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1
p. 109-113
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
On écrit d'Utrecht, que le 5. Octobre les Ambassadeurs [...]
Mots clefs :
Ambassadeurs, Naissance, Prince Ferdinand , Conférence, Troupes, Cologne
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
NouvellescTVtrtcht.
;
On écrit d'Utrecht,quq
le5 Octobre les Ambassadeurs
d'Espagnereçurent
un courier qui leur apporta
la nouvelle que la Reine
éçpje., accouchéed'un trou
sime Pri'nçeiqtji,,,Ivçit
nommé Ferdinand;que le
9.le Duc d'Ossone, pourcelebrer
la naissancedece
Prince, donnaun magnifique
repas à divers Ministres
& autres personnes de
diftinftion, & quç-t le soir
son Hôtel fut illuminé en
dehors & en dedans,&orné
d'une decoration magnifique
d'emblêmes&de
devises sur des médaillons,
Les lettres de la Haye
portent que le Comte de
Strafford & les dépurez des
Estats Générauxeurent une
conférence avec le Prince
Kurakin & le Baron de
Gersdorf, envoyez du Czar
&duRoyAuguste,&enfuite
avec le Baron Palmquist
envoyé du Roy de
Suede, touchant les affaires
duNord,Seque les EÙ
tats de Hollande avoient
donné la charge de contre-
Amiral de l'Amirauté de
la Meuse au Capitaine ja,
cob van Koperen,& celle
de l'Amirautéd'Amsterdam
au Capitaine Lucas
de Veth.Les nouvelles d'Allemagne
portent qu*tnpa$e
ti Françoisavoit enlevécinquante
soldats Allemans à
une lieuë au-dessus deCologne
;que le 7.les troupes
de Prusse ôc de Hanover
étoient encore au-deçà du
Mein; & que le Prince Eugene
, qui étoit encore le
6. en son camp de Mulberg,
avoit détaché six regimens
de cavalerie & dix bataillons
, pour renforcer le
camp du General Vaubonne
qui se retranchoit près
de Rotvveil.
: On écrit de Cologne,
queleRoy dePrusse fait
fairedes levées à Vesel &
dans tous ses Estats, & qu'il
prend à son service lessoldatslicentiez
par lesEstats
voisins,que les troupes de.
ce Prince qui se preparoienc
à passer le Mein pouraller
joindre l'armc'cdel'Em--
pire,
pire,avoient recû un contre
ordre.
;
On écrit d'Utrecht,quq
le5 Octobre les Ambassadeurs
d'Espagnereçurent
un courier qui leur apporta
la nouvelle que la Reine
éçpje., accouchéed'un trou
sime Pri'nçeiqtji,,,Ivçit
nommé Ferdinand;que le
9.le Duc d'Ossone, pourcelebrer
la naissancedece
Prince, donnaun magnifique
repas à divers Ministres
& autres personnes de
diftinftion, & quç-t le soir
son Hôtel fut illuminé en
dehors & en dedans,&orné
d'une decoration magnifique
d'emblêmes&de
devises sur des médaillons,
Les lettres de la Haye
portent que le Comte de
Strafford & les dépurez des
Estats Générauxeurent une
conférence avec le Prince
Kurakin & le Baron de
Gersdorf, envoyez du Czar
&duRoyAuguste,&enfuite
avec le Baron Palmquist
envoyé du Roy de
Suede, touchant les affaires
duNord,Seque les EÙ
tats de Hollande avoient
donné la charge de contre-
Amiral de l'Amirauté de
la Meuse au Capitaine ja,
cob van Koperen,& celle
de l'Amirautéd'Amsterdam
au Capitaine Lucas
de Veth.Les nouvelles d'Allemagne
portent qu*tnpa$e
ti Françoisavoit enlevécinquante
soldats Allemans à
une lieuë au-dessus deCologne
;que le 7.les troupes
de Prusse ôc de Hanover
étoient encore au-deçà du
Mein; & que le Prince Eugene
, qui étoit encore le
6. en son camp de Mulberg,
avoit détaché six regimens
de cavalerie & dix bataillons
, pour renforcer le
camp du General Vaubonne
qui se retranchoit près
de Rotvveil.
: On écrit de Cologne,
queleRoy dePrusse fait
fairedes levées à Vesel &
dans tous ses Estats, & qu'il
prend à son service lessoldatslicentiez
par lesEstats
voisins,que les troupes de.
ce Prince qui se preparoienc
à passer le Mein pouraller
joindre l'armc'cdel'Em--
pire,
pire,avoient recû un contre
ordre.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le 5 octobre, les ambassadeurs d'Espagne à Utrecht apprirent la naissance du prince Ferdinand, fils de la reine d'Espagne. Le duc d'Ossone organisa un repas somptueux pour célébrer cet événement, illuminant et décorant son hôtel avec des symboles et devises. À La Haye, le comte de Strafford et les députés des États Généraux eurent des conférences avec des envoyés du tsar, du roi Auguste, et du roi de Suède concernant les affaires du Nord. Les États de Hollande nommèrent Jacob van Koperen contre-amiral de l'Amirauté de la Meuse et Lucas de Veth à l'Amirauté d'Amsterdam. En Allemagne, François Ier captura cinquante soldats allemands près de Cologne. Les troupes prussiennes et hanovriennes étaient positionnées au-delà du Mein. Le prince Eugène envoya des renforts au général Vaubonne près de Rotweil. À Cologne, on rapporta que le roi de Prusse levait des troupes à Wesel et dans ses États, recrutant également des soldats licenciés par les États voisins. Les troupes prussiennes, initialement prêtes à traverser le Mein pour rejoindre l'armée impériale, reçurent un contre-ordre.
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2
p. 241-243
ALLEMAGNE.
Début :
Le vol du Heron a été à Laxembourg un des principaux amusements de [...]
Mots clefs :
Vienne, Berlin, Hanovre, Prince Ferdinand , Impératrice-Reine, Empereur, Sa Majesté, Général Harsch, Baron de Pollnitz, Comte de Schmettau, Princesse
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGN E.
DE VIENNE , le 28 Juin.
Le vol du Heron a été à Laxembourg un des
principaux amufemens de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine. Il y a environ quinze jours qu'on
a pris un de ces oifeaux qui avoit à une de fes
pattes un anneau avec les armes de Portugal .
Le 10 , le Comte de Flemming , Ministre de Sa
Majefté Polonoiſe partit pour Drefde . Il doit
aller à Hanovre exécuter une commiffion du Roi
fon maître.
L'Impératrice Reine a chargé des Commiffaires
, d'examiner les dégats caufés à Lintz par le
dernier incendie .
Le départ de l'Envoyé du Grand Seigneur eft
fixé à la fin du mois d'Août . Ce Miniftre a fait
partir le 22 un Courier pour Conftantinople .
Le Général Harfch vient d'arriver de Gorz. It
fera inceffamment fon rapport à l'Impératrice ,
au fujet de ce qui a été réglé avec les Commif
faires de la République de Venite pour les limites
des Etats des deux Puiffances .
L'Impératrice Reine a fait préfent à l'Empereur
de la terre de Schloffoff , qu'elle a achetée
du Prince de Saxe - Hildbursghaufen , & qui appartenoit
autrefois au Prince Eugene de Savoye,
DE BERLIN , le 5 Juillet.
› Le 27 Juin , le Roi revint du Duché de Cleves;
Sa Majefté , en conférant au Prince Ferdinand de
L
242 MERCURE DE FRANCE.
1
Brunfwic le Gouvernement de Magdebourg , a
nommé le Lieutenant- général Comte de Borcke ,
pour y commander en l'abfence de ce Prince.
Sa Majefte vient d'établir à Stettin une Chambre
de Commerce , compofée d'un Préfident & de
fix Affeffeurs , qui ont été choifis parmi les plus
habiles Négocians.
Le Baron de Pollnitz , Gentilhomme de la
Chambre du Prince héréditaire de Heffe-Darmſtad
, arriva ici avant - hier pour informer la Cour ,
que la Princeffe , époufe de ce Prince , étoit accouchée
la veille d'une Princeffe à Prentzlau . II
eft allé porter la même nouvelle à la Cour de
Hefle Darmstadt.
Il y eut ici le 21 un orage , qui a cauſé beaucoup
de dégât. On a reçu avis que des incendiai
res avoient mis le feu à la petite ville de Friedland
, près de Neiff, & que vingt maiſons avoient
été brûlées .
Le Roi a donné au Comte de Schmettau , Lieutenant
général , le commandement des ville &
citadelle de Paitz , qu'avoit le Prince Ferdinand
de Brunſwic. Les troupes qui avoient formé un
camp dans la Pruffe , font retournées dans leurs
quartiers. En conféquence des ordres de Sa Majefté
, on a arrêté quelques- unes des perfonnes
employées à l'hôtel des monnoies de Cleves.
L'Académie royale des Sciences & Belles- Lettres
élut avant hier pour affociés érrangers M de
Montucla , de l'Académie de Lyon , & M. Runcalli
, Préfident du Collège de Médecine à Brefcia.
-
DE HANOV RE , le 27 Juin.
La Princeffe , époufe du Prince héréditaire de
Heffe-Caffel , & les trois Princes leurs fils , arri
A OUST. 1755. 24
verent le 21 de ce mois à Herrenhaufen. On y
célébra le lendemain avec éclat l'anniverſaire de
l'avénement du Roi au trêne de la Grande Breta- ·
gne. Le 23 , Sa Majefté donna un magnifique bal
aux jeunes Princes de Heffe.
DE VIENNE , le 28 Juin.
Le vol du Heron a été à Laxembourg un des
principaux amufemens de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine. Il y a environ quinze jours qu'on
a pris un de ces oifeaux qui avoit à une de fes
pattes un anneau avec les armes de Portugal .
Le 10 , le Comte de Flemming , Ministre de Sa
Majefté Polonoiſe partit pour Drefde . Il doit
aller à Hanovre exécuter une commiffion du Roi
fon maître.
L'Impératrice Reine a chargé des Commiffaires
, d'examiner les dégats caufés à Lintz par le
dernier incendie .
Le départ de l'Envoyé du Grand Seigneur eft
fixé à la fin du mois d'Août . Ce Miniftre a fait
partir le 22 un Courier pour Conftantinople .
Le Général Harfch vient d'arriver de Gorz. It
fera inceffamment fon rapport à l'Impératrice ,
au fujet de ce qui a été réglé avec les Commif
faires de la République de Venite pour les limites
des Etats des deux Puiffances .
L'Impératrice Reine a fait préfent à l'Empereur
de la terre de Schloffoff , qu'elle a achetée
du Prince de Saxe - Hildbursghaufen , & qui appartenoit
autrefois au Prince Eugene de Savoye,
DE BERLIN , le 5 Juillet.
› Le 27 Juin , le Roi revint du Duché de Cleves;
Sa Majefté , en conférant au Prince Ferdinand de
L
242 MERCURE DE FRANCE.
1
Brunfwic le Gouvernement de Magdebourg , a
nommé le Lieutenant- général Comte de Borcke ,
pour y commander en l'abfence de ce Prince.
Sa Majefte vient d'établir à Stettin une Chambre
de Commerce , compofée d'un Préfident & de
fix Affeffeurs , qui ont été choifis parmi les plus
habiles Négocians.
Le Baron de Pollnitz , Gentilhomme de la
Chambre du Prince héréditaire de Heffe-Darmſtad
, arriva ici avant - hier pour informer la Cour ,
que la Princeffe , époufe de ce Prince , étoit accouchée
la veille d'une Princeffe à Prentzlau . II
eft allé porter la même nouvelle à la Cour de
Hefle Darmstadt.
Il y eut ici le 21 un orage , qui a cauſé beaucoup
de dégât. On a reçu avis que des incendiai
res avoient mis le feu à la petite ville de Friedland
, près de Neiff, & que vingt maiſons avoient
été brûlées .
Le Roi a donné au Comte de Schmettau , Lieutenant
général , le commandement des ville &
citadelle de Paitz , qu'avoit le Prince Ferdinand
de Brunſwic. Les troupes qui avoient formé un
camp dans la Pruffe , font retournées dans leurs
quartiers. En conféquence des ordres de Sa Majefté
, on a arrêté quelques- unes des perfonnes
employées à l'hôtel des monnoies de Cleves.
L'Académie royale des Sciences & Belles- Lettres
élut avant hier pour affociés érrangers M de
Montucla , de l'Académie de Lyon , & M. Runcalli
, Préfident du Collège de Médecine à Brefcia.
-
DE HANOV RE , le 27 Juin.
La Princeffe , époufe du Prince héréditaire de
Heffe-Caffel , & les trois Princes leurs fils , arri
A OUST. 1755. 24
verent le 21 de ce mois à Herrenhaufen. On y
célébra le lendemain avec éclat l'anniverſaire de
l'avénement du Roi au trêne de la Grande Breta- ·
gne. Le 23 , Sa Majefté donna un magnifique bal
aux jeunes Princes de Heffe.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En 1755, plusieurs événements politiques et sociaux marquants ont eu lieu en Allemagne et dans les régions voisines. À Vienne, l'Empereur et l'Impératrice Reine se sont divertis avec le vol du Heron. Un oiseau portant un anneau aux armes du Portugal a été capturé. Le Comte de Flemming, ministre du roi de Pologne, s'est rendu à Dresde et Hanovre pour une mission royale. L'Impératrice Reine a nommé des commissaires pour examiner les dégâts causés par un incendie à Lintz. Le départ de l'envoyé du Grand Seigneur est prévu pour la fin août, et un courrier a été envoyé à Constantinople. Le général Harfsch, de retour de Gorz, doit faire un rapport sur les limites entre l'Autriche et la République de Venise. L'Impératrice Reine a offert à l'Empereur la terre de Schloffoff, anciennement possédée par le Prince Eugène de Savoie. À Berlin, le roi est revenu du Duché de Cleves et a nommé le Prince Ferdinand de Brunswick au gouvernement de Magdebourg, avec le Comte de Borcke comme commandant par intérim. Une Chambre de Commerce a été établie à Stettin. Le Baron de Pollnitz a annoncé la naissance d'une princesse à Prentzlau. Un orage a causé des dégâts, et des incendiaires ont mis le feu à Friedland. Le Comte de Schmettau a reçu le commandement de Paitz, et des personnes employées à l'hôtel des monnoies de Cleves ont été arrêtées. L'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres a élu M. de Montucla et M. Runcalli comme associés étrangers. À Hanovre, la princesse épouse du Prince héréditaire de Hesse-Cassel et leurs trois fils sont arrivés à Herrenhaufen. L'anniversaire de l'avènement du roi au trône de Grande-Bretagne a été célébré avec éclat, suivi d'un bal donné aux jeunes Princes de Hesse.
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3
p. 198
DE HANOVRE, le 2 Décembre.
Début :
Le Quartier Général du Prince Ferdinand est à Munster ; celui du [...]
Mots clefs :
Quartier général, Prince Ferdinand , Duc, Prince Héréditaire de Brunswick
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE HANOVRE, le 2 Décembre.
DE HANOVRE ,. le 2 Décembre.
Le Quartier Général du Prince Ferdinand eft à
Munſter ; celui du Prince héréditaire de Brunfwick
à Dalmen ; & celui du Duc de Holſtein-
Gottorp a Hatteren.
Le Quartier Général du Prince Ferdinand eft à
Munſter ; celui du Prince héréditaire de Brunfwick
à Dalmen ; & celui du Duc de Holſtein-
Gottorp a Hatteren.
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4
p. 201
De Berlin, le 3 Janvier.
Début :
Le Roi a fait dernierement une nombreuse promotion parmi les [...]
Mots clefs :
Promotion, Officiers, Prince Ferdinand , Feld-maréchal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Berlin, le 3 Janvier.
De Berlin , le 3 Janvier.
у
Le Roi a fait dernierement une nombreuſe
promotion parmi les Officiers de les troupes. Sa
Majefté a élevé au grade de Feld - Maréchal le
Prince Ferdinannd de Brunſwick,
у
Le Roi a fait dernierement une nombreuſe
promotion parmi les Officiers de les troupes. Sa
Majefté a élevé au grade de Feld - Maréchal le
Prince Ferdinannd de Brunſwick,
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5
p. 204
DE HILDESHEIM en Westphalie, le 10 Janv.
Début :
Cet Evêché qui a toujours été neutre, n'en ressent pas moins [...]
Mots clefs :
Guerre, Neutralité, Évêché, Prince Ferdinand , Taxes, Exécution militaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE HILDESHEIM en Westphalie, le 10 Janv.
DE HILDESHEIM en Weftphalie , le 10 Janu.
Cet Evêché qui a toujours été neatre , n'en reffent
pas moins tout le poids de la guerre. Il eft peu
étendu , & le Pays ou il eft fitué n'eft ni fertile ni
commerçant . Cependant le Prince Ferdinand de.
Brunfwick nous a taxés à des contributions exorbitantes
, qu'on nous oblige de payer en trois termes
, fous peine d'exécution militaire. Nous avons
ordre de payer le 15 de ce mois quatre - vingt mille.
écus pour le premier terme. Il nous eft impoffible
de fournir cette fomme ; & nous n'avons d'autre
parti à prendre que de fouffrir l'exécution dont on
nous menace.
Cet Evêché qui a toujours été neatre , n'en reffent
pas moins tout le poids de la guerre. Il eft peu
étendu , & le Pays ou il eft fitué n'eft ni fertile ni
commerçant . Cependant le Prince Ferdinand de.
Brunfwick nous a taxés à des contributions exorbitantes
, qu'on nous oblige de payer en trois termes
, fous peine d'exécution militaire. Nous avons
ordre de payer le 15 de ce mois quatre - vingt mille.
écus pour le premier terme. Il nous eft impoffible
de fournir cette fomme ; & nous n'avons d'autre
parti à prendre que de fouffrir l'exécution dont on
nous menace.
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Résumé : DE HILDESHEIM en Westphalie, le 10 Janv.
Le 10 janvier, l'évêché de Hildesheim, neutre mais affecté par la guerre, reçoit un ordre du prince Ferdinand de Brunswick. Ce dernier exige une contribution de quatre-vingt mille écus, payable en trois termes, dont le premier est dû le 15 janvier. Incapable de réunir cette somme, l'évêché devra subir des sanctions militaires.
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6
p. 200-203
DE PARIS, le 21 Avril.
Début :
Le sieur de Chaulieu, Aide-Major-Général du Corps d'Armée commandé [...]
Mots clefs :
Duc de Broglie, Armée, Alliés, Prince Ferdinand , Ennemis, Combats, Défense, Infanterie, Troupes, Déclaration du roi, Privilèges, Dons et pensions, Annulation, Arrêts du conseil, Fermes, Commissaires, Actions, Comptes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 21 Avril.
DE PARIs , le 2 1 Avril.
. Le fieur de Chaulieu, Aide-Major-Général du
Corps d'Armée commandé par le Duc de Broglie,
apporta au Roi Mardi 17, la nouvelle qui ſuit :
Le Duc de Broglie ayant appris que l'Armée
des Alliés, forte d'environ 4oooo hommes, &
commandée par le Prince Ferdinand de Brunſ
wick , étoit en pleine marche, pour ſe porter du
Pays de Fulde & de la Heſſe, ſur les quartiers que
l'Armée du Roi occupe entre le Mein & la Lohn,
raſſèmbla toutes ces Troupes le 12 Avril, dans
une poſition qu'il avoit reconnue longtemps au
paravant près du Village de Berghen, qui eſt à
environ deux lieuës de Francfort. .
, Les Ennemis parurent le 13 à huit heures du
matin à portée de ce poſte, & firent leurs diſpo
ſitions à la faveur d'un rideau qui les couvroit. Ils
déboucherent à dix heures ſur le Village de Berg
hen, qu'ils attaquerent avec la plus grande viva
cité. Le Duc de Broglie y avoit placé pluſieurs
Brigades d'Infanterie & une nombreuſe Artille
rie. Les Ennemis ont été repouſſés trois fois. Leur
feu a été très-vif & continuel. Ils ont combattu
pendant tout le jour, & ont été enfin forcés de ſe
retirer à l'entrée de la nuit, après avoir fait une
perte conſidérable.
Le Prince Camille de Lorraine , Lieutenant
- M A I. 1759. . 2 e r
Général, chargé de la défenſe de ce poſte , le
Comte d'Orlick & le Marquis de Saint Chamand,
Maréchaux de Camp, qui y commandoient ſous
ſes ordres, ſe ſont comportés avec tout le coura
ge, l'activité & l'intelligence poſſibles.
| Vingt-huit Bataillons ſeulement qui étoient à
† du Village , ont combattu. Le reſte de
Armée n'a point donné ; notre Cavalerie & celle
des Ennemis n'ont pû manoeuvrer, à cauſe de la
difficulté du terrein.
On n'a point encore de détails plus particuliers
de l'affai e ni de la perte que l'on a faite. On ſçait
ſeulement que le Baron de Ray , Brigadier d'in
fanterie, & les ſieurs Chab ié & Lamy de Be
zange, Offici rs c'artiilerie ont été tués Le Baron
d'Hyrn, commandant les T. oupes Saxonnes, a
été dangereuſement bleſſé d'un coup de canon.
Le Duc de Broglie a mandé, par un Courier ar
rivé le 19 , que ſes Ennt mis ſe ſont reti és, & ont
repris la même route qu'ils avoient tenue pour
venir attaquer Berghen. Ils ont abandonné plu
ſieurs piéces d'Artillerie. Leur perte eſt évaluée à
envi on 6ooo hommes. Les déſerteurs ont rap
porté que le Prince d'Iſembou g avoit été tué.
On attend un détail circonſtancié de cette af
faire.
Le 28 Avril.
| On vient de publier deux Déclarations du Roi
données à Verſailles le 27 de ce mois. Par la pre
miere S. M. fait rentrer dans la claſſe des contri
buables pendant la durée de la guerie & pendant
deux ans après la concluſion de la paix , ceux de
ſes Sujets qui, nés tailliables, ſe ſont ſouſtrait aux
impoſitions par l'acquiſition de différents offices
( cet article a des exceptions. ) Le privilége accor
dé aux Bourgeois le Paris & de Lyon de faire va-'
loir par leurs mains en exemption º,taille le la- '
- • t - - - V - - -. 3
2e2 MERcURE DE FRANCE. .
-
bourage d'une charrue , eſt pareillement ſuſ
pendu.
-
L'objet de la ſecon le Déclaration , eſt d'an
· nuller les dons & les penſions qui ont été obtenus
ſans titre légitime. Tous ceux qui jouiſſent de
dons, penſions, gratifications annuelles ( hormis
quelques claſſes exceptées) ſeront tenus de ſe pour
voirpardevant les Sec étaires d'État, chacun dans
ſon Département , comme auſſi par levant le
·Contrôleur Genéral des Finances pour en obtenir
la confirmation , ur l'examen qui en ſera fait
& ſur le compte qui en ſera rendu au Roi. Le
payement en demeurera ſu'pendu juſqu'a ce que
le Roi en ait ordonné la confirmation. Le fond
des penſions autres que celles des Princes du Sang,
que celles de l'Ordre de S Louis & celles qui font
partie des appointemens ou attribution d'emplois,
charges & offices ſera réduit déſormais a la ſom
sme de trois millions.
Ces deux Déclarations ont été ſuivies de trois
Arrêts du Conſeil de la même datte. Par le pre
mier Sa Majeſté ordonne que toutes les penſions
dons, gratifications, bénéfices &c. dont les Fer
miers de ſes Fermes ſeront chargés envers des
perſonnes qui ne ſont point employées à la régie
& à l'adminiſtration les Fermes ſeront anéanties
à commencer du premier de ce mois & que de
puis ce même jour les Fermiers du Roi ſeront
tenus de compter au profit de Sa Majeſté, in
dépen femment du prix de leurs Baux , de la
naoitié des bénéfices & émolument de ces Fermes
ſans y comprendre néanmoins les intérêts de leurs
fonds, qui leur ſeront alloués a cinq pour cent.
Dans le ſecond Arrêt le Roi ordonne que quatre
· Comm ſſaires nommés par Sa Majeſté aſſiſteront
aux divers comités de la Ferme générale, &
aux comptes qui ſeront rendus & arrêtés tous
M A I. 1759. , 2o3
1es ſix mois; que le droit de préſence de chacun
des Fermiers généraux ſera de vingt-quatre mille
livres par an , qu'ils auront de plus une grati
· fication annuelle de vingt-cinq mille livres , &
que ces dépenſes ſeront prélevées ſur le bénéfice.
Le troiſiéme Arrêt porte création de ſoixante
douze milles actions intéreſiées dans les Fermes
Générales. Chaque action ſera de mille livres, dont
l'intérêt a cinq pour cent, exempt de touteretenue,
ſera «cquitté au Tréſor royal ſur des coupons paya
bles de ſix mois en ſix mois, a commencer au pre
·mierOctobre prochain.Ces actions ſeront rembour
ſées par l'Adjudicataire du bail prochain des Fer
mes Générales, à raiſon de douze milleactions par
an, indépendament de l'intérêt de cinq pour cent;
les Actionnaires jouiront de la moitié du bénéfice
'queSa Majeſté s'eſt réſervée ſur le total des Fermes
· Générales, & ils en ſeront payés ſur des dividen
des particulieres, qui commenceront à courir du
premier de ce mois.Les Actionnaires porteurs de
· quatre actions pourront s'aſſembler tous les ſix
mois à l'Hôtel-de-Ville, & nommer entre eur
· deux Syn lics pour aſſiſter à la reddition des comp
tes de la Ferme-Générale.Comme ces comptes
ſont néceſſairement arriérés de ſix mois, le pre
-mier dividende ne ſera payé qu'au mois d'Avrii
17 59 & enſuite de fix mois en ſix mois. L'ac
-quiſition des actions ſe fera chez le Garde du Tré
† Royal, & le Bureau s'ouvrira le premier Mai.
JLe dividende ne commencera à courir du pre
-mier de ce mois que pour ceux qui auront acquis
des actions dans le courant du mois de Mai. Pouk
les autres le dividende n'aura cours que du joux
· de l'acquiſition
. Le fieur de Chaulieu, Aide-Major-Général du
Corps d'Armée commandé par le Duc de Broglie,
apporta au Roi Mardi 17, la nouvelle qui ſuit :
Le Duc de Broglie ayant appris que l'Armée
des Alliés, forte d'environ 4oooo hommes, &
commandée par le Prince Ferdinand de Brunſ
wick , étoit en pleine marche, pour ſe porter du
Pays de Fulde & de la Heſſe, ſur les quartiers que
l'Armée du Roi occupe entre le Mein & la Lohn,
raſſèmbla toutes ces Troupes le 12 Avril, dans
une poſition qu'il avoit reconnue longtemps au
paravant près du Village de Berghen, qui eſt à
environ deux lieuës de Francfort. .
, Les Ennemis parurent le 13 à huit heures du
matin à portée de ce poſte, & firent leurs diſpo
ſitions à la faveur d'un rideau qui les couvroit. Ils
déboucherent à dix heures ſur le Village de Berg
hen, qu'ils attaquerent avec la plus grande viva
cité. Le Duc de Broglie y avoit placé pluſieurs
Brigades d'Infanterie & une nombreuſe Artille
rie. Les Ennemis ont été repouſſés trois fois. Leur
feu a été très-vif & continuel. Ils ont combattu
pendant tout le jour, & ont été enfin forcés de ſe
retirer à l'entrée de la nuit, après avoir fait une
perte conſidérable.
Le Prince Camille de Lorraine , Lieutenant
- M A I. 1759. . 2 e r
Général, chargé de la défenſe de ce poſte , le
Comte d'Orlick & le Marquis de Saint Chamand,
Maréchaux de Camp, qui y commandoient ſous
ſes ordres, ſe ſont comportés avec tout le coura
ge, l'activité & l'intelligence poſſibles.
| Vingt-huit Bataillons ſeulement qui étoient à
† du Village , ont combattu. Le reſte de
Armée n'a point donné ; notre Cavalerie & celle
des Ennemis n'ont pû manoeuvrer, à cauſe de la
difficulté du terrein.
On n'a point encore de détails plus particuliers
de l'affai e ni de la perte que l'on a faite. On ſçait
ſeulement que le Baron de Ray , Brigadier d'in
fanterie, & les ſieurs Chab ié & Lamy de Be
zange, Offici rs c'artiilerie ont été tués Le Baron
d'Hyrn, commandant les T. oupes Saxonnes, a
été dangereuſement bleſſé d'un coup de canon.
Le Duc de Broglie a mandé, par un Courier ar
rivé le 19 , que ſes Ennt mis ſe ſont reti és, & ont
repris la même route qu'ils avoient tenue pour
venir attaquer Berghen. Ils ont abandonné plu
ſieurs piéces d'Artillerie. Leur perte eſt évaluée à
envi on 6ooo hommes. Les déſerteurs ont rap
porté que le Prince d'Iſembou g avoit été tué.
On attend un détail circonſtancié de cette af
faire.
Le 28 Avril.
| On vient de publier deux Déclarations du Roi
données à Verſailles le 27 de ce mois. Par la pre
miere S. M. fait rentrer dans la claſſe des contri
buables pendant la durée de la guerie & pendant
deux ans après la concluſion de la paix , ceux de
ſes Sujets qui, nés tailliables, ſe ſont ſouſtrait aux
impoſitions par l'acquiſition de différents offices
( cet article a des exceptions. ) Le privilége accor
dé aux Bourgeois le Paris & de Lyon de faire va-'
loir par leurs mains en exemption º,taille le la- '
- • t - - - V - - -. 3
2e2 MERcURE DE FRANCE. .
-
bourage d'une charrue , eſt pareillement ſuſ
pendu.
-
L'objet de la ſecon le Déclaration , eſt d'an
· nuller les dons & les penſions qui ont été obtenus
ſans titre légitime. Tous ceux qui jouiſſent de
dons, penſions, gratifications annuelles ( hormis
quelques claſſes exceptées) ſeront tenus de ſe pour
voirpardevant les Sec étaires d'État, chacun dans
ſon Département , comme auſſi par levant le
·Contrôleur Genéral des Finances pour en obtenir
la confirmation , ur l'examen qui en ſera fait
& ſur le compte qui en ſera rendu au Roi. Le
payement en demeurera ſu'pendu juſqu'a ce que
le Roi en ait ordonné la confirmation. Le fond
des penſions autres que celles des Princes du Sang,
que celles de l'Ordre de S Louis & celles qui font
partie des appointemens ou attribution d'emplois,
charges & offices ſera réduit déſormais a la ſom
sme de trois millions.
Ces deux Déclarations ont été ſuivies de trois
Arrêts du Conſeil de la même datte. Par le pre
mier Sa Majeſté ordonne que toutes les penſions
dons, gratifications, bénéfices &c. dont les Fer
miers de ſes Fermes ſeront chargés envers des
perſonnes qui ne ſont point employées à la régie
& à l'adminiſtration les Fermes ſeront anéanties
à commencer du premier de ce mois & que de
puis ce même jour les Fermiers du Roi ſeront
tenus de compter au profit de Sa Majeſté, in
dépen femment du prix de leurs Baux , de la
naoitié des bénéfices & émolument de ces Fermes
ſans y comprendre néanmoins les intérêts de leurs
fonds, qui leur ſeront alloués a cinq pour cent.
Dans le ſecond Arrêt le Roi ordonne que quatre
· Comm ſſaires nommés par Sa Majeſté aſſiſteront
aux divers comités de la Ferme générale, &
aux comptes qui ſeront rendus & arrêtés tous
M A I. 1759. , 2o3
1es ſix mois; que le droit de préſence de chacun
des Fermiers généraux ſera de vingt-quatre mille
livres par an , qu'ils auront de plus une grati
· fication annuelle de vingt-cinq mille livres , &
que ces dépenſes ſeront prélevées ſur le bénéfice.
Le troiſiéme Arrêt porte création de ſoixante
douze milles actions intéreſiées dans les Fermes
Générales. Chaque action ſera de mille livres, dont
l'intérêt a cinq pour cent, exempt de touteretenue,
ſera «cquitté au Tréſor royal ſur des coupons paya
bles de ſix mois en ſix mois, a commencer au pre
·mierOctobre prochain.Ces actions ſeront rembour
ſées par l'Adjudicataire du bail prochain des Fer
mes Générales, à raiſon de douze milleactions par
an, indépendament de l'intérêt de cinq pour cent;
les Actionnaires jouiront de la moitié du bénéfice
'queSa Majeſté s'eſt réſervée ſur le total des Fermes
· Générales, & ils en ſeront payés ſur des dividen
des particulieres, qui commenceront à courir du
premier de ce mois.Les Actionnaires porteurs de
· quatre actions pourront s'aſſembler tous les ſix
mois à l'Hôtel-de-Ville, & nommer entre eur
· deux Syn lics pour aſſiſter à la reddition des comp
tes de la Ferme-Générale.Comme ces comptes
ſont néceſſairement arriérés de ſix mois, le pre
-mier dividende ne ſera payé qu'au mois d'Avrii
17 59 & enſuite de fix mois en ſix mois. L'ac
-quiſition des actions ſe fera chez le Garde du Tré
† Royal, & le Bureau s'ouvrira le premier Mai.
JLe dividende ne commencera à courir du pre
-mier de ce mois que pour ceux qui auront acquis
des actions dans le courant du mois de Mai. Pouk
les autres le dividende n'aura cours que du joux
· de l'acquiſition
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Résumé : DE PARIS, le 21 Avril.
Le 17 avril 1759, le Duc de Broglie informa le Roi que l'Armée des Alliés, composée d'environ 40 000 hommes sous le commandement du Prince Ferdinand de Brunswick, se dirigeait vers les quartiers occupés par l'Armée du Roi entre le Mein et la Lohn. Le Duc de Broglie rassembla ses troupes près du village de Berghen, à environ deux lieues de Francfort. Le 13 avril, les ennemis attaquèrent le village avec vigueur mais furent repoussés trois fois malgré un feu intense et continu. Ils se retirèrent à l'entrée de la nuit après avoir subi des pertes considérables. Les combats impliquèrent vingt-huit bataillons, la cavalerie n'ayant pu manœuvrer en raison de la difficulté du terrain. Parmi les pertes françaises, on compte le Baron de Ray, les sieurs Chabot et Lamy de Bezange, et le Baron d'Hyrn, blessé. Le Prince Camille de Lorraine, le Comte d'Orlick et le Marquis de Saint Chamand se distinguèrent par leur courage et leur intelligence. Les ennemis laissèrent plusieurs pièces d'artillerie sur le champ de bataille, et leurs pertes furent évaluées à environ 6 000 hommes, incluant le Prince d'Isembourg, tué selon les déserteurs. Le 28 avril, deux Déclarations du Roi furent publiées à Versailles. La première réintégrait certains sujets dans la classe des contribuables pendant la guerre et deux ans après la paix. La seconde annulait les dons et pensions obtenus sans titre légitime, exigeant une confirmation par les Secrétaires d'État et le Contrôleur Général des Finances, et réduisait le fond des pensions à trois millions. Ces Déclarations furent suivies de trois Arrêts du Conseil. Le premier régissait l'annulation des pensions des Fermiers Généraux. Le second nommait des commissaires aux comités de la Ferme générale. Le troisième créait soixante-douze mille actions intéressées dans les Fermes Générales, avec un intérêt de cinq pour cent et un remboursement annuel de douze mille actions.
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7
p. 206-207
DE FRANCFORT, le 20 Avril.
Début :
Les Alliés, après avoir perdu la bataille de Berghen, se retirèrent d'abord [...]
Mots clefs :
Alliés, Bataille, Retraite, Armée, Prisonniers, Prince Ferdinand , Troupes impériales, Duc de Broglie, Quartier, Maréchal, Saxe, Baron, Magasins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE FRANCFORT, le 20 Avril.
De
FRANCFORT
,
le
20
Avril
.
Les
Alliés
,
après
avoir
perdu
la
bataille
de
Berg-
hen
,
le
retirèrent
d'abord à
Weindeckein
,
où
ils
coupèrent
le
14
:
le
lendemain
ils
continuèrent
leur
retraite
&
le
portèrent
à
Staden
;
le
16
,
leur
Armée
arriva
à
Hunger
,
où
elle
campa
le
17
.
Le
corps
de
Fifcher
,
&
celui
que
commande
le
Baron
du
Blaifel
,
ont côtoyé
cette
Armée
fur la
gauche
,
&
n'ont
pas
celle
de
la
harceler
.
Ils lui
ont
fait
beaucoup de
prifonniers
au
paffage
de la
riviere d'Arloff
près
de
Hungen
.
Le lendemain
le
Prince
Ferdinand
s'étant
retiré
au
-
delà
de
Grum-
berg
,
ces
deux
corps attaquèrent
fon
arriere-
garde
près
de
cette Ville
;
ils
taillèrent
en
piéce
un
Bataillon
de
Grenadiers
&
deux
Efcadrons
duRégiment de
Finkenſtein
,
Dragons
.
Ils
lui
enle-
vèrent
deux
Etendarts
,
avec
la
Caille militaire
de
ce
Régiment
,
&
forcèrent
les trois
autres
Elca-
drons de mettre
bas
les
armes
&
de
fe
rendre
pri-
fonniers
de
Guerre
.
Les
troupes
de
l'Empire
attaquèrent
un
déta-
chement de
l'Armée
des
Alliés
,
près
de Fulde
,,
qui fut
défait
&
difperfé
.
Les
Alliés
n'ont
pas con-fervé
un
feul
pofte
dans
la
Franconie
.
Ils
ont
laiffé
dans
leur
retraite
un
très
grand
nombre de
blef-fés
.
On
en a trouvé huit cens à Veindeckein
,
avec
un
Trompette que
le
Prince
Ferdinand
avoit
char-
gé
de
les
recommander
aux bontés
du Duc de
Broglie
.
Jufqu'à préfent
il
ne
s'eſt
pallé
aucunjour fans
que
les
détachemens
François qui font
à
JUIN
.
1759
.
207
t
1
la pourfuite des Alliés , aient amené des prifon-
niers en grand nombre.
L'Armée du Duc de Broglie eft rentrée le 19
dans les quartiers de cantonnement. Le Prince de
Deux-Ponts qui a fon quartier général à Bamberg,
a raſſemblé fon armée en plufieurs corps, qui font
· cantonnés aux environs de cette place .
Du
30
.
Le
Maréchal
de
Contades
arriva
ici
le
25.
Le
jour
de fon
arrivée
,
le
Baron d'Hyrn
,
Général des
troupes
Saxones
,
mourut
des
bleffures
qu'il
avoit
reçues
à
la
journée
du
13
.
Du
7
Mai
.
L'armée Pruffienne qui eft en Saxe aux ordres
du Prince Henri , après avoir fait une courte irrup-
tion en Bohême , s'eft remife en mouvement.
L'objet du Prince Henri, dans cette nouvelle expé-
dition , eft d'attaquer l'armée de l'Empire , &
qu'il eft réfolu de forcer fa marche pour la fur-
prendre , avant que les François aient pu raffem-
bler leurs quartiers pour la foutenir. On ajoute
qu'il a dégarni fans crainte la partie de la Saxe qui
confine à la Bohême , parce qu'il eft perfuadé que
les Autrichiens , dont il a ruiné les magaſins , fe-
ront hors de rien entreprendre de ce côté-là. Le
corps de troupes Pruffiennes , qui s'étoit mis en
marchepourjoindre l'armée du Prince Ferdinand,
a retrogradé , & fe porte du côté de Magte-
bourg.
FRANCFORT
,
le
20
Avril
.
Les
Alliés
,
après
avoir
perdu
la
bataille
de
Berg-
hen
,
le
retirèrent
d'abord à
Weindeckein
,
où
ils
coupèrent
le
14
:
le
lendemain
ils
continuèrent
leur
retraite
&
le
portèrent
à
Staden
;
le
16
,
leur
Armée
arriva
à
Hunger
,
où
elle
campa
le
17
.
Le
corps
de
Fifcher
,
&
celui
que
commande
le
Baron
du
Blaifel
,
ont côtoyé
cette
Armée
fur la
gauche
,
&
n'ont
pas
celle
de
la
harceler
.
Ils lui
ont
fait
beaucoup de
prifonniers
au
paffage
de la
riviere d'Arloff
près
de
Hungen
.
Le lendemain
le
Prince
Ferdinand
s'étant
retiré
au
-
delà
de
Grum-
berg
,
ces
deux
corps attaquèrent
fon
arriere-
garde
près
de
cette Ville
;
ils
taillèrent
en
piéce
un
Bataillon
de
Grenadiers
&
deux
Efcadrons
duRégiment de
Finkenſtein
,
Dragons
.
Ils
lui
enle-
vèrent
deux
Etendarts
,
avec
la
Caille militaire
de
ce
Régiment
,
&
forcèrent
les trois
autres
Elca-
drons de mettre
bas
les
armes
&
de
fe
rendre
pri-
fonniers
de
Guerre
.
Les
troupes
de
l'Empire
attaquèrent
un
déta-
chement de
l'Armée
des
Alliés
,
près
de Fulde
,,
qui fut
défait
&
difperfé
.
Les
Alliés
n'ont
pas con-fervé
un
feul
pofte
dans
la
Franconie
.
Ils
ont
laiffé
dans
leur
retraite
un
très
grand
nombre de
blef-fés
.
On
en a trouvé huit cens à Veindeckein
,
avec
un
Trompette que
le
Prince
Ferdinand
avoit
char-
gé
de
les
recommander
aux bontés
du Duc de
Broglie
.
Jufqu'à préfent
il
ne
s'eſt
pallé
aucunjour fans
que
les
détachemens
François qui font
à
JUIN
.
1759
.
207
t
1
la pourfuite des Alliés , aient amené des prifon-
niers en grand nombre.
L'Armée du Duc de Broglie eft rentrée le 19
dans les quartiers de cantonnement. Le Prince de
Deux-Ponts qui a fon quartier général à Bamberg,
a raſſemblé fon armée en plufieurs corps, qui font
· cantonnés aux environs de cette place .
Du
30
.
Le
Maréchal
de
Contades
arriva
ici
le
25.
Le
jour
de fon
arrivée
,
le
Baron d'Hyrn
,
Général des
troupes
Saxones
,
mourut
des
bleffures
qu'il
avoit
reçues
à
la
journée
du
13
.
Du
7
Mai
.
L'armée Pruffienne qui eft en Saxe aux ordres
du Prince Henri , après avoir fait une courte irrup-
tion en Bohême , s'eft remife en mouvement.
L'objet du Prince Henri, dans cette nouvelle expé-
dition , eft d'attaquer l'armée de l'Empire , &
qu'il eft réfolu de forcer fa marche pour la fur-
prendre , avant que les François aient pu raffem-
bler leurs quartiers pour la foutenir. On ajoute
qu'il a dégarni fans crainte la partie de la Saxe qui
confine à la Bohême , parce qu'il eft perfuadé que
les Autrichiens , dont il a ruiné les magaſins , fe-
ront hors de rien entreprendre de ce côté-là. Le
corps de troupes Pruffiennes , qui s'étoit mis en
marchepourjoindre l'armée du Prince Ferdinand,
a retrogradé , & fe porte du côté de Magte-
bourg.
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Résumé : DE FRANCFORT, le 20 Avril.
Après la défaite à la bataille de Berg-hen le 20 avril 1759, les Alliés se retirèrent successivement à Weindeckein, Staden, et Hunger. Les corps de Fifcher et du Baron du Blaifel escortèrent l'armée alliée, capturant de nombreux prisonniers près de la rivière d'Arloff. Le Prince Ferdinand se retira au-delà de Grum-berg, permettant à ces corps d'attaquer son arrière-garde, détruisant un bataillon de grenadiers et deux escadrons du régiment de Finkenstein, Dragons, et capturant deux étendards et la caisse militaire. Les troupes de l'Empire vainquirent un détachement des Alliés près de Fulde. Les Alliés laissèrent derrière eux un grand nombre de bêtes à somme, notamment huit cents à Weindeckein. Le 19 avril, l'armée du Duc de Broglie rentra dans ses quartiers de cantonnement. Le Prince de Deux-Ponts rassembla son armée autour de Bamberg. Le 30 avril, le Maréchal de Contades arriva à Francfort, où le Baron d'Hyrn, Général des troupes Saxones, mourut des blessures reçues le 13 avril. Le 7 mai, l'armée prussienne du Prince Henri se mit en mouvement pour attaquer l'armée de l'Empire, visant à la surprendre avant que les Français puissent rassembler leurs quartiers. Le Prince Henri dégarni la partie de la Saxe frontalière avec la Bohême, convaincu que les Autrichiens ne tenteraient rien de ce côté. Le corps de troupes prussiennes destiné à rejoindre l'armée du Prince Ferdinand se dirigea vers Magdebourg.
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8
p. 220
DE PARIS, le 26 Mai.
Début :
Toutes les Troupes qui ont été ci-devant sous les ordres du Duc de Broglie, [...]
Mots clefs :
Duc de Broglie, Troupes, Armée, Prince Ferdinand , Corsaire, Marchandises, Capitaine, Navires étrangers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 26 Mai.
DE PARIS , le 26 Mai.
Toutes les Troupes qui ont été ci - devant fou
les or tres du Duc de Broglie , fe réuniront fur la
Lahne au refte de l'armée. Plufieurs détachemen
occupent des poftes en avant fur le Haut- Mein
& fur la Fuide. L'armée eft dans un meilleur éta
encore qu'elle ne l'étoit au commencement &
cette guerre , il n'y a point de malades , &
Soldat marque beaucoup d'ardeur & la pli
grande volonté.
>
La marche de notre Armée a fans doute déte
miné le Prince Ferdinand à rappeller prompte
ment le corps de douze à quinze mille homm
qu'il avoit détaché du côté de la Franconie.
On mande de Bayonne que le Corfaire le J
piter de cette Ville , commandé par le fieur Jea
Mimbielle , entra dans ce Port le 8 de ce mois.
vient de terminer une croifiere pendant laquel
il a pris un Navire chargé de tabac , & il a rar
çonné trois autres Bâtimens pour le prix de cir
quante mille livres. Ce Capitaine avoit fecou
généreufement l'année derniere un Vaiffe
d'Amfterdam nommé le Saint - Nicolas , appa
tenant aux fieurs Matheys & Smith.
Toutes les Troupes qui ont été ci - devant fou
les or tres du Duc de Broglie , fe réuniront fur la
Lahne au refte de l'armée. Plufieurs détachemen
occupent des poftes en avant fur le Haut- Mein
& fur la Fuide. L'armée eft dans un meilleur éta
encore qu'elle ne l'étoit au commencement &
cette guerre , il n'y a point de malades , &
Soldat marque beaucoup d'ardeur & la pli
grande volonté.
>
La marche de notre Armée a fans doute déte
miné le Prince Ferdinand à rappeller prompte
ment le corps de douze à quinze mille homm
qu'il avoit détaché du côté de la Franconie.
On mande de Bayonne que le Corfaire le J
piter de cette Ville , commandé par le fieur Jea
Mimbielle , entra dans ce Port le 8 de ce mois.
vient de terminer une croifiere pendant laquel
il a pris un Navire chargé de tabac , & il a rar
çonné trois autres Bâtimens pour le prix de cir
quante mille livres. Ce Capitaine avoit fecou
généreufement l'année derniere un Vaiffe
d'Amfterdam nommé le Saint - Nicolas , appa
tenant aux fieurs Matheys & Smith.
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Résumé : DE PARIS, le 26 Mai.
Le 26 mai à Paris, un ordre est donné pour que toutes les troupes ayant fouillé les trésors du Duc de Broglie se réunissent sur la Lahne avec le reste de l'armée. Plusieurs détachements occupent des postes avancés sur le Haut-Mein et la Fuide. L'armée est en meilleur état qu'au début de la guerre, sans malades, et les soldats montrent une grande ardeur et volonté. Cette progression a probablement incité le Prince Ferdinand à rappeler un corps de douze à quinze mille hommes qu'il avait détaché en Franconie. Par ailleurs, à Bayonne, le corsaire Le Jupiter, commandé par Jean Mimbielle, est entré dans le port le 8 mai après une croisière au cours de laquelle il a capturé un navire chargé de tabac et razzié trois autres bâtiments pour une valeur de soixante mille livres. L'année précédente, ce capitaine avait secouru généreusement le vaisseau d'Amsterdam nommé le Saint-Nicolas, appartenant aux sieurs Matheys & Smith.
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9
p. 197
De Paderborn, le 11 Juillet.
Début :
Il y eut le 5 de ce mois du côté de Halle une escarmouche très-vive entre [...]
Mots clefs :
Escarmouche, Comte de Broglie, Prince Ferdinand , Alliés, Colonel, Régiment, Détachement, Troupes, Cavalerie, Grenadiers, Combat, Renforts, Canon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Paderborn, le 11 Juillet.
De Paderborn , le 11 Juillet.
II y a eu les de ce mois du côté de Halle une
efcarmouche très-vive entre un détacheinent des
troupes Françoifes & un corps nombreux des
Alliés. Le Comte de Broglie qui vouloit recon-
noître avec exactitude la pofition du Prince Fer-
dinand , avoit formé le projet de s'emparer de
Halle qui étoit occupé par deux cens Hanovriens.
Il chargea de cette entreprife le fieur de Com-
meyras , Colonel des Volontaires de Clermont ,
qui y marcha avec fon régiment. Il fe fit pré-
céder par un détachement de fes Volontaires
aux ordres du fieur de Romans. Celui-ci s'avança
près du village de Halle , & n'eut pas plutôt
achevé fa difpofition qu'il apperçut une nom
breuse colonne d'Infanterie qui fe déployoit pour
lui faire face. Il fondit fur elle avec tant d'im-
pétuofité , qu'il la força de rentrer dans le Vil
lage où il l'attaqua ; & elle fut contrainte de
l'abandonner. Le fieur de Commeyras arriva
dans ce moment avec le refte de fa troupe , &
pouffa le corps Hanovrien jufques fous le canon
de Ravenfberg. Ce corps eluya dans fa retraite
le feu de quatre cens Volontaires de la None
qui s'étoient embufqués dans les bois de Ra-
venfberg. Mais ayant reçu un renfort de Grena-
diers & de, Cavalerie détaché du camp du Prince
Ferdinand , il fit reculer ces quatre cens Volon-
taires. Le feur de Commeyras , pour favorifer
leur retraite , dirigea fi à propos le feu de fon
canon fur les Hanovriens , qu'ils prirent la fuite
en défordre. Ce combat , qui a duré depuis huit
heures du matin jufqu'à quatre heures après m dì,
a coûté aux Alliés la perte de plus de qub rẻ
cens hommes. Les François ont perdu beaucoup
moins, & font reftés maîtres de-Halle.
II y a eu les de ce mois du côté de Halle une
efcarmouche très-vive entre un détacheinent des
troupes Françoifes & un corps nombreux des
Alliés. Le Comte de Broglie qui vouloit recon-
noître avec exactitude la pofition du Prince Fer-
dinand , avoit formé le projet de s'emparer de
Halle qui étoit occupé par deux cens Hanovriens.
Il chargea de cette entreprife le fieur de Com-
meyras , Colonel des Volontaires de Clermont ,
qui y marcha avec fon régiment. Il fe fit pré-
céder par un détachement de fes Volontaires
aux ordres du fieur de Romans. Celui-ci s'avança
près du village de Halle , & n'eut pas plutôt
achevé fa difpofition qu'il apperçut une nom
breuse colonne d'Infanterie qui fe déployoit pour
lui faire face. Il fondit fur elle avec tant d'im-
pétuofité , qu'il la força de rentrer dans le Vil
lage où il l'attaqua ; & elle fut contrainte de
l'abandonner. Le fieur de Commeyras arriva
dans ce moment avec le refte de fa troupe , &
pouffa le corps Hanovrien jufques fous le canon
de Ravenfberg. Ce corps eluya dans fa retraite
le feu de quatre cens Volontaires de la None
qui s'étoient embufqués dans les bois de Ra-
venfberg. Mais ayant reçu un renfort de Grena-
diers & de, Cavalerie détaché du camp du Prince
Ferdinand , il fit reculer ces quatre cens Volon-
taires. Le feur de Commeyras , pour favorifer
leur retraite , dirigea fi à propos le feu de fon
canon fur les Hanovriens , qu'ils prirent la fuite
en défordre. Ce combat , qui a duré depuis huit
heures du matin jufqu'à quatre heures après m dì,
a coûté aux Alliés la perte de plus de qub rẻ
cens hommes. Les François ont perdu beaucoup
moins, & font reftés maîtres de-Halle.
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Résumé : De Paderborn, le 11 Juillet.
Le 11 juillet, une escarmouche intense a opposé les troupes françaises à un corps nombreux des Alliés près de Halle. Le Comte de Broglie, désirant connaître la position du Prince Ferdinand, avait ordonné la prise de Halle, alors occupée par deux cents Hanovriens. Cette mission fut confiée au Colonel de Commeyras, à la tête des Volontaires de Clermont. Précédé par un détachement de Volontaires sous les ordres de Romans, de Commeyras affronta une colonne d'infanterie ennemie près du village de Halle. Après avoir repoussé les Hanovriens jusqu'au canon de Ravenfberg, les Français furent à leur tour repoussés par des renforts ennemis, incluant des Grenadiers et de la Cavalerie. De Commeyras intervint avec son artillerie, permettant la retraite des Volontaires. Le combat, qui dura de huit heures du matin à quatre heures de l'après-midi, causa la perte de plus de quatre cents hommes aux Alliés, tandis que les Français perdirent beaucoup moins d'hommes et restèrent maîtres de Halle.
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10
p. 198
DE HANOVRE, le 30 Juin.
Début :
On compte que l'armée des Alliés a le fonds de soixante-quinze mille hommes [...]
Mots clefs :
Armée, Soldats, Contingent, Nationalités, Prince Ferdinand , Force
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE HANOVRE, le 30 Juin.
E HANOVRE , le 30 Juin.
On
compte
que
l'armée
des
Alliés
a
le
fonds
de
foixante
-
quinze
mille
hommes
,
dont
trente-
sing
mille
Hanovriens
,
vingt
mille
Heſſois
,
fepèmille
Brunſwickois
,
huit
mille
Anglois
,
deux
mille
Pruſſiens
,
&
environ
trois
mille
de
Buc-
kenbourg
&
de
Saxe
-
Gotha
;
avec
toutes
ces
forces réunies
le
Prince
Ferdinand
pourroit
agir
d'une
maniere
moins
timide
vis
-
à
-
vis
des
François
,
On
compte
que
l'armée
des
Alliés
a
le
fonds
de
foixante
-
quinze
mille
hommes
,
dont
trente-
sing
mille
Hanovriens
,
vingt
mille
Heſſois
,
fepèmille
Brunſwickois
,
huit
mille
Anglois
,
deux
mille
Pruſſiens
,
&
environ
trois
mille
de
Buc-
kenbourg
&
de
Saxe
-
Gotha
;
avec
toutes
ces
forces réunies
le
Prince
Ferdinand
pourroit
agir
d'une
maniere
moins
timide
vis
-
à
-
vis
des
François
,
Fermer
11
p. 204-209
Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Début :
La prise de Minden par le Duc de Broglie ayant dérangé le projet que [...]
Mots clefs :
Duc de Broglie, Prise de Minden, Armée, Ennemis, Maréchal de Contades, Siège, Prince Ferdinand , Mouvements des troupes, Tactique militaire, Bataillons, Attaque, Infanterie, Cavalerie, Canons, Blessés et morts, Général, Commandant, Retraite, Cassel
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texteReconnaissance textuelle : Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Relation de ce qui s'eft paffé à l'action du premier
Août près de Minden , entre l'armée du Roi &
celle des Alliés .
La prife de Minden par le Duc de Broglie
ayant dérangé le projet que le Prince Ferdinand
avoit de fe retirer fous cette ville , & notre
armée s'y étant rendue le 15 Juillet , les ennemis
dirigèrent leur marche fur Petershagen ;
• ils s'avancèrent le 16 à Todenhaufen , & s'emparèrent
le 17 d'un bois qui n'étoit qu'à une deinie-
lieue de Minden.
Comme on pouvoit croire que l'ennemi cherchoit
à engager une affaire , & l'objet du Maréchal
de Contades n'étant que de conferver Minden
& de couvrir le fiége de Munſter , on fir
prendre à l'armée une pofition défenfive. Elle fe
SEPTEMBRE 1759. 205
couvrit d'un petit ruilleau & d'un marais regardé
comme impraticable , la droite appuyée à Minden
, la gauche à la montagne & a des bois.
Le Prince Ferdinand renonçant à nous attaquer
, s'occupa des moyens de nous refferrer
dans notre pofition , & de gêner l'arrivée de
nos convois . 11 fit auffi travailler à des retranchemens
en avant , & dans le bois qui débouchoit
dans la plaine de Minden.
Quand ce Prince crut la gauche affez formidable
pour réfifter à nos efforts , il fit faire à
fon armée un mouvement qui la raprocha du
marais. Son quartier général fut établi au village
de Hill ..
Le Prince héréditaire fut enfuite détaché avec
un corps de douze mille hommes fur Labbecké ,
d'où il s'avança au débouché de nos convois.
3
Ce mouvement engagea le Maréchal de Contades
à faire un détachement de trois mille
hommes aux ordres du Duc de Briffac , pour
protéger nos communications & couvrir les gros
équipages qui avoient été envoyés à Coesfeld.
Le détachement du Prince héréditaire de Brunf
wick ayant affoibli l'armée ennemie , dont le
flanc gauche paroiffoit fort étendu , le Maréchal
de Contades jugea que le moment éroit favorable
pour l'attaquer. L'ara će ennemie étoit derrière
le village de Hill , la gauche derrière celui
d'Holtzhaufen , & cette armée tenoit encore au
Wefer par un corps particulier campé entre le
village de Todenhaufen & celui de Petershagen.
C'eft fur ce corps particulier que le Maréchal
de Contades jugea néceffaire de faire fes premiers
efforts , dans le deffein de le culbuter & d'em➡
bratler enfuite le flanc gauche de l'ennemi.
Le Duc de Broglie avec les troupes de fa ré→
ferve fut chargé de cette attaque ; on la renforça
de huit Bataillons des Grenadiers de France
206 MERCURE DE FRANCE.
& Royaux , de fix piéces de canon de 12 livres
& de quatre obufiers , & il lui fut prefcrit dans
la difpofition générale d'attaquer l'ennemi vivement
& avec rapidité , pour ne pas donner le
temps au Prince Ferdinand d'arriver far notre
gauche qu'on avoit rendue moins forte en nombre
de troupes , parce qu'on vouloit faire le principal
effort par notre droite.
L'armée fe forma en bataille au point du jour ,
appuyant la gauche au marais , occupant le vil .
lage d'Hullem & les hayes qui l'environnent.
Quatre Brigades d'Infanterie aux ordres da
Marquis de Guerchy formoient la gauche de la
premiere ligne , foutenue en feconde ligne par
le corps des troupes Saxones aux ordres du
Comte de Luface.
Trois Brigades de Cavalerie aux ordres du Duc
de Filtz-James formoient le centre de la ligne
dans une grande bruyere qui eft entre le village
de Hullem & celui de Todenhaufen , & elles
étoient foutenues par trois autres Brigades de Cavalerie
en feconde ligne , aux ordres da Marquis
Dumefnil.
La Gendarmerie & fes Carabiniers étoient en
réferve en troifiéme ligne derriere le centre.
La droite de la ligne étoit compofée de quatre
Brigades d'Infanterie aux ordres du Chevalier de
Nicolay ; elle étoit placée à la droite de la Cavalerie
, & foutenue en feconde ligne par deux
Brigades d'Infanterie aux ordres du Comte de
Saint- Germain.
La réſerve du Duc de Broglie faifoit la droite
du tout ; & le Chevalier de Nicolay avoit ordre
de concerter les mouvemens avec ceux du Duc
de Broglie , & même de le foutenir , pour faire
dans cette partie un effort plus décifi£.
SEPTEMBRE. 1759. 107
L'action commença à cette droite à cinq heures
du matin par une canonnade fort vive entre les
troupes du Duc de Broglie , & le corps ennemi
qui s'étoit avancé au village de Todenhaufen.
Cette canonnade dura près de trois heures.
Pendant ce temps - là , fur l'avis que donna le
Duc de Broglie que les ennemis avoient plus
de troupes dans cette partie qu'on ne l'avoit jugé
la veille , le Maréchal de Contades fit marcher
deux brigades d'infanterie de la feconde ligne ,
pour renforcer encore cette droite ; mais l'attaque
ordonnée n'ayant pas eu lieu , le Prince
Ferdinand eut le temps de porter les troupes de
fa droite fur fon centre , & fit déboucher promptement
neuf bataillons fans canon fur la bruyere
vis-à - vis de notre Cavalerie; tandis que d'autres
troupes avec du canon attaquoient la gauche
aux ordres du Marquis de Guerchy , qui foutint
cette attaque avec beaucoup de fermeté.
Le Duc de Filtz James voyant déboucher
cette Infanterie vis - à- vis de lui , fit marcher fur
elle une partie de fa Cavalerie , qui fut repoulfée.
Le Maréchal de Contades dit alors au Duc
de Broglie de retourner à ſa réſerve & de fe
contenter de contenir la gauche des Ennemis ,
en attendant le fuccès du combat qui venoit de
s'engager.
Il ordonna en même temps au Marquis de
Beaupreau d'occuper avec les Brigades d'Infanterie
de Touraine & de Rouergue , & huit piéces de
canon de huit , quelques maifons entourées de
haies , qui étoient en avant de la droite de notre
Cavalerie , pour la protéger , & pour prendre
à revers l'Infanterie ennemie . Pendant que cer
208 MERCURE DE FRANCE.
'ordre s'exécutoit , quelques Brigades de Cavalerie
marcherent de nouveau fur l'Infanterie ennemie
qui foutint cette charge avec autant de fermeté
que la premiere . La Gendarmerie & les Carabiniers
firent avec peu de fuccès une troifiéme
charge. Le Marquis de Poyanne qui les commandoit
fut bleflé d'un coup de feu & de quelques
coups de fabre ; & la droite de la Cavalerie
commandée par le Marquis de Vogué, en fit une
quatriéme auffi infructueule que les autres.
Le Prince de Condé pendant toutes ces attaques
chargea à la tête de la Cavalerie avec une valeur
digne de fon fang & de fon nom .
Toute cette Cavalerie étant en déroute , le
centre fut percé. Les Brigades de Touraine &
de Rouergue qui n'avoient pas encore achevé
d'occuper les maiſons dont on vient de parler ,
furent attaquées par leur flanc droit par plu
fieurs Efcadrons de Cavalerie , & fouffrirent ertrêmement.
Le Marquis de Beaupreau qui les
commandoit fut bleffé de plufieurs coups de labre
, & le Marquis de Monty de deux coups de
feu. Elles fe replierent fur la Brigade d'Auvergne
& d'Anhalt , que le Maréchal de Contades plaça
à la hâte dans les haies en arrière de la bruyere.
L'Ennemi fe rendit maître de ces maifons & f
plaça du canon qui tira avec beaucoup de vivacité
fur nos troupes.
Tandis que ces différentes attaques ſe faifoient
au centre , l'Ennemi pouffoit avec beaucoup de
vivacité celle de notre gauche.
Le Comte de Luface foutint nos brigades de la
première ligne , & attaqua avec quelques baraillons
Saxons une tête de colonne d'Infanterie ennemie
qui débouchoit fur lui ; mais malgré les
efforts qu'il fit de fa perfonne , & avec les troupes
animées par fon exemple , les Brigades d'Aquitaine
& de Condé furent obligées de fe replier
SEPTEMBRE. 1759. 209
8
avec une perte confidérable , & le Marquis dé
Maugiron qui les commandoit fut bleffé de deux
coups de feu .
Dans ce défordre général , le Maréchal de
Contades ordonna la retraite , le Marquis de
Guerchy & le Comte de Luface replierent dans
le camp les Brigades d'Infanterie de la gauche.
Les troupes du Duc de Broglie firent leur retraite
fur la Ville de Minden ; & la Cavalerie entra
auffi dans le camp.
Ce fut dans le moment de cette retraite que le
Maréchal de Contades apprit que le Duc de
Briffac avoit été attaqué & battu auprès de Coovelt
par le corps du Prince héréditaire de Brunfwick
, & que ce Prince étoit maître du Pont de
Coovelt fur la Wera.
Il apprit en même temps par le Commandant
de l'escorte des gros équipages qui étoient à Remen
, que les Ennemis marchoient à lui , & que
pour s'en garantir il avoit fait bruler le Pont des
Salines de Remen.
Cer Pont de Coovelt occupé par l'Ennemi , &
celui des Salines brulé , qui devoient fervir a la
retraite de l'Armée , déterminerent le Maréchal
de Contades à lui faire paffer le Wefer pour fe
retirer fur Einbeck ; & l'ordre en fut donné aux
équipages , aux convois de pain qui étoient à
l'Armée , & aux troupes.
On n'a eu jufqu'à préfent que des détails imparfaits
de la perte qu'on a faite. Elle roule principalement
fur les quarante Efcadrons & les quatre
Brigades d'Infanterie qui ont eu le plus de
part a l'action .
L'Armée s'eft retirée vers Caffel. Je donnerai
dans le Mercure prochain le détail de cette marche
qui fait beaucoup d'honneur aux troupes &
aux Officiers Généraux qui les commandoient ,
Août près de Minden , entre l'armée du Roi &
celle des Alliés .
La prife de Minden par le Duc de Broglie
ayant dérangé le projet que le Prince Ferdinand
avoit de fe retirer fous cette ville , & notre
armée s'y étant rendue le 15 Juillet , les ennemis
dirigèrent leur marche fur Petershagen ;
• ils s'avancèrent le 16 à Todenhaufen , & s'emparèrent
le 17 d'un bois qui n'étoit qu'à une deinie-
lieue de Minden.
Comme on pouvoit croire que l'ennemi cherchoit
à engager une affaire , & l'objet du Maréchal
de Contades n'étant que de conferver Minden
& de couvrir le fiége de Munſter , on fir
prendre à l'armée une pofition défenfive. Elle fe
SEPTEMBRE 1759. 205
couvrit d'un petit ruilleau & d'un marais regardé
comme impraticable , la droite appuyée à Minden
, la gauche à la montagne & a des bois.
Le Prince Ferdinand renonçant à nous attaquer
, s'occupa des moyens de nous refferrer
dans notre pofition , & de gêner l'arrivée de
nos convois . 11 fit auffi travailler à des retranchemens
en avant , & dans le bois qui débouchoit
dans la plaine de Minden.
Quand ce Prince crut la gauche affez formidable
pour réfifter à nos efforts , il fit faire à
fon armée un mouvement qui la raprocha du
marais. Son quartier général fut établi au village
de Hill ..
Le Prince héréditaire fut enfuite détaché avec
un corps de douze mille hommes fur Labbecké ,
d'où il s'avança au débouché de nos convois.
3
Ce mouvement engagea le Maréchal de Contades
à faire un détachement de trois mille
hommes aux ordres du Duc de Briffac , pour
protéger nos communications & couvrir les gros
équipages qui avoient été envoyés à Coesfeld.
Le détachement du Prince héréditaire de Brunf
wick ayant affoibli l'armée ennemie , dont le
flanc gauche paroiffoit fort étendu , le Maréchal
de Contades jugea que le moment éroit favorable
pour l'attaquer. L'ara će ennemie étoit derrière
le village de Hill , la gauche derrière celui
d'Holtzhaufen , & cette armée tenoit encore au
Wefer par un corps particulier campé entre le
village de Todenhaufen & celui de Petershagen.
C'eft fur ce corps particulier que le Maréchal
de Contades jugea néceffaire de faire fes premiers
efforts , dans le deffein de le culbuter & d'em➡
bratler enfuite le flanc gauche de l'ennemi.
Le Duc de Broglie avec les troupes de fa ré→
ferve fut chargé de cette attaque ; on la renforça
de huit Bataillons des Grenadiers de France
206 MERCURE DE FRANCE.
& Royaux , de fix piéces de canon de 12 livres
& de quatre obufiers , & il lui fut prefcrit dans
la difpofition générale d'attaquer l'ennemi vivement
& avec rapidité , pour ne pas donner le
temps au Prince Ferdinand d'arriver far notre
gauche qu'on avoit rendue moins forte en nombre
de troupes , parce qu'on vouloit faire le principal
effort par notre droite.
L'armée fe forma en bataille au point du jour ,
appuyant la gauche au marais , occupant le vil .
lage d'Hullem & les hayes qui l'environnent.
Quatre Brigades d'Infanterie aux ordres da
Marquis de Guerchy formoient la gauche de la
premiere ligne , foutenue en feconde ligne par
le corps des troupes Saxones aux ordres du
Comte de Luface.
Trois Brigades de Cavalerie aux ordres du Duc
de Filtz-James formoient le centre de la ligne
dans une grande bruyere qui eft entre le village
de Hullem & celui de Todenhaufen , & elles
étoient foutenues par trois autres Brigades de Cavalerie
en feconde ligne , aux ordres da Marquis
Dumefnil.
La Gendarmerie & fes Carabiniers étoient en
réferve en troifiéme ligne derriere le centre.
La droite de la ligne étoit compofée de quatre
Brigades d'Infanterie aux ordres du Chevalier de
Nicolay ; elle étoit placée à la droite de la Cavalerie
, & foutenue en feconde ligne par deux
Brigades d'Infanterie aux ordres du Comte de
Saint- Germain.
La réſerve du Duc de Broglie faifoit la droite
du tout ; & le Chevalier de Nicolay avoit ordre
de concerter les mouvemens avec ceux du Duc
de Broglie , & même de le foutenir , pour faire
dans cette partie un effort plus décifi£.
SEPTEMBRE. 1759. 107
L'action commença à cette droite à cinq heures
du matin par une canonnade fort vive entre les
troupes du Duc de Broglie , & le corps ennemi
qui s'étoit avancé au village de Todenhaufen.
Cette canonnade dura près de trois heures.
Pendant ce temps - là , fur l'avis que donna le
Duc de Broglie que les ennemis avoient plus
de troupes dans cette partie qu'on ne l'avoit jugé
la veille , le Maréchal de Contades fit marcher
deux brigades d'infanterie de la feconde ligne ,
pour renforcer encore cette droite ; mais l'attaque
ordonnée n'ayant pas eu lieu , le Prince
Ferdinand eut le temps de porter les troupes de
fa droite fur fon centre , & fit déboucher promptement
neuf bataillons fans canon fur la bruyere
vis-à - vis de notre Cavalerie; tandis que d'autres
troupes avec du canon attaquoient la gauche
aux ordres du Marquis de Guerchy , qui foutint
cette attaque avec beaucoup de fermeté.
Le Duc de Filtz James voyant déboucher
cette Infanterie vis - à- vis de lui , fit marcher fur
elle une partie de fa Cavalerie , qui fut repoulfée.
Le Maréchal de Contades dit alors au Duc
de Broglie de retourner à ſa réſerve & de fe
contenter de contenir la gauche des Ennemis ,
en attendant le fuccès du combat qui venoit de
s'engager.
Il ordonna en même temps au Marquis de
Beaupreau d'occuper avec les Brigades d'Infanterie
de Touraine & de Rouergue , & huit piéces de
canon de huit , quelques maifons entourées de
haies , qui étoient en avant de la droite de notre
Cavalerie , pour la protéger , & pour prendre
à revers l'Infanterie ennemie . Pendant que cer
208 MERCURE DE FRANCE.
'ordre s'exécutoit , quelques Brigades de Cavalerie
marcherent de nouveau fur l'Infanterie ennemie
qui foutint cette charge avec autant de fermeté
que la premiere . La Gendarmerie & les Carabiniers
firent avec peu de fuccès une troifiéme
charge. Le Marquis de Poyanne qui les commandoit
fut bleflé d'un coup de feu & de quelques
coups de fabre ; & la droite de la Cavalerie
commandée par le Marquis de Vogué, en fit une
quatriéme auffi infructueule que les autres.
Le Prince de Condé pendant toutes ces attaques
chargea à la tête de la Cavalerie avec une valeur
digne de fon fang & de fon nom .
Toute cette Cavalerie étant en déroute , le
centre fut percé. Les Brigades de Touraine &
de Rouergue qui n'avoient pas encore achevé
d'occuper les maiſons dont on vient de parler ,
furent attaquées par leur flanc droit par plu
fieurs Efcadrons de Cavalerie , & fouffrirent ertrêmement.
Le Marquis de Beaupreau qui les
commandoit fut bleffé de plufieurs coups de labre
, & le Marquis de Monty de deux coups de
feu. Elles fe replierent fur la Brigade d'Auvergne
& d'Anhalt , que le Maréchal de Contades plaça
à la hâte dans les haies en arrière de la bruyere.
L'Ennemi fe rendit maître de ces maifons & f
plaça du canon qui tira avec beaucoup de vivacité
fur nos troupes.
Tandis que ces différentes attaques ſe faifoient
au centre , l'Ennemi pouffoit avec beaucoup de
vivacité celle de notre gauche.
Le Comte de Luface foutint nos brigades de la
première ligne , & attaqua avec quelques baraillons
Saxons une tête de colonne d'Infanterie ennemie
qui débouchoit fur lui ; mais malgré les
efforts qu'il fit de fa perfonne , & avec les troupes
animées par fon exemple , les Brigades d'Aquitaine
& de Condé furent obligées de fe replier
SEPTEMBRE. 1759. 209
8
avec une perte confidérable , & le Marquis dé
Maugiron qui les commandoit fut bleffé de deux
coups de feu .
Dans ce défordre général , le Maréchal de
Contades ordonna la retraite , le Marquis de
Guerchy & le Comte de Luface replierent dans
le camp les Brigades d'Infanterie de la gauche.
Les troupes du Duc de Broglie firent leur retraite
fur la Ville de Minden ; & la Cavalerie entra
auffi dans le camp.
Ce fut dans le moment de cette retraite que le
Maréchal de Contades apprit que le Duc de
Briffac avoit été attaqué & battu auprès de Coovelt
par le corps du Prince héréditaire de Brunfwick
, & que ce Prince étoit maître du Pont de
Coovelt fur la Wera.
Il apprit en même temps par le Commandant
de l'escorte des gros équipages qui étoient à Remen
, que les Ennemis marchoient à lui , & que
pour s'en garantir il avoit fait bruler le Pont des
Salines de Remen.
Cer Pont de Coovelt occupé par l'Ennemi , &
celui des Salines brulé , qui devoient fervir a la
retraite de l'Armée , déterminerent le Maréchal
de Contades à lui faire paffer le Wefer pour fe
retirer fur Einbeck ; & l'ordre en fut donné aux
équipages , aux convois de pain qui étoient à
l'Armée , & aux troupes.
On n'a eu jufqu'à préfent que des détails imparfaits
de la perte qu'on a faite. Elle roule principalement
fur les quarante Efcadrons & les quatre
Brigades d'Infanterie qui ont eu le plus de
part a l'action .
L'Armée s'eft retirée vers Caffel. Je donnerai
dans le Mercure prochain le détail de cette marche
qui fait beaucoup d'honneur aux troupes &
aux Officiers Généraux qui les commandoient ,
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Résumé : Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Le 15 juillet 1759, l'armée française, dirigée par le Maréchal de Contades, s'installa à Minden après que le Duc de Broglie eut pris la ville. Cette action perturba les plans du Prince Ferdinand de se retirer à Minden. Les ennemis avancèrent vers Petershagen, s'emparèrent d'un bois près de Minden et prirent des positions défensives. Le Maréchal de Contades positionna son armée derrière un ruisseau et un marais, avec la droite à Minden et la gauche protégée par une montagne et des bois. Le Prince Ferdinand, renonçant à attaquer, renforça ses positions et gêna les convois français. Le Maréchal de Contades, voyant une opportunité après le départ du Prince héréditaire de Brunswick, décida d'attaquer. L'armée française se forma en bataille au point du jour, avec des unités d'infanterie et de cavalerie réparties stratégiquement. L'action débuta à cinq heures du matin par une canonnade entre les troupes du Duc de Broglie et les ennemis à Todenhaufen. Malgré des renforts, l'attaque française fut repoussée. Les ennemis perçèrent le centre français, et la cavalerie ennemie repoussa plusieurs charges françaises. Le Maréchal de Contades ordonna la retraite après des pertes significatives. Pendant la retraite, il fut informé que le Duc de Brissac avait été battu près de Coesfeld par le Prince héréditaire de Brunswick, et que les ponts nécessaires à la retraite étaient soit occupés, soit détruits. L'armée se retira vers Cassel. Les détails des pertes étaient encore incomplets, mais elles étaient principalement parmi les unités de cavalerie et d'infanterie ayant participé à l'action.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 201
DE VIENNE, le 8 Octobre.
Début :
On mande de Wurtzbourg que le Colonel Sprung détaché par le Général Luzinski [...]
Mots clefs :
Colonel, Général, Détachement des troupes, Prince Ferdinand , Dragons, Attaque, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 8 Octobre.
DE VIENNE , le 8 Octobre.
N mande de Wurtzbourg que le Colonel
Sprung détaché par le Général Luzinski dans la
Thuringe , a rencontré près de Corsdroff fur
l'Unftrut un détachement de l'armée du Prince
Ferdinand , compofé de plufieurs piquets de Dragons
du Régiment de Finckenftein , de Huffards
noirs Pruffiens , & de Chaffeurs Hanovriens. Il a
attaqué cette troupe fi vivement , qu'elle a été
mile en déroute avec perte de foixante hommes
tués , & de cent vingt prifonniers.
N mande de Wurtzbourg que le Colonel
Sprung détaché par le Général Luzinski dans la
Thuringe , a rencontré près de Corsdroff fur
l'Unftrut un détachement de l'armée du Prince
Ferdinand , compofé de plufieurs piquets de Dragons
du Régiment de Finckenftein , de Huffards
noirs Pruffiens , & de Chaffeurs Hanovriens. Il a
attaqué cette troupe fi vivement , qu'elle a été
mile en déroute avec perte de foixante hommes
tués , & de cent vingt prifonniers.
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13
p. 199
DE CASSEL, le 6 Novembre.
Début :
Le renfort que le Prince Ferdinand a envoyé au Général Imhoff, [...]
Mots clefs :
Prince Ferdinand , Général, Artillerie, Postes militaires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE CASSEL, le 6 Novembre.
De CASSEL , le 6 Novembre.
Le renfort que le Prince Ferdinand a envoyé
au Genéral Imhoff , paffa le 30 du mois dernier
le Roer à Grevensbruck. Il marcha enfuite fur
Lipftadt , où il a dû prendre la groffe artillerie
deſtinée au fiége de Munfter. Cette Ville eft exactement
bloquée. Le pofte le plus avancé eft à
Rofel dans une bruyere à demie lieue de la Place.
Il eft de cent cinquante hommes qui travaillent
à l'établiffement d'une batterie . Le corps d'armée
du Général Imhoff eft campé entre Appelhufen
& Notelen. Le parc d'artillerie a été formé entre
Symmerisheyden & Obfcrow. Différens détachemens
occupent Cosfeld , Lede , Dulmen ',
Lingshaufen , Palderen & Albac.
Le renfort que le Prince Ferdinand a envoyé
au Genéral Imhoff , paffa le 30 du mois dernier
le Roer à Grevensbruck. Il marcha enfuite fur
Lipftadt , où il a dû prendre la groffe artillerie
deſtinée au fiége de Munfter. Cette Ville eft exactement
bloquée. Le pofte le plus avancé eft à
Rofel dans une bruyere à demie lieue de la Place.
Il eft de cent cinquante hommes qui travaillent
à l'établiffement d'une batterie . Le corps d'armée
du Général Imhoff eft campé entre Appelhufen
& Notelen. Le parc d'artillerie a été formé entre
Symmerisheyden & Obfcrow. Différens détachemens
occupent Cosfeld , Lede , Dulmen ',
Lingshaufen , Palderen & Albac.
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Résumé : DE CASSEL, le 6 Novembre.
Le 6 novembre, un rapport de Cassel signale que le renfort du Prince Ferdinand a traversé le Roer le 30 octobre pour rejoindre Lipstadt et récupérer l'artillerie destinée au siège de Münster. Le poste avancé est à Rosel, où 150 hommes établissent une batterie. Le corps du Général Imhoff est entre Appelhufen et Notelen, l'artillerie entre Symmerisheyden et Obfcrow. Divers détachements occupent plusieurs localités.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 206-207
Du Quartier général de Klein-Linnes, le 28 Octobre.
Début :
Le Comte de Melfort ayant sous ses ordres le sieur Delaar, Lieutenant-Colonel [...]
Mots clefs :
Comte, Lieutenant colonel, Attaque, Régiment, Alliés, Maréchal de Contades, Duc de Broglie, Ennemis, Général, Prince Ferdinand
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Quartier général de Klein-Linnes, le 28 Octobre.
Du Quartier général de Klein - Linnes , le 28
Octobre.
Le Comte de Melfort ayant fous fes ordres
le fieur Delaar , Lieutenant- Colonel des Volontaires
de Flandre , a attaqué la nuit derniere le
pofte de Nordecken . Il étoit occupé par deux
cens Dragons du Régiment de Finckenftein , foutenus
de cinquante Huffards noirs. Le pofte fut
forcé avec perte de la part des Alliés de plufieurs
hommes tués & bleffés , de cent vingt-fix chevaux
enlevés , & de quarante- cinq prifonniers.
『་ , Du 9 Novembre.
7
Le Maréchal de Contades partit d'ici le 31 da
mois dernier , après avoir remis le commandement
de l'armée au Duc de Broglie.
Il n'y a eu aucun mouvement dans l'armée ni
dans celle des Ennemis , & tout eft de part &
d'autre dans la même pofition .
Le fourrage qui s'eft fait avant- hier , aux ordres
du Prince de Condé , a eu tout le faccès poffible.
Les Ennemis en ont attaqué la chaîne en
plufieurs endroits ; mais ils ont été reponfiés
partout.
Nous n'apprenons rien d'intéreffant du corps
de troupes que commande le Marquis d'Armen
DECEMBRE. 1759. 207
cieres fur le Bas - Rhin. On fçait feulement que
le Général Imhoff a reçu les fecours qui lui ont
été envoyés par le Prince Ferdinand .
Octobre.
Le Comte de Melfort ayant fous fes ordres
le fieur Delaar , Lieutenant- Colonel des Volontaires
de Flandre , a attaqué la nuit derniere le
pofte de Nordecken . Il étoit occupé par deux
cens Dragons du Régiment de Finckenftein , foutenus
de cinquante Huffards noirs. Le pofte fut
forcé avec perte de la part des Alliés de plufieurs
hommes tués & bleffés , de cent vingt-fix chevaux
enlevés , & de quarante- cinq prifonniers.
『་ , Du 9 Novembre.
7
Le Maréchal de Contades partit d'ici le 31 da
mois dernier , après avoir remis le commandement
de l'armée au Duc de Broglie.
Il n'y a eu aucun mouvement dans l'armée ni
dans celle des Ennemis , & tout eft de part &
d'autre dans la même pofition .
Le fourrage qui s'eft fait avant- hier , aux ordres
du Prince de Condé , a eu tout le faccès poffible.
Les Ennemis en ont attaqué la chaîne en
plufieurs endroits ; mais ils ont été reponfiés
partout.
Nous n'apprenons rien d'intéreffant du corps
de troupes que commande le Marquis d'Armen
DECEMBRE. 1759. 207
cieres fur le Bas - Rhin. On fçait feulement que
le Général Imhoff a reçu les fecours qui lui ont
été envoyés par le Prince Ferdinand .
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Résumé : Du Quartier général de Klein-Linnes, le 28 Octobre.
Le 28 octobre, sous les ordres du comte de Melfort, le lieutenant-colonel Delaar a attaqué le poste de Nordecken, tenu par deux cents dragons du régiment de Finckenstein et cinquante hussards noirs. Cette offensive a causé plusieurs pertes parmi les Alliés, avec la capture de cent vingt-six chevaux et quarante-cinq prisonniers. Le 9 novembre, le maréchal de Contades a quitté son poste, laissant le commandement de l'armée au duc de Broglie. Les armées alliées et ennemies sont restées en position statique sans activité notable. Une opération de fourrage, ordonnée par le prince de Condé, a réussi malgré plusieurs attaques ennemies repoussées. Aucune information significative n'a été reçue concernant le corps de troupes du marquis d'Armen sur le Bas-Rhin, sauf la confirmation que le général Imhoff a reçu des renforts du prince Ferdinand.
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15
p. 201-202
DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
Début :
Le Prince héréditaire de Brunswick ayant été détaché de l'armée [...]
Mots clefs :
Prince Héréditaire de Brunswick, Prince Ferdinand , Duc, Postes militaires, Grenadiers, Régiments, Infanterie, Cavalerie, Déplacement des troupes, Attaque, Ennemis, Expédition, Retraite
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texteReconnaissance textuelle : DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
De FRANCFORT , le 8 Décembre.
Le Prince héréditaire de Brunfwick ayant été
détaché de l'armée du Prince Ferdinand avec un
nombre confidérable de troupes , s'eft porté par
des marches forcées vers Fulde , où le Duc de
Wirtemberg étoit depuis quelques jours avec fes
troupes , que le Roi a prifes à fa folde , & dont
une partie s'étoit avancée dans la Heffe . Les
Poftes avancés du Duc de Wirtemberg ayant été
forcés de fe replier , le Prince héréditaire s'avança
rapidement vers Fulde , & parut le premier
de ce mois à neuf heures du matin près de
cette Ville .
Le Duc de Wirtemberg avoit déja raffemblé
la plus grande partie de fes Grenadiers & quelques
piéces de canon avec un de fes Régimens de
Cuiralliers fur la rive gauche de la Fulde , difpu
tant le terrein aux Ennemis , afin d'avoir le temps;
de faire arriver le refte de fes troupes.
Pendant ce temps-là , le Prince héréditaire
I w
202 MERCURE, DE FRANCE.
avançoit en force vers Fulde , faiſant filer par
fa droite une colonne d'Infanterie & de Cava-
Jerie pour attaquer les ponts & couper la retraite
du Duc de Wirtemberg. Le pont de la
Ville fur attaqué avec beaucoup de vigueur. Les
Grenadiers de Wirtemberg s'y défendirent avec
toute la valeur poffible ; mais le canon des Ennemis
qui les plongeoit , les maltraita extrêmement.
Ils fe retirerent en fe défendant pied - àpied
dans la Ville. Le fecond pont fut également
force ; le canon des Ennemis ayant tou-
Jours la fupériorité , & les Grenadiers de Wirten
berg continuant de montrer la même valeur.,
La Ville fut difputée ; mais les Ennemis la foumirent.
Ce Prince fe trouvoit alors léparé d'une
grande partie de fon corps d'armée , qui n'avoit
pu arriver à cauſe de l'éloignement de fa pofition
. Il fut obligé d'ordonner la retraite , qui ſe
fit fous les yeux des Ennemis avec tout l'ordre
poffible jufqu'au-delà du pont de l'Enherode , fur
un des ruilleaux que forme la riviere de Fulde.
Après cette expédition le Prince héréditaire
s'eft replié ; & dès le 2 de ce mois, les Huffards
du Duc de Wirtemberg étoient rentrés dans
Fulde.
Le Prince héréditaire de Brunfwick ayant été
détaché de l'armée du Prince Ferdinand avec un
nombre confidérable de troupes , s'eft porté par
des marches forcées vers Fulde , où le Duc de
Wirtemberg étoit depuis quelques jours avec fes
troupes , que le Roi a prifes à fa folde , & dont
une partie s'étoit avancée dans la Heffe . Les
Poftes avancés du Duc de Wirtemberg ayant été
forcés de fe replier , le Prince héréditaire s'avança
rapidement vers Fulde , & parut le premier
de ce mois à neuf heures du matin près de
cette Ville .
Le Duc de Wirtemberg avoit déja raffemblé
la plus grande partie de fes Grenadiers & quelques
piéces de canon avec un de fes Régimens de
Cuiralliers fur la rive gauche de la Fulde , difpu
tant le terrein aux Ennemis , afin d'avoir le temps;
de faire arriver le refte de fes troupes.
Pendant ce temps-là , le Prince héréditaire
I w
202 MERCURE, DE FRANCE.
avançoit en force vers Fulde , faiſant filer par
fa droite une colonne d'Infanterie & de Cava-
Jerie pour attaquer les ponts & couper la retraite
du Duc de Wirtemberg. Le pont de la
Ville fur attaqué avec beaucoup de vigueur. Les
Grenadiers de Wirtemberg s'y défendirent avec
toute la valeur poffible ; mais le canon des Ennemis
qui les plongeoit , les maltraita extrêmement.
Ils fe retirerent en fe défendant pied - àpied
dans la Ville. Le fecond pont fut également
force ; le canon des Ennemis ayant tou-
Jours la fupériorité , & les Grenadiers de Wirten
berg continuant de montrer la même valeur.,
La Ville fut difputée ; mais les Ennemis la foumirent.
Ce Prince fe trouvoit alors léparé d'une
grande partie de fon corps d'armée , qui n'avoit
pu arriver à cauſe de l'éloignement de fa pofition
. Il fut obligé d'ordonner la retraite , qui ſe
fit fous les yeux des Ennemis avec tout l'ordre
poffible jufqu'au-delà du pont de l'Enherode , fur
un des ruilleaux que forme la riviere de Fulde.
Après cette expédition le Prince héréditaire
s'eft replié ; & dès le 2 de ce mois, les Huffards
du Duc de Wirtemberg étoient rentrés dans
Fulde.
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Résumé : DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
Le 8 décembre, le Prince héréditaire de Brunswick, accompagné de troupes, a quitté l'armée du Prince Ferdinand pour se diriger vers Fulde. Le Duc de Wurtemberg, présent à Fulde avec ses forces, avait déjà avancé une partie de ses troupes en Hesse. Le Prince héréditaire a atteint Fulde le 1er décembre. Le Duc de Wurtemberg avait positionné ses grenadiers et quelques canons sur la rive gauche de la Fulde pour défendre la ville. Le Prince héréditaire a envoyé une colonne d'infanterie et de cavalerie pour attaquer les ponts et couper la retraite du Duc de Wurtemberg. Malgré une défense vaillante, les grenadiers de Wurtemberg ont dû se retirer dans la ville face à la supériorité de l'artillerie ennemie. La ville de Fulde a été disputée et finalement soumise par les forces ennemies. Le Duc de Wurtemberg, séparé d'une grande partie de son armée, a ordonné une retraite ordonnée jusqu'au-delà du pont de l'Enherode. Après cette expédition, le Prince héréditaire s'est replié, et dès le 2 décembre, les hussards du Duc de Wurtemberg étaient rentrés à Fulde.
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16
p. 204-205
DE BERLIN, le 8 Janvier.
Début :
Nous commençons à espérer que le Prince Ferdinand de Prusse se rétablira parfaitement [...]
Mots clefs :
Prince Ferdinand , Santé, Cure, Médecin du roi
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texteReconnaissance textuelle : DE BERLIN, le 8 Janvier.
De BERLIN , le 8 Janvier.
Nous commençons à efpérer que le Prince
FEVRIER. 1760. 205
Ferdinand de Pruffe fe rétablira parfaitement de
l'état de dépériffement où il étoit tombé depuis
quelque temps . Cette belle cure eft due au fieur
Cothenius , Médecin du Roi .
Nous commençons à efpérer que le Prince
FEVRIER. 1760. 205
Ferdinand de Pruffe fe rétablira parfaitement de
l'état de dépériffement où il étoit tombé depuis
quelque temps . Cette belle cure eft due au fieur
Cothenius , Médecin du Roi .
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17
p. 207-208
DE LONDRES, le 8 Janvier.
Début :
On est toujours dans l'inquiétude au sujet du sieur Thurot, & de sa petite [...]
Mots clefs :
Escadre, Norvège, Vaisseaux, Amiral, Tempête, Prince Ferdinand , Chambre des communes, Emprunt, Georges l'Aveugle, Décès
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texteReconnaissance textuelle : DE LONDRES, le 8 Janvier.
De LONDRES , le 8 Janvier.
On est toujours dans l'inquiétude au fujet dur
fieur Thurot, & de fa petite efcadre. Quelques avis
venus des Côtes de Norwege , vers la fin du mois
dernier , apprenoient qu'il croifoit fur ces Côtes ,
& qu'il avoit intercepté plufieurs vaiffeaux Anglois.
On dépêcha auffitôt un Courier au Chef
d'efcadre Boys , qui étoit ftationné dans la rade
de Leith en Ecoffe , avec ordre de fe remettre à fa
pourfuite. I fit à l'inftant fes difpofitions pour
appareiller au premier vent favorable , & il fit
prendre les devans aux canots le Scourge & l'Ai
gle. On n'en a plus eu de nouvelles depuis.
On a appris,du 30 , que l'Amiral Saunders eft,
fur fon départ pour aller relever l'Amiral Brode
208 MERCURE DE FRANCE.
rick , qui eft forti de Cadix le 4 du mois dernier.
Il a été de nouveau accueilli par une violente
tempête , qui l'a obligé de fe réfugier en trèsmauvais
état à Gibraltar . On eftime ici qu'il a
été heureux d'être fi près de ce port : car l'eſcadre
Françoife , compofée de cinq vaiffeaux de ligne, &
de trois frégates , eft fortie bientôt après , On
fçait qu'elle a paffé fans oppofition le détroit ,
failant voile pour Toulon .
Après bien des conteftations , la Chambre des
Communes donna , le 23 de ce mois , fon approbation
au Bill concernant l'emprunt de huit millions
de livres sterling , par annuités ; & il vient
feulement d'être arrêté . On dit , qu'on portera.
jufqu'à vingt mille hommes , le corps de troupes
deftiné à renforcer le Prince Ferdinand , fous lesordres
des Généraux Barington & Honeywood.
Il eft mort, à Lithe , dans le Comté de Weftmerland
, un aveugle dès l'enfance , qui par fes
connoiffances pouvoit être réputé l'émule du
célèbre Saunderfon . Il fe nommoit Georges Bercket
, ou , plus vulgairement ,Georges l'Aveugle.
La privation de la vue ne l'avoit pas empêché
de faire dans la Théologie , la Morale , la Métaphyfique
, la Mufique & la Philofophie naturelle ,
des progrès qui étonnoient ceux même qui étoient
le plus verfés dans ces fciences .
On est toujours dans l'inquiétude au fujet dur
fieur Thurot, & de fa petite efcadre. Quelques avis
venus des Côtes de Norwege , vers la fin du mois
dernier , apprenoient qu'il croifoit fur ces Côtes ,
& qu'il avoit intercepté plufieurs vaiffeaux Anglois.
On dépêcha auffitôt un Courier au Chef
d'efcadre Boys , qui étoit ftationné dans la rade
de Leith en Ecoffe , avec ordre de fe remettre à fa
pourfuite. I fit à l'inftant fes difpofitions pour
appareiller au premier vent favorable , & il fit
prendre les devans aux canots le Scourge & l'Ai
gle. On n'en a plus eu de nouvelles depuis.
On a appris,du 30 , que l'Amiral Saunders eft,
fur fon départ pour aller relever l'Amiral Brode
208 MERCURE DE FRANCE.
rick , qui eft forti de Cadix le 4 du mois dernier.
Il a été de nouveau accueilli par une violente
tempête , qui l'a obligé de fe réfugier en trèsmauvais
état à Gibraltar . On eftime ici qu'il a
été heureux d'être fi près de ce port : car l'eſcadre
Françoife , compofée de cinq vaiffeaux de ligne, &
de trois frégates , eft fortie bientôt après , On
fçait qu'elle a paffé fans oppofition le détroit ,
failant voile pour Toulon .
Après bien des conteftations , la Chambre des
Communes donna , le 23 de ce mois , fon approbation
au Bill concernant l'emprunt de huit millions
de livres sterling , par annuités ; & il vient
feulement d'être arrêté . On dit , qu'on portera.
jufqu'à vingt mille hommes , le corps de troupes
deftiné à renforcer le Prince Ferdinand , fous lesordres
des Généraux Barington & Honeywood.
Il eft mort, à Lithe , dans le Comté de Weftmerland
, un aveugle dès l'enfance , qui par fes
connoiffances pouvoit être réputé l'émule du
célèbre Saunderfon . Il fe nommoit Georges Bercket
, ou , plus vulgairement ,Georges l'Aveugle.
La privation de la vue ne l'avoit pas empêché
de faire dans la Théologie , la Morale , la Métaphyfique
, la Mufique & la Philofophie naturelle ,
des progrès qui étonnoient ceux même qui étoient
le plus verfés dans ces fciences .
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Résumé : DE LONDRES, le 8 Janvier.
Le 8 janvier, une inquiétude grandit à Londres face aux activités du flibustier Thurot et de son escadre, repérés en Norvège après avoir intercepté plusieurs vaisseaux anglais. Le chef d'escadre Boys, basé à Leith en Écosse, a reçu l'ordre de les poursuivre avec les navires Scourge et Aigle, dont les nouvelles sont absentes depuis. L'amiral Saunders, en route pour remplacer l'amiral Bodewick à Cadix, a dû se réfugier à Gibraltar en raison d'une tempête. L'escadre française, composée de cinq vaisseaux de ligne et trois frégates, a traversé le détroit de Gibraltar sans obstacle, direction Toulon. La Chambre des Communes a validé un emprunt de huit millions de livres sterling et prévoit de renforcer les troupes du Prince Ferdinand à vingt mille hommes, sous les ordres des généraux Barington et Honeywood. Par ailleurs, Georges Bercket, un aveugle de naissance connu pour ses connaissances en théologie, morale, métaphysique, musique et philosophie naturelle, est décédé à Lithe dans le comté de Weftmerland.
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18
p. 211-212
De l'Armée, à Giessen, le 8 Janvier.
Début :
L'Armée aux ordres du Maréchal de Broglie, décampa d'ici le 5 du mois dernier. [...]
Mots clefs :
Armée, Duc de Broglie, Baron, Prince Ferdinand , Camp, Reddition, Attaque, Défense, Ennemis, Postes militaires, Troupes, Alliés, Prisonniers de guerre, Retraite, Garnison, Marquis, Quartier d'hiver
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée, à Giessen, le 8 Janvier.
De l'Armée , à Gieffen , le 8 Janvier.
L'Armée aux ordres du Maréchal de Broglie ,
décampa d'ici les du mois dernier . Ce même
jour , le Baron du Blaifel fut fommé de fe rendre
par un Aide-de- Camp du Prince Ferdinand . Sur
fon refus , le Prince prit fes mefures pour l'invef
tiffement de Gieffen . Le 7 , à trois heures après
midi , un ſecond Aide-de- Camp du Prince demanda
à parler au Baron du Blaifel . Il lui propofa
de te rendre , & lui offrit les conditions les
plus honorables. Mais le Baron répondit , qu'il
étoit dans la Place pour la défendre. Ily a trenta
ans , ajouta - t- il que je fers le Roi , & quelque
temps que je fuis guéri de la peur. Quand le Prince .
voudra , nous commencerons.
Le 21 , le Baron du Blaifel reçut ordre du Maréchal
de Broglie de faire attaquer , le lendemain
avant le jour, le poſte de Klein Linnes , pour que
cette diverfion favorifât l'attaque que l'armée , de- .
voit faire à Langgon . Le 22 , à deux heures du
matin , Klein-Linnes fut attaqué très-vivement
& avec avantage. Pendant ce temps- là le Maréchal
de Broglie fit attaquer , avec fuccès , par fes
troupes légères les portes de Langgon & de Sich
Le 25 , le Baron de Blaifel , ayant eu avis que
les ennemis repaffoient la Lohn , envoya un détachement
à Wifek. Les troupes qui gardoient ce
pofte,s'enfuirent avec précipitation ,à fon approche..
On trouva dans le village une grande quantité
d'échelles , de crochets de fer & de cordes , que
le détachement enleva . Pendant la nuit du 27 au
212 MERCURE DE FRANCE.
28 , le Maréchal de Broglie , qui étoit arrivé ici ,
fit donner différentes alertes à l'ennemi ; ce qui
obligea le Prince Ferdinand , de faire fortir toutes
Les troupes de leurs cantonnemens , & de les
ranger en bataille fur les hauteurs de Kleyberg &
de Hezchelheim . Après s'étre ainfi affuré que toutes
les troupes desAlliés étoient dans leur ancienne
pofition , le Maréchal reprit la route de Friedberg.
Les fages difpofitions qu'il a faites , ont rétabli
notre communication avec fon Armée .
On a appris du 10 , que les troupes qui avoient
été placées dans la Ville de Dillenbourg , depuis
que nous nous en étions rendus maîtres , y ont été
attaquées par un corps des Ennemis , de huit à
neuf mille hommes , aux ordres du Baron Vengenheim
; & qu'après une défenſe opiniâtre de
notre part, la garnifon a été obligée de ſe rendre
prifonnière de guerre On a perdu , dans cette
occafion , le fieur Paravicini , Brigadier , Officier
d'un mérite diftingué & généralement regretté .
Suite du Journal de l'Armée .
La retraite du Prince Ferdinand , de l'autre côté
de Marburge , au- delà de la rivière d'Ohin , à
déterminé le Maréchal de Broglie à prendre fes
quartiers d'hyver. Il a établi fon quartier général, à
Francfort. On a laiffé dans Gieffen une garnifon
confidérable : le Baron du Blaifel , Maréchal de
Camp , eft refté dans cette place pour y commander.
Les troupes aux ordres du Marquis de Muy
& du Marquis de Voyer , ont repris la route de
Cologne , pour aller occuper les quartiers d'hyver
qui leur font deſtinés fur le Rhin & la Meuſe ,
où elles feront aux ordres du chevalier de Muy.
Le corps des Saxons & les troupes de Wirtemberg
hyverneront fur le haut Mein.Le Comte de Luface,
prendra fon quartier dans Wurtzbourg.
Depuis que ces quartiers d'hyver ont été pris ,
il ne s'eft rien paffé de remarquable.
L'Armée aux ordres du Maréchal de Broglie ,
décampa d'ici les du mois dernier . Ce même
jour , le Baron du Blaifel fut fommé de fe rendre
par un Aide-de- Camp du Prince Ferdinand . Sur
fon refus , le Prince prit fes mefures pour l'invef
tiffement de Gieffen . Le 7 , à trois heures après
midi , un ſecond Aide-de- Camp du Prince demanda
à parler au Baron du Blaifel . Il lui propofa
de te rendre , & lui offrit les conditions les
plus honorables. Mais le Baron répondit , qu'il
étoit dans la Place pour la défendre. Ily a trenta
ans , ajouta - t- il que je fers le Roi , & quelque
temps que je fuis guéri de la peur. Quand le Prince .
voudra , nous commencerons.
Le 21 , le Baron du Blaifel reçut ordre du Maréchal
de Broglie de faire attaquer , le lendemain
avant le jour, le poſte de Klein Linnes , pour que
cette diverfion favorifât l'attaque que l'armée , de- .
voit faire à Langgon . Le 22 , à deux heures du
matin , Klein-Linnes fut attaqué très-vivement
& avec avantage. Pendant ce temps- là le Maréchal
de Broglie fit attaquer , avec fuccès , par fes
troupes légères les portes de Langgon & de Sich
Le 25 , le Baron de Blaifel , ayant eu avis que
les ennemis repaffoient la Lohn , envoya un détachement
à Wifek. Les troupes qui gardoient ce
pofte,s'enfuirent avec précipitation ,à fon approche..
On trouva dans le village une grande quantité
d'échelles , de crochets de fer & de cordes , que
le détachement enleva . Pendant la nuit du 27 au
212 MERCURE DE FRANCE.
28 , le Maréchal de Broglie , qui étoit arrivé ici ,
fit donner différentes alertes à l'ennemi ; ce qui
obligea le Prince Ferdinand , de faire fortir toutes
Les troupes de leurs cantonnemens , & de les
ranger en bataille fur les hauteurs de Kleyberg &
de Hezchelheim . Après s'étre ainfi affuré que toutes
les troupes desAlliés étoient dans leur ancienne
pofition , le Maréchal reprit la route de Friedberg.
Les fages difpofitions qu'il a faites , ont rétabli
notre communication avec fon Armée .
On a appris du 10 , que les troupes qui avoient
été placées dans la Ville de Dillenbourg , depuis
que nous nous en étions rendus maîtres , y ont été
attaquées par un corps des Ennemis , de huit à
neuf mille hommes , aux ordres du Baron Vengenheim
; & qu'après une défenſe opiniâtre de
notre part, la garnifon a été obligée de ſe rendre
prifonnière de guerre On a perdu , dans cette
occafion , le fieur Paravicini , Brigadier , Officier
d'un mérite diftingué & généralement regretté .
Suite du Journal de l'Armée .
La retraite du Prince Ferdinand , de l'autre côté
de Marburge , au- delà de la rivière d'Ohin , à
déterminé le Maréchal de Broglie à prendre fes
quartiers d'hyver. Il a établi fon quartier général, à
Francfort. On a laiffé dans Gieffen une garnifon
confidérable : le Baron du Blaifel , Maréchal de
Camp , eft refté dans cette place pour y commander.
Les troupes aux ordres du Marquis de Muy
& du Marquis de Voyer , ont repris la route de
Cologne , pour aller occuper les quartiers d'hyver
qui leur font deſtinés fur le Rhin & la Meuſe ,
où elles feront aux ordres du chevalier de Muy.
Le corps des Saxons & les troupes de Wirtemberg
hyverneront fur le haut Mein.Le Comte de Luface,
prendra fon quartier dans Wurtzbourg.
Depuis que ces quartiers d'hyver ont été pris ,
il ne s'eft rien paffé de remarquable.
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Résumé : De l'Armée, à Giessen, le 8 Janvier.
Du 7 au 28 janvier, plusieurs actions militaires furent menées par les forces du Maréchal de Broglie et du Baron du Blaifel. Le 8 janvier, l'armée du Maréchal de Broglie quitta Gieffen, tandis que le Baron du Blaifel refusa deux sommations de se rendre. Le 22 janvier, le Baron attaqua et prit le poste de Klein Linnes, soutenant ainsi l'assaut sur Langgon, où le Maréchal de Broglie réussit également à prendre les portes de Langgon et de Sich. Le 25 janvier, un détachement du Baron du Blaifel repoussa des troupes ennemies à Wifek. La nuit du 27 au 28 janvier, le Maréchal de Broglie alerta l'ennemi, forçant le Prince Ferdinand à ranger ses troupes en bataille, avant de reprendre la route de Friedberg. Parallèlement, le 10 janvier, les troupes à Dillenbourg furent attaquées par le Baron Vengenheim et se rendirent prisonnières de guerre. La retraite du Prince Ferdinand au-delà de la rivière d'Ohin amena le Maréchal de Broglie à établir ses quartiers d'hiver à Francfort. Des garnisons furent laissées à Gieffen, sur le Rhin et la Meuse, et sur le haut Mein, sans événements remarquables par la suite.
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19
p. 200-202
Du Camp de Schreinsburg, le 26 Juin.
Début :
Le Maréchal de Broglie, aprés avoir donné les ordres nécessaires, [...]
Mots clefs :
Maréchal de Broglie, Ennemis, Camps militaires, Armée, Détachement des troupes, Artillerie, Prince Ferdinand , Prisonniers, Forteresse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Schreinsburg, le 26 Juin.
Du Camp de Schreinsburg , le 26 Juin.
Le Maréchal de Broglie , apres avoir donné
les ordres néceffaires , pour raflembler l'armée
dans les environs de Hungen & de Grunberg ,
partit de Francfort le 11 de ce mois pour aller
reconnoître lui- même la poſition qu'il lui feroit
prendre , & pour être plus à portée d'avoir des
nouvelles des Ennemis , que l'on fçavoit occuper
encore le Camp de Fritzlar. Ce fut près de la Ville
de Grunberg, que toutes le troupes fes réunirent .
Dès le : 2 , la réferve , commandée par le Comte
de Luface , avoit eu ordre de quitter le pays de
Fulde & de fe rapprocher du gros de l'armée ;
& elle campa le même jour à environ une lieue en
avant , près du village de Merlau. Les troupes ,
aux ordres du Comte de Guerchy , qui étoient
reliées depuis quelque temps dans le Vestervald ,
fe remirent auf en marche , & arrivérent le 12 ,
dans les environs de Giellen , Le Comte de Melfort
fut déta hé , avec fix cens hommes , pour
aller reconnoître le corps des ennemis , qui depuis
quelque temps campoit fur la riviere de
Lohn , dans les environs de Kirchayn. Ce Corps
occupoit les hauteurs de Langenftein , & tous les
po es de la riviere , principalement celui de
Hombourg.
Le Maréchal de Broglie reçut avis de l'arrivée
d'un train confidérable d'artillerie des ennemis ,
à Ziegenhayn , & que le Prince Fer tinand devoit
arriver avec toute fon armée , le 24 , à Neutadt ;
il ne douta pas qu'il n'eût l'intention de ſe porter
JUILLET. 1760 .
201
enfuite fur la Lohn , pour lui en difputer le paffage.
II fe détermina donc à faire marcher l'armée dès
le 23 au foir , afin de prévenir le Prince Ferdinand
. On marcha toute la nuit . Le Corps des
ennemis , campé à Langenftein , n'attendit point ,
non plus que la garniton de Hombourg. Le Prince
de Robecq , qui avoit eu ordre de les fuivre dans
leur retraite , leur fit quelques prifonniers , & leur
prit plufieurs chariots . On trouva auffi un magafin
d'avoine à Langenftein. Le Maréchal de Broglie
fit les difpofitions , fans perdre de temps ,
pour paffer la riviere dans les environs de Schreinf
burg, & l'armée campa près de cette ville , de
l'autre côté de la riviere. La réſerve du Comte de
Luface fut portée en avant de l'armée , près de
Kirdorff. Le Comte de Guerchy avoit joint l'armée
, & le Comte de Chabot , Maréchal de Camp ,
fut chargé , avec les troupes qu'il conduifoit , d'inveftir
Marburg , que les ennemis , par leur retraite
, abandonnoient à fes propres forces . On
fut qu'ils n'y avoient laillé que quatre cens hommes
& quelques Huffards ; & que le Corps qu'ils
avoient eu dans cette partie , fe retiroit par la
grande chauffée de Marburg à Caffel.
Le Prince Ferdinand , de lon côté , s'étoit mis en
marche , & il arriva le 24 à Neustadt. Rien ne
féparoit plus les deux armées , & l'on ne pouvoit
prefque pas douter que l'on ne fût obligé d'en
venir à une action : mais on a fçû ce matin , que
le Prince Ferdinand a quitté Neustadt & s'eſt
retiré derriere le Schvalm près la petite Fortereffe
de Ziegenhayn. Nous comptons que l'armée marchera
demain pour aller occuper le camp de
Neustadt , que le Prince Ferdinand a quitté. On
ne peut rien ajouter à la volonté que nos troupes
ont témoigné pendant les marches fatigantes
qu'elles ont faites , & à la vivacité defquelles on
Ly
202 MERCURE DE FRANCE
doit la retraite des Ennemis fur Ziegenhayn , &
l'abandon de la riviere de Lohn , pofte important
pour fermer l'entrée de la Heffe.
Le Maréchal de Broglie , apres avoir donné
les ordres néceffaires , pour raflembler l'armée
dans les environs de Hungen & de Grunberg ,
partit de Francfort le 11 de ce mois pour aller
reconnoître lui- même la poſition qu'il lui feroit
prendre , & pour être plus à portée d'avoir des
nouvelles des Ennemis , que l'on fçavoit occuper
encore le Camp de Fritzlar. Ce fut près de la Ville
de Grunberg, que toutes le troupes fes réunirent .
Dès le : 2 , la réferve , commandée par le Comte
de Luface , avoit eu ordre de quitter le pays de
Fulde & de fe rapprocher du gros de l'armée ;
& elle campa le même jour à environ une lieue en
avant , près du village de Merlau. Les troupes ,
aux ordres du Comte de Guerchy , qui étoient
reliées depuis quelque temps dans le Vestervald ,
fe remirent auf en marche , & arrivérent le 12 ,
dans les environs de Giellen , Le Comte de Melfort
fut déta hé , avec fix cens hommes , pour
aller reconnoître le corps des ennemis , qui depuis
quelque temps campoit fur la riviere de
Lohn , dans les environs de Kirchayn. Ce Corps
occupoit les hauteurs de Langenftein , & tous les
po es de la riviere , principalement celui de
Hombourg.
Le Maréchal de Broglie reçut avis de l'arrivée
d'un train confidérable d'artillerie des ennemis ,
à Ziegenhayn , & que le Prince Fer tinand devoit
arriver avec toute fon armée , le 24 , à Neutadt ;
il ne douta pas qu'il n'eût l'intention de ſe porter
JUILLET. 1760 .
201
enfuite fur la Lohn , pour lui en difputer le paffage.
II fe détermina donc à faire marcher l'armée dès
le 23 au foir , afin de prévenir le Prince Ferdinand
. On marcha toute la nuit . Le Corps des
ennemis , campé à Langenftein , n'attendit point ,
non plus que la garniton de Hombourg. Le Prince
de Robecq , qui avoit eu ordre de les fuivre dans
leur retraite , leur fit quelques prifonniers , & leur
prit plufieurs chariots . On trouva auffi un magafin
d'avoine à Langenftein. Le Maréchal de Broglie
fit les difpofitions , fans perdre de temps ,
pour paffer la riviere dans les environs de Schreinf
burg, & l'armée campa près de cette ville , de
l'autre côté de la riviere. La réſerve du Comte de
Luface fut portée en avant de l'armée , près de
Kirdorff. Le Comte de Guerchy avoit joint l'armée
, & le Comte de Chabot , Maréchal de Camp ,
fut chargé , avec les troupes qu'il conduifoit , d'inveftir
Marburg , que les ennemis , par leur retraite
, abandonnoient à fes propres forces . On
fut qu'ils n'y avoient laillé que quatre cens hommes
& quelques Huffards ; & que le Corps qu'ils
avoient eu dans cette partie , fe retiroit par la
grande chauffée de Marburg à Caffel.
Le Prince Ferdinand , de lon côté , s'étoit mis en
marche , & il arriva le 24 à Neustadt. Rien ne
féparoit plus les deux armées , & l'on ne pouvoit
prefque pas douter que l'on ne fût obligé d'en
venir à une action : mais on a fçû ce matin , que
le Prince Ferdinand a quitté Neustadt & s'eſt
retiré derriere le Schvalm près la petite Fortereffe
de Ziegenhayn. Nous comptons que l'armée marchera
demain pour aller occuper le camp de
Neustadt , que le Prince Ferdinand a quitté. On
ne peut rien ajouter à la volonté que nos troupes
ont témoigné pendant les marches fatigantes
qu'elles ont faites , & à la vivacité defquelles on
Ly
202 MERCURE DE FRANCE
doit la retraite des Ennemis fur Ziegenhayn , &
l'abandon de la riviere de Lohn , pofte important
pour fermer l'entrée de la Heffe.
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Résumé : Du Camp de Schreinsburg, le 26 Juin.
Le 26 juin, le Maréchal de Broglie quitta Francfort pour reconnaître la position stratégique des ennemis au Camp de Fritzlar. Les troupes se rassemblèrent près de Grunberg, tandis que la réserve du Comte de Luface campa près de Merlau. Le Comte de Guerchy arriva près de Giellen avec ses troupes. Le Comte de Melfort fut envoyé pour reconnaître les ennemis près de Kirchayn et Hombourg. Broglie apprit l'arrivée d'un train d'artillerie ennemi à Ziegenhayn et celle prévue du Prince Ferdinand à Neustadt. Anticipant une attaque, il fit marcher l'armée dès le 23 juin. Les ennemis se retirèrent de Langenftein et Hombourg. Le Prince de Robecq captura des prisonniers et des chariots ennemis. Broglie fit traverser la rivière à l'armée près de Schreinsburg et plaça la réserve du Comte de Luface en avant près de Kirldorff. Le Comte de Guerchy rejoignit l'armée, et le Comte de Chabot investit Marburg. Le Prince Ferdinand arriva à Neustadt mais se retira derrière le Schvalm. L'armée française prévoit de marcher pour occuper le camp de Neustadt, ayant forcé les ennemis à se retirer et à abandonner la rivière de Lohn.
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20
p. 210-212
De l'Armée commandée par le Maréchal Duc de Broglie, le 6 Août.
Début :
Nous avons appris que le Corps de troupes qui avoit été laissé aux ordres [...]
Mots clefs :
Troupes, Baron, Maréchal, Prince héréditaire, Colonel, Prince Ferdinand , Comte, Ennemis, Canons, Munitions, Maréchal de Broglie, Chevalier, Armée, Perte, Lieutenant, Attaque, Cavalerie
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée commandée par le Maréchal Duc de Broglie, le 6 Août.
De l'Armée commandée par le Maréchal Duc de
Broglie , le 6 Août .
Nos avons appris que le Corps de troupes
qui avoit été laifié aux ordres du Baron de Glaubitz
, Maréchal de Camp , pour couvrir Marbourg,
& qui avoit eu ordre de ſe porter
Embsdorff für le chemin de Treyla , a été furpris
, le 16 du mois dernier , par un Corps fort
fupérieur , commandé par le Prince héréditaire
de Brunswick , & que le fieur de Glaubitz a été
fait prifonnier avec une partie des troupes qu'il
commandoit. Le Comte d'Helfenberg , Colonel
du Régiment de fon nom , a été fait prifonnier.
Le Château de Dillenbourg , s'eft rendu le 15.
La Garnifon , compofée de cinq cens hommes ,
a été faite prifonniere de guerre.
Dans la nuit du 24 au 25 , le Prince Ferdinand
fut obligé , par les bonnes difpofitions que le
Maréchal de Broglie avoit faites , d'abandonner
fon camp de Saxenhaufen. Ce Prince marcha
fur Callel , couvrant fa retraite par une forte ar-'
riere- garde . {
Le 31 au matin , le Comte de Luface fe porta
fur Caffel. 11 attaqua , avec les Saxons & la Brigade
de la Marck , les retranchemens qui couvroient
la Ville. Les ennemis y avoient un corps
de fept à huit mille hommes , aux ordres du
Général Kilmanfeg , qui fut forcé de les abandonner.
Ce Corps fut vivement barcelé dans fa
retraite par les Volontaires de Haynaur par ceux
d'Auftrafie , & par les Dragons qui avoit paffé
la Fulde au- deffus & au- dellous de Callel. On a
SEPTEMBRE. 1760. 117
trouvé dans ces retranchemens dix huit piéces
de canon , avec une grande quantité de chariots
d'équipages , de chevaux & de vivres. Les ennemis
ont laiffé dans Caffel beaucoup de malades
& de munitions.
Le Maréchal de Broglie entra dans Caſſel , le
31 au foir. Il apprit , a fon arrivée ,
que le Che
valier de Muy avoit été attaqué le même jour ,
près de Varburg , par un Corps fort fupérieur à
celui qu'il comandoit. Il paroît que le Corps
des ennemis étoit fort de quarante mille hommes
, aux ordres du Prince héréditaire de Brunfwick
, & qu'il étoit foutenu par l'armée du Prince
Ferdinand. Le combat fut vif & des plus opiniâtres
pendant plus de quatre heures ; jamais
les troupes ne combattirent avec plus de fermeté
& d'ordre , ainfi que les Officiers généraux &
particuliers. Le Chevalier de Muy le porta partout
, & il n'ordonna la retraite que lorsqu'il s'y
vit forcé par la trop grande fupériorité des ennemis.
Elle fe fit en bon ordre , & les troupes ,
après avoir repaffé la Dymel , camperent , le
même jour , près de Volkmiffen.
La perte a été grande de part & d'autre. Le
Marquis de Caftries , Lieutenant Général , qui a
combattu pendant toute l'action à la tête de l'Infanterie
, a reçu une forte contufion d'un Bifcayen
. Le Marquis d'Amenezaga , Maréchal de
Camp , le Prince de Rohan Rochefort , le Comte
de Valence , Brigadier , Colonel du Régiment de
Bourbonnois , le Comte de Montbarey , Briga
dier- Colonel du Régiment de la Couronne , &
le Chevalier de la Tour du Pin , Aide- Major◄
Général , ont été bleffés. Le Chevalier de Muy ,
fait les plus grands éloges de la conduite de tous
ces Officiers , & de ceile du Marquis de Ségur ,
Lieutenant Général , qui a été chargé d'une des
212 MERCURE DE FRANCE
principales attaques. Le Marquis de Lugéac ,
Maréchal de Camp , a affuré la retraite de l'Infanterie
, par la charge qu'il a faire avec la Brigade
de Cavalerie de Bourbon , compofée de ce
Régiment & de ceux d'Archiac & de Beauvilliers.
Il s'eft fort diftingué , ainfi que les Colonels de
ces Régimens. Le Marquis de Champagne , Colonel
du Régiment de Rovergue , le Comte de
Gamache , Colonel du Régiment de Cavalerie-
Royal-Piémont , & les fieurs Jenner & Lockmin,
Colonels des Régimens Suiffes de leurs
noms , ont auffi combattu avec la plus grande
diftinction. Nous ignorons encore les noms & le
nombre des Offciers & des Soldats tués ou bleffés
& faits prifonniers. Le fieur de Lockman , eft
du nombre des derniers.
Le Comte de Luface eft campé , avec fa réſerve
, à la tête des défilés de Munden , près da
Village de Mulhaufen. C'eft le premier de ce
mois qu'il fit attaquer la Ville de Munden , dans
laquelle les ennemis avoient laiffé trois cens cinquante
hommes. Elle fut emportée , l'épée à la
main , par les Volontaires de Haynaur & d'Auftrafie
, commandés par les fieurs de Grandinaifon
& de Vignolles , & par les Grenadiers de la
Brigade de la Marck. On fit plus de trois cens
prifonniers , & l'on trouva plufieurs piéces de
canon , avec une grande quantité de munitions de
guerre & de bouche.
Broglie , le 6 Août .
Nos avons appris que le Corps de troupes
qui avoit été laifié aux ordres du Baron de Glaubitz
, Maréchal de Camp , pour couvrir Marbourg,
& qui avoit eu ordre de ſe porter
Embsdorff für le chemin de Treyla , a été furpris
, le 16 du mois dernier , par un Corps fort
fupérieur , commandé par le Prince héréditaire
de Brunswick , & que le fieur de Glaubitz a été
fait prifonnier avec une partie des troupes qu'il
commandoit. Le Comte d'Helfenberg , Colonel
du Régiment de fon nom , a été fait prifonnier.
Le Château de Dillenbourg , s'eft rendu le 15.
La Garnifon , compofée de cinq cens hommes ,
a été faite prifonniere de guerre.
Dans la nuit du 24 au 25 , le Prince Ferdinand
fut obligé , par les bonnes difpofitions que le
Maréchal de Broglie avoit faites , d'abandonner
fon camp de Saxenhaufen. Ce Prince marcha
fur Callel , couvrant fa retraite par une forte ar-'
riere- garde . {
Le 31 au matin , le Comte de Luface fe porta
fur Caffel. 11 attaqua , avec les Saxons & la Brigade
de la Marck , les retranchemens qui couvroient
la Ville. Les ennemis y avoient un corps
de fept à huit mille hommes , aux ordres du
Général Kilmanfeg , qui fut forcé de les abandonner.
Ce Corps fut vivement barcelé dans fa
retraite par les Volontaires de Haynaur par ceux
d'Auftrafie , & par les Dragons qui avoit paffé
la Fulde au- deffus & au- dellous de Callel. On a
SEPTEMBRE. 1760. 117
trouvé dans ces retranchemens dix huit piéces
de canon , avec une grande quantité de chariots
d'équipages , de chevaux & de vivres. Les ennemis
ont laiffé dans Caffel beaucoup de malades
& de munitions.
Le Maréchal de Broglie entra dans Caſſel , le
31 au foir. Il apprit , a fon arrivée ,
que le Che
valier de Muy avoit été attaqué le même jour ,
près de Varburg , par un Corps fort fupérieur à
celui qu'il comandoit. Il paroît que le Corps
des ennemis étoit fort de quarante mille hommes
, aux ordres du Prince héréditaire de Brunfwick
, & qu'il étoit foutenu par l'armée du Prince
Ferdinand. Le combat fut vif & des plus opiniâtres
pendant plus de quatre heures ; jamais
les troupes ne combattirent avec plus de fermeté
& d'ordre , ainfi que les Officiers généraux &
particuliers. Le Chevalier de Muy le porta partout
, & il n'ordonna la retraite que lorsqu'il s'y
vit forcé par la trop grande fupériorité des ennemis.
Elle fe fit en bon ordre , & les troupes ,
après avoir repaffé la Dymel , camperent , le
même jour , près de Volkmiffen.
La perte a été grande de part & d'autre. Le
Marquis de Caftries , Lieutenant Général , qui a
combattu pendant toute l'action à la tête de l'Infanterie
, a reçu une forte contufion d'un Bifcayen
. Le Marquis d'Amenezaga , Maréchal de
Camp , le Prince de Rohan Rochefort , le Comte
de Valence , Brigadier , Colonel du Régiment de
Bourbonnois , le Comte de Montbarey , Briga
dier- Colonel du Régiment de la Couronne , &
le Chevalier de la Tour du Pin , Aide- Major◄
Général , ont été bleffés. Le Chevalier de Muy ,
fait les plus grands éloges de la conduite de tous
ces Officiers , & de ceile du Marquis de Ségur ,
Lieutenant Général , qui a été chargé d'une des
212 MERCURE DE FRANCE
principales attaques. Le Marquis de Lugéac ,
Maréchal de Camp , a affuré la retraite de l'Infanterie
, par la charge qu'il a faire avec la Brigade
de Cavalerie de Bourbon , compofée de ce
Régiment & de ceux d'Archiac & de Beauvilliers.
Il s'eft fort diftingué , ainfi que les Colonels de
ces Régimens. Le Marquis de Champagne , Colonel
du Régiment de Rovergue , le Comte de
Gamache , Colonel du Régiment de Cavalerie-
Royal-Piémont , & les fieurs Jenner & Lockmin,
Colonels des Régimens Suiffes de leurs
noms , ont auffi combattu avec la plus grande
diftinction. Nous ignorons encore les noms & le
nombre des Offciers & des Soldats tués ou bleffés
& faits prifonniers. Le fieur de Lockman , eft
du nombre des derniers.
Le Comte de Luface eft campé , avec fa réſerve
, à la tête des défilés de Munden , près da
Village de Mulhaufen. C'eft le premier de ce
mois qu'il fit attaquer la Ville de Munden , dans
laquelle les ennemis avoient laiffé trois cens cinquante
hommes. Elle fut emportée , l'épée à la
main , par les Volontaires de Haynaur & d'Auftrafie
, commandés par les fieurs de Grandinaifon
& de Vignolles , & par les Grenadiers de la
Brigade de la Marck. On fit plus de trois cens
prifonniers , & l'on trouva plufieurs piéces de
canon , avec une grande quantité de munitions de
guerre & de bouche.
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Résumé : De l'Armée commandée par le Maréchal Duc de Broglie, le 6 Août.
Le 6 août, des rapports indiquent que les troupes du Baron de Glaubitz, chargées de protéger Marbourg, ont été surprises le 16 juillet par une force supérieure dirigée par le Prince héréditaire de Brunswick. Glaubitz et le Comte d'Helfenberg ont été capturés. Le Château de Dillenbourg s'est rendu le 15 juillet, entraînant la capture de sa garnison de cinq cents hommes. La nuit du 24 au 25 août, le Prince Ferdinand a dû abandonner son camp de Saxenhaufen en raison des manœuvres du Maréchal de Broglie. Le 31 août, le Comte de Luface a attaqué Cassel avec les Saxons et la Brigade de la Marck, forçant le Général Kilmanseg à se retirer. Les forces ennemies ont laissé derrière elles des pièces d'artillerie, des chariots, des chevaux et des vivres. Le Maréchal de Broglie est entré à Cassel le 31 août et a appris que le Chevalier de Muy avait été attaqué près de Varburg par une force supérieure commandée par le Prince héréditaire de Brunswick, soutenue par l'armée du Prince Ferdinand. Le combat a été intense et la retraite s'est faite en bon ordre. Les pertes ont été lourdes des deux côtés, avec plusieurs officiers blessés, dont le Marquis de Castries et le Marquis d'Amenezaga. Par la suite, le Comte de Luface a attaqué et pris la ville de Munden, capturant plus de trois cents prisonniers et plusieurs pièces d'artillerie.
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21
p. 180-186
DÉTAIL de tout ce qui s'est passé depuis l'arrivée de M. le Prince de LICHTENSTEIN jusqu'au 4.
Début :
M. le Prince de Lichtenstein arriva à Parme le 1 Septembre ; [...]
Mots clefs :
Prince du Lichtenstein, Infant, Audience, Palais, Prince Ferdinand , Ministres, Officiers, Audience publique, Comte, Marquis, Valets, Honneurs, Carosse, Bataillons, Armes, Pages, Dames, Noblesse, Empereur, Gentilshommes, Opéra, Infante
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texteReconnaissance textuelle : DÉTAIL de tout ce qui s'est passé depuis l'arrivée de M. le Prince de LICHTENSTEIN jusqu'au 4.
DETAIL de tout ce qui s'eft paffé depuis l'arrivée
de M. le Prince de LICHTENSTEIN jufqu'au 4 .
M. le Prince de Lichtenſtein arriva à Parme le
1 Septembre ; auflitôt après , il fit informer M.
Dutillot , par un de fes Gentilshommes.
M. Dutillot fe tranfporta chez lui , & lui donna
l'heure que l'Infant avoit fixé pour fon audience
particuliere.
Cette audience fut le lendemain à midi & demi;
M.Dutillot alla prendre M. le Prince de Lichtenftein
au Palais Palavicini où il eſt logé , & l'amena
chez l'Infant , il le conduifit enfuite chez le Prince
Ferdinand , de là à l'appartement de Madame
Infante Ifabelle , où le trouva auffi Madame Louiſe ..
M.le Prince de Lichtenſtein, fut au fortir du Palais
, rendre la vifire à M. Dutillot ; fortit de chez
Ge Miniftre , & y revint dîner avec les Miniftres de
France , d'Espagne , de Turin , de Gènes & de
Malte ; M. le Comte de Neuilly , M le Bailli de
Breteuil , M. l'Abbé de Canillac & M. le Comte
de Mercy . Il amena avec lui les huit Chambellans
qui l'ont accompagné , & deux Officiers Majors..
OCTOBRE. 1760. 185
M. Dutillot avoit invité le Capitaine & le Major
des Gardes du Corps , le grand Ecuyer & le premier
Ecuyer de l'Infant , le Gouverneur du Frince
Ferdinand , des Gentilshommes de la Chambre ,
des Majordomes , des Dames du Palais , M. l'Evêque
de Plaifance , frere du feu Chancelier Criftiani
chargé par l'Infant , à caufe de la mort de
l'Evêque de Parme , de la cérémonie du mariage )
& quelques Perfonnes de la premiere Nobleffe du
Pays.
Après le dîner , M. de Lichtenftein retourna à
fon Hôtel , où il reçut des vifites .
Le troifiéme jour fixé pour l'Audience publique,
M. le Comte Peroli , Introducteur, partit du
Palais à onze heures & demie , dans un caroffe
de l'Infant attelé à huit chevaux ; ce caroffe étoit
précédé par un autre à fix chevaux ( vuide ) , &
fuivi par trois autres attelés à huit chevaux ; dans
chacun de ces caroffes , étoit un Majordome.
Un Officier de l'Ecurie étoit à cheval à la tête
de ce Cortége ; douze Valets de pied étoient fur
deux files aux deux côtés de la voiture de l'Infant
, où étoit M. l'Introducteur , trois derriere ce
carofie , & deux derriere chacun des autres .
Deux Palfreniers à cheval ſuivoient l'Officier
de l'Ecurie
M. le Comte Peroli fut dans cet ordre prendre
chez lui M. le Marquis Palavicini , premier Gentilhomme
de la Chambre , que l'Infant avoir
chargé de faire les honneurs à M. le Prince de
Lichtenſtein .
M. de Palavicini monta dans le même caroffe ,
dans lequel étoit venu M. le Comte Peroli ; ce
dernier lui donna la droite.
Ils furent dans le même ordre chez M. le Prin
ce de Lichtenſtein.
Ils monterent l'efcalier , fuivis des trois Majordomes
qui les avoient accompagnés : les
182 MERCURE DE FRANCE. 1
douze valets de pieds fuivoient fur deux files.
M. le Prince de Lichtenſtein étoit venu au-devant
d'eux, & avoit defcendu deux marches; il les conduifitjufques
à la chambre. MM . les Majordomest
refterent à la piéce la plus voisine de cette chambre
, où ils entrerent un moment après M. de
Palavicini & M. Peroli , à qui M. le Prince de
Lichtenſtein avoit fait partout les honneurs des
Portes.
On defcendit de chez M. le Prince , qui fit
toujours les honneurs à M. de Palavicini jufques
au bas de fon efcalier ; où étant arrivé , M. de
Palavicini lui fit les honneurs du caroffe , il y
monta , fe plaça feul dans le fond , M. de Pałavicini
fur le devant à droite , M. Peroli à gauche.
MM. les Majordomes firent également les
bonneurs des caroffes de l'Infant dans lesquels
ils étoient venus , aux huit Chambellans .
On fe mit en marche dans l'ordre fuivant :
Un Officier de l'Ecurie de l'Infant , & deur
Palfreniers à cheval.
Le caroffe de M. l'Introducteur , à fix chevaux ,
vuide.
Deux Suiffes , de M. le Prince de Lichtenſtein ,
à cheval.
24 Valets de pied.
6 Coureurs.
6 Heyducs.
12 Palfreniers , tenant chacun un cheval par la
bride.
9 Officiers , de la Maifon de M. le Prince , à
cheval.
Son Ecuyer.
& Pages, dont deux Hongrois, & fix Allemands
Quatre Gentilshommes.
Le caroffe de l'Infant , où étoit M. le Prince de
Lichtenſtein , M. de Palavicini & M. Peroli , 1 %
Valets de pied de l'Infant aux deux côtés.
OCTOBRE . 1760 . 184
Un grand caroffe d'entrée , à M. le Prince,
attelé à 8 chevaux.
Les trois caroffes de l'Infant , dont les Majordomes
faifoient les honneurs.
A une diſtance de 30 ou 40 pas , trois autres
carolles , à M. le Prince de Lichtenſtein , attelés à
huit chevaux .
Les rues étoient bordées , depuis l'Hôtel Palavicini
jufques au Palais , par les deux Bataillons du
Régiment de Parme habillés de neuf, à-peu-près
comme le Corps des Grenadiers de France
douze Compagnies de Grenadiers.
> &
Les Troupes préfentoient les armes , les tambours
rappelloient , & les Officiers ont falué du
chapeau .
La Garde du Palais étoit formée devant la
porte; elle préfentoit les armes ; les tambours rappelloient
, & les Officiers ont falué du chapeau.
12 Suifles des Portes étoient fous la voute de
l'entrée du Palais.
80 Hallebardiers de la Garde de S. A. R. bordoient
l'escalier fur deux files, depuis la premiere
marche juſques au pallier d'en- haut ; & les deux
portes qui donnent de ce pallier à l'appartement
de l'Infant & à celui de Madame Ifabelle , étoient
gardées par quatre de ces mêmes Hallebardiers ,
la hallebarde fur l'épaule.
M. Le Comte Rimbaldefi, Maître des Cérémonies,
vint recevoir M. le Prince au bas de l'efcalier
& marcha devant lui.
La Livrée de l'Infant précédoit fur deux files ;
celle de M. le Prince fuivoit ce Seigneur , qui mar
choit entre M. le Marquis Palavicini & l'Introducteur.
La Livrée de M. le Prince s'arrêta dans deur
anti-falles avec celle de l'Infant ; deux Suiffes de la
porte empêchoient celle des particuliers d'y entrer,
184 MERCURE DE FRANCE.
M. le Prince de Lichtenstein , toujours précédé
par le Maître des Cérémonies , & ayant M. de Pala
vicini à fa droite & l'Introducteur à ſa gauche, traverfa
la Salle des Gardes : les Gardes du Corps
étoient fous les armes. Le Capitaine des Gardes le
reçut à la porte de la Salle en dedans, prit la place
de M. l'Introducteur à côté de lui , & marcha
ainfi à toutes les Audiences. L'Introducteur s'étoit
avancé d'un pas , & marchoit à côté du Maître
des Cérémonies . M. le Prince étoit précédé par
les Officiers de fa Maiſon qui s'arrêterent dans la
prémiere antichambre après la Salle des Gardes ,
par les Pages qui s'arrêterent dans l'antichambre
après celle où étoient reftés les Officiers de fa
Maifon , & avant celle où étoient les Pages de
S. A. R. par fes quatre Gentilshommes qui entrerentjufques
dans la piéce du Sallon de l'Audience
de l'Infant ; & par les huit Chambellans de l'Empereur
qui les précédérent jufques aux pieds , da
Throne .
Toutes les Dames de la Nobleffe du Pays &
Etrangeres , s'étoient rendues le matin chez Madame
Ifabelle .
La Nobleffe de l'Etat , les Seigneurs les plus
diftingués d'Italie , & l'Infant , étoient placés autour
de fon thrône , & rempliffoient douze Piéces
que traverfa M. le Prince de Lichtenftein , depuis
celle où s'étoient arrêtés fes Pages juſques à la
porte de la Salle de l'Audience.
Certe Salle eft , très-vaffe , & avoit été richement
& galamment ornée ; le dais de l'Infant étoit au
fond , vis-à-vis de la porte , par où entra M. le
Prince de Lichtenftein .
Au moment où ce Seigneur parut dans la Salle,
S. A. R. fe leva du fauteuil , ou il étoit affis , falua
M. le Prince de Lichtenftein & remit fon chapeau.
M.le Prince fe couvrit , & expola l'objet de fa
million..
OCTOBRE. 1760. r&'s
M. le Comte de S. Vital fut envoyé , avec deux
Gentilshommes de la Chambre , & deux Majordomes
prendre Madame Infante Ifabelle dans fon
appartement. Elle entra dans la Salle d'audience
par une porte pratiquée à côté du dais, précédée des
perfonnes qui avoient été envoyées pour la chercher
, & fuivie par Madame de Gonzales , Madame
la Comteffe de Siffa , & cing Dames du Palais.
M. le Prince de Lichtenſtein s'adreſſant à Madame
Infante Ifabelle , lui répéta la demande qu'il
avoit faite à S. A. R. Madame fe tourna du côté de
l'Infant , comme pour lui demander fon approbation
; après quoi elle répondit à M. le Prince de
Lichtenſtein , & reçut de lui une Lettre de la main
de l'Archiduc , & le portrait de ce Prince ; enfuite
elle fe retira dans fon appartement.
L'Infant & M. le Prince de Lichtenstein resterent
découverts , tout le tems que Madame Infante
Ifabelle refta dans la Salle .
M. le Prince de Lichtenftein préfenta à l'Infant
Les huit Chambellans de l'Empereur.
M. le Prince de Lichtenſtein forrit de l'audience
de l'Infant dans le même ordre qu'il yétoit entré ,
& marcha dans ce même ordre à celle du Prince
Ferdinand ; le cérémonial y fut obfervé comme à
celle de l'Infant.
M. le Prince de Lichtenstein paffa de cette audience
à celle de Madame Infante Ifabelle. Tour y
fut obfervé comme aux précédentes, excepté que M.
le Prince ne fe couvrit qu'un moment , ôta fon chapeau
, & refta découvert julques à ce qu'il fortît.
Il paffa à l'Audience de Madame Louife où tout
fut exactement obfervé comme à celle de Madame
Infante Iíabelle.
Il fut conduit enfuite dans l'appartement qui
lui avoit été préparé à la Cour , par M. de Palavicini,
M. l'Introducteur & le Maître des Cérémo186
MERCURE DE FRANCE.
nies.Il y fut fuivi par quantité de Nobleſſe .
M. de Lichtenſtein arrivé dans cet appartement
, y fut vifité par un Gentilhomme de la
Chambre de la part dé l'Infant.
Un moment après , M. le Comte de S. Vital ,
fur auffi lui annoncer que S. A. R. le faifoit
traiter. Il lui préſenta en même- tems le Majordome
, le Comte de S. Vital , le Capitaine des
Gardes , le Gouverneur du Prince Ferdinand ,
des Gentilshommes de la Chambre , le Maître
des Cérémonies , l'Introducteur , quatre Chambellans
de l'Empereur , M. le Marquis Canoffa , &
quelques autres perfonnes de la Nobleſſe du Pays ,
& Allemande.
M. Le Prince fut fervi par les Officiers de l'Infant
, propofés pour fervir S. A. R. à table :
toutes les autres perfonnes furent fervies par la
livrée de S. A. R.
On ne s'étoit mis à table qu'après que l'Infant
eut dîné.
Après le repas , M. de Lichtenſtein paſſa chez
l'Infant lui faire une vifite , & en fortit un moment
après pour retourner dans ſon appartement,
où il reçut des vifites.
Afept heures & demie , on paffa au Théâtre
pour voir l'Opéra. L'Infant & Madame Ifabelle
furent , avec leur Cour , dans la grande loge du
milieu , appellée la loge de la Couronne. M. le
Prince de Lichtenſtein étoit , avec quelques Scigneurs
de fa fuite , dans celle qui eft la plus près
du Théâtre à droite.
Trois Majordomes avoient été chargés par
l'Infant , de faire les honneurs du Théâtre où
tout fe paffa dans le plus grand ordre.
Le parterre & les loges étoient remplis de
toute la Nobleffe du Pays , & Etrangeres , qui
avoient pu y contenir.
de M. le Prince de LICHTENSTEIN jufqu'au 4 .
M. le Prince de Lichtenſtein arriva à Parme le
1 Septembre ; auflitôt après , il fit informer M.
Dutillot , par un de fes Gentilshommes.
M. Dutillot fe tranfporta chez lui , & lui donna
l'heure que l'Infant avoit fixé pour fon audience
particuliere.
Cette audience fut le lendemain à midi & demi;
M.Dutillot alla prendre M. le Prince de Lichtenftein
au Palais Palavicini où il eſt logé , & l'amena
chez l'Infant , il le conduifit enfuite chez le Prince
Ferdinand , de là à l'appartement de Madame
Infante Ifabelle , où le trouva auffi Madame Louiſe ..
M.le Prince de Lichtenſtein, fut au fortir du Palais
, rendre la vifire à M. Dutillot ; fortit de chez
Ge Miniftre , & y revint dîner avec les Miniftres de
France , d'Espagne , de Turin , de Gènes & de
Malte ; M. le Comte de Neuilly , M le Bailli de
Breteuil , M. l'Abbé de Canillac & M. le Comte
de Mercy . Il amena avec lui les huit Chambellans
qui l'ont accompagné , & deux Officiers Majors..
OCTOBRE. 1760. 185
M. Dutillot avoit invité le Capitaine & le Major
des Gardes du Corps , le grand Ecuyer & le premier
Ecuyer de l'Infant , le Gouverneur du Frince
Ferdinand , des Gentilshommes de la Chambre ,
des Majordomes , des Dames du Palais , M. l'Evêque
de Plaifance , frere du feu Chancelier Criftiani
chargé par l'Infant , à caufe de la mort de
l'Evêque de Parme , de la cérémonie du mariage )
& quelques Perfonnes de la premiere Nobleffe du
Pays.
Après le dîner , M. de Lichtenftein retourna à
fon Hôtel , où il reçut des vifites .
Le troifiéme jour fixé pour l'Audience publique,
M. le Comte Peroli , Introducteur, partit du
Palais à onze heures & demie , dans un caroffe
de l'Infant attelé à huit chevaux ; ce caroffe étoit
précédé par un autre à fix chevaux ( vuide ) , &
fuivi par trois autres attelés à huit chevaux ; dans
chacun de ces caroffes , étoit un Majordome.
Un Officier de l'Ecurie étoit à cheval à la tête
de ce Cortége ; douze Valets de pied étoient fur
deux files aux deux côtés de la voiture de l'Infant
, où étoit M. l'Introducteur , trois derriere ce
carofie , & deux derriere chacun des autres .
Deux Palfreniers à cheval ſuivoient l'Officier
de l'Ecurie
M. le Comte Peroli fut dans cet ordre prendre
chez lui M. le Marquis Palavicini , premier Gentilhomme
de la Chambre , que l'Infant avoir
chargé de faire les honneurs à M. le Prince de
Lichtenſtein .
M. de Palavicini monta dans le même caroffe ,
dans lequel étoit venu M. le Comte Peroli ; ce
dernier lui donna la droite.
Ils furent dans le même ordre chez M. le Prin
ce de Lichtenſtein.
Ils monterent l'efcalier , fuivis des trois Majordomes
qui les avoient accompagnés : les
182 MERCURE DE FRANCE. 1
douze valets de pieds fuivoient fur deux files.
M. le Prince de Lichtenſtein étoit venu au-devant
d'eux, & avoit defcendu deux marches; il les conduifitjufques
à la chambre. MM . les Majordomest
refterent à la piéce la plus voisine de cette chambre
, où ils entrerent un moment après M. de
Palavicini & M. Peroli , à qui M. le Prince de
Lichtenſtein avoit fait partout les honneurs des
Portes.
On defcendit de chez M. le Prince , qui fit
toujours les honneurs à M. de Palavicini jufques
au bas de fon efcalier ; où étant arrivé , M. de
Palavicini lui fit les honneurs du caroffe , il y
monta , fe plaça feul dans le fond , M. de Pałavicini
fur le devant à droite , M. Peroli à gauche.
MM. les Majordomes firent également les
bonneurs des caroffes de l'Infant dans lesquels
ils étoient venus , aux huit Chambellans .
On fe mit en marche dans l'ordre fuivant :
Un Officier de l'Ecurie de l'Infant , & deur
Palfreniers à cheval.
Le caroffe de M. l'Introducteur , à fix chevaux ,
vuide.
Deux Suiffes , de M. le Prince de Lichtenſtein ,
à cheval.
24 Valets de pied.
6 Coureurs.
6 Heyducs.
12 Palfreniers , tenant chacun un cheval par la
bride.
9 Officiers , de la Maifon de M. le Prince , à
cheval.
Son Ecuyer.
& Pages, dont deux Hongrois, & fix Allemands
Quatre Gentilshommes.
Le caroffe de l'Infant , où étoit M. le Prince de
Lichtenſtein , M. de Palavicini & M. Peroli , 1 %
Valets de pied de l'Infant aux deux côtés.
OCTOBRE . 1760 . 184
Un grand caroffe d'entrée , à M. le Prince,
attelé à 8 chevaux.
Les trois caroffes de l'Infant , dont les Majordomes
faifoient les honneurs.
A une diſtance de 30 ou 40 pas , trois autres
carolles , à M. le Prince de Lichtenſtein , attelés à
huit chevaux .
Les rues étoient bordées , depuis l'Hôtel Palavicini
jufques au Palais , par les deux Bataillons du
Régiment de Parme habillés de neuf, à-peu-près
comme le Corps des Grenadiers de France
douze Compagnies de Grenadiers.
> &
Les Troupes préfentoient les armes , les tambours
rappelloient , & les Officiers ont falué du
chapeau .
La Garde du Palais étoit formée devant la
porte; elle préfentoit les armes ; les tambours rappelloient
, & les Officiers ont falué du chapeau.
12 Suifles des Portes étoient fous la voute de
l'entrée du Palais.
80 Hallebardiers de la Garde de S. A. R. bordoient
l'escalier fur deux files, depuis la premiere
marche juſques au pallier d'en- haut ; & les deux
portes qui donnent de ce pallier à l'appartement
de l'Infant & à celui de Madame Ifabelle , étoient
gardées par quatre de ces mêmes Hallebardiers ,
la hallebarde fur l'épaule.
M. Le Comte Rimbaldefi, Maître des Cérémonies,
vint recevoir M. le Prince au bas de l'efcalier
& marcha devant lui.
La Livrée de l'Infant précédoit fur deux files ;
celle de M. le Prince fuivoit ce Seigneur , qui mar
choit entre M. le Marquis Palavicini & l'Introducteur.
La Livrée de M. le Prince s'arrêta dans deur
anti-falles avec celle de l'Infant ; deux Suiffes de la
porte empêchoient celle des particuliers d'y entrer,
184 MERCURE DE FRANCE.
M. le Prince de Lichtenstein , toujours précédé
par le Maître des Cérémonies , & ayant M. de Pala
vicini à fa droite & l'Introducteur à ſa gauche, traverfa
la Salle des Gardes : les Gardes du Corps
étoient fous les armes. Le Capitaine des Gardes le
reçut à la porte de la Salle en dedans, prit la place
de M. l'Introducteur à côté de lui , & marcha
ainfi à toutes les Audiences. L'Introducteur s'étoit
avancé d'un pas , & marchoit à côté du Maître
des Cérémonies . M. le Prince étoit précédé par
les Officiers de fa Maiſon qui s'arrêterent dans la
prémiere antichambre après la Salle des Gardes ,
par les Pages qui s'arrêterent dans l'antichambre
après celle où étoient reftés les Officiers de fa
Maifon , & avant celle où étoient les Pages de
S. A. R. par fes quatre Gentilshommes qui entrerentjufques
dans la piéce du Sallon de l'Audience
de l'Infant ; & par les huit Chambellans de l'Empereur
qui les précédérent jufques aux pieds , da
Throne .
Toutes les Dames de la Nobleffe du Pays &
Etrangeres , s'étoient rendues le matin chez Madame
Ifabelle .
La Nobleffe de l'Etat , les Seigneurs les plus
diftingués d'Italie , & l'Infant , étoient placés autour
de fon thrône , & rempliffoient douze Piéces
que traverfa M. le Prince de Lichtenftein , depuis
celle où s'étoient arrêtés fes Pages juſques à la
porte de la Salle de l'Audience.
Certe Salle eft , très-vaffe , & avoit été richement
& galamment ornée ; le dais de l'Infant étoit au
fond , vis-à-vis de la porte , par où entra M. le
Prince de Lichtenftein .
Au moment où ce Seigneur parut dans la Salle,
S. A. R. fe leva du fauteuil , ou il étoit affis , falua
M. le Prince de Lichtenftein & remit fon chapeau.
M.le Prince fe couvrit , & expola l'objet de fa
million..
OCTOBRE. 1760. r&'s
M. le Comte de S. Vital fut envoyé , avec deux
Gentilshommes de la Chambre , & deux Majordomes
prendre Madame Infante Ifabelle dans fon
appartement. Elle entra dans la Salle d'audience
par une porte pratiquée à côté du dais, précédée des
perfonnes qui avoient été envoyées pour la chercher
, & fuivie par Madame de Gonzales , Madame
la Comteffe de Siffa , & cing Dames du Palais.
M. le Prince de Lichtenſtein s'adreſſant à Madame
Infante Ifabelle , lui répéta la demande qu'il
avoit faite à S. A. R. Madame fe tourna du côté de
l'Infant , comme pour lui demander fon approbation
; après quoi elle répondit à M. le Prince de
Lichtenſtein , & reçut de lui une Lettre de la main
de l'Archiduc , & le portrait de ce Prince ; enfuite
elle fe retira dans fon appartement.
L'Infant & M. le Prince de Lichtenstein resterent
découverts , tout le tems que Madame Infante
Ifabelle refta dans la Salle .
M. le Prince de Lichtenftein préfenta à l'Infant
Les huit Chambellans de l'Empereur.
M. le Prince de Lichtenſtein forrit de l'audience
de l'Infant dans le même ordre qu'il yétoit entré ,
& marcha dans ce même ordre à celle du Prince
Ferdinand ; le cérémonial y fut obfervé comme à
celle de l'Infant.
M. le Prince de Lichtenstein paffa de cette audience
à celle de Madame Infante Ifabelle. Tour y
fut obfervé comme aux précédentes, excepté que M.
le Prince ne fe couvrit qu'un moment , ôta fon chapeau
, & refta découvert julques à ce qu'il fortît.
Il paffa à l'Audience de Madame Louife où tout
fut exactement obfervé comme à celle de Madame
Infante Iíabelle.
Il fut conduit enfuite dans l'appartement qui
lui avoit été préparé à la Cour , par M. de Palavicini,
M. l'Introducteur & le Maître des Cérémo186
MERCURE DE FRANCE.
nies.Il y fut fuivi par quantité de Nobleſſe .
M. de Lichtenſtein arrivé dans cet appartement
, y fut vifité par un Gentilhomme de la
Chambre de la part dé l'Infant.
Un moment après , M. le Comte de S. Vital ,
fur auffi lui annoncer que S. A. R. le faifoit
traiter. Il lui préſenta en même- tems le Majordome
, le Comte de S. Vital , le Capitaine des
Gardes , le Gouverneur du Prince Ferdinand ,
des Gentilshommes de la Chambre , le Maître
des Cérémonies , l'Introducteur , quatre Chambellans
de l'Empereur , M. le Marquis Canoffa , &
quelques autres perfonnes de la Nobleſſe du Pays ,
& Allemande.
M. Le Prince fut fervi par les Officiers de l'Infant
, propofés pour fervir S. A. R. à table :
toutes les autres perfonnes furent fervies par la
livrée de S. A. R.
On ne s'étoit mis à table qu'après que l'Infant
eut dîné.
Après le repas , M. de Lichtenſtein paſſa chez
l'Infant lui faire une vifite , & en fortit un moment
après pour retourner dans ſon appartement,
où il reçut des vifites.
Afept heures & demie , on paffa au Théâtre
pour voir l'Opéra. L'Infant & Madame Ifabelle
furent , avec leur Cour , dans la grande loge du
milieu , appellée la loge de la Couronne. M. le
Prince de Lichtenſtein étoit , avec quelques Scigneurs
de fa fuite , dans celle qui eft la plus près
du Théâtre à droite.
Trois Majordomes avoient été chargés par
l'Infant , de faire les honneurs du Théâtre où
tout fe paffa dans le plus grand ordre.
Le parterre & les loges étoient remplis de
toute la Nobleffe du Pays , & Etrangeres , qui
avoient pu y contenir.
Fermer
Résumé : DÉTAIL de tout ce qui s'est passé depuis l'arrivée de M. le Prince de LICHTENSTEIN jusqu'au 4.
Le 1er septembre 1760, le Prince de Lichtenstein arriva à Parme et fut informé par M. Dutillot de l'heure de son audience privée avec l'Infant, fixée au lendemain à midi et demi. L'audience débuta au Palais Palavicini, où M. Dutillot accompagna le Prince de Lichtenstein chez l'Infant, puis chez le Prince Ferdinand, et enfin chez l'Infante Isabelle, en présence de Madame Louise. Après l'audience, le Prince de Lichtenstein rendit visite à M. Dutillot et dîna avec divers ministres, dont ceux de France, d'Espagne, de Turin, de Gênes et de Malte. Le troisième jour, pour l'audience publique, un cortège composé de plusieurs carrosses et de nombreux valets se rendit chez le Marquis Palavicini, premier Gentilhomme de la Chambre, qui fut chargé de faire les honneurs au Prince de Lichtenstein. Le cortège se dirigea ensuite vers l'hôtel du Prince de Lichtenstein, où il fut accueilli et conduit à l'intérieur. Le cortège, incluant le Prince de Lichtenstein, le Marquis Palavicini et l'Introducteur, se rendit au Palais de l'Infant. Les rues étaient bordées par des troupes en uniforme, et la garde du Palais était formée. À l'intérieur, le Prince de Lichtenstein traversa plusieurs salles ornées, où étaient présents la noblesse du pays et des étrangers. L'Infant se leva et salua le Prince, qui exposa l'objet de sa mission. Madame Infante Isabelle fut ensuite amenée dans la salle d'audience et reçut une lettre et un portrait de l'Archiduc. Le Prince de Lichtenstein présenta les Chambellans de l'Empereur à l'Infant et passa aux audiences du Prince Ferdinand et de Madame Infante Isabelle, suivant le même cérémonial. Il fut ensuite conduit dans son appartement à la Cour, où il reçut diverses visites de la noblesse. Après le dîner, le Prince de Lichtenstein rendit visite à l'Infant et retourna dans son appartement. En soirée, il se rendit au théâtre pour assister à l'opéra, où l'Infant et Madame Isabelle occupaient la loge royale, tandis que le Prince de Lichtenstein était dans une loge voisine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 209-213
De FRANCFORT, le 22 Septembre.
Début :
On a été ici quelques jours sans recevoir des nouvelles de l'Armée. [...]
Mots clefs :
Armée, Corps, Détachement, Prince Ferdinand , Communication, Prisonniers, Maréchal de Broglie, Ennemis, Infanterie, Régiment, Comte, Bataille, Obstacle, Opérations militaires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De FRANCFORT, le 22 Septembre.
De FRANCFORT , le 22 Septembre.
On a été ici quelques jours fans recevoir des
nouvelles de l'Armée. Un Corps détaché de celle .
"
210 MERCURE DE FRANCE.
da Prince Ferdinand s'érgit poſté fur Marburg &
ayoit interrompu la communication ; les polles
qui avoient été établis pour fa fureté s'étant repliés
à l'approche des ennemis , deux, Compagnies
da Régiment de Cavalerie de Rougrave , qui occupoient
celui de Butzbach , y furent attaquées
le au matin , & furent faites Prifonnieres de
guerre. Le Maréchal de Broglie , ayant eu avis
de la marche des ennemis , fit partir de Merdenhagen
, le 12 à la pointe du jour , le Corps
aux ordres du Comte de Stainville , Lieutenant
Général , & du Marquis d'Aubigni , Maréchal de
Camp , pour le pofter fur Marburg afin de leur
couper leur retraite . Ce Corps étoit compofé de
la Brigade d'Infanterie d'Auvergne ; de celle de
Bouillon formée de ce Régiment & de ceux de
Vierzet & d'Horion , & des Régimens, de Dragons
du Roi & de la Ferronaye ; & de la Brigade
de Cavalerie de Royal- Pologne , compoſée
de ce Régiment & de ceux de Poly & de Touftain,
Ilarriva le même jour à Marienhagen . On trouva
en arrivant un détachement des ennemis qui fe
reriroit de Marburg à Franckenberg . On leur fit
trente Prifonniers,
Le Comte de Stainville fut informé que le Corps
des ennemis , commandé par les Généraux de
Bulowet & de Ferien , n'ayant pu fe rendre maître
du Chateau de Marburg par la réſiſtance du fieur
Kenedy , Commandant , & après avoir fait quelque
dégât dans la Ville, fe retiroit auffi fur Franckenberg.
Il ne voulur pas manquer l'occaſion de
le joindre , & il fe remit en marche le 13 à la
pointe du jour. Il fe porta avec la plus grande
diligence vers Radern. Les ennemis étoient en
Bataille à une demi- lieue de ce Village. Le Comte
de Stainville fit auffi - tôt les difpofitions pour les
attaquer ; toutes les troupes pallerent le ruiffeau
OCTOBRE. 1760. 211
du ravin qui les féparoient des ennemis. Les deux
Régimens de Dragons , commandés par le Comte
de Cey , Brigadier , & la Caval rie de la Légion
Royale commandée par le Comte de Melfort
fe portérent pendant ce tems , avec la plus grande
vivacité fur la hauteur occupée par les ennemis.
Ils chargérent la Cavalerie qui s'y trouva & ils la
culbuterent. Le Comte de Ferfen furrué dans cette
charge.
Les ennemis furent fuivis de près , malgré les
obftacles du terrein , par les Grenadiers & les
Challeurs , par la Brigade d'Auvergne, commandée
par le Marquis de Rochambeau , Brigadier ,
& par l'Infanterie de la Légion Royale. Ils furent
ainfi obligés d'abandonner la hauteur qu'ils occupoient
; ils le retirérent par le Village de Munden
où leur droite avoit été appuyée , & ils gagnérent
une autre hauteur près de Neukirchen , On les y
canona vivement jufqu'à ceque les troupes devancées
par les Dragons , après avoir paffé un fecond
ruiffeau affez profond & un ravin difficile , les chaf
ferent de hauteurs , en hauteurs , & les obligerent
de s'appuyer à une haute montagne derniere leVillage
de Hallenberg .
Commela nuit approchoit , le Comte de Stainville
, afin d'empêcher les ennemis d'en profiter
pour affurer leur pofition, ou pour fe retirer en bon
ordre , ne perdit pas un moment à les faire attaquer.
La Brigade d'Auvergne gravit avec la plus
grande vivacité une montagne d'un accès très-difficile.
La Légion Royale & les Dragons s'y porterent
de même , malgré les obftacles du terrein & la roideur
de la montagne. Ils mirent les ennemis en déroute
les Dragons leur firent abandonner trois piéces
de Canon ; le fieur Duchemin, Major de la Légion
Royale, avec quelques Dragons de ce Corps ,
en prit auffi trois pieces , & l'on en trouva deur
212 MERCURE DE FRANCE.
autres abandonnées dans le bois. La nuit mit fin
au combat , qui avoit commencé à dix heures du
matin.
Le Corps des ennemis , étoit d'environ fix mille
hommes. Ils ont perdu beaucoup , & on leur a
fait près de 400 Priſonniers, parmi lesquels il y a
plufieurs Officiers. On leur a pris auffi tous les
bagages ; du côté des François , on n'a perdu qu'environ
cinquante hommes tués ou bleffès.
A
Depuis , le Maréchal de Broglie , ayant réfolu
de faire attaquer le Camp du Général Vangenheim
, par les troupes aux ordres du Comte de
Luface campées entre Fridlandet Vitzenhauſen ,
fe rendit pour cet effet au quartier du Comte de,
Luface , & il renforça fa réferve d'un Corps de
troupes tiré de l'Armée. Le Corps ennemi étoit
d'environ quinze mille hommes. On marcha fur
quatre colonnes dirigées fur Dransfeld ; auffi- tôt
qu'elles parurent fur la hauteur voiſine de cette
Ville , les ennemis leverent leur Camp & entrerent
dans le bois qu'ils avoient derriere eux. La Colonne
d'Infanterie de notre droite , aux ordres du
Comte de Luface , compofée du Corps Saxon &
des Brigades de Caftelas & de la Marck , s'avança
avec toute la diligence poffible . Elle étoit précédée
par le Comte de Vaux , Lieutenant Général , ayant
avec lui les Grenadiers & les Chaffeurs des ces Brigades
, & par le fieur de Klingenberg , Maréchal
de Camp , ayant avec lui trois Bataillons de Grenadiers
Saxons , foutenus de la Brigade Suiffe.de
Diesbach. L'attaque ne put commencer que vers
les fept heures du foir.Le feu de Moufquetterie fut ,
vif & dura plus d'une heure ; mais il futpeu meurtrier,
à caufe de l'obfcurité & de l'épaiffeur du bois .
Les ennemis furent pouffés jufqu'à l'efcarpement
du Vefer. Les Grenadiers Saxons leur prirent deux
piéces de Canon , & le fieur de Grandmaiſon ,
OCTOBRE. 1760. 213
Commandant les Volontaires de Hainault , en
prit deux autres & fit quelques Priſonniers,
Pendant ce tems- là , le Prince de Croy fit déboucher
de Munden un Détachement aux ordres
du fieur de la Borde , Lieutenant Colonel du Régiment
de Condé , pour le porter fur le pont des
-ennemis à Humel ; il l'attaqua & s'en rendit maître.
Mais les ennemis étant revenus par la gauche
du Véfer avec des forces fupérieures & beaucoup
d'Artillerie , il ne put le conferver . Le lendemain
matin , le fieur de Grandmaifon s'étant porté vers
ce pont , il le trouva abandonné ; il le fit
& en fit brifer les pontons.
trompre
Auffi- tôt après cette opération , le Prince de Robecq
, Maréchal de Camp , fut détaché avec fa divifion
pour aller à Gottinguen , d'où il a dû envoyer
des Détachemens fur Northeim & Eimbeck.
Le fieur de Cambefort , Commandant d'un
Corps de troupes légères , fe trouvant à Bocholtz
avec la troupe , fut averti qu'un Détachement fort
fupérieur au fien marchoit à lui : il ſe retira ; & ce
Détachement l'ayant fuivi , le fieur de Cambefort
fit volte-face , & l'attaqua avec tant de vivacité
qu'il le mit en déroute , & le pourſuivit jufqu'à
la porte de Coesfeldt. Il a tué ou bleffé dans ce
choc, plus de cinquante hommes aux ennemis ,
& il a fait trente quatre Prifonniers , avec lesquels
il a repris la route de Wefel. Il n'a eu que trois
hommes bleffés & trois autres faits Prifonniers.
On a été ici quelques jours fans recevoir des
nouvelles de l'Armée. Un Corps détaché de celle .
"
210 MERCURE DE FRANCE.
da Prince Ferdinand s'érgit poſté fur Marburg &
ayoit interrompu la communication ; les polles
qui avoient été établis pour fa fureté s'étant repliés
à l'approche des ennemis , deux, Compagnies
da Régiment de Cavalerie de Rougrave , qui occupoient
celui de Butzbach , y furent attaquées
le au matin , & furent faites Prifonnieres de
guerre. Le Maréchal de Broglie , ayant eu avis
de la marche des ennemis , fit partir de Merdenhagen
, le 12 à la pointe du jour , le Corps
aux ordres du Comte de Stainville , Lieutenant
Général , & du Marquis d'Aubigni , Maréchal de
Camp , pour le pofter fur Marburg afin de leur
couper leur retraite . Ce Corps étoit compofé de
la Brigade d'Infanterie d'Auvergne ; de celle de
Bouillon formée de ce Régiment & de ceux de
Vierzet & d'Horion , & des Régimens, de Dragons
du Roi & de la Ferronaye ; & de la Brigade
de Cavalerie de Royal- Pologne , compoſée
de ce Régiment & de ceux de Poly & de Touftain,
Ilarriva le même jour à Marienhagen . On trouva
en arrivant un détachement des ennemis qui fe
reriroit de Marburg à Franckenberg . On leur fit
trente Prifonniers,
Le Comte de Stainville fut informé que le Corps
des ennemis , commandé par les Généraux de
Bulowet & de Ferien , n'ayant pu fe rendre maître
du Chateau de Marburg par la réſiſtance du fieur
Kenedy , Commandant , & après avoir fait quelque
dégât dans la Ville, fe retiroit auffi fur Franckenberg.
Il ne voulur pas manquer l'occaſion de
le joindre , & il fe remit en marche le 13 à la
pointe du jour. Il fe porta avec la plus grande
diligence vers Radern. Les ennemis étoient en
Bataille à une demi- lieue de ce Village. Le Comte
de Stainville fit auffi - tôt les difpofitions pour les
attaquer ; toutes les troupes pallerent le ruiffeau
OCTOBRE. 1760. 211
du ravin qui les féparoient des ennemis. Les deux
Régimens de Dragons , commandés par le Comte
de Cey , Brigadier , & la Caval rie de la Légion
Royale commandée par le Comte de Melfort
fe portérent pendant ce tems , avec la plus grande
vivacité fur la hauteur occupée par les ennemis.
Ils chargérent la Cavalerie qui s'y trouva & ils la
culbuterent. Le Comte de Ferfen furrué dans cette
charge.
Les ennemis furent fuivis de près , malgré les
obftacles du terrein , par les Grenadiers & les
Challeurs , par la Brigade d'Auvergne, commandée
par le Marquis de Rochambeau , Brigadier ,
& par l'Infanterie de la Légion Royale. Ils furent
ainfi obligés d'abandonner la hauteur qu'ils occupoient
; ils le retirérent par le Village de Munden
où leur droite avoit été appuyée , & ils gagnérent
une autre hauteur près de Neukirchen , On les y
canona vivement jufqu'à ceque les troupes devancées
par les Dragons , après avoir paffé un fecond
ruiffeau affez profond & un ravin difficile , les chaf
ferent de hauteurs , en hauteurs , & les obligerent
de s'appuyer à une haute montagne derniere leVillage
de Hallenberg .
Commela nuit approchoit , le Comte de Stainville
, afin d'empêcher les ennemis d'en profiter
pour affurer leur pofition, ou pour fe retirer en bon
ordre , ne perdit pas un moment à les faire attaquer.
La Brigade d'Auvergne gravit avec la plus
grande vivacité une montagne d'un accès très-difficile.
La Légion Royale & les Dragons s'y porterent
de même , malgré les obftacles du terrein & la roideur
de la montagne. Ils mirent les ennemis en déroute
les Dragons leur firent abandonner trois piéces
de Canon ; le fieur Duchemin, Major de la Légion
Royale, avec quelques Dragons de ce Corps ,
en prit auffi trois pieces , & l'on en trouva deur
212 MERCURE DE FRANCE.
autres abandonnées dans le bois. La nuit mit fin
au combat , qui avoit commencé à dix heures du
matin.
Le Corps des ennemis , étoit d'environ fix mille
hommes. Ils ont perdu beaucoup , & on leur a
fait près de 400 Priſonniers, parmi lesquels il y a
plufieurs Officiers. On leur a pris auffi tous les
bagages ; du côté des François , on n'a perdu qu'environ
cinquante hommes tués ou bleffès.
A
Depuis , le Maréchal de Broglie , ayant réfolu
de faire attaquer le Camp du Général Vangenheim
, par les troupes aux ordres du Comte de
Luface campées entre Fridlandet Vitzenhauſen ,
fe rendit pour cet effet au quartier du Comte de,
Luface , & il renforça fa réferve d'un Corps de
troupes tiré de l'Armée. Le Corps ennemi étoit
d'environ quinze mille hommes. On marcha fur
quatre colonnes dirigées fur Dransfeld ; auffi- tôt
qu'elles parurent fur la hauteur voiſine de cette
Ville , les ennemis leverent leur Camp & entrerent
dans le bois qu'ils avoient derriere eux. La Colonne
d'Infanterie de notre droite , aux ordres du
Comte de Luface , compofée du Corps Saxon &
des Brigades de Caftelas & de la Marck , s'avança
avec toute la diligence poffible . Elle étoit précédée
par le Comte de Vaux , Lieutenant Général , ayant
avec lui les Grenadiers & les Chaffeurs des ces Brigades
, & par le fieur de Klingenberg , Maréchal
de Camp , ayant avec lui trois Bataillons de Grenadiers
Saxons , foutenus de la Brigade Suiffe.de
Diesbach. L'attaque ne put commencer que vers
les fept heures du foir.Le feu de Moufquetterie fut ,
vif & dura plus d'une heure ; mais il futpeu meurtrier,
à caufe de l'obfcurité & de l'épaiffeur du bois .
Les ennemis furent pouffés jufqu'à l'efcarpement
du Vefer. Les Grenadiers Saxons leur prirent deux
piéces de Canon , & le fieur de Grandmaiſon ,
OCTOBRE. 1760. 213
Commandant les Volontaires de Hainault , en
prit deux autres & fit quelques Priſonniers,
Pendant ce tems- là , le Prince de Croy fit déboucher
de Munden un Détachement aux ordres
du fieur de la Borde , Lieutenant Colonel du Régiment
de Condé , pour le porter fur le pont des
-ennemis à Humel ; il l'attaqua & s'en rendit maître.
Mais les ennemis étant revenus par la gauche
du Véfer avec des forces fupérieures & beaucoup
d'Artillerie , il ne put le conferver . Le lendemain
matin , le fieur de Grandmaifon s'étant porté vers
ce pont , il le trouva abandonné ; il le fit
& en fit brifer les pontons.
trompre
Auffi- tôt après cette opération , le Prince de Robecq
, Maréchal de Camp , fut détaché avec fa divifion
pour aller à Gottinguen , d'où il a dû envoyer
des Détachemens fur Northeim & Eimbeck.
Le fieur de Cambefort , Commandant d'un
Corps de troupes légères , fe trouvant à Bocholtz
avec la troupe , fut averti qu'un Détachement fort
fupérieur au fien marchoit à lui : il ſe retira ; & ce
Détachement l'ayant fuivi , le fieur de Cambefort
fit volte-face , & l'attaqua avec tant de vivacité
qu'il le mit en déroute , & le pourſuivit jufqu'à
la porte de Coesfeldt. Il a tué ou bleffé dans ce
choc, plus de cinquante hommes aux ennemis ,
& il a fait trente quatre Prifonniers , avec lesquels
il a repris la route de Wefel. Il n'a eu que trois
hommes bleffés & trois autres faits Prifonniers.
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Résumé : De FRANCFORT, le 22 Septembre.
Le 22 septembre, les communications à Francfort étaient perturbées par un corps détaché du Prince Ferdinand à Marburg. Deux compagnies du Régiment de Cavalerie de Rougrave furent attaquées et capturées à Butzbach. Le Maréchal de Broglie, informé de la progression des ennemis, envoya un corps commandé par le Comte de Stainville et le Marquis d'Aubigni pour couper leur retraite. Ce corps, composé de diverses brigades d'infanterie et de cavalerie, arriva à Marienhagen et captura trente prisonniers ennemis. Le Comte de Stainville apprit que les ennemis, dirigés par les Généraux de Bulow et de Ferien, se retiraient vers Franckenberg après avoir échoué à prendre le Château de Marburg. Il les attaqua près de Radern, où les dragons et la cavalerie de la Légion Royale repoussèrent la cavalerie ennemie. Les ennemis furent repoussés jusqu'à Hallenberg. Le combat intense se termina à la nuit tombée, avec près de 400 prisonniers et plusieurs pièces de canon capturées par les Français. Par la suite, le Maréchal de Broglie décida d'attaquer le camp du Général Vangenheim. Les troupes françaises, dirigées par le Comte de Luface, marchèrent en quatre colonnes vers Dransfeld. Les ennemis levèrent leur camp et se retirèrent dans un bois. Les grenadiers saxons prirent deux pièces de canon, et le pont des ennemis à Humel fut brièvement conquis avant d'être abandonné. Le Prince de Robecq fut envoyé à Gottinguen avec sa division, tandis que le Sieur de Cambefort, commandant des troupes légères, mit en déroute un détachement ennemi près de Coesfeldt, capturant trente-quatre prisonniers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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