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1
p. 1846-1849
DE TURQUIE ET PERSE.
Début :
Les Lettres de Constantinoples, de la fin du mois de Juin; portent qu'il avoit été résolu [...]
Mots clefs :
Turquie, Perse, Divan, Constantinople, Topal
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texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE ET PERSE.
DE TURQUIE ET PERSE.
Es Lettres de Constantinople , de la fin du
mois de Juin , portent qu'il avoit été résolu
dans le dernier Divan , de renvoyer en Perse un
Corps considérable de Janissaires et de Spahis ,
pour s'opposer au progrès de l'Armée du Roy
de Perse , qui a déja attaqué plusieurs Places ,
cedées à Sa Hautesse par le dernier Traité ;
faire équiper sur la Mer Noire 200 Navires pour transporter des Munitions de Guerre et des Provisions à Trébisonde , et de dresser un Rôle de
de
tous
A OUST. 17320 1847
tous les habitans de Constantinople, et des au
ores principales Villes de l'Empire Ottoman, qui
sont en état de porter les Armes , pour s'en servir en cas de besoin.
Ces Lettres ajoutent que le G. Viz. avoit fait
disgracier le Caïmacan, qui faisoit aussi les fonctions de Tefterdar, et que le G.S.lui avoit donné,
en Pexilant , le Gouvernement de Kintaïa , l'une
des plus considérables Places de l'Asie ; que la
Charge de Tefterdar avoit été donnée à Mehemet Effendi, qui a été Grand- Trésorier de l'Empire , sous le Regne du Sultan Achmet ; que,
Marabout , Capitan Pacha , ou grand Amiral
avoit été déposé le 11 Juin, et qu'on avoit nommé Bekir Pacha , pour exercer cette Charge
en sa place ; que le 12 , le nouveau Capitan Pacha avoit épousé la sœur du G S. qui étoit veuve du Vizir Numan Pacha Kuperli , et que le
Capitan, Pacha disgracié , avoit été fait Pacha
de Nicomédie.
On a appris en dernier lieu de Constantinople ,
que le 6. Juillet on avoit arboré la Queue de
Cheval à la porte du Serrail, et déclaré publiquement la guerre au Roy de Perse , qu'il étoit parti par la Mer Noire plus de 80000. hommes de
Troupes d'Europe ; qu'on en rassembloit encore
de tous côtez dans l'Asie , et que dans deux mois
au plus tard le G. S. auroit en Perse une Armée
de plus de 300. mille hommes
On apprend par les Lettres d'Ispahan , reçûës par la voye de Smirne , que la nouvelle de la Paix conclue avec les Turcs, n'avoit pas été bien
reçue des, Peuples ; qu'il y avoit eu à Ispahan , à
- Tauris et dans d'autres Villes plusieurs émotions
populaires à cette occasion ; que le Roy de Perse:
avoit tâché d'abord d'appaiser ses Peuples , en Hij leur
1848 MERCURE DE FRANCE
3.
leur faisant voir que le Traité étoit plus avantageux à la Nation qu'ils ne le croyoient , qu'il
avoit été contraint de prendre le parti de cette
Paix , pour sauver le reste de son Royaume , et
que les Villes qu'il avoit cedées au G. S. n'étoient
-pas d'aussi graude conséquence qu'on se l'imaginoit ; enfin qu'il exhortoit ses Peuples à ne point rompre une Paix , signée et ratifiée solemnellement , conformément à la Loy.
Ces remontrances n'ayant rien opéré sur l'esprit des Mécontens , le premier General des Persans fut contraint de déchirer en presence du
Muphti , tous les Traitez et Ecrits particuliers ,
qui avoient quelque relation à cette Paix , com- me contraires aux Constitutions fondamentales
du Royaume, et de déclarer la Guerre aux Turcs.
Quelques jours après , le Roy de Perse ayant
rassemblé ses Troupes , en forma deux Armées ,
avec l'une desquelles il se proposa de passer en
Géorgie, pour en faire la conquête ; pendant que
l'autre s'empareroit des Provinces d'Erivan et de Babilone.
Un Courier dêpêché par le Gouverneur de
Bagdad , et qui arriva le 16 Juin à Constantinople, a confirmé cette nouvelle, en apprenant aussi celle de la prise d'Erivan par les Persans.
Le 18 Juillet, le G. S. fit publier que tous ceux
de ses Sujets , qui sont en état de porter les Armes , eussent à se présenter aux Commissaires
qu'il avoit nommés , sous peine de la vie. Par
cet ordre , Sa Hautesse compte de rassembler en peu de temps une Armée de 20000 hommes , et
d'être en état de l'envoyer en Perse , à la fin du mois de Juillet.
En attendant , les vieilles Troupes qui sont en
quartiers , dans les Provinces voisines de Perse
ant ordre de joindre le Séraskier , qui comman-dc
>
AOUST. 1732 1849
•
de dans ce Païs -là , et elles seront remplacées par
des Milices. Sa Hautesse a fait dépêcher depuis ,
plusieurs Courriers , dans differentes Cours de
I'Europe , pour avertir les Princes Chrétiens , ses
voisins , de ne point prendre d'ombrage des
grands Armemens qu'elle fait faire dans toute P'étendue de son Empire ; parce qu'ils n'ont pour
objet , que de vanger la Porte de la perfidie des Persans.
On a appris depuis ces Lettres , que le G. S.
avoit nommé Topal , Osman-Bacha , cy- devant
G. V. et qui depuis sa déposition avoit été envoyé à Trébisonde , pour commander son Ar- mêe en Perse.
Es Lettres de Constantinople , de la fin du
mois de Juin , portent qu'il avoit été résolu
dans le dernier Divan , de renvoyer en Perse un
Corps considérable de Janissaires et de Spahis ,
pour s'opposer au progrès de l'Armée du Roy
de Perse , qui a déja attaqué plusieurs Places ,
cedées à Sa Hautesse par le dernier Traité ;
faire équiper sur la Mer Noire 200 Navires pour transporter des Munitions de Guerre et des Provisions à Trébisonde , et de dresser un Rôle de
de
tous
A OUST. 17320 1847
tous les habitans de Constantinople, et des au
ores principales Villes de l'Empire Ottoman, qui
sont en état de porter les Armes , pour s'en servir en cas de besoin.
Ces Lettres ajoutent que le G. Viz. avoit fait
disgracier le Caïmacan, qui faisoit aussi les fonctions de Tefterdar, et que le G.S.lui avoit donné,
en Pexilant , le Gouvernement de Kintaïa , l'une
des plus considérables Places de l'Asie ; que la
Charge de Tefterdar avoit été donnée à Mehemet Effendi, qui a été Grand- Trésorier de l'Empire , sous le Regne du Sultan Achmet ; que,
Marabout , Capitan Pacha , ou grand Amiral
avoit été déposé le 11 Juin, et qu'on avoit nommé Bekir Pacha , pour exercer cette Charge
en sa place ; que le 12 , le nouveau Capitan Pacha avoit épousé la sœur du G S. qui étoit veuve du Vizir Numan Pacha Kuperli , et que le
Capitan, Pacha disgracié , avoit été fait Pacha
de Nicomédie.
On a appris en dernier lieu de Constantinople ,
que le 6. Juillet on avoit arboré la Queue de
Cheval à la porte du Serrail, et déclaré publiquement la guerre au Roy de Perse , qu'il étoit parti par la Mer Noire plus de 80000. hommes de
Troupes d'Europe ; qu'on en rassembloit encore
de tous côtez dans l'Asie , et que dans deux mois
au plus tard le G. S. auroit en Perse une Armée
de plus de 300. mille hommes
On apprend par les Lettres d'Ispahan , reçûës par la voye de Smirne , que la nouvelle de la Paix conclue avec les Turcs, n'avoit pas été bien
reçue des, Peuples ; qu'il y avoit eu à Ispahan , à
- Tauris et dans d'autres Villes plusieurs émotions
populaires à cette occasion ; que le Roy de Perse:
avoit tâché d'abord d'appaiser ses Peuples , en Hij leur
1848 MERCURE DE FRANCE
3.
leur faisant voir que le Traité étoit plus avantageux à la Nation qu'ils ne le croyoient , qu'il
avoit été contraint de prendre le parti de cette
Paix , pour sauver le reste de son Royaume , et
que les Villes qu'il avoit cedées au G. S. n'étoient
-pas d'aussi graude conséquence qu'on se l'imaginoit ; enfin qu'il exhortoit ses Peuples à ne point rompre une Paix , signée et ratifiée solemnellement , conformément à la Loy.
Ces remontrances n'ayant rien opéré sur l'esprit des Mécontens , le premier General des Persans fut contraint de déchirer en presence du
Muphti , tous les Traitez et Ecrits particuliers ,
qui avoient quelque relation à cette Paix , com- me contraires aux Constitutions fondamentales
du Royaume, et de déclarer la Guerre aux Turcs.
Quelques jours après , le Roy de Perse ayant
rassemblé ses Troupes , en forma deux Armées ,
avec l'une desquelles il se proposa de passer en
Géorgie, pour en faire la conquête ; pendant que
l'autre s'empareroit des Provinces d'Erivan et de Babilone.
Un Courier dêpêché par le Gouverneur de
Bagdad , et qui arriva le 16 Juin à Constantinople, a confirmé cette nouvelle, en apprenant aussi celle de la prise d'Erivan par les Persans.
Le 18 Juillet, le G. S. fit publier que tous ceux
de ses Sujets , qui sont en état de porter les Armes , eussent à se présenter aux Commissaires
qu'il avoit nommés , sous peine de la vie. Par
cet ordre , Sa Hautesse compte de rassembler en peu de temps une Armée de 20000 hommes , et
d'être en état de l'envoyer en Perse , à la fin du mois de Juillet.
En attendant , les vieilles Troupes qui sont en
quartiers , dans les Provinces voisines de Perse
ant ordre de joindre le Séraskier , qui comman-dc
>
AOUST. 1732 1849
•
de dans ce Païs -là , et elles seront remplacées par
des Milices. Sa Hautesse a fait dépêcher depuis ,
plusieurs Courriers , dans differentes Cours de
I'Europe , pour avertir les Princes Chrétiens , ses
voisins , de ne point prendre d'ombrage des
grands Armemens qu'elle fait faire dans toute P'étendue de son Empire ; parce qu'ils n'ont pour
objet , que de vanger la Porte de la perfidie des Persans.
On a appris depuis ces Lettres , que le G. S.
avoit nommé Topal , Osman-Bacha , cy- devant
G. V. et qui depuis sa déposition avoit été envoyé à Trébisonde , pour commander son Ar- mêe en Perse.
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Résumé : DE TURQUIE ET PERSE.
En juin 1732, l'Empire Ottoman a pris des mesures pour renforcer ses troupes en Perse afin de contrer les attaques perses sur des places cédées par le dernier traité. Les préparatifs incluaient l'équipement de 200 navires sur la Mer Noire pour transporter des munitions et des provisions à Trébisonde, ainsi que la mobilisation des habitants capables de porter les armes. Le Grand Vizir a démis le Caïmacan, également Tefterdar, et l'a exilé à Kintaïa. Mehmet Effendi a été nommé nouveau Tefterdar, et Bekir Pacha a remplacé le Capitain Pacha déposé le 11 juin. Le 6 juillet, la guerre contre le roi de Perse a été déclarée publiquement, avec plus de 80 000 hommes de troupes européennes partis par la Mer Noire et des rassemblements continus en Asie. À Ispahan, la nouvelle de la paix avec les Turcs a suscité des émotions populaires. Le roi de Perse a tenté d'apaiser ses sujets en expliquant les avantages du traité, mais les mécontents ont forcé le général perse à déclarer la guerre aux Turcs. Les Perses ont formé deux armées, l'une pour la Géorgie et l'autre pour les provinces d'Erivan et de Babilone. La prise d'Erivan par les Perses a été confirmée par un courrier de Bagdad. Le sultan ottoman a ordonné à tous ses sujets capables de porter les armes de se présenter aux commissaires sous peine de la vie, visant à rassembler 20 000 hommes pour la fin juillet. Des courriers ont été envoyés en Europe pour rassurer les princes chrétiens sur les intentions ottomanes, qui visent à venger la perfidie perse. Topal Osman-Bacha a été nommé pour commander l'armée ottomane en Perse.
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2
p. 1849-1850
RUSSIE.
Début :
Le 27 Juin, le feu prit à Cronsloot, dans un des quartiers qui joint le Port; et en moins [...]
Mots clefs :
Russie, Tsarine, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
E 27 Juin , le feu prit à Cronsloot , dans un
des quartiers qui joint le Port ; et en moins
de deux heures il y eut près de 200 Maisons consommées par les flammes , qui endommagerent aussi quelques Vaisseaux , qu'on n'avoit pas eu le temps d'éloigner de l'incendie..
La Czarine a rendu une Ordonnance , suivant
laquelle tous ceux qui se proposent de bâtir des
Maisons , dans les principales rues de Petersbourg , sont obligez de prendre l'alignement et
de faire exécuter le plan que leur donnera l'Architecte , chargé de la décoration extérieure des
Maisons de cette Ville. Cependant pour engager
les habitans à y faire bâtir, S. M. Cz. a accordé તે
des Exemptions et des Privileges , dont jouiront.
pendant dix ans tous les Proprietaires des nou- velles Maisons.
On apprend par les Lettres du Gouverneur de
Derbent , qui depuis la Paix conclue avec le
Roy de Perse , les Doüanes de Derbent et de Hy Terki
1850 MERCURE DE FRANCE
Terki , étoient si considérablement augmentées
par l'arrivée continuelle des Marchandises de
Perse , que le produit suffiroit pour payer dans la suite les Garnisons de toutes les Places fortes de
la Mer Caspienne. On est cependant dans quel- que inquiétude sur l'exécution de ce Traité , de
la part du Roy de Perse , depuis qu'on a appris
qu'il n'avoit pas observé celui qu'il avoit fait
avec le G. S. car les Lettres d'Ispahan portent
que ce Prince s'étoit mis en marche avec une
Armée de 70000 hommes , et qu'il avoit déja
repris deux Places, cédées à Sa Hautesse par ce Traité.
Les Ambassadeurs de la Chine partirent de
Petersbourg le 26. Juillet , escortez par un Détachement de Cavalerie jusqu'aux Frontieres. La
Czarine a envoyé des ordres à tous les Gouver◄
neurs de Province de les faire défrayer sur leur
route.Plusieurs Négocians Moscovites ont profité
de cette occasion pour aller à Nanokin , où ils
esperent établir une correspondance de Commer
ce qui sera avantageux à ce Païs.
E 27 Juin , le feu prit à Cronsloot , dans un
des quartiers qui joint le Port ; et en moins
de deux heures il y eut près de 200 Maisons consommées par les flammes , qui endommagerent aussi quelques Vaisseaux , qu'on n'avoit pas eu le temps d'éloigner de l'incendie..
La Czarine a rendu une Ordonnance , suivant
laquelle tous ceux qui se proposent de bâtir des
Maisons , dans les principales rues de Petersbourg , sont obligez de prendre l'alignement et
de faire exécuter le plan que leur donnera l'Architecte , chargé de la décoration extérieure des
Maisons de cette Ville. Cependant pour engager
les habitans à y faire bâtir, S. M. Cz. a accordé તે
des Exemptions et des Privileges , dont jouiront.
pendant dix ans tous les Proprietaires des nou- velles Maisons.
On apprend par les Lettres du Gouverneur de
Derbent , qui depuis la Paix conclue avec le
Roy de Perse , les Doüanes de Derbent et de Hy Terki
1850 MERCURE DE FRANCE
Terki , étoient si considérablement augmentées
par l'arrivée continuelle des Marchandises de
Perse , que le produit suffiroit pour payer dans la suite les Garnisons de toutes les Places fortes de
la Mer Caspienne. On est cependant dans quel- que inquiétude sur l'exécution de ce Traité , de
la part du Roy de Perse , depuis qu'on a appris
qu'il n'avoit pas observé celui qu'il avoit fait
avec le G. S. car les Lettres d'Ispahan portent
que ce Prince s'étoit mis en marche avec une
Armée de 70000 hommes , et qu'il avoit déja
repris deux Places, cédées à Sa Hautesse par ce Traité.
Les Ambassadeurs de la Chine partirent de
Petersbourg le 26. Juillet , escortez par un Détachement de Cavalerie jusqu'aux Frontieres. La
Czarine a envoyé des ordres à tous les Gouver◄
neurs de Province de les faire défrayer sur leur
route.Plusieurs Négocians Moscovites ont profité
de cette occasion pour aller à Nanokin , où ils
esperent établir une correspondance de Commer
ce qui sera avantageux à ce Païs.
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Résumé : RUSSIE.
Le 27 juin, un incendie à Cronsloot, près du port de Saint-Pétersbourg, a détruit environ 200 maisons et endommagé plusieurs vaisseaux en moins de deux heures. La czarine a alors émis une ordonnance imposant un plan d'alignement pour les constructions dans les principales rues de la ville, tout en accordant des exemptions et des privilèges aux propriétaires de nouvelles maisons pour une durée de dix ans. Par ailleurs, le gouverneur de Derbent a signalé une augmentation des marchandises persanes dans les douanes de Derbent et de Bakou depuis la paix avec le roi de Perse, permettant de financer les garnisons des places fortes de la mer Caspienne. Cependant, des préoccupations subsistent concernant le respect du traité, car le roi de Perse a repris deux places avec une armée de 70 000 hommes. Les ambassadeurs chinois ont quitté Saint-Pétersbourg le 26 juillet, escortés par un détachement de cavalerie jusqu'aux frontières, et les gouverneurs de province ont reçu l'ordre de les défrayer durant leur trajet. Plusieurs négociants moscovites ont profité de cette occasion pour se rendre à Nanokin afin d'établir des relations commerciales.
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3
p. 1850-1856
POLOGNE.
Début :
Le 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décamper à l'armée qui occupe le Camp de Villanova [...]
Mots clefs :
Camp de Villanova, Pologne, Klingenberg, Infanterie, Palatin de Mazovie, Canon, Camp, Bataillons, Ligne
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
E 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décam
à
nova , près de Warsovie. On batit la Generale
et les Uhlans Tartares, la nouvelle Grande- Garde
et les Quartiers-Maîtres et Fourriers des Régimens respectifs , se rendirent sur le chemin du
nouveau Camp , et attendirent près de l'Hôpital
de Czerniakow , le Quartier - Maître General.
L'Armée ayant plié ses Tentes , se rangea en
bataille à la tête du Camp ' , et se mit ensuite en
marche sur cinq Colonnes ; 2 de Cavalerie et 3
d'Infanterie. La Colonne de la droite , comman- dée
A OUST 1732. 1851
dée par le Major General Klingenberg , étoit
composée de 8 Escadrons de Gotha et de Nassau , celle de la gauche , commandée par le Major General Mir ,
de 4 Escadrons du Régiment
de Mir, et de 4 Escadrons , détachez de differens '
Regimens de la Couronne.
La Colonne d'Infanterie de la droite , commandée par le Pr. Czartoriski , Palatin de Russie, consistoit en un Bataillon de Grenadiers , er
en deux des Gardes de la Couronne ; celle de la
gauche , commandée par le Major General Campenhausen , étoit composée d'un Bataillon de
Grenadiers,da 3e des Gardes de la Couronne, et
des Gardes de Lithuanie et celle du Centre
commandée par le Major General Flemming ,
du Bataillon de Flemming , et de ceux de Denhof et de Frise..
;
Les Colonnes de la droite défilerent par la
gauche , et celles de la gauche par la droite. Les
Bagages de chaque Colonne marchoient à la
queue , selon l'ordre des Corps qui la formoient,.
et la vieille grande Garde faisoit l'Arriere- Garde de tout.
"
Le Palatin de Mazovie , Regimentaire , marchoit à la tête de la Colonne du Centre , il étoit
suivi du Lieutenant General Comte de Denhof,
et on portoit devant lui le Bonzouk , ( c'est une
marque d'honneur , faite en forme de queue de Cheval attachée au bout d'une espece de Pique.) Il a été placé dans le nouveau Camp , entre
·les Drapeaux du centre ; mais comme le Roy en
´a aussi un devant son Pavillon , on le portera:
devant S.M. lorsqu'elle ira au Camp ; et alors on
baissera le Bonzoux du Regimentaire. Les trois
Colonnes d'Infanterie furent obligées de se rejoindre à quelque distance du vieux Camp pour
passer une Digue; mais après l'avoir passée ,.
Havj elless
1852 MERCURE DE FRANCE
!
elles se remirent dans leur premier ordre de Bataille , et s'arrêterent au lieu marqué, pour attendre les signaux.
le
Le Roy ayant fait donner le premier signal ,
par un coup de Canon , tiré de son Pavillon ,
Quartier- Maître - General alla reconnoître le
Camp, passa la nouvelle grande- Garde ; et ayant
distribué le terrain aux Quartiers-Maîtres des
Regimens , les Fouriers tracerent le Camp.
Pendant ce temps- là les Uhlans firent plusieurs
courses à la tête du Camp, imitant des Détachemens ennemis qui se rencontrent. Au second signal , les Colonnes se mirent en mouvement,
L'Artillerie composée de 38. Canons , et de 4
Mortiers , marcha à la queue de la Colonne du
centre , et elle étoit fermée par une Compagnie
franche de Dragons , qui lui est attachée.
L'Armée étant arrivée au terrain tracé , se mit
en Bataille à la tête du nouveau Camp , dans le
même ordre où elle avoit été rangée avant de
partir de l'autre , et au 3e signal elle entra dans le Camp; les Equipages y entrerent aussi par la
queue. L'Artillerie forma son Parc derriere le Bataillon du Centre. Dès que l'Armée fut entrée, la Cour passa à l'autre face du Pavillon, et vit faire l'Exercice aux grands Mousquetaires ,
et immédiatement après on vit toutes les Tentes
tendues , &c.
Le 2 Aoust on fit la Revûë generale de l'Armée après ; sitôt eut battu la Generale , l'Assemblée et le Bouteselle , chaque Corps se rangea à
la tête de son Camp; et après que l'ordre de marcher eut été donné , toute l'Armée s'avança vers
la Place d'armes , à 150 pas , devant le front du
Camp. Chaque Bataillon avoit 2 Pieces de Campagne avec un Chariot de Munitions, qui étoient
rangez
A O UST. 1732. 1853
噶
rangez en ordre de Bataille , dans les intervales
de l'Infanterie.
Les 38 Pieces de grosse Artillerie "sortirent en
même-temps de leur Parc , avec leurs Canoniers
et Fuzeliers , et se rangerent en 2 Colonnes, cent
pas derriere le Bataillon du centre de l'Armée ;
leurs Timbales étoient posées à leur droite , sur
un Char , traîné par 4 Chevaux de front , la
Compagnie de Dragons attachée à l'Artillerie ,
étant rangée à la gauche.
Les grands Mousquetaires étoient venus de
leur Camp du quartier du Roy, joindre la droite
de l'armée , et les 2 Compagnies des Comtes de Rutouski et Prominitz se rangerent à la droite ;
et à la gauche des Tentes destinées pour la Cour.
Quand tout fut en ordre , le Regimentaire le
fit sçavoir au Roy , qui précédé de son Bon- ZOUK se rendit à la droite de l'Armée; elle y fut
reçue par le Régimentaire , qui ayant pris la droite du Roy , pour lui laisser la vûë de la Ligne , le conduisit le long du front de la queue de l'Armée , pour passer devant l'Artillerie.
Quand S. M. tourna à la queue de la Ligne, le
dernier rang de la Cavalerie et les 2 derniers de
I'Infanterie firent face. Le Roy ayant regagné la
droite de l'Armée , le Régimentaire conduisit S.
M. aux Tentes qui lui étoient préparées , et re- tourna à l'Armée ordonner les feux de salut.
Ils commencerent par les Pieces de Campagne,
qui tirerent dans les intervalles où elles étoient rangées , l'une après l'autre , de la droite à la
gauche, ensuite la grosse Artillerie de la gauche
à la droite , et enfin le feu coulant de toute l'Armée de la droite à la gauche. Tout ce feu se répeta deux autres fois ; la premiere , de la gauche à la droite ; et la seconde de la droite à la
gauche,
;
Ensuite
1854 MERCURE DE FRANCE
Ensuire au signal donné avec le Canon , toute
la Ligne fit la conversion à droite , par Brigades.
et demi division , excepté la Compagnie des.
grands Mousquetaires , qui marcha en avant , et
qui par une conversion à gauche se trouva sur la
Ligne , où l'Armée devoit passer devant le Roy.
Le Régimentaire , précédé de son Bonzouk, marcha à la tête de toute l'Armée; le General Comte
de Denhofà la tête de l'Infanterie , et les Majors
Generaux à la tête de leurs Brigades. Les deux
Pieces de Campagne , et le Chariot de Munitions
marchoient à la tête de chaque Bataillon; la grosse Artillerie suivit la Ligne , et toute la marche
fut fermée par la Compagnie de Dragons , atta-
´chée à l'Artillerie. L'Armée s'étant remise en
marche sur son premier Terrain , rentra dans le
Camp.. Le 3 , le Roy celebra la Fête de l'Ordre de
l'Aigle blanc , les Chevaliers qui se trouverent à
portée , eurent l'honneur de dîner avec S. M. quifit ce jour-là 4 nouveaux Chevaliers.
Le 4 , P'Infanterie fit l'Exercice sur la Place
d'Arines ; les Grenadiers détachez» de l'Armée , -
qui composoient deux Bataillons , se joignirent.
leurs Corps , et formerent deux Pelotons sur
chaque aîle de leurs Bataillons. Le General ayant
averti par un signal de 2 coups de Canon que l'Infanterie étoit en Bataille , le Roy par un autre coup de Canon , lui donna le signal de se
mettre en marche , ce qu'elle fit sur 3 Colonnes dans l'ordre suivant.
Les 2 Bataillons des Gardes de la Couronne
et celui de Flemming , formoient la Colonne de
la droite. Le 3e Bataillon des Gardes de la Couronne, celui de Denhof, et les Gardes de Lithua
nie formoient la Colonne de la gauche , et le
Bataillon de Frise , renforcé de la Compagnie
détachée
AOUST. 1732. 1855
.
détachée du Régiment de Campenhausen, for→
moit celle du centre.
3
Les Colonnes s'avancerent en même · temps.
par demi division vers le Pavillon , et la Colon ne du centre s'étant arrêtée à une distance marquée , celles de la droite et de la gauche continuerent leur marche ; et étant arrivées à 40 pas
de la Batterie du Pavillon , la tête de celle de la
droite fit la conversion à droite et celle de la gauche la fit à gauche , pour former des Flancs.
Le premier Bataillon des Gardes de la Couronne formoit le flanc de la droite , et celui des
Gardes de Lithuanie celui de la gauche. La Colonne du centre , dont la tête étoit en ligne avec
la queue des 2 autres Colonnes, forma en même..
temps une Phalange.
Par un second signal , les demi Divisions for❤
merent à droite et à gauche des Bataillons , et la
Colonne du Centre rompit en même- temps sa.
Phalange, en faisant joindre aux deux demi-Divisions de la tête celles qui formoient les flancs de
la Phalange.
Par un troisiéme signal , la queue des Colonnes de la droitê et de la gauche , vint se joindre aux Aîles du Bataillon du centre.
Après ce mouvement , les Bataillons étant en
parade , presenterent les Armes , et les Officiers
saluerent de pied ferme , après quoi on donna
Pavertissement pour le maniement des Armes quis se fit au son du Tambour, et fut suivi de 3 feux..
Le fut le feu coulant de la droite à la gauche ;
ensuite le feu de Chaîne par demi Bataillon , et
enfin une décharge generale de toute l'Infante- rie.
I
Par un quatriéme signal , tous les Bataillons.
défilerent à droite et à gauche par demi - Division , et celui du centre se partagea en deux
pour
1856 MERCURE DE FRANCE
pour suivre la queue des trois Bataillons de la
droite , et des trois de la gauche, qui se mirent en
marche sur 2 Colonnes , pour passer devant le
Roy. La droite et la gauche des flancs formant
les têtes des Colonnes qui s'avancerent en mêmetemps , étant vis à-vis le Pavillon , les Officiers
saluerent , et par une autre conversion , à droite
et à gauche , les Colonnes retournerent par la
centre , et se remirent en marche sur une seule
Ligne.
Par un cinquiéme signal , l'Infanterie sur une Ligne fit feu par demi Division sur la Place , et
en avançant , et par un sixiéme signal , elle fit
demi tour à droite pour se retirer au Camp , et
continua à faire feu pendant la retraite.
E 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décam
à
nova , près de Warsovie. On batit la Generale
et les Uhlans Tartares, la nouvelle Grande- Garde
et les Quartiers-Maîtres et Fourriers des Régimens respectifs , se rendirent sur le chemin du
nouveau Camp , et attendirent près de l'Hôpital
de Czerniakow , le Quartier - Maître General.
L'Armée ayant plié ses Tentes , se rangea en
bataille à la tête du Camp ' , et se mit ensuite en
marche sur cinq Colonnes ; 2 de Cavalerie et 3
d'Infanterie. La Colonne de la droite , comman- dée
A OUST 1732. 1851
dée par le Major General Klingenberg , étoit
composée de 8 Escadrons de Gotha et de Nassau , celle de la gauche , commandée par le Major General Mir ,
de 4 Escadrons du Régiment
de Mir, et de 4 Escadrons , détachez de differens '
Regimens de la Couronne.
La Colonne d'Infanterie de la droite , commandée par le Pr. Czartoriski , Palatin de Russie, consistoit en un Bataillon de Grenadiers , er
en deux des Gardes de la Couronne ; celle de la
gauche , commandée par le Major General Campenhausen , étoit composée d'un Bataillon de
Grenadiers,da 3e des Gardes de la Couronne, et
des Gardes de Lithuanie et celle du Centre
commandée par le Major General Flemming ,
du Bataillon de Flemming , et de ceux de Denhof et de Frise..
;
Les Colonnes de la droite défilerent par la
gauche , et celles de la gauche par la droite. Les
Bagages de chaque Colonne marchoient à la
queue , selon l'ordre des Corps qui la formoient,.
et la vieille grande Garde faisoit l'Arriere- Garde de tout.
"
Le Palatin de Mazovie , Regimentaire , marchoit à la tête de la Colonne du Centre , il étoit
suivi du Lieutenant General Comte de Denhof,
et on portoit devant lui le Bonzouk , ( c'est une
marque d'honneur , faite en forme de queue de Cheval attachée au bout d'une espece de Pique.) Il a été placé dans le nouveau Camp , entre
·les Drapeaux du centre ; mais comme le Roy en
´a aussi un devant son Pavillon , on le portera:
devant S.M. lorsqu'elle ira au Camp ; et alors on
baissera le Bonzoux du Regimentaire. Les trois
Colonnes d'Infanterie furent obligées de se rejoindre à quelque distance du vieux Camp pour
passer une Digue; mais après l'avoir passée ,.
Havj elless
1852 MERCURE DE FRANCE
!
elles se remirent dans leur premier ordre de Bataille , et s'arrêterent au lieu marqué, pour attendre les signaux.
le
Le Roy ayant fait donner le premier signal ,
par un coup de Canon , tiré de son Pavillon ,
Quartier- Maître - General alla reconnoître le
Camp, passa la nouvelle grande- Garde ; et ayant
distribué le terrain aux Quartiers-Maîtres des
Regimens , les Fouriers tracerent le Camp.
Pendant ce temps- là les Uhlans firent plusieurs
courses à la tête du Camp, imitant des Détachemens ennemis qui se rencontrent. Au second signal , les Colonnes se mirent en mouvement,
L'Artillerie composée de 38. Canons , et de 4
Mortiers , marcha à la queue de la Colonne du
centre , et elle étoit fermée par une Compagnie
franche de Dragons , qui lui est attachée.
L'Armée étant arrivée au terrain tracé , se mit
en Bataille à la tête du nouveau Camp , dans le
même ordre où elle avoit été rangée avant de
partir de l'autre , et au 3e signal elle entra dans le Camp; les Equipages y entrerent aussi par la
queue. L'Artillerie forma son Parc derriere le Bataillon du Centre. Dès que l'Armée fut entrée, la Cour passa à l'autre face du Pavillon, et vit faire l'Exercice aux grands Mousquetaires ,
et immédiatement après on vit toutes les Tentes
tendues , &c.
Le 2 Aoust on fit la Revûë generale de l'Armée après ; sitôt eut battu la Generale , l'Assemblée et le Bouteselle , chaque Corps se rangea à
la tête de son Camp; et après que l'ordre de marcher eut été donné , toute l'Armée s'avança vers
la Place d'armes , à 150 pas , devant le front du
Camp. Chaque Bataillon avoit 2 Pieces de Campagne avec un Chariot de Munitions, qui étoient
rangez
A O UST. 1732. 1853
噶
rangez en ordre de Bataille , dans les intervales
de l'Infanterie.
Les 38 Pieces de grosse Artillerie "sortirent en
même-temps de leur Parc , avec leurs Canoniers
et Fuzeliers , et se rangerent en 2 Colonnes, cent
pas derriere le Bataillon du centre de l'Armée ;
leurs Timbales étoient posées à leur droite , sur
un Char , traîné par 4 Chevaux de front , la
Compagnie de Dragons attachée à l'Artillerie ,
étant rangée à la gauche.
Les grands Mousquetaires étoient venus de
leur Camp du quartier du Roy, joindre la droite
de l'armée , et les 2 Compagnies des Comtes de Rutouski et Prominitz se rangerent à la droite ;
et à la gauche des Tentes destinées pour la Cour.
Quand tout fut en ordre , le Regimentaire le
fit sçavoir au Roy , qui précédé de son Bon- ZOUK se rendit à la droite de l'Armée; elle y fut
reçue par le Régimentaire , qui ayant pris la droite du Roy , pour lui laisser la vûë de la Ligne , le conduisit le long du front de la queue de l'Armée , pour passer devant l'Artillerie.
Quand S. M. tourna à la queue de la Ligne, le
dernier rang de la Cavalerie et les 2 derniers de
I'Infanterie firent face. Le Roy ayant regagné la
droite de l'Armée , le Régimentaire conduisit S.
M. aux Tentes qui lui étoient préparées , et re- tourna à l'Armée ordonner les feux de salut.
Ils commencerent par les Pieces de Campagne,
qui tirerent dans les intervalles où elles étoient rangées , l'une après l'autre , de la droite à la
gauche, ensuite la grosse Artillerie de la gauche
à la droite , et enfin le feu coulant de toute l'Armée de la droite à la gauche. Tout ce feu se répeta deux autres fois ; la premiere , de la gauche à la droite ; et la seconde de la droite à la
gauche,
;
Ensuite
1854 MERCURE DE FRANCE
Ensuire au signal donné avec le Canon , toute
la Ligne fit la conversion à droite , par Brigades.
et demi division , excepté la Compagnie des.
grands Mousquetaires , qui marcha en avant , et
qui par une conversion à gauche se trouva sur la
Ligne , où l'Armée devoit passer devant le Roy.
Le Régimentaire , précédé de son Bonzouk, marcha à la tête de toute l'Armée; le General Comte
de Denhofà la tête de l'Infanterie , et les Majors
Generaux à la tête de leurs Brigades. Les deux
Pieces de Campagne , et le Chariot de Munitions
marchoient à la tête de chaque Bataillon; la grosse Artillerie suivit la Ligne , et toute la marche
fut fermée par la Compagnie de Dragons , atta-
´chée à l'Artillerie. L'Armée s'étant remise en
marche sur son premier Terrain , rentra dans le
Camp.. Le 3 , le Roy celebra la Fête de l'Ordre de
l'Aigle blanc , les Chevaliers qui se trouverent à
portée , eurent l'honneur de dîner avec S. M. quifit ce jour-là 4 nouveaux Chevaliers.
Le 4 , P'Infanterie fit l'Exercice sur la Place
d'Arines ; les Grenadiers détachez» de l'Armée , -
qui composoient deux Bataillons , se joignirent.
leurs Corps , et formerent deux Pelotons sur
chaque aîle de leurs Bataillons. Le General ayant
averti par un signal de 2 coups de Canon que l'Infanterie étoit en Bataille , le Roy par un autre coup de Canon , lui donna le signal de se
mettre en marche , ce qu'elle fit sur 3 Colonnes dans l'ordre suivant.
Les 2 Bataillons des Gardes de la Couronne
et celui de Flemming , formoient la Colonne de
la droite. Le 3e Bataillon des Gardes de la Couronne, celui de Denhof, et les Gardes de Lithua
nie formoient la Colonne de la gauche , et le
Bataillon de Frise , renforcé de la Compagnie
détachée
AOUST. 1732. 1855
.
détachée du Régiment de Campenhausen, for→
moit celle du centre.
3
Les Colonnes s'avancerent en même · temps.
par demi division vers le Pavillon , et la Colon ne du centre s'étant arrêtée à une distance marquée , celles de la droite et de la gauche continuerent leur marche ; et étant arrivées à 40 pas
de la Batterie du Pavillon , la tête de celle de la
droite fit la conversion à droite et celle de la gauche la fit à gauche , pour former des Flancs.
Le premier Bataillon des Gardes de la Couronne formoit le flanc de la droite , et celui des
Gardes de Lithuanie celui de la gauche. La Colonne du centre , dont la tête étoit en ligne avec
la queue des 2 autres Colonnes, forma en même..
temps une Phalange.
Par un second signal , les demi Divisions for❤
merent à droite et à gauche des Bataillons , et la
Colonne du Centre rompit en même- temps sa.
Phalange, en faisant joindre aux deux demi-Divisions de la tête celles qui formoient les flancs de
la Phalange.
Par un troisiéme signal , la queue des Colonnes de la droitê et de la gauche , vint se joindre aux Aîles du Bataillon du centre.
Après ce mouvement , les Bataillons étant en
parade , presenterent les Armes , et les Officiers
saluerent de pied ferme , après quoi on donna
Pavertissement pour le maniement des Armes quis se fit au son du Tambour, et fut suivi de 3 feux..
Le fut le feu coulant de la droite à la gauche ;
ensuite le feu de Chaîne par demi Bataillon , et
enfin une décharge generale de toute l'Infante- rie.
I
Par un quatriéme signal , tous les Bataillons.
défilerent à droite et à gauche par demi - Division , et celui du centre se partagea en deux
pour
1856 MERCURE DE FRANCE
pour suivre la queue des trois Bataillons de la
droite , et des trois de la gauche, qui se mirent en
marche sur 2 Colonnes , pour passer devant le
Roy. La droite et la gauche des flancs formant
les têtes des Colonnes qui s'avancerent en mêmetemps , étant vis à-vis le Pavillon , les Officiers
saluerent , et par une autre conversion , à droite
et à gauche , les Colonnes retournerent par la
centre , et se remirent en marche sur une seule
Ligne.
Par un cinquiéme signal , l'Infanterie sur une Ligne fit feu par demi Division sur la Place , et
en avançant , et par un sixiéme signal , elle fit
demi tour à droite pour se retirer au Camp , et
continua à faire feu pendant la retraite.
Fermer
Résumé : POLOGNE.
Le 31 juillet, le roi ordonna à l'armée de quitter Nova, près de Varsovie. Les troupes se disposèrent en cinq colonnes : deux de cavalerie et trois d'infanterie. La colonne de droite, dirigée par le Major General Klingenberg, comprenait 8 escadrons de Gotha et de Nassau. La colonne de gauche, sous le commandement du Major General Mir, incluait 4 escadrons du Régiment de Mir et 4 escadrons de divers régiments de la Couronne. Les colonnes d'infanterie étaient commandées par le Prince Czartoriski, le Major General Campenhausen et le Major General Flemming. Les colonnes de droite avancèrent par la gauche et celles de gauche par la droite. Les bagages suivaient à l'arrière de chaque colonne, et la vieille grande garde formait l'arrière-garde. Le Palatin de Mazovie, régimentaire, menait la colonne du centre, suivi du Lieutenant General Comte de Denhof portant le Bonzouk, une marque d'honneur. Après avoir traversé une digue, les colonnes se remirent en ordre de bataille et attendirent les signaux. Le roi donna le premier signal par un coup de canon, et le Quartier-Maître Général reconnut le camp. L'artillerie, composée de 38 canons et 4 mortiers, suivit la colonne du centre, fermée par une compagnie de dragons. L'armée se mit en bataille à la tête du nouveau camp et y entra au troisième signal. Le 2 août, une revue générale de l'armée fut organisée. Les troupes se rangèrent à la tête de leur camp et avancèrent vers la place d'armes. Les pièces de campagne et l'artillerie se disposèrent en ordre de bataille. Le roi, précédé de son Bonzouk, passa en revue l'armée et regagna sa tente. Des feux de salut furent tirés par les pièces de campagne et l'artillerie, suivis d'un feu coulant de toute l'armée. L'armée effectua ensuite une conversion à droite et passa devant le roi. Le 3 août, le roi célébra la fête de l'Ordre de l'Aigle blanc. Le 4 août, l'infanterie fit l'exercice sur la place d'armes, effectuant divers mouvements et tirs en présence du roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 1856-1861
ALLEMAGNE.
Début :
On a appris de Prague, que le 30. du mois dernier, le Roy de Prusse (qui y étoit attendu) [...]
Mots clefs :
Allemagne, Bohême, Comte de Schlick, Roi de Prusse, Prague, Vienne, Ordonnance de l'empereur contre le luxe
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
Na appris de Prague , que le 30. du mois
Odernier ,le Roy dePrusse (qui y étoit attendu ) arriva à Torowits , premiere Ville de
Boheme , er y dîna , servi par les Officiers de
l'Empereur. La Chambre qu'on avoit préparée
pour S.M.étoit meublée des mêmes Meubles dont
S. M. Imp. se sert dans ses voyages ; sçavoir
de Velours cramoisi , garni de Galons et de Franges d'or ; le dîné fut servi de la même maniere
qu'on sert l'Empereur. Le Roy de Prusse fit partit aussi-tôt le General de Grumbkow , pour aller donner part à L. M. Imp. à Clumitz , de son arrivée en Boheme. Le General eut Audience de
L. M. Imp. à 8. heures du soir , et les remercia
au nom de S. M. Prussienne , de toutes les attentions qu'on avoit eues pendant son voyage ;
L. M. Imp. lui ayant témoigné la satisfaction
qu'elles avaient d'apprendre que le Roy étoit si
près
" AOUST. 1732 1857
1
Près d'elles , il repartit d'abord pour aller retrouver le Roy à Bistho , où S. M. coucha cette nuit-là.
Le 31. Le Comte de Schlick y arriva de grand
matin et complimenta le Roy de Prusse au nom
de l'Empereur et de l'Imperatrice , sur son heureuse arrivée, en lui témoignant que L.M. Imp.
étoient fort impatientes d'embrasser S. M. Le
Koy partit là-dessus pour Klodrop , Maison de
Plaisance de l'Empereur , où sont ses Haras ;
S. M. y fut reçûë à la descente de sa chaise , par
le Prince Eugene de Savoye ; elle ne put assez
exprimer la joye qu'elle avoit de revoir un si
grand Capitaine. L. M. Imp. y arriverent immédiatement après. L'Empereur embrassa le Roy,
avec beaucoup de tendresse. Les deux Monar
ques se donnerent les plus grandes marques d'u
ne veritable amitié. Après les premiers compli
mens , on se rendit à une espece de Tribune
qu'on y avoit fait construire.Le Roy mena l'Imperatrice , qui avoit l'Empereur à sa droite ,
L. M. Imp. et Royales y resterent près de deux heures pour voir passer les Chevaux des Haras ,
après quoi le Roy se retira dans son Apartement
jusqu'au temps du dîner que S. M. vint prendre
'Imperatrice et la conduisit à table , où cette
Princesse se mit au milieu , ayant l'Empereur à
sa droite et le Roy de Prusse à sa gauche. L'Empereur but le premier à la santé du Roy de Prusse,
en faisant des vœux pour la continuation et la
longue durée de l'amitié sincere qui regnoit entre eux. Les expressions dont S. M. Imp. se servit à cette occasion , étoient des plus énergiques.
Le Roy de Prusse s'étant fait donner à boire ,
y répondit dans des termes qui marquoient com
bien il étoit sensible aux vœux de S. M. Imp. er combic
1858 MERCURE DE FRANCE
combien les souhaits qu'il faisoit pour la prospe
rité de sa Personne et de tout ce qui la regardoit, étoient sinceres. On fut deux heures à table.
Après le repas , le Roy s'entretint plus d'une demie-heare avec l'Empereur , et se rendit ensuite'
dans son Appartement , où S. M. Imp. alla le
trouver quelque temps après. Ces deux Monarques y furent seuls pendant une bonne demie
heure. L'Empereur s'étant retiré , le Roy se rendit chez l'Imperatrice et la mena dans un endroit
où l'on avoit construit diverses Loges , ornées de
verdure , et où L. M. virent passer les Poulains
des Haras de l'Empereur.
Vers les 5. heures du soir , le Roy prit congé
de L. M. Imp. et dit à l'Empereur qu'il esperoit
que S. M. Imp. ne trouveroit pas mauvais qu'il
s'arrêtat quelques jours, incognito , à Prague . L'Em
pereur, en l'embrassant , l'assura que plus il s'ar
rêteroit dans ses Etats , plus cela lui seroit agréa
ble. Le Roy de Prusse partit immédiatement
après et alla coucher à Nieubourg. L'Empereur et l'Imperatrice retournerent à Clumitz.
Le premier de ce mois , le Roy de Prusse arriva à Prague , et alla descendre à l'Hôtel du
Comte de Nostitz ; il se rendit ensuite à celui du
Comte de Thum, où le Prince Eugene de Savoye
le traita magnifiquement à dîner. Pendant que le
Roy étoit à table , il fut complimenté sur son
heureuse arrivée par un Chambellan de L. M. I. qu'elles avoient envoyé pour cet effet de Clumitz,
Après le repas , le Roy alla se promener par la Ville , et le soir il se rendit à l'Assemblée chez
le Comte de Czernin. S.M. y joüa avec la Princesse de Furstemberg , la Comtesse de Czernin et
le Prince Eugene de Savoye. On alla ensuite sou
per chez le Comte de Wurby ; il y avoit plu sieurs
AOUST. 1732. 1859
sieurs Tables de quaranse Converts chacune ,
servies avec profusion et route la délicatesse pos sible.
Le 2. le Roy vit la Maison des Invalides qu'on
bâtit, et qui en doit contenir 4000. S M. fut dîner chez le Comte de Sinzendorff , Grand..
Chancelier de la Cour , et le soir elle alla à l'Assemblée chez le Grand- Prieur , Comte de Dictrichstein. L. M. Imp. revinrent le même soir à
Prague.
par
Le 3. le Roy envoya complimenter L.M.Imp.
le General de Borck. S. M. alla ensuite, inco
gnito, à l'Eglise de la Cour , où le Prince de Saxezeitz , Evêque de Konigsgratz, officia pontifica
lement. Pendant le Service Divin , l'Archevêque
de Prague reçût le Pallium avec les ceremonies.
ordinaires , et le tout s'executa avec beaucoup
d'ordre et de magnificence. Le Roy vit les Re
liques et la Langue de S. Népomucene , et alla ensuite dîner chez le Comte de Czernin. L'aprèsmidi S. M. fut voir le Château de Prague ; l'Empereur y survint , et ces deux Princes s'entretinrent encore seuls pendant une demie heure. Le
Roy se rendit ensuite chez l'Imperatrice , et s'y
arrêta une heure pour faire ses adieux. Le soir
S. M. alla à l'Assemblée chez le Comte de Wurby, et soupa chez la Princesse de Furstenberg.
Le 4.le Roy alla au Parc , et y tua quelques
Dains ; aprês avoir dîné chez le Grand- Prieur
Comte de Dietrichstein, il retourna à son Hôtel
L'Empereur y vint vers les cinq heures du soir .
ils s'enfermerent ensemble pendant trois quarte
d'heure. Après cette entrevûë, L. M. prirent .
congé l'un de l'autre d'une maniere qui mar
quoit véritablement combien ces Princes étoient
ravis de se connoître personnellement , et combien ils étoient touchez de se séparer..
860 MERCURE DE FRANCE
Le Roy se rendit ensuite chez le Prince Eugene
de Savoye , après quoi S M. alla à l'Assemblée
chez le Comte de Sinzendorff , Grand- Chancelier de la Cour , dont le Jardin étoit illuminé ,
et soupa chez le Comte Gundez d'Althan , dans
la grande Sale du Château.
Le Roy partit le s . à 8. heures du matin , au
bruit du Canon. Il vit en passant l'endroit où la
bataille de la Montagne Blanche s'est donnée
autrefois ; et après avoir dîné à la Terre du
Comte de Martinitz , il alla coucher à Petershoff.
Le 6. le Roy arriva à Carelsbadt , et le 7. à
Bareith. Ce voyage a fait un plaisir infini au
Roy de Prusse , et l'Empereur en a marqué une satisfaction extraordinaire , tant en public qu'en
particulier. S. M. I. a fait de magnifiques présens
à toute la Suite du Roy de Prusse ; elle a donné entr'autres aux Generaux de Grumbkow et de
Borck , à chacun son Portrait enrichi de brillans,
estimé 6000. écus , et de fort belles Bagues de
brillans , &c. aux Generaux de Schulembourg ,
de Bodenbrock , au Colonel Derschau , &c. Le
Roy de Prusse , en se retirant le 4. au soir dans
son Appartement , trouva une Tabagie d'or que
l'Empereur y avoit fait mettre ; il donna foo.
écus au Porteur, S M. a fait avant son départ
de Prague , de ført beaux présens à diverses personnes , et on s'est beaucoup loué de la género- sité de ce Prince.
On a publié à Vienne le 13. de ce mois , une Ordonnance de l'Empereur contre le Luxe , par
laquelle il est deffendu à tous les Sujets de S. M. I. de s'habiller d'autres étoffes que de celles de laines , qui sont fabriquées dans ses Pays hereditaires. S. M. I. veut que les femmes , même du pre mier
AOUST. 1732. 1861
nier rang , ne soient habillées que d'étoffes de
ye unie , sans or ni argent ; il n'est permis qu'à lles , qui par leur rang , doivent paroître à la
Cour , de porter des Pierreries ; la quantité de
a Vaisselle d'argent est réduite aussi par la mêafe Ordonnance , dont l'execution , qui est fixée
premier Janvier prochain , est commise aux
Officiers de la Régence de la Basse- Autriche.
Le Conseil Aulique a fait publier un Edit de
'Empereur , par lequel il est deffendu aux Prines Protestans de l'Empire , d'user de représailles
l'occasion de l'exil des Protestans du Diocèse
e Saltzbourg , et il leur est ordonné d'attendre
résolution de ce Conseil sur cette affaire.
Na appris de Prague , que le 30. du mois
Odernier ,le Roy dePrusse (qui y étoit attendu ) arriva à Torowits , premiere Ville de
Boheme , er y dîna , servi par les Officiers de
l'Empereur. La Chambre qu'on avoit préparée
pour S.M.étoit meublée des mêmes Meubles dont
S. M. Imp. se sert dans ses voyages ; sçavoir
de Velours cramoisi , garni de Galons et de Franges d'or ; le dîné fut servi de la même maniere
qu'on sert l'Empereur. Le Roy de Prusse fit partit aussi-tôt le General de Grumbkow , pour aller donner part à L. M. Imp. à Clumitz , de son arrivée en Boheme. Le General eut Audience de
L. M. Imp. à 8. heures du soir , et les remercia
au nom de S. M. Prussienne , de toutes les attentions qu'on avoit eues pendant son voyage ;
L. M. Imp. lui ayant témoigné la satisfaction
qu'elles avaient d'apprendre que le Roy étoit si
près
" AOUST. 1732 1857
1
Près d'elles , il repartit d'abord pour aller retrouver le Roy à Bistho , où S. M. coucha cette nuit-là.
Le 31. Le Comte de Schlick y arriva de grand
matin et complimenta le Roy de Prusse au nom
de l'Empereur et de l'Imperatrice , sur son heureuse arrivée, en lui témoignant que L.M. Imp.
étoient fort impatientes d'embrasser S. M. Le
Koy partit là-dessus pour Klodrop , Maison de
Plaisance de l'Empereur , où sont ses Haras ;
S. M. y fut reçûë à la descente de sa chaise , par
le Prince Eugene de Savoye ; elle ne put assez
exprimer la joye qu'elle avoit de revoir un si
grand Capitaine. L. M. Imp. y arriverent immédiatement après. L'Empereur embrassa le Roy,
avec beaucoup de tendresse. Les deux Monar
ques se donnerent les plus grandes marques d'u
ne veritable amitié. Après les premiers compli
mens , on se rendit à une espece de Tribune
qu'on y avoit fait construire.Le Roy mena l'Imperatrice , qui avoit l'Empereur à sa droite ,
L. M. Imp. et Royales y resterent près de deux heures pour voir passer les Chevaux des Haras ,
après quoi le Roy se retira dans son Apartement
jusqu'au temps du dîner que S. M. vint prendre
'Imperatrice et la conduisit à table , où cette
Princesse se mit au milieu , ayant l'Empereur à
sa droite et le Roy de Prusse à sa gauche. L'Empereur but le premier à la santé du Roy de Prusse,
en faisant des vœux pour la continuation et la
longue durée de l'amitié sincere qui regnoit entre eux. Les expressions dont S. M. Imp. se servit à cette occasion , étoient des plus énergiques.
Le Roy de Prusse s'étant fait donner à boire ,
y répondit dans des termes qui marquoient com
bien il étoit sensible aux vœux de S. M. Imp. er combic
1858 MERCURE DE FRANCE
combien les souhaits qu'il faisoit pour la prospe
rité de sa Personne et de tout ce qui la regardoit, étoient sinceres. On fut deux heures à table.
Après le repas , le Roy s'entretint plus d'une demie-heare avec l'Empereur , et se rendit ensuite'
dans son Appartement , où S. M. Imp. alla le
trouver quelque temps après. Ces deux Monarques y furent seuls pendant une bonne demie
heure. L'Empereur s'étant retiré , le Roy se rendit chez l'Imperatrice et la mena dans un endroit
où l'on avoit construit diverses Loges , ornées de
verdure , et où L. M. virent passer les Poulains
des Haras de l'Empereur.
Vers les 5. heures du soir , le Roy prit congé
de L. M. Imp. et dit à l'Empereur qu'il esperoit
que S. M. Imp. ne trouveroit pas mauvais qu'il
s'arrêtat quelques jours, incognito , à Prague . L'Em
pereur, en l'embrassant , l'assura que plus il s'ar
rêteroit dans ses Etats , plus cela lui seroit agréa
ble. Le Roy de Prusse partit immédiatement
après et alla coucher à Nieubourg. L'Empereur et l'Imperatrice retournerent à Clumitz.
Le premier de ce mois , le Roy de Prusse arriva à Prague , et alla descendre à l'Hôtel du
Comte de Nostitz ; il se rendit ensuite à celui du
Comte de Thum, où le Prince Eugene de Savoye
le traita magnifiquement à dîner. Pendant que le
Roy étoit à table , il fut complimenté sur son
heureuse arrivée par un Chambellan de L. M. I. qu'elles avoient envoyé pour cet effet de Clumitz,
Après le repas , le Roy alla se promener par la Ville , et le soir il se rendit à l'Assemblée chez
le Comte de Czernin. S.M. y joüa avec la Princesse de Furstemberg , la Comtesse de Czernin et
le Prince Eugene de Savoye. On alla ensuite sou
per chez le Comte de Wurby ; il y avoit plu sieurs
AOUST. 1732. 1859
sieurs Tables de quaranse Converts chacune ,
servies avec profusion et route la délicatesse pos sible.
Le 2. le Roy vit la Maison des Invalides qu'on
bâtit, et qui en doit contenir 4000. S M. fut dîner chez le Comte de Sinzendorff , Grand..
Chancelier de la Cour , et le soir elle alla à l'Assemblée chez le Grand- Prieur , Comte de Dictrichstein. L. M. Imp. revinrent le même soir à
Prague.
par
Le 3. le Roy envoya complimenter L.M.Imp.
le General de Borck. S. M. alla ensuite, inco
gnito, à l'Eglise de la Cour , où le Prince de Saxezeitz , Evêque de Konigsgratz, officia pontifica
lement. Pendant le Service Divin , l'Archevêque
de Prague reçût le Pallium avec les ceremonies.
ordinaires , et le tout s'executa avec beaucoup
d'ordre et de magnificence. Le Roy vit les Re
liques et la Langue de S. Népomucene , et alla ensuite dîner chez le Comte de Czernin. L'aprèsmidi S. M. fut voir le Château de Prague ; l'Empereur y survint , et ces deux Princes s'entretinrent encore seuls pendant une demie heure. Le
Roy se rendit ensuite chez l'Imperatrice , et s'y
arrêta une heure pour faire ses adieux. Le soir
S. M. alla à l'Assemblée chez le Comte de Wurby, et soupa chez la Princesse de Furstenberg.
Le 4.le Roy alla au Parc , et y tua quelques
Dains ; aprês avoir dîné chez le Grand- Prieur
Comte de Dietrichstein, il retourna à son Hôtel
L'Empereur y vint vers les cinq heures du soir .
ils s'enfermerent ensemble pendant trois quarte
d'heure. Après cette entrevûë, L. M. prirent .
congé l'un de l'autre d'une maniere qui mar
quoit véritablement combien ces Princes étoient
ravis de se connoître personnellement , et combien ils étoient touchez de se séparer..
860 MERCURE DE FRANCE
Le Roy se rendit ensuite chez le Prince Eugene
de Savoye , après quoi S M. alla à l'Assemblée
chez le Comte de Sinzendorff , Grand- Chancelier de la Cour , dont le Jardin étoit illuminé ,
et soupa chez le Comte Gundez d'Althan , dans
la grande Sale du Château.
Le Roy partit le s . à 8. heures du matin , au
bruit du Canon. Il vit en passant l'endroit où la
bataille de la Montagne Blanche s'est donnée
autrefois ; et après avoir dîné à la Terre du
Comte de Martinitz , il alla coucher à Petershoff.
Le 6. le Roy arriva à Carelsbadt , et le 7. à
Bareith. Ce voyage a fait un plaisir infini au
Roy de Prusse , et l'Empereur en a marqué une satisfaction extraordinaire , tant en public qu'en
particulier. S. M. I. a fait de magnifiques présens
à toute la Suite du Roy de Prusse ; elle a donné entr'autres aux Generaux de Grumbkow et de
Borck , à chacun son Portrait enrichi de brillans,
estimé 6000. écus , et de fort belles Bagues de
brillans , &c. aux Generaux de Schulembourg ,
de Bodenbrock , au Colonel Derschau , &c. Le
Roy de Prusse , en se retirant le 4. au soir dans
son Appartement , trouva une Tabagie d'or que
l'Empereur y avoit fait mettre ; il donna foo.
écus au Porteur, S M. a fait avant son départ
de Prague , de ført beaux présens à diverses personnes , et on s'est beaucoup loué de la género- sité de ce Prince.
On a publié à Vienne le 13. de ce mois , une Ordonnance de l'Empereur contre le Luxe , par
laquelle il est deffendu à tous les Sujets de S. M. I. de s'habiller d'autres étoffes que de celles de laines , qui sont fabriquées dans ses Pays hereditaires. S. M. I. veut que les femmes , même du pre mier
AOUST. 1732. 1861
nier rang , ne soient habillées que d'étoffes de
ye unie , sans or ni argent ; il n'est permis qu'à lles , qui par leur rang , doivent paroître à la
Cour , de porter des Pierreries ; la quantité de
a Vaisselle d'argent est réduite aussi par la mêafe Ordonnance , dont l'execution , qui est fixée
premier Janvier prochain , est commise aux
Officiers de la Régence de la Basse- Autriche.
Le Conseil Aulique a fait publier un Edit de
'Empereur , par lequel il est deffendu aux Prines Protestans de l'Empire , d'user de représailles
l'occasion de l'exil des Protestans du Diocèse
e Saltzbourg , et il leur est ordonné d'attendre
résolution de ce Conseil sur cette affaire.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En août 1732, le roi de Prusse arriva à Torowits, en Bohême, où il fut accueilli par les officiers de l'empereur. Sa chambre était meublée avec les mêmes meubles utilisés par l'empereur lors de ses voyages, et son dîner fut servi de manière similaire. Le général de Grumbkow fut envoyé pour informer l'empereur de l'arrivée du roi de Prusse, qui fut ensuite reçu par le prince Eugène de Savoie à Klodrop. L'empereur et l'impératrice exprimèrent leur joie de revoir le roi, et les trois monarques passèrent la journée ensemble, visitant les haras impériaux et partageant un dîner où ils échangèrent des vœux d'amitié. Le roi de Prusse se rendit ensuite à Prague, où il fut accueilli par divers nobles et participa à plusieurs événements sociaux. Il visita également des sites historiques et reçut des cadeaux de l'empereur. Avant son départ, le roi et l'empereur eurent une dernière entrevue privée. Le roi quitta Prague le 5 août, après avoir reçu des présents de l'empereur et en ayant offert à divers personnages. Par ailleurs, l'empereur publia une ordonnance contre le luxe et un édit concernant les princes protestants de l'Empire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 1861-1863
ITALIE.
Début :
Il est arrivé à Rome de Lisbone, un Jesuite nommé le P. Gomez, qui sera chargé, à ce [...]
Mots clefs :
Italie, Père Gomez, Cardinal Ottoboni, Loterie de l'État, Corsaire
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
FL est arrivé à Rome de Lisbone , un Jesuite
nommé le P. Gomez , qui sera chargé , à ce
tr'on assure , des affaires du Roy de Portugal , à
a place du P.d'Evora, Franciscain ; un autre Jeuite qui l'a accompagné , est destiné à remplir
ane place de Sous- Pénitencier de l'Eglise de saint
Pierre , où le Confessional en Langue Portugaise
aquoit depuis quelque temps.
Dans le Consistoire du 21. Juillet , le Cardiaal Ottoboni proposa l'Evêché de Rennes pour
l'Abbé de Vaureal ; l'Abbaye de S. Urbain de
Châlons , pour l'Abbé de Brissac et celle d'Obaine , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé de la Briffe.
Le 24. du même mois , on tira la Loterie de
Etat sur laquelle la Chambre Apostolique retirera pour ce mois- là un profit de plus de 120000 écus , qui sera distribué en aumônes comme les
mois précedens. Les Prêtres de la Doctrine Chré- tienne
1862 MERCURE DE FRANCE
tienne d'Avignon en ont obtenu 1500. écu
pour augmenter les Bâtimens de leur Maison.
Lenouvel Electeur de Mayence fait solliciter
ane diminution de 1500. ducats d'or, qu'il doit
payer à la Chambre Apostolique , outre les frais
de ses Bulles , et les cent pistoles qu'il est obligé
de donner à tous les Cardinaux qui étoient Rome dans le temps de son Election.
Le bruit court à Rome, que le Pape a accordé une Bulle d'absolution en faveur des Protestans
de l'Electorat de Saxe , qui voudront embrasser
la Religion Catholique , et que par cette Bulle
ils seront confirmez dans la possession des biens
dont ils jouissent , qui auroient pû appartenir
aux Ecclesiastiques avant la réformation.
On a publié à Florence une nouvelle Ordon
nance qui rappelle les anciennes, par lesquelles il
est deffenda aux Sujets du Grand- Duc , de s'in❤
teresser aux Loteries étrangeres , tant de Gennes
de Naples que de Rome , à peine de punition
corporelle.
On écrit de Gennes , que le Prince Louis de
Wirtemberg a eu de fréquentes Conferences avec
les Principaux du Conseil , ensuite des Dépêches
qu'il a reçûës de Vienne, et le bruit s'est répande
depuis que le sentiment de l'Empereur , sous la
garantie duquel les Rebelles deCorse ont quitté les armes , étoit qu'on executât incessamment le
Traité que le Prince de Wirtemberg a fait avec
eux , et qu'on les mit en jouissance de tout ce
qui leur a été accordé par ce Traité.
On apprend de Naples , que le 2. Juillet , le
Comte d'Arrache se rendit en cortege à la Sale
du Conseil Collateral , où il déclara que l'Empe
reur avoit nommé le Comte Jules Visconti
Grand · Maître de la Maison de l'Archiduchesse,
Goa-
AOUST. 1732. 1863
Gouvernante des Pays-Bas , pour lui succeder
dans la Viceroyauté du Royaume de Naples.
On apprend de Venise , que le 31. Juillet , les
Rivieres du Rio, Ano et l'Arnestino, ayant étéenflées prodigieusement par les pluyes, sortirent de
leurs lits avec un rapidité incroyable ; et qu'ayant
rompu les Digues des Chaussées des environs du
Bourg de Gallerate, elles inonderent les Prairies ,
entrainant les plus gros arbres , qui étant poussez avec impétuosité dans le seul endroit où le
Torrent pouvoit s'écouler , s'y amasserent e12
si grand nombre , qu'ayant fermé ce débouché ,
l'eau commença à remonter insensiblement , puis
à entrer dans le Bourg , où elle s'éleva dans des
endroits jusqu'à 9. brasses de hauteur La plupart
des maisons furent entraînées par l'impétuosité
du courant de l'eau , un grand nombre des habitans furent submergez , er ceux qui se sauvercnt
à la nage , auroient été réduits à mourir de misere , ayant perdu toutes leurs provisions , sans
de secours que leur ont donné les Religieuses de
ce Bourg , qui ont leur Monastere sur une hauteur. On ne croit pas que ce Boung puisse se rétablir ni remettre sur pied son Commerce qui
étoit assez considerable. Le Torrent d'Oronna, a
causé aussi beaucoup de dommage à Lagnano et
Castellanza. On a appris depuis de Plaisance qu'à
la suite d'un orage qui avoit duré 41 ou ƒ. heures , l'eau étoit entrée dans la Ville et avoit renversé dix maisons.
On a appris par des Lettres de Corfou , que le fameux Corsaire Ali Codgea , étoit mort en
revenant
FL est arrivé à Rome de Lisbone , un Jesuite
nommé le P. Gomez , qui sera chargé , à ce
tr'on assure , des affaires du Roy de Portugal , à
a place du P.d'Evora, Franciscain ; un autre Jeuite qui l'a accompagné , est destiné à remplir
ane place de Sous- Pénitencier de l'Eglise de saint
Pierre , où le Confessional en Langue Portugaise
aquoit depuis quelque temps.
Dans le Consistoire du 21. Juillet , le Cardiaal Ottoboni proposa l'Evêché de Rennes pour
l'Abbé de Vaureal ; l'Abbaye de S. Urbain de
Châlons , pour l'Abbé de Brissac et celle d'Obaine , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé de la Briffe.
Le 24. du même mois , on tira la Loterie de
Etat sur laquelle la Chambre Apostolique retirera pour ce mois- là un profit de plus de 120000 écus , qui sera distribué en aumônes comme les
mois précedens. Les Prêtres de la Doctrine Chré- tienne
1862 MERCURE DE FRANCE
tienne d'Avignon en ont obtenu 1500. écu
pour augmenter les Bâtimens de leur Maison.
Lenouvel Electeur de Mayence fait solliciter
ane diminution de 1500. ducats d'or, qu'il doit
payer à la Chambre Apostolique , outre les frais
de ses Bulles , et les cent pistoles qu'il est obligé
de donner à tous les Cardinaux qui étoient Rome dans le temps de son Election.
Le bruit court à Rome, que le Pape a accordé une Bulle d'absolution en faveur des Protestans
de l'Electorat de Saxe , qui voudront embrasser
la Religion Catholique , et que par cette Bulle
ils seront confirmez dans la possession des biens
dont ils jouissent , qui auroient pû appartenir
aux Ecclesiastiques avant la réformation.
On a publié à Florence une nouvelle Ordon
nance qui rappelle les anciennes, par lesquelles il
est deffenda aux Sujets du Grand- Duc , de s'in❤
teresser aux Loteries étrangeres , tant de Gennes
de Naples que de Rome , à peine de punition
corporelle.
On écrit de Gennes , que le Prince Louis de
Wirtemberg a eu de fréquentes Conferences avec
les Principaux du Conseil , ensuite des Dépêches
qu'il a reçûës de Vienne, et le bruit s'est répande
depuis que le sentiment de l'Empereur , sous la
garantie duquel les Rebelles deCorse ont quitté les armes , étoit qu'on executât incessamment le
Traité que le Prince de Wirtemberg a fait avec
eux , et qu'on les mit en jouissance de tout ce
qui leur a été accordé par ce Traité.
On apprend de Naples , que le 2. Juillet , le
Comte d'Arrache se rendit en cortege à la Sale
du Conseil Collateral , où il déclara que l'Empe
reur avoit nommé le Comte Jules Visconti
Grand · Maître de la Maison de l'Archiduchesse,
Goa-
AOUST. 1732. 1863
Gouvernante des Pays-Bas , pour lui succeder
dans la Viceroyauté du Royaume de Naples.
On apprend de Venise , que le 31. Juillet , les
Rivieres du Rio, Ano et l'Arnestino, ayant étéenflées prodigieusement par les pluyes, sortirent de
leurs lits avec un rapidité incroyable ; et qu'ayant
rompu les Digues des Chaussées des environs du
Bourg de Gallerate, elles inonderent les Prairies ,
entrainant les plus gros arbres , qui étant poussez avec impétuosité dans le seul endroit où le
Torrent pouvoit s'écouler , s'y amasserent e12
si grand nombre , qu'ayant fermé ce débouché ,
l'eau commença à remonter insensiblement , puis
à entrer dans le Bourg , où elle s'éleva dans des
endroits jusqu'à 9. brasses de hauteur La plupart
des maisons furent entraînées par l'impétuosité
du courant de l'eau , un grand nombre des habitans furent submergez , er ceux qui se sauvercnt
à la nage , auroient été réduits à mourir de misere , ayant perdu toutes leurs provisions , sans
de secours que leur ont donné les Religieuses de
ce Bourg , qui ont leur Monastere sur une hauteur. On ne croit pas que ce Boung puisse se rétablir ni remettre sur pied son Commerce qui
étoit assez considerable. Le Torrent d'Oronna, a
causé aussi beaucoup de dommage à Lagnano et
Castellanza. On a appris depuis de Plaisance qu'à
la suite d'un orage qui avoit duré 41 ou ƒ. heures , l'eau étoit entrée dans la Ville et avoit renversé dix maisons.
On a appris par des Lettres de Corfou , que le fameux Corsaire Ali Codgea , étoit mort en
revenant
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Résumé : ITALIE.
En 1732, plusieurs événements politiques et religieux ont marqué l'Italie et ses régions voisines. À Rome, le jésuite Père Gomez, arrivé de Lisbonne, a remplacé le Père d'Evora dans les affaires du roi de Portugal. Un autre jésuite a été nommé sous-pénitencier de l'Église de Saint-Pierre, où un confessional en langue portugaise avait récemment été utilisé. Lors du consistoire du 21 juillet, le cardinal Ottoboni a proposé diverses nominations épiscopales et abbatiales. La loterie d'État a rapporté plus de 120 000 écus, dont 1 500 ont été attribués aux Prêtres de la Doctrine Chrétienne d'Avignon pour leurs bâtiments. L'électeur de Mayence a demandé une réduction de ses paiements à la Chambre Apostolique. Le pape a accordé une bulle d'absolution aux protestants de Saxe souhaitant se convertir au catholicisme. À Florence, une ordonnance a interdit aux sujets du Grand-Duc de participer aux loteries étrangères. À Gênes, le prince Louis de Wurtemberg a eu des conférences avec le conseil après des dépêches de Vienne, concernant l'exécution du traité avec les rebelles corses. À Naples, le comte d'Arrache a annoncé la nomination du comte Jules Visconti comme grand maître de la maison de l'archiduchesse. À Venise, des inondations ont causé des dégâts importants dans plusieurs bourgs, notamment Gallerate, Lagnano et Castellanza. Enfin, des lettres de Corfou ont mentionné la mort du célèbre corsaire Ali Codgea.
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6
p. 1864-1866
ESPAGNE.
Début :
On apprend de Madrid, que tous les COnseils, les Paroisses et les Communautez Religieuses [...]
Mots clefs :
Espagne, Te Deum, Mascarade, Conquête d'Oran, Détachement
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNI.
Napprend de Madrid, que tous les Conseils,
les Paroisses et les Communautez Religieuses de certe Ville , ont fait chanter le Te Deum
en action de graces de la Prise d'Oran et de Mazarquibir. Le 15. Juillet il y eut une nombreuse
Mascarade qui se rendit à la petite Place du Palais , et qui traversant une partie de la Ville ,
revint à la Place de l'Hôtel de Ville. L'après midy
on représenta la Comédie dans la grande Sale de
cet Hôtel , et le soir on tira dans la Place un trèsbeau Feu d'artifice , par lequel les Réjouissances
publiques ont été terminées.
On a appris par le Patron d'une Barque arrivée des Côtes de Barbarie , que le Comte de Montemar , General de l'Armée du Roy d'Espagne ,
qui a fait la conquête d'Oran , ayant envoyé un Détachement considerable pour attaquer les Maures dans quelques Montagnes peu éloignées de la
Ville , où ils s'étoient retirez , ce Détachement
avoit été surpris dans un défilé , où les Maures
s'étoient mis en embuscade ; que le Duc de Saint
Blas avoit été tué dans cette rencontre , et que
malgré ce petit avantage remporté par les Maures , le General Espagnol se préparoit à les faire attaquer de nouveau.
Des Lettres d'Oran , portent que les Peuples
de 15. à 20. lieuës des environs de cette Place
étoient venus se soumettre au Roy et demander
sa protection.
Ôn écrit de Madrid , qu'on y avoit appris
'Afrique qu'un Détachement de mille Grenadiers , placez dans une Embuscade , où il y avoit seize pieces de Canon , chargées à cartouche
1
1
AOUST. 17༣2. 1865
touche , avoit tué près de 800. Maures , qu'un
Cautre Détachement de Cavalerie Espagnole avoit
attiré des Montagnes dans un défilé ; que le Comte de Cecil, qui commandoit ce Détachement ,
les avoit poursuivis jusqu'à une Colline où il
avoit trouvé un Convoi de mille Chameaux ,
chargez de froment et d'orge,
>
D'autres Lettres arrivées depuis , portent
qu'il est venu au Camp un Pacha d'une Province voisine d'Orau , accompagné de son fils ,
pour offrir au Comte de Montemar de mettre
35000. Maures en campagne au service de S.M.C.
à condition qu'on assureroit le Gouvernement de
cette Province à son fils , et qu'on établiroit avec
lui un Commerce de Bestiaux et de denrées , offrant de laisser son fils en ôtage pour sureté de
sa parole , et de fournir d'avance.200. mille mesures de froment. Le bruit court que cè Pacha
doit arriver à Madrid incessamment avec une
suite de 30. Maurės. 1
On inande de Ceuta , qu'on y avoit arrêté un
homme qui se disoit Domestique du Duc de
Riperda, et qu'on a sçû depuis être un Ingenieur
qu'il avoit chargé de lever le plan des Fortifica- tions de cette Place. On a appris aussi par ce Pri
sonnier , que le Duc de Riperda s'étoit fait Mahometan , et qu'il étoit actuellement au service
du Roy de Maroc. Cette déclaration ayant été confirmée par d'autres Lettres , que le Roy a
donné ordre au Conseil de Castille , de rayer le
nom de ce Renegat dans tous les Registres où il avoit été inscrit dans le temps de sa faveur en
Espagne.
On vient de recevoir des Lettres du Comte de
Montemar , par lesquelles on apprend que ce
General avoit fait un détachement de souo. hom- 13 I mes
1866 MERCURE DE FRANCE
mes d'Infanterie et de 2000. Chevaux , qui de- ,
voient être commandez par le Marquis de VillaDarias , pour aller faire le Siege de la petite Ville
de Mazangran , située à l'Embouchure de la Ri
viere de Chilef, à 15. lieues d'Oran , où il avoit
envoyé en même temps deux Vaisseaux de guerre
et 7. Galeres , qui devoient l'attaquer par Mer.
Napprend de Madrid, que tous les Conseils,
les Paroisses et les Communautez Religieuses de certe Ville , ont fait chanter le Te Deum
en action de graces de la Prise d'Oran et de Mazarquibir. Le 15. Juillet il y eut une nombreuse
Mascarade qui se rendit à la petite Place du Palais , et qui traversant une partie de la Ville ,
revint à la Place de l'Hôtel de Ville. L'après midy
on représenta la Comédie dans la grande Sale de
cet Hôtel , et le soir on tira dans la Place un trèsbeau Feu d'artifice , par lequel les Réjouissances
publiques ont été terminées.
On a appris par le Patron d'une Barque arrivée des Côtes de Barbarie , que le Comte de Montemar , General de l'Armée du Roy d'Espagne ,
qui a fait la conquête d'Oran , ayant envoyé un Détachement considerable pour attaquer les Maures dans quelques Montagnes peu éloignées de la
Ville , où ils s'étoient retirez , ce Détachement
avoit été surpris dans un défilé , où les Maures
s'étoient mis en embuscade ; que le Duc de Saint
Blas avoit été tué dans cette rencontre , et que
malgré ce petit avantage remporté par les Maures , le General Espagnol se préparoit à les faire attaquer de nouveau.
Des Lettres d'Oran , portent que les Peuples
de 15. à 20. lieuës des environs de cette Place
étoient venus se soumettre au Roy et demander
sa protection.
Ôn écrit de Madrid , qu'on y avoit appris
'Afrique qu'un Détachement de mille Grenadiers , placez dans une Embuscade , où il y avoit seize pieces de Canon , chargées à cartouche
1
1
AOUST. 17༣2. 1865
touche , avoit tué près de 800. Maures , qu'un
Cautre Détachement de Cavalerie Espagnole avoit
attiré des Montagnes dans un défilé ; que le Comte de Cecil, qui commandoit ce Détachement ,
les avoit poursuivis jusqu'à une Colline où il
avoit trouvé un Convoi de mille Chameaux ,
chargez de froment et d'orge,
>
D'autres Lettres arrivées depuis , portent
qu'il est venu au Camp un Pacha d'une Province voisine d'Orau , accompagné de son fils ,
pour offrir au Comte de Montemar de mettre
35000. Maures en campagne au service de S.M.C.
à condition qu'on assureroit le Gouvernement de
cette Province à son fils , et qu'on établiroit avec
lui un Commerce de Bestiaux et de denrées , offrant de laisser son fils en ôtage pour sureté de
sa parole , et de fournir d'avance.200. mille mesures de froment. Le bruit court que cè Pacha
doit arriver à Madrid incessamment avec une
suite de 30. Maurės. 1
On inande de Ceuta , qu'on y avoit arrêté un
homme qui se disoit Domestique du Duc de
Riperda, et qu'on a sçû depuis être un Ingenieur
qu'il avoit chargé de lever le plan des Fortifica- tions de cette Place. On a appris aussi par ce Pri
sonnier , que le Duc de Riperda s'étoit fait Mahometan , et qu'il étoit actuellement au service
du Roy de Maroc. Cette déclaration ayant été confirmée par d'autres Lettres , que le Roy a
donné ordre au Conseil de Castille , de rayer le
nom de ce Renegat dans tous les Registres où il avoit été inscrit dans le temps de sa faveur en
Espagne.
On vient de recevoir des Lettres du Comte de
Montemar , par lesquelles on apprend que ce
General avoit fait un détachement de souo. hom- 13 I mes
1866 MERCURE DE FRANCE
mes d'Infanterie et de 2000. Chevaux , qui de- ,
voient être commandez par le Marquis de VillaDarias , pour aller faire le Siege de la petite Ville
de Mazangran , située à l'Embouchure de la Ri
viere de Chilef, à 15. lieues d'Oran , où il avoit
envoyé en même temps deux Vaisseaux de guerre
et 7. Galeres , qui devoient l'attaquer par Mer.
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Résumé : ESPAGNE.
Le texte décrit la prise d'Oran et de Mazarquivir par les Espagnols. À Madrid, des Te Deum et des réjouissances publiques ont célébré ces victoires. Le Comte de Montemar a envoyé un détachement attaquer des Maures, mais une embuscade a causé la mort du Duc de Saint Blas. Malgré cette défaite, les Espagnols se préparaient à une nouvelle attaque. Des populations locales se sont soumises au roi d'Espagne. Un détachement de grenadiers a tué près de 800 Maures, et la cavalerie espagnole a capturé un convoi de chameaux. Un pacha voisin a proposé de mettre 35 000 Maures au service du roi d'Espagne en échange de privilèges. À Ceuta, un ingénieur a été arrêté pour trahison. Le Duc de Riperda, devenu mahométan, a été rayé des registres espagnols. Le Comte de Montemar a envoyé un détachement commandé par le Marquis de Villadarias pour assiéger Mazangran, avec le soutien naval de deux vaisseaux et sept galères.
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7
p. 1866
PORTUGAL.
Début :
On mande de Lisbonne, que le Roy Prétendant avoit le droit de lever des dixmes sur [...]
Mots clefs :
Dîmes, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAL.
Nmande de Lisbonne , que le Roy Préten
dant avoit le droit de lever des dixmes sur
les Evêchez et autres Benefices du Brezil, les Ec
clesiastiques de ces Provinces avoient eu recours
au Pape , et que S. S. étant disposée à les proteger , on craignoit que cela ne fit naître de nouyeaux differens avec la Cour de Rome.
Nmande de Lisbonne , que le Roy Préten
dant avoit le droit de lever des dixmes sur
les Evêchez et autres Benefices du Brezil, les Ec
clesiastiques de ces Provinces avoient eu recours
au Pape , et que S. S. étant disposée à les proteger , on craignoit que cela ne fit naître de nouyeaux differens avec la Cour de Rome.
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8
p. 1866
GRANDE BRETAGNE
Début :
On écrit de Londre, que le 8. de ce mois, trois Vaisseaux de la Compagnie de la Mer [...]
Mots clefs :
Londres, Compagnie de la Mer du Sud, Baleines
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE
GRANDE BRETAGNE E
N écrit de Londres , que le 8. de ce mois
Otrois Vaisseaux de la Compagnie de la Mer
du Sud entrerent dans le Port de Deptfort , venant du Groenland avec huit Baleines. Ils ont
laissé onze autres Vaisseaux de la Compagnie ,
qui avoient déja pris treize Baleines et qui de voient aller dans le Détroit de S. Dávid, desorte
qu'on espere que cette Pêche aura cette année un
meilleur succès que les années précédentes.
N écrit de Londres , que le 8. de ce mois
Otrois Vaisseaux de la Compagnie de la Mer
du Sud entrerent dans le Port de Deptfort , venant du Groenland avec huit Baleines. Ils ont
laissé onze autres Vaisseaux de la Compagnie ,
qui avoient déja pris treize Baleines et qui de voient aller dans le Détroit de S. Dávid, desorte
qu'on espere que cette Pêche aura cette année un
meilleur succès que les années précédentes.
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9
p. 1866-1874
SECONDE LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. le Marquis de B. au sujet de la Priste d'Oran, &c.
Début :
La premiere nouvelle, Monsieur, de la conquête d'Oran, est venuë ici par un Courier [...]
Mots clefs :
Conquête d'Oran, Roi d'Espagne, Flotte, Bâtiments, Ennemis, Armée, Marquis de Santa Cruz
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texteReconnaissance textuelle : SECONDE LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. le Marquis de B. au sujet de la Priste d'Oran, &c.
SECONDE LETTRE de M. D. L. R.
écrite à M. le Marquis de B. au sujet de
la Prise d'Oran , &c.
L
A premiere nouvelle , Monsieur , de la conquête d'Oran , est venue ici par un Courier
Extraordinaire dépêché de Séville le 10. de co
3
mois
A OUST. 1732. 1867
mois au Marquis de Castellar, Ambassadeur d'Es
pagne , lequel arriva à Paris le 20. Ce Ministrer
en fit part au Roy le lendemain , et présenta
S. M. une Lettre du Roy d'Espagne sur ce sujet.
Quelques jours après il donna un grand repas
aux Ministres Etrangers, aux Grands d'Espagne,
et aux Chevaliers de la Toison d'Or. Il y eut le
soir des Illuminations et une Fête entiere dans
son Hôtel ; on peut dire que toute la Ville y a
pris une grande part ; mais venons au détail que
vous avez droit d'attendre de moy sur cet Evene- ment.
Le premier soin du Roy d'Espagne , avant
que sa Flote se mit en Mer , a été de recomman der à Dieu le succès d'une entreprise si impor
tante , et d'ordonner des Prieres publiques dans
tous ses Etats. S. M. rendit pour cela un Decret
solemnel que je vais transcrire ici dans la Langue de l'Original , sçachant d'ailleurs que les
principales Langues de l'Europe vous sont fami lieres.
;
Siendo mi Real animo non, dejar separado del
gremio de laYglezia , y de nuestra Catholica Religion parte alguna de los Dominios que la Divina
Providega intrego a mi cuidado , quando me co- loco en el trono de esta Monarquia , y que la superioridad , y multiplicidad de mis enemigos arranco despues de mi obediencia violenta y fraudalen
tamente , he miditado en todos tiempos reunirlas
pero como la diversidad de las experimentadas contingincias ha embarazado hasta a hora el logro de
mis deseos , no hepodido ante aplicar a este importante'fin las considerables fuerzas que la Divina
omnipotencia hafiado in mi arbitrio ; y al presente
a unque no enteramente libre de ostros evidados
he resuelto no dilatar el de recobrar la importante
I ij Plaza
1668 MERCURE DE FRANCE
Plaza de Oran , que ha sido ostras vezer objecto
ร
valor , y de la piedad Christiana de la Nacion
spannola, considerandomuy principalmente que estando esta Plaza en poder de los Barbaros Africa- nos es una Purta Cerrada a la estencion de nuestra
Sagrada Religion , y abierta à la esclavidad de
los Habitadores de las immediatas Costas de Espanna , non sin fundato rezelo de que instruida esta Nacion de la guerra de Mar y tierra le facilite
la situacion de esta Paza y Puerto formidables , y
`fatales Ventay as sobre las vezings Provincias de
estos Ceynos , si tal Vez sehallazen entregadas al
descuido , o menos prorcidas de las fuerzas militares, conque presentemente, con la assistencia del
todo proderoso quedan superabundamente resguardadas , para et logro de tan importantefin he mandadojuntar en Alicante un exercito de hasta 30 M.
Infantes, y Cavallos ( si fuere menester ) provedido
de todos los viveros , Artilleria , municiones , y persechos correspondientes aquelquera ardua empressa
baxo las ordines del Capitan general Conde de Monsemar, y de mas Officiales Generales, y particulares , que he nombrado , y de Cuyas experiencias ,
y valor meprometo qualquera exito favorable , y
glorioso para que embarcados en el considerable numero de embarcaciones preventidas y escortadas de
las Esquadras de Navios , Galeras , y Galeotas
que a estefin he madato aprestar , passen immediamente a la recuperacion de mencionada Plaza de
Oran. Yporque todas las prevenciones humanas no
pueden sin los auxilios de la divina omnipotencia
assegurar el logro de empressa alguna , mando que
por la Camara se comunique luego esta determinacion a los Arzobispos , Obispos , y Cabildos Echlesiasticos , y atodas las Cuidades , y Villas de e
mes Reynos , segun se ha hecho en Otras occasiones,
*
+ estospara
A CUST. 1732 1869
para que se emplene en las Publicas , fervorosas Ro
gativas altodo Poderoso , afin que proteja mis reales
armas, y mes vivos deseos in tan importante expedicion. Expedido in Sevilla à 6 de Junio de 1732 .
Executese assi al Arzobispo Governador de Consejo
de Castilla. Yo EL REY.
Cet Acte de la pieté du Roy fut reçu avec un
applaudissement universel , principalement par
le Clergé. Un même zele parut aussi- tôt enflammer tous les cœurs , et par toute la Monarchie
d'Espagne on fit des vœux et on repeta ces grandes et édifiantes paroles qui furent autrefois prononcées avec tant de succès par le fameux Cardinal qui fit la premiere conquête d'Oran , * elles
méritent d'être transmises à la Posterité. Seigneur , ayez pitié de votre Peuple , et n'abandonnez
point votre héritage à des Barbares qui vous meconnoissent. Assistez-nous , puisque nous ne mettons
notre confiance qu'en vous et que nous n'adorons
que vous. Quoique nous n'ayons , mon Dieu , d'autre pensée ni d'autre dessein que d'étendre votre
sainte Foy et defaire honorer votre S. Nom ; nous
ne pouvons rien , toutefois , si vous ne nous prétez
la force de votre bras tout-puissant. Qu'est- ce que
peut la fragilité humaine sans votre secours La
puissance , l'Empire , la vertu , n'appartiennent qu'à
vous. Faites connoître à ceux qui vous haissent que
vous nous protegez , et ils seront confondus. Envoyez
le secours d'enhaut ; brisez la force de vos Ennemis et dissipez-les , afin qu'ils scachent qu'il n'y a que
vous qui êtes notre Dieu , qui combattez pour nous.
Cependant la Flotte équipée en la Baye d'Alicant , étant prête , et les derniers ordres de la Cour étant arrivez , elle mit à la voile le 15. de
Frias de Bello Oran. Art. XIV.
I iij. Juin
1870. MERCURE DE FRANCE
Juin , composée de plus de 5oo. Bâtimens de
transport de douze Vaisseaux de ligne , deux
Frégates , deux Galiotes à Bombes , sept Galeres ,
dix-huit Galiotes à Rames , et douze Barques
longes armées. Elle trouva bien- tôt des vents
contraires qui l'obligerent de rester pendant sept
jours à l'abri du Cap de Palos , d'où elle partit le 24. favorisée d'un bon vent qui la fit entrer dans le Canal , ensorte que le 25. elle se trouva
à la vue de la Côte d'Oran ; cependant les vents
contraires et la rapidité des courans ,
mirent pas de mouiller dans la Baye de cette
Ville avant le 28. Ce moüillage se fit sans perdre
aucun Bâtiment. Le 29. au point du jour on
commença de faire la descente en la Plage dite
des Aiguadas , à une lieuë à l'Ouest du Château
Almarza ou Marzalquibir , par le moyen de
Joo. Chaloupes formant une ligne , soutenuë de
tout le feu des Vaisseaux et des Galeres.
ne lui perLes Ennemis , qui s'étoient avancez au nombre
de dix ou douze mille Turcs ou Maures , divisez
en plusieurs troupes , voulurent s'opposer au dé- barquement; mais l'Artillerie des Vaisseaux et
des Galeres ayant redoublé son feu , et le principal Etendart des Ennemis ayant été abatu par Je premier coup de Canon que tira la Galere
S. Joseph , ils reculerent jusqu'à une certaine
* Ces Etendars sont ordinairement faits de quelque riche Etoffe dont le fond est verd et qui a servi a orner le Tombeau de Mahomet. Il y a au milieu
La Profession de Foy ordinaire ALLAH , ALLAH ,
c. en caracteres Arabes , brodez d'or ou d'argent
quelquefois de Perles. Rien n'est plus capable de
consterner les Infideles , que l'enlevement "d'un tel
Etendart.
distance.
A OUST. 1732. 1871
distance. Dans le même temps les Troupes du
Roy sauterent à terre. Toute l'Infanterie acheva
de débarquer le même jour avec une partie de la
Cavalerie, le tout dans un très bon ordre , mal
gré les continuelles escarmouches des Maures ,
ensorte qu'il n'y eut que quelques Soldats de blessez dans l'Armée du Roy.
Dès que les Ennemis eurent vů que la descente.
étoit faite , ils tenterent avec, un Corps de leur
Cavalerie , de tomber sur une troupe de Soldats
Espagnols, qui s'étoient écartez pour se rafrai
chir à une Fontaine assez éloignée de l'Armée ,
mais ce mouvement ayant été apperçu du General , il détacha 16. Compagnies de Grenadiers';
commandées par Don Lucas Fernando Patino ,
Maréchal de Camp , et 400. Chevaliers sous les
ordres du Marquis de las- Minas , aussi Maréchal de Camp , pour leur couper la retraite et pour s'emparer d'un poste avantageux qui étoit à la droite de l'Armée. Chrétienne. Le hazard
voulut que le Régiment du Prince étant débarqué du côté de la même Fontaine , une partie de
ce Régiment chargea les Maures , ce qui empêcha de les couper ; mas on se saisit toûjours du
poste en question , avantage qui les força tous à
gagner le haut de la Montagne et qui donna la facilité de pourvoir l'Armée d'eau pour deux
jours , afin de se mettre aussi -tôt en marche pour scontinuer ses progrès.
Le 30. Juin on se hâta de construire un Fort
sur la Plage, au pied de la Montagne del Sancto,
pour assurer la communication , la subsistance
de Armée et le reste du Débarquement ; mais le
Détachement qui couvroir les Travailleurs , s'étant peu à peu engagé avec les Maures , qui le
chargeoient avec beaucoup de violence , fut obliI´ iiij gé
1872 MERCURE DE FRANCE
gé de faire un mouvement vers la Ligne et les
Postes qui pouvoient le secourir ; ce qui ne suffisant pas , le General fit avancer quelques Compagnies de Grenadiers; mais la multitude et le feu
des Barbares augmentant toûjours , le General accourut lui- même , et fut enfin obligé de mettre toute l'Armée en mouvement.
Le Comte de Montemar marcha d'abord en
six colomnes pour se saisir des Montagnes d'où
les ennemis étoient descendus , ce qui fut heureusement executé , après un combat très- opiniâtré ; ensorte que les Troupes du Roy s'établirent principalement sur la Montagne del Sanco,
qui commande la Forteresse de Marzarquibir , ce
qui coupa aux Maures toute communication
et leur ota tout espoir. }
En effet le lendemain premier Juillet , l'Armée
s'étant mise en marche pour aller chercher les
ennemis , on apprit que les Infideles avoient abandonné la Place et les Forts d'Oran , et qu'ayant
le Bey ou Commandant à leur tête , ils avoient
pris le parti de se retirer , ou plutôt de s'enfuir à
la faveur de la nuit. Le Bey étoit au milieu de
sa Garde , suivi de 200. chevaux chargez de ses
effets les plus précieux ; ensorte que l'Arméa
Chrétienne trouva la Place deserte , quantité de
meubles dans la maison du Bey , les Magazins.
remplis de munitions de toute espece , et un Camp
formé par des Baraques entre Oran et le Fort de
Marzalquibir.. - i
On a sçu que le jour du combat- l'Armée des
Maures étoit de 220co. Africains , et de 2000.
Turcs , dont une partie étoit de la Garnison de
Marzalquibir , qui ne purent entrer dans la Forteresse , les Troupes Chrétiennes s'étant emparées
très à propos de la Montagne del Sancto. Cetre,
action
AOUST. 17521 1873
action a été sanglante et il y est péri un grand
nombre d'infideles , àતે en juger par la quantité de
riches dépouilles , d'argent monnoyé, d'Armes
et de Harnois garnis d'orfévrerie , &c qui furent ...le partage des Soldats.
On a trouvé dans les Forteresses 138 pieces
de Canon , dont-87. sont de fonte , Sept Mortiers
et une grande quantité de munitions de guerre et
de bouche. Il y avoit dans le Mole d'Oran , une
grande Galiote et cinq Brigantins pour la course , qui furent pareillement abandonnez par les Maures.
Dans l'Armée du Roy il n'y a eu que 30 hom- mes de tuez et cent de blessez. Deux Officiersseulement sont du nombre des morts et six du
nombre des blessez.
Le 2 Juillet, le Gouverneur Turc de la Forteresse
de Marzarquibir, ayant été sommé de se rendré.il
sortit avec sa Garnison de 150. Tures , mais un
grand nombre d'Africains qui étoient dans la
Place , prirent le parti de se jetter dans la Mer
et d'aller à la nage rejoindre leur Armée.
Voilà , Monsieur , le précis de ce que j'ai lu
dans plusieurs Lettres originales écrites du Campdevant Oran le 30. Juin, et de Séville le 6. et le 8.
de Juillet. Le succès , comme vous voyez , a été
dès plus heureux. On donne de justes éloges au
Comte de Montemar, General, aux Officiers Generaux et aux autres Officiers qui ont servi sous
ses ordres , et à la valeur des Troupes , sur tout
aux Grenadiers , qur, malgré la résistance , le
grand feu des Ennemis et la situation des lieux
escarpez et difficiles , les ont enfin entierement:
défaits et mis en déroute.
J'aurai soin de vous instruire des suites de ces
heureux évenement. Je suis, &c.
AParis , ce 4. Août 17320
فل
Dy
1874 MERCURE DE FRANCE
J'apprends , en fermant ma Lettre , que le Roy
d'Espagne a nommé Gouverneur d'Oran le Marquis de Santa Cruz , qui l'étoit de Ceuta, et qui
a servi dans cette Expedition en sa qualité de
Maréchal de Camp. C'est le même que vous avez
connu ici et qui étoit Ambassadeur Plénipotentiaire du Roi d'Espagne au Congrès de Cambray,
écrite à M. le Marquis de B. au sujet de
la Prise d'Oran , &c.
L
A premiere nouvelle , Monsieur , de la conquête d'Oran , est venue ici par un Courier
Extraordinaire dépêché de Séville le 10. de co
3
mois
A OUST. 1732. 1867
mois au Marquis de Castellar, Ambassadeur d'Es
pagne , lequel arriva à Paris le 20. Ce Ministrer
en fit part au Roy le lendemain , et présenta
S. M. une Lettre du Roy d'Espagne sur ce sujet.
Quelques jours après il donna un grand repas
aux Ministres Etrangers, aux Grands d'Espagne,
et aux Chevaliers de la Toison d'Or. Il y eut le
soir des Illuminations et une Fête entiere dans
son Hôtel ; on peut dire que toute la Ville y a
pris une grande part ; mais venons au détail que
vous avez droit d'attendre de moy sur cet Evene- ment.
Le premier soin du Roy d'Espagne , avant
que sa Flote se mit en Mer , a été de recomman der à Dieu le succès d'une entreprise si impor
tante , et d'ordonner des Prieres publiques dans
tous ses Etats. S. M. rendit pour cela un Decret
solemnel que je vais transcrire ici dans la Langue de l'Original , sçachant d'ailleurs que les
principales Langues de l'Europe vous sont fami lieres.
;
Siendo mi Real animo non, dejar separado del
gremio de laYglezia , y de nuestra Catholica Religion parte alguna de los Dominios que la Divina
Providega intrego a mi cuidado , quando me co- loco en el trono de esta Monarquia , y que la superioridad , y multiplicidad de mis enemigos arranco despues de mi obediencia violenta y fraudalen
tamente , he miditado en todos tiempos reunirlas
pero como la diversidad de las experimentadas contingincias ha embarazado hasta a hora el logro de
mis deseos , no hepodido ante aplicar a este importante'fin las considerables fuerzas que la Divina
omnipotencia hafiado in mi arbitrio ; y al presente
a unque no enteramente libre de ostros evidados
he resuelto no dilatar el de recobrar la importante
I ij Plaza
1668 MERCURE DE FRANCE
Plaza de Oran , que ha sido ostras vezer objecto
ร
valor , y de la piedad Christiana de la Nacion
spannola, considerandomuy principalmente que estando esta Plaza en poder de los Barbaros Africa- nos es una Purta Cerrada a la estencion de nuestra
Sagrada Religion , y abierta à la esclavidad de
los Habitadores de las immediatas Costas de Espanna , non sin fundato rezelo de que instruida esta Nacion de la guerra de Mar y tierra le facilite
la situacion de esta Paza y Puerto formidables , y
`fatales Ventay as sobre las vezings Provincias de
estos Ceynos , si tal Vez sehallazen entregadas al
descuido , o menos prorcidas de las fuerzas militares, conque presentemente, con la assistencia del
todo proderoso quedan superabundamente resguardadas , para et logro de tan importantefin he mandadojuntar en Alicante un exercito de hasta 30 M.
Infantes, y Cavallos ( si fuere menester ) provedido
de todos los viveros , Artilleria , municiones , y persechos correspondientes aquelquera ardua empressa
baxo las ordines del Capitan general Conde de Monsemar, y de mas Officiales Generales, y particulares , que he nombrado , y de Cuyas experiencias ,
y valor meprometo qualquera exito favorable , y
glorioso para que embarcados en el considerable numero de embarcaciones preventidas y escortadas de
las Esquadras de Navios , Galeras , y Galeotas
que a estefin he madato aprestar , passen immediamente a la recuperacion de mencionada Plaza de
Oran. Yporque todas las prevenciones humanas no
pueden sin los auxilios de la divina omnipotencia
assegurar el logro de empressa alguna , mando que
por la Camara se comunique luego esta determinacion a los Arzobispos , Obispos , y Cabildos Echlesiasticos , y atodas las Cuidades , y Villas de e
mes Reynos , segun se ha hecho en Otras occasiones,
*
+ estospara
A CUST. 1732 1869
para que se emplene en las Publicas , fervorosas Ro
gativas altodo Poderoso , afin que proteja mis reales
armas, y mes vivos deseos in tan importante expedicion. Expedido in Sevilla à 6 de Junio de 1732 .
Executese assi al Arzobispo Governador de Consejo
de Castilla. Yo EL REY.
Cet Acte de la pieté du Roy fut reçu avec un
applaudissement universel , principalement par
le Clergé. Un même zele parut aussi- tôt enflammer tous les cœurs , et par toute la Monarchie
d'Espagne on fit des vœux et on repeta ces grandes et édifiantes paroles qui furent autrefois prononcées avec tant de succès par le fameux Cardinal qui fit la premiere conquête d'Oran , * elles
méritent d'être transmises à la Posterité. Seigneur , ayez pitié de votre Peuple , et n'abandonnez
point votre héritage à des Barbares qui vous meconnoissent. Assistez-nous , puisque nous ne mettons
notre confiance qu'en vous et que nous n'adorons
que vous. Quoique nous n'ayons , mon Dieu , d'autre pensée ni d'autre dessein que d'étendre votre
sainte Foy et defaire honorer votre S. Nom ; nous
ne pouvons rien , toutefois , si vous ne nous prétez
la force de votre bras tout-puissant. Qu'est- ce que
peut la fragilité humaine sans votre secours La
puissance , l'Empire , la vertu , n'appartiennent qu'à
vous. Faites connoître à ceux qui vous haissent que
vous nous protegez , et ils seront confondus. Envoyez
le secours d'enhaut ; brisez la force de vos Ennemis et dissipez-les , afin qu'ils scachent qu'il n'y a que
vous qui êtes notre Dieu , qui combattez pour nous.
Cependant la Flotte équipée en la Baye d'Alicant , étant prête , et les derniers ordres de la Cour étant arrivez , elle mit à la voile le 15. de
Frias de Bello Oran. Art. XIV.
I iij. Juin
1870. MERCURE DE FRANCE
Juin , composée de plus de 5oo. Bâtimens de
transport de douze Vaisseaux de ligne , deux
Frégates , deux Galiotes à Bombes , sept Galeres ,
dix-huit Galiotes à Rames , et douze Barques
longes armées. Elle trouva bien- tôt des vents
contraires qui l'obligerent de rester pendant sept
jours à l'abri du Cap de Palos , d'où elle partit le 24. favorisée d'un bon vent qui la fit entrer dans le Canal , ensorte que le 25. elle se trouva
à la vue de la Côte d'Oran ; cependant les vents
contraires et la rapidité des courans ,
mirent pas de mouiller dans la Baye de cette
Ville avant le 28. Ce moüillage se fit sans perdre
aucun Bâtiment. Le 29. au point du jour on
commença de faire la descente en la Plage dite
des Aiguadas , à une lieuë à l'Ouest du Château
Almarza ou Marzalquibir , par le moyen de
Joo. Chaloupes formant une ligne , soutenuë de
tout le feu des Vaisseaux et des Galeres.
ne lui perLes Ennemis , qui s'étoient avancez au nombre
de dix ou douze mille Turcs ou Maures , divisez
en plusieurs troupes , voulurent s'opposer au dé- barquement; mais l'Artillerie des Vaisseaux et
des Galeres ayant redoublé son feu , et le principal Etendart des Ennemis ayant été abatu par Je premier coup de Canon que tira la Galere
S. Joseph , ils reculerent jusqu'à une certaine
* Ces Etendars sont ordinairement faits de quelque riche Etoffe dont le fond est verd et qui a servi a orner le Tombeau de Mahomet. Il y a au milieu
La Profession de Foy ordinaire ALLAH , ALLAH ,
c. en caracteres Arabes , brodez d'or ou d'argent
quelquefois de Perles. Rien n'est plus capable de
consterner les Infideles , que l'enlevement "d'un tel
Etendart.
distance.
A OUST. 1732. 1871
distance. Dans le même temps les Troupes du
Roy sauterent à terre. Toute l'Infanterie acheva
de débarquer le même jour avec une partie de la
Cavalerie, le tout dans un très bon ordre , mal
gré les continuelles escarmouches des Maures ,
ensorte qu'il n'y eut que quelques Soldats de blessez dans l'Armée du Roy.
Dès que les Ennemis eurent vů que la descente.
étoit faite , ils tenterent avec, un Corps de leur
Cavalerie , de tomber sur une troupe de Soldats
Espagnols, qui s'étoient écartez pour se rafrai
chir à une Fontaine assez éloignée de l'Armée ,
mais ce mouvement ayant été apperçu du General , il détacha 16. Compagnies de Grenadiers';
commandées par Don Lucas Fernando Patino ,
Maréchal de Camp , et 400. Chevaliers sous les
ordres du Marquis de las- Minas , aussi Maréchal de Camp , pour leur couper la retraite et pour s'emparer d'un poste avantageux qui étoit à la droite de l'Armée. Chrétienne. Le hazard
voulut que le Régiment du Prince étant débarqué du côté de la même Fontaine , une partie de
ce Régiment chargea les Maures , ce qui empêcha de les couper ; mas on se saisit toûjours du
poste en question , avantage qui les força tous à
gagner le haut de la Montagne et qui donna la facilité de pourvoir l'Armée d'eau pour deux
jours , afin de se mettre aussi -tôt en marche pour scontinuer ses progrès.
Le 30. Juin on se hâta de construire un Fort
sur la Plage, au pied de la Montagne del Sancto,
pour assurer la communication , la subsistance
de Armée et le reste du Débarquement ; mais le
Détachement qui couvroir les Travailleurs , s'étant peu à peu engagé avec les Maures , qui le
chargeoient avec beaucoup de violence , fut obliI´ iiij gé
1872 MERCURE DE FRANCE
gé de faire un mouvement vers la Ligne et les
Postes qui pouvoient le secourir ; ce qui ne suffisant pas , le General fit avancer quelques Compagnies de Grenadiers; mais la multitude et le feu
des Barbares augmentant toûjours , le General accourut lui- même , et fut enfin obligé de mettre toute l'Armée en mouvement.
Le Comte de Montemar marcha d'abord en
six colomnes pour se saisir des Montagnes d'où
les ennemis étoient descendus , ce qui fut heureusement executé , après un combat très- opiniâtré ; ensorte que les Troupes du Roy s'établirent principalement sur la Montagne del Sanco,
qui commande la Forteresse de Marzarquibir , ce
qui coupa aux Maures toute communication
et leur ota tout espoir. }
En effet le lendemain premier Juillet , l'Armée
s'étant mise en marche pour aller chercher les
ennemis , on apprit que les Infideles avoient abandonné la Place et les Forts d'Oran , et qu'ayant
le Bey ou Commandant à leur tête , ils avoient
pris le parti de se retirer , ou plutôt de s'enfuir à
la faveur de la nuit. Le Bey étoit au milieu de
sa Garde , suivi de 200. chevaux chargez de ses
effets les plus précieux ; ensorte que l'Arméa
Chrétienne trouva la Place deserte , quantité de
meubles dans la maison du Bey , les Magazins.
remplis de munitions de toute espece , et un Camp
formé par des Baraques entre Oran et le Fort de
Marzalquibir.. - i
On a sçu que le jour du combat- l'Armée des
Maures étoit de 220co. Africains , et de 2000.
Turcs , dont une partie étoit de la Garnison de
Marzalquibir , qui ne purent entrer dans la Forteresse , les Troupes Chrétiennes s'étant emparées
très à propos de la Montagne del Sancto. Cetre,
action
AOUST. 17521 1873
action a été sanglante et il y est péri un grand
nombre d'infideles , àતે en juger par la quantité de
riches dépouilles , d'argent monnoyé, d'Armes
et de Harnois garnis d'orfévrerie , &c qui furent ...le partage des Soldats.
On a trouvé dans les Forteresses 138 pieces
de Canon , dont-87. sont de fonte , Sept Mortiers
et une grande quantité de munitions de guerre et
de bouche. Il y avoit dans le Mole d'Oran , une
grande Galiote et cinq Brigantins pour la course , qui furent pareillement abandonnez par les Maures.
Dans l'Armée du Roy il n'y a eu que 30 hom- mes de tuez et cent de blessez. Deux Officiersseulement sont du nombre des morts et six du
nombre des blessez.
Le 2 Juillet, le Gouverneur Turc de la Forteresse
de Marzarquibir, ayant été sommé de se rendré.il
sortit avec sa Garnison de 150. Tures , mais un
grand nombre d'Africains qui étoient dans la
Place , prirent le parti de se jetter dans la Mer
et d'aller à la nage rejoindre leur Armée.
Voilà , Monsieur , le précis de ce que j'ai lu
dans plusieurs Lettres originales écrites du Campdevant Oran le 30. Juin, et de Séville le 6. et le 8.
de Juillet. Le succès , comme vous voyez , a été
dès plus heureux. On donne de justes éloges au
Comte de Montemar, General, aux Officiers Generaux et aux autres Officiers qui ont servi sous
ses ordres , et à la valeur des Troupes , sur tout
aux Grenadiers , qur, malgré la résistance , le
grand feu des Ennemis et la situation des lieux
escarpez et difficiles , les ont enfin entierement:
défaits et mis en déroute.
J'aurai soin de vous instruire des suites de ces
heureux évenement. Je suis, &c.
AParis , ce 4. Août 17320
فل
Dy
1874 MERCURE DE FRANCE
J'apprends , en fermant ma Lettre , que le Roy
d'Espagne a nommé Gouverneur d'Oran le Marquis de Santa Cruz , qui l'étoit de Ceuta, et qui
a servi dans cette Expedition en sa qualité de
Maréchal de Camp. C'est le même que vous avez
connu ici et qui étoit Ambassadeur Plénipotentiaire du Roi d'Espagne au Congrès de Cambray,
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Résumé : SECONDE LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. le Marquis de B. au sujet de la Priste d'Oran, &c.
En 1732, la prise d'Oran par les Espagnols fut annoncée par un courrier extraordinaire de Séville à Paris le 20 juin. Avant l'expédition, le roi d'Espagne ordonna des prières publiques dans tous ses États pour assurer le succès de l'entreprise. Une flotte composée de plus de 500 bâtiments quitta Alicante le 15 juin et arriva devant Oran le 28 juin. Le débarquement des troupes espagnoles eut lieu le 29 juin, malgré la résistance des ennemis, qui furent repoussés par l'artillerie des vaisseaux. Les Espagnols construisirent un fort sur la plage pour sécuriser la communication et la subsistance de l'armée. Le 30 juin, les troupes espagnoles prirent les montagnes stratégiques, forçant les Maures à se retirer. Le 1er juillet, l'armée chrétienne trouva la place d'Oran désertée par les ennemis, qui avaient fui pendant la nuit. Les Espagnols découvrirent des munitions et des richesses abandonnées. La bataille fit 30 morts et 100 blessés dans les rangs espagnols. Le 2 juillet, la forteresse de Marzarquivir se rendit. Le roi d'Espagne nomma le Marquis de Santa Cruz gouverneur d'Oran. Le texte mentionne également une personne connue en tant qu'Ambassadeur Plénipotentiaire du Roi d'Espagne au Congrès de Cambray, sans fournir de détails supplémentaires sur cette personne.
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