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1
p. 245-269
Lille. [titre d'après la table]
Début :
Ce même jour 3. de Novembre ils allerent coucher à [...]
Mots clefs :
Lille, Ville, Fort, Sébastien Le Prestre de Vauban, Roi, La Rablière, Place, Hôtel de la monnaie, Flandre, Citadelle, Ambassadeurs, Monde, Argent, Gendarmes, France, Temps, Dames, Moulin, Peuple, Chevaux
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texteReconnaissance textuelle : Lille. [titre d'après la table]
Ce même jour 3. de Novembre
ils allerent coucher à
Lifle , qui eſt ſur la Riviere de
Deulle , dont l'eau remplit ſes
doubles foffez qu'on a diftinguez
de demy-lunes. La Ville
eft fort grande & a des Eglifes
magnifiques. Baudoüin V.
dit de Lifle , Comte de Flandre
y fonda la Collegiale de
S. Pierre . C'eſt la plus confiderable
. Lifle , Capitale de la
Flandre nommée Gallicane ,
fut entourée deMurailles par
le meſme Baudoüin V. en
1046. Philippes le Hardy y
établit une Chambre des
X iij
246 II P. du Voyage
Comtes en 1385. Le Roy la foûmit
en 1667. & comme elle eſt
reftée à la France par la Paix
d'Aix la Chapelle en 1668, Sa
Majesté y a fait élever une
forte Citadelle flanquée de
cinq grands BaſtionsRoyaux.
Apeine les Ambaſſadeurs furent-
ils fortis de Menin, qu'ils
commencerent à voir le Peuple
de Lifle qui rempliſſoit la
Campagne. A une lieuë de la
Place, ils trouverent un fort
grand nombre de Caroffes &
de Chevaux , tant de la Nobleſſe
de la Ville , que decelle
des environs .On avoitran
des Amb . de Siam. 247
gélaGendarmerie en bataille,
elle eſtoit fort leſte , & commandée
par Me Doleac qui
eſtoit à la teſte , & qui falia
les Ambaſſadeurs ainſi que
tous les Officiers ; chacun
d'eux avoit l'épée à la main.
Mde la Rabliere Comman--
dant , les reçût hors la Ville ,
&leur preſenta Mts du Magiftrat
qui leur témoignerent
la joye qu'ils avoient de les
recevoir ,& d'executer l'ordre
du Roy. Ces premiers
complimens eſtant finis , ils
entrerent dans la Ville , où la
foule du Peuple eſtoit fi gran-
X iiij
248 III. P. du Voyage
de , que les Ambaſſadeurs di
rent qu'ils croyoient eftre encore au
jour de leur Entrée à Paris. Aprés
avoir paſſé dans pluſieurs
grandes&belles ruës bordées
de Troupes , ils retrouverent
la Gendarmerie en bataille
dans la place. M² de la Rabliere
les alla voir peu de
temps aprés leur arrivée , &
leur demanda le Mot. Ils
ſçavoient que Me le Maref
chal de Humieres , Gouverneur
de Lifle , commandoit
les Armées du Roy , & eftoit
grand Maître de l'Artillerie ,
c'eſt pourquoy ils donnerent,
des Anb. de Siam. 249
quand le Soleil menace , le Tonnere
gronde. Il y eut beaucoup
de monde à les voir fouper ,
&fur tout quantité de Dames,
il s'en trouva un grand nombre
de fort belles. Le lendemain
M de la Rabliere donna
ordre qu'on amenaft des
Caroſſes à la porte du lieu où
ils eftoient logez , & les conduiſit
à la Citadelle. Ils y furent
receus au bruit du Canon
, comme ils l'avoient eſté
le jour precedent au bruit de
celuy de la Ville. L'Infanterie
eſtoit en bataille. Ils monterent
fur les Remparts , & en
250 III P duVoyage
firent le tour , avec M Morion
qui en eſt Lieutenant de
Roy , ainſi qu'avec le Major &
l'Ingenieur ,je dis l'Ingenieur,
parcequ'il y en a undans chaque
Place. On leur dit que
Mr de Vauban estoit Gouverneur
de cette Citadelle qu'il avoit
luy-mefme fait construire ,
que c'étoit le premier homme du
Monde pour les Fortifications ,
&que tout ce qu'il y avoit de
beaux Ouvrages en France de
cette nature , avoient étéfaits par
fesfoins. Ils allerent voir fon
Jardin qui eſt dans la meſme
Citadelle , & entrerent dans
des Amb. de Siam. 251
une Grotte où l'on fit moüiller
beaucoup de monde pour
les divertir. Ils virent auffi
P'Arcenal qui eſt dans le même
lieu ,& generalement tout
ce qu'ils jugerent digne de
leur curioſité , c'eſt à dire qu'ils
ne laiſſerent aucun endroit de
la Place ſans le viſiter. Le même
jour ils eurent le plaifir
d'une Chaſſe , dont ils avoient
eſté priez par Me de la Rabliere
; ils allerent juſques à la
porte de la Ville dans les Caroffes
qu'il leur avoit envoyez,
puis ils monterent à cheval.
Il y avoit auſſi quantité de
252 III. P. du Voyage
Dames à cheval fort parées
& veſtuës en Amazones , &
plus de vingt mille perfonnes.
Les chiens prirent beaucoup
de gibier , & comme la populace
en prit encore davantage
, on fut contraint de
faire ceffer la chaffe , & d'obliger
du moins autant qu'on
le pût , tout ce grand Peuple
à rentrer. M du Magiftrat
leur donnerent la Comedie
dans l'Hôtel de Ville , aprés
quoy ils pafferent dans une
grande Sale , où il y avoit un
fort beau Concert de voix , &
d'inſtrumens qui dura une
1
desAmb. de Siam. 253
heure & demie. Ils allerent
delà dans une autre Salle où
eſtoit ſervie une collation magnifique
de vingt couverts.
Les Dames ſe mirent à table,
& la beauté de Mlle de la
Rianderie , qui charma toute
l'Aflemblée , auroit eu tous
les applaudiſſemens, ſiſa douceur
n'euſt pas eu l'avantage
de les partager. L'Ambaffadeur
donna ce ſoir là pour
mot , Ie defendray mon Ouvrage
, voulant dire que M de
Vauban qui avoit fait la Citadelle
, la defendroit auffibien
que la Ville , ſi l'une &
254 III. P. du Voyage
l'autre eſtoit attaquée. L'af-
Auence du monde ſe trouva
ſi grande pour les voir fouper
, qu'il y avoit apparence
que la plus part des Dames ,
loin de pouvoir trouver place
, ne pourroient pas meſme
entrer. Cela fut cauſe que les
Ambaſſadeurs prierent qu'on
ne laiſſaſt entrer qu'elles , difant
que les hommes les pouvoient
voir dans les autres lieux
où ils alloient.
Le lendemain ils furen tconduits
dans l'Hôtel de la Monnoye
par Mr de la Rabliere.
Ils commencerent par la Fondes
Amb de Siam. 255
derie , où ils virent faire les
moûles & couler dedans l'Argent
fondu , d'où l'on tira en
leur prefence les lames pour
les Loüis d'Argent de 40 ſols,
qui furent portez au Moulin ,
où ils les virent allonger &
recuire ', & enſuite coûper les
flancs. Ils en coûperent euxmêmes
pluſieurs . De là ils allerent
dans l'ouvrerie , où
les Ouvriers Ajuſteurs limerent
ces flancs , & les rendirent
du juſte poids. Enſuite
on les mena dans le Blanchi
ment, où l'on fit rougir les
flancs puis on les mit
د
256 III. P. du Voyage
boüillir à la maniere ordinaire
pour leur rendre leur
couleur naturelle. Aprés cela
ils allerent voir la nouvelle
Machine qui met les Lettres
fur la tranche avec autant de
promptitude, que de facilité
& de propreté. Ils eurent le
plaifir d'en marquer eux -
mêmes pluſieurs, & fe rendirent
dans le Monnoyage, où
aprés qu'ils eurent veu monnoyer
pluſieurs Pieces
Maiſtre de la Monnoye remarqua
qu'ils avoient envie
de voir de plus prés comme
cela ſe faiſoit. Auſſi - tôt il
د
le
des Amb. de Siam. 257
pria le premier Ambaſſadeur
d'entrer dans la Foſſe à côté
du Monnoyeur , & de mettre
luy- même les Pieces fous
la preſſe. Il le fit , & re
garda avec plaifir ſon ouvrage
, voyant la Piece recevoir
ſon empreinte des deux côtez
en même temps . Il marqua
par un ſigne de tête qu'il
comprenoit bien la choſe.
On fit voir auſſi aux Ambaſſadeurs
comment on faifoit
les laveures, & de quelle
maniere on retrouvoit l'Argent
qu'ils avoient remarqué
eſtre dans les fables des moû
Y
A
258 111. P. du Voyage
les , & qu'ils avoient veu ſe
répandre quand on avoit
jetté la Fonte dans ces moûles.
Ils furent furpris d'apprendre
que cét Argent-là
qui eft imperceptible, ſe retrouvoit
par le moyen du vif
Argent , ou Mercure . On
voulut les conduire dans l'ef
ſayerie & dans la Chambre
de la Délivrance ; mais le
temps manquoit , & on avoit
encore beaucoup de choſes à
leur faire voir ailleurs . Се-
pendant on s'apperçût qu'on
ne les tiroit de tous ces Travaux
qu'avec peine , parce
des Amb . de Siam . 159
qu'ils ne pouvoient ſe laffer
d'admirer toutes ces diverſes
machines , principalement
celles du Moulin & du Monnoyage.
Ils manioient les
Coûpoirs & les Rouleaux,
ainſi que les autres uſtenciles,
&en admiroient l'invention.
Enfin ils firent beaucoup de
remerciemens au Maîtrede la
Monnoye , & luy dirent que
l'on ne pouvoit eſtre plus
content qu'ils eftoient , &
qu'ils auroient bien voulu
avoir plus de temps pour
viſiter plus exactement tous
leurs Travaux. Ils deman-
Y ij
60. III. P. du Voyage
derent, ſi l'on n'auroit pas plûtôt
fait de jetter nos Efpeces en
moûle , comme ils faisoient les
leurs , parce que cela faciliteroit
beaucoup le travailerépargneroit
bien du monde & de la dépense .
Le Maiſtre de la Monnoye
répondit , que la Monnoyejettée
en moûle n'est jamais fi belle
que la nôtre ; &qu'à l'égard dia
grand embarras &de la grande
on ſouhaitoit plutôt
l'augmenter que de la diminuër,
pouréviter les Faux- monnoyeurs
qui font fort embaraffez quand
ils font obligez d'avoir tant de
machines. Ils virent tout
dépense ,
des Amb. de Siam. 261
د
cela en moins d'une heure
& demie le tout ayant
eſté tenu tout preſt. En entrant
& en fortant de l'Hôtel
des Monnoyes , ils regarderent
avec furpriſe le grand
Bâtiment que Sa Majefté a
fait faire pour fabriquer la
Monnoye de Flandre. S'il
eût eſté achevé , leur étonnement
eût eſté plus grand , le
deſſein en eſtant tres - beau ;
mais il n'y en a que la moitie
de bâty.
Au fortir de la monnoye,
ils allerent à l'Hôpital Comteſſe
, où ils virent des Reli262
III. P. du Voyage
gieuſes ( toutes Filles de qualité
) qui ont ſoin des malades
& des Bleffez de la Garniſon.
Leur zele les édifia beaucoup,
& leur Eglife leur parut extrémement
belle. Elles leur
firent preſent de quelques
Bouquets de leurs ouvrages,
qu'ils trouverent trés - bien
travaillez , & dont ils les remercierent
avec toute l'honnefteté
poſſible.
M Doleac qui commandoit
la Gendarmerie leur envoya
dire qu'il la feroit monter à
cheval. Ils eurent du chagrin
d'eſtre obligez de fe conten
desAmb. de Siam. 263
ter de l'avoir veuë à leur arrivée
; mais le reſte de leur
aprés- dînée devoit eſtre employée
à voir la Place, les Arcenaux
& les Magaſins. Ils
avoient eſté ſurpris de la
beauté de cette Gendarmerie
auſſi nombreuſe que leſte.
Elle estoit composée des Gendarmes
Ecoffois, de ceux de Bourgogne
& de Flandre , des Gendarmes
Anglois , des Gendarmes
& Chevaux-Legers de la Reine,
des Gendarmes &Chevaux-
Legers de Monseigneur le Dauphin
, & des Gendarmes d'Anjou.
Les Ambaſſadeuts firent
264 III . P. du Voyage
ce jour-là le tour de la Place,
qu'ils trouverent d'une grande
beauté. Ils viſiterent auffi
les Arcenaux & les Magaſins,
& furent furpris de les voir
ſi propres & d'y trouver tout
en fi bon ordre. On leur dit
que c'eſtoit par les foins de Mr
du Mets , l'un des plus braves
Officiers que le Roy ait dansſes
Troupes , & qui entend parfaitement
l' Artillerie. Ils dirent
qu'ils en avoient oüy parler fi
avantageusement en tant d'endroits
, qu'ils auroient bien foubaité
de le voir. En rentrant
ils allerent aux Jeſuites , où
tous
des Amb. de Siam. 265
tous les Peres les receurent.
Aprés qu'ils eurent viſité une
partie de leur Maiſon , on
leur fit voir un moulin à eau
qui peut eſtre mis au nombre
des chofes les plus extraordinaires
, puiſque ſans que
perſonne agiffe, il entonne le
bled, meut & fait tout le refte
que nous voyons dans les
Moulins , lorſque les hommes
s'en meflent. Ils demanderent
le Plan de ce moulin , & on
les fatisfit là-deſſus , ils furent
enfuite conduits dans une
grande Sale , où ils trouverent
une magnifique Collation. Ils
Z
226 III. P. du Voyage
dirent à ces Peres , qu'il n'appartenoit
qu'à eux de ſe diftinguer
en tout , & qu'ils ne manqueroient
pas de rendre compte
au Roy de Siam du bon accueil
qu'ils avoient reçu de leur Compagnie
dans tous les endroits où
ils les avoient trouvez établis.
Ils donnerent ce ſoir là pour
mot , point d'amis , ny d'ennemis
que les fiens , & allerent
ſouper chez M de la Rabliere
, qui les avoit invités. Ce
Repas fut d'une tres--grande
magnificence , & accompagné
d'une Simphonie , compoſée
d'un fort grand nom
des Amb. de Siam. 267
bre d'Inſtrumens , on y but
les Santés de l'AlianceRoyale,
& l'on recommença pluſieurs
fois celle du Roy. Il y eût un
grandBal apres le ſoupé , où
Mlle Deſpiere ſe fit admirer.
On m'a aſſuré qu'elle eſt de la
force de tout ce qu'il y a de
perſonnes en France qui dancent
le mieux. Les Ambaſſa .
deurs ne s'en retournerent
qu'aprés minuit. Ce ne fut
pas fans avoir fait de grands
remerciemens à de la Rabliere,
non ſeulement du regale
qu'il leur venoit de donner ,
Zij
268 III. P. du Voyage
mais encore de fes manieres
honneſtes . Le maiſtre de la
Monnoye les vint ſaluër le lendemain.
Ils le reconurent auffitoft
, & le receurent d'une maniere
tres - obligeante. Ils dînerent
cejour-là de fort bonne
heure , & fortirent de la
Ville de la maniere qu'ils y
eſtoient entrés , ils parlerent
beaucoup de m' de la Rabliere
pendant le chemin , & dirent
qu'on pouvoit appeller Lille , la
Reyne de Flandre , comme Paris
la Reyne de France , & recommençant
continuellement à
parler des grandeurs du Roy,
des Amb. de Siam. 269
ils dirent que rien n'en approchoit
, & que ce qui en parois
foitsouffroit la veuë , mais non
pas l'expreffion.
ils allerent coucher à
Lifle , qui eſt ſur la Riviere de
Deulle , dont l'eau remplit ſes
doubles foffez qu'on a diftinguez
de demy-lunes. La Ville
eft fort grande & a des Eglifes
magnifiques. Baudoüin V.
dit de Lifle , Comte de Flandre
y fonda la Collegiale de
S. Pierre . C'eſt la plus confiderable
. Lifle , Capitale de la
Flandre nommée Gallicane ,
fut entourée deMurailles par
le meſme Baudoüin V. en
1046. Philippes le Hardy y
établit une Chambre des
X iij
246 II P. du Voyage
Comtes en 1385. Le Roy la foûmit
en 1667. & comme elle eſt
reftée à la France par la Paix
d'Aix la Chapelle en 1668, Sa
Majesté y a fait élever une
forte Citadelle flanquée de
cinq grands BaſtionsRoyaux.
Apeine les Ambaſſadeurs furent-
ils fortis de Menin, qu'ils
commencerent à voir le Peuple
de Lifle qui rempliſſoit la
Campagne. A une lieuë de la
Place, ils trouverent un fort
grand nombre de Caroffes &
de Chevaux , tant de la Nobleſſe
de la Ville , que decelle
des environs .On avoitran
des Amb . de Siam. 247
gélaGendarmerie en bataille,
elle eſtoit fort leſte , & commandée
par Me Doleac qui
eſtoit à la teſte , & qui falia
les Ambaſſadeurs ainſi que
tous les Officiers ; chacun
d'eux avoit l'épée à la main.
Mde la Rabliere Comman--
dant , les reçût hors la Ville ,
&leur preſenta Mts du Magiftrat
qui leur témoignerent
la joye qu'ils avoient de les
recevoir ,& d'executer l'ordre
du Roy. Ces premiers
complimens eſtant finis , ils
entrerent dans la Ville , où la
foule du Peuple eſtoit fi gran-
X iiij
248 III. P. du Voyage
de , que les Ambaſſadeurs di
rent qu'ils croyoient eftre encore au
jour de leur Entrée à Paris. Aprés
avoir paſſé dans pluſieurs
grandes&belles ruës bordées
de Troupes , ils retrouverent
la Gendarmerie en bataille
dans la place. M² de la Rabliere
les alla voir peu de
temps aprés leur arrivée , &
leur demanda le Mot. Ils
ſçavoient que Me le Maref
chal de Humieres , Gouverneur
de Lifle , commandoit
les Armées du Roy , & eftoit
grand Maître de l'Artillerie ,
c'eſt pourquoy ils donnerent,
des Anb. de Siam. 249
quand le Soleil menace , le Tonnere
gronde. Il y eut beaucoup
de monde à les voir fouper ,
&fur tout quantité de Dames,
il s'en trouva un grand nombre
de fort belles. Le lendemain
M de la Rabliere donna
ordre qu'on amenaft des
Caroſſes à la porte du lieu où
ils eftoient logez , & les conduiſit
à la Citadelle. Ils y furent
receus au bruit du Canon
, comme ils l'avoient eſté
le jour precedent au bruit de
celuy de la Ville. L'Infanterie
eſtoit en bataille. Ils monterent
fur les Remparts , & en
250 III P duVoyage
firent le tour , avec M Morion
qui en eſt Lieutenant de
Roy , ainſi qu'avec le Major &
l'Ingenieur ,je dis l'Ingenieur,
parcequ'il y en a undans chaque
Place. On leur dit que
Mr de Vauban estoit Gouverneur
de cette Citadelle qu'il avoit
luy-mefme fait construire ,
que c'étoit le premier homme du
Monde pour les Fortifications ,
&que tout ce qu'il y avoit de
beaux Ouvrages en France de
cette nature , avoient étéfaits par
fesfoins. Ils allerent voir fon
Jardin qui eſt dans la meſme
Citadelle , & entrerent dans
des Amb. de Siam. 251
une Grotte où l'on fit moüiller
beaucoup de monde pour
les divertir. Ils virent auffi
P'Arcenal qui eſt dans le même
lieu ,& generalement tout
ce qu'ils jugerent digne de
leur curioſité , c'eſt à dire qu'ils
ne laiſſerent aucun endroit de
la Place ſans le viſiter. Le même
jour ils eurent le plaifir
d'une Chaſſe , dont ils avoient
eſté priez par Me de la Rabliere
; ils allerent juſques à la
porte de la Ville dans les Caroffes
qu'il leur avoit envoyez,
puis ils monterent à cheval.
Il y avoit auſſi quantité de
252 III. P. du Voyage
Dames à cheval fort parées
& veſtuës en Amazones , &
plus de vingt mille perfonnes.
Les chiens prirent beaucoup
de gibier , & comme la populace
en prit encore davantage
, on fut contraint de
faire ceffer la chaffe , & d'obliger
du moins autant qu'on
le pût , tout ce grand Peuple
à rentrer. M du Magiftrat
leur donnerent la Comedie
dans l'Hôtel de Ville , aprés
quoy ils pafferent dans une
grande Sale , où il y avoit un
fort beau Concert de voix , &
d'inſtrumens qui dura une
1
desAmb. de Siam. 253
heure & demie. Ils allerent
delà dans une autre Salle où
eſtoit ſervie une collation magnifique
de vingt couverts.
Les Dames ſe mirent à table,
& la beauté de Mlle de la
Rianderie , qui charma toute
l'Aflemblée , auroit eu tous
les applaudiſſemens, ſiſa douceur
n'euſt pas eu l'avantage
de les partager. L'Ambaffadeur
donna ce ſoir là pour
mot , Ie defendray mon Ouvrage
, voulant dire que M de
Vauban qui avoit fait la Citadelle
, la defendroit auffibien
que la Ville , ſi l'une &
254 III. P. du Voyage
l'autre eſtoit attaquée. L'af-
Auence du monde ſe trouva
ſi grande pour les voir fouper
, qu'il y avoit apparence
que la plus part des Dames ,
loin de pouvoir trouver place
, ne pourroient pas meſme
entrer. Cela fut cauſe que les
Ambaſſadeurs prierent qu'on
ne laiſſaſt entrer qu'elles , difant
que les hommes les pouvoient
voir dans les autres lieux
où ils alloient.
Le lendemain ils furen tconduits
dans l'Hôtel de la Monnoye
par Mr de la Rabliere.
Ils commencerent par la Fondes
Amb de Siam. 255
derie , où ils virent faire les
moûles & couler dedans l'Argent
fondu , d'où l'on tira en
leur prefence les lames pour
les Loüis d'Argent de 40 ſols,
qui furent portez au Moulin ,
où ils les virent allonger &
recuire ', & enſuite coûper les
flancs. Ils en coûperent euxmêmes
pluſieurs . De là ils allerent
dans l'ouvrerie , où
les Ouvriers Ajuſteurs limerent
ces flancs , & les rendirent
du juſte poids. Enſuite
on les mena dans le Blanchi
ment, où l'on fit rougir les
flancs puis on les mit
د
256 III. P. du Voyage
boüillir à la maniere ordinaire
pour leur rendre leur
couleur naturelle. Aprés cela
ils allerent voir la nouvelle
Machine qui met les Lettres
fur la tranche avec autant de
promptitude, que de facilité
& de propreté. Ils eurent le
plaifir d'en marquer eux -
mêmes pluſieurs, & fe rendirent
dans le Monnoyage, où
aprés qu'ils eurent veu monnoyer
pluſieurs Pieces
Maiſtre de la Monnoye remarqua
qu'ils avoient envie
de voir de plus prés comme
cela ſe faiſoit. Auſſi - tôt il
د
le
des Amb. de Siam. 257
pria le premier Ambaſſadeur
d'entrer dans la Foſſe à côté
du Monnoyeur , & de mettre
luy- même les Pieces fous
la preſſe. Il le fit , & re
garda avec plaifir ſon ouvrage
, voyant la Piece recevoir
ſon empreinte des deux côtez
en même temps . Il marqua
par un ſigne de tête qu'il
comprenoit bien la choſe.
On fit voir auſſi aux Ambaſſadeurs
comment on faifoit
les laveures, & de quelle
maniere on retrouvoit l'Argent
qu'ils avoient remarqué
eſtre dans les fables des moû
Y
A
258 111. P. du Voyage
les , & qu'ils avoient veu ſe
répandre quand on avoit
jetté la Fonte dans ces moûles.
Ils furent furpris d'apprendre
que cét Argent-là
qui eft imperceptible, ſe retrouvoit
par le moyen du vif
Argent , ou Mercure . On
voulut les conduire dans l'ef
ſayerie & dans la Chambre
de la Délivrance ; mais le
temps manquoit , & on avoit
encore beaucoup de choſes à
leur faire voir ailleurs . Се-
pendant on s'apperçût qu'on
ne les tiroit de tous ces Travaux
qu'avec peine , parce
des Amb . de Siam . 159
qu'ils ne pouvoient ſe laffer
d'admirer toutes ces diverſes
machines , principalement
celles du Moulin & du Monnoyage.
Ils manioient les
Coûpoirs & les Rouleaux,
ainſi que les autres uſtenciles,
&en admiroient l'invention.
Enfin ils firent beaucoup de
remerciemens au Maîtrede la
Monnoye , & luy dirent que
l'on ne pouvoit eſtre plus
content qu'ils eftoient , &
qu'ils auroient bien voulu
avoir plus de temps pour
viſiter plus exactement tous
leurs Travaux. Ils deman-
Y ij
60. III. P. du Voyage
derent, ſi l'on n'auroit pas plûtôt
fait de jetter nos Efpeces en
moûle , comme ils faisoient les
leurs , parce que cela faciliteroit
beaucoup le travailerépargneroit
bien du monde & de la dépense .
Le Maiſtre de la Monnoye
répondit , que la Monnoyejettée
en moûle n'est jamais fi belle
que la nôtre ; &qu'à l'égard dia
grand embarras &de la grande
on ſouhaitoit plutôt
l'augmenter que de la diminuër,
pouréviter les Faux- monnoyeurs
qui font fort embaraffez quand
ils font obligez d'avoir tant de
machines. Ils virent tout
dépense ,
des Amb. de Siam. 261
د
cela en moins d'une heure
& demie le tout ayant
eſté tenu tout preſt. En entrant
& en fortant de l'Hôtel
des Monnoyes , ils regarderent
avec furpriſe le grand
Bâtiment que Sa Majefté a
fait faire pour fabriquer la
Monnoye de Flandre. S'il
eût eſté achevé , leur étonnement
eût eſté plus grand , le
deſſein en eſtant tres - beau ;
mais il n'y en a que la moitie
de bâty.
Au fortir de la monnoye,
ils allerent à l'Hôpital Comteſſe
, où ils virent des Reli262
III. P. du Voyage
gieuſes ( toutes Filles de qualité
) qui ont ſoin des malades
& des Bleffez de la Garniſon.
Leur zele les édifia beaucoup,
& leur Eglife leur parut extrémement
belle. Elles leur
firent preſent de quelques
Bouquets de leurs ouvrages,
qu'ils trouverent trés - bien
travaillez , & dont ils les remercierent
avec toute l'honnefteté
poſſible.
M Doleac qui commandoit
la Gendarmerie leur envoya
dire qu'il la feroit monter à
cheval. Ils eurent du chagrin
d'eſtre obligez de fe conten
desAmb. de Siam. 263
ter de l'avoir veuë à leur arrivée
; mais le reſte de leur
aprés- dînée devoit eſtre employée
à voir la Place, les Arcenaux
& les Magaſins. Ils
avoient eſté ſurpris de la
beauté de cette Gendarmerie
auſſi nombreuſe que leſte.
Elle estoit composée des Gendarmes
Ecoffois, de ceux de Bourgogne
& de Flandre , des Gendarmes
Anglois , des Gendarmes
& Chevaux-Legers de la Reine,
des Gendarmes &Chevaux-
Legers de Monseigneur le Dauphin
, & des Gendarmes d'Anjou.
Les Ambaſſadeuts firent
264 III . P. du Voyage
ce jour-là le tour de la Place,
qu'ils trouverent d'une grande
beauté. Ils viſiterent auffi
les Arcenaux & les Magaſins,
& furent furpris de les voir
ſi propres & d'y trouver tout
en fi bon ordre. On leur dit
que c'eſtoit par les foins de Mr
du Mets , l'un des plus braves
Officiers que le Roy ait dansſes
Troupes , & qui entend parfaitement
l' Artillerie. Ils dirent
qu'ils en avoient oüy parler fi
avantageusement en tant d'endroits
, qu'ils auroient bien foubaité
de le voir. En rentrant
ils allerent aux Jeſuites , où
tous
des Amb. de Siam. 265
tous les Peres les receurent.
Aprés qu'ils eurent viſité une
partie de leur Maiſon , on
leur fit voir un moulin à eau
qui peut eſtre mis au nombre
des chofes les plus extraordinaires
, puiſque ſans que
perſonne agiffe, il entonne le
bled, meut & fait tout le refte
que nous voyons dans les
Moulins , lorſque les hommes
s'en meflent. Ils demanderent
le Plan de ce moulin , & on
les fatisfit là-deſſus , ils furent
enfuite conduits dans une
grande Sale , où ils trouverent
une magnifique Collation. Ils
Z
226 III. P. du Voyage
dirent à ces Peres , qu'il n'appartenoit
qu'à eux de ſe diftinguer
en tout , & qu'ils ne manqueroient
pas de rendre compte
au Roy de Siam du bon accueil
qu'ils avoient reçu de leur Compagnie
dans tous les endroits où
ils les avoient trouvez établis.
Ils donnerent ce ſoir là pour
mot , point d'amis , ny d'ennemis
que les fiens , & allerent
ſouper chez M de la Rabliere
, qui les avoit invités. Ce
Repas fut d'une tres--grande
magnificence , & accompagné
d'une Simphonie , compoſée
d'un fort grand nom
des Amb. de Siam. 267
bre d'Inſtrumens , on y but
les Santés de l'AlianceRoyale,
& l'on recommença pluſieurs
fois celle du Roy. Il y eût un
grandBal apres le ſoupé , où
Mlle Deſpiere ſe fit admirer.
On m'a aſſuré qu'elle eſt de la
force de tout ce qu'il y a de
perſonnes en France qui dancent
le mieux. Les Ambaſſa .
deurs ne s'en retournerent
qu'aprés minuit. Ce ne fut
pas fans avoir fait de grands
remerciemens à de la Rabliere,
non ſeulement du regale
qu'il leur venoit de donner ,
Zij
268 III. P. du Voyage
mais encore de fes manieres
honneſtes . Le maiſtre de la
Monnoye les vint ſaluër le lendemain.
Ils le reconurent auffitoft
, & le receurent d'une maniere
tres - obligeante. Ils dînerent
cejour-là de fort bonne
heure , & fortirent de la
Ville de la maniere qu'ils y
eſtoient entrés , ils parlerent
beaucoup de m' de la Rabliere
pendant le chemin , & dirent
qu'on pouvoit appeller Lille , la
Reyne de Flandre , comme Paris
la Reyne de France , & recommençant
continuellement à
parler des grandeurs du Roy,
des Amb. de Siam. 269
ils dirent que rien n'en approchoit
, & que ce qui en parois
foitsouffroit la veuë , mais non
pas l'expreffion.
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Résumé : Lille. [titre d'après la table]
Le 3 novembre, les ambassadeurs séjournèrent à Lille, une ville située sur la rivière Deûle, célèbre pour ses eaux remplissant ses doubles fossés en forme de demi-lunes. Lille est une grande ville avec des églises magnifiques. Baudouin V de Lille, Comte de Flandre, y fonda la collégiale de Saint-Pierre. Lille, capitale de la Flandre gallicane, fut entourée de murailles par Baudouin V en 1046. Philippe le Hardy y établit une Chambre des Comtes en 1385. Le roi la soumit en 1667 et, selon la Paix d'Aix-la-Chapelle en 1668, elle resta à la France. Sa Majesté y fit construire une citadelle flanquée de cinq grands bastions royaux. À leur arrivée, les ambassadeurs furent accueillis par une foule nombreuse et une gendarmerie commandée par M. Doleac. M. de la Rablière, commandant, les reçut et leur présenta les membres du magistrat. Ils entrèrent ensuite dans la ville, où la foule était si dense qu'ils crurent revivre leur entrée à Paris. Après avoir traversé plusieurs rues bordées de troupes, ils retrouvèrent la gendarmerie en bataille sur la place. Le lendemain, M. de la Rablière les conduisit à la citadelle, où ils furent reçus au bruit du canon. Ils visitèrent les remparts avec M. Morion, lieutenant du roi, et l'ingénieur. On leur expliqua que M. de Vauban était le gouverneur de cette citadelle, qu'il avait lui-même construite, et qu'il était réputé pour ses fortifications. Ils visitèrent également le jardin, une grotte, et l'arsenal. Dans l'après-midi, ils participèrent à une chasse et assistèrent à une comédie suivie d'un concert et d'une collation magnifique à l'hôtel de ville. Les ambassadeurs furent ensuite conduits à l'hôtel de la Monnoye, où ils virent la fabrication des monnaies, de la fonte des moules à la mise en circulation des pièces. Ils admirèrent les machines et les processus de fabrication. Ils exprimèrent leur admiration et leur souhait de voir plus de détails, mais le temps manquait. Ils visitèrent également l'hôpital Comtesse, où des religieuses soignaient les malades et les blessés. Elles leur offrirent des bouquets de leurs ouvrages. M. Doleac leur envoya un message pour leur montrer la gendarmerie, mais ils durent décliner en raison de leur emploi du temps chargé. Les ambassadeurs firent le tour de la place, visitèrent les arsenaux et les magasins, et furent impressionnés par leur organisation. Ils se rendirent ensuite chez les Jésuites, où ils virent un moulin à eau remarquable. Ils furent invités à une collation et exprimèrent leur gratitude pour l'accueil reçu. Le soir, ils souperèrent chez M. de la Rablière, où un grand bal fut organisé. Ils ne quittèrent la ville que le lendemain, après avoir dîné de bonne heure, en parlant des grandeurs du roi et des beautés de Lille.
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2
p. 252-254
« Le Comte de Froullay presta ces jours passez serment entre [...] »
Début :
Le Comte de Froullay presta ces jours passez serment entre [...]
Mots clefs :
Roi, Bas-Maine, Gendarmes, Comte de Froulay
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texteReconnaissance textuelle : « Le Comte de Froullay presta ces jours passez serment entre [...] »
Le Comte de Froullay
prests ces jours passez ferment
entre les mains du Roy
pour la Charge de Lieutenant
de Roy du Bas-
Maine & Comté de Laval..
: Il estsiss de "EnfèÍgne des
Gendarmes de la Garde du
Roy, dont le Pere étoit
LieutenantGeneral des ArméesduRoy
:
grand Muéchai
des Logis de sa Maison,
& Chevalier de Ces Ordres.
, Il est Colonel d'Infanterie
depuis dix ans, il y en a
trois qu'il est à la teste du
Régiment Royal Comtois,
qui emporta avec tantde
vivacité le chemin couvert
& la demilune du Forr de
l'Escarpe, & s'est trouvé au
combat de Stokrm,assiegé
dans Awh/ aux Sièges de
Hombourg
,
de Douay &
du Quesnoy.
Il a épousédepuis peu
la filleunique du Marquis
du Clos,Brigadier des Armées
du Roy, Commandant
la Cavalerie en Italie, qui
fut tué à Turin.
prests ces jours passez ferment
entre les mains du Roy
pour la Charge de Lieutenant
de Roy du Bas-
Maine & Comté de Laval..
: Il estsiss de "EnfèÍgne des
Gendarmes de la Garde du
Roy, dont le Pere étoit
LieutenantGeneral des ArméesduRoy
:
grand Muéchai
des Logis de sa Maison,
& Chevalier de Ces Ordres.
, Il est Colonel d'Infanterie
depuis dix ans, il y en a
trois qu'il est à la teste du
Régiment Royal Comtois,
qui emporta avec tantde
vivacité le chemin couvert
& la demilune du Forr de
l'Escarpe, & s'est trouvé au
combat de Stokrm,assiegé
dans Awh/ aux Sièges de
Hombourg
,
de Douay &
du Quesnoy.
Il a épousédepuis peu
la filleunique du Marquis
du Clos,Brigadier des Armées
du Roy, Commandant
la Cavalerie en Italie, qui
fut tué à Turin.
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Résumé : « Le Comte de Froullay presta ces jours passez serment entre [...] »
Le Comte de Froullay est nommé Lieutenant du Roi du Bas-Maine et du Comté de Laval. Colonel d'Infanterie depuis dix ans, il commande le Régiment Royal Comtois. Ce régiment s'est illustré lors de plusieurs sièges, dont ceux d'Awh, Hombourg, Douay et du Quesnoy. Le Comte a récemment épousé la fille du Marquis du Clos, Brigadier des Armées du Roi.
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3
p. 201-204
Le 17 Février.
Début :
Promotion d'Officiers Généraux. Lieutenant Général. M. le Comte dé Monteynard. [...]
Mots clefs :
Officiers, Lieutenant général, Maréchal de camp, Chevalier, Comte, Marquis, Baron, Garde du corps, Gendarmes, Cavaliers, Dragons, Vicomte, Garde, Artillerie, Infanterie, Mousquetaire, Régiments
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texteReconnaissance textuelle : Le 17 Février.
Le 17 Février.
PROMOTION D'OFFICIERS GÉNÉRAUX.
LIEUTENANT GÉNÉRAL.
M. le Comte dé Monteynard.
MARÉCHAUX DE CAMP.
GARDES FRANÇOISES . MM. de Viſé & de Voifenon.
GARDES SUISSES. MM. Settiez , & le Baron de
Travers
LV
202 MERCURE DE FRANCE.
INFANTERIE . MM. le Chevalier de la Marck ,
le Baron de Tunderfeld , de Culaques , le Comte
de Rouffiac , de Courbuiffon , le Marquis de Fenelon
, le Comte d'Hamilton , le Comte de Bethune
, de la Morliere , le Baron du Blaiſel , le
Marquis de Gouy , le Marquis de Mailly , le
Comte de Choiſeul- Beaupré , de Bergerer, Gayon,
de Bruflard , le Marquis de Baffompiere, le Prince
de Robecq , le Marquis de Lemps & de Châtillon,
ARTILLERIE . M. Guyol de Guiran. ,
GÉNIE. MM. de Bourcet , & Filley.
MAISON DU ROI.
GARDES DU CORPS DE S. M. MM. le Chevalier
de S. Sauveur , le Marquis de Sesmaiſons
de Vareilles & de Champignelles.
GENDARMES BE LA GARDE . MM. le Vicomte
de Ségur & Filtz de Coffe.
CHEVAUX-LÉGERS DE LA GARDE . M. Channe
de Vezanne.
MOUSQUETAIRES. M. le Marquis de la Cheze.
GENDARMERIE. MM. le Marquis de Bacqueville
, de Folleville , de Lefperoux , le Comte de
Montecler.
CAVALERIE. MM. de la Refie , de Moulins ,
'd'Obenheim , de Cormainville , Marquis de Soye
court , de Saluces , de la Rochefoucauld - Langhac,
leComte de Galiffet , le Marquevilly , le Comte
de Vienne , le Marquis de la Viefville , le Comte
de Biffy , le Comte de Grammont , le Comte
d'Elpiés.
DRAGONS . M. le Chevalier de Mezieres , le
Marquis d'Amenzaga.
ÉTAT MAJOR.
FANTERIE. MM. le Vicomte de Sebourg , le
Marquis de Lugeac , le Marquis de Cornillon.
12
>
1
AVRIL. 1759 . 203
BRIGADIERS..
GARDES FRANÇOISES . MM. le Marquis de Bou
ville , le Chevalier de Champignelle , le Comte
d'Auteroche , le Comte de Lautrec .
GARDES SUISSES . MM . Gabriel - Joſeph Reynold
, & Etienne Caftellas .
INFANTERIE. MM. le Marquis de S. Herem ,
le Chevalier d'Ally , le Marquis de Contades , le
Comte de Caftellanne , le Chevalier de Chabrian,
de la Trefne , Warten , le Marquis de Montpouillan
, Mylord Ogilry , le Marquis de Vaubecourt
, Rofcomon , le Baron de Zuchmantel , le
Comte de Beaujeu , le Comte de Brienne le
Comte d'Efparbès , le Marquis de Peruffe d'Efcars
, le Baron de Rey , le Chevalier de Valence,
le Marquis de Juigné, Jenner , de Bulow , & du
Boufquet.
ARTILLERIE. M. Belidor.
›
GÉNIE. MM . du Portal , Chevalier , & Lambert.
MAISON DU ROI.
GARDES DU CORPS de S. M. MM. de Florishac,
de Cherifey , le Marquis de la Billarderie, de Caf
fini , de Morioles , le Chevalier d'Amfreville.
CHEVAUX-LÉGERS DE LA GARDE . M. le Marquis
d'Efquelbec.
MOUSQUETAIRES. M. de Bulſtrode .
GRENADIERS A CHEVAL . M. de Bonnaire.
GENDARMERIE . MM. le Vicomte de Sabran ,
le Comte d'Efclignac , de Boufflers , de Clermont-
Montaifon , le Marquis de Cruffol d'Amboife , le
Comte de Valentinois.
CAVALERIE. MM. Louis Rheingraff , le Prince
de Holſtein-Beck , le Baron de Stralenheim , le
Chevalier de Marcien , le Marquis de Montier ,
Comte de Poly , de S. André , de Pradel, Prince
d'Anhalt , le Chevalier de Nanclas , Nordmann ,
de la Roque , de Monciel )
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE.
DRAGONS. MM. de la Badie , de la Porterie,
le Marquis de Montchenu.
ÉTAT MAJOR.
INFANTERIE. MM . Micault, Dongermain , le
Chevalier de Longaunay , le Chevalier de Chabor.
CAVALERIE, MM. de Valogny , de S. Sauveur ,
de Vault , le Marquis de Fumel.
DISPOSITION DES RÉGIMENTS.
INFANTERIE. La Reine , le Marquis de Cruffol
d'Amboife ; Limofin , le Comte de Miran ; Provence
, le Marquis de Grave ; Lorraine, le Comte
d'Aubigny ; Angoumois , le Chevalier de Blangy ;
Brie , le Marquis de Coiflin ; Royal - Barrois , le .
Marquis de Langeron.
CAVALERIE. Royal , le Marquis de Serrant .;
la Reine , le Sieur de Tourny ; Dauphin Etranger
, le Marquis de Vibraye ; Bourgogne , le
Comte de Coffé ; Grammont , le Marquis de
Balincourt ; la Viefville , le Marquis de Ste Aldegonde
; la Rochefoucauld , le Marquis de Sargeres
; Saluces , le Marquis de Seyfiel.
GRENADIERS -ROYAUX . Bergeret , le Vicomte
de Nardonne , Châtillon , le Marquis de Longannay
; Bruflart , le fieur le Camus.
Le Roi ayant jugé à propos d'employer en
qualité de Brigadier, en Baffe-Normandie le Comte
de Goyon , Brigadier , Meftre de Camp- Lieutenant
du Régiment du Colonel- Genéral des Dragons
, S. M. a difpofé de la Charge de Mestre
de Camp- Lieutenant de ce Régiment , en faveur
du Chevalier de Caraman , Major du Régiment
de Dragons de ce nom .
Le Roi a difpofé auffi du Régiment vacant par
la démiſſion du Marquis de S. Jal , en faveur du
Comte de Vogué , Capitaine réformé dans le Régiment
de Cavalerie d'Aquitaine.
PROMOTION D'OFFICIERS GÉNÉRAUX.
LIEUTENANT GÉNÉRAL.
M. le Comte dé Monteynard.
MARÉCHAUX DE CAMP.
GARDES FRANÇOISES . MM. de Viſé & de Voifenon.
GARDES SUISSES. MM. Settiez , & le Baron de
Travers
LV
202 MERCURE DE FRANCE.
INFANTERIE . MM. le Chevalier de la Marck ,
le Baron de Tunderfeld , de Culaques , le Comte
de Rouffiac , de Courbuiffon , le Marquis de Fenelon
, le Comte d'Hamilton , le Comte de Bethune
, de la Morliere , le Baron du Blaiſel , le
Marquis de Gouy , le Marquis de Mailly , le
Comte de Choiſeul- Beaupré , de Bergerer, Gayon,
de Bruflard , le Marquis de Baffompiere, le Prince
de Robecq , le Marquis de Lemps & de Châtillon,
ARTILLERIE . M. Guyol de Guiran. ,
GÉNIE. MM. de Bourcet , & Filley.
MAISON DU ROI.
GARDES DU CORPS DE S. M. MM. le Chevalier
de S. Sauveur , le Marquis de Sesmaiſons
de Vareilles & de Champignelles.
GENDARMES BE LA GARDE . MM. le Vicomte
de Ségur & Filtz de Coffe.
CHEVAUX-LÉGERS DE LA GARDE . M. Channe
de Vezanne.
MOUSQUETAIRES. M. le Marquis de la Cheze.
GENDARMERIE. MM. le Marquis de Bacqueville
, de Folleville , de Lefperoux , le Comte de
Montecler.
CAVALERIE. MM. de la Refie , de Moulins ,
'd'Obenheim , de Cormainville , Marquis de Soye
court , de Saluces , de la Rochefoucauld - Langhac,
leComte de Galiffet , le Marquevilly , le Comte
de Vienne , le Marquis de la Viefville , le Comte
de Biffy , le Comte de Grammont , le Comte
d'Elpiés.
DRAGONS . M. le Chevalier de Mezieres , le
Marquis d'Amenzaga.
ÉTAT MAJOR.
FANTERIE. MM. le Vicomte de Sebourg , le
Marquis de Lugeac , le Marquis de Cornillon.
12
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1
AVRIL. 1759 . 203
BRIGADIERS..
GARDES FRANÇOISES . MM. le Marquis de Bou
ville , le Chevalier de Champignelle , le Comte
d'Auteroche , le Comte de Lautrec .
GARDES SUISSES . MM . Gabriel - Joſeph Reynold
, & Etienne Caftellas .
INFANTERIE. MM. le Marquis de S. Herem ,
le Chevalier d'Ally , le Marquis de Contades , le
Comte de Caftellanne , le Chevalier de Chabrian,
de la Trefne , Warten , le Marquis de Montpouillan
, Mylord Ogilry , le Marquis de Vaubecourt
, Rofcomon , le Baron de Zuchmantel , le
Comte de Beaujeu , le Comte de Brienne le
Comte d'Efparbès , le Marquis de Peruffe d'Efcars
, le Baron de Rey , le Chevalier de Valence,
le Marquis de Juigné, Jenner , de Bulow , & du
Boufquet.
ARTILLERIE. M. Belidor.
›
GÉNIE. MM . du Portal , Chevalier , & Lambert.
MAISON DU ROI.
GARDES DU CORPS de S. M. MM. de Florishac,
de Cherifey , le Marquis de la Billarderie, de Caf
fini , de Morioles , le Chevalier d'Amfreville.
CHEVAUX-LÉGERS DE LA GARDE . M. le Marquis
d'Efquelbec.
MOUSQUETAIRES. M. de Bulſtrode .
GRENADIERS A CHEVAL . M. de Bonnaire.
GENDARMERIE . MM. le Vicomte de Sabran ,
le Comte d'Efclignac , de Boufflers , de Clermont-
Montaifon , le Marquis de Cruffol d'Amboife , le
Comte de Valentinois.
CAVALERIE. MM. Louis Rheingraff , le Prince
de Holſtein-Beck , le Baron de Stralenheim , le
Chevalier de Marcien , le Marquis de Montier ,
Comte de Poly , de S. André , de Pradel, Prince
d'Anhalt , le Chevalier de Nanclas , Nordmann ,
de la Roque , de Monciel )
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE.
DRAGONS. MM. de la Badie , de la Porterie,
le Marquis de Montchenu.
ÉTAT MAJOR.
INFANTERIE. MM . Micault, Dongermain , le
Chevalier de Longaunay , le Chevalier de Chabor.
CAVALERIE, MM. de Valogny , de S. Sauveur ,
de Vault , le Marquis de Fumel.
DISPOSITION DES RÉGIMENTS.
INFANTERIE. La Reine , le Marquis de Cruffol
d'Amboife ; Limofin , le Comte de Miran ; Provence
, le Marquis de Grave ; Lorraine, le Comte
d'Aubigny ; Angoumois , le Chevalier de Blangy ;
Brie , le Marquis de Coiflin ; Royal - Barrois , le .
Marquis de Langeron.
CAVALERIE. Royal , le Marquis de Serrant .;
la Reine , le Sieur de Tourny ; Dauphin Etranger
, le Marquis de Vibraye ; Bourgogne , le
Comte de Coffé ; Grammont , le Marquis de
Balincourt ; la Viefville , le Marquis de Ste Aldegonde
; la Rochefoucauld , le Marquis de Sargeres
; Saluces , le Marquis de Seyfiel.
GRENADIERS -ROYAUX . Bergeret , le Vicomte
de Nardonne , Châtillon , le Marquis de Longannay
; Bruflart , le fieur le Camus.
Le Roi ayant jugé à propos d'employer en
qualité de Brigadier, en Baffe-Normandie le Comte
de Goyon , Brigadier , Meftre de Camp- Lieutenant
du Régiment du Colonel- Genéral des Dragons
, S. M. a difpofé de la Charge de Mestre
de Camp- Lieutenant de ce Régiment , en faveur
du Chevalier de Caraman , Major du Régiment
de Dragons de ce nom .
Le Roi a difpofé auffi du Régiment vacant par
la démiſſion du Marquis de S. Jal , en faveur du
Comte de Vogué , Capitaine réformé dans le Régiment
de Cavalerie d'Aquitaine.
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Résumé : Le 17 Février.
En février et avril 1759, plusieurs promotions d'officiers généraux ont été effectuées. En février, le Comte de Monteynard a été promu lieutenant général. Parmi les maréchaux de camp, MM. de Visé et de Voifenon ont été promus pour les Gardes Françaises, tandis que MM. Settiez et le Baron de Travers l'ont été pour les Gardes Suisses. L'infanterie a vu la promotion de nombreux officiers, dont le Chevalier de la Marck, le Comte de Rouffiac et le Marquis de Fenelon. L'artillerie et le génie ont également enregistré des promotions, comme M. Guyol de Guiran et MM. de Bourcet et Filley. La maison du roi et la cavalerie ont également connu des promotions, incluant MM. le Chevalier de S. Sauveur et le Marquis de Bacqueville. En avril 1759, de nouvelles promotions ont été annoncées. Parmi les brigadiers, MM. le Marquis de Bouville et le Chevalier de Champignelle ont été promus pour les Gardes Françaises, et MM. Gabriel-Joseph Reynold et Étienne Caftellas pour les Gardes Suisses. L'infanterie a vu la promotion de MM. le Marquis de S. Herem et le Comte de Beaujeu. L'artillerie et le génie ont également enregistré des promotions, comme M. Belidor et MM. du Portal et Chevalier. La maison du roi et la cavalerie ont également connu des promotions, incluant MM. de Florishac et le Marquis d'Efquelbec. Le document mentionne également la disposition des régiments d'infanterie et de cavalerie, avec des noms de régiments et leurs commandants respectifs. Par exemple, le régiment de la Reine est commandé par le Marquis de Cruffol d'Amboife, et le régiment Royal par le Marquis de Serrant. Le roi a également disposé de certaines charges, comme celle de Mestre de Camp-Lieutenant du Régiment des Dragons, en faveur du Chevalier de Caraman, et a attribué le régiment vacant du Marquis de S. Jal au Comte de Vogué.
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