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1
p. 7-8
SONNET PAR ECHO, SANS RIME.
Début :
Toûjours au milieu du Salpestre, [...]
Mots clefs :
Louer, Conquérant, Exploits
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texteReconnaissance textuelle : SONNET PAR ECHO, SANS RIME.
SONNET PAR. ECHO,
sans R i m e .
T
Oûjours au milieu du Salfeflre, Eftre,
Percer par tout comme un
Eclair, L ’air,
N e fie flaire qu'où la Tromfete, Pc te,
D e bon œil les Soldats qui font bien
leur devoir Note,
l ’ ï ’ A •
Rencontrer fa r tout la fo r tu
ne, Vne.
Porter un fa ix de foins dont on
verroit A tla s, Las,
E t trouver les Vertus me fine dans
les Rebelles, Belles.
C'efl ternir les Héros faflez^
À flez/
X
/
8 LE MERCURE
C'eft aux futurs fervird'e~
xemple, Ample.
Que par ce Conquérant vous efies
embeüù, Lys/
Son Nom, quoy quéclatant bien
moins quefaPerfonne, Sonne.
Chacun prendra de luy, charme de
fcs Exploits, Loix.
Quiconque d le louer, employer
Vers ou Profe, O fe.
Jqriore quony voit les plus brillant
Efprits pri
sans R i m e .
T
Oûjours au milieu du Salfeflre, Eftre,
Percer par tout comme un
Eclair, L ’air,
N e fie flaire qu'où la Tromfete, Pc te,
D e bon œil les Soldats qui font bien
leur devoir Note,
l ’ ï ’ A •
Rencontrer fa r tout la fo r tu
ne, Vne.
Porter un fa ix de foins dont on
verroit A tla s, Las,
E t trouver les Vertus me fine dans
les Rebelles, Belles.
C'efl ternir les Héros faflez^
À flez/
X
/
8 LE MERCURE
C'eft aux futurs fervird'e~
xemple, Ample.
Que par ce Conquérant vous efies
embeüù, Lys/
Son Nom, quoy quéclatant bien
moins quefaPerfonne, Sonne.
Chacun prendra de luy, charme de
fcs Exploits, Loix.
Quiconque d le louer, employer
Vers ou Profe, O fe.
Jqriore quony voit les plus brillant
Efprits pri
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Résumé : SONNET PAR ECHO, SANS RIME.
Le sonnet décrit un héros guerrier, toujours présent au combat, guidant ses soldats. Il rencontre la fortune et trouve des vertus chez les rebelles. Son nom, bien que moins éclatant que certains, résonne par ses lois et actions. Les plus brillants esprits prient pour lui. Il symbolise la modestie et sert d'exemple pour les futurs serviteurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 102-105
« Le Chevalier s'apprestoit à poursuivre, lors que la Duchesse [...] »
Début :
Le Chevalier s'apprestoit à poursuivre, lors que la Duchesse [...]
Mots clefs :
Galanterie, Louanges, Louer, Conversation, Lecture, Cahiers
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texteReconnaissance textuelle : « Le Chevalier s'apprestoit à poursuivre, lors que la Duchesse [...] »
Le Chevalier s’apprelloit
à pourfùivre, lors que la
DuchefTe luy dit de n’aller
pas fi ville ; que cette Galanterie méritoit bienqu’on
y fift quelque réflexion, &
que les Vers en efloient fort
naturels. Il ellvray, répondit la Marquife, & j’ay fait
une remarque en l ‘écoutant lire,à laquelleperfonne
n’a peut-ellre penfé. Nous
parlions tan to ll, pourfuivit-elle, delà maniéré de
louer le Roy, & je trouve
que les louanges que nous
en venons d’entendre font
V
4
•-* K
G A L A N T . 103
fort ingénieufement données: elles entrent fi naturellement dans cette Piece,
qu’il neparoiftpas mefmcs
qu’on ait defléin de le
■loiier; & tout ce que l’Amour dit à fa gloire, n’eft
qu'en fe plaignant de luy.
La remarque eft jufte, reprir une autre Perlonne de
la Compagnie ; & quand
on loué ainfi quelqu’un, il
faut que ce que l’on en
dit foit fi vray, que perfonne ne l’ignore. Il n’eft
pas fi facile que l’on penle
de louer ainfi, intérompic
)
io4
LE MERCURE
la Ducheffe ; & tous ces
Efprits guindez & peu galants qui ne peuvent louer
les grands Hommes qu’en
les comparant aux Aléxandres & aux Ce'fars, n ’en
viendraient pas facilement
a bout. Elles alloient encor pouffer cette Converfation, lors qu’elles jetteront les yeux fur le Chevalier qui regardoit les Cahiers qu’il tenoit avec une
attention qui leur fit connoiftre qu’il fouhaitoit de
pourfuivre la leélure qu’il
avoit commencée j ce qui
I
G A L A N T , joy
les obligea de fe taire. Elles
eurent à peine celfé de parler , qu’il continua de la
forte. Puis que nous fommes
fur le Chapitre de l’Amour,
il fcroit mal-aile de trouver
un endroit plus propre
pour parler des Mariages
qu’il a fait, faire depuis peu;
car il faut toujours croire
que c’eft luy feul qui unit
tous ceux qui fe marient,
& que la Politique ne fe
melle jamais des chofes
dont l 'Amour doit feul
eftre le maiftre.
à pourfùivre, lors que la
DuchefTe luy dit de n’aller
pas fi ville ; que cette Galanterie méritoit bienqu’on
y fift quelque réflexion, &
que les Vers en efloient fort
naturels. Il ellvray, répondit la Marquife, & j’ay fait
une remarque en l ‘écoutant lire,à laquelleperfonne
n’a peut-ellre penfé. Nous
parlions tan to ll, pourfuivit-elle, delà maniéré de
louer le Roy, & je trouve
que les louanges que nous
en venons d’entendre font
V
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•-* K
G A L A N T . 103
fort ingénieufement données: elles entrent fi naturellement dans cette Piece,
qu’il neparoiftpas mefmcs
qu’on ait defléin de le
■loiier; & tout ce que l’Amour dit à fa gloire, n’eft
qu'en fe plaignant de luy.
La remarque eft jufte, reprir une autre Perlonne de
la Compagnie ; & quand
on loué ainfi quelqu’un, il
faut que ce que l’on en
dit foit fi vray, que perfonne ne l’ignore. Il n’eft
pas fi facile que l’on penle
de louer ainfi, intérompic
)
io4
LE MERCURE
la Ducheffe ; & tous ces
Efprits guindez & peu galants qui ne peuvent louer
les grands Hommes qu’en
les comparant aux Aléxandres & aux Ce'fars, n ’en
viendraient pas facilement
a bout. Elles alloient encor pouffer cette Converfation, lors qu’elles jetteront les yeux fur le Chevalier qui regardoit les Cahiers qu’il tenoit avec une
attention qui leur fit connoiftre qu’il fouhaitoit de
pourfuivre la leélure qu’il
avoit commencée j ce qui
I
G A L A N T , joy
les obligea de fe taire. Elles
eurent à peine celfé de parler , qu’il continua de la
forte. Puis que nous fommes
fur le Chapitre de l’Amour,
il fcroit mal-aile de trouver
un endroit plus propre
pour parler des Mariages
qu’il a fait, faire depuis peu;
car il faut toujours croire
que c’eft luy feul qui unit
tous ceux qui fe marient,
& que la Politique ne fe
melle jamais des chofes
dont l 'Amour doit feul
eftre le maiftre.
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Résumé : « Le Chevalier s'apprestoit à poursuivre, lors que la Duchesse [...] »
Un Chevalier souhaite poursuivre la lecture d'un texte, mais la Duchesse l'interrompt, estimant que les vers sont naturels et méritent réflexion. La Marquise apprécie l'intégration ingénieuse des louanges au Roi, qui semblent naturelles. Un autre convive approuve, soulignant que les louanges doivent être vraies et évidentes. La Duchesse ajoute que louer quelqu'un de cette manière n'est pas facile, surtout en comparant les grands hommes à des figures historiques comme Alexandre ou César. La conversation est interrompue lorsque le Chevalier, absorbé par ses cahiers, exprime son désir de continuer la lecture. Les personnes présentes se taisent, et le Chevalier reprend en parlant des mariages, affirmant que l'Amour est le seul maître en la matière, excluant toute influence politique.
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3
p. 134-141
LETTRE EN CHANSONS.
Début :
Flore dans nos Champs [...]
Mots clefs :
Air, Chant, Rire, Couplet, Louis, Louer
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE EN CHANSONS.
LETTRE
EN CHANSONS,
Sur le Chant deLancelotTurpin.
Lore dans nos Champs FEstenfin defcendun
Les Oyseauxparleurs chants Annoncentsa venuë ;
MaisquefertlePrintemps s
Quand onvousaperduë ;
Surle Chant de Réveillez-vous
Belle endormie.
DuZephirl'adouceinfluence Changeen vainnos bois &nos Prez ,
Nousneſentironssapresence,
Quedujourque vousreviendrez.
Sur l'Air duTraquenart.
Madame,quefaites-vous ,
Devous éloigner denous ?
88 LE MERCVRE
Demapropremain ,
Siiecroyoismon courage,
Demapropremain Ieme perçerois leſein.
Surl'Air delaBordeaux.
Aqui connoîtvostre beauté charmantes Comme nousfaiſons tous,
Touteſaiſon estaimable &riante.
Quiſepaſſe avecvous ,
Nultemps n'est doux Quandvous estes abfente ,
Etc'estparlemesme efprit Que l'heureux Coulange rit ,
Et Galand lamente.
Sur le Chant de l'Echelle du Temple
Ienehaypointles Espagnols ,
Tant que Coulange&que Bagnols.
Ils ont eux-feuls tout l'avantage ,
Tous les plaifirs , & tout l'honneur
Etne nouslaiſſent enpartage,
Qued'enragerde leur bon-beur.
Surle Chantde Landerirette.
Mais à quoybon tant de douleurs
2
GALANT. 89
ر
Nos cris,nosfoùpirs &nos pleurs ,
Landerirette ,
Nevous ramenentpas icy ,
Landeriry.
Surl'Air de Fichuë efttoutepreste.
Atous les gensde bon gouft ,
L'ay toûjours oùy dire Que quand l'adreffe est àbout ,
Ilfaut benir Dieude tout ,
Et rire,&rire ,&rire.
Sur le Chant de l' Année est bonne
Mais venons ànoftre Grand Roy,
Aluy voirtout remplird'effroy ,
Iln'estbon François qui n'entonne L'Annéeest bonne.
Sur leChantde Puiſſant Roy.
Iln'estpas permis de s'affliger ,
Sons ſes Loix Loüis va tout ranger.
Celebrons les Miracles étranges,
Qu'ontfaitpour nous ſon esprit &son
1 cœur:
Al'envy prodiguonsnos loüanges,
C'est le ſenl bien qui flate leVainqueur
90 LE MERCVRE
Sur l'Air Beuvons ànous quatre.
Maisquoyqu'on l'adore ,
Onadudépit Devoirqu'auboutdu Recit
Il en reste encore
Plus qu'on n'en adit.
ليه
Sur l'Air de Frere Frapart.
Nousceſſferons enfin d'entendre Comparer au plus granddes Rois,
Achille,Cefar,Alexandre ... Et tous les Hérosd'autrefois :
Quel que soit l'éclat qu'on leur donne,
Cequ'est Loüis nul n'a jamais esté.
Iln'imitajamaispersonne ,
Etnefera point imité.
Sur le Chant du Poulallierde
Pontoise.
Quelque éloge ,qu'ilnous coûte Ayons-en toûjours pour luy Acent ans , comme aujourd'huy Puiſſe-t-il estrefansgoute;
Qu'àsespieds il ait cent Rois ,
Qu'àlaChineonle redoute;
GALANT. 91
h
Etpour tout dire àlafois ,
Qu'ilait encorfon Louvois.
Sur l'Air des Sauts de Bordeaux.
Dans le meſime Sacrifice On Loürs est adoré ,
Son Ministre avecjustice Se voit aufsi reveré:
Toutemédiſance créve ,
L'envieuxtombe en defaut Lorsque la Vertu s'éleve
Iusqu'an degré leplus haut.
Sur le Chantde Vous avez trois
Filles.
Cettegrande Brune ,
Dontil est Mary ,
N'estpas lamoindrefortune DeceſageFavory.
Sur le Chant des Feüillantines..
Finiſſons , cardu Mestier Delower ,
Ilnefautpasse joüer ;
Detoutce que l'on révere
Ilfait bon ,
Ilfaitbonneparler guere
!
92 LE MERCVRE
Surl'Air de *****
Croyezdoncque l'Autheur
Tres-fatigué d'écrire;
Croyez donc que l'Autheur
Eft voſtre Serviteur.
Iefuisfans ceremonie Letres-fidele Valet
Delanoble Compagnie,
Quin'aura que ce Couplet.
EN CHANSONS,
Sur le Chant deLancelotTurpin.
Lore dans nos Champs FEstenfin defcendun
Les Oyseauxparleurs chants Annoncentsa venuë ;
MaisquefertlePrintemps s
Quand onvousaperduë ;
Surle Chant de Réveillez-vous
Belle endormie.
DuZephirl'adouceinfluence Changeen vainnos bois &nos Prez ,
Nousneſentironssapresence,
Quedujourque vousreviendrez.
Sur l'Air duTraquenart.
Madame,quefaites-vous ,
Devous éloigner denous ?
88 LE MERCVRE
Demapropremain ,
Siiecroyoismon courage,
Demapropremain Ieme perçerois leſein.
Surl'Air delaBordeaux.
Aqui connoîtvostre beauté charmantes Comme nousfaiſons tous,
Touteſaiſon estaimable &riante.
Quiſepaſſe avecvous ,
Nultemps n'est doux Quandvous estes abfente ,
Etc'estparlemesme efprit Que l'heureux Coulange rit ,
Et Galand lamente.
Sur le Chant de l'Echelle du Temple
Ienehaypointles Espagnols ,
Tant que Coulange&que Bagnols.
Ils ont eux-feuls tout l'avantage ,
Tous les plaifirs , & tout l'honneur
Etne nouslaiſſent enpartage,
Qued'enragerde leur bon-beur.
Surle Chantde Landerirette.
Mais à quoybon tant de douleurs
2
GALANT. 89
ر
Nos cris,nosfoùpirs &nos pleurs ,
Landerirette ,
Nevous ramenentpas icy ,
Landeriry.
Surl'Air de Fichuë efttoutepreste.
Atous les gensde bon gouft ,
L'ay toûjours oùy dire Que quand l'adreffe est àbout ,
Ilfaut benir Dieude tout ,
Et rire,&rire ,&rire.
Sur le Chant de l' Année est bonne
Mais venons ànoftre Grand Roy,
Aluy voirtout remplird'effroy ,
Iln'estbon François qui n'entonne L'Annéeest bonne.
Sur leChantde Puiſſant Roy.
Iln'estpas permis de s'affliger ,
Sons ſes Loix Loüis va tout ranger.
Celebrons les Miracles étranges,
Qu'ontfaitpour nous ſon esprit &son
1 cœur:
Al'envy prodiguonsnos loüanges,
C'est le ſenl bien qui flate leVainqueur
90 LE MERCVRE
Sur l'Air Beuvons ànous quatre.
Maisquoyqu'on l'adore ,
Onadudépit Devoirqu'auboutdu Recit
Il en reste encore
Plus qu'on n'en adit.
ليه
Sur l'Air de Frere Frapart.
Nousceſſferons enfin d'entendre Comparer au plus granddes Rois,
Achille,Cefar,Alexandre ... Et tous les Hérosd'autrefois :
Quel que soit l'éclat qu'on leur donne,
Cequ'est Loüis nul n'a jamais esté.
Iln'imitajamaispersonne ,
Etnefera point imité.
Sur le Chant du Poulallierde
Pontoise.
Quelque éloge ,qu'ilnous coûte Ayons-en toûjours pour luy Acent ans , comme aujourd'huy Puiſſe-t-il estrefansgoute;
Qu'àsespieds il ait cent Rois ,
Qu'àlaChineonle redoute;
GALANT. 91
h
Etpour tout dire àlafois ,
Qu'ilait encorfon Louvois.
Sur l'Air des Sauts de Bordeaux.
Dans le meſime Sacrifice On Loürs est adoré ,
Son Ministre avecjustice Se voit aufsi reveré:
Toutemédiſance créve ,
L'envieuxtombe en defaut Lorsque la Vertu s'éleve
Iusqu'an degré leplus haut.
Sur le Chantde Vous avez trois
Filles.
Cettegrande Brune ,
Dontil est Mary ,
N'estpas lamoindrefortune DeceſageFavory.
Sur le Chant des Feüillantines..
Finiſſons , cardu Mestier Delower ,
Ilnefautpasse joüer ;
Detoutce que l'on révere
Ilfait bon ,
Ilfaitbonneparler guere
!
92 LE MERCVRE
Surl'Air de *****
Croyezdoncque l'Autheur
Tres-fatigué d'écrire;
Croyez donc que l'Autheur
Eft voſtre Serviteur.
Iefuisfans ceremonie Letres-fidele Valet
Delanoble Compagnie,
Quin'aura que ce Couplet.
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Résumé : LETTRE EN CHANSONS.
La lettre est une série de poèmes en chansons adressés à une dame absente. Les auteurs expriment leur tristesse et leur désir de son retour, soulignant que la nature et les saisons perdent leur charme en son absence. Ils utilisent divers airs connus pour exprimer leur douleur et leur espoir de la revoir. La lettre célèbre également le roi Louis, louant ses qualités et ses actions, et le compare favorablement aux grands héros de l'histoire. Elle mentionne le ministre Louvois et critique subtilement certains aspects de la cour. Enfin, l'auteur conclut en se déclarant fatigué d'écrire et se présente comme le serviteur de la noble compagnie à qui la lettre est destinée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 164-181
Avantures des Thuilleries. [titre d'après la table]
Début :
Comme mes Lettres que vous avez bien voulu laisser devenir [...]
Mots clefs :
Mercure galant, Devenir publique, Lettres, Tuileries, Livres, Lire, Femme, Curiosité, Public, Auteur, Louer, Galanterie, Guerre, France, Aventure, Nouvelles, Vers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avantures des Thuilleries. [titre d'après la table]
Comme mes Lettres que vous avez bien voulu laifferdevenir
publiques , ont donné cours au Mercure , je croy vous devoir rendre compte d'un commencement d'Avanture qu'il a caus ſé dans les premiers jours de eeMois. Ils ont eſte ſi beaux,
i
Ev
106 LE MERCVRE
que jamais on n'a veu tant de monde aux Thuilleries. Un
Gentil - homme s'y promenoit ſeul un foir , reſvant peut-eſtre à quelque affaire de cœur,
quand il apperçeut ce quieſtoit fort capable de luy en faireune.
C'eſtoitune jeune Perſonne d'u- ne beauté ſurprenante. Elle eſtoit avec un Homme de Robe qu'il luy entendit nommer fon Coufin , en la ſuivant d'af- fez prés, comme il fit tant qu'el--- le marcha. Apres quelques tours d'Allée , elle alla s'aſſeoir
fur un Banc; & le Gentilhomme impatient de ſçavoir fi elle eſtoit auſſi ſpirituelle que belle,
ſe coula le plus promptement qu'il pût derriere une Paliſſade,
qui luy donna moyend'écouter fans eſtre apperçeu. Je vous l'a-e
voue, diſait-elle quand ils'ap
GALANT. 107
procha , la lecture a tant de charmes pour moy , qu'on ne me ſçauroit obliger plus ſenſi blement, que de me fournir de- quoy lire. J'y paſſe trois &qua- tre heures , de ſuite ſans m'en- nuyer , & les Livres ſont mon entretien ordinaire au defaut
de la Converſation. Et quels Livres , luy dit le Parent , vous divertiſſent leplus?Toutm'eft
propre, reprit elle. Hiſtoires ,
Voyages , Romans , Comédies,
je lis tout; &je vous diray mê- me, au hazard de paffer pour ri- dicule aupres de vous, qu'ilm'a pris fantaiſie depuis peu de parcourir cette Philofophie nou- velle qui fait tant debruit dans le monde. Je ſuis Femme , &
par conſequent curieuſe. Dés qu'on me parle d'une nouveau- té, je brûle d'envie de la voir,
Evj
108 LEMERCVRE
&tandis que mon Pere & ma Mere iront ſolliciter leur Procés, je prétens bien me fatisfai- re l'eſprit ſur toutes les agreables Bagatelles qui s'impriment tous les jours à Paris, car je ne croy pas que nous retournions en Bretagne avant le Careſme. Je m'imagine mabelle Parente, luy dit le Coufin, que vous ne manquerez pas à commencer par le Mercure Galant. Il n'y a point de Livre qui ſoit plus en vogue,
& il feroit honteux qu'il vous échapaſt , puis que vous faites profeffion de rout lire. Et de- quoy traite ce Mercure,luy de- manda - t-elle avec précipita- tion ?De toute forte de matieres , répondit-il. Il parle de la Guerre, &il ne ſe paſſe rien en France , & particulierement à
Paris, qui ſoit unpeu remarqua
GALANT. Log
ble, dont il n'informe le Public.
L'Autheur y meſle ce qu'il apprend de petites Avantures cauſées parl'Amour ; le tout eft diverſifié par des Pieces galan- tes de Vers & de Profe , & ce
mélange a quelque choſe d'a- greable qui fait que ceux qui approuvent le moins fon Livre,
ont toûjours la curiofité de le voir. Pour moy,j'en fuisfi fa- tisfait , que je ferois tres-faché,
qu'il ne le continuaſt pas ; ce.
qui divertit, l'emporte de beau- coup fur ce qui feroit capable d'ennuyer, & fij'y trouve quel- que choſe à redire , c'eſt qu'il louë avec profuſion, &qu'il s'é- tendunpeu trop fur les Articles de Guerre , car il perd plus de temps à décrire la priſe des Vil- les , que le Roy n'en a employé à les conquérir. Vous allez,
IIO LE MERCVRE
loin , répondit l'aimable Coufi- ne , & je ne ſçay ce que vous entendez par ce terme de pro- fuſion. Eft- ce qu'en loiiant les Gens ,l'Autheur du Mercure
neparticulariſe rien,& que fon- dant le bien qu'il en dit fur des expreſſions generales , il affure feulement qu'ils font tous d'un merite achevé , qu'aucune belle qualité ne leur manque , &
qu'il s'y trouve un affemblage de vertus ſi parfait , qu'il eſt im- poſſible d'aller au dela ? Voila ,
ce me ſemble, ce qui s'appelle- roit loüer avec profufion , quoy qu'en effet ce ne fuſt point du tout louer. Je ne ſuis point affez injuſte , repliqua- t- il , pour ac- cuſer l'Autheur dont je vous parle de loüer indiféremment tout le monde. Il éleve plus ou moins ceux qu'il a occaſion de
GALANT. III
nommer ſelon les choſes par leſquelles ils meritent d'eſtre loüez; il cite leurs Actions , fait
connoiſtre les Emplois qui leur ontdonné lieu de ſe rendre confiderables : mais comme je n'ay aucu interêt àcequi les touche,
j'aimerois mieux qu'il m'apprift quelque nouvelle agreable ,
que de me dire ce qu'ilne m'im- porte point de ſçavoir. C'eſt à
dire , mon cher Cousin , reprit la Belle en fiant , que ſi vous ou vos Amis vous aviez de longs Articles dans le Mercure , vous ne trouveriez point qu'il louaſt exceſſivement. Voila l'injustice de beaucoup de Gens. Ils vou- droient qu'il ne ſe fift rienque pour eux , & ils ne confidérent pas , quand on donne quelque ehoſe au Public,que ce Public eftantun Tout composé de di
112 LE MERCVRE
ferentes parties , il faut s'il ſe peut , trouver le moyen de con- tenter toutes fortes d'Eſprits. Je ne ſçay ceque c'eſt quele Mer- cure , mais peut-eſtre n'a- t- il
aucun Article qui ne rencontre ſes Partiſans , quand il auroit meſme quelque chose d'effecti- vement ennuyeux. Les tins s'at- tacherontaux Nouvelles ſerieuſes , les autres aux Avantures d'amour ; ceux cy cherche- ront les Vers ,ceux - là quelqu'autre Galanterie ; & com- me yous m'avez dit que c'eſt un Livre où tout cela eſt
ramaffé , j'ay peine à croire qu'on puſt former un deſſein plus capable de réüiffir. Quant auxloüanges, vouspouvez paf- fer par deſſus ſi vous enſou- frez; mais mille &mille honneſtes Gens qui font en France >
-
r
4 GALANT. 113
ne meritent-ils pas qu'on parle d'eux ? & le defir de ſe rendre
digne d'eſtre loüé, ſervantquel.- quefois d'aiguillon à la Vertu ,
doit-on envierà tant de Braves
qui hazardent tous les jours leur viepour ſervir l'Etat , une récompenſe ſi legitimement deuë à leurs grandes actions ?
La Juſtice qu'aparemment leur rend le Mercure , redouble la
curioſitéque j'ay de le voir, &
je ne crains pointque le trop de Guerre m'importune. La prife de Valenciennes a couſté ſi peu de temps , que je ne m'étonne pas qu'il en faille employer da- vantageà la décrire ; mais outre que dans les Caffandres & les Cyrus j'ay tout lû juſqu'aux plus longues deſcriptions des Barailles , je ſuis perfuadéeque nous ne pouvons ſçavoir trop
114 LE MERCVRE exactementce qui ſe faitde nos jours. Les Relations les plus fi- delles oublient toûjours quel- ques circonstances, &nousn'en
voyons aucune qui n'ait ſa nou- veauté ,du moins par quel- que endroit particulier qui n'a point eſté touché dans les autres.
La nuit s'avançoit , la Belle ſe retira , & le Gentilhomme
que fon eſprit n'avoitpasmoins furpris que fa beauté , la fit fui- vre parun Laquais. Il luy envo- yades le lendemain les ſept pre- miers Tomes du Mercure Galant , avec ces Vers.
LE
MERCVRE GALANT ,
A LA BELLE INCONNUE
qui a dela curioſité pour luy.
AMyde Cupidon , Galant de Rea1.
Je parle également & d'Amour &
d'Armée,
Etviens,mais en tremblant vous conter en cejour Des Nouvelles d'amour.
Si vous me recevezſans vous mettre en
couroux ,
১
Si jeſuispar hazardle bien venu chez
vous,
Rienne peut égaler le bonheur &la
joye Deceluyqui m'envoye.
Vous l'avez avoñé,vous aimez la leEture
116 LE MERCVRE
Vous vous divertiſſez àlire une Avanture;
Mesme dans les Romans ,jeſçay que les Combats
Nevous déplaiſentpas.
Pourquoy vous déplairoy-je en mafincerité ?
Ie nedis jamais rien contre la verité;
Maissur tout aujourd'huy , sans que
l'on me renvoye ,
Ieprétensqu'on le croye.
Cette impréveuë Galanterie embaraſſaunmoment la Belle.
Elle vit bien que la converſa- tion qu'elle avoit euële ſoir pré- cedent aux Thuilleries , eſtoit
cauſedu Préſent qu'on luy fai- foit. Il ne luy déplaiſoit pas,puis qu'il fatisfaifoit l'impatience où elle eftoit de voir le Mercure. Je
ne vous puis dire ce qu'elle pen- ſa , ny par quel motif de curio- fité ou d'intrigue elle fit la Ré
E
GALANT 117 .
ponſe que yous allez voir , car je n'ay point ſceu quelle ſuite a
eul'Avanture , mais il eſt certain qu'elle ne reçeut point le Meſſage en Provinciale façon- niere , & qu'eſtant entrée dans #fon Cabinet , elle écrivit ces
deux Vers qu'elle revint donner au Porteur.
Les Nouvelles d'amourdeceluy qui t'envoye
Ne medéplairont pas,jeprétensqu'il le
croye.
publiques , ont donné cours au Mercure , je croy vous devoir rendre compte d'un commencement d'Avanture qu'il a caus ſé dans les premiers jours de eeMois. Ils ont eſte ſi beaux,
i
Ev
106 LE MERCVRE
que jamais on n'a veu tant de monde aux Thuilleries. Un
Gentil - homme s'y promenoit ſeul un foir , reſvant peut-eſtre à quelque affaire de cœur,
quand il apperçeut ce quieſtoit fort capable de luy en faireune.
C'eſtoitune jeune Perſonne d'u- ne beauté ſurprenante. Elle eſtoit avec un Homme de Robe qu'il luy entendit nommer fon Coufin , en la ſuivant d'af- fez prés, comme il fit tant qu'el--- le marcha. Apres quelques tours d'Allée , elle alla s'aſſeoir
fur un Banc; & le Gentilhomme impatient de ſçavoir fi elle eſtoit auſſi ſpirituelle que belle,
ſe coula le plus promptement qu'il pût derriere une Paliſſade,
qui luy donna moyend'écouter fans eſtre apperçeu. Je vous l'a-e
voue, diſait-elle quand ils'ap
GALANT. 107
procha , la lecture a tant de charmes pour moy , qu'on ne me ſçauroit obliger plus ſenſi blement, que de me fournir de- quoy lire. J'y paſſe trois &qua- tre heures , de ſuite ſans m'en- nuyer , & les Livres ſont mon entretien ordinaire au defaut
de la Converſation. Et quels Livres , luy dit le Parent , vous divertiſſent leplus?Toutm'eft
propre, reprit elle. Hiſtoires ,
Voyages , Romans , Comédies,
je lis tout; &je vous diray mê- me, au hazard de paffer pour ri- dicule aupres de vous, qu'ilm'a pris fantaiſie depuis peu de parcourir cette Philofophie nou- velle qui fait tant debruit dans le monde. Je ſuis Femme , &
par conſequent curieuſe. Dés qu'on me parle d'une nouveau- té, je brûle d'envie de la voir,
Evj
108 LEMERCVRE
&tandis que mon Pere & ma Mere iront ſolliciter leur Procés, je prétens bien me fatisfai- re l'eſprit ſur toutes les agreables Bagatelles qui s'impriment tous les jours à Paris, car je ne croy pas que nous retournions en Bretagne avant le Careſme. Je m'imagine mabelle Parente, luy dit le Coufin, que vous ne manquerez pas à commencer par le Mercure Galant. Il n'y a point de Livre qui ſoit plus en vogue,
& il feroit honteux qu'il vous échapaſt , puis que vous faites profeffion de rout lire. Et de- quoy traite ce Mercure,luy de- manda - t-elle avec précipita- tion ?De toute forte de matieres , répondit-il. Il parle de la Guerre, &il ne ſe paſſe rien en France , & particulierement à
Paris, qui ſoit unpeu remarqua
GALANT. Log
ble, dont il n'informe le Public.
L'Autheur y meſle ce qu'il apprend de petites Avantures cauſées parl'Amour ; le tout eft diverſifié par des Pieces galan- tes de Vers & de Profe , & ce
mélange a quelque choſe d'a- greable qui fait que ceux qui approuvent le moins fon Livre,
ont toûjours la curiofité de le voir. Pour moy,j'en fuisfi fa- tisfait , que je ferois tres-faché,
qu'il ne le continuaſt pas ; ce.
qui divertit, l'emporte de beau- coup fur ce qui feroit capable d'ennuyer, & fij'y trouve quel- que choſe à redire , c'eſt qu'il louë avec profuſion, &qu'il s'é- tendunpeu trop fur les Articles de Guerre , car il perd plus de temps à décrire la priſe des Vil- les , que le Roy n'en a employé à les conquérir. Vous allez,
IIO LE MERCVRE
loin , répondit l'aimable Coufi- ne , & je ne ſçay ce que vous entendez par ce terme de pro- fuſion. Eft- ce qu'en loiiant les Gens ,l'Autheur du Mercure
neparticulariſe rien,& que fon- dant le bien qu'il en dit fur des expreſſions generales , il affure feulement qu'ils font tous d'un merite achevé , qu'aucune belle qualité ne leur manque , &
qu'il s'y trouve un affemblage de vertus ſi parfait , qu'il eſt im- poſſible d'aller au dela ? Voila ,
ce me ſemble, ce qui s'appelle- roit loüer avec profufion , quoy qu'en effet ce ne fuſt point du tout louer. Je ne ſuis point affez injuſte , repliqua- t- il , pour ac- cuſer l'Autheur dont je vous parle de loüer indiféremment tout le monde. Il éleve plus ou moins ceux qu'il a occaſion de
GALANT. III
nommer ſelon les choſes par leſquelles ils meritent d'eſtre loüez; il cite leurs Actions , fait
connoiſtre les Emplois qui leur ontdonné lieu de ſe rendre confiderables : mais comme je n'ay aucu interêt àcequi les touche,
j'aimerois mieux qu'il m'apprift quelque nouvelle agreable ,
que de me dire ce qu'ilne m'im- porte point de ſçavoir. C'eſt à
dire , mon cher Cousin , reprit la Belle en fiant , que ſi vous ou vos Amis vous aviez de longs Articles dans le Mercure , vous ne trouveriez point qu'il louaſt exceſſivement. Voila l'injustice de beaucoup de Gens. Ils vou- droient qu'il ne ſe fift rienque pour eux , & ils ne confidérent pas , quand on donne quelque ehoſe au Public,que ce Public eftantun Tout composé de di
112 LE MERCVRE
ferentes parties , il faut s'il ſe peut , trouver le moyen de con- tenter toutes fortes d'Eſprits. Je ne ſçay ceque c'eſt quele Mer- cure , mais peut-eſtre n'a- t- il
aucun Article qui ne rencontre ſes Partiſans , quand il auroit meſme quelque chose d'effecti- vement ennuyeux. Les tins s'at- tacherontaux Nouvelles ſerieuſes , les autres aux Avantures d'amour ; ceux cy cherche- ront les Vers ,ceux - là quelqu'autre Galanterie ; & com- me yous m'avez dit que c'eſt un Livre où tout cela eſt
ramaffé , j'ay peine à croire qu'on puſt former un deſſein plus capable de réüiffir. Quant auxloüanges, vouspouvez paf- fer par deſſus ſi vous enſou- frez; mais mille &mille honneſtes Gens qui font en France >
-
r
4 GALANT. 113
ne meritent-ils pas qu'on parle d'eux ? & le defir de ſe rendre
digne d'eſtre loüé, ſervantquel.- quefois d'aiguillon à la Vertu ,
doit-on envierà tant de Braves
qui hazardent tous les jours leur viepour ſervir l'Etat , une récompenſe ſi legitimement deuë à leurs grandes actions ?
La Juſtice qu'aparemment leur rend le Mercure , redouble la
curioſitéque j'ay de le voir, &
je ne crains pointque le trop de Guerre m'importune. La prife de Valenciennes a couſté ſi peu de temps , que je ne m'étonne pas qu'il en faille employer da- vantageà la décrire ; mais outre que dans les Caffandres & les Cyrus j'ay tout lû juſqu'aux plus longues deſcriptions des Barailles , je ſuis perfuadéeque nous ne pouvons ſçavoir trop
114 LE MERCVRE exactementce qui ſe faitde nos jours. Les Relations les plus fi- delles oublient toûjours quel- ques circonstances, &nousn'en
voyons aucune qui n'ait ſa nou- veauté ,du moins par quel- que endroit particulier qui n'a point eſté touché dans les autres.
La nuit s'avançoit , la Belle ſe retira , & le Gentilhomme
que fon eſprit n'avoitpasmoins furpris que fa beauté , la fit fui- vre parun Laquais. Il luy envo- yades le lendemain les ſept pre- miers Tomes du Mercure Galant , avec ces Vers.
LE
MERCVRE GALANT ,
A LA BELLE INCONNUE
qui a dela curioſité pour luy.
AMyde Cupidon , Galant de Rea1.
Je parle également & d'Amour &
d'Armée,
Etviens,mais en tremblant vous conter en cejour Des Nouvelles d'amour.
Si vous me recevezſans vous mettre en
couroux ,
১
Si jeſuispar hazardle bien venu chez
vous,
Rienne peut égaler le bonheur &la
joye Deceluyqui m'envoye.
Vous l'avez avoñé,vous aimez la leEture
116 LE MERCVRE
Vous vous divertiſſez àlire une Avanture;
Mesme dans les Romans ,jeſçay que les Combats
Nevous déplaiſentpas.
Pourquoy vous déplairoy-je en mafincerité ?
Ie nedis jamais rien contre la verité;
Maissur tout aujourd'huy , sans que
l'on me renvoye ,
Ieprétensqu'on le croye.
Cette impréveuë Galanterie embaraſſaunmoment la Belle.
Elle vit bien que la converſa- tion qu'elle avoit euële ſoir pré- cedent aux Thuilleries , eſtoit
cauſedu Préſent qu'on luy fai- foit. Il ne luy déplaiſoit pas,puis qu'il fatisfaifoit l'impatience où elle eftoit de voir le Mercure. Je
ne vous puis dire ce qu'elle pen- ſa , ny par quel motif de curio- fité ou d'intrigue elle fit la Ré
E
GALANT 117 .
ponſe que yous allez voir , car je n'ay point ſceu quelle ſuite a
eul'Avanture , mais il eſt certain qu'elle ne reçeut point le Meſſage en Provinciale façon- niere , & qu'eſtant entrée dans #fon Cabinet , elle écrivit ces
deux Vers qu'elle revint donner au Porteur.
Les Nouvelles d'amourdeceluy qui t'envoye
Ne medéplairont pas,jeprétensqu'il le
croye.
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Résumé : Avantures des Thuilleries. [titre d'après la table]
Le texte décrit une aventure aux Tuileries où un gentilhomme remarque une jeune femme d'une beauté exceptionnelle en compagnie d'un homme de robe, qu'elle appelle son cousin. Intrigué, le gentilhomme se cache pour écouter leur conversation. La jeune femme exprime son amour pour la lecture, mentionnant divers genres, y compris la philosophie nouvelle. Son cousin lui suggère de lire le Mercure Galant, un journal populaire qui traite de sujets variés comme la guerre et les aventures amoureuses, apprécié pour son mélange de nouvelles et de pièces galantes. La jeune femme montre de l'intérêt pour le Mercure Galant. Son cousin explique que le journal loue souvent les gens avec profusion mais distingue les mérites de chacun. La jeune femme défend le journal, affirmant qu'il contient quelque chose pour tous les goûts et que ses louanges peuvent encourager la vertu. Elle souhaite également lire des nouvelles exactes sur les événements contemporains. Impressionné par la beauté et l'esprit de la jeune femme, le gentilhomme la fait suivre par un laquais et lui envoie les sept premiers tomes du Mercure Galant accompagnés d'un poème. La jeune femme, flattée par ce geste, répond de manière élégante, exprimant son intérêt pour les nouvelles d'amour contenues dans le journal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 98-110
LOUIS. ECLOGUE.
Début :
Ce n'est point assez de vous avoir donné en Prose un abregé / Dans les vastes jardins de ce charmant Palais [...]
Mots clefs :
Iris, Yeux, Célimène, Dieu, Louis XIV, Gloire, Éloge, Louer, Plaisir, Héros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOUIS. ECLOGUE.
Ce n'est point assez de vous
avoir donné en Prose un abre^é des surprenantes Mer
veilles du Regne du Roy ,, il
faut encore vous en fai.e voir
un Eloge en Vers dans une
Eclogue qui a l'approbation
de tous ceux qui s'y connoif,
09
sent. Elle: «ft de nllustrc
Madame des Houliercs. Ce
hom vous répond de lá beaiixé de rOuvrage. .> > .
mmmB$mm$mm
LÔ O í S.
"V,
È C L O G X3 E.
vastes jardins de ce
^ {ckâfmani Palais
- átSSf Á Zephirs , les Nayaits &
Flore i'..
n OntHfvlu de ne quitter jamiis,
Jj.p&ÇeUwne au lever de l' Au
rore
Qh/xntoient ainjt LQfVjS fous un
ombrage épais* , \...á
Iij
ìoo MERCURE
C ELI MENE.
Admirez^ cet amas superbe
D'Baux, de Marbres & d'Or qui
brillent à nos yeux, .,
Etde íAntiquité ces restes .précieux;
Cttte terre oà naguere à peine
croijsoit l'htrbe , " . ""'
QtíhnmeBoit feulement seau qui
tombe des Cieux ,»-.
Par leponvoir d'un Prince en tout
semblable aux Dieux ,
Renferme danssonsein mille &mìUe
: ; ' Noyades, , '. '>
Se pare des plus belles pleurs-*
Etpour elle Pomone & les pîamadryades
Sont prodigues de leurs faveurs.
-'' ZOV/S, plus grand qu'on ne
figure
Le Dieu qui préside aux Com
bats y
V : v
'»•'*
.'GALANT, ioi
De cent Peuples vaincus augmente
L. . 'ses Estais ,
Maisil est dans ces lieux Vainqueur
de la Nature.
IRIS. .
par ses rares Vertus yos yeux fout
éblouis$
Il faut en parler pour vous
.v * plaire^
On vous voity quoy qu'on fuisse
~1 . fan* i
Revenir toujours à ZOVlS.
CELIMENE,
D'un fijuste panchant bien loin dr
me défendre ,
^e fi**t. gloire de l'avouer,
fris y il est plus fort qu'on ne le peut
comprendre: ' [dre
Monpltis douxplaisir est d'enten-
%oiier ce Conquerantpar qui fçait
bien louer. ,.'.....
I H)
loi MERCURE
Malgré moy nepouvant hsuivre
Dans sesprompts &fameux Ex^
píoits y ... ; • .
jse ne pus me résoudre à vivre
Inutile au plus grand des Rois.
D'une noble audace animée
j4 fa gloire en secret jfi confacray.
mes jours 3
Et pour faire en tous lieux voler.
. fa renommée , t.
Des neuffcavantes Sœurs j'implaV ray le secours.
Tris , pour ces foins Heroïque*. .
Je negligeay les autres foins. '. ^
Mes infortunes' domestiques.
JEn'ftftt de fideHes témoins^
IRIS.
Le beàti xele qiti vous anime
Yvus empêche de voir quel
votes coures
GALANT, ioj
Vos •veilles , vos transports vous
rendent la v'iUime
De ce Roy que vow adorez^
CELsMENE» . •
Jíi! que fais-je four luyque
nivers ne faffe l
Depuis les Climats oi la glace
Enchaifne la fureur des Mers 3
jusque ddns les Climats oâ l'ar
deur est extrême,
Est.il un souple. qui ne fctime,
Etqui riait fas fur luy toujours les
yeux ouvertsì
IRIS.
jp U fcay. Cependantfi vous vjbh~
Uezjrìen croire.
CE LIME N E.
'^/fh ! changes dediscours , vosf*in£
font superflus ,
l
io4MER€URE ■
Avec moy celebrez^ fa gloire ,
Ou je ne vous écoute flus.
IRIS.
Hébien , deses hauts faits rappel
ions la memoire.
Qtfils font beaux , q» ils font
éclatans! .
ll a plus d'une fois foudroyé les
Titans.
Sa pieté rempórte, une pleine «jL
íknre
Sur un Monflrc orgueilleux que ref
'. fcitait le temps.
Il riefl pour luy rien d'impoJfìble>
Mais il efi plus charmant encor qu'il
n'est terrible,
Et jamais son abord ria fait de
Mècontcns. »
CELIMENE.
// Je laisse attendrir^ quefans crain
te on fe plaigne ,
GALANT, iof
Tous les malheureux font oììis.
Quel bonheur eCefire néfous son au*
guste Regne !
Que je fcay biengoâtcr ce bien dont
je jouis!
Quels que soient mes malheurs, je
' n'envie à pet sonne
Lefafie & les amis que la fortune
donne ,
Chanter ZOVlS LE GRAND
' borne tous mes dcjirs.
Ce plaisir oà je m'abandonne
Me tient lie» de tous les plaisirs*
iris. ; .
Un Roy de ces lointains Rivages
Que dore le Soleil de fes premiers
rayons >
Par de magnifiques hommages
Confirme de Z&V/S ce que nous:
en cryonSy
fol MERCURE
CELIMENE.
En vaindes diverses Provincer
Qui voudroient se soumettre aux,
Loix de ce Heros , . ^
Les jaloux &superbes Princes
S'unissent pour troublerfonglorieux
repos. . v
Si par des eforts témeraires
Ils violent la Paix dont LOVAIS
efttappuy,,
Quel Dieu peut les sauver de ces
vastes miseres
Que le fort des Vaincus traisne en
fouie après luyl
ÏRIS.
Qwnd U Ciel menaçait une teste.
fi chere
CELIMENE.
Ab! cruelle Iris, taifex^vous r
.%te renouvelle^ point une douleur
amere.
GALANT. 107
De tous fes mauxpaffez^je perce le?
myfierc.
Xl estoit regardé comme un Dicut
parmy nous s
Et de fes facrendroits jaloux
Ze Ciel nous afait voir unefi belle
Vt*.
Aux infirmitez^afsèrvïe.
Mais enfin que gagna son injuste
couroux ì
ZOljlS ne ploya point fous ces>
terribles coups..
A quelques projets qu'il s'atta-
.V . \. ehe y
Quelque soit le peril qui menace
"*; " .• ' fes jours , .*. '
On ne fçait oà l'homme se cache.
.Mais le Jieros paroist toujours t
«^» Pan ,fxtvy deplus d'un Satyre\r
A ces mots parut à leurs yeux*,,
ic8 MERCURE
Et leur donna l'effroy que la pudeur
inspire
\Au redoutable aspect de ces folafires Dieux.
Souffrez^que fous d'heureux frè~
sages > >\ », ;\ .
JTymphes , leur dit ce. Dieu des
Bois , .. ..
jfe mêle dans ces verds boccages
Mes doux concerts à vos char
mantes voix. .
Chantons le plus aimable & le plui
. grand des Rois.
Des Dieux mefmes LOVlS merix. .te les hommages^ ,
Rajjeurez^ vos esprits , ne craigne^
point d!outrages
•se ne suis point icy ce que je sui$
aittenrs , ;,.
ilfaut s y faire violence ,
De LOVlS íauguste presence
GALANT- 509
Est un terrible frein pour les mau
vaises mœurs.
Venez^ donc avec confiance
Chanter encore un Roy qui regne
fur les Cœurs.
Ahì fans la frayeur qui nuglacet
Luy dit lors Celimene avec unfies
,M foufris , \ . , .
J'oserois bien du chant vous difputer le prix.
2Tè condamnes point mon atedace, y;
Vos chalumeaux ont d'agreables
fonsi .
Mais quand ZOVlS ZE
ïGRAND anime mes chansons\
^Vi le disputerois me/me au Dieu
. du Parnasse. '
Alors plus vifie que le Fan
2Tefuit fardent Chasseur qui des
j " yeux le devore ,
ho MERCUR1
D'Iris suivie elle abandonna.
Pan y
Et fut refver ailleurs au^ Héros
qu'elle adore.
avoir donné en Prose un abre^é des surprenantes Mer
veilles du Regne du Roy ,, il
faut encore vous en fai.e voir
un Eloge en Vers dans une
Eclogue qui a l'approbation
de tous ceux qui s'y connoif,
09
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Madame des Houliercs. Ce
hom vous répond de lá beaiixé de rOuvrage. .> > .
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LÔ O í S.
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^ {ckâfmani Palais
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Flore i'..
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Jj.p&ÇeUwne au lever de l' Au
rore
Qh/xntoient ainjt LQfVjS fous un
ombrage épais* , \...á
Iij
ìoo MERCURE
C ELI MENE.
Admirez^ cet amas superbe
D'Baux, de Marbres & d'Or qui
brillent à nos yeux, .,
Etde íAntiquité ces restes .précieux;
Cttte terre oà naguere à peine
croijsoit l'htrbe , " . ""'
QtíhnmeBoit feulement seau qui
tombe des Cieux ,»-.
Par leponvoir d'un Prince en tout
semblable aux Dieux ,
Renferme danssonsein mille &mìUe
: ; ' Noyades, , '. '>
Se pare des plus belles pleurs-*
Etpour elle Pomone & les pîamadryades
Sont prodigues de leurs faveurs.
-'' ZOV/S, plus grand qu'on ne
figure
Le Dieu qui préside aux Com
bats y
V : v
'»•'*
.'GALANT, ioi
De cent Peuples vaincus augmente
L. . 'ses Estais ,
Maisil est dans ces lieux Vainqueur
de la Nature.
IRIS. .
par ses rares Vertus yos yeux fout
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Il faut en parler pour vous
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On vous voity quoy qu'on fuisse
~1 . fan* i
Revenir toujours à ZOVlS.
CELIMENE,
D'un fijuste panchant bien loin dr
me défendre ,
^e fi**t. gloire de l'avouer,
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Monpltis douxplaisir est d'enten-
%oiier ce Conquerantpar qui fçait
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I H)
loi MERCURE
Malgré moy nepouvant hsuivre
Dans sesprompts &fameux Ex^
píoits y ... ; • .
jse ne pus me résoudre à vivre
Inutile au plus grand des Rois.
D'une noble audace animée
j4 fa gloire en secret jfi confacray.
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Et pour faire en tous lieux voler.
. fa renommée , t.
Des neuffcavantes Sœurs j'implaV ray le secours.
Tris , pour ces foins Heroïque*. .
Je negligeay les autres foins. '. ^
Mes infortunes' domestiques.
JEn'ftftt de fideHes témoins^
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Le beàti xele qiti vous anime
Yvus empêche de voir quel
votes coures
GALANT, ioj
Vos •veilles , vos transports vous
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De ce Roy que vow adorez^
CELsMENE» . •
Jíi! que fais-je four luyque
nivers ne faffe l
Depuis les Climats oi la glace
Enchaifne la fureur des Mers 3
jusque ddns les Climats oâ l'ar
deur est extrême,
Est.il un souple. qui ne fctime,
Etqui riait fas fur luy toujours les
yeux ouvertsì
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jp U fcay. Cependantfi vous vjbh~
Uezjrìen croire.
CE LIME N E.
'^/fh ! changes dediscours , vosf*in£
font superflus ,
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io4MER€URE ■
Avec moy celebrez^ fa gloire ,
Ou je ne vous écoute flus.
IRIS.
Hébien , deses hauts faits rappel
ions la memoire.
Qtfils font beaux , q» ils font
éclatans! .
ll a plus d'une fois foudroyé les
Titans.
Sa pieté rempórte, une pleine «jL
íknre
Sur un Monflrc orgueilleux que ref
'. fcitait le temps.
Il riefl pour luy rien d'impoJfìble>
Mais il efi plus charmant encor qu'il
n'est terrible,
Et jamais son abord ria fait de
Mècontcns. »
CELIMENE.
// Je laisse attendrir^ quefans crain
te on fe plaigne ,
GALANT, iof
Tous les malheureux font oììis.
Quel bonheur eCefire néfous son au*
guste Regne !
Que je fcay biengoâtcr ce bien dont
je jouis!
Quels que soient mes malheurs, je
' n'envie à pet sonne
Lefafie & les amis que la fortune
donne ,
Chanter ZOVlS LE GRAND
' borne tous mes dcjirs.
Ce plaisir oà je m'abandonne
Me tient lie» de tous les plaisirs*
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Un Roy de ces lointains Rivages
Que dore le Soleil de fes premiers
rayons >
Par de magnifiques hommages
Confirme de Z&V/S ce que nous:
en cryonSy
fol MERCURE
CELIMENE.
En vaindes diverses Provincer
Qui voudroient se soumettre aux,
Loix de ce Heros , . ^
Les jaloux &superbes Princes
S'unissent pour troublerfonglorieux
repos. . v
Si par des eforts témeraires
Ils violent la Paix dont LOVAIS
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Quel Dieu peut les sauver de ces
vastes miseres
Que le fort des Vaincus traisne en
fouie après luyl
ÏRIS.
Qwnd U Ciel menaçait une teste.
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CELIMENE.
Ab! cruelle Iris, taifex^vous r
.%te renouvelle^ point une douleur
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GALANT. 107
De tous fes mauxpaffez^je perce le?
myfierc.
Xl estoit regardé comme un Dicut
parmy nous s
Et de fes facrendroits jaloux
Ze Ciel nous afait voir unefi belle
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Aux infirmitez^afsèrvïe.
Mais enfin que gagna son injuste
couroux ì
ZOljlS ne ploya point fous ces>
terribles coups..
A quelques projets qu'il s'atta-
.V . \. ehe y
Quelque soit le peril qui menace
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On ne fçait oà l'homme se cache.
.Mais le Jieros paroist toujours t
«^» Pan ,fxtvy deplus d'un Satyre\r
A ces mots parut à leurs yeux*,,
ic8 MERCURE
Et leur donna l'effroy que la pudeur
inspire
\Au redoutable aspect de ces folafires Dieux.
Souffrez^que fous d'heureux frè~
sages > >\ », ;\ .
JTymphes , leur dit ce. Dieu des
Bois , .. ..
jfe mêle dans ces verds boccages
Mes doux concerts à vos char
mantes voix. .
Chantons le plus aimable & le plui
. grand des Rois.
Des Dieux mefmes LOVlS merix. .te les hommages^ ,
Rajjeurez^ vos esprits , ne craigne^
point d!outrages
•se ne suis point icy ce que je sui$
aittenrs , ;,.
ilfaut s y faire violence ,
De LOVlS íauguste presence
GALANT- 509
Est un terrible frein pour les mau
vaises mœurs.
Venez^ donc avec confiance
Chanter encore un Roy qui regne
fur les Cœurs.
Ahì fans la frayeur qui nuglacet
Luy dit lors Celimene avec unfies
,M foufris , \ . , .
J'oserois bien du chant vous difputer le prix.
2Tè condamnes point mon atedace, y;
Vos chalumeaux ont d'agreables
fonsi .
Mais quand ZOVlS ZE
ïGRAND anime mes chansons\
^Vi le disputerois me/me au Dieu
. du Parnasse. '
Alors plus vifie que le Fan
2Tefuit fardent Chasseur qui des
j " yeux le devore ,
ho MERCUR1
D'Iris suivie elle abandonna.
Pan y
Et fut refver ailleurs au^ Héros
qu'elle adore.
Fermer
Résumé : LOUIS. ECLOGUE.
Le texte présente une églogue en vers qui célèbre les mérites et les exploits du roi Louis XIV. Cette œuvre, approuvée par Madame des Houlières, est un éloge poétique des réalisations du règne du roi. L'action se déroule dans les jardins du château de Versailles, où des personnages mythologiques comme les Zephyrs, les Nymphes et Flore sont présents. Les personnages, tels que Célimène, Mercure, Iris et un Galant, admirent les beautés et les réalisations du roi. Ils décrivent les transformations spectaculaires des terres, les constructions magnifiques et les victoires militaires de Louis XIV. Le roi est comparé à un dieu, capable de vaincre la nature et de protéger son royaume contre les menaces. Célimène exprime son admiration et son amour pour le roi, soulignant que malgré les malheurs, elle ne peut qu'admirer son règne auguste. Mercure, après avoir hésité, décide de consacrer sa vie à servir le roi, négligeant ses propres intérêts. Iris et les autres personnages célèbrent les vertus et les exploits du roi, le comparant à des dieux et soulignant sa piété et sa grandeur. L'églogue se termine par une invitation à célébrer le roi, décrit comme le plus aimable et le plus grand des rois, méritant les hommages des dieux eux-mêmes. Les personnages expriment leur dévotion et leur admiration pour Louis XIV, le roi qui règne sur les cœurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 10-21
RIMES EN AILLES. / RIMES EN EILLES. / RIMES EN ILLE.
Début :
Il ne faut pas s'étonner aprés cela si l'on entend / Toy qui depuis que du Cahos / Si ma voix avoit les doux sons / Femme d'un Dieu qui n'est pas beau, [...]
Mots clefs :
Célébrer, Rimes, Louis, Héros, Roi, Louer, Vers féminins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RIMES EN AILLES. / RIMES EN EILLES. / RIMES EN ILLE.
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faut ,/ 1 pas s'étonnerapréscel
si l'on entend retentir se
louanges dans tous les ch.
matsdumonde,&si mesme
le beau sexe se fait un plaisir
de monter sur le Parnasse,
pour apprendre à celebrer les
merveilles de son regne dans
le langagedes Dieux. L'Illustre Madame Deshoulieres
cftune de celles qui le parlent le plus purement, le plus
souvent, & avec le plus d'approbation. Je vous envoyay
le mois passé un de les plus
beaux Ouvrages, danslequel
-
elle s'est assujettie aux rimes
enoüille dans tous les Vers
féminins. En voicy d'autres
de mesme nature, sur des rimes en ailles
,
en eles
,
& en.
ille, qui ont elleaussiapplaudis que le pre nier. Son genie est merveilleux en toutes
fortes dematieresmais sur
tout lors qu'elle entreprend
de loüer le Roy On connoist par là l'ardeur de son
zele.
RIMESENAILLES.
Toy qui depuis que du Cahos
On tira la Terre & les Flots,
EsApollonquand tu rimailles
3
Es le Soleil quand chaque jour
Dans un long & pénible tour
A nous éclairertu travailles
,
Si tu ne viens maider,jepers
L' honneur de bienfaire des Vers.
IlfautsurdesRimesenailles,
Rimes quifom pajlir d'ejfroy
Celebrer Louis
,
ce grand Roy
Quirejfcmble au Dieu des Batailles>
Ouiprend ce qu'il s'estproposé,
Sans que nulait encore ose
Vferfur luy de reprefaillcs;
Quivoit naiflre defortDauphin,
Dont la gloireferasansfin,
Quantitéd?j4uguftes Aiarmailles;
Qui àans ses Gardes neveutpat
Quilfoitenrolle deSoldats
Qui ne soient des plus hantes tailles;
Qui fait PdJJèr des soirs charmans
Damses vasles Appartemens
,
Parez.
J
non de vieillesclaincat'lies
De colifichets, de rocailles,
Mais de riches Ameublement,
Telsque ceux de ces vieux Romaus
Quaimoit tant à lire Fontraillesi
Quichez,leperfide Genois
BrifeTemple
,
Palais ,murailles.
Quitoujours heureux dansses choix9
EnMinièresfit des trouvailles;
Quidubruitdefiesgrands exploits
Remplit cellea qui
dans
cinq mois Ilfautconfier les semailles
3 Celle quepare le Printemps
De Fleurs (y:'" de vertesbrou-Jfailles
J
Celle donlfouillent les entrailles
Cbercheurs d'or d- de DiamanJ"
Et cette autre sur qui les Vents
Ont cause tant defanerailies,
Et dontlesmuets habitam
Ont le corps reveflu d'écaillés;
QuiviSlorieux des erreurs fait dans le bercail des Pafleurs
, Rentrer des millionsd'Ouailles
;
Quiseul son Empire conduit,
Qui tient dans un charmant réduit
Nombre d'eftrangeres volailles;
Qui deson Penple estsi chery,
Qu*auffi-tolfcjuon lesçeut guery Àdagifbats ,
,
Financiers,Canailles,
Toutfitchanter en divers lieux
Des TeDeummélodieux}
Tout mangea chapons) perdrixtcailles,
Et mitsur le cttlsesfutailles;
Veuillent nous preserver les Cieux
De plus voir de tellesgogailies.
Qui des fils de ses petitsfils
,
Si nossouhaitsfont accomplû.
Verra toutes les cpoufaiHes
;
Qii de ses héroïquesafits,
So:t dans laguerre ou dansla pdix"
A fs.itf<~aperforce Aiédai11rs
Tins belles quelesAntiquailles;
Qui dnmpte Alger & Tripoli,
Qiti dans Cagréable-Atariy,
Tait foHvcnt de grossesripailles,
Et quifera trembler de
peur
Le Royd'Efpagne&l*Empereur,
Dès qu'ilsortiradeVersailles..
RIMES EN EILLES.
s1 ma voix avoir les doux fins
Des Malherbes & des Corneilles,
Louis feraittoujours Vobjet de mes
Chansons.
Quel plus beau sujet pour mes veil.
les,
fJ..!!:un grand Roy de qui tous lei
jours
1
Ne font quun tissu de merveilles.
Et de qui l'air & les difeourt
Font entrer dans les cœurs vn million cfAmours,
Par les yeux&parlesoreilles?
m
Raison
,
toy que les Roysconsultent rarement
, Tusçais que ce Héros charmant
Nefait que ce que tu conseilles.
Nimphe,qui jamais ne somme'illes,
Tusçaisquavecque tes cent voix
Tu n'en a pas affit pour conter les
Exploits,
Et le nombre infini de vertus sans pa-(
veilles
JQui lefont le plusgranddesRoys.
Les champs ont moins cfépies, leruchesi
moinsetAbeilles,
Quil na receu du Ciel de charmesfedu-v
Eleurs.
Ah, courons ait Parnasse
,
& des plut)
belles fleurs
Pour couronnerson front remplirons detk
corbeilles.
uiffint aller mes Vers à Caide de fort
nom
)es bords où le matin la mere de
Memnon
Peint le Ciel de Couleurs vermeilles,
Iufijues à
ces tristesclimats
Ou ne peuvent croistre les treilles,
't dont les Habitans ne laissent pourtant pas
D'aimer à vuider les bouteilles.
RIMES ENjlle.
FEmme dtun Dieu qui rieft p/ti
beau,
Et qui ne va pointsans bfquille)
*Déejfe de qui le berceau
Fut une fnperbe cet/mile
,
V.e meresure pas Illljo$'frd'hJlJ tin rli
cours
,
bdtnne que des Jeux, des Ris, & des
jimours la tendre & galattte quadrille
Répande Jes attraits sur mon fo:ble
discours.
Venus
,
ren a] besoin
c. on veut que jebabille
De ce Héros qui feut a
tous les agremens
Dts deux plus chers de tes Amans.
*12ans[es ,, feux certain feu pétille
Quisouventa caufideglands embrlt..
femens.
Tel cjtoit ton Çhasseur dans ces heu,
renx moment
Où couché sur l'Oeillet. la Rose & Im
Jonquille
Tu daignas l'honorer de tes embrajfem
mens
,
5^jnmoinsftmblahle eu DivinDrillei
QHI vient au sortir des combats
Se delasser entre tes bras'
ZOVIS humilia l'orgueil de la (afitllc
Damptal'ingrat Tdtive cr vainqui,
le germain,
it tomber fous l'effort de cent bouches
d'airain)
omm, tombe en tflèCépj fous la fau*
eille,
le parjureGénois & le dur jifriquaim*
Ce ntflpasfeulement le tonnerre à la
main9,
2i4e ce Monarque efi grand, que fin
courage brille,
*0 l'avons-nous pas veu montrer un front serein
Vans Jevives douleurs
,
dansunperdcertain,
rt ne s'tnébranler non plut que la *Ba•
fiille i
Quel Sage
,
quel Héros ,fujî-il gre,
ou Romain,
Teutdupied de LOVIS-itteindreà
la cheville ?
Aussi du bout de J'YnifJefS
Les Ptttples que le Soleil grille
Travcrfentpourle voir le vafie fein
des tfliers*
jQue pour nous rendre heureux il
prend defoinsdivers!
Dans Jes vasles Eflats chèque Place
fourmille
De cent & cent ternes Çuerritrs,
.I2!!,'zt y met pour apprendre À cueillir
des Lauriers.
Dans un fnpcrbe Enclos plus d'une illujîre Fille
Trouve dés son enfance Un secoursfeur
& doux;
Dans un sge plus meur on luy donne un
Epcux,
Où ton met sa pudeur à l'abrjd'une
grille. 4
tredePs Sujets itnoumt, il hahille,jj
Ces malheureux Enfans qui nefontkt-l
ntiers .J, Que des titres fameux que des Sieell.
entiers j
Ont conftrfle{,
dans leur Famille.
tille des flots IImerl ?
agrcablcVenus»
Aqui les doAX tranfpcrts re font pas
inconnus
,
Crois-tu que defil tn aiguille,
Quand on voit t'op fouveut ce Roy
charmant à voir
9
On ne fajfc jamais en défit du devoir
,
Quelque legere peccadille?
faut ,/ 1 pas s'étonnerapréscel
si l'on entend retentir se
louanges dans tous les ch.
matsdumonde,&si mesme
le beau sexe se fait un plaisir
de monter sur le Parnasse,
pour apprendre à celebrer les
merveilles de son regne dans
le langagedes Dieux. L'Illustre Madame Deshoulieres
cftune de celles qui le parlent le plus purement, le plus
souvent, & avec le plus d'approbation. Je vous envoyay
le mois passé un de les plus
beaux Ouvrages, danslequel
-
elle s'est assujettie aux rimes
enoüille dans tous les Vers
féminins. En voicy d'autres
de mesme nature, sur des rimes en ailles
,
en eles
,
& en.
ille, qui ont elleaussiapplaudis que le pre nier. Son genie est merveilleux en toutes
fortes dematieresmais sur
tout lors qu'elle entreprend
de loüer le Roy On connoist par là l'ardeur de son
zele.
RIMESENAILLES.
Toy qui depuis que du Cahos
On tira la Terre & les Flots,
EsApollonquand tu rimailles
3
Es le Soleil quand chaque jour
Dans un long & pénible tour
A nous éclairertu travailles
,
Si tu ne viens maider,jepers
L' honneur de bienfaire des Vers.
IlfautsurdesRimesenailles,
Rimes quifom pajlir d'ejfroy
Celebrer Louis
,
ce grand Roy
Quirejfcmble au Dieu des Batailles>
Ouiprend ce qu'il s'estproposé,
Sans que nulait encore ose
Vferfur luy de reprefaillcs;
Quivoit naiflre defortDauphin,
Dont la gloireferasansfin,
Quantitéd?j4uguftes Aiarmailles;
Qui àans ses Gardes neveutpat
Quilfoitenrolle deSoldats
Qui ne soient des plus hantes tailles;
Qui fait PdJJèr des soirs charmans
Damses vasles Appartemens
,
Parez.
J
non de vieillesclaincat'lies
De colifichets, de rocailles,
Mais de riches Ameublement,
Telsque ceux de ces vieux Romaus
Quaimoit tant à lire Fontraillesi
Quichez,leperfide Genois
BrifeTemple
,
Palais ,murailles.
Quitoujours heureux dansses choix9
EnMinièresfit des trouvailles;
Quidubruitdefiesgrands exploits
Remplit cellea qui
dans
cinq mois Ilfautconfier les semailles
3 Celle quepare le Printemps
De Fleurs (y:'" de vertesbrou-Jfailles
J
Celle donlfouillent les entrailles
Cbercheurs d'or d- de DiamanJ"
Et cette autre sur qui les Vents
Ont cause tant defanerailies,
Et dontlesmuets habitam
Ont le corps reveflu d'écaillés;
QuiviSlorieux des erreurs fait dans le bercail des Pafleurs
, Rentrer des millionsd'Ouailles
;
Quiseul son Empire conduit,
Qui tient dans un charmant réduit
Nombre d'eftrangeres volailles;
Qui deson Penple estsi chery,
Qu*auffi-tolfcjuon lesçeut guery Àdagifbats ,
,
Financiers,Canailles,
Toutfitchanter en divers lieux
Des TeDeummélodieux}
Tout mangea chapons) perdrixtcailles,
Et mitsur le cttlsesfutailles;
Veuillent nous preserver les Cieux
De plus voir de tellesgogailies.
Qui des fils de ses petitsfils
,
Si nossouhaitsfont accomplû.
Verra toutes les cpoufaiHes
;
Qii de ses héroïquesafits,
So:t dans laguerre ou dansla pdix"
A fs.itf<~aperforce Aiédai11rs
Tins belles quelesAntiquailles;
Qui dnmpte Alger & Tripoli,
Qiti dans Cagréable-Atariy,
Tait foHvcnt de grossesripailles,
Et quifera trembler de
peur
Le Royd'Efpagne&l*Empereur,
Dès qu'ilsortiradeVersailles..
RIMES EN EILLES.
s1 ma voix avoir les doux fins
Des Malherbes & des Corneilles,
Louis feraittoujours Vobjet de mes
Chansons.
Quel plus beau sujet pour mes veil.
les,
fJ..!!:un grand Roy de qui tous lei
jours
1
Ne font quun tissu de merveilles.
Et de qui l'air & les difeourt
Font entrer dans les cœurs vn million cfAmours,
Par les yeux&parlesoreilles?
m
Raison
,
toy que les Roysconsultent rarement
, Tusçais que ce Héros charmant
Nefait que ce que tu conseilles.
Nimphe,qui jamais ne somme'illes,
Tusçaisquavecque tes cent voix
Tu n'en a pas affit pour conter les
Exploits,
Et le nombre infini de vertus sans pa-(
veilles
JQui lefont le plusgranddesRoys.
Les champs ont moins cfépies, leruchesi
moinsetAbeilles,
Quil na receu du Ciel de charmesfedu-v
Eleurs.
Ah, courons ait Parnasse
,
& des plut)
belles fleurs
Pour couronnerson front remplirons detk
corbeilles.
uiffint aller mes Vers à Caide de fort
nom
)es bords où le matin la mere de
Memnon
Peint le Ciel de Couleurs vermeilles,
Iufijues à
ces tristesclimats
Ou ne peuvent croistre les treilles,
't dont les Habitans ne laissent pourtant pas
D'aimer à vuider les bouteilles.
RIMES ENjlle.
FEmme dtun Dieu qui rieft p/ti
beau,
Et qui ne va pointsans bfquille)
*Déejfe de qui le berceau
Fut une fnperbe cet/mile
,
V.e meresure pas Illljo$'frd'hJlJ tin rli
cours
,
bdtnne que des Jeux, des Ris, & des
jimours la tendre & galattte quadrille
Répande Jes attraits sur mon fo:ble
discours.
Venus
,
ren a] besoin
c. on veut que jebabille
De ce Héros qui feut a
tous les agremens
Dts deux plus chers de tes Amans.
*12ans[es ,, feux certain feu pétille
Quisouventa caufideglands embrlt..
femens.
Tel cjtoit ton Çhasseur dans ces heu,
renx moment
Où couché sur l'Oeillet. la Rose & Im
Jonquille
Tu daignas l'honorer de tes embrajfem
mens
,
5^jnmoinsftmblahle eu DivinDrillei
QHI vient au sortir des combats
Se delasser entre tes bras'
ZOVIS humilia l'orgueil de la (afitllc
Damptal'ingrat Tdtive cr vainqui,
le germain,
it tomber fous l'effort de cent bouches
d'airain)
omm, tombe en tflèCépj fous la fau*
eille,
le parjureGénois & le dur jifriquaim*
Ce ntflpasfeulement le tonnerre à la
main9,
2i4e ce Monarque efi grand, que fin
courage brille,
*0 l'avons-nous pas veu montrer un front serein
Vans Jevives douleurs
,
dansunperdcertain,
rt ne s'tnébranler non plut que la *Ba•
fiille i
Quel Sage
,
quel Héros ,fujî-il gre,
ou Romain,
Teutdupied de LOVIS-itteindreà
la cheville ?
Aussi du bout de J'YnifJefS
Les Ptttples que le Soleil grille
Travcrfentpourle voir le vafie fein
des tfliers*
jQue pour nous rendre heureux il
prend defoinsdivers!
Dans Jes vasles Eflats chèque Place
fourmille
De cent & cent ternes Çuerritrs,
.I2!!,'zt y met pour apprendre À cueillir
des Lauriers.
Dans un fnpcrbe Enclos plus d'une illujîre Fille
Trouve dés son enfance Un secoursfeur
& doux;
Dans un sge plus meur on luy donne un
Epcux,
Où ton met sa pudeur à l'abrjd'une
grille. 4
tredePs Sujets itnoumt, il hahille,jj
Ces malheureux Enfans qui nefontkt-l
ntiers .J, Que des titres fameux que des Sieell.
entiers j
Ont conftrfle{,
dans leur Famille.
tille des flots IImerl ?
agrcablcVenus»
Aqui les doAX tranfpcrts re font pas
inconnus
,
Crois-tu que defil tn aiguille,
Quand on voit t'op fouveut ce Roy
charmant à voir
9
On ne fajfc jamais en défit du devoir
,
Quelque legere peccadille?
Fermer
Résumé : RIMES EN AILLES. / RIMES EN EILLES. / RIMES EN ILLE.
Le texte célèbre les éloges adressés au roi Louis, qui résonnent à travers le monde et même parmi les femmes, lesquelles montent sur le Parnasse pour chanter ses mérites. Madame Deshoulières est particulièrement mentionnée pour son talent en poésie, notamment dans des œuvres utilisant des rimes en ailles, en eles et en ille. Son génie est particulièrement admiré lorsqu'elle loue le roi. Les poèmes évoquent divers aspects de la grandeur du roi Louis, comparé à Apollon et au Soleil. Ils célèbrent ses victoires militaires, sa sagesse, et son amour pour son peuple. Les rimes en ailles décrivent le roi comme un guerrier invincible, victorieux contre ses ennemis, et comme un souverain juste et bienveillant. Les rimes en eles et en ille continuent de vanter ses qualités, soulignant son courage, sa générosité, et son amour pour les arts et la culture. Le texte se termine par des vœux pour que les descendants du roi perpétuent ses exploits et ses vertus.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 620
A CHICHON, Chienne de Madame de l'Hôpital.
Début :
CHICHON, l'on me permet de loüer vos beautez, [...]
Mots clefs :
Chienne, Louer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A CHICHON, Chienne de Madame de l'Hôpital.
A CHICHON,
Chienne de Madam: de l'Hôpital.
CHÍCH HICHON
vos beautez ,
l'on me permet de louer
Tout en vous me paroît charmant incompa rable ,
Museau fin , belle Oreille, il vif , poil admi- rable ,
Mais ce qui met le comble à vos félicitez
C'est qu'une Maîtresse adorable ,
-Yous honore de ses bontez.
Chienne de Madam: de l'Hôpital.
CHÍCH HICHON
vos beautez ,
l'on me permet de louer
Tout en vous me paroît charmant incompa rable ,
Museau fin , belle Oreille, il vif , poil admi- rable ,
Mais ce qui met le comble à vos félicitez
C'est qu'une Maîtresse adorable ,
-Yous honore de ses bontez.
Fermer
8
p. 1974-1975
RÉPONSE de Mlle de Malcrais de la Vigne, à M. D... sur ce qu'il a donné son Portrait en Vers, dans le Mercure de May, page 875.
Début :
Ceux qui me connoîtront, et verront la peinture, [...]
Mots clefs :
Portrait, Louer, Vers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE de Mlle de Malcrais de la Vigne, à M. D... sur ce qu'il a donné son Portrait en Vers, dans le Mercure de May, page 875.
RE'PONSE de Mlle de Malerais de
la Vigne, à M. D ... sur ce qu'il a donné
son Portrait en Vers , dans le Mercure
de May , page 875.
C
Eux qui me connoîtront , et verront là
peinture ,
Où tu sçais poliment embellir tous mes traits ,
Diront que l'Amitié , réformant la Nature ,
Avec un Microscope aperçoit les objets.
M
Tu veux dans tes beaux Vers que le Lecter
conçoive ,
Que mon ame regarde avec tranquillité ,
Des Eloges fateurs , le breuvage apprêté ;
Composé de ta main , crois- tu que je le boive }
Sans une douce avidité ?
Mot
SEPTEMBRE. 1733. 1975
Mon coeur fut chatoüillé , c'est lui qui te l'avouc
pect des talens , dont le tien l'a doüé ,
Que l'Eloge est touchant ! quand celui qui nous
loüe ,
Est lui-même en tous lieux loüé.
la Vigne, à M. D ... sur ce qu'il a donné
son Portrait en Vers , dans le Mercure
de May , page 875.
C
Eux qui me connoîtront , et verront là
peinture ,
Où tu sçais poliment embellir tous mes traits ,
Diront que l'Amitié , réformant la Nature ,
Avec un Microscope aperçoit les objets.
M
Tu veux dans tes beaux Vers que le Lecter
conçoive ,
Que mon ame regarde avec tranquillité ,
Des Eloges fateurs , le breuvage apprêté ;
Composé de ta main , crois- tu que je le boive }
Sans une douce avidité ?
Mot
SEPTEMBRE. 1733. 1975
Mon coeur fut chatoüillé , c'est lui qui te l'avouc
pect des talens , dont le tien l'a doüé ,
Que l'Eloge est touchant ! quand celui qui nous
loüe ,
Est lui-même en tous lieux loüé.
Fermer
Résumé : RÉPONSE de Mlle de Malcrais de la Vigne, à M. D... sur ce qu'il a donné son Portrait en Vers, dans le Mercure de May, page 875.
Mlle de Malerais de la Vigne répond à M. D... au sujet d'un portrait en vers publié dans le Mercure de May. Elle reconnaît que l'amitié embellit ses traits et que les vers de M. D... décrivent son âme avec tranquillité. Elle avoue être émue par ses talents, soulignant que l'éloge est touchant lorsqu'il vient de quelqu'un loué partout. La date est septembre 1733.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 1307-1308
SECOND Remerciment de M. de Claville à M. de Boissé.
Début :
C'est trop revenir à la charge ; [...]
Mots clefs :
Remerciement, Charge, Coeur, Esprit, Louer, M. de Boissé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SECOND Remerciment de M. de Claville à M. de Boissé.
SECOND Remerciment de M. de
Claville à M. de Boissé.
C'Est 'Est trop revenir à la charge ,
Vous me louez en long, vous me loüez en large ;
Votre Monsieur Purgon sera donc bien content,
Si je prends vos douceurs pour de l'argent
comptant. "
Mais il faut avec vous que mon coeur se dé
charge ,
Je les avale en tremblotant ;
Je crains trop l'orgueil ; et partant
Je mettrai, s'il vous plaît, mes deffauts à la marge.
Ah ! je n'ai que trop combatu ;
Tant de parfum de fraîche date ,
Rappelle à mon esprit ce Vers de Tiridate ;
Il est comme à la vie un terme à la vertu ,
tendresse
Vous m'encensez par politesse ;
J'aimerois bien autant que ce fut par
En ce cas nous verrions beau jeu .
Aujourd'hui tout n'est que grimace ;
Quand l'esprit paroît tout de feu ,
Souvent le coeur est tout de glace.
Boissé , je vous crois franc , incapable de fard
J'ai donc à votre estime une petite part ;
Il faut que je vous dédommage ,
Mais vous ferai je un étalage
D'inutiles désirs et de voeux impuissants ?
II Vol C ij HA
1308 MERCURE DE FRANCE
Hé ! vous avez tout en partage,
Un autre point me décourage ;
Quand vous me chatouillez par de si doux accent
Je ne puis démêler dans tout ce que je sens ,
Ce qui me flate davantage ,
De l'Encensoir ou de l'encens.
Claville à M. de Boissé.
C'Est 'Est trop revenir à la charge ,
Vous me louez en long, vous me loüez en large ;
Votre Monsieur Purgon sera donc bien content,
Si je prends vos douceurs pour de l'argent
comptant. "
Mais il faut avec vous que mon coeur se dé
charge ,
Je les avale en tremblotant ;
Je crains trop l'orgueil ; et partant
Je mettrai, s'il vous plaît, mes deffauts à la marge.
Ah ! je n'ai que trop combatu ;
Tant de parfum de fraîche date ,
Rappelle à mon esprit ce Vers de Tiridate ;
Il est comme à la vie un terme à la vertu ,
tendresse
Vous m'encensez par politesse ;
J'aimerois bien autant que ce fut par
En ce cas nous verrions beau jeu .
Aujourd'hui tout n'est que grimace ;
Quand l'esprit paroît tout de feu ,
Souvent le coeur est tout de glace.
Boissé , je vous crois franc , incapable de fard
J'ai donc à votre estime une petite part ;
Il faut que je vous dédommage ,
Mais vous ferai je un étalage
D'inutiles désirs et de voeux impuissants ?
II Vol C ij HA
1308 MERCURE DE FRANCE
Hé ! vous avez tout en partage,
Un autre point me décourage ;
Quand vous me chatouillez par de si doux accent
Je ne puis démêler dans tout ce que je sens ,
Ce qui me flate davantage ,
De l'Encensoir ou de l'encens.
Fermer
Résumé : SECOND Remerciment de M. de Claville à M. de Boissé.
Dans une lettre de remerciement, M. de Claville exprime sa gratitude à M. de Boissé pour les louanges reçues, tout en manifestant une certaine gêne face à leur ampleur. Il craint que ces compliments ne nourrissent son orgueil et préfère mettre en avant ses défauts. Il compare les louanges à un parfum récent, rappelant un vers de Tiridate sur la brièveté de la vertu. M. de Claville suggère que les éloges de M. de Boissé pourraient être motivés par la politesse plutôt que par une sincère admiration. Il reconnaît la franchise de M. de Boissé et apprécie son estime, mais se sent incapable de répondre adéquatement à tant de générosité. Il exprime son incertitude quant à la sincérité des louanges, se demandant si elles viennent d'un encensoir ou de l'encens lui-même.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
10
p. 148-155
AVERTISSEMENT.
Début :
LES Spectacles font, sans contredit, l'objet le plus intéressant des amusemens [...]
Mots clefs :
Amusements, Affiches, Théâtres, Public, Louer, Journalistes, Talents
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVERTISSEMENT.
LES Spectacles font, fans contredit,
» l'objet le plus intéreffant des amufe-
» mens du Public , & la partie la plus,
» agréable de notre Littérature : rendre
» compte féchement de ce qui les con-
» cerne , n'en faire pour ainfi dire que.
» copier les affiches , feroit un travail
» ftérile à l'égard de ceux même qui fré-
» quentent habituellement nos Théâtres ;
» bien plus encore à l'égard de ceux®
» que l'abfence de la Capitale ou d'au-
» tres caufes privent de cet amuſement.
» On a donc cru devoir entrer dans cer-
» tains détails fur les ouvrages nou-
» veaux , fur la remife des anciens
» ainfi que fur les talens de ceux qui les
» repréfentent. Ces détails peuvent &
» doivent fatisfaire les Lecteurs qui ont
» affez d'efprit pour douter de leur ju-
» gement , & vouloir le conférer avec
"
?
JANVIER. 1763 . 149
"
» celui de la plus faine portion du Pu-
» blic , que nous confultons toujours
» avec foin , & qui dicte ordinairement
" tout ce que nous avançons . Combien
» ces mêmes détails deviennent-ils plus
» inftructifs pour les Lecteurs éloignés
» des Théâtres , defquels cependant
» ils ont quelques connoiffances , par
» la célébrité de plufieurs ouvrages &
» des talens diftingués dans nos jeux
dramatiques. Le foin d'être utile
» pour l'avenir aux recherches des
» Curieux , amateurs du Théâtre , feroit
» feul un motiffuffifant pour nous en-
» gager à en conferver , comme un dé-
»pôt , toutes les particularités , celles
» même qui paroiffent minutieufes dans
» le temps où elles font fous nos yeux .
» C'eft d'abord dans notre Journal
» qu'on va les chercher ; & nous remar-
» quons tous les jours que lorsqu'on ne
les y trouve pas auffi détaillées qu'elles
» pourroient être , on fait mauvais gré
» à ceux de nos Prédéceffeurs qui les ont
·» négligées. Nous connoiffons tous , par
» exemple , & l'on n'oubliera de long-
» temps encore la réputation de quel-
>> ques anciens Acteurs du Théâtre Fran-
» çois & de celui de l'Opéra ; mais une
tradition , déja fort incertaine , & qui
G iij
150 MERCURE DE FRANCE .
" s'obfcurcit de plus en plus en s'éloi-
» gnant , nous laiffe à peine diftinguer
» en quoi confiftoit fpécialement l'ex-
» cellence de chacun de ces grands ta-
»lens , & ce qu'ils pouvoient avoir de
» commun ou de diftinctif par rapport
» à ceux que nous admirons aujour-
» d'hui circonftances indifférentes au
» Lecteur indifférent lui-même fur cette
» matière , mais circonftances précieu-
» fes pour l'amateur éclairé , & qui de-
» vroient l'être encore davantage pour
» quiconque defire férieufement faire
» des progrès dans les mêmes talens.
» Nous avons reçu fréquemment tant
» de la Province que de la Capitale , des
» témoignages affurés de fatisfaction fur
» cette maniere de traiter l'Article du
» Théâtre . Mais elle nous engage dans
» une critique difcutée de bien des par-
»ties qui n'en paroiffent pas fufceptibles
» à tous les Lecteurs ; & par une autre
» néceffité , qu'indique l'honnêteté pu-
» blique à quiconque eft fait pour la
» connoître , cette critique nous a en-
" gagé dans des éloges étendus & réï-
» térés. La raiſon en eft facile à fentir .
» A l'égard des talens fupérieurs , ils
» font fouvent dans le cas de varier les
» motifs & les occafions de l'admiraJANVIER.
1763. 151
tion publique. Il nous avoit paru jufte
>>alors moins encore d'yjoindre la nôtre,
» que de conftater les différentes épo-
» ques de leur gloire. A l'égard des ta-
» lens inférieurs , même des talens mé-
» diocres ; nous avons penfé qu'il feroit
» fouvent cruel & toujours décourageant
» pour eux , de ne pas envelopper les
»juftes cenfures qu'exige leur propre
» intérêt , dans l'éloge de quelques par-
» ties où ils font des progrès & quelque-
»fois de difpofitions ou de facultés na-
» turelles , dont on les avertit par-là de
"
faire un meilleur ufage. C'eft une fem-
» me que l'on trouve laide ordinaire-
» ment , parce qu'elle fe néglige , que
l'on peindroit dans un moment heu-
» reux , où fes foins auroient embelli fa
» phyfionomie. Il eft à préfumer que ce
» Portrait l'engageroit à redoubler de
» pareils foins , à en prendre de nou-
» veaux , pour juftifier & furpaffer , s'il
» étoit poffible , l'art officieux du Pein-
» tre. Nous fommes & nous devons
» être fouvent ce Peintre à l'égard des
» gens de talens . Voilà ce que nos Lec-
» teurs ne veulent pas toujours affez con-
»fidérer. Ce ne font pas nos Portraits
» qu'il faut accufer d'être infidéles , lors
» même qu'ils font flattés , c'eſt aux
"
Giv
152 MERCURE DE FRANCE .
objets de nos peintures à qui il faut
» s'en prendre , s'ils ne font pas toujours
» conformes , & quelquefois fupérieurs
» au moment favorable que nous avons
étudié , & que fouvent nous avons eu
» tant de peine à faifir.
»
» Malgré des raifons qui nous fem-
» blent fi bien fondées, nous ne pouvons
» nous diffimuler ( & nous l'avons trop
» éprouvé ) qu'en général la louange
» entre Concurrens , ou qui prétendent
» l'être , eft l'écueil où fe brife toute
» prudence humaine.L'amour- propre de
» chaque particulier eft , fur cela , dans
» une oppofition perpétuelle au fenti-
» ment des autres , & prèfque jamais
» dans un rapport exact avec la vérité ;
»il n'en faut pas excepter les talens les
» plus modeftes . Il arrive donc que cha-
>> cun de ceux à qui nous diftribuons
» des éloges , ne trouve de trop reffer-
» rés que les fiens & tous les autres d'une
» prolixité injufte & fuperflue . Les amis
» de chaque Complaignant leur prêtent
"
obligeament leurs voix ; car il eft pro-
>> digieux combien on trouve d'amis pour
déprimer les autres , & fur-tout pour
» condamner un Journaliſte !
» Nous connoiffions tousles inconvé-
» niens de notre conduite ; nous les
JANVIER. 1763 . 153
» avons bravés. Ce n'eft ni par une or-
»gueilleufe indifférence fur le fentiment
» de ceux que nous avons toujours chefché
à obliger & que malheureufe-
» ment nous avons pu mécontenter , ni
» par la coupable négligence du premier
de nos devoirs , qui eft de fatisfaire
» le Public ; mais parce que nous avons
» regardé cette conduite comme la plus
» utile au progrès de l'Art dramatique :
» partie éffentielle de la gloire littéraire
» de notre Nation .
» Si les motifs que nous venons d'expofer
dans cet avertiffement , ne nous
» juftifient pas fur les moyens,aux yeux
» de l'amour-propre bleffé & encouragé
" par l'Envie ; nous nous flatons au moins
» qu'ils nous juftifieront fur l'intention,
auprès de tous les Juges défintéreffés .
» Cependant comme on doit éviter
les reproches les plus mal fondés ; confme
d'ailleurs la puérile jaloufie de quel-
» ques Ecrivains pourroit leur faire croire
» & peut- être faire dire par leurs amis ,
» qu'ils poffédent exclufivement à nous ,
» ce talent de l'efprit , dont nous ne
connoiffons point encore d'exemple
fur la terre , par lequel on puiffe fe concilier
un fuffrage unanime dans une
» inégale diſtribution d'éloges ; nous fe
Gv
154 MERCURE DE FRANCE .
» rons déformais plus moderés dans cette
» diſtribution, même à l'égard desTalens
» les plus fupérieurs , qui , peut- être en
» fecret , fe trouvent humiliés de n'être
» pas les objets uniques de toute efpéce
» d'attention .
» Nous donnons cet avis afin que. dans
les Provinces , on n'infére pas de no-
» tre filence fur ceux dont nous avons
» parlé fouvent avec éloge , que leurs ta-
» lens foient dégénérés , & qu'ils ayent
» ceffé d'en mériter journellement de
> nouveaux .
» Nous prévenons encore , que nous
>> ne nous reſtraindrons pas dans une fervile
contrainte fur ce que nous nous
» propofons ; relativement fur- tout aux
» Spectacles de la Cour. Aucune confi-
» dération perſonnelle ne nous détermi-
» nera à priver des Sujets affez heureux
» pour plaire à leur Souverain , du prix
de leur zéle & de leurs foins , en ne
» publiant pas cet ineftimable avantage.
» Nous ne nous difpenferons pas
» non plus , de continuer à donner fur
les Ouvrages nouveaux , des extraits
& des remarques affez étendues pour
»développer tout le mérite qui peut s'y
» trouver quelque fuperflu & quelque
» déplaifant que cela puiffe paroître à
JANVIER. 1763 . 155
» ceux de nos Auteurs dramatiques que
» le Public n'a pas accoutumés à fes ap-
-» plaudiffemens , & qui par conféquent
» ont eu peu à fe louer des Journalistes.
» l'objet le plus intéreffant des amufe-
» mens du Public , & la partie la plus,
» agréable de notre Littérature : rendre
» compte féchement de ce qui les con-
» cerne , n'en faire pour ainfi dire que.
» copier les affiches , feroit un travail
» ftérile à l'égard de ceux même qui fré-
» quentent habituellement nos Théâtres ;
» bien plus encore à l'égard de ceux®
» que l'abfence de la Capitale ou d'au-
» tres caufes privent de cet amuſement.
» On a donc cru devoir entrer dans cer-
» tains détails fur les ouvrages nou-
» veaux , fur la remife des anciens
» ainfi que fur les talens de ceux qui les
» repréfentent. Ces détails peuvent &
» doivent fatisfaire les Lecteurs qui ont
» affez d'efprit pour douter de leur ju-
» gement , & vouloir le conférer avec
"
?
JANVIER. 1763 . 149
"
» celui de la plus faine portion du Pu-
» blic , que nous confultons toujours
» avec foin , & qui dicte ordinairement
" tout ce que nous avançons . Combien
» ces mêmes détails deviennent-ils plus
» inftructifs pour les Lecteurs éloignés
» des Théâtres , defquels cependant
» ils ont quelques connoiffances , par
» la célébrité de plufieurs ouvrages &
» des talens diftingués dans nos jeux
dramatiques. Le foin d'être utile
» pour l'avenir aux recherches des
» Curieux , amateurs du Théâtre , feroit
» feul un motiffuffifant pour nous en-
» gager à en conferver , comme un dé-
»pôt , toutes les particularités , celles
» même qui paroiffent minutieufes dans
» le temps où elles font fous nos yeux .
» C'eft d'abord dans notre Journal
» qu'on va les chercher ; & nous remar-
» quons tous les jours que lorsqu'on ne
les y trouve pas auffi détaillées qu'elles
» pourroient être , on fait mauvais gré
» à ceux de nos Prédéceffeurs qui les ont
·» négligées. Nous connoiffons tous , par
» exemple , & l'on n'oubliera de long-
» temps encore la réputation de quel-
>> ques anciens Acteurs du Théâtre Fran-
» çois & de celui de l'Opéra ; mais une
tradition , déja fort incertaine , & qui
G iij
150 MERCURE DE FRANCE .
" s'obfcurcit de plus en plus en s'éloi-
» gnant , nous laiffe à peine diftinguer
» en quoi confiftoit fpécialement l'ex-
» cellence de chacun de ces grands ta-
»lens , & ce qu'ils pouvoient avoir de
» commun ou de diftinctif par rapport
» à ceux que nous admirons aujour-
» d'hui circonftances indifférentes au
» Lecteur indifférent lui-même fur cette
» matière , mais circonftances précieu-
» fes pour l'amateur éclairé , & qui de-
» vroient l'être encore davantage pour
» quiconque defire férieufement faire
» des progrès dans les mêmes talens.
» Nous avons reçu fréquemment tant
» de la Province que de la Capitale , des
» témoignages affurés de fatisfaction fur
» cette maniere de traiter l'Article du
» Théâtre . Mais elle nous engage dans
» une critique difcutée de bien des par-
»ties qui n'en paroiffent pas fufceptibles
» à tous les Lecteurs ; & par une autre
» néceffité , qu'indique l'honnêteté pu-
» blique à quiconque eft fait pour la
» connoître , cette critique nous a en-
" gagé dans des éloges étendus & réï-
» térés. La raiſon en eft facile à fentir .
» A l'égard des talens fupérieurs , ils
» font fouvent dans le cas de varier les
» motifs & les occafions de l'admiraJANVIER.
1763. 151
tion publique. Il nous avoit paru jufte
>>alors moins encore d'yjoindre la nôtre,
» que de conftater les différentes épo-
» ques de leur gloire. A l'égard des ta-
» lens inférieurs , même des talens mé-
» diocres ; nous avons penfé qu'il feroit
» fouvent cruel & toujours décourageant
» pour eux , de ne pas envelopper les
»juftes cenfures qu'exige leur propre
» intérêt , dans l'éloge de quelques par-
» ties où ils font des progrès & quelque-
»fois de difpofitions ou de facultés na-
» turelles , dont on les avertit par-là de
"
faire un meilleur ufage. C'eft une fem-
» me que l'on trouve laide ordinaire-
» ment , parce qu'elle fe néglige , que
l'on peindroit dans un moment heu-
» reux , où fes foins auroient embelli fa
» phyfionomie. Il eft à préfumer que ce
» Portrait l'engageroit à redoubler de
» pareils foins , à en prendre de nou-
» veaux , pour juftifier & furpaffer , s'il
» étoit poffible , l'art officieux du Pein-
» tre. Nous fommes & nous devons
» être fouvent ce Peintre à l'égard des
» gens de talens . Voilà ce que nos Lec-
» teurs ne veulent pas toujours affez con-
»fidérer. Ce ne font pas nos Portraits
» qu'il faut accufer d'être infidéles , lors
» même qu'ils font flattés , c'eſt aux
"
Giv
152 MERCURE DE FRANCE .
objets de nos peintures à qui il faut
» s'en prendre , s'ils ne font pas toujours
» conformes , & quelquefois fupérieurs
» au moment favorable que nous avons
étudié , & que fouvent nous avons eu
» tant de peine à faifir.
»
» Malgré des raifons qui nous fem-
» blent fi bien fondées, nous ne pouvons
» nous diffimuler ( & nous l'avons trop
» éprouvé ) qu'en général la louange
» entre Concurrens , ou qui prétendent
» l'être , eft l'écueil où fe brife toute
» prudence humaine.L'amour- propre de
» chaque particulier eft , fur cela , dans
» une oppofition perpétuelle au fenti-
» ment des autres , & prèfque jamais
» dans un rapport exact avec la vérité ;
»il n'en faut pas excepter les talens les
» plus modeftes . Il arrive donc que cha-
>> cun de ceux à qui nous diftribuons
» des éloges , ne trouve de trop reffer-
» rés que les fiens & tous les autres d'une
» prolixité injufte & fuperflue . Les amis
» de chaque Complaignant leur prêtent
"
obligeament leurs voix ; car il eft pro-
>> digieux combien on trouve d'amis pour
déprimer les autres , & fur-tout pour
» condamner un Journaliſte !
» Nous connoiffions tousles inconvé-
» niens de notre conduite ; nous les
JANVIER. 1763 . 153
» avons bravés. Ce n'eft ni par une or-
»gueilleufe indifférence fur le fentiment
» de ceux que nous avons toujours chefché
à obliger & que malheureufe-
» ment nous avons pu mécontenter , ni
» par la coupable négligence du premier
de nos devoirs , qui eft de fatisfaire
» le Public ; mais parce que nous avons
» regardé cette conduite comme la plus
» utile au progrès de l'Art dramatique :
» partie éffentielle de la gloire littéraire
» de notre Nation .
» Si les motifs que nous venons d'expofer
dans cet avertiffement , ne nous
» juftifient pas fur les moyens,aux yeux
» de l'amour-propre bleffé & encouragé
" par l'Envie ; nous nous flatons au moins
» qu'ils nous juftifieront fur l'intention,
auprès de tous les Juges défintéreffés .
» Cependant comme on doit éviter
les reproches les plus mal fondés ; confme
d'ailleurs la puérile jaloufie de quel-
» ques Ecrivains pourroit leur faire croire
» & peut- être faire dire par leurs amis ,
» qu'ils poffédent exclufivement à nous ,
» ce talent de l'efprit , dont nous ne
connoiffons point encore d'exemple
fur la terre , par lequel on puiffe fe concilier
un fuffrage unanime dans une
» inégale diſtribution d'éloges ; nous fe
Gv
154 MERCURE DE FRANCE .
» rons déformais plus moderés dans cette
» diſtribution, même à l'égard desTalens
» les plus fupérieurs , qui , peut- être en
» fecret , fe trouvent humiliés de n'être
» pas les objets uniques de toute efpéce
» d'attention .
» Nous donnons cet avis afin que. dans
les Provinces , on n'infére pas de no-
» tre filence fur ceux dont nous avons
» parlé fouvent avec éloge , que leurs ta-
» lens foient dégénérés , & qu'ils ayent
» ceffé d'en mériter journellement de
> nouveaux .
» Nous prévenons encore , que nous
>> ne nous reſtraindrons pas dans une fervile
contrainte fur ce que nous nous
» propofons ; relativement fur- tout aux
» Spectacles de la Cour. Aucune confi-
» dération perſonnelle ne nous détermi-
» nera à priver des Sujets affez heureux
» pour plaire à leur Souverain , du prix
de leur zéle & de leurs foins , en ne
» publiant pas cet ineftimable avantage.
» Nous ne nous difpenferons pas
» non plus , de continuer à donner fur
les Ouvrages nouveaux , des extraits
& des remarques affez étendues pour
»développer tout le mérite qui peut s'y
» trouver quelque fuperflu & quelque
» déplaifant que cela puiffe paroître à
JANVIER. 1763 . 155
» ceux de nos Auteurs dramatiques que
» le Public n'a pas accoutumés à fes ap-
-» plaudiffemens , & qui par conféquent
» ont eu peu à fe louer des Journalistes.
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Résumé : AVERTISSEMENT.
Le texte traite de l'importance des spectacles dans les divertissements du public et la littérature. L'auteur estime que se contenter de reproduire les affiches des spectacles est insuffisant, surtout pour ceux éloignés des théâtres. Il décide donc de fournir des détails sur les nouvelles œuvres, les reprises d'anciennes pièces et les talents des acteurs, informations précieuses pour les lecteurs éloignés mais connaisseurs des œuvres et des talents dramatiques. L'auteur souligne la nécessité de conserver des particularités, même mineures, pour les recherches futures des amateurs de théâtre. Il mentionne la réputation des anciens acteurs et la difficulté de transmettre leur excellence à travers les générations. Il reçoit des témoignages de satisfaction pour cette manière de traiter l'article du théâtre, mais cela l'engage dans une critique délicate et des éloges répétés. Les éloges étendus visent à varier les motifs d'admiration pour les talents supérieurs et à encourager les progrès pour les talents inférieurs. L'auteur compare son rôle à celui d'un peintre qui met en valeur les qualités des personnes, même si celles-ci ne sont pas toujours conformes au moment étudié. Malgré les raisons bien fondées, l'auteur reconnaît les inconvénients de sa conduite, notamment les reproches des concurrents. Il justifie sa méthode par l'utilité pour le progrès de l'art dramatique, essentiel à la gloire littéraire de la nation. Pour éviter les reproches, il promet de modérer ses éloges, même envers les talents supérieurs. Enfin, le texte prévient que le silence sur certains acteurs ne signifie pas une dégénérescence de leurs talents. L'auteur ne se restreindra pas dans ses critiques, notamment pour les spectacles de la cour, et continuera à fournir des extraits et des remarques sur les nouvelles œuvres, même si cela peut déplaire à certains auteurs dramatiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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