Résultats : 10 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 1204-1211
POLOGNE.
Début :
On apprend de Dantzig que la nuit du 7. au 8. Mai, les Moscovites pousserent leurs [...]
Mots clefs :
Troupes, Gdańsk, Siège de Dantzig, Fort de Wechselmunde, Pièces de canon, Ennemis, Roi, Ville, Moscovites, Camp, Attaque, Feu, Comte de Munich
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
N apprend de Dantzick que la nuit du 7.
au 3.
au 8. Mai , les- Moscovites pousserent leurs
approches jusqu'à une petite distance du Fort de
Wechselmunde , et qu'ils avoient commencé une
parallele pour ôter à ce Fort toute communication
du côté de la terre ; mais le 8. et les jouts
suivans on fit un si grand feu sur les travaux
qu'on en ruina la plus grande partie , en sorte
que leurs Travailleurs et les Troupes qui les soutenoient
furent obligés d'abandonner leur entreprise.
Le 8. le Comte de Munich , le General Lesci
et le Major General Biron , à la tête d'un détachement
de Cosaques , s'avancerent à la portée
du fusil , de la Montagne de Hahelsberg , afin de
reconnoître le Fort et les autres Ouvrages qui sont
construits sur la hauteur , et dont les Assicgeans
avoient formé le dessein de s'emparer.
1
I. Vo! Le
JUIN. I - 34. 1205
Le General Moscovite ayant trouvé que le côté
droit de la Montagne étoit très - escarpé , et presque
inaccessible , que d'ailleurs il étoit défendu
par un Ouvrage à Corne regulier , avec un Ravelin
et une Contrescarpe qui couvroit le principal
Rempart et le Ravelin jusqu'au Parapet , et que
toutes ces fortifications étoient pallissadées et
munies d'un grand nombre de pieces de canon ,
il se détermina à faire son attaque par le côté
gauche , dont les fortifications , qui ne sont que
de terre , n'ont ni chemins couverts , ni contrescarpe
, et ne sont environnées que d'un Fossé
sec.
Les Ennemis firent le lendemain toutes les dispositions
necessaires pour executer leur projet ,
et à 10. heures du soir 3000. hommes que le
Comte de Munich avoit commandés pour attaquer
l'Ouvrage qu'il avoit jugé le plus facile à
eimporter, s'assemblerent près de Siganskenberg,
où ils prirent leurs facines et leurs échelles , mar
chant sur trois colones ; et pour faciliter la veritable
attaque , ils en firent trois en même- tems,
P'une du côté de Schiedlitz , l'autre de celui du
Bissehapsberg , et la troisiéme de l'autre côté de
la Vistule ; mais ayant été repoussés de toutes
parts , ils réunirent leurs forces du côté qu'ils
avoient resolu d'attaquer ; et après avoir arraché
les premieres Pallissades et avoir passé le
Fossé , ils monterent à l'assaut , et se rendirent
maîtres d'une Batterie de six pieces de canon ;
mais les Troupes qui défendoient ce poste , chargerent
les Ennemis si à propos et avec tant de
valeur , qu'elles les contraignirent bientôt de l'abandonner.
Les Moscovites , malgré ce mauvais succès , se
préparoient à donner un second assaut , lorsqu'ils
1. Vol furcat
1206 MERCURE DE FRANCE
furent attaqués en flanc par un corps de Troupes
que le Roi avoit fait sortir de la Ville. Ils soutinrent
pendant quelque tems le feu qu'ils avoient
à essuyer de deux côtés , et ils ne prirent le parti de
se retirer qu'après que tous les Officiers qui le
commandoient eurent été tués .
La perte que les Assiegeans ont faite en cette
occasion , et qui monte à 1000. hommes , est
d'autant plus considerable que leur entreprise a
couté la vie à la plupart de leurs Officiers les plus
distingués , par le rang ou par la, bravoure , et à
tous leurs Ingenieurs .
Des Lettres de Dantzick , sur la fin du mois
dernier , marquent qu'une partie des Troupes
que le Roi de France y envoye étoit arrivée le
10. à la Rade de cette Ville , et que le même jour
on avoit commencé le débarquement , mais on
a appris depuis que ces Troupes n'étant pas en
assez grand nombre pour aller attaquer les Moscovites
, et pour pouvoir penetrer dans la Ville ,
étoient retournées à la Rade de Coppenhague ,
où elles avoient trouvé un nouveau corps de
Troupes Françoises , que les vents contraires ý
avoient retenu. D'autres Lettres, marquent que
toutes ces Troupes étoient parties de Coppenhague
le 21. Mai , sous l'escorte de cinq Vaisseaux
de Guerre pour se rendre à Dantzick , et que le
Comte de Plelo , Ambassadeur du Roi de France
, auprès du Roi de Dannemarck' , s'étoit embarqué
avec ces Troupes. :
Le Comte de Munich ayant été averti du pre
mier débarquement , fit marcher la plus grande
partie de son Armée pour être en état d'empêcher
ces Troupes de penetrer dans la Ville .La nuit suivante
les Ennemis travaillerent à perfectionner la
parallele qu'ils avoient commencé , dans le des
I.Vol.
Scin
JUIN. 1734. 1207
-
sein d'oter au Fort de Wechselmunde toute communication
du côté de la terre , et le feu continuel
qu'ils eurent à essuyer ne les empêcha pas
de continuer leurs travaux , qui se trouverent le
lendemain fort avancés.
Le 11. le Comte de Murich ordonna qu'on
augmentât le nombre des Travailleurs employés
à interrompre la navigation de la Vistule, et qu'on
tendît des cables de distance en distance , afin de
fermer le passage aux petits Bâtimens.
Les Assiegeans commencerent le 12. à élever
deux redoutes aux extremités de la parallele ,
qu'ils avoient tracée près du Fort de Wechselmunde
, et ils en perfectionnerent deux autres , ausquels
ils travailloient depuis plusieurs jours sur
le bord de la mer.
Le 13. les Troupes Françoises se rembarquerent
pour Coppenhague , comme on vient de le dire.
Les Ennemis emporterent le 14. quelques Ouvrages
peu considerables près de Stoltzemberg ,
et après s'y être établis , ils commencerent une
ligne de communication entre ce poste et celui
de Schiellitz.
Le Regiment de Bello Cher , qui vient de
Varsovie , arriva le même jour dans leur Camp.
Les Assiegeans acheverent le 17. le retranchement
qu'ils ont fait pour enfermer une partie du
Fort de Wechselmunde , et qui est couvert de
de plusieurs redoutes , et fortifié par divers épaulemens
depuis la Vistule jusqu'à la Mer. Ils construisirent
aussi une redoute en deçà de la Riviere ,
vis - à- vis le Winsterschantz , et ils tirerent une
ligne pour communiquer de cette redoute au Canal
de Botsmantslache. Le soir le Roi fit mettre
le feu à quelques maisons qui étoient bâties sur
le Stoltzemberg , et qui pouvoient fa , riser les
approches des ennemis. On
1208 MERCURE DE FRANCE
On apprend par les Lettres du commencement
de ce mois , que l'Escadre avec les Troupes Françoises
partie de Coppenhague le 21. Mai , étoit
arrivée le 23. au matin à la Rade de Dantzick ,
sous l'escomte de 5. Vaisseaux de guerre ; que
' ces Troupes avoient débarqué sans opposition ,
et qu'elles étoient campées au Fahrwasser ,
le canon du Fort de Wechselmunde ,
sous
Le Comte de Munich jugeant que ces Troupes
attaqueroient les Assiegeans et les retranchemens
qu'ils ont faits pour enfermer le Fort , donna
ordre au Major General Vrushof de s'avancer
vers Nehrung avec trois Regimens de Dragons ,
et il renforça les postes qui étoient les plus exposés
.
Le 27. Mai les Troupes Françoises , après
avoir donné les signaux pour avertir la Garnison
de Dantzick , de favoriser l'attaque à laquelle
elles se disposoisnt , sortirent de leur Camp,
et ayant marché sur trois colones , elles attaquerent
les retranchemens des Moscovites. Les François
arracherent les Pallissades et forcerent la
Barriere ; mais les Troupes qui défendoient ce
retranchement , leur étant fort superieures en
nombre , ils furent obligés de se retirer dans leur
Camp.
Le Major General Vrushofa, aussitôt après leur
retraite, marcha avec les trois Regimens de Dragons
qu'il commandoit , contre les Troupes qui
étoient sorties de la Ville pour attaquer le même
retranchement , et qui ayant à combattre plusieurs
détachemens que le Comte de Munich
avoit fait avancer pour soutenir les Moscovites,
prirent le parti de rentrer dans la Ville.
Le Comte de Plelo a été tué à l'attaque de ce
retranchement , et les François y ont perdu 60.
hommes. Le
JUIN. 1724. 1209
Le Corps des Troupes Saxones , que commande
le Duc de Saxe Wesseinfels , et qui est composé
de 8. Bataillons et 22 Escadrons , arriva le
25. et le 26. à Langefurt , où l'Electeur de Saxe
a envoyé plusieurs pieces de canon , et quelques
Ingenieurs destinez à servir dans le Camp des
Assiegeans..
Le Roia quitté le Palais qu'il occupoit , pour
aller demeurer dans la maison de M. Ossalinski ,
Grand Tresorier de la Couronne , située dans
le quartier de Lang- Carten , et Sa Majesté qui
continue de jouir d'une parfaite santé , visite regulierement
tous les jours les principaux postes,
er anime les Troupes par son empressement à se
transporter dans tous les lieux où leur presence
est necessaire .
Pendant les deux jours qu'a duré une suspension
d'armes dont on étoit convenu avec les Ennemis,
les Magistrats de Dantzick ont fait nettoyer la
Ville , et renouvelier le fumier avec lequel on
avoit couvert les maisons. Ils ont eu aussi pendant
ce tems plusieurs conferences avec M. de
Brand , Ministre du Roi de Prusse , qui étoit
venu leur faire quelques propositions de la part
de S M Prussienne
Les Ennemis ont ajouté deux re loutes au retranchement
qui enferme la plus grande partie
du Fort de Wechselmunde , et ils l'ont fortifié de
plusieurs épaulemens défendus par de fortes Palissades.
La batterie sur le Vinsterschantz fait un feu'
continuel sur la redoute qu'ils ont construite en
deçà de la Riviere , vis à - vis de ce poste , et sur
la ligne de communication qu'ils ont tracée depais
cette redoute jusqu'au Canal de Bostmantslache
, et l'on a détruit une partie des travaux
qu'ils avoient fait de ce côté.
Le 3.
1210 MERCURE DE FRANCE
Le
3.
de ce mois, le Roi fit sortir de Dantzick
un détachement considerable de la Garnison , lequel
ayant attaqué les Ouvrages que les Moscovites
ont construits vis - à - vis de Hagelsberg
ruina une partie de leurs fravaux , encloua deux
pieces de canon et un mortier , tua un grand
nombre de ceux qui défendoient ces Ouvrages ,
et fit plusieurs Prisonniers de guerre.
On croit que les Troupes Françoises qui sont
toujours campées sous le canon du Fort de Wechselmunde
, se disposent à faire une nouvelle
tentative pour forcer les retranchemens des Assiegeans
, et pour penetrer dans la Ville , dont
les Habitans marquent toujours tant de zele
pour le Roi et pour les interêts de la Nation
que la pluspart de ceux qui sont en état de porter
les Armes , ont demandé la permission desuivre
à l'avenir tous les Détachemens qui feroient
des sorties.
Le Comte Potocki , Régimentaire de la Couronne
, est arrivé au commencement de ce mois
dans la Prusse Polonoise , et l'Armée qu'il commande
ayant été renforcée par les differens
Corps que le Palatin de Lublin , le Palatin de Lubelski
, et le Staroste Rudzinski , ont sous leurs
ordres , est composé d'environ 40000. hommes.
Ce General s'est mis en état , par les postes qu'il
occupe , d'empêcher le Corps de Troupes Moscovites
, qui est parti de Varsovie , d'arriver au
Camp des Ennemis ; et comme il n'aura besoin
que de la moindre partie de ses forces pour empêcher
ces Troupes de se joindre aux Assiegeans,
on compte qu'il marchera avec le reste de son
Armée pour attaquer les Ennemis.
Le Comee de Munich , allarmé de l'approche
des Troupes Polonoises , a donné ordre au Ge-
1. Vol. neral
JUIN. 1734. 1211
neral Lesci , de faire augmenter les retranchements
du quartier où il commande , et il a fait
revenir à son Camp les Troupes qu'il avoit mises
en garnison dans Thorn et dans Elbing.
N apprend de Dantzick que la nuit du 7.
au 3.
au 8. Mai , les- Moscovites pousserent leurs
approches jusqu'à une petite distance du Fort de
Wechselmunde , et qu'ils avoient commencé une
parallele pour ôter à ce Fort toute communication
du côté de la terre ; mais le 8. et les jouts
suivans on fit un si grand feu sur les travaux
qu'on en ruina la plus grande partie , en sorte
que leurs Travailleurs et les Troupes qui les soutenoient
furent obligés d'abandonner leur entreprise.
Le 8. le Comte de Munich , le General Lesci
et le Major General Biron , à la tête d'un détachement
de Cosaques , s'avancerent à la portée
du fusil , de la Montagne de Hahelsberg , afin de
reconnoître le Fort et les autres Ouvrages qui sont
construits sur la hauteur , et dont les Assicgeans
avoient formé le dessein de s'emparer.
1
I. Vo! Le
JUIN. I - 34. 1205
Le General Moscovite ayant trouvé que le côté
droit de la Montagne étoit très - escarpé , et presque
inaccessible , que d'ailleurs il étoit défendu
par un Ouvrage à Corne regulier , avec un Ravelin
et une Contrescarpe qui couvroit le principal
Rempart et le Ravelin jusqu'au Parapet , et que
toutes ces fortifications étoient pallissadées et
munies d'un grand nombre de pieces de canon ,
il se détermina à faire son attaque par le côté
gauche , dont les fortifications , qui ne sont que
de terre , n'ont ni chemins couverts , ni contrescarpe
, et ne sont environnées que d'un Fossé
sec.
Les Ennemis firent le lendemain toutes les dispositions
necessaires pour executer leur projet ,
et à 10. heures du soir 3000. hommes que le
Comte de Munich avoit commandés pour attaquer
l'Ouvrage qu'il avoit jugé le plus facile à
eimporter, s'assemblerent près de Siganskenberg,
où ils prirent leurs facines et leurs échelles , mar
chant sur trois colones ; et pour faciliter la veritable
attaque , ils en firent trois en même- tems,
P'une du côté de Schiedlitz , l'autre de celui du
Bissehapsberg , et la troisiéme de l'autre côté de
la Vistule ; mais ayant été repoussés de toutes
parts , ils réunirent leurs forces du côté qu'ils
avoient resolu d'attaquer ; et après avoir arraché
les premieres Pallissades et avoir passé le
Fossé , ils monterent à l'assaut , et se rendirent
maîtres d'une Batterie de six pieces de canon ;
mais les Troupes qui défendoient ce poste , chargerent
les Ennemis si à propos et avec tant de
valeur , qu'elles les contraignirent bientôt de l'abandonner.
Les Moscovites , malgré ce mauvais succès , se
préparoient à donner un second assaut , lorsqu'ils
1. Vol furcat
1206 MERCURE DE FRANCE
furent attaqués en flanc par un corps de Troupes
que le Roi avoit fait sortir de la Ville. Ils soutinrent
pendant quelque tems le feu qu'ils avoient
à essuyer de deux côtés , et ils ne prirent le parti de
se retirer qu'après que tous les Officiers qui le
commandoient eurent été tués .
La perte que les Assiegeans ont faite en cette
occasion , et qui monte à 1000. hommes , est
d'autant plus considerable que leur entreprise a
couté la vie à la plupart de leurs Officiers les plus
distingués , par le rang ou par la, bravoure , et à
tous leurs Ingenieurs .
Des Lettres de Dantzick , sur la fin du mois
dernier , marquent qu'une partie des Troupes
que le Roi de France y envoye étoit arrivée le
10. à la Rade de cette Ville , et que le même jour
on avoit commencé le débarquement , mais on
a appris depuis que ces Troupes n'étant pas en
assez grand nombre pour aller attaquer les Moscovites
, et pour pouvoir penetrer dans la Ville ,
étoient retournées à la Rade de Coppenhague ,
où elles avoient trouvé un nouveau corps de
Troupes Françoises , que les vents contraires ý
avoient retenu. D'autres Lettres, marquent que
toutes ces Troupes étoient parties de Coppenhague
le 21. Mai , sous l'escorte de cinq Vaisseaux
de Guerre pour se rendre à Dantzick , et que le
Comte de Plelo , Ambassadeur du Roi de France
, auprès du Roi de Dannemarck' , s'étoit embarqué
avec ces Troupes. :
Le Comte de Munich ayant été averti du pre
mier débarquement , fit marcher la plus grande
partie de son Armée pour être en état d'empêcher
ces Troupes de penetrer dans la Ville .La nuit suivante
les Ennemis travaillerent à perfectionner la
parallele qu'ils avoient commencé , dans le des
I.Vol.
Scin
JUIN. 1734. 1207
-
sein d'oter au Fort de Wechselmunde toute communication
du côté de la terre , et le feu continuel
qu'ils eurent à essuyer ne les empêcha pas
de continuer leurs travaux , qui se trouverent le
lendemain fort avancés.
Le 11. le Comte de Murich ordonna qu'on
augmentât le nombre des Travailleurs employés
à interrompre la navigation de la Vistule, et qu'on
tendît des cables de distance en distance , afin de
fermer le passage aux petits Bâtimens.
Les Assiegeans commencerent le 12. à élever
deux redoutes aux extremités de la parallele ,
qu'ils avoient tracée près du Fort de Wechselmunde
, et ils en perfectionnerent deux autres , ausquels
ils travailloient depuis plusieurs jours sur
le bord de la mer.
Le 13. les Troupes Françoises se rembarquerent
pour Coppenhague , comme on vient de le dire.
Les Ennemis emporterent le 14. quelques Ouvrages
peu considerables près de Stoltzemberg ,
et après s'y être établis , ils commencerent une
ligne de communication entre ce poste et celui
de Schiellitz.
Le Regiment de Bello Cher , qui vient de
Varsovie , arriva le même jour dans leur Camp.
Les Assiegeans acheverent le 17. le retranchement
qu'ils ont fait pour enfermer une partie du
Fort de Wechselmunde , et qui est couvert de
de plusieurs redoutes , et fortifié par divers épaulemens
depuis la Vistule jusqu'à la Mer. Ils construisirent
aussi une redoute en deçà de la Riviere ,
vis - à- vis le Winsterschantz , et ils tirerent une
ligne pour communiquer de cette redoute au Canal
de Botsmantslache. Le soir le Roi fit mettre
le feu à quelques maisons qui étoient bâties sur
le Stoltzemberg , et qui pouvoient fa , riser les
approches des ennemis. On
1208 MERCURE DE FRANCE
On apprend par les Lettres du commencement
de ce mois , que l'Escadre avec les Troupes Françoises
partie de Coppenhague le 21. Mai , étoit
arrivée le 23. au matin à la Rade de Dantzick ,
sous l'escomte de 5. Vaisseaux de guerre ; que
' ces Troupes avoient débarqué sans opposition ,
et qu'elles étoient campées au Fahrwasser ,
le canon du Fort de Wechselmunde ,
sous
Le Comte de Munich jugeant que ces Troupes
attaqueroient les Assiegeans et les retranchemens
qu'ils ont faits pour enfermer le Fort , donna
ordre au Major General Vrushof de s'avancer
vers Nehrung avec trois Regimens de Dragons ,
et il renforça les postes qui étoient les plus exposés
.
Le 27. Mai les Troupes Françoises , après
avoir donné les signaux pour avertir la Garnison
de Dantzick , de favoriser l'attaque à laquelle
elles se disposoisnt , sortirent de leur Camp,
et ayant marché sur trois colones , elles attaquerent
les retranchemens des Moscovites. Les François
arracherent les Pallissades et forcerent la
Barriere ; mais les Troupes qui défendoient ce
retranchement , leur étant fort superieures en
nombre , ils furent obligés de se retirer dans leur
Camp.
Le Major General Vrushofa, aussitôt après leur
retraite, marcha avec les trois Regimens de Dragons
qu'il commandoit , contre les Troupes qui
étoient sorties de la Ville pour attaquer le même
retranchement , et qui ayant à combattre plusieurs
détachemens que le Comte de Munich
avoit fait avancer pour soutenir les Moscovites,
prirent le parti de rentrer dans la Ville.
Le Comte de Plelo a été tué à l'attaque de ce
retranchement , et les François y ont perdu 60.
hommes. Le
JUIN. 1724. 1209
Le Corps des Troupes Saxones , que commande
le Duc de Saxe Wesseinfels , et qui est composé
de 8. Bataillons et 22 Escadrons , arriva le
25. et le 26. à Langefurt , où l'Electeur de Saxe
a envoyé plusieurs pieces de canon , et quelques
Ingenieurs destinez à servir dans le Camp des
Assiegeans..
Le Roia quitté le Palais qu'il occupoit , pour
aller demeurer dans la maison de M. Ossalinski ,
Grand Tresorier de la Couronne , située dans
le quartier de Lang- Carten , et Sa Majesté qui
continue de jouir d'une parfaite santé , visite regulierement
tous les jours les principaux postes,
er anime les Troupes par son empressement à se
transporter dans tous les lieux où leur presence
est necessaire .
Pendant les deux jours qu'a duré une suspension
d'armes dont on étoit convenu avec les Ennemis,
les Magistrats de Dantzick ont fait nettoyer la
Ville , et renouvelier le fumier avec lequel on
avoit couvert les maisons. Ils ont eu aussi pendant
ce tems plusieurs conferences avec M. de
Brand , Ministre du Roi de Prusse , qui étoit
venu leur faire quelques propositions de la part
de S M Prussienne
Les Ennemis ont ajouté deux re loutes au retranchement
qui enferme la plus grande partie
du Fort de Wechselmunde , et ils l'ont fortifié de
plusieurs épaulemens défendus par de fortes Palissades.
La batterie sur le Vinsterschantz fait un feu'
continuel sur la redoute qu'ils ont construite en
deçà de la Riviere , vis à - vis de ce poste , et sur
la ligne de communication qu'ils ont tracée depais
cette redoute jusqu'au Canal de Bostmantslache
, et l'on a détruit une partie des travaux
qu'ils avoient fait de ce côté.
Le 3.
1210 MERCURE DE FRANCE
Le
3.
de ce mois, le Roi fit sortir de Dantzick
un détachement considerable de la Garnison , lequel
ayant attaqué les Ouvrages que les Moscovites
ont construits vis - à - vis de Hagelsberg
ruina une partie de leurs fravaux , encloua deux
pieces de canon et un mortier , tua un grand
nombre de ceux qui défendoient ces Ouvrages ,
et fit plusieurs Prisonniers de guerre.
On croit que les Troupes Françoises qui sont
toujours campées sous le canon du Fort de Wechselmunde
, se disposent à faire une nouvelle
tentative pour forcer les retranchemens des Assiegeans
, et pour penetrer dans la Ville , dont
les Habitans marquent toujours tant de zele
pour le Roi et pour les interêts de la Nation
que la pluspart de ceux qui sont en état de porter
les Armes , ont demandé la permission desuivre
à l'avenir tous les Détachemens qui feroient
des sorties.
Le Comte Potocki , Régimentaire de la Couronne
, est arrivé au commencement de ce mois
dans la Prusse Polonoise , et l'Armée qu'il commande
ayant été renforcée par les differens
Corps que le Palatin de Lublin , le Palatin de Lubelski
, et le Staroste Rudzinski , ont sous leurs
ordres , est composé d'environ 40000. hommes.
Ce General s'est mis en état , par les postes qu'il
occupe , d'empêcher le Corps de Troupes Moscovites
, qui est parti de Varsovie , d'arriver au
Camp des Ennemis ; et comme il n'aura besoin
que de la moindre partie de ses forces pour empêcher
ces Troupes de se joindre aux Assiegeans,
on compte qu'il marchera avec le reste de son
Armée pour attaquer les Ennemis.
Le Comee de Munich , allarmé de l'approche
des Troupes Polonoises , a donné ordre au Ge-
1. Vol. neral
JUIN. 1734. 1211
neral Lesci , de faire augmenter les retranchements
du quartier où il commande , et il a fait
revenir à son Camp les Troupes qu'il avoit mises
en garnison dans Thorn et dans Elbing.
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Résumé : POLOGNE.
En mai 1734, les Moscovites avancèrent jusqu'au Fort de Wechselmunde et commencèrent à couper ses communications terrestres. Les défenseurs ripostèrent par un feu intense, forçant les Moscovites à abandonner leurs travaux. Le 8 mai, des officiers, dont le Comte de Munich, reconnurent les fortifications ennemies. Les Moscovites décidèrent d'attaquer par le côté gauche, moins fortifié. Le 9 mai, 3000 hommes attaquèrent les ouvrages mais furent repoussés après avoir pris une batterie de canons, subissant de lourdes pertes, y compris de nombreux officiers. Des troupes françaises arrivèrent à Dantzick mais retournèrent à Coppenhague faute de nombre suffisant. Elles repartirent le 21 mai sous escorte navale. Le Comte de Munich mobilisa ses troupes pour empêcher leur entrée dans la ville. Les Moscovites continuèrent leurs travaux de siège, construisant des redoutes et des lignes de communication. Le 27 mai, les troupes françaises attaquèrent les retranchements moscovites mais furent repoussées, et le Comte de Plelo fut tué. En juin, des troupes saxonnes arrivèrent à Langefurt pour renforcer les assiégeants. Le roi de Pologne visita régulièrement les postes et anima les troupes. Pendant une suspension d'armes, les magistrats de Dantzick nettoyèrent la ville et eurent des conférences avec un ministre prussien. Les Moscovites renforcèrent leurs retranchements autour du Fort de Wechselmunde. Le 3 juin, un détachement de Dantzick attaqua les ouvrages moscovites, causant des dégâts et faisant des prisonniers. Les troupes françaises se préparaient à une nouvelle tentative pour forcer les retranchements. Le Comte Potocki, avec une armée de 40 000 hommes, empêcha les renforts moscovites d'atteindre le camp ennemi. Le Comte de Munich renforça les retranchements et rappela les troupes de Thorn et Elbing.
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2
p. 1211-1214
ALLEMAGNE.
Début :
Le Prince de Wirtemberg, qui commande par interim l'Armée que l'Empereur a [...]
Mots clefs :
Troupes, Prince, Empereur, Pálffy, Milices, Prince Louis de Wurtemberg, Armée, Grenadiers, Autriche, Prince Alexandre de Wurtemberg
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
>
E Prince Louis de Wirtemberg , qui commande
par interim l'Armée. que l'Empereur a
en Italie , a écrit à S.M. Imperiale, que les Troupes
Allemandes, lorsquelles avoient passé le Po , étoient
disposées dans l'ordrde suivant : la premiere colonne
composée de 26. Bataillons , trois de
Guido - Staremberg , trois de Harrach , deux de
Lirengstein , trois de Firstenbusch trois de
Hildbourghaussen , un de Wallis , deux de Palfi ,
trois de Daun , un d'Oglivi , trois de Maximilien
Staremberg , et deux de Wachtendoncsk ;
de 28. Escadrons , sept de Saxe Gotha , sept de
Mercy , sept de Palfi , et sept de Jorger ;
et de
20. Compagnies de Grenadiers , ayant à la tête
le Baron de Lanthieri , le Prince de Livengstein ,
les Comtes de Diesbach , et de Saint- Amour ,
Lieutenants Generaux.
La seconde colonne de 17. Bataillons , un de
Welsech , deux de Culmbach , trois de Seckendorf
, rois du Grand - Maître de l'Ordre Teutonique
, deux de Ligneville , deux de Wallis , et
trois de Konigseg , de 24. Escadrons , 7. de
Lichteinstein , 6. de Veterani , 6. d'Hamilton , et
5. de Frederic de Wirtemberg , et de 14. Compagnies
de Grenadiers , sous les ordres des Comtes
de Culmbach et de Valperoso.
Dans le Conseil d'Etat que l'Empereur tint à
Vienne le 16. du mois dernier , il fut résolu
d'assembler les Milices du Royaume de Boheme
et des Provinces de Silesie et de Moravie ,
. I. Vol.
et de
faire
1212 MERCURE DE FRANCE
faire marcher à l'Armée la dixième partie des
Habitans de la Basse- Autriche qui sont en état de
porter les armes . Le bruit court qu'on a déliberé ·
dans le même Conseil si l'on obligeroic la Noblesse
de la Haute Autriche de lever et d'entretenir
à ses dépens un Corps de 10000. homines.
On apprend de Ratisbonne , que la Diete a
reglé que
e les Princes et les Cercles ne fourniroien
que les trois cinquièmes des subsides que
S. M. Imp . avoit demandé pour l'entretien des
Troupes de l'Empire , et que la Caisse Militaire
seroit établie à Francfort.
Les Régimens ie Hager , du Prince Alexandre
de Wirtemberg , de Veles , de Carolis , de Seer
et de Palfi , qui s'étoient mis en marche pour se
rendre à l'Armée sur le Rhin ont reçû ordre de
s'arrêter dans les environs de Passaw ; on croit
qu'elles y formeront un Camp ,
et que les Milices
qu'on leve dans la Basse- Autriche iront les
y joindre.
Sur l'avis qu'on a reçû d'une irruption qu'un
corps de Troupes Polonoises , composé d'environ
4000. hommes , a faite en Silesie , où il a
ravage plusieurs terres consi terables , particulierement
celles du Comte de Henkel , S. M. Imp.
a pris la résolution d'envoyer un Détachement
de Cavalerie et d'Infanterie dans cette Province,
et une partie du Régiment de Chauveray est
déja partie pour renforcer quelques postes de la
Frontiere. On assure que le Camp qu'on y doit
former , sera composé du Régiment du Prince
Alexandre de Wittemberg , de ceux de Weles ,
du Comte Louis de Palfi , de Seer , d'Ogilvi , de
Welsech , du Régiment de Grenadiers de Lorraine,
d'une partie de celui de Chauvirey , et de
ICOo homines des Milices de Transilvanie , ces
I. Vol. Troupes
JUIN. 1734. 1213
par
Troupes doivent être commandées le Baron .
de Damnitz , Feld- Maréchal , qui aura sous ses
ordres le Comte de Jorger.
Le Conseil de Guerre a ordonné à quelques
Régimens qui sont en Italie , d'en revenir, et
l'on compte qu'ils seront envoyez sur les Frontieres
de l'Electorat de Baviere , avec le nouveau
Corps des Milices qu'on leve dans le Tirol .
On a fait prendre les Armes aux Habitans de
Vienne qui sont en état de les porter , et on a
nommé des Officiers pour les commander et leur
apprendre les Exercices Militaires.
pas
L'Empereur a fait publier un Edit , portant
que tous les Particuliers qui n'auroht donné
une déclaration de leurs biens avant le temp ;
dans lequel on doit commencer à lever le Dixiéme
sur tous les revenus , seront condamnez à
payer une Taxe proportionnée à leurs facultez.
Le Marquis de Rubi , Conseiller du Conseil
Privé , et que l'Empereur a nommé Feldt Maréchal
de ses Armées , vient d'étre déclaré Viceroi
de Sicile , à la place du Comte de Sastago.
>
E Prince Louis de Wirtemberg , qui commande
par interim l'Armée. que l'Empereur a
en Italie , a écrit à S.M. Imperiale, que les Troupes
Allemandes, lorsquelles avoient passé le Po , étoient
disposées dans l'ordrde suivant : la premiere colonne
composée de 26. Bataillons , trois de
Guido - Staremberg , trois de Harrach , deux de
Lirengstein , trois de Firstenbusch trois de
Hildbourghaussen , un de Wallis , deux de Palfi ,
trois de Daun , un d'Oglivi , trois de Maximilien
Staremberg , et deux de Wachtendoncsk ;
de 28. Escadrons , sept de Saxe Gotha , sept de
Mercy , sept de Palfi , et sept de Jorger ;
et de
20. Compagnies de Grenadiers , ayant à la tête
le Baron de Lanthieri , le Prince de Livengstein ,
les Comtes de Diesbach , et de Saint- Amour ,
Lieutenants Generaux.
La seconde colonne de 17. Bataillons , un de
Welsech , deux de Culmbach , trois de Seckendorf
, rois du Grand - Maître de l'Ordre Teutonique
, deux de Ligneville , deux de Wallis , et
trois de Konigseg , de 24. Escadrons , 7. de
Lichteinstein , 6. de Veterani , 6. d'Hamilton , et
5. de Frederic de Wirtemberg , et de 14. Compagnies
de Grenadiers , sous les ordres des Comtes
de Culmbach et de Valperoso.
Dans le Conseil d'Etat que l'Empereur tint à
Vienne le 16. du mois dernier , il fut résolu
d'assembler les Milices du Royaume de Boheme
et des Provinces de Silesie et de Moravie ,
. I. Vol.
et de
faire
1212 MERCURE DE FRANCE
faire marcher à l'Armée la dixième partie des
Habitans de la Basse- Autriche qui sont en état de
porter les armes . Le bruit court qu'on a déliberé ·
dans le même Conseil si l'on obligeroic la Noblesse
de la Haute Autriche de lever et d'entretenir
à ses dépens un Corps de 10000. homines.
On apprend de Ratisbonne , que la Diete a
reglé que
e les Princes et les Cercles ne fourniroien
que les trois cinquièmes des subsides que
S. M. Imp . avoit demandé pour l'entretien des
Troupes de l'Empire , et que la Caisse Militaire
seroit établie à Francfort.
Les Régimens ie Hager , du Prince Alexandre
de Wirtemberg , de Veles , de Carolis , de Seer
et de Palfi , qui s'étoient mis en marche pour se
rendre à l'Armée sur le Rhin ont reçû ordre de
s'arrêter dans les environs de Passaw ; on croit
qu'elles y formeront un Camp ,
et que les Milices
qu'on leve dans la Basse- Autriche iront les
y joindre.
Sur l'avis qu'on a reçû d'une irruption qu'un
corps de Troupes Polonoises , composé d'environ
4000. hommes , a faite en Silesie , où il a
ravage plusieurs terres consi terables , particulierement
celles du Comte de Henkel , S. M. Imp.
a pris la résolution d'envoyer un Détachement
de Cavalerie et d'Infanterie dans cette Province,
et une partie du Régiment de Chauveray est
déja partie pour renforcer quelques postes de la
Frontiere. On assure que le Camp qu'on y doit
former , sera composé du Régiment du Prince
Alexandre de Wittemberg , de ceux de Weles ,
du Comte Louis de Palfi , de Seer , d'Ogilvi , de
Welsech , du Régiment de Grenadiers de Lorraine,
d'une partie de celui de Chauvirey , et de
ICOo homines des Milices de Transilvanie , ces
I. Vol. Troupes
JUIN. 1734. 1213
par
Troupes doivent être commandées le Baron .
de Damnitz , Feld- Maréchal , qui aura sous ses
ordres le Comte de Jorger.
Le Conseil de Guerre a ordonné à quelques
Régimens qui sont en Italie , d'en revenir, et
l'on compte qu'ils seront envoyez sur les Frontieres
de l'Electorat de Baviere , avec le nouveau
Corps des Milices qu'on leve dans le Tirol .
On a fait prendre les Armes aux Habitans de
Vienne qui sont en état de les porter , et on a
nommé des Officiers pour les commander et leur
apprendre les Exercices Militaires.
pas
L'Empereur a fait publier un Edit , portant
que tous les Particuliers qui n'auroht donné
une déclaration de leurs biens avant le temp ;
dans lequel on doit commencer à lever le Dixiéme
sur tous les revenus , seront condamnez à
payer une Taxe proportionnée à leurs facultez.
Le Marquis de Rubi , Conseiller du Conseil
Privé , et que l'Empereur a nommé Feldt Maréchal
de ses Armées , vient d'étre déclaré Viceroi
de Sicile , à la place du Comte de Sastago.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le Prince Louis de Wurtemberg, commandant par intérim l'armée de l'Empereur en Italie, a rapporté la disposition des troupes allemandes après leur passage du fleuve Po. La première colonne comprenait 26 bataillons, 28 escadrons et 20 compagnies de grenadiers, sous les ordres de plusieurs officiers de haut rang. La seconde colonne était composée de 17 bataillons, 24 escadrons et 14 compagnies de grenadiers, dirigées par les Comtes de Culmbach et de Valperoso. Lors du Conseil d'État tenu à Vienne le 16 du mois précédent, il a été décidé de mobiliser les milices du Royaume de Bohême et des provinces de Silésie et de Moravie, ainsi que la dixième partie des habitants de la Basse-Autriche aptes au service militaire. Des rumeurs indiquaient que la noblesse de Haute-Autriche pourrait être contrainte de lever et entretenir un corps de 10 000 hommes. À Ratisbonne, la Diète a décidé que les princes et les cercles ne fourniraient que les trois cinquièmes des subsides demandés par l'Empereur pour l'entretien des troupes de l'Empire, et que la Caisse Militaire serait établie à Francfort. Plusieurs régiments, initialement en route pour l'armée sur le Rhin, ont reçu l'ordre de s'arrêter près de Passau pour former un camp, auquel se joindraient les milices de Basse-Autriche. En réponse à une incursion de troupes polonaises en Silésie, l'Empereur a envoyé un détachement de cavalerie et d'infanterie, renforcé par une partie du régiment de Chauveray. Un camp devait être formé avec plusieurs régiments et des milices de Transylvanie, sous le commandement du Baron de Damnitz. Le Conseil de Guerre a ordonné le retour de certains régiments d'Italie pour renforcer les frontières de l'Électorat de Bavière, accompagnés de nouvelles milices du Tyrol. Les habitants de Vienne en état de porter les armes ont été armés et des officiers nommés pour les commander. L'Empereur a publié un édit condamnant ceux qui n'avaient pas déclaré leurs biens à payer une taxe proportionnelle à leurs facultés. Le Marquis de Rubi a été nommé Vice-roi de Sicile, remplaçant le Comte de Sastago.
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3
p. 1215-1216
ITALIE.
Début :
On a appris de Rome, que la nuit du 5. au 6. May, quelques Enfans ayant mis le feu [...]
Mots clefs :
Nuit, Palais, Incendie, Prince, Te Deum
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
IT A LIE.
N a appris de Rome , que la nuit du 5. au
6. May, quelques Enfans ayant mis le feu
à un amas de paille , les flammes gagnerent un
Chantier voisin , et que le vent violent qui regnoit
cette nuit , fut cause que malgré le prompt
secours qu'on apporta , plus de 80. maisons ' , du
nombre desquelles est le Palais della Penna , appartenant
au Prince Borghese , furent entierement
brulces, et qu'il fallut en at a re plusieurs à
coups de Canon pour arrêter l'incendie.
Les difficultez qui empêchoient la Chambre
Apostolique d'accepter les sûretez offertes par le
I. Vol.
H Car
1216 MERCURE DE FRANCE
son Entrée solemnelle au bruit des acclamations
réiterées du Peuple et de plusieurs salves de
l'Artillerie des Remparts et des Châteaux , et de
la Mousqueterie de la Bourgeoisie qui étoit sous
les aimes
Il descendit à la Cathédrale , à la porte de laquelle
il fut reçû par le Cardinal Archevêque à la
tête du Chapitre , et après avoir assisté au Te
Deum , qui fut chanté à plusieurs Choeurs de
Musique , il alla faire sa Priere devant la Relique
du Sang de S. Janvier , Patron du Royaume;
et il mit à la Châsse dans laquelle il est conservé
une attache de treize Diamants , et de
six Rubis d'un grand prix.
L'Infant se rendit ensuite au Palais , où il admit
la Noblesse et les Tribunaux à lui baiser la
main. Les rues par lesquelles ce Prince passa
étoient magnifiquement ornées, et l'on avoit éle
vé en plusieurs endroits des Arcs de triomphe
chargez de Devises et d'Inscriptions,
N a appris de Rome , que la nuit du 5. au
6. May, quelques Enfans ayant mis le feu
à un amas de paille , les flammes gagnerent un
Chantier voisin , et que le vent violent qui regnoit
cette nuit , fut cause que malgré le prompt
secours qu'on apporta , plus de 80. maisons ' , du
nombre desquelles est le Palais della Penna , appartenant
au Prince Borghese , furent entierement
brulces, et qu'il fallut en at a re plusieurs à
coups de Canon pour arrêter l'incendie.
Les difficultez qui empêchoient la Chambre
Apostolique d'accepter les sûretez offertes par le
I. Vol.
H Car
1216 MERCURE DE FRANCE
son Entrée solemnelle au bruit des acclamations
réiterées du Peuple et de plusieurs salves de
l'Artillerie des Remparts et des Châteaux , et de
la Mousqueterie de la Bourgeoisie qui étoit sous
les aimes
Il descendit à la Cathédrale , à la porte de laquelle
il fut reçû par le Cardinal Archevêque à la
tête du Chapitre , et après avoir assisté au Te
Deum , qui fut chanté à plusieurs Choeurs de
Musique , il alla faire sa Priere devant la Relique
du Sang de S. Janvier , Patron du Royaume;
et il mit à la Châsse dans laquelle il est conservé
une attache de treize Diamants , et de
six Rubis d'un grand prix.
L'Infant se rendit ensuite au Palais , où il admit
la Noblesse et les Tribunaux à lui baiser la
main. Les rues par lesquelles ce Prince passa
étoient magnifiquement ornées, et l'on avoit éle
vé en plusieurs endroits des Arcs de triomphe
chargez de Devises et d'Inscriptions,
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Résumé : ITALIE.
Le texte décrit deux événements distincts. Le premier est un incendie à Rome la nuit du 5 au 6 mai. Des enfants ayant mis le feu à un amas de paille, les flammes se propagèrent à un chantier voisin. Un vent violent compliqua l'extinction, entraînant la destruction de plus de 80 maisons, dont le Palais della Penna appartenant au Prince Borghese. Des coups de canon furent nécessaires pour maîtriser l'incendie. Le second événement relate l'entrée solennelle d'un prince dans une ville. Accueilli par des acclamations et des salves d'artillerie, il se rendit à la cathédrale où il assista à un Te Deum et pria devant la relique du Sang de Saint Janvier. Il offrit une attache de treize diamants et six rubis à la châsse contenant la relique. Ensuite, il se rendit au palais où il reçut la noblesse et les tribunaux. Les rues étaient ornées et des arcs de triomphe étaient érigés avec des devises et des inscriptions.
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4
p. 1216-1217
Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Début :
Le 15. May, un Courrier dépêché de Madrid apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par [...]
Mots clefs :
Roi d'Espagne, Roi de Naples, Naples, Dépêche, Habitants, Te Deum, Entrée solennelle, Infant Don Carlos
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Le 15. May , un Courrier dépêché de Madrid
apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par
lequel le Roy d'Espagne le déclare Roy de Naples
, et enjoint à tous les Seigneurs , Barons et
autres Habitans du Royaume , de le reconnoître
en cette qualité , et aux Magistrats des Villes
qui n'ont pas encore nommé des Députez pour
lui prêter serment de fidelité de lui en envoyer
incessamment , sous peine d'être regardez comme
rebelles et traitez selon toutes les rigueurs de
la guerre.
Ce Diplôme fut affiché et publié le même jour ,
et tous les Tribunaux en corps allerent rendre
hommage à leur nouveau Souverain qui fit ou
vrir les prisons , accorda la grace aux Criminels
2
I. Vol.
et
JUIN. 1734.: 1217
er ordonna qu'on distribuât de l'argent au
Peuple.
On chanta le Te Deum ; le soir il y eut des
Feux et des Illuminations dans toutes les rues ,
et les Habitans donnerent les plus grandes démonstrations
de joye.
Le Gouvernement a donné ordre qu'on frappât
de la Monnoye d'or et d'argent pour des
sommes considerables , au coin du nouveau Roy
de Naples.
Sa Majesté , qui étoit allée le 27. May dîner
à Baye , y reçut par le Marquis de Castellar ,
que le Comte de Montemar a dépêché au Roy
d'Espagne , la premiere nouvelle de la victoire
remportée le à Bitonto dans la Pouille , par
les Troupes Espagnoles sur celles de l'Empereur ,
commandées par le Comte de Viscomti.
*
25.
Le Roy revint aussi - tôt à Naples , où il trouva
un grand concours de Peuple qui cherchoit à lui,
marquer par ses acclamations , la part qu'il prenoit
à cet évenement, S M fit chanter ce jour là
le Te Deum dans sa Chapelle , et le lendemain il
alla en ceremonie à l'Eglise de S. Janvier , où il
fit rendre à Dieu de solemnelles actions de graces
de cette victoire , à l'occasion de laquelle il
y a cû dans la Ville pendant trois jours des Illu
minations et d'autres marques de réjouissance.
apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par
lequel le Roy d'Espagne le déclare Roy de Naples
, et enjoint à tous les Seigneurs , Barons et
autres Habitans du Royaume , de le reconnoître
en cette qualité , et aux Magistrats des Villes
qui n'ont pas encore nommé des Députez pour
lui prêter serment de fidelité de lui en envoyer
incessamment , sous peine d'être regardez comme
rebelles et traitez selon toutes les rigueurs de
la guerre.
Ce Diplôme fut affiché et publié le même jour ,
et tous les Tribunaux en corps allerent rendre
hommage à leur nouveau Souverain qui fit ou
vrir les prisons , accorda la grace aux Criminels
2
I. Vol.
et
JUIN. 1734.: 1217
er ordonna qu'on distribuât de l'argent au
Peuple.
On chanta le Te Deum ; le soir il y eut des
Feux et des Illuminations dans toutes les rues ,
et les Habitans donnerent les plus grandes démonstrations
de joye.
Le Gouvernement a donné ordre qu'on frappât
de la Monnoye d'or et d'argent pour des
sommes considerables , au coin du nouveau Roy
de Naples.
Sa Majesté , qui étoit allée le 27. May dîner
à Baye , y reçut par le Marquis de Castellar ,
que le Comte de Montemar a dépêché au Roy
d'Espagne , la premiere nouvelle de la victoire
remportée le à Bitonto dans la Pouille , par
les Troupes Espagnoles sur celles de l'Empereur ,
commandées par le Comte de Viscomti.
*
25.
Le Roy revint aussi - tôt à Naples , où il trouva
un grand concours de Peuple qui cherchoit à lui,
marquer par ses acclamations , la part qu'il prenoit
à cet évenement, S M fit chanter ce jour là
le Te Deum dans sa Chapelle , et le lendemain il
alla en ceremonie à l'Eglise de S. Janvier , où il
fit rendre à Dieu de solemnelles actions de graces
de cette victoire , à l'occasion de laquelle il
y a cû dans la Ville pendant trois jours des Illu
minations et d'autres marques de réjouissance.
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Résumé : Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Le 15 mai, un courrier de Madrid informe l'Infant Don Carlos qu'il est proclamé roi de Naples par le roi d'Espagne. Un diplôme ordonne à tous les seigneurs, barons et habitants du royaume de reconnaître Don Carlos comme roi et aux magistrats des villes de lui prêter serment de fidélité sous peine de rébellion. Le diplôme est affiché et publié le même jour. Les tribunaux rendent hommage à Don Carlos, qui libère les prisonniers, accorde la grâce aux criminels et distribue de l'argent au peuple. Des célébrations, incluant le chant du Te Deum et des illuminations, ont lieu. Le gouvernement ordonne la frappe de monnaie au nom du nouveau roi. Le 27 mai, Don Carlos apprend la victoire espagnole à Bitonto contre les troupes de l'empereur. À son retour à Naples, il fait chanter le Te Deum et organise des réjouissances publiques pour célébrer cette victoire.
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5
p. 1217-1222
DEFAITE des Troupes Imperiales, commandées par le Comte Viscomti.
Début :
Selon les Lettres du Royaume de Naples, ce Corps de Troupes, composé de 7000. hommes [...]
Mots clefs :
Comte de Montemart, Troupes impériales, Cavalerie, Camp, Ennemis, Hommes d'infanterie, Régiments, Régiment, Comte Visconti, Bitonto
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DEFAITE des Troupes Imperiales, commandées par le Comte Viscomti.
DEFAITE des Troupes Imperiales ,
commandées
par
le Comte Viscomti.
Elon les Lettres du Royaume de Naples , ce
Corps de Troupes , composé de 7000, hommes
d'Infanterie , de 2000. de Cavalerie , et de
40c . Hussarts , avoit marché de Bari à Bitonto,
où il s'etoit posté dans un Camp aussi avanta-
I.-Vol. geux , H iij
1218 MERCURE DE FRANCE
geux , tant par sa situation , que par les retran→
chemens qui le défendoient.
Le Comte de Montemar étant arrivé avec les
Troupes Espagnoles à la vue de ce Camp le 24
du mois dernier , attaqua les Ennemis le lende
main matin , il força leurs retranchemens et se
rendit maître de leur Camp , dans lequel ils ont
été obligez de laisser les Tentes et la plus grande
partie des Equipages.
Malgré la vivacité de cette Action , qui a duré
trois heures , on ne sçait pas encore si les Impe -
riaux ont cû grand nombre de Soldats de tuez
mais on a fait dans le Camp 1400. prisonniers
sans compter 1200. hommes d'Infanterie , qui
s'étant réfugiez dans les Convents de Bitonto ,
ont éte pris avec leurs Officiers . Le reste de l'Infanterie
est bloqué dans differens endroits. La
Cavalerie voyant le Camp forcé , a pris la fuite
et s'est dispersée , &c . On a appris depuis , le dé➡
tail suivant de l'Action .
Le Comte de Montemar , qui avoit été envoyé
par le Roy pour se mettre à la tête des Troupes
détachées pour suivre les Imperiaux , ayant été
informé que le Comte de Viscomti avoit déja
reçû quelques secours , et qu'il en attendoit encore
de nouveaux , prit le parti de marcher aux
Ennemis qui avoient quitté Tarente , où ils s'étoient
d'abord retirez , et qui s'étoient répandus
dans la Pouille pour en tirer des contributions .
Ce General regla sa marche sur les differens
mouvemens des Ennemis , et songeant principa
lement à leur ôter le moyen d'executer le dessein
dans lequel ils étoient de se ménager une retraite
du côté de la Mer , il marcha à Bary où il les
croyoit.
Les Imperiaux en étoient partis , et ils s'étoien
I. Vol. *avance z
JUIN. 1734- 1219
avancez à Bitonto , où ils roient campez dans
un poste aussi avantageux r sa situation ,
qu'impraticable pour la Cavaleri .
Le Comte de Montemar , qui n'étoit qu'à neuf
mille de Bitonto , détacha quelques Corps de
Cavalerie pour aller reconnoître les Ennemis , et
sur ce qu'on lui rapporta que leur Infanterie et
Jeur Cavalerie y étoient déja arrivées , il prit le
parti de marcher à eux avec toutes ses Trou
pes. Il les distribua en sept colonnes , com
mandées , la premiere par le Marquis de Pozo
blanco , la seconde par le Duc de Liria , la troisiéme
par le Duc de Castro Pignano , la quatrié
me par le Marquis de Bay , la cinquième par le
Marquis de Châteaufort , la sixiéme par le Com
te de Maceda , et la septième par le Marquis de
La Mina.
Ce Corps de Troupes étoit composé des six
Bataillons des Régimens des Gardes Espagnoles
et Vallones , des deux Bataillons du Régiment de
Lombardie , des deux de celui de la Couronne ,
des deux Bataillons du Régiment Suisse de Bet-
Jer , et de 20. Compagnies de Grenadiers de differens
Régimens.
Le Comte de Montemar , outre cette Infanterie
, avoit sous ses ordres 600. Carabiniers
Royaux, 150. Grenadieis Royaux , les 12. Escadrons
des Régimens de Bourbon , d'Estramadoure
, de Milan , de Malte , de Flandres et
d'Andalousie , les 4. Escadrons des Régimens de
Dragons de Pavie et de France , les Compagnies
des Grenadiers à Cheval des Regimens de Tarragone
et de Batavia , jo . Dragons de ces deux
Regimens , et un Détachement d'Artillerie de
150. hommes .
Le Comte de Montemar fit marcher toutes ces
I. Vol. Hj Trou
1220 MERCURE DE FRANCE
Troupes par differens chemins , afin de choisir
P'endroit le plus convenable pour attaquer les
Ennemis , et il fit avancer quelques Détachemens
de Cavalerie qui battirent les Hussarts qu'ils rencontrerent.
Les Imperiaux s'étant résolus à demeurer dans.
leurs retranchemens, Conite de Montemar s'en
approcha assez près pour reconnoître leurs dis.
positions sur lesquelles il se détermina à changer
la sienne , et à faire passer de la droite à la gau
che la plus grande partie de sa Cavalerie .
L'attaque commença par le centre de la colon.
ne , à la tête de laquelle étoit le Comte d'Uceda,
et qui étoit composée de trois Bataillons du Régiment
des Gardes Vallonnes , des deux Bataillons
du Régiment Suisses de Betler , et de huit
Compagnies de Grenadiers . Ces Troupes , quoique
plus foibles que celles que les Imperiaux leut
opposerent dans cet endroit de l'attaque , entrerent
dans les retranchemens avec tant de valeur ,
que les Ennemis , après une longue résistance ,
furent mis en déroute. Le Comte de Montemar
s'en étant apperçû , fit avancer toutes ces Troupes
qui mirent en fuite ce qui se présenta devant
elles , sans être arrêtées par les murailles et par
les fossez qui couvroient le Camp des Ennemis
et qui paroissoient le rendre inaccessible.
Le Comte de Montemar ayant penetré dans
Jeur Camp , détacha quelque Cavalerie pour suivre
celle des Imperiaux , qui dans le premier
moment de l'attaque avoit quitté le Camp , et
avoit pris la fuite avec un grand désordre .
Il fit ensuite attaquer differents postes dans
lesquels les Imperiaux qui s'y étoient retirez ,
furent faits prisonniers. Le General Rodeski ,
General de l'Infanterie se sauva dans Bitonto
66
I. Vol. qui
JUIN. 1734. 122 I
qui est entouré de murailles , et il s'y deffendit
jusqu'à la nuit , mais il fut obligé le lendemain
de se rendre.
La Cavalerie se sépara dans sa fuite en plusieurs
corps qui étant poursuivis par la Cavalerie
Espagnole , furent presque détruits . Le plus
considerable , après avoir perdu beaucoup de
monde , se refugia dans Bary où le Comte de
Monteinar ayant marché le 26 , le bloqua , et
obligea le Prince de Belmonte qui le commandoit
de se rendre.
Les Troupes Imperiales consistoient selon
l'état qu'on en a trouvé , en 6500 hommes d'Infanterie
, 1500 hommes de Cavalerie et 400
Hussarts , desquels 200 se sont sauvez dans les
Montagnes de la Calabre.
›
On a pris aux Ennemis 15 Drapeaux , 24
Etendarts , et deux paires de Timballes , leurs
Tentes , les vivres , les munitions de Gnerre et
la plus grande partie des équipages .
›
Les Espagnols n'ont pas eû un grand nombre
'de Soldats tuez ou blessez , mais ils y ont perdu
le Comte de Briard , et le Comte de Bonamour
, Capitaines au Regiment des Gardes Va.
lónnes , Don Louis de Porte Maréchal de
Camp , y a été blessé dangereusement. Il est
Capitaine des Grenadiers de ce Regiment , qui ,
ayant penetré le premier dans les retranchements
malgré la vigoureuse résistance des Ennemis , a
cû la plus grande part à cette victoire.
Le Détachement de Cavalerie que le Comte ,
de Montemar , après avoir forcé le Camp du
Comte Viscomti , avoit envoié à la poursuite
des Hussarts , qui dans le premier moment
de l'attaque avoient pris la fuite , n'a pû joindre
qu'au commencement de ce mois ceux qui
1. Vol.
HY s'é-
/
1222 MERCURE DE FRANCE
s'étoient sauvez dans la Calabre , et il les a entierement
défaits .
Le Comte de Viscomti qui s'étoit retiré à
Brindisi , s'y est embarqué dans une Felouque
avec une partie de ses Domestiques , mais on ne
sçait pas encore quelle route il a prise .
Le Roy a suprimé plusieurs Charges qui
avoient été accordées sous le précedent Gouvernement
, tant aux Napolitains , qu'à des Espagnols
, et dont les apointemens se montoient
par an à 900000 Ducats.
Le 27 May , il arriva dans ce Port sous
Pescorte de quatre Vaisserux de Guerre Espagnols
, plusieurs Bâtimens chargez d'une partie
des Troupes que le Roy d'Espagne envoye pour
renforcer celles qui sont dans le Royaume de
Naples , et l'on en attend incessamment de Livourne
quelques autres qui doivent apporter ici
des munitions de Guerre , et une somme considérable
d'argent.
Le Comte de Charny , Lieutenant General
du Royaume , a déja reçu au nom du Roy
T'hominage de la plus grande partie des Deputez
des Villes , et des Barons de cet Etat.
Sa Majesté a nommédes Commissaires pour
faire conjointement avec le Conseil Collateral
l'estimation des dommages que les Troupes Espagnoles
ont causez dans les lieux où elles ont
passé , et elle a fait expédier des ordres pour
qu'ils soient payez avec l'exactitude la plus ri
goureuse.
commandées
par
le Comte Viscomti.
Elon les Lettres du Royaume de Naples , ce
Corps de Troupes , composé de 7000, hommes
d'Infanterie , de 2000. de Cavalerie , et de
40c . Hussarts , avoit marché de Bari à Bitonto,
où il s'etoit posté dans un Camp aussi avanta-
I.-Vol. geux , H iij
1218 MERCURE DE FRANCE
geux , tant par sa situation , que par les retran→
chemens qui le défendoient.
Le Comte de Montemar étant arrivé avec les
Troupes Espagnoles à la vue de ce Camp le 24
du mois dernier , attaqua les Ennemis le lende
main matin , il força leurs retranchemens et se
rendit maître de leur Camp , dans lequel ils ont
été obligez de laisser les Tentes et la plus grande
partie des Equipages.
Malgré la vivacité de cette Action , qui a duré
trois heures , on ne sçait pas encore si les Impe -
riaux ont cû grand nombre de Soldats de tuez
mais on a fait dans le Camp 1400. prisonniers
sans compter 1200. hommes d'Infanterie , qui
s'étant réfugiez dans les Convents de Bitonto ,
ont éte pris avec leurs Officiers . Le reste de l'Infanterie
est bloqué dans differens endroits. La
Cavalerie voyant le Camp forcé , a pris la fuite
et s'est dispersée , &c . On a appris depuis , le dé➡
tail suivant de l'Action .
Le Comte de Montemar , qui avoit été envoyé
par le Roy pour se mettre à la tête des Troupes
détachées pour suivre les Imperiaux , ayant été
informé que le Comte de Viscomti avoit déja
reçû quelques secours , et qu'il en attendoit encore
de nouveaux , prit le parti de marcher aux
Ennemis qui avoient quitté Tarente , où ils s'étoient
d'abord retirez , et qui s'étoient répandus
dans la Pouille pour en tirer des contributions .
Ce General regla sa marche sur les differens
mouvemens des Ennemis , et songeant principa
lement à leur ôter le moyen d'executer le dessein
dans lequel ils étoient de se ménager une retraite
du côté de la Mer , il marcha à Bary où il les
croyoit.
Les Imperiaux en étoient partis , et ils s'étoien
I. Vol. *avance z
JUIN. 1734- 1219
avancez à Bitonto , où ils roient campez dans
un poste aussi avantageux r sa situation ,
qu'impraticable pour la Cavaleri .
Le Comte de Montemar , qui n'étoit qu'à neuf
mille de Bitonto , détacha quelques Corps de
Cavalerie pour aller reconnoître les Ennemis , et
sur ce qu'on lui rapporta que leur Infanterie et
Jeur Cavalerie y étoient déja arrivées , il prit le
parti de marcher à eux avec toutes ses Trou
pes. Il les distribua en sept colonnes , com
mandées , la premiere par le Marquis de Pozo
blanco , la seconde par le Duc de Liria , la troisiéme
par le Duc de Castro Pignano , la quatrié
me par le Marquis de Bay , la cinquième par le
Marquis de Châteaufort , la sixiéme par le Com
te de Maceda , et la septième par le Marquis de
La Mina.
Ce Corps de Troupes étoit composé des six
Bataillons des Régimens des Gardes Espagnoles
et Vallones , des deux Bataillons du Régiment de
Lombardie , des deux de celui de la Couronne ,
des deux Bataillons du Régiment Suisse de Bet-
Jer , et de 20. Compagnies de Grenadiers de differens
Régimens.
Le Comte de Montemar , outre cette Infanterie
, avoit sous ses ordres 600. Carabiniers
Royaux, 150. Grenadieis Royaux , les 12. Escadrons
des Régimens de Bourbon , d'Estramadoure
, de Milan , de Malte , de Flandres et
d'Andalousie , les 4. Escadrons des Régimens de
Dragons de Pavie et de France , les Compagnies
des Grenadiers à Cheval des Regimens de Tarragone
et de Batavia , jo . Dragons de ces deux
Regimens , et un Détachement d'Artillerie de
150. hommes .
Le Comte de Montemar fit marcher toutes ces
I. Vol. Hj Trou
1220 MERCURE DE FRANCE
Troupes par differens chemins , afin de choisir
P'endroit le plus convenable pour attaquer les
Ennemis , et il fit avancer quelques Détachemens
de Cavalerie qui battirent les Hussarts qu'ils rencontrerent.
Les Imperiaux s'étant résolus à demeurer dans.
leurs retranchemens, Conite de Montemar s'en
approcha assez près pour reconnoître leurs dis.
positions sur lesquelles il se détermina à changer
la sienne , et à faire passer de la droite à la gau
che la plus grande partie de sa Cavalerie .
L'attaque commença par le centre de la colon.
ne , à la tête de laquelle étoit le Comte d'Uceda,
et qui étoit composée de trois Bataillons du Régiment
des Gardes Vallonnes , des deux Bataillons
du Régiment Suisses de Betler , et de huit
Compagnies de Grenadiers . Ces Troupes , quoique
plus foibles que celles que les Imperiaux leut
opposerent dans cet endroit de l'attaque , entrerent
dans les retranchemens avec tant de valeur ,
que les Ennemis , après une longue résistance ,
furent mis en déroute. Le Comte de Montemar
s'en étant apperçû , fit avancer toutes ces Troupes
qui mirent en fuite ce qui se présenta devant
elles , sans être arrêtées par les murailles et par
les fossez qui couvroient le Camp des Ennemis
et qui paroissoient le rendre inaccessible.
Le Comte de Montemar ayant penetré dans
Jeur Camp , détacha quelque Cavalerie pour suivre
celle des Imperiaux , qui dans le premier
moment de l'attaque avoit quitté le Camp , et
avoit pris la fuite avec un grand désordre .
Il fit ensuite attaquer differents postes dans
lesquels les Imperiaux qui s'y étoient retirez ,
furent faits prisonniers. Le General Rodeski ,
General de l'Infanterie se sauva dans Bitonto
66
I. Vol. qui
JUIN. 1734. 122 I
qui est entouré de murailles , et il s'y deffendit
jusqu'à la nuit , mais il fut obligé le lendemain
de se rendre.
La Cavalerie se sépara dans sa fuite en plusieurs
corps qui étant poursuivis par la Cavalerie
Espagnole , furent presque détruits . Le plus
considerable , après avoir perdu beaucoup de
monde , se refugia dans Bary où le Comte de
Monteinar ayant marché le 26 , le bloqua , et
obligea le Prince de Belmonte qui le commandoit
de se rendre.
Les Troupes Imperiales consistoient selon
l'état qu'on en a trouvé , en 6500 hommes d'Infanterie
, 1500 hommes de Cavalerie et 400
Hussarts , desquels 200 se sont sauvez dans les
Montagnes de la Calabre.
›
On a pris aux Ennemis 15 Drapeaux , 24
Etendarts , et deux paires de Timballes , leurs
Tentes , les vivres , les munitions de Gnerre et
la plus grande partie des équipages .
›
Les Espagnols n'ont pas eû un grand nombre
'de Soldats tuez ou blessez , mais ils y ont perdu
le Comte de Briard , et le Comte de Bonamour
, Capitaines au Regiment des Gardes Va.
lónnes , Don Louis de Porte Maréchal de
Camp , y a été blessé dangereusement. Il est
Capitaine des Grenadiers de ce Regiment , qui ,
ayant penetré le premier dans les retranchements
malgré la vigoureuse résistance des Ennemis , a
cû la plus grande part à cette victoire.
Le Détachement de Cavalerie que le Comte ,
de Montemar , après avoir forcé le Camp du
Comte Viscomti , avoit envoié à la poursuite
des Hussarts , qui dans le premier moment
de l'attaque avoient pris la fuite , n'a pû joindre
qu'au commencement de ce mois ceux qui
1. Vol.
HY s'é-
/
1222 MERCURE DE FRANCE
s'étoient sauvez dans la Calabre , et il les a entierement
défaits .
Le Comte de Viscomti qui s'étoit retiré à
Brindisi , s'y est embarqué dans une Felouque
avec une partie de ses Domestiques , mais on ne
sçait pas encore quelle route il a prise .
Le Roy a suprimé plusieurs Charges qui
avoient été accordées sous le précedent Gouvernement
, tant aux Napolitains , qu'à des Espagnols
, et dont les apointemens se montoient
par an à 900000 Ducats.
Le 27 May , il arriva dans ce Port sous
Pescorte de quatre Vaisserux de Guerre Espagnols
, plusieurs Bâtimens chargez d'une partie
des Troupes que le Roy d'Espagne envoye pour
renforcer celles qui sont dans le Royaume de
Naples , et l'on en attend incessamment de Livourne
quelques autres qui doivent apporter ici
des munitions de Guerre , et une somme considérable
d'argent.
Le Comte de Charny , Lieutenant General
du Royaume , a déja reçu au nom du Roy
T'hominage de la plus grande partie des Deputez
des Villes , et des Barons de cet Etat.
Sa Majesté a nommédes Commissaires pour
faire conjointement avec le Conseil Collateral
l'estimation des dommages que les Troupes Espagnoles
ont causez dans les lieux où elles ont
passé , et elle a fait expédier des ordres pour
qu'ils soient payez avec l'exactitude la plus ri
goureuse.
Fermer
Résumé : DEFAITE des Troupes Imperiales, commandées par le Comte Viscomti.
Le 24 mai 1734, les troupes espagnoles, dirigées par le Comte de Montemar, ont attaqué et vaincu les forces impériales du Comte Viscomti à Bitonto, près de Bari. Les impériaux, constitués de 7 000 hommes d'infanterie, 2 000 de cavalerie et 400 hussards, avaient établi un camp fortifié. Montemar, à la tête de 6 000 hommes d'infanterie et de diverses unités de cavalerie et d'artillerie, a réussi à forcer les retranchements ennemis en trois heures. Les impériaux ont abandonné leurs tentes et équipements, laissant derrière eux 1 400 prisonniers, dont 1 200 réfugiés dans des couvents. La cavalerie impériale s'est dispersée. Après cette victoire, Montemar a bloqué et capturé des troupes impériales à Bari. Les pertes espagnoles incluent les Comtes de Briard et de Bonamour, ainsi que le Maréchal de Camp Don Louis de Porte, blessé. Les impériaux ont perdu 15 drapeaux, 24 étendards et deux paires de timbales. Le Comte Viscomti a fui à Brindisi. En réponse à cette victoire, le roi d'Espagne a envoyé des renforts et des munitions à Naples et a nommé des commissaires pour indemniser les dommages causés par les troupes espagnoles.
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6
p. 1222-1223
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On a appris par une Lettre du Gouverneur de la Jamaïque, datée du 31. Mars dernier, [...]
Mots clefs :
Jamaïque, Nègres, Gouverneur, Maison, Armes, Révolte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
Na appris par une Lettre du Gouverneur
de la Jamaïque , datée du 31. Mars dernier,
qu'un nombre considerable de Negres s'étoit ré
J
IVol. volié
JUIN 1734% 7223
•
volté ; qu'après avoir enlevé dans les Magasins et
dans les Vaisseaux qui étoient à la Rade , un
grande quantité d'armes et de munitions de guerre
, ils s'étoient retirez au Nord de l'Isle du côté
de Port Antonio , où ils avoient détruit la plupart
des Plantations et commis beaucoup d'autres
désordres , et qu'il y avoit peu d'habitations
d'où il ne s'échapât tous les jours plusieurs Negres.
Le Gouverneur ajoute qu'il avoit ordonné
tous les Habitans de prendre les armes et de
marcher contre les Rebelles ; mais qu'il avoit
lieu de craindre , s'il ne recevoit promptement:
du secours , de ne pouvoir appaiser la Révolte
dont les suites sont d'autant plus à redouter ,
qu'il y a dans cette Isle 80000. Negres , et qu'on
n'y compte qu'environ 9000. Blancs .
37
Le feu prit le 25. du mois dernier chez M Cantillon
, dont la maison fut entierement brûlée , et
qui périt lui - même dans les flâmes ; on a arrêté
deux hommes et une femme de ses domestiques
qu'on soupçonne d'avoir tué et volé leur Maître
et d'avoir mis ensuite le feu à sa Maison.
Na appris par une Lettre du Gouverneur
de la Jamaïque , datée du 31. Mars dernier,
qu'un nombre considerable de Negres s'étoit ré
J
IVol. volié
JUIN 1734% 7223
•
volté ; qu'après avoir enlevé dans les Magasins et
dans les Vaisseaux qui étoient à la Rade , un
grande quantité d'armes et de munitions de guerre
, ils s'étoient retirez au Nord de l'Isle du côté
de Port Antonio , où ils avoient détruit la plupart
des Plantations et commis beaucoup d'autres
désordres , et qu'il y avoit peu d'habitations
d'où il ne s'échapât tous les jours plusieurs Negres.
Le Gouverneur ajoute qu'il avoit ordonné
tous les Habitans de prendre les armes et de
marcher contre les Rebelles ; mais qu'il avoit
lieu de craindre , s'il ne recevoit promptement:
du secours , de ne pouvoir appaiser la Révolte
dont les suites sont d'autant plus à redouter ,
qu'il y a dans cette Isle 80000. Negres , et qu'on
n'y compte qu'environ 9000. Blancs .
37
Le feu prit le 25. du mois dernier chez M Cantillon
, dont la maison fut entierement brûlée , et
qui périt lui - même dans les flâmes ; on a arrêté
deux hommes et une femme de ses domestiques
qu'on soupçonne d'avoir tué et volé leur Maître
et d'avoir mis ensuite le feu à sa Maison.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En juin 1734, une lettre du gouverneur de la Jamaïque, datée du 31 mars, signale une révolte d'esclaves. Ces derniers ont dérobé des armes et des munitions dans les magasins et les vaisseaux, puis se sont réfugiés au nord de l'île, près de Port Antonio. Ils ont détruit plusieurs plantations et causé des troubles, tandis que de nombreux esclaves continuaient de fuir quotidiennement. Le gouverneur a ordonné aux habitants de s'armer contre les rebelles, mais il craint de ne pouvoir réprimer la révolte sans renforts. La situation est alarmante en raison du déséquilibre démographique : 80 000 esclaves contre environ 9 000 Blancs. Par ailleurs, le 25 du mois précédent, un incendie a détruit la maison de M. Cantillon, qui a péri dans les flammes. Trois domestiques ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir tué et volé leur maître avant d'incendier la maison.
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7
p. 1223-1224
ARMÉE D'ITALIE.
Début :
Les Troupes du Roy et celles du Roy de Sardaigne, occupoient encore à la fin du mois [...]
Mots clefs :
Roi, Troupes, Détachement, Lieutenant général, Comte, Marquis, Maréchal duc de Villars
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ITALIE.
ARME'E D'ITALI E. #
Troupes du Roy et celles du Roy de Sar
Ldaigne , occupoient encore à la fin du mois
dernier , les differens postes dans lesquels elles
étoient distribuées ; une partie étoit campée sur
la gauche du Po depuis Casal Maggior_jusqu'à
P'Oglio , l'autre partie le long de cette Riviereet
le reste dans les retranchements formez à la
tête des Ponts de Sacca , pour assurer la communication
avec le Parmesan .
Le Marquis de Cadrieu , Lieutenant General,,
a été envoyé à Parme pour mettre cette Place en
I Vol. Hvi Sú
1224 MERCURE DE FRANCE
sûreté , et le Marquis d'Epinay , Maréchal de
Camp , à Plaisance , dans la même vuë.
Les Ennemis ont fait quelques mouvements
et ils ont remonté le Fo jusqu'à Torricella à la
hauteur de Borgoforte. Ils ont fait avancer en
même tems quelques Détachements à Luzara , et
jusques sur le Crostolo , mais il y a apparence
qu'ils n'ont eu pour objet que de donner de l'in
quiétude , et de pouvoir former avec plus de sûreté
un Camp retranché de l'autre côté de la Secchia
près de son embouchure.
Selon les Lettres du 30 May , ils ont fait avan
cer au- delà de la Lenza , un Corps de 14000
hommes qui est campé , la droite au Pont de
Sorbolo et la gauche à celui qui est vviiss--à-vis
du Village de Fressina . Ils ont un Détachement
de 6000 hommes à Guastalla , un autre Détachement
de 7 à 8000 à San Benedetto
surplus de leur Armée est dans le Seraglio .
› et le
J
Le Maréchal Duc de Villars étant obligé par
raport à sa santé de retourner en France , et en
ayant obtenu la permission du Roy , il partit
du Camp de Bozolo le 27 du mois dernier. Le
Marquis de Coigny , Lieutenant General , commande
les Troupes Françoises depuis le départ
du Maréchal de Villars.
Troupes du Roy et celles du Roy de Sar
Ldaigne , occupoient encore à la fin du mois
dernier , les differens postes dans lesquels elles
étoient distribuées ; une partie étoit campée sur
la gauche du Po depuis Casal Maggior_jusqu'à
P'Oglio , l'autre partie le long de cette Riviereet
le reste dans les retranchements formez à la
tête des Ponts de Sacca , pour assurer la communication
avec le Parmesan .
Le Marquis de Cadrieu , Lieutenant General,,
a été envoyé à Parme pour mettre cette Place en
I Vol. Hvi Sú
1224 MERCURE DE FRANCE
sûreté , et le Marquis d'Epinay , Maréchal de
Camp , à Plaisance , dans la même vuë.
Les Ennemis ont fait quelques mouvements
et ils ont remonté le Fo jusqu'à Torricella à la
hauteur de Borgoforte. Ils ont fait avancer en
même tems quelques Détachements à Luzara , et
jusques sur le Crostolo , mais il y a apparence
qu'ils n'ont eu pour objet que de donner de l'in
quiétude , et de pouvoir former avec plus de sûreté
un Camp retranché de l'autre côté de la Secchia
près de son embouchure.
Selon les Lettres du 30 May , ils ont fait avan
cer au- delà de la Lenza , un Corps de 14000
hommes qui est campé , la droite au Pont de
Sorbolo et la gauche à celui qui est vviiss--à-vis
du Village de Fressina . Ils ont un Détachement
de 6000 hommes à Guastalla , un autre Détachement
de 7 à 8000 à San Benedetto
surplus de leur Armée est dans le Seraglio .
› et le
J
Le Maréchal Duc de Villars étant obligé par
raport à sa santé de retourner en France , et en
ayant obtenu la permission du Roy , il partit
du Camp de Bozolo le 27 du mois dernier. Le
Marquis de Coigny , Lieutenant General , commande
les Troupes Françoises depuis le départ
du Maréchal de Villars.
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Résumé : ARMÉE D'ITALIE.
À la fin du mois précédent, les troupes françaises et sardes occupaient des positions stratégiques le long du fleuve Po. Une partie des troupes était positionnée sur la rive gauche du Po, de Casal Maggiore à l'Oglio, une autre le long de l'Oglio, et le reste dans les retranchements près des ponts de Sacca. Le Marquis de Cadrieu et le Marquis d'Epinay ont été envoyés respectivement à Parme et Plaisance pour sécuriser ces villes. Les ennemis ont effectué des mouvements le long du fleuve Fo, avançant des détachements jusqu'à Luzara et sur le Crostolo, et ont formé un camp retranché près de l'embouchure de la Secchia. Selon des lettres du 30 mai, les ennemis avaient avancé 14 000 hommes au-delà de la Lenza, avec des détachements supplémentaires à Guastalla et San Benedetto. Le Maréchal Duc de Villars, pour des raisons de santé, a quitté le camp de Bozolo le 27 du mois précédent, laissant le commandement au Marquis de Coigny.
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8
p. 1224-1229
ATTAQUES du Château et du Bourg de Colorno &c.
Début :
Les Ennemis voulant déguiser leur marche vers la Lenza, envoyérent le 25 du mois [...]
Mots clefs :
Ennemis, Attaque du château de Colorno, Colorno, Grenadiers, Détachement, Marquis de Maillebois, Hussards, Régiment
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ATTAQUES du Château et du Bourg de Colorno &c.
ATTAQUES du Château et du Bourg
de Colorno & c.
L >
Es Ennemis voulant déguiser leur marche
vers la Lenza envoyérent le 25 du mois
passé un Détachement de 200 Dragons ou Hussarts
vers le Village de Colorno ; ce Détachement
ayant attaqué le Château , une Compagnie
de Grenadiers qui y étoit postée le défendit ,
IVol.
JUIN. 1734. 1225
et donna le tems au Marquis de Maillebois qui
commande le Camp de Sacca , d'arriver à Colorno
avec quatre Compagnies de Grenadiers ; it
mit en déroute le Détachement des Ennemis qui
ont eû dans cette occasion 15 Dragons ou Hussarts
de tuez ou de blessez .
Le lendemain le Marquis de Ligneville , General
Major des Troupes Imperiales , fut détaché
avec 800 Grenadiers et un pareil nombre
de Cuirassiers ou Hussarts, pour s'emparer de ce
poste que le Marquis de Maillebois avoit renforcé
de 400 hommes , et dans lequel il avoit laissé
le Marquis de Fimarcon , Colonel du Regimeut
de Bourbon ; l'avantgarde du Détachement des
Ennemis qui étoit de 100 hommés de Cavalerie
fut attaquée dans sa marche par un parti de 30
Dragons et de 30 Hussarts François , commandé
par M. Daniel , Capitaine de Hussarts . 11
chargea les Ennemis , les battit , fit 20 prisonniers
et il les poursuivit jusqu'à la tête de leur
Camp , mais y ayant trouvé tout le Détachement
il fut obligé de se retirer après avoir perdu
20 Dragons ou Hussarts , et conservé seulement
4 des prisonniers qu'il avoit faits.
Le Détachement des Ennemis s'avança à Colorno
, où il resta pendant plus de deux heures
autour du Village , et du Château sans pouvoir
y pénétrer.
Les Grenadiers qui étoient derriere les murs
des terrasses du Jardin firent deux décharges sur
les Cuirassiers dont il en est resté 12 sur la place,
indépendamment de ceux qui ont été blessez .
Le premier de ce mois , les Ennemis marcherent
avec 4000 hommes d'Infanterie
Cuirassiers ou Hussarts et 6 piéces de canon pour
attaquer ce poste.
I Vol.
2 1200
M.
12.6 MERCURE DE FRANCE
1
M. de Contade , fils du Lieutenant General
Colonel du Regiment de Flandres , qui étoit détaché
dans le Château avec M. Coninghan ,
Lieutenant Colonel du Regiment Dauphin Infanterie
, et 400 hommes , ayant apperçu les
Ennemis à l'extremité des allées qui aboutissent
au Jardin du Château , il en fit avertir le Marquis
de Maillebois , qui commandoit le Camp
de Sacca .
Les Ennemis marcherent au Château dans lequel
M. de Contade se défendit si bien , que
malgré trois décharges de leur artillerie ils fûrent
plus d'une heure sans pouvoir s'en approcher
, et y perdirent beaucoup de monde par le
grand feu qu'ils essuyerent.
Le Marquis de Maillebois qui sur le premier
avis de l'attaque du Château de Colorno , s'étoit
avancé avec io Compagnies de Grenadiers et de
Piquets de son Camp , jugeant que le Pont qui
pouvoit favoriser la retraite de M. de Contade
alloit être forcé , et ne se trouvant pas assez fort
pour engager une affaire , envoya dire à M. de
Contade de le venir joindre , ce qu'il fit avec un
très grand ordre , sans avoir eû un seul homme
de tué ni de blessé.
M. Darsy , Capitaine au Regiment de Picardie
, qui étoit du Détachement , resta avec 30
hommes dans une Tour du Château , il s'y défendit
encore depuis la retraite de M. de Contade
, et il fit sa capitulation .
Les Ennemis suivirent jusqu'à une portée de
mousquet du retranchement de Sacca , le Marquis
de Maillebois , qui n'eût que 10 Grenadiers
blessez , et qui se retira en si bon ordre , que les
Ennemis n'oserent l'attaquer.
Ils ont perdu dans cette occasion 4.0 hommes,
I Vol.
JUI N. 1734. 1227
ét 300 à l'attaque du Château de Colorno . On
dit que le Marquis de Ligneville et le Comte de
Tarno , Generaux Majors , y ont été tucz.
Le 3 , les Troupes du Roy et celles du Roy
de Sardaigne passerent le Po , et vinrent camper
entre Sacca et Colorno .
Le lendemain le Marquis de Maillebois à la
tête de 20 Compagnies de Grenadiers et de 20
Piquets , et ayant sous ses ordres M. d'Affry es
le Marquis de l'Isle , Maréchaux de Camp ,
M. Thomé Brigadier , le Duc de la Tremouille,
Colonel du Regiment de Champagne , et M. de
Souillac , Lieutenant Colonel du Regiment de
Picardie , s'avança à Colorno .
Ces Troupes entrerent par trois differents endroits
dans la partie de ce Bourg qui est en deçà
de la Parma , elles pénétrérent de maison en
maison , elles en chassérent les Ennemis , et elles
s'étendirent par la droite et par la gauche le long
de la chausse sur le bord de la Riviere , afin de
masquer le Pont de Colorno , et d'occuper plus.
sûrement le Pont de pierres qui est sur Lorno..
M. Thomé attaqua ce dernier Pont avec son
Détachement et il renversa les Ennemis , lesquels
en se retirant essayérent tout le feu des Grenadiers
qui étoit au centre avec le Marquis de Maillebois.
,
Ce fut dans ce moment que toute l'Infanterie
des Ennemis , qui s'étoit postée de l'autre côté
de la Riviere , commença son feu qui fut très
vif pendant trois heures tant des maisons et
jardins qui étoient de l'autre côté de la Riviere,
que des petits épaulements qu'ils avoient le long
de la chaussée , mais celui de nos Troupes qui
étoient dans les premiers étages des maisons étant
superieur , les Ennemis prirent le parti de se re-
I Vol Liren
*
1228 MERCURE DE FRANCE
tirer dans le Château et dans le Jardin qui étoit
sur la droite , d'où ils continuérent à tirer jusqu'à
la nuit.
Pendant ce tems - là le Marquis de Maillebois
fit établir deux Ponts sur Lorno à une très petite
distance du Château ; l'Infanterie et la Cavalerie
y passérent et allérent camper vis - à-vis
la Parma en s'étendant jusques vers Sant Andrea
et tirant vers Parme.
Les au matin , les Ennemis au nombre de
2000 hommes se présenterent hors de leurs retranchements
vis - à - vis les deux Ponts qui
étoient sur Lorno , et laissant toujours la Parma
entre deux , mais le feu continuel que l'on fit sur
eux les ayant forcé de se retirer , 10 Compagnies
de Grenadiers , et les Piquets d'Infanterie et de
Cavalerie se disposoient à passer la Parma audessus
de Colorno en remontant , lorsqu'on aprit
que les Ennemis abandonnoient Colorno.
·
Le Marquis de Pezé , Maréchal de Camp
fut détaché aussi - tôt avec M. de Valcourt
commandant une Brigade de Carabiniers
200 Grenadiers et 500 Chevaux pour suivre les
Ennemis dans leur retraite. Il ne put les joindre
et il raporta qu'il avoit vû leur derniere colonne
prendre le chemin de Sorbolo .
Le Roy de Sardaigne et le Marquis de Coigny
entrérent le soir dans Colorno , où les Ennemis
ont eû plus de 700 hommes de tuez .
Nous avons perdu en cette action 50
et il y en a eû 120 de blessez.
Soldats ,
Le Comte de Clermont, Colonel du Regiment
d'Auvergne , qui sans être commandé étoit allé
poster o hommes sur la Parma , y reçut un
coup de mousquet dont il est mort le 6. M. de
Montlaur , Lieutenant d'Artillerie , ayant voulu
I.Vol.
charJUIN.
1229 1734.
> charger une piéce de.. canon en fut brulé , et it
mourut deux heures après.
M. Thomé a été blessé à la jambe. M. de
Squillac au genouil , et le Duc de la Tremoüille
a cû une contusion à la cuisse : il y a eû quatre
Officiers de tuez et 15 de blessez , du nombre
desquels sont trois Officiers d'Artillerie.
On a apris en dernier lieu que les Ennemis
après avoir été forcez d'abandonner le Château
de Colorno , étoient restez en deçà de la Lenza
que le 13 de ce mois le Comte de Mercy avoit
passé cette Riviere avec toute son Infanterie
sur le Pont de Sorbolo , que le lendemain au
soir il avoit remonté la même Riviere , et qu'il
l'avoit repassé à Pontedi Lama pour joindre sa
Cavalerie à San Prospero , entre Parme et la
Lenza. Ces Lettres ajoutent que le Roy de Sardaigne
et le Marquis de Coigny , informez de
cette marche des Ennemis , avoient fait avancer
leurs Troupes , et qu'ils étoient allez camper le
17 , leur droite à un mille de Parme , et la gau
che à Sant Andrea.
de Colorno & c.
L >
Es Ennemis voulant déguiser leur marche
vers la Lenza envoyérent le 25 du mois
passé un Détachement de 200 Dragons ou Hussarts
vers le Village de Colorno ; ce Détachement
ayant attaqué le Château , une Compagnie
de Grenadiers qui y étoit postée le défendit ,
IVol.
JUIN. 1734. 1225
et donna le tems au Marquis de Maillebois qui
commande le Camp de Sacca , d'arriver à Colorno
avec quatre Compagnies de Grenadiers ; it
mit en déroute le Détachement des Ennemis qui
ont eû dans cette occasion 15 Dragons ou Hussarts
de tuez ou de blessez .
Le lendemain le Marquis de Ligneville , General
Major des Troupes Imperiales , fut détaché
avec 800 Grenadiers et un pareil nombre
de Cuirassiers ou Hussarts, pour s'emparer de ce
poste que le Marquis de Maillebois avoit renforcé
de 400 hommes , et dans lequel il avoit laissé
le Marquis de Fimarcon , Colonel du Regimeut
de Bourbon ; l'avantgarde du Détachement des
Ennemis qui étoit de 100 hommés de Cavalerie
fut attaquée dans sa marche par un parti de 30
Dragons et de 30 Hussarts François , commandé
par M. Daniel , Capitaine de Hussarts . 11
chargea les Ennemis , les battit , fit 20 prisonniers
et il les poursuivit jusqu'à la tête de leur
Camp , mais y ayant trouvé tout le Détachement
il fut obligé de se retirer après avoir perdu
20 Dragons ou Hussarts , et conservé seulement
4 des prisonniers qu'il avoit faits.
Le Détachement des Ennemis s'avança à Colorno
, où il resta pendant plus de deux heures
autour du Village , et du Château sans pouvoir
y pénétrer.
Les Grenadiers qui étoient derriere les murs
des terrasses du Jardin firent deux décharges sur
les Cuirassiers dont il en est resté 12 sur la place,
indépendamment de ceux qui ont été blessez .
Le premier de ce mois , les Ennemis marcherent
avec 4000 hommes d'Infanterie
Cuirassiers ou Hussarts et 6 piéces de canon pour
attaquer ce poste.
I Vol.
2 1200
M.
12.6 MERCURE DE FRANCE
1
M. de Contade , fils du Lieutenant General
Colonel du Regiment de Flandres , qui étoit détaché
dans le Château avec M. Coninghan ,
Lieutenant Colonel du Regiment Dauphin Infanterie
, et 400 hommes , ayant apperçu les
Ennemis à l'extremité des allées qui aboutissent
au Jardin du Château , il en fit avertir le Marquis
de Maillebois , qui commandoit le Camp
de Sacca .
Les Ennemis marcherent au Château dans lequel
M. de Contade se défendit si bien , que
malgré trois décharges de leur artillerie ils fûrent
plus d'une heure sans pouvoir s'en approcher
, et y perdirent beaucoup de monde par le
grand feu qu'ils essuyerent.
Le Marquis de Maillebois qui sur le premier
avis de l'attaque du Château de Colorno , s'étoit
avancé avec io Compagnies de Grenadiers et de
Piquets de son Camp , jugeant que le Pont qui
pouvoit favoriser la retraite de M. de Contade
alloit être forcé , et ne se trouvant pas assez fort
pour engager une affaire , envoya dire à M. de
Contade de le venir joindre , ce qu'il fit avec un
très grand ordre , sans avoir eû un seul homme
de tué ni de blessé.
M. Darsy , Capitaine au Regiment de Picardie
, qui étoit du Détachement , resta avec 30
hommes dans une Tour du Château , il s'y défendit
encore depuis la retraite de M. de Contade
, et il fit sa capitulation .
Les Ennemis suivirent jusqu'à une portée de
mousquet du retranchement de Sacca , le Marquis
de Maillebois , qui n'eût que 10 Grenadiers
blessez , et qui se retira en si bon ordre , que les
Ennemis n'oserent l'attaquer.
Ils ont perdu dans cette occasion 4.0 hommes,
I Vol.
JUI N. 1734. 1227
ét 300 à l'attaque du Château de Colorno . On
dit que le Marquis de Ligneville et le Comte de
Tarno , Generaux Majors , y ont été tucz.
Le 3 , les Troupes du Roy et celles du Roy
de Sardaigne passerent le Po , et vinrent camper
entre Sacca et Colorno .
Le lendemain le Marquis de Maillebois à la
tête de 20 Compagnies de Grenadiers et de 20
Piquets , et ayant sous ses ordres M. d'Affry es
le Marquis de l'Isle , Maréchaux de Camp ,
M. Thomé Brigadier , le Duc de la Tremouille,
Colonel du Regiment de Champagne , et M. de
Souillac , Lieutenant Colonel du Regiment de
Picardie , s'avança à Colorno .
Ces Troupes entrerent par trois differents endroits
dans la partie de ce Bourg qui est en deçà
de la Parma , elles pénétrérent de maison en
maison , elles en chassérent les Ennemis , et elles
s'étendirent par la droite et par la gauche le long
de la chausse sur le bord de la Riviere , afin de
masquer le Pont de Colorno , et d'occuper plus.
sûrement le Pont de pierres qui est sur Lorno..
M. Thomé attaqua ce dernier Pont avec son
Détachement et il renversa les Ennemis , lesquels
en se retirant essayérent tout le feu des Grenadiers
qui étoit au centre avec le Marquis de Maillebois.
,
Ce fut dans ce moment que toute l'Infanterie
des Ennemis , qui s'étoit postée de l'autre côté
de la Riviere , commença son feu qui fut très
vif pendant trois heures tant des maisons et
jardins qui étoient de l'autre côté de la Riviere,
que des petits épaulements qu'ils avoient le long
de la chaussée , mais celui de nos Troupes qui
étoient dans les premiers étages des maisons étant
superieur , les Ennemis prirent le parti de se re-
I Vol Liren
*
1228 MERCURE DE FRANCE
tirer dans le Château et dans le Jardin qui étoit
sur la droite , d'où ils continuérent à tirer jusqu'à
la nuit.
Pendant ce tems - là le Marquis de Maillebois
fit établir deux Ponts sur Lorno à une très petite
distance du Château ; l'Infanterie et la Cavalerie
y passérent et allérent camper vis - à-vis
la Parma en s'étendant jusques vers Sant Andrea
et tirant vers Parme.
Les au matin , les Ennemis au nombre de
2000 hommes se présenterent hors de leurs retranchements
vis - à - vis les deux Ponts qui
étoient sur Lorno , et laissant toujours la Parma
entre deux , mais le feu continuel que l'on fit sur
eux les ayant forcé de se retirer , 10 Compagnies
de Grenadiers , et les Piquets d'Infanterie et de
Cavalerie se disposoient à passer la Parma audessus
de Colorno en remontant , lorsqu'on aprit
que les Ennemis abandonnoient Colorno.
·
Le Marquis de Pezé , Maréchal de Camp
fut détaché aussi - tôt avec M. de Valcourt
commandant une Brigade de Carabiniers
200 Grenadiers et 500 Chevaux pour suivre les
Ennemis dans leur retraite. Il ne put les joindre
et il raporta qu'il avoit vû leur derniere colonne
prendre le chemin de Sorbolo .
Le Roy de Sardaigne et le Marquis de Coigny
entrérent le soir dans Colorno , où les Ennemis
ont eû plus de 700 hommes de tuez .
Nous avons perdu en cette action 50
et il y en a eû 120 de blessez.
Soldats ,
Le Comte de Clermont, Colonel du Regiment
d'Auvergne , qui sans être commandé étoit allé
poster o hommes sur la Parma , y reçut un
coup de mousquet dont il est mort le 6. M. de
Montlaur , Lieutenant d'Artillerie , ayant voulu
I.Vol.
charJUIN.
1229 1734.
> charger une piéce de.. canon en fut brulé , et it
mourut deux heures après.
M. Thomé a été blessé à la jambe. M. de
Squillac au genouil , et le Duc de la Tremoüille
a cû une contusion à la cuisse : il y a eû quatre
Officiers de tuez et 15 de blessez , du nombre
desquels sont trois Officiers d'Artillerie.
On a apris en dernier lieu que les Ennemis
après avoir été forcez d'abandonner le Château
de Colorno , étoient restez en deçà de la Lenza
que le 13 de ce mois le Comte de Mercy avoit
passé cette Riviere avec toute son Infanterie
sur le Pont de Sorbolo , que le lendemain au
soir il avoit remonté la même Riviere , et qu'il
l'avoit repassé à Pontedi Lama pour joindre sa
Cavalerie à San Prospero , entre Parme et la
Lenza. Ces Lettres ajoutent que le Roy de Sardaigne
et le Marquis de Coigny , informez de
cette marche des Ennemis , avoient fait avancer
leurs Troupes , et qu'ils étoient allez camper le
17 , leur droite à un mille de Parme , et la gau
che à Sant Andrea.
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Résumé : ATTAQUES du Château et du Bourg de Colorno &c.
En juin 1734, les forces ennemies tentèrent de progresser vers la Lenza en attaquant le village de Colorno. Le 26 juin, un détachement de 200 dragons ou hussards fut repoussé par les grenadiers du château, permettant au marquis de Maillebois d'arriver avec des renforts et de mettre en déroute les assaillants, qui subirent 15 pertes. Le lendemain, le marquis de Ligneville, à la tête de 1 600 hommes, attaqua le poste renforcé par Maillebois. Une avant-garde ennemie fut battue, mais le détachement ennemi se renforça et repoussa les Français. Le 1er juin, les ennemis attaquèrent le château de Colorno avec 4 000 hommes et six pièces de canon. M. de Contade, avec 400 hommes, résista vaillamment, repoussant les assauts ennemis pendant plus d'une heure. Maillebois, alerté, envoya des renforts et organisa une retraite ordonnée. Les ennemis poursuivirent Maillebois jusqu'au retranchement de Sacca, subissant de lourdes pertes. Le 3 juin, les troupes du roi et du roi de Sardaigne traversèrent le Pô et campèrent entre Sacca et Colorno. Le lendemain, Maillebois, à la tête de 20 compagnies de grenadiers et de piquets, reprit Colorno en chassant les ennemis de maison en maison. Les ennemis se retirèrent dans le château et continuèrent à tirer jusqu'à la nuit. Les Français établirent deux ponts sur la Lorno et campèrent près de la Parma. Le 5 juin, 2 000 ennemis furent repoussés par un feu continu. Les Français se préparèrent à traverser la Parma, apprenant ensuite que les ennemis abandonnaient Colorno. Le marquis de Pezé fut envoyé pour poursuivre les ennemis en retraite. Le roi de Sardaigne et le marquis de Coigny entrèrent à Colorno, où les ennemis perdirent plus de 700 hommes. Les Français subirent 50 morts et 120 blessés, incluant plusieurs officiers. Les ennemis se retirèrent au-delà de la Lenza, et le comte de Mercy tenta de rejoindre sa cavalerie à San Prospero. Les troupes du roi de Sardaigne et du marquis de Coigny avancèrent pour les contrer.
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9
p. 1229-1230
ARMÉE D'ALLEMAGNE.
Début :
Le Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall, [...]
Mots clefs :
Camp de Bruchsal, Maréchal duc de Berwick, Eppingen, Infanterie, Cavalerie, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ALLEMAGNE.
ARME'E D'ALLEMAGNE.
15
E Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté
depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall
, vint camper le à Kisloek , sans que
les Ennemis qui avoient à Epingen un Détachement
d'Infanterie et de Cavalerie , ayent osé inquiéter
l'arrieregarde de l'Armée.
Le Prince Eugene , qui ayant fait avancer quelques
Troupes vers Rottembourg le 12 , paroissoit
vouloir marcher de ce côté-là , est toujours
dans le Camp d'Hailbron .
Le Duc de Noailles , que le Maréchal de Ber-
IVol.
wick
1210 MERCURE DE FRANCE
•
wick avoit fait partir du Camp de Bruchsall le
16 avec le Marquis de Nangis , pour aller avec
1650 hommes d'infanterie , et 1200 de Cavalerie
, reconnoître le pays du côté de Guelzheim
et d'Epingen , rejoignit l'Armée à Bruchsall le
20.
M. de Quade , Lieutenant General , qui avoit
été chargé d'aller soumettre le Wirtemberg à
la contribution est revenu de Phortzeim à Graben
avec les Troupes qu'il coinmande , dont il
a laissé quelques Détachements à Dourlack et
dans d'autres postes.
Le Comte de Beileisle , qui étoit parti le 26
May,du Camp de Traërbach " avec 13 Bataillons
et 14scadrons , arriva à Spire le 26 du
même mois.
15
E Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté
depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall
, vint camper le à Kisloek , sans que
les Ennemis qui avoient à Epingen un Détachement
d'Infanterie et de Cavalerie , ayent osé inquiéter
l'arrieregarde de l'Armée.
Le Prince Eugene , qui ayant fait avancer quelques
Troupes vers Rottembourg le 12 , paroissoit
vouloir marcher de ce côté-là , est toujours
dans le Camp d'Hailbron .
Le Duc de Noailles , que le Maréchal de Ber-
IVol.
wick
1210 MERCURE DE FRANCE
•
wick avoit fait partir du Camp de Bruchsall le
16 avec le Marquis de Nangis , pour aller avec
1650 hommes d'infanterie , et 1200 de Cavalerie
, reconnoître le pays du côté de Guelzheim
et d'Epingen , rejoignit l'Armée à Bruchsall le
20.
M. de Quade , Lieutenant General , qui avoit
été chargé d'aller soumettre le Wirtemberg à
la contribution est revenu de Phortzeim à Graben
avec les Troupes qu'il coinmande , dont il
a laissé quelques Détachements à Dourlack et
dans d'autres postes.
Le Comte de Beileisle , qui étoit parti le 26
May,du Camp de Traërbach " avec 13 Bataillons
et 14scadrons , arriva à Spire le 26 du
même mois.
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Résumé : ARMÉE D'ALLEMAGNE.
En mai, des mouvements militaires significatifs eurent lieu en Allemagne. Le Maréchal Duc de Berwick, basé à Bruchsall depuis le 10 mai, se déplaça à Kisloek sans rencontrer d'opposition des ennemis stationnés à Epingen. Le Prince Eugène avança des troupes vers Rottembourg le 12 mai mais resta finalement au camp d'Hailbron. Le Duc de Noailles, envoyé par Berwick pour reconnaître la région autour de Guelzheim et Epingen, rejoignit l'armée à Bruchsall le 20 mai. Le Lieutenant Général de Quade, chargé de soumettre le Wurtemberg à la contribution, revint à Graben avec ses troupes, laissant des détachements à Dourlack et autres postes. Le Comte de Belleisle, parti le 26 mai de Traërbach avec 13 bataillons et 14 escadrons, arriva à Spire le même jour.
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10
p. 1230-1236
SIEGE DE PHILISBOURG.
Début :
Le Marquis d'Asfeldt qui fut détaché le 23 du mois dernier du Camp de Bruchsall, avec [...]
Mots clefs :
Marquis d'Asfeld, Siège de Philisbourg, Tranchée, Lieutenant, Marquis, Bataillons, Nuit, Philisbourg, Redoute, Travailleurs, Maréchal de Berwick, Chemin couvert , Angle saillant, Ennemis, Brigadier, Ouvrage à corne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SIEGE DE PHILISBOURG.
SIEGE
72 1
DE PHILISBOURG.
Luvis
E Marquis d'Asfelde qui fur détaché le 23 du
mois dernier du Camp de Bruchsalt , aveci
32 Bataillons et 2 Regiments de Dragons , a in
vesti Philisbourg , et il a établi deux Ponts sur
le Rhin , l'un à Gnaudenheim, et l'autre à Oberhauzen
. Il fait travailler aux Lignes de circonvallation
et à tout ce qui doit préceder le Siége.
Le 224 au soir , le Chevalier de Marcieux
s'empara d'une redoute qui n'est qu'à cinq cens
toises de la Place ; dont les Lignes étant d'une
très grande étenduë n'ont pû être finies aussi
tôt qu'on l'avoit compté.
}
Le 27 May , on commença à débarquer et à
conduire au Camp l'artillerie et les munitions
de Guerre qui étoient arrivées de Strasbourg au
Pont du Haut- Rhin et on continua les jours ?
suivans les préparatifs nécessaires pour le
Siége.
Le
JUIN. 1724. 1221
Le 2 de ce mois , le Maréchal de Berwick
quitta le Camp de Kislock , il marcha avec
toute son Armée pour se rendre devant Philis
bonrg , et il fit entrer la plus grande partie de
P'Infanterie dans les Lignes où il y a 14 Brigades,
faisant 52 Bataillons.
Le Maréchal de Berwick a un corps de réser
ye de 29 Bataillons , et de 19 Escadrons.
L
Une partie de la Cavalerie est campée à la
droite , depuis le Haut Rhin jusqu'au ruisseau
de Saltz , et à la gauche , depuis le Bas - Rhin
jusqu'au même ruisseau .
Le reste de la Cavalerie a été partagé en deux
Corps ; le premier est sur le Spireback , sous
les ordres du Duc de Noailles , et le second
Graben , sous les ordres de M. de Quadr.
Le 3. de ce mois au soir , le Maréchal de Ber
wick fit ouvrir la tranchée devant la Place par
les quatre Bataillons du Regiment des Gardes
Françoises , sous les ordres du Marquis d'As
feldt , Lieutenant General , et du Marquis de
Gassion , Maréchal de Camp ; on y a employé
2400 travailleurs , et on n'a pas perdu un seul
homme , parce que les assiégez ne s'étant pas
apperçus de l'ouverture de la tranchée n'ont point
tiré , le 4 au matin on a perfectionné les tra
vaux , et élargi la tranchée.
Le Comte de Belleisle qui avoit été chargé de
l'attaque du Foit du Pont de Philisbourg , y fie.
ouvrir la tranchée le premier de ce mois , et les Troupes
du Roy , qui s'étoient
logées le 3 au
matin sur l'angle
saillant
du chemin
couvert
de
ce Fort , ayant reconnu
que les Ennemis
l'avoient abandonné
, y entrerent
; il n'y a cû que 4
Soldats
de tuez et 8 de blessez
à l'attaque
de ce poste qui sera très utile pour prendre
des revers
sur la Place.
1232 MERCURE DE FRANCE
->
Le 3 Juin , le Maréchal de Berwick étant
allé vers les 8 heures du soir avec le Comte
de Clermont , le Prince de Conty , le Prince
de Dombes et le Comte d'Eu , reconnoître
l'endroit dans lequel on devoit former la premiere
attaque de Philisbourg , la tranchée y fut
ouverte le soir par le Marquis d'Asfeldt , et le
Marquis de Gassion avec les Bataillons des
Gardes Françoises et 2400 travailleurs .
Le 4 , la tranchée fut relevée par le Duc de
Noailles , Lieutenant General , et le Comte de
Laval Montmorency , Maréchal de Camp , avec
Je Regiment de Piémont , et ceux d'Ouroy et de
Haynaut , et 900 travailleurs .
On continua la parallele qui avoit été commencée
la veille , on ouvrit quelques boyaux
de communication avec la seconde parallele , et
on travailla à établir deux batteries de 5 pieces
de canon chacune sur le front de la grande
attaque vis- à - vis du Marais de Staremberg.
Le Prince de Tingry , Lieutenant General
et le Comte d'Aubigné . Maréchal de Camp ,
montérent la tranchée les avec les trois Bataillons
du Regiment de Navarre, les deux premiers
du Regiment d'Alsace , et 6 Compagnies de Grenadiers.
Pendant la nuit on perfectionna les paralleles
sur toute la longueur de la creste du rideau qui
fait face au corps de la Place , et on finit les
boyaux de communication entre les paralleles ,
lesquelles s'étendent par la droite jusqu'à la redoute
des Capucins , et par la ganche jusqu'au
Moulin brulé.
Le 6 , la tranchée fut relevée par le Marquis
de Guerchy , Lieutenant General , et par le Marquis
de Balincourt , Maréchal de Camp avec
,
I Vol. trois
JUIN 1233
UI N.. 1734.
trois Bataillons du Regiment de Normandie ,le
troisiéme de celui d'Alsace , le Regiment de
Xaintonge , et 300 travailleurs .
On forma pendant la même nuit une nou
velle attaque avec 1200 travailleurs , soutenus
par trois Bataillons du Regiment de la Marine,
et on ouvrit une paralleie dont la droite fut
portée jusqu'au Rhin , et la gauche à la chaussée
des Capucins , et on poussa les tranchées en face
de l'avant fossé de l'ouvrage à corne ; on fit près
de 1500 toises d'ouvrage sans que les Ennemis
ayent fait un feu capable d'interrompre ces trayaux
.
Les deux batteries qui avoient été établies sur
le front de la grande attaque , et deux autres de
10 piéces de canon et de six mortiers qui avoient
été mises dans le Fort du Pont de Philisbourg ,
ont commencé à tirer le 7 au matin .
>
Le même jour , le Marquis de Dreux , Lieu
tenant General , et le Duc de Bethune , Maréchal
de Camp montérent la tranchée avec les
3 Bataillons du Regiment Royal des Vaisseaux,
2 Bataillons de celui de Bourbonnois , et les
Regiments de Languedoc et d'Angoumois,
Les Ennemis au nombre de 100 , étant sortis
d'une redoute qui étoit sur l'avant fossé , furent
repoussez par deux Compagnies de Grenadiers.
du Regiment de Bourbonnois qui s'emparérent
de la redoute ; on leur a fait 10 prisonniers , du
nombre desquels est un Lieutenant , ils ont eût
6 Soldats de tuez , et le reste s'est sauvé par le
Marais , ou plusieurs ont péri . Nous avons perdu
dans cette action un Officier du Regiment
de Balkley , et 2 Grenadiers du Regiment de
Bourbonnois.
Le Prince d'Isenghien , Lieutenant General ,
LVol. le
1234 MERCURE DE FRANCE
}
le Marquis de Clermont , Maréchal de Camp ,
et M. Darros , Brigadier , montérent la tranchée
le 10 de ce mois avec les Regiments de
Pons , du Perche , de Mortemar , de Soissonnois
, de Lenck er de Santerre.
›
On continua pendant la nuit à la droite de
Pattaque du Bas- Rhin , les travaux commencez
la veille pour faire écouler les eaux du Marais
qui couvre l'ouvrage à corne , et ils furent perfectionnez
avec tant de succès , qu'il ne resta
dans le Marais qu'un demi pied d'eau sur un
espace de quatre à cinq pieds. On acheva dans
la même nuit la parallele qui s'étend le long
du Marais.
Le 11 la Tranchée fut relevée par le Duc de
Duras , Lieutenant General , le Chevalier de Rocozel
, Marechal de Camp , le Comte de Berenger
, Brigadier , avec le Regiment Royal , ceux
d'Artois , de Nice , de Beauce et de Conti , et 8 .
Compagnies de Grenadiers. Le Prince de Conti
monta la Tranchée à la tête de son Regiment.
On fit avancer une Compagnie de Grenadiers du
Regiment de Richelieu , pour reconnoître une
redoute qui est sur le bord du Rhin , d'où les Ennemis
firent un grand feu. M. de Gasque , Capitaine
de cette Compagnie , fu blessé , ainsi
que sept Grenadiers , et il y en eut deux de tués.
vers les sept heures du matin , le Ma-
Le 12.
rechal
de Bervick
> accompagné
de Milord
Edouard
son Fils , de Mi ord Clare , et de plusieurs
Officiers
, alla visiter
les travaux
de la
Tranchée
, il voulut
juger par lui -même de l'état
d'une Sap qui avoit été com nencée
dans la nuit,
et s'étant
trop exposé
, malgré
les representations
que son intrepidité
l'empêcha
d'écouter
, il fut
tué d'un coup de Canon
; le Duc de Duras
qui
I. Vol. étoit
JU.IN. 1734. 1235
étoit à côté du Marechal de Berwick , fut blessé
en même tems par un piquet d'un gabion que le
boulet avoit peicé.
>
Le même jour 12 le Prince de Robec , Lieutenant
General , le Comte de Montboissier, Marechal
de Camp et le Marquis a'Harbouville
Brigadier , releverent la Tranchée avec les Regimens
de Lyonnois , de Routigue , de la Marex,
de Vivarois et d'Agenois , et six Compagnies de
Grenadiers. Malgié le feu des Ennemis qui fut
très- considerable jusqu'à neuf heures du soir
on avança beaucoup les travaux de l'attaque du
Bas Rhin . M. de Vivier , Capitaine des Grenadiers
dans le Regiment de Lyonnois , le Lieutenant
de la méme Compagnie , et six Soldats ,
furent tués pendant la nuit . M. du Vivier , Ingenieur
y fut bl‹ ssé .
3
Le Prince de Carignan , Lieutenant General ,
Je Baron d'Eltz , Marechal de Camp, et le Comte
de Roucy, Brigadier , monterent la Tranchée le
13. avec les Regimens de Gondrin , de Bourgo
gne , de Toulouze , de Ponthieu et de Berwick ,
et le même nombre de Grenadiers que le jour
precedent. On y poussa les travaux jusqu'à six
toises de l'angle saillant de l'avant chemin couvert
de l'Ouvrage à Corne , et il n'y cut que
deux homn.es de tués et deux de blessés .
Le 14, le Marquis de Leuville , Lieutenant General
, M. de Terlaye , Marechal de Camp , le
Chevalier de S. Valier , Brigadier , monterent
la Tranchée avec les Regimens de Touraine
Royal la Marine , de Guyenne , de la Valiere , de
Bulkeley , le premier Bataillon de Royal Bavicte
, et huit Compagnies de Grenadiers .
On travailla à embrasser l'angle saillant de l'avant
chemin couvert , et à former une nouvellë
A. Vol.
paral1236
MERCURE DE FRANCE
parallele depuis cette sape jusqu'à celle qui debouche
au - delà de l'ancienne flaque d'eau par la
chaussée du redant gazonné. t
Le 15. la Tranchée ayant été relevée par le
Comte de Belleifle , Lieutenant General , le Comte
de Polastron , Marechal de Camp , et M. de
Princé, Brigadier, avec les Regimens de Noailles,
de Vermandois , de torraine , de Montmorency,
des Landes , et le second Bataillon du Regiment
de Baviere , et six Compagnies de Grenadiers ,
on s'est logé à la gauche de Pattaque du Bas
Rhin , sur la creste du chemin couvert de l'angle
saillant de l'Ouvrage à Corne , et à la droite
de la même attaque , on a fait un logement sur
l'avant chemin couvert , et on a achevé une parallele
qui établit la communication entre ces
deux logemens. Il y a eu pendant eette nuit 45.
Grenadiers tués ou blessés ; M. de Breval , Ingenieur
, deux autres Ingenieurs , et M. de Langle
, Capitaine dans le Regiment de Xaintonge,
ont été blessés .
Le Marquis de Flavacourt , Lieutenant Gene
ral M. d'Herouville , Marechal de Camp , et
M. de la Ravoye , Brigadier , monterent le 16.
la Trancheé .
Les Regimens de Limozin , de Boulonoîs , et
de Hainaut furent commandés pour l'attaque de
Bas Rhin , et les Regimens de Saxe et de Routh
le furent pour la premiere attaque en face du
Marais de Staremberg ; M. du Bourg , Capitai
ne de Grenadiers dans le Regiment de Linozin,
fut tué d'un coup de Canon .
Le Corps de Troupes composé de 29.Bataillons
et de 21. Escadrons , que le Marechal de Berwick
n'avoit point fait entrer dans les Lignes ,
ests toujours campé à Rhinausen.
72 1
DE PHILISBOURG.
Luvis
E Marquis d'Asfelde qui fur détaché le 23 du
mois dernier du Camp de Bruchsalt , aveci
32 Bataillons et 2 Regiments de Dragons , a in
vesti Philisbourg , et il a établi deux Ponts sur
le Rhin , l'un à Gnaudenheim, et l'autre à Oberhauzen
. Il fait travailler aux Lignes de circonvallation
et à tout ce qui doit préceder le Siége.
Le 224 au soir , le Chevalier de Marcieux
s'empara d'une redoute qui n'est qu'à cinq cens
toises de la Place ; dont les Lignes étant d'une
très grande étenduë n'ont pû être finies aussi
tôt qu'on l'avoit compté.
}
Le 27 May , on commença à débarquer et à
conduire au Camp l'artillerie et les munitions
de Guerre qui étoient arrivées de Strasbourg au
Pont du Haut- Rhin et on continua les jours ?
suivans les préparatifs nécessaires pour le
Siége.
Le
JUIN. 1724. 1221
Le 2 de ce mois , le Maréchal de Berwick
quitta le Camp de Kislock , il marcha avec
toute son Armée pour se rendre devant Philis
bonrg , et il fit entrer la plus grande partie de
P'Infanterie dans les Lignes où il y a 14 Brigades,
faisant 52 Bataillons.
Le Maréchal de Berwick a un corps de réser
ye de 29 Bataillons , et de 19 Escadrons.
L
Une partie de la Cavalerie est campée à la
droite , depuis le Haut Rhin jusqu'au ruisseau
de Saltz , et à la gauche , depuis le Bas - Rhin
jusqu'au même ruisseau .
Le reste de la Cavalerie a été partagé en deux
Corps ; le premier est sur le Spireback , sous
les ordres du Duc de Noailles , et le second
Graben , sous les ordres de M. de Quadr.
Le 3. de ce mois au soir , le Maréchal de Ber
wick fit ouvrir la tranchée devant la Place par
les quatre Bataillons du Regiment des Gardes
Françoises , sous les ordres du Marquis d'As
feldt , Lieutenant General , et du Marquis de
Gassion , Maréchal de Camp ; on y a employé
2400 travailleurs , et on n'a pas perdu un seul
homme , parce que les assiégez ne s'étant pas
apperçus de l'ouverture de la tranchée n'ont point
tiré , le 4 au matin on a perfectionné les tra
vaux , et élargi la tranchée.
Le Comte de Belleisle qui avoit été chargé de
l'attaque du Foit du Pont de Philisbourg , y fie.
ouvrir la tranchée le premier de ce mois , et les Troupes
du Roy , qui s'étoient
logées le 3 au
matin sur l'angle
saillant
du chemin
couvert
de
ce Fort , ayant reconnu
que les Ennemis
l'avoient abandonné
, y entrerent
; il n'y a cû que 4
Soldats
de tuez et 8 de blessez
à l'attaque
de ce poste qui sera très utile pour prendre
des revers
sur la Place.
1232 MERCURE DE FRANCE
->
Le 3 Juin , le Maréchal de Berwick étant
allé vers les 8 heures du soir avec le Comte
de Clermont , le Prince de Conty , le Prince
de Dombes et le Comte d'Eu , reconnoître
l'endroit dans lequel on devoit former la premiere
attaque de Philisbourg , la tranchée y fut
ouverte le soir par le Marquis d'Asfeldt , et le
Marquis de Gassion avec les Bataillons des
Gardes Françoises et 2400 travailleurs .
Le 4 , la tranchée fut relevée par le Duc de
Noailles , Lieutenant General , et le Comte de
Laval Montmorency , Maréchal de Camp , avec
Je Regiment de Piémont , et ceux d'Ouroy et de
Haynaut , et 900 travailleurs .
On continua la parallele qui avoit été commencée
la veille , on ouvrit quelques boyaux
de communication avec la seconde parallele , et
on travailla à établir deux batteries de 5 pieces
de canon chacune sur le front de la grande
attaque vis- à - vis du Marais de Staremberg.
Le Prince de Tingry , Lieutenant General
et le Comte d'Aubigné . Maréchal de Camp ,
montérent la tranchée les avec les trois Bataillons
du Regiment de Navarre, les deux premiers
du Regiment d'Alsace , et 6 Compagnies de Grenadiers.
Pendant la nuit on perfectionna les paralleles
sur toute la longueur de la creste du rideau qui
fait face au corps de la Place , et on finit les
boyaux de communication entre les paralleles ,
lesquelles s'étendent par la droite jusqu'à la redoute
des Capucins , et par la ganche jusqu'au
Moulin brulé.
Le 6 , la tranchée fut relevée par le Marquis
de Guerchy , Lieutenant General , et par le Marquis
de Balincourt , Maréchal de Camp avec
,
I Vol. trois
JUIN 1233
UI N.. 1734.
trois Bataillons du Regiment de Normandie ,le
troisiéme de celui d'Alsace , le Regiment de
Xaintonge , et 300 travailleurs .
On forma pendant la même nuit une nou
velle attaque avec 1200 travailleurs , soutenus
par trois Bataillons du Regiment de la Marine,
et on ouvrit une paralleie dont la droite fut
portée jusqu'au Rhin , et la gauche à la chaussée
des Capucins , et on poussa les tranchées en face
de l'avant fossé de l'ouvrage à corne ; on fit près
de 1500 toises d'ouvrage sans que les Ennemis
ayent fait un feu capable d'interrompre ces trayaux
.
Les deux batteries qui avoient été établies sur
le front de la grande attaque , et deux autres de
10 piéces de canon et de six mortiers qui avoient
été mises dans le Fort du Pont de Philisbourg ,
ont commencé à tirer le 7 au matin .
>
Le même jour , le Marquis de Dreux , Lieu
tenant General , et le Duc de Bethune , Maréchal
de Camp montérent la tranchée avec les
3 Bataillons du Regiment Royal des Vaisseaux,
2 Bataillons de celui de Bourbonnois , et les
Regiments de Languedoc et d'Angoumois,
Les Ennemis au nombre de 100 , étant sortis
d'une redoute qui étoit sur l'avant fossé , furent
repoussez par deux Compagnies de Grenadiers.
du Regiment de Bourbonnois qui s'emparérent
de la redoute ; on leur a fait 10 prisonniers , du
nombre desquels est un Lieutenant , ils ont eût
6 Soldats de tuez , et le reste s'est sauvé par le
Marais , ou plusieurs ont péri . Nous avons perdu
dans cette action un Officier du Regiment
de Balkley , et 2 Grenadiers du Regiment de
Bourbonnois.
Le Prince d'Isenghien , Lieutenant General ,
LVol. le
1234 MERCURE DE FRANCE
}
le Marquis de Clermont , Maréchal de Camp ,
et M. Darros , Brigadier , montérent la tranchée
le 10 de ce mois avec les Regiments de
Pons , du Perche , de Mortemar , de Soissonnois
, de Lenck er de Santerre.
›
On continua pendant la nuit à la droite de
Pattaque du Bas- Rhin , les travaux commencez
la veille pour faire écouler les eaux du Marais
qui couvre l'ouvrage à corne , et ils furent perfectionnez
avec tant de succès , qu'il ne resta
dans le Marais qu'un demi pied d'eau sur un
espace de quatre à cinq pieds. On acheva dans
la même nuit la parallele qui s'étend le long
du Marais.
Le 11 la Tranchée fut relevée par le Duc de
Duras , Lieutenant General , le Chevalier de Rocozel
, Marechal de Camp , le Comte de Berenger
, Brigadier , avec le Regiment Royal , ceux
d'Artois , de Nice , de Beauce et de Conti , et 8 .
Compagnies de Grenadiers. Le Prince de Conti
monta la Tranchée à la tête de son Regiment.
On fit avancer une Compagnie de Grenadiers du
Regiment de Richelieu , pour reconnoître une
redoute qui est sur le bord du Rhin , d'où les Ennemis
firent un grand feu. M. de Gasque , Capitaine
de cette Compagnie , fu blessé , ainsi
que sept Grenadiers , et il y en eut deux de tués.
vers les sept heures du matin , le Ma-
Le 12.
rechal
de Bervick
> accompagné
de Milord
Edouard
son Fils , de Mi ord Clare , et de plusieurs
Officiers
, alla visiter
les travaux
de la
Tranchée
, il voulut
juger par lui -même de l'état
d'une Sap qui avoit été com nencée
dans la nuit,
et s'étant
trop exposé
, malgré
les representations
que son intrepidité
l'empêcha
d'écouter
, il fut
tué d'un coup de Canon
; le Duc de Duras
qui
I. Vol. étoit
JU.IN. 1734. 1235
étoit à côté du Marechal de Berwick , fut blessé
en même tems par un piquet d'un gabion que le
boulet avoit peicé.
>
Le même jour 12 le Prince de Robec , Lieutenant
General , le Comte de Montboissier, Marechal
de Camp et le Marquis a'Harbouville
Brigadier , releverent la Tranchée avec les Regimens
de Lyonnois , de Routigue , de la Marex,
de Vivarois et d'Agenois , et six Compagnies de
Grenadiers. Malgié le feu des Ennemis qui fut
très- considerable jusqu'à neuf heures du soir
on avança beaucoup les travaux de l'attaque du
Bas Rhin . M. de Vivier , Capitaine des Grenadiers
dans le Regiment de Lyonnois , le Lieutenant
de la méme Compagnie , et six Soldats ,
furent tués pendant la nuit . M. du Vivier , Ingenieur
y fut bl‹ ssé .
3
Le Prince de Carignan , Lieutenant General ,
Je Baron d'Eltz , Marechal de Camp, et le Comte
de Roucy, Brigadier , monterent la Tranchée le
13. avec les Regimens de Gondrin , de Bourgo
gne , de Toulouze , de Ponthieu et de Berwick ,
et le même nombre de Grenadiers que le jour
precedent. On y poussa les travaux jusqu'à six
toises de l'angle saillant de l'avant chemin couvert
de l'Ouvrage à Corne , et il n'y cut que
deux homn.es de tués et deux de blessés .
Le 14, le Marquis de Leuville , Lieutenant General
, M. de Terlaye , Marechal de Camp , le
Chevalier de S. Valier , Brigadier , monterent
la Tranchée avec les Regimens de Touraine
Royal la Marine , de Guyenne , de la Valiere , de
Bulkeley , le premier Bataillon de Royal Bavicte
, et huit Compagnies de Grenadiers .
On travailla à embrasser l'angle saillant de l'avant
chemin couvert , et à former une nouvellë
A. Vol.
paral1236
MERCURE DE FRANCE
parallele depuis cette sape jusqu'à celle qui debouche
au - delà de l'ancienne flaque d'eau par la
chaussée du redant gazonné. t
Le 15. la Tranchée ayant été relevée par le
Comte de Belleifle , Lieutenant General , le Comte
de Polastron , Marechal de Camp , et M. de
Princé, Brigadier, avec les Regimens de Noailles,
de Vermandois , de torraine , de Montmorency,
des Landes , et le second Bataillon du Regiment
de Baviere , et six Compagnies de Grenadiers ,
on s'est logé à la gauche de Pattaque du Bas
Rhin , sur la creste du chemin couvert de l'angle
saillant de l'Ouvrage à Corne , et à la droite
de la même attaque , on a fait un logement sur
l'avant chemin couvert , et on a achevé une parallele
qui établit la communication entre ces
deux logemens. Il y a eu pendant eette nuit 45.
Grenadiers tués ou blessés ; M. de Breval , Ingenieur
, deux autres Ingenieurs , et M. de Langle
, Capitaine dans le Regiment de Xaintonge,
ont été blessés .
Le Marquis de Flavacourt , Lieutenant Gene
ral M. d'Herouville , Marechal de Camp , et
M. de la Ravoye , Brigadier , monterent le 16.
la Trancheé .
Les Regimens de Limozin , de Boulonoîs , et
de Hainaut furent commandés pour l'attaque de
Bas Rhin , et les Regimens de Saxe et de Routh
le furent pour la premiere attaque en face du
Marais de Staremberg ; M. du Bourg , Capitai
ne de Grenadiers dans le Regiment de Linozin,
fut tué d'un coup de Canon .
Le Corps de Troupes composé de 29.Bataillons
et de 21. Escadrons , que le Marechal de Berwick
n'avoit point fait entrer dans les Lignes ,
ests toujours campé à Rhinausen.
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Résumé : SIEGE DE PHILISBOURG.
Le texte relate le siège de Philisbourg en 1724. Le 23 du mois précédent, le Marquis d'Asfeldt, à la tête de 32 bataillons et 2 régiments de dragons, a encerclé Philisbourg et établi deux ponts sur le Rhin. Le 22 mai, le Chevalier de Marcieux a capturé une redoute proche de la ville. Le 27 mai, l'artillerie et les munitions, arrivées de Strasbourg, ont été débarquées et préparées pour le siège. Le 2 juin, le Maréchal de Berwick a rejoint les forces assiégeantes avec une armée composée de 52 bataillons et 19 escadrons de cavalerie. Le 3 juin, les Gardes Françaises, sous les ordres du Marquis d'Asfeldt et du Marquis de Gassion, ont ouvert une tranchée devant la place. Le 4 juin, les travaux ont été perfectionnés et élargis. Le Comte de Belleisle a attaqué et pris le fort du Pont de Philisbourg avec peu de pertes. Du 3 au 16 juin, diverses unités ont relevé la tranchée, perfectionné les parallèles et établi des batteries. Le 7 juin, les batteries ont commencé à tirer. Le 12 juin, le Maréchal de Berwick a été tué par un coup de canon. Malgré cette perte et les attaques ennemies, les travaux ont continué, permettant des avancées significatives sur les positions ennemies.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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