Résultats : 14 texte(s)
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1
p. 193-200
EPITHALAME.
Début :
Voicy une Epithalame faite à l'occasion de ce mariage, par / On dit que de l'Amour l'Hymen est le tombeau [...]
Mots clefs :
Hymen, Amour, Noms, Empire
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texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME.
Voicy une Epithalame faite
à l'occafion de ce mariage , par
le même Mr de Meffange , qui
a fait les trois Sonnets fur la
Naiffance de Monſeigneur le
Duc d'Anjou.
EPITHALAME.
On dit que de l'Amour l'Hymen
eft le tombeau
Que la premiere nuit en éteint le
flambeau;
Mais ces aimables lieux font témoins du contraire
Etpar les nœuds nouveaux qu'-
Hymeny vient defaire
Mars 1710. R
194 MERCURE
On voit qu'ayant formé des Amours le plus beau
Loin d'eftre fon fepulcre , il en eft
le berceau.
?
Apeine eft-ilproduit cet Amour
plein de charmes
Qu'ilforce une Beautéde luyrendre les armes.
I
Il n'eft pourfes defirs ni dédains ni
rigueurs;
Il est né triomphant ; fes attraits
font vainqueurs.
Enfantépourla joye & non pour
la trift ffe
Ilfe trouve en naiffantMaîtrede
faMaîtreffe,
GALANT 195
Qui regnantfurfon cœur comme
Luyfur lefien
Partage entre-elle & luy fous un
commun lien
Dans de fi doux tranſports qu'on
nepeut les décrire
Et le fceptre le joug d'un mutuel Empire.
Amour dont les deffeins avouez
de Themis
Et louezdes mortels ont les Dieux
* pour amis
Vous valez beaucoup mieux que.
celuy que nous donne
Contre leursfaintes loix lafille de
Dione,
Rij
96 MERCURE
Qui n'offrant à nos yeux qu'at—
traits voluptez of th
N'aa pour nos cœurs feduits qu'ou
gidari
Ennuis , chagrins , langueurs , depits ,foupçons , allarmes,
Trahifons, defefpoirs , &longs tordelarmes.
trages , cruautez ,
rens T
L'Amourde qui l'Hymen afair
naiſtre lesfeux s
Eftfage , pacifique , égal & genereux :
TOTN
Songrandcœur eft rempli defentimensfideles WUNGA
Les Nymphes ennaiffant luy cou
perent les aîles
Etp ur luy laifferfaire un choix
d lic eux
GALANT 197
Neluy mirentjamais de bandeau
fur les yeuxoryGISTE
Le Ciel armafonbras d'un Arcinalterable -299077
Rendantpour s'en fervirfonbras
infatigable tool, siq
Samainporte unflambeau capable
d'enflamer
Mais non pas d'éblouir le cœur
qu'ilfait aimerame
Son Carquoisfoutenu des mains de
la fortune
Entre cent fléches d'or , de plomb
n'en a pas une.
Les Ris & les Plaiſirs folâtrent
furfes pas
Les Graces l'ont orné de leurs plus
R iij
198 MERCURE
1
doux
appas :
Sans ceffe autour de luy volent les
complaifances ,
40
Les jeux , les tendresfoins & les
réjouiffances.
Hymen,charmant Hymen, daigne
pourton honneur 21
Conferver un Amour qui te fait
tant d'honneur. H
Feunesse en qui nature a mis fes
dons aimables
Nerecevezjamais que des amours
femblables.
Ils font rares , ce Dieu n'en forme
pas toujours :
Tâchez d'en obtenirpour avoirde
beauxjours.
GALANTTHE
Heureux qui peut trouvékán
22 fes illuftres Peres..
Des Noms tels
ral *
1893*
que Gramont
Noailles d'Humieres ,
Des Nomsque la vertufçait immortalifer,
Des Noms à qui le Ciel ne peut
FID rien refuſer!
Heureuxqui de Chriftine éprouvant la tendreffe
Apú de fes leçons concevoir la richeffe ,
**
Et desfoibles mortels connoiffant
soles befoins
Faire unfage profit defes habiles
foins
Heureufe quipourra de cette amefi
belle Riiij
200 MERCURE
Avoirl'ame pourguide & le cœur
pour modeles seandi a¶
Mais laiffons ces difcours pour
une autrefaifon, M.
On aura tout le temps d'écouter
leur raifon:
Auffibien dévouez àdeplus doux
myfteres,
Aujourd'huy nos Amans ont bien
d'autres affaires,p
à l'occafion de ce mariage , par
le même Mr de Meffange , qui
a fait les trois Sonnets fur la
Naiffance de Monſeigneur le
Duc d'Anjou.
EPITHALAME.
On dit que de l'Amour l'Hymen
eft le tombeau
Que la premiere nuit en éteint le
flambeau;
Mais ces aimables lieux font témoins du contraire
Etpar les nœuds nouveaux qu'-
Hymeny vient defaire
Mars 1710. R
194 MERCURE
On voit qu'ayant formé des Amours le plus beau
Loin d'eftre fon fepulcre , il en eft
le berceau.
?
Apeine eft-ilproduit cet Amour
plein de charmes
Qu'ilforce une Beautéde luyrendre les armes.
I
Il n'eft pourfes defirs ni dédains ni
rigueurs;
Il est né triomphant ; fes attraits
font vainqueurs.
Enfantépourla joye & non pour
la trift ffe
Ilfe trouve en naiffantMaîtrede
faMaîtreffe,
GALANT 195
Qui regnantfurfon cœur comme
Luyfur lefien
Partage entre-elle & luy fous un
commun lien
Dans de fi doux tranſports qu'on
nepeut les décrire
Et le fceptre le joug d'un mutuel Empire.
Amour dont les deffeins avouez
de Themis
Et louezdes mortels ont les Dieux
* pour amis
Vous valez beaucoup mieux que.
celuy que nous donne
Contre leursfaintes loix lafille de
Dione,
Rij
96 MERCURE
Qui n'offrant à nos yeux qu'at—
traits voluptez of th
N'aa pour nos cœurs feduits qu'ou
gidari
Ennuis , chagrins , langueurs , depits ,foupçons , allarmes,
Trahifons, defefpoirs , &longs tordelarmes.
trages , cruautez ,
rens T
L'Amourde qui l'Hymen afair
naiſtre lesfeux s
Eftfage , pacifique , égal & genereux :
TOTN
Songrandcœur eft rempli defentimensfideles WUNGA
Les Nymphes ennaiffant luy cou
perent les aîles
Etp ur luy laifferfaire un choix
d lic eux
GALANT 197
Neluy mirentjamais de bandeau
fur les yeuxoryGISTE
Le Ciel armafonbras d'un Arcinalterable -299077
Rendantpour s'en fervirfonbras
infatigable tool, siq
Samainporte unflambeau capable
d'enflamer
Mais non pas d'éblouir le cœur
qu'ilfait aimerame
Son Carquoisfoutenu des mains de
la fortune
Entre cent fléches d'or , de plomb
n'en a pas une.
Les Ris & les Plaiſirs folâtrent
furfes pas
Les Graces l'ont orné de leurs plus
R iij
198 MERCURE
1
doux
appas :
Sans ceffe autour de luy volent les
complaifances ,
40
Les jeux , les tendresfoins & les
réjouiffances.
Hymen,charmant Hymen, daigne
pourton honneur 21
Conferver un Amour qui te fait
tant d'honneur. H
Feunesse en qui nature a mis fes
dons aimables
Nerecevezjamais que des amours
femblables.
Ils font rares , ce Dieu n'en forme
pas toujours :
Tâchez d'en obtenirpour avoirde
beauxjours.
GALANTTHE
Heureux qui peut trouvékán
22 fes illuftres Peres..
Des Noms tels
ral *
1893*
que Gramont
Noailles d'Humieres ,
Des Nomsque la vertufçait immortalifer,
Des Noms à qui le Ciel ne peut
FID rien refuſer!
Heureuxqui de Chriftine éprouvant la tendreffe
Apú de fes leçons concevoir la richeffe ,
**
Et desfoibles mortels connoiffant
soles befoins
Faire unfage profit defes habiles
foins
Heureufe quipourra de cette amefi
belle Riiij
200 MERCURE
Avoirl'ame pourguide & le cœur
pour modeles seandi a¶
Mais laiffons ces difcours pour
une autrefaifon, M.
On aura tout le temps d'écouter
leur raifon:
Auffibien dévouez àdeplus doux
myfteres,
Aujourd'huy nos Amans ont bien
d'autres affaires,p
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Résumé : EPITHALAME.
Le texte est un épithalame, un poème célébrant un mariage, écrit par Monsieur de Meffange en mars 1710. L'auteur réfute l'idée que le mariage éteint l'amour, affirmant que l'amour naît et triomphe dans le mariage. Il décrit un amour triomphant, plein de charmes, qui force une beauté à rendre les armes. Cet amour est né sans désirs, dédains ou rigueurs, et partage un lien mutuel entre les époux. L'épithalame oppose cet amour à celui de la déesse Vénus, qui apporte ennui, chagrins et soupçons. L'amour du mariage est sage, pacifique, égal et généreux, rempli de sentiments fidèles. Les Nymphes, en naissant, lui coupent les ailes pour lui permettre de faire un choix libre. Le Ciel arme ses bras d'un arc inaltérable, capable d'enflammer mais non d'éblouir le cœur. L'amour est entouré de rires, de plaisirs, de grâces et de complaisances. L'auteur souhaite que les jeunes mariés conservent cet amour et soient heureux comme leurs illustres pères, tels que Gramont, Noailles et Humieres. Il espère que les mariés suivront les leçons de Christine et feront un sage usage de leurs âmes et cœurs. Enfin, il conclut en se consacrant aux affaires des amants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 105-108
EPITHALAME.
Début :
Voicy une Epithalame que Mr Hervieux donna à S. A. S. / Parmy les voeux publics qu'on fait pour Vôtre Altesse, [...]
Mots clefs :
Héros, Mademoiselle d'Enguien, Mariage, Époux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME.
Voicy une Epithalame que
Mr Hervieux donna à S. A S.
Mademoiselle d'Enguien peu
avant son Mariage.
EPITHALAME.
Parmy les vœux publics qu'on)
fait pour Vôtre Alt ffe,
Permettez aujourd'huy
J
tres-illustre Princesse,
Qu'aupied de
nos
Autels le zele
de mon cœur
Offre pourvôtreHymen sapriere
au Seigneur,
Afin que d'un Heros, par d'heureux sacrifices,
Vous soyez pour long-temps l'amour cm les delices.
*
Des Peuples réjoüis les acclamatIons
,
Attireront sur vous les benedictions ;
De rares
qualitéz le Ciel ornant
vôtre amey
Veut d'un Epoux parfait recompenfr la flâme.
Vôtre merite acquis est digne du
haut rang
,
Que vous donne à la Cour l'honneur de vôtre Sang,
Au milieu des grandeurs vôtre
bontéprofonde;
Attire avec raisonlesyeux de
tout le monde;
Vôtre aimable douceur, &vôtre
pieté,
Accompagnent les foins de vôtre
charité;
Le nœud de vos grands cœursfaisant nôtre esperance,
Promet à
nos neveux unsoûtien
pour la France.
Vendôme aux Ennemisimprime
de l'effroy,
Son bras plus d'une fois leura
donné la loj
;
Ce Heros invincible aux travaux
de la guerre,
Quittant pour quelque temps
Mars avecson tonnerre,
Prend plaisirà se rendre aux doucours de l'Amour,
Qui du victorieuxtriomphent à
leurtour.
-
Vëuilleàjamais le cielcouronnant
sa viBoire>
Ala finde vos jours vous com- bler desa gloire.
Mr Hervieux donna à S. A S.
Mademoiselle d'Enguien peu
avant son Mariage.
EPITHALAME.
Parmy les vœux publics qu'on)
fait pour Vôtre Alt ffe,
Permettez aujourd'huy
J
tres-illustre Princesse,
Qu'aupied de
nos
Autels le zele
de mon cœur
Offre pourvôtreHymen sapriere
au Seigneur,
Afin que d'un Heros, par d'heureux sacrifices,
Vous soyez pour long-temps l'amour cm les delices.
*
Des Peuples réjoüis les acclamatIons
,
Attireront sur vous les benedictions ;
De rares
qualitéz le Ciel ornant
vôtre amey
Veut d'un Epoux parfait recompenfr la flâme.
Vôtre merite acquis est digne du
haut rang
,
Que vous donne à la Cour l'honneur de vôtre Sang,
Au milieu des grandeurs vôtre
bontéprofonde;
Attire avec raisonlesyeux de
tout le monde;
Vôtre aimable douceur, &vôtre
pieté,
Accompagnent les foins de vôtre
charité;
Le nœud de vos grands cœursfaisant nôtre esperance,
Promet à
nos neveux unsoûtien
pour la France.
Vendôme aux Ennemisimprime
de l'effroy,
Son bras plus d'une fois leura
donné la loj
;
Ce Heros invincible aux travaux
de la guerre,
Quittant pour quelque temps
Mars avecson tonnerre,
Prend plaisirà se rendre aux doucours de l'Amour,
Qui du victorieuxtriomphent à
leurtour.
-
Vëuilleàjamais le cielcouronnant
sa viBoire>
Ala finde vos jours vous com- bler desa gloire.
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Résumé : EPITHALAME.
Le texte est un épithalame composé par Monsieur Hervieux pour Mademoiselle d'Enguien à l'occasion de son mariage. L'auteur exprime ses vœux de bonheur pour le couple princier et prie pour que leur union soit bénie. Il souligne les qualités de la princesse, telles que sa bonté, sa douceur et sa piété, qui suscitent l'admiration générale. Le poème met en avant le mérite de la princesse, digne de son rang à la cour, et son union avec un époux parfait. Il évoque également le duc de Vendôme, connu pour ses exploits militaires, qui abandonne temporairement la guerre pour se consacrer à l'amour. Enfin, l'auteur souhaite que le ciel leur accorde gloire et bonheur jusqu'à la fin de leurs jours.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 123-125
EPITALAME Par M. de la F...
Début :
Pour celebrer tes nopces approuvées, [...]
Mots clefs :
Noces
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITALAME Par M. de la F...
Voicy plufieurs Epitalames
fur le Mariagede
M. de Morville.
EPITAL AME
Par M. de la F.
Pour celebrer tes nopces approuvées,
J'avois forgé des Vers qui bravoient
l'examen
Lij
124 MERCURE
Dans leurs daites refrains dix
Atrophes achevées
Ramenoient avec art dixfois 10,
bymen.
En faveur de ce Dien dans une
Ode fublime ,
J'avois fi bien du Grec le beau
tourimité
Que j'aurois encouru l'eftime
Des amis de l'Antiquité.
Mais on m'a dit que de chez vous
Mème avant la fin de la fete
L'hymen fortit baiffant la tête
Avec un airplein de couroux.
Amource font là de tes coups !
T'efcortantfinement du Dieu de
l'hymenée
Tu t'introduis auprés de graves
Magiftrats
Obtiens ce que fans tuy l'on ne
t'oltroiroit
pas ,
GALANT . 125
Et dés la premierejournée
Tu le chaffes , & veux dans tes
tendres ebats
Ne devoir qu'à toyfeul la moiffon
des appas ,
Qui fous fon nom te fut abandonnée.
Maisj'aurois deu prévoir le cas,
Aux feduifans attraits dont de
Vienne eft ornée :
Sur ce je n'ay voulu mettre un
Poëme au jour,
Que l'hymen offense prendroit
pour railleries
Et puis le beau fecret de vous
faire ma cour,
Avec mafçavante induftrie
Je ne chantois qu'hymen , vous
ne fentez qu'amour.
fur le Mariagede
M. de Morville.
EPITAL AME
Par M. de la F.
Pour celebrer tes nopces approuvées,
J'avois forgé des Vers qui bravoient
l'examen
Lij
124 MERCURE
Dans leurs daites refrains dix
Atrophes achevées
Ramenoient avec art dixfois 10,
bymen.
En faveur de ce Dien dans une
Ode fublime ,
J'avois fi bien du Grec le beau
tourimité
Que j'aurois encouru l'eftime
Des amis de l'Antiquité.
Mais on m'a dit que de chez vous
Mème avant la fin de la fete
L'hymen fortit baiffant la tête
Avec un airplein de couroux.
Amource font là de tes coups !
T'efcortantfinement du Dieu de
l'hymenée
Tu t'introduis auprés de graves
Magiftrats
Obtiens ce que fans tuy l'on ne
t'oltroiroit
pas ,
GALANT . 125
Et dés la premierejournée
Tu le chaffes , & veux dans tes
tendres ebats
Ne devoir qu'à toyfeul la moiffon
des appas ,
Qui fous fon nom te fut abandonnée.
Maisj'aurois deu prévoir le cas,
Aux feduifans attraits dont de
Vienne eft ornée :
Sur ce je n'ay voulu mettre un
Poëme au jour,
Que l'hymen offense prendroit
pour railleries
Et puis le beau fecret de vous
faire ma cour,
Avec mafçavante induftrie
Je ne chantois qu'hymen , vous
ne fentez qu'amour.
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Résumé : EPITALAME Par M. de la F...
Le texte traite de plusieurs épithalames célébrant le mariage de M. de Morville. L'auteur, M. de la F., avait initialement écrit des vers pour louer cette union. Cependant, il apprend que l'hymen, le dieu du mariage, a quitté la fête de manière impolie. L'auteur attribue cet incident aux actions de l'amour, qui a su charmer des magistrats pour obtenir des faveurs. Il reconnaît également les attraits séducteurs de Vienne, ce qui l'a dissuadé de publier un poème qui pourrait offenser l'hymen. Enfin, il souligne la différence entre son propre sujet, l'hymen, et celui de l'amour, qu'il ne souhaite pas railler.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 126-129
Autre Epitalame sur le mesme sujet. Par M. de Monchenet.
Début :
Ma Muse toûjours fort quinteuse [...]
Mots clefs :
Amour, Hymen
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Autre Epitalame sur le mesme sujet. Par M. de Monchenet.
Autre Epitalame fur le
mefmefujet.
Par M. de Monchenet.
Ma Mufe toujours fort quinteufe
Faitaujourd'huy la precieuſe
N'ofant dit- elle de trop prés
D'un hymenflairer les apprés ,
Ny porterfes regards aufieres
~Sur d'auſſi prophanes myſtères.
Or comme hymen & fes douceurs
Sont_mets interdits aux neuf
Soeurs ,
Elle a , je crois, des raifons fortes
Pour ne pas écouter auxportes.
Comment feray-je donc Seigneur
Pour me tirer avec honneur
Du compliment qu'à l'hymenée
GALANT. 127
Je dois faire en cettejournée ?
Finvoquerois bien Apollon ,
Mais ceDieufans barbe, dit - on,
N'eft gueres le Saint qu'on reclame
Apropos d'un Epitalame ;
Si d'ailleurs j'invoquois l'amour
Seroit- ce bien le faint dujour ?
L'amoure l'hymen ce me femble
Rarement font d'accordenfemble
L'hymen marche àpas concertez
Grand amy deformalitez :
Foûjours de parens pleine efcorse
Comme s'il luifalloirmainforte.
L'amour marche feul & fans
bruit ,
Pous diriez d'un voleur denuit ,
Agile comme un petit maître
Efcaladantporte & fenêtre.
Au demeurantjolygarçon ,
Et vivant aſſezfansfaçon.
L. iiij.
428 MERCURE
L'hymen engrave perfonage
Prendfur lui lesfoins du menage,
C'eft , grace à fa droite raifon ,
Un bon Intendant de Maifon.
L'amourfait fon unique affaire
De rire & defe fatisfaire.
L'hymen orgueilleux de fes droits
Frappe enmaistre, élevefa voix,
Reçoit une faveurfecrette ,
Ainfi quel'acquit d'une dette.
L'amour plus galant , plus
adroit
La reçoit comme un paſſe- droit .
Et femble parce ftratagême
En recevant donner luy- même.
Or de ces deux divinitez
Rapprochant les extremitez.
Au lit. Seigneur , comme à la tar
ble,
Onjoueroit un rôle agréable :
Et c'est auffi ce queferez
GALANT. 119
Es bienfaifant , bien trouverez
Puifiez vousfous d'heureux auf
[Hoist pices
Goufterles parfaitesdélices. S
L'hymen accorde tout auplus.A
Acinq ou fixde fes élus =
Puifiez vous jufqu'à cent an
nies ,
Pouffant vos douces definées ,
Trouvertousjours libre d'ennuys,
Les jours aufsy courts que les
nuits.
C'eft icy ce que vousfouhaitte
Avec l'ardeur la plus parfaite,
Un membre du facri valon ,
Quelque peu chery d'Apollon .
Mais il s'agit bien de Parnaffe,
Unfoinplus chervous embaraſſe,
L'hymen vous mande en certain
lieu ,
Bon voyage , Seigneur , à Dieu.
mefmefujet.
Par M. de Monchenet.
Ma Mufe toujours fort quinteufe
Faitaujourd'huy la precieuſe
N'ofant dit- elle de trop prés
D'un hymenflairer les apprés ,
Ny porterfes regards aufieres
~Sur d'auſſi prophanes myſtères.
Or comme hymen & fes douceurs
Sont_mets interdits aux neuf
Soeurs ,
Elle a , je crois, des raifons fortes
Pour ne pas écouter auxportes.
Comment feray-je donc Seigneur
Pour me tirer avec honneur
Du compliment qu'à l'hymenée
GALANT. 127
Je dois faire en cettejournée ?
Finvoquerois bien Apollon ,
Mais ceDieufans barbe, dit - on,
N'eft gueres le Saint qu'on reclame
Apropos d'un Epitalame ;
Si d'ailleurs j'invoquois l'amour
Seroit- ce bien le faint dujour ?
L'amoure l'hymen ce me femble
Rarement font d'accordenfemble
L'hymen marche àpas concertez
Grand amy deformalitez :
Foûjours de parens pleine efcorse
Comme s'il luifalloirmainforte.
L'amour marche feul & fans
bruit ,
Pous diriez d'un voleur denuit ,
Agile comme un petit maître
Efcaladantporte & fenêtre.
Au demeurantjolygarçon ,
Et vivant aſſezfansfaçon.
L. iiij.
428 MERCURE
L'hymen engrave perfonage
Prendfur lui lesfoins du menage,
C'eft , grace à fa droite raifon ,
Un bon Intendant de Maifon.
L'amourfait fon unique affaire
De rire & defe fatisfaire.
L'hymen orgueilleux de fes droits
Frappe enmaistre, élevefa voix,
Reçoit une faveurfecrette ,
Ainfi quel'acquit d'une dette.
L'amour plus galant , plus
adroit
La reçoit comme un paſſe- droit .
Et femble parce ftratagême
En recevant donner luy- même.
Or de ces deux divinitez
Rapprochant les extremitez.
Au lit. Seigneur , comme à la tar
ble,
Onjoueroit un rôle agréable :
Et c'est auffi ce queferez
GALANT. 119
Es bienfaifant , bien trouverez
Puifiez vousfous d'heureux auf
[Hoist pices
Goufterles parfaitesdélices. S
L'hymen accorde tout auplus.A
Acinq ou fixde fes élus =
Puifiez vous jufqu'à cent an
nies ,
Pouffant vos douces definées ,
Trouvertousjours libre d'ennuys,
Les jours aufsy courts que les
nuits.
C'eft icy ce que vousfouhaitte
Avec l'ardeur la plus parfaite,
Un membre du facri valon ,
Quelque peu chery d'Apollon .
Mais il s'agit bien de Parnaffe,
Unfoinplus chervous embaraſſe,
L'hymen vous mande en certain
lieu ,
Bon voyage , Seigneur , à Dieu.
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Résumé : Autre Epitalame sur le mesme sujet. Par M. de Monchenet.
Le texte est un épithalame, un poème célébrant un mariage, écrit par M. de Monchenet. L'auteur y exprime la difficulté de composer un tel poème et invoque des divinités comme Apollon et l'Amour, tout en notant leurs incompatibilités avec le thème du mariage. Il décrit l'hymen comme un personnage sérieux et raisonnable, gérant le ménage, tandis que l'Amour est représenté comme un voleur agile et joyeux. L'auteur suggère que l'hymen et l'Amour peuvent coexister harmonieusement, offrant des délices et une vie sans ennui. Il conclut en souhaitant aux mariés une vie longue et heureuse, libre de tout ennui, et les invite à profiter pleinement de leur union. Le poème se termine par un adieu, indiquant la fin de la célébration.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 130-135
EPITALAME par M. ** A M. DE MORVILLE.
Début :
Hier un enfant de vostre connoissance, [...]
Mots clefs :
Hymen, Beauté, Amants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITALAME par M. ** A M. DE MORVILLE.
EPITALAME
Par M. **
A M. DE MORVILLĖ.
Hier un enfant de voſtre connoiffance
,
Lesyeux en pleurs , l'air abattu
Tel que ni vous ni moy ne l'aviens
jamais vû ,
Me vintfaire une confidence.
C'en eft fait , me dit-il , nofire
amym'a quitté
Pourtrix de mes bienfaits le per
fide m'outrage.
Helas!jo lay bien merité !
Combien de fois ( tu peux m'en
rendre témoignage )
GALANT. 2131
Negligeant le fincere hommage
De mille Amans foumis, tendres
, difcrets ,
Ay-je lancé pour luy ces infaillibles
traits.
Que je gardepour mon uſage ,
Et qui luyfoùmettoient des coeurs .
que le volage
Alloit quitterl'infant d'aprés ;
Ab des ce temps je devois le
connoiftre
L'ingrat acheve fur le Maifire
Les maux qu'il a faits aux
fujets.
Dabord je ris de fa colere ,
Et ne crut rien de ce difcours ,
Le petit Dieu tient de fa mere
De nepas dire vray tousjours :
Cependant curieux , quel eft done
ce myſtere
MERCURE
Luy dis -je conte moy la chofe
fans détours
Etfoy & Amantje tejure
De partager ton injure.
( Entre nous je me doutois bien,
Amy, que je nerifquois rien ; )
Unejeune Beauté qui dans nofre
Amathonte ,
Dit- il , n'offrit jamais d'encens
Qui n'eut jamais pour nous que
des airs offenfans ,
Et qui pourtant à noftre honte
Voit voller les coeurs fur fes pas
Enfin qui plaift & n'aime pas..
Plus d'une fois ma mere en a
grondé le graces.....
Eh bien qu'a fait cette Beauté
?
Helas Le'eftpourfuivre fe . tra-
Les
GALANT 153
Que le volage m'a quitté,
Etpour comblerfa perfidie
De l'hymen, d'un cadet implo
rant le fecours
L'ingrat en un moment oublie
Queje fuis feulen droit de donner
de beaux jours .
De Vienne à ce nom feul je
- fens croiffre ma rage,
Loin de languir dans mes fers
Une fimple mortelle outrage
Le vainqueur de l'univers.
Quay luy dis-je , de Vienne eft le
nom de la Belle ?
Vatun'es pas fi malheureux: ~
Hymen a beau vanterfa conquefte
nouvelle ,
Elle & Thymen font attrapés
tous deux ;
Voila bien noftre amy , ce font
là de fes jeux :
134 MERCURE
Tu n'eus jamais de fujet plus
fidelle :
Il s'acquitte par-là de tout ce
qu'ilte doitr
Cet artifice heureux te vaut un
coeur rebelle
Qui t'alloit échapperfans ce détour
adroit.
Pouvoit-il jamais mieux faire
Surcefuperbecoeurte voyantfans
pouvoir,
Il a recours à ton frere ,
Qui feduit d'unfaux espoir
Fait tous les frais du myftere ;
Etpar l'évenement cette Beaute
fevere ,
S'engage à toy , fans s'en apper- ·
a
cevoir:
Qu'entens- ic?ah tu me rens la vie
Dit Enfantimmortel: &mou¬
vrantfon carquois
GALANT. 135
C'est tout mon bien , prens , tout
eft à ton choix.
Fait mieux luy dis- ie , & va
trouverSilvie
Seule elle peut payer tout ce que
tu me dois
Par M. **
A M. DE MORVILLĖ.
Hier un enfant de voſtre connoiffance
,
Lesyeux en pleurs , l'air abattu
Tel que ni vous ni moy ne l'aviens
jamais vû ,
Me vintfaire une confidence.
C'en eft fait , me dit-il , nofire
amym'a quitté
Pourtrix de mes bienfaits le per
fide m'outrage.
Helas!jo lay bien merité !
Combien de fois ( tu peux m'en
rendre témoignage )
GALANT. 2131
Negligeant le fincere hommage
De mille Amans foumis, tendres
, difcrets ,
Ay-je lancé pour luy ces infaillibles
traits.
Que je gardepour mon uſage ,
Et qui luyfoùmettoient des coeurs .
que le volage
Alloit quitterl'infant d'aprés ;
Ab des ce temps je devois le
connoiftre
L'ingrat acheve fur le Maifire
Les maux qu'il a faits aux
fujets.
Dabord je ris de fa colere ,
Et ne crut rien de ce difcours ,
Le petit Dieu tient de fa mere
De nepas dire vray tousjours :
Cependant curieux , quel eft done
ce myſtere
MERCURE
Luy dis -je conte moy la chofe
fans détours
Etfoy & Amantje tejure
De partager ton injure.
( Entre nous je me doutois bien,
Amy, que je nerifquois rien ; )
Unejeune Beauté qui dans nofre
Amathonte ,
Dit- il , n'offrit jamais d'encens
Qui n'eut jamais pour nous que
des airs offenfans ,
Et qui pourtant à noftre honte
Voit voller les coeurs fur fes pas
Enfin qui plaift & n'aime pas..
Plus d'une fois ma mere en a
grondé le graces.....
Eh bien qu'a fait cette Beauté
?
Helas Le'eftpourfuivre fe . tra-
Les
GALANT 153
Que le volage m'a quitté,
Etpour comblerfa perfidie
De l'hymen, d'un cadet implo
rant le fecours
L'ingrat en un moment oublie
Queje fuis feulen droit de donner
de beaux jours .
De Vienne à ce nom feul je
- fens croiffre ma rage,
Loin de languir dans mes fers
Une fimple mortelle outrage
Le vainqueur de l'univers.
Quay luy dis-je , de Vienne eft le
nom de la Belle ?
Vatun'es pas fi malheureux: ~
Hymen a beau vanterfa conquefte
nouvelle ,
Elle & Thymen font attrapés
tous deux ;
Voila bien noftre amy , ce font
là de fes jeux :
134 MERCURE
Tu n'eus jamais de fujet plus
fidelle :
Il s'acquitte par-là de tout ce
qu'ilte doitr
Cet artifice heureux te vaut un
coeur rebelle
Qui t'alloit échapperfans ce détour
adroit.
Pouvoit-il jamais mieux faire
Surcefuperbecoeurte voyantfans
pouvoir,
Il a recours à ton frere ,
Qui feduit d'unfaux espoir
Fait tous les frais du myftere ;
Etpar l'évenement cette Beaute
fevere ,
S'engage à toy , fans s'en apper- ·
a
cevoir:
Qu'entens- ic?ah tu me rens la vie
Dit Enfantimmortel: &mou¬
vrantfon carquois
GALANT. 135
C'est tout mon bien , prens , tout
eft à ton choix.
Fait mieux luy dis- ie , & va
trouverSilvie
Seule elle peut payer tout ce que
tu me dois
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Résumé : EPITALAME par M. ** A M. DE MORVILLE.
L'épître relate une conversation entre un enfant et un ami au sujet d'une trahison amoureuse. L'enfant révèle que son amant l'a quitté pour une autre personne, malgré ses nombreux efforts et sacrifices. L'amant, décrit comme volage et ingrat, a également offensé un sujet en se mariant avec Vienne, une jeune beauté d'Amathonte connue pour son comportement offensant mais aimée par beaucoup. L'ami de l'enfant explique que cette situation est en réalité une ruse pour récupérer l'amour de l'enfant. L'amant a utilisé son frère pour tromper Vienne, la poussant à s'engager avec l'enfant sans s'en rendre compte. L'enfant, ravi, remercie son ami et se prépare à retrouver Sylvie, qui seule peut compenser ce qu'il doit à son ami.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 111-112
EPITALAME sur le Mariage de Mademoiselle D**
Début :
Seigneur Hymen, comment l'entendez vous, [...]
Mots clefs :
Mariage, Hymen, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITALAME sur le Mariage de Mademoiselle D**
EPIT ALAME
fur le Mariage de
Mademoiselle D **
Seigneur Hymen, comment
l'enténdez vous,
Difoit l'aîné des enfans de
Cythere ,
De cet objet qui fut formé
pour vous ,
Croyez vous feul eſtre dé.
pofitaire ,
Non dit l'Hymen , quoi
qu'à ne vous rien faire.
Pour mon profit vous soyez
peu zelé,
2 PIECES
Eh mon amy , lui dit l'enfant
aiflé,
Conſerve nous ainfi que ta
prunelle ,
Quand une fois l'Amour
s'eft envolé
Le pauvre Hymen ne bat
plus que d'une aifle.
fur le Mariage de
Mademoiselle D **
Seigneur Hymen, comment
l'enténdez vous,
Difoit l'aîné des enfans de
Cythere ,
De cet objet qui fut formé
pour vous ,
Croyez vous feul eſtre dé.
pofitaire ,
Non dit l'Hymen , quoi
qu'à ne vous rien faire.
Pour mon profit vous soyez
peu zelé,
2 PIECES
Eh mon amy , lui dit l'enfant
aiflé,
Conſerve nous ainfi que ta
prunelle ,
Quand une fois l'Amour
s'eft envolé
Le pauvre Hymen ne bat
plus que d'une aifle.
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7
p. 123-131
AUTRE EPITALAME. A Monsieur de M** Par Monsieur ROY.
Début :
Le jour de l'Hymenée & souvent dés la veille [...]
Mots clefs :
Amour, Hymen
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE EPITALAME. A Monsieur de M** Par Monsieur ROY.
AUTRE EPITALAME
A Monfieur de M **
Par Monfieur Roy. I
Le jour de l'Hymenée , &
fouvent dés la veille.
Une Muſe fait à merveille i
Dépeindre les Epoux dans
leur naiflante ardeur.
Huit jours plus tard c'eft
trop attendre
Le couple devenu pas tendre
,
Baille au recit de fon bon-
む
heur.
Hhij
124
PIECES
Cher Morville pour toi dans
l'objet qui t'engage ,
Tu trouves chaque jour à
l'aimer davantage .
Je viens donc affez toſt chanter
Un
bonheur que le temps
doit encor
augmenter.
Le mois paffé Venus quittas
Cythere
Pour fe rendre auprés de
Themis ;
C'eft une nouveauté ; car
- Themis eft fevore ,
Venus voudroit changer
les Juges en amis ,
Themis peur de foupçon ne
la fréquente guere.
FUGITIVES. 125
Venus pour ce jour là prit
un fage maintien,
Elle affecta certain air do
referve
Sur le regard de Minerve ;
Elle compofa le fien ;
L'Amour marchoit à cofté
de fa mere
Déguilé fous les atours
De l'Hymen fon grave frere;
Mais il fautoit , danfoit toû
jours ,
Et fi ce n'eftoit pas le plus
svif des Amours ,
C'eftoit du moins l'Hymen
plus gay que l'ordinaire,
Ils entrerent à petit bruit.
Hh iij
126: PIECES
Au fonds du Temple eſt un
réduit
Où la Déeffe retirée
Jugeoit des Epoux diviſez
Voilà , dit- elle , à Citherée,
Les querelles que vous caufez.
Vous donnez aux Amans
l'efperance frivole
De ne les point quitter, d'entretenir
leur feux
Sur votrefoy l'Hymen ferre
leurs noeuds ,
Puis vous leur manquez de
parole.
Eh bien pour tous les coeurs
dont j'ai trompé les voeux
FUGITIVES . 127
J'en fçai deux,dit Venus , que
je vais rendre heureux ,
Vous & moi formerons leur
chaîne
,
Vous n'avez qu'à vouloir
voilà ce qui m'amene ,
Qu'avec plaifir je rappelle ce
temps
Où l'on vous vit regner
fous le beau nom d'Aftrée !
Il n'eftoit point alors d'u
nion alterée
Que vous rendiez d'Epour
contens !
Formons encor des noeuds
fur ce premier modele ,
Dans voſtre vertueufe Cour
Hh iii
128 PIECES
S'éleve une aimable mortelle
Celui dont elle tient le jour,
Eft voftre Miniftre fidelle.
La jeune de Vienne ; c'eſt
elle
Dont je voudrois difpofer
avec vous .
Mais , dit Themis à qui la
deſtinerons nous ?
Epoufe du Dieu Mars, vous
me parlez peut eftre
Pour vos Guerriers préfomptueux
;
La modefte raifon chez eux
n'ole paroiftre ,
Penfez vous que mon goût
fimpatife avec eux ?
Ad H
FUGITIVES . 119
Scachez auffi que ma candeur
abhore ..
Ces honneftes trompeurs
qu'on nomme courtisans.
Que de Vienne à jamais
ignore
Leurs Arts flateurs ou méprifants.
Tant mieux reprit Venus
nous n'avons plus
d'obſtacles ,
Celui que je propofe , eft un
de vos Oracles ;
Il faut vous dire tout , il eft
auffi le mien ,
Et pour vous & pour moi
parle également bien ,
130 PIECES
Pour vous , il perfuade , il
touche
Quand il s'explique en mon
nom ,
Et je crois parler raifon
Quand je parle par ſa bouche.
Lagrave Themis lui fourit :
C'eft Morville,à ces traits je
ne m'y puis méprendre;
L'Hymen qui fuit vos pas
lui peut aller aprendre
Que vos voeux , qu'aux fiens
j'ai fouferit ,
Au moins nous n'imitons ni
l'Amant , ni la Belle ,
S'ils ne devoient s'aimer
FUGITIVES. 131
d'un amour éternelle ,
Et mieux qu'on n'aime en ce
temps.ci.
Mais qui m'en répondra
l'Amour n'eft point ici.
Hymen amenezvoftre frere:
Non
, non il n'eſt pas ncceffaire,
>
Je vous en répond , moi ,
criá le petit Dieu ,
Themis le reconnut , Amour
fongez un peu
A ne pas nous en faire accroire
,
Allez , lui dit l'Amour , il y
va de ma gloire
J'en jure par de Vienne
Adicu.
A Monfieur de M **
Par Monfieur Roy. I
Le jour de l'Hymenée , &
fouvent dés la veille.
Une Muſe fait à merveille i
Dépeindre les Epoux dans
leur naiflante ardeur.
Huit jours plus tard c'eft
trop attendre
Le couple devenu pas tendre
,
Baille au recit de fon bon-
む
heur.
Hhij
124
PIECES
Cher Morville pour toi dans
l'objet qui t'engage ,
Tu trouves chaque jour à
l'aimer davantage .
Je viens donc affez toſt chanter
Un
bonheur que le temps
doit encor
augmenter.
Le mois paffé Venus quittas
Cythere
Pour fe rendre auprés de
Themis ;
C'eft une nouveauté ; car
- Themis eft fevore ,
Venus voudroit changer
les Juges en amis ,
Themis peur de foupçon ne
la fréquente guere.
FUGITIVES. 125
Venus pour ce jour là prit
un fage maintien,
Elle affecta certain air do
referve
Sur le regard de Minerve ;
Elle compofa le fien ;
L'Amour marchoit à cofté
de fa mere
Déguilé fous les atours
De l'Hymen fon grave frere;
Mais il fautoit , danfoit toû
jours ,
Et fi ce n'eftoit pas le plus
svif des Amours ,
C'eftoit du moins l'Hymen
plus gay que l'ordinaire,
Ils entrerent à petit bruit.
Hh iij
126: PIECES
Au fonds du Temple eſt un
réduit
Où la Déeffe retirée
Jugeoit des Epoux diviſez
Voilà , dit- elle , à Citherée,
Les querelles que vous caufez.
Vous donnez aux Amans
l'efperance frivole
De ne les point quitter, d'entretenir
leur feux
Sur votrefoy l'Hymen ferre
leurs noeuds ,
Puis vous leur manquez de
parole.
Eh bien pour tous les coeurs
dont j'ai trompé les voeux
FUGITIVES . 127
J'en fçai deux,dit Venus , que
je vais rendre heureux ,
Vous & moi formerons leur
chaîne
,
Vous n'avez qu'à vouloir
voilà ce qui m'amene ,
Qu'avec plaifir je rappelle ce
temps
Où l'on vous vit regner
fous le beau nom d'Aftrée !
Il n'eftoit point alors d'u
nion alterée
Que vous rendiez d'Epour
contens !
Formons encor des noeuds
fur ce premier modele ,
Dans voſtre vertueufe Cour
Hh iii
128 PIECES
S'éleve une aimable mortelle
Celui dont elle tient le jour,
Eft voftre Miniftre fidelle.
La jeune de Vienne ; c'eſt
elle
Dont je voudrois difpofer
avec vous .
Mais , dit Themis à qui la
deſtinerons nous ?
Epoufe du Dieu Mars, vous
me parlez peut eftre
Pour vos Guerriers préfomptueux
;
La modefte raifon chez eux
n'ole paroiftre ,
Penfez vous que mon goût
fimpatife avec eux ?
Ad H
FUGITIVES . 119
Scachez auffi que ma candeur
abhore ..
Ces honneftes trompeurs
qu'on nomme courtisans.
Que de Vienne à jamais
ignore
Leurs Arts flateurs ou méprifants.
Tant mieux reprit Venus
nous n'avons plus
d'obſtacles ,
Celui que je propofe , eft un
de vos Oracles ;
Il faut vous dire tout , il eft
auffi le mien ,
Et pour vous & pour moi
parle également bien ,
130 PIECES
Pour vous , il perfuade , il
touche
Quand il s'explique en mon
nom ,
Et je crois parler raifon
Quand je parle par ſa bouche.
Lagrave Themis lui fourit :
C'eft Morville,à ces traits je
ne m'y puis méprendre;
L'Hymen qui fuit vos pas
lui peut aller aprendre
Que vos voeux , qu'aux fiens
j'ai fouferit ,
Au moins nous n'imitons ni
l'Amant , ni la Belle ,
S'ils ne devoient s'aimer
FUGITIVES. 131
d'un amour éternelle ,
Et mieux qu'on n'aime en ce
temps.ci.
Mais qui m'en répondra
l'Amour n'eft point ici.
Hymen amenezvoftre frere:
Non
, non il n'eſt pas ncceffaire,
>
Je vous en répond , moi ,
criá le petit Dieu ,
Themis le reconnut , Amour
fongez un peu
A ne pas nous en faire accroire
,
Allez , lui dit l'Amour , il y
va de ma gloire
J'en jure par de Vienne
Adicu.
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Résumé : AUTRE EPITALAME. A Monsieur de M** Par Monsieur ROY.
Le poème 'Autre Épithalame' de Monsieur Roy célèbre un mariage et les sentiments amoureux des époux. La Muse loue les jeunes mariés dans leur ardeur initiale. Huit jours plus tard, le couple partage un bonheur plus serein. Venus, déesse de l'amour, consulte Thémis, déesse de la justice, pour un mariage. Venus souhaite transformer les juges en amis, mais Thémis reste prudente. Venus et l'Amour, déguisé en Hymen, se rendent dans le temple de Thémis. Thémis reproche à Venus de donner de faux espoirs aux amants. Venus propose de former un couple heureux et évoque les unions réussies sous le règne d'Astrée. Thémis exprime ses réserves sur les courtisans et les guerriers présomptueux. Venus suggère Morville comme époux pour la jeune de Vienne, fille du ministre fidèle de Thémis. Thémis reconnaît Morville comme un oracle favorable à l'amour. L'Amour assure que les vœux des époux seront éternels et que leur amour surpassera celui des amants actuels. Thémis accepte finalement, et l'Amour jure de la véracité de ses paroles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 314-324
EPITHALAME nouvelle POUR Monsieur le Comte de Chastillon, & Mademoiselle Voysin.
Début :
Quelle merveille on voit dans ce séjour ? [...]
Mots clefs :
Amour, Hymen, Comte de Châtillon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME nouvelle POUR Monsieur le Comte de Chastillon, & Mademoiselle Voysin.
EPITHALAME
nouvelle
POUR Monsieur le
Comte de Chastillon,
Mademoiselle Voy-
,
fin.
Quclle merveille on voit
dans ce sejour?
On y confond Hymen avec
l'Amour.
Jadis rivaux, ces Dieux en
mainte plage
Se molestoient par four bes
& combats;
Oncqucsne fut entre Rome
& Carthage
Tant de discord ;mais enfin
leurs débats
Sont terminez à commun
avantage.
Plus d'un Epoux me dénira
le cas:
Tout Mécreant se taira s'il
en sage,
Secrets chagr ins en fait de
Mariage
A Confidens ne se révèlent
pas;
Car Confidens en font souventusage,
Ddij
Qui des Conjoints augmente
l'Altercas.
Sous plus d'un coic les Amours
font fracas;
On n'entend pas crier à chaque
étage
, Quelle merveille on voit
dans ce séjour!
On y confond Hymen avec
Amour.
Ces Dieux d'accord ont
broüllé leur bagage,
Les deux enfans de ladite
Cypris
Ne seront plus connus à
l'équipage.
Quand guerroyoient ensemble
au temps jadis,
Non moins divers en leurs
faits qu'en leurs dits,
L'un serieux & quelquefois
sauvage,
Cherchant son aise & n'ufant
que de Lis;
Bien emplumez, l'autre
escorté des Ris,
Peu façonnier
)
aimant le
ba)dinage,
A fin Duvet préferant verd
Tapis,
Qui les eut cru gens de
mêmelignage, Irtgnage ?
Mais à presentquecesnouveaux
amis
Chez Chastillon ne font plus
qu'un Ménage,
Quelle merveille on voit
dans ce séjour?
On y confond Hymen avec
Amour.
Le jeune objet que ces Rivaux
engage
As'entr'aimer, porte coups
si chéris,
Que Scythe n'est qui ne s'en
trouve épris,
Tost ne devint un tendre
Abencerrage.
Dieux:quelle Feste ! ô nô ces
,
deThetis,
Vous n'en citiezqu'une imparfaite
Image;
Discorde ici n'excitera d'orage
Si pomme d',or s'y jette comme
prix
De la Beauté :
besoin nest
de Paris ;
Amour
,
Hymen,vous en
ferez hommage
Aux yeux charmans qui
vous ont réunis,
Et cet Arrestapprouvé par
Thecis
, Censé fera statut d'Areopage.
Que de beaux jours cet
heureux jour présage!
Vostre union console maint s
Maris,
Qui routes fois n'y trouveront
je gage,
Profit aucun enchantez & - surpris,
-
Ils vont par tout redire au
voisinage,
Quelle merveille on voit en » ce séjour!
On y confond Hymen avec
Amour.
Ou'en s'acordant ces Dieux
font digne ouvrage?
Guerrier aimable autant que
genereux,
De leur Traité Chastillon
estlegage;
Pas ne pouvoient avoir pltis
noble ôtage,
Il est issu de ces Princes f-,>
meux,
Que Loire vit jadis sur [on
rivage
Regner dans, Blois leur scal
pour héritage,
Comtes puissantsdont Cadcts
valeureux,
Gueldre ôc Bretagne eurent
pour appanage Seul rejetton du f,ang do
tant de Preux;
Aux Souverains de la Seine
&duTage,
Il est lié par cent illustres
noeuds.
Biensoûtiendra par faits
chevalureux
De ces grands noms le brillantassemblage
, Et bien sçauralaisser dignes
Neveux.
Or donc Epoux ne tardez
davantage,
Plus ne vous faut de cortège
facheux,
Cupidon seul vous servira
de Page;
Allez d'Hymenvanger l'antiqueoutrage
, Rétablissezla gloire de ses
feux,.
Et rassurez qui craint son
esclavage
,
Si que Mortels préconisant
entr'eux,
Vos coeurs constans, bien
que toûjours heureux,
Cent & cent fois repetent
cc langage,
Quelle merveille on voit
dans ce sejour!
On yconfond Hymenavec
Amour.
Charles Chastillon
,
Duc
deBretagne l'an 1341. IL
fils de Guy, 1e. du nom, Comte de Blois,&de Marguerite
de Valois, soeur du
Roy Philippe de Valois.
„ Jean deChastillon Duc de
Gueldre
,
l'an
1 372.. 1 r'
fils de Louis Ie. du nom, Comte de Blois,&deJeanne
de Hainaut..
Par Gaucher de Chastillon,
Ve. dunom
,Comte
de Porccau, &Connestable
de France sous six Rois.
nouvelle
POUR Monsieur le
Comte de Chastillon,
Mademoiselle Voy-
,
fin.
Quclle merveille on voit
dans ce sejour?
On y confond Hymen avec
l'Amour.
Jadis rivaux, ces Dieux en
mainte plage
Se molestoient par four bes
& combats;
Oncqucsne fut entre Rome
& Carthage
Tant de discord ;mais enfin
leurs débats
Sont terminez à commun
avantage.
Plus d'un Epoux me dénira
le cas:
Tout Mécreant se taira s'il
en sage,
Secrets chagr ins en fait de
Mariage
A Confidens ne se révèlent
pas;
Car Confidens en font souventusage,
Ddij
Qui des Conjoints augmente
l'Altercas.
Sous plus d'un coic les Amours
font fracas;
On n'entend pas crier à chaque
étage
, Quelle merveille on voit
dans ce séjour!
On y confond Hymen avec
Amour.
Ces Dieux d'accord ont
broüllé leur bagage,
Les deux enfans de ladite
Cypris
Ne seront plus connus à
l'équipage.
Quand guerroyoient ensemble
au temps jadis,
Non moins divers en leurs
faits qu'en leurs dits,
L'un serieux & quelquefois
sauvage,
Cherchant son aise & n'ufant
que de Lis;
Bien emplumez, l'autre
escorté des Ris,
Peu façonnier
)
aimant le
ba)dinage,
A fin Duvet préferant verd
Tapis,
Qui les eut cru gens de
mêmelignage, Irtgnage ?
Mais à presentquecesnouveaux
amis
Chez Chastillon ne font plus
qu'un Ménage,
Quelle merveille on voit
dans ce séjour?
On y confond Hymen avec
Amour.
Le jeune objet que ces Rivaux
engage
As'entr'aimer, porte coups
si chéris,
Que Scythe n'est qui ne s'en
trouve épris,
Tost ne devint un tendre
Abencerrage.
Dieux:quelle Feste ! ô nô ces
,
deThetis,
Vous n'en citiezqu'une imparfaite
Image;
Discorde ici n'excitera d'orage
Si pomme d',or s'y jette comme
prix
De la Beauté :
besoin nest
de Paris ;
Amour
,
Hymen,vous en
ferez hommage
Aux yeux charmans qui
vous ont réunis,
Et cet Arrestapprouvé par
Thecis
, Censé fera statut d'Areopage.
Que de beaux jours cet
heureux jour présage!
Vostre union console maint s
Maris,
Qui routes fois n'y trouveront
je gage,
Profit aucun enchantez & - surpris,
-
Ils vont par tout redire au
voisinage,
Quelle merveille on voit en » ce séjour!
On y confond Hymen avec
Amour.
Ou'en s'acordant ces Dieux
font digne ouvrage?
Guerrier aimable autant que
genereux,
De leur Traité Chastillon
estlegage;
Pas ne pouvoient avoir pltis
noble ôtage,
Il est issu de ces Princes f-,>
meux,
Que Loire vit jadis sur [on
rivage
Regner dans, Blois leur scal
pour héritage,
Comtes puissantsdont Cadcts
valeureux,
Gueldre ôc Bretagne eurent
pour appanage Seul rejetton du f,ang do
tant de Preux;
Aux Souverains de la Seine
&duTage,
Il est lié par cent illustres
noeuds.
Biensoûtiendra par faits
chevalureux
De ces grands noms le brillantassemblage
, Et bien sçauralaisser dignes
Neveux.
Or donc Epoux ne tardez
davantage,
Plus ne vous faut de cortège
facheux,
Cupidon seul vous servira
de Page;
Allez d'Hymenvanger l'antiqueoutrage
, Rétablissezla gloire de ses
feux,.
Et rassurez qui craint son
esclavage
,
Si que Mortels préconisant
entr'eux,
Vos coeurs constans, bien
que toûjours heureux,
Cent & cent fois repetent
cc langage,
Quelle merveille on voit
dans ce sejour!
On yconfond Hymenavec
Amour.
Charles Chastillon
,
Duc
deBretagne l'an 1341. IL
fils de Guy, 1e. du nom, Comte de Blois,&de Marguerite
de Valois, soeur du
Roy Philippe de Valois.
„ Jean deChastillon Duc de
Gueldre
,
l'an
1 372.. 1 r'
fils de Louis Ie. du nom, Comte de Blois,&deJeanne
de Hainaut..
Par Gaucher de Chastillon,
Ve. dunom
,Comte
de Porccau, &Connestable
de France sous six Rois.
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Résumé : EPITHALAME nouvelle POUR Monsieur le Comte de Chastillon, & Mademoiselle Voysin.
Le texte est un épithalame célébrant le mariage de Monsieur le Comte de Chastillon et de Mademoiselle Voy-. Il met en avant l'union harmonieuse entre Hymen et Amour, comparée à la paix entre Rome et Carthage. Le texte souligne la difficulté de percer les secrets des mariages et les risques de confidents augmentant les altercations. Le jeune couple est décrit comme un modèle d'amour, capable de charmer même les plus durs. Leur fête d'union est célébrée comme plus belle que celles des dieux, et des beaux jours sont prédits pour eux. Le Comte de Chastillon est loué pour sa noblesse et ses illustres ancêtres, incluant Charles Chastillon, Duc de Bretagne en 1341, Jean de Chastillon, Duc de Gueldre en 1372, et Gaucher de Chastillon, Connétable de France sous six rois. Le texte se termine par une exhortation à célébrer leur union avec l'aide de Cupidon, rétablissant la gloire du mariage et rassurant ceux qui craignent son esclavage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 49-60
EPITALAME de Monsieur le Comte de Jonsac & Mademoiselle Henault. CONTE.
Début :
Dans un séjour ignoré du repos, [...]
Mots clefs :
Épithalame, Conte, Hymen, Amour, Cupidon
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texteReconnaissance textuelle : EPITALAME de Monsieur le Comte de Jonsac & Mademoiselle Henault. CONTE.
EP ITALAJtÆE
y
de Monfiewr ie Comte
deJonsac f5 Madamoiselle
Henault.
CONTE.
DAns
un séjour ignoré
du repos,
Grondeur Hymen loin de
Cythere habite,
Là peu souvent le Dieu reçoit
visite
Des doux plaisirs citoyens
1 de Paphos.
Si quelquefois Cupidon les
y mene,
Grand miracle est, lorsque
dans ce reduit
On les engage à passer la
semaine
Presque jamais r,Auberge
ne leur duit
Que pour gister tout au
plus une nuit. :'
Dans ce sejour où jamais
chansonnette
Ne frappa l'air de fons
doux 5c joyeux,
Lugubre asile où l'Echo
ne repere
Que des maris les propos
ennuyeux;
Au fond d'un bois inculte,
sombre, antique,
Près d'un vieux If Hymen
revoit un jour,
(Car Hymen réve auflibien
que l'amour, )
Aussi bien,non; le Dieu
melancolique
Par noirs chagrins que luimesme
il fabrique,
Afcicrloisst ses maux;mais le de Venus
En réverie a de beaux revenus
; C'est l'aliment de sa perseverance,
1 L'enfant glouton rentier
de l'esperance,
Sur & tant moins du prix
de ses soupirs,*
Se fait par elle
avancer
.1 centplaisirs. 'fia
Tandis qu'hymen sous un
funebre ombrage,
-
Se va rongeant de soucis deménage, '* Í
Amour survient; frere,dit-
, f.11 d'abord ,'}/\;
Bien que soyons ensemble
en grand discord, l
Dans vos iaatssans avoir*
pris d'ostage
J'arrive seul; Quand sçau-
4 rez le sujet 1
Qui m'a contraint à risquer
f ce voyage,
Pas ne voudrez icy me
faire outrage, Èt trescontent ferez de
mon projet:
Ecoutez bien; une jeune
rebelle
Ofe braver ma puissance
immortelle,
Oncquesnefît bruslerun
grain d'encens
A mon honneur, ny la
moindre chandelle
-, Clio qui feule en reçoic
des presens
Regle ses eoins, ses plaisirs
innocens,
Et l'entretient des époques
fatales,
Des grands Estats
,
luy
nombre les exploits,
Et les vertus des Heros &
des Rois,
Bien mieux feroit de lire
mes annales
>
Ou lifte on voit des coeurs
quelle a domptez,
Qu'avec dépit Venus mesme
a comptez,
Or il s'agit d'engager à se
rendre
Ce fierobjet, & vous seul
en ce jour
Pouvez) Hymen ,
m'aider
alesurprendre,
Examinez le party que
veux prendre;
Me déguiser seroit un mau
vais tour, Etvostre habit me sieroit
mal, je gage, Contraint ferois avec vostre
équipage,
Il n'est aisé de bien masquer
ramour.
J'ay medité moins difficile
Intrigue
Troquons, Hymen, de
flambeau feulement,
Puis engageons JONSAC
-
dansnostre ligue,
-
S'il vous conduit
, nous
vaincrons seurement,
De sa valeur & de son
agrément,
Dons précieux que ce guerrier
rassem ble
, Mars & Venus parloient
hier ensembles
Jel'entendis, alors je dis
tout bas
Voicy mon fait, sus donc
netardez pas,
Allez tous deux soumettre
àma puissance
Cette beaauitéséqume peounrretz
Trouver au bruit de son
indifference.
Partez, volez, ne tardez
unmoment,
Etnecroyez, Hymen, que
vous destine
Un mince prix, si pouvez
l'enflammer,
A vos sujets permettray de
s'aimer
, Sans le secours de nopce
clandestine,
Plus ne ferai de desordre
chez vous,
Et sans dechet de plaisir
& de flamme,
Sans éprouver metamorphose
en l'ame
Amants feront transformez
en époux.
Amour se tut, Hymen le
crut ifncere,
Accepta l'offre & le servit
en frere.
Tel an sur nous malgré
tous ses bons tours
De Cupidon l'ascendant
ordinaire,
On sçait qu'il ment, &
l'on le croit tousjours.
Le jeune objet que par telle
menée
Vouloitfourber cauteleux
L- Cupidon,
Ne reconnut son aimable
brandon,
En le voyant porté par
Hymenée,
Son coeur seduit aussi- tost
s'enflamma;
Pour celebrer cette illustre
journée,
Beaux feux de joyeAmat
honte alluma.
Ainsi le Dieu qui sejourne
en Eryce,
Conquit par dol un insensible
coeur.
LeDieu benin qui l'a rendu
vainqueur,
Selon leur pact fut-il d'un
tel service
Salarie? l'Amour dévoit
en paix
Laisser tousjours Hymen
& ses sujets,
Peuple nombreux que cet
enfant desole
De leurs Traitez c'estoit
le contenu: Mais si j'en crois maint
Epoux ingenu
Le traiflrc Amour a manqué
de parole.
y
de Monfiewr ie Comte
deJonsac f5 Madamoiselle
Henault.
CONTE.
DAns
un séjour ignoré
du repos,
Grondeur Hymen loin de
Cythere habite,
Là peu souvent le Dieu reçoit
visite
Des doux plaisirs citoyens
1 de Paphos.
Si quelquefois Cupidon les
y mene,
Grand miracle est, lorsque
dans ce reduit
On les engage à passer la
semaine
Presque jamais r,Auberge
ne leur duit
Que pour gister tout au
plus une nuit. :'
Dans ce sejour où jamais
chansonnette
Ne frappa l'air de fons
doux 5c joyeux,
Lugubre asile où l'Echo
ne repere
Que des maris les propos
ennuyeux;
Au fond d'un bois inculte,
sombre, antique,
Près d'un vieux If Hymen
revoit un jour,
(Car Hymen réve auflibien
que l'amour, )
Aussi bien,non; le Dieu
melancolique
Par noirs chagrins que luimesme
il fabrique,
Afcicrloisst ses maux;mais le de Venus
En réverie a de beaux revenus
; C'est l'aliment de sa perseverance,
1 L'enfant glouton rentier
de l'esperance,
Sur & tant moins du prix
de ses soupirs,*
Se fait par elle
avancer
.1 centplaisirs. 'fia
Tandis qu'hymen sous un
funebre ombrage,
-
Se va rongeant de soucis deménage, '* Í
Amour survient; frere,dit-
, f.11 d'abord ,'}/\;
Bien que soyons ensemble
en grand discord, l
Dans vos iaatssans avoir*
pris d'ostage
J'arrive seul; Quand sçau-
4 rez le sujet 1
Qui m'a contraint à risquer
f ce voyage,
Pas ne voudrez icy me
faire outrage, Èt trescontent ferez de
mon projet:
Ecoutez bien; une jeune
rebelle
Ofe braver ma puissance
immortelle,
Oncquesnefît bruslerun
grain d'encens
A mon honneur, ny la
moindre chandelle
-, Clio qui feule en reçoic
des presens
Regle ses eoins, ses plaisirs
innocens,
Et l'entretient des époques
fatales,
Des grands Estats
,
luy
nombre les exploits,
Et les vertus des Heros &
des Rois,
Bien mieux feroit de lire
mes annales
>
Ou lifte on voit des coeurs
quelle a domptez,
Qu'avec dépit Venus mesme
a comptez,
Or il s'agit d'engager à se
rendre
Ce fierobjet, & vous seul
en ce jour
Pouvez) Hymen ,
m'aider
alesurprendre,
Examinez le party que
veux prendre;
Me déguiser seroit un mau
vais tour, Etvostre habit me sieroit
mal, je gage, Contraint ferois avec vostre
équipage,
Il n'est aisé de bien masquer
ramour.
J'ay medité moins difficile
Intrigue
Troquons, Hymen, de
flambeau feulement,
Puis engageons JONSAC
-
dansnostre ligue,
-
S'il vous conduit
, nous
vaincrons seurement,
De sa valeur & de son
agrément,
Dons précieux que ce guerrier
rassem ble
, Mars & Venus parloient
hier ensembles
Jel'entendis, alors je dis
tout bas
Voicy mon fait, sus donc
netardez pas,
Allez tous deux soumettre
àma puissance
Cette beaauitéséqume peounrretz
Trouver au bruit de son
indifference.
Partez, volez, ne tardez
unmoment,
Etnecroyez, Hymen, que
vous destine
Un mince prix, si pouvez
l'enflammer,
A vos sujets permettray de
s'aimer
, Sans le secours de nopce
clandestine,
Plus ne ferai de desordre
chez vous,
Et sans dechet de plaisir
& de flamme,
Sans éprouver metamorphose
en l'ame
Amants feront transformez
en époux.
Amour se tut, Hymen le
crut ifncere,
Accepta l'offre & le servit
en frere.
Tel an sur nous malgré
tous ses bons tours
De Cupidon l'ascendant
ordinaire,
On sçait qu'il ment, &
l'on le croit tousjours.
Le jeune objet que par telle
menée
Vouloitfourber cauteleux
L- Cupidon,
Ne reconnut son aimable
brandon,
En le voyant porté par
Hymenée,
Son coeur seduit aussi- tost
s'enflamma;
Pour celebrer cette illustre
journée,
Beaux feux de joyeAmat
honte alluma.
Ainsi le Dieu qui sejourne
en Eryce,
Conquit par dol un insensible
coeur.
LeDieu benin qui l'a rendu
vainqueur,
Selon leur pact fut-il d'un
tel service
Salarie? l'Amour dévoit
en paix
Laisser tousjours Hymen
& ses sujets,
Peuple nombreux que cet
enfant desole
De leurs Traitez c'estoit
le contenu: Mais si j'en crois maint
Epoux ingenu
Le traiflrc Amour a manqué
de parole.
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Résumé : EPITALAME de Monsieur le Comte de Jonsac & Mademoiselle Henault. CONTE.
Le conte poétique met en scène les dieux Hymen et Amour. Hymen habite un lieu où les couples ne restent qu'une nuit. Amour, désirant conquérir Clio, une jeune femme rebelle dédiée à l'histoire et non à l'amour, propose une alliance à Hymen. Ils décident de se déguiser pour approcher Clio. Hymen conduit Jonsac, un guerrier valeureux, vers elle. Séduite par le flambeau d'Hymen, Clio s'enflamme de passion. Amour, ayant conquis son cœur, respecte sa promesse et permet leur mariage. Cependant, certains époux accusent Amour de trahir sa parole en semant le trouble dans les mariages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 89-93
A LEURS ALTESSES Serenissimes Mgr LE DUC & Me LA DUCHESSE. EPITALAME.
Début :
Illustres rejettons des Heros de la France, [...]
Mots clefs :
Altesses, Duc, Duchesse, Hymen, Alliance, Héros, Vertus, Amour, Sagesse, Gloire
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texteReconnaissance textuelle : A LEURS ALTESSES Serenissimes Mgr LE DUC & Me LA DUCHESSE. EPITALAME.
A LEURS ALTESSES
IScrcniflimcs Mgr LE Duc
& Me LA DUCHESSE.
[ EPITALAME. Llustres rejettons des Heros
I de la France,
..e Ciel vous refervoit cette digne
alliance;
2oeurs formez l'un pour l'autre,
aussi tendres quxe neufs-,
)e vôtre amour l'hymen vient
de serrer les noeuds,
Et de cant de vertus le brillant
assemblage, N'auroit pas de mon zele en ce
jour quelque hommage ?
Aux applaudissemens d'un aussi
noble choix
Muse, dans cette fêt,e entremêle
ta voix ; Signale tes transports, en chantant
l'hymenée
De ces jeunes amans qu'unit
cette journée.
PRINCE, dont labonté fait
tant d'honneur au rang,
Que la valeur distingue encor , plus que le sang; ®
Vous,de qui la sagesse a parû
dés l'enfance
Et dans qui le sçavoir ,égale la
naissance,
Quel bonheur pour vos feux
que tout a secondé
De trouver dans CONTI le
fang du grand CONDE', Et de revoir en vous tous les
traits de vos Peres,
Même esprit, même coeur, &
mêmes caratceres ? Quel secours, Couple auguste,
& quelle gloire un jour
L'Etat n'attend.il point des
° fruits de vôtre amour?
Vive image d'un pere élû Roy
par mente,
Fille du grand CONTI, des
grands Hommes l'elite,
Vous, que la pìeté, la raison,
la douceur
Elevent plus cent fois que toute
autre grandeur,
Pour le soûtien des lys dans a
paix, dans la guerre, Hâtez vous de donner des Heros
a la terre,
Qui jaloux du beau fang dont
ils seront sortis,
Fassent revivre en eux les
CONDE'S,lesCONTIS.
Pour vous, epoux charmans,
puissent les destinees
Filer un siecle entier de riantes
années!
De tourle monde aimez, de
vous seuls amoureux,
Puissiez-vous ne passer que des
momens heureux!, Que, pour rendre durable une : union si belle,
L'un à l'autre toujours soit conquête
nouvelle!
Que les ris, que les jeux s'empressenttouràtour
,
PRINCE, avec les plaisirs à
grossir vôtre cour!
Mais sur le Rhin déja j'entrevois
la victoire
[Jui la palme à la main vous
appelle à la gloire.
Allez par vôtre exemple échauffer
nos guerriers,
Chargé de myrte, allez mois- rfunner des lauriers.
IScrcniflimcs Mgr LE Duc
& Me LA DUCHESSE.
[ EPITALAME. Llustres rejettons des Heros
I de la France,
..e Ciel vous refervoit cette digne
alliance;
2oeurs formez l'un pour l'autre,
aussi tendres quxe neufs-,
)e vôtre amour l'hymen vient
de serrer les noeuds,
Et de cant de vertus le brillant
assemblage, N'auroit pas de mon zele en ce
jour quelque hommage ?
Aux applaudissemens d'un aussi
noble choix
Muse, dans cette fêt,e entremêle
ta voix ; Signale tes transports, en chantant
l'hymenée
De ces jeunes amans qu'unit
cette journée.
PRINCE, dont labonté fait
tant d'honneur au rang,
Que la valeur distingue encor , plus que le sang; ®
Vous,de qui la sagesse a parû
dés l'enfance
Et dans qui le sçavoir ,égale la
naissance,
Quel bonheur pour vos feux
que tout a secondé
De trouver dans CONTI le
fang du grand CONDE', Et de revoir en vous tous les
traits de vos Peres,
Même esprit, même coeur, &
mêmes caratceres ? Quel secours, Couple auguste,
& quelle gloire un jour
L'Etat n'attend.il point des
° fruits de vôtre amour?
Vive image d'un pere élû Roy
par mente,
Fille du grand CONTI, des
grands Hommes l'elite,
Vous, que la pìeté, la raison,
la douceur
Elevent plus cent fois que toute
autre grandeur,
Pour le soûtien des lys dans a
paix, dans la guerre, Hâtez vous de donner des Heros
a la terre,
Qui jaloux du beau fang dont
ils seront sortis,
Fassent revivre en eux les
CONDE'S,lesCONTIS.
Pour vous, epoux charmans,
puissent les destinees
Filer un siecle entier de riantes
années!
De tourle monde aimez, de
vous seuls amoureux,
Puissiez-vous ne passer que des
momens heureux!, Que, pour rendre durable une : union si belle,
L'un à l'autre toujours soit conquête
nouvelle!
Que les ris, que les jeux s'empressenttouràtour
,
PRINCE, avec les plaisirs à
grossir vôtre cour!
Mais sur le Rhin déja j'entrevois
la victoire
[Jui la palme à la main vous
appelle à la gloire.
Allez par vôtre exemple échauffer
nos guerriers,
Chargé de myrte, allez mois- rfunner des lauriers.
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Résumé : A LEURS ALTESSES Serenissimes Mgr LE DUC & Me LA DUCHESSE. EPITALAME.
Le texte est un épithalame célébrant l'union du Duc et de la Duchesse, deux nobles personnages. Il commence par une invocation aux illustres descendants des héros de France, soulignant l'honneur de leur alliance. Le poème loue la bonté, la valeur et la sagesse du Prince, et met en avant l'honneur de son union avec la fille du grand Conti. La Duchesse est décrite comme une figure de piété, de raison et de douceur, destinée à soutenir la paix et la guerre. Le poème exprime le souhait que leur union soit féconde et produise des héros dignes de leurs ancêtres. Il conclut par des vœux de bonheur et de succès militaires pour le Prince, l'encourageant à inspirer les guerriers et à revenir victorieux.
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11
p. 184-193
A MONSIEUR LE PRESIDENT HENAULT, EPITALAME.
Début :
L'autre jour c'étoit feste aux rives du Permesse, [...]
Mots clefs :
Amour, Hylas, Hymen, Voeux, Nymphe, Règne, Neuf soeurs, Président Hénault
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texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR LE PRESIDENT HENAULT, EPITALAME.
A MONSIEUR
LE PRESIDENT
HENAULT,
EPITALAME.
L'Autre jour c'étoit feste
aux rives du Permesse,
Venus y présidoit: aux pieds
de laDéesse
En presence des Ris, des
Graces, &des Jeux
Phebus&les neuf Soeurs
renouvel.
renouvelloient leurs
voeux:
Voeux dont, l'Amour jadis
dressa le Formulaire,
Voeux d'aimer pouraimer,
sans autre engagement,
De promettre, mais sans
serment
Ou sans garans du moins,
que le desirde plaire:
Tous voeux écrits au Rite
de Cythere
Ennemy d'un joug plus sévere.
Mutes à ce grand jour
étoient vos favoris.
-
Ceux qui du beau langage
ont obtenu le prix,
Les Catulles nouveaux;
dont l'amoureuse lyre
Attendrit Lesbie, ou Thamire,
Les Théocrites soupirans,
Les Tragiques fameux
qui, par de certains
charmes,
Des plus plus beaux yeux tirent
des larmes,
Ces derniers en grand
deüil : les Quinauts
plus galans
Vêtus d'habits legers, & de
Cothurnes blancs.
Regne Amour, regne seul
! sur les bordsd'Hypo- -
crene
: S'écrioyent les neuf soeurs.
à l'invocation
Tous les Choeurs reponzedolieent.
eTneltqruaelîene
Donne même à l'Hymen
: quelque imprécation.
Hylas prés d'Apollon avoit
alors sa place,
Hylas couvert de lauriers
tous nouveaux,
Hylasqui jeune encor, loin
? dé nos vieux Rivaux
Se traça deux chemins au
chemin du Parnasse,
Du pur & libre Amour il
1
maintenoit les droits.
Euterpe ayant en main le
rustique Hautbois
C'estmoy, ditelle, Amour,
qui fuis bien assurée
D'enseigner tes loix aux
humains
Selon leur texte pur telles
que de tes mains
Je les reçus fous le regne
d'Astrée
,
Distingue aussi mes sujets
entre tous.
Mes leçons ont forméplus
d'Amans que d'Epoux.
Amoureux du loisir que
l'Idylerespire
Oùvivroyent-ils mieux
que fous ton Empire?
Du sexe ils font assez
j cheris.
f Elle regardeHylas avec
un doux souris,
| Mais tout à coup une clarté
; plus pure
Luit au double Vallon,
on reconnoistMercure
Qui descend d'un vol
promt ,
du celeste
lambris,
Amy de tout illustre
,
&
qui donne au merite
> Les mesmes soins qu'il doit
aux affaires des Cieux.
A -t'il tort } les hommes
d'Elite
Ne sons-ils pas les vrais
enfans des Dieux?
Chacun sçait quel respect
le Parnasse luy porte
L'hymen marchoit tout
fier d'une si bonne
escorte
Et Plutus les suivoit tous
deux
Peu de gens dans ce lieu
connoissoient son visage
-
Dieu pesant, quicent fois
a foulé fous ses pas
Les fleurs dont le Permesse
embellit son rivage
Il estoit ce jour-là plus
humain, moins sauvage
Il répend ses trésors aux
pieds du jeune Hylas.
Hylas ne regardoit que
! Mercure,& les Muses,
i Jeveuxtoncoeur,tamain
ne me refuse pas
Dit Mercure, l'Hymen
t'offrira des appas.
Hylas pour refuser meditoit
des excuses
Quandl'Hymen à sesyeux,
pour premier de ses
dons,
Dévoila le portrait d'une
Nymphe charmante,
Il s'arreste, il contemple..
Eh bien nous te perdons
S'écria la troupe sçavante
Cette Nymphe à jamais
te dérobe à ces lieux
Elle va t'occuper de soins
plus serieux,
Elle n'est pas vostre ennemie
Répond l'Interprete des
Dieux
Son Pere est pour nos Arts
un amy précieux
Dont, contre le faux goust
la raison affermie
Assure au vray merite un
accuëil
accuëil glorieux.
Paulestre, cette Nymphe
a nos plaisirs fidelle
Suivrasouvent icy son , pere
1
&son Epoux,
Jevois dans l'avenir, d'une
chaine, si belle,
Les fruits se consacrer à
vous.
Par cet espoir flateur,la
troupe un peu remise,
Reçoit l'Hymen, approuve
le party,
L'Amour suivit Hylaschez
laNymphe promise, :)
Il si trouva si bien, qu'il
n'en est point sorti.
LE PRESIDENT
HENAULT,
EPITALAME.
L'Autre jour c'étoit feste
aux rives du Permesse,
Venus y présidoit: aux pieds
de laDéesse
En presence des Ris, des
Graces, &des Jeux
Phebus&les neuf Soeurs
renouvel.
renouvelloient leurs
voeux:
Voeux dont, l'Amour jadis
dressa le Formulaire,
Voeux d'aimer pouraimer,
sans autre engagement,
De promettre, mais sans
serment
Ou sans garans du moins,
que le desirde plaire:
Tous voeux écrits au Rite
de Cythere
Ennemy d'un joug plus sévere.
Mutes à ce grand jour
étoient vos favoris.
-
Ceux qui du beau langage
ont obtenu le prix,
Les Catulles nouveaux;
dont l'amoureuse lyre
Attendrit Lesbie, ou Thamire,
Les Théocrites soupirans,
Les Tragiques fameux
qui, par de certains
charmes,
Des plus plus beaux yeux tirent
des larmes,
Ces derniers en grand
deüil : les Quinauts
plus galans
Vêtus d'habits legers, & de
Cothurnes blancs.
Regne Amour, regne seul
! sur les bordsd'Hypo- -
crene
: S'écrioyent les neuf soeurs.
à l'invocation
Tous les Choeurs reponzedolieent.
eTneltqruaelîene
Donne même à l'Hymen
: quelque imprécation.
Hylas prés d'Apollon avoit
alors sa place,
Hylas couvert de lauriers
tous nouveaux,
Hylasqui jeune encor, loin
? dé nos vieux Rivaux
Se traça deux chemins au
chemin du Parnasse,
Du pur & libre Amour il
1
maintenoit les droits.
Euterpe ayant en main le
rustique Hautbois
C'estmoy, ditelle, Amour,
qui fuis bien assurée
D'enseigner tes loix aux
humains
Selon leur texte pur telles
que de tes mains
Je les reçus fous le regne
d'Astrée
,
Distingue aussi mes sujets
entre tous.
Mes leçons ont forméplus
d'Amans que d'Epoux.
Amoureux du loisir que
l'Idylerespire
Oùvivroyent-ils mieux
que fous ton Empire?
Du sexe ils font assez
j cheris.
f Elle regardeHylas avec
un doux souris,
| Mais tout à coup une clarté
; plus pure
Luit au double Vallon,
on reconnoistMercure
Qui descend d'un vol
promt ,
du celeste
lambris,
Amy de tout illustre
,
&
qui donne au merite
> Les mesmes soins qu'il doit
aux affaires des Cieux.
A -t'il tort } les hommes
d'Elite
Ne sons-ils pas les vrais
enfans des Dieux?
Chacun sçait quel respect
le Parnasse luy porte
L'hymen marchoit tout
fier d'une si bonne
escorte
Et Plutus les suivoit tous
deux
Peu de gens dans ce lieu
connoissoient son visage
-
Dieu pesant, quicent fois
a foulé fous ses pas
Les fleurs dont le Permesse
embellit son rivage
Il estoit ce jour-là plus
humain, moins sauvage
Il répend ses trésors aux
pieds du jeune Hylas.
Hylas ne regardoit que
! Mercure,& les Muses,
i Jeveuxtoncoeur,tamain
ne me refuse pas
Dit Mercure, l'Hymen
t'offrira des appas.
Hylas pour refuser meditoit
des excuses
Quandl'Hymen à sesyeux,
pour premier de ses
dons,
Dévoila le portrait d'une
Nymphe charmante,
Il s'arreste, il contemple..
Eh bien nous te perdons
S'écria la troupe sçavante
Cette Nymphe à jamais
te dérobe à ces lieux
Elle va t'occuper de soins
plus serieux,
Elle n'est pas vostre ennemie
Répond l'Interprete des
Dieux
Son Pere est pour nos Arts
un amy précieux
Dont, contre le faux goust
la raison affermie
Assure au vray merite un
accuëil
accuëil glorieux.
Paulestre, cette Nymphe
a nos plaisirs fidelle
Suivrasouvent icy son , pere
1
&son Epoux,
Jevois dans l'avenir, d'une
chaine, si belle,
Les fruits se consacrer à
vous.
Par cet espoir flateur,la
troupe un peu remise,
Reçoit l'Hymen, approuve
le party,
L'Amour suivit Hylaschez
laNymphe promise, :)
Il si trouva si bien, qu'il
n'en est point sorti.
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Résumé : A MONSIEUR LE PRESIDENT HENAULT, EPITALAME.
Le texte est un épithalame célébrant le mariage de Monsieur le Président Hénault. La fête se déroule aux rives du Permesse, sous la présidence de Vénus, avec Phébus et les neuf Muses renouvelant leurs vœux d'amour. Les favoris du président, parmi lesquels des poètes et des tragédiens, sont présents. L'Amour règne sur les bords de l'Hypocrène, et les Muses invoquent son pouvoir. Hylas, un jeune poète couronné de lauriers, est honoré. Euterpe, muse de la musique, affirme enseigner les lois de l'amour. Mercure, accompagné de l'Hymen et de Plutus, offre à Hylas le portrait d'une nymphe charmante, fille d'un père ami des arts. Cette nymphe est destinée à Hylas, qui accepte cette union. La troupe savante, bien que triste de perdre Hylas, approuve cette alliance, espérant que les fruits de leur amitié continueront à être consacrés aux arts.
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12
p. 453-457
EPITHALAME, A M. le Comte de Marigny-Pribrac, sur le Mariage de Mademoiselle de Tyard-Bragny, sa petite-fille, et petite-niéce de M. le Cardinal de Bissy, avec M. le Comte de la Magdelaine Ragny.
Début :
Un jour, las d'écouter les plaintes et les voeux, [...]
Mots clefs :
Amour, Hymen, Minerve, Bragny, Déesse
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texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME, A M. le Comte de Marigny-Pribrac, sur le Mariage de Mademoiselle de Tyard-Bragny, sa petite-fille, et petite-niéce de M. le Cardinal de Bissy, avec M. le Comte de la Magdelaine Ragny.
EPITH ALAME,
AM.le Comte de Marigny-Pibrac , ( a )
sur le Mariage de Mademoiselle de
Tyard - Bragny , sa petite-fille , et petiteniéce de M. le Cardinal de Bissy , avec
M.le Comte de la Magdelaine Ragny.
N jour , las d'écouter les plaintes et les vœux ,
Des Epoux asservis sous un joug rigoureux ,
Jupiter au Dieu d'Hymenée
Reprocha vivement leur triste destinée.
Oui , c'est vous , lui dit-il , qui causez leurs mal- heurs ,
Lorsque sans consulter leurs panchans-, leurs humeurs ,
Vous osez à Plutus en faire un Sacrifice :
Moi - même tous les jours , grace à votre ca⇒
price ,
J'éprouve des chagrins que j'ai peine à bannir , `
( a ) M. de Pibrac , Chancelier de Marguerite
de Valois , Reine de Navarre , Président et Conseiller au Conseil du Roy , connu par ses diverses Ambassades et par ses fameux Quatrains , est le BisAyeul do M, le Comte de Marigny-Pibrac.
De
454 MERCURE DE FRANCE
Et ma foudre cent fois auroit dû vous punir ;
De m'avoir choisi pour Epouse >
Junon, ma propre sœur , querelleuse et jalouse.
L'Hymen tremble à ces mots altiers ;
L'Amour par un souris, en témoigne sa joye ,
Aux dépens de l'Hymen , l'Amour rit volon
tiers.
Eh-bien ! vous le il faut voyez ,
l'on que pourvoye ,
Dit le Dieu de Cythere , aux maux que vous causez ,
Mon Frere , tant d'Epoux que vous tyrannisez
D'un regret éternel ne seroient point la proye,
Si nous n'étions pas divisez.
Pour rendre heureux les cœurs , je vous ouvre
une voye ,
C'est de souffrir, qu'à l'avenir .
Je vous livre tous ceux que vous devrez unir.
Aux conseils de l'Amour, qui cherche à le
séduire
L'Hymen étoit prêt à souscrire ,
Quand Minerve élevant sa voix ,
´Arrêtez , lui dit-elle , est- ce ainsi qu'on oublie
Que croire l'Amour seul , c'est croire la Folie ?
Des Sujets que sans aucun choix ,
L'Hymen par Cupidon , voit ranger sous ses loix&
L'aveugle
MARS. 1732. 455
L'aveugle passion est à peine assouvie ,
Que tout leur feu s'éteint , que le dégoût s'en,
suit:
L'Epouse à son réveil funeste ,
Voit que le tendre Amant s'enfuit ,
Et que l'Epoux fâcheux lui reste.
De vos Fêtes, Hymen , ce n'est pas qu'à mon tour ,
Je prétende bannir le Dieu de la tendresse ,
Non ; mais n'invitez pas l'Amour sans la Sa
gesse,
Ni la Sagesse sans l'Amour,
Jupiter applaudit à la sage Déesse ,
Minerve , Hymen , Amour , que votre haine cesse ,
Et tous trois à mes yeux courez vous embrasser ;
Je veux , dit- il , je veux que dès cette journée ,
Pallas marque à l'Amour les Cœurs qu'il faut
blesser
Pour les assujettir aux loix de l'Hymenée.
J'ai déja fait un choix , reprend soudain Pallas ;
Et l'Amour et PHymen n'ont qu'à suivre mes
pas
De la voûte étoilée , on voit ces Dieux des- cendre :
D'un yol léger ils vont se rendre
Chez
455 MERCURE DE FRANCE
Chez Ragny , qui croissant à l'ombre des Lau- riers ,
Cueillis par ses Ayeux guerriers ,
S'exerçoit sans relâche Gloire ,
→ aux Vertus que la
Grave éternellement au Temple de Mémoire.
Pallas d'un air plein de douceur ,
Lui tient , en l'abordant , ce langage flateur.
Mortel , chéri des Dieux , reconnoissez Minerve.
Je viens vous annoncer que le Ciel vous réserve
Pour faire bientôt le bonheur
D'une sage Beauté qui doit faire le vôtre ;
Les liens dont l'Hymen vous joindra l'un et
l'autre ,
Suivront l'offre de votre cœur.
Courez , allez trouver cette aimable Mortelle ,
Elle est digne de vous , comme vous digne delle.
C'est la jeune Bragny , qui paroît ignorer
Tous les attraits divers qui la font adorer.
Je ne vous vante point son ancienne noblesse ,
Ce mérite étranger charme peu le Sagesse ;
Mais pour être assûré des vertus de Bragny,
Apprenez qu'elle sort du sang de Marigny.
Ragný párt à ces mots. Minerve sur ses tračės
Conduit l'Amour , l'Hymen , les Plaisirs et les
Graces ;
Il
MARS. 1732. 457
1 joint Bragny, lui parle , elle ose l'écouter ;
Son extrême délicatesse ,
Ne lui défend pas d'accepter
L'hommage d'un Mortel , guidé par la Sagesse.
De cet heureux instant , l'Amour sçait profiter ,
il prend son arc , il tire , et tous deux i les blesse
De traits qui dans leurs cœurs ouverts à la tendresse ,
Font naître des transports, jusqu'alors inconnus;
Et PHymen secondant l'ardeur qui les entraîne ,
Compose pour eux une chaîne
De la Ceinture de Vénus.
Ovous, qui recevez en ce jour agréable,
De leur douce union un pur contentement
Trop heureux , Marigny , ne doutez nullement
Que leur félicité ne soit invariable ,
Puisque par la vertu d'un Hymen si charmant
Leur amour sera sage , et leur sagesse aimable.
Par M. CocQUARD, Avocat au
Parlement de Dijon.
AM.le Comte de Marigny-Pibrac , ( a )
sur le Mariage de Mademoiselle de
Tyard - Bragny , sa petite-fille , et petiteniéce de M. le Cardinal de Bissy , avec
M.le Comte de la Magdelaine Ragny.
N jour , las d'écouter les plaintes et les vœux ,
Des Epoux asservis sous un joug rigoureux ,
Jupiter au Dieu d'Hymenée
Reprocha vivement leur triste destinée.
Oui , c'est vous , lui dit-il , qui causez leurs mal- heurs ,
Lorsque sans consulter leurs panchans-, leurs humeurs ,
Vous osez à Plutus en faire un Sacrifice :
Moi - même tous les jours , grace à votre ca⇒
price ,
J'éprouve des chagrins que j'ai peine à bannir , `
( a ) M. de Pibrac , Chancelier de Marguerite
de Valois , Reine de Navarre , Président et Conseiller au Conseil du Roy , connu par ses diverses Ambassades et par ses fameux Quatrains , est le BisAyeul do M, le Comte de Marigny-Pibrac.
De
454 MERCURE DE FRANCE
Et ma foudre cent fois auroit dû vous punir ;
De m'avoir choisi pour Epouse >
Junon, ma propre sœur , querelleuse et jalouse.
L'Hymen tremble à ces mots altiers ;
L'Amour par un souris, en témoigne sa joye ,
Aux dépens de l'Hymen , l'Amour rit volon
tiers.
Eh-bien ! vous le il faut voyez ,
l'on que pourvoye ,
Dit le Dieu de Cythere , aux maux que vous causez ,
Mon Frere , tant d'Epoux que vous tyrannisez
D'un regret éternel ne seroient point la proye,
Si nous n'étions pas divisez.
Pour rendre heureux les cœurs , je vous ouvre
une voye ,
C'est de souffrir, qu'à l'avenir .
Je vous livre tous ceux que vous devrez unir.
Aux conseils de l'Amour, qui cherche à le
séduire
L'Hymen étoit prêt à souscrire ,
Quand Minerve élevant sa voix ,
´Arrêtez , lui dit-elle , est- ce ainsi qu'on oublie
Que croire l'Amour seul , c'est croire la Folie ?
Des Sujets que sans aucun choix ,
L'Hymen par Cupidon , voit ranger sous ses loix&
L'aveugle
MARS. 1732. 455
L'aveugle passion est à peine assouvie ,
Que tout leur feu s'éteint , que le dégoût s'en,
suit:
L'Epouse à son réveil funeste ,
Voit que le tendre Amant s'enfuit ,
Et que l'Epoux fâcheux lui reste.
De vos Fêtes, Hymen , ce n'est pas qu'à mon tour ,
Je prétende bannir le Dieu de la tendresse ,
Non ; mais n'invitez pas l'Amour sans la Sa
gesse,
Ni la Sagesse sans l'Amour,
Jupiter applaudit à la sage Déesse ,
Minerve , Hymen , Amour , que votre haine cesse ,
Et tous trois à mes yeux courez vous embrasser ;
Je veux , dit- il , je veux que dès cette journée ,
Pallas marque à l'Amour les Cœurs qu'il faut
blesser
Pour les assujettir aux loix de l'Hymenée.
J'ai déja fait un choix , reprend soudain Pallas ;
Et l'Amour et PHymen n'ont qu'à suivre mes
pas
De la voûte étoilée , on voit ces Dieux des- cendre :
D'un yol léger ils vont se rendre
Chez
455 MERCURE DE FRANCE
Chez Ragny , qui croissant à l'ombre des Lau- riers ,
Cueillis par ses Ayeux guerriers ,
S'exerçoit sans relâche Gloire ,
→ aux Vertus que la
Grave éternellement au Temple de Mémoire.
Pallas d'un air plein de douceur ,
Lui tient , en l'abordant , ce langage flateur.
Mortel , chéri des Dieux , reconnoissez Minerve.
Je viens vous annoncer que le Ciel vous réserve
Pour faire bientôt le bonheur
D'une sage Beauté qui doit faire le vôtre ;
Les liens dont l'Hymen vous joindra l'un et
l'autre ,
Suivront l'offre de votre cœur.
Courez , allez trouver cette aimable Mortelle ,
Elle est digne de vous , comme vous digne delle.
C'est la jeune Bragny , qui paroît ignorer
Tous les attraits divers qui la font adorer.
Je ne vous vante point son ancienne noblesse ,
Ce mérite étranger charme peu le Sagesse ;
Mais pour être assûré des vertus de Bragny,
Apprenez qu'elle sort du sang de Marigny.
Ragný párt à ces mots. Minerve sur ses tračės
Conduit l'Amour , l'Hymen , les Plaisirs et les
Graces ;
Il
MARS. 1732. 457
1 joint Bragny, lui parle , elle ose l'écouter ;
Son extrême délicatesse ,
Ne lui défend pas d'accepter
L'hommage d'un Mortel , guidé par la Sagesse.
De cet heureux instant , l'Amour sçait profiter ,
il prend son arc , il tire , et tous deux i les blesse
De traits qui dans leurs cœurs ouverts à la tendresse ,
Font naître des transports, jusqu'alors inconnus;
Et PHymen secondant l'ardeur qui les entraîne ,
Compose pour eux une chaîne
De la Ceinture de Vénus.
Ovous, qui recevez en ce jour agréable,
De leur douce union un pur contentement
Trop heureux , Marigny , ne doutez nullement
Que leur félicité ne soit invariable ,
Puisque par la vertu d'un Hymen si charmant
Leur amour sera sage , et leur sagesse aimable.
Par M. CocQUARD, Avocat au
Parlement de Dijon.
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Résumé : EPITHALAME, A M. le Comte de Marigny-Pribrac, sur le Mariage de Mademoiselle de Tyard-Bragny, sa petite-fille, et petite-niéce de M. le Cardinal de Bissy, avec M. le Comte de la Magdelaine Ragny.
Le poème épithalame célèbre le mariage de Mademoiselle de Tyard-Bragny, petite-fille et nièce du Cardinal de Bissy, avec le Comte de la Magdelaine Ragny. Il commence par une plainte de Jupiter à Hyménée, qui reproche à ce dernier de sacrifier les sentiments des époux au profit de la richesse. L'Amour et Minerve interviennent alors. L'Amour suggère de laisser les époux choisir leurs partenaires, tandis que Minerve met en garde contre les dangers de suivre uniquement la passion. Jupiter décide que l'Amour et Hyménée doivent suivre les conseils de la sagesse incarnée par Minerve. Minerve descend sur Terre et annonce au Comte de Ragny qu'il est destiné à épouser une jeune femme sage et vertueuse, Mademoiselle de Tyard-Bragny. Elle vante les mérites de Bragny, soulignant son origine noble et ses vertus. Minerve conduit ensuite l'Amour et Hyménée auprès de Bragny, qui accepte les hommages de Ragny. L'Amour les blesse de ses flèches, et Hyménée les unit par une chaîne symbolisant leur amour et leur sagesse. Le poème se termine par une bénédiction pour les époux, assurant que leur union sera heureuse et durable grâce à la combinaison de l'amour et de la sagesse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 1705-1708
EPITHALAME, De Madlle de la Briffe, fille de M. l'Intendant de Bourgogne, et de M. le Comte de Morges, Chevalier d'Honneur au Parlement de Dauphiné.
Début :
Pour ce beau jour, mon aimable Cousine, [...]
Mots clefs :
Hymen, De la Briffe, Amour, Époux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME, De Madlle de la Briffe, fille de M. l'Intendant de Bourgogne, et de M. le Comte de Morges, Chevalier d'Honneur au Parlement de Dauphiné.
EPITH ALAME,
De Madle de la Briffe , fille de M. l'Intendant de Bourgogne , et de M. le Comte
de Morges, Chevalier d'Honneur au Parlement de Dauphiné.
PourOur ce beau jour , mon aimable Cousine ,
Il faut des Vers , vous l'avez souhaité ,
Et le bonheur charmant , où l'hymen vous d'estine,
Merite bien d'être chanté ,
Mais ce sujet voudroit être traité ,
Par une main plus galante et plus fine ;
Car enfin quand je m'examine ,
Je n'ai point cette humeur badine ,
Qu'on voit briller dans les écrits ,
B v De
1706 MERCURE DE FRANCE
De ceux que l'aimable Cyprine ,
Bien mieux que Phoebus endoctrine
Et telles gens auront toujours leur prix.
A m'excuser plus ne m'obstine ,
Je vois bien que c'est vainement ,
Votre ordre enfin me détermine ,
Puisqu'il vous faut des Vers , sur la double Ce line ,
Je vais en chercher promptement,
Je vois Hymen , vers vous il s'achemine ;
Qu'il a bon air de Mirthes couronné ?
Vive allegresse en ses doux yeux domine ,
Et son flambeau de rares fleurs orné ,
Répand au loin une clarté divine ;
De cet Augure aisément je devine ,
Qu'aurez toujours parfait contentement ;
Amour le suit , la pudeur enfantine
Fait de son front le naïf ornement :
Mais que dit-il ? Car tout bas il rumine ,
C'est contre Hymen, au moins je l'imagine ,
Ces deux rivaux d'accord ne sont jamais ;
De lui ceder si gente Chérubine,
Il est dolent , voudroit que tels attraits.
Du Dieu goulu ne fussent la rapine ,
Desireroit en faire tous les frais.
Gentil
AOUST. 1732 1707
Gentil Amour , n'ayez l'ame chagrine ,
Rassurez-vous , hymen , avec vos traits ,
Prétend blesser la charmante Dorine ,
Et dans vos mains il met ses interêts ,
Amis , enfin soyez donc desormais ,
Et chassez loin toute haine intestine.
L'accord se fait , sous galante Courtine ,
Jà ces deux Dieux brillent de vous tenir ;
Or de ceci ne perdez souvenir,
Gardez-vous bien de faire la mutine ,
Quand ils voudront se servir de leurs droits
Depuis long temps on ne fait plus la mine ,
Qu'en pareil cas on faisoit autrefois ,
( D'où pouvez voir que sur tout on rafine. )
Ne la ferez , je crois ; de votre Epoux ,
L'air engageant , l'amour qu'il a pour vous,
M'en sont garants ; de tant bonne doctrine ,
Docilement profiter aimerez ,
Et plus que lui bien-tôt vous en sçaurezg
Car ce n'est rien enfin qu'une routine.
Que de plaisirs je lui vois préparez !
Il trouve en vous un maintien d'Héroïne ,
Esprit charmant , air doux et plein d'attraits
Pour tel Epoux , avec raison j'opine,
Que la nature aussi vous fit exprès ,
De m'y tromper bien-fort m'étonnerois ,
De licu trop bon , tirez votre origine.
B vi Que
1708 MERCURE DE FRANCE
Que de vertus vos illustres ayeux ,
N'ont-ils pas fait éclater en tous lieux !
De l'injustice ils furent la ruine ,
Pour en juger , n'en croions que nos yeux?
D'aimable Mere aussi la discipline,
Sçait vous former et les mœurs et l'esprit ;
Dans votre cœur vertus ont pris racine ,
De son exemple en vous on voit le fruit.
Pas ne me sens assez bonne poitrine ,
Pour dignement pouvoir chanter leur los
Quand même aurois l'éloquence de Pline ;
Or de m'en taire , il est plus à propos.
Qu'hymen pour vous , soit bonne Médecine
Jeune beauté , goutez un sort heureux.
Puissiez avoir rose , sans nulle épine ,
Puissiez enfin avant un an ou deux ,
Avoir besoin du secours de Lucine.
Mais ja l'hymen vous prenant par la main
Au benoit lit , veut vous mener soudain ;
Adieu vous dis , gentille pellerine ,
Vous m'en direz des nouvelles demain.
Par M. DE RUFFIX.
De Madle de la Briffe , fille de M. l'Intendant de Bourgogne , et de M. le Comte
de Morges, Chevalier d'Honneur au Parlement de Dauphiné.
PourOur ce beau jour , mon aimable Cousine ,
Il faut des Vers , vous l'avez souhaité ,
Et le bonheur charmant , où l'hymen vous d'estine,
Merite bien d'être chanté ,
Mais ce sujet voudroit être traité ,
Par une main plus galante et plus fine ;
Car enfin quand je m'examine ,
Je n'ai point cette humeur badine ,
Qu'on voit briller dans les écrits ,
B v De
1706 MERCURE DE FRANCE
De ceux que l'aimable Cyprine ,
Bien mieux que Phoebus endoctrine
Et telles gens auront toujours leur prix.
A m'excuser plus ne m'obstine ,
Je vois bien que c'est vainement ,
Votre ordre enfin me détermine ,
Puisqu'il vous faut des Vers , sur la double Ce line ,
Je vais en chercher promptement,
Je vois Hymen , vers vous il s'achemine ;
Qu'il a bon air de Mirthes couronné ?
Vive allegresse en ses doux yeux domine ,
Et son flambeau de rares fleurs orné ,
Répand au loin une clarté divine ;
De cet Augure aisément je devine ,
Qu'aurez toujours parfait contentement ;
Amour le suit , la pudeur enfantine
Fait de son front le naïf ornement :
Mais que dit-il ? Car tout bas il rumine ,
C'est contre Hymen, au moins je l'imagine ,
Ces deux rivaux d'accord ne sont jamais ;
De lui ceder si gente Chérubine,
Il est dolent , voudroit que tels attraits.
Du Dieu goulu ne fussent la rapine ,
Desireroit en faire tous les frais.
Gentil
AOUST. 1732 1707
Gentil Amour , n'ayez l'ame chagrine ,
Rassurez-vous , hymen , avec vos traits ,
Prétend blesser la charmante Dorine ,
Et dans vos mains il met ses interêts ,
Amis , enfin soyez donc desormais ,
Et chassez loin toute haine intestine.
L'accord se fait , sous galante Courtine ,
Jà ces deux Dieux brillent de vous tenir ;
Or de ceci ne perdez souvenir,
Gardez-vous bien de faire la mutine ,
Quand ils voudront se servir de leurs droits
Depuis long temps on ne fait plus la mine ,
Qu'en pareil cas on faisoit autrefois ,
( D'où pouvez voir que sur tout on rafine. )
Ne la ferez , je crois ; de votre Epoux ,
L'air engageant , l'amour qu'il a pour vous,
M'en sont garants ; de tant bonne doctrine ,
Docilement profiter aimerez ,
Et plus que lui bien-tôt vous en sçaurezg
Car ce n'est rien enfin qu'une routine.
Que de plaisirs je lui vois préparez !
Il trouve en vous un maintien d'Héroïne ,
Esprit charmant , air doux et plein d'attraits
Pour tel Epoux , avec raison j'opine,
Que la nature aussi vous fit exprès ,
De m'y tromper bien-fort m'étonnerois ,
De licu trop bon , tirez votre origine.
B vi Que
1708 MERCURE DE FRANCE
Que de vertus vos illustres ayeux ,
N'ont-ils pas fait éclater en tous lieux !
De l'injustice ils furent la ruine ,
Pour en juger , n'en croions que nos yeux?
D'aimable Mere aussi la discipline,
Sçait vous former et les mœurs et l'esprit ;
Dans votre cœur vertus ont pris racine ,
De son exemple en vous on voit le fruit.
Pas ne me sens assez bonne poitrine ,
Pour dignement pouvoir chanter leur los
Quand même aurois l'éloquence de Pline ;
Or de m'en taire , il est plus à propos.
Qu'hymen pour vous , soit bonne Médecine
Jeune beauté , goutez un sort heureux.
Puissiez avoir rose , sans nulle épine ,
Puissiez enfin avant un an ou deux ,
Avoir besoin du secours de Lucine.
Mais ja l'hymen vous prenant par la main
Au benoit lit , veut vous mener soudain ;
Adieu vous dis , gentille pellerine ,
Vous m'en direz des nouvelles demain.
Par M. DE RUFFIX.
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Résumé : EPITHALAME, De Madlle de la Briffe, fille de M. l'Intendant de Bourgogne, et de M. le Comte de Morges, Chevalier d'Honneur au Parlement de Dauphiné.
Le poème célèbre le mariage de Madle de la Briffe, fille de l'Intendant de Bourgogne, avec le Comte de Morges, Chevalier d'Honneur au Parlement de Dauphiné. L'auteur exprime sa joie pour cette union et reconnaît la valeur du sujet, bien qu'il se considère moins habile pour les vers galants. Il décrit l'arrivée de l'Hymen, symbolisant le mariage, accompagné d'allégresse et de clarté divine, suivi par Amour et pudeur. Le poème évoque la rivalité entre Amour et Hymen, mais conclut à leur accord et à l'harmonie future du couple. L'auteur loue les qualités de la jeune femme, son maintien héroïque, son esprit charmant et ses attraits, soulignant l'influence positive de ses illustres ancêtres et de sa mère. Il souhaite à la jeune mariée un mariage heureux et fécond, espérant qu'elle aura bientôt besoin de l'aide de Lucine, la déesse des accouchements. Le poème se termine par des vœux de bonheur et l'attente des nouvelles du lendemain.
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14
p. 2708-2710
EPITHALAME, Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle...
Début :
Dans nos Cantons l'Hymen étoit en larmes, [...]
Mots clefs :
Mariage, Hymen, Douleur, Félicité, Bonheur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME, Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle...
EPITHALAME ,
Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle ...
Nul
Ans nos Cantons l'Hymen étoit en DA larmes ,
encens pour ce Dieu ne brûloit au Hameau ;
L'Amour lui refusant ses armes ,
Ii étoit prêt d'éteindre son Flambeau.
Il suspend enfin sa colere ,
* I.Vol J'aime
DECEMBRE. 1732.
2709
J'aime encor mieux , dit- il , en mon malheur,
Porter mes plaintes à ma mere ,
Il part. Venus sensible à sa juste douleur ,
Ordonne à Cupidon son frere ,
De lui prêter son Arc , ses Traits et son Carquois..
Mars sur tout , certains Traits dont usant avec
choix ,
Il sçaura triompher des cœurs les plus rebelles,
A l'instant le jeune Daphnis,
Et la charmante Amarillis ,
De vertus insignes modelles ,
Se sentent par ce Dieu percez d'un même Trait
Le Tendre Hymen glorieux , satisfait ,
S'applaudit en secret d'une telle victoire ,
Mais bientôt témoins de sa gloire ,
Les Nimphes , les Bergers , les Sylvains d'alentour ,
Dans les Jeux , les Festins , dans leurs Danses
legeres ,
Par les transports les plus sinceres
Font éclater leur joye en ce beau jour.
Idalie , Alidor , Iris , Cloé , Titire ,
Enfin tout le Hameau, sur de si nobles feux ,
N'a qu'une voix , forme les mêmes vœux ,
Mais des vœux que l'estime inspire ,
Une voix , que sans doute authorisent les Dieux
Fasse le Ciel , qu'à l'abri de l'envie ,
I- Vol.
te
2710 MERCURE DE FRANCE
Et dans les liens les plus doux ,
Soient unis pour jamais ces illustres Epoux,
Que durant vingt lustres de vie ,
Ils goutent la félicité ,
Le bonheur de jouir ensemble ,
D'une aimable posterité ,
Qui les imite et leur ressemble,
Par M. de Sommevesle , de Châlons
Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle ...
Nul
Ans nos Cantons l'Hymen étoit en DA larmes ,
encens pour ce Dieu ne brûloit au Hameau ;
L'Amour lui refusant ses armes ,
Ii étoit prêt d'éteindre son Flambeau.
Il suspend enfin sa colere ,
* I.Vol J'aime
DECEMBRE. 1732.
2709
J'aime encor mieux , dit- il , en mon malheur,
Porter mes plaintes à ma mere ,
Il part. Venus sensible à sa juste douleur ,
Ordonne à Cupidon son frere ,
De lui prêter son Arc , ses Traits et son Carquois..
Mars sur tout , certains Traits dont usant avec
choix ,
Il sçaura triompher des cœurs les plus rebelles,
A l'instant le jeune Daphnis,
Et la charmante Amarillis ,
De vertus insignes modelles ,
Se sentent par ce Dieu percez d'un même Trait
Le Tendre Hymen glorieux , satisfait ,
S'applaudit en secret d'une telle victoire ,
Mais bientôt témoins de sa gloire ,
Les Nimphes , les Bergers , les Sylvains d'alentour ,
Dans les Jeux , les Festins , dans leurs Danses
legeres ,
Par les transports les plus sinceres
Font éclater leur joye en ce beau jour.
Idalie , Alidor , Iris , Cloé , Titire ,
Enfin tout le Hameau, sur de si nobles feux ,
N'a qu'une voix , forme les mêmes vœux ,
Mais des vœux que l'estime inspire ,
Une voix , que sans doute authorisent les Dieux
Fasse le Ciel , qu'à l'abri de l'envie ,
I- Vol.
te
2710 MERCURE DE FRANCE
Et dans les liens les plus doux ,
Soient unis pour jamais ces illustres Epoux,
Que durant vingt lustres de vie ,
Ils goutent la félicité ,
Le bonheur de jouir ensemble ,
D'une aimable posterité ,
Qui les imite et leur ressemble,
Par M. de Sommevesle , de Châlons
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Résumé : EPITHALAME, Sur le Mariage de Monsieur... avec Mademoiselle...
Le texte est un épithalame célébrant le mariage de Monsieur et Mademoiselle. Initialement, l'Hymen pleurait car l'Amour refusait ses armes. L'Amour se plaint à Vénus, qui ordonne à Cupidon d'utiliser son arc et ses traits pour toucher les cœurs rebelles. Ainsi, Daphnis et Amarillis, modèles de vertus, sont touchés par le même trait divin. L'Hymen se réjouit et les nymphes, bergers et sylvains célèbrent la joie du jour par des jeux, des festins et des danses. Idalie, Alidor, Iris, Cloé, Titire et tout le hameau expriment leurs vœux sincères pour les jeunes mariés, souhaitant qu'ils soient unis pour toujours, protégés de l'envie, et qu'ils jouissent d'une vie heureuse et d'une aimable postérité pendant vingt lustres. Le poème est signé par M. de Sommevesle, de Châlons.
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