Auteur du texte (52)
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Destinataire du texte (23)
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Détail
Liste
Résultats : 52 texte(s)
1
p. 266-271
LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Des-houlieres. A Monsieur le Comte de L. T.
Début :
Cette Illustre Académie a esté rompuë depuis que / Pour vous marquer mon couroux, [...]
Mots clefs :
Épagneul, Femmes, Académie, Parnasse, Maîtresse, Dents
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Des-houlieres. A Monsieur le Comte de L. T.
Cette Illufl:re Académie
a efl:é rompuë depuis que
Monfieur l'AbbédeVille.
ferain a efl:6 nommé à l'E.
vefché deSenés. On a voit
eu dcf1è1n quelguc temps
at1paravant d'y faire entrer
des Fcn11nes, & 1'011 pro.
11ofoit Mada1nc de Ville.
dieu, dont les Ouvragei
font tous les jours tant de
bruir. 0 n co1nptoit au!T1
Mada1ne la Marquife de
Guibcr111eny , Fille de
Mor1fieur le Marquis_ de
GALANT. 167
~'Haines : Elle a l 'ef prit
>enéi:rant: & délicat, &
on ne peut·affez la loüer.
)n n ·oubliait pas Maiame la Marquife Def1oulicres : Vous en avez
)iiy parler, Mada1ne, car
~on grand 1nérite la fait
:on11oifl:rc par tout; elle
!crit trcs
- polîment en
Jrofc & en V ers, & c· efl:
~nfi11 un Efprit du i1rcmier ordre. Il court de
recites Pieces galanres de
l'on Cl1ien, qu' 011 appelle
Gas : Il s 'cfl: fait depuis
peu Poë~e excellent, &
z ij
i6S LE MERCURE
' . [es Ouvrages mer1ten
bien d ' eftre imprimez
Cette Dame en èl fait le
Ccrbere du Parnatfe, pom
c;n défendre l'entrée a~
n1auvais Poëtes. Voicy de
[es Vers , & vous pourc~
par là juger de fon cf prit.
J.JE.T1~ RE DE G ASI
Epagneul de Madame
D ef-l1ouliercs.
A Monfieur le Coin te de L. T.
P OurvorM marquer mon cou·
rlittX,
l' ay mil la plume J la patte;
GALANT. 169
fl ej} temps que contre vou
route 111,t colerc éclate.
Vol/4 m'av·e1"' rendu i.iloux;
Entre nou autres To#/Dll4',
Wotu fo_mmes ià·deff 114 tl/ htnntNI"'
fort délicate :
l{'ot1r fa bien metJ~e avec IUJIM,
~nvain le Biondinno1'4 /Ltte,
N otM n'en (omma .p44 p/114 doux>
'Nora mordons jafqN''4l' Ep.oux.
ff alg,ré ce naturel i11commHh &
farouche,
f e votl4 écoutois fans dépit
;t,oücr de m.'l Maijlreffe &les
yeux, &la /;o#cht;
Ne croyant ces doNcears qu'un
jimple jeu d:~fi>rit, . . Sans m' oppoftr à rien,, 1''! dormo/.I
far (on Lit.
Si ce (ouvenir votl4 to11cht,
Ne ionue"'-plt14 4 m~ ojler JV-~ z ii)
79
80
i.70 LE MERCURE
.La place que je p~ffede:
Croye7çVotu la mériter l
(,,'roye7.,;:VOttt! que je la ce de!
Sept foi.! l'ain1able Printemps
Afàit reverdir les Champs,
Sept fais la trijle froidure
En a chaflé ta ~erdure,
DepWt! le hienheureux jour
J2.!!..e je foi.! Chien d' AmariUe ..
.A .fes pie.ds j'ay veû l.:t Cour,
A fas pieds j'ay veû la VzUe
r ainement 6rtiler d',tmour;
Seul j'ay .fieû parmonadreffe·
Dans fan infan(i6fe cœur
Faire :1aiftre li tendr~(fa.
Ne trouhlezPl1umo116onheur:
!J..f!..•!nd pourvang,er fo11 honneur>
Le petit D~ett Jilborncur
Q.;:_'cn to115 ficux eUe Jitrmonte,
Dècideroit ,è m.t honte
Sur/ci droits que je pr,:tcnsj_
GALANT. 1:71
J'çit.chez.., nojlre iUrtjirc Comte,
Q.ff.Ej' dY de fort 6onnes dents.
GAS. Je croy, Madan1e, qut
vous n'avez gttere veû de
Vers plus naturels, ny de
Cl1iens plus l1abiles. J'en
fçay bien la raif on; c· eft
que tous les Epagneuls
n'ont pas des Maifireffi:s
fi fpirirttelfes
a efl:é rompuë depuis que
Monfieur l'AbbédeVille.
ferain a efl:6 nommé à l'E.
vefché deSenés. On a voit
eu dcf1è1n quelguc temps
at1paravant d'y faire entrer
des Fcn11nes, & 1'011 pro.
11ofoit Mada1nc de Ville.
dieu, dont les Ouvragei
font tous les jours tant de
bruir. 0 n co1nptoit au!T1
Mada1ne la Marquife de
Guibcr111eny , Fille de
Mor1fieur le Marquis_ de
GALANT. 167
~'Haines : Elle a l 'ef prit
>enéi:rant: & délicat, &
on ne peut·affez la loüer.
)n n ·oubliait pas Maiame la Marquife Def1oulicres : Vous en avez
)iiy parler, Mada1ne, car
~on grand 1nérite la fait
:on11oifl:rc par tout; elle
!crit trcs
- polîment en
Jrofc & en V ers, & c· efl:
~nfi11 un Efprit du i1rcmier ordre. Il court de
recites Pieces galanres de
l'on Cl1ien, qu' 011 appelle
Gas : Il s 'cfl: fait depuis
peu Poë~e excellent, &
z ij
i6S LE MERCURE
' . [es Ouvrages mer1ten
bien d ' eftre imprimez
Cette Dame en èl fait le
Ccrbere du Parnatfe, pom
c;n défendre l'entrée a~
n1auvais Poëtes. Voicy de
[es Vers , & vous pourc~
par là juger de fon cf prit.
J.JE.T1~ RE DE G ASI
Epagneul de Madame
D ef-l1ouliercs.
A Monfieur le Coin te de L. T.
P OurvorM marquer mon cou·
rlittX,
l' ay mil la plume J la patte;
GALANT. 169
fl ej} temps que contre vou
route 111,t colerc éclate.
Vol/4 m'av·e1"' rendu i.iloux;
Entre nou autres To#/Dll4',
Wotu fo_mmes ià·deff 114 tl/ htnntNI"'
fort délicate :
l{'ot1r fa bien metJ~e avec IUJIM,
~nvain le Biondinno1'4 /Ltte,
N otM n'en (omma .p44 p/114 doux>
'Nora mordons jafqN''4l' Ep.oux.
ff alg,ré ce naturel i11commHh &
farouche,
f e votl4 écoutois fans dépit
;t,oücr de m.'l Maijlreffe &les
yeux, &la /;o#cht;
Ne croyant ces doNcears qu'un
jimple jeu d:~fi>rit, . . Sans m' oppoftr à rien,, 1''! dormo/.I
far (on Lit.
Si ce (ouvenir votl4 to11cht,
Ne ionue"'-plt14 4 m~ ojler JV-~ z ii)
79
80
i.70 LE MERCURE
.La place que je p~ffede:
Croye7çVotu la mériter l
(,,'roye7.,;:VOttt! que je la ce de!
Sept foi.! l'ain1able Printemps
Afàit reverdir les Champs,
Sept fais la trijle froidure
En a chaflé ta ~erdure,
DepWt! le hienheureux jour
J2.!!..e je foi.! Chien d' AmariUe ..
.A .fes pie.ds j'ay veû l.:t Cour,
A fas pieds j'ay veû la VzUe
r ainement 6rtiler d',tmour;
Seul j'ay .fieû parmonadreffe·
Dans fan infan(i6fe cœur
Faire :1aiftre li tendr~(fa.
Ne trouhlezPl1umo116onheur:
!J..f!..•!nd pourvang,er fo11 honneur>
Le petit D~ett Jilborncur
Q.;:_'cn to115 ficux eUe Jitrmonte,
Dècideroit ,è m.t honte
Sur/ci droits que je pr,:tcnsj_
GALANT. 1:71
J'çit.chez.., nojlre iUrtjirc Comte,
Q.ff.Ej' dY de fort 6onnes dents.
GAS. Je croy, Madan1e, qut
vous n'avez gttere veû de
Vers plus naturels, ny de
Cl1iens plus l1abiles. J'en
fçay bien la raif on; c· eft
que tous les Epagneuls
n'ont pas des Maifireffi:s
fi fpirirttelfes
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Résumé : LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Des-houlieres. A Monsieur le Comte de L. T.
Le texte aborde l'Académie et ses membres, notamment Madame de Ville et Madame de Guibérillien, fille du marquis de Galant. L'Académie a été réactivée après la nomination de l'abbé de Ville à l'évêché de Sens. Des discussions ont eu lieu pour intégrer des femmes, telles que Madame de Ville et Madame de Guibérillien, reconnue pour son esprit et ses talents. Madame de Sévigné est également mentionnée pour son écriture polie et son esprit remarquable. Le texte évoque des pièces galantes de Monsieur de Clénian, surnommé Gas, décrit comme un poète excellent. Madame de Sévigné est présentée comme le censeur du Parnasse, défendant l'entrée contre les mauvais poètes. Un poème intitulé 'Le Roi de Gas' est inclus, écrit par l'épagneul de Madame de Sévigné et adressé au comte de L. T. Ce poème exprime l'amour et la fidélité du chien. Le texte se termine par une appréciation des vers naturels et des chiens habiles, soulignant que tous les épagneuls n'ont pas des maîtresses aussi spirituelles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 326-329
LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Deshoulieres, A COURTE-OREILLE, Tourne-Broche de M.....
Début :
Je vous ay déja envoyé des Vers du plus agreable / J'Apprens de tous costez que malgré le destin [...]
Mots clefs :
Épagneul, Vin, Broche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Deshoulieres, A COURTE-OREILLE, Tourne-Broche de M.....
Je vous ay déja envoyé
des Vers du plus agreable
Animàl du Monde; en vo~cy d'autres de fa façon,
qtti je croy vous plairont
encore davantage.
GALANT. 317
L~ TTRE DE GAS,
Epagneul de Madame
De.f. houlieres,
A CO UR1"E-O REi LLE.,
Tourne-Broche de M .....
I ~Appr,"11S de to/14 ccjltr..._ que
1114/grè le dejliti
~i voll4 a {aitn-aij}re Mâtin,
Vo;,., chaffe~po11rttit J mcrveiUe.
Ce grttnd Lievrc fot prk par le
preux Coarte-~rtille
(Difait-on fauirt jo11r tn lJUvrant un P allé.):
Du Pin, du Vin, qu"à fa fa11té
Ji foitvuidémllinte BotJteiUe.
Lors le Verre à la mAln, voflr~
los fat chante;.
ft.S I ..
E1 MERCURE
Yn Bfcndin, deux Ah6c~ &
plw d'u:-ic Beaut,:,
S'en acquiterent avtc ~ele.
1:oy d' Ép~g11e#l, j'en faiJ 11n ra.
·port tr6s•fidelle,
J' tJf!ois prefa1lt â to.11t, (§-1{ayoi.s
fans douleur
Tou te f tjlime 6 ... to11t l'honneur
:Dont vojlre Chdffe efloit faivie;
.Aupres J' AmariUu·, content de
mon /Jonheur,
Rien nepouvantmefairetnvie.
ItmedéterminAJ J11ns 'et heureNx m~nzent
A voru dire fi1111 tomplimtttt
~~.voN ave~/Jicnfaitd1 ']Nitter Id Cuifin4
Où '-vosi.r ejiit~uvent !Jatt11.
I' tfli~· infiniment cc11x IJ"i par
)t.11.T V(fJ.M
Dlmentent leur l'affeorigine;
GALANT. 319
J,1mai4 fhDnntur tB aûtl'UJ ·rtt~m·"
rendu j:tlrJux;
Et m,1Jgré tant de diforc11c-e
fl!!e le Ciel a mis entre no"4'~
Jeveax 6ienfair1 ttJnfliiiJ/ànce!I
Et lier commerce 11vetvorM.
Devenons 6ons ttmis, abandonne~
la Broche,
AUez comm~ Epagneul, Chien
courant, ou ti111ier,
Partout Pttïs prendreGibiet;
Ne cr11ignl!~ là-Jcjfiu ny pl~intt,
ny reproche, ·
P erfonnt ne f11it fan MJtier.
des Vers du plus agreable
Animàl du Monde; en vo~cy d'autres de fa façon,
qtti je croy vous plairont
encore davantage.
GALANT. 317
L~ TTRE DE GAS,
Epagneul de Madame
De.f. houlieres,
A CO UR1"E-O REi LLE.,
Tourne-Broche de M .....
I ~Appr,"11S de to/14 ccjltr..._ que
1114/grè le dejliti
~i voll4 a {aitn-aij}re Mâtin,
Vo;,., chaffe~po11rttit J mcrveiUe.
Ce grttnd Lievrc fot prk par le
preux Coarte-~rtille
(Difait-on fauirt jo11r tn lJUvrant un P allé.):
Du Pin, du Vin, qu"à fa fa11té
Ji foitvuidémllinte BotJteiUe.
Lors le Verre à la mAln, voflr~
los fat chante;.
ft.S I ..
E1 MERCURE
Yn Bfcndin, deux Ah6c~ &
plw d'u:-ic Beaut,:,
S'en acquiterent avtc ~ele.
1:oy d' Ép~g11e#l, j'en faiJ 11n ra.
·port tr6s•fidelle,
J' tJf!ois prefa1lt â to.11t, (§-1{ayoi.s
fans douleur
Tou te f tjlime 6 ... to11t l'honneur
:Dont vojlre Chdffe efloit faivie;
.Aupres J' AmariUu·, content de
mon /Jonheur,
Rien nepouvantmefairetnvie.
ItmedéterminAJ J11ns 'et heureNx m~nzent
A voru dire fi1111 tomplimtttt
~~.voN ave~/Jicnfaitd1 ']Nitter Id Cuifin4
Où '-vosi.r ejiit~uvent !Jatt11.
I' tfli~· infiniment cc11x IJ"i par
)t.11.T V(fJ.M
Dlmentent leur l'affeorigine;
GALANT. 319
J,1mai4 fhDnntur tB aûtl'UJ ·rtt~m·"
rendu j:tlrJux;
Et m,1Jgré tant de diforc11c-e
fl!!e le Ciel a mis entre no"4'~
Jeveax 6ienfair1 ttJnfliiiJ/ànce!I
Et lier commerce 11vetvorM.
Devenons 6ons ttmis, abandonne~
la Broche,
AUez comm~ Epagneul, Chien
courant, ou ti111ier,
Partout Pttïs prendreGibiet;
Ne cr11ignl!~ là-Jcjfiu ny pl~intt,
ny reproche, ·
P erfonnt ne f11it fan MJtier.
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Résumé : LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Deshoulieres, A COURTE-OREILLE, Tourne-Broche de M.....
L'auteur d'une lettre poétique évoque les qualités et les actions de divers chiens. Il mentionne avoir déjà envoyé des vers sur un animal agréable et en présente de nouveaux, espérant qu'ils plairont davantage. Le poème décrit plusieurs chiens, dont un épagneul appartenant à Madame De Foulieres, un tourne-broche, et un grand lévrier. L'auteur évoque également un repas où du vin et des mets sont servis, accompagnés de chants. Il exprime son attachement et sa fidélité, comparant son amour à celui d'un épagneul. Il souhaite vivre heureux sans envie ni tristesse, déterminé à profiter de chaque moment. La lettre se termine par un désir de vivre en harmonie, abandonnant les différends et les reproches, et de chasser ensemble sans crainte ni plainte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 133-135
RONDEAU DE MADAME DESHOULIERES à une de ses Amies.
Début :
Et puis, Madame, fiez-vous aux Hommes. A parler / Contre l'Amour voulez-vous vous defendre ? [...]
Mots clefs :
Amour, Coeur, Hommes, Beau sexe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RONDEAU DE MADAME DESHOULIERES à une de ses Amies.
Etpuis,
Madame, fiez -vous auxHommes.
GALAN T. 97
mes. Aparler finceremétauſſi
bien dans voſtre beau Sexe
que dans le noftre , il y a toû- jours à riſquer ; maisla veuëdu ☐ peril n' pas qu'on ne s'y expoſe , &on ne ſe defend pas d'aimer quand on veut. La complaiſance , les petits foins,
les manieres tendres , autant
d'écüeils pour la liberté. C'eſt ce qu'a dit fort agreablement - l'Illuſtre Madame des Houlie
res dans ce Rondeau que je
vous envoye.
RONDEAU
DE MADAME DESHOVLIERES
à une de ſes Amies.
Ontre l'Amourvoulez-vous
vous defendre ?
Empefchez - vous & de voir &
d'entendre
Tome V. I
98 LE MERCVRE
Gens dont le cœur s'exprime avec
esprit.
Il en est peu de ce genre maudit ,
Et trop encor pourmettre uncœur encendre.
Quand une fois il nous plaiſtde
nous rendre
D'amoureux ſoins, qu'ils prennent un air tendre ,
On lit en vain tout qu'Ovide
écrit
Contre l'Amour.
De la raiſon on ne doit rien attendre;
Trop de malheurs n'ont ſçeu que
trop apprendre Qu'elle n'est rien dés que lecœur
agit;
Lafeule fuite, Iris, nous garantit,
C'estleparty le plus utile àpredre Contre l'Amour.
Madame, fiez -vous auxHommes.
GALAN T. 97
mes. Aparler finceremétauſſi
bien dans voſtre beau Sexe
que dans le noftre , il y a toû- jours à riſquer ; maisla veuëdu ☐ peril n' pas qu'on ne s'y expoſe , &on ne ſe defend pas d'aimer quand on veut. La complaiſance , les petits foins,
les manieres tendres , autant
d'écüeils pour la liberté. C'eſt ce qu'a dit fort agreablement - l'Illuſtre Madame des Houlie
res dans ce Rondeau que je
vous envoye.
RONDEAU
DE MADAME DESHOVLIERES
à une de ſes Amies.
Ontre l'Amourvoulez-vous
vous defendre ?
Empefchez - vous & de voir &
d'entendre
Tome V. I
98 LE MERCVRE
Gens dont le cœur s'exprime avec
esprit.
Il en est peu de ce genre maudit ,
Et trop encor pourmettre uncœur encendre.
Quand une fois il nous plaiſtde
nous rendre
D'amoureux ſoins, qu'ils prennent un air tendre ,
On lit en vain tout qu'Ovide
écrit
Contre l'Amour.
De la raiſon on ne doit rien attendre;
Trop de malheurs n'ont ſçeu que
trop apprendre Qu'elle n'est rien dés que lecœur
agit;
Lafeule fuite, Iris, nous garantit,
C'estleparty le plus utile àpredre Contre l'Amour.
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Résumé : RONDEAU DE MADAME DESHOULIERES à une de ses Amies.
Le texte est une correspondance mettant en garde une dame contre les dangers de l'amour. L'auteur reconnaît que les femmes, malgré leur finesse, sont vulnérables en matière de sentiments. Il souligne que la conscience du danger ne suffit pas à empêcher les gens de tomber amoureux. Les attentions et les tendresses sont décrites comme des pièges pour la liberté. L'auteur cite un rondeau de Madame des Houlières, qui explore la difficulté de se défendre contre l'amour. Le rondeau se demande si éviter de voir et d'entendre des personnes spirituelles peut protéger contre l'amour, mais conclut que ces personnes sont trop nombreuses pour être évitées. Une fois que l'on s'abandonne à des soins amoureux, les conseils contre l'amour deviennent inutiles. La raison est impuissante face aux sentiments du cœur. La fuite est présentée comme la meilleure stratégie pour se protéger de l'amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 135-140
LES MOUTONS, IDYLLE.
Début :
Le génie de Madame Deshoulieres n'est pas borné à ces / Helas, petits Moutons, que vous estes heureux ! [...]
Mots clefs :
Moutons, Heureux, Nature, Passions, Oisiveté, Tranquilité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES MOUTONS, IDYLLE.
Le génie de MadameDes-- houlieres n'eſt pas borné à ces fortes de petits Ouvrages. II * eft capablede tout, &pour en eftre perfuadée , examinez je
vous prie cet Idylle qu'elledō- na il y a quelque temps àſes Amis. Il doit eſtre ſuivy de quelques autres qu'on me pro- met d'elle , &dont je neman- queraypas àvous faire part.
LES MOVTONS,
H
IDYLLE.
Elas, petits Moutons
vous eſtes heureux !
que
Vous paiſſezdans nos champsfans foucy, fans allarmes,
Außi- toft aimezqu'amoureux.
I 2
100 LE MERCVRE
On nevous force point àrépandre
des larmes
Vous ne formezjamais d'inutiles
defirs ,
Dans vos tranquilles cœurs l'A- mourfuit la Nature ,
Sans reſſentirſes mauxvous avez Sesplaisirs ,
L'Ambition, l'Honneur, l'Interest,
IImposture ,
Qui font tat de mauxparmynous,
Neserencontretpoint chezvous.
Cependant nous avons laraiſon
pour partage ,
Etvous en ignorez l'usage;
Innocens animaux , n'en foyez
point jaloux ,
Cen'estpas ungrandavantage.
Cettefiere raiſon dont onfait tant
debruit ,
Contre les Paſſions n'est pas un
Seur remede,
GALANT. ΙΟΙ
Unpeu de Vin la trouble , un Enfant laféduit ,
Etdéchirer un cœur qui l'appelle
àfon aide ,
Eft tout l'effet qu'elle produit.
Toûjours impu ſſante &fevere,
Elles'oppose àtout, &nefurmonte rien;
Sous la garde de vostre Chien ,
Vous devez beaucoup moins redouter la colere
Des Loups cruels &raviſſans,
Que sous l'autorité d'une telle
Chimere ,
Nous ne devons craindre nosfens.
Nevaudroit-il pas mieux vivre
comme vous faites ,
Dansunedouce oyſiveté?
Ne vaudroit-il pas mieux estre
comme vous estes ,
Dans une heureuſe obfcurité,
Qued'avoirfans tranquillité.
Des Richeſſes,de laNaiſſance,
4
I 3
102 LE MERCVRE
De l'Esprit &de la Beauté?
Ces pretendus trésors dont onfait
vanité
Valent moins que vôtre indolece.
Ils nous livrent fans ceffe à des
Soins criminels ,
Par eux plus d'un remords nous
ronge ,
Nous voulons les rendre éternels,
Sans fonger qu'eux &nouspaffe- rons comme unfonge.
Il n'est dans ce vaſte Vnivers Rien d'aſſuré , rien deſolide ;
Des choses d'icy bas la Fortune
détide,
Scion ſes caprices divers Tout l'effort de noſtre Prudence Ne peut nous dérober au moindre
defes coups. Paiffez, Moutons,paiſſezfans re- gle,fansScience,
Malgré la trompeuse apparence,
GALANT. 103 Vous estes plus heureux &plus Sages que nous.
vous prie cet Idylle qu'elledō- na il y a quelque temps àſes Amis. Il doit eſtre ſuivy de quelques autres qu'on me pro- met d'elle , &dont je neman- queraypas àvous faire part.
LES MOVTONS,
H
IDYLLE.
Elas, petits Moutons
vous eſtes heureux !
que
Vous paiſſezdans nos champsfans foucy, fans allarmes,
Außi- toft aimezqu'amoureux.
I 2
100 LE MERCVRE
On nevous force point àrépandre
des larmes
Vous ne formezjamais d'inutiles
defirs ,
Dans vos tranquilles cœurs l'A- mourfuit la Nature ,
Sans reſſentirſes mauxvous avez Sesplaisirs ,
L'Ambition, l'Honneur, l'Interest,
IImposture ,
Qui font tat de mauxparmynous,
Neserencontretpoint chezvous.
Cependant nous avons laraiſon
pour partage ,
Etvous en ignorez l'usage;
Innocens animaux , n'en foyez
point jaloux ,
Cen'estpas ungrandavantage.
Cettefiere raiſon dont onfait tant
debruit ,
Contre les Paſſions n'est pas un
Seur remede,
GALANT. ΙΟΙ
Unpeu de Vin la trouble , un Enfant laféduit ,
Etdéchirer un cœur qui l'appelle
àfon aide ,
Eft tout l'effet qu'elle produit.
Toûjours impu ſſante &fevere,
Elles'oppose àtout, &nefurmonte rien;
Sous la garde de vostre Chien ,
Vous devez beaucoup moins redouter la colere
Des Loups cruels &raviſſans,
Que sous l'autorité d'une telle
Chimere ,
Nous ne devons craindre nosfens.
Nevaudroit-il pas mieux vivre
comme vous faites ,
Dansunedouce oyſiveté?
Ne vaudroit-il pas mieux estre
comme vous estes ,
Dans une heureuſe obfcurité,
Qued'avoirfans tranquillité.
Des Richeſſes,de laNaiſſance,
4
I 3
102 LE MERCVRE
De l'Esprit &de la Beauté?
Ces pretendus trésors dont onfait
vanité
Valent moins que vôtre indolece.
Ils nous livrent fans ceffe à des
Soins criminels ,
Par eux plus d'un remords nous
ronge ,
Nous voulons les rendre éternels,
Sans fonger qu'eux &nouspaffe- rons comme unfonge.
Il n'est dans ce vaſte Vnivers Rien d'aſſuré , rien deſolide ;
Des choses d'icy bas la Fortune
détide,
Scion ſes caprices divers Tout l'effort de noſtre Prudence Ne peut nous dérober au moindre
defes coups. Paiffez, Moutons,paiſſezfans re- gle,fansScience,
Malgré la trompeuse apparence,
GALANT. 103 Vous estes plus heureux &plus Sages que nous.
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Résumé : LES MOUTONS, IDYLLE.
Madame Deshoulières a écrit une idylle intitulée 'Les Moutons', qui compare la vie des moutons à celle des humains. Les moutons incarnent la tranquillité et le bonheur, paissant sans souci ni alarme, contrairement aux humains tourmentés par l'ambition, l'honneur, l'intérêt et l'imposture. Les moutons ignorent la raison, ce qui est perçu comme un avantage, car la raison humaine est souvent impuissante face aux passions et aux troubles. Le texte suggère que vivre dans une douce oisiveté et une heureuse obscurité, comme les moutons, serait préférable aux soucis et aux remords causés par les richesses et la vanité. La fortune et la prudence humaine sont impuissantes face aux caprices du destin, tandis que les moutons, sous la garde de leur chien, apparaissent plus heureux et sages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 301-303
RONDEAU.
Début :
Je finis, Madame, mais ne grondez point, je vous prie, / Contre l'Amour voulez-vous vous defendre ? [...]
Mots clefs :
Amour, Tendre, Coeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RONDEAU.
Je finis , Madame, mais ne gron- dez point,je vous prie , ſi je finis ſans vous tenir parole ſur un ſecond Idylle de Madame des Houlieres.
Pour vous appaiſer ,je vous envoye un ſecond Rondeau qu'elle a fait
d'un ſtile fortdifférent de celuy que vous avez déja veu. Il a fait naiſtre une grande conteftation pour (çavoir lequel des deux devoit eſtre preferé.
Vous en entendrez parler au premier jour , &vous fcaurez les ſentimens d'une infinité de perſonnes d'eſpric qua ce différent a partagées. Jugez- en cependant vous- mefme. Jevous envoye avec le nouveau celuy que vousautiez la peine d'aller chercher dans ma Lettre du Mois de Iuillet.
Onm'en avoit donné une Copie fi défigurée ,qu'il eſt bon que vous le yoyez en meilleur état ; & d'ailleurs
GALANT. 215
s'agiſſant de les comparer , il ne les faut pas éloigner l'un de l'autre.
RONDEAV.
Ontre l'Amour voulez
vous deffendre ?
-
Vous
Empeſchez-vous & de voir &d'en- tendre
Gens dont le cœur s'explique avec
esprit.
Il en estpeude ce genre maudit ,
Mais trop encorpour mettre un caur
en cendre.
Quand une fois il leur plaiftde nous rendre
D'amoureuxfoins,qu'ils prennent un
air tendre ,
On lit en vain tout ce qu'Ovide écrit
Contre l'Amour.
Dela Raiſon on ne doit rien attendre.
Trop de malheurs n'ont ſçeu que trop
apprendre Qu'elle n'est riendés que le cœur agit,
Lafeulefuite,Iris ,nous garantit ,
Tiij
216 LE MERCVRE
C'est le party leplus utile à prendre Contrel'Amour.
Pour vous appaiſer ,je vous envoye un ſecond Rondeau qu'elle a fait
d'un ſtile fortdifférent de celuy que vous avez déja veu. Il a fait naiſtre une grande conteftation pour (çavoir lequel des deux devoit eſtre preferé.
Vous en entendrez parler au premier jour , &vous fcaurez les ſentimens d'une infinité de perſonnes d'eſpric qua ce différent a partagées. Jugez- en cependant vous- mefme. Jevous envoye avec le nouveau celuy que vousautiez la peine d'aller chercher dans ma Lettre du Mois de Iuillet.
Onm'en avoit donné une Copie fi défigurée ,qu'il eſt bon que vous le yoyez en meilleur état ; & d'ailleurs
GALANT. 215
s'agiſſant de les comparer , il ne les faut pas éloigner l'un de l'autre.
RONDEAV.
Ontre l'Amour voulez
vous deffendre ?
-
Vous
Empeſchez-vous & de voir &d'en- tendre
Gens dont le cœur s'explique avec
esprit.
Il en estpeude ce genre maudit ,
Mais trop encorpour mettre un caur
en cendre.
Quand une fois il leur plaiftde nous rendre
D'amoureuxfoins,qu'ils prennent un
air tendre ,
On lit en vain tout ce qu'Ovide écrit
Contre l'Amour.
Dela Raiſon on ne doit rien attendre.
Trop de malheurs n'ont ſçeu que trop
apprendre Qu'elle n'est riendés que le cœur agit,
Lafeulefuite,Iris ,nous garantit ,
Tiij
216 LE MERCVRE
C'est le party leplus utile à prendre Contrel'Amour.
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Résumé : RONDEAU.
L'auteur s'excuse auprès d'une dame de ne pas lui fournir une seconde idylle de Madame des Houlières, mais lui envoie un second rondeau de cette dernière. Ce rondeau diffère du précédent et a suscité une controverse sur la préférence entre les deux œuvres. L'auteur promet à la dame qu'elle entendra parler de cette controverse et des diverses opinions qu'elle a suscitées. Il lui envoie également une version améliorée d'un rondeau précédent pour permettre une comparaison juste entre les deux textes. Le rondeau en question aborde l'amour et la difficulté de s'en défendre. Il souligne que même les personnes les plus spirituelles peuvent être touchées par l'amour. Le texte affirme que la raison est impuissante face aux sentiments amoureux et que la meilleure défense contre l'amour est la fuite.
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6
p. 304-306
RONDEAU.
Début :
Le bel Esprit au Siecle de Marot [...]
Mots clefs :
Bel esprit, Rondeaux
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texteReconnaissance textuelle : RONDEAU.
RONDEAV
Ebel Esprit au Siecle deMarot
Desdons du Ciel paffoit pourle
grosLot,
Des grands Seigneurs il donnoit accointance
,
Menoit par fois à noble joñiſſance ,
Etquiplus est, faisoit boüillir le Pot.
Or eft passé le temps,où d'un bon mot ,
Stance, ou Balade , on payoit son écot.
Plus n'en voyons qui prennent pour
finance
Lebel Esprit.
Aprix d'argent l'Autheur comme le
Sot , 1
Boit sa Chopine, &mange fon Gigot,
Heureux encor d'avoirtelle pitance.
Maints ont le Chefplus remply que la
panse,
Le Far estriche,& nous voyons capot
Lebel Esprit.
GALANT.
217
Faites moy ſçavoir poſitivement
ceque vous penſez de ces deux Rondeaux.
Ie trouve bien du beau dans
l'un &dans l'autre,& ne puis m'empeſcher
de dire en parlant d'Eſprit,
qu'il faut que Madame des Houlieres
en ait furieufement. Ie me fers
d'un étrange terme pour marquer l'eſtime
que j'en fais ; mais comme il
n'y en a point qui pûffent exprimer
tout ce que j'en penſe ,je m'arreſte à
celuy qui me ſemble fignifier davantage.
Ie ne manqueray point à la
faire preffer pour l'Idylle , & j'eſpere
que vous ferez fatisfaite de tout ce
que je vous amaſſe pour le Mois
prochain.
AParis ce 31.Aoust 1677.
Ebel Esprit au Siecle deMarot
Desdons du Ciel paffoit pourle
grosLot,
Des grands Seigneurs il donnoit accointance
,
Menoit par fois à noble joñiſſance ,
Etquiplus est, faisoit boüillir le Pot.
Or eft passé le temps,où d'un bon mot ,
Stance, ou Balade , on payoit son écot.
Plus n'en voyons qui prennent pour
finance
Lebel Esprit.
Aprix d'argent l'Autheur comme le
Sot , 1
Boit sa Chopine, &mange fon Gigot,
Heureux encor d'avoirtelle pitance.
Maints ont le Chefplus remply que la
panse,
Le Far estriche,& nous voyons capot
Lebel Esprit.
GALANT.
217
Faites moy ſçavoir poſitivement
ceque vous penſez de ces deux Rondeaux.
Ie trouve bien du beau dans
l'un &dans l'autre,& ne puis m'empeſcher
de dire en parlant d'Eſprit,
qu'il faut que Madame des Houlieres
en ait furieufement. Ie me fers
d'un étrange terme pour marquer l'eſtime
que j'en fais ; mais comme il
n'y en a point qui pûffent exprimer
tout ce que j'en penſe ,je m'arreſte à
celuy qui me ſemble fignifier davantage.
Ie ne manqueray point à la
faire preffer pour l'Idylle , & j'eſpere
que vous ferez fatisfaite de tout ce
que je vous amaſſe pour le Mois
prochain.
AParis ce 31.Aoust 1677.
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Résumé : RONDEAU.
Le texte explore la valeur de l'esprit et de la créativité littéraire au XVIIe siècle, contrastant un passé où ces qualités étaient récompensées avec un présent où même les auteurs doivent se contenter de modestes subsistances. Il souligne que l'esprit est souvent négligé au profit des richesses matérielles. Une lettre épistolaire accompagne cette réflexion. Un correspondant demande l'avis sur deux rondeaux et exprime son admiration pour l'esprit, notamment celui de Madame des Houlières. Il utilise un terme particulier pour exprimer son estime et promet de la soutenir pour une idylle, espérant satisfaire son interlocuteur avec les contributions pour le mois suivant. La lettre est datée du 31 août 1677 à Paris.
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7
p. 150-156
LES FLEURS. IDYLLE,
Début :
Rien ne manque là-dessus à ceux que je viens / Que vostre éclat est peu durable, [...]
Mots clefs :
Fleurs, Nature, Vie, Printemps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES FLEURS. IDYLLE,
Rien ne manque ià-def- ſus à ceux que je viens de vous nommer , & je me tiendrois af- ſuré de pouvoir faire leur Eloge d'une maniere bien délicate , fi
ma Plume l'eftoit autant que celle de l'incomparable Mada- me des Houlieres , qui nous a
donné enfin un ſecond Idylle.
Vous avez adntiré les Moutons,
admirez les Fleurs. Celles que la Nature produit ne font ordinairement belles qu'au Printemps,
mais en voicy qui le feront en toute faifon , &que le temps ſera toûjours obligéde refpecter.
:
T
GALANT.
95
TOU
ral
LES FLEURS.
IDYLLE.
Vevoſtre éclat est
ne
di
el
Q
peudurable,
ge
Charmante Fleurs, honneurdenos Iardins!
Souvent un jour commence &finit vos destins. L
Et lefortleplus favorable Ne vous laisse briller que deux ou trois
matins.
Ah,conſolez- vous-en , Ionquilles, Tu- bereuses,
Vous vivez peude iours, mais vous vi- vezheureuses,
LesMédisans ny les Faloux
Nogeſnent point l'innocente tendreſſe Quele Printempsfait naistre entre Zé- phire&vous.
Iamais tropdedélicateſſe
-Ne mefle d'amertume à vos plus doux plaisirs.
96 LE MERCVRE
i
Quepour d'autres que vous il poufſfe des Soupirs ,
Que loin de vous il folâtre ſans ceſſe,
Vous ne reffentez point la mortelle tri- Steffe Qui devore les tendres cœurs ,
Lors que plein d'une ardeur extreme On voit l'ingrat Objet qu'on aime ,
Manquer d'empreſſement , ous'engager ailleurs.
Pourplaire vous n'avezſeulement qu'à
paroiſtre ,
Plus heureusesque nous , ce n'est que le
trépas Qui vousfaitperdre vos appas ;
Plus heureuses que nous , vous mourez
pourrenaistre...
Tristes reflections ! inutiles ſouhaits !
Quandunefoy nous ceſſons d'estre,
Aimables Fleurs , c'estpourjamais.
Vn redoutable instant nous détruit fans reserve
Onnevoit andelàqu'un obscur Avenir;
Apeine de nos noms un legerſouvenir Parmy les Hommesſeconſerve.
Nousrentronspourtoûjoursdans lepre- fondrepos D'on
GALANT. 97 D'où nousa tirezla Nature ,
Dans cette affreuſe nuit qui confond le Héros
Avec le Lache & le Parjure ,
Et dont de fiers Deſtinsparde cruelles
Loix
Ne laiſſent ſortirqu'unefois.
*
1893
*
3
Maisbelas ! pour vouloir revivre Lavie est-elleun bien fidoux ?
Quadnousl'aimons tant,ſongeōs-nous Decombiende chagrinssa perte nous -délivre ?
Ellen'est qu'un amas de craintes de dou- leurs,
Detravaux, defoucis, degeſnes.
Si nous voulons gouster ce qu'elle ade :
douceurs ,
Denosplaisirs onfait nos peines.
Pourquiconnoîtles miſeres humaines,
Mourirn'estpas le plus grand des mal- beurs,
Cependant , agreables Fleurs ,
Pardes liens honteux attachez à lavie,
Ellefaitseule tous nosſoins ,
Etnous nevousportons envie
Que par où l'on devroit vous envier le
moins.
ma Plume l'eftoit autant que celle de l'incomparable Mada- me des Houlieres , qui nous a
donné enfin un ſecond Idylle.
Vous avez adntiré les Moutons,
admirez les Fleurs. Celles que la Nature produit ne font ordinairement belles qu'au Printemps,
mais en voicy qui le feront en toute faifon , &que le temps ſera toûjours obligéde refpecter.
:
T
GALANT.
95
TOU
ral
LES FLEURS.
IDYLLE.
Vevoſtre éclat est
ne
di
el
Q
peudurable,
ge
Charmante Fleurs, honneurdenos Iardins!
Souvent un jour commence &finit vos destins. L
Et lefortleplus favorable Ne vous laisse briller que deux ou trois
matins.
Ah,conſolez- vous-en , Ionquilles, Tu- bereuses,
Vous vivez peude iours, mais vous vi- vezheureuses,
LesMédisans ny les Faloux
Nogeſnent point l'innocente tendreſſe Quele Printempsfait naistre entre Zé- phire&vous.
Iamais tropdedélicateſſe
-Ne mefle d'amertume à vos plus doux plaisirs.
96 LE MERCVRE
i
Quepour d'autres que vous il poufſfe des Soupirs ,
Que loin de vous il folâtre ſans ceſſe,
Vous ne reffentez point la mortelle tri- Steffe Qui devore les tendres cœurs ,
Lors que plein d'une ardeur extreme On voit l'ingrat Objet qu'on aime ,
Manquer d'empreſſement , ous'engager ailleurs.
Pourplaire vous n'avezſeulement qu'à
paroiſtre ,
Plus heureusesque nous , ce n'est que le
trépas Qui vousfaitperdre vos appas ;
Plus heureuses que nous , vous mourez
pourrenaistre...
Tristes reflections ! inutiles ſouhaits !
Quandunefoy nous ceſſons d'estre,
Aimables Fleurs , c'estpourjamais.
Vn redoutable instant nous détruit fans reserve
Onnevoit andelàqu'un obscur Avenir;
Apeine de nos noms un legerſouvenir Parmy les Hommesſeconſerve.
Nousrentronspourtoûjoursdans lepre- fondrepos D'on
GALANT. 97 D'où nousa tirezla Nature ,
Dans cette affreuſe nuit qui confond le Héros
Avec le Lache & le Parjure ,
Et dont de fiers Deſtinsparde cruelles
Loix
Ne laiſſent ſortirqu'unefois.
*
1893
*
3
Maisbelas ! pour vouloir revivre Lavie est-elleun bien fidoux ?
Quadnousl'aimons tant,ſongeōs-nous Decombiende chagrinssa perte nous -délivre ?
Ellen'est qu'un amas de craintes de dou- leurs,
Detravaux, defoucis, degeſnes.
Si nous voulons gouster ce qu'elle ade :
douceurs ,
Denosplaisirs onfait nos peines.
Pourquiconnoîtles miſeres humaines,
Mourirn'estpas le plus grand des mal- beurs,
Cependant , agreables Fleurs ,
Pardes liens honteux attachez à lavie,
Ellefaitseule tous nosſoins ,
Etnous nevousportons envie
Que par où l'on devroit vous envier le
moins.
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Résumé : LES FLEURS. IDYLLE,
Le poème 'Les Fleurs' compare la brièveté de la vie des fleurs à celle de la vie humaine. Les fleurs, bien que belles et éphémères, incarnent une innocence et une pureté inaccessibles aux médisants. Elles vivent peu de temps mais heureusement, contrairement aux humains qui souffrent de l'ingratitude et de la tristesse. Les fleurs ne connaissent pas la douleur de l'amour non partagé et meurent pour renaître, symbolisant un cycle de vie et de mort. Le poème réfléchit sur la condition humaine, soulignant que la vie est pleine de craintes, de douleurs et de travaux. Mourir n'est pas le plus grand des malheurs, mais la vie elle-même est un fardeau. Les fleurs, bien qu'attachées à la vie par des liens honteux, ne suscitent pas l'envie des humains, qui devraient plutôt les envier pour leur simplicité et leur absence de souffrances.
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8
p. 226-229
AIR.
Début :
Je puis vous assurer, Madame, que tout est nouveau dans / Iris sur la Fougere, [...]
Mots clefs :
Mr de la Tour, Berger, Feux, Paroles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AIR.
Je puis vous affurer,
Madame , que tout eft
nouveau dans cet Air, &
que je ne vous envoyeray
rien de cette nature qui ait
efté veu dans le monde
avant que vous le receviez.
C'eft ce qui m'a empefché
de faire graver un fort bel
Air de M de la Tour, qui comme vous fçavez tient
rang parmy les premiers
Mailtres deMufique. J'ay
déja entendu parler de cet
Air enquelques endroits, &
je prétens que vous puiffiez
dire que vous aurez chanté
la premiere tout ce que
Vous trouverez noté dans
mes Lettres, fi ceux qui me
le donneront me tiennent
parole. Je ne veux pas cependant vous priver des
Paroles fur lesquelles M
de la Tour a travaillé. Elles
vous plairont beaucoup, fi
elles vous plaifent autant
qu'elles font icy ; mais
comment ne vous plairoient-elles pas, puis qu'el
les font de l'illuftre Perfonne qui ne nous donne
jamais rien que d'achevé ?
Elles ont un tour qui vous
feront connoiftre aisément
le merveilleux génie de
Madame des Houlieres.
AIR.
Rris furla Fougere,.
Dans un preffant danger,
Afon temeraire Berger
Difoit toute en colere;
Qu'eft devenu, Tirfis , cet air ref
pectueux,
Quid'unparfait Amant eft le vray
caractere?
Entrè deux cœurs , dit-il , brûlez
des mefmesfeux,
Il eft certains momensheureux
Où, ma Bergere,
Il ne faut eftre qu'amoureux.
Madame , que tout eft
nouveau dans cet Air, &
que je ne vous envoyeray
rien de cette nature qui ait
efté veu dans le monde
avant que vous le receviez.
C'eft ce qui m'a empefché
de faire graver un fort bel
Air de M de la Tour, qui comme vous fçavez tient
rang parmy les premiers
Mailtres deMufique. J'ay
déja entendu parler de cet
Air enquelques endroits, &
je prétens que vous puiffiez
dire que vous aurez chanté
la premiere tout ce que
Vous trouverez noté dans
mes Lettres, fi ceux qui me
le donneront me tiennent
parole. Je ne veux pas cependant vous priver des
Paroles fur lesquelles M
de la Tour a travaillé. Elles
vous plairont beaucoup, fi
elles vous plaifent autant
qu'elles font icy ; mais
comment ne vous plairoient-elles pas, puis qu'el
les font de l'illuftre Perfonne qui ne nous donne
jamais rien que d'achevé ?
Elles ont un tour qui vous
feront connoiftre aisément
le merveilleux génie de
Madame des Houlieres.
AIR.
Rris furla Fougere,.
Dans un preffant danger,
Afon temeraire Berger
Difoit toute en colere;
Qu'eft devenu, Tirfis , cet air ref
pectueux,
Quid'unparfait Amant eft le vray
caractere?
Entrè deux cœurs , dit-il , brûlez
des mefmesfeux,
Il eft certains momensheureux
Où, ma Bergere,
Il ne faut eftre qu'amoureux.
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Résumé : AIR.
L'auteur d'une lettre assure à une dame que tout ce qu'il lui envoie est inédit. Il mentionne un air composé par M. de la Tour, un maître de musique, qu'il n'a pas fait graver pour éviter qu'il ne soit connu avant de le lui envoyer. La destinataire sera la première à chanter cet air. L'auteur lui envoie également les paroles, écrites par Madame des Houlières, dont le génie est loué. Ces paroles décrivent un dialogue entre deux bergers, Tirsi et une bergère, sur l'amour et le danger. Tirsi exprime son désarroi face à l'attitude téméraire de la bergère et se demande où est passé son air respectueux. Il affirme que l'amour véritable doit brûler de la même flamme entre deux cœurs et qu'il existe des moments heureux où il faut être uniquement amoureux.
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9
p. 163-165
AIR NOUVEAU.
Début :
Apres le bruit des armes que la Relation qui vient /Ah, que je sens d'inquietude ! [...]
Mots clefs :
Inquiétude, Solitude, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU.
as.
:
a
Apres le bruitdes armesque la Relation qui vient de vous occuper , vous doit avoir fait entendre, il eſt bon d'en faire fuivreunplus doux , la Mufique me le fournira , & vous pourrez vous délafſer agerablement de la Guerre , en chantant ce que je vous envoye. C'est un grand Airde la compoſition de m' de laTour. Vous ſçavez dansquel le eſtime il eſt parmy tous les.
Connoiffeurs ; mais avant que devous attacher àla Note , eха
minez les Paroles ſur lesquelles
GALAN T. 107 il a travaillé. Elles ſont d'une
Perſonne qui eſt au deſſus de
toute forte de loüanges. Le nom de Madame des Houlieres vous
enfera demeurer d'accord
AIR NOUVEAULYON
jeſens d'inquietude!
Aque Que j'ayje *1893*
de mouvemensqui m'e- ſtoient inconnus !
Més tranquilles plaisirs ,qu'eſtes- vous devenus?
Ie cherche en vain lafolitude.
•D'où viennent ces chagrins , ces mortel.
les langueurs ?
Qu'est-ce qui fait couler mespleurs Avec tant d'amertume &tant de vio
lence ?
De tout ce que je fais mon cœur n'est
pointcontent..
tant
Helas! cruel Amour que je méprifois
Ces mauxne font-ils,point l'effet de tà
vengeance ?!
E
:
a
Apres le bruitdes armesque la Relation qui vient de vous occuper , vous doit avoir fait entendre, il eſt bon d'en faire fuivreunplus doux , la Mufique me le fournira , & vous pourrez vous délafſer agerablement de la Guerre , en chantant ce que je vous envoye. C'est un grand Airde la compoſition de m' de laTour. Vous ſçavez dansquel le eſtime il eſt parmy tous les.
Connoiffeurs ; mais avant que devous attacher àla Note , eха
minez les Paroles ſur lesquelles
GALAN T. 107 il a travaillé. Elles ſont d'une
Perſonne qui eſt au deſſus de
toute forte de loüanges. Le nom de Madame des Houlieres vous
enfera demeurer d'accord
AIR NOUVEAULYON
jeſens d'inquietude!
Aque Que j'ayje *1893*
de mouvemensqui m'e- ſtoient inconnus !
Més tranquilles plaisirs ,qu'eſtes- vous devenus?
Ie cherche en vain lafolitude.
•D'où viennent ces chagrins , ces mortel.
les langueurs ?
Qu'est-ce qui fait couler mespleurs Avec tant d'amertume &tant de vio
lence ?
De tout ce que je fais mon cœur n'est
pointcontent..
tant
Helas! cruel Amour que je méprifois
Ces mauxne font-ils,point l'effet de tà
vengeance ?!
E
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Résumé : AIR NOUVEAU.
Le texte décrit une transition de la guerre vers une œuvre musicale plus apaisante. L'auteur mentionne un air composé par Monsieur de la Tour, apprécié par tous les connaisseurs. Avant de se concentrer sur la musique, il invite à examiner les paroles, écrites par Madame des Houlières, dont le talent est largement reconnu. L'air intitulé 'AIR NOUVEAU LYON' exprime des sentiments d'inquiétude et de confusion. Le narrateur ressent des émotions intérieures nouvelles et cherche en vain la tranquillité. Il s'interroge sur l'origine de ses chagrins et de ses larmes amères. Malgré ses efforts, son cœur ne trouve pas de contentement. Il se demande si ces maux ne sont pas la vengeance de l'amour qu'il méprisait.
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10
p. 26-27
AIR NOUVEAU.
Début :
Quelque agreable Chanson que la Musete fasse ressentir, elle aura / Le coeur tout déchiré par un secret martyre, [...]
Mots clefs :
Coeur, Tendresse, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU.
uelque agreable Chanfon quela Mufete faſſe retentir , elle aura peine à
égaler ces belles Paroles de
l'incomparable Madame
Deshoulieres. Elles ont
efté mifes en Air par un
Homme de qualité de fes
Amis. Vous m'en ferez
fçavoir voftre fentiment
quand vous enaurez appris
la Note,
GALANT: 27
AIR NOUVEAU.
E cœur tout déchiréparunfecret
martyre,
Je nedemandepoint, Amour,
Quefouston tyrannique empire
L'infenfible Tirfis s'engage quelquejour.
Pourpunirfon ame orgueilleuse
Del'eternel affront qu'ilfait à mes
attraits,
N'arme point contre luy ta main
victorieufes
Sa tendreſſe pour moy feroit plus
dangereuse
Que tousles mauxque tu mefais.
égaler ces belles Paroles de
l'incomparable Madame
Deshoulieres. Elles ont
efté mifes en Air par un
Homme de qualité de fes
Amis. Vous m'en ferez
fçavoir voftre fentiment
quand vous enaurez appris
la Note,
GALANT: 27
AIR NOUVEAU.
E cœur tout déchiréparunfecret
martyre,
Je nedemandepoint, Amour,
Quefouston tyrannique empire
L'infenfible Tirfis s'engage quelquejour.
Pourpunirfon ame orgueilleuse
Del'eternel affront qu'ilfait à mes
attraits,
N'arme point contre luy ta main
victorieufes
Sa tendreſſe pour moy feroit plus
dangereuse
Que tousles mauxque tu mefais.
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Résumé : AIR NOUVEAU.
Le texte évoque une chanson intitulée 'Galant', dont les paroles sont attribuées à Madame Deshoulières et mises en musique par un ami. La chanson exprime une douleur amoureuse, avec un cœur déchiré par un secret martyre. Le narrateur préfère endurer cette souffrance plutôt que risquer la tendresse de l'être aimé, jugée plus dangereuse.
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11
p. 296-298
REPONSE DE GRISETTE A TATA.
Début :
Comment osez.vous me conter [...]
Mots clefs :
Amour, Chatte, Coeur, Maîtresse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE DE GRISETTE A TATA.
REPONSE
DE GRISETTE.
A TATA.
cOmment oft.-OU.s¡n conter
Lespertes que nom avezfaites?
En amour ccjlmal débuter,
Et je ne flot) que moy qui voulust
écouter
Vnpareil(jonteur defleurettes. Ifa!fy(diroientnonchalamment
rn tas de Chattesprétieuses)
Fy,mes Cheres, d'un telAmant;
Crsij'ose, TAt¡t, vousparler librement,
Chattes aux airspanchez font lesplus
amoureuses.
Mdthcurchez,elles auxMatous
AuJJï disgraciezquevous.
Tour moy qu'un heureux sortfit
naiflre tendre sage,
le "rous quitte aisémentdessolides
plaisirs.
jFdifom de nostreamourunplusgalant
Il cft un
c
harmant badinage
Qui ne taritjamais lasource desdesîrs.
Jerenoncepour vous à toutes les GouttiereSy
Où(joit dit en pdrint)je riayjamais
esté.
le fuis de ces MinetteslÙres
Quidonnent auxgrands airs, aux galantes maniérés.
I-feLti! ce futpar L; que mon cœurfut
tenté.
Quandj'appris ce qu'avoit contê
De yos appas, de vostre adresse,
Jrcjlre incomparable Maistresse,
Depuis ce dangereux moment,
PLine de vous autant qu'on lepeut
estre,
le fis dessein de vousfaire connoistre
Par un doucereux compliment,
L'amour que dans mon cœur ce recit
afait naistre. ( 7rers
Vous mavezconfirmépar d'agréailes
Tout ce qu'on m'avoit ditde vos charmes divers.
.A[a,ç:rto,/lÎe fllfte tr:p.?fje,
Onyvoit, cher Tata,briller un air
galant.
Lesmiensrépondrontmal à leur dêlicatesse,
Ecrire bienn'estpas nostretalent.
Ilestrare,diton, parmy les sommes
mesine.
Mais dequoyvais-je m'allarmer?
Vousyverrez que je yous aime,
C'est assez pour quisçait aimer.
DE GRISETTE.
A TATA.
cOmment oft.-OU.s¡n conter
Lespertes que nom avezfaites?
En amour ccjlmal débuter,
Et je ne flot) que moy qui voulust
écouter
Vnpareil(jonteur defleurettes. Ifa!fy(diroientnonchalamment
rn tas de Chattesprétieuses)
Fy,mes Cheres, d'un telAmant;
Crsij'ose, TAt¡t, vousparler librement,
Chattes aux airspanchez font lesplus
amoureuses.
Mdthcurchez,elles auxMatous
AuJJï disgraciezquevous.
Tour moy qu'un heureux sortfit
naiflre tendre sage,
le "rous quitte aisémentdessolides
plaisirs.
jFdifom de nostreamourunplusgalant
Il cft un
c
harmant badinage
Qui ne taritjamais lasource desdesîrs.
Jerenoncepour vous à toutes les GouttiereSy
Où(joit dit en pdrint)je riayjamais
esté.
le fuis de ces MinetteslÙres
Quidonnent auxgrands airs, aux galantes maniérés.
I-feLti! ce futpar L; que mon cœurfut
tenté.
Quandj'appris ce qu'avoit contê
De yos appas, de vostre adresse,
Jrcjlre incomparable Maistresse,
Depuis ce dangereux moment,
PLine de vous autant qu'on lepeut
estre,
le fis dessein de vousfaire connoistre
Par un doucereux compliment,
L'amour que dans mon cœur ce recit
afait naistre. ( 7rers
Vous mavezconfirmépar d'agréailes
Tout ce qu'on m'avoit ditde vos charmes divers.
.A[a,ç:rto,/lÎe fllfte tr:p.?fje,
Onyvoit, cher Tata,briller un air
galant.
Lesmiensrépondrontmal à leur dêlicatesse,
Ecrire bienn'estpas nostretalent.
Ilestrare,diton, parmy les sommes
mesine.
Mais dequoyvais-je m'allarmer?
Vousyverrez que je yous aime,
C'est assez pour quisçait aimer.
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Résumé : REPONSE DE GRISETTE A TATA.
Dans une lettre d'amour, Grisette s'adresse à Tata, exprimant d'abord son regret des pertes subies par cette dernière et son désir de lui parler librement. Grisette affirme que les chattes aux airs penchés sont les plus amoureuses et qu'elle a choisi de quitter des plaisirs solides pour un amour plus galant et un badinage charmant. Elle renonce pour Tata à toutes les gouttières où elle n'a jamais été et fuit les minettes légères. Grisette révèle que son cœur a été tenté après avoir entendu parler des appas et de l'adresse de Tata. Depuis, elle a décidé de lui faire connaître son amour par un compliment doux. Tata a confirmé les charmes divers qu'on lui avait décrits, et Grisette a vu briller un air galant en elle. Bien que Grisette reconnaisse que ses lettres ne sont pas délicates, elle assure à Tata qu'elle l'aime, ce qui suffit pour être aimée en retour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 316-318
REPONSE DE GRISETTE, A TATA. Sur les mesmes Rimes.
Début :
Lors que j'abandonne pour vous [...]
Mots clefs :
Tata, Grisette, Coquette, Chat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE DE GRISETTE, A TATA. Sur les mesmes Rimes.
REPONSE DE GRISETTE,
A TATA.
LSur les mesimesRimes,
fabandonne pojir"tous
..y).e charmansde tendres Matous;
Quandjepense établirune amitié'par*> é
faite
( Car c'eest tout, ce quonpeutétablir
entrenous ) -,
Touretioy ",'Appeliez-"'Ou.! (°tJ*etN/
La réprimande est indiscrete
7?une biytfe humeurejl;paroifîfessa.
Est-cesurle nom de Grisette
Que vous me soupçonnez d'avoir le
coeur (OfMtl
Monnom necontientpoint à l'airdont
je[MNfieiH.
f'01**'gdMmmrttè^
Falloit-il kffùrer qu'on nepeutfi*-
vamment
Parlersur certains mdrto'cm,
Sans avoircourules GvMttàe&j?
-
0>*tsc&7tVhffèttrsenfngctrt*atttlftètel
2&xisqu*mdihejmt vn WmWt epttSyfttc
doucefôii>teffèy
£st-ee tlWç W!N helas! qu'on veudroit
,
.-,._thr?"
TOIIS Aimez trop à yousJhtter,
UÇfttempsxptcy^firevrrekrvessës £Ùem'outrage enfin,pourquoy vous le
qtcber?
S'il nestpointde chatte Lucrece
iln'estpoint de Tarquins, Tata de
votreespece;
, 1
-
Celasoitditsansvousfâcher.
gHfndun chat commetoussepropojk
deplaire,
Il devroitsauser ainsy,
¡ Desjalouxfoupçonsfedéfairey
Et desesairsgrondeurs auffyi
Sans cela, Tata, point d'affaire
Je ne veuxpointdu toutm'allermettre
en danger
ZJ'elltna,., tous lesjoursdire, morbleu
j'enragey Ilnenfaudroitpas davantage
Pour me rebuterd'estresage
£tfoulentfutrdep'it onsepeutengager
quelquebagatelle au t~dela du tanCecyfaitdit encorsans vous desobliger.
Adieu Tata,soy de Grisette, deGrisètte
comme- nous;
Je
De
ne
vostre
-
Lettre, que deVous
A TATA.
LSur les mesimesRimes,
fabandonne pojir"tous
..y).e charmansde tendres Matous;
Quandjepense établirune amitié'par*> é
faite
( Car c'eest tout, ce quonpeutétablir
entrenous ) -,
Touretioy ",'Appeliez-"'Ou.! (°tJ*etN/
La réprimande est indiscrete
7?une biytfe humeurejl;paroifîfessa.
Est-cesurle nom de Grisette
Que vous me soupçonnez d'avoir le
coeur (OfMtl
Monnom necontientpoint à l'airdont
je[MNfieiH.
f'01**'gdMmmrttè^
Falloit-il kffùrer qu'on nepeutfi*-
vamment
Parlersur certains mdrto'cm,
Sans avoircourules GvMttàe&j?
-
0>*tsc&7tVhffèttrsenfngctrt*atttlftètel
2&xisqu*mdihejmt vn WmWt epttSyfttc
doucefôii>teffèy
£st-ee tlWç W!N helas! qu'on veudroit
,
.-,._thr?"
TOIIS Aimez trop à yousJhtter,
UÇfttempsxptcy^firevrrekrvessës £Ùem'outrage enfin,pourquoy vous le
qtcber?
S'il nestpointde chatte Lucrece
iln'estpoint de Tarquins, Tata de
votreespece;
, 1
-
Celasoitditsansvousfâcher.
gHfndun chat commetoussepropojk
deplaire,
Il devroitsauser ainsy,
¡ Desjalouxfoupçonsfedéfairey
Et desesairsgrondeurs auffyi
Sans cela, Tata, point d'affaire
Je ne veuxpointdu toutm'allermettre
en danger
ZJ'elltna,., tous lesjoursdire, morbleu
j'enragey Ilnenfaudroitpas davantage
Pour me rebuterd'estresage
£tfoulentfutrdep'it onsepeutengager
quelquebagatelle au t~dela du tanCecyfaitdit encorsans vous desobliger.
Adieu Tata,soy de Grisette, deGrisètte
comme- nous;
Je
De
ne
vostre
-
Lettre, que deVous
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Résumé : REPONSE DE GRISETTE, A TATA. Sur les mesmes Rimes.
Dans sa lettre à Tata, Grisette réfléchit sur l'amitié entre chats, affirmant que c'est tout ce qui peut être établi entre eux. Elle exprime son mécontentement face à une réprimande jugée indiscrète et humiliante. Grisette nie les soupçons de Tata concernant son cœur, affirmant que son nom ne reflète pas son caractère. Elle se demande pourquoi il serait interdit de parler de certains mots sans avoir le cœur durci. Grisette critique Tata pour son comportement, comparant la situation à celle de Lucrece et Tarquin, et exprimant son refus de se mettre en danger. Elle conclut en demandant à Tata de se comporter de manière plus amicale et en exprimant son désir de ne pas s'engager dans des querelles inutiles. Grisette termine la lettre en répétant son nom et en souhaitant à Tata de rester elle-même.
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13
p. 236-243
LES OYSEAUX. IDILLE DE MADAME des Houlieres.
Début :
Je n'ay pû encor recouvrer les Vers qu'a faits Mr / L'Air n'est plus obscurcy par des broüillars épais, [...]
Mots clefs :
Oiseaux, Nature, Hiver, Dieu, Humains, Contrainte, Indifférence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES OYSEAUX. IDILLE DE MADAME des Houlieres.
Je n'ay pû encor recouvrer les Vers qu'a faits M
de Fontenelle , fur ce que
Monfieur le Prince ne vit
que de Lait. Ils méritent
fort l'empreffement que
vous me témoignez de les
voir. On me les promer
GALANT. 237.
dans quelques jours , &
vous les aurez la premiere
fois que je vous écriray. II
en eft échapé fi peu de Copies , que quoy qu'il y ait
déja longtemps qu'ils font
faits, ils pourront eſtre nou
veaux pour la plupart de
ceux qui lifent mes Lettres
Cependant je vous envoye
ce que vous m'avez fi expreffément demandé pour
vos Amies. C'eft le dernier
Idille de Madamedes Houlieres. Comme vous me
fiftes fçavoir que vous l'aviez veu dés qu'il fut fait,
238 MERCVRE
je négligeay de vous en
faire un Article encetemps
là. Lifez de nouveau, & admirez. Les Ouvrages de
cette Illuftre ont des beautez fiparticulieres, qu'ils ne
peuvent eftre ny leûs trop
fouvent, myconſervez avec
trop de foin.
5252552225222SES
LES OYSEAVX.
IDILLE DE MADAME
des Houlieres...
L
"Air n'eftplus obfcurcypardes
brouillans épais,
Los Prezfont éclarer leurs caulem's:
les plus vives,
GALANT. 239
Etdans leurs humides Palais
L'Hyverneretientplus lesNayadess
captives..
Les Bergers accordant leur Mufete
àleur voix,
D'un pied legerfoulent l'herbe
naiffante;
Les Troupeaux nefontplusfousleurs
ruftiques toits;
Mille & mille Oyfeaux àlafois
Ranimant leur voix languiſſante,
Réveillent les Echos endormis dans
ces Bois.
Où brilloient les Glaçons, on voit
naiftre les Rofes.
Quel Dieuchaffe l'horreur qui régnoit dans ceslieux?
Quel Dieu les embellit ? Leplus
petit desDieux
Faitfeul tantde métamorphofes;
Ilfournitau Printempɛ tout cequ'il
a d'appass
240 MERCVKE
Si l'Amour ne s'en mefloitpas,
On verroitpérirtoutes chofes
Il est l'amede l'Univers.
Comme iltriomphe des Hyvers
Qui defolent nos Champs parune
rude guerre,
D'un cœurindiferentil bannit les
froideurs.
L'indiference eft pour les cœurs
Ce que l' Hyver eftpourla terre.
Que nousfervet, helas! defi douces
leçons?
1
Tousles ans là Nature en vain les
renouvelle;
Loin de la croire , àpeine nous
naiffons,
Qu'on nous apprend à combatre
contre elle.
Nousaimonsmieuxpar unbizarre
choix,
IngratsEfelavesque nousfommes,
Suivre
GALANT.
241
Suivre ce qu'inventa le caprice des
Hommes,
Que d'obeïr à nos premieres
Loix.
Que vostreført eft diférentdu
noftre,
Petits Oyfeaux qui me charmez!
Voulez- vousaimer?vous aimez;
Unlieuvous déplaiſt-il? vouspaffez
dans un autre.
Onne connoit chez vous ny vertus,
ny defauts,
Vousparoiffeztoujoursfousle mefme
plumage,
Etjamais dansles Bois on n'aven
les Corbeaux
Des Roffignols emprunter le ramage.
Iln'eft defincére langage,
Iln'eft de liberté que chezles Animaux.
May1679. X
242 MERCVRE
L'ufage, le devoir, l'austere bienSéance,
Tout éxige de nous des droits dont
je meplains,
Et tout enfin, du cœurdesperfides
Humains,
Nelaiffe voir que l'apparence.
Contre nos trahifons la Nature en
couroux
Nenous doneplusrienfanspeine;
Nous cultivonsles Vergers &la
Plaine,
Tandis, petits Oyfeaux, qu'ellefait
toutpour vous.
Lesfilets qu'on vous tendfont là
feule infortune Que vous avezà redouter;
Cette crainte nous eft commune,
Sur noftre liberté chacun veut attenter,
Par des dehors trompeurs on tâche
ànousfurprendre.
GALANT. 243
Helas,pauvrespetits Oyfeaux,
Des rufes duChaffeurfongez à vous
défendre,
Vivredans la contrainte eft leplus
granddesmaux
de Fontenelle , fur ce que
Monfieur le Prince ne vit
que de Lait. Ils méritent
fort l'empreffement que
vous me témoignez de les
voir. On me les promer
GALANT. 237.
dans quelques jours , &
vous les aurez la premiere
fois que je vous écriray. II
en eft échapé fi peu de Copies , que quoy qu'il y ait
déja longtemps qu'ils font
faits, ils pourront eſtre nou
veaux pour la plupart de
ceux qui lifent mes Lettres
Cependant je vous envoye
ce que vous m'avez fi expreffément demandé pour
vos Amies. C'eft le dernier
Idille de Madamedes Houlieres. Comme vous me
fiftes fçavoir que vous l'aviez veu dés qu'il fut fait,
238 MERCVRE
je négligeay de vous en
faire un Article encetemps
là. Lifez de nouveau, & admirez. Les Ouvrages de
cette Illuftre ont des beautez fiparticulieres, qu'ils ne
peuvent eftre ny leûs trop
fouvent, myconſervez avec
trop de foin.
5252552225222SES
LES OYSEAVX.
IDILLE DE MADAME
des Houlieres...
L
"Air n'eftplus obfcurcypardes
brouillans épais,
Los Prezfont éclarer leurs caulem's:
les plus vives,
GALANT. 239
Etdans leurs humides Palais
L'Hyverneretientplus lesNayadess
captives..
Les Bergers accordant leur Mufete
àleur voix,
D'un pied legerfoulent l'herbe
naiffante;
Les Troupeaux nefontplusfousleurs
ruftiques toits;
Mille & mille Oyfeaux àlafois
Ranimant leur voix languiſſante,
Réveillent les Echos endormis dans
ces Bois.
Où brilloient les Glaçons, on voit
naiftre les Rofes.
Quel Dieuchaffe l'horreur qui régnoit dans ceslieux?
Quel Dieu les embellit ? Leplus
petit desDieux
Faitfeul tantde métamorphofes;
Ilfournitau Printempɛ tout cequ'il
a d'appass
240 MERCVKE
Si l'Amour ne s'en mefloitpas,
On verroitpérirtoutes chofes
Il est l'amede l'Univers.
Comme iltriomphe des Hyvers
Qui defolent nos Champs parune
rude guerre,
D'un cœurindiferentil bannit les
froideurs.
L'indiference eft pour les cœurs
Ce que l' Hyver eftpourla terre.
Que nousfervet, helas! defi douces
leçons?
1
Tousles ans là Nature en vain les
renouvelle;
Loin de la croire , àpeine nous
naiffons,
Qu'on nous apprend à combatre
contre elle.
Nousaimonsmieuxpar unbizarre
choix,
IngratsEfelavesque nousfommes,
Suivre
GALANT.
241
Suivre ce qu'inventa le caprice des
Hommes,
Que d'obeïr à nos premieres
Loix.
Que vostreført eft diférentdu
noftre,
Petits Oyfeaux qui me charmez!
Voulez- vousaimer?vous aimez;
Unlieuvous déplaiſt-il? vouspaffez
dans un autre.
Onne connoit chez vous ny vertus,
ny defauts,
Vousparoiffeztoujoursfousle mefme
plumage,
Etjamais dansles Bois on n'aven
les Corbeaux
Des Roffignols emprunter le ramage.
Iln'eft defincére langage,
Iln'eft de liberté que chezles Animaux.
May1679. X
242 MERCVRE
L'ufage, le devoir, l'austere bienSéance,
Tout éxige de nous des droits dont
je meplains,
Et tout enfin, du cœurdesperfides
Humains,
Nelaiffe voir que l'apparence.
Contre nos trahifons la Nature en
couroux
Nenous doneplusrienfanspeine;
Nous cultivonsles Vergers &la
Plaine,
Tandis, petits Oyfeaux, qu'ellefait
toutpour vous.
Lesfilets qu'on vous tendfont là
feule infortune Que vous avezà redouter;
Cette crainte nous eft commune,
Sur noftre liberté chacun veut attenter,
Par des dehors trompeurs on tâche
ànousfurprendre.
GALANT. 243
Helas,pauvrespetits Oyfeaux,
Des rufes duChaffeurfongez à vous
défendre,
Vivredans la contrainte eft leplus
granddesmaux
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Résumé : LES OYSEAUX. IDILLE DE MADAME des Houlieres.
L'auteur d'une lettre mentionne qu'il n'a pas encore récupéré les vers de Monsieur de Fontenelle, car Monsieur le Prince ne consomme que du lait. Ces vers, rares et potentiellement nouveaux pour la plupart des lecteurs, seront envoyés dès qu'ils seront disponibles. En attendant, l'auteur envoie l'Idylle de Madame des Houlières intitulée 'Les Oyseaux', demandée par le destinataire pour ses amies. Cette œuvre, bien que belle, ne doit pas être lue trop souvent ni conservée avec trop de soin. L'Idylle décrit le retour du printemps, avec les prés qui s'éclaircissent, les bergers qui accordent leur musette, et les oiseaux qui chantent, réveillant les échos dans les bois. Le texte évoque l'Amour qui triomphe des hivers et bannit les froideurs. Il contraste la liberté des oiseaux avec les contraintes humaines, soulignant que les oiseaux ne connaissent ni vertus ni défauts et changent facilement de lieu. La lettre se termine par une réflexion sur les tracas humains, opposés à la simplicité et à la liberté des oiseaux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 65-72
ELEGIE.
Début :
Cette Devise ne vous doit pas estre inconnuë, puis que / Genéreux Licidas, Amy sage & fidelle [...]
Mots clefs :
Raison, Amour, Douceurs, Berger, Sagesse, Amants, Ennemis, Esprit, Coeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ELEGIE.
Cette Devise ne vous
doit pas estre inconnuë,
puis que je l'ay fait graver
parmy cellesquiont été faites
pour des Cachets, &qui
sont dans le sixiéme Extra-.-
ordinaire que je vous eiï^
voyayle 15. de ce Mois. Cependant
si vous voulez voir
de quelle maniere en doivent
user les aimables Fieres
qui cherchent à se défendre
d'aimer par raison,
vous n'avez qu'à lire l'E-:
legie qui fuit. Vous y trouverez
une peinture aussi
agréable que délicate, des
sentimens d'une Belle dont
le coeur pourroit devenir
sensible, si elle l'abandonnoit
à son panchant. Je ne
vous puis dire qui la fait
parler, mais je lçay bic4
que peu d'Ouvrages de
cette nature ont d'aussi
grandes beautez.
ELEG 1E.
GEnéreux LicidllJ, Amyfage
1 &fidelie,
Dont l'effrit cfisijufic, & dont
l'ame estsibelle,
Vous, de qui la Raison nefaitplus'
de fauxpas,
Ha,qu'ilvous est aiséde dire, n'aimezpas!
£)uand on connoiifl*Amour, j'es-,
- - caprices,sespeines,
Jguand onfiait comme vousce qti&
pesentseschaînes,
àagcparjes malheurs, on meprijt
aisément
Les douceurs dont ilflate un trop
crédule Amants
Mau quandon n'apointfaitla trifieexpérience
Desjalo/iflsfureurs,deschagrins
de l'absence,
£htepourfiiirefentirde redoutablesfeux
iIll ne ppaarrooii/?fusuinivjyy que ddeesr BRlwû* à*
desJeux,
JOttun coeur reftHe malàfinpou- voirréme!
Jt>ue defoins, que d'effortspour em
pefiherqu'iln'aime!
Jejfay ce qu'ilencou/le, (7ptllfefh&
jamais
JLyJmourn'acontre un coeurémoufi
tant de traits.
Jnfinfiblekl'honneur de fixerun
Volage,
On deforcerd'aimer.l'Ame la plus
sauvage.
Je n'ayjamdJU tombédans, ces vaines
erreurs,
Jj>uidonnent devrais mauxpour
desausses douceurs;
Mesfenssurma, raifin n'ontjamais
eu d'empire,
Et mon tranquille cættr ne feait.
comme onsoupire, Ill'ignore,Berger,mais nepréùnJumez,
pas tendre engagementfuflpour
luysansappas.
Ce coeur que le Cielfitdélicat &-
ftncére,
N'aimeroitquetrop bien,sije le
laissoisfaire?
Mais grace aux Immorteli, une
heureusefierté
Surunsidouxprancbantl'atoujours
anforle.
Sans cesse je me dis qu'une forte
tendrcffe
Bfimalgrétous nos foins l'écueit
de la SagejJè,
J>hfon s'y trompe toujours-, & qu'il:
faut s'allarmer
Des qu'unBerger paroisspropre i
sefaire aimer.
Comme unsubtilpoisonjeregarde
l'efiime,
Beje crains l'Amitié, quoy qu'elle
foitsans crime.
Fourfauver ma. vertu de ces égaremens,
Je ne veux point d'Amis quipbiffent
eflreAmans.
Jjhiandpar mon peu d'appas ma
raison eflféUuite,
Je cherche leurs défauts,j'impose à
leur mérite,
Rienpour les ménager ne meparoifi
permIS)
Et dans tous mes Amansjevois mes-
Ennemis
A l'abry d'une longue ¿""JètÎre indiférence,
De leurs tendres tranflorts je voir
la violence;
L'Ej;,itlibre defoins, & l'Ame
sans amour,
Dans lesacré Valon je passe tout
lejour, J) cueille avec flaifir cent& cent
fleurs nouvÍ."_,S
braverontdu tanps lesitteintet
cruellesi
Etfourfuivre unpanchant quej'ay
recetJ des Cieux,
Je consacre ces fleurs auplusgalant
des Dieux.
far unjufle retour on dit qu'ilffait
répandre
Sur toutce quej'écris un air toti?
chant & tendre;
je no/e allerplus loin, &sur lafoy
d'autruy
Je chante tous lesjours&pour, &
contre luys
Heureufcsiles maux dontjefeins'
d'eflre atteinter
Pour mon timide coeurfont toujours
une feinte.
doit pas estre inconnuë,
puis que je l'ay fait graver
parmy cellesquiont été faites
pour des Cachets, &qui
sont dans le sixiéme Extra-.-
ordinaire que je vous eiï^
voyayle 15. de ce Mois. Cependant
si vous voulez voir
de quelle maniere en doivent
user les aimables Fieres
qui cherchent à se défendre
d'aimer par raison,
vous n'avez qu'à lire l'E-:
legie qui fuit. Vous y trouverez
une peinture aussi
agréable que délicate, des
sentimens d'une Belle dont
le coeur pourroit devenir
sensible, si elle l'abandonnoit
à son panchant. Je ne
vous puis dire qui la fait
parler, mais je lçay bic4
que peu d'Ouvrages de
cette nature ont d'aussi
grandes beautez.
ELEG 1E.
GEnéreux LicidllJ, Amyfage
1 &fidelie,
Dont l'effrit cfisijufic, & dont
l'ame estsibelle,
Vous, de qui la Raison nefaitplus'
de fauxpas,
Ha,qu'ilvous est aiséde dire, n'aimezpas!
£)uand on connoiifl*Amour, j'es-,
- - caprices,sespeines,
Jguand onfiait comme vousce qti&
pesentseschaînes,
àagcparjes malheurs, on meprijt
aisément
Les douceurs dont ilflate un trop
crédule Amants
Mau quandon n'apointfaitla trifieexpérience
Desjalo/iflsfureurs,deschagrins
de l'absence,
£htepourfiiirefentirde redoutablesfeux
iIll ne ppaarrooii/?fusuinivjyy que ddeesr BRlwû* à*
desJeux,
JOttun coeur reftHe malàfinpou- voirréme!
Jt>ue defoins, que d'effortspour em
pefiherqu'iln'aime!
Jejfay ce qu'ilencou/le, (7ptllfefh&
jamais
JLyJmourn'acontre un coeurémoufi
tant de traits.
Jnfinfiblekl'honneur de fixerun
Volage,
On deforcerd'aimer.l'Ame la plus
sauvage.
Je n'ayjamdJU tombédans, ces vaines
erreurs,
Jj>uidonnent devrais mauxpour
desausses douceurs;
Mesfenssurma, raifin n'ontjamais
eu d'empire,
Et mon tranquille cættr ne feait.
comme onsoupire, Ill'ignore,Berger,mais nepréùnJumez,
pas tendre engagementfuflpour
luysansappas.
Ce coeur que le Cielfitdélicat &-
ftncére,
N'aimeroitquetrop bien,sije le
laissoisfaire?
Mais grace aux Immorteli, une
heureusefierté
Surunsidouxprancbantl'atoujours
anforle.
Sans cesse je me dis qu'une forte
tendrcffe
Bfimalgrétous nos foins l'écueit
de la SagejJè,
J>hfon s'y trompe toujours-, & qu'il:
faut s'allarmer
Des qu'unBerger paroisspropre i
sefaire aimer.
Comme unsubtilpoisonjeregarde
l'efiime,
Beje crains l'Amitié, quoy qu'elle
foitsans crime.
Fourfauver ma. vertu de ces égaremens,
Je ne veux point d'Amis quipbiffent
eflreAmans.
Jjhiandpar mon peu d'appas ma
raison eflféUuite,
Je cherche leurs défauts,j'impose à
leur mérite,
Rienpour les ménager ne meparoifi
permIS)
Et dans tous mes Amansjevois mes-
Ennemis
A l'abry d'une longue ¿""JètÎre indiférence,
De leurs tendres tranflorts je voir
la violence;
L'Ej;,itlibre defoins, & l'Ame
sans amour,
Dans lesacré Valon je passe tout
lejour, J) cueille avec flaifir cent& cent
fleurs nouvÍ."_,S
braverontdu tanps lesitteintet
cruellesi
Etfourfuivre unpanchant quej'ay
recetJ des Cieux,
Je consacre ces fleurs auplusgalant
des Dieux.
far unjufle retour on dit qu'ilffait
répandre
Sur toutce quej'écris un air toti?
chant & tendre;
je no/e allerplus loin, &sur lafoy
d'autruy
Je chante tous lesjours&pour, &
contre luys
Heureufcsiles maux dontjefeins'
d'eflre atteinter
Pour mon timide coeurfont toujours
une feinte.
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Résumé : ELEGIE.
Le texte présente une devise et une élégie. La devise est mentionnée dans un extra-ordinaire du 15 du mois. Pour comprendre comment les femmes fières cherchent à se défendre d'aimer par raison, il est suggéré de lire l'élégie intitulée 'l'Élégie qui fuit'. Cette élégie décrit les sentiments d'une belle dont le cœur pourrait devenir sensible si elle l'abandonnait à son penchant. L'auteur souligne que peu d'ouvrages de cette nature possèdent autant de beautés. L'élégie est adressée à un homme généreux, aimable et fidèle, doté d'un esprit judicieux et d'une belle âme. Elle évoque les caprices et les peines de l'amour, ainsi que la difficulté de résister à ses charmes. La narratrice affirme n'avoir pas succombé aux erreurs vaines de l'amour et que son cœur reste tranquille. Elle craint l'amitié, de peur qu'elle ne se transforme en amour, et préfère voir des ennemis dans ses amants. Elle passe ses journées dans un vallon, cueillant des fleurs pour braver le temps et les consacre au plus galant des dieux. Elle conclut en chantant les maux dont elle feint d'être atteinte, pour son cœur timide.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 9-12
LETTRE EN VERS DE MADAME DES HOULIERES, A un de ses Amis.
Début :
Proche des bords de Lignon [...]
Mots clefs :
Âme, Loin, L'Astrée, Bergers
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE EN VERS DE MADAME DES HOULIERES, A un de ses Amis.
LETTREEN VERS
DE MADAME
DES HOULIERES,
- A un de ses Amis.
le nesçay quoy defripon,
Quin'(sii-,tropr: vous dire.
Depuis que fin Céladon
Pour lapréîiettfèAfhéc^
L'ame dedbuiearoutrée^
Mitsesjours à l'abandon,
Amourjura, ce dit-on,
Que l'airdecette Contrée
Doux
Tfjndroi
comme
t le
un
plm
petit
-
-MONtO".)
Moy qui croystenirbon - :,-
Depuisquej'ysuis entrée,
l'ay déjà changéde ton;
le ne me meurspas encore,
Maisentrenous,j'aygrandpour
De ce
quG»nmtmeiangicttiri
lenepvissouffrirl'Aurore,
l'aytoujours Vefpritréveur>
Un noir chagrin me do,.,
Un tel changement d'humeur
Me fait craindrepourmon ttrur.-
s'il alloit deyertiqfendre,
Ilservit bientost en cendre:
Helas!loin de badiner.
Loin d'estrefourbe volage,
Comme "'eat lebel usage,
Il iroits'abandonnery
Çejeuneeee/trquiJe-pique
De sentimenthéroïque,
Aces beaux engagement
Qu'on trouve danslesRomans,
Et maigre' ce qu'on pratique,
Il aimeraitài'antique*
Ha!que defâcheusesnuits!
Quedesoûpirs!quede larmes!
Il vaut mieux,sijelepuis,
M'arracheràtous lescharmes
-
Du belendroit où je suis.
Sansconsulter dayantag4i
Q'e»tons cefatairivage,
/f-.qmttenslesans retourCe ri"'f.Al oùchaqne jour,
Sans avoireupartau crime,
Chaquecœursert de riéli*e
u4layavgâance d'Amour.
Icy tout ce qui respire,
Languit,seplaint, (!Jlfl,jre)"
LesNayadesdansles eaux,
Z'Ans les "Plaines le Zfybirerv
Les ';EerIcr]sous les Ormeaux
Sentent rttmOlireNx ",.Attire,
EtsanscesselesEchos
Sont occupez à redire
Et lesplaisirs &- les maujt
Qui n'entrouventpoint d'égaux.
yqhs dont l'ame indiférente
Ne connait aucun soucy,
Pourl'avoirtoujours contente,
Pro/ife.t de toutc<eyt
Et quelque espoirqui yotts tente,
Ne -rrnqjdMIlé icy.
DE MADAME
DES HOULIERES,
- A un de ses Amis.
le nesçay quoy defripon,
Quin'(sii-,tropr: vous dire.
Depuis que fin Céladon
Pour lapréîiettfèAfhéc^
L'ame dedbuiearoutrée^
Mitsesjours à l'abandon,
Amourjura, ce dit-on,
Que l'airdecette Contrée
Doux
Tfjndroi
comme
t le
un
plm
petit
-
-MONtO".)
Moy qui croystenirbon - :,-
Depuisquej'ysuis entrée,
l'ay déjà changéde ton;
le ne me meurspas encore,
Maisentrenous,j'aygrandpour
De ce
quG»nmtmeiangicttiri
lenepvissouffrirl'Aurore,
l'aytoujours Vefpritréveur>
Un noir chagrin me do,.,
Un tel changement d'humeur
Me fait craindrepourmon ttrur.-
s'il alloit deyertiqfendre,
Ilservit bientost en cendre:
Helas!loin de badiner.
Loin d'estrefourbe volage,
Comme "'eat lebel usage,
Il iroits'abandonnery
Çejeuneeee/trquiJe-pique
De sentimenthéroïque,
Aces beaux engagement
Qu'on trouve danslesRomans,
Et maigre' ce qu'on pratique,
Il aimeraitài'antique*
Ha!que defâcheusesnuits!
Quedesoûpirs!quede larmes!
Il vaut mieux,sijelepuis,
M'arracheràtous lescharmes
-
Du belendroit où je suis.
Sansconsulter dayantag4i
Q'e»tons cefatairivage,
/f-.qmttenslesans retourCe ri"'f.Al oùchaqne jour,
Sans avoireupartau crime,
Chaquecœursert de riéli*e
u4layavgâance d'Amour.
Icy tout ce qui respire,
Languit,seplaint, (!Jlfl,jre)"
LesNayadesdansles eaux,
Z'Ans les "Plaines le Zfybirerv
Les ';EerIcr]sous les Ormeaux
Sentent rttmOlireNx ",.Attire,
EtsanscesselesEchos
Sont occupez à redire
Et lesplaisirs &- les maujt
Qui n'entrouventpoint d'égaux.
yqhs dont l'ame indiférente
Ne connait aucun soucy,
Pourl'avoirtoujours contente,
Pro/ife.t de toutc<eyt
Et quelque espoirqui yotts tente,
Ne -rrnqjdMIlé icy.
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Résumé : LETTRE EN VERS DE MADAME DES HOULIERES, A un de ses Amis.
Dans sa lettre, Madame des Houlières décrit un changement d'humeur depuis son arrivée dans une nouvelle contrée. Elle y ressent un air doux et tendre qui influence ses sentiments. Elle exprime sa crainte que son cœur, autrefois constant, ne se transforme en cendre. Elle évoque des nuits difficiles, des soupirs et des larmes, préférant quitter cet endroit plutôt que de subir ces tourments. Elle mentionne que chaque cœur est victime de la tyrannie de l'amour. Dans cet endroit, tout ce qui respire languit et se plaint. Les Nymphes, les Zéphyrs et les Échos ressentent tous une douleur attirante et redisent les plaisirs et les maux sans égaux. Même les âmes indifférentes, cherchant toujours à être contentes, ne trouvent ici aucun espoir.
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16
p. 71-81
POUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE. IDILLE.
Début :
Je joins à ces deux Sonnets, l'Idille de Madame des / L'Amour pressé d'une douleur amere, [...]
Mots clefs :
Académie, Amour, Enfant, Jaloux, Gloire, Louis, Prince
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE. IDILLE.
Je joins à ces deux Sonnets,
l'Idille de Madame des
Houlieres, dont le bruit doit
estreallé jusqua vous, par
les applaudissemens qu'il a
reçeus àla Cour & a Paris.
Il y a tant de délicatesse, de
bon goust, & de bon sens,
dans tout ce qui part de
cette illustre Personne, que si l'usage estoit que les Femmes
fussentreçeuës à l'Académie,
on préviendroit ses
souhaits) pour luy offrir place
gdanslceUtte céleébré.Compa-
POUR
POUR.
LA NAISSANCE
DE MONSEIGNEUR
LE DUC
DE BOURGOGNE.
IDILLE. LAmourpressed'une douleur
sincre,
Età'a(on FlambeAU,rewp'Jes
Traits
Et parle Six jure àfk Mere
JÇu'tlnes*appat[ra jamais.
Toutse ressont desa colere,
Déjà les Oiseaux dans les Bois
Nefont plusentendre leurs rvoixJI
Et déjà le Berger néglige sa Bergere.
Ce matin lesJeux &les Ris,
De l'Amour lesseuls Favoris, 4
M'ont découvert ce qui le désespere.
Voicy ce qu'ilsm'en ont appris.
Un divin Enfant vient de naître,
M'ont-ils dit, à qui les Mortels
Avec empressement élevent des Autels,
Et pour qui pms regret nom quittons
nostreMaistre.
Sil'Amour est jaloux des honneurs
qu'on luy rend,
Ill'est encorplus deses charmes;
En vainpouressuyerses larmes,
Vénussursesgenouxleprend,
Luyfait honte desesfoibleffess
Et quandpardetendrescaresses
Elle croitl'avoiradoucy,
D'un ton plus ferme elle luyparle
diuflVous
avez,fourny de matiere
Aumalheurdontvous vous plaignez;
L'aimable Enfant que vous craignez,
Sans vous n'eut pointveu lalumière,
Maù consolez-vous-en, luy qui vom rendjaloux,
Unjoursoûmis àvostreEmpire,
£htoy que la Gloireenpuisse dire,
Fera de 10s plaisirsson bonheur le
plus doux.
Reprenez, donc vostreArc; J^oy^moit
Fils,seriez, vous
Aux ordres des Destins rebelle?
Songez- que vous devez, vossoins 4
l'Univers,
.f<.!!epttr VOM toutse renouvelle;
Que dans le vastesein des Mers,
.f<!!,estr lA Terre & cAns les Airs,
La Nature àsonaide en tout temps
vous appelle.
Ha ! s'écria l'Amour,je veux me
vangerd'elle;
Contre elle avec raison je mefins-
animé;
Avecde trop grandssoins cette [11.
grateaformé
Cet Enfant, ce Rival dema gloire
immortelle.
Concevez-vous quelle est ma douleur,
neon effroy?
Il estdéjà beau commemoy;
Maisjusqu'où les Mortels portent-ils
l'insolence?
Sans respectermonpouvoir, ny mort
rang,
On ose comparerson sangavec mon
sangs
On faitplus,surlemien ila lapréferences
On ne craint point pour luy la eélefit
vangcancc;
lid dans son Ayeul un trop puissant
| Appuy. Ji>uel DieupourlaValeur, J^utlDu#
pour la Prudence,
Pourroit avec LOVISdisputer diijourd'huy?
liefuis qu'ilfutdonné pour le bien de
la France,
On n'a plus adoré que luy.
De l' Univers, il regle lafortunes
Parunprodigeilest tout-à-la-fois
Mars,Apollon, Jupiter & Neptune;
Ses bontez,sessoins, ses exploits,
Font la félicité commune.
Au dela de luy-mesmeilporteson bonheur,
Asonauguste Filsluy-mesmesert de
guide;
On voit ce Fils brûler d'une héroïque
ardeur,
Etde Gloire en tout temps avide,
DAns lêfeinmesme de 14 Paix,
Auxfrivoles plaisirs ne s'arrester jamais.
î1fcplaiflàlaChasse, image de 14
Guerre,
Ilsi plaifla dompter d'indomptables
Chevaux,
En attendant lejourqu'armédefin
Tonnerre,
LoriS en triomphant du reste de la
Terre,
JroumiJJe asa Valeur de plus nobles
travANX.
Sien que de la Beauté voussoyez, la
VousnDelleujfyi,
eauferiez, ny transports,
Heureux&digneEpouxd'une jeune
Trinceffe,
J^uimérite tousses soûpirs,
Il ne daigne tournerses regardssur
les autres;
lAsischarmesail(si quels charmes
sontégaux?
Elle a les yeux aussi doux que les
vostres,
Etn'a pas un de vos défauts.
Vénusalors rougit de honte,
EtlançantsursonFils desregards
enflâmez,
cf!0oJ donc, dit-elle, à vostre conte
UneMortellemesurmonte?
Hé-bien, l'illustre Enfantdont vous
vous alarmez,
Pres demoy tiendra vostreplace;
Je veux ( & le Destin ne m'en dédira
pas )
,tueqtioy qu'ildise, ou quoy qu'il
fassi)
On y trouve toûjours une nouvelle
Grace;
Toutes vontpar mon ordre accompagnerses
pas.
L Amouttnmble à cette menace, IlveutfiâttrVenus ; mais Vénus s
cesmots,
Sejette dansson Char, (jp noie t1 vers
Paphos.
nllnsfin coeur la colereà lahonte
s'assemble.
Le chagrin de l'Amouri'accroifl par
ce couroux,
Etcommelechagrindrnoué
Ne pouvons demeurer ensemble,
Nous avons résolu d'abandonner
l'Amour,
Pour venirfairenostre cour
Au beau Prince qui,luy ressemble.
Voilacceqoue lnes Rtisé&l;es^uxm'ont
Ce Prince estsi charmant, qu'on les en
peut bien croire;
L'Amour estaujourd'huijalouxdesa
beauté,
À
nj.o#rtli.cnirdque Mays leserade
sagloire,
pHÎjft-t-ilteneursgrand, estresonjours
keureuxi ThïJjc * lejuste Ciel accorder à nos
vaux
Fourluy denotnbreuefséttneesi
Jfïjt'il«pl/Jlè des Héros les Exploits Mt quunjour, s'ilse peut,sesgrandts
destinées
Egalent celles de LOVIS.
l'Idille de Madame des
Houlieres, dont le bruit doit
estreallé jusqua vous, par
les applaudissemens qu'il a
reçeus àla Cour & a Paris.
Il y a tant de délicatesse, de
bon goust, & de bon sens,
dans tout ce qui part de
cette illustre Personne, que si l'usage estoit que les Femmes
fussentreçeuës à l'Académie,
on préviendroit ses
souhaits) pour luy offrir place
gdanslceUtte céleébré.Compa-
POUR
POUR.
LA NAISSANCE
DE MONSEIGNEUR
LE DUC
DE BOURGOGNE.
IDILLE. LAmourpressed'une douleur
sincre,
Età'a(on FlambeAU,rewp'Jes
Traits
Et parle Six jure àfk Mere
JÇu'tlnes*appat[ra jamais.
Toutse ressont desa colere,
Déjà les Oiseaux dans les Bois
Nefont plusentendre leurs rvoixJI
Et déjà le Berger néglige sa Bergere.
Ce matin lesJeux &les Ris,
De l'Amour lesseuls Favoris, 4
M'ont découvert ce qui le désespere.
Voicy ce qu'ilsm'en ont appris.
Un divin Enfant vient de naître,
M'ont-ils dit, à qui les Mortels
Avec empressement élevent des Autels,
Et pour qui pms regret nom quittons
nostreMaistre.
Sil'Amour est jaloux des honneurs
qu'on luy rend,
Ill'est encorplus deses charmes;
En vainpouressuyerses larmes,
Vénussursesgenouxleprend,
Luyfait honte desesfoibleffess
Et quandpardetendrescaresses
Elle croitl'avoiradoucy,
D'un ton plus ferme elle luyparle
diuflVous
avez,fourny de matiere
Aumalheurdontvous vous plaignez;
L'aimable Enfant que vous craignez,
Sans vous n'eut pointveu lalumière,
Maù consolez-vous-en, luy qui vom rendjaloux,
Unjoursoûmis àvostreEmpire,
£htoy que la Gloireenpuisse dire,
Fera de 10s plaisirsson bonheur le
plus doux.
Reprenez, donc vostreArc; J^oy^moit
Fils,seriez, vous
Aux ordres des Destins rebelle?
Songez- que vous devez, vossoins 4
l'Univers,
.f<.!!epttr VOM toutse renouvelle;
Que dans le vastesein des Mers,
.f<!!,estr lA Terre & cAns les Airs,
La Nature àsonaide en tout temps
vous appelle.
Ha ! s'écria l'Amour,je veux me
vangerd'elle;
Contre elle avec raison je mefins-
animé;
Avecde trop grandssoins cette [11.
grateaformé
Cet Enfant, ce Rival dema gloire
immortelle.
Concevez-vous quelle est ma douleur,
neon effroy?
Il estdéjà beau commemoy;
Maisjusqu'où les Mortels portent-ils
l'insolence?
Sans respectermonpouvoir, ny mort
rang,
On ose comparerson sangavec mon
sangs
On faitplus,surlemien ila lapréferences
On ne craint point pour luy la eélefit
vangcancc;
lid dans son Ayeul un trop puissant
| Appuy. Ji>uel DieupourlaValeur, J^utlDu#
pour la Prudence,
Pourroit avec LOVISdisputer diijourd'huy?
liefuis qu'ilfutdonné pour le bien de
la France,
On n'a plus adoré que luy.
De l' Univers, il regle lafortunes
Parunprodigeilest tout-à-la-fois
Mars,Apollon, Jupiter & Neptune;
Ses bontez,sessoins, ses exploits,
Font la félicité commune.
Au dela de luy-mesmeilporteson bonheur,
Asonauguste Filsluy-mesmesert de
guide;
On voit ce Fils brûler d'une héroïque
ardeur,
Etde Gloire en tout temps avide,
DAns lêfeinmesme de 14 Paix,
Auxfrivoles plaisirs ne s'arrester jamais.
î1fcplaiflàlaChasse, image de 14
Guerre,
Ilsi plaifla dompter d'indomptables
Chevaux,
En attendant lejourqu'armédefin
Tonnerre,
LoriS en triomphant du reste de la
Terre,
JroumiJJe asa Valeur de plus nobles
travANX.
Sien que de la Beauté voussoyez, la
VousnDelleujfyi,
eauferiez, ny transports,
Heureux&digneEpouxd'une jeune
Trinceffe,
J^uimérite tousses soûpirs,
Il ne daigne tournerses regardssur
les autres;
lAsischarmesail(si quels charmes
sontégaux?
Elle a les yeux aussi doux que les
vostres,
Etn'a pas un de vos défauts.
Vénusalors rougit de honte,
EtlançantsursonFils desregards
enflâmez,
cf!0oJ donc, dit-elle, à vostre conte
UneMortellemesurmonte?
Hé-bien, l'illustre Enfantdont vous
vous alarmez,
Pres demoy tiendra vostreplace;
Je veux ( & le Destin ne m'en dédira
pas )
,tueqtioy qu'ildise, ou quoy qu'il
fassi)
On y trouve toûjours une nouvelle
Grace;
Toutes vontpar mon ordre accompagnerses
pas.
L Amouttnmble à cette menace, IlveutfiâttrVenus ; mais Vénus s
cesmots,
Sejette dansson Char, (jp noie t1 vers
Paphos.
nllnsfin coeur la colereà lahonte
s'assemble.
Le chagrin de l'Amouri'accroifl par
ce couroux,
Etcommelechagrindrnoué
Ne pouvons demeurer ensemble,
Nous avons résolu d'abandonner
l'Amour,
Pour venirfairenostre cour
Au beau Prince qui,luy ressemble.
Voilacceqoue lnes Rtisé&l;es^uxm'ont
Ce Prince estsi charmant, qu'on les en
peut bien croire;
L'Amour estaujourd'huijalouxdesa
beauté,
À
nj.o#rtli.cnirdque Mays leserade
sagloire,
pHÎjft-t-ilteneursgrand, estresonjours
keureuxi ThïJjc * lejuste Ciel accorder à nos
vaux
Fourluy denotnbreuefséttneesi
Jfïjt'il«pl/Jlè des Héros les Exploits Mt quunjour, s'ilse peut,sesgrandts
destinées
Egalent celles de LOVIS.
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Résumé : POUR LA NAISSANCE DE MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE. IDILLE.
Le texte est une lettre accompagnant deux sonnets et une idylle de Madame des Houlières, reconnue pour ses œuvres littéraires. L'auteur exprime son admiration pour la délicatesse, le bon goût et le bon sens de Madame des Houlières, suggérant qu'elle mériterait une place à l'Académie française si les femmes y étaient admises. L'idylle célèbre la naissance de Monseigneur le Duc de Bourgogne. L'Amour, éprouvant une douleur sincère, voit ses traits marqués par la colère. Les oiseaux et les bergers ressentent cette colère, et les jeux de l'Amour sont interrompus. L'Amour apprend qu'un divin enfant est né, pour qui les mortels élèvent des autels, et qu'il doit quitter son maître. Vénus tente de consoler l'Amour, lui rappelant que l'enfant ne serait pas né sans lui et qu'un jour, l'enfant sera soumis à son empire. L'Amour, jaloux et animé par la colère, exprime sa douleur et son effroi face à la beauté et à la gloire de l'enfant. Il décrit les exploits et les qualités de l'enfant, comparant ses talents à ceux des dieux et soulignant son rôle dans le bonheur de la France. Vénus, honteuse, reconnaît que l'enfant surpassera l'Amour en beauté et en grâce. L'Amour et Vénus décident d'abandonner leur querelle et de se rendre à la cour du prince, admirant sa beauté et sa gloire. Ils espèrent que le ciel accordera à l'enfant des exploits héroïques et des destinées grandioses, égales à celles de Louis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 10-15
EGLOGUE.
Début :
Je n'attendray point que vous m'ayez fait connoistre / Assise au bord de la Seine [...]
Mots clefs :
Génie, Bergère, Amant, Bocage, Nymphes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EGLOGUE.
Je n'attendray point que
vous m'ayez fait connoistre
le plaisir que vous aura infailliblementcausé
la lecture
de l'Idille de Madame
des Houlieres, employé
dans la premiere Partie de
cette Lettre, pour vous envoyer
un autre Ouvrage
de cette illustre Personne.
En voicy un Pastoral, dont
les Vers aisez, doux & naturels
, vous feront admirer
de plus en plus la beauté
de son Génie.
EGLOGUE.
ASjifi AH berd de la Seine
SurlefAnchtnt d'un CofteAN,
La Bergere Celtmcne
Laisepaijtreson Troupeau.
Il defeend dans /4 Prairie
SeAns quelle daignefinger le Loup peurramanger
SaBrebis la plmchérie.
Lesouvenir d'fin Berger
Jguc la Fortune cruelle
Force à vivre cloiçnê d'¿lic
Dtids un Climat EtfllrJlJr,
Cause la langueur mortelle
-..!!i Iny fait tout né^ligcY.
Tantojl cédantalaferce
Defis amoureux transports,
Elle grave sur l'etorce
Des Arbriffeaux de ces bords,
Puisse durer, puisse croistre
L'ardeur de mon jeune Amant,
Comme feront sur ce Hestre
Ces marques de mon tourment!
Tantost misant sur lefahlt
Le ??cmd'Acar:te & le fien,
Elle trouve infoportable
'u,'$ Zephirimpitoyable
En !/l/!,"t n'en laisse rien.
Quelle cruelle avanrurc,
1/ r A Dit- elle avec un forpir,
Si ce qu'a faitle Zéphir
M'est un veritable augure,
Que de si tendres amours,
Ne dureront pas toújours!
Je briferois ma Musete
S'il estoit un Iin posteur,
Et du fer de ma Houlete
Je me percerois le coeur.
A ces mots, elle repajjè
Dans sen esprit alarmé,
L'eir,A-str,ziis,l'estrit, I.-i
Î)
t,,ace
L'airyles
traits, l'ejlrit, lagrâce
De ce Berger trop atmr.
Les Op/caux de ce Bocare
SSceti,.'i-,iffnntptpootturrécccoouûteterrÓ
Ce qu'UsC'entendentchanter
Du beau Berger qui Rengage.
Ils voudraient le répeter,
Max leurplu& tendreramage
JNe~la fiauroit imiter. cette trijie Amante
Ne voit sur lherbe Îlaj/aldc
ïvlcjth'cr d'heureux Amans,
Qu'eue nesi reprefcote
Combien Cabsence d'Acante
Luycousse de doux immens.
Jamais des Bergersne viennent
De ces bords délicieux
Ou Jes dcfiwsleretiennent7
J$ueson amour curieux
Ne s'informeJices Lieux
OntdesNymphes assez, belles
Pourfaire des Infdclier.
Enfin millefois lejour
Bile veut, elle appréhendé
Tout ce que craiht &demande
Le'(pl)u"s violent amour. doitplaindre uneBergere
Si pÚlc a sdidrm.ir!
Tourqucy du plaisir etaimer
Faut-ilsefaire une affaire?
Jjjhtels Bergers en font autant
Daï;J £heureuxfiecle où nomjomwcs?
Mante quelle aime tant
Elflns -doute un Jnconfinnt
Comme tow les autres Hlmmts.
vous m'ayez fait connoistre
le plaisir que vous aura infailliblementcausé
la lecture
de l'Idille de Madame
des Houlieres, employé
dans la premiere Partie de
cette Lettre, pour vous envoyer
un autre Ouvrage
de cette illustre Personne.
En voicy un Pastoral, dont
les Vers aisez, doux & naturels
, vous feront admirer
de plus en plus la beauté
de son Génie.
EGLOGUE.
ASjifi AH berd de la Seine
SurlefAnchtnt d'un CofteAN,
La Bergere Celtmcne
Laisepaijtreson Troupeau.
Il defeend dans /4 Prairie
SeAns quelle daignefinger le Loup peurramanger
SaBrebis la plmchérie.
Lesouvenir d'fin Berger
Jguc la Fortune cruelle
Force à vivre cloiçnê d'¿lic
Dtids un Climat EtfllrJlJr,
Cause la langueur mortelle
-..!!i Iny fait tout né^ligcY.
Tantojl cédantalaferce
Defis amoureux transports,
Elle grave sur l'etorce
Des Arbriffeaux de ces bords,
Puisse durer, puisse croistre
L'ardeur de mon jeune Amant,
Comme feront sur ce Hestre
Ces marques de mon tourment!
Tantost misant sur lefahlt
Le ??cmd'Acar:te & le fien,
Elle trouve infoportable
'u,'$ Zephirimpitoyable
En !/l/!,"t n'en laisse rien.
Quelle cruelle avanrurc,
1/ r A Dit- elle avec un forpir,
Si ce qu'a faitle Zéphir
M'est un veritable augure,
Que de si tendres amours,
Ne dureront pas toújours!
Je briferois ma Musete
S'il estoit un Iin posteur,
Et du fer de ma Houlete
Je me percerois le coeur.
A ces mots, elle repajjè
Dans sen esprit alarmé,
L'eir,A-str,ziis,l'estrit, I.-i
Î)
t,,ace
L'airyles
traits, l'ejlrit, lagrâce
De ce Berger trop atmr.
Les Op/caux de ce Bocare
SSceti,.'i-,iffnntptpootturrécccoouûteterrÓ
Ce qu'UsC'entendentchanter
Du beau Berger qui Rengage.
Ils voudraient le répeter,
Max leurplu& tendreramage
JNe~la fiauroit imiter. cette trijie Amante
Ne voit sur lherbe Îlaj/aldc
ïvlcjth'cr d'heureux Amans,
Qu'eue nesi reprefcote
Combien Cabsence d'Acante
Luycousse de doux immens.
Jamais des Bergersne viennent
De ces bords délicieux
Ou Jes dcfiwsleretiennent7
J$ueson amour curieux
Ne s'informeJices Lieux
OntdesNymphes assez, belles
Pourfaire des Infdclier.
Enfin millefois lejour
Bile veut, elle appréhendé
Tout ce que craiht &demande
Le'(pl)u"s violent amour. doitplaindre uneBergere
Si pÚlc a sdidrm.ir!
Tourqucy du plaisir etaimer
Faut-ilsefaire une affaire?
Jjjhtels Bergers en font autant
Daï;J £heureuxfiecle où nomjomwcs?
Mante quelle aime tant
Elflns -doute un Jnconfinnt
Comme tow les autres Hlmmts.
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Résumé : EGLOGUE.
La lettre mentionne l'envoi d'un ouvrage pastoral et partage une idylle de Madame des Houlières. L'histoire met en scène Célimène, une bergère surveillant son troupeau. Elle se remémore un berger éloigné, ce qui cause sa langueur et son désespoir. Célimène exprime ses sentiments amoureux et ses craintes à travers des vers doux et naturels. Elle grave ses tourments sur les arbres et se plaint du zéphyr, qu'elle voit comme un mauvais présage. Elle envisage même le suicide si son amant est infidèle. Ses chants résonnent dans la vallée, touchant les autres bergers. Célimène se lamente sur l'absence de son amant et s'interroge sur les tourments de l'amour. Elle se demande si les bergers de son époque connaissent encore les plaisirs de l'amour.
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18
p. 273-275
BALADE.
Début :
Le Cavalier que vous me mandez qui se marie par amour dans / Dans ce Hameau je voy de toutes parts [...]
Mots clefs :
Hameau, Amour, Bacchus, Cérès, Hyménée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BALADE.
Le Cavalier que vous me mandez
qui se marie par amour dans
vostre Province, ne fuit pas l'avis
d'une Personne des plus spirituelles
de vostre beau Sexe. Je
parlede l'illettré Madame des
Houlieres, qui s'est déclarée sur
cette nlatÏere: par les Vers qui
suivent.
BALADE.
DAns ce HAmeAHje voy de tontes
parts
De beaux atours mainte Fillete ornée;
Je gagerois quequelque jeune Gars
Avec Catin unit sa destinée.
Elleal'oeil doux,Ile a les traits mi¡nars,.
L\iirgratieux, l'humeur point obstinée)
Maisgranddéfautgasse toussesattraits.
Pointriad'icits-Poiir belle qu'on {oiltée,
L' Amour languitlansBacchus & Cerés.
De doux propos & d'ttmottreux regards
On nesçauroitvivre toute tdnnée.
Jeunes v'aryf deviennenttoifVieillards,'
Quanileurconvientjeûner chaque journée;
Soucis p"lJàm chassentpensers çra'llaràs*
TendreJJè alors est en bref terminée;
S'il en paroiss, ce riefl qu'ad honoles.>
Far maints grands Clercs fAffaire examinée,
L'Amour languit fansBacchus & Cerés,
L'Atre entouré duntasaEnfascriards,
De Créanciers la Porte environnée,
D'untrifte hymen totales autres hasards,
Font endurerpeine d'Ame damnée,
Et donnentjoyeaivfeJ-'însbab'IUirds.
Minh'!s dont fut la tcfle couronne
Voironvoudrait transformez, en Cjprès. un tel desirpoint ne fuisétonnée,
L'Amour languit fansBacchus & Cerés.
1 - ENVOY.
V-ous, gui damourfîtivezlss Etendars,
Pointfiecroyez cauteleux Papelars3
DisansBeautésuffitpourthymenée.
Si vom voûtez, en toutfaireflorès,
'avecBeautéçrosse dot (oit donnée,
L'Amour languitsansBacchus &Cerés.
qui se marie par amour dans
vostre Province, ne fuit pas l'avis
d'une Personne des plus spirituelles
de vostre beau Sexe. Je
parlede l'illettré Madame des
Houlieres, qui s'est déclarée sur
cette nlatÏere: par les Vers qui
suivent.
BALADE.
DAns ce HAmeAHje voy de tontes
parts
De beaux atours mainte Fillete ornée;
Je gagerois quequelque jeune Gars
Avec Catin unit sa destinée.
Elleal'oeil doux,Ile a les traits mi¡nars,.
L\iirgratieux, l'humeur point obstinée)
Maisgranddéfautgasse toussesattraits.
Pointriad'icits-Poiir belle qu'on {oiltée,
L' Amour languitlansBacchus & Cerés.
De doux propos & d'ttmottreux regards
On nesçauroitvivre toute tdnnée.
Jeunes v'aryf deviennenttoifVieillards,'
Quanileurconvientjeûner chaque journée;
Soucis p"lJàm chassentpensers çra'llaràs*
TendreJJè alors est en bref terminée;
S'il en paroiss, ce riefl qu'ad honoles.>
Far maints grands Clercs fAffaire examinée,
L'Amour languit fansBacchus & Cerés,
L'Atre entouré duntasaEnfascriards,
De Créanciers la Porte environnée,
D'untrifte hymen totales autres hasards,
Font endurerpeine d'Ame damnée,
Et donnentjoyeaivfeJ-'însbab'IUirds.
Minh'!s dont fut la tcfle couronne
Voironvoudrait transformez, en Cjprès. un tel desirpoint ne fuisétonnée,
L'Amour languit fansBacchus & Cerés.
1 - ENVOY.
V-ous, gui damourfîtivezlss Etendars,
Pointfiecroyez cauteleux Papelars3
DisansBeautésuffitpourthymenée.
Si vom voûtez, en toutfaireflorès,
'avecBeautéçrosse dot (oit donnée,
L'Amour languitsansBacchus &Cerés.
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Résumé : BALADE.
Madame des Houlières a exprimé son avis sur le mariage par amour dans une ballade. Cette ballade décrit les qualités et les défauts des jeunes filles et met en garde contre les dangers de l'amour sans soutien matériel. Elle souligne que l'amour seul ne suffit pas pour un mariage heureux et durable, car il nécessite également des ressources, symbolisées par Bacchus et Cérès, représentant respectivement le vin et les récoltes. La ballade critique les mariages sans dot et met en avant les souffrances que peuvent endurer les couples sans ressources. Elle conclut en affirmant que l'amour languit sans le soutien matériel.
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19
p. 309-312
A Mr DE POINCTY, Commandant dans une des Galiotes du Roy, nommée la Cruelle. BALADE.
Début :
Vous venez de voir dans cette Seconde Partie de ma Lettre une / Preux Chevalier, sage, & de bon alloy [...]
Mots clefs :
Mr de Poincti, Alger, Mosquée, Rivage, Louis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A Mr DE POINCTY, Commandant dans une des Galiotes du Roy, nommée la Cruelle. BALADE.
Vous venez de voir dans cetre
Seconde Partie de n1a Lettre une
llelation de i\1r de Poinétî .. touchant cc qui s'cft paifé devant
Alger.. Cette Relarion eft:oic
~JreiTée à M:~d~~moif~l!e des
Houlierest C}~fl: une Fille qui a
beaucoup d'ciprlt, & de hon
gouf.l:, & qui écrit auffi bien ç11
gro ~ ER CUF1-.E
Profe que M.idame îà. Mere écrit
e11 Vers.. c•efl: beaucollp tiire.
mais des Perfonnes tres - éclai~
rées en parlent d.e cette n1a11ierr,
& on peut les croire fi1r leur pa.
role. Si fa n1Gdefl:ie .. ne s'oppo .. ,
foît pas au delfein de fes An1isl r
qui voudraient bien donner des ~
Copies de fes Ouvrages, ils fer ..
viroie11t d~ un grand ornen1ent a
111e~ Lettres. Madan1e des Hou.
Jieres a régalé de cette Balade
celuy qui avoit envoyé la Re'a.
tio11 d, Alger à Miide1noifelle fa
Fille.
..
. *
--1
J GAL/\NT. 511 r
.
l
.;· A M r D E P 0 1 N C T Y,
Co1nn1~~ndant dans une des
Galiotes du Roy, nOn1mée
la l~r11t!le.
BAL AD Eo
lteux Che'thnlier, fage:. & de hon
ll!loy)
DdiA fça.vlnns pAr Dttme Ren1mmie~
.A qui tes F ait1 donnent 4ffe~ d·employfJ
f0:e Jans t11Nef l6in d' e{lre clos & coy,
f2!,tl. d fur Alger tcmhoit Bombe enjlâmée~
Lt fin premf·er 4Jront1tnt le danger
Sur la Cruelle as bien.fait telle rage~
fl.!11 peflc-mefle., Africain .. Etrang1r,
11ofquee & Tours giCent fur le Rivageo ~ ':».
.. _ ~...-.·
-... _.
'
....__
.... ·
Dans ton rccit,, ,~Aye & flere;t ;e ""Y
No/Ire Jeun~ffe }l Vdi.ncrc ltecofttumé~~
AH cr 11u fe/ll.. Pourtllnf~ comme ie croy~
~4 telle F efte 011 n' e.flpM [Ans cffeo1,
B nlle elle efloit,. & tu tas hi.en chornmle.
DH R!!efn~ h11bi.Je in (Art dt n11wig1r~
312 ~AErRCURE Sage en Confeils,farneux par_(on courage,
Dit 9ue par toy chez le 1.Vtore léger,
1v1ofquée & Tours gifentfllr le Rivage.
~~ De cette Gent fan$ honneur& fansfoy,
P aY- cet Exploit l'audace eft rcprimtc;
P ortr la réduire à fi·t.ivre noftre Loy,
JJc(oin ferA d' Apoflres comme toy,
Tc/le œuvrc "r!eut qtl on prcfèhe à mai,2
I
armee.
On te i/crra f4ns-dr;utc rtllV ilJer
Dans autre ttnnéc att-tre infidè!le P la(~ej
Dont on dira., comme on le dit ctAlgerJ
Mofq1Jée & Tours gifcnt fnrle Rivage.
"EN\lQY.
P 1:uples d~ Alger franchement~ dite s-mayj
.De Charlcs-Q-±:int que mit en defarroy
r.~(/ "e7Jaleitr aitjfi-bien que r orage)
Ou de LOV l S quifpait vom corr_;ger,
~el e.fl plm grand, plnsvai!lant, 6~ plm
[age?
Bien mieU.'t" que notu 'Vous en pou-vcz.. .
7utrer,
Mofquée & Tours gifentfur le Rivage
Seconde Partie de n1a Lettre une
llelation de i\1r de Poinétî .. touchant cc qui s'cft paifé devant
Alger.. Cette Relarion eft:oic
~JreiTée à M:~d~~moif~l!e des
Houlierest C}~fl: une Fille qui a
beaucoup d'ciprlt, & de hon
gouf.l:, & qui écrit auffi bien ç11
gro ~ ER CUF1-.E
Profe que M.idame îà. Mere écrit
e11 Vers.. c•efl: beaucollp tiire.
mais des Perfonnes tres - éclai~
rées en parlent d.e cette n1a11ierr,
& on peut les croire fi1r leur pa.
role. Si fa n1Gdefl:ie .. ne s'oppo .. ,
foît pas au delfein de fes An1isl r
qui voudraient bien donner des ~
Copies de fes Ouvrages, ils fer ..
viroie11t d~ un grand ornen1ent a
111e~ Lettres. Madan1e des Hou.
Jieres a régalé de cette Balade
celuy qui avoit envoyé la Re'a.
tio11 d, Alger à Miide1noifelle fa
Fille.
..
. *
--1
J GAL/\NT. 511 r
.
l
.;· A M r D E P 0 1 N C T Y,
Co1nn1~~ndant dans une des
Galiotes du Roy, nOn1mée
la l~r11t!le.
BAL AD Eo
lteux Che'thnlier, fage:. & de hon
ll!loy)
DdiA fça.vlnns pAr Dttme Ren1mmie~
.A qui tes F ait1 donnent 4ffe~ d·employfJ
f0:e Jans t11Nef l6in d' e{lre clos & coy,
f2!,tl. d fur Alger tcmhoit Bombe enjlâmée~
Lt fin premf·er 4Jront1tnt le danger
Sur la Cruelle as bien.fait telle rage~
fl.!11 peflc-mefle., Africain .. Etrang1r,
11ofquee & Tours giCent fur le Rivageo ~ ':».
.. _ ~...-.·
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'
....__
.... ·
Dans ton rccit,, ,~Aye & flere;t ;e ""Y
No/Ire Jeun~ffe }l Vdi.ncrc ltecofttumé~~
AH cr 11u fe/ll.. Pourtllnf~ comme ie croy~
~4 telle F efte 011 n' e.flpM [Ans cffeo1,
B nlle elle efloit,. & tu tas hi.en chornmle.
DH R!!efn~ h11bi.Je in (Art dt n11wig1r~
312 ~AErRCURE Sage en Confeils,farneux par_(on courage,
Dit 9ue par toy chez le 1.Vtore léger,
1v1ofquée & Tours gifentfllr le Rivage.
~~ De cette Gent fan$ honneur& fansfoy,
P aY- cet Exploit l'audace eft rcprimtc;
P ortr la réduire à fi·t.ivre noftre Loy,
JJc(oin ferA d' Apoflres comme toy,
Tc/le œuvrc "r!eut qtl on prcfèhe à mai,2
I
armee.
On te i/crra f4ns-dr;utc rtllV ilJer
Dans autre ttnnéc att-tre infidè!le P la(~ej
Dont on dira., comme on le dit ctAlgerJ
Mofq1Jée & Tours gifcnt fnrle Rivage.
"EN\lQY.
P 1:uples d~ Alger franchement~ dite s-mayj
.De Charlcs-Q-±:int que mit en defarroy
r.~(/ "e7Jaleitr aitjfi-bien que r orage)
Ou de LOV l S quifpait vom corr_;ger,
~el e.fl plm grand, plnsvai!lant, 6~ plm
[age?
Bien mieU.'t" que notu 'Vous en pou-vcz.. .
7utrer,
Mofquée & Tours gifentfur le Rivage
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Résumé : A Mr DE POINCTY, Commandant dans une des Galiotes du Roy, nommée la Cruelle. BALADE.
Le texte relate un événement survenu devant Alger, extrait de la Seconde Partie d'une lettre adressée à Madame des Houlières, une femme cultivée et honorable qui écrit également des vers. Des personnes éclairées apprécient cette relation et souhaitent en obtenir des copies pour enrichir leurs lettres, à condition que Madame des Houlières n'y voie pas d'objection. Madame des Houlières a offert une ballade à l'auteur de la relation d'Alger. Cette ballade est dédiée à un chevalier sage et loyal et raconte l'histoire d'une jeune fille fidèle et courageuse malgré les dangers. Elle met en avant les valeurs de loyauté et de courage, et exhorte à réprimer l'audace des ennemis pour les soumettre à la loi. Le texte se conclut par des couplets d'Alger, exprimant des sentiments de loyauté et de dévouement, et comparant la situation à des événements historiques pour souligner la grandeur et la générosité des actions décrites.
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20
p. 171-176
BALLADE DE MADAME DES HOULIERES.
Début :
A cette Ballade irréguliere, j'en ajoûte une autre, / A Caution tous Amans sont sujets, [...]
Mots clefs :
Amants, Aimer, Jadis, Beautés, Siècle d'Amadis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BALLADE DE MADAME DES HOULIERES.
A cette Ballade irréguliere, j'en ajoûte une autre,
dans laquelle on a obſervé
toutes les régles. Quand je
voudrois vous cacher qu'elle
Pij
172 MERCURE
eft de l'illuftre Madame des
Houlieres, la fineſſe des penfées, & le tour des Vers, vous
feroient connoiftre que nous
luy devons cette agreable
& fpirituelle galanterie. Tout
ce qu'elle fait porte un caraAtere fingulier, qui la rend
inimitable.
BALLADE
DE MADAME
DES HOULIERES.
A
Caution tous Amansfontfujets,
Cette maxime en ma tefte eft écrite.
GALANT. 173
1
Pointn'ay defoypour leurs tourmens
fecrets,
· Point aupres d'eux n'ay beſoin d'Eau
benite.
Dans caurhumainprobitéplus n'abite;
Tropbien encor a-t- on les mefmes
dits
Qu'avantqu'Aftuce au mondefust
venuës
Maispour d'effets, la mode en eft
perduë,
On n'aime plus comme on aimoit jadis.
S&
Riches Atours , Tables , nombreux
Valets,
Font aujourd'huy les trois quarts
du mérite.
Sides Amansfoumis, conftans, difcrets,
r
Pij
174 MERCURE
Il eft encor, laTroupe en eftpetites
Amour d'un mois eft amour décrépite;
Amans groffiersfont les plus applaudiss
Soupirs &pleurs feroientpaſſerpour
Gruë,
Faveur eft dite auffitoft qu'obtenuë,
On n'aime plus comme on ai
moit jadis.
Sa
Jeunes Beautez en vain tendent
filets;
Les Jouvenceaux , cette engeance
maudite;
Font bande àpart ; pres des plus
doux objets,
D'eftre indolent chacunfe félicite.
Nut en amourne daigne eftre bypas
crites
GALANT. 175
Oufiparfois unde ces Etourdis
A quelquefoin s'abaiffe & s'ha
bituë,
Don de mercy, feul, il n'a pas en
veuë,
On n'aime plus comme on aimoit jadis.
Se
Tousjeunes cœursfe trouvent ainfi
faits,
Telle denrée aux Folles fe debite.
Cœurs de Barbous font unpeu moins
coquets;
Quand ilfutvieux, le Diablefut
Hermites
Mais rien chez eux à tendresse n'inwitei
Parmaints Hyvers, defirs font refroidiss
Par mauxfréquens, humeur devient
bouruë.
Piiij
176 MERCURE
Quand unefois on a teftc chenuë,
On n'aime plus comme on ai
moit jadis.
EN VOY.
Filsde Vénus, fonge à tes intérefts
Le voy changer l'Encens en Camonflets,
Tout eft perdu,fi ce train continüe;
Ramene- nous le Siecle d'Amadis;
Il eft honteux qu'en Cour d'attraits
pourvene,
Oùpoliteſſe au comble eſt parvenüe,
On n'aime plus comme on aimoit jadis.
dans laquelle on a obſervé
toutes les régles. Quand je
voudrois vous cacher qu'elle
Pij
172 MERCURE
eft de l'illuftre Madame des
Houlieres, la fineſſe des penfées, & le tour des Vers, vous
feroient connoiftre que nous
luy devons cette agreable
& fpirituelle galanterie. Tout
ce qu'elle fait porte un caraAtere fingulier, qui la rend
inimitable.
BALLADE
DE MADAME
DES HOULIERES.
A
Caution tous Amansfontfujets,
Cette maxime en ma tefte eft écrite.
GALANT. 173
1
Pointn'ay defoypour leurs tourmens
fecrets,
· Point aupres d'eux n'ay beſoin d'Eau
benite.
Dans caurhumainprobitéplus n'abite;
Tropbien encor a-t- on les mefmes
dits
Qu'avantqu'Aftuce au mondefust
venuës
Maispour d'effets, la mode en eft
perduë,
On n'aime plus comme on aimoit jadis.
S&
Riches Atours , Tables , nombreux
Valets,
Font aujourd'huy les trois quarts
du mérite.
Sides Amansfoumis, conftans, difcrets,
r
Pij
174 MERCURE
Il eft encor, laTroupe en eftpetites
Amour d'un mois eft amour décrépite;
Amans groffiersfont les plus applaudiss
Soupirs &pleurs feroientpaſſerpour
Gruë,
Faveur eft dite auffitoft qu'obtenuë,
On n'aime plus comme on ai
moit jadis.
Sa
Jeunes Beautez en vain tendent
filets;
Les Jouvenceaux , cette engeance
maudite;
Font bande àpart ; pres des plus
doux objets,
D'eftre indolent chacunfe félicite.
Nut en amourne daigne eftre bypas
crites
GALANT. 175
Oufiparfois unde ces Etourdis
A quelquefoin s'abaiffe & s'ha
bituë,
Don de mercy, feul, il n'a pas en
veuë,
On n'aime plus comme on aimoit jadis.
Se
Tousjeunes cœursfe trouvent ainfi
faits,
Telle denrée aux Folles fe debite.
Cœurs de Barbous font unpeu moins
coquets;
Quand ilfutvieux, le Diablefut
Hermites
Mais rien chez eux à tendresse n'inwitei
Parmaints Hyvers, defirs font refroidiss
Par mauxfréquens, humeur devient
bouruë.
Piiij
176 MERCURE
Quand unefois on a teftc chenuë,
On n'aime plus comme on ai
moit jadis.
EN VOY.
Filsde Vénus, fonge à tes intérefts
Le voy changer l'Encens en Camonflets,
Tout eft perdu,fi ce train continüe;
Ramene- nous le Siecle d'Amadis;
Il eft honteux qu'en Cour d'attraits
pourvene,
Oùpoliteſſe au comble eſt parvenüe,
On n'aime plus comme on aimoit jadis.
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Résumé : BALLADE DE MADAME DES HOULIERES.
Madame des Houlières compose une ballade régulière, célèbre pour la finesse de ses pensées et la qualité de ses vers. Elle y explore l'évolution des mœurs amoureuses, déplorant la disparition de l'amour authentique au profit des préoccupations matérielles. Les strophes mettent en lumière comment les richesses, les apparences et les convenances sociales ont supplanté les sentiments sincères. L'auteur critique les amours éphémères et les comportements superficiels, exprimant un regret profond face à cette transformation. La ballade se conclut par un appel à revenir à un amour plus pur et authentique, comparable à celui du siècle d'Amadis.
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21
p. 181-184
REPONSE DE Me DES HOULLIERES, A Mr le Duc de S. Aignan.
Début :
Cette Réponse en a attiré une autre que j'ajoûte icy. / Duc plus vaillant que ces fiers Paladins, [...]
Mots clefs :
Chevalerie, Preux, Écriture, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE DE Me DES HOULLIERES, A Mr le Duc de S. Aignan.
Cette Réponſe en a attiré
une autre que j'ajoûte icy.
Elle eft encore de Madame
des Houlieres.
REPONSE DE M
DES HOULLIERES,
AMrle Duc de S. Aignan.
D'
VCplus vaillant que cesfiers
Paladins,
QuideGéans cinqueſtoient les Armures;
182 MERCURE
Ducplus galant que n'eftoient Gré.
nadins,
Point contre vous nefont mes Ecritures.
Grand tort aurois de blafonner vos
feux.
Et qui nefçait, beau Sire, je vous
prie,
Qu'enfait d'amour & de Chevalerie
Onques ne fut plus véritable
Preux?
S&
Vous pourfendez vousfeul quatre
Affaffins,
Vousreparez les torts &les injuress
Feriez encerplus d'amoureux larcins
QueJouvenceaux à blondes chevelures.
Cequejadisfit le beau Tenébreux,
Aupres de vous n'eft que badinerie;
GALANT. 183
D'encombriers vousfortezfansfurie,
Onques ne fut plus véritable Preux.
25
Iamais l'Aurore aux doigts incarnadins,
Auxjours brillans nechange nuits
obfcares,
Quecault amour, &Mars aux airs
mutins
Vous n'invoquiezpour avoirAvantures.
You bravez tout; malgré les ans
nombreux
Qui volontiers empefchent qu'on ne
rie,
Avez d'un Fils augmenté voftre
Hoirie.
Onques ne fut plus véritable
Preux.
184 MERCURE
ENVOY.
Quepuiffiez- vous, Chevalier valeureux,
En tout Combat, en Butin amoureux,
Ne vous douloir jamais de tromperie;
Et qu'à l'envy chez nos derniers
Neveux,
Lifant vos Faits, hautement on s'écrie,
Onques ne fut plus véritable
Preux.
une autre que j'ajoûte icy.
Elle eft encore de Madame
des Houlieres.
REPONSE DE M
DES HOULLIERES,
AMrle Duc de S. Aignan.
D'
VCplus vaillant que cesfiers
Paladins,
QuideGéans cinqueſtoient les Armures;
182 MERCURE
Ducplus galant que n'eftoient Gré.
nadins,
Point contre vous nefont mes Ecritures.
Grand tort aurois de blafonner vos
feux.
Et qui nefçait, beau Sire, je vous
prie,
Qu'enfait d'amour & de Chevalerie
Onques ne fut plus véritable
Preux?
S&
Vous pourfendez vousfeul quatre
Affaffins,
Vousreparez les torts &les injuress
Feriez encerplus d'amoureux larcins
QueJouvenceaux à blondes chevelures.
Cequejadisfit le beau Tenébreux,
Aupres de vous n'eft que badinerie;
GALANT. 183
D'encombriers vousfortezfansfurie,
Onques ne fut plus véritable Preux.
25
Iamais l'Aurore aux doigts incarnadins,
Auxjours brillans nechange nuits
obfcares,
Quecault amour, &Mars aux airs
mutins
Vous n'invoquiezpour avoirAvantures.
You bravez tout; malgré les ans
nombreux
Qui volontiers empefchent qu'on ne
rie,
Avez d'un Fils augmenté voftre
Hoirie.
Onques ne fut plus véritable
Preux.
184 MERCURE
ENVOY.
Quepuiffiez- vous, Chevalier valeureux,
En tout Combat, en Butin amoureux,
Ne vous douloir jamais de tromperie;
Et qu'à l'envy chez nos derniers
Neveux,
Lifant vos Faits, hautement on s'écrie,
Onques ne fut plus véritable
Preux.
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Résumé : REPONSE DE Me DES HOULLIERES, A Mr le Duc de S. Aignan.
Madame des Houllières adresse un poème au Duc de Saint-Aignan, le comparant à des paladins et des géants pour souligner sa vaillance et sa galanterie. Elle affirme que ses écrits ne contiennent aucune critique à son égard et reconnaît ses qualités en matière d'amour et de chevalerie. Elle le décrit comme un preux véritable, capable de défendre des assassins, de réparer les torts et les injures, et de commettre des larcins amoureux. Elle mentionne qu'il invoque l'amour et Mars pour des aventures, bravant tout malgré son âge avancé. Le poème se conclut par une louange à son courage et à ses exploits, affirmant qu'il ne connaît jamais la tromperie et que ses faits seront célébrés par les générations futures. Elle note également qu'il a augmenté sa descendance en ayant un fils.
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22
p. 230-233
TROISIEME BALLADE DE MADAME DES HOULIERES, A Mr le Duc de S. Aignan.
Début :
Los immortel que parfait héroïque [...]
Mots clefs :
Chevalerie, Hommes, Opinion, Arlequin, Musulman
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texteReconnaissance textuelle : TROISIEME BALLADE DE MADAME DES HOULIERES, A Mr le Duc de S. Aignan.
ROISIEME BALLADE
DE MADAMEpolk'Q
DES HOULIERES
AMile Duc de S. Aignar.
Osimmortelqueparfaithéroï.- Lo
que
Chevalerieentouslieux acqueroit,
Vousfait aimer ce tempshyperbolique,
Quantest de moy, cequiplus mien
plairait,
Cen'estcombat, vesture magnifique,
Tournoyfameux , mais bien Amour
antique,
Donitrifte mortfeule voyoit le bour.
Ben Chevalier , que tout craint& revére,
Ainfile monde enfentimens difere
Opinion chez les Hommes fait
tout.
GALANT 231
Sa
L'antitde tout ; l'autre mélancolique
D'Arlequin mefine en mille ans ne riaaroitsUNOH,284
L'unpourjouerfaitdevenir hétique
Son train & luy Pautre ne tracqueroit
Pourmines d'orfa verve Poëtique.
L'un detoute œuvre entreprend la Critique,
Etfaitfouventconte à dormir debout,
L'autre àfon gréréglanile Miniftere,
Deferéglerne s'embaraffe guére;
Opinion chez les Hommesfait
tout.
S&
Espoirdegainfaitfaire auxflots la
nique,
Défir de gloire enpérilleux endroit
ConduitGuerriers.. Naturepacifique
AuxMagiftrats met en tefte le Droit.
Ambitionfait que le coffre onpique.
232 MERCURE
Vanitefait que Philofopheexplique
Commenttoutvient , en quoy routfe
réfout.
Chaque Mortelcoiffédefa chimère,
Croit à part-foy que mieux onnepeut
faire;
Opinion chez les Hommes fait
tour. A hos SOLE SHOT
$2
kreolderh
Nonmoinsdiverfe enchaque République
Eftla Coûtume; icypunir on voit
Sœur avecquifon Frereprévarique,
Et la Perfane enfon Lit le reçoit.
Germainsfontcas delaliqueur Bặchique,
Le Musulman en défendlapratique.
Subtil larcin Lacedémone alyour.
Où le Soleilmontefur l'Hémisphere ,
Parpiété le Fils meurtritfon Peres
Opinion chez les Hommes fait
tout.
GALANT. 233
tot (on SEN VOYEU
DrC, dontle los vole dufein Perfique
Iufqu'où Phébusfinitſon touroblique,
De mon Germainpoint nefçavezle
goût.
Groffe Abbaie à la Mitre ilpréfere,
Trop lourd, dit- it, eftfacréCaractere.
Opinion chez les Hommes fait
tour
DE MADAMEpolk'Q
DES HOULIERES
AMile Duc de S. Aignar.
Osimmortelqueparfaithéroï.- Lo
que
Chevalerieentouslieux acqueroit,
Vousfait aimer ce tempshyperbolique,
Quantest de moy, cequiplus mien
plairait,
Cen'estcombat, vesture magnifique,
Tournoyfameux , mais bien Amour
antique,
Donitrifte mortfeule voyoit le bour.
Ben Chevalier , que tout craint& revére,
Ainfile monde enfentimens difere
Opinion chez les Hommes fait
tout.
GALANT 231
Sa
L'antitde tout ; l'autre mélancolique
D'Arlequin mefine en mille ans ne riaaroitsUNOH,284
L'unpourjouerfaitdevenir hétique
Son train & luy Pautre ne tracqueroit
Pourmines d'orfa verve Poëtique.
L'un detoute œuvre entreprend la Critique,
Etfaitfouventconte à dormir debout,
L'autre àfon gréréglanile Miniftere,
Deferéglerne s'embaraffe guére;
Opinion chez les Hommesfait
tout.
S&
Espoirdegainfaitfaire auxflots la
nique,
Défir de gloire enpérilleux endroit
ConduitGuerriers.. Naturepacifique
AuxMagiftrats met en tefte le Droit.
Ambitionfait que le coffre onpique.
232 MERCURE
Vanitefait que Philofopheexplique
Commenttoutvient , en quoy routfe
réfout.
Chaque Mortelcoiffédefa chimère,
Croit à part-foy que mieux onnepeut
faire;
Opinion chez les Hommes fait
tour. A hos SOLE SHOT
$2
kreolderh
Nonmoinsdiverfe enchaque République
Eftla Coûtume; icypunir on voit
Sœur avecquifon Frereprévarique,
Et la Perfane enfon Lit le reçoit.
Germainsfontcas delaliqueur Bặchique,
Le Musulman en défendlapratique.
Subtil larcin Lacedémone alyour.
Où le Soleilmontefur l'Hémisphere ,
Parpiété le Fils meurtritfon Peres
Opinion chez les Hommes fait
tout.
GALANT. 233
tot (on SEN VOYEU
DrC, dontle los vole dufein Perfique
Iufqu'où Phébusfinitſon touroblique,
De mon Germainpoint nefçavezle
goût.
Groffe Abbaie à la Mitre ilpréfere,
Trop lourd, dit- it, eftfacréCaractere.
Opinion chez les Hommes fait
tour
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Résumé : TROISIEME BALLADE DE MADAME DES HOULIERES, A Mr le Duc de S. Aignan.
La 'Troisième Ballade' de Madame Polk'Q des Houlières examine les diverses opinions et comportements humains à travers différentes époques et contextes. Le texte commence par évoquer la chevalerie et l'amour antique, mettant en lumière les différences d'opinions entre les hommes, illustrées par des exemples contrastés de chevaliers. Il explore les motivations humaines telles que l'espoir de gain, le désir de gloire et l'ambition, qui poussent les guerriers à prendre des risques. Le poème mentionne également la nature pacifique des magistrats et l'influence de l'ambition et de la vanité sur les philosophes, soulignant que chaque individu est guidé par ses propres chimères et convictions. Le texte souligne la diversité des coutumes et des lois dans différentes républiques, où les punitions et les comportements varient considérablement. Par exemple, une sœur peut être punie pour avoir trahi son frère, tandis qu'un fils peut blesser son père. Les Germains pratiquent la liqueur bachique, les Musulmans interdisent certaines pratiques, et les Lacédémoniens sont subtils dans leurs larcins. En Orient, la piété peut conduire un fils à blesser son père. Enfin, le poème se termine par une réflexion sur les goûts personnels et les préférences, illustrée par un personnage qui préfère une grosse abbaye à la mitre, trouvant ce dernier caractère trop lourd. Le texte répète à plusieurs reprises que 'l'opinion chez les Hommes fait tout', soulignant l'importance des perceptions et des croyances individuelles dans la formation des comportements et des sociétés.
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23
p. 40-41
REPONSE DE MADAME DES HOULIERES, A Mr LE DUC DE S. AIGNAN.
Début :
Quand vous me cedez la Victoire, [...]
Mots clefs :
Victoire, Combat
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texteReconnaissance textuelle : REPONSE DE MADAME DES HOULIERES, A Mr LE DUC DE S. AIGNAN.
REI>ONSE DE MADAME.
DES HOULIERES~
A MI LE Duc
D E S. A I G N A N~ •
Vantl VOIU me ceàez 111 n..;
Boire,
Yf/#4 vol# c<J11vrez,, d'Nne
g/ojre , .
-
•
·-"---
• -
GALANT.. 4r
Dt vojlre Madrigal tout le monde tj1
charmé. ..
Eji.ce airifi d'1tn comhat qu'on cede
l,avanta,ge ,
.f!J....N' on Je dit vAincu, defarmé?
On connoijl hien qu'à ce langage
You.s t1'cjles f M ACCOÛtumé.
DES HOULIERES~
A MI LE Duc
D E S. A I G N A N~ •
Vantl VOIU me ceàez 111 n..;
Boire,
Yf/#4 vol# c<J11vrez,, d'Nne
g/ojre , .
-
•
·-"---
• -
GALANT.. 4r
Dt vojlre Madrigal tout le monde tj1
charmé. ..
Eji.ce airifi d'1tn comhat qu'on cede
l,avanta,ge ,
.f!J....N' on Je dit vAincu, defarmé?
On connoijl hien qu'à ce langage
You.s t1'cjles f M ACCOÛtumé.
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24
p. 193-201
EPITRE DE MADAME DES HOULIERES, AU ROY.
Début :
Je viens au Voyage que l'opiniâtreté des Espagnols a / Pourquoy chercher une nouvelle gloire ? [...]
Mots clefs :
Gloire, Lauriers, Exploits, Conquérants, Guerre, Paix
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texteReconnaissance textuelle : EPITRE DE MADAME DES HOULIERES, AU ROY.
Je viens au Voyage que
l'opiniâtreté des Efpagnols a
forcé le Royde faire en Flandre. Je vay vous en donner
un détail , non pas des couchées & du fejour de Sa Majeſté en chaque lieu, mais de
tout ce qui s'est fait pendant
ce Voyage, & des Nouvelles
que ce Monarque a reçeuës
May 1684.
R
1
194 MERCURE
de fes Armées de terre & de
mer, & de fes Ambaffadeurs
dans les Cours Etrangeres,
avec une exacte defcription
de fes Camps. En mefme
temps qu'on apprit que fon
départ eftoit réfolu , on vit
paroiftre des Vers qui méritentbien voftre curiofité. En
voicy de Madame des Houlieres. Son nom fuffit pour
vous préparer à une lecture
des plus agréables.
GALANT. 195
25525-522555:25252
EPITRE
DE MADAME
DES HOULIERES,
AU ROY.
Ourquoy chercher une nouvelle
gloire?
Po
vos Lauriers goûtez un doux Sousves
reposi
"Affez d'Exploits d'immortelle mémoire
Vousfontpafferles antiques Héros.
Pourvous, grand Roy, pour le bien
dela France,
Que refte-t-ilencore àfouhaiter?
Vosfoins chez elle ont remis l'abondance;
1
Rij
196 MERCURE
Voftre valeur qui pourroit tout dome
pter,
La rend terrible aux Nations étrang
ges,
Et quelque loin qu'on porte les
Louanges,
Iln'en eftpaint qui vous puiſſent
flater.
$2
Avous chanter nos voixfont tou-
• jours preftes;
Maisquand nos Vers àla Postérité
Pourroient vous peindre auſſi grand
que vous eftes,
Quand de vos Loix ils diroient l'é
quité,
De voftre Bras les rapides conqueftes,
De voftre Esprit la noble activité,
De voſtreabordle charme inévitable,
Quelle enferoitpour vous l'utilité?
GALANT. 197
Lors que le vray paroiſt peu vraySemblable,
Iln'afurnous que peu d'autorité.
22
Ces Conquérans qu'eurent Rome &
la Gréce,
Ccs Demy. Dieuxfur centLyres chantez,
Onteu le fortque trop de gloire laiffe,
On les a crusfervilementflatez.
Tantde vertus qu'en eux l'Hiftoire
affemble,
Eff, difoit- on, leprix de leurs bienfaits;
Etfi vousfentfous qui l'Univers tremble,
N'euffiezplusfait qu'ils n'ontfait
tousenſemble
On douteroit encor de leurs hauts
Faits
Rüj
198 MERCURE
SS
Deleur valeurlavostre nous affure,
Vous la rendez croyable en l'ifaçants
Unvelfecours chez la Racefuture
Sera pour vous unfecours impuif
Sant..
Quelques efforts que la Naturefaffe
Pour les Héros quefa mainformera,
Loin d'en trouver quelqu'un qui
vous efface,
Famais aucun ne vous égalera.
22
N'allez doncplus expofer une vie
D'où le bonheurde l'Univers dépends
Voyezla Paix, de tous les biensfui
vie,
Quidans lesbras des Plaifirs vom
attend;"
Epargnez-nous de mortelles allar
mess
GALANT: 19.
Oùcourez-vousparla Gloire animé
Si la Victoire apour vous tant de
charmes,
Vouspouvez vaincre icyfans eftre
; armé.
N'appellez point une indigne foibleſſe
Quelques momens donnez à la tendreffe;
Les plus grands Cœurs n'ont pas le
moins aimé.
S2
Mais aux trævaux de la fiere BelLonne,
F'oppoſe en vain le repos le plus
doux.
Les faux plaifirs que l'oifiveté
donne,
Nefontpas faits pour un Roy comme
vem,
Rij
200 MERCURE
Inftruit de tout, appliquéfans relâche,
Et toûjoursgranddans les moindres
Lorsprojets.
que la Paix aux périls vous
arrache,
Une autre gloire àſon tour vou
attache,
Et vous immole au bien de vos
Sujets.
Se
Ainfi l'on voit le Maistre du Tonnerre,
Diverſement occupé dans les Cieux;
Tantoft vainqueur dans l'infolente
Guerre
Quifitpérir lesTitansfuricux;
Tantoft veillant au bonheur de la
Terre,
Porterpartout un regard curieux,
Y rétablir le calme, l'innocence,
GALANT. 201
Eftredetous la crainte, l'eſpérance,
Etleplusgrand, &le meilleur des
Dieux.
SS
Craint, adoré..... Mais j'entens la
Victoire
Qui vous appelle à des Exploits
nouveaux.
Que de hauts Faits vont groffir
voftre Hiftoire!
Partez, courez à des deftins fi beaux.
Je voy l'Eſpagne aux Traitez infidelle
DefesPaispayerfesattentats;
Je voy vos coups détruire les Etats
Dufier Voifin quifoûtientfa querelle;
Etje vous voy vainqueur en cent
Combats,
Donner la Paix, & la rendre eter
netle.
l'opiniâtreté des Efpagnols a
forcé le Royde faire en Flandre. Je vay vous en donner
un détail , non pas des couchées & du fejour de Sa Majeſté en chaque lieu, mais de
tout ce qui s'est fait pendant
ce Voyage, & des Nouvelles
que ce Monarque a reçeuës
May 1684.
R
1
194 MERCURE
de fes Armées de terre & de
mer, & de fes Ambaffadeurs
dans les Cours Etrangeres,
avec une exacte defcription
de fes Camps. En mefme
temps qu'on apprit que fon
départ eftoit réfolu , on vit
paroiftre des Vers qui méritentbien voftre curiofité. En
voicy de Madame des Houlieres. Son nom fuffit pour
vous préparer à une lecture
des plus agréables.
GALANT. 195
25525-522555:25252
EPITRE
DE MADAME
DES HOULIERES,
AU ROY.
Ourquoy chercher une nouvelle
gloire?
Po
vos Lauriers goûtez un doux Sousves
reposi
"Affez d'Exploits d'immortelle mémoire
Vousfontpafferles antiques Héros.
Pourvous, grand Roy, pour le bien
dela France,
Que refte-t-ilencore àfouhaiter?
Vosfoins chez elle ont remis l'abondance;
1
Rij
196 MERCURE
Voftre valeur qui pourroit tout dome
pter,
La rend terrible aux Nations étrang
ges,
Et quelque loin qu'on porte les
Louanges,
Iln'en eftpaint qui vous puiſſent
flater.
$2
Avous chanter nos voixfont tou-
• jours preftes;
Maisquand nos Vers àla Postérité
Pourroient vous peindre auſſi grand
que vous eftes,
Quand de vos Loix ils diroient l'é
quité,
De voftre Bras les rapides conqueftes,
De voftre Esprit la noble activité,
De voſtreabordle charme inévitable,
Quelle enferoitpour vous l'utilité?
GALANT. 197
Lors que le vray paroiſt peu vraySemblable,
Iln'afurnous que peu d'autorité.
22
Ces Conquérans qu'eurent Rome &
la Gréce,
Ccs Demy. Dieuxfur centLyres chantez,
Onteu le fortque trop de gloire laiffe,
On les a crusfervilementflatez.
Tantde vertus qu'en eux l'Hiftoire
affemble,
Eff, difoit- on, leprix de leurs bienfaits;
Etfi vousfentfous qui l'Univers tremble,
N'euffiezplusfait qu'ils n'ontfait
tousenſemble
On douteroit encor de leurs hauts
Faits
Rüj
198 MERCURE
SS
Deleur valeurlavostre nous affure,
Vous la rendez croyable en l'ifaçants
Unvelfecours chez la Racefuture
Sera pour vous unfecours impuif
Sant..
Quelques efforts que la Naturefaffe
Pour les Héros quefa mainformera,
Loin d'en trouver quelqu'un qui
vous efface,
Famais aucun ne vous égalera.
22
N'allez doncplus expofer une vie
D'où le bonheurde l'Univers dépends
Voyezla Paix, de tous les biensfui
vie,
Quidans lesbras des Plaifirs vom
attend;"
Epargnez-nous de mortelles allar
mess
GALANT: 19.
Oùcourez-vousparla Gloire animé
Si la Victoire apour vous tant de
charmes,
Vouspouvez vaincre icyfans eftre
; armé.
N'appellez point une indigne foibleſſe
Quelques momens donnez à la tendreffe;
Les plus grands Cœurs n'ont pas le
moins aimé.
S2
Mais aux trævaux de la fiere BelLonne,
F'oppoſe en vain le repos le plus
doux.
Les faux plaifirs que l'oifiveté
donne,
Nefontpas faits pour un Roy comme
vem,
Rij
200 MERCURE
Inftruit de tout, appliquéfans relâche,
Et toûjoursgranddans les moindres
Lorsprojets.
que la Paix aux périls vous
arrache,
Une autre gloire àſon tour vou
attache,
Et vous immole au bien de vos
Sujets.
Se
Ainfi l'on voit le Maistre du Tonnerre,
Diverſement occupé dans les Cieux;
Tantoft vainqueur dans l'infolente
Guerre
Quifitpérir lesTitansfuricux;
Tantoft veillant au bonheur de la
Terre,
Porterpartout un regard curieux,
Y rétablir le calme, l'innocence,
GALANT. 201
Eftredetous la crainte, l'eſpérance,
Etleplusgrand, &le meilleur des
Dieux.
SS
Craint, adoré..... Mais j'entens la
Victoire
Qui vous appelle à des Exploits
nouveaux.
Que de hauts Faits vont groffir
voftre Hiftoire!
Partez, courez à des deftins fi beaux.
Je voy l'Eſpagne aux Traitez infidelle
DefesPaispayerfesattentats;
Je voy vos coups détruire les Etats
Dufier Voifin quifoûtientfa querelle;
Etje vous voy vainqueur en cent
Combats,
Donner la Paix, & la rendre eter
netle.
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Résumé : EPITRE DE MADAME DES HOULIERES, AU ROY.
En mai 1684, le roi entreprit un voyage en Flandre, motivé par la résistance des Espagnols. Le texte détaille les événements et les nouvelles reçues par le monarque durant ce mois. Il mentionne les armées de terre et de mer, ainsi que les ambassadeurs présents dans les cours étrangères. Une description précise des camps est également fournie. À l'annonce du départ du roi, plusieurs vers furent publiés, dont une épître de Madame des Houlières adressée au roi. Cette épître célèbre les exploits du roi, sa bravoure et les bienfaits qu'il apporte à la France. Elle exprime le souhait que le roi trouve un repos mérité après ses conquêtes et souligne que ses actions rendent la France prospère et redoutable pour les nations étrangères. Madame des Houlières reconnaît la difficulté de décrire pleinement la grandeur du roi et compare ses exploits à ceux des anciens héros. Elle encourage le roi à apprécier la paix et les plaisirs, tout en reconnaissant que ses devoirs l'appellent à de nouveaux exploits. L'épître conclut en évoquant la victoire du roi sur l'Espagne et ses ennemis, ainsi que sa capacité à établir une paix durable.
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25
p. 22-34
EPITRE CHAGRINE DE MADAME DES HOULIERES A MADEMOISELLE ***
Début :
Les disputes où le brillant de l'esprit se fait paroistre, / Quel espoir vous séduit ? Quelle gloire vous tente ? [...]
Mots clefs :
Bel esprit, Ouvrages, Cabinet, Lire, Auteur, Pièce, Renommée, Cour, Science, Savoir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE CHAGRINE DE MADAME DES HOULIERES A MADEMOISELLE ***
t qu'ils eftoient du bon
Party.
Les difputes où le brillant
de l'efprit fe fait paroiftre,
font toûjours fort agreables;
cepédant fi nous en croyons
une Illuftre de vostre fexe,
il n'y a rien qui foit plus à
craindre , que de s'acquérir
le nom de bel Efprit. Madame des Houlieres , dont
tous les Ouvrages font fi
eftimez , a traité cette matiere avec un agrément qui
vous charmera. C'eft affez
GALANT 23
que de vous l'avoir nommée,
pour vous faire attendre de
la lecture de ce dernier, tout
le plaifir que vous ont donné
les autres.
25522-52S2S32 23SS
EPITRE CHAGRINE
DE MADAME DES HOULIERES
AMADEMOISELLE ***
Velefpoir vous feduit? Quelle
Ordegloire voustente?
Quelcaprice! àquoypensez vous?
Voulez- vous devenirfçavante?
Hélas ! dubel Efpritfçavez vous les
dégoufts?
Cenomjadisfibeau,firevcréde tous,
24 MERCURE
N'a plus rien, aimable Amarante,
Ny d'honorable ny de doux.
22.
Si-toftqueparla voix commune
De ce titre odieux onſetrouve charge,
De toutes les vertus n'en manquaft- il
pas-une,
Suffit qu'en bel Esprit on vous ait:
érigé,
Pour ne pouvoirprétendre à la moindre Fortune.
$2
Jefeay bien quele Ciel afçû vous departir
Cequifoûtient l'éclat d'uneilluftre
naiſſance,
Quefans espoirde récompenſe
Vous ne travaillerez quepourvous
divertir.
C'est un malheurde moins, mais il en
eftiani d'autres,
Dont
GALANT 25
Donton nepeutfe garantir,
Queje vous verrayrepentir
D'avoirmoins écouté mes raisons que
les veftres.
S&
Pourrez- vous toûjours voir voſtre
Cabinetplein
Etde Pédans & de Poëtes,
Qui vousfatigueront avec unfront
ferein
Desfottifes qu'ils aurontfaites?
Pourrez- vousfupporter qu'un Fat de
qualité,
Quifçait à peine lire , &qu'un caprice guide,
De tous vos Ouvrages décide?
Vnefpr t demalignité
Dansle mondea fçûfe répandre.
On achete un bon Livre , afin de s'en
moquer,
Novembre 1684. C
26 MERCURE
C'eft des pluslongs travaux lefruit
qu'ilfautattendre;
Perfonne nelit pour apprendre,
On nelit quepour critiquer.
Vousricz ! vous croyez mafrayeur
chimérique.
L'amourpropre vous dit tout bas
Queje vousfais grand tort, que vous
ne devez pas
Du plus rude Cenfeur redouter la critique.
Eb- bien confiderez que dans chaque
Maifon
Où vous aura conduit un importun
ufage,
Dés qu'un Laquais aura prononcé
voftre nom,
C'eft unbel Efprit, dira- t- on,
Changeons de voix & de langage.
•
GALANT. 27.
$2
Alorsfur unprécieuxton,
Des plus grands mots faiſant un
affemblage,
On ne vous parlera que d'Ouvrages
nouveaux,
On vous demandera ce qu'il faut
qu'on enpenfe,
Enfaceon vous dira que les voftres
font beaux,
Et l'on pouffera l'imprudence
Infques àvouspreffer d'en dire des
morceaux.
S2
Si tout voflre difcours n'eft obfcur,
emphatique,
Onfe dira tout bas , C'eſt- là ce bel
Efprit!
Tout commeune autre elle s'explique,
On entend tout ce qu'elle dit.
Cij
28 MERCURE
Se
Irez- vous voirjouer une Piece nouvelle,
Ilfaudrapourl' Autheur eftre pleine
d'égards;
Il expliquera tout , mines , geftes,
regards;
Etfifa Piéce n'est pas belle,
Il vous imputera tout ce qu'on dira
d'elle,
Et defa colere immortelle
Il vous faudra courir tous les bazards.
Sa
Mais , me répondrez vous , fortez
d'inquiétude,
Neprenez point pour moy d'inu ,
tiles frayeurs;
Je me déroberayfans peine à ces
malheurs,
Enévitant la folle multitude.
GALANT. 29
$2
Ileft vray ; mais commentpourrezvous éviter
Les chagrins qu'à la Cour un bel
Esprit attire?
Vous ne voulez pas la quiters
Cependantl'air qu'on y respire
Eft mortelpourles Gens quife mêlent
d'écrire.
A réver dans un coin onfe trouve
réduit;
Cen'estpointun contepour rire.
Dés que la Renomée aurafemé le bruit
Que vousfçavez toucher la Lyre,
Hommes , Femmes , tout vous
craindra,
Hommes, Femmes,tout vousfuira,
Parce qu'ils nesçauront en mille ans
que vous dire.
C iij
30 MERCURE
$2
Ils ont là- defusdes travers
Quinepeuventfouffrir d'excuses;
Ilspenfent, quandon a commerce avec
les Mufes,
Qu'on nefçaitfaire que des Vers.
$2
Ce que prêtela Fable à lahaute Eloquence,
Ce que l'Hiftoire a consacré,
Ne vautjamais rien à leur grés
Ce qu'onfait plus qu'eux les
offenfe.
S&
On dirait àles voir, de l'airprésomptueux
Dont ils s'empreffent pour entědre
Des Vers qu'on ne lit pointpour
eux,
Qu'à déciderdetout ils ont droit de
prétendre.
GALANT 31
Surce dehors trompeur onne doitpoint
compter;
Bienfouventfans les écouter,
Plusfouventfansyrien coprendre,
On les voit les blâmer, on les voitles
défendre.
Quelquesfauxbrilläs bien placez
Toute la Piéce eft admirable;
Unmotleur déplaift, c'eft affez,
Toute la Piéce eft déteftable.
S&
Dans ladébanche & dans lejeu
nourris,
Onles voit avec m'fme audace
Parler&d'Homere & d'Horace,
Comparerleurs divins Ecrits,
Confondreleurs beautez, leurtour,
leurs caracteres
Siconnus&fidiférens,
Fraiter des Ouvrages fi grands
Debadinages, de chimeres,
Cüiij
32 MERCURE
Et cruels ennemis des Langues Etran
geres,
Eftre orgueilleux d'eftre ignorans.
S2
Quelques Seigneurs reftez d'une
Cour plus galante,
Etmoins dure aux Autheurs
d'aujourd'huy,
que celle
Sontencore, il est vray, legenéreux
appuy
Dela Science étonnée &mourante;
Maispourcombien detemps aurezvousleurfecours?
Hélas !j'enpâlis, j'enfriſſonne.
Les trois fitales Sœurs qui n'épargnentperfonne,
Sontpreftes à couper la trame deleurs
jours.
$2
Queferez- vous alors ? Vous rougirez
fansdoute
GALANT. 33
Detout l'efpritque vous aurcz.
Amarante, vous chanterez,
Sans queperfonne vous écoute.
Plus d'un exemple vous répond
Desmalheurs dont icy je vous ay menacée.
Lefçavoir nuit à tout, la mode en est
paffée;
Oncroit qu'unbel Efprit nefçauroit
eftre bon.
S2
Detant de veritez confervezla mémoire;
Qu'ellesfervent à vaincre un aveugle défir,
Necherchez plus unefrivolegloire
Quicaufe tant depeine, &fipeude
plaifir.
Fe la connois, &vous m'en pouvez
croire.
Jamais dinsHipocréne on nem'auroit
và boires
34 MERCURE
Si le Cielm'custlaiffée enpouvoirde
choifir;
Mais hélas! defonfortperfonnen'est
le Maistre,
Lepanchant denos cœurs est toûjours
violent.
J'ayfçufaire des Vers, avant quede
connoiftre
Les chagrins attachez à ce maudit
talent.
Vous que le Cicl n'a point fait
naiftre
Avecce talent queje hais,
Croyez- en mesconfeils, ne l'acqucrez
jamais.
Party.
Les difputes où le brillant
de l'efprit fe fait paroiftre,
font toûjours fort agreables;
cepédant fi nous en croyons
une Illuftre de vostre fexe,
il n'y a rien qui foit plus à
craindre , que de s'acquérir
le nom de bel Efprit. Madame des Houlieres , dont
tous les Ouvrages font fi
eftimez , a traité cette matiere avec un agrément qui
vous charmera. C'eft affez
GALANT 23
que de vous l'avoir nommée,
pour vous faire attendre de
la lecture de ce dernier, tout
le plaifir que vous ont donné
les autres.
25522-52S2S32 23SS
EPITRE CHAGRINE
DE MADAME DES HOULIERES
AMADEMOISELLE ***
Velefpoir vous feduit? Quelle
Ordegloire voustente?
Quelcaprice! àquoypensez vous?
Voulez- vous devenirfçavante?
Hélas ! dubel Efpritfçavez vous les
dégoufts?
Cenomjadisfibeau,firevcréde tous,
24 MERCURE
N'a plus rien, aimable Amarante,
Ny d'honorable ny de doux.
22.
Si-toftqueparla voix commune
De ce titre odieux onſetrouve charge,
De toutes les vertus n'en manquaft- il
pas-une,
Suffit qu'en bel Esprit on vous ait:
érigé,
Pour ne pouvoirprétendre à la moindre Fortune.
$2
Jefeay bien quele Ciel afçû vous departir
Cequifoûtient l'éclat d'uneilluftre
naiſſance,
Quefans espoirde récompenſe
Vous ne travaillerez quepourvous
divertir.
C'est un malheurde moins, mais il en
eftiani d'autres,
Dont
GALANT 25
Donton nepeutfe garantir,
Queje vous verrayrepentir
D'avoirmoins écouté mes raisons que
les veftres.
S&
Pourrez- vous toûjours voir voſtre
Cabinetplein
Etde Pédans & de Poëtes,
Qui vousfatigueront avec unfront
ferein
Desfottifes qu'ils aurontfaites?
Pourrez- vousfupporter qu'un Fat de
qualité,
Quifçait à peine lire , &qu'un caprice guide,
De tous vos Ouvrages décide?
Vnefpr t demalignité
Dansle mondea fçûfe répandre.
On achete un bon Livre , afin de s'en
moquer,
Novembre 1684. C
26 MERCURE
C'eft des pluslongs travaux lefruit
qu'ilfautattendre;
Perfonne nelit pour apprendre,
On nelit quepour critiquer.
Vousricz ! vous croyez mafrayeur
chimérique.
L'amourpropre vous dit tout bas
Queje vousfais grand tort, que vous
ne devez pas
Du plus rude Cenfeur redouter la critique.
Eb- bien confiderez que dans chaque
Maifon
Où vous aura conduit un importun
ufage,
Dés qu'un Laquais aura prononcé
voftre nom,
C'eft unbel Efprit, dira- t- on,
Changeons de voix & de langage.
•
GALANT. 27.
$2
Alorsfur unprécieuxton,
Des plus grands mots faiſant un
affemblage,
On ne vous parlera que d'Ouvrages
nouveaux,
On vous demandera ce qu'il faut
qu'on enpenfe,
Enfaceon vous dira que les voftres
font beaux,
Et l'on pouffera l'imprudence
Infques àvouspreffer d'en dire des
morceaux.
S2
Si tout voflre difcours n'eft obfcur,
emphatique,
Onfe dira tout bas , C'eſt- là ce bel
Efprit!
Tout commeune autre elle s'explique,
On entend tout ce qu'elle dit.
Cij
28 MERCURE
Se
Irez- vous voirjouer une Piece nouvelle,
Ilfaudrapourl' Autheur eftre pleine
d'égards;
Il expliquera tout , mines , geftes,
regards;
Etfifa Piéce n'est pas belle,
Il vous imputera tout ce qu'on dira
d'elle,
Et defa colere immortelle
Il vous faudra courir tous les bazards.
Sa
Mais , me répondrez vous , fortez
d'inquiétude,
Neprenez point pour moy d'inu ,
tiles frayeurs;
Je me déroberayfans peine à ces
malheurs,
Enévitant la folle multitude.
GALANT. 29
$2
Ileft vray ; mais commentpourrezvous éviter
Les chagrins qu'à la Cour un bel
Esprit attire?
Vous ne voulez pas la quiters
Cependantl'air qu'on y respire
Eft mortelpourles Gens quife mêlent
d'écrire.
A réver dans un coin onfe trouve
réduit;
Cen'estpointun contepour rire.
Dés que la Renomée aurafemé le bruit
Que vousfçavez toucher la Lyre,
Hommes , Femmes , tout vous
craindra,
Hommes, Femmes,tout vousfuira,
Parce qu'ils nesçauront en mille ans
que vous dire.
C iij
30 MERCURE
$2
Ils ont là- defusdes travers
Quinepeuventfouffrir d'excuses;
Ilspenfent, quandon a commerce avec
les Mufes,
Qu'on nefçaitfaire que des Vers.
$2
Ce que prêtela Fable à lahaute Eloquence,
Ce que l'Hiftoire a consacré,
Ne vautjamais rien à leur grés
Ce qu'onfait plus qu'eux les
offenfe.
S&
On dirait àles voir, de l'airprésomptueux
Dont ils s'empreffent pour entědre
Des Vers qu'on ne lit pointpour
eux,
Qu'à déciderdetout ils ont droit de
prétendre.
GALANT 31
Surce dehors trompeur onne doitpoint
compter;
Bienfouventfans les écouter,
Plusfouventfansyrien coprendre,
On les voit les blâmer, on les voitles
défendre.
Quelquesfauxbrilläs bien placez
Toute la Piéce eft admirable;
Unmotleur déplaift, c'eft affez,
Toute la Piéce eft déteftable.
S&
Dans ladébanche & dans lejeu
nourris,
Onles voit avec m'fme audace
Parler&d'Homere & d'Horace,
Comparerleurs divins Ecrits,
Confondreleurs beautez, leurtour,
leurs caracteres
Siconnus&fidiférens,
Fraiter des Ouvrages fi grands
Debadinages, de chimeres,
Cüiij
32 MERCURE
Et cruels ennemis des Langues Etran
geres,
Eftre orgueilleux d'eftre ignorans.
S2
Quelques Seigneurs reftez d'une
Cour plus galante,
Etmoins dure aux Autheurs
d'aujourd'huy,
que celle
Sontencore, il est vray, legenéreux
appuy
Dela Science étonnée &mourante;
Maispourcombien detemps aurezvousleurfecours?
Hélas !j'enpâlis, j'enfriſſonne.
Les trois fitales Sœurs qui n'épargnentperfonne,
Sontpreftes à couper la trame deleurs
jours.
$2
Queferez- vous alors ? Vous rougirez
fansdoute
GALANT. 33
Detout l'efpritque vous aurcz.
Amarante, vous chanterez,
Sans queperfonne vous écoute.
Plus d'un exemple vous répond
Desmalheurs dont icy je vous ay menacée.
Lefçavoir nuit à tout, la mode en est
paffée;
Oncroit qu'unbel Efprit nefçauroit
eftre bon.
S2
Detant de veritez confervezla mémoire;
Qu'ellesfervent à vaincre un aveugle défir,
Necherchez plus unefrivolegloire
Quicaufe tant depeine, &fipeude
plaifir.
Fe la connois, &vous m'en pouvez
croire.
Jamais dinsHipocréne on nem'auroit
và boires
34 MERCURE
Si le Cielm'custlaiffée enpouvoirde
choifir;
Mais hélas! defonfortperfonnen'est
le Maistre,
Lepanchant denos cœurs est toûjours
violent.
J'ayfçufaire des Vers, avant quede
connoiftre
Les chagrins attachez à ce maudit
talent.
Vous que le Cicl n'a point fait
naiftre
Avecce talent queje hais,
Croyez- en mesconfeils, ne l'acqucrez
jamais.
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Résumé : EPITRE CHAGRINE DE MADAME DES HOULIERES A MADEMOISELLE ***
Le texte aborde les dangers et les inconvénients liés à l'obtention du titre de 'bel esprit'. Madame des Houlières, dont les œuvres sont très appréciées, met en garde contre les disputes où l'esprit peut briller, mais qui peuvent s'avérer redoutables. Être considéré comme un bel esprit peut entraîner des critiques et des malheurs. Les personnes ainsi étiquetées sont souvent perçues comme manquant de vertus et ne peuvent prétendre à aucune fortune. Le texte décrit les désagréments de la vie d'un bel esprit, notamment les critiques constantes, les pédants et les poètes qui les fatiguent, et les décisions arbitraires des ignorants sur leurs œuvres. Il souligne également les difficultés rencontrées à la cour et les travers des gens qui se mêlent d'écrire. Madame des Houlières conseille de ne pas chercher cette gloire frivole, car elle cause beaucoup de peine et peu de plaisir. Elle regrette d'avoir elle-même acquis ce talent et met en garde contre les chagrins qu'il engendre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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26
p. 272-274
A MONSIEUR LE DUC DE S. AIGNAN.
Début :
Mr le Duc de Saint Aignan a un mérite si genéralement / Favory des Neuf Soeurs, tu sçais plaire omnibus, [...]
Mots clefs :
Favori, Trésor, Aimer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR LE DUC DE S. AIGNAN.
M' le Duc de Saint Aignan
a un mérite fi genéralement
reconnu , qu'il donne lieu
tous les jours à toutes fortes
d'Ouvrages d'efprit. En voicy
un que vous aimerez. Il cft
de Madame des Houlieres,
fur des Bouts- rimez qui ont
cours depuis deux mois.
GALANT. 273
A MONSIEUR
LE DUC DE S. AIGNAN.
F
Avery
Avory des NeufSaurs, tufçais
plaire omnibus;
Doux à qui i'cftfoumis, fatal à qui
to fâche,
Tufers LOVIS LE GRAND fans
cfpoir,fans relâche,
Etde quatre tu fais donner la mart
tribus.
$2
Tupourrois infpirer la valeur auplus
lâche,
GrandDuc, on voit revivre en toy
Gafton Phebus,
Tufçais l'art d'employer noblement
ton quibus;
Atespropres dépens plus d'un bel
Efpritmâche.
274 MERCURE
S2
Le Sort pour toy conftant, t'aime,
te rit; Itcm ,
Te deftine un Trefor ( c'est là le
tu-autem )
Qu'un Etranger cacha durant une
grande ire.
$2
Tupeux encore aimer, &faire dire
amo.
Que ton Hiftoire unjourferaplaiſir
à lire,
Sijamais on l'écrit fideli calamo!
a un mérite fi genéralement
reconnu , qu'il donne lieu
tous les jours à toutes fortes
d'Ouvrages d'efprit. En voicy
un que vous aimerez. Il cft
de Madame des Houlieres,
fur des Bouts- rimez qui ont
cours depuis deux mois.
GALANT. 273
A MONSIEUR
LE DUC DE S. AIGNAN.
F
Avery
Avory des NeufSaurs, tufçais
plaire omnibus;
Doux à qui i'cftfoumis, fatal à qui
to fâche,
Tufers LOVIS LE GRAND fans
cfpoir,fans relâche,
Etde quatre tu fais donner la mart
tribus.
$2
Tupourrois infpirer la valeur auplus
lâche,
GrandDuc, on voit revivre en toy
Gafton Phebus,
Tufçais l'art d'employer noblement
ton quibus;
Atespropres dépens plus d'un bel
Efpritmâche.
274 MERCURE
S2
Le Sort pour toy conftant, t'aime,
te rit; Itcm ,
Te deftine un Trefor ( c'est là le
tu-autem )
Qu'un Etranger cacha durant une
grande ire.
$2
Tupeux encore aimer, &faire dire
amo.
Que ton Hiftoire unjourferaplaiſir
à lire,
Sijamais on l'écrit fideli calamo!
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Résumé : A MONSIEUR LE DUC DE S. AIGNAN.
Madame des Houlières a dédié un poème au Duc de Saint Aignan, intitulé 'GALANT'. Ce poème loue ses talents et ses mérites, sa capacité à inspirer et à plaire. Il le compare à Louis le Grand et souligne son soutien à des esprits brillants. Le sort lui est favorable, et son histoire pourrait être plaisante à lire si elle est fidèlement écrite.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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27
p. 114-121
Eglogue de Madame des Houlieres, [titre d'après la table]
Début :
Voicy des Vers qui sont admirez de toute la Cour. / La Terre fatiguée, impuissante, inutile, [...]
Mots clefs :
Hélas, Appas, Bocage, Dire, Lieux, Hiver, Tircis, Bergère, Troupeau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Eglogue de Madame des Houlieres, [titre d'après la table]
Voicy des Vers qui sont
admirez de toute la Cour;
Ils sont de Madame des Houlieres,c'est tout dire., i
LA Terrefitiguéimpitiffk'atey
inutile,
Fréparait à rHJverun triomphe
facile.
LeSoleilsans éçlaiprécipitantfin.
cours,
JRendait déjàles nuits plus longues
que letjeurs,
JVvandU Bergere Iris de mille appas,
ornée,
it malgrétant d'appas Amante infortunée,
RegardantlesBuissons a demy dé- pouillcz.
Vous, que mes pleurs, dit die, ont
ta&t defols 1tlo'¡illez
De l'Automne en counoux rcfftntez les.
outrages,
Tombez, Feuilles, tombez, vous dont:
les noirs ombrages
Des plaijirs de Tiretsfaifsient les
fûretez,
Etpayez les chagrins que vousmavez coûtez.
Lieux toujours opposezau bonhclIYde ma vie,
C'est icy qua l'Amour je me vis
asservie.
Icyfay vu l'iiigratqui- me tientfous
sesloixi
Jcyjayfoûpirépourlapremiere fois*-
Mats tandis quepourluyjecraignais* mesfoibîtjfes,
il appelloitfin chien,Caccablçit de
carejjesi
Du desordreoujeHoisloin desipré--
iMloir^
Le Cruelne vitrienrou ne voulut rieh
VOIr.
Ilhua mes Moutons, mon Habit, flJ/J
Houlete,
iltrioffrit de chanter lin Airsursa
Mufte;
il votilutm'enseigner quelleherbe va
paissant
Tour reprendresaforce un Troupeau
languissant;
Ce que fait le Soltildes hrouillers
qu'ilAttire,
N'avIJit.itrien,hélus! deplut doux
a me dire?
Depuis cejourfatal queriay-jepoint
fouffcft?
l/llbflnce, laraison,l'orgueil, rienne
mefert. fay de nos vieux PaHeursconfiâtele
plu*(âge;
j'aymistouffu conseilsvainement
enuflgej
De Victimes, d1Encensfayfatigue
lesDieux; dautres Bergerssouvent
tournélesyeux;
Mais ny lejeuneAtis, ny le tendre
Philene,
Les délicesy l* honneur des Rives de la
Seine,
Dontlefrsntfutcentfoisde Viirthes
couronné,
Sfavans en. Part de vaincre un courageobstiné
Et quej'aidoàmoy-mesme a me rendre inconstante
2i'ontpurompre un moment le charme
qui m'enchante.
Encorserois-je heureuse en ce honteux
lien,
Si ne pouvant maimer, mon Berger
naimmtriem
Mais ilaimeâmesyeux une Beauté
commune
AfoJJederfon cœuril bornefafortunt;
C'estpour ellequ'ilperd le foin defis
Troupeaux;
Tourellefeulementréformentfes Pi-
¡ell/lx;
Etloin dese laffir desfaveurs. quHa
d'elle,
Sa tendresse en reprenduneforce neuvelie.
Bocages, de leursfeux uniques
Confidens,
Bocages quejehays, vottsfiçavez.sije
mens,
Depuis que les beauxjours moyfeule
funefies,
D'un long & trisse Hyver eurent
cbâffé lesrefies,
Jufqua l'heureux débris de. vosfrêles*
beautez,
J$j*elsjours ont-ilspassez, dansces
lieuxécartez,?
JVuevoui a
CIngrate
que j'adore,
Jïnc milgréfesfroideurs,hélas,je
Calme encore!
Jgj/ene tuypeigniez-voos ccs mouvcmens confus,
Ces tourmens,cestransports. que vaut
avez, tantvus!
Jgue ne luy dificz-vous, pour tenter
-ZI-le
fdtendrese,
,
J^uejeJcAymieux aimerque que, luy, que
sa M([Îtrejfi!
Mais ma raisons"égare. Ah! quels.,
foins, quelssecours
Dits-je attendre de t\é>u<> quiftïvex*
leurs amours?
Les Dieux à mes malheursferontpl-tu
ftcourables;
VHyveraurapourmoydesrigueurs
favorables.
Ilapproche, & déja les pugueux:
Aquilons
j
Tbr leurflufle glacé dé]oient nos
Valons;
La neige qui bien-tojîcouvrira la
Prairie,
Retiendra les Trouleaux dans chaque
Bcrgric,
Et Fon ne verraplusfous voflre omafïgeajfis,
Nj Ihenreufc Daphné,nyl'amoureux
TircÚ,
Mais,hélas! quelcfpsirmeflûte
e me confoie?
Avecrapiditéle tanpsfuité" s'en- e, vol
Et bientosi le PrintempsA mon âme
odieux
Ramènera Tirets & Daphné dans ccs
lieux.
FtüiHes, vowreviendrez,,vousrendrez, ces BoÚjÕrnbrcs;
Ilss'aimeront emorfousvosperfdes çwbres^.£i
Et nusvivesdouleurs, G mestranj^
porisjalouxy
Fourmon ingratAmantrenaifront
avec ions.
admirez de toute la Cour;
Ils sont de Madame des Houlieres,c'est tout dire., i
LA Terrefitiguéimpitiffk'atey
inutile,
Fréparait à rHJverun triomphe
facile.
LeSoleilsans éçlaiprécipitantfin.
cours,
JRendait déjàles nuits plus longues
que letjeurs,
JVvandU Bergere Iris de mille appas,
ornée,
it malgrétant d'appas Amante infortunée,
RegardantlesBuissons a demy dé- pouillcz.
Vous, que mes pleurs, dit die, ont
ta&t defols 1tlo'¡illez
De l'Automne en counoux rcfftntez les.
outrages,
Tombez, Feuilles, tombez, vous dont:
les noirs ombrages
Des plaijirs de Tiretsfaifsient les
fûretez,
Etpayez les chagrins que vousmavez coûtez.
Lieux toujours opposezau bonhclIYde ma vie,
C'est icy qua l'Amour je me vis
asservie.
Icyfay vu l'iiigratqui- me tientfous
sesloixi
Jcyjayfoûpirépourlapremiere fois*-
Mats tandis quepourluyjecraignais* mesfoibîtjfes,
il appelloitfin chien,Caccablçit de
carejjesi
Du desordreoujeHoisloin desipré--
iMloir^
Le Cruelne vitrienrou ne voulut rieh
VOIr.
Ilhua mes Moutons, mon Habit, flJ/J
Houlete,
iltrioffrit de chanter lin Airsursa
Mufte;
il votilutm'enseigner quelleherbe va
paissant
Tour reprendresaforce un Troupeau
languissant;
Ce que fait le Soltildes hrouillers
qu'ilAttire,
N'avIJit.itrien,hélus! deplut doux
a me dire?
Depuis cejourfatal queriay-jepoint
fouffcft?
l/llbflnce, laraison,l'orgueil, rienne
mefert. fay de nos vieux PaHeursconfiâtele
plu*(âge;
j'aymistouffu conseilsvainement
enuflgej
De Victimes, d1Encensfayfatigue
lesDieux; dautres Bergerssouvent
tournélesyeux;
Mais ny lejeuneAtis, ny le tendre
Philene,
Les délicesy l* honneur des Rives de la
Seine,
Dontlefrsntfutcentfoisde Viirthes
couronné,
Sfavans en. Part de vaincre un courageobstiné
Et quej'aidoàmoy-mesme a me rendre inconstante
2i'ontpurompre un moment le charme
qui m'enchante.
Encorserois-je heureuse en ce honteux
lien,
Si ne pouvant maimer, mon Berger
naimmtriem
Mais ilaimeâmesyeux une Beauté
commune
AfoJJederfon cœuril bornefafortunt;
C'estpour ellequ'ilperd le foin defis
Troupeaux;
Tourellefeulementréformentfes Pi-
¡ell/lx;
Etloin dese laffir desfaveurs. quHa
d'elle,
Sa tendresse en reprenduneforce neuvelie.
Bocages, de leursfeux uniques
Confidens,
Bocages quejehays, vottsfiçavez.sije
mens,
Depuis que les beauxjours moyfeule
funefies,
D'un long & trisse Hyver eurent
cbâffé lesrefies,
Jufqua l'heureux débris de. vosfrêles*
beautez,
J$j*elsjours ont-ilspassez, dansces
lieuxécartez,?
JVuevoui a
CIngrate
que j'adore,
Jïnc milgréfesfroideurs,hélas,je
Calme encore!
Jgj/ene tuypeigniez-voos ccs mouvcmens confus,
Ces tourmens,cestransports. que vaut
avez, tantvus!
Jgue ne luy dificz-vous, pour tenter
-ZI-le
fdtendrese,
,
J^uejeJcAymieux aimerque que, luy, que
sa M([Îtrejfi!
Mais ma raisons"égare. Ah! quels.,
foins, quelssecours
Dits-je attendre de t\é>u<> quiftïvex*
leurs amours?
Les Dieux à mes malheursferontpl-tu
ftcourables;
VHyveraurapourmoydesrigueurs
favorables.
Ilapproche, & déja les pugueux:
Aquilons
j
Tbr leurflufle glacé dé]oient nos
Valons;
La neige qui bien-tojîcouvrira la
Prairie,
Retiendra les Trouleaux dans chaque
Bcrgric,
Et Fon ne verraplusfous voflre omafïgeajfis,
Nj Ihenreufc Daphné,nyl'amoureux
TircÚ,
Mais,hélas! quelcfpsirmeflûte
e me confoie?
Avecrapiditéle tanpsfuité" s'en- e, vol
Et bientosi le PrintempsA mon âme
odieux
Ramènera Tirets & Daphné dans ccs
lieux.
FtüiHes, vowreviendrez,,vousrendrez, ces BoÚjÕrnbrcs;
Ilss'aimeront emorfousvosperfdes çwbres^.£i
Et nusvivesdouleurs, G mestranj^
porisjalouxy
Fourmon ingratAmantrenaifront
avec ions.
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Résumé : Eglogue de Madame des Houlieres, [titre d'après la table]
Le poème de Madame des Houlières relate les tourments d'une bergère nommée Iris, éprise d'un berger inconstant. La narratrice décrit la fin de l'été et l'arrivée de l'automne, symbolisant la fin de ses espoirs amoureux. Elle se remémore le moment où elle a vu son amant pour la première fois, mais celui-ci l'a rejetée. Depuis, elle est incapable de l'oublier malgré les conseils et les prières. La douleur d'Iris est accentuée par le fait que son amant aime une autre femme. Elle se tourne vers les bocages, témoins de ses souffrances, et espère que l'hiver apportera un soulagement. Cependant, elle craint le retour du printemps, qui ramènera son amant et sa bien-aimée, renforçant ainsi sa jalousie et sa douleur.
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28
p. 177-186
LE RUISSEAU. IDYLE. DE MADAME DES HOULIERES.
Début :
Préparez[-]vous, Madame, à battre des mains. Je vous / Ruisseau, nous paroisosns avoir un mesme sort, [...]
Mots clefs :
Ruisseau, Nature, Coeur, Vieillesse, Poissons, Nourrir, Animaux, Empire, Homme, Sein
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE RUISSEAU. IDYLE. DE MADAME DES HOULIERES.
réparez-vous , Madame,,
à battre des mains. Je vous
envoye un Ouvrage de l'Il
luftreMadame desHoulieres.
Ce Nom vous promet quel
que chofe d'achevé ; vous le
trouverez affeurément , & fi
cette expreffion peut rien.
178 MERCURE
fouffrir qui aille au delà, vous
pouvez attendre plus , fans
crainte d'eftré trompée. Tout
eſt penſé delicatement, tout
eft exprimé de mefme, & il y
a par tout fujet d'admirer.
SSSSSSS: 25S2535
LE RUISSEAU.
IDYLE.
DE MADAME DES HOULIERES..
avoir Viffeau, nous paroiffons at
Rifleme unefmeefort yo ,
D'un coursprécipité nous allons l'un
&l'autre,
Vous à la Mer, nous à la mort;
Maishélas !que d'ailleursje voyper
de rapport
GALANT. 179
Entre voftre courfe &la noſtre!
Vous vous abandonnez fans remords,
fansterreur,
Avoftrepente naturelle;
Pointde Loyparmy vous ne la rend
criminelle,
La vicilleffe chez vous n'a rien qui
faffe horreur.
Présde lafin de vostre courſe
Vous cftesplus fort &plus beau
Que vous n'eftes à vôtrefource,
Vous retrouvez toûjours quelque agrément nouveau.
Side ces paisibles Bocages
Lafraifcheurde vos eaux augmente
tes
oppas,
Koftre bienfaitnefeperdpasi
Par de délicieux ombrages
Ils embelliffent vos rivages.
Sur unfable brillant, entre des Freza.
fleuris
180 MERCURE
Coule voftre Onde toûjours pure,
Mille &mille Poiſons dans votre
fein nourris
Ne vous attirent point de chagrins, de 1
mépris.
Avectantde bonheur d'où vient vôtre
murmure?
Hélas ! voftrefortestfi doux.
Taifez- vous, Ruiffeau , c'est à nous
Anousplaindrede la Nature.
De tantdepaffions que nourrit noftre
cœur,
Aprenez qu'iln'en est pas une
Qui ne traifne apresfoy le trouble,
la douleur,
Le repentir, ou l'infortune.
Elles déchirent nuit &jour
Les cœurs dontellesfont maîtreffes;
Mais de cesfatalesfoibleffes
La plus à craindre, c'est l' Amour,
Ses douceursmefmefont cruelles.
GALANT. 181
Elles font cependant l'objet de tous les
vœux,
Tous les autres plaiſirs ne touchent
pointfans elles;
Mais des plusforts liens le temps ufe
les nœuds,
Et le cœur le plus amoureux
Devient tranquille , ou paffe à des
Amours nouvelles.
Ruiffeau, que vous eftes heureux! 5.
In'estpointparmy vous deRuiffeaux
infidelles!
Lors que les ordres abfolus
De l'Eftre indépendant qui gouverne
le Monde,
Fontqu'un autreRuiffeaufe mefle avec
voftre Onde,
Quandvous eftes unis, vous ne vous
quitter plus.
Ace que vous voulezjamais il ne
sopofe,
182 MERCURE
Dans votrefein ilcherche às'abîmer,
Vous&luyjufques à la Mer
Vousn'eftes qu'une mefme chofe.
De toutesfortes d'unions
Que noftre vie est éloignée!
De trahisons, d'horreurs, & de diffentions
Elle est toujours accompagnée.
Qu'avez- vousmerité, Ruiſſeau tranquile & doux,
Poureftre mieuxtraitéque nous?
Qu'on neme vantepoint ces Biens
imaginaires,
Ces Prérogatives, ces Droits,
Qu'inventa noftre orgueilpour masquernosmiferes;
C'estluyfeul qui nous dit que par un
jufte choix
LeCielmitenformant les Hommes,
Lesautres Eftres fous leurs loix.
Anenouspointflaier, nousfommes
GALANT. 183
Leurs Tyransplutoft queleursRoys.
Pourquoy vous mettre à la torture?
Pourquoy vous renfermer dans cent
Canaux divers,
Etpourquoy renverser l'ordre de la
Nature
En vousforçant àjaillir dans les
airs?
Si tout doitobeirà nos ordresfuprémes,
Si toutestfaitpour nous, s'il nefaut
que vouloir,
Que n'employons nous mieux cefouverainpouvoir?
Que ne regnons- nousfur nousmefmes?
Maishélas! defesfens Efclavemalheureux,
L'Hommeofefedire le Maistre
Des Animaux, quifontpeut eftre
Plus libres qu'il ne l'est, plus doux,
plus genéreux,
184 MERCURE
Etdont la foibleffe afait naiftre
Cet Empire infolentqu'il ufurpefur reux .
Mais quefais -je? Où vamecon- duire
Lapitié des rigueurs dontcontre eux
nous ufons?
Ay -je quelque efpoir de détruire
Des erreurs où nous nous plaifons?
Non, pour l'orgueil &pour les injuftices
Le cœur humainfemble eftre fait.
Tandis qu'on fe pardonne aiſément
tous les vices,
On n'en peutfouffrir le portrait.
Hélas !on n'a plus rien à craindre,
Les vices n'ont plus de Cenfeurs,
Le Monde n'estremply que de lâches
Flateurs,
Sçavoir vivre,c'eftfçavoirfeindre.
Ruiffeau,ce n'eftplus que chez vous
GALANT. 185
Qu'ontrouve encordelafranchiſe,
any voitla laideurou la beauté qu'en
nous
La bizarre Nature amife,
Aucun defaut ne s'y déguife ,
Aux Roys comme aux Bergers vous
les reprochez tous.
Auffi ne confulte- tion guere
De vos tranquiles eaux lefidele cristal.
On évite de même un Amy tropfincere.·
Cedéplorablegouft eft legouftgenéral..
Lesleçonsfont rougir, perfonne ne less
foufre,
Le Fourbe veutparoiftre Hommede~
probité;
Enfin dans cethorrible gouffre
De mifere & de vanité,
Fe meperds ; &plusj'envisage
La foibleffe de l'Homme &fa mali--
gnités
Et moins delaDivinité
Mars 1685, Q
186 MERCURE
·En luyje reconnois l'Image,
Courez, Ruiſſeau, courez,fuyez- nou
reportez
Vos Ondesdanslefein des Mers dont
vaus fortez,
.
Tandis que pour remplir la dure de...
ftinée
Oùnoussommes affujettis,
Nous irons reporter la vie infortunée
Que le hazardnous a donnée,
Dans le fein du ncantd'où nousfom.
mesfortis.
à battre des mains. Je vous
envoye un Ouvrage de l'Il
luftreMadame desHoulieres.
Ce Nom vous promet quel
que chofe d'achevé ; vous le
trouverez affeurément , & fi
cette expreffion peut rien.
178 MERCURE
fouffrir qui aille au delà, vous
pouvez attendre plus , fans
crainte d'eftré trompée. Tout
eſt penſé delicatement, tout
eft exprimé de mefme, & il y
a par tout fujet d'admirer.
SSSSSSS: 25S2535
LE RUISSEAU.
IDYLE.
DE MADAME DES HOULIERES..
avoir Viffeau, nous paroiffons at
Rifleme unefmeefort yo ,
D'un coursprécipité nous allons l'un
&l'autre,
Vous à la Mer, nous à la mort;
Maishélas !que d'ailleursje voyper
de rapport
GALANT. 179
Entre voftre courfe &la noſtre!
Vous vous abandonnez fans remords,
fansterreur,
Avoftrepente naturelle;
Pointde Loyparmy vous ne la rend
criminelle,
La vicilleffe chez vous n'a rien qui
faffe horreur.
Présde lafin de vostre courſe
Vous cftesplus fort &plus beau
Que vous n'eftes à vôtrefource,
Vous retrouvez toûjours quelque agrément nouveau.
Side ces paisibles Bocages
Lafraifcheurde vos eaux augmente
tes
oppas,
Koftre bienfaitnefeperdpasi
Par de délicieux ombrages
Ils embelliffent vos rivages.
Sur unfable brillant, entre des Freza.
fleuris
180 MERCURE
Coule voftre Onde toûjours pure,
Mille &mille Poiſons dans votre
fein nourris
Ne vous attirent point de chagrins, de 1
mépris.
Avectantde bonheur d'où vient vôtre
murmure?
Hélas ! voftrefortestfi doux.
Taifez- vous, Ruiffeau , c'est à nous
Anousplaindrede la Nature.
De tantdepaffions que nourrit noftre
cœur,
Aprenez qu'iln'en est pas une
Qui ne traifne apresfoy le trouble,
la douleur,
Le repentir, ou l'infortune.
Elles déchirent nuit &jour
Les cœurs dontellesfont maîtreffes;
Mais de cesfatalesfoibleffes
La plus à craindre, c'est l' Amour,
Ses douceursmefmefont cruelles.
GALANT. 181
Elles font cependant l'objet de tous les
vœux,
Tous les autres plaiſirs ne touchent
pointfans elles;
Mais des plusforts liens le temps ufe
les nœuds,
Et le cœur le plus amoureux
Devient tranquille , ou paffe à des
Amours nouvelles.
Ruiffeau, que vous eftes heureux! 5.
In'estpointparmy vous deRuiffeaux
infidelles!
Lors que les ordres abfolus
De l'Eftre indépendant qui gouverne
le Monde,
Fontqu'un autreRuiffeaufe mefle avec
voftre Onde,
Quandvous eftes unis, vous ne vous
quitter plus.
Ace que vous voulezjamais il ne
sopofe,
182 MERCURE
Dans votrefein ilcherche às'abîmer,
Vous&luyjufques à la Mer
Vousn'eftes qu'une mefme chofe.
De toutesfortes d'unions
Que noftre vie est éloignée!
De trahisons, d'horreurs, & de diffentions
Elle est toujours accompagnée.
Qu'avez- vousmerité, Ruiſſeau tranquile & doux,
Poureftre mieuxtraitéque nous?
Qu'on neme vantepoint ces Biens
imaginaires,
Ces Prérogatives, ces Droits,
Qu'inventa noftre orgueilpour masquernosmiferes;
C'estluyfeul qui nous dit que par un
jufte choix
LeCielmitenformant les Hommes,
Lesautres Eftres fous leurs loix.
Anenouspointflaier, nousfommes
GALANT. 183
Leurs Tyransplutoft queleursRoys.
Pourquoy vous mettre à la torture?
Pourquoy vous renfermer dans cent
Canaux divers,
Etpourquoy renverser l'ordre de la
Nature
En vousforçant àjaillir dans les
airs?
Si tout doitobeirà nos ordresfuprémes,
Si toutestfaitpour nous, s'il nefaut
que vouloir,
Que n'employons nous mieux cefouverainpouvoir?
Que ne regnons- nousfur nousmefmes?
Maishélas! defesfens Efclavemalheureux,
L'Hommeofefedire le Maistre
Des Animaux, quifontpeut eftre
Plus libres qu'il ne l'est, plus doux,
plus genéreux,
184 MERCURE
Etdont la foibleffe afait naiftre
Cet Empire infolentqu'il ufurpefur reux .
Mais quefais -je? Où vamecon- duire
Lapitié des rigueurs dontcontre eux
nous ufons?
Ay -je quelque efpoir de détruire
Des erreurs où nous nous plaifons?
Non, pour l'orgueil &pour les injuftices
Le cœur humainfemble eftre fait.
Tandis qu'on fe pardonne aiſément
tous les vices,
On n'en peutfouffrir le portrait.
Hélas !on n'a plus rien à craindre,
Les vices n'ont plus de Cenfeurs,
Le Monde n'estremply que de lâches
Flateurs,
Sçavoir vivre,c'eftfçavoirfeindre.
Ruiffeau,ce n'eftplus que chez vous
GALANT. 185
Qu'ontrouve encordelafranchiſe,
any voitla laideurou la beauté qu'en
nous
La bizarre Nature amife,
Aucun defaut ne s'y déguife ,
Aux Roys comme aux Bergers vous
les reprochez tous.
Auffi ne confulte- tion guere
De vos tranquiles eaux lefidele cristal.
On évite de même un Amy tropfincere.·
Cedéplorablegouft eft legouftgenéral..
Lesleçonsfont rougir, perfonne ne less
foufre,
Le Fourbe veutparoiftre Hommede~
probité;
Enfin dans cethorrible gouffre
De mifere & de vanité,
Fe meperds ; &plusj'envisage
La foibleffe de l'Homme &fa mali--
gnités
Et moins delaDivinité
Mars 1685, Q
186 MERCURE
·En luyje reconnois l'Image,
Courez, Ruiſſeau, courez,fuyez- nou
reportez
Vos Ondesdanslefein des Mers dont
vaus fortez,
.
Tandis que pour remplir la dure de...
ftinée
Oùnoussommes affujettis,
Nous irons reporter la vie infortunée
Que le hazardnous a donnée,
Dans le fein du ncantd'où nousfom.
mesfortis.
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Résumé : LE RUISSEAU. IDYLE. DE MADAME DES HOULIERES.
Le texte est une lettre accompagnant un ouvrage de Madame Deshoulières, une poétesse. L'auteur exprime son admiration pour l'œuvre et invite la destinataire à l'apprécier. L'œuvre en question est une idylle intitulée 'Le Ruisseau'. Dans ce poème, le ruisseau est personnifié et comparé à la vie humaine. Le poème souligne la pureté et la constance du ruisseau, contrastant avec les passions humaines qui apportent trouble et douleur. L'amour est particulièrement mis en avant comme une passion destructrice. Le texte critique également les actions humaines qui perturbent l'ordre naturel, comme la canalisation des ruisseaux. L'auteur exprime une réflexion sur la condition humaine, marquée par l'orgueil et les injustices. La lettre se conclut par une contemplation de la faiblesse humaine et de la divinité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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29
p. 74-85
ODE DE MADAME DES HOULIERES. AU ROY.
Début :
Madame des Houlieres ne s'est pas teuë sur cette Arrivée / Le croiras-tu, LOUIS ? à ta gloire attentive, [...]
Mots clefs :
Héros, Gloire, Doge, Roi, Louis, Siècle, France, Exploits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE DE MADAME DES HOULIERES. AU ROY.
adame des Houlieres ne
s'eft pas teuë fur cette Arrivée du Doge en France. Un
Evenement fi peu ordinaire
luy adonné lieu d'adrefferune
Ode au Roy. Elle a eu le
mefme fuccez que tous fes
autres Ouvrages, ce qui fait
connoiftre que fon talent eft
également heureux en toute
forte de genres d'écrire.
GALANT. 75
ODE
DE MADAME
DES HOULIERES.
AU ROY...
E croiras tu , LOUIS ? à ta
Legloire attentive,
Pour t'immortalifer, j'ay voulu mille
fois
Te chantercouronné de Lauriers &
d'olive,
Et millefois ma Lyre a languyfous
mes doigts.
Un Heros audeffin des Heros de la
Fable,
Eftpourqui le célebre un Heros redoutable,
Gij
76 MERCURE
Contrequi cent Nochers à mes yeux
ontbrifé.
Oiy, depuis que tu cours de victoire
en victoire,
Le Dieu qui des grands nomsfait durerla memoire,
Se feroit luy-meſme épuisé.
Se
Rejette donc , grand Roy, furunejufte crainte
Malenteur à parler de tesfaits inouis.
Impofons- nous , difois-je , une fage
contrainte,
N'immolons point magloire à celle de
LOUIS.
Quedirois-je en chantantfa valeur
triomphante,
Dont aux Siecles futurs plus d'une
mainfçavante
Avantmoy n'ait tracé defideles Tableaux?
GALANT. 77
Mais à quoy mon efpritſe laiſſe- t- il
Surprendre?
Quelle erreur ! Ah! de toy ne doit on
pas attendre
Toûjours des miracles nouveaux?
Sa
Duformidable Rhin le merveilleux
Paßage,
Endixjours la Comtépriſe aufort
des Hyvers,
L'Algérienforcé de rompre l'efclavage.
Des Chrétiens gemiffansfous le poids
defesfers,
Luxembourgaffervy fous cette Lop.
commune,
Sembloientavoir pour toyfatigué la
Fortune,
T
Onne concevoit rien de plus beau , de
plusdoux.
Güj
78 MERCURE
Cependant, dans les murs de ton fameux Versailles,
Tu vois , plus grand encor qu'au mi- lieu des Batailles,
Des Souverains à tes genoux.
$2
Ah! que de defefpoir , d'étonnement,
d'envie
Ce grand évenementjettera dans les
cœurs,
De tant de Roys jaloux de l'éclat de
ta vie!
De combien voudroient- ilspayerde
telshonneurs?
Maisleurs fouhaitsfont vains ; ces
éclatantesmarques.
N'illuftrerontjamais le Nom de ces
Monarques,
Grandsparle titrefeul dont ils font
revétus.
Toy quipourun Heros as tout ce qu'on
demande,
GALANT. 79
Toyqui les paffes tous, ilfaut quebe
Cielrende
Ta gloire égale à tes vertus,
Sa
Teldans un Siecle heureux on vit rea
gner Augufte,
Son nomfutadoré decent Peuples
divers.
Il eftoit comme toy,fage, intrépide,,
jufte,
Ettufais comme luy trembler tour
l'Univers.
Commetoytriomphantfur laTerre &
furl'onde,
Luy-mefme fe vainquit , donna la
paix au Monde,
Cultivales beaux Arts, fitrevivre les
Loix.
Maistre detous les coursdansfafuper
be Ville,
G iiij
80 MERCURE
Au milieu d'une Cour magnifiques
tranquille,
Afesgenoux il vit des Roys.
S&
Abondante en Amis , plus abondante
encore
Enhonneurs, entrefors, en Vaiffeaux,
en Guerriers,
Genes jusqu'au rivage où fe leve
l'Aurore.
Fit redouterfon Nom, & cücillit des Lauriers of
Cefertile Pays, fource de tant de
baines ,
Oùregnalebeau Sang qui coule dans
tes veines,
Naples , a veufes champsparfon or
envahis,
Et de lafage Ville époufe de Neptune,
Ses efforts auroient pu renverser la
fortune,
GALANT: 81
Silefortneles euft trahis.
$2
Fiere encore aujourd'huy de plus d'un
jufte Eloge,
Que des Siecles paffezfa gloire a mcrité,
Son Senatrefufoit de t'envoyerfon
Doge,
Implorerle pardondefa témerité;
Mais l'affreuxfouvenir de l'état déplorable,
Où n'agueres l'a mis ton couroux redoutable,
Aforcéfon orgueil àne plus contefter.
Certaine que tu peux ce qu'on te voit
réfoudre,
Elie craint que ta main ne reprenne la
foudre,
A quirien ne peut réſiſter.
S&
Quelle gloire pour toy ! quel plaifir
pourla France,
82 MERCURE
Devangeraujourd'huyfur ces Ambi
tieux,
Les divers attentats qu'avec tant
d'infolence
Leurs Peres ont formez contre tes
grands Ayeux!
•Accoûtumez àvoir leur audace impunie,
Ces Peuples n'employoient leurs tre
fors , leurgenie,
Qu'à tefaire par tout de nouveaux
Ennemis.
Ils penfoient t'accablerfous lefaix
des intrigues,
Et n'ontfait queremplirpar d'impuiffantesligues
Ce que les deftins t'ontpromis.
S&
Ainfi, quanddes Hyvers les terribles
orages
Centraignentun grand Fleuve àfor
tir defes bords
GALANT. 83
Dece Fleuve irrité, fameuxparfes
ravages,
Oncroitparune Digue arrefter les
efforts;
Maisbien loin quefon onde àce frein
s'accoûtume,
Sacolere s'accroift, ilmugit , il écume,
Il renverſe demain ce qu'il laiffe aujourd'huy,
Et plusfort que la Digue àſon cours
oppofée,
Elle n'eftfurla Rive où l'on l'avoit
pofée
Qu'unnouveau triomphepour luy.
Sa
Noncontent de vangertes Ayeux &
ta gloire,
Tudomptesl'Heréfie , elle expire à tes
yeux,
Tufais defon débrista plus chere.vi
Etoire,
84 MERCURE
Ardent à foûtenir la querelle des
Cieux.
Tule dois ; leursfaveurs , diverses,
continuës,
Famaisfur les Mortels ne furent répanduës
Si liberalementqu'elles le fontfurtoy.
Quoyque le Diademe ait de grand,
d'agréable,
Desprefens dontaux Cieux on te voit
redevable
Lemoindre eft de t'avoirfait Roy.
25
Mais le Dogeparoift ; que Genes la
Superbe
Eft uncharmant fpectacle attachée à.
ton Char!
Confuſe d'avoir veufes Tours plus
bas que l'herbe,
Elle n'ofe furtoy porter un feul regard,
"
GALANT. 85
Tongrandcœur eft touché des foupirs
qu'ellepouffe,
Tnrendras ,jele voy , fafortune plus
douce;
Millefois tes bontez ont bornétes
Exploits.
Tuverrois l'Universfoûmis à ta
puiſſance,
Sidepuis vingtmoiſſons , de ta fenle
clemence
Tu n'avois écouté la noix.
s'eft pas teuë fur cette Arrivée du Doge en France. Un
Evenement fi peu ordinaire
luy adonné lieu d'adrefferune
Ode au Roy. Elle a eu le
mefme fuccez que tous fes
autres Ouvrages, ce qui fait
connoiftre que fon talent eft
également heureux en toute
forte de genres d'écrire.
GALANT. 75
ODE
DE MADAME
DES HOULIERES.
AU ROY...
E croiras tu , LOUIS ? à ta
Legloire attentive,
Pour t'immortalifer, j'ay voulu mille
fois
Te chantercouronné de Lauriers &
d'olive,
Et millefois ma Lyre a languyfous
mes doigts.
Un Heros audeffin des Heros de la
Fable,
Eftpourqui le célebre un Heros redoutable,
Gij
76 MERCURE
Contrequi cent Nochers à mes yeux
ontbrifé.
Oiy, depuis que tu cours de victoire
en victoire,
Le Dieu qui des grands nomsfait durerla memoire,
Se feroit luy-meſme épuisé.
Se
Rejette donc , grand Roy, furunejufte crainte
Malenteur à parler de tesfaits inouis.
Impofons- nous , difois-je , une fage
contrainte,
N'immolons point magloire à celle de
LOUIS.
Quedirois-je en chantantfa valeur
triomphante,
Dont aux Siecles futurs plus d'une
mainfçavante
Avantmoy n'ait tracé defideles Tableaux?
GALANT. 77
Mais à quoy mon efpritſe laiſſe- t- il
Surprendre?
Quelle erreur ! Ah! de toy ne doit on
pas attendre
Toûjours des miracles nouveaux?
Sa
Duformidable Rhin le merveilleux
Paßage,
Endixjours la Comtépriſe aufort
des Hyvers,
L'Algérienforcé de rompre l'efclavage.
Des Chrétiens gemiffansfous le poids
defesfers,
Luxembourgaffervy fous cette Lop.
commune,
Sembloientavoir pour toyfatigué la
Fortune,
T
Onne concevoit rien de plus beau , de
plusdoux.
Güj
78 MERCURE
Cependant, dans les murs de ton fameux Versailles,
Tu vois , plus grand encor qu'au mi- lieu des Batailles,
Des Souverains à tes genoux.
$2
Ah! que de defefpoir , d'étonnement,
d'envie
Ce grand évenementjettera dans les
cœurs,
De tant de Roys jaloux de l'éclat de
ta vie!
De combien voudroient- ilspayerde
telshonneurs?
Maisleurs fouhaitsfont vains ; ces
éclatantesmarques.
N'illuftrerontjamais le Nom de ces
Monarques,
Grandsparle titrefeul dont ils font
revétus.
Toy quipourun Heros as tout ce qu'on
demande,
GALANT. 79
Toyqui les paffes tous, ilfaut quebe
Cielrende
Ta gloire égale à tes vertus,
Sa
Teldans un Siecle heureux on vit rea
gner Augufte,
Son nomfutadoré decent Peuples
divers.
Il eftoit comme toy,fage, intrépide,,
jufte,
Ettufais comme luy trembler tour
l'Univers.
Commetoytriomphantfur laTerre &
furl'onde,
Luy-mefme fe vainquit , donna la
paix au Monde,
Cultivales beaux Arts, fitrevivre les
Loix.
Maistre detous les coursdansfafuper
be Ville,
G iiij
80 MERCURE
Au milieu d'une Cour magnifiques
tranquille,
Afesgenoux il vit des Roys.
S&
Abondante en Amis , plus abondante
encore
Enhonneurs, entrefors, en Vaiffeaux,
en Guerriers,
Genes jusqu'au rivage où fe leve
l'Aurore.
Fit redouterfon Nom, & cücillit des Lauriers of
Cefertile Pays, fource de tant de
baines ,
Oùregnalebeau Sang qui coule dans
tes veines,
Naples , a veufes champsparfon or
envahis,
Et de lafage Ville époufe de Neptune,
Ses efforts auroient pu renverser la
fortune,
GALANT: 81
Silefortneles euft trahis.
$2
Fiere encore aujourd'huy de plus d'un
jufte Eloge,
Que des Siecles paffezfa gloire a mcrité,
Son Senatrefufoit de t'envoyerfon
Doge,
Implorerle pardondefa témerité;
Mais l'affreuxfouvenir de l'état déplorable,
Où n'agueres l'a mis ton couroux redoutable,
Aforcéfon orgueil àne plus contefter.
Certaine que tu peux ce qu'on te voit
réfoudre,
Elie craint que ta main ne reprenne la
foudre,
A quirien ne peut réſiſter.
S&
Quelle gloire pour toy ! quel plaifir
pourla France,
82 MERCURE
Devangeraujourd'huyfur ces Ambi
tieux,
Les divers attentats qu'avec tant
d'infolence
Leurs Peres ont formez contre tes
grands Ayeux!
•Accoûtumez àvoir leur audace impunie,
Ces Peuples n'employoient leurs tre
fors , leurgenie,
Qu'à tefaire par tout de nouveaux
Ennemis.
Ils penfoient t'accablerfous lefaix
des intrigues,
Et n'ontfait queremplirpar d'impuiffantesligues
Ce que les deftins t'ontpromis.
S&
Ainfi, quanddes Hyvers les terribles
orages
Centraignentun grand Fleuve àfor
tir defes bords
GALANT. 83
Dece Fleuve irrité, fameuxparfes
ravages,
Oncroitparune Digue arrefter les
efforts;
Maisbien loin quefon onde àce frein
s'accoûtume,
Sacolere s'accroift, ilmugit , il écume,
Il renverſe demain ce qu'il laiffe aujourd'huy,
Et plusfort que la Digue àſon cours
oppofée,
Elle n'eftfurla Rive où l'on l'avoit
pofée
Qu'unnouveau triomphepour luy.
Sa
Noncontent de vangertes Ayeux &
ta gloire,
Tudomptesl'Heréfie , elle expire à tes
yeux,
Tufais defon débrista plus chere.vi
Etoire,
84 MERCURE
Ardent à foûtenir la querelle des
Cieux.
Tule dois ; leursfaveurs , diverses,
continuës,
Famaisfur les Mortels ne furent répanduës
Si liberalementqu'elles le fontfurtoy.
Quoyque le Diademe ait de grand,
d'agréable,
Desprefens dontaux Cieux on te voit
redevable
Lemoindre eft de t'avoirfait Roy.
25
Mais le Dogeparoift ; que Genes la
Superbe
Eft uncharmant fpectacle attachée à.
ton Char!
Confuſe d'avoir veufes Tours plus
bas que l'herbe,
Elle n'ofe furtoy porter un feul regard,
"
GALANT. 85
Tongrandcœur eft touché des foupirs
qu'ellepouffe,
Tnrendras ,jele voy , fafortune plus
douce;
Millefois tes bontez ont bornétes
Exploits.
Tuverrois l'Universfoûmis à ta
puiſſance,
Sidepuis vingtmoiſſons , de ta fenle
clemence
Tu n'avois écouté la noix.
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Résumé : ODE DE MADAME DES HOULIERES. AU ROY.
Madame des Houlières a écrit une ode en l'honneur du roi Louis, suite à un événement marquant. Cette œuvre a connu un succès comparable à ses autres écrits, illustrant ainsi son talent diversifié. L'ode célèbre les victoires du roi et son influence durable. Elle évoque plusieurs exploits militaires et diplomatiques, tels que la traversée du Rhin, la soumission de l'Algérien et la victoire sur le Luxembourg. Madame des Houlières exprime également l'admiration des souverains étrangers et la jalousie des rois face à la gloire de Louis. Elle compare le roi à Auguste, mettant en avant ses vertus et ses triomphes. L'ode se conclut par la soumission de Gênes, qui implore le pardon du roi après avoir été vaincue par sa puissance.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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30
p. 108-118
EPITRE CHAGRINE A MADEMOISELLE D. L. C.
Début :
Voicy un Ouvrage de l'Illustre Madame des Houlieres. / He bien, quel noir chagrin vous occupe aujourd'huy ? [...]
Mots clefs :
Gens, Temps, Respect, Amour, Loix, Époux, Achéron, Cour, Vivre, Commerce
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE CHAGRINE A MADEMOISELLE D. L. C.
oicyun Ouvrage de l'IIluftre Madame des Houlieres. Sonnom vous répond de
fa beauté.
25222-22-2522:22225
EPITRE CHAGRINE
A MADEMOISELLE D.L.C.
H
E bien, quel noir chagrin vous
occupe aujourd'huy ?
M'eft venudemanderavec unfierfourire
Un jeune Seigneur , qu'on peut dire
Auffibeau que l'Amour , auffi traitre
que luy.
Vous gardez unprofondfilence.
( A t-il repris jurant à demy bas )
Eft- ceque vous ne daignez pas
GALANT 109
De ce que vous pensez mefaire confidence,
Ien'enfuispas peut- eftre affez digne.
Aces mots,
Pourjoindre un autre Fat,il m'a tourné le dos.
Q
Queldifcours pouvois -je luyfaire,
Moy qui dans ce meſme moment
Repaffois dans ma tefte avec étonnement
Dela nouvelle Cour la conduite ordinaire?
M'auroit-il jamais pardonné
La peinture vive &fincere
De cent vices aufquels il s'est abandonné?
Non , contre moyle dépit , la colere,
Le chagrin , tout auroit agy.
Mais quoy que mes difcours euffent pu
luy déplaire,
110 MERCURE
Son front n'en auroit point rougy.
BA
Iefçay defes pareilsjufqu'où l'audace monte.
Atoutce qui leurplaift ofent- ils s'emporter ,
Loin d'en avoir la moindre honte ,
Eux- mefmes vont en plaifanter.
BA
De leurs déreglemens Hiftoriens fidelles ,
Avec unfront d'airain ils feront mille fois
Unodieuxdétail des plus affreux
droits.
On diroit à les voir traiter de bagatelles ,
Les horreurs les plus criminelles ,
Que ce n'est point pour eux quefont
faites les Loix,
GALANT. III
Tant ils ont de mépris pour elles.
3
Avec gens fans merite & du rang
le plus bas
Ils font volontiers connoiffance.
Mais auffi quels égards &quelle dé
ference
Veut-on qu'on ait pour eux ?helas!
Ilsfont oublier leur naiſſance
Quandils ne s'enfouviennentpas.
Daignent-ils nousrendre visite,
Le plus ombrageux des Epoux
N'enfçauroit devenirjaloux.
Ce n'est pointpour noftre merite.
Leurs yeux n'en trouvent pointen
nous.
Ce n'est que pour parler de leur gain,
de leurperte ,
Se dirc que d'un vin qui les charmera tous ,
112 MERCURE
On a fait une heureuse &fure décou
verte ,
Se montrer quelques Billets doux,
Se dandiner dans une chaife ,
Faire tous leurs trocqs à leur aife,
Etfe donner des rendez- vous.
Siparun pur hazard quelqu'un d'entre eux s'avife ,
D'avoir des fentimens tendres , refpcctueux,
Tout le refte s'enformalife.
Il n'eſt pour l'arracher à ce panchant heureux ,
Affront qu'on ne luy faffe , horreurs
qu'on ne luy dife,
Et l'onfait tant qu'enfin il n'ofe eftre
amoureux.
$3
Cauferune heureavec des Femmes,
Leur prefenter la main , parler de
leurs attraits.
GALANT. ng
Entre lesjeunes gens font des crimes
infames
Qu'ils ne fe pardonnent jamais.
**
Où font ces cœurs galans ? Oùſont ces
ames fieres ?
Les Nemours , les Montmorancis
Les Bellegardes , les Buffys ,
Les Guifes & les Balompieres ?
S'il reste encor quelquesfoucis
Lors que de l'Acheron on a traversé
t'onde ,
Quelle indignation leur donnent les
récits
De ce qui fe paffe en ce monde !
Que n'y peuvent-ils revenir.
Par leurs bons exemples peut- effre
On verroit la tendreſſe &le respect
. renaistre
Que la débauche asceu bannir.
Septembre 168 .
K
114 MERCURE
CD
Mais des Destins impitoyables
Les Arrests font irrevocables ,
Quipaſſe l'Acheron ne le repasse plus
Rien ne ramenera l'ufage
D'estre galant , fidelle , fage,
Losjeunes gens pourjamaisſontperdus.
CD
A bien confiderer les chofes,
On a tort de fe plaindre d'eux.
De leurs déreglemens honteux
Nous fommes les uniques caufes.
Pourquoy leur permettre d'avoir
Ces impertinens caracteres ?
Que ne les renons - nous commefaifoient nos Meres ,
Dans le respect , dans le devoir !
Avoicnt-elles plus de pouvoir ,
Plus de beauté que nous , plus d'ef
prit, plus d'adreffe ?
1
GALANT. H
Ah !pouvons - nous penfer au temps
de leurjeuneffe
Etfans honte, &fans defefpoir !
Dans plus d'un Réduit agreable
On voyoit venir tour à tomr
Tout ce qu'unefuperbe Cour
Avoit de galant & d'aimable..
L'efprit, le refpect & l'amour
Yrépandoientfur tout un charme in
explicable.
Les innocens plaifirs par qui le pluslongjour
Plus vifte qu'un moment s'écoulé,,
Tousles foirs s'y trouvoient enfoule,
Et les tranfports , & les defirs.
Sans le fecours de l'efperance,
Ace qu'on dit , prenoient naiffances
Au milieu de tous ces plaifirs.
1
Cet heureux temps n'eft plus , un autre
aprisfaplace. Kij
116 MERCURE
Les jeunes gens portent l'audace
Iufques à la brutalité.
Quand ils nenousfont pas une incivilité ,
Ilfemble qu'ils nous faffent grace.
Mais , me répondra- t on, que voulez.
vous qu'on faffe?
Sice defordre n'eftsouffert,
Regardez quelfort nous menaces
Nos maisonsferont un defert.
Il eft vray ; mais feachez que lors
qu'on les en chaffe ,
Cen'est que du bruit que l'on perd.
Eft- ce unfi grandmalheur de voir fa
chambre vuide
Demédifans , dejeunes fous,
D'infipides railleurs, qui n'ont rien de
Solide
Que le mépris qu'ils ontpournous ?
GALANT. 117
*3
Ouy , par nos indignes manieres
Ils ont droit de nous méprifer.
Si nous eftions plus fages &plus
fieres
On les verroit en mieux ufer.
Mais inutilemet on traite cesmatieres,
On yperdfa peine &fon temps.
Aux dépens defagloire on cherche des
Amans.
Qu'importe que leurs cœurs foient
fans delicateffe,
Sans ardeur , fansfincerité.
On les quitte de foins & defidelité,
De respect & de politeſſe,
On ne leur donne pas le temps
fonbaiter
de
Ce qu'au moins par des pleurs , des
foins , des compla fances
On devroit leurfaire acheter.
118 MERCURE
On les gafte , on leurfait de honteu
fes avance's Jac
Qui ne font que les dégouter.
$3
Vous, aimable Daphné, quel'aveugle
fortune
Condamne à vivre dans des lieux
où l'on ne connoit point cette foule
importune
Quifuit icy nos demy.Dieux.
Ne vous plaignez jamais de vostre
deftinée.
Il vaut mieux mille & mille fois
Avec vos Rochers & vos Bois ,
S'entretenir toute l'année ,
Que de paffer une heure ou deux
Avec un tas d'Etourdis, de Cocquettes .
Des Ours & des Serpens de vosfom.
bres retraites ,
Lecommerce eft moins dangereux..
fa beauté.
25222-22-2522:22225
EPITRE CHAGRINE
A MADEMOISELLE D.L.C.
H
E bien, quel noir chagrin vous
occupe aujourd'huy ?
M'eft venudemanderavec unfierfourire
Un jeune Seigneur , qu'on peut dire
Auffibeau que l'Amour , auffi traitre
que luy.
Vous gardez unprofondfilence.
( A t-il repris jurant à demy bas )
Eft- ceque vous ne daignez pas
GALANT 109
De ce que vous pensez mefaire confidence,
Ien'enfuispas peut- eftre affez digne.
Aces mots,
Pourjoindre un autre Fat,il m'a tourné le dos.
Q
Queldifcours pouvois -je luyfaire,
Moy qui dans ce meſme moment
Repaffois dans ma tefte avec étonnement
Dela nouvelle Cour la conduite ordinaire?
M'auroit-il jamais pardonné
La peinture vive &fincere
De cent vices aufquels il s'est abandonné?
Non , contre moyle dépit , la colere,
Le chagrin , tout auroit agy.
Mais quoy que mes difcours euffent pu
luy déplaire,
110 MERCURE
Son front n'en auroit point rougy.
BA
Iefçay defes pareilsjufqu'où l'audace monte.
Atoutce qui leurplaift ofent- ils s'emporter ,
Loin d'en avoir la moindre honte ,
Eux- mefmes vont en plaifanter.
BA
De leurs déreglemens Hiftoriens fidelles ,
Avec unfront d'airain ils feront mille fois
Unodieuxdétail des plus affreux
droits.
On diroit à les voir traiter de bagatelles ,
Les horreurs les plus criminelles ,
Que ce n'est point pour eux quefont
faites les Loix,
GALANT. III
Tant ils ont de mépris pour elles.
3
Avec gens fans merite & du rang
le plus bas
Ils font volontiers connoiffance.
Mais auffi quels égards &quelle dé
ference
Veut-on qu'on ait pour eux ?helas!
Ilsfont oublier leur naiſſance
Quandils ne s'enfouviennentpas.
Daignent-ils nousrendre visite,
Le plus ombrageux des Epoux
N'enfçauroit devenirjaloux.
Ce n'est pointpour noftre merite.
Leurs yeux n'en trouvent pointen
nous.
Ce n'est que pour parler de leur gain,
de leurperte ,
Se dirc que d'un vin qui les charmera tous ,
112 MERCURE
On a fait une heureuse &fure décou
verte ,
Se montrer quelques Billets doux,
Se dandiner dans une chaife ,
Faire tous leurs trocqs à leur aife,
Etfe donner des rendez- vous.
Siparun pur hazard quelqu'un d'entre eux s'avife ,
D'avoir des fentimens tendres , refpcctueux,
Tout le refte s'enformalife.
Il n'eſt pour l'arracher à ce panchant heureux ,
Affront qu'on ne luy faffe , horreurs
qu'on ne luy dife,
Et l'onfait tant qu'enfin il n'ofe eftre
amoureux.
$3
Cauferune heureavec des Femmes,
Leur prefenter la main , parler de
leurs attraits.
GALANT. ng
Entre lesjeunes gens font des crimes
infames
Qu'ils ne fe pardonnent jamais.
**
Où font ces cœurs galans ? Oùſont ces
ames fieres ?
Les Nemours , les Montmorancis
Les Bellegardes , les Buffys ,
Les Guifes & les Balompieres ?
S'il reste encor quelquesfoucis
Lors que de l'Acheron on a traversé
t'onde ,
Quelle indignation leur donnent les
récits
De ce qui fe paffe en ce monde !
Que n'y peuvent-ils revenir.
Par leurs bons exemples peut- effre
On verroit la tendreſſe &le respect
. renaistre
Que la débauche asceu bannir.
Septembre 168 .
K
114 MERCURE
CD
Mais des Destins impitoyables
Les Arrests font irrevocables ,
Quipaſſe l'Acheron ne le repasse plus
Rien ne ramenera l'ufage
D'estre galant , fidelle , fage,
Losjeunes gens pourjamaisſontperdus.
CD
A bien confiderer les chofes,
On a tort de fe plaindre d'eux.
De leurs déreglemens honteux
Nous fommes les uniques caufes.
Pourquoy leur permettre d'avoir
Ces impertinens caracteres ?
Que ne les renons - nous commefaifoient nos Meres ,
Dans le respect , dans le devoir !
Avoicnt-elles plus de pouvoir ,
Plus de beauté que nous , plus d'ef
prit, plus d'adreffe ?
1
GALANT. H
Ah !pouvons - nous penfer au temps
de leurjeuneffe
Etfans honte, &fans defefpoir !
Dans plus d'un Réduit agreable
On voyoit venir tour à tomr
Tout ce qu'unefuperbe Cour
Avoit de galant & d'aimable..
L'efprit, le refpect & l'amour
Yrépandoientfur tout un charme in
explicable.
Les innocens plaifirs par qui le pluslongjour
Plus vifte qu'un moment s'écoulé,,
Tousles foirs s'y trouvoient enfoule,
Et les tranfports , & les defirs.
Sans le fecours de l'efperance,
Ace qu'on dit , prenoient naiffances
Au milieu de tous ces plaifirs.
1
Cet heureux temps n'eft plus , un autre
aprisfaplace. Kij
116 MERCURE
Les jeunes gens portent l'audace
Iufques à la brutalité.
Quand ils nenousfont pas une incivilité ,
Ilfemble qu'ils nous faffent grace.
Mais , me répondra- t on, que voulez.
vous qu'on faffe?
Sice defordre n'eftsouffert,
Regardez quelfort nous menaces
Nos maisonsferont un defert.
Il eft vray ; mais feachez que lors
qu'on les en chaffe ,
Cen'est que du bruit que l'on perd.
Eft- ce unfi grandmalheur de voir fa
chambre vuide
Demédifans , dejeunes fous,
D'infipides railleurs, qui n'ont rien de
Solide
Que le mépris qu'ils ontpournous ?
GALANT. 117
*3
Ouy , par nos indignes manieres
Ils ont droit de nous méprifer.
Si nous eftions plus fages &plus
fieres
On les verroit en mieux ufer.
Mais inutilemet on traite cesmatieres,
On yperdfa peine &fon temps.
Aux dépens defagloire on cherche des
Amans.
Qu'importe que leurs cœurs foient
fans delicateffe,
Sans ardeur , fansfincerité.
On les quitte de foins & defidelité,
De respect & de politeſſe,
On ne leur donne pas le temps
fonbaiter
de
Ce qu'au moins par des pleurs , des
foins , des compla fances
On devroit leurfaire acheter.
118 MERCURE
On les gafte , on leurfait de honteu
fes avance's Jac
Qui ne font que les dégouter.
$3
Vous, aimable Daphné, quel'aveugle
fortune
Condamne à vivre dans des lieux
où l'on ne connoit point cette foule
importune
Quifuit icy nos demy.Dieux.
Ne vous plaignez jamais de vostre
deftinée.
Il vaut mieux mille & mille fois
Avec vos Rochers & vos Bois ,
S'entretenir toute l'année ,
Que de paffer une heure ou deux
Avec un tas d'Etourdis, de Cocquettes .
Des Ours & des Serpens de vosfom.
bres retraites ,
Lecommerce eft moins dangereux..
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Résumé : EPITRE CHAGRINE A MADEMOISELLE D. L. C.
L'épître adressée à Mademoiselle D.L.C. critique les mœurs et le comportement des jeunes gens de la cour. L'auteur exprime son chagrin face à la débauche et à l'audace des jeunes seigneurs, qui ne montrent ni honte ni respect. Ces derniers se vantent de leurs débauches et traitent les lois avec mépris. Ils fréquentent des personnes de basse extraction tout en exigeant des égards particuliers. Leurs visites sont motivées par des intérêts personnels, tels que discuter de leurs gains ou pertes. L'auteur déplore la disparition des valeurs passées, où régnait l'esprit, le respect et l'amour. Les jeunes gens actuels sont décrits comme brutaux et incivils, et leur comportement est encouragé par la société. L'auteur critique également les femmes qui permettent et encouragent ces comportements. Elle conclut en conseillant à Mademoiselle D.L.C. de se réjouir de vivre loin de cette cour corrompue, préférant la solitude à la compagnie de personnes superficielles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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31
p. 181-185
AU ROY.
Début :
Voicy les derniers Vers que Me des Houlieres a faits / L'Erreur seconde en attentats, [...]
Mots clefs :
Noms, Erreur, Peuple, Adorer, Trône
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU ROY.
Voicy les derniers Vers
que Me des Houlieres a
faits
pour le Roy.
AU ROY; L
*Erreur feconde en attentats
£htitraifnoitLi Dijcorde&lOrgueil
àsifuite,
LH.UQ:)' ,
Ne répand plm enfin dam tes vasles
Efiats
Lepoifion dont L'armal'Enfer qui l'a
produite3
Tafiieté,Grand Roy,pourjamais I'd
détruite.
Quelle Hydreviens-tud'étouffer l
En vain tes Grands Ayeux oserent la
combatre,
Ces Héros ne pûrent abatre
Le Monjlre dontsans peine on te voit triompher.
far combiendeforfaits, de Batailles,
de Siercs
Son orginils'est-ilftgnalé*
gue d'AutelsontsentysesfureursfixeriUgcs!
Le Trône eu l'on te voit en fut mefime
ébranléi
Tu le feais
,
& tes foins toujours
prompts,toujoursfiages,
VxèferventnosATeuLUX aun defaflrc
FIïCd.
Ainji voyons-nouileSolcïl
Pour fiirt de beaux jours dtjjlper let
nuages.
Le plia rude Jcntiersiustes pass'a»
pla,lit.
Frince Inunhx, les Destinsfont pour
toy unscaprices,
Contre une Hydre indomptée un seul
ordresuffit,
A ta voixfont tombez, lesnombreux
Edifîrs
Ouse neuryifjoient les fureurs;
A ta voix elle rentre en ce goufre d'hor.
reurs
Dessinépeurpunir Us,vices.
Adesirrands plaudit, fitccestout le(Ce' ap- mie ( eit. 'it~
D, loaçrt emensi'abvMt reten- J~ ci' iime., ion secoursdérobeàfis
supplices!
Ah,pour(..uviyton Peuple
,
crpour
langerla FfJ),
Ce que tu nens de faire eJ1 au dejjus
de l'homme )
De quelques grands noms qu'on te
himme,
0) iabd'jjl, il n'ff plus d'¡!/fèz
grands noms pour toy.
-
Mau dans lu bras d, la Victoire
yplains-toy de ton bonheur, erainsl'excès deta gluire
,
Yoy lefort qu'a ton Peuple elle v-z
préparer;
Ta main pui/jante Ó;, Ucourabie
Tire 1 /., ,
ce
Prup( aiméd'uni tnenrdéploraiit,
Etparune autre Erreur fit le ïas égarer.
Inshu'i pAYcrnt fameux eXCrlJ?Ù;,
-
^uja de ras on a
>
des Jtmpla\
Contre ta modeflie on ose-mmmurer.
(kiy.sitapietériymcîioitdescbftdclesy
Tesjours fertiles en miracles
Nomforutoient a tyadorer.
que Me des Houlieres a
faits
pour le Roy.
AU ROY; L
*Erreur feconde en attentats
£htitraifnoitLi Dijcorde&lOrgueil
àsifuite,
LH.UQ:)' ,
Ne répand plm enfin dam tes vasles
Efiats
Lepoifion dont L'armal'Enfer qui l'a
produite3
Tafiieté,Grand Roy,pourjamais I'd
détruite.
Quelle Hydreviens-tud'étouffer l
En vain tes Grands Ayeux oserent la
combatre,
Ces Héros ne pûrent abatre
Le Monjlre dontsans peine on te voit triompher.
far combiendeforfaits, de Batailles,
de Siercs
Son orginils'est-ilftgnalé*
gue d'AutelsontsentysesfureursfixeriUgcs!
Le Trône eu l'on te voit en fut mefime
ébranléi
Tu le feais
,
& tes foins toujours
prompts,toujoursfiages,
VxèferventnosATeuLUX aun defaflrc
FIïCd.
Ainji voyons-nouileSolcïl
Pour fiirt de beaux jours dtjjlper let
nuages.
Le plia rude Jcntiersiustes pass'a»
pla,lit.
Frince Inunhx, les Destinsfont pour
toy unscaprices,
Contre une Hydre indomptée un seul
ordresuffit,
A ta voixfont tombez, lesnombreux
Edifîrs
Ouse neuryifjoient les fureurs;
A ta voix elle rentre en ce goufre d'hor.
reurs
Dessinépeurpunir Us,vices.
Adesirrands plaudit, fitccestout le(Ce' ap- mie ( eit. 'it~
D, loaçrt emensi'abvMt reten- J~ ci' iime., ion secoursdérobeàfis
supplices!
Ah,pour(..uviyton Peuple
,
crpour
langerla FfJ),
Ce que tu nens de faire eJ1 au dejjus
de l'homme )
De quelques grands noms qu'on te
himme,
0) iabd'jjl, il n'ff plus d'¡!/fèz
grands noms pour toy.
-
Mau dans lu bras d, la Victoire
yplains-toy de ton bonheur, erainsl'excès deta gluire
,
Yoy lefort qu'a ton Peuple elle v-z
préparer;
Ta main pui/jante Ó;, Ucourabie
Tire 1 /., ,
ce
Prup( aiméd'uni tnenrdéploraiit,
Etparune autre Erreur fit le ïas égarer.
Inshu'i pAYcrnt fameux eXCrlJ?Ù;,
-
^uja de ras on a
>
des Jtmpla\
Contre ta modeflie on ose-mmmurer.
(kiy.sitapietériymcîioitdescbftdclesy
Tesjours fertiles en miracles
Nomforutoient a tyadorer.
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Résumé : AU ROY.
Le poème s'adresse au roi et décrit les défis et les triomphes de son règne. Il évoque une 'Erreur feconde en attentats' et un 'Orgueil' menaçant le royaume, incarnés par une 'Hydre' représentant le mal et les troubles. Le roi est encouragé à vaincre cette Hydre, malgré les échecs des ancêtres héroïques. Le poème loue ses batailles et ses succès, qui ont apporté paix et prospérité, comparant le roi au soleil dispersant les nuages. Les destins favorables au roi permettent de triompher de l'hydre indomptée par un seul ordre. Le texte se termine par une réflexion sur la gloire du roi, qui doit rester humble et se souvenir des souffrances de son peuple. Il critique ceux qui murmurent contre la modestie du roi, soulignant que ses jours sont fertiles en miracles dignes d'être adorés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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32
p. 39-46
IDYLE DE MADAME DES HOULIERES, Sur le retour de la Santé du Roy.
Début :
Les Vers que vous allez lire ne sont pas nouveaux, / Peuples, qui gemissez au pied de nos Autels, [...]
Mots clefs :
Santé, Roi, Louis, Soins, Héros, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IDYLE DE MADAME DES HOULIERES, Sur le retour de la Santé du Roy.
es Vers que vous allez
lire ne font pas nouveaux,
40 MERCURE
mais ils le feront pour vous,
puis que vous me dites qu'on
ne vous les a point encore
envoyez. D'ailleurs ils font
de Madame des Houlieres ,
& tout ce qu'elle fait eft fi
beau , qu'en tout temps on
le voit avec plaifir , Ils ont
efté faits fur le rétabliffement de la Santé du Roy ,
aprés le mal dont Sa Majeſté
a efté guerie avant les accés
qu'Elle a eus de Fiévre
quarte.
GALANT. 41.
S
11
-e
ב
1
I
IDTLE
DE MADAME
DES HOULIERESS
Sur le retour de la Santé
Paple
du
Roy.
Euples , qui gemiffez au pied -
de nos Autels,
Qui par des vœux ardens, des foùpirs & des larmes, ·
Demandez la fantédu plus grand?
des Mortels ,
Enplaifirs changez vos alarmes; ;
Couronnez vos teftes defleurs,.
LOVIS n'eft plus en proye à de
vives douleurs,
Septembre 1686.. D.
42 MERCURE
D'unefanté parfaite il goûte tous
les carmes.
Dés fes plusjeunes ans à vaincre
accoûtumé ,
Il a dompté les maux qui luỷfaifoient la guerre,
Ils n'ont fervy qu'à montrer à
la Terre
Combien LOVIS cft grand, com
lien left aimé.
ရ
Tand's que devorez par des crain
tes mortelles
Nous cherchions en tremblant d'agreabl s nouvelles ,
Tandis qu'il nous coutoit tant de
pleus , tant de cris ,
Lay, dont rien ne fçauroit ébranler
le courage ,
Regardoitfes douleurs avec unfier
mépris,
GALANT.
43
Elles ne paroiffoient que fur noftre
vifage.
Au milieu des plaifirs qu'enfante
un dux repos ,
- Eut-iljamaisl'esprit plus libre?
Vous le fçavez, Tamife , Elbe
Rin, Tage , Tibre;
Vous le fçavcz auffi , Mers, dons
iljoint les flots.
Ces foins qu'on voit toûjours
renaiftre,
Et dont , hors le.
Heros que nous
avons pour Maistre,
MulRay n'a porté Jeul le penible
fardeau ,
Les a-t-on veu ceffer dans fes douAdeurs cruelles
• Quoy qu'en des mains fages, fi
delles
Dij
44 MERCURE
Il eut pù confier le timon da
Vaiffeau?
Mais pourquoy dans des jours de
ftinez à lajoye
Rappeller des jours douloureux?
Iouiffons du bonheur que le Ciel
nous envoye,
LOVIS ne fouffre plus , nous
fommes trop beureux.
T
Que dans nos murs le travail
ceffe,
Que le vin coule, qu'ons'empreffe
D'allumer d'innombrablesfeux;
Qu'on lance dans les airs defi vi
ves eftoiles ,
Que leur éclat falſe pûlir v
Celles de qui pour s'embellir
La nuitfemefes fombres voiles,
E
GALANT.
45
Et vous,qui parun fage choix
Preferez vos ruftiques toits
Aces lambris dorez , fous qui la:
temperance,
La tranquillité , l'innocence,
Logent rarement avec nous ;
Bergers, pour qui la vie a fi peu
de dégoûs ; [penfe
Bergers, plus heureux qu'on ne
Quittez le foin de vos troupeaux,
De guirlandes parez vos teftes ,
Foulez l'herbe naiffante aufon des chalumeaux;
Que desjeux innocens, que d'agrea
bles feftes
-Ramenent les plaifirs que vous
aviezbannis ,
LOVIS ne fouffre plus ,nos malbeurs font finis.
Les Bergeres jeunes & belles,
46 MERCURE
Qui font regner l'amour, & qui
regnent par luy,
Sont feules à plaindre aujour
d'buyi
Ie fremis des malheurs queje prévay pour elles.
Ils font plus grands cent ¢
fuis ,
Quefi dans les plus fombres bois,
Sans chiens leurs m utens alloient
priftre,
Que fur leurs foibles cœurs elles
vellent touj urs ,
S'il eft vray que la joye eft mere
des Amours,
Lafanté de LOVIS en va plus
faire naiftre
Que le doux retour des beaux
jours.
lire ne font pas nouveaux,
40 MERCURE
mais ils le feront pour vous,
puis que vous me dites qu'on
ne vous les a point encore
envoyez. D'ailleurs ils font
de Madame des Houlieres ,
& tout ce qu'elle fait eft fi
beau , qu'en tout temps on
le voit avec plaifir , Ils ont
efté faits fur le rétabliffement de la Santé du Roy ,
aprés le mal dont Sa Majeſté
a efté guerie avant les accés
qu'Elle a eus de Fiévre
quarte.
GALANT. 41.
S
11
-e
ב
1
I
IDTLE
DE MADAME
DES HOULIERESS
Sur le retour de la Santé
Paple
du
Roy.
Euples , qui gemiffez au pied -
de nos Autels,
Qui par des vœux ardens, des foùpirs & des larmes, ·
Demandez la fantédu plus grand?
des Mortels ,
Enplaifirs changez vos alarmes; ;
Couronnez vos teftes defleurs,.
LOVIS n'eft plus en proye à de
vives douleurs,
Septembre 1686.. D.
42 MERCURE
D'unefanté parfaite il goûte tous
les carmes.
Dés fes plusjeunes ans à vaincre
accoûtumé ,
Il a dompté les maux qui luỷfaifoient la guerre,
Ils n'ont fervy qu'à montrer à
la Terre
Combien LOVIS cft grand, com
lien left aimé.
ရ
Tand's que devorez par des crain
tes mortelles
Nous cherchions en tremblant d'agreabl s nouvelles ,
Tandis qu'il nous coutoit tant de
pleus , tant de cris ,
Lay, dont rien ne fçauroit ébranler
le courage ,
Regardoitfes douleurs avec unfier
mépris,
GALANT.
43
Elles ne paroiffoient que fur noftre
vifage.
Au milieu des plaifirs qu'enfante
un dux repos ,
- Eut-iljamaisl'esprit plus libre?
Vous le fçavez, Tamife , Elbe
Rin, Tage , Tibre;
Vous le fçavcz auffi , Mers, dons
iljoint les flots.
Ces foins qu'on voit toûjours
renaiftre,
Et dont , hors le.
Heros que nous
avons pour Maistre,
MulRay n'a porté Jeul le penible
fardeau ,
Les a-t-on veu ceffer dans fes douAdeurs cruelles
• Quoy qu'en des mains fages, fi
delles
Dij
44 MERCURE
Il eut pù confier le timon da
Vaiffeau?
Mais pourquoy dans des jours de
ftinez à lajoye
Rappeller des jours douloureux?
Iouiffons du bonheur que le Ciel
nous envoye,
LOVIS ne fouffre plus , nous
fommes trop beureux.
T
Que dans nos murs le travail
ceffe,
Que le vin coule, qu'ons'empreffe
D'allumer d'innombrablesfeux;
Qu'on lance dans les airs defi vi
ves eftoiles ,
Que leur éclat falſe pûlir v
Celles de qui pour s'embellir
La nuitfemefes fombres voiles,
E
GALANT.
45
Et vous,qui parun fage choix
Preferez vos ruftiques toits
Aces lambris dorez , fous qui la:
temperance,
La tranquillité , l'innocence,
Logent rarement avec nous ;
Bergers, pour qui la vie a fi peu
de dégoûs ; [penfe
Bergers, plus heureux qu'on ne
Quittez le foin de vos troupeaux,
De guirlandes parez vos teftes ,
Foulez l'herbe naiffante aufon des chalumeaux;
Que desjeux innocens, que d'agrea
bles feftes
-Ramenent les plaifirs que vous
aviezbannis ,
LOVIS ne fouffre plus ,nos malbeurs font finis.
Les Bergeres jeunes & belles,
46 MERCURE
Qui font regner l'amour, & qui
regnent par luy,
Sont feules à plaindre aujour
d'buyi
Ie fremis des malheurs queje prévay pour elles.
Ils font plus grands cent ¢
fuis ,
Quefi dans les plus fombres bois,
Sans chiens leurs m utens alloient
priftre,
Que fur leurs foibles cœurs elles
vellent touj urs ,
S'il eft vray que la joye eft mere
des Amours,
Lafanté de LOVIS en va plus
faire naiftre
Que le doux retour des beaux
jours.
Fermer
Résumé : IDYLE DE MADAME DES HOULIERES, Sur le retour de la Santé du Roy.
En septembre 1686, le Mercure Galant célèbre le rétablissement de la santé du roi Louis XIV, après une fièvre quarte. Les auteurs expriment leur joie et leur soulagement, soulignant la grandeur et l'amour du roi, comparés à la résistance des grands fleuves et des héros. Le texte invite à des réjouissances publiques et privées, incluant les bergers et les bergères. Ces dernières sont décrites comme les plus à plaindre en raison des malheurs qu'elles prévoient. Le texte se conclut par l'annonce de la santé parfaite du roi et une invitation générale à se réjouir de ce bonheur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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33
p. 98-110
LOUIS. ECLOGUE.
Début :
Ce n'est point assez de vous avoir donné en Prose un abregé / Dans les vastes jardins de ce charmant Palais [...]
Mots clefs :
Iris, Yeux, Célimène, Dieu, Louis XIV, Gloire, Éloge, Louer, Plaisir, Héros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOUIS. ECLOGUE.
Ce n'est point assez de vous
avoir donné en Prose un abre^é des surprenantes Mer
veilles du Regne du Roy ,, il
faut encore vous en fai.e voir
un Eloge en Vers dans une
Eclogue qui a l'approbation
de tous ceux qui s'y connoif,
09
sent. Elle: «ft de nllustrc
Madame des Houliercs. Ce
hom vous répond de lá beaiixé de rOuvrage. .> > .
mmmB$mm$mm
LÔ O í S.
"V,
È C L O G X3 E.
vastes jardins de ce
^ {ckâfmani Palais
- átSSf Á Zephirs , les Nayaits &
Flore i'..
n OntHfvlu de ne quitter jamiis,
Jj.p&ÇeUwne au lever de l' Au
rore
Qh/xntoient ainjt LQfVjS fous un
ombrage épais* , \...á
Iij
ìoo MERCURE
C ELI MENE.
Admirez^ cet amas superbe
D'Baux, de Marbres & d'Or qui
brillent à nos yeux, .,
Etde íAntiquité ces restes .précieux;
Cttte terre oà naguere à peine
croijsoit l'htrbe , " . ""'
QtíhnmeBoit feulement seau qui
tombe des Cieux ,»-.
Par leponvoir d'un Prince en tout
semblable aux Dieux ,
Renferme danssonsein mille &mìUe
: ; ' Noyades, , '. '>
Se pare des plus belles pleurs-*
Etpour elle Pomone & les pîamadryades
Sont prodigues de leurs faveurs.
-'' ZOV/S, plus grand qu'on ne
figure
Le Dieu qui préside aux Com
bats y
V : v
'»•'*
.'GALANT, ioi
De cent Peuples vaincus augmente
L. . 'ses Estais ,
Maisil est dans ces lieux Vainqueur
de la Nature.
IRIS. .
par ses rares Vertus yos yeux fout
éblouis$
Il faut en parler pour vous
.v * plaire^
On vous voity quoy qu'on fuisse
~1 . fan* i
Revenir toujours à ZOVlS.
CELIMENE,
D'un fijuste panchant bien loin dr
me défendre ,
^e fi**t. gloire de l'avouer,
fris y il est plus fort qu'on ne le peut
comprendre: ' [dre
Monpltis douxplaisir est d'enten-
%oiier ce Conquerantpar qui fçait
bien louer. ,.'.....
I H)
loi MERCURE
Malgré moy nepouvant hsuivre
Dans sesprompts &fameux Ex^
píoits y ... ; • .
jse ne pus me résoudre à vivre
Inutile au plus grand des Rois.
D'une noble audace animée
j4 fa gloire en secret jfi confacray.
mes jours 3
Et pour faire en tous lieux voler.
. fa renommée , t.
Des neuffcavantes Sœurs j'implaV ray le secours.
Tris , pour ces foins Heroïque*. .
Je negligeay les autres foins. '. ^
Mes infortunes' domestiques.
JEn'ftftt de fideHes témoins^
IRIS.
Le beàti xele qiti vous anime
Yvus empêche de voir quel
votes coures
GALANT, ioj
Vos •veilles , vos transports vous
rendent la v'iUime
De ce Roy que vow adorez^
CELsMENE» . •
Jíi! que fais-je four luyque
nivers ne faffe l
Depuis les Climats oi la glace
Enchaifne la fureur des Mers 3
jusque ddns les Climats oâ l'ar
deur est extrême,
Est.il un souple. qui ne fctime,
Etqui riait fas fur luy toujours les
yeux ouvertsì
IRIS.
jp U fcay. Cependantfi vous vjbh~
Uezjrìen croire.
CE LIME N E.
'^/fh ! changes dediscours , vosf*in£
font superflus ,
l
io4MER€URE ■
Avec moy celebrez^ fa gloire ,
Ou je ne vous écoute flus.
IRIS.
Hébien , deses hauts faits rappel
ions la memoire.
Qtfils font beaux , q» ils font
éclatans! .
ll a plus d'une fois foudroyé les
Titans.
Sa pieté rempórte, une pleine «jL
íknre
Sur un Monflrc orgueilleux que ref
'. fcitait le temps.
Il riefl pour luy rien d'impoJfìble>
Mais il efi plus charmant encor qu'il
n'est terrible,
Et jamais son abord ria fait de
Mècontcns. »
CELIMENE.
// Je laisse attendrir^ quefans crain
te on fe plaigne ,
GALANT, iof
Tous les malheureux font oììis.
Quel bonheur eCefire néfous son au*
guste Regne !
Que je fcay biengoâtcr ce bien dont
je jouis!
Quels que soient mes malheurs, je
' n'envie à pet sonne
Lefafie & les amis que la fortune
donne ,
Chanter ZOVlS LE GRAND
' borne tous mes dcjirs.
Ce plaisir oà je m'abandonne
Me tient lie» de tous les plaisirs*
iris. ; .
Un Roy de ces lointains Rivages
Que dore le Soleil de fes premiers
rayons >
Par de magnifiques hommages
Confirme de Z&V/S ce que nous:
en cryonSy
fol MERCURE
CELIMENE.
En vaindes diverses Provincer
Qui voudroient se soumettre aux,
Loix de ce Heros , . ^
Les jaloux &superbes Princes
S'unissent pour troublerfonglorieux
repos. . v
Si par des eforts témeraires
Ils violent la Paix dont LOVAIS
efttappuy,,
Quel Dieu peut les sauver de ces
vastes miseres
Que le fort des Vaincus traisne en
fouie après luyl
ÏRIS.
Qwnd U Ciel menaçait une teste.
fi chere
CELIMENE.
Ab! cruelle Iris, taifex^vous r
.%te renouvelle^ point une douleur
amere.
GALANT. 107
De tous fes mauxpaffez^je perce le?
myfierc.
Xl estoit regardé comme un Dicut
parmy nous s
Et de fes facrendroits jaloux
Ze Ciel nous afait voir unefi belle
Vt*.
Aux infirmitez^afsèrvïe.
Mais enfin que gagna son injuste
couroux ì
ZOljlS ne ploya point fous ces>
terribles coups..
A quelques projets qu'il s'atta-
.V . \. ehe y
Quelque soit le peril qui menace
"*; " .• ' fes jours , .*. '
On ne fçait oà l'homme se cache.
.Mais le Jieros paroist toujours t
«^» Pan ,fxtvy deplus d'un Satyre\r
A ces mots parut à leurs yeux*,,
ic8 MERCURE
Et leur donna l'effroy que la pudeur
inspire
\Au redoutable aspect de ces folafires Dieux.
Souffrez^que fous d'heureux frè~
sages > >\ », ;\ .
JTymphes , leur dit ce. Dieu des
Bois , .. ..
jfe mêle dans ces verds boccages
Mes doux concerts à vos char
mantes voix. .
Chantons le plus aimable & le plui
. grand des Rois.
Des Dieux mefmes LOVlS merix. .te les hommages^ ,
Rajjeurez^ vos esprits , ne craigne^
point d!outrages
•se ne suis point icy ce que je sui$
aittenrs , ;,.
ilfaut s y faire violence ,
De LOVlS íauguste presence
GALANT- 509
Est un terrible frein pour les mau
vaises mœurs.
Venez^ donc avec confiance
Chanter encore un Roy qui regne
fur les Cœurs.
Ahì fans la frayeur qui nuglacet
Luy dit lors Celimene avec unfies
,M foufris , \ . , .
J'oserois bien du chant vous difputer le prix.
2Tè condamnes point mon atedace, y;
Vos chalumeaux ont d'agreables
fonsi .
Mais quand ZOVlS ZE
ïGRAND anime mes chansons\
^Vi le disputerois me/me au Dieu
. du Parnasse. '
Alors plus vifie que le Fan
2Tefuit fardent Chasseur qui des
j " yeux le devore ,
ho MERCUR1
D'Iris suivie elle abandonna.
Pan y
Et fut refver ailleurs au^ Héros
qu'elle adore.
avoir donné en Prose un abre^é des surprenantes Mer
veilles du Regne du Roy ,, il
faut encore vous en fai.e voir
un Eloge en Vers dans une
Eclogue qui a l'approbation
de tous ceux qui s'y connoif,
09
sent. Elle: «ft de nllustrc
Madame des Houliercs. Ce
hom vous répond de lá beaiixé de rOuvrage. .> > .
mmmB$mm$mm
LÔ O í S.
"V,
È C L O G X3 E.
vastes jardins de ce
^ {ckâfmani Palais
- átSSf Á Zephirs , les Nayaits &
Flore i'..
n OntHfvlu de ne quitter jamiis,
Jj.p&ÇeUwne au lever de l' Au
rore
Qh/xntoient ainjt LQfVjS fous un
ombrage épais* , \...á
Iij
ìoo MERCURE
C ELI MENE.
Admirez^ cet amas superbe
D'Baux, de Marbres & d'Or qui
brillent à nos yeux, .,
Etde íAntiquité ces restes .précieux;
Cttte terre oà naguere à peine
croijsoit l'htrbe , " . ""'
QtíhnmeBoit feulement seau qui
tombe des Cieux ,»-.
Par leponvoir d'un Prince en tout
semblable aux Dieux ,
Renferme danssonsein mille &mìUe
: ; ' Noyades, , '. '>
Se pare des plus belles pleurs-*
Etpour elle Pomone & les pîamadryades
Sont prodigues de leurs faveurs.
-'' ZOV/S, plus grand qu'on ne
figure
Le Dieu qui préside aux Com
bats y
V : v
'»•'*
.'GALANT, ioi
De cent Peuples vaincus augmente
L. . 'ses Estais ,
Maisil est dans ces lieux Vainqueur
de la Nature.
IRIS. .
par ses rares Vertus yos yeux fout
éblouis$
Il faut en parler pour vous
.v * plaire^
On vous voity quoy qu'on fuisse
~1 . fan* i
Revenir toujours à ZOVlS.
CELIMENE,
D'un fijuste panchant bien loin dr
me défendre ,
^e fi**t. gloire de l'avouer,
fris y il est plus fort qu'on ne le peut
comprendre: ' [dre
Monpltis douxplaisir est d'enten-
%oiier ce Conquerantpar qui fçait
bien louer. ,.'.....
I H)
loi MERCURE
Malgré moy nepouvant hsuivre
Dans sesprompts &fameux Ex^
píoits y ... ; • .
jse ne pus me résoudre à vivre
Inutile au plus grand des Rois.
D'une noble audace animée
j4 fa gloire en secret jfi confacray.
mes jours 3
Et pour faire en tous lieux voler.
. fa renommée , t.
Des neuffcavantes Sœurs j'implaV ray le secours.
Tris , pour ces foins Heroïque*. .
Je negligeay les autres foins. '. ^
Mes infortunes' domestiques.
JEn'ftftt de fideHes témoins^
IRIS.
Le beàti xele qiti vous anime
Yvus empêche de voir quel
votes coures
GALANT, ioj
Vos •veilles , vos transports vous
rendent la v'iUime
De ce Roy que vow adorez^
CELsMENE» . •
Jíi! que fais-je four luyque
nivers ne faffe l
Depuis les Climats oi la glace
Enchaifne la fureur des Mers 3
jusque ddns les Climats oâ l'ar
deur est extrême,
Est.il un souple. qui ne fctime,
Etqui riait fas fur luy toujours les
yeux ouvertsì
IRIS.
jp U fcay. Cependantfi vous vjbh~
Uezjrìen croire.
CE LIME N E.
'^/fh ! changes dediscours , vosf*in£
font superflus ,
l
io4MER€URE ■
Avec moy celebrez^ fa gloire ,
Ou je ne vous écoute flus.
IRIS.
Hébien , deses hauts faits rappel
ions la memoire.
Qtfils font beaux , q» ils font
éclatans! .
ll a plus d'une fois foudroyé les
Titans.
Sa pieté rempórte, une pleine «jL
íknre
Sur un Monflrc orgueilleux que ref
'. fcitait le temps.
Il riefl pour luy rien d'impoJfìble>
Mais il efi plus charmant encor qu'il
n'est terrible,
Et jamais son abord ria fait de
Mècontcns. »
CELIMENE.
// Je laisse attendrir^ quefans crain
te on fe plaigne ,
GALANT, iof
Tous les malheureux font oììis.
Quel bonheur eCefire néfous son au*
guste Regne !
Que je fcay biengoâtcr ce bien dont
je jouis!
Quels que soient mes malheurs, je
' n'envie à pet sonne
Lefafie & les amis que la fortune
donne ,
Chanter ZOVlS LE GRAND
' borne tous mes dcjirs.
Ce plaisir oà je m'abandonne
Me tient lie» de tous les plaisirs*
iris. ; .
Un Roy de ces lointains Rivages
Que dore le Soleil de fes premiers
rayons >
Par de magnifiques hommages
Confirme de Z&V/S ce que nous:
en cryonSy
fol MERCURE
CELIMENE.
En vaindes diverses Provincer
Qui voudroient se soumettre aux,
Loix de ce Heros , . ^
Les jaloux &superbes Princes
S'unissent pour troublerfonglorieux
repos. . v
Si par des eforts témeraires
Ils violent la Paix dont LOVAIS
efttappuy,,
Quel Dieu peut les sauver de ces
vastes miseres
Que le fort des Vaincus traisne en
fouie après luyl
ÏRIS.
Qwnd U Ciel menaçait une teste.
fi chere
CELIMENE.
Ab! cruelle Iris, taifex^vous r
.%te renouvelle^ point une douleur
amere.
GALANT. 107
De tous fes mauxpaffez^je perce le?
myfierc.
Xl estoit regardé comme un Dicut
parmy nous s
Et de fes facrendroits jaloux
Ze Ciel nous afait voir unefi belle
Vt*.
Aux infirmitez^afsèrvïe.
Mais enfin que gagna son injuste
couroux ì
ZOljlS ne ploya point fous ces>
terribles coups..
A quelques projets qu'il s'atta-
.V . \. ehe y
Quelque soit le peril qui menace
"*; " .• ' fes jours , .*. '
On ne fçait oà l'homme se cache.
.Mais le Jieros paroist toujours t
«^» Pan ,fxtvy deplus d'un Satyre\r
A ces mots parut à leurs yeux*,,
ic8 MERCURE
Et leur donna l'effroy que la pudeur
inspire
\Au redoutable aspect de ces folafires Dieux.
Souffrez^que fous d'heureux frè~
sages > >\ », ;\ .
JTymphes , leur dit ce. Dieu des
Bois , .. ..
jfe mêle dans ces verds boccages
Mes doux concerts à vos char
mantes voix. .
Chantons le plus aimable & le plui
. grand des Rois.
Des Dieux mefmes LOVlS merix. .te les hommages^ ,
Rajjeurez^ vos esprits , ne craigne^
point d!outrages
•se ne suis point icy ce que je sui$
aittenrs , ;,.
ilfaut s y faire violence ,
De LOVlS íauguste presence
GALANT- 509
Est un terrible frein pour les mau
vaises mœurs.
Venez^ donc avec confiance
Chanter encore un Roy qui regne
fur les Cœurs.
Ahì fans la frayeur qui nuglacet
Luy dit lors Celimene avec unfies
,M foufris , \ . , .
J'oserois bien du chant vous difputer le prix.
2Tè condamnes point mon atedace, y;
Vos chalumeaux ont d'agreables
fonsi .
Mais quand ZOVlS ZE
ïGRAND anime mes chansons\
^Vi le disputerois me/me au Dieu
. du Parnasse. '
Alors plus vifie que le Fan
2Tefuit fardent Chasseur qui des
j " yeux le devore ,
ho MERCUR1
D'Iris suivie elle abandonna.
Pan y
Et fut refver ailleurs au^ Héros
qu'elle adore.
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Résumé : LOUIS. ECLOGUE.
Le texte présente une églogue en vers qui célèbre les mérites et les exploits du roi Louis XIV. Cette œuvre, approuvée par Madame des Houlières, est un éloge poétique des réalisations du règne du roi. L'action se déroule dans les jardins du château de Versailles, où des personnages mythologiques comme les Zephyrs, les Nymphes et Flore sont présents. Les personnages, tels que Célimène, Mercure, Iris et un Galant, admirent les beautés et les réalisations du roi. Ils décrivent les transformations spectaculaires des terres, les constructions magnifiques et les victoires militaires de Louis XIV. Le roi est comparé à un dieu, capable de vaincre la nature et de protéger son royaume contre les menaces. Célimène exprime son admiration et son amour pour le roi, soulignant que malgré les malheurs, elle ne peut qu'admirer son règne auguste. Mercure, après avoir hésité, décide de consacrer sa vie à servir le roi, négligeant ses propres intérêts. Iris et les autres personnages célèbrent les vertus et les exploits du roi, le comparant à des dieux et soulignant sa piété et sa grandeur. L'églogue se termine par une invitation à célébrer le roi, décrit comme le plus aimable et le plus grand des rois, méritant les hommages des dieux eux-mêmes. Les personnages expriment leur dévotion et leur admiration pour Louis XIV, le roi qui règne sur les cœurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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34
p. 11-14
Vers de Me des Houllieres. [titre d'après la table]
Début :
Voicy d'autres Vers faits pour le Roy. Ils sont de l'illustre / Amoureux Rossignol, de qui la voix chatoüille [...]
Mots clefs :
Rossignol, Rime, Paix, Campagne, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Vers de Me des Houllieres. [titre d'après la table]
Voicy d'autres Vers faits
pour le Roy. Ils font de l'illustre Madame des Houlieres, qui
pour faire voir la secondité de
son genie, a vou l
u
s'assujetit
dans tous les Vers feminins à la
ici,1enmcenouille. A Moureux RoJ/to^nol, de qui la
voix chatouille
Voreille & le cœur à la fois;
,Zepbirs, qw mtrwurez^dans le fond
( deceBois,
[ Ruisseauxyde quil'ondeyi%ouilie, tTaifez^vous,laissez,-moy dans un
s
profondrepos
Resuerquelques momem au plus
f grand des lleroJ.
Jamais d'une Campagne il tieflforty
f
bredoüille;
Des quefes Ennemis ont osé l'irriter,
Sur eux en l'a veu remporter
Plut d'une glorieuse & superbe dépouille.
Rien ne rcfîfte à sa valeurr
Tout rit à ses dejirs; mtllhcur, trois
fois malheur
Aquiconqueavec luy sebrouille,
Jiien quun calme profondregne dam
ses Etats,
Ses Guerriers toutefois ne se reposent
pas.
De peur que dans la Paix leur vertu
ne serouille,
Tantost le ssir Soldatparsa veueanime1
S'exerce dans la plained"Ou\Ue;
Ettantoft dans un Camp ponrjix mois
renfermé
Jlfait fintinelle & patrouille.
.J/Etat ne souffre point de ses grands
mouvemens, ( breux Camps
En pleine seureté prés de ses nomMeurit le doux raisin, (*7- grof/iç la
citrouille,
La Vache y
passi l'herhtJ'!/) £7* 1,4
Canneyfirfouill-e.
Vavare Laboureur y moiffinne ses
champs,
Sa fille sans danger y file sa quenouille,
Et jamais il ne voitsans de prompts
payemens
Emporter le lard & l*andouille,
Deson chetiffoyeruniques ornemens.
En vain dans le vieux temps je
fouille
Pour pouvoir comparer ses faits à
dtautres faits;
Les antiques HeriS ont toûjours quelquemais,
Ouquelquesiquiles barbouille,
EtchezLOVIS LE GRANL
on n'en trouve jamais.
Dans les travaux de Mars) dans lt
fein de la Paix
Par nul dérèglement fil gloire ne si
fouilie.
Puisse-t-d triompher toujours,
poifJe-t-d ne paffir que d'agreablei
jours!
_9,le jamais de pleurs on ne mouille
Les Autels pour un Roysigrand, si
flJrtuné;
Devant eux qu'on ne s*agenoulle
Que pour bénir leCieldenous l'avoir
donné
pour le Roy. Ils font de l'illustre Madame des Houlieres, qui
pour faire voir la secondité de
son genie, a vou l
u
s'assujetit
dans tous les Vers feminins à la
ici,1enmcenouille. A Moureux RoJ/to^nol, de qui la
voix chatouille
Voreille & le cœur à la fois;
,Zepbirs, qw mtrwurez^dans le fond
( deceBois,
[ Ruisseauxyde quil'ondeyi%ouilie, tTaifez^vous,laissez,-moy dans un
s
profondrepos
Resuerquelques momem au plus
f grand des lleroJ.
Jamais d'une Campagne il tieflforty
f
bredoüille;
Des quefes Ennemis ont osé l'irriter,
Sur eux en l'a veu remporter
Plut d'une glorieuse & superbe dépouille.
Rien ne rcfîfte à sa valeurr
Tout rit à ses dejirs; mtllhcur, trois
fois malheur
Aquiconqueavec luy sebrouille,
Jiien quun calme profondregne dam
ses Etats,
Ses Guerriers toutefois ne se reposent
pas.
De peur que dans la Paix leur vertu
ne serouille,
Tantost le ssir Soldatparsa veueanime1
S'exerce dans la plained"Ou\Ue;
Ettantoft dans un Camp ponrjix mois
renfermé
Jlfait fintinelle & patrouille.
.J/Etat ne souffre point de ses grands
mouvemens, ( breux Camps
En pleine seureté prés de ses nomMeurit le doux raisin, (*7- grof/iç la
citrouille,
La Vache y
passi l'herhtJ'!/) £7* 1,4
Canneyfirfouill-e.
Vavare Laboureur y moiffinne ses
champs,
Sa fille sans danger y file sa quenouille,
Et jamais il ne voitsans de prompts
payemens
Emporter le lard & l*andouille,
Deson chetiffoyeruniques ornemens.
En vain dans le vieux temps je
fouille
Pour pouvoir comparer ses faits à
dtautres faits;
Les antiques HeriS ont toûjours quelquemais,
Ouquelquesiquiles barbouille,
EtchezLOVIS LE GRANL
on n'en trouve jamais.
Dans les travaux de Mars) dans lt
fein de la Paix
Par nul dérèglement fil gloire ne si
fouilie.
Puisse-t-d triompher toujours,
poifJe-t-d ne paffir que d'agreablei
jours!
_9,le jamais de pleurs on ne mouille
Les Autels pour un Roysigrand, si
flJrtuné;
Devant eux qu'on ne s*agenoulle
Que pour bénir leCieldenous l'avoir
donné
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Résumé : Vers de Me des Houllieres. [titre d'après la table]
Le texte présente des vers dédiés au roi, célébrant les qualités et les actions de Madame des Houlières, qui a respecté la rime féminine dans ses poèmes. Il loue également un roi amoureux dont la voix émeut à la fois l'oreille et le cœur. Le poème décrit les exploits militaires du roi, soulignant qu'il n'a jamais été vaincu et remporte toujours des victoires glorieuses. Malgré un calme profond dans ses États, ses guerriers s'exercent continuellement pour maintenir leur vertu. Le royaume prospère en paix, permettant aux laboureurs de cultiver leurs champs en toute sécurité et de recevoir des paiements prompts. Le texte compare les faits du roi à ceux des héros antiques, notant que ces derniers avaient toujours un défaut, contrairement à Louis le Grand. Le roi ne se laisse jamais aller à des dérèglements, que ce soit en temps de guerre ou de paix. Le poème se termine par un vœu pour que le roi triomphe toujours et ne connaisse que des jours agréables, et que jamais des pleurs ne mouillent les autels pour un roi aussi grand et fortuné.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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35
p. 10-21
RIMES EN AILLES. / RIMES EN EILLES. / RIMES EN ILLE.
Début :
Il ne faut pas s'étonner aprés cela si l'on entend / Toy qui depuis que du Cahos / Si ma voix avoit les doux sons / Femme d'un Dieu qui n'est pas beau, [...]
Mots clefs :
Célébrer, Rimes, Louis, Héros, Roi, Louer, Vers féminins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RIMES EN AILLES. / RIMES EN EILLES. / RIMES EN ILLE.
l ne
faut ,/ 1 pas s'étonnerapréscel
si l'on entend retentir se
louanges dans tous les ch.
matsdumonde,&si mesme
le beau sexe se fait un plaisir
de monter sur le Parnasse,
pour apprendre à celebrer les
merveilles de son regne dans
le langagedes Dieux. L'Illustre Madame Deshoulieres
cftune de celles qui le parlent le plus purement, le plus
souvent, & avec le plus d'approbation. Je vous envoyay
le mois passé un de les plus
beaux Ouvrages, danslequel
-
elle s'est assujettie aux rimes
enoüille dans tous les Vers
féminins. En voicy d'autres
de mesme nature, sur des rimes en ailles
,
en eles
,
& en.
ille, qui ont elleaussiapplaudis que le pre nier. Son genie est merveilleux en toutes
fortes dematieresmais sur
tout lors qu'elle entreprend
de loüer le Roy On connoist par là l'ardeur de son
zele.
RIMESENAILLES.
Toy qui depuis que du Cahos
On tira la Terre & les Flots,
EsApollonquand tu rimailles
3
Es le Soleil quand chaque jour
Dans un long & pénible tour
A nous éclairertu travailles
,
Si tu ne viens maider,jepers
L' honneur de bienfaire des Vers.
IlfautsurdesRimesenailles,
Rimes quifom pajlir d'ejfroy
Celebrer Louis
,
ce grand Roy
Quirejfcmble au Dieu des Batailles>
Ouiprend ce qu'il s'estproposé,
Sans que nulait encore ose
Vferfur luy de reprefaillcs;
Quivoit naiflre defortDauphin,
Dont la gloireferasansfin,
Quantitéd?j4uguftes Aiarmailles;
Qui àans ses Gardes neveutpat
Quilfoitenrolle deSoldats
Qui ne soient des plus hantes tailles;
Qui fait PdJJèr des soirs charmans
Damses vasles Appartemens
,
Parez.
J
non de vieillesclaincat'lies
De colifichets, de rocailles,
Mais de riches Ameublement,
Telsque ceux de ces vieux Romaus
Quaimoit tant à lire Fontraillesi
Quichez,leperfide Genois
BrifeTemple
,
Palais ,murailles.
Quitoujours heureux dansses choix9
EnMinièresfit des trouvailles;
Quidubruitdefiesgrands exploits
Remplit cellea qui
dans
cinq mois Ilfautconfier les semailles
3 Celle quepare le Printemps
De Fleurs (y:'" de vertesbrou-Jfailles
J
Celle donlfouillent les entrailles
Cbercheurs d'or d- de DiamanJ"
Et cette autre sur qui les Vents
Ont cause tant defanerailies,
Et dontlesmuets habitam
Ont le corps reveflu d'écaillés;
QuiviSlorieux des erreurs fait dans le bercail des Pafleurs
, Rentrer des millionsd'Ouailles
;
Quiseul son Empire conduit,
Qui tient dans un charmant réduit
Nombre d'eftrangeres volailles;
Qui deson Penple estsi chery,
Qu*auffi-tolfcjuon lesçeut guery Àdagifbats ,
,
Financiers,Canailles,
Toutfitchanter en divers lieux
Des TeDeummélodieux}
Tout mangea chapons) perdrixtcailles,
Et mitsur le cttlsesfutailles;
Veuillent nous preserver les Cieux
De plus voir de tellesgogailies.
Qui des fils de ses petitsfils
,
Si nossouhaitsfont accomplû.
Verra toutes les cpoufaiHes
;
Qii de ses héroïquesafits,
So:t dans laguerre ou dansla pdix"
A fs.itf<~aperforce Aiédai11rs
Tins belles quelesAntiquailles;
Qui dnmpte Alger & Tripoli,
Qiti dans Cagréable-Atariy,
Tait foHvcnt de grossesripailles,
Et quifera trembler de
peur
Le Royd'Efpagne&l*Empereur,
Dès qu'ilsortiradeVersailles..
RIMES EN EILLES.
s1 ma voix avoir les doux fins
Des Malherbes & des Corneilles,
Louis feraittoujours Vobjet de mes
Chansons.
Quel plus beau sujet pour mes veil.
les,
fJ..!!:un grand Roy de qui tous lei
jours
1
Ne font quun tissu de merveilles.
Et de qui l'air & les difeourt
Font entrer dans les cœurs vn million cfAmours,
Par les yeux&parlesoreilles?
m
Raison
,
toy que les Roysconsultent rarement
, Tusçais que ce Héros charmant
Nefait que ce que tu conseilles.
Nimphe,qui jamais ne somme'illes,
Tusçaisquavecque tes cent voix
Tu n'en a pas affit pour conter les
Exploits,
Et le nombre infini de vertus sans pa-(
veilles
JQui lefont le plusgranddesRoys.
Les champs ont moins cfépies, leruchesi
moinsetAbeilles,
Quil na receu du Ciel de charmesfedu-v
Eleurs.
Ah, courons ait Parnasse
,
& des plut)
belles fleurs
Pour couronnerson front remplirons detk
corbeilles.
uiffint aller mes Vers à Caide de fort
nom
)es bords où le matin la mere de
Memnon
Peint le Ciel de Couleurs vermeilles,
Iufijues à
ces tristesclimats
Ou ne peuvent croistre les treilles,
't dont les Habitans ne laissent pourtant pas
D'aimer à vuider les bouteilles.
RIMES ENjlle.
FEmme dtun Dieu qui rieft p/ti
beau,
Et qui ne va pointsans bfquille)
*Déejfe de qui le berceau
Fut une fnperbe cet/mile
,
V.e meresure pas Illljo$'frd'hJlJ tin rli
cours
,
bdtnne que des Jeux, des Ris, & des
jimours la tendre & galattte quadrille
Répande Jes attraits sur mon fo:ble
discours.
Venus
,
ren a] besoin
c. on veut que jebabille
De ce Héros qui feut a
tous les agremens
Dts deux plus chers de tes Amans.
*12ans[es ,, feux certain feu pétille
Quisouventa caufideglands embrlt..
femens.
Tel cjtoit ton Çhasseur dans ces heu,
renx moment
Où couché sur l'Oeillet. la Rose & Im
Jonquille
Tu daignas l'honorer de tes embrajfem
mens
,
5^jnmoinsftmblahle eu DivinDrillei
QHI vient au sortir des combats
Se delasser entre tes bras'
ZOVIS humilia l'orgueil de la (afitllc
Damptal'ingrat Tdtive cr vainqui,
le germain,
it tomber fous l'effort de cent bouches
d'airain)
omm, tombe en tflèCépj fous la fau*
eille,
le parjureGénois & le dur jifriquaim*
Ce ntflpasfeulement le tonnerre à la
main9,
2i4e ce Monarque efi grand, que fin
courage brille,
*0 l'avons-nous pas veu montrer un front serein
Vans Jevives douleurs
,
dansunperdcertain,
rt ne s'tnébranler non plut que la *Ba•
fiille i
Quel Sage
,
quel Héros ,fujî-il gre,
ou Romain,
Teutdupied de LOVIS-itteindreà
la cheville ?
Aussi du bout de J'YnifJefS
Les Ptttples que le Soleil grille
Travcrfentpourle voir le vafie fein
des tfliers*
jQue pour nous rendre heureux il
prend defoinsdivers!
Dans Jes vasles Eflats chèque Place
fourmille
De cent & cent ternes Çuerritrs,
.I2!!,'zt y met pour apprendre À cueillir
des Lauriers.
Dans un fnpcrbe Enclos plus d'une illujîre Fille
Trouve dés son enfance Un secoursfeur
& doux;
Dans un sge plus meur on luy donne un
Epcux,
Où ton met sa pudeur à l'abrjd'une
grille. 4
tredePs Sujets itnoumt, il hahille,jj
Ces malheureux Enfans qui nefontkt-l
ntiers .J, Que des titres fameux que des Sieell.
entiers j
Ont conftrfle{,
dans leur Famille.
tille des flots IImerl ?
agrcablcVenus»
Aqui les doAX tranfpcrts re font pas
inconnus
,
Crois-tu que defil tn aiguille,
Quand on voit t'op fouveut ce Roy
charmant à voir
9
On ne fajfc jamais en défit du devoir
,
Quelque legere peccadille?
faut ,/ 1 pas s'étonnerapréscel
si l'on entend retentir se
louanges dans tous les ch.
matsdumonde,&si mesme
le beau sexe se fait un plaisir
de monter sur le Parnasse,
pour apprendre à celebrer les
merveilles de son regne dans
le langagedes Dieux. L'Illustre Madame Deshoulieres
cftune de celles qui le parlent le plus purement, le plus
souvent, & avec le plus d'approbation. Je vous envoyay
le mois passé un de les plus
beaux Ouvrages, danslequel
-
elle s'est assujettie aux rimes
enoüille dans tous les Vers
féminins. En voicy d'autres
de mesme nature, sur des rimes en ailles
,
en eles
,
& en.
ille, qui ont elleaussiapplaudis que le pre nier. Son genie est merveilleux en toutes
fortes dematieresmais sur
tout lors qu'elle entreprend
de loüer le Roy On connoist par là l'ardeur de son
zele.
RIMESENAILLES.
Toy qui depuis que du Cahos
On tira la Terre & les Flots,
EsApollonquand tu rimailles
3
Es le Soleil quand chaque jour
Dans un long & pénible tour
A nous éclairertu travailles
,
Si tu ne viens maider,jepers
L' honneur de bienfaire des Vers.
IlfautsurdesRimesenailles,
Rimes quifom pajlir d'ejfroy
Celebrer Louis
,
ce grand Roy
Quirejfcmble au Dieu des Batailles>
Ouiprend ce qu'il s'estproposé,
Sans que nulait encore ose
Vferfur luy de reprefaillcs;
Quivoit naiflre defortDauphin,
Dont la gloireferasansfin,
Quantitéd?j4uguftes Aiarmailles;
Qui àans ses Gardes neveutpat
Quilfoitenrolle deSoldats
Qui ne soient des plus hantes tailles;
Qui fait PdJJèr des soirs charmans
Damses vasles Appartemens
,
Parez.
J
non de vieillesclaincat'lies
De colifichets, de rocailles,
Mais de riches Ameublement,
Telsque ceux de ces vieux Romaus
Quaimoit tant à lire Fontraillesi
Quichez,leperfide Genois
BrifeTemple
,
Palais ,murailles.
Quitoujours heureux dansses choix9
EnMinièresfit des trouvailles;
Quidubruitdefiesgrands exploits
Remplit cellea qui
dans
cinq mois Ilfautconfier les semailles
3 Celle quepare le Printemps
De Fleurs (y:'" de vertesbrou-Jfailles
J
Celle donlfouillent les entrailles
Cbercheurs d'or d- de DiamanJ"
Et cette autre sur qui les Vents
Ont cause tant defanerailies,
Et dontlesmuets habitam
Ont le corps reveflu d'écaillés;
QuiviSlorieux des erreurs fait dans le bercail des Pafleurs
, Rentrer des millionsd'Ouailles
;
Quiseul son Empire conduit,
Qui tient dans un charmant réduit
Nombre d'eftrangeres volailles;
Qui deson Penple estsi chery,
Qu*auffi-tolfcjuon lesçeut guery Àdagifbats ,
,
Financiers,Canailles,
Toutfitchanter en divers lieux
Des TeDeummélodieux}
Tout mangea chapons) perdrixtcailles,
Et mitsur le cttlsesfutailles;
Veuillent nous preserver les Cieux
De plus voir de tellesgogailies.
Qui des fils de ses petitsfils
,
Si nossouhaitsfont accomplû.
Verra toutes les cpoufaiHes
;
Qii de ses héroïquesafits,
So:t dans laguerre ou dansla pdix"
A fs.itf<~aperforce Aiédai11rs
Tins belles quelesAntiquailles;
Qui dnmpte Alger & Tripoli,
Qiti dans Cagréable-Atariy,
Tait foHvcnt de grossesripailles,
Et quifera trembler de
peur
Le Royd'Efpagne&l*Empereur,
Dès qu'ilsortiradeVersailles..
RIMES EN EILLES.
s1 ma voix avoir les doux fins
Des Malherbes & des Corneilles,
Louis feraittoujours Vobjet de mes
Chansons.
Quel plus beau sujet pour mes veil.
les,
fJ..!!:un grand Roy de qui tous lei
jours
1
Ne font quun tissu de merveilles.
Et de qui l'air & les difeourt
Font entrer dans les cœurs vn million cfAmours,
Par les yeux&parlesoreilles?
m
Raison
,
toy que les Roysconsultent rarement
, Tusçais que ce Héros charmant
Nefait que ce que tu conseilles.
Nimphe,qui jamais ne somme'illes,
Tusçaisquavecque tes cent voix
Tu n'en a pas affit pour conter les
Exploits,
Et le nombre infini de vertus sans pa-(
veilles
JQui lefont le plusgranddesRoys.
Les champs ont moins cfépies, leruchesi
moinsetAbeilles,
Quil na receu du Ciel de charmesfedu-v
Eleurs.
Ah, courons ait Parnasse
,
& des plut)
belles fleurs
Pour couronnerson front remplirons detk
corbeilles.
uiffint aller mes Vers à Caide de fort
nom
)es bords où le matin la mere de
Memnon
Peint le Ciel de Couleurs vermeilles,
Iufijues à
ces tristesclimats
Ou ne peuvent croistre les treilles,
't dont les Habitans ne laissent pourtant pas
D'aimer à vuider les bouteilles.
RIMES ENjlle.
FEmme dtun Dieu qui rieft p/ti
beau,
Et qui ne va pointsans bfquille)
*Déejfe de qui le berceau
Fut une fnperbe cet/mile
,
V.e meresure pas Illljo$'frd'hJlJ tin rli
cours
,
bdtnne que des Jeux, des Ris, & des
jimours la tendre & galattte quadrille
Répande Jes attraits sur mon fo:ble
discours.
Venus
,
ren a] besoin
c. on veut que jebabille
De ce Héros qui feut a
tous les agremens
Dts deux plus chers de tes Amans.
*12ans[es ,, feux certain feu pétille
Quisouventa caufideglands embrlt..
femens.
Tel cjtoit ton Çhasseur dans ces heu,
renx moment
Où couché sur l'Oeillet. la Rose & Im
Jonquille
Tu daignas l'honorer de tes embrajfem
mens
,
5^jnmoinsftmblahle eu DivinDrillei
QHI vient au sortir des combats
Se delasser entre tes bras'
ZOVIS humilia l'orgueil de la (afitllc
Damptal'ingrat Tdtive cr vainqui,
le germain,
it tomber fous l'effort de cent bouches
d'airain)
omm, tombe en tflèCépj fous la fau*
eille,
le parjureGénois & le dur jifriquaim*
Ce ntflpasfeulement le tonnerre à la
main9,
2i4e ce Monarque efi grand, que fin
courage brille,
*0 l'avons-nous pas veu montrer un front serein
Vans Jevives douleurs
,
dansunperdcertain,
rt ne s'tnébranler non plut que la *Ba•
fiille i
Quel Sage
,
quel Héros ,fujî-il gre,
ou Romain,
Teutdupied de LOVIS-itteindreà
la cheville ?
Aussi du bout de J'YnifJefS
Les Ptttples que le Soleil grille
Travcrfentpourle voir le vafie fein
des tfliers*
jQue pour nous rendre heureux il
prend defoinsdivers!
Dans Jes vasles Eflats chèque Place
fourmille
De cent & cent ternes Çuerritrs,
.I2!!,'zt y met pour apprendre À cueillir
des Lauriers.
Dans un fnpcrbe Enclos plus d'une illujîre Fille
Trouve dés son enfance Un secoursfeur
& doux;
Dans un sge plus meur on luy donne un
Epcux,
Où ton met sa pudeur à l'abrjd'une
grille. 4
tredePs Sujets itnoumt, il hahille,jj
Ces malheureux Enfans qui nefontkt-l
ntiers .J, Que des titres fameux que des Sieell.
entiers j
Ont conftrfle{,
dans leur Famille.
tille des flots IImerl ?
agrcablcVenus»
Aqui les doAX tranfpcrts re font pas
inconnus
,
Crois-tu que defil tn aiguille,
Quand on voit t'op fouveut ce Roy
charmant à voir
9
On ne fajfc jamais en défit du devoir
,
Quelque legere peccadille?
Fermer
Résumé : RIMES EN AILLES. / RIMES EN EILLES. / RIMES EN ILLE.
Le texte célèbre les éloges adressés au roi Louis, qui résonnent à travers le monde et même parmi les femmes, lesquelles montent sur le Parnasse pour chanter ses mérites. Madame Deshoulières est particulièrement mentionnée pour son talent en poésie, notamment dans des œuvres utilisant des rimes en ailles, en eles et en ille. Son génie est particulièrement admiré lorsqu'elle loue le roi. Les poèmes évoquent divers aspects de la grandeur du roi Louis, comparé à Apollon et au Soleil. Ils célèbrent ses victoires militaires, sa sagesse, et son amour pour son peuple. Les rimes en ailles décrivent le roi comme un guerrier invincible, victorieux contre ses ennemis, et comme un souverain juste et bienveillant. Les rimes en eles et en ille continuent de vanter ses qualités, soulignant son courage, sa générosité, et son amour pour les arts et la culture. Le texte se termine par des vœux pour que les descendants du roi perpétuent ses exploits et ses vertus.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
36
p. 108-119
ODE Sur le soin que le Roy prend de l'éducation d[e] la Noblesse.
Début :
Depuis que les Prix ont esté donnez, on a sceu que / Toy, par qui les Mortels rendent leurs noms celebres, [...]
Mots clefs :
Éducation, Terreur, Prix de poésie, Roi, Noblesse, Héros, Écoles, Fils, Filles, Portrait, Louis, Bienfaits, Trône, Protecteur des arts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE Sur le soin que le Roy prend de l'éducation d[e] la Noblesse.
donnez, on a
sceu que
les deux Discours qui ont
Concouru sur cette mesme
matiere, estoient, l'un de Mcj l'AbbéRaguenet,& l'autre
de MrdeClervillç. Ils mentent tent l'un &c l'autreJde grandes louanges, ayant écrit
d'une maniérétres-noble, &
faitleportrait delaPatience
Chrestienne avec des traits
vifs qui la font aimer. Le
sujetsque Mrs de l'Academie
avoient donné pour le Prix
de Poësie,estoit l'éducation
de laNoblesse dans lesEcoles des Gentilshommes, &
dans la Maison de S. Cir,
Vous seriez contente de la
,.
--, - -,
-'
mianiere dont Mademoisel
le des Houlieres l'a traité»
quand mesme l'estime que
vous avez pour son nom &
l'interest que vous devez
prendre à tout ce qui fait ]
honneur à vostre Sexe, ne ]
vous engageroient pasà IirCJf
c.et Ouvrage avec plaisir.
ODE
Sur le foin que le Roy prend 4^ l'éducation da la Noblesse. T Oy, par qui les"Mortelsretî*
dent leurs noms célébrés,
Toy, quej'invoque icy pour la pre*
miere fois,
De mon ejprit confus dissipe les ter
nebres,
Etfoutiens ma timide voix,
teprojet queje faiscftbardy ,jâ
l'avoue
,
Il auroit effrayé le Pdfieur de Man.
touë
Etj'en connois tout le danger.
Mais9 Apollon, par toy si je fuk
inspirée
)
MesVerspourront desifens égaler
laduréei
Hasse-toy
,
viens m'snconwer*
»i,tf¿ dujour, tu me dois lesecours
que j'implore3
C'eficeHérossigrand,sicraint dans
irnivers,
te Protecteur des Arts, LOVIS que
l'on adose
,
[Fers.
Jî>ueje veux chanter dans mes
pepuis que chaque jour lufirs du
fein de l'onde,
1y n'as rien veu d'égal dans l'un
& l'autre monde,
Nysidigne dufoindesDieux.
,C'ejl peu pour enparler qu'un lan.
gageordinaire,
,
Etpour le bien louer, ce n-efipojnt
IlJlèZftire
Dés que l'on pourra faire mieux,
#
Ilsçait que triompher des erreurs &
desvices,
Répandre la terreur du Gange aux
flots glacez,
Elever en tous lieux de pompeux
Edifices,
Tour ungrandRoyn'efipas assiz.
Jî>uilfaut pourbien remplir cesi.
1
cre caraftere,
ght'au dessein d'arracherfin Peuple
-
a
la misere,
Cedent tous les autres projets,
Et que,quelque fierté que le Trône
demande,
bllfaut à tous momens quesa bonté
1 le rende
t
Le PeredetousifesSujets.
(1 peine a-t-il calme les troubles de
la Terre,
i
J^ue cefage Héros consulte avec la
Paix,
Les moyens deffacer les horreurs de
la Guerre
Par de mémorables bienfaits.
Il dérobe les cœursdesa jeune Nobkjji
Aux funefiesappas d'une indigne
molejfi
>
Compagne d'un trop long repos.
"France,quelsfoins pour toy prend'
ton au^ufieMaifire !
Ils s'en vont pourjamaisdans to& s
finfairenaifire
Vn nombre injiny de Heros.
Il établitpour eux des EcolesJille
vantes ( les mœurs\ ( Ou l'on régléa la sots le couUge &Î
D'où l'en les fait entrer dans
cesn
Mutes brillantes
G)ui menent aux plus grands
honncttrs.
On leur enseigne l'art de forcer des
murailles,
De bien asseoir un Camp3 de gagner
des batailles,
Etdedéfendre des remparts.
Dignes de commander au sortir de
l'enfance
,
-
ils verront Iii Victoireattachée à U
Erancê
Nefkivre que. fis Etendars?
Tel cet Eflre infinydonï LuFIS *cfil'Image,
Par lesifcrets ?effortsd'un pouvoir
,
atie,
Des dufferënspérils ou la mifire Desgage en-
»
1
SceutdcVvnrfion'Peuple
élu.
Long-tempsdans un Defiertfous de
fidelles Guides
il conduisitsespas vers les Vertus
solides,
Sources des grdndes allions,
Mtquand ileut acquis deparfaites
lumieresy
Il luyfîtfubjuguerdesNations entieres,
Terreur des autres Nations
Hais cyejt peu pour LOVIS d'élever
dansses Places
Les Fils de tantdevieux &sidelies
Guerriers,
.!<!!,i dans les champs de Mars
J
en
rnarchantsurses traces,
Ontfait des moiffins de lauriers,
four
feurs
Filles il montre autant de *
prévoyance
VMSmarne l'afilefiacrej]u'ildonne à l'in*
Contre tout ce qui la détruit;
Htpar les foins pieux d'une illufire
perflnne,
£)ue le Sort oHtrAgea, que la Vertu
couronne,
Vnsi beau dejjeinfut conduit.
Dans unsuperbe enclos ou lAflgeffi
habite,
Ou l'on fuit des rertus le sentier
épineux
,
D'un âge plein d'erreursmonfoiblc
Sexe évite
Les égarements dangereux.
D'enfans infortunez cent Familles
chargées,
Du foin de Uspourvoirse trouvent
fiulagées,
Jpjtelsecourscontreunfortingrat?
Pdr luy ce Héros paye en couronnant
leurspeines-
Lepingdont leurs AJeux ont épuisé
leurs veines
Tour la défense de l'Etat.
.dinfi dans les jardins l'on voit de
jeunes Plantes,
JZfu'on ne peut conserver que par
desfoins divers)
Vivre cf;. croiflre à l'abry des ardeurs
violentes
,
Etde la rigueurdes Hyvers.
far une habile main sans ceJlè cultivées
,
Et d'une eau vive dépure au besoin
abreuvées
,
Ellesflettriflènt dans leur temps:
Tandis qu'a la inercy des fatfons
orageuses
•
, Les autres au milieu des. campagxçs
pierrcùfes
Se flêtriffint dés leurPrintemps.
Mais quel brillant éclairvient de frâperma veuë!
.f<!!.i m'appelle? qu'entensje? &
qtt'efi-cequeje v»y?
Mon cœur efi transportéd'une joye
inconnue
,
,Zteets font ces presages pour
moy ?
Ne m'annoncent-ils point que je
verray la cheute
Des celebresRivaux avec qui je disi
pute
L'honneur de la lice où je cours?
.f<!je de gloire & quel prix! Ji le
Ciel me l'envoyé
>
Le Portrait de LOVIS à mes regards
en proye
Les occupera tousles jours.
sceu que
les deux Discours qui ont
Concouru sur cette mesme
matiere, estoient, l'un de Mcj l'AbbéRaguenet,& l'autre
de MrdeClervillç. Ils mentent tent l'un &c l'autreJde grandes louanges, ayant écrit
d'une maniérétres-noble, &
faitleportrait delaPatience
Chrestienne avec des traits
vifs qui la font aimer. Le
sujetsque Mrs de l'Academie
avoient donné pour le Prix
de Poësie,estoit l'éducation
de laNoblesse dans lesEcoles des Gentilshommes, &
dans la Maison de S. Cir,
Vous seriez contente de la
,.
--, - -,
-'
mianiere dont Mademoisel
le des Houlieres l'a traité»
quand mesme l'estime que
vous avez pour son nom &
l'interest que vous devez
prendre à tout ce qui fait ]
honneur à vostre Sexe, ne ]
vous engageroient pasà IirCJf
c.et Ouvrage avec plaisir.
ODE
Sur le foin que le Roy prend 4^ l'éducation da la Noblesse. T Oy, par qui les"Mortelsretî*
dent leurs noms célébrés,
Toy, quej'invoque icy pour la pre*
miere fois,
De mon ejprit confus dissipe les ter
nebres,
Etfoutiens ma timide voix,
teprojet queje faiscftbardy ,jâ
l'avoue
,
Il auroit effrayé le Pdfieur de Man.
touë
Etj'en connois tout le danger.
Mais9 Apollon, par toy si je fuk
inspirée
)
MesVerspourront desifens égaler
laduréei
Hasse-toy
,
viens m'snconwer*
»i,tf¿ dujour, tu me dois lesecours
que j'implore3
C'eficeHérossigrand,sicraint dans
irnivers,
te Protecteur des Arts, LOVIS que
l'on adose
,
[Fers.
Jî>ueje veux chanter dans mes
pepuis que chaque jour lufirs du
fein de l'onde,
1y n'as rien veu d'égal dans l'un
& l'autre monde,
Nysidigne dufoindesDieux.
,C'ejl peu pour enparler qu'un lan.
gageordinaire,
,
Etpour le bien louer, ce n-efipojnt
IlJlèZftire
Dés que l'on pourra faire mieux,
#
Ilsçait que triompher des erreurs &
desvices,
Répandre la terreur du Gange aux
flots glacez,
Elever en tous lieux de pompeux
Edifices,
Tour ungrandRoyn'efipas assiz.
Jî>uilfaut pourbien remplir cesi.
1
cre caraftere,
ght'au dessein d'arracherfin Peuple
-
a
la misere,
Cedent tous les autres projets,
Et que,quelque fierté que le Trône
demande,
bllfaut à tous momens quesa bonté
1 le rende
t
Le PeredetousifesSujets.
(1 peine a-t-il calme les troubles de
la Terre,
i
J^ue cefage Héros consulte avec la
Paix,
Les moyens deffacer les horreurs de
la Guerre
Par de mémorables bienfaits.
Il dérobe les cœursdesa jeune Nobkjji
Aux funefiesappas d'une indigne
molejfi
>
Compagne d'un trop long repos.
"France,quelsfoins pour toy prend'
ton au^ufieMaifire !
Ils s'en vont pourjamaisdans to& s
finfairenaifire
Vn nombre injiny de Heros.
Il établitpour eux des EcolesJille
vantes ( les mœurs\ ( Ou l'on régléa la sots le couUge &Î
D'où l'en les fait entrer dans
cesn
Mutes brillantes
G)ui menent aux plus grands
honncttrs.
On leur enseigne l'art de forcer des
murailles,
De bien asseoir un Camp3 de gagner
des batailles,
Etdedéfendre des remparts.
Dignes de commander au sortir de
l'enfance
,
-
ils verront Iii Victoireattachée à U
Erancê
Nefkivre que. fis Etendars?
Tel cet Eflre infinydonï LuFIS *cfil'Image,
Par lesifcrets ?effortsd'un pouvoir
,
atie,
Des dufferënspérils ou la mifire Desgage en-
»
1
SceutdcVvnrfion'Peuple
élu.
Long-tempsdans un Defiertfous de
fidelles Guides
il conduisitsespas vers les Vertus
solides,
Sources des grdndes allions,
Mtquand ileut acquis deparfaites
lumieresy
Il luyfîtfubjuguerdesNations entieres,
Terreur des autres Nations
Hais cyejt peu pour LOVIS d'élever
dansses Places
Les Fils de tantdevieux &sidelies
Guerriers,
.!<!!,i dans les champs de Mars
J
en
rnarchantsurses traces,
Ontfait des moiffins de lauriers,
four
feurs
Filles il montre autant de *
prévoyance
VMSmarne l'afilefiacrej]u'ildonne à l'in*
Contre tout ce qui la détruit;
Htpar les foins pieux d'une illufire
perflnne,
£)ue le Sort oHtrAgea, que la Vertu
couronne,
Vnsi beau dejjeinfut conduit.
Dans unsuperbe enclos ou lAflgeffi
habite,
Ou l'on fuit des rertus le sentier
épineux
,
D'un âge plein d'erreursmonfoiblc
Sexe évite
Les égarements dangereux.
D'enfans infortunez cent Familles
chargées,
Du foin de Uspourvoirse trouvent
fiulagées,
Jpjtelsecourscontreunfortingrat?
Pdr luy ce Héros paye en couronnant
leurspeines-
Lepingdont leurs AJeux ont épuisé
leurs veines
Tour la défense de l'Etat.
.dinfi dans les jardins l'on voit de
jeunes Plantes,
JZfu'on ne peut conserver que par
desfoins divers)
Vivre cf;. croiflre à l'abry des ardeurs
violentes
,
Etde la rigueurdes Hyvers.
far une habile main sans ceJlè cultivées
,
Et d'une eau vive dépure au besoin
abreuvées
,
Ellesflettriflènt dans leur temps:
Tandis qu'a la inercy des fatfons
orageuses
•
, Les autres au milieu des. campagxçs
pierrcùfes
Se flêtriffint dés leurPrintemps.
Mais quel brillant éclairvient de frâperma veuë!
.f<!!.i m'appelle? qu'entensje? &
qtt'efi-cequeje v»y?
Mon cœur efi transportéd'une joye
inconnue
,
,Zteets font ces presages pour
moy ?
Ne m'annoncent-ils point que je
verray la cheute
Des celebresRivaux avec qui je disi
pute
L'honneur de la lice où je cours?
.f<!je de gloire & quel prix! Ji le
Ciel me l'envoyé
>
Le Portrait de LOVIS à mes regards
en proye
Les occupera tousles jours.
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Résumé : ODE Sur le soin que le Roy prend de l'éducation d[e] la Noblesse.
Le texte présente deux discours sur la même matière, l'un de l'Abbé Raguenet et l'autre de Monsieur de Clervillç, tous deux loués pour leur style noble et leur description vivante de la patience chrétienne. Le sujet donné par les membres de l'Académie pour le prix de poésie était l'éducation de la noblesse, tant dans les écoles des gentilshommes que dans la Maison de Saint-Cyr. Une œuvre de Mademoiselle des Houlières sur ce sujet est également mentionnée, appréciée pour sa qualité intrinsèque indépendamment de la réputation de son auteur. Une ode suit, dédiée à l'éducation de la noblesse. L'auteur invoque Apollon pour dissiper ses doutes et inspirer sa voix. Il loue le roi Louis, protecteur des arts, et chante les bienfaits de son règne. Le roi est décrit comme un héros qui arrache son peuple à la misère, consulte avec la paix pour effacer les horreurs de la guerre, et établit des écoles illustres pour former la jeunesse noble. Ces écoles enseignent l'art de la guerre et préparent les jeunes nobles à commander et à défendre la France. Le roi est également loué pour sa prévoyance envers les filles, les protégeant des dangers et les conduisant vers la vertu. Le texte compare l'éducation des jeunes plantes dans un enclos protégé à celle des jeunes nobles formés par le roi. Enfin, l'auteur exprime sa joie à la vue du portrait du roi, qui occupera tous ses regards.
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37
p. 120
PRIERE POUR LE ROY.
Début :
Ah ! Seigneur, pour LOUIS ne nous alarme plus, [...]
Mots clefs :
Louis XIV, Aimer, Craindre, Voeux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIERE POUR LE ROY.
PRIERE POUR LE ROY. AH! Seigneur, pour LOVIS
,
ne nous alarmeplus,
Content de nos jÕupirsn'en exige
point d'autres;
Maispourquoy te lafferpardes vœux
superflus ?
Tes interefis icyfont joints avec les
nofires.
J>)ue pour luy donc, Seigneur, ta
main daigne s'armer;
Conferve-nous long-temps unJi digne Monarque,
Tel que lN pris pour nous lefoin de
leformeri
Qu'on le puisse toujours reconnoijlre" à ta marque,
# Soit qu'ilsefajfe craindre, qh qu^il siftjfl aimer.
,
ne nous alarmeplus,
Content de nos jÕupirsn'en exige
point d'autres;
Maispourquoy te lafferpardes vœux
superflus ?
Tes interefis icyfont joints avec les
nofires.
J>)ue pour luy donc, Seigneur, ta
main daigne s'armer;
Conferve-nous long-temps unJi digne Monarque,
Tel que lN pris pour nous lefoin de
leformeri
Qu'on le puisse toujours reconnoijlre" à ta marque,
# Soit qu'ilsefajfe craindre, qh qu^il siftjfl aimer.
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38
p. 116-121
L'HYVER. Idille de Madame des Houlieres, à Mr Lucas.
Début :
Quand tout ce qui part de l'Illustre Madame des Houlieres / L'Hyver suivy des vents, des frimats, des orages, [...]
Mots clefs :
Temps, Esprit, Hiver, Tombeau, Nature
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'HYVER. Idille de Madame des Houlieres, à Mr Lucas.
uand tout ce qui part de
FIlluftre Madame des Houlieres neferoit pas d'une beauté achevée , la faifon où nous
fommes m'obligeroit à vous
envoyer le nouvel Idiile de fa
façonque vous allez lire.Ainfi
vous aurez tous fes ouvrages ,
répandus feparément dans mes
Lettres felon les temps qu'elle
en a bien voulu donner des
copies. Ce dernier cft adreflé à
GALANT, 117
M. Lucas. C'eft un homme
d'efprit & de merite fort connu
& eftimé des gens de Lettres,
& quia efté plufieurs années
Lieutenantgeneral de l'Admi
rauté de Normandie.
* thin
L'HYVER.
Idille de Madame des Houlieres , à Mr Lucas.
L'
'Hyver fuivy des vents ,
frimats , desorages ,
des
De ces aimables lieux trouble l'heureufe paix ;
Il a déja ravy par de cruels outrages
Ce que la Terre avoit d'attraits.
Quelles douloureufes images
Ledefordre qu'ilfait imprime dans
l'efprit!
r18
MERCURE
Helas ! ces Prez fans fleurs , ces
Arbres fansfeuillages ,
Ces Ruiffeaux glacez , tout nous
dit
Le temps fera chez vous de femblables ravages.
Commela terre nous gardons
Fufques au milieu del'Automne
Quelques - uns des appas que le
Printemps nous donne ,
L'Hyver vient-il , nous les perdons.
Pouvoir, Thréfors, Grandeurs, n'en
exemptent perfonne ;
On fe déguife en vain ces trifles
veritez ;
Les terreurs , les infirmitez ,
De la froide vieilleſſe ordinaires
compagnes,
Font fur nous ce que font les Autans irritez ,
Et la neige fur les Campagnes.
Encorfi comme les Hyvers
GALANT. 119
Dépouillent les Forefts de leurs
feuillages verds ,
L'âge nous dépouilloit des paffions
cruelles ,
Plus fortes à dompter que ne lefont
les flots,
Nous goufterions un doux repos
Qu'onnepeuttrouver avec elles.
Mais nous avons beau voir détrui
re par le temps
La plus forte fanté , les plus vifs
agrémens;
Nous confervons toujours nos premieres foibleffes.
L'Ambitieuxcourbéfous lefardeau
des ans ,
Dè la fortune encore écoute les promeffes ;
L'Avare enexpirant regrettemoins
Le jour
Que fes inutiles richeffes ,
301
Et quijeune adonné toutfon temps
à l'amour,
120 MERCURE
Unpied dans le Tombeau , veut encor des Maiftreffes.
Il refte dans l'efprit un gouft pour
les plaifirs ,
Prefqu'auffidangereux que leurplus
doux ufage.
Pour eftre heureux,pour eftrefage
Ilfautfçavoir donner un frein à
fes defirs.
Mieux qu'un autre , fage Timandre ,
De cet illuftre effort vous connoiffez
le prix.
Yous , en qui la nature a joint une
ame tendre
Avec undes plus beauxEfprits ;
Vous qui dans lafaifon desgraces &
des ris ,
Loin d'éviter l'Amour,faifiezgloire
d'en prendre,
Et qui par effort de raifon
Fuyez defesplaifirs la folle inquietude
Avant
GALANT. 121
Avant que l'arriere Saifon
Vous aitfaitreffentir tout ce qu'elle
a de rude.
FIlluftre Madame des Houlieres neferoit pas d'une beauté achevée , la faifon où nous
fommes m'obligeroit à vous
envoyer le nouvel Idiile de fa
façonque vous allez lire.Ainfi
vous aurez tous fes ouvrages ,
répandus feparément dans mes
Lettres felon les temps qu'elle
en a bien voulu donner des
copies. Ce dernier cft adreflé à
GALANT, 117
M. Lucas. C'eft un homme
d'efprit & de merite fort connu
& eftimé des gens de Lettres,
& quia efté plufieurs années
Lieutenantgeneral de l'Admi
rauté de Normandie.
* thin
L'HYVER.
Idille de Madame des Houlieres , à Mr Lucas.
L'
'Hyver fuivy des vents ,
frimats , desorages ,
des
De ces aimables lieux trouble l'heureufe paix ;
Il a déja ravy par de cruels outrages
Ce que la Terre avoit d'attraits.
Quelles douloureufes images
Ledefordre qu'ilfait imprime dans
l'efprit!
r18
MERCURE
Helas ! ces Prez fans fleurs , ces
Arbres fansfeuillages ,
Ces Ruiffeaux glacez , tout nous
dit
Le temps fera chez vous de femblables ravages.
Commela terre nous gardons
Fufques au milieu del'Automne
Quelques - uns des appas que le
Printemps nous donne ,
L'Hyver vient-il , nous les perdons.
Pouvoir, Thréfors, Grandeurs, n'en
exemptent perfonne ;
On fe déguife en vain ces trifles
veritez ;
Les terreurs , les infirmitez ,
De la froide vieilleſſe ordinaires
compagnes,
Font fur nous ce que font les Autans irritez ,
Et la neige fur les Campagnes.
Encorfi comme les Hyvers
GALANT. 119
Dépouillent les Forefts de leurs
feuillages verds ,
L'âge nous dépouilloit des paffions
cruelles ,
Plus fortes à dompter que ne lefont
les flots,
Nous goufterions un doux repos
Qu'onnepeuttrouver avec elles.
Mais nous avons beau voir détrui
re par le temps
La plus forte fanté , les plus vifs
agrémens;
Nous confervons toujours nos premieres foibleffes.
L'Ambitieuxcourbéfous lefardeau
des ans ,
Dè la fortune encore écoute les promeffes ;
L'Avare enexpirant regrettemoins
Le jour
Que fes inutiles richeffes ,
301
Et quijeune adonné toutfon temps
à l'amour,
120 MERCURE
Unpied dans le Tombeau , veut encor des Maiftreffes.
Il refte dans l'efprit un gouft pour
les plaifirs ,
Prefqu'auffidangereux que leurplus
doux ufage.
Pour eftre heureux,pour eftrefage
Ilfautfçavoir donner un frein à
fes defirs.
Mieux qu'un autre , fage Timandre ,
De cet illuftre effort vous connoiffez
le prix.
Yous , en qui la nature a joint une
ame tendre
Avec undes plus beauxEfprits ;
Vous qui dans lafaifon desgraces &
des ris ,
Loin d'éviter l'Amour,faifiezgloire
d'en prendre,
Et qui par effort de raifon
Fuyez defesplaifirs la folle inquietude
Avant
GALANT. 121
Avant que l'arriere Saifon
Vous aitfaitreffentir tout ce qu'elle
a de rude.
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Résumé : L'HYVER. Idille de Madame des Houlieres, à Mr Lucas.
Madame des Houlières adresse une lettre à Monsieur Lucas, lieutenant-général de l'Amirauté de Normandie, pour lui envoyer une idylle intitulée 'L'Hyver'. Elle le décrit comme un homme d'esprit et de mérite, reconnu dans les cercles littéraires. L'idylle 'L'Hyver' décrit les ravages de l'hiver, comparés aux effets du temps sur les êtres humains. L'hiver trouble la paix des lieux et ravage les attraits de la terre, tout comme le temps dénudant les forêts de leurs feuillages, comparé à l'âge qui dépouille les hommes de leurs passions. Personne n'est exempt des terreurs et des infirmités de la vieillesse, malgré les pouvoirs et les grandeurs. L'idylle conclut en soulignant que les hommes conservent leurs premières faiblesses, désirant toujours la fortune, les richesses ou les maîtresses, même face à la mort. Pour être heureux et sage, il faut savoir freiner ses désirs. Timandre est loué pour sa sagesse et sa maîtrise des plaisirs.
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39
p. 30-38
EPITRE. De Madame des Houlieres à M. le Duc de Montausier.
Début :
Le Dieu couronné de pavots [...]
Mots clefs :
Gloire, Apollon, Philisbourg, Louis, Valeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE. De Madame des Houlieres à M. le Duc de Montausier.
EPITRE.
De Madame des Houlieres à
M. le Ducde Montaufur.
E Dieu couronné de pavots
Apeinece matin m'avoit abandonnée,
Qu'Apollon à mes yeux encor à demi clos
S'eft fait voir de lauriers la tefte environnée,
Luy que j'avois prié,depuis prés d'une
année',
De ne plus troubler mon repos.
Vien chanter , m'a- t-il dit , vien , il
faut te réfoudre,
A célébrer encor de glorieux Exploits.
31 LOUIS à fon Dauphin vient de pref
ter fa foudre ;
Et ce jeune Heros , dont tout fuivra
les Loix ,
A pour fon coup d'Effay mis Philisbourg en poudre.
Quel plus noble Employ
pour ta voixà
Apollon , à ces mots , m'a préfenté fa
Lyre , (fons.
Dont j'ay déja tiré tant d'agréables
Je l'ay prife ; & malgré les mauxdont
jefoupire ,
Pleine du beau feu qu'il
m'inſpire , Je vais recommencer d'héroïques
chanfons.
IlluAre Montaufier , daigne les faire
entendre.
Au Vainqueur , à qui je les doy.
Sur elles tu fçauras répandre Uncharme , à qui fon coeur fe laiffera
furprendre :
b iv
32
Sers mon zele, & dis-
**
lny pour moy :
La Saifon , la Nature , & l'Art unis
enfemble
On fait pour Philisbourg des efforts
inoüis.
Tu les as furmontez ; par toy l'Empire
tremble ;
Tu reffembleras à LOUIS ,
Grand Prince , s'il fe peut que quelqu'un luy reffemble.
哈哈
Je m'étois attendue à tout ce que tu fais. (racles,
Le Dieu des Vers , dans fes OQuoy qu'on ait dit
jamais.
› ne ment
Lors qu'un Fils vint remplir tes plus
tendres fouhaits,
Apollon par ma bouche annonça les
miracles
Que tu ferois , lors que la paix
A ta fiére valeur ne mettroit plus
d'obstacles.
-33
Tu n'as que trop tenu ce qu'il avoit
promis.
Exposé nuit & jour au feu des Ennemis
On t'a yeû méprifer , en jeune teme- raire ,
Mille & mille volantes morts ,
Et l'on diroit à te voir faire
Que tu crois , qu'en naiffant on ait
plonge ton corps,
Comme celuy d'Achille , au fond des
eaux fatales ,
Qui voyent fur leurs fombres
bords ,
Des Rois & des Bergers les fortunes
égales.
Qu'on vient de découvrir de vertus.
dans ton cœur
Et que tu fais du temps un glorieux
partage!
Que ce partage cauſe &de joye &de
peur !
Reut, onregarder ſans frayeur
34
Les differens perils où ta valeur t'engage ?
Peut-on , fans t'adorer , te voir donnertes foins ,
Tantoft à pourvoir aux befoins
Des Guerriers que la gloire a couverts
de bleſſures ,
Et tantoft à tracer de fidelles peintures
Des grandes actions dont tes yeux
asl
font témoins ?
<
Le Soleil , infortuné Pere
D'un Fils indocile , imprudent ,
Depuis que Philisbourg a fenti ta colere ,
(dent,
Moins lumineux , & moins arD'un cours precipité paffe à l'autre
hemifphere ; (ploy;
11 remplit à regret fon glorieux emTu renouvelles fa trifteffe ,
Lors qu'il te voit conduire avec tant
de fageffe
Les deffeins dont Louis s'eft réposé
fur toy.
35
De quel oil penfes tu que l'Europe
regarde
Ce que tu viens d'executet ?
Tant d'Eftats , qu'en deux mois ton
bras vient d'ajoûter
Aux Eftats que le Ciel te garde,
Luyfont voir tout ce qu'on hazarde
Et tout ce qu'on s'apprête encore de
regrets
Quand on irrite un Roy , de qui rien
ne retarde
Ni les deffeins, ni les progrés.
Quelque loin que ta gloire aujour d'hui foit allée , f
Elle fait le plaifir du plus fage des Rois ,
Quand il voit ta prudence à ta valeur
mcflée ,
Affeurer le bonheur de l'Empire Fran
çois.
Plus feur de fon deftin que ne fut autrefois
b vj
36
Le tonnant Rival de Pelée , 10
Il ne craint point qu'un Fils, efface fes
exploits.
Arrêté une courfe fi belle ,
Aux douceurs du repos la faifon te
rappelle ,
Mars fuit les Aquilons & cherche les
Zephirs ,
Vien fécher les beaux yeux d'une augufte Princelle
Vien remplir fes plus doux defirs:: Ton ardeur pour la gloire allarme fa
tendreffe :
L'inquietude &la trifteffe
En ton abfence ont pris la place des
plaifirs.
Tu jouis , Montaufier , du doux
fruit de tes peines ,
Ton jeune Achille eft triomphant
De l'orgueil des Aigles Romaines ;
Vainement contre lui l'Empire. Le.
défend.
37
Philisbourg , Frankendal , Manhein,
Treves , Mayence ,
Que leurs Dieux n'ont pû garantir ,
Font bien voir,de quel fang le Ciel l'a
fait fortir ,
Et quelle habile main cultiva dés l'enfance ,
Lavaleur du Heros qui vient d'affu
jettir
Et du Necre & du Rhin l'orgueilleu
le puiffance..
Sur nos facrez Autels , on voit fumerl'encens ,.
Pourune fi grande victoire ;
Tout retentit icy du doux bruit de fa
gloire ::
Mais rien n'eft comparable aux tranf
ports que je fens.
Oui , l'amitié , l'eftime , & la recon
noiffance
Que depuis long- temps je te
doy,
38
Me font bien mieux fentir qu'au refte
de la France ,
Unfuccés dont l'éclat réjaillit jufqu'à
toy
De Madame des Houlieres à
M. le Ducde Montaufur.
E Dieu couronné de pavots
Apeinece matin m'avoit abandonnée,
Qu'Apollon à mes yeux encor à demi clos
S'eft fait voir de lauriers la tefte environnée,
Luy que j'avois prié,depuis prés d'une
année',
De ne plus troubler mon repos.
Vien chanter , m'a- t-il dit , vien , il
faut te réfoudre,
A célébrer encor de glorieux Exploits.
31 LOUIS à fon Dauphin vient de pref
ter fa foudre ;
Et ce jeune Heros , dont tout fuivra
les Loix ,
A pour fon coup d'Effay mis Philisbourg en poudre.
Quel plus noble Employ
pour ta voixà
Apollon , à ces mots , m'a préfenté fa
Lyre , (fons.
Dont j'ay déja tiré tant d'agréables
Je l'ay prife ; & malgré les mauxdont
jefoupire ,
Pleine du beau feu qu'il
m'inſpire , Je vais recommencer d'héroïques
chanfons.
IlluAre Montaufier , daigne les faire
entendre.
Au Vainqueur , à qui je les doy.
Sur elles tu fçauras répandre Uncharme , à qui fon coeur fe laiffera
furprendre :
b iv
32
Sers mon zele, & dis-
**
lny pour moy :
La Saifon , la Nature , & l'Art unis
enfemble
On fait pour Philisbourg des efforts
inoüis.
Tu les as furmontez ; par toy l'Empire
tremble ;
Tu reffembleras à LOUIS ,
Grand Prince , s'il fe peut que quelqu'un luy reffemble.
哈哈
Je m'étois attendue à tout ce que tu fais. (racles,
Le Dieu des Vers , dans fes OQuoy qu'on ait dit
jamais.
› ne ment
Lors qu'un Fils vint remplir tes plus
tendres fouhaits,
Apollon par ma bouche annonça les
miracles
Que tu ferois , lors que la paix
A ta fiére valeur ne mettroit plus
d'obstacles.
-33
Tu n'as que trop tenu ce qu'il avoit
promis.
Exposé nuit & jour au feu des Ennemis
On t'a yeû méprifer , en jeune teme- raire ,
Mille & mille volantes morts ,
Et l'on diroit à te voir faire
Que tu crois , qu'en naiffant on ait
plonge ton corps,
Comme celuy d'Achille , au fond des
eaux fatales ,
Qui voyent fur leurs fombres
bords ,
Des Rois & des Bergers les fortunes
égales.
Qu'on vient de découvrir de vertus.
dans ton cœur
Et que tu fais du temps un glorieux
partage!
Que ce partage cauſe &de joye &de
peur !
Reut, onregarder ſans frayeur
34
Les differens perils où ta valeur t'engage ?
Peut-on , fans t'adorer , te voir donnertes foins ,
Tantoft à pourvoir aux befoins
Des Guerriers que la gloire a couverts
de bleſſures ,
Et tantoft à tracer de fidelles peintures
Des grandes actions dont tes yeux
asl
font témoins ?
<
Le Soleil , infortuné Pere
D'un Fils indocile , imprudent ,
Depuis que Philisbourg a fenti ta colere ,
(dent,
Moins lumineux , & moins arD'un cours precipité paffe à l'autre
hemifphere ; (ploy;
11 remplit à regret fon glorieux emTu renouvelles fa trifteffe ,
Lors qu'il te voit conduire avec tant
de fageffe
Les deffeins dont Louis s'eft réposé
fur toy.
35
De quel oil penfes tu que l'Europe
regarde
Ce que tu viens d'executet ?
Tant d'Eftats , qu'en deux mois ton
bras vient d'ajoûter
Aux Eftats que le Ciel te garde,
Luyfont voir tout ce qu'on hazarde
Et tout ce qu'on s'apprête encore de
regrets
Quand on irrite un Roy , de qui rien
ne retarde
Ni les deffeins, ni les progrés.
Quelque loin que ta gloire aujour d'hui foit allée , f
Elle fait le plaifir du plus fage des Rois ,
Quand il voit ta prudence à ta valeur
mcflée ,
Affeurer le bonheur de l'Empire Fran
çois.
Plus feur de fon deftin que ne fut autrefois
b vj
36
Le tonnant Rival de Pelée , 10
Il ne craint point qu'un Fils, efface fes
exploits.
Arrêté une courfe fi belle ,
Aux douceurs du repos la faifon te
rappelle ,
Mars fuit les Aquilons & cherche les
Zephirs ,
Vien fécher les beaux yeux d'une augufte Princelle
Vien remplir fes plus doux defirs:: Ton ardeur pour la gloire allarme fa
tendreffe :
L'inquietude &la trifteffe
En ton abfence ont pris la place des
plaifirs.
Tu jouis , Montaufier , du doux
fruit de tes peines ,
Ton jeune Achille eft triomphant
De l'orgueil des Aigles Romaines ;
Vainement contre lui l'Empire. Le.
défend.
37
Philisbourg , Frankendal , Manhein,
Treves , Mayence ,
Que leurs Dieux n'ont pû garantir ,
Font bien voir,de quel fang le Ciel l'a
fait fortir ,
Et quelle habile main cultiva dés l'enfance ,
Lavaleur du Heros qui vient d'affu
jettir
Et du Necre & du Rhin l'orgueilleu
le puiffance..
Sur nos facrez Autels , on voit fumerl'encens ,.
Pourune fi grande victoire ;
Tout retentit icy du doux bruit de fa
gloire ::
Mais rien n'eft comparable aux tranf
ports que je fens.
Oui , l'amitié , l'eftime , & la recon
noiffance
Que depuis long- temps je te
doy,
38
Me font bien mieux fentir qu'au refte
de la France ,
Unfuccés dont l'éclat réjaillit jufqu'à
toy
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Résumé : EPITRE. De Madame des Houlieres à M. le Duc de Montausier.
L'épître de Madame des Houlières à Monsieur le Duc de Montaufier célèbre les exploits militaires du duc, en particulier la prise de Philisbourg. Madame des Houlières décrit une vision où Apollon lui apparaît pour lui demander de chanter les glorieux exploits du duc. Elle exprime son admiration pour le jeune héros dont les lois seront suivies par tous. Le duc est comparé à Louis XIV, et ses actions sont décrites comme surhumaines, rappelant celles d'Achille. Madame des Houlières loue également la bravoure et la sagesse du duc, soulignant qu'il a su conquérir de nombreux États en peu de temps. Elle mentionne les villes conquises, telles que Philisbourg, Frankendal, Mayence et Trèves, et exprime sa joie et son admiration pour ses victoires. Elle conclut en affirmant que son amitié et son estime pour le duc sont profondes et partagées par toute la France.
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40
p. 143-150
SONGE D'IRIS.
Début :
Toutes les productions d'esprit de Madame des / Que tu reviens diligemment ! [...]
Mots clefs :
Amant, Épouse, Muses, Sommeil, Songe, Iris
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SONGE D'IRIS.
Toutes les productions
d'esprit de Madame des
[ Houlieres sont si recherchées
que je croy toujours que
vous les avez,si-tost qu'il
en court une copie. C'est ce
qui m'a empesché de vous
envoyer plûtostle Songe que
vous me demandez. Cette
Dame est admirable, & dans
ses pensées, & dansla maniere de les exprimer.
SONGE D'IRIS.
QVe fit reviens diligemment!
Ne cejjeras-tu point
,
impatients
Aurore,
v De courir après Illn Amant ?
x Non)
k
*
Non,je te parle vainement. 1
Demain tu reviendras encore ;
Lttjfl de ton Vieillard tu cherches
tous p~yj Icsjours
Ce Chtlffiltr qui fait moinsde
compte
De lafolle ardeur qui te dompte,
Que de la dépouille d'un Ours.
Tun'es pas lafeuleDeejJe
jQue CAmour ait forcée à recevoir
si. loy.
Diane & Sentis comme toy,
Tour deJImples Mortels ont eu de U
t:;:dyf/}.
Ii '1 :.-
Mais enfin, si leurs cœurs se font
Lift charmer,
Leurs Amans ont brttlé pourelles
e
Toy feule entre les Immortelles
N'as jamaisseeu te faire aimer.
PourJauvcr £honneur de tes charmes,
Les frJufls, cesscavantes Sæurs,
Nous ont imposésur les larmes
.f.?!J'dIt sortir de ton lit tu répans
sur les fleurs.
Ce neftpointton Fils mort qui caufc
tes douleurs,
Vn trait plus cutfant sa blesée.
Le mépris que Cephale a
fait de tes
faveurs,
Toujourspresent à ta pensée,
C'eif ce qui faitcouler tespleurs.
Elle faitplus encor, cette Troupequi
t'aime ;
Elle dit que l'éclat vermeil,
Dontonvoit l'orientsi peindreX
ton réveil,
Vient dtsRoses que ta main for.c
Dans la carriere du Soleil.
Jj)uelconte! Si le Cielprend la cot4-
leur des Roses
Lors eue tuvi Lors quetuviens ens ouvrir la barriere barrière
du jour, [tu t'expojès.
C'eif que le Ciel qui voit la honte oh
Rourit pour toy de ton amour.
Dans quelque autre Mortel plus
jaloux que Cephale,
£)uenas-tu trouvédes appas
Il euji moinsfaçonnésur la foy
conjugale.
Ordinairementicy-bas
La plus lelle Epousen'ejl pas
Vnedangereuje Rivale.
Contente entre ses bras de ton heureux dessin, -
Tu nauroispasy des Mers oh le Soleil se plonge
y
Fait firtir ton Charfmatin Et ,
achcvfmonSonge.
"lu L'as interrompu par ton cruel
retour
Bar:s l'endroit leplus agreable.
Je croyonseîfre>helas ! dansuncharmantIiioiir.
Oùsur un vertga'{!n,de cent larcins
coupable,
Je vojyois à mes pieds£Amant le
plus aimable,
Le plus plein de reJiJtfl, c" le plus
plein d'amour.
Lesommeilme rendoit, ce mefimble3 moins jicre)
Et quand ton vif éclat a
frjpé ma
paupiere,
Jljuroitdem'aimer jusqua son
dernier jour.
Pour la perte d'une chimcre
Ne me reproche point que jefuis
trop de bruit.
Jefç.iy
que la raifou conduit
A lie regreter points ie ~yp(?/~) 01J ot,, ne;-,e regretet
guere
Un faux bien qui dans l'air s',,';'"
vole avec la nuit.
Mt s, rcjîexion importune 1
Ou trouve-t-on desbicm certains*
£>ue rien y~~ n'arrache ~\7~6' de~<.~ smains,> t
,
Etceux de la Nature
,
r ccux de la
fortune,
0!Jt (ont-ils qttt J^uefont-ils cfts que desfongcsvatns?
T2
/'-i Tout ce tempsqu'un bon Songe
dure,
Si nous fln/ni:'s ir/fflcoûtens
Des biensquenousdevaisàfachuce impoflure
,
G)rte S'HSe({oient vrais (;,;' l (¡)/'rt"
lfans,
Peut-on les perdre sans mur*
mure?
Helas! n'efl-ce donc point une beureussAventure
Pour qui laisse au devoir conduire
tousJes pas,
De pouvoir,sans blcffer la vertu
la plus pure.
Ecoutersur un lit de fleurs d;" de
verdure
Vn Amant qui ne déplaijl pas?
A ces mots fin depit ceffint dellre
le maiflre,
Lajeune Irisse teut >pouffa quelques soupirs
y
Rougit
y
& se livra peut- eflre
A de dangereux souvenirs,
d'esprit de Madame des
[ Houlieres sont si recherchées
que je croy toujours que
vous les avez,si-tost qu'il
en court une copie. C'est ce
qui m'a empesché de vous
envoyer plûtostle Songe que
vous me demandez. Cette
Dame est admirable, & dans
ses pensées, & dansla maniere de les exprimer.
SONGE D'IRIS.
QVe fit reviens diligemment!
Ne cejjeras-tu point
,
impatients
Aurore,
v De courir après Illn Amant ?
x Non)
k
*
Non,je te parle vainement. 1
Demain tu reviendras encore ;
Lttjfl de ton Vieillard tu cherches
tous p~yj Icsjours
Ce Chtlffiltr qui fait moinsde
compte
De lafolle ardeur qui te dompte,
Que de la dépouille d'un Ours.
Tun'es pas lafeuleDeejJe
jQue CAmour ait forcée à recevoir
si. loy.
Diane & Sentis comme toy,
Tour deJImples Mortels ont eu de U
t:;:dyf/}.
Ii '1 :.-
Mais enfin, si leurs cœurs se font
Lift charmer,
Leurs Amans ont brttlé pourelles
e
Toy feule entre les Immortelles
N'as jamaisseeu te faire aimer.
PourJauvcr £honneur de tes charmes,
Les frJufls, cesscavantes Sæurs,
Nous ont imposésur les larmes
.f.?!J'dIt sortir de ton lit tu répans
sur les fleurs.
Ce neftpointton Fils mort qui caufc
tes douleurs,
Vn trait plus cutfant sa blesée.
Le mépris que Cephale a
fait de tes
faveurs,
Toujourspresent à ta pensée,
C'eif ce qui faitcouler tespleurs.
Elle faitplus encor, cette Troupequi
t'aime ;
Elle dit que l'éclat vermeil,
Dontonvoit l'orientsi peindreX
ton réveil,
Vient dtsRoses que ta main for.c
Dans la carriere du Soleil.
Jj)uelconte! Si le Cielprend la cot4-
leur des Roses
Lors eue tuvi Lors quetuviens ens ouvrir la barriere barrière
du jour, [tu t'expojès.
C'eif que le Ciel qui voit la honte oh
Rourit pour toy de ton amour.
Dans quelque autre Mortel plus
jaloux que Cephale,
£)uenas-tu trouvédes appas
Il euji moinsfaçonnésur la foy
conjugale.
Ordinairementicy-bas
La plus lelle Epousen'ejl pas
Vnedangereuje Rivale.
Contente entre ses bras de ton heureux dessin, -
Tu nauroispasy des Mers oh le Soleil se plonge
y
Fait firtir ton Charfmatin Et ,
achcvfmonSonge.
"lu L'as interrompu par ton cruel
retour
Bar:s l'endroit leplus agreable.
Je croyonseîfre>helas ! dansuncharmantIiioiir.
Oùsur un vertga'{!n,de cent larcins
coupable,
Je vojyois à mes pieds£Amant le
plus aimable,
Le plus plein de reJiJtfl, c" le plus
plein d'amour.
Lesommeilme rendoit, ce mefimble3 moins jicre)
Et quand ton vif éclat a
frjpé ma
paupiere,
Jljuroitdem'aimer jusqua son
dernier jour.
Pour la perte d'une chimcre
Ne me reproche point que jefuis
trop de bruit.
Jefç.iy
que la raifou conduit
A lie regreter points ie ~yp(?/~) 01J ot,, ne;-,e regretet
guere
Un faux bien qui dans l'air s',,';'"
vole avec la nuit.
Mt s, rcjîexion importune 1
Ou trouve-t-on desbicm certains*
£>ue rien y~~ n'arrache ~\7~6' de~<.~ smains,> t
,
Etceux de la Nature
,
r ccux de la
fortune,
0!Jt (ont-ils qttt J^uefont-ils cfts que desfongcsvatns?
T2
/'-i Tout ce tempsqu'un bon Songe
dure,
Si nous fln/ni:'s ir/fflcoûtens
Des biensquenousdevaisàfachuce impoflure
,
G)rte S'HSe({oient vrais (;,;' l (¡)/'rt"
lfans,
Peut-on les perdre sans mur*
mure?
Helas! n'efl-ce donc point une beureussAventure
Pour qui laisse au devoir conduire
tousJes pas,
De pouvoir,sans blcffer la vertu
la plus pure.
Ecoutersur un lit de fleurs d;" de
verdure
Vn Amant qui ne déplaijl pas?
A ces mots fin depit ceffint dellre
le maiflre,
Lajeune Irisse teut >pouffa quelques soupirs
y
Rougit
y
& se livra peut- eflre
A de dangereux souvenirs,
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Résumé : SONGE D'IRIS.
Le texte présente une correspondance et un poème intitulé 'Songe d'Iris'. L'auteur de la lettre admire les œuvres de Madame des Houlières, les jugeant admirables par leurs pensées et leur expression. Il explique avoir été empêché d'envoyer plus tôt le poème en raison de la rareté des copies des productions de cette dame. Le poème 'Songe d'Iris' est un dialogue entre Iris et l'Aurore. Iris reproche à l'Aurore son impatience à revenir chaque matin, cherchant un amant qui ne valorise pas son amour. Elle évoque d'autres figures mythologiques, comme Diane et Sémélé, contraintes par l'amour. Iris exprime sa douleur face au mépris de Cephale et aux larmes qu'elle verse. Le poème se termine par un songe interrompu par le retour de l'Aurore, où Iris se voyait aimée par un amant idéal. Iris regrette la perte de ce rêve et se questionne sur la nature éphémère des biens et des plaisirs. Elle conclut en se demandant s'il n'est pas heureux de pouvoir écouter un amant sans faillir à la vertu, même dans un songe. À la fin du poème, Iris soupire et rougit, se livrant à des souvenirs dangereux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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41
p. 7-13
STANCES IRREGULIERES Sur les Victoires du Roy.
Début :
La conjoncture presente des affaires fait meriter tant de / Fille du Ciel, aimable Paix, [...]
Mots clefs :
Louis, Ennemis, Armes, Gloire, Paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : STANCES IRREGULIERES Sur les Victoires du Roy.
A
conjoncture prefente des affaires fait
meriter tint de
loüanges au Roy , & ce Monarque en reçoit de tant déloquentes Plumes, que je croy
devoir commencer maLettre
A iiij
8 MERCURE
en vous faifant part de leurs:
productions. L'illuftre Madame des Houlieres ne s'eft
pas teuë fur fes dernieres Vitoires. Je ne vous vanteray
point les Vers que vous allez
lire. On n'envoit point d'elle
qui ne répondent à la réputation qu'elle s'eft acquife.
off of ofcafe ofcofrafc of off of of of je de off of off of of
STANCES
Sur les Victoires du Roy.
IRREGULIERES
FilleIlle du Ciel , aimable Paix,
Vous qui de tous les biens eftes toujoursfuivie ,
Vous que l'aveugle erreur & lajaloufe envie
GALANT. 9
Ontvoulu d'icy-bas exiler pour jamais :
LOVIS eft triomphantfur la terre &
Sur l'onde,
C
Ses nombreux Ennemisfont confus,
font défaits .
Il va vous redonner au monde.
S
Si les fecrets du Cielfe peuvent
penetrer,
Les glorieux fuccés qu'il accorde à
fes armes
Forceront la difcorde & l'envie à
rentrer
Dans ces lieuxdeftinezà d'éternelles·
larmes.
Ouy,jeprevoy qu'avant le temps,
Où les Roffignolspar leurs chants
Font retentir les bois de plaintesamoureuſes,
Vous defcendrez icy du celefte fejour;
10 MERCURE
Plus fes armes feront heureufes,
Plûtoft vousferez de retour.
2
Entre les bras de la Victoire
On a vû ce Heros déja plus d'une
fois ,
Pour n'écouter que vostre voix , 1
Impoſerfilence à fa gloire.
Son ame au deffus des faveurs
Quefait l'inconftante Deeffe,
N'a point ce dur orgueil ny ces lâches
rigueurs,
Qui mettent le comble aux mal--
heurs
D'un Ennemy forcé d'avoüer fafoibleſſe,
Vice des vulgaires vainqueurs.
Icy la mefmemain qui terraffe , releve,
Et toujours de Louis le triomphe
s'acheve
Par le retour de vos douceurs.
GALANT. IL
2
Plus àfes Peuples qu'à luy-même,
Il ne voit qu'à regret ce qu'ilsfont
aujourd'huy,
Et ces Peuples inftruits à quelpoint.
il les aime,
Goûteroient un plaifir extrême
A donner tous leurs biens & tout .
leurfang pour luy.
Il voudroit qu'au milieu de ces brillantes feftes ,
Qu'enfante un doux loifir dans les
lieux où vous eftes ,
Tousfes Sujets puffent vieillir.
Ce genereux foucy fans ceffe l'accompagne,
Des Conqueftes qu'ilfait, des Batailles qu'ilgagne ,
Tous eftes lefeulfruit qu'il pretend
recueillir,
12 MERCURE
&
De rage & de douleurje les voy qui
fremiffent
Au bruit de fes fameux exploits,
Ces fiers Princes qui vous haïffent,
Et qui foulant aux pieds toutesfortes de loix ,
Pour un Ufurpateur trahiſſent
Leurgloire & l'intereft des Rois.
La terre a bû le fang de leurs meil
leures Troupes ,
La mer , malgré les vents qui com-·
battoientpour eux,
Pele mele a receu , Vaiffeaux , Canors , Chaloupes ,
Soldats & Matelots, dans fesgouffres
affreux.
Goutez, charmante Paix , une douce
vangcance
Du mépris qu'ils ontfait de vos plus
facrez nauds,
GALANT. 13
Vous ferez la ressource &l'unique
efperance
De leur monftruenfe Alliance
Qu'a cimentée un crime heureux.
conjoncture prefente des affaires fait
meriter tint de
loüanges au Roy , & ce Monarque en reçoit de tant déloquentes Plumes, que je croy
devoir commencer maLettre
A iiij
8 MERCURE
en vous faifant part de leurs:
productions. L'illuftre Madame des Houlieres ne s'eft
pas teuë fur fes dernieres Vitoires. Je ne vous vanteray
point les Vers que vous allez
lire. On n'envoit point d'elle
qui ne répondent à la réputation qu'elle s'eft acquife.
off of ofcafe ofcofrafc of off of of of je de off of off of of
STANCES
Sur les Victoires du Roy.
IRREGULIERES
FilleIlle du Ciel , aimable Paix,
Vous qui de tous les biens eftes toujoursfuivie ,
Vous que l'aveugle erreur & lajaloufe envie
GALANT. 9
Ontvoulu d'icy-bas exiler pour jamais :
LOVIS eft triomphantfur la terre &
Sur l'onde,
C
Ses nombreux Ennemisfont confus,
font défaits .
Il va vous redonner au monde.
S
Si les fecrets du Cielfe peuvent
penetrer,
Les glorieux fuccés qu'il accorde à
fes armes
Forceront la difcorde & l'envie à
rentrer
Dans ces lieuxdeftinezà d'éternelles·
larmes.
Ouy,jeprevoy qu'avant le temps,
Où les Roffignolspar leurs chants
Font retentir les bois de plaintesamoureuſes,
Vous defcendrez icy du celefte fejour;
10 MERCURE
Plus fes armes feront heureufes,
Plûtoft vousferez de retour.
2
Entre les bras de la Victoire
On a vû ce Heros déja plus d'une
fois ,
Pour n'écouter que vostre voix , 1
Impoſerfilence à fa gloire.
Son ame au deffus des faveurs
Quefait l'inconftante Deeffe,
N'a point ce dur orgueil ny ces lâches
rigueurs,
Qui mettent le comble aux mal--
heurs
D'un Ennemy forcé d'avoüer fafoibleſſe,
Vice des vulgaires vainqueurs.
Icy la mefmemain qui terraffe , releve,
Et toujours de Louis le triomphe
s'acheve
Par le retour de vos douceurs.
GALANT. IL
2
Plus àfes Peuples qu'à luy-même,
Il ne voit qu'à regret ce qu'ilsfont
aujourd'huy,
Et ces Peuples inftruits à quelpoint.
il les aime,
Goûteroient un plaifir extrême
A donner tous leurs biens & tout .
leurfang pour luy.
Il voudroit qu'au milieu de ces brillantes feftes ,
Qu'enfante un doux loifir dans les
lieux où vous eftes ,
Tousfes Sujets puffent vieillir.
Ce genereux foucy fans ceffe l'accompagne,
Des Conqueftes qu'ilfait, des Batailles qu'ilgagne ,
Tous eftes lefeulfruit qu'il pretend
recueillir,
12 MERCURE
&
De rage & de douleurje les voy qui
fremiffent
Au bruit de fes fameux exploits,
Ces fiers Princes qui vous haïffent,
Et qui foulant aux pieds toutesfortes de loix ,
Pour un Ufurpateur trahiſſent
Leurgloire & l'intereft des Rois.
La terre a bû le fang de leurs meil
leures Troupes ,
La mer , malgré les vents qui com-·
battoientpour eux,
Pele mele a receu , Vaiffeaux , Canors , Chaloupes ,
Soldats & Matelots, dans fesgouffres
affreux.
Goutez, charmante Paix , une douce
vangcance
Du mépris qu'ils ontfait de vos plus
facrez nauds,
GALANT. 13
Vous ferez la ressource &l'unique
efperance
De leur monftruenfe Alliance
Qu'a cimentée un crime heureux.
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Résumé : STANCES IRREGULIERES Sur les Victoires du Roy.
Le texte est une lettre du périodique Mercure, qui commence par louer le roi et mentionne les éloges qu'il reçoit. L'auteur décide de partager des poèmes récents, notamment ceux de Madame des Houlières, reconnue pour ses vers de qualité. Le poème principal, intitulé 'Stances sur les Victoires du Roy', célèbre les triomphes du roi Louis. Il décrit la paix comme une fille du ciel, exilée par l'erreur et la jalousie, mais appelée à revenir grâce aux succès du roi. Le poème souligne la générosité du roi, qui préfère la paix et le bien-être de ses peuples à la gloire personnelle. Il mentionne également la rage des ennemis du roi, vaincus sur terre et sur mer, et exprime l'espoir que la paix reviendra grâce aux victoires du roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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42
p. 101-108
SUR LA MORT De Mr le Duc de Montausier. Idille
Début :
Cependant pour ne vous pas priver du plaisir de voir / Sur le bord d'un ruisseau paisible [...]
Mots clefs :
Muses, Duc de Montausier, Gloire, Vertus, Héros, Protecteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LA MORT De Mr le Duc de Montausier. Idille
Cependant
pour ne vous pas priver du
plaifir de voir ce qui s'eft
fait à la gloire de ce Duc,
dont les grandes qualitez ont
fait tant de bruit dans tout
le Royaume , je vous envoye un Ouvrage de Madame
des Houlieres , fur le malheur arrivé aux Mufes , qui
en le perdant , ont perdu leur
Protecteur.
i
I iij
102 MERCURE
T
§ 2552225222255SSS
SUR LA MORT
De Mile Duc de Montaufier.
I DILLE
Ur le bord d'un ruiſſeau paiSo
Sible
Olimpe fe livroit à de vives douleurs ,
Et malgré fes autres malheurs
Au fort de Montaufier attèntive &
fenfible ,
Difoit en répandant des pleurs :
Qu'allez- vous devenir , belles Infortunées,
Mufes, qu'il protegea dés fes jeunes
années ?
GALANT. 103
Qu'allez- vous devenir , Heroïques
Vertus ,
Vous qui tremblantes , éplorées,
Aprés vos Temples abbatus ,
Chez luy vous eftiez retirées ?
Lestitresprécieux dontfurent revêtus
Ces Grecs & ces Romains , ornemens
de l'Hiftoire ,
Sont dûs à ce Heres d'immortelle
memoire ,
Quipar des fentiers peu battus.
Marcha d'un pas égal vers lafolide
gloire.
2
Mufes , Vertus , helas ! qui fera voftre appuy?
Et qui regardera comme d'affreux
Spectacles
Voftre mifere & voftre ennuy ?
Qui vous écoutera ? Qui voudra
comme luy
I iiij
104 MERCURE
Vous conduire à travers d'innom
brables obftacles
Au grand Roy qui regne aujourd'buy ?
Ah , qu'une telle perte ouvre de
precipices !
Qu'elle va vous livrer à d'injuftes
caprices !
Que de dédains, que de dégoufts ?
Mafes , Vertus , helas ! l'Ignorance
ules Vices
Peut-etre par fa mort triompheront
de vous.
2
Injustice de la Nature !
Les arbres dont l'ombrage embellit
ces cofteaux ,
Ne craignent point des ans l'irreparable injure ;
Leur vieilleffe ne fert qu'à les rendre
plus beaux.
GALANT. 105
Aprés avoir d'un fiecle achevé la
mesure ,
Ils paffent bien avant dans des fiecles nouveaux.
Où voit-on quelque homme qui
dure
Autant que les fapins , les chefnes,
les ormeaux ?
S
Mais pourquoy m'amufer dans ma
douleur mortelle
Afaire à la nature une vaine querelle ?
Arbres qui vivezplus que nous
Foüiffez d'un deftin fi doux ;
Faybien d'autresfujets de murmurercontr'elle.
Puis-je voirfans blâmer des ordres
fi cruels ,
Qu'un de ces indignes Mortels
Queue dansfa pareffe elle forme
106 MERCURE
De ce qu'elle a de plus mauvais,
Plus tard qne Montaufier s'en.
dorme
De ce fatal fommeil qui ne finit
jamais ?
Un excés de douleur & de delica.
teffe
Porte ma colere plus loin.
Tout homme , quel qu'il foit , dont
elle a pris le foin
De conduire la vie à l'extrême vieilleffe ,
Quand il s'offre à mes yeux les
bleffe.
Non , je nefçaurois plus fouffrir
Que delafin d'un fiecle icy quel
qu'un approche,
Sans luy faire un fecret reproche
Du long-temps qu'il eft à mourir.
S
GALANT. 107
Vous , qu'avec une ardeur fincere
F'invoquois pourfauver une Teftefi chere ,
Dieux , quelquefois ingrats &
Sourds!
Seize luftres entiers ne firent pas le
Cours
D'une vie également belle,
Et qui devoit durer toujours
Sile merite eftoit un affeuré fecours
Contre une loy dure & cruelle.
Vous ne vouliez pas que fon cœur
Euft le plaifir de voir ce Prince dont
l'enfance
Fut confiée àfa prudence ,
Unefeconde fois Vainqueur
Des fieres Nations que l'Envie &
[Erreur
Ofent armer contre la France.
Vous eftes fatisfaits Satisfaits . Les barbares
efforts
108 MERCURE
De la Déeffe qui delie
Les invifibles nauds qui joignent
l'ame au corps,
Ont fait quefurles fombres bords
Montaufier a rejointfa divineJulie.
Tous deuxmalgré cette Eau qui fait
que tout s'oublie,
Sentent encor de doux tranſports ;
Et tous deux fontfuivis de as illuftres Morts ,
Quidans unefaifon aux Muſes plus
propice ,
Firent de leurs charmans accords
Retentirfi longtemps le Palais d'Artenice,
Tandis que des grands noms du Heros que je plains
Auxfiecles à venir on transmet la memoire ,
Etque les plus fçavantes mains
Elevent à l'envi des Temples à fa
gloire
pour ne vous pas priver du
plaifir de voir ce qui s'eft
fait à la gloire de ce Duc,
dont les grandes qualitez ont
fait tant de bruit dans tout
le Royaume , je vous envoye un Ouvrage de Madame
des Houlieres , fur le malheur arrivé aux Mufes , qui
en le perdant , ont perdu leur
Protecteur.
i
I iij
102 MERCURE
T
§ 2552225222255SSS
SUR LA MORT
De Mile Duc de Montaufier.
I DILLE
Ur le bord d'un ruiſſeau paiSo
Sible
Olimpe fe livroit à de vives douleurs ,
Et malgré fes autres malheurs
Au fort de Montaufier attèntive &
fenfible ,
Difoit en répandant des pleurs :
Qu'allez- vous devenir , belles Infortunées,
Mufes, qu'il protegea dés fes jeunes
années ?
GALANT. 103
Qu'allez- vous devenir , Heroïques
Vertus ,
Vous qui tremblantes , éplorées,
Aprés vos Temples abbatus ,
Chez luy vous eftiez retirées ?
Lestitresprécieux dontfurent revêtus
Ces Grecs & ces Romains , ornemens
de l'Hiftoire ,
Sont dûs à ce Heres d'immortelle
memoire ,
Quipar des fentiers peu battus.
Marcha d'un pas égal vers lafolide
gloire.
2
Mufes , Vertus , helas ! qui fera voftre appuy?
Et qui regardera comme d'affreux
Spectacles
Voftre mifere & voftre ennuy ?
Qui vous écoutera ? Qui voudra
comme luy
I iiij
104 MERCURE
Vous conduire à travers d'innom
brables obftacles
Au grand Roy qui regne aujourd'buy ?
Ah , qu'une telle perte ouvre de
precipices !
Qu'elle va vous livrer à d'injuftes
caprices !
Que de dédains, que de dégoufts ?
Mafes , Vertus , helas ! l'Ignorance
ules Vices
Peut-etre par fa mort triompheront
de vous.
2
Injustice de la Nature !
Les arbres dont l'ombrage embellit
ces cofteaux ,
Ne craignent point des ans l'irreparable injure ;
Leur vieilleffe ne fert qu'à les rendre
plus beaux.
GALANT. 105
Aprés avoir d'un fiecle achevé la
mesure ,
Ils paffent bien avant dans des fiecles nouveaux.
Où voit-on quelque homme qui
dure
Autant que les fapins , les chefnes,
les ormeaux ?
S
Mais pourquoy m'amufer dans ma
douleur mortelle
Afaire à la nature une vaine querelle ?
Arbres qui vivezplus que nous
Foüiffez d'un deftin fi doux ;
Faybien d'autresfujets de murmurercontr'elle.
Puis-je voirfans blâmer des ordres
fi cruels ,
Qu'un de ces indignes Mortels
Queue dansfa pareffe elle forme
106 MERCURE
De ce qu'elle a de plus mauvais,
Plus tard qne Montaufier s'en.
dorme
De ce fatal fommeil qui ne finit
jamais ?
Un excés de douleur & de delica.
teffe
Porte ma colere plus loin.
Tout homme , quel qu'il foit , dont
elle a pris le foin
De conduire la vie à l'extrême vieilleffe ,
Quand il s'offre à mes yeux les
bleffe.
Non , je nefçaurois plus fouffrir
Que delafin d'un fiecle icy quel
qu'un approche,
Sans luy faire un fecret reproche
Du long-temps qu'il eft à mourir.
S
GALANT. 107
Vous , qu'avec une ardeur fincere
F'invoquois pourfauver une Teftefi chere ,
Dieux , quelquefois ingrats &
Sourds!
Seize luftres entiers ne firent pas le
Cours
D'une vie également belle,
Et qui devoit durer toujours
Sile merite eftoit un affeuré fecours
Contre une loy dure & cruelle.
Vous ne vouliez pas que fon cœur
Euft le plaifir de voir ce Prince dont
l'enfance
Fut confiée àfa prudence ,
Unefeconde fois Vainqueur
Des fieres Nations que l'Envie &
[Erreur
Ofent armer contre la France.
Vous eftes fatisfaits Satisfaits . Les barbares
efforts
108 MERCURE
De la Déeffe qui delie
Les invifibles nauds qui joignent
l'ame au corps,
Ont fait quefurles fombres bords
Montaufier a rejointfa divineJulie.
Tous deuxmalgré cette Eau qui fait
que tout s'oublie,
Sentent encor de doux tranſports ;
Et tous deux fontfuivis de as illuftres Morts ,
Quidans unefaifon aux Muſes plus
propice ,
Firent de leurs charmans accords
Retentirfi longtemps le Palais d'Artenice,
Tandis que des grands noms du Heros que je plains
Auxfiecles à venir on transmet la memoire ,
Etque les plus fçavantes mains
Elevent à l'envi des Temples à fa
gloire
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Résumé : SUR LA MORT De Mr le Duc de Montausier. Idille
Le texte est un poème funèbre sur la mort du duc de Montausier. Il commence par une lettre de Madame des Houlières, qui évoque le malheur des Muses ayant perdu leur protecteur. Le poème exprime la douleur d'Olimpe face à cette perte, soulignant le rôle du duc comme protecteur des Muses et des vertus héroïques. Il déplore l'avenir incertain des Muses et des vertus sans son appui. Le texte critique l'injustice de la nature, qui permet aux arbres de vivre plus longtemps que les hommes. Il exprime une colère face à la mort prématurée du duc, comparée à celle des hommes indignes qui vivent plus longtemps. Le poème s'adresse ensuite aux dieux, reprochant leur ingratitude et leur refus de prolonger la vie du duc, malgré ses mérites et ses victoires. Il conclut en évoquant la réunion du duc avec sa divine Julie dans l'au-delà et la mémoire durable de ses exploits.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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43
p. 128-134
A MADAME D'USSÉ, Fille de M. de Vauban.
Début :
La Lettre en Vers que vous allez lire, est de l'illustre Madam / Quelqu'un qui n'est pas vostre Epoux, [...]
Mots clefs :
Époux, Raison, Jeunesse, Temps, Iris
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texteReconnaissance textuelle : A MADAME D'USSÉ, Fille de M. de Vauban.
La Lettre en Vers que vou
allez lire, cft de lillultre Ma illalre Pere.
dame des Houlieres,. Que pout
Elle papillonne toujours , roi-je vous dire de plus pout
94 ME RCURE
Mdifoitce grand bomme, rin
ne la corrige.
En attendant qu'un jour la tailan
la dirige;
Ele axroit grand befoin de quelgu
antre fecours.
Employtz tos les ttaits que foatnit
la Satyre
Contre wne ativite, qui dn matin
au foir
La fait conyir ,fantere rir.
Alfez imprndemment je lay premti
d'écrire;
Car quelle raion peut valoir
Conttc ap lkger defaut que la jeo.
neffe donnè,
Etqac je me connois perfonne
Quine vonlaft encore avoit.
Avecque quatorze ans écris far b
vilage,
lvons firoit beau voir prendre as air ferieux.ig0
GALANT. 95
X renverfeK, point lorde étably
par lufag.
Hés q9e peut on faire de mnieas
Que de folafhrer à voftre hze ?
Vous avez devant vous dix ans de
badinage.
Qu'ilne s'y mêle point de momens
ennuyenX.
Qu'entre les feux , les Ris ,séconle
ofe partage
Un temps f beau ,fprecieux,
Vows n'en aurcz que trop , belas 1
pour efre fage.
Tout bien confdert ,qu'ch-ce que
gate en vons
L'attivité qu'on vous reproche ?
Vofre fpris n'en el pas moins
doux.
Voiyeax n'en ble(lent pas , de moins
dangerenx coups
LInfenfible qui vons APproche.
Pous mene-toelle à ganche , os plus
loin qu'il ne fant
MEROVRE
Moins je trouve quun tel defaut
ofe lesagrémens que la natnytdon.
Par exemple voity der faiti
AeK conzus pour gu on sy fonit,
Les Zephirs, les Ruilfeans nn sar.
oftent jamais.
Parlear etrvité perdent ils lam
attraits?
Contre. elle p-il guelqu'un gu
gronde ,
Et voit on qu'on tronye .malvaš
Que ce Dieu que déja tboasfoarniAille fans cefle par le monde
Tioabler des ceurs lhurenfe paix!
Mais fans chercher f loin fani Tant de mifere,tt
Qocs cxemples d'attivind
Ne rencontrez, vons potnt dat
GALANT, 97
Il luy ficd bien, cn verile,
DE me propofer de vou s faire
Disleçons de tranguilittyo
Lny , gui foit n paix , foit en
Gonte moins le repos qe ne font les
Luy,guiprë/quefemblable à cei fers Paladins.i
Qui partouroient toute. la terte
Enleveà des Geans enuienx mae
tins
Nop de libertines Infantes,l
Mais en chemin faifant des Rlaces
tti mportant es ,sgnap ait
Qai de Theureufe. Francen árent
les deflins. atase A
Que far fes proccdez, Iris ,il refleEt quil nous dife un pèayil eroie
qe'ilfoit permjs sh
De confiderer com ne #p viceT
Ce counagensilant qi'ez luyle Ciel
Feurier 1692. E
MERCVRE
S quelqu' an pcat is'en plaindr
NO AVEC quelque jufice,usg
-9 ceneJont que nos Ennemis:
Comie la bonne foy dans mes dif.
Qh cours tolate,sRT934
sbdnte ne vous difimule pas E
Qoenfaivant mes confeils on peut
SAR faireun faux pas,ta"
Er que laffaire eft delicate.
font bons cependant;masjtate
E02 belle Iris
-b l.ne aur point qae je me fate,
2Le temps diminuèra leur prix.
*Ain qúand vos voudrez fuon
9i Regaidez-en totjours la datt.
al pe Pavis, la veille des Roi,
c4L'Anmil fex cens quatre:om
Temps ow par de feveres lois
-41ZEglife defend qu'os dpoufe
allez lire, cft de lillultre Ma illalre Pere.
dame des Houlieres,. Que pout
Elle papillonne toujours , roi-je vous dire de plus pout
94 ME RCURE
Mdifoitce grand bomme, rin
ne la corrige.
En attendant qu'un jour la tailan
la dirige;
Ele axroit grand befoin de quelgu
antre fecours.
Employtz tos les ttaits que foatnit
la Satyre
Contre wne ativite, qui dn matin
au foir
La fait conyir ,fantere rir.
Alfez imprndemment je lay premti
d'écrire;
Car quelle raion peut valoir
Conttc ap lkger defaut que la jeo.
neffe donnè,
Etqac je me connois perfonne
Quine vonlaft encore avoit.
Avecque quatorze ans écris far b
vilage,
lvons firoit beau voir prendre as air ferieux.ig0
GALANT. 95
X renverfeK, point lorde étably
par lufag.
Hés q9e peut on faire de mnieas
Que de folafhrer à voftre hze ?
Vous avez devant vous dix ans de
badinage.
Qu'ilne s'y mêle point de momens
ennuyenX.
Qu'entre les feux , les Ris ,séconle
ofe partage
Un temps f beau ,fprecieux,
Vows n'en aurcz que trop , belas 1
pour efre fage.
Tout bien confdert ,qu'ch-ce que
gate en vons
L'attivité qu'on vous reproche ?
Vofre fpris n'en el pas moins
doux.
Voiyeax n'en ble(lent pas , de moins
dangerenx coups
LInfenfible qui vons APproche.
Pous mene-toelle à ganche , os plus
loin qu'il ne fant
MEROVRE
Moins je trouve quun tel defaut
ofe lesagrémens que la natnytdon.
Par exemple voity der faiti
AeK conzus pour gu on sy fonit,
Les Zephirs, les Ruilfeans nn sar.
oftent jamais.
Parlear etrvité perdent ils lam
attraits?
Contre. elle p-il guelqu'un gu
gronde ,
Et voit on qu'on tronye .malvaš
Que ce Dieu que déja tboasfoarniAille fans cefle par le monde
Tioabler des ceurs lhurenfe paix!
Mais fans chercher f loin fani Tant de mifere,tt
Qocs cxemples d'attivind
Ne rencontrez, vons potnt dat
GALANT, 97
Il luy ficd bien, cn verile,
DE me propofer de vou s faire
Disleçons de tranguilittyo
Lny , gui foit n paix , foit en
Gonte moins le repos qe ne font les
Luy,guiprë/quefemblable à cei fers Paladins.i
Qui partouroient toute. la terte
Enleveà des Geans enuienx mae
tins
Nop de libertines Infantes,l
Mais en chemin faifant des Rlaces
tti mportant es ,sgnap ait
Qai de Theureufe. Francen árent
les deflins. atase A
Que far fes proccdez, Iris ,il refleEt quil nous dife un pèayil eroie
qe'ilfoit permjs sh
De confiderer com ne #p viceT
Ce counagensilant qi'ez luyle Ciel
Feurier 1692. E
MERCVRE
S quelqu' an pcat is'en plaindr
NO AVEC quelque jufice,usg
-9 ceneJont que nos Ennemis:
Comie la bonne foy dans mes dif.
Qh cours tolate,sRT934
sbdnte ne vous difimule pas E
Qoenfaivant mes confeils on peut
SAR faireun faux pas,ta"
Er que laffaire eft delicate.
font bons cependant;masjtate
E02 belle Iris
-b l.ne aur point qae je me fate,
2Le temps diminuèra leur prix.
*Ain qúand vos voudrez fuon
9i Regaidez-en totjours la datt.
al pe Pavis, la veille des Roi,
c4L'Anmil fex cens quatre:om
Temps ow par de feveres lois
-41ZEglife defend qu'os dpoufe
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Résumé : A MADAME D'USSÉ, Fille de M. de Vauban.
Dans une lettre en vers datée du 2 février 1692, un père s'adresse à sa fille, surnommée 'Iris', exprimant son inquiétude face à son activité incessante, qu'il compare à celle d'un papillon. Il reconnaît la difficulté de la corriger et son besoin d'aide. Le père critique cette activité, la décrivant comme allant du matin au soir, et faisant courir, chanter et rire sa fille. Il avoue ne pas avoir de raison valable pour lui reprocher ce défaut, soulignant que tout le monde en est pourvu. À quatorze ans, il aimerait la voir adopter un air plus sérieux. Il se demande ce qu'il peut faire de mieux que de la conseiller, notant qu'elle a devant elle dix ans de badinage sans moments ennuyeux, partageant son temps entre les feux, les rires et les seconds rôles. Il reconnaît que son esprit n'en est pas moins doux et ses coups pas moins dangereux. Il compare son activité à un infatigable qui la mène plus loin qu'il ne faut. Il mentionne que moins il trouve ce défaut agréable, plus il voit qu'il a des agréments que la nature donne, comme les Zéphyrs et les Ruisseaux. Il se demande si parler d'activité perd ses attraits et s'il y a quelqu'un qui gronde contre elle. Il évoque un Dieu qui troublerait la paix des cœurs sans cette activité. Le père conclut en suggérant que des leçons de tranquillité, comme celles des Paladins, seraient nécessaires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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44
p. 159-175
EPITRE CHAGRINE, AU R. P. de la Chaise.
Début :
Des marques de pieté aussi éclatantes que celles dont je / Sous le debris de vos attraits [...]
Mots clefs :
Coeur, Dévots, Imposteurs, Intérêt, Hypocrite, Louis, Péché, Cabale, Débauche, Ciel
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE CHAGRINE, AU R. P. de la Chaise.
Des marques de picté auffi
éclatantes que celles dont je
viens de vous parler, font d'une grande édification pour
les peuples. Heureux qui ne
les donne point par hypocrific , & qui eft dans l'ame
ce qu'il paroiſt au dehors . Si
ceux qui ont le cœur veritablement touché des veritez
que la Religion nous enfei-
160 MERCURE
gne font tres eftimables , il
n'y a rien de plus dangereux
que les faux Deyors , qui
n'ayant en veuë que leurs interefts , font feulement pieux
par grimace , & trouvent l'art
de faire fervir à leurs paffions
les apparences trompeufes
qu'ils employent pour perfuader que l'Esprit de Dieu regle
leur conduite. Vous verrez
leur caractere admirablement
dépeint dans l'excellent Ouvrage que vous allez lite . Il
eft de l'Illuftre Madame des
Houlieres , que la beauté de
fes Vers , & le tour heureux
GALANT. 161
& delicat qu'elle donne à fes
penfées , mettent au deffus de
toute loüange.
SS22222252 SSE2527
EPITRE CHAGRINE,
Au R. P. de la Chaife.
SONSOus le debris de vos attraits
Voulez- vous demeurer toujours enfe--
velie ?
M'aditquelqu'un , d'un nom quepar
raifon je tais ,
Qui s'est imaginé que mamélancolie
Vient moins d'une fanté dés longtemps affaiblie,
Que du reproche amer qu'en fecres
je me fais ,
Mars 1692
162 MERCURE
De n'eftre plus affezjolie
Pourfaire naiftre encor quelque tendre folie
Frivole honneur , fur quòy je ne
comptayjamais.
2
Apprenez , me difoit ce quelqu'un
Anonime ,
Que lorsque ce qu'on ade beau
Eftdu ou des maux devenu la temps victime ,
Il faut , pour acquerir une nouvelle
eftime,
Se faire un merite nouveau;
Que c'eft ne vivre plus que de vi.
vre inutile;
?
Qu'ilfaut dans quelque rang
qu'onfait,
Que jusqu'au dernierjour une perJonne babile
Tienne au monde par quelque endroit.
GALANT. 163
Vous nerépondez point ! d'où vient
voftrefilence?
Il vient , luy dis-je alors exprés pour
découvrir
où tendoit cette belle &fage remontrance.
De ce qu'en moy-mefmeje pense
Quel merite nouveau je pourrois ac--
querir.
Je n'en vois points tant jefuis
fotte.
Abus , s'êcria-t-il ! bé, devenez devote.
Ne le devient-on pas à la ville , à la
Cour?
Moy devote ! qui moy ?m'écriay-je à
mon tour
L'efprit bleßé d'un terme employé
d'ordinaire
Lors que d'un Hypocrite onparle avic
détour?
Oij
164 MERCURE
Ony , vous, repliqua-t-il ; vous ne
Scauriez mieux faire
De la devotion ayez moins defrayeur.
Elle eft rude pour le vulgaire,
Mais pour nous il ne faut qu'un peu
d'exterieur.
Allez pourfoutenir le devot caractere,
Il n'en coutera pas beaucoup à vostre
cœur. 2
Tout ce que la fortune a pour vous.
d'injustices
Par là pourroitfe réparer.
·Regardez vos Parens vieillir fans
Benefices.
Songez qu'à voftre Epoux cinquante
ans defervices
N'ont encor pû rien procurer;
Qu'un tas de Creanciers à votre
portegronde,
Et que chez les Devots , biens , honneurs. tout abonde.
GALANT. 165
Que la mode eftpour eux , & peus
longtemps durer,
Et qu'outre ces raisons fur quoy cha
cunfe fonde,
Vous aurez droit de cenfurer
Les actions de tout le monde.
S
Allons doucement, s'il vousplaift,,
Luy dis-je , &fupposé qu'à vos leçonsfidelle
Fe prenne aux jeux du monde une
forme nouvelle
Par une raifon d'intereft ,
LOVIS , éclairé comme il eft,
Quoy que vous vfiezmepromettre,
Connoiftra ma fourbe; il penetre
Au delà de ce qui paroift.
Aquoy m'aura fervy, ma devote grimace,
Qu'à m'en faire moins eftimer;
Malheur dont la fimple menace.
166 MERCURE
Plus
quela mort peut m'alarmer?
S
Quand, me repliqua-t- il , on eft à
voftre place ,
Il nefautpas avoir tant de précaution ;
Mais dûtpour vous lefort-ne changer
point deface,
Certain air de devotion ,
Lorsque l'on n'estplusjeune , a toû→
jours bonne grace;
Redoublez votre attention.
Voyez quel privilege au noftre peut
atteindre.
Avec des mots choifis auffi doux que
le miel;
Sur les gens d'un merite à craindre
on répand àgrandsflots lefiel.
On peut impunément pour l'intereft
du Ciel
Eire dur, fe vanger ,faire des injufti
ces.
GALANT. 167.
Tout n'eft pour les Devots quepeché
veniel.
Nous fçavons en vertu transformer
tous les vices ,
De ladevotion c'est là l'effentiel.
2
Taifez- vous , Scelerat , m'écriay-je
irritée ,
Tout commerce eft fini pour jamais.
entre nous.
Fen aurois avec un Athée,
Millefois pluftoft qu'avec vous.
Mais tandis qu'en difcours ma colere
s'exhale ,
Ce faux, ce dangereux Ami ,
Sort de mon cabinet , traverse cham
bre &falle
D'un air brufque & confus , d'un
pas mal affermi ,
Et me laiffe une horreur , qu'aucune
horreur n'égale.
168 MERCURE
Ah ! c'est unDevot de cabale,
Mais qui ne fait encor fon mestier
qu'à demi.
Il faut de l'art au choix des raiſons
qu'on eftale.
Auffi les habiles Devots
Selon lesgens ont leur morale ,
Et nefe livrentpas ainfimalàpropos,
2
Qu'ilsfont à redouter ! Sur une bagatelle
Leurdonne-t- on le moindre ennui,
Leur vangeance est toujours cruelle.
On n'apoint avec eux de legere querelle..
Fafche-t-on un Devot , c'eft Dien
qu'on fafche en luy.
Ces Apoftre du temps , qui des premiers Apoftres
Nenousfontpoint r effouvenir,
Pardonnent
GALANT.. 169
Pardonnent bien moins que nous
autres.
Contr'eux vent-onfe maintenir,
Empefcher qu'à leurs biens ils ne
joignent les noftres ,
C'est une impieté qu'on ne peut trop
punit.
De la Religion c'est ainsi qu'ils fe
joüent ,
Ils ont un air pieux répandu fur le
front
Que leurs actions defavouënt ,
Ils fontfauxen tout ce qu'ilsfont.
2
Le mestierde Devot, ou plustoft d'Hypocrite,
Devient presque toujours la reſource
des
gens,
Qu'une longue débauche a rendus.
indigens;
Des. Femmes que là beauté quitte ,
Mars 1692 P
170 MERCURE
Ou qui d'un mauvais bruit n'ontpú
Sepreferver,
Dés
Et de ceux qui pour s'élever
N'ont qu'un mediocre merite.
que du Cagotifme on fait profeffion,
De tout ce qu'on a fait la memoire
s'efface.
C'eft fur la réputation
Un excellent vernis qu'on paffè.
Sijepouvois trouver d'affe noires
couleurs ,
Que j'aimerais à faire une fidelle
image
Du fondde leurs perfides cœurs,
Moy qui hais le fard dans les
mœurs
Encor plus quefurle visage,
Et quifçais tous les tours que mettent
en usage
Nosplus celebres impoßicurs !
GALANT. 171
Quelplaifir pourmoy! quellejoye,
De demafquer ces fcelerats ,
Aquile vray merite eft tous lesjours
en proye
Et qui pour l'accabler par une feure
voye
De l'intereft du Ciel couvrent leurs
attentats !
2
Mais, me pourradire un Critique,
Voftre efprit s'égare , arrestez
Quandpour les faux Devots voftre
haine s'explique,
Songez bien contre vous quelles gens
vous mettez.
Pour affaiblir les coups quefur eux
vous portez ,
Ils vous peindront au Roy comme
une libertine.
Je fremisdes ennuis que vous vous
appreftez.
Pij
172 MERCURE
Croyez- moy, contre vous que rien ne
les chagrine.
2
Non, non, dirois-je à ce Cenfeur,
Je fuis leur ennemie , &fais gloire
de l'eftre ,
Et s'ils ofoientfur moy répandre leur
noirceur ,
Quelque Ouvrage pourroit paroi
Stre,
Où je les traiterois avec moins de
douccur ,
Etpar leurs noms enfinje les ferois
connoiftre.
Hé quoy donc,parce que le Roy
Detoutes les vertus donne de grands
exemples,
Quepieux , charitable , affidu dans
nosTemples ,
Il aime le Seigneur , lefert de bonne
foy›
GALANT. 173
Que pour les interests il foûtiens
feul la guerre,
Qu'il a planté la Croix aux deux
bouts de la terre ,
Et
que des libertins il fut toujours
l'effroy ,
On n'ofera parler contre les Hypocrites ?
Hé, qu'ont-ils de commun avec un
un tel Heros ?
Cenfeur , fur ce que vous me dites
Fay Sprit dans un plein repos.
2
Ovous, qui de Louis heureux &facré guide ,
Luy difpenfez du Ciel les celeftes
trefors ,
Vous dont la pietéfolide,
Loin d'étaler aux yeux de faftueux
dehors ,
Et d'avoir d'indifcrets tranfports,
Piij
174 MERCURE
Et pourjuger d'autruy toujours lente
& timide,
Vous enfin dont la probité
Dufang dont vous fortez égale la
noblesse ,
Daignez auprés du Prince aider la
verité,
Si quelque Hypocrite irrité
En luy parlant de moy la bliffe.
De mafoy , de mes mœurs vous éftes
fatisfait.
Vous ne l'eftes pas tant, peut- eftre,
De mafoumiffion pour le Souverain
Eftre,
Dans les maux que fouvent la furtune mefait';
Mais fije nefuis pas dans un eftat
parfait,
Je sens quej'y voudrois bien eftre.
Ony, je voudrois pouvoir , comme
vous le voulez,
GALANT. 175.
Sanctifier les maux qui me livrent
la guerre.
Ah! que mon cœur n'est- il de ces
cœurs ifolez
Qui par aucun endroit ne tiennent
à la terre,
Quifont à leurs devoirsfans referve immolez,
A qui la Grace affure une pleine victoire ,
Es qui d'un divin feu brûlez,
A la poffeffion de l'Eternelle Gloire
Ne font pas en vain appellez!
éclatantes que celles dont je
viens de vous parler, font d'une grande édification pour
les peuples. Heureux qui ne
les donne point par hypocrific , & qui eft dans l'ame
ce qu'il paroiſt au dehors . Si
ceux qui ont le cœur veritablement touché des veritez
que la Religion nous enfei-
160 MERCURE
gne font tres eftimables , il
n'y a rien de plus dangereux
que les faux Deyors , qui
n'ayant en veuë que leurs interefts , font feulement pieux
par grimace , & trouvent l'art
de faire fervir à leurs paffions
les apparences trompeufes
qu'ils employent pour perfuader que l'Esprit de Dieu regle
leur conduite. Vous verrez
leur caractere admirablement
dépeint dans l'excellent Ouvrage que vous allez lite . Il
eft de l'Illuftre Madame des
Houlieres , que la beauté de
fes Vers , & le tour heureux
GALANT. 161
& delicat qu'elle donne à fes
penfées , mettent au deffus de
toute loüange.
SS22222252 SSE2527
EPITRE CHAGRINE,
Au R. P. de la Chaife.
SONSOus le debris de vos attraits
Voulez- vous demeurer toujours enfe--
velie ?
M'aditquelqu'un , d'un nom quepar
raifon je tais ,
Qui s'est imaginé que mamélancolie
Vient moins d'une fanté dés longtemps affaiblie,
Que du reproche amer qu'en fecres
je me fais ,
Mars 1692
162 MERCURE
De n'eftre plus affezjolie
Pourfaire naiftre encor quelque tendre folie
Frivole honneur , fur quòy je ne
comptayjamais.
2
Apprenez , me difoit ce quelqu'un
Anonime ,
Que lorsque ce qu'on ade beau
Eftdu ou des maux devenu la temps victime ,
Il faut , pour acquerir une nouvelle
eftime,
Se faire un merite nouveau;
Que c'eft ne vivre plus que de vi.
vre inutile;
?
Qu'ilfaut dans quelque rang
qu'onfait,
Que jusqu'au dernierjour une perJonne babile
Tienne au monde par quelque endroit.
GALANT. 163
Vous nerépondez point ! d'où vient
voftrefilence?
Il vient , luy dis-je alors exprés pour
découvrir
où tendoit cette belle &fage remontrance.
De ce qu'en moy-mefmeje pense
Quel merite nouveau je pourrois ac--
querir.
Je n'en vois points tant jefuis
fotte.
Abus , s'êcria-t-il ! bé, devenez devote.
Ne le devient-on pas à la ville , à la
Cour?
Moy devote ! qui moy ?m'écriay-je à
mon tour
L'efprit bleßé d'un terme employé
d'ordinaire
Lors que d'un Hypocrite onparle avic
détour?
Oij
164 MERCURE
Ony , vous, repliqua-t-il ; vous ne
Scauriez mieux faire
De la devotion ayez moins defrayeur.
Elle eft rude pour le vulgaire,
Mais pour nous il ne faut qu'un peu
d'exterieur.
Allez pourfoutenir le devot caractere,
Il n'en coutera pas beaucoup à vostre
cœur. 2
Tout ce que la fortune a pour vous.
d'injustices
Par là pourroitfe réparer.
·Regardez vos Parens vieillir fans
Benefices.
Songez qu'à voftre Epoux cinquante
ans defervices
N'ont encor pû rien procurer;
Qu'un tas de Creanciers à votre
portegronde,
Et que chez les Devots , biens , honneurs. tout abonde.
GALANT. 165
Que la mode eftpour eux , & peus
longtemps durer,
Et qu'outre ces raisons fur quoy cha
cunfe fonde,
Vous aurez droit de cenfurer
Les actions de tout le monde.
S
Allons doucement, s'il vousplaift,,
Luy dis-je , &fupposé qu'à vos leçonsfidelle
Fe prenne aux jeux du monde une
forme nouvelle
Par une raifon d'intereft ,
LOVIS , éclairé comme il eft,
Quoy que vous vfiezmepromettre,
Connoiftra ma fourbe; il penetre
Au delà de ce qui paroift.
Aquoy m'aura fervy, ma devote grimace,
Qu'à m'en faire moins eftimer;
Malheur dont la fimple menace.
166 MERCURE
Plus
quela mort peut m'alarmer?
S
Quand, me repliqua-t- il , on eft à
voftre place ,
Il nefautpas avoir tant de précaution ;
Mais dûtpour vous lefort-ne changer
point deface,
Certain air de devotion ,
Lorsque l'on n'estplusjeune , a toû→
jours bonne grace;
Redoublez votre attention.
Voyez quel privilege au noftre peut
atteindre.
Avec des mots choifis auffi doux que
le miel;
Sur les gens d'un merite à craindre
on répand àgrandsflots lefiel.
On peut impunément pour l'intereft
du Ciel
Eire dur, fe vanger ,faire des injufti
ces.
GALANT. 167.
Tout n'eft pour les Devots quepeché
veniel.
Nous fçavons en vertu transformer
tous les vices ,
De ladevotion c'est là l'effentiel.
2
Taifez- vous , Scelerat , m'écriay-je
irritée ,
Tout commerce eft fini pour jamais.
entre nous.
Fen aurois avec un Athée,
Millefois pluftoft qu'avec vous.
Mais tandis qu'en difcours ma colere
s'exhale ,
Ce faux, ce dangereux Ami ,
Sort de mon cabinet , traverse cham
bre &falle
D'un air brufque & confus , d'un
pas mal affermi ,
Et me laiffe une horreur , qu'aucune
horreur n'égale.
168 MERCURE
Ah ! c'est unDevot de cabale,
Mais qui ne fait encor fon mestier
qu'à demi.
Il faut de l'art au choix des raiſons
qu'on eftale.
Auffi les habiles Devots
Selon lesgens ont leur morale ,
Et nefe livrentpas ainfimalàpropos,
2
Qu'ilsfont à redouter ! Sur une bagatelle
Leurdonne-t- on le moindre ennui,
Leur vangeance est toujours cruelle.
On n'apoint avec eux de legere querelle..
Fafche-t-on un Devot , c'eft Dien
qu'on fafche en luy.
Ces Apoftre du temps , qui des premiers Apoftres
Nenousfontpoint r effouvenir,
Pardonnent
GALANT.. 169
Pardonnent bien moins que nous
autres.
Contr'eux vent-onfe maintenir,
Empefcher qu'à leurs biens ils ne
joignent les noftres ,
C'est une impieté qu'on ne peut trop
punit.
De la Religion c'est ainsi qu'ils fe
joüent ,
Ils ont un air pieux répandu fur le
front
Que leurs actions defavouënt ,
Ils fontfauxen tout ce qu'ilsfont.
2
Le mestierde Devot, ou plustoft d'Hypocrite,
Devient presque toujours la reſource
des
gens,
Qu'une longue débauche a rendus.
indigens;
Des. Femmes que là beauté quitte ,
Mars 1692 P
170 MERCURE
Ou qui d'un mauvais bruit n'ontpú
Sepreferver,
Dés
Et de ceux qui pour s'élever
N'ont qu'un mediocre merite.
que du Cagotifme on fait profeffion,
De tout ce qu'on a fait la memoire
s'efface.
C'eft fur la réputation
Un excellent vernis qu'on paffè.
Sijepouvois trouver d'affe noires
couleurs ,
Que j'aimerais à faire une fidelle
image
Du fondde leurs perfides cœurs,
Moy qui hais le fard dans les
mœurs
Encor plus quefurle visage,
Et quifçais tous les tours que mettent
en usage
Nosplus celebres impoßicurs !
GALANT. 171
Quelplaifir pourmoy! quellejoye,
De demafquer ces fcelerats ,
Aquile vray merite eft tous lesjours
en proye
Et qui pour l'accabler par une feure
voye
De l'intereft du Ciel couvrent leurs
attentats !
2
Mais, me pourradire un Critique,
Voftre efprit s'égare , arrestez
Quandpour les faux Devots voftre
haine s'explique,
Songez bien contre vous quelles gens
vous mettez.
Pour affaiblir les coups quefur eux
vous portez ,
Ils vous peindront au Roy comme
une libertine.
Je fremisdes ennuis que vous vous
appreftez.
Pij
172 MERCURE
Croyez- moy, contre vous que rien ne
les chagrine.
2
Non, non, dirois-je à ce Cenfeur,
Je fuis leur ennemie , &fais gloire
de l'eftre ,
Et s'ils ofoientfur moy répandre leur
noirceur ,
Quelque Ouvrage pourroit paroi
Stre,
Où je les traiterois avec moins de
douccur ,
Etpar leurs noms enfinje les ferois
connoiftre.
Hé quoy donc,parce que le Roy
Detoutes les vertus donne de grands
exemples,
Quepieux , charitable , affidu dans
nosTemples ,
Il aime le Seigneur , lefert de bonne
foy›
GALANT. 173
Que pour les interests il foûtiens
feul la guerre,
Qu'il a planté la Croix aux deux
bouts de la terre ,
Et
que des libertins il fut toujours
l'effroy ,
On n'ofera parler contre les Hypocrites ?
Hé, qu'ont-ils de commun avec un
un tel Heros ?
Cenfeur , fur ce que vous me dites
Fay Sprit dans un plein repos.
2
Ovous, qui de Louis heureux &facré guide ,
Luy difpenfez du Ciel les celeftes
trefors ,
Vous dont la pietéfolide,
Loin d'étaler aux yeux de faftueux
dehors ,
Et d'avoir d'indifcrets tranfports,
Piij
174 MERCURE
Et pourjuger d'autruy toujours lente
& timide,
Vous enfin dont la probité
Dufang dont vous fortez égale la
noblesse ,
Daignez auprés du Prince aider la
verité,
Si quelque Hypocrite irrité
En luy parlant de moy la bliffe.
De mafoy , de mes mœurs vous éftes
fatisfait.
Vous ne l'eftes pas tant, peut- eftre,
De mafoumiffion pour le Souverain
Eftre,
Dans les maux que fouvent la furtune mefait';
Mais fije nefuis pas dans un eftat
parfait,
Je sens quej'y voudrois bien eftre.
Ony, je voudrois pouvoir , comme
vous le voulez,
GALANT. 175.
Sanctifier les maux qui me livrent
la guerre.
Ah! que mon cœur n'est- il de ces
cœurs ifolez
Qui par aucun endroit ne tiennent
à la terre,
Quifont à leurs devoirsfans referve immolez,
A qui la Grace affure une pleine victoire ,
Es qui d'un divin feu brûlez,
A la poffeffion de l'Eternelle Gloire
Ne font pas en vain appellez!
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Résumé : EPITRE CHAGRINE, AU R. P. de la Chaise.
Le texte explore la distinction entre la véritable piété et l'hypocrisie religieuse, mettant en garde contre les faux dévots qui exploitent la religion pour des intérêts personnels. Ces hypocrites sont décrits comme dangereux, utilisant des apparences trompeuses pour convaincre les autres de leur dévotion sincère. L'auteur mentionne un ouvrage de Madame des Houlières, appréciant la beauté de ses vers et la délicatesse de ses pensées. Ensuite, une épître adressée au R. P. de la Chaise est présentée. Une voix anonyme suggère à l'auteur de se faire un nouveau mérite pour acquérir une nouvelle estime, en devenant dévote par intérêt. L'auteur refuse, trouvant le terme 'dévote' offensant et associé à l'hypocrisie. La voix anonyme insiste sur les avantages matériels et sociaux de la dévotion, mais l'auteur reste sceptique, craignant que sa feinte dévotion ne soit démasquée par le roi Louis, connu pour sa piété et son discernement. L'auteur exprime son désir de sanctifier ses maux et de vivre dans un état parfait, tout en reconnaissant ses imperfections. Le texte critique sévèrement les faux dévots, les décrivant comme des personnes qui utilisent la religion pour masquer leurs vices et leurs intérêts égoïstes. Il exprime le souhait de démasquer ces hypocrites et de révéler leur véritable nature.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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45
p. 25-35
EPITRE DE MADAME DES HOULIERES, A LA GOUTTE.
Début :
L'Illustre Madame des Houlieres qui ne suit jamais / Fille des plaisirs, triste Goutte, [...]
Mots clefs :
Goutte, Santé, Louis, Guerriers, Héros, Camp de Namur, Ennemis, Plaisir, Victorieux, Espérance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE DE MADAME DES HOULIERES, A LA GOUTTE.
L'Illuftre Madame
S
des
Houlieres qui ne fuit jamais
la route commune & qui
donne toujours fujet d'admirer le furprenant & rare talent qu'elle a pour les Vers,
a trouvé un tour ingenieux
pour peindre les alarmes que
nous caufe l'intrepidité qui
porte le Roy à méprifer le
peril. Vous en conviendrez
quand vous aurez leu l'Ouvrage qui fuit.
Aoust 1692.
26 MERCURE
222252555222 22252
E PITRE
DE MADAME
DES HOULIERES,
A LA GOUTTE.
FIlle des plaifirs , trifte Goutte,
Qu'ondit que la Richeſſe accompagne
toujours,
Vous que jamais on ne redoute
Quandfous un toit ruftiqueon voit
couler fesjours ;
Je ne viens pas icy pleine d'impa- tience ,
Effayerpar des vœux d'ordinaire impuiffans,
GALANT. 27
D'adoucir voftre violence.
Goutte, le croirez- vous ? C'est par
reconnoiffance
Queje vous offre de l'encens
2
De cette nouveauté vous paroissez
charmée.
Faite pour n'infpirer que de durs
fentimens,
A de tendres remercimens .
Vous n'eftespas accoutumée.
Commencez à goûter cequ'ils ont de
douceurs.
Qu'on vous rende par tout defu
prêmes honneurs;
Qu'en bronze, qu'en marbre on
vous voye
Triomphante de la Santé
Rétablir dans nos cœurs le repos
la
joye.
شیخ
Acombien deperils LOVIS feroit em
(proye
Cij
28 MERCURE
Si vous n'aviez pas mis fesjours en
feureté !
2
Toutce qu'affrontoitfon courage
Enforçant deNamur les orgueilleux
Rampars ,
Peignoit l'effroy fur le vifage
Desgenereux Guerriers dont ce Heros
partage
Les penibles travaux , les glorieux
hazards.
Dans la crainte de luy déplaire
On n'ofoit condamnerfon ardeur témeraire,
Bien qu'elle puft nous mettre au comble du malheur.
Aforce de refpect on devenoit coupable.
Vous feule, Goutte fecourable,
Avez ofé donner un frein à favaleur.
GALANT. 29
2
Helas ! qui l'auroit dit , à voir
couler nos larmes
Dans ce temps que la paix confacroit
au repos ,
Où de vivesdouleurs attaquoient ce
Heros ,
Quefes maux quelque jourauroient'
pour nous des charmes?
Mais quel bruit quelle voix fe répard
dans les airs?
Quoy done , Meffagere inviſible
De tout ce qui fe fait dans ce vafte
Univers,
Auprés du grand Roy que tu fers
On voit couler le fang ! Evenement
terrible !
Quelle idée offrez- vous à mon cœur
agité?
Sur l'excés de valeur &d'intrepidité,
Plufieurs perfonnes bleffées auprés du Roy.
Cij
30 MERCURE
Ce Heros fera-t-il toujours incorrigi
ble?
28
Vousn'avez pas affez duré,
Goutte , dont j'eftois fi contente,,
Vous trompez ma plus douce attente ,
Vous en quij'efperois , &quej'avois
juré
De celebrer un jour par quelquegrandefefte ( Tefte ,
Si pour nous conferver une fi chere
Dansle Campde Namur vous aviez
mesuré
Vostre durée à fa conquefte.
S
Ab! que ne laiffe-t-il à son augufte
Fils
Dompterde mortels Ennemis
Fameuxpar leur rang, par leur.
nombre
GALANT. 31
Mais qu'à fuivre fon char le Ciel a
condamnez!
Qu'ilne nous quitte plus , qu'ilje
repose à l'ombre
Des Lauriers qu'il a moiffonnez.
N'eft-ilpoint las de wainore ? & ne
doit- il pas croire
Quefon nompour durertoujours
N'a plus affaire dufecours
De quelque nouvelle Victoire ?
Ces Grecs & ces Romains fi vantez
dans l'Hiftoire
Ont fauvé leurs noms du trépas
Par des faits moins brillans , moins
dignes de memoire.
Affreuse avidité degloire !
La fienne efface tout, & ne luyfuffit
pas.
S
De tant de Nations la chere & vaine
Idole
Cilj
32 MERCURE
Naffau , par plus d'un crime en Mo
narque érigé,
Dés qu'il fçait Namur affiegés
Fremit , raffemble tout, & vers la
Sambre vole ,
A voir fi prés de nous floter fes Etendars..
A quelque noble effort qui n'auroit
du s'attendre?
Mais toutfçavant qu'il eft dans le
Métier de Mars ,
Ilfemble n'eftre enfin venu que pour
apprendre
Le grand Art de forcer une Place à
Se rendresses
E1 pour fes Alliez toujours remply
d'égards ,
Lancerfur noftre Camp de menaçans.
regards ,
Eft tout ce qu'il ofe entreprendre.
GALANT.
33
2
Tout ce qui justifie &nourrit les terreurs ,
་
L'Art , la Nature, cent mille hommes ,
Et ce que l'byver a d'horreurs ;
Malgré lafaifon où nous fommess
Auront vainement entrepris
De rendre Namur imprenable,
Quand Louis l'attaque, il eftpris,
Etces amas de Rois que fa puiſſance
accable ,
Eft la Montagne de la Fable,
Quide l'attention fait passer au mépris.
2
Non, je ne mefuis point trompée,
Je voy courirle Peuple , & je lis dans
fesyeux
Que LOVIS eft victorieux.
Macrainte pourfa vie est enfindiffi
pée,
34 MERCURE
Etje n'afpire plus qu'à revoir dans
ces lieux
Ce Heros dont mon ame est toujours
occupée.
Goutte , qu'on vit trop toft finir ,
Et dontje viens d'avoir l'audace de
me plaindre
Puis que pour ce Vainqueur on n'a
plus rien à craindre,
Gardez-vous bien de revenir.
2.
Ne le dérobez point à noftre impatience.
Lors qu'il eft éloigné de nous
Tout est enfevely dans un morne fi- lence ,
Et le foible plaifir que donne l'efpe
rance,
Eft le feul plaifir qnifoit doux.
Mais , Goutte, s'il eft vray ce qu'on
nous ditfans ceffe ,
GALANT: 35
Que jusqu'à l'extrême vieillefe
Fous conduisez les jours lors que
vous ne venez
Qu'aprésqu'on apaßéhuitLuftres,
Pour des jours précieux , &toujours´
fortunez
Fours quifont tous marquezpar quelquesfaits illuftres ,
Quelle esperance vous donnez !
S
des
Houlieres qui ne fuit jamais
la route commune & qui
donne toujours fujet d'admirer le furprenant & rare talent qu'elle a pour les Vers,
a trouvé un tour ingenieux
pour peindre les alarmes que
nous caufe l'intrepidité qui
porte le Roy à méprifer le
peril. Vous en conviendrez
quand vous aurez leu l'Ouvrage qui fuit.
Aoust 1692.
26 MERCURE
222252555222 22252
E PITRE
DE MADAME
DES HOULIERES,
A LA GOUTTE.
FIlle des plaifirs , trifte Goutte,
Qu'ondit que la Richeſſe accompagne
toujours,
Vous que jamais on ne redoute
Quandfous un toit ruftiqueon voit
couler fesjours ;
Je ne viens pas icy pleine d'impa- tience ,
Effayerpar des vœux d'ordinaire impuiffans,
GALANT. 27
D'adoucir voftre violence.
Goutte, le croirez- vous ? C'est par
reconnoiffance
Queje vous offre de l'encens
2
De cette nouveauté vous paroissez
charmée.
Faite pour n'infpirer que de durs
fentimens,
A de tendres remercimens .
Vous n'eftespas accoutumée.
Commencez à goûter cequ'ils ont de
douceurs.
Qu'on vous rende par tout defu
prêmes honneurs;
Qu'en bronze, qu'en marbre on
vous voye
Triomphante de la Santé
Rétablir dans nos cœurs le repos
la
joye.
شیخ
Acombien deperils LOVIS feroit em
(proye
Cij
28 MERCURE
Si vous n'aviez pas mis fesjours en
feureté !
2
Toutce qu'affrontoitfon courage
Enforçant deNamur les orgueilleux
Rampars ,
Peignoit l'effroy fur le vifage
Desgenereux Guerriers dont ce Heros
partage
Les penibles travaux , les glorieux
hazards.
Dans la crainte de luy déplaire
On n'ofoit condamnerfon ardeur témeraire,
Bien qu'elle puft nous mettre au comble du malheur.
Aforce de refpect on devenoit coupable.
Vous feule, Goutte fecourable,
Avez ofé donner un frein à favaleur.
GALANT. 29
2
Helas ! qui l'auroit dit , à voir
couler nos larmes
Dans ce temps que la paix confacroit
au repos ,
Où de vivesdouleurs attaquoient ce
Heros ,
Quefes maux quelque jourauroient'
pour nous des charmes?
Mais quel bruit quelle voix fe répard
dans les airs?
Quoy done , Meffagere inviſible
De tout ce qui fe fait dans ce vafte
Univers,
Auprés du grand Roy que tu fers
On voit couler le fang ! Evenement
terrible !
Quelle idée offrez- vous à mon cœur
agité?
Sur l'excés de valeur &d'intrepidité,
Plufieurs perfonnes bleffées auprés du Roy.
Cij
30 MERCURE
Ce Heros fera-t-il toujours incorrigi
ble?
28
Vousn'avez pas affez duré,
Goutte , dont j'eftois fi contente,,
Vous trompez ma plus douce attente ,
Vous en quij'efperois , &quej'avois
juré
De celebrer un jour par quelquegrandefefte ( Tefte ,
Si pour nous conferver une fi chere
Dansle Campde Namur vous aviez
mesuré
Vostre durée à fa conquefte.
S
Ab! que ne laiffe-t-il à son augufte
Fils
Dompterde mortels Ennemis
Fameuxpar leur rang, par leur.
nombre
GALANT. 31
Mais qu'à fuivre fon char le Ciel a
condamnez!
Qu'ilne nous quitte plus , qu'ilje
repose à l'ombre
Des Lauriers qu'il a moiffonnez.
N'eft-ilpoint las de wainore ? & ne
doit- il pas croire
Quefon nompour durertoujours
N'a plus affaire dufecours
De quelque nouvelle Victoire ?
Ces Grecs & ces Romains fi vantez
dans l'Hiftoire
Ont fauvé leurs noms du trépas
Par des faits moins brillans , moins
dignes de memoire.
Affreuse avidité degloire !
La fienne efface tout, & ne luyfuffit
pas.
S
De tant de Nations la chere & vaine
Idole
Cilj
32 MERCURE
Naffau , par plus d'un crime en Mo
narque érigé,
Dés qu'il fçait Namur affiegés
Fremit , raffemble tout, & vers la
Sambre vole ,
A voir fi prés de nous floter fes Etendars..
A quelque noble effort qui n'auroit
du s'attendre?
Mais toutfçavant qu'il eft dans le
Métier de Mars ,
Ilfemble n'eftre enfin venu que pour
apprendre
Le grand Art de forcer une Place à
Se rendresses
E1 pour fes Alliez toujours remply
d'égards ,
Lancerfur noftre Camp de menaçans.
regards ,
Eft tout ce qu'il ofe entreprendre.
GALANT.
33
2
Tout ce qui justifie &nourrit les terreurs ,
་
L'Art , la Nature, cent mille hommes ,
Et ce que l'byver a d'horreurs ;
Malgré lafaifon où nous fommess
Auront vainement entrepris
De rendre Namur imprenable,
Quand Louis l'attaque, il eftpris,
Etces amas de Rois que fa puiſſance
accable ,
Eft la Montagne de la Fable,
Quide l'attention fait passer au mépris.
2
Non, je ne mefuis point trompée,
Je voy courirle Peuple , & je lis dans
fesyeux
Que LOVIS eft victorieux.
Macrainte pourfa vie est enfindiffi
pée,
34 MERCURE
Etje n'afpire plus qu'à revoir dans
ces lieux
Ce Heros dont mon ame est toujours
occupée.
Goutte , qu'on vit trop toft finir ,
Et dontje viens d'avoir l'audace de
me plaindre
Puis que pour ce Vainqueur on n'a
plus rien à craindre,
Gardez-vous bien de revenir.
2.
Ne le dérobez point à noftre impatience.
Lors qu'il eft éloigné de nous
Tout est enfevely dans un morne fi- lence ,
Et le foible plaifir que donne l'efpe
rance,
Eft le feul plaifir qnifoit doux.
Mais , Goutte, s'il eft vray ce qu'on
nous ditfans ceffe ,
GALANT: 35
Que jusqu'à l'extrême vieillefe
Fous conduisez les jours lors que
vous ne venez
Qu'aprésqu'on apaßéhuitLuftres,
Pour des jours précieux , &toujours´
fortunez
Fours quifont tous marquezpar quelquesfaits illuftres ,
Quelle esperance vous donnez !
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Résumé : EPITRE DE MADAME DES HOULIERES, A LA GOUTTE.
Le poème est dédié à Madame des Houlières et célèbre son talent poétique ainsi que son courage face aux dangers auxquels le roi Louis XIV est confronté. Il commence par louer Madame des Houlières pour son génie et sa bravoure, soulignant les périls que le roi affronte, notamment lors du siège de Namur. Le texte exprime une admiration profonde pour l'intrépidité du roi malgré les risques qu'il encourt. Le poème aborde également la maladie du roi, la 'Goutte', et exprime le souhait qu'elle ne revienne pas afin de permettre au roi de poursuivre ses exploits militaires. La 'Goutte' est personnifiée et implorée de ne pas revenir, afin que le roi puisse rester en bonne santé et continuer à triompher sur le champ de bataille. Le texte se termine par une expression d'espoir que la 'Goutte' ne revienne jamais, permettant ainsi au roi de rester victorieux et d'inspirer admiration et respect.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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46
p. 99-105
BOUQUET.
Début :
Vous envoyer des Vers de l'Illustre Madame des Houlieres, / Il est aujourd'huy vostre Feste, [...]
Mots clefs :
Abbé, Grâce, Muses, Bel esprit, Coeur, Faiblesse, Femme, Éternelle vie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUQUET.
Vous envoyer des Vers de
l'Illuftre Madame des Houlicres , c'eſt vous faire un vray
prefent En voicy de fa façon,
pour M' l'Abbé de Lavau ,
au jour de S. Loüis , qui eftoit
celuy de la Feſte.
I ij
100 MERCURE
IL
BOUQUET.
Left aujourd'huy voftre Feste,
Et de ces agreables fleurs,
Dont le temps ne sçauroit effacer les
couleurs ,
Ma main devroit , Abbé , couronner
voftre tefte.
Mais belas ! depuis quelquesjours
Je cherche en vain fur le Parnaffe
Ces vives fleurs, que rien n'efface,
Et que vous y cueillez toujours.
Quevous donner donc en leur
place?
Un fimple bonjour? C'est trop
рец.
Mon cœur? C'est un peu trop , quoy
que fafaifon paffe,
Il ne faut mefmepas , de vostre pro
pre aveu ,
GALANT: IoÏ
1
L
Que jamais defon cœur mon Sexe
Se défaffe Et d'ailleurs, dans le train oùvous a
mis la Grace,
Train , qui chez vous n'eſt point
un jeu
Le prefent d'un cœur embaraſſe.
2
Fe çay que depuis quelque temps
On donne pour Bouquet des Bijoux
importans ;
4
Mais quand vous verrez la for
tune,
Demandez-luy fi dans ces lieux
Où les Mufes chantent le mieux;
Elle daigne en mettre quelqu'une
En pouvoir de donner des Bijoux
precieux.
23
Pas une des neufSaurs par elle n'eft aidée .
I iij
102 MERCURE
Abbé, le nom de bel efprit
Icy ne donne point d'idée ,
De gloire , d'aife , de credit ,
Comme decertains noms , qui d'abord
qu'on les dit ,
Tout pauvres qu'ilsfontpareuxmeſmes ;
Rempliffent l'efprit de trefors ,
De voluptez, d'honneurs Suprêmes;
Par tout excellens paffe- ports 着
Des vices de l'ame &du corps.
S
Je m'égare , & je moralife
Peut- eftre un peu hors de faifon.
Qu'y faire ? malgré la raison ,
Dans tout ce qu'on écrit onfe caracterife.
Cependant revenons à nous,
Tâchons par des fouhaits à nous titer
d'affaire.
Jefçay que c'eft ne donnerguere,
*
i
GALANT 103
Mais ceux que la Nature a formez
comme nous ,
D'un limou moins groffier que le li
mon vulgaire ,
Trouvent des charmes auffi doux
Dans les fouhaits d'nn cœur fin-
·cere ,
Que dans les plus riches Bijoux.
S
Ce n'eft nydu Sçavoir, ny de l'efprit
folide,
Ny de la pieté qu'il faut vous fou
haiter,
Vous en avez affez , Abbé , pour en
préter.
Eft ce une conduite rigide ?
Eft- ce une probité ſur quoy pouvoir
compter?
Encor moins ; voftre cœur jamais ne
vous expofe.
Auxdéreglemen's › aux noirceurs,
I iiij
104 MERCURE
Que la foibleffe humaine cauſe,´
Etfur le merite & les mœurs
On pourroit défier les plus fins Con
noiffeurs
· De vous fouhaiter quelque chofe
2
Tout ce qu'une Femme refout,
Arrive , bien ou mal, comme il eft
dans fa tefte.
Fe veux par des fouhaits celebrer
voftre Feste,
Etj'en trouve un àfaire enfinſelon
mon goust.
Je ne fçay s'it fera du voftre.
Abbé, le voicy fans façon.
Saint Louis eft voftre Patrons
Louis le Grand en eſt un autre,
Augré debien des gens pourle moins
auffi bon.
Que pour vous faire un fort qui
foit digne d'envie,
GALANT 105
Leurs foins à votre égardfe parta
gent ainsi.
Que l'un, lors qu'à centans vousfortirez, d'icy,
Vous procure les biens de l'Eternelle
Vie,
Et que l'autre vous rende heureux
dans celle-cy.
l'Illuftre Madame des Houlicres , c'eſt vous faire un vray
prefent En voicy de fa façon,
pour M' l'Abbé de Lavau ,
au jour de S. Loüis , qui eftoit
celuy de la Feſte.
I ij
100 MERCURE
IL
BOUQUET.
Left aujourd'huy voftre Feste,
Et de ces agreables fleurs,
Dont le temps ne sçauroit effacer les
couleurs ,
Ma main devroit , Abbé , couronner
voftre tefte.
Mais belas ! depuis quelquesjours
Je cherche en vain fur le Parnaffe
Ces vives fleurs, que rien n'efface,
Et que vous y cueillez toujours.
Quevous donner donc en leur
place?
Un fimple bonjour? C'est trop
рец.
Mon cœur? C'est un peu trop , quoy
que fafaifon paffe,
Il ne faut mefmepas , de vostre pro
pre aveu ,
GALANT: IoÏ
1
L
Que jamais defon cœur mon Sexe
Se défaffe Et d'ailleurs, dans le train oùvous a
mis la Grace,
Train , qui chez vous n'eſt point
un jeu
Le prefent d'un cœur embaraſſe.
2
Fe çay que depuis quelque temps
On donne pour Bouquet des Bijoux
importans ;
4
Mais quand vous verrez la for
tune,
Demandez-luy fi dans ces lieux
Où les Mufes chantent le mieux;
Elle daigne en mettre quelqu'une
En pouvoir de donner des Bijoux
precieux.
23
Pas une des neufSaurs par elle n'eft aidée .
I iij
102 MERCURE
Abbé, le nom de bel efprit
Icy ne donne point d'idée ,
De gloire , d'aife , de credit ,
Comme decertains noms , qui d'abord
qu'on les dit ,
Tout pauvres qu'ilsfontpareuxmeſmes ;
Rempliffent l'efprit de trefors ,
De voluptez, d'honneurs Suprêmes;
Par tout excellens paffe- ports 着
Des vices de l'ame &du corps.
S
Je m'égare , & je moralife
Peut- eftre un peu hors de faifon.
Qu'y faire ? malgré la raison ,
Dans tout ce qu'on écrit onfe caracterife.
Cependant revenons à nous,
Tâchons par des fouhaits à nous titer
d'affaire.
Jefçay que c'eft ne donnerguere,
*
i
GALANT 103
Mais ceux que la Nature a formez
comme nous ,
D'un limou moins groffier que le li
mon vulgaire ,
Trouvent des charmes auffi doux
Dans les fouhaits d'nn cœur fin-
·cere ,
Que dans les plus riches Bijoux.
S
Ce n'eft nydu Sçavoir, ny de l'efprit
folide,
Ny de la pieté qu'il faut vous fou
haiter,
Vous en avez affez , Abbé , pour en
préter.
Eft ce une conduite rigide ?
Eft- ce une probité ſur quoy pouvoir
compter?
Encor moins ; voftre cœur jamais ne
vous expofe.
Auxdéreglemen's › aux noirceurs,
I iiij
104 MERCURE
Que la foibleffe humaine cauſe,´
Etfur le merite & les mœurs
On pourroit défier les plus fins Con
noiffeurs
· De vous fouhaiter quelque chofe
2
Tout ce qu'une Femme refout,
Arrive , bien ou mal, comme il eft
dans fa tefte.
Fe veux par des fouhaits celebrer
voftre Feste,
Etj'en trouve un àfaire enfinſelon
mon goust.
Je ne fçay s'it fera du voftre.
Abbé, le voicy fans façon.
Saint Louis eft voftre Patrons
Louis le Grand en eſt un autre,
Augré debien des gens pourle moins
auffi bon.
Que pour vous faire un fort qui
foit digne d'envie,
GALANT 105
Leurs foins à votre égardfe parta
gent ainsi.
Que l'un, lors qu'à centans vousfortirez, d'icy,
Vous procure les biens de l'Eternelle
Vie,
Et que l'autre vous rende heureux
dans celle-cy.
Fermer
Résumé : BOUQUET.
L'auteur adresse une lettre poétique à l'Abbé de Lavau pour la fête de Saint-Louis. Elle exprime son désir de lui offrir un bouquet de fleurs, mais ne pouvant en trouver, elle envisage d'autres présents. Elle mentionne que les bijoux sont désormais offerts comme bouquets, mais doute que la fortune permette à quiconque de les offrir. L'auteur s'attarde sur la vanité des noms et des titres, se livrant à des réflexions morales. Elle formule ensuite des vœux pour l'Abbé, souhaitant qu'il soit protégé par Saint-Louis pour la vie éternelle et par Louis le Grand pour le bonheur terrestre. Elle conclut en espérant que ses vœux soient à son goût.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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47
p. 181-190
A MONSIEUR LE PELLETIER DE SOUZI.
Début :
Je ne vous diray point, pour vous engager à lire l'Ouvrage / Je ne sçaurois m'en empêcher, [...]
Mots clefs :
Amour, Raison, Nature, Querelle, Louis, Seigneur, Esprit
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR LE PELLETIER DE SOUZI.
Je ne vous diray point,
pour vous engager à lire l'Ouvrage qui fuit, sur quelle ma*
tiercil aesté fait.vousdiray feulement qu'il eftdcrillustre Madame desHoulierer.,
-- "'ï-"- - Pourriezvousaprès cela .,. n'a-
voir pas d'cmprcflémeotpouf
cccte lecture?
-
AMOSIEUR
LIL EÉr rE-LXJLXIE& -- -,
it
1DEs0uI.
JEnefçaurois m'enempêcher*
Il faut, Seigneur, que jevoùs
gronde.
Jevous cherche avec foin maisfty
beau vùus chercher
, Je
ne jçaaroistous approcher3
j9~<? lors que r»ftre porte ouverte 4
toutlf monde
'Uemrjle avec les gens qu'on Aime
*
dépefeber. ,
Quelque réflexion profonde
Quefajfe là.*de(fus mon ejprit alarme,
Je ne devine point sur qitoycela fc
fonde,
Mtjeriay pas accoutumé
Que dans lafoule onmeconfonde.
Si vous p:JuvleZ ffavoir les affligeansdifeours
..f<!!e me tient en secret le plus insurmontable,
Le plus dangereux de; amourst
Vousferk^moins impraticable.
Vous esses etonm
,
Seigieur,
Mais cjuevoflre cfpritse rassure,
Jcriafpire pointaChonneur
D'aucune galante évanture.
L'amour dont je vous parle à luy~
mefmç efl borné»
Ilsaisi d'un peu d'encens toute si
nourriture.
La raison
,
laJagejp>e* vain font
condamné,
Avec nous cet amour tjl néy
Autant quenouscetamourdure.
C'eftun foible, il ejîvray
,
maistout examiné, -
C'ejf un foible qxe la Nature
Aux plusgrands hommes a
donné,
Terfonne nîejtassiz, PIlCtrt
pour avouer, comme je fais,
Tout ce que faitfoujfrirïamourprù*
pre en colere.
L'un dit, jenen aypoint> l'autre,je
nen ay gutre.
Si detelsdifeours ejfoient vrais,
Les Dames craindroient moins qu'oit
les vist négligées,
De n'avoir plUdorm)ftroiint moinÀ
aflfigées,
Ztn'emprunteraient jointdAt- traits.
Les Amans, les Guerriers ne vontproientjoint la tejîe
De leurbonnefortune,&de tous leurs
hautsfaits.
MtjfitNrs les beaux espritsseferoient
moins de frjleJ
Et quand,ce qu'ilsfont eflmauvais,
Ilsfouffriroientdu moinsenfaix
^u'onfftde leur ouvrage une critique honneste.
Mais que fais-je,& pourquoy dans
ma Lettre entasser
Bagatellesur bagatelle?
Seigneur, en la lisant vous font)en
Uspatfet,
Revenons à noflre querelle.
Comme vojtre bonté jointe a
voftrc
pouvoir
J beaucoupdimportunstous leslu"
vous expoJet
feut-efire crojc^vous queje ne veux,
vous voir,
jguc pour demanderquelquechofe*
En ce cas, ctjlbienfat d'avoirfit
porte close.
Dans un temps de befiins ri d'/1M.
haras tiffk>
Demandeur» quel quilJoitt dottefire
malreceu.
Mais, SeigllCM", un Portier, doit-il
efire barbare,
j^uand on vient pourremercier,
Et d'uncompliment aussi rare,
Doit-on fipeu.sisoucier ?
Ne dtmt'On pas a mentendre
Jgue le malheur du tempsfixe vojbç
bonté» 1
J$*t fourles mmx dautruy vous
devenez moins tendre,
Et tfuun remsrciment'doitfarsa rareté
Agnablementvous furprevdre?
Ah !Ji comme chacun ade difftrens
goufts,
Les rarctex*pouvaientvousflaire,
Ilfaudroitfourvousfattsfaire,
Vous faire voirdesgens qllisi flaU
gnent de vous.
Maisoù les rencontrer, quand chacun
vus honore,
J>)uand de tous cofiez, on n'en..
tend
Jt>ue des gens que l'excès de vos bon-
»
u\,surprend,
J>)uisedifint,per/onne en vain ne
les implore,
Par tout il fait de cœurs une riche
moiffini
Et quoy qui'lserve bien, on ne voie
point encore
De malheureux de sa sason?
Que cet eloge eftgrAnd,Seigneur!
touteId gloire
^uau milieu desfangUns combats
Donne une célébré vtâoire,
A beaucoup prés ne le vaut pas.
D'un siprécieux caraUete
OnA vu 14 nAture Avare en tous les
temps, --
Et mesme dans le cour* des emplois
éclatans,
Un si beau naturel m se confervt
guere.
Cependant>
moy qu'onneverra>
Ny juger brusquement d'une chose
j
future,
Ny mettre volontiers mon bien a Cavanturea 1
Je gageraj ce qu'on voudtd,
.%me lors que de LOVIS
toutepure
Vous placera,Seigneur, augré de mes
Jauhaits»
L'abondance de ftsbitllfAils,
Vontleparfait mérité efi toujours
la mesure,
-
En vous ne corromprajamais
Ce qita mis de bon la nature 7
£t it x*Ç#eray ma rareure>
Eu*attendant cet heureux jour,
Ou par une conduite habile, jujle à"
fige)
Vous ramenerez ce bel âge
tûu le monde naissant, du bien & de
l'amour
--
Fdifoit un innocent usage,
D,nlltZ ordre) Seigneur
>
qu'on ne
me diseplus
,
- Ce qu'en saceouturnea me dire]]
Souffrez, que faille enfin dans v
momensperdus j
pf/Ajflr vojîre ejprit de tout Vennui
qu'attire I
Unpénible travail&desfoins a[j'h
dus•,
-
àmsyfeule«
Je nemenfiemypointàmoy filllt'
drjepense-i
Jguavec ,~_ 4vec moyOJ jeJt vous meneray llJelleYIIJ
Desgens de vostre conuoiJJajtie, si
Horace, Virgile, Terences
Et peut-efîre avec eux je vous antH*
efray.
pour vous engager à lire l'Ouvrage qui fuit, sur quelle ma*
tiercil aesté fait.vousdiray feulement qu'il eftdcrillustre Madame desHoulierer.,
-- "'ï-"- - Pourriezvousaprès cela .,. n'a-
voir pas d'cmprcflémeotpouf
cccte lecture?
-
AMOSIEUR
LIL EÉr rE-LXJLXIE& -- -,
it
1DEs0uI.
JEnefçaurois m'enempêcher*
Il faut, Seigneur, que jevoùs
gronde.
Jevous cherche avec foin maisfty
beau vùus chercher
, Je
ne jçaaroistous approcher3
j9~<? lors que r»ftre porte ouverte 4
toutlf monde
'Uemrjle avec les gens qu'on Aime
*
dépefeber. ,
Quelque réflexion profonde
Quefajfe là.*de(fus mon ejprit alarme,
Je ne devine point sur qitoycela fc
fonde,
Mtjeriay pas accoutumé
Que dans lafoule onmeconfonde.
Si vous p:JuvleZ ffavoir les affligeansdifeours
..f<!!e me tient en secret le plus insurmontable,
Le plus dangereux de; amourst
Vousferk^moins impraticable.
Vous esses etonm
,
Seigieur,
Mais cjuevoflre cfpritse rassure,
Jcriafpire pointaChonneur
D'aucune galante évanture.
L'amour dont je vous parle à luy~
mefmç efl borné»
Ilsaisi d'un peu d'encens toute si
nourriture.
La raison
,
laJagejp>e* vain font
condamné,
Avec nous cet amour tjl néy
Autant quenouscetamourdure.
C'eftun foible, il ejîvray
,
maistout examiné, -
C'ejf un foible qxe la Nature
Aux plusgrands hommes a
donné,
Terfonne nîejtassiz, PIlCtrt
pour avouer, comme je fais,
Tout ce que faitfoujfrirïamourprù*
pre en colere.
L'un dit, jenen aypoint> l'autre,je
nen ay gutre.
Si detelsdifeours ejfoient vrais,
Les Dames craindroient moins qu'oit
les vist négligées,
De n'avoir plUdorm)ftroiint moinÀ
aflfigées,
Ztn'emprunteraient jointdAt- traits.
Les Amans, les Guerriers ne vontproientjoint la tejîe
De leurbonnefortune,&de tous leurs
hautsfaits.
MtjfitNrs les beaux espritsseferoient
moins de frjleJ
Et quand,ce qu'ilsfont eflmauvais,
Ilsfouffriroientdu moinsenfaix
^u'onfftde leur ouvrage une critique honneste.
Mais que fais-je,& pourquoy dans
ma Lettre entasser
Bagatellesur bagatelle?
Seigneur, en la lisant vous font)en
Uspatfet,
Revenons à noflre querelle.
Comme vojtre bonté jointe a
voftrc
pouvoir
J beaucoupdimportunstous leslu"
vous expoJet
feut-efire crojc^vous queje ne veux,
vous voir,
jguc pour demanderquelquechofe*
En ce cas, ctjlbienfat d'avoirfit
porte close.
Dans un temps de befiins ri d'/1M.
haras tiffk>
Demandeur» quel quilJoitt dottefire
malreceu.
Mais, SeigllCM", un Portier, doit-il
efire barbare,
j^uand on vient pourremercier,
Et d'uncompliment aussi rare,
Doit-on fipeu.sisoucier ?
Ne dtmt'On pas a mentendre
Jgue le malheur du tempsfixe vojbç
bonté» 1
J$*t fourles mmx dautruy vous
devenez moins tendre,
Et tfuun remsrciment'doitfarsa rareté
Agnablementvous furprevdre?
Ah !Ji comme chacun ade difftrens
goufts,
Les rarctex*pouvaientvousflaire,
Ilfaudroitfourvousfattsfaire,
Vous faire voirdesgens qllisi flaU
gnent de vous.
Maisoù les rencontrer, quand chacun
vus honore,
J>)uand de tous cofiez, on n'en..
tend
Jt>ue des gens que l'excès de vos bon-
»
u\,surprend,
J>)uisedifint,per/onne en vain ne
les implore,
Par tout il fait de cœurs une riche
moiffini
Et quoy qui'lserve bien, on ne voie
point encore
De malheureux de sa sason?
Que cet eloge eftgrAnd,Seigneur!
touteId gloire
^uau milieu desfangUns combats
Donne une célébré vtâoire,
A beaucoup prés ne le vaut pas.
D'un siprécieux caraUete
OnA vu 14 nAture Avare en tous les
temps, --
Et mesme dans le cour* des emplois
éclatans,
Un si beau naturel m se confervt
guere.
Cependant>
moy qu'onneverra>
Ny juger brusquement d'une chose
j
future,
Ny mettre volontiers mon bien a Cavanturea 1
Je gageraj ce qu'on voudtd,
.%me lors que de LOVIS
toutepure
Vous placera,Seigneur, augré de mes
Jauhaits»
L'abondance de ftsbitllfAils,
Vontleparfait mérité efi toujours
la mesure,
-
En vous ne corromprajamais
Ce qita mis de bon la nature 7
£t it x*Ç#eray ma rareure>
Eu*attendant cet heureux jour,
Ou par une conduite habile, jujle à"
fige)
Vous ramenerez ce bel âge
tûu le monde naissant, du bien & de
l'amour
--
Fdifoit un innocent usage,
D,nlltZ ordre) Seigneur
>
qu'on ne
me diseplus
,
- Ce qu'en saceouturnea me dire]]
Souffrez, que faille enfin dans v
momensperdus j
pf/Ajflr vojîre ejprit de tout Vennui
qu'attire I
Unpénible travail&desfoins a[j'h
dus•,
-
àmsyfeule«
Je nemenfiemypointàmoy filllt'
drjepense-i
Jguavec ,~_ 4vec moyOJ jeJt vous meneray llJelleYIIJ
Desgens de vostre conuoiJJajtie, si
Horace, Virgile, Terences
Et peut-efîre avec eux je vous antH*
efray.
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Résumé : A MONSIEUR LE PELLETIER DE SOUZI.
L'auteur d'une lettre exprime son désir de rencontrer un seigneur à qui elle est adressée. Il mentionne que son ouvrage est dédié à Madame des Houlières. Il reconnaît la difficulté de se rapprocher du seigneur, malgré l'ouverture de sa porte à tous. L'auteur parle d'un amour secret et insurmontable, partagé par tous les hommes, décrit comme un faible naturel présent même chez les plus grands. L'auteur s'étonne de la fermeture de la porte du seigneur, malgré sa bonté et son pouvoir. Il se plaint de la rudesse du portier et de l'indifférence générale face aux malheurs des autres. Il loue les qualités du seigneur, soulignant que sa bonté et son mérite sont reconnus par tous. Il espère que, lorsque le seigneur sera placé par le roi Louis, il conservera ses qualités naturelles. Enfin, l'auteur demande au seigneur de lui accorder un moment pour discuter, malgré les occupations du seigneur. Il promet de lui faire découvrir des auteurs classiques comme Horace, Virgile et Térence, et de l'accompagner dans ses pensées et ses travaux.
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48
p. 58-62
VERS ALLEGORIQUES.
Début :
Je vous envoye des Vers, où quoy qu'il y ait beaucoup / Dans ces prez fleuris [...]
Mots clefs :
Brebis, Troupeau, Gras, Heureux, Chien
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VERS ALLEGORIQUES.
Je vous envoye des Vers ,
oùquoy qu'il y ait beaucoup.
d'efprit , vous connoiftrez
aifément que l'Illuftre Madame des Houlieres qui les a
GALANT. 59
Ifaits , n'a écouté que les mouvemens du cœur. Je vous en
laiffe faire l'application.
VERS ALLEGORIQUES.
C
C
DA
Ans ces prez fleuris
Qu'arrofe la Seine,
Cherchez qui vous mene
Mes cheres Brebis .
Fay fait pour vous rendre
Le deftin plus doux ,
Ce qu'on peut attendre
D'une amitié tendre ;
Mais fon long couroux
Détruit , empoisonne
Tous mes foins pour vous ,
Et vous abandonne
Aux fureurs des Laups.
Seriez- vous leur proye
60 MERCURE
6
Aimable Troupeau ,
Vous de ce hameau
L'honneur & lajoye ,
Vous qui gras &beau
Me donnicz fans ceffe
Sur l'herbette épaiffe
Unplaifir nouveau ?
Que je vous regrette !
Mais il faut ceder.
Sans chien , fans boulette ,
Puis-je vous garder?
L'injufte fortune
Me les a ravis.
En vain j'importune
Le Ciel par mes cris ;
Il rit de mes craintes ,
Et fourd à mes plaintes ,
Houlette , ny chien ,
Il ne me rend rien.
Puiffiez-vous contentes,
Et fans monfecours ,
GALANT.
61
Paffer d'heureux jours »
Brebis innocentes ,
Brebis , mes amours !
Que Pan vous défende,
Helas ! il le fçait.
Je ne luy demande
Que ce feul bienfait.
Ouy, Brebis cheries,
Qu'avec tant de foin
Fay toujours nourrics ,
Je prens à témoin
Ces bois , ces prairies ,
Quefiles faveurs
Du Dieu des Pafteurs
Vous gardent d'outrages
Et vousfont avoir
Du matin an foir
De gras pafturages ,
F'en conferveray
Tant que je vivray
La douce memoire ,
62 MERCURE
Et que mes Chansons
En mille façons
Porterontla gloire
Du rivage heureux
Où vif & pompeux","
L'Aftre qui mesure
Les nuits , & les jours
Cemmençantfon cours s
Rend à la Nature
Toute fa parure ,
Iufqu'en ces climats ,
Où fans doute las
D'eclairer le monde ,
Il va chez Thetis
Rallumer dans l'onde
Ses feux amortis.
oùquoy qu'il y ait beaucoup.
d'efprit , vous connoiftrez
aifément que l'Illuftre Madame des Houlieres qui les a
GALANT. 59
Ifaits , n'a écouté que les mouvemens du cœur. Je vous en
laiffe faire l'application.
VERS ALLEGORIQUES.
C
C
DA
Ans ces prez fleuris
Qu'arrofe la Seine,
Cherchez qui vous mene
Mes cheres Brebis .
Fay fait pour vous rendre
Le deftin plus doux ,
Ce qu'on peut attendre
D'une amitié tendre ;
Mais fon long couroux
Détruit , empoisonne
Tous mes foins pour vous ,
Et vous abandonne
Aux fureurs des Laups.
Seriez- vous leur proye
60 MERCURE
6
Aimable Troupeau ,
Vous de ce hameau
L'honneur & lajoye ,
Vous qui gras &beau
Me donnicz fans ceffe
Sur l'herbette épaiffe
Unplaifir nouveau ?
Que je vous regrette !
Mais il faut ceder.
Sans chien , fans boulette ,
Puis-je vous garder?
L'injufte fortune
Me les a ravis.
En vain j'importune
Le Ciel par mes cris ;
Il rit de mes craintes ,
Et fourd à mes plaintes ,
Houlette , ny chien ,
Il ne me rend rien.
Puiffiez-vous contentes,
Et fans monfecours ,
GALANT.
61
Paffer d'heureux jours »
Brebis innocentes ,
Brebis , mes amours !
Que Pan vous défende,
Helas ! il le fçait.
Je ne luy demande
Que ce feul bienfait.
Ouy, Brebis cheries,
Qu'avec tant de foin
Fay toujours nourrics ,
Je prens à témoin
Ces bois , ces prairies ,
Quefiles faveurs
Du Dieu des Pafteurs
Vous gardent d'outrages
Et vousfont avoir
Du matin an foir
De gras pafturages ,
F'en conferveray
Tant que je vivray
La douce memoire ,
62 MERCURE
Et que mes Chansons
En mille façons
Porterontla gloire
Du rivage heureux
Où vif & pompeux","
L'Aftre qui mesure
Les nuits , & les jours
Cemmençantfon cours s
Rend à la Nature
Toute fa parure ,
Iufqu'en ces climats ,
Où fans doute las
D'eclairer le monde ,
Il va chez Thetis
Rallumer dans l'onde
Ses feux amortis.
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Résumé : VERS ALLEGORIQUES.
L'auteur d'une lettre accompagnée de poèmes adresse ces écrits à un destinataire non nommé. Il mentionne des vers de Madame des Houlières, inspirés par les mouvements du cœur. Le poème principal, 'Vers allégoriques', utilise une métaphore pastorale pour exprimer des sentiments personnels. L'auteur décrit des brebis dans un pré arrosé par la Seine, symbolisant des amis ou des proches. Il évoque une amitié tendre détruite par la colère et l'abandon, regrettant la perte de ses brebis et comparant cette perte à une injustice de la fortune. Il implore le ciel de lui rendre ses biens, mais en vain. Le poème se termine par un souhait de bonheur pour les brebis, espérant qu'elles soient protégées et nourries par le dieu Pan. L'auteur promet de garder en mémoire les faveurs du dieu des pasteurs et de chanter les louanges du rivage heureux où le soleil commence son cours, illuminant la nature.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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49
p. 133-141
EPISTRE.
Début :
Je vous envoye des Vers de Madame des Houlieres, & / Aprés que tous les Elemens, [...]
Mots clefs :
Génie, Mr Arnaud, Fermier général, Vin, Esculape, Café, Satyre, Louis, Muses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPISTRE.
Je vous envoye des Vers
de Madame des Houlieres, &,
non feulement ce font des
Vers dignes d'elle , ce qui doit
vous en donner la plus grande
idée , mais vous les admirerez
d'autant plus , que quoy qu'ils
foient faits fur une matiere
qui femble fterile , elle y a
meflé les penfées du monde
134 MERCURE
les plus agreables, & en fort
grand nombre; mais que ne
peut pas un genie auffi élevé
& auffi beau que le fien ! Elle
fe plaignoit du mauvais Vin
de l'année derniere , & M
Arnaud , Fermier General,
toujours genereux pour les
Amis , & ne negligeant aucune occafion de les obliger,
luy en envoya un muid avec
du Caffe. C'est pour l'en re
mercier que Madame des
Houlieres a fait les Vers que
vous allez lire.
GALANT. 135
EPISTRE.
APrésque tousles Elemens,
Par d'horribles dereglemens ,
Nous ont fait une longue guerre,
Lors qu'ilfemble que le Soleil
N'eft plus amoureux de la Terre ,
Par quel charme ay-je à mon réveil
Une piece de vin pareil
Au précieux Nectar du Maistre du
Tonnerre?
R
Quelgenereux Mortel peut avoir
pris ce foin,
Dontnos modernes Efculapes
S'avifent de trouver que j'ay tant de
befoin,
Quand on n'a tiréde nos grapes
Qu'un Vin, qui froid & vert du
Verjus n'eſt pas loin?
136 MERCURE
Čenepeut eftre que Timandre ;
A cegouft de n'épargner rien
Quand on trouve un fervice à
rendre ,
Et de faire toujours du bien,
On ne sçauroit pas fe méprendres
Peudecœurs là- deffus font faits comme lefien.
S
Ouy , Timandre , c'est vous , & de
Pilluftre Race
Dont le Ciel vous afait fortir,
Vous fuivez pas à pas la glorieufe
trace.
On ne voit rien en vous qui puiſſe
démentir
La pictè , la noble audace ,
Lagenerofité, l'éclat
De ces Arcs- boutans de l'Etat,
Nydeces Heros de la Grace ;
Quipour les Concerts du Parnaffe.
GALANT. 137.
Euvent toujours un gouft fi fin , fi
delicat.
S
C'est à ce doux panchant qu'ils ont
eu pour les Mafes,
Qui d'eux a paſsé juſqu'à vous,
Que je dois l'amitié qui fe forme
entre nous ,
Et qui vous fait chercher tant d'agreables rufes ,
Pourfaire que chez moy l'on trouve
tous les jours
DeCaffe , de liqueurs une pleine abondance;
Et de ce vin dont l'excellence >
Pour mafanté , dit - on , fera d'un
grandfecours.
S
Quoy que l'Hiftoire en puiffe dire,
Le vin qui jadis dans Tibur
D'Horace égayoit la Satyre,
Octobre i 693. M
138 MERCURE
Le vin qu'Anacreon celebroit furfa
Lyre,
N'eftoit nyfi beau , ny fi pur.
A des rubisfondus fa couleur eftfem
blable,
Il tient ce que promet ſa brillante 1 couleur.
Vue utile & douce chaleur
Fait qu'on penfe au fortir de table,
Avoir pris de cet orpotable,
Qui triomphe des ans , qui chaffe la
douleur ,
Qui fait tout, & qui par malheur
N'ajamais efté qu'une Fable.
S
Cependant quelque precieux
Que foit un tel breuvage , un Zele
ardent & tendre
Pour le Public le fait répandre ,
Quand LOVIS eft victorieux.
GALANT. 179
Les muids font défoncez dans les
brillantes Feftes ,
ойpour luy l'on rend grace aux
Et tandis
Cieux ;
que le bruit de fes grandes
conqueftes,
Troublefes Ennemis de fa gloire envieux ,
Voftre excellent vin dans ces lieux
Trouble un nombre infini de teftes.
2
Qui l'auroit pu penfer! moy, qui dés
le berceau
Suis en habitude de boire
Avec les Filles de Memoire,
Et de m'enyorerde cette eau ,
Qui des tencbres du tombe au
A le donde fauver la gloire,
Enfin , moy, qnijufqu'aujourd'huy
·N'avois avec Bacchus prefque point
de commerce,
Mij
140 MERCURE
Fay fait connoillance avecluy.
Heureufe fi ceDieu peut diffiperl'en
nuy
Du maudit fort qui me traverſe,
Et d'une fanté foible eftre le ferme
appuy.
S
Quand je fonge pourtant en perSonne fensée
A voſtre preſent merveilleux,
A ne vous rien cacher , il me vient
en pensée
Qu'il peut, tout beau qu'il eft , eftre
un peu dangereux.
On(ne pourroitpas mieux s'y pren
dre
Pour faire une galante & douce trabifon.
Quelque force qu'ait la raison,
Helas . contre le vin peut-elle fe
défendre ?
GALANT. 141
Non, &fouventl' Amour mele pour
nous furprendre ,
Dans le vinfonfubril poison ;
Mais par bonheur pour moy,
mandre,
Ti
Vous eftes plus fage que tendre,
Et d'ailleurs, jefuis loin de la belle
faifon,
Où les pieges font bons à tendré.
de Madame des Houlieres, &,
non feulement ce font des
Vers dignes d'elle , ce qui doit
vous en donner la plus grande
idée , mais vous les admirerez
d'autant plus , que quoy qu'ils
foient faits fur une matiere
qui femble fterile , elle y a
meflé les penfées du monde
134 MERCURE
les plus agreables, & en fort
grand nombre; mais que ne
peut pas un genie auffi élevé
& auffi beau que le fien ! Elle
fe plaignoit du mauvais Vin
de l'année derniere , & M
Arnaud , Fermier General,
toujours genereux pour les
Amis , & ne negligeant aucune occafion de les obliger,
luy en envoya un muid avec
du Caffe. C'est pour l'en re
mercier que Madame des
Houlieres a fait les Vers que
vous allez lire.
GALANT. 135
EPISTRE.
APrésque tousles Elemens,
Par d'horribles dereglemens ,
Nous ont fait une longue guerre,
Lors qu'ilfemble que le Soleil
N'eft plus amoureux de la Terre ,
Par quel charme ay-je à mon réveil
Une piece de vin pareil
Au précieux Nectar du Maistre du
Tonnerre?
R
Quelgenereux Mortel peut avoir
pris ce foin,
Dontnos modernes Efculapes
S'avifent de trouver que j'ay tant de
befoin,
Quand on n'a tiréde nos grapes
Qu'un Vin, qui froid & vert du
Verjus n'eſt pas loin?
136 MERCURE
Čenepeut eftre que Timandre ;
A cegouft de n'épargner rien
Quand on trouve un fervice à
rendre ,
Et de faire toujours du bien,
On ne sçauroit pas fe méprendres
Peudecœurs là- deffus font faits comme lefien.
S
Ouy , Timandre , c'est vous , & de
Pilluftre Race
Dont le Ciel vous afait fortir,
Vous fuivez pas à pas la glorieufe
trace.
On ne voit rien en vous qui puiſſe
démentir
La pictè , la noble audace ,
Lagenerofité, l'éclat
De ces Arcs- boutans de l'Etat,
Nydeces Heros de la Grace ;
Quipour les Concerts du Parnaffe.
GALANT. 137.
Euvent toujours un gouft fi fin , fi
delicat.
S
C'est à ce doux panchant qu'ils ont
eu pour les Mafes,
Qui d'eux a paſsé juſqu'à vous,
Que je dois l'amitié qui fe forme
entre nous ,
Et qui vous fait chercher tant d'agreables rufes ,
Pourfaire que chez moy l'on trouve
tous les jours
DeCaffe , de liqueurs une pleine abondance;
Et de ce vin dont l'excellence >
Pour mafanté , dit - on , fera d'un
grandfecours.
S
Quoy que l'Hiftoire en puiffe dire,
Le vin qui jadis dans Tibur
D'Horace égayoit la Satyre,
Octobre i 693. M
138 MERCURE
Le vin qu'Anacreon celebroit furfa
Lyre,
N'eftoit nyfi beau , ny fi pur.
A des rubisfondus fa couleur eftfem
blable,
Il tient ce que promet ſa brillante 1 couleur.
Vue utile & douce chaleur
Fait qu'on penfe au fortir de table,
Avoir pris de cet orpotable,
Qui triomphe des ans , qui chaffe la
douleur ,
Qui fait tout, & qui par malheur
N'ajamais efté qu'une Fable.
S
Cependant quelque precieux
Que foit un tel breuvage , un Zele
ardent & tendre
Pour le Public le fait répandre ,
Quand LOVIS eft victorieux.
GALANT. 179
Les muids font défoncez dans les
brillantes Feftes ,
ойpour luy l'on rend grace aux
Et tandis
Cieux ;
que le bruit de fes grandes
conqueftes,
Troublefes Ennemis de fa gloire envieux ,
Voftre excellent vin dans ces lieux
Trouble un nombre infini de teftes.
2
Qui l'auroit pu penfer! moy, qui dés
le berceau
Suis en habitude de boire
Avec les Filles de Memoire,
Et de m'enyorerde cette eau ,
Qui des tencbres du tombe au
A le donde fauver la gloire,
Enfin , moy, qnijufqu'aujourd'huy
·N'avois avec Bacchus prefque point
de commerce,
Mij
140 MERCURE
Fay fait connoillance avecluy.
Heureufe fi ceDieu peut diffiperl'en
nuy
Du maudit fort qui me traverſe,
Et d'une fanté foible eftre le ferme
appuy.
S
Quand je fonge pourtant en perSonne fensée
A voſtre preſent merveilleux,
A ne vous rien cacher , il me vient
en pensée
Qu'il peut, tout beau qu'il eft , eftre
un peu dangereux.
On(ne pourroitpas mieux s'y pren
dre
Pour faire une galante & douce trabifon.
Quelque force qu'ait la raison,
Helas . contre le vin peut-elle fe
défendre ?
GALANT. 141
Non, &fouventl' Amour mele pour
nous furprendre ,
Dans le vinfonfubril poison ;
Mais par bonheur pour moy,
mandre,
Ti
Vous eftes plus fage que tendre,
Et d'ailleurs, jefuis loin de la belle
faifon,
Où les pieges font bons à tendré.
Fermer
Résumé : EPISTRE.
Madame des Houlières adresse une lettre à Monsieur Arnaud, Fermier Général, pour exprimer sa gratitude pour un muid de vin et du café qu'il lui a envoyés. Elle se plaint du mauvais vin de l'année précédente et admire la générosité de Monsieur Arnaud. Les vers intitulés 'Épître' accompagnant la lettre commencent par une réflexion sur les éléments naturels et la guerre qu'ils ont menée. Madame des Houlières exprime sa surprise et sa joie de recevoir un vin de qualité, qu'elle compare au nectar des dieux. Elle identifie Timandre, pseudonyme de Monsieur Arnaud, comme un homme généreux et noble, louant sa générosité et son esprit délicat. Elle mentionne également l'abondance de café et de liqueurs chez elle, grâce à l'amitié partagée. Les vers continuent en comparant le vin reçu à ceux célèbres dans l'histoire, comme ceux d'Horace et d'Anacréon, soulignant sa qualité et ses bienfaits. Madame des Houlières conclut en exprimant son inquiétude quant aux dangers potentiels du vin, tout en reconnaissant sa force et son pouvoir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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50
p. 224-225
AU ROY.
Début :
Voicy un autre Madrigal sur cette mesme défaite. Il est / LOUIS, que vous imitez bien [...]
Mots clefs :
Louis, Europe, Guerre, Paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU ROY.
Voicy un autre Madrigal
fur cetre mefme défaite. Il eft
de Madame des Houlieres.
AU ROY.
OVIS, que vous imitez L°bien
Cet Eftre indépendant dont vous eftes
l'Image"!
Comme luy, des Rois qu'on outrage
Vous eftes le vangeur & l'unique foutien.
GALANT 225
• Comme luy, vostre mainfoudroye
Ces coupables Mortels, dont les noires
Byfureurs
Ont mis toute l'Europe en proyes.
A ce que la guerre a d'horreurs.
Comme luy , rempli de clemence,
Quelque douceur qu'ait la vangeance,
Vons eftes preft à pardonner';
Etfur les bords du Pô‚du Rhin , &
de la Meufe ,
Vous ne les accable que pour les
amener
Par un prompt repentir , à cette Paix
heureuse ,
Que vousfeulpouvezleur donner.
fur cetre mefme défaite. Il eft
de Madame des Houlieres.
AU ROY.
OVIS, que vous imitez L°bien
Cet Eftre indépendant dont vous eftes
l'Image"!
Comme luy, des Rois qu'on outrage
Vous eftes le vangeur & l'unique foutien.
GALANT 225
• Comme luy, vostre mainfoudroye
Ces coupables Mortels, dont les noires
Byfureurs
Ont mis toute l'Europe en proyes.
A ce que la guerre a d'horreurs.
Comme luy , rempli de clemence,
Quelque douceur qu'ait la vangeance,
Vons eftes preft à pardonner';
Etfur les bords du Pô‚du Rhin , &
de la Meufe ,
Vous ne les accable que pour les
amener
Par un prompt repentir , à cette Paix
heureuse ,
Que vousfeulpouvezleur donner.
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Résumé : AU ROY.
Le madrigal de Madame des Houlières compare le roi à Ovide, le décrivant comme un justicier indépendant et vengeur des rois outragés. Le roi punit les coupables ayant plongé l'Europe dans la guerre, mais agit avec clémence et cherche à amener ses ennemis à la paix. Il exerce son influence sur les bords du Pô, du Rhin et de la Meuse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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51
p. 86-101
REFLEXIONS MORALES DE MADAME DESHOULIERRES Sur l'envie immoderée de faire passer son Nom à la Posterité.
Début :
Vous ne sçauriez voir assez souvent des ouvrages de l'Illustre / La sçavante CHERON par son divin pinçeau [...]
Mots clefs :
Paris, Peinture, Portrait, Postérité, Couleurs, Gloire, Avenir, Durable, Renommée, Illustre, Nature, Arts, Passions, Sophie Chéron
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REFLEXIONS MORALES DE MADAME DESHOULIERRES Sur l'envie immoderée de faire passer son Nom à la Posterité.
Vous nesçauriez voir affez
fouvent des ouvrages de l'Illuftre Madame des Houlieres,
à Mademoiſelle Cheron dont
tout Paris admire l'habileté
pour la Peinture , ayant fait
Ton Portrait depuis quelque
temps , cela luy a donné lieu
de faire des Reflexions que
Vous trouverez dignes d'elle,
&auffi noblement exprimées,.
qu'on le peut attendre de ce
merveilleux genie, qui la rend
l'ornement de fon Sexe & de
fon ficcle.
GALANT. 87
esseses22 52225555
REFLEXIONS MORALES
DE MADAME
DES-HOULIERRES
Sur l'envie immoderée de
faire paffer fon Nom à la
Pofterité.
1Afgevante C HERONparfon divin pinceau
Meredonne un éclat nouveau.
Elle force aujourd'huy les Graces ,
Dontmes cruels ennuis & mes longues douleurs,
*Laiſſent ſur mon visage à peine quelques traces ,
D'y venir reprendre leurs places.
88 MERCURE
Elle me rend enfin mes premieres
couleurs.
Parfon art la racefuture
Connoîtra les prejens que me fit la
Nature,
Etjepuis efperer qu'avec un telfecours ,
Tandis quej'erreray fur les fombres
rivages,
Je pourray faire encor quelque honneura nosjuurs.
Oiy ,je puis m'enflater; plaire & du
rer toujours
Eft le deftin defes ouvrages.
$
Fol orgueil ! & du cœur Humain
Aveugle & fatalefoibleffe !
Nous maîtriferez-vousfans ceffe ;"
Et n'aurons- nousjamais ungencreux.
dédain
Pourtoutce qui s'oppofe aux loix de
lafageffe ?
GALANT. 89
Non; l'amourpropre en nous eſt toujours le plusfort,
Et malgré les combats que lafage fe
livre ,
On croit fe dérober en partie àla Mort
Quand dans quelque chofe onpeut
vivre.
S
Cette agreable erreur eft lafource des
fains
Quidevorent le cœurdes Hommes.
Loin de fçavoirjouir de l'état où nous
fommes.
C'est à quoy uouspensons le moins.
Unegloirefrivole &jamais poffedée,
C.
Fait qu'en tous lieux', à tous momens,
L'avenir remplit nôtre idée.
Il est l'unique but de nos empreffe.
mens.
Novembre 1693. H
90 MERCURE
Pour obtenir qu'un jour noftre nom
yparvienne ,
Etpour nous l'affurer durable &glo
rieux ,
Nousperdons le prefent , ce tempsfa
precieux ,
Lefeulbien qui nous appartienent,
Et qui tel qu'un éclair difparoiftà nos
yeux.
Au bonheur des Humains leurs chimeres s'opposent.
Victimes de leur vanité
Il n'eft chagrin , travail , danger 3
adverfité,
Aquoy les mortels ne s'exposent
Pourtranfmettre leurs uoms à la po
fterité!
2
Aqueldeffein , dans quelles vuës,
Tant d'abelifques , de portraits ,
D'Arcs, deMedailles , de Statuës,
GALANT. SI
DeVilles, de Tombeaux, de Temples,
de Palais ,
Parleur ordre ont-ils eftéfaits ?
D'où vient que pour avoir un grand
nom dans l'Hiftoire
Ils ont à pleines mains répandu les
bienfaits
Si ce n'eft dans l'espoir de rendre leur
memoire
Illuftre & durable àjamais?
2
Il est vray que ces efperances
Ont quelquefois fervy de frein aux
paffions ;
Quepar elles les loix , les beaux
Arts , les Sciences ,
Ont formé les efprits , poly les Nations
Embelly l'univers par des travaux
immenfes,
Et porté les Heros aux grandes
actions. Hij
92 MERCURE
Mais auffi combien d'impoſtures
De Sacrileges ,
d'attentats ,
D'erreurs , de cruautez, de guerres;
de parjures
Aproduit ledefir d'eftre aprés le trépas
L'entretien des races futures !
Deux chemins differens &
prefque
auffi battus ,
Au Temple de Memoire également
conduifent.
Le nom de Penelope & le nom de
Titus
Avecceux de Medée & de Neron s'y
lifent.
Lesgrands crimes immortalifent
Autantque lesgrandes vertus.
S
Je Seay que lagloire eft trop belle
Pourne pas infpirer de violens defirs:
chercher,
l'acquerir , &
pouvoir
jourd'ell e,
GALANT. 93
Eft leplus parfait des plaifirs.
Ouy, ce bonheur pour l'Homme eft le
bonheurfuprême,
Mais c'est là qu'ilfaut s'arrefter.
Toutcharmé qu'il en eft , à quelque
point qu'il l'aime,
Il a peu de bonsens quandil va s'entefter
De la vanité de porter
Sa gloire au delà de luy mefme ;
Etquand toûjours en proye à ce defir
extrème
Ilperdle temps de la goûter.
S
Encorfi dans les champs que le Cocy
te arrofe
Dépouillé de toute autre chofe,
Il eftoit permis d'esperer
Dejouir defa Renommée ,
Fe feroisbien moins animée
Contre lesfoins qu'on prend pour la
faire durer.
94 MERCURE
Mais quand nous defcendons dans
ce's demeures fombres ,
La gloire ne fuit point nos ombres ,
Nous perdons pour jamais tout ce
qu'elle ade doux;
Et quelque bruit que le merite
La valeur , la beauté , puiffe faire
aprés nous ,
Helas ?on n'entend rienfurles bords
du Cocyte !
ន
Paroù donc ces grands noms d'illu
ftres , defameux ,
Aprés quoy les mortels courent toute
leur vie,
Avides de laiffer un long Souvenir
d'eux ,
Doivent-ils faire tant d'envie ?
Est -ce par intereft pour d'indignes
Neveux
CALANT. 95
Qui feuls de ces grands noms
jouiffent ,
Quine lesfont valoir qu'en des dif
cours pompeux,
Etqui toujours plongez dans un de
fordre affreux ,
Par des lâchetez les flétriffent ?
2
De ces heureux Mortels qui n'ont
point eu d'égaux
Teleftl'ordinaire partage.
Traitez par la Nature avec moins
d'avantage
Que la plupart des Animaux ,
Leur Race dégénere , & l'on voit d'âge en age
En elle s'effacer l'éclat de leurs travaux.
Des chofes d'icy-bas c'eft le ray caracteres
Il eft rare qu'un Fils marche dans le
Sentier
96 MERCURE
Quefuivoit un illuftre Pere.
Des mœurs comme des biens on n'eft
pas heritier,
Et d'exemple on nes'inftruitguere.
S
Tandis que le Soleilfe leve encorpour
nous,
Je conviens que rien n'est plus
doux
Quedepouvoirfirement croire ,
•Qu'aprés qu'un froidnuageauracou
vert nos yeux,
Rien de lâche , rien d'odieux ,
Nefouillera noftre memoire;
Que regrettez par nos amis
Dans leur cœur nous vivrons encore ;
Pour un tel avenir tous lesfoinsfont
permis.
C'estparcet endroit feul que l'amour
propre honore.
Il
GALANT.
97
Ilfautlaiffer lerefte entre les mains
du fort ;
Quandle merite eft vray , mille fa
meuxexemples
Ontfait voir que le temps ne luy fait
pointde tort ,
On refufe aux vivans des Temples
Qu'on leur éleve aprés leur
Mort.
S
Quoy, l'Homme , ce chef- d'œuvre à
qui rien n'eft femblable!
Quoy, l'Hommepour quifeul onformal'Univers !
Luy, dont l'œil a percé le voile im- .
penetrable
Dont les arrangemens & les refforts
divers
De la Naturefont couverts !
Lay , des Loix & des Arts l'inventeur admirable !
Nov. 16 93.
I
98 MERCURE
Aveuglepourluy feul ne peut-il difcerner,
Quand il n'est question que de fe
gouverner,
Lefauxbien du bien veritable ?
$
Vainereflexion ! inutile difcours !
L'Homme malgré voftrefecours
Du frivole avenir fera toûjours la
dupe ,
Surfes vrais interefts ilcraint de voir
trop clair
Et dans la vanité qui fans ceffe l'oce
cupe
Ce nouvel Ixion n'embrasse que de
L'air.
N'eftre plus qu'un peu de pouffiere
Bleffe l'orgueil dont l'homme eft
plein.
Il a beau faire voir un visage ſca rein ,
GALANT.
99
Et traiter defangfroidune telle ma-,
tiere..
Tout démentfes dehors , tout fert à
nousprouver,
Que par un nom celebre il cherche
àfe fauver
D'une deftruction entiere.
S
Mais d'où vient qu'aujourd'huy mon
efprit eftfi vain?
Que fais-je ! &de quel droit eft-ce
queje cenfure
Legoût de tout legenre humain ,
Cegoûtfavory qui luy dure
Depuis qu'une immortelle main
Du tenebreux cahos a tire la Nature?
Ay-je acquis dans le monde affez
d'authorité
Pour rendre mes raifons utiles ,
Etpour détruire en luy ce fond de
vanité
I ij
100 MERCURE
Quine luy peut laiffer aucuns mo
mens tranquilles ?
Non , mais un efprit d'équité
A combattre le faux inceffamment
m'attache ,
Etfait qu'à tout hazardj'écris ce que
m'arrache
La force de la verité.
S
Hé, commentpourrois-je prétendre
De guerir les mortels de cette vieille
erreur,
Qu'ils aimentjufqu'à la fureur,
Si moy qui la condamne ay peine à
m'en deffendre?
Ce potrait dont Appelle auroit efte
jaloux
Meremplit malgré moy de la flateuse
attente
Queje nesçaurois voir dans autruy
fans couroux.
GALANT. IOI
Foible raison que l'Homme vante,
Voilà quel eft le fond qu'on peutfairefur vous.
Toujours vains , toûjours faux , toujours pleins d'injustices ,
Nous crions dans tous nos dif
Cours
Contre les paffions , les foibleffès, les vices ,
où nous fuccombons tous lesjours.
fouvent des ouvrages de l'Illuftre Madame des Houlieres,
à Mademoiſelle Cheron dont
tout Paris admire l'habileté
pour la Peinture , ayant fait
Ton Portrait depuis quelque
temps , cela luy a donné lieu
de faire des Reflexions que
Vous trouverez dignes d'elle,
&auffi noblement exprimées,.
qu'on le peut attendre de ce
merveilleux genie, qui la rend
l'ornement de fon Sexe & de
fon ficcle.
GALANT. 87
esseses22 52225555
REFLEXIONS MORALES
DE MADAME
DES-HOULIERRES
Sur l'envie immoderée de
faire paffer fon Nom à la
Pofterité.
1Afgevante C HERONparfon divin pinceau
Meredonne un éclat nouveau.
Elle force aujourd'huy les Graces ,
Dontmes cruels ennuis & mes longues douleurs,
*Laiſſent ſur mon visage à peine quelques traces ,
D'y venir reprendre leurs places.
88 MERCURE
Elle me rend enfin mes premieres
couleurs.
Parfon art la racefuture
Connoîtra les prejens que me fit la
Nature,
Etjepuis efperer qu'avec un telfecours ,
Tandis quej'erreray fur les fombres
rivages,
Je pourray faire encor quelque honneura nosjuurs.
Oiy ,je puis m'enflater; plaire & du
rer toujours
Eft le deftin defes ouvrages.
$
Fol orgueil ! & du cœur Humain
Aveugle & fatalefoibleffe !
Nous maîtriferez-vousfans ceffe ;"
Et n'aurons- nousjamais ungencreux.
dédain
Pourtoutce qui s'oppofe aux loix de
lafageffe ?
GALANT. 89
Non; l'amourpropre en nous eſt toujours le plusfort,
Et malgré les combats que lafage fe
livre ,
On croit fe dérober en partie àla Mort
Quand dans quelque chofe onpeut
vivre.
S
Cette agreable erreur eft lafource des
fains
Quidevorent le cœurdes Hommes.
Loin de fçavoirjouir de l'état où nous
fommes.
C'est à quoy uouspensons le moins.
Unegloirefrivole &jamais poffedée,
C.
Fait qu'en tous lieux', à tous momens,
L'avenir remplit nôtre idée.
Il est l'unique but de nos empreffe.
mens.
Novembre 1693. H
90 MERCURE
Pour obtenir qu'un jour noftre nom
yparvienne ,
Etpour nous l'affurer durable &glo
rieux ,
Nousperdons le prefent , ce tempsfa
precieux ,
Lefeulbien qui nous appartienent,
Et qui tel qu'un éclair difparoiftà nos
yeux.
Au bonheur des Humains leurs chimeres s'opposent.
Victimes de leur vanité
Il n'eft chagrin , travail , danger 3
adverfité,
Aquoy les mortels ne s'exposent
Pourtranfmettre leurs uoms à la po
fterité!
2
Aqueldeffein , dans quelles vuës,
Tant d'abelifques , de portraits ,
D'Arcs, deMedailles , de Statuës,
GALANT. SI
DeVilles, de Tombeaux, de Temples,
de Palais ,
Parleur ordre ont-ils eftéfaits ?
D'où vient que pour avoir un grand
nom dans l'Hiftoire
Ils ont à pleines mains répandu les
bienfaits
Si ce n'eft dans l'espoir de rendre leur
memoire
Illuftre & durable àjamais?
2
Il est vray que ces efperances
Ont quelquefois fervy de frein aux
paffions ;
Quepar elles les loix , les beaux
Arts , les Sciences ,
Ont formé les efprits , poly les Nations
Embelly l'univers par des travaux
immenfes,
Et porté les Heros aux grandes
actions. Hij
92 MERCURE
Mais auffi combien d'impoſtures
De Sacrileges ,
d'attentats ,
D'erreurs , de cruautez, de guerres;
de parjures
Aproduit ledefir d'eftre aprés le trépas
L'entretien des races futures !
Deux chemins differens &
prefque
auffi battus ,
Au Temple de Memoire également
conduifent.
Le nom de Penelope & le nom de
Titus
Avecceux de Medée & de Neron s'y
lifent.
Lesgrands crimes immortalifent
Autantque lesgrandes vertus.
S
Je Seay que lagloire eft trop belle
Pourne pas infpirer de violens defirs:
chercher,
l'acquerir , &
pouvoir
jourd'ell e,
GALANT. 93
Eft leplus parfait des plaifirs.
Ouy, ce bonheur pour l'Homme eft le
bonheurfuprême,
Mais c'est là qu'ilfaut s'arrefter.
Toutcharmé qu'il en eft , à quelque
point qu'il l'aime,
Il a peu de bonsens quandil va s'entefter
De la vanité de porter
Sa gloire au delà de luy mefme ;
Etquand toûjours en proye à ce defir
extrème
Ilperdle temps de la goûter.
S
Encorfi dans les champs que le Cocy
te arrofe
Dépouillé de toute autre chofe,
Il eftoit permis d'esperer
Dejouir defa Renommée ,
Fe feroisbien moins animée
Contre lesfoins qu'on prend pour la
faire durer.
94 MERCURE
Mais quand nous defcendons dans
ce's demeures fombres ,
La gloire ne fuit point nos ombres ,
Nous perdons pour jamais tout ce
qu'elle ade doux;
Et quelque bruit que le merite
La valeur , la beauté , puiffe faire
aprés nous ,
Helas ?on n'entend rienfurles bords
du Cocyte !
ន
Paroù donc ces grands noms d'illu
ftres , defameux ,
Aprés quoy les mortels courent toute
leur vie,
Avides de laiffer un long Souvenir
d'eux ,
Doivent-ils faire tant d'envie ?
Est -ce par intereft pour d'indignes
Neveux
CALANT. 95
Qui feuls de ces grands noms
jouiffent ,
Quine lesfont valoir qu'en des dif
cours pompeux,
Etqui toujours plongez dans un de
fordre affreux ,
Par des lâchetez les flétriffent ?
2
De ces heureux Mortels qui n'ont
point eu d'égaux
Teleftl'ordinaire partage.
Traitez par la Nature avec moins
d'avantage
Que la plupart des Animaux ,
Leur Race dégénere , & l'on voit d'âge en age
En elle s'effacer l'éclat de leurs travaux.
Des chofes d'icy-bas c'eft le ray caracteres
Il eft rare qu'un Fils marche dans le
Sentier
96 MERCURE
Quefuivoit un illuftre Pere.
Des mœurs comme des biens on n'eft
pas heritier,
Et d'exemple on nes'inftruitguere.
S
Tandis que le Soleilfe leve encorpour
nous,
Je conviens que rien n'est plus
doux
Quedepouvoirfirement croire ,
•Qu'aprés qu'un froidnuageauracou
vert nos yeux,
Rien de lâche , rien d'odieux ,
Nefouillera noftre memoire;
Que regrettez par nos amis
Dans leur cœur nous vivrons encore ;
Pour un tel avenir tous lesfoinsfont
permis.
C'estparcet endroit feul que l'amour
propre honore.
Il
GALANT.
97
Ilfautlaiffer lerefte entre les mains
du fort ;
Quandle merite eft vray , mille fa
meuxexemples
Ontfait voir que le temps ne luy fait
pointde tort ,
On refufe aux vivans des Temples
Qu'on leur éleve aprés leur
Mort.
S
Quoy, l'Homme , ce chef- d'œuvre à
qui rien n'eft femblable!
Quoy, l'Hommepour quifeul onformal'Univers !
Luy, dont l'œil a percé le voile im- .
penetrable
Dont les arrangemens & les refforts
divers
De la Naturefont couverts !
Lay , des Loix & des Arts l'inventeur admirable !
Nov. 16 93.
I
98 MERCURE
Aveuglepourluy feul ne peut-il difcerner,
Quand il n'est question que de fe
gouverner,
Lefauxbien du bien veritable ?
$
Vainereflexion ! inutile difcours !
L'Homme malgré voftrefecours
Du frivole avenir fera toûjours la
dupe ,
Surfes vrais interefts ilcraint de voir
trop clair
Et dans la vanité qui fans ceffe l'oce
cupe
Ce nouvel Ixion n'embrasse que de
L'air.
N'eftre plus qu'un peu de pouffiere
Bleffe l'orgueil dont l'homme eft
plein.
Il a beau faire voir un visage ſca rein ,
GALANT.
99
Et traiter defangfroidune telle ma-,
tiere..
Tout démentfes dehors , tout fert à
nousprouver,
Que par un nom celebre il cherche
àfe fauver
D'une deftruction entiere.
S
Mais d'où vient qu'aujourd'huy mon
efprit eftfi vain?
Que fais-je ! &de quel droit eft-ce
queje cenfure
Legoût de tout legenre humain ,
Cegoûtfavory qui luy dure
Depuis qu'une immortelle main
Du tenebreux cahos a tire la Nature?
Ay-je acquis dans le monde affez
d'authorité
Pour rendre mes raifons utiles ,
Etpour détruire en luy ce fond de
vanité
I ij
100 MERCURE
Quine luy peut laiffer aucuns mo
mens tranquilles ?
Non , mais un efprit d'équité
A combattre le faux inceffamment
m'attache ,
Etfait qu'à tout hazardj'écris ce que
m'arrache
La force de la verité.
S
Hé, commentpourrois-je prétendre
De guerir les mortels de cette vieille
erreur,
Qu'ils aimentjufqu'à la fureur,
Si moy qui la condamne ay peine à
m'en deffendre?
Ce potrait dont Appelle auroit efte
jaloux
Meremplit malgré moy de la flateuse
attente
Queje nesçaurois voir dans autruy
fans couroux.
GALANT. IOI
Foible raison que l'Homme vante,
Voilà quel eft le fond qu'on peutfairefur vous.
Toujours vains , toûjours faux , toujours pleins d'injustices ,
Nous crions dans tous nos dif
Cours
Contre les paffions , les foibleffès, les vices ,
où nous fuccombons tous lesjours.
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Résumé : REFLEXIONS MORALES DE MADAME DESHOULIERRES Sur l'envie immoderée de faire passer son Nom à la Posterité.
Madame des Houlières réfléchit sur l'envie excessive de laisser son nom à la postérité. Elle admire l'habileté de Mademoiselle Cheron en peinture, qui a réalisé son portrait et lui a inspiré ces réflexions. Madame des Houlières exprime son désir de plaire et de durer à travers ses œuvres, tout en critiquant l'orgueil et la vanité humaine qui poussent les hommes à chercher la gloire posthume. Elle souligne que cette quête de gloire frivole et jamais possédée occupe toutes les pensées humaines, les empêchant de jouir du présent. Les hommes sacrifient leur bonheur actuel pour des chimères, s'exposant à des chagrins, des travaux et des dangers afin de transmettre leur nom à la postérité. Cette ambition a parfois servi de frein aux passions, favorisant les lois, les arts et les sciences, mais a aussi conduit à des impostures, des sacrilèges et des guerres. Madame des Houlières reconnaît que la gloire est un désir noble, mais elle met en garde contre la vanité de vouloir la porter au-delà de soi-même, perdant ainsi le temps de la goûter. Elle conclut en admettant que l'amour-propre est difficile à vaincre et que l'homme reste souvent dupe de l'avenir frivole, cherchant à se sauver d'une destruction entière par un nom célèbre. Elle exprime finalement sa propre lutte contre cette erreur humaine.
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52
p. 244-251
A MADAME LA COMTESSE D'ALEGRE.
Début :
Vous avez raison, Madame, d'estre inquiete de la santé / Non, charmante Iris, dans ma Lettre, [...]
Mots clefs :
Iris, Inde, Teint, Éclat, Beauté, Portrait
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADAME LA COMTESSE D'ALEGRE.
Vous avez raiſon , Madame,
d'eſtre inquiete de la fanté
d'une des plus illuftres perſonnes
de voſtre ſexe.Madame
des Houlieres, dont on a publié
la mort dans voſtre Province,
eſt encore pleine de
vie; mais elle eſt toujours attaquée
d'un mal facheux qui
alarme ſes amis , quoy qu'il y
ait tout lieu d'eſperer que les
remedes & les ſoins que prennent
d'elle des Medecins tres-
1
GALANT. 245
1
habiles la retabliront dans ſa
premiere ſanté. Comme vous
recherchez curicuſement tous
ſes ouvrages, je vous envoye
l'Epitre que vous m'avez demandée.
C'eſt une réponſe à
une Lettre que Madame la
Comteſſe d'Alegre luy avoit
écrite ſur l'Epitre à M' Arnaut,
Fermier General, où elle
la louoit de ce qu'elle y avoit
mis tous les Trefors des Indes.
-подоро
X iij
246 MERCURE
525255 52525252222
:
A MADAME
LACOMTESSE
D'A LEGRE
N
On , charmante Iris , dans
ma Lettre
Je n'ay point employé les précieux
tresors
Que l'Inde étalefurses bords.
Qand on veut parler juste , on ne
Sçauroit les mettre
Que dans l'expreffion des brillantes
couleurs ,
Quifont queles plus vivesfleurs
GALANT. 247
Avec vostre beau teint n'oferoientse
commettre.
S'il arrive qu'un jourje chante dans
mes Vers
Ce teint toujours vainqueur des plus
affreux hivers ,
Quene pourray-jepoint là- deſſus me
promettre?
S
Des roses dont àson réveil
La jeune Amante de Cephale
Sême la route du Soleil ,
Des pleurs dont s'enrichit laMer 0-
rientale ,
Lors queson tendre coeur déteste le
D'un vieux Epoux contraint de deve-
Sommeil
nir Cigale',
Le prendray lafraischeur ,le blanc .
le vermeil,
X iiij
248 MERCURE
Pour compofer un teint àvostre teint
pareily 1.0.9rig
Etje ne feray rien cependant qui
légale
S
Ces precieuses gouttes d'eau,
Que la brulante ardeur du celefte
flambeau
Durcitdans leſein de la terre ,
LesDiamans , ces beaux cailloux
Du feu de vos regards , ce feu bril
lant&doux ,
Plusà craindre partout que lesfeux
duTonnerre,
Serviront à peindre l'éctatyand
Etdans ladureté qui leur est naturelle,
3
Peut- estre trouverois -je à faire un
parallele
D'un coeur que mille Amans accufent
d'estre ingrat.
GALANT. 249
Pourpeindre la beauté de cette treffe
blonde, h
Que les jeunes Zephirs , ces petits
imprudens ,
Rendent quelquefois vagabonde,
Feprendray le soleil, lors qu'aufortir
de l'onde
Le bain aura renduſes rayons plus
ardens.
Iris , quandje je voudray parler de
voftre bouche,
Le rouge du Rubis fera d'un grand
Ce bean rouge fi vif, qu' on crains
Secours ,
presque toujours eta 19
Dese bruler quand on y touche.
Voilà pour vous , aimable Iris,
Cequ'on peut emprunterfur le RivageMore
ピー
250 MERCURE
Maisà ce riche amas de rayons, de
Rubis,
De Diamans , de fleurs qu'on vient
de voir éclore ,
Et de Perles que font les larmes de
l'Aurore ,
Lors qu'elle les répand dans le fein
deThetis,
Ilmanque quelque chose encore.
C'est un esprit foltde, agreable, élevé,
Quine cherche point a paroiſtre ,
Et qui par un excellent Maistre
Futdés le berceau cultivé.
C'est un coeurgenereux ,fincere, adroit
&tendre ,
Toujours par la vertu conduit&pré-
Servé
D'un dangereux poison pour les coeurs
reservé ,
::
Quid'abord les reduit en cendre,
GALANT. 251
Ou tout cela peut-ilse prendre ?
Iris, quandje l'auray trouvé,
Le portrait que pour vous je brule
d'entreprendre ,
Sera fi reſſemblant&Si bien achevé,
Qu'on ne pourrapas s'yméprendre.
d'eſtre inquiete de la fanté
d'une des plus illuftres perſonnes
de voſtre ſexe.Madame
des Houlieres, dont on a publié
la mort dans voſtre Province,
eſt encore pleine de
vie; mais elle eſt toujours attaquée
d'un mal facheux qui
alarme ſes amis , quoy qu'il y
ait tout lieu d'eſperer que les
remedes & les ſoins que prennent
d'elle des Medecins tres-
1
GALANT. 245
1
habiles la retabliront dans ſa
premiere ſanté. Comme vous
recherchez curicuſement tous
ſes ouvrages, je vous envoye
l'Epitre que vous m'avez demandée.
C'eſt une réponſe à
une Lettre que Madame la
Comteſſe d'Alegre luy avoit
écrite ſur l'Epitre à M' Arnaut,
Fermier General, où elle
la louoit de ce qu'elle y avoit
mis tous les Trefors des Indes.
-подоро
X iij
246 MERCURE
525255 52525252222
:
A MADAME
LACOMTESSE
D'A LEGRE
N
On , charmante Iris , dans
ma Lettre
Je n'ay point employé les précieux
tresors
Que l'Inde étalefurses bords.
Qand on veut parler juste , on ne
Sçauroit les mettre
Que dans l'expreffion des brillantes
couleurs ,
Quifont queles plus vivesfleurs
GALANT. 247
Avec vostre beau teint n'oferoientse
commettre.
S'il arrive qu'un jourje chante dans
mes Vers
Ce teint toujours vainqueur des plus
affreux hivers ,
Quene pourray-jepoint là- deſſus me
promettre?
S
Des roses dont àson réveil
La jeune Amante de Cephale
Sême la route du Soleil ,
Des pleurs dont s'enrichit laMer 0-
rientale ,
Lors queson tendre coeur déteste le
D'un vieux Epoux contraint de deve-
Sommeil
nir Cigale',
Le prendray lafraischeur ,le blanc .
le vermeil,
X iiij
248 MERCURE
Pour compofer un teint àvostre teint
pareily 1.0.9rig
Etje ne feray rien cependant qui
légale
S
Ces precieuses gouttes d'eau,
Que la brulante ardeur du celefte
flambeau
Durcitdans leſein de la terre ,
LesDiamans , ces beaux cailloux
Du feu de vos regards , ce feu bril
lant&doux ,
Plusà craindre partout que lesfeux
duTonnerre,
Serviront à peindre l'éctatyand
Etdans ladureté qui leur est naturelle,
3
Peut- estre trouverois -je à faire un
parallele
D'un coeur que mille Amans accufent
d'estre ingrat.
GALANT. 249
Pourpeindre la beauté de cette treffe
blonde, h
Que les jeunes Zephirs , ces petits
imprudens ,
Rendent quelquefois vagabonde,
Feprendray le soleil, lors qu'aufortir
de l'onde
Le bain aura renduſes rayons plus
ardens.
Iris , quandje je voudray parler de
voftre bouche,
Le rouge du Rubis fera d'un grand
Ce bean rouge fi vif, qu' on crains
Secours ,
presque toujours eta 19
Dese bruler quand on y touche.
Voilà pour vous , aimable Iris,
Cequ'on peut emprunterfur le RivageMore
ピー
250 MERCURE
Maisà ce riche amas de rayons, de
Rubis,
De Diamans , de fleurs qu'on vient
de voir éclore ,
Et de Perles que font les larmes de
l'Aurore ,
Lors qu'elle les répand dans le fein
deThetis,
Ilmanque quelque chose encore.
C'est un esprit foltde, agreable, élevé,
Quine cherche point a paroiſtre ,
Et qui par un excellent Maistre
Futdés le berceau cultivé.
C'est un coeurgenereux ,fincere, adroit
&tendre ,
Toujours par la vertu conduit&pré-
Servé
D'un dangereux poison pour les coeurs
reservé ,
::
Quid'abord les reduit en cendre,
GALANT. 251
Ou tout cela peut-ilse prendre ?
Iris, quandje l'auray trouvé,
Le portrait que pour vous je brule
d'entreprendre ,
Sera fi reſſemblant&Si bien achevé,
Qu'on ne pourrapas s'yméprendre.
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Résumé : A MADAME LA COMTESSE D'ALEGRE.
Madame des Houlières est vivante malgré des rumeurs de décès. Elle souffre d'un mal préoccupant, mais ses amis espèrent sa guérison grâce à des soins médicaux. La lettre inclut une épître demandée par la destinataire, qui est une réponse à la Comtesse d'Alegre. Dans cette épître, Madame des Houlières explique qu'elle réserve les trésors de l'Inde pour décrire la beauté de la Comtesse. Elle compare divers éléments naturels et précieux aux qualités de la Comtesse, tels que son teint, ses cheveux blonds et sa bouche. Cependant, elle souligne qu'il manque encore un esprit fort, agréable et élevé, ainsi qu'un cœur généreux et tendre, pour compléter le portrait de la Comtesse.
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Résultats : 23 texte(s)
1
p. 140-144
RESPONSE DES FLEURS, A MADAME DES-HOULIERES.
Début :
Cette indispensable necessité de mourir doit avoir quelque chose de / Si nous naissons souvent, c'est pour mourir de mesme, [...]
Mots clefs :
Fleurs, Madame Deshoulières, Amarillis, Mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RESPONSE DES FLEURS, A MADAME DES-HOULIERES.
Cette indiſpenſable neceſſité de mourir doit avoir quelque choſe de bien rigoureux , puis que les Fleurs qui ne meurent que pour renaiſtre , ne fontpas fatisfaites de leur deſtin. Laré
94 LE MERCVRE ponſe qu'elles font à l'Illuſtre &belle Madame Des- Houlieres qui les avoit conſolées là- deſſus avec tant d'eſprit , en eſt une preuve. Celuy qui les fait parler eſtd'Aix enProvence, &
je croy que ce qu'elles ont à
dire ne vous déplaira pas à
écouter.
REPONSE
DES FLEURS ,
A MADAME
DES-HOULIERES.
SinouriaidonneSome Inous naiſſons ſouvent , c'est pour
Etpour mourird'abord.
Unmatinpaſſager nomvoit changerde fort,
.
:
GALANT. 95 Plaignez, Amarillis , nostremalheur extréme.
Enest-il un plusgrand pourdejeunes
appas,
Que d'eſtre le butin d'un ſi ſoudain trépas?
LaLoyde mourirtoſt est une Loy trop
dure,
Oùnous affuiettit l'inégale Nature.
On fait plus de pitié qu'on nefait de jaloux ,
Quandondureauſſi peuque nous.
Ilfautque nous mourions àlafleurde noftre âge
En attendant le retour du Printems.
Onse conſolepeud'unfutur avantage,
Quand on peutse paſſer d'attendre un
autre temps.
Quenous fert-ilque le Zephire Si délicatement aupres de nous souûpire,
Qu'il soit infinuant , queson espritſoit
doux,
Sidansle tems qu'ilnouscareſſe,
Etnousmarque de la tendreſſe,
La mort vient , &finit tout commerce
entrenous?
96 LE MERCVRE Vousdites cependant ; Jonquilles ,Tu- béreuſes,
Vous vivez peu de jours , mais vous vivez heureuſes ,
Quandon ade beaux jours,
Il n'estpas bon qu'ilssoientficourts.
Nulle de nous pourtant ne conferve
-l'envie
Deſe voirprolonger lavie,
Quand il s'en faut priver pour parer vos Moutons
DeGuirlandes &de Festons.
Sanspeine &fans regret chacunealors
Sedonne Avec ses plus vives couleurs. Pourqui peut enmourant leurſervir de
Couronne,
Mourirbientoft n'eest pas le plus grand
desmalheurs.
94 LE MERCVRE ponſe qu'elles font à l'Illuſtre &belle Madame Des- Houlieres qui les avoit conſolées là- deſſus avec tant d'eſprit , en eſt une preuve. Celuy qui les fait parler eſtd'Aix enProvence, &
je croy que ce qu'elles ont à
dire ne vous déplaira pas à
écouter.
REPONSE
DES FLEURS ,
A MADAME
DES-HOULIERES.
SinouriaidonneSome Inous naiſſons ſouvent , c'est pour
Etpour mourird'abord.
Unmatinpaſſager nomvoit changerde fort,
.
:
GALANT. 95 Plaignez, Amarillis , nostremalheur extréme.
Enest-il un plusgrand pourdejeunes
appas,
Que d'eſtre le butin d'un ſi ſoudain trépas?
LaLoyde mourirtoſt est une Loy trop
dure,
Oùnous affuiettit l'inégale Nature.
On fait plus de pitié qu'on nefait de jaloux ,
Quandondureauſſi peuque nous.
Ilfautque nous mourions àlafleurde noftre âge
En attendant le retour du Printems.
Onse conſolepeud'unfutur avantage,
Quand on peutse paſſer d'attendre un
autre temps.
Quenous fert-ilque le Zephire Si délicatement aupres de nous souûpire,
Qu'il soit infinuant , queson espritſoit
doux,
Sidansle tems qu'ilnouscareſſe,
Etnousmarque de la tendreſſe,
La mort vient , &finit tout commerce
entrenous?
96 LE MERCVRE Vousdites cependant ; Jonquilles ,Tu- béreuſes,
Vous vivez peu de jours , mais vous vivez heureuſes ,
Quandon ade beaux jours,
Il n'estpas bon qu'ilssoientficourts.
Nulle de nous pourtant ne conferve
-l'envie
Deſe voirprolonger lavie,
Quand il s'en faut priver pour parer vos Moutons
DeGuirlandes &de Festons.
Sanspeine &fans regret chacunealors
Sedonne Avec ses plus vives couleurs. Pourqui peut enmourant leurſervir de
Couronne,
Mourirbientoft n'eest pas le plus grand
desmalheurs.
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Résumé : RESPONSE DES FLEURS, A MADAME DES-HOULIERES.
Le texte aborde la fatalité de la mort, même pour les fleurs qui renaissent. Les fleurs expriment leur mécontentement face à leur destin, malgré les tentatives de consolation de Madame Des-Houlières. Elles déplorent leur sort, comparant leur existence à une loi trop sévère imposée par la nature. Elles regrettent que leur vie soit écourtée par la mort, qui survient même lorsque le vent leur apporte douceur et délicatesse. Les fleurs reconnaissent vivre peu de jours, mais affirment vivre heureuses. Elles acceptent leur sort sans regret, car leur mort peut servir à orner les moutons de guirlandes et de festons. Elles concluent que mourir jeune n'est pas le plus grand des malheurs.
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2
p. 294-295
TATA, CHAT DE MADAME la Marquise de Montglas, A GRISETTE, Chatte de Madame Deshoulieres.
Début :
J'Ay reçeu vôtre Compliment. [...]
Mots clefs :
Chatte, Malheureux, Perte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TATA, CHAT DE MADAME la Marquise de Montglas, A GRISETTE, Chatte de Madame Deshoulieres.
TA T A,
CHAT DE MADAME
la Marquise de Montglas,
A GRISETTE,
Chattede MadameDes-houlieres,
J Ay reçeu vostre Compliment.
Vousvousexpliquez noblement,
Et jevoisbien par vos manieres,
Quey&usméjrrfl^ les Gouttieres.
Jl:.!e/e Vous trouve d-1agï?m?ntï
Jamais Chatte ne~fist si belle,
lamaû Chatte ne me plût tant,
Pasmesme la Chatte sidelle
l'ossi j'.-fras autre/bit1*Amant,
Et é¡:le j'aimo/s :'11 :'r":'i/l nt.
Qjiandyorrr?o,r-re: "Hf'"
•
<ëdrcjfe9
J,.H"";' -'/, , -;,' '-.,- _a"'J.I""
I'¡'" hA--¡, 'r. 'Í J" l, ')¡" -
AieparL- j)J'J(J
\.- .,-" de tJ""t'-.I"
Sepeut il quel'on s'interesse
Pour un Malheureux commemoy?
Helas que n'estes-voussincere!
eyo;smeyerrie^ amoureux!
Maisjemeforme une chimere,
Puis-je estreaimé?puisje estre heureux?
Vousdiray-je ma peine e.rtreÍne? lesuisreduitàl'amitié,
Depuisqu'unTalouxsanspitié
M'asurpris aimantcequ'ilaime.
Epargnez-moylerécitdouloureux
De ma hOl1.'e (;)-' de sa 1vengeancej
Plaignez mon destinrigoureux;
Plaindre les maux d'unMalheuretix,
Lessonlage plus qu'on nepense.
tfeLt* je n'ayplusdeplaisirs;
Indigne d'estre à yous, belle fj* tendre
Grisette,
Iesensplus que jamais laperte quej'ay
En perdant mes desirs; (faite,
Per t' d'autantplus déplorable,
Qu'elleest irrépatable.
CHAT DE MADAME
la Marquise de Montglas,
A GRISETTE,
Chattede MadameDes-houlieres,
J Ay reçeu vostre Compliment.
Vousvousexpliquez noblement,
Et jevoisbien par vos manieres,
Quey&usméjrrfl^ les Gouttieres.
Jl:.!e/e Vous trouve d-1agï?m?ntï
Jamais Chatte ne~fist si belle,
lamaû Chatte ne me plût tant,
Pasmesme la Chatte sidelle
l'ossi j'.-fras autre/bit1*Amant,
Et é¡:le j'aimo/s :'11 :'r":'i/l nt.
Qjiandyorrr?o,r-re: "Hf'"
•
<ëdrcjfe9
J,.H"";' -'/, , -;,' '-.,- _a"'J.I""
I'¡'" hA--¡, 'r. 'Í J" l, ')¡" -
AieparL- j)J'J(J
\.- .,-" de tJ""t'-.I"
Sepeut il quel'on s'interesse
Pour un Malheureux commemoy?
Helas que n'estes-voussincere!
eyo;smeyerrie^ amoureux!
Maisjemeforme une chimere,
Puis-je estreaimé?puisje estre heureux?
Vousdiray-je ma peine e.rtreÍne? lesuisreduitàl'amitié,
Depuisqu'unTalouxsanspitié
M'asurpris aimantcequ'ilaime.
Epargnez-moylerécitdouloureux
De ma hOl1.'e (;)-' de sa 1vengeancej
Plaignez mon destinrigoureux;
Plaindre les maux d'unMalheuretix,
Lessonlage plus qu'on nepense.
tfeLt* je n'ayplusdeplaisirs;
Indigne d'estre à yous, belle fj* tendre
Grisette,
Iesensplus que jamais laperte quej'ay
En perdant mes desirs; (faite,
Per t' d'autantplus déplorable,
Qu'elleest irrépatable.
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Résumé : TATA, CHAT DE MADAME la Marquise de Montglas, A GRISETTE, Chatte de Madame Deshoulieres.
La lettre est un échange entre deux chats, Chat de Madame de Montglas et Grisette, chat de Madame Deshoulières. Chat de Madame de Montglas exprime son admiration pour Grisette, la trouvant noble et belle. Elle se plaint de son propre sort, se demandant si elle peut être aimée et heureuse. Elle évoque une douleur liée à un amour trahi par un être sans pitié. Elle demande à Grisette de la plaindre, affirmant qu'elle a perdu tous ses plaisirs et qu'elle est indigne d'être auprès d'elle. Elle souligne la perte irréparable de ses désirs.
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3
p. 298-302
BLONDIN, CHAT DES J.... A sa Voisine Grisette, Sur les Rimes de la Piece precédente.
Début :
La réputation de Grisette faisant bruit par tout, les Chats du / Je ne veux point vous en conter ; [...]
Mots clefs :
Chatte, Matous, Fleurettes, Badinage, Aimer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BLONDIN, CHAT DES J.... A sa Voisine Grisette, Sur les Rimes de la Piece precédente.
Laréputation de Grisette faisant
bruit par tout, les Chats du
plus grand mente luy, en voulurent
conter. Voicy les Billets de quelques-
uns.
BLONDIR
CHAT DES J.
A saVoisine
GRISETTE,
Surles Rimes de la Piece précédente.
J E ne veuxpointvousen conter;
Tans legr.ïdfrac.isejueyousfaites^
le11 aypas dequoy débuter
jiffiz"j>lenpouryouspla:r,CJ'"messir
écottter,
Des Chattes comme yous friandes de
feur-tes. 1
J^ous Vousjoüez jQue\ayee avecf»oyt moy mais cesinon-
,
mak c'ejq rienJ"osh:ure ou-sJo?itprétieuses.
Ilyousfautbien un autre Amant
¡TOK'( miolez, dit-on, trop librement
Apreslessaveurs amoureuses.
EnfinvosvisinslesMatous
Sont un peu tropsobrespour vous.
Enfinvous eteffectezdans vos Vers un
Airsage,
Ce n'estpas en rimant Iftion renonce
aux plaisirs,
C'est en ne mettantpluscesplaisirs en
usage,
C'est en quittant le badinage,
Sansenconserver les desirs.
Onseperdbiensouventsanscourirles
Goutrieres;
Oüy, dans ces lieux d'honneur vous
Il'A.,etpoint eslé,
Voussuivez en cepoint lesprudes cglesfieres;
Mais detant de Matous de toutes les
manieres,
Qu'on vous cherche avecsoin, vostre
cxur esttenté,
C'està ce qui vousgaste à ce qu'on
m'a conté,
Et que vousdéguisezavec Assi'{ d'adresse.
Imitez, imiteç vrostre illustre Maistresse,
Qui n'aimajamais un moment.
A son cœur noble ~&grand^ autant
qu'un cœurpentl'estre,
L'Amour n'ose esperer desifaire connoistre,
Vous luyferezpourmoy ce copliment.
Tour captiver lescœurs, le Cielqui la
fit naistre,
Luydonna le talent de la Prose
Vers.
Elle a mille charmes divers;
Vne tendre langueur, une aimable
(rlft1ft)
N'ostre rien danssesyeuxd'un airfin
~(..<;-Jgalant;
Riennepeutéchaperaàfa sadélicatesse. délirdtere,
LE belEsprit n'ejtpasftmseultalent,
Elle cf! la complaisance, elle est la bonté
mesme;
Mais il nefautpasl'alarmer,
La ~loüange&l*édat ne sontpas ce
qu'elle Aime.
Bienheureuxle Matouqu'elle voudroit
aimerl
bruit par tout, les Chats du
plus grand mente luy, en voulurent
conter. Voicy les Billets de quelques-
uns.
BLONDIR
CHAT DES J.
A saVoisine
GRISETTE,
Surles Rimes de la Piece précédente.
J E ne veuxpointvousen conter;
Tans legr.ïdfrac.isejueyousfaites^
le11 aypas dequoy débuter
jiffiz"j>lenpouryouspla:r,CJ'"messir
écottter,
Des Chattes comme yous friandes de
feur-tes. 1
J^ous Vousjoüez jQue\ayee avecf»oyt moy mais cesinon-
,
mak c'ejq rienJ"osh:ure ou-sJo?itprétieuses.
Ilyousfautbien un autre Amant
¡TOK'( miolez, dit-on, trop librement
Apreslessaveurs amoureuses.
EnfinvosvisinslesMatous
Sont un peu tropsobrespour vous.
Enfinvous eteffectezdans vos Vers un
Airsage,
Ce n'estpas en rimant Iftion renonce
aux plaisirs,
C'est en ne mettantpluscesplaisirs en
usage,
C'est en quittant le badinage,
Sansenconserver les desirs.
Onseperdbiensouventsanscourirles
Goutrieres;
Oüy, dans ces lieux d'honneur vous
Il'A.,etpoint eslé,
Voussuivez en cepoint lesprudes cglesfieres;
Mais detant de Matous de toutes les
manieres,
Qu'on vous cherche avecsoin, vostre
cxur esttenté,
C'està ce qui vousgaste à ce qu'on
m'a conté,
Et que vousdéguisezavec Assi'{ d'adresse.
Imitez, imiteç vrostre illustre Maistresse,
Qui n'aimajamais un moment.
A son cœur noble ~&grand^ autant
qu'un cœurpentl'estre,
L'Amour n'ose esperer desifaire connoistre,
Vous luyferezpourmoy ce copliment.
Tour captiver lescœurs, le Cielqui la
fit naistre,
Luydonna le talent de la Prose
Vers.
Elle a mille charmes divers;
Vne tendre langueur, une aimable
(rlft1ft)
N'ostre rien danssesyeuxd'un airfin
~(..<;-Jgalant;
Riennepeutéchaperaàfa sadélicatesse. délirdtere,
LE belEsprit n'ejtpasftmseultalent,
Elle cf! la complaisance, elle est la bonté
mesme;
Mais il nefautpasl'alarmer,
La ~loüange&l*édat ne sontpas ce
qu'elle Aime.
Bienheureuxle Matouqu'elle voudroit
aimerl
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Résumé : BLONDIN, CHAT DES J.... A sa Voisine Grisette, Sur les Rimes de la Piece precédente.
Le texte évoque la réputation de Grisette, qui attire l'attention des Chats. Un billet signé Blondir, Chat des J., est adressé à Grisette. Blondir critique son comportement et ses vers, la décrivant comme friande de fêtes et jouant avec les sentiments des autres. Il mentionne que ses voisins, les Matous, sont trop sobres pour elle. Blondir conseille à Grisette de renoncer aux plaisirs et au badinage tout en conservant ses désirs. Il la compare à une maîtresse illustre, dotée de mille charmes, d'une tendre langueur et d'une délicatesse extrême. Cette maîtresse possède également de la complaisance et de la bonté, mais ne recherche pas la louange. Le texte se termine par un vœu de bonheur pour le Matou qu'elle aimerait.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 302-305
DOM GRIS, CHAT DE MADAME la Duchesse de Béthune, A GRISETTE.
Début :
Grisette, sçavez-vous qui vous parle d'amour ? [...]
Mots clefs :
Chat, Amour, Cour
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texteReconnaissance textuelle : DOM GRIS, CHAT DE MADAME la Duchesse de Béthune, A GRISETTE.
DOMGRIS
CHAT DE MADAME
la Duchesse deBéthune,
A GRISETTE.
Gt.riJrtte,sçavez-vousqui yous
p..rrlo dst;t;our.p
Qui '1 ous cherchezdepuis anj<wr?
£'ejli."?i Chat acc¡jl'{y,pltt' beau '/1:11
Chat d C;/'f.'Jé:,
Vu (fhit qu'tvcsjjamivzntla Fortune
accompagne,
¿;(¿:iflftù admirer des Chattesde la
Çour»
Voilace qu'ilvous faut, nonpas ce
-
Chat/,---'vd.e,,
Ce Tata, qui languitaumilieu des
plaisirs,
.fl.!!,i ne sçauroitauplus aller au badinage,
Qui nesçauroitjamais contenter vos
desirs,
et qui mourroit defaimsur un tas de
F"romage.
£erieftpa* apres tout, qu'ilnepuisse
amuser,
Qu'ilnesoitpropre à quelquechose,
Comme defeu Bertaud on pouroit en user
Mais qu'en sif»- 6!,du btau chbelllin emiiv oJIrt: Y-0flre
amourse repojfet)
Quoy que 'ÿDItS en disiez, on ne "vous
croirapas.
Pour vouscroire une Chatte àsimaigres ébats,
Surquoy yotde~yvousqu'onfcfonde?
Sur vospeu de b soins ? }TOIlJ vous moquez du monde.
A d'autres;
c'est troploin pousser le
prétieux.
Ce n'estpas avec moyqu'ilfaut qu'on
dissimule,
-
Aussi-bien aVe^yous -rotes des ycu,r des yeux
A détromperleplus credule.
GardezpourcesjeunesChattons
Qui ne vont encor qu'à tâtons,
D'unefaussevertule rusépréambule;
Ne tournezpoint en ridicule
Ces ahfy, ces airs nonchalans,
Qui cachent quelquefois des desirs violens.
Loin de les condamner, je blâme les
manieres
Des Chattes qui d'abordnousdisent mia-ou.
Depuis quepour la Courj'ay quitté les
Gouttieres,
Ie md/rift beaucoup unprocédéfîfou.
ToutAiïatou que jeftiis,j'ay l'ame
délicate,
le yeux qu'en certain temps on donne
de 1ftpatte,
Et je n'aimeroispas qu'on me sautast
aucou;
Mais defaire la Chatte-mite,
D'affectercomevous un minoissérieux,
Tandis que nous sçavons qu'Amour
voussollicite,
Et quÀ de certains Chats vous faites
les douxyeux,
Ievous ledis toutnet,Grisette,j'aime
Vnefollequ'une hypocrite.(mieux
Mettez-vousavecmoydessusunautre
pil,
Si vous voulez longtempsgarder vostre
conqueste,
Iesuis un Coureur de Clapié;
Cbllt qui prenddes Lapins, nepasse
pas pourbeste.
Adieujusqu'aupremierSabat,
C'estlà quej'attendray réponseàcette
Lettre
Et que vous connoistre sije livre
combat,
Que je sçay plus tenir que je ne frit; promettre
CHAT DE MADAME
la Duchesse deBéthune,
A GRISETTE.
Gt.riJrtte,sçavez-vousqui yous
p..rrlo dst;t;our.p
Qui '1 ous cherchezdepuis anj<wr?
£'ejli."?i Chat acc¡jl'{y,pltt' beau '/1:11
Chat d C;/'f.'Jé:,
Vu (fhit qu'tvcsjjamivzntla Fortune
accompagne,
¿;(¿:iflftù admirer des Chattesde la
Çour»
Voilace qu'ilvous faut, nonpas ce
-
Chat/,---'vd.e,,
Ce Tata, qui languitaumilieu des
plaisirs,
.fl.!!,i ne sçauroitauplus aller au badinage,
Qui nesçauroitjamais contenter vos
desirs,
et qui mourroit defaimsur un tas de
F"romage.
£erieftpa* apres tout, qu'ilnepuisse
amuser,
Qu'ilnesoitpropre à quelquechose,
Comme defeu Bertaud on pouroit en user
Mais qu'en sif»- 6!,du btau chbelllin emiiv oJIrt: Y-0flre
amourse repojfet)
Quoy que 'ÿDItS en disiez, on ne "vous
croirapas.
Pour vouscroire une Chatte àsimaigres ébats,
Surquoy yotde~yvousqu'onfcfonde?
Sur vospeu de b soins ? }TOIlJ vous moquez du monde.
A d'autres;
c'est troploin pousser le
prétieux.
Ce n'estpas avec moyqu'ilfaut qu'on
dissimule,
-
Aussi-bien aVe^yous -rotes des ycu,r des yeux
A détromperleplus credule.
GardezpourcesjeunesChattons
Qui ne vont encor qu'à tâtons,
D'unefaussevertule rusépréambule;
Ne tournezpoint en ridicule
Ces ahfy, ces airs nonchalans,
Qui cachent quelquefois des desirs violens.
Loin de les condamner, je blâme les
manieres
Des Chattes qui d'abordnousdisent mia-ou.
Depuis quepour la Courj'ay quitté les
Gouttieres,
Ie md/rift beaucoup unprocédéfîfou.
ToutAiïatou que jeftiis,j'ay l'ame
délicate,
le yeux qu'en certain temps on donne
de 1ftpatte,
Et je n'aimeroispas qu'on me sautast
aucou;
Mais defaire la Chatte-mite,
D'affectercomevous un minoissérieux,
Tandis que nous sçavons qu'Amour
voussollicite,
Et quÀ de certains Chats vous faites
les douxyeux,
Ievous ledis toutnet,Grisette,j'aime
Vnefollequ'une hypocrite.(mieux
Mettez-vousavecmoydessusunautre
pil,
Si vous voulez longtempsgarder vostre
conqueste,
Iesuis un Coureur de Clapié;
Cbllt qui prenddes Lapins, nepasse
pas pourbeste.
Adieujusqu'aupremierSabat,
C'estlà quej'attendray réponseàcette
Lettre
Et que vous connoistre sije livre
combat,
Que je sçay plus tenir que je ne frit; promettre
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Résumé : DOM GRIS, CHAT DE MADAME la Duchesse de Béthune, A GRISETTE.
Dans une lettre adressée à Grisette, Domgris s'enquiert de l'identité de son prétendant et la met en garde contre les chats insincères. Il critique ceux qui cachent leurs véritables intentions sous des apparences nonchalantes et hypocrites. Domgris valorise la franchise et la sincérité, se présentant comme un chat expérimenté. Il avertit Grisette des dangers de l'hypocrisie et lui conseille de modifier son comportement pour mieux conserver ses conquêtes. Il l'invite à lui répondre lors du prochain Sabbat.
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5
p. 306-311
MITIN, CHAT DE Mlle BOQUET, A GRISETTE.
Début :
Grisette, vous faites du bruit, [...]
Mots clefs :
Bruit, Amour, Souris, Chat, Maîtresse, Galant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MITIN, CHAT DE Mlle BOQUET, A GRISETTE.
MITIfTNl)
CHAT DE MlleBOQUET,
A GRISETTE.
G7?!f'tte,Vousfaitesdubruit,
Non de en bruit quefontd>'.r£tlan
Les AU:-'-testropamoureuses,-
C'esi' un bruitquelagloire fuity
Et quefont
en tout temps prétieuses. les Chattes
o bruit eft*tenujufqt:à moy,
-
Il a
troublé masolitude;
l'e yiyo/i libre, exempt de l'amoureuse
loy,
Etjefinsde l'inquiétude.
lime revient de tous costez
gvcyous avez cent raresqualitez
On dit que vous avezle regard doux
(.?" tendre,
et quepour enfaire comprendre
La charmantedouceur, (JF le brillant
éclat,
Vous n),¡)?e'{plU desyeux de Chat.
On dit quela Nature adroite Cg- bienfaisante,
Vous afaitdesa main uneRobe luisante
D'unpetitgris beaucoupplusfin
Que lepetitgris deLapin ;
gue vous ¡¡,,"'e'{ dYeC cent tours d14.
dresse
Chasser lesplusfâcheux ennuis,
Faire des jours heureux, d'agreables nuits
A vostresçavante Maistresse.
On vous voit quelquefoisd'un manege
leger
Sauter, bondir, Cg, voltiger,
Et quelquefois engalante Minete
Vous drejprsur vos piedspour atteindre au Miroir,
Trendreplaisir à vousy voir, Tonfaltervos traitsen illustre Co1
quette,
En Chatted'importance, nonpas en Grisette.
Vousn'aVe^ rien de brutalvde bas.
On ne vous vit jamaissoüiller v os
pates
Innocentes (y* délicates,
Dusangdes Sourisvdes Rats.
En amour vous "t'{ les plusb:!L-$
manieres ;
VousriaUe^pointpar des crisscandaleux
Promenersur les toits la honte de vos
f-u*,
Ny vous livreraux Matous des Gouttieres.
Par un tendre miolement
Vous expliquez vostre tourment,
Etvoussçavezsibien, dans l'ardeur
qui vousprejje
Touchervostre illustre Maiflro/fi,
Qu'elleprendsoin de vosplaifîrs*
Etd'un digneGalantrégalevos desirs.
J'en,pourrois dire davantage
Sur le bruitqu'onfait tous lesjours
De yos charmans appas de yos tendres
amours;
On n'endit que trop, dontj'enrage.
l'enrage de bon cœur, Grisette, quand
jevoy
Tant d'appas tant d'amour, qui ne
sontpas pour moy.
Je sensque le bruit quevousfaites
Allume dans mon cœur des passions
secretes,
Que dans tout lePaïsdesplus tendres
Matous
Il Nulle autre n'allume que vous.
Mais il est temps évidenceenfin de mettre en
Et m':'s talens v mes exploits.
JWrfolitude -9^monsïlence
M'ont oflc- jttfyu'icy l'honneur de
"ro/lr!: choix.
Ilfaut vousfaire ma peinture,
J-^OUJ dire que je suis un Chat des
mieux appris;
C'esttrop languirdasune vie obscure;
Et comme en la nuit tous Chats
sontgris, ilfautmettre aujour mafigure.
J'ay la mine areî. haute, C~ l'airfort
glorieux;
Tantd'eclat brille dans mes yeux,
Qu'onprendmes ardentesprunelles
Pour des Astres ou des Chandelles.
Je ne suis pointsujet aux facheux accidens
Où tombentles Chatsimprudens,
Ma conduite n'a rien de brutal, de
sauvage,
Et je nefis jamais aucun mauvais
usage
De mesgriffes, ny de mesdents,
Quoy que mon sérieux marque trop
dsfaZ*JP>
Et me donne tout l'aird'unsevere
Docteur,
Quandilfautplaire à ma Maistresse,
Jesuis badin,jesuis flateur,
Je la baise,je la (Arejft,
Etlaplus enjoüéevbrillatejeunesse
L'est bien moins que ma belle humeur.
Sf\'e{-"faits de quel air discretv
raisonnable
J'ay mapart dans un bon Repas ?
J'apuye adroitemetma patesurles bras
De ceux quisont assis à table.
Si leurfaim est inéxorable,
Mafaim neserebutepas,
Et d'un air toujours agreable
Je tire du moins charitable
Lesmorceauxlesplus délicats.
/<,uoJ que je fois servy d'une main
liberale, e) Et que jesois un Chat des mieux
nourris,
Je chasse d'une ardeurqui n'eutjamais
d'égale;
JSLUIMatou mieux que moy ne chasse
dans Paris,
Et je prétens qu'un jour mon amour
"fOus régale
D'unebécatomhe de Souris.
CHAT DE MlleBOQUET,
A GRISETTE.
G7?!f'tte,Vousfaitesdubruit,
Non de en bruit quefontd>'.r£tlan
Les AU:-'-testropamoureuses,-
C'esi' un bruitquelagloire fuity
Et quefont
en tout temps prétieuses. les Chattes
o bruit eft*tenujufqt:à moy,
-
Il a
troublé masolitude;
l'e yiyo/i libre, exempt de l'amoureuse
loy,
Etjefinsde l'inquiétude.
lime revient de tous costez
gvcyous avez cent raresqualitez
On dit que vous avezle regard doux
(.?" tendre,
et quepour enfaire comprendre
La charmantedouceur, (JF le brillant
éclat,
Vous n),¡)?e'{plU desyeux de Chat.
On dit quela Nature adroite Cg- bienfaisante,
Vous afaitdesa main uneRobe luisante
D'unpetitgris beaucoupplusfin
Que lepetitgris deLapin ;
gue vous ¡¡,,"'e'{ dYeC cent tours d14.
dresse
Chasser lesplusfâcheux ennuis,
Faire des jours heureux, d'agreables nuits
A vostresçavante Maistresse.
On vous voit quelquefoisd'un manege
leger
Sauter, bondir, Cg, voltiger,
Et quelquefois engalante Minete
Vous drejprsur vos piedspour atteindre au Miroir,
Trendreplaisir à vousy voir, Tonfaltervos traitsen illustre Co1
quette,
En Chatted'importance, nonpas en Grisette.
Vousn'aVe^ rien de brutalvde bas.
On ne vous vit jamaissoüiller v os
pates
Innocentes (y* délicates,
Dusangdes Sourisvdes Rats.
En amour vous "t'{ les plusb:!L-$
manieres ;
VousriaUe^pointpar des crisscandaleux
Promenersur les toits la honte de vos
f-u*,
Ny vous livreraux Matous des Gouttieres.
Par un tendre miolement
Vous expliquez vostre tourment,
Etvoussçavezsibien, dans l'ardeur
qui vousprejje
Touchervostre illustre Maiflro/fi,
Qu'elleprendsoin de vosplaifîrs*
Etd'un digneGalantrégalevos desirs.
J'en,pourrois dire davantage
Sur le bruitqu'onfait tous lesjours
De yos charmans appas de yos tendres
amours;
On n'endit que trop, dontj'enrage.
l'enrage de bon cœur, Grisette, quand
jevoy
Tant d'appas tant d'amour, qui ne
sontpas pour moy.
Je sensque le bruit quevousfaites
Allume dans mon cœur des passions
secretes,
Que dans tout lePaïsdesplus tendres
Matous
Il Nulle autre n'allume que vous.
Mais il est temps évidenceenfin de mettre en
Et m':'s talens v mes exploits.
JWrfolitude -9^monsïlence
M'ont oflc- jttfyu'icy l'honneur de
"ro/lr!: choix.
Ilfaut vousfaire ma peinture,
J-^OUJ dire que je suis un Chat des
mieux appris;
C'esttrop languirdasune vie obscure;
Et comme en la nuit tous Chats
sontgris, ilfautmettre aujour mafigure.
J'ay la mine areî. haute, C~ l'airfort
glorieux;
Tantd'eclat brille dans mes yeux,
Qu'onprendmes ardentesprunelles
Pour des Astres ou des Chandelles.
Je ne suis pointsujet aux facheux accidens
Où tombentles Chatsimprudens,
Ma conduite n'a rien de brutal, de
sauvage,
Et je nefis jamais aucun mauvais
usage
De mesgriffes, ny de mesdents,
Quoy que mon sérieux marque trop
dsfaZ*JP>
Et me donne tout l'aird'unsevere
Docteur,
Quandilfautplaire à ma Maistresse,
Jesuis badin,jesuis flateur,
Je la baise,je la (Arejft,
Etlaplus enjoüéevbrillatejeunesse
L'est bien moins que ma belle humeur.
Sf\'e{-"faits de quel air discretv
raisonnable
J'ay mapart dans un bon Repas ?
J'apuye adroitemetma patesurles bras
De ceux quisont assis à table.
Si leurfaim est inéxorable,
Mafaim neserebutepas,
Et d'un air toujours agreable
Je tire du moins charitable
Lesmorceauxlesplus délicats.
/<,uoJ que je fois servy d'une main
liberale, e) Et que jesois un Chat des mieux
nourris,
Je chasse d'une ardeurqui n'eutjamais
d'égale;
JSLUIMatou mieux que moy ne chasse
dans Paris,
Et je prétens qu'un jour mon amour
"fOus régale
D'unebécatomhe de Souris.
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Résumé : MITIN, CHAT DE Mlle BOQUET, A GRISETTE.
La lettre est adressée par un chat à Grisette, une chatte reconnue pour ses nombreuses qualités. Le narrateur admire Grisette pour son regard doux et tendre, ainsi que pour sa robe grise fine et élégante. Il la décrit comme une compagne agréable, capable de chasser les ennuis et de rendre sa maîtresse heureuse. Grisette est également dépeinte comme une chatte raffinée, évitant les comportements brutaux et indécents, et utilisant des manières tendres et respectueuses en amour. Jaloux des attentions que Grisette reçoit, le narrateur décide de se révéler à elle. Il se décrit comme un chat bien élevé, avec une mine altière et des yeux brillants. Il vante sa conduite sage et son savoir-vivre, notamment lors des repas où il sait se comporter discrètement et obtenir les meilleurs morceaux. Il se présente aussi comme un chasseur exceptionnel, prétendant pouvoir offrir à Grisette une abondance de souris.
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6
p. 312
REGNAULT, CHAT DES A.... A GRISETTE.
Début :
Je ne tournereay point ma cervelle à l'envers [...]
Mots clefs :
Grisette, Matous, Poète, Vers
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texteReconnaissance textuelle : REGNAULT, CHAT DES A.... A GRISETTE.
REGNAVLT E ("i'.N A "\1"> T
CHAT DES A.
A GRISETTE.
JEne tourneray point ma cervelle à
l'envers
Pourvousdépeindre tcy mafigureparfaite;
mais c'estpourvous parler de mes exploits divers
qu'avec tant de Matous je m'érige en
Poëte.
Un autre en doux jargon vanteroitfl dlfiite;
mais moy qui jour nuit mets des
Chattes auxfers
N'en déplaise aux Matous, je vous
apprens, Grisette,
Quejefais des Chatons mieux qu'ils
nefontdes Vers
CHAT DES A.
A GRISETTE.
JEne tourneray point ma cervelle à
l'envers
Pourvousdépeindre tcy mafigureparfaite;
mais c'estpourvous parler de mes exploits divers
qu'avec tant de Matous je m'érige en
Poëte.
Un autre en doux jargon vanteroitfl dlfiite;
mais moy qui jour nuit mets des
Chattes auxfers
N'en déplaise aux Matous, je vous
apprens, Grisette,
Quejefais des Chatons mieux qu'ils
nefontdes Vers
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7
p. 313-315
SECONDE LETTRE DE TATA, A GRISETTE.
Début :
Grisette, avec raison je sui scharmé de vous, [...]
Mots clefs :
Grisette, Chatte, Coquetter, Matou
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texteReconnaissance textuelle : SECONDE LETTRE DE TATA, A GRISETTE.
DE TATA,
A GRISETTE.
Gfètu, avec raisonjesuis charmé
de )OUJ.
vousavezdeL'espritplus que tous k,
Matous;
LAmaÛ) à cequ'on dit, Chatte nefut
mieuxfaite:
jtâat*)cccysoit dit entrenous, :
N^efles-Vouspointunpet coquette?
porejou..,e{ l*amenerp.nsparo'Jlrc.
ïnd'fcrete>
Le mal n'estpasgrand en effet,
Ets'ilfaut toutdire, Grisette,
Moy mesme,franchement,jesuis u"
peu coquet,
MalgYrlaperte que /ayfaite\
( peut biensans amour écrire gaiam*
ment,
Quand on a comme voustant de belles lumières
:
'MttiJ croyez-moy, pourparlersçavamment,
Sur tout en certainematière,
llfdmtd-toirtfefuentéirs Gouttieres;
On ne devientpas habile autrement.
Aprestout c'est une faiblesse
A 110US tI. n'oser coquetter;
Sur cepointpourquoy nousflater?
Les, Matousroiuettentfanscee,
Ç'estla leur vray talent,à quoy bonlecacher?
Iln'estpointde Chatte Lucrece,
Etl'onne vitjamaisdeprude en nosire
ejfcece y
Celasoitditsansvousfâcher.
Coquettons, cherchons à nousplaire,
Puisquelefort le veutainsy,
Çrt un mot, aimons-nous, nous nefçau-
-
ri9Ttstnieuxfitrre,
ous avez de l'esprit, j'en ay sansdouteaussi
lecroy que jesuisvotre affaire.
Avec moyvostre boneur ne court aucun
dllnger,
C'est un malheur dont quelquefois fenrage,
Et c'estpour vous, Grisette, un petit
avantage;
Cars'il estvray que voussoyezsisage
len'auroispûvous engager A.vousm'entendez bien: mais cla*-
geons de langage,
Jepourrois vous desobliger.
El; biendonc,ma chereGrisette,
EttftIJlijJôlls uncommerceentre nous;
Foy de Matouvousserezsatisfaite
Des respects quej'auraypour-vous.
A GRISETTE.
Gfètu, avec raisonjesuis charmé
de )OUJ.
vousavezdeL'espritplus que tous k,
Matous;
LAmaÛ) à cequ'on dit, Chatte nefut
mieuxfaite:
jtâat*)cccysoit dit entrenous, :
N^efles-Vouspointunpet coquette?
porejou..,e{ l*amenerp.nsparo'Jlrc.
ïnd'fcrete>
Le mal n'estpasgrand en effet,
Ets'ilfaut toutdire, Grisette,
Moy mesme,franchement,jesuis u"
peu coquet,
MalgYrlaperte que /ayfaite\
( peut biensans amour écrire gaiam*
ment,
Quand on a comme voustant de belles lumières
:
'MttiJ croyez-moy, pourparlersçavamment,
Sur tout en certainematière,
llfdmtd-toirtfefuentéirs Gouttieres;
On ne devientpas habile autrement.
Aprestout c'est une faiblesse
A 110US tI. n'oser coquetter;
Sur cepointpourquoy nousflater?
Les, Matousroiuettentfanscee,
Ç'estla leur vray talent,à quoy bonlecacher?
Iln'estpointde Chatte Lucrece,
Etl'onne vitjamaisdeprude en nosire
ejfcece y
Celasoitditsansvousfâcher.
Coquettons, cherchons à nousplaire,
Puisquelefort le veutainsy,
Çrt un mot, aimons-nous, nous nefçau-
-
ri9Ttstnieuxfitrre,
ous avez de l'esprit, j'en ay sansdouteaussi
lecroy que jesuisvotre affaire.
Avec moyvostre boneur ne court aucun
dllnger,
C'est un malheur dont quelquefois fenrage,
Et c'estpour vous, Grisette, un petit
avantage;
Cars'il estvray que voussoyezsisage
len'auroispûvous engager A.vousm'entendez bien: mais cla*-
geons de langage,
Jepourrois vous desobliger.
El; biendonc,ma chereGrisette,
EttftIJlijJôlls uncommerceentre nous;
Foy de Matouvousserezsatisfaite
Des respects quej'auraypour-vous.
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Résumé : SECONDE LETTRE DE TATA, A GRISETTE.
Dans sa lettre à Grisette, Tata exprime une admiration réciproque et reconnaît leurs qualités communes. Il complimente Grisette sur son esprit et sa coquetterie, traits qu'il partage également. Tata souligne que les chats mâles, ou 'Matous', sont naturellement coquets, tandis que les chattes, ou 'Chattes', ne sont pas réputées pour leur prudence. Il propose une relation basée sur la réciprocité et le plaisir mutuel, assurant à Grisette qu'elle ne court aucun danger avec lui. Tata promet de la traiter avec respect et de maintenir une relation agréable. La lettre se conclut par une assurance de satisfaction et de respect dans leurs échanges.
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8
p. 216-220
BRUNAUT, MATOU BANAL DES environs d'Argentan, A L'AIMABLE GRISETE, CHATE DE MADAME DES HOULIERES,
Début :
C'est une étrange chose que l'amour. Il ne cause pas / Attendant l'autre jour une tendre aventure, [...]
Mots clefs :
Chatte, Mercure, Amant, Pièces galantes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BRUNAUT, MATOU BANAL DES environs d'Argentan, A L'AIMABLE GRISETE, CHATE DE MADAME DES HOULIERES,
C'est une étrange chofe
que l'amour. Il ne cauſe pas.
216 MERCVRE
feulement du fracas parmy
les Hommes, il tourmente
jufqu'aux Animaux, &l'aimable Chate Grifete pour
laquelle tant de beaux Efprits ont fait les galantes
Pieces que vous avez leuës
dans l'Extraordinaire du
Quartier d'Octobre, n'a pas
borné fes conqueftes à Paris. Le bruit de fon mérite
a efté plus loin, & voicy ce
qu'on luy écrit d'aupres
d'Argentan. La Lettre eft
au nom du Matou Brunaut,
àqui M' d'Abloville a prêté
ces Vers.
BRVNAVT
GALANT. 217
5252552225222523
BR V NAVT,
MATOU BANAL DES
environs d'Argentan,
A L'AIMABLE
GRISETE.
CHATE DE MADAME
DES HOULIERES,
A
Ttendant l'autre jour une
tendre avanture,
Affis aupres d'une Maſure,
oùje traitois d'heures tous lesmo
mens
Qui retardoient lafin de mes tour
mens,
Grifete, j'appris duMercure
Vos aimables miaulemens.
Avril1679. T
ན
218 MERCVRE
S&
Ils mefirent bientoft abandonner la
place, ces si
Et malgréla neige &la glace,
Concevoir le deffein de me rendre à
Paris. 800Set $25
M
In Chat qui pour vous voir veut
quiterfon Pats,and rahzinK
Par lafaifon qu'ilfait, méritequelque grace,
Voudriez- vous luy marquer du
mépris?
25
Itfuis de qualités je nefens point
le Drille,
On peutfans vanité compter ma Famille
dans
-DesChats Héros de Pere en Fits,
Les Rodilards, les Rominagrobis,
De tout temps ont passé pour eftre
fort habiles
Afaire laguerre aux Souris.
GALANT 219
NulleChate ences lieux ne m'aparu
Tygraffes
Si la beauté,fi la tendreſſe,
Pouvoientme contenter, mon fort
feroit biendoux, p md5
Maisdes Chats baftis comme nous,
Demandent de l'efprit, de la délicateffe,
Et tout cela n'eftque chez vous.
$2
Tatam'allarmepeu; quoyqu'ilfcaché
bien dire,
Bien raifonner, bien rimer,
écrire,
bien
Iln'eft, engros comme endétail,
Bonqu'à faire un Chat de Serrail,
Sonconfeil vaut beaucoup, mais c'eft
lors qu'on veutrire,
Peude chofequefon travail.
Tij
220 MERCVRE
S&
Tous les autres Matous de vostre
voifinage
Amon abord changeront de langages
Entr'autres Dom Gris & Mitins
Certain Renault, certain Blondin,
Renonceront pour jamais au fromagen
Quandje voudray prendre mon
air mutin.
Cecyn'eftpoint par Gafconnades
S'ils veulent avec moy venir à la
gourmade,
Ils verrontcomeun ChatNormad
Qui s'eftdeclare voftre Amant,
Scait mettre enjeu l'eftafilade,
Pourpoffeder un objetfi charmant
que l'amour. Il ne cauſe pas.
216 MERCVRE
feulement du fracas parmy
les Hommes, il tourmente
jufqu'aux Animaux, &l'aimable Chate Grifete pour
laquelle tant de beaux Efprits ont fait les galantes
Pieces que vous avez leuës
dans l'Extraordinaire du
Quartier d'Octobre, n'a pas
borné fes conqueftes à Paris. Le bruit de fon mérite
a efté plus loin, & voicy ce
qu'on luy écrit d'aupres
d'Argentan. La Lettre eft
au nom du Matou Brunaut,
àqui M' d'Abloville a prêté
ces Vers.
BRVNAVT
GALANT. 217
5252552225222523
BR V NAVT,
MATOU BANAL DES
environs d'Argentan,
A L'AIMABLE
GRISETE.
CHATE DE MADAME
DES HOULIERES,
A
Ttendant l'autre jour une
tendre avanture,
Affis aupres d'une Maſure,
oùje traitois d'heures tous lesmo
mens
Qui retardoient lafin de mes tour
mens,
Grifete, j'appris duMercure
Vos aimables miaulemens.
Avril1679. T
ན
218 MERCVRE
S&
Ils mefirent bientoft abandonner la
place, ces si
Et malgréla neige &la glace,
Concevoir le deffein de me rendre à
Paris. 800Set $25
M
In Chat qui pour vous voir veut
quiterfon Pats,and rahzinK
Par lafaifon qu'ilfait, méritequelque grace,
Voudriez- vous luy marquer du
mépris?
25
Itfuis de qualités je nefens point
le Drille,
On peutfans vanité compter ma Famille
dans
-DesChats Héros de Pere en Fits,
Les Rodilards, les Rominagrobis,
De tout temps ont passé pour eftre
fort habiles
Afaire laguerre aux Souris.
GALANT 219
NulleChate ences lieux ne m'aparu
Tygraffes
Si la beauté,fi la tendreſſe,
Pouvoientme contenter, mon fort
feroit biendoux, p md5
Maisdes Chats baftis comme nous,
Demandent de l'efprit, de la délicateffe,
Et tout cela n'eftque chez vous.
$2
Tatam'allarmepeu; quoyqu'ilfcaché
bien dire,
Bien raifonner, bien rimer,
écrire,
bien
Iln'eft, engros comme endétail,
Bonqu'à faire un Chat de Serrail,
Sonconfeil vaut beaucoup, mais c'eft
lors qu'on veutrire,
Peude chofequefon travail.
Tij
220 MERCVRE
S&
Tous les autres Matous de vostre
voifinage
Amon abord changeront de langages
Entr'autres Dom Gris & Mitins
Certain Renault, certain Blondin,
Renonceront pour jamais au fromagen
Quandje voudray prendre mon
air mutin.
Cecyn'eftpoint par Gafconnades
S'ils veulent avec moy venir à la
gourmade,
Ils verrontcomeun ChatNormad
Qui s'eftdeclare voftre Amant,
Scait mettre enjeu l'eftafilade,
Pourpoffeder un objetfi charmant
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Résumé : BRUNAUT, MATOU BANAL DES environs d'Argentan, A L'AIMABLE GRISETE, CHATE DE MADAME DES HOULIERES,
Le texte raconte l'histoire de Brunaut, un chat habitant près d'Argentan, qui s'éprend de Grifete, une célèbre chatte parisienne. Inspiré par les récits de ses exploits et de sa beauté, Brunaut décide de partir pour Paris malgré le froid hivernal. Dans une lettre, Brunaut vante ses propres qualités et celles de sa famille, connue pour ses compétences en chasse aux souris. Il admire Grifete non seulement pour sa beauté et sa tendresse, mais aussi pour son esprit et sa délicatesse. Brunaut exprime sa volonté de se battre contre d'autres chats pour prouver son amour et sa bravoure. Il conclut en affirmant que son dévouement et ses compétences en font un amant digne de Grifete.
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9
p. 11-16
REPONSE A L'EGLOGUE DE MADAME DES HOULIERES.
Début :
Tout ce qui part de l'illustre Madame des Houlieres / Tircis, le plus solitaire [...]
Mots clefs :
Célimène, Bergère, Heureux, Âme, Aimer
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texteReconnaissance textuelle : REPONSE A L'EGLOGUE DE MADAME DES HOULIERES.
Tout ce qui part de l'illuftre Madame des Houlieres eft fi achevé, qu'il ne fe
peutquevous n'ayez efté fortement frapée de l'Eglogue,
où elle fait parler Célimene,
fur les rigueurs de l'éloignement. Cette Eglogue eft dans
la feconde Partie de maLettre de Septembre. Rien n'eſt
plus touchant , ny plus finement tourné , que tout ce
qu'elle dit des inquiétudes de
cette aimable Bergere. Il faut
qu'àfontourle Bergerqu'elle
12 MERCURE
aime, vous faffe paroiſtre le
peu de fujet qu'elle a de craindre fon inconftance. C'eſtun
des plus beaux Efprits de
Bourgogne, qui fert d'interprete à fes fentimens.
25525-522SS SES222
REPONSE
A LEGLOGUE
DE MADAME
DES HOULIERES.
Tireis,leplusSolitaire De nos Bergers amoureux,
Tircis dont l'unique affaire
N'eftque d'aimer, &de plaire
GALANT. 13
Au cher Objet de fes vœux,
Eloigné de Célimene,
Viterrant de Plaine en Plaine,
Heureux, fi quelques Zephirs,
Pourfeconder fes defirs,
Vontporter à cette Belle,
Defes plus tendresfoupirs
L'haleine pure &fidelle;
Heureux , heureux millefor,
Quanddans ces triftesabois,
Couché fur l'herbefleurie,
Nulbruitfâcheux , nulle voix,
N'interromptfa refvérie.
Le fidellefouvenir
Defa Bergere charmante,
Suffitpour l'entretenir;
Afon ame qu'il enchante
Quelque autre quiſe préſente,
Il est preft à le bannir.
Ny Dorife , ny Lifette,
La Perfide , la Coquette,
14 MERCURE
Qu'il aimafi tendrement,
Son Troupeau , nyfa Houlette,
Nyfon Chien, nyfa Mufette,
Nepeuvent unfeul moment
Luyfervir d'amuſement.
Quetoutdance, que tout chante,
Quetout rie autourde luy,
Toûjours la Bergere abfente
Ferafon mortel ennuy.
La fidelle inquiétude
Dont il chérit l'habitude,
Des Lieux lesplusfréquentez).
Luy faitunefolitude.
Nuls attraits, nulles beautez,
Ne troublent lachere idée
Dontfon ame eftpoffedée,
Célimeneoccupe tout.
Ladouloureuſe fouffrance
D'une longue & dure abfence,
( Quelle épreuve àſaconſtance?)
Rien n'en peut venir àbont.
GALANT. 15
Satendreffe ingénieufe,
Sçait par d'invifiblesfoins
Tromperde mille Témoins
L'attention curieuſe.
s
Toutce qui rend vers les lieux ·
Où Célimene refpire,
Le Bergerlefuit desyeux.
Quene voudroit- ilpointdire!
Quandles oifeaux de nos Bois,
Desdouxaccens deleur voix,
Font entendre le ramage.
Ne chantez pas davantage,
Leur dit-il, petits Oifeaux,
Allez tous vers ma Maîtreffe,
Inventez des Airs nouveaux.
Allez tous chanter fans ceffe
Parlez-luy de ma trifteffe,
Allez tous de la tendreffe
Ranimer les fentimens,
Peut-eftre bien languiffans.
Belles Eaux de nos Fontaines,
"
16 MERCURE
Coulez dans ces vaſtes Plaines;
Allez dans ce beau fejour,
Aucher Objet de mes peines
Allez faire voftre cour.
Allez par l'ordre de Flore,
Allez naître fous les pas
De la Belle que j'adore.
Fleurs riantes, vos appas
Nefuffiront pas encore.
C'est ainsi quedu Berger
L'ame vivementbleffée,
Laiffanterrerfa pensée,
Tâche defe foulager.
Ileftfidelle il eft tendre;
Mais eft. ilfage d'attendre,
Que Célimene aujourd'huy
Soitfenfible comme lay?
Non, non , l'amour qui l'enflâme
Le devroismoins occuper,
Puis que Célimene eft Femme,
C'est affez pourle womper..
peutquevous n'ayez efté fortement frapée de l'Eglogue,
où elle fait parler Célimene,
fur les rigueurs de l'éloignement. Cette Eglogue eft dans
la feconde Partie de maLettre de Septembre. Rien n'eſt
plus touchant , ny plus finement tourné , que tout ce
qu'elle dit des inquiétudes de
cette aimable Bergere. Il faut
qu'àfontourle Bergerqu'elle
12 MERCURE
aime, vous faffe paroiſtre le
peu de fujet qu'elle a de craindre fon inconftance. C'eſtun
des plus beaux Efprits de
Bourgogne, qui fert d'interprete à fes fentimens.
25525-522SS SES222
REPONSE
A LEGLOGUE
DE MADAME
DES HOULIERES.
Tireis,leplusSolitaire De nos Bergers amoureux,
Tircis dont l'unique affaire
N'eftque d'aimer, &de plaire
GALANT. 13
Au cher Objet de fes vœux,
Eloigné de Célimene,
Viterrant de Plaine en Plaine,
Heureux, fi quelques Zephirs,
Pourfeconder fes defirs,
Vontporter à cette Belle,
Defes plus tendresfoupirs
L'haleine pure &fidelle;
Heureux , heureux millefor,
Quanddans ces triftesabois,
Couché fur l'herbefleurie,
Nulbruitfâcheux , nulle voix,
N'interromptfa refvérie.
Le fidellefouvenir
Defa Bergere charmante,
Suffitpour l'entretenir;
Afon ame qu'il enchante
Quelque autre quiſe préſente,
Il est preft à le bannir.
Ny Dorife , ny Lifette,
La Perfide , la Coquette,
14 MERCURE
Qu'il aimafi tendrement,
Son Troupeau , nyfa Houlette,
Nyfon Chien, nyfa Mufette,
Nepeuvent unfeul moment
Luyfervir d'amuſement.
Quetoutdance, que tout chante,
Quetout rie autourde luy,
Toûjours la Bergere abfente
Ferafon mortel ennuy.
La fidelle inquiétude
Dont il chérit l'habitude,
Des Lieux lesplusfréquentez).
Luy faitunefolitude.
Nuls attraits, nulles beautez,
Ne troublent lachere idée
Dontfon ame eftpoffedée,
Célimeneoccupe tout.
Ladouloureuſe fouffrance
D'une longue & dure abfence,
( Quelle épreuve àſaconſtance?)
Rien n'en peut venir àbont.
GALANT. 15
Satendreffe ingénieufe,
Sçait par d'invifiblesfoins
Tromperde mille Témoins
L'attention curieuſe.
s
Toutce qui rend vers les lieux ·
Où Célimene refpire,
Le Bergerlefuit desyeux.
Quene voudroit- ilpointdire!
Quandles oifeaux de nos Bois,
Desdouxaccens deleur voix,
Font entendre le ramage.
Ne chantez pas davantage,
Leur dit-il, petits Oifeaux,
Allez tous vers ma Maîtreffe,
Inventez des Airs nouveaux.
Allez tous chanter fans ceffe
Parlez-luy de ma trifteffe,
Allez tous de la tendreffe
Ranimer les fentimens,
Peut-eftre bien languiffans.
Belles Eaux de nos Fontaines,
"
16 MERCURE
Coulez dans ces vaſtes Plaines;
Allez dans ce beau fejour,
Aucher Objet de mes peines
Allez faire voftre cour.
Allez par l'ordre de Flore,
Allez naître fous les pas
De la Belle que j'adore.
Fleurs riantes, vos appas
Nefuffiront pas encore.
C'est ainsi quedu Berger
L'ame vivementbleffée,
Laiffanterrerfa pensée,
Tâche defe foulager.
Ileftfidelle il eft tendre;
Mais eft. ilfage d'attendre,
Que Célimene aujourd'huy
Soitfenfible comme lay?
Non, non , l'amour qui l'enflâme
Le devroismoins occuper,
Puis que Célimene eft Femme,
C'est affez pourle womper..
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Résumé : REPONSE A L'EGLOGUE DE MADAME DES HOULIERES.
Le texte présente une églogue de Madame des Houlières, située dans la seconde partie de la 'Lettre de Septembre'. Cette églogue met en scène Célimène, une bergère tourmentée par l'éloignement de son bien-aimé. L'œuvre est appréciée pour sa sensibilité et sa finesse. Tircis, un berger amoureux de Célimène, répond à cette églogue en exprimant son amour et son attente. Malgré les plaisirs de la nature et les distractions, Tircis reste obsédé par Célimène et ne trouve de réconfort que dans le souvenir de sa bergère. Il souhaite que les oiseaux et les eaux des fontaines portent ses messages d'amour à Célimène. La douleur de l'absence et l'amour constant de Tircis sont soulignés, mettant en avant la profondeur de ses sentiments.
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10
p. 176-181
REPONSE DE Mr LE DUC DE S. AIGNAN, A Madame des Houlieres.
Début :
Voicy la Réponse que Mr le Duc de S. Aignan a faite / A Caution tous ne sont pas sujets, [...]
Mots clefs :
Amants, Caution, Aimer, Jadis, Coeurs, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE DE Mr LE DUC DE S. AIGNAN, A Madame des Houlieres.
oicy la Réponse que M*
le Duc de S. Aignan a faite
à cette Ballade. Elle eft fur
les mefmes rimes.
GALANT. 177
REPONSE DE M'
LE DUC DE S. AIGNAN,
A Madame des Houlieres.
A
Caution tous nefont pasfujets,
Autremaxime en ma tefte eft écrites
Etpourparler de mes tourmensfecrets,
Famais de Cour ne connus l'Eaubenite.
Si dans les cœurs probité plus n'habite,
Dans le mien font mefmes faits,
mefmes dits,
Qu'avantqu' Aftuce au mondefust
venüe,
178 MERCURE
D'Aman's loyauxfi la mode eftperdie,
J'aime toûjours comme on aimoitjadis.
S2
Nulriche atour, nul nombre de Valets,
Ne contribüe à monpeu demérite,
Toujours metiens au rangdesplus
difcrets;
Tant-mieuxpour moy,filaTroupe
eftpetites
Si dans l'amour nouvelle on décrépite,
Lesplusgroffiersfont toujours applandis.
Duffay-je en tout me voirpaſſerpour
Grüe,
Faveurfe cache auffitoft qu'obtenue,
J'aime toujours comme on aimoit jadis.
GALANT. 179
Ieunes Beautez qui nous tendez
filets,
Chaffez bien loin cette engeance
maudite
de De Jouvenceaux ; quand pres
beaux objets
D'eftre indolent chacunfefélicite,
Lefers l'Amourfans faire l'hypocrite,
Et mieux lefers qu'un de ces Etourdisi
Maisfipourvous auxſoinsje m'habitüe,
Don demercyje veux avoir en veüe,
J'aime toujours comme on aimoit jadis.
S&
Quandjeunes cœurs fe trouvent
ainfi faits,
Meilleurs Préfens aux Damesje
debite.
180 MERCURE
Certains Barbons ont droit d'eftre
Coquets,
Le Diable cut tort quand ilfe fit
Hermite.
Si maperfonne à tendreffe n'invite,
Mesfens au moins point ne font
refroidis,
Paraucuns maux mon humeur n'eft
bourrie,
Etquandplusfort aurois tefte chenüe,
J'aime toujours comme on aimoit jadis.
ENVOY.
Fils de Vénus,fipour tes intérefts
Ieprens l'Encens, &rompsles Camouflets,
Accorde-nous que ce train continüe.
Nous reverrons le Siecle d'Amadis;
GALANT. 181
Etfiparfsis Dame d'attraits pourveže,
Am'enflamerfe trouveparvenue,
J'aime toujours comine on aimoit jadis.
le Duc de S. Aignan a faite
à cette Ballade. Elle eft fur
les mefmes rimes.
GALANT. 177
REPONSE DE M'
LE DUC DE S. AIGNAN,
A Madame des Houlieres.
A
Caution tous nefont pasfujets,
Autremaxime en ma tefte eft écrites
Etpourparler de mes tourmensfecrets,
Famais de Cour ne connus l'Eaubenite.
Si dans les cœurs probité plus n'habite,
Dans le mien font mefmes faits,
mefmes dits,
Qu'avantqu' Aftuce au mondefust
venüe,
178 MERCURE
D'Aman's loyauxfi la mode eftperdie,
J'aime toûjours comme on aimoitjadis.
S2
Nulriche atour, nul nombre de Valets,
Ne contribüe à monpeu demérite,
Toujours metiens au rangdesplus
difcrets;
Tant-mieuxpour moy,filaTroupe
eftpetites
Si dans l'amour nouvelle on décrépite,
Lesplusgroffiersfont toujours applandis.
Duffay-je en tout me voirpaſſerpour
Grüe,
Faveurfe cache auffitoft qu'obtenue,
J'aime toujours comme on aimoit jadis.
GALANT. 179
Ieunes Beautez qui nous tendez
filets,
Chaffez bien loin cette engeance
maudite
de De Jouvenceaux ; quand pres
beaux objets
D'eftre indolent chacunfefélicite,
Lefers l'Amourfans faire l'hypocrite,
Et mieux lefers qu'un de ces Etourdisi
Maisfipourvous auxſoinsje m'habitüe,
Don demercyje veux avoir en veüe,
J'aime toujours comme on aimoit jadis.
S&
Quandjeunes cœurs fe trouvent
ainfi faits,
Meilleurs Préfens aux Damesje
debite.
180 MERCURE
Certains Barbons ont droit d'eftre
Coquets,
Le Diable cut tort quand ilfe fit
Hermite.
Si maperfonne à tendreffe n'invite,
Mesfens au moins point ne font
refroidis,
Paraucuns maux mon humeur n'eft
bourrie,
Etquandplusfort aurois tefte chenüe,
J'aime toujours comme on aimoit jadis.
ENVOY.
Fils de Vénus,fipour tes intérefts
Ieprens l'Encens, &rompsles Camouflets,
Accorde-nous que ce train continüe.
Nous reverrons le Siecle d'Amadis;
GALANT. 181
Etfiparfsis Dame d'attraits pourveže,
Am'enflamerfe trouveparvenue,
J'aime toujours comine on aimoit jadis.
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Résumé : REPONSE DE Mr LE DUC DE S. AIGNAN, A Madame des Houlieres.
Le Duc de S. Aignan répond à une ballade de Madame des Houlières en affirmant que tous ne sont pas sujets à la galanterie. Il reste fidèle à l'amour traditionnel malgré les changements dans les mœurs. Il ignore les artifices de la cour et préfère la loyauté d'Aman. Se décrivant comme modeste, sans richesses ni nombreux valets, il se place parmi les discrets. Il critique les nouvelles modes amoureuses et les jeunes beautés qui tendent des pièges. Indulgent envers les jeunes cœurs et les barbons coquets, il n'est pas aigri par les maux. Il espère le retour du siècle d'Amadis, marqué par un amour sincère.
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11
p. 141-143
A MADAME DES HOULIERES, Sur sa derniere Ballade. On n'aime plus comme on aimoit jadis.
Début :
Les Vers qui suivent vous paroistront galamment tournez / J'en demeure d'accord, charmante DES-HOULIERES; [...]
Mots clefs :
Jadis, Aimer
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texteReconnaissance textuelle : A MADAME DES HOULIERES, Sur sa derniere Ballade. On n'aime plus comme on aimoit jadis.
Les Vers qui fuivent vous
paroiftront galamment tournez; ils font de M'de Lofme.
142 MERCURE
A MADAME
DES HOULIERES,
I
Surfa derniere Ballade.
On n'aime plus comme on
aimoit jadis.
'En demeure d'accord, charmante
DES-HOVLIERES;
Maisfi chaque Beauté poẞédoit vos
Lumieres ,
On reverroit bien-toft le fiécle d'Amadis.
Lebongouft , la délicateffe,
Lefçavoir, &la politeffe,
Régnentpartout dans vos Ecrits.
Quelcœurneferoitpoint épris,
Voyantavecquellefineffe
Vousfçavezparlerde tendreffe ?
Rienn'égale vos tendres dits.
Sicomme vous toutes les Femmes
GALANT.
143
Avoient l'art detoucher les ames ,
Onaimeroitbien-toft comme onaimois
jadis.
paroiftront galamment tournez; ils font de M'de Lofme.
142 MERCURE
A MADAME
DES HOULIERES,
I
Surfa derniere Ballade.
On n'aime plus comme on
aimoit jadis.
'En demeure d'accord, charmante
DES-HOVLIERES;
Maisfi chaque Beauté poẞédoit vos
Lumieres ,
On reverroit bien-toft le fiécle d'Amadis.
Lebongouft , la délicateffe,
Lefçavoir, &la politeffe,
Régnentpartout dans vos Ecrits.
Quelcœurneferoitpoint épris,
Voyantavecquellefineffe
Vousfçavezparlerde tendreffe ?
Rienn'égale vos tendres dits.
Sicomme vous toutes les Femmes
GALANT.
143
Avoient l'art detoucher les ames ,
Onaimeroitbien-toft comme onaimois
jadis.
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Résumé : A MADAME DES HOULIERES, Sur sa derniere Ballade. On n'aime plus comme on aimoit jadis.
Le texte est une dédicace poétique à Madame des Houlières. L'auteur déplore la perte des valeurs de l'amour passé et suggère que ses lumières pourraient restaurer une époque idéalisée de chevalerie. Il loue ses écrits pour leur bon goût, délicatesse, science et politesse. Il admire sa manière de parler de la tendresse et conclut que son art pourrait raviver l'amour ancien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 223-228
SECONDE BALLADE DE MONSIEUR LE DUC DE S. AIGNAN, Pour réponse à celle qui commence par ces mots, Duc plus vaillant, &c.
Début :
Il court icy de nouvelles Ballades, ajoûtées depuis peu / O L'heureux temps, où les fiers Paladins [...]
Mots clefs :
Copies, Guerriers, Chevalerie, Métier, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SECONDE BALLADE DE MONSIEUR LE DUC DE S. AIGNAN, Pour réponse à celle qui commence par ces mots, Duc plus vaillant, &c.
l court icy de nouvelles
Ballades, ajoûtées depuis peu
aux premierespar M le Duc
de S. Aignan , & je vous
avoue , Madame, qu'elles
T mij
224 MERCURE
312
m ont embaraffé. Fay crâ
qu'il y auroit de l'injuftice à
refufer aux Curieux , ce qui
a efté fi agreable à toute la
Cour, & j'ay craint en meſme temps de faire foufrir la
modeftiede ce Duc , comme
cela m'eft arrivé plufieurs
fois , mais enfin je me fuis
déterminé à les rendre publiques dans cette Lettre,
voyant qu'elles le font déja,
par le grand nombre de Copies qui en ont efté faites , la
plupart pleines de faures,
auffi bien que de celles de
Madame des Houlieres..
GALANT 225
SECONDE RALLADE
DE MONSIEUR
LE DUC DE S. AIGNAN,
Pour réponse à celle qui commence par ces mots Duc plus
vaillant, &c.
O
L'heureux temps , oùksfiers . ,
Paladins
Alloient par tout cherchant les avanTures,
Oùfans dormirnon plus quefont Lu
tins,
Sans eftre las deporter leurs axmures;
Princes & Roys, de Vins & Cofitures
Lesrégaloientaufortirdes Feftins !
Dame , àbon droit desbeaux Eſprits OR chérie,
Qui faites cas deGuerriers valeuneux,
220 MERCURE
Eft-ilrien telqu' Art de Chevalerie?
Fut-il jamais un Métier plus heureux ?\\ raad 120*
25
CcsDamoiſels s'écatoientauxjardins
Bien atournez de pompenfes vestures.
La plus vermicils qu'on ne peint Chérubin's A tobox
Chapeauxde Fleurs misfur leurs che
velures,
Se déduifoient enfuperbesparures,
Gentilsfurcots , toiles d'or fatins.
Deles voirtels toute ame eftoit ravie,
Tantavoient l'airdeGens victorieux.
Dam:fanspair, dites - nous , je vous
pric,
Fut il jamais un Métierplus heureux?
tu
SS AC THAI
S'ilavenoitquefelons Affaffirs
Endurcombat leurfiffent disbleſſures,
GALANT. 227
i
Fa nulmétiern'avoientde Médecins,
FillesdeRoys, mouli belles Créatures,
Qu'on renommoitpourleursfçavantes cures,
SurLitsmollets &furrichesCouffins,
Chacuneàpartdeleurdouleurmarrie,
Lesconfolant &fe senantprés d'eux,
Rendoient bien - toft leur Perfonne
317 guérie.
Fut iljamais un Métier plus heureux ?
S&
Moy, qui toujours furpaffant maint Blondins
Entrais effets ainsi qu'en Ecritures,"
Ay depuispeu mis aujourdeux Bam- babins,
Dontonferoit d'agréablespeintures,
Dans la vigueur qu'on voit en mes
allures,
Fere veux encorpar mouli nobles deffeins
228 MERCURE
·Des Ennemis voir la face blêmie,
Etleas donnerun affaut vivigouri gourdux,
Puistall apres retourner versm'amik.
Fut, iljamais un Métier plus heu.
reux ?
ENVOY. yoyov
Quepuiffuz- vous, Dame au cœur &
génereux,
Voirenhonneurs toujours voftreMef
gnie,
Et qu'un Germain bien dignede vos
Puiffe bien- toftpoffeder Abaie,
D'unbon rapport, commode , &fort nombreux,
Sique miré, content &glorieux,
En tel dedu i quelquefoisil s'écrie,
Fut iljamais unMétier plus heu
reux
Ballades, ajoûtées depuis peu
aux premierespar M le Duc
de S. Aignan , & je vous
avoue , Madame, qu'elles
T mij
224 MERCURE
312
m ont embaraffé. Fay crâ
qu'il y auroit de l'injuftice à
refufer aux Curieux , ce qui
a efté fi agreable à toute la
Cour, & j'ay craint en meſme temps de faire foufrir la
modeftiede ce Duc , comme
cela m'eft arrivé plufieurs
fois , mais enfin je me fuis
déterminé à les rendre publiques dans cette Lettre,
voyant qu'elles le font déja,
par le grand nombre de Copies qui en ont efté faites , la
plupart pleines de faures,
auffi bien que de celles de
Madame des Houlieres..
GALANT 225
SECONDE RALLADE
DE MONSIEUR
LE DUC DE S. AIGNAN,
Pour réponse à celle qui commence par ces mots Duc plus
vaillant, &c.
O
L'heureux temps , oùksfiers . ,
Paladins
Alloient par tout cherchant les avanTures,
Oùfans dormirnon plus quefont Lu
tins,
Sans eftre las deporter leurs axmures;
Princes & Roys, de Vins & Cofitures
Lesrégaloientaufortirdes Feftins !
Dame , àbon droit desbeaux Eſprits OR chérie,
Qui faites cas deGuerriers valeuneux,
220 MERCURE
Eft-ilrien telqu' Art de Chevalerie?
Fut-il jamais un Métier plus heureux ?\\ raad 120*
25
CcsDamoiſels s'écatoientauxjardins
Bien atournez de pompenfes vestures.
La plus vermicils qu'on ne peint Chérubin's A tobox
Chapeauxde Fleurs misfur leurs che
velures,
Se déduifoient enfuperbesparures,
Gentilsfurcots , toiles d'or fatins.
Deles voirtels toute ame eftoit ravie,
Tantavoient l'airdeGens victorieux.
Dam:fanspair, dites - nous , je vous
pric,
Fut il jamais un Métierplus heureux?
tu
SS AC THAI
S'ilavenoitquefelons Affaffirs
Endurcombat leurfiffent disbleſſures,
GALANT. 227
i
Fa nulmétiern'avoientde Médecins,
FillesdeRoys, mouli belles Créatures,
Qu'on renommoitpourleursfçavantes cures,
SurLitsmollets &furrichesCouffins,
Chacuneàpartdeleurdouleurmarrie,
Lesconfolant &fe senantprés d'eux,
Rendoient bien - toft leur Perfonne
317 guérie.
Fut iljamais un Métier plus heureux ?
S&
Moy, qui toujours furpaffant maint Blondins
Entrais effets ainsi qu'en Ecritures,"
Ay depuispeu mis aujourdeux Bam- babins,
Dontonferoit d'agréablespeintures,
Dans la vigueur qu'on voit en mes
allures,
Fere veux encorpar mouli nobles deffeins
228 MERCURE
·Des Ennemis voir la face blêmie,
Etleas donnerun affaut vivigouri gourdux,
Puistall apres retourner versm'amik.
Fut, iljamais un Métier plus heu.
reux ?
ENVOY. yoyov
Quepuiffuz- vous, Dame au cœur &
génereux,
Voirenhonneurs toujours voftreMef
gnie,
Et qu'un Germain bien dignede vos
Puiffe bien- toftpoffeder Abaie,
D'unbon rapport, commode , &fort nombreux,
Sique miré, content &glorieux,
En tel dedu i quelquefoisil s'écrie,
Fut iljamais unMétier plus heu
reux
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Résumé : SECONDE BALLADE DE MONSIEUR LE DUC DE S. AIGNAN, Pour réponse à celle qui commence par ces mots, Duc plus vaillant, &c.
L'auteur d'une lettre discute de la publication de ballades récemment ajoutées par le Duc de Saint-Aignan. Il hésite entre refuser de les publier pour éviter l'injustice envers les curieux de la cour et respecter la modestie du Duc. Il choisit finalement de les publier en raison du grand nombre de copies erronées en circulation, y compris celles de Madame des Houlières. La lettre inclut une ballade du Duc répondant à une autre ballade. Cette ballade décrit un temps heureux où les paladins cherchaient des aventures, étaient récompensés par des princes et des rois, et étaient admirés pour leur bravoure. Elle met en avant la chevalerie et les métiers heureux des guerriers, malgré les dangers et les blessures. Le Duc exprime son désir de continuer à combattre et de revenir victorieux vers ses amis, soulignant la gloire et le bonheur de ce métier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 233-234
« Mr le Duc de S. Aignan a répondu à Madame des / Puis qu'aupres de vos Vers tous les autres sont fades, [...] »
Début :
Mr le Duc de S. Aignan a répondu à Madame des / Puis qu'aupres de vos Vers tous les autres sont fades, [...]
Mots clefs :
Beaux esprits, Applaudir
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texteReconnaissance textuelle : « Mr le Duc de S. Aignan a répondu à Madame des / Puis qu'aupres de vos Vers tous les autres sont fades, [...] »
le Duc de S. Aignan
a répondu à Madame des
Houlieres par cegalant Ma
drigal.
P
Vis qu'auprès de vos V'ers tous
les autresfont fades,
Aujourd'huy pour longtemps jercnonce aux Ballades,
Fevrier 1684
234 MERCURE
Etne fais qu'applandir à celle que
longe voju tenal namansar
Lesplus charmans Ecrits ne walent.
1 pasasles les voftres; 01302 199
Mais tous les beaux Efprits jugeront
commemoy,
be
Defant vaincu par vous , onpeut
vaincre les autres.
a répondu à Madame des
Houlieres par cegalant Ma
drigal.
P
Vis qu'auprès de vos V'ers tous
les autresfont fades,
Aujourd'huy pour longtemps jercnonce aux Ballades,
Fevrier 1684
234 MERCURE
Etne fais qu'applandir à celle que
longe voju tenal namansar
Lesplus charmans Ecrits ne walent.
1 pasasles les voftres; 01302 199
Mais tous les beaux Efprits jugeront
commemoy,
be
Defant vaincu par vous , onpeut
vaincre les autres.
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14
p. 39-40
A MADAME DES HOULIERES, INPROMPTU.
Début :
Les Ballades que je vous ay envoyées dans mes deux dernieres / Ouy, je l'ay dit sans hyperbole, [...]
Mots clefs :
Vainqueur, Coeur
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texteReconnaissance textuelle : A MADAME DES HOULIERES, INPROMPTU.
Les Ballades que je vous ay
envoyées dans mes deux dernieL , ' res ettres , m engagent a vot1s.
faire part de deux Madrigaux
qt1'on m'a donnez, & qt1i en fon~
·une fuite. Le pre1nicr cft de M..
le Duc de S.Aignan. .
•
•
•
\
•
• •
MERCURE
A MADAME
•
DES HOULIERES;. •
•
IN PR 0 M PTU ..
?Jy , jt t,11y dit fans hyptr~
boit t
YoJU écrive'{ d'un tiir qui pa.r loNt
· tjl v11inqueur.
1e veux bien confejfer 1u'it me reft~ tJ,, cœur,
Maù je àemet,re fans parole
envoyées dans mes deux dernieL , ' res ettres , m engagent a vot1s.
faire part de deux Madrigaux
qt1'on m'a donnez, & qt1i en fon~
·une fuite. Le pre1nicr cft de M..
le Duc de S.Aignan. .
•
•
•
\
•
• •
MERCURE
A MADAME
•
DES HOULIERES;. •
•
IN PR 0 M PTU ..
?Jy , jt t,11y dit fans hyptr~
boit t
YoJU écrive'{ d'un tiir qui pa.r loNt
· tjl v11inqueur.
1e veux bien confejfer 1u'it me reft~ tJ,, cœur,
Maù je àemet,re fans parole
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15
p. 45-48
A MADAME DES HOULIERES.
Début :
Je vous envoye une autre Balade qui me paroist fort galante. / Vous remettez la Balade en honneur [...]
Mots clefs :
Vers, Ballade, Style, Muse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADAME DES HOULIERES.
Je vous envoye une autre Ba·
Jade qui me pat·oifl fort galante.
~oy que l'Autheur n1,en foie
inconnu , je ne puis m'empef-
·cher de dire qu'il me~lte l'efiimc
-
•
•
•
46 MERCURE
de tous les honnefies Gens, par
la jofl:ice qu'il rend à Niadame
des Hot1lieres. C'efi: à elle qu'il
a-dreife la Bala,{e. -
' A MADAME
•
t D E S H 0 U L I E F, E S.
OtJS remettez /11 B111!11de en
honneur
Par F'ers dorez d'inimitable jlile;
Ja grand be Join 11voit de ce bon'heur
Le vieil Phéhus J la h1ir/Je jlérile,
· 12!!_~efprit accort ,ftn, poly, '"rsratie11x,
" 'R...efaçonnajl fes b,·111ttez fi1r-Anr>écs.
•
Refaire ainji fle11rir '1?...ofês fa1;e'e s, ... A mon avis on ne peut faire
... n~~ ~
YoNS lcrivez ~ ccrt~in Pre11 .. ~ Seignertr ~
.-
D'11n air Ji gent,Ji noble & Ji facile,
.f<_u' atournemet de fa ience greigneMr_
,.
•
•
GALANT. 74
Ne fç1Jit 111voir 1~ Mt'Je plus habile.
Yojlre f JJrler, eJI le p/llrler des Diettx;
En tout propos lihres, & point genee s
D11ns vos devis les Gr1ices fi1nblent
I
nees;
· A mon avis on ne peut faire , .
• mieux.
4E3'- .
Du los d'Amour vous fçave7J11 tenet1r,
Le par11ngon, l'~greable, & l'utile;
Aupres de vous n'eft ft_ be11u 'R._ai-,
fanneur. ·
!l._ui ne fi crût la verve peu fo6ti!e.
FriflJues G11!11,ns, enjoüe'{, férieux,
Pour naviger 1111x Ijles FortNnées,
~~ont de vos dits /ettrs leçons raftnées;
A mon avis on 'ne peut faire
• mieux.
EN V 0 Y.
Des Sens chArme'Z {e dot'x Empsi·
fonnc11r , ·
De 111 R11ifon t,nim11hle Su/;9rne11r ,
•
,
•
•
. 4S MERCURE
'Iiendr11t de vous t'heur de fes defli~ 1 11ees ; ·
AN.X Dévoyez, à toute heure, en tous
lieuJ.:,
Prefahez toûf ours [es Loix 6ien ordonnées, .
A mon avis on ne pel1t . faire
• mieux .
Jade qui me pat·oifl fort galante.
~oy que l'Autheur n1,en foie
inconnu , je ne puis m'empef-
·cher de dire qu'il me~lte l'efiimc
-
•
•
•
46 MERCURE
de tous les honnefies Gens, par
la jofl:ice qu'il rend à Niadame
des Hot1lieres. C'efi: à elle qu'il
a-dreife la Bala,{e. -
' A MADAME
•
t D E S H 0 U L I E F, E S.
OtJS remettez /11 B111!11de en
honneur
Par F'ers dorez d'inimitable jlile;
Ja grand be Join 11voit de ce bon'heur
Le vieil Phéhus J la h1ir/Je jlérile,
· 12!!_~efprit accort ,ftn, poly, '"rsratie11x,
" 'R...efaçonnajl fes b,·111ttez fi1r-Anr>écs.
•
Refaire ainji fle11rir '1?...ofês fa1;e'e s, ... A mon avis on ne peut faire
... n~~ ~
YoNS lcrivez ~ ccrt~in Pre11 .. ~ Seignertr ~
.-
D'11n air Ji gent,Ji noble & Ji facile,
.f<_u' atournemet de fa ience greigneMr_
,.
•
•
GALANT. 74
Ne fç1Jit 111voir 1~ Mt'Je plus habile.
Yojlre f JJrler, eJI le p/llrler des Diettx;
En tout propos lihres, & point genee s
D11ns vos devis les Gr1ices fi1nblent
I
nees;
· A mon avis on ne peut faire , .
• mieux.
4E3'- .
Du los d'Amour vous fçave7J11 tenet1r,
Le par11ngon, l'~greable, & l'utile;
Aupres de vous n'eft ft_ be11u 'R._ai-,
fanneur. ·
!l._ui ne fi crût la verve peu fo6ti!e.
FriflJues G11!11,ns, enjoüe'{, férieux,
Pour naviger 1111x Ijles FortNnées,
~~ont de vos dits /ettrs leçons raftnées;
A mon avis on 'ne peut faire
• mieux.
EN V 0 Y.
Des Sens chArme'Z {e dot'x Empsi·
fonnc11r , ·
De 111 R11ifon t,nim11hle Su/;9rne11r ,
•
,
•
•
. 4S MERCURE
'Iiendr11t de vous t'heur de fes defli~ 1 11ees ; ·
AN.X Dévoyez, à toute heure, en tous
lieuJ.:,
Prefahez toûf ours [es Loix 6ien ordonnées, .
A mon avis on ne pel1t . faire
• mieux .
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Résumé : A MADAME DES HOULIERES.
L'auteur d'une lettre ou d'un poème adresse ses compliments à Madame des Houlières pour une œuvre littéraire intitulée 'La Bale'. Il exprime son admiration pour la joie que procure cette œuvre et pour son hommage aux honnêtes gens. L'œuvre est dédiée à Madame des Houlières et est accompagnée de vers dorés de grande qualité. L'auteur décrit Madame des Houlières comme une personne d'esprit accort, fin, polyvalente et raffinée. Ses écrits sont qualifiés d'air gentil, noble et facile, et elle maîtrise l'art de la conversation. L'auteur souligne que Madame des Houlières excelle dans l'art de l'amour, combinant le parfait, l'agréable et l'utile, et qu'elle guide ceux qui naviguent dans les îles fortunées. Elle charme les sens et inspire la réflexion tout en respectant les lois bien ordonnées.
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16
p. 48-52
SUR LES RIMES DE LA BALADE DU MERCURE DE JANVIER. On n'aime plus comme on aimoit jadis.
Début :
Les Balades qu'on a veuës depuis deux mois, en ont amené la / A Caution tous Hommes sont sujets, [...]
Mots clefs :
Jadis, Aimer, Homme, Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LES RIMES DE LA BALADE DU MERCURE DE JANVIER. On n'aime plus comme on aimoit jadis.
Les Balades qu'on a veuës depuis deux mois, en ont amené fa
mode. Chacun a etfaye fon calent
fl1r ce genre de Poë!ie; & une
Dame Solitaire qui fe p1ai{l à fe
cacher , quoy qtl•elle foie fe&re
que tout ce qu'elle efi: lu y ferait
•
· honnet1r, fi elle vouloic le faire
paroifire, en a fait deux qt1i 1ne
foot tombées entre les 1nai11s, fur
les Rimes des pren1ieres. Elles font
.fur des maticres qui s'acco1nmo- .
- dent à la fainteté du temps où
- nous f ommes. ·
•
,.. • St1r
•
•
..
' • •
GA LA Nrf. 4.9
•
SUR LES RIMES .. . .
DE LA BALADE
DV l\1ERCVR.R DE JANVIER.
On n'aime plus coa1me on aimoit
· jadis.
Caution totU Hommes font
fujets, ,
De's le premier cette Loy fut écrite.
· To1t1 font pechez vifiblcs ou fecrets,
~e ne pettt ftU effacer EJiu .. en~ce .
Bit'n rarement vertu dans l'Ho'fJ'Jme .. habite; . ,
Trop bien ti- t-on pour Autray malins
dies, ·
Trop hien Jij/1tçe efl au monde ve~ •• nue, ·
Et probité pare ll~ ejtAnt perd1Jë,
Aime. t on · Dier' comme on t,11imoit
jadis.?'-
Mars 1684.
•
•
\
...
•
-
'
- -----•
' ·MERCURE
~....»
· Riches atours , Cn,deaux , no111hrt 11x
•
Valets;
Sont a1tjourd·huy préferez au mé-
• rite .
.. ~i des H1tmairJs modejles & difcrets
Il efl enèor, /R, tro11-pe tn eft petite.
1eunejfe enftn, YieiUejfe décrepite,
Aimettt à voir les v ices aplaudis.
Devotion feroit paJ!er pour gruë,
Faver'r du Ciel p~r priere obtent1 ë
-N'acquiert pltU los ~ Dieu &omme
jadis.
- ~,.
~ 4
•
À cœurs humains toûjours tet11dent
filets · .
Efprits d'Enfer,cette enge11nce mau..:
dite,
~i des plm heaux font les p/114
laids objets ;
En rJous pertltint chac1'n fe felicire;
Pour nous tr11hi1 ~hacun fait l,lli po4!
• • cr1te,
...
•
•
GA LAN T. J 1·
Par fo1'x pl11iftrs tromp11nt les
Etourdis,
Et fait qu'AN m1el 11n PecheNr s'ha~
buë.
!J.._uand on n'a f41 Je Die11 ln, gloire
•• en veue,
PeNt. on l'aimer comme on l'11imoit
jadis ~ .
Trop àe Mortels fe tr1uvent ainfl
faits;
Prophane amour eft [eut q11i fa dé-
, .
bite. ·
Trop de B1trhons & de ieancs Co~
.. quets,
Trop fo11vent font le Di11hte , & no11 .
l'Hermite.
Trop de l1cence R reforme n'invite,
Et trop de cœurs pour DttN font rê•'
froidis. ·
Enftn hrJmeur Je l'Homme eft trot
. bour~1ë, •
, c i
•
•
•
· 51 MERCURE ~11na il aJ1roit ttfle jeune 01' che.:
•• nue,
S'il n'tiime Dieu &omme on l'11imoit
jadis.
• •
EN V 0 Y.
Ejlre Etlrnel , f11ü pour nos in- ·
- térells. ·
~ue Cupidon digne.dt camouflets,
Dans cœurs hum1eins fan fou ne con-
• •• t1nue. ·
p/114 no114 vo•àrA qNe Siecle d'A-
. madis,
Si àe chac"n, Ame a'11mou1 pour~
•• veuc,
,,du comhle en tjl pouf toy ftMI par ..
•• venue ,
T'11im11nt toûjo•rs &omme °" t' AÎ111oi6
jadis. ·
mode. Chacun a etfaye fon calent
fl1r ce genre de Poë!ie; & une
Dame Solitaire qui fe p1ai{l à fe
cacher , quoy qtl•elle foie fe&re
que tout ce qu'elle efi: lu y ferait
•
· honnet1r, fi elle vouloic le faire
paroifire, en a fait deux qt1i 1ne
foot tombées entre les 1nai11s, fur
les Rimes des pren1ieres. Elles font
.fur des maticres qui s'acco1nmo- .
- dent à la fainteté du temps où
- nous f ommes. ·
•
,.. • St1r
•
•
..
' • •
GA LA Nrf. 4.9
•
SUR LES RIMES .. . .
DE LA BALADE
DV l\1ERCVR.R DE JANVIER.
On n'aime plus coa1me on aimoit
· jadis.
Caution totU Hommes font
fujets, ,
De's le premier cette Loy fut écrite.
· To1t1 font pechez vifiblcs ou fecrets,
~e ne pettt ftU effacer EJiu .. en~ce .
Bit'n rarement vertu dans l'Ho'fJ'Jme .. habite; . ,
Trop bien ti- t-on pour Autray malins
dies, ·
Trop hien Jij/1tçe efl au monde ve~ •• nue, ·
Et probité pare ll~ ejtAnt perd1Jë,
Aime. t on · Dier' comme on t,11imoit
jadis.?'-
Mars 1684.
•
•
\
...
•
-
'
- -----•
' ·MERCURE
~....»
· Riches atours , Cn,deaux , no111hrt 11x
•
Valets;
Sont a1tjourd·huy préferez au mé-
• rite .
.. ~i des H1tmairJs modejles & difcrets
Il efl enèor, /R, tro11-pe tn eft petite.
1eunejfe enftn, YieiUejfe décrepite,
Aimettt à voir les v ices aplaudis.
Devotion feroit paJ!er pour gruë,
Faver'r du Ciel p~r priere obtent1 ë
-N'acquiert pltU los ~ Dieu &omme
jadis.
- ~,.
~ 4
•
À cœurs humains toûjours tet11dent
filets · .
Efprits d'Enfer,cette enge11nce mau..:
dite,
~i des plm heaux font les p/114
laids objets ;
En rJous pertltint chac1'n fe felicire;
Pour nous tr11hi1 ~hacun fait l,lli po4!
• • cr1te,
...
•
•
GA LAN T. J 1·
Par fo1'x pl11iftrs tromp11nt les
Etourdis,
Et fait qu'AN m1el 11n PecheNr s'ha~
buë.
!J.._uand on n'a f41 Je Die11 ln, gloire
•• en veue,
PeNt. on l'aimer comme on l'11imoit
jadis ~ .
Trop àe Mortels fe tr1uvent ainfl
faits;
Prophane amour eft [eut q11i fa dé-
, .
bite. ·
Trop de B1trhons & de ieancs Co~
.. quets,
Trop fo11vent font le Di11hte , & no11 .
l'Hermite.
Trop de l1cence R reforme n'invite,
Et trop de cœurs pour DttN font rê•'
froidis. ·
Enftn hrJmeur Je l'Homme eft trot
. bour~1ë, •
, c i
•
•
•
· 51 MERCURE ~11na il aJ1roit ttfle jeune 01' che.:
•• nue,
S'il n'tiime Dieu &omme on l'11imoit
jadis.
• •
EN V 0 Y.
Ejlre Etlrnel , f11ü pour nos in- ·
- térells. ·
~ue Cupidon digne.dt camouflets,
Dans cœurs hum1eins fan fou ne con-
• •• t1nue. ·
p/114 no114 vo•àrA qNe Siecle d'A-
. madis,
Si àe chac"n, Ame a'11mou1 pour~
•• veuc,
,,du comhle en tjl pouf toy ftMI par ..
•• venue ,
T'11im11nt toûjo•rs &omme °" t' AÎ111oi6
jadis. ·
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Résumé : SUR LES RIMES DE LA BALADE DU MERCURE DE JANVIER. On n'aime plus comme on aimoit jadis.
Le texte évoque une mode récente pour les balades, un genre poétique, dont deux exemples ont été écrits par une dame solitaire et circulent parmi les lecteurs. Ces poèmes abordent des sujets en accord avec la sensibilité contemporaine. Le texte critique les mœurs actuelles, soulignant que l'amour et la vertu ne sont plus valorisés. Les hommes sont sujets à des péchés visibles ou secrets, et la vertu est rare. La probité est perdue, et les richesses, les honneurs, et les valets sont préférés au mérite. Les jeunes et les vieilles femmes apprécient voir les vices applaudis, tandis que la dévotion est méprisée. Les esprits malins trompent les gens, et chacun se félicite de ses vices. Les plaisirs trompent les étourdis, et Dieu en gloire n'est plus perçu. Les mortels sont souvent tournés vers un amour profane. Les libertins et les coquets sont nombreux, et la licence reformée n'invite pas à l'amour divin. Les cœurs pour Dieu sont refroidis, et l'homme est troublé. Le texte appelle à aimer Dieu comme on l'aimait jadis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 53-55
SUR LES RIMES DE LA BALADE DU MESME MERCURE DE JANVIER. Oncques ne fut plus veritable Preux.
Début :
Point ne fais cas de ces fiers Paladins, [...]
Mots clefs :
Dieu, Chevalerie, Chrétiens, Preux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LES RIMES DE LA BALADE DU MESME MERCURE DE JANVIER. Oncques ne fut plus veritable Preux.
SUR LES RIMES
· D .E L A B A L A D E.
·ou MESME MERCURE
Da I AN v 1 1 a.
Oncqu.es ne fut plus vericab?e .
Preux.
• •
oi11t ne faü ttU de ces fiers Paladins,
~j des Geants conqYejloie111 /es
Armures;
Point ne f AÙ '"' àe g11!11ns Gre ...
nadins
Dont mention fo1Jt ma.intts Ecritt1res;
. M11i; des Martirs qui p11r fer & flfT
· feux l
•
Sont morts pot'r ieu, ;e les /011~ &
les prie, '
En ft1i1 d'tim()U'r,& de Ghevaleric.,
. c 3
•
•
•
- ----- - 54 . ·ME RCUR:E
Oncq1,es '"e fut 7/114 verit1ih!es
Preux.
~
Cruels Bourreaux, & traîtres A!fa4
lins
Des Saint·s M11rtirs, p11r coups & p11r
• • 1·n Jll res ,
.A Dieu vou/11nt en faire bet111x lar-
•
CJOS ,
Ils Arrachaient fo11vent les cheve ..
lures
En les traînant en CAchots tenc• - bret1x;
.Mail tet faplice eftoit badinerie
À des chrefti1ns plein5 de f11i1ite .
faërie,
Oncques ne fut plm veritnhles.
Preux. •
•
. ~~
1amaü. l' Aurore aux doits in car·
nadins
.&ux fo11rs bri/lans ne ch1erJgeoienl:
nJJ.its obf cures ,
...
•
••
•
•
•
GALANT. 55
S1ins voir chrejliens par m11int"s
• Hommes mutins .
Sot1ijfrir pour Dieu fu11eftes avan·
•
tl1res.
ch1ique M artir hr 1ivoi1 tourmens
nombreux, ·
Bien que tourmens empefchent qu·on
• ne rie ,
Riant des jiens, il quit oit fan hoirie.
011cq1ees ne fut plt14 verttables
Preux. •
EN V 0 Y.
Priez· pour nous, chrejliens fi va·
leo reux , ·
~i du vray Dieu ftdelles Amou'.-
... reux
Avez d11 Diable évité tromperie , .
Priez pour nous, &. pour totM nosNeveux.
Yotu meritez qu'à jrima ~ on s' é-
• crie,
OfJcq11es ne fut plus v erit.fl.b/es
PreL1x.
· D .E L A B A L A D E.
·ou MESME MERCURE
Da I AN v 1 1 a.
Oncqu.es ne fut plus vericab?e .
Preux.
• •
oi11t ne faü ttU de ces fiers Paladins,
~j des Geants conqYejloie111 /es
Armures;
Point ne f AÙ '"' àe g11!11ns Gre ...
nadins
Dont mention fo1Jt ma.intts Ecritt1res;
. M11i; des Martirs qui p11r fer & flfT
· feux l
•
Sont morts pot'r ieu, ;e les /011~ &
les prie, '
En ft1i1 d'tim()U'r,& de Ghevaleric.,
. c 3
•
•
•
- ----- - 54 . ·ME RCUR:E
Oncq1,es '"e fut 7/114 verit1ih!es
Preux.
~
Cruels Bourreaux, & traîtres A!fa4
lins
Des Saint·s M11rtirs, p11r coups & p11r
• • 1·n Jll res ,
.A Dieu vou/11nt en faire bet111x lar-
•
CJOS ,
Ils Arrachaient fo11vent les cheve ..
lures
En les traînant en CAchots tenc• - bret1x;
.Mail tet faplice eftoit badinerie
À des chrefti1ns plein5 de f11i1ite .
faërie,
Oncques ne fut plm veritnhles.
Preux. •
•
. ~~
1amaü. l' Aurore aux doits in car·
nadins
.&ux fo11rs bri/lans ne ch1erJgeoienl:
nJJ.its obf cures ,
...
•
••
•
•
•
GALANT. 55
S1ins voir chrejliens par m11int"s
• Hommes mutins .
Sot1ijfrir pour Dieu fu11eftes avan·
•
tl1res.
ch1ique M artir hr 1ivoi1 tourmens
nombreux, ·
Bien que tourmens empefchent qu·on
• ne rie ,
Riant des jiens, il quit oit fan hoirie.
011cq1ees ne fut plt14 verttables
Preux. •
EN V 0 Y.
Priez· pour nous, chrejliens fi va·
leo reux , ·
~i du vray Dieu ftdelles Amou'.-
... reux
Avez d11 Diable évité tromperie , .
Priez pour nous, &. pour totM nosNeveux.
Yotu meritez qu'à jrima ~ on s' é-
• crie,
OfJcq11es ne fut plus v erit.fl.b/es
PreL1x.
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Résumé : SUR LES RIMES DE LA BALADE DU MESME MERCURE DE JANVIER. Oncques ne fut plus veritable Preux.
Le poème médiéval 'Sur les rimes' explore les thèmes de bravoure et de martyrs. Il commence par évoquer des preux, des chevaliers et des géants, mais souligne que ces figures héroïques ne sont plus vérifiables. Le texte mentionne ensuite des martyrs chrétiens ayant souffert pour leur foi, subissant des tortures et des persécutions. Les bourreaux sont décrits comme cruels et traîtres, arrachant les cheveux des martyrs et les traînant dans des cachots sombres. Malgré ces souffrances, les martyrs restent fidèles et pleins de foi. Le poème évoque également des chrétiens endurant des tourments nombreux mais riant des diables. Il se termine par une prière aux chrétiens valeureux, les remerciant d'avoir évité la tromperie du diable et demandant leurs prières pour les générations futures. Le poème répète que ces preux et martyrs ne furent jamais plus vérifiables.
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18
p. 333-334
A MADAME DES HOULIERES, Sur son Epître chagrine. SONNET.
Début :
Quoy ! vous vous emportez ainsi qu'une Bacchante [...]
Mots clefs :
Talent, Haine, Blâmer
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texteReconnaissance textuelle : A MADAME DES HOULIERES, Sur son Epître chagrine. SONNET.
A. MADA ME
DES HOULIERES,
Sur fon Epître chagrine..
SONNET.
Voy! vous vous emportez ainſï.
Q
' une Bacchante qu'une qu
Contre le beau Talent ? Voftre haine.
mandit
Ce que nous beniffons, qui vous rendf
charmante;
Pourquoy tant vous blâmer, quand on
vous applaudit?
Contentez vous vous-mefme, & vous:
ferezfçavante
Affezpourbien porter le jougd'un bet
Efprits
Votre chagrin ne peut abuſer Ama--
ranthe,
334 Extraordinaire
Qui ne croira jamais ce que vous avezdit.
Sifaire bien des Vers éloigne la fortune,
Sçachez que la vertu n'est pas moins
importune,
Et ne doit pourtant pas eftre en averfion.
SU
Soyez donc confolée en tournant la Mé- daille,
Regardez mieux l'Objet, cachez le rien
qui vaille,
Et vous en aurezplus defatisfaction.
LA PETITE ASSEMBLIE
du Havre. G.
DES HOULIERES,
Sur fon Epître chagrine..
SONNET.
Voy! vous vous emportez ainſï.
Q
' une Bacchante qu'une qu
Contre le beau Talent ? Voftre haine.
mandit
Ce que nous beniffons, qui vous rendf
charmante;
Pourquoy tant vous blâmer, quand on
vous applaudit?
Contentez vous vous-mefme, & vous:
ferezfçavante
Affezpourbien porter le jougd'un bet
Efprits
Votre chagrin ne peut abuſer Ama--
ranthe,
334 Extraordinaire
Qui ne croira jamais ce que vous avezdit.
Sifaire bien des Vers éloigne la fortune,
Sçachez que la vertu n'est pas moins
importune,
Et ne doit pourtant pas eftre en averfion.
SU
Soyez donc confolée en tournant la Mé- daille,
Regardez mieux l'Objet, cachez le rien
qui vaille,
Et vous en aurezplus defatisfaction.
LA PETITE ASSEMBLIE
du Havre. G.
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Résumé : A MADAME DES HOULIERES, Sur son Epître chagrine. SONNET.
Le sonnet 'Sur fon Epître chagrine' est adressé à Madame des Houlières. L'auteur la critique pour s'emporter contre le talent et conseille de se contenter d'elle-même. Il souligne que son chagrin ne trompera pas une personne sage. Il mentionne que faire de bons vers peut éloigner la fortune, mais la vertu ne doit pas être en aversion. Il l'encourage à se consoler en regardant mieux l'objet de son mécontentement et en cachant ce qui ne vaut rien. Le texte se termine par une référence à 'LA PETITE ASSEMBLÉE du Havre'.
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19
p. 115-118
BALADE Servant de Reponse à celle que Madame des Houlieres a faite sur les mesmes Rimes.
Début :
A Tous chagrins les Maris sont sujets, [...]
Mots clefs :
Femme, Jadis, Désirs, Hymen, Inconstance
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texteReconnaissance textuelle : BALADE Servant de Reponse à celle que Madame des Houlieres a faite sur les mesmes Rimes.
BALADE
Servant de Reponfe à celle que
Madame des Houlieres a faite.
fur les mefmes Rimes..
A
Fous chagrinsles Marisfont
fujets,
Cette Sentence en ma tefte eft'écrite. I
Ils ont toujours mille remordsfecrets,,
Femmen'aplus que la mine benite,
Toujours en trouble avec elle onba
bite,
Brefon ne voitque Ménagesmaudits ;
Carà telpointl'inconftance eft venues
Kij
H6 MERCURE
Queloyauté dansl'Hymen eftperdue,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
S&
On ventavoirHabits, Meubles, Van
lets,
LeSexe au Luxe attache le mérite..
De coqueter les defirs indifcrets
Onttoutgaftésla Grande, la Petite,
Partout Pais, foitjeune, on decrépite,
Aimeà charmer; Galansſont applaudis,
PauvreMaryfevoitpaffer pour Grue,
Afes dépens faveur est obtenue.
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
Se
Ieunes Beautez nous tendentdesfilets
Mais évitons cette engeance maudite.
Nefçait-onpasqueparmy tels Objets
L'un veut tromper, l'autrefefélicite
GALANT. 117
D'avoirfçûfaire àpropos l. Hypocrite?
Nous paffons tous pour de francs
Etourdis;
Maïs fi prés d'eux jamais on s'ha- "!
bitue,
Pour le Contrai qu'on n'ait aucune
veuë,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
$2
Dans l'Hymenée on von horribles s
Faits, F
EnVille, anx Champ's , par tour orles
débite.
Plutoft que vivre avecEfprits coquets,
Sil'on m'encroit, ilfautfefaire Hermite.
Nepensez pas qu'à ce deſſeinj'invite
Parcequejay mes defirs refroidis
118 MERCURE
Ou que je fuis de quelque humeur
bourrue,
Non ; c'est, mafoy, quejeune, &que
chenuë,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
ENVOY VOY.
CherLicidas,fonge à tes intéreſts; I
Epargne- toy de triftes camouflets.
Defuivre Iris enfin difcontiue.
Ignores-tu qu'au Siécle d'Amadis
De maint CroiffantFamille eftoitpours.
7
-
veuë?
Apire étatla chofe estparvenuë.
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoir
jadis.
Servant de Reponfe à celle que
Madame des Houlieres a faite.
fur les mefmes Rimes..
A
Fous chagrinsles Marisfont
fujets,
Cette Sentence en ma tefte eft'écrite. I
Ils ont toujours mille remordsfecrets,,
Femmen'aplus que la mine benite,
Toujours en trouble avec elle onba
bite,
Brefon ne voitque Ménagesmaudits ;
Carà telpointl'inconftance eft venues
Kij
H6 MERCURE
Queloyauté dansl'Hymen eftperdue,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
S&
On ventavoirHabits, Meubles, Van
lets,
LeSexe au Luxe attache le mérite..
De coqueter les defirs indifcrets
Onttoutgaftésla Grande, la Petite,
Partout Pais, foitjeune, on decrépite,
Aimeà charmer; Galansſont applaudis,
PauvreMaryfevoitpaffer pour Grue,
Afes dépens faveur est obtenue.
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
Se
Ieunes Beautez nous tendentdesfilets
Mais évitons cette engeance maudite.
Nefçait-onpasqueparmy tels Objets
L'un veut tromper, l'autrefefélicite
GALANT. 117
D'avoirfçûfaire àpropos l. Hypocrite?
Nous paffons tous pour de francs
Etourdis;
Maïs fi prés d'eux jamais on s'ha- "!
bitue,
Pour le Contrai qu'on n'ait aucune
veuë,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
$2
Dans l'Hymenée on von horribles s
Faits, F
EnVille, anx Champ's , par tour orles
débite.
Plutoft que vivre avecEfprits coquets,
Sil'on m'encroit, ilfautfefaire Hermite.
Nepensez pas qu'à ce deſſeinj'invite
Parcequejay mes defirs refroidis
118 MERCURE
Ou que je fuis de quelque humeur
bourrue,
Non ; c'est, mafoy, quejeune, &que
chenuë,
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoit
jadis.
ENVOY VOY.
CherLicidas,fonge à tes intéreſts; I
Epargne- toy de triftes camouflets.
Defuivre Iris enfin difcontiue.
Ignores-tu qu'au Siécle d'Amadis
De maint CroiffantFamille eftoitpours.
7
-
veuë?
Apire étatla chofe estparvenuë.
Femme n'eft plus ce qu'elle eftoir
jadis.
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Résumé : BALADE Servant de Reponse à celle que Madame des Houlieres a faite sur les mesmes Rimes.
Le texte est une réponse à une œuvre de Madame des Houlières, utilisant les mêmes rimes. L'auteur exprime son mécontentement envers les femmes, affirmant qu'elles ont changé par rapport au passé. Il critique plusieurs comportements négatifs : les remords secrets, l'inconstance et l'attachement au luxe. Les femmes sont décrites comme coquettes et hypocrites, cherchant à charmer et à obtenir des faveurs. L'auteur conseille de se méfier des jeunes beautés et d'éviter ces comportements. Il mentionne également les horreurs commises dans le mariage et les désirs refroidis. Il conclut en exhortant Licidas à se protéger des tristesses amoureuses et à se rappeler que les femmes ne sont plus ce qu'elles étaient autrefois.
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20
p. 45-48
BALADE A MADAME DES HOULIERRES.
Début :
Quelle Musette, ou quel tendre Pipeau [...]
Mots clefs :
Contraindre, Génie, Chants, Ballade
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texteReconnaissance textuelle : BALADE A MADAME DES HOULIERRES.
BALADE
A MADAME
DES HOULIERRES.
O
Velle Mufette , ou quel tendre
Pipeau
Peut égaler les accens de Climene ?
Bien ellefait & Balade & Rondeau,
Chants qui foudain meferoient perdre baleine ,
Cequi memetdans une étrangepeine,
Car elle veut qu'aujourd'huy je l'étreine
D'une Balade, Air plaiſfant, quoy que
vieux ,
Mais peufçavant en pareille harmonie,
Je luy répons , noble Dame aux doux
yeux ,
Point on ne doit contraindre
fon Genie.
46 MERCURE
Tel que preffe d'un peniblefardeau
Le grand Fupinfitpour la Gent Hu- maine
Par rudes coups fortir defon cerveau
Docte Déffe , & des Arts Mere &
Reine;
Pourray je bien pour l'aimable Sireine
Qui m'a charmé , produire de ma
Veine
Chants auffi doux que fes Chants.
gracieux ?
Non , de l'oferferoit pure manie,
Lejeune Icare ainfi tombades Cieux;
Point on ne doit contraindre
fon Genie.
Sur Helicon , où maintfçavant
Troupeau
Sous verts Lauriers à pas lensfepro- mene ,
GALANT. 47
Et vient puifer feu divin dans cette cau
Qued'un chevalfit ruade foudaine
Iaillir d'un roc, & nommer Hippocrene ,
Phebus départ de fon docte Domaine
Trompettes, Luts , Pipeauxdelicieux,
Ildonne à l'un ce qu'à l'autre il dé- nie,
Et dit à tous ce Vers fententieux,
Point on ne doit contraindre
fon Genie.
Bien qu'en faveur de mon doux Chalumeau ,
De beaux efprits fameufe Quarantaine
Aitdécidéd'un prix rare &nouveau,
Quand de LOUIS , qu'Alger, Tunis& Gene
Virentpunirentrepriſe trop vaine,
48 MERCURE
L'eus publié puiffance fouveraine,
Maintien , témoin qu'il eft dufang:
des Dieux
Valeur , clemence , &fageſſe infinie,
Lyre & Clairon me duisent encor·
mieux
Point on ne doit contraindre
fon Genie.
Voila
ENVOY.
pourtant Balade ronde &
pleine,
Recoy la bien, Dame, quifur la Seine
Fais ouir chant enjoué, ferieux ,
Tendre, beroïque , &digne d'Uranie ;
Quant eft de moy ,je publie en tous lieux ,
Point on ne doit contraindre ·
fon Genie
A MADAME
DES HOULIERRES.
O
Velle Mufette , ou quel tendre
Pipeau
Peut égaler les accens de Climene ?
Bien ellefait & Balade & Rondeau,
Chants qui foudain meferoient perdre baleine ,
Cequi memetdans une étrangepeine,
Car elle veut qu'aujourd'huy je l'étreine
D'une Balade, Air plaiſfant, quoy que
vieux ,
Mais peufçavant en pareille harmonie,
Je luy répons , noble Dame aux doux
yeux ,
Point on ne doit contraindre
fon Genie.
46 MERCURE
Tel que preffe d'un peniblefardeau
Le grand Fupinfitpour la Gent Hu- maine
Par rudes coups fortir defon cerveau
Docte Déffe , & des Arts Mere &
Reine;
Pourray je bien pour l'aimable Sireine
Qui m'a charmé , produire de ma
Veine
Chants auffi doux que fes Chants.
gracieux ?
Non , de l'oferferoit pure manie,
Lejeune Icare ainfi tombades Cieux;
Point on ne doit contraindre
fon Genie.
Sur Helicon , où maintfçavant
Troupeau
Sous verts Lauriers à pas lensfepro- mene ,
GALANT. 47
Et vient puifer feu divin dans cette cau
Qued'un chevalfit ruade foudaine
Iaillir d'un roc, & nommer Hippocrene ,
Phebus départ de fon docte Domaine
Trompettes, Luts , Pipeauxdelicieux,
Ildonne à l'un ce qu'à l'autre il dé- nie,
Et dit à tous ce Vers fententieux,
Point on ne doit contraindre
fon Genie.
Bien qu'en faveur de mon doux Chalumeau ,
De beaux efprits fameufe Quarantaine
Aitdécidéd'un prix rare &nouveau,
Quand de LOUIS , qu'Alger, Tunis& Gene
Virentpunirentrepriſe trop vaine,
48 MERCURE
L'eus publié puiffance fouveraine,
Maintien , témoin qu'il eft dufang:
des Dieux
Valeur , clemence , &fageſſe infinie,
Lyre & Clairon me duisent encor·
mieux
Point on ne doit contraindre
fon Genie.
Voila
ENVOY.
pourtant Balade ronde &
pleine,
Recoy la bien, Dame, quifur la Seine
Fais ouir chant enjoué, ferieux ,
Tendre, beroïque , &digne d'Uranie ;
Quant eft de moy ,je publie en tous lieux ,
Point on ne doit contraindre ·
fon Genie
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Résumé : BALADE A MADAME DES HOULIERRES.
Le texte est une balade adressée à Madame des Houlières. L'auteur exprime son admiration pour la musique et les chants de Climène, mais refuse de contraindre son génie pour répondre à la demande de composer une balade. Il compare cette contrainte à celle du grand Jupiter, qui doit libérer des idées de son cerveau sous la pression d'un fardeau pénible. L'auteur se demande s'il peut produire des chants aussi doux que ceux de la sirène qui l'a charmé, mais conclut qu'il ne doit pas forcer son inspiration. Il évoque ensuite le mont Hélicon, où les Muses se promènent sous des lauriers verts, et où Phébus distribue ses dons artistiques de manière arbitraire. Malgré les honneurs reçus pour son chalumeau, l'auteur insiste sur le fait que le génie ne doit pas être contraint. Il loue les qualités de Louis, roi de France, et conclut en répétant que le génie ne doit pas être forcé. Enfin, il envoie la balade à Madame des Houlières, soulignant qu'il ne doit pas contraindre son génie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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21
p. 158-164
Lettre à Madame Deshoullieres. [titre d'après la table]
Début :
Rien n'est si commun que les Vers, rien n'est si rare / Permettez-moy Madame, de vous dire, que je suis [...]
Mots clefs :
Héros, Idées brillantes, Madame, Admiration
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texteReconnaissance textuelle : Lettre à Madame Deshoullieres. [titre d'après la table]
Rien n'eft fi.commun que
les Vers , & rien n'eft fi rare
que d'en trouver de bons.
Parmy unc infinité de per-
GALANT. 159
į
fonnes qui font leur plaifir
de cette occupation , à peine
en voit - on cinq ou fix qui fe
diftinguent. Si j'ofe mefler
mon fentiment avec celuy
de plufieurs perfonnes , du
jugement defquelles on ne
fçauroit appeller, M' de Senecé , premier Valet de Chambre de la feuë Reine , doit
eſtre mis de ce nombre. Vous
en jugerez par l'Idille de fa
façon que je vous envoye.
Le fujet qu'il a pris eft fort
fterile , de forte qu'il a eu be
foin de beaucoup d'invention , qui eft une des prin-
160 MERCURE 1
cipales parties de la Poëfie.
Ses pensées font belles`, bien
foutenues , & noblement exprimées , & fes Vers ont un
tour aifé qui fait plaifir. Il
feroit à fouhaiter qu'il en
vouluftfaire fouvent, Il eſt à
Mafcon, d'où il a envoyé fon
Idille à Madame Deshoulieres , en luy écrivant ce
que vous allez lire. Je croy
que vous ne ferez pas fachée
de voir comment parle en
Profe un homme qui fait
paroiftre tant d'efprit enVers.
GALANT. 161
I
A Mafcon. 16. Nov. 1690
Ermettez-moy , Madame,
de vous dire , que je fuis
de l'hameur de ces Héros de Comedie , qui dans les plus grandes
adverfitez, confervent toujours la
fierté de leur rang, &la fermeté
de leur courage. Cela veut dire,
que tout exilé que je fuis du
Royaume de l'efprit, & du bon
fens , je me fouviens toujours
que j'ay eu l'honneur d'estre
connu de vous, & d'avoir quelque part en voftre estime. C'est
un avantage que je ne puis jamais oublier ; mais , Madame,
Novembre 1690. O
162 MERCURE
comme vous n'avezpas les mef
mes raisons de penser à moy, je
ne puis refifter à la tentation de
vous en rappeller le fouvenir. Il
eft trop doux , il est trop glorieux,
pour pouvoir le negliger , de tenir
quelque place dans vostre esprit,
dans vostre memoire , parmy
ces idées brillantes,&fpirituelles,
quir font les delices & l'admiration de tout ce qui parle
François , je veux dire , de la
plus polie , de la plus nombreufe partie de la terre . Les .
agréables épanchemens de vostre
beureux genie , viennent fouwent jufqu'à nous de plufieurs
·
GALANT. 163
façons. Je vous avouë neantmoins que tout charméque j'en
fuis , je le ferois encore davantage, s'il en venoit quelque
chofe en droiture de vous à moy.
Je vous fuplie , Madame , d'ouvrir en ma faveur les Trefors
de voftre Cabinet, & de croire
que je conferve encore affez de
goust, pour faire d'un pareil
prefent , fi vous avez la bonté
de m'en enrichir , tout le cas
qu'il meritera. Pour exciter votre liberalité par la mienne , je
vous envoye un Idille de ma
façon, femblable en cela au Roy.
de Perfe , quifelon le recit des
O ij
164 MERCURË
Voyageurs envoye ordinairement aux Gouverneurs de fes
Provinces , quand ilsfe font
enrichis , quelque méchante vefte
des Indes, pour tirer de leur reConnoiſſance un prefent de deux.
ou trois mille Tomans. Au fond,
dans un pareil échange, qui
pourroit jamais vous fournir une
juste compenfation ? En tout cas,
quelque party que vous prenieZ,
j'auray toujours obtenu une partie de ce quejefouhaite,puifque je
vous auray fait reffouvenir que
je fuis , Madame, avec beaucoup
d'admiration de reſpects
Voftre tres, &c.
les Vers , & rien n'eft fi rare
que d'en trouver de bons.
Parmy unc infinité de per-
GALANT. 159
į
fonnes qui font leur plaifir
de cette occupation , à peine
en voit - on cinq ou fix qui fe
diftinguent. Si j'ofe mefler
mon fentiment avec celuy
de plufieurs perfonnes , du
jugement defquelles on ne
fçauroit appeller, M' de Senecé , premier Valet de Chambre de la feuë Reine , doit
eſtre mis de ce nombre. Vous
en jugerez par l'Idille de fa
façon que je vous envoye.
Le fujet qu'il a pris eft fort
fterile , de forte qu'il a eu be
foin de beaucoup d'invention , qui eft une des prin-
160 MERCURE 1
cipales parties de la Poëfie.
Ses pensées font belles`, bien
foutenues , & noblement exprimées , & fes Vers ont un
tour aifé qui fait plaifir. Il
feroit à fouhaiter qu'il en
vouluftfaire fouvent, Il eſt à
Mafcon, d'où il a envoyé fon
Idille à Madame Deshoulieres , en luy écrivant ce
que vous allez lire. Je croy
que vous ne ferez pas fachée
de voir comment parle en
Profe un homme qui fait
paroiftre tant d'efprit enVers.
GALANT. 161
I
A Mafcon. 16. Nov. 1690
Ermettez-moy , Madame,
de vous dire , que je fuis
de l'hameur de ces Héros de Comedie , qui dans les plus grandes
adverfitez, confervent toujours la
fierté de leur rang, &la fermeté
de leur courage. Cela veut dire,
que tout exilé que je fuis du
Royaume de l'efprit, & du bon
fens , je me fouviens toujours
que j'ay eu l'honneur d'estre
connu de vous, & d'avoir quelque part en voftre estime. C'est
un avantage que je ne puis jamais oublier ; mais , Madame,
Novembre 1690. O
162 MERCURE
comme vous n'avezpas les mef
mes raisons de penser à moy, je
ne puis refifter à la tentation de
vous en rappeller le fouvenir. Il
eft trop doux , il est trop glorieux,
pour pouvoir le negliger , de tenir
quelque place dans vostre esprit,
dans vostre memoire , parmy
ces idées brillantes,&fpirituelles,
quir font les delices & l'admiration de tout ce qui parle
François , je veux dire , de la
plus polie , de la plus nombreufe partie de la terre . Les .
agréables épanchemens de vostre
beureux genie , viennent fouwent jufqu'à nous de plufieurs
·
GALANT. 163
façons. Je vous avouë neantmoins que tout charméque j'en
fuis , je le ferois encore davantage, s'il en venoit quelque
chofe en droiture de vous à moy.
Je vous fuplie , Madame , d'ouvrir en ma faveur les Trefors
de voftre Cabinet, & de croire
que je conferve encore affez de
goust, pour faire d'un pareil
prefent , fi vous avez la bonté
de m'en enrichir , tout le cas
qu'il meritera. Pour exciter votre liberalité par la mienne , je
vous envoye un Idille de ma
façon, femblable en cela au Roy.
de Perfe , quifelon le recit des
O ij
164 MERCURË
Voyageurs envoye ordinairement aux Gouverneurs de fes
Provinces , quand ilsfe font
enrichis , quelque méchante vefte
des Indes, pour tirer de leur reConnoiſſance un prefent de deux.
ou trois mille Tomans. Au fond,
dans un pareil échange, qui
pourroit jamais vous fournir une
juste compenfation ? En tout cas,
quelque party que vous prenieZ,
j'auray toujours obtenu une partie de ce quejefouhaite,puifque je
vous auray fait reffouvenir que
je fuis , Madame, avec beaucoup
d'admiration de reſpects
Voftre tres, &c.
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Résumé : Lettre à Madame Deshoullieres. [titre d'après la table]
Le texte souligne la rareté des bons poètes parmi les nombreux auteurs. Il met en lumière M. de Sencé, premier valet de chambre de la reine défunte, comme un exemple de poète talentueux. Son idylle est appréciée pour son inventivité, ses pensées bien formulées et ses vers agréables. L'auteur espère que M. de Sencé écrira plus fréquemment. Une lettre de M. de Sencé à Madame Deshoulières, datée du 16 novembre 1690, est également mentionnée. Dans cette lettre, M. de Sencé compare sa situation à celle des héros de comédie conservant leur dignité malgré les adversités. Il exprime son honneur d'être connu et estimé par Madame Deshoulières et son désir de recevoir des nouvelles directes d'elle. Il lui envoie une idylle de sa composition, espérant en retour un présent littéraire de sa part. La lettre se conclut par des marques de respect et d'admiration.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 165-177
LES GRANDES EAUX. IDILLE.
Début :
La Sône, si tranquille autrefois dans sa course, [...]
Mots clefs :
Eaux , Âme, Temps, Amour, Saône, Berger, Fleuve, Cours
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES GRANDES EAUX. IDILLE.
LES GRANDES EAUX.
14
IDILL E.
A Sône, fi tranquille autrefois
dans fa course ,
Répand avec fes eaux l'épouvante
&l'horreur.
Les Peuples voifins defa fource
Ont àfon cœurpaiſible inſpiré leur
fureur.
Son énorme étenduë excitant la terreur
Du Deluge à nosyeux réveille les
idées >
Et vomit àflots écumans
Surnos campagnes inondées
La colere des Allemans.
On voit enfewelir les herbes
166 MERCURE
Sous un obfcur limon de leur beauté
jaloux,
Et l'humble Flore aux Nayades
Superbes
Demande retraite à
genoux.
Zephir le doux Zephir , toujours
tendre &fidelle
Fait pour la fecourir un effort impuiſſant ;
Des cruels Aquilons le couroux fremiant
Luy livre uneguerre mortelle ,
Il fuccombe , & contraint d'abandonnerfa Belle >
Ilfe retire en gemiſſant .
S
Ces arbres , autrefois l'ornement de
la plaine ,
Quifur leur taille de Geant
Fondoient leur efperance vaine,
A nos yeux étonnez font reduits
au neant.
GALANT. 167
-Leur teftes d'écumefouillées
Aux Aftres pluvieux prefentent triftement ,
Au lieu de bras , leurs branches
dépouillées ,
Miferablejouet des ondes &du vent
Nes timides Bergers, dont l'ignorance
obfcure
Oppose un nuage à leurs yeux s
Prennent le cours de la nature
Pour une vangeance des Dieux,
Et fatiguant les airs par
vœux ,
d'inutiles
S'imaginent qu'au Ciel ils ont fait
quelque injure ,
Et qu'il leur fait l'honneur d'eftre
irrité contre eux.
Leur ame par l'effroy,Servilement contrainte ,
Aux emplois de l'amour n'ofe plus
s'exercer.
168 MERCURE
Apeine leur tremblante crainte
Laiffe échaperce nom fi doux à pro
noncer ;
Ou s'ils rifquent encor dans leur douleur profonde
D'invoquer ce Dieu reveré,
C'est pour le conjurer de préserver le
monde
Du Cabos dont il l'a tiré.
S
Pendant que tout ce qui refpire
Attend dans fa retraite un temps
plus adoucy ,
Achantefeul, preßé defon martire,
Anos rivages fourds va conter fon
foucy.
Le retour defiré de l'aimable Climene
Par ce ravage affreux ſo trouve retardé
Et le trifte Berger pour soulager fa
peine,
Par
GALANT. 169
•
Par fon feul defefpoirguidé ,
Sans crainte d'attirer fa haine,
Chaque jour la reproche au Fleuve
débordé.
S
-Va , dit-il, tn n'es plus cette paifiblesône
De qui les bords delicieux 2.
Meritoient de porter le Trône
Du plus agreable des Dieux.
Qu'eft devenue, helas , cette pudeur
modefte
Qui referroit tes eaux dans ton
étroit canal ?
D'où te vient le defirfunefte
D'affecter la grandeur qui te convientfi mal?
Voy de combien de mauxton orgueil
eft coupable,
Tu fais dans leur naiſſance avorter
nos Moiffons ,
Novembre 1690. P
170 MERCURE
< Tu couvres les herbes de fable ,
Au fommet des Ormeaux tuguindes
les Poiffons ,
Tu fais ceffer nos jeux , &nos tendres chansons ,
Tu bannis nos Tronpeaux de la fertile plaine ,
Tu dégarnis tes bords de leur plus
doux espoir,
Cesjeunes arbriffeaux que ton couroux entraine ,
3
Et pour te dire enfin ton crime le
plus noir,
Tu t'oppoles , cruelle , au retour de
Climene.
Oufçait affez lefujet de ta haine;
Il me fouvient du temps où fur tes
riches bords
Cette Eeauté dont mon ame eft
ravie ,
Etaloit fes brillans trefors
GALANT: 171
Qui te faifoient fecher d'envie.
On te voyoit alors au travers des
rofeaux
D'un œiljaloux, d'un airfauvage,
Examiner en vain les traits defon
vifaga,
Etcourir de honte & de rage
Te cacher dans le fond des eaux.
C'est l'offense qui i'a pouẞée.
Ace zerrible emportement ,
Et le chagrin d'eftre effacée
Ne fe pardonne point chez le sexe
charmant.
Ehbien ; pourfignaler cette illuftre
vangeance,
Porte , porte en tous lieux le ravage
&l'horreur,
Cours, & va dire à la Provence
Que tufurpasses en fureur
Le Drac, la Drome & la Durance,
Tandis qu'aux Echos d'alentour
Pij
172 MERCURE
A cris perçans ma trifte voix declare
Que tu peux difputer l'honneur
d'eftre barbare
Aux Fleuves fanspitié de l'infernal
Sejour.
Ecoute-moy , Cefar , s'il peut refter
aux Ombres
Des chofes de la terre un curieux
Soucy s
Ouy, fi l'on doute encor dans les
Royaumesfombres ,
D'un ancien embarras tu vas eftre
éclaircy.
Tu doutois où le cours de la Sône
l'entraine >
Lors que tu remarquois fi peu de
mouvement
Aux claires eaux qu'elle promene.
Helas ! tout eft changé , Cefar, pour
mon tourment
GALANT. 173
<
Elle court s'opposer à mon contentement,
Elle court empefcher le retour de
Climene.
Une vaine oftentation,
Ne fait point qu'à grands pas elle
quitte fa fource,
Pour montrer les tresors , amaffez
dans fa courſe ,
Au farouche mary qui l'attend à
Lyon.
Ce n'eftpoint pour s'unir d'une immortelle chaîne
Afon impetueux Amant ,
Qu'elle court fi rapidement ;
Elle court éloigner un bien-heureux
moment,
Elle court prolonger l'absence de Climene.
Tout ce que nous a raconté
La fabuleuse Antiquité ,
Piij
174 MERCURE
Des Dieux qui dans les Eaux exerçoient leur empire ,
N'eft qu'une purefiction,
Que controuva pour nousfeduire
La vaine fuperftition.
Qu'on ne mecite point le conte ridicule
D'Alphée à qui tant de detours,
Livrerent à la fin l'objet de fes
Amours ,
Non plus qu'Achelous écorné
Hercule.
Ah! d'aucune divinité
par
Lefonddes Eaux n'eft habité,
Ou s'il en eft parmi les ondes,
Jamais l'Amour, pour mon mal- heur,
Nefit dans leurs grottes profon- des ,
De fes feux bien-faifants penetrer
la chaleur?
GALANT. 175
2
ل
De cesfantafques Dieux la poitrine
glacée
L'inexorable cœur ( foit dit fans
blafphemer. )
L'ame de couroux herißée,
Sont un fujet peu propre à s'enflamer.
La Sone me le fait comprendre ,
Par l'outrageant excés de fes débordemens.
Helas ! quand on a le cœur tendre,
on eftfavorable aux Amans.
Rentrez dans votre lit, orgueilleufe
Riviere ,
Après tant defoupirs fi vainement
pouffez,
Climene reviendra fur vos bords
délaiffez
De fes beaux yeux répandre la
lumiere.
Piiij
176 MERCURE
Que vousaurez d'Autels, Divinité
trop fiere ,
Que d'encens fi vous nous rendez
Cette prefencefi cherie !
Le bizarre plaifir de noyer la Prairie
Vaut-il les biens que vous per
dez ?
Ainfi le malheureux Achante
Mêle aux plaintes qu'il fait mille
tendres foupirs.
Des larmes qu'il répand l'amas des
caux s'augmente ,
Luy-mefme innocemment retardefes
plaifirs.
L'Amour l'entend, le plaint , &
partage la nuë
D'un trait de fes feux éclatans,
Et la face des Cieux fe montrant
toute nuë,
GALANT. 177
S
·
Luy fait efperer du beau temps.
14
IDILL E.
A Sône, fi tranquille autrefois
dans fa course ,
Répand avec fes eaux l'épouvante
&l'horreur.
Les Peuples voifins defa fource
Ont àfon cœurpaiſible inſpiré leur
fureur.
Son énorme étenduë excitant la terreur
Du Deluge à nosyeux réveille les
idées >
Et vomit àflots écumans
Surnos campagnes inondées
La colere des Allemans.
On voit enfewelir les herbes
166 MERCURE
Sous un obfcur limon de leur beauté
jaloux,
Et l'humble Flore aux Nayades
Superbes
Demande retraite à
genoux.
Zephir le doux Zephir , toujours
tendre &fidelle
Fait pour la fecourir un effort impuiſſant ;
Des cruels Aquilons le couroux fremiant
Luy livre uneguerre mortelle ,
Il fuccombe , & contraint d'abandonnerfa Belle >
Ilfe retire en gemiſſant .
S
Ces arbres , autrefois l'ornement de
la plaine ,
Quifur leur taille de Geant
Fondoient leur efperance vaine,
A nos yeux étonnez font reduits
au neant.
GALANT. 167
-Leur teftes d'écumefouillées
Aux Aftres pluvieux prefentent triftement ,
Au lieu de bras , leurs branches
dépouillées ,
Miferablejouet des ondes &du vent
Nes timides Bergers, dont l'ignorance
obfcure
Oppose un nuage à leurs yeux s
Prennent le cours de la nature
Pour une vangeance des Dieux,
Et fatiguant les airs par
vœux ,
d'inutiles
S'imaginent qu'au Ciel ils ont fait
quelque injure ,
Et qu'il leur fait l'honneur d'eftre
irrité contre eux.
Leur ame par l'effroy,Servilement contrainte ,
Aux emplois de l'amour n'ofe plus
s'exercer.
168 MERCURE
Apeine leur tremblante crainte
Laiffe échaperce nom fi doux à pro
noncer ;
Ou s'ils rifquent encor dans leur douleur profonde
D'invoquer ce Dieu reveré,
C'est pour le conjurer de préserver le
monde
Du Cabos dont il l'a tiré.
S
Pendant que tout ce qui refpire
Attend dans fa retraite un temps
plus adoucy ,
Achantefeul, preßé defon martire,
Anos rivages fourds va conter fon
foucy.
Le retour defiré de l'aimable Climene
Par ce ravage affreux ſo trouve retardé
Et le trifte Berger pour soulager fa
peine,
Par
GALANT. 169
•
Par fon feul defefpoirguidé ,
Sans crainte d'attirer fa haine,
Chaque jour la reproche au Fleuve
débordé.
S
-Va , dit-il, tn n'es plus cette paifiblesône
De qui les bords delicieux 2.
Meritoient de porter le Trône
Du plus agreable des Dieux.
Qu'eft devenue, helas , cette pudeur
modefte
Qui referroit tes eaux dans ton
étroit canal ?
D'où te vient le defirfunefte
D'affecter la grandeur qui te convientfi mal?
Voy de combien de mauxton orgueil
eft coupable,
Tu fais dans leur naiſſance avorter
nos Moiffons ,
Novembre 1690. P
170 MERCURE
< Tu couvres les herbes de fable ,
Au fommet des Ormeaux tuguindes
les Poiffons ,
Tu fais ceffer nos jeux , &nos tendres chansons ,
Tu bannis nos Tronpeaux de la fertile plaine ,
Tu dégarnis tes bords de leur plus
doux espoir,
Cesjeunes arbriffeaux que ton couroux entraine ,
3
Et pour te dire enfin ton crime le
plus noir,
Tu t'oppoles , cruelle , au retour de
Climene.
Oufçait affez lefujet de ta haine;
Il me fouvient du temps où fur tes
riches bords
Cette Eeauté dont mon ame eft
ravie ,
Etaloit fes brillans trefors
GALANT: 171
Qui te faifoient fecher d'envie.
On te voyoit alors au travers des
rofeaux
D'un œiljaloux, d'un airfauvage,
Examiner en vain les traits defon
vifaga,
Etcourir de honte & de rage
Te cacher dans le fond des eaux.
C'est l'offense qui i'a pouẞée.
Ace zerrible emportement ,
Et le chagrin d'eftre effacée
Ne fe pardonne point chez le sexe
charmant.
Ehbien ; pourfignaler cette illuftre
vangeance,
Porte , porte en tous lieux le ravage
&l'horreur,
Cours, & va dire à la Provence
Que tufurpasses en fureur
Le Drac, la Drome & la Durance,
Tandis qu'aux Echos d'alentour
Pij
172 MERCURE
A cris perçans ma trifte voix declare
Que tu peux difputer l'honneur
d'eftre barbare
Aux Fleuves fanspitié de l'infernal
Sejour.
Ecoute-moy , Cefar , s'il peut refter
aux Ombres
Des chofes de la terre un curieux
Soucy s
Ouy, fi l'on doute encor dans les
Royaumesfombres ,
D'un ancien embarras tu vas eftre
éclaircy.
Tu doutois où le cours de la Sône
l'entraine >
Lors que tu remarquois fi peu de
mouvement
Aux claires eaux qu'elle promene.
Helas ! tout eft changé , Cefar, pour
mon tourment
GALANT. 173
<
Elle court s'opposer à mon contentement,
Elle court empefcher le retour de
Climene.
Une vaine oftentation,
Ne fait point qu'à grands pas elle
quitte fa fource,
Pour montrer les tresors , amaffez
dans fa courſe ,
Au farouche mary qui l'attend à
Lyon.
Ce n'eftpoint pour s'unir d'une immortelle chaîne
Afon impetueux Amant ,
Qu'elle court fi rapidement ;
Elle court éloigner un bien-heureux
moment,
Elle court prolonger l'absence de Climene.
Tout ce que nous a raconté
La fabuleuse Antiquité ,
Piij
174 MERCURE
Des Dieux qui dans les Eaux exerçoient leur empire ,
N'eft qu'une purefiction,
Que controuva pour nousfeduire
La vaine fuperftition.
Qu'on ne mecite point le conte ridicule
D'Alphée à qui tant de detours,
Livrerent à la fin l'objet de fes
Amours ,
Non plus qu'Achelous écorné
Hercule.
Ah! d'aucune divinité
par
Lefonddes Eaux n'eft habité,
Ou s'il en eft parmi les ondes,
Jamais l'Amour, pour mon mal- heur,
Nefit dans leurs grottes profon- des ,
De fes feux bien-faifants penetrer
la chaleur?
GALANT. 175
2
ل
De cesfantafques Dieux la poitrine
glacée
L'inexorable cœur ( foit dit fans
blafphemer. )
L'ame de couroux herißée,
Sont un fujet peu propre à s'enflamer.
La Sone me le fait comprendre ,
Par l'outrageant excés de fes débordemens.
Helas ! quand on a le cœur tendre,
on eftfavorable aux Amans.
Rentrez dans votre lit, orgueilleufe
Riviere ,
Après tant defoupirs fi vainement
pouffez,
Climene reviendra fur vos bords
délaiffez
De fes beaux yeux répandre la
lumiere.
Piiij
176 MERCURE
Que vousaurez d'Autels, Divinité
trop fiere ,
Que d'encens fi vous nous rendez
Cette prefencefi cherie !
Le bizarre plaifir de noyer la Prairie
Vaut-il les biens que vous per
dez ?
Ainfi le malheureux Achante
Mêle aux plaintes qu'il fait mille
tendres foupirs.
Des larmes qu'il répand l'amas des
caux s'augmente ,
Luy-mefme innocemment retardefes
plaifirs.
L'Amour l'entend, le plaint , &
partage la nuë
D'un trait de fes feux éclatans,
Et la face des Cieux fe montrant
toute nuë,
GALANT. 177
S
·
Luy fait efperer du beau temps.
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Résumé : LES GRANDES EAUX. IDILLE.
Le texte relate les conséquences désastreuses de la crue de la rivière Sône, autrefois tranquille. Les eaux en furie sèment la terreur et la colère parmi les populations voisines, rappelant le Déluge. La nature est sévèrement touchée : les herbes sont recouvertes de limon, la végétation est en détresse, et les arbres sont réduits à l'état de débris. Les bergers, effrayés, voient dans cette catastrophe une vengeance divine. Achante, un berger, déplore le retard du retour de Climène en raison des inondations. Il reproche à la rivière son comportement furieux et son orgueil. La Sône est comparée à d'autres fleuves dévastateurs tels que le Drac, la Drome et la Durance. Le texte critique les légendes antiques sur les dieux des eaux, affirmant que ces divinités n'existent pas et ne peuvent pas secourir les amants. Achante supplie la rivière de se calmer pour permettre le retour de Climène et espère que l'amour interviendra pour améliorer la situation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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23
p. 1013-1017
LES TOURTERELLES. IDILLE. Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic, en Bretagne. A Madame Deshoulieres.
Début :
HELAS ! constantes Tourterelles, [...]
Mots clefs :
Tourterelles, Art des romans, Jalousie, Galant
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texteReconnaissance textuelle : LES TOURTERELLES. IDILLE. Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic, en Bretagne. A Madame Deshoulieres.
LES TOURTERELLES ,
IDILL E.
Par Me de Malcrais de la Vigne , du
Croisie , en Bretagne.
A Madame Deshoulieres.
H Elas constantes Tourterelles ,
Que vos carresses et vos jeux
Ont des attraits touchans pour un coeur amoureux
!
Redoublez , s'il se peut , vos flammes mutuelles
2
-Pâ mez - vous , languissez , mourez dans les plaisirs
,
Ah j'entends yos petits soupirs ,
De
1014 MERCURE DE FRANCE ,
De vos transports secrets , interprètes fidelles,
Profitez de la vie heureux couple d'Amans ,
Joüissez d'un bonheur dont la source est si
pure ;
L'instinct que vous donna la prudente Na
ture ,
Vaut mieux que tous nos sentimens.
Sans vous embarrasser dans d'inutiles peines ,
Le sang qui coule dans vos veines ,
Nous instruit cent fois mieux que tout l'Art des
Romans.
Plus votre ardeur vieillit , plus vous la trouvez
belle ,
Malgré l'effort des ans , vos coeurs sont enflam
mez ,
Et pour une autre Tourterelle ,
Vous ne quittez jamais celle que vous aimez.
Si les Amans , et les Amantes
Avoient pour s'envoler des aîles comme vous ,
On verroit encor parmi nous ,
Plus d'inconstans , et d'inconstantes.
C'est vous que l'on doit appeller
De vrais modéles de tendresse ,
Vous avez seulement des aîles pour voler
Après le cher objet qui vous charme sane
cesse.
Dans votre commerce amoureux
La défiante jalousie ,
Ne
MAY. 1731 .
Ne répandit jamais le poison dangéreux ,
Qui parmi nous brise les noeuds
De l'amitié la plus unic.
Si vous paroissiez quelquefois
Disputer et hausser la voix ,
Je n'y découvre rien que la loüable envie
De deux Amans ambitieux ,
Du prix de s'entr'aimer le mieux ;
Et de pareils débats toute aigreur est bannie.
Vous fréquentez les mêmes lieux ,
Vous ne cherchez jamais nulle autre compa
gnie.
Vous bûvez au même ruisseau ,
Vous vous perchez toujours sur le même rameau
,
Quand vos paupieres sont forcées ,
De céder aux pavots que le sommeil répand ,
Vous craignez de vous perdre , et vos plumes
pressées
Paroissoient être entrelassées .
Que votre langage est charmant !
Qu'il a
land !
› je ne sçai quoi , d'honnête et de ga-
Que vos accens plaintifs sont poussez d'un air
tendre !
Ce n'est qu'aux coeurs comme le mien ,
A qui Venus permet d'entendre
Et de goûter votre entretien.
B Après
016 MERCURE DE FRANCE ,
Après avoir cueilli des douceurs infinies
Dans vos embrassemens savourez à longs traits ;
Si vos forces sont affoiblies ,
Votre amitié ne l'est jamais .
Ah ! quand vous vous plaignez , c'est un regret
extrême ,
Qui vous fait l'une à l'autre adresser ce discours
:
Faut-il , mon petit coeur , toujours aimer de
même ,
Sans pouvoir cependant se carresser toujours ?
Depuis le lever de l'Aurore ,
Vous sçavez vous donner jusques à son retour ,
Differentes marques d'amour.
Recommencez vos jeux , recommencez encore ,
Hôtes légers des Bois il n'est rien sous les
Cieux
>
Qui puisse tant flatter et mon coeur et mes
усих .
Mais , si le Berger que j'adore
N'avoit plus aujourd'hui pour moi le même
coeur ,
Si l'Amour avoit fait éclore
Dans son ame changée une nouvelle ardeur.
Tourmens affreux ! douleurs cruelles !
Soupçons persuasifs ! doutes impérieux !
Cessez , helas ! cessez, constantes Tourterelles ,
N'offrez pas désormais ces plaisirs à mes yeux.
S'ils leur doivent coûter des larmes éternelles .
Du
1
MAY. 1017 1731.
Du beau Séxe François , ô la gloire et l'honneur
,
Deshoulieres , dont le génie
Sçut chanter des Amans la douce maladie ,
Et des Heros Guerriers célébrer la valeur ;
Du Pinde où tu jouis d'une meilleur vie ,
Regarde ici bas , et reçoi
L'Idille que je te dédie >
C'est à ton goût que je la doi .
Si je puis aujourd'hui mériter ton suffrage ,
Phébus et les neuf Soeurs s'unissant avec toi ,
Avoûront ce galant Ouvrage.
IDILL E.
Par Me de Malcrais de la Vigne , du
Croisie , en Bretagne.
A Madame Deshoulieres.
H Elas constantes Tourterelles ,
Que vos carresses et vos jeux
Ont des attraits touchans pour un coeur amoureux
!
Redoublez , s'il se peut , vos flammes mutuelles
2
-Pâ mez - vous , languissez , mourez dans les plaisirs
,
Ah j'entends yos petits soupirs ,
De
1014 MERCURE DE FRANCE ,
De vos transports secrets , interprètes fidelles,
Profitez de la vie heureux couple d'Amans ,
Joüissez d'un bonheur dont la source est si
pure ;
L'instinct que vous donna la prudente Na
ture ,
Vaut mieux que tous nos sentimens.
Sans vous embarrasser dans d'inutiles peines ,
Le sang qui coule dans vos veines ,
Nous instruit cent fois mieux que tout l'Art des
Romans.
Plus votre ardeur vieillit , plus vous la trouvez
belle ,
Malgré l'effort des ans , vos coeurs sont enflam
mez ,
Et pour une autre Tourterelle ,
Vous ne quittez jamais celle que vous aimez.
Si les Amans , et les Amantes
Avoient pour s'envoler des aîles comme vous ,
On verroit encor parmi nous ,
Plus d'inconstans , et d'inconstantes.
C'est vous que l'on doit appeller
De vrais modéles de tendresse ,
Vous avez seulement des aîles pour voler
Après le cher objet qui vous charme sane
cesse.
Dans votre commerce amoureux
La défiante jalousie ,
Ne
MAY. 1731 .
Ne répandit jamais le poison dangéreux ,
Qui parmi nous brise les noeuds
De l'amitié la plus unic.
Si vous paroissiez quelquefois
Disputer et hausser la voix ,
Je n'y découvre rien que la loüable envie
De deux Amans ambitieux ,
Du prix de s'entr'aimer le mieux ;
Et de pareils débats toute aigreur est bannie.
Vous fréquentez les mêmes lieux ,
Vous ne cherchez jamais nulle autre compa
gnie.
Vous bûvez au même ruisseau ,
Vous vous perchez toujours sur le même rameau
,
Quand vos paupieres sont forcées ,
De céder aux pavots que le sommeil répand ,
Vous craignez de vous perdre , et vos plumes
pressées
Paroissoient être entrelassées .
Que votre langage est charmant !
Qu'il a
land !
› je ne sçai quoi , d'honnête et de ga-
Que vos accens plaintifs sont poussez d'un air
tendre !
Ce n'est qu'aux coeurs comme le mien ,
A qui Venus permet d'entendre
Et de goûter votre entretien.
B Après
016 MERCURE DE FRANCE ,
Après avoir cueilli des douceurs infinies
Dans vos embrassemens savourez à longs traits ;
Si vos forces sont affoiblies ,
Votre amitié ne l'est jamais .
Ah ! quand vous vous plaignez , c'est un regret
extrême ,
Qui vous fait l'une à l'autre adresser ce discours
:
Faut-il , mon petit coeur , toujours aimer de
même ,
Sans pouvoir cependant se carresser toujours ?
Depuis le lever de l'Aurore ,
Vous sçavez vous donner jusques à son retour ,
Differentes marques d'amour.
Recommencez vos jeux , recommencez encore ,
Hôtes légers des Bois il n'est rien sous les
Cieux
>
Qui puisse tant flatter et mon coeur et mes
усих .
Mais , si le Berger que j'adore
N'avoit plus aujourd'hui pour moi le même
coeur ,
Si l'Amour avoit fait éclore
Dans son ame changée une nouvelle ardeur.
Tourmens affreux ! douleurs cruelles !
Soupçons persuasifs ! doutes impérieux !
Cessez , helas ! cessez, constantes Tourterelles ,
N'offrez pas désormais ces plaisirs à mes yeux.
S'ils leur doivent coûter des larmes éternelles .
Du
1
MAY. 1017 1731.
Du beau Séxe François , ô la gloire et l'honneur
,
Deshoulieres , dont le génie
Sçut chanter des Amans la douce maladie ,
Et des Heros Guerriers célébrer la valeur ;
Du Pinde où tu jouis d'une meilleur vie ,
Regarde ici bas , et reçoi
L'Idille que je te dédie >
C'est à ton goût que je la doi .
Si je puis aujourd'hui mériter ton suffrage ,
Phébus et les neuf Soeurs s'unissant avec toi ,
Avoûront ce galant Ouvrage.
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Résumé : LES TOURTERELLES. IDILLE. Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic, en Bretagne. A Madame Deshoulieres.
Le poème 'Les Tourterelles' de Me de Malcrais de la Vigne, du Croisie, en Bretagne, est adressé à Madame Deshoulières. Il célèbre l'amour constant et fidèle des tourterelles, comparé à l'amour humain. Les tourterelles incarnent la tendresse, ignorant la jalousie et l'inconstance. Elles vivent des moments de bonheur partagé sans jamais se séparer. Leur amour est présenté comme exempt des peines et des doutes qui affectent les humains. Le poète admire leur fidélité inébranlable, contrastant avec les tourments humains en cas de changement de cœur. Le poème se conclut par une dédicace à Madame Deshoulières, louant son génie et son talent pour chanter l'amour et la valeur des héros.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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Pas de résultat.