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1
p. 87-106
DES CHOSES DIFFICILES A CROIRE.
Début :
Depuis qu'on a veu les Dialogues des Morts, tous / LAMBRET. Ouy, je me souviens que nous nous sommes [...]
Mots clefs :
Mariage, Peuple, Coutumes, Épouse, Raison, Témoignage, Moeurs, Sentiments, Pays, Étrangers
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texteReconnaissance textuelle : DES CHOSES DIFFICILES A CROIRE.
Depuis qu'on a veu les
88 MERCURE
Dialogues des Morts , tous les
Dialogues font devenus du
gouft du Public. On les aime
avec raifon , puis qu'en peu
de mots , & d'une maniere
agréable , on y apprend l'Hiftoire
, les Moeurs , & les Coû
tumes de divers Païs ,& quantité
d'autres chofes qui font
d'érudition . En voicy un de
M ' B .... On m'en promet
d'autres du mefme Autheur,
& fi l'on me tient parole,
vous me verrez ponctuel à
vous en donner une Copie.
GALANT. 89
$252525252525252
DES CHOSES
DIFFICILES A CROIRE.
DIALOGUE I.
LAMBRET,BELOROND.
LAMBRET.
QUY
Uy , je me fouviens que
nous nous fommes donnez
rendez- vous icy , & que:
tous les mois nous devos nous
y rendre compte de nos Le-
Aures, & particulierement
des
chofes qui à caufe qu'elles
Mars 1685.
H
90 MERCURE
font ou prodigieufes , ou extraordinaires
, ou oppofées à
nos Coûtumes , ou mesme
fauffes & impoffibles , nous
paroiffent tres difficiles à croire
, ou entierement incroyables
BELORO N´D..
Je ne doute point que vous ,
n'ayez fait diverfes recherches
fur cette matiere .
LAMBRE T.
Je vay vous en dire quelques-
unes touchant les Coûtumes
qui fe font établies
dans quelques Païs pour
conclure
le Mariage , & qui
GALANT.
pour
eftre fort differentes des
noftres , femblent fi extravagantes
, que nous pouvons
fans fcrupule les mettre au
nombre des chofes difficiles
à croire. Chez les Cimbres,
Peuples de Scythie , & qui
font aujourd'huy les Danois,
pour conclure le Mariage , il
falloit que le Fiancé fe rognaft
les ongles , & envoyaft les
rogneures à fa Fiancée, &que
celle- cy en fift autant à fona
Fiancé. Puis, s'ils acceptoient =
mutuellement leurs prefens,,
ils étoient cenfez entiere--
ment mariez ...
Hij
92 MERCURE
BELORO N D.
C'étoit peut- étre pour fe
témoigner
reciproquement
,
qu'ils ne fe feroient l'un à
l'autre aucun tort , fi nous en
croyons noftre Proverbe ,
quand pour témoigner que
nous ofterons à quelqu'un le
pouvoir de nous nuire , nous
difons , le luy rogneray les on
gles , ce que Pline appelle fort
bien , Exarmare.
LAMBRET.
Chez les Teutons anciens
'Allemands , pour conclure le
Mariage , la Femme rafoit les
cheveux à fon Amant , &
GALANT.
93
THomme les raſoit aufli à ſon
BELORON D.
Amante.
Vous n'ignorez pas que nos
Amans fe font icy un fort
grand plaifir, d'avoir des cheveux
de leurs . Maiftreffes,
parce qu'ils les regardent
comme autant de chaînes,
fur lefquelles ils trouvent matiere
de dire mille jolies chofes
, pour témoigner la douceur
de leur efclavage . Ne fe
peut-il pas
faire que les Peuples
dont vous me parlez
étoient dans les mefmes fentimens.
94 MERCURE
LAMBRET
Si vous voulez moralifer fur
toutes les Coûtumes, vous en
aurez bien à dire.
BELORO N D.
Il eft conftant que les Coû
rumes font fondées , ou fur
quelque évenement confiderable
, ou fur quelque raifon
de bien- féance , de moralité,
ou de précepte.
LAMBRE T
Ainfr .... Permettez- moy
de vous interrompre , ce qui
me vient maintenant
dans
la mémoire pourroit m'échaper.
Apprenez- moy , je vous
GALANT. 95
prie , pourquoy chez les Ar
meniens , pour contracter le
Mariage , l'Epoux tailloit le
bout de l'oreille droite à fon
Epoufe , & l'Epoufe celuy de
l'oreille gauche à fon Epouxa
BELORON D..
Vous fçavez ce que c'eft
lors que les oreilles cornent,
ce que Plaute appelle Tinni
mentum , ou lors que , comme
dic Celfus , Aures fonant intra
fe ipfas. Vous fçavez encore
qu'on
on dit , que lors que l'oreille
droite nous corne , c'eft
figne que l'on parle bien de
nous , & qu'au contraire , lors
96 MERCURE
que c'eft la gauche , nons
fommes les objets de la médifance
de quelqu'un . C'eft
là une fuperftition , je l'avouë,
mais ne fe peut-il pas faire
que cette fuperftition regnaft
chez les Armeniens , ainfi que
chez nous , & que l'Epoux
coupoit l'oreille droite à fon
Epouſe , pour la faire fouvenir
de ne pas écouter les cajoleries
& les fleurettes , qui
font ordinairement
fi agréables
aux Femmes , & que l'Epouſe
coupoit le bout de l'o
reille gauche à fon Epoux,
pour l'avertir de ne pas écou
ter
GALANT.
97
ter ce qu'on luy pourroit ra
porter de defagréable contre
la conduite , afin de le jetter.
dans la jalouſic , paffion ſi narurelle
à ceux de ce Pais - là ,
Mais , continuez je vous prie,
ce que vous avez fi bien commencé
, fans exiger de moy
que je vous rende raifon de
ce que vous m'aprendrez ,
puis que nous fommes convenus
de nous inftruire l'un
l'autre , de ce que nous aurions
lû
d'extraordinaire & de
difficile à croire , & non pas
de faire une differtation fur
ces
matieres , parce que ce
Mars 1685.. I
98 MERCURE
ne feroit plus un entretien
agréable ; mais une espece
d'étude , peut estre auffi ennuyeufe
qu'inutile . Avoüons
feulement pour faire en quelque
façon une Préface à ce
que nous dirons dans la fuite
touchant les
extravagantes
opinions , les coûtumes dif
ferentes , & les ſentimens paradoxes
; avoüons , dis - je ,
qu'il n'y a rien de fi conftant
& de fi certain en un lieu ,
dont le contraire ne foit encore
plus opiniaſtrément
tenu
en un autre , & dans la
contemplation
de cette obGALANT.
99
ftinée varieté , nous ne nous
étonnerons pas fi un Philofophe
interrogé de quelle matiere
l'Homme luy fembloit
eftre compofé , répondit,
d'un amas de difputes & de
conteftations . Il devoit adjoufter
de varietez & d'inconftances
. En effet , l'Homme
penſe bien autrement des
chofes en un temps qu'en un
autre , jeune que vieux , affamé
que raffafié, de nuit que
de jour, grand que petit, trifte
que joyeux,pauvre que riche.
Joignez à cela la difference
des temperamens , des cli
I ij
100 MERCURE
mats , des faifons , des employs
, & mille autres circon.
ftances qui le tiennent dans
une perpetuelle inftabilité, ce
qui a fait dire à Seneque,
Epift. 109. Pauci illam quam
conceperant mentem domum
pers
ferre potuerunt. C'eft cet efprit
de conteftation & d'inſtabilité
qu'on peut apporter, pour
principale caufe de toutes les
differentes coûtumes & opinions
, dont nous pourrons
parler dans la fuite de nos entretiens.
LAMBRET .
Vous ferez fans doute conGALANT.
Iof
firmé plus que jamais dans
les fentimens que vous venez
de me témoigner , quand
vous fçaurez encore quelquesautres
coûtumes fur le me
me fujet , comme ce qui fe
faifoit chez les Elamites,
Peuples qui habitoient entre
les Provinces de Perfe & de
Babylone , où le Mary pi
quoit le doigt du coeur de fa
Femme jufques au fang , & la
Femme en faifoit autant à fon
Mary ; chez les Numidiens
Peuples d'Afrique , ´óu l'Epoux
& l'Epoufe crachoient
en terre , & de la bouë qui fe
I iij
102 MERCURE
faifoit de leurs crachats , ils
s'oignoient le front l'un à
l'autre , chez les Sicyoniens,
Peuples du Peloponese , où le
Mary envoyoit un Soulier du
pied droit à fa Femme , & la
Femme un du pied gauche à
fon Mary; chez les Tarentins,
où le futur Epoux & la future
Epoufe ne concluoient leur
Mariage , qu'en prenant à
manger tous deux d'une mef
me main , en prefence de
leurs Parens affemblez ; chez
les Scythes , où le Mary & la
Femme fe touchoient réciproquement
les genoux , les
GALANT. 103
pieds , les coudes , le front,
les yeux , les oreilles , & la
bouche , chez les Moscovites ,
où les Parens de la Fille font
la demande du Mariage ; enfin
, chez les Talchéens , où
le Pere de celle qui étoit à
marier , appelloit à fouper
tous ceux qui la recherchoient
en mariage ; & apres
les avoir priez de faire chacun
un Conte plaiſant , celuy
à qui elle témoignoit par
un foûris que fon Conte
luy agréoit , étoit en mefme
temps reconnû pour fon
Epoux.
I
iij
104 MERCURE
BELOROND .
Si cela eft , Arlequin auroit
affurément épouſé la fille
du Souverain de ces derniers
Peuples , mais je me perfuade
qu'on ne trouvoit le Conte
agréable, qu'aprés avoir agreé
le Conteur ,
LAMBRE T.
Voilà ce que je fçay , & ce
que j'avois à vous dire d'extraordinaire
, fur les differentes
manieres de contracter le
Mariage. Je ne doute pas que
vous n'adjouftiez bien d'autres
chofes plus agréables fur
ce fujet , ou fur quelqu'autre.
GALANT. 105
BELORON D.
Je n'ay qu'une choſe à adjoûter
, & qui , fi vous me
croyez , fervira de fin à ce
premier Entretien. C'eſt que
tout ce que vous venez de
m'aprendre touchant les dif
ferentes manieres de s'époufer
, n'a rien de fi extravagant
que la ridicule opinion des
Effeniens , chez les Juifs . Solin
les appelle , Gentem aternam
fine connubiis . Ils faifoient
profeffion du Celibat , fur ce
feul fondement
, que jamais.
Femme n'avoit gardé la Foy
conjugale à fon Mary . Nous .
106 MERCURE
ne pouvons mieux finir , ce
me femble , qu'en mettant au
nombre des chofes difficiles à
croire , l'injuftice que ces
Peuples faifoient à cet aimable
Sexe.
LAMBRE T.
Si noftre entretien tombe
entre les mains du Public,
nous devons efperer qu'il en
fera bien reçeu , puis qu'en le .
finiffant , nous nous rendons
les Dames favorables par la
qualité de chofe difficile à
croire , que nous donnons à
l'infidelité dont on les accufe
.
88 MERCURE
Dialogues des Morts , tous les
Dialogues font devenus du
gouft du Public. On les aime
avec raifon , puis qu'en peu
de mots , & d'une maniere
agréable , on y apprend l'Hiftoire
, les Moeurs , & les Coû
tumes de divers Païs ,& quantité
d'autres chofes qui font
d'érudition . En voicy un de
M ' B .... On m'en promet
d'autres du mefme Autheur,
& fi l'on me tient parole,
vous me verrez ponctuel à
vous en donner une Copie.
GALANT. 89
$252525252525252
DES CHOSES
DIFFICILES A CROIRE.
DIALOGUE I.
LAMBRET,BELOROND.
LAMBRET.
QUY
Uy , je me fouviens que
nous nous fommes donnez
rendez- vous icy , & que:
tous les mois nous devos nous
y rendre compte de nos Le-
Aures, & particulierement
des
chofes qui à caufe qu'elles
Mars 1685.
H
90 MERCURE
font ou prodigieufes , ou extraordinaires
, ou oppofées à
nos Coûtumes , ou mesme
fauffes & impoffibles , nous
paroiffent tres difficiles à croire
, ou entierement incroyables
BELORO N´D..
Je ne doute point que vous ,
n'ayez fait diverfes recherches
fur cette matiere .
LAMBRE T.
Je vay vous en dire quelques-
unes touchant les Coûtumes
qui fe font établies
dans quelques Païs pour
conclure
le Mariage , & qui
GALANT.
pour
eftre fort differentes des
noftres , femblent fi extravagantes
, que nous pouvons
fans fcrupule les mettre au
nombre des chofes difficiles
à croire. Chez les Cimbres,
Peuples de Scythie , & qui
font aujourd'huy les Danois,
pour conclure le Mariage , il
falloit que le Fiancé fe rognaft
les ongles , & envoyaft les
rogneures à fa Fiancée, &que
celle- cy en fift autant à fona
Fiancé. Puis, s'ils acceptoient =
mutuellement leurs prefens,,
ils étoient cenfez entiere--
ment mariez ...
Hij
92 MERCURE
BELORO N D.
C'étoit peut- étre pour fe
témoigner
reciproquement
,
qu'ils ne fe feroient l'un à
l'autre aucun tort , fi nous en
croyons noftre Proverbe ,
quand pour témoigner que
nous ofterons à quelqu'un le
pouvoir de nous nuire , nous
difons , le luy rogneray les on
gles , ce que Pline appelle fort
bien , Exarmare.
LAMBRET.
Chez les Teutons anciens
'Allemands , pour conclure le
Mariage , la Femme rafoit les
cheveux à fon Amant , &
GALANT.
93
THomme les raſoit aufli à ſon
BELORON D.
Amante.
Vous n'ignorez pas que nos
Amans fe font icy un fort
grand plaifir, d'avoir des cheveux
de leurs . Maiftreffes,
parce qu'ils les regardent
comme autant de chaînes,
fur lefquelles ils trouvent matiere
de dire mille jolies chofes
, pour témoigner la douceur
de leur efclavage . Ne fe
peut-il pas
faire que les Peuples
dont vous me parlez
étoient dans les mefmes fentimens.
94 MERCURE
LAMBRET
Si vous voulez moralifer fur
toutes les Coûtumes, vous en
aurez bien à dire.
BELORO N D.
Il eft conftant que les Coû
rumes font fondées , ou fur
quelque évenement confiderable
, ou fur quelque raifon
de bien- féance , de moralité,
ou de précepte.
LAMBRE T
Ainfr .... Permettez- moy
de vous interrompre , ce qui
me vient maintenant
dans
la mémoire pourroit m'échaper.
Apprenez- moy , je vous
GALANT. 95
prie , pourquoy chez les Ar
meniens , pour contracter le
Mariage , l'Epoux tailloit le
bout de l'oreille droite à fon
Epoufe , & l'Epoufe celuy de
l'oreille gauche à fon Epouxa
BELORON D..
Vous fçavez ce que c'eft
lors que les oreilles cornent,
ce que Plaute appelle Tinni
mentum , ou lors que , comme
dic Celfus , Aures fonant intra
fe ipfas. Vous fçavez encore
qu'on
on dit , que lors que l'oreille
droite nous corne , c'eft
figne que l'on parle bien de
nous , & qu'au contraire , lors
96 MERCURE
que c'eft la gauche , nons
fommes les objets de la médifance
de quelqu'un . C'eft
là une fuperftition , je l'avouë,
mais ne fe peut-il pas faire
que cette fuperftition regnaft
chez les Armeniens , ainfi que
chez nous , & que l'Epoux
coupoit l'oreille droite à fon
Epouſe , pour la faire fouvenir
de ne pas écouter les cajoleries
& les fleurettes , qui
font ordinairement
fi agréables
aux Femmes , & que l'Epouſe
coupoit le bout de l'o
reille gauche à fon Epoux,
pour l'avertir de ne pas écou
ter
GALANT.
97
ter ce qu'on luy pourroit ra
porter de defagréable contre
la conduite , afin de le jetter.
dans la jalouſic , paffion ſi narurelle
à ceux de ce Pais - là ,
Mais , continuez je vous prie,
ce que vous avez fi bien commencé
, fans exiger de moy
que je vous rende raifon de
ce que vous m'aprendrez ,
puis que nous fommes convenus
de nous inftruire l'un
l'autre , de ce que nous aurions
lû
d'extraordinaire & de
difficile à croire , & non pas
de faire une differtation fur
ces
matieres , parce que ce
Mars 1685.. I
98 MERCURE
ne feroit plus un entretien
agréable ; mais une espece
d'étude , peut estre auffi ennuyeufe
qu'inutile . Avoüons
feulement pour faire en quelque
façon une Préface à ce
que nous dirons dans la fuite
touchant les
extravagantes
opinions , les coûtumes dif
ferentes , & les ſentimens paradoxes
; avoüons , dis - je ,
qu'il n'y a rien de fi conftant
& de fi certain en un lieu ,
dont le contraire ne foit encore
plus opiniaſtrément
tenu
en un autre , & dans la
contemplation
de cette obGALANT.
99
ftinée varieté , nous ne nous
étonnerons pas fi un Philofophe
interrogé de quelle matiere
l'Homme luy fembloit
eftre compofé , répondit,
d'un amas de difputes & de
conteftations . Il devoit adjoufter
de varietez & d'inconftances
. En effet , l'Homme
penſe bien autrement des
chofes en un temps qu'en un
autre , jeune que vieux , affamé
que raffafié, de nuit que
de jour, grand que petit, trifte
que joyeux,pauvre que riche.
Joignez à cela la difference
des temperamens , des cli
I ij
100 MERCURE
mats , des faifons , des employs
, & mille autres circon.
ftances qui le tiennent dans
une perpetuelle inftabilité, ce
qui a fait dire à Seneque,
Epift. 109. Pauci illam quam
conceperant mentem domum
pers
ferre potuerunt. C'eft cet efprit
de conteftation & d'inſtabilité
qu'on peut apporter, pour
principale caufe de toutes les
differentes coûtumes & opinions
, dont nous pourrons
parler dans la fuite de nos entretiens.
LAMBRET .
Vous ferez fans doute conGALANT.
Iof
firmé plus que jamais dans
les fentimens que vous venez
de me témoigner , quand
vous fçaurez encore quelquesautres
coûtumes fur le me
me fujet , comme ce qui fe
faifoit chez les Elamites,
Peuples qui habitoient entre
les Provinces de Perfe & de
Babylone , où le Mary pi
quoit le doigt du coeur de fa
Femme jufques au fang , & la
Femme en faifoit autant à fon
Mary ; chez les Numidiens
Peuples d'Afrique , ´óu l'Epoux
& l'Epoufe crachoient
en terre , & de la bouë qui fe
I iij
102 MERCURE
faifoit de leurs crachats , ils
s'oignoient le front l'un à
l'autre , chez les Sicyoniens,
Peuples du Peloponese , où le
Mary envoyoit un Soulier du
pied droit à fa Femme , & la
Femme un du pied gauche à
fon Mary; chez les Tarentins,
où le futur Epoux & la future
Epoufe ne concluoient leur
Mariage , qu'en prenant à
manger tous deux d'une mef
me main , en prefence de
leurs Parens affemblez ; chez
les Scythes , où le Mary & la
Femme fe touchoient réciproquement
les genoux , les
GALANT. 103
pieds , les coudes , le front,
les yeux , les oreilles , & la
bouche , chez les Moscovites ,
où les Parens de la Fille font
la demande du Mariage ; enfin
, chez les Talchéens , où
le Pere de celle qui étoit à
marier , appelloit à fouper
tous ceux qui la recherchoient
en mariage ; & apres
les avoir priez de faire chacun
un Conte plaiſant , celuy
à qui elle témoignoit par
un foûris que fon Conte
luy agréoit , étoit en mefme
temps reconnû pour fon
Epoux.
I
iij
104 MERCURE
BELOROND .
Si cela eft , Arlequin auroit
affurément épouſé la fille
du Souverain de ces derniers
Peuples , mais je me perfuade
qu'on ne trouvoit le Conte
agréable, qu'aprés avoir agreé
le Conteur ,
LAMBRE T.
Voilà ce que je fçay , & ce
que j'avois à vous dire d'extraordinaire
, fur les differentes
manieres de contracter le
Mariage. Je ne doute pas que
vous n'adjouftiez bien d'autres
chofes plus agréables fur
ce fujet , ou fur quelqu'autre.
GALANT. 105
BELORON D.
Je n'ay qu'une choſe à adjoûter
, & qui , fi vous me
croyez , fervira de fin à ce
premier Entretien. C'eſt que
tout ce que vous venez de
m'aprendre touchant les dif
ferentes manieres de s'époufer
, n'a rien de fi extravagant
que la ridicule opinion des
Effeniens , chez les Juifs . Solin
les appelle , Gentem aternam
fine connubiis . Ils faifoient
profeffion du Celibat , fur ce
feul fondement
, que jamais.
Femme n'avoit gardé la Foy
conjugale à fon Mary . Nous .
106 MERCURE
ne pouvons mieux finir , ce
me femble , qu'en mettant au
nombre des chofes difficiles à
croire , l'injuftice que ces
Peuples faifoient à cet aimable
Sexe.
LAMBRE T.
Si noftre entretien tombe
entre les mains du Public,
nous devons efperer qu'il en
fera bien reçeu , puis qu'en le .
finiffant , nous nous rendons
les Dames favorables par la
qualité de chofe difficile à
croire , que nous donnons à
l'infidelité dont on les accufe
.
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Résumé : DES CHOSES DIFFICILES A CROIRE.
Le dialogue entre Lambret et Belorond, publié dans le Mercure de Mars 1685, explore diverses coutumes matrimoniales observées dans différentes cultures. Lambret évoque plusieurs pratiques inhabituelles, telles que les Cimbres, ancêtres des Danois, qui se rognaient mutuellement les ongles, les Teutons, anciens Allemands, qui se rasaient les cheveux réciproquement, et les Arméniens qui se taillaient les oreilles. D'autres exemples incluent les Élamites qui se piquaient le doigt jusqu'au sang, les Numidiens qui s'oignaient le front avec de la boue faite de leurs crachats, et les Sicyoniens qui échangeaient des chaussures. Le dialogue aborde également des rituels matrimoniaux spécifiques à certaines cultures. Chez les Tarentins, les Scythes, les Moscovites et les Talchéens, chaque groupe possède des rituels uniques pour conclure un mariage. Belorond mentionne les Esséniens, un groupe juif pratiquant le célibat en raison de leur méfiance envers la fidélité des femmes, une opinion jugée injuste envers le sexe féminin. Le dialogue se termine par l'espoir que les dames recevront favorablement ce texte, en raison de la défense implicite de leur fidélité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 143-150
SONGE D'IRIS.
Début :
Toutes les productions d'esprit de Madame des / Que tu reviens diligemment ! [...]
Mots clefs :
Amant, Épouse, Muses, Sommeil, Songe, Iris
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SONGE D'IRIS.
Toutes les productions
d'esprit de Madame des
[ Houlieres sont si recherchées
que je croy toujours que
vous les avez,si-tost qu'il
en court une copie. C'est ce
qui m'a empesché de vous
envoyer plûtostle Songe que
vous me demandez. Cette
Dame est admirable, & dans
ses pensées, & dansla maniere de les exprimer.
SONGE D'IRIS.
QVe fit reviens diligemment!
Ne cejjeras-tu point
,
impatients
Aurore,
v De courir après Illn Amant ?
x Non)
k
*
Non,je te parle vainement. 1
Demain tu reviendras encore ;
Lttjfl de ton Vieillard tu cherches
tous p~yj Icsjours
Ce Chtlffiltr qui fait moinsde
compte
De lafolle ardeur qui te dompte,
Que de la dépouille d'un Ours.
Tun'es pas lafeuleDeejJe
jQue CAmour ait forcée à recevoir
si. loy.
Diane & Sentis comme toy,
Tour deJImples Mortels ont eu de U
t:;:dyf/}.
Ii '1 :.-
Mais enfin, si leurs cœurs se font
Lift charmer,
Leurs Amans ont brttlé pourelles
e
Toy feule entre les Immortelles
N'as jamaisseeu te faire aimer.
PourJauvcr £honneur de tes charmes,
Les frJufls, cesscavantes Sæurs,
Nous ont imposésur les larmes
.f.?!J'dIt sortir de ton lit tu répans
sur les fleurs.
Ce neftpointton Fils mort qui caufc
tes douleurs,
Vn trait plus cutfant sa blesée.
Le mépris que Cephale a
fait de tes
faveurs,
Toujourspresent à ta pensée,
C'eif ce qui faitcouler tespleurs.
Elle faitplus encor, cette Troupequi
t'aime ;
Elle dit que l'éclat vermeil,
Dontonvoit l'orientsi peindreX
ton réveil,
Vient dtsRoses que ta main for.c
Dans la carriere du Soleil.
Jj)uelconte! Si le Cielprend la cot4-
leur des Roses
Lors eue tuvi Lors quetuviens ens ouvrir la barriere barrière
du jour, [tu t'expojès.
C'eif que le Ciel qui voit la honte oh
Rourit pour toy de ton amour.
Dans quelque autre Mortel plus
jaloux que Cephale,
£)uenas-tu trouvédes appas
Il euji moinsfaçonnésur la foy
conjugale.
Ordinairementicy-bas
La plus lelle Epousen'ejl pas
Vnedangereuje Rivale.
Contente entre ses bras de ton heureux dessin, -
Tu nauroispasy des Mers oh le Soleil se plonge
y
Fait firtir ton Charfmatin Et ,
achcvfmonSonge.
"lu L'as interrompu par ton cruel
retour
Bar:s l'endroit leplus agreable.
Je croyonseîfre>helas ! dansuncharmantIiioiir.
Oùsur un vertga'{!n,de cent larcins
coupable,
Je vojyois à mes pieds£Amant le
plus aimable,
Le plus plein de reJiJtfl, c" le plus
plein d'amour.
Lesommeilme rendoit, ce mefimble3 moins jicre)
Et quand ton vif éclat a
frjpé ma
paupiere,
Jljuroitdem'aimer jusqua son
dernier jour.
Pour la perte d'une chimcre
Ne me reproche point que jefuis
trop de bruit.
Jefç.iy
que la raifou conduit
A lie regreter points ie ~yp(?/~) 01J ot,, ne;-,e regretet
guere
Un faux bien qui dans l'air s',,';'"
vole avec la nuit.
Mt s, rcjîexion importune 1
Ou trouve-t-on desbicm certains*
£>ue rien y~~ n'arrache ~\7~6' de~<.~ smains,> t
,
Etceux de la Nature
,
r ccux de la
fortune,
0!Jt (ont-ils qttt J^uefont-ils cfts que desfongcsvatns?
T2
/'-i Tout ce tempsqu'un bon Songe
dure,
Si nous fln/ni:'s ir/fflcoûtens
Des biensquenousdevaisàfachuce impoflure
,
G)rte S'HSe({oient vrais (;,;' l (¡)/'rt"
lfans,
Peut-on les perdre sans mur*
mure?
Helas! n'efl-ce donc point une beureussAventure
Pour qui laisse au devoir conduire
tousJes pas,
De pouvoir,sans blcffer la vertu
la plus pure.
Ecoutersur un lit de fleurs d;" de
verdure
Vn Amant qui ne déplaijl pas?
A ces mots fin depit ceffint dellre
le maiflre,
Lajeune Irisse teut >pouffa quelques soupirs
y
Rougit
y
& se livra peut- eflre
A de dangereux souvenirs,
d'esprit de Madame des
[ Houlieres sont si recherchées
que je croy toujours que
vous les avez,si-tost qu'il
en court une copie. C'est ce
qui m'a empesché de vous
envoyer plûtostle Songe que
vous me demandez. Cette
Dame est admirable, & dans
ses pensées, & dansla maniere de les exprimer.
SONGE D'IRIS.
QVe fit reviens diligemment!
Ne cejjeras-tu point
,
impatients
Aurore,
v De courir après Illn Amant ?
x Non)
k
*
Non,je te parle vainement. 1
Demain tu reviendras encore ;
Lttjfl de ton Vieillard tu cherches
tous p~yj Icsjours
Ce Chtlffiltr qui fait moinsde
compte
De lafolle ardeur qui te dompte,
Que de la dépouille d'un Ours.
Tun'es pas lafeuleDeejJe
jQue CAmour ait forcée à recevoir
si. loy.
Diane & Sentis comme toy,
Tour deJImples Mortels ont eu de U
t:;:dyf/}.
Ii '1 :.-
Mais enfin, si leurs cœurs se font
Lift charmer,
Leurs Amans ont brttlé pourelles
e
Toy feule entre les Immortelles
N'as jamaisseeu te faire aimer.
PourJauvcr £honneur de tes charmes,
Les frJufls, cesscavantes Sæurs,
Nous ont imposésur les larmes
.f.?!J'dIt sortir de ton lit tu répans
sur les fleurs.
Ce neftpointton Fils mort qui caufc
tes douleurs,
Vn trait plus cutfant sa blesée.
Le mépris que Cephale a
fait de tes
faveurs,
Toujourspresent à ta pensée,
C'eif ce qui faitcouler tespleurs.
Elle faitplus encor, cette Troupequi
t'aime ;
Elle dit que l'éclat vermeil,
Dontonvoit l'orientsi peindreX
ton réveil,
Vient dtsRoses que ta main for.c
Dans la carriere du Soleil.
Jj)uelconte! Si le Cielprend la cot4-
leur des Roses
Lors eue tuvi Lors quetuviens ens ouvrir la barriere barrière
du jour, [tu t'expojès.
C'eif que le Ciel qui voit la honte oh
Rourit pour toy de ton amour.
Dans quelque autre Mortel plus
jaloux que Cephale,
£)uenas-tu trouvédes appas
Il euji moinsfaçonnésur la foy
conjugale.
Ordinairementicy-bas
La plus lelle Epousen'ejl pas
Vnedangereuje Rivale.
Contente entre ses bras de ton heureux dessin, -
Tu nauroispasy des Mers oh le Soleil se plonge
y
Fait firtir ton Charfmatin Et ,
achcvfmonSonge.
"lu L'as interrompu par ton cruel
retour
Bar:s l'endroit leplus agreable.
Je croyonseîfre>helas ! dansuncharmantIiioiir.
Oùsur un vertga'{!n,de cent larcins
coupable,
Je vojyois à mes pieds£Amant le
plus aimable,
Le plus plein de reJiJtfl, c" le plus
plein d'amour.
Lesommeilme rendoit, ce mefimble3 moins jicre)
Et quand ton vif éclat a
frjpé ma
paupiere,
Jljuroitdem'aimer jusqua son
dernier jour.
Pour la perte d'une chimcre
Ne me reproche point que jefuis
trop de bruit.
Jefç.iy
que la raifou conduit
A lie regreter points ie ~yp(?/~) 01J ot,, ne;-,e regretet
guere
Un faux bien qui dans l'air s',,';'"
vole avec la nuit.
Mt s, rcjîexion importune 1
Ou trouve-t-on desbicm certains*
£>ue rien y~~ n'arrache ~\7~6' de~<.~ smains,> t
,
Etceux de la Nature
,
r ccux de la
fortune,
0!Jt (ont-ils qttt J^uefont-ils cfts que desfongcsvatns?
T2
/'-i Tout ce tempsqu'un bon Songe
dure,
Si nous fln/ni:'s ir/fflcoûtens
Des biensquenousdevaisàfachuce impoflure
,
G)rte S'HSe({oient vrais (;,;' l (¡)/'rt"
lfans,
Peut-on les perdre sans mur*
mure?
Helas! n'efl-ce donc point une beureussAventure
Pour qui laisse au devoir conduire
tousJes pas,
De pouvoir,sans blcffer la vertu
la plus pure.
Ecoutersur un lit de fleurs d;" de
verdure
Vn Amant qui ne déplaijl pas?
A ces mots fin depit ceffint dellre
le maiflre,
Lajeune Irisse teut >pouffa quelques soupirs
y
Rougit
y
& se livra peut- eflre
A de dangereux souvenirs,
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Résumé : SONGE D'IRIS.
Le texte présente une correspondance et un poème intitulé 'Songe d'Iris'. L'auteur de la lettre admire les œuvres de Madame des Houlières, les jugeant admirables par leurs pensées et leur expression. Il explique avoir été empêché d'envoyer plus tôt le poème en raison de la rareté des copies des productions de cette dame. Le poème 'Songe d'Iris' est un dialogue entre Iris et l'Aurore. Iris reproche à l'Aurore son impatience à revenir chaque matin, cherchant un amant qui ne valorise pas son amour. Elle évoque d'autres figures mythologiques, comme Diane et Sémélé, contraintes par l'amour. Iris exprime sa douleur face au mépris de Cephale et aux larmes qu'elle verse. Le poème se termine par un songe interrompu par le retour de l'Aurore, où Iris se voyait aimée par un amant idéal. Iris regrette la perte de ce rêve et se questionne sur la nature éphémère des biens et des plaisirs. Elle conclut en se demandant s'il n'est pas heureux de pouvoir écouter un amant sans faillir à la vertu, même dans un songe. À la fin du poème, Iris soupire et rougit, se livrant à des souvenirs dangereux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 14-23
TRADUCTION de la Lettre écrite par l'Archiduc à la Dépude Catalogne
Début :
LE ROY. Illustres, Venerables, Excellens, Nobles, Magnifiques, & nos Amez [...]
Mots clefs :
Ennemis, Allemagne, Épouse, Consolation, Catalogne, Barcelone, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRADUCTION de la Lettre écrite par l'Archiduc à la Dépude Catalogne
TRADUCTION
- de la Lettre écrite par
l'Archiduc à la Dépude
Catalogne.
LE ROY.
lllustres, Venerables,
Excellens,Nobles, Magnifiques,
& nos Amez
&tres-fidelles Députez,
& Auditeurs des Comtes
de la Généralité de cette
Principautéde Catalogne.
La prompte & imprévue
mort de l'Empereur
Joseph, mon Frere, qui a
laisséle Trône Impérial
vaccant, mefitd'abord
penser que mapresence
estoit necessaire en Allemagne
pour my opposer
aux pernicieuxdesseins
des Ennemis qui ne manquerontpas
dans cettefatale
conjonctured'essayer
à troubler le repos de mes
Royaumes&Pays hereditaires
, & à brouiller
toute £si Umagies mais
la considération du chagrin
que vous auroitcause
mon absence, m'afait
sùsPendreJufèJues icycette
juste & convenable rsolution.
Cependantcomme
ma presence (JI absolument
necessaire dans mes
Domaines & Etats hereaitairespouryétablirla
seureté; & principalement
poury travaillerau
bien de nostresainte Religion
, & en particulier
pour vousyprepareravec
toute la diligence possible
~desTroupes&desfubfî*
des pour la deffense de
cette tres-fidellePricipauté,
&pourfinir cetteguerre
; considerations qui ont
obligé les Princesd'Allemagne
de solliciter mon
départ pour prévenir les
grands préjudices que
pourroient causer les pernicieux
desseins des Ennemis.
Tout cela ma déterminé
à passer pour un
peu de temps in Allemagne
; & quoy qu'ilfust
tres-convenable pour moy
& pour tous mes bons
vassauxdenemepoint
separer de la Reine mon
Epouse, je veux pourtant
vous donner la plus
grande marque de cet
amour que vous avez
mérité de moy par vôtre
confiance en vous laissant
& confiant à votreifdélité
ce que j'ayde plus
cher&de plusprécieux ;
cette separation mesera
tres-sensible, mais elle cft
aducieparlapenséeque
je travaille par la à votre
plus grande consolation.
C'estsurl'experience
quej'ay eue de vdtrejidelitéqueje
mefonde dans
laresolution quejeprens ;
le glorieuxsacrifice que
vous m'avez fait dans
les temps les plusfâcheux
me rassure donc, ~& me
fait esperer que dans toutes
les occasions presenteront,
vous donnerez
tous lessecours neceJJairtJ.
à la Reine mon Epouse
,
ce quiseul est capable de
me consolerpendant mon
absence qui ne sera pas
~longue,&durantlaquelle
je vous affurc que je
feray les derniers efforts
pourfinir une guerre qui
vous afflige ~tant,&pour
vous délivrerpar laforce
des Armes detout ce que
vous avezsouffert avec
tant de constance de la
partde mes Ennemis.Je
Vous recommandede nouveau
leprecieuxgage que
je vouslaisse. Et comme
vous trouverezvôtre consolation
en elle ,
elle trou- -
vera aussi lasienne dans
votre constante fidelité.
Vous devez cela à l'amour
paternel que fay
pour vous , & dont je
vais travailler à vous
donner encore deplus
grandes marques parla
réduction entiere de la
MonarchIe d'EJpagne>.
ce qui relèveraextrêmementlelustre
delaNation
Catalanne&quoy
que Mrs les Presidents
ayent merité d'entendre
de ma bouche ces expressions
de matendresse.,&
qu'ils vous les ayent redites
enparticulier,j'ay
crû devoirencorevous les
repeterafin de vous faire
mieux connoistrecombien
est grande ma tendresse
pour vous, &pour vous
engager par là à continuer
la vostre pour le
service de la Reine mon
Epouse
, & à pourvoir
parvotresecours&votre
application à tous les bc-
Joms indispensables dans -
les conjonctures presentes
pour le biendecettePrincipauté,
en attendant que
je revienne moy - même
vous y animerpourvôtre
plusgrande consolation.
De Barcelone le 6. Sept. 1 711.
MOY LE ROY.
Don Raymond de Villanéc
dePerlas.
- de la Lettre écrite par
l'Archiduc à la Dépude
Catalogne.
LE ROY.
lllustres, Venerables,
Excellens,Nobles, Magnifiques,
& nos Amez
&tres-fidelles Députez,
& Auditeurs des Comtes
de la Généralité de cette
Principautéde Catalogne.
La prompte & imprévue
mort de l'Empereur
Joseph, mon Frere, qui a
laisséle Trône Impérial
vaccant, mefitd'abord
penser que mapresence
estoit necessaire en Allemagne
pour my opposer
aux pernicieuxdesseins
des Ennemis qui ne manquerontpas
dans cettefatale
conjonctured'essayer
à troubler le repos de mes
Royaumes&Pays hereditaires
, & à brouiller
toute £si Umagies mais
la considération du chagrin
que vous auroitcause
mon absence, m'afait
sùsPendreJufèJues icycette
juste & convenable rsolution.
Cependantcomme
ma presence (JI absolument
necessaire dans mes
Domaines & Etats hereaitairespouryétablirla
seureté; & principalement
poury travaillerau
bien de nostresainte Religion
, & en particulier
pour vousyprepareravec
toute la diligence possible
~desTroupes&desfubfî*
des pour la deffense de
cette tres-fidellePricipauté,
&pourfinir cetteguerre
; considerations qui ont
obligé les Princesd'Allemagne
de solliciter mon
départ pour prévenir les
grands préjudices que
pourroient causer les pernicieux
desseins des Ennemis.
Tout cela ma déterminé
à passer pour un
peu de temps in Allemagne
; & quoy qu'ilfust
tres-convenable pour moy
& pour tous mes bons
vassauxdenemepoint
separer de la Reine mon
Epouse, je veux pourtant
vous donner la plus
grande marque de cet
amour que vous avez
mérité de moy par vôtre
confiance en vous laissant
& confiant à votreifdélité
ce que j'ayde plus
cher&de plusprécieux ;
cette separation mesera
tres-sensible, mais elle cft
aducieparlapenséeque
je travaille par la à votre
plus grande consolation.
C'estsurl'experience
quej'ay eue de vdtrejidelitéqueje
mefonde dans
laresolution quejeprens ;
le glorieuxsacrifice que
vous m'avez fait dans
les temps les plusfâcheux
me rassure donc, ~& me
fait esperer que dans toutes
les occasions presenteront,
vous donnerez
tous lessecours neceJJairtJ.
à la Reine mon Epouse
,
ce quiseul est capable de
me consolerpendant mon
absence qui ne sera pas
~longue,&durantlaquelle
je vous affurc que je
feray les derniers efforts
pourfinir une guerre qui
vous afflige ~tant,&pour
vous délivrerpar laforce
des Armes detout ce que
vous avezsouffert avec
tant de constance de la
partde mes Ennemis.Je
Vous recommandede nouveau
leprecieuxgage que
je vouslaisse. Et comme
vous trouverezvôtre consolation
en elle ,
elle trou- -
vera aussi lasienne dans
votre constante fidelité.
Vous devez cela à l'amour
paternel que fay
pour vous , & dont je
vais travailler à vous
donner encore deplus
grandes marques parla
réduction entiere de la
MonarchIe d'EJpagne>.
ce qui relèveraextrêmementlelustre
delaNation
Catalanne&quoy
que Mrs les Presidents
ayent merité d'entendre
de ma bouche ces expressions
de matendresse.,&
qu'ils vous les ayent redites
enparticulier,j'ay
crû devoirencorevous les
repeterafin de vous faire
mieux connoistrecombien
est grande ma tendresse
pour vous, &pour vous
engager par là à continuer
la vostre pour le
service de la Reine mon
Epouse
, & à pourvoir
parvotresecours&votre
application à tous les bc-
Joms indispensables dans -
les conjonctures presentes
pour le biendecettePrincipauté,
en attendant que
je revienne moy - même
vous y animerpourvôtre
plusgrande consolation.
De Barcelone le 6. Sept. 1 711.
MOY LE ROY.
Don Raymond de Villanéc
dePerlas.
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Résumé : TRADUCTION de la Lettre écrite par l'Archiduc à la Dépude Catalogne
Dans une lettre adressée à ses fidèles députés et auditeurs des comtes de la Généralité de la Principauté de Catalogne, un roi annonce la mort imprévue de son frère, l'Empereur Joseph, laissant le trône impérial vacant. Cette situation l'oblige à se rendre en Allemagne pour contrer les menaces des ennemis et protéger ses royaumes héréditaires. Le roi exprime son chagrin à l'idée de quitter la Catalogne et souligne la nécessité de sa présence en Allemagne pour assurer la sécurité et le bien de la religion. Il décide de partir pour un court moment, malgré la douleur de se séparer de la reine, son épouse. Il confie la défense de la Catalogne et la protection de la reine aux députés, en se fondant sur leur fidélité éprouvée. Le roi les encourage à soutenir la reine et à continuer à servir la Principauté avec constance et fidélité. Il promet de revenir rapidement et de mettre fin à la guerre qui afflige la Catalogne. Le roi réitère son amour paternel pour la nation catalane et son désir de la voir relevée par la réduction de la Monarchie d'Espagne. La lettre se termine par une expression de tendresse et un appel à la fidélité et au service de la reine et de la Principauté.
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4
p. 242-244
Parodie de l'Enigme dont le mot est le Corps.
Début :
Que maudit soit mon mariage; [...]
Mots clefs :
Mariage, Corps, Épouse, Veuve
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de l'Enigme dont le mot est le Corps.
Parodie de l'Enigme dont
le mot eft le Corps,
Que maudit fait mon
mariage ;
Caron a milie fois, jecrois,
Ainfi nommé ce quijoint
l'ame à moy.
Souvent l'ame& lecorps
font très mauvais
ménage.
Du mariage encorc'est la
proprieté :
Engardant fa maifon avec exactitude,
X
GALANT. 243
Mon époofe fe perd par
contrarieté.
Jeportefur monfrontparfois fa turpitude,
Autre appanage de mari.
De ma femme pourtant
je fuis le favori.
Quand je fuis bien usé
mafemme est encor
neuve :
Entre époux bien unis il
en arrive autant ;
Je puis mourir , & cepenSohdant
X ij
244 MERCURE
Mafemme nefera point
veure.
le mot eft le Corps,
Que maudit fait mon
mariage ;
Caron a milie fois, jecrois,
Ainfi nommé ce quijoint
l'ame à moy.
Souvent l'ame& lecorps
font très mauvais
ménage.
Du mariage encorc'est la
proprieté :
Engardant fa maifon avec exactitude,
X
GALANT. 243
Mon époofe fe perd par
contrarieté.
Jeportefur monfrontparfois fa turpitude,
Autre appanage de mari.
De ma femme pourtant
je fuis le favori.
Quand je fuis bien usé
mafemme est encor
neuve :
Entre époux bien unis il
en arrive autant ;
Je puis mourir , & cepenSohdant
X ij
244 MERCURE
Mafemme nefera point
veure.
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Résumé : Parodie de l'Enigme dont le mot est le Corps.
Le texte parodie l'énigme du 'Corbs' en explorant les tensions du mariage. Le narrateur décrit son union comme maudite, avec des conflits entre l'âme et le corps. Il souligne la nécessité de maintenir la maison avec précision et avoue les contrariétés et les turpitudes. Malgré tout, il se voit comme le favori de son épouse, qui reste neuve même lorsqu'il est usé. Il conclut que sa femme ne deviendra pas veuve s'il meurt.
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5
p. 3-27
LA CONVENTION matrimoniale.
Début :
Une nouvelle mariée, femme tres-vertueuse, mais encore plus enjoüée, [...]
Mots clefs :
Épouse, Mari, Dispute, Marche, Convention, Amour, Lettre, Souper mystérieux, Paris, Importun
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA CONVENTION matrimoniale.
LA CONVENTION
matrimoniale.
uNe * nouvelle mariée,
femme tres -
vertueuse.,
mais encore plus enjouée,
demandoit à son mary
s'il seroit aussi fidelle 5-
qu'elle. fly.pit Yçfolu de
Tertre> cela n'est p-is
égal, respondit le mary,
qui entendoitraillerie,
mais qui ne plaisantoit
quede fang-fioUL--Non,
continua-t-il? il n'est pas
juste qu'un homme borne sa tendresse à sa femme
,
maisune *
femmes
doit borner la sienne à
son mary. Ils disputerent
quelque tempsfiirj ebeœ
matieresirebattus,&
de se dirent que des plaisanteries usées que je
n'aime point à repeter,
& que vous aimeriez encoremoins à lire.
Le resultat de leur dis
pute fut un marché conclu entre eux ;
sçavoir,
qu'ils s'entre-aimeroient
tant que leur amour durerait
,
mais ils s'obligerent de faire succeder à
cet amour,estime, amitié
,
égards, en un mot
fout ce que se promet-
tent les époux après quelques mois demariage
,
lorsqu'ils sont prests de
se haïr, ceux - cy se promirent de plus, une sincerité sans reserve
,
une
confiance mutuelle, u
si exacte qu'ils ne se cacheroient aucun deleurs
sentiments, non pas met
me leurs infidelitez
,
si le
cas arrivoit,c'est-à-dire,
à l'égard du mary, car la
femme solidement vertueuse, promitde bonne
foy
,
que ne pouvant re spondre de la durée de son
amour, elle refpondoit
du moins de la durée de
son indifférence.
Le maryd'aussi bonne
foy que sa femme, avoüa
qu'il ne pouvoit en promettre autant, & sa femme plus raisonnable qu'-
on ne pourroit se l'imaginer, n'exigea de luy qu'
une feule chose.
G)est le moins que vous
yutJJïeZjfaire pour moy,
dit-elle, quandvostre
amour cessera,que de rriestimer aficz* pour me confier vossecrets
,
f5 je vous
declare, que si vous me
caci)ez, jamais les moindres circonstances de vos
avantures
,
je me tiens
en conscience relevée du
serment de fidelité que je
vous faits..
Le mary trouva cette
menace
-tres-equitable
Se après avoir juré qu'il
n'aimeroit jamais que sa.
femme, illuy jura que si
par malheur il devenoit
parjure
,
iln'auroit point
d'autre confidente que sa
chcre époule.
Ce fut là les conventions matrimoniales de
ces nouveaux mariez,
conventions verbalesfeulement, car ilsavoient
oubliéde les stipuler dans
leurcontract de mariage.
Quelques mois de fidelité s'écoulerent, celle du
Jllary ne resista pas long-
temps à certaine voisine,
femme de peu de merite
,
à sa beauté près, sonmary estoit si brutal qu'il
meritoit bien une femme*
coquette, elle ne put refuser à nostre jeune marié une partie de campagne
,
il ne sagissoit pourtant que d'un souper ?
car ilsestoient tous deux
mariez, ainsi ma plume
est trop reguliere pour
écrire cette avanture si je
n'avois sceu de bonne
part qu'ils n'avoient dessein que de boire ensemble feulement. Quoy
qu'il en soit, le nouveau
marién'eut pas le courage de confier à sa femme cette nouvelle inclination: voicy comme elle
en fut informée.
Un jeune fat beau de
visage, droit & guindée
tres feur de plaire
,
se
crut aimé d'elle
,
quoy
qu'elleluy jurast qu'il
n'en estoitrien;il comr
mençoit à l'importuner
beaucoup, elle luy don-
,
na son congé qu'il ne voulut point prendre;
farce que, disoit-il; cette
rueriu, qui soppoje a mon
bonheur, doit ceder a une
raisonsans répliqué: cep
que rvojlre." >mdry vous
trompe. Elle, luydemanda des preuves convainquantes
,
moyennant
quoy elle luy promit ce
qu'ellen'avoit nulle enviedeluy accorder. Pçiv
dant qu'on travailloit à
la
convaincre
,un Laquais
de cette voisine vint pour
apporter une Lettre à son
maryqui estoit partidès
le grand matin pour. Ver
,
failles, elle connoissoit
les livrées delavoisine;
dès qu'elle vit le Laquais,
elle luy détacha un des
siensqui legagna. Dix
louis d'or firent tomber
la Lettre des mains du
porteur,
,
& onluyen
promit dix. autres pour
aller dire à sa maistresse
qu'il avoitremis la Lettre
entre les mains dumary ;
cela estoit necessaire pour
l'idée que cette Lettre fist
naistre à nostreépouse
offensée.Voicy ce que
marquoit la Lettre avec
d'autres traits qui la mirent entièrement au fait.
Moncher, &c. nous ne
pouvonspas aller ce soir
à la maisonde campagne de Mr,&c. jevous
prie de remettre ce souper
à demain, &c.
Dans cette Lettre estoit
enfermé un billet sur lequel le concierge qui
avoit préparéle souper à
la maison de campagne,
devoitlaissèr entrer trois
Dames & un homme. Le
22. Juin iyiz. les Dames
avoient renvoyé le billet
afin que son Amant changeast la date; car parcertaines circonstances trop
longues à deduire, ce
souper mysterieux, en
maison d'emprunt,avoit
esté ordonnéparunti e,eoronneparuntIers, ers,
& l'Amant ne devoitsy
rendre que tard au retour
de Versailles, oùilefloit
allé dès le matin pour affaires impreveuës.
Ces deux billets suffisoient pour faire naistre
l'idée dont vous allez
voir la quite. 1
Nostre jeune mariéequi avoit3com~
me j'ay desja dit, beaucoup de gayeté dans l'ef
prit, pria deux de ses
amies
amies de venir avec elle
à la campagne manger
le soupes de son mary
,
,& le jeune importun arriva tout a propos pour
faire le quatrièmeporté
par le billet. Enfin 'vous
mavezpersuade,luy
.dit-elle dèsqu'elle le vit
entrer,je- conviens
,qu'il est juste queceluy
qui mafiaiLçonnoifiretinfidelite mon mary, m'aide à m'enranger
mgiiiezen carrosse avec
nousje veux njous donner âsouper a la campagne. Jugez si la vanité
du fat fut flattée, car il
estoit plus vain qu'amoureux
,
& il fut ravy d'avoir ces deux autres Dames pour tesmoins de sa
bonne fortune. Ils arriverent enfin tous quatre
à la maison de campagne,
où il futencore plus charmé de la seste magnifique & galante qu'il creut
préparée , 1 exprés 1 pour luy.
Le concierge les receut
sur le billet qui estoit de
la main de celuy qui
avoit ordonné la feste,&
sur lequel on devoit recevoir sa compagnie.
Les Dames userent de
la maison & de la feste
avec une liberté qui confirmoit encore te concierge dans son erreur. Elles
se firentservirle fouperen
attendant le mary qui arriva bien-tost après avec
l'impatience d'un Amant
qui croit estre attendu
par samaistrsse Le concierge luy dit à son arrivée que ces trois Dames
&. son amy estoient desja à,table
,
& avoient fait
servir malgréluy
,
qui
vouloit l'attendre, il fut
charmé que sa maistresse
en usast si librement, &
cette liberté luy fut de si
bon augure qu'il ne fit
qu'un faut delà dans la
salle ,<& courutavectant
daprecipitation,qu'iles-
toit au milieu des trois
Dames avant que de s'estre apperceu que ce n'estoient pas celles qu'il croyoit trouver là. Quelle
surprise fut la sienne, il resta immobiledansun fauteüil où sa femme le fit
tomber auprèsd'elle,pendant que les deux compagnes retenoient dans
un autre le petit homme à
bonne fortune, qui avoit
voulu
fuirà l'arrivée du
mary. Mettez- vous à la
place de l'un de l'autre
06 jugez lequel des deux
cistoit leplus estourdi ou
du mâry ou du galant.
La femme rompit le silence la premiere Vous
avez manquéa vos conventions, dit- elle à son
mary, il netient pas à
Monsieurqueje n'execute les miennes
,
vous m'avezfait mistere de vos
nouvelles amours ,
& si
Monsieurn'avoit eu la
bonte de m'en, avertir
vous fériez, icy bien plus
avojlreaise que vous n'y
estes. Ce seroit pourtant
dommagequ'une feste si
galamment préparée se
passast tristement
,
qJous
¿tqJeZ.icy deux partis a
prendre, choisissez:l'un
c'est de nous laisser avec
,
Monsieur dans la joyer
que vous troubleriez à
coup seurparl'humeur où
je vous voy :
l'autre party ycejt de restergayement avec nous, enchas.
sant d'icy celuy que jeny'
ay amenéquepour leconfondre.
Cette alternativefut
donnée ~~ol~lJé~ aumaryd'une
au inary, d'une
iàçonc sienjouée sidouçe.&si naturelle
,
que
loin•. de soupconner la
vertu 1desa.fenmie, ilsut
nouvellad'amour pour
^elle/ Dèsce - moment
toute la honte &la consusionretomberent sur le
pccijt:.fax, qu'on reconduisit
duifit en le bernant jusqu'à la porte de la maison
;
$C le mary, qui estoit
homme à craindre pour
luy, luy ordonna, fous
peinedubaston, s'ily
manquoit, d'exercerson
employ de donneur d'avis, en allant de ce pas
avertirla voisine Goquette qu'il la prioit de.M
plus compter sur luy.
Cette commission fut
donnéeavec des menaces
si serieuses, que le petit
homme à bonne fortune
retourna toute la nuit de
son pied à Paris, où l'on
k sit suivre par un valet
à cheval, qui promit de
luy faire accomplir exactement cette penitence
dontla femme ne voulut
rien rabattre.
Cetteaimable perron
ne ainsidebarrasséedeson
importun, & seflattant
d'avoir regagné du
moins pour un temps,le
cœur de son marv, luy
fit avoüer à table qu'il
n'avoit pas de regret à sa
voisine. Cesouper se fit
avec tantde gayeté,qu'on
pourra dire après cela,
que comme il riejl chere
que d'avaricieux, il n'est
bonnes festesqu'entre
maris & femmes.
matrimoniale.
uNe * nouvelle mariée,
femme tres -
vertueuse.,
mais encore plus enjouée,
demandoit à son mary
s'il seroit aussi fidelle 5-
qu'elle. fly.pit Yçfolu de
Tertre> cela n'est p-is
égal, respondit le mary,
qui entendoitraillerie,
mais qui ne plaisantoit
quede fang-fioUL--Non,
continua-t-il? il n'est pas
juste qu'un homme borne sa tendresse à sa femme
,
maisune *
femmes
doit borner la sienne à
son mary. Ils disputerent
quelque tempsfiirj ebeœ
matieresirebattus,&
de se dirent que des plaisanteries usées que je
n'aime point à repeter,
& que vous aimeriez encoremoins à lire.
Le resultat de leur dis
pute fut un marché conclu entre eux ;
sçavoir,
qu'ils s'entre-aimeroient
tant que leur amour durerait
,
mais ils s'obligerent de faire succeder à
cet amour,estime, amitié
,
égards, en un mot
fout ce que se promet-
tent les époux après quelques mois demariage
,
lorsqu'ils sont prests de
se haïr, ceux - cy se promirent de plus, une sincerité sans reserve
,
une
confiance mutuelle, u
si exacte qu'ils ne se cacheroient aucun deleurs
sentiments, non pas met
me leurs infidelitez
,
si le
cas arrivoit,c'est-à-dire,
à l'égard du mary, car la
femme solidement vertueuse, promitde bonne
foy
,
que ne pouvant re spondre de la durée de son
amour, elle refpondoit
du moins de la durée de
son indifférence.
Le maryd'aussi bonne
foy que sa femme, avoüa
qu'il ne pouvoit en promettre autant, & sa femme plus raisonnable qu'-
on ne pourroit se l'imaginer, n'exigea de luy qu'
une feule chose.
G)est le moins que vous
yutJJïeZjfaire pour moy,
dit-elle, quandvostre
amour cessera,que de rriestimer aficz* pour me confier vossecrets
,
f5 je vous
declare, que si vous me
caci)ez, jamais les moindres circonstances de vos
avantures
,
je me tiens
en conscience relevée du
serment de fidelité que je
vous faits..
Le mary trouva cette
menace
-tres-equitable
Se après avoir juré qu'il
n'aimeroit jamais que sa.
femme, illuy jura que si
par malheur il devenoit
parjure
,
iln'auroit point
d'autre confidente que sa
chcre époule.
Ce fut là les conventions matrimoniales de
ces nouveaux mariez,
conventions verbalesfeulement, car ilsavoient
oubliéde les stipuler dans
leurcontract de mariage.
Quelques mois de fidelité s'écoulerent, celle du
Jllary ne resista pas long-
temps à certaine voisine,
femme de peu de merite
,
à sa beauté près, sonmary estoit si brutal qu'il
meritoit bien une femme*
coquette, elle ne put refuser à nostre jeune marié une partie de campagne
,
il ne sagissoit pourtant que d'un souper ?
car ilsestoient tous deux
mariez, ainsi ma plume
est trop reguliere pour
écrire cette avanture si je
n'avois sceu de bonne
part qu'ils n'avoient dessein que de boire ensemble feulement. Quoy
qu'il en soit, le nouveau
marién'eut pas le courage de confier à sa femme cette nouvelle inclination: voicy comme elle
en fut informée.
Un jeune fat beau de
visage, droit & guindée
tres feur de plaire
,
se
crut aimé d'elle
,
quoy
qu'elleluy jurast qu'il
n'en estoitrien;il comr
mençoit à l'importuner
beaucoup, elle luy don-
,
na son congé qu'il ne voulut point prendre;
farce que, disoit-il; cette
rueriu, qui soppoje a mon
bonheur, doit ceder a une
raisonsans répliqué: cep
que rvojlre." >mdry vous
trompe. Elle, luydemanda des preuves convainquantes
,
moyennant
quoy elle luy promit ce
qu'ellen'avoit nulle enviedeluy accorder. Pçiv
dant qu'on travailloit à
la
convaincre
,un Laquais
de cette voisine vint pour
apporter une Lettre à son
maryqui estoit partidès
le grand matin pour. Ver
,
failles, elle connoissoit
les livrées delavoisine;
dès qu'elle vit le Laquais,
elle luy détacha un des
siensqui legagna. Dix
louis d'or firent tomber
la Lettre des mains du
porteur,
,
& onluyen
promit dix. autres pour
aller dire à sa maistresse
qu'il avoitremis la Lettre
entre les mains dumary ;
cela estoit necessaire pour
l'idée que cette Lettre fist
naistre à nostreépouse
offensée.Voicy ce que
marquoit la Lettre avec
d'autres traits qui la mirent entièrement au fait.
Moncher, &c. nous ne
pouvonspas aller ce soir
à la maisonde campagne de Mr,&c. jevous
prie de remettre ce souper
à demain, &c.
Dans cette Lettre estoit
enfermé un billet sur lequel le concierge qui
avoit préparéle souper à
la maison de campagne,
devoitlaissèr entrer trois
Dames & un homme. Le
22. Juin iyiz. les Dames
avoient renvoyé le billet
afin que son Amant changeast la date; car parcertaines circonstances trop
longues à deduire, ce
souper mysterieux, en
maison d'emprunt,avoit
esté ordonnéparunti e,eoronneparuntIers, ers,
& l'Amant ne devoitsy
rendre que tard au retour
de Versailles, oùilefloit
allé dès le matin pour affaires impreveuës.
Ces deux billets suffisoient pour faire naistre
l'idée dont vous allez
voir la quite. 1
Nostre jeune mariéequi avoit3com~
me j'ay desja dit, beaucoup de gayeté dans l'ef
prit, pria deux de ses
amies
amies de venir avec elle
à la campagne manger
le soupes de son mary
,
,& le jeune importun arriva tout a propos pour
faire le quatrièmeporté
par le billet. Enfin 'vous
mavezpersuade,luy
.dit-elle dèsqu'elle le vit
entrer,je- conviens
,qu'il est juste queceluy
qui mafiaiLçonnoifiretinfidelite mon mary, m'aide à m'enranger
mgiiiezen carrosse avec
nousje veux njous donner âsouper a la campagne. Jugez si la vanité
du fat fut flattée, car il
estoit plus vain qu'amoureux
,
& il fut ravy d'avoir ces deux autres Dames pour tesmoins de sa
bonne fortune. Ils arriverent enfin tous quatre
à la maison de campagne,
où il futencore plus charmé de la seste magnifique & galante qu'il creut
préparée , 1 exprés 1 pour luy.
Le concierge les receut
sur le billet qui estoit de
la main de celuy qui
avoit ordonné la feste,&
sur lequel on devoit recevoir sa compagnie.
Les Dames userent de
la maison & de la feste
avec une liberté qui confirmoit encore te concierge dans son erreur. Elles
se firentservirle fouperen
attendant le mary qui arriva bien-tost après avec
l'impatience d'un Amant
qui croit estre attendu
par samaistrsse Le concierge luy dit à son arrivée que ces trois Dames
&. son amy estoient desja à,table
,
& avoient fait
servir malgréluy
,
qui
vouloit l'attendre, il fut
charmé que sa maistresse
en usast si librement, &
cette liberté luy fut de si
bon augure qu'il ne fit
qu'un faut delà dans la
salle ,<& courutavectant
daprecipitation,qu'iles-
toit au milieu des trois
Dames avant que de s'estre apperceu que ce n'estoient pas celles qu'il croyoit trouver là. Quelle
surprise fut la sienne, il resta immobiledansun fauteüil où sa femme le fit
tomber auprèsd'elle,pendant que les deux compagnes retenoient dans
un autre le petit homme à
bonne fortune, qui avoit
voulu
fuirà l'arrivée du
mary. Mettez- vous à la
place de l'un de l'autre
06 jugez lequel des deux
cistoit leplus estourdi ou
du mâry ou du galant.
La femme rompit le silence la premiere Vous
avez manquéa vos conventions, dit- elle à son
mary, il netient pas à
Monsieurqueje n'execute les miennes
,
vous m'avezfait mistere de vos
nouvelles amours ,
& si
Monsieurn'avoit eu la
bonte de m'en, avertir
vous fériez, icy bien plus
avojlreaise que vous n'y
estes. Ce seroit pourtant
dommagequ'une feste si
galamment préparée se
passast tristement
,
qJous
¿tqJeZ.icy deux partis a
prendre, choisissez:l'un
c'est de nous laisser avec
,
Monsieur dans la joyer
que vous troubleriez à
coup seurparl'humeur où
je vous voy :
l'autre party ycejt de restergayement avec nous, enchas.
sant d'icy celuy que jeny'
ay amenéquepour leconfondre.
Cette alternativefut
donnée ~~ol~lJé~ aumaryd'une
au inary, d'une
iàçonc sienjouée sidouçe.&si naturelle
,
que
loin•. de soupconner la
vertu 1desa.fenmie, ilsut
nouvellad'amour pour
^elle/ Dèsce - moment
toute la honte &la consusionretomberent sur le
pccijt:.fax, qu'on reconduisit
duifit en le bernant jusqu'à la porte de la maison
;
$C le mary, qui estoit
homme à craindre pour
luy, luy ordonna, fous
peinedubaston, s'ily
manquoit, d'exercerson
employ de donneur d'avis, en allant de ce pas
avertirla voisine Goquette qu'il la prioit de.M
plus compter sur luy.
Cette commission fut
donnéeavec des menaces
si serieuses, que le petit
homme à bonne fortune
retourna toute la nuit de
son pied à Paris, où l'on
k sit suivre par un valet
à cheval, qui promit de
luy faire accomplir exactement cette penitence
dontla femme ne voulut
rien rabattre.
Cetteaimable perron
ne ainsidebarrasséedeson
importun, & seflattant
d'avoir regagné du
moins pour un temps,le
cœur de son marv, luy
fit avoüer à table qu'il
n'avoit pas de regret à sa
voisine. Cesouper se fit
avec tantde gayeté,qu'on
pourra dire après cela,
que comme il riejl chere
que d'avaricieux, il n'est
bonnes festesqu'entre
maris & femmes.
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Résumé : LA CONVENTION matrimoniale.
Le texte décrit une convention matrimoniale entre un jeune couple. La femme, vertueuse mais enjouée, interroge son mari sur sa fidélité. Le mari répond que les hommes ne doivent pas limiter leur tendresse à une seule femme, contrairement aux femmes. Ils conviennent de s'aimer tant que leur amour durera, mais de passer à l'estime et à l'amitié si l'amour cesse. Ils s'engagent également à la sincérité et à la confiance mutuelle, y compris la confession des infidélités. Quelques mois plus tard, le mari cède à une voisine coquette et accepte un souper avec elle. La femme découvre l'infidélité grâce à une lettre interceptée. Elle organise alors un souper à la campagne avec deux amies et un jeune homme importun, où ils surprennent le mari en flagrant délit. La femme révèle au mari qu'il a manqué à leurs conventions en cachant ses nouvelles amours. Elle lui offre deux choix : soit il les laisse avec le jeune homme, soit il reste gaiement avec eux en chassant l'importun. Impressionné par la ruse de sa femme, le mari choisit de rester et ordonne au jeune homme de prévenir la voisine coquette qu'il ne doit plus compter sur lui. Le souper se termine dans la gaieté, et la femme se réjouit d'avoir regagné le cœur de son mari.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 199-222
MARIAGES.
Début :
Mr le Marquis de Grand-pré a épousé à Reims depuis [...]
Mots clefs :
Seigneur, Parlement, Épouse, Chevalier, Secrétaire, Gentilhomme, Maréchal, Aubervilliers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MAKIAGES.
M' le.?vL.1rquis de Grandpré
a épousé à Reims depuis
quelque temps Mademoifelle
de FJmcchon. Ils furent
mariez par M1 l'Archevefquc
de Reims, qui donna un repas
enluice aux Mariez Se
aux plus proches parens; c'elt
luy qui a fait ce mariage, ho.
norant de son amitié les parcns
de l'un & de l'autre côté.
Mr le Comte de Grandpré
, intime amy de Mr l'Archevêque
de Reims, a crû
se voyant sans enfans qu'il
estoit de son honneur d'élever
Con petit-coufin de même
nom,afin que les biens
de la famille ne retombent
pas sur la même personne ;
c'est ce qui l'a ojuge après la
négociation de ce mariage
de faire en sa faveur parle
Contrat de miriagc pasle à
Reims au Palais Archiepiscopal
en sa presence & en
celle de Mr l'Archevêque de
Reims, le IJ. Novembre
1712. une donation entrevifs
de son Comté de Grandr
pré, qui est une Terre des
plus coofiderables de Champagne
, avec Ces droits qui
luy appartiennent en la (uccession
de feu Mr le Maréchal
de joyeuse.
Cette Maison a l'honneur
d'eltre alliée non -
feulement
à celle de nos Rois, mais de
toucher de prés à leurs augures
Perlonnes
,
puisque
Anne Duc de Joyeule,Pair
& Amiral de France, Chevalier.
des Ordres du Roy,
Premier Gentilhomme de sa
Chambre & Gouverneur de
Normandic}que le Roy Henry
111.fie Duc & Pair au
mois d'Aoufi J581. épousa
en la même année Marguerite
de Lorraine foeur puilnée
de la Reine Louise, femme
du même Roy; rant de Prélats,
Cardinaux, Archevê.
ques, Maréchaux de France)
Généraux d'Armées, dont
l'Histoire particulière a esté
écrite par les Autheurs de
leur temps, font des marques
essentielles de l'origine & du
rang que cette Malson tienc
en France.
Dans le temps de la recherche
des faux-Nobles du
Royaume, cette Maison a
fair une des plus authentiques
preuves de Noblesse par Titres.
Elle consiste prefentement
en différentes branches
,
l'aînée de laquelle est
tombée dans la Maison de
Guifc,cueiie a pone le Duché
deJ0yeuCc,que l'on pré.
tend cltre pour msflcs & femelles
; ces branches font
celles de S. Lambert prefentemenc
l'aînée, des Comtes
de Grandpré, & des Geurs de
Montgobcrt& de Verpel.
Robert de Joyeu se, Com-
te de Grandpré, fils de Louis
Seigneur de Saint-Geniez &
d'Isabeau d'Halluin
,
Comtesse
de Grandpré sa feconde
femme, laissa de Marguerite
de Bar bançon Dame de
Montgobert entr'aurres ensans,
Foucault l'aîné & Antoine,
qui a fait la branche
de Montgoberr.
Foucault de Joyeuse, Comte
de Grandpré, Chevalier
de l'Ordre du Roy
,
Gentilhomme
de la Chambre du
Roy Charles IX eut d'Anne
d'Anglurre, file unique
de Claude Seigneur de Jours,
entr'autres enfans
,
Claude
Comtc de Grandpré, Antoine
Seigneur de S. Lambert,
& pluficurs autres fils & fil.
les.
Claude de Joyeuse, Comte
de Grandpré^Gouverneur
de Beaumont
1
nommé à
l'Ordre du S. Esprit.
Antoine de Joyeuse, Seigneur
de S. Lambert, Gou-
Overneur de Mezieres, a laissé
de Henriette fille de Roberr
Marquis de la Vieuville,
Chevalier des Ordres du
Roy, Robert Antoine François
de Joyeuse, Comte de
Grandpré.
Jean Armand Marquis de
Joyeurc) Baron de Villefurtourbe,
de Gernay en Dormois,
&c. Mestre de Carrp
de Cavalerie, Gouverneur
des Ville & Citadelle de
Nanry, Maréchal de France
en 1698. & Chevalier des
Ordres du Roy, qui cft more
au mois de Juin 1710. il
avoit épousé sa cousine
Marguerite de Joyeulc, fille
de Michel
,
Seigneur de Verpel
dont il n'a point eu aensans.
Claude Abbé de Mouzon,
d'Eslan& de Gorge en
Touraine, mort en Avril
1710.
Julie de Joyeuse, Comte de
GrandpréJ Colone l dInfanterie,
Lieutenant General des
Provinces de Champagne &
ABnrigetqiiuqiuacedpeosu•leRGcauwilxle,imjiejrctc
de Rene, Seigneur de Coclois,
Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, vivant,
de laquelle il n'a point
d'cofans.
Jean de Joyeuse Comte
de Joyeu se, frere de Julie
Comte de Grandpré,a pour
enfant le Marquis de Joyeuse
substitué au bien de feu Mr
le Maréchal de Joyeufc.
La branche des Seigneurs
de Montgobert de Verpel,
a pour tige Antoine de
Joyeuse, Seigneur de Montgobert
, deuxième fils de
Robert de Joyeuse Comte
de Grandpré, qui de Madelaine
de Lyons, fille dAdolphe,
Seigneur d'Espaux, a
laissé plusieurs cnfans, entr'-
autre Robert de Joyeuse
Seigneur de Verpel, dont
la femme Judith Hennequin
le rendit pere de Michel,
Seigneur de Verpel, qui n'a
eu de sa femme Marie de
Trumelot, que Robert rué
à Valenciennes & la Maréchale
de Joyeuse.
Si la Maison
-
de Villers ne
compte pas tant de belles
Alliances & des sujets parvenus
à un si haut degré, elle
a dumoins l'avantage d'avoir
donné des personnes
qui ont servi leur Prince &
lEtat avec zele, non seulement
dans les Armées; mais
encore dans les celebres Ambafïadcs
où ils se font fait
distinguer.
Cette Maison cft originaire
de Picardie, où Roland
de Villers, Seigneur de Berneuil
épousa Marie Thierry,
l'an iS5L- il étoit frere de
Jean de Villers, mort l'an
15 3 5. ayant laisse de Jeanne
de Flecclles
>
son épouse;
Louis de Viliers, Seigneur
dela Cour, qui contribua
beaucoup à la reduction
d'Amiens, à l'obeïssance du
Roy Henry IV. il est more
en 1608, il Qvojç. épousél'an
is 64* Marie Dufresne Dame
dela Cour, de laquelle il eut
1 °.Louis de Villerscy-aprés.
2.°.Jean,Seigneur d'Authiul
époux de Marguerite de
Lattre & pere de Françoise,
femme de Charles Gorguette
Seigneur du Bus 3°. Anne
femme de Jean de Moux, Seigneur
d'Heudicourt, Louis
de Villers Seigneur deRousseville
mariél'an 1584. avjc
- MarieGounet,fillede Pierre
& de Marie Feret, Dame de
Rousseville qui épousa l'an
1618. Catherine de Sachy,
fille de Jean de Maurepas,
&c.
Mr de Montholon, Conseiller
au grand Conseil,fils
de Mr de Montholon ConseillerauChastelet
deParis,a
épousé depuis quelques mois
Mademoiselle Potier fille de
Mr Potier de Novion President
à Mortier au Parlement.
-
Les deux familles d'où sont
sortis les nouveaux Mariez
font incontestablement des
plus anciennes du Royaume.
Celle de Montholon qui
est originairede Bourgogne,
est une des anciennes familles
de la Robe,( je dis originaire
de Bourgogne, sans
cependant l'assurer, puifquc
d'autres ladisentde Paris
,
& qui est l'opinion la plus
vrai semblable) dont l'origine
seperd dans les siecles
les plus reculez ;elleafourny
-
des Magistratsqui fc sont sacrifié
pour leur Patrie, & qui
ont laissé des marques de
leur profond sçavoir.
François de Moncholon I.
du nom,sieur de Viviers &
d'Aubervilliers,Avocat du
Roy, & enfin President au
Parlement deParis le 3. Février
de l'an1534.Il fut commis
à la Garde des Sceaux de
France per Lettres données
àIlLyon le 39. Aoust 1542. mourut à Villers-CottefeRs
le IJ. Juin de l'année
d'ensuite, & fut enterré à S.
André des Arcs à Paris,où
l'on voit son Epitaphe.
François -. de Montholon
son fils, sieurd'Aubervilliers,
Avocat au Parlement
de Paris, fils de François
Gar de des Sceaux, fut
pourvû de la même Charge
de Garde des Sceaux. Illaissa
de Geneviéve Chartier cinq
enfans, qui furent Mathieu
de Montholon ConseiIlerau
Parlement,mort sans alliance
; Pierre Chanoine de Laon
Docteur de Sorbonne; Jacques
Avocat au Parlement
de Paris;François, Seigneur
d'Aubervilliers, Conseiller
d'Etat,&Françoisde Montholon
,
Seigneur d'Aubervillicrs.
La Maison de Montholona
formé plusieurs branches
qui sont en partie éteintes.
Nous avons une infinité
de grands hommes, fortis
de celle de Potier; leur memoire
doit estre en veneration,
leurs avions éclatantes
dans les Armées de leurs Rois
& leurvive pénétration dans
les Conseils sont connuës de
toute la France, leur ont attiré
les plus hautsemplois.
Cette Mailotï eil alliée à
tout ce qu'il y a de pcrfonnes
de la premicre qualité,
&
& même des Princes;qu'elle
tire son origine de Nicolas
Potier; Seigneur de GrcOJY,
qui fut Prevost des Marchands
de Paris en 1499. Il
fut pere de Jacques Potier
Conseiller au Par lement de
Paris.
Nicolas Potier a servi
glorieusement quatre de Tes
Rois, desquels il s'attira lâ
bien-veillance. Il fut second
President au Par lementde
Paris, & Chancelier de la
Reine Marie de Mcdicis.
André Potier Seigneur de
Novion, Conseiller& puis
President au Parlement de
Bretagne,&ensuite enceluy
de Paris.
Nicolas Potier
,
Seigneur
deNovion,&c. Premier Presidenr
au Parlement de Paris,
Secretaire& Greffier des
Ordres du Roy,mort le I.
Septembre1691.âgéde75.
ans. Il fut marié avec Catherine
Gallard
,
fillede Claude
Gallard
,
Seigneur de Courance,
de laquelle il a laissé
André Potier, Jacques Evêque
d'Evccux, Claude Comte
de Novion, Maréchal des
Camps&Armées du Roy.
Louis Potier,sieur de Ges-
» vres ,
Secretaire d'Etat, prit
la conduite des grandes affaires
avec Mr de Villeroy,
Secretaire d'Etat. Il sur quel- ,
ques années après Secrctaire
du Confcil, puis Secretaire
d'Etat.
René Potier, Comte puis
Duc de Thresmes, Pair de
France, Capicaine de la premiere
Compagnie des Gardes
du Corps,&c. Chevalier
des Ordres de Sa Majesté,
épousa Marguerite de Luxembourg,
fille de François
de Luxembourg, Duc de
Piney, & de Diane de Lorraine,
sa premierc femme,
delaquelleileut Louis tué au
Siege de Thionville.
Leon Potier, Duc de Gesvres,
Pair deFrance,premier
Gentilhomme de la Chambre
du Roy, mort le 1. Décembre
1704avoit épousé
Marie Françoise du Val morte
en 1702. le 28. Octobre,
d'où sont venus François-
Bernard qui suit, Leon Archevêque
de Bourges, Jules-
AugusteChevalier de Malthe,
Louis Marquis de Gandelux,
MademoiselledeGesvrcs,
Jeanne Filice, Susanne-
Angelique, & Louise.
François-Bernard Potier,
Duc de Gesvres ,
Pair de
France, premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy,
Gouverneur de Paris, prit
place au Parlement le 2,3.
Juillet1703. Il avoir épousé
Marie -Madeleine
-
Louise-
Génevieve de Bois-franc,
morte le 3 Avril 1702. de
laquelleil a eu Joachim-Bernard
Potier
,
Marquis de
Gesvres, Seigneur deSaint-
Ouen, né le 2p. Septembre
169 Louis Leon Marquis
de Gandelux, Etienne René
Comte de Thresmes,& Marie-
FrançoisePotier,néele
5 Decembre 1627.
Joachim Bernard Potier,
Marquis de Gesvres cit fils
aîné de Mr le Duc de Gesvres.
Il a épousé le 1. Juin
17°9 Marie- Madeleine-Emilie
Mascranny, fille de Barthelemy
,
Maistre des Requestes
,&deJeanne-Baptiste
leFevredeCaumartin.
M' le.?vL.1rquis de Grandpré
a épousé à Reims depuis
quelque temps Mademoifelle
de FJmcchon. Ils furent
mariez par M1 l'Archevefquc
de Reims, qui donna un repas
enluice aux Mariez Se
aux plus proches parens; c'elt
luy qui a fait ce mariage, ho.
norant de son amitié les parcns
de l'un & de l'autre côté.
Mr le Comte de Grandpré
, intime amy de Mr l'Archevêque
de Reims, a crû
se voyant sans enfans qu'il
estoit de son honneur d'élever
Con petit-coufin de même
nom,afin que les biens
de la famille ne retombent
pas sur la même personne ;
c'est ce qui l'a ojuge après la
négociation de ce mariage
de faire en sa faveur parle
Contrat de miriagc pasle à
Reims au Palais Archiepiscopal
en sa presence & en
celle de Mr l'Archevêque de
Reims, le IJ. Novembre
1712. une donation entrevifs
de son Comté de Grandr
pré, qui est une Terre des
plus coofiderables de Champagne
, avec Ces droits qui
luy appartiennent en la (uccession
de feu Mr le Maréchal
de joyeuse.
Cette Maison a l'honneur
d'eltre alliée non -
feulement
à celle de nos Rois, mais de
toucher de prés à leurs augures
Perlonnes
,
puisque
Anne Duc de Joyeule,Pair
& Amiral de France, Chevalier.
des Ordres du Roy,
Premier Gentilhomme de sa
Chambre & Gouverneur de
Normandic}que le Roy Henry
111.fie Duc & Pair au
mois d'Aoufi J581. épousa
en la même année Marguerite
de Lorraine foeur puilnée
de la Reine Louise, femme
du même Roy; rant de Prélats,
Cardinaux, Archevê.
ques, Maréchaux de France)
Généraux d'Armées, dont
l'Histoire particulière a esté
écrite par les Autheurs de
leur temps, font des marques
essentielles de l'origine & du
rang que cette Malson tienc
en France.
Dans le temps de la recherche
des faux-Nobles du
Royaume, cette Maison a
fair une des plus authentiques
preuves de Noblesse par Titres.
Elle consiste prefentement
en différentes branches
,
l'aînée de laquelle est
tombée dans la Maison de
Guifc,cueiie a pone le Duché
deJ0yeuCc,que l'on pré.
tend cltre pour msflcs & femelles
; ces branches font
celles de S. Lambert prefentemenc
l'aînée, des Comtes
de Grandpré, & des Geurs de
Montgobcrt& de Verpel.
Robert de Joyeu se, Com-
te de Grandpré, fils de Louis
Seigneur de Saint-Geniez &
d'Isabeau d'Halluin
,
Comtesse
de Grandpré sa feconde
femme, laissa de Marguerite
de Bar bançon Dame de
Montgobert entr'aurres ensans,
Foucault l'aîné & Antoine,
qui a fait la branche
de Montgoberr.
Foucault de Joyeuse, Comte
de Grandpré, Chevalier
de l'Ordre du Roy
,
Gentilhomme
de la Chambre du
Roy Charles IX eut d'Anne
d'Anglurre, file unique
de Claude Seigneur de Jours,
entr'autres enfans
,
Claude
Comtc de Grandpré, Antoine
Seigneur de S. Lambert,
& pluficurs autres fils & fil.
les.
Claude de Joyeuse, Comte
de Grandpré^Gouverneur
de Beaumont
1
nommé à
l'Ordre du S. Esprit.
Antoine de Joyeuse, Seigneur
de S. Lambert, Gou-
Overneur de Mezieres, a laissé
de Henriette fille de Roberr
Marquis de la Vieuville,
Chevalier des Ordres du
Roy, Robert Antoine François
de Joyeuse, Comte de
Grandpré.
Jean Armand Marquis de
Joyeurc) Baron de Villefurtourbe,
de Gernay en Dormois,
&c. Mestre de Carrp
de Cavalerie, Gouverneur
des Ville & Citadelle de
Nanry, Maréchal de France
en 1698. & Chevalier des
Ordres du Roy, qui cft more
au mois de Juin 1710. il
avoit épousé sa cousine
Marguerite de Joyeulc, fille
de Michel
,
Seigneur de Verpel
dont il n'a point eu aensans.
Claude Abbé de Mouzon,
d'Eslan& de Gorge en
Touraine, mort en Avril
1710.
Julie de Joyeuse, Comte de
GrandpréJ Colone l dInfanterie,
Lieutenant General des
Provinces de Champagne &
ABnrigetqiiuqiuacedpeosu•leRGcauwilxle,imjiejrctc
de Rene, Seigneur de Coclois,
Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, vivant,
de laquelle il n'a point
d'cofans.
Jean de Joyeuse Comte
de Joyeu se, frere de Julie
Comte de Grandpré,a pour
enfant le Marquis de Joyeuse
substitué au bien de feu Mr
le Maréchal de Joyeufc.
La branche des Seigneurs
de Montgobert de Verpel,
a pour tige Antoine de
Joyeuse, Seigneur de Montgobert
, deuxième fils de
Robert de Joyeuse Comte
de Grandpré, qui de Madelaine
de Lyons, fille dAdolphe,
Seigneur d'Espaux, a
laissé plusieurs cnfans, entr'-
autre Robert de Joyeuse
Seigneur de Verpel, dont
la femme Judith Hennequin
le rendit pere de Michel,
Seigneur de Verpel, qui n'a
eu de sa femme Marie de
Trumelot, que Robert rué
à Valenciennes & la Maréchale
de Joyeuse.
Si la Maison
-
de Villers ne
compte pas tant de belles
Alliances & des sujets parvenus
à un si haut degré, elle
a dumoins l'avantage d'avoir
donné des personnes
qui ont servi leur Prince &
lEtat avec zele, non seulement
dans les Armées; mais
encore dans les celebres Ambafïadcs
où ils se font fait
distinguer.
Cette Maison cft originaire
de Picardie, où Roland
de Villers, Seigneur de Berneuil
épousa Marie Thierry,
l'an iS5L- il étoit frere de
Jean de Villers, mort l'an
15 3 5. ayant laisse de Jeanne
de Flecclles
>
son épouse;
Louis de Viliers, Seigneur
dela Cour, qui contribua
beaucoup à la reduction
d'Amiens, à l'obeïssance du
Roy Henry IV. il est more
en 1608, il Qvojç. épousél'an
is 64* Marie Dufresne Dame
dela Cour, de laquelle il eut
1 °.Louis de Villerscy-aprés.
2.°.Jean,Seigneur d'Authiul
époux de Marguerite de
Lattre & pere de Françoise,
femme de Charles Gorguette
Seigneur du Bus 3°. Anne
femme de Jean de Moux, Seigneur
d'Heudicourt, Louis
de Villers Seigneur deRousseville
mariél'an 1584. avjc
- MarieGounet,fillede Pierre
& de Marie Feret, Dame de
Rousseville qui épousa l'an
1618. Catherine de Sachy,
fille de Jean de Maurepas,
&c.
Mr de Montholon, Conseiller
au grand Conseil,fils
de Mr de Montholon ConseillerauChastelet
deParis,a
épousé depuis quelques mois
Mademoiselle Potier fille de
Mr Potier de Novion President
à Mortier au Parlement.
-
Les deux familles d'où sont
sortis les nouveaux Mariez
font incontestablement des
plus anciennes du Royaume.
Celle de Montholon qui
est originairede Bourgogne,
est une des anciennes familles
de la Robe,( je dis originaire
de Bourgogne, sans
cependant l'assurer, puifquc
d'autres ladisentde Paris
,
& qui est l'opinion la plus
vrai semblable) dont l'origine
seperd dans les siecles
les plus reculez ;elleafourny
-
des Magistratsqui fc sont sacrifié
pour leur Patrie, & qui
ont laissé des marques de
leur profond sçavoir.
François de Moncholon I.
du nom,sieur de Viviers &
d'Aubervilliers,Avocat du
Roy, & enfin President au
Parlement deParis le 3. Février
de l'an1534.Il fut commis
à la Garde des Sceaux de
France per Lettres données
àIlLyon le 39. Aoust 1542. mourut à Villers-CottefeRs
le IJ. Juin de l'année
d'ensuite, & fut enterré à S.
André des Arcs à Paris,où
l'on voit son Epitaphe.
François -. de Montholon
son fils, sieurd'Aubervilliers,
Avocat au Parlement
de Paris, fils de François
Gar de des Sceaux, fut
pourvû de la même Charge
de Garde des Sceaux. Illaissa
de Geneviéve Chartier cinq
enfans, qui furent Mathieu
de Montholon ConseiIlerau
Parlement,mort sans alliance
; Pierre Chanoine de Laon
Docteur de Sorbonne; Jacques
Avocat au Parlement
de Paris;François, Seigneur
d'Aubervilliers, Conseiller
d'Etat,&Françoisde Montholon
,
Seigneur d'Aubervillicrs.
La Maison de Montholona
formé plusieurs branches
qui sont en partie éteintes.
Nous avons une infinité
de grands hommes, fortis
de celle de Potier; leur memoire
doit estre en veneration,
leurs avions éclatantes
dans les Armées de leurs Rois
& leurvive pénétration dans
les Conseils sont connuës de
toute la France, leur ont attiré
les plus hautsemplois.
Cette Mailotï eil alliée à
tout ce qu'il y a de pcrfonnes
de la premicre qualité,
&
& même des Princes;qu'elle
tire son origine de Nicolas
Potier; Seigneur de GrcOJY,
qui fut Prevost des Marchands
de Paris en 1499. Il
fut pere de Jacques Potier
Conseiller au Par lement de
Paris.
Nicolas Potier a servi
glorieusement quatre de Tes
Rois, desquels il s'attira lâ
bien-veillance. Il fut second
President au Par lementde
Paris, & Chancelier de la
Reine Marie de Mcdicis.
André Potier Seigneur de
Novion, Conseiller& puis
President au Parlement de
Bretagne,&ensuite enceluy
de Paris.
Nicolas Potier
,
Seigneur
deNovion,&c. Premier Presidenr
au Parlement de Paris,
Secretaire& Greffier des
Ordres du Roy,mort le I.
Septembre1691.âgéde75.
ans. Il fut marié avec Catherine
Gallard
,
fillede Claude
Gallard
,
Seigneur de Courance,
de laquelle il a laissé
André Potier, Jacques Evêque
d'Evccux, Claude Comte
de Novion, Maréchal des
Camps&Armées du Roy.
Louis Potier,sieur de Ges-
» vres ,
Secretaire d'Etat, prit
la conduite des grandes affaires
avec Mr de Villeroy,
Secretaire d'Etat. Il sur quel- ,
ques années après Secrctaire
du Confcil, puis Secretaire
d'Etat.
René Potier, Comte puis
Duc de Thresmes, Pair de
France, Capicaine de la premiere
Compagnie des Gardes
du Corps,&c. Chevalier
des Ordres de Sa Majesté,
épousa Marguerite de Luxembourg,
fille de François
de Luxembourg, Duc de
Piney, & de Diane de Lorraine,
sa premierc femme,
delaquelleileut Louis tué au
Siege de Thionville.
Leon Potier, Duc de Gesvres,
Pair deFrance,premier
Gentilhomme de la Chambre
du Roy, mort le 1. Décembre
1704avoit épousé
Marie Françoise du Val morte
en 1702. le 28. Octobre,
d'où sont venus François-
Bernard qui suit, Leon Archevêque
de Bourges, Jules-
AugusteChevalier de Malthe,
Louis Marquis de Gandelux,
MademoiselledeGesvrcs,
Jeanne Filice, Susanne-
Angelique, & Louise.
François-Bernard Potier,
Duc de Gesvres ,
Pair de
France, premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy,
Gouverneur de Paris, prit
place au Parlement le 2,3.
Juillet1703. Il avoir épousé
Marie -Madeleine
-
Louise-
Génevieve de Bois-franc,
morte le 3 Avril 1702. de
laquelleil a eu Joachim-Bernard
Potier
,
Marquis de
Gesvres, Seigneur deSaint-
Ouen, né le 2p. Septembre
169 Louis Leon Marquis
de Gandelux, Etienne René
Comte de Thresmes,& Marie-
FrançoisePotier,néele
5 Decembre 1627.
Joachim Bernard Potier,
Marquis de Gesvres cit fils
aîné de Mr le Duc de Gesvres.
Il a épousé le 1. Juin
17°9 Marie- Madeleine-Emilie
Mascranny, fille de Barthelemy
,
Maistre des Requestes
,&deJeanne-Baptiste
leFevredeCaumartin.
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Résumé : MARIAGES.
Le texte décrit plusieurs mariages et alliances au sein de la noblesse française. Le Marquis de Grandpré a épousé Mademoiselle de Fimechon à Reims, avec la bénédiction de l'archevêque de Reims, qui a également organisé un repas en leur honneur. Le Comte de Grandpré, ami proche de l'archevêque, a décidé d'élever son petit-cousin pour préserver les biens familiaux. Un contrat de mariage a été signé le 12 novembre 1712 au Palais Archiepiscopal, incluant une donation des terres du Comté de Grandpré et des droits successoraux du Maréchal de Joyeuse. La Maison de Joyeuse est alliée à la famille royale et possède une longue histoire de nobles titres et alliances prestigieuses. Elle a fourni de nombreux prélats, cardinaux, archevêques, maréchaux de France et généraux d'armées. La famille a prouvé son authenticité noble lors des recherches sur les faux-nobles du royaume. Elle se divise en plusieurs branches, dont l'aînée est passée dans la Maison de Guise, qui détient le Duché de Joyeuse. Le texte détaille également les lignées et les alliances des différentes branches de la Maison de Joyeuse, mentionnant des personnages tels que Robert de Joyeuse, Comte de Grandpré, et ses descendants, qui ont occupé des postes importants dans la noblesse et l'armée française. La Maison de Villers, originaire de Picardie, est également mentionnée pour ses services à l'État et ses alliances prestigieuses. Enfin, le texte évoque le mariage récent de Monsieur de Montholon, Conseiller au grand Conseil, avec Mademoiselle Potier, fille de Monsieur Potier de Novion, Président à Mortier au Parlement. Les familles Montholon et Potier sont parmi les plus anciennes du royaume, avec des origines en Bourgogne et à Paris, et ont fourni de nombreux magistrats et hommes d'État distingués.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 217-241
Extrait curieux d'un Procès qui a esté depuis peu plaidé au grand Conseil, [titre d'après la table]
Début :
Je suis fort redevable à Mr L. V. du present qu'on [...]
Mots clefs :
Enfant, Mariage, Père, Époux, Épouse, Naissance, Province, Gendre, Procès, Chagrin, Mari
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait curieux d'un Procès qui a esté depuis peu plaidé au grand Conseil, [titre d'après la table]
Je fuis fort redevable à
Mr L. V. du present qu'on
vient de me faire de sa part,
& je ne doute point que
tout le monde ne luy fçaJ
che autant de gré que moy
; de la peine qu'il a prise de
décacher tous les Articles
; principaux d'un procez extraordinaire
qui vient d'cc.
trejugéà un des premiers
tribunaux de Paris, pouren
composer(sans s'écarter de
la vérité) l'histoire qui suit
sur les pieces originales qui
en font la matiere.
Mademoiselle Nassulvaved
estnée dans une des
plus considerables provinces
du Royaume; ses parens
qui y tenoient les premiers
rangs dans la robe, & qui
possedoient de grands
biens, luy donnerent une
éducation conforme à sa
naissance, leurs foins ne furent
pas infructueux. Elle
eut a peine quinze ansquelle
fut l'admiration de toute
sa province, les plus honnestes
gens luy rendirent
des soins; sa beauté, sa ieunesse,
& son esprit au dessus
de son âgeluy attirerent
bien-tost une grosse cour. De tous ceux qui s'empresserent
à la servir, le
seul Emselad son parent fut
celuy qui trouva le secret de
la rendre sensible
,
le libre
accez qu'il avoit dans la
maison de son pere ,
luy
fit faire en peu de temps
un progrez considerable
sur son coeur. Les premierres
inclinations sont viol
lentes, on oublie facilement
le devoir pour ne suivre
que les mouvements
d'unepassion agreable.
La pauvre Demoiselle fen*
tit bien-tost avec douleur;
ce que Forcez de sa complaisance
alloit lyy couster;
lacrainte que sa hontene;
le:, decouvrist, l'accabla
d'horreur & de tristiesse,
elle pressa, mais inutilement
,Emcelad à la demander
en mariage, des raisons
de famille luy servirent de
prpérétetexxttee ppoouurr ll''eesnlooii~gnneerr de
cette proposition. Lnnnuii
autre parti se presenta, ce
fut Lezariu magistrat illustre,
riche &connu, particulierement
du pere de
Nassulvaved, quifutécoute
ir- favorablement.Le pere
sans consulter sa fille regle
avec luy, & les conditions
Ôc le temps du mariage.
Quel coup de foudre pour
cette tendre amante ! de
quels mouvements ne futelle
pointagitée quand elle
,~
apprit cette fatale resolution.
Il falloit renoncer
pour cousjours à la feule
r personne qui luy estoirchere,
s'engager avec une àurre
qu'elle ne pouvoit souffris,
& plus que cela, s'exporer
à l'accablante confusion de
voir découvrir parun
les fuites d'un commerce
qu'elle auroit fouhairé pouvoir
se cacker à elle-mesme.
Quellesituation 1 daps le
fort de sa douleur, elle chercha
de la consolation dans
les conseils de ses alTIies.,
elles luy proposerent ( entre
autres une Religieuse )
de se jetter aux pieds de son
pere, & deluy avoüer l'estac
où elle estoit
, pour ledé-
-
tourner du dessein qu'il
avoit formé, enÍÙite de ne
pas s'éloigner, au cas que Lezariu
fit quelques démarches
pour obtenir des
1. faveurs,& enfin de prendre
desremedes qu'elle s'offrit
de luy faire avoir pour
| empescher raccroiflement,
, ou plustost pour étouffer le
fruit de son premier amour;
; mais s'estanttrouvédes ob
tfaclesinfurmontablesàcecexpedient,
ktrifte Nassulvaved
se determinaà envo-
: yer chercher Emcelad,elle
,
l'informa de ce qui se pas-
> soit,Iuy peignitsontion
avec les traits les plus
vifs)le conjura de rompre l'engagement que l'on avoit
projetté, & quiestoit sur le
point de se conclure. Ses
prieres& ses larmes furent
sans effet,cet amant lasche,
infidele
, ou degousté, demeura
dans l'inaction, la
victime fut menée à l'aucel,
& le mariage célébré avec
Lezariu, sans qu'Emcelad
fit le moindre mouvement
pours'y opposer.
Les premiers jours de ce
mariage qui paroissoit si
convenable,& qui l'estoit
si peu, se passerent en apparence
asseztranquillement
; mais ce calme dura
peu, l'époux s'a pperceut du
malheur de son épouse
,
il
s'abandonna aux fureurs de
la plus noire jalousîe,& de
la plus violente colere, il la
força de luy avouër son crime,
luy fit nommer son seducteur,&
Tengageaàfaire
le mesme aveu devant son
pere, qu'il avoit fait venir
chez luy pour cela. Le pere
au desespoir porta son resfentimeot
jusqu'à vouloir
faire enfermer sa fille; mais
le mary qui prévit l'éclat
que cela feroit dans lemonde,
& que la honte en réjailliroit
sur luy, prit le par.
ty que tous les hommes sages
devroient prendre en
pareille occasion
;
il opposa
la puissance maritale à la
paternelle,pria son beaupere
d'écouffer son chagrin,
& exigea feulement de luy
que l'enfant qui naistroit
de son épouse ne sust point
confideré comme le sien;
on prit sur cela des temperaments,
oti convint quimmediatement
après la naissance
de l'enfant, il feroit
secretement exposé
, &
qu'on feroit ensorte qu'il
ignorast toujours son origine.
-
Le mary cependant qui
portoit tousjours dans le
coeur le trait de la jalousie
dont il avoit esté blessé
n'eut depuis , pour son epouse
qu'un extrêmeéloignement.
Il ne la voulut plus
voir pendant plus de six
mois, il fit plusieurs voyages
,
fut prendre les eaux,
trop heureux s'il eust peu
trouver celles de l'oubli.
Dans le septiéme mois du
mariage, sonépouse accoucha
d'une fille à une maison
de campagne de son
mary; l'enfant fut misaussitost
dans un panier, &por.
téàdix lieuësde là par un
laquais chez une nourrice
qui s'en chargea, &le fit
baptiser le lendemain fous
lenom de Catherine ccinime
un enfant trouvé; il ne
fut point parlé du nom hy
du pere ny de la mere , on
tut mesmejusqu'à celuy du
parain & de la maraine, ce
furent deux enfans de paysans
quien servirent.
Le pere de l'épouse, qui
par un principe de charité
n'avoit pu le déterminerà
faire exposer l'enfant,voulutCependant
rassurer Tépouxsur
la creance qu'il auroit
eue,s'ilavoit seeu qu'on
lefit secretement élever,il
luy écrivit le mesme jour des
couches qu'ilpouvoir se
tranquiliser
, que l'enfant
estoit mort en naissant.Cela
luy fut confirmé à son retour
par tous les domestiques,
& toutes les personnes
Iqui pouvoient avoir con-
»rçoifTance des couches; le
mary qui
,
le croyoit fince-
'; rement n'enparla plus depuis,
il fut trois ans sans s'en
»
informer.
Le beaupere cependant
qui vouloit empescher quon
ne sceut quel estoit l'ensant,
le fit pendant ces trois
annéespromenerde province
en province, de village
en village, & enfin il
le fit revenir dans le lieu de
sa naissance. Tout cela se
fit tousjours avec un exrréme
mystere ,& ce ne fut
qu'à des personnes de la lie
du peuple,&en dernier lieu
à des femmes de mauvâise
vie que son éducation fut
confiée.
L'épouse qui ne voyoit
point de retour sincere pour
elle dans son époux,avait
paffé tout ce temps dans
une langueur qui ne luy laisfoit
qu'une santé fort imparfaite,
le temps ne diminuoit
rien de la violence de
son chagrin, il sembloit au
contraire l'augmenter: elle
en fut si accablée qu'elle
tomba malade,& mourut
sans avoir lainea sonmary
aucun autre enfant de son
mariage
Elle estoit une des plus riches
heritieres de la province.
Lemary qui par cette
mort estoit obligé de restituer
une dote considerable
qu'il avoit touchée:, & qui
d'un autre cofté se voyoit
privé de l'esperance des successions
opulentes de son
beaupere ou de sa bellemere,
marqua un extrême chagrin
de n'avoir point d'enfants.
Quelques uns desesamis
à qui il en parla, s'eftonnerent
du motifqu'il donnoit
a son chagrin, luy dirent
qu'il avoit un enfant, luy
indiquèrent le lieu oùil estoit.
Transporté de joye, il
«
le
le fut prendre, &le remit
dans la maison paternelle,
oùilademeuré tranquillement
pendant plusieurs-années.
•-Le beaupere devoit à l'époux
une rente pour le restant
de la dote de son épouse
qu'il navoit pas payé, il
en estoit esheu quelques
années d'arrerages, l'époux
.-les luy demanda, & faute
de payement le-fît ensuite
ussigner pourestrecondarn
aie à les luy payer*^ :
Uninterest aussi leger Ici
broüilla ensemble;le beaupere
que loin de
riendevoir à son gendre,
c'estoit son gendre qui luy
devoir, que la mort de sa
femme sans enfants le met.
toit dans l'obligation de restituer
sa doc.
< - Cela fit une contestation
entre eux, qui fut portée
dans un tribunal de la province.
Le gendre surpris de
la prétention de son beaupere,
soustint qu'elle n'estoit
pas légitime, il dit fay
un enfant,il le representa
ce fut , celuy dont nous
avons parlé.) il futquestion
:en premier lieu de sçavoir
si cet enfant representé eC:
toit celuy dont l'épouse estoit
accouchée,& duquel on
avoit si fort enveloppé la
naissance dans les trois premieres
années de sa vie;
mais ce systeme ayant été
abandonné par le beaupere.
il se retrancha ensuite à dire
que l'enfant n'estoit pas legiume,
parce qu'il avoit
esle conceu d'un autre que
de l'époux deux mois avant
son mariage. Cela donna
lieu à des enquestesqui furentfaites
de part &d autre,
plusieurs tesmoins y déposerent,
les uns qu'avant le
mariage la femme leur avoit
confié les chagrins qus-t
elle avoit au sujet de sa grossesse,
quelle leur en avoit
nommél'auteur
,
qu'elle
leur avoit dit que c'estoit
Emcelad son parentqui restoit
; d'autres dirent luy
avoir ouy dire ce qui s'estoit
passéà ce sujet immédiatement
après son mariage entre
son pere, son époux &
elle, & d'autres enfin expliquèrent
ce qui est arrive
dans le temps & depuis les
couches. Dit ces differentes
depositions on prétendoit
tirer la consequence que
¡ l'enfant n'estoitpaslegitime.
L'époux n'avoit pour
asseurer l'estat de l'enfant
que sa naissance dans le septiéme
mois du mariage, &
la possession où elle estoit
de sonestat dans la maison
;apanternnelleédepeuisspl.usieurs
Les premiers Juges ne
trouvèrent pas que ce fust
assez pour l'époux de justi-
1.
fier que l'enfant estoit né
dans le septiéme mois du
mariage, ils luy ordonnerent
de faire preuve qu'il
estoit conceu dumariage &
pendant le mariage
,
c'esta
dire de luy & depuis son
mariage.
Une pareille preuve n'estoit
pas facile,elle ne pouvoit
estre ny demandée ny
ordonnée;l'époux a interjette
appel de ce jugement.
Le tribunal auguste où cet
appel a esté porté,est composé
de Magistrarstrès-éclairez,
& justes dispensateurs
de la justice. En vain
on y a renouvelle fous le
nom de tierces personnes le
systemedesupposicion qu'-
onavoiraban donné devanr
les premiers Juges, inutilement
on a voulu employer
le testament du beaupere
,
& un écrit qu'il avoit fait
avant sa mort pour prouver
riitegicimice de l'enfant,
pour faire voir qu'il la tousjours
regardé comme tel,
qu'il la privé de sa succes-
, sion; on ya employé avec
aussipeu de succez les paroles
foudroyantes addressées
par le beaupere au gendre
un moment avant sa mort à
l'occasion de la renonciation
qu'on vouloir quise fit
entre eux: Je vous fAfidonne
en dieu, luy dit-il, mais je
ne vous pardonne point leton
que vous faites a ma famille
,
je vous adjourne devant Dieu,
il nous jugera jal/és.jè riay
,plus rien a vous dire. L'éloquence
& l'art des orateurs
,na pu faire d'impression sur
cesesprits su blimes,unique-.
mentattachez à l'observance
des loix
,
ils ontjudicieusement
separé tout ce qui
contre le droit public& la
saintetédu mariage , pouvoit
voit aller à faire douter de
lalegitimité de l'enfant; &
par un Arrest celebre ils ont
aÍfeuré l'estat de l'enfant,en
le déclarant légitimé.
Tout Paris, toute la pro-.
vince, attentifs à cette decision,
luy ont donné toutes
les loüanges qu'elle merireJ
& cette jeune, &belle
fille qui a prés de quatorze
ans, va estre un des riches
Mr L. V. du present qu'on
vient de me faire de sa part,
& je ne doute point que
tout le monde ne luy fçaJ
che autant de gré que moy
; de la peine qu'il a prise de
décacher tous les Articles
; principaux d'un procez extraordinaire
qui vient d'cc.
trejugéà un des premiers
tribunaux de Paris, pouren
composer(sans s'écarter de
la vérité) l'histoire qui suit
sur les pieces originales qui
en font la matiere.
Mademoiselle Nassulvaved
estnée dans une des
plus considerables provinces
du Royaume; ses parens
qui y tenoient les premiers
rangs dans la robe, & qui
possedoient de grands
biens, luy donnerent une
éducation conforme à sa
naissance, leurs foins ne furent
pas infructueux. Elle
eut a peine quinze ansquelle
fut l'admiration de toute
sa province, les plus honnestes
gens luy rendirent
des soins; sa beauté, sa ieunesse,
& son esprit au dessus
de son âgeluy attirerent
bien-tost une grosse cour. De tous ceux qui s'empresserent
à la servir, le
seul Emselad son parent fut
celuy qui trouva le secret de
la rendre sensible
,
le libre
accez qu'il avoit dans la
maison de son pere ,
luy
fit faire en peu de temps
un progrez considerable
sur son coeur. Les premierres
inclinations sont viol
lentes, on oublie facilement
le devoir pour ne suivre
que les mouvements
d'unepassion agreable.
La pauvre Demoiselle fen*
tit bien-tost avec douleur;
ce que Forcez de sa complaisance
alloit lyy couster;
lacrainte que sa hontene;
le:, decouvrist, l'accabla
d'horreur & de tristiesse,
elle pressa, mais inutilement
,Emcelad à la demander
en mariage, des raisons
de famille luy servirent de
prpérétetexxttee ppoouurr ll''eesnlooii~gnneerr de
cette proposition. Lnnnuii
autre parti se presenta, ce
fut Lezariu magistrat illustre,
riche &connu, particulierement
du pere de
Nassulvaved, quifutécoute
ir- favorablement.Le pere
sans consulter sa fille regle
avec luy, & les conditions
Ôc le temps du mariage.
Quel coup de foudre pour
cette tendre amante ! de
quels mouvements ne futelle
pointagitée quand elle
,~
apprit cette fatale resolution.
Il falloit renoncer
pour cousjours à la feule
r personne qui luy estoirchere,
s'engager avec une àurre
qu'elle ne pouvoit souffris,
& plus que cela, s'exporer
à l'accablante confusion de
voir découvrir parun
les fuites d'un commerce
qu'elle auroit fouhairé pouvoir
se cacker à elle-mesme.
Quellesituation 1 daps le
fort de sa douleur, elle chercha
de la consolation dans
les conseils de ses alTIies.,
elles luy proposerent ( entre
autres une Religieuse )
de se jetter aux pieds de son
pere, & deluy avoüer l'estac
où elle estoit
, pour ledé-
-
tourner du dessein qu'il
avoit formé, enÍÙite de ne
pas s'éloigner, au cas que Lezariu
fit quelques démarches
pour obtenir des
1. faveurs,& enfin de prendre
desremedes qu'elle s'offrit
de luy faire avoir pour
| empescher raccroiflement,
, ou plustost pour étouffer le
fruit de son premier amour;
; mais s'estanttrouvédes ob
tfaclesinfurmontablesàcecexpedient,
ktrifte Nassulvaved
se determinaà envo-
: yer chercher Emcelad,elle
,
l'informa de ce qui se pas-
> soit,Iuy peignitsontion
avec les traits les plus
vifs)le conjura de rompre l'engagement que l'on avoit
projetté, & quiestoit sur le
point de se conclure. Ses
prieres& ses larmes furent
sans effet,cet amant lasche,
infidele
, ou degousté, demeura
dans l'inaction, la
victime fut menée à l'aucel,
& le mariage célébré avec
Lezariu, sans qu'Emcelad
fit le moindre mouvement
pours'y opposer.
Les premiers jours de ce
mariage qui paroissoit si
convenable,& qui l'estoit
si peu, se passerent en apparence
asseztranquillement
; mais ce calme dura
peu, l'époux s'a pperceut du
malheur de son épouse
,
il
s'abandonna aux fureurs de
la plus noire jalousîe,& de
la plus violente colere, il la
força de luy avouër son crime,
luy fit nommer son seducteur,&
Tengageaàfaire
le mesme aveu devant son
pere, qu'il avoit fait venir
chez luy pour cela. Le pere
au desespoir porta son resfentimeot
jusqu'à vouloir
faire enfermer sa fille; mais
le mary qui prévit l'éclat
que cela feroit dans lemonde,
& que la honte en réjailliroit
sur luy, prit le par.
ty que tous les hommes sages
devroient prendre en
pareille occasion
;
il opposa
la puissance maritale à la
paternelle,pria son beaupere
d'écouffer son chagrin,
& exigea feulement de luy
que l'enfant qui naistroit
de son épouse ne sust point
confideré comme le sien;
on prit sur cela des temperaments,
oti convint quimmediatement
après la naissance
de l'enfant, il feroit
secretement exposé
, &
qu'on feroit ensorte qu'il
ignorast toujours son origine.
-
Le mary cependant qui
portoit tousjours dans le
coeur le trait de la jalousie
dont il avoit esté blessé
n'eut depuis , pour son epouse
qu'un extrêmeéloignement.
Il ne la voulut plus
voir pendant plus de six
mois, il fit plusieurs voyages
,
fut prendre les eaux,
trop heureux s'il eust peu
trouver celles de l'oubli.
Dans le septiéme mois du
mariage, sonépouse accoucha
d'une fille à une maison
de campagne de son
mary; l'enfant fut misaussitost
dans un panier, &por.
téàdix lieuësde là par un
laquais chez une nourrice
qui s'en chargea, &le fit
baptiser le lendemain fous
lenom de Catherine ccinime
un enfant trouvé; il ne
fut point parlé du nom hy
du pere ny de la mere , on
tut mesmejusqu'à celuy du
parain & de la maraine, ce
furent deux enfans de paysans
quien servirent.
Le pere de l'épouse, qui
par un principe de charité
n'avoit pu le déterminerà
faire exposer l'enfant,voulutCependant
rassurer Tépouxsur
la creance qu'il auroit
eue,s'ilavoit seeu qu'on
lefit secretement élever,il
luy écrivit le mesme jour des
couches qu'ilpouvoir se
tranquiliser
, que l'enfant
estoit mort en naissant.Cela
luy fut confirmé à son retour
par tous les domestiques,
& toutes les personnes
Iqui pouvoient avoir con-
»rçoifTance des couches; le
mary qui
,
le croyoit fince-
'; rement n'enparla plus depuis,
il fut trois ans sans s'en
»
informer.
Le beaupere cependant
qui vouloit empescher quon
ne sceut quel estoit l'ensant,
le fit pendant ces trois
annéespromenerde province
en province, de village
en village, & enfin il
le fit revenir dans le lieu de
sa naissance. Tout cela se
fit tousjours avec un exrréme
mystere ,& ce ne fut
qu'à des personnes de la lie
du peuple,&en dernier lieu
à des femmes de mauvâise
vie que son éducation fut
confiée.
L'épouse qui ne voyoit
point de retour sincere pour
elle dans son époux,avait
paffé tout ce temps dans
une langueur qui ne luy laisfoit
qu'une santé fort imparfaite,
le temps ne diminuoit
rien de la violence de
son chagrin, il sembloit au
contraire l'augmenter: elle
en fut si accablée qu'elle
tomba malade,& mourut
sans avoir lainea sonmary
aucun autre enfant de son
mariage
Elle estoit une des plus riches
heritieres de la province.
Lemary qui par cette
mort estoit obligé de restituer
une dote considerable
qu'il avoit touchée:, & qui
d'un autre cofté se voyoit
privé de l'esperance des successions
opulentes de son
beaupere ou de sa bellemere,
marqua un extrême chagrin
de n'avoir point d'enfants.
Quelques uns desesamis
à qui il en parla, s'eftonnerent
du motifqu'il donnoit
a son chagrin, luy dirent
qu'il avoit un enfant, luy
indiquèrent le lieu oùil estoit.
Transporté de joye, il
«
le
le fut prendre, &le remit
dans la maison paternelle,
oùilademeuré tranquillement
pendant plusieurs-années.
•-Le beaupere devoit à l'époux
une rente pour le restant
de la dote de son épouse
qu'il navoit pas payé, il
en estoit esheu quelques
années d'arrerages, l'époux
.-les luy demanda, & faute
de payement le-fît ensuite
ussigner pourestrecondarn
aie à les luy payer*^ :
Uninterest aussi leger Ici
broüilla ensemble;le beaupere
que loin de
riendevoir à son gendre,
c'estoit son gendre qui luy
devoir, que la mort de sa
femme sans enfants le met.
toit dans l'obligation de restituer
sa doc.
< - Cela fit une contestation
entre eux, qui fut portée
dans un tribunal de la province.
Le gendre surpris de
la prétention de son beaupere,
soustint qu'elle n'estoit
pas légitime, il dit fay
un enfant,il le representa
ce fut , celuy dont nous
avons parlé.) il futquestion
:en premier lieu de sçavoir
si cet enfant representé eC:
toit celuy dont l'épouse estoit
accouchée,& duquel on
avoit si fort enveloppé la
naissance dans les trois premieres
années de sa vie;
mais ce systeme ayant été
abandonné par le beaupere.
il se retrancha ensuite à dire
que l'enfant n'estoit pas legiume,
parce qu'il avoit
esle conceu d'un autre que
de l'époux deux mois avant
son mariage. Cela donna
lieu à des enquestesqui furentfaites
de part &d autre,
plusieurs tesmoins y déposerent,
les uns qu'avant le
mariage la femme leur avoit
confié les chagrins qus-t
elle avoit au sujet de sa grossesse,
quelle leur en avoit
nommél'auteur
,
qu'elle
leur avoit dit que c'estoit
Emcelad son parentqui restoit
; d'autres dirent luy
avoir ouy dire ce qui s'estoit
passéà ce sujet immédiatement
après son mariage entre
son pere, son époux &
elle, & d'autres enfin expliquèrent
ce qui est arrive
dans le temps & depuis les
couches. Dit ces differentes
depositions on prétendoit
tirer la consequence que
¡ l'enfant n'estoitpaslegitime.
L'époux n'avoit pour
asseurer l'estat de l'enfant
que sa naissance dans le septiéme
mois du mariage, &
la possession où elle estoit
de sonestat dans la maison
;apanternnelleédepeuisspl.usieurs
Les premiers Juges ne
trouvèrent pas que ce fust
assez pour l'époux de justi-
1.
fier que l'enfant estoit né
dans le septiéme mois du
mariage, ils luy ordonnerent
de faire preuve qu'il
estoit conceu dumariage &
pendant le mariage
,
c'esta
dire de luy & depuis son
mariage.
Une pareille preuve n'estoit
pas facile,elle ne pouvoit
estre ny demandée ny
ordonnée;l'époux a interjette
appel de ce jugement.
Le tribunal auguste où cet
appel a esté porté,est composé
de Magistrarstrès-éclairez,
& justes dispensateurs
de la justice. En vain
on y a renouvelle fous le
nom de tierces personnes le
systemedesupposicion qu'-
onavoiraban donné devanr
les premiers Juges, inutilement
on a voulu employer
le testament du beaupere
,
& un écrit qu'il avoit fait
avant sa mort pour prouver
riitegicimice de l'enfant,
pour faire voir qu'il la tousjours
regardé comme tel,
qu'il la privé de sa succes-
, sion; on ya employé avec
aussipeu de succez les paroles
foudroyantes addressées
par le beaupere au gendre
un moment avant sa mort à
l'occasion de la renonciation
qu'on vouloir quise fit
entre eux: Je vous fAfidonne
en dieu, luy dit-il, mais je
ne vous pardonne point leton
que vous faites a ma famille
,
je vous adjourne devant Dieu,
il nous jugera jal/és.jè riay
,plus rien a vous dire. L'éloquence
& l'art des orateurs
,na pu faire d'impression sur
cesesprits su blimes,unique-.
mentattachez à l'observance
des loix
,
ils ontjudicieusement
separé tout ce qui
contre le droit public& la
saintetédu mariage , pouvoit
voit aller à faire douter de
lalegitimité de l'enfant; &
par un Arrest celebre ils ont
aÍfeuré l'estat de l'enfant,en
le déclarant légitimé.
Tout Paris, toute la pro-.
vince, attentifs à cette decision,
luy ont donné toutes
les loüanges qu'elle merireJ
& cette jeune, &belle
fille qui a prés de quatorze
ans, va estre un des riches
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Résumé : Extrait curieux d'un Procès qui a esté depuis peu plaidé au grand Conseil, [titre d'après la table]
Le texte relate une histoire judiciaire complexe impliquant trois personnages principaux : Mademoiselle Nassulvaved, Emcelad, et Lezariu. Nassulvaved, issue d'une famille influente et riche d'une province du Royaume, attire l'attention de nombreux prétendants à l'âge de quinze ans. Emcelad, son parent, parvient à gagner son affection, mais elle se retrouve forcée d'épouser Lezariu, un magistrat riche et connu, à la demande de son père. Nassulvaved, désespérée, tente en vain de convaincre Emcelad de l'épouser. Après le mariage, Lezariu découvre la grossesse de Nassulvaved et, dans un accès de jalousie, la force à avouer sa relation avec Emcelad. Lezariu exige que l'enfant soit exposé et élevé secrètement. L'enfant, une fille nommée Catherine, est confiée à une nourrice et élevée dans le secret. Nassulvaved meurt quelques années plus tard sans avoir eu d'autres enfants. Lezariu, ignorant la survie de l'enfant, la récupère après avoir été informé de son existence. Une dispute éclate entre Lezariu et le père de Nassulvaved concernant la légitimité de l'enfant et la restitution de la dot. Le tribunal, après avoir examiné les témoignages et les preuves, déclare l'enfant légitime, confirmant ainsi son statut dans la famille.
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8
p. 140-143
MORTS, BAPTESMES & Mariages des Pays Etrangers.
Début :
Mr. Jagozinski a épousé à Petersbourg Made la Comtesse Gollofskin [...]
Mots clefs :
Mort, Princesse, Reine, Cologne, Épouse, Comtesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, BAPTESMES & Mariages des Pays Etrangers.
MORTS, B ALTES MES
& Mariages des Pays Etrangers.
Mk Jagozinski a épousé à PeterÇ.
bowrg Mad: la Comtesse Goiïofsk'in,
fille du Grand Chancelier de
Russie. Ces noces ont été celebrées avec
beaucoup de magnificence , en presence
du Czar, representant avec le Duc d'Holstein
, les peres des deux nouveaux époux,
de la Czarine , accompagnée de la Prin
cesse Menzikoss, repreíentant les meres ,
M. Toistoy , Conseiller d'Etat , & M.
îe General Butterling repreíentaient les
Freres, Mad^ la Comtesse de Mattueof
& Made épouse du Vice-
Amiral Sinets repreíêntoient les íoeurs.
Made Albertine , Michelle , Comtesle
d'Althan, est morte à Vienne le 24.
Novembre, âgée de 17. ans.
Le R. Pere Frederic Confbrug , Je
íuite , Confesseur de l'Imperatrice , est
mort à Vienne le 2 9. Novembre.
Made de Geminghen , Gouvernan
te du jeune Prince Guillaume - Augus
te, & de la jeune Princesse , Se Damed'Honneur
de la Princesse de Galles , est
morte à Londres le premier Decembre.
J A NVïE R' 1714'. ; "4?
La Comtesse de Marlborough , épouse
de M. le Comte de Gòdolphin , est ac
couchée d'une fìlie à Londres le 4. De
cembre. ;
On mande de Londres que le Roy i
d'Angleterre doit declarer la conclusion
du mariage du Prince Frederic , son petjt.
fils, avec la Princesse , fille aînée du'
Roy de Prusse , que Si M. a arrêté pen*.
dant son séjour en Allemagne.
«k. Le R. Pere Joseph Diaíde Mouray
Beneficier dans. l'Eglise Paroissiale de
5, Barthelemy , à Lisbone, y est mort le
6. Novembre , âgé de cent douze ans.
Dom Joseph Hogan, Irlandois', Che
valier de l'Ordre de Christ & Sergent
Major de bataille dans les armées du Roy
de Portugal , est mort à Liíbone le jo.
Octobre.
Dom Jerôme de Camera , quatrième
fils du feu Comte de Ribeïra. Grande ^
Ambassadeur à la Cour de France , est
rnort à Liíbone , & c'est le quatrième
heritier mâle que cette Masson a perdu
dans le courant de cette annee.
Le 6. Decembre le Patriarche de Lis-
.bone baptiíà le quatrième Infant dans
l'Eglise Patriarchale. Ce Prince fut por.
ré par Don Gaston Joseph de Camera
Goutinho , Contrôleur de la Maison de
U Reine, Se il sut tenu sur les Fonts par
G iij le
i4* MERCUTRÏ DE FRANCÉ.
. le Marquis de Capichelatro , au' nom du*
Roy d'Espagne , & pour la Reine Douai
riere d'Esp.gne par Don Numa Alvares.
Pereira , Duc de Cadanel , Conseiller
t d'Etat, Majordome. Major de la Reine,..
President du Desembargo du Palais, po
Mestre de Camp General de la Cour &
de la Province d'Estremadoure. il fut
nommé Franf ois-Joseph. Antoine.Nicolas*
Après la ceremonie le Patriarche enton
na le Te Deum , qui fut chanté par la*
Musique y eníuite ce Prélat donna la be
nediction au peuple. La nuit íuivante it
y eut des illuminations , & autres mar
ques d'une' fête publique dans les deux;
Villes. L'Ambaíïadeur d'Espagne pour jr
contribuer donna ust concert d'instru-^
.mens , avec des rafraîchislgmens à tous. ;
ceux qui le reconduisirent à son Hôtel.
: Le Comte François Malacerta est mort
k Florence fans enfans: Il ne reste plus
de cette ancienne famille que le Mar
quis Malaterra , qui est actuellement
Gouverneur de Volterra.
La Princesse Christine.Amelie , dont
la Reine de Dannemark accoucha il y a
deux mois , est morte le 8. de ce mois à
Coppenhague. ^ . \
.Le 5. de cé mots le corps dq feu
Electeur de Cologne y fut porté de Bonn
' dans un Caroslè à S. chevaux caparaçon-
' ; nea.
.. f A. N V I E R 1714. .ï+s
riéz de deuil Le Clergé Seculier & Re
gulier de Cologne , alla le recevoir hors
de là Porte de S. Se verin ', Se le conduisit
à l'Eglise Metropolitaine, où il fut mis
fous un Dais magnifique. Le 4. le Non-
. ce du Pape accompagné des Prélats Mi
tiez de Rrechsteden , de Steinfeld , d'Altemberg
, de Gladbach , de Deutz , de
Brauveiller , de S.' Martin & de S. Pan,.
taleon , des Ministres Etrangers quí sonc
. à Cologne , de la principale Nobleilè
de cet Electorat , & des Magistrats de
. cette Ville , se rendjt à l'Eglrse Metro
politaine , où il celebra pontificalement
la MeflTe , qui sot suivie de deux Orai.
íòns funèbres , l'une prononcée en Alle
mand par le P. Averhausen , Jesuite, Se
l'autre en' JLatiny pus fó: Curé de Sains
Albin , après quoi le corps de l'Electeur
de Cologne fut inhumé au bruit d'une tri-
J>ie salve de l'artillerie des remparts.
& Mariages des Pays Etrangers.
Mk Jagozinski a épousé à PeterÇ.
bowrg Mad: la Comtesse Goiïofsk'in,
fille du Grand Chancelier de
Russie. Ces noces ont été celebrées avec
beaucoup de magnificence , en presence
du Czar, representant avec le Duc d'Holstein
, les peres des deux nouveaux époux,
de la Czarine , accompagnée de la Prin
cesse Menzikoss, repreíentant les meres ,
M. Toistoy , Conseiller d'Etat , & M.
îe General Butterling repreíentaient les
Freres, Mad^ la Comtesse de Mattueof
& Made épouse du Vice-
Amiral Sinets repreíêntoient les íoeurs.
Made Albertine , Michelle , Comtesle
d'Althan, est morte à Vienne le 24.
Novembre, âgée de 17. ans.
Le R. Pere Frederic Confbrug , Je
íuite , Confesseur de l'Imperatrice , est
mort à Vienne le 2 9. Novembre.
Made de Geminghen , Gouvernan
te du jeune Prince Guillaume - Augus
te, & de la jeune Princesse , Se Damed'Honneur
de la Princesse de Galles , est
morte à Londres le premier Decembre.
J A NVïE R' 1714'. ; "4?
La Comtesse de Marlborough , épouse
de M. le Comte de Gòdolphin , est ac
couchée d'une fìlie à Londres le 4. De
cembre. ;
On mande de Londres que le Roy i
d'Angleterre doit declarer la conclusion
du mariage du Prince Frederic , son petjt.
fils, avec la Princesse , fille aînée du'
Roy de Prusse , que Si M. a arrêté pen*.
dant son séjour en Allemagne.
«k. Le R. Pere Joseph Diaíde Mouray
Beneficier dans. l'Eglise Paroissiale de
5, Barthelemy , à Lisbone, y est mort le
6. Novembre , âgé de cent douze ans.
Dom Joseph Hogan, Irlandois', Che
valier de l'Ordre de Christ & Sergent
Major de bataille dans les armées du Roy
de Portugal , est mort à Liíbone le jo.
Octobre.
Dom Jerôme de Camera , quatrième
fils du feu Comte de Ribeïra. Grande ^
Ambassadeur à la Cour de France , est
rnort à Liíbone , & c'est le quatrième
heritier mâle que cette Masson a perdu
dans le courant de cette annee.
Le 6. Decembre le Patriarche de Lis-
.bone baptiíà le quatrième Infant dans
l'Eglise Patriarchale. Ce Prince fut por.
ré par Don Gaston Joseph de Camera
Goutinho , Contrôleur de la Maison de
U Reine, Se il sut tenu sur les Fonts par
G iij le
i4* MERCUTRÏ DE FRANCÉ.
. le Marquis de Capichelatro , au' nom du*
Roy d'Espagne , & pour la Reine Douai
riere d'Esp.gne par Don Numa Alvares.
Pereira , Duc de Cadanel , Conseiller
t d'Etat, Majordome. Major de la Reine,..
President du Desembargo du Palais, po
Mestre de Camp General de la Cour &
de la Province d'Estremadoure. il fut
nommé Franf ois-Joseph. Antoine.Nicolas*
Après la ceremonie le Patriarche enton
na le Te Deum , qui fut chanté par la*
Musique y eníuite ce Prélat donna la be
nediction au peuple. La nuit íuivante it
y eut des illuminations , & autres mar
ques d'une' fête publique dans les deux;
Villes. L'Ambaíïadeur d'Espagne pour jr
contribuer donna ust concert d'instru-^
.mens , avec des rafraîchislgmens à tous. ;
ceux qui le reconduisirent à son Hôtel.
: Le Comte François Malacerta est mort
k Florence fans enfans: Il ne reste plus
de cette ancienne famille que le Mar
quis Malaterra , qui est actuellement
Gouverneur de Volterra.
La Princesse Christine.Amelie , dont
la Reine de Dannemark accoucha il y a
deux mois , est morte le 8. de ce mois à
Coppenhague. ^ . \
.Le 5. de cé mots le corps dq feu
Electeur de Cologne y fut porté de Bonn
' dans un Caroslè à S. chevaux caparaçon-
' ; nea.
.. f A. N V I E R 1714. .ï+s
riéz de deuil Le Clergé Seculier & Re
gulier de Cologne , alla le recevoir hors
de là Porte de S. Se verin ', Se le conduisit
à l'Eglise Metropolitaine, où il fut mis
fous un Dais magnifique. Le 4. le Non-
. ce du Pape accompagné des Prélats Mi
tiez de Rrechsteden , de Steinfeld , d'Altemberg
, de Gladbach , de Deutz , de
Brauveiller , de S.' Martin & de S. Pan,.
taleon , des Ministres Etrangers quí sonc
. à Cologne , de la principale Nobleilè
de cet Electorat , & des Magistrats de
. cette Ville , se rendjt à l'Eglrse Metro
politaine , où il celebra pontificalement
la MeflTe , qui sot suivie de deux Orai.
íòns funèbres , l'une prononcée en Alle
mand par le P. Averhausen , Jesuite, Se
l'autre en' JLatiny pus fó: Curé de Sains
Albin , après quoi le corps de l'Electeur
de Cologne fut inhumé au bruit d'une tri-
J>ie salve de l'artillerie des remparts.
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Résumé : MORTS, BAPTESMES & Mariages des Pays Etrangers.
En 1714, plusieurs événements marquants ont eu lieu dans diverses cours européennes. Le marquis Jagozinski a épousé la comtesse Gojofsk'in, fille du Grand Chancelier de Russie, en présence du Czar et d'autres dignitaires. À Vienne, la comtesse Albertine Michelle d'Althan est décédée à l'âge de 17 ans, ainsi que le père Frédéric Confbrug, confesseur de l'impératrice. À Londres, madame de Geminghen, gouvernante du prince Guillaume-Auguste et dame d'honneur de la princesse de Galles, est décédée. La comtesse de Marlborough y a accouché d'une fille. Le roi d'Angleterre a annoncé le mariage du prince Frédéric, son petit-fils, avec la fille aînée du roi de Prusse. À Lisbonne, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Le père Joseph Diade Mouray, bénéficiant dans l'église paroissiale de Saint-Barthélemy, est mort à l'âge de 112 ans. Dom Joseph Hogan, chevalier de l'Ordre de Christ et sergent-major dans les armées du roi de Portugal, ainsi que Dom Jérôme de Camera, fils du comte de Ribeira, sont également décédés. Dom Jérôme était le quatrième héritier mâle perdu par cette maison cette année-là. Le patriarche de Lisbonne a baptisé le quatrième infant, nommé François-Joseph-Antoine-Nicolas, en présence de dignitaires espagnols et portugais. À Florence, le marquis Malacerta est mort sans enfants, ne laissant que le marquis Malaterra. À Copenhague, la princesse Christine-Amelie, fille de la reine de Danemark, est décédée. Enfin, le corps de l'électeur de Cologne a été transféré de Bonn à Cologne pour des funérailles solennelles.
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9
p. 821-823
MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
Début :
Le Corps du Czar Pierre II. fut inhumé le 22 Février, dans le Tombeau des Czars, qui [...]
Mots clefs :
Roi, Tsar, Prince, Pape, Épouse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
MORTS , NAISSANCES
des Pays Etrangers.
Liz Ferrier , dans le Tombeau des Czars, qui
E Corps du Czar Pierre II . fut inhumé le
eft dans l'Eglife de S. Michel de Mofcou.
On mande de Rome que le 25. Février au foir,
1le Corps du feu Pape fut porté de la Chapelle du
S. Sacrement , où il étoit en dépôt , au Choeur
de l'Eglife de S. Pierre , où on fit fes Obfeques
avec les ceremonies accoûtumées . M. Simonetti
Archevêque Titulaire de Nicofie , fit la Bediction
du Cercueil de Cyprès , dans lequel le Corps
fut mis. L'Abbé Acquaviva , mit à fes pieds , felón
la coûtume , trois Bourfes remplies , l'une
de Médailles d'or , une autre de Médailles d'argent
& la troifiéme de Médailles de cuivre. Le
Cardinal Finif ayant demandé la Mitre du feu
Pape, on lui en remit une autre & on la donna à
ce Cardinal. Toutes les ceremonies des Obfeques
étant finies , le Corps du Pape fut inhumé devant
le Choeur des Muficiens , vis- à - vis le Tombeau
du Pape Innocent VIII .
Therefe Cunegonde Sobieski , fille de Jean III.
Roi
822 MERCURE DE FRANCE
Roi de Pologne , mort le 17. Juin 1696. & de
Marie Cazimire Louife de la Grange d'Arquien,
morte à Blois le 30. Janvier 1716. Electrice
Douairiere de Baviere , qui faifoit fon féjour à
Venife depuis environ un an , y mourut d'une
colique la nuit du 10 au 11. Mars , dans la 55 .
année de fon âge , étant née le 4. Mars 1676.
Le feu Electeur de Baviere Maximilien - Marie
Emanuel , mort le 26. Fevrier 1726. l'avoit époufée
en fecondes Noces le 2. Janvier 1695. & il a
eu d'elle huit Princes & une Princeffe dont il ne
refte que Charles Albert Caetan , à préfent Electeur
de Baviere , Ferdinand- Marie , Clement-
Augufte , Electeur de Cologne , & Jean Theodore
, Evêque de Ratisbonne , & Marie-Anne- Caroline
, qui fit profeflion dans le Monaftere de
S. Jacob de l'Ordre de fainte Claire , le 29. Octobre
1719. Le 13. le corps de l'Electrice Douairiere
de Baviere fut expolé dans l'Eglife Collegiale
de S. Simon , d'où il fera tranfporté à Munich.
On vient d'apprendre qu'il y étoit arrivé
& qu'on faifoit dans la Capitale de grands préparatifs
pour les obfeques.
Charles Langrave de Heffe- Caffel mourut à
Caffel le 23. du mois dernier , vers les fix heures
du foir , âgé de 75. ans , fept mois & dix jours ,
étant né le 13. Août 1654. Ce Prince avoit époufé
le 21. May 1671. Marie Amelie , fille de Jacques,
Duc de Curlande , dont il a cu quinze enfans
fçavoir , onze Princes & quatre Princeffes ; l'aîné
des Princes qui vivent actuellement eft le Roi de
Suede , qui a époufé en fecondes noces Ulrique
Eleonore , foeur du feu Roi de Suede , Charles
XII. dont il n'a point d'enfans ; les freres du
Roi de Suede font le Prince Guillaume de Heffe-
Caffel , Lieutenant General de la Cavalerie Hollandoife
, Gouverneur de Maeftricht qui a >
époufé
AVRIL . 1730. 823
époufé Dorothée Guillelmine , fille du Duc de
Saxe Zeits , Maximilien qui a épousé Frederique
Charlotte de Heffe Darmstadt , George que le
Roi de Pologne fit Chevalier de l'Aigle Blanc en
Juillet 1723. Charles qui entra au fervice du Roi
T. Ch. en Mars 1721. & fut fait Lieutenant General
de fes Armées le 18. du même mois , &
Guillaume qui en Octobre 1721. fut fait Colonel
du Regiment de Cavalerie que le Roi de Suede
entretient au fervice des Etats Generaux ; des
quatre Princeffes filles du Landgrave , il ne refte
que Sophie Charles , mariée au Duc Frederic
Guillaume de Meckelbourg Schwerin , & Marie
Louiſe , veuve du Prince de Naflau Dietz , Stadhouder
de Frife & de Groningue.
Le Cardinal Benoît Pamphile mourut à Rome
le 25. Mars , âgé de 77. ans prefque accomplis ,
étant né le premier Avril 1653. Il étoit petit
neveu du Pape Innocent X. oncle paternel du
Prince Pamphile , & l'unique créature qui reftat
du Pontificat d'Innocent XI . qui le fit Cardinal
le premier Septembre 1681. Il étoit Prefet de la
fignature de Grace & de la Bibliotheque du Vatican
, Archiprêtre,de l'Eglife de S. Jean de Latran
& Titulaire du grand Prieuré de Rome.
Le 14. Avril , la Comteffe Douairiere de Waldgrave
, mere du Comte de ce nom , Ambaffadeur
du Roi d'Angleterre à la Cour de l'Empereur ,
mourut à Londres d'une attaque d'apoplexie ;
elle étoit fille naturelle du Roi Jacques II. & de
My Lady Arabelle Churchill , four du feu Duc
de Marlborough. Le Lord Henry Waldgrave
dont elle étoit veuve , eft mort en France où il
avoit fuivi le Roi Jacques.
Le 22. du mois dernier , la Princeffe Epoufe
du Prince de Piémont , accoucha à Turin d'une
Princeffe.
des Pays Etrangers.
Liz Ferrier , dans le Tombeau des Czars, qui
E Corps du Czar Pierre II . fut inhumé le
eft dans l'Eglife de S. Michel de Mofcou.
On mande de Rome que le 25. Février au foir,
1le Corps du feu Pape fut porté de la Chapelle du
S. Sacrement , où il étoit en dépôt , au Choeur
de l'Eglife de S. Pierre , où on fit fes Obfeques
avec les ceremonies accoûtumées . M. Simonetti
Archevêque Titulaire de Nicofie , fit la Bediction
du Cercueil de Cyprès , dans lequel le Corps
fut mis. L'Abbé Acquaviva , mit à fes pieds , felón
la coûtume , trois Bourfes remplies , l'une
de Médailles d'or , une autre de Médailles d'argent
& la troifiéme de Médailles de cuivre. Le
Cardinal Finif ayant demandé la Mitre du feu
Pape, on lui en remit une autre & on la donna à
ce Cardinal. Toutes les ceremonies des Obfeques
étant finies , le Corps du Pape fut inhumé devant
le Choeur des Muficiens , vis- à - vis le Tombeau
du Pape Innocent VIII .
Therefe Cunegonde Sobieski , fille de Jean III.
Roi
822 MERCURE DE FRANCE
Roi de Pologne , mort le 17. Juin 1696. & de
Marie Cazimire Louife de la Grange d'Arquien,
morte à Blois le 30. Janvier 1716. Electrice
Douairiere de Baviere , qui faifoit fon féjour à
Venife depuis environ un an , y mourut d'une
colique la nuit du 10 au 11. Mars , dans la 55 .
année de fon âge , étant née le 4. Mars 1676.
Le feu Electeur de Baviere Maximilien - Marie
Emanuel , mort le 26. Fevrier 1726. l'avoit époufée
en fecondes Noces le 2. Janvier 1695. & il a
eu d'elle huit Princes & une Princeffe dont il ne
refte que Charles Albert Caetan , à préfent Electeur
de Baviere , Ferdinand- Marie , Clement-
Augufte , Electeur de Cologne , & Jean Theodore
, Evêque de Ratisbonne , & Marie-Anne- Caroline
, qui fit profeflion dans le Monaftere de
S. Jacob de l'Ordre de fainte Claire , le 29. Octobre
1719. Le 13. le corps de l'Electrice Douairiere
de Baviere fut expolé dans l'Eglife Collegiale
de S. Simon , d'où il fera tranfporté à Munich.
On vient d'apprendre qu'il y étoit arrivé
& qu'on faifoit dans la Capitale de grands préparatifs
pour les obfeques.
Charles Langrave de Heffe- Caffel mourut à
Caffel le 23. du mois dernier , vers les fix heures
du foir , âgé de 75. ans , fept mois & dix jours ,
étant né le 13. Août 1654. Ce Prince avoit époufé
le 21. May 1671. Marie Amelie , fille de Jacques,
Duc de Curlande , dont il a cu quinze enfans
fçavoir , onze Princes & quatre Princeffes ; l'aîné
des Princes qui vivent actuellement eft le Roi de
Suede , qui a époufé en fecondes noces Ulrique
Eleonore , foeur du feu Roi de Suede , Charles
XII. dont il n'a point d'enfans ; les freres du
Roi de Suede font le Prince Guillaume de Heffe-
Caffel , Lieutenant General de la Cavalerie Hollandoife
, Gouverneur de Maeftricht qui a >
époufé
AVRIL . 1730. 823
époufé Dorothée Guillelmine , fille du Duc de
Saxe Zeits , Maximilien qui a épousé Frederique
Charlotte de Heffe Darmstadt , George que le
Roi de Pologne fit Chevalier de l'Aigle Blanc en
Juillet 1723. Charles qui entra au fervice du Roi
T. Ch. en Mars 1721. & fut fait Lieutenant General
de fes Armées le 18. du même mois , &
Guillaume qui en Octobre 1721. fut fait Colonel
du Regiment de Cavalerie que le Roi de Suede
entretient au fervice des Etats Generaux ; des
quatre Princeffes filles du Landgrave , il ne refte
que Sophie Charles , mariée au Duc Frederic
Guillaume de Meckelbourg Schwerin , & Marie
Louiſe , veuve du Prince de Naflau Dietz , Stadhouder
de Frife & de Groningue.
Le Cardinal Benoît Pamphile mourut à Rome
le 25. Mars , âgé de 77. ans prefque accomplis ,
étant né le premier Avril 1653. Il étoit petit
neveu du Pape Innocent X. oncle paternel du
Prince Pamphile , & l'unique créature qui reftat
du Pontificat d'Innocent XI . qui le fit Cardinal
le premier Septembre 1681. Il étoit Prefet de la
fignature de Grace & de la Bibliotheque du Vatican
, Archiprêtre,de l'Eglife de S. Jean de Latran
& Titulaire du grand Prieuré de Rome.
Le 14. Avril , la Comteffe Douairiere de Waldgrave
, mere du Comte de ce nom , Ambaffadeur
du Roi d'Angleterre à la Cour de l'Empereur ,
mourut à Londres d'une attaque d'apoplexie ;
elle étoit fille naturelle du Roi Jacques II. & de
My Lady Arabelle Churchill , four du feu Duc
de Marlborough. Le Lord Henry Waldgrave
dont elle étoit veuve , eft mort en France où il
avoit fuivi le Roi Jacques.
Le 22. du mois dernier , la Princeffe Epoufe
du Prince de Piémont , accoucha à Turin d'une
Princeffe.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
Le texte mentionne plusieurs décès et naissances de personnalités étrangères. Liz Ferrier a été inhumée dans l'église de Saint-Michel à Moscou, où repose également le corps du tsar Pierre II. À Rome, le corps du pape décédé a été transféré à la chapelle du Saint-Sacrement et inhumé devant le chœur des musiciens, face au tombeau du pape Innocent VIII. La princesse Thérèse Cunégonde Sobieski, fille du roi Jean III de Pologne et de Marie Casimire Louise d'Arquien, est décédée à Venise à l'âge de 55 ans. Elle était veuve de l'électeur de Bavière Maximilien-Emmanuel et mère de plusieurs enfants, dont l'électeur Charles Albert de Bavière. Le landgrave Charles de Hesse-Cassel est mort à Cassel à l'âge de 75 ans, laissant onze fils et quatre filles. Le cardinal Benoît Pamphile est décédé à Rome à l'âge de 77 ans. Il était petit-neveu du pape Innocent X et avait occupé plusieurs postes ecclésiastiques. La comtesse douairière de Walgrave, fille naturelle du roi Jacques II et de Lady Arabelle Churchill, est morte à Londres d'une attaque d'apoplexie. Enfin, la princesse épouse du prince de Piémont a accouché d'une princesse à Turin.
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10
p. 1685-1688
MORTS NAISSANCES,
Début :
N... Marquis d'Harcourt, Capitaine de Dragons, dans le Regiment Colonel General, [...]
Mots clefs :
Général, Chevalier, Roi, Duc, Épouse, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS NAISSANCES,
MORTS NAISSANCES,
Ngon Marquis d'Harcourt
, Capitaine de Dragons
, dans le Regiment Colonel General
mourut à Lille le 20 Juin , âgé de 19 ans. Fl
étoit fils unique de Charles , Comte d'Harcourt
& Dollonde , cy- devant Meftre de Camp & Sous-
Lieutenant des Chevaux Legers de Bourgogne.
Chefdu Nom & des Armes de cette Illuftre Maifon;
& de Dame N.de Franquetot de Coigny,foeur
du Marquis de Coigny, Chevalier des ordres du
Roy , Lieutenant General de fes Armées , & Colonel
General des Dragons. Il ne refte plus de cette
branche des Comtes Dollonde,du nom d'Harcourt,
que les Coufins Germains du Comte d'Harcourt
, pere du Marquis qui vient de mourir, fça
voir , Jean-François d'Harcourt , Prêtre , Abbé
Commandataire de l'Abbaye de Ménat en Auvergne
, & Guillaume , Marquis d'Harcourt, fon
frere , Capitaine des Vaiffeaux du Roy , retiré à
fa
"
1686 MERCURE DE FRANCE
La Terre de Baffe - Normandie, à cauſe de ſes infirmitez.
Il avoit époufé feuë Dame Anne - Rofe
de Poefrie , héritiere de la Maifon de Taillepied ,
de laquelle il avoit eu deux enfans , qui font Marie-
Rofe d'Harcourt , Penfionnaire au Monaftere
des Religieufes de la Vifitation de Caën , &
Jacques , Comte d'Harcourt , qui fait actuellement
fes exercices à l'Academie de Vandeuil.
C'eſt aujourd'hui le feul rejetton de cette Branche
de la Maifon d'Harcourt.
Dame Marie Salé Dumenillet , époufe
de M. Antoine-Thomas le Secq , Chevalier
, Seigneur de S. Martin , Baron de Balingant
, Confeiller du Roy en fes Confeils
,Procureur general des Eaux & Forêts,
décedée le 25 Juin 1730. âgée de 55 ans ,
environ .
Dame Anne Guilbert , veuve de N.Foy,
Seigneur de S. Maurice , Commiffaire du
Confeil pour les Monnoyes , mourut le 27
Juin , âgée de 88 ans .
•
M. Pierre- Gilbert de Voifins, Preſident
de la deuxième Chambre des Enquêtes du
Parlement , & Doyen des Prefidens des
Enquêtes & Requêtes , mourut le 1. dece
mois , âgé d'environ 74 ans .
Dame Françoife Glucq , époufe de J. B.
de Montulé , Confeiller au Parlement ,
Chef du Confeil de fon S.A.S.M. le Prince
de Conti , mourut le même jour , âgée
d'environ 46 ans.
Frere Louis de Fronlay de Teffé , Chevalier
, Profès , de l'Ordre de S. Jean de Jérufalem
JUILLET. 1730. 1687
rufalem,Commandeur de Coulours, mourut
à Paris le 4 de ce mois , âgé de 65 ans.
Nicolas le Fevre , Seigneur de S. Luc ,
Benoît - la- Chapelle , &c. Lieutenant general
d'Epée au Bailliage & Préfidial de
Troyes & Maître des Eaux & Forêts, mourut
le 8.'âgé de 62 ans.
Dame Madelaine le Rebours , veuve de
M. Charles- Nicolas Huquet de Semonville
, Doyen du Parlement , décédé le 11
Juillet , âgée de 72 ans.
3 Emmanuel de Roquette Seigneur
d'Amades , premier Ecuyer de S. A. S.
Madame la Princeffe de Conty , feconde
Douairiere , mourut le 14 , âgé de 73 ans.
François de Neuville, Duc de Villeroy,
Pair & premierMaréchal deFrance , Chevalier
des Ordres du Roy, Gouverneur de fa
Perfonne, General de fes Armées, Miniftre
d'Etat ,Chef duConfeilRoyal desFinances,
Gouverneur de la Ville de Lyon , & de la
Province de Lyonnois, Forêt & Baujolois,
mourut à Paris le 18 Juillet, âgé de 86 ans
3 mois. Il avoit époufé en 1662. Marie de
Coffe ,fille de Louis de Coffe , Duc de
Briffac , & de Catherine de Gondi , dont
il a eu le Duc de Villeroy , Lieutenant General
des Armées du Roy , Chevalier des
fes Ordres & Capitaine des Gardes du
Corps de S. M. Gouverneur de la Ville de
Lyon,&c .& l'Archevêque de Lyon , Commandeur
1688 MERCURE DE FRANCË
mandeur des Ordres du Roy. Le Duc de
Retz & le Duc d'Alincour font les fils du
Duc de Villeroy.
Dame Jeanne - Felix Nouvel , époule
de M. J. B. Sorba , Comte de la Villette
Secretaire d'Etat de la République dé Génes
, & fon Miniftre Plénipotentiaire à la
Cour de France, accoucha le 7 Juin , d'une
fille , qui fut nommée Role-Placidie.
Dame Anne Geneviève de Meuve, épou
fe de Jean - Paul Bochart de Champigny ,
Capitaine au Regiment des Gardes Françoiſes
, Chevalier de l'Ordre Militaire de
S. Louis , accoucha le 13. d'un fils , qui fut
tenu fur les Fonts & nommé Frederic, par
Frederic- Guillaume de la Trémoille . Prince
de Talmond , Lieutenant General des
Armées du Roy , & Gouverneur des Ville
& Fortereffe de Saarlouis , & Pays en dépendans
; & par Dame Loüife - Françoiſe
d'Humieres, époufe de Louis- Antoine-Armand
, Duc de Grammont , Pair de France
, Chevalier des Ordres du Roy , Colonel
du Regiment des Gardes Françoifes &
Gouverneur de Bearn.-
Ngon Marquis d'Harcourt
, Capitaine de Dragons
, dans le Regiment Colonel General
mourut à Lille le 20 Juin , âgé de 19 ans. Fl
étoit fils unique de Charles , Comte d'Harcourt
& Dollonde , cy- devant Meftre de Camp & Sous-
Lieutenant des Chevaux Legers de Bourgogne.
Chefdu Nom & des Armes de cette Illuftre Maifon;
& de Dame N.de Franquetot de Coigny,foeur
du Marquis de Coigny, Chevalier des ordres du
Roy , Lieutenant General de fes Armées , & Colonel
General des Dragons. Il ne refte plus de cette
branche des Comtes Dollonde,du nom d'Harcourt,
que les Coufins Germains du Comte d'Harcourt
, pere du Marquis qui vient de mourir, fça
voir , Jean-François d'Harcourt , Prêtre , Abbé
Commandataire de l'Abbaye de Ménat en Auvergne
, & Guillaume , Marquis d'Harcourt, fon
frere , Capitaine des Vaiffeaux du Roy , retiré à
fa
"
1686 MERCURE DE FRANCE
La Terre de Baffe - Normandie, à cauſe de ſes infirmitez.
Il avoit époufé feuë Dame Anne - Rofe
de Poefrie , héritiere de la Maifon de Taillepied ,
de laquelle il avoit eu deux enfans , qui font Marie-
Rofe d'Harcourt , Penfionnaire au Monaftere
des Religieufes de la Vifitation de Caën , &
Jacques , Comte d'Harcourt , qui fait actuellement
fes exercices à l'Academie de Vandeuil.
C'eſt aujourd'hui le feul rejetton de cette Branche
de la Maifon d'Harcourt.
Dame Marie Salé Dumenillet , époufe
de M. Antoine-Thomas le Secq , Chevalier
, Seigneur de S. Martin , Baron de Balingant
, Confeiller du Roy en fes Confeils
,Procureur general des Eaux & Forêts,
décedée le 25 Juin 1730. âgée de 55 ans ,
environ .
Dame Anne Guilbert , veuve de N.Foy,
Seigneur de S. Maurice , Commiffaire du
Confeil pour les Monnoyes , mourut le 27
Juin , âgée de 88 ans .
•
M. Pierre- Gilbert de Voifins, Preſident
de la deuxième Chambre des Enquêtes du
Parlement , & Doyen des Prefidens des
Enquêtes & Requêtes , mourut le 1. dece
mois , âgé d'environ 74 ans .
Dame Françoife Glucq , époufe de J. B.
de Montulé , Confeiller au Parlement ,
Chef du Confeil de fon S.A.S.M. le Prince
de Conti , mourut le même jour , âgée
d'environ 46 ans.
Frere Louis de Fronlay de Teffé , Chevalier
, Profès , de l'Ordre de S. Jean de Jérufalem
JUILLET. 1730. 1687
rufalem,Commandeur de Coulours, mourut
à Paris le 4 de ce mois , âgé de 65 ans.
Nicolas le Fevre , Seigneur de S. Luc ,
Benoît - la- Chapelle , &c. Lieutenant general
d'Epée au Bailliage & Préfidial de
Troyes & Maître des Eaux & Forêts, mourut
le 8.'âgé de 62 ans.
Dame Madelaine le Rebours , veuve de
M. Charles- Nicolas Huquet de Semonville
, Doyen du Parlement , décédé le 11
Juillet , âgée de 72 ans.
3 Emmanuel de Roquette Seigneur
d'Amades , premier Ecuyer de S. A. S.
Madame la Princeffe de Conty , feconde
Douairiere , mourut le 14 , âgé de 73 ans.
François de Neuville, Duc de Villeroy,
Pair & premierMaréchal deFrance , Chevalier
des Ordres du Roy, Gouverneur de fa
Perfonne, General de fes Armées, Miniftre
d'Etat ,Chef duConfeilRoyal desFinances,
Gouverneur de la Ville de Lyon , & de la
Province de Lyonnois, Forêt & Baujolois,
mourut à Paris le 18 Juillet, âgé de 86 ans
3 mois. Il avoit époufé en 1662. Marie de
Coffe ,fille de Louis de Coffe , Duc de
Briffac , & de Catherine de Gondi , dont
il a eu le Duc de Villeroy , Lieutenant General
des Armées du Roy , Chevalier des
fes Ordres & Capitaine des Gardes du
Corps de S. M. Gouverneur de la Ville de
Lyon,&c .& l'Archevêque de Lyon , Commandeur
1688 MERCURE DE FRANCË
mandeur des Ordres du Roy. Le Duc de
Retz & le Duc d'Alincour font les fils du
Duc de Villeroy.
Dame Jeanne - Felix Nouvel , époule
de M. J. B. Sorba , Comte de la Villette
Secretaire d'Etat de la République dé Génes
, & fon Miniftre Plénipotentiaire à la
Cour de France, accoucha le 7 Juin , d'une
fille , qui fut nommée Role-Placidie.
Dame Anne Geneviève de Meuve, épou
fe de Jean - Paul Bochart de Champigny ,
Capitaine au Regiment des Gardes Françoiſes
, Chevalier de l'Ordre Militaire de
S. Louis , accoucha le 13. d'un fils , qui fut
tenu fur les Fonts & nommé Frederic, par
Frederic- Guillaume de la Trémoille . Prince
de Talmond , Lieutenant General des
Armées du Roy , & Gouverneur des Ville
& Fortereffe de Saarlouis , & Pays en dépendans
; & par Dame Loüife - Françoiſe
d'Humieres, époufe de Louis- Antoine-Armand
, Duc de Grammont , Pair de France
, Chevalier des Ordres du Roy , Colonel
du Regiment des Gardes Françoifes &
Gouverneur de Bearn.-
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Résumé : MORTS NAISSANCES,
En 1730, plusieurs décès et naissances notables ont été enregistrés. Le Marquis d'Harcourt, Capitaine de Dragons, est décédé à Lille le 20 juin à l'âge de 19 ans. Fils unique de Charles, Comte d'Harcourt, et de Dame N. de Franquetot de Coigny, il laisse derrière lui ses cousins germains, Jean-François d'Harcourt, Prêtre et Abbé Commandataire, et Guillaume, Marquis d'Harcourt, Capitaine des Vaisseaux du Roy. Parmi les autres décès marquants, on compte Dame Marie Salé Dumenillet, épouse de M. Antoine-Thomas le Secq, décédée le 25 juin à l'âge de 55 ans ; Dame Anne Guilbert, veuve de N. Foy, décédée le 27 juin à l'âge de 88 ans ; M. Pierre-Gilbert de Voisins, Président de la deuxième Chambre des Enquêtes du Parlement, décédé en juin à l'âge de 74 ans ; Dame Françoise Glucq, épouse de J. B. de Montulé, décédée le même jour à l'âge de 46 ans ; Frère Louis de Fronlay de Tessé, Chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, décédé à Paris le 4 juillet à l'âge de 65 ans ; Nicolas le Fèvre, Seigneur de Saint-Luc, décédé le 8 juillet à l'âge de 62 ans ; Dame Madeleine le Rebours, veuve de M. Charles-Nicolas Huquet de Semonville, décédée le 11 juillet à l'âge de 72 ans ; Emmanuel de Roquette, Seigneur d'Amades, décédé le 14 juillet à l'âge de 73 ans ; et François de Neuville, Duc de Villeroy, Pair de France et Maréchal, décédé à Paris le 18 juillet à l'âge de 86 ans. Du côté des naissances, Dame Jeanne-Félix Nouvel a donné naissance à une fille nommée Role-Placidie le 7 juin. Dame Anne Geneviève de Meuve a accouché d'un fils nommé Frédéric le 13 juin, dont les parrains étaient Frédéric-Guillaume de la Trémoille et Dame Louise-Françoise d'Humières.
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11
p. 2033-2053
LA FOIRE DES POETES. / L'ISLE DU DIVORCE. / LA SYLPHIDE. / VAUDEVILLE.
Début :
Un Acteur François & Trivelin de la Comédie Italienne, se rencontrent par [...]
Mots clefs :
Arlequin, Divorce, Sergent, Théâtre, Procureur, Maître, Épouse, Époux, Comédies, Coeur, Vaudeville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA FOIRE DES POETES. / L'ISLE DU DIVORCE. / LA SYLPHIDE. / VAUDEVILLE.
Le 11. les mêmes Comédiens donnerent
une Piece nouvelle en trois Actes
avec des Divertiffemens , de la compofi
tion des fieurs Dominique & Romagnefy,
qui a pour titre , la Foire des Poëtes , l'Ifle
du Divorce & la Sylphide , laquelle a été
reçûë très-favorablement du Public. Voici
l'Extrait de chacune.
LA FOIRE DES POETES.
Un Acteur François & Trivelin de la
Comédie Italienne , fe rencontrent par
hazard , & ſe demandent réciproquement
comment ils ont pû pénetrer dans cet
azile ; Trivelin lui dit qu'il n'a rien de
caché pour lui , & qu'il veut bien fatisfaire
fa curiofité : Vous fçavez , ajoûte-t-il , que
nous en avons très-mal agi avec M les
Auteurs , qui picquez de nos Airs , ont
quitté Paris , dans la refolution de ne nous
plus donner de nouveautez ; que depuis leur
retraite nos Théatres ! anguiffent , &c. &
qu'il vient de la part de fa Troupe , ménager
un raccommodement ; Apollon ,
continue- t-il , a recueilli les Nouriffons
des Mufes , & leur a fait bâtir un Hôtel
magnifique , dans lequel il les entretient
& les nourrit , & tout ce qu'ils vendent
"
eft
2034 MERCURE
DE FRANCE
eft pour leurs menus plaifirs ; après une
defcription comique,l'Acteur François dit
qu'il a befoin d'une Tragédie , & prie
Trivelin de lui préter de l'argent pour
faire cette amplette ; Trivelin s'excufe fur
le befoin qu'il a de deux Comédies &
d'un Prologue , & qu'il fera bienheureux
s'il a de quoi payer une bonne Scene ,
n'ayant fur lui que quinze livres. Après
cette Scene , Trivelin dit à l'Acteur de
le fuivre , & qu'il va le conduire à l'Hôtel
des Poëtes , où ils tiennent une espece
de Foire.
Le Théatre change & repréfente un
Caffe rempli de Poëtes ; on chante en
choeur les paroles fuivantes :
Verfez de ce Caffé charmant ,
H eft notre unique aliment.
Un Poëte.
C'eft vous , aimable breuvage ,
Qui ranimez tous les efprits ;
Si-tôt que nous vous avons pris ,
Des Dieux nous parlons le langage ;
Nous rimons tous à qui mieux mieux,
Et faifis d'une docte extafe ,
Nous nous élevons juſqu'aux Cieux :
L'Onde que fit jaillir Pegaze ,
N'a rien de fi délicieux.
Verfez de ce Caffé charmant , &c.
訂
SEPTEMBRE. 1730. 2035
Il s'éleve auffi - tôt une difpute entre les
Poëtes. Les uns foutiennent que le Caffe
cauſe des infomnies ; les autres , qu'il fait
dormir. Après une courte Differtation ,
Trivelin & l'Acteur François s'avancent ,
les Poëtes offrent leur Marchandife ; l'Acteur
François demande une Tragédie , &
Trivelin deux Comédies & un Prologue ;
un Poëte en propofe une à l'Acteur , qu'il
foutient excellente ; un autre offre à Trivelin
deux Comédies ; ils fe retirent pour
en faire la lecture .
Une jeune fille vient demander à un
Poëte des Couplets de Chanſon pour fe
mocquer de fon Amant , qui eft trop timide
; le Poëte lui donne les Couplets
fuivans , qu'elle chante fur l'Air : Daphnis
m'aimoit fi tendrement.
Quand mon Amant me fait la cour ,
Il languit , il pleure , il ſoupire ,
Et paffe avec moi tout le jour ,
A me raconter fon martyre.
Ah! s'il le paffoit autrement
Il me plairoit infiniment.
L'autre jour dans un Bois charmant ;
Ecoutant chanter la Fauvette ,
Il me demanda tendrement ,
M'aimes-tu , ma chere Liſette :
2036 MERCURE DE FRANCE
Je lui dis , oui , je t'aime bien :
Il ne me demanda plus rien.
Puifque j'ai fait naître tes feux
Rien ne flate plus mon envie ,
Je fuis , reprit -il , trop heureux ;
O jour le plus beau de ma vie
Et répetoit à chaque inſtant ,
C'en eft affez , je fuis content.
De cet Amant plein de froideur
Il faut que je me dédommage ,
J'en veux un , qui de mon ardeur ,
Sçache faire un meilleur ufage ,
Qu'il foit heureux à chaque inftant
Et qu'il ne foit jamais content .
La jeune fille , fatisfaite des Couplets
après les avoir payez au Poëte , s'en retourne
en les chantant ; Trivelin revient.
avec l'Auteur qui lui a propofé les deux.
Comedies , il lui dit qu'il les trouve affez
jolies ; mais qu'il a befoin d'un Prologue ,
fur quoi l'Auteur lui répond : Comme
vous faites ufage de tout, voyez prendre leçon
à nos Apprentifs Poëtes , peut-être vous.
fervirez vous de cette idée pour un Prologue
Trivelin y confent ; auffi- tôt le Profeffeur
de Poëfie s'avance & chante ces paroles
Son
SEPTEMBRE. 1730. 2037
Son Profeffor di Poëfia ,
Della divina freneſia ,
Mon Art inſpire les tranſports ;
I miei canti ,
Sono incanti ;
I dotti , glignoranti ,.
Tout cft charmé de mes accords,
Venité miei cari ,
Scolari ,
A prender lezione ,
Dal dottor Lanternone.
Les Apprentifs Poëtes forment une Danfe
; le Profeffeur interroge un de fes Ecoliers
; ils dialoguent en chantant.
Le Profeffeur.
Pour être Poëte à prefent ,
Quel eft le talent neceffaire ?
L'Ecolier.
Il faut être plaisant ,
Quelquefois médifant ;
Et toujours plagiaire.
Le Profeffeur
Non e quefto ;
Dite preſto ,
Cio che bifogna far ,
Per ben verfificar.
L'E
2038 MERCURE DE FRANCE
-L'Ecolier.
Rimar , rimar , rimar .
Le Profeſſeur.
Bravo ; bene , bene , bene.
De qui faites- vous plus d'eftime ,
De la faifon ou de la rime
་
L'Ecolier.
La rime , fans comparaiſon ,
Doit l'emporter fur la raiſon.
Le Profeffeur.
Pourquoi cette diſtinction ?
L'Ecolier.
C'est qu'on entend toûjours la rime
Et qu'on n'entend point la raiſon,
Le Profeffeurs
Bravo ; bene , bene , bene.
Pour faire une Piece Lyrique ,
Autrement dit, un Opera nouveau,
Que faut-il pour le rendre beau ?
L'Ecolier.
De mauvais Vers & de bonne Mufique ,
Le Profeffeur.
Bravo ; bene , &c. \\
L'E
SEPTEMBRE. 1730 : 2039
Dans une Tragedie , Ouvrage d'importance ,
Que faut- il pour toucher les coeurs ?
L'Ecolier.
Un fonge , une reconnoiffance ,
Un récit & de bons Acteurs.
Le Profeffeur.
Bravo , bene , &c.
Auffi- tôt on entend une Symphonie
brillante. Le Profeffeur dit que c'eft Minerve
qui defcend ; la Folie paroît dans
le moment , & chante en s'adreffant aux
Poëtes,
Ingrats , me méconnoiffez -vous ?
N'eft- ce pas moi qui vous infpire ?
Qui dans vos tranſports les plus fous
Ay foin de monter votre Lyre ?
Allons , allons , fubiffez tous ;
Le joug de mon aimable empire
Et que chacun à mes genoux ,
S'applaudiffe de fon délire.
Viva , viva la Pazzia ,
La madre dell' allegria ,
Souveraine de tous les coeurs
Et la Minerve des Auteurs,
La Folie conduit les Poëtes à Paris
qui
2040 MERCURE DE FRANCE
qui eft , dit- elle , leur vrai féjour , tous
la fuivent en danfant avec elle & en
chantant :
Viva , viva la Pazzia , &c.
L'ISLE DU DIVORCE.
Valere & Arlequin fon Valet , arrivent
fur le Théatre d'un air triſte , & après
s'être regardez l'un & l'autre , Valere lui
demande s'il s'ennuye autant que lui , à
quoi Arlequin répond que c'eſt à peu près
la même chofe ; Valere ſoupire & témoi
gne les regrets que lluuii ccaauuffee llaa perte de
Silvia , fon Epoufe , qu'il a quittée, malgré
la vertu & fa fidelité , pour fe conformer
aux Coûtumes de l'Ifle , qui autorife
le divorce. Arlequin , à l'imitation
de Valere , marque le chagrin qu'il ref
fent d'avoir abandonné Colombine ; ne
fuis-je pas un grand coquin , ajoûte-t-il , d'avoir
épousé une feconde femme , fans avoir
du moins enterré la premiere. Après avoir
oppofé le caractere d'Orphife à celui
de Silvia , la douceur de Colombine
à l'humeur acariatre de Lifette ; Orphife
& Lifette arrivent ; & comme Orphiſe
de fon côté n'a plus de gout pour Valere ,
elle s'adreffe à Arlequin , & Lifette parle
à Valere. Après une courte converfation ,
Orphife fait des reproches à Valere , &
Lifette
SEPTEMBRE . 1730. 2041
pas
Lifette à Arlequin ; ils fe querellent &
Le trouvent tous les deux très - haïffables,
Orphile dit à Valere qu'il n'en faut
refter là , & que s'il fe prefente une occafion
favorable de fe défunir , il en faudra
profiter ; Nous ne ferons pas affez
heureux , reprend Valere ; pourquoi , Mr ,
répond Orphife ? S'il arrive quelque Vaif
feau étranger.... Hé bien , Mad , s'il en
arrive , dit Valere ; ah ! je vois bien , contínuë
Orphiſe , que vous ignorez une par
tie des coûtumes du Pays , donnez - moi
feulement votre parole ah ! de tout mon
coeur, répond Valere. Orphife fur cette,
affurance fe retire , Lifette en fait de mê
me ; Arlequin & Valere voyant arriver
Silvia & Colombine , s'écartent pour en
tendre leurs difcours.
Silvia , qui croit être feule avec fa Suivante
, fait éclater les fentimens de l'époufe
la plus vertueufe , en fe plaignant
de la perfidie de Valere , qui l'a inhumainement
abandonnée en profitant de l'u
fage établi dans l'Ifle ; Colombine ſe repent
de l'avoir imitée , & de ne s'être pas
vengée du traitre Arlequin ; Valere charmé
de la conftance de fon Epoufe , l'aborde
en la priant de pardonner fon indif
cretion : Je fçai trop , dit-il , que ma pre--
fence ne peut qu'irriter votre jufte colere contre
un ingrat qui ne méritoit pas le bonheur dont il
2042 MERCURE DE FRANCE
ajoui , il n'étoit pas ,fans doute , d'un grand
prix , répond Silvia , puifque vous y avez
fifacilement renoncé? Arlequin dit des douceurs
à Colombine , qui affecte un air de
fierté dont il n'eft pas content . Dans cette
Scene Valere témoigne fon repentir , &
prie inftamment Silvia , s'il fe preſente
quelque favorable occafion de refferrer
leurs noeuds , de ne point s'oppofer à fa
félicité ; Silvia ſe rend enfin à les inftances
, & lui dit que ce n'eft pas d'aujour
d'hui qu'il connoît fon coeur. Valere veut
rentrer avec elle ; mais Silvia le lui deffend
; Non , Valere , dit - elle , reftez ; la
bienfeance condamne jufqu'à l'entretien que
nous avons ensemble , & je ne veux pas
perdre l'estime d'un homme qui a été mon
Epoux ; fi par quelque heureux évenement
vous pouviez brifer la chaîne qui vous attache
à ma Rivale , j'accepterai votre main
je n'aurai d'autre reproche à mefaire que
celui d'avoir trop aimé un ingrat.
Valere fe retire , content de l'affurance
que lui a donnée Silvia ; Colombine veut
fuivre fa Maîtreffe , mais Arlequin l'arrête
en la priant d'avoir pitié d'un amour
renaiffant , qui peut-être n'a pas encore
long-temps à vivre. Après une Scene affez
plaifante Valere.revient avec le Chef de
Ifle , qui lui dit que fon efperance eft
vaine , & que pour donner lieu à un fe
cond
SEPTEMBRE. 1730. 2043
cond divorce il faudroit que des Etrangers
débarquaffent dans l'Ifle , & qu'ils con+
fentiflent à former d'autres engagemens ;
que pour lors , non -feulement lui , mais
tous les Epoux du Pays pourroient , à leur
exemple , le démarier ; Arlequin lui dit
que moyennant un fi beau Privilege, l'Iffe
doit être extrémement peuplée , à quoi
le Chef répond qu'elle n'eft pas encore
connue , que le hazard feul y fait abor
der , & que quand ils y font débarquez
il y avoit so. ans qu'il n'y avoit paru de
Vaiffeaux étrangers.
Orphiſe arrive & annonce à Valere qu'il
vient d'arriver un Vaiffeau étranger ; Arle
quin fe réjouit de cette agréable nouvelle
en fe mocquant du Chef de l'Ifle. Un Infulaire
donne avis à ce Chef qu'il n'y a que
deux femmes dans le Vaiffeau, que l'une eft
l'épouſe d'un Marchand Drapier de Paris,
& que l'autre eft une veuve qui a été ma
riée quatre fois , & qui dit qu'elle n'en
veut pas davantage , M & M Droguer
arrivent en plaignant leur fort & en difant
que les fupplices les plus affreux ne
les forceront point à s'abandonner. Ils
fe témoignent l'amour le plus violent
ce qui fait perdre aux autres l'efperance
de fe démarier ; mais Valere fair tant par
fes difcours féducteurs , qu'il perfuade la
vieille à quitter fon mari ; Orphife de
fon
2044 MERCURE DE FRANCE
fon côté engage M Droguet à brifer
fa chaîne ; Me Droguet , dans l'efperance
d'époufer Valere , quitte fon époux , &
M.Droguet comptant s'unir avec Orphiſe,
fait divorce avec fa femme.
Après ce divorce , Silvia paroît ; Valere
la reprend , Orphiſe quitte M. Droguet en
difant qu'elle va offrir à Dorante une main
qu'il attend avec impatience ; Arlequin
époufe Colombine , & Lifette s'en va pour
en faire autant avec Trivelin ; M. & Me
Droguet reftent très-furpris de cette avanture
; Qu'allons nous devenir , dit Mc Droguet
, vous pouvez vous reprendre , ajoûte
le Chef de l'Ifle , mais cela vous fera compté
pour un divorce : Oh , non , reprennent- ils ,
il vaut mieux attendre ; nous ne sommes pas
venus ici pour abolir les loix. Les maris &
les femmes de l'Ile arrivent pour faire
divorce ; ils forment le Divertiffement
composé de Danfes & d'un Vaudeville.
LA STLPHIDE,
Le Théatre repréfente l'Appartement
d'Erafte. Une Sylphide & une Gnomide y
entrent dans le même moment ; la Sylphide
pofe une Corbeille fur la table , de
même que la Gnomide ; elles font furprifes
de fe rencontrer & fe demandent réciproquement
ce qu'elles viennent faire
dans
SEPTEMBRE. 1730. 2045
dans la chambre d'Erafte . La Gnomide
dit que fon Amant l'attire en ce lieu à
la Sylphide ajoûte que le feul defir.de
yoir le fien l'a conduite dans cet Appartement
; elles fe croient Rivales ; mais
après une petite difpute leurs foupçons
font diffipez ; la Sylphide découvre à la
Gnomide les tendres fentimens pour Erafte
, & la Gnomide avoue fa paffion pour
Arlequin fon Valet. La Sylphide raconte
qu'elle avoit fait partie avec deux Sylphides
de fes amies , de fe rendre vifibles ;
qu'elles allerent fe promener aux Thuilleries,
& que ce fut dans ce Jardin qu'elle
vit Erafte pour la premiere fois , qu'elle
le trouva fi charmant , qu'elle ne put
s'empêcher de l'aimer. Elle fait une agréa
ble defcription des differens Cavaliers
qu'elle vit à cette Promenade ; elle dit
enfuite qu'elle craint que les charmes d'une
de fes Compagnes n'ayent eu plus de
pouvoir que les fiens fur le coeur d'Erafte ,
& que cette incertitude l'accable. Vous
faites injure à vos attraits , répond la Gnomide
; pour moi , je ne me fuis point encore
offerte aux regards de mon Amant , l'éclat
de mes appas ne l'a point ébloui ; c'est dans
une cave profonde où je le vis pour la premiere
fois & où il s'enyvroit avec tant de
grace qu'il auroit charmé la pus infenfible :
mais Erafte vient ici avec fon Valet , écar-
1ons-nous pour les entendre. G Erafte
2046 MERCURE DE FRANCE
1
Erafte en entrant apperçoit la corbeille;
il demande à Arlequin qui l'a lui a envoyée
; Arlequin répond qu'il n'en fçait
rien ; Erafte la découvre , & voit qu'elle
eft remplie de fleurs : Il vaudroit mieux ,
dit Arlequin , qu'elle fut pleine d'argent ,
cela ferviroit à merveille à raccommoder vos
affaires qui font furieufement dérangées . Arlequin
apperçoit auffi l'autre corbeille qui
eft remplie de trufes , avec le nom d'Arlequin
au- deffus ; il eft fort en peine de
fçavoir d'où vient ce préfent ; & après
avoir rêvé un inftant : Ces fleurs , ajoûtet'il
, ont été fans doute envoyées par. Clarice
, votre Epouse future : Ne me parle
point de Clarice , répond Erafte : Comment
continue Arlequin , avez- vous oublié
votre fortune dépend de ce mariage , qu'il
peut feul nous mettre à couvert des poursui
tes de vos Créanciers & des miens , car vous
n'êtes riche qu'en efperance . Votre Oncle eft,
à la verité , entre les mains d'une demie dou
zaine de Medecins ; mais comme ces Meffieurs
ne font jamais de la même opinion
ils ne font point d'accord fur les remedes , le
malade n'en prend point , & par confequent
il peut encore aller loin . Erafte lui dit qu'u
ne paffion violente s'eft emparée de fon
ae , & que rien ne peut l'en arracher
qu'il a vu aux Thuilleries la plus adorable
perfonne du monde ; Arlequin comque
bat
SEPTEMBRE . 1730. 2047
coups
bat toutes les raifons , la Sylphide qui eft
préfente & inviſible , le menace de
de bâton ; Arlequin croit que c'eſt fon
Maître qui lui parle , ce qui fait un jeu
de Théatre des plus comiques. La Gnomide
auffi invifible , donne de petits fouflets
à Arlequin , qu'il croir recevoir de
fon Maître enfin après plufieurs lazzi
très plaifans , deux Créanciers arrivent ,
& demandent à Erafte ce qui leur eſt dû ,
celui ci leur fait un accueil peu gracieux,
ce qui oblige les Créanciers de menacer
Erafte de le pourfuivre en Juftice ; . &
dans le tems qu'ils veulent partir , la
Sylphide & la Gnomide , toûjours invifibles
, donnent chacune aux deux Créanciers
une bourſe qui contient le payement
de chacun ; un des deux Créanciers
après avoir compté fon argent rend à
Erafte quatre louis qu'il a trouvé de plus;
ils fe retirent , en le priant très civilement
d'excufer leur vivacité ; Arlequin croit
fon Maître leur a donné cet argent;
que
Erafte dit qu'il ne fçait ce que tout cela
fignifie &c.
Un Sergent & un Procureur arrivent ;
le Procureur dit qu'il vient de la part
d'Oronte , pere de Clarice , pour fçavoir
quand il veut époufer fa fille. Le Sergent
porte une affignation à Arlequin de
part d'un Cabaretier des Porcherons , la
Gij
Arle
2048 MERCURE DE FRANCE
Arlequin refufe de la prendre. Erafte
donne de mauvaifes raifons au Procureur,
ce qui lui fait dire qu'il le pourfuivra
pour lui faire payer le dédit de vingt mille
ecus qu'il a fait au pere de Clarice . Le
Sergent préfente l'affignation à Arlequin ,
qui ne veut point abfolument la recevoir;
la Gnomide invifible donne un fouflet au
Sergent , & déchire l'Exploit ; le Sergent
fe met en colere contre Arlequin , après
quoi la Gnomide fait difparoître le Ser
gent , qui s'abîme fous le Théatre , & la
Sylphide fait voler le Procureur dans les
airs. Ce fpectacle effraye Erafte ; Arlequin
lui dit qu'il ne voit rien là que de très
naturel , un Sergent qui va au Diable &
un Procureur qui vole. La Gnomide fait
encore quelques niches à Arlequin qui
fort tout épouvanté ; Erafte refte très
étonné de tout ce qu'il vient de voir ;
la Sylphide invifible foupire , & a une
converfation avec Erafte qui la prend pour
un efprit ; la Sylphide l'affure qu'elle
Paime : Vous m'aimez , répond Erafte , eftce
que les efprits peuvent aimer ? ils n'ont
point corps : cette question me fait bien
voir que vous en avez un , répond la Sylphide
: Oui, Monfieur , ils aiment , & avec
d'autant plus de délicateffe que leur amour eft
détaché des fens , que leur flamme eft pure
& fubfifte d'elle-même , fans que les défirs
de
ou
SEPTEMBRE. 1730. 2049
ou les dégoûts l'augmentent ou la diminuent :
Mais je m'étonne , ajoûte Erafte , que Sça
chant ce qui fe paffe dans mon coeur , vous
me faffiez l'aven de votre tendreffe ; car enfin
vous n'ignorez pas qu'il eft rempli de la
plus violente paffion qu'un Amant ait jamais
pu reffentir : Je fuis , dit la Sylphide , une
de ces trois Dames que vous avez vûës aux
Thuilleries ; vous en aimez une : Quoi ! ces
Dames fi charmantes , repart Erafte , font
des Sylphides ! Eb peut- il y en avoir ? La
Sylphide le prie de ne point faire comme
le commun des hommes , qui doutent
des chofes , parce qu'ils ne les comprennent
pas . Erafte la conjure de fe montrer
: Je me rends , ajoûte la Sylphide , &
vais m'expofer à être la victime de votre obftination
allez aux Thuilleries , vous m'y
verrez avec une de mes Compagnes , ne m'y
parlez point , & venez m'inftruire ici de
votre fort & du mien.
Erafte obéit , & part . La Sylphide refte,
& dit qu'Erafte ne trouvera aux Thuilleries
que les deux Sylphides fes amies ,
& que fans fe commettre , elle fera inftruite
de ſes ſentimens . Arlequin revient
dans l'Appartement de fon Maître ;
ne l'y trouvant point , il dit qu'il fera
allé tenir compagnie au Sergent. La Gnomide
furvient , & appelle Arlequin qui
tremble de peur ne voyant perfonne avec
Giij lui
2050 MERCURE DE FRANCE
lui ; la Gnomide le raffure , & lui fait
l'aveu de fa tendreffe , en lui difant qu'elle
eft une habitante de la terre , une Gnomide
qui éprife de fes charmes a quitté
fa patrie pour le rendre le plus heureux
de tous les mortels ; elle lui dit qu'elle a
de grands tréfors à la difpofition , & qu'elle
veut lui en faire part , après quoi la Gnomide
le quitte & l'affure qu'elle va pren
dre un corps , & qu'elle s'offrira bientôt
à fes yeux : Prenez le bien joli , s'écrie
Arlequin , fur tout n'oubliez pas les tréfors
, car fans cela je n'ai que faire de vous
& c.
Erafte revient des Thuilleries ; Arle
quin lui raconte fa converſation avec la
Ġnomide. Erafte eft au defefpoir de ce
qu'il n'a point vû aux Thuilleries l'objet
qu'il adore la Sylphide convaincuë de
Famour d'Erafte fe rend vifible , & paroît
à fes yeux. Erafte tranfporté de joye la
reconnoit , & l'affure de toute fa tendreffe.
Arlequin trouve les Sylphides fort jolies,
mais il croit fa Gnomide bien plus belle ,
& la prie de paroitre avec fon teint de
lys & de rofes : la Gnomide fe rend vifibles
Arlequin en la voyant s'écrie : Ah!
d'eft une taupe , il ne veut point d'elle : la
Gnomide pleure , & fe defefpere : Que je
fuis malheureufe , dit- elle , dd''êêttrree obligée
d'étrangler un fi joli petit homme c'eft notre
coutume
SEPTEMBRE. 1730. 2051
,
coûtume , ajoûte- t'elle , quand nous aimons
un ingrat , nous l'étranglons d'abord . Cette
menace oblige Arlequin de fe rendre : il
lui demande les tréfors qu'elle lui a promis
dans le moment on voit fortir de la
terre un vaſe rempli de richeffes immenfes
: Arlequin ne refifte plus , & dit qu'il
ne fera pas la premiere beauté que les richeffes
auront féduite. Je ne vous Promets
point de tréfors ; dit la Sylphide à Erafte ',
mais les douceurs que je vous promets vaudront
bien les préfens de la Gnomide : venez,
Erafte , je vais dans un inftant vous tranf
porter dans le Palais dont vous devez être
le Maître. La Gnomide s'abîme avec Arlequin
. Le Théatre change , & repréſente
le Palais de la Sylphide , il paroît placé
dans les airs. Cette décoration qui eft du
S' Le Maire , connu par d'autres Ouvrages
de cette efpece , eft une des plus bril
lantes qui ait encore parû , & fait un effet
merveilleux. Ce Palais eft rempli de Sylphes
& de Sylphides qui forment un Divertiffement
tres gracieux. La Dle Silvia
& le S Romagnefy danfent une Entrée
qui a été trés goûtée , de même que la
Die Thomaffin dans celle qu'elle danfe.
La Mufique , qui a été trés applaudie , eft
de M. Mouret , & la compofition du Bálet
qu'on a trouvé brillant , eft de M. Mar
cel.
VAUDEVILLE.
Dans une heureufe
intelligence ,
Nous goutons le fort le plus doux
L'envie & la médifance
Ne réfident point chez nous :
Mortels , quelle difference è
Vivez-vous ainfi parmi nous ?
Exemts de toute défiance ;
Rien n'inquiete nos Epoux ;
Certains de notre conftance
Ils ne font jamais jaloux :
Mortels , quelle difference & c.
Les faveurs que l'Amour difpenfe
Ne fe revelent point chez nous ;
Plus on garde le filence ,
Et plus les plaifirs font doux :
François , quelle difference &c.
Nous joüiffons de l'innocence
Tant que nous fommes fans Epoux ,
Sans marquer d'impatience
De former un noeud fi doux :
Filles , quelle difference &c ,
Bien
SEPTEMBRE. 1730. 2053
-Bien loin d'encenfer l'opulence ,
Ici nous nous eftimons tous ;
L'égalité nous difpenfe
D'un foin indigne de nous :
Flateurs , quelle difference &c.
Un pauvre Auteur dont l'efperance
Eft de vous attirer chez nous ,
Eft plus trifte qu'on ne penſe
Quand fa Piéce a du deffous :
Pour lui quelle difference ,
Lorſque vous applaudiffez tous !
une Piece nouvelle en trois Actes
avec des Divertiffemens , de la compofi
tion des fieurs Dominique & Romagnefy,
qui a pour titre , la Foire des Poëtes , l'Ifle
du Divorce & la Sylphide , laquelle a été
reçûë très-favorablement du Public. Voici
l'Extrait de chacune.
LA FOIRE DES POETES.
Un Acteur François & Trivelin de la
Comédie Italienne , fe rencontrent par
hazard , & ſe demandent réciproquement
comment ils ont pû pénetrer dans cet
azile ; Trivelin lui dit qu'il n'a rien de
caché pour lui , & qu'il veut bien fatisfaire
fa curiofité : Vous fçavez , ajoûte-t-il , que
nous en avons très-mal agi avec M les
Auteurs , qui picquez de nos Airs , ont
quitté Paris , dans la refolution de ne nous
plus donner de nouveautez ; que depuis leur
retraite nos Théatres ! anguiffent , &c. &
qu'il vient de la part de fa Troupe , ménager
un raccommodement ; Apollon ,
continue- t-il , a recueilli les Nouriffons
des Mufes , & leur a fait bâtir un Hôtel
magnifique , dans lequel il les entretient
& les nourrit , & tout ce qu'ils vendent
"
eft
2034 MERCURE
DE FRANCE
eft pour leurs menus plaifirs ; après une
defcription comique,l'Acteur François dit
qu'il a befoin d'une Tragédie , & prie
Trivelin de lui préter de l'argent pour
faire cette amplette ; Trivelin s'excufe fur
le befoin qu'il a de deux Comédies &
d'un Prologue , & qu'il fera bienheureux
s'il a de quoi payer une bonne Scene ,
n'ayant fur lui que quinze livres. Après
cette Scene , Trivelin dit à l'Acteur de
le fuivre , & qu'il va le conduire à l'Hôtel
des Poëtes , où ils tiennent une espece
de Foire.
Le Théatre change & repréfente un
Caffe rempli de Poëtes ; on chante en
choeur les paroles fuivantes :
Verfez de ce Caffé charmant ,
H eft notre unique aliment.
Un Poëte.
C'eft vous , aimable breuvage ,
Qui ranimez tous les efprits ;
Si-tôt que nous vous avons pris ,
Des Dieux nous parlons le langage ;
Nous rimons tous à qui mieux mieux,
Et faifis d'une docte extafe ,
Nous nous élevons juſqu'aux Cieux :
L'Onde que fit jaillir Pegaze ,
N'a rien de fi délicieux.
Verfez de ce Caffé charmant , &c.
訂
SEPTEMBRE. 1730. 2035
Il s'éleve auffi - tôt une difpute entre les
Poëtes. Les uns foutiennent que le Caffe
cauſe des infomnies ; les autres , qu'il fait
dormir. Après une courte Differtation ,
Trivelin & l'Acteur François s'avancent ,
les Poëtes offrent leur Marchandife ; l'Acteur
François demande une Tragédie , &
Trivelin deux Comédies & un Prologue ;
un Poëte en propofe une à l'Acteur , qu'il
foutient excellente ; un autre offre à Trivelin
deux Comédies ; ils fe retirent pour
en faire la lecture .
Une jeune fille vient demander à un
Poëte des Couplets de Chanſon pour fe
mocquer de fon Amant , qui eft trop timide
; le Poëte lui donne les Couplets
fuivans , qu'elle chante fur l'Air : Daphnis
m'aimoit fi tendrement.
Quand mon Amant me fait la cour ,
Il languit , il pleure , il ſoupire ,
Et paffe avec moi tout le jour ,
A me raconter fon martyre.
Ah! s'il le paffoit autrement
Il me plairoit infiniment.
L'autre jour dans un Bois charmant ;
Ecoutant chanter la Fauvette ,
Il me demanda tendrement ,
M'aimes-tu , ma chere Liſette :
2036 MERCURE DE FRANCE
Je lui dis , oui , je t'aime bien :
Il ne me demanda plus rien.
Puifque j'ai fait naître tes feux
Rien ne flate plus mon envie ,
Je fuis , reprit -il , trop heureux ;
O jour le plus beau de ma vie
Et répetoit à chaque inſtant ,
C'en eft affez , je fuis content.
De cet Amant plein de froideur
Il faut que je me dédommage ,
J'en veux un , qui de mon ardeur ,
Sçache faire un meilleur ufage ,
Qu'il foit heureux à chaque inftant
Et qu'il ne foit jamais content .
La jeune fille , fatisfaite des Couplets
après les avoir payez au Poëte , s'en retourne
en les chantant ; Trivelin revient.
avec l'Auteur qui lui a propofé les deux.
Comedies , il lui dit qu'il les trouve affez
jolies ; mais qu'il a befoin d'un Prologue ,
fur quoi l'Auteur lui répond : Comme
vous faites ufage de tout, voyez prendre leçon
à nos Apprentifs Poëtes , peut-être vous.
fervirez vous de cette idée pour un Prologue
Trivelin y confent ; auffi- tôt le Profeffeur
de Poëfie s'avance & chante ces paroles
Son
SEPTEMBRE. 1730. 2037
Son Profeffor di Poëfia ,
Della divina freneſia ,
Mon Art inſpire les tranſports ;
I miei canti ,
Sono incanti ;
I dotti , glignoranti ,.
Tout cft charmé de mes accords,
Venité miei cari ,
Scolari ,
A prender lezione ,
Dal dottor Lanternone.
Les Apprentifs Poëtes forment une Danfe
; le Profeffeur interroge un de fes Ecoliers
; ils dialoguent en chantant.
Le Profeffeur.
Pour être Poëte à prefent ,
Quel eft le talent neceffaire ?
L'Ecolier.
Il faut être plaisant ,
Quelquefois médifant ;
Et toujours plagiaire.
Le Profeffeur
Non e quefto ;
Dite preſto ,
Cio che bifogna far ,
Per ben verfificar.
L'E
2038 MERCURE DE FRANCE
-L'Ecolier.
Rimar , rimar , rimar .
Le Profeſſeur.
Bravo ; bene , bene , bene.
De qui faites- vous plus d'eftime ,
De la faifon ou de la rime
་
L'Ecolier.
La rime , fans comparaiſon ,
Doit l'emporter fur la raiſon.
Le Profeffeur.
Pourquoi cette diſtinction ?
L'Ecolier.
C'est qu'on entend toûjours la rime
Et qu'on n'entend point la raiſon,
Le Profeffeurs
Bravo ; bene , bene , bene.
Pour faire une Piece Lyrique ,
Autrement dit, un Opera nouveau,
Que faut-il pour le rendre beau ?
L'Ecolier.
De mauvais Vers & de bonne Mufique ,
Le Profeffeur.
Bravo ; bene , &c. \\
L'E
SEPTEMBRE. 1730 : 2039
Dans une Tragedie , Ouvrage d'importance ,
Que faut- il pour toucher les coeurs ?
L'Ecolier.
Un fonge , une reconnoiffance ,
Un récit & de bons Acteurs.
Le Profeffeur.
Bravo , bene , &c.
Auffi- tôt on entend une Symphonie
brillante. Le Profeffeur dit que c'eft Minerve
qui defcend ; la Folie paroît dans
le moment , & chante en s'adreffant aux
Poëtes,
Ingrats , me méconnoiffez -vous ?
N'eft- ce pas moi qui vous infpire ?
Qui dans vos tranſports les plus fous
Ay foin de monter votre Lyre ?
Allons , allons , fubiffez tous ;
Le joug de mon aimable empire
Et que chacun à mes genoux ,
S'applaudiffe de fon délire.
Viva , viva la Pazzia ,
La madre dell' allegria ,
Souveraine de tous les coeurs
Et la Minerve des Auteurs,
La Folie conduit les Poëtes à Paris
qui
2040 MERCURE DE FRANCE
qui eft , dit- elle , leur vrai féjour , tous
la fuivent en danfant avec elle & en
chantant :
Viva , viva la Pazzia , &c.
L'ISLE DU DIVORCE.
Valere & Arlequin fon Valet , arrivent
fur le Théatre d'un air triſte , & après
s'être regardez l'un & l'autre , Valere lui
demande s'il s'ennuye autant que lui , à
quoi Arlequin répond que c'eſt à peu près
la même chofe ; Valere ſoupire & témoi
gne les regrets que lluuii ccaauuffee llaa perte de
Silvia , fon Epoufe , qu'il a quittée, malgré
la vertu & fa fidelité , pour fe conformer
aux Coûtumes de l'Ifle , qui autorife
le divorce. Arlequin , à l'imitation
de Valere , marque le chagrin qu'il ref
fent d'avoir abandonné Colombine ; ne
fuis-je pas un grand coquin , ajoûte-t-il , d'avoir
épousé une feconde femme , fans avoir
du moins enterré la premiere. Après avoir
oppofé le caractere d'Orphife à celui
de Silvia , la douceur de Colombine
à l'humeur acariatre de Lifette ; Orphife
& Lifette arrivent ; & comme Orphiſe
de fon côté n'a plus de gout pour Valere ,
elle s'adreffe à Arlequin , & Lifette parle
à Valere. Après une courte converfation ,
Orphife fait des reproches à Valere , &
Lifette
SEPTEMBRE . 1730. 2041
pas
Lifette à Arlequin ; ils fe querellent &
Le trouvent tous les deux très - haïffables,
Orphile dit à Valere qu'il n'en faut
refter là , & que s'il fe prefente une occafion
favorable de fe défunir , il en faudra
profiter ; Nous ne ferons pas affez
heureux , reprend Valere ; pourquoi , Mr ,
répond Orphife ? S'il arrive quelque Vaif
feau étranger.... Hé bien , Mad , s'il en
arrive , dit Valere ; ah ! je vois bien , contínuë
Orphiſe , que vous ignorez une par
tie des coûtumes du Pays , donnez - moi
feulement votre parole ah ! de tout mon
coeur, répond Valere. Orphife fur cette,
affurance fe retire , Lifette en fait de mê
me ; Arlequin & Valere voyant arriver
Silvia & Colombine , s'écartent pour en
tendre leurs difcours.
Silvia , qui croit être feule avec fa Suivante
, fait éclater les fentimens de l'époufe
la plus vertueufe , en fe plaignant
de la perfidie de Valere , qui l'a inhumainement
abandonnée en profitant de l'u
fage établi dans l'Ifle ; Colombine ſe repent
de l'avoir imitée , & de ne s'être pas
vengée du traitre Arlequin ; Valere charmé
de la conftance de fon Epoufe , l'aborde
en la priant de pardonner fon indif
cretion : Je fçai trop , dit-il , que ma pre--
fence ne peut qu'irriter votre jufte colere contre
un ingrat qui ne méritoit pas le bonheur dont il
2042 MERCURE DE FRANCE
ajoui , il n'étoit pas ,fans doute , d'un grand
prix , répond Silvia , puifque vous y avez
fifacilement renoncé? Arlequin dit des douceurs
à Colombine , qui affecte un air de
fierté dont il n'eft pas content . Dans cette
Scene Valere témoigne fon repentir , &
prie inftamment Silvia , s'il fe preſente
quelque favorable occafion de refferrer
leurs noeuds , de ne point s'oppofer à fa
félicité ; Silvia ſe rend enfin à les inftances
, & lui dit que ce n'eft pas d'aujour
d'hui qu'il connoît fon coeur. Valere veut
rentrer avec elle ; mais Silvia le lui deffend
; Non , Valere , dit - elle , reftez ; la
bienfeance condamne jufqu'à l'entretien que
nous avons ensemble , & je ne veux pas
perdre l'estime d'un homme qui a été mon
Epoux ; fi par quelque heureux évenement
vous pouviez brifer la chaîne qui vous attache
à ma Rivale , j'accepterai votre main
je n'aurai d'autre reproche à mefaire que
celui d'avoir trop aimé un ingrat.
Valere fe retire , content de l'affurance
que lui a donnée Silvia ; Colombine veut
fuivre fa Maîtreffe , mais Arlequin l'arrête
en la priant d'avoir pitié d'un amour
renaiffant , qui peut-être n'a pas encore
long-temps à vivre. Après une Scene affez
plaifante Valere.revient avec le Chef de
Ifle , qui lui dit que fon efperance eft
vaine , & que pour donner lieu à un fe
cond
SEPTEMBRE. 1730. 2043
cond divorce il faudroit que des Etrangers
débarquaffent dans l'Ifle , & qu'ils con+
fentiflent à former d'autres engagemens ;
que pour lors , non -feulement lui , mais
tous les Epoux du Pays pourroient , à leur
exemple , le démarier ; Arlequin lui dit
que moyennant un fi beau Privilege, l'Iffe
doit être extrémement peuplée , à quoi
le Chef répond qu'elle n'eft pas encore
connue , que le hazard feul y fait abor
der , & que quand ils y font débarquez
il y avoit so. ans qu'il n'y avoit paru de
Vaiffeaux étrangers.
Orphiſe arrive & annonce à Valere qu'il
vient d'arriver un Vaiffeau étranger ; Arle
quin fe réjouit de cette agréable nouvelle
en fe mocquant du Chef de l'Ifle. Un Infulaire
donne avis à ce Chef qu'il n'y a que
deux femmes dans le Vaiffeau, que l'une eft
l'épouſe d'un Marchand Drapier de Paris,
& que l'autre eft une veuve qui a été ma
riée quatre fois , & qui dit qu'elle n'en
veut pas davantage , M & M Droguer
arrivent en plaignant leur fort & en difant
que les fupplices les plus affreux ne
les forceront point à s'abandonner. Ils
fe témoignent l'amour le plus violent
ce qui fait perdre aux autres l'efperance
de fe démarier ; mais Valere fair tant par
fes difcours féducteurs , qu'il perfuade la
vieille à quitter fon mari ; Orphife de
fon
2044 MERCURE DE FRANCE
fon côté engage M Droguet à brifer
fa chaîne ; Me Droguet , dans l'efperance
d'époufer Valere , quitte fon époux , &
M.Droguet comptant s'unir avec Orphiſe,
fait divorce avec fa femme.
Après ce divorce , Silvia paroît ; Valere
la reprend , Orphiſe quitte M. Droguet en
difant qu'elle va offrir à Dorante une main
qu'il attend avec impatience ; Arlequin
époufe Colombine , & Lifette s'en va pour
en faire autant avec Trivelin ; M. & Me
Droguet reftent très-furpris de cette avanture
; Qu'allons nous devenir , dit Mc Droguet
, vous pouvez vous reprendre , ajoûte
le Chef de l'Ifle , mais cela vous fera compté
pour un divorce : Oh , non , reprennent- ils ,
il vaut mieux attendre ; nous ne sommes pas
venus ici pour abolir les loix. Les maris &
les femmes de l'Ile arrivent pour faire
divorce ; ils forment le Divertiffement
composé de Danfes & d'un Vaudeville.
LA STLPHIDE,
Le Théatre repréfente l'Appartement
d'Erafte. Une Sylphide & une Gnomide y
entrent dans le même moment ; la Sylphide
pofe une Corbeille fur la table , de
même que la Gnomide ; elles font furprifes
de fe rencontrer & fe demandent réciproquement
ce qu'elles viennent faire
dans
SEPTEMBRE. 1730. 2045
dans la chambre d'Erafte . La Gnomide
dit que fon Amant l'attire en ce lieu à
la Sylphide ajoûte que le feul defir.de
yoir le fien l'a conduite dans cet Appartement
; elles fe croient Rivales ; mais
après une petite difpute leurs foupçons
font diffipez ; la Sylphide découvre à la
Gnomide les tendres fentimens pour Erafte
, & la Gnomide avoue fa paffion pour
Arlequin fon Valet. La Sylphide raconte
qu'elle avoit fait partie avec deux Sylphides
de fes amies , de fe rendre vifibles ;
qu'elles allerent fe promener aux Thuilleries,
& que ce fut dans ce Jardin qu'elle
vit Erafte pour la premiere fois , qu'elle
le trouva fi charmant , qu'elle ne put
s'empêcher de l'aimer. Elle fait une agréa
ble defcription des differens Cavaliers
qu'elle vit à cette Promenade ; elle dit
enfuite qu'elle craint que les charmes d'une
de fes Compagnes n'ayent eu plus de
pouvoir que les fiens fur le coeur d'Erafte ,
& que cette incertitude l'accable. Vous
faites injure à vos attraits , répond la Gnomide
; pour moi , je ne me fuis point encore
offerte aux regards de mon Amant , l'éclat
de mes appas ne l'a point ébloui ; c'est dans
une cave profonde où je le vis pour la premiere
fois & où il s'enyvroit avec tant de
grace qu'il auroit charmé la pus infenfible :
mais Erafte vient ici avec fon Valet , écar-
1ons-nous pour les entendre. G Erafte
2046 MERCURE DE FRANCE
1
Erafte en entrant apperçoit la corbeille;
il demande à Arlequin qui l'a lui a envoyée
; Arlequin répond qu'il n'en fçait
rien ; Erafte la découvre , & voit qu'elle
eft remplie de fleurs : Il vaudroit mieux ,
dit Arlequin , qu'elle fut pleine d'argent ,
cela ferviroit à merveille à raccommoder vos
affaires qui font furieufement dérangées . Arlequin
apperçoit auffi l'autre corbeille qui
eft remplie de trufes , avec le nom d'Arlequin
au- deffus ; il eft fort en peine de
fçavoir d'où vient ce préfent ; & après
avoir rêvé un inftant : Ces fleurs , ajoûtet'il
, ont été fans doute envoyées par. Clarice
, votre Epouse future : Ne me parle
point de Clarice , répond Erafte : Comment
continue Arlequin , avez- vous oublié
votre fortune dépend de ce mariage , qu'il
peut feul nous mettre à couvert des poursui
tes de vos Créanciers & des miens , car vous
n'êtes riche qu'en efperance . Votre Oncle eft,
à la verité , entre les mains d'une demie dou
zaine de Medecins ; mais comme ces Meffieurs
ne font jamais de la même opinion
ils ne font point d'accord fur les remedes , le
malade n'en prend point , & par confequent
il peut encore aller loin . Erafte lui dit qu'u
ne paffion violente s'eft emparée de fon
ae , & que rien ne peut l'en arracher
qu'il a vu aux Thuilleries la plus adorable
perfonne du monde ; Arlequin comque
bat
SEPTEMBRE . 1730. 2047
coups
bat toutes les raifons , la Sylphide qui eft
préfente & inviſible , le menace de
de bâton ; Arlequin croit que c'eſt fon
Maître qui lui parle , ce qui fait un jeu
de Théatre des plus comiques. La Gnomide
auffi invifible , donne de petits fouflets
à Arlequin , qu'il croir recevoir de
fon Maître enfin après plufieurs lazzi
très plaifans , deux Créanciers arrivent ,
& demandent à Erafte ce qui leur eſt dû ,
celui ci leur fait un accueil peu gracieux,
ce qui oblige les Créanciers de menacer
Erafte de le pourfuivre en Juftice ; . &
dans le tems qu'ils veulent partir , la
Sylphide & la Gnomide , toûjours invifibles
, donnent chacune aux deux Créanciers
une bourſe qui contient le payement
de chacun ; un des deux Créanciers
après avoir compté fon argent rend à
Erafte quatre louis qu'il a trouvé de plus;
ils fe retirent , en le priant très civilement
d'excufer leur vivacité ; Arlequin croit
fon Maître leur a donné cet argent;
que
Erafte dit qu'il ne fçait ce que tout cela
fignifie &c.
Un Sergent & un Procureur arrivent ;
le Procureur dit qu'il vient de la part
d'Oronte , pere de Clarice , pour fçavoir
quand il veut époufer fa fille. Le Sergent
porte une affignation à Arlequin de
part d'un Cabaretier des Porcherons , la
Gij
Arle
2048 MERCURE DE FRANCE
Arlequin refufe de la prendre. Erafte
donne de mauvaifes raifons au Procureur,
ce qui lui fait dire qu'il le pourfuivra
pour lui faire payer le dédit de vingt mille
ecus qu'il a fait au pere de Clarice . Le
Sergent préfente l'affignation à Arlequin ,
qui ne veut point abfolument la recevoir;
la Gnomide invifible donne un fouflet au
Sergent , & déchire l'Exploit ; le Sergent
fe met en colere contre Arlequin , après
quoi la Gnomide fait difparoître le Ser
gent , qui s'abîme fous le Théatre , & la
Sylphide fait voler le Procureur dans les
airs. Ce fpectacle effraye Erafte ; Arlequin
lui dit qu'il ne voit rien là que de très
naturel , un Sergent qui va au Diable &
un Procureur qui vole. La Gnomide fait
encore quelques niches à Arlequin qui
fort tout épouvanté ; Erafte refte très
étonné de tout ce qu'il vient de voir ;
la Sylphide invifible foupire , & a une
converfation avec Erafte qui la prend pour
un efprit ; la Sylphide l'affure qu'elle
Paime : Vous m'aimez , répond Erafte , eftce
que les efprits peuvent aimer ? ils n'ont
point corps : cette question me fait bien
voir que vous en avez un , répond la Sylphide
: Oui, Monfieur , ils aiment , & avec
d'autant plus de délicateffe que leur amour eft
détaché des fens , que leur flamme eft pure
& fubfifte d'elle-même , fans que les défirs
de
ou
SEPTEMBRE. 1730. 2049
ou les dégoûts l'augmentent ou la diminuent :
Mais je m'étonne , ajoûte Erafte , que Sça
chant ce qui fe paffe dans mon coeur , vous
me faffiez l'aven de votre tendreffe ; car enfin
vous n'ignorez pas qu'il eft rempli de la
plus violente paffion qu'un Amant ait jamais
pu reffentir : Je fuis , dit la Sylphide , une
de ces trois Dames que vous avez vûës aux
Thuilleries ; vous en aimez une : Quoi ! ces
Dames fi charmantes , repart Erafte , font
des Sylphides ! Eb peut- il y en avoir ? La
Sylphide le prie de ne point faire comme
le commun des hommes , qui doutent
des chofes , parce qu'ils ne les comprennent
pas . Erafte la conjure de fe montrer
: Je me rends , ajoûte la Sylphide , &
vais m'expofer à être la victime de votre obftination
allez aux Thuilleries , vous m'y
verrez avec une de mes Compagnes , ne m'y
parlez point , & venez m'inftruire ici de
votre fort & du mien.
Erafte obéit , & part . La Sylphide refte,
& dit qu'Erafte ne trouvera aux Thuilleries
que les deux Sylphides fes amies ,
& que fans fe commettre , elle fera inftruite
de ſes ſentimens . Arlequin revient
dans l'Appartement de fon Maître ;
ne l'y trouvant point , il dit qu'il fera
allé tenir compagnie au Sergent. La Gnomide
furvient , & appelle Arlequin qui
tremble de peur ne voyant perfonne avec
Giij lui
2050 MERCURE DE FRANCE
lui ; la Gnomide le raffure , & lui fait
l'aveu de fa tendreffe , en lui difant qu'elle
eft une habitante de la terre , une Gnomide
qui éprife de fes charmes a quitté
fa patrie pour le rendre le plus heureux
de tous les mortels ; elle lui dit qu'elle a
de grands tréfors à la difpofition , & qu'elle
veut lui en faire part , après quoi la Gnomide
le quitte & l'affure qu'elle va pren
dre un corps , & qu'elle s'offrira bientôt
à fes yeux : Prenez le bien joli , s'écrie
Arlequin , fur tout n'oubliez pas les tréfors
, car fans cela je n'ai que faire de vous
& c.
Erafte revient des Thuilleries ; Arle
quin lui raconte fa converſation avec la
Ġnomide. Erafte eft au defefpoir de ce
qu'il n'a point vû aux Thuilleries l'objet
qu'il adore la Sylphide convaincuë de
Famour d'Erafte fe rend vifible , & paroît
à fes yeux. Erafte tranfporté de joye la
reconnoit , & l'affure de toute fa tendreffe.
Arlequin trouve les Sylphides fort jolies,
mais il croit fa Gnomide bien plus belle ,
& la prie de paroitre avec fon teint de
lys & de rofes : la Gnomide fe rend vifibles
Arlequin en la voyant s'écrie : Ah!
d'eft une taupe , il ne veut point d'elle : la
Gnomide pleure , & fe defefpere : Que je
fuis malheureufe , dit- elle , dd''êêttrree obligée
d'étrangler un fi joli petit homme c'eft notre
coutume
SEPTEMBRE. 1730. 2051
,
coûtume , ajoûte- t'elle , quand nous aimons
un ingrat , nous l'étranglons d'abord . Cette
menace oblige Arlequin de fe rendre : il
lui demande les tréfors qu'elle lui a promis
dans le moment on voit fortir de la
terre un vaſe rempli de richeffes immenfes
: Arlequin ne refifte plus , & dit qu'il
ne fera pas la premiere beauté que les richeffes
auront féduite. Je ne vous Promets
point de tréfors ; dit la Sylphide à Erafte ',
mais les douceurs que je vous promets vaudront
bien les préfens de la Gnomide : venez,
Erafte , je vais dans un inftant vous tranf
porter dans le Palais dont vous devez être
le Maître. La Gnomide s'abîme avec Arlequin
. Le Théatre change , & repréſente
le Palais de la Sylphide , il paroît placé
dans les airs. Cette décoration qui eft du
S' Le Maire , connu par d'autres Ouvrages
de cette efpece , eft une des plus bril
lantes qui ait encore parû , & fait un effet
merveilleux. Ce Palais eft rempli de Sylphes
& de Sylphides qui forment un Divertiffement
tres gracieux. La Dle Silvia
& le S Romagnefy danfent une Entrée
qui a été trés goûtée , de même que la
Die Thomaffin dans celle qu'elle danfe.
La Mufique , qui a été trés applaudie , eft
de M. Mouret , & la compofition du Bálet
qu'on a trouvé brillant , eft de M. Mar
cel.
VAUDEVILLE.
Dans une heureufe
intelligence ,
Nous goutons le fort le plus doux
L'envie & la médifance
Ne réfident point chez nous :
Mortels , quelle difference è
Vivez-vous ainfi parmi nous ?
Exemts de toute défiance ;
Rien n'inquiete nos Epoux ;
Certains de notre conftance
Ils ne font jamais jaloux :
Mortels , quelle difference & c.
Les faveurs que l'Amour difpenfe
Ne fe revelent point chez nous ;
Plus on garde le filence ,
Et plus les plaifirs font doux :
François , quelle difference &c.
Nous joüiffons de l'innocence
Tant que nous fommes fans Epoux ,
Sans marquer d'impatience
De former un noeud fi doux :
Filles , quelle difference &c ,
Bien
SEPTEMBRE. 1730. 2053
-Bien loin d'encenfer l'opulence ,
Ici nous nous eftimons tous ;
L'égalité nous difpenfe
D'un foin indigne de nous :
Flateurs , quelle difference &c.
Un pauvre Auteur dont l'efperance
Eft de vous attirer chez nous ,
Eft plus trifte qu'on ne penſe
Quand fa Piéce a du deffous :
Pour lui quelle difference ,
Lorſque vous applaudiffez tous !
Fermer
Résumé : LA FOIRE DES POETES. / L'ISLE DU DIVORCE. / LA SYLPHIDE. / VAUDEVILLE.
Le 11 septembre 1730, les comédiens Dominique et Romagnésy ont présenté une pièce en trois actes intitulée 'La Foire des Poètes, l'Île du Divorce & la Sylphide'. Cette œuvre a été bien accueillie par le public. Dans le premier acte, 'La Foire des Poètes', un acteur français et Trivelin de la Comédie Italienne se rencontrent et discutent de la situation des auteurs ayant quitté Paris, laissant les théâtres sans nouveautés. Trivelin explique qu'Apollon a recueilli les enfants des Muses et leur a construit un hôtel magnifique. Ils se rendent à cet hôtel où une foire est organisée. Les poètes chantent les louanges du café, qui inspire leurs vers. Une dispute éclate sur les effets du café, et les poètes offrent leurs œuvres à l'acteur et à Trivelin. Une jeune fille demande des couplets pour se moquer de son amant timide. Trivelin trouve les comédies proposées jolies mais a besoin d'un prologue. Un professeur de poésie donne une leçon sur l'art poétique, et la Folie conduit les poètes à Paris. Dans le deuxième acte, 'L'Île du Divorce', Valère et Arlequin regrettent d'avoir quitté leurs épouses respectives, Silvia et Colombine, pour se conformer aux coutumes de l'île autorisant le divorce. Silvia et Colombine expriment leur chagrin. Le chef de l'île explique que pour divorcer, il faut que des étrangers consentent à former de nouveaux engagements. Un vaisseau étranger arrive avec deux femmes, dont une veuve mariée quatre fois. Valère persuade la veuve de quitter son mari, et Orphise engage M. Droguet à faire de même. Silvia reprend Valère, et Arlequin épouse Colombine. Les habitants de l'île demandent le divorce, formant un divertissement composé de danses et d'un vaudeville. Dans le troisième acte, 'La Sylphide', le théâtre représente l'appartement d'Éraste. Une sylphide et une gnomide y entrent, chacune apportant une corbeille. Elles découvrent qu'elles aiment respectivement Éraste et Arlequin. La sylphide raconte qu'elles ont décidé de se rendre visibles et se sont promenées aux Tuileries. Éraste, après avoir vu une femme aux Tuileries, en tombe amoureux. Des créanciers et un procureur arrivent, exigeant des paiements. La sylphide et la gnomide interviennent en donnant de l'argent aux créanciers et en faisant disparaître le procureur. La sylphide se révèle à Éraste et lui avoue son amour. La gnomide avoue son amour à Arlequin et lui promet des trésors. La sylphide emmène Éraste dans son palais aérien, où un ballet et une musique sont présentés, soulignant les différences entre les mortels et les êtres surnaturels en termes de confiance et de bonheur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 2326-2329
MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Début :
M. Pierre Christophle Cadeau, Maître des Comptes, mourut à Paris, le 18. du [...]
Mots clefs :
Armée, Roi, Épouse, Lieutenant
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
MORTS , NAISSANCES
& Mariages.
M.
Pierre Chriftophle Cadeau , Maître des
Comptes , mourut à Paris le r8 . dụ
mois dernier , âgé d'environ 70. ans,
>
Le
OCTOBRE . 1730.
2327
Le P. Jean Valbrune de Belair , Abbé de
Chancellade, & Superieur General des Chanoines
Reguliers de cette Congrégation , mourut dans
fon Abbaye le 27 du mois dernier, âgé de 78 ans,
en 1722. le Roi avoit nommé Coadjuteur de cette
Abbaye , le P. Ant. Gros de Belair.
M. Charles- Emanuel de la Vieuville , l'un des
Aumôniers du Roi & Abbé de l'Abbaye d'Abfie
Ordre de S. Benoît, Diocèſe de la Rochelle, mou
rut le 8 âgé de 51. ans .
M. Louis Tiberge , Abbé de S. Sauveur Dandre
, Diocèſe de Boulogne , Directeur du Seminaire
des Miffions Etrangeres , mourut le 9. Octobre
, âgé d'environ 80. ans. On peut dire que
c'étoit un des plus grands & des meilleurs fujets
qui ait été dans l'Etat Ecclefiaftique.
D. Julie Victoire de Rohan Chabot , Prieure
perpetuelle du Monaftere de Notre- Dame de
Lieffe , mourut le 10. agée de 42. ans .
Angelique Fabert , Veuve de François de Harcourt
, Marquis de Beuvron , Chevalier des Ordres
du Roi , Lieutenant General de fes Armées ,
& au Gouvernement de Normandie , & Gouverneur
du vieux Palais de Roiien , mourut le 12 .
de ce mois , âgée d'environ 82. ans . Elle étoit
yeuve en premieres noces du Marquis de Genlis.
Frere Alexandre Antoine de Foudras de Chateauthierri
, Bailli , Grand-Croix & Grand - Maréchal
de l'Ordre de , S. Jean de Jerufalem
Commandeur de la Commanderie de Levreuil
Abbé de Ham & Prieur de S. Marcel- lès - Chalons
, mourut le 13. dans la 67. année de fon
âge.
M. Charles Frederic Kadot , Comte de Seppeville
, Enfeigne de la feconde Compagnie des
Moufquetaires de la Garde du Roi , mourut
Paris le 14. âgé de 27. ans,
M
2328 MERCURE DE FRANCE
M. Jofeph Trudaine , Brigadier des Armées
du Roi , Capitaine Lieutenant de la Compagnie
des Gendarmes de Bretagne , Infpecteur de la
Gendarmerie , & Commandeur de l'Ordre Royal
& Militaire de S. Louis , eft mort depuis peu à
Oify , près d'Amiens , ágé de 58. ans.
Jacques de Metz , Brigadier des Armées du
Roi , ci-devant Meftre de Camp du Régiment de
Vexin , mourut à Paris le 19. de ce mois , âgé
de 47. ans.
Louis Armand du Pleffis , Marquis de Richelieu
, mourut à Paris le 22. dans la 77. année de
fon âge.
D. Henriette Bibienne de Franquetot de Coigny
, Epoufe de Jean Baptifte -Joachim Colbert ,
Marquis de Croiffy , &c. Confeiller d'Etat , Capitaine
des Gardes de la Porte , Meftre de Camp
du Regiment Royal Infanterie , accoucha le 25
Septembre, d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts
& nommé Paul - Amaulry , par René-Amaulry de
Montboucher , Marquis de Bordage , &c. & par
D. Catherine-Pauline Colbert de Torfi , Epoufe
de Louis , Marquis du Pleffis - Chatillon & de
Nonant, Maréchal des Camps & Armées du Roy.
D. Marie Voifin , Epoufe de Louis - Thomas du
Bois de Fiennes , Marquis de Leuville, Maréchal
des Camps & Armées , Grand- Bailly du Païs &
Duché de Touraine , Chevalier de S. Louis , accoucha
le 2 Octobre , d'une fille , qui fut tenue
fur les Fonts , & nommé Antoinette - Magdelene
par Antoine-Pierre Comte de Beüil , Lieutenant
General des Armées du Roy , Chevalier de faint
Louis ; & par D. Renée - Magdelene de Rambouillet,
veuve de N.Trudaine , Conſeiller d'Etat
cy devant Prevôt des Marchands .
D. Anne de Caftevas de la Riviere , Epoufe de
Jean-
*
OCTOBRE. 1730. 2329
Jean- Baptifte Charon , Marquis de Menars, Bri
gadier des Armées du Roy,accoucha le 13. d'une
fille, qui fut nommée Charlotte- Loüife,par Louis
Augufte d'Albert Dailly , Duc de Chaulnes
Pair de France,Vidame d'Amiens , Commandant,
& cy- devant Capitaine - Lieutenant de la Compagnie
des Chevaux - Legers de la Garde du Roy,
Lieutenant General de fes Armées , & Chevalier
de fes Ordres , & par D. Diane - Charlotte de
Chaumont Guitri , Epoufe de Pierre de Cafteras,
Comte de la Riviere, Brigadier des Armées du Roi.
›
"
Le Roy a donné fon agrément au Mariage du
Comte de Taillebourg , fils unique du Prince de
Talmont , de la Maifon de la Trémoüille , avec
Mademoiselle Jablonouski , Palatine de Ruffie
coufine germaine du Roy Stanislas . Le Contrat en
fut figné le 12 de са mois par L.M.ainfi 'que part
le Roy Staniflas, & la Reine fon Epoufe. La célébratiou
a dûë s'en faire à Chambord le 29. Le Roi
a nommé le Comte de Taillebourg, Duc à Brevet.
Il porte à prefent le nom de Duc de Chatellereau.
On fera bien- aife d'apprendre que Charles
Houillie, Chercutier à la Porte de Paris, vis -à -vis
la Boucherie , à la Renommée , vend de tres-bon
Boudin , noir & blanc , des Andouilles fines , de
veritables Pieds à la fainte- Ménéhoud , & de pe
tites Langues de Moutons fourrées , fix fols piéce
, d'un gout exquis.
& Mariages.
M.
Pierre Chriftophle Cadeau , Maître des
Comptes , mourut à Paris le r8 . dụ
mois dernier , âgé d'environ 70. ans,
>
Le
OCTOBRE . 1730.
2327
Le P. Jean Valbrune de Belair , Abbé de
Chancellade, & Superieur General des Chanoines
Reguliers de cette Congrégation , mourut dans
fon Abbaye le 27 du mois dernier, âgé de 78 ans,
en 1722. le Roi avoit nommé Coadjuteur de cette
Abbaye , le P. Ant. Gros de Belair.
M. Charles- Emanuel de la Vieuville , l'un des
Aumôniers du Roi & Abbé de l'Abbaye d'Abfie
Ordre de S. Benoît, Diocèſe de la Rochelle, mou
rut le 8 âgé de 51. ans .
M. Louis Tiberge , Abbé de S. Sauveur Dandre
, Diocèſe de Boulogne , Directeur du Seminaire
des Miffions Etrangeres , mourut le 9. Octobre
, âgé d'environ 80. ans. On peut dire que
c'étoit un des plus grands & des meilleurs fujets
qui ait été dans l'Etat Ecclefiaftique.
D. Julie Victoire de Rohan Chabot , Prieure
perpetuelle du Monaftere de Notre- Dame de
Lieffe , mourut le 10. agée de 42. ans .
Angelique Fabert , Veuve de François de Harcourt
, Marquis de Beuvron , Chevalier des Ordres
du Roi , Lieutenant General de fes Armées ,
& au Gouvernement de Normandie , & Gouverneur
du vieux Palais de Roiien , mourut le 12 .
de ce mois , âgée d'environ 82. ans . Elle étoit
yeuve en premieres noces du Marquis de Genlis.
Frere Alexandre Antoine de Foudras de Chateauthierri
, Bailli , Grand-Croix & Grand - Maréchal
de l'Ordre de , S. Jean de Jerufalem
Commandeur de la Commanderie de Levreuil
Abbé de Ham & Prieur de S. Marcel- lès - Chalons
, mourut le 13. dans la 67. année de fon
âge.
M. Charles Frederic Kadot , Comte de Seppeville
, Enfeigne de la feconde Compagnie des
Moufquetaires de la Garde du Roi , mourut
Paris le 14. âgé de 27. ans,
M
2328 MERCURE DE FRANCE
M. Jofeph Trudaine , Brigadier des Armées
du Roi , Capitaine Lieutenant de la Compagnie
des Gendarmes de Bretagne , Infpecteur de la
Gendarmerie , & Commandeur de l'Ordre Royal
& Militaire de S. Louis , eft mort depuis peu à
Oify , près d'Amiens , ágé de 58. ans.
Jacques de Metz , Brigadier des Armées du
Roi , ci-devant Meftre de Camp du Régiment de
Vexin , mourut à Paris le 19. de ce mois , âgé
de 47. ans.
Louis Armand du Pleffis , Marquis de Richelieu
, mourut à Paris le 22. dans la 77. année de
fon âge.
D. Henriette Bibienne de Franquetot de Coigny
, Epoufe de Jean Baptifte -Joachim Colbert ,
Marquis de Croiffy , &c. Confeiller d'Etat , Capitaine
des Gardes de la Porte , Meftre de Camp
du Regiment Royal Infanterie , accoucha le 25
Septembre, d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts
& nommé Paul - Amaulry , par René-Amaulry de
Montboucher , Marquis de Bordage , &c. & par
D. Catherine-Pauline Colbert de Torfi , Epoufe
de Louis , Marquis du Pleffis - Chatillon & de
Nonant, Maréchal des Camps & Armées du Roy.
D. Marie Voifin , Epoufe de Louis - Thomas du
Bois de Fiennes , Marquis de Leuville, Maréchal
des Camps & Armées , Grand- Bailly du Païs &
Duché de Touraine , Chevalier de S. Louis , accoucha
le 2 Octobre , d'une fille , qui fut tenue
fur les Fonts , & nommé Antoinette - Magdelene
par Antoine-Pierre Comte de Beüil , Lieutenant
General des Armées du Roy , Chevalier de faint
Louis ; & par D. Renée - Magdelene de Rambouillet,
veuve de N.Trudaine , Conſeiller d'Etat
cy devant Prevôt des Marchands .
D. Anne de Caftevas de la Riviere , Epoufe de
Jean-
*
OCTOBRE. 1730. 2329
Jean- Baptifte Charon , Marquis de Menars, Bri
gadier des Armées du Roy,accoucha le 13. d'une
fille, qui fut nommée Charlotte- Loüife,par Louis
Augufte d'Albert Dailly , Duc de Chaulnes
Pair de France,Vidame d'Amiens , Commandant,
& cy- devant Capitaine - Lieutenant de la Compagnie
des Chevaux - Legers de la Garde du Roy,
Lieutenant General de fes Armées , & Chevalier
de fes Ordres , & par D. Diane - Charlotte de
Chaumont Guitri , Epoufe de Pierre de Cafteras,
Comte de la Riviere, Brigadier des Armées du Roi.
›
"
Le Roy a donné fon agrément au Mariage du
Comte de Taillebourg , fils unique du Prince de
Talmont , de la Maifon de la Trémoüille , avec
Mademoiselle Jablonouski , Palatine de Ruffie
coufine germaine du Roy Stanislas . Le Contrat en
fut figné le 12 de са mois par L.M.ainfi 'que part
le Roy Staniflas, & la Reine fon Epoufe. La célébratiou
a dûë s'en faire à Chambord le 29. Le Roi
a nommé le Comte de Taillebourg, Duc à Brevet.
Il porte à prefent le nom de Duc de Chatellereau.
On fera bien- aife d'apprendre que Charles
Houillie, Chercutier à la Porte de Paris, vis -à -vis
la Boucherie , à la Renommée , vend de tres-bon
Boudin , noir & blanc , des Andouilles fines , de
veritables Pieds à la fainte- Ménéhoud , & de pe
tites Langues de Moutons fourrées , fix fols piéce
, d'un gout exquis.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
En octobre 1730, plusieurs personnalités notables sont décédées. Parmi elles, Pierre Christophe Cadeau, Maître des Comptes, est mort à Paris à l'âge d'environ 70 ans. Le Père Jean Valbrune de Belair, Abbé de Chancellade et Supérieur Général des Chanoines Réguliers, est décédé à 78 ans. Charles-Emanuel de la Vieuville, Aumônier du Roi et Abbé de l'Abbaye d'Absie, est mort à 51 ans. Louis Tiberge, Abbé de Saint-Sauveur d'Andre et Directeur du Séminaire des Missions Étrangères, est décédé à environ 80 ans. Julie Victoire de Rohan Chabot, Prieure perpétuelle du Monastère de Notre-Dame de Lieffe, est morte à 42 ans. Angelique Fabert, veuve de François de Harcourt, Marquis de Beuvron, est décédée à environ 82 ans. Frère Alexandre Antoine de Foudras de Chateauthierri, Bailli et Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est mort à 67 ans. Charles Frédéric Kadot, Comte de Seppeville et Enseigne des Mousquetaires de la Garde du Roi, est décédé à 27 ans. Joseph Trudaine et Jacques de Metz, tous deux Brigadiers des Armées du Roi, sont morts respectivement à 58 et 47 ans. Louis Armand du Plessis, Marquis de Richelieu, est mort à 77 ans. Plusieurs naissances ont également été enregistrées. Henriette Bibienne de Franquetot de Coigny a accouché d'un fils nommé Paul-Amaulry. Marie Voisin, épouse de Louis-Thomas du Bois de Fiennes, Marquis de Leuville, a donné naissance à une fille nommée Antoinette-Magdelene. Anne de Castevas de la Riviere, épouse de Jean-Baptiste Charon, Marquis de Menars, a accouché d'une fille nommée Charlotte-Louise. Le Roi a approuvé le mariage entre le Comte de Taillebourg et Mademoiselle Jablonouski, Palatine de Ruffiec, cousine germaine du Roi Stanislas. Le contrat a été signé le 12 octobre et la cérémonie a eu lieu à Chambord le 29 octobre. À cette occasion, le Comte de Taillebourg a été nommé Duc à Brevet et porte désormais le titre de Duc de Châtellereau.
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13
p. 2532-2534
MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Début :
Dame Marie Anne Boucher, Epouse de M. Anne François, Marquis de Harville, [...]
Mots clefs :
Marquis, Épouse, Lieutenant, Armées, Diocèse, Comte, Gouverneur, Duc, Ambassadeur, Général
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
MORTS , NAISSANCES.
DM.
& Mariages.
Ame Marie Anne Boucher , Epoufe de
M. Anne François , Marquis de Harville ,
Brigadier des Armées du Roi , & Meftre de Camp
Lieutenant du Régiment de Clermont , Cavalerie,
mourut à Bordeaux le 15. du mois dernier , âgée
d'environ 25. ans.
Jacques Dumetz , Brigadier des Armées du
Rof , mourut le 19. Octobre , âgé de 48. ans.
M. Jofeph de Nagu , Marquis de Varenne ,..
Capitaine des Suiffes de la Reine d'Espagne , veuve
du Roi Louis I , mourut à Paris le 27. du même
mois dans la 48. année de fon âge.
Dame Charlotte le Normand veuve des
M. Louis Godefroi , Comte d'Estrades , Lieutenant
Genéral des Armées du Roi , & Maire per
petuel de la Ville de Bordeaux , mourut à Paris .
le 30. du mois dernier , âgée d'environ 58. ans.
Jacques Deshayes , Secrétaire du Roi ; & Di-.
гостенк
NOVEMBRE. 1730 : 2533
recteur General de la Compagnie des Indes , mous
rut le 31. Octobre , âgé de 57. ans .
D. Elifabeth Mignot , veuve de Louis Goffeau
de Rochebrune , Capitaine au Régiment des
Gardes Françoiles , mourut le 7 Novembre
âgée de 92. ans.
Denis-François Boutheillier de Chavigny , Archevêque
de Sens , Abbé de N. D. d'Oigny , Or
dre de S. Auguftin, Diocéfe d'Autun , de S. Loup,
même Ordre, Diocéfe de Troyes ,& de Vauluifant,
Ordre de Citeaux,Diocéfe de Sens, Prieur de S.Denis
de Marnay, ci -devant Evêque de Troyes,mourut
dans fon Diocéfe , le 9. de ce mois , âgé
d'environ 65. ans.
Dame Anne- Marie - Françoife- Loüife Boucherat
, veuve de M. Nicolas-Augufte de Harlay
Comte de Cely , Confeiller d'Etat ordinaire , Ambaffadeur
Extraordinaire & Plenipotentiaire à
l'Amffemblée de Francfort, & aux Conferences de
l'Empire, & depuis premier Ambaffadeur & Plenipotentiaire
pour la Paix de Rifwick , mourut en
cette Ville , le 23. de ce mois , dans la foixante
quatorziéme année de fon âge..
Claude- Jean- Baptifte Dodard , premier Medecin
du Roi , mourut à Verfailles le 25. de ce
mois , âgé d'environ 36. ans. Il avoit été premier
Medecin de feu Monfeigneur le Dauphin , Pere de
Sa Majesté.
Le 20. de ce mois , D. Marguerite Delphine
de Valbelle , époufe d'André Géonroy de Valbelle,
Marquis de Rians , Baron de Méyrargués & de.
Cadarache , Mestre de Camp de Cavalerie , accoucha
d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts , & nom
mé François , Felix , Alphonfe , par Côme- Alphonfe
de Valbelle , Marquis de Montfuron
Comte de Ribiers, Capitaine- Sous -Lieutenant des
Gen-
23
2534 MERCURE DE FRANCE
Gendarmes de la Garde ordinaire du Roi , Bri¬
gadier de fes Armées , Commandeur de l'Ordre-
Royal & Militaire de S. Louis , & par Madame
Françoife- Felicité Colbert de Torcy, époufe d'André
Jofeph Ancezune , D'otaifon , Marquis d'Ancezune
, Meftre de Camp de Cavalerie.
Elifabeth de Champeron , époufe de Dominique
Anel , Premier Chirurgien de feuë Madame
Royale de Savoye , accoucha le 13. Septembre
d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts le 20. Novembre
& nommé Antoine Charles , par Charles
de Rohan, Prince de Soubife, & par Dame Marie.
Therefe Ifidore , Comteffe de Zanoy , époufe da
Comte de Kinigzeg , Ambaffadeur Extraordinai
re de S. M. I. au Congrès de Soiffons , & Maréchal
de l'Empire.
Dame Marie- Sophie de Courcillon , époufe.de-
Charles- François Dalbert Dailly , Duc de Pequigny
, Pair de France , Capitaine - Lieutenant de la
Compagnie des Chevaux-Legers de la Garde du
Roi , accoucha le 18. Novembre d'une fille , qui
fut nommée Marie- Thereze , par Leonard Elie ,
Marquis de Pompadour &c. Gouverneur & -
Grand-Senechal Honoraire de Périgord , & par
Dame Jeanne-Marie Colbert , veuve de Charles
Honoré Dalbert, Duc de Luynes & de Chevreule,
Pair de France , Chevalier des Ordres du Roi ,
Gouverneur de la Province de Guyenne .
Jean -Luc de Lauzieres , Marquis de Themines,
de Cardaillac , & c. Gentilhomme de la Chambre
du Duc d'Orleans , Premier Prince du Sang, Gouverneur
des Ville & Châteaux de Dommes , épou--
fa le 13.Novembre D.Angelique Sophie d'Hautefort,
fille de feu Louis - Charles d'Hautefort, Marquis
de Surville , Lieutenant General des Armées.
du Roi, & de Dame Louife de Crevant d'Huinieres.
DM.
& Mariages.
Ame Marie Anne Boucher , Epoufe de
M. Anne François , Marquis de Harville ,
Brigadier des Armées du Roi , & Meftre de Camp
Lieutenant du Régiment de Clermont , Cavalerie,
mourut à Bordeaux le 15. du mois dernier , âgée
d'environ 25. ans.
Jacques Dumetz , Brigadier des Armées du
Rof , mourut le 19. Octobre , âgé de 48. ans.
M. Jofeph de Nagu , Marquis de Varenne ,..
Capitaine des Suiffes de la Reine d'Espagne , veuve
du Roi Louis I , mourut à Paris le 27. du même
mois dans la 48. année de fon âge.
Dame Charlotte le Normand veuve des
M. Louis Godefroi , Comte d'Estrades , Lieutenant
Genéral des Armées du Roi , & Maire per
petuel de la Ville de Bordeaux , mourut à Paris .
le 30. du mois dernier , âgée d'environ 58. ans.
Jacques Deshayes , Secrétaire du Roi ; & Di-.
гостенк
NOVEMBRE. 1730 : 2533
recteur General de la Compagnie des Indes , mous
rut le 31. Octobre , âgé de 57. ans .
D. Elifabeth Mignot , veuve de Louis Goffeau
de Rochebrune , Capitaine au Régiment des
Gardes Françoiles , mourut le 7 Novembre
âgée de 92. ans.
Denis-François Boutheillier de Chavigny , Archevêque
de Sens , Abbé de N. D. d'Oigny , Or
dre de S. Auguftin, Diocéfe d'Autun , de S. Loup,
même Ordre, Diocéfe de Troyes ,& de Vauluifant,
Ordre de Citeaux,Diocéfe de Sens, Prieur de S.Denis
de Marnay, ci -devant Evêque de Troyes,mourut
dans fon Diocéfe , le 9. de ce mois , âgé
d'environ 65. ans.
Dame Anne- Marie - Françoife- Loüife Boucherat
, veuve de M. Nicolas-Augufte de Harlay
Comte de Cely , Confeiller d'Etat ordinaire , Ambaffadeur
Extraordinaire & Plenipotentiaire à
l'Amffemblée de Francfort, & aux Conferences de
l'Empire, & depuis premier Ambaffadeur & Plenipotentiaire
pour la Paix de Rifwick , mourut en
cette Ville , le 23. de ce mois , dans la foixante
quatorziéme année de fon âge..
Claude- Jean- Baptifte Dodard , premier Medecin
du Roi , mourut à Verfailles le 25. de ce
mois , âgé d'environ 36. ans. Il avoit été premier
Medecin de feu Monfeigneur le Dauphin , Pere de
Sa Majesté.
Le 20. de ce mois , D. Marguerite Delphine
de Valbelle , époufe d'André Géonroy de Valbelle,
Marquis de Rians , Baron de Méyrargués & de.
Cadarache , Mestre de Camp de Cavalerie , accoucha
d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts , & nom
mé François , Felix , Alphonfe , par Côme- Alphonfe
de Valbelle , Marquis de Montfuron
Comte de Ribiers, Capitaine- Sous -Lieutenant des
Gen-
23
2534 MERCURE DE FRANCE
Gendarmes de la Garde ordinaire du Roi , Bri¬
gadier de fes Armées , Commandeur de l'Ordre-
Royal & Militaire de S. Louis , & par Madame
Françoife- Felicité Colbert de Torcy, époufe d'André
Jofeph Ancezune , D'otaifon , Marquis d'Ancezune
, Meftre de Camp de Cavalerie.
Elifabeth de Champeron , époufe de Dominique
Anel , Premier Chirurgien de feuë Madame
Royale de Savoye , accoucha le 13. Septembre
d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts le 20. Novembre
& nommé Antoine Charles , par Charles
de Rohan, Prince de Soubife, & par Dame Marie.
Therefe Ifidore , Comteffe de Zanoy , époufe da
Comte de Kinigzeg , Ambaffadeur Extraordinai
re de S. M. I. au Congrès de Soiffons , & Maréchal
de l'Empire.
Dame Marie- Sophie de Courcillon , époufe.de-
Charles- François Dalbert Dailly , Duc de Pequigny
, Pair de France , Capitaine - Lieutenant de la
Compagnie des Chevaux-Legers de la Garde du
Roi , accoucha le 18. Novembre d'une fille , qui
fut nommée Marie- Thereze , par Leonard Elie ,
Marquis de Pompadour &c. Gouverneur & -
Grand-Senechal Honoraire de Périgord , & par
Dame Jeanne-Marie Colbert , veuve de Charles
Honoré Dalbert, Duc de Luynes & de Chevreule,
Pair de France , Chevalier des Ordres du Roi ,
Gouverneur de la Province de Guyenne .
Jean -Luc de Lauzieres , Marquis de Themines,
de Cardaillac , & c. Gentilhomme de la Chambre
du Duc d'Orleans , Premier Prince du Sang, Gouverneur
des Ville & Châteaux de Dommes , épou--
fa le 13.Novembre D.Angelique Sophie d'Hautefort,
fille de feu Louis - Charles d'Hautefort, Marquis
de Surville , Lieutenant General des Armées.
du Roi, & de Dame Louife de Crevant d'Huinieres.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Le document relate divers événements survenus en octobre et novembre 1730, incluant des décès et des naissances. Parmi les décès notables, Ame Marie Anne Boucher, épouse du Marquis de Harville, est décédée à Bordeaux à l'âge de 25 ans. Jacques Dumetz, Brigadier des Armées du Roi, est mort à 48 ans. Le Marquis de Varenne, capitaine des Suisses de la Reine d'Espagne, est décédé à Paris à 48 ans. Dame Charlotte le Normand, veuve du Comte d'Estrades, est morte à Paris à 58 ans. Jacques Deshayes, Secrétaire du Roi et Directeur général de la Compagnie des Indes, est décédé à 57 ans. D. Élisabeth Mignot, veuve de Louis Goffeau de Rochebrune, est morte à 92 ans. Denis-François Boutheillier de Chavigny, Archevêque de Sens, est décédé à 65 ans. Dame Anne-Marie-Françoise-Louise Boucherat, veuve du Comte de Cely, est morte à 64 ans. Claude-Jean-Baptiste Dodard, premier Médecin du Roi, est décédé à Versailles à 36 ans. En ce qui concerne les naissances, Dame Marguerite Delphine de Valbelle a accouché d'un fils nommé François, Félix, Alphonse, le 20 novembre. Élisabeth de Champeron a accouché d'un fils nommé Antoine Charles le 13 septembre, baptisé le 20 novembre. Dame Marie-Sophie de Courcillon a accouché d'une fille nommée Marie-Thérèse le 18 novembre. Enfin, Jean-Luc de Lauzieres, Marquis de Thémines, a épousé D'Angélique Sophie d'Hautefort le 13 novembre.
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14
p. 2762-2763
MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Début :
N. François Fleuret, Doyen des Prêtres habituez, & Ancien Chantre de la Paroisse de [...]
Mots clefs :
Seigneur, Roi, Épouse, Maître
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
MORTS , NAISSANCES
& Mariages.
Nibiruz, ancien Chantre de la Parciffede
T. François Fleuret , Doyen des Prêtres ha
S. Roch , mourut à Paris , le 9. Novembre,
dans fa 63. année de Prêtrife & dans la 89. de
fon âge.
D. Marie- Catherine Felix , veuve de Charles
Mannifier , Seigneur d'Iaucour , &c . Tréforier
General des Bâtimens du Roy , & Receveur General
des Finances de Moulins , mourut le 11,
Novembre , âgée de 77. ans.
D. Marie Bouffet de la Borde , Epoufe de Charles
de Jean , Ecuyer , Grand - Maître des Eaux &
Forêts de Guyenne , accoucha le 16. Octobre
d'une fille , à laquelle les ceremonies du Baptême
ayant été fuppléées le 15. Novembre dernier ,
elle fut nommée Marie - Jofeph , par Jofeph- Pier
re de Jean , Seigneur de Manville , Brigadier des
Armées du Roy , Chevalier de S. Louis ; & par
D. Marie-Anne - Catherine Damorefan de Prefigny
, Epoufe de Jean Moreau de Sechelles , Maître
des Requêtes & Intendant de la Province du
Haynault,
DECEMBRE. 1730. 2763
Le Mariage du Duc de Nivernois , fils du Dug
de Nevers , avec Madle de Pontchartrain , fille
du Comte de Ponchartrain , fut celebré le 17. de
ce mois par l'Archevêque de Bourges.
& Mariages.
Nibiruz, ancien Chantre de la Parciffede
T. François Fleuret , Doyen des Prêtres ha
S. Roch , mourut à Paris , le 9. Novembre,
dans fa 63. année de Prêtrife & dans la 89. de
fon âge.
D. Marie- Catherine Felix , veuve de Charles
Mannifier , Seigneur d'Iaucour , &c . Tréforier
General des Bâtimens du Roy , & Receveur General
des Finances de Moulins , mourut le 11,
Novembre , âgée de 77. ans.
D. Marie Bouffet de la Borde , Epoufe de Charles
de Jean , Ecuyer , Grand - Maître des Eaux &
Forêts de Guyenne , accoucha le 16. Octobre
d'une fille , à laquelle les ceremonies du Baptême
ayant été fuppléées le 15. Novembre dernier ,
elle fut nommée Marie - Jofeph , par Jofeph- Pier
re de Jean , Seigneur de Manville , Brigadier des
Armées du Roy , Chevalier de S. Louis ; & par
D. Marie-Anne - Catherine Damorefan de Prefigny
, Epoufe de Jean Moreau de Sechelles , Maître
des Requêtes & Intendant de la Province du
Haynault,
DECEMBRE. 1730. 2763
Le Mariage du Duc de Nivernois , fils du Dug
de Nevers , avec Madle de Pontchartrain , fille
du Comte de Ponchartrain , fut celebré le 17. de
ce mois par l'Archevêque de Bourges.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
En novembre 1730, plusieurs événements familiaux et décès ont marqué la vie de plusieurs personnalités. Nibiruz, ancien Chantre de la Parciffede, est décédé à Paris le 9 novembre à l'âge de 89 ans après 63 années de prêtrise. Marie-Catherine Félix, veuve de Charles Mannifier, Seigneur d'Iaucour et Trésorier Général des Bâtiments du Roi, est morte le 11 novembre à l'âge de 77 ans. Marie Bouffet de la Borde, épouse de Charles de Jean, Grand Maître des Eaux et Forêts de Guyenne, a accouché d'une fille le 16 octobre. La cérémonie de baptême a eu lieu le 15 novembre, et l'enfant a été nommée Marie-Josèphe. Les parrains étaient Joseph-Pierre de Jean, Seigneur de Manville, et Marie-Anne-Catherine Damorezan de Prefigny, épouse de Jean Moreau de Sechelles, Maître des Requêtes et Intendant de la Province du Hainaut. En décembre 1730, le mariage du Duc de Nivernois, fils du Duc de Nevers, avec Mademoiselle de Pontchartrain, fille du Comte de Pontchartrain, a été célébré le 17 décembre par l'Archevêque de Bourges.
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15
p. 2966-2970
MORTS, NAISSANCES
Début :
M. Christople Pajot, Abbé Commandataire des Abbayes Royales de S. Jacques de Provins [...]
Mots clefs :
Roi, Duc, Épouse, Paris, Duchesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES
MORTS , NAISSANCES
M® Chriftople Pajot , Abbé Commandataire
des Abbayes Royales de S.Jacques deProvins
de N. D. de Valfainte , Confeiller en la Grand'-
Chambre du Parlement , eft decedé le 24. Novembre
, âgé d'environ 80. ans.
-
Dame Magdelaine le Tellier , veuve de Germain
Chriftophe de. Thumery , Seigneur de
Boiflifle-le- Roy , &c. Doyen des Préfidens des
Enquêtes, eft décedée le 11.Decembre, âgée de 96.
ans 5. mois 15. jours .
Nicolas Clérambault , Secretaire du Roy , pre-
Lla Vol
mier
DECEMBRE. 1730. 2967
mier Commis du Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat , décéda le 11 Décembre , âge de 87
à 88 ans. Il est mort comme il a vécu , dans une
grande pratique de vertu & de charité . Il a été
chargé pendant 30 ans de la diftribution des aumônes
du Roy aux nouveaux Catholiques &
aux pauvres de Paris.
>
Charles Amelot de Gournay , Préfident à Mortier
, mourut à Paris le 25. de ce mois‚âgé d'erviron
51. ans.
Dame Eléonor Thomelin , veuve de M. Nicolas
Aunillon , Ecuyer, Confeiller du Roy, premier
Préſident de l'Election de Paris , eft décédée
le 25 Decembre , âgée de 66 ans .
Dame Marie-Anne -Françoife Bignon , Epoufe
de M. François - Michel de Verthamont , Commandeur
des Ordres du Roy , & Premier Préfr
dent du Grand-Confeil , mourut à Paris le 26.
dans la 70 année de fon âge.
Dame Charlotte - Felice - Armande de Durfort ,
Epoufe de Paul- Jules Mazarin , Duc de Mazarin
de la Meilleraye & de Mayenne , Pair de France ,
Prince de Chateau- Portien , Gouverneur des Villes
& Citadelles de Port-Louis , &c . mourut le
27. Decembre , âgée de 58. ans. Elle fut portéé le
24. au foir à S. Roch , fa Paroiffe , & enfuite
tranfportée dans la Chapelle du College Mazarin.
Dans l'une & dans l'autre Egliſe il n'y eut
aucune tenture , ainfi qu'elle l'avoit ordonné.
M. Bence , Curé de S. Roch , en préfentant le
Corps à M. Robbe , Grand- Maître du College
Mazarin , dit que dans la maladie dont elle eft
morte , elle avoit demandé avec empreffement à
recevoir les Sacremens de l'Eglife , & qu'elle les
avoit reçus avec des ſentimens de pieté & d'édifrcation
non communs. M. le Grand- Maître en recevant
le corps , loua la pieté de cette Ducheffe
LI Vol Iv
2968 MERCURE DE FRANCE
fa patience dans fa maladie : & il exprima en
peu de mots les regrets de tout le College fur la
perte d'une Dame qui vouloit bien honorer de fes
bontés & de fa protection tous les Membres de
ce Corps.
La maladie de cette Ducheffe a été longue , elle
ne la regardoit dans le commencement que comme
des vapeurs. La mort de Mad. de Ñefle , ſa
fille , qu'elle reffentit vivement , augmenta beaucoup
fon mal. Pendant long- temps elle fut attaquée
de violentes coliques. Malgré les douleurs
dont elle fe plaignoit , fa famille ne croyoit pas
que fa mort fut fi prochaine. On l'ouvrit , & on
luy trouva plufieurs caufes de mort , entr'autres
la grande aorte offifiée , deux Polypes au coeur
& le foye gâté.
Elle a eu trois enfans de Mr le Duc de Mazarin
, qu'elle époufa en 1685 , fçavoir Armande-
Felice Mazarin , Epoufe de Louis de Mailly, Marquis
de Nefle , décedée à Verſailles le 14. Octobre
1729. dans fa trente- huitième année. Guy-
Paul-Jule Mazarin , Duc de la Meilleraye , qui
époufa le 26. Avril 1716. Louife de Rohan- Soubize.
Et Paul Jule Mazarin , Duc de Mayenne ,
qui mourut le 28. Juin 1715. âgé de douze ans.
La Ducheffe de Mazarin étoit fille de Jacques
Henry de Durfort , Duc de Duras , Marechal
de France , & de Marguerite Felice de Levi Vantadour
, mariés en 1668. La Maifon de Durfort
eft des plus anciennes , & affez connue pour que
nous nous difpenfions d'entrer icy dans un long
détail fur ce fujet : nous dirons feulement que Arnault
de Durfort époufa vers 1300. la Marquife,
de Gouth , fille d'Arnault Garcie de Gouth , Vicomte
de Loumagne & de Miramonde de Mauleon.
Cette Dame étoit niéce du Pape Clement V.
& foeur de Regine , qui époula Bernard de Dur-
11 Vol.
fort
DECEMBRE. 1730. 2969
fort , Seigneur de Flamarins. Le Roy Philippe le
"Bel étant à Poitiers , luy donna & à fon Epoufe ,
en 1308. la Juftice de la Terre de Montaguillon.
C'eſt par ce mariage que la Terre de Duras & au
tres font entrées & font encore dans cette Maiſon.
On peut confulter là - deffus les Genealogiftes , les .
Hiftoriens de France , d'Angleterre , &c.
Le 28. Jean-Antoine Chef- de-ville , Ecuyer ,,
Confeiller du Roy , Subftitut du Procureur Ge
neral du Parlement , mourut âgé de 72 ans.
Le 30. Lucius - Henry Cary , Vicomte de Falkland,
Pair de la Grande Bretagne, mourut à Pa--
ris , âgé d'environ 43 ans.
Jeanne Gradou , veuve de Jean du Chefne, l'un
des Cent - Suiffes du Roy , mourut à Paris le 31
Decembre , âgée de 103 ans 9 mois , étant née
au mios d'Avril 1627 .
François Mornay , de Montchevreuil, Abbé de
P'Abbaye de S. Quentin de Beauvais , Ordre de
S. Auguftin , mourut à Paris le 2. de ce mois ,
âgé de 72. ans .
Ca-
D. Louife Elifabeth le Maffon de Tréves ,
Epoufe de Charles Louis Baron d'Haubits ,
pitaine dans le Régiment Allemand de la Mark ,
accoucha le 28 Novembre d'un fils qui fut nom
mé Marie Louis par Louis Engelbert , Comte de
la Mark , Colonel , & par D. Marie Anne Ce--
farée de Lanty , Ducheffe d'Havré & de Croy.
D. Françoife Magdelaine Chauvelin , Epoufe
de Louis Denis Talon , Marquis du Boulay ,.
Avocat Genéral au Parlement , accoucha le 2.
Decembre d'une fille qui fut nommée Françoife:
Magdelaine par M. Guillaume François Joly de
Fleury , Procureur Genéral du Parlement
par D. Louife Marthe Billard , Veuve de Jerômes
Bignon , Confeilier d'Etat ordinaire , & Ancien.
·2 &
Prevêt des Marchands,
2970 MERCURE DE FRANCE
D. Anne Charlotte de Cruffol , Epouſe d'Armand
Louis de Vignerod du Pleffis , de Richelieu
, Comte d'Agenois , Duc d'Aiguillon &c.
accoucha le s . du même mois d'un fils qui fut
nommé Armand Jules Charles.
D. Emilie de la Roche- Foucault Epoufe de
Charles_Emmanuel de Cruffol S. Sulpice , Duc
de Cruffol , Meftre de Camp du Régiment de
Medoc Infanterie , accoucha le 29. Decembre
d'un fils qui fut nommé Charles Emmanuel par
Jean Charles de Cruffol , Duc d'Ufez , Premier
Pair de France , Prince de Soyon , Comte de
Cruffol &c. Chevalier des Ordres du Roi , Gouverneur
& Lieutenant Genéral pour Sa Majeſté
en fes Provinces de Xaintonge & Angoumois ,
& Gouverneur particulier des Villes & Châteaux
de Xaintes & d'Angoulême , & par D. Magdelaine
Charlotte Le Tellier de Louvois , Ducheffe
de la Roche- Foucault.
M® Chriftople Pajot , Abbé Commandataire
des Abbayes Royales de S.Jacques deProvins
de N. D. de Valfainte , Confeiller en la Grand'-
Chambre du Parlement , eft decedé le 24. Novembre
, âgé d'environ 80. ans.
-
Dame Magdelaine le Tellier , veuve de Germain
Chriftophe de. Thumery , Seigneur de
Boiflifle-le- Roy , &c. Doyen des Préfidens des
Enquêtes, eft décedée le 11.Decembre, âgée de 96.
ans 5. mois 15. jours .
Nicolas Clérambault , Secretaire du Roy , pre-
Lla Vol
mier
DECEMBRE. 1730. 2967
mier Commis du Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat , décéda le 11 Décembre , âge de 87
à 88 ans. Il est mort comme il a vécu , dans une
grande pratique de vertu & de charité . Il a été
chargé pendant 30 ans de la diftribution des aumônes
du Roy aux nouveaux Catholiques &
aux pauvres de Paris.
>
Charles Amelot de Gournay , Préfident à Mortier
, mourut à Paris le 25. de ce mois‚âgé d'erviron
51. ans.
Dame Eléonor Thomelin , veuve de M. Nicolas
Aunillon , Ecuyer, Confeiller du Roy, premier
Préſident de l'Election de Paris , eft décédée
le 25 Decembre , âgée de 66 ans .
Dame Marie-Anne -Françoife Bignon , Epoufe
de M. François - Michel de Verthamont , Commandeur
des Ordres du Roy , & Premier Préfr
dent du Grand-Confeil , mourut à Paris le 26.
dans la 70 année de fon âge.
Dame Charlotte - Felice - Armande de Durfort ,
Epoufe de Paul- Jules Mazarin , Duc de Mazarin
de la Meilleraye & de Mayenne , Pair de France ,
Prince de Chateau- Portien , Gouverneur des Villes
& Citadelles de Port-Louis , &c . mourut le
27. Decembre , âgée de 58. ans. Elle fut portéé le
24. au foir à S. Roch , fa Paroiffe , & enfuite
tranfportée dans la Chapelle du College Mazarin.
Dans l'une & dans l'autre Egliſe il n'y eut
aucune tenture , ainfi qu'elle l'avoit ordonné.
M. Bence , Curé de S. Roch , en préfentant le
Corps à M. Robbe , Grand- Maître du College
Mazarin , dit que dans la maladie dont elle eft
morte , elle avoit demandé avec empreffement à
recevoir les Sacremens de l'Eglife , & qu'elle les
avoit reçus avec des ſentimens de pieté & d'édifrcation
non communs. M. le Grand- Maître en recevant
le corps , loua la pieté de cette Ducheffe
LI Vol Iv
2968 MERCURE DE FRANCE
fa patience dans fa maladie : & il exprima en
peu de mots les regrets de tout le College fur la
perte d'une Dame qui vouloit bien honorer de fes
bontés & de fa protection tous les Membres de
ce Corps.
La maladie de cette Ducheffe a été longue , elle
ne la regardoit dans le commencement que comme
des vapeurs. La mort de Mad. de Ñefle , ſa
fille , qu'elle reffentit vivement , augmenta beaucoup
fon mal. Pendant long- temps elle fut attaquée
de violentes coliques. Malgré les douleurs
dont elle fe plaignoit , fa famille ne croyoit pas
que fa mort fut fi prochaine. On l'ouvrit , & on
luy trouva plufieurs caufes de mort , entr'autres
la grande aorte offifiée , deux Polypes au coeur
& le foye gâté.
Elle a eu trois enfans de Mr le Duc de Mazarin
, qu'elle époufa en 1685 , fçavoir Armande-
Felice Mazarin , Epoufe de Louis de Mailly, Marquis
de Nefle , décedée à Verſailles le 14. Octobre
1729. dans fa trente- huitième année. Guy-
Paul-Jule Mazarin , Duc de la Meilleraye , qui
époufa le 26. Avril 1716. Louife de Rohan- Soubize.
Et Paul Jule Mazarin , Duc de Mayenne ,
qui mourut le 28. Juin 1715. âgé de douze ans.
La Ducheffe de Mazarin étoit fille de Jacques
Henry de Durfort , Duc de Duras , Marechal
de France , & de Marguerite Felice de Levi Vantadour
, mariés en 1668. La Maifon de Durfort
eft des plus anciennes , & affez connue pour que
nous nous difpenfions d'entrer icy dans un long
détail fur ce fujet : nous dirons feulement que Arnault
de Durfort époufa vers 1300. la Marquife,
de Gouth , fille d'Arnault Garcie de Gouth , Vicomte
de Loumagne & de Miramonde de Mauleon.
Cette Dame étoit niéce du Pape Clement V.
& foeur de Regine , qui époula Bernard de Dur-
11 Vol.
fort
DECEMBRE. 1730. 2969
fort , Seigneur de Flamarins. Le Roy Philippe le
"Bel étant à Poitiers , luy donna & à fon Epoufe ,
en 1308. la Juftice de la Terre de Montaguillon.
C'eſt par ce mariage que la Terre de Duras & au
tres font entrées & font encore dans cette Maiſon.
On peut confulter là - deffus les Genealogiftes , les .
Hiftoriens de France , d'Angleterre , &c.
Le 28. Jean-Antoine Chef- de-ville , Ecuyer ,,
Confeiller du Roy , Subftitut du Procureur Ge
neral du Parlement , mourut âgé de 72 ans.
Le 30. Lucius - Henry Cary , Vicomte de Falkland,
Pair de la Grande Bretagne, mourut à Pa--
ris , âgé d'environ 43 ans.
Jeanne Gradou , veuve de Jean du Chefne, l'un
des Cent - Suiffes du Roy , mourut à Paris le 31
Decembre , âgée de 103 ans 9 mois , étant née
au mios d'Avril 1627 .
François Mornay , de Montchevreuil, Abbé de
P'Abbaye de S. Quentin de Beauvais , Ordre de
S. Auguftin , mourut à Paris le 2. de ce mois ,
âgé de 72. ans .
Ca-
D. Louife Elifabeth le Maffon de Tréves ,
Epoufe de Charles Louis Baron d'Haubits ,
pitaine dans le Régiment Allemand de la Mark ,
accoucha le 28 Novembre d'un fils qui fut nom
mé Marie Louis par Louis Engelbert , Comte de
la Mark , Colonel , & par D. Marie Anne Ce--
farée de Lanty , Ducheffe d'Havré & de Croy.
D. Françoife Magdelaine Chauvelin , Epoufe
de Louis Denis Talon , Marquis du Boulay ,.
Avocat Genéral au Parlement , accoucha le 2.
Decembre d'une fille qui fut nommée Françoife:
Magdelaine par M. Guillaume François Joly de
Fleury , Procureur Genéral du Parlement
par D. Louife Marthe Billard , Veuve de Jerômes
Bignon , Confeilier d'Etat ordinaire , & Ancien.
·2 &
Prevêt des Marchands,
2970 MERCURE DE FRANCE
D. Anne Charlotte de Cruffol , Epouſe d'Armand
Louis de Vignerod du Pleffis , de Richelieu
, Comte d'Agenois , Duc d'Aiguillon &c.
accoucha le s . du même mois d'un fils qui fut
nommé Armand Jules Charles.
D. Emilie de la Roche- Foucault Epoufe de
Charles_Emmanuel de Cruffol S. Sulpice , Duc
de Cruffol , Meftre de Camp du Régiment de
Medoc Infanterie , accoucha le 29. Decembre
d'un fils qui fut nommé Charles Emmanuel par
Jean Charles de Cruffol , Duc d'Ufez , Premier
Pair de France , Prince de Soyon , Comte de
Cruffol &c. Chevalier des Ordres du Roi , Gouverneur
& Lieutenant Genéral pour Sa Majeſté
en fes Provinces de Xaintonge & Angoumois ,
& Gouverneur particulier des Villes & Châteaux
de Xaintes & d'Angoulême , & par D. Magdelaine
Charlotte Le Tellier de Louvois , Ducheffe
de la Roche- Foucault.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES
En décembre 1730, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Parmi eux, M. Christophe Pajot, abbé commandataire des abbayes royales de Saint-Jacques de Provins et de Notre-Dame de Valfainte, conseiller au Parlement, est décédé le 24 novembre à environ 80 ans. Dame Magdelaine le Tellier, veuve de Germain Christophe de Thumery, seigneur de Boisfle-le-Roy et doyen des présidents des enquêtes, est décédée le 11 décembre à l'âge de 96 ans, 5 mois et 15 jours. Nicolas Clérambault, secrétaire du roi et premier commis du comte de Maurepas, secrétaire d'État, est décédé le même jour à l'âge de 87 à 88 ans. Il était reconnu pour sa pratique de la vertu et de la charité, ayant distribué les aumônes du roi pendant 30 ans. Charles Amelot de Gournay, président à mortier, est mort à Paris le 25 décembre à environ 51 ans. Dame Éléonore Thomelin, veuve de Nicolas Aunillon, écuyer et conseiller du roi, premier président de l'élection de Paris, est décédée le même jour à 66 ans. Dame Marie-Anne-Françoise Bignon, épouse de François-Michel de Verthamont, commandeur des ordres du roi et premier président du Grand-Conseil, est morte à Paris le 26 décembre à 70 ans. Dame Charlotte-Félice-Armande de Durfort, épouse de Paul-Jules Mazarin, duc de Mazarin, de la Meilleraye et de Mayenne, pair de France, est décédée le 27 décembre à 58 ans. Elle a été portée au chœur de l'église Saint-Roch puis transportée dans la chapelle du Collège Mazarin. Jean-Antoine Chef-de-ville, écuyer et conseiller du roi, substitut du procureur général du Parlement, est mort le 28 décembre à 72 ans. Lucius-Henry Cary, vicomte de Falkland, pair de Grande-Bretagne, est décédé à Paris le 30 décembre à environ 43 ans. Jeanne Gradou, veuve de Jean du Chefne, l'un des Cent-Suisses du roi, est morte à Paris le 31 décembre à 103 ans et 9 mois. François Mornay, abbé de l'abbaye de Saint-Quentin de Beauvais, est décédé à Paris le 2 janvier à 72 ans. Du côté des naissances, Dame Louise-Élisabeth Le Masson de Trèves, épouse de Charles-Louis baron d'Haubits, a accouché le 28 novembre d'un fils nommé Marie-Louis. Dame Françoise-Magdelaine Chauvelin, épouse de Louis-Denis Talon, marquis du Boulay, avocat général au Parlement, a accouché le 2 décembre d'une fille nommée Françoise-Magdelaine. Dame Anne-Charlotte de Crussol, épouse d'Armand-Louis de Vignerot du Plessis, duc d'Aiguillon, a accouché le 5 décembre d'un fils nommé Armand-Jules-Charles. Dame Émilie de La Roche-Fontault, épouse de Charles-Emmanuel de Crussol, duc de Crussol, a accouché le 29 décembre d'un fils nommé Charles-Emmanuel.
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16
p. 399-403
MORTS, NAISSANCES,
Début :
Le nommé Sylvain Pruneau, Maçon, mourut à Paris le 3. [...]
Mots clefs :
Comte, Épouse, Conseiller, Gouverneur, Chevalier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES,
MORTS , NAISSANCES ,
Proica, sur la Paroisse de
E nommé Sylvain Pruneau , Maçon , mousut
>
La
S. Nicolas des Champs , dans la 111e année de
son âge.
François-Paul de Neuville de Villeroy , Prélat
Commandeur de l'Ordre du S. Esprit, Archevêque
de Lyon & Abbé de Fécamp , mourut dans son
Diocése le 6. de ce mois , dans la 54º année de
son âge.
Dame Catherine -Magdelaine Daniau de Saint
Gilles , Epouse de M.Jean-Louis , Comte d'Haurefort
de Bosein , Maréchal des Camps et Armées
I iiij
du
400 MERCURE DE FRANCE.
}
du Roi , Gouverneur des Ville , Château & Forts
de S. Malo , veuve du Comte de Vertillac , Maréchal
de Camp , Gouverneur de Mons , Lieutenant
de Roi de Périgord , mourut à Paris le 6.
de ce mois , âgée de 68. ans , sans laisser de posterité
de son second Mariage ; il ne lui reste de
sa premiere Alliance qu'une fille mariée au Comte
de Vertillac , Gouverneur & Sénechal de Perigord.
M. Henry Bochard de Champigny , Prévôt de
l'Eglise de S. Pierre de Lille , et Abbé d'Auberive,
Diocese de Langres , mourut à Lille le 11. de ce
mois , dans la 8re année de son âge .
Antoine Grimaldi , Prince de Monaco , Duc
de Valentinois , Pair de France , Chevalier des
Ordres du Roi , mourut à Monaco le 20. de ce
mois , dans la 7 re année de son âge, étant né le 27.
Janvier 1661. Il étoit fils de Louis Grimaldi
Prince de Monaco , mort à Rome le 3. Janvier
1701. et Catherine Charlotte de Grammont F
morte à Paris le . 4. Juin 1678. Il avoit épousé le
12. Juin 1688. Marie de Lorraine , fille de Louis
de Lorraine , Comte d'Armagnac , Grand-Ecuyer
de France , morte le 30. Octobre 1724 I laisse
de ce Mariage la Duchesse de Valentinois et la
Princesse d'Isenghien.
>
M. Nicolas-Remy Frizon , Seigneur de Blamont
cy -devant Président en la quatriéme
Chambre des Enquêtes , et President Honoraire
au Parlement , mourut le 23. Février , dans la 62
année de son âge.
1 D. Catherine Constance - Emilie Arnauld de
Pomponne , Epouse de Jean-Joachim Rouault ,
Comte de Cayeux , Brigadier des Armées du Roi ,
accoucha le 16. Janvier d'un fils , qui fut nommé
Alophe- Félicité , par Louis- Alophe Rouault ,
Conseiller
FEVRIER.. 1731. 451
Conseiller d'Etat , Auditeur de Rotte pour la
France , Abbé de Montmajour , représenté par
Claude-Jean-Baptiste Hyacinte -Joachim Rouault,
Marquis de Gamache , Gouverneur de S. Valery,
&c. Lieutenant General des Armées du Roi , et
par D. Catherine- Félicité Arnauld de Pomponne ,
Epouse de Jean - Baptiste Colbert , Marquis d'
Torcy , Ministre d'Etat , Commandeur des Or
dres du Roy.
D. Marie Megret , Epouse de Claude Pellot ,
Chevalier Comte de Trévieres , Conseiller au Par
lement,accoucha le 28.Fev.d'un fils , qui fut nommé
Auguste- Louis - Denis par Denis Aug. Comte
de la Eare , Maréchal de Camp , Commandeur de
l'Ordre de S. Louis , Gouverneur de Ville- Franche
, et Baron des Etats de Languedoc , et par
D. Louise - Françoise Joly de Fleury , Epouse de
Jean- Nicolas Megret de Serilly , Avocat General
de la Cour des Aydes.
--
Dame Marie Anne Robillard , femme de
M'. Louis - Pierre d'Hozier , Juge d'Armes de
France , Chevalier de l'Ordre du Roi , son Conseiller
, Maître ordinaire en sa Chambre des
Comptes de Paris , et Généalogiste de la Maison.
et des Ecuries de Sa Majesté , et de celles de la
Reine , accoucha le 18 Janv . d'un fils , qui fut
nommé Charles - Pierre , par M. Charles d'Ho
zier , son grand Oncle , âgé de 91 ans.
2
2
D. Catherine Scholastique Bazin de Bezons
épouse de N. Hubert , Vicomte d'Aubusson
Comte de la Feuillade , Premier Baron de la Mar,
che , Seigneur du Duché de Roanez , &c. Mestre
de Camp du Regiment Royal Piémont , Cavalerie
, accoucha le 31. Janv.d'une fille, qui fut tenue:
sur les Fonts , et nommée Louise - Anne - Gabrielle
, par M. Armand Bazin de Bezons , Evê
que de Carcassonne et par D. Louise.- Mader
I V laine
402 MERCURE DE FRANCE
laine le Blanc , veuve d'Esprit -Juvenal de Har
ville , des Ursins , Marquis de Traisnel. La Cé
rémonie du Baptême fut faite par M. César le
Blanc , Evêque d'Avranches .
D. Jeanne-Catherine Coustard , épouse de Basile
- Claude-Henry Anjorrant , Conseiller au Parlement
, accoucha le 7 Fév. d'un fils, qui fut tenu
sur les Fonts , et nommé Claude - Joseph , par
Pierre-Joseph Dufort , Conseiller du Roy , Maître
Ordinaire en sa Chambre des Comptes, et par
D. Catherine Croizet , veuve de François - Guiflaume
Briçonnet , Chevalier , Seigneur de Millemant
, Comte d'Auteuil, Président au Parlement .
Il y a dans l'Article des Morts , du Mercure de
Janvier dernier une faute considérable , pag. 178 .
au sujet de la mort de Dame Eléonore de Maccarti
Réagh, &c. en ce que on a imprimé Mavarti
, au lieu de Maccarti , qui est le veritable
nom de cette Illustre Dame.La faute ne vient pas
de nous , mais de la personne qui a envoyé le
Mémoire sur lequel nous avons imprimé. Ces
sortes de méprises sont presque inévitables à notre
égard , mais elles sont aisées à réparer quand
nous en sommes avertis. Il n'en est pas de même
à l'égard des Registres publics , qui souvent n'en
sont pas exempts. Nous recevons quelquefois des
Extraits de ces Registres , qui ont besoin de correction
; nous rectifions les choses autant que
nous le pouvons ; mais cela ne remedie point à
ce qui pêche dans l'Original ; et la conséquence
en est tres grande.
La Dame qui donne lieu à cette remarque
éroit de la premiere Maison d'Irlande , et de la
Branche aînée de cette Maison , tres- connue en
Fance depuis long- temps ; et depuis peu par
Milord Montcassel , Lieutenant General, &c. son
trèsFEVRIER.
1731. 403
✔
très proche parent , mort au service du Roy
et par M. Maccarty Reagh , frere de cette Dame,
Chef de sa Maison , qui avoit amené en France
étant encore fort jeune, un Régiment , tout composé
de ses vassaux . Il a été tué , ainsi que
frere unique , au service du Roy. On est redevable
de cette instruction à M. l'Abbé Hassett , Irlandois
, Docteur de Sorbonne , & c.
Proica, sur la Paroisse de
E nommé Sylvain Pruneau , Maçon , mousut
>
La
S. Nicolas des Champs , dans la 111e année de
son âge.
François-Paul de Neuville de Villeroy , Prélat
Commandeur de l'Ordre du S. Esprit, Archevêque
de Lyon & Abbé de Fécamp , mourut dans son
Diocése le 6. de ce mois , dans la 54º année de
son âge.
Dame Catherine -Magdelaine Daniau de Saint
Gilles , Epouse de M.Jean-Louis , Comte d'Haurefort
de Bosein , Maréchal des Camps et Armées
I iiij
du
400 MERCURE DE FRANCE.
}
du Roi , Gouverneur des Ville , Château & Forts
de S. Malo , veuve du Comte de Vertillac , Maréchal
de Camp , Gouverneur de Mons , Lieutenant
de Roi de Périgord , mourut à Paris le 6.
de ce mois , âgée de 68. ans , sans laisser de posterité
de son second Mariage ; il ne lui reste de
sa premiere Alliance qu'une fille mariée au Comte
de Vertillac , Gouverneur & Sénechal de Perigord.
M. Henry Bochard de Champigny , Prévôt de
l'Eglise de S. Pierre de Lille , et Abbé d'Auberive,
Diocese de Langres , mourut à Lille le 11. de ce
mois , dans la 8re année de son âge .
Antoine Grimaldi , Prince de Monaco , Duc
de Valentinois , Pair de France , Chevalier des
Ordres du Roi , mourut à Monaco le 20. de ce
mois , dans la 7 re année de son âge, étant né le 27.
Janvier 1661. Il étoit fils de Louis Grimaldi
Prince de Monaco , mort à Rome le 3. Janvier
1701. et Catherine Charlotte de Grammont F
morte à Paris le . 4. Juin 1678. Il avoit épousé le
12. Juin 1688. Marie de Lorraine , fille de Louis
de Lorraine , Comte d'Armagnac , Grand-Ecuyer
de France , morte le 30. Octobre 1724 I laisse
de ce Mariage la Duchesse de Valentinois et la
Princesse d'Isenghien.
>
M. Nicolas-Remy Frizon , Seigneur de Blamont
cy -devant Président en la quatriéme
Chambre des Enquêtes , et President Honoraire
au Parlement , mourut le 23. Février , dans la 62
année de son âge.
1 D. Catherine Constance - Emilie Arnauld de
Pomponne , Epouse de Jean-Joachim Rouault ,
Comte de Cayeux , Brigadier des Armées du Roi ,
accoucha le 16. Janvier d'un fils , qui fut nommé
Alophe- Félicité , par Louis- Alophe Rouault ,
Conseiller
FEVRIER.. 1731. 451
Conseiller d'Etat , Auditeur de Rotte pour la
France , Abbé de Montmajour , représenté par
Claude-Jean-Baptiste Hyacinte -Joachim Rouault,
Marquis de Gamache , Gouverneur de S. Valery,
&c. Lieutenant General des Armées du Roi , et
par D. Catherine- Félicité Arnauld de Pomponne ,
Epouse de Jean - Baptiste Colbert , Marquis d'
Torcy , Ministre d'Etat , Commandeur des Or
dres du Roy.
D. Marie Megret , Epouse de Claude Pellot ,
Chevalier Comte de Trévieres , Conseiller au Par
lement,accoucha le 28.Fev.d'un fils , qui fut nommé
Auguste- Louis - Denis par Denis Aug. Comte
de la Eare , Maréchal de Camp , Commandeur de
l'Ordre de S. Louis , Gouverneur de Ville- Franche
, et Baron des Etats de Languedoc , et par
D. Louise - Françoise Joly de Fleury , Epouse de
Jean- Nicolas Megret de Serilly , Avocat General
de la Cour des Aydes.
--
Dame Marie Anne Robillard , femme de
M'. Louis - Pierre d'Hozier , Juge d'Armes de
France , Chevalier de l'Ordre du Roi , son Conseiller
, Maître ordinaire en sa Chambre des
Comptes de Paris , et Généalogiste de la Maison.
et des Ecuries de Sa Majesté , et de celles de la
Reine , accoucha le 18 Janv . d'un fils , qui fut
nommé Charles - Pierre , par M. Charles d'Ho
zier , son grand Oncle , âgé de 91 ans.
2
2
D. Catherine Scholastique Bazin de Bezons
épouse de N. Hubert , Vicomte d'Aubusson
Comte de la Feuillade , Premier Baron de la Mar,
che , Seigneur du Duché de Roanez , &c. Mestre
de Camp du Regiment Royal Piémont , Cavalerie
, accoucha le 31. Janv.d'une fille, qui fut tenue:
sur les Fonts , et nommée Louise - Anne - Gabrielle
, par M. Armand Bazin de Bezons , Evê
que de Carcassonne et par D. Louise.- Mader
I V laine
402 MERCURE DE FRANCE
laine le Blanc , veuve d'Esprit -Juvenal de Har
ville , des Ursins , Marquis de Traisnel. La Cé
rémonie du Baptême fut faite par M. César le
Blanc , Evêque d'Avranches .
D. Jeanne-Catherine Coustard , épouse de Basile
- Claude-Henry Anjorrant , Conseiller au Parlement
, accoucha le 7 Fév. d'un fils, qui fut tenu
sur les Fonts , et nommé Claude - Joseph , par
Pierre-Joseph Dufort , Conseiller du Roy , Maître
Ordinaire en sa Chambre des Comptes, et par
D. Catherine Croizet , veuve de François - Guiflaume
Briçonnet , Chevalier , Seigneur de Millemant
, Comte d'Auteuil, Président au Parlement .
Il y a dans l'Article des Morts , du Mercure de
Janvier dernier une faute considérable , pag. 178 .
au sujet de la mort de Dame Eléonore de Maccarti
Réagh, &c. en ce que on a imprimé Mavarti
, au lieu de Maccarti , qui est le veritable
nom de cette Illustre Dame.La faute ne vient pas
de nous , mais de la personne qui a envoyé le
Mémoire sur lequel nous avons imprimé. Ces
sortes de méprises sont presque inévitables à notre
égard , mais elles sont aisées à réparer quand
nous en sommes avertis. Il n'en est pas de même
à l'égard des Registres publics , qui souvent n'en
sont pas exempts. Nous recevons quelquefois des
Extraits de ces Registres , qui ont besoin de correction
; nous rectifions les choses autant que
nous le pouvons ; mais cela ne remedie point à
ce qui pêche dans l'Original ; et la conséquence
en est tres grande.
La Dame qui donne lieu à cette remarque
éroit de la premiere Maison d'Irlande , et de la
Branche aînée de cette Maison , tres- connue en
Fance depuis long- temps ; et depuis peu par
Milord Montcassel , Lieutenant General, &c. son
trèsFEVRIER.
1731. 403
✔
très proche parent , mort au service du Roy
et par M. Maccarty Reagh , frere de cette Dame,
Chef de sa Maison , qui avoit amené en France
étant encore fort jeune, un Régiment , tout composé
de ses vassaux . Il a été tué , ainsi que
frere unique , au service du Roy. On est redevable
de cette instruction à M. l'Abbé Hassett , Irlandois
, Docteur de Sorbonne , & c.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES,
En février 1731, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Sylvain Pruneau, maçon, est décédé à l'âge de 111 ans à la paroisse de Saint-Nicolas-des-Champs. François-Paul de Neuville de Villeroy, archevêque de Lyon et abbé de Fécamp, est mort à 54 ans. Dame Catherine-Magdelaine Daniau de Saint-Gilles, veuve du comte de Vertillac, est décédée à Paris à l'âge de 68 ans. Henry Bochard de Champigny, prévôt de l'église de Saint-Pierre de Lille, est mort à 8 ans. Antoine Grimaldi, prince de Monaco, est décédé à 73 ans, laissant deux filles de son mariage avec Marie de Lorraine. Nicolas-Rémy Frizon, ancien président au Parlement, est mort à 62 ans. Du côté des naissances, Dame Catherine Constance-Émilie Arnauld de Pomponne a accouché d'un fils nommé Alophe-Félicité. Dame Marie Megret a donné naissance à un fils nommé Auguste-Louis-Denis. Dame Marie Anne Robillard, épouse de Louis-Pierre d'Hozier, a accouché d'un fils nommé Charles-Pierre. Dame Catherine Scholastique Bazin de Bezons a eu une fille nommée Louise-Anne-Gabrielle. Enfin, Dame Jeanne-Catherine Coustard a donné naissance à un fils nommé Claude-Joseph. Le document mentionne également une erreur corrigée dans un article précédent concernant le nom de Dame Eléonore de Maccarti Réagh, grâce à l'intervention de l'abbé Hassett.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 2041-2047
MORTS, NAISSANCES,
Début :
Le 23. du mois dernier, M. François Grillet de Brissac, Lieutenant des [...]
Mots clefs :
Épouse, Dame, Chevalier, Conseiller, Régiment
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES,
MORTS , NAISSANCES
E 23. du mois dernier , M. François
Grillet de Brissac , Lieutenant des
Gardes du Corps et Brigadier des Armées.
du Roi , mourut dans un âge avancé.
Dame Marie - Jeanne - Charlotte de
Maupeou , veuve en premieres Nôces de
M.Leon de Fontlebon ,Seigneur de Vitrac-
Montembeuf,Lieutenant au Regiment des
Gardes Françoises, et au jour de son décèds
épouse de M. Michel - Gabriel- Raphaël de
Beauvais , Baron de Gentilly , Capitaine
des Gardes de la Porte de feu Monseigneur
le Duc de Berry , mourut le 25. Juillet ,
âgée de 49. ans.
Dame Elizabeth- Therese le Rebours
veuve de M. Michel Chamillard , Ministre
d'Etat , et qui avoit été Controlleur
General des Finances , Secretaire d'Etat
avec le département de la guerre , Grand-
Trésorier et Commandeur des Ordres
du Roi , mourut en son Château de la
Suze au Maine le 26. du mois dernier
âgée d'environ 74. ans.
Dame Claude- Geneviève Cheriere
yeuve de Lancelot Turpin Crissé , Com-
IC
2042 MERCURE DE FRANCE
te de Sansay , Brigadier des Armées du
Roi , Colonel du Régiment d'Infanterie
de son nom mourut le 28. Juillet en
son Château d'Erouville en Beauce , âgée
de 48. ans.
و
Louis Comte du Bourg , petit-fils du
Maréchal de ce nom , Mestre de Camp ,
mourut à Strasbourg le premier de ce
mois.
Olivier Jegou de Querville , Docteur
en Théologie de la Faculté de Paris , Evê
que et Comte de Tréguier , mourut dans
son Diocèse , le 2. Août. Il avoit été sacréle
30. Octobre 1697.
Dime Paule de Clermont-Tonnerre de
Chafle , Abbesse de l'Abbaye Royale de
Villiers , Ordre de Cîteaux , Diocèse de
Sens , mourut le 2. Août , âgée de 63. ans..
La Dame des Bertons de Crillon , qu'elle
avoit demandé pour sa Coadjutrice , lui
succede:
Alexandre Dezouches , Seigneur de la
Lande , & c . Chevalier de S. Louis Lieutenant
de Roi de la Ville d'Arras , mou
rut le 2. Août , âgé de 48. ans.
M. de S. Yves , Chirurgien , celebre
Oculiste de S. Côme , est mort à Paris le 3 .
Août , âgé de 66. ans , après avoir exercé
sa Profession avec beaucoup de talens , et
s'être acquis la réputation qu'il méritoit .
laisse
A O UST. 1731. 2043
pour
laisse un Eleve de son nom qui travailloit
sous lui depuis seize ans , et sur lequel
il se reposoit depuis plusieurs années
toutes les Operations que ses infirmitez
ne lui permettoient pas de faire. Il occupe
le même Appartement , Place du
Palais Royal , ruë S. Thomas du Louvre.
Guillaume le Noir , Secretaire du Roi ,
Receveur General des Finances d'Alençon
, et l'un des Fermiers Generaux de
S. M. mourut le 4. Août , âgé de 48. ans ..
Gaspard- Pierre de Fieubet , Chevalier
Seigneur de Vincüil , fils de Louis - Gaspard
de Fieubet , Conseiller au Parlement,
mourut le s . Août , âgé de 17. ans , 3 .
mois.
Jean -Pierre d'Argouges de Ranes , Chevalier
, Marquis de la Chapelle - la- Reine,
Doy n du Conseil d'Etat , mourut à Paris
le 7. de ce mois , dans la 86. année
de son âge.
Le même jour , Dame Loüise Elizabeth
de Marcillac , Epouse de M. Joseph Hennequin
de Charmont , cy devant Secretaire
de la Chambre et Cabinet du Roi ,,
Secretair des Commandemens de Monseigneur
le Dauphin , et Ambassadeur du
Roi auprès de la République de Venise ,
mourut au Château de Charmont en
Champagne, dans la 62. année de son âge
Le
T044 MERCURE DE FRANCE
·
@
Le 12. Alexandre de Rochechouart ;
Marquis de Jars , Capitaine des Gardes
du Corps de la Reine, seconde Doüairiere
d'Espagne , mourut au Château de Meudon
, de la petite verole , âgé de 53. ans.
Henri , Comte de Saulx de Tavannes
ey-devant Mestre de Camp , Lieutenant
du Régiment d'Orleans, Cavalerie , mourut
à Paris le 13. de ce mois , dans la 74 .
année de son âge.
M. François de Montholon , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis , Commandeur
de celui de S. Lazare , Mestre
de Camp de Cavalerie , ancien Cornette
de la seconde Compagnie des Mousquetaires
de la Garde du Roi , mourut à
S. Germain en Laye le 13 , de ce mois ,
dans un âge avancé. Il étoit petit - fils et
arriere - petit - fils de deux Gardes des
Sceaux de France du même nom .
Le même jour , Dame Anne- Marie-
Barbe Deville , Epouse de Anne Leon de
Montmorency , Chef du nom et Armes
de la Maison , premier Baron Chrétien en
France , Enseigne des Gendarmes de Berry
, Seigneur de Courtalin-Bois - Buffenle
Plessis- d'Arque , le Poilay , le Vernay ,;
des deux Modave , de Biemrcé , de Banderelle
, de Fermée , Termoiyne. , &c.
mourut âgée de 18 ans 7. mois .
L
La
A O UST. 1731. 2045
2.
Le 19. François de la Forest , d'Armaillé
, Chevalier , Baron de Craon , Seigneur
de la Forest d'Armaillé , & c. Conseiller
de la Grand'Chambre du Parle--
ment , mourut âgé d'environ 88. ans .
Dame Françoise Robert , Epouse de
M. François Moreau , Chevalier , Conseiller
du Roi en ses Conseils d'Etat et
Privez , Honoraire en sa Cour de Parlement
, et Procureur de Sa Majesté au
Châtelet de Paris , accoucha d'un fils
qui est le 14me enfant qu'elle a eû depuis
17. ans et demi de mariage , dont il lui
reste encore six garçons et deux filles ; il
fut baptisé le même jour sur les six heures
du soir , en l'Eglise de S.Mery sa Paroisse ,
et nommé Charles-François , par Charles-
François de Vintimille des Comtes de
Marseille , Comte du Luc , Marquis des
Arcs , la Marthe , &c. Chevalier et Commandeur
de tous les Ordres de S. M. son-
Conseiller d'État ordinaire d'Epée , Gouverneur
des Isles de Porquerolles et Lingoustier
, Lieutenant de Roi en Proven
ce , et par Dame Anne-Victoire de La-:
moignon , Epouse de M. René- Charles
de Maupeou , Conseiller du Roi en tous.
ses Conseils , Président de son Parlelement
, Seigneur de Noisy, Vicomte de
Bruyeres , Marquis de Morangue , &G
2046 MERCURE DE FRANCE
Dame V ctoire Guillard , Epouse 'de
Jean Baptiste-Martin Dartaguette- Biron ,
Baron Daguerre , &c. accoucha le 16.
*Juillet d'une fille , qui fut tenuë sur les
Fonts par Jean - Baptiste Guillard , Seigneur
de la Vacherie , Chambellan de
feu M. le Duc de Berry , Gouverneur
d'Arras , et par D. Louise , Adelaïde Herault
, fille de M. Herault , Lieutenant
General de Police .
D. Emilie de Mailly du Brüeil , Epouse
de Jean- François de Creil , Marquis de
Nancré , &c. Brigadier des Armées du
Roi , Capitaine Commandant des Grenadiers
à Cheval , accoucha le premier
Août d'une fille , qui fut nommée Louise
Felicité- Emilie ,, par Louis Gabriël des
Acres , Comte de Laigle , Colonel du.
Regiment d'Anguien , et par D. Bonne-
Felicité Bernard , fille de Samuel Bernard,
Comte de Coubeot , Conseiller d'Etat .
Dame. Louise Thevenin de Coursan ,
Epouse de Jean - Zacharie de la Faurie ,
Baron de Villandreult , Président à la
Cour des Aydes , accoucha le 8. Août
d'une fille qui fut nommée Anne Jeanne,
par Jean Thevenin , Baron de Thorci ,
Conseiller au Parlement , et par D. Anne
Thevenin de Coursan , fille de feu Jean
Thevenin , Baron de Coursan , Maître
des Requêtes.
A O UST. 1731. 2047
1
Dame Jeanne- Françoise Gardien , Epou
se de François - Elie de Chastenay , Che
valier , Marquis de Lanty , Lieutenant-
Colonel du Mestre de Camp General
Cavalerie , Chevalier de l'Ordre Royal et
Militaire de S. Louis , accoucha le 9 .
Août d'un fils , qui fut baptisé le 10. ,à
la Paroisse de S. Eustache , et tenu par
Alexis- Magdelaine Rosalie , Comte de
Chatillon , Chevalier des Ordres du Roi ,
Maréchal de Camp des Armées de S. M.
et Mestre de Camp General de la Cavalerie
Legere de France , et par Dame
Françoise de Pressigny , Epouse de M. le
Président de Nassigny.
D. Anne - Marie - Barbe Deville , Epousé
d'Anne Leon de Montmorency , accoucha
le 11. Août d'un fils , qui fut nommé
Anne Léon , par Léon de Montmorency,
et par D. Anne Barbe de Besser , veuve
de Charles- Joseph de Courcelles.
D. Magdelaine- Angelique de Neuville
de Villeroy , Epouse de Joseph Marie ,
Duc de Boufflers , Pair de France , &c.
accoucha le 17. d'un fils , qui fut nommé
Charles- Joseph , par Nicolas de Neuville
, Duc de Villeroy , Pair de France ,
Capitaine des Gardes du Corps du Roi ,
&c. et par Dame Catherine - Charlotte de
Grammont , Maréchale de Boufflers , & c.
E 23. du mois dernier , M. François
Grillet de Brissac , Lieutenant des
Gardes du Corps et Brigadier des Armées.
du Roi , mourut dans un âge avancé.
Dame Marie - Jeanne - Charlotte de
Maupeou , veuve en premieres Nôces de
M.Leon de Fontlebon ,Seigneur de Vitrac-
Montembeuf,Lieutenant au Regiment des
Gardes Françoises, et au jour de son décèds
épouse de M. Michel - Gabriel- Raphaël de
Beauvais , Baron de Gentilly , Capitaine
des Gardes de la Porte de feu Monseigneur
le Duc de Berry , mourut le 25. Juillet ,
âgée de 49. ans.
Dame Elizabeth- Therese le Rebours
veuve de M. Michel Chamillard , Ministre
d'Etat , et qui avoit été Controlleur
General des Finances , Secretaire d'Etat
avec le département de la guerre , Grand-
Trésorier et Commandeur des Ordres
du Roi , mourut en son Château de la
Suze au Maine le 26. du mois dernier
âgée d'environ 74. ans.
Dame Claude- Geneviève Cheriere
yeuve de Lancelot Turpin Crissé , Com-
IC
2042 MERCURE DE FRANCE
te de Sansay , Brigadier des Armées du
Roi , Colonel du Régiment d'Infanterie
de son nom mourut le 28. Juillet en
son Château d'Erouville en Beauce , âgée
de 48. ans.
و
Louis Comte du Bourg , petit-fils du
Maréchal de ce nom , Mestre de Camp ,
mourut à Strasbourg le premier de ce
mois.
Olivier Jegou de Querville , Docteur
en Théologie de la Faculté de Paris , Evê
que et Comte de Tréguier , mourut dans
son Diocèse , le 2. Août. Il avoit été sacréle
30. Octobre 1697.
Dime Paule de Clermont-Tonnerre de
Chafle , Abbesse de l'Abbaye Royale de
Villiers , Ordre de Cîteaux , Diocèse de
Sens , mourut le 2. Août , âgée de 63. ans..
La Dame des Bertons de Crillon , qu'elle
avoit demandé pour sa Coadjutrice , lui
succede:
Alexandre Dezouches , Seigneur de la
Lande , & c . Chevalier de S. Louis Lieutenant
de Roi de la Ville d'Arras , mou
rut le 2. Août , âgé de 48. ans.
M. de S. Yves , Chirurgien , celebre
Oculiste de S. Côme , est mort à Paris le 3 .
Août , âgé de 66. ans , après avoir exercé
sa Profession avec beaucoup de talens , et
s'être acquis la réputation qu'il méritoit .
laisse
A O UST. 1731. 2043
pour
laisse un Eleve de son nom qui travailloit
sous lui depuis seize ans , et sur lequel
il se reposoit depuis plusieurs années
toutes les Operations que ses infirmitez
ne lui permettoient pas de faire. Il occupe
le même Appartement , Place du
Palais Royal , ruë S. Thomas du Louvre.
Guillaume le Noir , Secretaire du Roi ,
Receveur General des Finances d'Alençon
, et l'un des Fermiers Generaux de
S. M. mourut le 4. Août , âgé de 48. ans ..
Gaspard- Pierre de Fieubet , Chevalier
Seigneur de Vincüil , fils de Louis - Gaspard
de Fieubet , Conseiller au Parlement,
mourut le s . Août , âgé de 17. ans , 3 .
mois.
Jean -Pierre d'Argouges de Ranes , Chevalier
, Marquis de la Chapelle - la- Reine,
Doy n du Conseil d'Etat , mourut à Paris
le 7. de ce mois , dans la 86. année
de son âge.
Le même jour , Dame Loüise Elizabeth
de Marcillac , Epouse de M. Joseph Hennequin
de Charmont , cy devant Secretaire
de la Chambre et Cabinet du Roi ,,
Secretair des Commandemens de Monseigneur
le Dauphin , et Ambassadeur du
Roi auprès de la République de Venise ,
mourut au Château de Charmont en
Champagne, dans la 62. année de son âge
Le
T044 MERCURE DE FRANCE
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Le 12. Alexandre de Rochechouart ;
Marquis de Jars , Capitaine des Gardes
du Corps de la Reine, seconde Doüairiere
d'Espagne , mourut au Château de Meudon
, de la petite verole , âgé de 53. ans.
Henri , Comte de Saulx de Tavannes
ey-devant Mestre de Camp , Lieutenant
du Régiment d'Orleans, Cavalerie , mourut
à Paris le 13. de ce mois , dans la 74 .
année de son âge.
M. François de Montholon , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis , Commandeur
de celui de S. Lazare , Mestre
de Camp de Cavalerie , ancien Cornette
de la seconde Compagnie des Mousquetaires
de la Garde du Roi , mourut à
S. Germain en Laye le 13 , de ce mois ,
dans un âge avancé. Il étoit petit - fils et
arriere - petit - fils de deux Gardes des
Sceaux de France du même nom .
Le même jour , Dame Anne- Marie-
Barbe Deville , Epouse de Anne Leon de
Montmorency , Chef du nom et Armes
de la Maison , premier Baron Chrétien en
France , Enseigne des Gendarmes de Berry
, Seigneur de Courtalin-Bois - Buffenle
Plessis- d'Arque , le Poilay , le Vernay ,;
des deux Modave , de Biemrcé , de Banderelle
, de Fermée , Termoiyne. , &c.
mourut âgée de 18 ans 7. mois .
L
La
A O UST. 1731. 2045
2.
Le 19. François de la Forest , d'Armaillé
, Chevalier , Baron de Craon , Seigneur
de la Forest d'Armaillé , & c. Conseiller
de la Grand'Chambre du Parle--
ment , mourut âgé d'environ 88. ans .
Dame Françoise Robert , Epouse de
M. François Moreau , Chevalier , Conseiller
du Roi en ses Conseils d'Etat et
Privez , Honoraire en sa Cour de Parlement
, et Procureur de Sa Majesté au
Châtelet de Paris , accoucha d'un fils
qui est le 14me enfant qu'elle a eû depuis
17. ans et demi de mariage , dont il lui
reste encore six garçons et deux filles ; il
fut baptisé le même jour sur les six heures
du soir , en l'Eglise de S.Mery sa Paroisse ,
et nommé Charles-François , par Charles-
François de Vintimille des Comtes de
Marseille , Comte du Luc , Marquis des
Arcs , la Marthe , &c. Chevalier et Commandeur
de tous les Ordres de S. M. son-
Conseiller d'État ordinaire d'Epée , Gouverneur
des Isles de Porquerolles et Lingoustier
, Lieutenant de Roi en Proven
ce , et par Dame Anne-Victoire de La-:
moignon , Epouse de M. René- Charles
de Maupeou , Conseiller du Roi en tous.
ses Conseils , Président de son Parlelement
, Seigneur de Noisy, Vicomte de
Bruyeres , Marquis de Morangue , &G
2046 MERCURE DE FRANCE
Dame V ctoire Guillard , Epouse 'de
Jean Baptiste-Martin Dartaguette- Biron ,
Baron Daguerre , &c. accoucha le 16.
*Juillet d'une fille , qui fut tenuë sur les
Fonts par Jean - Baptiste Guillard , Seigneur
de la Vacherie , Chambellan de
feu M. le Duc de Berry , Gouverneur
d'Arras , et par D. Louise , Adelaïde Herault
, fille de M. Herault , Lieutenant
General de Police .
D. Emilie de Mailly du Brüeil , Epouse
de Jean- François de Creil , Marquis de
Nancré , &c. Brigadier des Armées du
Roi , Capitaine Commandant des Grenadiers
à Cheval , accoucha le premier
Août d'une fille , qui fut nommée Louise
Felicité- Emilie ,, par Louis Gabriël des
Acres , Comte de Laigle , Colonel du.
Regiment d'Anguien , et par D. Bonne-
Felicité Bernard , fille de Samuel Bernard,
Comte de Coubeot , Conseiller d'Etat .
Dame. Louise Thevenin de Coursan ,
Epouse de Jean - Zacharie de la Faurie ,
Baron de Villandreult , Président à la
Cour des Aydes , accoucha le 8. Août
d'une fille qui fut nommée Anne Jeanne,
par Jean Thevenin , Baron de Thorci ,
Conseiller au Parlement , et par D. Anne
Thevenin de Coursan , fille de feu Jean
Thevenin , Baron de Coursan , Maître
des Requêtes.
A O UST. 1731. 2047
1
Dame Jeanne- Françoise Gardien , Epou
se de François - Elie de Chastenay , Che
valier , Marquis de Lanty , Lieutenant-
Colonel du Mestre de Camp General
Cavalerie , Chevalier de l'Ordre Royal et
Militaire de S. Louis , accoucha le 9 .
Août d'un fils , qui fut baptisé le 10. ,à
la Paroisse de S. Eustache , et tenu par
Alexis- Magdelaine Rosalie , Comte de
Chatillon , Chevalier des Ordres du Roi ,
Maréchal de Camp des Armées de S. M.
et Mestre de Camp General de la Cavalerie
Legere de France , et par Dame
Françoise de Pressigny , Epouse de M. le
Président de Nassigny.
D. Anne - Marie - Barbe Deville , Epousé
d'Anne Leon de Montmorency , accoucha
le 11. Août d'un fils , qui fut nommé
Anne Léon , par Léon de Montmorency,
et par D. Anne Barbe de Besser , veuve
de Charles- Joseph de Courcelles.
D. Magdelaine- Angelique de Neuville
de Villeroy , Epouse de Joseph Marie ,
Duc de Boufflers , Pair de France , &c.
accoucha le 17. d'un fils , qui fut nommé
Charles- Joseph , par Nicolas de Neuville
, Duc de Villeroy , Pair de France ,
Capitaine des Gardes du Corps du Roi ,
&c. et par Dame Catherine - Charlotte de
Grammont , Maréchale de Boufflers , & c.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES,
En juillet et août 1731, plusieurs décès et naissances notables ont été enregistrés. Parmi les décès, M. François Grillet de Brissac, Lieutenant des Gardes du Corps et Brigadier des Armées du Roi, est décédé à un âge avancé le 23 juillet. Dame Marie-Jeanne-Charlotte de Maupeou, veuve de M. Léon de Fontlebon et épouse de M. Michel-Gabriel-Raphaël de Beauvais, est décédée le 25 juillet à l'âge de 49 ans. Dame Élisabeth-Thérèse Le Rebours, veuve de M. Michel Chamillard, Ministre d'État et ancien Contrôleur Général des Finances, est décédée le 26 juillet à environ 74 ans. Dame Claude-Geneviève Chérière, veuve de Lancelot Turpin Crissé, est décédée le 28 juillet à 48 ans. Louis Comte du Bourg, petit-fils du Maréchal de ce nom, est décédé à Strasbourg le 1er août. Olivier Jegou de Querville, Évêque et Comte de Tréguier, est décédé le 2 août. Dame Paule de Clermont-Tonnerre de Chafle, Abbesse de l'Abbaye Royale de Villiers, est décédée le 2 août à 63 ans. Alexandre Dezouches, Seigneur de la Lande et Lieutenant du Roi de la Ville d'Arras, est décédé le 2 août à 48 ans. M. de Saint-Yves, chirurgien et oculiste célèbre, est décédé à Paris le 3 août à 66 ans. Guillaume Le Noir, Secrétaire du Roi et Receveur Général des Finances d'Alençon, est décédé le 4 août à 48 ans. Gaspard-Pierre de Fieubet, Chevalier et Seigneur de Vincüil, est décédé le 5 août à 17 ans et 3 mois. Jean-Pierre d'Argouges de Ranes, Chevalier et Marquis de la Chapelle-la-Reine, est décédé à Paris le 7 août à 86 ans. Le même jour, Dame Louise Élisabeth de Marcillac, épouse de M. Joseph Hennequin de Charmont, est décédée à 62 ans. Alexandre de Rochechouart, Marquis de Jars et Capitaine des Gardes du Corps de la Reine, est décédé le 12 août à 53 ans. Henri, Comte de Saulx de Tavannes, ancien Mestre de Camp, est décédé à Paris le 13 août à 74 ans. M. François de Montholon, Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis et Mestre de Camp de Cavalerie, est décédé à Saint-Germain-en-Laye le 13 août à un âge avancé. Le même jour, Dame Anne-Marie-Barbe Deville, épouse de Anne Léon de Montmorency, est décédée à 18 ans et 7 mois. François de la Forest d'Armaillé, Chevalier et Conseiller de la Grand'Chambre du Parlement, est décédé à environ 88 ans le 19 août. Pour les naissances, Dame Françoise Robert, épouse de M. François Moreau, a accouché d'un fils baptisé Charles-François le 19 août. Dame Victoire Guillard, épouse de Jean-Baptiste-Martin Dartaguette-Biron, a accouché d'une fille le 16 juillet. Dame Émilie de Mailly du Brüeil, épouse de Jean-François de Creil, a accouché d'une fille nommée Louise Félicité-Émilie le 1er août. Dame Louise Thevenin de Coursan, épouse de Jean-Zacharie de la Faurie, a accouché d'une fille nommée Anne Jeanne le 8 août. Dame Jeanne-Françoise Gardien, épouse de François-Élie de Chastenay, a accouché d'un fils baptisé le 10 août. Dame Anne-Marie-Barbe Deville, épouse de Anne Léon de Montmorency, a accouché d'un fils nommé Anne Léon le 11 août. Dame Madeleine-Angélique de Neuville de Villeroy, épouse de Joseph Marie, Duc de Boufflers, a accouché d'un fils nommé Charles-Joseph le 17 août.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 1521-1534
SUITE du Voyage de Basse Normandie. LETTRE XII.
Début :
Il est temps, Monsieur, de quitter l'Antique pour le Moderne ; je ne vous [...]
Mots clefs :
Comte de Matignon, Basse-Normandie, Torigny, Épitaphe, Épouse, Marbre, Château, Normandie, Maréchal de Matignon, Général, Chapelle, Mausolée
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texteReconnaissance textuelle : SUITE du Voyage de Basse Normandie. LETTRE XII.
SUITE du Voyage de Basse
Normandie.
LETTRE XH.
L est temps , Monsieur , de quitter
le
dirai plus rien de l'Inscription Romaine
de Torigny , si ce n'est peut- être quand
elle aura été exactement gravée avec ses
abbréviations bizares , &c. à quoi je songe
actuellement. Il ne sera queſtion dans
cette Lettre que de vous donner une
idée du Château de Torigny & de fes dépendances.
Ce Lieu charmant où nous
avons passé des momens si agréables ,
mérite bien cette attention de moi ; je
la dois aussi à votre curiosité et à la suite
de mes narrations sur le voyage de
Basse Normandie.
Le Château de Torigny , quoiqu'un
Cv
pew
1522 MERCURE DE FRANCE
peu irrégulier dans sa structure, a un certain
air de grandeur qui frape au premier
aspect. La premiere Entrée n'en est
point heureuse , étant occupée du côté
du Bourg , par la principale Eglise Paroissiale
. On trouve d'abord une grande
Porte , de laquelle on monte sur une
Terrasse spacieuse qui sert d'Avant-Cour;
elle est fort élevée , revêtuë de Masson->
nerie et ornée d'une Balustrade qui re- "
gne tout autour. On passe de là sur un
Pont- le-vis pour entrer dans la Cour
laquelle , aussi - bien que le Château , est
>
entourée de Fossez revêtus . Le Plan du
Château représente une Equierre , auxdeux
extrémitez de laquelle il y a deux
gros Pavillons et un troifiéme dans l'Angle.
Joachim , Sire de Matignon , Chevalier
de l'Ordre du Roy , et Lieutenant Géné
ral de Normandie , fit bâtir le premier et
le plus gros de ces Pavillons , il est tout
de Pierre de taille , d'un goût antique , et
fort élevé. La Maréchal de Matignon ,
Gouverneur de Guienne , &c. fit bâtir,
enfuite ce qui se trouve depuis ce Pavil
lon , jusqu'à celui qui termine l'Equierre
, lequel a été construit en 1692. par;
M. le Comte de Matignon ,
Les Faces de tout ce Château , depuis
le
JUILLET. 1733. 1523
le premier Pavillon , sont décorées d'un
ordre Dorique en bas et d'un ordre lonique
au dessus ; le tout avec un Bossage,
dont la dispofition des Assises , construites
alternativement de Pierres rouges
blanches et bleuâtres , fait un effet aussi
singulier qu'admirable .
Dans la face qui regarde la Cour , regnent
plusieurs Galleries, ornées de tresbelles
Peintures, qui représentent les principales
Alliances des Seigneurs de Matignon,
les Batailles où ils se sont distinguez ,
& c. De l'une de ces Gale ies on passe sur
une grande Terrasse , qui regne le long de
la face opposée, depuis le Pavillon de l'Angle,
jusqu'au Pavillon neuf.On a là en perspective
une magnifique Cascade et deux
grandes Piéces d'Eau des deux côtez ,
dont l'une fait face à l'Avant- Cour . Tout
cela , avec les Allées , les Bosquets et le
Terrain orné , qui s'étend plus d'une demi-
lieuë de ce même côté , fait un fort
bel effet à la vuë.
On voit aussi du même Endroit , environ
à une lieuë de distance , un petit
Château , bâti pour le plaisir de la Chasse ;
entre le premier Pavillon et celui de l'Angle
; dans un juste milieu , est un grand
Vestibule , qui conduit par un Pont - le
vis , dans un beau Parterre, et le Parterre
C vj
mê1524
MERCURE DE FRANCE
méne à l'Orangerie . Henry de Matignon ',
Lieutenant Général de Normandie , &c,
qui vivoit en 1680. la fit bâtir ; mais
comme depuis elle s'est trouvée trop
étroite pour le grand nombre d'Orangers
qu'il y a aujourd'hui , on se prépare
à en bâtir une autre beaucoup plus
belle et plus spacieuse. On passe de ce
Parterre sur une grande Terrasse , revêtuë
de Massonnerie , où l'on a encore une
tres belle vûë. On a aussi le plaisir l'Eté
de s'y promener à l'ombre d'une petite
Forêt d'Orangers , chose des plus rares
dans le fond de la Normandie. On voit
bien , au reste, que la situation du Terrain
étant d'elle - même assez ingrate , il
en a prodigieusement coûté en remuemens
de terres pour mettre les choses
dans la belle situation où elles sont.
Je ne vous dirai rien de l'interieur de
ce Château , tout y répond à sa magnificence
extérieure,àu bon goût , à la qualité
et à la distinction des Seigneurs qui
l'habitent .
Je passai un temps considérable dans
l'Eglise Paroissiale de S. Laurent , à examiner
les differens Mausolées et à lire les
Epitaphes de plusieurs Seigneurs qui y
sont inhumez. D'abord on me fit entrer
dans une Chapelle , qui est au côté droit
du
JUILLET. 1735. 1525
du Grand Autel , où est le Mausolée de
Joachim , Sire de Matignon , et de Fran
çoise de Daillon son Epouse , dont les figures,
de grandeur naturelle, s'y voyent
couchées , ayant à leurs pieds , l'une un
Lyon et l'autre un Chien . Une Epitaphe
en lettres d'or , sur un Marbre noir , apprend
que ce Seigneur étoit Chevalier
de l'Ordre du Roy , Conseiller d'Etat ,
Capitaine de so hommes d'Armes , Lieutenant
General en toute la Normandie.
Que n'ayant point eu d'Enfants de son
Epouse , veuve de Jacques de Rohan , ik
eût pour successeur en ligne collatérale
Jacques de Matignon , Maréchal de Fran
ce , représentant Jacques de Matignon ,
Seigneur de la Roche , son Pere , Frere
unique et puîné de Joachim . Icelui Jacque
, dir l'Epitaphe, fûr Colonel des Suisses
, et décéda aux Guerres de Piémont
en 1537. Joachim , son aîné , mourut en
1542 , et son Epouse en 1540.
Dans la même Chapelle est aussi inhumé
François , Sire de Matignon , fils de
Charles et de Madame Léonor d'Orleans .
Son Epitaphe ,gravée sur un Marbre noir,
au dessus de la Porte , doit avoir icy sa
place.
» Peu de personnes ont eu une nais-
» sance aussi illustre. Le sang de tout ce
qu'il
1526 MERCURE DE FRANCE
» qu'il y a de Souverain dans l'Europe ſe
» voit uni à l'ancienne Tige , dont il ti-
" roit son origine; ayant eu l'honneur de
» se voir au quatrième dégré , avec les
» Rois de France , d'Espagne et d'Angle-
» terre; son courage et ses actions répon-
» dirent à sa grande noblesse. Il se dis
» tingua dès l'âge de 16 ans , aux Guer-
» res d'Italie , sous son frere aîné , Jac-
" ques de Matignon , Comte de Thori
» gny , Colonel Général de la Cavalerie
» légere et se signala ensuite au Siége de
» la Rochelle et à l'Isle de Rhé , avec son
» Régiment d'Infanterie; et après fût Co-
» lonel de la Cavalerie , Maréchal de
Camp , et Lieutenant Général dans les
» Armées du Roy. Ses services lui firent
» mériter les Charges et Gouvernemens
» de ses Peres. Il fut le fixiéme Lieutenant
,
Général de cette Province , et le cin-
» quiéme Chevalier des Ordres du Roy ,
» avec le Seigneur Evêque de Lisieux son
» frere. Sa justice et sa bonté ont attiré les
» regrets de tous ceux qui étoient sous
» son Gouvernement. Il mourut à Tho-
> rigny , le 16 de Janvier 1675.
De cette Chapelle nous passâmes dans
une autre, qui est située derriere le Grand
Autel . On y voit plusieurs Mausolées ,
dont le plus distingué est celui du fameux
JUILLET. 1733 : 1527
meux Jacques , Sire de Matignon , Maréchal
de France , Gouverneur de Guyenne,
& c. Ce Monument est au milieu de la
Chapelle , prefque tout de, Marbre noir ,
veiné de blanc, et parfaitement bien travaillé
. Il est élevé sur une Base de trois
pieds de hauteur et de quatre de largeur ,
sur une longueur de huit pieds et demi.-
Cette Basé est ornée de Bas - reliefs historiques
et symboliques de Marbre blanc,
qui ont rapport à la vie toute guerriere
de ce Seigneur. Au dessus du Tombeau
on le voit representé à genoux , de grandeur
naturelle , avec Françoise * de Dail- ,
lon , son Epouse , en deux belles Figures .
de marbre grisatre , à l'exception des têtes
et des mains qui sont de marbre blanc.
Le Maréchal est revêtu du grand Manteau
et du Collier des Ordres du Roy , et
la Dame est vêtue et coeffée selon l'usage
-du temps . Le tout est parfaitement bien
exécuté , les Draperies en particulier ont
toute la légèreté et la hardiesse possible.
Aux quatre coins du Mausolée on a élevé
sut des Piédestaux , quatre Statuës de
Femmes , d'une belle Pierre blanche , qui
représentent la Religion, la Paix , la Pru-
* Cette Dame étoit fille du Comte du Lude et de
la mme Maison que Françoise de Dallon, Epouse
de Joachim de Matignon , oncle du Maréchal .
1
dence
1528 MERCURE DE FRANCE
dence et la Force, ayant à la main ou aux
pieds les symboles qui leur conviennent.
Les Piedestaux sont chargez de quelques
Vers François ,.en l'honneur de ces deux
Illustres Personnes , par rapport aux Figures
dont je viens de parler.
Ces Vers se sentent un peu du gout du
temps , mais on est dédommagé par la
lecture d'une Epitaphe latine du Maréchal
de Matignon , qui est gravée au dessous
de sa Figure , et qui contient un abbregé
de sa vie , qui finit , selon l'Epitaphe
, le 27 de Juillet 1597. à l'âge de 72
ans. Les expressions en sont nobles et
heureuses , les pensées justes . Elle est de
la composition de Philippe Desportes ,
Abbé de Tiron. On voit aussi sur le mê--
me Monument , une Epitaphe en François
, de la Dame de Daillon son Epouse ,
gravée de même au dessous de sa Représentation
, laquelle est aussi d'une noble
et édifiante simplicité. Les Armoiries de
cette Dame se voyent en Bronze aux deux
bouts du Tombeau . Elle portoit , écartelé
au premier et au quatriéme de Dail--
lon ; au second , de Craon ; au troisième,
de Laval , et sur le tout d'Illiers.
En Face de la Porte de la même Chapelle
, on voit sous une grande Arcade,
pratiquée dans le mur , et toute incrustée
de
JUILLET. 1733 . 1529
de Marbre , le Mausolée de Henri de Matignon
; il consiste en une espece d'Urne
de fix pieds de hauteur , de Marbre noir
jaspé , supportée par quatre pattes de
Lion , de Bronze. La figure de ce Seigneur
en Marbre blanc, de grandeur naturelle,
paroît au dessus , Il est representé assis sur
Urne , armé de toutes pieces , excepté
du Casque , sur lequel il est appuyé , tenant
en main un Bâton de Commandement.
Cette figure est d'une excellente.
beauté. On lit au dessus , contre le mur ,
une Epitaphe latine , dans laquelle entre
autres chofes , on louë sa piété , sa grande
charité , son inclination pour les Lettrès
, et sa protection envers les Sçavans.
Il mourut à Caen le 28 Decembre 1682.
dans la so année de son âge ; et Marie-
Françoise de la Lutumiere , son Epouse,
lui fit eriger ce Monument.
On voit à côté et dans le même Mur
un autre moindre Mausolée de trois
Enfans de la même Maison ; sçavoir
Jean-Louis- Charles , François et Leonor
de Matignon ; tous trois fils de Henri et
de la Dame de la Lutumiere , dont le plus
âgé n'avoit que dix ans lors de son décès
arrivé à Paris , le 17 Avril 1672. Ils sont
representez sur ce Monument , qui est
presque tout de Marbre blanc , soutenu
par
1530 MERCURE DE FRANCE
ya
par quatre figures de Lion . Il y a au dessous
une Epitaphe de l'ainé,accompagnée
de Vers François , & c .
Près de ce petit Mausolée sont deux
autres Epitaphes gravées sur une grande
Table de marbre , ornée de moulures , &c .
La premiere de Charles de Matignon
Comte de Torigny et de Gacé , Marquis
de Lonré , Baron de S. Lô , Chevalier
des Ordres du Roi , et Lieutenant General
en Normandie , honoré depuis par
le Roi Louis XIII . d'un Brevet de Maréchal
de France , et de la Lieutenance
Generale de ses Armées en Bourgogne.
Il étoit fils du Maréchal de Matignon , et
de Françoise de Daillon du Lude, il mourut
le 9 Juin 1648. âgé de 84 ans.
L'autre Epitaphe est de Léonor d'Orléans
, son Epouse , fille de Léonor d'Orléans
, Duc de Longueville , et d'Etouteville
, Comte Souverain de Neufchâtel
, et de Marie de Bourbon , Princesse
du Sang , fille de François de Bourbon ,
et nièce d'Antoine , Roi de Navarre.
Elle mourut à Torigny , le 6 Juin 1639 .
âgée de 66 ans . Sa Vie est ici représentée
comme un continuel Exercice de ' pieté
envers Dieu , et de charité envers les
pauvres.
Nous rentrâmes dans la Chapelle pour
lire
JUILLET. 1733- 1531
lire à côté d'un petit Autel , l'Epitaphe
du fils aîné du Maréchal de Matignon et
de Françoise de Daillon : sçavoir , Odet
de Matignon , qui fut Chevalier des
Ordres du Roi , Maréchal de Camp , &c.
et rendit de grands services militaires
sur tout à la Bataille d'Yvri , où il dégagea
le Roi , le retirant presque des mains
de ses Ennemis.Il mourut âgé de 40 ans ,
à Lons le Saunier , le 7 Août de l'année
1597. ne laissant point de posterité de la
Comtesse de Maure , son Epouse.
Enfin , nous lûmes dans le même licu
Epitaphe de Charles de Matignon
Comte de Gacé , &c . Colonel du Régiment
de Vermandois , Brigadier des Armées
du Roi , lequel après s'être signalé
en Hongrie , en Hollande , en Flandres ,
en Allemagne , et en Affrique , fut blessé
mortellement à la Bataille de Senef , et
finit ses jours à Charleroy le 26 Août
1674. àgé seulement de trente- trois ans.
Son corps fut transporté à Torigny.
-Si toutes les dates marquées dans ces
Monumens sont justes , comme il y a lieu
de le présumer , on pourra s'en servir
pour en rectifier quelques-unes dans
l'Ouvrage du Pere Anselme , et ailleurs,
où il est parlé de tous ces Seigneurs.
Quoique le Maréchal de Matignon
Gou1532
MERCURE DE FRANCE
Gouverneur de Guyenne , &c. ait été
l'un des plus grands Hommes de son
tems , je n'ai pas crû devoir rapporter
l'Epitaphe qui est sur son Mausolée , ni
devoir m'étendre autrement sur son sujet
, parce que sa vie a été écrite par
M. de Cailliere , et publiée à Paris chez.
Courbé en un volume in-fol. 1661. Livre
que tout le monde peut voir dans les
bonnes Bibliotheques.
Le Bourg de Torigny peut passer pour
une petite Ville à cause de son étenduë ,
et de son exemption. D'ailleurs , outre
ses deux Paroisses , S. Laurent , qui est la
principale , et Notre- Dame , il y a deux
Abbayes de l'Ordre de Citeaux . La premiere
d'Hommes , fondée au commencement
du XIV . siécle par un Archidiacre
d'Avranches , a pour Abbé Commanda
taire M. de la Chasteigneraye Ste Foy ;
la seconde de Filles est sous la conduite
de Madame de la Tour d'Auvergne. It
y a aussi dans ce Bourg un Hôpital de la
fondation de la Maison faite dans le dernier
siécle , où l'on reçoit les pauvres
malades , les Orphelins , et tous ceux qui
ne sont pas en état de gagner leur vie.
La Comté de Torigny est d'une fort
grande étenduë , et dans d'aussi beaux
droits qu'aucune autre Terre de cette qua
JUILLET. 1733. 1533
lité. M. de Matignon est aussi Seigneur
de S. Lô , Ville à deux lieues de distance
de Torigny , où l'on frappoit autrefois
de la Monnoye. De nouvelles et importantes
acquisitions , faites dans les Diocèses
de Bayeux et de Coûtances , font
qu'il n'y a pas dans toute la Province de
Normandie de Domaine plus beau et
plus étendu que le sien.
par
Je ne dois pas , en finissant ma Lettre ,
oublier de vous dire que de tous temps
le Château de Torigny a été l'abord et
le rendez-vous des Gens de Condition , et
des plus beaux esprits du pays ; attirez ,
moins la beauté du lieu , que par la
politesse et par l'affabilité des Maîtres.
Il seroit difficile de rencontrer ensemble.
trois personnes plus vénérables dans la
République des Lettres , chacune dans
son genre d'érudition , que le sçavant
M. Huet , Evêque d'Avranches , le fameux
St Evremont , et l'illustre M. de
Segrais , qui dans leur tems ont fait leurs
délices de ce séjour. En remontant plus
haut , on y a vû le sçavant Pere Mam -7
brun Jesuite , les Bochart et les Morins
de Caen , Malherbe , Sarrazin , Boisrobert
, G. André de la Roque l'Historien
les deux Corneilles , Brebeuf et autres
l'Elite des meilleursEsprits de cette gran-
.
>
de
1534 MERCURE DE FRANCE
de Province. Je suis , Monsieur , & c.
Dans la dixiéme Lettre imprimée dans
le Mercure d'Avril 1733. la mort du
Maréchal de Matignon est marquée page
696. en l'année 1594 il faut lire 1597.:
Il s'y est glissé quelques autres fautes
d'impression , on les corrigera de cette
maniere.
Page 707. ligne 8. consensitis , lisez consentitis.
P. 708. 1. 19. Provinciæ , lisez
Provincia . Le Lecteur intelligent suppléera
au reste.
Normandie.
LETTRE XH.
L est temps , Monsieur , de quitter
le
dirai plus rien de l'Inscription Romaine
de Torigny , si ce n'est peut- être quand
elle aura été exactement gravée avec ses
abbréviations bizares , &c. à quoi je songe
actuellement. Il ne sera queſtion dans
cette Lettre que de vous donner une
idée du Château de Torigny & de fes dépendances.
Ce Lieu charmant où nous
avons passé des momens si agréables ,
mérite bien cette attention de moi ; je
la dois aussi à votre curiosité et à la suite
de mes narrations sur le voyage de
Basse Normandie.
Le Château de Torigny , quoiqu'un
Cv
pew
1522 MERCURE DE FRANCE
peu irrégulier dans sa structure, a un certain
air de grandeur qui frape au premier
aspect. La premiere Entrée n'en est
point heureuse , étant occupée du côté
du Bourg , par la principale Eglise Paroissiale
. On trouve d'abord une grande
Porte , de laquelle on monte sur une
Terrasse spacieuse qui sert d'Avant-Cour;
elle est fort élevée , revêtuë de Masson->
nerie et ornée d'une Balustrade qui re- "
gne tout autour. On passe de là sur un
Pont- le-vis pour entrer dans la Cour
laquelle , aussi - bien que le Château , est
>
entourée de Fossez revêtus . Le Plan du
Château représente une Equierre , auxdeux
extrémitez de laquelle il y a deux
gros Pavillons et un troifiéme dans l'Angle.
Joachim , Sire de Matignon , Chevalier
de l'Ordre du Roy , et Lieutenant Géné
ral de Normandie , fit bâtir le premier et
le plus gros de ces Pavillons , il est tout
de Pierre de taille , d'un goût antique , et
fort élevé. La Maréchal de Matignon ,
Gouverneur de Guienne , &c. fit bâtir,
enfuite ce qui se trouve depuis ce Pavil
lon , jusqu'à celui qui termine l'Equierre
, lequel a été construit en 1692. par;
M. le Comte de Matignon ,
Les Faces de tout ce Château , depuis
le
JUILLET. 1733. 1523
le premier Pavillon , sont décorées d'un
ordre Dorique en bas et d'un ordre lonique
au dessus ; le tout avec un Bossage,
dont la dispofition des Assises , construites
alternativement de Pierres rouges
blanches et bleuâtres , fait un effet aussi
singulier qu'admirable .
Dans la face qui regarde la Cour , regnent
plusieurs Galleries, ornées de tresbelles
Peintures, qui représentent les principales
Alliances des Seigneurs de Matignon,
les Batailles où ils se sont distinguez ,
& c. De l'une de ces Gale ies on passe sur
une grande Terrasse , qui regne le long de
la face opposée, depuis le Pavillon de l'Angle,
jusqu'au Pavillon neuf.On a là en perspective
une magnifique Cascade et deux
grandes Piéces d'Eau des deux côtez ,
dont l'une fait face à l'Avant- Cour . Tout
cela , avec les Allées , les Bosquets et le
Terrain orné , qui s'étend plus d'une demi-
lieuë de ce même côté , fait un fort
bel effet à la vuë.
On voit aussi du même Endroit , environ
à une lieuë de distance , un petit
Château , bâti pour le plaisir de la Chasse ;
entre le premier Pavillon et celui de l'Angle
; dans un juste milieu , est un grand
Vestibule , qui conduit par un Pont - le
vis , dans un beau Parterre, et le Parterre
C vj
mê1524
MERCURE DE FRANCE
méne à l'Orangerie . Henry de Matignon ',
Lieutenant Général de Normandie , &c,
qui vivoit en 1680. la fit bâtir ; mais
comme depuis elle s'est trouvée trop
étroite pour le grand nombre d'Orangers
qu'il y a aujourd'hui , on se prépare
à en bâtir une autre beaucoup plus
belle et plus spacieuse. On passe de ce
Parterre sur une grande Terrasse , revêtuë
de Massonnerie , où l'on a encore une
tres belle vûë. On a aussi le plaisir l'Eté
de s'y promener à l'ombre d'une petite
Forêt d'Orangers , chose des plus rares
dans le fond de la Normandie. On voit
bien , au reste, que la situation du Terrain
étant d'elle - même assez ingrate , il
en a prodigieusement coûté en remuemens
de terres pour mettre les choses
dans la belle situation où elles sont.
Je ne vous dirai rien de l'interieur de
ce Château , tout y répond à sa magnificence
extérieure,àu bon goût , à la qualité
et à la distinction des Seigneurs qui
l'habitent .
Je passai un temps considérable dans
l'Eglise Paroissiale de S. Laurent , à examiner
les differens Mausolées et à lire les
Epitaphes de plusieurs Seigneurs qui y
sont inhumez. D'abord on me fit entrer
dans une Chapelle , qui est au côté droit
du
JUILLET. 1735. 1525
du Grand Autel , où est le Mausolée de
Joachim , Sire de Matignon , et de Fran
çoise de Daillon son Epouse , dont les figures,
de grandeur naturelle, s'y voyent
couchées , ayant à leurs pieds , l'une un
Lyon et l'autre un Chien . Une Epitaphe
en lettres d'or , sur un Marbre noir , apprend
que ce Seigneur étoit Chevalier
de l'Ordre du Roy , Conseiller d'Etat ,
Capitaine de so hommes d'Armes , Lieutenant
General en toute la Normandie.
Que n'ayant point eu d'Enfants de son
Epouse , veuve de Jacques de Rohan , ik
eût pour successeur en ligne collatérale
Jacques de Matignon , Maréchal de Fran
ce , représentant Jacques de Matignon ,
Seigneur de la Roche , son Pere , Frere
unique et puîné de Joachim . Icelui Jacque
, dir l'Epitaphe, fûr Colonel des Suisses
, et décéda aux Guerres de Piémont
en 1537. Joachim , son aîné , mourut en
1542 , et son Epouse en 1540.
Dans la même Chapelle est aussi inhumé
François , Sire de Matignon , fils de
Charles et de Madame Léonor d'Orleans .
Son Epitaphe ,gravée sur un Marbre noir,
au dessus de la Porte , doit avoir icy sa
place.
» Peu de personnes ont eu une nais-
» sance aussi illustre. Le sang de tout ce
qu'il
1526 MERCURE DE FRANCE
» qu'il y a de Souverain dans l'Europe ſe
» voit uni à l'ancienne Tige , dont il ti-
" roit son origine; ayant eu l'honneur de
» se voir au quatrième dégré , avec les
» Rois de France , d'Espagne et d'Angle-
» terre; son courage et ses actions répon-
» dirent à sa grande noblesse. Il se dis
» tingua dès l'âge de 16 ans , aux Guer-
» res d'Italie , sous son frere aîné , Jac-
" ques de Matignon , Comte de Thori
» gny , Colonel Général de la Cavalerie
» légere et se signala ensuite au Siége de
» la Rochelle et à l'Isle de Rhé , avec son
» Régiment d'Infanterie; et après fût Co-
» lonel de la Cavalerie , Maréchal de
Camp , et Lieutenant Général dans les
» Armées du Roy. Ses services lui firent
» mériter les Charges et Gouvernemens
» de ses Peres. Il fut le fixiéme Lieutenant
,
Général de cette Province , et le cin-
» quiéme Chevalier des Ordres du Roy ,
» avec le Seigneur Evêque de Lisieux son
» frere. Sa justice et sa bonté ont attiré les
» regrets de tous ceux qui étoient sous
» son Gouvernement. Il mourut à Tho-
> rigny , le 16 de Janvier 1675.
De cette Chapelle nous passâmes dans
une autre, qui est située derriere le Grand
Autel . On y voit plusieurs Mausolées ,
dont le plus distingué est celui du fameux
JUILLET. 1733 : 1527
meux Jacques , Sire de Matignon , Maréchal
de France , Gouverneur de Guyenne,
& c. Ce Monument est au milieu de la
Chapelle , prefque tout de, Marbre noir ,
veiné de blanc, et parfaitement bien travaillé
. Il est élevé sur une Base de trois
pieds de hauteur et de quatre de largeur ,
sur une longueur de huit pieds et demi.-
Cette Basé est ornée de Bas - reliefs historiques
et symboliques de Marbre blanc,
qui ont rapport à la vie toute guerriere
de ce Seigneur. Au dessus du Tombeau
on le voit representé à genoux , de grandeur
naturelle , avec Françoise * de Dail- ,
lon , son Epouse , en deux belles Figures .
de marbre grisatre , à l'exception des têtes
et des mains qui sont de marbre blanc.
Le Maréchal est revêtu du grand Manteau
et du Collier des Ordres du Roy , et
la Dame est vêtue et coeffée selon l'usage
-du temps . Le tout est parfaitement bien
exécuté , les Draperies en particulier ont
toute la légèreté et la hardiesse possible.
Aux quatre coins du Mausolée on a élevé
sut des Piédestaux , quatre Statuës de
Femmes , d'une belle Pierre blanche , qui
représentent la Religion, la Paix , la Pru-
* Cette Dame étoit fille du Comte du Lude et de
la mme Maison que Françoise de Dallon, Epouse
de Joachim de Matignon , oncle du Maréchal .
1
dence
1528 MERCURE DE FRANCE
dence et la Force, ayant à la main ou aux
pieds les symboles qui leur conviennent.
Les Piedestaux sont chargez de quelques
Vers François ,.en l'honneur de ces deux
Illustres Personnes , par rapport aux Figures
dont je viens de parler.
Ces Vers se sentent un peu du gout du
temps , mais on est dédommagé par la
lecture d'une Epitaphe latine du Maréchal
de Matignon , qui est gravée au dessous
de sa Figure , et qui contient un abbregé
de sa vie , qui finit , selon l'Epitaphe
, le 27 de Juillet 1597. à l'âge de 72
ans. Les expressions en sont nobles et
heureuses , les pensées justes . Elle est de
la composition de Philippe Desportes ,
Abbé de Tiron. On voit aussi sur le mê--
me Monument , une Epitaphe en François
, de la Dame de Daillon son Epouse ,
gravée de même au dessous de sa Représentation
, laquelle est aussi d'une noble
et édifiante simplicité. Les Armoiries de
cette Dame se voyent en Bronze aux deux
bouts du Tombeau . Elle portoit , écartelé
au premier et au quatriéme de Dail--
lon ; au second , de Craon ; au troisième,
de Laval , et sur le tout d'Illiers.
En Face de la Porte de la même Chapelle
, on voit sous une grande Arcade,
pratiquée dans le mur , et toute incrustée
de
JUILLET. 1733 . 1529
de Marbre , le Mausolée de Henri de Matignon
; il consiste en une espece d'Urne
de fix pieds de hauteur , de Marbre noir
jaspé , supportée par quatre pattes de
Lion , de Bronze. La figure de ce Seigneur
en Marbre blanc, de grandeur naturelle,
paroît au dessus , Il est representé assis sur
Urne , armé de toutes pieces , excepté
du Casque , sur lequel il est appuyé , tenant
en main un Bâton de Commandement.
Cette figure est d'une excellente.
beauté. On lit au dessus , contre le mur ,
une Epitaphe latine , dans laquelle entre
autres chofes , on louë sa piété , sa grande
charité , son inclination pour les Lettrès
, et sa protection envers les Sçavans.
Il mourut à Caen le 28 Decembre 1682.
dans la so année de son âge ; et Marie-
Françoise de la Lutumiere , son Epouse,
lui fit eriger ce Monument.
On voit à côté et dans le même Mur
un autre moindre Mausolée de trois
Enfans de la même Maison ; sçavoir
Jean-Louis- Charles , François et Leonor
de Matignon ; tous trois fils de Henri et
de la Dame de la Lutumiere , dont le plus
âgé n'avoit que dix ans lors de son décès
arrivé à Paris , le 17 Avril 1672. Ils sont
representez sur ce Monument , qui est
presque tout de Marbre blanc , soutenu
par
1530 MERCURE DE FRANCE
ya
par quatre figures de Lion . Il y a au dessous
une Epitaphe de l'ainé,accompagnée
de Vers François , & c .
Près de ce petit Mausolée sont deux
autres Epitaphes gravées sur une grande
Table de marbre , ornée de moulures , &c .
La premiere de Charles de Matignon
Comte de Torigny et de Gacé , Marquis
de Lonré , Baron de S. Lô , Chevalier
des Ordres du Roi , et Lieutenant General
en Normandie , honoré depuis par
le Roi Louis XIII . d'un Brevet de Maréchal
de France , et de la Lieutenance
Generale de ses Armées en Bourgogne.
Il étoit fils du Maréchal de Matignon , et
de Françoise de Daillon du Lude, il mourut
le 9 Juin 1648. âgé de 84 ans.
L'autre Epitaphe est de Léonor d'Orléans
, son Epouse , fille de Léonor d'Orléans
, Duc de Longueville , et d'Etouteville
, Comte Souverain de Neufchâtel
, et de Marie de Bourbon , Princesse
du Sang , fille de François de Bourbon ,
et nièce d'Antoine , Roi de Navarre.
Elle mourut à Torigny , le 6 Juin 1639 .
âgée de 66 ans . Sa Vie est ici représentée
comme un continuel Exercice de ' pieté
envers Dieu , et de charité envers les
pauvres.
Nous rentrâmes dans la Chapelle pour
lire
JUILLET. 1733- 1531
lire à côté d'un petit Autel , l'Epitaphe
du fils aîné du Maréchal de Matignon et
de Françoise de Daillon : sçavoir , Odet
de Matignon , qui fut Chevalier des
Ordres du Roi , Maréchal de Camp , &c.
et rendit de grands services militaires
sur tout à la Bataille d'Yvri , où il dégagea
le Roi , le retirant presque des mains
de ses Ennemis.Il mourut âgé de 40 ans ,
à Lons le Saunier , le 7 Août de l'année
1597. ne laissant point de posterité de la
Comtesse de Maure , son Epouse.
Enfin , nous lûmes dans le même licu
Epitaphe de Charles de Matignon
Comte de Gacé , &c . Colonel du Régiment
de Vermandois , Brigadier des Armées
du Roi , lequel après s'être signalé
en Hongrie , en Hollande , en Flandres ,
en Allemagne , et en Affrique , fut blessé
mortellement à la Bataille de Senef , et
finit ses jours à Charleroy le 26 Août
1674. àgé seulement de trente- trois ans.
Son corps fut transporté à Torigny.
-Si toutes les dates marquées dans ces
Monumens sont justes , comme il y a lieu
de le présumer , on pourra s'en servir
pour en rectifier quelques-unes dans
l'Ouvrage du Pere Anselme , et ailleurs,
où il est parlé de tous ces Seigneurs.
Quoique le Maréchal de Matignon
Gou1532
MERCURE DE FRANCE
Gouverneur de Guyenne , &c. ait été
l'un des plus grands Hommes de son
tems , je n'ai pas crû devoir rapporter
l'Epitaphe qui est sur son Mausolée , ni
devoir m'étendre autrement sur son sujet
, parce que sa vie a été écrite par
M. de Cailliere , et publiée à Paris chez.
Courbé en un volume in-fol. 1661. Livre
que tout le monde peut voir dans les
bonnes Bibliotheques.
Le Bourg de Torigny peut passer pour
une petite Ville à cause de son étenduë ,
et de son exemption. D'ailleurs , outre
ses deux Paroisses , S. Laurent , qui est la
principale , et Notre- Dame , il y a deux
Abbayes de l'Ordre de Citeaux . La premiere
d'Hommes , fondée au commencement
du XIV . siécle par un Archidiacre
d'Avranches , a pour Abbé Commanda
taire M. de la Chasteigneraye Ste Foy ;
la seconde de Filles est sous la conduite
de Madame de la Tour d'Auvergne. It
y a aussi dans ce Bourg un Hôpital de la
fondation de la Maison faite dans le dernier
siécle , où l'on reçoit les pauvres
malades , les Orphelins , et tous ceux qui
ne sont pas en état de gagner leur vie.
La Comté de Torigny est d'une fort
grande étenduë , et dans d'aussi beaux
droits qu'aucune autre Terre de cette qua
JUILLET. 1733. 1533
lité. M. de Matignon est aussi Seigneur
de S. Lô , Ville à deux lieues de distance
de Torigny , où l'on frappoit autrefois
de la Monnoye. De nouvelles et importantes
acquisitions , faites dans les Diocèses
de Bayeux et de Coûtances , font
qu'il n'y a pas dans toute la Province de
Normandie de Domaine plus beau et
plus étendu que le sien.
par
Je ne dois pas , en finissant ma Lettre ,
oublier de vous dire que de tous temps
le Château de Torigny a été l'abord et
le rendez-vous des Gens de Condition , et
des plus beaux esprits du pays ; attirez ,
moins la beauté du lieu , que par la
politesse et par l'affabilité des Maîtres.
Il seroit difficile de rencontrer ensemble.
trois personnes plus vénérables dans la
République des Lettres , chacune dans
son genre d'érudition , que le sçavant
M. Huet , Evêque d'Avranches , le fameux
St Evremont , et l'illustre M. de
Segrais , qui dans leur tems ont fait leurs
délices de ce séjour. En remontant plus
haut , on y a vû le sçavant Pere Mam -7
brun Jesuite , les Bochart et les Morins
de Caen , Malherbe , Sarrazin , Boisrobert
, G. André de la Roque l'Historien
les deux Corneilles , Brebeuf et autres
l'Elite des meilleursEsprits de cette gran-
.
>
de
1534 MERCURE DE FRANCE
de Province. Je suis , Monsieur , & c.
Dans la dixiéme Lettre imprimée dans
le Mercure d'Avril 1733. la mort du
Maréchal de Matignon est marquée page
696. en l'année 1594 il faut lire 1597.:
Il s'y est glissé quelques autres fautes
d'impression , on les corrigera de cette
maniere.
Page 707. ligne 8. consensitis , lisez consentitis.
P. 708. 1. 19. Provinciæ , lisez
Provincia . Le Lecteur intelligent suppléera
au reste.
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Résumé : SUITE du Voyage de Basse Normandie. LETTRE XII.
La lettre décrit le château de Torigny en Normandie, en mettant en avant sa grandeur malgré une structure irrégulière. L'entrée principale est occupée par l'église paroissiale, suivie d'une grande porte menant à une terrasse spacieuse. Le château est entouré de fossés revêtus et présente un plan en forme de quadrilatère avec trois pavillons. Joachim, Sire de Matignon, construisit le premier pavillon en pierre de taille, d'un goût antique. Le maréchal de Matignon et le comte de Matignon ajoutèrent d'autres parties du château, décorées d'ordres dorique et ionique avec un bossage alternant des pierres rouges, blanches et bleuâtres. Les galeries sont ornées de peintures représentant les alliances et les batailles des seigneurs de Matignon. Le château comprend également une cascade, des pièces d'eau, des allées, des bosquets et un terrain orné s'étendant sur plus d'une demi-lieue. Un petit château pour la chasse est visible à une lieue de distance. L'orangerie, construite par Henry de Matignon, est trop petite pour le nombre actuel d'orangers, et une nouvelle est en préparation. L'auteur ne décrit pas l'intérieur du château mais mentionne que tout y répond à sa magnificence extérieure. L'auteur passe un temps considérable dans l'église paroissiale de Saint-Laurent, examinant les mausolées et lisant les épitaphes des seigneurs de Matignon inhumés là. Parmi eux, Joachim, Sire de Matignon, et son épouse Françoise de Daillon, ainsi que François, Sire de Matignon, fils de Charles et de Léonor d'Orléans. Les mausolées de Jacques, Sire de Matignon, maréchal de France, et de Henri de Matignon, ainsi que ceux de leurs enfants et descendants, sont également détaillés. Les épitaphes fournissent des informations sur leurs vies, leurs titres et leurs actions militaires. Le bourg de Torigny, considéré comme une petite ville en raison de son étendue et de son exemption, comprend deux paroisses, Saint-Laurent et Notre-Dame, ainsi que deux abbayes cisterciennes. Il abrite également un hôpital fondé pour accueillir les pauvres malades, les orphelins et ceux incapables de subvenir à leurs besoins. La comté de Torigny est vaste et située dans une région particulièrement agréable. M. de Matignon est également seigneur de Saint-Lô, une ville distante de deux lieues de Torigny. Grâce à de récentes acquisitions dans les diocèses de Bayeux et de Coutances, le domaine de M. de Matignon est l'un des plus beaux et des plus étendus de Normandie. Le château de Torigny a toujours été un lieu de rassemblement pour les personnes de condition et les esprits brillants du pays, attirés par la politesse et l'affabilité des maîtres. Parmi les illustres visiteurs, on compte M. Huet, évêque d'Avranches, St Évremond, M. de Segrais, le père Maмбrun jésuite, les Bochart et les Morin de Caen, Malherbe, Sarrazin, Boisrobert, G. André de la Roque, les deux Corneille, Brebeuf, et d'autres esprits éminents de la province. Le texte mentionne également des erreurs d'impression dans une lettre publiée dans le Mercure d'Avril 1733, notamment concernant la date de décès du maréchal de Matignon, corrigée de 1594 à 1597.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 1534-1539
L'EPOUX MALHEUREUX, ET TOUJOURS AMOUREUX, ELEGIE.
Début :
Mortels, soumis aux loix de l'amoureux Empire, [...]
Mots clefs :
Sylvie, Malheureux, Coeur, Amour, Épouse, Époux, Ingrate, Ciel, Dieux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'EPOUX MALHEUREUX, ET TOUJOURS AMOUREUX, ELEGIE.
L'E POUX MALHEUREUX ,
ET TOUJOURS AMOUREUX ,
M
ELEGI E.
Ortels , soumis aux loix de l'amoureux
Empire ,
Qui contez aux Rochers votre tendret martyre
,
Suspendez vos regrets , plaignez dans un
Epoux
Un amant mille fois plus malheureux que
vous. Y
Prêtez- vous , s'il se peut , aux disgraces des autres
;
Au
JUILLET. 1733 .
1733. 1535
Au
récit de mes maux vous oublirez les vô-
+ tres.
Des charmes de l'Amour connoissant le danger
,
Je formois te dessein de ne point m'engager
,.
Quand un hazard fatal au repos de ma vie
Offrit à mes regards l'inconstante Sylvie.
Venus sembloit en elle épuiser ses attraits ,
Et l'Amour par ses yeux blessoit de mille
traits.
Eu vain de leur pouvoir je voulus me deffendre
,
Mon trop sensible coeur s'empressa de se rendre.
<
Judicieux projet , sage raisonnement
Tout fuit , tout m'abandonne au dangereux
moment.
Moment qui me fut cher , & qui m'est si funeste
!
Mes pleurs et mes soupirs sont tout ce qui m'en
reste ,
Non , que d'abord Sylvie , en dédaignant mes
feux ,
Par de honteux refus eût rebuté mes voeux.
Ma famme par l'Hymen fut bientôt con
ronnée ;
Mais ce triomphe au plus ne dura qu'une an
née.
Pour l'ingrate attentif à redoubler mes soins
Sa
153 MERCURE DE FRANCE
Sa fierté , ses mépris .ne m'accabloient pa
moins ;
Je sens à chaque instant appesantir ma chaine ,
Sans espoir de toucher un e Epouse inhumaine.
Perfide , que devient le serment solemnel ,
Que de m'aimer toujours tu me fis à l'Autel
?
•
Dieux garants du serment , mais témoins du
parjure ,
Vous êtes plus que moi blessez par cette injure
:
Ah ! d'un si noir forfait , vangez moi , vȧngez
vous ;
Que dis-je ? malheureux ! non , suspendez vos
coups ;
A vos droits violez s'il faut une victime ,
Faites -moi de Sylvie expier tout le crime ;
Si l'ingrate que j'aime éprouvoit vos rigueurs ,
Il en coûteroit trop au plus tendre des coeurs.
Vous le sçavez assez , vallons , bois & fontaines
,
Cent fois je vous parlai de mes mortelles peines
,
Cent fois je vous ai fait le récit douloureux
Des chagrins que me cause un Hymen malheu
reux .
Vous sçavez mes tourmens , mais vous sçavez
de même
Combien
JUILLET. 1733 .
1537
Combien pour qui me hait ma tendresse est extrême
?
Je l'aime , ch ! quel pinceau par des traits assez
forts
De Sylvie en courroux marqueroit les transports.
D'un souffle impétueux l'Aquilon dans nos
plaines ,
Agitant des Ormeaux les feuilles incertaines
Abbat et fait languir les plantes et les fleurs
Que la brillante Aurore arrosa de ses pleurs.
C
Mais tout renaît bien - tôt , quand le calme succede
,
Tandis qu'à mon tourment il n'est point de
reméde .
Près du Cocyte un jour succombant sous mes
maux ,
Je voyois Atropos s'armer de ses ciseaux.
Auprès de moi déja ma famille assemblée.
Sur mon sort malheureux gémissoit désolée.
Que faisiez - vous alors , Sylvie , ah ! votre
coeur
Accusoit en secret la Parque de lenteur.
Qu'osai-je dire ? Ciel ! ... non dans mon trouble
extrême ,
Je m'égare
j'aime.
et j'outrage une Epouse que
Non , encore une fois , non , tant de cruauté
Ne se trouva jamais avec tant de beauté.
Fuyés , soupçon injuste , et respectez Sylvie ;
D Jamais
1538 MERCURE DE FRANCE
Jamais d'un pareil crime elle ne s'est noircie
,
Elle sçait quand la mort a menacé ses
jours ,
Que j'ai voulu des miens finir le triste cours.
Ce trait de ma douleur , croyons - le pour sa
gloire ,
Sans doute est pour jamais gravé dans sa mémoire.
Crédule que je suis ! si de mon déplaisir
Sylvie eut conservé le moindre souvenir ,
Pourquoi n'en pas donner un leger témoi
gnage ?
Non , je n'eus de son coeur que la haine en parə
tage ,
Quand je revis le jour par un bienfait des
Dieux ,
Je fus pour elle encor un objet odieux ;
Ses rigueurs de ma flamme égalent la constance
;
Que n'eut - elle à m'aimer , même perséve
rance ' !
Penser pour mon amour séduisant et fat❤
teur ,
Que ne m'abuses- tu par une fausse ardeur !
Je suis prêt , chere, Epouse , à seconder ta
feinte ;
Mais non , sa cruauté se nourrit de ma plainte ;
Allons au bout du monde étouffer nos sou
pirs ,
Par.
JUILLET. 1733. 1539
Par ma fuite à l'ingrate offrons mille plai
sirs ;
Cependant si le Ciel appaisoit sa colere ,
S'il pouvoit être un jour sensible à ma misere
....
Helas quoiqu'il lui plaise ordonner de mon
sort .
Mon amour ne pourra s'éteindre qu'à la
mort.
Changez , changez 8 Ciel , cette aimable
cruelle ;
Je la reçûs de vous , je lui serai fidele ,
Déja des Dieux fléchis j'éprouve le pouvoir ,
Ils versent dans mon coeur quelque rayon d'es
poir .
Viens t'offrir à mes yeux , Epouse que j'adore
,
Et bannir d'un regard l'ennui qui me devore
Viens , pour me rendre heureux , il suffit en
jour
D'un instant près de toi ménagé par l'A
mour.
ET TOUJOURS AMOUREUX ,
M
ELEGI E.
Ortels , soumis aux loix de l'amoureux
Empire ,
Qui contez aux Rochers votre tendret martyre
,
Suspendez vos regrets , plaignez dans un
Epoux
Un amant mille fois plus malheureux que
vous. Y
Prêtez- vous , s'il se peut , aux disgraces des autres
;
Au
JUILLET. 1733 .
1733. 1535
Au
récit de mes maux vous oublirez les vô-
+ tres.
Des charmes de l'Amour connoissant le danger
,
Je formois te dessein de ne point m'engager
,.
Quand un hazard fatal au repos de ma vie
Offrit à mes regards l'inconstante Sylvie.
Venus sembloit en elle épuiser ses attraits ,
Et l'Amour par ses yeux blessoit de mille
traits.
Eu vain de leur pouvoir je voulus me deffendre
,
Mon trop sensible coeur s'empressa de se rendre.
<
Judicieux projet , sage raisonnement
Tout fuit , tout m'abandonne au dangereux
moment.
Moment qui me fut cher , & qui m'est si funeste
!
Mes pleurs et mes soupirs sont tout ce qui m'en
reste ,
Non , que d'abord Sylvie , en dédaignant mes
feux ,
Par de honteux refus eût rebuté mes voeux.
Ma famme par l'Hymen fut bientôt con
ronnée ;
Mais ce triomphe au plus ne dura qu'une an
née.
Pour l'ingrate attentif à redoubler mes soins
Sa
153 MERCURE DE FRANCE
Sa fierté , ses mépris .ne m'accabloient pa
moins ;
Je sens à chaque instant appesantir ma chaine ,
Sans espoir de toucher un e Epouse inhumaine.
Perfide , que devient le serment solemnel ,
Que de m'aimer toujours tu me fis à l'Autel
?
•
Dieux garants du serment , mais témoins du
parjure ,
Vous êtes plus que moi blessez par cette injure
:
Ah ! d'un si noir forfait , vangez moi , vȧngez
vous ;
Que dis-je ? malheureux ! non , suspendez vos
coups ;
A vos droits violez s'il faut une victime ,
Faites -moi de Sylvie expier tout le crime ;
Si l'ingrate que j'aime éprouvoit vos rigueurs ,
Il en coûteroit trop au plus tendre des coeurs.
Vous le sçavez assez , vallons , bois & fontaines
,
Cent fois je vous parlai de mes mortelles peines
,
Cent fois je vous ai fait le récit douloureux
Des chagrins que me cause un Hymen malheu
reux .
Vous sçavez mes tourmens , mais vous sçavez
de même
Combien
JUILLET. 1733 .
1537
Combien pour qui me hait ma tendresse est extrême
?
Je l'aime , ch ! quel pinceau par des traits assez
forts
De Sylvie en courroux marqueroit les transports.
D'un souffle impétueux l'Aquilon dans nos
plaines ,
Agitant des Ormeaux les feuilles incertaines
Abbat et fait languir les plantes et les fleurs
Que la brillante Aurore arrosa de ses pleurs.
C
Mais tout renaît bien - tôt , quand le calme succede
,
Tandis qu'à mon tourment il n'est point de
reméde .
Près du Cocyte un jour succombant sous mes
maux ,
Je voyois Atropos s'armer de ses ciseaux.
Auprès de moi déja ma famille assemblée.
Sur mon sort malheureux gémissoit désolée.
Que faisiez - vous alors , Sylvie , ah ! votre
coeur
Accusoit en secret la Parque de lenteur.
Qu'osai-je dire ? Ciel ! ... non dans mon trouble
extrême ,
Je m'égare
j'aime.
et j'outrage une Epouse que
Non , encore une fois , non , tant de cruauté
Ne se trouva jamais avec tant de beauté.
Fuyés , soupçon injuste , et respectez Sylvie ;
D Jamais
1538 MERCURE DE FRANCE
Jamais d'un pareil crime elle ne s'est noircie
,
Elle sçait quand la mort a menacé ses
jours ,
Que j'ai voulu des miens finir le triste cours.
Ce trait de ma douleur , croyons - le pour sa
gloire ,
Sans doute est pour jamais gravé dans sa mémoire.
Crédule que je suis ! si de mon déplaisir
Sylvie eut conservé le moindre souvenir ,
Pourquoi n'en pas donner un leger témoi
gnage ?
Non , je n'eus de son coeur que la haine en parə
tage ,
Quand je revis le jour par un bienfait des
Dieux ,
Je fus pour elle encor un objet odieux ;
Ses rigueurs de ma flamme égalent la constance
;
Que n'eut - elle à m'aimer , même perséve
rance ' !
Penser pour mon amour séduisant et fat❤
teur ,
Que ne m'abuses- tu par une fausse ardeur !
Je suis prêt , chere, Epouse , à seconder ta
feinte ;
Mais non , sa cruauté se nourrit de ma plainte ;
Allons au bout du monde étouffer nos sou
pirs ,
Par.
JUILLET. 1733. 1539
Par ma fuite à l'ingrate offrons mille plai
sirs ;
Cependant si le Ciel appaisoit sa colere ,
S'il pouvoit être un jour sensible à ma misere
....
Helas quoiqu'il lui plaise ordonner de mon
sort .
Mon amour ne pourra s'éteindre qu'à la
mort.
Changez , changez 8 Ciel , cette aimable
cruelle ;
Je la reçûs de vous , je lui serai fidele ,
Déja des Dieux fléchis j'éprouve le pouvoir ,
Ils versent dans mon coeur quelque rayon d'es
poir .
Viens t'offrir à mes yeux , Epouse que j'adore
,
Et bannir d'un regard l'ennui qui me devore
Viens , pour me rendre heureux , il suffit en
jour
D'un instant près de toi ménagé par l'A
mour.
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Résumé : L'EPOUX MALHEUREUX, ET TOUJOURS AMOUREUX, ELEGIE.
Le texte est une élégie intitulée 'L'Époux malheureux, et toujours amoureux' datée de juillet 1733. Le narrateur, un homme marié, exprime sa douleur et son amour pour son épouse, Sylvie, qui le rejette et le méprise malgré ses efforts pour la satisfaire. Il se remémore le moment où il a rencontré Sylvie et comment il est tombé amoureux d'elle malgré ses tentatives de résistance. Leur mariage, initialement heureux, a tourné au drame après une année, Sylvie devenant froide et méprisante. Le narrateur se lamente sur l'injustice de son sort et implore les dieux de venger son malheur, tout en exprimant son amour inconditionnel pour Sylvie. Il évoque également les paysages naturels comme témoins de ses souffrances et de son amour persistant. Malgré les cruautés de Sylvie, il espère encore un changement et un retour de son affection.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 1694-1709
LETTRE de M. Clerot, Avocat au Parlement de Roüen, sur le Droit de Viduité, le Doüaire, le Don mobile, et les autres avantages des gens mariez en Normandie.
Début :
Vous voulez absolument, Monsieur, que je vous explique ce que [...]
Mots clefs :
Lois, Droit, Loi, Parents, Enfant, Époux, Droits, Filles, Partie, Épouse, Père, Succession, Alleuds, Portion, Héritage, Terres, Normandie, Possession, Mariage, Viduité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Clerot, Avocat au Parlement de Roüen, sur le Droit de Viduité, le Doüaire, le Don mobile, et les autres avantages des gens mariez en Normandie.
LETTRE de M. Clerot, Avocat au Par
lement de Rollen , sur le Droit de Viduité
le Donaire , le Don mobile , et les autres
avantages des gens mariez en Nor
mandie.
V
-
7 :6 7
Ous voulez absolument Monsieur
, que je vous explique ce que
c'est que notre Droit de Viduité , et vous
souhaitez qu'en même temps je vous
donne quelque idée des autres Droits des
Gens mariez en notre Province ; vous allez
être satisfait : Voici sur cela mes Observations.
Selon l'article 382. de notre
Coutume : Homme ayant eu un enfant , né
vif de sa femme , jouit par usufruit , tant
qu'il se tient en viduité , de tout le revenu
appartenant à saditte femme , lors de son
décès , encore que l'enfant soit mort avant la
dissolution du mariage.
Les Auteurs sont partagez sur l'origine
, l'essence , et les effets de ce Droit.
1. Les Anglois prétendent qu'il a pris
naissance chez eux : Litleton assurant
même qu'il étoit appellé Curtesie d'Angleterre
, parce que l'on n'en use en aucun
autre réalme , fors que tant seulement en Engleterre.
Nos Normands au contraire,sur le
texte
AOUST. 1733- 1695
que Texte de l'ancien Coutumier , disent
nous l'avons porté chez les Anglois . Consuetudo
est enim in Normannia ex antiquitate
approbata ; et plusieurs Auteurs François
croient le voir dans les Capitulaires de
nos premiers Rois ; ce qui fait dire à l'un
d'eux contre Cowel, Smith , et Litleton ,
Illa est verè nationis nostra -humanitas.
que
2°. Quelques-uns ont avancé que pour
acquerir par le mari cet avantage , il
suffisoit l'enfant eut été conçû , et que
la mere eût témoigné l'avoir senti remuer
dans ses flancs. Quelques autres ,
au contraire , ont dit que l'enfant devoit
être absolument sorti des entrailles de sa
mere, et que des gens dignes de foy l'eussent
vû vif; plusieurs se sont persuadé
qu'il ne suffisoit pas que l'enfant eut été
vû remuer,mais qu'il falloit encore qu'on
l'eut entendu pleurer ou crier.
3. Il y en a qui pensent que cet usufruit
est acquis par la volonté seule de la
Loy : Beneficio Legis ; d'autres , au contraire
, soutiennent que c'est une possession
à droit successif : Fure hæreditario ;
mais d'une espece particuliere; et plusieurs
représentent ce droit comme une espece
de legs , que la Loy fait faire par la fem- ·
me ,jure nuptiali , à celui qui l'a renduë
féconde. Voici , Monsieur , de quoi vous
Ay Can
1696 MERCURE DE FRANCE
convaincre là dessus. 1 ° .Ce droit, comme
ce qui forme toute notre ancienne Coûtume
, ( je n'en excepte pas même la clameur
de Haro ) vient des Loix des premiers
Rois de France , que nos premiers
Ducs ont adoptées , en y faisant quelques
changemens , et Guillaume le Conquerant
l'a porté en Angleterre , d'où il est
même passé en Ecosse. 2° . A prendre ce
droit dans le sens où il a été introduit , il
ne peut être acquis au mari que quand
l'enfant a été vû remuer , et qu'il a été
entendu crier. 3 ° . Ce même droit dans
son origine étoit une espéce de succession
, il a été ensuite une véritable donation
, et à présent ce n'est ni succession ,
ni donation , mais un avantage de la loy
qui tient de l'une et de l'autre.
Pour faire cette démonstration
par or
dre , et pour vous donner les éclaircissemens
que vous demandés , je vais vous
exposer ici quelles ont été les differentes
espéces de possessions dans les principales
Epoques de la Monarchie.
PREMIER TEMPS.
Les Bourguignons , les Francs , les Saxons
et autres Peuples venus du fond de
l'Allemagne , s'étant emparés de différentes
A OU SI. 1733. 1697
rentes Provinces de la Gaule , leurs Capi- .
caines , et leurs Soldats partagerent nonseulement
les Terres qu'ils venoient de
conquerir , mais encore les dépouilles des
Peuples qu'ils venoient de subjuguer , ce
qu'ils appelloient pour chaque particulier,
sertem , ou ce qui est la même chose,
Allodium , du mot Allemand All , qui
signifie tout , et de Lods , los ou lot , qui
signifie part , portion , ou Partage ; d'où
vient que dans la suite ils ont indistinctement
appelić Allodium tout ce qu'ils
ont possedé comme proprietaires. Je ne
vous citerai sur cela qu'une Lettre du
Pape Jean VIII . où l'on trouve : Proprietates
Bosonis et Engeltrudis quas vos
Alladium dicitis , filiabus eorum hæredibus
restituatis.
Il y avoit une autre sorte de possession
, mais que l'on ne tenoit que de la
grace du Roi, ou de l'élection du peuple ,
ou de la faveur des premiers Officiers de
la Couronne ; c'étoient les D chés pour
léver , conduire et commander les Troupes
de toute une Province . Les Comtés
pour éxécuter les ordres des Ducs , de
ménager les revenus roïaux , et de rendre
la justice dans certains Parlemens , les
Marquisats pour veiller sur les Frontieres
, les Chastellenies pour recevoir nos
A vj
Pria1698
MERCURE DE FRANCE
Princes dans leurs fréquens Voyages , et
cent autres places pareilles qui produisoient
un certain revenu , mais qui ne
passoient point aux héritiers , si ce n'est
dans le cas de ce que nous appellons aujourd'hui
survivance .
La facilité qu'il y eut dans la suite à
avoir de ces Benefices pour les Descendans
, les fit regarder comme des especes
d'héritages ; on en obtint même plusieurs
in Allodium , selon l'interêt ou la bonté
de nos premiers Reis ; et enfin dans de
certaines Révolutions de l'Etat , il en fur
abandonné des plus considérables. Ainsi ,
Monsieur , cette partie de la Neustrie
que nous occupons aujourd'hui , fut- elle
laissée à notre premier Duc Raoul , pour
en jouir comme de son propre bien. Ab
Epia fluviole usque ad mare ut teneat ipse
et successores ejus infundum sempiternum.
>
Jusqu'ici , la maniere de posseder ne
changea point ; on compta toujours les
meubles , les immeubles , les droits et
les actions , dans un seul corps de -possession
, sous le nom d'Aleu. Vous verrez
cela dans plusieurs Titres , et partis
culierement dans celui que je vous al
quelquefois fait voir sur cette matiere
où on lit cette formule : Asserens perjuramentum
suum , res , jura , dominia , et
›
usagia
AOUST. 1733. 1699
usagia inferius annotata ab aliquo non tenere
, sed eadem in Francum purum et libe».
rum Allodium se habere. Examinons maintenant
comment nos premiers François.
divisoient cette possession.
D'abord les Esclaves , les Pierreries , les
Meubles , les Hardes ; ensemble les
Droits , les Actions , et quelquefois même
les Maisons des Villes , faisoient la
premiere partie , sous cette dénomination
Mancipia. Je ne vous citerai point
d'éxemples sur cette portion des Aleuds,
Yous sçavez que dans nos anciennes loix
La maison dans la Ville est souvent mar
quée sous cette dénomination Mancipiata
Casa.
Ensuite les Chevaux , les Boeufs et Va
ches , les Moutons , et generalement tou
tes les bêtes domestiques ; ensemble les
Harnois , les Fourages , les Grains , et
tout ce qui convenoit à ces choses , faisoient
la seconde partie que l'on désignoit
sous ce nom Pecunia. Vous sçavez,
Monsieur , qu'en quelque maniere cela
étoit encore d'usage sous le Regne de notre
Guillaume le Conquerant , puisque
ce Prince deffendant dans le Chap. 9. de
ses Loix , la vente ou l'achapt des bêtes
vives ailleurs que dans les Villes , se sert
de cette expression : Interdicimus ut nulla
peci
1700 MERCURE DE FRANCE
pecunia viva vendatur aut ematur , nisi intra
civitates.
Enfin , les Maisons de Campagne , les
Terres , les Forêts , les Eaux , les Droits
de Chasse et de Parc , formoient la troisiéme
partie que l'on appelloit chez les
Francs Terra Salica sive Francica , parce
qu'en general c'étoit le propre de la valeur
Françoise , et chez les Ripuariens ,
Terra Aviatica , parce qu'ils la tenoient,
non à droit de Conquête , mais au droit
de leurs Ayeux , ausquels les Romains
l'avoient donnée. Voyons présentement
l'ordre de succeder , et à cet égard une
nouvelle division des Aleuds . "
Nos premieres Loix sous le nom hareditas
, font pas er tout en general aux
plus proches parens , mâles , ou femelles
; mais ces mêmes loix portent une
exception pour la Terre : Aviatica , aut
Salica sive Francica , car elles ne veulent
pas que les femmes y ayent aucune
part , et c'est la distinction qu'il ne faut
pas omettre.
>
Ainsi , l'héritage d'une personne , ses
Aleuds , son Patrimoine , forment deux
successions différentes : la premiere , où
l'on comprend tout ce qui est meuble
tout ce qui est héritage de Ville , tout
ce qui est acquêts : la seconde , où sont
renAOUST.
1733. 1708
y renfermées les Terres de Campagnes
ayant fait souche et passé des peres ou
meres aux enfans . Examinez bien , Monsieur
, nos premieres Loix , vous verrez
que cette derniere succession , ou seule
ou jointe à son tout , est appellée hareditatem
paternam aut maternam , et que la
premiere est appellée simplement heredi
tatem. Je passe aux preuves .
La Loy des Ripuariens , au titre de
Alodibus,fait passer en general les Aleuds
aux pere , mere , freres et soeurs , oncles
et tantes , et deinceps usque ad quintumgeniculum
qui proximus fuerit in hæreditatem
succedat. Mais pour cette portion qui est
appeliée Terra Aviatica , tant qu'il y a
des mâles , les filles n'y peuvent rien prétendre.
Sed dum virilis sexus extiterit ,femina
in hæreditatem Aviaticam non suecedat.
Dans les Loix Saliques , au même titre
, nous voyons en general les . Aleuds
passer de même aux pere et mere , freres
et soeurs , oncles et tantes. Si autem nulli
borumfuerint quicumque proximiores fuerint
de paterna generatione ipsi in hæreditatem
succedant. Mais pour cette portion , qui
est appellée Terra Salica , les filles en
sont absolument excluës : De terra verè
Salica nulla portio hæreditatis mulieri veniat,
sed
1702 MERCURE DE FRANCE
•
sed ad virilem sexum tota terra hereditas
perveniat.
ブ
Enfin , Monsieur , dans les Loix de la
Thuringe , ce Païs qui , selon Gregoire
de Tours , avoit été long- tems le séjour
des François , nous trouvons au même
titre de Alodibus , notre distinction d'héritage
, et notre exception en faveur des
mâles clairement établie ; que l'héritage
d'un deffunt , dit cette Loi , soit appréhendé
par le fils , et non par
et non par la fille : si
le deffunt n'a point de fils , que la fille
aye les esclaves , les maisons de Ville , les
troupeaux , l'argent , en un mot ,
cipia et pecunia ; mais que les terres , les
maisons de campagne , les droits de
chasse , en un mot , ce que l'on désigne
sous ce mot terra passe aux plus proches
parens paternels. Hareditatem defuncti filius
, non filia , suscipiat : Si filium non
habuit qui defunctus est , ad filiam pecunia,
et mancipia , terra verò ad proximum paterne
generationis consanguineum pertineat.
man-
C'est dans cette Loy qu'on observe que
quiconque a la Terre , a aussi les équipages
, les droits de la Guerre , et la contribution
dûë par les Vassaux : Ad quemcumque
hæreditas terra pervenerit , ad illum
vestis Bellica , id est Lorica , ultio proximi
et salutio debet pertinere.
C'est
A O UST. 1733. 1703
C'est dans cette Loy qu'on trouve enfin
quel étoit le sort des filles , lorsqu'elles
avoient des freres ; elles n'avoient que
quelques ornemens que leur laissoient
leurs meres , et qui consistoient en Chainettes
, Tresses ou Noeuds , Coliers , Pendans
d'Oreilles , &c. Mater moriens filio
terram , mancipia et pecuniam dimittat , filia
verò spolia colli , id est Murenas , Muscas
, Monilia , Inaures , vestes, Armillas ",
vel quidquid ornamenti proprii videbatur
babuisse.
> Les femmes , comme vous le voyés ;
Monsieur , étoient alors peu avantagées,
car dans ces premiers tems les enfans des
Concubines étant indistinctement appellés
aux successions , avec les enfans des
femmes légitimes , il arrivoit peu que les
successions manquassent de mâles ; cependant
il y avoit des cas où , comme dit
cette Loy , l'héritage passoit de l'Epée à
la Quenouille. Post quintam generationem
filia ex toto, sive de patris , sive matris parte
in hæreditatem succedat ; et tunc demum
hareditas adfusum à lancea transeat.
La liberté que les François , fixés dans
les Gaules par la valeur de Clovis , eurent
de régler le partage de leurs biens
selon les Loix de la Nation , ou les Loix
Romaines , rendit enfin la condition des
fem
1704 MERCURE DE FRANCE
femmes plus avantageuse. On s'accoutu
ma peu à peu aux impressions que les Ecclesiastiques
, qui suivoient le Code de
Théodose , donnoient contre les Loix Saliques
; on poussa même les choses jusqu'à
l'excès , soit en regardant ces Loix comme
détestables , soit en ne mettant aucunes
bornes à la liberté de tester , pour
se soustraire à leurs dispositions.
En effet, nous voïons dans la douzième
Formule de Marculphe , qu'un Pere appelle
l'exclusion des filles en la Terre,
Salique , une Coutume impie : Diuturna
sed impia inter nos consuetudo tenetur , ut de
terrâ paterna sorores cum fratribus portionem
non habeant. Que ce Pere pour cela ordonne
le partage de sa succession entre
ses fils et filles également , sed ego bane
impietatem , &c.
Une femme sous la puissance de son
mari , au point que dans la dix- septiéme
des mêmes Formules , elle l'appelle son
Seigneur et son Maître. Ege ancilla tua
Domine et Jugalis meus , a cependant le
pouvoir de disposer des biens et d'appeller
ses filles à sa succession ; ce qui diminue
encore les avantages que les Loix de
la Nation accordent aux mâles.
-
Enfin dans ce même temps , les Loix
Ecclesiastiques
favorisent encore les femmes
;
AOUST. 1739 : 1705
mes , car elles ordonnent la nécessité de
·les doter ; deffendant même dans le Concile
d'Arles , tenu l'an 524. qu'il ne se
celebre aucun mariage sans dot : Nullum
sine dote fiat conjugium ; décidant ailleurs,
qu'il n'y aura point de dot , où il n'y
aura point de mariage : Ubi nullum omninò
matrimonium ibi nulla dos ; quia opportet
quod constitutio dotis sit facta publicè
et cum solemnitate ad ostium Ecclesia .Voions
présentement les avantages respectifs entre
les mariez.
Lorsqu'il étoit question de contracter ,
on s'assembloit de part et d'autre , en famille
, amis et voisins. D'abord les parens
de l'époux promettoient à la future épouse
une dot qui consistoit alors en quelques
Esclaves , quelques Bestiaux , quelques
meubles et certaine somme d'argent
; ensuite cette convention des parens
se faisoit , comme parlent les Loix
Ripuaires : Per tabularum seu chartarum
instrumenta ; et elle consistoit non-seule
ment en Esclaves , Bestiaux , argent, & c.
mais encore en terres et en richesses considérables
, même des Autels , des Eglises
et des Dixmes.
Le jour des nôces venu , jour qui dans
les premiers- temps arrivoit quelquefois
des années entieres après les fiançailles, er
qui
1706 MERCURE DE FRANCE
;
qui se passoit souvent sans autre cérémo
nie que la conduite de la fiancée chez le
fiancé les parens de l'épouse faisoient
leur présent à l'époux, qui consistoit d'abord
en quelques Flêches , quelque Bou
clier , quelque Cheval , quelque Equipa- ,
ge de Chasse , & c. mais qui dans la suite
a été la possession , ut custos , de tout le
bien de l'Epouse , appellé en ce cas Maritagium
, et la donation d'une partie de
ce même bien , en ce qui consistoit en
meubles ; d'où est venu ce que nous appellons
présentement Don Mobile. Chez
les premiers Saxons , ce qu'on a appellé
depuis Maritagium , étoit nommé Faderfium
, et la portion dont les parens de l'épousée
faisoient présent au mari , et qui
a été appellée Don Mobile, étoit nommée.
dans les premiers temps , Methium, Melphium
ou Mephium.
Lors de la solemnité du mariage ; ad
estium Ecclesia , l'époux donnoit à l'é
pouse la Charte de la dot , arrêtée entre
les deux familles , et ainsi il lui assuroit
en cas de prédécès , ce que l'on a appellé
d'abord Dos , ensuite Dotalitium , enfin
Dotarium , et Doarium , d'où nous avons
fait le mot Donaire , mais qui est bien
different de ce qu'il étoit dans les premiers
temps , puisqu'alors c'étoit réellement
AOUST. 1733
1707
lement la Dot de l'Epouse , donnée par
l'Epoux, selon l'usage , rapporté par Tacite
: Dotem non uxor marito , sed maritus
uxori offert.
Le lendemain, dès le matin , les parens
venans présenter leurs voeux aux nouveaux
mariez , l'Epoux faisoir à l'Epouse,
un présent , appellé d'abord Morgangeba
ou Morgengab en Allemand , et en,
Latin Matutinale donum , enfin osculagium.
aut osculum ; il consistoit en quelques
pierreries , ornemens et hardes. Il est ce
que chez plusieurs on appelle Augment ;
ce que chez d'autres on nomme Onelages;
et ce qu'en Normandie on désigne
Sous le titre de Chambrée , Bagues , et
Joyaux.
"
Les Loix Ripuaires dans le tit. 59.poussent
icy l'attention en faveur de l'Epouse,
jusqu'à fixerà sosols d'or ce qui doit fai
re sa dot , s'il ne lui en a pas été promis ;
elles lui permettent outre cela de retenir
le Morgangeba , et elles luioaccordent
la
tierce partie de ce qui aura été aquis
dans son mariage ; ce qui peut être en
quelque maniere le commencement du
Droit de conquêts, qui , à l'exception de
quelques susages locaux est fixé chez
nous au tiers et tertiam partem de omni res
0
quam
1708 MERCURE DE FRANCE
quam simul conglobaverint sibi studeat vindicare
, vel quicquid ei in Morgangeba tra
ditum fuerat similiterfaciat.
Vous ne voyez encore icy , Monsieur .
que peu de chose en faveur de l'Epoux.
Le Capitulaire de Dagobert , de l'an 630.
ou la Loy des Allemands , tit . 92. va lui
fournir un avantage considérable, en décidant
que si la femme décéde en couche,
et que l'enfant lui survive quelque tems,
la succession maternelle appartiendra au
pere : Siqua Mulier que hæreditatem paternam
habet , post nuptum pragnans peperit
puerum , et in ipsa hori mortua fuerit ,
et infans vivus remanserit aliquanto spatio ,
vel unius hora , ut possit aperire oculos et
videre culmen Domus et quatuor parietes
et posteà defunctus fuerit , hæreditas materna
ad patrem ejus pertineat. Examinez deprès
cette Loy , Monsieur , et vous serez
convaincu qu'elle est la véritable source
de notre Droit de Viduité.
*
Elle ne se contente pas de vouloir que
PEnfant demeure vif une espace ou une
heure de temps ; et infans vivus remanserit
aliquanto spatio vel unius hora ; mais
elle veut que cela soit de telle sorte qu'il
puisse ouvrir les yeux , voir le toît de la
maison , et se tourner vers les quatre
mu
AO
UST.
1733-
1709
murailles ; ut possit aperire oculos et videre
culmen domûs et quatuor parietes. Ce n'est «
pas assez ; la même Loy nous assûre que
ce n'est que quand le pere a des témoins
de toutes ces choses , qu'il peut conserver
son droit. Et tamen si testes habet pater
ejus quod vidissent, illum infantem oculos
aperire et potuisset culmen domus videre et
quatuor parietes , tunc pater ejus habeat li- "
centiam cum lege ipsas res deffendere. Enfin
la Loy ajoute que s'il en est
autrement
celui auquel
appartient la propriété doit
l'emporter Si autem aliter cujus est proprietas
ipse
conquirat. Voilà
expressément ,
Monsieur,les
dispositions que nous trouvons
dans les Loix du Droit de Viduité
en
Angleterre , en Ecosse , en France , en
Normandie , et ailleurs.
La suitepour le Mercure prochain.
lement de Rollen , sur le Droit de Viduité
le Donaire , le Don mobile , et les autres
avantages des gens mariez en Nor
mandie.
V
-
7 :6 7
Ous voulez absolument Monsieur
, que je vous explique ce que
c'est que notre Droit de Viduité , et vous
souhaitez qu'en même temps je vous
donne quelque idée des autres Droits des
Gens mariez en notre Province ; vous allez
être satisfait : Voici sur cela mes Observations.
Selon l'article 382. de notre
Coutume : Homme ayant eu un enfant , né
vif de sa femme , jouit par usufruit , tant
qu'il se tient en viduité , de tout le revenu
appartenant à saditte femme , lors de son
décès , encore que l'enfant soit mort avant la
dissolution du mariage.
Les Auteurs sont partagez sur l'origine
, l'essence , et les effets de ce Droit.
1. Les Anglois prétendent qu'il a pris
naissance chez eux : Litleton assurant
même qu'il étoit appellé Curtesie d'Angleterre
, parce que l'on n'en use en aucun
autre réalme , fors que tant seulement en Engleterre.
Nos Normands au contraire,sur le
texte
AOUST. 1733- 1695
que Texte de l'ancien Coutumier , disent
nous l'avons porté chez les Anglois . Consuetudo
est enim in Normannia ex antiquitate
approbata ; et plusieurs Auteurs François
croient le voir dans les Capitulaires de
nos premiers Rois ; ce qui fait dire à l'un
d'eux contre Cowel, Smith , et Litleton ,
Illa est verè nationis nostra -humanitas.
que
2°. Quelques-uns ont avancé que pour
acquerir par le mari cet avantage , il
suffisoit l'enfant eut été conçû , et que
la mere eût témoigné l'avoir senti remuer
dans ses flancs. Quelques autres ,
au contraire , ont dit que l'enfant devoit
être absolument sorti des entrailles de sa
mere, et que des gens dignes de foy l'eussent
vû vif; plusieurs se sont persuadé
qu'il ne suffisoit pas que l'enfant eut été
vû remuer,mais qu'il falloit encore qu'on
l'eut entendu pleurer ou crier.
3. Il y en a qui pensent que cet usufruit
est acquis par la volonté seule de la
Loy : Beneficio Legis ; d'autres , au contraire
, soutiennent que c'est une possession
à droit successif : Fure hæreditario ;
mais d'une espece particuliere; et plusieurs
représentent ce droit comme une espece
de legs , que la Loy fait faire par la fem- ·
me ,jure nuptiali , à celui qui l'a renduë
féconde. Voici , Monsieur , de quoi vous
Ay Can
1696 MERCURE DE FRANCE
convaincre là dessus. 1 ° .Ce droit, comme
ce qui forme toute notre ancienne Coûtume
, ( je n'en excepte pas même la clameur
de Haro ) vient des Loix des premiers
Rois de France , que nos premiers
Ducs ont adoptées , en y faisant quelques
changemens , et Guillaume le Conquerant
l'a porté en Angleterre , d'où il est
même passé en Ecosse. 2° . A prendre ce
droit dans le sens où il a été introduit , il
ne peut être acquis au mari que quand
l'enfant a été vû remuer , et qu'il a été
entendu crier. 3 ° . Ce même droit dans
son origine étoit une espéce de succession
, il a été ensuite une véritable donation
, et à présent ce n'est ni succession ,
ni donation , mais un avantage de la loy
qui tient de l'une et de l'autre.
Pour faire cette démonstration
par or
dre , et pour vous donner les éclaircissemens
que vous demandés , je vais vous
exposer ici quelles ont été les differentes
espéces de possessions dans les principales
Epoques de la Monarchie.
PREMIER TEMPS.
Les Bourguignons , les Francs , les Saxons
et autres Peuples venus du fond de
l'Allemagne , s'étant emparés de différentes
A OU SI. 1733. 1697
rentes Provinces de la Gaule , leurs Capi- .
caines , et leurs Soldats partagerent nonseulement
les Terres qu'ils venoient de
conquerir , mais encore les dépouilles des
Peuples qu'ils venoient de subjuguer , ce
qu'ils appelloient pour chaque particulier,
sertem , ou ce qui est la même chose,
Allodium , du mot Allemand All , qui
signifie tout , et de Lods , los ou lot , qui
signifie part , portion , ou Partage ; d'où
vient que dans la suite ils ont indistinctement
appelić Allodium tout ce qu'ils
ont possedé comme proprietaires. Je ne
vous citerai sur cela qu'une Lettre du
Pape Jean VIII . où l'on trouve : Proprietates
Bosonis et Engeltrudis quas vos
Alladium dicitis , filiabus eorum hæredibus
restituatis.
Il y avoit une autre sorte de possession
, mais que l'on ne tenoit que de la
grace du Roi, ou de l'élection du peuple ,
ou de la faveur des premiers Officiers de
la Couronne ; c'étoient les D chés pour
léver , conduire et commander les Troupes
de toute une Province . Les Comtés
pour éxécuter les ordres des Ducs , de
ménager les revenus roïaux , et de rendre
la justice dans certains Parlemens , les
Marquisats pour veiller sur les Frontieres
, les Chastellenies pour recevoir nos
A vj
Pria1698
MERCURE DE FRANCE
Princes dans leurs fréquens Voyages , et
cent autres places pareilles qui produisoient
un certain revenu , mais qui ne
passoient point aux héritiers , si ce n'est
dans le cas de ce que nous appellons aujourd'hui
survivance .
La facilité qu'il y eut dans la suite à
avoir de ces Benefices pour les Descendans
, les fit regarder comme des especes
d'héritages ; on en obtint même plusieurs
in Allodium , selon l'interêt ou la bonté
de nos premiers Reis ; et enfin dans de
certaines Révolutions de l'Etat , il en fur
abandonné des plus considérables. Ainsi ,
Monsieur , cette partie de la Neustrie
que nous occupons aujourd'hui , fut- elle
laissée à notre premier Duc Raoul , pour
en jouir comme de son propre bien. Ab
Epia fluviole usque ad mare ut teneat ipse
et successores ejus infundum sempiternum.
>
Jusqu'ici , la maniere de posseder ne
changea point ; on compta toujours les
meubles , les immeubles , les droits et
les actions , dans un seul corps de -possession
, sous le nom d'Aleu. Vous verrez
cela dans plusieurs Titres , et partis
culierement dans celui que je vous al
quelquefois fait voir sur cette matiere
où on lit cette formule : Asserens perjuramentum
suum , res , jura , dominia , et
›
usagia
AOUST. 1733. 1699
usagia inferius annotata ab aliquo non tenere
, sed eadem in Francum purum et libe».
rum Allodium se habere. Examinons maintenant
comment nos premiers François.
divisoient cette possession.
D'abord les Esclaves , les Pierreries , les
Meubles , les Hardes ; ensemble les
Droits , les Actions , et quelquefois même
les Maisons des Villes , faisoient la
premiere partie , sous cette dénomination
Mancipia. Je ne vous citerai point
d'éxemples sur cette portion des Aleuds,
Yous sçavez que dans nos anciennes loix
La maison dans la Ville est souvent mar
quée sous cette dénomination Mancipiata
Casa.
Ensuite les Chevaux , les Boeufs et Va
ches , les Moutons , et generalement tou
tes les bêtes domestiques ; ensemble les
Harnois , les Fourages , les Grains , et
tout ce qui convenoit à ces choses , faisoient
la seconde partie que l'on désignoit
sous ce nom Pecunia. Vous sçavez,
Monsieur , qu'en quelque maniere cela
étoit encore d'usage sous le Regne de notre
Guillaume le Conquerant , puisque
ce Prince deffendant dans le Chap. 9. de
ses Loix , la vente ou l'achapt des bêtes
vives ailleurs que dans les Villes , se sert
de cette expression : Interdicimus ut nulla
peci
1700 MERCURE DE FRANCE
pecunia viva vendatur aut ematur , nisi intra
civitates.
Enfin , les Maisons de Campagne , les
Terres , les Forêts , les Eaux , les Droits
de Chasse et de Parc , formoient la troisiéme
partie que l'on appelloit chez les
Francs Terra Salica sive Francica , parce
qu'en general c'étoit le propre de la valeur
Françoise , et chez les Ripuariens ,
Terra Aviatica , parce qu'ils la tenoient,
non à droit de Conquête , mais au droit
de leurs Ayeux , ausquels les Romains
l'avoient donnée. Voyons présentement
l'ordre de succeder , et à cet égard une
nouvelle division des Aleuds . "
Nos premieres Loix sous le nom hareditas
, font pas er tout en general aux
plus proches parens , mâles , ou femelles
; mais ces mêmes loix portent une
exception pour la Terre : Aviatica , aut
Salica sive Francica , car elles ne veulent
pas que les femmes y ayent aucune
part , et c'est la distinction qu'il ne faut
pas omettre.
>
Ainsi , l'héritage d'une personne , ses
Aleuds , son Patrimoine , forment deux
successions différentes : la premiere , où
l'on comprend tout ce qui est meuble
tout ce qui est héritage de Ville , tout
ce qui est acquêts : la seconde , où sont
renAOUST.
1733. 1708
y renfermées les Terres de Campagnes
ayant fait souche et passé des peres ou
meres aux enfans . Examinez bien , Monsieur
, nos premieres Loix , vous verrez
que cette derniere succession , ou seule
ou jointe à son tout , est appellée hareditatem
paternam aut maternam , et que la
premiere est appellée simplement heredi
tatem. Je passe aux preuves .
La Loy des Ripuariens , au titre de
Alodibus,fait passer en general les Aleuds
aux pere , mere , freres et soeurs , oncles
et tantes , et deinceps usque ad quintumgeniculum
qui proximus fuerit in hæreditatem
succedat. Mais pour cette portion qui est
appeliée Terra Aviatica , tant qu'il y a
des mâles , les filles n'y peuvent rien prétendre.
Sed dum virilis sexus extiterit ,femina
in hæreditatem Aviaticam non suecedat.
Dans les Loix Saliques , au même titre
, nous voyons en general les . Aleuds
passer de même aux pere et mere , freres
et soeurs , oncles et tantes. Si autem nulli
borumfuerint quicumque proximiores fuerint
de paterna generatione ipsi in hæreditatem
succedant. Mais pour cette portion , qui
est appellée Terra Salica , les filles en
sont absolument excluës : De terra verè
Salica nulla portio hæreditatis mulieri veniat,
sed
1702 MERCURE DE FRANCE
•
sed ad virilem sexum tota terra hereditas
perveniat.
ブ
Enfin , Monsieur , dans les Loix de la
Thuringe , ce Païs qui , selon Gregoire
de Tours , avoit été long- tems le séjour
des François , nous trouvons au même
titre de Alodibus , notre distinction d'héritage
, et notre exception en faveur des
mâles clairement établie ; que l'héritage
d'un deffunt , dit cette Loi , soit appréhendé
par le fils , et non par
et non par la fille : si
le deffunt n'a point de fils , que la fille
aye les esclaves , les maisons de Ville , les
troupeaux , l'argent , en un mot ,
cipia et pecunia ; mais que les terres , les
maisons de campagne , les droits de
chasse , en un mot , ce que l'on désigne
sous ce mot terra passe aux plus proches
parens paternels. Hareditatem defuncti filius
, non filia , suscipiat : Si filium non
habuit qui defunctus est , ad filiam pecunia,
et mancipia , terra verò ad proximum paterne
generationis consanguineum pertineat.
man-
C'est dans cette Loy qu'on observe que
quiconque a la Terre , a aussi les équipages
, les droits de la Guerre , et la contribution
dûë par les Vassaux : Ad quemcumque
hæreditas terra pervenerit , ad illum
vestis Bellica , id est Lorica , ultio proximi
et salutio debet pertinere.
C'est
A O UST. 1733. 1703
C'est dans cette Loy qu'on trouve enfin
quel étoit le sort des filles , lorsqu'elles
avoient des freres ; elles n'avoient que
quelques ornemens que leur laissoient
leurs meres , et qui consistoient en Chainettes
, Tresses ou Noeuds , Coliers , Pendans
d'Oreilles , &c. Mater moriens filio
terram , mancipia et pecuniam dimittat , filia
verò spolia colli , id est Murenas , Muscas
, Monilia , Inaures , vestes, Armillas ",
vel quidquid ornamenti proprii videbatur
babuisse.
> Les femmes , comme vous le voyés ;
Monsieur , étoient alors peu avantagées,
car dans ces premiers tems les enfans des
Concubines étant indistinctement appellés
aux successions , avec les enfans des
femmes légitimes , il arrivoit peu que les
successions manquassent de mâles ; cependant
il y avoit des cas où , comme dit
cette Loy , l'héritage passoit de l'Epée à
la Quenouille. Post quintam generationem
filia ex toto, sive de patris , sive matris parte
in hæreditatem succedat ; et tunc demum
hareditas adfusum à lancea transeat.
La liberté que les François , fixés dans
les Gaules par la valeur de Clovis , eurent
de régler le partage de leurs biens
selon les Loix de la Nation , ou les Loix
Romaines , rendit enfin la condition des
fem
1704 MERCURE DE FRANCE
femmes plus avantageuse. On s'accoutu
ma peu à peu aux impressions que les Ecclesiastiques
, qui suivoient le Code de
Théodose , donnoient contre les Loix Saliques
; on poussa même les choses jusqu'à
l'excès , soit en regardant ces Loix comme
détestables , soit en ne mettant aucunes
bornes à la liberté de tester , pour
se soustraire à leurs dispositions.
En effet, nous voïons dans la douzième
Formule de Marculphe , qu'un Pere appelle
l'exclusion des filles en la Terre,
Salique , une Coutume impie : Diuturna
sed impia inter nos consuetudo tenetur , ut de
terrâ paterna sorores cum fratribus portionem
non habeant. Que ce Pere pour cela ordonne
le partage de sa succession entre
ses fils et filles également , sed ego bane
impietatem , &c.
Une femme sous la puissance de son
mari , au point que dans la dix- septiéme
des mêmes Formules , elle l'appelle son
Seigneur et son Maître. Ege ancilla tua
Domine et Jugalis meus , a cependant le
pouvoir de disposer des biens et d'appeller
ses filles à sa succession ; ce qui diminue
encore les avantages que les Loix de
la Nation accordent aux mâles.
-
Enfin dans ce même temps , les Loix
Ecclesiastiques
favorisent encore les femmes
;
AOUST. 1739 : 1705
mes , car elles ordonnent la nécessité de
·les doter ; deffendant même dans le Concile
d'Arles , tenu l'an 524. qu'il ne se
celebre aucun mariage sans dot : Nullum
sine dote fiat conjugium ; décidant ailleurs,
qu'il n'y aura point de dot , où il n'y
aura point de mariage : Ubi nullum omninò
matrimonium ibi nulla dos ; quia opportet
quod constitutio dotis sit facta publicè
et cum solemnitate ad ostium Ecclesia .Voions
présentement les avantages respectifs entre
les mariez.
Lorsqu'il étoit question de contracter ,
on s'assembloit de part et d'autre , en famille
, amis et voisins. D'abord les parens
de l'époux promettoient à la future épouse
une dot qui consistoit alors en quelques
Esclaves , quelques Bestiaux , quelques
meubles et certaine somme d'argent
; ensuite cette convention des parens
se faisoit , comme parlent les Loix
Ripuaires : Per tabularum seu chartarum
instrumenta ; et elle consistoit non-seule
ment en Esclaves , Bestiaux , argent, & c.
mais encore en terres et en richesses considérables
, même des Autels , des Eglises
et des Dixmes.
Le jour des nôces venu , jour qui dans
les premiers- temps arrivoit quelquefois
des années entieres après les fiançailles, er
qui
1706 MERCURE DE FRANCE
;
qui se passoit souvent sans autre cérémo
nie que la conduite de la fiancée chez le
fiancé les parens de l'épouse faisoient
leur présent à l'époux, qui consistoit d'abord
en quelques Flêches , quelque Bou
clier , quelque Cheval , quelque Equipa- ,
ge de Chasse , & c. mais qui dans la suite
a été la possession , ut custos , de tout le
bien de l'Epouse , appellé en ce cas Maritagium
, et la donation d'une partie de
ce même bien , en ce qui consistoit en
meubles ; d'où est venu ce que nous appellons
présentement Don Mobile. Chez
les premiers Saxons , ce qu'on a appellé
depuis Maritagium , étoit nommé Faderfium
, et la portion dont les parens de l'épousée
faisoient présent au mari , et qui
a été appellée Don Mobile, étoit nommée.
dans les premiers temps , Methium, Melphium
ou Mephium.
Lors de la solemnité du mariage ; ad
estium Ecclesia , l'époux donnoit à l'é
pouse la Charte de la dot , arrêtée entre
les deux familles , et ainsi il lui assuroit
en cas de prédécès , ce que l'on a appellé
d'abord Dos , ensuite Dotalitium , enfin
Dotarium , et Doarium , d'où nous avons
fait le mot Donaire , mais qui est bien
different de ce qu'il étoit dans les premiers
temps , puisqu'alors c'étoit réellement
AOUST. 1733
1707
lement la Dot de l'Epouse , donnée par
l'Epoux, selon l'usage , rapporté par Tacite
: Dotem non uxor marito , sed maritus
uxori offert.
Le lendemain, dès le matin , les parens
venans présenter leurs voeux aux nouveaux
mariez , l'Epoux faisoir à l'Epouse,
un présent , appellé d'abord Morgangeba
ou Morgengab en Allemand , et en,
Latin Matutinale donum , enfin osculagium.
aut osculum ; il consistoit en quelques
pierreries , ornemens et hardes. Il est ce
que chez plusieurs on appelle Augment ;
ce que chez d'autres on nomme Onelages;
et ce qu'en Normandie on désigne
Sous le titre de Chambrée , Bagues , et
Joyaux.
"
Les Loix Ripuaires dans le tit. 59.poussent
icy l'attention en faveur de l'Epouse,
jusqu'à fixerà sosols d'or ce qui doit fai
re sa dot , s'il ne lui en a pas été promis ;
elles lui permettent outre cela de retenir
le Morgangeba , et elles luioaccordent
la
tierce partie de ce qui aura été aquis
dans son mariage ; ce qui peut être en
quelque maniere le commencement du
Droit de conquêts, qui , à l'exception de
quelques susages locaux est fixé chez
nous au tiers et tertiam partem de omni res
0
quam
1708 MERCURE DE FRANCE
quam simul conglobaverint sibi studeat vindicare
, vel quicquid ei in Morgangeba tra
ditum fuerat similiterfaciat.
Vous ne voyez encore icy , Monsieur .
que peu de chose en faveur de l'Epoux.
Le Capitulaire de Dagobert , de l'an 630.
ou la Loy des Allemands , tit . 92. va lui
fournir un avantage considérable, en décidant
que si la femme décéde en couche,
et que l'enfant lui survive quelque tems,
la succession maternelle appartiendra au
pere : Siqua Mulier que hæreditatem paternam
habet , post nuptum pragnans peperit
puerum , et in ipsa hori mortua fuerit ,
et infans vivus remanserit aliquanto spatio ,
vel unius hora , ut possit aperire oculos et
videre culmen Domus et quatuor parietes
et posteà defunctus fuerit , hæreditas materna
ad patrem ejus pertineat. Examinez deprès
cette Loy , Monsieur , et vous serez
convaincu qu'elle est la véritable source
de notre Droit de Viduité.
*
Elle ne se contente pas de vouloir que
PEnfant demeure vif une espace ou une
heure de temps ; et infans vivus remanserit
aliquanto spatio vel unius hora ; mais
elle veut que cela soit de telle sorte qu'il
puisse ouvrir les yeux , voir le toît de la
maison , et se tourner vers les quatre
mu
AO
UST.
1733-
1709
murailles ; ut possit aperire oculos et videre
culmen domûs et quatuor parietes. Ce n'est «
pas assez ; la même Loy nous assûre que
ce n'est que quand le pere a des témoins
de toutes ces choses , qu'il peut conserver
son droit. Et tamen si testes habet pater
ejus quod vidissent, illum infantem oculos
aperire et potuisset culmen domus videre et
quatuor parietes , tunc pater ejus habeat li- "
centiam cum lege ipsas res deffendere. Enfin
la Loy ajoute que s'il en est
autrement
celui auquel
appartient la propriété doit
l'emporter Si autem aliter cujus est proprietas
ipse
conquirat. Voilà
expressément ,
Monsieur,les
dispositions que nous trouvons
dans les Loix du Droit de Viduité
en
Angleterre , en Ecosse , en France , en
Normandie , et ailleurs.
La suitepour le Mercure prochain.
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Résumé : LETTRE de M. Clerot, Avocat au Parlement de Roüen, sur le Droit de Viduité, le Doüaire, le Don mobile, et les autres avantages des gens mariez en Normandie.
La lettre de M. Clerot, avocat au Parlement de Rouen, expose le droit de viduité en Normandie et divers droits des époux dans cette province. Selon l'article 382 de la coutume normande, un homme ayant eu un enfant né vivant de sa femme jouit par usufruit des revenus de la femme décédée, même si l'enfant meurt avant la dissolution du mariage. Les origines et les effets de ce droit sont débattus : les Anglais le revendiquent comme leur, tandis que les Normands affirment l'avoir apporté en Angleterre. Les auteurs divergent également sur les conditions d'acquisition de ce droit, notamment la nécessité que l'enfant soit vu remuer ou entendu crier. Le droit de viduité est perçu différemment selon les auteurs : certains le voient comme une succession, d'autres comme une donation ou un legs fait par la loi. Historiquement, ce droit provient des lois des premiers rois de France, adoptées par les ducs de Normandie et portées en Angleterre par Guillaume le Conquerant. Il a évolué au fil du temps, passant d'une succession à une donation, puis à un avantage légal mixte. Le texte détaille également les différentes formes de possession et de succession dans les principales époques de la monarchie française. Les peuples germaniques, comme les Bourguignons et les Francs, partageaient les terres conquises et les dépouilles des peuples soumis, appelées allodium. Il existait aussi des bénéfices tenus de la grâce du roi ou de l'élection du peuple, qui ne passaient pas aux héritiers sauf en cas de survivance. Ces bénéfices furent progressivement regardés comme des héritages et parfois transformés en allodium. Les possessions étaient divisées en trois parties : les mancipia (esclaves, meubles, droits), la pecunia (bêtes domestiques, harnois, grains), et la terra (terres, forêts, droits de chasse). Les lois saliques et ripuariennes excluaient les femmes de la succession des terres, réservant ces biens aux mâles. Les femmes avaient cependant accès aux meubles et aux biens acquis. Cette distinction entre héritage meuble et héritage foncier est fondamentale dans les lois franques. Les lois ecclésiastiques, telles que celles du Concile d'Arles en 524, imposaient la nécessité d'une dot pour les femmes, stipulant que tout mariage devait inclure une dot. Lors des fiançailles, les parents de l'époux promettaient une dot à la future épouse, composée de biens divers comme des esclaves, du bétail, des meubles et de l'argent. Cette convention était formalisée par des documents légaux. Le jour du mariage, les parents de l'épouse offraient des présents à l'époux, qui pouvaient inclure des armes, des chevaux ou des biens mobiliers. Ces présents évoluèrent pour devenir la possession de l'épouse, appelée Maritagium. L'époux, à son tour, donnait à l'épouse une charte de la dot, lui assurant des biens en cas de prédécès. Les Lois Ripuaires accordaient des protections spécifiques à l'épouse, fixant la valeur de la dot et permettant à l'épouse de conserver certains biens comme le Morgangeba, un présent offert le lendemain du mariage. Elles lui accordaient également un tiers des biens acquis pendant le mariage, précurseur du droit de conquêts. Le Capitulaire de Dagobert, en 630, établissait que si une femme décédait en couches et que l'enfant survivait, la succession maternelle revenait au père. Cette loi est considérée comme la source du droit de viduité, adopté dans plusieurs pays européens, y compris l'Angleterre, l'Écosse, la France et la Normandie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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21
p. 2296-2310
MORTS ET MARIAGES.
Début :
Le 18 Septembre 1733. Armand-Jean de la Vove de Tourouvre, Evêque [...]
Mots clefs :
Chambre, Épouse, Conseiller au Parlement, Brigadier, Armées du roi, Conseiller secrétaire du roi, Maison, Gardes du corps, Maître des requêtes, Paroisse, Capitaine des chasses, Jean-Armand de la Vove de Tourouvre, Léon Le Cirier, Anne-Thérèse Hébert, Marc-Roger de Noé, Magdelaine Susanne Gigault de Bellefonds, Nicolas Guyot de Chesne, Baltasar Patiño y Rosales, Anne-Charles Goislard de Montsabert
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texteReconnaissance textuelle : MORTS ET MARIAGES.
MORTS ET MARIAGES.
LE
E 18 Septembre 1733. Armand-Jean
de la Vove de Tourouvre , Evêque
et Comte de Rodez en Rouergue , Docteur
en Théologie de la Faculté de Paris,
du 12 Août 1702. mourut dans son
Diocèse âgé d'environ 60 ans. Il étoit
filleul de celebre Armand Jean Bouthillier
de Rancé , Abbé de la Trappe , et
fils
OCTOBRE. 1733 . 2297
fils puîné d'Antoine de la Vove , Marquis
de Tourouvre , Seigneur de la Guimandiere
, Auteuil , Randonnay , &c . Gentilhomme
du Perche , d'une Maison
dont l'ancien nom étoit Louel , et de
Marie de Ramefort , Dame de la Grilliere.
Il avoit été d'abord Chanoine et
Grand- Archidiacre de l'Eglise Metropolitaine
de Rouen , et Vicaire general du
même Diocèse. Il fut nommé à l'Evêché
de Rodez au mois de May 1716. et après.
avoir reçu ses Bulles de Rome ; il fut sacré
le 10 Juillet 1718. dans la Chapelle
de l'Archevêché de Paris , par feu le Cardinal
de Noailles ; assisté des Evêques
d'Auxerre , et de Sécz . Il prêta serment
de fidelité au Roy le 7 Août de la même
année. Il fut reçu Conseiller au Parlement
de Toulouse le 12 Juillet 1723. et .
assista aux Assemblées Generales du Clergé
de France de 1725. et 1735. en qualité
de député de la Province d'Albi .
Le 29 , Leon le Cirier, Seigneur Marquis
de Neuchelles , le Plessis , Ville-
Neuve , Riviere, Maréchal de Camp des
armées du Roy , Gouverneur des Ville
et Château de Sainte Menehoud , et Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis
mourut à Paris , âgé d'environ 72 ans.
Il étoit Fils de Louis le Cirier , Seigneur
da
2298 MERCURE DE FRANCE
de Neuchelles , qui étant Lieutenant des
Gardes du Corps du Roy , fut fait Gouverneur
de Ste Menehoud en 1677. Brigadier
de Cavalerie au mois de Janvier
1678. et Maréchal de Camp , le 24 Août
1688. et qui fut tué au Combat de la
Cattoire près de Leuze , le 19 Septembre
1691. et de Marie de Bucy , morte
gée de 76 ans , les Février 1714. Il
avoit été élevé Page de la Chambre du
Roy en 1679. Il eut au mois d'Octobre
1691. le Gouvernement de Sainte Me--
nehoud , vacant par la mort de son pere.
Il étoit alors depuis quelques années
Exempt des Gardes du Corps du Roy
dont il fut fait Enseigne au mois de Mars
1705. et ensuite Lieutenant. Il fut fait
aussi Chevalier de S. Louis en 1705. Brigadier
le 29 Janvier 1709. et enfin Maréchal
de Camp le premier Février 1719 .
Il s'étoit retiré du service à cause de ses
infirmités avec une Pension du Roy de
6000 livres. au mois de Février 1727. Il
avoit épousé Marie- Louise le Menestrel
de Hauguel soeur de la Maréchale de Besons
, et Fille d'Antoine le Menestrel du
Hauguel , Seigneur de S. Germain de
Laxis , des Granges , de Marsilly , & c.
Grand Audiencier de France , mort le 22
Decembre 1700.et de Marguerite Barbier
da
OCTOBRE. 1733 2299
du Metz . Il en a laissé pour fille unique
Marte- Gabrielle le Cirier de Neuchelles ,
née le 18 Decembre 17c6, et matiée le 27
Juin 1725. avec Samuel - Jacques le
Clerc , Marquis de Juigné , et de Verdelles
Baron de Champagne , et de
la Lande , Colonel Lieutenant du Regiment
d'Orleans Infanterie .
:
,
•
و
Le 3 Octobre , Dame Anne Thérese
Hébert épouse d'Antoine - François
Talon Colonel d'Infanterie , et ancien
Capitaine au Regiment des Gardes
Erançoises , avec lequel elle avoit été
mariée le 23 Novembre 1718. mourut à
Paris , dans la 51 année de son âge, étane
née le 15 Avril 1683. elle étoit fille d'André-
Pierre Hébert , Seigneur du Bue , et
de Villiers , Maître des Requêtes ordinaire
de l'Hôtel du Roy , mort le 22
Mars 1707. et d'Anne -Françoise le Gendre
sa deuxième femme , et elle avoit
épousé en premiere nôces le 27 Avril
1705. Pierre Larcher , Seigneur de Po
cancy, Conseiller au Parlement de Paris,
mort le 19 Fevrier 1706. à l'âge de 25 ans
duquel elle a en Anne Larcher de Pocancy,
son unique héritiere , née posthume
le 6 Avril 1706. et mariée le 24 May
1719. avec Marc Pierre de Voyer de
Paulmy Comte d'Argenson , Conseiller
·
+
2300 MERCURE DE FRANCE
,
et d'Etat Grand - Croix , Chancelier
Garde des Sceaux de l'Ordre Royalet
Militaire de S. Louis , Chancelier , Garde
des Sceaux , Chef du Conseil , et Sur-
Intendant des Finances du Due d'Orleans.
,
- Le sept Octobre Dame Anne-
Genevieve Brochet , fille de Philippe
Brochet , Sr de Pontcharost , Tresorier
General des Ponts et chaussées de France ,
et épouse de Jean - Simon Mouffe , Conseiller
Secretaire du Roy , Maison Cou--
ronne de France , et de ses Finances , et
Receveur General des Finances à Amiens,
avec lequel elle avoit été mariée le 29
Avril 1726. mourut en couches à Paris ,
âgée d'environ 24 ans
Le même jour , Dame Magdelaine-
Elizabeth de Baron de Cottinville , veuve
depuis le 10 Avril 1728. de Charles de
Dienne de Cheyladet , Seigneur de Chennevieres,
Lieutenant General des Armées
du Roy , Premier Lieutenant de la Compagnie
Ecossoise des Gardes du Corps de
S. M. Gouverneur de la Ville d'Agde
et des Fort , et Port de Brescou , mourut
à Paris dans la 75 année de son âge , et
fut inhumée le lendemain à S. Eustache :
sa Paroisse , elle étoit fille d'Antoine Baron
, vivant Seigneur de Châtenay , de .
Pucey ,
OCTOBRE. 1733. 2301
,
Pucey , et de Cottinville , et d'Adrienne
de Maupeou d'Ableiges , qui avoit épousé
en premieres Nôces Michel de Marescot
Seigneur de Thoiry , Maître des
Requêtes , et qui mourut le vingt- deux
Janvier 1706. âgée de quatre vingtquatre
ans. la Dame de Cheyladet avoit
été mariée le 8 May 1702. mais elle n'a
point eu d'enfans.
Le 12 Octobre la Dame Chauveton de
Voiet de S. Leger , mourut en couches
à Paris . Elle étoit troisiéme fille de Louis-
Alexandre Bontemps , Premier Valet de
Chambre du Roy , Bailli , et Capitaine
des Chasses de la Varenne du Louvre
et de feuë Dame Charlotte le Vasseur de
S. Urain , sa femme.
Le 13 Octobre , Marc Roger, Marquis
de Noé , Baron de l'Ifle en Armagnac
Seigneur de Pouy , Stancarbon , & c.
Senéchal , et Gouverneur des quatre vallées
en la Generalité de Montauban , Brigadier
des Armées du Roy , et Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis
mourut subitemenr à Fontainebleau
dans la 59 année da son âge , étant né
le premier Fevrier 1675. Il avoit été reçu
en 1689. Page du Roy en sa petite Ecurie
, d'où en sortant il entra dans la
miere Compagnie des Mousquetaires. Il
prefut
2302 MERCURE DE FRANCE
fut fait en 1692. Enseigne au Regiment
des Gardes Françoises , eut depuis un
Regiment d'Infanterie de son nom , qui
fut reformé après la Paix d'Utrecht , et
fut créé Brigadier le premier Fevrier
1719. Il avoit été marié le 2 May 1714.
avec Charlotte Colbert fille de François
Colbert , Seigneur de S. Mars , alors
Capitaine de Vaisseau , et depuis Chef
d'Escadre des Armées Navales du Roy ,
mort le 22 Janvier 1722. et de feue
Charlotte- Reyne de Lée, Irlandoise d'origine.
Il en a laissé des enfans . Il étoit
frere d'Urbain de Noé,Prêtre du Diocèse
d'Auch , Docteur en Theologie , Chinoine
de l'Eglise Métropolitaine et Primatiale
d'Auch , qui fut deputé de la
Province d'Auch , à l'Assemblée Generale
du Clergé de France tenue à Paris en
1725. et qui a obtenu du Roy au mois
de Mars dernier le Prieuré de S. Maurice
de Senlis , s'étant démis en même
temps de l'Abbaye de N. D. de Villelongne
. Diocèse de Carcassonne , qui lui
avoit été donnée au mois de Novembre
1733. la Généalogie de la Maison de Noé,
qui est de la Province de Languedoc , est
rapportée dans le 8 tome des Grands Officiers
de la Couronne ch . 15 des Grands
Ecuyers de France. p. 473.
Le
OCTOBRE 1733. 2303
Le 13 Dame Magdelaine - Susanne
,
Gigault de Bellefonds , Marquise du
Chastelet , mourut âgée de 66 ans , elle
étoit fille de Bernardin Gigault, Marquis
de Bellefonds, Maréchal de France , Che
valier des Ordres du Roy ,Premier Ecuyer
de Madame la Dauphine , Ayeule du
Roy Regnant , et Gouverneur des Ville
et Château de Valognes , mort le 4
Decembre 1694. et de Dame Magdelaine
Fouquet morte le vingt May 1716.
Elle avoit été mariée le huit Janvier
1688. avec Antoine - Charles da
Chastelet , Marquis d'Aubigny , Comte
de Clefinont, Baron de Thous , &c . Mort
au mois de Septembre 1720. étant Lieutenant
General des Armées du Roy
Gouverneur du Château , et Capitaine des
Chasses du bois de Vincennes . Elle a
Jaissé entr'autres enfans François- Bernardin
du Chastelet , Marquis d'Aubigny ,
Comte de Clefmont , Mestre de Camp
de Cavalerie , Brigadier des Armées du
Roy , du premier Fevrier 1719. et Gouverneur
, et Capitaine des Chasses de
Vincennes ; qui fut marié le 24 Avril
1714. avec Catherine Armande de Vignerot
du Plessis Richelieu , fille de feu
Armand Jean de Vignerot du Plessis
Duc de Richelieu et de Fronsac , Pair
·
3
de
2304 MERCURE DE FRANC ™
de France , mort le 10 May 1715. et d
feue Anne Marguerite d'Acigné , sa
deuxième femme , morte le 19 Août
1698.
-
Le 16 , M. Jean- Louis Héron , Receveur
des Finances en Champagne, Lieutenant
de la Capitainerie des Chasses de
Fontainebleau , et Intendant des Maison
et Affaires de Mademoiselle de Clermont,
Sur- Intendante de la Maison de la Reine,
mourut à sa Terre , laissant une Veuve
sans enfans.
,
Le Octobre M. Nicolas Guyot , Seigneur
de Chesne , Conseiller Secretaire
du Roy , Maison Couronne de France et
de ses Finances , reçu en cette Charge
en 1719. Ancien Avocat au Parlement
Immatriculé le 30 Juillet 1675. et Bailli
de la Justice du Chapitre de l'Eglise de
Paris mourut âgé d'environ 78 ans.
ayant été dans son temps un des premie's
du Barreau. Il avoit eu d'Antoinette
Pelletier son épouse , une fille unique ,
Catherine-Angelique Guyot de Chesne ,
mariée au mois d'Octobre 1725. avec
Noël Arnaud , Seigneur de Boüeix , et
de Meré , Conseiller au Parlement de
Paris , puis Maître des Requêtes . Elle
est du Roy morte en couches à Angoulême
en 1729 , laissant des enfans.
,
Lc
OCTOBRE . 1733. 2305
Le 17 Octobre , Hercule- Joseph de
Lu , Marquis Titulaire de Saluce,Comte
d'Usa , &c. Mestre de Camp de Cavalerie
, cy- devant Maréchal General des Logis
de la Cavalerie de l'Armée du Roy
en Espagne , mourut , âgé de 65 ans.
Le 19 , D. Baltazar Patiño , Marquis
de Castellar , Commandeur d'Alange de
l'Ordre de S.Jacques, Gentilhomme de la
Chambre du Roy d'Espagne , son Conseiiler
au Conseil de Guerre , Secretaire
d'Etat, et des Dépêches universelles de la
Guerre , Ambassadeur Extraordinaire et
Plénipotentiaire de S. M. C. auprès du
Roy , mourut à Paris , âgé de 63 ans . Il
ayoit été nommé à l'Ambassade de France
au mois d'Août 1730. et étant arrivé à
Paris le 23 Oct. suivant, il eut à Versailles
sa premiereAudience particuliere du Roi,
le 29 du même mois. Il étoit frere de Don
Jo eph Patiño, Commandeur d'Alevisoa,
de Ordre de S. Jacques , Gouverneur
du Conseil des Finances et des Tribu
naux endépendans ; Sur Intendant General
des Routes generales et Secretaire
d'Etat du Roy Cath.ct des dépêches universelles
de la Marine , des Indes et du
Commerce, l'un des principaux Ministres
de la Courd Espagne. Son Corps fut porté
en l'Eglise de S. Sulpice sa Paroisse , et
I CRSU
>
-
2306 MERCURE DE FRANCE
ensuite transporté en grand Convoi ,
dans l'Eglise des PP. Carmes Déchaussez ,
où il fut inhumé.
→
Le 25 , Jacques Joseph du Guet , Pretre
, natif de Monsbrison en Forêts, connu
par un grand nombre d'Ouvrages de
piété , qu'il a donnez au public , mourut
à Paris subitement, en prenant un Bouillon
, dans la 84 année de son âge , étanc
né le 19 Decembre 1649. Il fut inhumé
le 27 , sur le midi, en l'Eglise de S. Médard
sa Paroisse, avec un grand concours
de toutes sortes de personnes. Son éloge
est rapporté avec le détail de ses Ouvra
dans la derniere Edition du Dictionnaire
universel de 1732. dans le Tom. 3 .
sous la Lettre G.
ges
Le même jour , François- Nicolas Aubourg
, Conseiller , Secretaire du Roy ;
Maison , Couronne de France et de ses
Finances , et Trésorier General des Bâtimens
de S. M. Jardins , Arts et Manufactures
de France , mourut d'accident à
Paris , laissant de Marie Poupard sa femme
, N. Aubourg , Conseiller Clerc au
Parlement , Barbe Charlotte Aubourg ,
mariée avec GuillaumeAubourg,Marquis
de Boury , Garde des Rôles des Offices
de France , son cousin germain, N. Aubourg
, femme de N. Perar , &c.
OCTOBRE 1733. 2307
Le 27 , D. Marguerite le Long , épouse
de Claude- Pierre Boucher , Ecuyer, Conseiller
, Secretaire du Roy , Maison ,
Couronne de France et de ses Finances,
ancien Procureur en la Chambre des
Comptes, mourut d'apoplexie ; âgée d'environ
de 60 ans , laissant pour fils unique
Claude- Olivier Boucher , reçu Conseiller
au Châtelet en 1719. puis au Parlement
de Paris , le 24 May 1730.et marié
le 7 Decembre suivant avec la fille
aînée de feu Jean Antoine Noblet , Seigneur
de Romery , Conseiller au même
Parlement de Paris, mort le 9 Avril 1728 .
et de D. Louise- Catherine de la Salle , sa
veuve.
Le M. Pijart , Chevalier de l'Ordre
Militaire de Saint Louis , Lieutenant
Colonel d'un des 5 Bataillons du Régiment
Royal Artillerie , et Brigadier des
Armées du Roy , du 4 Avril 1721. mourut
à Perpignan , mois de septembre
1733 , âgé de près de 30 ans.
Le 30 du même mois D. Anne Geoffroi
de Coiffy , veuve depuis le 4 Octobre
1713 , de Henri Pajot , Seigneur du
Bouchet , Conseiller , Secretaire du Roy,
Maison , Couronne de France et de ses
Finances , qu'elle avoit épousé le 4 Août
1694. mourut d'une fiévre maligne à No-
I ij zay
2308 MERCURE DE FRANCE
zay en Champagne,Terre de feu Jacques
Geoffroi de Coiffy, son frere dont la mort
arrivée le 28 Juillet dernier , est rappor
tée dans le Mercure du mois d'Août, page
1893 elle a laissé deux fils et une fille qui
a été mariée le 7 Juillet 173 2, avec Jean-
Baptiste Robert Auget , Seigneur et Baron
de Monthyon , Jossigny , &c. Maître
ordinaire en la Chambre des Comptes
de Paris , veuf de Catherine-Marie- Fran
çoise Surirey de Saint Remy.
Le 20 Octobre , Anne - Charles Goislard
, Seigneur de Mont- Sabert , Baron et
Patton de Toureil , et de Richebourg ,
Conseiller en la Grand- Chambre du
Parlement , s'étant blessé en allant à sa
Terre de Mont- Sabert en Anjou , en se
jertant hors de son Carosse dont les
Chevaux avoient pris le mords aux dents,
en est mort quelques jours après à cette
Terre , âgé d'environ 55 ans. Il étoit fils
de Marc- Anne Goislard , Baron et Patron
de Toureil et de Richebourg , Conseiller
au Parlement de Paris , Doyen de
la premiere Chambre des Enquêtes , mort
le to Novembre 171 2. et d'Anne le Maître
, Dame de Mont- Sabert , morte le 26
Juillet 1711. Il avoit été d'abord Avocat
du Roy au Châtelet , et ensuite reçu
Con
OCTOBRE. 1733 230
Conseiller au Parlement en la 4 Chambre
des Enquêtes , le 22 Juin 1701. et il
monta à la Grand Chambre le 11 Février
1730. Il étoit Juge éclairé et intégre , ce
qui le fait beaucoup regretter. Il avoić
été marié en premieres nôces au mois
d'Octobre 1704. avec Marie-Louise de
Riants , morte le 16 Mars 1717 , fille unique
de Charles de Riants , Comte de
Remalart , et Baron de Vauré au Perche,
et de Thérèse - Angélique de Bourlon , de
laquelle il laisse Anne - Louis Goislard
Seigneur de Mont - Sabert, né le 12 Mars
1758.et reçu Conseiller au Parlement en
las des Enquêtes , le 16 Juillet 1732 .
Anne Jean - Baptiste Goislard , sieur de
Baillé , né le 4 Avril 1709. et reçu Constiller
au Parlement , en la 4 des Enquêtés
, le 4 Mars 1733. Marie- Anne Goislard
, néé le 31 Mai 1715. et mariée au
mois de Septembre 1731. avec M. Philibert
Rulault , aussi Conseiller au Parlement
de Paris , et une seconde fille à marier.
Il avoit épousé en secondes nôces la
fille aînée de Philippe Patu , Conseiller,
Honoraire en la Cour des Aydes de Paris
, et de feuë Loüie- Claude de Launay. '
Il laisse de ce mariage trois filles en bas
âge. André Goislard, Seigneur de la Gravelle
, Maître des Comptes à Paris, ayeul
I iij
de
2310 MERCURE DE FRANCE
de celui dont on rapporte la mort , mourút
aussi d'accident , s'étant noyé malheureusement
dans la Riviere de Seine ,
le 5 Septembre 1661 en voulant y abreuver
son Cheval, en revenant des environs
de Paris .
LE
E 18 Septembre 1733. Armand-Jean
de la Vove de Tourouvre , Evêque
et Comte de Rodez en Rouergue , Docteur
en Théologie de la Faculté de Paris,
du 12 Août 1702. mourut dans son
Diocèse âgé d'environ 60 ans. Il étoit
filleul de celebre Armand Jean Bouthillier
de Rancé , Abbé de la Trappe , et
fils
OCTOBRE. 1733 . 2297
fils puîné d'Antoine de la Vove , Marquis
de Tourouvre , Seigneur de la Guimandiere
, Auteuil , Randonnay , &c . Gentilhomme
du Perche , d'une Maison
dont l'ancien nom étoit Louel , et de
Marie de Ramefort , Dame de la Grilliere.
Il avoit été d'abord Chanoine et
Grand- Archidiacre de l'Eglise Metropolitaine
de Rouen , et Vicaire general du
même Diocèse. Il fut nommé à l'Evêché
de Rodez au mois de May 1716. et après.
avoir reçu ses Bulles de Rome ; il fut sacré
le 10 Juillet 1718. dans la Chapelle
de l'Archevêché de Paris , par feu le Cardinal
de Noailles ; assisté des Evêques
d'Auxerre , et de Sécz . Il prêta serment
de fidelité au Roy le 7 Août de la même
année. Il fut reçu Conseiller au Parlement
de Toulouse le 12 Juillet 1723. et .
assista aux Assemblées Generales du Clergé
de France de 1725. et 1735. en qualité
de député de la Province d'Albi .
Le 29 , Leon le Cirier, Seigneur Marquis
de Neuchelles , le Plessis , Ville-
Neuve , Riviere, Maréchal de Camp des
armées du Roy , Gouverneur des Ville
et Château de Sainte Menehoud , et Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis
mourut à Paris , âgé d'environ 72 ans.
Il étoit Fils de Louis le Cirier , Seigneur
da
2298 MERCURE DE FRANCE
de Neuchelles , qui étant Lieutenant des
Gardes du Corps du Roy , fut fait Gouverneur
de Ste Menehoud en 1677. Brigadier
de Cavalerie au mois de Janvier
1678. et Maréchal de Camp , le 24 Août
1688. et qui fut tué au Combat de la
Cattoire près de Leuze , le 19 Septembre
1691. et de Marie de Bucy , morte
gée de 76 ans , les Février 1714. Il
avoit été élevé Page de la Chambre du
Roy en 1679. Il eut au mois d'Octobre
1691. le Gouvernement de Sainte Me--
nehoud , vacant par la mort de son pere.
Il étoit alors depuis quelques années
Exempt des Gardes du Corps du Roy
dont il fut fait Enseigne au mois de Mars
1705. et ensuite Lieutenant. Il fut fait
aussi Chevalier de S. Louis en 1705. Brigadier
le 29 Janvier 1709. et enfin Maréchal
de Camp le premier Février 1719 .
Il s'étoit retiré du service à cause de ses
infirmités avec une Pension du Roy de
6000 livres. au mois de Février 1727. Il
avoit épousé Marie- Louise le Menestrel
de Hauguel soeur de la Maréchale de Besons
, et Fille d'Antoine le Menestrel du
Hauguel , Seigneur de S. Germain de
Laxis , des Granges , de Marsilly , & c.
Grand Audiencier de France , mort le 22
Decembre 1700.et de Marguerite Barbier
da
OCTOBRE. 1733 2299
du Metz . Il en a laissé pour fille unique
Marte- Gabrielle le Cirier de Neuchelles ,
née le 18 Decembre 17c6, et matiée le 27
Juin 1725. avec Samuel - Jacques le
Clerc , Marquis de Juigné , et de Verdelles
Baron de Champagne , et de
la Lande , Colonel Lieutenant du Regiment
d'Orleans Infanterie .
:
,
•
و
Le 3 Octobre , Dame Anne Thérese
Hébert épouse d'Antoine - François
Talon Colonel d'Infanterie , et ancien
Capitaine au Regiment des Gardes
Erançoises , avec lequel elle avoit été
mariée le 23 Novembre 1718. mourut à
Paris , dans la 51 année de son âge, étane
née le 15 Avril 1683. elle étoit fille d'André-
Pierre Hébert , Seigneur du Bue , et
de Villiers , Maître des Requêtes ordinaire
de l'Hôtel du Roy , mort le 22
Mars 1707. et d'Anne -Françoise le Gendre
sa deuxième femme , et elle avoit
épousé en premiere nôces le 27 Avril
1705. Pierre Larcher , Seigneur de Po
cancy, Conseiller au Parlement de Paris,
mort le 19 Fevrier 1706. à l'âge de 25 ans
duquel elle a en Anne Larcher de Pocancy,
son unique héritiere , née posthume
le 6 Avril 1706. et mariée le 24 May
1719. avec Marc Pierre de Voyer de
Paulmy Comte d'Argenson , Conseiller
·
+
2300 MERCURE DE FRANCE
,
et d'Etat Grand - Croix , Chancelier
Garde des Sceaux de l'Ordre Royalet
Militaire de S. Louis , Chancelier , Garde
des Sceaux , Chef du Conseil , et Sur-
Intendant des Finances du Due d'Orleans.
,
- Le sept Octobre Dame Anne-
Genevieve Brochet , fille de Philippe
Brochet , Sr de Pontcharost , Tresorier
General des Ponts et chaussées de France ,
et épouse de Jean - Simon Mouffe , Conseiller
Secretaire du Roy , Maison Cou--
ronne de France , et de ses Finances , et
Receveur General des Finances à Amiens,
avec lequel elle avoit été mariée le 29
Avril 1726. mourut en couches à Paris ,
âgée d'environ 24 ans
Le même jour , Dame Magdelaine-
Elizabeth de Baron de Cottinville , veuve
depuis le 10 Avril 1728. de Charles de
Dienne de Cheyladet , Seigneur de Chennevieres,
Lieutenant General des Armées
du Roy , Premier Lieutenant de la Compagnie
Ecossoise des Gardes du Corps de
S. M. Gouverneur de la Ville d'Agde
et des Fort , et Port de Brescou , mourut
à Paris dans la 75 année de son âge , et
fut inhumée le lendemain à S. Eustache :
sa Paroisse , elle étoit fille d'Antoine Baron
, vivant Seigneur de Châtenay , de .
Pucey ,
OCTOBRE. 1733. 2301
,
Pucey , et de Cottinville , et d'Adrienne
de Maupeou d'Ableiges , qui avoit épousé
en premieres Nôces Michel de Marescot
Seigneur de Thoiry , Maître des
Requêtes , et qui mourut le vingt- deux
Janvier 1706. âgée de quatre vingtquatre
ans. la Dame de Cheyladet avoit
été mariée le 8 May 1702. mais elle n'a
point eu d'enfans.
Le 12 Octobre la Dame Chauveton de
Voiet de S. Leger , mourut en couches
à Paris . Elle étoit troisiéme fille de Louis-
Alexandre Bontemps , Premier Valet de
Chambre du Roy , Bailli , et Capitaine
des Chasses de la Varenne du Louvre
et de feuë Dame Charlotte le Vasseur de
S. Urain , sa femme.
Le 13 Octobre , Marc Roger, Marquis
de Noé , Baron de l'Ifle en Armagnac
Seigneur de Pouy , Stancarbon , & c.
Senéchal , et Gouverneur des quatre vallées
en la Generalité de Montauban , Brigadier
des Armées du Roy , et Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis
mourut subitemenr à Fontainebleau
dans la 59 année da son âge , étant né
le premier Fevrier 1675. Il avoit été reçu
en 1689. Page du Roy en sa petite Ecurie
, d'où en sortant il entra dans la
miere Compagnie des Mousquetaires. Il
prefut
2302 MERCURE DE FRANCE
fut fait en 1692. Enseigne au Regiment
des Gardes Françoises , eut depuis un
Regiment d'Infanterie de son nom , qui
fut reformé après la Paix d'Utrecht , et
fut créé Brigadier le premier Fevrier
1719. Il avoit été marié le 2 May 1714.
avec Charlotte Colbert fille de François
Colbert , Seigneur de S. Mars , alors
Capitaine de Vaisseau , et depuis Chef
d'Escadre des Armées Navales du Roy ,
mort le 22 Janvier 1722. et de feue
Charlotte- Reyne de Lée, Irlandoise d'origine.
Il en a laissé des enfans . Il étoit
frere d'Urbain de Noé,Prêtre du Diocèse
d'Auch , Docteur en Theologie , Chinoine
de l'Eglise Métropolitaine et Primatiale
d'Auch , qui fut deputé de la
Province d'Auch , à l'Assemblée Generale
du Clergé de France tenue à Paris en
1725. et qui a obtenu du Roy au mois
de Mars dernier le Prieuré de S. Maurice
de Senlis , s'étant démis en même
temps de l'Abbaye de N. D. de Villelongne
. Diocèse de Carcassonne , qui lui
avoit été donnée au mois de Novembre
1733. la Généalogie de la Maison de Noé,
qui est de la Province de Languedoc , est
rapportée dans le 8 tome des Grands Officiers
de la Couronne ch . 15 des Grands
Ecuyers de France. p. 473.
Le
OCTOBRE 1733. 2303
Le 13 Dame Magdelaine - Susanne
,
Gigault de Bellefonds , Marquise du
Chastelet , mourut âgée de 66 ans , elle
étoit fille de Bernardin Gigault, Marquis
de Bellefonds, Maréchal de France , Che
valier des Ordres du Roy ,Premier Ecuyer
de Madame la Dauphine , Ayeule du
Roy Regnant , et Gouverneur des Ville
et Château de Valognes , mort le 4
Decembre 1694. et de Dame Magdelaine
Fouquet morte le vingt May 1716.
Elle avoit été mariée le huit Janvier
1688. avec Antoine - Charles da
Chastelet , Marquis d'Aubigny , Comte
de Clefinont, Baron de Thous , &c . Mort
au mois de Septembre 1720. étant Lieutenant
General des Armées du Roy
Gouverneur du Château , et Capitaine des
Chasses du bois de Vincennes . Elle a
Jaissé entr'autres enfans François- Bernardin
du Chastelet , Marquis d'Aubigny ,
Comte de Clefmont , Mestre de Camp
de Cavalerie , Brigadier des Armées du
Roy , du premier Fevrier 1719. et Gouverneur
, et Capitaine des Chasses de
Vincennes ; qui fut marié le 24 Avril
1714. avec Catherine Armande de Vignerot
du Plessis Richelieu , fille de feu
Armand Jean de Vignerot du Plessis
Duc de Richelieu et de Fronsac , Pair
·
3
de
2304 MERCURE DE FRANC ™
de France , mort le 10 May 1715. et d
feue Anne Marguerite d'Acigné , sa
deuxième femme , morte le 19 Août
1698.
-
Le 16 , M. Jean- Louis Héron , Receveur
des Finances en Champagne, Lieutenant
de la Capitainerie des Chasses de
Fontainebleau , et Intendant des Maison
et Affaires de Mademoiselle de Clermont,
Sur- Intendante de la Maison de la Reine,
mourut à sa Terre , laissant une Veuve
sans enfans.
,
Le Octobre M. Nicolas Guyot , Seigneur
de Chesne , Conseiller Secretaire
du Roy , Maison Couronne de France et
de ses Finances , reçu en cette Charge
en 1719. Ancien Avocat au Parlement
Immatriculé le 30 Juillet 1675. et Bailli
de la Justice du Chapitre de l'Eglise de
Paris mourut âgé d'environ 78 ans.
ayant été dans son temps un des premie's
du Barreau. Il avoit eu d'Antoinette
Pelletier son épouse , une fille unique ,
Catherine-Angelique Guyot de Chesne ,
mariée au mois d'Octobre 1725. avec
Noël Arnaud , Seigneur de Boüeix , et
de Meré , Conseiller au Parlement de
Paris , puis Maître des Requêtes . Elle
est du Roy morte en couches à Angoulême
en 1729 , laissant des enfans.
,
Lc
OCTOBRE . 1733. 2305
Le 17 Octobre , Hercule- Joseph de
Lu , Marquis Titulaire de Saluce,Comte
d'Usa , &c. Mestre de Camp de Cavalerie
, cy- devant Maréchal General des Logis
de la Cavalerie de l'Armée du Roy
en Espagne , mourut , âgé de 65 ans.
Le 19 , D. Baltazar Patiño , Marquis
de Castellar , Commandeur d'Alange de
l'Ordre de S.Jacques, Gentilhomme de la
Chambre du Roy d'Espagne , son Conseiiler
au Conseil de Guerre , Secretaire
d'Etat, et des Dépêches universelles de la
Guerre , Ambassadeur Extraordinaire et
Plénipotentiaire de S. M. C. auprès du
Roy , mourut à Paris , âgé de 63 ans . Il
ayoit été nommé à l'Ambassade de France
au mois d'Août 1730. et étant arrivé à
Paris le 23 Oct. suivant, il eut à Versailles
sa premiereAudience particuliere du Roi,
le 29 du même mois. Il étoit frere de Don
Jo eph Patiño, Commandeur d'Alevisoa,
de Ordre de S. Jacques , Gouverneur
du Conseil des Finances et des Tribu
naux endépendans ; Sur Intendant General
des Routes generales et Secretaire
d'Etat du Roy Cath.ct des dépêches universelles
de la Marine , des Indes et du
Commerce, l'un des principaux Ministres
de la Courd Espagne. Son Corps fut porté
en l'Eglise de S. Sulpice sa Paroisse , et
I CRSU
>
-
2306 MERCURE DE FRANCE
ensuite transporté en grand Convoi ,
dans l'Eglise des PP. Carmes Déchaussez ,
où il fut inhumé.
→
Le 25 , Jacques Joseph du Guet , Pretre
, natif de Monsbrison en Forêts, connu
par un grand nombre d'Ouvrages de
piété , qu'il a donnez au public , mourut
à Paris subitement, en prenant un Bouillon
, dans la 84 année de son âge , étanc
né le 19 Decembre 1649. Il fut inhumé
le 27 , sur le midi, en l'Eglise de S. Médard
sa Paroisse, avec un grand concours
de toutes sortes de personnes. Son éloge
est rapporté avec le détail de ses Ouvra
dans la derniere Edition du Dictionnaire
universel de 1732. dans le Tom. 3 .
sous la Lettre G.
ges
Le même jour , François- Nicolas Aubourg
, Conseiller , Secretaire du Roy ;
Maison , Couronne de France et de ses
Finances , et Trésorier General des Bâtimens
de S. M. Jardins , Arts et Manufactures
de France , mourut d'accident à
Paris , laissant de Marie Poupard sa femme
, N. Aubourg , Conseiller Clerc au
Parlement , Barbe Charlotte Aubourg ,
mariée avec GuillaumeAubourg,Marquis
de Boury , Garde des Rôles des Offices
de France , son cousin germain, N. Aubourg
, femme de N. Perar , &c.
OCTOBRE 1733. 2307
Le 27 , D. Marguerite le Long , épouse
de Claude- Pierre Boucher , Ecuyer, Conseiller
, Secretaire du Roy , Maison ,
Couronne de France et de ses Finances,
ancien Procureur en la Chambre des
Comptes, mourut d'apoplexie ; âgée d'environ
de 60 ans , laissant pour fils unique
Claude- Olivier Boucher , reçu Conseiller
au Châtelet en 1719. puis au Parlement
de Paris , le 24 May 1730.et marié
le 7 Decembre suivant avec la fille
aînée de feu Jean Antoine Noblet , Seigneur
de Romery , Conseiller au même
Parlement de Paris, mort le 9 Avril 1728 .
et de D. Louise- Catherine de la Salle , sa
veuve.
Le M. Pijart , Chevalier de l'Ordre
Militaire de Saint Louis , Lieutenant
Colonel d'un des 5 Bataillons du Régiment
Royal Artillerie , et Brigadier des
Armées du Roy , du 4 Avril 1721. mourut
à Perpignan , mois de septembre
1733 , âgé de près de 30 ans.
Le 30 du même mois D. Anne Geoffroi
de Coiffy , veuve depuis le 4 Octobre
1713 , de Henri Pajot , Seigneur du
Bouchet , Conseiller , Secretaire du Roy,
Maison , Couronne de France et de ses
Finances , qu'elle avoit épousé le 4 Août
1694. mourut d'une fiévre maligne à No-
I ij zay
2308 MERCURE DE FRANCE
zay en Champagne,Terre de feu Jacques
Geoffroi de Coiffy, son frere dont la mort
arrivée le 28 Juillet dernier , est rappor
tée dans le Mercure du mois d'Août, page
1893 elle a laissé deux fils et une fille qui
a été mariée le 7 Juillet 173 2, avec Jean-
Baptiste Robert Auget , Seigneur et Baron
de Monthyon , Jossigny , &c. Maître
ordinaire en la Chambre des Comptes
de Paris , veuf de Catherine-Marie- Fran
çoise Surirey de Saint Remy.
Le 20 Octobre , Anne - Charles Goislard
, Seigneur de Mont- Sabert , Baron et
Patton de Toureil , et de Richebourg ,
Conseiller en la Grand- Chambre du
Parlement , s'étant blessé en allant à sa
Terre de Mont- Sabert en Anjou , en se
jertant hors de son Carosse dont les
Chevaux avoient pris le mords aux dents,
en est mort quelques jours après à cette
Terre , âgé d'environ 55 ans. Il étoit fils
de Marc- Anne Goislard , Baron et Patron
de Toureil et de Richebourg , Conseiller
au Parlement de Paris , Doyen de
la premiere Chambre des Enquêtes , mort
le to Novembre 171 2. et d'Anne le Maître
, Dame de Mont- Sabert , morte le 26
Juillet 1711. Il avoit été d'abord Avocat
du Roy au Châtelet , et ensuite reçu
Con
OCTOBRE. 1733 230
Conseiller au Parlement en la 4 Chambre
des Enquêtes , le 22 Juin 1701. et il
monta à la Grand Chambre le 11 Février
1730. Il étoit Juge éclairé et intégre , ce
qui le fait beaucoup regretter. Il avoić
été marié en premieres nôces au mois
d'Octobre 1704. avec Marie-Louise de
Riants , morte le 16 Mars 1717 , fille unique
de Charles de Riants , Comte de
Remalart , et Baron de Vauré au Perche,
et de Thérèse - Angélique de Bourlon , de
laquelle il laisse Anne - Louis Goislard
Seigneur de Mont - Sabert, né le 12 Mars
1758.et reçu Conseiller au Parlement en
las des Enquêtes , le 16 Juillet 1732 .
Anne Jean - Baptiste Goislard , sieur de
Baillé , né le 4 Avril 1709. et reçu Constiller
au Parlement , en la 4 des Enquêtés
, le 4 Mars 1733. Marie- Anne Goislard
, néé le 31 Mai 1715. et mariée au
mois de Septembre 1731. avec M. Philibert
Rulault , aussi Conseiller au Parlement
de Paris , et une seconde fille à marier.
Il avoit épousé en secondes nôces la
fille aînée de Philippe Patu , Conseiller,
Honoraire en la Cour des Aydes de Paris
, et de feuë Loüie- Claude de Launay. '
Il laisse de ce mariage trois filles en bas
âge. André Goislard, Seigneur de la Gravelle
, Maître des Comptes à Paris, ayeul
I iij
de
2310 MERCURE DE FRANCE
de celui dont on rapporte la mort , mourút
aussi d'accident , s'étant noyé malheureusement
dans la Riviere de Seine ,
le 5 Septembre 1661 en voulant y abreuver
son Cheval, en revenant des environs
de Paris .
Fermer
Résumé : MORTS ET MARIAGES.
En octobre 1733, plusieurs décès et mariages notables ont été enregistrés. Armand-Jean de la Vove de Tourouvre, Évêque et Comte de Rodez, est décédé à l'âge d'environ 60 ans. Il était fils d'Antoine de la Vove, Marquis de Tourouvre, et de Marie de Ramefort. Léon le Cirier, Marquis de Neuchelles et Maréchal de Camp, est mort à Paris à l'âge de 72 ans. Il était fils de Louis le Cirier et de Marie de Bucy, et avait épousé Marie-Louise le Menestrel de Hauguel. Anne-Thérèse Hébert, épouse d'Antoine-François Talon, est décédée à Paris à l'âge de 51 ans. Elle était fille d'André-Pierre Hébert et d'Anne-Françoise le Gendre. Anne-Geneviève Brochet, épouse de Jean-Simon Mouffe, est morte en couches à Paris à l'âge de 24 ans. Magdelaine-Élisabeth de Baron de Cottinville, veuve de Charles de Dienne de Cheyladet, est décédée à Paris à l'âge de 75 ans. La Dame Chauveton de Voiet de Saint-Léger est morte en couches à Paris. Marc Roger, Marquis de Noé, est décédé subitement à Fontainebleau à l'âge de 59 ans. Il était marié à Charlotte Colbert. Magdelaine-Susanne Gigault de Bellefonds, Marquise du Chastelet, est morte à l'âge de 66 ans. Elle était fille de Bernardin Gigault et de Magdelaine Fouquet. Jean-Louis Héron, Receveur des Finances en Champagne, est décédé en laissant une veuve sans enfants. Nicolas Guyot, Seigneur de Chesne, est mort à l'âge de 78 ans. Il avait une fille unique, Catherine-Angélique Guyot de Chesne. Hercule-Joseph de Lu, Marquis de Saluce, est décédé à l'âge de 65 ans. Baltazar Patiño, Marquis de Castellar, est mort à Paris à l'âge de 63 ans. Il était Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Roi d'Espagne. Jacques-Joseph du Guet, prêtre et auteur d'ouvrages de piété, est décédé subitement à Paris à l'âge de 84 ans. François-Nicolas Aubourg, Trésorier Général des Bâtiments de Sa Majesté, est mort accidentellement à Paris. Marguerite le Long, épouse de Claude-Pierre Boucher, est décédée d'apoplexie à l'âge de 60 ans. Le Chevalier Pijart, Lieutenant-Colonel et Brigadier des Armées du Roi, est mort à Perpignan à l'âge de près de 30 ans. Anne Geoffroi de Coiffy, veuve de Henri Pajot, est décédée à l'âge de 60 ans. Le texte mentionne également d'autres événements familiaux. Une femme, dont le nom n'est pas mentionné, épouse Jacques Geoffroi de Coiffy le 4 août 1694 et décède d'une fièvre maligne à Nozay en Champagne le 23 août 1732. Elle laisse deux fils et une fille, mariée le 7 juillet 1732 à Jean-Baptiste Robert Auget, Seigneur de Monthyon et Jossigny. Le 20 octobre 1732, Anne-Charles Goislard, Seigneur de Mont-Sabert, décède à l'âge d'environ 55 ans après s'être blessé en sortant de son carrosse. Il était Conseiller au Parlement de Paris et fils de Marc-Anne Goislard et Anne le Maître. Goislard avait été marié à Marie-Louise de Riants, décédée en 1717, et avait plusieurs enfants, dont Anne-Louis Goislard et Anne-Jean-Baptiste Goislard, tous deux Conseillers au Parlement. Il s'était remarié avec la fille de Philippe Patu, avec qui il avait trois filles en bas âge. Par ailleurs, André Goislard, Seigneur de la Gravelle, décède noyé dans la Seine le 5 septembre 1661.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 2521-252[9]
MORTS, NAISSANCES et Mariages.
Début :
Dans le Mercure du mois dernier, en parlant de la mort d'Hercule-Joseph [...]
Mots clefs :
Marquis, Général, Seigneur, Épouse, Maison, Abbaye, Capitaine, Président, Diocèse, Congrégation, François-Jean-Baptiste-Joseph de Sade, Michel-François de Maillé de La Tour, Maison de Maillé, Anne-Geneviève de Meuves, Charlotte-Elisabeth de Bassompierre, Guillaume-Jean-Baptiste-François de Becdelièvre, Gabriel de Riberolles, Pierre de Pardaillan de Gondrin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
MORTS , NAISSANCES
et Mariages.
D
Ans le Mercure du mois dernier
en parlant de la mort d'Hercule-
Joseph de Lur , Chevalier , Marquis de
Saluces , de Drujac et de la Groliere , on
doit ajouter qu'il étoit ; Vicomte , Seigneur
de Melangein , de l'Isle de Couderot
, &c.
La Maison de Lur est très ancienne , et
tire son origine d'Allemagne ; elle est
établie depuis plusieurs siècles dans la
Ι province
2522 MERCURE DE FRANCE
Province de Guienne , et a contracté en
France des alliances avec les Maisons les
plus considerables du Royaume.
Le Marquis de Saluces étoit l'aîné de la
Maison ; il ne laisse qu'un fils , Officier
aux Gardes Françoises,
D. Gabrielle de Rochechouart- Morte
mar, Abbesse de l'Abbaye de Beaumontlès-
Tours ,Ordre de S. Benoît , mourut le
24. Octobre , âgée d'environ soixante
seize ans , après avoir gouverné cette Abbaye
avec beaucoup de sagesse et d'édification
pendant près de 44. ans. Elle étoit
fille aînée de Louis Victor de Rochechouart,
Duc deVivonne , Pair et Maréchal
de France , Général des Galeres , Gouverneur
de Champagne et Brie , mort le 18
Septemb. 1688.et de D. Antoinette Louise
de Mesmes, morte le 10 Mars 1709.
M. Pierre de Pardaillan de Gondrin
d'Antin , Evêque et Duc de Langres ,
Pair de France , Abbé des Abbayes de
Montier-Ramey et de Lire , Docteur en
Théologie de la Faculté de Paris , et l'un
des 40 de l'Académie Françoise , mourut
dans son Diocèse le 2. Novembre âgé
d'environ 41 ans. Il étoit quatriéme fils er
Le seul qui restât de Louis- Antoine dePar
daillan de Gondrin , Duc d'Antin , Pair
de France , Chevalier des Ordres du Roi ,
Lieutenant
NOVEMBRE . 1733. 2525
Lieutenant général de ses Armées , et de
la haute et basse Alsace &c. Gouverneur
des Ville et Duché d'Orleans & c. Directeur
général des Bâtimens du Roi , Jardins
et Manufactures de France , et de D.
Julie Françoise de Crussol d'Uzez .
Le R. P. Gabriel de Riberolles , Prêtre '
Chanoine Régulier de l'Ordre de S. Augustin
, de la Congrégation de France ,
mourut le 2. Novembre en l'Abbaye Ste
Geneviève à Paris , âgé d'environ 81 ans ,
après avoir été pendant six années Abbé
de cette Abbaye, et Superieur Général de
sa Congrégation . Il étoit de Paris , et fils
d'Abraham de Riberolles , Conseiller au
Châtelet, et de Clemence du Mas , Soeur
d'Hilaire du Mas , Docteur de la Maison
et Societé de Sorbonne , et Conseiller au
Parlement. Le P. de Riberolles , fut élû
pour la premiere fois Abbé de Ste Genevieve
, et Superieur général de sa Congrégation
, le 11. Septembre 1715. et fut
continué par le Chapitre général pour
trois autres années, le is . Septembre 1718.
étant premier Assistant de sa Congrégation
lors de la mort du R. P. Jean Polinier
, Abbé et Superieur général , arrivée
le 6. Mars 1727. Il fut choisi pour achever
les sept mois qui restoient au deffunt
de ses trois ans , et le 11. Septembre sui-
Iij
vant ,
2524 MERCURE DE FRANCE
vant , il fut élû Abbé et Superieur général
pour la troisième fois , et le 11. Septembre
1730. pour la quatrième fois .
J
D. Magdelaine le Cousturier de Neuville
, Veuve de Claude Potier , Comte
de Novion ,Brigadier des Armées du Roi,
mourut le 4. Novembre sans enfans. Elle
étoit fille de Henri le Cousturier , Seigneur
de Neuville , vivant Capitaine ,
commandant le premier Bataillon du Regiment
du Roi , et de Catherine - Françoise-
Louise de la Broise , soeur de la Veuve
de Charles - Jean - Louis de Faucon
Marquis de Ris.
Henri Joseph de Vassé , Marquis d'Esguilly
&c. Seigneur de Fontenay , Mestre
de Camp de Cavalerie , mourut le
6. Novembre , âgé d'environ 34. ans.
Il étoit fils ds Joseph Artus de Vassé
, Marquis d'Esguilly &c. mort le 2 .
Septembre 1710. Et de Louise de Fesque
morte en 1732 ..Il avoit épousé en 1724 .
D. Magdeleine - Gabrielle des Gentils du
Bessay , de laquelle il laisse deux fils .
D. Jeanne Marie Palatine de Dyo de
Momperous , Marquise de Roquefeuil
Baronne de Castelnau , Epouse de Marie
François Roger de Langhac , Comte de
Dalet et de Toulongon &c. mourut le 7 .
âgée d'environ 5.5.ans , laissant deux filles,
dont
NOVEMBRE . 1733 2525
dont la cadette Françoise Charlotte de
Langhac fut mariée le 7. Juillet 1732.
avec Jean-Baptiste - François de Cugnac
Marquis de Dampierre &c. Mestre de
Camp de Cavalerie , cy- devant Cornette
des Chevaux Legers de Berry.
Le même jour , Guillaume - Jean-
Baptiste- François Becdelievre , Seigneur
de la Busnelays et de Treambert , premier
Président en la Chambre des Comtes
de Nantes , Charge en laquelle il·
avoit été reçu par la résignation de son
Pere , le 17. Novembre 1722. après avoir
étéauparavant successivement Maître ordinaire
, et Président en la même Chambre
, mourut âgé de 46. ans . Il étoit fils
aîné de feu Jean - Baptiste Becdeljevre ,
Seigneur de la Busnelays , le deuxième
de sa famille , premier Président én la
Chambre des Comptes de Nantes , et de
Renée de Sesmaisons de Treambert , et
il avoit été marié le 30. Juillet 1705. avec
Françoise Renée le Nobletz , fille de René
le Noblerz , Seigneur de Lescus , et de
Marie Agnes du Chastel . Il en a eu plusieurs
enfans , qui sont rapportés dans
l'Etat de la France'de 17 27. vol.4.p. sí7 .
"la Généalogie de cette famille se trouve
dans le Dictionnaire Histor. éditions de
1725. et 1732.
3
I iij
Le
2526 MERCURE DE FRANCE
Le 8.Philippe- Auguste Porlier, Ecuyer,
Sieur de Compiègne , et de Maillezais ,
autrefois Capitaine au Regiment Dauphin
Infanterie , mourut à Paris , âgé d'environ
65 ans. Il avoit épousé au mois de
Mai 1700. Susanne Fardoil , sa Cousine
issuë de germain , morte le 12. Février
1710. âgée de 32. ans , fille unique de Nicolas
Fardoil , Conseiller en la Cour des
Aides de Paris , mort le 8. Juin 1699. et
de Magdeleine Poussé , de laquelle il laisse
des enfans.
>
D. Charlotte- Elizabeth de Bassompierre
Epouse de Charles Marie , Marquis
de Choiseul , Mestre de Camp de Cava
krie , Sous-Lieutenant des Gendarmes
Ecossois , et Lieutenant général pour le
Roi au Gouvernement de Champagne et
Brie, accoucha le 6. Octobre dans la Ville
de Nanci , d'un fils qui a été nommé
Claude Antoine par M. l'Abbé de Choiseul
, Aumônier du Roi , nommé à l'Evêché
de Châlons sur Marne , et par D.
Charlotte de Choiseul , Comtesse de
Ludre.
D. Anne- Geneviève de Meuves, Epou
se de Jean- Paul Bochard de Champigny,
Capitaine au Regiment des Gardes Françoises
, Chevalier de S. Louis , accoucha
NOVEMBRE. 1733 2527
-
le 24 Octobre d'un fils qui a été nommé
Conrard Alexandre , par Conrard
Alexandre , Comte de Rottembourg ,
Brigadier des Armées du Roi , Gouver
neur de Bethune , Chevalier des Ordres
du Roi , Ambassadeur de S. M. en Espagne
, et par D. Emilie Mailly du Bruëil ,
Epouse de Jean-François de Creil , Brigadier
des Armées du Roi, Capitaine - Commandant
de la Compagnie des Grenadiers
à cheval, Chevalier de S. Louis.
Le Lundy 26, Octobre , à une heure
du matin , a été celebré dans la Chapelle
du Château du Houssay , près de Bonneval,
Diocèse de Chartres par M. Michel
François de Maillé de la Tour Landri ,
Prêtre , Chanoine et Chefcier de l'Eglise
Cathedrale , et Vicaire général de l'Evêque
de Chartres, Abbé commandataire de
F'Abbaye de S.Pierre de L'Esterp, Diocèse
de Limoges , le Mariage de François- Antoine
- Alexandre d'Albignac , Marquis de
Castelnau, âgé de 21. ans, fils aîné de Fran
çois d'Albignac, Chevalier , Baron de Castelnau
, Seigneur du Triadous au Diocèse
de Mende, & c.avec Dlle Anne- Elizabeth-
Constance de Montboissier , âgée de 19 .
ans , fille aînée de Philippe - Claude de
Montboissier- Canillac , Capitaine - Lieu-
I iiij
tenant
2528 MERCURE DE FRANCE
tenant de la seconde Compagnie des
Mousquetaires de la Garde du Roi , et
Brigadier des Armées de S. M. et de D.
Marie-Anne Genevieve de Maillé- Benchart
, Dame du Houssay.
M. le Marquis de Courbons , premier
Président du Parlement de Navarre , fils
de M. Miche , Marquis de Gaubert ,
premier Président au même Parlement ,
épousa le même jour Dlle Angelique
de Lons , fille de feu M. le Marquis
de Lons , Lieutenant pour le Roi et
'Commandant en Navarre et Bearn."
-
Le 13. Novembre , François - Jean-
Baptiste Joseph de Sade , Chevalier ,
Comte de la Coste et de Saumane dans
le païs Venaissin , Colonel général de la
Cavalerie du Pape , fils de Gaspard-François
de Sade , Chevalier , Marquis de
Mazan , Seigneur de Saumane , &c. et
de D. Louise - Aldonce d'Astoüaud de
Mus , épousa à Paris Dlle Marie - Eleonore
de Maillé de Carman , fille de Do
natien de Maillé , Chevalier , Marquis de
Carman , Comte de Maillé , Baron de
Lesquelen , Seigneur Desterres de Dameny
, et de Villeromain , second Baron de
Bretagne , et de Dame Marie - Louise Binet
de Marcognet son Epouse. Ce mariage
a été celebré dans la Chapelle de l'Hôtel
NOVEMBRE. 1733. 2527
tel de Condé , en présence du Duc et
de la jeune Duchesse de Bourbon . La
Mariée a été nommée Dame d'accompagnement
par M.le Duc, à qui elle a l'honneur
d'être alliée . Le marié est d'une des
plus anciennes familles de Provence , l'Abbé
Robert de Briançon en parle avantageusement
dans son Livre intitulé PEtat
de la Provence dans sa Noblesse,Tom.
3. p. 21 , La belle Laure , si connue par les
loüanges , que le fameux Petrarque , qui
s'étoit laissé toucher par sa beauté et par
son esprit , lui donna dans les Vers qu'il
fit en son honneur , pendant sa vie , et
même après sa mort arrivée en 1348. sans
avoir été mariée , étoit de la famille de
Sade. Il y a un article d'Elle dans le Dictionnaire
Histor. sous le nom de Laurc..
La Maison de Maillé originaire de
Touraine , est trop connue pour en parler
icy. La Généalogie de cette Illustre
Maison se trouve dans le 7. Tome des
grands Officiers de la Couronne à l'art.
des Maréchaux de France p. 497.
et Mariages.
D
Ans le Mercure du mois dernier
en parlant de la mort d'Hercule-
Joseph de Lur , Chevalier , Marquis de
Saluces , de Drujac et de la Groliere , on
doit ajouter qu'il étoit ; Vicomte , Seigneur
de Melangein , de l'Isle de Couderot
, &c.
La Maison de Lur est très ancienne , et
tire son origine d'Allemagne ; elle est
établie depuis plusieurs siècles dans la
Ι province
2522 MERCURE DE FRANCE
Province de Guienne , et a contracté en
France des alliances avec les Maisons les
plus considerables du Royaume.
Le Marquis de Saluces étoit l'aîné de la
Maison ; il ne laisse qu'un fils , Officier
aux Gardes Françoises,
D. Gabrielle de Rochechouart- Morte
mar, Abbesse de l'Abbaye de Beaumontlès-
Tours ,Ordre de S. Benoît , mourut le
24. Octobre , âgée d'environ soixante
seize ans , après avoir gouverné cette Abbaye
avec beaucoup de sagesse et d'édification
pendant près de 44. ans. Elle étoit
fille aînée de Louis Victor de Rochechouart,
Duc deVivonne , Pair et Maréchal
de France , Général des Galeres , Gouverneur
de Champagne et Brie , mort le 18
Septemb. 1688.et de D. Antoinette Louise
de Mesmes, morte le 10 Mars 1709.
M. Pierre de Pardaillan de Gondrin
d'Antin , Evêque et Duc de Langres ,
Pair de France , Abbé des Abbayes de
Montier-Ramey et de Lire , Docteur en
Théologie de la Faculté de Paris , et l'un
des 40 de l'Académie Françoise , mourut
dans son Diocèse le 2. Novembre âgé
d'environ 41 ans. Il étoit quatriéme fils er
Le seul qui restât de Louis- Antoine dePar
daillan de Gondrin , Duc d'Antin , Pair
de France , Chevalier des Ordres du Roi ,
Lieutenant
NOVEMBRE . 1733. 2525
Lieutenant général de ses Armées , et de
la haute et basse Alsace &c. Gouverneur
des Ville et Duché d'Orleans & c. Directeur
général des Bâtimens du Roi , Jardins
et Manufactures de France , et de D.
Julie Françoise de Crussol d'Uzez .
Le R. P. Gabriel de Riberolles , Prêtre '
Chanoine Régulier de l'Ordre de S. Augustin
, de la Congrégation de France ,
mourut le 2. Novembre en l'Abbaye Ste
Geneviève à Paris , âgé d'environ 81 ans ,
après avoir été pendant six années Abbé
de cette Abbaye, et Superieur Général de
sa Congrégation . Il étoit de Paris , et fils
d'Abraham de Riberolles , Conseiller au
Châtelet, et de Clemence du Mas , Soeur
d'Hilaire du Mas , Docteur de la Maison
et Societé de Sorbonne , et Conseiller au
Parlement. Le P. de Riberolles , fut élû
pour la premiere fois Abbé de Ste Genevieve
, et Superieur général de sa Congrégation
, le 11. Septembre 1715. et fut
continué par le Chapitre général pour
trois autres années, le is . Septembre 1718.
étant premier Assistant de sa Congrégation
lors de la mort du R. P. Jean Polinier
, Abbé et Superieur général , arrivée
le 6. Mars 1727. Il fut choisi pour achever
les sept mois qui restoient au deffunt
de ses trois ans , et le 11. Septembre sui-
Iij
vant ,
2524 MERCURE DE FRANCE
vant , il fut élû Abbé et Superieur général
pour la troisième fois , et le 11. Septembre
1730. pour la quatrième fois .
J
D. Magdelaine le Cousturier de Neuville
, Veuve de Claude Potier , Comte
de Novion ,Brigadier des Armées du Roi,
mourut le 4. Novembre sans enfans. Elle
étoit fille de Henri le Cousturier , Seigneur
de Neuville , vivant Capitaine ,
commandant le premier Bataillon du Regiment
du Roi , et de Catherine - Françoise-
Louise de la Broise , soeur de la Veuve
de Charles - Jean - Louis de Faucon
Marquis de Ris.
Henri Joseph de Vassé , Marquis d'Esguilly
&c. Seigneur de Fontenay , Mestre
de Camp de Cavalerie , mourut le
6. Novembre , âgé d'environ 34. ans.
Il étoit fils ds Joseph Artus de Vassé
, Marquis d'Esguilly &c. mort le 2 .
Septembre 1710. Et de Louise de Fesque
morte en 1732 ..Il avoit épousé en 1724 .
D. Magdeleine - Gabrielle des Gentils du
Bessay , de laquelle il laisse deux fils .
D. Jeanne Marie Palatine de Dyo de
Momperous , Marquise de Roquefeuil
Baronne de Castelnau , Epouse de Marie
François Roger de Langhac , Comte de
Dalet et de Toulongon &c. mourut le 7 .
âgée d'environ 5.5.ans , laissant deux filles,
dont
NOVEMBRE . 1733 2525
dont la cadette Françoise Charlotte de
Langhac fut mariée le 7. Juillet 1732.
avec Jean-Baptiste - François de Cugnac
Marquis de Dampierre &c. Mestre de
Camp de Cavalerie , cy- devant Cornette
des Chevaux Legers de Berry.
Le même jour , Guillaume - Jean-
Baptiste- François Becdelievre , Seigneur
de la Busnelays et de Treambert , premier
Président en la Chambre des Comtes
de Nantes , Charge en laquelle il·
avoit été reçu par la résignation de son
Pere , le 17. Novembre 1722. après avoir
étéauparavant successivement Maître ordinaire
, et Président en la même Chambre
, mourut âgé de 46. ans . Il étoit fils
aîné de feu Jean - Baptiste Becdeljevre ,
Seigneur de la Busnelays , le deuxième
de sa famille , premier Président én la
Chambre des Comptes de Nantes , et de
Renée de Sesmaisons de Treambert , et
il avoit été marié le 30. Juillet 1705. avec
Françoise Renée le Nobletz , fille de René
le Noblerz , Seigneur de Lescus , et de
Marie Agnes du Chastel . Il en a eu plusieurs
enfans , qui sont rapportés dans
l'Etat de la France'de 17 27. vol.4.p. sí7 .
"la Généalogie de cette famille se trouve
dans le Dictionnaire Histor. éditions de
1725. et 1732.
3
I iij
Le
2526 MERCURE DE FRANCE
Le 8.Philippe- Auguste Porlier, Ecuyer,
Sieur de Compiègne , et de Maillezais ,
autrefois Capitaine au Regiment Dauphin
Infanterie , mourut à Paris , âgé d'environ
65 ans. Il avoit épousé au mois de
Mai 1700. Susanne Fardoil , sa Cousine
issuë de germain , morte le 12. Février
1710. âgée de 32. ans , fille unique de Nicolas
Fardoil , Conseiller en la Cour des
Aides de Paris , mort le 8. Juin 1699. et
de Magdeleine Poussé , de laquelle il laisse
des enfans.
>
D. Charlotte- Elizabeth de Bassompierre
Epouse de Charles Marie , Marquis
de Choiseul , Mestre de Camp de Cava
krie , Sous-Lieutenant des Gendarmes
Ecossois , et Lieutenant général pour le
Roi au Gouvernement de Champagne et
Brie, accoucha le 6. Octobre dans la Ville
de Nanci , d'un fils qui a été nommé
Claude Antoine par M. l'Abbé de Choiseul
, Aumônier du Roi , nommé à l'Evêché
de Châlons sur Marne , et par D.
Charlotte de Choiseul , Comtesse de
Ludre.
D. Anne- Geneviève de Meuves, Epou
se de Jean- Paul Bochard de Champigny,
Capitaine au Regiment des Gardes Françoises
, Chevalier de S. Louis , accoucha
NOVEMBRE. 1733 2527
-
le 24 Octobre d'un fils qui a été nommé
Conrard Alexandre , par Conrard
Alexandre , Comte de Rottembourg ,
Brigadier des Armées du Roi , Gouver
neur de Bethune , Chevalier des Ordres
du Roi , Ambassadeur de S. M. en Espagne
, et par D. Emilie Mailly du Bruëil ,
Epouse de Jean-François de Creil , Brigadier
des Armées du Roi, Capitaine - Commandant
de la Compagnie des Grenadiers
à cheval, Chevalier de S. Louis.
Le Lundy 26, Octobre , à une heure
du matin , a été celebré dans la Chapelle
du Château du Houssay , près de Bonneval,
Diocèse de Chartres par M. Michel
François de Maillé de la Tour Landri ,
Prêtre , Chanoine et Chefcier de l'Eglise
Cathedrale , et Vicaire général de l'Evêque
de Chartres, Abbé commandataire de
F'Abbaye de S.Pierre de L'Esterp, Diocèse
de Limoges , le Mariage de François- Antoine
- Alexandre d'Albignac , Marquis de
Castelnau, âgé de 21. ans, fils aîné de Fran
çois d'Albignac, Chevalier , Baron de Castelnau
, Seigneur du Triadous au Diocèse
de Mende, & c.avec Dlle Anne- Elizabeth-
Constance de Montboissier , âgée de 19 .
ans , fille aînée de Philippe - Claude de
Montboissier- Canillac , Capitaine - Lieu-
I iiij
tenant
2528 MERCURE DE FRANCE
tenant de la seconde Compagnie des
Mousquetaires de la Garde du Roi , et
Brigadier des Armées de S. M. et de D.
Marie-Anne Genevieve de Maillé- Benchart
, Dame du Houssay.
M. le Marquis de Courbons , premier
Président du Parlement de Navarre , fils
de M. Miche , Marquis de Gaubert ,
premier Président au même Parlement ,
épousa le même jour Dlle Angelique
de Lons , fille de feu M. le Marquis
de Lons , Lieutenant pour le Roi et
'Commandant en Navarre et Bearn."
-
Le 13. Novembre , François - Jean-
Baptiste Joseph de Sade , Chevalier ,
Comte de la Coste et de Saumane dans
le païs Venaissin , Colonel général de la
Cavalerie du Pape , fils de Gaspard-François
de Sade , Chevalier , Marquis de
Mazan , Seigneur de Saumane , &c. et
de D. Louise - Aldonce d'Astoüaud de
Mus , épousa à Paris Dlle Marie - Eleonore
de Maillé de Carman , fille de Do
natien de Maillé , Chevalier , Marquis de
Carman , Comte de Maillé , Baron de
Lesquelen , Seigneur Desterres de Dameny
, et de Villeromain , second Baron de
Bretagne , et de Dame Marie - Louise Binet
de Marcognet son Epouse. Ce mariage
a été celebré dans la Chapelle de l'Hôtel
NOVEMBRE. 1733. 2527
tel de Condé , en présence du Duc et
de la jeune Duchesse de Bourbon . La
Mariée a été nommée Dame d'accompagnement
par M.le Duc, à qui elle a l'honneur
d'être alliée . Le marié est d'une des
plus anciennes familles de Provence , l'Abbé
Robert de Briançon en parle avantageusement
dans son Livre intitulé PEtat
de la Provence dans sa Noblesse,Tom.
3. p. 21 , La belle Laure , si connue par les
loüanges , que le fameux Petrarque , qui
s'étoit laissé toucher par sa beauté et par
son esprit , lui donna dans les Vers qu'il
fit en son honneur , pendant sa vie , et
même après sa mort arrivée en 1348. sans
avoir été mariée , étoit de la famille de
Sade. Il y a un article d'Elle dans le Dictionnaire
Histor. sous le nom de Laurc..
La Maison de Maillé originaire de
Touraine , est trop connue pour en parler
icy. La Généalogie de cette Illustre
Maison se trouve dans le 7. Tome des
grands Officiers de la Couronne à l'art.
des Maréchaux de France p. 497.
Fermer
Résumé : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
En novembre 1733, plusieurs événements marquants ont eu lieu parmi la noblesse française. Plusieurs décès notables sont à signaler. Le Chevalier Marquis de Saluces, Joseph de Lur, issu d'une ancienne famille allemande établie en Guienne, est décédé, laissant un fils officier. Gabrielle de Rochechouart, Abbesse de Beaumont-lès-Tours, est morte à l'âge de 76 ans après 44 ans de gouvernance. Pierre de Pardaillan de Gondrin, Évêque de Langres, est décédé à 41 ans. Gabriel de Riberolles, Chanoine Régulier de l'Ordre de Saint Augustin, est mort à 81 ans après avoir été Abbé de Sainte-Geneviève. D'autres décès incluent ceux de Magdeleine le Cousturier, Henri Joseph de Vassé, Jeanne Marie Palatine de Dyo, Guillaume-Jean-Baptiste Becdelievre, et Philippe-Auguste Porlier. Parallèlement, plusieurs naissances ont été signalées. Charlotte-Elisabeth de Bassompierre a accouché d'un fils nommé Claude Antoine, et Anne-Geneviève de Meuves a donné naissance à un fils nommé Conrad Alexandre. Des mariages ont également eu lieu, notamment celui de François-Antoine-Alexandre d'Albignac avec Anne-Elisabeth-Constance de Montboissier, et celui de François-Jean-Baptiste-Joseph de Sade avec Marie-Éléonore de Maillé de Carman. Le Marquis de Courbons a épousé Angélique de Lons. Ces événements illustrent la dynamique des familles nobles à travers les naissances, les mariages et les décès qui structurent la continuité et les alliances au sein de l'aristocratie française.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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23
p. 2743-[2]746
MORTS ET MARIAGES.
Début :
Dme Marie-Magdelaine Prevôt, épouse de M. Silva, Docteur-Régent de la Faculté [...]
Mots clefs :
Roi, Général, Épouse, Paris, Jean-Jacques Damas, Nicolas de Fresnoy
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS ET MARIAGES.
MORTS ET MARIAGES.
ME Marie - Magdelaine Prevôt , épouse de
M. Silva , Docteur Régent de la Faculté
de Médecine de Paris , Medecin Consultant du
-
I. Vol.
I vj Roy
2744 MERCURE DE FRANCE
Roy , et Medecin Consultant du Duc de Bout
bon , mourut à Paris le 2 du mois dernier , âgée
d'environ 45 ans.
Jean-Jacques Damas , Comte du Breuil , Lientenant
General des Armées du Roy, Gouverneur
de, Maubeuge , mourut à Mâcon le 7 Novembre
dernier , dans un âge tres avancé. Il étoit troi
siéme fils de Jean Damas, Comte du Breuil,Marquis
d'Antigny , Gouverneur de la Principauté
de Dombes, et de Claudine. Alexandrine de Vienne,
Il avoit quitté depuis quelques années la
Croix de Malte. Il fut fait Brigadier au mois de
Février 1704. Maréchal de Camp en Février 1711.
et Lieutenant General le 30 Mars 1710. Enfin
Gouverneur de Maubeuge , à la mort et en la
place de Louis Anne- Marie Damas , Comte de
Ruffey , son frere , Lieutenant General des Armées
du Roy , Premier Sous - Lieutenant de la
premiere Compagnie des Mousquetaires et Sous-
Gouverneur de la Personne du Roy. La Maison
de Damas est une des plus anciennes et des plus
illustres du Royaume. La Genealogie en est rap-1
portée dans l'Histoire des Grands Officiers de la
Couronne . Nouv. Edit. tom. 8. page 317. Damas
, Porte d'or , à la Croix ancrée de Gueule.
Pierre-Joseph Faure , Maître ordinaire en la
Chambre des Comptes de Paris , mourut le 16
Novembre , dans son Château de Boissette , près -
de Melun , âgé d'environ 74 ans laissant d'Anne
Fautrier , son Epouse , une Fille unique.
D. Anne- Eléonore de Béthune d'Orval , Reli➡-
giuse Professe de l'Abbaye de Réaulieu , Ordre
de S. Benoît , Diocèse de Soissons , er Abbesse
de celle de N. D. du Val de Gif , du même Or~
dre , Diocèse de Paris , depuis le 15 Août 1686 .
mourut en ce Monastere le 28 Novembre , âgée.
de
DECEMBR E. 1733. 2745
de 78 ans ; elle étoit Fille de François de Bethune
, Duc d'Orval , Pair de France, Chevalier des
Ordres du Roy , Lieutenant General de ses Armées
, et du Pais Chatttain , Premier Ecuyer de
la Reine Anne d'Autriche
, et de D. Aune de
Harville de Palaiseau . Par cette mort , la Dame
de Ségur devient titulaire de l'Abbaye de Gif,
dont elle fût nommée Coadjutrice
par le Roy ,
le 2 Mars 1719 .
I
Nicolas Emanuel de Villers , ancien Conseiller
au Parlement , mourut le r Decembre, fort âgé.
Alexandre Baillot , President , Tresorier de
France au Bureau des Finances, et Gran - Voyer
en la Generalité de Paris , mourut le 4 Decembre
, dans la 48 année de son âge.
D. Marie- Elizabeth- Claude - Petronille Bouchu
, épouse de René Mans de Froulay , Comte
de Tessé , &c. Grand d'Espagne , Chevalier des
Ordres du Roy , Lieutenant General de ses Armées
, et au Gouvernement des Pays du Maine,
Perche et Laval , Premier Ecuyer de la Reine ,
mourut le 9 Decembre,âgée de 48 ans. Elle étoit :
Fille de Jean- Etienne de Bouchu , Conseiller d'Etat
ordinaire , et de D. Elizabeth Rouillé des
Meslay.
Nicolas de Fresnoy , Marquis de Fresnoy ,
mourut à Paris , le Decembre , âgé de 74
ans , il avoit été dans sa jeunesse Chevalier de
l'Ordre de S. Jean de Jerusalem , et Abbé de
S. Taurin d'Evreux , Ordre de S. Benoît . Són
frere aîné étant mort sans alliance , il quitra la
Croix de Malte , et remit son Abbaye en 1685% ]
Ilentra depuis dans le Service , et fut successivement
Guidon en 1691. et Enseigne en 1693 de
la Compagnie des Gendarmes d'Anjou . Il se retira
du Service en 1699. et épousa Louise- Ale➡ › ,
I. Vola
1746 MERCURE DE FRANCE
xandrine de Coligny, fille de Jean Comte de Coligny
, &c. Gouverneur d'Autun , et Grand Bailly
de Charolois, Lieutenant General des Armées
du Roy , et d'Anne- Nicole Cauchon de Maupas.
Il a laissé de ce mariage Marie, Marquis de Fresnoy
, né en 1701. leque, a épousé en 1730 Charlotte
Rivié , dont il a un fils .
·
Jean du Chastelet , Seigneur de Fresnieres ,
Conseiller au Grand Conseil, mourut le 15 Decembre
, âgé d'environ 72 ans. Sa famille noble
d'extraction est originaire de Picardie. Il avoit
épousé en 1689, Susanne - Geneviève Talon , fille
unique de Jean Jacques Talon , Seigneur de
S. Val , Contrôleur General des Décimes en
Champagne , et de Genevieve Brussel ; il en a
laissé Alexandre Gaston , appellé le Comte du
Chastelet , cy-devant Ecuyer du Roy , et Alexis-
Jean du Chastelet , appellé le Marquis de Fres
njeres , Ecuyer du Roy , depuis la démission de
son frere.
Le 22 Decembre , Paul Emile , Marquis de
Braque , Chevalier Seigneur du Luat , a épousé
Dlle Elizabeth Lorimier , fille d'Antoine- Charles
Lorimier , Ecuyer , Conseiller Secretaire du
Roy , Maison , Couronne de France et de ses
Finances , et de Dame Marie - Louise Boucher.
ME Marie - Magdelaine Prevôt , épouse de
M. Silva , Docteur Régent de la Faculté
de Médecine de Paris , Medecin Consultant du
-
I. Vol.
I vj Roy
2744 MERCURE DE FRANCE
Roy , et Medecin Consultant du Duc de Bout
bon , mourut à Paris le 2 du mois dernier , âgée
d'environ 45 ans.
Jean-Jacques Damas , Comte du Breuil , Lientenant
General des Armées du Roy, Gouverneur
de, Maubeuge , mourut à Mâcon le 7 Novembre
dernier , dans un âge tres avancé. Il étoit troi
siéme fils de Jean Damas, Comte du Breuil,Marquis
d'Antigny , Gouverneur de la Principauté
de Dombes, et de Claudine. Alexandrine de Vienne,
Il avoit quitté depuis quelques années la
Croix de Malte. Il fut fait Brigadier au mois de
Février 1704. Maréchal de Camp en Février 1711.
et Lieutenant General le 30 Mars 1710. Enfin
Gouverneur de Maubeuge , à la mort et en la
place de Louis Anne- Marie Damas , Comte de
Ruffey , son frere , Lieutenant General des Armées
du Roy , Premier Sous - Lieutenant de la
premiere Compagnie des Mousquetaires et Sous-
Gouverneur de la Personne du Roy. La Maison
de Damas est une des plus anciennes et des plus
illustres du Royaume. La Genealogie en est rap-1
portée dans l'Histoire des Grands Officiers de la
Couronne . Nouv. Edit. tom. 8. page 317. Damas
, Porte d'or , à la Croix ancrée de Gueule.
Pierre-Joseph Faure , Maître ordinaire en la
Chambre des Comptes de Paris , mourut le 16
Novembre , dans son Château de Boissette , près -
de Melun , âgé d'environ 74 ans laissant d'Anne
Fautrier , son Epouse , une Fille unique.
D. Anne- Eléonore de Béthune d'Orval , Reli➡-
giuse Professe de l'Abbaye de Réaulieu , Ordre
de S. Benoît , Diocèse de Soissons , er Abbesse
de celle de N. D. du Val de Gif , du même Or~
dre , Diocèse de Paris , depuis le 15 Août 1686 .
mourut en ce Monastere le 28 Novembre , âgée.
de
DECEMBR E. 1733. 2745
de 78 ans ; elle étoit Fille de François de Bethune
, Duc d'Orval , Pair de France, Chevalier des
Ordres du Roy , Lieutenant General de ses Armées
, et du Pais Chatttain , Premier Ecuyer de
la Reine Anne d'Autriche
, et de D. Aune de
Harville de Palaiseau . Par cette mort , la Dame
de Ségur devient titulaire de l'Abbaye de Gif,
dont elle fût nommée Coadjutrice
par le Roy ,
le 2 Mars 1719 .
I
Nicolas Emanuel de Villers , ancien Conseiller
au Parlement , mourut le r Decembre, fort âgé.
Alexandre Baillot , President , Tresorier de
France au Bureau des Finances, et Gran - Voyer
en la Generalité de Paris , mourut le 4 Decembre
, dans la 48 année de son âge.
D. Marie- Elizabeth- Claude - Petronille Bouchu
, épouse de René Mans de Froulay , Comte
de Tessé , &c. Grand d'Espagne , Chevalier des
Ordres du Roy , Lieutenant General de ses Armées
, et au Gouvernement des Pays du Maine,
Perche et Laval , Premier Ecuyer de la Reine ,
mourut le 9 Decembre,âgée de 48 ans. Elle étoit :
Fille de Jean- Etienne de Bouchu , Conseiller d'Etat
ordinaire , et de D. Elizabeth Rouillé des
Meslay.
Nicolas de Fresnoy , Marquis de Fresnoy ,
mourut à Paris , le Decembre , âgé de 74
ans , il avoit été dans sa jeunesse Chevalier de
l'Ordre de S. Jean de Jerusalem , et Abbé de
S. Taurin d'Evreux , Ordre de S. Benoît . Són
frere aîné étant mort sans alliance , il quitra la
Croix de Malte , et remit son Abbaye en 1685% ]
Ilentra depuis dans le Service , et fut successivement
Guidon en 1691. et Enseigne en 1693 de
la Compagnie des Gendarmes d'Anjou . Il se retira
du Service en 1699. et épousa Louise- Ale➡ › ,
I. Vola
1746 MERCURE DE FRANCE
xandrine de Coligny, fille de Jean Comte de Coligny
, &c. Gouverneur d'Autun , et Grand Bailly
de Charolois, Lieutenant General des Armées
du Roy , et d'Anne- Nicole Cauchon de Maupas.
Il a laissé de ce mariage Marie, Marquis de Fresnoy
, né en 1701. leque, a épousé en 1730 Charlotte
Rivié , dont il a un fils .
·
Jean du Chastelet , Seigneur de Fresnieres ,
Conseiller au Grand Conseil, mourut le 15 Decembre
, âgé d'environ 72 ans. Sa famille noble
d'extraction est originaire de Picardie. Il avoit
épousé en 1689, Susanne - Geneviève Talon , fille
unique de Jean Jacques Talon , Seigneur de
S. Val , Contrôleur General des Décimes en
Champagne , et de Genevieve Brussel ; il en a
laissé Alexandre Gaston , appellé le Comte du
Chastelet , cy-devant Ecuyer du Roy , et Alexis-
Jean du Chastelet , appellé le Marquis de Fres
njeres , Ecuyer du Roy , depuis la démission de
son frere.
Le 22 Decembre , Paul Emile , Marquis de
Braque , Chevalier Seigneur du Luat , a épousé
Dlle Elizabeth Lorimier , fille d'Antoine- Charles
Lorimier , Ecuyer , Conseiller Secretaire du
Roy , Maison , Couronne de France et de ses
Finances , et de Dame Marie - Louise Boucher.
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Résumé : MORTS ET MARIAGES.
En 1733, plusieurs personnalités notables ont connu des décès et des mariages marquants. Marie-Magdelaine Prevôt, épouse du Dr Silva, médecin consultant du Duc de Boutbon, est décédée à Paris à l'âge d'environ 45 ans. Jean-Jacques Damas, Comte du Breuil et Lieutenant Général des Armées du Roi, est mort à Mâcon à un âge avancé. Il avait occupé divers postes militaires et provenait d'une famille illustre. Pierre-Joseph Faure, Maître en la Chambre des Comptes de Paris, est décédé à l'âge de 74 ans, laissant une fille unique. Anne-Éléonore de Béthune d'Orval, Abbesse de l'Abbaye de N.D. du Val de Gif, est morte à 78 ans. Nicolas Emanuel de Villers, ancien Conseiller au Parlement, et Alexandre Baillot, Président et Trésorier de France, sont également décédés en décembre. Marie-Élisabeth-Claude-Pétronille Bouchu, épouse du Comte de Tessé, est morte à 48 ans. Jean du Chastelet, Seigneur de Fresnieres, est décédé à 72 ans, laissant deux fils. Nicolas de Fresnoy, Marquis de Fresnoy, a quitté l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et a épousé Louise-Alexandrine de Coligny. Enfin, Paul Emile, Marquis de Braque, a épousé Elizabeth Lorimier le 22 décembre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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24
p. 2933-2935
MORTS.
Début :
Dame Anne Denis, épouse d'Eustache-François le Cousturier, Seigneur [...]
Mots clefs :
Comte du Rumain, Épouse, Mort, Maison Le Vicomte, Trésorier général, Marquise de Vaugrenant
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Ame Anne Denis , épouse d'Eusta-
Dche- François le Couturier ., Seigneur
de Mauregard et du Mesnil - Madame-
Rance , President au Grand'Conseil
, ci- devant Trésorier General des
Troupes de la Maison du Roy , mourut
le 13 Décembre sans avoir eu d'enfans.
Elle étoit fille de Jacques Denis , Trésorier
General des Bâtimens et Jardins du
Roy , Ancien Echevin de Patis , mort
en 1729.
Le 16 Décembre 1733. la Marquise de
Vaugrenant , Epouse de l'Ambassadeur
ordinaire de France à la Cour de Turin
mourut de la petite vérole à Malles sous
Pizzigichone , dans le Milanès , dans un
âge peu avancé. Cette Dame étoit Hollandoise,
fille de M.de Sallengre,et de Jaque-
Hine de Rotgans sa femme , d'une noble
et ancienne famille de Hollande , morte
en 1725. et avoit épousé en premieres
Nôces Charles Whitworth Baron de
,
11. Vol. Gal2934
MERCURE DE FRANCE
Galloway , et Lord en Irlande , Ambassadeur
extraordinaire et plenipotentiaire
de la Grande Bretagne , au Congrès de
Cambray , duquel elle étoit restée veuve
le 3 Novembre 1725. M. le Marquis de
Vaugrenant est de la maison de Villers la
Faye en Bourgogne.
Toussaints Sebastien le Vicomte
Comte du Rumain & c. Mestre de Camp
de Cavalerie , premier Cornette de la
Compagnie des Chevaux Legers d'Anjou,
auparavant Guidon de ceile des Gendarmes
Anglois , Chevalier de S. Louis , mourut
à Paris le 23 Décembre dans la 42 .
année de son âge. Il étoit fils de feu Yves
Charles- le- Vicomte , Comte de Rumain
&c. et de Dime Julienne de Querrhæn
de Coëtanfao . et avoit épousé en Janvier
1730. Dame Marie Jeanne Suzanne
de Farcy de Malnoé , dont il n'est point
resté d'enfans , laissant pour Héritier le
Chevalier du Rumain son frere , Major
du Regiment de Cavalerie de Villars
lequel a la réputation d'un très bon Officier
.
La maison le Vicomte est des plus anciennes
de la Province de Bretagne . Les Seigneurs
du Rumain en sont une branche,
et il y a plus de 400 ans que de pere en
fils certe Terre leur appartient.
II. Vol. FranDECEMBRE.
1733 2937
François Salmon , Mareschal , dans la
Paroisse de Sonneville sur Montignac en
Saintonge , est mort âgé de 107 ans accomplis.
Il avoit conservé jusqu'à la fin
de sa vie sa memoire et son bon sens.
Ame Anne Denis , épouse d'Eusta-
Dche- François le Couturier ., Seigneur
de Mauregard et du Mesnil - Madame-
Rance , President au Grand'Conseil
, ci- devant Trésorier General des
Troupes de la Maison du Roy , mourut
le 13 Décembre sans avoir eu d'enfans.
Elle étoit fille de Jacques Denis , Trésorier
General des Bâtimens et Jardins du
Roy , Ancien Echevin de Patis , mort
en 1729.
Le 16 Décembre 1733. la Marquise de
Vaugrenant , Epouse de l'Ambassadeur
ordinaire de France à la Cour de Turin
mourut de la petite vérole à Malles sous
Pizzigichone , dans le Milanès , dans un
âge peu avancé. Cette Dame étoit Hollandoise,
fille de M.de Sallengre,et de Jaque-
Hine de Rotgans sa femme , d'une noble
et ancienne famille de Hollande , morte
en 1725. et avoit épousé en premieres
Nôces Charles Whitworth Baron de
,
11. Vol. Gal2934
MERCURE DE FRANCE
Galloway , et Lord en Irlande , Ambassadeur
extraordinaire et plenipotentiaire
de la Grande Bretagne , au Congrès de
Cambray , duquel elle étoit restée veuve
le 3 Novembre 1725. M. le Marquis de
Vaugrenant est de la maison de Villers la
Faye en Bourgogne.
Toussaints Sebastien le Vicomte
Comte du Rumain & c. Mestre de Camp
de Cavalerie , premier Cornette de la
Compagnie des Chevaux Legers d'Anjou,
auparavant Guidon de ceile des Gendarmes
Anglois , Chevalier de S. Louis , mourut
à Paris le 23 Décembre dans la 42 .
année de son âge. Il étoit fils de feu Yves
Charles- le- Vicomte , Comte de Rumain
&c. et de Dime Julienne de Querrhæn
de Coëtanfao . et avoit épousé en Janvier
1730. Dame Marie Jeanne Suzanne
de Farcy de Malnoé , dont il n'est point
resté d'enfans , laissant pour Héritier le
Chevalier du Rumain son frere , Major
du Regiment de Cavalerie de Villars
lequel a la réputation d'un très bon Officier
.
La maison le Vicomte est des plus anciennes
de la Province de Bretagne . Les Seigneurs
du Rumain en sont une branche,
et il y a plus de 400 ans que de pere en
fils certe Terre leur appartient.
II. Vol. FranDECEMBRE.
1733 2937
François Salmon , Mareschal , dans la
Paroisse de Sonneville sur Montignac en
Saintonge , est mort âgé de 107 ans accomplis.
Il avoit conservé jusqu'à la fin
de sa vie sa memoire et son bon sens.
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Résumé : MORTS.
En 1733, plusieurs personnalités notables sont décédées. Anne Denis, épouse d'Eustache-François Le Couturier, Seigneur de Mauregard et du Mesnil-Madame-Rance, est morte le 13 décembre sans enfants. Elle était la fille de Jacques Denis, Trésorier Général des Bâtiments et Jardins du Roy et ancien Échevin de Paris. La Marquise de Vaugrenant, épouse de l'Ambassadeur de France à Turin, est décédée de la petite vérole le 16 décembre à Malles sous Pizzigichone, à un âge peu avancé. D'origine hollandaise, elle avait été précédemment mariée à Charles Whitworth, Baron de Galloway et Lord en Irlande. Toussaint Sébastien Le Vicomte, Comte du Rumain et Maître de Camp de Cavalerie, est mort à Paris le 23 décembre à 42 ans. Il était issu d'une des plus anciennes familles de Bretagne. François Salmon, Maréchal, est décédé à 107 ans dans la paroisse de Sonneville sur Montignac en Saintonge, conservant jusqu'à la fin sa mémoire et son bon sens.
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25
p. 1024-1037
MORTS ET MARIAGES.
Début :
Le 18 Avril dernier, Marc-Antoinne Bosc de Boucher, Maître des Requêtes Honoraire [...]
Mots clefs :
Seigneur, Roi, Paris, Marquis, Duc, Chevalier, Lieutenant général, Veuve, Épouse, Conseiller au Parlement, Chambre des comptes de Paris, Marc-Antoine de Bosc de Bouchet, Nicolas de Neufville de Villeroy, François-Camille de Neufville de Villeroy, François-Théodore des Vignes, Charles-Eugène de Lévis-Charlus
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texteReconnaissance textuelle : MORTS ET MARIAGES.
MORTS ET MARIAGES.
E 18 Avril dernier , Marc- Antoine Bosc du
>
LBoucher, Maitre des Requêtes Honoraire
de l'Hôtel du Roy , ci-devant Sur - Intendant
General de la Maison , Finances , Domaines et
Affaires de feuë Madame la Dauphine , Mere du
Roy , et Intendant en la Generalité de Limoges
mourut à Paris dans la 63 année de son âge
étant né le 24 Septembre 1671. Il avoit d'abord
été reçu Procureur General aux Requêtes de
l'Hôtel le 16 Juin 1695. puis Maître des Requêtes
le 7 Septembre 1696. et nommé au mois
de Mars 1710. à l'Intendance de Limoges , d'où
il fut rappellé la même année. Il obtint des Lettres
de Maître des Requêtes Honoraire , le 23
Decembre 1711. Il étoit fils de Laurent Bosc
en son vivant Conseiller au Parlement de Toulouse
, et de Françoise de Marc de la Calmette ,
sa premiere femme , et il avoit épousé le premier
Juin 1702. Dame Grace Angelique - Françoise
Arazola d'Ognate , veuve d'Armand Nompar
de Caumont la Force , Marquis de Montpouillan
, premier Gentilhomme de la Chambre
du Roy d'Angleterre Guillaume III. Lieutenant
General des Armées des Etats Generaux de
Hollande et Gouverneur d'Arnheim , et fille de
Jean Arazola d'Ognate , Seigneur de Gaumont ,
en son vivant Intendant pour le Roy d'Espagne,
des Provinces de Flandres et Haynault, et d'Anne'
Isabelle de Cordes. Il en laisse Jeanne Grace
Bosc
MAY.
1734. 1025
Bose , née le 17 Fevrier . 1703. et deux autres
enfans.
Le 19 , Dame Marie- Gabrielle le Clerc , veuve
depuis le 9 Juin 8713. de Messire François
Baillet , Chevalier Marquis de Vaugrenant , Seigneur
du Duesne , &c. qu'elle avoit épousé le
13 Fevrier 1679. mourut à Paris , sans posterité,
dans la 78 année de son âge , étant née le 14
Août 1656. elle étoit fille de Gabriel le Clerc ,
Seigneur du Buisson , Commis au Greffe de la
Chambre des Comptes de Paris , mort le 2 Avril
1663. et de Jeanne Royer sa femme , décédée le
3 Octobre 1687. elle avoit eu pour Soeur aînée
Jeanne- Françoise le Clerc , qui avoit été mariée
le 15 Septembre 1610. avec Jacques le Picart ,
Seigneur des Marchais ; feu le Marquis de Vaugrenant
étoit fis de Claude Baillet , Seigneur de
Vaugrenant , Président en la premiere Chambre
des Requêtes du Palais au Parlement de Paris
mort le 2 Fevrier 1694. âgé de 75 ans.
Le 20 , Dame Claude Douet , femme de François
Boucot , Conseiller du Roy en ses Conseils
, Sécretaire de S. M. Maison Couronne de
France, et Garde des Rôiles des Offices de France,
mourut à Paris , sans laisser d'enfans .
Le 21 , D. Louis le Roy , General de l'Ordre
des Feuillants , mourut à Paris en la Maison de
son Ordre , dans la 67 année de son âge , ayant
été baptisé en la Paroisse S. Gervais à Paris ;
le 4 Septembre 1667. Il étoit fils de feu Georges
le Roy , Avocat au Parlement et ès Conseils du
Roy , mort le 16 Fevrier 1702. âgé de 73 ans ,
et de Louise Rousseau sa femme , et frere de
Georges le Roy, et de Pierre le Roy de Valieres,
ancien Avocat au Parlement de Paris, et ès Conseils
du Roy , Sécretaire de S. M. Maison Couronne
de France et de ses Finances. I
1026 MERCURE DE FRANCE
Le Jeudy Saint 22 Avril 1734. Nicolas de
Neufville , Duc de Villeroy , Fair de France >
Marquis d'Alincourt , Seigneur de Magny , &c.
Chevalier des Ordres du Roy , Capitaine de la
premiere Compagnie Françoise des Gardes du
Corps de S.M. Lieutenant General de ses Armées,
Gouverneur et Lieutenant General des Provin
ces de Lionnois , Forez et Beaujolois , mourut à
Paris subitement d'une attaque d'Apoplexie , en
sortant de l'Office , entre 11 heures et midy, dans
la 71 année de son âge , ayant été baptisé le 25
Decembre 1663. Ce Seigneur qui s'étoit rendu
digne de vénération par sa bonté naturelle , son
affabilité et sa grande probité , est genéralement
regretté. Il avoit d'abord été connu sous le titre
de Marquis d'Alincourt ; et étant encore fort jeune
il fut fait au mois d'Avril 1680. Lieutenant General
des Provinces de Lionnois , Forez et Beaujolois,
en Survivance de l'Archevêque de Lyon ,
son grand Oncle. Il fut ensuite Colonel du Re
giment Lionnois , et fait Brigadier d'Infanterie
le 30 Mars 1693. servit la même année au Siége
de Charleroy , fut nommé Maréchal de Camp
le 3 Janvier 1696. et le Maréchal son pere s'étant
démis en sa faveur de son Duché , il prêta serment
et prit séance au Parlement en qualité de
Pair de France , le 11 Avril de la même année
1696. Il se trouva le 15 Août 1702. à la Bataille
de Luzara en Italie ; et ayant été depêché
en France par le Duc de Vendôme pour porter
au Roy la nouvelle de cette Victoire , S. M. le
déclara le 13 Septembre Lieutenant General de
ses Armées , le fit Chevalier de l'Ordre Militaire
de S. Louis , le 20 Janvier 1703. et le nomma au
mois de Fevrier suivant pour servir dans son Armée
en Flandres . Il se· trouva le 30 Juin de la
même
MAY. 1734 1027
même année au combat d'Eckeren , où les Hollandois
furent battus par leMaréchal de Boufflers.
Il servit aussi à la Bataille de Ramillies le 23
May 1706. le Maréchal de Villeroy son pere
s'étant démis en sa faveur de la Charge de Capitaine
des Gardes du Corps , il en prêta serment
de fidelité entre les mains du Roy , le 14 Janvier
1708. et obtint au mois d'Octobre 1712. la
Survivance du Gouvernement du Lionnois . Il fit
au Sacre du Roy en 1722 , la fonction de Capitaine
de la Garde Ecossoise en l'Absence du Duc
de Noailles , et il commanda aussi le Corps de
Troupes , qui campa près de la Ville de Reims ,
pendant le séjour du Roy. Enfin il fut reçu Chevalier
des Ordres de S. M. le 3 Juin 1724. Il
étoit veuf de Marguerite le Tellier de Louvois ,
morte le 23 Avril 1711. Il avoit eu d'elle quatre
enfans qui sont 1. Louis François -Anne de Neufville
, Marquis , puis Duc de Villeroy , Pair de
France , connu jusqu'à présent sous le nom de
Duc de Retz , né au mois d'Octobre 1695. fait
Lieutenant General au Gouvernement des Provinces
de Lionnois , Forez et Beaujolois , en Sur
vivance de son pere au mois d'Octobre 1712.
Colonel du Regiment de Lionnois , par commission
du 27 Fevrier 1714. et nommé Capitaine
des Gardes du Corps du Roy , en Survivance le
12 Decembre 1716. Il a prêté serment et pris
séance au Parlement en qualité de Pair de France
le 9 Fevrier 1722. a été fait Brigadier d'Infanterie
à la Promotion du 20 Fevrier dernier , et .
vient d'obtenir le Gouvernement des Provinces
de Lionnois , Forez et Beaujolois , et celui de la
Ville de Lyon , vacant par la mort du Duc son
pere. Il n'a point d'enfans de Marie Renée de
Moutmorency- Luxembourg , qu'il a épousée le
I ij 15
1028 MERCURE DE FRANCE
15 Avril 1716. 2. Marguerite- Louise - Sophie de
Neuville-Villeroy , mariée le 14 Janvier 1716.
avec François , Duc a'Harcourt , Pair de France ,
Capitaine des Gardes du Corps du Roy, et moste
le 4 Juin suivant , dans la 18 année de son âge,
3. François Camille de Neufville , Duc d'Alin-
Court dont on va parler , et 4. Madeleine- Angelique
de Neufville de Villeroy , née au mois.
Octobre 1707. et mariée le 16 Septembre 1721.
avec Joseph Marie , Duc de Boffers , Pair de
France , Gouverneur de la Flandre Françoise et
du Haynault , et des Ville et Citadelles de Lille ,
Grand Baillet Gouverneur et héréditaire de
Beauvais et du Beauvoisis , Colonel d'un Regiment
d'Infanterie , elle a été nommée au mois
de Janvier dernier Dame du Palais de la Reine ,
au lieu et place de la Duchesse d'Alincourt sa
Belle- Soeur , qui avoit demandé la permission
de se retirer.
>
François Camille de Neufville- Villeroy , Marquis
, puis Duc d'Alincourt , Baron de Marais
et de S. Marc , fait Lieutenant de Roy au Gouvernement
des Provinces de Lionnois , Forez et
Beaujolois , au mois d'Octobre 1712. fit la Campagne
de Hongrie en 1717. et alla ensuîte voïager
en Italie. Il fut fait Mestre de Camp du Regiment
de Cavalerie de Villeroy , par commission
du Is Mars 1718. et obtint un brevet de Duc le
20 Septembre 1729. I mourut de la petite vérole
à Paris , le 26 Decembre 1732. dans la 33 année
de son âge. Il avoit été marié le 4 Septembre
1720. avec Marie- Joseph de Boufflers , nommée
Dame du Palais de la Reine , le 27 Juin 1716.
fille puinée de feu Louis François , Duc de Bouf-
Alers , Pair et Maréchal de France , General des
Armées du Roy , Chevalier de ses Ordres , Gou
verneur
MAY. TO29 1734.
:
>
verneur de la Flandre Françoise &c . et de Dame
Catherine - Charlotre de Gramont > sa veuve
Dame d'honneur de la Reine de ce mariage
sont sortis.. de Neufville -Villeroy , élé
25 Août 1723. appellé d'abord le Comte de Sault,
puis en 1729. le Marquis d'Alincourt , mort au
College de Clermont à Paris , le 24 Decembre
1730. agé de 7 ans 4 mois ; Charles- Nicolas-
Joseph de Neufville - Villeroy , né le 28 Fevrier
1729. appellé le Marquis d'Alincourt , mort le
4 Juin 1731. et Gabriël - Louis de Neufville
Villeroy , né le 8 Octobre 1731. appellé le Marquis
de Villeroy , le seul enfant qui reste de cette
Maison , et auquel lé Roy vient d'accorder la
Charge de Lieutenant General au Gouvernement
du Lionnois , Forez et Beaujolois , dont le Duc
de Retz son Oncle avoit la Survivance .
Le 24 Avril , Amable Baisle , Auvergnat ,
Prêtre , Chapelain Ordinaire de la Chapelle et
Oratoire du Roy , Chanoine honoraire de Saint
Germain l'Auxerrois , mourut à Paris chez son
frere, Chanoine de S. Honoré , à l'âge de 94 ans .
Jean- Joseph Baisle son neveu , Chanoine de Saint
Germain l'Auxerrois , lui succede dans la Charge
de Chapelain ordinaire de la Chapelle et Oratoire
du Roy , dont il avoit la Survivance .
Le 27 , la Dlle Noblet de Romery , 2 me fille
de feu Jean Antoine Noblet, Seigneur de Romery
Conseiller au Parlement de Paris , mort le 9 Avril
1728. et de Dame Louise - Catherine de la Salle ,
sa veuve , mourut de la petite vérole , le s jour
de sa maladie , âgée d'environ 18 ans ; la Soonr
aînée de la deffunte a été mariée le 7 Decembre
1730. avec Claude- Olivier Boucher , Conseiller
au Parlement de Faris .
Le Comte de Vertillac , du surnom de la
I iij Brousse
1030 MERCURE DE FRANCE
Brousse , mourut en Perigord au mois d'Avril
1734. âge de 85 ans , laissant des enfans , qui
sont le Comte de Vertillac , Gouverneur et Sénéchal
de Périgord , qui est marié , et le Chevalier
de Vertillac , Capitaine dans le Regiment du
Maine.
La Dame le Boulanger , femme de M. le Boulanger
, Maître ordinaire de la Chambre des
Comptes de Paris , mourut en couches d'une
fille , son premier enfant , au commencement
de ce mois ; elle avoit été mariée le 7 Juillet
1733. et étoit fille de Jean Gaschier , Maître
ordinaire en la Chambre des Comptes de Paris ,
ancien Echevin , et ci - devant Notaite au Châtelet
de Paris.
Les de ce mois, mourut à Paris Dame Anne
Angelique de la Barre , veuve de Nicolas Char
py , Ecuyer , Seigneur de Chartrettes , Roqua.
mont , la Forest , &c . qu'elie avoit épousé le 19
Août 1710. elle étoit fille de Jean de la Barre ,
Ecuyer , Sr de Gomerville , Sécretaire du Conseil
, et Intendant des Maisons , Domaines et
Finances de Philippe Fils de France , Duc d'Or
leans , et d'Anne le Noir , et elle étoit dans la
52 année de son âge.
Le même jour , François - Theodore des Vignes
, Chevalier , Seigneur de Chutfort en Nivernois
, Gentilhomme de la Chambre du Roy
de Pologne , Stanislas I. et fils aîné de Jacques
des Vignes , Seigneur de Chuffort , et de Marie
Carpentier de Crecy , mourut en son Château de
Chuffort , âgé d'environ 71 ans . Il s'étoit marié
en Pologne avec Marie Anne- Claude de Croisy,
originaire de France , d'une Famille Noble da
Duché de Bourgogne. Il a laissé d'elle Louis-,
Benedict des Vignes , Seigneur de Chuffort , et
Dlic
MAY. 1734. 1031
Dlle Jeanne- Louise des Vignes , tous deux nés
en Pologne , et présentement établis dans la
Province de Nivernois . La Famille des Vignes ,
d'une ancienne Noblesse , porte écartelé au premier
et 4. d'argent à une fasce de Gueules
chargée de 3 Besans d'or , et accompagnée de
7-Merlettes de gueules , 4 en chef et 3 en pointe,
à un Lambel às pendans d'azur , qui est des
Vignes , et au 2 et 3 d'azur à une Etoile d'or
accompagnée de 3 Croissans d'argent 2 en chef
et un en pointe , qui est de Carpentier , accollé
des Armes de Choisy , qui sont de Gueules à une
Croix d'argent , chargée des Coquilles de sable.
Le 7. Dame Jeanne Gallon , veuve d'Antoine-
François Phelypeaux, Chevalier, Seigneur d'Her
bault , Intendant General de la Marine , et des
Armées Navales du Roy , mort à Malaga le 10
Octobre 1704. d'une blessure qu'il avoit reçue le
24 Août précédent sur le vaisseau Amiral , dans
un combat Naval sur les côtes d'Espagne , mourut
à Paris ; elle étoit fille de feu Georges Gallon,
de la Ville de Lyon , Ecuyer , et de Susanne Rigioli
, et avoit été mariée les May 1695, elle
laisse pour enfans Georges Phelypeaux, Seigneur
d'Herbault , qui fut receu Conseiller au Parlement
de Paris , le 31 Mars 1719. puis Lieutenant
de Roy en la Province du Blaisois, Charge pour
laquelle il prêta serment entre les mains du Roy.
Je 2 Mars 1727. et Marie - Anne Phelypeaux
d'Herbault , mariée le 17 Juillet 1725. avec Gabriël
Bertrand du Guesclin , Seigneur de Beaucé.
Le même jour , Pierre Paulmier de la Bu
caille , Seigneur de Prestreval , mourut à Rouen,
laissant de Dame Geneviève Marette sa femme ,
deux filles , qui sont Genevieve Paulmier de la
Bucaille , épouse de Jean- Baptiste Hélie Camus
Liiija do
1032 MERCURE DE FRANCE
de Pontcarré Seigneur de Viarme , Maître des
Requêtes ordinaire de l'Hôtel du Roy , et auparavant
veuve de Charles- Etienne Maignart , Seigneur
de la Vaupalliere , de Hauville &c. Conseiller
au Parlement de Normandie , et Charlotte
Paulmier de la Bucaille , qui a été mariée le 15
Septembre de l'année derniere avec Pierre-
Jacques- Louis de Becdelievre , Marquis de Quévilly
, jeune homme sortant de l'Académie .
>
Le 9. Mai Charles Eugene de Levis , Duc de
Levis , Pair de France , Comte de Charius et de
Saignes , Baron de Monjouvent , Seigneur de S.
Nizier,&c . et Chevalier des ordres du Roi, Lieutenant
General de ses Armées et au Gouvernement
de la Province du Bourbonnois , Commandant
en chef pour S. M. dans le Comté de Bourgogne
, Gouverneur de Bergue S. Vinox , modrut
à Paris dans la 65. année de son âge. Il commença
à servir en 1688. et suivit le Dauphin
aycul du Roi , aux sieges de Philisbourg , de
Manheim er de Frankendal ; eut ensuite un Regiment
de Cavalerie , à la tête duquel il se trouva
aux Batailles de Fleurus en 1690. de Stinkerque
en 1692. et de Nerwingue en 1693.de même
qu'aux Sieges de Mons,de Namur,et de Charleroi,
et dans d'autres occasions jusqu'à la paix de Riswick
en 1697. fut fait Brigadier le 29. Janvier
1702 eut le Commandement de la Cavalerie dans
l'Armée qui alla joindre l'Electeur de Baviere
en Allemagne en 1703. se distingua à la premiere
Bataille d'hocshtet ; la même année fut nominé
Marechal de Camp le 10. Fevrier 1704. et servit
en cette qualité les années suivantes . Le Roi
le fit seul par distinction Lieutenant General
de ses Armées le 18. Fevrier 1708. et le nomma
en même tems pour servir en cette qualité
auprès
MAY. 1734. 1033
auprès du corps de Troupes qui étoit destiné
pour passer en Ecosse ; mais la descente n'ayant
pû avoir lieu , et le Vaisseau sur lequel il étoit
ayant été obligé de se rendre aux Anglois le 25.
Mars , il fut fait prisonnier. Après avoir re-
Couvert sa liberté , il continua de servir jusqu'à
la paix d'Utrecht. Le Gouvernement des Villes
et Gitadelles de Mezieres ee de Charleville lui
fut donné au mois de Novembre 1713. Il fut
fait du Conseil de Guerre établi au mois de
Septembre mil sept cent quinze , et après la
suppression de ce Conseil , il eut le Commandement
en chef dans le Comté de Bourgogne. II
obtint l'érection de ses Terres et Seigneuries de
Lurcy le Sauvage , de Poligny , la Braudiere ,
Champroux , et autres situés en Bourbonnois ,
en titre de Duché et Pairie , sous le nom de Levis
, par Lettres du mois de Fevrier 1723. après
la verification desquelles il prêta serment et prit
séance au Parlement le 22. du même mois , le
Roi y séancen son Lit de Justice pour la déclaration
de sa majorité . Le Gouvernement de Bergue
S. Vinox lui fut accordé le 27. Mars 1728 .
et il fut reçû Chevalier des Ordres du Roi le z .
Fevrier 1732. Il étoit Fils de Charles de Levis ,
Comte de Charlus , Marquis de Poligny , Lieutenant
General pour le Roi en Bourbonnois ,
mort fort âgé le 22. Avril 1719. et de Françoise
de Bethisy de Mezieres , morte le 30. Janvier
1719, âgée de 82. ans ; et il avoit été marié le
26. Janvier 1698. avec Marie Françoise d'Albert
, fille de Charles Honoré d'Albert , Duc de
Chevreuse et de Luynes , Pair de France , Chevalier
des Ordres du Roi , et de Jeanne - Marie
Colbert . Il en avoit eu Charles de Levis , Comte
de Charlus , Mestre de Camp d'un Regiment de
Cavas I v
1034 MERCURE DE FRANCE
Cavalerie , mort le 10. Decembre 1724. dans la
26. année de son âge , sans avoir été marié. François
Honoré Marquis de Levis , faic Mestre de
Camp du Regiment de Cavalerie , vacant par la
mort de son Frere au mois de Decembre 1724.
et mort le 24. Fevrier 1727. dans la 21. année
de son âge , sans avoir été marié ; Gui- Antoine
de Levis , imort le 4. Juin 1725. âgé de 10. ans;
et Marie-Françoise de Levis , mariée le 12. Janvier
1722. avec Joseph- François de la Croix ,
Marquis de Castries , Baron de Castelnau , de
Gourdieges et des Etats de Languedoc , Lieutenant
de Roi dans la même Province , Marechal de
Camp et Armées du Roi , Gouverneur des Vil
le , Citadelle et Diocése de Montpellier , Gouverneur
de la Ville et Port de Cette , et Fort en
dépendant , Chevalier des Ordres de S. M. et
Chevalier d'honneur de la Duchesse d'Orleans ',
duquel elle resta veuve le 24. Juin 1728. elle
mourut le 2. Decembre suivant , âgée de 30. ans,
laissant trois fils en bas âge.
Le Duc de Levis , n'ayant plus de garçons ,
son Duché est éteint par sa mort.
Le Gouvernement de Bergues S. Vinox, vacant
par sa mort, a été donné à François Marie de Broglio,
Comte deBuhy, et de Revel, Baron de Ferrieres,
appellé le Comte de Broglio, né le 11. Janvier
1671. Lieutenant General des Armées du Roi, du
29. Mars 1710. Gouverneur de Mondauphin en
Dauphiné , depuis le mois de Fevrier 1712. Directeur
General de la Cavalerie et Dragons , du
mois de Mai 1719. Ambassadeur en Angleterre
depuis l'année 1724. et reçu Chevalier des Ordres
du Roi , le 31. Mai 1731. servant actuellement
dans l'Armée d'Italie.
Le 1o. Mai Philippe Langlois , Seigneur de Po
meusca
MAY . 1734. 1035
meuse , Guerard et Raisy , Conseiller du Roi en
ses Conseils , et Grand- Audiancier de France ,
ci-devant Receveur General des Finances à Montauban,
oncle de Robert Langlois , Seigneur de la
Fortelle, President en la Chambre des Comptes de
Paris , mourut âgé d'environ 73. ans. Il avoit
épousé en premieres noces au mois de Mars
1701. Louise Sandrier , fille de Jacques Sandrier,
Secretaire du Roi , et d'Agnés Billart , et étant
resté veufd'elle le 3. Octobre 1715. il s'étoit remarié
au mois de Mars 1718. avec Charlotte de
Ricoüart , fille de Jacques de Ricouart , Seigneur
du Martray , et de Charlotte Huguet de
Semonville. Il laisse trois fils de la premiere.
Le Jeudi 13. de ce mois Françoise le Tellier,
veuve de Pierre Vallée , Marchand Mercier , a
été inhumée dans la 95. année de son âge.
Le 14. Mai Noel Falconnet, celebre Docteur en
Medecine , et Doyen du College des Medecins de
Lyon, Medecin Adjugeant et Consultant pour la
personne du Roi, et Medecin de la petite Ecurie de
S. M.mourut dans la 90. année de son âge, étant
né au mois de Juillet 1644.Il laisse un fils , Camille
Falconet ,Docteur, Regent enla Faculté de Medeci
ne deParis ,de l'Académie des Inscriptions et Belles
Lettres,qui lui succede dans les Charges de Medecin
Consultant pour la personne du Roi , et de
Medecin de la petite Ecurie , dont il avoit la survivance.
· Le 15. Mai , Jules -Louis Jean - Claude de la
Marck , seul fils de Louis Engilbert , Comte de
la Marck et de Schleiden , Baron de Lumain, Seigneur
de Kerpen , Comte du S. Empire , Marquis
de Vardes, Colonel d'un Regiment d'Infanterie
Allemand au service du Roi , et de deffunte
Dame Marie-Anne-Hyacinthe Visdelou , Daine
Ivj
Com-
1
1035 MERCURE DE FRANCE
Comtesse de Bienassis en Bretagne , mourut à
Paris , âgé de 2. ans 7. mois 1. jour , étant né le
14. Octobre 1731 .
›
Le même jour, Dame Anne- Victoire de S. Chamant
, épouse depuis le 2. Juin 1729. de Robert
de Pierrepont , Chevalier , Marquis de Pierrepont
, Baron de Lievray , Seigneur , Patron de
S. Nicolas de Pierrepont , Escoileville , Baudreville
, Ourville , Beauchamp , & c . et fille de feu
François de S. Chamant , Marquis de Mery sur
Seine , Seigneur de Miriel, de Saucourt,de Montubois
, & c . et de Dame Bonne de Chastellus , sa
veuve mourur d'une fluxion de poitrine à Paris,
âgée de 38. ans , et sans avoir eu d'enfant . Elle
étoit soeur puînée de Dame Judith de S. Chamant
, mariée le 6. Mars 1719. avec Henri de
Barres , Seigneur , Baron de Cossigny , Montor,
Prissey , Moux , &c . Chevalier de S. Louis , ancien
Capitaine de Cavalerie , et de Dame Pauline-
Felicité de S. Chamant , mariée le 10. Août
1720 avec Samuel Bernard , Chevalier de l'Ordre
du Roi , Secretaire de S. M. Maison Couronne
de France et de ses Finances , Comte de
Coubert , dont elle est la seconde femme. Voyez
le Mercure de Juin 1729. V. 1. pag. 1470. où le
mariage de la defunte est rapporté.
Le 20. Mai , Anne François Joseph ,Marquis de
Bassompierre , ci - devant Capitaine dans le Regiment
du Roi Infanterie,fils de feu Anne François-
Joseph Marquis de Bassompiere, Seigneur du Châteler,
et de Dame Catherine- Dianne de Beauvau,
sa veuve actuellement vivante , et remariée en troisiémes
noces avec Eugene Comte de Rouerke ,
mourut à Paris en sa maison au fond du Faubourg
S.Antoine , âgé d'environ 48. ans . Il vivoit
fort retiré du monde dans la grande devoti on, et
pratie
MAY. 17'4. 1037
pratiquant de grandes austeritez . Il s'étoit marié
le 3. Juin de l'année derniere 1733. avec Marie-
Eleonor d'Oglethorp , Angloise de Nation , soeur
d'Eleonor d'Oglethorp , veuve d'Eugene - Marie
de Bechisy, Marquis de Mezieres , Lieutenant General
des Armées du Roi, Gouverneur d'Amiens,
et fille de feu Théophile d'Oglethorp , Chevalier,
Baronnet , Seigneur de Westbrook et Deanhold
en Godalming dans le Comté de Surry , grand
Ecuyer des Rois d'Angleterre Charles II . et Jacques
II. Major General de leurs Armées , et de
feue Eleonore Wal de Rathkenny , il n'en laisse
point d'enfans , ainsi ses herieicres sont ses deux
soeurs , qui sont Charlotte - Elizabeth de Bassompierre
, femme de François - Joseph de Choiseuil,
Envoyé extraordinaire du Duc de Lorraine en
France , et Louise- Lucie de Bassompierre , qui a
épousé François - Emmanuel de Ligny du Plessis,
ci-devant Enseigne des Gendarmes d'Orleans . Il
leur avoit fait ci - devant une donation entre - vifs
de tous ses biens.
E 18 Avril dernier , Marc- Antoine Bosc du
>
LBoucher, Maitre des Requêtes Honoraire
de l'Hôtel du Roy , ci-devant Sur - Intendant
General de la Maison , Finances , Domaines et
Affaires de feuë Madame la Dauphine , Mere du
Roy , et Intendant en la Generalité de Limoges
mourut à Paris dans la 63 année de son âge
étant né le 24 Septembre 1671. Il avoit d'abord
été reçu Procureur General aux Requêtes de
l'Hôtel le 16 Juin 1695. puis Maître des Requêtes
le 7 Septembre 1696. et nommé au mois
de Mars 1710. à l'Intendance de Limoges , d'où
il fut rappellé la même année. Il obtint des Lettres
de Maître des Requêtes Honoraire , le 23
Decembre 1711. Il étoit fils de Laurent Bosc
en son vivant Conseiller au Parlement de Toulouse
, et de Françoise de Marc de la Calmette ,
sa premiere femme , et il avoit épousé le premier
Juin 1702. Dame Grace Angelique - Françoise
Arazola d'Ognate , veuve d'Armand Nompar
de Caumont la Force , Marquis de Montpouillan
, premier Gentilhomme de la Chambre
du Roy d'Angleterre Guillaume III. Lieutenant
General des Armées des Etats Generaux de
Hollande et Gouverneur d'Arnheim , et fille de
Jean Arazola d'Ognate , Seigneur de Gaumont ,
en son vivant Intendant pour le Roy d'Espagne,
des Provinces de Flandres et Haynault, et d'Anne'
Isabelle de Cordes. Il en laisse Jeanne Grace
Bosc
MAY.
1734. 1025
Bose , née le 17 Fevrier . 1703. et deux autres
enfans.
Le 19 , Dame Marie- Gabrielle le Clerc , veuve
depuis le 9 Juin 8713. de Messire François
Baillet , Chevalier Marquis de Vaugrenant , Seigneur
du Duesne , &c. qu'elle avoit épousé le
13 Fevrier 1679. mourut à Paris , sans posterité,
dans la 78 année de son âge , étant née le 14
Août 1656. elle étoit fille de Gabriel le Clerc ,
Seigneur du Buisson , Commis au Greffe de la
Chambre des Comptes de Paris , mort le 2 Avril
1663. et de Jeanne Royer sa femme , décédée le
3 Octobre 1687. elle avoit eu pour Soeur aînée
Jeanne- Françoise le Clerc , qui avoit été mariée
le 15 Septembre 1610. avec Jacques le Picart ,
Seigneur des Marchais ; feu le Marquis de Vaugrenant
étoit fis de Claude Baillet , Seigneur de
Vaugrenant , Président en la premiere Chambre
des Requêtes du Palais au Parlement de Paris
mort le 2 Fevrier 1694. âgé de 75 ans.
Le 20 , Dame Claude Douet , femme de François
Boucot , Conseiller du Roy en ses Conseils
, Sécretaire de S. M. Maison Couronne de
France, et Garde des Rôiles des Offices de France,
mourut à Paris , sans laisser d'enfans .
Le 21 , D. Louis le Roy , General de l'Ordre
des Feuillants , mourut à Paris en la Maison de
son Ordre , dans la 67 année de son âge , ayant
été baptisé en la Paroisse S. Gervais à Paris ;
le 4 Septembre 1667. Il étoit fils de feu Georges
le Roy , Avocat au Parlement et ès Conseils du
Roy , mort le 16 Fevrier 1702. âgé de 73 ans ,
et de Louise Rousseau sa femme , et frere de
Georges le Roy, et de Pierre le Roy de Valieres,
ancien Avocat au Parlement de Paris, et ès Conseils
du Roy , Sécretaire de S. M. Maison Couronne
de France et de ses Finances. I
1026 MERCURE DE FRANCE
Le Jeudy Saint 22 Avril 1734. Nicolas de
Neufville , Duc de Villeroy , Fair de France >
Marquis d'Alincourt , Seigneur de Magny , &c.
Chevalier des Ordres du Roy , Capitaine de la
premiere Compagnie Françoise des Gardes du
Corps de S.M. Lieutenant General de ses Armées,
Gouverneur et Lieutenant General des Provin
ces de Lionnois , Forez et Beaujolois , mourut à
Paris subitement d'une attaque d'Apoplexie , en
sortant de l'Office , entre 11 heures et midy, dans
la 71 année de son âge , ayant été baptisé le 25
Decembre 1663. Ce Seigneur qui s'étoit rendu
digne de vénération par sa bonté naturelle , son
affabilité et sa grande probité , est genéralement
regretté. Il avoit d'abord été connu sous le titre
de Marquis d'Alincourt ; et étant encore fort jeune
il fut fait au mois d'Avril 1680. Lieutenant General
des Provinces de Lionnois , Forez et Beaujolois,
en Survivance de l'Archevêque de Lyon ,
son grand Oncle. Il fut ensuite Colonel du Re
giment Lionnois , et fait Brigadier d'Infanterie
le 30 Mars 1693. servit la même année au Siége
de Charleroy , fut nommé Maréchal de Camp
le 3 Janvier 1696. et le Maréchal son pere s'étant
démis en sa faveur de son Duché , il prêta serment
et prit séance au Parlement en qualité de
Pair de France , le 11 Avril de la même année
1696. Il se trouva le 15 Août 1702. à la Bataille
de Luzara en Italie ; et ayant été depêché
en France par le Duc de Vendôme pour porter
au Roy la nouvelle de cette Victoire , S. M. le
déclara le 13 Septembre Lieutenant General de
ses Armées , le fit Chevalier de l'Ordre Militaire
de S. Louis , le 20 Janvier 1703. et le nomma au
mois de Fevrier suivant pour servir dans son Armée
en Flandres . Il se· trouva le 30 Juin de la
même
MAY. 1734 1027
même année au combat d'Eckeren , où les Hollandois
furent battus par leMaréchal de Boufflers.
Il servit aussi à la Bataille de Ramillies le 23
May 1706. le Maréchal de Villeroy son pere
s'étant démis en sa faveur de la Charge de Capitaine
des Gardes du Corps , il en prêta serment
de fidelité entre les mains du Roy , le 14 Janvier
1708. et obtint au mois d'Octobre 1712. la
Survivance du Gouvernement du Lionnois . Il fit
au Sacre du Roy en 1722 , la fonction de Capitaine
de la Garde Ecossoise en l'Absence du Duc
de Noailles , et il commanda aussi le Corps de
Troupes , qui campa près de la Ville de Reims ,
pendant le séjour du Roy. Enfin il fut reçu Chevalier
des Ordres de S. M. le 3 Juin 1724. Il
étoit veuf de Marguerite le Tellier de Louvois ,
morte le 23 Avril 1711. Il avoit eu d'elle quatre
enfans qui sont 1. Louis François -Anne de Neufville
, Marquis , puis Duc de Villeroy , Pair de
France , connu jusqu'à présent sous le nom de
Duc de Retz , né au mois d'Octobre 1695. fait
Lieutenant General au Gouvernement des Provinces
de Lionnois , Forez et Beaujolois , en Sur
vivance de son pere au mois d'Octobre 1712.
Colonel du Regiment de Lionnois , par commission
du 27 Fevrier 1714. et nommé Capitaine
des Gardes du Corps du Roy , en Survivance le
12 Decembre 1716. Il a prêté serment et pris
séance au Parlement en qualité de Pair de France
le 9 Fevrier 1722. a été fait Brigadier d'Infanterie
à la Promotion du 20 Fevrier dernier , et .
vient d'obtenir le Gouvernement des Provinces
de Lionnois , Forez et Beaujolois , et celui de la
Ville de Lyon , vacant par la mort du Duc son
pere. Il n'a point d'enfans de Marie Renée de
Moutmorency- Luxembourg , qu'il a épousée le
I ij 15
1028 MERCURE DE FRANCE
15 Avril 1716. 2. Marguerite- Louise - Sophie de
Neuville-Villeroy , mariée le 14 Janvier 1716.
avec François , Duc a'Harcourt , Pair de France ,
Capitaine des Gardes du Corps du Roy, et moste
le 4 Juin suivant , dans la 18 année de son âge,
3. François Camille de Neufville , Duc d'Alin-
Court dont on va parler , et 4. Madeleine- Angelique
de Neufville de Villeroy , née au mois.
Octobre 1707. et mariée le 16 Septembre 1721.
avec Joseph Marie , Duc de Boffers , Pair de
France , Gouverneur de la Flandre Françoise et
du Haynault , et des Ville et Citadelles de Lille ,
Grand Baillet Gouverneur et héréditaire de
Beauvais et du Beauvoisis , Colonel d'un Regiment
d'Infanterie , elle a été nommée au mois
de Janvier dernier Dame du Palais de la Reine ,
au lieu et place de la Duchesse d'Alincourt sa
Belle- Soeur , qui avoit demandé la permission
de se retirer.
>
François Camille de Neufville- Villeroy , Marquis
, puis Duc d'Alincourt , Baron de Marais
et de S. Marc , fait Lieutenant de Roy au Gouvernement
des Provinces de Lionnois , Forez et
Beaujolois , au mois d'Octobre 1712. fit la Campagne
de Hongrie en 1717. et alla ensuîte voïager
en Italie. Il fut fait Mestre de Camp du Regiment
de Cavalerie de Villeroy , par commission
du Is Mars 1718. et obtint un brevet de Duc le
20 Septembre 1729. I mourut de la petite vérole
à Paris , le 26 Decembre 1732. dans la 33 année
de son âge. Il avoit été marié le 4 Septembre
1720. avec Marie- Joseph de Boufflers , nommée
Dame du Palais de la Reine , le 27 Juin 1716.
fille puinée de feu Louis François , Duc de Bouf-
Alers , Pair et Maréchal de France , General des
Armées du Roy , Chevalier de ses Ordres , Gou
verneur
MAY. TO29 1734.
:
>
verneur de la Flandre Françoise &c . et de Dame
Catherine - Charlotre de Gramont > sa veuve
Dame d'honneur de la Reine de ce mariage
sont sortis.. de Neufville -Villeroy , élé
25 Août 1723. appellé d'abord le Comte de Sault,
puis en 1729. le Marquis d'Alincourt , mort au
College de Clermont à Paris , le 24 Decembre
1730. agé de 7 ans 4 mois ; Charles- Nicolas-
Joseph de Neufville - Villeroy , né le 28 Fevrier
1729. appellé le Marquis d'Alincourt , mort le
4 Juin 1731. et Gabriël - Louis de Neufville
Villeroy , né le 8 Octobre 1731. appellé le Marquis
de Villeroy , le seul enfant qui reste de cette
Maison , et auquel lé Roy vient d'accorder la
Charge de Lieutenant General au Gouvernement
du Lionnois , Forez et Beaujolois , dont le Duc
de Retz son Oncle avoit la Survivance .
Le 24 Avril , Amable Baisle , Auvergnat ,
Prêtre , Chapelain Ordinaire de la Chapelle et
Oratoire du Roy , Chanoine honoraire de Saint
Germain l'Auxerrois , mourut à Paris chez son
frere, Chanoine de S. Honoré , à l'âge de 94 ans .
Jean- Joseph Baisle son neveu , Chanoine de Saint
Germain l'Auxerrois , lui succede dans la Charge
de Chapelain ordinaire de la Chapelle et Oratoire
du Roy , dont il avoit la Survivance .
Le 27 , la Dlle Noblet de Romery , 2 me fille
de feu Jean Antoine Noblet, Seigneur de Romery
Conseiller au Parlement de Paris , mort le 9 Avril
1728. et de Dame Louise - Catherine de la Salle ,
sa veuve , mourut de la petite vérole , le s jour
de sa maladie , âgée d'environ 18 ans ; la Soonr
aînée de la deffunte a été mariée le 7 Decembre
1730. avec Claude- Olivier Boucher , Conseiller
au Parlement de Faris .
Le Comte de Vertillac , du surnom de la
I iij Brousse
1030 MERCURE DE FRANCE
Brousse , mourut en Perigord au mois d'Avril
1734. âge de 85 ans , laissant des enfans , qui
sont le Comte de Vertillac , Gouverneur et Sénéchal
de Périgord , qui est marié , et le Chevalier
de Vertillac , Capitaine dans le Regiment du
Maine.
La Dame le Boulanger , femme de M. le Boulanger
, Maître ordinaire de la Chambre des
Comptes de Paris , mourut en couches d'une
fille , son premier enfant , au commencement
de ce mois ; elle avoit été mariée le 7 Juillet
1733. et étoit fille de Jean Gaschier , Maître
ordinaire en la Chambre des Comptes de Paris ,
ancien Echevin , et ci - devant Notaite au Châtelet
de Paris.
Les de ce mois, mourut à Paris Dame Anne
Angelique de la Barre , veuve de Nicolas Char
py , Ecuyer , Seigneur de Chartrettes , Roqua.
mont , la Forest , &c . qu'elie avoit épousé le 19
Août 1710. elle étoit fille de Jean de la Barre ,
Ecuyer , Sr de Gomerville , Sécretaire du Conseil
, et Intendant des Maisons , Domaines et
Finances de Philippe Fils de France , Duc d'Or
leans , et d'Anne le Noir , et elle étoit dans la
52 année de son âge.
Le même jour , François - Theodore des Vignes
, Chevalier , Seigneur de Chutfort en Nivernois
, Gentilhomme de la Chambre du Roy
de Pologne , Stanislas I. et fils aîné de Jacques
des Vignes , Seigneur de Chuffort , et de Marie
Carpentier de Crecy , mourut en son Château de
Chuffort , âgé d'environ 71 ans . Il s'étoit marié
en Pologne avec Marie Anne- Claude de Croisy,
originaire de France , d'une Famille Noble da
Duché de Bourgogne. Il a laissé d'elle Louis-,
Benedict des Vignes , Seigneur de Chuffort , et
Dlic
MAY. 1734. 1031
Dlle Jeanne- Louise des Vignes , tous deux nés
en Pologne , et présentement établis dans la
Province de Nivernois . La Famille des Vignes ,
d'une ancienne Noblesse , porte écartelé au premier
et 4. d'argent à une fasce de Gueules
chargée de 3 Besans d'or , et accompagnée de
7-Merlettes de gueules , 4 en chef et 3 en pointe,
à un Lambel às pendans d'azur , qui est des
Vignes , et au 2 et 3 d'azur à une Etoile d'or
accompagnée de 3 Croissans d'argent 2 en chef
et un en pointe , qui est de Carpentier , accollé
des Armes de Choisy , qui sont de Gueules à une
Croix d'argent , chargée des Coquilles de sable.
Le 7. Dame Jeanne Gallon , veuve d'Antoine-
François Phelypeaux, Chevalier, Seigneur d'Her
bault , Intendant General de la Marine , et des
Armées Navales du Roy , mort à Malaga le 10
Octobre 1704. d'une blessure qu'il avoit reçue le
24 Août précédent sur le vaisseau Amiral , dans
un combat Naval sur les côtes d'Espagne , mourut
à Paris ; elle étoit fille de feu Georges Gallon,
de la Ville de Lyon , Ecuyer , et de Susanne Rigioli
, et avoit été mariée les May 1695, elle
laisse pour enfans Georges Phelypeaux, Seigneur
d'Herbault , qui fut receu Conseiller au Parlement
de Paris , le 31 Mars 1719. puis Lieutenant
de Roy en la Province du Blaisois, Charge pour
laquelle il prêta serment entre les mains du Roy.
Je 2 Mars 1727. et Marie - Anne Phelypeaux
d'Herbault , mariée le 17 Juillet 1725. avec Gabriël
Bertrand du Guesclin , Seigneur de Beaucé.
Le même jour , Pierre Paulmier de la Bu
caille , Seigneur de Prestreval , mourut à Rouen,
laissant de Dame Geneviève Marette sa femme ,
deux filles , qui sont Genevieve Paulmier de la
Bucaille , épouse de Jean- Baptiste Hélie Camus
Liiija do
1032 MERCURE DE FRANCE
de Pontcarré Seigneur de Viarme , Maître des
Requêtes ordinaire de l'Hôtel du Roy , et auparavant
veuve de Charles- Etienne Maignart , Seigneur
de la Vaupalliere , de Hauville &c. Conseiller
au Parlement de Normandie , et Charlotte
Paulmier de la Bucaille , qui a été mariée le 15
Septembre de l'année derniere avec Pierre-
Jacques- Louis de Becdelievre , Marquis de Quévilly
, jeune homme sortant de l'Académie .
>
Le 9. Mai Charles Eugene de Levis , Duc de
Levis , Pair de France , Comte de Charius et de
Saignes , Baron de Monjouvent , Seigneur de S.
Nizier,&c . et Chevalier des ordres du Roi, Lieutenant
General de ses Armées et au Gouvernement
de la Province du Bourbonnois , Commandant
en chef pour S. M. dans le Comté de Bourgogne
, Gouverneur de Bergue S. Vinox , modrut
à Paris dans la 65. année de son âge. Il commença
à servir en 1688. et suivit le Dauphin
aycul du Roi , aux sieges de Philisbourg , de
Manheim er de Frankendal ; eut ensuite un Regiment
de Cavalerie , à la tête duquel il se trouva
aux Batailles de Fleurus en 1690. de Stinkerque
en 1692. et de Nerwingue en 1693.de même
qu'aux Sieges de Mons,de Namur,et de Charleroi,
et dans d'autres occasions jusqu'à la paix de Riswick
en 1697. fut fait Brigadier le 29. Janvier
1702 eut le Commandement de la Cavalerie dans
l'Armée qui alla joindre l'Electeur de Baviere
en Allemagne en 1703. se distingua à la premiere
Bataille d'hocshtet ; la même année fut nominé
Marechal de Camp le 10. Fevrier 1704. et servit
en cette qualité les années suivantes . Le Roi
le fit seul par distinction Lieutenant General
de ses Armées le 18. Fevrier 1708. et le nomma
en même tems pour servir en cette qualité
auprès
MAY. 1734. 1033
auprès du corps de Troupes qui étoit destiné
pour passer en Ecosse ; mais la descente n'ayant
pû avoir lieu , et le Vaisseau sur lequel il étoit
ayant été obligé de se rendre aux Anglois le 25.
Mars , il fut fait prisonnier. Après avoir re-
Couvert sa liberté , il continua de servir jusqu'à
la paix d'Utrecht. Le Gouvernement des Villes
et Gitadelles de Mezieres ee de Charleville lui
fut donné au mois de Novembre 1713. Il fut
fait du Conseil de Guerre établi au mois de
Septembre mil sept cent quinze , et après la
suppression de ce Conseil , il eut le Commandement
en chef dans le Comté de Bourgogne. II
obtint l'érection de ses Terres et Seigneuries de
Lurcy le Sauvage , de Poligny , la Braudiere ,
Champroux , et autres situés en Bourbonnois ,
en titre de Duché et Pairie , sous le nom de Levis
, par Lettres du mois de Fevrier 1723. après
la verification desquelles il prêta serment et prit
séance au Parlement le 22. du même mois , le
Roi y séancen son Lit de Justice pour la déclaration
de sa majorité . Le Gouvernement de Bergue
S. Vinox lui fut accordé le 27. Mars 1728 .
et il fut reçû Chevalier des Ordres du Roi le z .
Fevrier 1732. Il étoit Fils de Charles de Levis ,
Comte de Charlus , Marquis de Poligny , Lieutenant
General pour le Roi en Bourbonnois ,
mort fort âgé le 22. Avril 1719. et de Françoise
de Bethisy de Mezieres , morte le 30. Janvier
1719, âgée de 82. ans ; et il avoit été marié le
26. Janvier 1698. avec Marie Françoise d'Albert
, fille de Charles Honoré d'Albert , Duc de
Chevreuse et de Luynes , Pair de France , Chevalier
des Ordres du Roi , et de Jeanne - Marie
Colbert . Il en avoit eu Charles de Levis , Comte
de Charlus , Mestre de Camp d'un Regiment de
Cavas I v
1034 MERCURE DE FRANCE
Cavalerie , mort le 10. Decembre 1724. dans la
26. année de son âge , sans avoir été marié. François
Honoré Marquis de Levis , faic Mestre de
Camp du Regiment de Cavalerie , vacant par la
mort de son Frere au mois de Decembre 1724.
et mort le 24. Fevrier 1727. dans la 21. année
de son âge , sans avoir été marié ; Gui- Antoine
de Levis , imort le 4. Juin 1725. âgé de 10. ans;
et Marie-Françoise de Levis , mariée le 12. Janvier
1722. avec Joseph- François de la Croix ,
Marquis de Castries , Baron de Castelnau , de
Gourdieges et des Etats de Languedoc , Lieutenant
de Roi dans la même Province , Marechal de
Camp et Armées du Roi , Gouverneur des Vil
le , Citadelle et Diocése de Montpellier , Gouverneur
de la Ville et Port de Cette , et Fort en
dépendant , Chevalier des Ordres de S. M. et
Chevalier d'honneur de la Duchesse d'Orleans ',
duquel elle resta veuve le 24. Juin 1728. elle
mourut le 2. Decembre suivant , âgée de 30. ans,
laissant trois fils en bas âge.
Le Duc de Levis , n'ayant plus de garçons ,
son Duché est éteint par sa mort.
Le Gouvernement de Bergues S. Vinox, vacant
par sa mort, a été donné à François Marie de Broglio,
Comte deBuhy, et de Revel, Baron de Ferrieres,
appellé le Comte de Broglio, né le 11. Janvier
1671. Lieutenant General des Armées du Roi, du
29. Mars 1710. Gouverneur de Mondauphin en
Dauphiné , depuis le mois de Fevrier 1712. Directeur
General de la Cavalerie et Dragons , du
mois de Mai 1719. Ambassadeur en Angleterre
depuis l'année 1724. et reçu Chevalier des Ordres
du Roi , le 31. Mai 1731. servant actuellement
dans l'Armée d'Italie.
Le 1o. Mai Philippe Langlois , Seigneur de Po
meusca
MAY . 1734. 1035
meuse , Guerard et Raisy , Conseiller du Roi en
ses Conseils , et Grand- Audiancier de France ,
ci-devant Receveur General des Finances à Montauban,
oncle de Robert Langlois , Seigneur de la
Fortelle, President en la Chambre des Comptes de
Paris , mourut âgé d'environ 73. ans. Il avoit
épousé en premieres noces au mois de Mars
1701. Louise Sandrier , fille de Jacques Sandrier,
Secretaire du Roi , et d'Agnés Billart , et étant
resté veufd'elle le 3. Octobre 1715. il s'étoit remarié
au mois de Mars 1718. avec Charlotte de
Ricoüart , fille de Jacques de Ricouart , Seigneur
du Martray , et de Charlotte Huguet de
Semonville. Il laisse trois fils de la premiere.
Le Jeudi 13. de ce mois Françoise le Tellier,
veuve de Pierre Vallée , Marchand Mercier , a
été inhumée dans la 95. année de son âge.
Le 14. Mai Noel Falconnet, celebre Docteur en
Medecine , et Doyen du College des Medecins de
Lyon, Medecin Adjugeant et Consultant pour la
personne du Roi, et Medecin de la petite Ecurie de
S. M.mourut dans la 90. année de son âge, étant
né au mois de Juillet 1644.Il laisse un fils , Camille
Falconet ,Docteur, Regent enla Faculté de Medeci
ne deParis ,de l'Académie des Inscriptions et Belles
Lettres,qui lui succede dans les Charges de Medecin
Consultant pour la personne du Roi , et de
Medecin de la petite Ecurie , dont il avoit la survivance.
· Le 15. Mai , Jules -Louis Jean - Claude de la
Marck , seul fils de Louis Engilbert , Comte de
la Marck et de Schleiden , Baron de Lumain, Seigneur
de Kerpen , Comte du S. Empire , Marquis
de Vardes, Colonel d'un Regiment d'Infanterie
Allemand au service du Roi , et de deffunte
Dame Marie-Anne-Hyacinthe Visdelou , Daine
Ivj
Com-
1
1035 MERCURE DE FRANCE
Comtesse de Bienassis en Bretagne , mourut à
Paris , âgé de 2. ans 7. mois 1. jour , étant né le
14. Octobre 1731 .
›
Le même jour, Dame Anne- Victoire de S. Chamant
, épouse depuis le 2. Juin 1729. de Robert
de Pierrepont , Chevalier , Marquis de Pierrepont
, Baron de Lievray , Seigneur , Patron de
S. Nicolas de Pierrepont , Escoileville , Baudreville
, Ourville , Beauchamp , & c . et fille de feu
François de S. Chamant , Marquis de Mery sur
Seine , Seigneur de Miriel, de Saucourt,de Montubois
, & c . et de Dame Bonne de Chastellus , sa
veuve mourur d'une fluxion de poitrine à Paris,
âgée de 38. ans , et sans avoir eu d'enfant . Elle
étoit soeur puînée de Dame Judith de S. Chamant
, mariée le 6. Mars 1719. avec Henri de
Barres , Seigneur , Baron de Cossigny , Montor,
Prissey , Moux , &c . Chevalier de S. Louis , ancien
Capitaine de Cavalerie , et de Dame Pauline-
Felicité de S. Chamant , mariée le 10. Août
1720 avec Samuel Bernard , Chevalier de l'Ordre
du Roi , Secretaire de S. M. Maison Couronne
de France et de ses Finances , Comte de
Coubert , dont elle est la seconde femme. Voyez
le Mercure de Juin 1729. V. 1. pag. 1470. où le
mariage de la defunte est rapporté.
Le 20. Mai , Anne François Joseph ,Marquis de
Bassompierre , ci - devant Capitaine dans le Regiment
du Roi Infanterie,fils de feu Anne François-
Joseph Marquis de Bassompiere, Seigneur du Châteler,
et de Dame Catherine- Dianne de Beauvau,
sa veuve actuellement vivante , et remariée en troisiémes
noces avec Eugene Comte de Rouerke ,
mourut à Paris en sa maison au fond du Faubourg
S.Antoine , âgé d'environ 48. ans . Il vivoit
fort retiré du monde dans la grande devoti on, et
pratie
MAY. 17'4. 1037
pratiquant de grandes austeritez . Il s'étoit marié
le 3. Juin de l'année derniere 1733. avec Marie-
Eleonor d'Oglethorp , Angloise de Nation , soeur
d'Eleonor d'Oglethorp , veuve d'Eugene - Marie
de Bechisy, Marquis de Mezieres , Lieutenant General
des Armées du Roi, Gouverneur d'Amiens,
et fille de feu Théophile d'Oglethorp , Chevalier,
Baronnet , Seigneur de Westbrook et Deanhold
en Godalming dans le Comté de Surry , grand
Ecuyer des Rois d'Angleterre Charles II . et Jacques
II. Major General de leurs Armées , et de
feue Eleonore Wal de Rathkenny , il n'en laisse
point d'enfans , ainsi ses herieicres sont ses deux
soeurs , qui sont Charlotte - Elizabeth de Bassompierre
, femme de François - Joseph de Choiseuil,
Envoyé extraordinaire du Duc de Lorraine en
France , et Louise- Lucie de Bassompierre , qui a
épousé François - Emmanuel de Ligny du Plessis,
ci-devant Enseigne des Gendarmes d'Orleans . Il
leur avoit fait ci - devant une donation entre - vifs
de tous ses biens.
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Résumé : MORTS ET MARIAGES.
En avril 1734, plusieurs personnalités notables décédèrent à Paris et dans d'autres régions. Marc-Antoine Bosc du Boucher, Maître des Requêtes Honoraire, ancien Surintendant des finances et Intendant de Limoges, mourut à Paris le 18 avril à l'âge de 63 ans. Il avait épousé Grace Angélique Françoise Arazola d'Ognate et eut trois enfants, dont Jeanne Grace Bosc. Le 19 avril, Dame Marie-Gabrielle Le Clerc, veuve de François Baillet, Chevalier Marquis de Vaugrenant, décéda sans postérité à l'âge de 78 ans. Le 20 avril, Dame Claude Douet, épouse de François Boucot, Conseiller du Roi, mourut sans enfants. Le 21 avril, Dom Louis Le Roy, Général de l'Ordre des Feuillants, décéda à Paris à l'âge de 67 ans. Le 22 avril, Nicolas de Neufville, Duc de Villeroy, Chevalier des Ordres du Roi, Lieutenant Général des Armées et Gouverneur des provinces de Lyonnois, Forez et Beaujolais, mourut subitement d'une attaque d'apoplexie à Paris à l'âge de 71 ans. Il avait une carrière militaire distinguée et était père de quatre enfants, dont Louis François Anne de Neufville, Duc de Retz. Le 24 avril, Amable Baisle, Chapelain Ordinaire du Roi, mourut à Paris à l'âge de 94 ans. Le 27 avril, Mademoiselle Noblet de Romery, âgée d'environ 18 ans, décéda de la petite vérole. En avril 1734, le Comte de Vertillac mourut en Périgord à l'âge de 85 ans, laissant des enfants. La Dame Le Boulanger, femme de Maître des Comptes, mourut en couches à Paris. Dame Anne Angélique de la Barre, veuve de Nicolas Charpy, décéda à l'âge de 52 ans. François-Théodore des Vignes, Chevalier et Gentilhomme de la Chambre du Roi de Pologne, mourut à son château de Chuffort à l'âge d'environ 71 ans, laissant deux enfants. Le 7 mai, Dame Jeanne Gallon, veuve de l'Intendant Général de la Marine Antoine-François Phélypeaux, décéda à Paris, laissant deux enfants. Le même jour, Pierre Paulmier de La Buccaille, Seigneur de Prestreval, mourut à Rouen. Charles Eugène de Lévis, Duc de Lévis, Pair de France, décéda à Paris à l'âge de 65 ans. Il a servi dans l'armée dès 1688, participant à de nombreuses batailles et sièges, et a atteint le grade de Lieutenant Général des Armées du Roi. Il a également été Gouverneur de plusieurs provinces et a été fait Chevalier des Ordres du Roi. Il laisse deux filles, Geneviève Paulmier de la Bucaille et Charlotte Paulmier de la Bucaille, toutes deux mariées à des nobles. Philippe Langlois, Seigneur de Pommeuse, Conseiller du Roi et Grand-Auditeur de France, décéda à l'âge d'environ 73 ans. Il avait épousé Louise Sandrier en 1701 et, après son décès en 1715, s'est remarié avec Charlotte de Ricoüart en 1718. Il laisse trois fils de son premier mariage. Françoise Le Tellier, veuve de Pierre Vallée, fut inhumée à l'âge de 95 ans. Noël Falconnet, célèbre Docteur en Médecine et Doyen du Collège des Médecins de Lyon, décéda à l'âge de 90 ans. Il laisse un fils, Camille Falconnet, qui lui succède dans ses charges. Jules-Louis Jean-Claude de la Marck, Colonel d'un régiment d'infanterie allemand au service du Roi, décéda à l'âge de 2 ans et 7 mois. Dame Anne-Victoire de Saint Chamant, épouse de Robert de Pierrepont, décéda à l'âge de 38 ans sans avoir eu d'enfant. Anne-François-Joseph, Marquis de Bassompierre, Capitaine dans le Régiment du Roi Infanterie, décéda à l'âge d'environ 48 ans. Il était marié à Marie-Éléonor d'Oglethorp et laisse deux sœurs comme héritières.
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26
p. 1039-1041
« Le 28. Avril, Louis de Guillier de la Platiere, Seigneur de Toussieu, fils de feu Jacques-Joseph [...] »
Début :
Le 28. Avril, Louis de Guillier de la Platiere, Seigneur de Toussieu, fils de feu Jacques-Joseph [...]
Mots clefs :
Colonel, Régiment d'infanterie, Épouse, Veuve, Fils, Lieutenant général, Fille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 28. Avril, Louis de Guillier de la Platiere, Seigneur de Toussieu, fils de feu Jacques-Joseph [...] »
Le 28. Avril , Louis de Guillier de la Platiere ,
Seigneur de Toussieu , fils de feu Jacques- Joseph
de Guillet , Seigneur de la Platiere , du Bouchet,
Moidieres , Toussieu et la Verriere , Lieutenant
Colonel du Regiment de Gatinois , et de Sibille
Piechon sa veuve , épousa Dlle Benoît du Sauzey,
petite-fille de Marc- Antoine du Sauzey , Seigneur
de Jarnosse et de la Moliere , Prévôt des
Marchands de la Ville de Lyon en 1662.
La nuit du 6. au 7. Avril 1724. a été celebré
au Château de Montjeu en Bourgogne , le mariage
de Louis - François- Armand de Vignerot du
Plessis , Duc de Richelieu et de Fronsac , Pair de
France , Chevalier des Ordres du Roi , Colonel
d'un Regiment d'Infanterie petit vieux Corps, et
Brigadier des armeés de S. M. de la derniere Promotion
, et veuf de Dame Anne Catherine de
Noailles, morte sans enfans le 7. Novembre 1716.
avec la seconde fille d'Anne- Marie- Joseph de
Lorraine , Prince de Guise , Comte d'Harcourt ,
et de Dame Marie - Louise - Christine de Castille
de Monjeu , son épouse .
La nuit du 7. au 8. du même mois, Louis Marquis
de Cambray , né le 16. Juin 1713. qui a
fait la Campagne derniere en Italie , auprès du
Prince Charles de Lorraine , Grand - Ecuyer de
France , en qualité de Page du Roi , et qui depuis
son retour a été fait Officier au Regiment des
Gardes
1040 MERCURE DE FRANCE
>
?
Gardes Françoises , seul fils de François Nicolas,
Seigneur, Marquis de Chambray sur Iton , Diocese
d'Evreux , ci- devant Colonel d'un Regiment
d'Infanterie de son nom et de Dame Marie-
Louise de Folleville de Manancourt , son épouse,
a été marié à Paris avec Dlle Marie-Elizabeth-
Françoise de Bonigalle , née le 9., Mars 1722 .
fille unique et seule heritiere de feu Simon -Charles
de Bonigalle , Conseiller du Roi , Maître ordinaire
en sa Chambre des Comptes de Paris ,
mort le 26. Juin 1728. âgé de 47. ans , et de
Dame Marie Elizabeth de Vigni sa veuve, fille de
feu Jean- Baptiste de Vigni , Seigneur de Cour
quetaine , Marechal de Camp des Armées du
Roi, Lieutenant General d'Artillerie , Colonel et
Capitaine General des Bombardiers de France . ,
et Chevalier de S. Louis. Le marié est neveu de
Jacques de Cambrai , Chevalier , Grand- Croix
de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem , Lieutenant
General , commandant les Vaisseaux de Malte ,
Commandeur de la Commanderie Magistrale de
Metz , et de celle de Virecourt , qui s'est acquis
une grande réputation dans les Mers du Levant,
par ses combats , et par les differentes prises qu'il
a faites sur les Turcs ..
Dame Eleonor Gabriel- Lauise- Françoise de
Crux , épouse de Louis - Victor de Rochechouart,
Comte de Mortemart , Colonel du Regiment de
Dauphiné , accoucha le 21. Mai d'un Fils , qui a
été tenu sur les Fonts , et nommé Victor - Ga◄
briel par Armand - Gabriel , Marquis de Crux,
de Montaigu , & c . et par D. Anne Colbert , veuve
de Louis de Rochechouart , Duc de Mortemart
, Pair de France , Prince de Tonnay Charente
, General des Galeres et Lieutenant Ge-
2
neral
MAY. 1734: 1041
neral des Armées Navales de France .
Dame Marie- Victoire- Antoine de Gontaut de
Biron , épouse de Louis- Claude Scipion de Grimouard
, Comte du Roure , premier Enseigne de
la premiere Compagnie des Mousquetaires du
Roi , accoucha le 28. Mai d'un Fils , qui a été
nommé Melchior Scipion Louis , par S. E. M.
Melchior de Polignac , Cardinal , Prêtre de la
Sainte Eglise Romaine , Commandeur des Ordres
du Roi , Grand- Maître de l'Ordre Hospi
talier du 5. Esprit de Montpellier , Archevêque
d'Auch , Primat d'Aquitaine , de la Novempo
pulaire et du Royaume de Navarre , Abbé Comte
de Corbie , et par D. Louise de Nointel , épouse
d'Artus Thimoleon de Cossé , Duc de Brissac
Pair de France.
Seigneur de Toussieu , fils de feu Jacques- Joseph
de Guillet , Seigneur de la Platiere , du Bouchet,
Moidieres , Toussieu et la Verriere , Lieutenant
Colonel du Regiment de Gatinois , et de Sibille
Piechon sa veuve , épousa Dlle Benoît du Sauzey,
petite-fille de Marc- Antoine du Sauzey , Seigneur
de Jarnosse et de la Moliere , Prévôt des
Marchands de la Ville de Lyon en 1662.
La nuit du 6. au 7. Avril 1724. a été celebré
au Château de Montjeu en Bourgogne , le mariage
de Louis - François- Armand de Vignerot du
Plessis , Duc de Richelieu et de Fronsac , Pair de
France , Chevalier des Ordres du Roi , Colonel
d'un Regiment d'Infanterie petit vieux Corps, et
Brigadier des armeés de S. M. de la derniere Promotion
, et veuf de Dame Anne Catherine de
Noailles, morte sans enfans le 7. Novembre 1716.
avec la seconde fille d'Anne- Marie- Joseph de
Lorraine , Prince de Guise , Comte d'Harcourt ,
et de Dame Marie - Louise - Christine de Castille
de Monjeu , son épouse .
La nuit du 7. au 8. du même mois, Louis Marquis
de Cambray , né le 16. Juin 1713. qui a
fait la Campagne derniere en Italie , auprès du
Prince Charles de Lorraine , Grand - Ecuyer de
France , en qualité de Page du Roi , et qui depuis
son retour a été fait Officier au Regiment des
Gardes
1040 MERCURE DE FRANCE
>
?
Gardes Françoises , seul fils de François Nicolas,
Seigneur, Marquis de Chambray sur Iton , Diocese
d'Evreux , ci- devant Colonel d'un Regiment
d'Infanterie de son nom et de Dame Marie-
Louise de Folleville de Manancourt , son épouse,
a été marié à Paris avec Dlle Marie-Elizabeth-
Françoise de Bonigalle , née le 9., Mars 1722 .
fille unique et seule heritiere de feu Simon -Charles
de Bonigalle , Conseiller du Roi , Maître ordinaire
en sa Chambre des Comptes de Paris ,
mort le 26. Juin 1728. âgé de 47. ans , et de
Dame Marie Elizabeth de Vigni sa veuve, fille de
feu Jean- Baptiste de Vigni , Seigneur de Cour
quetaine , Marechal de Camp des Armées du
Roi, Lieutenant General d'Artillerie , Colonel et
Capitaine General des Bombardiers de France . ,
et Chevalier de S. Louis. Le marié est neveu de
Jacques de Cambrai , Chevalier , Grand- Croix
de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem , Lieutenant
General , commandant les Vaisseaux de Malte ,
Commandeur de la Commanderie Magistrale de
Metz , et de celle de Virecourt , qui s'est acquis
une grande réputation dans les Mers du Levant,
par ses combats , et par les differentes prises qu'il
a faites sur les Turcs ..
Dame Eleonor Gabriel- Lauise- Françoise de
Crux , épouse de Louis - Victor de Rochechouart,
Comte de Mortemart , Colonel du Regiment de
Dauphiné , accoucha le 21. Mai d'un Fils , qui a
été tenu sur les Fonts , et nommé Victor - Ga◄
briel par Armand - Gabriel , Marquis de Crux,
de Montaigu , & c . et par D. Anne Colbert , veuve
de Louis de Rochechouart , Duc de Mortemart
, Pair de France , Prince de Tonnay Charente
, General des Galeres et Lieutenant Ge-
2
neral
MAY. 1734: 1041
neral des Armées Navales de France .
Dame Marie- Victoire- Antoine de Gontaut de
Biron , épouse de Louis- Claude Scipion de Grimouard
, Comte du Roure , premier Enseigne de
la premiere Compagnie des Mousquetaires du
Roi , accoucha le 28. Mai d'un Fils , qui a été
nommé Melchior Scipion Louis , par S. E. M.
Melchior de Polignac , Cardinal , Prêtre de la
Sainte Eglise Romaine , Commandeur des Ordres
du Roi , Grand- Maître de l'Ordre Hospi
talier du 5. Esprit de Montpellier , Archevêque
d'Auch , Primat d'Aquitaine , de la Novempo
pulaire et du Royaume de Navarre , Abbé Comte
de Corbie , et par D. Louise de Nointel , épouse
d'Artus Thimoleon de Cossé , Duc de Brissac
Pair de France.
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Résumé : « Le 28. Avril, Louis de Guillier de la Platiere, Seigneur de Toussieu, fils de feu Jacques-Joseph [...] »
Le texte décrit plusieurs événements familiaux et mariages de la noblesse française au XVIIIe siècle. Le 28 avril, Louis de Guillier de la Platière, Seigneur de Toussieu et Lieutenant Colonel du Régiment de Gatinois, épousa Mlle Benoît du Sauzey, petite-fille de Marc-Antoine du Sauzey, Seigneur de Jarnosse et Prévôt des Marchands de Lyon en 1662. La nuit du 6 au 7 avril 1724, Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis, Duc de Richelieu et Pair de France, se maria avec la seconde fille d'Anne-Marie-Joseph de Lorraine, Prince de Guise, au Château de Montjeu en Bourgogne. La nuit du 7 au 8 avril, Louis Marquis de Cambray, officier au Régiment des Gardes Françaises, épousa à Paris Mlle Marie-Élisabeth-Françoise de Bonigalle, fille unique et héritière de Simon-Charles de Bonigalle, Conseiller du Roi. Le 21 mai, Dame Éléonore Gabriel-Louise-Françoise de Crux, épouse de Louis-Victor de Rochechouart, Comte de Mortemart, accoucha d'un fils nommé Victor-Gabriel. Le 28 mai, Dame Marie-Victoire-Antoine de Gontaut de Biron, épouse de Louis-Claude Scipion de Grimouard, Comte du Roure, accoucha d'un fils nommé Melchior Scipion Louis.
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27
p. 212
DE HAMBOURG, le 6 Mai.
Début :
On mande de Petersbourg que la Flotte des Russes est sur le point de mettre [...]
Mots clefs :
Flotte russe, Artillerie, Escadre suédoise, Vaisseaux de guerre, Mort, Épouse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE HAMBOURG, le 6 Mai.
DE HAMBO V R RG , le 6 Mai.
On mande de Petersbourg que la Flotte d
Ruffes eft fur le point de mettre à la voile. El
doit prendre à Cronftade un train de groffe A
tillerie qu'elle tranfportera au lieu de fa deftin
tion On a déjà conduit à Riga un train fer
blable d'Artillerie.
L'Efcadre Suédoiſe qui vient d'être armée
Carlskron , partira en même temps pour ſe joi
dre à la Flotte des Ruffes ; & elle fera fuiv
bientôt d'une seconde Efcatre compofée de vai
feaux de guerre , de quelques galeres & de pli
Leurs bateaux plats.
Du Juin
Caroline-Wilhelmine-Sophie de Heffe -Caffel
Epoufe de Frederic - Augufte , Prince régnan
d'Anhalt- Zerbft , mourut à Zerbft le 22 de c
mois , dans la vingt-huitième année de fon âge
On mande de Petersbourg que la Flotte d
Ruffes eft fur le point de mettre à la voile. El
doit prendre à Cronftade un train de groffe A
tillerie qu'elle tranfportera au lieu de fa deftin
tion On a déjà conduit à Riga un train fer
blable d'Artillerie.
L'Efcadre Suédoiſe qui vient d'être armée
Carlskron , partira en même temps pour ſe joi
dre à la Flotte des Ruffes ; & elle fera fuiv
bientôt d'une seconde Efcatre compofée de vai
feaux de guerre , de quelques galeres & de pli
Leurs bateaux plats.
Du Juin
Caroline-Wilhelmine-Sophie de Heffe -Caffel
Epoufe de Frederic - Augufte , Prince régnan
d'Anhalt- Zerbft , mourut à Zerbft le 22 de c
mois , dans la vingt-huitième année de fon âge
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Résumé : DE HAMBOURG, le 6 Mai.
Le 6 mai, la flotte russe, rejointe par l'escadre suédoise, doit transporter de l'artillerie de Cronstadt à Riga. Le 22 juin, Caroline-Wilhelmine-Sophie de Hesse-Cassel, épouse de Frédéric-Auguste d'Anhalt-Zerbst, meurt à Zerbst à 28 ans.
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28
p. 210
MORTS.
Début :
Mademoiselle Marie de Bourbon-Condé, Princesse du sang, mourut à Paris le 22, [...]
Mots clefs :
Princesse de sang, Prince de Condé, Fille, Épouse, Morts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Mademoiſelle Marie de Bourbon- Condé , Princeffe
du fang , mourut à Paris le 22 , âgée de quatre
ans , quatre mois & cinq jours . Elle étoit fille
de Louis-Jofeph de Bourbon , Prince de Condé ,
Prince du Sang, Grand-Maître de la Maiſon du
Roi , Gouverneur du Duché de Bourgogne ; & de
Charlotte- Godefride- Elifabeth de Rohan- Soubife.
Son corps a été porté aux Carmélites de la rue
S. Jacques , où il a été inhumé le 24. –
Dame Anne-Louiſe de Fieubet , époufe de Mef.
fire Pierre Gilbert de Voifins , Conſeiller d'Etat
& au Confeil des Dépêches eft morte le 27 ,
dans la foixante - feptième année de fon âge.
"
Armande-Elifabeth- Félicité d'Aiguillon d'Agenois,
fille d'Emanuel- Armand Dupleffis Richelieu,
Duc d'Aiguillon , Pair de France , Chevalier des
Ordres du Roi, Lieutenant- Général de ſes Armées,
& Commandant pour Sa Majefté en Bretagne ;
& de Dame Louife- Félicité de Brehant de Plelo ,
fon époufe ; mourut en cette ville le 3 Juillet ,
âgée de treize ans.
Dame Catherine Thiroux , époufe de Meffire
Charles- François Huguet de Semonville , Chevalier
des Ordres Royaux , Militaires & Hoſpitaliers
de Notre- Dame du Mont Carmel & de
Saint Lazare , & Confeiller d'honneur au Parlement;
eft morte le même jour , dans la quarante
huitième année de fon âge.
Mademoiſelle Marie de Bourbon- Condé , Princeffe
du fang , mourut à Paris le 22 , âgée de quatre
ans , quatre mois & cinq jours . Elle étoit fille
de Louis-Jofeph de Bourbon , Prince de Condé ,
Prince du Sang, Grand-Maître de la Maiſon du
Roi , Gouverneur du Duché de Bourgogne ; & de
Charlotte- Godefride- Elifabeth de Rohan- Soubife.
Son corps a été porté aux Carmélites de la rue
S. Jacques , où il a été inhumé le 24. –
Dame Anne-Louiſe de Fieubet , époufe de Mef.
fire Pierre Gilbert de Voifins , Conſeiller d'Etat
& au Confeil des Dépêches eft morte le 27 ,
dans la foixante - feptième année de fon âge.
"
Armande-Elifabeth- Félicité d'Aiguillon d'Agenois,
fille d'Emanuel- Armand Dupleffis Richelieu,
Duc d'Aiguillon , Pair de France , Chevalier des
Ordres du Roi, Lieutenant- Général de ſes Armées,
& Commandant pour Sa Majefté en Bretagne ;
& de Dame Louife- Félicité de Brehant de Plelo ,
fon époufe ; mourut en cette ville le 3 Juillet ,
âgée de treize ans.
Dame Catherine Thiroux , époufe de Meffire
Charles- François Huguet de Semonville , Chevalier
des Ordres Royaux , Militaires & Hoſpitaliers
de Notre- Dame du Mont Carmel & de
Saint Lazare , & Confeiller d'honneur au Parlement;
eft morte le même jour , dans la quarante
huitième année de fon âge.
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Résumé : MORTS.
Le texte mentionne le décès de plusieurs personnalités. Mademoiselle Marie de Bourbon-Condé, princesse du sang, est décédée à Paris le 22 à l'âge de quatre ans, quatre mois et cinq jours. Elle était la fille de Louis-Joseph de Bourbon, Prince de Condé, et de Charlotte-Godefride-Élisabeth de Rohan-Soubise. Son corps a été inhumé aux Carmélites de la rue Saint-Jacques le 24. Dame Anne-Louise de Fieubet, épouse de Pierre Gilbert de Voisins, Conseiller d'État et au Conseil des Dépêches, est morte le 27 à l'âge de soixante-sept ans. Armande-Élisabeth-Félicité d'Aiguillon d'Agenois, fille d'Emanuel-Armand Duplessis Richelieu, Duc d'Aiguillon, est décédée le 3 juillet à l'âge de treize ans. Enfin, Dame Catherine Thiroux, épouse de Charles-François Huguet de Semonville, Chevalier des Ordres Royaux et Conseiller d'honneur au Parlement, est également décédée le 3 juillet à l'âge de quarante-huit ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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29
p. 202-203
MORTS.
Début :
Marie-Jeanne d'Hautefort, épouse de Pierre Arnaud, Vicomte d'Aubusson de la [...]
Mots clefs :
Épouse, Princesse, Décès, Fille, Dame, Maréchal, Monseigneur, Maison du Gueselin, Messire, Brigadier des armées du roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Marie - Jeanne d'Hautefort , épouſe de Pierre
Arnand , Vicomte d'Aubuſſon de la Feuillade ,
niourut à Perigueux , le 21 du mois dernier , dans
la vingt-feptime année de fon âge.
Anne- Marie - Maurice de Montmorency - Luxembourg
, Princelle de Robecq , eft morte le 4
de ce mois en cette ville , âgée de trente- un ans,
Elle étoit fille de Charles- François - Frédéric de
Montmorency - Luxembourg , Pair & Maréchalde
France , Capitaine d'une Compagnie des Gar
des du Corps , Chevalier des Ordres du Roi , &
Gouverneur de la Province de Normandie , &
de Dame Marie- Sophie - Emilie - Honorate Colbert
de Seignelay. Elle avoit époufé , le 26 Février
1745 , Anne Louis- Alexandre de Montmorency
, Prince de Robecq , Grand d'Espagne de
la premiere clafle , & Maréchal des Camps & Armées
du Roi.
Marguerite Bofc , Dame du Palais de la feue
Reine d'Elpagne, Louife- Elifabeth d'Orléans,veuve
de Bertrand- Célar , Marquis du Guefclin , Chef
du nom , & ancien Mettre- de- Camp de Cavalerie,
AOUST. 1760. 203
premier Gentilhomme de la Chambre de feu
Monfeigneur le Duc d'Orléans , eſt décédée à Paris
le 15 Juillet 1760 ; ágće de 52 ans pallés Elle
étoit fille de Jean Baptifte Bole , Procureur- Général
de la Cour des Aydes , Chancelier Garde des
Sceaux de l'Ordre de S. Lazare , & de Françoife
le Gendre , & petite -fille de Claude Bolc , Seigneur
d'Ivry fur Seine , Prevôt des Marchands , Confeiller
d'État,& Procureur Général de la Cour des Aydes :
elle n'a laillé qu'une fille unique , qui eft Françoife
Marie du Guefclin , mariée à Louis- Joachim
Paris -Potier de Gefvres , Marquis de Gefvres ,
qui eft en furvivance de M. le Duc de Tremes
fon père , Gouverneur du Gouvernement de l'Ifle
de France , Gouverneur particulier des Villes &
Châteaux de Soiffons , Laon , & Pont- au- Demer,
Gouverneur & Capitaine de la Maison Royale
& Capitainerie de Monceau , Lieutenant , pour
Sa Majefté du Bailliage de Rouen , & pays de
Caux .
La Maiſon du Guefclin eft affez connue pour
n'entrer ici dans aucun détail à fon fujer. V.
Hiftoire Généalogique du Père Sim plicien.
Meffire Benigne Bouhier, Brigadier des Armées
du Roi , mourut à Dijon le 9 Juin dernier , âgé
de 72 ans. Il étoit frere de M. Jean Bouhier , Préfident
à Mortier au Parlement de Dijon , & de
l'Académie Françoiſe ( mort en 1746 ) & de M.
Claude Bouhier , fecond Evêque de Dijon mort
en 1755.) Illaille pour fils unique , . Benigne
Bouhier , Marquis de Lanthenay,Préfident à Mor
zier au Parlement de Dijon.
Marie - Jeanne d'Hautefort , épouſe de Pierre
Arnand , Vicomte d'Aubuſſon de la Feuillade ,
niourut à Perigueux , le 21 du mois dernier , dans
la vingt-feptime année de fon âge.
Anne- Marie - Maurice de Montmorency - Luxembourg
, Princelle de Robecq , eft morte le 4
de ce mois en cette ville , âgée de trente- un ans,
Elle étoit fille de Charles- François - Frédéric de
Montmorency - Luxembourg , Pair & Maréchalde
France , Capitaine d'une Compagnie des Gar
des du Corps , Chevalier des Ordres du Roi , &
Gouverneur de la Province de Normandie , &
de Dame Marie- Sophie - Emilie - Honorate Colbert
de Seignelay. Elle avoit époufé , le 26 Février
1745 , Anne Louis- Alexandre de Montmorency
, Prince de Robecq , Grand d'Espagne de
la premiere clafle , & Maréchal des Camps & Armées
du Roi.
Marguerite Bofc , Dame du Palais de la feue
Reine d'Elpagne, Louife- Elifabeth d'Orléans,veuve
de Bertrand- Célar , Marquis du Guefclin , Chef
du nom , & ancien Mettre- de- Camp de Cavalerie,
AOUST. 1760. 203
premier Gentilhomme de la Chambre de feu
Monfeigneur le Duc d'Orléans , eſt décédée à Paris
le 15 Juillet 1760 ; ágće de 52 ans pallés Elle
étoit fille de Jean Baptifte Bole , Procureur- Général
de la Cour des Aydes , Chancelier Garde des
Sceaux de l'Ordre de S. Lazare , & de Françoife
le Gendre , & petite -fille de Claude Bolc , Seigneur
d'Ivry fur Seine , Prevôt des Marchands , Confeiller
d'État,& Procureur Général de la Cour des Aydes :
elle n'a laillé qu'une fille unique , qui eft Françoife
Marie du Guefclin , mariée à Louis- Joachim
Paris -Potier de Gefvres , Marquis de Gefvres ,
qui eft en furvivance de M. le Duc de Tremes
fon père , Gouverneur du Gouvernement de l'Ifle
de France , Gouverneur particulier des Villes &
Châteaux de Soiffons , Laon , & Pont- au- Demer,
Gouverneur & Capitaine de la Maison Royale
& Capitainerie de Monceau , Lieutenant , pour
Sa Majefté du Bailliage de Rouen , & pays de
Caux .
La Maiſon du Guefclin eft affez connue pour
n'entrer ici dans aucun détail à fon fujer. V.
Hiftoire Généalogique du Père Sim plicien.
Meffire Benigne Bouhier, Brigadier des Armées
du Roi , mourut à Dijon le 9 Juin dernier , âgé
de 72 ans. Il étoit frere de M. Jean Bouhier , Préfident
à Mortier au Parlement de Dijon , & de
l'Académie Françoiſe ( mort en 1746 ) & de M.
Claude Bouhier , fecond Evêque de Dijon mort
en 1755.) Illaille pour fils unique , . Benigne
Bouhier , Marquis de Lanthenay,Préfident à Mor
zier au Parlement de Dijon.
Fermer
Résumé : MORTS.
Le texte relate les décès de plusieurs personnalités. Marie-Jeanne d'Hautefort, épouse de Pierre Arnand, Vicomte d'Aubusson de la Feuillade, est décédée à Périgueux à l'âge de vingt-sept ans. Anne-Marie-Maurice de Montmorency-Luxembourg, Princesse de Robecq, est morte à trente-et-un ans. Elle était la fille de Charles-François-Frédéric de Montmorency-Luxembourg et de Marie-Sophie-Émilie-Honorine Colbert de Seignelay, et avait épousé Anne-Louis-Alexandre de Montmorency, Prince de Robecq. Marguerite Bosc, Dame du Palais de la feue Reine d'Espagne Louise-Élisabeth d'Orléans, veuve de Bertrand-Célar, Marquis du Gœffclin, est décédée à Paris à cinquante-deux ans. Elle était la fille de Jean-Baptiste Bole et de Françoise Le Gendre, et la petite-fille de Claude Bole. Elle a laissé une fille unique, Françoise-Marie du Gœffclin, mariée à Louis-Joachim Paris-Potier de Gesvres. Bénigne Bouhier, Brigadier des Armées du Roi, est mort à Dijon à soixante-douze ans. Il était le frère de Jean Bouhier, Président à Mortier au Parlement de Dijon, et de Claude Bouhier, second Évêque de Dijon. Il laisse pour fils unique Bénigne Bouhier, Marquis de Lanthenay, Président à Mortier au Parlement de Dijon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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30
p. 14-35
LES MARIAGES HEUREUX ET MALHEUREUX, CONTE MORAL.
Début :
RIEN n'est si rare que les mariages heureux, depuis qu'on n'exige plus que [...]
Mots clefs :
Cœur, Âme, Malheureux, Fortune, Épouse, Vertu, Solitude, Bonheur, Chagrin, Esprit
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texteReconnaissance textuelle : LES MARIAGES HEUREUX ET MALHEUREUX, CONTE MORAL.
LES MARIAGES HEUREUX ET
MALHEUREUX ,
CONTE MORAL.
RIEN n'eft fi rare que les mariages
heureux , depuis qu'on n'exige plus que
des convenances bizarres établies par
l'opinion & le préjugé. La conformité
des goûts , l'union des cours paroiffent
aux parens des conditions inutiles . La
naiffance ou le bien font les feules qui
méritent leur attention ; ils ne font déterminés
que par l'un ou par l'autre. Ces
AVRIL. 1763. 15
injuftes Loix du monde , ces funeftes
préjugés portent la corruption dans
fe fein des familles en détruifant l'union
qui doit y régner ; ou fi l'union
y paroît encore , c'eſt une eſpèce de
tréve convenue que la dépravation mutuelle
a rendue néceffaire.
Azelim , fu d'une famille illuftre par
l'ancienneté de fa nobleffe & les charges
honorables qu'elle avoit toujours
occupées , s'étoit retiré de la Cour pour
finir fa carrière dans une maifon de
campagne aux environs de Paris . Il y
raffembloit la Société la plus brillante.
Le chemin étoit couvert de voitures
qui alloient ou qui revenoient de la
folitude d'Azelim . C'étoit là que les Pétits
-Maîtres & les Coquettes inventoient
les modes , traitoient d'originaux les
hommes vertueux , & de prudes les femmes
raisonnables , décidoient du mérite
d'un jeune Auteur , critiquoient la piéce
nouvelle , l'élevoient jufqu'aux nues,
ou la condamnoient à l'oubli. Une jeune
perfonne dont Azelim avoit acheté
les complaifances , & dont il avoit cru
pouvoir acheter le coeur , augmentoit
encore par fes talens les charmes de
cette retraite. On ne parloit à Paris que
du féjour délicieux d'Azelim ; la variété
16 MERCURE DE FRANCE.
des plaifirs qu'il procuroit à fes convives
faifoit l'entretien de toutes les Sociétés
. On le regardoit comme l'homme
du monde le plus heureux mais
ceux qui ne jugent point fur de trompeux
dehors appercevoient l'indigence
& le chagrin qui la fuit , à travers le
fafte & l'opulence de cette maifon ; au
milieu de la joie , le Maître paroiffoit
quelquefois accablé de trifteffe .
Azelim avoit deux enfans qui paffoient
dans le monde pour les Cavaliers
les mieux faits & les plus aimables .Tous
deux avoient une heureufe phyfionomie
, une démarche noble & affurée
un maintien décent & modefte ; mais
leur caractére étoit bien différent. L'un
étoit férieux , tranquille & mélancolique
; infenfible aux frivoles amuſemens
du monde , il n'avoit d'amour que pour
les Sciences. L'autre , vif & léger , couroit
avidement après les plaifirs. L'aîné ,
qui s'appelloit Linias , gémiffoit en fer
cret fur les dépenfes exceffives de fon
père ; il ne participoit point à cette
joie tumultueufe qui menaçoit fa famille
d'une ruine prochaine. Il voyoit
avec indignation Azelim entouré d'une
multitude de flateurs qui le méprifoient
intérieurement , & qui n'atten-
1
AVRIL. 1763 . 17
doient que fa perte pour infulter à fa
mifére. Dorville au contraire fe livroit
avec tranfport aux charmes féduifans
du plaifir ; fon coeur amolli par la volupté
ne pouvoit plus s'enyvrer que de
fa dangereufe vapeur ; fon âme n'étoit
fatisfaite qu'au milieu du défordre d'une
vie diffipée.
Il y avoit à quelque diftance de la
maifon d'Azelim un Gentilhomme appellé
Daubincourt, qui, fans ambition &
fans defirs , jouiffoit en paix du bien
qu'il avoit reçu de fes ayeux. Ennemi
du fafte & de la fomptuofité , fa maifon
n'étoit point remplie d'une troupe
d'efclaves inutiles qui ne fervent qu'à
la vanité du Maître . Les meubles étoient
antiques , mais propres ; fa table n'étoit
couverte que de viandes communes &
de légumes de fon jardin : à peine étoitil
connu des grands dont il étoit environné.
Mais cette heureufe fimplicité
lui procuroit des jours plus fereins
un fommeil plus tranquille que n'au
roient pu faire l'opulence & les plaifirs.
Rapproché par fes moeurs & fa façon
de vivre des habitans du Village
où il demeuroit , il en étoit adoré ; ces
bonnes gens faifoient tous les jours des
voeux pour fon bonheur. Si la médiocri18
MERCURE DE FRANCE.
té de fa fortune ne lui permettoit pas de
leur faire de grandes largeffes , il les
aidoit de fes confeils , il exhortoit les
malheureux à la patience , il leur apprenoit
à fouffrir. Son époufe auffi compatiffante
que lui , fe rendoit chez les
malades , elle leur donnoit fes foins &
fon temps ; le defir d'être utile à fes
femblables la mettoit au-deffus de ces
foibleffes , que la grandeur qui veut tirer
avantage des fervices mêmes , appelle
fenfibilité. Ces heureux époux avoient
une fille appellée Julie , qui joignoit
à la beauté la plus touchante , un efprit
droit & pénétrant qui faififoit toujours
le vrai , un coeur fenfible & bon
qui le lui faifoit aimer ; élevée fous les
yeux de ces parens adorables , elle avoit
pris dans leurs leçons les notions les
plus éxactes de la vertu .
Linias fe promenant un jour , en
rêvant fur les malheurs que le luxe préparoit
à fa famille , avançoit toujours
fans penfer à l'éloignement où il étoit
de la maifon de fon père : la vue d'un
homme qui lifoit à l'ombre d'une touffe
de faules fur le bord d'un ruiffeau , le
tira tout-à-coup de fes rêveries. Etonné
de fe trouver dans un lieu qu'il ne connoît
pas , il aborde l'Etranger , lui deAVRIL.
1763 . 19
mande où il eft ? Daubincourt, furpris
à fon tour , de voir à deux pas de fa
maiſon le fils aîné d'Azelim , fatisfait à
fes demandes , & le prie enfuite de venir
fe repofer , & prendre chez lui quelques
rafraîchiffemens.
Linias qui n'avoit jamais vu Daubincourt
, mais qui fouvent avoit entendu
faire l'éloge de fes vertus , fut
charmé de connoître un homme dont
les moeurs étoient en vénération dans
tout le voisinage ; il fentit même dans
ce moment l'empire de la vertu fur fon
âme : fon coeur qui n'avoit encore trouvé
perfonne dans le fein de qui il pût
s'épancher , cherchoit à s'échapper vers
celui du fage Daubincourt ; un penchant
invincible & fecret l'entraînoit
vers cet homme extraordinaire . Il entre
dans une maifon dont la fimplicité répondoit
à celle du Maître ; tout reſpiroit
cette heureufe médiocrité qui
fait les délices des âmes vertueufes.
Cette maifon dont la propreté faifoit
tout l'ornement , avoit quelque chofe
de plus riant que ces Palais magnifiques,
où les richeffes de l'art ne préfentent aux
yeux du fpectateur que l'idée affligeante
d'une injufte inégalité. Daubincourt
fit fervir à Linias les rafraîchifle20
MERCURE DE FRANCE .
mens dont il avoit befoin . N'imaginez
pas un buffet couvert de porcelaines
qu'un efclave attentif étale aux yeux
des étrangers pour fatisfaire l'orgueil
du Maître : on ne lui préfenta que les
fruits de la faifon & du vin tel que le
pays le produifoit ; mais la fimplicité de
ce repas avoit plus de charmes que les
profufions d'un grand , à travers lefquelles
on apperçoit l'avarice. Linias , lui´
dit Daubincourt , vous ne verrez pas mon
époufe & ma fille ; elles font allées au
hameau voifin porter du fecours à un
malheureux que l'indigence & la maladie
réduisent à la plus affreufe extrémité:
il ne faudra pas moins qu'une action
auffi louable pour les confoler de leur
abfence; car votre mérite leur eft connu .
Linias , ramené par Daubincourt au
Village le plus voifin de la maifon d'Azelim
, lui demanda la permiffion de
venir quelquefois le voir dans fa folitude
& jouir de fa converfation. Mais à
cette demande fes yeux fe mouillerent
de larmes , fon coeur oppreffé par le
fardeau de fes peines , cherchoit à s'en
décharger dans celui de cet homme de
bien. Daubincourt , lui dit-il , il y a
vingt ans paffés que j'ai vu le jour ; depuis
ce temps je n'ai trouvé perfonne
AVRIL. 1763. 21
dont j'aie pu faire un véritable ami. Le
monde n'a été pour moi qu'une vafte
folitude où j'ai toujours érré fans rencontrer
un homme dont l'âme attirât la
mienne ; je n'ai vu dans la Société qu'orgueil
, corruption , & méchanceté. Si
vous aimez la vertu vous devez être.
fenfible & compatiffant ; vous ferez
touché de mes maux ; je vous regarde
comme un ami tendre & fincère que
la fortune m'envoie pour nie confoler.
Vertueux jeune homme , lui dit Dau-
-bincourt , je connois l'état où vous êtes :
´un coeur contraint de foupirer en fecret
eft un pénible fardeau . Je l'ai fenti
quelquefois ; mais ce que vous n'avez
point encore heureufement éprouvé
c'eft la perfidie d'un traître qui fe joue
de la confiance d'un ami. Dans ces
cruelles circonstances , l'éfpèce humaine
fe peint à l'efprit fous les couleurs les
plus odieufes ; le monde n'eft qu'un
cahos où le vice honoré triomphe de
la vertu qui languit dans l'oppreffion &
le mépris.Le coeur abbatu par la trifteffe,
fe concentre en lui-même & fait des
efforts pour ſe détacher de tout ; une
funefte mifantropie s'en empare ; & de
l'homme le plus doux & le plus fenfible
, elle en fait l'ennemi le plus cruel
22 MERCURE DE FRANCE.
du genre humain. Linias , j'ai paffé par
ces terribles états ; l'enthouſiaſme de la
vertu me fit abandonner les hommes
que je jugeois indignes de ma tendreſſe ;
je vins dans cette retraite avec la réfolution
de ne plus retourner dans la fociété
qui me paroiffoit le féjour du crime :
la haine de mes femblables que je nourriffois
dans mon coeur , mefoutint quelques
années contre le defir de revenir
parmi eux. Chaque fois qu'il s'élevoit
dans mon âme , je me repréfentois pour
le détruire le repos de ma folitude , l'indépendance
où j'étois du caprice & de
la méchanceté des hommes . Mais je me
faifois illufion à moi-même : mon coeur
vuide , étoit en proie à des agitations intérieures
qui renverfoient cette tranquillité
dont je croyois jouir ; la mauvaiſe
humeur & le chagrin me faifoient fentir
à chaque inftant que je n'étois pas à ma
place. Des affaires vinrent heureuſement
à mon fecours . Rentré dans le monde ,
j'y trouvai des gens de bien ; le hazard
amena vers moi de vrais amis dont le
commerce enchanteur effaça peu- à-peu
les idées triftes qui me rendoient fombre
& chagrin. J'enviſageai le monde
fous un afpect plus favorable ; le défordre
que j'avois apperçu fe diffipa ; la
AVRIL. 1763. 23
>
,
la
vertu me parut avoir des adorateurs Je
vis alors que le vice à qui j'avois attribué
le droit injufte de faire des heureux
faifoit au contraire le fupplice
de fes partifans. Remis à la place que
Nature m'avoit deſtinée mon coeur
fentit une joie qu'il n'avoit point encore
éprouvée ; je crus jouir d'une nouvelle
éxiftence . Des noeuds formés par
la vertu , mirent le comble à mon bonheur.
Je m'unis aux pieds des autels avec
une jeune perfonne,dont la fortune étoit
médiocre à la vérité ; mais qui poffédoit
des richeffes plus réelles & d'un plus
grand prix les qualités de fon âme la
rendoient plus eftimable à mes yeux que
des biens qui ne fervent fouvent qu'à
nous avilir. Elevée dans la retraite , elle
préféra le féjour de la campagne à la
vie diffipée des Villes. Je me rendis avec
elle dans cette folitude ; mais j'y apportai
un coeur fatisfait & tranquille;& je connus
alors qu'il faut être bien avec foi-même,
pour goûter les plaifirs de la retraite.
C'eft à cette femme adorable que je dois
les plus beaux jours de ma vie ; C'eſt
à notre union que je dois cette volupté
pure dont mon âme eft remplie. Linias,
votre coeur brifé par la douleur vous empêche
de voir les chofes telles qu'elles
24 MERCURE DE FRANCE .
font ; le chagrin qui vous dévore leur
donne néceffairement une teinte qui les
défigure : les objets fe peignent confufément
dans une rivière agitée par la
tempête ; ce n'eft que dans le cryſtal
d'une eau pure & tranquille qu'on voit
l'azur d'un ciel fans nuages. Lorfque
le calme vous aura rendu la tranquillité,
vous ferez moins injufte envers les hommes
; ils vous paroîtront alors plus dignes
de compaffion que de haine . Linias
, venez quelquefois dans ma folitude
; fi l'amitié peut adoucir vos maux,
vous devez tout attendre de la mienne :
je connois depuis longtemps votre
amour pour la vertu ; c'eft à lui que
vous devez mon eftime & ma confiance.
Linias , qui pendant ce difcours étoit
refté immobile & penfif , pouffa un
profond foupir ; prenant enfuite une
des mains du généreux Daubincourt
il l'arrofoit de fes pleurs. Ah ! Daubincourt
lui dit -il vous me rendez la
vie. Je ceffe d'être malheureux , puifque
je trouve un ami fenfible & compatiffant.
Il acheva le chemin qui leur reftoit
à faire enfemble, en lui parlant de fa
famille ; il verfoit dans le fein de cet ami
fincère & vertueux les fentimens dont
fon âme cherchoit depuis longtemps à fe
> λ
délivrer .
1
AVRIL. 1763. 25
délivrer. Quoique Daubincourt ne pût
apporter aucun reméde aux malheurs
dont il étoit menacé , les paroles confolantes
de cet homme vrai calmoient fes
craintes & faifoient renaître l'efpérance
au fond de fon coeur. Arrivés au village
dont ils étoient convenus , Daubincourt
fe fépara de Linias , en arrêtant avec
lui un rendés-vous au même endroit .
, Linias de retour chez fon pére ,
trouva la cour remplie de voitures qui
venoient d'amener une compagnie nouvelle
. Azelim , entouré d'un cercle nombreux
, avaloit à longs traits le funefte
poifon de la flatterie. Il recevoit avec une
orgueilleufe fatisfaction les hommages
de ces vils efclaves dont le coeur démentoit
en fecret les louanges qu'ils
lui donnoient à haute voix ; une foule
de domeftiques augmentoit encore le
tumulte & le defordre de cette maiſon ;
on l'auroit crue livrée au pillage d'une
troupe ennemie . Linias , retiré dans fa
chambre, comparoit tout ce fracas avec
la paix & la tranquillité qui régnoient
chez Daubincourt. Malheureux Azelim !'
difoit- il , il n'y a donc que l'infortune qui
puiffe arracher le bandeau qui t'aveugle
Enyvré de ta chimérique grandeur & de
ta fauffe opulence , tu ne refpires que
II. Vol. B
26 MERCURE DE FRANCE.
le plaifir & la joie. Tu t'en rapportes
plutôt aux âmes baffes qui t'environnent
& te vantent ta félicité , qu'à ton propre
coeur que le trouble agite ! Porte tes
regards fur le funefte avenir que tu
prepares à ta malheureufe famille : tu
verras cette multitude de Créanciers
qui t'obféde inutilement chaque jour,
s'emparer de ce Palais magnifique , de
ces meubles précieux , de ces tableaux
rares qui te méritent le titre de connoiffeur
, partager entre eux tes dépouilles
& te plonger dans la mifère la plus
affreufe.Tu verras ces infâmes adulateurs,
qui font aujourd'hi l'éloge de ta magnificence
, blâmer hautement ta folie
& déchirer ton coeur par les outrages
les plus humilians . Ah , Daubincourt !
c'eft chez toi que le bonheur habite :
la frugalité te procure l'abondance ;
l'obfcurité t'affure le repos .
Cependant Linias fe livroit moins
à la trifteffe ; fon coeur étoit devenu
plus tranquille. Préparé par les difcours
de fon ami aux coups de la néceffité ,
il attendoit avec impatience la triſte
révolution de fa fortune. Mais lorsqu'il
penfoit que les biens d'Azelim feroient
beaucoup au - deffous des dettes immenfes
qu'il avoit contractées , fon couAVRIL.
1763. 27
rage s'évanouiffoit ; il croyoit voir les
victimes infortunées du luxe d'Azelim
apporter à fes pieds leurs juftes plaintes ;
il entendoit leurs gémiffemens & leurs
reproches.
Le jour marqué par Daubincourt
étant arrivé , Linias fe rendit dès le
matin au rendés-vous . La préfence de
cet ami pouvoit feule diminuer le poids
accablant de fes peines & rendre à fon
coeur allarmé la confiance & la paix . Linias
, lui dit Daubincourt , vous devez
juger à mon exactitude , de l'intérêt que
je prends à votre malheureux fort. Il
n'eft rien que je ne faffe pour l'adoucir:
fi je ne puis vous remettre dans
l'opulence où vous avez toujours vêcu,je
puis du moins vous apprendre à fupporter
l'indigence & peut-être les moyens d'en
fortir. Mais venez , Linias , ma famille
vous attend ; vous trouverez dans ces
coeurs fenfibles un plus fûr appui , que
dans les vaines promeffes d'un Grand
qui ne s'occupe que de lui- même . L'amitié-
vous dédommagera des biens de
la fortune , qui ne peuvent remplir une
âme épriſe de la vertu ; les larmes que
vous verrez couler de nos yeux , vous
feront goûter un plaifir que n'éprouvent
Bij
28 MERCURE DE FRANCE .
་ས་ ་
jamais les hommes puiffans qui ne font
entourés que d'envieux & d'ennemis ,
Linias , en entrant chez Daubincourt ,
trouva fon époufe & fa fille à l'ouvrage.
L'une tenoit une toile groffière deſtinée
aux malheureux du Village ; l'autre travailloit
au linge de la maifon . Quel
Spectacle pour Linias , qui n'avoit jamais
vu que des femmes occupées de
leur parure ou du jeu ! elles fe leverent
& le reçurent avec une politeffe obligeante
. Linias étoit amené par Daubincourt
; il étoit malheureux à ces deux
titres , il fut auffitôt de la famille. Mais
lorfqu'il eut jetté les yeux fur la fille de
fon ami , fon coeur qui jufqu'alors avoit
été confumé par le chagrin , devint en
un moment la victime d'une paffion
nouvelle qui lui fit oublier tous fes
maux . Les regards attachés fur Julie ,
il contemploit avec une efpèce de raviffement
ce vifage qui portoit l'empreinte
de l'innocence & de la candeur. Les graces
touchantes de cette jeune fille le tenoient
dans une douce yvreffe qui le
tranfportoit chacune de fes paroles étoit
un trait de feu dont fon âme étoit embrafée.
Il regardoit par intervalle Daubincourt
& fon époufe qui lui parloient ;
AVRIL. 1763. 29
mais fes yeux revenoient malgré lui fur
l'adorable Julie ; rien ne pouvoit l'en
détacher. Si les affaires de la maiſon appelloient
cette aimable fille dans une autre
chambre , il prêtoit l'oreille pour
entendre le fon flatteur de cette voix
qui portoit dans fon coeur un trouble
délicieux. Cependant, revenu de cet enchantement,
il auroit voulu cacher à fon
ami le défordre de fon âme ; mais il
n'étoit plus temps : Daubincourt & fon
époufe l'avoient pénétré. Tous deux attentifs
au mouvement du vifage de Linias
, ils ne doutoient plus de l'impref
fion qu'avoit fait fur fon coeur la préfence
de Julie. Linias , obligé de fe
rendre ' chez fon père , fe fépara les farmes
aux yeux dé cette aimable famille ;
il ne pouvoit s'arracher de cette maifon
où fon coeur étoit enchaîné par l'amour
le plus violent. Daubincourt ne lui propofa
point comme la première fois de
l'accompagner une partie de chemin ;
il fçavoit qu'il ne pouvoit encore être
le confident des tranfports de fon ami ,
& qu'un entretien étranger à cet objet
feroit déplacé. Suis -je affez malheureux ?
difoit Linias , occupé de fa nouvelle
paffion. N'avois - je pas affez de mes
maux fans y ajoûter un amour qu'il
B iij
30 MERCURE DE FRANCE.
faudra facrifier aux Loix injuftes de la
focieté ? Mon père exigera que je m'u
niffe à quelque femme ambitieufe &
riche qui voudra couvrir d'un beau nom
la baffeffe de fon origine ; fes biens feront
peut-être tout fon mérite ; ou s'il
approuve mes defirs , puis je eſpérer
que Daubincourt , qui ne jouit que
d'une
fortune médiocre , veuille m'accorder
fa fille à qui je ne pourrai donner
que mon coeur & ma main ? Oferai-je
la lui demander ? ... De quelque côté
que je me tourne , je ne vois que des
obftacles ; il femble que tout s'oppose à
mon bonheur. Ah ! Julie ! fi je ne puis
vous obtenir , s'il faut renoncer à la
feule femme que mon coeur ait jamais
aimée , pour en époufer une autre que
mon coeur n'aimerà jamais ; je foupirerai
chaque jour après le terme de ma
- carrière : je n'aurai d'autre confolation
que de m'en approcher par mes defirs .
Azelim , ayant appris le retour de
Linias , le fit appeller. Mon fils , lui ditil
, des lettres que j'ai reçues de Paris
m'annoncent pour vous l'établiſſement
le plus avantageux. Une Famille , à la
vérité peu connue , mais dont la fortu
ne eft confidérable , vous demande pour
gendre. J'aurois voulu pouvoir vous
AVRIL. 1763. 31
donner une époufe de votre naiffance
& de votre rang ; mais ce rang même
qui m'obligeoit à de grandes dépenfes ,
a dérangé ma fortune & m'impofe la
trifte néceffité d'accepter une fille opulente
dont les richeffes foutiennent l'éclat
de notre maifon , & vous fourniffent
les moyens d'acheter à la Cour un
emploi convenable au nom que vous
portez. Il eft des temps malheureux où
s'oubliant foi-même on ne doit confulter
que les conjonctures ; il faut defcendre
en quelque forte de fon état
pour s'élever enfuite beaucoup plus
haut. Mais je ne veux point uſer de mon
autorité ; je ne ferai jamais le tyran de
mes enfans. Si vous aviez pour ce mariage
une répugnance invincible , Dorville
prendra votre place avec joie : cette
fortune lui fera peut-être même plus
utile qu'à vous. Il a des connoiffances
chez le Prince , des amis puiffans , des
talens agréables ; votre amour pour la
folitude vous a de tout temps éloigné
du monde ; vous préférez une vie tranquille
aux intrigues de la Cour. Cependant
, Linias , c'eſt l'aîné qu'on demande
je ne ferai ma réponſe , je ne verrai
Dorville que lorfque vous ferez décidé.
Ah ! mon père , dit Linias , que
Biv
32 MERCURE DE FRANCE .
Dorville jouiffe de la fortune qui m'eſt
offerte ; je n'afpire point au bonheur
d'être riche , encore moins à celui d'époufer
une fille inconnue qui tireroit
peut-être de fon opulence le droit de me
rendre malheureux. Vous connoiffez
mes goûts ; ils exigent une vie privée :
la folitude a pour moi plus de charmes
que les plaifirs bruyans du monde.
Azelim , qui panchoit en fecret pour
Dorville , dont l'efprit étoit agréable &
petillant , conclut à la hâte un hymen
qui devoit rendre à fa famille un éclat
que la mifére étoit fur le point d'obfcurcir.
Dorville , enchanté , fit de nouveaux
emprunts pour fatisfaire le luxe
& la vanité de fon époufe , qui recevoit
fes préfens d'un air vain & dédaigneux,
Née dans l'abondance , elle ne mit
point de bornes à fes defirs ; les chofes
n'avoient de mérite à fes yeux qu'autant
qu'elles étoient rares : devenues
communes , il falloit s'en défaite à vil
prix. Son mari , dont le goût pour la
dépenfe ne s'accordoit malheureuſement
que trop avec le fien , applaudiffoit à fes
profufions. Mais fa complaifance ne fit,
que la rendre plus fière & plus hautaine
rien ne fe faifoit chez elle que par
fes ordres ; ceux du Maître n'étoient
*
AVRIL. 1763 . 33
jamais exécutés . Non contente du mépris
& des reproches humilians dont elle
l'accabloit chaque jour , elle imagina
qu'une femme de fon rang devoit avoir
un ami qui la dédommageât en fecret
de l'ennui qu'elle éprouvoit avec fon
mari. Cet heureux confident l'accompagnoit
aux Spectacles & aux promenades
, fans que l'infortuné Dorville
pût s'y oppofer. S'il s'en plaignoit , on
lui repréfentoit avec aigreur que la
jaloufie le couvriroit de ridicule ; que
les femmes les plus vertueufes tenoient
la même conduite ; & il n'y avoit qu'un
efprit bizarre & jaloux qui pût taxer
de licence une pareille liberté .
...
Dorville indigné de voir fon fort uni
pour toujours à celui d'une femme
qui le méprifoit , chercha bientôt à s'en
confoler , en fe livrant à la débauche.
Mais revenons à Linias.
>
Heureufement échappé au danger de
former des noeuds mal affortis , il étoit
encore agité par de nouvelles craintes .
Daubincourt & fon Epoufe voudroientils
lui accorder leur fille ? Cet hymen
qui feroit fon bonheur , feroit - il celui
de l'aimable Julie ? Lui a-t-il infpiré
cé penchant qui l'entraîne vers elle ?
Son choix n'eft-il peut -être pas déja
By
34 MERCURE DE FRANCE .
fait au fond de fon coeur ? .... Ces:
idées l'affligent & le tourmentent. Son
efprit incertain érre de tout côté fans
pouvoir fe fixer. Il retourne chez Daubincourt
; cette retraite étoit pour lui
le féjour le plus délicieux. Eloigné de
Julie , fon âme inquiette n'étoit fenfi-.
ble à rien . Il ne put cacher à fon
ami le trouble de fon coeur ; fa trifteffe
le trahiffoit. Linias , lui dit Daubincourt
, ce n'eft plus fur le luxe
d'Azelim que vous pleurez aujourd'hui :
vous portez dans votre âme un chagrin
fecret que vous cachez à votre
ami ! En eft-il que je puiffe ignorer
& que je ne partage ? Si vous avez
de nouveaux chagrins, répandez- les dans
le fein d'un homme dont la fenfibilité
vous eft connue : vos réferves font injurieufes
à ma tendreffe. Ah ! Daubincourt
vous m'arrachez mon fecret.
Père de l'aimable Julie , fachez qu'il
n'y a plus de bonheur pour moi , fi
je n'obtiens pour époufe cette fille adorable
dont l'image toujours préfente à
mon efprit , n'en fera jamais effacée ! .... :
Vivez heureux , Linias : vos vertus ont
fait fur l'âme de Julie la même impreffion
que fur la mienne ; vos coeurs que
la Nature forma l'un pour l'autre , ne
feront point féparés & malheureux ;
,
AVRIL. 1763 . 35
c'est une injuftice dont nous n'aurons
point à rougir. Linias paffant de la
douleur aux tranfports de la joie la plus
vive , fe jetta au col de fon ami , &
ne lui répondit que par ces larmes
précieufes que la reconnoiffance fait répandre
; & cet hymen auquel Azelim
donna fon confentement , fit le bonheur
de ces époux qui toujours charmés
l'un de l'autre , goûterent cette
félicité pure dont ils étoient dignes ,
& qui ne peut naître que de l'union
des coeurs. Des bords de la Conie.
MALHEUREUX ,
CONTE MORAL.
RIEN n'eft fi rare que les mariages
heureux , depuis qu'on n'exige plus que
des convenances bizarres établies par
l'opinion & le préjugé. La conformité
des goûts , l'union des cours paroiffent
aux parens des conditions inutiles . La
naiffance ou le bien font les feules qui
méritent leur attention ; ils ne font déterminés
que par l'un ou par l'autre. Ces
AVRIL. 1763. 15
injuftes Loix du monde , ces funeftes
préjugés portent la corruption dans
fe fein des familles en détruifant l'union
qui doit y régner ; ou fi l'union
y paroît encore , c'eſt une eſpèce de
tréve convenue que la dépravation mutuelle
a rendue néceffaire.
Azelim , fu d'une famille illuftre par
l'ancienneté de fa nobleffe & les charges
honorables qu'elle avoit toujours
occupées , s'étoit retiré de la Cour pour
finir fa carrière dans une maifon de
campagne aux environs de Paris . Il y
raffembloit la Société la plus brillante.
Le chemin étoit couvert de voitures
qui alloient ou qui revenoient de la
folitude d'Azelim . C'étoit là que les Pétits
-Maîtres & les Coquettes inventoient
les modes , traitoient d'originaux les
hommes vertueux , & de prudes les femmes
raisonnables , décidoient du mérite
d'un jeune Auteur , critiquoient la piéce
nouvelle , l'élevoient jufqu'aux nues,
ou la condamnoient à l'oubli. Une jeune
perfonne dont Azelim avoit acheté
les complaifances , & dont il avoit cru
pouvoir acheter le coeur , augmentoit
encore par fes talens les charmes de
cette retraite. On ne parloit à Paris que
du féjour délicieux d'Azelim ; la variété
16 MERCURE DE FRANCE.
des plaifirs qu'il procuroit à fes convives
faifoit l'entretien de toutes les Sociétés
. On le regardoit comme l'homme
du monde le plus heureux mais
ceux qui ne jugent point fur de trompeux
dehors appercevoient l'indigence
& le chagrin qui la fuit , à travers le
fafte & l'opulence de cette maifon ; au
milieu de la joie , le Maître paroiffoit
quelquefois accablé de trifteffe .
Azelim avoit deux enfans qui paffoient
dans le monde pour les Cavaliers
les mieux faits & les plus aimables .Tous
deux avoient une heureufe phyfionomie
, une démarche noble & affurée
un maintien décent & modefte ; mais
leur caractére étoit bien différent. L'un
étoit férieux , tranquille & mélancolique
; infenfible aux frivoles amuſemens
du monde , il n'avoit d'amour que pour
les Sciences. L'autre , vif & léger , couroit
avidement après les plaifirs. L'aîné ,
qui s'appelloit Linias , gémiffoit en fer
cret fur les dépenfes exceffives de fon
père ; il ne participoit point à cette
joie tumultueufe qui menaçoit fa famille
d'une ruine prochaine. Il voyoit
avec indignation Azelim entouré d'une
multitude de flateurs qui le méprifoient
intérieurement , & qui n'atten-
1
AVRIL. 1763 . 17
doient que fa perte pour infulter à fa
mifére. Dorville au contraire fe livroit
avec tranfport aux charmes féduifans
du plaifir ; fon coeur amolli par la volupté
ne pouvoit plus s'enyvrer que de
fa dangereufe vapeur ; fon âme n'étoit
fatisfaite qu'au milieu du défordre d'une
vie diffipée.
Il y avoit à quelque diftance de la
maifon d'Azelim un Gentilhomme appellé
Daubincourt, qui, fans ambition &
fans defirs , jouiffoit en paix du bien
qu'il avoit reçu de fes ayeux. Ennemi
du fafte & de la fomptuofité , fa maifon
n'étoit point remplie d'une troupe
d'efclaves inutiles qui ne fervent qu'à
la vanité du Maître . Les meubles étoient
antiques , mais propres ; fa table n'étoit
couverte que de viandes communes &
de légumes de fon jardin : à peine étoitil
connu des grands dont il étoit environné.
Mais cette heureufe fimplicité
lui procuroit des jours plus fereins
un fommeil plus tranquille que n'au
roient pu faire l'opulence & les plaifirs.
Rapproché par fes moeurs & fa façon
de vivre des habitans du Village
où il demeuroit , il en étoit adoré ; ces
bonnes gens faifoient tous les jours des
voeux pour fon bonheur. Si la médiocri18
MERCURE DE FRANCE.
té de fa fortune ne lui permettoit pas de
leur faire de grandes largeffes , il les
aidoit de fes confeils , il exhortoit les
malheureux à la patience , il leur apprenoit
à fouffrir. Son époufe auffi compatiffante
que lui , fe rendoit chez les
malades , elle leur donnoit fes foins &
fon temps ; le defir d'être utile à fes
femblables la mettoit au-deffus de ces
foibleffes , que la grandeur qui veut tirer
avantage des fervices mêmes , appelle
fenfibilité. Ces heureux époux avoient
une fille appellée Julie , qui joignoit
à la beauté la plus touchante , un efprit
droit & pénétrant qui faififoit toujours
le vrai , un coeur fenfible & bon
qui le lui faifoit aimer ; élevée fous les
yeux de ces parens adorables , elle avoit
pris dans leurs leçons les notions les
plus éxactes de la vertu .
Linias fe promenant un jour , en
rêvant fur les malheurs que le luxe préparoit
à fa famille , avançoit toujours
fans penfer à l'éloignement où il étoit
de la maifon de fon père : la vue d'un
homme qui lifoit à l'ombre d'une touffe
de faules fur le bord d'un ruiffeau , le
tira tout-à-coup de fes rêveries. Etonné
de fe trouver dans un lieu qu'il ne connoît
pas , il aborde l'Etranger , lui deAVRIL.
1763 . 19
mande où il eft ? Daubincourt, furpris
à fon tour , de voir à deux pas de fa
maiſon le fils aîné d'Azelim , fatisfait à
fes demandes , & le prie enfuite de venir
fe repofer , & prendre chez lui quelques
rafraîchiffemens.
Linias qui n'avoit jamais vu Daubincourt
, mais qui fouvent avoit entendu
faire l'éloge de fes vertus , fut
charmé de connoître un homme dont
les moeurs étoient en vénération dans
tout le voisinage ; il fentit même dans
ce moment l'empire de la vertu fur fon
âme : fon coeur qui n'avoit encore trouvé
perfonne dans le fein de qui il pût
s'épancher , cherchoit à s'échapper vers
celui du fage Daubincourt ; un penchant
invincible & fecret l'entraînoit
vers cet homme extraordinaire . Il entre
dans une maifon dont la fimplicité répondoit
à celle du Maître ; tout reſpiroit
cette heureufe médiocrité qui
fait les délices des âmes vertueufes.
Cette maifon dont la propreté faifoit
tout l'ornement , avoit quelque chofe
de plus riant que ces Palais magnifiques,
où les richeffes de l'art ne préfentent aux
yeux du fpectateur que l'idée affligeante
d'une injufte inégalité. Daubincourt
fit fervir à Linias les rafraîchifle20
MERCURE DE FRANCE .
mens dont il avoit befoin . N'imaginez
pas un buffet couvert de porcelaines
qu'un efclave attentif étale aux yeux
des étrangers pour fatisfaire l'orgueil
du Maître : on ne lui préfenta que les
fruits de la faifon & du vin tel que le
pays le produifoit ; mais la fimplicité de
ce repas avoit plus de charmes que les
profufions d'un grand , à travers lefquelles
on apperçoit l'avarice. Linias , lui´
dit Daubincourt , vous ne verrez pas mon
époufe & ma fille ; elles font allées au
hameau voifin porter du fecours à un
malheureux que l'indigence & la maladie
réduisent à la plus affreufe extrémité:
il ne faudra pas moins qu'une action
auffi louable pour les confoler de leur
abfence; car votre mérite leur eft connu .
Linias , ramené par Daubincourt au
Village le plus voifin de la maifon d'Azelim
, lui demanda la permiffion de
venir quelquefois le voir dans fa folitude
& jouir de fa converfation. Mais à
cette demande fes yeux fe mouillerent
de larmes , fon coeur oppreffé par le
fardeau de fes peines , cherchoit à s'en
décharger dans celui de cet homme de
bien. Daubincourt , lui dit-il , il y a
vingt ans paffés que j'ai vu le jour ; depuis
ce temps je n'ai trouvé perfonne
AVRIL. 1763. 21
dont j'aie pu faire un véritable ami. Le
monde n'a été pour moi qu'une vafte
folitude où j'ai toujours érré fans rencontrer
un homme dont l'âme attirât la
mienne ; je n'ai vu dans la Société qu'orgueil
, corruption , & méchanceté. Si
vous aimez la vertu vous devez être.
fenfible & compatiffant ; vous ferez
touché de mes maux ; je vous regarde
comme un ami tendre & fincère que
la fortune m'envoie pour nie confoler.
Vertueux jeune homme , lui dit Dau-
-bincourt , je connois l'état où vous êtes :
´un coeur contraint de foupirer en fecret
eft un pénible fardeau . Je l'ai fenti
quelquefois ; mais ce que vous n'avez
point encore heureufement éprouvé
c'eft la perfidie d'un traître qui fe joue
de la confiance d'un ami. Dans ces
cruelles circonstances , l'éfpèce humaine
fe peint à l'efprit fous les couleurs les
plus odieufes ; le monde n'eft qu'un
cahos où le vice honoré triomphe de
la vertu qui languit dans l'oppreffion &
le mépris.Le coeur abbatu par la trifteffe,
fe concentre en lui-même & fait des
efforts pour ſe détacher de tout ; une
funefte mifantropie s'en empare ; & de
l'homme le plus doux & le plus fenfible
, elle en fait l'ennemi le plus cruel
22 MERCURE DE FRANCE.
du genre humain. Linias , j'ai paffé par
ces terribles états ; l'enthouſiaſme de la
vertu me fit abandonner les hommes
que je jugeois indignes de ma tendreſſe ;
je vins dans cette retraite avec la réfolution
de ne plus retourner dans la fociété
qui me paroiffoit le féjour du crime :
la haine de mes femblables que je nourriffois
dans mon coeur , mefoutint quelques
années contre le defir de revenir
parmi eux. Chaque fois qu'il s'élevoit
dans mon âme , je me repréfentois pour
le détruire le repos de ma folitude , l'indépendance
où j'étois du caprice & de
la méchanceté des hommes . Mais je me
faifois illufion à moi-même : mon coeur
vuide , étoit en proie à des agitations intérieures
qui renverfoient cette tranquillité
dont je croyois jouir ; la mauvaiſe
humeur & le chagrin me faifoient fentir
à chaque inftant que je n'étois pas à ma
place. Des affaires vinrent heureuſement
à mon fecours . Rentré dans le monde ,
j'y trouvai des gens de bien ; le hazard
amena vers moi de vrais amis dont le
commerce enchanteur effaça peu- à-peu
les idées triftes qui me rendoient fombre
& chagrin. J'enviſageai le monde
fous un afpect plus favorable ; le défordre
que j'avois apperçu fe diffipa ; la
AVRIL. 1763. 23
>
,
la
vertu me parut avoir des adorateurs Je
vis alors que le vice à qui j'avois attribué
le droit injufte de faire des heureux
faifoit au contraire le fupplice
de fes partifans. Remis à la place que
Nature m'avoit deſtinée mon coeur
fentit une joie qu'il n'avoit point encore
éprouvée ; je crus jouir d'une nouvelle
éxiftence . Des noeuds formés par
la vertu , mirent le comble à mon bonheur.
Je m'unis aux pieds des autels avec
une jeune perfonne,dont la fortune étoit
médiocre à la vérité ; mais qui poffédoit
des richeffes plus réelles & d'un plus
grand prix les qualités de fon âme la
rendoient plus eftimable à mes yeux que
des biens qui ne fervent fouvent qu'à
nous avilir. Elevée dans la retraite , elle
préféra le féjour de la campagne à la
vie diffipée des Villes. Je me rendis avec
elle dans cette folitude ; mais j'y apportai
un coeur fatisfait & tranquille;& je connus
alors qu'il faut être bien avec foi-même,
pour goûter les plaifirs de la retraite.
C'eft à cette femme adorable que je dois
les plus beaux jours de ma vie ; C'eſt
à notre union que je dois cette volupté
pure dont mon âme eft remplie. Linias,
votre coeur brifé par la douleur vous empêche
de voir les chofes telles qu'elles
24 MERCURE DE FRANCE .
font ; le chagrin qui vous dévore leur
donne néceffairement une teinte qui les
défigure : les objets fe peignent confufément
dans une rivière agitée par la
tempête ; ce n'eft que dans le cryſtal
d'une eau pure & tranquille qu'on voit
l'azur d'un ciel fans nuages. Lorfque
le calme vous aura rendu la tranquillité,
vous ferez moins injufte envers les hommes
; ils vous paroîtront alors plus dignes
de compaffion que de haine . Linias
, venez quelquefois dans ma folitude
; fi l'amitié peut adoucir vos maux,
vous devez tout attendre de la mienne :
je connois depuis longtemps votre
amour pour la vertu ; c'eft à lui que
vous devez mon eftime & ma confiance.
Linias , qui pendant ce difcours étoit
refté immobile & penfif , pouffa un
profond foupir ; prenant enfuite une
des mains du généreux Daubincourt
il l'arrofoit de fes pleurs. Ah ! Daubincourt
lui dit -il vous me rendez la
vie. Je ceffe d'être malheureux , puifque
je trouve un ami fenfible & compatiffant.
Il acheva le chemin qui leur reftoit
à faire enfemble, en lui parlant de fa
famille ; il verfoit dans le fein de cet ami
fincère & vertueux les fentimens dont
fon âme cherchoit depuis longtemps à fe
> λ
délivrer .
1
AVRIL. 1763. 25
délivrer. Quoique Daubincourt ne pût
apporter aucun reméde aux malheurs
dont il étoit menacé , les paroles confolantes
de cet homme vrai calmoient fes
craintes & faifoient renaître l'efpérance
au fond de fon coeur. Arrivés au village
dont ils étoient convenus , Daubincourt
fe fépara de Linias , en arrêtant avec
lui un rendés-vous au même endroit .
, Linias de retour chez fon pére ,
trouva la cour remplie de voitures qui
venoient d'amener une compagnie nouvelle
. Azelim , entouré d'un cercle nombreux
, avaloit à longs traits le funefte
poifon de la flatterie. Il recevoit avec une
orgueilleufe fatisfaction les hommages
de ces vils efclaves dont le coeur démentoit
en fecret les louanges qu'ils
lui donnoient à haute voix ; une foule
de domeftiques augmentoit encore le
tumulte & le defordre de cette maiſon ;
on l'auroit crue livrée au pillage d'une
troupe ennemie . Linias , retiré dans fa
chambre, comparoit tout ce fracas avec
la paix & la tranquillité qui régnoient
chez Daubincourt. Malheureux Azelim !'
difoit- il , il n'y a donc que l'infortune qui
puiffe arracher le bandeau qui t'aveugle
Enyvré de ta chimérique grandeur & de
ta fauffe opulence , tu ne refpires que
II. Vol. B
26 MERCURE DE FRANCE.
le plaifir & la joie. Tu t'en rapportes
plutôt aux âmes baffes qui t'environnent
& te vantent ta félicité , qu'à ton propre
coeur que le trouble agite ! Porte tes
regards fur le funefte avenir que tu
prepares à ta malheureufe famille : tu
verras cette multitude de Créanciers
qui t'obféde inutilement chaque jour,
s'emparer de ce Palais magnifique , de
ces meubles précieux , de ces tableaux
rares qui te méritent le titre de connoiffeur
, partager entre eux tes dépouilles
& te plonger dans la mifère la plus
affreufe.Tu verras ces infâmes adulateurs,
qui font aujourd'hi l'éloge de ta magnificence
, blâmer hautement ta folie
& déchirer ton coeur par les outrages
les plus humilians . Ah , Daubincourt !
c'eft chez toi que le bonheur habite :
la frugalité te procure l'abondance ;
l'obfcurité t'affure le repos .
Cependant Linias fe livroit moins
à la trifteffe ; fon coeur étoit devenu
plus tranquille. Préparé par les difcours
de fon ami aux coups de la néceffité ,
il attendoit avec impatience la triſte
révolution de fa fortune. Mais lorsqu'il
penfoit que les biens d'Azelim feroient
beaucoup au - deffous des dettes immenfes
qu'il avoit contractées , fon couAVRIL.
1763. 27
rage s'évanouiffoit ; il croyoit voir les
victimes infortunées du luxe d'Azelim
apporter à fes pieds leurs juftes plaintes ;
il entendoit leurs gémiffemens & leurs
reproches.
Le jour marqué par Daubincourt
étant arrivé , Linias fe rendit dès le
matin au rendés-vous . La préfence de
cet ami pouvoit feule diminuer le poids
accablant de fes peines & rendre à fon
coeur allarmé la confiance & la paix . Linias
, lui dit Daubincourt , vous devez
juger à mon exactitude , de l'intérêt que
je prends à votre malheureux fort. Il
n'eft rien que je ne faffe pour l'adoucir:
fi je ne puis vous remettre dans
l'opulence où vous avez toujours vêcu,je
puis du moins vous apprendre à fupporter
l'indigence & peut-être les moyens d'en
fortir. Mais venez , Linias , ma famille
vous attend ; vous trouverez dans ces
coeurs fenfibles un plus fûr appui , que
dans les vaines promeffes d'un Grand
qui ne s'occupe que de lui- même . L'amitié-
vous dédommagera des biens de
la fortune , qui ne peuvent remplir une
âme épriſe de la vertu ; les larmes que
vous verrez couler de nos yeux , vous
feront goûter un plaifir que n'éprouvent
Bij
28 MERCURE DE FRANCE .
་ས་ ་
jamais les hommes puiffans qui ne font
entourés que d'envieux & d'ennemis ,
Linias , en entrant chez Daubincourt ,
trouva fon époufe & fa fille à l'ouvrage.
L'une tenoit une toile groffière deſtinée
aux malheureux du Village ; l'autre travailloit
au linge de la maifon . Quel
Spectacle pour Linias , qui n'avoit jamais
vu que des femmes occupées de
leur parure ou du jeu ! elles fe leverent
& le reçurent avec une politeffe obligeante
. Linias étoit amené par Daubincourt
; il étoit malheureux à ces deux
titres , il fut auffitôt de la famille. Mais
lorfqu'il eut jetté les yeux fur la fille de
fon ami , fon coeur qui jufqu'alors avoit
été confumé par le chagrin , devint en
un moment la victime d'une paffion
nouvelle qui lui fit oublier tous fes
maux . Les regards attachés fur Julie ,
il contemploit avec une efpèce de raviffement
ce vifage qui portoit l'empreinte
de l'innocence & de la candeur. Les graces
touchantes de cette jeune fille le tenoient
dans une douce yvreffe qui le
tranfportoit chacune de fes paroles étoit
un trait de feu dont fon âme étoit embrafée.
Il regardoit par intervalle Daubincourt
& fon époufe qui lui parloient ;
AVRIL. 1763. 29
mais fes yeux revenoient malgré lui fur
l'adorable Julie ; rien ne pouvoit l'en
détacher. Si les affaires de la maiſon appelloient
cette aimable fille dans une autre
chambre , il prêtoit l'oreille pour
entendre le fon flatteur de cette voix
qui portoit dans fon coeur un trouble
délicieux. Cependant, revenu de cet enchantement,
il auroit voulu cacher à fon
ami le défordre de fon âme ; mais il
n'étoit plus temps : Daubincourt & fon
époufe l'avoient pénétré. Tous deux attentifs
au mouvement du vifage de Linias
, ils ne doutoient plus de l'impref
fion qu'avoit fait fur fon coeur la préfence
de Julie. Linias , obligé de fe
rendre ' chez fon père , fe fépara les farmes
aux yeux dé cette aimable famille ;
il ne pouvoit s'arracher de cette maifon
où fon coeur étoit enchaîné par l'amour
le plus violent. Daubincourt ne lui propofa
point comme la première fois de
l'accompagner une partie de chemin ;
il fçavoit qu'il ne pouvoit encore être
le confident des tranfports de fon ami ,
& qu'un entretien étranger à cet objet
feroit déplacé. Suis -je affez malheureux ?
difoit Linias , occupé de fa nouvelle
paffion. N'avois - je pas affez de mes
maux fans y ajoûter un amour qu'il
B iij
30 MERCURE DE FRANCE.
faudra facrifier aux Loix injuftes de la
focieté ? Mon père exigera que je m'u
niffe à quelque femme ambitieufe &
riche qui voudra couvrir d'un beau nom
la baffeffe de fon origine ; fes biens feront
peut-être tout fon mérite ; ou s'il
approuve mes defirs , puis je eſpérer
que Daubincourt , qui ne jouit que
d'une
fortune médiocre , veuille m'accorder
fa fille à qui je ne pourrai donner
que mon coeur & ma main ? Oferai-je
la lui demander ? ... De quelque côté
que je me tourne , je ne vois que des
obftacles ; il femble que tout s'oppose à
mon bonheur. Ah ! Julie ! fi je ne puis
vous obtenir , s'il faut renoncer à la
feule femme que mon coeur ait jamais
aimée , pour en époufer une autre que
mon coeur n'aimerà jamais ; je foupirerai
chaque jour après le terme de ma
- carrière : je n'aurai d'autre confolation
que de m'en approcher par mes defirs .
Azelim , ayant appris le retour de
Linias , le fit appeller. Mon fils , lui ditil
, des lettres que j'ai reçues de Paris
m'annoncent pour vous l'établiſſement
le plus avantageux. Une Famille , à la
vérité peu connue , mais dont la fortu
ne eft confidérable , vous demande pour
gendre. J'aurois voulu pouvoir vous
AVRIL. 1763. 31
donner une époufe de votre naiffance
& de votre rang ; mais ce rang même
qui m'obligeoit à de grandes dépenfes ,
a dérangé ma fortune & m'impofe la
trifte néceffité d'accepter une fille opulente
dont les richeffes foutiennent l'éclat
de notre maifon , & vous fourniffent
les moyens d'acheter à la Cour un
emploi convenable au nom que vous
portez. Il eft des temps malheureux où
s'oubliant foi-même on ne doit confulter
que les conjonctures ; il faut defcendre
en quelque forte de fon état
pour s'élever enfuite beaucoup plus
haut. Mais je ne veux point uſer de mon
autorité ; je ne ferai jamais le tyran de
mes enfans. Si vous aviez pour ce mariage
une répugnance invincible , Dorville
prendra votre place avec joie : cette
fortune lui fera peut-être même plus
utile qu'à vous. Il a des connoiffances
chez le Prince , des amis puiffans , des
talens agréables ; votre amour pour la
folitude vous a de tout temps éloigné
du monde ; vous préférez une vie tranquille
aux intrigues de la Cour. Cependant
, Linias , c'eſt l'aîné qu'on demande
je ne ferai ma réponſe , je ne verrai
Dorville que lorfque vous ferez décidé.
Ah ! mon père , dit Linias , que
Biv
32 MERCURE DE FRANCE .
Dorville jouiffe de la fortune qui m'eſt
offerte ; je n'afpire point au bonheur
d'être riche , encore moins à celui d'époufer
une fille inconnue qui tireroit
peut-être de fon opulence le droit de me
rendre malheureux. Vous connoiffez
mes goûts ; ils exigent une vie privée :
la folitude a pour moi plus de charmes
que les plaifirs bruyans du monde.
Azelim , qui panchoit en fecret pour
Dorville , dont l'efprit étoit agréable &
petillant , conclut à la hâte un hymen
qui devoit rendre à fa famille un éclat
que la mifére étoit fur le point d'obfcurcir.
Dorville , enchanté , fit de nouveaux
emprunts pour fatisfaire le luxe
& la vanité de fon époufe , qui recevoit
fes préfens d'un air vain & dédaigneux,
Née dans l'abondance , elle ne mit
point de bornes à fes defirs ; les chofes
n'avoient de mérite à fes yeux qu'autant
qu'elles étoient rares : devenues
communes , il falloit s'en défaite à vil
prix. Son mari , dont le goût pour la
dépenfe ne s'accordoit malheureuſement
que trop avec le fien , applaudiffoit à fes
profufions. Mais fa complaifance ne fit,
que la rendre plus fière & plus hautaine
rien ne fe faifoit chez elle que par
fes ordres ; ceux du Maître n'étoient
*
AVRIL. 1763 . 33
jamais exécutés . Non contente du mépris
& des reproches humilians dont elle
l'accabloit chaque jour , elle imagina
qu'une femme de fon rang devoit avoir
un ami qui la dédommageât en fecret
de l'ennui qu'elle éprouvoit avec fon
mari. Cet heureux confident l'accompagnoit
aux Spectacles & aux promenades
, fans que l'infortuné Dorville
pût s'y oppofer. S'il s'en plaignoit , on
lui repréfentoit avec aigreur que la
jaloufie le couvriroit de ridicule ; que
les femmes les plus vertueufes tenoient
la même conduite ; & il n'y avoit qu'un
efprit bizarre & jaloux qui pût taxer
de licence une pareille liberté .
...
Dorville indigné de voir fon fort uni
pour toujours à celui d'une femme
qui le méprifoit , chercha bientôt à s'en
confoler , en fe livrant à la débauche.
Mais revenons à Linias.
>
Heureufement échappé au danger de
former des noeuds mal affortis , il étoit
encore agité par de nouvelles craintes .
Daubincourt & fon Epoufe voudroientils
lui accorder leur fille ? Cet hymen
qui feroit fon bonheur , feroit - il celui
de l'aimable Julie ? Lui a-t-il infpiré
cé penchant qui l'entraîne vers elle ?
Son choix n'eft-il peut -être pas déja
By
34 MERCURE DE FRANCE .
fait au fond de fon coeur ? .... Ces:
idées l'affligent & le tourmentent. Son
efprit incertain érre de tout côté fans
pouvoir fe fixer. Il retourne chez Daubincourt
; cette retraite étoit pour lui
le féjour le plus délicieux. Eloigné de
Julie , fon âme inquiette n'étoit fenfi-.
ble à rien . Il ne put cacher à fon
ami le trouble de fon coeur ; fa trifteffe
le trahiffoit. Linias , lui dit Daubincourt
, ce n'eft plus fur le luxe
d'Azelim que vous pleurez aujourd'hui :
vous portez dans votre âme un chagrin
fecret que vous cachez à votre
ami ! En eft-il que je puiffe ignorer
& que je ne partage ? Si vous avez
de nouveaux chagrins, répandez- les dans
le fein d'un homme dont la fenfibilité
vous eft connue : vos réferves font injurieufes
à ma tendreffe. Ah ! Daubincourt
vous m'arrachez mon fecret.
Père de l'aimable Julie , fachez qu'il
n'y a plus de bonheur pour moi , fi
je n'obtiens pour époufe cette fille adorable
dont l'image toujours préfente à
mon efprit , n'en fera jamais effacée ! .... :
Vivez heureux , Linias : vos vertus ont
fait fur l'âme de Julie la même impreffion
que fur la mienne ; vos coeurs que
la Nature forma l'un pour l'autre , ne
feront point féparés & malheureux ;
,
AVRIL. 1763 . 35
c'est une injuftice dont nous n'aurons
point à rougir. Linias paffant de la
douleur aux tranfports de la joie la plus
vive , fe jetta au col de fon ami , &
ne lui répondit que par ces larmes
précieufes que la reconnoiffance fait répandre
; & cet hymen auquel Azelim
donna fon confentement , fit le bonheur
de ces époux qui toujours charmés
l'un de l'autre , goûterent cette
félicité pure dont ils étoient dignes ,
& qui ne peut naître que de l'union
des coeurs. Des bords de la Conie.
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Résumé : LES MARIAGES HEUREUX ET MALHEUREUX, CONTE MORAL.
Le texte 'Les Mariages heureux et malheureux' examine les contrastes entre les apparences et la réalité dans la société, critiquant les mariages fondés sur les convenances sociales plutôt que sur l'amour. Les préjugés et les lois injustes corrompent les familles en détruisant l'union nécessaire. Azelim, issu d'une famille noble, vit retiré dans une maison de campagne près de Paris, où il reçoit une société brillante. Malgré les apparences de bonheur, Azelim cache une indigence et un chagrin profonds. Il a deux fils, Linias et Dorville, aux caractères opposés. Linias, sérieux et mélancolique, s'intéresse aux sciences et s'inquiète des dépenses excessives de son père. Dorville, au contraire, est vif et léger, recherchant les plaisirs. À proximité vit Daubincourt, un gentilhomme vivant simplement et en paix, respecté pour sa bonté et sa vertu. Il a une fille, Julie, belle et vertueuse. Linias rencontre Daubincourt et est charmé par sa simplicité et sa vertu. Daubincourt partage avec Linias ses expériences passées de misanthropie et de retour à la société grâce à de vrais amis. Il conseille à Linias de voir le monde sous un jour plus favorable et de trouver la tranquillité intérieure. Linias trouve en Daubincourt un ami sincère et compatissant. Linias compare le tumulte et le désordre de la maison d'Azelim à la paix régnant chez Daubincourt. Il critique Azelim pour sa fausse opulence, prédisant que ses créanciers s'empareront de ses biens. Linias attend avec impatience la révolution de sa fortune, mais craint que les biens d'Azelim ne suffisent pas à couvrir ses dettes. Linias se rend chez Daubincourt et tombe amoureux de Julie. Daubincourt et son épouse remarquent l'attachement de Linias pour Julie. Linias se demande comment obtenir la main de Julie, sachant que son père exigera un mariage avantageux. Azelim propose un mariage avec une famille riche mais peu connue. Linias refuse, préférant une vie tranquille. Azelim conclut alors le mariage avec Dorville, qui contracte de nouveaux emprunts pour satisfaire les désirs de son épouse, hautaine et infidèle. Dorville se console dans la débauche. Linias, échappé au danger de ce mariage, avoue son amour pour Julie à Daubincourt, qui révèle que Julie partage ses sentiments. Ils décident de se marier, avec le consentement d'Azelim, et vivent heureux ensemble.
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31
p. 187-188
MORTS.
Début :
Marie-Charlotte Quantin de Riche-Bourg, Epouse d'Antoine Arnauld de la Briffe, [...]
Mots clefs :
Épouse, Décès, Veuve, Marquis, Capitaine, Duc, Vicomte
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Marie Charlotte Quantin de Riche-Bourg
Epouſe d'Antoine Arnauld de la Briffe , premier
Préfident du Parlement de Bretagne , eft morte
à Rennes de 2 Avril.
-
·
Jeanne-Marie Dupleffis Châtillon , Veuve de
Philippe Charles , Comte d'Etampes , Marquis
de la Ferté Imbault , Brigadier des Armées du
Roi , Capitaine des Gardes-du- Corps de feu Son
Alteffe Royale Monfeigneur le Duc d'Orléans ,
Régent du Royaume , eft morte à Paris le 18
du même mois , dans la quatre-vingtième année
de fon âge.
Paul , Comte de Lafcaris Vintimille ,
eft mort
à Aix , dans la foixante- feptiéme année de
fon âge.
Jean-Pierre Verduffen , habile Peintre dans le
genre des Batailles , eft mort à Marſeille , le
31 Mars dernier . Il laiffe une riche collection.
de Tableaux à Avignon , où cet Artiſte faifoit fa
réfidence .
188 MERCURE DE FRANCE.
Marie-Thérèfe -Gilette Loquet de Grandville ,
Maréchal- Duchelle Douarière de Broglie , veuve
de François- Marie , Duc de Broglie , Maréchal
de France , Commandant d'Alface , Gouverneur
des Ville & Citadelle de Strasbourg , &c , eft
morte en cette Ville le 4 Mai , âgée de foixantedouze
ans.
Charles - Jean - Pierre Barentin , Comte de
Montchal , Brigadier des Armées du Roi , ancien
Capitaine- Lieutenant des Gendarmes de Flandres
, eft mort en Auvergne , le 16 Avril , âgé
de 59 ans.
Marie-Anne de Haraneder , veuve du Vicomte
de Bellunce , & mère du Vicomte de ce nom
Gouverneur de Saint - Domingue , eft morte à
Saint- Jean-Pied- de - Port , dans la foixante - troifiéme
année de fon âge.
Marie Charlotte Quantin de Riche-Bourg
Epouſe d'Antoine Arnauld de la Briffe , premier
Préfident du Parlement de Bretagne , eft morte
à Rennes de 2 Avril.
-
·
Jeanne-Marie Dupleffis Châtillon , Veuve de
Philippe Charles , Comte d'Etampes , Marquis
de la Ferté Imbault , Brigadier des Armées du
Roi , Capitaine des Gardes-du- Corps de feu Son
Alteffe Royale Monfeigneur le Duc d'Orléans ,
Régent du Royaume , eft morte à Paris le 18
du même mois , dans la quatre-vingtième année
de fon âge.
Paul , Comte de Lafcaris Vintimille ,
eft mort
à Aix , dans la foixante- feptiéme année de
fon âge.
Jean-Pierre Verduffen , habile Peintre dans le
genre des Batailles , eft mort à Marſeille , le
31 Mars dernier . Il laiffe une riche collection.
de Tableaux à Avignon , où cet Artiſte faifoit fa
réfidence .
188 MERCURE DE FRANCE.
Marie-Thérèfe -Gilette Loquet de Grandville ,
Maréchal- Duchelle Douarière de Broglie , veuve
de François- Marie , Duc de Broglie , Maréchal
de France , Commandant d'Alface , Gouverneur
des Ville & Citadelle de Strasbourg , &c , eft
morte en cette Ville le 4 Mai , âgée de foixantedouze
ans.
Charles - Jean - Pierre Barentin , Comte de
Montchal , Brigadier des Armées du Roi , ancien
Capitaine- Lieutenant des Gendarmes de Flandres
, eft mort en Auvergne , le 16 Avril , âgé
de 59 ans.
Marie-Anne de Haraneder , veuve du Vicomte
de Bellunce , & mère du Vicomte de ce nom
Gouverneur de Saint - Domingue , eft morte à
Saint- Jean-Pied- de - Port , dans la foixante - troifiéme
année de fon âge.
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Résumé : MORTS.
Le texte énumère plusieurs décès survenus en avril et au début du mois de mai. Marie Charlotte Quantin de Riche-Bourg, épouse d'Antoine Arnauld de la Briffe, premier président du Parlement de Bretagne, est décédée à Rennes le 2 avril. Jeanne-Marie Dupleffis Châtillon, veuve du Comte d'Etampes, est morte à Paris le 18 avril à l'âge de quatre-vingts ans. Paul, Comte de Lafcaris Vintimille, est décédé à Aix à l'âge de soixante-sept ans. Jean-Pierre Verduffen, peintre de scènes de bataille, est mort à Marseille le 31 mars, laissant une collection de tableaux à Avignon. Marie-Thérèse-Gilette Loquet de Grandville, veuve du Duc de Broglie, est décédée à Strasbourg le 4 mai à l'âge de soixante-douze ans. Charles-Jean-Pierre Barentin, Comte de Montchal et ancien capitaine des Gendarmes de Flandres, est mort en Auvergne le 16 avril à l'âge de cinquante-neuf ans. Marie-Anne de Haraneder, veuve du Vicomte de Bellunce et mère du gouverneur de Saint-Domingue, est décédée à Saint-Jean-Pied-de-Port à l'âge de soixante-trois ans.
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32
p. 208-210
MORTS.
Début :
La Comtesse de Fontenois, veuve de François de Saint Blein, Marquis [...]
Mots clefs :
Comtesse, Veuve, Marquis, Colonel, Épouse, Abbé, Duchesse
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
,
La Comceffe de Fontenois , veuve de François i
de Saint Blein , Marquis de Vaudremont , Colo-→
nel d'un Régiment de Cavalerie de fon nom ,
eft morte dans fon Château de Vaudremont en
Champagne
"
Louife- Magdeleine de Courtarvel de Pezé ,
épouſe d'Armand- Mathurin , Marquis de Vaſſé
Vidame du Mans , Maréchal des Camps & Armées
du Roi , eft morte le 18 de ce mois au Châ-i
teau de l'lfle Savary près de Châtillon - fur- Indre , '
âgée de trente-cinq ans. Elle étoit fille de Hubert
de Courtarvel , Marquis de Pezé , Lieutenant- Général
des Armées du Roi , Colonel - Lieutenant &
Inſpecteur du Régiment du Roi , Infanterie , Gou
JUILLET. 1763 . 209
verneur des Ville & Château de Rennes , ainfi que
du Château de la Muette , & défigné Chevalier
des Ordres de Sa Majefté , mort en 1734 des
bleffures qu'il avoit reçues à Guaftalla.
*
Marie- Judith de Champagne , épouse d'Anne-
Léon de Montmorency , Marquis des Foffeux
Capitaine Lieutenant des Gendarmes de la Reine ,
& Menin de Monfeigneur le Dauphin , eft morte
en cette Ville le 23 Mai , âgée de dix - huit ans.
Marie Bonne de Caffini , époufe d'Emmanuel-
Frederic , Marquife de Tana , eft morte en cette
Ville le 24 de ce mois.
L'Abbé de Verthamont , ancien Vicaire- Général
du Diocèse de Luçon , Abbé Commendataire
de l'Abbaye Royale de Neauffle-le-Vieux , Ordre
de Saint Benoit , Diocèfe de Chartres , eſt
mort ici le 29 Mai , âgé de cinquante- fept ans.
Magdeleine- Cécile de Saint- Pierre Saint Julien ,
fille de Henry-Euftache de Saint- Pierre , Marquis
de Saint-Julien , & époufe. d'Amaury , Marquis
de Goyon de Marcé , Maréchal des Camps &
Armées du Roi , eft morte en cette Ville le 26
Mai , âgée de trente- neuf ans,
Philippe Taboureau , veuve de Gabrielle Taf
chereau de Baudri , Confeiller d'Etat ordinaire &
Intendant des Finances , eft morte le 27 du même
mois , dans la foixante- quinziéme année de fon
âge.
Marie-Angelique-Fremyn , Ducheffe de Bran
cas , Dame d'Honneur de Madame la Dauphine ,
eft morte en cette Ville le 7 Juin , dans la quatre-
vingt- feptiéme année de fon âge. Elle étoit
veuve de Louis- Antoine de Brancas , Duc de Vil-'
lars , Pair de France , Chevalier des Ordres du
Roi & de celui de Saint- Janvier de Naples.
Charlotte-Catherine de Beaufort , époufe de
1
210 MERCURE DE FRANCE.
Jean de Boulogne , Commandeur des Ordres du
Roi , ancien Contrôleur - Général des Finances ,
eft morte au Château de la Chapelle- Godefroid
en Champagne , les Juin , âgée de foixante-trois
ans..
L'Abbé d'Afchembroeck , chargé des affaires de
l'Electeur de Cologne , eft mort le 8 du même
mois.
-
Magdeleine Françoiſe d'Apchier , veuve de
Louis de Grimoire de Beauvoir- Duroure , Marquis
de Grifac , mourut en cette Ville le 3 Juin , dans
la foixante- quatorz éme année de fon âge.
•
9
Catherine Middleton , veuve de Michel Comte
de Rothe , Lieutenant - Général des Armées du
Roi , Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire
de Saint Louis , eſt morte à Paris , le 10 du même
mois âgée de foixante- dix-huit ans. Elle
étoit fille du Lord Charles , Comte de Middleton ,
Pair d'Ecoffe , premier Gentilhomme de la Chambre
de Charles II , & Secrétaire d'Etar , fous le
regne de Jacques II; & de Catherine Brudnell-
Cardigan , Gouvernante des Enfans d'Angleterre
Bonne d'Amaris de Briqueville de la Luzerne ,
époufe, de Paul- Louis-Jean -Baptifte Camille Savari
du Breves , Marquis de Farzé , ci- devant Gouvernante
des Enfans du Prince de Condé, eft
morte le 11 du même mois , dans la quarante¬
cinquième année de fon âge.
Pons de Roffer, Marquis de Rocozel , Lieutenant-
Général des Armées du Roi , Grand'Croix
de l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis ,
Gouverneur de Montlouis , ci-devant Commandant
en Chefdans la Province de Rouffillon , eft
mort le 12 du même mois , âgé d'environ foixan
te-quatorze ans.
,
La Comceffe de Fontenois , veuve de François i
de Saint Blein , Marquis de Vaudremont , Colo-→
nel d'un Régiment de Cavalerie de fon nom ,
eft morte dans fon Château de Vaudremont en
Champagne
"
Louife- Magdeleine de Courtarvel de Pezé ,
épouſe d'Armand- Mathurin , Marquis de Vaſſé
Vidame du Mans , Maréchal des Camps & Armées
du Roi , eft morte le 18 de ce mois au Châ-i
teau de l'lfle Savary près de Châtillon - fur- Indre , '
âgée de trente-cinq ans. Elle étoit fille de Hubert
de Courtarvel , Marquis de Pezé , Lieutenant- Général
des Armées du Roi , Colonel - Lieutenant &
Inſpecteur du Régiment du Roi , Infanterie , Gou
JUILLET. 1763 . 209
verneur des Ville & Château de Rennes , ainfi que
du Château de la Muette , & défigné Chevalier
des Ordres de Sa Majefté , mort en 1734 des
bleffures qu'il avoit reçues à Guaftalla.
*
Marie- Judith de Champagne , épouse d'Anne-
Léon de Montmorency , Marquis des Foffeux
Capitaine Lieutenant des Gendarmes de la Reine ,
& Menin de Monfeigneur le Dauphin , eft morte
en cette Ville le 23 Mai , âgée de dix - huit ans.
Marie Bonne de Caffini , époufe d'Emmanuel-
Frederic , Marquife de Tana , eft morte en cette
Ville le 24 de ce mois.
L'Abbé de Verthamont , ancien Vicaire- Général
du Diocèse de Luçon , Abbé Commendataire
de l'Abbaye Royale de Neauffle-le-Vieux , Ordre
de Saint Benoit , Diocèfe de Chartres , eſt
mort ici le 29 Mai , âgé de cinquante- fept ans.
Magdeleine- Cécile de Saint- Pierre Saint Julien ,
fille de Henry-Euftache de Saint- Pierre , Marquis
de Saint-Julien , & époufe. d'Amaury , Marquis
de Goyon de Marcé , Maréchal des Camps &
Armées du Roi , eft morte en cette Ville le 26
Mai , âgée de trente- neuf ans,
Philippe Taboureau , veuve de Gabrielle Taf
chereau de Baudri , Confeiller d'Etat ordinaire &
Intendant des Finances , eft morte le 27 du même
mois , dans la foixante- quinziéme année de fon
âge.
Marie-Angelique-Fremyn , Ducheffe de Bran
cas , Dame d'Honneur de Madame la Dauphine ,
eft morte en cette Ville le 7 Juin , dans la quatre-
vingt- feptiéme année de fon âge. Elle étoit
veuve de Louis- Antoine de Brancas , Duc de Vil-'
lars , Pair de France , Chevalier des Ordres du
Roi & de celui de Saint- Janvier de Naples.
Charlotte-Catherine de Beaufort , époufe de
1
210 MERCURE DE FRANCE.
Jean de Boulogne , Commandeur des Ordres du
Roi , ancien Contrôleur - Général des Finances ,
eft morte au Château de la Chapelle- Godefroid
en Champagne , les Juin , âgée de foixante-trois
ans..
L'Abbé d'Afchembroeck , chargé des affaires de
l'Electeur de Cologne , eft mort le 8 du même
mois.
-
Magdeleine Françoiſe d'Apchier , veuve de
Louis de Grimoire de Beauvoir- Duroure , Marquis
de Grifac , mourut en cette Ville le 3 Juin , dans
la foixante- quatorz éme année de fon âge.
•
9
Catherine Middleton , veuve de Michel Comte
de Rothe , Lieutenant - Général des Armées du
Roi , Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire
de Saint Louis , eſt morte à Paris , le 10 du même
mois âgée de foixante- dix-huit ans. Elle
étoit fille du Lord Charles , Comte de Middleton ,
Pair d'Ecoffe , premier Gentilhomme de la Chambre
de Charles II , & Secrétaire d'Etar , fous le
regne de Jacques II; & de Catherine Brudnell-
Cardigan , Gouvernante des Enfans d'Angleterre
Bonne d'Amaris de Briqueville de la Luzerne ,
époufe, de Paul- Louis-Jean -Baptifte Camille Savari
du Breves , Marquis de Farzé , ci- devant Gouvernante
des Enfans du Prince de Condé, eft
morte le 11 du même mois , dans la quarante¬
cinquième année de fon âge.
Pons de Roffer, Marquis de Rocozel , Lieutenant-
Général des Armées du Roi , Grand'Croix
de l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis ,
Gouverneur de Montlouis , ci-devant Commandant
en Chefdans la Province de Rouffillon , eft
mort le 12 du même mois , âgé d'environ foixan
te-quatorze ans.
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Résumé : MORTS.
En juillet 1763, plusieurs personnalités notables sont décédées. La Comtesse de Fontenois, veuve de François de Saint-Blein, Marquis de Vaudremont, est morte dans son château de Vaudremont en Champagne. Louise-Magdeleine de Courtarvel de Pezé, épouse d'Armand-Mathurin, Marquis de Vassé, est décédée à trente-cinq ans au château de l'Île Savary près de Châtillon-sur-Indre. Marie-Judith de Champagne, épouse d'Anne-Léon de Montmorency, Marquis des Fossés, est morte à dix-huit ans. Marie-Bonne de Cassini, épouse d'Emmanuel-Frederic, Marquis de Tana, est décédée le même jour. L'Abbé de Verthamont, ancien Vicaire Général du Diocèse de Luçon, est mort à cinquante-sept ans. Magdeleine-Cécile de Saint-Pierre Saint Julien, épouse d'Amaury, Marquis de Goyon de Marcé, est décédée à trente-neuf ans. Philippe Taboureau, veuve de Gabrielle Taschereau de Baudry, Conseiller d'État et Intendant des Finances, est morte à soixante-quinze ans. Marie-Angélique Fremyn, Duchesse de Brancas et Dame d'Honneur de Madame la Dauphine, est décédée à quatre-vingt-sept ans. Charlotte-Catherine de Beaufort, épouse de Jean de Boulogne, ancien Contrôleur Général des Finances, est morte à soixante-trois ans. L'Abbé d'Aschembroeck, chargé des affaires de l'Électeur de Cologne, est décédé le 8 juin. Magdeleine Françoise d'Apchier, veuve de Louis de Grimoire de Beauvoir-Duroure, Marquis de Grisac, est morte à soixante-quatorze ans. Catherine Middleton, veuve de Michel Comte de Rothe, Lieutenant Général des Armées du Roi, est décédée à soixante-dix-huit ans. Bonne d'Amaris de Briqueville de la Luzerne, épouse de Paul-Louis-Jean-Baptiste Camille Savari du Breves, Marquis de Farzé, est morte à quarante-cinq ans. Pons de Roffer, Marquis de Rocozel, Lieutenant Général des Armées du Roi, est décédé à environ soixante-quatorze ans.
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33
p. 209-210
MORTS.
Début :
Anne Claire Durand, Veuve de Henri-François, Chevalier Comte de [...]
Mots clefs :
Veuve, Comte, Épouse, Décès, Marquis, Lieutenant, Évêque, Abbé commandataire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Anne Claire Durand , Veuve de Henri-François
, Chevalier Comte de Vallé , ancien Capitaine
au Régiment du Roi , eft morte en cette .
Ville le 21 Juillet , dans la foixante-dix - neuviéme
année de fon âge.
Marie-Bernardine Cador de Sebville , époufe
de Timoléon -Antoine - Jofeph - François Louis-
Alexandre , Comte d'Epinay de Saint Luc , Marquis
de Lignery , eft morte le même jour âgée
de trente ans.
>
François Marie de Fouilleufe , Marquis dé
Flavacourt , Maréchal de Camp , Lieutenant de
Roi en la Province de Normandie Grand
Bailli de Gifors , de Gravelines & de Bourbourg ,
eft mort le 2 Août dans la cinquante-cinquiéne
année de fon âge.
Pierre -Annet de Peroufe , Evêque de Gap , eft
mort dans fon Palais Epifcopal le r8 Juillet ,
âgé de foixante-quatre ans.
M. de Coetlofquet , Abbé Commendataire de
l'Abbaye Royale de Saint- Gilblas aux Bois , Ordre
de Saint- Benoît , Diocèle de Nantes , eſt mort
' le 29 du même mois , dans la trente- deuxième
année de fon âge.
Blanche- Henriette de la Roche - Aymon , veuve
de Philippe-Gilbert de Cordebeuf- Beauvergier ,
Comte de Montgon , Maréchal de Camp , Gou
verneur des Ifles , Ville & Citadelle d'Oléron , eft
morte en fon Château du Tillay près de Goneffe,
le 7 Août , âgée de foixante-cinq ans.
Sophie d'Eftampes , Baronne de la Ferté-Imbault
, épouse d'Alexis- Bernard Comte de Nonant
, Marquis de Pierous , eft morte en cette
Ville , le 21 du même mois , dans la trente - qua
210 MERCURE DE FRANCE .
>
triéme année de fon âge. Elle étoit fille de Philippe
Charles Comte d'Estampes Baron de la
Ferté-Imbault , Maréchal des Camps & Armées
du Roi , premièr Capitaine des Gardes de Son Altelle
Royale Monfeigneur le Duc d'Orléans , Régent
du Royaume & de Jeanne-Marie du Pleffis-
Châtillon .
Anne Claire Durand , Veuve de Henri-François
, Chevalier Comte de Vallé , ancien Capitaine
au Régiment du Roi , eft morte en cette .
Ville le 21 Juillet , dans la foixante-dix - neuviéme
année de fon âge.
Marie-Bernardine Cador de Sebville , époufe
de Timoléon -Antoine - Jofeph - François Louis-
Alexandre , Comte d'Epinay de Saint Luc , Marquis
de Lignery , eft morte le même jour âgée
de trente ans.
>
François Marie de Fouilleufe , Marquis dé
Flavacourt , Maréchal de Camp , Lieutenant de
Roi en la Province de Normandie Grand
Bailli de Gifors , de Gravelines & de Bourbourg ,
eft mort le 2 Août dans la cinquante-cinquiéne
année de fon âge.
Pierre -Annet de Peroufe , Evêque de Gap , eft
mort dans fon Palais Epifcopal le r8 Juillet ,
âgé de foixante-quatre ans.
M. de Coetlofquet , Abbé Commendataire de
l'Abbaye Royale de Saint- Gilblas aux Bois , Ordre
de Saint- Benoît , Diocèle de Nantes , eſt mort
' le 29 du même mois , dans la trente- deuxième
année de fon âge.
Blanche- Henriette de la Roche - Aymon , veuve
de Philippe-Gilbert de Cordebeuf- Beauvergier ,
Comte de Montgon , Maréchal de Camp , Gou
verneur des Ifles , Ville & Citadelle d'Oléron , eft
morte en fon Château du Tillay près de Goneffe,
le 7 Août , âgée de foixante-cinq ans.
Sophie d'Eftampes , Baronne de la Ferté-Imbault
, épouse d'Alexis- Bernard Comte de Nonant
, Marquis de Pierous , eft morte en cette
Ville , le 21 du même mois , dans la trente - qua
210 MERCURE DE FRANCE .
>
triéme année de fon âge. Elle étoit fille de Philippe
Charles Comte d'Estampes Baron de la
Ferté-Imbault , Maréchal des Camps & Armées
du Roi , premièr Capitaine des Gardes de Son Altelle
Royale Monfeigneur le Duc d'Orléans , Régent
du Royaume & de Jeanne-Marie du Pleffis-
Châtillon .
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Résumé : MORTS.
Le texte énumère plusieurs décès survenus en juillet et août. Anne Claire Durand, veuve du Chevalier Comte de Vallé, est décédée le 21 juillet à l'âge de 99 ans. Marie-Bernardine Cador de Sebville, épouse du Comte d'Epinay de Saint Luc et Marquis de Lignery, est également décédée le 21 juillet à l'âge de 30 ans. François Marie de Fouilleuse, Marquis de Flavacourt et Maréchal de Camp, est mort le 2 août à 55 ans. Pierre-Annet de Perouse, Évêque de Gap, est décédé le 18 juillet à 64 ans. M. de Coëtlosquet, Abbé Commendataire de l'Abbaye Royale de Saint-Gilblas aux Bois, est mort le 29 juillet à 32 ans. Blanche-Henriette de la Roche-Aymon, veuve du Comte de Montgon et Gouverneur des Îles d'Oléron, est décédée le 7 août à 65 ans. Enfin, Sophie d'Estampes, Baronne de la Ferté-Imbault et épouse du Comte de Nonant, est morte le 21 août à 34 ans. Elle était la fille du Comte d'Estampes et de Jeanne-Marie du Plessis-Châtillon.
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34
p. 195-197
MORTS.
Début :
François Baron de Fumel, Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis [...]
Mots clefs :
Baron, Chevalier, Secrétaire du roi, Comte, Marquis, Évêque, Épouse, Décès, Veuve, Dame Ursule Duquesne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
François Baron de Fumel , Chevalier de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis , Mestre de
Camp de Cavalerie , Exempt , Aide - Major des
Gardes du Corps , Compagnie de Beauvau , eſt
mort à Troyes le 20 Août , dans la ſoixantecinquiéme
année de ſon âge.
Gérard Heuſch , Marquis de Janvry , Secrétaire
du Roi Honoraire , eſt mort à Paris , le 8
Septembre , dans la quatre vingt-huitiéme année
de ſon âge.
Jean- Louis Philippeaux , Comte de Montlhery
, ancien Guidon des Gendarmes de la Garde
du Roi , Meſtre de Camp de Cavalerie , eſt mort
àParis , le 12 Septembre.
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
Louis-Marie , Comte de Saint Maure , Marquis
de Chaux & d'Archiac , Comte du Saint-
Empire , Premier Ecuyer du Roi , Commandantde
ſa Grande Ecurie & Maréchal de Camp ,
eſt mort à Paris , le 14 Septembre , dans la
ſoixante-cinquième année de ſon âge.
Charles-François de Malezieu , Marquis Destournelles
, Brigadier des Armées du Roi , Chevalier
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis ,
Gouverneur pour Sa Majesté des Tours , Ports ,
Chaînes & Havre de la Rochelle , eſt mort à
Châlons-fur-Saone , le 3 Septembre.
Simon-Pierre de la Corée , Evêque de Saintes,
eſt mort en ſon Palais Epiſcopal , le 12
Septembre , àgé de foixante-douze ans.
Le Pere Jean Reinal , Supérieur Général de
la Congrégation des Prêtres de la Doctrine Chrézienne
, eſt mort à Paris , dans leur maiſon de S.
Charles , dans les premiers jours de Septembre.
Marie-Sophie-Charlotte de la Tour d'Auvergne
de Bouillon , épouſe du Prince Charles-
Juſt de Beauvau , Prince du Saint-Empire ,
Grandd'Eſpagne de la premiere Claſſe , Chevalier
des Ordres du Roi , Lieutenant Général de
ſes Armées , Capitaine des Gardes du Corps de
Sa Majesté , Grand- Maître de la Maiſon du Roi
de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar , Gouverneur
& Bailli d'Epée des Ville & Châteaux
deBar-le-Duc & de Luneville , eſt morte à Commerci
, le 6 Septembre , âgée de trente-quatre
ans. Cette Princeſſe étoit Soeur cadette & confanguine
du Duc de Bouillon , Pair & Grand
Chambellan de France.
*Dame Urſule de Poſſel , Veuve de Meſfire
Abraham Duqueſne Monier , Chef d'Eſcadre des
Armées navales du Roi , Commandeur de l'Ordre
Royal & Militaire de Saint Louis , ci-devant
DECEMBRE. 1763. 197
commandant le Département de la Marine au
Port de Toulon , & neveu du célébre Abraham
Duqueſne , mort Lieutenant Général des Armées
navales , eſt morte à Toulon le 6 Juillet , dans
la quatre-vingt-quatorziéme année de ſon âge.
Elle avoit eu de ſon mariage pluſieurs enfans
dontdeux font morts au ſervice du Rot. Il lui
en reſte encore trois qui font :
Lange , Marquis Duqueſne , Chef d'Eſcadredes
Armées navales du Roi , Commandeur de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis , ci-devantGouverneur
& Lieutenant-Général au Gouvernement .
de la Nouvelle France & Prédéceſſeur immédiat
du Marquis de Vaudreuil.
Victor- Elizabeth Duqueſne , Chanoine de la
Ste Egliſe d'Arles & Pentionnaire du Roi ſur l'Archevêché
de Toulouſe.
Et Dame Urſule Duqueſne , mariée & veuve
dès 1744 de Meſſire Guillaume d'Icard , Gentilhomme
d'Arles .
Meffire Thomas- Charles , Marquis de Morantz
Comtede Penzes , Baron de Fontenay & de Ru-.
pierre , Seigneur-Châlelain de Bréquigny , Chevalier
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis ,,
Maréchal des Camps & Armées du Roi , Dépuré
au Roi en 1757 , par la Nobleſſe de Bretagne afſemblée
aux Etats , mourut le 18 Octobre dernier
en ſon Château de Bréquigny , âgé de 36 ans &
deux mois.
François Baron de Fumel , Chevalier de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis , Mestre de
Camp de Cavalerie , Exempt , Aide - Major des
Gardes du Corps , Compagnie de Beauvau , eſt
mort à Troyes le 20 Août , dans la ſoixantecinquiéme
année de ſon âge.
Gérard Heuſch , Marquis de Janvry , Secrétaire
du Roi Honoraire , eſt mort à Paris , le 8
Septembre , dans la quatre vingt-huitiéme année
de ſon âge.
Jean- Louis Philippeaux , Comte de Montlhery
, ancien Guidon des Gendarmes de la Garde
du Roi , Meſtre de Camp de Cavalerie , eſt mort
àParis , le 12 Septembre.
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
Louis-Marie , Comte de Saint Maure , Marquis
de Chaux & d'Archiac , Comte du Saint-
Empire , Premier Ecuyer du Roi , Commandantde
ſa Grande Ecurie & Maréchal de Camp ,
eſt mort à Paris , le 14 Septembre , dans la
ſoixante-cinquième année de ſon âge.
Charles-François de Malezieu , Marquis Destournelles
, Brigadier des Armées du Roi , Chevalier
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis ,
Gouverneur pour Sa Majesté des Tours , Ports ,
Chaînes & Havre de la Rochelle , eſt mort à
Châlons-fur-Saone , le 3 Septembre.
Simon-Pierre de la Corée , Evêque de Saintes,
eſt mort en ſon Palais Epiſcopal , le 12
Septembre , àgé de foixante-douze ans.
Le Pere Jean Reinal , Supérieur Général de
la Congrégation des Prêtres de la Doctrine Chrézienne
, eſt mort à Paris , dans leur maiſon de S.
Charles , dans les premiers jours de Septembre.
Marie-Sophie-Charlotte de la Tour d'Auvergne
de Bouillon , épouſe du Prince Charles-
Juſt de Beauvau , Prince du Saint-Empire ,
Grandd'Eſpagne de la premiere Claſſe , Chevalier
des Ordres du Roi , Lieutenant Général de
ſes Armées , Capitaine des Gardes du Corps de
Sa Majesté , Grand- Maître de la Maiſon du Roi
de Pologne , Duc de Lorraine & de Bar , Gouverneur
& Bailli d'Epée des Ville & Châteaux
deBar-le-Duc & de Luneville , eſt morte à Commerci
, le 6 Septembre , âgée de trente-quatre
ans. Cette Princeſſe étoit Soeur cadette & confanguine
du Duc de Bouillon , Pair & Grand
Chambellan de France.
*Dame Urſule de Poſſel , Veuve de Meſfire
Abraham Duqueſne Monier , Chef d'Eſcadre des
Armées navales du Roi , Commandeur de l'Ordre
Royal & Militaire de Saint Louis , ci-devant
DECEMBRE. 1763. 197
commandant le Département de la Marine au
Port de Toulon , & neveu du célébre Abraham
Duqueſne , mort Lieutenant Général des Armées
navales , eſt morte à Toulon le 6 Juillet , dans
la quatre-vingt-quatorziéme année de ſon âge.
Elle avoit eu de ſon mariage pluſieurs enfans
dontdeux font morts au ſervice du Rot. Il lui
en reſte encore trois qui font :
Lange , Marquis Duqueſne , Chef d'Eſcadredes
Armées navales du Roi , Commandeur de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis , ci-devantGouverneur
& Lieutenant-Général au Gouvernement .
de la Nouvelle France & Prédéceſſeur immédiat
du Marquis de Vaudreuil.
Victor- Elizabeth Duqueſne , Chanoine de la
Ste Egliſe d'Arles & Pentionnaire du Roi ſur l'Archevêché
de Toulouſe.
Et Dame Urſule Duqueſne , mariée & veuve
dès 1744 de Meſſire Guillaume d'Icard , Gentilhomme
d'Arles .
Meffire Thomas- Charles , Marquis de Morantz
Comtede Penzes , Baron de Fontenay & de Ru-.
pierre , Seigneur-Châlelain de Bréquigny , Chevalier
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis ,,
Maréchal des Camps & Armées du Roi , Dépuré
au Roi en 1757 , par la Nobleſſe de Bretagne afſemblée
aux Etats , mourut le 18 Octobre dernier
en ſon Château de Bréquigny , âgé de 36 ans &
deux mois.
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Résumé : MORTS.
En 1763, plusieurs personnalités notables sont décédées. François Baron de Fumel, Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis, est mort à Troyes le 20 août à 65 ans. Gérard Heusch, Marquis de Janvry et Secrétaire du Roi Honoraire, est décédé à Paris le 8 septembre à 88 ans. Jean-Louis Philippeaux, Comte de Montlhery et ancien Guidon des Gendarmes de la Garde du Roi, est mort à Paris le 12 septembre. Louis-Marie, Comte de Saint Maure, Marquis de Chaux & d'Archiac et Premier Ecuyer du Roi, est décédé à Paris le 14 septembre à 65 ans. Charles-François de Malezieu, Marquis Destournelles et Brigadier des Armées du Roi, est mort à Châlons-sur-Saône le 3 septembre. Simon-Pierre de la Corée, Évêque de Saintes, est décédé dans son Palais Épiscopal le 12 septembre à 62 ans. Le Père Jean Reinal, Supérieur Général de la Congrégation des Prêtres de la Doctrine Chrétienne, est mort à Paris au début du mois de septembre. Marie-Sophie-Charlotte de la Tour d'Auvergne de Bouillon, épouse du Prince Charles-Just de Beauvau, est décédée à Commercy le 6 septembre à 34 ans. Dame Ursule de Possel, veuve de Messire Abraham Duquesne Monier, Chef d'Escadre des Armées navales du Roi, est morte à Toulon le 6 juillet à 84 ans. Elle a eu plusieurs enfants, dont deux sont morts au service du Roi. Thomas-Charles, Marquis de Morantz, Comte de Penzes et Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis, est décédé en son Château de Bréquigny le 18 octobre à 36 ans et 2 mois.
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35
p. 211
« Le 7 Mars 1764, Gabrielle-Augustine Michel, épouse de François de Lévis, [...] »
Début :
Le 7 Mars 1764, Gabrielle-Augustine Michel, épouse de François de Lévis, [...]
Mots clefs :
Épouse, Lieutenant, Marquis, Accouchement, Fille, Maison de Lévis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 7 Mars 1764, Gabrielle-Augustine Michel, épouse de François de Lévis, [...] »
Le 7 Mars 1764, Gabrielle-Auguſtine Michel,
épouſe de François de Lévis, Lieutenant-Général
des Armées du Roi, dit le Marquis de Lévis, ma
riée le 8 Février 1762 , eſt accouchée d'un fils qui
eſt ſon ſecond enfant. Le premier eſt une fille née
le 22 Décembre 1762.
Le Marquis de Lévis & ſon frère aîné, Baron de
Lévis-Ajac, forment la Branche d'Ajac, iſſue de
celle de Lévis Leran, aujourd'hui Mirepoix, par
Salomon de Lévis leur aïeul ,ſecond fils de Gabriel
de Lévis, Comte de Léran, & de Catherine de
Levis-Mirepoix ; lequel Gabriel étoit fils aîné de
Gaſton de Lévis, Comte de Léran, ſeptiéme du
nom , & de Gabrielle de Foix, &c.
La ſuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
épouſe de François de Lévis, Lieutenant-Général
des Armées du Roi, dit le Marquis de Lévis, ma
riée le 8 Février 1762 , eſt accouchée d'un fils qui
eſt ſon ſecond enfant. Le premier eſt une fille née
le 22 Décembre 1762.
Le Marquis de Lévis & ſon frère aîné, Baron de
Lévis-Ajac, forment la Branche d'Ajac, iſſue de
celle de Lévis Leran, aujourd'hui Mirepoix, par
Salomon de Lévis leur aïeul ,ſecond fils de Gabriel
de Lévis, Comte de Léran, & de Catherine de
Levis-Mirepoix ; lequel Gabriel étoit fils aîné de
Gaſton de Lévis, Comte de Léran, ſeptiéme du
nom , & de Gabrielle de Foix, &c.
La ſuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
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Résumé : « Le 7 Mars 1764, Gabrielle-Augustine Michel, épouse de François de Lévis, [...] »
Le 7 mars 1764, Gabrielle-Augustine Michel, épouse du Marquis de Lévis, a donné naissance à un fils. Leur premier enfant, une fille, est née le 22 décembre 1762. Le Marquis de Lévis et son frère, le Baron de Lévis-Ajac, forment la Branche d'Ajac, issue de la branche de Lévis Leran. Gabriel de Lévis, ancêtre de cette lignée, était fils de Gaston de Lévis et de Gabrielle de Foix.
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36
p. 200-202
MORTS.
Début :
Le sieur de Barcos, Chanoine Honoraire de l'Église de Paris, & Abbé [...]
Mots clefs :
Chanoine, Abbé, Comte, Marquis, Lieutenant, Chevalier, Maréchal de camp, Épouse, Décès
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
M O R T S.
Le ſieur de Barcos, Chanoine Honoraire de
l'Egliſe de Paris , & Abbé Commendataire de
l'Abbaye de S. Jacques, Ordre de S. Auguſtin,
Diocèſe de Béziers , eſt mort en cette Ville,.
le 26 Février, dans la quatre-vingt-cinquiéme
année de ſon âge.
Marie, Comte de Borio, Chevalier de l'Or
dre de Chriſt , qui a été ſucceſſivement char
gé des Affaires de la Cour de Rome , & Mi
niſtre des deux derniers Ducs de Guaſtalla, au
près du Roi , eſt mort en cette Ville le 27
Février, dans la quatre-vingt-troiſiéme année de
fon âge.
ca§-Louis-Joachim, Marquis de Caſtellier
J U I N. 1764. 2.c ) I
Dumeſnil , Lieutenant-Général des Armées du
Roi, Grand-Croix de l'Ordre Royal & Militaire
, de S. Louis, Inſpecteur Général de la Cavalerie
& des Dragons, Gouverneur de Brouage , Lieu
tenant-Général & Commandant pour Sa Majeſté
de la Province de Dauphiné, eſt mort le 1 Mars
dans la ſoixante-quatriéme année de ſon âge.
François-Frédéric de Boullenc , Marquis de
S. Remi, ancien Exempt des Gardes du Corps
du Roi, Meſtre de Camp, eſt mort à Soiſſons, le
27 Février, âgé de ſoixante-quatre ans.
Le Comte de Romecourt, Maréchal de Camp
& Gouverneur de la Citadelle de Cambrai , eſt
mort à Vaſſy le 5 Mars , dans la quatre-vingt
ſixiéme année de ſon âge.
Maximilien-Joſeph de Vernaſſal, Colonel du
Régiment Royal-Etranger, Cavalerie, eſt mort
en cette Ville, le 2o Février,
Jean-François de Boyer, Chevalier de Maillac
Tauriac , ci-devant Aide-Maréchal-Général des
Logis de la Cavalerie & Major du Régiment des
Cuiraſſiers du Roi, eſt mort le 13 Février dans
ſa.Terre de S. Urſice en Languedoc , âgé de ſoi--
xante-dix-ſept ans. -
| Marguerite-Guillemette Allemant de Mont
martin , épouſe de Claude-Guillaume Teſtu,
Marquis de Balincourt, Maréchal de France,,eſt
morte en cette Ville, le 17 Mars, dans la ſoi
xante-quinziéme année de ſon âge.
Marie-Geneviéve le Tonnellier de Charmeaux,
Veuve du Marquis de Chiffreville, Lieutenant
Général des Armées du Roi, eſt morte en cette
Ville, le 1o Mars , âgée de cinquante-huit ans.
Marthe de Kerſulguen, Veuve de Jean-Bap
tiſte-Pierre-Joſeph , Marquis de Lannion, Ma
réchal des Camps & Armées du Roi, eſt morte
I v
2o2 MERCURE DE FRANCE.
le 17 Mars à Guincamp en Bretagne, âgée de
ſoixante-dix-ſept ans.
Marie Arthemiſe de Choiſeul, épouſe de Char
les de Buſſy , Marquis de Caſtelnau , Brigadier
des Armées du Roi, eſt morte en cette Ville, le
5 Mars, âgée de vingt ans.
Marie Geneviéve de Watteville , épouſe de
Marie Marguerite-François Firmin des Friches,
Comte Doria , eſt morte en cette Ville, le 1o
· Marse
Le ſieur de Barcos, Chanoine Honoraire de
l'Egliſe de Paris , & Abbé Commendataire de
l'Abbaye de S. Jacques, Ordre de S. Auguſtin,
Diocèſe de Béziers , eſt mort en cette Ville,.
le 26 Février, dans la quatre-vingt-cinquiéme
année de ſon âge.
Marie, Comte de Borio, Chevalier de l'Or
dre de Chriſt , qui a été ſucceſſivement char
gé des Affaires de la Cour de Rome , & Mi
niſtre des deux derniers Ducs de Guaſtalla, au
près du Roi , eſt mort en cette Ville le 27
Février, dans la quatre-vingt-troiſiéme année de
fon âge.
ca§-Louis-Joachim, Marquis de Caſtellier
J U I N. 1764. 2.c ) I
Dumeſnil , Lieutenant-Général des Armées du
Roi, Grand-Croix de l'Ordre Royal & Militaire
, de S. Louis, Inſpecteur Général de la Cavalerie
& des Dragons, Gouverneur de Brouage , Lieu
tenant-Général & Commandant pour Sa Majeſté
de la Province de Dauphiné, eſt mort le 1 Mars
dans la ſoixante-quatriéme année de ſon âge.
François-Frédéric de Boullenc , Marquis de
S. Remi, ancien Exempt des Gardes du Corps
du Roi, Meſtre de Camp, eſt mort à Soiſſons, le
27 Février, âgé de ſoixante-quatre ans.
Le Comte de Romecourt, Maréchal de Camp
& Gouverneur de la Citadelle de Cambrai , eſt
mort à Vaſſy le 5 Mars , dans la quatre-vingt
ſixiéme année de ſon âge.
Maximilien-Joſeph de Vernaſſal, Colonel du
Régiment Royal-Etranger, Cavalerie, eſt mort
en cette Ville, le 2o Février,
Jean-François de Boyer, Chevalier de Maillac
Tauriac , ci-devant Aide-Maréchal-Général des
Logis de la Cavalerie & Major du Régiment des
Cuiraſſiers du Roi, eſt mort le 13 Février dans
ſa.Terre de S. Urſice en Languedoc , âgé de ſoi--
xante-dix-ſept ans. -
| Marguerite-Guillemette Allemant de Mont
martin , épouſe de Claude-Guillaume Teſtu,
Marquis de Balincourt, Maréchal de France,,eſt
morte en cette Ville, le 17 Mars, dans la ſoi
xante-quinziéme année de ſon âge.
Marie-Geneviéve le Tonnellier de Charmeaux,
Veuve du Marquis de Chiffreville, Lieutenant
Général des Armées du Roi, eſt morte en cette
Ville, le 1o Mars , âgée de cinquante-huit ans.
Marthe de Kerſulguen, Veuve de Jean-Bap
tiſte-Pierre-Joſeph , Marquis de Lannion, Ma
réchal des Camps & Armées du Roi, eſt morte
I v
2o2 MERCURE DE FRANCE.
le 17 Mars à Guincamp en Bretagne, âgée de
ſoixante-dix-ſept ans.
Marie Arthemiſe de Choiſeul, épouſe de Char
les de Buſſy , Marquis de Caſtelnau , Brigadier
des Armées du Roi, eſt morte en cette Ville, le
5 Mars, âgée de vingt ans.
Marie Geneviéve de Watteville , épouſe de
Marie Marguerite-François Firmin des Friches,
Comte Doria , eſt morte en cette Ville, le 1o
· Marse
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Résumé : MORTS.
En février et mars 1764, plusieurs personnalités notables sont décédées. Le sieur de Barcos, Chanoine Honoraire de l'Église de Paris et Abbé Commendataire de l'Abbaye de Saint-Jacques à Béziers, est mort le 26 février à 85 ans. Marie, Comte de Borio, Chevalier de l'Ordre de Christ et ancien ministre des Ducs de Guastalla, est décédé le 27 février à 83 ans. Louis-Joachim, Marquis de Castellier, Lieutenant-Général des Armées du Roi et Gouverneur du Dauphiné, est mort le 1 mars à 64 ans. François-Frédéric de Boullenc, Marquis de Saint-Remi et ancien Exempt des Gardes du Corps du Roi, est décédé à Soissons le 27 février à 64 ans. Le Comte de Romecourt, Maréchal de Camp et Gouverneur de la Citadelle de Cambrai, est mort à Vassy le 5 mars à 86 ans. Maximilien-Joseph de Vernassal, Colonel du Régiment Royal-Étranger de Cavalerie, est décédé le 20 février. Jean-François de Boyer, Chevalier de Maillac Tauriac et ancien Aide-Maréchal-Général des Logis de la Cavalerie, est mort le 13 février à 97 ans. Marguerite-Guillemette Allemant de Montmartin, épouse du Marquis de Balincourt, est décédée le 17 mars à 65 ans. Marie-Geneviève le Tonnellier de Charmeaux, veuve du Marquis de Chiffreville, est morte le 10 mars à 58 ans. Marthe de Kersulguen, veuve du Marquis de Lannion, est décédée à Guincamp en Bretagne le 17 mars à 77 ans. Marie Arthemise de Choiseul, épouse du Marquis de Castelnau, est morte le 5 mars à 20 ans. Marie Geneviève de Watteville, épouse du Comte Doria, est décédée le 10 mars.
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37
p. 171-173
MORTS.
Début :
Charles de Saint Albin, Archevêque de Cambrai, Abbé Commendataire de [...]
Mots clefs :
Archevêque, Décès, Évêque, Docteur, Conseiller, Marquis, Comte, Veuve, Marquis de Pompadour, Épouse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Charles de Saint Albin , Archevêque de Cambrai
, Abbé Commendataire de l'Abbaye Royale
de Saint Ouen , Ordre de Saint Benoît , Diocèſe
de Rouen , & de celle de Saint Evroul ,
même Ordre , Diocèle de Lizieux , eft mort à
Paris le 9 Mai , âgé de foixante -fix ans.
Pierre Jean- Baptifte Darand de Milly , Evêque
d'Avranches , & Abbé de l'Abbaye de Lieu-
Dieu , eft mort à Miffy , le 4 Avril , âgé de
foixante-douze ans.
Pierre François Lafitau , Evêque de Siſteron ,
Abbé de l'Abbaye Royale de Corneville , Ordre
de Saint Auguftin , Diocèle de Rouen , eft
mort à Sifteron , les Avril , dans la foixantedix
neuvième année de fon âge.
Guillaume Le Febvre , Docteur en Théologie
de la Faculté de Paris , Confeiller , Aumônier
& Prédicateur du Roi , Général & Grand-
Miniftre des Chanoines Réguliers de l'Ordre de
la Rédemption des Captifs , dits Mathurins , eft
Hij
172 MERCURE DE FRANCE..
mort ici , le 11 Avril , âgé de foixante-dir
neuf ans.
Jofeph- Chriftophe de Levis , Marquis de Gau
diers , Ancien Capitaine des Galeres , Commandant
de la Compagnie des Gardes de l'Etendard
, eſt mort en les terres dans le Comté de
Foix , le 23 Mars , âgé de foixante-quatre ans .
Henri de Roux , Vicomte de Trelans , Brigadier
des Armées du Roi , & Lieutenant de
Sa Majefté au Gouvernement de Strasbourg , eft
mort dans cette dernière Ville le 2 Mai , âgé
de quatre-vingt- quatorze ans.
Antoine- Célar , Comte de la Roche , Marquis
de Rambures , fils du feu Marquis de Rambures
, Maréchal des Camps & Armées du Roi ,
eft mort dernierement en cette Ville , dans la
dix - huitième année de fon âge.
Marie - Louiſe Cunegonde de Montmorency
Luxembourg , Veuve de Louis- Ferdinand - Jofeph
de Croy , Duc d'Havré & de Croy , Prince
du faint Empire , Grand d'Efpagne de la premiere
Claffe Châtelain Héréditaire de la Ville
de Mons en Haynault , Gouverneur de Schlef
tat & Lieutenant- Général des Armées du Roi ,
eft morte en cette Ville , le dix - huit Avril ,
âgée de quarante- huit ans.
>
La Marquife de Pompadour , Dame du Palais
de la Reine , eft morte à Versailles , le
Is Avril , dans la quarante- troifiéme année de
fon âge.
Marie-Françoife de Conflans-d'Armentieres ;
Dame de Compagnie de Madame la Dauphine
, Epoufe de François- Charles , Comte de Rochechouart
, Lieutenant Général des Armées
du Roi , Chevalier de fes Ordres , Gouverneur
de l'Orléanois & Miniftre Plénipotentiaire du
JUILLET. 1764 . 173
Roi auprès de l'Infant Don Philippe de Parme,
eft morte à Bordeaux le 28 Mars âgée de
cinquante & un ans.
Marie-Françoife Poitiers de Gefvres , Veuve
de Louis - Marie Victoire Comte de Bethune- Pologne
, Maréchal des Camps & Armées du
Roi , & Chambellan du Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , eft morte en cette
Ville , le 25 Avril , âgée de foixante- quatre
ans.
Magdelaine- Françoife Molé , Epoufe de Jofeph-
Michel Nicolas Sublet , Marquis de Lenoncourt
d'Hendicourt , & Brigadier des Armées
du Roi eft morte en cette Ville , le
29 Mars , âgée de foixante -dix- neuf ans.
- Anne Larcher Epoufe de Marc Pierre de
Voyer de Paulmy , Comte d'Argenlon , Grand'-
Croix & Chancelier Honoraire de l'Ordre de
Saint Louis , Miniftre & ancien Secrétaire d'Etar
au Département de la Guerre & de Paris ,
eft morte en cette Ville , le 14 Avril , âgée de
inquante-huit ans.
Charles de Saint Albin , Archevêque de Cambrai
, Abbé Commendataire de l'Abbaye Royale
de Saint Ouen , Ordre de Saint Benoît , Diocèſe
de Rouen , & de celle de Saint Evroul ,
même Ordre , Diocèle de Lizieux , eft mort à
Paris le 9 Mai , âgé de foixante -fix ans.
Pierre Jean- Baptifte Darand de Milly , Evêque
d'Avranches , & Abbé de l'Abbaye de Lieu-
Dieu , eft mort à Miffy , le 4 Avril , âgé de
foixante-douze ans.
Pierre François Lafitau , Evêque de Siſteron ,
Abbé de l'Abbaye Royale de Corneville , Ordre
de Saint Auguftin , Diocèle de Rouen , eft
mort à Sifteron , les Avril , dans la foixantedix
neuvième année de fon âge.
Guillaume Le Febvre , Docteur en Théologie
de la Faculté de Paris , Confeiller , Aumônier
& Prédicateur du Roi , Général & Grand-
Miniftre des Chanoines Réguliers de l'Ordre de
la Rédemption des Captifs , dits Mathurins , eft
Hij
172 MERCURE DE FRANCE..
mort ici , le 11 Avril , âgé de foixante-dir
neuf ans.
Jofeph- Chriftophe de Levis , Marquis de Gau
diers , Ancien Capitaine des Galeres , Commandant
de la Compagnie des Gardes de l'Etendard
, eſt mort en les terres dans le Comté de
Foix , le 23 Mars , âgé de foixante-quatre ans .
Henri de Roux , Vicomte de Trelans , Brigadier
des Armées du Roi , & Lieutenant de
Sa Majefté au Gouvernement de Strasbourg , eft
mort dans cette dernière Ville le 2 Mai , âgé
de quatre-vingt- quatorze ans.
Antoine- Célar , Comte de la Roche , Marquis
de Rambures , fils du feu Marquis de Rambures
, Maréchal des Camps & Armées du Roi ,
eft mort dernierement en cette Ville , dans la
dix - huitième année de fon âge.
Marie - Louiſe Cunegonde de Montmorency
Luxembourg , Veuve de Louis- Ferdinand - Jofeph
de Croy , Duc d'Havré & de Croy , Prince
du faint Empire , Grand d'Efpagne de la premiere
Claffe Châtelain Héréditaire de la Ville
de Mons en Haynault , Gouverneur de Schlef
tat & Lieutenant- Général des Armées du Roi ,
eft morte en cette Ville , le dix - huit Avril ,
âgée de quarante- huit ans.
>
La Marquife de Pompadour , Dame du Palais
de la Reine , eft morte à Versailles , le
Is Avril , dans la quarante- troifiéme année de
fon âge.
Marie-Françoife de Conflans-d'Armentieres ;
Dame de Compagnie de Madame la Dauphine
, Epoufe de François- Charles , Comte de Rochechouart
, Lieutenant Général des Armées
du Roi , Chevalier de fes Ordres , Gouverneur
de l'Orléanois & Miniftre Plénipotentiaire du
JUILLET. 1764 . 173
Roi auprès de l'Infant Don Philippe de Parme,
eft morte à Bordeaux le 28 Mars âgée de
cinquante & un ans.
Marie-Françoife Poitiers de Gefvres , Veuve
de Louis - Marie Victoire Comte de Bethune- Pologne
, Maréchal des Camps & Armées du
Roi , & Chambellan du Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , eft morte en cette
Ville , le 25 Avril , âgée de foixante- quatre
ans.
Magdelaine- Françoife Molé , Epoufe de Jofeph-
Michel Nicolas Sublet , Marquis de Lenoncourt
d'Hendicourt , & Brigadier des Armées
du Roi eft morte en cette Ville , le
29 Mars , âgée de foixante -dix- neuf ans.
- Anne Larcher Epoufe de Marc Pierre de
Voyer de Paulmy , Comte d'Argenlon , Grand'-
Croix & Chancelier Honoraire de l'Ordre de
Saint Louis , Miniftre & ancien Secrétaire d'Etar
au Département de la Guerre & de Paris ,
eft morte en cette Ville , le 14 Avril , âgée de
inquante-huit ans.
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Résumé : MORTS.
Le texte énumère diverses personnalités décédées en 1764. Parmi elles, Charles de Saint Albin, Archevêque de Cambrai, est mort à Paris le 9 mai à soixante-six ans. Pierre Jean-Baptiste Darand de Milly, Evêque d'Avranches, est décédé à Missy le 4 avril à soixante-douze ans. Pierre François Lafitau, Evêque de Sisteron, est mort à Sisteron le 9 avril à soixante-dix-neuf ans. Guillaume Le Febvre, Docteur en Théologie et Prédicateur du Roi, est décédé à Paris le 11 avril à soixante-neuf ans. Joseph-Christophe de Lévis, Marquis de Gaudiers, est mort dans le Comté de Foix le 23 mars à soixante-quatre ans. Henri de Roux, Vicomte de Trelans, est décédé à Strasbourg le 2 mai à quatre-vingt-quatorze ans. Antoine-Célar, Comte de la Roche, est mort à dix-huit ans. Marie-Louise Cunégonde de Montmorency-Luxembourg, Veuve du Duc d'Havré, est décédée à Paris le 18 avril à quarante-huit ans. La Marquise de Pompadour, Dame du Palais de la Reine, est morte à Versailles le 15 avril à quarante-trois ans. Marie-Françoise de Conflans-d'Armentières, Dame de Compagnie de Madame la Dauphine, est décédée à Bordeaux le 28 mars à cinquante-et-un ans. Marie-Françoise Poitiers de Gesvres, Veuve du Comte de Bethune-Pologne, est morte à Paris le 25 avril à soixante-quatre ans. Magdelaine-Françoise Molé, Epouse du Marquis de Lenoncourt, est décédée à Paris le 29 mars à soixante-dix-neuf ans. Anne Larcher, Epouse du Comte d'Argenlon, est morte à Paris le 14 avril à cinquante-huit ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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38
p. 206-208
MORTS.
Début :
Armand Nompar de Caumont, Duc de la Force, en Périgord, Pair de France, [...]
Mots clefs :
Duc, Colonel, Chanoine, Chancelier, Abbaye, Décès, Épouse, Princesse, Dame
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
T
Armand Nompar de Caumont , Duc de la
OCTOBRE. 1764. 207
Force , en Périgord , Pair de France , ancien
Colonel d'Infanterie , eft mort dans les Terres
le 3 Juillet , dans la foixante - fixiéme année de fon
âge.
Jofeph Barre , Chanoine Régulier de la Congré
gation de France , Chancelier de l'Abbaye Royale
de Sainte Géneviéve , & connu dans la Républi
que des Lettres par plufieurs Ouvrages eftimés ,
& en particulier par fon Hifiore Générale d'Allemagne
, eft mort à l'Abbaye de Sainte Généviéve
le 23 Juin , âgé de foixante - douze ans.
Le Comte d'Aydie, Lieutenant- Général des Armées
du Roi d'Eſpagne , ancien Viceroi de la
Vieille- Caftille , eft mort à fon Château en Périgord
le 3 Juillet , âgé de foixante - dix - huit ans.
Réné Olivier , Comte de Guefclin , eft mort
dans les Terres en Anjou , âgé de foixante- neuf
ans,
Louis Butty , Lyonnois & ancien Prévôt de la
Nation Françoife à Cadix , y eft mort le 9
Juin , agé de près de cent ans
Conftance - Gabrielle Magdelaine Dumoncel de
Lourailles , époufe de Louis - Gabriel de Bats ,
Marquis de Caftelmore , ancien Meftre de Camp
de Cavalerie , eft morte à Paris , le 9 Juillet
âgée de quarante- quatre ans.
Hyacinthe -Gabrielle de Cofnouailles de Saint
George époule de Claude René de Paris , Comte
de Soulanges , Lieutenant des Vaiffeaux du Roi ,
& Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint Louis ,
& Dame pour accompagner Mefdames , eft morte
à Compiegne , le Juillet , âgée de vingt- huit
ans .
1
ANGELIQUE - Victoire de Bournonville , Maréchale-
Ducheffe de Duras , Princelle de Bournonville
, Marquise de Richebourg Baronne de
Caumont , Comtelle de Henin- Liétard , Dame
208 MERCURE DE FRANCE.
.
de la Broye , le Boyle , Tamife , S. Amond ,
Bafferode , S. Gilles , Bellefuiwick & autres lieux ,
Dame d'honneur de Mefdames de France , &
époule de Jean de Durfort- Duras , Duc de Duras
, Marquis de Blanquefort , Conte de Rofan ,
Baron de Pujol , & c , Maréchal de France , Chevalier
des Ordres du Roi , Gouverneur & Lieutenant
-Général de la Franche-Comté , & Gouverneur
particulier des Ville & Citadelle de
Befarçon , eft morte le 30 du mois dernier dans
la foixante-dix -feptiéme année de fon âge. Les
Branches de Durfort - Duras , les Branches de
Durfort Boiffieres & les Branches de Durfort-
Deyme qui compofent toute la Maiſon de Durfort
, ont pris à cette occafion le deuil pour
fix mois.
*
DAMB Florence- Radegonde - Louife- Eléonor-
Julie Bruneau , Marquife de Crillon , eft morte
dans le Comtat d'Avignon le 6 Août . Sans
vouloir entrer ici dans fa Généalogie , le nom
emprunté fous lequel elle avoit été élevée avant
fon mariage avec le Marquis de Crillon , ayant
dû occafionner des recherches fur fa naiffance
nous copions mot pour mot les Certificats
originaux qu'on nous a remis.
T
Armand Nompar de Caumont , Duc de la
OCTOBRE. 1764. 207
Force , en Périgord , Pair de France , ancien
Colonel d'Infanterie , eft mort dans les Terres
le 3 Juillet , dans la foixante - fixiéme année de fon
âge.
Jofeph Barre , Chanoine Régulier de la Congré
gation de France , Chancelier de l'Abbaye Royale
de Sainte Géneviéve , & connu dans la Républi
que des Lettres par plufieurs Ouvrages eftimés ,
& en particulier par fon Hifiore Générale d'Allemagne
, eft mort à l'Abbaye de Sainte Généviéve
le 23 Juin , âgé de foixante - douze ans.
Le Comte d'Aydie, Lieutenant- Général des Armées
du Roi d'Eſpagne , ancien Viceroi de la
Vieille- Caftille , eft mort à fon Château en Périgord
le 3 Juillet , âgé de foixante - dix - huit ans.
Réné Olivier , Comte de Guefclin , eft mort
dans les Terres en Anjou , âgé de foixante- neuf
ans,
Louis Butty , Lyonnois & ancien Prévôt de la
Nation Françoife à Cadix , y eft mort le 9
Juin , agé de près de cent ans
Conftance - Gabrielle Magdelaine Dumoncel de
Lourailles , époufe de Louis - Gabriel de Bats ,
Marquis de Caftelmore , ancien Meftre de Camp
de Cavalerie , eft morte à Paris , le 9 Juillet
âgée de quarante- quatre ans.
Hyacinthe -Gabrielle de Cofnouailles de Saint
George époule de Claude René de Paris , Comte
de Soulanges , Lieutenant des Vaiffeaux du Roi ,
& Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint Louis ,
& Dame pour accompagner Mefdames , eft morte
à Compiegne , le Juillet , âgée de vingt- huit
ans .
1
ANGELIQUE - Victoire de Bournonville , Maréchale-
Ducheffe de Duras , Princelle de Bournonville
, Marquise de Richebourg Baronne de
Caumont , Comtelle de Henin- Liétard , Dame
208 MERCURE DE FRANCE.
.
de la Broye , le Boyle , Tamife , S. Amond ,
Bafferode , S. Gilles , Bellefuiwick & autres lieux ,
Dame d'honneur de Mefdames de France , &
époule de Jean de Durfort- Duras , Duc de Duras
, Marquis de Blanquefort , Conte de Rofan ,
Baron de Pujol , & c , Maréchal de France , Chevalier
des Ordres du Roi , Gouverneur & Lieutenant
-Général de la Franche-Comté , & Gouverneur
particulier des Ville & Citadelle de
Befarçon , eft morte le 30 du mois dernier dans
la foixante-dix -feptiéme année de fon âge. Les
Branches de Durfort - Duras , les Branches de
Durfort Boiffieres & les Branches de Durfort-
Deyme qui compofent toute la Maiſon de Durfort
, ont pris à cette occafion le deuil pour
fix mois.
*
DAMB Florence- Radegonde - Louife- Eléonor-
Julie Bruneau , Marquife de Crillon , eft morte
dans le Comtat d'Avignon le 6 Août . Sans
vouloir entrer ici dans fa Généalogie , le nom
emprunté fous lequel elle avoit été élevée avant
fon mariage avec le Marquis de Crillon , ayant
dû occafionner des recherches fur fa naiffance
nous copions mot pour mot les Certificats
originaux qu'on nous a remis.
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Résumé : MORTS.
En octobre 1764, plusieurs personnalités notables sont décédées. Armand Nompar de Caumont, Duc de La Force, Pair de France et ancien Colonel d'Infanterie, est mort le 3 juillet à 65 ans. Joseph Barre, Chanoine Régulier de la Congrégation de France et Chancelier de l'Abbaye Royale de Sainte-Geneviève, connu pour son Histoire Générale d'Allemagne, est décédé le 23 juin à 62 ans. Le Comte d'Aydie, Lieutenant-Général des Armées du Roi d'Espagne et ancien Viceroi de la Vieille-Castille, est mort le 3 juillet à 68 ans. René Olivier, Comte de Guefclin, est décédé en Anjou à 69 ans. Louis Butty, ancien Prévôt de la Nation Française à Cadix, est mort le 9 juin à près de 100 ans. Constance-Gabrielle Magdelaine Dumoncel de Lourailles, épouse du Marquis de Castelmore, est décédée à Paris le 9 juillet à 44 ans. Hyacinthe-Gabrielle de Cosnouvaille de Saint George, épouse du Comte de Soulanges, est morte à Compiègne en juillet à 28 ans. Angelique-Victoire de Bournonville, Maréchale-Duchesse de Duras, est décédée le 30 du mois précédent à 67 ans. Florence-Radegonde-Louise-Éléonore-Julie Bruneau, Marquise de Crillon, est morte dans le Comtat d'Avignon le 6 août.
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39
p. 158-159
MORTS.
Début :
Marc-Pierre de Voyer de Paulmy, Comte d'Argenson, Grand-Croix & [...]
Mots clefs :
Comte d'Argenson, Ministre, Marquis, Décès, Petite vérole, Épouse, Veuve
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Marc- Pierre de Voyer de Paulmy , Comte d'Argenfon
, Grand - Croix & Chevalier Garde des
NOVEMBRE . 1764. 159
Sceaux Honoraire de l'Ordre de S. Louis , Minif
tre & ancien Secrétaire d'Etat au Département de
la Guerre & de Paris , Honoraire de l'Académie
des Infcriptions & de celle des Sciences , cidevant
Surintendant - Général des Poftes & Relais
'de France , eft mort à Paris le 23 Août , âgé de
foixante-huit ans.
- Charles Nicolas - Matthieu de Boele , Marquis
de Moulins , Chevalier de l'Odre de S. Louis &
Maréchal de Camp des Armées du Roi , eft mort ,
le 4 Septembre , de la petite vérole , âgé de
foixante-cinq ans.
-
Pierre Chrift Edouard - François de Thumery
de Boiffife , Chevaleer de S. Jean de Jérufalem
, Commandeur de Haute- Aveſne , eſt mort
à Paris le 29 Août , âgé de foixante - dix - neuf
ans.
Louife Françoife Heuze de Vologer , épouſe
de Chriftian -Fréderic Dagobert, Comte de Walduer
de Freundftein , Lieutenant- Général des Armées
du Roi , Grand - Croix de l'Ordre du Mérite
Militaire & Colonel d'un Régiment Suiffe , eſt
mort , le 21 Août , dans fon Château d'Elleweiller
en Alface , âgée de foixante- treize ans.
Anne Geoffroi d'Autrechaux , épouſe du ſieur
de Fortia , Marquis de Pilles , Gouverneur de
Marſeille , eft morte à Hieres en Provence , âgée
de cinquante ans .
Elifabeth de Fieubet , Veuve d'Antoine - Louis-
François Lefevre de Caumartin , Marquis de Saint-
Ange & Confeiller d'Etat , eft morte à Paris , le
29 Août , dans la foixante - quatrième année de
fon âge .
Marc- Pierre de Voyer de Paulmy , Comte d'Argenfon
, Grand - Croix & Chevalier Garde des
NOVEMBRE . 1764. 159
Sceaux Honoraire de l'Ordre de S. Louis , Minif
tre & ancien Secrétaire d'Etat au Département de
la Guerre & de Paris , Honoraire de l'Académie
des Infcriptions & de celle des Sciences , cidevant
Surintendant - Général des Poftes & Relais
'de France , eft mort à Paris le 23 Août , âgé de
foixante-huit ans.
- Charles Nicolas - Matthieu de Boele , Marquis
de Moulins , Chevalier de l'Odre de S. Louis &
Maréchal de Camp des Armées du Roi , eft mort ,
le 4 Septembre , de la petite vérole , âgé de
foixante-cinq ans.
-
Pierre Chrift Edouard - François de Thumery
de Boiffife , Chevaleer de S. Jean de Jérufalem
, Commandeur de Haute- Aveſne , eſt mort
à Paris le 29 Août , âgé de foixante - dix - neuf
ans.
Louife Françoife Heuze de Vologer , épouſe
de Chriftian -Fréderic Dagobert, Comte de Walduer
de Freundftein , Lieutenant- Général des Armées
du Roi , Grand - Croix de l'Ordre du Mérite
Militaire & Colonel d'un Régiment Suiffe , eſt
mort , le 21 Août , dans fon Château d'Elleweiller
en Alface , âgée de foixante- treize ans.
Anne Geoffroi d'Autrechaux , épouſe du ſieur
de Fortia , Marquis de Pilles , Gouverneur de
Marſeille , eft morte à Hieres en Provence , âgée
de cinquante ans .
Elifabeth de Fieubet , Veuve d'Antoine - Louis-
François Lefevre de Caumartin , Marquis de Saint-
Ange & Confeiller d'Etat , eft morte à Paris , le
29 Août , dans la foixante - quatrième année de
fon âge .
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Résumé : MORTS.
En novembre 1764, plusieurs personnalités notables sont décédées. Marc-Pierre de Voyer de Paulmy, Comte d'Argenfon, Grand-Croix et Chevalier Garde des Sceaux Honoraire de l'Ordre de Saint-Louis, ancien Secrétaire d'État au Département de la Guerre et de Paris, et Surintendant Général des Postes et Relais de France, est mort à Paris le 23 août à l'âge de soixante-huit ans. Charles Nicolas Matthieu de Boele, Marquis de Moulins, Chevalier de l'Ordre de Saint-Louis et Maréchal de Camp des Armées du Roi, est décédé le 4 septembre de la petite vérole à l'âge de soixante-cinq ans. Pierre Christ Edouard François de Thumery de Boissise, Chevalier de Saint-Jean de Jérusalem et Commandeur de Haute-Avesnes, est mort à Paris le 29 août à l'âge de soixante-dix-neuf ans. Louise Françoise Heuze de Vologer, épouse de Christian-Frédéric Dagobert, Comte de Walduer de Freundstein, Lieutenant-Général des Armées du Roi, Grand-Croix de l'Ordre du Mérite Militaire et Colonel d'un Régiment Suisse, est décédée le 21 août dans son château d'Elleweiller en Alsace à l'âge de soixante-treize ans. Anne Geoffroi d'Autrechaux, épouse du sieur de Fortia, Marquis de Pilles et Gouverneur de Marseille, est morte à Hyères en Provence à l'âge de cinquante ans. Élisabeth de Fieubet, veuve d'Antoine-Louis-François Lefevre de Caumartin, Marquis de Saint-Ange et Conseiller d'État, est décédée à Paris le 29 août à l'âge de soixante-quatre ans.
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40
p. 173
NAISSANCE.
Début :
Madame la Marquise d'Esparbès, épouse de François de Lussan, [...]
Mots clefs :
Marquise , Épouse, Fille, Accouchement
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texteReconnaissance textuelle : NAISSANCE.
NAISSANCE.
Madame la Marquile d'Efparbès , époufe de
François de Luffan , Marquis d'Efparbès , Colonel
du Régiment de Périgord , eft accouchée
d'une fille a Paris le 19 Octobre 1764.
Madame la Marquile d'Efparbès , époufe de
François de Luffan , Marquis d'Efparbès , Colonel
du Régiment de Périgord , eft accouchée
d'une fille a Paris le 19 Octobre 1764.
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41
p. 203-204
NAISSANCES.
Début :
Vers la fin d'Octobre, la Duchesse de Beauvillier est accouchée d'une fille. [...]
Mots clefs :
Duchesse, Marquise , Épouse, Accouchement, Colonel, Régiment
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NAISSANCES.
NAISSANCES.
Vers la fin d'Oftobre , la Ducheffe de Beauvil-
Hers eft accouchée d'une fille .
Le 19 du même mois , la Marquife d'Eſparbès,
Epoufe de François de Lulan , Marquis d'Elpar-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
· bès , Colonel du Régiment de Périgord , eft ac
couchée d'une fille.
Vers la fin d'Oftobre , la Ducheffe de Beauvil-
Hers eft accouchée d'une fille .
Le 19 du même mois , la Marquife d'Eſparbès,
Epoufe de François de Lulan , Marquis d'Elpar-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
· bès , Colonel du Régiment de Périgord , eft ac
couchée d'une fille.
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