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1
p. 208-219
ALLEMAGNE.
Début :
Leurs Majestés Impériales ont envoyé au Feld-Maréchal Comte de Browne leurs [...]
Mots clefs :
Vienne, Feld-Maréchal de Browne, Saxons, Roi de Prusse, Prague, Grenadiers, Camp de Budin, Général Haddick, Prisonniers, Occupation militaire, Déplacement des troupes, Attaques, Soldats croates, Prince Piccolomini, Comtes, Comté de Glatz, Litoměřice, Major Manstein, Dresde, Régiments, Ordonnance, Infanterie, Leipzig, Magistrats, Conseillers, Contribution financière, Bautzen, États du cercle, Berlin, Patente, Biens, Francfort, Décret de l'Empereur
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE...
DE VIENNE , le 27 Novembre.
Leurs Majeftés Impériales ont envoyé au Feld-
Maréchal Comte de Browne leurs portraits enrichis
de diamans , & l'on compte que ce Général
fera mis an nombre des Chevaliers de l'Ordre de
la Toifon d'Or , qui font en cette Cour.
Le Comte d'Eftrées , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi Très- Chrétien , arriva ici le 10 de ce
mois. Il eut le 12 fes audiences de Leurs Majeſtés
Impériales.
Près de trois cens Saxons qui ont quitté l'armée
du Roi de Pruffe , font arrivés à Ybbi & à Crem's.
On apprend de Cracovie que les quatre Régimens
d'Infanterie & les deux de Cavalerie de cette Nátion
qui étoient en Pologne , s'avancent du côté
de Bielitz dans la haute Siléfie , pour le joindre aux
troupes de l'Impératrice Reine.
DE PRAGUE , le 14 Novembre.
Quatre Compagnies de Grenadiers des Régimens
que l'Impératrice Reine a fait venir d'Ita
lie , ont été mifes ici en garnifon. On a déposé
JANVIER. 1757. 200
dans l'Arcenal de cette Ville tous les pontons de
l'armée commandée par le Feld- Maréchal de
Browne. Il arrive tous les jours un grand nombre
de Déferteurs Pruffiens. Plufieurs prennent parti
dans les troupes de l'Impératrice Reine.
Depuis quelques jours les troupes qui
étoient dans le camp de Budin , fe font féparées.
Le Feld- Maréchal Comte de Browne a établi fon
quartier général en cette Ville . Il a donné le commandement
de tous les poftes au delà de l'Elbe au
Comte de Maguire. Le Général Haddick commandera
ceux en deçà de cette riviere. Les Huf
fards & les Croates ont formé un cordon le long
des frontieres de la Saxe , & plufieurs Efcadrons
de Cuiraffiers & de dragons font à portée de foutenir
ces troupes irrégulieres.
On doit faire à Carlsbadt l'échange des prifonniers.
Il s'y rendra pour cet effet de chaque côté
un Lieutenant Colonel , un Capitaine , un Auditeur
& un Commiffaire des guerres.
Pendant cet hyver , la Garniſon de cette Ville
fera compofée du Régiment de Jeune Wolfenbu
tel , d'un Bataillon de Wallis , & de vingt- deux
Compagnies de Grenadiers.
Du Camp de Budin , le 7 Novembre.
Le 27 du mois dernier , les Pruffiens ayant
abandonné la Ville d'Auffig , le Feld - Maréchal
Comte de Browne la fit occuper par un Détachement
de Croates. Il fit paffer en même temps
l'Elbe à la plupart des troupes de cette Nation ,
harceler l'arriere- garde de l'armée ennemie.
Le Général Haddick s'avança le 28 avec fon détachement
vers Peterwald. Les Pruffiens s'en re-.
tirerent , & il en prit poffeffion. Le 29 , le Lieute
nant-Colonel Maceligot attaqua un poſte , dans
pour
1
ZIO MERCURE DE FRANCE.
:
lequel un corps d'ennemis étoit retranché avec
huit canons. L'action fut très- vive , & les Pruffiens
fe défendirent long-temps à la faveur de leur
artillerie mais le Colonel Velha étant venu au
fecours du fieur Maceligot , le pofte fut emporté.
Les ennemis y ont laiffé près de deux cens morts
ou bleffés . On eut le 30 des avis certains , que l'ennemi
avoit entiérement évacué la Boheme ; & le
31 , le Feld - Maréchal de Browne rappella les
Détachemens qu'il avoit envoyés dans les Cercles
de Saatz & de Leitmeritz . Sur le bruit qui fe
répandit le premier de ce mois , que les Pruffiens
faifoient de nouveaux mouvemens du côté de Zitau
& de Gabel , ce Général fit avancer le Comte
Lafcy à la tête de quelques Bataillons & d'un
Corps de Huffards vers Jung- Buntzlau , & le Lieutenant-
Colonel Louden vers Bambourg, avec huit
cens Croates. Le Baron de Wolfersdorff , Major
Général , fut détaché le 3 avec fix Bataillons , un
pareil nombre de Compagnies de Grénadiers , fix
cens chevaux , & douze pieces de canon
foutenir le Comte Lafcy . Le s , on apprit que les
ennemis avoient pris des cantonnemens ; qu'il n'y
avoit plus que quatre mille hommes de leurs troupes
qui fuffent campés ; & que ce Corps étoit
retranché derriere Nellendorff.
, pour
Du Quartier Général du Prince Piccolomini
Hollochlau , le 8 Novembre 1756.
Les troupes commandées par le Prince Piccolomini
, ne ſe ſont arrêtées qu'un jour à Jaromitz
, & le 27 du mois dernier elles font venues
camper ici. On fut informé le 29 , qu'un Corps
de Pruffiens qui étoit reſté à Neuſtadt , s'etoit retiré.
Auffitôt le Prince Piccolomini manda au
Comte Spada , de faire prendre poffeffion de ce
JANVIER. 1757. 27F
le
pofte. Sur l'avis qu'on reçut le même jour , que
le Feld- Maréchal de Schwerin décampoit de Skalitz
, & qu'il paroifloit avoir deffein de fe replier
vers Lewin ; les Comtes de Spada , Louis de Starhemberg
& de Rodolphe de Palfy , eurent ordre
de fe porter en avant .En même temps, on détacha
le Colonel Mibaliewich , pour inquiéter
les ennemis dans leur retraite. Le 30 ils fe retirerent
jufqu'à Reinerz dans le Comté de Glatz . Le
fieur Mibaliewich , après les avoir poursuivis ,
eft revenu prendre pofte à Lewin. Le Feld - Maréchal
de Schwerin leva de nouveau fon camp
premier de ce mois. Continuant de retourner
en arriere , il alla fe pofter fous Glatz , & s'eft
replié enfuite jufqu'à Warthe : il n'a laiffé à
Glatz que deux Régimens. Quelques difpofitions.
de ce Général font juger qu'il à même deſſein
d'évacuer entiérement le Comté de Glatz . Les
troupes de l'Impératrice Reine y paient tout ar
gent comptant , excepté le pain & les fourrages ,
qu'elles ne prennent même qu'en donnant des reçus.
Deux Détachemens fe font avancés à Reinerz
& à Gofbubel , pour obferver les mouvemens des
ennemis. Nos Huffards font campés entre Czaftch
& Slany. Les Régimens de Cuiraffiers de Schmerzing
, de Kalckreuter & de Gelhay , & les Régimens
de Huffards de Nadafti & de Kaluocki
font arrivés de Hongrie en Moravie , où ils s'ar
rêteront juſqu'à nouvel ordre.
DE LEITMERITZ , le 2 Novembre.
Quelques jours avant que les Prufſiens abandonnaffent
la Boheme , le fieur de Tallange atta--
qua Salefl , où étoient trois cens hommes d'Infanterie
& quatre-vingts Huffards de leur troupes ,
212 MERCURE DE FRANCE .
avec deux pieces de canon . Il tailla en pieces cent
foixante -dix hommes , & il encloua les deux canons
, ne pouvant les enlever parce que fix cens
Cavaliers ennemis vinrent au fecours du pofte attaqué.
Le Major Manftein , qui y commandoir ,
a perdu la vie. Il n'y a eu que feize hommes tués
& vingt-trois bleffés du côté des Autrichiens . Le
Général Maguire a fait former , par les troupes
qu'il a fous fes ordres , un cordon le long de la
frontiere .
DE DRESDE , le 29 Novembre.
NeufRégimens de l'armée de Sa Majeſté Pruſfienne
devoient traverfer le Cercle de Buntzlau
pour aller joindre l'armée qui eft aux ordres du
Feld-Maréchal de Schwerin . Ils n'ont pu exécuter
ce projet , les Autrichiens ayant occupé les principaux
poftes fitués le long des montagnes de la
Luface. Des lettres de Léipfick avoient marqué ,
que deux Régimens Saxons avoient trouvé le
moyen de fe rendre à Prague. Les mêmes lettres
ajoutoient , que cent cinquante Soldats des mêmes
troupes avoient forcé trois cens Cavaliers
Pruffiens , qui avoient été envoyés à leur pour
fuite , de mettre les armes bas , & qu'il les
avoient emmenés prifonniers en Boheme. Ces
nouvelles ne font pas confirmées. Il eft vrai feule
ment que le Régiment Saxon de Lubomirsky a
refufé de marcher fous les ordres des Officiers
Pruffiens , qui lui avoient été donnés pour commander
qu'il en a tué quelques- uns , & qu'il
s'eft enfuite entiérement difperfé .
Quelques Régimens des troupes Electorales
ayant conftamment refufé de prêter ferment au
Roi de Pruffe , & un grand nombre de Soldats des
JANVIER. 1757. 213
mêmes troupes ayant pris la fuite , le Prince
Maurice d'Anhalt - Deſſau en a porté des plaintes
au Feld- Maréchal Comte de Rutowski , par ordre
de Sa Majesté Pruffienne. Ce Feld- Maréchal a
fait à la lettre du Prince d'Anhalt une réponſe ,
dont voici l'extrait.
« V. A. S. fçait mieux que perfonne , que la plu-
»part des Officiers, après avoir paffé le Pont de Rhuden
,ont été d'abord éloignés de leurs Régimens.
»Comment peut- on exiger d'eux qu'ils répon-
>>dent de leur monde ; & de moi , que je réponde
pour les Officiers ? En vertu de la Capitula-
»tion , il étoit libre à ces derniers de refter au fer-
»vice de S. M. le Roi de Pologne , ou de deman-
» der leur congé. On a convenablement annoncé
»aux Soldats qu'ils feroient prifonniers de guer-
>>re ; mais on ne leur a dit , ni de ma part , ni
>>de celle de qui que ce foit , qu'ils devoient prê-
»ter ferment au Roi de Pruffe , & qu'ils y fe-
Proient forcés. Je me fuis expreffément défendu
»dans la Capitulation , je l'ai fait représenter à S.
>>M. Pruffienne . Malgré cela , perfonne n'eft &
»ne fe croit autorifé à retenir quelques hommes
»de l'Artillerie , de l'Infanterie & de la Cavalerie.
»V. A. S. n'a qu'à nommer ceux des Généraux &
»>Officiers , qu'elle accufe. Notre qualité de prifonniers
de guerre ne nous permet pas de
>>nous éloigner des lieux de notre réfidence , &
chacun de nous eft refponfable de ce qui pourroit
fe faire contre la Capitulation . Mais V. A. S.
>>me permettra de lui dire que l'éloignement des
troupes pour la preftation de ferment qu'on éxi-
»goit d'elles & qu'on leur a fait faire par des
moyens violens , ne devroit point lui paroître
métrange ; & quoi qu'il en foit , il n'eft guere poffible
de rendre refponfables de cet éloignement
214 MERCURE DE FRANCE.
>>leurs Officiers qui font féparés d'elles .... Sur
la Lifte des Grenadiers Gardes du Corps , on a
»mis des hommes qui doivent avoir été auprès des
Ȏquipages des Officiers , & dont une partie s'eft
»perdue avec les bagages , & l'autre a été renvoyée
de Pirna & de Drefde . On a d'ailleurs fpé-
»ciné , comme étant à Drefde , des malades qui
wétoient reftés à Thurmfdorff & à Naumdorff , &
que les troupes Pruffiennes doivent y avoir trou
»vés. Il y a auffi beaucoup de Soldats qui étoient
nabfens par congé . Les Officiers ne fçavent où ils
>>font reftés , ni ce qu'ils font devenus . On a porté
>> pareillement furl'état des troupes plufieurs Ca-
» dets qui ne font encore que des enfans , & qui
»ne font jamais venus au Drapeau , quoique la
>> Cour ait bien voulu leur accorder , comme une
» grace , la paie pour leur entretien....... >>
On publia le premier de ce mois une Ordonnance
, par laquelle S. M. Pruffienne prefcrivoit
aux Cercles de cet Electorat , de fournir neuf
mille foixante -quinze hommes , pour recruter les
Régimens Saxons qu'Elle a pris à ſon ſervice. Par
la répartition qui avoit été faite , ce Prince demandoit
deux mille cent vingt hommes au Cercle
de Mifnie , dix- fept cens trente-cinq au Cercle
de Léipfick , deux cens foixante -un au Cercle
de Neuftadt , quatre cens foixante-onze au Cercle
Electoral , feize cens foixante- cinq au Cercle
des Montagnes , neuf cens cinq au Cercle de
Thuringe , quatre cens foixante - fix au Cercle de
Voigtland , fix cens au Marquifat de la Haute-
Luface , trois cens foixante - huit à la Baffe- Luface
, deux cens trente-e- quatre au Chapitre de Merfebourg
, & deux cens trente au Chapitre de
Naumbourg & de Zeift. Il étoit recommandé aux
Régences de n'enrôler que des hommes qui euf- -
JANVIER. 1757 . 275
>
fent au moins cinq pieds cinq pouces , & qui
n'euffent pas plus de vingt- huit ans ; & de les
choifir principalement parmi les Artifans , particuliérement
parmi les Charrons , Forgerons ,
Charpentiers , Maçons & Serruriers . Toutes ces
recrues devoient être prêtes le 15 & il avoit été
fignifié à chaque Cercle , que , fi elles ne fe trouvoient
pas affemblées pour ce temps , ou fi elles
n'étoient pas telles que S. M. Pruffienne les exigoit,
on procéderoit contre les Membres de la Régence
du Cercle par voie d'éxécution militaire ;
que même ils feroient arrêtés , & que , fans aucune
diftinction de perfonnes , on les condamneroit
aux travaux des fortifications .
Dix Régimens d'Infanterie de l'armée Saxonne
font confervés en entier. S. M. Pruffienne a incorporé
dans les troupes les Grenadiers Gardes du
Corps , le Régiment de la Reine ; celui de la Princeffe,
épouse du Prince Electoral ; fix Régimens de
Cavalerie , & le Corps d'Artillerie . Elle a envoyé
dans fes Etats le Régiment de Dragons de Rutow.
ski , ainfi que les foldats qui ont refufé de prêter
ferment . Plufieurs Officiers , foupçonnés d'avoir
contribué par leurs confeils à ce refus , ont été mis
aux arrêts .
Quelques Soldats Saxons s'étant évadés en paſfant
par Dornau , le détachement Pruffien , qui
les conduifoit , a enlevé les Magiftrats de ce Bourg ,
& les a emmenés prifonniers. On a publié une
Ordonnance du Directoire de Guerre , établi par
le Roi de Pruffe à Torgau . Elle porte que les foldats
qui quitteront les Régimens Saxons que ce
Prince a pris à fon fervice , feront traités comme
déferteurs. Par la même Ordonnance , il eft enjoint
aux Magiftrats de faire arrêter ceux qui le
trouveront dans leurs diftricts , & de les faire conduire
à la garnifon la plus prochaine , fous peine
216 MERCURE DE FRANCE.
d'en répondre en leur propre & privé nom. Il eſt
expreffément défendu de faire tenir aux fugitifs
rien de ce qui peut leur appartenir. Les Magiftrats
auffi-tôt qu'ils feront informés de l'évalion de
quelqu'un , feront obligés de faifir ſes biens meubles
ou immeubles , & ils payeront de leurs
pres fonds les effets qui feront détournés. Toutes
perfonnes qui auront contribué à la fuite d'un
foldat , ou qui , ayant connoiffance de fa fuite , ne
dénonceront pas le fugitif , fubiront la peine prononcée
contre lui .
pro-
Sur les repréſentations des Députés des différens
Cercles de la Saxe , & avec le confentement
du Roi de Pruffe , le Major Général Rezow s'eft
chargé d'acheter la levée des Milices que Sa Majeſté
Pruſſienne a demandées à cet Electorat.
1
On parle diverſement des caufes de la détention
du fieur de Heinecke , Confeiller privé. Le ſcellé
a été mis fur tous les papiers. Le fieur Hibler ,
Major d'un Régiment d'Infanterie des troupes
Saxonnes , a été arrêté en même temps que ce
Magiftrat , pour avoir exhorté des foldats à paffer
chez les Autrichiens.
DE LEIPSICK , le 2 Décembre.
Sur la réquifitión de nos Magiftrats & du Corps
de nos Négocians , le Roi de Pruffe a confenti
d'accorder une diminution fur la contribution de
cinq cens mille écus , qu'il avoit fait demander à
cette Ville. En même temps Sa Majeſté Pruffienne
a recommandé aux habitans de n'entretenir aucune
intelligence avec les Autrichiens , & de ne leur
faire aucune livraiſon , de quelque nature que ce
pût être.
Ce Prince arriva le 24 du mois dernier en cette
Ville , & il prit fon logement chez le fieur Heman
,
JANVIER. 1757. 217
man ,Confeiller des Finances. S.M. Pruffienne vifita
le lendemain matin , les quartiers qu'une partie de
fes troupes occupe dans les environs ; & le foir
Elle retourna à Drefde . Elle a témoigné qu'Elle
auroit défiré de pouvoir accorder une plus grande
diminution fur la contribution qu'Elle a demandée
; mais que les circonftances ne le lui
avoient pas permis . Il y a actuellement ici quatre
mille hommes en garnifon , fans y comprendre
les Gardes du Corps & les Gendarmes du Roi de
Pruffe , qui font logés dans les fauxbourgs . On
compte dans plufieurs maifons jufqu'à huit & dix
foldats . La Bourgeoifie eft obligée de leur céder
les chambres fur le devant , afin qu'ils -foient plus
à portée d'obſerver ce qui fe paffe dans les rues
& d'entendre les fignaux que les Officiers peuvent
avoir befoin de leur donner.
Le Roi de Pruffe , en faiſant la visite des quar
tiers que plufieurs Corps de fes troupes occupent
dans les environs de cette Ville , a employé plus
de deux heures à examiner la plaine de Lutzen ,
où Guftave Adolphe , Roi de Suede , perdit la vie ,
& où fon armée , quoique privée de ce Prince ,
remporta une victoire complette fur les Impériaux
. On obferva que S. M. Pruffienne écrivoit
plufieurs remarques fur les tablettes . Il y a actuellement
ici fix Bataillons en garniſon .
DE BAULZEN , le 22 Novembre.
Depuis quelques jours , le prince de Pruffe a
établi ici fon quartier. Après avoir fait diftribuer
des logemens à quatre Baraillons qu'il a amenés
avec lui , il a adreffé aux Etats du Cercle l'ordre
fuivant.
« S. A. R. difpenfant les habitans de fournir
»la nourriture aux troupes, efpere que les louables
1. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE .
»Etats , de concert avec le Magiftrat & le Cha-
» pitre , régleront les chofes entr'eux de façon que
chaque foldat reçoive journellement fix deniers
& le Bas Officier un gros , & qu'il foit payé
tous les mois dix écus aux Lieutenans , Sous-
>> Lieutenans & Enfeignes , vingt aux Capitaines ,
» quarante aux Lieutenans - Colonels , foixante aux
»Colonels. S. A. R. ne demande rien Elle .
pour
»A l'égard de fes Aides de Camp , Elle laiffe à la
»difcrétion des Etats , de décider de quelle maniere'
>>on doit en ufer. Elle ne penſe pas , que ces
>> Etats faffent la moindre difficulté de remplir fes
>>intentions fur ces différens articles. Au refte , Elle
»promet qu'Elle empêchera l'Officier & le foldat
» d'exiger rien de leurs hôtes au - delà des fommes
»fpécifiées ci -deffus ; bien entendu néanmoins que
» la lumiere & le bois ferontfournis gratuitement
» & que
l'hôte fera tenu de cuire & d'apprêter pour
» le foldat la viande que celui- ci aura achetée . De
» plus , S. A. R. demande qu'on prépare trois cens
>>lits pour établir en cette Ville un Hôpital Mili-
>>> taire. >>>
DE BERLIN , le 28 Novembre.
Il paroît une Patente du Roi , pour rappeller
tous les Vaffaux ou Sujets de Sa Majeſté , qui font
au fervice de l'Impératrice Reine de Hongrie &
de Boheme , ou qui réfident dans les Etats de
cette Princeffe. Le Roi leur ordonne de ſe repréfenter
dans le terme de deux mois , à compter
du jour de la publication de la Patente . Les biens
de ceux qui n'obéiront pas , feront confifqués au
profit des Officiers ou fujets de S. M. qui par
repréfailles pourroient effuyer quelque dommage
de la part de la Cour de Vienne.
C
JANVIER. 1757. 219
DE FRANC FORT , le 6 Décembre.
On afficha ici le 3 de Novembre dans toutes les
Places publiques le Decret de l'Empereur contre
le Roi de Pruffe ; & les Magiftrats ont défendu
de faire , dans cette Ville , & dans fon territoire ,
aucunes levées de foldats pour S. M. Pruffienne .
L'Empereur ayant ordonné la voie d'exécution
contre ce Prince , a déféré cette commiffion au
Duc de Saxe -Gotha en l'abſence du Roi de Pologne
, Electeur de Saxe . Le Duc de Saxe - Gotha s'eft
excuſé de ſe mêler de cette affaire ; mais les raifons
qu'il allegue pour s'en difpenfer , n'ont pas
fatisfait Sa Majefté Impériale , & Elle lui a adreffé
une nouvelle Admonition.
le Ba-
Les lettres de Ratisbonne marquent que
ron de Ponickau , Miniftre du Roi de Pologne
Electeur de Saxe à la Diete de l'Empire , a préfenté
un nouveau Mémoire à cette aſſemblée . La
moitié du Bourg de Kupferberg dans l'Evêché de
Bamberg , vient d'être réduite en cendre. Il y a eu
auffi un grand incendie à Wetzlar .
DE VIENNE , le 27 Novembre.
Leurs Majeftés Impériales ont envoyé au Feld-
Maréchal Comte de Browne leurs portraits enrichis
de diamans , & l'on compte que ce Général
fera mis an nombre des Chevaliers de l'Ordre de
la Toifon d'Or , qui font en cette Cour.
Le Comte d'Eftrées , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi Très- Chrétien , arriva ici le 10 de ce
mois. Il eut le 12 fes audiences de Leurs Majeſtés
Impériales.
Près de trois cens Saxons qui ont quitté l'armée
du Roi de Pruffe , font arrivés à Ybbi & à Crem's.
On apprend de Cracovie que les quatre Régimens
d'Infanterie & les deux de Cavalerie de cette Nátion
qui étoient en Pologne , s'avancent du côté
de Bielitz dans la haute Siléfie , pour le joindre aux
troupes de l'Impératrice Reine.
DE PRAGUE , le 14 Novembre.
Quatre Compagnies de Grenadiers des Régimens
que l'Impératrice Reine a fait venir d'Ita
lie , ont été mifes ici en garnifon. On a déposé
JANVIER. 1757. 200
dans l'Arcenal de cette Ville tous les pontons de
l'armée commandée par le Feld- Maréchal de
Browne. Il arrive tous les jours un grand nombre
de Déferteurs Pruffiens. Plufieurs prennent parti
dans les troupes de l'Impératrice Reine.
Depuis quelques jours les troupes qui
étoient dans le camp de Budin , fe font féparées.
Le Feld- Maréchal Comte de Browne a établi fon
quartier général en cette Ville . Il a donné le commandement
de tous les poftes au delà de l'Elbe au
Comte de Maguire. Le Général Haddick commandera
ceux en deçà de cette riviere. Les Huf
fards & les Croates ont formé un cordon le long
des frontieres de la Saxe , & plufieurs Efcadrons
de Cuiraffiers & de dragons font à portée de foutenir
ces troupes irrégulieres.
On doit faire à Carlsbadt l'échange des prifonniers.
Il s'y rendra pour cet effet de chaque côté
un Lieutenant Colonel , un Capitaine , un Auditeur
& un Commiffaire des guerres.
Pendant cet hyver , la Garniſon de cette Ville
fera compofée du Régiment de Jeune Wolfenbu
tel , d'un Bataillon de Wallis , & de vingt- deux
Compagnies de Grenadiers.
Du Camp de Budin , le 7 Novembre.
Le 27 du mois dernier , les Pruffiens ayant
abandonné la Ville d'Auffig , le Feld - Maréchal
Comte de Browne la fit occuper par un Détachement
de Croates. Il fit paffer en même temps
l'Elbe à la plupart des troupes de cette Nation ,
harceler l'arriere- garde de l'armée ennemie.
Le Général Haddick s'avança le 28 avec fon détachement
vers Peterwald. Les Pruffiens s'en re-.
tirerent , & il en prit poffeffion. Le 29 , le Lieute
nant-Colonel Maceligot attaqua un poſte , dans
pour
1
ZIO MERCURE DE FRANCE.
:
lequel un corps d'ennemis étoit retranché avec
huit canons. L'action fut très- vive , & les Pruffiens
fe défendirent long-temps à la faveur de leur
artillerie mais le Colonel Velha étant venu au
fecours du fieur Maceligot , le pofte fut emporté.
Les ennemis y ont laiffé près de deux cens morts
ou bleffés . On eut le 30 des avis certains , que l'ennemi
avoit entiérement évacué la Boheme ; & le
31 , le Feld - Maréchal de Browne rappella les
Détachemens qu'il avoit envoyés dans les Cercles
de Saatz & de Leitmeritz . Sur le bruit qui fe
répandit le premier de ce mois , que les Pruffiens
faifoient de nouveaux mouvemens du côté de Zitau
& de Gabel , ce Général fit avancer le Comte
Lafcy à la tête de quelques Bataillons & d'un
Corps de Huffards vers Jung- Buntzlau , & le Lieutenant-
Colonel Louden vers Bambourg, avec huit
cens Croates. Le Baron de Wolfersdorff , Major
Général , fut détaché le 3 avec fix Bataillons , un
pareil nombre de Compagnies de Grénadiers , fix
cens chevaux , & douze pieces de canon
foutenir le Comte Lafcy . Le s , on apprit que les
ennemis avoient pris des cantonnemens ; qu'il n'y
avoit plus que quatre mille hommes de leurs troupes
qui fuffent campés ; & que ce Corps étoit
retranché derriere Nellendorff.
, pour
Du Quartier Général du Prince Piccolomini
Hollochlau , le 8 Novembre 1756.
Les troupes commandées par le Prince Piccolomini
, ne ſe ſont arrêtées qu'un jour à Jaromitz
, & le 27 du mois dernier elles font venues
camper ici. On fut informé le 29 , qu'un Corps
de Pruffiens qui étoit reſté à Neuſtadt , s'etoit retiré.
Auffitôt le Prince Piccolomini manda au
Comte Spada , de faire prendre poffeffion de ce
JANVIER. 1757. 27F
le
pofte. Sur l'avis qu'on reçut le même jour , que
le Feld- Maréchal de Schwerin décampoit de Skalitz
, & qu'il paroifloit avoir deffein de fe replier
vers Lewin ; les Comtes de Spada , Louis de Starhemberg
& de Rodolphe de Palfy , eurent ordre
de fe porter en avant .En même temps, on détacha
le Colonel Mibaliewich , pour inquiéter
les ennemis dans leur retraite. Le 30 ils fe retirerent
jufqu'à Reinerz dans le Comté de Glatz . Le
fieur Mibaliewich , après les avoir poursuivis ,
eft revenu prendre pofte à Lewin. Le Feld - Maréchal
de Schwerin leva de nouveau fon camp
premier de ce mois. Continuant de retourner
en arriere , il alla fe pofter fous Glatz , & s'eft
replié enfuite jufqu'à Warthe : il n'a laiffé à
Glatz que deux Régimens. Quelques difpofitions.
de ce Général font juger qu'il à même deſſein
d'évacuer entiérement le Comté de Glatz . Les
troupes de l'Impératrice Reine y paient tout ar
gent comptant , excepté le pain & les fourrages ,
qu'elles ne prennent même qu'en donnant des reçus.
Deux Détachemens fe font avancés à Reinerz
& à Gofbubel , pour obferver les mouvemens des
ennemis. Nos Huffards font campés entre Czaftch
& Slany. Les Régimens de Cuiraffiers de Schmerzing
, de Kalckreuter & de Gelhay , & les Régimens
de Huffards de Nadafti & de Kaluocki
font arrivés de Hongrie en Moravie , où ils s'ar
rêteront juſqu'à nouvel ordre.
DE LEITMERITZ , le 2 Novembre.
Quelques jours avant que les Prufſiens abandonnaffent
la Boheme , le fieur de Tallange atta--
qua Salefl , où étoient trois cens hommes d'Infanterie
& quatre-vingts Huffards de leur troupes ,
212 MERCURE DE FRANCE .
avec deux pieces de canon . Il tailla en pieces cent
foixante -dix hommes , & il encloua les deux canons
, ne pouvant les enlever parce que fix cens
Cavaliers ennemis vinrent au fecours du pofte attaqué.
Le Major Manftein , qui y commandoir ,
a perdu la vie. Il n'y a eu que feize hommes tués
& vingt-trois bleffés du côté des Autrichiens . Le
Général Maguire a fait former , par les troupes
qu'il a fous fes ordres , un cordon le long de la
frontiere .
DE DRESDE , le 29 Novembre.
NeufRégimens de l'armée de Sa Majeſté Pruſfienne
devoient traverfer le Cercle de Buntzlau
pour aller joindre l'armée qui eft aux ordres du
Feld-Maréchal de Schwerin . Ils n'ont pu exécuter
ce projet , les Autrichiens ayant occupé les principaux
poftes fitués le long des montagnes de la
Luface. Des lettres de Léipfick avoient marqué ,
que deux Régimens Saxons avoient trouvé le
moyen de fe rendre à Prague. Les mêmes lettres
ajoutoient , que cent cinquante Soldats des mêmes
troupes avoient forcé trois cens Cavaliers
Pruffiens , qui avoient été envoyés à leur pour
fuite , de mettre les armes bas , & qu'il les
avoient emmenés prifonniers en Boheme. Ces
nouvelles ne font pas confirmées. Il eft vrai feule
ment que le Régiment Saxon de Lubomirsky a
refufé de marcher fous les ordres des Officiers
Pruffiens , qui lui avoient été donnés pour commander
qu'il en a tué quelques- uns , & qu'il
s'eft enfuite entiérement difperfé .
Quelques Régimens des troupes Electorales
ayant conftamment refufé de prêter ferment au
Roi de Pruffe , & un grand nombre de Soldats des
JANVIER. 1757. 213
mêmes troupes ayant pris la fuite , le Prince
Maurice d'Anhalt - Deſſau en a porté des plaintes
au Feld- Maréchal Comte de Rutowski , par ordre
de Sa Majesté Pruffienne. Ce Feld- Maréchal a
fait à la lettre du Prince d'Anhalt une réponſe ,
dont voici l'extrait.
« V. A. S. fçait mieux que perfonne , que la plu-
»part des Officiers, après avoir paffé le Pont de Rhuden
,ont été d'abord éloignés de leurs Régimens.
»Comment peut- on exiger d'eux qu'ils répon-
>>dent de leur monde ; & de moi , que je réponde
pour les Officiers ? En vertu de la Capitula-
»tion , il étoit libre à ces derniers de refter au fer-
»vice de S. M. le Roi de Pologne , ou de deman-
» der leur congé. On a convenablement annoncé
»aux Soldats qu'ils feroient prifonniers de guer-
>>re ; mais on ne leur a dit , ni de ma part , ni
>>de celle de qui que ce foit , qu'ils devoient prê-
»ter ferment au Roi de Pruffe , & qu'ils y fe-
Proient forcés. Je me fuis expreffément défendu
»dans la Capitulation , je l'ai fait représenter à S.
>>M. Pruffienne . Malgré cela , perfonne n'eft &
»ne fe croit autorifé à retenir quelques hommes
»de l'Artillerie , de l'Infanterie & de la Cavalerie.
»V. A. S. n'a qu'à nommer ceux des Généraux &
»>Officiers , qu'elle accufe. Notre qualité de prifonniers
de guerre ne nous permet pas de
>>nous éloigner des lieux de notre réfidence , &
chacun de nous eft refponfable de ce qui pourroit
fe faire contre la Capitulation . Mais V. A. S.
>>me permettra de lui dire que l'éloignement des
troupes pour la preftation de ferment qu'on éxi-
»goit d'elles & qu'on leur a fait faire par des
moyens violens , ne devroit point lui paroître
métrange ; & quoi qu'il en foit , il n'eft guere poffible
de rendre refponfables de cet éloignement
214 MERCURE DE FRANCE.
>>leurs Officiers qui font féparés d'elles .... Sur
la Lifte des Grenadiers Gardes du Corps , on a
»mis des hommes qui doivent avoir été auprès des
Ȏquipages des Officiers , & dont une partie s'eft
»perdue avec les bagages , & l'autre a été renvoyée
de Pirna & de Drefde . On a d'ailleurs fpé-
»ciné , comme étant à Drefde , des malades qui
wétoient reftés à Thurmfdorff & à Naumdorff , &
que les troupes Pruffiennes doivent y avoir trou
»vés. Il y a auffi beaucoup de Soldats qui étoient
nabfens par congé . Les Officiers ne fçavent où ils
>>font reftés , ni ce qu'ils font devenus . On a porté
>> pareillement furl'état des troupes plufieurs Ca-
» dets qui ne font encore que des enfans , & qui
»ne font jamais venus au Drapeau , quoique la
>> Cour ait bien voulu leur accorder , comme une
» grace , la paie pour leur entretien....... >>
On publia le premier de ce mois une Ordonnance
, par laquelle S. M. Pruffienne prefcrivoit
aux Cercles de cet Electorat , de fournir neuf
mille foixante -quinze hommes , pour recruter les
Régimens Saxons qu'Elle a pris à ſon ſervice. Par
la répartition qui avoit été faite , ce Prince demandoit
deux mille cent vingt hommes au Cercle
de Mifnie , dix- fept cens trente-cinq au Cercle
de Léipfick , deux cens foixante -un au Cercle
de Neuftadt , quatre cens foixante-onze au Cercle
Electoral , feize cens foixante- cinq au Cercle
des Montagnes , neuf cens cinq au Cercle de
Thuringe , quatre cens foixante - fix au Cercle de
Voigtland , fix cens au Marquifat de la Haute-
Luface , trois cens foixante - huit à la Baffe- Luface
, deux cens trente-e- quatre au Chapitre de Merfebourg
, & deux cens trente au Chapitre de
Naumbourg & de Zeift. Il étoit recommandé aux
Régences de n'enrôler que des hommes qui euf- -
JANVIER. 1757 . 275
>
fent au moins cinq pieds cinq pouces , & qui
n'euffent pas plus de vingt- huit ans ; & de les
choifir principalement parmi les Artifans , particuliérement
parmi les Charrons , Forgerons ,
Charpentiers , Maçons & Serruriers . Toutes ces
recrues devoient être prêtes le 15 & il avoit été
fignifié à chaque Cercle , que , fi elles ne fe trouvoient
pas affemblées pour ce temps , ou fi elles
n'étoient pas telles que S. M. Pruffienne les exigoit,
on procéderoit contre les Membres de la Régence
du Cercle par voie d'éxécution militaire ;
que même ils feroient arrêtés , & que , fans aucune
diftinction de perfonnes , on les condamneroit
aux travaux des fortifications .
Dix Régimens d'Infanterie de l'armée Saxonne
font confervés en entier. S. M. Pruffienne a incorporé
dans les troupes les Grenadiers Gardes du
Corps , le Régiment de la Reine ; celui de la Princeffe,
épouse du Prince Electoral ; fix Régimens de
Cavalerie , & le Corps d'Artillerie . Elle a envoyé
dans fes Etats le Régiment de Dragons de Rutow.
ski , ainfi que les foldats qui ont refufé de prêter
ferment . Plufieurs Officiers , foupçonnés d'avoir
contribué par leurs confeils à ce refus , ont été mis
aux arrêts .
Quelques Soldats Saxons s'étant évadés en paſfant
par Dornau , le détachement Pruffien , qui
les conduifoit , a enlevé les Magiftrats de ce Bourg ,
& les a emmenés prifonniers. On a publié une
Ordonnance du Directoire de Guerre , établi par
le Roi de Pruffe à Torgau . Elle porte que les foldats
qui quitteront les Régimens Saxons que ce
Prince a pris à fon fervice , feront traités comme
déferteurs. Par la même Ordonnance , il eft enjoint
aux Magiftrats de faire arrêter ceux qui le
trouveront dans leurs diftricts , & de les faire conduire
à la garnifon la plus prochaine , fous peine
216 MERCURE DE FRANCE.
d'en répondre en leur propre & privé nom. Il eſt
expreffément défendu de faire tenir aux fugitifs
rien de ce qui peut leur appartenir. Les Magiftrats
auffi-tôt qu'ils feront informés de l'évalion de
quelqu'un , feront obligés de faifir ſes biens meubles
ou immeubles , & ils payeront de leurs
pres fonds les effets qui feront détournés. Toutes
perfonnes qui auront contribué à la fuite d'un
foldat , ou qui , ayant connoiffance de fa fuite , ne
dénonceront pas le fugitif , fubiront la peine prononcée
contre lui .
pro-
Sur les repréſentations des Députés des différens
Cercles de la Saxe , & avec le confentement
du Roi de Pruffe , le Major Général Rezow s'eft
chargé d'acheter la levée des Milices que Sa Majeſté
Pruſſienne a demandées à cet Electorat.
1
On parle diverſement des caufes de la détention
du fieur de Heinecke , Confeiller privé. Le ſcellé
a été mis fur tous les papiers. Le fieur Hibler ,
Major d'un Régiment d'Infanterie des troupes
Saxonnes , a été arrêté en même temps que ce
Magiftrat , pour avoir exhorté des foldats à paffer
chez les Autrichiens.
DE LEIPSICK , le 2 Décembre.
Sur la réquifitión de nos Magiftrats & du Corps
de nos Négocians , le Roi de Pruffe a confenti
d'accorder une diminution fur la contribution de
cinq cens mille écus , qu'il avoit fait demander à
cette Ville. En même temps Sa Majeſté Pruffienne
a recommandé aux habitans de n'entretenir aucune
intelligence avec les Autrichiens , & de ne leur
faire aucune livraiſon , de quelque nature que ce
pût être.
Ce Prince arriva le 24 du mois dernier en cette
Ville , & il prit fon logement chez le fieur Heman
,
JANVIER. 1757. 217
man ,Confeiller des Finances. S.M. Pruffienne vifita
le lendemain matin , les quartiers qu'une partie de
fes troupes occupe dans les environs ; & le foir
Elle retourna à Drefde . Elle a témoigné qu'Elle
auroit défiré de pouvoir accorder une plus grande
diminution fur la contribution qu'Elle a demandée
; mais que les circonftances ne le lui
avoient pas permis . Il y a actuellement ici quatre
mille hommes en garnifon , fans y comprendre
les Gardes du Corps & les Gendarmes du Roi de
Pruffe , qui font logés dans les fauxbourgs . On
compte dans plufieurs maifons jufqu'à huit & dix
foldats . La Bourgeoifie eft obligée de leur céder
les chambres fur le devant , afin qu'ils -foient plus
à portée d'obſerver ce qui fe paffe dans les rues
& d'entendre les fignaux que les Officiers peuvent
avoir befoin de leur donner.
Le Roi de Pruffe , en faiſant la visite des quar
tiers que plufieurs Corps de fes troupes occupent
dans les environs de cette Ville , a employé plus
de deux heures à examiner la plaine de Lutzen ,
où Guftave Adolphe , Roi de Suede , perdit la vie ,
& où fon armée , quoique privée de ce Prince ,
remporta une victoire complette fur les Impériaux
. On obferva que S. M. Pruffienne écrivoit
plufieurs remarques fur les tablettes . Il y a actuellement
ici fix Bataillons en garniſon .
DE BAULZEN , le 22 Novembre.
Depuis quelques jours , le prince de Pruffe a
établi ici fon quartier. Après avoir fait diftribuer
des logemens à quatre Baraillons qu'il a amenés
avec lui , il a adreffé aux Etats du Cercle l'ordre
fuivant.
« S. A. R. difpenfant les habitans de fournir
»la nourriture aux troupes, efpere que les louables
1. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE .
»Etats , de concert avec le Magiftrat & le Cha-
» pitre , régleront les chofes entr'eux de façon que
chaque foldat reçoive journellement fix deniers
& le Bas Officier un gros , & qu'il foit payé
tous les mois dix écus aux Lieutenans , Sous-
>> Lieutenans & Enfeignes , vingt aux Capitaines ,
» quarante aux Lieutenans - Colonels , foixante aux
»Colonels. S. A. R. ne demande rien Elle .
pour
»A l'égard de fes Aides de Camp , Elle laiffe à la
»difcrétion des Etats , de décider de quelle maniere'
>>on doit en ufer. Elle ne penſe pas , que ces
>> Etats faffent la moindre difficulté de remplir fes
>>intentions fur ces différens articles. Au refte , Elle
»promet qu'Elle empêchera l'Officier & le foldat
» d'exiger rien de leurs hôtes au - delà des fommes
»fpécifiées ci -deffus ; bien entendu néanmoins que
» la lumiere & le bois ferontfournis gratuitement
» & que
l'hôte fera tenu de cuire & d'apprêter pour
» le foldat la viande que celui- ci aura achetée . De
» plus , S. A. R. demande qu'on prépare trois cens
>>lits pour établir en cette Ville un Hôpital Mili-
>>> taire. >>>
DE BERLIN , le 28 Novembre.
Il paroît une Patente du Roi , pour rappeller
tous les Vaffaux ou Sujets de Sa Majeſté , qui font
au fervice de l'Impératrice Reine de Hongrie &
de Boheme , ou qui réfident dans les Etats de
cette Princeffe. Le Roi leur ordonne de ſe repréfenter
dans le terme de deux mois , à compter
du jour de la publication de la Patente . Les biens
de ceux qui n'obéiront pas , feront confifqués au
profit des Officiers ou fujets de S. M. qui par
repréfailles pourroient effuyer quelque dommage
de la part de la Cour de Vienne.
C
JANVIER. 1757. 219
DE FRANC FORT , le 6 Décembre.
On afficha ici le 3 de Novembre dans toutes les
Places publiques le Decret de l'Empereur contre
le Roi de Pruffe ; & les Magiftrats ont défendu
de faire , dans cette Ville , & dans fon territoire ,
aucunes levées de foldats pour S. M. Pruffienne .
L'Empereur ayant ordonné la voie d'exécution
contre ce Prince , a déféré cette commiffion au
Duc de Saxe -Gotha en l'abſence du Roi de Pologne
, Electeur de Saxe . Le Duc de Saxe - Gotha s'eft
excuſé de ſe mêler de cette affaire ; mais les raifons
qu'il allegue pour s'en difpenfer , n'ont pas
fatisfait Sa Majefté Impériale , & Elle lui a adreffé
une nouvelle Admonition.
le Ba-
Les lettres de Ratisbonne marquent que
ron de Ponickau , Miniftre du Roi de Pologne
Electeur de Saxe à la Diete de l'Empire , a préfenté
un nouveau Mémoire à cette aſſemblée . La
moitié du Bourg de Kupferberg dans l'Evêché de
Bamberg , vient d'être réduite en cendre. Il y a eu
auffi un grand incendie à Wetzlar .
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Résumé : ALLEMAGNE.
En novembre 1756 et janvier 1757, plusieurs événements militaires et diplomatiques marquent l'Allemagne et l'Europe centrale. À Vienne, les empereurs offrent des portraits enrichis de diamants au Feld-Maréchal Comte de Browne, qui doit être nommé Chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or. Le Comte d'Estrées, ministre plénipotentiaire du roi de France, est reçu en audience par les empereurs. Près de trois cents Saxons désertent l'armée prussienne pour rejoindre les troupes autrichiennes. En Bohême, des régiments italiens sont mis en garnison à Prague, et des déserteurs prussiens continuent d'arriver. Les troupes autrichiennes se réorganisent sous la direction du Feld-Maréchal Comte de Browne, qui établit son quartier général à Prague et nomme des commandants pour les postes de part et d'autre de l'Elbe. Des échanges de prisonniers doivent avoir lieu à Carlsbad. À Budin, les troupes prussiennes abandonnent la ville d'Aussig, permettant aux Autrichiens de prendre plusieurs positions. Le Prince Piccolomini mène des opérations contre les Prussiens, qui se retirent vers Glatz et Warthe. À Dresde, des régiments saxons refusent de prêter serment au roi de Prusse, et des déserteurs saxons sont arrêtés et menacés de sanctions. Le roi de Prusse ordonne le recrutement de neuf mille six cent soixante-quinze hommes pour renforcer les régiments saxons. Des ordonnances sont publiées pour punir les déserteurs et les magistrats complaisants. En décembre 1756 et janvier 1757, des mesures administratives et militaires sont prises en Saxe et en Prusse. Les personnes contribuant à la désertion ou ne dénonçant pas un fugitif subissent la même peine que le déserteur. Sur demande du Roi de Prusse, le Major Général Rezow achète la levée des milices saxonnes. Le conseiller privé Heinecke et le Major Hibler sont arrêtés pour avoir encouragé des soldats à déserter. Le Roi de Prusse accepte de réduire la contribution demandée à Leipzig à la demande des magistrats et des négociants. Il visite Leipzig et les environs, inspectant les troupes et recommandant aux habitants de ne pas collaborer avec les Autrichiens. Les habitants de Leipzig doivent loger les soldats prussiens et fournir des lits pour un hôpital militaire. À Baulzen, le Prince de Prusse ordonne aux États du Cercle de fournir nourriture et logement aux troupes. Le Roi de Prusse publie une patente rappelant ses sujets au service de l'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême. À Francfort, un décret impérial contre le Roi de Prusse est affiché, interdisant les levées de soldats pour la Prusse. Des incendies détruisent une partie du bourg de Kupferberg et la ville de Wetzlar.
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2
p. 173-176
ALLEMAGNE.
Début :
Les nouvelles de Dresde portent que le 26 du même mois, la Princesse [...]
Mots clefs :
Hambourg, Princesse, Naissance, Armée impériale, Charles de Lorraine, Ennemis, Déplacement des troupes, Bataille, Stade, Médecine militaire, Duc de Cumberland
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE HAMBOURG , le 30 Septembre.
LES nouvelles de Drefde portent que le 26
du même mois , la Princeffe épouse du Prince Electoral
de Saxe eft accouchée d'une Princeffe . Selon
les avis reçus de Poméranie , le fort de Pénamunde
a capitulé le 23. La garnifon a mieux
aimé être prifonniere de guerre , que de fe foumettre
à la condition de ne point fervir pendant
deux ans. Les Suédois ont trouvé dans le fort
vingt pieces de canon . On mande de Warfovie ,
que la diette particuliere de Szroda s'eft féparée
le 14 , fans avoir pris aucune réfolution .
Du Quartier général de l'armée Impériale à
Greibnig , le 27 Septembre 1757.
L'Armée Impériale , après avoir détaché quelques
Troupes vers Strigau , quitta le 24 du même
mois le camp de Jawer , pour venir camper
à
Nicolstadt .
Le 25 , le Prince Charles de Lorraine & le
Feld -Maréchal Comte de Daun allerent à la pointe
du jour reconnoître la fituation de l'ennemi , &
obferverent que , pour mieux s'étendre aux envi
rons de Lignitz , il ne formoit qu'une feule li
Hij
174 MERCURE DE FRANCE.
Son
gne qu'il avoit jetté beaucoup de monde dans
les Villages de Barfchdorff & de Koifchwitz fitués
devant fon front , & que ces Villages étoient
garnis de canons . D'après ces difpofitions ,
Alteffe Royale jugea à propos , pour s'approcher
de Lignitz , de faire marcher l'aile droite de l'ar
mée Impériale par Seyfersdorff , l'aile gauche fe !
porta à une lieue au-delà de Wohlftadt , & le
Quartier Général fut établi à Greibnig.
་f
C
le m
Comme les Pruffiens avoient beaucoup de monde
dans le Village de Koifchwitz & pouvoient
incommoder la premiere ligne de l'armée , le
Comte de Sprecher , Lieutenant- Général , fut | k
commandé avec les Grenadiers , pour en déloger
l'ennemi , & après une canonnade d'environ
une heure & demie , les Pruffiens furent obligés
d'abandonner ce pofte..
Le 22 de grand matin , le Prince Charles & le
Feld-Maréchal Comte de Daun , ayant remar
qué que
les tentes de l'Infanterie ennemie étoient
encore tendues , & que celles de la Cavalerie
étoient pliées , réfolurent de les déloger de Barf
chdorff , pofte qui étoit occupé par quatre
taillons & par quelques Efcadrons de Huffards
On fit pour cet effet travailler cinq cens hommes.
à des fafcines ; on tira de tous les Régimess
huit cens Volontaires , & tous les Grenadiers eurent
ordre de fe tenir prêts . Vers les trois heu
res après- midi , l'artillerie commença à tirer fur
Barfchdorff. Les ennemis qui étoient campés fur
des hauteurs derriere ce Village , fe mirent en
bataille , établirent quelques batteries pour les
oppofer aux nôtres , & firent fans fuccès un feu
très -vif. Un de nos obus fit fauter en l'air un
charriot de munitions de guerre , & deux Canonpiers
Pruffiens. On tira de part & d'autre juf
Ch
NOVEMBRE. 1757. 171
qu'à fix heures du foir , & les ennemis décam
perent , après avoir mis le feu à Barfchdorff. Ils
ont fait marcher leur artillerie , leurs pontons
& leurs bagages vers Merfchwitz , & ont enfuite
abandonné Lignitz , où l'on a trouvé beau→
coup de bleffés . Le Prince Charles a mis dans
Lignitz une garnifon de deux mille hommes d'Infanterie
& cent chevaux. Les Pruffiens y ant
laiffé quatre cens mille rations de foin , trente
tonneaux de farine , trente muids d'avoine , &
environ cent trente tonneaux de fel. Les Généraux
de Haddick & de Beck ont été chargés de
harceler l'ennemi dans fa retraite . Le dernier
avec un Corps de mille hommes d'Infanterie ,
deux cens Huffards & quelques pieces de canon ,
leur a pris foixante - douze charriots d'ordonnance
chargés d'avoine , quatre charriots remplis des
bagages de divers Officiers , & un charriot d'eaude-
vie. Il leur a fait auffi quelques prifonniers , &
il n'a perdu que huit hommes & cinq chevaux
tués ou bleffés.
DE STADE , le 8 Septembre.
Le Dac de Cumberland s'eft embarqué le 6
d'octobre fur une frégate Angloife , pour le rendre
à Londres . Il a été joint au Cuxhaven , ૩
Pembouchure de l'Elbe , par des vaiffeaux de
guerre Anglois , qui doivent l'efcorter.
Le fieur de Gevigland Docteur , & ancien
Profeffeur de Médecine en l'Univerfité de Paris ,
Médecin des Armées du Roi , eut ordre de fe
détacher de l'Hôpital ambulant de l'armée vers
la fin du mois d'août , pour fe rendre à Hanovre
à l'effet d'y prendre foin de plufieurs Officiers
qui refterent malades à la fuite du quartier gé
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE.
néral . Le zele & l'activité de ce Médecin ne k
font jamais ralentis , la méthode avec laquelle
il a adminiftré l'hypécacuana pour les dytente
ries qui régnoient alors , lui ayant toujours
parfaitement réuffi , il s'eft acquis l'eftime & la
confiance d'une grande partie des Officiers de
l'armée , autant par fon exactitude défintéreflét
que par la sûreté de la pratique.
DE HAMBOURG , le 30 Septembre.
LES nouvelles de Drefde portent que le 26
du même mois , la Princeffe épouse du Prince Electoral
de Saxe eft accouchée d'une Princeffe . Selon
les avis reçus de Poméranie , le fort de Pénamunde
a capitulé le 23. La garnifon a mieux
aimé être prifonniere de guerre , que de fe foumettre
à la condition de ne point fervir pendant
deux ans. Les Suédois ont trouvé dans le fort
vingt pieces de canon . On mande de Warfovie ,
que la diette particuliere de Szroda s'eft féparée
le 14 , fans avoir pris aucune réfolution .
Du Quartier général de l'armée Impériale à
Greibnig , le 27 Septembre 1757.
L'Armée Impériale , après avoir détaché quelques
Troupes vers Strigau , quitta le 24 du même
mois le camp de Jawer , pour venir camper
à
Nicolstadt .
Le 25 , le Prince Charles de Lorraine & le
Feld -Maréchal Comte de Daun allerent à la pointe
du jour reconnoître la fituation de l'ennemi , &
obferverent que , pour mieux s'étendre aux envi
rons de Lignitz , il ne formoit qu'une feule li
Hij
174 MERCURE DE FRANCE.
Son
gne qu'il avoit jetté beaucoup de monde dans
les Villages de Barfchdorff & de Koifchwitz fitués
devant fon front , & que ces Villages étoient
garnis de canons . D'après ces difpofitions ,
Alteffe Royale jugea à propos , pour s'approcher
de Lignitz , de faire marcher l'aile droite de l'ar
mée Impériale par Seyfersdorff , l'aile gauche fe !
porta à une lieue au-delà de Wohlftadt , & le
Quartier Général fut établi à Greibnig.
་f
C
le m
Comme les Pruffiens avoient beaucoup de monde
dans le Village de Koifchwitz & pouvoient
incommoder la premiere ligne de l'armée , le
Comte de Sprecher , Lieutenant- Général , fut | k
commandé avec les Grenadiers , pour en déloger
l'ennemi , & après une canonnade d'environ
une heure & demie , les Pruffiens furent obligés
d'abandonner ce pofte..
Le 22 de grand matin , le Prince Charles & le
Feld-Maréchal Comte de Daun , ayant remar
qué que
les tentes de l'Infanterie ennemie étoient
encore tendues , & que celles de la Cavalerie
étoient pliées , réfolurent de les déloger de Barf
chdorff , pofte qui étoit occupé par quatre
taillons & par quelques Efcadrons de Huffards
On fit pour cet effet travailler cinq cens hommes.
à des fafcines ; on tira de tous les Régimess
huit cens Volontaires , & tous les Grenadiers eurent
ordre de fe tenir prêts . Vers les trois heu
res après- midi , l'artillerie commença à tirer fur
Barfchdorff. Les ennemis qui étoient campés fur
des hauteurs derriere ce Village , fe mirent en
bataille , établirent quelques batteries pour les
oppofer aux nôtres , & firent fans fuccès un feu
très -vif. Un de nos obus fit fauter en l'air un
charriot de munitions de guerre , & deux Canonpiers
Pruffiens. On tira de part & d'autre juf
Ch
NOVEMBRE. 1757. 171
qu'à fix heures du foir , & les ennemis décam
perent , après avoir mis le feu à Barfchdorff. Ils
ont fait marcher leur artillerie , leurs pontons
& leurs bagages vers Merfchwitz , & ont enfuite
abandonné Lignitz , où l'on a trouvé beau→
coup de bleffés . Le Prince Charles a mis dans
Lignitz une garnifon de deux mille hommes d'Infanterie
& cent chevaux. Les Pruffiens y ant
laiffé quatre cens mille rations de foin , trente
tonneaux de farine , trente muids d'avoine , &
environ cent trente tonneaux de fel. Les Généraux
de Haddick & de Beck ont été chargés de
harceler l'ennemi dans fa retraite . Le dernier
avec un Corps de mille hommes d'Infanterie ,
deux cens Huffards & quelques pieces de canon ,
leur a pris foixante - douze charriots d'ordonnance
chargés d'avoine , quatre charriots remplis des
bagages de divers Officiers , & un charriot d'eaude-
vie. Il leur a fait auffi quelques prifonniers , &
il n'a perdu que huit hommes & cinq chevaux
tués ou bleffés.
DE STADE , le 8 Septembre.
Le Dac de Cumberland s'eft embarqué le 6
d'octobre fur une frégate Angloife , pour le rendre
à Londres . Il a été joint au Cuxhaven , ૩
Pembouchure de l'Elbe , par des vaiffeaux de
guerre Anglois , qui doivent l'efcorter.
Le fieur de Gevigland Docteur , & ancien
Profeffeur de Médecine en l'Univerfité de Paris ,
Médecin des Armées du Roi , eut ordre de fe
détacher de l'Hôpital ambulant de l'armée vers
la fin du mois d'août , pour fe rendre à Hanovre
à l'effet d'y prendre foin de plufieurs Officiers
qui refterent malades à la fuite du quartier gé
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE.
néral . Le zele & l'activité de ce Médecin ne k
font jamais ralentis , la méthode avec laquelle
il a adminiftré l'hypécacuana pour les dytente
ries qui régnoient alors , lui ayant toujours
parfaitement réuffi , il s'eft acquis l'eftime & la
confiance d'une grande partie des Officiers de
l'armée , autant par fon exactitude défintéreflét
que par la sûreté de la pratique.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En septembre 1757, plusieurs événements militaires et politiques ont marqué l'Allemagne. À Dresde, la princesse épouse du Prince Électeur de Saxe a donné naissance à une princesse. En Poméranie, le fort de Pénamunde s'est rendu le 23 septembre, préférant la captivité à deux ans de service inactif. Les Suédois y ont récupéré vingt pièces de canon. À Szroda, la diète particulière s'est dissoute le 14 septembre sans prendre de décision. Du côté de l'armée impériale, après avoir quitté le camp de Jawer le 24 septembre, elle s'est dirigée vers Nicolstadt. Le Prince Charles de Lorraine et le Feld-Maréchal Comte de Daun ont évalué la position ennemie près de Lignitz. Pour se rapprocher de Lignitz, l'armée impériale a déplacé son aile droite vers Seyfersdorff et son aile gauche au-delà de Wohlstadt, établissant son quartier général à Greibnig. Les Prussiens, positionnés dans les villages de Barfchdorff et Koifchwitz, ont été chassés après une canonnade. Le 22 septembre, les troupes impériales ont attaqué Barfchdorff, occupé par les Prussiens. Après un combat intense, les Prussiens ont abandonné le village, laissant des provisions et des munitions. Le Prince Charles a installé une garnison à Lignitz. Les généraux Haddick et Beck ont harcelé les Prussiens en retraite, capturant des charriots de provisions et faisant quelques prisonniers. À Stade, le Duc de Cumberland s'est embarqué pour Londres le 6 octobre, escorté par des vaisseaux de guerre anglais. Le Docteur Gevigland, médecin des armées du Roi, a été envoyé à Hanovre pour soigner des officiers malades, gagnant la confiance des officiers par son zèle et son efficacité.
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p. 194-202
ALLEMAGNE.
Début :
Comme les relations Prussiennes, insérées dans les Gazettes Etrangeres, ont [...]
Mots clefs :
Vienne, Bataille, Roi de Prusse, Artillerie, Armées, Prince Charles de Lorraine, Ennemis, Déplacement des troupes, Troupes, Lieutenant, Cavalerie, Attaques, Régiments, Prague, Maréchal Keith, Baron de Marshall, Uelzen, Marquis de Caraman, Capitaine, Osnabrück, Zell, Défense, Prince, Commander, Maréchal de Richelieu
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE VIENNE , le 17 Décembre.
Comme les relations Pruffiennes , inférées dans
les Gazettes Etrangeres , ont totalement altéré
les circonftances de la bataille donnée les en
Siléfie entre Neumarck & Liffa , la Cour a fait
publier le détail que l'on va fidélement rapporter.
« Le Roi de Pruffe ayant raffemblé à Parchwitz
» une armée d'environ quarante mille hommes ,
» avec une nombreuſe artillerie , tirée pour la plus
grande partie de Glogau , & une quantité prodi.
» gieufe de fafcines , de gabions , de fauciffès , &c.
que les payfans avoient été obligés de faire, prit
» pofte fur la droite du ruiffeau nommé Katz-
» Bach. Ce mouvement fit conjecturer que fon
» deffein étoit de pénétrer plus avant , pour s'em-
» parer d'abord de Neumarck & de Lignitz , at-
» taquer enfuite l'armée Impériale qui étoit cam-
» pée près de Breslau , ou lui couper les fubfif-
» tances qu'elle tiroit de la Boheme , en fe pla-
>> çant dans les environs de Strigau , ou fur les
» frontieres du Royaume. Le Prince Charles & le
Feld-Maréchal Comte de Daun réfolurent en
» conféquence de s'avancer au-delà de la Schweid.
» nitz , pour couvrir Lignitz , & tâcher de faire
» échouer les projets de l'ennemi. On commerça
» par renforcer la garniſon de cette derniere pla-
» çe , & l'on envoya à Neumarck un détache-
>> ment de Bannaliſtes , de Huffards & de Cava-
» lerie , foutenu par les Chevaux- Légers Saxons.
L'armée fut pourvue le 3 de tout ce dont elle
» avoit befoin pour quatre jours ; le 4 , elle forJANVIER.
1798.
195
» tit de fon camp , & le même jour elle paffa le
» Lóh & la Schweidnitz , pour prendre une nou-
» velle pofition . Les troupes défiloient , lorsqu'on
» apprit que le Roi de Pruffe marchoit depuis cinq
» heures du matin fur Neumarck , dou par con-
» féquent le détachement envoyé le 2 , avoit été
obligé de fe retirer . Sur cet avis , on laiffa der-
» riere la Schweidnitz tous les bagages de l'ar-
» mée , les colonnes prefferent leur marche , &
» ſe formerent en deux lignes . Le Général Comte
» Nadafty en forma avec fon Corps de Troupes
>> une troifieme , pour couvrir le flanc gauche de
» l'armée , & la réferve fat destinée à foutenir la
» droite. Cette droite étoit appuyée au village de
» Nypern , " l'armée avoit Leuthen à la gauche &
» Frobelwitz au centre : ces trois endroits furent
» garnis d'autant de troupes qu'il fut poffible . On
» mit dans Frobelwitz huit compagnies de Gre-
» nadiers & plufieurs piquets ; fept compagnies
» de Grenadiers & des piquets à Leuthen , & d'au-
» tres piquets à Nypern. Toutes les comp gnies compagnies
» de Grenadiers & les piquets de la réſerve furent
» placés à la droite de la Cavalerie , à la tête d'un
» bois. Le Major Général Luzinsky couvroit de
>> plus en quelque forte l'aile gauche avec deux
» Régimens de Huffards & quelques autres troupes
légeres. Il étoit foutenu par les Chevaux-
» Légers Saxons aux ordres du Comte de Noftitz ,
» Lieutenant - Général au fèrvice du Roi de Polo-
» gne , & le fieur de Morocz , Lieutenant Géné-
» ral , étoit à l'afle droite avec deux Régimens de
» Huffards & de troupes légeres . Tandis qu'on
» faifoit ces difpofitions , l'armée ennemie avoit
» dépaffé Neumarck: elle avoit fa droite à Krintfch
fa gauche à Bifchdorff , & fes poftes avancés
s'étendoient jufqu'à Born. Les deux armées paf-
Lij
196 MERCURE DE FRANCE.
» ferent dans cette pofition la nuit fous les armes.
>>> Le S avant le jour , le Comte Nadafty , com.
» me ' il avoit été convenu , joignit les troupes
» qui formoient la troifieme ligne à la Cavalerie
de la gauche de l'armée . & forma le flanc depuis
cet endroit juſqu'à une bauteur qui étoit
» de ce côté- là & qu'on avoit garnie d'artillerie.
» Delà il s'étendit en équerre , & fe forma de fa-
» çon que les Troupes Impériales étoient les plus
» près de l'armée , celles de Wirtemberg vers le
flanc , & celles de Baviere à l'extrêmité de l'angle.
A la pointe du jour , les ennemis firent ,
» tantôt fer leur droite , tantôt fur leur gauche ,
> divers mouvemens qui durerent jufqu'à midi..
» Ils fembloient cependant toujours menacer no-
» tre droite , & ce fut pour cette raiſon que le
>> Comte de Luchefi demanda plufieurs fois qu'on
lui fit paffer du renfort. Le Corps de réſerve y
avoit été deftiné ; mais on différa quelque tems
de l'y faire paffer , pour pouvoir pénétrer le
» deffein de l'ennemi. Enfin comme le Comte de
Luchefi infiftoit fortement pour être renforcé ,
» & que d'ailleurs on ne pouvoit pas trop bien
» démêler les mouvemens que les Pruffiens fai-
» foient derriere des hauteurs , on lui envoya la
» réſerve. Le Feld - Maréchal Comte de Daun fe
» porta même en perfonne à cette aîle , pour lá
commander en cas de befoin . A peine ce renfort
eut joint , qu'on vit la Cavalerie Pruffienne
fe porter fur notre gauche , & l'Infanterie marcher
à grand pas fur leur droite , ce qui fit ju-
» ger qu'ils en vouloient à l'aile gauche & à fon
» flanc. Auffitôt le Prince Charles & le Comte de
» Daun , ordonnerent au Prince Efterhaly , Ge
» néral de Cavalerie , & aux Généraux de Maqui-
» re & d'Angern , d'avancer avec les différens
睾
JANVIER. 1758. 197
Corps qu'ils commandoient , pour foutenir le
» flanc , & la feconde ligne eut le même ordre.
» L'ennemi s'étant approché de ce flanc envi
>> ron à une heure après-midi , le feu de fa mouf-
>> queterie commença en fe dirigeant contre les
» troupes de Wirtemberg , qui le foutiprent cou
» rageufement ; mais le fort de l'attaque s'étant
» porté fur ce flanc , les troupes auxiliaires furent
» obligées de céder au nombre , & la confufion
» qu'occafionna la fupériorité de l'ennemi dans
» cette partie, empêcha les Régimens Impériaux ,
» qui arrivoient pour foutenir les Auxiliaires , de
» pouvoir combattre en ordre. On fit tout ce qu'il
» étoit poffible de faire pour réparer le défordre ,
» mais on ne put jamais rallier ces Troupes . Après
>> ce premier avantage , l'ennemi qui avoit en
» même temps attaqué le village de Leuthen &
>> toute la gauche , avoit porté de ce côté-là la
» plus grande partie de fes forces. Cependant fa
» Cavalerie & fon Infanterie furent repouffées
» trois fois par nos Troupes avec une perte con-
» fidérable ; ainfi la victoire lui fut affez long-
» temps difputée & vendue un peu cherement.
» Mais les Pruffiens avoient pénétré par l'ouver-
» ture du flanc de la gauche ; ils s'avançoient
» par- là pour nous prendre à dos , & il n'étoit
plus poffible de l'empêcher ; il n'y avoit d'au-
» tre parti à prendre que de fe retirer fur les deux
rivieres de la Schweidnitz & du Loh : c'eft ce
» que l'on fit en très- bon ordre , & en faifant
» fur l'ennemi un feu continuel . Voilà comment
>> après un combat de plus de quatre heures , on
» a cédé le champ de bataille aux Pruffiens. Nous
» comptons parmi les morts , le Comte de Lu-
» chefi , Général de Cavalerie , & les Majors Gé-
D néraux Prince de Stolberg , Otterwolff & Preyf
Iiij
198 MERCURE DE FRANCE.
fach. Le Major Général Comte Odonel eft blefle
»& priſonnier , & nous avons pris de notre côté
» le Général Major de Krakow.
» Le Prince Charles & le Comte de Daun ſe
font portés partout où lear préſence a été né-
» ceffaire , ou pour donner leurs ordres , ou pour
animer les Troupes par leur exemple. Le Comte
» de Daun a eu une forte contufion , qui cepen-
» dant n'a ralenti en rien ſon ardeur & fon acti-
» vité. Les Princes de Saxe Xavier & Charles , ont
» donné dans cette occafion de nouvelles preuves
» de leur valeur.
DE PRAGUE , le 18 Décembre.
On vient d'apprendre que le Maréchal Keith
eft dans les montagnes de Saxe. Le Baron de
Marshall , pour l'empêcher de rentrer dans ce
Royaume , a formé fur les frontieres un cordon de
troupes.
Un détachement Pruffien qui eſcortoit deux
tonnés d'argent deſtinées pour Glatz , a été arraqué
par le Colonel Jahnus , & après une réſiſtance
affez vive , a été contraint d'abandonner le
menvoi.
D'ULTZEN , les Décembre.
M. le Marquis de Caraman avoit été détaché
de l'armée avec fon Régiment de Dragons & cent
quatre-vingt Chaffeurs de Fifcher commandés par
M. Clery , Lieutenant-Colonel de ce corps , &
dont cent étoient à cheval , pour obferver les
mouvemens des ennemis. Le 4 , M. le Marquis
de Caraman , qui avoit couché au Village de Bri
del , apperçut un corpsde plus de trois mille Ha
JANVIER. 1758. 199
*novriens qui le fuivoit . Il étoit compofé de douze
cens hommes de Cavalerie ; le refte étoit de l'Infanterie
, qui avoit deux pieces de canon. L'inégalité
de fes forces l'obligea de doubler le pas pour
gagner le Village d'Hembeke , où il auroit pu fe
défendre avec plus d'avantage qu'en rafe campagne
: mais la cavalerie Hanovrienne le ferra de fi
près , que voyant qu'il n'auroit pas le temps d'atteindre
Hembeke , quoiqu'un de fes Efcadrons y
fûtarrivé , il prit le parti de fe mettre en bataille.
Il chargea vigoureufement l'ennemi qui s'étoit
déja formé , & il fut fi bien fecondé par M. de
Clery, ainfi que par le feu des quatre - vingts Chaf
feurs de Fifcher , qu'il enfonça & mit en déroute
de corps de Cavalerie Hanovrienne qui étoit du
double plus fort que le fien. Onze Officiers du régiment
de Caraman ont été bleffés & trois d'entr'eux
font faits prifonniers : il y a eu cinq ou fix
Dragons tués & ſoixante - quinze bleflés . Voici la
lifte des Officiers .
-Capitaines. Le fieur Pinon bleffé & pris ; le
fieur le Feron , bleffé ; le Comte de Comminges
& fon neveu bleffés Lieutenans. Les fieurs du
Sauffay , Sacerre , des Fournaux , Dindy , &
Chellans , bleffés , le dernier prifonnier . Cornet
tés. Les fieurs de Cernieres , & Tely , bleffés
celui- ci prifonnier. M. le Marquis de Caraman
leur a tué plus de cent hommes , & fait plufieurs
prifonniers , entr'autres le Commandant des Chaf
eurs Hanovriens . Le Comte de Schullenbourg , Général
Major, qui les commandoit , a été bleffé. De
notre côté , on efpere qu'aucun des Officiers &
Dragons bleffés ne mourra , ni ne fera même
eftropié.
-Cette action diftinguée fait beaucoup d'honneur
à M. de Caraman, à fon Régiment , à M. de Clery,
I iv
200 MERCURE DE FRANCE:
& aux foldats de Fifcher qu'il commandoir.
D'OSNABRUCH , le 20 Décembre.
Le 19 du même mois , à quatre heures du foir,
le fieur de Beauregard de Bellifle , Commiffaire
des guerres au fervice de France , ayant eu avis que
les Anglois faifoient paffer de l'argent aux Hanovriens
& au Roi de Pruffe , prit fi bien fon temps,
qu'avec un détachement du régiment de Condé ,
cavalerie , il furprit & arrêta quatre charriots
chargés de trente- huit-tonnes & de , fept caifles
pleines d'or & d'argent , partie monnoyés , partie
en lingots. Cet important coup de main fut fi
prompt , que ceux qui conduifoient le convoi
n'eurent pas le temps de fe mettre en défenſe . Le
tréfor qui a été déposé dans le logement du fiear
de Beauregard , eft gardé jour & nuit par un nombreux
détachement du même Régiment de Condé.
On a trouvé dans le Bureau de la pofte aux
chevaux , qui dépend de l'Etat d'Hanovre , quatre
lettres de voiture adreffées à différens Juifs,
Ce riche convoi étoit déja parvenu jufqu'à Brême;
mais il en étoit forti à l'approche des François ,
pour revenir à Nienbourg , & delà en cette Ville
chez le Maître des poftes . Celui- ci avoit ordre de
le garder , jufqu'à ce que les François ayant pris
leurs quatiers d'hiver, la route fût devenue libre
pour le tranfporter à l'armée des Hanovriens.
DE ZELL , le 26 Décembre.
La Citadelle de Harbourg fe défend toujours
avec la plus grande vigueur.
On apprend de Caffel, que M. le Prince de Soubife
y eft arrivé le 13 Décembre , & que tous les
JANVIER. 1758. 201
Régimens François , qui étoient dans le Comté de
Hanau , fe rendent fucceffivement dans le pays de
Helle .
Le 20 du même mois , le Prince Ferdinand de
Brunſwick fit faire un mouvement à ſes troupes
pour reculer fa droite. Il l'appuya au ruiffeau de
Kleinheelen , & fit occuper par des détachemens
les Villages de Groff & de Kleinheelen . Sa gauche
refta appuyée à la petite riviere de Lacht , &
fon quartier général à Altenhagen. L'armée de M.
le Maréchal de Richelieu avoit confervé ſon camp .
fur deux lignes . La droite étoit appuyée au petit
Village de Wefterzell , ayant en potence les Grenadiers
de France & les Grenadiers Royaux ; la
gauche tiroit au Pont de Schafferey , à l'extrêmité
du Fauxbourg de Zell , dit le Fauxbourg de Nienbourg
, & le front du camp étoit parconféquent
couvert par la Ville de Zell . Les mouvemens que
cette armée fit par fa droite fur l'Aller le 20 & le
21 , déterminerent les ennemis à garnir la riviere
de Lacht , & à mettre auffi plus de monde dans
le Village de Lacheindorff qu'ils occupoient,
*
Dans cette fituation , M. le Maréchal de Richelieu
qui avoit réfolu de paffer l'Aller , fit partir le 21
M. le Duc de Broglie , pour aller commander un
corps de Troupes qu'on avoit raffemblées dans le
Duché de Brême , avec ordre d'agir fur la Boheme
, de tourner la droite des ennemis , &
d'intercepter leurs convois. Le 22 & le 23 , il fit
différentes difpofitions , pour donner à l'ennemi
de l'inquiétude fur fa gauche & fur fes derrieres .
Le 24 , il donna fes ordres à M. le Marquis de
Villemur , pour paffer l'Aller à Muden , & favorifer
l'établiffement des ponts que le corps d'armée
devoit jetter fur cette riviere.
Male Comte Dauver & M. le Marquis de Caraman
202 MERCURE DE FRANCE.
étoient chargés en même temps de faire deux fauffes
attaques , l'une par le Fauxbourg de Lunebourg
, & l'autre par le pont de Schafferey , perdant
que M. le Duc d'Ayen , Lieutenant Général
, déboucheroit par le pont d'Altenzell , qui
avoit été retabli.
Le reste de l'armée fe pofta fur deux lignes à
Offenfen & à Schevachaufen .
Le 25, M. le Maréchal de Richelieu apprit à huit
heures du matin , que les attaques de la gauche
avoient pouflé les ennemis qui étoient devant élles
jufques dans leur camp , & qu'on l'avoit trouvé
abandonné , leur armée étant partie pendant
la nuit . Il ordonna auffitôt d'envoyer à leur pourfuite
tous les détachemens le plus en état d'y marcher
& de foutenir la fatigue & la rigueur, du
temps.
On leur a tué tout ce qu'une retraite extrêmement
précipitée a permis de joindre on leur a
fait jufqu'à ce jour environ cinq cens prifonniers ;
on leur a pris cent vingt chevaux & beaucoup de
charriots chargés de fubfiftances, de bagages &
d'agrez de pontons : il n'y a eu que vingt hommes
de
perte de notre côté. Les ennemis dirigent leur
retraite fur Lunebourg.
M. le Maréchal de Richelieu a établi hier fon
quartier général à Zell , & il a placé fon camp
dans le même terrein où étoit la veille l'armée du
Prince Ferdinand.
DE VIENNE , le 17 Décembre.
Comme les relations Pruffiennes , inférées dans
les Gazettes Etrangeres , ont totalement altéré
les circonftances de la bataille donnée les en
Siléfie entre Neumarck & Liffa , la Cour a fait
publier le détail que l'on va fidélement rapporter.
« Le Roi de Pruffe ayant raffemblé à Parchwitz
» une armée d'environ quarante mille hommes ,
» avec une nombreuſe artillerie , tirée pour la plus
grande partie de Glogau , & une quantité prodi.
» gieufe de fafcines , de gabions , de fauciffès , &c.
que les payfans avoient été obligés de faire, prit
» pofte fur la droite du ruiffeau nommé Katz-
» Bach. Ce mouvement fit conjecturer que fon
» deffein étoit de pénétrer plus avant , pour s'em-
» parer d'abord de Neumarck & de Lignitz , at-
» taquer enfuite l'armée Impériale qui étoit cam-
» pée près de Breslau , ou lui couper les fubfif-
» tances qu'elle tiroit de la Boheme , en fe pla-
>> çant dans les environs de Strigau , ou fur les
» frontieres du Royaume. Le Prince Charles & le
Feld-Maréchal Comte de Daun réfolurent en
» conféquence de s'avancer au-delà de la Schweid.
» nitz , pour couvrir Lignitz , & tâcher de faire
» échouer les projets de l'ennemi. On commerça
» par renforcer la garniſon de cette derniere pla-
» çe , & l'on envoya à Neumarck un détache-
>> ment de Bannaliſtes , de Huffards & de Cava-
» lerie , foutenu par les Chevaux- Légers Saxons.
L'armée fut pourvue le 3 de tout ce dont elle
» avoit befoin pour quatre jours ; le 4 , elle forJANVIER.
1798.
195
» tit de fon camp , & le même jour elle paffa le
» Lóh & la Schweidnitz , pour prendre une nou-
» velle pofition . Les troupes défiloient , lorsqu'on
» apprit que le Roi de Pruffe marchoit depuis cinq
» heures du matin fur Neumarck , dou par con-
» féquent le détachement envoyé le 2 , avoit été
obligé de fe retirer . Sur cet avis , on laiffa der-
» riere la Schweidnitz tous les bagages de l'ar-
» mée , les colonnes prefferent leur marche , &
» ſe formerent en deux lignes . Le Général Comte
» Nadafty en forma avec fon Corps de Troupes
>> une troifieme , pour couvrir le flanc gauche de
» l'armée , & la réferve fat destinée à foutenir la
» droite. Cette droite étoit appuyée au village de
» Nypern , " l'armée avoit Leuthen à la gauche &
» Frobelwitz au centre : ces trois endroits furent
» garnis d'autant de troupes qu'il fut poffible . On
» mit dans Frobelwitz huit compagnies de Gre-
» nadiers & plufieurs piquets ; fept compagnies
» de Grenadiers & des piquets à Leuthen , & d'au-
» tres piquets à Nypern. Toutes les comp gnies compagnies
» de Grenadiers & les piquets de la réſerve furent
» placés à la droite de la Cavalerie , à la tête d'un
» bois. Le Major Général Luzinsky couvroit de
>> plus en quelque forte l'aile gauche avec deux
» Régimens de Huffards & quelques autres troupes
légeres. Il étoit foutenu par les Chevaux-
» Légers Saxons aux ordres du Comte de Noftitz ,
» Lieutenant - Général au fèrvice du Roi de Polo-
» gne , & le fieur de Morocz , Lieutenant Géné-
» ral , étoit à l'afle droite avec deux Régimens de
» Huffards & de troupes légeres . Tandis qu'on
» faifoit ces difpofitions , l'armée ennemie avoit
» dépaffé Neumarck: elle avoit fa droite à Krintfch
fa gauche à Bifchdorff , & fes poftes avancés
s'étendoient jufqu'à Born. Les deux armées paf-
Lij
196 MERCURE DE FRANCE.
» ferent dans cette pofition la nuit fous les armes.
>>> Le S avant le jour , le Comte Nadafty , com.
» me ' il avoit été convenu , joignit les troupes
» qui formoient la troifieme ligne à la Cavalerie
de la gauche de l'armée . & forma le flanc depuis
cet endroit juſqu'à une bauteur qui étoit
» de ce côté- là & qu'on avoit garnie d'artillerie.
» Delà il s'étendit en équerre , & fe forma de fa-
» çon que les Troupes Impériales étoient les plus
» près de l'armée , celles de Wirtemberg vers le
flanc , & celles de Baviere à l'extrêmité de l'angle.
A la pointe du jour , les ennemis firent ,
» tantôt fer leur droite , tantôt fur leur gauche ,
> divers mouvemens qui durerent jufqu'à midi..
» Ils fembloient cependant toujours menacer no-
» tre droite , & ce fut pour cette raiſon que le
>> Comte de Luchefi demanda plufieurs fois qu'on
lui fit paffer du renfort. Le Corps de réſerve y
avoit été deftiné ; mais on différa quelque tems
de l'y faire paffer , pour pouvoir pénétrer le
» deffein de l'ennemi. Enfin comme le Comte de
Luchefi infiftoit fortement pour être renforcé ,
» & que d'ailleurs on ne pouvoit pas trop bien
» démêler les mouvemens que les Pruffiens fai-
» foient derriere des hauteurs , on lui envoya la
» réſerve. Le Feld - Maréchal Comte de Daun fe
» porta même en perfonne à cette aîle , pour lá
commander en cas de befoin . A peine ce renfort
eut joint , qu'on vit la Cavalerie Pruffienne
fe porter fur notre gauche , & l'Infanterie marcher
à grand pas fur leur droite , ce qui fit ju-
» ger qu'ils en vouloient à l'aile gauche & à fon
» flanc. Auffitôt le Prince Charles & le Comte de
» Daun , ordonnerent au Prince Efterhaly , Ge
» néral de Cavalerie , & aux Généraux de Maqui-
» re & d'Angern , d'avancer avec les différens
睾
JANVIER. 1758. 197
Corps qu'ils commandoient , pour foutenir le
» flanc , & la feconde ligne eut le même ordre.
» L'ennemi s'étant approché de ce flanc envi
>> ron à une heure après-midi , le feu de fa mouf-
>> queterie commença en fe dirigeant contre les
» troupes de Wirtemberg , qui le foutiprent cou
» rageufement ; mais le fort de l'attaque s'étant
» porté fur ce flanc , les troupes auxiliaires furent
» obligées de céder au nombre , & la confufion
» qu'occafionna la fupériorité de l'ennemi dans
» cette partie, empêcha les Régimens Impériaux ,
» qui arrivoient pour foutenir les Auxiliaires , de
» pouvoir combattre en ordre. On fit tout ce qu'il
» étoit poffible de faire pour réparer le défordre ,
» mais on ne put jamais rallier ces Troupes . Après
>> ce premier avantage , l'ennemi qui avoit en
» même temps attaqué le village de Leuthen &
>> toute la gauche , avoit porté de ce côté-là la
» plus grande partie de fes forces. Cependant fa
» Cavalerie & fon Infanterie furent repouffées
» trois fois par nos Troupes avec une perte con-
» fidérable ; ainfi la victoire lui fut affez long-
» temps difputée & vendue un peu cherement.
» Mais les Pruffiens avoient pénétré par l'ouver-
» ture du flanc de la gauche ; ils s'avançoient
» par- là pour nous prendre à dos , & il n'étoit
plus poffible de l'empêcher ; il n'y avoit d'au-
» tre parti à prendre que de fe retirer fur les deux
rivieres de la Schweidnitz & du Loh : c'eft ce
» que l'on fit en très- bon ordre , & en faifant
» fur l'ennemi un feu continuel . Voilà comment
>> après un combat de plus de quatre heures , on
» a cédé le champ de bataille aux Pruffiens. Nous
» comptons parmi les morts , le Comte de Lu-
» chefi , Général de Cavalerie , & les Majors Gé-
D néraux Prince de Stolberg , Otterwolff & Preyf
Iiij
198 MERCURE DE FRANCE.
fach. Le Major Général Comte Odonel eft blefle
»& priſonnier , & nous avons pris de notre côté
» le Général Major de Krakow.
» Le Prince Charles & le Comte de Daun ſe
font portés partout où lear préſence a été né-
» ceffaire , ou pour donner leurs ordres , ou pour
animer les Troupes par leur exemple. Le Comte
» de Daun a eu une forte contufion , qui cepen-
» dant n'a ralenti en rien ſon ardeur & fon acti-
» vité. Les Princes de Saxe Xavier & Charles , ont
» donné dans cette occafion de nouvelles preuves
» de leur valeur.
DE PRAGUE , le 18 Décembre.
On vient d'apprendre que le Maréchal Keith
eft dans les montagnes de Saxe. Le Baron de
Marshall , pour l'empêcher de rentrer dans ce
Royaume , a formé fur les frontieres un cordon de
troupes.
Un détachement Pruffien qui eſcortoit deux
tonnés d'argent deſtinées pour Glatz , a été arraqué
par le Colonel Jahnus , & après une réſiſtance
affez vive , a été contraint d'abandonner le
menvoi.
D'ULTZEN , les Décembre.
M. le Marquis de Caraman avoit été détaché
de l'armée avec fon Régiment de Dragons & cent
quatre-vingt Chaffeurs de Fifcher commandés par
M. Clery , Lieutenant-Colonel de ce corps , &
dont cent étoient à cheval , pour obferver les
mouvemens des ennemis. Le 4 , M. le Marquis
de Caraman , qui avoit couché au Village de Bri
del , apperçut un corpsde plus de trois mille Ha
JANVIER. 1758. 199
*novriens qui le fuivoit . Il étoit compofé de douze
cens hommes de Cavalerie ; le refte étoit de l'Infanterie
, qui avoit deux pieces de canon. L'inégalité
de fes forces l'obligea de doubler le pas pour
gagner le Village d'Hembeke , où il auroit pu fe
défendre avec plus d'avantage qu'en rafe campagne
: mais la cavalerie Hanovrienne le ferra de fi
près , que voyant qu'il n'auroit pas le temps d'atteindre
Hembeke , quoiqu'un de fes Efcadrons y
fûtarrivé , il prit le parti de fe mettre en bataille.
Il chargea vigoureufement l'ennemi qui s'étoit
déja formé , & il fut fi bien fecondé par M. de
Clery, ainfi que par le feu des quatre - vingts Chaf
feurs de Fifcher , qu'il enfonça & mit en déroute
de corps de Cavalerie Hanovrienne qui étoit du
double plus fort que le fien. Onze Officiers du régiment
de Caraman ont été bleffés & trois d'entr'eux
font faits prifonniers : il y a eu cinq ou fix
Dragons tués & ſoixante - quinze bleflés . Voici la
lifte des Officiers .
-Capitaines. Le fieur Pinon bleffé & pris ; le
fieur le Feron , bleffé ; le Comte de Comminges
& fon neveu bleffés Lieutenans. Les fieurs du
Sauffay , Sacerre , des Fournaux , Dindy , &
Chellans , bleffés , le dernier prifonnier . Cornet
tés. Les fieurs de Cernieres , & Tely , bleffés
celui- ci prifonnier. M. le Marquis de Caraman
leur a tué plus de cent hommes , & fait plufieurs
prifonniers , entr'autres le Commandant des Chaf
eurs Hanovriens . Le Comte de Schullenbourg , Général
Major, qui les commandoit , a été bleffé. De
notre côté , on efpere qu'aucun des Officiers &
Dragons bleffés ne mourra , ni ne fera même
eftropié.
-Cette action diftinguée fait beaucoup d'honneur
à M. de Caraman, à fon Régiment , à M. de Clery,
I iv
200 MERCURE DE FRANCE:
& aux foldats de Fifcher qu'il commandoir.
D'OSNABRUCH , le 20 Décembre.
Le 19 du même mois , à quatre heures du foir,
le fieur de Beauregard de Bellifle , Commiffaire
des guerres au fervice de France , ayant eu avis que
les Anglois faifoient paffer de l'argent aux Hanovriens
& au Roi de Pruffe , prit fi bien fon temps,
qu'avec un détachement du régiment de Condé ,
cavalerie , il furprit & arrêta quatre charriots
chargés de trente- huit-tonnes & de , fept caifles
pleines d'or & d'argent , partie monnoyés , partie
en lingots. Cet important coup de main fut fi
prompt , que ceux qui conduifoient le convoi
n'eurent pas le temps de fe mettre en défenſe . Le
tréfor qui a été déposé dans le logement du fiear
de Beauregard , eft gardé jour & nuit par un nombreux
détachement du même Régiment de Condé.
On a trouvé dans le Bureau de la pofte aux
chevaux , qui dépend de l'Etat d'Hanovre , quatre
lettres de voiture adreffées à différens Juifs,
Ce riche convoi étoit déja parvenu jufqu'à Brême;
mais il en étoit forti à l'approche des François ,
pour revenir à Nienbourg , & delà en cette Ville
chez le Maître des poftes . Celui- ci avoit ordre de
le garder , jufqu'à ce que les François ayant pris
leurs quatiers d'hiver, la route fût devenue libre
pour le tranfporter à l'armée des Hanovriens.
DE ZELL , le 26 Décembre.
La Citadelle de Harbourg fe défend toujours
avec la plus grande vigueur.
On apprend de Caffel, que M. le Prince de Soubife
y eft arrivé le 13 Décembre , & que tous les
JANVIER. 1758. 201
Régimens François , qui étoient dans le Comté de
Hanau , fe rendent fucceffivement dans le pays de
Helle .
Le 20 du même mois , le Prince Ferdinand de
Brunſwick fit faire un mouvement à ſes troupes
pour reculer fa droite. Il l'appuya au ruiffeau de
Kleinheelen , & fit occuper par des détachemens
les Villages de Groff & de Kleinheelen . Sa gauche
refta appuyée à la petite riviere de Lacht , &
fon quartier général à Altenhagen. L'armée de M.
le Maréchal de Richelieu avoit confervé ſon camp .
fur deux lignes . La droite étoit appuyée au petit
Village de Wefterzell , ayant en potence les Grenadiers
de France & les Grenadiers Royaux ; la
gauche tiroit au Pont de Schafferey , à l'extrêmité
du Fauxbourg de Zell , dit le Fauxbourg de Nienbourg
, & le front du camp étoit parconféquent
couvert par la Ville de Zell . Les mouvemens que
cette armée fit par fa droite fur l'Aller le 20 & le
21 , déterminerent les ennemis à garnir la riviere
de Lacht , & à mettre auffi plus de monde dans
le Village de Lacheindorff qu'ils occupoient,
*
Dans cette fituation , M. le Maréchal de Richelieu
qui avoit réfolu de paffer l'Aller , fit partir le 21
M. le Duc de Broglie , pour aller commander un
corps de Troupes qu'on avoit raffemblées dans le
Duché de Brême , avec ordre d'agir fur la Boheme
, de tourner la droite des ennemis , &
d'intercepter leurs convois. Le 22 & le 23 , il fit
différentes difpofitions , pour donner à l'ennemi
de l'inquiétude fur fa gauche & fur fes derrieres .
Le 24 , il donna fes ordres à M. le Marquis de
Villemur , pour paffer l'Aller à Muden , & favorifer
l'établiffement des ponts que le corps d'armée
devoit jetter fur cette riviere.
Male Comte Dauver & M. le Marquis de Caraman
202 MERCURE DE FRANCE.
étoient chargés en même temps de faire deux fauffes
attaques , l'une par le Fauxbourg de Lunebourg
, & l'autre par le pont de Schafferey , perdant
que M. le Duc d'Ayen , Lieutenant Général
, déboucheroit par le pont d'Altenzell , qui
avoit été retabli.
Le reste de l'armée fe pofta fur deux lignes à
Offenfen & à Schevachaufen .
Le 25, M. le Maréchal de Richelieu apprit à huit
heures du matin , que les attaques de la gauche
avoient pouflé les ennemis qui étoient devant élles
jufques dans leur camp , & qu'on l'avoit trouvé
abandonné , leur armée étant partie pendant
la nuit . Il ordonna auffitôt d'envoyer à leur pourfuite
tous les détachemens le plus en état d'y marcher
& de foutenir la fatigue & la rigueur, du
temps.
On leur a tué tout ce qu'une retraite extrêmement
précipitée a permis de joindre on leur a
fait jufqu'à ce jour environ cinq cens prifonniers ;
on leur a pris cent vingt chevaux & beaucoup de
charriots chargés de fubfiftances, de bagages &
d'agrez de pontons : il n'y a eu que vingt hommes
de
perte de notre côté. Les ennemis dirigent leur
retraite fur Lunebourg.
M. le Maréchal de Richelieu a établi hier fon
quartier général à Zell , & il a placé fon camp
dans le même terrein où étoit la veille l'armée du
Prince Ferdinand.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le texte relate les événements militaires en Allemagne, notamment la bataille entre les forces prussiennes et impériales près de Neumarck et Liffa. Le roi de Prusse, à la tête d'une armée de quarante mille hommes et d'une artillerie nombreuse, a tenté de pénétrer plus avant pour attaquer l'armée impériale près de Breslau ou couper ses subsistances. Les forces impériales, sous les ordres du Prince Charles et du Feld-Maréchal Comte de Daun, ont avancé pour couvrir Lignitz et contrer les projets prussiens. La bataille a commencé le 5 décembre. Les Prussiens ont attaqué l'aile gauche des Impériaux, forçant ces derniers à se retirer en bon ordre après un combat de plus de quatre heures. Parmi les pertes impériales, on compte le Comte de Luchefi et plusieurs autres officiers. Le Prince Charles et le Comte de Daun ont montré un grand courage et une activité remarquable. D'autres événements militaires sont également mentionnés, comme les actions du Marquis de Caraman contre les Hanovriens et la capture d'un convoi d'argent destiné aux ennemis par le sieur de Beauregard. La citadelle de Harbourg continue de se défendre vigoureusement. Les mouvements des armées de Brunswick et de Richelieu sont détaillés, notamment la traversée de l'Aller par les forces françaises. Le 25, le Maréchal de Richelieu a reçu des nouvelles indiquant que les attaques sur la gauche avaient repoussé les ennemis jusqu'à leur camp, trouvé abandonné. L'armée ennemie s'était retirée pendant la nuit. Richelieu a ordonné de poursuivre les ennemis avec les détachements les plus aptes à supporter la fatigue et les conditions climatiques rigoureuses. Les forces françaises ont tué un nombre significatif d'ennemis en fuite, fait environ cinq cents prisonniers, capturé cent vingt chevaux et de nombreux chariots chargés de subsistances, de bagages et d'équipements de pontons. Les pertes françaises se sont élevées à vingt hommes. Les ennemis se dirigeaient vers Lunebourg. Le Maréchal de Richelieu a établi son quartier général à Zell, sur le terrain où se trouvait précédemment l'armée du Prince Ferdinand.
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4
p. 205-206
De Hambourg le 8 Septembre.
Début :
Les lettres de Stettin nous ont appris que l'Armée Suédoise qui campoit à [...]
Mots clefs :
Lettres, Armée suédoise, Prise de la ville, Fort, Capitulation, Déplacement des troupes, Garnison, Attaque, Résistance, Prusse, Retraite
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texteReconnaissance textuelle : De Hambourg le 8 Septembre.
De
Hambourg
le
8
Septembre
.
Les
Lettres
de
Stettin
nous ont appris
que
l'Ar
mée
Suédoife qui campoit à
Loitz
,
en
partir
le
1
206 MERCURE DE FRANCE.
21 du mois dernier , pour ſe porter fur Anclam ?
dont elle s'eft emparée. Un des Détachemens de
cette Armée fe préfenta devant le Fort d'Uker-
munde , qui lui fut rendu par capitulation. Le
gros de l'Armée marcha le 28 à Schwine , Ville
fortifiée par des retrranchemens paliffadés , &
défendue par une garnifon de fix cens hommes.
Le Comte de Meyerfeld fut chargé d'attaquer
cette Place , & il s'y porta avec beaucoup de ré-
folution. L'attaque dura depuis quatre heures du
matin , jufqu'à fept heures du foir. Les Pruffiens
après une vive réſiſtance , furent forcés de fe re-
tirer en défordre. Les Suédois ont enlevé le fieur
Hauflqui commandoit dans la Place , trois Lieu-
tenans , un Enfeigne , huit Bas-Officiers & foixan-
te-onze Soldats Ils ont trouvé dans les retran-
chemens plufieurs piéces de canon , & des mu-
nitions en abondance.
Hambourg
le
8
Septembre
.
Les
Lettres
de
Stettin
nous ont appris
que
l'Ar
mée
Suédoife qui campoit à
Loitz
,
en
partir
le
1
206 MERCURE DE FRANCE.
21 du mois dernier , pour ſe porter fur Anclam ?
dont elle s'eft emparée. Un des Détachemens de
cette Armée fe préfenta devant le Fort d'Uker-
munde , qui lui fut rendu par capitulation. Le
gros de l'Armée marcha le 28 à Schwine , Ville
fortifiée par des retrranchemens paliffadés , &
défendue par une garnifon de fix cens hommes.
Le Comte de Meyerfeld fut chargé d'attaquer
cette Place , & il s'y porta avec beaucoup de ré-
folution. L'attaque dura depuis quatre heures du
matin , jufqu'à fept heures du foir. Les Pruffiens
après une vive réſiſtance , furent forcés de fe re-
tirer en défordre. Les Suédois ont enlevé le fieur
Hauflqui commandoit dans la Place , trois Lieu-
tenans , un Enfeigne , huit Bas-Officiers & foixan-
te-onze Soldats Ils ont trouvé dans les retran-
chemens plufieurs piéces de canon , & des mu-
nitions en abondance.
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Résumé : De Hambourg le 8 Septembre.
Le 8 septembre, des lettres de Stettin ont rapporté que l'armée suédoise, initialement à Loitz, s'est déplacée vers Anklam le 21 du mois précédent et l'a conquise. Un détachement suédois a ensuite pris le fort d'Uckermunde par capitulation. Le 28, l'armée suédoise a marché vers Schwine, une ville fortifiée par des retranchements palissadés et défendue par une garnison de six cents hommes. Le comte de Meyerfeld a mené l'attaque, qui a duré de quatre heures du matin à sept heures du soir. Malgré une vive résistance, les Prussiens ont été contraints de se retirer en désordre. Les Suédois ont capturé plusieurs officiers et soldats, ainsi que plusieurs pièces de canon et des munitions.
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5
p. 207-210
DE CASSEL, le 11 Août.
Début :
L'Armée a pris le chemin d'Oldendorff sur le Weser, où elle arriva le 3. [...]
Mots clefs :
Armée, Comte, Régiment, Prince Héréditaire de Brunswick, Attaques, Ennemis, Soldats, Artillerie, Blessés et morts, Déplacement des troupes, Infanterie, Fatigue, Maréchal de Contades, Nouvelles
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texteReconnaissance textuelle : DE CASSEL, le 11 Août.
DE CASSEL , le ri Août.
L'Armée a pris le chemin d'Oldendorff für le
Wefer , où elle arriva le 3. Elle y féjourna. Elle
fe remit en marche le s , & fe rendit à Eumbeck
?
208
MERCURE
DE FRANCE
.
le 7 avec toute l'artillerie & les équipages. Le
Comte de Saint -Germain avoit été détaché avec
quatre Brigades d'Infanterie & deux Brigades de
Cavalerie , pour maſquer les débouchés d'Hame-
len. L'Armée n'a point été inquiétée pendant fa
marche , & on n'a vu que quelques Chaffeurs
des Ennemis.
La
nuit
du 7 au
8
,
le
Prince
héréditaire
deBrunſwick
,
détaché
de
l'Armée
du
Prince
Fer-
dinand
,
avec
un
corps d'environ
douze
mille
hommes
,
paffa
le
Wefer
à
Hainelen
.
Il
s'ap-
procha d'Eimbeck
le
8 au
point
du
jour
.
Il
atta-
qua
cette
Ville
dans
laquelle
il
étoit réſté
quel
ques
troupes
de
l'arrière
garde aux
ordres
du
feur
de Baye
,
Maréchal
-
de
-
Camp
de
jour
,
qui
défendit
les
rues
fans
être
entamé
.
Les ennemis maîtres de la Ville , en fortirent
en colonne. Ils furent reçus par l'arrière-garde ,
commandée par le Chevalier de Nicolay , &
les Marquis de Traifnel & de Brehan , & com-
pofée de la Brigade de Picardie , des Grenadiers
de France & Royaux , de trois cens Carabiniers,
du Régiment de Berchiny , des Volontaires de
Haynault , & de ceux de Muret. Ces troupes fe
préſenterent à l'ennemi dans le plus grand ordre
& avec la plus grande fermeté. Les Hanovriens
furent forcés de rentrer dans la Ville après
avoir perdu plus de cinq cens hommes , & ils
n'ont plus reparu. Nous n'avons perdu que cin-
quante Grenadiers tués ou bleſſés.
L'Armée
continua fa
marche
,
&
campa
le
même
jour
8
à Barnfen
.
Le
9
elle
vint à
Branf
feldt
,
&
dans
les
journées
du 10
&
du
11
, elle
a
été raflemblée dans
les
environs
de
Caffel
.
Les
ennemis
fe
font préfentés
de nouveau pour
atta-
quer
l'arrière
garde à
l'entrée
des
défilés
de
Munden
.
-
24
OCTOBRE
.
1759
.
209
2
L'Armée marchoit fur deux colonnes . On for-
ma deux arrières gardes , celle de la colonne de
la droite , compolée de la Brigade de Picardie,
& foutenue par celle de Beltunce , aux ordres
du fieur de Planta , Maréchal - de- Camp ; celle
de la gauche , composée des Grenadiers de Fran
ce & Royaux , aux ordres du Marquis de Trail
nel ; la fanté du Marquis de Saint- Pern ne lui
ayant pas permis de s'en charger. Les ennemis
fe, préfenterent en force à l'arrière- garde de la
colonne de la droite. Les deux Brigades de Pi-
cardie & de Béthune fe mirent en bataille à la
tête de la gorge , avant d'y entrer , & reçurent
les ennemis de fi bonne grace avec du canon
que ceux-ci n'oferent s'approcher , & le conten-
terent de tirer quelques coups de canon , mais
de fi loin , qu'ils ne firent aucun mal. Ils prirent
enfuite le parti de gagner les hauteurs pour atta-
quer le Comte de Saint- Germain qui les défen
doit. Ce Général marcha à eux ; il les fit atta-
quer par les Brigades d'Auvergne , d'Aquitaine
& d'Anhalt , & les culbuta . L'action a été vive
Le fieur de Muret étoit far le flanc des enne
mis caché dans le bois avec deux cens Volon-
taires de l'Armée. Lorſqu'il les a vûs ſe retirer en
défordre , il les a fuivis pendant une demi- lieue
d'affez près pour les atteindre à coups de bayon
nette. Depuis ce moment , les ennemis n'ont plus
reparu. nous n'avons eu qu'une vingtaine d'hom
mes tués ou bleffés. On eftime la perte des en¬
nemis à mille ou douze cens hommes.
Du 16.
L'armée fe remet chaquejour des fatigues con-
fidérables qu'elle a éprouvées pendant fa marche ,
& elle trouve ici tous les fecours dont elle a be-
Loin.
Depuis l'avantage que
le
Comte de Saint-
Ger
210 MERCURE DE FRANCE:
main
a
eu
fur
les
troupes
du
Prince
héré
litaire
de
Bruntwick
aux
défilés
de
Munden
,
les
ennemis
n'ont
plus
paru
.
Suivant les états qu'on a reçus , la perte de l'In
fanterie & de la Cavalerie dans l'affaire du pre-
mier de ce mois , ſe monte a trois mille quatre
cens feize hommes tués ou prifonniers , & deux
mille trente bleflés.
Du
25
.
Les nouvelles qu'on eut de la marche de l'ar
mée du Prince Ferdinand qui s'avançoit à travers
le pays de Waldeck , déterminerent le Maréchal
de Contades à faire marcher l'armée le 18 , & à
paller l'Eder dans les environs de Fritzlar. On
campa à la rive droite de cette riviere. On laiffa
à Caffel des détachemens pour la garde de quel-
ques malades & bleffés , qui n'avoient pas été en
état d'être tranfportés. Les ennemis s'emparerent
de cette Place le lendemain par capitulation.
Le 19 , fur les nouvelles qu'on eut de l'arrivée
d'un corps des ennemis à Hayna , & de la marche
du Prince Ferdinand pour fuivre ce corps , l'armée
marcha à Gilfen.
Le 22 , l'armée ſe remit en marche , & vint
camper dans les environs de Treiza .
Le 23 , le Maréchal de Contades ſe rendit avec
l'armée dans les environs de Kirchayn , où elle
campe à la rive gauche de la riviere de Lohn. Le
quartier général a été établi à Groſſelheim , diſtant
de Marburg d'environ deux lieues.
Le Maréchal d'Etrées eſt arrivé ce matin à
l'armée.
L'Armée a pris le chemin d'Oldendorff für le
Wefer , où elle arriva le 3. Elle y féjourna. Elle
fe remit en marche le s , & fe rendit à Eumbeck
?
208
MERCURE
DE FRANCE
.
le 7 avec toute l'artillerie & les équipages. Le
Comte de Saint -Germain avoit été détaché avec
quatre Brigades d'Infanterie & deux Brigades de
Cavalerie , pour maſquer les débouchés d'Hame-
len. L'Armée n'a point été inquiétée pendant fa
marche , & on n'a vu que quelques Chaffeurs
des Ennemis.
La
nuit
du 7 au
8
,
le
Prince
héréditaire
deBrunſwick
,
détaché
de
l'Armée
du
Prince
Fer-
dinand
,
avec
un
corps d'environ
douze
mille
hommes
,
paffa
le
Wefer
à
Hainelen
.
Il
s'ap-
procha d'Eimbeck
le
8 au
point
du
jour
.
Il
atta-
qua
cette
Ville
dans
laquelle
il
étoit réſté
quel
ques
troupes
de
l'arrière
garde aux
ordres
du
feur
de Baye
,
Maréchal
-
de
-
Camp
de
jour
,
qui
défendit
les
rues
fans
être
entamé
.
Les ennemis maîtres de la Ville , en fortirent
en colonne. Ils furent reçus par l'arrière-garde ,
commandée par le Chevalier de Nicolay , &
les Marquis de Traifnel & de Brehan , & com-
pofée de la Brigade de Picardie , des Grenadiers
de France & Royaux , de trois cens Carabiniers,
du Régiment de Berchiny , des Volontaires de
Haynault , & de ceux de Muret. Ces troupes fe
préſenterent à l'ennemi dans le plus grand ordre
& avec la plus grande fermeté. Les Hanovriens
furent forcés de rentrer dans la Ville après
avoir perdu plus de cinq cens hommes , & ils
n'ont plus reparu. Nous n'avons perdu que cin-
quante Grenadiers tués ou bleſſés.
L'Armée
continua fa
marche
,
&
campa
le
même
jour
8
à Barnfen
.
Le
9
elle
vint à
Branf
feldt
,
&
dans
les
journées
du 10
&
du
11
, elle
a
été raflemblée dans
les
environs
de
Caffel
.
Les
ennemis
fe
font préfentés
de nouveau pour
atta-
quer
l'arrière
garde à
l'entrée
des
défilés
de
Munden
.
-
24
OCTOBRE
.
1759
.
209
2
L'Armée marchoit fur deux colonnes . On for-
ma deux arrières gardes , celle de la colonne de
la droite , compolée de la Brigade de Picardie,
& foutenue par celle de Beltunce , aux ordres
du fieur de Planta , Maréchal - de- Camp ; celle
de la gauche , composée des Grenadiers de Fran
ce & Royaux , aux ordres du Marquis de Trail
nel ; la fanté du Marquis de Saint- Pern ne lui
ayant pas permis de s'en charger. Les ennemis
fe, préfenterent en force à l'arrière- garde de la
colonne de la droite. Les deux Brigades de Pi-
cardie & de Béthune fe mirent en bataille à la
tête de la gorge , avant d'y entrer , & reçurent
les ennemis de fi bonne grace avec du canon
que ceux-ci n'oferent s'approcher , & le conten-
terent de tirer quelques coups de canon , mais
de fi loin , qu'ils ne firent aucun mal. Ils prirent
enfuite le parti de gagner les hauteurs pour atta-
quer le Comte de Saint- Germain qui les défen
doit. Ce Général marcha à eux ; il les fit atta-
quer par les Brigades d'Auvergne , d'Aquitaine
& d'Anhalt , & les culbuta . L'action a été vive
Le fieur de Muret étoit far le flanc des enne
mis caché dans le bois avec deux cens Volon-
taires de l'Armée. Lorſqu'il les a vûs ſe retirer en
défordre , il les a fuivis pendant une demi- lieue
d'affez près pour les atteindre à coups de bayon
nette. Depuis ce moment , les ennemis n'ont plus
reparu. nous n'avons eu qu'une vingtaine d'hom
mes tués ou bleffés. On eftime la perte des en¬
nemis à mille ou douze cens hommes.
Du 16.
L'armée fe remet chaquejour des fatigues con-
fidérables qu'elle a éprouvées pendant fa marche ,
& elle trouve ici tous les fecours dont elle a be-
Loin.
Depuis l'avantage que
le
Comte de Saint-
Ger
210 MERCURE DE FRANCE:
main
a
eu
fur
les
troupes
du
Prince
héré
litaire
de
Bruntwick
aux
défilés
de
Munden
,
les
ennemis
n'ont
plus
paru
.
Suivant les états qu'on a reçus , la perte de l'In
fanterie & de la Cavalerie dans l'affaire du pre-
mier de ce mois , ſe monte a trois mille quatre
cens feize hommes tués ou prifonniers , & deux
mille trente bleflés.
Du
25
.
Les nouvelles qu'on eut de la marche de l'ar
mée du Prince Ferdinand qui s'avançoit à travers
le pays de Waldeck , déterminerent le Maréchal
de Contades à faire marcher l'armée le 18 , & à
paller l'Eder dans les environs de Fritzlar. On
campa à la rive droite de cette riviere. On laiffa
à Caffel des détachemens pour la garde de quel-
ques malades & bleffés , qui n'avoient pas été en
état d'être tranfportés. Les ennemis s'emparerent
de cette Place le lendemain par capitulation.
Le 19 , fur les nouvelles qu'on eut de l'arrivée
d'un corps des ennemis à Hayna , & de la marche
du Prince Ferdinand pour fuivre ce corps , l'armée
marcha à Gilfen.
Le 22 , l'armée ſe remit en marche , & vint
camper dans les environs de Treiza .
Le 23 , le Maréchal de Contades ſe rendit avec
l'armée dans les environs de Kirchayn , où elle
campe à la rive gauche de la riviere de Lohn. Le
quartier général a été établi à Groſſelheim , diſtant
de Marburg d'environ deux lieues.
Le Maréchal d'Etrées eſt arrivé ce matin à
l'armée.
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Résumé : DE CASSEL, le 11 Août.
Du 1er au 9 août, l'armée française se déplaça vers Oldendorff, Eumbeck, Barnfen et Branf feldt sans être sérieusement inquiétée, à l'exception de quelques éclaireurs ennemis. Le 7 août, le Prince héréditaire de Brunswick tenta d'attaquer Eumbeck avec environ douze mille hommes, mais fut repoussé par les troupes françaises commandées par le Chevalier de Nicolay et les Marquis de Traifnel et de Brehan. Les pertes hanovriennes furent significatives. Du 16 au 25 octobre, l'armée se remit des fatigues de la marche et reçut les secours nécessaires. Le 24 octobre, elle marcha en deux colonnes avec des arrières-gardes composées de brigades de Picardie, de Béthune et de grenadiers. Les ennemis tentèrent d'attaquer l'arrière-garde de la colonne de droite, mais furent repoussés par les brigades de Picardie et de Béthune, ainsi que par le Comte de Saint-Germain et les brigades d'Auvergne, d'Aquitaine et d'Anhalt. Les ennemis subirent des pertes estimées à mille ou douze cents hommes, tandis que les Français perdirent une vingtaine d'hommes. Les pertes ennemies lors de l'affrontement du 1er octobre furent de trois mille quatre cents seize hommes tués ou prisonniers, et deux mille trente blessés. Du 18 au 23 octobre, l'armée traversa l'Eder près de Fritzlar, marcha vers Gilfen, Treisa et Kirchayn, où elle campa à la rive gauche de la rivière de Lohn. Le quartier général fut établi à Grosselheim, à environ deux lieues de Marburg, et le Maréchal d'Etrées rejoignit l'armée le 23 octobre.
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6
p. 205-206
DE WESEL, le 1 Novembre.
Début :
le 15 du mois dernier, le marquis de Gayon & le sieur de [...]
Mots clefs :
Marquis, Lieutenant colonel, Déplacement des troupes, Régiment, Attaque, Blessés et morts
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texteReconnaissance textuelle : DE WESEL, le 1 Novembre.
De WESEL, le Novembre..
I
Le du mois dernier , le Marquis de Gayon
& le fieur de Boisclaireau , Lieutenant- Colonel,
Commandant fous les ordres y font fortis de
Munster avec un gros détachement & du canon ..
Ils fe font portés à trois quarts de lieue de la
ville fur le chemin de Roxem , juſqu'au ruiffeau
derriere lequel les Ennemis avoient un camp de
Cavalerie & d'Infanterie . On a fait canonner ce
camp pendant une heure & demie. Les Ennemis
ont été obligés de le lever après avoir perdu beau
Coup de monde.
Le 16 , le fieur de Boisclaireau , ayant à fes
ordres le fieur de Montfort , Lieutenant- Colone
à la fuite du Régiment de Provence , fortit de
nouveau pour aller attaquer un autre camp des
Ennemis , placé fur la bruyere de Dyburg , compofé
de deux bataillons & de deux elcadrons.
Le fieur de Boisclaireau arriva fur le camp fans
être apperçu , tomba fur l'Infanterie , tandis que
le fieur de Canavad , avec un détachement de
Dragons de Thianges & de Volontaires de Cler
206 MERCURE DE FRANCE.
mont , tomboit fur la Cavalerie. On s'eft em
paré des armes aux faiſceaux , & des chevaux au
piquet. Quelques Grenadiers des Ennemis & quelques
Cavaliers ont voulu faire réſiſtance ; mais
tout a été pris , tué ou mis en fuite. On a ramené
à Munfter près de deux cens prisonniers & une
piéce de canon . On a pris auſſi un drapeau du
Régiment de Marshal . Les troupes font rentrées
dans Munſter après avoir mis le feu au camp..
Nous avons eu fix Officiers bleffés & une trentaine
de foldats tués ou bleffés .
I
Le du mois dernier , le Marquis de Gayon
& le fieur de Boisclaireau , Lieutenant- Colonel,
Commandant fous les ordres y font fortis de
Munster avec un gros détachement & du canon ..
Ils fe font portés à trois quarts de lieue de la
ville fur le chemin de Roxem , juſqu'au ruiffeau
derriere lequel les Ennemis avoient un camp de
Cavalerie & d'Infanterie . On a fait canonner ce
camp pendant une heure & demie. Les Ennemis
ont été obligés de le lever après avoir perdu beau
Coup de monde.
Le 16 , le fieur de Boisclaireau , ayant à fes
ordres le fieur de Montfort , Lieutenant- Colone
à la fuite du Régiment de Provence , fortit de
nouveau pour aller attaquer un autre camp des
Ennemis , placé fur la bruyere de Dyburg , compofé
de deux bataillons & de deux elcadrons.
Le fieur de Boisclaireau arriva fur le camp fans
être apperçu , tomba fur l'Infanterie , tandis que
le fieur de Canavad , avec un détachement de
Dragons de Thianges & de Volontaires de Cler
206 MERCURE DE FRANCE.
mont , tomboit fur la Cavalerie. On s'eft em
paré des armes aux faiſceaux , & des chevaux au
piquet. Quelques Grenadiers des Ennemis & quelques
Cavaliers ont voulu faire réſiſtance ; mais
tout a été pris , tué ou mis en fuite. On a ramené
à Munfter près de deux cens prisonniers & une
piéce de canon . On a pris auſſi un drapeau du
Régiment de Marshal . Les troupes font rentrées
dans Munſter après avoir mis le feu au camp..
Nous avons eu fix Officiers bleffés & une trentaine
de foldats tués ou bleffés .
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Résumé : DE WESEL, le 1 Novembre.
En novembre, le Marquis de Gayon et le sieur de Boisclaireau, Lieutenant-Colonel, dirigèrent une opération militaire depuis Munster. Le 16 octobre, ils attaquèrent un camp ennemi près de Roxem, forçant les ennemis à se retirer après une heure et demie de bombardement. Le 16 novembre, le sieur de Boisclaireau, accompagné du sieur de Montfort, Lieutenant-Colonel du Régiment de Provence, attaqua un autre camp ennemi à la bruyère de Dyburg. Ce camp comprenait deux bataillons d'infanterie et deux escadrons de cavalerie. L'attaque surprise permit de capturer des armes, des chevaux, et de faire près de deux cents prisonniers, ainsi qu'une pièce de canon et un drapeau du Régiment de Marshal. Les troupes ennemies furent soit tuées, soit mises en fuite. Les forces françaises subirent des pertes, avec six officiers blessés et une trentaine de soldats tués ou blessés. Après l'attaque, les troupes rentrèrent à Munster, ayant mis le feu au camp ennemi.
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7
p. 201-202
DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
Début :
Le Prince héréditaire de Brunswick ayant été détaché de l'armée [...]
Mots clefs :
Prince Héréditaire de Brunswick, Prince Ferdinand , Duc, Postes militaires, Grenadiers, Régiments, Infanterie, Cavalerie, Déplacement des troupes, Attaque, Ennemis, Expédition, Retraite
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texteReconnaissance textuelle : DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
De FRANCFORT , le 8 Décembre.
Le Prince héréditaire de Brunfwick ayant été
détaché de l'armée du Prince Ferdinand avec un
nombre confidérable de troupes , s'eft porté par
des marches forcées vers Fulde , où le Duc de
Wirtemberg étoit depuis quelques jours avec fes
troupes , que le Roi a prifes à fa folde , & dont
une partie s'étoit avancée dans la Heffe . Les
Poftes avancés du Duc de Wirtemberg ayant été
forcés de fe replier , le Prince héréditaire s'avança
rapidement vers Fulde , & parut le premier
de ce mois à neuf heures du matin près de
cette Ville .
Le Duc de Wirtemberg avoit déja raffemblé
la plus grande partie de fes Grenadiers & quelques
piéces de canon avec un de fes Régimens de
Cuiralliers fur la rive gauche de la Fulde , difpu
tant le terrein aux Ennemis , afin d'avoir le temps;
de faire arriver le refte de fes troupes.
Pendant ce temps-là , le Prince héréditaire
I w
202 MERCURE, DE FRANCE.
avançoit en force vers Fulde , faiſant filer par
fa droite une colonne d'Infanterie & de Cava-
Jerie pour attaquer les ponts & couper la retraite
du Duc de Wirtemberg. Le pont de la
Ville fur attaqué avec beaucoup de vigueur. Les
Grenadiers de Wirtemberg s'y défendirent avec
toute la valeur poffible ; mais le canon des Ennemis
qui les plongeoit , les maltraita extrêmement.
Ils fe retirerent en fe défendant pied - àpied
dans la Ville. Le fecond pont fut également
force ; le canon des Ennemis ayant tou-
Jours la fupériorité , & les Grenadiers de Wirten
berg continuant de montrer la même valeur.,
La Ville fut difputée ; mais les Ennemis la foumirent.
Ce Prince fe trouvoit alors léparé d'une
grande partie de fon corps d'armée , qui n'avoit
pu arriver à cauſe de l'éloignement de fa pofition
. Il fut obligé d'ordonner la retraite , qui ſe
fit fous les yeux des Ennemis avec tout l'ordre
poffible jufqu'au-delà du pont de l'Enherode , fur
un des ruilleaux que forme la riviere de Fulde.
Après cette expédition le Prince héréditaire
s'eft replié ; & dès le 2 de ce mois, les Huffards
du Duc de Wirtemberg étoient rentrés dans
Fulde.
Le Prince héréditaire de Brunfwick ayant été
détaché de l'armée du Prince Ferdinand avec un
nombre confidérable de troupes , s'eft porté par
des marches forcées vers Fulde , où le Duc de
Wirtemberg étoit depuis quelques jours avec fes
troupes , que le Roi a prifes à fa folde , & dont
une partie s'étoit avancée dans la Heffe . Les
Poftes avancés du Duc de Wirtemberg ayant été
forcés de fe replier , le Prince héréditaire s'avança
rapidement vers Fulde , & parut le premier
de ce mois à neuf heures du matin près de
cette Ville .
Le Duc de Wirtemberg avoit déja raffemblé
la plus grande partie de fes Grenadiers & quelques
piéces de canon avec un de fes Régimens de
Cuiralliers fur la rive gauche de la Fulde , difpu
tant le terrein aux Ennemis , afin d'avoir le temps;
de faire arriver le refte de fes troupes.
Pendant ce temps-là , le Prince héréditaire
I w
202 MERCURE, DE FRANCE.
avançoit en force vers Fulde , faiſant filer par
fa droite une colonne d'Infanterie & de Cava-
Jerie pour attaquer les ponts & couper la retraite
du Duc de Wirtemberg. Le pont de la
Ville fur attaqué avec beaucoup de vigueur. Les
Grenadiers de Wirtemberg s'y défendirent avec
toute la valeur poffible ; mais le canon des Ennemis
qui les plongeoit , les maltraita extrêmement.
Ils fe retirerent en fe défendant pied - àpied
dans la Ville. Le fecond pont fut également
force ; le canon des Ennemis ayant tou-
Jours la fupériorité , & les Grenadiers de Wirten
berg continuant de montrer la même valeur.,
La Ville fut difputée ; mais les Ennemis la foumirent.
Ce Prince fe trouvoit alors léparé d'une
grande partie de fon corps d'armée , qui n'avoit
pu arriver à cauſe de l'éloignement de fa pofition
. Il fut obligé d'ordonner la retraite , qui ſe
fit fous les yeux des Ennemis avec tout l'ordre
poffible jufqu'au-delà du pont de l'Enherode , fur
un des ruilleaux que forme la riviere de Fulde.
Après cette expédition le Prince héréditaire
s'eft replié ; & dès le 2 de ce mois, les Huffards
du Duc de Wirtemberg étoient rentrés dans
Fulde.
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Résumé : DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
Le 8 décembre, le Prince héréditaire de Brunswick, accompagné de troupes, a quitté l'armée du Prince Ferdinand pour se diriger vers Fulde. Le Duc de Wurtemberg, présent à Fulde avec ses forces, avait déjà avancé une partie de ses troupes en Hesse. Le Prince héréditaire a atteint Fulde le 1er décembre. Le Duc de Wurtemberg avait positionné ses grenadiers et quelques canons sur la rive gauche de la Fulde pour défendre la ville. Le Prince héréditaire a envoyé une colonne d'infanterie et de cavalerie pour attaquer les ponts et couper la retraite du Duc de Wurtemberg. Malgré une défense vaillante, les grenadiers de Wurtemberg ont dû se retirer dans la ville face à la supériorité de l'artillerie ennemie. La ville de Fulde a été disputée et finalement soumise par les forces ennemies. Le Duc de Wurtemberg, séparé d'une grande partie de son armée, a ordonné une retraite ordonnée jusqu'au-delà du pont de l'Enherode. Après cette expédition, le Prince héréditaire s'est replié, et dès le 2 décembre, les hussards du Duc de Wurtemberg étaient rentrés à Fulde.
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8
p. 206
Du Quartier général de Friedberg, le 5 Janvier.
Début :
Le Corps aux ordres du Marquis de Voyer venu du Bas-Rhin malgré les [...]
Mots clefs :
Marquis, Déplacement des troupes, Général, Attaque, Prisonniers, Postes militaires, Maréchal, Ennemis
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texteReconnaissance textuelle : Du Quartier général de Friedberg, le 5 Janvier.
Du Quartier général de Friedberg , le 5 Janvier,
Le Corps aux ordres du Marquis de Voyer
venu du Bas-Rhin malgré les difficultés prefqu'infurmontables
qu'il a éprouvées pendant fa marche
, & celui qui étoit à Limbourg aux ordres
du Marquis de Vogué , fe font joints le 31 du
: mois dernier , dans les environs de Mengerskif
ken. Les Troupes commandées par le Marquis
de Vogué fe porterent le 4 de ce mois avant le
jour fur la Ville d'Herborn. Ce Général après
avoir fait fes difpofitions pour l'attaquer , la fit
fommer. La Garnifon au nombre de cent cinquante
hommes , fe rendit prifonniere de guerre.
Pendant ce temps- là le Marquis Dauvet détaché
par le Marquis de Voyer , s'empara de la
Ville de Dillenbourg , où il fit quelques prifonniers.
Les troupes légères de ces deux Corps firent
de leur côté des courfes dans le Pays , &
enleverent plufieurs poftes & patrouilles des Ennemis.
Pour favorifer l'expédition fur Herborn
& Dillenbourg , le Maréchal de Broglie avoit
fait fortir de Gieffen des détachemens de la garnifon
aux ordres du Marquis de Blaifel & il
avoit fait avancer des troupes légères du côté de
Marbourg. Toutes les difpofitions ont eu le plus
grand fuccès . Partout on fait des prifonniers aux
Ennemis.
Le Corps aux ordres du Marquis de Voyer
venu du Bas-Rhin malgré les difficultés prefqu'infurmontables
qu'il a éprouvées pendant fa marche
, & celui qui étoit à Limbourg aux ordres
du Marquis de Vogué , fe font joints le 31 du
: mois dernier , dans les environs de Mengerskif
ken. Les Troupes commandées par le Marquis
de Vogué fe porterent le 4 de ce mois avant le
jour fur la Ville d'Herborn. Ce Général après
avoir fait fes difpofitions pour l'attaquer , la fit
fommer. La Garnifon au nombre de cent cinquante
hommes , fe rendit prifonniere de guerre.
Pendant ce temps- là le Marquis Dauvet détaché
par le Marquis de Voyer , s'empara de la
Ville de Dillenbourg , où il fit quelques prifonniers.
Les troupes légères de ces deux Corps firent
de leur côté des courfes dans le Pays , &
enleverent plufieurs poftes & patrouilles des Ennemis.
Pour favorifer l'expédition fur Herborn
& Dillenbourg , le Maréchal de Broglie avoit
fait fortir de Gieffen des détachemens de la garnifon
aux ordres du Marquis de Blaifel & il
avoit fait avancer des troupes légères du côté de
Marbourg. Toutes les difpofitions ont eu le plus
grand fuccès . Partout on fait des prifonniers aux
Ennemis.
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Résumé : Du Quartier général de Friedberg, le 5 Janvier.
Le 5 janvier, le Marquis de Voyer, depuis le Quartier général de Friedberg, rapporte que ses troupes, venues du Bas-Rhin malgré les obstacles, se sont jointes le 31 décembre aux forces du Marquis de Vogué près de Mengerskirchen. Le 4 janvier, les troupes du Marquis de Vogué ont attaqué et pris la ville d'Herborn, capturant une garnison de cent cinquante hommes. Parallèlement, le Marquis Dauvet, envoyé par le Marquis de Voyer, a pris la ville de Dillenbourg et fait quelques prisonniers. Les troupes légères des deux corps ont également mené des opérations dans la région, capturant plusieurs postes et patrouilles ennemies. Pour appuyer ces actions, le Maréchal de Broglie avait envoyé des détachements de la garnison de Giessen sous les ordres du Marquis de Blaifel et avancé des troupes légères vers Marbourg. Ces dispositions ont abouti à la capture de nombreux prisonniers ennemis.
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9
p. 199-200
Du Camp de Dortmund, le 25 Juin.
Début :
Le Corps de troupes, aux ordres du Comte de S. Germain, passa la Roer le 17 [...]
Mots clefs :
Troupes, Comte, Déplacement des troupes, Quartier général, Ennemis, Alliés, Dragons, Embuscade, Prisonniers, Général
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texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Dortmund, le 25 Juin.
Du Camp de Dortmund , le 25 Juin.
Le Corps de troupes , aux ordres du Comte de
S. Germain , pafla la Roer le 17 à Mulheim ; il ſe
remit en marche le lendemain , & il fe porta à
Steyl. Le 19 , toutes les troupes furent raſſemblées
près de Dortmund , où ce Général a établi fon
Quartier. A fon approche , les troupes avancées
des Ennemis fe repliérent fur Luynen. Il y eut
quelques efcarmouches entre les Chaffeurs de Ficher
& la Légion Britannique , dont il déferta une
grande quantité de Soldats ; on lui fit auffi quelques
prifonniers.
On apprend de Wefel , qu'un Corps de trois
mille hommes des Alliés , fous les ordres du Genéral
Scheiter , vint le 15 au matin camper à deux
lieues de cette Ville. Il paroiffoit avoir le deffein
de paſſer le Rhin , pour enlever quelques - uns de
nos Magazins. Le fieur de Ca mbefort fut envoyé
avec fon détachement , & avec quelques Dragons
& quelques Volontaires , pour obferver ce
Corps ennemi. S'étant mis en embuscade dans
un Bois , il y attira une troupe de Chaffeurs qu'll
battit ; il leur tua quelques hommes, & il leur
fit plufieurs prifonniers . Le Général de Scheiter ,
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
reconnoillant qu'on étoit partout fur les gardes ,
renonça à fon entreprife , & fe retira le même
jour par Bucholtz & Borcklen , vers la réſerve des
Allés.
Le Corps de troupes , aux ordres du Comte de
S. Germain , pafla la Roer le 17 à Mulheim ; il ſe
remit en marche le lendemain , & il fe porta à
Steyl. Le 19 , toutes les troupes furent raſſemblées
près de Dortmund , où ce Général a établi fon
Quartier. A fon approche , les troupes avancées
des Ennemis fe repliérent fur Luynen. Il y eut
quelques efcarmouches entre les Chaffeurs de Ficher
& la Légion Britannique , dont il déferta une
grande quantité de Soldats ; on lui fit auffi quelques
prifonniers.
On apprend de Wefel , qu'un Corps de trois
mille hommes des Alliés , fous les ordres du Genéral
Scheiter , vint le 15 au matin camper à deux
lieues de cette Ville. Il paroiffoit avoir le deffein
de paſſer le Rhin , pour enlever quelques - uns de
nos Magazins. Le fieur de Ca mbefort fut envoyé
avec fon détachement , & avec quelques Dragons
& quelques Volontaires , pour obferver ce
Corps ennemi. S'étant mis en embuscade dans
un Bois , il y attira une troupe de Chaffeurs qu'll
battit ; il leur tua quelques hommes, & il leur
fit plufieurs prifonniers . Le Général de Scheiter ,
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
reconnoillant qu'on étoit partout fur les gardes ,
renonça à fon entreprife , & fe retira le même
jour par Bucholtz & Borcklen , vers la réſerve des
Allés.
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Résumé : Du Camp de Dortmund, le 25 Juin.
Le 25 juin, le comte de Saint-Germain commandait des troupes depuis le camp de Dortmund. Ces troupes traversèrent la Roer le 17 à Mulheim et se dirigèrent vers Steyl le lendemain. Le 19, toutes les troupes se rassemblèrent près de Dortmund, où le général établit son quartier général. Face à l'avancée des troupes françaises, les forces ennemies se replièrent sur Luynen. Des escarmouches opposèrent les chasseurs de Fischer à la Légion Britannique, entraînant la déroute de nombreux soldats britanniques et la capture de plusieurs prisonniers. Par ailleurs, des informations de Wesel signalèrent la présence d'un corps de trois mille hommes des Alliés, sous les ordres du général Scheiter, à deux lieues de la ville le 15 juin. Leur objectif était de traverser le Rhin pour s'emparer de magasins français. Le sieur de Cambefort, envoyé avec un détachement de dragons et de volontaires, observa ce corps ennemi. En se cachant dans un bois, il attaqua et battit une troupe de chasseurs ennemis, tuant plusieurs hommes et faisant plusieurs prisonniers. Reconnaissant la vigilance des forces françaises, le général Scheiter renonça à son entreprise et se retira le même jour par Bucholtz et Borcklen vers la réserve des Alliés.
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10
p. 183
DE NUREMBERG, le 3 Février 1763.
Début :
On vient d'apprendre que l'Electeur Palatin a envoyé ordre au Général d'Effern, qui [...]
Mots clefs :
Électeur, Général, Ordre, Armée impériale, Altesse, Troupes palatines, Déplacement des troupes, Duché
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE NUREMBERG, le 3 Février 1763.
DE NUREMBERG , le 3 Février 1763 .
On vient d'apprendre que l'Electeur Palatin
envoyé ordre au Général d'Effern , qui commande
fon contingent , de quitter l'Armée de l'Empire
& de fe rendre dans les Etats de fon Alteffe
Electorale ; & qu'en conféquence les troupes Pa
latines fe font mifes en marche , & ont paffé la
riviére du Tauber le premier de ce mois , pour
fe porter dans le Duché de Neubourg.
On vient d'apprendre que l'Electeur Palatin
envoyé ordre au Général d'Effern , qui commande
fon contingent , de quitter l'Armée de l'Empire
& de fe rendre dans les Etats de fon Alteffe
Electorale ; & qu'en conféquence les troupes Pa
latines fe font mifes en marche , & ont paffé la
riviére du Tauber le premier de ce mois , pour
fe porter dans le Duché de Neubourg.
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11
p. 184
DE PETERSBOURG, le 30 Septembre 1763.
Début :
Suivant les nouveaux avis qu'on a reçus de la partie méridionale de la Sibérie, [...]
Mots clefs :
Sibérie, Chinois, Domination, Frontières, Levée de soldats, Déplacement des troupes
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texteReconnaissance textuelle : DE PETERSBOURG, le 30 Septembre 1763.
DE PETERSBOURG , le 30 Septembre 1763.
SUIVANT les nouveaux avis qu'on a reçus de la
partie méridionale de la Sibérie , les Chinois fe
font rendus maîtres de tout le Pays qui obéilloit
autrefois au Contaifch. Cet événement a fait pren
dre la réfolution d'envoyer trente mille hommes
fur ces frontières ; mais comme un Corps de
Troupes fi confidérable ne pourroit parcourir plufieurs
milliers de werftes avec la célérité que les
circonftances paroiffent éxiger , il a été décidé
qu'elles marcheroient par échelons. On ne tarde→
ra pas à les faire mettre en route.
SUIVANT les nouveaux avis qu'on a reçus de la
partie méridionale de la Sibérie , les Chinois fe
font rendus maîtres de tout le Pays qui obéilloit
autrefois au Contaifch. Cet événement a fait pren
dre la réfolution d'envoyer trente mille hommes
fur ces frontières ; mais comme un Corps de
Troupes fi confidérable ne pourroit parcourir plufieurs
milliers de werftes avec la célérité que les
circonftances paroiffent éxiger , il a été décidé
qu'elles marcheroient par échelons. On ne tarde→
ra pas à les faire mettre en route.
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Résumé : DE PETERSBOURG, le 30 Septembre 1763.
Le 30 septembre 1763, les Chinois ont pris le contrôle de la région méridionale de la Sibérie. En réponse, trente mille hommes ont été envoyés pour renforcer les frontières. Les troupes avanceront par échelons pour gagner en célérité. Les préparatifs pour leur départ commenceront rapidement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 136-137
De WARSOVIE, le 14 Juillet 1764.
Début :
On voit ici une relation du combat qui s'est donné le 26 [...]
Mots clefs :
Combat, Troupes, Prince, Attaques, Déplacement des troupes, Colonel, Bataille, Cavalerie, Espions, Pertes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De WARSOVIE, le 14 Juillet 1764.
De WARSOVIE , le 14 Juillet 1764.
OnN voit ici une relation du combat qui s'eft
donné le 26 du mois dernier , entre les Trou-
Pes de la République & celles du Prince Radziwill:
fuivant cette Relation publiée de la part de
ce Prince , il partit le 26 de Kepla pour ſe rendre
dans les Terres , & arriva à Hadzviltowize , à
deux lieues de Slonim . Après avoir foutenu en
chemin fon Avant-Garde continuellement harcelée
par de fauffes attaques dès fon arrivée en
cet endroit , il apprit que l'Avant-Garde des Ruf-
Les étoit renforcée , & que le Colonel Block
étoit rangé en bataille fur les hauteurs avec un
Corps de cinq mille hommes . Le Prince Radziwill
fe détermina à l'attaquer à trois heures après
midi , le délogea & le poursuivit jufqu'à Slonim
où ce Colonel , qui avoit déja fait préparer les
Batteries fe forma de nouveau. Alors la Cavalerie
du Prince Radziwill fut attaquée de toutes parts &
effaya feule le feu des Batteries depuis cinq heures
jufqu'à dix ayant été jointe par l'Infanterie , le
combat devint général & dura juſqu'à minuit. Les
Ruffes furent rompus deux fois & pouffés derrière
NOVEMBRE. 1764. 137
leurs Batteries : un Boulet rouge ayant fait fauter le
Magazin des poudres du Prince Radziwill , le feu
de les Troupes ceffa ainfi que celui des Ruffes.
Les deux Partis pafferent la nuit fous les armes.
Le Prince fe retira à trois heures du matin , en
très-bon ordre , du côté de fes Terres entre la
Polefie & la Volhynie. Il n'a eu dans cette occafion
que quatorze hommes tués , & vingt-deux
bleffés . Suivant le rapport des Eſpions , les Ruffes
ont enterré deux cent foixante - trois hommes , &
ont eu plus de cinq cens bleffés ; mais ces détails
font pas encore bien conftatés .
OnN voit ici une relation du combat qui s'eft
donné le 26 du mois dernier , entre les Trou-
Pes de la République & celles du Prince Radziwill:
fuivant cette Relation publiée de la part de
ce Prince , il partit le 26 de Kepla pour ſe rendre
dans les Terres , & arriva à Hadzviltowize , à
deux lieues de Slonim . Après avoir foutenu en
chemin fon Avant-Garde continuellement harcelée
par de fauffes attaques dès fon arrivée en
cet endroit , il apprit que l'Avant-Garde des Ruf-
Les étoit renforcée , & que le Colonel Block
étoit rangé en bataille fur les hauteurs avec un
Corps de cinq mille hommes . Le Prince Radziwill
fe détermina à l'attaquer à trois heures après
midi , le délogea & le poursuivit jufqu'à Slonim
où ce Colonel , qui avoit déja fait préparer les
Batteries fe forma de nouveau. Alors la Cavalerie
du Prince Radziwill fut attaquée de toutes parts &
effaya feule le feu des Batteries depuis cinq heures
jufqu'à dix ayant été jointe par l'Infanterie , le
combat devint général & dura juſqu'à minuit. Les
Ruffes furent rompus deux fois & pouffés derrière
NOVEMBRE. 1764. 137
leurs Batteries : un Boulet rouge ayant fait fauter le
Magazin des poudres du Prince Radziwill , le feu
de les Troupes ceffa ainfi que celui des Ruffes.
Les deux Partis pafferent la nuit fous les armes.
Le Prince fe retira à trois heures du matin , en
très-bon ordre , du côté de fes Terres entre la
Polefie & la Volhynie. Il n'a eu dans cette occafion
que quatorze hommes tués , & vingt-deux
bleffés . Suivant le rapport des Eſpions , les Ruffes
ont enterré deux cent foixante - trois hommes , &
ont eu plus de cinq cens bleffés ; mais ces détails
font pas encore bien conftatés .
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Résumé : De WARSOVIE, le 14 Juillet 1764.
Le 14 juillet 1764, une relation du combat entre les troupes de la République et celles du Prince Radziwill est publiée. Le 26 juin, le Prince Radziwill partit de Kepla pour se rendre dans les Terres et arriva à Hadzviltowize, près de Slonim. Son avant-garde fut harcelée dès son arrivée. Il apprit que l'avant-garde des Russes, renforcée par le Colonel Block, comptait cinq mille hommes. Le Prince Radziwill attaqua à trois heures de l'après-midi, délogea les Russes et les poursuivit jusqu'à Slonim. La cavalerie du Prince Radziwill fut attaquée de toutes parts et combattit pendant cinq heures. À dix heures, l'infanterie rejoignit la bataille, rendant le combat général jusqu'à minuit. Les Russes furent repoussés deux fois derrière leurs batteries. Un boulet rouge fit sauter le magasin de poudre du Prince Radziwill, stoppant le feu des troupes. Les deux parties passèrent la nuit sous les armes. Le Prince Radziwill se retira à trois heures du matin vers ses terres entre la Pologne et la Volhynie. Il déplora quatorze hommes tués et vingt-deux blessés. Selon des espions, les Russes auraient enterré deux cent soixante-trois hommes et compté plus de cinq cents blessés, mais ces détails ne sont pas confirmés.
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