircissement qu'-
ils eurent ensemble fut
tel, que l'amant en fut
penetré de jalousie,& la
Marquise accablée de
douleur. Cependant la
bonne foy de cette amante
étoit visible ; car elle
avoit appris elle-même
l'avanture à son amant.
C'est à quoy son pere lui
fit faire attention; car il
couroit à lui dés qu'il avoit
quelque sujet de
plainte contre la Marquise:&
ce pere aussi
froid, aussi tranquile que
son filsétoit bouillant&
agité
,
lui representoit
que les apparences les
plus vrai-semblables éroient
souventtrompeuses>
que tout mari sensé
devaits'accoûtumer à
ne rien croirede tout ce
qui pouvoit lui donner
de l'ombrage; qu'il faloit
d'abord approfondir
de fang froid, feulement
pour connoître la verité,
Se non pour s'en fâcher
; qu'il y a de la folie
à se chagriner d'avance
; &qu'en cas même
que les soupçons d'un
mari se trouvaient bien
fondez, il faloit en prévenir
les suites, sans se
chagriner du passé, où
l'on ne peut plus remedier.
Mais
,
lui repliquoit
vivement son fils
à de pareils discours ,
mail,'}'jon p,re)il est encore
temps de rompre les
engagemens que nous anjons
avec la Alarqtfi/e;
ainftic n'ai pets tort d'être
jaloux. On a toûjours
tortd'etre jaloux, luidisoit
le pere: mais on n'a
pas tort d'être prudent;
ainsîapprofondissez la
conduite de la Marquise,
jenem'yoppose pas:
mais apprenez pour vôtre
repos à douter des
choses qui vous paroisfent
les plus certaines;
car je fuis persuade que
la Marquise est innocente
des galanteriesqu'on
lui fait; & vous devez
croire que c'est quelque
amant qu'ellea maltraite)
Se qui veut s'en vangeren
vous donnant de
la jalousie. Continuez
donc de voir une personne
si aimable, & de
concert avec elletâchez
dedécouvrir quelestramant
qui commerce à
niper vôtre épouse, Se
à payer ses dettes.
Avec de pareils discours
le pere remettoit
le calme dans l'esprit du
fils, qui avoit par bonheur
encore plus de raison
que de disposition à
la jalousie. Il continua
de voir assidûment la
Marquise,à qui le rival
inconnu fit encore d'autrès
tours aussi singuliers
que les precedens. Un
jour la Marquise pria le
pere & le fils à souper à
une maison de campagne
qu'elle avoitproche
deParis ; elle leur dit
d'y mener quelqu'un de
leurs amîs, & qu elle y
meneroit quelque amie
intime, pour pouvoir
rassembler sept ou huit
personnes, nombre desirable
pour se bien réjouir,
S>C qu'on ne doit
jaimaisexceder quand on
hait la cohue. Le pere
pronit d'y aller, à condition
que la Marquise
ne ILli donneroit qu'un
petit sou per propre & de
bon goût, parce qu'il
naimoit point les cadeaux.
Elle lui promit ce
qu'il exigea d'elle, & resolut
de lui tenir parole:
mais elle fut bien furprise
le foir en arrivant
chez elle avec sa compagnie,
d'y trouver un
souper superbe, voluptueux
& galant. Elle demande
au concierge raifonde
ce qu'elle yeyoit.
Il lui die bas à l'oreille :
Metdame on ma recommandé
lesteres ; mais
jecrois que ctji celui que
uom devez, épuuser qui
mous fait cette galanterie,
Ne - dites mot;car ilprepare
encore dàns la maison
11nifine une mafrarade
où il se dégmjera,
& je votié le montrerai
alors, afin que vous ayiez*
le plaisir de le reconnoître.
La Marquise persuadée
Je ce que lui disoit
son concierge, prit
Un air de gayete &d'enjoûment,
qui joint à la
magnisicence du souper,
sie grand plaisità la compagnie.
Tout le monde
se réjoüissoità table, excepté
le jeune jaloux,
qui ne pouvoit s'imaginer
que la Marquise eust
disposé & fait les frais
d'un pareil repas sans l'aide
de quelqu'un. Ilétoit
trop rebattu des galanteries
de l'amant inconnu,
pour ne pas croire
qu'il eust encore part à
celle-ci. Cependant la
gayeté de la Marquise
lui ôtoit tout soupçon ;
car il l'avoit veuë inquiète
& chagrine à l'occasson
des galanteries
precedentes; il ne Sçavoit
que penser de celle-
ci. Il entra dans une
rêverie profonde, & ne
mangea point de tout le
repas. Sitôt que la Marquise
s'en apperçut,elle
cessa de croire qu'il fust
l'ordonnateur de la setes
ce qui la rendit aussi chagrine
que lui. Le repas
finit par une serenade,
où l'on mêla une Cantate
sur les amans heureux
& les maris jaloux.
Ces deux sujets firent
une alternative de mufique
douce, tendre &
galante
,
dans le goût
François,&demusique
Italienne propre à exprimer
la bigearrerie des
jaloux : auili fit-elle son
effet;nôtre amantépoux
pensa éclater au milieu
de lassemblée. On vit
entrer ensuite dans le
jardin, qu'on avoit éclairé
par des illumitiétions,
une troupe de gens masquez.
Le concierge les
voyant entrer, courut
dire à la Marquise que si
elle vouloit il alloit lui
faire voir celui qui donnoit
cette seste galante.
La Marquise troublée,
hors d'elle-mesme, hazarda
tout pour connoître
celui qui lui enfonsoie
le poignard dans le
fein : elle suivitbrusquement
son concierge
dans une allée moins éclairée
que les autres , & dans le moment un
des masques se détacha,
cha, &c vint joindre la
Marquise. Onn'apoint
sçu ce qui fut dit dans
cette entrevuë. Quelqu'un
prit le moment
pour la faire remarquer
au fils jaloux. Il la fit
remarquer aussitôt à son
pere, qui commençant
à donner le tort à la Marquise
, fut emmené par
son fils. Ils sortirent tous
deux sans parler à cette
infidclle, & resolurent
de ne la voir jamais. Ce
qui pensa la faire mourir
de douleur; car le galant
masqué ne lui donna
aucun éclaircissement
: & après l'avoir
amusee autant qu'il saloit
pour la faire soupçonner,&
lorsquepoussée
à bout, elle voulut,
aidée de son concierge
&d'unefemmedechambre,
contraindre le galant
à se faire connoître,
elle trouva fous le
masque une femme, qui
lui rit au nez, & s'enfuit,
en lui laissant dans
la main un billet qui
contenoit ces vers.
Allez dormir iranquilc*
ment,
Vous connoîtrez demain
celui qui vous tourmente
D'une maniérésigalante:
Troyez qu'il neveut pPooiinntt
vous êter vOIre
amanty
Il voudroit le guérir contre
la jalousie ; D'un vieux mauvais
plaisantc'eji unefantllifie,
Qui peut êtresage en un
sens.
MArquifl) reprènetvos
senii
A present ilest vrai>
votre amant vous
soupçonne:
Maitsilessoupçons qiton
lui donne
Le rendent sans retour
o.. réellement jaloux,
Vous ne devez, jamais
l'accepterpour époux.
Ces vers enigmatiques
embaraffercnt fort
la Marquise, au lieu de
la tranquiliser. Elle pafsa
la nuit à samaison de
campagne : mais dés le
lendemain matin elle retourna
à Paris, dans la
Teto!ution de se justifier
auprès de son amant. Ille le conjura par un
billet de la venir voir,
& son pere y copsentit,
pourveu qu'il n'y allât
que sur le foir ; car, lui
dit-il, il vouloit estre
present à cette entrevue.
On écrivit à la Marquise
qu'on iroit dans la
journée, & dans le moment
le pere reçut en
presence du fils un billet,
qu'illut sans vouloir
le montrer à son
fils. Cependant voyant
que ce mystere lui donnoit
trop d'inquietude, illuiavoua que c'était
un avis que lui donnoic
la femme de chambre
de la Marquise, qu'il
avoit gagnée à forcechargent;
& cette femme de
chambre lui mandoit
que l'amant inconnu devoit
venir le foir à neuf
heures voir samaîtresse.
Le pere ensuite dit qu'-
après un pareil avis,
qu'il croyoittrès-certain
, il ne faloit point
aller chez la Marquise.
Celadit, il laissa son fils
dans un chagrin mortel,
êciortit pour aller souper
en ville. Le fils outré
de jalousie resolut,
sans le dire à son pere,
d'aller secretement chez
la Marquise. Il y alla
avant l'heure du rendezvous
; & donnant encore
trente pistoles à la
femme de chambre, il
la pria de le mettre en
lieu où il pût surprendre
celui
celui que la Marquise
attendoit. La femme de
chambre lui fit promettre
qu'il ne feroit aucun
éclat, du moins dans la
maison de la Marquise;
ce qu'il luipromit.
Peu de temps aprés, à
la lueur d'une bougie
que la femme de chambre
tenoit en sa main, il
entrevit un homme envelopé
dans un man- -
teau, qui montoit chez
la Marquise, & qui se
cacha dans un petit passage
, dés qu'il s'apperçut
qu'on l'avoit vû.
Nôtre jaloux transporté
de fureur courut à l'homme
à manteau, à qui il
dit tout ce que la rage
peut faire dire à un homme
sage ; &: il finit par
lui dire que s'il avoit du
coeur il devoit se faire
connoîtreàlui,afin que
dans la rencontre il pût
tirer raison d'un rival
qui le ménageoit si peu.
L'autre lui répondit à
voix basse & de fang
froid qu'il ne faloit pas
soupçonner legerement
une femme aussivertueuse
que la Marquise >
qu'il s'offroit à la justifier
dans son esprit ; &
qu'en lui faisant voir
que les apparences les
plus vraisemblables peuvent
estre sans fondement,
il lui rendroit du
moins le service de le
corriger pour le reste de
sa vie de la facilité qu'il
avoit à se chagriner sans
sujet. Nôtreamantpensa
perdre patiencequand
il entendit mora liserson
rival, qui dans l'instant
appella la femme de
cham bre
,
disant qu'il
vouloit pourtant se faire
connoître, & qu'il ne
refusoit point de se battre
contre un rival offensé.
Lalumiere parut:
quel fut l'étonnement du
fils, en reconnoissant son
pere! C'étoit ce pere qui,
de concert avec le concierge
& la femme de
chambre de la Marquise,
avoit crû lui rendre
service
, en poussant à
bout la jalousie d'un fils,
si galant homme d'ailleurs.
Ilcontinua de lui
faire des remontrances
si touchantes, qu'il lui
fit prendre la sage resolution
de ne rien croire
mesme detout ce qu'on
peut voir; c'est à dire,
quand on s'est une fois
pour tout assuré de la
vertud'une femmeavant
que de l'épouser, en seroit
imprudent de la
prendie sans l'examiner
: mais sitôt qu'onl'a
épousée, plus d'examen,
ou du moins il la faut
croire fidelle tout le plus
long-temps qu'on peut.
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Résumé : NOUVELLE GALANTE. LA JALOUSIE GUERIE par la jalousie. Par M. le Chevalier de P**.
Le texte 'La Jalousie guérie par la jalousie' narre l'histoire d'un gentilhomme riche et sage qui redoute de marier son fils unique en raison de sa forte tendance à la jalousie. Le père, conscient des vertus et de la raison de son fils, décide de laisser sa jalousie s'épuiser sur quelques maîtresses avant de se marier. Cependant, le fils tombe amoureux d'une marquise belle et de naissance distinguée, mais il étouffe son amour en découvrant qu'elle a de nombreux rivaux. La marquise, bien qu'elle commence à aimer le jeune homme, craint de s'engager avec un jaloux et tente de se consoler avec d'autres rivaux. Cependant, son amour pour lui grandit, et elle trouve des prétextes pour congédier ses autres prétendants. Le père du jeune homme, voyant son fils accablé de chagrin, lui conseille d'examiner la conduite de la marquise. Ils découvrent que tous les rivaux ont été écartés, et le jeune homme retourne auprès de la marquise. Le père conseille à son fils de suspendre le contrat de mariage pendant quelques mois pour observer la conduite de la marquise. Pendant une séparation temporaire, la marquise reçoit des cadeaux mystérieux, ce qui provoque la jalousie du jeune homme. La marquise, troublée, jure de découvrir l'origine des cadeaux. Il s'avère que ces cadeaux proviennent d'un amant inconnu qui cherche à se venger de la marquise en provoquant la jalousie du jeune homme. Le père rassure son fils et lui conseille de ne pas se chagriner à l'avance et d'approfondir les choses avec sang-froid. Le jeune homme continue de voir la marquise, et l'amant inconnu fait d'autres tours singuliers. Lors d'un souper à une maison de campagne, la marquise et le jeune homme découvrent que l'amant inconnu a organisé une soirée somptueuse. La marquise, aidée par son concierge, découvre finalement l'identité de l'amant inconnu et met fin à ses manœuvres. Après une dispute, le père et le fils décident de ne plus voir la marquise, qui est tourmentée par un galant masqué. Ce dernier, après l'avoir trompée, se révèle être une femme qui laisse un billet énigmatique à la marquise. Cette dernière, troublée, retourne à Paris pour se justifier auprès de son amant. Le père, informé par la femme de chambre de la marquise, décide de ne pas laisser son fils se rendre chez elle. Fou de jalousie, le fils se rend malgré tout chez la marquise et surprend un homme masqué. Ce dernier, après une altercation, se révèle être le père du fils. Le père, ayant orchestré cette mise en scène avec le concierge et la femme de chambre, fait des remontrances à son fils, lui conseillant de ne plus douter de la fidélité de sa femme une fois marié.
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3619
p. 55-57
ENIGME. Par Monsieur le D....
Début :
Je commence à briller dans la saison nouvelle, [...]
Mots clefs :
Maquereau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME. Par Monsieur le D....
ENIGME.
Par tjMonjicitr le D.
Jecommence àbrillerdans
la saison nouvelle,
Suivant de fort prés l'hirondelle.
ous peintres me voyant
hlancJ bleuy vert,
violet ;
Vous quisçavez l'effet du
mélange en peinture,
Apprenetm°Y pourquoy,
vermeil de ma na-
IHre,
Le gris-de-fer me rend
jaune, noir, blanc
de lait;
Ensuite un surtout noir
finit ma dessinée,
Quand sepulture m'ef
donnée.
A de mauvaisplaisans
j'inspire le bon mot;
Tour les faire railler je
fuk leur vrai baiot:
Mais, raillerie à part,
je pique les gens
chiches,
J'agis avec douceurplutôt
sur lesgens riches ;
Avec force j'agis sur les
plusparesseux,
Tant-pis pour eux.
Par tjMonjicitr le D.
Jecommence àbrillerdans
la saison nouvelle,
Suivant de fort prés l'hirondelle.
ous peintres me voyant
hlancJ bleuy vert,
violet ;
Vous quisçavez l'effet du
mélange en peinture,
Apprenetm°Y pourquoy,
vermeil de ma na-
IHre,
Le gris-de-fer me rend
jaune, noir, blanc
de lait;
Ensuite un surtout noir
finit ma dessinée,
Quand sepulture m'ef
donnée.
A de mauvaisplaisans
j'inspire le bon mot;
Tour les faire railler je
fuk leur vrai baiot:
Mais, raillerie à part,
je pique les gens
chiches,
J'agis avec douceurplutôt
sur lesgens riches ;
Avec force j'agis sur les
plusparesseux,
Tant-pis pour eux.
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3620
p. 57-63
DEVISES.
Début :
La Province de Bourgogne ayant coûtume de faire fraper des [...]
Mots clefs :
Bourgogne, Jetons, Emblèmes, Devises, Médaille, Gouverneur, Saisons, Audience
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DEVISES.
DEVISES.
La Province de Bourgogne
ayant coûtume de
faire fraper des jettons tous
les trois ans, a presque toûjours
rempli le revers d'emblêmes
ou de devises, dont
les unes rendoienttémoignage
de son zele pour le
service du Roy;les autres
faisoient connoîtrel'avantage
que cette Province recevoit
de la protection de
l'illustreMaison de Condé:
enfin quelques unes par
des allegories ingenieuses
marquant les principaux
évenemens arrivez dans le
Royaume pendant latriennalité,
il ne peut rien arri- , ver de plus considerable à
cette Province
, que l'en-.
trée de Son Altesse Serenissimepour
la premiere
fois dans son Gouverne
ment, d'autant plus remarquable,
que Monseigneur
le Duc est le cinquiéme
Prince de pere en fils qui
a eu cette place.
C'est ce qui a donné l'idée
d'en fraper une medaille
à deux revers. Dans
l'un le Prince paroîtra à
cheval, vêtu à la Romaine,
sans étriers, couronné de
laurier, suivi de gardes à
pied, & faisant son entrée
dans la Capitale de la Province
, avec ce mot dans
l-'exergue:Adventus.
Et pour legende:
- Burgundis felicia Jk-c-U
propagat.
Dans l'autre revers le bonheur
public y fera repre"
senté par quatre petits ensans
qui designeront les
quatre saisons. Le Printem
ps portera des fleurs,
l'Estéunefaucille, l'Automne
des fruits & un lievre,
& l'Hyver tiendra d'unemainuninstrumentpour
prendre des oiseaux, &des
l'autre les oiseaux qu'ila
pris.
Pour legende :
Condiades quintus genus AltfXJ
à sanguineRegum.
Et dans l'exergue:
Burgundioe Comitia.
Burgundis feliciaoecla
propagat.
Condiades genus alto à
sanguine Regum.
Le 10. Juin1713. les Deputez
des Etats de Bourgogne,
qui font M.l'Abbé de
Roquette pour le Clergé,
le Marquis de Lassé pour laNoblesse,&M. de laForêt,
Maire de Montbart,
pour le tiers état, eurent
audience du Roy, étant presentez
par Son Altesse Serenissime
Monseigneur le
Duc, Gouverneur de Ian
Province, & par Monsieur
le Marquis de laVrilliere,
Ministre & Secretaire d'Etat;
étant conduits pan
Monsieur le Marquis de:
Dreux, grand Maître des
Ceremonies, & par Monsieur
Desgranges Maitres
des Ceremonies; & TAbbee
Roquecte porta la parole
II y a plusieurs mariages
de con fideratiotm
done on n'a point parle
cemois-ci, parce quo'
n'a pas eu le loisir de
s'informer des circonstances
necessaires ; en
en parlera dans le niois
prochain.
La Province de Bourgogne
ayant coûtume de
faire fraper des jettons tous
les trois ans, a presque toûjours
rempli le revers d'emblêmes
ou de devises, dont
les unes rendoienttémoignage
de son zele pour le
service du Roy;les autres
faisoient connoîtrel'avantage
que cette Province recevoit
de la protection de
l'illustreMaison de Condé:
enfin quelques unes par
des allegories ingenieuses
marquant les principaux
évenemens arrivez dans le
Royaume pendant latriennalité,
il ne peut rien arri- , ver de plus considerable à
cette Province
, que l'en-.
trée de Son Altesse Serenissimepour
la premiere
fois dans son Gouverne
ment, d'autant plus remarquable,
que Monseigneur
le Duc est le cinquiéme
Prince de pere en fils qui
a eu cette place.
C'est ce qui a donné l'idée
d'en fraper une medaille
à deux revers. Dans
l'un le Prince paroîtra à
cheval, vêtu à la Romaine,
sans étriers, couronné de
laurier, suivi de gardes à
pied, & faisant son entrée
dans la Capitale de la Province
, avec ce mot dans
l-'exergue:Adventus.
Et pour legende:
- Burgundis felicia Jk-c-U
propagat.
Dans l'autre revers le bonheur
public y fera repre"
senté par quatre petits ensans
qui designeront les
quatre saisons. Le Printem
ps portera des fleurs,
l'Estéunefaucille, l'Automne
des fruits & un lievre,
& l'Hyver tiendra d'unemainuninstrumentpour
prendre des oiseaux, &des
l'autre les oiseaux qu'ila
pris.
Pour legende :
Condiades quintus genus AltfXJ
à sanguineRegum.
Et dans l'exergue:
Burgundioe Comitia.
Burgundis feliciaoecla
propagat.
Condiades genus alto à
sanguine Regum.
Le 10. Juin1713. les Deputez
des Etats de Bourgogne,
qui font M.l'Abbé de
Roquette pour le Clergé,
le Marquis de Lassé pour laNoblesse,&M. de laForêt,
Maire de Montbart,
pour le tiers état, eurent
audience du Roy, étant presentez
par Son Altesse Serenissime
Monseigneur le
Duc, Gouverneur de Ian
Province, & par Monsieur
le Marquis de laVrilliere,
Ministre & Secretaire d'Etat;
étant conduits pan
Monsieur le Marquis de:
Dreux, grand Maître des
Ceremonies, & par Monsieur
Desgranges Maitres
des Ceremonies; & TAbbee
Roquecte porta la parole
II y a plusieurs mariages
de con fideratiotm
done on n'a point parle
cemois-ci, parce quo'
n'a pas eu le loisir de
s'informer des circonstances
necessaires ; en
en parlera dans le niois
prochain.
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Résumé : DEVISES.
La Province de Bourgogne frappait des jettons tous les trois ans, souvent ornés d'emblèmes ou de devises. Ces devises reflétaient le zèle de la province pour le service du roi, les avantages tirés de la protection de la Maison de Condé, ou les principaux événements survenus dans le royaume. Un événement notable fut l'entrée du Duc de Bourgogne dans son gouvernement de la province, marqué par la frappe d'une médaille à deux revers. Sur le premier revers, le prince apparaît à cheval, vêtu à la romaine, couronné de laurier, suivi de gardes à pied, avec l'inscription 'Adventus' et la légende 'Burgundis felicia Jk-c-U propagat'. Sur le second revers, le bonheur public est représenté par quatre enfants symbolisant les quatre saisons, avec la légende 'Condiades quintus genus AltfXJ à sanguine Regum' et l'exergue 'Burgundioe Comitia'. Le 10 juin 1713, les députés des États de Bourgogne, représentant le clergé, la noblesse et le tiers état, eurent audience du roi en présence du Duc de Bourgogne et du Marquis de la Vrilliere. L'Abbé de Roquette porta la parole au nom des députés.
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3621
p. 67-69
Parodie de la seconde Enigme, dont le mot est arbre.
Début :
Un arbre réussit sans éducation ; [...]
Mots clefs :
Arbre, Éducation, Jardinage, Compagnon, Perche, Torture, Feu, Serviteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de la seconde Enigme, dont le mot est arbre.
Parodie de la seconde
Enigme, dont le mot
est arbre.
Un arbre riuffitsans éducation;
jl l'éleverpourtatmaint
hommeoisif s'emfreffe,
Lorsque du jardinage il
a la passion.
On l'enChAtne danssa jeuntjfc:
Lorsque {fun compagnon
tlutre arbre jeune
&' mort
La perche jointe à ("rbre
en double La figure,
A l'aide de la perche arbre
prend haut l'esforty.
Quoy qu'un lien d'oser
le mette à la torture,
Il vit ~& ne respire pas
Un arbre mis au felt
.-'
brilleapréssonttrépas;
Aprèsavoir brillésa carriereestfinie,
Serviteur à la compagnie.
Sjfoy qu'un arbre ait bon
pied, bon ceil,
Sottvent par la cognée
il est mi* au cercml.
Enigme, dont le mot
est arbre.
Un arbre riuffitsans éducation;
jl l'éleverpourtatmaint
hommeoisif s'emfreffe,
Lorsque du jardinage il
a la passion.
On l'enChAtne danssa jeuntjfc:
Lorsque {fun compagnon
tlutre arbre jeune
&' mort
La perche jointe à ("rbre
en double La figure,
A l'aide de la perche arbre
prend haut l'esforty.
Quoy qu'un lien d'oser
le mette à la torture,
Il vit ~& ne respire pas
Un arbre mis au felt
.-'
brilleapréssonttrépas;
Aprèsavoir brillésa carriereestfinie,
Serviteur à la compagnie.
Sjfoy qu'un arbre ait bon
pied, bon ceil,
Sottvent par la cognée
il est mi* au cercml.
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Résumé : Parodie de la seconde Enigme, dont le mot est arbre.
Le texte décrit une parodie sous forme d'énigme, où un arbre est élevé pour devenir un homme oisif et passionné de jardinage. Planté près d'un arbre mort, il est enchaîné et torturé par un lien. Malgré cela, il grandit et survit au feu. Après une carrière brillante, il sert de serviteur. Bien en santé, il est souvent coupé et mis au cercueil.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3622
p. 70-72
ENIGME.
Début :
J'habite une solide & vivante maison ; [...]
Mots clefs :
Perle
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
J'habite une solide vivante
maison;
Lors qu'on m'a tire de
prison,
Gens qu'on appelle oisifs
me mettent à la chaine.
'Ltfer quim'a percele
flanc
Ne me sçauroittirer de
fang,
Quoique le jÍlngfOHsmoy
coule en plus d'une
veine.
Mon oeil brûlant ~& mon
teintvif
M'attireroient l'amour
d'un Corsaire, d'un
Juif
Lorsque de deux beaux
yeux tu vois cottier
des larmes,
Amant,souviens-toy de
mescharmes.
Mats s'en souvienne qui
voudra ,
Quelque mauvais Poëte
an moins slen Jou~
viendra.
J'habite une solide vivante
maison;
Lors qu'on m'a tire de
prison,
Gens qu'on appelle oisifs
me mettent à la chaine.
'Ltfer quim'a percele
flanc
Ne me sçauroittirer de
fang,
Quoique le jÍlngfOHsmoy
coule en plus d'une
veine.
Mon oeil brûlant ~& mon
teintvif
M'attireroient l'amour
d'un Corsaire, d'un
Juif
Lorsque de deux beaux
yeux tu vois cottier
des larmes,
Amant,souviens-toy de
mescharmes.
Mats s'en souvienne qui
voudra ,
Quelque mauvais Poëte
an moins slen Jou~
viendra.
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3623
p. 72
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a nommé l'Evêque de Tournay à l'Archevêché de Toulouse. [...]
Mots clefs :
Dons, Toulouse, Évêque, Archevêque, Mémoires
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texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DUROY.
Le Roy a nomme 1'Evcque
de Tournay a rArchevêche
de Toulouse.
L'Evêque de Riez à 1'Ar--
chevêche d'Auch.
On a promis pour Ie:
ttiois prochain des memoir
res sur ces familIes.
Le Roy a nomme 1'Evcque
de Tournay a rArchevêche
de Toulouse.
L'Evêque de Riez à 1'Ar--
chevêche d'Auch.
On a promis pour Ie:
ttiois prochain des memoir
res sur ces familIes.
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3624
p. 73-89
MARIAGES.
Début :
Le courier qui portoit les dispenses des mariages de M. [...]
Mots clefs :
Princes, Princesses, Versailles, Habits, Diamants, Cérémonies, Aumôniers, Cour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Le courier qui portoit les
dispenses des mariages de
M. le Duc avec Mademoiselle
de Conti, & de M. le
Prince de Conti avec Mademoiselle
de Bourbon, arriva
de Rome à Versailles le
4.Juillet, a dix heures du
matin. Sa Majeste declara
sur le soir qu'on feroit les
fiançailles le 8. a six heures
dusoir, & les mariages le
9. à onze heures & demie
du matin. Le Samedi au soir
M.le Duc de Berry & Ma..
dame la Duchesse de Berry,
tous les Princes & Prin
cesses y vinrent vefus magnifiquement
Le Roy portoit
ce jourlà un habit de
pluye d'or ; M. le Due de-
Berry en portoit un des
pluye d'argent. Madame lat
Duchesse de Berryavoitun
habit d'une étoffe d'ortout
parsemé de perles & de dia..,
mans, & sa coëfure en ecoiû
touce remplie, Sa Majeur
lui ayant envoyé le 6. roures
les pierreries de la Cou-j
ronne pour s'en parer; to
l'on assure qu'elle en portoit
pour plus de dix-huit
millions. M.le Due & M.le
Prince de Conti portoient
un habit & un manteau d'é.
toffed'or;Mademoiselle de
Bourbon & Mademoiselle
de Conti avoient des habits
d'étoffe d'or, avec une
mante de la même e'toffc,
dont les queues etoient teespar por- • Mademoiselle de
Charolois ôc Mademoiselle
de la Rochcfuryon,&:quan.
tité d'agraffes de diamans;
leurs coëfures en etoient
toutes brillantes. La cercmonie
fut faire dans le cabiner
du Roy par M.le Cardinal
de Rohan grand Aumônier,
en presence du Curé
de Versailles. Le lendemain
9. a onze heures trois
quarts, M.le Due de Berry
(é renditaucabinet duRoy,
revêtu d'un habit d'étoffe
d'argent; ensuite Madame
la DuchessedeBerry, dont
l'habit, qui étoit aussi d'étoffe
d'argent, & la coëfure
ébloüissoient les yeux par
le grand nombre de diamans
dont ils étoient remplis.
Son colier & ses pendeloques
étoient d'un prix
inestimable
;
sa jupe etoit
couverte d'un poinr d'Espagne
d'argent Les fiancez
étoient habillez de même
que lc jour precedent: rhais
les habits des fiancées éroient
d'étosse d'argent, de
même que ceux des autres
Princes & Princesses du
sang. M. le Duc de Berry
avoit la Toison d'or & la
Croix du Saint Esprit,toutes
couvertes de diamans;
il en avoit un d'une grosseur
prodigieuse au chapeau.
M.leDuc d'Orleans
étoit rrés magnifique; Madame
la Duchesse d'Orleans
avoit une coëfure de
trés-bon goût, route parsemée
de diamans trés-brillans,
de même que son ha- ]
bit &ses pendeloques dcj
grand prix. Les habits de
tous les Princes & Princesses
du Sang, aussi-bien que
ceux de tous les Seigneurs
& Dames de la Cour, répondoient
à la magnificent
ce de ceux dont je viens de
vous faire le détail. Le Roy,
accompagné de tous les
Princes & Princesses du
Sang, traversa la galerie &
eus les appartemens, qui
étoient remplis d'une infilice
de personnes qui s'y
étoient renduës de Paris:
& étant arrivé à la Chapele,
aprés avoir fait sa priere
sur son prie- Dieu, il alla auprés
du marchepied de l'autel,
où les fancez & fiancées
étoient a genoux sur
des carreaux de velours,
M. le Duc étant à la droite
avec la Princesse son épouse,&
M.le Prince de ~Conci
à la gauche avec la Princesse
son épouse. M.le Cardinal,
qui étoit assis avec
la mitre & la crosse, commeÍlça
la ceremonie, pendant
laquelle Sa Majestedemeura
debout, & a la fin
Elle se remit sur son prie-
Dieu, ayant au-devant sur
la droite M. l'Abbé d'Entragues,
M.l'Abbe de Choiseul,
M. l'Abbé deMaulevrier,
M. l'Abbé duCambout
, tous quatre ses Aumoniers
;
sur la gauche etoient
M.le Cardinal Gualtieri,
M.Ie Cardinal de Polignac,
& quatre Evêques,
tous en camail & en roichcc;
un peu au-dessus du
Roy, sur la droite M.le Duc
deBerry étoit à genoux sur
IUn carreau de velours,ayant
a son côté M. l'Abbé Berard,
un de ses Aumôniers.
immediatement aprés le
Roy sur la gauche Madame
la Duchesse de Berry
etoit a genoux sur un carreau
de velours, ayant à
son côté M. l'Abbé deCastres
&: M. l'Abbé Rouget,
tous deux ses Aumoniers.
Au-dessous de M. le Duc
de Berry étoit M. le Duc
d'Orleans,ayant a son côté
M.l'AbbédeTressan&M.
l'Abbé Malet
, tous deux
ses Aumôniers. Madame la
Duchesse d'Orleans venoit
ensuite, ayant à son cote
M. l'Abbé Genest, un de
ses Aumoniers. Tous les
Princes & Princesses du
Sang étoient placez ensuite,
chacun felon son rang,
excepté Madame,quiétoit
en haut dans la tribune. A<
droite & à gauche derriere
les Princes étoient placez
tous les Seigneurs & Dames
de la Cour. A la fin de
la Messe le grand Maître;
des Ceremonies porta le
pegiftre sur le prie Dieu ;
le
oy signa, ensuiteM. le
Duc de Berry, Madame la
Duchesse de Berry, Malame
la Princesse, Madaa
Duchesse, M. le Duc &
Madame la Duchesse son
épouse, Madame la Prinresse
de Conri,M.le Prince
de Conti & Madame la
Princesse de Conti son épouse.
Tous ces Princes se
rendirent le nlêrne soir à
dix heures dans l'antichambre
du Roy, où se fitla
noce sur une table en long
de vingt trois couvcrts. Le
Roy étoit place tout seul atf
bour de la cable, ayantà sa
droite M. le Duc de Berry
à sa gauche Madame la Duc
chesse de Berry, & enfuie
Madame, M. le Duc d'OrJ
leans, Madame la Duch.
fie d'Orleans, M.le Duc
de Charrres, qui ne s'etoit
pas trouve a la ceremonie
du mariage
,
Madame la
princesse, Madame la Duchesse,
M. le Duc dc Madame
la Duchesse de Bourbon
,M.le Comte de Charolois,
Mademoiselle de
Charolois, Mademoiselle
Jde Clermont, Madame la
Princesse de Conti, M. lc
Prince de Conti & Madame
la Princesse de Conti,
Mademoiselle de laRoc heuryon,
M.le Duc duMaine,
Madame la Duchesse
du Maine, M. le Prince de
Dombes,M.le Comte d'Eu,
M. le Comte de Toulouse,
tous placez chacun selon on
rang. A la fin du soupé
on
entra dans le cabinet du
Roy) d'ou son ressortit peu
apres pour aller chez Madame
laPrincesse,qui avoit
fait preparer deux appartemens
pour les nouveaux
mariez. Le Roy donna
la chemise aux deux
Princes, & Madame la Duchesse
de Berry aux deux
Princesses. Le lendemain les
Roy,M.le Dauphin, M. les
Duc de Berry, Madame la
Duchesse de Berry, tous les
Princes, Princesses, Sei
gneurs & Dames de la Cou
rendirent visite aux nouveaux
mariez. Les deux
Princesses reçûrent toutes
les visites habillées,coësées,
& affiles sur leur lit,
ayant derriere des car- reaux. Le II. elles rendirent
leurs visites. Madame la
Duchesse fit pressent à sa brû
d'une bourse dans laquelle
il y avoit vingc mille livres
enor,& d'une corbeille où
il y avoit en rubans ou autres
bijoux pour quarante
mille livres
: Madame la
Princesse de Conti donna à
sa brû une boëte d'or
,
dans
laquelle il y avoit des pendeloques
estimées dix mille
écus.
Le Roy a donné cent
cinquante mille livres à
chacun des deux Princes, 3c
cent mille livres à chacune des
deux Princesses.
On oublioit de dire que M le
Due, Madame laDuchesse, M.
le Prince de Conti, Madame la
Princesse de Conti allerent à
l'offrande, renant chacun un
cierge a la main, & à chaque
cierge il yavoit 25.louis d'or.
Commeje me suis engagé
de ne dóner aucunes loüan-
-
ges de moy-meme aux pieces
de merite, je me conren--
terai de vous dire que les
vers suivans ont eu beaucoup
de succés à la Cour. Je:
laisse aux personnes qui ondfa du
du goût pour la Poësie, à juger
de la valeur de cet ouvrage,
plein de juftcflfe, qui
a cce lû avec bien des agrémens
pour l'auteur.
Le courier qui portoit les
dispenses des mariages de
M. le Duc avec Mademoiselle
de Conti, & de M. le
Prince de Conti avec Mademoiselle
de Bourbon, arriva
de Rome à Versailles le
4.Juillet, a dix heures du
matin. Sa Majeste declara
sur le soir qu'on feroit les
fiançailles le 8. a six heures
dusoir, & les mariages le
9. à onze heures & demie
du matin. Le Samedi au soir
M.le Duc de Berry & Ma..
dame la Duchesse de Berry,
tous les Princes & Prin
cesses y vinrent vefus magnifiquement
Le Roy portoit
ce jourlà un habit de
pluye d'or ; M. le Due de-
Berry en portoit un des
pluye d'argent. Madame lat
Duchesse de Berryavoitun
habit d'une étoffe d'ortout
parsemé de perles & de dia..,
mans, & sa coëfure en ecoiû
touce remplie, Sa Majeur
lui ayant envoyé le 6. roures
les pierreries de la Cou-j
ronne pour s'en parer; to
l'on assure qu'elle en portoit
pour plus de dix-huit
millions. M.le Due & M.le
Prince de Conti portoient
un habit & un manteau d'é.
toffed'or;Mademoiselle de
Bourbon & Mademoiselle
de Conti avoient des habits
d'étoffe d'or, avec une
mante de la même e'toffc,
dont les queues etoient teespar por- • Mademoiselle de
Charolois ôc Mademoiselle
de la Rochcfuryon,&:quan.
tité d'agraffes de diamans;
leurs coëfures en etoient
toutes brillantes. La cercmonie
fut faire dans le cabiner
du Roy par M.le Cardinal
de Rohan grand Aumônier,
en presence du Curé
de Versailles. Le lendemain
9. a onze heures trois
quarts, M.le Due de Berry
(é renditaucabinet duRoy,
revêtu d'un habit d'étoffe
d'argent; ensuite Madame
la DuchessedeBerry, dont
l'habit, qui étoit aussi d'étoffe
d'argent, & la coëfure
ébloüissoient les yeux par
le grand nombre de diamans
dont ils étoient remplis.
Son colier & ses pendeloques
étoient d'un prix
inestimable
;
sa jupe etoit
couverte d'un poinr d'Espagne
d'argent Les fiancez
étoient habillez de même
que lc jour precedent: rhais
les habits des fiancées éroient
d'étosse d'argent, de
même que ceux des autres
Princes & Princesses du
sang. M. le Duc de Berry
avoit la Toison d'or & la
Croix du Saint Esprit,toutes
couvertes de diamans;
il en avoit un d'une grosseur
prodigieuse au chapeau.
M.leDuc d'Orleans
étoit rrés magnifique; Madame
la Duchesse d'Orleans
avoit une coëfure de
trés-bon goût, route parsemée
de diamans trés-brillans,
de même que son ha- ]
bit &ses pendeloques dcj
grand prix. Les habits de
tous les Princes & Princesses
du Sang, aussi-bien que
ceux de tous les Seigneurs
& Dames de la Cour, répondoient
à la magnificent
ce de ceux dont je viens de
vous faire le détail. Le Roy,
accompagné de tous les
Princes & Princesses du
Sang, traversa la galerie &
eus les appartemens, qui
étoient remplis d'une infilice
de personnes qui s'y
étoient renduës de Paris:
& étant arrivé à la Chapele,
aprés avoir fait sa priere
sur son prie- Dieu, il alla auprés
du marchepied de l'autel,
où les fancez & fiancées
étoient a genoux sur
des carreaux de velours,
M. le Duc étant à la droite
avec la Princesse son épouse,&
M.le Prince de ~Conci
à la gauche avec la Princesse
son épouse. M.le Cardinal,
qui étoit assis avec
la mitre & la crosse, commeÍlça
la ceremonie, pendant
laquelle Sa Majestedemeura
debout, & a la fin
Elle se remit sur son prie-
Dieu, ayant au-devant sur
la droite M. l'Abbé d'Entragues,
M.l'Abbe de Choiseul,
M. l'Abbé deMaulevrier,
M. l'Abbé duCambout
, tous quatre ses Aumoniers
;
sur la gauche etoient
M.le Cardinal Gualtieri,
M.Ie Cardinal de Polignac,
& quatre Evêques,
tous en camail & en roichcc;
un peu au-dessus du
Roy, sur la droite M.le Duc
deBerry étoit à genoux sur
IUn carreau de velours,ayant
a son côté M. l'Abbé Berard,
un de ses Aumôniers.
immediatement aprés le
Roy sur la gauche Madame
la Duchesse de Berry
etoit a genoux sur un carreau
de velours, ayant à
son côté M. l'Abbé deCastres
&: M. l'Abbé Rouget,
tous deux ses Aumoniers.
Au-dessous de M. le Duc
de Berry étoit M. le Duc
d'Orleans,ayant a son côté
M.l'AbbédeTressan&M.
l'Abbé Malet
, tous deux
ses Aumôniers. Madame la
Duchesse d'Orleans venoit
ensuite, ayant à son cote
M. l'Abbé Genest, un de
ses Aumoniers. Tous les
Princes & Princesses du
Sang étoient placez ensuite,
chacun felon son rang,
excepté Madame,quiétoit
en haut dans la tribune. A<
droite & à gauche derriere
les Princes étoient placez
tous les Seigneurs & Dames
de la Cour. A la fin de
la Messe le grand Maître;
des Ceremonies porta le
pegiftre sur le prie Dieu ;
le
oy signa, ensuiteM. le
Duc de Berry, Madame la
Duchesse de Berry, Malame
la Princesse, Madaa
Duchesse, M. le Duc &
Madame la Duchesse son
épouse, Madame la Prinresse
de Conri,M.le Prince
de Conti & Madame la
Princesse de Conti son épouse.
Tous ces Princes se
rendirent le nlêrne soir à
dix heures dans l'antichambre
du Roy, où se fitla
noce sur une table en long
de vingt trois couvcrts. Le
Roy étoit place tout seul atf
bour de la cable, ayantà sa
droite M. le Duc de Berry
à sa gauche Madame la Duc
chesse de Berry, & enfuie
Madame, M. le Duc d'OrJ
leans, Madame la Duch.
fie d'Orleans, M.le Duc
de Charrres, qui ne s'etoit
pas trouve a la ceremonie
du mariage
,
Madame la
princesse, Madame la Duchesse,
M. le Duc dc Madame
la Duchesse de Bourbon
,M.le Comte de Charolois,
Mademoiselle de
Charolois, Mademoiselle
Jde Clermont, Madame la
Princesse de Conti, M. lc
Prince de Conti & Madame
la Princesse de Conti,
Mademoiselle de laRoc heuryon,
M.le Duc duMaine,
Madame la Duchesse
du Maine, M. le Prince de
Dombes,M.le Comte d'Eu,
M. le Comte de Toulouse,
tous placez chacun selon on
rang. A la fin du soupé
on
entra dans le cabinet du
Roy) d'ou son ressortit peu
apres pour aller chez Madame
laPrincesse,qui avoit
fait preparer deux appartemens
pour les nouveaux
mariez. Le Roy donna
la chemise aux deux
Princes, & Madame la Duchesse
de Berry aux deux
Princesses. Le lendemain les
Roy,M.le Dauphin, M. les
Duc de Berry, Madame la
Duchesse de Berry, tous les
Princes, Princesses, Sei
gneurs & Dames de la Cou
rendirent visite aux nouveaux
mariez. Les deux
Princesses reçûrent toutes
les visites habillées,coësées,
& affiles sur leur lit,
ayant derriere des car- reaux. Le II. elles rendirent
leurs visites. Madame la
Duchesse fit pressent à sa brû
d'une bourse dans laquelle
il y avoit vingc mille livres
enor,& d'une corbeille où
il y avoit en rubans ou autres
bijoux pour quarante
mille livres
: Madame la
Princesse de Conti donna à
sa brû une boëte d'or
,
dans
laquelle il y avoit des pendeloques
estimées dix mille
écus.
Le Roy a donné cent
cinquante mille livres à
chacun des deux Princes, 3c
cent mille livres à chacune des
deux Princesses.
On oublioit de dire que M le
Due, Madame laDuchesse, M.
le Prince de Conti, Madame la
Princesse de Conti allerent à
l'offrande, renant chacun un
cierge a la main, & à chaque
cierge il yavoit 25.louis d'or.
Commeje me suis engagé
de ne dóner aucunes loüan-
-
ges de moy-meme aux pieces
de merite, je me conren--
terai de vous dire que les
vers suivans ont eu beaucoup
de succés à la Cour. Je:
laisse aux personnes qui ondfa du
du goût pour la Poësie, à juger
de la valeur de cet ouvrage,
plein de juftcflfe, qui
a cce lû avec bien des agrémens
pour l'auteur.
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Résumé : MARIAGES.
Le courrier apportant les dispenses pour les mariages de M. le Duc avec Mademoiselle de Conti et de M. le Prince de Conti avec Mademoiselle de Bourbon est arrivé à Versailles le 4 juillet. Le roi a annoncé que les fiançailles auraient lieu le 8 juillet à 18 heures et les mariages le 9 juillet à 11 heures 30. Le 8 juillet, les fiançailles ont été célébrées en présence de tous les princes et princesses, magnifiquement vêtus. Le roi portait un habit de pluie d'or, tandis que M. le Duc de Berry portait un habit de pluie d'argent. Madame la Duchesse de Berry était parée de pierreries de la couronne, évaluées à plus de dix-huit millions. Les fiancés et les autres princes portaient des habits d'étoffe d'or ou d'argent, ornés de diamants. Le 9 juillet, les mariages ont été célébrés dans le cabinet du roi par M. le Cardinal de Rohan. Les fiancés et les autres princes étaient habillés de manière similaire à la veille, mais avec des habits d'étoffe d'argent. La cérémonie s'est déroulée en présence de nombreux seigneurs et dames de la cour. Après la messe, le roi et les princes ont signé le registre. Le soir, un banquet a été organisé dans l'antichambre du roi, suivi de visites aux nouveaux mariés. Le roi et Madame la Duchesse de Berry ont offert des présents aux couples. Le roi a également fait des dons financiers aux princes et princesses. Les mariés ont assisté à l'offrande, chacun tenant un cierge avec 25 louis d'or.
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3625
p. 89-93
A LEURS ALTESSES Serenissimes Mgr LE DUC & Me LA DUCHESSE. EPITALAME.
Début :
Illustres rejettons des Heros de la France, [...]
Mots clefs :
Altesses, Duc, Duchesse, Hymen, Alliance, Héros, Vertus, Amour, Sagesse, Gloire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A LEURS ALTESSES Serenissimes Mgr LE DUC & Me LA DUCHESSE. EPITALAME.
A LEURS ALTESSES
IScrcniflimcs Mgr LE Duc
& Me LA DUCHESSE.
[ EPITALAME. Llustres rejettons des Heros
I de la France,
..e Ciel vous refervoit cette digne
alliance;
2oeurs formez l'un pour l'autre,
aussi tendres quxe neufs-,
)e vôtre amour l'hymen vient
de serrer les noeuds,
Et de cant de vertus le brillant
assemblage, N'auroit pas de mon zele en ce
jour quelque hommage ?
Aux applaudissemens d'un aussi
noble choix
Muse, dans cette fêt,e entremêle
ta voix ; Signale tes transports, en chantant
l'hymenée
De ces jeunes amans qu'unit
cette journée.
PRINCE, dont labonté fait
tant d'honneur au rang,
Que la valeur distingue encor , plus que le sang; ®
Vous,de qui la sagesse a parû
dés l'enfance
Et dans qui le sçavoir ,égale la
naissance,
Quel bonheur pour vos feux
que tout a secondé
De trouver dans CONTI le
fang du grand CONDE', Et de revoir en vous tous les
traits de vos Peres,
Même esprit, même coeur, &
mêmes caratceres ? Quel secours, Couple auguste,
& quelle gloire un jour
L'Etat n'attend.il point des
° fruits de vôtre amour?
Vive image d'un pere élû Roy
par mente,
Fille du grand CONTI, des
grands Hommes l'elite,
Vous, que la pìeté, la raison,
la douceur
Elevent plus cent fois que toute
autre grandeur,
Pour le soûtien des lys dans a
paix, dans la guerre, Hâtez vous de donner des Heros
a la terre,
Qui jaloux du beau fang dont
ils seront sortis,
Fassent revivre en eux les
CONDE'S,lesCONTIS.
Pour vous, epoux charmans,
puissent les destinees
Filer un siecle entier de riantes
années!
De tourle monde aimez, de
vous seuls amoureux,
Puissiez-vous ne passer que des
momens heureux!, Que, pour rendre durable une : union si belle,
L'un à l'autre toujours soit conquête
nouvelle!
Que les ris, que les jeux s'empressenttouràtour
,
PRINCE, avec les plaisirs à
grossir vôtre cour!
Mais sur le Rhin déja j'entrevois
la victoire
[Jui la palme à la main vous
appelle à la gloire.
Allez par vôtre exemple échauffer
nos guerriers,
Chargé de myrte, allez mois- rfunner des lauriers.
IScrcniflimcs Mgr LE Duc
& Me LA DUCHESSE.
[ EPITALAME. Llustres rejettons des Heros
I de la France,
..e Ciel vous refervoit cette digne
alliance;
2oeurs formez l'un pour l'autre,
aussi tendres quxe neufs-,
)e vôtre amour l'hymen vient
de serrer les noeuds,
Et de cant de vertus le brillant
assemblage, N'auroit pas de mon zele en ce
jour quelque hommage ?
Aux applaudissemens d'un aussi
noble choix
Muse, dans cette fêt,e entremêle
ta voix ; Signale tes transports, en chantant
l'hymenée
De ces jeunes amans qu'unit
cette journée.
PRINCE, dont labonté fait
tant d'honneur au rang,
Que la valeur distingue encor , plus que le sang; ®
Vous,de qui la sagesse a parû
dés l'enfance
Et dans qui le sçavoir ,égale la
naissance,
Quel bonheur pour vos feux
que tout a secondé
De trouver dans CONTI le
fang du grand CONDE', Et de revoir en vous tous les
traits de vos Peres,
Même esprit, même coeur, &
mêmes caratceres ? Quel secours, Couple auguste,
& quelle gloire un jour
L'Etat n'attend.il point des
° fruits de vôtre amour?
Vive image d'un pere élû Roy
par mente,
Fille du grand CONTI, des
grands Hommes l'elite,
Vous, que la pìeté, la raison,
la douceur
Elevent plus cent fois que toute
autre grandeur,
Pour le soûtien des lys dans a
paix, dans la guerre, Hâtez vous de donner des Heros
a la terre,
Qui jaloux du beau fang dont
ils seront sortis,
Fassent revivre en eux les
CONDE'S,lesCONTIS.
Pour vous, epoux charmans,
puissent les destinees
Filer un siecle entier de riantes
années!
De tourle monde aimez, de
vous seuls amoureux,
Puissiez-vous ne passer que des
momens heureux!, Que, pour rendre durable une : union si belle,
L'un à l'autre toujours soit conquête
nouvelle!
Que les ris, que les jeux s'empressenttouràtour
,
PRINCE, avec les plaisirs à
grossir vôtre cour!
Mais sur le Rhin déja j'entrevois
la victoire
[Jui la palme à la main vous
appelle à la gloire.
Allez par vôtre exemple échauffer
nos guerriers,
Chargé de myrte, allez mois- rfunner des lauriers.
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Résumé : A LEURS ALTESSES Serenissimes Mgr LE DUC & Me LA DUCHESSE. EPITALAME.
Le texte est un épithalame célébrant l'union du Duc et de la Duchesse, deux nobles personnages. Il commence par une invocation aux illustres descendants des héros de France, soulignant l'honneur de leur alliance. Le poème loue la bonté, la valeur et la sagesse du Prince, et met en avant l'honneur de son union avec la fille du grand Conti. La Duchesse est décrite comme une figure de piété, de raison et de douceur, destinée à soutenir la paix et la guerre. Le poème exprime le souhait que leur union soit féconde et produise des héros dignes de leurs ancêtres. Il conclut par des vœux de bonheur et de succès militaires pour le Prince, l'encourageant à inspirer les guerriers et à revenir victorieux.
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3626
p. 93
« S. A. S. Mgr le Duc, marié le . Juillet 1713. [...] »
Début :
S. A. S. Mgr le Duc, marié le . Juillet 1713. [...]
Mots clefs :
Monseigneur le Duc, Marié, Armée
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texteReconnaissance textuelle : « S. A. S. Mgr le Duc, marié le . Juillet 1713. [...] »
S. A. S. Mgr le Duc, maríé le
juillet 1713. partit le 14. du
même mois pour l'armée.
juillet 1713. partit le 14. du
même mois pour l'armée.
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3627
p. 93-94
« Cette piece fut presentée à Leurs Altesses Serenissimes Mgr le [...] »
Début :
Cette piece fut presentée à Leurs Altesses Serenissimes Mgr le [...]
Mots clefs :
Altesses, Mariage, Pièce, Présentation , Gracieusement, Épître, Auteur
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texteReconnaissance textuelle : « Cette piece fut presentée à Leurs Altesses Serenissimes Mgr le [...] »
Cette pièce sur presentéeà
Leurs Altesses Serenissimes
vtgr le Duc & ~r la Duchesè)
Ie lendemain de la celeration
de leur mariage,qui
la reçûrent tre's- gracieusement
des mains de celui qui l'acomposée. Elle est dela
façon de la même personne
qui presenta à feu Mgr le
Duc deBourgogne,lorsqu'
il revenoit de sa conquête,
de Brisac,l'Epitre qui plut
si fort aux connoisseurs. Cet
Epitalame a eu trop de resist
site, pour caire le nom de
l'auteur, qui est M. Martineau,
Seigneur de Solleyne
en Bourgogne, fils de M.
Marrineau, President à Auxerre.
Leurs Altesses Serenissimes
vtgr le Duc & ~r la Duchesè)
Ie lendemain de la celeration
de leur mariage,qui
la reçûrent tre's- gracieusement
des mains de celui qui l'acomposée. Elle est dela
façon de la même personne
qui presenta à feu Mgr le
Duc deBourgogne,lorsqu'
il revenoit de sa conquête,
de Brisac,l'Epitre qui plut
si fort aux connoisseurs. Cet
Epitalame a eu trop de resist
site, pour caire le nom de
l'auteur, qui est M. Martineau,
Seigneur de Solleyne
en Bourgogne, fils de M.
Marrineau, President à Auxerre.
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Résumé : « Cette piece fut presentée à Leurs Altesses Serenissimes Mgr le [...] »
Le lendemain de leur mariage, le Duc et la Duchesse ont reçu avec grâce une pièce composée par M. Martineau, Seigneur de Solleyne. Ce dernier avait déjà présenté une épître au Duc de Bourgogne. L'épithalame, genre poétique célébrant les noces, a longtemps gardé son auteur anonyme en raison de résistances.
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3628
p. 95-100
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné au Duc d'Ormond le gouvernement [...]
Mots clefs :
Reine, Gouverneur, Chambre, Gardes, Garnison, Officiers, Projet, Milices, Impôts, Émeute
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
,
La Reine a donné au Duc
Ormond lc gouverneent
des 5. Ports, qui est
n des plus considerables
u Royaume, que possedoit
i devant le Comte de Dor-
°t,La Lieutenace a été donée
à Milord Ashburnam
endre du Duc d'Ormond,.
Le Chevalier Henry Bel-
LfIìs a ete fait Gouverneur
e la ville de Bervvick sur
es frontieres d'Ecosse. La
:harnbre en grand comité
; resolu d'accorder 832.81.liv.
sterlin pour l'entrerien des
gardes & des garnisons de
la grande Bretagne ;
29095
liv. pour la garnison de Minorque;
18771. liv. pour la
garnison deGibraltar; 38964.
pour ceUe deDunkerque;&
9300.liv. pour ce qui est du
auxtroupes de Saxe-Gotha.
On a présence une adresse
à la Reine, pour la prier de
faire communiquer à la
Chambre une estimation
des sommes necessaires
pour donner la demi-paye
aux Officiers de terre qui
ont été reformez.
La
La Chambre a ordonné
le dresser un projet d'acte
pour donner pouvoir aux
Commissaires chargez de
áíre construire cinquante
nouvelles Eglises, d'acheer
du terrain pour les Eglies,
pour les cemetieres,&
pour les maisons des Mi-*
nistres.
Le 28. May les Communes
lûrent un projec da£te
pour lever cette année les
milices, & elles resolurent
le presenter une adresse à
a Reine, pour la prier de
eur faire communiquer
une estimation de la demi
paye qui doit etre donnei
aux Officiers & aux
Chapelains
de l'artillerie qui
ont servi en Flandres, e
Espagne & ailleurs ; a
prés quoy la Chambre e
grand comité travailla au
moyens de lever le subside
& il fut resolu de mettre
une imposition de deux
schelins par aune sur lc
roiles a faire des voiles, cm
[crone aportees durant sep
ans des paysetrangers;&
qu'au contraire on diminueraun
schelin par autM
sur les mêmes toiles fabriquées
dans le Royaume, &
qui [crone transportées aux
pays étrangers ;qu'on fera
la même grace aux tabacs
gâtez dans les magasins.
Les lettres d'Edimbourg
du 30. Juin portent qu'il y
a eu un grand tumulte,á
cause que les Officiers de
la Doüane avoient consisque
des marchandises qu'-
on faisoit entrer en fraude.
La populace se soûleva, enfonça
les portes de la Doüane
, jetta deux des Officiers
dans la riviere, qui ne furent
pas noyez, & enleva
les marchandises. Le Commandant
du château fut
obligé d'envoyer un detachement
de la garnison
pour appaiser ce desordre.
,
La Reine a donné au Duc
Ormond lc gouverneent
des 5. Ports, qui est
n des plus considerables
u Royaume, que possedoit
i devant le Comte de Dor-
°t,La Lieutenace a été donée
à Milord Ashburnam
endre du Duc d'Ormond,.
Le Chevalier Henry Bel-
LfIìs a ete fait Gouverneur
e la ville de Bervvick sur
es frontieres d'Ecosse. La
:harnbre en grand comité
; resolu d'accorder 832.81.liv.
sterlin pour l'entrerien des
gardes & des garnisons de
la grande Bretagne ;
29095
liv. pour la garnison de Minorque;
18771. liv. pour la
garnison deGibraltar; 38964.
pour ceUe deDunkerque;&
9300.liv. pour ce qui est du
auxtroupes de Saxe-Gotha.
On a présence une adresse
à la Reine, pour la prier de
faire communiquer à la
Chambre une estimation
des sommes necessaires
pour donner la demi-paye
aux Officiers de terre qui
ont été reformez.
La
La Chambre a ordonné
le dresser un projet d'acte
pour donner pouvoir aux
Commissaires chargez de
áíre construire cinquante
nouvelles Eglises, d'acheer
du terrain pour les Eglies,
pour les cemetieres,&
pour les maisons des Mi-*
nistres.
Le 28. May les Communes
lûrent un projec da£te
pour lever cette année les
milices, & elles resolurent
le presenter une adresse à
a Reine, pour la prier de
eur faire communiquer
une estimation de la demi
paye qui doit etre donnei
aux Officiers & aux
Chapelains
de l'artillerie qui
ont servi en Flandres, e
Espagne & ailleurs ; a
prés quoy la Chambre e
grand comité travailla au
moyens de lever le subside
& il fut resolu de mettre
une imposition de deux
schelins par aune sur lc
roiles a faire des voiles, cm
[crone aportees durant sep
ans des paysetrangers;&
qu'au contraire on diminueraun
schelin par autM
sur les mêmes toiles fabriquées
dans le Royaume, &
qui [crone transportées aux
pays étrangers ;qu'on fera
la même grace aux tabacs
gâtez dans les magasins.
Les lettres d'Edimbourg
du 30. Juin portent qu'il y
a eu un grand tumulte,á
cause que les Officiers de
la Doüane avoient consisque
des marchandises qu'-
on faisoit entrer en fraude.
La populace se soûleva, enfonça
les portes de la Doüane
, jetta deux des Officiers
dans la riviere, qui ne furent
pas noyez, & enleva
les marchandises. Le Commandant
du château fut
obligé d'envoyer un detachement
de la garnison
pour appaiser ce desordre.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le document décrit plusieurs décisions politiques en Angleterre. La Reine a confié au Duc d'Ormond le gouvernement des Cinq Ports, précédemment sous l'autorité du Comte de Dorset. Milord Ashburnam a été nommé lieutenant sous les ordres du Duc d'Ormond. Le Chevalier Henry Bellasis a été nommé Gouverneur de Berwick. Le Parlement a alloué des fonds pour l'entretien des gardes et garnisons en Grande-Bretagne, à Minorque, Gibraltar, Dunkerque, et pour les troupes de Saxe-Gotha. Une adresse à la Reine a été présentée pour estimer les sommes nécessaires à la demi-paye des officiers réformés. La Chambre des Communes a ordonné la rédaction d'un projet de loi pour construire cinquante nouvelles églises et acquérir des terrains. Le 28 mai, les Communes ont lu un projet de loi pour lever les milices et ont résolu de présenter une adresse à la Reine pour la demi-paye des officiers et aumôniers de l'artillerie. Le Parlement a décidé d'imposer deux schelins par aune sur les toiles importées et de réduire d'un schelin par aune l'impôt sur les toiles exportées. Des troubles ont éclaté à Édimbourg le 30 juin contre les officiers des douanes, obligeant le commandant du château à envoyer des troupes pour rétablir l'ordre.
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3629
p. 100-107
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a fait Brigadier de ses armées Don Francisco [...]
Mots clefs :
Brigadier, Armées, Colonel, Recrues, Magasins, Officiers, Gouvernement, Catalogne, Évacuation, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvellesd'Espagne.
Le Roy a fait Brigadier
de ses armées Don Francisco
Bruno de Cano, Colonel
du regiment d'infanterie
d'Ostende,enconsideration
des services qu'il
a rendus aux Pays-Bas,surtout
au blocus de Girone,
où il s'est fort distingué.
Les recruës & la remonte
de la cavalerie sont achevées,
& tous les magasins
de la frontiere font remplis
: neanmoins le Roy a
fait donner quatre cent
mille écus aux Munitionnaires,
de l'argent qui lui
est venu des Indes, afin que
les troupes soient abondamment
pourvues de toutes
les choses necessaires.
Sa Majeste a nommc
cinq Officiers de Robe,tous
Catalans, pour regler le
gouvernement politique
de la Caralogne, avec ordre
d'accorder a cette Principauré
tous les privileges
qui ne porteront point de
prejudice à sa Souveraineté.
On croit qu'ils seront
reglez sur le pied des
Royaumes d'Arragon & de
Valence.
Les lettres de Catalogne
du 19 Juin portent que Tefcadre
Angloise étoit revenuë
dePort Mahon,oùdie
e,rolt retourne,e pour y
charger des provisions,pendant
que le Vice-Amiral
Jennings, qui étoitresté a |
arcelone, prenoit avec le
Comte de Staremberg des
mesures pour lembarquement
des troupes Allemanles;
que le Marquis de Cera
Grimaldi, Commissaire
general pour l'évacuation
le la Catalogne, avoit reçû
me lettre du Comte de Staemberg
,
qui lui marquoic
que s'il vouloit se rendre le
3.àCervera,ilytrouveaoít
un Commissaire Alleman,
qu'il avoit nomine
pour regler avec lui la sortie
des troupes de l'Archiduc,
& qu'on croit qu'on
fera avancer l'armée du
Roy pour couvrir leur em
barquement, & empêcher
qu'elles ne soient insultées
par les Catalans, qui [ontj
irritez de leur depart; que
les Officiers Allemans étoient
obligez de vendre la
plupart de leurs equipages,
à cause qu'ils manquoienc
de vaisseaux de transport
pour les embarquer tous.
Les dernieres lettres de
Catalogne portent que le
Marquis de Ceva Grimaldi
& Don FranciscoPineda
qui ont été nommez CommiiTaires
pour regler l'évacuation
de la Catalog ne, &
v assister,s'ecoienc assemblez
à Cervera avec les
Commissaires nommez par
le General Staremberg;
que les troupes du Roy
s'assembloient
pour prendre
possession decette Principauré:
mais que l'evacuadon
étoit retardée, parce fluil n'y avoir Dre pas un nom, suffisant de bátimens de
charge pour transporter
toutes les troupes Allemandes
} qu une partie de ceux
tG.u'on avoir fretez en Italie
refusoient de partir, à moins
qu'on ne leur payât d'avance
ce qui leura ere promis.
On écrit de Girone que
le Sieur de Maleden, Commandant
de Cadaquez
,
ayant appcrcù quatre galiotes
Majorquines faisant
route vers le Cap de Creus,
jugea qu'elles viendroient
se mettre à l'abri de la petite
Ille Fredosa, pour enlever
huit barques chargées
de farine qui alloient à Roses
,
prit cinquante grenadiers
du regiment Suisse de
Castelas, & alla se mettre
n embuscade dans cette
sle. Deux galiotes,l'une
pontée de quatre-vingtix
hommes, ôc l'autre de
eize, entrerent dans le
rort) les aucres les suivant: -
nais ayant été decouvert,
1 fut contraint de charger
es deux premiéres, qui
iprés avoir soutenu un
grand feu, furent obligées
de se rendre, aprés avoir
eu quinze hommes tuez, plusieurs blessez, IX soixante
& quinze faits prisonniers.
Le Roy a fait Brigadier
de ses armées Don Francisco
Bruno de Cano, Colonel
du regiment d'infanterie
d'Ostende,enconsideration
des services qu'il
a rendus aux Pays-Bas,surtout
au blocus de Girone,
où il s'est fort distingué.
Les recruës & la remonte
de la cavalerie sont achevées,
& tous les magasins
de la frontiere font remplis
: neanmoins le Roy a
fait donner quatre cent
mille écus aux Munitionnaires,
de l'argent qui lui
est venu des Indes, afin que
les troupes soient abondamment
pourvues de toutes
les choses necessaires.
Sa Majeste a nommc
cinq Officiers de Robe,tous
Catalans, pour regler le
gouvernement politique
de la Caralogne, avec ordre
d'accorder a cette Principauré
tous les privileges
qui ne porteront point de
prejudice à sa Souveraineté.
On croit qu'ils seront
reglez sur le pied des
Royaumes d'Arragon & de
Valence.
Les lettres de Catalogne
du 19 Juin portent que Tefcadre
Angloise étoit revenuë
dePort Mahon,oùdie
e,rolt retourne,e pour y
charger des provisions,pendant
que le Vice-Amiral
Jennings, qui étoitresté a |
arcelone, prenoit avec le
Comte de Staremberg des
mesures pour lembarquement
des troupes Allemanles;
que le Marquis de Cera
Grimaldi, Commissaire
general pour l'évacuation
le la Catalogne, avoit reçû
me lettre du Comte de Staemberg
,
qui lui marquoic
que s'il vouloit se rendre le
3.àCervera,ilytrouveaoít
un Commissaire Alleman,
qu'il avoit nomine
pour regler avec lui la sortie
des troupes de l'Archiduc,
& qu'on croit qu'on
fera avancer l'armée du
Roy pour couvrir leur em
barquement, & empêcher
qu'elles ne soient insultées
par les Catalans, qui [ontj
irritez de leur depart; que
les Officiers Allemans étoient
obligez de vendre la
plupart de leurs equipages,
à cause qu'ils manquoienc
de vaisseaux de transport
pour les embarquer tous.
Les dernieres lettres de
Catalogne portent que le
Marquis de Ceva Grimaldi
& Don FranciscoPineda
qui ont été nommez CommiiTaires
pour regler l'évacuation
de la Catalog ne, &
v assister,s'ecoienc assemblez
à Cervera avec les
Commissaires nommez par
le General Staremberg;
que les troupes du Roy
s'assembloient
pour prendre
possession decette Principauré:
mais que l'evacuadon
étoit retardée, parce fluil n'y avoir Dre pas un nom, suffisant de bátimens de
charge pour transporter
toutes les troupes Allemandes
} qu une partie de ceux
tG.u'on avoir fretez en Italie
refusoient de partir, à moins
qu'on ne leur payât d'avance
ce qui leura ere promis.
On écrit de Girone que
le Sieur de Maleden, Commandant
de Cadaquez
,
ayant appcrcù quatre galiotes
Majorquines faisant
route vers le Cap de Creus,
jugea qu'elles viendroient
se mettre à l'abri de la petite
Ille Fredosa, pour enlever
huit barques chargées
de farine qui alloient à Roses
,
prit cinquante grenadiers
du regiment Suisse de
Castelas, & alla se mettre
n embuscade dans cette
sle. Deux galiotes,l'une
pontée de quatre-vingtix
hommes, ôc l'autre de
eize, entrerent dans le
rort) les aucres les suivant: -
nais ayant été decouvert,
1 fut contraint de charger
es deux premiéres, qui
iprés avoir soutenu un
grand feu, furent obligées
de se rendre, aprés avoir
eu quinze hommes tuez, plusieurs blessez, IX soixante
& quinze faits prisonniers.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi a promu Don Francisco Bruno de Cano au grade de brigadier pour ses services aux Pays-Bas, notamment lors du blocus de Girone. Les recrutements et les approvisionnements de la cavalerie sont achevés, et le roi a alloué quatre cent mille écus aux munitionnaires pour assurer l'approvisionnement des troupes. Sa Majesté a nommé cinq officiers catalans pour régler le gouvernement politique de la Catalogne, en accordant des privilèges similaires à ceux des royaumes d'Aragon et de Valence. Les lettres de Catalogne du 19 juin rapportent le retour de la flotte anglaise à Port Mahon pour charger des provisions, tandis que le vice-amiral Jennings et le comte de Staremberg prenaient des mesures pour l'embarquement des troupes allemandes. Le marquis de Ceva Grimaldi, commissaire général pour l'évacuation de la Catalogne, a reçu une lettre du comte de Staremberg proposant une rencontre à Cervera pour régler la sortie des troupes de l'Archiduc. L'évacuation est retardée en raison du manque de navires de transport. À Girone, le sieur de Maleden a capturé deux galiotes majorquines après une embuscade, faisant quinze morts, plusieurs blessés et soixante-quinze prisonniers.
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3630
p. 108-113
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Les ambassadeurs d'Espagne continuent leurs conferences avec ceux [...]
Mots clefs :
Ambassadeurs, Conférences, Traités, Grande-Bretagne, Portugal, Électeurs, Troupes, Régiments, Rhin, Tumulte
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles d'Utrecht. ])
- Les ambassadeurs d'Es
pagne continuent leui
conferences avec ceux de
la Reine de la grande Bre
tagne, de Portugal, &
des Etats Generaux. Or
espere que les deux traitez
feront conclus dans.
peu & signez. Letraité
avec la Grande Bretagne
doit être incessamment
conclu. Il est survenuquel
ques difficultez touchan
celui de Portugal
, qui
nt oblige les Plenipoentiaires
a envoyer des
bini^rs a Madrid & a LisoLnene.
Baron Carg & le Bairn
de Malknecht, Minisies
des Electeurs de Coloe
& de Baviere, font pard'Utrecht
pour aller re.
Duver leurs maîtres, aes
avoir terminé ce qui
gardoit les interêtsde ces
rinces avec cette Répulique.
On mande de Cologne
ue les troupes de Vvirmberg
,
qui consistent en
un regiment de cavalerie
& trois d'infanterie, de
voient arriver le premier
Juillet prés de Cologne |
avec deux regimens d'in
fanterie de Munster & u
de Holstein-Gottorp)pou
marcher vers l'Empire; qu
les six regimens de cavale!
rie & les huit d'infanterie
du Duc de Hanover cam
poient encore prés de Lim
bourg sur le Lahn
; que le
troupes Saxonnes qui viennent
des Pays Bas, com
posées d'un regiment de
cavalerie, de deux de dra.íï
gons, & de sept bataillons,
avoient passé le Rhin à
Mulheim & à Cologne le
29.Juin ; qu'on ne sçavoit
pas si clles remonteroient
vers le haut Rhin, qu'on parce assuroit que leur General
avoit reçû ordre de
les faire marcher vers laSaxe
; que les troupes de
Prusse étoient vers Nuys,
dans le bas Electorat de
Cologne, & que celles de
Munster & de Hesse Cassel
n'etoient pas encore en
mouvement: de sorte que
l'armée de l'Empire ne
pourra pas être sitôt assemblée.
On mande de Gand qu'il
y a eu un grand tumulte,
à cause d'un soldat Anglois
qui fut au nom de ses camarades
demander une
somme qu'on leur retenoit
pour leurs tentes au Gene-j
ral Sabine, qui le fit arrê-r
ter& mettre entre les mains jl
du Prevôt. Le bruit s'etancrépandu
qu'il alloit etrei
executé
,
plus de mille fol-j
dats s'attrouperent la nuid
du 22. au 23. de Juin, déIi-:
vrerent le prisonnier
,
elû-t
renc;
rent un grenadier pour General,
& se retrancherent
si bien derriere un pont,
on ils mirent trois pieces de
canon, qu'on fut obligé de
leur accorder une amnistie
generale, & leur promettre
l'argentqu'ils demandoient
ce;
- Les ambassadeurs d'Es
pagne continuent leui
conferences avec ceux de
la Reine de la grande Bre
tagne, de Portugal, &
des Etats Generaux. Or
espere que les deux traitez
feront conclus dans.
peu & signez. Letraité
avec la Grande Bretagne
doit être incessamment
conclu. Il est survenuquel
ques difficultez touchan
celui de Portugal
, qui
nt oblige les Plenipoentiaires
a envoyer des
bini^rs a Madrid & a LisoLnene.
Baron Carg & le Bairn
de Malknecht, Minisies
des Electeurs de Coloe
& de Baviere, font pard'Utrecht
pour aller re.
Duver leurs maîtres, aes
avoir terminé ce qui
gardoit les interêtsde ces
rinces avec cette Répulique.
On mande de Cologne
ue les troupes de Vvirmberg
,
qui consistent en
un regiment de cavalerie
& trois d'infanterie, de
voient arriver le premier
Juillet prés de Cologne |
avec deux regimens d'in
fanterie de Munster & u
de Holstein-Gottorp)pou
marcher vers l'Empire; qu
les six regimens de cavale!
rie & les huit d'infanterie
du Duc de Hanover cam
poient encore prés de Lim
bourg sur le Lahn
; que le
troupes Saxonnes qui viennent
des Pays Bas, com
posées d'un regiment de
cavalerie, de deux de dra.íï
gons, & de sept bataillons,
avoient passé le Rhin à
Mulheim & à Cologne le
29.Juin ; qu'on ne sçavoit
pas si clles remonteroient
vers le haut Rhin, qu'on parce assuroit que leur General
avoit reçû ordre de
les faire marcher vers laSaxe
; que les troupes de
Prusse étoient vers Nuys,
dans le bas Electorat de
Cologne, & que celles de
Munster & de Hesse Cassel
n'etoient pas encore en
mouvement: de sorte que
l'armée de l'Empire ne
pourra pas être sitôt assemblée.
On mande de Gand qu'il
y a eu un grand tumulte,
à cause d'un soldat Anglois
qui fut au nom de ses camarades
demander une
somme qu'on leur retenoit
pour leurs tentes au Gene-j
ral Sabine, qui le fit arrê-r
ter& mettre entre les mains jl
du Prevôt. Le bruit s'etancrépandu
qu'il alloit etrei
executé
,
plus de mille fol-j
dats s'attrouperent la nuid
du 22. au 23. de Juin, déIi-:
vrerent le prisonnier
,
elû-t
renc;
rent un grenadier pour General,
& se retrancherent
si bien derriere un pont,
on ils mirent trois pieces de
canon, qu'on fut obligé de
leur accorder une amnistie
generale, & leur promettre
l'argentqu'ils demandoient
ce;
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le texte traite des négociations diplomatiques et des mouvements militaires à Utrecht. Les ambassadeurs d'Espagne discutent avec ceux de la Grande-Bretagne, du Portugal et des États Généraux. Les traités avec la Grande-Bretagne devraient être rapidement conclus, tandis que des difficultés avec le Portugal nécessitent l'envoi de binômes à Madrid et Lisbonne. Les barons Carg et Malknecht, ministres des Électeurs de Cologne et de Bavière, retournent auprès de leurs maîtres après des affaires avec la République. Sur le plan militaire, les troupes de Wirnberg, composées de cavalerie et d'infanterie, doivent arriver près de Cologne le 1er juillet avec des renforts de Munster et de Holstein-Gottorp pour marcher vers l'Empire. Les troupes du Duc de Hanovre campent près de Limburg, tandis que les troupes saxonnes, venues des Pays-Bas, ont traversé le Rhin. Les troupes prussiennes sont près de Nuys, mais celles de Munster et de Hesse Cassel retardent l'assemblée de l'armée de l'Empire. À Gand, un tumulte a éclaté à cause d'un soldat anglais. Après son arrestation, plus de mille soldats se sont rassemblés, ont libéré le prisonnier, élu un général et se sont retranchés derrière un pont avec des canons. Une amnistie générale et le paiement de la somme demandée ont été accordés pour apaiser la situation.
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3631
p. 113-122
Nouvelles de l'armée.
Début :
Le Maréchal de Villars ayant reglé avec le Maréchal de [...]
Mots clefs :
Maréchal, Villars, Attaque, Landau, Tranchée, Régiments, Troupes, Siège, Canons, Prisonniers
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de l'armée.
Nouvelles de I'armee.
Le Maréchal de Villars
ayant reglé avec le Maréchal
de Besons & le Sieur
de
-
Vallory l'attaque de
Landau, & le jour de Toui1
verture de la tranchée, il
fit élever un retranchement
d'onze cent toises, pour occuper
la sortie du pont de
Philisbourg. Le Comte de
Broglio fut détaché pour,
allcr du côté de Vvorms
avec vingt escadrons, ramasser
les grains des campagnes
voisines de Mayence
: il étoit soûtenu par le
Marquis d'Alegre,qui campoit
avec cent escadrons
dans la plaine de Frankendal.
Le Comtc de Coigny
gardoit avec un corps de
troupes les bords du Rhin
depuis le camp jusqu'àYochenum,
& le Comte du
Bourg avec un autre corps
usqu'au Fort Loüis. Le Maréchal
de Villars a laissé en
Alsace vers Brisac plusieurs
Dataillons & escadrons,
pour s'opposer au corps que
es ennemis ont dans la Foaêt
noire.
Le Sieur de Dillon Lieuestant
general fut détaché
jour aller attaquer la ville
5c le château de Keiferlauern,
qui se rendirent Ie: 24.
Juin. La garnison futfaite
prisonniere de guerre, au
nombre de cent fantassins
ou hussars, avec urn*Ctolo- nel & quarante Officiers,
qui furent conduits aChalons.
On y a trouvé huit canons
& deux mortiers ;
beaucoup de munitions 6c
de vivres. LeSieur de saint:
Pierre,Brigadier d'infanrerie,
& Lieutenant Colonel
du regiment de fainc;
Valier, y a été dangerewfe-j
ment blessé. Aprés la prises
de Keiserlautern le Sieurj
Dillon détacha le Baron dei
d
Sandraski, Brigadier d'arrriée,
commandant le regiment
de Courcillon, avec
trois cent chevaux, pour
aller investir le château de
Vvolfstein, & sommer le
Commandantde se rendre;
ce qu'il refusa, à moins qu'il ne fût attaqué dans les sorties.
Le Sieur Dillon en éstant
averti
, y envoya six
compagnies de grenadiers,
avec deux mortiers & deux
canons. Sitôt qu'on eut tiré
trente volées de canon, ils
le rendirent prisonniers de
guerre
au nombre de cent
hommes.
Le 25. le Maréchal de
Villars alla visiter le siege
de l'ouvrage à corne qui
couvre le passage du pont
volant de Manheim, que
le Comte d'Albergotty,
Lieutenant general, attaquoit
par son ordre. Ce
poste est trés-fort, ayant
deux fossez pleins d'eau, 6c
communication par leRhin,
avec les ennemis.
Le Maréchal de Befons;
fit faire la nuit du 24. au 2;.,
Juin l'ouverture de la tranchée
devant Landau par le
Comte du Bourg Lieutelant
general, & le Marquis
le Mimeure Maréchal de
amp , avec les regimens
e Navarre, de Saillant,
e Sourches, & de Dillon.
elle fut ouverte à la droite
e l'ouvrage à corne de la
orte de France,& fut pousée
à la demi-portée de fu-
1 des premiers ouvrages
e la place. Nous n'y avons
erdu qu'un grenadier,les
ssiegez ne nous ayant aper^
us qu'à la pointe du
our.
Le 2.r.au soir la tranchée
ut relevée par le Marquis
de Silly avec les regiment
de la Marine, de la Chene.
Jaye, de Medoc, & du
Royal-Baviere. ?!
Le 26. par le Marquis del
saint Fremont 3c le Cheva
lier de Broglio
, avec les ren
gimens d'Orleans, deTallard,
de Vermandois, & de
saintAnge. 11t
-
Le 27. par les Marquis des
Hautefort & de Grancey }:
avec les regimens de Bro£-
se,d'Alsace, & de Chartres.
:,' Lesassiegezfirent unes
sortie le 12. de ce mois ; ils
furent
Furent repoussez jusqu'a.
leur contrescarpe par les
regimens. de Navarre &
d'Auxerrois, avec perte de
:>art & d'autre. Le Marquis
de Biron, qui avoit
monté la tranchée ce jourà,
cut le bras gauche cas
é Le Sieur Jacquier, Brigadier
d'Ingenieurs, fiic
fcleflc à la tête d'un éclat de
bombe ;le Sieur le Camus
[ngenieur de Brifac
,
fut
aussi blessé dangereuse- ment.* [.Lcs lettres de l'arméedu.
portent qu'on avoit poussé
les approches jusqui
quarante toises du premier
ouvrage avance du cote de
la Justice, qui est une redoute
en forme de tenailles,
revêtuë à douze pieds
de hauteur,ayant une gorge
fermee d'un mur erenelé
, avec un chemin couvert
& une communication
avec la ville,défendu des
deux côtez par des parapets
j & qu'on avoit pouisé
"une parallele de quatre à
cinq cent toises
,
fortisiée
adu miolieu
Le Maréchal de Villars
ayant reglé avec le Maréchal
de Besons & le Sieur
de
-
Vallory l'attaque de
Landau, & le jour de Toui1
verture de la tranchée, il
fit élever un retranchement
d'onze cent toises, pour occuper
la sortie du pont de
Philisbourg. Le Comte de
Broglio fut détaché pour,
allcr du côté de Vvorms
avec vingt escadrons, ramasser
les grains des campagnes
voisines de Mayence
: il étoit soûtenu par le
Marquis d'Alegre,qui campoit
avec cent escadrons
dans la plaine de Frankendal.
Le Comtc de Coigny
gardoit avec un corps de
troupes les bords du Rhin
depuis le camp jusqu'àYochenum,
& le Comte du
Bourg avec un autre corps
usqu'au Fort Loüis. Le Maréchal
de Villars a laissé en
Alsace vers Brisac plusieurs
Dataillons & escadrons,
pour s'opposer au corps que
es ennemis ont dans la Foaêt
noire.
Le Sieur de Dillon Lieuestant
general fut détaché
jour aller attaquer la ville
5c le château de Keiferlauern,
qui se rendirent Ie: 24.
Juin. La garnison futfaite
prisonniere de guerre, au
nombre de cent fantassins
ou hussars, avec urn*Ctolo- nel & quarante Officiers,
qui furent conduits aChalons.
On y a trouvé huit canons
& deux mortiers ;
beaucoup de munitions 6c
de vivres. LeSieur de saint:
Pierre,Brigadier d'infanrerie,
& Lieutenant Colonel
du regiment de fainc;
Valier, y a été dangerewfe-j
ment blessé. Aprés la prises
de Keiserlautern le Sieurj
Dillon détacha le Baron dei
d
Sandraski, Brigadier d'arrriée,
commandant le regiment
de Courcillon, avec
trois cent chevaux, pour
aller investir le château de
Vvolfstein, & sommer le
Commandantde se rendre;
ce qu'il refusa, à moins qu'il ne fût attaqué dans les sorties.
Le Sieur Dillon en éstant
averti
, y envoya six
compagnies de grenadiers,
avec deux mortiers & deux
canons. Sitôt qu'on eut tiré
trente volées de canon, ils
le rendirent prisonniers de
guerre
au nombre de cent
hommes.
Le 25. le Maréchal de
Villars alla visiter le siege
de l'ouvrage à corne qui
couvre le passage du pont
volant de Manheim, que
le Comte d'Albergotty,
Lieutenant general, attaquoit
par son ordre. Ce
poste est trés-fort, ayant
deux fossez pleins d'eau, 6c
communication par leRhin,
avec les ennemis.
Le Maréchal de Befons;
fit faire la nuit du 24. au 2;.,
Juin l'ouverture de la tranchée
devant Landau par le
Comte du Bourg Lieutelant
general, & le Marquis
le Mimeure Maréchal de
amp , avec les regimens
e Navarre, de Saillant,
e Sourches, & de Dillon.
elle fut ouverte à la droite
e l'ouvrage à corne de la
orte de France,& fut pousée
à la demi-portée de fu-
1 des premiers ouvrages
e la place. Nous n'y avons
erdu qu'un grenadier,les
ssiegez ne nous ayant aper^
us qu'à la pointe du
our.
Le 2.r.au soir la tranchée
ut relevée par le Marquis
de Silly avec les regiment
de la Marine, de la Chene.
Jaye, de Medoc, & du
Royal-Baviere. ?!
Le 26. par le Marquis del
saint Fremont 3c le Cheva
lier de Broglio
, avec les ren
gimens d'Orleans, deTallard,
de Vermandois, & de
saintAnge. 11t
-
Le 27. par les Marquis des
Hautefort & de Grancey }:
avec les regimens de Bro£-
se,d'Alsace, & de Chartres.
:,' Lesassiegezfirent unes
sortie le 12. de ce mois ; ils
furent
Furent repoussez jusqu'a.
leur contrescarpe par les
regimens. de Navarre &
d'Auxerrois, avec perte de
:>art & d'autre. Le Marquis
de Biron, qui avoit
monté la tranchée ce jourà,
cut le bras gauche cas
é Le Sieur Jacquier, Brigadier
d'Ingenieurs, fiic
fcleflc à la tête d'un éclat de
bombe ;le Sieur le Camus
[ngenieur de Brifac
,
fut
aussi blessé dangereuse- ment.* [.Lcs lettres de l'arméedu.
portent qu'on avoit poussé
les approches jusqui
quarante toises du premier
ouvrage avance du cote de
la Justice, qui est une redoute
en forme de tenailles,
revêtuë à douze pieds
de hauteur,ayant une gorge
fermee d'un mur erenelé
, avec un chemin couvert
& une communication
avec la ville,défendu des
deux côtez par des parapets
j & qu'on avoit pouisé
"une parallele de quatre à
cinq cent toises
,
fortisiée
adu miolieu
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Résumé : Nouvelles de l'armée.
Le maréchal de Villars, en collaboration avec les maréchaux de Besons et Vallory, a planifié l'attaque de Landau. Le 24 juin, il a fait construire un retranchement pour contrôler la sortie du pont de Philisbourg. Le comte de Broglio a été envoyé vers Worms avec vingt escadrons pour rassembler des grains, soutenu par le marquis d'Alegre avec cent escadrons à Frankendal. Le comte de Coigny et le comte du Bourg ont gardé les bords du Rhin avec leurs troupes respectives. Des détachements ont été laissés en Alsace pour contrer les ennemis dans la Forêt-Noire. Le même jour, le sieur de Dillon, lieutenant général, a attaqué et pris la ville et le château de Keiserlautern, capturant cent fantassins ou hussards, un colonel, quarante officiers, huit canons et deux mortiers. Le sieur de Saint-Pierre et le sieur Valier ont été blessés lors de cette opération. Après cette prise, le baron de Sandraski a été envoyé pour investir le château de Wolfstein, qui s'est rendu après un bombardement. Le 25 juin, le maréchal de Villars a visité le siège de l'ouvrage à corne couvrant le passage du pont volant de Mannheim, attaqué par le comte d'Albergotti. La nuit du 24 au 25 juin, le maréchal de Besons a ouvert la tranchée devant Landau avec plusieurs régiments. La tranchée a été relevée les jours suivants par différents maréchaux et régiments. Le 27 juin, les assiégés ont tenté une sortie, repoussée par les régiments de Navarre et d'Auxerrois. Plusieurs officiers ont été blessés lors de cette opération. Les approches ont été poussées jusqu'à quarante toises du premier ouvrage avancé du côté de la Justice, une redoute fortifiée. Une parallèle de quatre à cinq cents toises a été construite et fortifiée au milieu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3632
p. 123-124
Estat des troupes qui sont dans Landau.
Début :
BATAILLONS. Palatin. Nassau, 1. Chomberne, Mayence, 1. [...]
Mots clefs :
Bataillons, Troupes, Landau, Escadrons, Compagnie, Cavalerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Estat des troupes qui sont dans Landau.
Bfiat des troupes qui sont
, dans Landau.
BATAILLONS.
v Palatin.
Nassau, I.
Chomberne, 1.
Mayence.
Goler, 2.
Franconie.
Darmstat, 2.
Anhalt, 2. DtfHf/f.
Anspach, I.
Imperiaux.
Gombertein, I.
Dornay, I.
DeBens, 1.
Total 12. bataillons.
Et3. escadrons d'Hussars,
& une compagnie franche
de cavalerie.
, dans Landau.
BATAILLONS.
v Palatin.
Nassau, I.
Chomberne, 1.
Mayence.
Goler, 2.
Franconie.
Darmstat, 2.
Anhalt, 2. DtfHf/f.
Anspach, I.
Imperiaux.
Gombertein, I.
Dornay, I.
DeBens, 1.
Total 12. bataillons.
Et3. escadrons d'Hussars,
& une compagnie franche
de cavalerie.
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3633
p. 124-125
IMPROMPTU.
Début :
De toutes les beautez qu'amour tient sous sa loy, [...]
Mots clefs :
Impromptu, Amour, Seconde, Plaire, Monde
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IMPROMPTU.
IMPROMPTU.
Par M. de S * If If.
DE toutes les b ast'ez,
an amour tient (oia
saley, ---
En if-.:' uie _1t..:JIe à toy?
Veut-etre: mats du moins
jecroy
Qj*en ce qui m'afiaté tu
rias point deseconde;
C'est' que tu plats à tout
le monde,
Et que tun'asjamaisvouluplaire
qu'àmoy.
Par M. de S * If If.
DE toutes les b ast'ez,
an amour tient (oia
saley, ---
En if-.:' uie _1t..:JIe à toy?
Veut-etre: mats du moins
jecroy
Qj*en ce qui m'afiaté tu
rias point deseconde;
C'est' que tu plats à tout
le monde,
Et que tun'asjamaisvouluplaire
qu'àmoy.
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3634
p. 125-126
RÉPONSE.
Début :
Si tu veux que je te réponse En quatre mots de bonne foy, [...]
Mots clefs :
Réponse, Plaire, Digne, Bonne foi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE.
RE'PONSE.
Si tu Veux que je te rlponde
En quatre mots de bonne
Joy,
Tu tie penses pM comme
moy, Je voudlroeis plaire à tout monde,
Pour t:re plus digne de
toy.
Si tu Veux que je te rlponde
En quatre mots de bonne
Joy,
Tu tie penses pM comme
moy, Je voudlroeis plaire à tout monde,
Pour t:re plus digne de
toy.
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3635
p. 126-129
Questions, [titre d'après la table]
Début :
Cet Impromptu et sa réponse peuvent donner matière à une [...]
Mots clefs :
Impromptu, Réponse, Dissertation galante, Question, Amant, Jaloux, Raison, Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Questions, [titre d'après la table]
Cet Impromptu & sa
reponse peuvent donner
marierc áune dissertation
galante, &C tenir
lieu d'une premiere question
pour le Mercure. j
f
Seconde question sur le
memesujet.
Vn amant peut-iletre
delicatsans etre jaloux ?
Troisiemequestion
morale.
Si le pauvre peut etre
1tuffi heureux que Le riche5
à vertu égale.
Quatrieme question.
Si la raison peut veritablement
etn maitreffln
de l'amour.
Onaenvoyécesquestions,
& on en redemande
par plusieurs lettres
anonimes. Voudroit-
on réveiller l'auteur
du Mercure? Cela
fera difficile, car il dort
volontairement. Il fan*
dra voir si la paix generalc
pourra lui donner
des correspondances &
des secours proportionnez
a son zel e ic a sa vanité
; car il est bien lasdc
voir courir fous son nom
des Mercures imparfaits
où il a si peu de part,
Jeprieceuxqui m'ont
donné ces questions de
m'envoyer promtement
les réponses; ils peuvent
les avoir toutes faites,& (
doivent être moins paresseux
que les autres , puis qu'ils aiment ces
fortes d'amusemens dans
le Mercure.
reponse peuvent donner
marierc áune dissertation
galante, &C tenir
lieu d'une premiere question
pour le Mercure. j
f
Seconde question sur le
memesujet.
Vn amant peut-iletre
delicatsans etre jaloux ?
Troisiemequestion
morale.
Si le pauvre peut etre
1tuffi heureux que Le riche5
à vertu égale.
Quatrieme question.
Si la raison peut veritablement
etn maitreffln
de l'amour.
Onaenvoyécesquestions,
& on en redemande
par plusieurs lettres
anonimes. Voudroit-
on réveiller l'auteur
du Mercure? Cela
fera difficile, car il dort
volontairement. Il fan*
dra voir si la paix generalc
pourra lui donner
des correspondances &
des secours proportionnez
a son zel e ic a sa vanité
; car il est bien lasdc
voir courir fous son nom
des Mercures imparfaits
où il a si peu de part,
Jeprieceuxqui m'ont
donné ces questions de
m'envoyer promtement
les réponses; ils peuvent
les avoir toutes faites,& (
doivent être moins paresseux
que les autres , puis qu'ils aiment ces
fortes d'amusemens dans
le Mercure.
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Résumé : Questions, [titre d'après la table]
Le texte présente une série de questions destinées à une dissertation galante et à une première question pour le Mercure. Ces questions explorent divers sujets, tels que la compatibilité entre délicatesse et jalousie chez un amant, la possibilité pour un pauvre d'être aussi heureux qu'un riche à vertu égale, et la capacité de la raison à maîtriser l'amour. Les questions ont été envoyées de manière anonyme, et l'auteur du Mercure est sollicité pour y répondre. Cependant, l'auteur exprime sa fatigue face aux publications imparfaites publiées sous son nom et doute de pouvoir obtenir des correspondances et des secours proportionnés à son zèle et à sa vanité. Il souhaite recevoir promptement les réponses aux questions posées et encourage les auteurs à les fournir rapidement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3636
p. 130-139
MARIAGES.
Début :
M. le Duc d'Olonne a épousé le Juillet Mademoiselle [...]
Mots clefs :
Mariages, Duc, Ministre, Famille, Montmorency, Couronne, Noblesse, Alliances
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MAR1AGES.
M. le Due d'Olonne
a
épousé lc Juillet MademoiselledeBarbesieux,
filler de M. de Barbesieux
Ministre & Secretaire d'Etat,
& deLoüise Catherine,
de Crusso!, fille d'Emanuel
de Crussol, Duc d'Usez, sa
premiere femme, soeur de
M. le Duc d'Usez daujourd'hui,
& de M. le Comte
d'Usez. Cette Dame est petite-
fille de M. le Marquis
de Louvois, qui étoit fils
e M.le Chancelier le Teler.
Cette famille a donné
fErae des personnes de
istinction dans ce minisere
; comme ont ete M.le
Chancelier, M. de Louvois.
si.l' Archevêque deReims,
M. de Barbesieux.Toues
ces personnes font conuës
de tout le monde, &
l n'est pas necessaire de faie
l'éloge dechacunenpariculier
; il suffit de dire que
pendant leur vie ils ont rem-
Jli leurs devoirs dans le micnisteore
qune leHRoyéleur.a
Quant à M.le Duc d'O
lonne,il se nomme Charles
Paul-Sigismond de Montmorency
-
Luxembourg,
Comte souverain de LuiTe,
fils deMessire Paul-Sigismond
de Montmorency-
Luxembourg, Due de Chatillon,
& de Dame Marie-
Anne de la Tremoille,Marquise
de Royan, d'Olonne ;
&c. & quoique l'on le nomme
Due d'Olonne, il est ecpendant
Due de Chatillon ;
par la cession que M. son
pere a faite en faveur
de ce mariage, le Roy
ai ayant accordé un breet
qui lui conserve les honeurs
deDue;&le nom
u'il a pris de Duc d'Olone,
est seulement une disnction
pour connoitre le
ere d'avec le fils. Jene vous
irai rien sur la maison de
1. le Duc d'Olonne,étant
e la maison deMontmoency
,
qui nous a donné de
grands hommes &: tant
e grands Officiers de la
Couronne: je dirai seulenent
que M. le Duc de
Châtillon son pere est frere
e M. le Duc de Luxem.
bourg,Gouverneur de Nor
mandie, & Lieutenant ge!
neral des armées du Roy
de M.le Prince deTingr
Gouverneur de Valencien
nes, & aussì Lieutenantga
neral des armées du Roy
& de Madame la Príncesse
de Neuschâtel
: tous enfan
de feu M.leMaréchalDu
de Luxembourg. Et la rai.
son pour laquellejenem'ej
tens
pointsurlamaisond'S
Montmorency
,
c'est qu<«
j'en ai parlé dans le mois d1
Decembre1711. treVample!
ment, en parlant du mal
riage de M. le Prince de
Tingryavec Mademoiselle
de Harlay ,où je renvoye le
ecteur, n'en pouvant rien
lire davantage, tant pour
eurs illustrations, leurs
alliances, & les Cervices
que cette maison a rendus
à l'Etat.
M. le Marquis de Caumont,
frere de M. le Duc
le la Force, vient d'épouerMademoiselle
delaFrete.
Ce Seigneur eil: d'unc
rés
- grande & ancienne
paison de Guyenne, conuë
depuis plus de 800. ansJ1
alliée à tout ce qu'il y a de
grandesmaisons, & quiont
paru dans les occasions clef
consequence dans les guerres
avec les Comtes de Tou-jlouse
pour les Rois de France
contre les Anglois. Guillaume
Raymond, Seigneur
de Caumont, eut guerre en
son nom en 1344. contre:
Bernard Sire d'Albret. Less
services de Jacques Nompar
de Caumont, Duc des
la Force, Pair 6c MaréchalJ
de France, &ceux d'Armand
Nompar de Ca.u.
mont
~nont son fils, aussi Duc de
a Force, Pair & Maréchal
de France, deront toûjours
regardez avec veneration;
& ce fut en consideration
des services de Jacques
Nompar de Caumont
, que
e Roy Loüis XIII. érigea
enDuché les terresde Maliran
& de Mussidan en
Duché
-
Pairie sous le nom
de la Force en 1637. auquel
succeda ArmandNompar
de Caumont son fils,lequelétant
mort sans posteite
masculine
,
laDuché a
passé dans la branche de
Henry Nompar de Cau^
mont, Marquis de CastelJ
nau, son frere, dont le pe
tit-fils Jacques Nompar de
Caumont fut Duc de la-
Force,& reçû Pair en ParJ
lement le 10.Février 1678.,
De lui & de Dame Sufannc:
de Beringhenest sorti M..
le Duc de la Force, qui aj
épousé en 1698. Mademoi-.
selle de Romelet, fille de:
euessire Jean Reuzelin de;
Romelet, President à morutier
duParlement deRouën,
& de Dame Renée Boutillier
de Chavigny
; & M. 1~
Marquis de Caumont, qui
rient d'épouser MademoieMlle
deOla FreRtte.
M. le Due d'Olonne
a
épousé lc Juillet MademoiselledeBarbesieux,
filler de M. de Barbesieux
Ministre & Secretaire d'Etat,
& deLoüise Catherine,
de Crusso!, fille d'Emanuel
de Crussol, Duc d'Usez, sa
premiere femme, soeur de
M. le Duc d'Usez daujourd'hui,
& de M. le Comte
d'Usez. Cette Dame est petite-
fille de M. le Marquis
de Louvois, qui étoit fils
e M.le Chancelier le Teler.
Cette famille a donné
fErae des personnes de
istinction dans ce minisere
; comme ont ete M.le
Chancelier, M. de Louvois.
si.l' Archevêque deReims,
M. de Barbesieux.Toues
ces personnes font conuës
de tout le monde, &
l n'est pas necessaire de faie
l'éloge dechacunenpariculier
; il suffit de dire que
pendant leur vie ils ont rem-
Jli leurs devoirs dans le micnisteore
qune leHRoyéleur.a
Quant à M.le Duc d'O
lonne,il se nomme Charles
Paul-Sigismond de Montmorency
-
Luxembourg,
Comte souverain de LuiTe,
fils deMessire Paul-Sigismond
de Montmorency-
Luxembourg, Due de Chatillon,
& de Dame Marie-
Anne de la Tremoille,Marquise
de Royan, d'Olonne ;
&c. & quoique l'on le nomme
Due d'Olonne, il est ecpendant
Due de Chatillon ;
par la cession que M. son
pere a faite en faveur
de ce mariage, le Roy
ai ayant accordé un breet
qui lui conserve les honeurs
deDue;&le nom
u'il a pris de Duc d'Olone,
est seulement une disnction
pour connoitre le
ere d'avec le fils. Jene vous
irai rien sur la maison de
1. le Duc d'Olonne,étant
e la maison deMontmoency
,
qui nous a donné de
grands hommes &: tant
e grands Officiers de la
Couronne: je dirai seulenent
que M. le Duc de
Châtillon son pere est frere
e M. le Duc de Luxem.
bourg,Gouverneur de Nor
mandie, & Lieutenant ge!
neral des armées du Roy
de M.le Prince deTingr
Gouverneur de Valencien
nes, & aussì Lieutenantga
neral des armées du Roy
& de Madame la Príncesse
de Neuschâtel
: tous enfan
de feu M.leMaréchalDu
de Luxembourg. Et la rai.
son pour laquellejenem'ej
tens
pointsurlamaisond'S
Montmorency
,
c'est qu<«
j'en ai parlé dans le mois d1
Decembre1711. treVample!
ment, en parlant du mal
riage de M. le Prince de
Tingryavec Mademoiselle
de Harlay ,où je renvoye le
ecteur, n'en pouvant rien
lire davantage, tant pour
eurs illustrations, leurs
alliances, & les Cervices
que cette maison a rendus
à l'Etat.
M. le Marquis de Caumont,
frere de M. le Duc
le la Force, vient d'épouerMademoiselle
delaFrete.
Ce Seigneur eil: d'unc
rés
- grande & ancienne
paison de Guyenne, conuë
depuis plus de 800. ansJ1
alliée à tout ce qu'il y a de
grandesmaisons, & quiont
paru dans les occasions clef
consequence dans les guerres
avec les Comtes de Tou-jlouse
pour les Rois de France
contre les Anglois. Guillaume
Raymond, Seigneur
de Caumont, eut guerre en
son nom en 1344. contre:
Bernard Sire d'Albret. Less
services de Jacques Nompar
de Caumont, Duc des
la Force, Pair 6c MaréchalJ
de France, &ceux d'Armand
Nompar de Ca.u.
mont
~nont son fils, aussi Duc de
a Force, Pair & Maréchal
de France, deront toûjours
regardez avec veneration;
& ce fut en consideration
des services de Jacques
Nompar de Caumont
, que
e Roy Loüis XIII. érigea
enDuché les terresde Maliran
& de Mussidan en
Duché
-
Pairie sous le nom
de la Force en 1637. auquel
succeda ArmandNompar
de Caumont son fils,lequelétant
mort sans posteite
masculine
,
laDuché a
passé dans la branche de
Henry Nompar de Cau^
mont, Marquis de CastelJ
nau, son frere, dont le pe
tit-fils Jacques Nompar de
Caumont fut Duc de la-
Force,& reçû Pair en ParJ
lement le 10.Février 1678.,
De lui & de Dame Sufannc:
de Beringhenest sorti M..
le Duc de la Force, qui aj
épousé en 1698. Mademoi-.
selle de Romelet, fille de:
euessire Jean Reuzelin de;
Romelet, President à morutier
duParlement deRouën,
& de Dame Renée Boutillier
de Chavigny
; & M. 1~
Marquis de Caumont, qui
rient d'épouser MademoieMlle
deOla FreRtte.
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Résumé : MARIAGES.
Le texte décrit plusieurs mariages et les lignées des familles impliquées. En juillet, le Duc d'Olonne, Charles Paul-Sigismond de Montmorency-Luxembourg, a épousé Mademoiselle de Barbesieux, fille de M. de Barbesieux, Ministre et Secrétaire d'État, et de Louise Catherine de Crussol, fille d'Emanuel de Crussol, Duc d'Uzès. La mariée est la petite-fille de M. le Marquis de Louvois, fils du Chancelier Le Tellier. La famille de la mariée a fourni des personnalités distinguées au ministère, telles que le Chancelier, M. de Louvois, l'Archevêque de Reims et M. de Barbesieux. Le Duc d'Olonne est également Duc de Châtillon et Comte souverain de Lüttich. Son père, le Duc de Châtillon, est le frère du Duc de Luxembourg, Gouverneur de Normandie, et du Prince de Tingry, Gouverneur de Valenciennes. Le Marquis de Caumont, frère du Duc de la Force, a épousé Mademoiselle de la Frete. La famille Caumont est une grande et ancienne maison de Guyenne, connue depuis plus de 800 ans. Elle est alliée à de nombreuses grandes maisons et a rendu des services notables, notamment lors des guerres contre les Anglais. Jacques Nompar de Caumont, Duc de la Force, et son fils Armand Nompar de Caumont, ont été Maréchaux de France. Le Duc de la Force actuel a épousé Mademoiselle de Romelet en 1698.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3637
p. 139-141
MORT.
Début :
Le 4. de ce mois M. de Sainctot, âgé de [...]
Mots clefs :
Sainctot, Décès, Vertu, Piété, Maître, Cérémonies, Ambassadeurs, Ancêtres
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texteReconnaissance textuelle : MORT.
Le4. de
ce mois M. de
~Sainctot,agé de 81. an, mou-
~ut en cette ville, fort re-
~gretté pour son merire, sa
xrtu & sa pieté, qui lui
voient acquis une eftimc
~universelle. Il avoit été cilevantmaître
des Ceremodes
de France, & ensuite
ntroducteur des Ambas-
~sadeurs. Dans l'une & l'autre
deces Charges il s'e'toitl
distingué par son applicaJ
tion & son sçavoir. Il croiq
dans les Ceremonies dés
avant le Sacre du Roy, &.
il avoit succedé à son perc|
&à un de ses grands-onclesr|
à la Charge de Maître des
Céremonies. |
Il paroît par des actes def;
foy & hommage rendus ã.
Paris à la Chambre de*;
Comptes
, pour des terres*;
considérables que ses ance-*
tres avoient en Champa.,
gne, que dés le temps dqp
Charles VI. ses ancetrefy
~voient des Charges prinipales
& distinguées dans
~a
Maison des Rois. Ils les
~ont successivement l'un à
autre conservées jusqu'à
Henry fecond. Quelque
~emps aprés ces Messieurs
me rentrez à la Cour au
~servicedes Rois.
ce mois M. de
~Sainctot,agé de 81. an, mou-
~ut en cette ville, fort re-
~gretté pour son merire, sa
xrtu & sa pieté, qui lui
voient acquis une eftimc
~universelle. Il avoit été cilevantmaître
des Ceremodes
de France, & ensuite
ntroducteur des Ambas-
~sadeurs. Dans l'une & l'autre
deces Charges il s'e'toitl
distingué par son applicaJ
tion & son sçavoir. Il croiq
dans les Ceremonies dés
avant le Sacre du Roy, &.
il avoit succedé à son perc|
&à un de ses grands-onclesr|
à la Charge de Maître des
Céremonies. |
Il paroît par des actes def;
foy & hommage rendus ã.
Paris à la Chambre de*;
Comptes
, pour des terres*;
considérables que ses ance-*
tres avoient en Champa.,
gne, que dés le temps dqp
Charles VI. ses ancetrefy
~voient des Charges prinipales
& distinguées dans
~a
Maison des Rois. Ils les
~ont successivement l'un à
autre conservées jusqu'à
Henry fecond. Quelque
~emps aprés ces Messieurs
me rentrez à la Cour au
~servicedes Rois.
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Résumé : MORT.
Le 4 du mois, M. de Sainctot, 81 ans, décéda, honoré pour son mérite, son honneur et sa piété. Maître des Cérémonies de France et introducteur des Ambassadeurs, il avait succédé à son père et à un grand-oncle. Ses ancêtres possédaient des terres en Champagne depuis Charles VI et occupaient des charges principales à la cour jusqu'à Henri II.
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3638
p. 141-143
Suite du Calendrier Historique, contenant par ordre les evenemens les plus remarquables, etc. [titre d'après la table]
Début :
Suite du calendrier historique, contenant par ordre de datte les [...]
Mots clefs :
Calendrier, Événements, États, Empires, Édits, Catalogue
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texteReconnaissance textuelle : Suite du Calendrier Historique, contenant par ordre les evenemens les plus remarquables, etc. [titre d'après la table]
~Suite du Calendrier historique
, contenant par ordre de
datte les evenemens lesplus
remarquables .rrjrveZdans
f. tous les Etats & Empires
du monde pendant Vannee
1712. l'extrait du prononcé
- des Edits, Declarations 6~
Arrêtspubliezdans la me4
me année.Avec une table
alpbabetique des matieres,
& un catalogue des livre;
imprimezen France depuis
le commencement del'année
1713. In 8°. A Paris, chez
Delaunay ,ruë saint Jacques,
àla ville de Rome; Prudhomme,au cinquiéme
Pilier de la Grand'
Salle du Palais,à la Bonne-
Foy couronnée ; &':
Rondet, ruë de la Harpe,
à la Longue Allée. |
Ce livre, qui vient de paoitre
au commencemen--t
e Juillet, est la suite de
ouvrage que j'aideja anoncé
au mois de Decemre
dernier, & dont on doit
tendre un volume tousles
x mois.
Madame
, contenant par ordre de
datte les evenemens lesplus
remarquables .rrjrveZdans
f. tous les Etats & Empires
du monde pendant Vannee
1712. l'extrait du prononcé
- des Edits, Declarations 6~
Arrêtspubliezdans la me4
me année.Avec une table
alpbabetique des matieres,
& un catalogue des livre;
imprimezen France depuis
le commencement del'année
1713. In 8°. A Paris, chez
Delaunay ,ruë saint Jacques,
àla ville de Rome; Prudhomme,au cinquiéme
Pilier de la Grand'
Salle du Palais,à la Bonne-
Foy couronnée ; &':
Rondet, ruë de la Harpe,
à la Longue Allée. |
Ce livre, qui vient de paoitre
au commencemen--t
e Juillet, est la suite de
ouvrage que j'aideja anoncé
au mois de Decemre
dernier, & dont on doit
tendre un volume tousles
x mois.
Madame
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Résumé : Suite du Calendrier Historique, contenant par ordre les evenemens les plus remarquables, etc. [titre d'après la table]
Le document est un calendrier historique de l'année 1712, détaillant les événements marquants dans divers États et empires. Il inclut des édits et déclarations publiés cette année-là. Le livre, disponible à Paris chez trois libraires, est structuré avec une table alphabétique et un catalogue des livres imprimés en France depuis 1713. Il est la suite d'un ouvrage annoncé en décembre précédent, avec un nouveau volume prévu tous les six mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3639
p. 143-144
« Madame la Comtesse d'Entragues, que l'on connoissoit auparavant [...] »
Début :
Madame la Comtesse d'Entragues, que l'on connoissoit auparavant [...]
Mots clefs :
Comtesse d'Entragues, Public, Pièce, Régaler , Dames, Mérite, Nouveauté, Madame de Pringy
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texteReconnaissance textuelle : « Madame la Comtesse d'Entragues, que l'on connoissoit auparavant [...] »
Madame la Comtesse
'Entragues, que l'on conoissoitauparavant
{ot<<
nom de Madame de
Pringy, vient de regaler
public d'une petite piece
touteenjoüée cy trés-dilerttftante
,
{oH4 le titre de
la Loterie,Feste galance.
Touslesautresouwages
de cette Damefont
affezj comprendrepar l'approbation
qu'ils ont eue,
que cette Piece ne peut
manquer d'être bien reçûë..
Il feroit à souhaiter
que les Dames d'un tell
mericc, &C qu'on annonce
avec tant de plaisir,
envoyassent quelque
nouveauté de leur
façon, pour rendre l'annonce
de leurs ouvrages
plus agreableau public.
'Entragues, que l'on conoissoitauparavant
{ot<<
nom de Madame de
Pringy, vient de regaler
public d'une petite piece
touteenjoüée cy trés-dilerttftante
,
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la Loterie,Feste galance.
Touslesautresouwages
de cette Damefont
affezj comprendrepar l'approbation
qu'ils ont eue,
que cette Piece ne peut
manquer d'être bien reçûë..
Il feroit à souhaiter
que les Dames d'un tell
mericc, &C qu'on annonce
avec tant de plaisir,
envoyassent quelque
nouveauté de leur
façon, pour rendre l'annonce
de leurs ouvrages
plus agreableau public.
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Résumé : « Madame la Comtesse d'Entragues, que l'on connoissoit auparavant [...] »
Madame la Comtesse d'Entragues, ancienne Madame de Pringy, a présenté la pièce 'La Loterie, ou la Fête galante'. Cette œuvre a été bien accueillie pour son caractère divertissant. Ses précédents ouvrages ont également été appréciés, suggérant un succès continu. D'autres dames talentueuses sont encouragées à proposer des nouveautés littéraires.
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3640
p. 145-204
DISSERTATION astronomique.
Début :
Le sieur Touraine Prestre Curé Margency prés Montmorency, Diocese de [...]
Mots clefs :
Calendrier, Astronomique , Calendrier grégorien, Équinoxes, Calendrier julien , Cassini, Bissextile, Système, Réformation Grégorienne, Touraine
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texteReconnaissance textuelle : DISSERTATION astronomique.
LEsieur Touraine Prestre
Curé de Margency prés
Montmorency, Diocese de
Paris, a donné au public
un Livre intitulé Instructions
du Calendrteruniversel &
perpetuel, imprimé à Paris
en1705.Il croit avoir montré
par ce Traité avec evidenceque
Meton avoit raison
,
& que les Astronomes
posterieurs, rant ceux
Ejui ont establi le Calendrier
de Jules Cesar, que
ceux qui Tent reformé en
1581* se sont egalement
trompez dans le jugement
dela correspondance qui
est entre les mouvemens
du Soleil & de la Lune. Son
zele pour les Regles de l'Eglise
luy a fait envisager
avec une douleur sensible
les effets de cette erreur
par rapport à la celebration
de la Pasque 8c dct
toutes les Festes mobiles,
mesme par ra pport du septiéme
jour; & il a penséque
pour faire profiter le talent
qui luya cfte confìéd'enhaut,
il ne devoit pas cesser,
malgré les contradictions
exposées au public & à ses
su perieurs
,
l'im portante
verité qu'il a découverte
dont , les consequences seroient
si avantageuses pour
l'exécution des intentions
de l'Eglise.
Entre les Sçavans quise
font opposez au systeme de
l'Auteur, lesunsonttraité
sa dotrine avec mépris,
les autres l'ont examinée
de bonne foy pour l'interest
de laverité. Entre plusieurs
de cette derniere espece
il est honorable pour
l' Auteur de compter Mr
Cassini, qui a bien voulu
luy proposer pour épreuve
de ce nouveau sisteme trois
Eclipses arrivées
,
l'une le
19. Mars de l'an Itl. avant
Jesus-Christ, l'autre le 9.
Janvier de l'an du saluts
753. & la troisieme le 22.
Juin 1694.
L'Auceur a si heureusement
déterminé par sa methode
le temps moyen de
ces Eclypses, quoi qu'arrivées
à une si grande die.
tance les unes des autres,
qu'il sembloit qu'on ne
pouvoit plus luy opposer
de legitimes contradic.
tions: mais la necessité du
calcul l'ayant engage de
montrer qu'outre la reformation
Gregorienne de
1582. il y a preuve qu'il s'en
eftoic fait une autre dans
quelqu'un des siecles précedens,
quoy qu'elle n'ait:
esté déterminée ny par les
Pa pes,ny par les Empereurs,
ny mesme qu'elle
ait esté remarquée paraucun
Historien, ensorte qu'-
il ne s'en trouve ny trace
ny memoire humaine. Cette
proposition luy a attire
une foule de nouveaux
contradicteurs
,
qui on
creu que l'honneur de Thit
toirc & de la chronologie
estoit interesse par l'Autheur,
& quiont pris dan
sa proposition mesme des
moyens pour asseurer \fi
calcul commun des Astronomes,
quidetermine que
235, mois lunaires defail-i
lent d'environ deux heures
de dix-neuf années (oaires,
au lieu que l'ancien
Meton & le nouveau fut
on principedémontrent
qu'ils sont parfaitementégaux,&
que les erreurs du
Calendrier Gregoríen ne
viennent que de l'inégalité
que les reformateurs y
ont voulu supposer.
Le sieur Curé de Margency
a montré dans son
ouvrage principal par les
propres paroles de Mr
Cassini que les Peres du
Concile de Nicée
,
& les
AstronomesEgyptiens qu'-
ils chargerent de la construction
d'un cicle Paschal,
estoient persuadez de cette
égalité
,
mais qu'ils ignoroient
encore la veritable
durée en jours narurels de
la periode solaire annuelle,
puisqu'ils supposoient qu'- j
en 400. ans Juliens elle
n'excedoit que d'un jour,
au lieu de quoyl'anticipation
des Equinoxes obligea I)
les Reformateus de i$8i.|
de décider que dans le mes- ji
me espace de 400. ans elle
excedoit de trois jours en- j
tiers; c'est une verité quir
nest pas contestée aujour- 1
d'huy : mais on en conteste I
la consequence la plusfen-1
sible, qui est que puisque
!e Calendrier Julien a commencé
45. ans avant l'Erc
du salut
,
& qu'il s'ensuit
qu'au temps de la reformationils'estoitpassé1627.
ans, c'est-à-dire plus de
quatre fois 400. ans ,
les -
Reformateurs devoient
pour restablir l'Equinoxe
au temps où il se trouvoit
l'an 45. avant Jesus-Christ
retrancher douze jours de
l'année. Cependant il est
notoire qu'ils n'enosterent
que dix. L'Auteur a donc
pû dire avec un legitime
fondement qu'avant cette
reformation il s'en efbtc'
fait une autre, & quelle a
esté supposee par les Astronomes
employez par GregoireXIII.
L'onauroit pû repliquer.
à l'Auteur que la reformation
Gregorienne n'a poineJ
eu pour objet le restablissement
des Equinoxes aux
jours où elles estoient fous
Jules Cesar, mais à celujr,
où elles estoient au temps
du Concile de Nicée 370.
ans aprés. Ce n'est pas cependant
le chemin que l'on
pris ; on a mieux aimé
uy objecter, que s'il estoit
ray qu'il y eust eu une
reformation ou un rerranchement
de quatre jours
dans la suite duCalendrier
Romain avant celle de
1583.ilfaudroit qu'il yeust
eu interruption de ettres quatre Dominicales,& que
cela est contraire à toutce
qu'il y a de chronologie.
Le sieur Curé de Margency
a entrepris de respondre
à cette objection
,
& il la saic d'autant plus
volotíers, qu'en la refutant
il esperedétruire sans
ressource routes cellesde
pareille nature qui luy
pourroient estre opposées.
Celle qui a esté marqué
cy-dessus qui n'apointesté
faite & qui pouvoitl'estre
plus raisonnablement qu'-
aucune autre,& enfin montrerincontestablement
par
les mesmes princi pes. I,
La caufc & l'origine de
erreurs du Calendrier Julien.
2. Les deux corrections
qui en ont esté -faitc
l'une par autorité pultIi
que & avoüée;l'autre méonnuë
,
mais certaine &
supposée. 3. Et enfin découvrir
nuëment l'erreur
le ces corrections, & ce
[u'll auroit fallu faire pour
es rendre bonnes & convenables
à la fin que l'on
e proposoit en les faisant.
il ne faut pour de (ì grands
effetsqu'establir les principes,
les plus particuliers
de l'Auteur,& ceux qui luy
one communs avec les
contestans, & en tirer ensuite
dlexattcs conclusions;
e public jugerasi celles de
cet écrit sont justes & necessaires.
Les Réformateurs qui
one dressé le Calendrier
Gregorien ont determine
la quantité de l'année fo
laire a trois cens zsoixantc
cinqjours cinq heurcs qua4
ranteneufminutes& doul
ze secondes. Personnen'ignore
ce fait, il n'est question
que desçavoir si cette
determinationest juste.
Ptolomée l'Astronome avoit
fixe la durée de l'année
solaire à 365. jours 5.
heures j" ii" & en cela il
avoit imité Hipparque Ie.
premier maistre de l'astrolomie.
Tout lemonde en
convient encore ; mais si
ladeterminatiori/des Reorm^
teurs est vraye ,
il
'ensuitque celle de Ptolobee
ne l'estoit pas; cepenlant
c'estoit la seule conque
au temps de Jules Cear
,
& au temps du Concie
de Nicée : mais il y a
plus, car loinque ies Aftrojioroes
posterieurs à la reformation
ayent estendu
[a quantité de l'annee, il
kft certain qu'ilsl'ont tous
resserrée. Mr de la Hire
dans ses nouvelles Tables
l'a reduite à 5. heur.49'o
les Astronomes dtAngle1
terre áS. heur. 49'4". Il iej
roit inutile de faire le detail
d'une infinite d'autresopinions,
le peu qui en est dit
icysuffit pour faire connoi-!
stre que la fixation faite pari
Hipparqueestoitfausse,&
qu'elle jectoit tous les hommesdans
l'erreur jusques a
ce que l'anticipationestonnante
des Equinoxes leur
ouvrist les yeux & leur fist
connoistre que quelques
minutes negligées formoient
trois jours entiers
en.
cn 400. ans;que les Astroiiomcs
modernes ayenc inicux reüssiàdécerminer
la quantité de l'année solaire
que les Reformateurs
de 1581. non feulement
Auteur ne le croit pas
mais il a démontréle traire, con- & ille fera de noueau
cy-apres. Contenons-
nous de remarquer a
present quedix-neuf anées
solaires de la quantié
déterminée par les Reormateurs
font ensemble
939. jours 14'48".
La revolution sinodique ,
de la O est selonl'Aureur
de2.9. jours 12.. heur. 43'
33'' 8'" & de la zj)e. partie
d'une minute 40" Cette sixation
n'est peut estre pas
tout-à- fait celle de Meton
l'Athenien
, mais elle revient
parfaitement à son
sisteme, puis qu'en135. periodes
elle compose la met
me durée que 19. années
solaires, c'està-dire 6939.
jours 14. heures 24 48'
Mr de la Hire au contraire
fixe la revolution lu—
naireà 19. jours 11. heuress
44 3' II; les Astronomes
d'Angleterre à 2.9. jours
`14. heures 44; 9JC 3i+e 2.6se
|x'7<c& 38". On pourroic
citer vingt autres opinions
differences sur ce sujet
mais il suffit , pour establir
celle de l'Auteur à leur préjudice
qu'ilait fait voir par
un calcul où son ne peuc ren reprendre
, que les
trois Eclypfes dont il a esle,
parle, conviennenr exactement
à sa methode,&
que distancereciproque se
trouve mesurée avec une
justesseinsigne dans une si
grande fuite de Cedes par
les temps qu'il a determinez
pour la quantité de
l'année solaire & la durée
des revolutions sinodiques
de la O, puisque s'il y avoit
lamoindre erreur dans rune
ou dans l'autre il seroit
impossible que les Eclipses
convinssentason calcul. Il
n'y a personne de bonne
foy qui n'en doive convenir
: cela pose
,
voicy les
principes communs.
Le Calendrier Julien a
Jcoemsmuensce,-4C5. hanrs iasvatn.t
L'ordre des biflextes jri
(si: observé de quatre en
quatre ans sans exception.
Le Calendrier Gregorien
a reformé le Julien en
1582. deJesus-Christ 162.7,
ans aprés son establissement,
la reformation a retranché
dix jours de cettc
année 1582. elle a fixé la
durée de l'année solaire à
365. jours 5. heures49' 12";
elle a déterminé qu'à l'avenir
toutes les centiémes années
ne seroient plus bissextiles
si ce n'est de 400,
en 400. ans;elle reconnut
le deffaut de correspondance
qui sercncontroit
dans le CalendrierJulienentre
les mouvement
du Soleil & de la Lune.
Hincfit, dit le Canon premier
, ut novilunia hoc lernpore
plusquam quatuor dies dise
tant ab aureo numero in ucteri'
Calendario Romano.
De ce petit nombre de
principes
,
voicy les conclusions
que l'Auteur croit
pouvoirtirer legitimement
& hors de toute contradiction
,
s'agissant dc faits &)j
de calculs arithmetiques,
où l'on ne sçauroiterrer.
L'ordre prescritpour l'avenir
par Gregoire XIII.
doit s'estendre au passé au
moins pour juger du fondement
de la reformation,
& il est certain que dans
cet ordre des seize centai-
D'S d'années écoulées entre
le premier an du Calendrier
Julien, & le 1582.
de Jesus-Christ il n'y en
avoit que quatre qui deussent
estre bissextilles, &
que toutes l'ont este4ce qui
fait que la quantité du
temps a este augmentée
d'autant de jours qu'il y a
eu de faux bissextes, c'està
dire de douze jours.
Si l'on dit que la reformation
n'a esté entreprise
que pour restablirl'Equinoxeau
21. de Mars, jour
auquel elles estoientfixées
au temps du Concile de
Nicée qui s'est tenu ran'
32.5. deJesus-Christ, iI est
certain que depuis cette
année jusques à 1582. il nc*
s'ejttpade que onzecentaines
années qui donnoient
seulement huit jours de
faux bissexte, pattant d'u-,
ne & d'afuotrerfmaçoan tlaiorenformation
que ron a faite
n'est pas juste, puisqu'il falloic
oster ou douze jours
pour restablir totalement
le Calendrier Julien, ou
seulement huit jours pour
le restablir au point d'erreur
où il estoit desja au
temps du Concile de Nicé,
c.
La mesme erreur se trouve
par rapport au nombre
d'or & à sa correspondance
avec les nouvelles Lu-
RCS. Les Reformateurs ne
reconnoissenten 1582 que
quatre jours de distance
entre celles-cy &celuy- la,
& il y en auroit deu avoir
autant que de faux bissextes
,
puisque les années
avoient eftc augmentées
mal à propos d'aucant de
jours.
Il faut donc reconnoistre
ou que les Reformateurs
ont ignore les consequences
de leurs propres princi
pes, & les notions les
plus simples & les plus
vraies que l'on puisse jamais
avoir en
pareillematiere,
ou qu'ilsont conneu
qu'il yavoit eu quelque reformationprécedente
de
quelque cause qu'elle ait
pû naistre, soit usage populaire,
soit loy publique,
& non transmise à la posterité,
soit toute autre chose
que l'on pourra imaginer
de plus probable;c.est
le seul expedient que rQn
puisse imaginer pour sauver
la gloire de leur sisteme,
mais on invente cela
gratuitement ,
les Tables
suivantes vont former une
invincible demonstration
de la verité qui consiste
manifestement en cecy.
Quil n'y avoit que huir
jours à retrancher de l'année
Julienne pour restablir
les Equinoxes au point ou
elles estoient du temps du
Concile de Nicée, ou qu'il
y en avoit douze pour les
remettre au point où elles
estoient au premier an Julien.
Et pareillement a legard
de la correspondance du
nombred'or avec lesnouvelles
Lunes qui n'a este
fixe pour l'usage des Chrestiens
qu'au temps du Conçue
de Nicée
,
il y auroit
cli huit nombres à restablir
au lieu de quatreque lesReformateuronttrouve
sion
n'avoit fait une premiere
correctionprecedente cellede1582,
de quelquemamere
quelle foitarrivée.
- Il est vrai
, car il ne faut
rien dissimulerque JcsRéformarcursn'ont
pasatcri*
bué le deffaut de corree:
pondance des nouvelles
Lunes avec lc nombre d'or
au desordre des faux bistextes,
mais qu'ils ont crea
qu'il avoic sa cause dans
l'inégalité naturelle qu'ils
supposoient entre 135. lu
naisons complettes &19.
années solaires qu'ils jugeoient
telles qu'en 311.
ans chaque lunaisondevoit
anticiper d'un jour, mais
c'est la precisement 1&
-
point de l'erreur d'avoir
supposé un deffaut qui n'et:
toit point, & de n'avoir pas
fait attention au veritable.
Chacun sçaítqu'au temps
dela reformation les nombres
d'or ne marquoient
plus les nouvelles Lunes&
que pour ks atrraper prefqu'au
hazard ilestoit d'usage
de compter les cinq syl
labes de ces mots. Neva
Luna hîc, en retrogradant
depuis Ie: nombred'or de
l'année jusqu'au nombre
oùtomboit le hic. Si i'Auteur
demandoit à ses contradiaeurs
de quelle autorice
cet usage stcfloif introduitcommcnc
il avoireste
invencé) par qui, & en quel
temps ,
ils refpondroienc
sans doute qu'il a esté uti
effet de la necessite que les
Ecclesiastiques obligez à
indiquer la Pasque & les
Festes mobiles au peuple,
n'ont pû se dispenser d'inventer
quelque chose qui
reétifiafi le Calendrier;
que l'on n'a pas dit d'abord
, nOVA Luna htc:J mais
seulementnova hic, & qu'-
on y a enfin adjouste les
deux syllabes du mot Luna
lorsqu'on a trouvé dans le
progresdessiecles que le
deffaut de correspondance
jesotoituaurgsme.nré de deuxa
Pourquoy ne veut-oni
pas permettre quel'Auteur.
*en dise autant de la reformationqu'il
soutient avoir
précedé celle dcijSi. puifqu'clle
n'a pas este moins
necessaire que la concefsìon
de nova Luna hic on
aura beau dire que Tamicipation
des Lunes ne pouvoit
estre que de 4. jours
en 1557. annees écoutées
enrre le Concile de Nicée
& le Pontificat de GregoireXIII.
des que l'onconvient
que les années ont
esle augmentees au moins
de huit jours pendant cet
intervalle. Il faut avoüer
que la correspondance du
nombre d'or avoit esloigné
d'autant
, autrement c'est
avaler le chameau & cri.
bler lc moucheron
,
c'est
adire se faire un monstre
d'uneerreur quin'estlie
& negliger celle qui efl
essentielle & plus palpabl
que les tenebres d'Egypte
Mais comment scft-clli
faite cette reformation
comment a t'on pu IDeerompre
l'ordre continu des
lettres Dominicales >
quel temps cela s'est-il fait
quelles en font les preuves
demonstratives les voicy.
L'Auteuravoic dit en
ïos dans sonTraite du Caendrier
univerdel qu'clle
I'eftoic pas faiteavantl'an
53. de Jesus-Christ, & sa
preuve consistoit en l'observation
d'une Eclypsede
ette anncc qui respon doic
parfaitement dans lc stile
Gregorien qu'il est aussi
icile destendre au passé par
supposition que de le coninuer
réellement dans la
venir, aTerreur commune
)rè<; du stile Julien qui consiste
en l'augmentation des
fauxbissextes
, comme il
a este tant de fois repeté.
De forte qu'en retranchan
de l'annee 752. les six, der
niers jours qui luy estoien
de trop , & qui estoieny le
six premiers de Janvier;pa
ce moyen le 9. de Janvie
,7fJ. se trouvoit estre le 15
- dans le aile Gregorienl
comme depuis le 1. oct]
bre ijSt, a estié declare es
tre le 15. du mesme mois
par laBulle de reforma
tion a cause du retranchement
de dix jours quiy sui
ordonné. Mais la contradiction
ayant oblige l'Au
teur d'approfondir davanage
cette matierc, il s'est
abord apperceu que les
uatre jours d'erreurqui se
rouvoient dans la correr.
ondance du nombre d'or
n 1581.. ne provenoient
lue des faux bissextes des
nnées LIOO. noo- 1300. &
500. lesquelles n'en deoient
point avoir felon la
correctionn Gregorienne.
k. qui en ony eu selon lorre
duCalendrier Julien.
-
11 sensuit done que la
eformation conrestce a
stefaiteavant l'année1100.
& posterieurement à ran
900car si le faux bissex
de cette derniere anne
n'avoit pas este oste
,
il
auroic eu cinq jours d'er
reur au lieu de quatre let
lement qui se trou voient e
158:t.
Reduisons ceci a des ter
mes exacts qui puisser
donner des notions préci
ses, quandl'auteur avane
&: soustientqui'il y a eu une
reformation avant l'anné
1000 & posterieurement
l'année 500. Il ne Tettenc
point a l'erreur provenant
de l'anticipation des Equi
oxes, illa borne pouraindire
a l'anticipation des
ouvelles Lunes qui abossoit
leur correspondance
aturelle avec le nombre
l'or ; car comme il est évilent
qu'il y a eu depuis l'an
iooo. de Jesus Christ jus.
jues a la reformation de
582.. quatre faux bissextes
jui avoient augmente la
omme des joursdequatre,
\c qui avoient decompte
l'autant de jours la correscondance
des nouvelles
nes & du nombre d'or.
n'est pas moins evident
que si depuis le Concilede
Nicée on navoit fait aucun
changement, à cet c-i
gard la. somme des jours
auroit encore este augmen
tée des faux bissextes des
annéesdeJesus Christ5oo^
600. 700. & 900. ce qui
auroit fait une discordaned
de huit jours au lieu de quatre.
Partant il faut necessai
reraent supposer une reformation
précedente, &
quelque objection quon?
puisse former par rapport:
aux moyens & a l'execution
ion dun fait si evident
,
iuIIc ne peut prévaloir à la
emonstration que quand
e huit unitez posées, &
lont lasoustraction estjugee
necessaire
,
il ne sen
rouve que quatre sans ress,
il faut dire que l'on en osiéprécedemment qua.
rc autres.
A l'égard de la reformaion
par rapport a l'anticiation
des Equinoxes il est
resdifficile de dire com.
nent les Reformateurs
prés , avoir determine la
luantire de l'ansolaire
comme elle est marqué
cy dessus, ont pu estimer
qu'il y avoicdix jours de
trop à l'anncc,fuppofanc
qu'ils ayent voulu larefta-j
blir au point ou die estoit]
lors du Concile de Nicée ,1
puisque constamment il nC!
s'en trouvoitquehuit. Cctj
te difficuhéavoit fait pen
fer à l'Auteur que la veue
des Reformateurs s'estoitc
portée jusqu'au restablissement
total du Calendrier
Julien; maisen ce cas il
trouvoit douze jours a os-j
ter, il jugea donc que cettej :
consequence estant tircc
de leurs principes, il n'eC.
toit pas possible qu'ils n'eussent
supposéune reformation
precedence,quoyqu'il
en soit,car de ces sortes de
faitsinterieurs,il fautconvenir
qu'il esttousjours temeraire
de nier ou d'affirmer
au dela de ce qui est
produit au dehors,la propositiondel'Auteurqu'il
y
a eu une reformation précedente
celle de I, 8 2. du
moins quant à la correspondance
des nouvelles
Luncs. avec le nombre
d'or; &nerestequ'a ache-v
ver sa demonstration
, en
montrant comment
quand, & par quels mo-i
yens l'ordre des lettres Dominicales
depuis le Concile
de Nicée a esté incerrompu
; ce que l'on a fair
pour le restablir, & ce qu'il
auroit fallu faire pour qu'il:
nty eust plus eu d'erreur. J
Premiere Table des lettres
Dominicales comme 1
elles auroienc dû estre sans erreur..I Seconde Table des lettres
Dominicales comme 1
elles auroient cftc dans
l'ordre du Calendrier Julien
sans la correction supposée.
TroisiemeTable des let-
:res Dominicales comme
elles ontesté effectivement
par erreur, & deux fausses
corrections.
Premiere Colonne des
lettres Dominicales des
H. années de chaque siecle
tirée de la troisieme
Table jusqu'àl'année 982.
avec la correction qui y estoit
a faire.
Seconde Colonne des
lettres Dominicales des 82.
années dechaque siecle tiréc
de la troisieme Table
avec la dernierecorrectioni
aussifausse que la premiere;
Troisième Colonne des
lettrcs Dominicales des 82.
années de chaque siecle
avec une juste corréction,
apres laquelle il ne faut
presque rien pour la faire
bonne & perpetuelle.
On peut voir ces trois;
Tables & ces trois Colonnes
dans la demonstration
de l' Auteur pag.
Les paroles ecrites au
dessus de chaque Colonne
des Tables,expliquent suffisamment
ce qu'ellescontiennent
sans qu'il foit besoin
de le repeter, Mais il
faut observer deux differences
entre les lettres de
la premiere & seconde Table.
La premiere est que centié,mes années n',ont
qu'une lettre, à l'exception
de celles qui font de quatriéme
centaine
,
lesquelles
en ont deux, parce qu'-
elles fonc bissextiles suivant
l'ordre du Calendrier
Gregorien ; & dans la fcr
condeTablc toutes les centaines
années ont deux lettres,
parce qu'elles ont esté
faites bissextiles felon l'ordre
du Calendrier Julien
,
que l'on f^aic avoir esté vicieux
par cet endroir pre-,
cisément. La feconde est
que le nombre total des lettres
des centaines années
dans la premiere Table ne
monte qu'a vingt, & dans
la feconde il est de trente
deux. 1
La premiere difference
découvre la cause du desordre
& de la confusion
de
de tout le CalendrierJulien
,
tels qu'ils font representez
dansla seconde Table,
parce que sans les faux
bissextes toutes les lettres
de la feconde Table ail*
soient esté semblables à
celle de la premiere. La
seconde difference montre aquantité de l'erreur, parce
que les douze lettres que
a seconde Table contient
le plus que la premiere denotent
autant de jours à
etrancher pour establir lc
Calendrier dans sa préciion.
On peut encore remarquer
que dans la premiere
Tabletoutes les années
ont les mesmes lettres Dominicales
de 400. en 400.
ans , au lieu que dans la
feconde elles ne les ont pareilles
que tous les 800. ans,
& que dans la troisieme
Table qui a esté celle d'usage,
on a fait une correc
tion qui ne se rapporte njl
à une ny a l'autre.
Enfin il faut remarquer
que la, lettre Dominicale
de la premiere des 82. années
des trois Tables est la
mesme
, parce qu'alors lc
Calendrier estoit sans er- leur sensible
,
n'y ayant
point encore eu de faux
bissexte. La mesme lettre
se retrouve de400.en 400.
ans dans la premiere Table
jusques à l'année de la
reformation 1582. mais en
la seconde c'est une autre
lettre
,
& en la troisieme
encore une autre, jusqu'à
ce que la reformation luy
a donne abusivement la
mesme lettre qu'en la seconde
Table,au lieu de
celle de la premiere,
.:';' L'année 63. avant Jesus-
Christ qui estoit la 82. de
la centaine qui a précedé
sa naissance
,
& la 158 2.
avant cettenaiflfance font
fort estoignées l'une de
Fautrc : maiselles se ref
pondent entre elles de 400
en400.ans; ainsi ellesautroient
deu avoir la mesme
lettre Dominicale dans
l'ordre Gregorien qui st
lenaturel, & qui partanta
! tousjoursdeu exister, ou
que l'on doit estendre par
supposition jusques au|
commencement des siedes,
aussi ce-tte correspondance
setrouve-telle dans
la premiere Table.
I- Pourquoy n'est-elle pas
dans la fecopcte, la raison
en est claire. G*eftlacquit
tiplication des faux bissextes
qui y sontcomptez, &
qui ont augmentela somme
des jours de 12. jours
& de 12. lettres. Pourquoy n'est elle - pas
dans la troisiéme, &pourquoy
cette troisiémediffe,
roit
-
elle encore de la feconde
avant la reformation
,
& qu'on l'y afait conformerdepuis?
C'estqu'on
avoit fait un changement
précedent, & quereconnoissant
ensuitel'erreur de
ce changement on la voulu
corriger sans sçavoir
appliquerla regle,ensorte
que Ton a fait une seconde
faute pire que la premiere,
du moins en ce que le
remede est plus difficile a
y apporter ,
aujourd'huy
que les esprits font prévenus
en faveur du travail
des Reformateurs.
Mais en quoy consiste
l'erreur de ces corrections
le voicy.
I. La premiere naoste
qu'une partie de l'erreur,
car au lieu d'osterquaere
jours de l'année, & de
changer la lettre Dominicale
de 9 82. de d en A,
comme on le voit en la
troisieme Table, il falloic
nettement retrancher huit
jours, & mettre e, pour Dominicale,
comme il est en
la premiere Table, puifc
qu'il y avoit effeCtivement
huit jours de trop de la
somme du Calendrier Julien.
';
2. Cerertranchementn'a
point apporte de remede
à l'erreur, dont le principeasubsistédepuiscomme
auparavant, en sorte que
dans les derniers siecles qui |
ont precede la seconde reformation
le desordre courant
avoit fait perdre l'idée
de la premiere correction,
laquelle quoyque
tres- évidence ne paroistroit
plus croyable aujourd'huy
,
si l'on ne sçavoit
avec certitude que la lettre
Dominicale couranre
en i;8i. estoit g, qui fut
changé en c par les Reformateurs.
La seconde correction a
eu aussi ses deffauts évidens,
& qui ne sçauroient
estre couverts par les
grands éloges qu'on luy a
donnez, & qui se font sentir
malgré la favorable dif
position où l'on est pour
es Reformateurs de 1582.
premierement de quelque
coste qu'ils ayent regardé
la soustraction qui estoit à
faire dans la somme des
jours ils ont erré, en ayant
retranche dix au lieu de
huit s'ilsnevouloient que
restablir le Calendrier au
point du Concile de Nicée,
ou au lieu de douze
,
s'ils
vouloient le remettre dans
sa premiere perfection
mais ces dix jours avec les
quatre de la premiere re.1
formation font quatorze ,1
ainsi quelqu'ait este leur
dessein ils ont tousjours
oste deux jours de trop.
Il en vray qu'ayant redonné
à l'année 1600. une
bissextile qui ne devoit pas
l'estre, ils ont remis un des
jours qu'ils avoienc ostez
4
nal à propos;mais ils sont
ombez à cet égard dans
n autre inconvenient qui
st d'avoir fait bissexte une
entiéme qui ne devoit pas
estre, en cela trompez par
terme de seize centaine.
Mais s'ils s'étoient doné
la peine de faire remoner
la regle & la supputaion
Gregorienne jusqu'a
in terme qui pust servir de
acine à tous les tem ps poserieurs
, comme ill'est
lans le sisteme de l' Aueur
,
l'an 4200. avant la
naissance de Jesus : Christ,
ou comme l'est le commen-i
cement de la periode Ju-1
lienne dans le sisteme hiCJ.
torique
,
ils auroient connu
que l'an1600 n sir pas
une centaine bissextile n'e£
{ tant pas quamcme centaine.
ma.is,seconde, & ils au- roient jugé que ce cdlcefff:iiuc
se devant communiquer à
toutes les quatriémes centaines
qui respondront à
1600. dans la suite des fieJ
cles il tiendra tousjours le
Calendrier deffectueux.
Curé de Margency prés
Montmorency, Diocese de
Paris, a donné au public
un Livre intitulé Instructions
du Calendrteruniversel &
perpetuel, imprimé à Paris
en1705.Il croit avoir montré
par ce Traité avec evidenceque
Meton avoit raison
,
& que les Astronomes
posterieurs, rant ceux
Ejui ont establi le Calendrier
de Jules Cesar, que
ceux qui Tent reformé en
1581* se sont egalement
trompez dans le jugement
dela correspondance qui
est entre les mouvemens
du Soleil & de la Lune. Son
zele pour les Regles de l'Eglise
luy a fait envisager
avec une douleur sensible
les effets de cette erreur
par rapport à la celebration
de la Pasque 8c dct
toutes les Festes mobiles,
mesme par ra pport du septiéme
jour; & il a penséque
pour faire profiter le talent
qui luya cfte confìéd'enhaut,
il ne devoit pas cesser,
malgré les contradictions
exposées au public & à ses
su perieurs
,
l'im portante
verité qu'il a découverte
dont , les consequences seroient
si avantageuses pour
l'exécution des intentions
de l'Eglise.
Entre les Sçavans quise
font opposez au systeme de
l'Auteur, lesunsonttraité
sa dotrine avec mépris,
les autres l'ont examinée
de bonne foy pour l'interest
de laverité. Entre plusieurs
de cette derniere espece
il est honorable pour
l' Auteur de compter Mr
Cassini, qui a bien voulu
luy proposer pour épreuve
de ce nouveau sisteme trois
Eclipses arrivées
,
l'une le
19. Mars de l'an Itl. avant
Jesus-Christ, l'autre le 9.
Janvier de l'an du saluts
753. & la troisieme le 22.
Juin 1694.
L'Auceur a si heureusement
déterminé par sa methode
le temps moyen de
ces Eclypses, quoi qu'arrivées
à une si grande die.
tance les unes des autres,
qu'il sembloit qu'on ne
pouvoit plus luy opposer
de legitimes contradic.
tions: mais la necessité du
calcul l'ayant engage de
montrer qu'outre la reformation
Gregorienne de
1582. il y a preuve qu'il s'en
eftoic fait une autre dans
quelqu'un des siecles précedens,
quoy qu'elle n'ait:
esté déterminée ny par les
Pa pes,ny par les Empereurs,
ny mesme qu'elle
ait esté remarquée paraucun
Historien, ensorte qu'-
il ne s'en trouve ny trace
ny memoire humaine. Cette
proposition luy a attire
une foule de nouveaux
contradicteurs
,
qui on
creu que l'honneur de Thit
toirc & de la chronologie
estoit interesse par l'Autheur,
& quiont pris dan
sa proposition mesme des
moyens pour asseurer \fi
calcul commun des Astronomes,
quidetermine que
235, mois lunaires defail-i
lent d'environ deux heures
de dix-neuf années (oaires,
au lieu que l'ancien
Meton & le nouveau fut
on principedémontrent
qu'ils sont parfaitementégaux,&
que les erreurs du
Calendrier Gregoríen ne
viennent que de l'inégalité
que les reformateurs y
ont voulu supposer.
Le sieur Curé de Margency
a montré dans son
ouvrage principal par les
propres paroles de Mr
Cassini que les Peres du
Concile de Nicée
,
& les
AstronomesEgyptiens qu'-
ils chargerent de la construction
d'un cicle Paschal,
estoient persuadez de cette
égalité
,
mais qu'ils ignoroient
encore la veritable
durée en jours narurels de
la periode solaire annuelle,
puisqu'ils supposoient qu'- j
en 400. ans Juliens elle
n'excedoit que d'un jour,
au lieu de quoyl'anticipation
des Equinoxes obligea I)
les Reformateus de i$8i.|
de décider que dans le mes- ji
me espace de 400. ans elle
excedoit de trois jours en- j
tiers; c'est une verité quir
nest pas contestée aujour- 1
d'huy : mais on en conteste I
la consequence la plusfen-1
sible, qui est que puisque
!e Calendrier Julien a commencé
45. ans avant l'Erc
du salut
,
& qu'il s'ensuit
qu'au temps de la reformationils'estoitpassé1627.
ans, c'est-à-dire plus de
quatre fois 400. ans ,
les -
Reformateurs devoient
pour restablir l'Equinoxe
au temps où il se trouvoit
l'an 45. avant Jesus-Christ
retrancher douze jours de
l'année. Cependant il est
notoire qu'ils n'enosterent
que dix. L'Auteur a donc
pû dire avec un legitime
fondement qu'avant cette
reformation il s'en efbtc'
fait une autre, & quelle a
esté supposee par les Astronomes
employez par GregoireXIII.
L'onauroit pû repliquer.
à l'Auteur que la reformation
Gregorienne n'a poineJ
eu pour objet le restablissement
des Equinoxes aux
jours où elles estoient fous
Jules Cesar, mais à celujr,
où elles estoient au temps
du Concile de Nicée 370.
ans aprés. Ce n'est pas cependant
le chemin que l'on
pris ; on a mieux aimé
uy objecter, que s'il estoit
ray qu'il y eust eu une
reformation ou un rerranchement
de quatre jours
dans la suite duCalendrier
Romain avant celle de
1583.ilfaudroit qu'il yeust
eu interruption de ettres quatre Dominicales,& que
cela est contraire à toutce
qu'il y a de chronologie.
Le sieur Curé de Margency
a entrepris de respondre
à cette objection
,
& il la saic d'autant plus
volotíers, qu'en la refutant
il esperedétruire sans
ressource routes cellesde
pareille nature qui luy
pourroient estre opposées.
Celle qui a esté marqué
cy-dessus qui n'apointesté
faite & qui pouvoitl'estre
plus raisonnablement qu'-
aucune autre,& enfin montrerincontestablement
par
les mesmes princi pes. I,
La caufc & l'origine de
erreurs du Calendrier Julien.
2. Les deux corrections
qui en ont esté -faitc
l'une par autorité pultIi
que & avoüée;l'autre méonnuë
,
mais certaine &
supposée. 3. Et enfin découvrir
nuëment l'erreur
le ces corrections, & ce
[u'll auroit fallu faire pour
es rendre bonnes & convenables
à la fin que l'on
e proposoit en les faisant.
il ne faut pour de (ì grands
effetsqu'establir les principes,
les plus particuliers
de l'Auteur,& ceux qui luy
one communs avec les
contestans, & en tirer ensuite
dlexattcs conclusions;
e public jugerasi celles de
cet écrit sont justes & necessaires.
Les Réformateurs qui
one dressé le Calendrier
Gregorien ont determine
la quantité de l'année fo
laire a trois cens zsoixantc
cinqjours cinq heurcs qua4
ranteneufminutes& doul
ze secondes. Personnen'ignore
ce fait, il n'est question
que desçavoir si cette
determinationest juste.
Ptolomée l'Astronome avoit
fixe la durée de l'année
solaire à 365. jours 5.
heures j" ii" & en cela il
avoit imité Hipparque Ie.
premier maistre de l'astrolomie.
Tout lemonde en
convient encore ; mais si
ladeterminatiori/des Reorm^
teurs est vraye ,
il
'ensuitque celle de Ptolobee
ne l'estoit pas; cepenlant
c'estoit la seule conque
au temps de Jules Cear
,
& au temps du Concie
de Nicée : mais il y a
plus, car loinque ies Aftrojioroes
posterieurs à la reformation
ayent estendu
[a quantité de l'annee, il
kft certain qu'ilsl'ont tous
resserrée. Mr de la Hire
dans ses nouvelles Tables
l'a reduite à 5. heur.49'o
les Astronomes dtAngle1
terre áS. heur. 49'4". Il iej
roit inutile de faire le detail
d'une infinite d'autresopinions,
le peu qui en est dit
icysuffit pour faire connoi-!
stre que la fixation faite pari
Hipparqueestoitfausse,&
qu'elle jectoit tous les hommesdans
l'erreur jusques a
ce que l'anticipationestonnante
des Equinoxes leur
ouvrist les yeux & leur fist
connoistre que quelques
minutes negligées formoient
trois jours entiers
en.
cn 400. ans;que les Astroiiomcs
modernes ayenc inicux reüssiàdécerminer
la quantité de l'année solaire
que les Reformateurs
de 1581. non feulement
Auteur ne le croit pas
mais il a démontréle traire, con- & ille fera de noueau
cy-apres. Contenons-
nous de remarquer a
present quedix-neuf anées
solaires de la quantié
déterminée par les Reormateurs
font ensemble
939. jours 14'48".
La revolution sinodique ,
de la O est selonl'Aureur
de2.9. jours 12.. heur. 43'
33'' 8'" & de la zj)e. partie
d'une minute 40" Cette sixation
n'est peut estre pas
tout-à- fait celle de Meton
l'Athenien
, mais elle revient
parfaitement à son
sisteme, puis qu'en135. periodes
elle compose la met
me durée que 19. années
solaires, c'està-dire 6939.
jours 14. heures 24 48'
Mr de la Hire au contraire
fixe la revolution lu—
naireà 19. jours 11. heuress
44 3' II; les Astronomes
d'Angleterre à 2.9. jours
`14. heures 44; 9JC 3i+e 2.6se
|x'7<c& 38". On pourroic
citer vingt autres opinions
differences sur ce sujet
mais il suffit , pour establir
celle de l'Auteur à leur préjudice
qu'ilait fait voir par
un calcul où son ne peuc ren reprendre
, que les
trois Eclypfes dont il a esle,
parle, conviennenr exactement
à sa methode,&
que distancereciproque se
trouve mesurée avec une
justesseinsigne dans une si
grande fuite de Cedes par
les temps qu'il a determinez
pour la quantité de
l'année solaire & la durée
des revolutions sinodiques
de la O, puisque s'il y avoit
lamoindre erreur dans rune
ou dans l'autre il seroit
impossible que les Eclipses
convinssentason calcul. Il
n'y a personne de bonne
foy qui n'en doive convenir
: cela pose
,
voicy les
principes communs.
Le Calendrier Julien a
Jcoemsmuensce,-4C5. hanrs iasvatn.t
L'ordre des biflextes jri
(si: observé de quatre en
quatre ans sans exception.
Le Calendrier Gregorien
a reformé le Julien en
1582. deJesus-Christ 162.7,
ans aprés son establissement,
la reformation a retranché
dix jours de cettc
année 1582. elle a fixé la
durée de l'année solaire à
365. jours 5. heures49' 12";
elle a déterminé qu'à l'avenir
toutes les centiémes années
ne seroient plus bissextiles
si ce n'est de 400,
en 400. ans;elle reconnut
le deffaut de correspondance
qui sercncontroit
dans le CalendrierJulienentre
les mouvement
du Soleil & de la Lune.
Hincfit, dit le Canon premier
, ut novilunia hoc lernpore
plusquam quatuor dies dise
tant ab aureo numero in ucteri'
Calendario Romano.
De ce petit nombre de
principes
,
voicy les conclusions
que l'Auteur croit
pouvoirtirer legitimement
& hors de toute contradiction
,
s'agissant dc faits &)j
de calculs arithmetiques,
où l'on ne sçauroiterrer.
L'ordre prescritpour l'avenir
par Gregoire XIII.
doit s'estendre au passé au
moins pour juger du fondement
de la reformation,
& il est certain que dans
cet ordre des seize centai-
D'S d'années écoulées entre
le premier an du Calendrier
Julien, & le 1582.
de Jesus-Christ il n'y en
avoit que quatre qui deussent
estre bissextilles, &
que toutes l'ont este4ce qui
fait que la quantité du
temps a este augmentée
d'autant de jours qu'il y a
eu de faux bissextes, c'està
dire de douze jours.
Si l'on dit que la reformation
n'a esté entreprise
que pour restablirl'Equinoxeau
21. de Mars, jour
auquel elles estoientfixées
au temps du Concile de
Nicée qui s'est tenu ran'
32.5. deJesus-Christ, iI est
certain que depuis cette
année jusques à 1582. il nc*
s'ejttpade que onzecentaines
années qui donnoient
seulement huit jours de
faux bissexte, pattant d'u-,
ne & d'afuotrerfmaçoan tlaiorenformation
que ron a faite
n'est pas juste, puisqu'il falloic
oster ou douze jours
pour restablir totalement
le Calendrier Julien, ou
seulement huit jours pour
le restablir au point d'erreur
où il estoit desja au
temps du Concile de Nicé,
c.
La mesme erreur se trouve
par rapport au nombre
d'or & à sa correspondance
avec les nouvelles Lu-
RCS. Les Reformateurs ne
reconnoissenten 1582 que
quatre jours de distance
entre celles-cy &celuy- la,
& il y en auroit deu avoir
autant que de faux bissextes
,
puisque les années
avoient eftc augmentées
mal à propos d'aucant de
jours.
Il faut donc reconnoistre
ou que les Reformateurs
ont ignore les consequences
de leurs propres princi
pes, & les notions les
plus simples & les plus
vraies que l'on puisse jamais
avoir en
pareillematiere,
ou qu'ilsont conneu
qu'il yavoit eu quelque reformationprécedente
de
quelque cause qu'elle ait
pû naistre, soit usage populaire,
soit loy publique,
& non transmise à la posterité,
soit toute autre chose
que l'on pourra imaginer
de plus probable;c.est
le seul expedient que rQn
puisse imaginer pour sauver
la gloire de leur sisteme,
mais on invente cela
gratuitement ,
les Tables
suivantes vont former une
invincible demonstration
de la verité qui consiste
manifestement en cecy.
Quil n'y avoit que huir
jours à retrancher de l'année
Julienne pour restablir
les Equinoxes au point ou
elles estoient du temps du
Concile de Nicée, ou qu'il
y en avoit douze pour les
remettre au point où elles
estoient au premier an Julien.
Et pareillement a legard
de la correspondance du
nombred'or avec lesnouvelles
Lunes qui n'a este
fixe pour l'usage des Chrestiens
qu'au temps du Conçue
de Nicée
,
il y auroit
cli huit nombres à restablir
au lieu de quatreque lesReformateuronttrouve
sion
n'avoit fait une premiere
correctionprecedente cellede1582,
de quelquemamere
quelle foitarrivée.
- Il est vrai
, car il ne faut
rien dissimulerque JcsRéformarcursn'ont
pasatcri*
bué le deffaut de corree:
pondance des nouvelles
Lunes avec lc nombre d'or
au desordre des faux bistextes,
mais qu'ils ont crea
qu'il avoic sa cause dans
l'inégalité naturelle qu'ils
supposoient entre 135. lu
naisons complettes &19.
années solaires qu'ils jugeoient
telles qu'en 311.
ans chaque lunaisondevoit
anticiper d'un jour, mais
c'est la precisement 1&
-
point de l'erreur d'avoir
supposé un deffaut qui n'et:
toit point, & de n'avoir pas
fait attention au veritable.
Chacun sçaítqu'au temps
dela reformation les nombres
d'or ne marquoient
plus les nouvelles Lunes&
que pour ks atrraper prefqu'au
hazard ilestoit d'usage
de compter les cinq syl
labes de ces mots. Neva
Luna hîc, en retrogradant
depuis Ie: nombred'or de
l'année jusqu'au nombre
oùtomboit le hic. Si i'Auteur
demandoit à ses contradiaeurs
de quelle autorice
cet usage stcfloif introduitcommcnc
il avoireste
invencé) par qui, & en quel
temps ,
ils refpondroienc
sans doute qu'il a esté uti
effet de la necessite que les
Ecclesiastiques obligez à
indiquer la Pasque & les
Festes mobiles au peuple,
n'ont pû se dispenser d'inventer
quelque chose qui
reétifiafi le Calendrier;
que l'on n'a pas dit d'abord
, nOVA Luna htc:J mais
seulementnova hic, & qu'-
on y a enfin adjouste les
deux syllabes du mot Luna
lorsqu'on a trouvé dans le
progresdessiecles que le
deffaut de correspondance
jesotoituaurgsme.nré de deuxa
Pourquoy ne veut-oni
pas permettre quel'Auteur.
*en dise autant de la reformationqu'il
soutient avoir
précedé celle dcijSi. puifqu'clle
n'a pas este moins
necessaire que la concefsìon
de nova Luna hic on
aura beau dire que Tamicipation
des Lunes ne pouvoit
estre que de 4. jours
en 1557. annees écoutées
enrre le Concile de Nicée
& le Pontificat de GregoireXIII.
des que l'onconvient
que les années ont
esle augmentees au moins
de huit jours pendant cet
intervalle. Il faut avoüer
que la correspondance du
nombre d'or avoit esloigné
d'autant
, autrement c'est
avaler le chameau & cri.
bler lc moucheron
,
c'est
adire se faire un monstre
d'uneerreur quin'estlie
& negliger celle qui efl
essentielle & plus palpabl
que les tenebres d'Egypte
Mais comment scft-clli
faite cette reformation
comment a t'on pu IDeerompre
l'ordre continu des
lettres Dominicales >
quel temps cela s'est-il fait
quelles en font les preuves
demonstratives les voicy.
L'Auteuravoic dit en
ïos dans sonTraite du Caendrier
univerdel qu'clle
I'eftoic pas faiteavantl'an
53. de Jesus-Christ, & sa
preuve consistoit en l'observation
d'une Eclypsede
ette anncc qui respon doic
parfaitement dans lc stile
Gregorien qu'il est aussi
icile destendre au passé par
supposition que de le coninuer
réellement dans la
venir, aTerreur commune
)rè<; du stile Julien qui consiste
en l'augmentation des
fauxbissextes
, comme il
a este tant de fois repeté.
De forte qu'en retranchan
de l'annee 752. les six, der
niers jours qui luy estoien
de trop , & qui estoieny le
six premiers de Janvier;pa
ce moyen le 9. de Janvie
,7fJ. se trouvoit estre le 15
- dans le aile Gregorienl
comme depuis le 1. oct]
bre ijSt, a estié declare es
tre le 15. du mesme mois
par laBulle de reforma
tion a cause du retranchement
de dix jours quiy sui
ordonné. Mais la contradiction
ayant oblige l'Au
teur d'approfondir davanage
cette matierc, il s'est
abord apperceu que les
uatre jours d'erreurqui se
rouvoient dans la correr.
ondance du nombre d'or
n 1581.. ne provenoient
lue des faux bissextes des
nnées LIOO. noo- 1300. &
500. lesquelles n'en deoient
point avoir felon la
correctionn Gregorienne.
k. qui en ony eu selon lorre
duCalendrier Julien.
-
11 sensuit done que la
eformation conrestce a
stefaiteavant l'année1100.
& posterieurement à ran
900car si le faux bissex
de cette derniere anne
n'avoit pas este oste
,
il
auroic eu cinq jours d'er
reur au lieu de quatre let
lement qui se trou voient e
158:t.
Reduisons ceci a des ter
mes exacts qui puisser
donner des notions préci
ses, quandl'auteur avane
&: soustientqui'il y a eu une
reformation avant l'anné
1000 & posterieurement
l'année 500. Il ne Tettenc
point a l'erreur provenant
de l'anticipation des Equi
oxes, illa borne pouraindire
a l'anticipation des
ouvelles Lunes qui abossoit
leur correspondance
aturelle avec le nombre
l'or ; car comme il est évilent
qu'il y a eu depuis l'an
iooo. de Jesus Christ jus.
jues a la reformation de
582.. quatre faux bissextes
jui avoient augmente la
omme des joursdequatre,
\c qui avoient decompte
l'autant de jours la correscondance
des nouvelles
nes & du nombre d'or.
n'est pas moins evident
que si depuis le Concilede
Nicée on navoit fait aucun
changement, à cet c-i
gard la. somme des jours
auroit encore este augmen
tée des faux bissextes des
annéesdeJesus Christ5oo^
600. 700. & 900. ce qui
auroit fait une discordaned
de huit jours au lieu de quatre.
Partant il faut necessai
reraent supposer une reformation
précedente, &
quelque objection quon?
puisse former par rapport:
aux moyens & a l'execution
ion dun fait si evident
,
iuIIc ne peut prévaloir à la
emonstration que quand
e huit unitez posées, &
lont lasoustraction estjugee
necessaire
,
il ne sen
rouve que quatre sans ress,
il faut dire que l'on en osiéprécedemment qua.
rc autres.
A l'égard de la reformaion
par rapport a l'anticiation
des Equinoxes il est
resdifficile de dire com.
nent les Reformateurs
prés , avoir determine la
luantire de l'ansolaire
comme elle est marqué
cy dessus, ont pu estimer
qu'il y avoicdix jours de
trop à l'anncc,fuppofanc
qu'ils ayent voulu larefta-j
blir au point ou die estoit]
lors du Concile de Nicée ,1
puisque constamment il nC!
s'en trouvoitquehuit. Cctj
te difficuhéavoit fait pen
fer à l'Auteur que la veue
des Reformateurs s'estoitc
portée jusqu'au restablissement
total du Calendrier
Julien; maisen ce cas il
trouvoit douze jours a os-j
ter, il jugea donc que cettej :
consequence estant tircc
de leurs principes, il n'eC.
toit pas possible qu'ils n'eussent
supposéune reformation
precedence,quoyqu'il
en soit,car de ces sortes de
faitsinterieurs,il fautconvenir
qu'il esttousjours temeraire
de nier ou d'affirmer
au dela de ce qui est
produit au dehors,la propositiondel'Auteurqu'il
y
a eu une reformation précedente
celle de I, 8 2. du
moins quant à la correspondance
des nouvelles
Luncs. avec le nombre
d'or; &nerestequ'a ache-v
ver sa demonstration
, en
montrant comment
quand, & par quels mo-i
yens l'ordre des lettres Dominicales
depuis le Concile
de Nicée a esté incerrompu
; ce que l'on a fair
pour le restablir, & ce qu'il
auroit fallu faire pour qu'il:
nty eust plus eu d'erreur. J
Premiere Table des lettres
Dominicales comme 1
elles auroienc dû estre sans erreur..I Seconde Table des lettres
Dominicales comme 1
elles auroient cftc dans
l'ordre du Calendrier Julien
sans la correction supposée.
TroisiemeTable des let-
:res Dominicales comme
elles ontesté effectivement
par erreur, & deux fausses
corrections.
Premiere Colonne des
lettres Dominicales des
H. années de chaque siecle
tirée de la troisieme
Table jusqu'àl'année 982.
avec la correction qui y estoit
a faire.
Seconde Colonne des
lettres Dominicales des 82.
années dechaque siecle tiréc
de la troisieme Table
avec la dernierecorrectioni
aussifausse que la premiere;
Troisième Colonne des
lettrcs Dominicales des 82.
années de chaque siecle
avec une juste corréction,
apres laquelle il ne faut
presque rien pour la faire
bonne & perpetuelle.
On peut voir ces trois;
Tables & ces trois Colonnes
dans la demonstration
de l' Auteur pag.
Les paroles ecrites au
dessus de chaque Colonne
des Tables,expliquent suffisamment
ce qu'ellescontiennent
sans qu'il foit besoin
de le repeter, Mais il
faut observer deux differences
entre les lettres de
la premiere & seconde Table.
La premiere est que centié,mes années n',ont
qu'une lettre, à l'exception
de celles qui font de quatriéme
centaine
,
lesquelles
en ont deux, parce qu'-
elles fonc bissextiles suivant
l'ordre du Calendrier
Gregorien ; & dans la fcr
condeTablc toutes les centaines
années ont deux lettres,
parce qu'elles ont esté
faites bissextiles felon l'ordre
du Calendrier Julien
,
que l'on f^aic avoir esté vicieux
par cet endroir pre-,
cisément. La feconde est
que le nombre total des lettres
des centaines années
dans la premiere Table ne
monte qu'a vingt, & dans
la feconde il est de trente
deux. 1
La premiere difference
découvre la cause du desordre
& de la confusion
de
de tout le CalendrierJulien
,
tels qu'ils font representez
dansla seconde Table,
parce que sans les faux
bissextes toutes les lettres
de la feconde Table ail*
soient esté semblables à
celle de la premiere. La
seconde difference montre aquantité de l'erreur, parce
que les douze lettres que
a seconde Table contient
le plus que la premiere denotent
autant de jours à
etrancher pour establir lc
Calendrier dans sa préciion.
On peut encore remarquer
que dans la premiere
Tabletoutes les années
ont les mesmes lettres Dominicales
de 400. en 400.
ans , au lieu que dans la
feconde elles ne les ont pareilles
que tous les 800. ans,
& que dans la troisieme
Table qui a esté celle d'usage,
on a fait une correc
tion qui ne se rapporte njl
à une ny a l'autre.
Enfin il faut remarquer
que la, lettre Dominicale
de la premiere des 82. années
des trois Tables est la
mesme
, parce qu'alors lc
Calendrier estoit sans er- leur sensible
,
n'y ayant
point encore eu de faux
bissexte. La mesme lettre
se retrouve de400.en 400.
ans dans la premiere Table
jusques à l'année de la
reformation 1582. mais en
la seconde c'est une autre
lettre
,
& en la troisieme
encore une autre, jusqu'à
ce que la reformation luy
a donne abusivement la
mesme lettre qu'en la seconde
Table,au lieu de
celle de la premiere,
.:';' L'année 63. avant Jesus-
Christ qui estoit la 82. de
la centaine qui a précedé
sa naissance
,
& la 158 2.
avant cettenaiflfance font
fort estoignées l'une de
Fautrc : maiselles se ref
pondent entre elles de 400
en400.ans; ainsi ellesautroient
deu avoir la mesme
lettre Dominicale dans
l'ordre Gregorien qui st
lenaturel, & qui partanta
! tousjoursdeu exister, ou
que l'on doit estendre par
supposition jusques au|
commencement des siedes,
aussi ce-tte correspondance
setrouve-telle dans
la premiere Table.
I- Pourquoy n'est-elle pas
dans la fecopcte, la raison
en est claire. G*eftlacquit
tiplication des faux bissextes
qui y sontcomptez, &
qui ont augmentela somme
des jours de 12. jours
& de 12. lettres. Pourquoy n'est elle - pas
dans la troisiéme, &pourquoy
cette troisiémediffe,
roit
-
elle encore de la feconde
avant la reformation
,
& qu'on l'y afait conformerdepuis?
C'estqu'on
avoit fait un changement
précedent, & quereconnoissant
ensuitel'erreur de
ce changement on la voulu
corriger sans sçavoir
appliquerla regle,ensorte
que Ton a fait une seconde
faute pire que la premiere,
du moins en ce que le
remede est plus difficile a
y apporter ,
aujourd'huy
que les esprits font prévenus
en faveur du travail
des Reformateurs.
Mais en quoy consiste
l'erreur de ces corrections
le voicy.
I. La premiere naoste
qu'une partie de l'erreur,
car au lieu d'osterquaere
jours de l'année, & de
changer la lettre Dominicale
de 9 82. de d en A,
comme on le voit en la
troisieme Table, il falloic
nettement retrancher huit
jours, & mettre e, pour Dominicale,
comme il est en
la premiere Table, puifc
qu'il y avoit effeCtivement
huit jours de trop de la
somme du Calendrier Julien.
';
2. Cerertranchementn'a
point apporte de remede
à l'erreur, dont le principeasubsistédepuiscomme
auparavant, en sorte que
dans les derniers siecles qui |
ont precede la seconde reformation
le desordre courant
avoit fait perdre l'idée
de la premiere correction,
laquelle quoyque
tres- évidence ne paroistroit
plus croyable aujourd'huy
,
si l'on ne sçavoit
avec certitude que la lettre
Dominicale couranre
en i;8i. estoit g, qui fut
changé en c par les Reformateurs.
La seconde correction a
eu aussi ses deffauts évidens,
& qui ne sçauroient
estre couverts par les
grands éloges qu'on luy a
donnez, & qui se font sentir
malgré la favorable dif
position où l'on est pour
es Reformateurs de 1582.
premierement de quelque
coste qu'ils ayent regardé
la soustraction qui estoit à
faire dans la somme des
jours ils ont erré, en ayant
retranche dix au lieu de
huit s'ilsnevouloient que
restablir le Calendrier au
point du Concile de Nicée,
ou au lieu de douze
,
s'ils
vouloient le remettre dans
sa premiere perfection
mais ces dix jours avec les
quatre de la premiere re.1
formation font quatorze ,1
ainsi quelqu'ait este leur
dessein ils ont tousjours
oste deux jours de trop.
Il en vray qu'ayant redonné
à l'année 1600. une
bissextile qui ne devoit pas
l'estre, ils ont remis un des
jours qu'ils avoienc ostez
4
nal à propos;mais ils sont
ombez à cet égard dans
n autre inconvenient qui
st d'avoir fait bissexte une
entiéme qui ne devoit pas
estre, en cela trompez par
terme de seize centaine.
Mais s'ils s'étoient doné
la peine de faire remoner
la regle & la supputaion
Gregorienne jusqu'a
in terme qui pust servir de
acine à tous les tem ps poserieurs
, comme ill'est
lans le sisteme de l' Aueur
,
l'an 4200. avant la
naissance de Jesus : Christ,
ou comme l'est le commen-i
cement de la periode Ju-1
lienne dans le sisteme hiCJ.
torique
,
ils auroient connu
que l'an1600 n sir pas
une centaine bissextile n'e£
{ tant pas quamcme centaine.
ma.is,seconde, & ils au- roient jugé que ce cdlcefff:iiuc
se devant communiquer à
toutes les quatriémes centaines
qui respondront à
1600. dans la suite des fieJ
cles il tiendra tousjours le
Calendrier deffectueux.
Fermer
Résumé : DISSERTATION astronomique.
Le texte présente les travaux du sieur Touraine Prestre, curé de Margency, qui a publié en 1705 un livre intitulé 'Instructions du Calendrier universel & perpétuel'. Dans cet ouvrage, l'auteur soutient que Méton avait raison concernant la correspondance entre les mouvements du Soleil et de la Lune, et que les astronomes postérieurs, y compris ceux qui ont établi le calendrier de Jules César et ceux qui l'ont réformé en 1581, se sont trompés. Le curé de Margency exprime sa douleur face aux erreurs du calendrier, qui affectent la célébration de la Pâque et des fêtes mobiles, ainsi que le calcul du septième jour. L'auteur a persévéré dans ses recherches malgré les contradictions, convaincu de l'importance de la vérité qu'il a découverte pour l'Église. Parmi les savants qui se sont opposés à son système, certains l'ont traité avec mépris, tandis que d'autres, comme Cassini, ont examiné sa doctrine de bonne foi. Cassini a proposé à l'auteur de vérifier son nouveau système en déterminant le temps moyen de trois éclipses survenues à des dates éloignées. L'auteur a réussi à déterminer avec précision le temps moyen de ces éclipses, mais la nécessité du calcul l'a conduit à affirmer qu'une autre réforme du calendrier avait eu lieu avant celle de Grégoire XIII en 1582, bien que cette réforme n'ait pas été officiellement reconnue. Cette proposition a suscité de nombreuses contradictions, certains savants estimant que l'honneur de l'histoire et de la chronologie était en jeu. Le curé de Margency a montré que les Pères du Concile de Nicée et les astronomes égyptiens étaient convaincus de l'égalité des périodes solaires et lunaires, mais ignoraient la durée exacte de la période solaire annuelle. Les réformateurs de 1581 ont décidé que, en 400 ans, cette période excédait de trois jours et un tiers, contrairement aux quatre jours et un quart supposés par les anciens. L'auteur soutient que les réformateurs auraient dû retrancher douze jours de l'année pour rétablir l'équinoxe au point où elle se trouvait en 45 avant Jésus-Christ, mais ils n'en ont retranché que dix. L'auteur a également répondu aux objections concernant l'interruption des lettres dominicales, affirmant qu'une réforme antérieure à celle de 1582 avait été supposée par les astronomes de Grégoire XIII. Il a entrepris de démontrer l'erreur des corrections du calendrier julien et les deux réformes qui en ont découlé, l'une officielle et l'autre supposée mais certaine. Il a fixé la durée de l'année solaire à 365 jours, 5 heures, 49 minutes et 12 secondes, contrairement à Ptolémée et Hipparque, et a montré que les astronomes modernes ont resserré cette durée. L'auteur a également déterminé la révolution synodique de la Lune et a affirmé que la réforme du calendrier n'avait pas eu lieu avant l'an 53 de Jésus-Christ. Il a conclu que la réforme supposée avait dû se produire entre les années 500 et 1000 pour corriger les erreurs des faux bissextes. Il a enfin proposé des tables des lettres dominicales pour illustrer les erreurs et les corrections du calendrier julien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3641
p. 205-215
LE BOUQUET provincial à Mde de R. le jour de sa feste, aprés qu'on eut cueilli le soir précedent toutes les fleurs qu'elle avoit dans son jardin.
Début :
Ne vous envoyer point de fleurs le jour de vostre [...]
Mots clefs :
Fleurs, Beauté, Bouquet, Parnasse, Amour, Parterre, Zéphyrs, Orange, Grenade, Oeillets
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE BOUQUET provincial à Mde de R. le jour de sa feste, aprés qu'on eut cueilli le soir précedent toutes les fleurs qu'elle avoit dans son jardin.
LEBOV<2JVET
provincial àMdß de
R. le jour de sa fejle,
apresqu'on eut cueilli
le soir précedent toutes
les fleurs qu'elle avoit
dansson jardin.
Ne vous envoyerpoint
defleurs le jour de vof-
*re feste
,
Sc vous écrire
pourexcusequ'on a pillé
toutes celles qui estoient
hier dans vos parterres,
& qu'il n'y avoitque ceL
les qui naissent sous vos
pas qui fussent dignes dq;
vous estre présentées,&
de vous dire encore que
les plus brillantes perdent
leur lustreauprésde
celles de vostre teint;
qu'à vostre approche les
plus blanches semblent
devenir pasles
, & les
plus vermeilles rougirde
honte, &C que deux So
leils feroient bientost
mourir ce qu'un seul fait
naistre.
Sur ce ton pedamment
badin
Ce seroit vous donner de
tres mauvaise grace
Pour les fleurs de vojlre
jardin,
Les plus communes du
Parnasse.
Vaminetendre, aujJìbien
quel'amour
Vous en doit d'autres en
- ce jour,
Plus brillantes, if plus
nouvelles.
Ce tribut appartient au
nom que vous portez
Ets'ilsepaye àdernoins
belles ,
Jevous laisse à penser si
vous le meritez,
Vous le modele des beautez>
m
Ne vous offrir des
fleursqu'en petite quantité,
8c vous donner pour
excuse de cette épargne,
que si je n'avois pas
esté si paresseux.
Vous en auriez eu davantage
;
Et
Et quechez, moj des le
matin,
LesAbeillesontmis le
:
Parterre au plláe;·
Et len. vont avec leur butin.
Adais pardonnons-leurce
ravage ';;'.
Elles l'ontfait a bonnefin
Les Zephirs mes amis,
qmy'onetpdiet*que cette Efioit pour celebrer danr.s
un galand festin
Le Coir, du jourde votiv,e
Je vous connois, Mde,
vous seriez d'humeurà
ne croire ni les Zephirs
ni leur Truchement, 6C ron courreroit risque de
ne passer aupres de vous
que pour un conteur de
nouvelles faites à plaisir.
L'inconvenient m'a paru
fascheux
,
6C pour l'éviter
j'ay fait amaiffer des
fleurs
, & vous en envoyetroisCorbeilles
toutes
pleines.
Celadon de ma part ,
vous les vapresenter
Et j'ose , me flater
Qu'elles vous feront
agreables.
Elles parfument I'air
d'une charmanteodeur\
L'innocence I*amour ,.j brillent dansleur I
couleur, }
Jl n'en ejl point de plus
aimables
} Les roses f5 les Ijs nofit
point tant de beaute^.
Cesontpour Us Auttls
des ornemens payables.
Mais voicy ce quit [aut1
pour les Divinitez.
Fleurs d'Orange&de
Grenade,Jasmin de
France& d'Espagne, 6C
oeillets de toutes les fortes.
Je n'ay pas voulu les
mettre en bouquets,
ç'auroit esté entreprendre
mal à propos sur cet
esprit de discernement
& d'invention dont vous
estespleine jusqu'au bout
des doigts, & quirend
tous vos ouvrages si
i1
beaux, qu'on n'en voit
point de mieuxtravailles
que ceux qui sortent de
vos mains.
C'estdonc à vostreadresse
A faire ruaioir leur richesse
,
A menager leur rang, leur eclat, leur douceur,
Et puis à les placer sur
vostreaimable coeur.
C'est-là que tvousallz,
finirvos deflmees,
Fleurs trois foisfortunées,
Etc'est.là qu'unAmant
mettroit tout son bonheur
.Ajinirsesannées..
Pourmoy Madame, bien que je ne sois qu'au
nombre de vos amis
sans mentir , en cette rencontre
,
si je l'ose dire
Jesuis du sentiment de
vos ^4doratears
Je voudrois bien avoir les
destin de mesJleurs.
Toutiroitàmesatisfaire,
Volume regarderieXjccm*
me unjoly présent J'aurois le bonheur, i,
vous plaire
,
57 je mourrois en vous
plaisant,
Est-il rien de plus doux,
f5 de plus innocent.
provincial àMdß de
R. le jour de sa fejle,
apresqu'on eut cueilli
le soir précedent toutes
les fleurs qu'elle avoit
dansson jardin.
Ne vous envoyerpoint
defleurs le jour de vof-
*re feste
,
Sc vous écrire
pourexcusequ'on a pillé
toutes celles qui estoient
hier dans vos parterres,
& qu'il n'y avoitque ceL
les qui naissent sous vos
pas qui fussent dignes dq;
vous estre présentées,&
de vous dire encore que
les plus brillantes perdent
leur lustreauprésde
celles de vostre teint;
qu'à vostre approche les
plus blanches semblent
devenir pasles
, & les
plus vermeilles rougirde
honte, &C que deux So
leils feroient bientost
mourir ce qu'un seul fait
naistre.
Sur ce ton pedamment
badin
Ce seroit vous donner de
tres mauvaise grace
Pour les fleurs de vojlre
jardin,
Les plus communes du
Parnasse.
Vaminetendre, aujJìbien
quel'amour
Vous en doit d'autres en
- ce jour,
Plus brillantes, if plus
nouvelles.
Ce tribut appartient au
nom que vous portez
Ets'ilsepaye àdernoins
belles ,
Jevous laisse à penser si
vous le meritez,
Vous le modele des beautez>
m
Ne vous offrir des
fleursqu'en petite quantité,
8c vous donner pour
excuse de cette épargne,
que si je n'avois pas
esté si paresseux.
Vous en auriez eu davantage
;
Et
Et quechez, moj des le
matin,
LesAbeillesontmis le
:
Parterre au plláe;·
Et len. vont avec leur butin.
Adais pardonnons-leurce
ravage ';;'.
Elles l'ontfait a bonnefin
Les Zephirs mes amis,
qmy'onetpdiet*que cette Efioit pour celebrer danr.s
un galand festin
Le Coir, du jourde votiv,e
Je vous connois, Mde,
vous seriez d'humeurà
ne croire ni les Zephirs
ni leur Truchement, 6C ron courreroit risque de
ne passer aupres de vous
que pour un conteur de
nouvelles faites à plaisir.
L'inconvenient m'a paru
fascheux
,
6C pour l'éviter
j'ay fait amaiffer des
fleurs
, & vous en envoyetroisCorbeilles
toutes
pleines.
Celadon de ma part ,
vous les vapresenter
Et j'ose , me flater
Qu'elles vous feront
agreables.
Elles parfument I'air
d'une charmanteodeur\
L'innocence I*amour ,.j brillent dansleur I
couleur, }
Jl n'en ejl point de plus
aimables
} Les roses f5 les Ijs nofit
point tant de beaute^.
Cesontpour Us Auttls
des ornemens payables.
Mais voicy ce quit [aut1
pour les Divinitez.
Fleurs d'Orange&de
Grenade,Jasmin de
France& d'Espagne, 6C
oeillets de toutes les fortes.
Je n'ay pas voulu les
mettre en bouquets,
ç'auroit esté entreprendre
mal à propos sur cet
esprit de discernement
& d'invention dont vous
estespleine jusqu'au bout
des doigts, & quirend
tous vos ouvrages si
i1
beaux, qu'on n'en voit
point de mieuxtravailles
que ceux qui sortent de
vos mains.
C'estdonc à vostreadresse
A faire ruaioir leur richesse
,
A menager leur rang, leur eclat, leur douceur,
Et puis à les placer sur
vostreaimable coeur.
C'est-là que tvousallz,
finirvos deflmees,
Fleurs trois foisfortunées,
Etc'est.là qu'unAmant
mettroit tout son bonheur
.Ajinirsesannées..
Pourmoy Madame, bien que je ne sois qu'au
nombre de vos amis
sans mentir , en cette rencontre
,
si je l'ose dire
Jesuis du sentiment de
vos ^4doratears
Je voudrois bien avoir les
destin de mesJleurs.
Toutiroitàmesatisfaire,
Volume regarderieXjccm*
me unjoly présent J'aurois le bonheur, i,
vous plaire
,
57 je mourrois en vous
plaisant,
Est-il rien de plus doux,
f5 de plus innocent.
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Résumé : LE BOUQUET provincial à Mde de R. le jour de sa feste, aprés qu'on eut cueilli le soir précedent toutes les fleurs qu'elle avoit dans son jardin.
L'auteur d'une lettre exprime son souhait d'offrir des fleurs à Madame, justifiant la petite quantité par sa paresse. Il mentionne que les abeilles ont déjà récolté les fleurs du matin et que les vents doux célèbrent la fête de Madame. Pour éviter tout doute, il envoie trois corbeilles de fleurs, présentées par Celadon. Ces fleurs, parfumées et symbolisant l'innocence et l'amour, incluent des roses, des lis, des fleurs d'orange, de grenade, du jasmin et des œillets. L'auteur laisse à Madame le soin de les arranger, confiant en son discernement. Il espère que les fleurs trouveront leur place sur son cœur, où un amant mettrait tout son bonheur. L'auteur souhaite partager le destin de ses fleurs pour avoir le bonheur de plaire à Madame et de mourir en la plaisant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3642
p. 215-216
LUDOVICO MANGO In res foeliciter Pacis Bellique gesas. EPIGRAMMA ab A.P.P.M.P.P.A
Début :
Finitimos animo juvenis Ludovicus & armis, [...]
Mots clefs :
Bellique , Ludovicus , Pacis , Victoria , Armis , Consilio , Senex , Mirentur , Gloria, Martem
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texteReconnaissance textuelle : LUDOVICO MANGO In res foeliciter Pacis Bellique gesas. EPIGRAMMA ab A.P.P.M.P.P.A
LUDOVICO MAGNO
n res foeliciterPads
Bellique gestas.
EPIGRAMMA
ab A.P.P.M.P.P.A
>
Finitimos animo jwvenis
Ludovicus Cftrmis,
Vieit) nunc armisconsilioquesenex.
Multaspostclades rédiit
victoria rui{fo
Vincere sic viélus g, loria
major erat.
Nunc igitur faceant, £$*
regem jure mirentur
Ø-necpace videt, necï sibiMarteparem.
Jiunc tu ne aspicias ^4ks\
germaniceSolem,
Subradiis
,
memor es ,, tela tremenda vibrat.
n res foeliciterPads
Bellique gestas.
EPIGRAMMA
ab A.P.P.M.P.P.A
>
Finitimos animo jwvenis
Ludovicus Cftrmis,
Vieit) nunc armisconsilioquesenex.
Multaspostclades rédiit
victoria rui{fo
Vincere sic viélus g, loria
major erat.
Nunc igitur faceant, £$*
regem jure mirentur
Ø-necpace videt, necï sibiMarteparem.
Jiunc tu ne aspicias ^4ks\
germaniceSolem,
Subradiis
,
memor es ,, tela tremenda vibrat.
Fermer
3643
p. 217-252
RELATION de Monsieur Cassart.
Début :
Nous appareillâmes de la Martinique le 12. Janvier, & fimes voile [...]
Mots clefs :
Cassart, Flibustiers , Vaisseaux, Combat, Naufrage, Mortiers, Indiens , Caracas , Contribution , Retranchement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION de Monsieur Cassart.
HELATION
de Monsieur Cassart. NOus appareillâmes de
la Martinique le 12.
janvier, & fimes voile pour
a Guadeloupe qui en un
sle Françoise, & voisine de
a précedente. Nous y prines
trois de nos Vaisseaux
lui y estoient, .& environ
:ent cinquante Flibustiers;
lelànousallâmes à S. Eustahe,
petite Isle Hollandoise
où nous moiiiiiames, le
2.
j.}
elle a esté pillée & brulee,il
y a deux ans par les Flibu
tiers de la Martinique, les
habitans nous firent plus d
pitié que d'envie;cependant
aprés avoir pris lavaleur
de IOOOO. écus de contribution
, nous levames
l'Ancre le :.7. pour aller à
Carasol, dans nostre rout
nous eûmes deux jours d
calmc, ce qui sit prendre le
parti à MonsieurCassart de
toucher la Coste de Caraças
Espagnolle, pour y faire dt
.réau, ayant appris qu'il n'y
on avoit point à Carasol
,
le
lo. Février estant sur la
:osie qui n'est habitée que
Indiens, le calme nous 0..
Iligea de moüillerdevant
ne Plage qu'on appelle
ropsea, ou cinq jours
prés nostre Vaisseau se perit;
je n'estoit pas à bord
quand ce malheur arriva, j'aois
profité d'un Canot que
Mr Cassart avoit envoyé à la
fille de Carcaça: avec le
Baron de Mouvance, Lieuenant
de Vaisseau qui alloit
aire un compliment de sa
art auGouverneur; comme
cerce Ville est éloignée de
dix huit lieuës de l'endroi
où nos Vaisseaux estoient
mouillez, nous n'aprimes
cette perre que deux jours
aprés, Mr Cassart ayan
appareillé sur lemìnuit pour
venir mouiller avec son escadre
à la Ville, son Vaisseau
deux heures aprés toucha
sur un banc inconnû à trois
lieuës de terre, & y rella
iqluelque temps, aprés quoy revint à flot de luy mêlTIC;
mais estant crevé dans beaucoup
d'endroits & plein
d'eau
, on n'eût que le temps
Ie l'aller echouer à terre, où
lOUS raYOnS laisse. On n'a
oresque rien sauvé, bienneureux
d'avoir pû sauver les
quipages & nos hardes, à
cause de la Mer qui bat en
tofts & qui est furieuse. Mr
tTaflart mit toute son application
aprés cela, à faire débrquerdeux
Mortiers de
douze pouces pour servir a
on expedition, ilyreüssit
avec beaucoup de peines,
nais il ne pût avoir les Bombes
ny les Fusécs; aprés un
bareil naufragc nous ne derions
plus songer à aller attaquer
Carasol,ayant perdu
pour trois mois de vivres à
huitcens hommes quiétoient
dans ce Navire, la moitié dCi
leurs armes, & toutes les munitions
de guerre;cependant
Mr Cassart en decida autre
ment. Le 13. de Fevrier
nous fimes voile pour
cette
Isle avec cinq Vaisseaux qui
nous restoient, & nous
y|
moüillâmes le 16. dans un
Ance que l'on appelle Sainte
Croix, comme les courants
Tone fort rapides, & qu'ils
portent au large, nous ne
fimespointnostre descente
c lendemain, à caused'un
le nos gros Vaisseaux qui
e pouvoit gagner le moüilage.
Le 17. ce Vaisseau bien
oin de s'approcher étoit enlaine
par Ics courants & levent
contraire, ce qui nous
faisoit desesperecr de pouvoir
ien entreprendre & bien
moins de retiffir si ce Navire
venoit à nous manquer, cela
irriva cependant ainsi, & le
18. au matin nous ne le
nmesplus, il avoit avec luy
ies deux Mortiers de douze
pouces sauvez du naufrage,
qui estoient nos plus gros,
la plus grande partie des
Bombes pour d'autres que
nous avions, trois cent soldats
& quatorze ou quinze
Officiers done six
cftoicnc!
nos princi paux, tout s'opposoit
de ce coste-là a nostre
snrreprise: de l'autre nouSj
donnions le temps aux
ennemis
de s'assembler, cnnn
Mr Cassartcontre toute apparence
de reüssir prit son 1
parti sur le champ & dans la
resolution de vaincre ou d'y
rester, nous descendîmes à
terre Ie: même jour a neuf
heures du matin au nombre
de six cens soldats & de trois
cens cinquante Flibustiers;
d'abord nous trompâmes les
ennemis qui nous attendoicnt
dans l'Ance, devant
laquelle nous estions moüille
& qui nous voyoicnr partir
de nos Vaisseaux dans nos
Chaloupes, quand nous
nous fûmes un peu avanccz
& que' l'approche de terre
commenta à, couvrir nos
Chaloupes, nous vogâmes
de force sur nostre droite,
& nous mîmes pied à terre
un àun, deux à deux dans
une petitePlageque les ennemis
ne gjrdoient pas, la
croyant impratiquable, à la , ,. verite on na jamais rien veu
de pareil pour la difficult^
car s'il y avoir eu seulement
vingt hommes bien resolus,
nousaurions cfte obligez de
nous rembarquer avec perce,
c'estoit un endroit fort petit,
lequel aprés que Ton estoit
descendu à terre, il falloit
monter en grimpant par
dessus un Rocher tres dimcultueux
& passer par un
trou un à un pour s'aller former
dans un petit bois taillis
qui suivoit ce passage, nostre
bonheurnousconduisit heureusement
& nous fit former
peu à peu un corps de 400.
hommes, àl'abry desquels les
autres passoient & arrivoient
en seureté. Les ennemis qui
estoient à deux portées de
fusil de nous, ne nous sqeurent
que lorsque nous defilâmes
par quatre dans une
Plaine qui aboutissoit a ce
petit Bois, ou nous nous
rangeames en bataille,
quand nos gens furent dcfcendus
les ennemis ne nous
tirant que de tres-loin & occupant
une hauteur, nous
marchâmes à eux fort vîte
en bataille, ilsne disputerent
point leur terrain, ils nous
abandonnerent la Montagne
aprés avoir fait leur décharge
qui ne nous blessa que
cinq ou six hommes & en
tua trois, ils se jetterent sur
leur droitederriereunretranchement
qu'ils y
avoient:
comme nous avions monté
cette Montagne fort vîte
& que nos Troupes estoient
fort essouflées, Mr Caffart
les fic reposer; ce fût là que
les ennemis nous tirerent de
leur retranchement plus de
deux mil coups de fusil; mais
aux premiers tirez nous nous
couvtîmes de la Crete de la
Montage, ce qui rendit leur
grand feu sans beaucoup
d'effet, les balles nous passant
par dessus la teste,lorsque
nos soldats furent reposez
nous marchâmes droit à
eux sans beaucoup d'ordre
la bayonnete au bout du fusil;
ilssoûtinrent nostre fCll
quelque temps par le leur;
maiscomme nous avancions
toûjours à mesure que nous
avions tíré, il n'attendirent
pas l'effet denos ~bayons,
nous sautâmes dans le retranchement
qui estoitdune
bonne muraille de pierre &
les poursuivîmes l'espace de
demy lieuë, nous leurs
prîmes dans cette attaque
trois Drapeaux & la pluspart
de leurs chevaux qui nous
ont bien servi dans la suite,
nous perdîmes quarantecinq
hommes tant tuez que blessez,
Mr Cassartaesté blessé
dangereusement d'une balle
quiluy perce le pied; cette
affaire ayant ainsiréüssi nous
jugeames que ce choc intimideroit
les ennemis & que
nous irions plus loin; c'est
pourquoy l'on resolut de
s'aller emparer d'un habitation
qui nous restoit sur
nostre gauche à demy lieue
dans une belle Plaine, nous
y arrivâmes sans difficulté &
ne voyant d'ennemis d'un
costé ny d'autre, nous y
fimes nostreCamp. Comme
Mr Cassart avoit esté emporté
à bord il envoya Mr
de Bandeville, Capitaine de
Fregatte pour comm nder à
sa place & pour reglerce que
nous aurions à faire dans la
suite, nous passames la nuit
sansestreinquietezde !'ennc'"j
my, Mr Cassart, dis- je, ayanc
remis toutes choses à laprudence
de Mr de Bandeville,
soit pour le rembarquement,
foit pour penérrer
plus avant, l'on tine confcil
le lendemain matin pour
voir si il falloit marcher par
terre à la Ville qui estoit à
huit lieuës de là, & l'on fût
d'avis d'attendre un jour
pour voir si deux beatteaux
que l'on avoit envoyé à bord
de ce Vaisseau qui nous
manquoit chercher nos gros
Mortiers, & nos Troupes
'arriveroient pas, aprés ce
emps attendu nous ne vÎnlCS
ien paroistre& nous n'aons
rien vtu depuis,les bâ-
~mens n'auront jamais pû
~agner contre le vent & les
ourants. Le 20l'on retint
n nouveau conseil qui s'cn
rmic entiérement à Mr
Cassart qui conclut à pené-
~trer dans le Pays & à marher
à laVille, nous voyons
evantnousmille difficultez
ui n'estoient pas faciles à
~rnionter par un si petit
ombre de Troupes que
ous estions, ayant selon les
apparences plusieurs retranchemens
à forcer qui mineroient
nostre Troupe avant
d'arriver à la Ville qui eaoie.,
fort éloignée oucre qu'il y
avoit dans rifle trois miUcJ
hommes armez, & que nous|
estions artendus depuis plus
de six semaines; d'un autre*
costé nous n'avions point de f
Port à nous auprés de la Ville
pour pouvoir débarquer nos
Mortiers & nos Vivres, cela
n'empêcha point il fût resolu
que l'an partiroit le lendemain,
& que nos Chaloupes
partiroient en raemci
temps en côtoyant la terre
avec les vivres, les bombes
& trois Mortiers qui nous
estoient, dont les deux plus
;ros n'estoient que de neuf
~pouces & l'autre au dessus,
, nous nous preparames a
narcher tout ce jour, pour
cette effetl'on fit débarquer
~enc cinquante Matelots ar-
~ez pour nous servir de
enfort,maisilsnousincommoderent
beaucoup plus
qu'ils ne nous furent utiles,
~e n, à six heures du man
nous nous mî(\mes en
tarchc) nous fimes quatre
licacs cc jour là sans voÏII
qui que ce soit, nous couchames
forttranquillement
à une habitation que nous
trouvâmes sur le chemin
Lc 22 nous fimes la rnêm
manoeuvre dans le dessein
de nous allcr emparer _d'
petit Port qui s'appelle Piscader,
qui est éloigné de la
Ville de trois quarts de lieuë
& oùily a une batterie de &
pieces decanon quidonnesur
la Mer & qui n'a qu'un foffi
retranché du costé de terre
afin de mettre nos Chal-
oupes en seurcte qui alloient
comme j'ay déja dit le long
de la coste à mesureque
nous avancions par terre,
mais nous fûmes trompez
dans nos attentes. Le 22. au
matin aprés avoir fait environ
une lieuë & passé un fort
mauvais defilé, nous arrivâmes
dans une Plaineassez
grande qui avoic pour face
une Montagne fort étenduë;
nostre guide nous dit que le
grand chemin passoit pardessus
la hauteur & qu'il n'en
connoissoit point d'autre,
sans nous defier de l'ennemy,
puisque nousnel'avionspas
trouvé au defilé nous marchâmes,
d'abord nous apperçûmes
quelques Cavaliers
ce qui nous fit fait alte pour
nous mettre en battaille
quand cela fût fait nous
continuames nostre route
tambour battant & Drapeaux
deployez à mesure
que nous avancions du pied
de la Montagne nous appercevions
le nombre des ennemis
augmenter &qu'ilyavoit
là un fort retranchement,
quand nous en fûmes bien
persuadez, Mr de Bandeville
fit marcher le premier
bataillon par la droite pour
prendre les ennemis en flanc
le second bataillon dont ma
Compagnie estoit & dont
j'étois troisiéme Capitaine
marcha droit en face du rctranchement,&
lesFlibustiers
& Matelots marcherent par
la gauche, dans cette disposition
sans sçavoir le nombre
d'ennemis que nous avions
à combattre jle premier bataillon
marcha seul par la
droite, comme j'ay déja dit,
parce qu'il falloit beaucoup
monter & passer par un Bois.
avant d'arriver au flanc du
retran hement, comme
nous n'étionssimplement
que hors la portéedu fusil
nousattendîmes que nostre
premier bataillon eût tiré
avant de donner, aux premiers
coups nous marcharries
les ennemis nous laisserent
approcher à portée de pistolet
sans tirer,aprèsquoy l'on
n'entendit plusde route parts
qu'un fCLJ terrible, neuf
pieces de canon qu'ilsavoient
tirerent sur nous à Inirraiile,
ce quifit plier lesFlibustiers&
Matelots; nos Troupes ne
firent pas de même, comme
le
le feu du canon Sc de la
Mousqueterie nous empêphoit
de montcr au retranchement
aussi visteque nous
l'-aurions souhaite,& que la
montée étoit assez escarpée.
L'on nousfit jetter sur nostre
droite, nous montâmes au
travers les Rochers &les
rPlnes) cequi nous fit rencontrer
avec les Grenadiers
du premier Bataillon, & entramesensemble
par le lfanc
dans le retranchement que
les ennemis abandonnerent.
Comme le feu estoit fort diminué
les Flibustiers & les
Matelots reprirent courage
& donnerent par la gauche
quine tint pas, voyanc leurs
camarades en suite,ilsavoient
comme nous du blanc à
leurs chapeaux, ce qui nous
empêcha d'en tuerbeaucoup,
nous leurs prîmes encore
quatre Drapeaux & neuf
pieces de canon de bronze;
ce te action fût vive, mais
clic patoist incroyable, ils
estoient sept cens soixance
&, quinze blancs, & trois
cens noirs armcz, ce que
nous (qumes sur le champ
par les prisonniers que nous
simes, nous ne perdîmes que
quarante hommes tant tuez
que blcfleZj nous devionsen
perdre davantage & assurement
que toutnôtre bataillon
devoit y rester, nostre bonheur
vient de ce que nous
~cftions trop prests sans avoir
tiré, car ils estoient obligez
de tirer de haut en bas, ce
quifaisoit tomber la plufparc
de leurs balles derriere nous
sans effet, n'osant par trop fc
découvrir;je ne perdis que
cinq hommes de ma Compagnie
& mon Enseigne
bkLTé. Comme ceretranchement
estoit entouré de
Bois, nous ne nous y arreiames
point, nous rejoignames
legrand chemin & fimcs demi
lieue sans aucun vestige
d'ennemy nous nous reposâmes
dans lc dessein d'aller
le foir attaqucr Piscader,
mais comme nous contâmes
que cet endroit feroit fort
deffendu, nous fûmes coucher
à demi líeuë de ce petit
Port à caufc de lanuit.
Le lendemain 2. 3. nousmarchâmes
à Piscader, nous
fûmes surpris agréablement
d'y trouver pas Chaloupes
moüíllées;les ennemis épouvantez
de la veille avoicnt
abandonné cette batterie &
encloüé les canons & nos
Chaloupes estoient arrivées
demi- heure avant nous; l'é.
pouvante les avoient tellement
saisisqu'ils s'étoient
retirez en confusion dedans
leur Ville qui est fermée du
costé de la terre, par le Port
& fortifiee de quatre bons
Bastions, comme nous ne
devions pas esperer de faire
rendre cette Ville par le peu
de monde que nous estions
par la difficulté de faire débarquer
de gros canon de
nos Vaisseaux qui estoient
fort éloignez,n'y ayant point
de moüillage que dans le
Port, & par le peu de vivres
que nous avions, on se conrenta
de la bombarder à
dessein de la faire contribuer,
pour cet effet nous marchâmes
le 2.4. à la Ville, le terrein
avoic esté reconnu la .;1
veille par de mauvaisconnoisseurs,
ce qui pensa nous coûter
cher; car l'on nous mena
a portée du pistolet de cette
Ville pour aller à un Camp
que Ton avoit marqué; &
par le plus grand bon-heur
du monde, dans le temps de
nostre passage les ennemis
ayant mis lc feu à des maifons
qui cftoienc le long de
la Mer, nous passames à la
gueulle de leurs canons &
des Vaisseaux
*,
ils s'aperçeurent
cependant de nostre
marche sur la fin, ce qui les
fit tirer sur ceux qu'ils
voyoient, nous perdîmes
cinq hommes du canon ,
nous fûmes obligez de décamper
sur Itf champ, quoique
couverts d'un petit rideau,
lis chargeoient leurs
canons à demi charge, &
tirant p.ar,ricochet lis com- mençoient a nous incommoder,
cela nous fit retirer
derríere une Montagne qui
estoit proche de nous, &
nous campâmes hors la portée
du canon. Le 2 5. & le
16. nos trois mortiers furent
débarquez & mis en
batterie à rrois cens toises
delaVille. Le 27. au matin
estant prêts à tirer on envoya
sommer la Ville de contribuer,
ce que le Gouverneur
ne vouluc entendre, sa réponse
nous fit commencer
de bombarder à huit heures
du matin; on nous répondit
à bon coups de canon qui
nefirent rien dans nostre
épaulement. Sur le midy nos
mortiers cesserent de tirer,
& je montai la tranchée ce
foir la avec ma Compagnie ;
sur les huit heures du foir
nous recommençâmes de
tirer, ce qui dura jusqu'a minuit.
Le 18. au matin nous
fimeslamême chose, aprés
quoy sur les ncuf heures les
ennemis demanderent une
Tréve pour sçavoir ce que
Mr Caffard demandoit de
contnbution; cnfin apres
trois jours de pourparler a
cause de l'eloignement de
nos Vaisseaux
,
dans lesquels
Monsieur Caffart estoit, la
contribution fLIt arrêtée &
signée le 3. de Mars à quatre
cent soixante mille francs,
bien heureux d'avoir tirécela;
car si ils avoient attendus
encore un jour nous estions
obligezde nous rembarquer
faute de vivres & de munitions,
nous n'avions pas cent
bombres à tirer, encore n'étoient-
elles pas bonnes par
l'inégalitédéfusées, Le
Vaisseau absent les ayant
routes; l'on commença le
payement. Le 4, ils nous
tinrent jusqu'au 1 5. esperant
qu'il leur arriveroit quelque
nouvelle d'Europe pour leur
confirmer une Tréve avec la
France dont ils nous menaçoient.
Le 1 5. nos Troupes
se rembarquerent
& nous fimes voile le 20.
pour la Ville de S. Domingue
Espagnolle; où nous
avons fait de l'eau &. sommes
partis deux Vaisseaux pour
Europe. Le 19. Mr Caffart
ayanc mené les deux autres
en Cartagene.
de Monsieur Cassart. NOus appareillâmes de
la Martinique le 12.
janvier, & fimes voile pour
a Guadeloupe qui en un
sle Françoise, & voisine de
a précedente. Nous y prines
trois de nos Vaisseaux
lui y estoient, .& environ
:ent cinquante Flibustiers;
lelànousallâmes à S. Eustahe,
petite Isle Hollandoise
où nous moiiiiiames, le
2.
j.}
elle a esté pillée & brulee,il
y a deux ans par les Flibu
tiers de la Martinique, les
habitans nous firent plus d
pitié que d'envie;cependant
aprés avoir pris lavaleur
de IOOOO. écus de contribution
, nous levames
l'Ancre le :.7. pour aller à
Carasol, dans nostre rout
nous eûmes deux jours d
calmc, ce qui sit prendre le
parti à MonsieurCassart de
toucher la Coste de Caraças
Espagnolle, pour y faire dt
.réau, ayant appris qu'il n'y
on avoit point à Carasol
,
le
lo. Février estant sur la
:osie qui n'est habitée que
Indiens, le calme nous 0..
Iligea de moüillerdevant
ne Plage qu'on appelle
ropsea, ou cinq jours
prés nostre Vaisseau se perit;
je n'estoit pas à bord
quand ce malheur arriva, j'aois
profité d'un Canot que
Mr Cassart avoit envoyé à la
fille de Carcaça: avec le
Baron de Mouvance, Lieuenant
de Vaisseau qui alloit
aire un compliment de sa
art auGouverneur; comme
cerce Ville est éloignée de
dix huit lieuës de l'endroi
où nos Vaisseaux estoient
mouillez, nous n'aprimes
cette perre que deux jours
aprés, Mr Cassart ayan
appareillé sur lemìnuit pour
venir mouiller avec son escadre
à la Ville, son Vaisseau
deux heures aprés toucha
sur un banc inconnû à trois
lieuës de terre, & y rella
iqluelque temps, aprés quoy revint à flot de luy mêlTIC;
mais estant crevé dans beaucoup
d'endroits & plein
d'eau
, on n'eût que le temps
Ie l'aller echouer à terre, où
lOUS raYOnS laisse. On n'a
oresque rien sauvé, bienneureux
d'avoir pû sauver les
quipages & nos hardes, à
cause de la Mer qui bat en
tofts & qui est furieuse. Mr
tTaflart mit toute son application
aprés cela, à faire débrquerdeux
Mortiers de
douze pouces pour servir a
on expedition, ilyreüssit
avec beaucoup de peines,
nais il ne pût avoir les Bombes
ny les Fusécs; aprés un
bareil naufragc nous ne derions
plus songer à aller attaquer
Carasol,ayant perdu
pour trois mois de vivres à
huitcens hommes quiétoient
dans ce Navire, la moitié dCi
leurs armes, & toutes les munitions
de guerre;cependant
Mr Cassart en decida autre
ment. Le 13. de Fevrier
nous fimes voile pour
cette
Isle avec cinq Vaisseaux qui
nous restoient, & nous
y|
moüillâmes le 16. dans un
Ance que l'on appelle Sainte
Croix, comme les courants
Tone fort rapides, & qu'ils
portent au large, nous ne
fimespointnostre descente
c lendemain, à caused'un
le nos gros Vaisseaux qui
e pouvoit gagner le moüilage.
Le 17. ce Vaisseau bien
oin de s'approcher étoit enlaine
par Ics courants & levent
contraire, ce qui nous
faisoit desesperecr de pouvoir
ien entreprendre & bien
moins de retiffir si ce Navire
venoit à nous manquer, cela
irriva cependant ainsi, & le
18. au matin nous ne le
nmesplus, il avoit avec luy
ies deux Mortiers de douze
pouces sauvez du naufrage,
qui estoient nos plus gros,
la plus grande partie des
Bombes pour d'autres que
nous avions, trois cent soldats
& quatorze ou quinze
Officiers done six
cftoicnc!
nos princi paux, tout s'opposoit
de ce coste-là a nostre
snrreprise: de l'autre nouSj
donnions le temps aux
ennemis
de s'assembler, cnnn
Mr Cassartcontre toute apparence
de reüssir prit son 1
parti sur le champ & dans la
resolution de vaincre ou d'y
rester, nous descendîmes à
terre Ie: même jour a neuf
heures du matin au nombre
de six cens soldats & de trois
cens cinquante Flibustiers;
d'abord nous trompâmes les
ennemis qui nous attendoicnt
dans l'Ance, devant
laquelle nous estions moüille
& qui nous voyoicnr partir
de nos Vaisseaux dans nos
Chaloupes, quand nous
nous fûmes un peu avanccz
& que' l'approche de terre
commenta à, couvrir nos
Chaloupes, nous vogâmes
de force sur nostre droite,
& nous mîmes pied à terre
un àun, deux à deux dans
une petitePlageque les ennemis
ne gjrdoient pas, la
croyant impratiquable, à la , ,. verite on na jamais rien veu
de pareil pour la difficult^
car s'il y avoir eu seulement
vingt hommes bien resolus,
nousaurions cfte obligez de
nous rembarquer avec perce,
c'estoit un endroit fort petit,
lequel aprés que Ton estoit
descendu à terre, il falloit
monter en grimpant par
dessus un Rocher tres dimcultueux
& passer par un
trou un à un pour s'aller former
dans un petit bois taillis
qui suivoit ce passage, nostre
bonheurnousconduisit heureusement
& nous fit former
peu à peu un corps de 400.
hommes, àl'abry desquels les
autres passoient & arrivoient
en seureté. Les ennemis qui
estoient à deux portées de
fusil de nous, ne nous sqeurent
que lorsque nous defilâmes
par quatre dans une
Plaine qui aboutissoit a ce
petit Bois, ou nous nous
rangeames en bataille,
quand nos gens furent dcfcendus
les ennemis ne nous
tirant que de tres-loin & occupant
une hauteur, nous
marchâmes à eux fort vîte
en bataille, ilsne disputerent
point leur terrain, ils nous
abandonnerent la Montagne
aprés avoir fait leur décharge
qui ne nous blessa que
cinq ou six hommes & en
tua trois, ils se jetterent sur
leur droitederriereunretranchement
qu'ils y
avoient:
comme nous avions monté
cette Montagne fort vîte
& que nos Troupes estoient
fort essouflées, Mr Caffart
les fic reposer; ce fût là que
les ennemis nous tirerent de
leur retranchement plus de
deux mil coups de fusil; mais
aux premiers tirez nous nous
couvtîmes de la Crete de la
Montage, ce qui rendit leur
grand feu sans beaucoup
d'effet, les balles nous passant
par dessus la teste,lorsque
nos soldats furent reposez
nous marchâmes droit à
eux sans beaucoup d'ordre
la bayonnete au bout du fusil;
ilssoûtinrent nostre fCll
quelque temps par le leur;
maiscomme nous avancions
toûjours à mesure que nous
avions tíré, il n'attendirent
pas l'effet denos ~bayons,
nous sautâmes dans le retranchement
qui estoitdune
bonne muraille de pierre &
les poursuivîmes l'espace de
demy lieuë, nous leurs
prîmes dans cette attaque
trois Drapeaux & la pluspart
de leurs chevaux qui nous
ont bien servi dans la suite,
nous perdîmes quarantecinq
hommes tant tuez que blessez,
Mr Cassartaesté blessé
dangereusement d'une balle
quiluy perce le pied; cette
affaire ayant ainsiréüssi nous
jugeames que ce choc intimideroit
les ennemis & que
nous irions plus loin; c'est
pourquoy l'on resolut de
s'aller emparer d'un habitation
qui nous restoit sur
nostre gauche à demy lieue
dans une belle Plaine, nous
y arrivâmes sans difficulté &
ne voyant d'ennemis d'un
costé ny d'autre, nous y
fimes nostreCamp. Comme
Mr Cassart avoit esté emporté
à bord il envoya Mr
de Bandeville, Capitaine de
Fregatte pour comm nder à
sa place & pour reglerce que
nous aurions à faire dans la
suite, nous passames la nuit
sansestreinquietezde !'ennc'"j
my, Mr Cassart, dis- je, ayanc
remis toutes choses à laprudence
de Mr de Bandeville,
soit pour le rembarquement,
foit pour penérrer
plus avant, l'on tine confcil
le lendemain matin pour
voir si il falloit marcher par
terre à la Ville qui estoit à
huit lieuës de là, & l'on fût
d'avis d'attendre un jour
pour voir si deux beatteaux
que l'on avoit envoyé à bord
de ce Vaisseau qui nous
manquoit chercher nos gros
Mortiers, & nos Troupes
'arriveroient pas, aprés ce
emps attendu nous ne vÎnlCS
ien paroistre& nous n'aons
rien vtu depuis,les bâ-
~mens n'auront jamais pû
~agner contre le vent & les
ourants. Le 20l'on retint
n nouveau conseil qui s'cn
rmic entiérement à Mr
Cassart qui conclut à pené-
~trer dans le Pays & à marher
à laVille, nous voyons
evantnousmille difficultez
ui n'estoient pas faciles à
~rnionter par un si petit
ombre de Troupes que
ous estions, ayant selon les
apparences plusieurs retranchemens
à forcer qui mineroient
nostre Troupe avant
d'arriver à la Ville qui eaoie.,
fort éloignée oucre qu'il y
avoit dans rifle trois miUcJ
hommes armez, & que nous|
estions artendus depuis plus
de six semaines; d'un autre*
costé nous n'avions point de f
Port à nous auprés de la Ville
pour pouvoir débarquer nos
Mortiers & nos Vivres, cela
n'empêcha point il fût resolu
que l'an partiroit le lendemain,
& que nos Chaloupes
partiroient en raemci
temps en côtoyant la terre
avec les vivres, les bombes
& trois Mortiers qui nous
estoient, dont les deux plus
;ros n'estoient que de neuf
~pouces & l'autre au dessus,
, nous nous preparames a
narcher tout ce jour, pour
cette effetl'on fit débarquer
~enc cinquante Matelots ar-
~ez pour nous servir de
enfort,maisilsnousincommoderent
beaucoup plus
qu'ils ne nous furent utiles,
~e n, à six heures du man
nous nous mî(\mes en
tarchc) nous fimes quatre
licacs cc jour là sans voÏII
qui que ce soit, nous couchames
forttranquillement
à une habitation que nous
trouvâmes sur le chemin
Lc 22 nous fimes la rnêm
manoeuvre dans le dessein
de nous allcr emparer _d'
petit Port qui s'appelle Piscader,
qui est éloigné de la
Ville de trois quarts de lieuë
& oùily a une batterie de &
pieces decanon quidonnesur
la Mer & qui n'a qu'un foffi
retranché du costé de terre
afin de mettre nos Chal-
oupes en seurcte qui alloient
comme j'ay déja dit le long
de la coste à mesureque
nous avancions par terre,
mais nous fûmes trompez
dans nos attentes. Le 22. au
matin aprés avoir fait environ
une lieuë & passé un fort
mauvais defilé, nous arrivâmes
dans une Plaineassez
grande qui avoic pour face
une Montagne fort étenduë;
nostre guide nous dit que le
grand chemin passoit pardessus
la hauteur & qu'il n'en
connoissoit point d'autre,
sans nous defier de l'ennemy,
puisque nousnel'avionspas
trouvé au defilé nous marchâmes,
d'abord nous apperçûmes
quelques Cavaliers
ce qui nous fit fait alte pour
nous mettre en battaille
quand cela fût fait nous
continuames nostre route
tambour battant & Drapeaux
deployez à mesure
que nous avancions du pied
de la Montagne nous appercevions
le nombre des ennemis
augmenter &qu'ilyavoit
là un fort retranchement,
quand nous en fûmes bien
persuadez, Mr de Bandeville
fit marcher le premier
bataillon par la droite pour
prendre les ennemis en flanc
le second bataillon dont ma
Compagnie estoit & dont
j'étois troisiéme Capitaine
marcha droit en face du rctranchement,&
lesFlibustiers
& Matelots marcherent par
la gauche, dans cette disposition
sans sçavoir le nombre
d'ennemis que nous avions
à combattre jle premier bataillon
marcha seul par la
droite, comme j'ay déja dit,
parce qu'il falloit beaucoup
monter & passer par un Bois.
avant d'arriver au flanc du
retran hement, comme
nous n'étionssimplement
que hors la portéedu fusil
nousattendîmes que nostre
premier bataillon eût tiré
avant de donner, aux premiers
coups nous marcharries
les ennemis nous laisserent
approcher à portée de pistolet
sans tirer,aprèsquoy l'on
n'entendit plusde route parts
qu'un fCLJ terrible, neuf
pieces de canon qu'ilsavoient
tirerent sur nous à Inirraiile,
ce quifit plier lesFlibustiers&
Matelots; nos Troupes ne
firent pas de même, comme
le
le feu du canon Sc de la
Mousqueterie nous empêphoit
de montcr au retranchement
aussi visteque nous
l'-aurions souhaite,& que la
montée étoit assez escarpée.
L'on nousfit jetter sur nostre
droite, nous montâmes au
travers les Rochers &les
rPlnes) cequi nous fit rencontrer
avec les Grenadiers
du premier Bataillon, & entramesensemble
par le lfanc
dans le retranchement que
les ennemis abandonnerent.
Comme le feu estoit fort diminué
les Flibustiers & les
Matelots reprirent courage
& donnerent par la gauche
quine tint pas, voyanc leurs
camarades en suite,ilsavoient
comme nous du blanc à
leurs chapeaux, ce qui nous
empêcha d'en tuerbeaucoup,
nous leurs prîmes encore
quatre Drapeaux & neuf
pieces de canon de bronze;
ce te action fût vive, mais
clic patoist incroyable, ils
estoient sept cens soixance
&, quinze blancs, & trois
cens noirs armcz, ce que
nous (qumes sur le champ
par les prisonniers que nous
simes, nous ne perdîmes que
quarante hommes tant tuez
que blcfleZj nous devionsen
perdre davantage & assurement
que toutnôtre bataillon
devoit y rester, nostre bonheur
vient de ce que nous
~cftions trop prests sans avoir
tiré, car ils estoient obligez
de tirer de haut en bas, ce
quifaisoit tomber la plufparc
de leurs balles derriere nous
sans effet, n'osant par trop fc
découvrir;je ne perdis que
cinq hommes de ma Compagnie
& mon Enseigne
bkLTé. Comme ceretranchement
estoit entouré de
Bois, nous ne nous y arreiames
point, nous rejoignames
legrand chemin & fimcs demi
lieue sans aucun vestige
d'ennemy nous nous reposâmes
dans lc dessein d'aller
le foir attaqucr Piscader,
mais comme nous contâmes
que cet endroit feroit fort
deffendu, nous fûmes coucher
à demi líeuë de ce petit
Port à caufc de lanuit.
Le lendemain 2. 3. nousmarchâmes
à Piscader, nous
fûmes surpris agréablement
d'y trouver pas Chaloupes
moüíllées;les ennemis épouvantez
de la veille avoicnt
abandonné cette batterie &
encloüé les canons & nos
Chaloupes estoient arrivées
demi- heure avant nous; l'é.
pouvante les avoient tellement
saisisqu'ils s'étoient
retirez en confusion dedans
leur Ville qui est fermée du
costé de la terre, par le Port
& fortifiee de quatre bons
Bastions, comme nous ne
devions pas esperer de faire
rendre cette Ville par le peu
de monde que nous estions
par la difficulté de faire débarquer
de gros canon de
nos Vaisseaux qui estoient
fort éloignez,n'y ayant point
de moüillage que dans le
Port, & par le peu de vivres
que nous avions, on se conrenta
de la bombarder à
dessein de la faire contribuer,
pour cet effet nous marchâmes
le 2.4. à la Ville, le terrein
avoic esté reconnu la .;1
veille par de mauvaisconnoisseurs,
ce qui pensa nous coûter
cher; car l'on nous mena
a portée du pistolet de cette
Ville pour aller à un Camp
que Ton avoit marqué; &
par le plus grand bon-heur
du monde, dans le temps de
nostre passage les ennemis
ayant mis lc feu à des maifons
qui cftoienc le long de
la Mer, nous passames à la
gueulle de leurs canons &
des Vaisseaux
*,
ils s'aperçeurent
cependant de nostre
marche sur la fin, ce qui les
fit tirer sur ceux qu'ils
voyoient, nous perdîmes
cinq hommes du canon ,
nous fûmes obligez de décamper
sur Itf champ, quoique
couverts d'un petit rideau,
lis chargeoient leurs
canons à demi charge, &
tirant p.ar,ricochet lis com- mençoient a nous incommoder,
cela nous fit retirer
derríere une Montagne qui
estoit proche de nous, &
nous campâmes hors la portée
du canon. Le 2 5. & le
16. nos trois mortiers furent
débarquez & mis en
batterie à rrois cens toises
delaVille. Le 27. au matin
estant prêts à tirer on envoya
sommer la Ville de contribuer,
ce que le Gouverneur
ne vouluc entendre, sa réponse
nous fit commencer
de bombarder à huit heures
du matin; on nous répondit
à bon coups de canon qui
nefirent rien dans nostre
épaulement. Sur le midy nos
mortiers cesserent de tirer,
& je montai la tranchée ce
foir la avec ma Compagnie ;
sur les huit heures du foir
nous recommençâmes de
tirer, ce qui dura jusqu'a minuit.
Le 18. au matin nous
fimeslamême chose, aprés
quoy sur les ncuf heures les
ennemis demanderent une
Tréve pour sçavoir ce que
Mr Caffard demandoit de
contnbution; cnfin apres
trois jours de pourparler a
cause de l'eloignement de
nos Vaisseaux
,
dans lesquels
Monsieur Caffart estoit, la
contribution fLIt arrêtée &
signée le 3. de Mars à quatre
cent soixante mille francs,
bien heureux d'avoir tirécela;
car si ils avoient attendus
encore un jour nous estions
obligezde nous rembarquer
faute de vivres & de munitions,
nous n'avions pas cent
bombres à tirer, encore n'étoient-
elles pas bonnes par
l'inégalitédéfusées, Le
Vaisseau absent les ayant
routes; l'on commença le
payement. Le 4, ils nous
tinrent jusqu'au 1 5. esperant
qu'il leur arriveroit quelque
nouvelle d'Europe pour leur
confirmer une Tréve avec la
France dont ils nous menaçoient.
Le 1 5. nos Troupes
se rembarquerent
& nous fimes voile le 20.
pour la Ville de S. Domingue
Espagnolle; où nous
avons fait de l'eau &. sommes
partis deux Vaisseaux pour
Europe. Le 19. Mr Caffart
ayanc mené les deux autres
en Cartagene.
Fermer
Résumé : RELATION de Monsieur Cassart.
Le texte relate une expédition militaire dirigée par Monsieur Cassart, débutant le 12 janvier depuis la Martinique vers la Guadeloupe. Après avoir pillé l'île hollandaise de Saint-Eustache, les forces se dirigèrent vers Carasol. Un calme forcé les obligea à mouiller devant la plage de Ropsea, où leur vaisseau se perdit. Cassart, informé deux jours plus tard, vit également son vaisseau s'échouer, entraînant la perte de vivres et de munitions. Malgré ces revers, Cassart décida d'attaquer Carasol. Le 13 février, ils appareillèrent avec cinq vaisseaux restants et mouillèrent le 16 dans l'anse Sainte-Croix. Le 18, un vaisseau avec des mortiers et des soldats se perdit. Cassart, résolu, descendit à terre avec 650 soldats et 350 flibustiers. Ils trompèrent les ennemis en débarquant sur une plage impraticable et montèrent une attaque surprise. Après une bataille intense, ils prirent trois drapeaux et des chevaux. Cassart fut blessé. Le 20, ils décidèrent de pénétrer dans le pays malgré les difficultés. Le 22, ils affrontèrent un retranchement ennemi et prirent quatre drapeaux et neuf pièces de canon. Ils continuèrent leur avancée, repoussant les attaques ennemies et prenant des positions stratégiques. Par la suite, le texte décrit une expédition militaire à Piscader. À leur arrivée, les auteurs constatèrent que les ennemis avaient abandonné une batterie et enfermé les canons, laissant leurs chaloupes à quai. Les forces ennemies s'étaient retirées dans leur ville fortifiée, protégée par quatre bastions. Les auteurs décidèrent de bombarder la ville pour obtenir une contribution, faute de pouvoir la prendre d'assaut ou de débarquer des canons lourds. Le 24, ils marchèrent vers la ville mais furent pris sous le feu ennemi, perdant cinq hommes. Ils se retirèrent derrière une montagne pour échapper aux tirs. Les 25 et 26, trois mortiers furent débarqués et mis en batterie. Le 27, après un ultimatum refusé par le gouverneur, le bombardement commença. Les pourparlers aboutirent à une contribution de 460 000 francs, signée le 3 mars. Les troupes se rembarquèrent le 15 et partirent pour la ville de Saint-Domingue espagnole le 20.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3644
p. 252-264
MORT.
Début :
Messire Charles de Gaucourt, Seigneur de Cluys, de Bouesses [...]
Mots clefs :
Seigneur, Gaucourt, Alliance, Picardie, Chambellan, Gouverneur, Mort, Bataille, Héritage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT.
M0R71
Messire Charles de Gaucourt,
Seigneur deCluys;
de Boueffes, &c. Lieutenant
du Roy en Berry, mourut
lc 30 May. Il avoit épousé
Marguerite de Tiercel in de
Rancé, Fille de Jean, Seigneur
de la Chapelle - Barion
5c de Jeanne Marie
Turpin aprés la more de laquelle
sans enfans en 1G%6.\
il a pris une seconde Alliance
1687. avec Albertine
kigide de la Beaume, fillc
1c Charles, Marquis de S,
Martin & de Therese Anne-
Françoise de Trafignys, sa
seconde femme; de laquelle
l a eu un fils qui luy succede
en sa Charge. La Maison
de Gaucourt est une des
plus considerables de Picariic;
elle a donné de grands
Officiers à la Couronne;elle
tire son origine de Raoul
, Seigneur de Gaucourt&
d'Argicourt qui vivoic en
12.70. Jean de Gaucourt,
Seigneur de Maisons sur
Seine. de Viry & de Villiers
a esté Maistre d'Hostel du
Roy,ilmourut le22. Février
1393.laissant de Jeanne de
Farinaille sa femme, Jeanne
de Gaucourt, mariée à Robert,
Seigneur de Vaurin-
Lillers &c. Raoul. Jean Ar-;
chidiacre de Joinville en
l'Eglise de Châalons, Eustache,
Seigneur de Viry,
grand Fauconnier de France
mort vers l'an 1415. sans
postetité de Jeanne de Mommorency,
veuve de Gautier
de Thorore, Seigneur
de Chastellier, &, fille de
pufll^unie de Monmorency
Seigneur de S. Luc
,
& Jean
le Gaucourt Seigneur de
Maison sur SeinedeVilliers
:Gus S. Leu, &c. qui fut insitué
Maistre des Eaux &
Forests deFrance, Champagne&
Brie en 1 398.
Raoul Seigneurde Gauatur$,
ChevalierChambelan
du Roy, Bailly de
Roüen
,
où il fut tué lors
l'une seditionqui arriva en
417. aptés avoir rendu des
Services considerables àl'Eat;
il avoit épousé Mar gue.
rite de Beaumont, veuve dr
Charles deHanget,Senechal
de Beaucaire & avoir pris
une seconde Alliance avec
Aleaume deBerghes
,
veuve
de Jean de Roye
,
Seigneur
Daunois; du premier sortirent
Guillaume deGaucourt
vivant 1402. &Raoul Sei
gneurde Gaucourt, &c.
Premier Chambellandu Roy
CharlesVII.Gouverneur
du Dauphiné & Bailly dOrleans,
puis grand Maistre
de France, se trouvaàla de.(
faite des Anglois devant
Montargisen 1427, contribua
à la reprise de Chartres
en 1429. & ayant esté établis
Gouverneur de Dauphiné;
ildéfiten 1430 au combat
d'Anthon le Prince d'Orange
qui tenoit le parti du
Duc de Bourgogne.L'an
14M il se signala au Siege
de Montereau & servit beaucoup
à la Conqueste de la
Normandie. Il assista en qualité
de premier Chambellan
du Roy à la magnifique Entrée
que Charles VII. fit
dans la Ville de Roüen, &
en 1456.ilreçût de la part
du Roy en qualité de grand
Maistre de son Hostel les
Ambassadeurs envoyez par
le Roy de Hongrie pour
demander la Princesse Magdaleine
en mariage; il avoir
épousé Jeanne de Preuilly,
fille de Gilles Seigneur de
Preuilly & de Marguerite de
Naillac dont il eut Charles,
Jean, Evêque & Duc e
Laon, mort le 10. Juin 1468.1
Raoul Seigneur de Lufarchflu
8c Marie de Gaucourt quiJ
épousale 5. Juin i4j£.J
Charles de Tournon -
gneur de Belcastel, Charles
Seigneur de Gaucourt, Argicourt
&c. Vicomted'Acy
Lieutenant General Gouverneur
de la Ville de Paris &
Isle de France, Conseiller &
Chambellan duRoy,rendit
des servicesconsiderables
aux Rois Charles V II. &
Loüis XI. mourut à Paris
en 1482. futenterréenl'Eglise
de S. Jean en Gréve.
Il avoir épousé le 8Octobre
1454. Agnés de Vaux, dire
Collette, fille de Jean Seigneur
de S. Jues & de
Jeanne Bouteiller, Dame de
Saintines dontil eut Charles
Jean,Evêque d' Amiens,
Loüis, Evêque d'Amiens,
aprés son frere,François
Chevalier de Rhodes, Annemariée
le 23.OctobreàJean
de Cullan, Seigneur de
Chasteau-neuf. Catherine:
alliée le 10. Mars 1480. àj
loüis d'Aubusson. Seigneur
de Villeneuve, & Marguerite
de Gaucourt femme de
Pierre du Puy, Seigneur de
Vatan, Bailly & Gouverneur
de Berry.
Charles , Seigneur de
Gaucourt de Boëfes, Cluys,
&c.venditen 145)8 leFief
de Gaucourt.
Loüis de Gaucourt,Seigneur
de Cluys de Boesses,
&c, Chevalier de l'Ordre du
Roy, Chambellan du Duc
d'Alençon, mouruc lc 3.
Aoust Ij89. de la blessure
qu'il reçût en commandant
pour la Ligue; il avoit épousé
en 1564. Jeanned'Escoubleau,
fille de Jean, Seigneur
de Sourdis Maistre de la
Garde Robe du Roy, il eut
Charles; Jean Abbé de
Maubec; Jacques qui a fait
la branche de Cluys & Aymée
de Gaucourt, femme de
Gabriel de Mallesu,Seigneur
de Chastelus,Charles de
Gaucourc, Seigneur de Ville-
Dîeu & de Boesses, épousa
lc ip. Septem bre 1604.
Charlotte de Rochefort,
fille d'Imbert, Seigneur de
Beauvais & de Ville-Dieu.
Branche des Seigneurs de-
Cltijs.
Jacques de Gaucourt ,Seigneur
de Cluys, &c. fils
puisné de Loüis de Cluys &
de Françoise d'Escoubleau,
fut Capitaine de Chevaux
Legers & Senechal de la
Marches il épousa en J£O?.
Jeanne d'Elbene, fille de
Guillaume, Seigneur de l'EG.
pinoux, Conseiller au grand
Conseil&d'Aysieux Chamarre
dont il eut Loüis
& Char les, morts jeunes.
Charles Guillaume, Prieur
de Cluys,Aimée, femme
de Frederic de Gamaches,
Vicomte de Chasteau Me-
Hand) Esther & Magdelaine.
de Gaucourt, Rehgieuses.
Charles de Gaucourr, Seigneur
de Cluys,mourut en
Juin 1692. il avoit épousé
en 1656.Gilberred'Assy,
,ycuve de Claude deTroussebois,
Seigneur de Champaigre,
& fille de Hugues,
Seigneur de Rochefolle, &
de Marguerite de Morette,
dont il laissa Charles de
Gaucourt, qui mourut le
30. May, comme nous (tavons
dit ci-dessus, & Silvain
Chevalier de Malthe. N. &
Nde Gaucourc.
Extrait d'une Lettre dt
Gironne le 7. Jmilet 171 3. V.
Messire Charles de Gaucourt,
Seigneur deCluys;
de Boueffes, &c. Lieutenant
du Roy en Berry, mourut
lc 30 May. Il avoit épousé
Marguerite de Tiercel in de
Rancé, Fille de Jean, Seigneur
de la Chapelle - Barion
5c de Jeanne Marie
Turpin aprés la more de laquelle
sans enfans en 1G%6.\
il a pris une seconde Alliance
1687. avec Albertine
kigide de la Beaume, fillc
1c Charles, Marquis de S,
Martin & de Therese Anne-
Françoise de Trafignys, sa
seconde femme; de laquelle
l a eu un fils qui luy succede
en sa Charge. La Maison
de Gaucourt est une des
plus considerables de Picariic;
elle a donné de grands
Officiers à la Couronne;elle
tire son origine de Raoul
, Seigneur de Gaucourt&
d'Argicourt qui vivoic en
12.70. Jean de Gaucourt,
Seigneur de Maisons sur
Seine. de Viry & de Villiers
a esté Maistre d'Hostel du
Roy,ilmourut le22. Février
1393.laissant de Jeanne de
Farinaille sa femme, Jeanne
de Gaucourt, mariée à Robert,
Seigneur de Vaurin-
Lillers &c. Raoul. Jean Ar-;
chidiacre de Joinville en
l'Eglise de Châalons, Eustache,
Seigneur de Viry,
grand Fauconnier de France
mort vers l'an 1415. sans
postetité de Jeanne de Mommorency,
veuve de Gautier
de Thorore, Seigneur
de Chastellier, &, fille de
pufll^unie de Monmorency
Seigneur de S. Luc
,
& Jean
le Gaucourt Seigneur de
Maison sur SeinedeVilliers
:Gus S. Leu, &c. qui fut insitué
Maistre des Eaux &
Forests deFrance, Champagne&
Brie en 1 398.
Raoul Seigneurde Gauatur$,
ChevalierChambelan
du Roy, Bailly de
Roüen
,
où il fut tué lors
l'une seditionqui arriva en
417. aptés avoir rendu des
Services considerables àl'Eat;
il avoit épousé Mar gue.
rite de Beaumont, veuve dr
Charles deHanget,Senechal
de Beaucaire & avoir pris
une seconde Alliance avec
Aleaume deBerghes
,
veuve
de Jean de Roye
,
Seigneur
Daunois; du premier sortirent
Guillaume deGaucourt
vivant 1402. &Raoul Sei
gneurde Gaucourt, &c.
Premier Chambellandu Roy
CharlesVII.Gouverneur
du Dauphiné & Bailly dOrleans,
puis grand Maistre
de France, se trouvaàla de.(
faite des Anglois devant
Montargisen 1427, contribua
à la reprise de Chartres
en 1429. & ayant esté établis
Gouverneur de Dauphiné;
ildéfiten 1430 au combat
d'Anthon le Prince d'Orange
qui tenoit le parti du
Duc de Bourgogne.L'an
14M il se signala au Siege
de Montereau & servit beaucoup
à la Conqueste de la
Normandie. Il assista en qualité
de premier Chambellan
du Roy à la magnifique Entrée
que Charles VII. fit
dans la Ville de Roüen, &
en 1456.ilreçût de la part
du Roy en qualité de grand
Maistre de son Hostel les
Ambassadeurs envoyez par
le Roy de Hongrie pour
demander la Princesse Magdaleine
en mariage; il avoir
épousé Jeanne de Preuilly,
fille de Gilles Seigneur de
Preuilly & de Marguerite de
Naillac dont il eut Charles,
Jean, Evêque & Duc e
Laon, mort le 10. Juin 1468.1
Raoul Seigneur de Lufarchflu
8c Marie de Gaucourt quiJ
épousale 5. Juin i4j£.J
Charles de Tournon -
gneur de Belcastel, Charles
Seigneur de Gaucourt, Argicourt
&c. Vicomted'Acy
Lieutenant General Gouverneur
de la Ville de Paris &
Isle de France, Conseiller &
Chambellan duRoy,rendit
des servicesconsiderables
aux Rois Charles V II. &
Loüis XI. mourut à Paris
en 1482. futenterréenl'Eglise
de S. Jean en Gréve.
Il avoir épousé le 8Octobre
1454. Agnés de Vaux, dire
Collette, fille de Jean Seigneur
de S. Jues & de
Jeanne Bouteiller, Dame de
Saintines dontil eut Charles
Jean,Evêque d' Amiens,
Loüis, Evêque d'Amiens,
aprés son frere,François
Chevalier de Rhodes, Annemariée
le 23.OctobreàJean
de Cullan, Seigneur de
Chasteau-neuf. Catherine:
alliée le 10. Mars 1480. àj
loüis d'Aubusson. Seigneur
de Villeneuve, & Marguerite
de Gaucourt femme de
Pierre du Puy, Seigneur de
Vatan, Bailly & Gouverneur
de Berry.
Charles , Seigneur de
Gaucourt de Boëfes, Cluys,
&c.venditen 145)8 leFief
de Gaucourt.
Loüis de Gaucourt,Seigneur
de Cluys de Boesses,
&c, Chevalier de l'Ordre du
Roy, Chambellan du Duc
d'Alençon, mouruc lc 3.
Aoust Ij89. de la blessure
qu'il reçût en commandant
pour la Ligue; il avoit épousé
en 1564. Jeanned'Escoubleau,
fille de Jean, Seigneur
de Sourdis Maistre de la
Garde Robe du Roy, il eut
Charles; Jean Abbé de
Maubec; Jacques qui a fait
la branche de Cluys & Aymée
de Gaucourt, femme de
Gabriel de Mallesu,Seigneur
de Chastelus,Charles de
Gaucourc, Seigneur de Ville-
Dîeu & de Boesses, épousa
lc ip. Septem bre 1604.
Charlotte de Rochefort,
fille d'Imbert, Seigneur de
Beauvais & de Ville-Dieu.
Branche des Seigneurs de-
Cltijs.
Jacques de Gaucourt ,Seigneur
de Cluys, &c. fils
puisné de Loüis de Cluys &
de Françoise d'Escoubleau,
fut Capitaine de Chevaux
Legers & Senechal de la
Marches il épousa en J£O?.
Jeanne d'Elbene, fille de
Guillaume, Seigneur de l'EG.
pinoux, Conseiller au grand
Conseil&d'Aysieux Chamarre
dont il eut Loüis
& Char les, morts jeunes.
Charles Guillaume, Prieur
de Cluys,Aimée, femme
de Frederic de Gamaches,
Vicomte de Chasteau Me-
Hand) Esther & Magdelaine.
de Gaucourt, Rehgieuses.
Charles de Gaucourr, Seigneur
de Cluys,mourut en
Juin 1692. il avoit épousé
en 1656.Gilberred'Assy,
,ycuve de Claude deTroussebois,
Seigneur de Champaigre,
& fille de Hugues,
Seigneur de Rochefolle, &
de Marguerite de Morette,
dont il laissa Charles de
Gaucourt, qui mourut le
30. May, comme nous (tavons
dit ci-dessus, & Silvain
Chevalier de Malthe. N. &
Nde Gaucourc.
Extrait d'une Lettre dt
Gironne le 7. Jmilet 171 3. V.
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Résumé : MORT.
Le texte relate l'histoire de la famille de Gaucourt, une des plus influentes de Picardie, connue pour avoir fourni de nombreux officiers à la Couronne. Messire Charles de Gaucourt, Seigneur de Cluys, de Boueffes, et Lieutenant du Roy en Berry, est décédé le 30 mai. Il avait épousé Marguerite de Tiercelin de Rancé en 1686, puis Albertine Rigide de la Beaume en 1687, avec qui il eut un fils qui lui succéda. La famille de Gaucourt tire son origine de Raoul, Seigneur de Gaucourt et d'Argicourt, vivant en 1270. Plusieurs membres de la famille ont occupé des postes importants. Jean de Gaucourt, Maître d'Hôtel du Roy, est mort en 1393, et Raoul de Gaucourt, Chevalier et Chambellan du Roy, a été tué en 1417. Raoul de Gaucourt, Premier Chambellan du Roy Charles VII, Gouverneur du Dauphiné et Bailly d'Orléans, a joué un rôle crucial dans la reprise de Chartres en 1429 et la conquête de la Normandie. Il est décédé en 1482. Charles de Gaucourt, Seigneur de Gaucourt, Argicourt, et Vicomte d'Acy, a servi les Rois Charles VIII et Louis XI et est également mort en 1482. Louis de Gaucourt, Seigneur de Cluys et Chevalier de l'Ordre du Roy, a été blessé en commandant pour la Ligue et est décédé le 3 août 1589. Charles de Gaucourt, Seigneur de Cluys, est mort en juin 1692. Il avait épousé Gilberte d'Assy en 1656, avec qui il eut Charles de Gaucourt, décédé le 30 mai, et Sylvain, Chevalier de Malte.
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3645
p. 264-268
Extrait d'une Lettre de Gironne le 7. Juillet 1713.
Début :
L'évacuation se fait tres serieusement de la part du General [...]
Mots clefs :
Staremberg, Bataillons, Naples, Évêque de Barcelone, Révolte, Assemblée générale, Députés, Munitions
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Gironne le 7. Juillet 1713.
Extrait d'une Lettre dt
Gironne le 7. Jmilet 171 3. V. L'évacuation se fait tresserieusement
de la part du
General Staremberg; il a
déja
déja fait embarquer seize
bataillons qui font le Regimens
de Staremberg,Traun,
Bagnes, Rcventelaw
,
les
Grisons & un autre, lesquels
ont fait voile du costé de
Naples; l'Evesque de Barceloneest
parti en même tems;
ce que je vous écrívis il y a
quelque tems au sujet de la
mort dusieur Puig, fils de
l'un des Chefs de la revolte
est confirmé; il fût tué à
Bergue où il commandoit.
Le nommé Ragus, autre
Chef des revoltes à quitté sa
résidence ordinaire.
Lesdeliberations dcTAfsemblée
generale qui s'y
tient n'ont encore rien produir;
on avoit dit d'abord
que les habitans de la Ville
&. de la Plaine de Vich
avoienc refusé d'y envoyer
des Deputez; cependant ils
y en ont huit; mais cette
Viilc> celle de Manrez, &
plusieurs autres ont limité le
pouvoir de leurs
-
Deputez
à ne faire qu'écouter ce qui
se passera dans l'Assemblée
pour leuren rendre compte
&. ne prendre aucune delibe- 1
ration sans avoir rc^u répon-
>'Iii
se; cependant nous aprochons
du 1 5. de ce mois, jour
auquel Barcelone doic estre
remise au Roy d'Espagne.
Du reste ils ont fait jurer un
tres grand secret à tous ceux
qui ontesté admis dans cette
Assemblée. Ilsont empêche
le General Staremberg de
tirer de Montjouy aucunc
munition & y ont mis
garnison Bougeoise. Ils
ont aussi fait entrer dans la
Ville quelques Troupes de la
Deputation, cela n'empêcha
pas qu'il ny eut beaucoup
de gens qui conseillerent de
prendre le parti le plus sage.
Gironne le 7. Jmilet 171 3. V. L'évacuation se fait tresserieusement
de la part du
General Staremberg; il a
déja
déja fait embarquer seize
bataillons qui font le Regimens
de Staremberg,Traun,
Bagnes, Rcventelaw
,
les
Grisons & un autre, lesquels
ont fait voile du costé de
Naples; l'Evesque de Barceloneest
parti en même tems;
ce que je vous écrívis il y a
quelque tems au sujet de la
mort dusieur Puig, fils de
l'un des Chefs de la revolte
est confirmé; il fût tué à
Bergue où il commandoit.
Le nommé Ragus, autre
Chef des revoltes à quitté sa
résidence ordinaire.
Lesdeliberations dcTAfsemblée
generale qui s'y
tient n'ont encore rien produir;
on avoit dit d'abord
que les habitans de la Ville
&. de la Plaine de Vich
avoienc refusé d'y envoyer
des Deputez; cependant ils
y en ont huit; mais cette
Viilc> celle de Manrez, &
plusieurs autres ont limité le
pouvoir de leurs
-
Deputez
à ne faire qu'écouter ce qui
se passera dans l'Assemblée
pour leuren rendre compte
&. ne prendre aucune delibe- 1
ration sans avoir rc^u répon-
>'Iii
se; cependant nous aprochons
du 1 5. de ce mois, jour
auquel Barcelone doic estre
remise au Roy d'Espagne.
Du reste ils ont fait jurer un
tres grand secret à tous ceux
qui ontesté admis dans cette
Assemblée. Ilsont empêche
le General Staremberg de
tirer de Montjouy aucunc
munition & y ont mis
garnison Bougeoise. Ils
ont aussi fait entrer dans la
Ville quelques Troupes de la
Deputation, cela n'empêcha
pas qu'il ny eut beaucoup
de gens qui conseillerent de
prendre le parti le plus sage.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Gironne le 7. Juillet 1713.
Le 7 juillet 1713, à Girone, l'évacuation des troupes se déroule sous la direction du général Staremberg. Seize bataillons, incluant les régiments de Staremberg, Traun, Bagnes, Reventlow, les Grisons et un autre, ont embarqué pour Naples. L'évêque de Barcelone est également parti. La mort de Puig, fils d'un chef de la révolte, est confirmée ; il a été tué à Bergue. Un autre chef des révoltes, Ragus, a quitté sa résidence habituelle. Les délibérations de l'assemblée générale à Barcelone n'ont pas encore abouti. Initialement, les habitants de Barcelone et de la plaine de Vich avaient refusé d'envoyer des députés, mais ils en ont finalement envoyé huit. Ces députés, ainsi que ceux de Manrez et d'autres villes, ont limité leur pouvoir à écouter et rendre compte sans prendre de décisions sans réponse préalable. Barcelone doit être remise au roi d'Espagne le 15 juillet. Un grand secret entoure l'assemblée, et les habitants ont empêché Staremberg de retirer des munitions de Montjouy, y plaçant une garnison bourgeoise et faisant entrer des troupes de la députation dans la ville. Malgré cela, de nombreux conseils prônent la sagesse.
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3646
p. 268-272
Entrée du Duc d'Aumont, Ambassadeur Extraordinaire à la Cour de Londres.
Début :
Mercredy 12. Juillet le Duc d'Aumont, Ambassadeur Extraordinaire de France [...]
Mots clefs :
Duc d'Aumont, Londres, Ambassadeur extraordinaire, Cérémonie, Reine, Cavalcade, Carrosse, Acclamations, Audience Royale
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texteReconnaissance textuelle : Entrée du Duc d'Aumont, Ambassadeur Extraordinaire à la Cour de Londres.
Entrée du DHCijiumont,
dmbdfiadur Extraordinare
à la Cour de Londres.
Mercredy12. Juillet 1c
Duc d'Aumont, Ambassadeur
Extraordinaire de France
fit son Entrée publique à
Londres. Il fût recju à Greenvich
par le Comte dc;
Scarfdale que la Reine de la
Grande Breragne avoit nom
mé pour faire les honneurs
Il par le Maistrede Ceremonies;
ensuite il fut conduit
dans la Barge de la
Reine à la Tour,reçû &
complimenté par le Gouverneur.
& salué par une déchar
ge detoute l Artillerie.
La Cavalcade commença
vers les quatre heures aprés
midy a la Tour, & traver sa
la Ville. Le Ministre estoit
dans un Carosse de la Reine
avec le sieur Nadal, Secretaire
de l'Ambassade & lc
Ministre des Ceremonies.
Le Carosse estoit precedé
de huit Officiers de son Excellence
à cheval, de quatre
Suisses à Cheval, de trente
Valets de pieds, douze
Pages à Cheval, & d'un
grand nombrc de Gentilshommes
Cheval. l estoit suivi d'un autre
Carosse de la Reine aussi à
six chevaux, par cinq autres
tres-magnifiques de ce Ministre,
attelez chacun de
huit chevaux richement harnachez
, & par plus de cinquante,
à six chevaux, des
principaux Seigneurs.
II y avoir pres de cent:
hommes habillez d'une magnifiquc
livrec: Ccrrc En- ;
treeest une des plus belles
gp'on aic jamais vue.
Son Excellence arriva sur
les six heures au Palais de
Sommerset aux acclamations
d'un nombreindini de peuple
à qui il fit de grandes
largesses.
II fut reçû par le Capitaine
à la teste de la Garde
qui ettoit sous les armes, &
conduit dans l'appartement
par le Maistre des Ceremonies
où il fut complimenté
par Lord Windsor de la
part de la Reine, & regale
magnifiqucmcnt avec toute
sa suire pendant trois jours
aux dépens de sa Majesté.
Le 1 5 Sa Majeste la Reine
de la Grande Bretagne luy
donna Audiance au Palais
de S. James.
dmbdfiadur Extraordinare
à la Cour de Londres.
Mercredy12. Juillet 1c
Duc d'Aumont, Ambassadeur
Extraordinaire de France
fit son Entrée publique à
Londres. Il fût recju à Greenvich
par le Comte dc;
Scarfdale que la Reine de la
Grande Breragne avoit nom
mé pour faire les honneurs
Il par le Maistrede Ceremonies;
ensuite il fut conduit
dans la Barge de la
Reine à la Tour,reçû &
complimenté par le Gouverneur.
& salué par une déchar
ge detoute l Artillerie.
La Cavalcade commença
vers les quatre heures aprés
midy a la Tour, & traver sa
la Ville. Le Ministre estoit
dans un Carosse de la Reine
avec le sieur Nadal, Secretaire
de l'Ambassade & lc
Ministre des Ceremonies.
Le Carosse estoit precedé
de huit Officiers de son Excellence
à cheval, de quatre
Suisses à Cheval, de trente
Valets de pieds, douze
Pages à Cheval, & d'un
grand nombrc de Gentilshommes
Cheval. l estoit suivi d'un autre
Carosse de la Reine aussi à
six chevaux, par cinq autres
tres-magnifiques de ce Ministre,
attelez chacun de
huit chevaux richement harnachez
, & par plus de cinquante,
à six chevaux, des
principaux Seigneurs.
II y avoir pres de cent:
hommes habillez d'une magnifiquc
livrec: Ccrrc En- ;
treeest une des plus belles
gp'on aic jamais vue.
Son Excellence arriva sur
les six heures au Palais de
Sommerset aux acclamations
d'un nombreindini de peuple
à qui il fit de grandes
largesses.
II fut reçû par le Capitaine
à la teste de la Garde
qui ettoit sous les armes, &
conduit dans l'appartement
par le Maistre des Ceremonies
où il fut complimenté
par Lord Windsor de la
part de la Reine, & regale
magnifiqucmcnt avec toute
sa suire pendant trois jours
aux dépens de sa Majesté.
Le 1 5 Sa Majeste la Reine
de la Grande Bretagne luy
donna Audiance au Palais
de S. James.
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Résumé : Entrée du Duc d'Aumont, Ambassadeur Extraordinaire à la Cour de Londres.
Le 12 juillet, le Duc d'Aumont, Ambassadeur Extraordinaire de France, fit son entrée publique à Londres. Il fut d'abord reçu à Greenwich par le Comte de Scarfdale, nommé par la Reine de Grande-Bretagne. Ensuite, il fut conduit à la Tour de Londres, où il fut accueilli par le Gouverneur et salué par une décharge d'artillerie. Vers seize heures, la cavalcade débuta, traversant la ville. Le Duc d'Aumont voyageait dans un carrosse de la Reine, accompagné du sieur Nadal et du ministre des cérémonies. Le cortège comprenait huit officiers à cheval, quatre Suisses, trente valets de pied, douze pages à cheval, et de nombreux gentilshommes. Près de cent hommes étaient vêtus de livrées magnifiques. Le Duc arriva au Palais de Somerset vers dix-huit heures, acclamé par une foule à qui il fit de grandes largesses. Il fut reçu par le capitaine de la garde et complimenté par Lord Windsor au nom de la Reine. Il fut régalé magnifiquement pendant trois jours aux dépens de Sa Majesté. Le 15 juillet, la Reine de Grande-Bretagne accorda une audience au Duc d'Aumont au Palais de Saint James.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3647
p. 272-280
SUPPLEMENT aux Nouvelles.
Début :
Les Lettres de Londres du 16. Juillet portent que la [...]
Mots clefs :
Reine, Chevalier, Parlement, Gouverneur, Cérémonie, Élection, Troupes, Adresse, Fête
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUPPLEMENT aux Nouvelles.
SUPPLEMENT
aux Nouvelles.
Les Lettres de Londres
du 16. Juillet portent que
la Reine a honoré du Tirrc
de Chevalier Baronnec le
sieur Thomas Cross, Brasseur
fort riche, un des De- 1
putez au Parlement pour Jar
Ville de Westminster, ^ue
le sieur Huggins grand
Bailly de la même Ville a
esté fair Gouverneur de la
Prison de la Flore à la place
du Colonel Leigthon more
depuis peu. Que lc
1 3.
JailleclesMiniltrcs Ecrangers
surent invitez par la
Cour & par lc Lord-Maire,
a la Ceremonie de Taftion
de grace à S Paul, y ayanc
des places reservees pour cux,
& que les quatre Compagnies
de Gardes du Corps
de la Reine & la Compagnie
des Grenadiers à cheval
avec deux bataillons de Gar*
des a pied lone QUlII commandez
pour ce sujet
D'autres Lettres marquent
qu'on avoic presence uneadresse
a la Reine pour
la prier qu'il luy plur pour
plus grande seureté, demeurer
en possession des Villes
de Flandres qu'ellc occupe
jusqu'a ce que ceux qui auront
taSouveraincre des Paisb.
is Espagnols ayant approuvclcs
Articles du Commerce
& confcnci qu'ilfoitegaI3 à
ccluy detouce autre Nation;
qu'on avoit fait l'Election des
Shcrifs pour la Ville de
Londres, & lc Comté de
Míddesex, qu'il y avoit
quatre concurrents qui faisoient
de grandes brigues,
sçavoir, les sieurs Francois
For bes,MarchandChapelier,.
& Josue Sharpe, Marc hand
de Cuir, du partis desToris,
le Chevalier Rodolphe Kinpe
Hodogeur,& Jean Chad.
wick Tailleur, du partis des
Whigs; mais que les deux
premiers l'avoient emporte
d'un grand nombre de voix ;
& que lesWhigs avoient demandé
le scrutin qu'on leur
accolda, que le 4. de ce
mois le Due d' Aumont avoitM
donne une
magnifiqueFecc^
sur la Riviere, à un
grand
nombre de Seigneurs & de
Dames, qui eltoiencdans
une Berger dans deux autres j
qui la joignirent, outre deux:
aucres où estoient la Mufiquc
& les aucres Instrumens.
Les dernieres Lettres de
Londres portent que les
Seigneurs avoient presence
une adresse à la Reine pour
la prier de faire instance aupres
Duc de Lorraire & de
ses autres Alliez, de ne point
donner dans leurs Etats de
retraite au Prétendant, afin
de reconnoistre ceux qui luy
estoient contraires ou favorables,
& cette adresse fut
approuvée, aprés quel ques
contestations. La Chambre
basse presenta une pareille
adresse à Sa Majesté.
On écrit de Madrid du 10.
Juillet que les Troupes de
Sa MajestéCatholique doivent
entrer le 12. à Barcelonne
commandées par le
Duc de Popoli pour en prendre
possession, & que dans
un Conseil tenu par les trois
Etats de la Principauté, on
avoit résolu de le mettre à
la clemence du Roy pour
en obtenir le pardon & marquer
leur attachement à sa
MajestéCatholique.
Des Lettres de Catalognc
du 8. portent que le Comte
de Staremberg avoir fait
embarquer son Infanterie au
nombre de 8000 hommes,
& que sa Cavalerie devoit
s'embarquer du costé de
Tarragonne & faire voile le
Ij.
On ajoûte que les Miquelets
s'étoient jettez dans
Cardone dans la Seu d'Urgel,
& dans quelques autres
postes à mesure que les Allemans
en sortoient; mais
qu'il y avoit des divisions
entr'eux, les uns voulant se
soumettre, & les autres le
refu sant, en forte que dans
quelques combats deux de
leurs Chefs avoient esté
tucz.
On voit par les Lettres
de Girone du17. Juilletque
le Comte de Ruallis veut
rendre de bonne foy aux
Espagnols Tarragone &
Ostalrick. Le sieur Nobot
s'étant presenté devant Tarragone
avec mille Miquelets
& Paysans & deux ou trois
cent chevaux, on luy a fait
dire ques'il ne se retiroit on
le recevroit à coup de canon
& le sieur Basset estant venu
à Ostalrick avec neuf cent
hommes & environ quatrevingt
chevaux; on luy a
fait dire de ne point approcher.
aux Nouvelles.
Les Lettres de Londres
du 16. Juillet portent que
la Reine a honoré du Tirrc
de Chevalier Baronnec le
sieur Thomas Cross, Brasseur
fort riche, un des De- 1
putez au Parlement pour Jar
Ville de Westminster, ^ue
le sieur Huggins grand
Bailly de la même Ville a
esté fair Gouverneur de la
Prison de la Flore à la place
du Colonel Leigthon more
depuis peu. Que lc
1 3.
JailleclesMiniltrcs Ecrangers
surent invitez par la
Cour & par lc Lord-Maire,
a la Ceremonie de Taftion
de grace à S Paul, y ayanc
des places reservees pour cux,
& que les quatre Compagnies
de Gardes du Corps
de la Reine & la Compagnie
des Grenadiers à cheval
avec deux bataillons de Gar*
des a pied lone QUlII commandez
pour ce sujet
D'autres Lettres marquent
qu'on avoic presence uneadresse
a la Reine pour
la prier qu'il luy plur pour
plus grande seureté, demeurer
en possession des Villes
de Flandres qu'ellc occupe
jusqu'a ce que ceux qui auront
taSouveraincre des Paisb.
is Espagnols ayant approuvclcs
Articles du Commerce
& confcnci qu'ilfoitegaI3 à
ccluy detouce autre Nation;
qu'on avoit fait l'Election des
Shcrifs pour la Ville de
Londres, & lc Comté de
Míddesex, qu'il y avoit
quatre concurrents qui faisoient
de grandes brigues,
sçavoir, les sieurs Francois
For bes,MarchandChapelier,.
& Josue Sharpe, Marc hand
de Cuir, du partis desToris,
le Chevalier Rodolphe Kinpe
Hodogeur,& Jean Chad.
wick Tailleur, du partis des
Whigs; mais que les deux
premiers l'avoient emporte
d'un grand nombre de voix ;
& que lesWhigs avoient demandé
le scrutin qu'on leur
accolda, que le 4. de ce
mois le Due d' Aumont avoitM
donne une
magnifiqueFecc^
sur la Riviere, à un
grand
nombre de Seigneurs & de
Dames, qui eltoiencdans
une Berger dans deux autres j
qui la joignirent, outre deux:
aucres où estoient la Mufiquc
& les aucres Instrumens.
Les dernieres Lettres de
Londres portent que les
Seigneurs avoient presence
une adresse à la Reine pour
la prier de faire instance aupres
Duc de Lorraire & de
ses autres Alliez, de ne point
donner dans leurs Etats de
retraite au Prétendant, afin
de reconnoistre ceux qui luy
estoient contraires ou favorables,
& cette adresse fut
approuvée, aprés quel ques
contestations. La Chambre
basse presenta une pareille
adresse à Sa Majesté.
On écrit de Madrid du 10.
Juillet que les Troupes de
Sa MajestéCatholique doivent
entrer le 12. à Barcelonne
commandées par le
Duc de Popoli pour en prendre
possession, & que dans
un Conseil tenu par les trois
Etats de la Principauté, on
avoit résolu de le mettre à
la clemence du Roy pour
en obtenir le pardon & marquer
leur attachement à sa
MajestéCatholique.
Des Lettres de Catalognc
du 8. portent que le Comte
de Staremberg avoir fait
embarquer son Infanterie au
nombre de 8000 hommes,
& que sa Cavalerie devoit
s'embarquer du costé de
Tarragonne & faire voile le
Ij.
On ajoûte que les Miquelets
s'étoient jettez dans
Cardone dans la Seu d'Urgel,
& dans quelques autres
postes à mesure que les Allemans
en sortoient; mais
qu'il y avoit des divisions
entr'eux, les uns voulant se
soumettre, & les autres le
refu sant, en forte que dans
quelques combats deux de
leurs Chefs avoient esté
tucz.
On voit par les Lettres
de Girone du17. Juilletque
le Comte de Ruallis veut
rendre de bonne foy aux
Espagnols Tarragone &
Ostalrick. Le sieur Nobot
s'étant presenté devant Tarragone
avec mille Miquelets
& Paysans & deux ou trois
cent chevaux, on luy a fait
dire ques'il ne se retiroit on
le recevroit à coup de canon
& le sieur Basset estant venu
à Ostalrick avec neuf cent
hommes & environ quatrevingt
chevaux; on luy a
fait dire de ne point approcher.
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Résumé : SUPPLEMENT aux Nouvelles.
Le document, supplément aux Nouvelles, contient des lettres de Londres datées du 16 juillet. La Reine a anobli Thomas Cross, un brasseur et député de Westminster. Huggins a été nommé gouverneur de la prison de la Flore. Les ministres étrangers ont été invités à la cérémonie de l'Ascension à Saint-Paul, avec la participation des gardes du corps de la Reine et des bataillons de gardes à pied. Une adresse à la Reine demande de conserver les villes de Flandres jusqu'à l'approbation des articles du commerce par les Pays-Bas espagnols. François Forbes et Josue Sharpe ont remporté les élections des shérifs pour Londres et Middlesex. Le duc d'Aumont a organisé une fête somptueuse sur la rivière. Une autre adresse à la Reine demande au duc de Lorraine et à ses alliés de ne pas soutenir le prétendant. Les troupes du roi catholique doivent entrer à Barcelone sous le commandement du duc de Popoli. En Catalogne, le comte de Starhemberg a embarqué 8 000 hommes d'infanterie, et des divisions existent parmi les Miquelets. À Girone, le comte de Rualis souhaite rendre Tarragone et Ostalrick aux Espagnols, mais les tentatives de Nobot et Basset ont été repoussées.
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3648
p. 280-281
Nouvelles de Landau.
Début :
Les Lettres de l'armée du 17. portent que la nuit [...]
Mots clefs :
Assiégés, Fourneau, Travailleurs, Enterrés, Batteries, Lunettes, Artillerie, Siège
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Landau.
Nouvelles de Landau.
Les Lettres de l'armée du
17. portent que la nuit du
14. au 15. les Assiegez firent
piicr un fourneau qui fit
auter les
-
travailleurs, dont
quinze ou seize furent enterez,
lis en firent joüer trois
utresendiversendroits qui
enous incommoderent pas,
qu'ontravailloit à éta bllf des
batteries qui verront a, revers
a plus grande partie de l'avant
chemin couvert & des
Lunettes qu'ondoit attaquer
~au premier jour, que les
Assiegez n'avoient encore
Ciic qu'une íàrrie.
Les Lettres de l'armée du
17. portent que la nuit du
14. au 15. les Assiegez firent
piicr un fourneau qui fit
auter les
-
travailleurs, dont
quinze ou seize furent enterez,
lis en firent joüer trois
utresendiversendroits qui
enous incommoderent pas,
qu'ontravailloit à éta bllf des
batteries qui verront a, revers
a plus grande partie de l'avant
chemin couvert & des
Lunettes qu'ondoit attaquer
~au premier jour, que les
Assiegez n'avoient encore
Ciic qu'une íàrrie.
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Résumé : Nouvelles de Landau.
Dans la nuit du 14 au 15, les assiégeants ont fait exploser un fourneau, tuant quinze ou seize travailleurs. Ils ont également utilisé trois pièces d'artillerie sans causer de dommages majeurs. Les travaux de construction des batteries continuaient pour attaquer une partie de l'avant-chemin couvert et des lunettes. Une seule batterie était alors en place.
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3649
p. 282-283
EXTRAIT d'une Lettre de l'Armée le 29 Juillet 1713.
Début :
Nous esperons estre Maistre de Landau vers le 10. d'Aoust [...]
Mots clefs :
Landau, Fourneaux, Redoutes, Sapes, Canon, Mortiers, Brèche, Assiégés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de l'Armée le 29 Juillet 1713.
EXTRAIT
d*line Letrre de i'Arm/e ic
ip -
Juillet 1 715.
:
Nous esperons efiUl
MJlflrc de Landau vers
le 10. d'Aoust; car la ~redou
table demi lune de ~Melac
quiestrevêtuë d'un bora
chimin &. d'un large foile^
fut abandonnée; la nuir dLl.
22.au 23 lestroisredoutes
de la gauchequi ne ~valent
rien lOdt envelopées; nous
sommes logez sur l'angle,
onze fourneaux sauterent Ie;
,o.sans nous incommoder,
on laisse jetter les derniers
eux aux ennemis. On coninuë
les fappcs avec ardeur,
& avec quarante pieces de
canon&trentemortiers. On
mpose silence aux Assiegez
&on bit en breche. Le Chcvalieer
deBaviere rt^ur une
:ontufion à la tcftclc ii4
d*line Letrre de i'Arm/e ic
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Juillet 1 715.
:
Nous esperons efiUl
MJlflrc de Landau vers
le 10. d'Aoust; car la ~redou
table demi lune de ~Melac
quiestrevêtuë d'un bora
chimin &. d'un large foile^
fut abandonnée; la nuir dLl.
22.au 23 lestroisredoutes
de la gauchequi ne ~valent
rien lOdt envelopées; nous
sommes logez sur l'angle,
onze fourneaux sauterent Ie;
,o.sans nous incommoder,
on laisse jetter les derniers
eux aux ennemis. On coninuë
les fappcs avec ardeur,
& avec quarante pieces de
canon&trentemortiers. On
mpose silence aux Assiegez
&on bit en breche. Le Chcvalieer
deBaviere rt^ur une
:ontufion à la tcftclc ii4
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de l'Armée le 29 Juillet 1713.
En juillet 1715, une lettre militaire rapporte des opérations près de Landau. Les troupes visent à atteindre ce camp d'ici le 10 août. La redoute de Melac a été abandonnée. Trois redoutes de la gauche ont été enveloppées. Les forces sont positionnées stratégiquement. Onze explosions n'ont causé aucun dommage. Les attaques se poursuivent avec quarante canons et trente mortiers, réduisant les assiégés au silence et ouvrant des brèches. Le Chevalier de Bavière a déserté.
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3650
p. s.p.
TABLE.
Début :
Nouvelles Galante, la jalousie guerie par la jalousie, Enigme, Devises, [...]