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Liste
2751
p. 27-33
NOUVELLES de Dauphiné.
Début :
Lettre de Grenoble du 9 Aoust. Les Armées sont en presence [...]
Mots clefs :
Savoie, Dauphiné, Duc de Savoie
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Dauphiné.
NOUVELLES
de Dauphiné
Acere de Grenoble du 9.
Aoust.
Les Armées sont en presence
depuis quinze jours; mais
dans une inaction surprenante.
Il estassez, difficile de penetrer
es
desseins de Monsieur le
Duc de Savoye. Il a porté
lepuis quelques jours son
Camp depuis S. Piere d'Albigny
jusqu'à la plaine de
Montmeillm : son quartier
l'st au Chasteau des Marches
où ilpasseson temps à nous observer
tranquilement. EtMr
le Maréchal de Bervick
4 se retrancher , entre le Fou
Barreau & Chapareillan ; de
maniere que ce posse est absolument
hors d'insulte. Monsieur
deSissy ne l'estpas moins
au Pas de la Crotte & des
Echelles> & l'on craint peu
ou pour mieux dire point du
tout pour ces deux entrées. Il
y en auroit une autreplus ouverte
& moins bien gardée
,
du cosé de S. Geis où l'on
ç'a pûpost que des Milices.
Cependant les Houssardsn'ont
pas encore osé les attaquers ;
comme la Saison s'avance &
qu'il nous doit arriver des
Troupes de différents endroits
ily a lieu de croire que Monsieur
de Savoye se retirera
bien-tôt, d'autant plus qu'il
ne subsiste dans son Camp
qu'avec une peine & une Jé..
pense infinie. Les Convois ne
peuventvenir que par le petit
Saint Bernard dont les chemins
doivent être bien rompus àcause
des pluyes continuelles depuis
quinze jours. Sa Cavallerie
4 bien de la peine à trouver
assezdefourage dans la Savoye
pourysubsister. Le Pain vaut
dix sols la livre dans son
Camp. Le prix du Foin &
de l'Avoineaaugmenté iry;
mais les autres denrées ont
bat'fjé à cause de la grande
quantitéqu'on y en apporte.
Monsieur Ddon tfl toûjours
en Mauriennecampé sur les
bords de Arc & de l'Isere
qu'il agarnis de canon dans les
endroits guéables. Si lapluye
continuë encore quelques jours
ces deux Rivieres ne le feront
en aucun endroit pendant le
reste de l'année.Monsieur de
Àfcdavi mandequ'ilestsi
tra**quile dansson Camp qu'il
y fait jàire un Jardin. On
amena hier icy un Ingenieur
que l'on surprit en levant le
Plan du Camp de Barreau,
Nous sommes ici aussi tranquiles
que si nous étions en
temps de Paix; mais on a eu
plusieursallarmes du costé de
S. Genis e du Pont de Beauvoisincependant
les Houssards
n'ont encore osépasserla Riviere
de Guiers qui Jepafe la
Savoye du Dauphine.
D'autres Lettres portent que
Monsieur de Cadrieu t/l.
campé à l'entrée d'une gorge
par o l'on pouroit venir du
cossé de la grande Charteuse,
& tombersur Mont Fleury
> 0* que Monsieur le Maréchal
de Bervickfaisoitaccommoder
des ptjjdges qui conduisent de
son Camp à Briançon afin de
pouvoir s'y porter plus promptement
en cas de besoin, que
Monsieur le Duc de Savoye est
malade; qu'il avoit commence
à tomber des neiges au petit
S. Bernard; qu'il étoit déjà
arrivé8 Bataillons&4. Escadrons
de renfortau Campde
Barreau, que Monsieurle Duc
de Savoye marchait du côtéde
dit Col de Galibier, & que
2l<fonjieur le Maréchal de
Bervick s'avançoitpour luy
endisputer le pâjjage.
de Dauphiné
Acere de Grenoble du 9.
Aoust.
Les Armées sont en presence
depuis quinze jours; mais
dans une inaction surprenante.
Il estassez, difficile de penetrer
es
desseins de Monsieur le
Duc de Savoye. Il a porté
lepuis quelques jours son
Camp depuis S. Piere d'Albigny
jusqu'à la plaine de
Montmeillm : son quartier
l'st au Chasteau des Marches
où ilpasseson temps à nous observer
tranquilement. EtMr
le Maréchal de Bervick
4 se retrancher , entre le Fou
Barreau & Chapareillan ; de
maniere que ce posse est absolument
hors d'insulte. Monsieur
deSissy ne l'estpas moins
au Pas de la Crotte & des
Echelles> & l'on craint peu
ou pour mieux dire point du
tout pour ces deux entrées. Il
y en auroit une autreplus ouverte
& moins bien gardée
,
du cosé de S. Geis où l'on
ç'a pûpost que des Milices.
Cependant les Houssardsn'ont
pas encore osé les attaquers ;
comme la Saison s'avance &
qu'il nous doit arriver des
Troupes de différents endroits
ily a lieu de croire que Monsieur
de Savoye se retirera
bien-tôt, d'autant plus qu'il
ne subsiste dans son Camp
qu'avec une peine & une Jé..
pense infinie. Les Convois ne
peuventvenir que par le petit
Saint Bernard dont les chemins
doivent être bien rompus àcause
des pluyes continuelles depuis
quinze jours. Sa Cavallerie
4 bien de la peine à trouver
assezdefourage dans la Savoye
pourysubsister. Le Pain vaut
dix sols la livre dans son
Camp. Le prix du Foin &
de l'Avoineaaugmenté iry;
mais les autres denrées ont
bat'fjé à cause de la grande
quantitéqu'on y en apporte.
Monsieur Ddon tfl toûjours
en Mauriennecampé sur les
bords de Arc & de l'Isere
qu'il agarnis de canon dans les
endroits guéables. Si lapluye
continuë encore quelques jours
ces deux Rivieres ne le feront
en aucun endroit pendant le
reste de l'année.Monsieur de
Àfcdavi mandequ'ilestsi
tra**quile dansson Camp qu'il
y fait jàire un Jardin. On
amena hier icy un Ingenieur
que l'on surprit en levant le
Plan du Camp de Barreau,
Nous sommes ici aussi tranquiles
que si nous étions en
temps de Paix; mais on a eu
plusieursallarmes du costé de
S. Genis e du Pont de Beauvoisincependant
les Houssards
n'ont encore osépasserla Riviere
de Guiers qui Jepafe la
Savoye du Dauphine.
D'autres Lettres portent que
Monsieur de Cadrieu t/l.
campé à l'entrée d'une gorge
par o l'on pouroit venir du
cossé de la grande Charteuse,
& tombersur Mont Fleury
> 0* que Monsieur le Maréchal
de Bervickfaisoitaccommoder
des ptjjdges qui conduisent de
son Camp à Briançon afin de
pouvoir s'y porter plus promptement
en cas de besoin, que
Monsieur le Duc de Savoye est
malade; qu'il avoit commence
à tomber des neiges au petit
S. Bernard; qu'il étoit déjà
arrivé8 Bataillons&4. Escadrons
de renfortau Campde
Barreau, que Monsieurle Duc
de Savoye marchait du côtéde
dit Col de Galibier, & que
2l<fonjieur le Maréchal de
Bervick s'avançoitpour luy
endisputer le pâjjage.
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Résumé : NOUVELLES de Dauphiné.
Le texte décrit la situation militaire entre les armées du Duc de Savoie et les forces françaises dans le Dauphiné. Depuis quinze jours, les armées sont face à face mais inactives. Le Duc de Savoie a déplacé son camp de Saint-Pierre-d'Albigny à la plaine de Montmelian. Le Maréchal de Bervick est retranché entre le Fou-Barreau et Chapareillan, tandis que Monsieur de Sissy défend les passages du Pas de la Crotte et des Échelles. Une autre entrée, du côté de Saint-Genis, est moins bien gardée. Les hussards n'ont pas attaqué, et l'arrivée de troupes françaises pourrait forcer le Duc de Savoie à se retirer. Les conditions dans son camp sont difficiles : les convois passent par le col du Petit Saint-Bernard, dont les chemins sont détériorés par les pluies, et la cavalerie manque de fourrage. Monsieur Donat est positionné en Maurienne avec des canons pour défendre les gués. Monsieur de Cadavieul signale une tranquillité totale dans son camp. La région est calme malgré quelques alarmes. Le Duc de Savoie est malade, et des mouvements de troupes sont signalés du côté du col du Galibier. Le Maréchal de Bervick se prépare à disputer le passage au Duc de Savoie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2752
p. 33-70
NOUVELLES de divers endroits.
Début :
On a appris par les Lettres de Cadix du 10. Juillet, [...]
Mots clefs :
Duc, Roi, Marquis, Fille, Veuve, Prince, Comte, Guerre, Seigneur, Armée, Commandant, Vaisseau, Espagne, Officier, Chevalier, Croix, Seigneur, Fille, France, Mort
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de divers endroits.
NOUVELLES
dedivers endroits.
Onaappris par les Lettres
de Cadix du 10. Juillet r
que Mrl'Aigleaprès yavoir
amenépluseurs Prises
, erv
estoit party le quatre pour
allercroiser vers le Dérroit.
que le lendemain il avoit
attaquéune Fregate Hollandoise
de36. canons commandée
par le Capitaine
Jean Hopener
-, que lecombat
avoit duré plus de deux
heures, U qu'enfin cette
Fregate avoir esté coulée à
fond ;niais que Mr l'Aigle
y avoir été tué, alnllquc:
plusieurs Officiers & Soldats
de son équipage. Son Corps
a estéenterréà Malagaavec
tous les honneurs dûs à un
homme qui s'étoit distinguéen
plusieurs occasions
cependant le cours de cette
guerre.
Le 30, Juillet il parut à
la hauteur de Bayonne une
Escadre de11. Vaisseaux
de guerre Anglois revenant
de Lisbonne &: retournant
dans les Ports d'Angleterre.
Une heure aprèsquelle eut
fait voile une de nos Frégatesamena
deux Prises, dont
l'une estoit un Baftimenc-
Hollandois qui allait. à
Lisbonne chargé de Vins.
*
DesLettresde Lisbonne
du 17. Juin portent que le
Navire Nostra- Senora de
Torso, qui marquoit que
la Flotte de Pernambuco
avoitesté pris le 4. Avrilà
15. lieues du Tage par un
Vaisseau de guerre François
de l'Escadre de Mr du Casse
qui avoir mis l'équipage à
terre à rifle de Madere ;
queceNavire estoit chargé
de 450. caisses de Sucre,
de 400. rolles de Tabac,
de Cuirs, de bois de Bresit,
& de 40. mille Crufades
tant en argent monnayé
qu'en poudre d'or; que le
Vaisseau qui l'avoit pris,
selon le rapport de l'équipage
, estoit parti de Brest
avec fcpt ou huit autres
dont ilavoit estéseparé, &
qu'ildévoiealler à la Martinique.
Je n'ay pû vous parler
plutost de la mort de Don
Antonio Martin Alvarez
de Tolede & Beaumont,
Enriquez
,
de Rivera,Fernandez
)
Manrique, Duc
d'Albe, & de Huefcar
J Comte de Lerin, de Salvatierra,
&c. Marquis deCoria
, &c. Connestable &
Grand Chancellier de Navarre,
Sommellier de Corps
du Roy d'Espagne & Ton
Ambassadeur en France,
qui mourut icy le 28. May
en la 41.l'année de son âge.
Sa maladie a esté des j^lus
longues, &: elle ne luy a
jamaisservy de raison ny de
pretexte pour le dispenser
d'aucuns de ses devoirs, &
ce grand Ministre a toûjours
s-ofuotuernenuud'du'nueneen£ra5ie force
e le poids d'une Ambassade
aussi importante & aussï
laborieuse. Il y a succombé
à la fin, & la mort de
MonCeigneur a achevé de
l'accabler; l'interetvif&
fîneere qu'il y prenoit le fie
paroistreencore plus sensible
à cette perte qu'il ne
l'avoit paru à celle de Mr
le Connestable de Navarre
fonftls unique qui donnait
déjà de si grandes esperances,&
qu'il perdit nlalhcu..
reusement à sa 19eannée.
Comme toute la vie de
Mr le Duc d'Albe avoi-c
esté une préparation à la
mort on n'eut pas de peine
à l'y disposer. Sa résignationavoitesté
plus prompte
que le premier avis qu'oq
eut pû luy en donner. Quelques
heures avant sa mort
il fit prier un de nos, plu£
grands Ministres de vouloir
bienluy rendre encore une
visite,&de venir recevoir
ses derniers adieux. Cet
entretien fut touchant de
part & d'autre; lemourant
parla assezlong
-
temps de
choses importantes avec le
mêmeesprit,lamême force
& la même grandeur d'ame
quil avoit fait dans sa meilleure
santé. Enfinilsouhaita
de recevoir la Benediction
deMr le Cardinal de Noailles
Archevêquede Paris.
Son Eminence s'y transporta
sur l'heure.
Madame la Duchesse
d'Albe n'a pû avoir dans
une douleur aussi accablante
que Dieu pour consolation.
Elle se retira sur l'heureau
Valde Grace. Elle se
tient toujours dans cette
retraite si conforme à sa
situation. Elle a esté le modelle
des femmes mariées ;
elle l'est des veuves de son
rang.
LeRoyd'Espagne luy a
fait l'honneur de luy écrire
de sa main en langue EfpJ.¿
gnole la Lettre du monde
la plus consolante, La Reine
luyaécrit de même. S. NL
C.a joint aux honneurs
qu'elle a fait à cccccittuftre
veuve des liberalitez qui
honorent en elle lamémoire
du deffunt. Elle ;cil de la
grande Maison de Poncé de
Leon
,
fille de l'illustre Me
la Duchesse d'Aveiro
,
&
soeur de Mr le Duc d'Arcos
& de Mr le Duc de Banos
tous deux Granded'Espagne.
Mr le Duc d'Albe qui
n'arienoubliéen mouranc
a laissé par un écrit de sa
main le foin & la conduite
des Affaires d'Espagne en
France: à Mr Don Feliz-
Corncjo son Secrétaire
d'Ambassade. S. M. C. a
confirmé ce choix dans l'interim
jusqu'àce qu'il vienne
icy de sa part un nouvel
Ambassadeur. Le Portrait
en vers de Mr le Ducd'Albeestdansla
partie des Picces
Fugitives de ce moiscy.
Charlotte Armande d'Argouges
de Rannes épouse
de Guillaume Alexandre ,
Marquis de Vieuxpont
Lieutenant General des ar*.
mées du Roy
<
& Couverneur
de la Ville de Beauvais
& du Beauvoisis, mourut
le 28. Juin âgée de 36,.
ans. Elle estoit fille unique
de Nicolas d'Argouges
Marquis de Rannes, Lieutenant
General des Armées
du Roy, Colonel General
des Dragons
, & de Charlotte
de Beautru - Nogentqui
épousaen seconde nôces.
Jean
-
Baptisse Armand de
Rohan Prince de Montauban
,dont elle est veuve.
Mre N.Chabert Chevalier
de Saint Louis
)
Chef
d'Escadre des Armées Na-,
vales du Roy,fils du grand-
ChJbert)est mort à Toulon.
Ilavoit donné dans
toutes les occasions des
preuves de son courage &
de sa capacité. Il avoit ramené
du Sud une Flore d'argent
des plus riches qui
soient jamais venuës de
ces Mers. Il arriva heureusement
à Rochefort sur lafin
du mois de Mars de*
l'année 1709.aprés avoir
évité par son habileté quatre
Escadres des ennelllisr.
quil'attendoient sur sarouteen
quatre endroits differens.
Le Vaisseau du Roy
le Trident qu'il Commandoit
estle premier Vaisseau
de guerre qu'on ait vû à la
Rade de Lima depuis la découverte
de ce Continent
Marie Louis Chevalier,
Marquis de Sourdeilles,
Baron deFeissac, &c. Lieutenantde
Roy au Gouvernement
de Limosin & de
la Marche, est mort dans
son Chasteau de la Ganne
âgé de 44.ans. Ilaesté fort
regretté,&particulièrement
des Pauvres.
Il avoit épousé Marie fille
de Robert Marquis de Lignerac
Comte de Saint Chaînant
d'une des plusillustres
&de plus anciennes maisons
d'Auvergne.
Sa mere estoit de celle
des Vicomtes de Sedicre
A alliée à celles de Noailles9»
de Gimel, &c. & sa grande
mere estoit de celle d'Aubusson
la Feüillade.
Mr le Marquis de Sourdeilles
avoir d'abord pris le
party des Armes;mais la'
mort de son pere dont il
estoit filsunique, l'obligea
de quitter le Service. b
Catherine de Robeyre
3 épouse dYvesMarie dela
Bourdonnaye Seigneur de
Cotoyon
,
Maistre des Requestes
& Intendant à 0r.
leans,mourut aux eaux de
Bour bon le 24. Juin âgée
de 44. ans laissant posterité
Elle estoit fille de Mr de
Ribeyre Conseilier d'Etat,
&deCatherine Potier fills
de Mr de Novion premier
President.- Jean Guillaume Frison,
Prince de Nassau Stathouder
de Fiise., sur noyé le 14<
Juillet avec le Brigadier
WiJkeSc•
Wilkes. Il. sftoit parry de
l'Armée de Flandre pour
aller travailler à l'Affaire de
la successïon du feu Prince
dOrange qu'il avoir contre
l'Electeur de Brandebourg
qui estoit venu en Hollande
pour la terminer. Il s'embarqua
pour traverser le
passage de Moerdick,&
estanc demeuré dans son
Carosseàcause de la pluyc
avec le Brigadier Wilkes
uunnccoouuppddeevveenntt qui survint*,
renversa le ponton. On ne
trouva leurs corps que queL
ques jours après.
Ce Prince eltoïc hfe
d'Henry Casimir Prince de
Nassau & Stathouder de
Frise mort le15 Mars
1686. &d'Amelie fille de
Jean Georges Prince d'Anhalt
Dessau.
Ilestoit néle 4. Aoust;
1687.&avoirépousé le 16.
Avril 1709. Marie Louise
fille de Charles Landgrave
deHesseCassel,&deMarie
Amélie fille Jacques Duc de
Curlande. Il a laisse une
Princesse née au mois de
Septembre1710. & sa
veuve enceinte.
Les Etats Généraux ont
fait un accommodement
provisionnel entre l'Electeur
de Brandebourg &les
héritiers de ce Prince,qui ne
doit prejudicier en aucune
manière aux droits des Parties
; il porte que S.A. E.
jouira par provisionde la
Maisonde la vieille Cour à
la Haye,de la Maison du
Bois,dc HonslardiCK, de
Diercn& de quelquesTerres
qui valent six mille
florins de rente à quoy on
en ajoutera vingt
- quatre
mille pour faire la somme
de cinquante mille Horins
par an ; sur lesquels on en
retiendra dix mille pour
l'entretien de ces Maisons,
8c cela outre les biens donc
il joiiic déja; que la Princes.
se veuve, en qualité de Mere
& de Tutrice de son enfant
ou enfans
3
jouira de la
Maifoii de Loo; de la fomme
de cinquante mille florins
par an ,
qui fera prise
sur les biensde la fucceisson,
&unesomme decinquante
mille florinsune fois payée;
& que six mois après laccouchcment
de cette Prin
cess elle envoyera des Plénipotentiaires
pour termu
ner les pretentions de parc
& d'autre.
1
Madame la Duchesse de
Berry estant accouchée
avant terme le u. Juillet
d'une Princesse qui mourut
en même tem ps , on porta
son corps à SaintDenisle
13.Il y fut accompagné par
Mr la DacheffedeBeauvil
lier & par Me la Marquise
de Chastillon,& il fut inhumé
par Mr l'Evêque de
Séez premier Aumônier de
Monfcigncur le Duc de
Berry.
Charles Claude
,
Sire
& Comte de Breauté, Marquis
du Hotot
,
&c.Maistre
de la Garderobbe de S. A. R,
Philippe petitfils deFrance
Duc d'Orléans, mourut le xi. Juilleten sa 46.année,
Anne Geneviève Charr
rier épousede Charles Cesar
Le scalopier Maistre des
Requestes, & Intendant du
Commerce & de la Generalité
de Châlons,mourus
le14. Juillet.; Annele Maistre,épousede
Marc Anne Goiflard Seigneur
de Montsabert, Baron
de Toureil
)
&c. Conseiller
au Parlement
s mou- *
rut le 26. Juillet. i
MichelFrançois de Bethune
Comte de Charost mourut
le z6. Juillet dans sa
sisiemeannée.Ilestoit fils
d'Armand de Bethune Duc
de Charost& de Catherine
de Lamet sa sécondé femme.
I.(¡
Jean Baptiste Jacques
Ollier Marquis de Veneuil,
Seigneur de Preau Maistre
de la. Garderobbe de feue
S. A. R. Monsieur Frere
unique du Roy, mourut le
17. Juilletâgéde50. ans. Il
estoit Gouverneur deDomfont.
Henry Charles Arnauld
Comte de Pomponne,
mourut le 2.7.Juillet âgé
de 14.ans 7. mois. Ilestoit
fils de Nicolas Simon Arnaud
Marquis de Pomponne
, Sire Baron de Ferrieres,
Chambrois
,
Auquiville
Marqnis de Paloifeau
,
&c.
BrigadierdesArmées du
Roy; Lieutenant General
& Commandant pour Sa
Majeste aux Provinces de
l'isle de France & Soissonnois
; &de Confiance de
Harville Paloiseau.
Le Pere Jean de la Roche
, Prestre de l'Oratoire
fameux Predicateur, mourut
le 18Juittec.: -
François d'Anglure de
Bourlaymont, Docteur en
Theologie de la Faculté de
Paris, qui avoit été nommé
à l'Evêché de Pamiers
en 1681. qui s'en éroit démis
en 1685. sans avoir esté
Sacré, & qui fut nommé à
lors Abbé de Saint Florent
de Saumur, mourut le i-f.
Juillet. Il étoit fils de Nicolas
Marquis de Bourlaymont,
Gouverneur de Sesnay.
Gaspart- Claude Noler,
Docteur en Thologic de la
Faculté de Paris & Chanoi
ne de Nostre Dame, mourut
le premier Aoust âgé de j3.ans.
Mrle Cardinal de Noailles,
a donné son Canonicat
à Mr l'Abbé Vivant, son
Grand Vicaire& Penitentier
del'EglisedeParis,ci devant
.Curé de S.Leusson meriteest
connu de tout le monde..
Alsonce de. Bonne de
Crequi Duc de Lesdiguiéres,
Paire de France,mourut
le 5. Aoust âgé de 85,
ans. Son Corps a esté ports
aux Carmelitesde S. Denis
en France, où a esté inhi*.
méeAnne du Roure sa
mere, qui mourut le 18,
Février. 1686. &qui étoit
veuve de Charles Sire de"
Grequi & de Canapies, , Mestrede Camp du Regi:
ment des Gardes;.mort de
la blessure qu'il reçueau
siege de Chamberylanuitdu14.
au IJ.May 1630.
& qui étoit second fils de
Charles Sire de Crequi Duc
de Lesdiguiéres Maréchal
de France. Celuy qui vient
de mourir avoitépousé à
l'âge de 75. ans le u Septembre
1702. Gabrielle
Victoire de Rochechoüart
fille de Louis Duc de Vivonne
Pair &Maréchal de France
,
& d'Antoinette de
Mesmes, dont il n'a point
cû d'enfans.
Marie Anne Picques
épouse , de Loüis Gabriel
Portail
j
Chevalier Seigneur
de Fresnceu ,&au paravant
veuve de François Pajoc
Seigneur de Cordon,rnourut
le 6. Aoust âgée de quarante
-
iix ans, sans laisser
de postencé de ses deux alliances.
Florcnt de Marparaulr,
Marquis du même lieu
,
mourut le 7. Août.
Nicolle Miron, veuve
de DanielJacquinot
, Seigneur des Pressoirs
,
mourut le 9. Aoustâgée de
85. ans.
Claude le Pelletier
Conseillcr d'Etat ordinaire
; President Honoraire
du Parlement, Minifstr
d'Etat, cy- devant Prevost
des Marchands
,
Contrôlleur
General des Finances,
& sur-Intendant des postes
mourut le 10. Aoust en sa
8 1. année. Il y avoit déjà
long
- temps qu'ils'étoit
retiré du Monde ; & qu'il
ne s'ocupoit qu'à des oeeuvres
de Pieté., & particulièrement
à soulager les Pauvres.
1 Monsieur de Canaples,
ancien Commandant de la
Ville de Lyon dont on vient
de parler, avoir pris le nom
-
de Lesdiguiéres) & c'est luy
qui étoit le dernier de cec-
Ite Maison. Il avoir douze
mille livres de pension de
la Ville de Lyon; comme
6
Commandant, dont il s'en
estoit reservé neuf mille
i
lors qu'il se démit de ce
Commandement en faveur
de M' de Rochebonne en
luy laissant les trois autres
mille livres. Depuislamort
de M' de Canaples la penfion
de neuf mille livres
E
qu'ils'értit reservée sur
li.
celle de douze que fait la
Ville au Commandant ; a
cfté donnée,à Monsieur le
Duc de Villeroy.
Depuis la mort de Monseigneur,
le Roy a acordé
à Madame la Dauphine, la
Nef, le Cadenas, le Bâton
de Maistre d'Hotel & la
Musique. Elle mangea pour
la premiere fois à son grand
Couvert comme Dauphine
le 8. Aoust, & elle fut servie
par Monsieur le Marquis de
Vilacerfson premier Maître
d'Hostel; & le 10. elle fut
servie aussi à son grand
Couvert par Mr de la Croix
son Maître d'Hostel. Il se
rendit à la bouche avec ses
Officiers, lava ses mains; le
Contrôlleur & le Gentilhomme
servant les lavetent
ensuite; l'Ecuyer ordinaire
de la Bouche luy presenta
une Assiettesurlaquelle il
y avoir des Mouillettes - do
pain; il en prit deux avec
lefquclles il toucha tous les
Mets les uns après les autres;
il en donna une à manger à
l'Ecuyer de la Bouche, ensuite
il prit son Baston des
mains de l'Hussier du Bu-f
reau qui l'y avoit apporté.
puis la marche commença
en cet ordre. Un Garde du
Corps du Roy ayant la
Carabine sur l'épaule; un
Huissier de Salle & un
Huissier du Bureau, Mr de
la Croix marchoit derriere
eux, ayant son Baston de
Maistre d'Hostel à la main.
Un Gentil
-
homme servant
& le Contrôlieur portant
chacun un Plat, l'Ecuyer de
la Bouche & les autres
Officiers de la Bouche en
portant aussî chacun un,
marchaient ensuite. Lors
qu'ilsfurent arrivez à la Salleoù
estoit le prest, Mr de la
Croix vit mettre tous les
Plats surlaTable, où un
Gentil-homme servant qui
étoit de Garde au prest, fit
un nouvel essai de chaque
Plat: & donna la Mouillette
dont il avoit fait l'éssai à
chacun de ceux qui avoient
porté les Plats, après quoy
Mr de la Croix les vit met--
tersurla Table par les Gentils-
hommes servants. ;
*i IIlallaen suite,ayant Tonv
Baston à la main,, avertir
Monseigneur le Dauphin;
<k Madame la Dauphine;
puis il revint à la Table ou
il attendit Monseigneur le
Dauphin. Dés qu'il parut
il mit son Chapeau & son
Baston entre les mains du
Chef de Gobelet, & presensa
à ce Prince une serviette
mouilléequiétoic
encre deux Assiettes d'or
pour se laver les mains; il
prit ensuite une autre serviette
mouilléeaussï cntre
deux Alliettes d'or qu'il
presenta de mesme à Madame
la Dauphine. Un
Gentilhomme servant presenta
une autre serviette
mouillée aussi entre deux
assiettes ,à Madame
,
qui
mangea pour la première
fois avec Madame la Dauphine
à son grand couvert
Alors Mr de la Croix
reprit son Bâton & son Chapeau
,&retourna à la bouche
precedé feulement d'un
Garde du Corps & des deux
Huissiers.L'essay du second
fcrvice ne se fit point à IfI
bouche; mais au prest où
citoit la Nef. Il se plaçaen- t
:-
suite au costédroit du Fauteuil
de Monseigneur le
Dauphinoùil restapendant
toutle repasayant toujours
son Bâton à la main; les
Genciihommes servants firentle
Service de même que
cchheezz le RRooyj.
-
Il y avoir à ce repas une
tres grande Assemblée de
Dames;il y en avoit treize
qui avoient le Tabouret
,
les autresestoient debour.
Monfcigneur le Dauphin&
Madame la Dauphine tinrent
ensuite un Cercle dé
Dames comme chez le Roy
aprèssonsoupé; Cérémonie
qui si fait pour les re'--
mercier.
dedivers endroits.
Onaappris par les Lettres
de Cadix du 10. Juillet r
que Mrl'Aigleaprès yavoir
amenépluseurs Prises
, erv
estoit party le quatre pour
allercroiser vers le Dérroit.
que le lendemain il avoit
attaquéune Fregate Hollandoise
de36. canons commandée
par le Capitaine
Jean Hopener
-, que lecombat
avoit duré plus de deux
heures, U qu'enfin cette
Fregate avoir esté coulée à
fond ;niais que Mr l'Aigle
y avoir été tué, alnllquc:
plusieurs Officiers & Soldats
de son équipage. Son Corps
a estéenterréà Malagaavec
tous les honneurs dûs à un
homme qui s'étoit distinguéen
plusieurs occasions
cependant le cours de cette
guerre.
Le 30, Juillet il parut à
la hauteur de Bayonne une
Escadre de11. Vaisseaux
de guerre Anglois revenant
de Lisbonne &: retournant
dans les Ports d'Angleterre.
Une heure aprèsquelle eut
fait voile une de nos Frégatesamena
deux Prises, dont
l'une estoit un Baftimenc-
Hollandois qui allait. à
Lisbonne chargé de Vins.
*
DesLettresde Lisbonne
du 17. Juin portent que le
Navire Nostra- Senora de
Torso, qui marquoit que
la Flotte de Pernambuco
avoitesté pris le 4. Avrilà
15. lieues du Tage par un
Vaisseau de guerre François
de l'Escadre de Mr du Casse
qui avoir mis l'équipage à
terre à rifle de Madere ;
queceNavire estoit chargé
de 450. caisses de Sucre,
de 400. rolles de Tabac,
de Cuirs, de bois de Bresit,
& de 40. mille Crufades
tant en argent monnayé
qu'en poudre d'or; que le
Vaisseau qui l'avoit pris,
selon le rapport de l'équipage
, estoit parti de Brest
avec fcpt ou huit autres
dont ilavoit estéseparé, &
qu'ildévoiealler à la Martinique.
Je n'ay pû vous parler
plutost de la mort de Don
Antonio Martin Alvarez
de Tolede & Beaumont,
Enriquez
,
de Rivera,Fernandez
)
Manrique, Duc
d'Albe, & de Huefcar
J Comte de Lerin, de Salvatierra,
&c. Marquis deCoria
, &c. Connestable &
Grand Chancellier de Navarre,
Sommellier de Corps
du Roy d'Espagne & Ton
Ambassadeur en France,
qui mourut icy le 28. May
en la 41.l'année de son âge.
Sa maladie a esté des j^lus
longues, &: elle ne luy a
jamaisservy de raison ny de
pretexte pour le dispenser
d'aucuns de ses devoirs, &
ce grand Ministre a toûjours
s-ofuotuernenuud'du'nueneen£ra5ie force
e le poids d'une Ambassade
aussi importante & aussï
laborieuse. Il y a succombé
à la fin, & la mort de
MonCeigneur a achevé de
l'accabler; l'interetvif&
fîneere qu'il y prenoit le fie
paroistreencore plus sensible
à cette perte qu'il ne
l'avoit paru à celle de Mr
le Connestable de Navarre
fonftls unique qui donnait
déjà de si grandes esperances,&
qu'il perdit nlalhcu..
reusement à sa 19eannée.
Comme toute la vie de
Mr le Duc d'Albe avoi-c
esté une préparation à la
mort on n'eut pas de peine
à l'y disposer. Sa résignationavoitesté
plus prompte
que le premier avis qu'oq
eut pû luy en donner. Quelques
heures avant sa mort
il fit prier un de nos, plu£
grands Ministres de vouloir
bienluy rendre encore une
visite,&de venir recevoir
ses derniers adieux. Cet
entretien fut touchant de
part & d'autre; lemourant
parla assezlong
-
temps de
choses importantes avec le
mêmeesprit,lamême force
& la même grandeur d'ame
quil avoit fait dans sa meilleure
santé. Enfinilsouhaita
de recevoir la Benediction
deMr le Cardinal de Noailles
Archevêquede Paris.
Son Eminence s'y transporta
sur l'heure.
Madame la Duchesse
d'Albe n'a pû avoir dans
une douleur aussi accablante
que Dieu pour consolation.
Elle se retira sur l'heureau
Valde Grace. Elle se
tient toujours dans cette
retraite si conforme à sa
situation. Elle a esté le modelle
des femmes mariées ;
elle l'est des veuves de son
rang.
LeRoyd'Espagne luy a
fait l'honneur de luy écrire
de sa main en langue EfpJ.¿
gnole la Lettre du monde
la plus consolante, La Reine
luyaécrit de même. S. NL
C.a joint aux honneurs
qu'elle a fait à cccccittuftre
veuve des liberalitez qui
honorent en elle lamémoire
du deffunt. Elle ;cil de la
grande Maison de Poncé de
Leon
,
fille de l'illustre Me
la Duchesse d'Aveiro
,
&
soeur de Mr le Duc d'Arcos
& de Mr le Duc de Banos
tous deux Granded'Espagne.
Mr le Duc d'Albe qui
n'arienoubliéen mouranc
a laissé par un écrit de sa
main le foin & la conduite
des Affaires d'Espagne en
France: à Mr Don Feliz-
Corncjo son Secrétaire
d'Ambassade. S. M. C. a
confirmé ce choix dans l'interim
jusqu'àce qu'il vienne
icy de sa part un nouvel
Ambassadeur. Le Portrait
en vers de Mr le Ducd'Albeestdansla
partie des Picces
Fugitives de ce moiscy.
Charlotte Armande d'Argouges
de Rannes épouse
de Guillaume Alexandre ,
Marquis de Vieuxpont
Lieutenant General des ar*.
mées du Roy
<
& Couverneur
de la Ville de Beauvais
& du Beauvoisis, mourut
le 28. Juin âgée de 36,.
ans. Elle estoit fille unique
de Nicolas d'Argouges
Marquis de Rannes, Lieutenant
General des Armées
du Roy, Colonel General
des Dragons
, & de Charlotte
de Beautru - Nogentqui
épousaen seconde nôces.
Jean
-
Baptisse Armand de
Rohan Prince de Montauban
,dont elle est veuve.
Mre N.Chabert Chevalier
de Saint Louis
)
Chef
d'Escadre des Armées Na-,
vales du Roy,fils du grand-
ChJbert)est mort à Toulon.
Ilavoit donné dans
toutes les occasions des
preuves de son courage &
de sa capacité. Il avoit ramené
du Sud une Flore d'argent
des plus riches qui
soient jamais venuës de
ces Mers. Il arriva heureusement
à Rochefort sur lafin
du mois de Mars de*
l'année 1709.aprés avoir
évité par son habileté quatre
Escadres des ennelllisr.
quil'attendoient sur sarouteen
quatre endroits differens.
Le Vaisseau du Roy
le Trident qu'il Commandoit
estle premier Vaisseau
de guerre qu'on ait vû à la
Rade de Lima depuis la découverte
de ce Continent
Marie Louis Chevalier,
Marquis de Sourdeilles,
Baron deFeissac, &c. Lieutenantde
Roy au Gouvernement
de Limosin & de
la Marche, est mort dans
son Chasteau de la Ganne
âgé de 44.ans. Ilaesté fort
regretté,&particulièrement
des Pauvres.
Il avoit épousé Marie fille
de Robert Marquis de Lignerac
Comte de Saint Chaînant
d'une des plusillustres
&de plus anciennes maisons
d'Auvergne.
Sa mere estoit de celle
des Vicomtes de Sedicre
A alliée à celles de Noailles9»
de Gimel, &c. & sa grande
mere estoit de celle d'Aubusson
la Feüillade.
Mr le Marquis de Sourdeilles
avoir d'abord pris le
party des Armes;mais la'
mort de son pere dont il
estoit filsunique, l'obligea
de quitter le Service. b
Catherine de Robeyre
3 épouse dYvesMarie dela
Bourdonnaye Seigneur de
Cotoyon
,
Maistre des Requestes
& Intendant à 0r.
leans,mourut aux eaux de
Bour bon le 24. Juin âgée
de 44. ans laissant posterité
Elle estoit fille de Mr de
Ribeyre Conseilier d'Etat,
&deCatherine Potier fills
de Mr de Novion premier
President.- Jean Guillaume Frison,
Prince de Nassau Stathouder
de Fiise., sur noyé le 14<
Juillet avec le Brigadier
WiJkeSc•
Wilkes. Il. sftoit parry de
l'Armée de Flandre pour
aller travailler à l'Affaire de
la successïon du feu Prince
dOrange qu'il avoir contre
l'Electeur de Brandebourg
qui estoit venu en Hollande
pour la terminer. Il s'embarqua
pour traverser le
passage de Moerdick,&
estanc demeuré dans son
Carosseàcause de la pluyc
avec le Brigadier Wilkes
uunnccoouuppddeevveenntt qui survint*,
renversa le ponton. On ne
trouva leurs corps que queL
ques jours après.
Ce Prince eltoïc hfe
d'Henry Casimir Prince de
Nassau & Stathouder de
Frise mort le15 Mars
1686. &d'Amelie fille de
Jean Georges Prince d'Anhalt
Dessau.
Ilestoit néle 4. Aoust;
1687.&avoirépousé le 16.
Avril 1709. Marie Louise
fille de Charles Landgrave
deHesseCassel,&deMarie
Amélie fille Jacques Duc de
Curlande. Il a laisse une
Princesse née au mois de
Septembre1710. & sa
veuve enceinte.
Les Etats Généraux ont
fait un accommodement
provisionnel entre l'Electeur
de Brandebourg &les
héritiers de ce Prince,qui ne
doit prejudicier en aucune
manière aux droits des Parties
; il porte que S.A. E.
jouira par provisionde la
Maisonde la vieille Cour à
la Haye,de la Maison du
Bois,dc HonslardiCK, de
Diercn& de quelquesTerres
qui valent six mille
florins de rente à quoy on
en ajoutera vingt
- quatre
mille pour faire la somme
de cinquante mille Horins
par an ; sur lesquels on en
retiendra dix mille pour
l'entretien de ces Maisons,
8c cela outre les biens donc
il joiiic déja; que la Princes.
se veuve, en qualité de Mere
& de Tutrice de son enfant
ou enfans
3
jouira de la
Maifoii de Loo; de la fomme
de cinquante mille florins
par an ,
qui fera prise
sur les biensde la fucceisson,
&unesomme decinquante
mille florinsune fois payée;
& que six mois après laccouchcment
de cette Prin
cess elle envoyera des Plénipotentiaires
pour termu
ner les pretentions de parc
& d'autre.
1
Madame la Duchesse de
Berry estant accouchée
avant terme le u. Juillet
d'une Princesse qui mourut
en même tem ps , on porta
son corps à SaintDenisle
13.Il y fut accompagné par
Mr la DacheffedeBeauvil
lier & par Me la Marquise
de Chastillon,& il fut inhumé
par Mr l'Evêque de
Séez premier Aumônier de
Monfcigncur le Duc de
Berry.
Charles Claude
,
Sire
& Comte de Breauté, Marquis
du Hotot
,
&c.Maistre
de la Garderobbe de S. A. R,
Philippe petitfils deFrance
Duc d'Orléans, mourut le xi. Juilleten sa 46.année,
Anne Geneviève Charr
rier épousede Charles Cesar
Le scalopier Maistre des
Requestes, & Intendant du
Commerce & de la Generalité
de Châlons,mourus
le14. Juillet.; Annele Maistre,épousede
Marc Anne Goiflard Seigneur
de Montsabert, Baron
de Toureil
)
&c. Conseiller
au Parlement
s mou- *
rut le 26. Juillet. i
MichelFrançois de Bethune
Comte de Charost mourut
le z6. Juillet dans sa
sisiemeannée.Ilestoit fils
d'Armand de Bethune Duc
de Charost& de Catherine
de Lamet sa sécondé femme.
I.(¡
Jean Baptiste Jacques
Ollier Marquis de Veneuil,
Seigneur de Preau Maistre
de la. Garderobbe de feue
S. A. R. Monsieur Frere
unique du Roy, mourut le
17. Juilletâgéde50. ans. Il
estoit Gouverneur deDomfont.
Henry Charles Arnauld
Comte de Pomponne,
mourut le 2.7.Juillet âgé
de 14.ans 7. mois. Ilestoit
fils de Nicolas Simon Arnaud
Marquis de Pomponne
, Sire Baron de Ferrieres,
Chambrois
,
Auquiville
Marqnis de Paloifeau
,
&c.
BrigadierdesArmées du
Roy; Lieutenant General
& Commandant pour Sa
Majeste aux Provinces de
l'isle de France & Soissonnois
; &de Confiance de
Harville Paloiseau.
Le Pere Jean de la Roche
, Prestre de l'Oratoire
fameux Predicateur, mourut
le 18Juittec.: -
François d'Anglure de
Bourlaymont, Docteur en
Theologie de la Faculté de
Paris, qui avoit été nommé
à l'Evêché de Pamiers
en 1681. qui s'en éroit démis
en 1685. sans avoir esté
Sacré, & qui fut nommé à
lors Abbé de Saint Florent
de Saumur, mourut le i-f.
Juillet. Il étoit fils de Nicolas
Marquis de Bourlaymont,
Gouverneur de Sesnay.
Gaspart- Claude Noler,
Docteur en Thologic de la
Faculté de Paris & Chanoi
ne de Nostre Dame, mourut
le premier Aoust âgé de j3.ans.
Mrle Cardinal de Noailles,
a donné son Canonicat
à Mr l'Abbé Vivant, son
Grand Vicaire& Penitentier
del'EglisedeParis,ci devant
.Curé de S.Leusson meriteest
connu de tout le monde..
Alsonce de. Bonne de
Crequi Duc de Lesdiguiéres,
Paire de France,mourut
le 5. Aoust âgé de 85,
ans. Son Corps a esté ports
aux Carmelitesde S. Denis
en France, où a esté inhi*.
méeAnne du Roure sa
mere, qui mourut le 18,
Février. 1686. &qui étoit
veuve de Charles Sire de"
Grequi & de Canapies, , Mestrede Camp du Regi:
ment des Gardes;.mort de
la blessure qu'il reçueau
siege de Chamberylanuitdu14.
au IJ.May 1630.
& qui étoit second fils de
Charles Sire de Crequi Duc
de Lesdiguiéres Maréchal
de France. Celuy qui vient
de mourir avoitépousé à
l'âge de 75. ans le u Septembre
1702. Gabrielle
Victoire de Rochechoüart
fille de Louis Duc de Vivonne
Pair &Maréchal de France
,
& d'Antoinette de
Mesmes, dont il n'a point
cû d'enfans.
Marie Anne Picques
épouse , de Loüis Gabriel
Portail
j
Chevalier Seigneur
de Fresnceu ,&au paravant
veuve de François Pajoc
Seigneur de Cordon,rnourut
le 6. Aoust âgée de quarante
-
iix ans, sans laisser
de postencé de ses deux alliances.
Florcnt de Marparaulr,
Marquis du même lieu
,
mourut le 7. Août.
Nicolle Miron, veuve
de DanielJacquinot
, Seigneur des Pressoirs
,
mourut le 9. Aoustâgée de
85. ans.
Claude le Pelletier
Conseillcr d'Etat ordinaire
; President Honoraire
du Parlement, Minifstr
d'Etat, cy- devant Prevost
des Marchands
,
Contrôlleur
General des Finances,
& sur-Intendant des postes
mourut le 10. Aoust en sa
8 1. année. Il y avoit déjà
long
- temps qu'ils'étoit
retiré du Monde ; & qu'il
ne s'ocupoit qu'à des oeeuvres
de Pieté., & particulièrement
à soulager les Pauvres.
1 Monsieur de Canaples,
ancien Commandant de la
Ville de Lyon dont on vient
de parler, avoir pris le nom
-
de Lesdiguiéres) & c'est luy
qui étoit le dernier de cec-
Ite Maison. Il avoir douze
mille livres de pension de
la Ville de Lyon; comme
6
Commandant, dont il s'en
estoit reservé neuf mille
i
lors qu'il se démit de ce
Commandement en faveur
de M' de Rochebonne en
luy laissant les trois autres
mille livres. Depuislamort
de M' de Canaples la penfion
de neuf mille livres
E
qu'ils'értit reservée sur
li.
celle de douze que fait la
Ville au Commandant ; a
cfté donnée,à Monsieur le
Duc de Villeroy.
Depuis la mort de Monseigneur,
le Roy a acordé
à Madame la Dauphine, la
Nef, le Cadenas, le Bâton
de Maistre d'Hotel & la
Musique. Elle mangea pour
la premiere fois à son grand
Couvert comme Dauphine
le 8. Aoust, & elle fut servie
par Monsieur le Marquis de
Vilacerfson premier Maître
d'Hostel; & le 10. elle fut
servie aussi à son grand
Couvert par Mr de la Croix
son Maître d'Hostel. Il se
rendit à la bouche avec ses
Officiers, lava ses mains; le
Contrôlleur & le Gentilhomme
servant les lavetent
ensuite; l'Ecuyer ordinaire
de la Bouche luy presenta
une Assiettesurlaquelle il
y avoir des Mouillettes - do
pain; il en prit deux avec
lefquclles il toucha tous les
Mets les uns après les autres;
il en donna une à manger à
l'Ecuyer de la Bouche, ensuite
il prit son Baston des
mains de l'Hussier du Bu-f
reau qui l'y avoit apporté.
puis la marche commença
en cet ordre. Un Garde du
Corps du Roy ayant la
Carabine sur l'épaule; un
Huissier de Salle & un
Huissier du Bureau, Mr de
la Croix marchoit derriere
eux, ayant son Baston de
Maistre d'Hostel à la main.
Un Gentil
-
homme servant
& le Contrôlieur portant
chacun un Plat, l'Ecuyer de
la Bouche & les autres
Officiers de la Bouche en
portant aussî chacun un,
marchaient ensuite. Lors
qu'ilsfurent arrivez à la Salleoù
estoit le prest, Mr de la
Croix vit mettre tous les
Plats surlaTable, où un
Gentil-homme servant qui
étoit de Garde au prest, fit
un nouvel essai de chaque
Plat: & donna la Mouillette
dont il avoit fait l'éssai à
chacun de ceux qui avoient
porté les Plats, après quoy
Mr de la Croix les vit met--
tersurla Table par les Gentils-
hommes servants. ;
*i IIlallaen suite,ayant Tonv
Baston à la main,, avertir
Monseigneur le Dauphin;
<k Madame la Dauphine;
puis il revint à la Table ou
il attendit Monseigneur le
Dauphin. Dés qu'il parut
il mit son Chapeau & son
Baston entre les mains du
Chef de Gobelet, & presensa
à ce Prince une serviette
mouilléequiétoic
encre deux Assiettes d'or
pour se laver les mains; il
prit ensuite une autre serviette
mouilléeaussï cntre
deux Alliettes d'or qu'il
presenta de mesme à Madame
la Dauphine. Un
Gentilhomme servant presenta
une autre serviette
mouillée aussi entre deux
assiettes ,à Madame
,
qui
mangea pour la première
fois avec Madame la Dauphine
à son grand couvert
Alors Mr de la Croix
reprit son Bâton & son Chapeau
,&retourna à la bouche
precedé feulement d'un
Garde du Corps & des deux
Huissiers.L'essay du second
fcrvice ne se fit point à IfI
bouche; mais au prest où
citoit la Nef. Il se plaçaen- t
:-
suite au costédroit du Fauteuil
de Monseigneur le
Dauphinoùil restapendant
toutle repasayant toujours
son Bâton à la main; les
Genciihommes servants firentle
Service de même que
cchheezz le RRooyj.
-
Il y avoir à ce repas une
tres grande Assemblée de
Dames;il y en avoit treize
qui avoient le Tabouret
,
les autresestoient debour.
Monfcigneur le Dauphin&
Madame la Dauphine tinrent
ensuite un Cercle dé
Dames comme chez le Roy
aprèssonsoupé; Cérémonie
qui si fait pour les re'--
mercier.
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Résumé : NOUVELLES de divers endroits.
Le texte relate divers événements militaires et décès notables. Le navire français 'L'Aigle' a coulé une frégate hollandaise après un combat de plus de deux heures, mais son capitaine a été tué. Le 30 juillet, une escadre anglaise de 11 vaisseaux a été aperçue près de Bayonne. Un navire français a capturé un bateau hollandais chargé de vins près de Lisbonne. Plusieurs personnalités ont également péri, dont le duc d'Albe, ambassadeur d'Espagne en France, décédé à l'âge de 41 ans après une longue maladie. Sa veuve s'est retirée au couvent du Val-de-Grâce. Le marquis de Vieuxpont, lieutenant général des armées du roi, est mort à l'âge de 36 ans. Le chevalier de Chabert, chef d'escadre, est décédé à Toulon après avoir ramené une riche cargaison d'argent. Le marquis de Sourdeilles, lieutenant du roi en Limousin, est mort à l'âge de 44 ans. Parmi les autres décès notables, on compte le prince de Nassau, stathouder de Frise, noyé avec le brigadier Wilkes. La duchesse de Berry a accouché prématurément d'une princesse qui est décédée peu après. Le texte mentionne également des événements et des transferts de responsabilités au sein de la cour. Un commandant avait réservé neuf mille livres, laissant trois mille livres à M. de Rochebonne après sa démission. Suite au décès de M. de Canaples, la pension de neuf mille livres a été transmise au Duc de Villeroy. Après la mort de Monseigneur, le roi a accordé à Madame la Dauphine divers privilèges, dont la Nef, le Cadenas, le Bâton de Maître d'Hôtel et la Musique. Elle a participé pour la première fois à un grand couvert le 8 août, servie par le Marquis de Vilacerf, et le 10 août par M. de la Croix, son Maître d'Hôtel. Ce dernier a suivi un protocole précis, incluant la présentation des mets et l'utilisation de mouillettes. Lors du repas, une grande assemblée de dames était présente, avec treize d'entre elles ayant le privilège du tabouret. Après le souper, Monseigneur le Dauphin et Madame la Dauphine ont tenu un cercle de dames pour remercier les invités.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2753
p. 71
Morts, dont on ne vient que d'estre informé, & dont on parlera le mois prochain.
Début :
J. B. le Févre de la Barre. Me la Princesse de Furstemberg. [...]
2754
p. 71-72
BENEFICES.
Début :
Le Roy a donné l'Evêché de Rennes à Mr l'Abbé [...]
Mots clefs :
Abbé, Abbaye
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES.
BENEFlCES.
"u Le Roy a donné rEvêchéde
Rennes àMr l'Abbé
de Sanzay. L'Abbaye de
Saint Florent à Mr l'Evêque
de Vence. L'Abbaye de la
Creste à Mr l'Evêquc de
Limoges.L'Abbaye do1'
l'Abbaye de Monnetiersramey,
à Mr l'Abbé d'Antin.
l'Abbaye de Theuley, à Mr
l'Abbé de Trudenne.l'Abbaye
de Laumonne
J
à Mr
l'Abbé Martinau de Princé.
l'Abbaye de Bonnevaux,à
Mrl'AbbéCarpinel. l'Abbaye
de la Vernusse
,
à Mr
l'Abbé Berjavel. l'Abbaye
de Saint Loup, à Me de
Chastillon.
On parlera plus amplement de ces Bénéfices le
mois prochain.
"u Le Roy a donné rEvêchéde
Rennes àMr l'Abbé
de Sanzay. L'Abbaye de
Saint Florent à Mr l'Evêque
de Vence. L'Abbaye de la
Creste à Mr l'Evêquc de
Limoges.L'Abbaye do1'
l'Abbaye de Monnetiersramey,
à Mr l'Abbé d'Antin.
l'Abbaye de Theuley, à Mr
l'Abbé de Trudenne.l'Abbaye
de Laumonne
J
à Mr
l'Abbé Martinau de Princé.
l'Abbaye de Bonnevaux,à
Mrl'AbbéCarpinel. l'Abbaye
de la Vernusse
,
à Mr
l'Abbé Berjavel. l'Abbaye
de Saint Loup, à Me de
Chastillon.
On parlera plus amplement de ces Bénéfices le
mois prochain.
Fermer
Résumé : BENEFICES.
Le roi attribue plusieurs abbayes : l'Abbé de Sanzay reçoit le Révêché de Rennes, l'Évêque de Vence obtient l'Abbaye de Saint Florent, l'Évêque de Limoges reçoit l'Abbaye de la Creste, et l'Abbé d'Antin se voit attribuer l'Abbaye de Monnetiersramey. L'Abbé de Trudenne obtient l'Abbaye de Theuley, l'Abbé Martinau de Princé reçoit l'Abbaye de Laumonne, l'Abbé Carpinel obtient l'Abbaye de Bonnevaux, et l'Abbé Berjavel se voit attribuer l'Abbaye de la Vernusse. L'Abbaye de Saint Loup est attribuée à Me de Chastillon. Des détails supplémentaires seront fournis le mois prochain.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2755
p. 3-27
« En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
Début :
En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...]
Mots clefs :
Auteur, Livre, Ouvrage, Poète, Art poétique, Horace, Quintilien, Vin, Anciens, Rire, Notes, Réputation, Ovide, Homère, Traduction
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
LITTERATVRE. EN annonçant dans
le Mercure dernier
un Livre nouveau, j'ay
promisd'en parler ce
mois cy ,
c'est un Livre
tres-varié,rempli d'érudition,
& capable de vous
remetrre dans l'idée les
réglés de la composition
&dubon goust.
D'abord on y voit une
Traduction en vers de ïArt
portique d'Horace: c'est ce
qui sert de titre au Livre,
il y a ensuite quantité de
Notes curieuses, les unes
de l'Autheur
,
& les autres
citées de plusieurs Grecs
& Latins, dont voicy quelques-
unes.
-
L'Art poëtique d'H O*
RACE est une Lettre
qu'il écrit aux PISONS.
Ces PIS O N S estoientle
frere & les neveux de Calpurnie
Epouse deJules Cesar,
& fille de Lucius Pison.
La premiere réglé de
l'éloquence, c'est d'estre
clair; & la seconde
,
de
n'estre pas diffus.
MARITAL dit que
les ouvrages-où il n'y a
rien: à retrancher, ne sont
jamais trop longs.
Lalime,ditQUINTILIEN,
doit polir & non
pas affoiblir, & user, pour
ainsi dire,un ouvrage.
J'ay veu dans un Autheur
François, travaillez
vostre ouvrage jusqu'à ce
qu'il foit au point qu'on
ne s'appercoive pas qu'il
vous a cousté beaucoup
de travail.
PROPERCE compare
l'Autheur dont le stile
n'est ny trop enflé ny
trop simple
,
là un Marinier
qui rase le rivage avec
un de ses avirons, & qui
fend les flots avec l'autre.
LONGINdonne pour
exemple de l'enfleure. ces
pensées
- cy Faire du vent
Boréeson joueur de jiute.-
Et cetautre: Jupitercrache
des neiges contre les Alpes^.
Exemples du vray sublime
:HOMEREpeint
la
-
Discorde la teste dans les
-
Cieux, & les pieds sur la
terre. Et quand il parle de
Neptune il dit:
Que Neptune marchant dans
les vastescampagnes Fait , tremblersousses pieds&
forests & montagnes. Ilfaitdireà AJAXqui
voit l'Armée des Grecs
couverte tout à coup d'épaisses
tenebres.
Grand Dieu chasses la nuit
qui nous couvre lesyeux,
Et combats contre nous à la
clarté des Cieux.
Caraéteres différents de
poësie traduirs d'Ovide
par l'Autheur,
Vous qui que vous soyez à
Censeur trop severe,
Jugez, de nos travauxselon leur
caraïlere,
C'est au Vers Heroïque à chanter
les combats:
Quelleplaceytiendroient Venus
& les appas;
La grandeur, le couroux sont du
stile tragique,
Maisles sujets communs regardent
le comique,
L'Iambe libre cft propre à lancer
son venin,
Soit qu'il coure tousjours, ou qu'il
boite à la fin.
Les Amours, leurs carquois,
l'inconstante Silvie,
Sont les dignessujets de la tendre
Elegie.
Pour celebrer Cidippe,Homere
ny ses Vers,
N'y doivent point paroistre aux
yeux de l'univers.
Achile convient mal au ton de
Callimaque
, - Et Thais ne doit pas imiter
Andromaque.
L'autheur dit à propos
de la force du pathétique,
que nous pleurons en voyant
pleurer, que nous
rions en voyant rire,&cela
par une raison phisique à
peu pres semblableàcelle
qui
fait
remuer les cordes
de plusieurs instruments
qui sont dans une mesme
chambre, avec un autre
dont on touchera fortement
les cordes montées
au mesme ton que cellesde
ces autres instruments
quirefonneront sans qu'on
les touche, &c. Ilyaainsi
à peu prés dans tous les
hommes des nerfs montez
, pour ainsi dire, au
mesme ton, & c'est ce
qu'on appelle fimpathie,
&c.
Comme nous nous sentons
capables des mesmes
maux, & des mesmes biens
que nous voyons ressentir
aux autres, nous sommes
remuez par les mesmes
sentiments £ la veuë du
bien ou du mal qui leur
arrive.
L'autheur fait plusieurs
remarques sensées sur diferents
Poëmes, anciens
& modernes.
Puisque les Poèmes sont
des imications
,
dit-il,ils
doivent sans doute imiter:
mais ils ne doivent pas
imiter une aaion
violer les réglés de la poësie.
Corneille a tellement
imité le combat de son
Horace, que sa pieces'est
trouvéefinie au troisiéme
Acte. Le voila fort à l'estroit,
comment se tirerat'il
de ce paslà? Il ne l'a
peu sans violer l'unité de
l'action,ilest obligé d'adjouster
le meurtre de Camille
pour donnerune juste
estenduëà sa Tragédie;
dans le Cid&ailleurs
il ne sort de pareils embarras
qu'en violant l'unité
du temps,ou celle du
lieu, &c.
A propos, de lamaniere
doncon doit commencer unpoëme,JULES SCALIGER
donne pour exemple
d'un Exorde régulier
celuy de Lucain,qui
dans son poëme sur la
guerre civile, place tout
d'un coup Cesar au partage
du Rubicon,d'où estant
s
declaré ennemy de lapatrie
par le Senat, il est forcé
d'entreprendre cette
guerre.
Un Poëte François a dit
que le vin estoit legrand cheval
des Poètes. Une peau de
bouc pleine de vin estoit
autrefois un prix que remportoit
le Poëte qui avoit
le mieux reüssi dans la Tragedie
; en voicy la raison :
cette forte de poëme neftoit
au commencement
que des chansons en l'honneur
de Bacchus, auquel
on sacrifioit un bouc comme
animal contraire à la
vigne, on rempliffoit de
vin la peau du bouc, &on
la donnoic au Poëce.
Aprés les Notes sur
l'Art Poétique
,
il y a plusieurs
petites traductions
de différentes pieces d'Horace,
d'Ovide, de Petrone,
& avec des Notes donc
voicy quelques-unes.
Lucille estoit un Poète
latin que Juvenal appelle
l'illustre nourrissond'Auronce.
Ce Poëte avoit
composé trente Satyres.
Horace dit dans sa premiere
Satyre du second Livre;
que Lucille confioit ses
secrets à ses Livres, qu'il
n'alloit point ailleurs décharger
son coeur,ce qui
a fait qu'on a trouvé la vie
de ce vieillard peinte dans
ses ouvrages comme dans
un tableau.
,
4 On croiroit que les expressions
de avoir bon neK ,
avoirle ne7, fin, feroient
basses & impropres pour
exprimer avoirl'espritbon,
l'espritsubstil maisHorace,
Perse, & Martial l'ont anpobli
en remployant dans
ce sens. La
- La Comedie a pour but
de réjoüir & d'instruire;
les mimes estoient des
poemes qui n'avoient pour
but que de faire rire, c'estoit
les farces de ce temps-
}'1à.0. Quintilien emploie un
long Chapitre à traiter du
Ris, il est estonnéque paroissant
chose si peu importante
, il ait quelquefois
des effets si estonnants.
Un Ris excité à propos
peut changer l'estat des
affaires les plus importanles,
il empesche quelque-,
fois les fuites fafcheufesde
la haine, de la colere,&c.
& fait succeder la douceur
la bénignité, laclemence.
Par exemple, deux jeunes
Tarentis furent amenez
devant le Roy Pyrrus,
parce que dans un repas
ils avoient eu l'insolence
de parler mal de ce Prince
; voyant qu'ils ne pouvoient
nier le fait ny se
deffendre raisonnablement,
ils respondirent,
Sire
y
sila bouteille ne nous
avoitpas manque, vous eflick
mort,c'estoitfait de vous. Ce
bon mot calma la colere
de leur Juge en le faisant
rire.
Les vins de Falerne se
gardoient si long-temps,
que Petrone par le de bouteilles
de ce vin bouchées
avec foin, dont les étiquetes
marquoient que ce vin
avoic esté fumé fous le
Consul Opimus, cent ans
avant.
Diogenes
,
à propos des
superstitions sur les songes,
estoit indigné que les hom.
mes se tourmentassent au
lujetdessonges,& donnaient
si peu d'attention
aux avions qu'ils faisoient
estanteveillez.
Auguste avoir, dédié
dans son palais un Temple
, & une magnifique
Bibliothèque à Apollon,
où cinq Juges, du nombre
desquels estoit Tarpa, décidoient
du mérité des ouvrages
, que les Autheurs
y venoient lire.
Ennius, dit Quintilien
est semblable à , ces bois
que leur antiquité a consacrez
)
& dont les vieux
arbres font plus vénérables
qu'ils ne font beaux.
Les Anciens écrivoient
sur des tablettes couvertes
de cire,&ils se servoient
d'éguilles pointuës par un
bout, & plates par l'autre;
avec la pointe ils formoient
les caracteres, &
avec l'autre bout ils effaçoient
ce qu'ils avoient
écrit.
Traduction d'un Frag-
O ment d'Ovide.
Je le dis malgré moy ,
trahiffant
mes talents,
Retenez avec foin ces avis excellents
3
P()ulez-vous fuir l'amour ? que
vostre ame discrette
Evite les accents de tout tendre
Poëte:
Qallimaque aisement peut vous
rendre amoureux , Filetasestpour vous un Autheur
dangereux:
Safo plus fortement m'attache à
ma maistresse
Le vieux Anacreon augmente
ma tendresse
Est-on froid, ô Cinthie, en lisant
ton Amant?
Ou quelqu'un a-t-illeu Tibule
impunément ?
Des doux fons de Gallus quel
coeur peut se deffendre ?
Et les miens n'ont-ils fa* je ne
sfay quoy de tendre?
Martial ;Poëte Latin
estoit né à Bilbilis, ville,
de la Celtiberie en Espagne.
Il fut intime ami de
Stella) de Silius Italicus,
& de Pline le Jeune, qui
luy donna quelques secours
pour regagner sa patrie,
après avoir demeure
trente ans a Rome, peu
estimé apparemment pendant
sa vie, il addresse
cette Epigramme à Regule.
LA REPUTATION
des Poëtes.
Le Lecteur rarement aime un
Autheur en vie*,
A son gré des vivantspresquaucun
ne dit bien :
Qui cause cet abus ? Regule, cefi
l'envie,
De
De Pompée on rechercheainsi
le vieux portique,
son vil Temple, Catule
, efl
loué des vieillards,
A Virgile vivant, Quintus mort
fit la nique,
Et pour Homere en vie oit eut
trop peu d'égards.
Rarement le theatre applaudit
à Menandre
Pour fd seule , Corine, Ovide
est des appas, Cacher,-vous donc mon Livre, il
faut encore attendre,
Si la gloire ne vient quaprès
nostre trépas.
Wâ
Septemb. iju. C
A pres toutes ces traductions
l'Autheur fait une
dissertation sur les Autheurs
anciens & modernes
,
dont je donneray
quelques traits, & quelques
petits fragments de
Vers qui font tousjours
plaisir à voir rassemblez,
quoy qu'on les ait veus
ailleurs separément.
Comme ces morceaux
détachez ne demandent
nulle liaison
,
je les garderay
pour le mois prochain
; car je n'ay plus de
place dans cette partie
que pour la fuite de l'abrégé
de l'Iliade qui a
esté receu avec tant de
plaisir,que j'ay prié mon
amy de donner quelques
heures à la continuation
de cet ouvrage.
le Mercure dernier
un Livre nouveau, j'ay
promisd'en parler ce
mois cy ,
c'est un Livre
tres-varié,rempli d'érudition,
& capable de vous
remetrre dans l'idée les
réglés de la composition
&dubon goust.
D'abord on y voit une
Traduction en vers de ïArt
portique d'Horace: c'est ce
qui sert de titre au Livre,
il y a ensuite quantité de
Notes curieuses, les unes
de l'Autheur
,
& les autres
citées de plusieurs Grecs
& Latins, dont voicy quelques-
unes.
-
L'Art poëtique d'H O*
RACE est une Lettre
qu'il écrit aux PISONS.
Ces PIS O N S estoientle
frere & les neveux de Calpurnie
Epouse deJules Cesar,
& fille de Lucius Pison.
La premiere réglé de
l'éloquence, c'est d'estre
clair; & la seconde
,
de
n'estre pas diffus.
MARITAL dit que
les ouvrages-où il n'y a
rien: à retrancher, ne sont
jamais trop longs.
Lalime,ditQUINTILIEN,
doit polir & non
pas affoiblir, & user, pour
ainsi dire,un ouvrage.
J'ay veu dans un Autheur
François, travaillez
vostre ouvrage jusqu'à ce
qu'il foit au point qu'on
ne s'appercoive pas qu'il
vous a cousté beaucoup
de travail.
PROPERCE compare
l'Autheur dont le stile
n'est ny trop enflé ny
trop simple
,
là un Marinier
qui rase le rivage avec
un de ses avirons, & qui
fend les flots avec l'autre.
LONGINdonne pour
exemple de l'enfleure. ces
pensées
- cy Faire du vent
Boréeson joueur de jiute.-
Et cetautre: Jupitercrache
des neiges contre les Alpes^.
Exemples du vray sublime
:HOMEREpeint
la
-
Discorde la teste dans les
-
Cieux, & les pieds sur la
terre. Et quand il parle de
Neptune il dit:
Que Neptune marchant dans
les vastescampagnes Fait , tremblersousses pieds&
forests & montagnes. Ilfaitdireà AJAXqui
voit l'Armée des Grecs
couverte tout à coup d'épaisses
tenebres.
Grand Dieu chasses la nuit
qui nous couvre lesyeux,
Et combats contre nous à la
clarté des Cieux.
Caraéteres différents de
poësie traduirs d'Ovide
par l'Autheur,
Vous qui que vous soyez à
Censeur trop severe,
Jugez, de nos travauxselon leur
caraïlere,
C'est au Vers Heroïque à chanter
les combats:
Quelleplaceytiendroient Venus
& les appas;
La grandeur, le couroux sont du
stile tragique,
Maisles sujets communs regardent
le comique,
L'Iambe libre cft propre à lancer
son venin,
Soit qu'il coure tousjours, ou qu'il
boite à la fin.
Les Amours, leurs carquois,
l'inconstante Silvie,
Sont les dignessujets de la tendre
Elegie.
Pour celebrer Cidippe,Homere
ny ses Vers,
N'y doivent point paroistre aux
yeux de l'univers.
Achile convient mal au ton de
Callimaque
, - Et Thais ne doit pas imiter
Andromaque.
L'autheur dit à propos
de la force du pathétique,
que nous pleurons en voyant
pleurer, que nous
rions en voyant rire,&cela
par une raison phisique à
peu pres semblableàcelle
qui
fait
remuer les cordes
de plusieurs instruments
qui sont dans une mesme
chambre, avec un autre
dont on touchera fortement
les cordes montées
au mesme ton que cellesde
ces autres instruments
quirefonneront sans qu'on
les touche, &c. Ilyaainsi
à peu prés dans tous les
hommes des nerfs montez
, pour ainsi dire, au
mesme ton, & c'est ce
qu'on appelle fimpathie,
&c.
Comme nous nous sentons
capables des mesmes
maux, & des mesmes biens
que nous voyons ressentir
aux autres, nous sommes
remuez par les mesmes
sentiments £ la veuë du
bien ou du mal qui leur
arrive.
L'autheur fait plusieurs
remarques sensées sur diferents
Poëmes, anciens
& modernes.
Puisque les Poèmes sont
des imications
,
dit-il,ils
doivent sans doute imiter:
mais ils ne doivent pas
imiter une aaion
violer les réglés de la poësie.
Corneille a tellement
imité le combat de son
Horace, que sa pieces'est
trouvéefinie au troisiéme
Acte. Le voila fort à l'estroit,
comment se tirerat'il
de ce paslà? Il ne l'a
peu sans violer l'unité de
l'action,ilest obligé d'adjouster
le meurtre de Camille
pour donnerune juste
estenduëà sa Tragédie;
dans le Cid&ailleurs
il ne sort de pareils embarras
qu'en violant l'unité
du temps,ou celle du
lieu, &c.
A propos, de lamaniere
doncon doit commencer unpoëme,JULES SCALIGER
donne pour exemple
d'un Exorde régulier
celuy de Lucain,qui
dans son poëme sur la
guerre civile, place tout
d'un coup Cesar au partage
du Rubicon,d'où estant
s
declaré ennemy de lapatrie
par le Senat, il est forcé
d'entreprendre cette
guerre.
Un Poëte François a dit
que le vin estoit legrand cheval
des Poètes. Une peau de
bouc pleine de vin estoit
autrefois un prix que remportoit
le Poëte qui avoit
le mieux reüssi dans la Tragedie
; en voicy la raison :
cette forte de poëme neftoit
au commencement
que des chansons en l'honneur
de Bacchus, auquel
on sacrifioit un bouc comme
animal contraire à la
vigne, on rempliffoit de
vin la peau du bouc, &on
la donnoic au Poëce.
Aprés les Notes sur
l'Art Poétique
,
il y a plusieurs
petites traductions
de différentes pieces d'Horace,
d'Ovide, de Petrone,
& avec des Notes donc
voicy quelques-unes.
Lucille estoit un Poète
latin que Juvenal appelle
l'illustre nourrissond'Auronce.
Ce Poëte avoit
composé trente Satyres.
Horace dit dans sa premiere
Satyre du second Livre;
que Lucille confioit ses
secrets à ses Livres, qu'il
n'alloit point ailleurs décharger
son coeur,ce qui
a fait qu'on a trouvé la vie
de ce vieillard peinte dans
ses ouvrages comme dans
un tableau.
,
4 On croiroit que les expressions
de avoir bon neK ,
avoirle ne7, fin, feroient
basses & impropres pour
exprimer avoirl'espritbon,
l'espritsubstil maisHorace,
Perse, & Martial l'ont anpobli
en remployant dans
ce sens. La
- La Comedie a pour but
de réjoüir & d'instruire;
les mimes estoient des
poemes qui n'avoient pour
but que de faire rire, c'estoit
les farces de ce temps-
}'1à.0. Quintilien emploie un
long Chapitre à traiter du
Ris, il est estonnéque paroissant
chose si peu importante
, il ait quelquefois
des effets si estonnants.
Un Ris excité à propos
peut changer l'estat des
affaires les plus importanles,
il empesche quelque-,
fois les fuites fafcheufesde
la haine, de la colere,&c.
& fait succeder la douceur
la bénignité, laclemence.
Par exemple, deux jeunes
Tarentis furent amenez
devant le Roy Pyrrus,
parce que dans un repas
ils avoient eu l'insolence
de parler mal de ce Prince
; voyant qu'ils ne pouvoient
nier le fait ny se
deffendre raisonnablement,
ils respondirent,
Sire
y
sila bouteille ne nous
avoitpas manque, vous eflick
mort,c'estoitfait de vous. Ce
bon mot calma la colere
de leur Juge en le faisant
rire.
Les vins de Falerne se
gardoient si long-temps,
que Petrone par le de bouteilles
de ce vin bouchées
avec foin, dont les étiquetes
marquoient que ce vin
avoic esté fumé fous le
Consul Opimus, cent ans
avant.
Diogenes
,
à propos des
superstitions sur les songes,
estoit indigné que les hom.
mes se tourmentassent au
lujetdessonges,& donnaient
si peu d'attention
aux avions qu'ils faisoient
estanteveillez.
Auguste avoir, dédié
dans son palais un Temple
, & une magnifique
Bibliothèque à Apollon,
où cinq Juges, du nombre
desquels estoit Tarpa, décidoient
du mérité des ouvrages
, que les Autheurs
y venoient lire.
Ennius, dit Quintilien
est semblable à , ces bois
que leur antiquité a consacrez
)
& dont les vieux
arbres font plus vénérables
qu'ils ne font beaux.
Les Anciens écrivoient
sur des tablettes couvertes
de cire,&ils se servoient
d'éguilles pointuës par un
bout, & plates par l'autre;
avec la pointe ils formoient
les caracteres, &
avec l'autre bout ils effaçoient
ce qu'ils avoient
écrit.
Traduction d'un Frag-
O ment d'Ovide.
Je le dis malgré moy ,
trahiffant
mes talents,
Retenez avec foin ces avis excellents
3
P()ulez-vous fuir l'amour ? que
vostre ame discrette
Evite les accents de tout tendre
Poëte:
Qallimaque aisement peut vous
rendre amoureux , Filetasestpour vous un Autheur
dangereux:
Safo plus fortement m'attache à
ma maistresse
Le vieux Anacreon augmente
ma tendresse
Est-on froid, ô Cinthie, en lisant
ton Amant?
Ou quelqu'un a-t-illeu Tibule
impunément ?
Des doux fons de Gallus quel
coeur peut se deffendre ?
Et les miens n'ont-ils fa* je ne
sfay quoy de tendre?
Martial ;Poëte Latin
estoit né à Bilbilis, ville,
de la Celtiberie en Espagne.
Il fut intime ami de
Stella) de Silius Italicus,
& de Pline le Jeune, qui
luy donna quelques secours
pour regagner sa patrie,
après avoir demeure
trente ans a Rome, peu
estimé apparemment pendant
sa vie, il addresse
cette Epigramme à Regule.
LA REPUTATION
des Poëtes.
Le Lecteur rarement aime un
Autheur en vie*,
A son gré des vivantspresquaucun
ne dit bien :
Qui cause cet abus ? Regule, cefi
l'envie,
De
De Pompée on rechercheainsi
le vieux portique,
son vil Temple, Catule
, efl
loué des vieillards,
A Virgile vivant, Quintus mort
fit la nique,
Et pour Homere en vie oit eut
trop peu d'égards.
Rarement le theatre applaudit
à Menandre
Pour fd seule , Corine, Ovide
est des appas, Cacher,-vous donc mon Livre, il
faut encore attendre,
Si la gloire ne vient quaprès
nostre trépas.
Wâ
Septemb. iju. C
A pres toutes ces traductions
l'Autheur fait une
dissertation sur les Autheurs
anciens & modernes
,
dont je donneray
quelques traits, & quelques
petits fragments de
Vers qui font tousjours
plaisir à voir rassemblez,
quoy qu'on les ait veus
ailleurs separément.
Comme ces morceaux
détachez ne demandent
nulle liaison
,
je les garderay
pour le mois prochain
; car je n'ay plus de
place dans cette partie
que pour la fuite de l'abrégé
de l'Iliade qui a
esté receu avec tant de
plaisir,que j'ay prié mon
amy de donner quelques
heures à la continuation
de cet ouvrage.
Fermer
Résumé : « En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
Le texte annonce la publication d'un livre intitulé 'L'Art poétique d'Horace', qui présente une traduction en vers de l'œuvre d'Horace accompagnée de notes de l'auteur et de divers écrivains grecs et latins. Ce livre explore les règles de la composition poétique et du bon goût. Il aborde des réflexions sur l'éloquence, la clarté, et l'importance d'éviter la diffusion. Des exemples de styles poétiques sont fournis, comme celui de Properce comparant un auteur à un marinier. Le texte mentionne également des exemples de sublime et de pathétique, tels que les descriptions d'Homère. Il traite des différents caractères de la poésie et des règles de l'imitation dans les poèmes. Le livre discute des unités de l'action, du temps et du lieu dans les tragédies, en citant Corneille. Il inclut des anecdotes sur les poètes et leurs œuvres, comme celles de Lucille et Martial. Le livre contient aussi des traductions de pièces d'Horace, d'Ovide, et de Pétrone, accompagnées de notes. Enfin, le texte se termine par une promesse de continuer l'abrégé de l'Iliade dans un prochain numéro.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2756
p. 28-84
SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
Début :
ARGUMENT du quatrième Livre. AVERTISSEMENT. On a mis dans la suite [...]
Mots clefs :
Troyens, Minerve, Grecs, Combat, Courage, Roi, Jupiter, Iliade, Bataille, Armes, Guerre, Dieu, Général, Junon, Javelot, Pandare, Diomède, Ménélas, Corps, Ordres, Char, Nestor, Chefs, Apollon, Fils, Armée, Agamemnon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
SUITE DE L'ABREGE
de tjÜadc.
ARGUMENT
du quatrième Livre.
AVERTISSEMENT.
On A mis dans la suite de
cet Extrait des cedilles ainsi
marquées",,Ellessignifient
dans les endroits où elles se
trouvent,que. le Poëtey fait
parler ses Heros.
LES Dieux estanc à Table
tiennent conseil sur les
affaires de Troyes, vers
I. 4.
Jupiter raille Junon &
Minerve, de ce que de
grandes Déesses. comme
elles se tiennent à l'écart
t
loin des combats, pendant
que Venus qui n'aime que
les jeux& les plaisirs - accompagne
son favori dans
tous les penIs. Il met en
délibération s'il faut rallumer
la guerre entre les
Troyens & les Grecs, ou
les reconcilier par l'exe-
-
cution du traité qu'ils ont
_aIt,,, 'Vers. 5.
19.
Cette proposicion cause
un violent dépit aux deux
Déesses qui préparoient les
plus grands malheurs aux
Troyens. Minerve dissimule
par prudence. Junon
éclatte, & a déclaré, quelque
resolution que l'on
prenne, qu'elle ne consentira
point à la paix.,,
vers 1o. 2. 9.
Jupiter a reproché à
Junon la cruauté avec laquelle
elle poursuit les
Troyens. Ilseplaintdela
violence qu'e lleluy fait en
le forçant de luy abandonner
une Ville qu'il a honorée
sur toutes les autres.
Il l'avertit qu'en revanche,
si jamais dans sa fureur
il veut détruire quelque
Ville qu'elle ait prise
fous sa protection
,
c'est
inutilement qu'elle voudra
s'y opposer.„ vers 30.49.
Junon luy dit qu'il
peut,quandilvoudra,dit
poser d'Argos, de Mycenes
)
& de Sparte; mais
qu'il n'est pas juste qu'elle
perde le fruit de toutes ses
peines. Que tout puissant
qu'il est, il doit avoir pour
elle des égards & de la
complaisance,puisqu'elle
est sa femme & sa soeur.
Enfin elle luy demande
-
qu'il ordonne à Minerve
de descendre dans l'armée
des Troyens pour les exciter
à enfraindre le fraite.
& à insulter les Grecs.,,
vers 50. 67.
Jupiter donne cet ordre
à Minerve.„La Déesse
descend, & dansla course
rapide elle paroist fous la
forme d'une exhalaison
qui s'allume dans l'air, &
qui se partage en mille
feux. Cesigne qui est veu
dans les deuxarmées est
interprété comme un préfage
ou de la fin ou de la
continuation de la - guerre.
35 vers 68. 85.
Minerve prend la réf.
semblance de Laodocus.
fils d'Antenor. Vatrouver
Pandarus fils de Lycaon.
Luy propose « de tirer une
fleche à Menelas. L'encourage
par la gloire qu'il
aura d'avoir abbattu un si
grand guerrier, & par la
recom pense qu'il doit attendre
de Paris. Elle luy
conseille de s'addreffer auparavant
à Apollon Lycien
pour le prier de diriger
le trait.» vers 86. 103.
L'intense Pandarus se
laisse persuader. Peinture
naïve de l'action de Pandarus,
& desmesuresqu'il
prend pour frapper juste
à son but. (Son arc estoit
fait des cornes d'unechevre
sauvage qu'il avoit tuée
à l'affust; chaque corne
avoit seize paumes, c'està-
dire cinq pieds & quatre
pouces.) Il promet une
Hecatombe à Apollon. Il
tire. Le trait part avec impetuosité,
perce le baudrier
,la cuirasse & la lame
de Menelas; entre dans la
chair sans penetrer bien
avant,(car Minerve avoit
pris foin d'affoiblir le coup,
semblable à une mere qui
voyant dormir son enfant,
détourne une mouche opiniastre
qui voudroit le piquer.)
Le fang qui coule
le longdesjambes de Menejas,
compare à la pourpre
dont une femme de
Meonie a peint l'yvoire le
plus blanc, pour en faire
les boffetes d'un mords qui
fait l'admiration & le desir
des plus braves Cavaliers,
filais qui est destiné pour
un Roy. "vers 104. 119.
Agamemnon est effraié
aussi bien que Menelas.
Menelas reprend courage.
Agamemnon éclate contre
la perfidie des Troyens.
Dit que Jupiter ne la laisfera
pas impunie. Prédit
la ruine deTroye. Il s'attendrit,
& ne peut cacher
à son frere la crainte qu'il
a de le perdre - vers 120.
182.
Menelas lera ssure&le
prie de ne point allarmer
les Grecs. n Agamemnon
luy dit « qu'il faut appeller
un Medecin.» Donne ordre
à Talthybius de faire
venir Machaon fils d'Esculape.
Le Herault obeït.
Trouve Machaon & « luy
parle.» Machaon vient.
Visite la playe, & succe
le sang,& y met un appareil
que le Centaure Chiron
avoit autrefois enseigné
à Esculape. vers 183.
ii9*
Cependant les Troyens
s'avancent en bataille. Les
Grecs reprennent leurs armes
, & ne respirent plus
que lecombat. Agamemnon
laissesonchar à Eurymedon
, avec ordre de ne
le pas tenir trop éloigné.
Il parcourt à pied toute
l'armée. « Anime par ses
discours ceux qu'il trouve
disposez à bien faire».
« Réprimandé les autres,»'
les compare à des faons de
biche Arrive prés de la
Gend'armerie Cretoise, la
trouve en bon estat, Idomenée
à la teste, Merion
à la queue.» IllouëIdomenée,
le fait ressouvenir
que dans toutes les occasions;
à la guerre, dans les
festins, il l'atousjours traité
avec distinction". Idomenée
respond « qu'illuy
fera tousjours fidelle».
Agamemnoncontinue son
chemin. Il trouve les deux
Ajax deja armez au milieu
de leurs bataillons; ( ces
bataillons comparez à des
troupeaux assemblez fous
leur pasteur, qui leur cherche
un asile contre l'orage
qu'il prévoit. ) Agamemnon
louë ces deux chefs,
& leur dit qu'il n'a pas besoin
de les exhorter». Il
passe au quartier du vieux
Nestor. Le trouve qui range
ses trou pes en bataille,
& qui encourage leurs
chefs. Noms de ces chefs.
De quelle manière Nestor
disposoit sa cavalerie &son.
infanterie.« Quels conseils
il donnoit à ses cavaliers
». «Sage vieillard,
dit Agamemnon transporté
de joye, plust aux Dieux
que vos forces respondissent
à vostre grand courage
ge, &c.» Nestor respond
» qu'il n'est plus au temps
où il tua de sa main le vaillant
Ereuthalion; mais que
tout vieux qu'il est on le
verra à la teste de ses ECcadrons,
LXquïl serautile
au moins par ses ordres &
par ses conseils
, que cest
là le partage des vieillards
». Agamemnonavance.
Trouve Peteus fils de
Menefthée & Ulysse qui
ne faisoient aucun mouvement
, parce que le bruit
de ce qui estoit arrivé dans
les deux armées n'estoit pas
encore venu jusqu'à eux-
« Il leur fait de sanglants
reproches de leur inaction
». «Ulyflc respond
avec fierte». Le Roy qui
le voitirrité, change de
ton, &«luy parle obligeamment
». Il poursuit
son chemin.VoitDiomede
sur son char avec Sthelenus
fils de Capancé. Diomedene
donnoit aucun
ordre pour le combat. Agamemnon
cc
luy reproche
d'avoir degeneré dela
vertu de son pere Tydée,
luy rappelle une occasion
d'éclat, ou Tydée signala
son courage contre les
Thebains». Diomede par
respect pour le Roy ne respond
rien.Sthelenus prend
la parole & dit(( qu'ils ne
meritent ny l'unny l'autre
ie reproche qu'on leur fait,
se piquent tous deux avec
raison d'estre plus braves
encore que leur pere».
Diomede represente à
Sthelcnus que le Roy qui a
le principal interest à tout
ce qui se passe, est en droit
de leur parler comme il
fait.„ Diomede en mef-
1
me temps faute de dessus
son char. - "veys 421. 419.
On voit marcher au
combat les nonbreufes
Phalanges des Grecs, semblables
à des flots amoncelez
par les vents. Elles
suivent leurschefs dans un
profond filen-ce, pour entendre
leurs ordres. Ilsemble
3
dit le Poëre, que cette
multitude innombrable de peuples
n'ait point de njoïx. Les
Troyens au contraire,
comme des brebis qui bêlent
dans un grand patu-
Tage, sont un bruit confus
qui resulte du mélange de
leurs voix & de la diversité
des langues de toure sorte
de peuples qui forment
leurarmée, vers411.438.
Les Troyens sont animez
par le Dieu Mars, &
les Grecs par la Déesse Minerve.
Ces deux Divinitez
font suivies de la Terreur,
de la Fuite & de l'insatiable
Discorde, Image poëtique
de la Discorde. Son
progrez. Ses effets. vers
43""45.
Les deux armées se joignent
J
& en viennent aux
mains. Description de leur
choc. Le bruit des guerriers
comparé à celuy que
font d'impetueux torrens
grossis par les pluyes. vers
446, 456.
Antiloque le premier tuë
Echepolus,un des plus braves
Troyens. Elephenor
General des Abantes, voulant
le dépouiller de ses
armes,est rué par Agenor.
Il se fait en cet endroit
une cruelle boucherie des
Grecs & des Troyens qui
se jettent les uns sur les autres
comme des loups affaniez.
Simoïsius (ainsi nom.
me parce que Ía mere accoucha
de luy sur les rives
du Simoïs) est tué à la fleur
de son âge par Ajax fils
de Telamon. Il tombe sur
la poussiere comme un jeune
peuplier abbattu par le
fer d'une coignée. Antiphus
un des filsdePriam,
veut venger la mort deSimoïsius.
illance son javelot
contre Ajax; mais il
rencontre au lieu de luy
Leucus compagnond'Ulysse.
Leucus tombe sur le
corps de Simoïssus qu'il entraisnoit.
Ulysseaffligéde
cette perte, s'approche des
Troyens d'un air terrible.
Regarde autour de luy
pour chercher sa victime.
Il lance son dard. Les
Troyens effrayez se retirent
en desordre. Le javelot
va frapper Democoon
fils naturel de Priam, &
lerenverse mort. Les Troyens
reculent. Hectorluymesmeestépouventé.
Les
Grecs enflez de ces avanta
ges vont chercher les
corps morts jusqu'au milieu
de la meslée pour les
entraisner.
entraisner. Apollon irrité
de leur audace se fait entendre
aux Troyens du
hautde la forteressed'Ilion,
les exhorte & les encourage
; leur represente sur
tout qu'Achille ne combat
point„. Minerve de son
colté anime les Grecs. Pi-,
roüs General des Thraces
tuë Diorés chefdes Epéens
aprés l'avoir blessé d'un
coup de pierre. Thoas General
des Etoliens lance
son javelot contre Piroiis,
& l'acheve de son épée. Ils
vont le dépoüiller de fe$
armes, mais il en est empesché
par les Thraces qui
tombent sur luy à coups
de piques,& l'obligent de
seretirer. vers 457. 539.
-
Homere parle des ex-
FJqics de cette journée
comme d'un grand sujet
d'admiration pour un homme
que Minerve auroic
conduit par la main, & à
qui elle auroit fait parcourir
sans danger tous les endroits
de la bataille. Il auroit
veu les Troyens&les
Grecs estendus les uns prés
des autres à la mesme place
où ils avoient combat-
EU. vers544.
AKGVMENT
du cinquièmeLivre.
La jour de cette action
Minerve augmente le courage
deDiomede. Deson
calque & de son bouclier
forcoitcontinuellementun
fçjXrfemblable à celuy de
Veftoitle qui paroistà lafin
àçl'Eflre'.LaDéessè pousse
ÇÇignprr-ier au milieu dela ~n~~ j, vers 1. 8.
o.
~~q~Phesep tous deux
fils de Darés Sacrificateur
deVulcain,poussent leur
char contreDiomede qui
estoit à pied. Phegée le
premier lance ion dard
contre luy sans le blesser.
Diomede le perce de son
javelot
, ôc l'estend mort
surla place. Idée n'ayant
pas le courage de sauver
le corps de son frere, prend
la suite. Vulcain le couvre
d'un nuage & le dérobe
aux poursuites de Diomede
j pour épargner àDarés
le chagrin de perdre Ces
deui filsenun jour. Diomede
fait emmener leurs
chevaux. Les Troyens
commencent à plier. Minerve
pour augmenter leur
desordre,ditàMars«qu'il
faut laisser combattre les
Troyens & les Grecs, &
ne plus resister aux ordres
de Ju piter.„ Elle le retire
du combat, & le fait repofer
sur les rives du Scamandre.
Les Grecs enfoncent
lesTroyens. * a/fw9.37,
Odius chef des Alizoniens
est tué par Agamenvnon.
Phestus par Idomenée.
Scamandrius par Me.
nelas. (Ce Scamandrius
estoit fort entendu dans
tout ce qui concerne la
charte, & avoit esté instruit
par Minerve.) Phereclus
est tué par Merion.
( Phereclus fils d'un habile
charpentier, avoir bâti les
vaisseaux que Pâris mena
en Grece.) Pedée fils naturel
d'Antenor
,
est tué
par Megés. Eurypile blesse
Hypsenor.(Hypsenorestoit
filsde Dolophionqui
estoit Sacrificateur du Scamandre.)
rUers Î7- 83-
Idomenéesemblable à
un fleuve, qui dans ion débordement
emporte tout
ce qui s'oppose à son passage,
renverse les barait.
lons des Troyens;rien ne
luy resiste. vers 85. 94.
Pandarus, pour arrester
son audace, luy tire une
flèche qui luy traverse l'épaule
droite, & croyant
l'avoir blessé mortellement
il s'en glorifie,,, Sthele*-
jius, ( à la prière deDiomede
) luy oste cette fléche.
Diomede prie Pallas
<c de luy prester son secours
pour se venger de
Pandarus
5
& le punir de
son orguëll.,,Pallas l'exauce.
Luy redonne toutes
ses forces & route sa
legereté.Elle luy dit,
qu'il peut aller hardiment
contre les Troyens;qu'elle
a dissipé le nuage qui
l'auroit empesché de discerner
les Dieux d'avec les
hommes
:
qu'il se garde
bien de combattre contre
les Immortels, si ce n'est
contre Venus sur qui elle
luy permet de tirer.„
vers 95. 132.
Minerve se retire. Diomede
qui se sent trois fois
plus fort qu'à l'ordinaire,
se jette au milieu des ennemis.
Est comparé à un
lion qu'un berger ablesse,
& qui devenu plus furieux;
se lance sur les brebis effrayées
qui se tapissent les
unes fous les autres pendant
que le berger se cache.
Diomedetuë d'abord
Astynoüs & Hypenor.
Ensuite Abas & Poluïde,
tous deux fils du vieux Eurydamas
qui estoit Interprete
des songes. Il marcheversThoon
&Xanthe
enfans de Phenops,prive
ce pere malheureux de ses
deux filsàla fois, &luy
laisse la douleur de voir que
sa successiondoitpassèrà
des collateraux esloignez.
Diomede., comme un lion
qui se jette surun troupeau
de boeufs, tombe encore surEchemon & Chromius
enfans de Priam, les préçipite
de leur char ,les dépoüille
de leurs armes, &
prend leurs chevaux.vers
133. 16s.
Enée qui voit tous ces
ravages, cherche Pandarus
a travers les picqucs &
les javelots. Ille joint de
l'exhorte à se servir encore
deson arc& de ses
traitscontre un homme
qui cause tant de defor-
-.
dres
, ( si ce n'est que ce
guerrier dangereux soit
quelqu'un des Immortels
irrité contre lesi Grecs) ,,.
Pandarus respond qu4»I
croit reconnoistreDiomede
à sa raille & à ses armes*
Que si ce guerrier n'est pas
un Dieu,aumoinsDiomede
ne peut faire tant de
prodiges sans le secours
d'une Divinité toute puisfante.
Se repent d'avoir
laissé chez luy, contre l'avis
de son pere, onze chars
inutiles par la crainte que
ses chevaux ne souffrissent
trop dans une ville affiegée.
Se plaintd'avoir desjablessé
deux des plusvaillans
hommes, sans autre
effet que de les avoir rendus
plus furieux. Jure que
s'il revoit sa patrie, il commencera
par bruler cet
arc & ces fléches qui l'ont
si mal servi.,, Enée luy
dit cC de monter sur son
char qui est tiré par cTcxcellens
chevaux, & luy
laisse le choix ou de tenir
les resnes, ou de combattre
contre Diomede. 9%
Pandarustc conseille à Enée
de conduire luy -
mesme
ses chevaux qui connoissent
savoix & sa main;
que pourluy il recevra
Diomede avec sa lance.
Ils montent tous deux sur
le char,& vont à toute
bride contre Diomede
(quiestà pied.) Sthelenus
qtuiitles voit venir, en aver- Diomede,&" luy conseille
de les éviter.,, Diomede
'c respond qu'il n'est
pas capable de fuir, & que
ces deuxennemis si redoutables
ne retournerons
point àTroye ;luy recommande
seulement dem*
mener les chevaux d'Eiree
aussitost qu'il fera vaincu; les chevaux d'Enée ef.,
toient de la race de ceux
dont Jupiter fit presentà
Tros. ),., 0tvers16(3.zyj,
Pandarus & Enée sont
en presence. de Diomede;
Pandarus-ile, premierdità
Diomede qu'iln'a peule
vaincre avec sa fléche,
mais qu'il fera peutestre
plus heureux avec son javelot.„
En mesme temps
il lance son dard qui perce
le bouclier jusqu'à la cuirasse.
Pandarus~s'écrie~
glorieux decesuccez. Diomede
luy dit qu'il a manqué
son coup. Le frappe
de son javelot que Minerve
conduisoit
, & qui traverse
depuis l'oeil jusqu'à
la gorge. Pandarus tombe
de son char. Enée se met
en devoir de deffendre: le
corps de sonamy. Diomede
prend une grosse pierre,
telle que deux hommes à
- peinel'auroient peu lever.
Il l'a jette contre Enée, &
luy brife la cuisse. Enée
tombe sur ces genoux &
s'affoiblit. Venus le prend
entre ses bras, le couvre
de sa robe, & l'emporte.
Sthelenus, qui se souvient
des ordres de Diomede 9
prend les chevaux d'Enée
les emmeine, les remetà
son amy Deïphilus, & va
rejoindre Diomede. Diomede
,qui a reconnu Venus
,
la poursuit avec un
-
dard
dard,&la blesse à la main.
Le fang immortel coule de
sa playe. Le fang desDieux
different de celuy des hommes,
& pourquoy.Venus
laisse tomber Enée,Apollon
le releve, le couvre
d'un nuage & l'emporte,
Diomede parle en termes
picquans à Venus qui se
retire tres-affligée. Iris l'a
soustient. Elles trouvent
Mars. Venus le conjure
de luyprester ses chevaux
pour s'en retourner dans
l'Olympe.„Mars luy donna
son char. Iris le conduit.
Elles arrivent en un
moment. Iris dérelle les
chevaux, & en prend soin-
Venus se laisse tomber sur
les genoux de Dioné sa
mere. Dipné luy demande
cc qui luy a fait cette
blesseure.,, Venus respond
ic que Diomede a eu cette
audace, & que ce nretl: plus
icy une guerre des Grecs
contre les Troyens,mais
desGrecscontre les Dieux.
Dioné la console
,
luy dit
que ce n'est pas la - première
fois que les Dieux
ont esté insu Irez. par leshommes.
( Exemples, de
Mars, de Junon, &de Pluton;)
Que Diomede doit
craindre de porter quelque
jour la peine de sa temerité.„
Dionéessuye le
fang qui coule de la blesseure
de sa fille. Venus est
guene en un moment. 'Vers
275- 417.
Junon & Minerve entretiennent
Jupiter de ce qui
vient d'arriver à Venus.
Ce Plaisanterie de Minerve
a ce sujer. Jupiter foufritsappelle
Venus & u. luy recommande
de ne plus s' exposer.
4, Diomede par trois fois
se jette sur Enée.) quoy
gqnapollon l'ait pris fous
sa protection. A la quatriéme
fois ce Dieu irrité
cc luy parle d'un ton
menaçant." Diomede se
retire. Apollon porte Enée
dans son Temple sur la Citadelle
de Pergame. Latone&
Diane ont foin ellesmesmes
de le panser. ven
432. 44^
Apollon voyant que le
combat s'echauffe autour
d'un phantofme qu'il avoit
formé ressemblant à Enéc
pour tromper les Grecs,
demande à Mars, «
s'il n'y
a pas moyen d'arrester ce
Diomede qui porte sa fureur
jusqu'a poursuivre les
Dieux,,,. Ensuiteilseretire
sur la Citadelle. Mars
prend la reffernblance d'Acamas
General des Thraces.
Va de rang en rang..
«Se fait entendreaux Tro..
yens & les anime.» Sarpedon
picque le courage de
Hector par le reproche
qu'il luy fait de son inaction
, & de la lascheté de
ses freres qui tremblent
,
comme des chiens timides
en presencedun lion.»
Hector, sans repliquer
faute de son char, un jave.
lot à la main, exhorte les
Troupes. LesTroyens se
rallient. LesEscadrons des
Grecs viennent fondre sur
eux. La poussiere qu'ils élevent,&
dontilssont tout
blanchis, comparée a celle
qui couvre ces monceaux
de paille que des vanneurs
ont separée d'avec le grain.
Le combat recommence.
Enée, qu'Apollon a retiré
du Temple où il l'avoit
mis, reparoist à la reste de
ses.troupes avec toute sa
vigueur. Les soldatstransl
portezdejoyefontsurpris
en meme tem ps de le revoir
siicst ; mais l'ardeur
du combatne leur permet
pas de l'interrogersur une
si prompte guerison. ira
449.518.
: Les Grecs animez, par
lpes dIeuxlAja.x, parUlysse, attendent
les Troyens de pied ferme
,SemblablesÀ desnuages:
aÍfemblez:, qui n'attendent
que le reveil des
vents endormis pourestre
mis en mouvement. vers
Jr9. J17-
Agamemnon donne (es
ordres « Exhorte ses soldats
» Ensuite il lance son
javelot & tueDeïcoon le
pluscher compagnon d'Enée.
Enée de son costé tue
Crethon & Orsiloqueensans
de Dioclés, qui avoir
pour ayeul le' fjeuve Alphée.
Crethon & Crbiloque
com parez à deux jeunes
lions, qui aprèsavoir
laisse par tout des marques
de
de leur furie , succombent
enfin fous l'effort des pasteurs.
Ces deux jeunes
guerriers tombent fous les
coups d'Enée comme les
plus hauts sapins abbattus
par les vents. Menelas,
pour les venger, s'avance
au milieu des combattansf
pouffé par le Dieu Mars,
qui ne cherche qu'à le faire
perir de la main d'Enée.
Antiloque voyant le peril
où Menelas s'expose, court
se joindre à luy. Enée qui
voit ces deux guerriers
unis, seretire. Ilsenlevent
les corps de Crethon &
d'Orsiloque;ensuite ils retournent
dans lameslée.
Menelas tue Pylemenés
qui commandoit les Paphiagoniens.
Antiloque
blesse Mydon d'un coup
de pierre, l'acheve de Ton
épée, & emmene ses chevaux.
vers528.589
Hector ayant apperceu
Menelas & Antiloque
inarche à , eux avec impetuosiré.
Les Troyens le
suivent. Mars & Bellone
sontà leur reste.Mars accompagne
par tout Hector.
Diomede voyant ce
Dieu terrible) est saisi de
frayeur. Son estonnement
comparé à celuy d'un voyageur
qui, après avoir
traversé de vastes campagnes,
voit tout d'un coup
un grand fleuve, & retourne
sur ses pas. Diomede
se retire en disant aux
Grecs,M qu'il faut ceder
auxDieux.» WJ590.606.
LesTroyensondent sur
les Grecs. Hector tue de
sa main Menofthés & Anchiale.
Ajax fils de Telamon
s'avance pour les
Ranger, & tue Amphiusde ioix
javelot. Il accourt ensuite pour
le dépouillerj mais les Troyens
font pleuvoir sur luy une gresle
de traits, & l'obligent de se- retirer. Vers 607. 616*
Sarpedon filsde Jupiter, &
General des Lyciens, & Tle-*
poleme fils d'Hercule se ren..,
contrent.« Ils se parlent quelque
temps au sujet du parjurede
Laoimedon que Tlepoleme
reproche à Sarpedon:» Ces
deux guerriers après« s'estre
menacez fierement» lancent
leurs dards lun contre l'autre.
Les traits partent ensemble,
Sarpedonest blesséà la clÜiTe
Le dard y demeure attaché.
Tlepoleme tombe sans vie.
On emporte Sarpedon. Les
Grecs enlevent le corps de
Tlepoleme. Ulysse
, pour le
venger, tourne les armes contre
les Lyciens & en tuë un
grand nombre. Noms des Lyciens
tuez par Ulvsse. Hector
s'avance contre luy pour arrester
ses desordres.. Srrpedon
voyant Hector le prie de ne le
pas laisser en proye à ses ennemis.
» Hector passe rapidement
pour aller charger les
Grecs. Les amis de Sarpedon
le mettent fous un grand chefne.
Pelagon luy tire le javelot
de sa playe. Sarpedon s'évanouit.
Borée le rafraifchit
de son [ouille) & le ranime.
Les Grecs qui ne peuvent fouflenir
le choc du Dieu Mars
& d'Hector, se battent en re..
traite sans prendre la suite,
Noms de plusieurs braves Capitaines
tuez a cette attaque..
vers 628. 710.
Junon voyant ce qui sepasse,
dit à Minerve" qu'ilest temps
d'arrester les ravages de Mars,
& de secourir les Grecs. » Junon
prepare elle
-
mesme ses
chevaux. La Déesse Hebé luy
appresteun char superbe. Description
de ce char. Minerve
quitte ses habits pour s'armer.
Quelles font ses armes. Son
Egide. Son casque. Sa pique.
Les deux Déesses montées sur
leur char éclatant, vont à toute
bride au palais de Jupiter.
Les portes de l'Olympe,qui
font gardées par les Heures,
s'ouvrent d'elles-mesmes avec
un grand bruit. Junon parle à
Jupiter & luy demande" s'il
veut permettre de reprimer les
fureurs de Mars , & de blesser
cet insensé qui ne reconnoist
d'autre droit que la force
,,, Jupiter luy dit" de donner ce
soin à Minerve qui est accoustuméeà
le vaincre." vers 711. 766..
Junon accompagnée de Minerve
pousse ses chevaux qui
courent avec impetuositéentre
le Ciel & la terre. ( Les
chevaux des Dieux franchissent
d'un seul fault autant d'espace
qu'un homme assis sur un
cap eslevé au bord de la mer
en peutdécouvrir sur cette va- se étendue.) Les Déesses arrivent
prés de Troye. Junon
dételle les chevaux. Les environne
d'un nuage. Le Simoïs
fait naistre l'ambrosie sur ses
rives pour leur pature. Les
Déesses marchent ensemble
comme deux colombes&vont
secourir les Grecs, vers 767.
779.
Elles trouvent Diomede entouré
des plus braves guerriers
semblables aux plus frers lions,
& aux sangliers les plus terribles.
Junon s'arreste. Prend
la ressemblance de Stentor dont la , voix d'airain estoit plus
forte que celle de cinquante
hommes ensemble. Elle parle
aux Grecs, &Il les anime.,,
Minerve de son costé s'approche
de Diomedequi s'estoit retiré
un peu à l'écart pour rafraifchir
la playe que Pandarus
luy avoit faite. Elle luy
reproche de s'affoiblir quand
il faut agir, 5c de ne ressembler
gueres à son pere Tydée qu'-
elle protegeoit auAi bien que
luy
, & dont elle ne pouvoit
retenir le courage Elle luy rappelle
l'aventure de Tydée avec
les Dépendants de Cadmus.
Diomede respond
(c
qu'il ne
manque ny de force ny de resolution
,
mais qu'il se souvient
des deffenses qu'elle luy a faites
de combattre contre les
Dieux : Que Mars est maintenant
à la teste des Troyens. » Minerve luy dit de ne point
craindre Mars, 8c de le frapper
hardiment s'il vient à sa
rencontre; qu'audi bien celt
un perfide qui prend le party
des Troyens contre la promes-.
se qu'illuy avoit faite & à Junon
, de favoriser les Grecs.»
Elle fait descendre Sthelenus
& monte à sa place auprès de
Diomede sur son char. Elle
prend le casque de Pluton pour
n'estre point veuë. Pouffe les
chevaux contre Mars. Mars,,
qui vient de tuer Persphas ,
voyant Diomede
3
s'avance, &
luy veut porter un coup de sa
pique. Minervedétourne le
coup, conduit celle de Diornede
contre Mars, & la kiy fait
entrer bien avant dans les costes.
Mars la retire, & jette
un cry semblable à celuy d'une
armée de neuf ou dix mille
hommes. LesTroyens & les
Grecs en font épouvantez.
Mars retourne dans l'Olympe.
Diomede le voir s'élever comme
un nuage obscur. vers 780. 867** - Mars montrant à Jupiter le
fang qui coule de sa playe, luy
dit « qu'il a engendré une fille
pernicieusè qui se croit tout
permis, parce qu'il ne la corrige
pas pendant qu'il traite
avec severité les autres Dieux.
Que c'est Minervequi a inspiré
à Diomede l'audace debiesfer
Venus & luy ensuite.» Jupiter
rejette sa plainte, & luy
dit qu'ilest luy - mesme un
inconstant & un furieux qui
n'aime que les querelles,& que
s'il n'estoit pas son fils il y a
long-temps qu'ill'auroit precipité
dans les abylmesavec les
Titans,» Jupiter cependant
donne ordre à"'Pæon"de le guérir.
Pæonobéît& le guerit sur
le champ avec un baume exquis
qui fait sur la playe le mesme
effet & aussi promptement
que la presure sur le lait. Hebé
après avoir preparé un bain
pour Mars, luy donne des habits
magnifiques. Mars se place
auprès de Jupiter. Junon &
Minerve ne sont pas longtemps
sans remonter au Ciel.
de tjÜadc.
ARGUMENT
du quatrième Livre.
AVERTISSEMENT.
On A mis dans la suite de
cet Extrait des cedilles ainsi
marquées",,Ellessignifient
dans les endroits où elles se
trouvent,que. le Poëtey fait
parler ses Heros.
LES Dieux estanc à Table
tiennent conseil sur les
affaires de Troyes, vers
I. 4.
Jupiter raille Junon &
Minerve, de ce que de
grandes Déesses. comme
elles se tiennent à l'écart
t
loin des combats, pendant
que Venus qui n'aime que
les jeux& les plaisirs - accompagne
son favori dans
tous les penIs. Il met en
délibération s'il faut rallumer
la guerre entre les
Troyens & les Grecs, ou
les reconcilier par l'exe-
-
cution du traité qu'ils ont
_aIt,,, 'Vers. 5.
19.
Cette proposicion cause
un violent dépit aux deux
Déesses qui préparoient les
plus grands malheurs aux
Troyens. Minerve dissimule
par prudence. Junon
éclatte, & a déclaré, quelque
resolution que l'on
prenne, qu'elle ne consentira
point à la paix.,,
vers 1o. 2. 9.
Jupiter a reproché à
Junon la cruauté avec laquelle
elle poursuit les
Troyens. Ilseplaintdela
violence qu'e lleluy fait en
le forçant de luy abandonner
une Ville qu'il a honorée
sur toutes les autres.
Il l'avertit qu'en revanche,
si jamais dans sa fureur
il veut détruire quelque
Ville qu'elle ait prise
fous sa protection
,
c'est
inutilement qu'elle voudra
s'y opposer.„ vers 30.49.
Junon luy dit qu'il
peut,quandilvoudra,dit
poser d'Argos, de Mycenes
)
& de Sparte; mais
qu'il n'est pas juste qu'elle
perde le fruit de toutes ses
peines. Que tout puissant
qu'il est, il doit avoir pour
elle des égards & de la
complaisance,puisqu'elle
est sa femme & sa soeur.
Enfin elle luy demande
-
qu'il ordonne à Minerve
de descendre dans l'armée
des Troyens pour les exciter
à enfraindre le fraite.
& à insulter les Grecs.,,
vers 50. 67.
Jupiter donne cet ordre
à Minerve.„La Déesse
descend, & dansla course
rapide elle paroist fous la
forme d'une exhalaison
qui s'allume dans l'air, &
qui se partage en mille
feux. Cesigne qui est veu
dans les deuxarmées est
interprété comme un préfage
ou de la fin ou de la
continuation de la - guerre.
35 vers 68. 85.
Minerve prend la réf.
semblance de Laodocus.
fils d'Antenor. Vatrouver
Pandarus fils de Lycaon.
Luy propose « de tirer une
fleche à Menelas. L'encourage
par la gloire qu'il
aura d'avoir abbattu un si
grand guerrier, & par la
recom pense qu'il doit attendre
de Paris. Elle luy
conseille de s'addreffer auparavant
à Apollon Lycien
pour le prier de diriger
le trait.» vers 86. 103.
L'intense Pandarus se
laisse persuader. Peinture
naïve de l'action de Pandarus,
& desmesuresqu'il
prend pour frapper juste
à son but. (Son arc estoit
fait des cornes d'unechevre
sauvage qu'il avoit tuée
à l'affust; chaque corne
avoit seize paumes, c'està-
dire cinq pieds & quatre
pouces.) Il promet une
Hecatombe à Apollon. Il
tire. Le trait part avec impetuosité,
perce le baudrier
,la cuirasse & la lame
de Menelas; entre dans la
chair sans penetrer bien
avant,(car Minerve avoit
pris foin d'affoiblir le coup,
semblable à une mere qui
voyant dormir son enfant,
détourne une mouche opiniastre
qui voudroit le piquer.)
Le fang qui coule
le longdesjambes de Menejas,
compare à la pourpre
dont une femme de
Meonie a peint l'yvoire le
plus blanc, pour en faire
les boffetes d'un mords qui
fait l'admiration & le desir
des plus braves Cavaliers,
filais qui est destiné pour
un Roy. "vers 104. 119.
Agamemnon est effraié
aussi bien que Menelas.
Menelas reprend courage.
Agamemnon éclate contre
la perfidie des Troyens.
Dit que Jupiter ne la laisfera
pas impunie. Prédit
la ruine deTroye. Il s'attendrit,
& ne peut cacher
à son frere la crainte qu'il
a de le perdre - vers 120.
182.
Menelas lera ssure&le
prie de ne point allarmer
les Grecs. n Agamemnon
luy dit « qu'il faut appeller
un Medecin.» Donne ordre
à Talthybius de faire
venir Machaon fils d'Esculape.
Le Herault obeït.
Trouve Machaon & « luy
parle.» Machaon vient.
Visite la playe, & succe
le sang,& y met un appareil
que le Centaure Chiron
avoit autrefois enseigné
à Esculape. vers 183.
ii9*
Cependant les Troyens
s'avancent en bataille. Les
Grecs reprennent leurs armes
, & ne respirent plus
que lecombat. Agamemnon
laissesonchar à Eurymedon
, avec ordre de ne
le pas tenir trop éloigné.
Il parcourt à pied toute
l'armée. « Anime par ses
discours ceux qu'il trouve
disposez à bien faire».
« Réprimandé les autres,»'
les compare à des faons de
biche Arrive prés de la
Gend'armerie Cretoise, la
trouve en bon estat, Idomenée
à la teste, Merion
à la queue.» IllouëIdomenée,
le fait ressouvenir
que dans toutes les occasions;
à la guerre, dans les
festins, il l'atousjours traité
avec distinction". Idomenée
respond « qu'illuy
fera tousjours fidelle».
Agamemnoncontinue son
chemin. Il trouve les deux
Ajax deja armez au milieu
de leurs bataillons; ( ces
bataillons comparez à des
troupeaux assemblez fous
leur pasteur, qui leur cherche
un asile contre l'orage
qu'il prévoit. ) Agamemnon
louë ces deux chefs,
& leur dit qu'il n'a pas besoin
de les exhorter». Il
passe au quartier du vieux
Nestor. Le trouve qui range
ses trou pes en bataille,
& qui encourage leurs
chefs. Noms de ces chefs.
De quelle manière Nestor
disposoit sa cavalerie &son.
infanterie.« Quels conseils
il donnoit à ses cavaliers
». «Sage vieillard,
dit Agamemnon transporté
de joye, plust aux Dieux
que vos forces respondissent
à vostre grand courage
ge, &c.» Nestor respond
» qu'il n'est plus au temps
où il tua de sa main le vaillant
Ereuthalion; mais que
tout vieux qu'il est on le
verra à la teste de ses ECcadrons,
LXquïl serautile
au moins par ses ordres &
par ses conseils
, que cest
là le partage des vieillards
». Agamemnonavance.
Trouve Peteus fils de
Menefthée & Ulysse qui
ne faisoient aucun mouvement
, parce que le bruit
de ce qui estoit arrivé dans
les deux armées n'estoit pas
encore venu jusqu'à eux-
« Il leur fait de sanglants
reproches de leur inaction
». «Ulyflc respond
avec fierte». Le Roy qui
le voitirrité, change de
ton, &«luy parle obligeamment
». Il poursuit
son chemin.VoitDiomede
sur son char avec Sthelenus
fils de Capancé. Diomedene
donnoit aucun
ordre pour le combat. Agamemnon
cc
luy reproche
d'avoir degeneré dela
vertu de son pere Tydée,
luy rappelle une occasion
d'éclat, ou Tydée signala
son courage contre les
Thebains». Diomede par
respect pour le Roy ne respond
rien.Sthelenus prend
la parole & dit(( qu'ils ne
meritent ny l'unny l'autre
ie reproche qu'on leur fait,
se piquent tous deux avec
raison d'estre plus braves
encore que leur pere».
Diomede represente à
Sthelcnus que le Roy qui a
le principal interest à tout
ce qui se passe, est en droit
de leur parler comme il
fait.„ Diomede en mef-
1
me temps faute de dessus
son char. - "veys 421. 419.
On voit marcher au
combat les nonbreufes
Phalanges des Grecs, semblables
à des flots amoncelez
par les vents. Elles
suivent leurschefs dans un
profond filen-ce, pour entendre
leurs ordres. Ilsemble
3
dit le Poëre, que cette
multitude innombrable de peuples
n'ait point de njoïx. Les
Troyens au contraire,
comme des brebis qui bêlent
dans un grand patu-
Tage, sont un bruit confus
qui resulte du mélange de
leurs voix & de la diversité
des langues de toure sorte
de peuples qui forment
leurarmée, vers411.438.
Les Troyens sont animez
par le Dieu Mars, &
les Grecs par la Déesse Minerve.
Ces deux Divinitez
font suivies de la Terreur,
de la Fuite & de l'insatiable
Discorde, Image poëtique
de la Discorde. Son
progrez. Ses effets. vers
43""45.
Les deux armées se joignent
J
& en viennent aux
mains. Description de leur
choc. Le bruit des guerriers
comparé à celuy que
font d'impetueux torrens
grossis par les pluyes. vers
446, 456.
Antiloque le premier tuë
Echepolus,un des plus braves
Troyens. Elephenor
General des Abantes, voulant
le dépouiller de ses
armes,est rué par Agenor.
Il se fait en cet endroit
une cruelle boucherie des
Grecs & des Troyens qui
se jettent les uns sur les autres
comme des loups affaniez.
Simoïsius (ainsi nom.
me parce que Ía mere accoucha
de luy sur les rives
du Simoïs) est tué à la fleur
de son âge par Ajax fils
de Telamon. Il tombe sur
la poussiere comme un jeune
peuplier abbattu par le
fer d'une coignée. Antiphus
un des filsdePriam,
veut venger la mort deSimoïsius.
illance son javelot
contre Ajax; mais il
rencontre au lieu de luy
Leucus compagnond'Ulysse.
Leucus tombe sur le
corps de Simoïssus qu'il entraisnoit.
Ulysseaffligéde
cette perte, s'approche des
Troyens d'un air terrible.
Regarde autour de luy
pour chercher sa victime.
Il lance son dard. Les
Troyens effrayez se retirent
en desordre. Le javelot
va frapper Democoon
fils naturel de Priam, &
lerenverse mort. Les Troyens
reculent. Hectorluymesmeestépouventé.
Les
Grecs enflez de ces avanta
ges vont chercher les
corps morts jusqu'au milieu
de la meslée pour les
entraisner.
entraisner. Apollon irrité
de leur audace se fait entendre
aux Troyens du
hautde la forteressed'Ilion,
les exhorte & les encourage
; leur represente sur
tout qu'Achille ne combat
point„. Minerve de son
colté anime les Grecs. Pi-,
roüs General des Thraces
tuë Diorés chefdes Epéens
aprés l'avoir blessé d'un
coup de pierre. Thoas General
des Etoliens lance
son javelot contre Piroiis,
& l'acheve de son épée. Ils
vont le dépoüiller de fe$
armes, mais il en est empesché
par les Thraces qui
tombent sur luy à coups
de piques,& l'obligent de
seretirer. vers 457. 539.
-
Homere parle des ex-
FJqics de cette journée
comme d'un grand sujet
d'admiration pour un homme
que Minerve auroic
conduit par la main, & à
qui elle auroit fait parcourir
sans danger tous les endroits
de la bataille. Il auroit
veu les Troyens&les
Grecs estendus les uns prés
des autres à la mesme place
où ils avoient combat-
EU. vers544.
AKGVMENT
du cinquièmeLivre.
La jour de cette action
Minerve augmente le courage
deDiomede. Deson
calque & de son bouclier
forcoitcontinuellementun
fçjXrfemblable à celuy de
Veftoitle qui paroistà lafin
àçl'Eflre'.LaDéessè pousse
ÇÇignprr-ier au milieu dela ~n~~ j, vers 1. 8.
o.
~~q~Phesep tous deux
fils de Darés Sacrificateur
deVulcain,poussent leur
char contreDiomede qui
estoit à pied. Phegée le
premier lance ion dard
contre luy sans le blesser.
Diomede le perce de son
javelot
, ôc l'estend mort
surla place. Idée n'ayant
pas le courage de sauver
le corps de son frere, prend
la suite. Vulcain le couvre
d'un nuage & le dérobe
aux poursuites de Diomede
j pour épargner àDarés
le chagrin de perdre Ces
deui filsenun jour. Diomede
fait emmener leurs
chevaux. Les Troyens
commencent à plier. Minerve
pour augmenter leur
desordre,ditàMars«qu'il
faut laisser combattre les
Troyens & les Grecs, &
ne plus resister aux ordres
de Ju piter.„ Elle le retire
du combat, & le fait repofer
sur les rives du Scamandre.
Les Grecs enfoncent
lesTroyens. * a/fw9.37,
Odius chef des Alizoniens
est tué par Agamenvnon.
Phestus par Idomenée.
Scamandrius par Me.
nelas. (Ce Scamandrius
estoit fort entendu dans
tout ce qui concerne la
charte, & avoit esté instruit
par Minerve.) Phereclus
est tué par Merion.
( Phereclus fils d'un habile
charpentier, avoir bâti les
vaisseaux que Pâris mena
en Grece.) Pedée fils naturel
d'Antenor
,
est tué
par Megés. Eurypile blesse
Hypsenor.(Hypsenorestoit
filsde Dolophionqui
estoit Sacrificateur du Scamandre.)
rUers Î7- 83-
Idomenéesemblable à
un fleuve, qui dans ion débordement
emporte tout
ce qui s'oppose à son passage,
renverse les barait.
lons des Troyens;rien ne
luy resiste. vers 85. 94.
Pandarus, pour arrester
son audace, luy tire une
flèche qui luy traverse l'épaule
droite, & croyant
l'avoir blessé mortellement
il s'en glorifie,,, Sthele*-
jius, ( à la prière deDiomede
) luy oste cette fléche.
Diomede prie Pallas
<c de luy prester son secours
pour se venger de
Pandarus
5
& le punir de
son orguëll.,,Pallas l'exauce.
Luy redonne toutes
ses forces & route sa
legereté.Elle luy dit,
qu'il peut aller hardiment
contre les Troyens;qu'elle
a dissipé le nuage qui
l'auroit empesché de discerner
les Dieux d'avec les
hommes
:
qu'il se garde
bien de combattre contre
les Immortels, si ce n'est
contre Venus sur qui elle
luy permet de tirer.„
vers 95. 132.
Minerve se retire. Diomede
qui se sent trois fois
plus fort qu'à l'ordinaire,
se jette au milieu des ennemis.
Est comparé à un
lion qu'un berger ablesse,
& qui devenu plus furieux;
se lance sur les brebis effrayées
qui se tapissent les
unes fous les autres pendant
que le berger se cache.
Diomedetuë d'abord
Astynoüs & Hypenor.
Ensuite Abas & Poluïde,
tous deux fils du vieux Eurydamas
qui estoit Interprete
des songes. Il marcheversThoon
&Xanthe
enfans de Phenops,prive
ce pere malheureux de ses
deux filsàla fois, &luy
laisse la douleur de voir que
sa successiondoitpassèrà
des collateraux esloignez.
Diomede., comme un lion
qui se jette surun troupeau
de boeufs, tombe encore surEchemon & Chromius
enfans de Priam, les préçipite
de leur char ,les dépoüille
de leurs armes, &
prend leurs chevaux.vers
133. 16s.
Enée qui voit tous ces
ravages, cherche Pandarus
a travers les picqucs &
les javelots. Ille joint de
l'exhorte à se servir encore
deson arc& de ses
traitscontre un homme
qui cause tant de defor-
-.
dres
, ( si ce n'est que ce
guerrier dangereux soit
quelqu'un des Immortels
irrité contre lesi Grecs) ,,.
Pandarus respond qu4»I
croit reconnoistreDiomede
à sa raille & à ses armes*
Que si ce guerrier n'est pas
un Dieu,aumoinsDiomede
ne peut faire tant de
prodiges sans le secours
d'une Divinité toute puisfante.
Se repent d'avoir
laissé chez luy, contre l'avis
de son pere, onze chars
inutiles par la crainte que
ses chevaux ne souffrissent
trop dans une ville affiegée.
Se plaintd'avoir desjablessé
deux des plusvaillans
hommes, sans autre
effet que de les avoir rendus
plus furieux. Jure que
s'il revoit sa patrie, il commencera
par bruler cet
arc & ces fléches qui l'ont
si mal servi.,, Enée luy
dit cC de monter sur son
char qui est tiré par cTcxcellens
chevaux, & luy
laisse le choix ou de tenir
les resnes, ou de combattre
contre Diomede. 9%
Pandarustc conseille à Enée
de conduire luy -
mesme
ses chevaux qui connoissent
savoix & sa main;
que pourluy il recevra
Diomede avec sa lance.
Ils montent tous deux sur
le char,& vont à toute
bride contre Diomede
(quiestà pied.) Sthelenus
qtuiitles voit venir, en aver- Diomede,&" luy conseille
de les éviter.,, Diomede
'c respond qu'il n'est
pas capable de fuir, & que
ces deuxennemis si redoutables
ne retournerons
point àTroye ;luy recommande
seulement dem*
mener les chevaux d'Eiree
aussitost qu'il fera vaincu; les chevaux d'Enée ef.,
toient de la race de ceux
dont Jupiter fit presentà
Tros. ),., 0tvers16(3.zyj,
Pandarus & Enée sont
en presence. de Diomede;
Pandarus-ile, premierdità
Diomede qu'iln'a peule
vaincre avec sa fléche,
mais qu'il fera peutestre
plus heureux avec son javelot.„
En mesme temps
il lance son dard qui perce
le bouclier jusqu'à la cuirasse.
Pandarus~s'écrie~
glorieux decesuccez. Diomede
luy dit qu'il a manqué
son coup. Le frappe
de son javelot que Minerve
conduisoit
, & qui traverse
depuis l'oeil jusqu'à
la gorge. Pandarus tombe
de son char. Enée se met
en devoir de deffendre: le
corps de sonamy. Diomede
prend une grosse pierre,
telle que deux hommes à
- peinel'auroient peu lever.
Il l'a jette contre Enée, &
luy brife la cuisse. Enée
tombe sur ces genoux &
s'affoiblit. Venus le prend
entre ses bras, le couvre
de sa robe, & l'emporte.
Sthelenus, qui se souvient
des ordres de Diomede 9
prend les chevaux d'Enée
les emmeine, les remetà
son amy Deïphilus, & va
rejoindre Diomede. Diomede
,qui a reconnu Venus
,
la poursuit avec un
-
dard
dard,&la blesse à la main.
Le fang immortel coule de
sa playe. Le fang desDieux
different de celuy des hommes,
& pourquoy.Venus
laisse tomber Enée,Apollon
le releve, le couvre
d'un nuage & l'emporte,
Diomede parle en termes
picquans à Venus qui se
retire tres-affligée. Iris l'a
soustient. Elles trouvent
Mars. Venus le conjure
de luyprester ses chevaux
pour s'en retourner dans
l'Olympe.„Mars luy donna
son char. Iris le conduit.
Elles arrivent en un
moment. Iris dérelle les
chevaux, & en prend soin-
Venus se laisse tomber sur
les genoux de Dioné sa
mere. Dipné luy demande
cc qui luy a fait cette
blesseure.,, Venus respond
ic que Diomede a eu cette
audace, & que ce nretl: plus
icy une guerre des Grecs
contre les Troyens,mais
desGrecscontre les Dieux.
Dioné la console
,
luy dit
que ce n'est pas la - première
fois que les Dieux
ont esté insu Irez. par leshommes.
( Exemples, de
Mars, de Junon, &de Pluton;)
Que Diomede doit
craindre de porter quelque
jour la peine de sa temerité.„
Dionéessuye le
fang qui coule de la blesseure
de sa fille. Venus est
guene en un moment. 'Vers
275- 417.
Junon & Minerve entretiennent
Jupiter de ce qui
vient d'arriver à Venus.
Ce Plaisanterie de Minerve
a ce sujer. Jupiter foufritsappelle
Venus & u. luy recommande
de ne plus s' exposer.
4, Diomede par trois fois
se jette sur Enée.) quoy
gqnapollon l'ait pris fous
sa protection. A la quatriéme
fois ce Dieu irrité
cc luy parle d'un ton
menaçant." Diomede se
retire. Apollon porte Enée
dans son Temple sur la Citadelle
de Pergame. Latone&
Diane ont foin ellesmesmes
de le panser. ven
432. 44^
Apollon voyant que le
combat s'echauffe autour
d'un phantofme qu'il avoit
formé ressemblant à Enéc
pour tromper les Grecs,
demande à Mars, «
s'il n'y
a pas moyen d'arrester ce
Diomede qui porte sa fureur
jusqu'a poursuivre les
Dieux,,,. Ensuiteilseretire
sur la Citadelle. Mars
prend la reffernblance d'Acamas
General des Thraces.
Va de rang en rang..
«Se fait entendreaux Tro..
yens & les anime.» Sarpedon
picque le courage de
Hector par le reproche
qu'il luy fait de son inaction
, & de la lascheté de
ses freres qui tremblent
,
comme des chiens timides
en presencedun lion.»
Hector, sans repliquer
faute de son char, un jave.
lot à la main, exhorte les
Troupes. LesTroyens se
rallient. LesEscadrons des
Grecs viennent fondre sur
eux. La poussiere qu'ils élevent,&
dontilssont tout
blanchis, comparée a celle
qui couvre ces monceaux
de paille que des vanneurs
ont separée d'avec le grain.
Le combat recommence.
Enée, qu'Apollon a retiré
du Temple où il l'avoit
mis, reparoist à la reste de
ses.troupes avec toute sa
vigueur. Les soldatstransl
portezdejoyefontsurpris
en meme tem ps de le revoir
siicst ; mais l'ardeur
du combatne leur permet
pas de l'interrogersur une
si prompte guerison. ira
449.518.
: Les Grecs animez, par
lpes dIeuxlAja.x, parUlysse, attendent
les Troyens de pied ferme
,SemblablesÀ desnuages:
aÍfemblez:, qui n'attendent
que le reveil des
vents endormis pourestre
mis en mouvement. vers
Jr9. J17-
Agamemnon donne (es
ordres « Exhorte ses soldats
» Ensuite il lance son
javelot & tueDeïcoon le
pluscher compagnon d'Enée.
Enée de son costé tue
Crethon & Orsiloqueensans
de Dioclés, qui avoir
pour ayeul le' fjeuve Alphée.
Crethon & Crbiloque
com parez à deux jeunes
lions, qui aprèsavoir
laisse par tout des marques
de
de leur furie , succombent
enfin fous l'effort des pasteurs.
Ces deux jeunes
guerriers tombent fous les
coups d'Enée comme les
plus hauts sapins abbattus
par les vents. Menelas,
pour les venger, s'avance
au milieu des combattansf
pouffé par le Dieu Mars,
qui ne cherche qu'à le faire
perir de la main d'Enée.
Antiloque voyant le peril
où Menelas s'expose, court
se joindre à luy. Enée qui
voit ces deux guerriers
unis, seretire. Ilsenlevent
les corps de Crethon &
d'Orsiloque;ensuite ils retournent
dans lameslée.
Menelas tue Pylemenés
qui commandoit les Paphiagoniens.
Antiloque
blesse Mydon d'un coup
de pierre, l'acheve de Ton
épée, & emmene ses chevaux.
vers528.589
Hector ayant apperceu
Menelas & Antiloque
inarche à , eux avec impetuosiré.
Les Troyens le
suivent. Mars & Bellone
sontà leur reste.Mars accompagne
par tout Hector.
Diomede voyant ce
Dieu terrible) est saisi de
frayeur. Son estonnement
comparé à celuy d'un voyageur
qui, après avoir
traversé de vastes campagnes,
voit tout d'un coup
un grand fleuve, & retourne
sur ses pas. Diomede
se retire en disant aux
Grecs,M qu'il faut ceder
auxDieux.» WJ590.606.
LesTroyensondent sur
les Grecs. Hector tue de
sa main Menofthés & Anchiale.
Ajax fils de Telamon
s'avance pour les
Ranger, & tue Amphiusde ioix
javelot. Il accourt ensuite pour
le dépouillerj mais les Troyens
font pleuvoir sur luy une gresle
de traits, & l'obligent de se- retirer. Vers 607. 616*
Sarpedon filsde Jupiter, &
General des Lyciens, & Tle-*
poleme fils d'Hercule se ren..,
contrent.« Ils se parlent quelque
temps au sujet du parjurede
Laoimedon que Tlepoleme
reproche à Sarpedon:» Ces
deux guerriers après« s'estre
menacez fierement» lancent
leurs dards lun contre l'autre.
Les traits partent ensemble,
Sarpedonest blesséà la clÜiTe
Le dard y demeure attaché.
Tlepoleme tombe sans vie.
On emporte Sarpedon. Les
Grecs enlevent le corps de
Tlepoleme. Ulysse
, pour le
venger, tourne les armes contre
les Lyciens & en tuë un
grand nombre. Noms des Lyciens
tuez par Ulvsse. Hector
s'avance contre luy pour arrester
ses desordres.. Srrpedon
voyant Hector le prie de ne le
pas laisser en proye à ses ennemis.
» Hector passe rapidement
pour aller charger les
Grecs. Les amis de Sarpedon
le mettent fous un grand chefne.
Pelagon luy tire le javelot
de sa playe. Sarpedon s'évanouit.
Borée le rafraifchit
de son [ouille) & le ranime.
Les Grecs qui ne peuvent fouflenir
le choc du Dieu Mars
& d'Hector, se battent en re..
traite sans prendre la suite,
Noms de plusieurs braves Capitaines
tuez a cette attaque..
vers 628. 710.
Junon voyant ce qui sepasse,
dit à Minerve" qu'ilest temps
d'arrester les ravages de Mars,
& de secourir les Grecs. » Junon
prepare elle
-
mesme ses
chevaux. La Déesse Hebé luy
appresteun char superbe. Description
de ce char. Minerve
quitte ses habits pour s'armer.
Quelles font ses armes. Son
Egide. Son casque. Sa pique.
Les deux Déesses montées sur
leur char éclatant, vont à toute
bride au palais de Jupiter.
Les portes de l'Olympe,qui
font gardées par les Heures,
s'ouvrent d'elles-mesmes avec
un grand bruit. Junon parle à
Jupiter & luy demande" s'il
veut permettre de reprimer les
fureurs de Mars , & de blesser
cet insensé qui ne reconnoist
d'autre droit que la force
,,, Jupiter luy dit" de donner ce
soin à Minerve qui est accoustuméeà
le vaincre." vers 711. 766..
Junon accompagnée de Minerve
pousse ses chevaux qui
courent avec impetuositéentre
le Ciel & la terre. ( Les
chevaux des Dieux franchissent
d'un seul fault autant d'espace
qu'un homme assis sur un
cap eslevé au bord de la mer
en peutdécouvrir sur cette va- se étendue.) Les Déesses arrivent
prés de Troye. Junon
dételle les chevaux. Les environne
d'un nuage. Le Simoïs
fait naistre l'ambrosie sur ses
rives pour leur pature. Les
Déesses marchent ensemble
comme deux colombes&vont
secourir les Grecs, vers 767.
779.
Elles trouvent Diomede entouré
des plus braves guerriers
semblables aux plus frers lions,
& aux sangliers les plus terribles.
Junon s'arreste. Prend
la ressemblance de Stentor dont la , voix d'airain estoit plus
forte que celle de cinquante
hommes ensemble. Elle parle
aux Grecs, &Il les anime.,,
Minerve de son costé s'approche
de Diomedequi s'estoit retiré
un peu à l'écart pour rafraifchir
la playe que Pandarus
luy avoit faite. Elle luy
reproche de s'affoiblir quand
il faut agir, 5c de ne ressembler
gueres à son pere Tydée qu'-
elle protegeoit auAi bien que
luy
, & dont elle ne pouvoit
retenir le courage Elle luy rappelle
l'aventure de Tydée avec
les Dépendants de Cadmus.
Diomede respond
(c
qu'il ne
manque ny de force ny de resolution
,
mais qu'il se souvient
des deffenses qu'elle luy a faites
de combattre contre les
Dieux : Que Mars est maintenant
à la teste des Troyens. » Minerve luy dit de ne point
craindre Mars, 8c de le frapper
hardiment s'il vient à sa
rencontre; qu'audi bien celt
un perfide qui prend le party
des Troyens contre la promes-.
se qu'illuy avoit faite & à Junon
, de favoriser les Grecs.»
Elle fait descendre Sthelenus
& monte à sa place auprès de
Diomede sur son char. Elle
prend le casque de Pluton pour
n'estre point veuë. Pouffe les
chevaux contre Mars. Mars,,
qui vient de tuer Persphas ,
voyant Diomede
3
s'avance, &
luy veut porter un coup de sa
pique. Minervedétourne le
coup, conduit celle de Diornede
contre Mars, & la kiy fait
entrer bien avant dans les costes.
Mars la retire, & jette
un cry semblable à celuy d'une
armée de neuf ou dix mille
hommes. LesTroyens & les
Grecs en font épouvantez.
Mars retourne dans l'Olympe.
Diomede le voir s'élever comme
un nuage obscur. vers 780. 867** - Mars montrant à Jupiter le
fang qui coule de sa playe, luy
dit « qu'il a engendré une fille
pernicieusè qui se croit tout
permis, parce qu'il ne la corrige
pas pendant qu'il traite
avec severité les autres Dieux.
Que c'est Minervequi a inspiré
à Diomede l'audace debiesfer
Venus & luy ensuite.» Jupiter
rejette sa plainte, & luy
dit qu'ilest luy - mesme un
inconstant & un furieux qui
n'aime que les querelles,& que
s'il n'estoit pas son fils il y a
long-temps qu'ill'auroit precipité
dans les abylmesavec les
Titans,» Jupiter cependant
donne ordre à"'Pæon"de le guérir.
Pæonobéît& le guerit sur
le champ avec un baume exquis
qui fait sur la playe le mesme
effet & aussi promptement
que la presure sur le lait. Hebé
après avoir preparé un bain
pour Mars, luy donne des habits
magnifiques. Mars se place
auprès de Jupiter. Junon &
Minerve ne sont pas longtemps
sans remonter au Ciel.
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Résumé : SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
Le quatrième livre de l'Iliade relate un conseil des dieux concernant la guerre de Troie. Jupiter critique Junon et Minerve pour leur absence des combats, contrairement à Vénus qui soutient son favori. Junon refuse la paix et demande à Minerve d'inciter les Troyens à rompre le traité. Minerve, déguisée en Laodocus, persuade Pandarus de tirer une flèche sur Ménélas, le blessant légèrement. Agamemnon, alarmé, appelle un médecin pour soigner Ménélas. Les Troyens avancent en bataille, et les Grecs se préparent au combat. Agamemnon encourage les soldats et réprimande les lâches. Les deux armées se rejoignent, et le combat commence, marqué par des scènes de violence et de mort. Mars soutient les Troyens, tandis que Minerve aide les Grecs. Diomède, encouragé par Minerve, se distingue par sa bravoure et tue plusieurs Troyens. Pandarus blesse Diomède, mais Minerve le guérit et l'encourage à continuer. La journée se termine par des combats acharnés, avec des pertes des deux côtés. Diomède, comparé à un lion, attaque et vainc Échémon et Chromius, fils de Priam, s'emparant de leurs armes et chevaux. Enée, voyant les ravages causés par Diomède, cherche Pandarus pour l'exhorter à utiliser son arc contre ce guerrier. Pandarus reconnaît Diomède et regrette de ne pas avoir pris plus de chars. Il jure de brûler son arc s'il revient à Troie. Enée propose à Pandarus de monter sur son char pour affronter Diomède. Pandarus conseille à Enée de conduire ses propres chevaux et se prépare à affronter Diomède avec sa lance. Diomède, malgré les conseils de Sthelenus de se retirer, décide de rester et de combattre. Pandarus lance un dard contre Diomède, qui riposte en le blessant mortellement. Enée tente de défendre le corps de Pandarus, mais Diomède le frappe à la cuisse avec une pierre, le blessant gravement. Vénus, la mère d'Enée, vient à son secours et le transporte, blessée à la main par Diomède. Apollon prend ensuite Enée sous sa protection. Diomède, encouragé par Minerve, continue de combattre avec fureur. Les dieux interviennent de manière plus directe : Junon et Minerve décident d'arrêter les ravages de Mars et de secourir les Grecs. Minerve, déguisée, incite Diomède à affronter Mars, qu'elle blesse ensuite. Mars, blessé, retourne dans l'Olympe où Jupiter le guérit. La scène se termine par la préparation des dieux pour continuer à influencer le cours de la bataille.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2757
p. [1]-52
SUITE ET FIN de l'Histoire Espagnole.
Début :
Le Prince de Murcie reprit enfin ses esprits, & pour [...]
Mots clefs :
Prince, Duc de Grenade, Grenade, Princesse, Solitaire, Amour, Seigneur, Malheurs, Temps, Bonheur, Joie, Malheur, Fortune, Coeur, Ciel, Époux, Lieu, Cabane, Traître, Infidélité, Surprise, Soupçon, Rival, Amants, Forêt, Solitude, Doute
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texteReconnaissance textuelle : SUITE ET FIN de l'Histoire Espagnole.
~* SUITE ETFIN
de ïHtjloirc Espagnole. LE Prince de Murciereprit
enfinles
esprits, & pour lors le lolitaire
lui dit :Seigneur,
si j'avois pu prévoir la su.
neste impression qu'a fait
sur vous la nouvelle que
je vous ai apprise, croyez
qduoeulelouirn, d'irriter vostre
je n'aurois pen.
fé qu'à la soulager; l'experience
que j'ai faite des
revers de la fortune m'apprend
à plaindre ceux quV
ellerend malheureux. Ah
pourquoi ne sçavois-je pas
là'intérêt que vous prenez Leonore? je ne me reprocherais
pas du moins
les tourmens que vous louffre. Je ne vous les
reproche point, Seigneur,
repondit le Prince, non
plus qu'à Leonore; si elle
a épousé Dom Juan elle a
dû l'épouser, ôc si elle m'a
rendu le plus malheureux
des hommes, il faut que
je l'aye mérité:Non le
plus affreux desespoir ne
me forcera jamais à la
traitter d'infidelle mais
je n en mourraipas moins
malheureux.
Ah!Seigneur, repritle
solitaire,si Leonoren'est
point infidelle, il est des
amans plus malheureux
que vous j'ai perdu comme
vous l'esperance de
posseder jamais celle que
jaime,je ne puisdouter de
son inconstance,&j'en
reçoisJes plus forcéspreuves
au moment mêmequi
devoit assurer mon bonheur;
queldesespoirest
égal au mien ? amant dui^e
Princefk-,,,nôçre mariage
étoitconclu duconfentement
de son frère,&l'infîdelie
se
.,
fait enleverce
our-là même par rflôa
rival
,
sans ce trait de la
plus noireinfîdçlitç je seroisencore
a Grepaçlçj
&: vous ue m'auriez point
trouve dans cettesolitude
où nos communs malheurs
nous ont conduit. Le Prince comprit aisément
que cette Princesse,
que le solitaire avoir aiméen'étoit
autre qu'Eli
vire, il en avoit souvent
oui parler à Dom Pedre
son frere, & comme il
sçavoit la violence que
Dom Garcie avoit faire à
Elvire, il crut devoir réparer
le tort que le solitaire
lui faisoit par ses soupçons;
ilme semble
,
Seigneur,
lui dit-il, que vous
condamnez trop aisement
la Princesse que vous aimez
; pourquoi rapporter
àson inconstance un éloignement
dont elle gémit
peut-être autant que vous?-
si vôtre rival l'a enlevée,
le tort que vous lui faites
est irreparable, mais quoiqu'il
en soit, ce n'est point
ainsi qu'il faut juger de ce
qu'on aime. Ah ! je ne
ferois pas si malheureux
si je pouvoissoupçonner
Leonore d'inconfiance. Si
je condamne la Princesse
Elvire, reprit lesolicaire,
c'estque je ne puis douter
qu'elle ne me soit infidelle
y
après cet enlevement
je la cherchai dans
tout le Duché de Grenade
; & dans quelqueslieux
que mon rival lait conduite
,
je l'aurois sans dou-
.re découverte,si ellen'eût
été d'accord avec lui pour
rendre mes recherches
inutiles. Ah ! je l'ay trop
aimée pour ne pas me
plaindre de son changement,
& je vois bien que
nos malheurs font differens
3
quoiqu'ils partent
du même principe. C'est
ainsi que le solitaire die.
putoit au Prince la triste
floired'être le plus maleureux
de tous les horn;.
mes; si c'cft. un dédommagement
pour ceux qui
souffrent
,
ils pouvoient
tous deux y prérendre)
l'un étoit réduit à accuser
sa maîtresse, qui lui étoit
pourtant fidelle, & l'autre
a s'acculer lui-même, lui
qui n'avait jamais eu d'autre
regle de ses adtions
quesa gloire & son amour.
Cependant Elvirepassoit
sa vie dans de mortelles
inquiétudes auuibien
que Leonore,la convention
que ces deux
Princesses avoient eûë
leur étoit également funeste
,
& si Leonore avoit
lieu de soupçonner un
Prince, qu'Elvire avoit
nommé son amant, Elvire
soupçonnoit avec raison
un amant dont le nom
avoir produit un si violent,
effet sur Leonore;ellesavoient
un égal intérêt de se
retrouver. pour éclaircir
un doute si cruel,mais il
ne fut pas permis à Leonore
d'aller feule dans le
jardin,& Elviren'y voyant
plus que la curieuse tante,.
fut contrainte de choisir,
pour le lieu de sa promenade
,
la Forest de Gades;
c'est là que ces deux Princesses
le retrouverent dans
le temps qu'elles ne l'esperoient
plus. Le Duc d'Andalousie,
content de l'obeissance
de sa fille, l'avoit
enfin délivrée des
importunitez de sa vieille
secur
y
elle alloit souvent
se promener dans cette
Forest là elle pouvoit
joüir de la solitude-, & se
livrer à toute sa douleur
Le hazard la conduisit un
jour dans l'endroit où Etvire
avoit coutume d'aller
se plaindre de ses malheurs,
aussitôt elle court
vers elle avec empressement,,
& lui dit: il y a
long-temps que je vous
cherche, Madame, pour
vous apprendre une nouvelle
qui doit vous interesser
: Le Prince de Murcie
est Duc. de Grenade
par les soins de Dom Pedre
vôtre frere & son ami.
Madame,répondit Leonore,
vous sçavez la part
que j'y dois prendre, mais
je devine aussi celle que
vous y prenez, ce n'est
point moi qui dois ressentir
la joye de cette nouvelle.
Ah! qui doit donc
la ressentir ? reprit Leonore,
le Prince de Murcie
vous aime, Ôc. n'a fait
une si, grande démarche
que pour vous meriter.
Ah! Madame,répondit
Elvire, pourquoi insultez.
vousàmon malheur? Je
sçai que je ne suis point
aimée,c'est en vain que
je voudrois vous disputer
le coeur du Prince: de
Murcie.Ces deux Princelles
entraientinsensiblement
au pointd'unéclaircissement
qui leur étoitsi
necessaire,lorsqueDom
Juan &DomGarcievinrent
troubler leur entrer
tien: sitôtqu'Elvire eut
EÇÊonnu>fon persecuteur,
qgif n'étoitpasfort loin
d'elle,elle prit la fuite, &
Leonore> que la presence
de Dom Juan auroit embarrassée
dans une pareille
circonstance., prit une
autre allée dans le dessein
del'evicer; Dom Garcie
avoit cru reconnoîtreElvire
& l'avoit suivie des
yeux;l'occasion lui parut
trop bellepour la négliger
: Seigneur, dit-il à D.
Juan, vous voulez sans
doute aborder Leonore?
je vous laisse seul de peur
de troubler un entretien
si doux pour l'un & pour
l'autre, je ferai toujours à
portée de vous rejoindre;
en même temps il fuit la
routequ'il avoit vu prendre
à Elvire, & aprés
l'avoir assez long-temps
cherchée,il la découvrit
dans le lieule plus écarté
de la forest.Quelle fut la
surprise&la crainte de
cette Princessè? elle con,
noissoit le perfide Dom
Garcie.,irrité de ses refus
& de ses mépris,il étoit
capable de se porter aux
plus violentes extremitez;
Elvire dans un si grand
péril n'eut d'autrereilburce
quecelle de faire em*
tendre des cris horribles,
quipussent lui attirer du
secours, & ses cris en effet
la sauverent. Le solitaire,
quile promenoit assez près
de la, les entendit; aussitôt
il court vers le lieu où
les cris d'Elvire le con- duisent , & tout d'un , toup: il voit celle qu'il
croyoit infidelle à Grenade
, qui
-
se jettedansses
bras,en lui disant: Seigneur
,sauvez-moi des fureurs
d'un scelerat, & dans
le moment Dom Garcie
parut. Je n'entreprendrai
point
point d'exprimer les divers.
mouvemens de surprise
d'amour & de colere
donc le solitaire futsaisi ;
Dom Garcie voulut prosiser
du moment pour se
défaire de son rival avant
qu'il fût en défense, mais
lescelerat meritoitla
mort,le solitairel'étendii
à ses pieds; après le peu de resistance qu'on doit
attendre d'un lâche & d'un
traître,ensuite s'abandonnant
à d'autres transports,
il s'approcha d'Elvire:
quel bonheur luidit-il
y
Madame?la fortunevous?;
rend à mon amour, & livre
mon rival à ma vengeance
; que le perfide
nous a causé de maux r
que n'ai-je point souffert
pendant vôtre absence!
Jen'oublierai jamais,,
Prince, répondit Elvire,
le service que vôtre pitié
vient de me rendre, mais
je ferois plus heureuse si
je le devois à vôtre amour.
Ah!Ciel,s'écrialesolitaire,
comment expliquer
ces cruels reproches? jesuis
donc un amantinfidele.
Prince, je voudrois
pouvoir en douter,
rien ne troubleroit la joye
- que j'ai de vous revoir;
Ah! je serois trop heureuse.
Grand Dieu,s'ecriatil
encore une fois,il est
donc vrai que vous m'accufèz
d'inconstance> Ahj
Madame,quel démon envieux
de nôtre bonheur,
vous donne ces injustes
soupçons ;quoi je vous
revois! le plaisir que je
sens me persuade que tous
mes maux sont finis, & je
retrouve au même instant
des malheurs plus grands
encore que ceux que j'ai
fouffers
; ma chere Elvire
voyez cette trille retraite,
cetteaffreuse solitude!
font-ce la des preuves de
mon inconstance ? Oui,
Prince, cest le choix de
cette solitude qui confirme
mes tristessoupçons.
Ah! Seigneur, est-ce dans
la forestde Gades que
vôtre. confiance devoit
éclater? Le solitaire, qui
ne pouvoit rien compren- dre au discours d'Elvire,
ne sçavoit comment calnler.,
les soupçons ;nia
Princesse, lui disoit-il, daignez
medire le sujet de
vos reproches,je fuis Ulr
de me justifier, jenesuis
pas surpris que vous me
foupçonniez., le moindre
accidentpeut allarmer
une amante {enfible3 j'ai
moi-même eprouve combien
il elt aisé de craindre
le changement dece qu'
onaime
)
jevous ai crû
moi-même moins fidelle
que je ne vous retrouve,
mais si l'heureuse avanture
quinous réunit ne m'avoit
détrompé, loin de vous en
faire un mystere,je me
ferois plaint à vous, je
vous aurois découvert le
sujet de mesdouleurs, ôc
je n'aurois rien tant fouhaitté
que de vous voir
bien justifiée
; pourquoy
n'en usez-vous pas ainsi,
ma Princesse ? l'amour
peut-il prendre un autre
parti? Que me servira-t-il,
reprit El vire, de vous convaincred'inconstance
? je
ne vous en aimerai pas
moins, & vous n'en aimerez
pas moins Leonore.
Quoi!j'aime Leonore, reprit
vivement le solitaire?
Ah! je vois maintenant le
sujet de vos qsoupconsy.
vous avez crû que, charmé
de cette Princesse,je
n'habite cette solitude
-
que pour lui prouver mon
amour , mais non,ma
chere Elvire,rendez-moimon
innocence, rendezmoi
tout vôtre amour:je
n'ai jamais vû Leonore,,,
je suis dans un lieu tout
plein de sa beauté & de
les vertus & je n'ai jamais
penséqu'à vous, c'est pour
vous feule que je fuis réduit
dans l'état où vous -
me voyez. Ah! Prince., dit
Elvire,que ne vous puisje
croiremaisnon vous
me trompez;voyez vousmême
si je dois être convaincue
; je racontois a
Leonore nos communs
malheurs, elle me demanda
vôtre nom, je lui nommai
le Prince de Murcie,
&: soudain elle tombaévanouie
dans mes bras;
jouiuez. Prince, de vôtre
gloire, après ce coup rien
ne peut môterma douleur.
leur. Elvire voulut s'éloi.
gnerdu solitaice pour lui
cacher ses larmes.; arrêtez
ma Princene, s'écria-t-il
,
non je
-,
n'ai jamais vu Leonore,
ilest un autre Prince
de Murcie,vous le devez
sçavoir: Ah! pouvezvousme
soupçonner? mais
rnachere Elvire,venez me
voir tout-à-faitjustisié, j'ai
laissé dans ma cabane un
inconnu qui aime Leonore,
l'état où la nouvelle
de son mariage avec Dom
Juan la réduit, m'a découvert
son secret: il est
sans doute ce Prince de
Murcie amant de Leonore,
venezJe lui demanderai
son nom, il ne pourra
me resuser cet ecfairciuement,
qui importe tant a
vôtre bonheur& au mien.
Ils n'eurent pasgrand chemin
à faire pour arriver à
la petite cabane;le cours
de leur conversation les y
avoit insensiblement conduits,
ils y entrent, mais
quel spectacle s'offrit tout
d'un coup à leurs yeuxils
virent deux hommes étendus
dans la cabane, qui
perissoient dansleursang.
Ah Ciel! s'écria Elvire,
saisie d'horreur .& de sur-
,
prise.Qui sont ces malheureux
?Que je plains là
fort de l'un d'eux, repondit
le solitaire; c'est cet
étranger qui étoit venu
chercher ici un azile, nous
déplorions ensemblenos
communs malheurs, il alloit
fininles miens. Elvire
revenue de sa premiere
terreur s'approcha 8c reconnut
Dom Juan, Le
Prince après s'être separé
de D. Garcie avoit longtemps
erré dans la forêt,
occupe destrilles idées qui
les avoient conduits:malygré
ce que la fortune faisoitpour
luiy il nelaissoit
pas d'avoir ses chagrins;
il avoit apperçu lacabane
du soliraire, .& y étoit entré
attiré par sa simpie curiosite
:
les' soupirs de cet
inconnul'avoit redoublée
enexcitant sa compas.
sion. Mais quelle surprise!,
à peineces deux hommes
se furent envilagezdqu'un
premier mouvement de
rage & devengeance leur
étant tout loisir de s'expliquer
: Ah te voila,traître.,
s'écria l'un; perside, tu
mourras, secria l'autre :
& à l'instant ils se lancent
furieux l'un sur l'autre, &
se battent avec tant de
haine & tant d'acharnement,
que sans recevoir
aucun coupmorcel ils se
ercerent enplusieurs endroits,
ils tomberent l'un
& l'autre affoiblis par la
perte de leur sang,&par
la longueur du combar.Ce
fut dans cet état que les
trouvèrent Elvire & fou
amant, ils leur donnrent
tous les secours possibles,&
se retirèrent a l'écart dans
l'esperance de tirer quelque
éclaircisement de ce
que se diroient ces deux
rivaux. Ils reprirent peu
de temps après leurs sorces
& leurs ressentimens,.
& le Prince de Murcie
tournant vers Dom Juan
des yeux pleins d'indignation:
Quoy tu vis encore
le Ciel ne peur donc consentir
à la mort du digne
époux de Leonore, ni la
forc,ni l'amournilahaine
îije peuventrien sur de si
beauxjours?Le Ciel,répondit,
Dom Juan, veut que
j'admire encor cet illuitre
conquerant, qui vient de
joindre ,à tant de hauts titres
celuy de Duc de Grenade
: Quel regret pour
moy de mourir sans voir
regner un Prince si genereux
?Peux-tu le voir sans
rougir,persideyreprit le
Prince Non dit Dom
Juan.le rougis de t'avoir
il rpal connu. Les traîtres,
répliqua le Prince, ne rougissent
du crime qu'après
qu'ils l'ont commis. - Il est
vray, répondit D. Juan
y s'ils n'en rougissoient pas
si tard,je ferois Duc de
Grenade, & vous ne seriez
encore que le Prince de
Murcie. Poursuis,indigne
amy ,
reprit le Prince,
cherche un pretexte à ton
horrible persidie; tu n'es
donc l'époux de Leonore
que parce que je luis un
Tyran?Non', traître, repondit
Dom Juan, puiss
qu'il faut enfin éclatter, je
ne t'ai point trahi,je mefuis
yengé de l'ennemi commun
de toute l'Espagne;
d'un usurpateur qui elt en
abomination dans toute
l'Europe: Renonce àLeonore,
qui tesereste autant
quelle t'a autrefois aimé.
Grand Dieu,s'ecria-t-il,où
fùis-je?non,, Leonorenaura
pas pu le croire; tes
derniers mots te convainquentd'imposture,
tu peux
m'avoir pris pour unusurpateur,
mais non pas cette
genereule Princesse. Il est
vray, répondit D. Juan,.
tu l'avois seduite par ta
fausse vertu: maisqu'avoir
elle a repondre a D. Garcie,.
dont la fidelité rend
ta perfidie certaine ? Le
Prince vit dés ce moment
la trahison de D. Garcie
y,
& parla ainsi à sonrival:
Dom Juan,je fuis forcé de
vous rendre vôtre innocence,
Dom Garcie vous
a trahis tous deux: loin
d'usupervosEtats,je les
aysoustraits à la tyrannie,
dans le seul dessein de vous
les rendre
:,- En abordant
Tille de Gadcs je trouvay
Dom Pedre qui vous cherchoit
par tout, jem'offris
à prendre vôtre place, &
je fis pour vous ce que je
n'aurois pas fait pour moymême,
je me privay du
plaisir de revoir Leonore
pour vous remettre dans
vos Estats ; j'en ai chassé
Dom Garcie qui les usurpoit:
pour prix de mon secours
Ôc de mon amitié
vous épousez ce que j'ainle,
sans que j'en puisse
accuser que la fortune-,
vous n eres point coupable
: mais cependant Leonore
eIl: à vous & je la
perds pourjamais.
Le Prince de Murcie
parloit d'un air si couchant
que Dom Juan lui-même
commençoitàs'attendrir.
On peut juger de laJitua.
tion des deu x spectateurs;
Elvire étoit sûre du coeur
de son amant,& cetamant
voyoit dans les yeux d'El..
vire, & la justice qu'elle
rendoit à son amour, &la
joye avec laquelle elle la
lui rendoit,il ne manquoit
plus au Prince qu'une
occasion de confirmer
ces diccours qui faisoient
déja tant d'impression;
hazard la sit naître prefqu'au
même instant.Un
des domestiques de Dom
Juan,qui avoitsuivi Dom
Garcie, entra dans laca~
bane, attiré par le bruit
qu'il avoit entendu. Approchez,
lui dit D. Juan,
pourquoy m'avez
- vous
trahi? pourquoiêtes-vous
entré dans lecomplot du
traître Dom Garcie? Fernandez
( c'étoit le nom
du domestique ) interdit
d'une questionà laquelle
il ne s'attendoit pas, &
déjà surpris de la réunion
à
des deux Princes, prit le
parti de se jetter aux
pieds de son Maître, 8c
de lui découvrir tout le
mystere d'une sinoire trahison.
Ah! quel secret venez-
vous de me reveler.,
s'écria Dom Juan, saisi
d'une juste horreur,confus
desa credulité
)
deses
peré d'avoir fîiivi les mouvemens
de sa haine contre
celui à qui il devoit tout?
Ah! Seigneur,s'écria-t-il,
se tournant vers le Prince
de Murcie, que puisje
vous dire? je ne suis point
l'époux de Leonore. Vous
n'êtes point son époux,
répondit le Prince? Ah!
Dom Juan pourquoi voulez-
vousme flatter? croyez-
vous par là conserver
ma vie? Non, je meurs
mal-heureux amant de
Leonore& fidele ami de
D. Juan.C'est moi qui dois
mourir,reprit Dom Juan,
je ne fuis plus digne de
la vie; vivez, Prince,
pour posseder Leonore,
j'aiassez d'autres crunes
à me reprocher sans me
charger- encore de celui
d'être son époux; non.,
je ne le fuis point, & l'unique
consolation qui me
reste, après tous les maux
queje vous ai causez, c'est
d'être encor plus malheureuxquejene
fuis coupable.
En mêmetemps il lui
apprit comment ce mariageavoit
été retardé par
une violente maladie de
Leonore
, que ses chagrins
avoient apparemment
causée. Dom Juan
ne borna pas là les foins
.qu'il devoir au Prince
lui promit de fléchir le
Duc
Duc d'Andalousiey & fit
renaître
,
dans son coeur
l'esperance que tant. de
malheurs en avoient ôtée.
Quelchangement de situation
pour le Prince de
Murcie, à peine croyoit- iltout ce qu'il entendait
partageentre la joye de
ravoir Leonore fidelle,
& l'impatience, de la revoir
telle que l'amour la
lui conservoit
,
à peine
pouvoit-il suffire à ressentir
tout son bonheur. Elvire
& le solitaire de leur
côté jouissoient du bonheur
de se trouver fîdeles,
exempts des soins &de l'inquietude
qui troubloient
depuis si long-temps leur
amour; le spectacle dont
ils étoient témoinsaugi
mentoit encore leur tendresse.
Après qu'ilsse furent
dit tout ce qu'un bonheur
mutuel peut inspirer,
ils s'aprocherent des deux
Princes. Dés que le Prince
deMurcie eut apperçû le
solitaire, il luy dit: Vous
- me trouvez,Seigneur,dans
unesituation- bien- différente
de celle ou vous,
m'aviez laissé, vous voyez
qu'il ne faut qu'un moment
pour terminer les
plus grands malheurs, j'espere
que celuy qui doit
finir les vôtres- n'est pas
bien éloigné, &pour lors
ma joye sera parfaite. Seigneur,.
répondit le solitaire,
le Ciel nous a réunis
pour nous rendre tous heureux,
vous allez- revoir
Leonore,,, jeretrouve El
vire fidellé
; cette avanture
finittous lesmalheuts
qui sembloient attachez
aunom que nous portons
l'un & l'autre. Il lui apprit
en même temps qu'il étoit
un cadet de la maison,
dont la branche separée
depuis long-temps estoit
presque inconnuë enEspagne,
il luy raconta les
soupçons d'Elvire à l'occasson
de la conformité
de leur nom; les momens
surent employez à des détails
capables d'interesser
du moins des amans:mais
lorsqu'Elvire luy rendit
compte àsontour de Son
entrevue a\*ecLectfi0rcv&
de tout cequi l'avoirluivie
:Ah, s'écria,le Prince,,
quela fortune, est cruelle
quand ellenouspourluit:
c'érait l'unique moyen de
rendrema fidélité suspecte
à Leonore:mais non, cette
Princesse connoîtbien
mon coeur,elle n'aura
point
-
fait cette injustice à
mon- amour. Cependant
Fernandezqui avoit ete
témoin; de redaircinement
entre le Prince de
Murcie & son malfire".
plein de tout cequ'ilavoit
entenducourut le publier
dans le Palais du Duc, il
trouva Leonore quiquittoit
la forêt pour retourner
à son appartement, &
elle en sur instruite la premiere.
Son récit étoit aisez
interessant pour que Leonore
voulût le justifier,
elle ': sè fit incontinentconduire
à la cabane;dés
qu'elle parut sa présence
produisit un profond silence
,
le Prince étoit celuy
qui avoit le plus de
choses à dire, il fut aussi
celuy qui eut moins la
force de parler: mais sa
joye n'en éclattoit que
mieux dans ses regards, ôc
Leonore qui l'y. voyoit
toute entiere,ne marquoit,
pas moins vivement le.
plaisir qu'elle ressentoit..
Elvire enfin prit la parole,.
&montrant le solitaire,elle
luy apprit son nom, & lui
donna un éclaircissement
qui manquoit encore à son.
repos.
Dom Juan marquoit le
plus vif repentir,ilcedoit
tous ses droits au Prince
de Murcie: ces amans
se voyoient, délivrez d'un
dangereux persecuteur;que
ne se dirent-ils point dans
de pareils transports ? Ah
,
Madame,s'écria le Prince,
vous m'aimez encore? les
noms d'usurpateur &d'infidele
qu'on m'a tant donnez
n'ont point changé
vôtre coeur? à ce trait je
reconnois Leonore. Ouy,
Seigneur,réponditla Princesse,
je vous ay toûjours
aimé
, & je luis toûjours,
cette Leonore, dont vous
connoissez si bien les sentimens;
les raisons qui sembloient
persuader vostre
inconstance,n'ont pu prévaloir
valoir sur le souvenir de
vos verrus: Prince,j'ay
souffert de vôtre absence
) & de la cruauré avec laquelle
on a voulu flétrir
vôtre nom:mais je ne vous
ay jamais condamné, de
ne pouvant être à vous,
j'allois me donner la mort,
si la fortune ne nous eût
enfin réunis. Je n'entreprendrai
point de rapporter
ici le cours de leur entretien;
pour peu qu'on
connoisse l'amour, on en
imaginera plus que je n'en
pourroisdire: mais enfin
il n'est pointde réünion
plus touchante que celle
de deux amans qui ont eu
tant d'obstacles à surmonter
,qu'ils se protestent
qu'ils ne se sont jamais crus
infidelles
,
parmi tant de
raisons qui sembloient
marquer leur infidélité ;
la haute idée qu'ils avoient
l'un de l'autre avoit toûjours
éloignélajalousieinseparablede
l'amour moins
heroïque, & s'ils n'avoient
pas eu les chagrins de cette
espece,ceux de l'absence
en étoient plusviolens
pour eux.
Les sentimens que tant
de disgraces n'avoient pû
chasser de leur coeur firent
leur gloire & leur felicité;
leur confiance attendrit
enfin le Duc d'Andalousie
, que tant de
nouvelles raisons forçoient
d'estimer le Prince
de Murcie: Ces illustres
Amans furent bientost
unis pour toujours
; cet
heureux mariage fut suivy
de celuy du solitaire
avec Elvire, & comme
la fortune les avoit tous
associez dans les malheurs
qu'elle leur avoit suscitez,
ils jurerent de ne se separerjamais,
FIN.
de ïHtjloirc Espagnole. LE Prince de Murciereprit
enfinles
esprits, & pour lors le lolitaire
lui dit :Seigneur,
si j'avois pu prévoir la su.
neste impression qu'a fait
sur vous la nouvelle que
je vous ai apprise, croyez
qduoeulelouirn, d'irriter vostre
je n'aurois pen.
fé qu'à la soulager; l'experience
que j'ai faite des
revers de la fortune m'apprend
à plaindre ceux quV
ellerend malheureux. Ah
pourquoi ne sçavois-je pas
là'intérêt que vous prenez Leonore? je ne me reprocherais
pas du moins
les tourmens que vous louffre. Je ne vous les
reproche point, Seigneur,
repondit le Prince, non
plus qu'à Leonore; si elle
a épousé Dom Juan elle a
dû l'épouser, ôc si elle m'a
rendu le plus malheureux
des hommes, il faut que
je l'aye mérité:Non le
plus affreux desespoir ne
me forcera jamais à la
traitter d'infidelle mais
je n en mourraipas moins
malheureux.
Ah!Seigneur, repritle
solitaire,si Leonoren'est
point infidelle, il est des
amans plus malheureux
que vous j'ai perdu comme
vous l'esperance de
posseder jamais celle que
jaime,je ne puisdouter de
son inconstance,&j'en
reçoisJes plus forcéspreuves
au moment mêmequi
devoit assurer mon bonheur;
queldesespoirest
égal au mien ? amant dui^e
Princefk-,,,nôçre mariage
étoitconclu duconfentement
de son frère,&l'infîdelie
se
.,
fait enleverce
our-là même par rflôa
rival
,
sans ce trait de la
plus noireinfîdçlitç je seroisencore
a Grepaçlçj
&: vous ue m'auriez point
trouve dans cettesolitude
où nos communs malheurs
nous ont conduit. Le Prince comprit aisément
que cette Princesse,
que le solitaire avoir aiméen'étoit
autre qu'Eli
vire, il en avoit souvent
oui parler à Dom Pedre
son frere, & comme il
sçavoit la violence que
Dom Garcie avoit faire à
Elvire, il crut devoir réparer
le tort que le solitaire
lui faisoit par ses soupçons;
ilme semble
,
Seigneur,
lui dit-il, que vous
condamnez trop aisement
la Princesse que vous aimez
; pourquoi rapporter
àson inconstance un éloignement
dont elle gémit
peut-être autant que vous?-
si vôtre rival l'a enlevée,
le tort que vous lui faites
est irreparable, mais quoiqu'il
en soit, ce n'est point
ainsi qu'il faut juger de ce
qu'on aime. Ah ! je ne
ferois pas si malheureux
si je pouvoissoupçonner
Leonore d'inconfiance. Si
je condamne la Princesse
Elvire, reprit lesolicaire,
c'estque je ne puis douter
qu'elle ne me soit infidelle
y
après cet enlevement
je la cherchai dans
tout le Duché de Grenade
; & dans quelqueslieux
que mon rival lait conduite
,
je l'aurois sans dou-
.re découverte,si ellen'eût
été d'accord avec lui pour
rendre mes recherches
inutiles. Ah ! je l'ay trop
aimée pour ne pas me
plaindre de son changement,
& je vois bien que
nos malheurs font differens
3
quoiqu'ils partent
du même principe. C'est
ainsi que le solitaire die.
putoit au Prince la triste
floired'être le plus maleureux
de tous les horn;.
mes; si c'cft. un dédommagement
pour ceux qui
souffrent
,
ils pouvoient
tous deux y prérendre)
l'un étoit réduit à accuser
sa maîtresse, qui lui étoit
pourtant fidelle, & l'autre
a s'acculer lui-même, lui
qui n'avait jamais eu d'autre
regle de ses adtions
quesa gloire & son amour.
Cependant Elvirepassoit
sa vie dans de mortelles
inquiétudes auuibien
que Leonore,la convention
que ces deux
Princesses avoient eûë
leur étoit également funeste
,
& si Leonore avoit
lieu de soupçonner un
Prince, qu'Elvire avoit
nommé son amant, Elvire
soupçonnoit avec raison
un amant dont le nom
avoir produit un si violent,
effet sur Leonore;ellesavoient
un égal intérêt de se
retrouver. pour éclaircir
un doute si cruel,mais il
ne fut pas permis à Leonore
d'aller feule dans le
jardin,& Elviren'y voyant
plus que la curieuse tante,.
fut contrainte de choisir,
pour le lieu de sa promenade
,
la Forest de Gades;
c'est là que ces deux Princesses
le retrouverent dans
le temps qu'elles ne l'esperoient
plus. Le Duc d'Andalousie,
content de l'obeissance
de sa fille, l'avoit
enfin délivrée des
importunitez de sa vieille
secur
y
elle alloit souvent
se promener dans cette
Forest là elle pouvoit
joüir de la solitude-, & se
livrer à toute sa douleur
Le hazard la conduisit un
jour dans l'endroit où Etvire
avoit coutume d'aller
se plaindre de ses malheurs,
aussitôt elle court
vers elle avec empressement,,
& lui dit: il y a
long-temps que je vous
cherche, Madame, pour
vous apprendre une nouvelle
qui doit vous interesser
: Le Prince de Murcie
est Duc. de Grenade
par les soins de Dom Pedre
vôtre frere & son ami.
Madame,répondit Leonore,
vous sçavez la part
que j'y dois prendre, mais
je devine aussi celle que
vous y prenez, ce n'est
point moi qui dois ressentir
la joye de cette nouvelle.
Ah! qui doit donc
la ressentir ? reprit Leonore,
le Prince de Murcie
vous aime, Ôc. n'a fait
une si, grande démarche
que pour vous meriter.
Ah! Madame,répondit
Elvire, pourquoi insultez.
vousàmon malheur? Je
sçai que je ne suis point
aimée,c'est en vain que
je voudrois vous disputer
le coeur du Prince: de
Murcie.Ces deux Princelles
entraientinsensiblement
au pointd'unéclaircissement
qui leur étoitsi
necessaire,lorsqueDom
Juan &DomGarcievinrent
troubler leur entrer
tien: sitôtqu'Elvire eut
EÇÊonnu>fon persecuteur,
qgif n'étoitpasfort loin
d'elle,elle prit la fuite, &
Leonore> que la presence
de Dom Juan auroit embarrassée
dans une pareille
circonstance., prit une
autre allée dans le dessein
del'evicer; Dom Garcie
avoit cru reconnoîtreElvire
& l'avoit suivie des
yeux;l'occasion lui parut
trop bellepour la négliger
: Seigneur, dit-il à D.
Juan, vous voulez sans
doute aborder Leonore?
je vous laisse seul de peur
de troubler un entretien
si doux pour l'un & pour
l'autre, je ferai toujours à
portée de vous rejoindre;
en même temps il fuit la
routequ'il avoit vu prendre
à Elvire, & aprés
l'avoir assez long-temps
cherchée,il la découvrit
dans le lieule plus écarté
de la forest.Quelle fut la
surprise&la crainte de
cette Princessè? elle con,
noissoit le perfide Dom
Garcie.,irrité de ses refus
& de ses mépris,il étoit
capable de se porter aux
plus violentes extremitez;
Elvire dans un si grand
péril n'eut d'autrereilburce
quecelle de faire em*
tendre des cris horribles,
quipussent lui attirer du
secours, & ses cris en effet
la sauverent. Le solitaire,
quile promenoit assez près
de la, les entendit; aussitôt
il court vers le lieu où
les cris d'Elvire le con- duisent , & tout d'un , toup: il voit celle qu'il
croyoit infidelle à Grenade
, qui
-
se jettedansses
bras,en lui disant: Seigneur
,sauvez-moi des fureurs
d'un scelerat, & dans
le moment Dom Garcie
parut. Je n'entreprendrai
point
point d'exprimer les divers.
mouvemens de surprise
d'amour & de colere
donc le solitaire futsaisi ;
Dom Garcie voulut prosiser
du moment pour se
défaire de son rival avant
qu'il fût en défense, mais
lescelerat meritoitla
mort,le solitairel'étendii
à ses pieds; après le peu de resistance qu'on doit
attendre d'un lâche & d'un
traître,ensuite s'abandonnant
à d'autres transports,
il s'approcha d'Elvire:
quel bonheur luidit-il
y
Madame?la fortunevous?;
rend à mon amour, & livre
mon rival à ma vengeance
; que le perfide
nous a causé de maux r
que n'ai-je point souffert
pendant vôtre absence!
Jen'oublierai jamais,,
Prince, répondit Elvire,
le service que vôtre pitié
vient de me rendre, mais
je ferois plus heureuse si
je le devois à vôtre amour.
Ah!Ciel,s'écrialesolitaire,
comment expliquer
ces cruels reproches? jesuis
donc un amantinfidele.
Prince, je voudrois
pouvoir en douter,
rien ne troubleroit la joye
- que j'ai de vous revoir;
Ah! je serois trop heureuse.
Grand Dieu,s'ecriatil
encore une fois,il est
donc vrai que vous m'accufèz
d'inconstance> Ahj
Madame,quel démon envieux
de nôtre bonheur,
vous donne ces injustes
soupçons ;quoi je vous
revois! le plaisir que je
sens me persuade que tous
mes maux sont finis, & je
retrouve au même instant
des malheurs plus grands
encore que ceux que j'ai
fouffers
; ma chere Elvire
voyez cette trille retraite,
cetteaffreuse solitude!
font-ce la des preuves de
mon inconstance ? Oui,
Prince, cest le choix de
cette solitude qui confirme
mes tristessoupçons.
Ah! Seigneur, est-ce dans
la forestde Gades que
vôtre. confiance devoit
éclater? Le solitaire, qui
ne pouvoit rien compren- dre au discours d'Elvire,
ne sçavoit comment calnler.,
les soupçons ;nia
Princesse, lui disoit-il, daignez
medire le sujet de
vos reproches,je fuis Ulr
de me justifier, jenesuis
pas surpris que vous me
foupçonniez., le moindre
accidentpeut allarmer
une amante {enfible3 j'ai
moi-même eprouve combien
il elt aisé de craindre
le changement dece qu'
onaime
)
jevous ai crû
moi-même moins fidelle
que je ne vous retrouve,
mais si l'heureuse avanture
quinous réunit ne m'avoit
détrompé, loin de vous en
faire un mystere,je me
ferois plaint à vous, je
vous aurois découvert le
sujet de mesdouleurs, ôc
je n'aurois rien tant fouhaitté
que de vous voir
bien justifiée
; pourquoy
n'en usez-vous pas ainsi,
ma Princesse ? l'amour
peut-il prendre un autre
parti? Que me servira-t-il,
reprit El vire, de vous convaincred'inconstance
? je
ne vous en aimerai pas
moins, & vous n'en aimerez
pas moins Leonore.
Quoi!j'aime Leonore, reprit
vivement le solitaire?
Ah! je vois maintenant le
sujet de vos qsoupconsy.
vous avez crû que, charmé
de cette Princesse,je
n'habite cette solitude
-
que pour lui prouver mon
amour , mais non,ma
chere Elvire,rendez-moimon
innocence, rendezmoi
tout vôtre amour:je
n'ai jamais vû Leonore,,,
je suis dans un lieu tout
plein de sa beauté & de
les vertus & je n'ai jamais
penséqu'à vous, c'est pour
vous feule que je fuis réduit
dans l'état où vous -
me voyez. Ah! Prince., dit
Elvire,que ne vous puisje
croiremaisnon vous
me trompez;voyez vousmême
si je dois être convaincue
; je racontois a
Leonore nos communs
malheurs, elle me demanda
vôtre nom, je lui nommai
le Prince de Murcie,
&: soudain elle tombaévanouie
dans mes bras;
jouiuez. Prince, de vôtre
gloire, après ce coup rien
ne peut môterma douleur.
leur. Elvire voulut s'éloi.
gnerdu solitaice pour lui
cacher ses larmes.; arrêtez
ma Princene, s'écria-t-il
,
non je
-,
n'ai jamais vu Leonore,
ilest un autre Prince
de Murcie,vous le devez
sçavoir: Ah! pouvezvousme
soupçonner? mais
rnachere Elvire,venez me
voir tout-à-faitjustisié, j'ai
laissé dans ma cabane un
inconnu qui aime Leonore,
l'état où la nouvelle
de son mariage avec Dom
Juan la réduit, m'a découvert
son secret: il est
sans doute ce Prince de
Murcie amant de Leonore,
venezJe lui demanderai
son nom, il ne pourra
me resuser cet ecfairciuement,
qui importe tant a
vôtre bonheur& au mien.
Ils n'eurent pasgrand chemin
à faire pour arriver à
la petite cabane;le cours
de leur conversation les y
avoit insensiblement conduits,
ils y entrent, mais
quel spectacle s'offrit tout
d'un coup à leurs yeuxils
virent deux hommes étendus
dans la cabane, qui
perissoient dansleursang.
Ah Ciel! s'écria Elvire,
saisie d'horreur .& de sur-
,
prise.Qui sont ces malheureux
?Que je plains là
fort de l'un d'eux, repondit
le solitaire; c'est cet
étranger qui étoit venu
chercher ici un azile, nous
déplorions ensemblenos
communs malheurs, il alloit
fininles miens. Elvire
revenue de sa premiere
terreur s'approcha 8c reconnut
Dom Juan, Le
Prince après s'être separé
de D. Garcie avoit longtemps
erré dans la forêt,
occupe destrilles idées qui
les avoient conduits:malygré
ce que la fortune faisoitpour
luiy il nelaissoit
pas d'avoir ses chagrins;
il avoit apperçu lacabane
du soliraire, .& y étoit entré
attiré par sa simpie curiosite
:
les' soupirs de cet
inconnul'avoit redoublée
enexcitant sa compas.
sion. Mais quelle surprise!,
à peineces deux hommes
se furent envilagezdqu'un
premier mouvement de
rage & devengeance leur
étant tout loisir de s'expliquer
: Ah te voila,traître.,
s'écria l'un; perside, tu
mourras, secria l'autre :
& à l'instant ils se lancent
furieux l'un sur l'autre, &
se battent avec tant de
haine & tant d'acharnement,
que sans recevoir
aucun coupmorcel ils se
ercerent enplusieurs endroits,
ils tomberent l'un
& l'autre affoiblis par la
perte de leur sang,&par
la longueur du combar.Ce
fut dans cet état que les
trouvèrent Elvire & fou
amant, ils leur donnrent
tous les secours possibles,&
se retirèrent a l'écart dans
l'esperance de tirer quelque
éclaircisement de ce
que se diroient ces deux
rivaux. Ils reprirent peu
de temps après leurs sorces
& leurs ressentimens,.
& le Prince de Murcie
tournant vers Dom Juan
des yeux pleins d'indignation:
Quoy tu vis encore
le Ciel ne peur donc consentir
à la mort du digne
époux de Leonore, ni la
forc,ni l'amournilahaine
îije peuventrien sur de si
beauxjours?Le Ciel,répondit,
Dom Juan, veut que
j'admire encor cet illuitre
conquerant, qui vient de
joindre ,à tant de hauts titres
celuy de Duc de Grenade
: Quel regret pour
moy de mourir sans voir
regner un Prince si genereux
?Peux-tu le voir sans
rougir,persideyreprit le
Prince Non dit Dom
Juan.le rougis de t'avoir
il rpal connu. Les traîtres,
répliqua le Prince, ne rougissent
du crime qu'après
qu'ils l'ont commis. - Il est
vray, répondit D. Juan
y s'ils n'en rougissoient pas
si tard,je ferois Duc de
Grenade, & vous ne seriez
encore que le Prince de
Murcie. Poursuis,indigne
amy ,
reprit le Prince,
cherche un pretexte à ton
horrible persidie; tu n'es
donc l'époux de Leonore
que parce que je luis un
Tyran?Non', traître, repondit
Dom Juan, puiss
qu'il faut enfin éclatter, je
ne t'ai point trahi,je mefuis
yengé de l'ennemi commun
de toute l'Espagne;
d'un usurpateur qui elt en
abomination dans toute
l'Europe: Renonce àLeonore,
qui tesereste autant
quelle t'a autrefois aimé.
Grand Dieu,s'ecria-t-il,où
fùis-je?non,, Leonorenaura
pas pu le croire; tes
derniers mots te convainquentd'imposture,
tu peux
m'avoir pris pour unusurpateur,
mais non pas cette
genereule Princesse. Il est
vray, répondit D. Juan,.
tu l'avois seduite par ta
fausse vertu: maisqu'avoir
elle a repondre a D. Garcie,.
dont la fidelité rend
ta perfidie certaine ? Le
Prince vit dés ce moment
la trahison de D. Garcie
y,
& parla ainsi à sonrival:
Dom Juan,je fuis forcé de
vous rendre vôtre innocence,
Dom Garcie vous
a trahis tous deux: loin
d'usupervosEtats,je les
aysoustraits à la tyrannie,
dans le seul dessein de vous
les rendre
:,- En abordant
Tille de Gadcs je trouvay
Dom Pedre qui vous cherchoit
par tout, jem'offris
à prendre vôtre place, &
je fis pour vous ce que je
n'aurois pas fait pour moymême,
je me privay du
plaisir de revoir Leonore
pour vous remettre dans
vos Estats ; j'en ai chassé
Dom Garcie qui les usurpoit:
pour prix de mon secours
Ôc de mon amitié
vous épousez ce que j'ainle,
sans que j'en puisse
accuser que la fortune-,
vous n eres point coupable
: mais cependant Leonore
eIl: à vous & je la
perds pourjamais.
Le Prince de Murcie
parloit d'un air si couchant
que Dom Juan lui-même
commençoitàs'attendrir.
On peut juger de laJitua.
tion des deu x spectateurs;
Elvire étoit sûre du coeur
de son amant,& cetamant
voyoit dans les yeux d'El..
vire, & la justice qu'elle
rendoit à son amour, &la
joye avec laquelle elle la
lui rendoit,il ne manquoit
plus au Prince qu'une
occasion de confirmer
ces diccours qui faisoient
déja tant d'impression;
hazard la sit naître prefqu'au
même instant.Un
des domestiques de Dom
Juan,qui avoitsuivi Dom
Garcie, entra dans laca~
bane, attiré par le bruit
qu'il avoit entendu. Approchez,
lui dit D. Juan,
pourquoy m'avez
- vous
trahi? pourquoiêtes-vous
entré dans lecomplot du
traître Dom Garcie? Fernandez
( c'étoit le nom
du domestique ) interdit
d'une questionà laquelle
il ne s'attendoit pas, &
déjà surpris de la réunion
à
des deux Princes, prit le
parti de se jetter aux
pieds de son Maître, 8c
de lui découvrir tout le
mystere d'une sinoire trahison.
Ah! quel secret venez-
vous de me reveler.,
s'écria Dom Juan, saisi
d'une juste horreur,confus
desa credulité
)
deses
peré d'avoir fîiivi les mouvemens
de sa haine contre
celui à qui il devoit tout?
Ah! Seigneur,s'écria-t-il,
se tournant vers le Prince
de Murcie, que puisje
vous dire? je ne suis point
l'époux de Leonore. Vous
n'êtes point son époux,
répondit le Prince? Ah!
Dom Juan pourquoi voulez-
vousme flatter? croyez-
vous par là conserver
ma vie? Non, je meurs
mal-heureux amant de
Leonore& fidele ami de
D. Juan.C'est moi qui dois
mourir,reprit Dom Juan,
je ne fuis plus digne de
la vie; vivez, Prince,
pour posseder Leonore,
j'aiassez d'autres crunes
à me reprocher sans me
charger- encore de celui
d'être son époux; non.,
je ne le fuis point, & l'unique
consolation qui me
reste, après tous les maux
queje vous ai causez, c'est
d'être encor plus malheureuxquejene
fuis coupable.
En mêmetemps il lui
apprit comment ce mariageavoit
été retardé par
une violente maladie de
Leonore
, que ses chagrins
avoient apparemment
causée. Dom Juan
ne borna pas là les foins
.qu'il devoir au Prince
lui promit de fléchir le
Duc
Duc d'Andalousiey & fit
renaître
,
dans son coeur
l'esperance que tant. de
malheurs en avoient ôtée.
Quelchangement de situation
pour le Prince de
Murcie, à peine croyoit- iltout ce qu'il entendait
partageentre la joye de
ravoir Leonore fidelle,
& l'impatience, de la revoir
telle que l'amour la
lui conservoit
,
à peine
pouvoit-il suffire à ressentir
tout son bonheur. Elvire
& le solitaire de leur
côté jouissoient du bonheur
de se trouver fîdeles,
exempts des soins &de l'inquietude
qui troubloient
depuis si long-temps leur
amour; le spectacle dont
ils étoient témoinsaugi
mentoit encore leur tendresse.
Après qu'ilsse furent
dit tout ce qu'un bonheur
mutuel peut inspirer,
ils s'aprocherent des deux
Princes. Dés que le Prince
deMurcie eut apperçû le
solitaire, il luy dit: Vous
- me trouvez,Seigneur,dans
unesituation- bien- différente
de celle ou vous,
m'aviez laissé, vous voyez
qu'il ne faut qu'un moment
pour terminer les
plus grands malheurs, j'espere
que celuy qui doit
finir les vôtres- n'est pas
bien éloigné, &pour lors
ma joye sera parfaite. Seigneur,.
répondit le solitaire,
le Ciel nous a réunis
pour nous rendre tous heureux,
vous allez- revoir
Leonore,,, jeretrouve El
vire fidellé
; cette avanture
finittous lesmalheuts
qui sembloient attachez
aunom que nous portons
l'un & l'autre. Il lui apprit
en même temps qu'il étoit
un cadet de la maison,
dont la branche separée
depuis long-temps estoit
presque inconnuë enEspagne,
il luy raconta les
soupçons d'Elvire à l'occasson
de la conformité
de leur nom; les momens
surent employez à des détails
capables d'interesser
du moins des amans:mais
lorsqu'Elvire luy rendit
compte àsontour de Son
entrevue a\*ecLectfi0rcv&
de tout cequi l'avoirluivie
:Ah, s'écria,le Prince,,
quela fortune, est cruelle
quand ellenouspourluit:
c'érait l'unique moyen de
rendrema fidélité suspecte
à Leonore:mais non, cette
Princesse connoîtbien
mon coeur,elle n'aura
point
-
fait cette injustice à
mon- amour. Cependant
Fernandezqui avoit ete
témoin; de redaircinement
entre le Prince de
Murcie & son malfire".
plein de tout cequ'ilavoit
entenducourut le publier
dans le Palais du Duc, il
trouva Leonore quiquittoit
la forêt pour retourner
à son appartement, &
elle en sur instruite la premiere.
Son récit étoit aisez
interessant pour que Leonore
voulût le justifier,
elle ': sè fit incontinentconduire
à la cabane;dés
qu'elle parut sa présence
produisit un profond silence
,
le Prince étoit celuy
qui avoit le plus de
choses à dire, il fut aussi
celuy qui eut moins la
force de parler: mais sa
joye n'en éclattoit que
mieux dans ses regards, ôc
Leonore qui l'y. voyoit
toute entiere,ne marquoit,
pas moins vivement le.
plaisir qu'elle ressentoit..
Elvire enfin prit la parole,.
&montrant le solitaire,elle
luy apprit son nom, & lui
donna un éclaircissement
qui manquoit encore à son.
repos.
Dom Juan marquoit le
plus vif repentir,ilcedoit
tous ses droits au Prince
de Murcie: ces amans
se voyoient, délivrez d'un
dangereux persecuteur;que
ne se dirent-ils point dans
de pareils transports ? Ah
,
Madame,s'écria le Prince,
vous m'aimez encore? les
noms d'usurpateur &d'infidele
qu'on m'a tant donnez
n'ont point changé
vôtre coeur? à ce trait je
reconnois Leonore. Ouy,
Seigneur,réponditla Princesse,
je vous ay toûjours
aimé
, & je luis toûjours,
cette Leonore, dont vous
connoissez si bien les sentimens;
les raisons qui sembloient
persuader vostre
inconstance,n'ont pu prévaloir
valoir sur le souvenir de
vos verrus: Prince,j'ay
souffert de vôtre absence
) & de la cruauré avec laquelle
on a voulu flétrir
vôtre nom:mais je ne vous
ay jamais condamné, de
ne pouvant être à vous,
j'allois me donner la mort,
si la fortune ne nous eût
enfin réunis. Je n'entreprendrai
point de rapporter
ici le cours de leur entretien;
pour peu qu'on
connoisse l'amour, on en
imaginera plus que je n'en
pourroisdire: mais enfin
il n'est pointde réünion
plus touchante que celle
de deux amans qui ont eu
tant d'obstacles à surmonter
,qu'ils se protestent
qu'ils ne se sont jamais crus
infidelles
,
parmi tant de
raisons qui sembloient
marquer leur infidélité ;
la haute idée qu'ils avoient
l'un de l'autre avoit toûjours
éloignélajalousieinseparablede
l'amour moins
heroïque, & s'ils n'avoient
pas eu les chagrins de cette
espece,ceux de l'absence
en étoient plusviolens
pour eux.
Les sentimens que tant
de disgraces n'avoient pû
chasser de leur coeur firent
leur gloire & leur felicité;
leur confiance attendrit
enfin le Duc d'Andalousie
, que tant de
nouvelles raisons forçoient
d'estimer le Prince
de Murcie: Ces illustres
Amans furent bientost
unis pour toujours
; cet
heureux mariage fut suivy
de celuy du solitaire
avec Elvire, & comme
la fortune les avoit tous
associez dans les malheurs
qu'elle leur avoit suscitez,
ils jurerent de ne se separerjamais,
FIN.
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Résumé : SUITE ET FIN de l'Histoire Espagnole.
Le texte relate une série d'événements impliquant plusieurs personnages en proie à des dilemmes amoureux et politiques. Le Prince de Murcie et un solitaire, tous deux malheureux en amour, se rencontrent dans une forêt. Le Prince de Murcie apprend que Leonore, qu'il aime, a épousé Dom Juan. Le solitaire, quant à lui, est désespéré car il croit qu'Elvire, la femme qu'il aime, lui est infidèle. Ils découvrent ensuite Elvire, poursuivie par Dom Garcie, qui est sauvée par le solitaire. Elvire accuse le solitaire d'inconstance, croyant qu'il aime Leonore, mais il nie et explique qu'il n'a jamais vu Leonore. Dans une cabane, ils trouvent Dom Juan et un autre homme blessés, chacun accusant l'autre de trahison. Le Prince de Murcie et Elvire tentent de les secourir. Une confrontation éclate entre Dom Juan et le Prince de Murcie concernant la princesse Leonore. Le Prince de Murcie accuse Dom Juan de trahison et d'usurpation, mais Dom Juan révèle que Dom Garcie est le véritable traître. Dom Juan explique qu'il a agi pour protéger l'Espagne et nie toute trahison envers le Prince. Le Prince de Murcie reconnaît l'innocence de Dom Juan et la trahison de Dom Garcie. Dom Juan avoue qu'il n'est pas l'époux de Leonore et exprime son repentir, promettant d'aider le Prince de Murcie à récupérer ses États et à reconquérir Leonore. Le solitaire, ami d'Elvire, se révèle être un cadet de la maison du Prince de Murcie. Elvire et le solitaire se retrouvent fidèles l'un à l'autre. Leonore, informée des événements, se réconcilie avec le Prince de Murcie, exprimant leur amour inébranlable. Le Duc d'Andalousie, ému par les preuves de leur amour et de leur loyauté, estime le Prince de Murcie. Les amants se marient, ainsi qu'Elvire et le solitaire, jurant de ne jamais se séparer.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2758
p. 53-105
ARTICLE BURLESQUE. SUITE DU PARALLELE d'Homere & de Rabelais.
Début :
J'ay cru que rien ne rendroit ce Parallele plus [...]
Mots clefs :
Homère, Rabelais, Comique, Sublime, Sujet, Éloquence, Auteur, Génie, Neptune, Beau, Idée, Paris, Vers, Paradoxe, Comparaison , Parallèle, Grandeur, Dieux, Sérieux, Combat, Tempête, Panurge, Pantagruel
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texteReconnaissance textuelle : ARTICLE BURLESQUE. SUITE DU PARALLELE d'Homere & de Rabelais.
ARTICLE BURLESQUE.
SUITE DV PARALLELE
d'Homere&de Rabelais.
*
J'Ay cru que rien ne
rendroit ce Parallele
plus amusantque d'y
mêler de petits contes,
dontle fond estdeRabelais;
mais que j'ai accommodez
de maniere
à pouvoir être lûs des
Dames,& à moins ennuyer
ceux qui ne sont
point afeZj erudits &
"affedwnnez^ Pentagruelistes,
poursavourer,
mâcher&remâcherjusqu'aux
moindres roga-*
tons, & avaler à longs
traits sa -desfuavitezRabelaisiennes
en faveur de
quelques grains de gros
sel,semez par ci par là,
ez., salmigondis & pots
pouris de Maître François.
Pour assortir, ou plûtôrpour
opposer à ces
contes, en trouverai
bien encor quelqu'un
dans Homere, mais je
respecte trop son grand
nom, pour oser rien
mettre du mien dans
ses ouvrages; à peine
ai-je osé retrancher une
bonne moitié du conte
du Cyclope, afin de
rendre l'autre moins
ennuyeuse.
: Pour oposer au grand
& au sublime du Poëte
grec, on trouvera
peut-être dans Maître
François quelques endroits
assez solides pour
faire avouer que Rabelais
cût mieux réussi
dans le sérieux, qu'Homere
n'a réussi dans le
comique, & de là je
prendrai occasion d'avancer
quelques propositions
qui seroient
hardies, téméraires,ridicules
même si on les
avançoit sérieusement,
& dont je n'ose prouver
laveritéqu'en plaisantant;
je les proposeray
donc d'abord
comme des Paradoxes
badins ; tcbadinageaT
cela de bon qu'il peut
éclaircir certaines veritez
qu'une dispute serieuse
ne seroit qu'obscurcirjlcbadinageaencore
cet avanta ge sur la
dispute, qu'au lieud'attirerla*
colere des difputcurs
graves, il n'en
attire qu'un fîlencedédaigneux
, & c'es en
être quitte à bon marché
j car la force des raisonnemens
ne fait que
les irriter au lieu de les
convaincre.
La prévention s'irrite
par la resistance, cest un
animal feroce qu'Homere
eut comparé àun
Taureau furieux
J
qui
parcourant les njaftes
campa?nes de la Lybie,
d'autre but dans sa
fureur que de heurtertête
baiJJie) & de renverser
IÙS plus fortsanimaux
qui oseront l'attaquer
de front.
C'est ainsi que dans
les vastes ambiguitez
dela dispure,les plus
fortes raisons ne tiennent
point contre la
prévention.
Comparons à present
le badinage à l'Abeille
legere, qui voltige en
folâtrant autour de ce
Taureau furieux; elle
badine en fureté entre
ses cornes, lepique legerement,
il ne fait que
secoücr l'oreille,autre
coup d'aiguillon qu'il
méprise, il ne voit point
d'ennemy, cependant
la mouche le pique, ses
piquûres sontlegeres:
maisc11es sontréïterées,
la mouc he se porte avec
agilité par tous les endroits
sensibles, les piqueures
redoublent,il
commence à s'irriter,
se ne voyant à qui s'en
prendre, il tourne sa
colerecontrelui- même,
il s'agite,ilse mord,il
se tourmente, &enfin
il s'épuise,s'affoiblit&
tombe. Procumbithumi
Bos.
Nôtre comparaison
nous a fortéloignez de
nostresujet:tant mieux,
elle n'en est que plus
Homerienne,s'il y a
quelque chose de faux
dans l'application, tant
mieux encore. Homere
est un modele qu'il faut
imiter : ses comparaisons
sont longues, fausses
& semblables les
unes aux autres, il n'importe;
c'est toûjours le
second &C le parfait
Homere.
Les comparaisons de
Rabelais sont plus variées,
plus justes,mais
elles ne sont pas
moins allongées, & la
plûpart sont si basses,
qu'àcet égard ilfaut
bien pour l'honneur du
goût donner la préferenceau
Prince des
Poëtes.
Avantcettedigression
j'ay promis,à propos
d'Homere & de Rabelais
, d'avancer pour rire
quelques proportions
étonnantes, le
premier de ces Paradoxes
c'est :
Qu'il faut pins d'étendue
d'esprit & peutcireplus
d'élévationpour
exceller dans le beau comique
, qu'il n'en faut
pour réussir dansle serieux.
Cette proposition va
révolter d'abord ceux
qui prévenus par refpcâ
pour tout ce qui
a l'air sérieux:
admirent en baillant
un ennuyeux tragique,
Et riant d'une Jjlgne's,
méprisentlecomique.
Le
Le second Paradoxe,
e'est. Que les plus excellentes
piecesserieuses
font mêlées d'excellent
comique
, & par consesquent
qu'un Authtur ne
peut excellerdans lesérieuxy
s'iln'a du talent
pour le comique.r
On trouveroitdans
tous; les siecles, 8cmême
dans lenôtrçxque
les plus grands genies
ont mêlé du winique,
dans leurs ouvrages SC
dans leurs discours,&
les genies mediocres
dérogent même quelquefois
aux prérogatives
de leur gravité,
pour hazarder d'être
plaisans; j'en ai vû s'arrêter
tout court, par
vanité, s'appercevant
qu'ils plaisantoient de
mauvaise grace, & se
déchaîner le moment
d'après contre le meilleur
genre de plaisanterie.
-
Toi qui debite gravement
Tafademédisance,
Caustique par tempec.
ramment,
Serieuxparprudence,
Tumtprifes d'un hon
r, plaisant
La comique élegance,
Comme un gouteux foi- ble&pesant
Mépriseroit la danse.
Les Vers ci-dejjus peuvent Je
chanter sur l'AirdeJÓconde.
Avantque d'avancer
mon troisiéme Paradoxe
,
il faudroit avoir
bien défini le mot de
comique, & celui de subhme
y &C aprés celà
même il seroitpeut-être
encor ridicule de
dire:Quenon-seulement
lè Jubltmerieft pas incompatibleavec<
li\comiqu^
ymais,qmlpssd-J
avoir dans certain comiquedestraitssuperieurs
ausublimeserieux. Voila
unepropositionétonnante,
par rapport à l'idée
qu'on a du sublimc,
que je définirois
volontiers, laperfection
dans le grand : mais on
peut en donner encor
d'autres définitions,&
c'est ce qui nous meneroit
trop loin, il faudroit
trop1 de temps
pourdonneràces trois
Paradoxes toutes les ex*
plications& modifications
qui pourroient
les rendre sérieusement
vrayes > c'est ce que
j'entreprendrai peutêtre
quelque jour,sij'ai
le loisir de mettre en
oeuvre les reflexions
que j'ai faites sur les
fesses idées qu'on a du
sublime, du sérieux &
du comique; contentons-
nous ici de badiner
sur nôtre dernier Paradoxe,
qui nous donnera
occasion de comparer
quelques mor-*
ceaux des deux Autheurs,
dont jecontinuë
le Parallele.
Pour parler selon les
idées communes, disons
: que le comique
nest point sublimepar
lui-mesme
,
mais qu'il
peut renfermer des sens
& des veritez sublimes,
& c'est pour sçavoir
renfermer ces grandes
veritez dans le comique,
qu'il faut un genie
tres étendu.
Ilenfaut moins,par
exemple, pour soûtenirune
morale sublime
par des expressions
fortes & nobles, qui lui
font propres, que pour
la traitter comiquement,
sansl'affoiblir,
&:. sans la dégrader.
Il est'vray que le genre
serieux est plus grand
par luy-même que le
sgaennsre comique, iltient
doute le premier
rang, mais il n'y a point.
au
au Parnasse de ceremonial
qui donne le pas a un Autheur sérieux
surun comique. Ilest
plus grand parexemple,
de traitter la guerre
de Troye ,causée
par lenlevement d'une
Princesse, que la guerre
causéepar l'enlevement
d'un Seau, La
sequi à rapita,mais cette
grandeur est dans le
sujet, & non dans TAutheur
qui le traitte.,8c
celui qui daps le Poème
del'enlevement d'un
Seau, feroit entrer les
idées les plushéroïques
, feroit sansdoute
un plus grand genie"
que celui à qui la grandeur
du sujet fournit
naturellement de grandes
idées.
On ne peut pas soûtenirqu'ily
ait quantité
de hautes idées renfermées
dans le comique
de Rabelais, mais
on prouveroit peut- être
qu'Homere doit une
bonne partie deson sublime
à la grandeurde
son sujet.; ?;!> JU ;
.,' La bassesse des sujets
que Rabelais à traitez
auroit sait tomber son
ouvrage,s'iln'avoit pas étésoustenu par: des
partiesexcellentes;
L'élévation Se lrrraportance
du sujet de
rmiadercûcsoustenuë
qu^îidniémeil yauroit
eu moins de beautez
quon,ny en trouve.
Nous voyons clairementpar
la connolt:
sance dusiecle où Rabelais
avescu, que la
plûpart de ses expressiós
fortes&naïves lui font
propres a lui seul.
Mais les sçavans sans
prévention avouent
-qu:on- neconnoist pas
assez le siecle d'Homere
pour sçavoirenquoi
il dl original:ceuxqui
connoissent le genie
oriental croiront plustost
que ses expressions
nobles& figurées, que
ses comparaisons magnifiques,&
mesme la
pluspart de sesideés
Poëtiques pouvoient
estreaussi communes
aux Grecsde son temps
que les proverbes sensez
le sont à Paris parmi
le peu ple.
Al'égard du sublime
de Rabelais, il faut convenir
qu'il est bien malâisé
de l'appercevoirà
travers le bascomique,
dont il est offusqué, il
dit en parlant de la
Loy comrnentée & embrouillée
par nos Juris-
Confulres
, que c'est
une belle robe à fondd'or
brodée de crote
: j'en dirois
autant de son sublime
,
qu'on me passe
ce mot en attendant
la définition : Mais appellez
comme il vous
plaira l'idée qu'il donne.
de la vraye & naturelle
Eloquence, par la décision
de Pcntagruel
sur le verbiage du li-,
centié, il paroit qu'elle
fit excellente: en voici
l'idée en abbregé.
LAVRAYE ELOQUENCE.
1 uN jour Penragruel
rencontra certainLice-nti.é,,
non autrement sçavant es;
sciences de son métier de
Docteur:mais en recompense
sçachant tres-foncicierement
danser & joüer
à la paume,lequel donc
rencontrépar Pentagruel,
fut interrogé d'où il venoit
5
& luy répondit,je
liens de l'urbe&citécelebrisjimt
quevulgairement onvocite
Lutece.Qu'est-ce à dire,
dit Pentagruel
,
à son truchementordinaire?
je suis
tout ebahi de tel jargon.
C'efc, répond letruchemenrjqu'il
vient de Paris:
Hé,reprit Pentagruel,.
à quoy passez-vous le
temps à Paris vous autres
licentiez^Nflw^repondit le
Licentié
, en nos occupations
dit: Quel diable de langa
ge est-cecy ? Ce nest que latinécorché, dit le Truchement,
& luy semble
qu'il est éloquent Orateur,
pource qu'ildédaigne
l'usance commune de
parler: or le Licentié
croyant que l'étonnement
Se ébahissement dePentagruel
venoit pour admirer
la haute beauté de cette
élocution, se reguinda encore
plus haut &: plus obleur,
si que par longueur
de periodes,poussa patience
à bout. Parbleu, dità
part-foi Pentagruel,je tapprendrai
quelle est vraie Se
naturelle éloquence ;puis
demadaauLicêciédequel
païs il étoit, à quoy répond
ainsi le Licencié.L'illustre
&honoriferantepropagation
demesaves&ataves, tire
son origine primordiale des
Régions Limosiniennes.J'entens
bien, dit Pentagruel,
tu n'es qu'un Limosin de
Limoge, & tu veux faire
5 le Demosthenes de Grece;
Or viens-cà que je te donne
un tour de peigne, lors
le prit à la gorge,disant :
tu écorches le Latin, moy
j'écorcheray le latiniseur,
si fort lui serroit la gorge
que le pauvre Limosin
commence à crier en Limosin,
vée Dicou Gentil.
latre : Hosaint Marsau !
secourami,bau,bau, laisias k
qu'ou AU nom de Dtous
y
dm
ne me tou cas grou.Ah5 dit
Pentagruel en le laissant ;
voila comment je te voulois
remettre en droit chemin
de vraye éloquence;
car à cette, heure viens-tu
de p, rler comme nature,
&, grand biente fasse icelle.
corrp&ion,-v.
Quoique je trouve
dans; cette;idéeune e fpece
de sublime, je ne
le. compareraipas sans
doute,à ce sublime
d'Homere, dans son
Vingtième Livre,oùil
Ïaicporter ainsiJupiter fàcNrëeibptluéendee4s'aDniseTuxA/tsembléedesDieux,
- '.i! r
Je vaisdonc m'asseoir
sur le sommet de l'Olimpe,
ôcregarder le combat :
mais pour vous autres vous
pouvez descendre,& prendre
ouvertement le party
deceux quevous favorilez,
car si Achille attaque
seullesTroyens,ils ne le
soûtiendront pas un moment
:comment le soû-
,tiendroient-ils aujourd'hui
qu'il est armé ,ôc que là
valeur est encoreaiguisée
par la douleur qu'il a de
la
mort de son amy J
qu'-
hier le voyant mêmesans
armes, ils furent remplis
/deterreur^,ôc..,
- E.î:n(.fuiteHomr ere fait
descendre les Dieux de
YOUmpC) qui animant
les troupes des deuxpartisye.
ng,agIentldfbataille, &se mêlenteux-mêmes
days le combat.
En cet endroit -je
quitte lebadinage par
respect, non pour la reputationseule
d'Homere,
mais pour la grandeur,
la majesté&l'élévation
de sa PoëGe;
quel genie! Se avec
quel art inceresse-t-il
icileCiel, la terre &
toute la nature au grad
fpe&acle qu'ilvanous
donner?il nous forceà
nousy interesser nousmêmes;&
voilal'effet
dusublime.
Pédantcecombat,continué
Homere, le Souverainmaître
des Dieux
tonne du haut duCiel,
'& Neptune élevant ses
flots ébranle laterre,
lescimes du Mont Ida
tremblent jusques dans
leurs
leursfondemens,Troye,
le champ de bataille&
les vaisseaux sontagitez.
par des secousses
violentes,le Roy; des
Enfers, épouvanté au
fond de son Palais, s'élance
de son Trône, &
s'écrie de toute sa force
dans la frayeur où il
est, que Neptune, d'un
coup de son Trident,
n'entrouvre laTerre
qui couvre les ombres,
&, qiie cet affreux séjour,
demeure éternelle
des tenebres & de la
mort, abhorré des Hommes8£
craint même des
Dieux,nereçoive pour
la premiere fois la lumiere,&
ne paroisse à
découvert, si grand eil
le bruit que font ces
Dieux, qui marchent
trleess/unsilco'rn*tre les au- ab-quor
Apollon armé detous
ses traits, attaque Neptune
; Minerves'oppose
à Mars, Diane
marche contre Junon,
mais Achille n'en
veut qu'à Hector, il le
cherche dans la mêlée,
impatient de verser le
fang deceHeros,sous
les yeux même du Dieu
Mars qui le protege.
Voila du beau, du
grand, il se fait sentir
par luy-même, il n'a
pasbesoin de Cõmentaire,
comme mille autres
endroits des anciens
Autheurs, qui ne
sont beaux qu'à proportion
de la creduliré
de ceux qui veulent
bien se prester aux. décisionsdes
Commentateurs.
Comparonsàpresent
., deux tableaux de nos
deux Autheurs sur le
même sujet, ils veulent
runU. l'autre representer
unetempeste..
,
Tout ~~p~
en peinture, en mufiqne,
En prose comme en vers.
sérieux ou comique,
Tempeste de Rubens;.
tempefle de Rablais,
jMrwe du grand Poëte
tragique*.
L'on pourroit comparer
la tempeste heroïque,.
Ala tempeste de Ma, -rais.
Ces vers sepeuvent chanter fit- PairdeJoconde.
TEMPESTE
DE
RABELAIS.
EN. nôtre nauf étions
avec Pentagruel le bon,
joyeusementtranquiles,&
étoit la mer tranquillement
triste; car Neptune
en son naturel est melancolique
& fonge-creux
pource qu'il est plus flegmatique
que sanguin.
Bonasse traîtreuse nous
invitoit à molle oisiveté
>1
ôc oisiveté nous invitoit à
boire,or à boisson vineuse
mêlions saucisses,boutargue
& jambons outrement
salez,pour plus vcu
luptueufement faire sentir,
& contraster suavité
nectarine ,douce non
comme,mais plus que lait.
O que feriez mieux, nous
cria le pilote au lieu d'icelles
salinesmangerviandes
douces,pource qu'incontinent
ne boirez peutêtreque
trop salé ; ce que
disoitlepilote par pronom
c::1:
stication; car pilotes ainsi
que chats en goutieres,
fleurent par instincpluyes
& orages.
Et de fait le beau
clair jour qui luisoit perdant
peu à peu sa transparence,
lumineuse
,
devint
d'abord comme entre
chien & loup,puis brun,
obscur, puis presquenoir,
puis si noir,si noir que
fumes saisis de mal peur;
* car autrelumiere n'éclaira
plus nos faces blêmes
&effrayées, que lueurs
d'éclairsfulminantspar
'Tecrevements
de flambantes
nuées, avec millions
de tonnerres tonigrondants
sur tous les tons
&intonations des orgues
de Jupin, les pedales ,
pou, dou ,dou
,
dou3
icy cromornes,Ton, ron,
ron ) ron &C cla
,
cla y
cla
,
clacla
,
misericorde
, crioit Panurge; détournez
l'orage, Tonnez
les cloches, mais cloches
ne sonnerent ,car en
avoit pour lors: voilà
tout en feu, voilà tout en
eau, bourasques de vents,
fiflemens horrifiques, ce1
la fait trois élements
dont de chacun , trop a-
Ivioiis n'y avoit que terre
qui nous manquoit,si
non pourtant que fondrieres
marines furent si
profondes,qu'en fin fond
d'abîmes ouverts eût-on
pu voir,harangs sur sable
-&C moruës engravées, or
'-du fio,nd d'iceuxabysmes r
vagues montoient aux
nuës
,
& d'icelles nûës.
fc precipitoient comme
torrents , montagnes
d'eau, foy disant vagues,
desquelles aucunes
tombant sur la nauf, Panurge
, qui de frayeur
extravaguoit, disoit ho
ho ho, quelle pluye estce
cy 5 vit-on jamais
pleuvoir vagues toutes
brandies: helas,helas
be be be be, , je nage, bou
bou bou bou, ha maudit
cordonnier, mes souliers
prennent l'eau par
le colet de mon pourpoint.
Ha que cette boit:
son est amere ! hala,
hola
,
je n'ay plus soif.
Te tairas - tu ?
crioit
Frere Jean, & viens
plustost nous aider à
manouvrer ,
où sont
nos boulingues
,
noftrc
trinquet est avau l'eau,
amis à ces rambades
Enfans, n'abandonnons,
le tirados, à moy, à moy.
Par icy, par la haut ,
par là bas.
Viens donc, Pcanurge,
viens, ventre de solles,
viens donc. Hé! ne jurons
point, disoit piteusement
Panurge, ne ju.
rons aujourd'huy, mais
demain tant que tu voudras
,
il est maintenant
heure de faire voeux,Se
promettre pelerinages :
ha ha
,
ha ha, ho ho
ho , ho, je nage, bou bi,
bou bous, sommes-nous
au fond? Ah je me
meurs! mais viens donc
icy nous aider, crioit
Frere Jean, au lieu de
moribonder,met la main
à l'estaransol
, gare la
pane, hau amure, amure
bas , peste soit du
pleurard qui nous est
nuisible au lieu de nous
aider. Ha! oüy oüy oüy,
reprenoit Panurge,vous
fuis nuisible
, mettezmoy
donc à terre afin
que puissiez à l'aise manouvrer
tout vostre soul-
Or icelle tempeste
ou tourmente, ou tourmentante
,comme voudrez
, commença à prendre
fin à force de durer,
comme toutes choses
mondaines: terre, terre,
cria le Pilote,& jugez
bien quelle jubilation
senfUlVlt
, a quoy prit
la plus forte part le
craintif Panurge, qui
defeendant le premier
sur l'arene,disoit,ôtrois
& quatre fois heureux.
Jardinier qui plante
choux, car au moins a-til
un pied sur terre, &
l'autre n'en est esloigné
que d'un fer de besche.
Or remettons tempeste
d'Homere à la pro- „ chaine mercuriale ainsi
que plusieurs autres bribes
des deux Autheurs
que nous paralelliferons
par maniere de passetemps
Rabelaisien, & -
non dogmatiquement ,
chose que- trop repeter
ne puis ; car pires sourds
n'y a que ceux qui ne
veulent point entendre.
SUITE DV PARALLELE
d'Homere&de Rabelais.
*
J'Ay cru que rien ne
rendroit ce Parallele
plus amusantque d'y
mêler de petits contes,
dontle fond estdeRabelais;
mais que j'ai accommodez
de maniere
à pouvoir être lûs des
Dames,& à moins ennuyer
ceux qui ne sont
point afeZj erudits &
"affedwnnez^ Pentagruelistes,
poursavourer,
mâcher&remâcherjusqu'aux
moindres roga-*
tons, & avaler à longs
traits sa -desfuavitezRabelaisiennes
en faveur de
quelques grains de gros
sel,semez par ci par là,
ez., salmigondis & pots
pouris de Maître François.
Pour assortir, ou plûtôrpour
opposer à ces
contes, en trouverai
bien encor quelqu'un
dans Homere, mais je
respecte trop son grand
nom, pour oser rien
mettre du mien dans
ses ouvrages; à peine
ai-je osé retrancher une
bonne moitié du conte
du Cyclope, afin de
rendre l'autre moins
ennuyeuse.
: Pour oposer au grand
& au sublime du Poëte
grec, on trouvera
peut-être dans Maître
François quelques endroits
assez solides pour
faire avouer que Rabelais
cût mieux réussi
dans le sérieux, qu'Homere
n'a réussi dans le
comique, & de là je
prendrai occasion d'avancer
quelques propositions
qui seroient
hardies, téméraires,ridicules
même si on les
avançoit sérieusement,
& dont je n'ose prouver
laveritéqu'en plaisantant;
je les proposeray
donc d'abord
comme des Paradoxes
badins ; tcbadinageaT
cela de bon qu'il peut
éclaircir certaines veritez
qu'une dispute serieuse
ne seroit qu'obscurcirjlcbadinageaencore
cet avanta ge sur la
dispute, qu'au lieud'attirerla*
colere des difputcurs
graves, il n'en
attire qu'un fîlencedédaigneux
, & c'es en
être quitte à bon marché
j car la force des raisonnemens
ne fait que
les irriter au lieu de les
convaincre.
La prévention s'irrite
par la resistance, cest un
animal feroce qu'Homere
eut comparé àun
Taureau furieux
J
qui
parcourant les njaftes
campa?nes de la Lybie,
d'autre but dans sa
fureur que de heurtertête
baiJJie) & de renverser
IÙS plus fortsanimaux
qui oseront l'attaquer
de front.
C'est ainsi que dans
les vastes ambiguitez
dela dispure,les plus
fortes raisons ne tiennent
point contre la
prévention.
Comparons à present
le badinage à l'Abeille
legere, qui voltige en
folâtrant autour de ce
Taureau furieux; elle
badine en fureté entre
ses cornes, lepique legerement,
il ne fait que
secoücr l'oreille,autre
coup d'aiguillon qu'il
méprise, il ne voit point
d'ennemy, cependant
la mouche le pique, ses
piquûres sontlegeres:
maisc11es sontréïterées,
la mouc he se porte avec
agilité par tous les endroits
sensibles, les piqueures
redoublent,il
commence à s'irriter,
se ne voyant à qui s'en
prendre, il tourne sa
colerecontrelui- même,
il s'agite,ilse mord,il
se tourmente, &enfin
il s'épuise,s'affoiblit&
tombe. Procumbithumi
Bos.
Nôtre comparaison
nous a fortéloignez de
nostresujet:tant mieux,
elle n'en est que plus
Homerienne,s'il y a
quelque chose de faux
dans l'application, tant
mieux encore. Homere
est un modele qu'il faut
imiter : ses comparaisons
sont longues, fausses
& semblables les
unes aux autres, il n'importe;
c'est toûjours le
second &C le parfait
Homere.
Les comparaisons de
Rabelais sont plus variées,
plus justes,mais
elles ne sont pas
moins allongées, & la
plûpart sont si basses,
qu'àcet égard ilfaut
bien pour l'honneur du
goût donner la préferenceau
Prince des
Poëtes.
Avantcettedigression
j'ay promis,à propos
d'Homere & de Rabelais
, d'avancer pour rire
quelques proportions
étonnantes, le
premier de ces Paradoxes
c'est :
Qu'il faut pins d'étendue
d'esprit & peutcireplus
d'élévationpour
exceller dans le beau comique
, qu'il n'en faut
pour réussir dansle serieux.
Cette proposition va
révolter d'abord ceux
qui prévenus par refpcâ
pour tout ce qui
a l'air sérieux:
admirent en baillant
un ennuyeux tragique,
Et riant d'une Jjlgne's,
méprisentlecomique.
Le
Le second Paradoxe,
e'est. Que les plus excellentes
piecesserieuses
font mêlées d'excellent
comique
, & par consesquent
qu'un Authtur ne
peut excellerdans lesérieuxy
s'iln'a du talent
pour le comique.r
On trouveroitdans
tous; les siecles, 8cmême
dans lenôtrçxque
les plus grands genies
ont mêlé du winique,
dans leurs ouvrages SC
dans leurs discours,&
les genies mediocres
dérogent même quelquefois
aux prérogatives
de leur gravité,
pour hazarder d'être
plaisans; j'en ai vû s'arrêter
tout court, par
vanité, s'appercevant
qu'ils plaisantoient de
mauvaise grace, & se
déchaîner le moment
d'après contre le meilleur
genre de plaisanterie.
-
Toi qui debite gravement
Tafademédisance,
Caustique par tempec.
ramment,
Serieuxparprudence,
Tumtprifes d'un hon
r, plaisant
La comique élegance,
Comme un gouteux foi- ble&pesant
Mépriseroit la danse.
Les Vers ci-dejjus peuvent Je
chanter sur l'AirdeJÓconde.
Avantque d'avancer
mon troisiéme Paradoxe
,
il faudroit avoir
bien défini le mot de
comique, & celui de subhme
y &C aprés celà
même il seroitpeut-être
encor ridicule de
dire:Quenon-seulement
lè Jubltmerieft pas incompatibleavec<
li\comiqu^
ymais,qmlpssd-J
avoir dans certain comiquedestraitssuperieurs
ausublimeserieux. Voila
unepropositionétonnante,
par rapport à l'idée
qu'on a du sublimc,
que je définirois
volontiers, laperfection
dans le grand : mais on
peut en donner encor
d'autres définitions,&
c'est ce qui nous meneroit
trop loin, il faudroit
trop1 de temps
pourdonneràces trois
Paradoxes toutes les ex*
plications& modifications
qui pourroient
les rendre sérieusement
vrayes > c'est ce que
j'entreprendrai peutêtre
quelque jour,sij'ai
le loisir de mettre en
oeuvre les reflexions
que j'ai faites sur les
fesses idées qu'on a du
sublime, du sérieux &
du comique; contentons-
nous ici de badiner
sur nôtre dernier Paradoxe,
qui nous donnera
occasion de comparer
quelques mor-*
ceaux des deux Autheurs,
dont jecontinuë
le Parallele.
Pour parler selon les
idées communes, disons
: que le comique
nest point sublimepar
lui-mesme
,
mais qu'il
peut renfermer des sens
& des veritez sublimes,
& c'est pour sçavoir
renfermer ces grandes
veritez dans le comique,
qu'il faut un genie
tres étendu.
Ilenfaut moins,par
exemple, pour soûtenirune
morale sublime
par des expressions
fortes & nobles, qui lui
font propres, que pour
la traitter comiquement,
sansl'affoiblir,
&:. sans la dégrader.
Il est'vray que le genre
serieux est plus grand
par luy-même que le
sgaennsre comique, iltient
doute le premier
rang, mais il n'y a point.
au
au Parnasse de ceremonial
qui donne le pas a un Autheur sérieux
surun comique. Ilest
plus grand parexemple,
de traitter la guerre
de Troye ,causée
par lenlevement d'une
Princesse, que la guerre
causéepar l'enlevement
d'un Seau, La
sequi à rapita,mais cette
grandeur est dans le
sujet, & non dans TAutheur
qui le traitte.,8c
celui qui daps le Poème
del'enlevement d'un
Seau, feroit entrer les
idées les plushéroïques
, feroit sansdoute
un plus grand genie"
que celui à qui la grandeur
du sujet fournit
naturellement de grandes
idées.
On ne peut pas soûtenirqu'ily
ait quantité
de hautes idées renfermées
dans le comique
de Rabelais, mais
on prouveroit peut- être
qu'Homere doit une
bonne partie deson sublime
à la grandeurde
son sujet.; ?;!> JU ;
.,' La bassesse des sujets
que Rabelais à traitez
auroit sait tomber son
ouvrage,s'iln'avoit pas étésoustenu par: des
partiesexcellentes;
L'élévation Se lrrraportance
du sujet de
rmiadercûcsoustenuë
qu^îidniémeil yauroit
eu moins de beautez
quon,ny en trouve.
Nous voyons clairementpar
la connolt:
sance dusiecle où Rabelais
avescu, que la
plûpart de ses expressiós
fortes&naïves lui font
propres a lui seul.
Mais les sçavans sans
prévention avouent
-qu:on- neconnoist pas
assez le siecle d'Homere
pour sçavoirenquoi
il dl original:ceuxqui
connoissent le genie
oriental croiront plustost
que ses expressions
nobles& figurées, que
ses comparaisons magnifiques,&
mesme la
pluspart de sesideés
Poëtiques pouvoient
estreaussi communes
aux Grecsde son temps
que les proverbes sensez
le sont à Paris parmi
le peu ple.
Al'égard du sublime
de Rabelais, il faut convenir
qu'il est bien malâisé
de l'appercevoirà
travers le bascomique,
dont il est offusqué, il
dit en parlant de la
Loy comrnentée & embrouillée
par nos Juris-
Confulres
, que c'est
une belle robe à fondd'or
brodée de crote
: j'en dirois
autant de son sublime
,
qu'on me passe
ce mot en attendant
la définition : Mais appellez
comme il vous
plaira l'idée qu'il donne.
de la vraye & naturelle
Eloquence, par la décision
de Pcntagruel
sur le verbiage du li-,
centié, il paroit qu'elle
fit excellente: en voici
l'idée en abbregé.
LAVRAYE ELOQUENCE.
1 uN jour Penragruel
rencontra certainLice-nti.é,,
non autrement sçavant es;
sciences de son métier de
Docteur:mais en recompense
sçachant tres-foncicierement
danser & joüer
à la paume,lequel donc
rencontrépar Pentagruel,
fut interrogé d'où il venoit
5
& luy répondit,je
liens de l'urbe&citécelebrisjimt
quevulgairement onvocite
Lutece.Qu'est-ce à dire,
dit Pentagruel
,
à son truchementordinaire?
je suis
tout ebahi de tel jargon.
C'efc, répond letruchemenrjqu'il
vient de Paris:
Hé,reprit Pentagruel,.
à quoy passez-vous le
temps à Paris vous autres
licentiez^Nflw^repondit le
Licentié
, en nos occupations
dit: Quel diable de langa
ge est-cecy ? Ce nest que latinécorché, dit le Truchement,
& luy semble
qu'il est éloquent Orateur,
pource qu'ildédaigne
l'usance commune de
parler: or le Licentié
croyant que l'étonnement
Se ébahissement dePentagruel
venoit pour admirer
la haute beauté de cette
élocution, se reguinda encore
plus haut &: plus obleur,
si que par longueur
de periodes,poussa patience
à bout. Parbleu, dità
part-foi Pentagruel,je tapprendrai
quelle est vraie Se
naturelle éloquence ;puis
demadaauLicêciédequel
païs il étoit, à quoy répond
ainsi le Licencié.L'illustre
&honoriferantepropagation
demesaves&ataves, tire
son origine primordiale des
Régions Limosiniennes.J'entens
bien, dit Pentagruel,
tu n'es qu'un Limosin de
Limoge, & tu veux faire
5 le Demosthenes de Grece;
Or viens-cà que je te donne
un tour de peigne, lors
le prit à la gorge,disant :
tu écorches le Latin, moy
j'écorcheray le latiniseur,
si fort lui serroit la gorge
que le pauvre Limosin
commence à crier en Limosin,
vée Dicou Gentil.
latre : Hosaint Marsau !
secourami,bau,bau, laisias k
qu'ou AU nom de Dtous
y
dm
ne me tou cas grou.Ah5 dit
Pentagruel en le laissant ;
voila comment je te voulois
remettre en droit chemin
de vraye éloquence;
car à cette, heure viens-tu
de p, rler comme nature,
&, grand biente fasse icelle.
corrp&ion,-v.
Quoique je trouve
dans; cette;idéeune e fpece
de sublime, je ne
le. compareraipas sans
doute,à ce sublime
d'Homere, dans son
Vingtième Livre,oùil
Ïaicporter ainsiJupiter fàcNrëeibptluéendee4s'aDniseTuxA/tsembléedesDieux,
- '.i! r
Je vaisdonc m'asseoir
sur le sommet de l'Olimpe,
ôcregarder le combat :
mais pour vous autres vous
pouvez descendre,& prendre
ouvertement le party
deceux quevous favorilez,
car si Achille attaque
seullesTroyens,ils ne le
soûtiendront pas un moment
:comment le soû-
,tiendroient-ils aujourd'hui
qu'il est armé ,ôc que là
valeur est encoreaiguisée
par la douleur qu'il a de
la
mort de son amy J
qu'-
hier le voyant mêmesans
armes, ils furent remplis
/deterreur^,ôc..,
- E.î:n(.fuiteHomr ere fait
descendre les Dieux de
YOUmpC) qui animant
les troupes des deuxpartisye.
ng,agIentldfbataille, &se mêlenteux-mêmes
days le combat.
En cet endroit -je
quitte lebadinage par
respect, non pour la reputationseule
d'Homere,
mais pour la grandeur,
la majesté&l'élévation
de sa PoëGe;
quel genie! Se avec
quel art inceresse-t-il
icileCiel, la terre &
toute la nature au grad
fpe&acle qu'ilvanous
donner?il nous forceà
nousy interesser nousmêmes;&
voilal'effet
dusublime.
Pédantcecombat,continué
Homere, le Souverainmaître
des Dieux
tonne du haut duCiel,
'& Neptune élevant ses
flots ébranle laterre,
lescimes du Mont Ida
tremblent jusques dans
leurs
leursfondemens,Troye,
le champ de bataille&
les vaisseaux sontagitez.
par des secousses
violentes,le Roy; des
Enfers, épouvanté au
fond de son Palais, s'élance
de son Trône, &
s'écrie de toute sa force
dans la frayeur où il
est, que Neptune, d'un
coup de son Trident,
n'entrouvre laTerre
qui couvre les ombres,
&, qiie cet affreux séjour,
demeure éternelle
des tenebres & de la
mort, abhorré des Hommes8£
craint même des
Dieux,nereçoive pour
la premiere fois la lumiere,&
ne paroisse à
découvert, si grand eil
le bruit que font ces
Dieux, qui marchent
trleess/unsilco'rn*tre les au- ab-quor
Apollon armé detous
ses traits, attaque Neptune
; Minerves'oppose
à Mars, Diane
marche contre Junon,
mais Achille n'en
veut qu'à Hector, il le
cherche dans la mêlée,
impatient de verser le
fang deceHeros,sous
les yeux même du Dieu
Mars qui le protege.
Voila du beau, du
grand, il se fait sentir
par luy-même, il n'a
pasbesoin de Cõmentaire,
comme mille autres
endroits des anciens
Autheurs, qui ne
sont beaux qu'à proportion
de la creduliré
de ceux qui veulent
bien se prester aux. décisionsdes
Commentateurs.
Comparonsàpresent
., deux tableaux de nos
deux Autheurs sur le
même sujet, ils veulent
runU. l'autre representer
unetempeste..
,
Tout ~~p~
en peinture, en mufiqne,
En prose comme en vers.
sérieux ou comique,
Tempeste de Rubens;.
tempefle de Rablais,
jMrwe du grand Poëte
tragique*.
L'on pourroit comparer
la tempeste heroïque,.
Ala tempeste de Ma, -rais.
Ces vers sepeuvent chanter fit- PairdeJoconde.
TEMPESTE
DE
RABELAIS.
EN. nôtre nauf étions
avec Pentagruel le bon,
joyeusementtranquiles,&
étoit la mer tranquillement
triste; car Neptune
en son naturel est melancolique
& fonge-creux
pource qu'il est plus flegmatique
que sanguin.
Bonasse traîtreuse nous
invitoit à molle oisiveté
>1
ôc oisiveté nous invitoit à
boire,or à boisson vineuse
mêlions saucisses,boutargue
& jambons outrement
salez,pour plus vcu
luptueufement faire sentir,
& contraster suavité
nectarine ,douce non
comme,mais plus que lait.
O que feriez mieux, nous
cria le pilote au lieu d'icelles
salinesmangerviandes
douces,pource qu'incontinent
ne boirez peutêtreque
trop salé ; ce que
disoitlepilote par pronom
c::1:
stication; car pilotes ainsi
que chats en goutieres,
fleurent par instincpluyes
& orages.
Et de fait le beau
clair jour qui luisoit perdant
peu à peu sa transparence,
lumineuse
,
devint
d'abord comme entre
chien & loup,puis brun,
obscur, puis presquenoir,
puis si noir,si noir que
fumes saisis de mal peur;
* car autrelumiere n'éclaira
plus nos faces blêmes
&effrayées, que lueurs
d'éclairsfulminantspar
'Tecrevements
de flambantes
nuées, avec millions
de tonnerres tonigrondants
sur tous les tons
&intonations des orgues
de Jupin, les pedales ,
pou, dou ,dou
,
dou3
icy cromornes,Ton, ron,
ron ) ron &C cla
,
cla y
cla
,
clacla
,
misericorde
, crioit Panurge; détournez
l'orage, Tonnez
les cloches, mais cloches
ne sonnerent ,car en
avoit pour lors: voilà
tout en feu, voilà tout en
eau, bourasques de vents,
fiflemens horrifiques, ce1
la fait trois élements
dont de chacun , trop a-
Ivioiis n'y avoit que terre
qui nous manquoit,si
non pourtant que fondrieres
marines furent si
profondes,qu'en fin fond
d'abîmes ouverts eût-on
pu voir,harangs sur sable
-&C moruës engravées, or
'-du fio,nd d'iceuxabysmes r
vagues montoient aux
nuës
,
& d'icelles nûës.
fc precipitoient comme
torrents , montagnes
d'eau, foy disant vagues,
desquelles aucunes
tombant sur la nauf, Panurge
, qui de frayeur
extravaguoit, disoit ho
ho ho, quelle pluye estce
cy 5 vit-on jamais
pleuvoir vagues toutes
brandies: helas,helas
be be be be, , je nage, bou
bou bou bou, ha maudit
cordonnier, mes souliers
prennent l'eau par
le colet de mon pourpoint.
Ha que cette boit:
son est amere ! hala,
hola
,
je n'ay plus soif.
Te tairas - tu ?
crioit
Frere Jean, & viens
plustost nous aider à
manouvrer ,
où sont
nos boulingues
,
noftrc
trinquet est avau l'eau,
amis à ces rambades
Enfans, n'abandonnons,
le tirados, à moy, à moy.
Par icy, par la haut ,
par là bas.
Viens donc, Pcanurge,
viens, ventre de solles,
viens donc. Hé! ne jurons
point, disoit piteusement
Panurge, ne ju.
rons aujourd'huy, mais
demain tant que tu voudras
,
il est maintenant
heure de faire voeux,Se
promettre pelerinages :
ha ha
,
ha ha, ho ho
ho , ho, je nage, bou bi,
bou bous, sommes-nous
au fond? Ah je me
meurs! mais viens donc
icy nous aider, crioit
Frere Jean, au lieu de
moribonder,met la main
à l'estaransol
, gare la
pane, hau amure, amure
bas , peste soit du
pleurard qui nous est
nuisible au lieu de nous
aider. Ha! oüy oüy oüy,
reprenoit Panurge,vous
fuis nuisible
, mettezmoy
donc à terre afin
que puissiez à l'aise manouvrer
tout vostre soul-
Or icelle tempeste
ou tourmente, ou tourmentante
,comme voudrez
, commença à prendre
fin à force de durer,
comme toutes choses
mondaines: terre, terre,
cria le Pilote,& jugez
bien quelle jubilation
senfUlVlt
, a quoy prit
la plus forte part le
craintif Panurge, qui
defeendant le premier
sur l'arene,disoit,ôtrois
& quatre fois heureux.
Jardinier qui plante
choux, car au moins a-til
un pied sur terre, &
l'autre n'en est esloigné
que d'un fer de besche.
Or remettons tempeste
d'Homere à la pro- „ chaine mercuriale ainsi
que plusieurs autres bribes
des deux Autheurs
que nous paralelliferons
par maniere de passetemps
Rabelaisien, & -
non dogmatiquement ,
chose que- trop repeter
ne puis ; car pires sourds
n'y a que ceux qui ne
veulent point entendre.
Fermer
Résumé : ARTICLE BURLESQUE. SUITE DU PARALLELE d'Homere & de Rabelais.
L'article compare les œuvres d'Homère et de Rabelais, en soulignant les différences de style et de réception. L'auteur décide de rendre les contes de Rabelais plus accessibles et moins ennuyeux, notamment en retranchant une partie du conte du Cyclope d'Homère pour le rendre moins ennuyeux. Il propose plusieurs paradoxes, comme l'idée que le comique nécessite plus d'étendue d'esprit que le sérieux, et que les œuvres sérieuses excellentes contiennent du comique. L'auteur utilise une métaphore pour comparer la prévention à un taureau furieux et le badinage à une abeille légère qui le pique sans le blesser gravement. Il discute de la difficulté de percevoir le sublime dans les œuvres de Rabelais en raison de leur comique bas. Il cite un exemple de la vraie éloquence dans 'Pantagruel' et le compare à un passage sublime de l'Iliade. Le texte compare également deux descriptions de tempêtes, mettant en avant la tempête de Rubens, celle de Rabelais et la tempête héroïque d'Homère. Il décrit en détail la tempête narrée par Rabelais dans 'Pantagruel'. Cette tempête commence par une mer tranquille et mélancolique, puis se transforme en un chaos de vents, d'éclairs et de vagues monumentales. Les personnages, notamment Panurge et Frère Jean, réagissent avec peur et désespoir, mais aussi avec des tentatives de manœuvre pour sauver le navire. La tempête finit par s'apaiser, apportant un soulagement général, surtout à Panurge, qui exprime sa joie d'avoir enfin un pied sur terre. L'auteur admire la grandeur et la majesté de la poésie d'Homère, qui parvient à impliquer le ciel, la terre et toute la nature dans ses descriptions. Il conclut en quittant le badinage par respect pour Homère. Le texte mentionne la comparaison des tempêtes des deux auteurs comme un passe-temps, sans intention dogmatique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2759
p. 105-106
« Le mot de la derniere Enigme c'est LA CHANTERELLE. [...] »
Début :
Le mot de la derniere Enigme c'est LA CHANTERELLE. [...]
Mots clefs :
Chanterelle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le mot de la derniere Enigme c'est LA CHANTERELLE. [...] »
Le mot de laderniere Enigmec'est
LA CHANTERELLE.
On m'a envoyé quantité de
jolis morceaux qu'on a été con- traint d'obmettre aussi bien
que le reste des amusements ,
parce que MesseurslesImprimeurs
sont allez en vendanges.
Tout se sent un peu des
vacances; mais -à la saint
Martin on reveillera le Mercure
par plusieurs nouveautez.
Voicy seulement quelques.
noms de ceux qui ont deviné,
l'Enigme.
Madame Pincette,de la Fosse
de Nantes. Altemidore & Feliciane.
Lachanterelleestcassée,
je ne danseray plu Rossignolette.
Le beau chevelu,
&c.
LA CHANTERELLE.
On m'a envoyé quantité de
jolis morceaux qu'on a été con- traint d'obmettre aussi bien
que le reste des amusements ,
parce que MesseurslesImprimeurs
sont allez en vendanges.
Tout se sent un peu des
vacances; mais -à la saint
Martin on reveillera le Mercure
par plusieurs nouveautez.
Voicy seulement quelques.
noms de ceux qui ont deviné,
l'Enigme.
Madame Pincette,de la Fosse
de Nantes. Altemidore & Feliciane.
Lachanterelleestcassée,
je ne danseray plu Rossignolette.
Le beau chevelu,
&c.
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Résumé : « Le mot de la derniere Enigme c'est LA CHANTERELLE. [...] »
Le texte révèle que la solution d'une énigme est 'LA CHANTERELLE'. L'auteur mentionne avoir reçu des morceaux amusants, mais ne les a pas inclus en raison des vendanges des imprimeurs. Il annonce la réactivation du Mercure à la Saint-Martin avec des nouveautés. Plusieurs personnes ont deviné l'énigme, dont Madame Pincette de la Fosse de Nantes, Altemidore, Feliciane, Lachanterelle, Rossignolette et Le beau chevelu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2760
p. 106-108
ENIGME.
Début :
Je te prens par le nez, incorrigible yvrogne, [...]
Mots clefs :
Melon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
JEteprens par le nez..,,
incorrigibleyvrogne,
Etpar mainte tentation
Jesuisprochaineoccasion
D'un peché qui rougit ta
trogne;
o
Tu ne me connois bien qu'-
en joüissant de Je moy , suis une Enigme pour
•
tay.
Pour le Lecteur aujjî je
crains qu'ilne devine
Oue je suis la liqueur
divine:
Jesuiscomme le vinsouvent
pernicieux
Pour estre trop delicieux.
Dans un Palais de verre
ainsique lui j'habite,
Parma couleurvermeille
ainsique luy j'invites
Mais n'estant pas uns
liqueur,
Et n'ayant*pas en moy cette vive chaleur
Qui ranime Jouvent les
ardeursd'un coeur
tendre:
je nesuis pas le vin, l'on
ne peut s) 'yméprendre.
JEteprens par le nez..,,
incorrigibleyvrogne,
Etpar mainte tentation
Jesuisprochaineoccasion
D'un peché qui rougit ta
trogne;
o
Tu ne me connois bien qu'-
en joüissant de Je moy , suis une Enigme pour
•
tay.
Pour le Lecteur aujjî je
crains qu'ilne devine
Oue je suis la liqueur
divine:
Jesuiscomme le vinsouvent
pernicieux
Pour estre trop delicieux.
Dans un Palais de verre
ainsique lui j'habite,
Parma couleurvermeille
ainsique luy j'invites
Mais n'estant pas uns
liqueur,
Et n'ayant*pas en moy cette vive chaleur
Qui ranime Jouvent les
ardeursd'un coeur
tendre:
je nesuis pas le vin, l'on
ne peut s) 'yméprendre.
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2761
p. 1-2
EPIGRAMME, Sur une Dame qui s'occupoit à filer.
Début :
Ce ne sont plus les trois soeurs de la Fable, [...]
Mots clefs :
Amour
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texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME, Sur une Dame qui s'occupoit à filer.
£PIG;RAMMfrt»V;:
Sur une Dame qui tNï:Úpr DÍt à,
fIer. CE ne sont plus les trois
soeurs de laPable,
Qui de ma, jours font
, tourner le fuseau,
Une Déesse, aux mortels
plus affable,
Leur a ravi le fatal éche-:
veau,
Mais vôtre fort n'en fera
pas plus beau -
D'être filé par ses mains
fortunées.
L'Amour, helas ! armé de
son ciseau
Milieuqu'Atropos tranchervos
années.
Sur une Dame qui tNï:Úpr DÍt à,
fIer. CE ne sont plus les trois
soeurs de laPable,
Qui de ma, jours font
, tourner le fuseau,
Une Déesse, aux mortels
plus affable,
Leur a ravi le fatal éche-:
veau,
Mais vôtre fort n'en fera
pas plus beau -
D'être filé par ses mains
fortunées.
L'Amour, helas ! armé de
son ciseau
Milieuqu'Atropos tranchervos
années.
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2762
p. 3-22
PLAINTES Au Messager du Mans sur sa lenteur & sur sa paresse.
Début :
Ce n'est point l'interest ni l'amour de la gloire, [...]
Mots clefs :
Le Mans, Messager, Coffre, Triste, Douleur, Temps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PLAINTES Au Messager du Mans sur sa lenteur & sur sa paresse.
PLAINTES
Au Messager du Mans sur sa
lenteur &sursaparesse. CE n'est point l'interest
ni l'amour de la gloire,
Qui me fait en ce jour importuner
les Cieux,
Je n'ai rien à ptétendre au
Temple de mémoire;
Le vif éclat de l'or n'ébloüit
point mes yeux,
De ces foibles honteux
mon ame préservée
Ne nourrit point dans
moi de si bas sentimens;
Tout ceque je demande
est la prompte arrivée
DuMessager du Mans.
Déjà vingt fois & plus le
Le Soleil & la Lune
Ont regnétour-à-tour
Depuisqueje languis dans
ma triste infortune
Déjàlalumiere du jour
A vingt fois pour le moins
fait place à la chandelle
Sans que durantun si long
temps
On aie vû dans ces lieux
lanobleharidelle
Du Messager du Mans.
Cependant je gemis, &
ma douleur profonde
Me fait perdre le jugement
Quavez-vous?me dit tout
le monde,
Vous êtes depuis peu tout
je ne sçai comment.
Helas ! si on sçavoit la
cause
De cesmaux cruels& prêt
sans,
Si l'on sçavoit. & quoy?
non jene puis,jen'ose,
Et je ne le dirai qu'au
Messager du Mans.
Quel démon cruel & barbare
Si long-temps l'arrête en
chemin,
Quel ennemi secret, quel
ennuyeux destin
Tous deux si long-temps
nous sépare ?
Non, je ne puis souffrir
tous ces retardemens,
Je veux moi-même aller
le chercher & le
suivre
1
Car c'en est trop, & je ne
puis plus vivre
Si je ne vois le Messager
du Mans.
Quoy tout le jour à ma
pensée
Son image viendra s'offrir,
Etma douleurprelente &
ma douleur passée
Me feront doublement
souffrir,
Encore si la nuit dans un
repos tranquile
Contre tous mes chagrins
jetrouvois un azyle;
Mais non, quand le sommeil
peut assoupir
-
mes sens
Si je rêve
y
je rêve au Messager
du Mans.
Si pourcalmer un peu ma
triste inquiétude
Je prens quelque Livre à
la main,
D'abord son souvenir
vient troubler mon:
étude
Et me fait perdre mon.
latin.
Oui;j'ai beau tout tenter,
rien ne peut m'en dutraire,
Et je passe souvent tout le
jour, à quoy faire?
Le dirai-je? à compter les
heures,les momens
Que retarde en chemin le
Messager du Mans.
Si quelqu'un vient à ma
rencontre
Je vais le prendre au dépourvû,
Et lui disant
: Ne l'avezvous
point vu > Bongré, malgré, je veux
qu'il me le montre,
S'il me demande, & qui?
je demeure en suspens,
Et j'admire son ignorance,
Croyant quecommemoy
tout le monde ici
pense
Au Messager" du Mans.
Si quelqu'autre plus favorable
Encre dans ce qui fait ma
peine ôc mon souci
Et me dit d'unair agréable,
Je levis l'ature jour quoiqu'un
peu loin d'ici,
J'admire son bonhelir&
je lui porte envie,
Je le montre à tous les
passans,
Et renforçant ma voix devant
tous je mécrie:
L'heureux homme!il a vu
le Messager du Mans.
Si quelque voyageur vers
le Mans prend sa route,
Je l'arrête,quoyqu'il en
coûte,
Il a beau me crier:Monsieur
je suis pressé,
On m'attend, laissez-moi,
s'il vous plaist,le
passage,
Je le recharge encor de
mille complimens
P,our l'heureux- Ménager du Mans.
Je fais le guet planté tout
le jour
sur
ma portey
Tantôt assis,tantôt debout,
Et quoy qu'il entre, ou
quoy qu'il sorte,
Je vois, & j'examine couc.
L'esprit tout occupé de
cette unique affaire,
Alerte au moindre bruit,
si par hazard j'entens
QuelqueCheval hennir,
ou bien quelqueAsne
1braire,1
Je crois toujours que c'est
le Messagerdu Mans.
Entendray -jebientôt
gringotterles sonnettes?
Leverrai-je bientôt entrer
superbement?
Claquant son foüet & piquant
ses mazettes?
Quand viendra-t-il ce
, Messager charmanty
Lesforêts, les rochees"&
le creux des fontaines
Retentissent partout de
,-
mes gemisseméns,
Scras-tu donc leseulinseasible
à mespeines,
Barbare Messager du
Mans?
Helas quand dans Roüen,
tu me faisois tant
d'offres,
Si tu voulois si tard m'apporter
mes deux coffres
Falloit-il t'en charger,
Boureau de Messager?
Je m'ensouviens encor, tu
ne peux t'en défendre,
Dans six jours au plus tard
tu devois me les rendre,
Tu me l'avois juré, sontce
là tes sermens,
Traistre de Messager du
Mans?
Que diras-tu pour ton ex-
Si rien pourtant peutt'excuser:
Cherchequelquedétour,
invente quelque rufe,
Ingrat, je taiderai moymême
à m'abuser,
Pour toy je sens encor un
reste de tendresse
Malgré tous mes ressentimens.
O Ciel peut-on avoir tant
defoiblesse
Pour un maraut de Messager
du Mans?
Parle enfin, dis-moy quelque
chose,
Qui t'a si long-temps rerenÙ"),
De ces delays viens
m'apprendre lacause,
Dis;) ne devrois-tu pasi
être déjà venu>
Quoy ces rossesn'ont pû'r
faire un silongvoyage?
Des brigands t'ont voie
tout monpauvre Çql!l':,
01 page?sr-': (}
On
On t'a roüé de coups?Plût
à Dieu:mais tu mens,
Fripon de Messager du
Mans.
Dis plûtôt qu'à trinquer
bornant ta diligence,
T'arrêtant à chaque bou-
, chon,
Par tout où tu trouvois le
cydre ou le vin bon,
Tu ne songeois, coquin,
qu'à te garnir la panse;
Ne dissimule point, dis
qu'à force de boire
Avecque tes pareils tous
mauvais garnemens,
De mes coffres reçûs tu
perdis la memoire,
Yvrogne Messager du
Mans.
Tu ne peux desormais appasserma
colere,
Tu periras, ingrat, l'Arrest
en est porté,
Non, je n'écoute plus ni
soupirs ni prieres,
Tu n'as que trop longtempsoutrage
ma
bonté;
Je veux que sans misericorde
On t'attache au bout
d'unecorde,
Pourêtreun bel exemple
aux Messagers trop
,
lents,
Pendart de Messager du
Mans.
Venez implacables furies,
Tisiphone,, Megere, &
vous triste Alecton,
Sortez du manoir de PluÉ*
qu
Pour
exerceici
toutes vos
barbaries,
Inventez ,s'il se peut,quelques
nouveaux tourmens,
Vous punissez là-bas de
peines éternelles
Des Ombres bien moins
criminelles
Que n'est le Messager du
Mans.
Mais que dis-je,où m'emporte
une juste ven-
,
geance?
Calmons
- nous pour un
temps
y
ïoygxis plus retertus,
Ayons pour lui quelque
indulgence
Du moinsjusqu'à ce que
mes coffres soient venus
:),
La prudence le veut, la
raison le demande,
Laissons après cela travailler.
les Sergens,
Qu'onbrûle si l'on veut ;,
qu'on assomme ou
qu'on pende
Le Messager du Mans.
Cependant j'en tiens pour
*
mon compte:
Mais si jamais j'ysuisreprise
Si Messager du Mans aprés
cela m'affronte,.
Je veux être étrillé de la
Fleche à Paris;
Je veux aller le trot d'icy
jusques en Boheme
Je veux avoir procès avec
des bas Normans,
- Et pour dire encor plus,
je veux passer moimême
Pour Messager du Mans.
Au Messager du Mans sur sa
lenteur &sursaparesse. CE n'est point l'interest
ni l'amour de la gloire,
Qui me fait en ce jour importuner
les Cieux,
Je n'ai rien à ptétendre au
Temple de mémoire;
Le vif éclat de l'or n'ébloüit
point mes yeux,
De ces foibles honteux
mon ame préservée
Ne nourrit point dans
moi de si bas sentimens;
Tout ceque je demande
est la prompte arrivée
DuMessager du Mans.
Déjà vingt fois & plus le
Le Soleil & la Lune
Ont regnétour-à-tour
Depuisqueje languis dans
ma triste infortune
Déjàlalumiere du jour
A vingt fois pour le moins
fait place à la chandelle
Sans que durantun si long
temps
On aie vû dans ces lieux
lanobleharidelle
Du Messager du Mans.
Cependant je gemis, &
ma douleur profonde
Me fait perdre le jugement
Quavez-vous?me dit tout
le monde,
Vous êtes depuis peu tout
je ne sçai comment.
Helas ! si on sçavoit la
cause
De cesmaux cruels& prêt
sans,
Si l'on sçavoit. & quoy?
non jene puis,jen'ose,
Et je ne le dirai qu'au
Messager du Mans.
Quel démon cruel & barbare
Si long-temps l'arrête en
chemin,
Quel ennemi secret, quel
ennuyeux destin
Tous deux si long-temps
nous sépare ?
Non, je ne puis souffrir
tous ces retardemens,
Je veux moi-même aller
le chercher & le
suivre
1
Car c'en est trop, & je ne
puis plus vivre
Si je ne vois le Messager
du Mans.
Quoy tout le jour à ma
pensée
Son image viendra s'offrir,
Etma douleurprelente &
ma douleur passée
Me feront doublement
souffrir,
Encore si la nuit dans un
repos tranquile
Contre tous mes chagrins
jetrouvois un azyle;
Mais non, quand le sommeil
peut assoupir
-
mes sens
Si je rêve
y
je rêve au Messager
du Mans.
Si pourcalmer un peu ma
triste inquiétude
Je prens quelque Livre à
la main,
D'abord son souvenir
vient troubler mon:
étude
Et me fait perdre mon.
latin.
Oui;j'ai beau tout tenter,
rien ne peut m'en dutraire,
Et je passe souvent tout le
jour, à quoy faire?
Le dirai-je? à compter les
heures,les momens
Que retarde en chemin le
Messager du Mans.
Si quelqu'un vient à ma
rencontre
Je vais le prendre au dépourvû,
Et lui disant
: Ne l'avezvous
point vu > Bongré, malgré, je veux
qu'il me le montre,
S'il me demande, & qui?
je demeure en suspens,
Et j'admire son ignorance,
Croyant quecommemoy
tout le monde ici
pense
Au Messager" du Mans.
Si quelqu'autre plus favorable
Encre dans ce qui fait ma
peine ôc mon souci
Et me dit d'unair agréable,
Je levis l'ature jour quoiqu'un
peu loin d'ici,
J'admire son bonhelir&
je lui porte envie,
Je le montre à tous les
passans,
Et renforçant ma voix devant
tous je mécrie:
L'heureux homme!il a vu
le Messager du Mans.
Si quelque voyageur vers
le Mans prend sa route,
Je l'arrête,quoyqu'il en
coûte,
Il a beau me crier:Monsieur
je suis pressé,
On m'attend, laissez-moi,
s'il vous plaist,le
passage,
Je le recharge encor de
mille complimens
P,our l'heureux- Ménager du Mans.
Je fais le guet planté tout
le jour
sur
ma portey
Tantôt assis,tantôt debout,
Et quoy qu'il entre, ou
quoy qu'il sorte,
Je vois, & j'examine couc.
L'esprit tout occupé de
cette unique affaire,
Alerte au moindre bruit,
si par hazard j'entens
QuelqueCheval hennir,
ou bien quelqueAsne
1braire,1
Je crois toujours que c'est
le Messagerdu Mans.
Entendray -jebientôt
gringotterles sonnettes?
Leverrai-je bientôt entrer
superbement?
Claquant son foüet & piquant
ses mazettes?
Quand viendra-t-il ce
, Messager charmanty
Lesforêts, les rochees"&
le creux des fontaines
Retentissent partout de
,-
mes gemisseméns,
Scras-tu donc leseulinseasible
à mespeines,
Barbare Messager du
Mans?
Helas quand dans Roüen,
tu me faisois tant
d'offres,
Si tu voulois si tard m'apporter
mes deux coffres
Falloit-il t'en charger,
Boureau de Messager?
Je m'ensouviens encor, tu
ne peux t'en défendre,
Dans six jours au plus tard
tu devois me les rendre,
Tu me l'avois juré, sontce
là tes sermens,
Traistre de Messager du
Mans?
Que diras-tu pour ton ex-
Si rien pourtant peutt'excuser:
Cherchequelquedétour,
invente quelque rufe,
Ingrat, je taiderai moymême
à m'abuser,
Pour toy je sens encor un
reste de tendresse
Malgré tous mes ressentimens.
O Ciel peut-on avoir tant
defoiblesse
Pour un maraut de Messager
du Mans?
Parle enfin, dis-moy quelque
chose,
Qui t'a si long-temps rerenÙ"),
De ces delays viens
m'apprendre lacause,
Dis;) ne devrois-tu pasi
être déjà venu>
Quoy ces rossesn'ont pû'r
faire un silongvoyage?
Des brigands t'ont voie
tout monpauvre Çql!l':,
01 page?sr-': (}
On
On t'a roüé de coups?Plût
à Dieu:mais tu mens,
Fripon de Messager du
Mans.
Dis plûtôt qu'à trinquer
bornant ta diligence,
T'arrêtant à chaque bou-
, chon,
Par tout où tu trouvois le
cydre ou le vin bon,
Tu ne songeois, coquin,
qu'à te garnir la panse;
Ne dissimule point, dis
qu'à force de boire
Avecque tes pareils tous
mauvais garnemens,
De mes coffres reçûs tu
perdis la memoire,
Yvrogne Messager du
Mans.
Tu ne peux desormais appasserma
colere,
Tu periras, ingrat, l'Arrest
en est porté,
Non, je n'écoute plus ni
soupirs ni prieres,
Tu n'as que trop longtempsoutrage
ma
bonté;
Je veux que sans misericorde
On t'attache au bout
d'unecorde,
Pourêtreun bel exemple
aux Messagers trop
,
lents,
Pendart de Messager du
Mans.
Venez implacables furies,
Tisiphone,, Megere, &
vous triste Alecton,
Sortez du manoir de PluÉ*
qu
Pour
exerceici
toutes vos
barbaries,
Inventez ,s'il se peut,quelques
nouveaux tourmens,
Vous punissez là-bas de
peines éternelles
Des Ombres bien moins
criminelles
Que n'est le Messager du
Mans.
Mais que dis-je,où m'emporte
une juste ven-
,
geance?
Calmons
- nous pour un
temps
y
ïoygxis plus retertus,
Ayons pour lui quelque
indulgence
Du moinsjusqu'à ce que
mes coffres soient venus
:),
La prudence le veut, la
raison le demande,
Laissons après cela travailler.
les Sergens,
Qu'onbrûle si l'on veut ;,
qu'on assomme ou
qu'on pende
Le Messager du Mans.
Cependant j'en tiens pour
*
mon compte:
Mais si jamais j'ysuisreprise
Si Messager du Mans aprés
cela m'affronte,.
Je veux être étrillé de la
Fleche à Paris;
Je veux aller le trot d'icy
jusques en Boheme
Je veux avoir procès avec
des bas Normans,
- Et pour dire encor plus,
je veux passer moimême
Pour Messager du Mans.
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Résumé : PLAINTES Au Messager du Mans sur sa lenteur & sur sa paresse.
Le texte est une plainte adressée au 'Messager du Mans' pour sa lenteur et sa paresse. L'auteur exprime son impatience et sa douleur face à l'absence prolongée du messager, qui tarde à lui apporter ses coffres. Il décrit son désespoir et son obsession, mentionnant que l'image du messager hante ses pensées jour et nuit. L'auteur interroge les passants et les voyageurs pour obtenir des nouvelles du messager, et il imagine divers scénarios pour expliquer son retard, allant de problèmes sur la route à des excès de boisson. Il menace finalement de punir sévèrement le messager, mais décide de suspendre sa vengeance jusqu'à la réception de ses coffres. L'auteur conclut en affirmant qu'il se vengera sévèrement si le messager ose revenir après son retard.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2763
p. 22-23
EPIGRAMME.
Début :
Cephale un soir devoit s'entretenir [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME.
EPIGRAMME.
CEphale
un soir devoit
s'entretenir
Avec l'Aurore au retour
de la chasse
Il vous rencontre,, & de
son souvenir
En vous voyant le rendezvous
s'efface;
Qui n'eût pas fait même
chose en sa place!
J'eusse failli comme lui sur
ce point:
Maisle pauvret,mal tient
qui trop embrasse,
Perdit l'Aurore & ne vous
gagna point. ;<3*ro&ro«&.*
CEphale
un soir devoit
s'entretenir
Avec l'Aurore au retour
de la chasse
Il vous rencontre,, & de
son souvenir
En vous voyant le rendezvous
s'efface;
Qui n'eût pas fait même
chose en sa place!
J'eusse failli comme lui sur
ce point:
Maisle pauvret,mal tient
qui trop embrasse,
Perdit l'Aurore & ne vous
gagna point. ;<3*ro&ro«&.*
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2764
p. 23-26
A MESDAMES DE P. & S. qui demandoient des nouvelles de Paris étant à la campagne.
Début :
Venus ne voyant plus son fils, [...]
Mots clefs :
Paris, Campagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MESDAMES DE P. & S. qui demandoient des nouvelles de Paris étant à la campagne.
MESDAMES DE P.
& S.. qui demandoient des
nouvelles de Paris étant à lé
campagne. VEnus ne voyant plus
son fils,
D'un cruel chagrin devo- rée
Le cherchoit par tout dans
Paris;
Quelqu'un la voyant éploree
Luy dit
:
Charmante Cytherée,
Pour revoir ce fils si cheri,
Ici ton soinestinutile,
Avecl'aimable ***
Pl * a quitte cette Ville,
Tourne tes amoureux oyseaux,
Vole vers ces riches coteaux
D'où l'on voit serpenter la
Seine;
Et par mille ôc mille détours
,
Sur
Sur l'émail d'une vaste
plaine,
Se plaît à repandre son
cours
Dans le fond de quelques
vallées
Où Flore étalle ses attraits,
Et dans les routes reculées
Des plustenreêbretusses Fo-
Prés de ces charmantes
mortelles
Tonfils se plaît à s'arrêter:
Ha! dit Venus, puis-je en
douter ?
Souvent il me quitte pour
elles,
J'enressens un jalouxtranport;
Cependantilfaut me contraindre
Chacun,me sout,ient que
j'ay tort
Si quelquefois j'osem'en
plaindre.
& S.. qui demandoient des
nouvelles de Paris étant à lé
campagne. VEnus ne voyant plus
son fils,
D'un cruel chagrin devo- rée
Le cherchoit par tout dans
Paris;
Quelqu'un la voyant éploree
Luy dit
:
Charmante Cytherée,
Pour revoir ce fils si cheri,
Ici ton soinestinutile,
Avecl'aimable ***
Pl * a quitte cette Ville,
Tourne tes amoureux oyseaux,
Vole vers ces riches coteaux
D'où l'on voit serpenter la
Seine;
Et par mille ôc mille détours
,
Sur
Sur l'émail d'une vaste
plaine,
Se plaît à repandre son
cours
Dans le fond de quelques
vallées
Où Flore étalle ses attraits,
Et dans les routes reculées
Des plustenreêbretusses Fo-
Prés de ces charmantes
mortelles
Tonfils se plaît à s'arrêter:
Ha! dit Venus, puis-je en
douter ?
Souvent il me quitte pour
elles,
J'enressens un jalouxtranport;
Cependantilfaut me contraindre
Chacun,me sout,ient que
j'ay tort
Si quelquefois j'osem'en
plaindre.
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Résumé : A MESDAMES DE P. & S. qui demandoient des nouvelles de Paris étant à la campagne.
Vénus cherche son fils à Paris. Informée qu'il a quitté la ville avec *** Pl * a, elle se dirige vers des coteaux riches et des vallées fleuries. On lui dit que son fils fréquente des mortelles, ce qui la rend jalouse, mais on lui rappelle qu'elle n'a pas à se plaindre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2765
p. 26-27
RÉPONSE A une lettre en vers & prose de M. Du.
Début :
Maître Vincent le grand faiseur de lettres [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE A une lettre en vers & prose de M. Du.
REPONSE
A une lettre en vers fl}
prose deM. Du.
,
Maître Vincent le grand
faiseur de lettres
Si bien que vous neuc
sçû prosaiser
Maître Clement le grand
forgeur: de metres -
Si doucement n'eût feu
poëtiser.,
Phoebus à donc va se desabuser
De son amour pour la docte
Fontaine,
Et connoîtra que pour
: bons vers puiser
Vin Champenois , vaut
mieuxqu'eaud'Hypocrêne.
EPIGRAMME
A une lettre en vers fl}
prose deM. Du.
,
Maître Vincent le grand
faiseur de lettres
Si bien que vous neuc
sçû prosaiser
Maître Clement le grand
forgeur: de metres -
Si doucement n'eût feu
poëtiser.,
Phoebus à donc va se desabuser
De son amour pour la docte
Fontaine,
Et connoîtra que pour
: bons vers puiser
Vin Champenois , vaut
mieuxqu'eaud'Hypocrêne.
EPIGRAMME
Fermer
2766
p. 27-28
EPIGRAMME.
Début :
Certain yvrogne aprés maint bons repas [...]
Mots clefs :
Ivrogne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME.
EPIGRAMME.
aCEnrtaitn yvrogne aprés bons repas
Tomba malade, un docteur
Galinique
Fut appellé:Je trouve icy
,
deux cas,
Fievre brûlante & soifplus
que cinique:
Or Hypocars tient pour
methode unique
Qu'il faut guerir la soif
premièrement; Lors le fievreux répond
Maistre Clement,
A premier point n'est le
plus neccessaire,
GuériiTez moy ma fievre
,
seulement,
Et pour ma fois ce sera
mon affaire.
aCEnrtaitn yvrogne aprés bons repas
Tomba malade, un docteur
Galinique
Fut appellé:Je trouve icy
,
deux cas,
Fievre brûlante & soifplus
que cinique:
Or Hypocars tient pour
methode unique
Qu'il faut guerir la soif
premièrement; Lors le fievreux répond
Maistre Clement,
A premier point n'est le
plus neccessaire,
GuériiTez moy ma fievre
,
seulement,
Et pour ma fois ce sera
mon affaire.
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2767
p. 29-30
EPIGRAMME.
Début :
Certain Huissier étant à l'Audiance [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME.
JEPIQRAMME.,
CErtainHuissierétant à
l'Audiance
Crioit toujours, paix là)
Messieuss, paix là,
Tant qu'à la fin tombant
en défaillance,
Son teint pâlit & sa gorge
r
s'enfla,
On court. àlui, qu'est-ce- cy,qu'est-cela,
Maifire Perin? du recours,
il expirey-
Bref,
on
lesaigne, il revient,
il soûpire,
Puis ouvrant l'oeil, clair
.', comme un basilic
Voila, Meilleurs, se prieil
à leur dire, '-'~,I
Ce que l'on gagne à parler
en public.
CErtainHuissierétant à
l'Audiance
Crioit toujours, paix là)
Messieuss, paix là,
Tant qu'à la fin tombant
en défaillance,
Son teint pâlit & sa gorge
r
s'enfla,
On court. àlui, qu'est-ce- cy,qu'est-cela,
Maifire Perin? du recours,
il expirey-
Bref,
on
lesaigne, il revient,
il soûpire,
Puis ouvrant l'oeil, clair
.', comme un basilic
Voila, Meilleurs, se prieil
à leur dire, '-'~,I
Ce que l'on gagne à parler
en public.
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2768
p. 30-31
Sur un Bonnet donné.
Début :
Venus tenoit un Bonnet dans sa main, [...]
Mots clefs :
Bonnet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur un Bonnet donné.
Sur un Bonnet donné.
Venus tenoit un Bonnet
dans sa main,.
Je t'en fais don, me dit
cette immortelle,
Sçache qu'il n'est Roy, ny
Consul Romain
Qui n'enviât une faveur si
., belle.
Malheur plûtôt; dis-je,à
toute cervelle,
Si vous coëffez ledesor1
dre s'y met;
Va,va, j'en coëffeassez
d'autresy dit-elle,
Sans leur donner, ni Tocque
ni Bonnet,
Venus tenoit un Bonnet
dans sa main,.
Je t'en fais don, me dit
cette immortelle,
Sçache qu'il n'est Roy, ny
Consul Romain
Qui n'enviât une faveur si
., belle.
Malheur plûtôt; dis-je,à
toute cervelle,
Si vous coëffez ledesor1
dre s'y met;
Va,va, j'en coëffeassez
d'autresy dit-elle,
Sans leur donner, ni Tocque
ni Bonnet,
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2769
p. 31-36
BOUQUET NOUVEAU à Mademoiselle V.... Par Monsieur R...
Début :
Corinne, Laure, Astrée, [...]
Mots clefs :
Amants, Amour, Sentiments
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUQUET NOUVEAU à Mademoiselle V.... Par Monsieur R...
BOUQUET NOUVEAU,
4 MademoiselleV. Par
MonjîeurR, C Orinne,Laure,Afirée"
Objetsdevers immortels,.
Noms qu'Appollon fie
Cytherée
Ont consacrez sur leurS:
Autels
3
Depuis qu'aux bords du
Stix le fort vous fit
descendre,
Tous vos amans vous font
1
entendre
Qu'avec vous a finil'empire
de l'amour,
Et je laurois comme eux
pensejùsqua ce jour,
Aumoins c'eût été grande
affaire
De vouloir prouver le
contraire.
Me serois-je chargé de
trouver des amans
Soupirans. sur le ton des;
vostres ?.
De nos belles aussi les plaisirs
sont tous autres
Que celuy des beaux sentimens.
or
Enfin grace à l'amour il
est une mortelle
Dignedevôtre siecle, elle
est docte,elle est belle,
De la delicatesse elle connon:
le prix;
Elle a Sur vos tombeaux
recüeilly vos esprits,
Loin d'elle Eloges insipides,
Qu'aux rives du Parnasse
elle porte ses pas,
Les Petrarques & les Ovi.
v
des
Ne lui manqueront pas,
Vous en recevez la nouvelle
Sans aucuns sentimens jaloux!
Il est iciplus d'une belle
Bien moins genereuse que
vous.
Pour la gloire du sexe aimeriez
- vous tant
Lyses
AuParnasse aujourd'huy
l'on celebre sonnom.;
Sur un Trône de fleurs
vous l'y verrez assise,
'Venez, & qu'Astrée y
conduite
Des bergers tels queceux
.,
que connutie Lignon:
Pour Lyse tousbergers feront
constans &
tendres
Pas un Hilas, parmi tant
de Silvandres;
Je vis aussi les grandsAu--
teurs Suivre Corinne & Laureen
habithéroïque,
Poëtescouronnez, donc
l'esprit ne s'applique
Qu'à celebrer des Rois àç
des Vainqueurs,
Lyse connaît sa Cour, 1,
sublime pour Lyse
Ne fera jamais étranger,
Lyse aime aussi les bois , sa douceur l'humanise
Avec l'hommage d'un
berger.
D'une voix mal assurée
Te chanterais-je à mon
tour?
Ah! Lyre, si Phebus m'exauce
chaque jour,
Je t'écrirai des vers, d'une
plume tirée
Des aîles mêmes de l'Amour.
4 MademoiselleV. Par
MonjîeurR, C Orinne,Laure,Afirée"
Objetsdevers immortels,.
Noms qu'Appollon fie
Cytherée
Ont consacrez sur leurS:
Autels
3
Depuis qu'aux bords du
Stix le fort vous fit
descendre,
Tous vos amans vous font
1
entendre
Qu'avec vous a finil'empire
de l'amour,
Et je laurois comme eux
pensejùsqua ce jour,
Aumoins c'eût été grande
affaire
De vouloir prouver le
contraire.
Me serois-je chargé de
trouver des amans
Soupirans. sur le ton des;
vostres ?.
De nos belles aussi les plaisirs
sont tous autres
Que celuy des beaux sentimens.
or
Enfin grace à l'amour il
est une mortelle
Dignedevôtre siecle, elle
est docte,elle est belle,
De la delicatesse elle connon:
le prix;
Elle a Sur vos tombeaux
recüeilly vos esprits,
Loin d'elle Eloges insipides,
Qu'aux rives du Parnasse
elle porte ses pas,
Les Petrarques & les Ovi.
v
des
Ne lui manqueront pas,
Vous en recevez la nouvelle
Sans aucuns sentimens jaloux!
Il est iciplus d'une belle
Bien moins genereuse que
vous.
Pour la gloire du sexe aimeriez
- vous tant
Lyses
AuParnasse aujourd'huy
l'on celebre sonnom.;
Sur un Trône de fleurs
vous l'y verrez assise,
'Venez, & qu'Astrée y
conduite
Des bergers tels queceux
.,
que connutie Lignon:
Pour Lyse tousbergers feront
constans &
tendres
Pas un Hilas, parmi tant
de Silvandres;
Je vis aussi les grandsAu--
teurs Suivre Corinne & Laureen
habithéroïque,
Poëtescouronnez, donc
l'esprit ne s'applique
Qu'à celebrer des Rois àç
des Vainqueurs,
Lyse connaît sa Cour, 1,
sublime pour Lyse
Ne fera jamais étranger,
Lyse aime aussi les bois , sa douceur l'humanise
Avec l'hommage d'un
berger.
D'une voix mal assurée
Te chanterais-je à mon
tour?
Ah! Lyre, si Phebus m'exauce
chaque jour,
Je t'écrirai des vers, d'une
plume tirée
Des aîles mêmes de l'Amour.
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Résumé : BOUQUET NOUVEAU à Mademoiselle V.... Par Monsieur R...
Le poème 'BOUQUET NOUVEAU' est dédié à Mademoiselle V. Il commence par une invocation aux objets immortels et aux noms sacrés par Apollon et Cythère. L'auteur note que, depuis l'Antiquité, les amants croient que l'amour s'achève avec eux. Cependant, il affirme qu'il existe une femme digne de son siècle, docte, belle et délicate, qui recueille les esprits des grands poètes sur leurs tombeaux. Cette femme, nommée Lyse, est célébrée au Parnasse et inspire des éloges dignes de Pétrarque et Ovide. Elle est comparée à Corinne et Laure, et sa gloire est telle que même Astrée et les bergers du Lignon lui sont dévoués. Lyse connaît aussi bien la cour que les bois, et sa douceur l'humanise. L'auteur exprime son désir de la chanter et de lui écrire des vers inspirés par l'amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2770
p. 1-10
Lettre de Basle du 22. Aoust.
Début :
Thomas Masner, qui avoit eu la temerité d'arrester Monsieur [...]
Mots clefs :
Sentence, Accusé, Procès
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre de Basle du 22. Aoust.
Lettre de Basle du 2..
.Aoust.
Thomas MaÍÏler, qui
avoir eu la temerité d'arrester
Monsieur le Grand
Prieur de France dans un
Etat libre & neutre, & de
le livrer aux Officiers de la
Maison dAutriche, a esté
condamné le 17. Aoust à
lIanes, où efl: le Tribunal
destroisLigues Grises
,
comme criminel de leze
Majesté, &c. voicy la copie
de son Arrest.
SENTENCE FINALE
renduë contre Thomas
Masner, Factur & Bourgeois
de Coire.
ApresAvoirouï Yaccufation,
(a
ItÛure
çy l'Examen des
témoignages documents
, e
differentes Lettres écrites de
lapropre main de l'accusé, &
tout ce qui a estéraporté en
justice,par Messieurs les Ffveoaquuxé,
l'ailsasisestlaénacperès avoir inde
Dieu 'OVoq
prononcé Cm sentencié unanimement
que l'accusé Thomas
Mafnpr qui estencorefugitif
doit eflrc deposé de tous les
honneurs,&chargest &
émolumens
,
banny des trois
LiguesGrises,&sateste mise
à prix de cinq cent ducats, en
forte que celui qui le tuëroit
ou apporterait sa tesse, recevra
lesdits cinq cens ducats de la
caisse commune des troisLigues;
mais celui qui le livreroit en
vie entre les mains de lajuflice
des trois Ligues, aura pour
recompense mil ducats aufft à
prendre dans la Caisse des Ligues
, avec la liberté
,
s'jlefiJÍt
an banny
,
de plus l'accusé archiscelerat
Thomas Masner,
comme offenseur de la Majesté
Divine & de son Prince
territorial
,
traistre de lapatrie,
rebelle (7 voleur de grands
chemins, Faux - monoyenr,
convaincu de tous les crims,
qforfaits) dont il a efiç
accusé
,
fera mis en quatte
quartiers parle Bourreau ; &
ainsiexecuté à morty & les
quatre quartiers & son corps
seront exposés publiquement
y sur les grands chemins; Mais
comme lui Thomas Masner,
s'estsoustraitpresentement de
la justice,
3
l'exécution se fera
dans son effigie, e elle sera
en mesme temps brûlée par le
Bourreau ici dans la place des
executionsconjointement avec
ses écrits rebelles C, diffamatuires
publics contre l'Etat ccontre
les Representants, sa
maison sera de molie jusquaux
fondements, c, fon dressera,
en la place deux colonnes d'infamiey
avec l'inscription de
tousses crimes; tous ses biens
& effetsdedans le pays, &
dehors
3
comme aussi toutes les
Charges & émolumens, seront
des à present échues au Fisedes
trois Lignes;,&comme celui on
ceux qui ci-aprés parleront de
la libération de lui Masner,
ou qui la demanderont,qui
auront avec lui directement ou
indirectement une correspondance
de bouche, ou par escrit
dedans ou dehors le pays , cqui
lui donneront retraite Qfi
domicile, tomberont da la disgrace
destroisLigues&payeront
milécus d'amende, l'on
imposepareillementparserment
à chaquesuperio*rite& commune
du pays de sesaisir de lui toutes
lesfois& en tel lieu qu'on
pourra l'attraper
,
sous peine
de l'exclusion des trois Ligues^
& la reserve d'un plusgrand
chastiment 0* d'accomplir cette
sentence en la personne de lui
Thomas MfIIfrurJ sans autre
forme de procés ; maissisuivant
les menaces qui ont esle
faites les capitaux
9 e les
tfis que nos Compatriotes ont
danslespays étrangersfussent
attaquez tous ou en partie par
luy Thomas Masner ou a son
instigation cm qu'ilfussent mis
en afrrjf) nous accordons dés
à present le droit&lepouvoir à
nosditsCompatriottes
y
ainsiendomagezde
s'enprendre aux en-
* sans c--heritters deMasner,&
desefairepayerde tousfrais&
dommages; c'est Ainsi que nous
decretons, prononçons &fin.
tentions au nom de Dieu le
juge,&parJustice. Faite&
publiée à Ilants le 17. Aoufl
1 7 1 1.
ExproetoCello Jo:Vida*
ricus Deb'acmental: Supis
Gris: FrÍd : Coneillarius 0*
Actuarius.
Sur l'instanteintercession de
Dame Urima Adapter née
Stampa, femme du malheureux
Thomas Masner qui a
eslé condamné, faite par son
frere
, & son cousin,Maître
Jean Bannier, r*r Charles
Siampa,&pard'autres parens,
l'on a en leurconsideration,&
particulierement des enfans,
0* petits enfans, (7';7 de leurs
fredectjj~curs£7* parents J moderé !a Sentence publ ée
sçavoitque y pour les épargner,
ladite Sentence n'aura point
de lieuàl'égardde la demolition
de la maison, e de l'erection
des colonnes d'infamie, mais que
tous lesautrespointsportez par
la Sentence demeureront en
leursforces &serontexecutez.
Faite &publiée comme dessus.
Signé, D; Bluéîmental.
.Aoust.
Thomas MaÍÏler, qui
avoir eu la temerité d'arrester
Monsieur le Grand
Prieur de France dans un
Etat libre & neutre, & de
le livrer aux Officiers de la
Maison dAutriche, a esté
condamné le 17. Aoust à
lIanes, où efl: le Tribunal
destroisLigues Grises
,
comme criminel de leze
Majesté, &c. voicy la copie
de son Arrest.
SENTENCE FINALE
renduë contre Thomas
Masner, Factur & Bourgeois
de Coire.
ApresAvoirouï Yaccufation,
(a
ItÛure
çy l'Examen des
témoignages documents
, e
differentes Lettres écrites de
lapropre main de l'accusé, &
tout ce qui a estéraporté en
justice,par Messieurs les Ffveoaquuxé,
l'ailsasisestlaénacperès avoir inde
Dieu 'OVoq
prononcé Cm sentencié unanimement
que l'accusé Thomas
Mafnpr qui estencorefugitif
doit eflrc deposé de tous les
honneurs,&chargest &
émolumens
,
banny des trois
LiguesGrises,&sateste mise
à prix de cinq cent ducats, en
forte que celui qui le tuëroit
ou apporterait sa tesse, recevra
lesdits cinq cens ducats de la
caisse commune des troisLigues;
mais celui qui le livreroit en
vie entre les mains de lajuflice
des trois Ligues, aura pour
recompense mil ducats aufft à
prendre dans la Caisse des Ligues
, avec la liberté
,
s'jlefiJÍt
an banny
,
de plus l'accusé archiscelerat
Thomas Masner,
comme offenseur de la Majesté
Divine & de son Prince
territorial
,
traistre de lapatrie,
rebelle (7 voleur de grands
chemins, Faux - monoyenr,
convaincu de tous les crims,
qforfaits) dont il a efiç
accusé
,
fera mis en quatte
quartiers parle Bourreau ; &
ainsiexecuté à morty & les
quatre quartiers & son corps
seront exposés publiquement
y sur les grands chemins; Mais
comme lui Thomas Masner,
s'estsoustraitpresentement de
la justice,
3
l'exécution se fera
dans son effigie, e elle sera
en mesme temps brûlée par le
Bourreau ici dans la place des
executionsconjointement avec
ses écrits rebelles C, diffamatuires
publics contre l'Etat ccontre
les Representants, sa
maison sera de molie jusquaux
fondements, c, fon dressera,
en la place deux colonnes d'infamiey
avec l'inscription de
tousses crimes; tous ses biens
& effetsdedans le pays, &
dehors
3
comme aussi toutes les
Charges & émolumens, seront
des à present échues au Fisedes
trois Lignes;,&comme celui on
ceux qui ci-aprés parleront de
la libération de lui Masner,
ou qui la demanderont,qui
auront avec lui directement ou
indirectement une correspondance
de bouche, ou par escrit
dedans ou dehors le pays , cqui
lui donneront retraite Qfi
domicile, tomberont da la disgrace
destroisLigues&payeront
milécus d'amende, l'on
imposepareillementparserment
à chaquesuperio*rite& commune
du pays de sesaisir de lui toutes
lesfois& en tel lieu qu'on
pourra l'attraper
,
sous peine
de l'exclusion des trois Ligues^
& la reserve d'un plusgrand
chastiment 0* d'accomplir cette
sentence en la personne de lui
Thomas MfIIfrurJ sans autre
forme de procés ; maissisuivant
les menaces qui ont esle
faites les capitaux
9 e les
tfis que nos Compatriotes ont
danslespays étrangersfussent
attaquez tous ou en partie par
luy Thomas Masner ou a son
instigation cm qu'ilfussent mis
en afrrjf) nous accordons dés
à present le droit&lepouvoir à
nosditsCompatriottes
y
ainsiendomagezde
s'enprendre aux en-
* sans c--heritters deMasner,&
desefairepayerde tousfrais&
dommages; c'est Ainsi que nous
decretons, prononçons &fin.
tentions au nom de Dieu le
juge,&parJustice. Faite&
publiée à Ilants le 17. Aoufl
1 7 1 1.
ExproetoCello Jo:Vida*
ricus Deb'acmental: Supis
Gris: FrÍd : Coneillarius 0*
Actuarius.
Sur l'instanteintercession de
Dame Urima Adapter née
Stampa, femme du malheureux
Thomas Masner qui a
eslé condamné, faite par son
frere
, & son cousin,Maître
Jean Bannier, r*r Charles
Siampa,&pard'autres parens,
l'on a en leurconsideration,&
particulierement des enfans,
0* petits enfans, (7';7 de leurs
fredectjj~curs£7* parents J moderé !a Sentence publ ée
sçavoitque y pour les épargner,
ladite Sentence n'aura point
de lieuàl'égardde la demolition
de la maison, e de l'erection
des colonnes d'infamie, mais que
tous lesautrespointsportez par
la Sentence demeureront en
leursforces &serontexecutez.
Faite &publiée comme dessus.
Signé, D; Bluéîmental.
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Résumé : Lettre de Basle du 22. Aoust.
Le 2 août, une lettre de Bâle a rapporté que Thomas Mailler, également connu sous le nom de Thomas Masner, a été condamné pour avoir livré Monsieur le Grand Prieur de France aux Officiers de la Maison d'Autriche dans un État libre et neutre. Le 17 août 1711, le Tribunal des Trois Ligues Grises à Ilanz a prononcé une sentence contre Masner, Facteur et Bourgeois de Coire. Après avoir examiné les accusations, les témoignages, les documents et les lettres écrites par l'accusé, le tribunal a déclaré que Masner, alors en fuite, devait être déchu de tous ses honneurs, charges et émoluments, banni des Trois Ligues Grises, et mis à prix pour cinq cents ducats. Une récompense de mille ducats a été promise à celui qui le livrerait vivant. Masner a été condamné pour lèse-majesté, trahison, rébellion, vol, faux-monnayage, et divers autres crimes. En raison de sa fuite, l'exécution a été réalisée en effigie, et ses écrits rebelles et diffamatoires ont été brûlés. Sa maison a été épargnée grâce à l'intercession de sa femme et de ses proches, mais tous ses biens et charges ont été confisqués. Toute personne aidant Masner ou parlant de sa libération encourrait une amende et des sanctions. Les compatriotes à l'étranger ont été autorisés à se défendre contre toute attaque de Masner. La sentence a été publiée le 17 août 1711.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2771
p. 10-17
FESTE. Extrait d'une Lettre de Berlin du 14. Juillet.
Début :
Le 12. Juillet Monseigneur le P. R. donna une grande [...]
Mots clefs :
Fête, Berlin, Reine, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : FESTE. Extrait d'une Lettre de Berlin du 14. Juillet.
FESTE.
Extraitd'une Lettre deBerlin
du 14. Juillet.
Le12. Juil let Monfei*
gneur le P. Ri donna une
grande feste pour celebrer le
jour de lanaissance du Roy.
Ce jour fut d'abord celebré
par un Te Deum, chanté
au bruit d'une triple décharge
du Canon des Ramparts.
SaMajestéallaàsix
heures chez Madame la P*
R. oùil y avoir un grand
nombre de- Dames,&l'on
se mit au jeu comme à l'ordinaire
vers les huit heures ,
on tira au sort par billets
pour l'ordre delaTable. La
Reine qui ne tira point non
plus que Madamela P. R.
eufrpouï fyjàry Mr le Margrave
Philippe, & Madame
la P. R. Mr le Veld Maréchal.
On commença la
marche chacunavec sa Dame
selon le numero qu'ils
avoient&on se mit à table
de cette maniere
,
la place
de la Reine,&celle de Madame
la P. R. marquées.
LaTableestoitfaiteen double
équerre, & décoréeaussi
bien que laSalle dela maniere
la plus charmante du
monde; c'est celle ou les
Comtessesmangent ordinairement.
Les murailles esloienttapissées
de feuillages
& de fleurs naturelles entrelassées
avec un art infini.
Il y avoit plus de vingt
grands Miroirs de sept à
huit pieds de hauteur & de
beaucoup d'autres ornemens.
Les deux longs bouts
de la Table faisoient en dedans
une espece d'allée de
beaux Se grands Orangers,
desorteque sansqu'onvie les
Caisses, les Arbres sortoient
du bord de la table d'une
plate bande de fleurs qui
regnoient tout à l'entour
& devant laquelle les Confitures
& les Plats estoient
rangez. Cela farsoit un effet
fore agreable ; mais ce
<1u'll y avoit de plus beau,
estoit une grande Cascade
placée dans un enfoncement
de verdure
, avec une Gerbe
d'eau qui tomboit dans un
grand bassin dont les bords
ainsi que tous les bassins
d'où tomboient lesnapes, étoient
de cristal,en sorte que
ces grands compartiments
de cristaux, & napes d'eau
éclairées derriere & devant
d'une infinité de bougies
ressembloient à ces Fontaines
dont les Descriptions fc
trouvent dans les Livres des
Fées. Mr Eosanderenaesté
l'Architecte. Au dessus de
la Cascade
,
il y avoit un
grand Choeur de Musique
qui dura pendant le repas,&
ensuite pendant que
l' on dança. La Reine & Madame
la P. R. estoient assises
vis-à-vis de cette Cascade
p & le P. R. nestoit point à
Table; il alloit & venoit
par tout, & donnoit ses
ordres de la maniere du
monde laplus gracieuse&
la pluscharmante. Madame
la P. R. commença le BaJ
par un menuet, & a prés que.
oneur danséassez long tems
à la Françoise, on dansa à la
Polonoise. Le Prince se distingua,
par sa danse & par
son enjoûment,ilavoit pris
pour sa femme Mrde Rocolle.
La Reine resta presente
& spectruce jusques
àune heure aprésminuit;
alors chacun se retira.
Je disois à moy -
même
,
pourquoy Madame l'Electricen'estellepasicy
?quelle
joye ne seroit-ce pas pour elle
de voir le Prince& la Princcflfe
ses petits enfants briller
dans cette feste & s'attirer
l'amour & la vénération de
tour le monde.
Enfin, Madame, vous
voyez que si depuis longtemps
jen'ay pas eu l'honneur
de vous écrire, je ne
manque pas dans les occasions
dem'acquitter de moiv
devoir. Je fuis &
Extraitd'une Lettre deBerlin
du 14. Juillet.
Le12. Juil let Monfei*
gneur le P. Ri donna une
grande feste pour celebrer le
jour de lanaissance du Roy.
Ce jour fut d'abord celebré
par un Te Deum, chanté
au bruit d'une triple décharge
du Canon des Ramparts.
SaMajestéallaàsix
heures chez Madame la P*
R. oùil y avoir un grand
nombre de- Dames,&l'on
se mit au jeu comme à l'ordinaire
vers les huit heures ,
on tira au sort par billets
pour l'ordre delaTable. La
Reine qui ne tira point non
plus que Madamela P. R.
eufrpouï fyjàry Mr le Margrave
Philippe, & Madame
la P. R. Mr le Veld Maréchal.
On commença la
marche chacunavec sa Dame
selon le numero qu'ils
avoient&on se mit à table
de cette maniere
,
la place
de la Reine,&celle de Madame
la P. R. marquées.
LaTableestoitfaiteen double
équerre, & décoréeaussi
bien que laSalle dela maniere
la plus charmante du
monde; c'est celle ou les
Comtessesmangent ordinairement.
Les murailles esloienttapissées
de feuillages
& de fleurs naturelles entrelassées
avec un art infini.
Il y avoit plus de vingt
grands Miroirs de sept à
huit pieds de hauteur & de
beaucoup d'autres ornemens.
Les deux longs bouts
de la Table faisoient en dedans
une espece d'allée de
beaux Se grands Orangers,
desorteque sansqu'onvie les
Caisses, les Arbres sortoient
du bord de la table d'une
plate bande de fleurs qui
regnoient tout à l'entour
& devant laquelle les Confitures
& les Plats estoient
rangez. Cela farsoit un effet
fore agreable ; mais ce
<1u'll y avoit de plus beau,
estoit une grande Cascade
placée dans un enfoncement
de verdure
, avec une Gerbe
d'eau qui tomboit dans un
grand bassin dont les bords
ainsi que tous les bassins
d'où tomboient lesnapes, étoient
de cristal,en sorte que
ces grands compartiments
de cristaux, & napes d'eau
éclairées derriere & devant
d'une infinité de bougies
ressembloient à ces Fontaines
dont les Descriptions fc
trouvent dans les Livres des
Fées. Mr Eosanderenaesté
l'Architecte. Au dessus de
la Cascade
,
il y avoit un
grand Choeur de Musique
qui dura pendant le repas,&
ensuite pendant que
l' on dança. La Reine & Madame
la P. R. estoient assises
vis-à-vis de cette Cascade
p & le P. R. nestoit point à
Table; il alloit & venoit
par tout, & donnoit ses
ordres de la maniere du
monde laplus gracieuse&
la pluscharmante. Madame
la P. R. commença le BaJ
par un menuet, & a prés que.
oneur danséassez long tems
à la Françoise, on dansa à la
Polonoise. Le Prince se distingua,
par sa danse & par
son enjoûment,ilavoit pris
pour sa femme Mrde Rocolle.
La Reine resta presente
& spectruce jusques
àune heure aprésminuit;
alors chacun se retira.
Je disois à moy -
même
,
pourquoy Madame l'Electricen'estellepasicy
?quelle
joye ne seroit-ce pas pour elle
de voir le Prince& la Princcflfe
ses petits enfants briller
dans cette feste & s'attirer
l'amour & la vénération de
tour le monde.
Enfin, Madame, vous
voyez que si depuis longtemps
jen'ay pas eu l'honneur
de vous écrire, je ne
manque pas dans les occasions
dem'acquitter de moiv
devoir. Je fuis &
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Résumé : FESTE. Extrait d'une Lettre de Berlin du 14. Juillet.
Le 12 juillet, le Prince Ri organisa une grande fête pour célébrer l'anniversaire du roi. La journée commença par un Te Deum et une triple décharge de canon. Le soir, le roi se rendit chez Madame la Princesse Royale en présence de nombreuses dames. À huit heures, les places à table furent tirées au sort par billets, sauf pour la reine et Madame la Princesse Royale, dont les places furent attribuées au Margrave Philippe et au Veld Maréchal. La table, en forme de double équerre, était décorée de feuillages, de fleurs naturelles, de miroirs et d'ornements divers. Des orangers et une grande cascade éclairée par des bougies ajoutaient à la magnificence. La musique accompagna le repas et la danse. La reine et Madame la Princesse Royale étaient assises face à la cascade. Le Prince Royal dansa avec Madame de Rocolle. La reine resta jusqu'à une heure après minuit avant que chacun ne se retire. L'auteur regrette l'absence de Madame l'Électrice, qui aurait apprécié de voir ses petits-enfants briller lors de cette fête.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2772
p. 17-19
ACADEMIES.
Début :
Le 25. Aoust Mrs de l'Academie Françoise celebrerent la [...]
Mots clefs :
Académie française, Académie royale des sciences, Académie royale des médailles et inscriptions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ACADEMIES.
ACADEMIES.
Le25.AouttMrsde l' Academie
Françoisecelebrerent
la Feste de Sain Louis Roy
de France, selon leur coutume.
Oi dit la Messedans
la Chapelledu Louvre, pendantlaquelle
on chantaun
MotetenMusique quiavoit
esté composé par Mr du
Bouder.Le Panegyrique du
Saint sur prononcé par Mr
l'Abbé Germain.
Mrs de l'Academie Royale
des Sciences, &de celle des
Médailles& Inscriptions celebrerent
la même Fête dans
FEgLifedesPreitresde l'Oratoire
; & le Pere Quinquet
Theatinprononça le Pane.
gyrique.
L'aprésdînée, M" de
l'Academie Françoise tinrcnc
leurAssemblée pour
délivrer le Prix d'Eloquence
qui fut donné à M' Roy,
Confeillct au Chasteler; celuy
de Poesie fut remis à
l'Année prochaine.
Le25.AouttMrsde l' Academie
Françoisecelebrerent
la Feste de Sain Louis Roy
de France, selon leur coutume.
Oi dit la Messedans
la Chapelledu Louvre, pendantlaquelle
on chantaun
MotetenMusique quiavoit
esté composé par Mr du
Bouder.Le Panegyrique du
Saint sur prononcé par Mr
l'Abbé Germain.
Mrs de l'Academie Royale
des Sciences, &de celle des
Médailles& Inscriptions celebrerent
la même Fête dans
FEgLifedesPreitresde l'Oratoire
; & le Pere Quinquet
Theatinprononça le Pane.
gyrique.
L'aprésdînée, M" de
l'Academie Françoise tinrcnc
leurAssemblée pour
délivrer le Prix d'Eloquence
qui fut donné à M' Roy,
Confeillct au Chasteler; celuy
de Poesie fut remis à
l'Année prochaine.
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Résumé : ACADEMIES.
Le 25 août, l'Académie Française célébra la fête de Saint Louis au Louvre. La messe fut accompagnée d'un motet de Monsieur du Bouder et le panégyrique fut prononcé par l'Abbé Germain. L'Académie Royale des Sciences et des Médailles et Inscriptions tint une célébration similaire à la chapelle des Prêtres de l'Oratoire. L'après-midi, l'Académie Française décerna le prix d'éloquence à Monsieur Roy. Le prix de poésie fut reporté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2773
p. 19-23
Feste donnée à Joigny le jour de Saint Loüis, par Mr de la Brulerie, ancien Officier des Troupes du Roy, & Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Loüis.
Début :
Le 25. Aoust, Feste de Saint Louis, Mr de la Brulerie [...]
Mots clefs :
Joigny, Général, Maréchal, Chevalier, Camp, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Feste donnée à Joigny le jour de Saint Loüis, par Mr de la Brulerie, ancien Officier des Troupes du Roy, & Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Loüis.
Fcftc donnée àJoigny le
jour de Saint Louis>
par M1 de la Brulcric,
ancien Officier
des Troupes du Roy,
&Chevalier de l'Or.
dre Royal & Alili- - taire de S. Louis.
-, Le 25.Aoust,Festede
Le 2 5. Aoust, Feste de
Saint Louis, M1 de la Brulerie
,
l'un des principaux
Officiers de la Ville de Joigny,
donna un dîné magnifique
ou fetrouverent Mrle
Marquis de Guerchy
, pere
du Lieutenant General, Mr
le Marquis de Monrperous,
Lieutenant General & Mestre
de Camp General de la
Cavalerie de France; Mr le
Marqu i s dHautestilt Ilc
Maréchal ,. de Camp; Mr de
la Tarte aussi Maréchal de
Camp, & tous Chevaliers
de S.Louis ; Mr de Chamlay
Grand Croix de ccr Ordre;
Mr Joly ancien Brigadier
des Armées du Roy,
Chevalier de Saint Louis £
Mr le Baron de Bontain
,, Maître des Cercmonies U,
Prevost de l'Ordre; Mr
d Iverniaussi Brigadier &
Chevalier de Saint Louis;
Mr de Brumpt ancien Colonel
Ecossois
,
qui amena la?
Noblesse d'Ecosse& quil'a,
commandée pour le fervicc
du Roy jusqu'en 1 692.
Mr d'Arbonnc
,
Capitaine,
audit Regiment de Pardaillan
Cava0lerie, Mrle Gheva*
lier de Verneüillet
,
fils du
Press dent à Mortier de Rouen,
Menin de Monsieur le
Duc du Maine, tous cbcvalier
de S. Louis Mrs Berthelot,
de Pleneuf, deCharmoy
,& de Senan, ancien
Colonel de Cavalerie, s'y
trouvèrent aussi, avec plusieurs
autres per sonnes de
consideration.
On passa l'aprésdînée
en Jeux & en réjoii(Tances,
& le soir Mr de la Brulerie
donna aussiun grand soupe
aux Dîmes, au Gouverneur
,..au President & à tous
les Conseillers de la Ville.
Apres le soupé on tira un
beau feu d'Artifice
,
qui
fut suivi d'un Bal qui dura
toute lanuit.
jour de Saint Louis>
par M1 de la Brulcric,
ancien Officier
des Troupes du Roy,
&Chevalier de l'Or.
dre Royal & Alili- - taire de S. Louis.
-, Le 25.Aoust,Festede
Le 2 5. Aoust, Feste de
Saint Louis, M1 de la Brulerie
,
l'un des principaux
Officiers de la Ville de Joigny,
donna un dîné magnifique
ou fetrouverent Mrle
Marquis de Guerchy
, pere
du Lieutenant General, Mr
le Marquis de Monrperous,
Lieutenant General & Mestre
de Camp General de la
Cavalerie de France; Mr le
Marqu i s dHautestilt Ilc
Maréchal ,. de Camp; Mr de
la Tarte aussi Maréchal de
Camp, & tous Chevaliers
de S.Louis ; Mr de Chamlay
Grand Croix de ccr Ordre;
Mr Joly ancien Brigadier
des Armées du Roy,
Chevalier de Saint Louis £
Mr le Baron de Bontain
,, Maître des Cercmonies U,
Prevost de l'Ordre; Mr
d Iverniaussi Brigadier &
Chevalier de Saint Louis;
Mr de Brumpt ancien Colonel
Ecossois
,
qui amena la?
Noblesse d'Ecosse& quil'a,
commandée pour le fervicc
du Roy jusqu'en 1 692.
Mr d'Arbonnc
,
Capitaine,
audit Regiment de Pardaillan
Cava0lerie, Mrle Gheva*
lier de Verneüillet
,
fils du
Press dent à Mortier de Rouen,
Menin de Monsieur le
Duc du Maine, tous cbcvalier
de S. Louis Mrs Berthelot,
de Pleneuf, deCharmoy
,& de Senan, ancien
Colonel de Cavalerie, s'y
trouvèrent aussi, avec plusieurs
autres per sonnes de
consideration.
On passa l'aprésdînée
en Jeux & en réjoii(Tances,
& le soir Mr de la Brulerie
donna aussiun grand soupe
aux Dîmes, au Gouverneur
,..au President & à tous
les Conseillers de la Ville.
Apres le soupé on tira un
beau feu d'Artifice
,
qui
fut suivi d'un Bal qui dura
toute lanuit.
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Résumé : Feste donnée à Joigny le jour de Saint Loüis, par Mr de la Brulerie, ancien Officier des Troupes du Roy, & Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Loüis.
Le 25 août, à l'occasion de la fête de Saint Louis, M. de la Brulerie, ancien officier des Troupes du Roy et Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, organisa un dîner somptueux à Joigny. Les invités comprenaient des personnalités notables telles que le Marquis de Guerchy, père du Lieutenant Général, le Marquis de Montperoux, Lieutenant Général et Maître de Camp Général de la Cavalerie de France, ainsi que plusieurs Maréchaux de Camp et Chevaliers de Saint-Louis. Parmi les autres invités de marque figuraient le Baron de Bontain, Maître des Cérémonies et Prévôt de l'Ordre, et Mr. d'Iverny, Brigadier et Chevalier de Saint-Louis. L'après-midi fut marquée par des jeux et des réjouissances, suivis d'un grand souper offert aux Dîmes, au Gouverneur, au Président et aux Conseillers de la Ville. Le soir, un feu d'artifice fut tiré, suivi d'un bal qui dura toute la nuit.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2774
p. 23-48
MORTS.
Début :
Loüis François de Boufflers, Pair & Maréchal de France [...]
Mots clefs :
Roi, Maréchal, Régiment, Maison de Boufflers, Gouverneur, Comte, Armée, Province, Luxembourg, Allemagne, France, Seigneur, Paris, Ville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Loüis François de Bouf-
Hers) Pair & Maréchal de
France, Chevalier Ordres
du Roy & de la Toison
d'Or, Capitaine des Gardes
du Corps,cydevant Colonel
du Regiment des Gardes
Françoises, Grand Bailly ôô
Gouverneur hereduaire de
la Ville de Beauvais & du
Beauvoisis
,
Gouverneur &
LieutenantGeneral des Provinces
de Flandres & de
Haynault, Gouverneur particulier
& Souverain Bailly
des Villes,Citadelle&Châ.
tellenie de Lille de General
desArmées du Roy,mourut
à Fontainebleau le 22. )âgé de Ci. ans sepe
-
mois. Son Corps a este
apporté à Saint Paul où il a
estéinhumé Il estoit né le
dix Janvier 1644. &il commença
à porter les Armes en
qualité de Cadet, dans le
Regiment
Regiment des Gardes o en
1662.. En 1663. &1664.,
il le trouva aux expéditions
de Marsal &deGigery. En
1 666. il fut fait Sous Lieutenant
dans le mêmeRégiment,
& il se distingua l'année
suivante au Sièges de
Tournay
,
de Douay
,
de
Lille ,&de pluficurs autres
Places. En 1668. il servit
d Aide Major au Regiment
des Gardes en 1669 il fut
fait Colonel du Regiment
Royal de Dragons, & l'annéesuivante
il Cervi[:'là: la
teste de ce Regiment à la
Conqueste de la Lorraine
fous Mr le Maréchal de
Crequy. A la mort de Mr
le Comte de Boufflers son
frere aine
,
il eut la Charge
- de Lieutenant General de la
Province de l'Isle de France,
& celle de grand Bailly de
Beauvais donc ce Comte é- toit pourvû. Il servit dans la
guerre de Hollande fous Mr
de Turenne & fous Mr le
Maréchal de Luxembourg
, s'y distingua en plusieurs
occasions, & entrautres au
Combat deWoerden où il
fut bleuet passa en AHeWr
gne sur la fin de l'année
1673. ilfutblessé en1674.
à la Batailled'Ensheim. En
1675.il fut fait Brigadier
de Dragons,&soutint les
efforts des Ennemis à la teste
de l'arriere Garde de l'Armée
lors qu'elle se retira
aprés la mort de Mr de
Turenne. En 1676.ilservit
en Allemagne fous Mr le
Maréchal de Luxembourg.
En 1677. il fut fait Maréchal
de Camp&servit fous
Mr le Maréchal deCrequy.
En 1678. il se trouva aux
Combats de Rhinsfeld ,dç
Seckaigen,6id
bourg, & suc pourvû la
même année de la Charge
de Colonel general de Dragons.
Ilalla l'annéesuivante
en Dauphiné avec un corps
d'armée, & en 1681. il prit
possession de Casal, & la
mêmeannéeilfut faitLieutenant
general. En J68z.
il marcha avec un corps
d'armée vers les Pyrenées
pour obliger la Ville de Fontarabie
defaireauRoy satisfaébon
que Sa Majesté luy
- demandoit.En1683. ilrejpafla
enFlandre ou il servit
sousMr le Miréchal d'Humieres.
En 1684. aprés la
reduction de Luxembourg
il campa surl' Escautavecun
corps de troupes jusques à
laconclusion de la Trêve.
En1685.il passaàBayonne,
& de là dans la Guyenne
pour y commander en
Chef En 1686. il eut le
Gouvernement de la Ville
& Province de Luxembourg - &du Comté de Chini. En
1687.il fut pourvû de celuy
de Lorraine &de la Province
de la Sarre & du Commandement
en Chef des
trois Evêchez & de Sedan,
En 1688. il Commanda
l'Armée d' Allemagne en Chef, prit Keiserloutre
Krutznac J'
,
Worms
,
Oppeinl-
ieini reduisit tout le
Palatinat à l'obeissance du
Roy,& fitentrer des Troupes
dans Mayence. Cette
même année Sa Majesté
l'honora du Collier de ses
Ordres. Il fit plusieurs autres
expeditions les deux
années suivantes
,
& Commanda
l'Armée de la Motets
le. En 1690. il eut lecommandement
en Chef du
Paysd'entre Sambre & la
Mer. Enr6sn.il fut blessé
au Siege de Mons, bombarda
la Ville de Liége ,& fut
fait Colonel des Gardes
Françoises. En 1691. il
investit la Ville de Namur
s'opposa t au Prince d'Orangequi
voulut secourircette
place, se distingua à la
BailledeSteinkerke
,
bombarda
Charleroy & reprit
Furnes que les Ennemis
avoient fortifié. Au commencement
du mois deMars
1693. le Roy l'honora du
Baston deMaréchal de France
,
& de l'Ordre de Saint
Loüis au mois d'Avril suivant.
Il servit cette même
annéeen Allemagne fous
Monseigneur le Dauphin,
& en Flandres l'année suivante
où il fut fait Gouverneur
& Lieutenant general
decette Province & du
Pays conquis. En 1695. il
deffendit la Ville de Namur
pendant plus de deux mois
assi'gée par le Prince d'Orange,
autte sir conduire
à Mastrick, ouil resta15.
jours. A son retour le Roy
érigea sa tetre de Cagny en
Duché fous le nom de Boufflers
en 1695.Il Commanda
l'Armée: du Roy enrre
Sambre& Meuse en 1696.
& en 1697.Le 4. Septembre
1701. il fit élever dans son
Chasteau de Boufflers en
Beauvoisis, la Statuëéquestre
du Roy, la même année
il eut ordre de se re-ndre à Bruxelles pour commander
dans tous les Pays Bas
Espagnols conjointement
avec Mr le Marquis de
Bedmar. En1702.il servit
fous Monseisneur le Duc
de Bourgogne. En 1703. il
commandal'Arméedu Roy
en Flandreconjointement
avec Mr le Maréchal de
Villeroy,& dessit les Hollandois
avec Mrle Marquis
de Bedmar
, au combat
d'Eckeren
; ce sur pour le
recompenser de cette action
que le Roy d'Espagne luy
envoya l'Ordre de la Toison
d'or. Cette même année
le Roy le fit Capitaine
des Gardes du Corps, & il
se démit de celle deColonel
des Gardes Françoises. En
1708. ildeffendit la Ville,
& la Citadelle de Lille d'une
maniere qui luy fit beaucoup
d'honneur, & ce qui
luy fit meriter la dignité de
Pair de France que le Roy
luy donna par Lettres Patentes
registrées le 1 9.
Mars1709. S. M.luy accordaaussi
les grandes entrées
de premier Gentilhomme
de la Chambre,& la survivance
du Gouvernement
de Flandre pour Mr le
Comte de Boufflerssonfils
aîné. La derniere a£tionou
feu Mr le Maréchal de
Boufflers s'est diliinguéa
esté la Bataille de Mdlplaquet
,
où il commandoic
l'aile droire ; il y renver sa
tour ce qui s'opposa à luy ;
mais Mr le Maréchal de
Villars qui commandoic
Jt:e gauch e ayant elle
blesse dangereusement
,
&
ayant en plusieurs de les Of.,
ficiers generaux tuez ,
Mr
le Maréchal de BoufH:rs,
soutintencore long temps
les efforts des ennemis
nonosbtant leur grande fuperiorité,
jusqu'à ce qu'il
jugeait à propos de faire sa
retraitequ'il fit en si bon
ordre que les ennemis n'ose
rent le suivre.
-
La Maison de Boufflers
est des plus anciennes de la
Province de Picardie. Elle
a pris son nom de la Terre
de Boufflers qui est dans le
Ponthieu, & qui a été possedéefans
interruption depuis
1200 ans jusqu'àcejour par
ceux de cette Maison.
JeanBaptisteleFévre de
la Barre, Commandeur, PLC.
vost & Mairre des Ceremonies
de l'Ordre Royal, Militaire
ez Hôpitalier de N0
tre-Damedu Mont Carmel
& deS. Lazare de Jerusslem,
mourut le 17. Aoust âgé de
71. ans. Antoine le Févre
,
Seigneur de la Barre Conseillerau
Parlement; son pere
avoit esté Prevost des Marchands.
Marie de Ligny, qui avoit
épouséle 1 3 Janvier 1677.
Antoine Egon, Prince de
Furstemberg mourut à Paris
le
1 8.Aoust âgé de 55.ans.
EllelaissaN.de Furstemberg
qui épousa le
1 3. Mars
1704. N.. Comte de Lannoy,
& Marie Loüise Maunce,
quiépousa le 10. Janvier
1708. Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay.
Jean Guillemin, Seigneur
de Courchamp,Maistre
des Requestes, mourut le
18. Aoust. Il avoit épouse
Marthe-Clemence de Bailleul
fille & soeeur de Picfi"
dents au Par lement,
Jean Phelypeaux, Conseiller
d'Erat Ordinaire, cidevant
Intendant de Paris,
mourut le 19. Aoust âgé de
6S ans. Il étoit frere de Mr
le Chancclhcjr.
Le P. Charlesde RocllC"
blanche
,
Cordelier
,
Doctenr
de Soi bonne, L(d. ur
en Theologie& ancien Gardien
des Cordelters de Paris
y mourut le 17. Août en sa
6 7 année & en sa 5 o. de
Religion en reputation
d'une grane verru.
Anne
-
Elisabeth
-
David
de Vaux, épouze de François
Joseph de Sevré,Conseiller
au Parlement, mourut le 11.
Aoust âgée de 3 Y. ans.
Marie- Anne- Charlote de
Bourbon,Demoiselle d'Estouteville,
fille de feu Louis
Henry legitimé deBourbon,
Prince de Neufchastel ert
Suisse, & d'Angelique Cunegonde
de Montmorency-
Luxembourg
,
qui étoitnée
le
2. 6. Septembre 1 70 1.
mourut le 23.Aoust. Elle
laisse pour heritiere sa soeur
unique, épouse de Mr le
Duc de Luines.
JeanAubery
,
Marquis de
Vatan
y
Baron de Serricres
&c. Lieutenant de Roy au
Gouvernement d'Orleanois
& Blaisois, mourut le 28.
Aoust âgéde55.ans. Illaisse
des enfans de N. de Bailleut,
soeur de MC de Courchamp
dont on vient de parler.
Elisabeth Sophie Cheron,
de l'Academie Royale de
Peinture & Seul pture, & de
celle des Ricovrati de Padouë,
épouse de Mr le Gay,
Ingénieur ordin aire duRoy,
mourut le 4. Septembre.
Marie - Madelaine du
Moncel de Martinrast, veuve
de Georges de Scudery
,
Gouverneur de N. Dame de
la Garde, mourut le 6. Septembre
,
âgé de 90. ans. J.:rofme de Sainte Beuve,
Prieur de S Jean de Moncoriolo
, mourut aussi le 6.
Septembre. Il étoit frere de
feu Mr de S. Beuve, Docteur
de Sorbonne
,
& fort
connu de tous lesSçavans.
Marie du Clos, mourut
à Falaise
,
sur la fin du
mois d'Aoust dans sa centneuviéme
année.
Henry Colbert de Maulevrier
,Chevalier de Malthe,
Lieutenant General des
Armées du Roy,mourut à
Cambray le 15.Aoust âgé
de 34 ans. Il y avoir17 ans
qu'il servoit avec cette francjiç,
yalc fitnalurejle au1
sang des Colberts. Il fut
blessé dangereusement i en 7 1695. au siege de Namur,
où Mr le Marquis de Maulevrier
son frere aîné fut
tué. Le Roy luy donna son
Regiment, qui suc envoyé
en Italie en 170 1. où il son:
signalétantque la guerre y
a duré. Il passa ensuite en
Espagne où il servit fous
Monsieur le Ducd'Or leans;
il se distingua particulierement
au siege de Lcrida. Il
a exercé la Charged'Inspecteur
general d'Infanterie
pendant sixannéesavectougc
l'exactitude & la probité
que demande cet employé
Aussi Mr le Chevalier de
Maulevrier possedoit il toutes
les qualitez du plus excellent
Officier general & celles
du plus parfait honnestehomme
Ilest generalement
regretté des gens de guetre
& de tous ceux qui le connoissoient.
Il estoit fils de
feu Mr le Comte de Maulevrier
,
Lieutenant general o des Armées du Roy ,Chelier
de se, Ordres, Gouverneur
de Tournay
)
frere de
feu MrColbert.
Guillaume de Bautru ,, Comte de Serrant, ci- devant
Chancelier de feuëSon
A. R. Monsieur, Frere unique
du Roy,estmort à Serrant
en Anjou, âgé de 9y.
ans. Il estoit filsdeGuillaume
Bautru, Introducteur
des Ambassadeurs, Envoyé
du Royen diverses Cours,
& de l'Academie Françoise.
Mylord Jean Caryll, Baron
de Dunford en Angleterre,
Ministre & Secretaire
d'Etat du Roy de la grande
Bretagne
,
&Secretaire des
Commandemens de la Reine,
est mort à S. Germain
en Laye âgé de 94. ans. Il
s'estoit. toujoursdistingué
par sa pieté, par sa capacité,
par son attachement à fOQ
legitime Souverain, & par
sa charité envers les Pauvres.
Anne GeneviéveMartineau
épouse de François-
Fcrrand
,
Seigneur de Villemilan
,Maistre des Requêtes
&. Intendant en Bretagne,
mourut le 15. Septembre
âgée de 4 5. ans,laissant
unefille unique.
Marie-Reinede Monc.
chal, veuve de Charles- Honoré
Barentin, Seigneur
d'Hardivillers,&c.Maistre
des Requestes
, mourut le
16. Septembre âgée de 27
ans, laissant posterité.
Loüis François de Bouf-
Hers) Pair & Maréchal de
France, Chevalier Ordres
du Roy & de la Toison
d'Or, Capitaine des Gardes
du Corps,cydevant Colonel
du Regiment des Gardes
Françoises, Grand Bailly ôô
Gouverneur hereduaire de
la Ville de Beauvais & du
Beauvoisis
,
Gouverneur &
LieutenantGeneral des Provinces
de Flandres & de
Haynault, Gouverneur particulier
& Souverain Bailly
des Villes,Citadelle&Châ.
tellenie de Lille de General
desArmées du Roy,mourut
à Fontainebleau le 22. )âgé de Ci. ans sepe
-
mois. Son Corps a este
apporté à Saint Paul où il a
estéinhumé Il estoit né le
dix Janvier 1644. &il commença
à porter les Armes en
qualité de Cadet, dans le
Regiment
Regiment des Gardes o en
1662.. En 1663. &1664.,
il le trouva aux expéditions
de Marsal &deGigery. En
1 666. il fut fait Sous Lieutenant
dans le mêmeRégiment,
& il se distingua l'année
suivante au Sièges de
Tournay
,
de Douay
,
de
Lille ,&de pluficurs autres
Places. En 1668. il servit
d Aide Major au Regiment
des Gardes en 1669 il fut
fait Colonel du Regiment
Royal de Dragons, & l'annéesuivante
il Cervi[:'là: la
teste de ce Regiment à la
Conqueste de la Lorraine
fous Mr le Maréchal de
Crequy. A la mort de Mr
le Comte de Boufflers son
frere aine
,
il eut la Charge
- de Lieutenant General de la
Province de l'Isle de France,
& celle de grand Bailly de
Beauvais donc ce Comte é- toit pourvû. Il servit dans la
guerre de Hollande fous Mr
de Turenne & fous Mr le
Maréchal de Luxembourg
, s'y distingua en plusieurs
occasions, & entrautres au
Combat deWoerden où il
fut bleuet passa en AHeWr
gne sur la fin de l'année
1673. ilfutblessé en1674.
à la Batailled'Ensheim. En
1675.il fut fait Brigadier
de Dragons,&soutint les
efforts des Ennemis à la teste
de l'arriere Garde de l'Armée
lors qu'elle se retira
aprés la mort de Mr de
Turenne. En 1676.ilservit
en Allemagne fous Mr le
Maréchal de Luxembourg.
En 1677. il fut fait Maréchal
de Camp&servit fous
Mr le Maréchal deCrequy.
En 1678. il se trouva aux
Combats de Rhinsfeld ,dç
Seckaigen,6id
bourg, & suc pourvû la
même année de la Charge
de Colonel general de Dragons.
Ilalla l'annéesuivante
en Dauphiné avec un corps
d'armée, & en 1681. il prit
possession de Casal, & la
mêmeannéeilfut faitLieutenant
general. En J68z.
il marcha avec un corps
d'armée vers les Pyrenées
pour obliger la Ville de Fontarabie
defaireauRoy satisfaébon
que Sa Majesté luy
- demandoit.En1683. ilrejpafla
enFlandre ou il servit
sousMr le Miréchal d'Humieres.
En 1684. aprés la
reduction de Luxembourg
il campa surl' Escautavecun
corps de troupes jusques à
laconclusion de la Trêve.
En1685.il passaàBayonne,
& de là dans la Guyenne
pour y commander en
Chef En 1686. il eut le
Gouvernement de la Ville
& Province de Luxembourg - &du Comté de Chini. En
1687.il fut pourvû de celuy
de Lorraine &de la Province
de la Sarre & du Commandement
en Chef des
trois Evêchez & de Sedan,
En 1688. il Commanda
l'Armée d' Allemagne en Chef, prit Keiserloutre
Krutznac J'
,
Worms
,
Oppeinl-
ieini reduisit tout le
Palatinat à l'obeissance du
Roy,& fitentrer des Troupes
dans Mayence. Cette
même année Sa Majesté
l'honora du Collier de ses
Ordres. Il fit plusieurs autres
expeditions les deux
années suivantes
,
& Commanda
l'Armée de la Motets
le. En 1690. il eut lecommandement
en Chef du
Paysd'entre Sambre & la
Mer. Enr6sn.il fut blessé
au Siege de Mons, bombarda
la Ville de Liége ,& fut
fait Colonel des Gardes
Françoises. En 1691. il
investit la Ville de Namur
s'opposa t au Prince d'Orangequi
voulut secourircette
place, se distingua à la
BailledeSteinkerke
,
bombarda
Charleroy & reprit
Furnes que les Ennemis
avoient fortifié. Au commencement
du mois deMars
1693. le Roy l'honora du
Baston deMaréchal de France
,
& de l'Ordre de Saint
Loüis au mois d'Avril suivant.
Il servit cette même
annéeen Allemagne fous
Monseigneur le Dauphin,
& en Flandres l'année suivante
où il fut fait Gouverneur
& Lieutenant general
decette Province & du
Pays conquis. En 1695. il
deffendit la Ville de Namur
pendant plus de deux mois
assi'gée par le Prince d'Orange,
autte sir conduire
à Mastrick, ouil resta15.
jours. A son retour le Roy
érigea sa tetre de Cagny en
Duché fous le nom de Boufflers
en 1695.Il Commanda
l'Armée: du Roy enrre
Sambre& Meuse en 1696.
& en 1697.Le 4. Septembre
1701. il fit élever dans son
Chasteau de Boufflers en
Beauvoisis, la Statuëéquestre
du Roy, la même année
il eut ordre de se re-ndre à Bruxelles pour commander
dans tous les Pays Bas
Espagnols conjointement
avec Mr le Marquis de
Bedmar. En1702.il servit
fous Monseisneur le Duc
de Bourgogne. En 1703. il
commandal'Arméedu Roy
en Flandreconjointement
avec Mr le Maréchal de
Villeroy,& dessit les Hollandois
avec Mrle Marquis
de Bedmar
, au combat
d'Eckeren
; ce sur pour le
recompenser de cette action
que le Roy d'Espagne luy
envoya l'Ordre de la Toison
d'or. Cette même année
le Roy le fit Capitaine
des Gardes du Corps, & il
se démit de celle deColonel
des Gardes Françoises. En
1708. ildeffendit la Ville,
& la Citadelle de Lille d'une
maniere qui luy fit beaucoup
d'honneur, & ce qui
luy fit meriter la dignité de
Pair de France que le Roy
luy donna par Lettres Patentes
registrées le 1 9.
Mars1709. S. M.luy accordaaussi
les grandes entrées
de premier Gentilhomme
de la Chambre,& la survivance
du Gouvernement
de Flandre pour Mr le
Comte de Boufflerssonfils
aîné. La derniere a£tionou
feu Mr le Maréchal de
Boufflers s'est diliinguéa
esté la Bataille de Mdlplaquet
,
où il commandoic
l'aile droire ; il y renver sa
tour ce qui s'opposa à luy ;
mais Mr le Maréchal de
Villars qui commandoic
Jt:e gauch e ayant elle
blesse dangereusement
,
&
ayant en plusieurs de les Of.,
ficiers generaux tuez ,
Mr
le Maréchal de BoufH:rs,
soutintencore long temps
les efforts des ennemis
nonosbtant leur grande fuperiorité,
jusqu'à ce qu'il
jugeait à propos de faire sa
retraitequ'il fit en si bon
ordre que les ennemis n'ose
rent le suivre.
-
La Maison de Boufflers
est des plus anciennes de la
Province de Picardie. Elle
a pris son nom de la Terre
de Boufflers qui est dans le
Ponthieu, & qui a été possedéefans
interruption depuis
1200 ans jusqu'àcejour par
ceux de cette Maison.
JeanBaptisteleFévre de
la Barre, Commandeur, PLC.
vost & Mairre des Ceremonies
de l'Ordre Royal, Militaire
ez Hôpitalier de N0
tre-Damedu Mont Carmel
& deS. Lazare de Jerusslem,
mourut le 17. Aoust âgé de
71. ans. Antoine le Févre
,
Seigneur de la Barre Conseillerau
Parlement; son pere
avoit esté Prevost des Marchands.
Marie de Ligny, qui avoit
épouséle 1 3 Janvier 1677.
Antoine Egon, Prince de
Furstemberg mourut à Paris
le
1 8.Aoust âgé de 55.ans.
EllelaissaN.de Furstemberg
qui épousa le
1 3. Mars
1704. N.. Comte de Lannoy,
& Marie Loüise Maunce,
quiépousa le 10. Janvier
1708. Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay.
Jean Guillemin, Seigneur
de Courchamp,Maistre
des Requestes, mourut le
18. Aoust. Il avoit épouse
Marthe-Clemence de Bailleul
fille & soeeur de Picfi"
dents au Par lement,
Jean Phelypeaux, Conseiller
d'Erat Ordinaire, cidevant
Intendant de Paris,
mourut le 19. Aoust âgé de
6S ans. Il étoit frere de Mr
le Chancclhcjr.
Le P. Charlesde RocllC"
blanche
,
Cordelier
,
Doctenr
de Soi bonne, L(d. ur
en Theologie& ancien Gardien
des Cordelters de Paris
y mourut le 17. Août en sa
6 7 année & en sa 5 o. de
Religion en reputation
d'une grane verru.
Anne
-
Elisabeth
-
David
de Vaux, épouze de François
Joseph de Sevré,Conseiller
au Parlement, mourut le 11.
Aoust âgée de 3 Y. ans.
Marie- Anne- Charlote de
Bourbon,Demoiselle d'Estouteville,
fille de feu Louis
Henry legitimé deBourbon,
Prince de Neufchastel ert
Suisse, & d'Angelique Cunegonde
de Montmorency-
Luxembourg
,
qui étoitnée
le
2. 6. Septembre 1 70 1.
mourut le 23.Aoust. Elle
laisse pour heritiere sa soeur
unique, épouse de Mr le
Duc de Luines.
JeanAubery
,
Marquis de
Vatan
y
Baron de Serricres
&c. Lieutenant de Roy au
Gouvernement d'Orleanois
& Blaisois, mourut le 28.
Aoust âgéde55.ans. Illaisse
des enfans de N. de Bailleut,
soeur de MC de Courchamp
dont on vient de parler.
Elisabeth Sophie Cheron,
de l'Academie Royale de
Peinture & Seul pture, & de
celle des Ricovrati de Padouë,
épouse de Mr le Gay,
Ingénieur ordin aire duRoy,
mourut le 4. Septembre.
Marie - Madelaine du
Moncel de Martinrast, veuve
de Georges de Scudery
,
Gouverneur de N. Dame de
la Garde, mourut le 6. Septembre
,
âgé de 90. ans. J.:rofme de Sainte Beuve,
Prieur de S Jean de Moncoriolo
, mourut aussi le 6.
Septembre. Il étoit frere de
feu Mr de S. Beuve, Docteur
de Sorbonne
,
& fort
connu de tous lesSçavans.
Marie du Clos, mourut
à Falaise
,
sur la fin du
mois d'Aoust dans sa centneuviéme
année.
Henry Colbert de Maulevrier
,Chevalier de Malthe,
Lieutenant General des
Armées du Roy,mourut à
Cambray le 15.Aoust âgé
de 34 ans. Il y avoir17 ans
qu'il servoit avec cette francjiç,
yalc fitnalurejle au1
sang des Colberts. Il fut
blessé dangereusement i en 7 1695. au siege de Namur,
où Mr le Marquis de Maulevrier
son frere aîné fut
tué. Le Roy luy donna son
Regiment, qui suc envoyé
en Italie en 170 1. où il son:
signalétantque la guerre y
a duré. Il passa ensuite en
Espagne où il servit fous
Monsieur le Ducd'Or leans;
il se distingua particulierement
au siege de Lcrida. Il
a exercé la Charged'Inspecteur
general d'Infanterie
pendant sixannéesavectougc
l'exactitude & la probité
que demande cet employé
Aussi Mr le Chevalier de
Maulevrier possedoit il toutes
les qualitez du plus excellent
Officier general & celles
du plus parfait honnestehomme
Ilest generalement
regretté des gens de guetre
& de tous ceux qui le connoissoient.
Il estoit fils de
feu Mr le Comte de Maulevrier
,
Lieutenant general o des Armées du Roy ,Chelier
de se, Ordres, Gouverneur
de Tournay
)
frere de
feu MrColbert.
Guillaume de Bautru ,, Comte de Serrant, ci- devant
Chancelier de feuëSon
A. R. Monsieur, Frere unique
du Roy,estmort à Serrant
en Anjou, âgé de 9y.
ans. Il estoit filsdeGuillaume
Bautru, Introducteur
des Ambassadeurs, Envoyé
du Royen diverses Cours,
& de l'Academie Françoise.
Mylord Jean Caryll, Baron
de Dunford en Angleterre,
Ministre & Secretaire
d'Etat du Roy de la grande
Bretagne
,
&Secretaire des
Commandemens de la Reine,
est mort à S. Germain
en Laye âgé de 94. ans. Il
s'estoit. toujoursdistingué
par sa pieté, par sa capacité,
par son attachement à fOQ
legitime Souverain, & par
sa charité envers les Pauvres.
Anne GeneviéveMartineau
épouse de François-
Fcrrand
,
Seigneur de Villemilan
,Maistre des Requêtes
&. Intendant en Bretagne,
mourut le 15. Septembre
âgée de 4 5. ans,laissant
unefille unique.
Marie-Reinede Monc.
chal, veuve de Charles- Honoré
Barentin, Seigneur
d'Hardivillers,&c.Maistre
des Requestes
, mourut le
16. Septembre âgée de 27
ans, laissant posterité.
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Résumé : MORTS.
Louis François de Boufflers, Pair et Maréchal de France, naquit le 10 janvier 1644. Il débuta sa carrière militaire en 1662 au sein du Régiment des Gardes Françaises et se distingua lors des sièges de Tournay, Douay et Lille en 1667. En 1668, il fut nommé Aide-Major et, en 1669, Colonel du Régiment Royal de Dragons. Il servit sous divers maréchaux, tels que Turenne et Luxembourg, et fut blessé à plusieurs reprises, notamment à la bataille d'Ensheim en 1674. Sa carrière ascensionnelle se poursuivit avec les promotions de Brigadier de Dragons en 1675, Maréchal de Camp en 1677 et Lieutenant Général en 1681. Il participa à de nombreuses campagnes en Allemagne, Flandre et Dauphiné. En 1690, il reçut le commandement en chef du Pays d'entre Sambre et Meuse et fut promu Maréchal de France en 1693. Il continua de servir dans diverses provinces et fut récompensé par le roi d'Espagne avec l'Ordre de la Toison d'Or en 1703. En 1708, il défendit Lille avec honneur et reçut la dignité de Pair de France en 1709. Sa dernière action notable fut la bataille de Malplaquet en 1709, où il commanda l'aile droite. La Maison de Boufflers est l'une des plus anciennes de Picardie, possédant la Terre de Boufflers depuis 1200 ans. Le texte mentionne également le décès de plusieurs autres personnalités, dont Jean-Baptiste Le Fèvre de la Barre, Antoine Le Fèvre, Antoine Egon, Prince de Furstemberg, et plusieurs autres nobles et ecclésiastiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2775
p. 48-49
MARIAGES.
Début :
Le 14. Septembre Mr de Lamoignon de Blanc mesnil Avocat [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Le 14. Septembre Mr de
Lamoignon de Blanc-mesnil
Avocat general du Parlement
, épousa Mademoiselle
Daligre, fille d'Estienne
Daligre
,
President au
Parlement,&de Madelainc
le Pelletier, sa premiere fcmtnc.
Ec
Et le 17. du même mois
le President Daligre épousa
en troisième nôces Mademoiselle
de Bonnetot, fille
de Mr de Vauroüy, Marquis
de Bonnetot, premier
President de la Chambre
des Comptes de Rouen.
Le 14. Septembre Mr de
Lamoignon de Blanc-mesnil
Avocat general du Parlement
, épousa Mademoiselle
Daligre, fille d'Estienne
Daligre
,
President au
Parlement,&de Madelainc
le Pelletier, sa premiere fcmtnc.
Ec
Et le 17. du même mois
le President Daligre épousa
en troisième nôces Mademoiselle
de Bonnetot, fille
de Mr de Vauroüy, Marquis
de Bonnetot, premier
President de la Chambre
des Comptes de Rouen.
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2776
p. 49-51
BENEFICES.
Début :
Le 15. Aoust le Roy nomma à l'Evesché de Rennes, [...]
Mots clefs :
Rennes, Évêché
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES.
BENEFICES.
Le 15. Aoust le Roy nomma
à l'Evesché de Rennes
,
vaccant par la mort de Jean-
Baptiste de Beaumanoir
Christophe- Louis ,
-
Turpin
deCrisslay-Sanzay, Docteur
de Sorbonne,&Doyen de
Saint Martin de Tours.
Artemiusestoit Evesque
de Rennes fous le Pape
Leon VII. &Nleniliu,, après
S. Amand fous le grand
Clovis. S. Moran remplissoit
ce Siege vers l'an703.
& fit sa démission vers l'an
717, pour aller resider à
Berzetto en Italie, dont il
fut fait Abbé.
Le Diocesede Rennes renferme
263. Paroissescomprises
fous six Doyennez
Ruraux, desquels il y ena
trois qui dépendent de lAr.
; *4
chidiaconé de Rennes & les
trois autres de celuy du Desert.
Ilya
Le 15. Aoust le Roy nomma
à l'Evesché de Rennes
,
vaccant par la mort de Jean-
Baptiste de Beaumanoir
Christophe- Louis ,
-
Turpin
deCrisslay-Sanzay, Docteur
de Sorbonne,&Doyen de
Saint Martin de Tours.
Artemiusestoit Evesque
de Rennes fous le Pape
Leon VII. &Nleniliu,, après
S. Amand fous le grand
Clovis. S. Moran remplissoit
ce Siege vers l'an703.
& fit sa démission vers l'an
717, pour aller resider à
Berzetto en Italie, dont il
fut fait Abbé.
Le Diocesede Rennes renferme
263. Paroissescomprises
fous six Doyennez
Ruraux, desquels il y ena
trois qui dépendent de lAr.
; *4
chidiaconé de Rennes & les
trois autres de celuy du Desert.
Ilya
Fermer
Résumé : BENEFICES.
Le 15 août, Christophe-Louis Turpin de Crissay-Sanzay fut nommé évêque de Rennes après le décès de Jean-Baptiste de Beaumanoir. Historique : Artemius, Nlenilius, saint Moran ont été évêques de Rennes. Le diocèse comprend 263 paroisses en six doyennés, trois dépendant de l'Archevêché, et deux archidiaconés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2777
p. 51-53
« Il y a dans la Ville de Rennes proche de la Porte de Morlaix [...] »
Début :
Il y a dans la Ville de Rennes proche de la Porte de Morlaix [...]
Mots clefs :
Rennes, Eau, Puits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Il y a dans la Ville de Rennes proche de la Porte de Morlaix [...] »
Ilya dans la Ville de Rennesproche
laPorte de Morlaix
un Puitsfait en 1698. dans
lequel un Maçonqui travailloit
au haut laissa tomberson
marteau.Unhomme dejournéey
estant descendu pourle
chercher, fut étouffé en approchant
de l'eau. Ily endescendit
unsecondpour tirer le corps
mort, qui eut la mêmedestinée
ainsiqu'un troisiéme. Ony en
descendit unquatriémeà demi
•yvrebien liéàquion rçcommanda
de crier quand il
fentiroit quelque chose qui l'incommoderoit.
Il cria dés qu'il
fut prés de l'eau
, & on le retijra
promptement;maisil mourut
trois jours aprés. Ilditqu'il
avoitsentiunechaleur qui luy
brûloit lesentrailles.Ony descendit
un chien quicria au même
endroit, &quimourutpeu
de temps aprés quil eut esté retiré.
Quand onjettoit de l'eausur
ce chien mourant il revenoit de
même que ceuxqui ont étéjettés
dans lafameusegrottedu Chien
prés de Naples. On retira ensuite
lescadavresavecdes crocs; on
lesou-irit.,eon neputreconnOl/
Ire aucune cause de leur
mort. Ce qu'ily a de plussurprenantc'est
que ce nefont point
des terres nouvellement remuées
qui causent ces accidens,
& que l'on boit tous les jours
de l'eau de ce Puitssans aucune
incommodité.
','.,
laPorte de Morlaix
un Puitsfait en 1698. dans
lequel un Maçonqui travailloit
au haut laissa tomberson
marteau.Unhomme dejournéey
estant descendu pourle
chercher, fut étouffé en approchant
de l'eau. Ily endescendit
unsecondpour tirer le corps
mort, qui eut la mêmedestinée
ainsiqu'un troisiéme. Ony en
descendit unquatriémeà demi
•yvrebien liéàquion rçcommanda
de crier quand il
fentiroit quelque chose qui l'incommoderoit.
Il cria dés qu'il
fut prés de l'eau
, & on le retijra
promptement;maisil mourut
trois jours aprés. Ilditqu'il
avoitsentiunechaleur qui luy
brûloit lesentrailles.Ony descendit
un chien quicria au même
endroit, &quimourutpeu
de temps aprés quil eut esté retiré.
Quand onjettoit de l'eausur
ce chien mourant il revenoit de
même que ceuxqui ont étéjettés
dans lafameusegrottedu Chien
prés de Naples. On retira ensuite
lescadavresavecdes crocs; on
lesou-irit.,eon neputreconnOl/
Ire aucune cause de leur
mort. Ce qu'ily a de plussurprenantc'est
que ce nefont point
des terres nouvellement remuées
qui causent ces accidens,
& que l'on boit tous les jours
de l'eau de ce Puitssans aucune
incommodité.
','.,
Fermer
Résumé : « Il y a dans la Ville de Rennes proche de la Porte de Morlaix [...] »
En 1698, à Rennes, près de la Porte de Morlaix, un puits fut construit. Un maçon y laissa tomber son marteau. Un homme envoyé pour le récupérer fut étouffé en approchant de l'eau. Deux autres personnes subirent le même sort. Un quatrième homme, bien attaché et recommandé de crier s'il sentait quelque chose, cria dès qu'il fut près de l'eau et mourut trois jours plus tard, affirmant avoir senti une chaleur lui brûler les entrailles. Un chien descendu dans le puits cria au même endroit et mourut peu après. L'eau jetée sur le chien mourant le faisait réagir comme les chiens jetés dans la grotte du Chien près de Naples. Les cadavres furent retirés et examinés, mais aucune cause de leur mort ne put être identifiée. Les accidents ne sont pas causés par des terres nouvellement remuées, et l'eau du puits est consommée quotidiennement sans problème.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2778
p. 53-61
« Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Début :
Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Abbé, Majesté, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Sa Majesté donna I)Abbaye
de S. Florent lez Saumur
, vacante par la mort
de Mr l'Abbé de Bourlaimontj
à Françoisde Berton
de Crillon Evesque de Vence.
Cette Abbaye est de
l'Ordre de S. Benoist, &
dans le Diocese d'Angers,
quoy qu'elle ne se dise d'aucun
Diocese. On l'appelle
Saint Florent, lez Saumur,
parce qu'elle est ficuée proche
de la Ville de Saumur,
& pour la distinguer d'une
autre Abbaye du même
nom qui est dans la Ville,
& qu'on nomme Saint Florent
le Vieux.
Saint Florent, natif de
Poitou, estoit Prestre, Disciple
de S. Martin. Aprés
la mort de son Maistre il
se retira dans un caverne de
la montagne de Glonne ou
Glan sur la rive de la Loire,
dans le. Diocese d'Angers
du costédeceluy de Nantes,&
il y finit ses jours. On
fit de son Hermitag-c. vers la
fin du septiéme siecle une
Abbaye qui subsiste encore
aussi fous le nom de Saint
FlorentleVieux. CerteAbbaye
ayant esté pillée & brûlée
par les Normans, Thibault
Comte de Blois en fit
rebastir une autre dans le
Chasteau de Saumur, où
l'on déposa les Reliques de
S. Florent, ce qui donna
encore le nojD à cette Ab,..
baye,qui fut détruite avec
le Chasteau l'an 1025. Quatreou
cinq ans après on en
bastit une nouvelle prés de
la Ville vers le Couchant,
sur la petite riviere de
Thoué qui va se décharger
de là dans la Loire, & c'est
celle que Ion nomme Saint
Florent lez Saumur.
Celle de la Creste - a esté
donnée à Antoine Charpin
de Gennetines, Evêque de
Limoges;elle vacquoit aussi
par la mort de Mr l'Abbé
de Bourlaimont. Cette Abbayeest
de l'Ordre de Cie..
teaux , au Diocese de Langres
,& ficuée dans le Bourg
de la Creste sur lariviere de
Regnon dans le Bassignyen
Champagne à trois lieuës
de Chaumont du costé de
l'Orient. Elle fut fondée le
30. Juin iiii.&clleeflfil.-.
le de Morimond. Saint Bernard
en parle dans la Lettre
346-
Celle de Montiers Ramey
, ou de Montieramey
)
vacante par la mort deMr
de Beaumanoir Evesque de
Rennes, à Pierre de Pardaillan
de Gondrin, Chanoine
del'Eglise de Paris, & fils
de Mr le Duc d'Antin. Elle
estde l'Ordre de S. Benoist,
au Diocese de Troyesen
Champagne, & ficuée à
quatre lieuës de laVille de
cenom,sur leruisseau de
Barse. Cette Abbaye fut
fondéel'an 837.sousLouis
leDebonnaire par le Prestre
Adremar ou ArrerJlàrJdont
rite porta le nom pendant
quelque temps, comme on
le voit par ces mots latins
MenasteriumAmmarense ou
Monasterium Adremari. Le
Corps de Saint Victor
,
dit
SaintVictre d'Aicis
3
sur Aube
en Champagne
,
fut en*
terré dans sa Cellule de Saturniac,
à trois petites lieuës
de cette Ville. Il fut transportédepuis
dans le Monastcre
du Manoir de Carbon
appelle Montier Ramey
,
&
ce fut ce qui donna occasion
de choisir ce Saint pour
Patron du lieu.
Celle de Tulley
, vacante
par la mortd'Estienne de
Rollée de Pallieres
3
à Mr
l'Abbé Trudaine. Elle est
de l'Ordre deCisteaux
,
&
dans le Diocese de Langres.
Celie de Laumosne, ou
du Petit-Cisteaux
, vacance
par lamort de Mr l'Abbé
du Pré, à Mr l Abbé Martineau
de Prince. Elle ert de
l'Ordre de Cisteaux, & dans
le Diocese de Chartres.
Celle de Bonnevaux,
vacante par la démission
d'Henri Augustin lePilleur,
nomméàl'Evêché de Saintes,
àMr l'Abbé Carpinel.
Elleest del'Ordre de Cisteaux
, dans le Diocese de
Vienne; & elle sur fondée
par le Pape Calixte II.
Celle de laVernuce,vacante
par la mort de Mr
l'Abbé Bossard, à Mr
l'Abbé Berjavel. Elle est
de l'Ordre deSaine Augustin
, & dans le Diocese de
Bourges.
Celle de S. Loup, qui est à
la Presentation de Monsieur
le Duc d'Orléans, à Me de
Chastillon. Elleestdel'Ordre
Cisteaux,&dans le Diocese
d'Orleans,àun quart
de lieuë de la Ville de ce
nom. Cette Abbaye estoit
vaccante par la mort de
Louise-Charlotte de Char.
tillon.
de S. Florent lez Saumur
, vacante par la mort
de Mr l'Abbé de Bourlaimontj
à Françoisde Berton
de Crillon Evesque de Vence.
Cette Abbaye est de
l'Ordre de S. Benoist, &
dans le Diocese d'Angers,
quoy qu'elle ne se dise d'aucun
Diocese. On l'appelle
Saint Florent, lez Saumur,
parce qu'elle est ficuée proche
de la Ville de Saumur,
& pour la distinguer d'une
autre Abbaye du même
nom qui est dans la Ville,
& qu'on nomme Saint Florent
le Vieux.
Saint Florent, natif de
Poitou, estoit Prestre, Disciple
de S. Martin. Aprés
la mort de son Maistre il
se retira dans un caverne de
la montagne de Glonne ou
Glan sur la rive de la Loire,
dans le. Diocese d'Angers
du costédeceluy de Nantes,&
il y finit ses jours. On
fit de son Hermitag-c. vers la
fin du septiéme siecle une
Abbaye qui subsiste encore
aussi fous le nom de Saint
FlorentleVieux. CerteAbbaye
ayant esté pillée & brûlée
par les Normans, Thibault
Comte de Blois en fit
rebastir une autre dans le
Chasteau de Saumur, où
l'on déposa les Reliques de
S. Florent, ce qui donna
encore le nojD à cette Ab,..
baye,qui fut détruite avec
le Chasteau l'an 1025. Quatreou
cinq ans après on en
bastit une nouvelle prés de
la Ville vers le Couchant,
sur la petite riviere de
Thoué qui va se décharger
de là dans la Loire, & c'est
celle que Ion nomme Saint
Florent lez Saumur.
Celle de la Creste - a esté
donnée à Antoine Charpin
de Gennetines, Evêque de
Limoges;elle vacquoit aussi
par la mort de Mr l'Abbé
de Bourlaimont. Cette Abbayeest
de l'Ordre de Cie..
teaux , au Diocese de Langres
,& ficuée dans le Bourg
de la Creste sur lariviere de
Regnon dans le Bassignyen
Champagne à trois lieuës
de Chaumont du costé de
l'Orient. Elle fut fondée le
30. Juin iiii.&clleeflfil.-.
le de Morimond. Saint Bernard
en parle dans la Lettre
346-
Celle de Montiers Ramey
, ou de Montieramey
)
vacante par la mort deMr
de Beaumanoir Evesque de
Rennes, à Pierre de Pardaillan
de Gondrin, Chanoine
del'Eglise de Paris, & fils
de Mr le Duc d'Antin. Elle
estde l'Ordre de S. Benoist,
au Diocese de Troyesen
Champagne, & ficuée à
quatre lieuës de laVille de
cenom,sur leruisseau de
Barse. Cette Abbaye fut
fondéel'an 837.sousLouis
leDebonnaire par le Prestre
Adremar ou ArrerJlàrJdont
rite porta le nom pendant
quelque temps, comme on
le voit par ces mots latins
MenasteriumAmmarense ou
Monasterium Adremari. Le
Corps de Saint Victor
,
dit
SaintVictre d'Aicis
3
sur Aube
en Champagne
,
fut en*
terré dans sa Cellule de Saturniac,
à trois petites lieuës
de cette Ville. Il fut transportédepuis
dans le Monastcre
du Manoir de Carbon
appelle Montier Ramey
,
&
ce fut ce qui donna occasion
de choisir ce Saint pour
Patron du lieu.
Celle de Tulley
, vacante
par la mortd'Estienne de
Rollée de Pallieres
3
à Mr
l'Abbé Trudaine. Elle est
de l'Ordre deCisteaux
,
&
dans le Diocese de Langres.
Celie de Laumosne, ou
du Petit-Cisteaux
, vacance
par lamort de Mr l'Abbé
du Pré, à Mr l Abbé Martineau
de Prince. Elle ert de
l'Ordre de Cisteaux, & dans
le Diocese de Chartres.
Celle de Bonnevaux,
vacante par la démission
d'Henri Augustin lePilleur,
nomméàl'Evêché de Saintes,
àMr l'Abbé Carpinel.
Elleest del'Ordre de Cisteaux
, dans le Diocese de
Vienne; & elle sur fondée
par le Pape Calixte II.
Celle de laVernuce,vacante
par la mort de Mr
l'Abbé Bossard, à Mr
l'Abbé Berjavel. Elle est
de l'Ordre deSaine Augustin
, & dans le Diocese de
Bourges.
Celle de S. Loup, qui est à
la Presentation de Monsieur
le Duc d'Orléans, à Me de
Chastillon. Elleestdel'Ordre
Cisteaux,&dans le Diocese
d'Orleans,àun quart
de lieuë de la Ville de ce
nom. Cette Abbaye estoit
vaccante par la mort de
Louise-Charlotte de Char.
tillon.
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Résumé : « Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Le texte mentionne plusieurs nominations et informations concernant des abbayes en France. Sa Majesté a attribué l'Abbaye de Saint-Florent-lez-Saumur, de l'Ordre de Saint-Benoît et située près de Saumur, à François de Berton de Crillon, Évêque de Vence. Cette abbaye est distincte de Saint-Florent-le-Vieux, fondée au septième siècle sur les lieux de retraite de Saint Florent, un disciple de Saint Martin. L'abbaye actuelle a été reconstruite après avoir été pillée par les Normands et détruite en 1025. D'autres abbayes mentionnées incluent celle de la Creste, donnée à Antoine Charpin de Gennetines, Évêque de Limoges, et située dans le Diocèse de Langres. L'Abbaye de Montiers-Ramey, fondée en 837 par le prêtre Adremar, a été attribuée à Pierre de Pardaillan de Gondrin, Chanoine de Paris. L'Abbaye de Tulley, de l'Ordre de Cîteaux, a été confiée à l'Abbé Trudaine. L'Abbaye de Laumosne, également de l'Ordre de Cîteaux, a été donnée à l'Abbé Martineau de Prince. L'Abbaye de Bonnevaux, fondée par le Pape Calixte II, a été attribuée à l'Abbé Carpinel. L'Abbaye de la Vernuce, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été confiée à l'Abbé Berjavel. Enfin, l'Abbaye de Saint-Loup, de l'Ordre de Cîteaux, a été présentée à Me de Chastillon par le Duc d'Orléans.
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2779
p. 62-65
Nominations, & c. [titre d'après la table]
Début :
Le Roy a fait Conseiller d'Etat, Semestre, Mr Trudaine [...]
Mots clefs :
Duc, Prince, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nominations, & c. [titre d'après la table]
d'Etat, Semestre
,
Mr Trudaine
Intendant de Bourgogne
,& M1 Bignon Prévoit
des Marchands est monté
au rang des Conseillers
d'Erat Ordinaires, par la
more de Mr Phelyppeaux.
Le 19.AoustMr le
Prevost des Marchands, &
les Echevins allerent poster
le Scrutin au Royà Fontainebleau,
pour l'Election
de deux nouveaux Echevins.
Il fut pre senté à Sa
Majesté par MrLanglois
de la FortelleConseiller ap
Parlement. Les nouveaux
Echevins qui sont Mr
Tardif Conseiller de Ville,
& Mr Presti Bourgeois
prêtèrent ferment 9 de fidelité
entre les mains du Roy;ils
furent conduits par Mr des
Granges Maistre des Ceremonies.
Le Corps de Ville
eut ensuite l'honneur de
saluer Monseigneur le Dauphin,
Madame la Dauphine,
Monseigneur le Ducde
Berry, MadameJa Duchesse
de Berry ,& Madame.
Le4, Septembre Mrs les
Députezdes Etats de Languedoc
allerent à Versailles
complimenter Monseigneur
le Duc de Bretagne, b & Monfeigncur le Duc
d'Anjou. Ils furent pre sentez
par Mr des Granges
Maistre des Ceremonies.
Le Roy a donnéla Charge
de Capitaine des Gardes
du Corps vacante par la
mort de Mr le Maréchal de
SoufRees, à Mr le Duc de
Charost Lieutenant General
des Armées de Sa
Majesté. Cette Charge avoic
autre fois esté possedée par
Loüis de Bethune Duc de
Charost son ayeul.
Le premier jour de Septembre
la Princesse
, veuve
du feu Prince de Naflaw
Stadhouder hereditaire de
Frise& deGroningue, accoucha
d'un Prince ,ce qui
fera différer ladécision du
Procès qu'il yavoit entre le
pere de ce jeune Prince, l'Eleveur de Brandebourg,
& les autres prétendants à
la succession du feu Prince
d'Orangè.
,
Mr Trudaine
Intendant de Bourgogne
,& M1 Bignon Prévoit
des Marchands est monté
au rang des Conseillers
d'Erat Ordinaires, par la
more de Mr Phelyppeaux.
Le 19.AoustMr le
Prevost des Marchands, &
les Echevins allerent poster
le Scrutin au Royà Fontainebleau,
pour l'Election
de deux nouveaux Echevins.
Il fut pre senté à Sa
Majesté par MrLanglois
de la FortelleConseiller ap
Parlement. Les nouveaux
Echevins qui sont Mr
Tardif Conseiller de Ville,
& Mr Presti Bourgeois
prêtèrent ferment 9 de fidelité
entre les mains du Roy;ils
furent conduits par Mr des
Granges Maistre des Ceremonies.
Le Corps de Ville
eut ensuite l'honneur de
saluer Monseigneur le Dauphin,
Madame la Dauphine,
Monseigneur le Ducde
Berry, MadameJa Duchesse
de Berry ,& Madame.
Le4, Septembre Mrs les
Députezdes Etats de Languedoc
allerent à Versailles
complimenter Monseigneur
le Duc de Bretagne, b & Monfeigncur le Duc
d'Anjou. Ils furent pre sentez
par Mr des Granges
Maistre des Ceremonies.
Le Roy a donnéla Charge
de Capitaine des Gardes
du Corps vacante par la
mort de Mr le Maréchal de
SoufRees, à Mr le Duc de
Charost Lieutenant General
des Armées de Sa
Majesté. Cette Charge avoic
autre fois esté possedée par
Loüis de Bethune Duc de
Charost son ayeul.
Le premier jour de Septembre
la Princesse
, veuve
du feu Prince de Naflaw
Stadhouder hereditaire de
Frise& deGroningue, accoucha
d'un Prince ,ce qui
fera différer ladécision du
Procès qu'il yavoit entre le
pere de ce jeune Prince, l'Eleveur de Brandebourg,
& les autres prétendants à
la succession du feu Prince
d'Orangè.
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Résumé : Nominations, & c. [titre d'après la table]
Le document décrit plusieurs événements officiels et cérémoniels. Monsieur Trudaine, Intendant de Bourgogne, et Monsieur Bignon ont été nommés Conseillers d'État Ordinaires, remplaçant Monsieur Phelyppeaux. Le 19 août, le Prévôt des Marchands et les Échevins se rendirent à Fontainebleau pour élire deux nouveaux Échevins, Monsieur Tardif et Monsieur Presti, qui prêtèrent serment de fidélité au Roi. Ils saluèrent ensuite les membres de la famille royale. Le 4 septembre, les députés des États de Languedoc félicitèrent les Ducs de Bretagne et d'Anjou à Versailles. Le Roi nomma Monsieur le Duc de Charost Capitaine des Gardes du Corps, une charge précédemment détenue par son aïeul. Le 1er septembre, la Princesse veuve du Prince de Nassau accoucha d'un prince, retardant ainsi la décision d'un procès concernant la succession du Prince d'Orange entre l'Électeur de Brandebourg et d'autres prétendants.
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2780
p. 66-68
Extrait d'une Lettre de Saragosse du 16. Aoust.
Début :
Le Chasteau d'Arens se rendit le 1r de ce mois, & le [...]
Mots clefs :
Saragosse, Régiment
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Saragosse du 16. Aoust.
Extrait d'une Lettre de Sa,
ragosse du 16. Aoust.
Le Chasteau d'Avens se
rendit le i' de re mois, & le
General Showel qui sj étoit
retiréa estéfaitprisonnieravec
prés de cent Allemans &quelques
dutrèsTroupes,&Àillà
Marquis d'.drpajouJqui commandoit
à cesiegeestalléfaire
celuy du Chasteau de Venasque>
afin de resserrer les Ennemisducostéde
la Mer; Couvrir
une communication
avec la Guyenne, Ily a cil
un grand tumulte à Barcelone
y
à l'occasin de l'embarquement
de l'archiduc, la
populace s'étant mutinée pour
s'y opposer,yayantestéexcitée
par deux Regiments de
la nation: mais ce tumulte n'a
point eû de suite. Cependant
l'on prit des mesures pour en
empêcher de nouveaux en faisant
embarquer ces deux Regiments
pour les transporter
ailleurs
, &en faisant répandre
le bruit que l'Archiducne
devait s'embarquer que pour
paferà Tarragone&Je mettre
ala teste dtJon Armée.
ragosse du 16. Aoust.
Le Chasteau d'Avens se
rendit le i' de re mois, & le
General Showel qui sj étoit
retiréa estéfaitprisonnieravec
prés de cent Allemans &quelques
dutrèsTroupes,&Àillà
Marquis d'.drpajouJqui commandoit
à cesiegeestalléfaire
celuy du Chasteau de Venasque>
afin de resserrer les Ennemisducostéde
la Mer; Couvrir
une communication
avec la Guyenne, Ily a cil
un grand tumulte à Barcelone
y
à l'occasin de l'embarquement
de l'archiduc, la
populace s'étant mutinée pour
s'y opposer,yayantestéexcitée
par deux Regiments de
la nation: mais ce tumulte n'a
point eû de suite. Cependant
l'on prit des mesures pour en
empêcher de nouveaux en faisant
embarquer ces deux Regiments
pour les transporter
ailleurs
, &en faisant répandre
le bruit que l'Archiducne
devait s'embarquer que pour
paferà Tarragone&Je mettre
ala teste dtJon Armée.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Saragosse du 16. Aoust.
Le 1er août, le château d'Avens tomba et le général Showel fut capturé avec environ cent Allemands. Le marquis d'Aprajou se prépara à assiéger Venasque. À Barcelone, une émeute éclata contre l'embarquement de l'archiduc, mais fut réprimée. Des mesures furent prises pour éviter de nouveaux troubles.
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2781
p. 68-73
« D'autres Lettres portent que le General Staremberg s'estoit [...] »
Début :
D'autres Lettres portent que le General Staremberg s'estoit [...]
Mots clefs :
Troupes, Vaisseau, Portugal, Barcelone, Bataillons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « D'autres Lettres portent que le General Staremberg s'estoit [...] »
Dautres Lettres portent
que le General Srarcmberg
s'cfioit effectivement mis en
campagne,qu'il avoir partagé
ses troupes en trois
corps dont les deux plus
confiderablcs avoient esté
portez entre Igualada &
Montblanc pour coupcr le
chemin de Barcelonne
,
&
couvrir la Plaine de Tarragone
; que ion Quartier
gênerai estoit à SantaColoma
;que l'autre corps, con.
Manc en trois mille homà.
mes avoit esté envoyé à
Oftalric pour observer un
Camp volant de troupes
Françoises qui estoit du
coilé de Gironne, & que ce
General attendoit un renfort
de neuf bataillons Arcglois
qui devoient venir dé
Portugal.
Qael'Arméed'Espagne
qui estoit composée de cinquante
quatre Bataillons Br.
de (oixante & dix sept Efcadrons
estoit tres belle Se
abondamment pourvûe de
toutes les chofesnecefiaires$>
que celle des ennemis, mailquoit
de vivres,& même
d'eau-,&quel'Archiduc ne
s'efioit poinc encore embarqué
j mais qu'il devoir
partir incessamment avec
une Fiotc de trente deux
.Vaisseaux qui s'ettoient assemblez
à Barcelonne.
Les Lettres de Cadix du
11. Aoust difenc que le 8.
il y estoit arrivé quatre Bastimens
Portugais de la
Flote du Brcfil pris par plusieurs
Armateurs François,
qui après les avoir amarincz)
avoient continué de poursuivre
le reste de la Flote;
que cette nouvelle avoit
fort déconcerté les Negotians
de Lisbonne d'où l'on
avoir fait partir pluficurs
Navires pour aller chercher
des bleds en Affrique;
mais quiy estoient revenus
sur l'avis qu'ils avoient eu
que quelques Vaisseaux de
guerre François croisoient
sur leur route, ce qui avoit
encore fait augmenter le
prix des grains qui eftoic
déja fort haut. Ces mêmes
Lettres confirment la grande
desertion des troupes de
la Garniion de Gibraltarfaute
de payement &qu'outre
les deux cens hommes qui
en estoient fortis fous prétexte
dallerenparty &qui
estoient venus se rendrc
avec leurs Officiers, il en
arrivoit fouvenc d'autres.
:.
Celles de Madriddu24,
du même mois portent
qu'on aeu des avjs dEftremadure
qui confirmentque
les troupes Angloises qui
font en Portugal marchoient
à Llfbonne ou elles
.devoients'embarquer pour
j>aflfe£ en Catalogne,&que
les,
lesPortugais en paroissoient
fort mécontens.
que le General Srarcmberg
s'cfioit effectivement mis en
campagne,qu'il avoir partagé
ses troupes en trois
corps dont les deux plus
confiderablcs avoient esté
portez entre Igualada &
Montblanc pour coupcr le
chemin de Barcelonne
,
&
couvrir la Plaine de Tarragone
; que ion Quartier
gênerai estoit à SantaColoma
;que l'autre corps, con.
Manc en trois mille homà.
mes avoit esté envoyé à
Oftalric pour observer un
Camp volant de troupes
Françoises qui estoit du
coilé de Gironne, & que ce
General attendoit un renfort
de neuf bataillons Arcglois
qui devoient venir dé
Portugal.
Qael'Arméed'Espagne
qui estoit composée de cinquante
quatre Bataillons Br.
de (oixante & dix sept Efcadrons
estoit tres belle Se
abondamment pourvûe de
toutes les chofesnecefiaires$>
que celle des ennemis, mailquoit
de vivres,& même
d'eau-,&quel'Archiduc ne
s'efioit poinc encore embarqué
j mais qu'il devoir
partir incessamment avec
une Fiotc de trente deux
.Vaisseaux qui s'ettoient assemblez
à Barcelonne.
Les Lettres de Cadix du
11. Aoust difenc que le 8.
il y estoit arrivé quatre Bastimens
Portugais de la
Flote du Brcfil pris par plusieurs
Armateurs François,
qui après les avoir amarincz)
avoient continué de poursuivre
le reste de la Flote;
que cette nouvelle avoit
fort déconcerté les Negotians
de Lisbonne d'où l'on
avoir fait partir pluficurs
Navires pour aller chercher
des bleds en Affrique;
mais quiy estoient revenus
sur l'avis qu'ils avoient eu
que quelques Vaisseaux de
guerre François croisoient
sur leur route, ce qui avoit
encore fait augmenter le
prix des grains qui eftoic
déja fort haut. Ces mêmes
Lettres confirment la grande
desertion des troupes de
la Garniion de Gibraltarfaute
de payement &qu'outre
les deux cens hommes qui
en estoient fortis fous prétexte
dallerenparty &qui
estoient venus se rendrc
avec leurs Officiers, il en
arrivoit fouvenc d'autres.
:.
Celles de Madriddu24,
du même mois portent
qu'on aeu des avjs dEftremadure
qui confirmentque
les troupes Angloises qui
font en Portugal marchoient
à Llfbonne ou elles
.devoients'embarquer pour
j>aflfe£ en Catalogne,&que
les,
lesPortugais en paroissoient
fort mécontens.
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Résumé : « D'autres Lettres portent que le General Staremberg s'estoit [...] »
Le texte décrit les mouvements militaires et logistiques des troupes et des flottes. Le général Starhemberg a déployé ses troupes en trois corps. Deux corps sont positionnés entre Igualada et Montblanc pour bloquer l'accès à Barcelone et protéger la plaine de Tarragone, tandis que le quartier général est à Santa Coloma. Un troisième corps de trois mille hommes est envoyé à Hostalric pour surveiller des troupes françaises près de Gérone. Starhemberg attend des renforts de neuf bataillons anglais venant du Portugal. L'armée espagnole, composée de cinquante-quatre bataillons et soixante-dix-sept escadrons, est bien équipée et approvisionnée, contrairement aux ennemis qui manquent de vivres et d'eau. L'archiduc doit partir avec une flotte de trente-deux vaisseaux rassemblée à Barcelone. Des lettres de Cadix rapportent la capture de quatre bâtiments portugais par des armateurs français, perturbant les négociants de Lisbonne. Les prix des grains ont augmenté en raison de la présence de vaisseaux de guerre français. Les mêmes lettres confirment une grande désertion parmi les troupes de Gibraltar en raison du non-paiement des soldes. Des lettres de Madrid indiquent que les troupes anglaises au Portugal se dirigent vers Lisbonne pour s'embarquer vers la Catalogne, suscitant le mécontentement des Portugais.
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2782
p. 73-77
Lettre du Camp de Paillancour, du 1. Septembre.
Début :
Mr le Maréchal de Villars, ayant résolu d'inquieter les [...]
Mots clefs :
Ennemis, Troupes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre du Camp de Paillancour, du 1. Septembre.
Lettre du Camp de Paillan?
cour,.;du i'.,Sept,em{bres .: :'1
Mr le Maréchal de VIIi.-
lars
, ayant réjolu
,
çtinquiéter
les Ennemisy commande hier
aprèsmidjsix millef&ldats ou
grenadiers.Il iftfaireAdeujç
Ponts agauche de Thun*4'Euefjue
, entre ceVillage .(!¡-
Etrun qui furent conftruiu
^yec\tant de di-ligene* de
sècret que les Ennemis qui,rien
ctoicnt qu'à une portée de moufquej
fte Xç$Apperçltrept,point.
Les Troupesypdjferept;le plus
grand dêtachememt3 commandé
par Mr de, sÇhzfteaumorand
alla 4u 'çossé' de Hg,.rdair prés
de Bouchain; le fècond, aux
Ôfdres\de Jplr clt Çofefcdre,
Pianhaajwj où Us Ennemis
fdini]^xmBa>tailblonsw;(Q'iftYe.r:'t,r _bi(JD
f*dujoroïftém,>fiw$le
~O'PMWtt~f àe A4r le Chevalierde
4en
-4e l'Efawrtik-#'Hjkidc'it
Pont, Mrde Colandre.attaqua
le posse dlwy pour attirer les
Ennemis de ce cojlé-là.Mrdt
Chafteaumorandattaqua celui
de Hourdin où ily avoitquatre
BataiHons, dontonfit ungrand
carnage ; toutes les Tentes, &
lesMaisons de Hordain où il
y avoit un grand nombre
d'Officiersfurent pilltes
> (nforte
que la plus part des Soldatsyfirentungrosbutin.
On
prit un Maréchal de Camp
qui commandoit à cefxofle, un
Colonelj trois Capitaines> un
Enjeigney deux Ingénieurs ,
soixante Soldats, le rtftcAyant
esiétué,ou ayantpris la fuite9 é cent Chevaux. Dans le
temps que Mr de Cbafteaumorand
attaquoit Hourdin
Mr iAubigny3prenoitlepofie,
d'Etrun à revers 3
où il fit
soixantehommesprisonniers
le , resse létantsàulsé à la fa*
leur de la nuit: Air J'AIIbigny
fit ensuite travailler a
achever le Pont avec Mr le
Chevalier de LivryJ qui étoit
tefiéde l'autrecoté, Cmonysit
pafferles Troupes qui nefurent
point poursuivies par les Ennemis
,
dont toute l'Armée refia
çn Bataille jusques à deux
heures du matin ; Air de Frne/
on
,
Colonel de Bigorre, (7
le Lieutenant Colonel de Picardie,
ont eee*blessez
Nousaprenons en ce mo~
ment,que Mr de Coignies, 4
dtffait prés du Quesnoy
„
ftpt
Escadrons de Cavalerie&de
Dragons , qui jervoient d'efl
corte aux Fourageurs ; quil 4
pris un grand nombre de Chevaux
, de Soldats
a
&d'Of.
ficiers; & entrautres le Lieu.
tenant General & le Major
Generalqui commandoitntl'ep
corte; mais que MrdeBroïld
y a ejlè tué.
cour,.;du i'.,Sept,em{bres .: :'1
Mr le Maréchal de VIIi.-
lars
, ayant réjolu
,
çtinquiéter
les Ennemisy commande hier
aprèsmidjsix millef&ldats ou
grenadiers.Il iftfaireAdeujç
Ponts agauche de Thun*4'Euefjue
, entre ceVillage .(!¡-
Etrun qui furent conftruiu
^yec\tant de di-ligene* de
sècret que les Ennemis qui,rien
ctoicnt qu'à une portée de moufquej
fte Xç$Apperçltrept,point.
Les Troupesypdjferept;le plus
grand dêtachememt3 commandé
par Mr de, sÇhzfteaumorand
alla 4u 'çossé' de Hg,.rdair prés
de Bouchain; le fècond, aux
Ôfdres\de Jplr clt Çofefcdre,
Pianhaajwj où Us Ennemis
fdini]^xmBa>tailblonsw;(Q'iftYe.r:'t,r _bi(JD
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~O'PMWtt~f àe A4r le Chevalierde
4en
-4e l'Efawrtik-#'Hjkidc'it
Pont, Mrde Colandre.attaqua
le posse dlwy pour attirer les
Ennemis de ce cojlé-là.Mrdt
Chafteaumorandattaqua celui
de Hourdin où ily avoitquatre
BataiHons, dontonfit ungrand
carnage ; toutes les Tentes, &
lesMaisons de Hordain où il
y avoit un grand nombre
d'Officiersfurent pilltes
> (nforte
que la plus part des Soldatsyfirentungrosbutin.
On
prit un Maréchal de Camp
qui commandoit à cefxofle, un
Colonelj trois Capitaines> un
Enjeigney deux Ingénieurs ,
soixante Soldats, le rtftcAyant
esiétué,ou ayantpris la fuite9 é cent Chevaux. Dans le
temps que Mr de Cbafteaumorand
attaquoit Hourdin
Mr iAubigny3prenoitlepofie,
d'Etrun à revers 3
où il fit
soixantehommesprisonniers
le , resse létantsàulsé à la fa*
leur de la nuit: Air J'AIIbigny
fit ensuite travailler a
achever le Pont avec Mr le
Chevalier de LivryJ qui étoit
tefiéde l'autrecoté, Cmonysit
pafferles Troupes qui nefurent
point poursuivies par les Ennemis
,
dont toute l'Armée refia
çn Bataille jusques à deux
heures du matin ; Air de Frne/
on
,
Colonel de Bigorre, (7
le Lieutenant Colonel de Picardie,
ont eee*blessez
Nousaprenons en ce mo~
ment,que Mr de Coignies, 4
dtffait prés du Quesnoy
„
ftpt
Escadrons de Cavalerie&de
Dragons , qui jervoient d'efl
corte aux Fourageurs ; quil 4
pris un grand nombre de Chevaux
, de Soldats
a
&d'Of.
ficiers; & entrautres le Lieu.
tenant General & le Major
Generalqui commandoitntl'ep
corte; mais que MrdeBroïld
y a ejlè tué.
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Résumé : Lettre du Camp de Paillancour, du 1. Septembre.
Le 1er septembre, des attaques ont été menées contre les ennemis. La veille, six mille fantassins et grenadiers ont construit des ponts près de Thun-l'Évêque sans être repérés. Les troupes se sont ensuite divisées : une partie, dirigée par Monsieur de Chafteaumorand, a attaqué Hourdin, vainquant quatre bataillons ennemis et capturant plusieurs officiers et soldats. Une autre partie, sous les ordres du Prince de Condé, a affronté les ennemis à Planche-à-Baron. Monsieur de Colandre a attaqué Estrun pour attirer les ennemis, tandis que Monsieur de Laubigny a pris Estrun à revers, faisant soixante prisonniers. Les troupes ont achevé la construction du pont sous la direction de Monsieur le Chevalier de Livry. L'armée ennemie a battu en retraite sans poursuivre. Parmi les blessés figurent le Colonel de Bigorre et le Lieutenant Colonel de Picardie. Monsieur de Coignies a capturé des escadrons de cavalerie et de dragons près du Quesnoy, faisant de nombreux prisonniers, mais Monsieur de Broglie a été tué.
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2783
p. 78-79
« Les Ennemis ont investi Bouchain le 10. Aoust. Depuis ce [...] »
Début :
Les Ennemis ont investi Bouchain le 10. Aoust. Depuis ce [...]
Mots clefs :
Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les Ennemis ont investi Bouchain le 10. Aoust. Depuis ce [...] »
Les Ennemis ont inverti
Bouchain le I o. Aoust. Depuisce
jour-là jusqu'au23.
ils ont travaillé à faire des
passages dans le Marais
à force de fascines,& à
faire des retranchements
pour couvrir la Cavalerie
qui devoir soutenir les
Travailleurs.
Lanuit du23. au 24. ils
ouvrirent la tranchée à trois
attaques. La Garnison est
sortie de la Placele 14 Septembre,
fouslineCapitulation
honorable; mais qui
n'a pas esté executée par la
mauvaisesoy des Ennemis.
Ondfrrtrieralemdïs prochainundétail:
drconstancié
dece siege.
Bouchain le I o. Aoust. Depuisce
jour-là jusqu'au23.
ils ont travaillé à faire des
passages dans le Marais
à force de fascines,& à
faire des retranchements
pour couvrir la Cavalerie
qui devoir soutenir les
Travailleurs.
Lanuit du23. au 24. ils
ouvrirent la tranchée à trois
attaques. La Garnison est
sortie de la Placele 14 Septembre,
fouslineCapitulation
honorable; mais qui
n'a pas esté executée par la
mauvaisesoy des Ennemis.
Ondfrrtrieralemdïs prochainundétail:
drconstancié
dece siege.
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Résumé : « Les Ennemis ont investi Bouchain le 10. Aoust. Depuis ce [...] »
Du 1er au 23 août, les ennemis ont pris Bouchain et préparé des passages dans le marais. La nuit du 23 au 24 août, ils ont ouvert des tranchées. La garnison a capitulé le 14 septembre, mais les ennemis n'ont pas respecté la capitulation. Un rapport détaillé suivra.
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2784
p. 79-81
NOUVELLES de Dauphiné. Extrait d'une Lettre de Grenoble, du 11. Septembre
Début :
L'Armée de Monsieur le Duc de Savoye se mit [...]
Mots clefs :
Grenoble, Camp
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Dauphiné. Extrait d'une Lettre de Grenoble, du 11. Septembre
NOWELIÉS ddee-DDaauùpphihnien. ê!.
Extraitd'une Lettre de Grenoble
}di4 il.Septembre*
L'Armée de Monncur
le Duc de Savoyc se mit
avant hier en marche pour
repasser en Pïémont. Mrle
Maréchal Berwickdécampaen
même temps pour la
fuivrc. Il a d'abord marche
à faine Jean de Maurienne,
& a ensuite remonté le
Galibier. Mr leComte de
Silly a quitté son camp des
Echelles pour venir occuper
celuy de Barreaux, & en
partant il a congédié toutes
les Milices. Toute sa Cavalerie
a campé aujourd'huy
autour de cette Ville & doit
retournerenSavoye. Tous
les François qui estoient
sortis de Chambery ont eu
ordred'y retourner.Mr le
Maréchal de Berwick a
donné ses ordres pour faire
remonter vers Briançon
t'AnUteric du Camp de
Barreaux, & deux cens paires
de boeufs ont esté estemblées
pour cet effet.
Extraitd'une Lettre de Grenoble
}di4 il.Septembre*
L'Armée de Monncur
le Duc de Savoyc se mit
avant hier en marche pour
repasser en Pïémont. Mrle
Maréchal Berwickdécampaen
même temps pour la
fuivrc. Il a d'abord marche
à faine Jean de Maurienne,
& a ensuite remonté le
Galibier. Mr leComte de
Silly a quitté son camp des
Echelles pour venir occuper
celuy de Barreaux, & en
partant il a congédié toutes
les Milices. Toute sa Cavalerie
a campé aujourd'huy
autour de cette Ville & doit
retournerenSavoye. Tous
les François qui estoient
sortis de Chambery ont eu
ordred'y retourner.Mr le
Maréchal de Berwick a
donné ses ordres pour faire
remonter vers Briançon
t'AnUteric du Camp de
Barreaux, & deux cens paires
de boeufs ont esté estemblées
pour cet effet.
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Résumé : NOUVELLES de Dauphiné. Extrait d'une Lettre de Grenoble, du 11. Septembre
Le 4 septembre, l'armée du duc de Savoie a regagné le Piémont. Le maréchal de Berwick a suivi le duc, traversant la vallée de la Maurienne et le col du Galibier. Le comte de Silly a déplacé ses troupes des Échelles à Barreaux, renvoyant les milices. La cavalerie française doit retourner en Savoie. Berwick a ordonné le transfert des troupes de Barreaux vers Briançon, avec deux cents paires de bœufs.
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2785
p. 81-84
« L'Electeur Palatin s'est enfin déterminé à se rendre [...] »
Début :
L'Electeur Palatin s'est enfin déterminé à se rendre [...]
Mots clefs :
Danois, Roi Auguste
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texteReconnaissance textuelle : « L'Electeur Palatin s'est enfin déterminé à se rendre [...] »
enfindéterminé à fc rendre
à Francfort pour assister aux
Conférences qui s'y tiennent
pour regler la Capitulation
perpetuelle que l'on
dpoeirtefuairre. jurer au futur Em- jurer E-m1
Les Ennemis ont fait
renrrer dans leurs Lignes
les Troupes qu'ils avoieont le
long du R hin.
w L'Armée Danoise arriva
le 15.Aoust prés du passage
de Damgarten,& le Roy
de Damnemarck ayant fait
faire les dispositions pour
attaquer le Retranchement
des Suedois, le28 l'Artillerie
commença à tirer, & la
nuit on jetta une grande
quantité de fascines dans le
Marais, ce qui obligea les
Suédois qui a pprehendoient
destre coupez, de seretirer
à Stralzund avec leur Artillerie.
Le 30. les Danois,
après avoir reparé le Pont
que les Suedois avoient
rompu s avancèrent jusqu'à
deux lieuës de Straizund,
où ils s'arresterent en attendant
leurgrosse Artillerie
pour attaquer les Retranchements
qui sont devantlaPlace.
Le Roy Auguste estoit
entré en Pomeranie avec un
Corps deSaxons & de Moscovites,
& marchoit à grandes
journées pour joindre le
Roy de Dannemarck. Il
s'est emparé de Demmin,
d'AnKlam,& deTreplow,
sans aucune resistance considerablede
la part des Suedois
, donc la principale attention
n'est qu'à conferver
Stralzund, Stetin, ôC
Wmar.
à Francfort pour assister aux
Conférences qui s'y tiennent
pour regler la Capitulation
perpetuelle que l'on
dpoeirtefuairre. jurer au futur Em- jurer E-m1
Les Ennemis ont fait
renrrer dans leurs Lignes
les Troupes qu'ils avoieont le
long du R hin.
w L'Armée Danoise arriva
le 15.Aoust prés du passage
de Damgarten,& le Roy
de Damnemarck ayant fait
faire les dispositions pour
attaquer le Retranchement
des Suedois, le28 l'Artillerie
commença à tirer, & la
nuit on jetta une grande
quantité de fascines dans le
Marais, ce qui obligea les
Suédois qui a pprehendoient
destre coupez, de seretirer
à Stralzund avec leur Artillerie.
Le 30. les Danois,
après avoir reparé le Pont
que les Suedois avoient
rompu s avancèrent jusqu'à
deux lieuës de Straizund,
où ils s'arresterent en attendant
leurgrosse Artillerie
pour attaquer les Retranchements
qui sont devantlaPlace.
Le Roy Auguste estoit
entré en Pomeranie avec un
Corps deSaxons & de Moscovites,
& marchoit à grandes
journées pour joindre le
Roy de Dannemarck. Il
s'est emparé de Demmin,
d'AnKlam,& deTreplow,
sans aucune resistance considerablede
la part des Suedois
, donc la principale attention
n'est qu'à conferver
Stralzund, Stetin, ôC
Wmar.
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Résumé : « L'Electeur Palatin s'est enfin déterminé à se rendre [...] »
Le texte relate des événements militaires et diplomatiques en Europe. Un émissaire se rend à Francfort pour des conférences sur une capitulation perpétuelle. Les ennemis retirent leurs troupes du Rhin. Le 15 août, l'armée danoise atteint Damgarten et attaque les retranchements suédois le 28 août. Les Suédois, craignant d'être isolés, se retirent à Stralsund avec leur artillerie. Le 30 août, les Danois avancent près de Stralsund après avoir réparé un pont détruit par les Suédois, attendant leur artillerie pour attaquer. Simultanément, le roi Auguste pénètre en Poméranie avec des troupes saxonnes et moscovites, prenant plusieurs villes comme Demmin, Anklam et Treplow sans résistance. Les Suédois se concentrent sur la défense de Stralsund, Stettin et Wismar.
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2786
p. 84-93
Lettre de Constantinople du 7. Aoust.
Début :
Le 3. de ce mois le Grand Seigneur reçut plusieurs [...]
Mots clefs :
Seigneur, Turcs, Tartares, Constantinople, Moscovites, Tsar
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texteReconnaissance textuelle : Lettre de Constantinople du 7. Aoust.
Lettre de Conflantinople du
7. Aoust.,
Le 3. de ce mois le Grand
Seigneur reçut plusieurs
Courriers du Grand Visir ,
avec la nouvelle que l'Armée
Moscovite forte de
soixantemille hommes
commandée par le Czar en
personne avoit esté presqu'entierement
deffaite Le
combat commença le i%
Juillet aprèsmidy prés de
Falczin surle Prut. Il y cuç
plusde trente mille Mofc<>
vires tuez par les Turcs ôc
par les Tartares
,
fc sans la
nuit qui survint le nombre
auroit esté plus grand. Le
reste de leur Armée n'ayant
pûCc retirer parce que IC$
Turcs & les Tartares l'environnoient
de tous costez
les uns & les autres paflere&t
la nuit tous les Armes. Le
lendemain marin les Moscovites
se rallierent & se
couvrirent avec des chevaux
de frise; mais le grand
Visir sit aussicost tirer le
canon sur ce retranc hement.
Alors le Czar luy
envoyaunOfficier pour luy
proposer une Capitulation
avec le grand Seigneur &
avec le Roy de Suede
,
&
voyant que les Turcs continuoient
leur canonnade,
il envoyaquatre Officiers
pourréterer cette proposition,
& pour prier le grand
Visir de faire cesser le Canon
ce qui luy fut accordé. Mr
Czasirow ViceChancellier,
&le fils du General Szeremetow
furent estvoyez
au grand Visir avec lequel
ils convinrent que la Ville
d'Asaf seroit rendue au
grand Seigneur;qiae: les
Fortesses de Kaminka
,
de
Sagara&de Samara seraient
démolies ; que l'Ukraine
; feroit iTtmifc danssonancienne
liberté;quele Czar
ne semêleroit plus des Affiliés
de Pologne; qu'illivreroit
le Prince Demetrius
Cantemir, & le rebelleKebaliaba
,
& qu'on reme -
troit au grand Seigneur
l'Artillerie & les Munitions
de l'Armée Moscovite. Ces
six Articles préliminaires
dévoient estre suivis d'un
: traité de Paix qui seroit fait
à Bender où Mrs Czasirow,
& Szeremetow
)
[c ren,
- droient en qualité de Plcnipotentiaires
& pour ser-
-vir d'Otages de ce quiavait
-
esté conclu sans que le grand
Visiten eust donné aucun.
Onapermisaurestede l Ar- !
mée Moscovite de se retirer
àKiowie; mais comme les
Soldatsestoient accablez de
fatigue & de faim, même
avant la Bataille, & qu'il
étoient poursuivis par les
Tartates à cause que le Kan
n'avoit point eû de part à
cc'qui avoir esté conclu avec
le Czar, oncroyoit qu'ilen
réchaperoit un fort petit
nombre, cependant le
grand Visir les faisoit accompagner
par dix ou
cloute mille hommes fous
pretexte de leur servir d'escorte
contre les Tartares y
mais en effet pour les faire
marcher à petites journées,
afin d'avoir le temps de recevoir
les ordres du grand
Seigneur. Mr Funck Envoyé
du Roy de Suede presenta
le 4. au Grand Seigneur,
& au Kaimakan, un
Memoire concernant les'
interests du Roy son Maître.
Tous les Visirs, & le
Musti l'assurerent que ce
Prince auroit lieu d'estre
content avant que les Moscovites
sortissent des Etats
du Grand Seigneur, &
que le Kapigilar Kiaïaski
) devoit partir incessament
pour procurer à Sa Majesté
Suedoise toute sorte satisfaction.
Le 5 Mr Funck fut
appellépour aller chez le
Kaimakan où il trouva le
Musti&le Scllâar- Pacha,
gendre du grand Seigneur,
afin deconferer sur son Me.
moire par lequel il demandoit
que le Roy de Suede
fut compris dans le traité
de Bender, & qu'il fust stipulé
qu'il seroit conduit
dans ses Etats avec autant
de troupes qu'il fouhaitcroit.
Osman Pacha Kiaïa ou
Lieutenant du grand Visir
qu'ilavoit envoyé pour
apporter la nouvelle de
cette Victoire, a esté disgracié
au lieu d'estre recompensérce
qui marque que
le Grand Seigneur estmécontent
de la precipitation
avec laquelle le grand Visîr
a conclu la Capitulation
y
pouvant se rendre maistre
du Czar &du reste de fem
Armée;cependant on n'a
pas laissé de faire plusieurs
décharges d'Artillerie aprés
l'arrivée decette nouvelle,&
toute la Ville ena témoigné
une grande joye. On remarque
que la deffaite du Czar
(H: arrivée le même mois
que celle du Roy de Suede
à Pultowa, & que lemême
malheur de ces deux
Princes leurestarrivé pour
s'estreengagé trop avant
sans Magasins,en paysennemi.
7. Aoust.,
Le 3. de ce mois le Grand
Seigneur reçut plusieurs
Courriers du Grand Visir ,
avec la nouvelle que l'Armée
Moscovite forte de
soixantemille hommes
commandée par le Czar en
personne avoit esté presqu'entierement
deffaite Le
combat commença le i%
Juillet aprèsmidy prés de
Falczin surle Prut. Il y cuç
plusde trente mille Mofc<>
vires tuez par les Turcs ôc
par les Tartares
,
fc sans la
nuit qui survint le nombre
auroit esté plus grand. Le
reste de leur Armée n'ayant
pûCc retirer parce que IC$
Turcs & les Tartares l'environnoient
de tous costez
les uns & les autres paflere&t
la nuit tous les Armes. Le
lendemain marin les Moscovites
se rallierent & se
couvrirent avec des chevaux
de frise; mais le grand
Visir sit aussicost tirer le
canon sur ce retranc hement.
Alors le Czar luy
envoyaunOfficier pour luy
proposer une Capitulation
avec le grand Seigneur &
avec le Roy de Suede
,
&
voyant que les Turcs continuoient
leur canonnade,
il envoyaquatre Officiers
pourréterer cette proposition,
& pour prier le grand
Visir de faire cesser le Canon
ce qui luy fut accordé. Mr
Czasirow ViceChancellier,
&le fils du General Szeremetow
furent estvoyez
au grand Visir avec lequel
ils convinrent que la Ville
d'Asaf seroit rendue au
grand Seigneur;qiae: les
Fortesses de Kaminka
,
de
Sagara&de Samara seraient
démolies ; que l'Ukraine
; feroit iTtmifc danssonancienne
liberté;quele Czar
ne semêleroit plus des Affiliés
de Pologne; qu'illivreroit
le Prince Demetrius
Cantemir, & le rebelleKebaliaba
,
& qu'on reme -
troit au grand Seigneur
l'Artillerie & les Munitions
de l'Armée Moscovite. Ces
six Articles préliminaires
dévoient estre suivis d'un
: traité de Paix qui seroit fait
à Bender où Mrs Czasirow,
& Szeremetow
)
[c ren,
- droient en qualité de Plcnipotentiaires
& pour ser-
-vir d'Otages de ce quiavait
-
esté conclu sans que le grand
Visiten eust donné aucun.
Onapermisaurestede l Ar- !
mée Moscovite de se retirer
àKiowie; mais comme les
Soldatsestoient accablez de
fatigue & de faim, même
avant la Bataille, & qu'il
étoient poursuivis par les
Tartates à cause que le Kan
n'avoit point eû de part à
cc'qui avoir esté conclu avec
le Czar, oncroyoit qu'ilen
réchaperoit un fort petit
nombre, cependant le
grand Visir les faisoit accompagner
par dix ou
cloute mille hommes fous
pretexte de leur servir d'escorte
contre les Tartares y
mais en effet pour les faire
marcher à petites journées,
afin d'avoir le temps de recevoir
les ordres du grand
Seigneur. Mr Funck Envoyé
du Roy de Suede presenta
le 4. au Grand Seigneur,
& au Kaimakan, un
Memoire concernant les'
interests du Roy son Maître.
Tous les Visirs, & le
Musti l'assurerent que ce
Prince auroit lieu d'estre
content avant que les Moscovites
sortissent des Etats
du Grand Seigneur, &
que le Kapigilar Kiaïaski
) devoit partir incessament
pour procurer à Sa Majesté
Suedoise toute sorte satisfaction.
Le 5 Mr Funck fut
appellépour aller chez le
Kaimakan où il trouva le
Musti&le Scllâar- Pacha,
gendre du grand Seigneur,
afin deconferer sur son Me.
moire par lequel il demandoit
que le Roy de Suede
fut compris dans le traité
de Bender, & qu'il fust stipulé
qu'il seroit conduit
dans ses Etats avec autant
de troupes qu'il fouhaitcroit.
Osman Pacha Kiaïa ou
Lieutenant du grand Visir
qu'ilavoit envoyé pour
apporter la nouvelle de
cette Victoire, a esté disgracié
au lieu d'estre recompensérce
qui marque que
le Grand Seigneur estmécontent
de la precipitation
avec laquelle le grand Visîr
a conclu la Capitulation
y
pouvant se rendre maistre
du Czar &du reste de fem
Armée;cependant on n'a
pas laissé de faire plusieurs
décharges d'Artillerie aprés
l'arrivée decette nouvelle,&
toute la Ville ena témoigné
une grande joye. On remarque
que la deffaite du Czar
(H: arrivée le même mois
que celle du Roy de Suede
à Pultowa, & que lemême
malheur de ces deux
Princes leurestarrivé pour
s'estreengagé trop avant
sans Magasins,en paysennemi.
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Résumé : Lettre de Constantinople du 7. Aoust.
Le 3 août, le Grand Seigneur reçut des nouvelles du Grand Visir annonçant une victoire turque contre l'armée moscovite, forte de soixante mille hommes et dirigée par le Czar en personne, près de Falczin sur le Prut. Le combat, débuté le 1er juillet, avait causé la mort de plus de trente mille Moscovites. La nuit suivante avait empêché un bilan plus lourd. Les survivants, encerclés par les Turcs et les Tartares, tentèrent de se rallier mais furent repoussés par la canonnade turque. Le Czar proposa alors une capitulation, acceptée après négociations. Les termes préliminaires incluaient la reddition de la ville d'Asaf, la démolition de certaines forteresses, la liberté de l'Ukraine, la libération de prisonniers et la restitution de l'artillerie moscovite. Ces articles devaient être suivis d'un traité de paix à Bender. L'armée moscovite fut autorisée à se retirer à Kiowie, escortée par des troupes turques pour éviter les Tartares. Le 4 août, l'envoyé du Roi de Suède présenta un mémoire concernant les intérêts de son maître, assurant une satisfaction avant le départ des Moscovites. Le 5 août, des conférences eurent lieu pour inclure le Roi de Suède dans le traité de Bender. La défaite du Czar, survenue le même mois que celle du Roi de Suède à Pultowa, fut attribuée à une avancée trop profonde sans approvisionnement adéquat.
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2787
s. p.
APPROBATION.
Début :
J'ay lû par ordre de Monseigneur le Chancelier le [...]
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texteReconnaissance textuelle : APPROBATION.
APPROBAT10N.
J AY lûparordre de Monfei--
gneur le Chancelier le Mer- 11 •
cure Galant du présent mois
de Septembre. A Paris ce 27.
Septembre 1711.
CAPON
J AY lûparordre de Monfei--
gneur le Chancelier le Mer- 11 •
cure Galant du présent mois
de Septembre. A Paris ce 27.
Septembre 1711.
CAPON
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2788
s. p.
TABLE.
Début :
I. PARTIE. Litterature, 3 Traduction d'un Fragment d'Ovide, [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE. r I. PARTI E.
Littérature Trâdutfioj/1d*un 3 Fragment d'ovidë,
2*h
La réputation des Poètes, 24
Suite,de l'Abregé dei'IUiade, 28
Argument du yc Livre, 51 II. PARTIE.
Suite &fin de l'Hijlùire EjJa-,
gnole, 1
Article Burlesque,fuite du Paralelled'Homère
& de RabIais,
y3
La vrayeEloquence 80
Tempefie de Rablais, 94
Enigme, 107
- III. PARTIE.
Piecesfugitives, Epigramme, 1
,
pigr.amme, i
Plaintesy 3
Epigramme? 22,
table. <
AMesdamesde P. iJ
Réponfea une Lettrer 16
Epigramme, 7,7
Autre, 29
eouluetnouveatl 31' IV. PARTIE.
Nouvelles, Lettre de Bajlc, l'
JAFefice daondnéee amBeirleins, ,1710
Festedonnéeàjoigny
?
19
Morts, 23
Mariages, 48
Bénéfices, 49 Nominations
>
ec. 6 à
Nouvellesd"Ejpagne, 6G:
Nouvelles de Flandre, 7$
Nouvelles de Dauphinéy79
Nouvelles d^Alkmagne& dt+
Nord3 i Si
Littérature Trâdutfioj/1d*un 3 Fragment d'ovidë,
2*h
La réputation des Poètes, 24
Suite,de l'Abregé dei'IUiade, 28
Argument du yc Livre, 51 II. PARTIE.
Suite &fin de l'Hijlùire EjJa-,
gnole, 1
Article Burlesque,fuite du Paralelled'Homère
& de RabIais,
y3
La vrayeEloquence 80
Tempefie de Rablais, 94
Enigme, 107
- III. PARTIE.
Piecesfugitives, Epigramme, 1
,
pigr.amme, i
Plaintesy 3
Epigramme? 22,
table. <
AMesdamesde P. iJ
Réponfea une Lettrer 16
Epigramme, 7,7
Autre, 29
eouluetnouveatl 31' IV. PARTIE.
Nouvelles, Lettre de Bajlc, l'
JAFefice daondnéee amBeirleins, ,1710
Festedonnéeàjoigny
?
19
Morts, 23
Mariages, 48
Bénéfices, 49 Nominations
>
ec. 6 à
Nouvellesd"Ejpagne, 6G:
Nouvelles de Flandre, 7$
Nouvelles de Dauphinéy79
Nouvelles d^Alkmagne& dt+
Nord3 i Si
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Résumé : TABLE.
Le document comprend quatre parties. La première contient des fragments littéraires, dont un extrait d'Ovide et une suite de l'abrégé de l'Iliade. La deuxième partie explore des sujets littéraires, incluant une comparaison entre Homère et Rabelais. La troisième regroupe des pièces fugitives comme des épigrammes. La quatrième présente des nouvelles diverses, incluant des événements sociaux et des informations de régions comme l'Espagne et la Flandre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2789
p. 3-8
« La varieté est un agrément de fondation dans le Mercure, [...] »
Début :
La varieté est un agrément de fondation dans le Mercure, [...]
Mots clefs :
Mercure, Variété, Public, Vin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La varieté est un agrément de fondation dans le Mercure, [...] »
A varieté est un agrément
de fondation
dans le Mercure ,
ainsi lanecessité de varier
les sujets doit l'emporter
sur celle d'y continuer
ceux qu'ona commencé
d'ytraiter:mais en discontinuant
icy l'abregé
de l'Iliade,& leParalelle,
on prometde les donner
achevez & perfectionnez
dans un petit
volume separé
, comme
Supplément du Mercure
,- & cela au premier
loisir qu'aura l'Autheur
de l'abregé
, car le paralelleest
déja tout prelL
Il n'est pas Surprenants.
quele Publicaimela variété
,
puisque son goust
est si varié &si variable :
mais il feroiteftônnantt
qu'un Livre seul peust*
estré aussi varié que le
goust dupublic : quoy
qu'il poussesouvent fès-j
desirsau <ielàdupossible
je n'en estime pas *moins son goust
,
mais
je le prie de ne pas juger
du mien par les choses
que je luy donneray feulement
pour varier.
La saison des vins nouveaux
me fournit une similitude
qui convient à
la teste du Mercure des
vendanges ceux qui
veulent changer de vin
tous les jours, épuisent
bientost les bons, il n'y
a pas tant de bons terroirs
:s'ils veulent pousser
plus loin la varieté,
ils doivent seresoudreà
la guinguette-
Je donneray dans ce
volume-cy un article de
guinguette, mais si peu
frelatée & si verte quelle
fera secoüer les oreilles
aux bons gourmets. Les
costeaux de l'ancienne
Rome,les Petrones &
les Luculles, banniffoient
de leurs petits repas voluptueux
les viandes
communes & grossieres,
mais quand Luculle donnoit
des repas publics, il
s'attachoit moins à la delicatessequ'àla
variété ÔC
à la profusion des viandes
, le Mercure est un
repas public, on y admet
les bons morceaux, lesmediocres & mesme
les mauvais, il faut
bien que tout le monde
vive.
de fondation
dans le Mercure ,
ainsi lanecessité de varier
les sujets doit l'emporter
sur celle d'y continuer
ceux qu'ona commencé
d'ytraiter:mais en discontinuant
icy l'abregé
de l'Iliade,& leParalelle,
on prometde les donner
achevez & perfectionnez
dans un petit
volume separé
, comme
Supplément du Mercure
,- & cela au premier
loisir qu'aura l'Autheur
de l'abregé
, car le paralelleest
déja tout prelL
Il n'est pas Surprenants.
quele Publicaimela variété
,
puisque son goust
est si varié &si variable :
mais il feroiteftônnantt
qu'un Livre seul peust*
estré aussi varié que le
goust dupublic : quoy
qu'il poussesouvent fès-j
desirsau <ielàdupossible
je n'en estime pas *moins son goust
,
mais
je le prie de ne pas juger
du mien par les choses
que je luy donneray feulement
pour varier.
La saison des vins nouveaux
me fournit une similitude
qui convient à
la teste du Mercure des
vendanges ceux qui
veulent changer de vin
tous les jours, épuisent
bientost les bons, il n'y
a pas tant de bons terroirs
:s'ils veulent pousser
plus loin la varieté,
ils doivent seresoudreà
la guinguette-
Je donneray dans ce
volume-cy un article de
guinguette, mais si peu
frelatée & si verte quelle
fera secoüer les oreilles
aux bons gourmets. Les
costeaux de l'ancienne
Rome,les Petrones &
les Luculles, banniffoient
de leurs petits repas voluptueux
les viandes
communes & grossieres,
mais quand Luculle donnoit
des repas publics, il
s'attachoit moins à la delicatessequ'àla
variété ÔC
à la profusion des viandes
, le Mercure est un
repas public, on y admet
les bons morceaux, lesmediocres & mesme
les mauvais, il faut
bien que tout le monde
vive.
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Résumé : « La varieté est un agrément de fondation dans le Mercure, [...] »
Le texte aborde la nécessité de diversifier les sujets dans le Mercure, une publication périodique, afin de répondre aux goûts variés et changeants du public. L'auteur décide de poursuivre l'abrégé de l'Iliade et son parallèle dans un volume distinct, une fois qu'il en aura le temps. Il compare la variété des sujets à la diversité des vins, soulignant que ceux qui changent trop souvent de vin épuisent rapidement les bons crus. Pour illustrer cette idée, l'auteur promet un article de guinguette, bien que de qualité inférieure. Il compare également le Mercure à un repas public où tous les types de morceaux sont admis, afin que chacun puisse y trouver son compte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2790
p. 13-29
EXTRAIT d'un manuscrit par quelques François, dont on n'avoit encore eu aucunes nouvelles, parce qu'il s'en sauva que deux, qui ne sont arrivez à Brest que depuis quelques mois.
Début :
Il y a quelques années que dix François escortez de [...]
Mots clefs :
Brest, Roi, Hommes, Nation, Français, Peuple, Rivière, Pays, Découverte, Mississippi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'un manuscrit par quelques François, dont on n'avoit encore eu aucunes nouvelles, parce qu'il s'en sauva que deux, qui ne sont arrivez à Brest que depuis quelques mois.
.Ex-'TRAIT
d'un manuscrit de rua.
yageentrepris parquelques
François, donton
n'avait encore eu aucunes
nouvelles,parce
qud'eilunxe,qsu'einnessaounvtaarqruievez,
a Brestque depuis
quelques mots* I L y a quelques années
que dix François escortez
de deuxSauvages,estant
partisde Montreal,&s'estant
arrestez dans le pays
des Illinois, & sur le bord
de la riviere de Mififtapy,
ils eurent envied'aller à la
découverte. Ils prirent
trois Canotsd'écorce pour
remonter Misissipy
,
sur
lesquels ayant fait cent
cinquante lieuës,ils trouverent
un sault qui les obligea
à faire pendant six
lieuës un portage ,
aprés
lequel ils se rembarquerent
sur le mesmefleuve,
& remonterent encore
quarante lieues sans trouvsr
aucune Nation. Ils
chafiercnr pendant un
mois & demy
,
& tenterent
quelque nouvelle découverte
;enfin ils trouverent
une riviere à quatorze
lieuës de là qui couroit au
Sud Sud-Ouest ce qui
leur fie croire qu'elle alloit
se rendre dans la mer du
Sud, ayant son cours opposé
à celles qui vont se
rendre dans la mer du
Nord. ils resolurent de
porter leurs Canots, pour
y naviger. Dans ce trajet
ils trouverent des lions,
des leopards
,
des tigres,
qui ne leur firent aucun
mal. Estant entrez dans
cette riviere, &: estant descendus
environ centcinquante
lieuës,ilstrouverent
une grande Nation,
qu'on appelle Escaniba,
qui occupe pour le moins
deux cens lieuësde pays,
dans lequelils trouverent
plu sieurs villes,villages
forts, dont les maisons sont
basties de bois & d'écorces.
Ilsont un Roy qui
se dit Descendant de Montcztmu,
& quiestordinairement
habillé de peaux
d'hommes, qui fontcommunes
en ces pays-là,les
peu ples mesme s'en habillent
aum.
Ils font policés en leurs
manieres, Idolatres,leurs
Idoles font affreuses & d'une
grandeur énorme
,
lesquelles
sont dans le Palais
du Roy. Il y en a deux entre
autres, dont l'une est de
figure humaine, armée de
lances & de traits, tenant
un pied enterre,& l'autre
en l'air
* avec la main sur
une figure decheval, comme
s'il vouloit le monter.
Ils disent quec'estla ftai
tuë d'un de leurs Roys qui
qui a filé grand conqueranr.
Cette statuë a dans
la bouche une escarboucle
de formequarrée,&grosse
comme un oeuf d'houtarde
,
qui brille & éc laire
pendant la nuit comme
un feu. L'autre de ces Idoles
estune femme, qui eH:
une Reine montéeen selle
sur une figure de Licorne
à costé de quatre grands
chiens. Ces figures sont
d'or fin nlafIif, & très- malfaites.
Elles sont placées
sur une estradequiest aussi
d'or,& de trente piedsen
quarré. Entre les deux fta*
tuës on entre dans l'appartement
duRoypar unvestibule
magnifique, c'est
là où se tient la garde du
Roy composée de deux
cens hommes.
-.. Le Palais du Roy est
tres grand, & a trois étages
,
les murailles de
huit pieds, font d'or massifen
carreaux rangez l'un
sur l'autre comme des briques
, avec des cram pons
& des barres de mesme
métal,le resteest decharpente
couverte de bois
JeRoy :t y demeure seul avec
ses femmes.À --vj.
'h'
Ces peuples font un.
grand commerce d'or; on
n'a pu deviner avec quel..
le Nation, si ce n'est,laJaponnoise
; car ils le tran sportent
fort loinparcaravannes,
& ils direntà nos
François, qu'ily avoit six
Lunes de chemin jusqu'à
cette Nation. Nos avanturiers
virent partir une
de ces caravannes dans le
tempsde leur sejour, COIHT.-
posée de plus de trois cens
boeufs tous chargez d'or
cscortez d'un pareil nombre
de cavaliers armez dis
lances & de flèches , avec
une espece de poignard;
la Nation leur donne en
- troc du fer, de l'acier, Irlz
des armes blanches. Ils
n'ont point l'usage de l'escriture,
ilsontuneespece
d'écorce apprestée comme
du papier
,
sur laquelle ils
marquent la quantité d'os
dont le conducteur est
chargé
).
& dont il doit
compter a sonretour.
,.
Le Roy s'a ppelle Agauzan,
qui veut dire en leur
langage,le Grand Roy;
il n'a aucune guerre , &
cependant il a tousjours
cent mille hommes tant
Cavalerie qu'Infanterie»
Leurs trompettes font
droites & d'or, dont ils sonnent
fort mal, & des especes
de tambours portez
par des boeufs, faits comme
des chaudrons d'or ,
couverts de peaux de cerfs;
les troupes s'exercent une
fois la semaine en presence
du Roy.
Ces peuples font basanez
, hideux, la teste Ion:"
gue & estroite, parce qu'on
leur ferre la teste estant
jeunes avec du bois ; les
femmes y sont belles &
blanches comme en Europe
; elles ont aussibien
que les hommes de grandes
oreilles qu'ils estiment
une beauté,&qu'ils chargent
danneaux dor ; ife
ont aussi les ongles fort
grands, & cela est une distinéction
,
les hommes les
plus velus y sont les plus
-beàux.,
La poligamie y cffc en
usage, & ils le mettent peu
en peine de la conduite
desfilles, pourveu qu'elles
ne soient point engagées.
Ils aiment la joye & la
danse,mangent beaucoup,
font du vin de palme
,
ôc
ont d'autres boissons3
grands fumeurs, le tabac
y est bon, ôc vient sans
cftre cultivé;ils receurent
parfaitement bien lesFrançois
qui estoient les prcmiers
Européensqu'ils eussent
veus.
Le Roy voulutles retenir
,
& les marier, & il
leur fit promettre de revenir.
Ils estoient surpris de
l'effet des fusils
, • & les
craignoientsifort qu'ils
D'oÍtrCnr enapprocher.
Lepaysest fort tempere,
on y vit jusqu'à une extrêmevieillesse
,&les peuples
ne sontsujets à aucune
maladie.
On y trouve toutes fortes
de fruitstant d'Europe
que des Indes. Ily a du
bled (1'Inde) & dela folle
avoine aussi bonne & au-ni
blancheque le ris; ils font
du pain de l'un & de l'autre,
on n'y cultive que le
bled d'Inde, les plaines y
sont belles, les paturages
excellents, & remplis de
toutes fortes d'animaux,
les rivieres poissonneuses,
& les terres & les bois remplis
d'oiseaux
,
de perroquets
,de singes,& d'animaux
singuliers. La ville
capitale est esloignéed'environ
six lieuës de la riviere
de Missi
, qui veut dire
Riviere d'or ony l.
Nos François,après avoir
pris congé du Roy , promirent
de revenir dans
trente six Lunes, & d'apporter
du corail, des nasfades
& d'autres marchandises
du Canada, pour troquer
contre de l'or. Ils en
fonc si peu de cas que le
Roy leur dit d'en prendre
à leur discretion
,
de maniere
qu'ils s'en chargerent
,
& prirent chacun
soixante barres d'environ
une palme de long, & du
poids r de quatre livres.
Deux de nos avanturiers
eurent la curiosité d'aller
voir l'endroit d'où l'on tire
cet or,ils rapporterentque
les mines estoient dans le
creux des montagnes, ôc
quedans lesdebordemens
les eaux les entraisnoient,
& que la seicheresse estant
venuë on en trouvoit de
gros monceaux sur le lit
des terres qui demeurent
àsec quatremois de l'année.
Lapluspart denosFrançois
furent maffectez dans
leur retour auxembouchures
du fleuve saint Laurent
, par un forban Anglois;
il n'yen a que deux
qui
quise soient échappez,&
qui après une longue captivité
en différences bayes
aux Indes orientales
, occidentales
,& à laChine,
sesonsenfin rendus à Brest,
ils assurent sur leur teste,
que si l'on veut les conduire
à Mi/ifli-py.ilsretrouveront
aisément le chemin
qu'ils ont fait, &c conduit,
rontàce nouveau Perou.
d'un manuscrit de rua.
yageentrepris parquelques
François, donton
n'avait encore eu aucunes
nouvelles,parce
qud'eilunxe,qsu'einnessaounvtaarqruievez,
a Brestque depuis
quelques mots* I L y a quelques années
que dix François escortez
de deuxSauvages,estant
partisde Montreal,&s'estant
arrestez dans le pays
des Illinois, & sur le bord
de la riviere de Mififtapy,
ils eurent envied'aller à la
découverte. Ils prirent
trois Canotsd'écorce pour
remonter Misissipy
,
sur
lesquels ayant fait cent
cinquante lieuës,ils trouverent
un sault qui les obligea
à faire pendant six
lieuës un portage ,
aprés
lequel ils se rembarquerent
sur le mesmefleuve,
& remonterent encore
quarante lieues sans trouvsr
aucune Nation. Ils
chafiercnr pendant un
mois & demy
,
& tenterent
quelque nouvelle découverte
;enfin ils trouverent
une riviere à quatorze
lieuës de là qui couroit au
Sud Sud-Ouest ce qui
leur fie croire qu'elle alloit
se rendre dans la mer du
Sud, ayant son cours opposé
à celles qui vont se
rendre dans la mer du
Nord. ils resolurent de
porter leurs Canots, pour
y naviger. Dans ce trajet
ils trouverent des lions,
des leopards
,
des tigres,
qui ne leur firent aucun
mal. Estant entrez dans
cette riviere, &: estant descendus
environ centcinquante
lieuës,ilstrouverent
une grande Nation,
qu'on appelle Escaniba,
qui occupe pour le moins
deux cens lieuësde pays,
dans lequelils trouverent
plu sieurs villes,villages
forts, dont les maisons sont
basties de bois & d'écorces.
Ilsont un Roy qui
se dit Descendant de Montcztmu,
& quiestordinairement
habillé de peaux
d'hommes, qui fontcommunes
en ces pays-là,les
peu ples mesme s'en habillent
aum.
Ils font policés en leurs
manieres, Idolatres,leurs
Idoles font affreuses & d'une
grandeur énorme
,
lesquelles
sont dans le Palais
du Roy. Il y en a deux entre
autres, dont l'une est de
figure humaine, armée de
lances & de traits, tenant
un pied enterre,& l'autre
en l'air
* avec la main sur
une figure decheval, comme
s'il vouloit le monter.
Ils disent quec'estla ftai
tuë d'un de leurs Roys qui
qui a filé grand conqueranr.
Cette statuë a dans
la bouche une escarboucle
de formequarrée,&grosse
comme un oeuf d'houtarde
,
qui brille & éc laire
pendant la nuit comme
un feu. L'autre de ces Idoles
estune femme, qui eH:
une Reine montéeen selle
sur une figure de Licorne
à costé de quatre grands
chiens. Ces figures sont
d'or fin nlafIif, & très- malfaites.
Elles sont placées
sur une estradequiest aussi
d'or,& de trente piedsen
quarré. Entre les deux fta*
tuës on entre dans l'appartement
duRoypar unvestibule
magnifique, c'est
là où se tient la garde du
Roy composée de deux
cens hommes.
-.. Le Palais du Roy est
tres grand, & a trois étages
,
les murailles de
huit pieds, font d'or massifen
carreaux rangez l'un
sur l'autre comme des briques
, avec des cram pons
& des barres de mesme
métal,le resteest decharpente
couverte de bois
JeRoy :t y demeure seul avec
ses femmes.À --vj.
'h'
Ces peuples font un.
grand commerce d'or; on
n'a pu deviner avec quel..
le Nation, si ce n'est,laJaponnoise
; car ils le tran sportent
fort loinparcaravannes,
& ils direntà nos
François, qu'ily avoit six
Lunes de chemin jusqu'à
cette Nation. Nos avanturiers
virent partir une
de ces caravannes dans le
tempsde leur sejour, COIHT.-
posée de plus de trois cens
boeufs tous chargez d'or
cscortez d'un pareil nombre
de cavaliers armez dis
lances & de flèches , avec
une espece de poignard;
la Nation leur donne en
- troc du fer, de l'acier, Irlz
des armes blanches. Ils
n'ont point l'usage de l'escriture,
ilsontuneespece
d'écorce apprestée comme
du papier
,
sur laquelle ils
marquent la quantité d'os
dont le conducteur est
chargé
).
& dont il doit
compter a sonretour.
,.
Le Roy s'a ppelle Agauzan,
qui veut dire en leur
langage,le Grand Roy;
il n'a aucune guerre , &
cependant il a tousjours
cent mille hommes tant
Cavalerie qu'Infanterie»
Leurs trompettes font
droites & d'or, dont ils sonnent
fort mal, & des especes
de tambours portez
par des boeufs, faits comme
des chaudrons d'or ,
couverts de peaux de cerfs;
les troupes s'exercent une
fois la semaine en presence
du Roy.
Ces peuples font basanez
, hideux, la teste Ion:"
gue & estroite, parce qu'on
leur ferre la teste estant
jeunes avec du bois ; les
femmes y sont belles &
blanches comme en Europe
; elles ont aussibien
que les hommes de grandes
oreilles qu'ils estiment
une beauté,&qu'ils chargent
danneaux dor ; ife
ont aussi les ongles fort
grands, & cela est une distinéction
,
les hommes les
plus velus y sont les plus
-beàux.,
La poligamie y cffc en
usage, & ils le mettent peu
en peine de la conduite
desfilles, pourveu qu'elles
ne soient point engagées.
Ils aiment la joye & la
danse,mangent beaucoup,
font du vin de palme
,
ôc
ont d'autres boissons3
grands fumeurs, le tabac
y est bon, ôc vient sans
cftre cultivé;ils receurent
parfaitement bien lesFrançois
qui estoient les prcmiers
Européensqu'ils eussent
veus.
Le Roy voulutles retenir
,
& les marier, & il
leur fit promettre de revenir.
Ils estoient surpris de
l'effet des fusils
, • & les
craignoientsifort qu'ils
D'oÍtrCnr enapprocher.
Lepaysest fort tempere,
on y vit jusqu'à une extrêmevieillesse
,&les peuples
ne sontsujets à aucune
maladie.
On y trouve toutes fortes
de fruitstant d'Europe
que des Indes. Ily a du
bled (1'Inde) & dela folle
avoine aussi bonne & au-ni
blancheque le ris; ils font
du pain de l'un & de l'autre,
on n'y cultive que le
bled d'Inde, les plaines y
sont belles, les paturages
excellents, & remplis de
toutes fortes d'animaux,
les rivieres poissonneuses,
& les terres & les bois remplis
d'oiseaux
,
de perroquets
,de singes,& d'animaux
singuliers. La ville
capitale est esloignéed'environ
six lieuës de la riviere
de Missi
, qui veut dire
Riviere d'or ony l.
Nos François,après avoir
pris congé du Roy , promirent
de revenir dans
trente six Lunes, & d'apporter
du corail, des nasfades
& d'autres marchandises
du Canada, pour troquer
contre de l'or. Ils en
fonc si peu de cas que le
Roy leur dit d'en prendre
à leur discretion
,
de maniere
qu'ils s'en chargerent
,
& prirent chacun
soixante barres d'environ
une palme de long, & du
poids r de quatre livres.
Deux de nos avanturiers
eurent la curiosité d'aller
voir l'endroit d'où l'on tire
cet or,ils rapporterentque
les mines estoient dans le
creux des montagnes, ôc
quedans lesdebordemens
les eaux les entraisnoient,
& que la seicheresse estant
venuë on en trouvoit de
gros monceaux sur le lit
des terres qui demeurent
àsec quatremois de l'année.
Lapluspart denosFrançois
furent maffectez dans
leur retour auxembouchures
du fleuve saint Laurent
, par un forban Anglois;
il n'yen a que deux
qui
quise soient échappez,&
qui après une longue captivité
en différences bayes
aux Indes orientales
, occidentales
,& à laChine,
sesonsenfin rendus à Brest,
ils assurent sur leur teste,
que si l'on veut les conduire
à Mi/ifli-py.ilsretrouveront
aisément le chemin
qu'ils ont fait, &c conduit,
rontàce nouveau Perou.
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'un manuscrit par quelques François, dont on n'avoit encore eu aucunes nouvelles, parce qu'il s'en sauva que deux, qui ne sont arrivez à Brest que depuis quelques mois.
Un groupe de dix Français, accompagné de deux autochtones, quitta Montréal pour explorer le pays des Illinois, près de la rivière Mississippi. Ils entreprirent une expédition en remontant le Mississippi sur trois canots d'écorce, parcourant environ 150 lieues avant de rencontrer un obstacle les forçant à faire un portage de six lieues. Après avoir remonté encore 40 lieues sans rencontrer de nation, ils découvrirent une rivière coulant vers le sud-sud-ouest, qu'ils pensèrent mener à la mer du Sud. En naviguant sur cette rivière, ils parcoururent environ 150 lieues et trouvèrent une grande nation appelée Escaniba, occupant au moins 200 lieues de territoire. Cette nation possédait plusieurs villes fortifiées avec des maisons en bois et en écorce. Leur roi, se prétendant descendant de Montezuma, était souvent vêtu de peaux humaines. Les habitants étaient idolâtres, avec des idoles énormes et affreuses dans le palais royal. Ils pratiquaient un grand commerce d'or, transporté par caravanes de bœufs, et échangeaient l'or contre du fer et des armes blanches. Le roi, nommé Agauzan, disposait d'une armée de 100 000 hommes et vivait dans un palais en or massif. Les Français furent bien accueillis et promirent de revenir avec des marchandises pour échanger contre de l'or. Cependant, lors de leur retour, la plupart furent capturés par un forban anglais, et seuls deux survivants parvinrent à Brest après une longue captivité. Ils affirmèrent pouvoir retrouver le chemin du 'nouveau Pérou' s'ils étaient conduits au Mississippi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2791
p. 30-54
Livre nouveau.
Début :
On vient de me mettre entre les mains un Manuscrit [...]
Mots clefs :
Cercle, Soleil, Monde, Milieu, Terre, Copernic, Zodiaque, Méridien, Longitude, Mer, Règles, Degré
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Livre nouveau.
oNvient de me mettre
entre les mains un Manuscrit
tout neuf, dont j'espere
vous donner un Extrait
quand je l'auray parcouru
à loisir. Comme
il y a dans ce Livre quelque
chose de très interessant
pour la navigation,
j'ay eu impatience de
l'annoncer. Quoyque ce qt-le.ce soit unfujçtfèi-ieux Ôc
Important, on n'a pas
laissé d'y meller du badi-
;
nage pour le rendre plus
à la portéede tour le monde.
Voicy par exemple le
titre:
- Le Chemin des gens d'esprit,
Dialogueenjoué & sèrieux
entre Mr Du petit C- Mr
Augrand J'Vol. in li.
Contenant plusieurs Historiettes
,
& autres petites
pieces curieuses ; une Reformation
des Systesmes
du Monde des Anciens &
des Modernes; & un
Moyen pour trouver les
Longirndes
, avec autant
de preçision qu'ontrouve
lesLatitudes.
ParR. MAUNY.
En attendant (monvous
en donne un ample Ex*,
traie, en voicy uneidée
qui m'aestecommuniquée
par un des amis de l'Aurteur
: car il est juste de
vous donner, autant qu'-
on pourra, des nouveautez
avantmesme qu'elles
paroissent, pour vous dédommager
de l'ancienneté
de quelques morceaux
qu'on donnefinr.
plement, parce qu'ils font
bons., ou parce que n'eflant
pas imprimez, ils
- peuvent estre nouveaux,
pour beaucoup de persons.
nes.. 1,
Letitre deceLivreconvient
à la maniere dont les
sujets y sont traitez: on y
commence d'abord par les
fujcrs. les plus petits, qui
conduisent insensiblement
aux plus grands,&c c'est la
route que suivent ordinairement
les gensd'esprit.
Le commencement est
un badinage qui conduit
insensiblement, par le recit
de plusieurs historiettes,.
à la morale la plus serieuse.
Il donne ensuite un petit
Systeme du Monde, figuré,
qui donne occasîon
de détruire les opinions de
Pcolemée
,
de Copernic,
de Tichobrahé & de Def.
carres, sur la sicuarion &
sur les mouvements du Soleil
& de la Terre, & particulièrement
celle de Copernic
qu'il combaten dif-
Ferens endroits par des raisons
tres fimples & tres na. turelles.Voicyl'opinion
du nouvel. Auteur, & dans
ses propres termes.
;
Je suppose quelaTerre
est directement dans le
ce milieu du Monde,com- *
me l'ont suppose Prole-
,
mée&Tichobrahémais
qu'au lieu d'y être immo-$c
bile, elle s'y meut sur son
Axe; que cet Axe ou plu- «
stoit la Ligne que l'on a*
imaginée palier d'u npolecc.
à l'autre )efl: inclinée vers
le Septentrion, ainsi que«
le marquent les Globes
cc ordinaires;que la Terre«
tourne dessus du mefLnecc
costéque tourne le Soleil«
dans sonCiel,qu'elle ne»
fait son tour qu'en un an,
»& quele Soleil n'a qu'un
»mouvement qu'ilfait aur
»,rour,de „ son Ciel en k? heuresou un jour nacu-
'Ife!.,
Voicyce qu'il dit enfuile
pour faire connoistre
quecesmouvementsde la
Terre & du Soleil peuvent
assez bien se rapporter
pour operer l'accroisseiiient&
la diminution des
jours& des nuits avec le
changement desSaisons,
Pour le bien comprendreimaginez-
vous que
nous
nous fommesaun.Juin"
qui est Je pluslong Jourcc
de l'année: que ce jourlà
la partie de la surface
de la Terre que nous ha- cc
bitons, est leplus prés
du Cercle ou tourne le-e"
Soleilqu'elle puisse en Cf
approcher; quele Cer- Ce
cle où tourne Je Soleil
Cafixe)& noncetAstre;
que la partie de lafurface
de la Terre -que nous"
habitons, s'esloigne ducc
Cercle où tourne le So-f* leiljusqu'au22.Decem cc'
brequi est leplus court
,, jour de Iannee, & que
,, depuis le 22. Décembre
jusqu'au 11. Juin de 1an-
„ née suivante,cette mes-
„ me partie de la surface
/, de la Terre, s'approche
,, du Cercle ou tourne le Soleil. Il me semble que
;y
cela est aisé à concevoir,
5) en supposant que la Ter-
,, re fait son tour en un an
,,,de la manière que je vous l'ayexpliqué,& que c'est ce mouvement de laTer-
,, re qui fait les Equinoxes
) & les Solstices
,
& non
,),
le Soleil, qui ne n-ionte,
'& ne baisse pas plus dans (jC
un tempsque dansun au- €c
cre~&: qui ne tourne point
en biaifanc comme une"
éTcharpee,rmraies bi,en«la" Monopinion à cet égard
est fondée sur une"
experienceque vous pouyez
faire facilement. Pre-,,,r
nez un cercle de dernli-ce
muid, divisez-"
tre parties égales avec"
un compas ; marquez yee
Içs points de .diviGon'c
dans le milieudela lar- cc
geur en dedans;atta-f<
»
chez-le sur une tabie ou
,, sur une planche avec une
5> pointe que vous ferez ,,,,passer dans un de ces pints de division
, ,, en observantquececercle
„n'incline d'aucun costé;
c'està-dire
,
qui1 soit fr
droit, que le point d'en-
;) haut soit à plomb sur ce-
J" luy d'enbas; faites deux
,, petites mortoises surla
table ou la planche dont
,, le milieu foit vis-à-vis la
testede sa pointe, & qui
33
soientesloignees decette
JJ pointe chacune de trois
poucesafin qu'il yaitun'"
espace de six bons pou-,,'"
ces entre ces deux mor
toises
,
dans lesquelles
vous serezentrer un peu
à force deux petites re- cc,
gles assez hautes pour(C
deborder d'un pouce au'*
dessusdu cercle; cela
vous donnera.lafacilitétÇ
de les cloüer aux bouts
d'une petite barre -quite
aura aussi six bons pouces
de longueur
, que
vousattacherezen cra.cc
vers sur lehaut duCer-"
clevis-à-vis du point
"que vous y aurez mar-
,>
qué.Lorsqueces regles,
aurontesté affermies de
"cette maniere,vous marquerez
dans le milieu de
"leur hauteur:"& de leur
,)
largeur, le point central
>}
du Cercle:ce pointcentral.
ellant marque, vous
"prendrez avec un com-
"pas environ la troisiéme
partie du demi diametre
iyde ce Cercle que vous
"marquerez sur l'une dei,
Regles au dessus du point
central, & sur l'autre au
"deiT?us de ce mesme
point central;aprés quoy
vous percerez les deux CCt
Regles avec une fort petite
vrille, à l'endroit où
vous aurez faitces deux"
marques,afin qu'en par.
fant dans les deux trollS,cc
un morceau de fil dtar.(C
chal bien droit, il se trou-"
ve en ligne diagonale.
Prenez ensuiteune boule
dont le diamerren'exce- <c
de pas l'espace qu'il y aura
entre les deux Regles;
percez la de part en part,
ensorte que l'épaisseur se cl
trouveégale tour à l'en- el
"tour du trou; placez î&
"entrevos deux Regles otb
vous la ferez tenir par lé
3> moy en de vostre broche
de fil d'arc hal
,
de laquelyy
le vous courberez un peei
9)
le bout qui fera en haut,
yyâSn de l'empescher de
"glisseren bas. Cette boule
estant ainsi place'e;»
„ vous marquerez quatre
points dessus
,
dire6leiment
vis-à-vis des quatre
"que vous aurezmarquez
3y(ur leCercle. Vous su p*. "parerez que ce Cercle
JJ
sera celuy où tournera le
Soleil, & que cette bou- 1r- leseralaTerre; que le'&.
point d'enhaut &, celuy <f
,. d'en bas,marquez sur la
boule, seront les points Ct:
des deux Solstices, & quec<
ceux des deux costez fe-((
ront les deux pointsdes"
Equinoxesvous suppo- c.,
ferez aussi que le Soleil<c
fait letour de sonCercle
en 24.heures, ou un jour"
naturel, & que laTerre"
ne fait le sien qu'en une cc
année.Celasuppose,vous"
verrez qu'en faisanttour-c,"
ner la boulctot,,sioursdu,",e
mesme costé, les points
desSolstices s'éloigne-
,, ront pendant six mois du
Cercle oùtourne leSoleil,
& s'en raprocheront
3,
pendant six autres mois,
',,& quelespointsdesEqui-
"noxes passeront tous les
fîxjjiois d'un costé de ce cercle àJautre.
Decette experience artificielle,
on passe à une
nouvelle définition duflus
& reflus de la Mer, qui est
aussi tres sensible
,
& enfiiitc
au moyen de pouvoir
trouver les Longitudes
dans tous les points dit
Monde, avec autant de
précisionqu'on trouve les
Latitudes. L'Autheur dit
en un endroit:
-- Je crois que la Terre
se meut de la maniere«
dont je l'ay expliqué; que
te Soleilpasse vis-àvis les"-
douze Signes du Zodiaque
en 24.. heures ou un «
jour naturel; que la par.,
tie du premier Meridien
quiest dans la Zone Tor- «
ride, paÍfe vis- à -vis de «
ces douze Signes dans le.ùcours
d'une année; que*
,)C0111111e dans toutes les
»obfervarions astronomi-
» ques que l'on a faitesjus-
« qu'à present, l'onatous-
"jours supposé que le Globe
de la Terre estoit im-
«mobile ou qu'il se mou-
»voit autrement qu'il Ce,
MCIIT, c'est ce qui doit
t) avoir empesché que l'on.
n'é1ie encore pû sçavoir
« le véritable & le plus seur
Mmoyen de trouver les
» Longitudes dans tous les
points du Monde;& que.
«
si l'on fixoit un point dans
le Zodiaquevis-a vis duquel
lepremier Meri- «
diense trouveroitJepre-cc
mier jour de l an, ou un «
autre jour remarquable,«
on connoiftroit dans quel«
point il seroit tous les au-«
tres jours del'année, & «
par le mesme moyen )es«
Longitudes dans tous les
pointsdu Monde,avec «
plusde précision que l'on
n'aencorefait,parceque
pour connoistre précise
ment en quel lieu on feroit,
on n'auroit qu'à observer
vis- à -vis de quel"
point du Zodiaque on se
"trouveroit ,&compter
ensuitecombien il y au-
« roit de degrez. depuis ce
point duZodiaque juf-
""qu'à celuy vis-à-vis du-
-»
quel lepremier Meridien
devroit se trouver.
1.
Il ditdans un autre endroit:
» Vous comprenez bien
« qu'il seraaussi facile de
«trouver le Degré du pre-
"mier Meridien,qu'il a
» esté facilejusqu'à prefenc
» de trouver le Degré du
» Soleil, ea supposant qu'il
avoit un cours annuel, «
& que j'attribuë à la par-«
tie du premier Meridien«
qui est entre les Cercles
(C des Tropiques, ce quecc
Ptolemée&Tichobrahé «
ont attribué au Soleil. «
Dans un autre,en parlant
de l'observation qu'on
dcvroit faire pourconnoistre
dans quel Degré de
tel Signe se trouveroit le
premier Meridien un certain
jour de l'année,il dit:
Mais en disantun cer- «
tain jour de l'année
,
je"
ne dis pas qu'on ne de- «
') vroit faire cette observa-
3)
tion qu'un seul jour; je
„ veux dire qu'a prés l'avoir
5, faire pendantunan,&
marqué chaque jour vis-
„ à-vis de quel Degré de
„ tel Signe lé trouveroit le
„ premier Meridien
, on
choisiroit un jour remarj9
quabledans l'année,d'où
„ l'on comenceroità com- „pterle „ Degré du premier Meridien; & j'ajouste
„ que pourque cette observation
fust juste
,
il fau-
„ droit la faire de dessus
,, la pointe occidentale de
Tille
i-sie.où,l'on fait passer“
le premier Meridien. (C
Ces endroits, ainsi que,
tous lesautres.sont entremeslenzM
de contradiét.ions.
Ci derépliqués qui y donnent
encore plus de forcer
mais cependant l'Autheur
finit en disant qu'il n'a
point allez de sagacitény
de présomption pour croire
pouvoir donner au public
un ouvrage parfait, ôc
que s'ille publie , c'est
particulièrement dans le
dessein que si lesSçavants
trouvent sonopinion sur le"
mouvement du Soleil, ôC
sur celuy de la Terre, digne
de leur atrention ,ils
travailleront aux moyens
de la rendre utileà la marine.
entre les mains un Manuscrit
tout neuf, dont j'espere
vous donner un Extrait
quand je l'auray parcouru
à loisir. Comme
il y a dans ce Livre quelque
chose de très interessant
pour la navigation,
j'ay eu impatience de
l'annoncer. Quoyque ce qt-le.ce soit unfujçtfèi-ieux Ôc
Important, on n'a pas
laissé d'y meller du badi-
;
nage pour le rendre plus
à la portéede tour le monde.
Voicy par exemple le
titre:
- Le Chemin des gens d'esprit,
Dialogueenjoué & sèrieux
entre Mr Du petit C- Mr
Augrand J'Vol. in li.
Contenant plusieurs Historiettes
,
& autres petites
pieces curieuses ; une Reformation
des Systesmes
du Monde des Anciens &
des Modernes; & un
Moyen pour trouver les
Longirndes
, avec autant
de preçision qu'ontrouve
lesLatitudes.
ParR. MAUNY.
En attendant (monvous
en donne un ample Ex*,
traie, en voicy uneidée
qui m'aestecommuniquée
par un des amis de l'Aurteur
: car il est juste de
vous donner, autant qu'-
on pourra, des nouveautez
avantmesme qu'elles
paroissent, pour vous dédommager
de l'ancienneté
de quelques morceaux
qu'on donnefinr.
plement, parce qu'ils font
bons., ou parce que n'eflant
pas imprimez, ils
- peuvent estre nouveaux,
pour beaucoup de persons.
nes.. 1,
Letitre deceLivreconvient
à la maniere dont les
sujets y sont traitez: on y
commence d'abord par les
fujcrs. les plus petits, qui
conduisent insensiblement
aux plus grands,&c c'est la
route que suivent ordinairement
les gensd'esprit.
Le commencement est
un badinage qui conduit
insensiblement, par le recit
de plusieurs historiettes,.
à la morale la plus serieuse.
Il donne ensuite un petit
Systeme du Monde, figuré,
qui donne occasîon
de détruire les opinions de
Pcolemée
,
de Copernic,
de Tichobrahé & de Def.
carres, sur la sicuarion &
sur les mouvements du Soleil
& de la Terre, & particulièrement
celle de Copernic
qu'il combaten dif-
Ferens endroits par des raisons
tres fimples & tres na. turelles.Voicyl'opinion
du nouvel. Auteur, & dans
ses propres termes.
;
Je suppose quelaTerre
est directement dans le
ce milieu du Monde,com- *
me l'ont suppose Prole-
,
mée&Tichobrahémais
qu'au lieu d'y être immo-$c
bile, elle s'y meut sur son
Axe; que cet Axe ou plu- «
stoit la Ligne que l'on a*
imaginée palier d'u npolecc.
à l'autre )efl: inclinée vers
le Septentrion, ainsi que«
le marquent les Globes
cc ordinaires;que la Terre«
tourne dessus du mefLnecc
costéque tourne le Soleil«
dans sonCiel,qu'elle ne»
fait son tour qu'en un an,
»& quele Soleil n'a qu'un
»mouvement qu'ilfait aur
»,rour,de „ son Ciel en k? heuresou un jour nacu-
'Ife!.,
Voicyce qu'il dit enfuile
pour faire connoistre
quecesmouvementsde la
Terre & du Soleil peuvent
assez bien se rapporter
pour operer l'accroisseiiient&
la diminution des
jours& des nuits avec le
changement desSaisons,
Pour le bien comprendreimaginez-
vous que
nous
nous fommesaun.Juin"
qui est Je pluslong Jourcc
de l'année: que ce jourlà
la partie de la surface
de la Terre que nous ha- cc
bitons, est leplus prés
du Cercle ou tourne le-e"
Soleilqu'elle puisse en Cf
approcher; quele Cer- Ce
cle où tourne Je Soleil
Cafixe)& noncetAstre;
que la partie de lafurface
de la Terre -que nous"
habitons, s'esloigne ducc
Cercle où tourne le So-f* leiljusqu'au22.Decem cc'
brequi est leplus court
,, jour de Iannee, & que
,, depuis le 22. Décembre
jusqu'au 11. Juin de 1an-
„ née suivante,cette mes-
„ me partie de la surface
/, de la Terre, s'approche
,, du Cercle ou tourne le Soleil. Il me semble que
;y
cela est aisé à concevoir,
5) en supposant que la Ter-
,, re fait son tour en un an
,,,de la manière que je vous l'ayexpliqué,& que c'est ce mouvement de laTer-
,, re qui fait les Equinoxes
) & les Solstices
,
& non
,),
le Soleil, qui ne n-ionte,
'& ne baisse pas plus dans (jC
un tempsque dansun au- €c
cre~&: qui ne tourne point
en biaifanc comme une"
éTcharpee,rmraies bi,en«la" Monopinion à cet égard
est fondée sur une"
experienceque vous pouyez
faire facilement. Pre-,,,r
nez un cercle de dernli-ce
muid, divisez-"
tre parties égales avec"
un compas ; marquez yee
Içs points de .diviGon'c
dans le milieudela lar- cc
geur en dedans;atta-f<
»
chez-le sur une tabie ou
,, sur une planche avec une
5> pointe que vous ferez ,,,,passer dans un de ces pints de division
, ,, en observantquececercle
„n'incline d'aucun costé;
c'està-dire
,
qui1 soit fr
droit, que le point d'en-
;) haut soit à plomb sur ce-
J" luy d'enbas; faites deux
,, petites mortoises surla
table ou la planche dont
,, le milieu foit vis-à-vis la
testede sa pointe, & qui
33
soientesloignees decette
JJ pointe chacune de trois
poucesafin qu'il yaitun'"
espace de six bons pou-,,'"
ces entre ces deux mor
toises
,
dans lesquelles
vous serezentrer un peu
à force deux petites re- cc,
gles assez hautes pour(C
deborder d'un pouce au'*
dessusdu cercle; cela
vous donnera.lafacilitétÇ
de les cloüer aux bouts
d'une petite barre -quite
aura aussi six bons pouces
de longueur
, que
vousattacherezen cra.cc
vers sur lehaut duCer-"
clevis-à-vis du point
"que vous y aurez mar-
,>
qué.Lorsqueces regles,
aurontesté affermies de
"cette maniere,vous marquerez
dans le milieu de
"leur hauteur:"& de leur
,)
largeur, le point central
>}
du Cercle:ce pointcentral.
ellant marque, vous
"prendrez avec un com-
"pas environ la troisiéme
partie du demi diametre
iyde ce Cercle que vous
"marquerez sur l'une dei,
Regles au dessus du point
central, & sur l'autre au
"deiT?us de ce mesme
point central;aprés quoy
vous percerez les deux CCt
Regles avec une fort petite
vrille, à l'endroit où
vous aurez faitces deux"
marques,afin qu'en par.
fant dans les deux trollS,cc
un morceau de fil dtar.(C
chal bien droit, il se trou-"
ve en ligne diagonale.
Prenez ensuiteune boule
dont le diamerren'exce- <c
de pas l'espace qu'il y aura
entre les deux Regles;
percez la de part en part,
ensorte que l'épaisseur se cl
trouveégale tour à l'en- el
"tour du trou; placez î&
"entrevos deux Regles otb
vous la ferez tenir par lé
3> moy en de vostre broche
de fil d'arc hal
,
de laquelyy
le vous courberez un peei
9)
le bout qui fera en haut,
yyâSn de l'empescher de
"glisseren bas. Cette boule
estant ainsi place'e;»
„ vous marquerez quatre
points dessus
,
dire6leiment
vis-à-vis des quatre
"que vous aurezmarquez
3y(ur leCercle. Vous su p*. "parerez que ce Cercle
JJ
sera celuy où tournera le
Soleil, & que cette bou- 1r- leseralaTerre; que le'&.
point d'enhaut &, celuy <f
,. d'en bas,marquez sur la
boule, seront les points Ct:
des deux Solstices, & quec<
ceux des deux costez fe-((
ront les deux pointsdes"
Equinoxesvous suppo- c.,
ferez aussi que le Soleil<c
fait letour de sonCercle
en 24.heures, ou un jour"
naturel, & que laTerre"
ne fait le sien qu'en une cc
année.Celasuppose,vous"
verrez qu'en faisanttour-c,"
ner la boulctot,,sioursdu,",e
mesme costé, les points
desSolstices s'éloigne-
,, ront pendant six mois du
Cercle oùtourne leSoleil,
& s'en raprocheront
3,
pendant six autres mois,
',,& quelespointsdesEqui-
"noxes passeront tous les
fîxjjiois d'un costé de ce cercle àJautre.
Decette experience artificielle,
on passe à une
nouvelle définition duflus
& reflus de la Mer, qui est
aussi tres sensible
,
& enfiiitc
au moyen de pouvoir
trouver les Longitudes
dans tous les points dit
Monde, avec autant de
précisionqu'on trouve les
Latitudes. L'Autheur dit
en un endroit:
-- Je crois que la Terre
se meut de la maniere«
dont je l'ay expliqué; que
te Soleilpasse vis-àvis les"-
douze Signes du Zodiaque
en 24.. heures ou un «
jour naturel; que la par.,
tie du premier Meridien
quiest dans la Zone Tor- «
ride, paÍfe vis- à -vis de «
ces douze Signes dans le.ùcours
d'une année; que*
,)C0111111e dans toutes les
»obfervarions astronomi-
» ques que l'on a faitesjus-
« qu'à present, l'onatous-
"jours supposé que le Globe
de la Terre estoit im-
«mobile ou qu'il se mou-
»voit autrement qu'il Ce,
MCIIT, c'est ce qui doit
t) avoir empesché que l'on.
n'é1ie encore pû sçavoir
« le véritable & le plus seur
Mmoyen de trouver les
» Longitudes dans tous les
points du Monde;& que.
«
si l'on fixoit un point dans
le Zodiaquevis-a vis duquel
lepremier Meri- «
diense trouveroitJepre-cc
mier jour de l an, ou un «
autre jour remarquable,«
on connoiftroit dans quel«
point il seroit tous les au-«
tres jours del'année, & «
par le mesme moyen )es«
Longitudes dans tous les
pointsdu Monde,avec «
plusde précision que l'on
n'aencorefait,parceque
pour connoistre précise
ment en quel lieu on feroit,
on n'auroit qu'à observer
vis- à -vis de quel"
point du Zodiaque on se
"trouveroit ,&compter
ensuitecombien il y au-
« roit de degrez. depuis ce
point duZodiaque juf-
""qu'à celuy vis-à-vis du-
-»
quel lepremier Meridien
devroit se trouver.
1.
Il ditdans un autre endroit:
» Vous comprenez bien
« qu'il seraaussi facile de
«trouver le Degré du pre-
"mier Meridien,qu'il a
» esté facilejusqu'à prefenc
» de trouver le Degré du
» Soleil, ea supposant qu'il
avoit un cours annuel, «
& que j'attribuë à la par-«
tie du premier Meridien«
qui est entre les Cercles
(C des Tropiques, ce quecc
Ptolemée&Tichobrahé «
ont attribué au Soleil. «
Dans un autre,en parlant
de l'observation qu'on
dcvroit faire pourconnoistre
dans quel Degré de
tel Signe se trouveroit le
premier Meridien un certain
jour de l'année,il dit:
Mais en disantun cer- «
tain jour de l'année
,
je"
ne dis pas qu'on ne de- «
') vroit faire cette observa-
3)
tion qu'un seul jour; je
„ veux dire qu'a prés l'avoir
5, faire pendantunan,&
marqué chaque jour vis-
„ à-vis de quel Degré de
„ tel Signe lé trouveroit le
„ premier Meridien
, on
choisiroit un jour remarj9
quabledans l'année,d'où
„ l'on comenceroità com- „pterle „ Degré du premier Meridien; & j'ajouste
„ que pourque cette observation
fust juste
,
il fau-
„ droit la faire de dessus
,, la pointe occidentale de
Tille
i-sie.où,l'on fait passer“
le premier Meridien. (C
Ces endroits, ainsi que,
tous lesautres.sont entremeslenzM
de contradiét.ions.
Ci derépliqués qui y donnent
encore plus de forcer
mais cependant l'Autheur
finit en disant qu'il n'a
point allez de sagacitény
de présomption pour croire
pouvoir donner au public
un ouvrage parfait, ôc
que s'ille publie , c'est
particulièrement dans le
dessein que si lesSçavants
trouvent sonopinion sur le"
mouvement du Soleil, ôC
sur celuy de la Terre, digne
de leur atrention ,ils
travailleront aux moyens
de la rendre utileà la marine.
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Résumé : Livre nouveau.
Le manuscrit 'Le Chemin des gens d'esprit' est un dialogue entre Monsieur Du Petit C- et Monsieur Augrand. Il contient des historiettes, des pièces curieuses, une réforme des systèmes du monde anciens et modernes, et une méthode pour déterminer les longitudes avec la même précision que les latitudes. L'auteur, R. Mauny, propose une nouvelle théorie sur les mouvements de la Terre et du Soleil. Selon cette théorie, la Terre est au centre de l'univers et tourne sur son axe incliné, effectuant une rotation annuelle. Cette théorie explique les variations des jours et des nuits ainsi que les saisons. L'auteur utilise une expérience avec un cercle et une boule représentant respectivement le Soleil et la Terre pour illustrer sa théorie. Il suggère également une nouvelle méthode pour observer les longitudes en fixant un point dans le Zodiaque. Le manuscrit inclut des contradictions et des erreurs, mais l'auteur espère que les savants pourront améliorer et utiliser ses idées pour la navigation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2792
p. 54-63
De l'excellence de la musique, & son utilité.
Début :
On fait tort à la Musique en luy donnant le nom [...]
Mots clefs :
Musique, Art, Science, Excellence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De l'excellence de la musique, & son utilité.
De£excellentede la nzu- huey&fônutilité.
ON fait tort à la Musique
en luy donnant lenom, art ou de science. Le premier
est trop simple & trop
Borné, rx lesecond, quoyque
plus noble & plus estendu,
ne satisfait pas assez,
concevons une plus haute
idée de l'harmonie, qui
s'empare, pour ainsi dire,
de toutes les faculrez de
nostreamc~ qui suspend
tous ses autres sentiments
dans le moment que nous
en sommes charmez.
-
Examinonsenquoy chaque
scienceou chaque arc
pourroient disputerquelque
p éference
, ou aller
de pair avec elle, Si la Logique
nousfaitvaloirl'invention
de ses sillogismes;
la fuguedans la Musiqué
a'est-die pas aussi ingenieufe?
Etsil'art de trouver
la définition d'un problème
estrenfermé en ce l,,,
le-là, celle-cy ne définit'elle
pas, pour ainsidire,,
par desexpressions & des
modu lations d iflinâ,estot,.,,.,
tes lesdifférentes passions-
LaPhysique qui nous developpe
cous les secrets de
la nature ,
& qui les employe
si heureusement à 1a*
guerison denos maladies,
n'a point d'effet plus surprenant
que celuy de la
Musique
,
qui guérit le venin
de. la Tarentole
, cet
animal si dangereux.Cette
-
guerison n'est que le simple
effetd'un air gay qu'-
un Simphorniste aura joué
sur un violon; ce rteft point
un conte, une chose si extraordinaire
se voie tressouvent
au Royaume de
Naples. Passons à la Morale
par qui. les vertus&
les vices font si bien désinis.
Ellenousapprendl'art
de faire un portrait ou un
caractere ; mais elle n'a
pas la vertu d'émouvoir
ce degré de perfection
n'appartient qu'à la Mu!i:ú
-que: c'est elle qui nous émeut
,
qui nous adoucit
qui nous charme ,& qui
nous consoles la fable luy
a donné du pouvoir sur
toutes les Divinirez ; les
Parques,les Furies &Pluton
mesme ne luy resusent
rien. Voyons ce que les
autres sciencesont decomtnli'nave.
celle. L'Arithmetique
a des rapports tresconnus
avec les accords
harmoniques. Les Mathematiques
ont un objet
communavec elle,la grandeur,
& la quantité continuë&
discrette, les tems,.
lesproportions:les raisons
& les habitudes font également
de leur ressort. La
Peinture & l'Architecture,
ces arts si cheris & tant
estimez, vont de compagnie
avec la Musique. Le
premier nous la reprefenre
actuellement, & le second
luy est toujoursdans
une parfaite correspondance
, la Musique est res
profunda, & selon Theophile,
magnus etiamque the-:
saurus.Son pouvoir est divin
& le Demon estcontraint
de lui cederMusica
fugatur Diabalus, ~& qui
juxtasententiam jobfagittas
reputasquasi paleas ~& lapidessundevelutstipulas
spernitderidet
etiam yibrantsrrz
bjft<im, &: dur'ijftmos mahoz
pro nibilo pendit ad citharde
sonitum tremefactus reccdit}&
quem nulla its superat fuperatharmoni*.
Les Anciens,
selonPlutarque, mettoient
une lyre dans les mains de
l'amour , avec l'arc & le
carquois à ses pieds, pour
montrer le rang que
tientla Musiquesurtoutes
nos
nos passions ; & les Gentilsavoient
de coustume
de representer leurs Divinitez
dans une attitude
harmonieuse. Prisci musica
instrumenta, in manus Deorum
imagtnibusposuerunt, nonsanè
quód eo lyr<t, aut cytharæ ludere
putarent ,
sed quod nullum
Deo opus convenientius
effi judicaverant quam consonantiam
& harmoniam. Au
sentiment de saint Thomas,
elle esleve nostreesprit
à la contemplation des
choses celestes. Cantussalubriterfit
in Ecclesia ad devotionem
excitandam. AuiIi
Platon nous exhorte de
l'apprendrependant nostre
~jeueffe -par ces paroles:
Nonne Princeps,~primaria
illi* mdjicu tdacanb ,
mod&l&rumconcentuum
rktionibus vprfaJttr,efficrtijji*
trie in ipjkdrriwte interioratri*
jtüit, , vemjfatequadam
animumvebementissimum tan-
- git , dftmqnr adeo verinftath
decoreafficit si in ~ta accuratè
claboret ,XT à teneris annir
instituatur. Il ne faut pas
douter que ces grandshommes
payentcompris
parfaitement l'excellence
de la Musique, & par l'eflims
qu'ils en ontfait
nous devons conclure de
son utilité& de son avantage.
Onremarque que
Socrate s'en instruisit à soixante
& dix ans,& ce qui
arriva à Themistocle,doit
servir d'exemple à bien du
monde. Ce Capitaine,
pour avoir refusé une lyre
qui luy fut presentée à propos,
& dans une heure de
récréation
,
demeura exposé
le reste de sa vie à la
raillerie &aumépris.
ON fait tort à la Musique
en luy donnant lenom, art ou de science. Le premier
est trop simple & trop
Borné, rx lesecond, quoyque
plus noble & plus estendu,
ne satisfait pas assez,
concevons une plus haute
idée de l'harmonie, qui
s'empare, pour ainsi dire,
de toutes les faculrez de
nostreamc~ qui suspend
tous ses autres sentiments
dans le moment que nous
en sommes charmez.
-
Examinonsenquoy chaque
scienceou chaque arc
pourroient disputerquelque
p éference
, ou aller
de pair avec elle, Si la Logique
nousfaitvaloirl'invention
de ses sillogismes;
la fuguedans la Musiqué
a'est-die pas aussi ingenieufe?
Etsil'art de trouver
la définition d'un problème
estrenfermé en ce l,,,
le-là, celle-cy ne définit'elle
pas, pour ainsidire,,
par desexpressions & des
modu lations d iflinâ,estot,.,,.,
tes lesdifférentes passions-
LaPhysique qui nous developpe
cous les secrets de
la nature ,
& qui les employe
si heureusement à 1a*
guerison denos maladies,
n'a point d'effet plus surprenant
que celuy de la
Musique
,
qui guérit le venin
de. la Tarentole
, cet
animal si dangereux.Cette
-
guerison n'est que le simple
effetd'un air gay qu'-
un Simphorniste aura joué
sur un violon; ce rteft point
un conte, une chose si extraordinaire
se voie tressouvent
au Royaume de
Naples. Passons à la Morale
par qui. les vertus&
les vices font si bien désinis.
Ellenousapprendl'art
de faire un portrait ou un
caractere ; mais elle n'a
pas la vertu d'émouvoir
ce degré de perfection
n'appartient qu'à la Mu!i:ú
-que: c'est elle qui nous émeut
,
qui nous adoucit
qui nous charme ,& qui
nous consoles la fable luy
a donné du pouvoir sur
toutes les Divinirez ; les
Parques,les Furies &Pluton
mesme ne luy resusent
rien. Voyons ce que les
autres sciencesont decomtnli'nave.
celle. L'Arithmetique
a des rapports tresconnus
avec les accords
harmoniques. Les Mathematiques
ont un objet
communavec elle,la grandeur,
& la quantité continuë&
discrette, les tems,.
lesproportions:les raisons
& les habitudes font également
de leur ressort. La
Peinture & l'Architecture,
ces arts si cheris & tant
estimez, vont de compagnie
avec la Musique. Le
premier nous la reprefenre
actuellement, & le second
luy est toujoursdans
une parfaite correspondance
, la Musique est res
profunda, & selon Theophile,
magnus etiamque the-:
saurus.Son pouvoir est divin
& le Demon estcontraint
de lui cederMusica
fugatur Diabalus, ~& qui
juxtasententiam jobfagittas
reputasquasi paleas ~& lapidessundevelutstipulas
spernitderidet
etiam yibrantsrrz
bjft<im, &: dur'ijftmos mahoz
pro nibilo pendit ad citharde
sonitum tremefactus reccdit}&
quem nulla its superat fuperatharmoni*.
Les Anciens,
selonPlutarque, mettoient
une lyre dans les mains de
l'amour , avec l'arc & le
carquois à ses pieds, pour
montrer le rang que
tientla Musiquesurtoutes
nos
nos passions ; & les Gentilsavoient
de coustume
de representer leurs Divinitez
dans une attitude
harmonieuse. Prisci musica
instrumenta, in manus Deorum
imagtnibusposuerunt, nonsanè
quód eo lyr<t, aut cytharæ ludere
putarent ,
sed quod nullum
Deo opus convenientius
effi judicaverant quam consonantiam
& harmoniam. Au
sentiment de saint Thomas,
elle esleve nostreesprit
à la contemplation des
choses celestes. Cantussalubriterfit
in Ecclesia ad devotionem
excitandam. AuiIi
Platon nous exhorte de
l'apprendrependant nostre
~jeueffe -par ces paroles:
Nonne Princeps,~primaria
illi* mdjicu tdacanb ,
mod&l&rumconcentuum
rktionibus vprfaJttr,efficrtijji*
trie in ipjkdrriwte interioratri*
jtüit, , vemjfatequadam
animumvebementissimum tan-
- git , dftmqnr adeo verinftath
decoreafficit si in ~ta accuratè
claboret ,XT à teneris annir
instituatur. Il ne faut pas
douter que ces grandshommes
payentcompris
parfaitement l'excellence
de la Musique, & par l'eflims
qu'ils en ontfait
nous devons conclure de
son utilité& de son avantage.
Onremarque que
Socrate s'en instruisit à soixante
& dix ans,& ce qui
arriva à Themistocle,doit
servir d'exemple à bien du
monde. Ce Capitaine,
pour avoir refusé une lyre
qui luy fut presentée à propos,
& dans une heure de
récréation
,
demeura exposé
le reste de sa vie à la
raillerie &aumépris.
Fermer
Résumé : De l'excellence de la musique, & son utilité.
Le texte explore la supériorité de la musique par rapport aux autres arts et sciences. Il critique l'idée de réduire la musique à un simple art ou une science, affirmant qu'elle engage toutes les facultés de l'âme et suspend les autres sentiments lorsqu'elle charme. La musique est comparée à diverses disciplines telles que la logique, la physique, la morale, l'arithmétique, les mathématiques, la peinture et l'architecture. Elle possède des vertus uniques, comme la capacité de guérir le venin de la tarentule par un air gai joué au violon, et d'émouvoir les passions de manière supérieure à la morale. Les Anciens et les philosophes comme Platon et saint Thomas d'Aquin reconnaissaient l'excellence de la musique, la considérant comme une élévation de l'esprit vers les choses célestes. Le texte mentionne des exemples historiques, tels que Socrate qui s'instruisit de la musique à un âge avancé, et Themistocle qui fut raillé pour avoir refusé une lyre. Ces exemples illustrent l'importance accordée à la musique dans l'éducation et la vie des individus. En somme, la musique est présentée comme un art supérieur, capable de toucher l'âme de manière profonde et unique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2793
p. 64-71
EXTRAIT de la Lettre de Madame la Marquise de saint Bl..... du 31. Aoust 1711.
Début :
Il est arrivé la semaine passée un grand prodige dans [...]
Mots clefs :
Femme, Grossesse, Médecin, Chirurgien, Mari
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de la Lettre de Madame la Marquise de saint Bl..... du 31. Aoust 1711.
extrait
dela Lettre de Madame
la Marquise de
saint Bl du 31.
Aoust 1711.
ILeflarrivélajemaine
payée un grand prodige
dans la nature. Unefemme
d'iAbbervilfe d'un pauvre
menuisier
, tante de
nostremeusnier de Petitport)
estantlanguissante
depuis deux ans, a esté
trouver Mr le Adarquis
de AfauLy ~u'Ocourt pour
le prier par charité de la
sècourir, qu'on luy avoit
dit qu ilfaisoit degrandes
charitez, par les remedes
qu'il donnoit pour lesort,
quelle se avjoit ensorcellee
au lieu destre grosse
comme elle l'arvoit creu
dabord
,
sentant depuis
deux ans sauter remuer
commesi elle estoit
veritablementgroflê,mais
que deux annees entieres
Pendant lesquelles elle aDoit
creu dix foisaaoïfc
cher yluy faisoientconnoistre
qu'il y avoiten elle
des choses qu'elle nepop,,.;.,
voitcomprendre; Air le:.
Marquis 20court luy a
donneson remede,des la
nuit mesme elle sejl trouvée
en. estral d'accoucher,
~sipresceequeson mary
ria eu le temps que de
courirà unevoisiney laquelle
en la secourant a;
CT;Jeu tomber trois paquets
enveloppez de tais.Le
mary s'esterie,monDieu,
cela• remue, la voisine a
commencéà en développer
un, cela à'tfrmis à courir,
le chat de la maisons'est
jettedessus, (jfla mange ;
la voisineeffrayée, mal
éclairee „ria<voit pas le
temps de voircequec'estoit
"fs a crié que c'estoit
m enfantmange. Ellea
envoye le mary courir au
Chirurgien, cependanta
mis les deux autres pacquets
tousjours remuans
en seurete. Le Chirurgienarrivé
a developpé
les autres paquets) é5 a
trouvé deuxbestes au lieu
d'enfans:je ne vous diray
pasqu'on m'a dity car je
je les ay veus, cela avescu
huit heures, cela est
gros comme unesourissans
poil, a quatre pieds qui
ressemblent à des mains,
15 des ongles, a une queuë
t5 un petit ongle ou corne
au bout qui ne tient
qu'a un filet. La queuë
efi bien attachee
,
longue
comme celle d'une
souris
,
la teste grosse
ronde comme
celle d*un
enfant par le haut, les
yeux ronds noirs un -cercle noir autou- r, une
gueule ouverte, f.5 tres
grande) a la langue
d'un enfant, les oreilles
de mesme quun enfant.
Voila un prodigesurprenant,
bien veritable,
qu'on a peine à croire
sans avoir ueu3 c' estpourquoy
fajvoulu voir, le
Chirurgien me les a apportez,
, ilfera part de celay
à ce q^tlma dit , à
Messieurs de l'Ecole de
Medecins de Paris,pour
voir ce q^tls pourvoient
juger d'uneffet si prodigieux
danstoutesses ckconstances
d'avoir esté
grosse deux ans, la connoissance
et les remedes
de Monsieur de Mailly.
Tout est surprenant te*
bien véritable
J.
la mere
estdansvinestatpitoyable
, tout fera corpsn'est
qu'unegalledepuis cette
ajfreufe couche.
dela Lettre de Madame
la Marquise de
saint Bl du 31.
Aoust 1711.
ILeflarrivélajemaine
payée un grand prodige
dans la nature. Unefemme
d'iAbbervilfe d'un pauvre
menuisier
, tante de
nostremeusnier de Petitport)
estantlanguissante
depuis deux ans, a esté
trouver Mr le Adarquis
de AfauLy ~u'Ocourt pour
le prier par charité de la
sècourir, qu'on luy avoit
dit qu ilfaisoit degrandes
charitez, par les remedes
qu'il donnoit pour lesort,
quelle se avjoit ensorcellee
au lieu destre grosse
comme elle l'arvoit creu
dabord
,
sentant depuis
deux ans sauter remuer
commesi elle estoit
veritablementgroflê,mais
que deux annees entieres
Pendant lesquelles elle aDoit
creu dix foisaaoïfc
cher yluy faisoientconnoistre
qu'il y avoiten elle
des choses qu'elle nepop,,.;.,
voitcomprendre; Air le:.
Marquis 20court luy a
donneson remede,des la
nuit mesme elle sejl trouvée
en. estral d'accoucher,
~sipresceequeson mary
ria eu le temps que de
courirà unevoisiney laquelle
en la secourant a;
CT;Jeu tomber trois paquets
enveloppez de tais.Le
mary s'esterie,monDieu,
cela• remue, la voisine a
commencéà en développer
un, cela à'tfrmis à courir,
le chat de la maisons'est
jettedessus, (jfla mange ;
la voisineeffrayée, mal
éclairee „ria<voit pas le
temps de voircequec'estoit
"fs a crié que c'estoit
m enfantmange. Ellea
envoye le mary courir au
Chirurgien, cependanta
mis les deux autres pacquets
tousjours remuans
en seurete. Le Chirurgienarrivé
a developpé
les autres paquets) é5 a
trouvé deuxbestes au lieu
d'enfans:je ne vous diray
pasqu'on m'a dity car je
je les ay veus, cela avescu
huit heures, cela est
gros comme unesourissans
poil, a quatre pieds qui
ressemblent à des mains,
15 des ongles, a une queuë
t5 un petit ongle ou corne
au bout qui ne tient
qu'a un filet. La queuë
efi bien attachee
,
longue
comme celle d'une
souris
,
la teste grosse
ronde comme
celle d*un
enfant par le haut, les
yeux ronds noirs un -cercle noir autou- r, une
gueule ouverte, f.5 tres
grande) a la langue
d'un enfant, les oreilles
de mesme quun enfant.
Voila un prodigesurprenant,
bien veritable,
qu'on a peine à croire
sans avoir ueu3 c' estpourquoy
fajvoulu voir, le
Chirurgien me les a apportez,
, ilfera part de celay
à ce q^tlma dit , à
Messieurs de l'Ecole de
Medecins de Paris,pour
voir ce q^tls pourvoient
juger d'uneffet si prodigieux
danstoutesses ckconstances
d'avoir esté
grosse deux ans, la connoissance
et les remedes
de Monsieur de Mailly.
Tout est surprenant te*
bien véritable
J.
la mere
estdansvinestatpitoyable
, tout fera corpsn'est
qu'unegalledepuis cette
ajfreufe couche.
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Résumé : EXTRAIT de la Lettre de Madame la Marquise de saint Bl..... du 31. Aoust 1711.
Le 31 août 1711, Madame la Marquise de Saint-Bl décrit un événement extraordinaire survenu à une femme d'Abbeville, tante du menuisier de Petitport. Cette femme souffrait depuis deux ans de symptômes inexplicables, croyant être enceinte mais ressentant des mouvements inhabituels. Elle consulta le Marquis d'AuLly d'Ocourt, connu pour ses charités et ses remèdes. Après avoir reçu un remède, elle accoucha immédiatement de trois paquets enveloppés. Deux de ces paquets contenaient des créatures ressemblant à des souris mais avec des caractéristiques humaines, comme des mains et des ongles. Le chirurgien appelé sur place confirma cette découverte. La mère se trouvait dans un état pitoyable, son corps étant devenu une seule plaie. La Marquise souhaitait partager cette découverte avec les médecins de Paris pour qu'ils puissent juger de ce prodige.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2794
p. 71-76
« Ce qui paroist si surprenant dans ce genre, n'est [...] »
Début :
Ce qui paroist si surprenant dans ce genre, n'est [...]
Mots clefs :
Grossesse, Nature
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texteReconnaissance textuelle : « Ce qui paroist si surprenant dans ce genre, n'est [...] »
Cequi paroist sisurp-
rfcnanc danscegenre,
n'estaufondqu'unfiniplejeude
lanaturel,ou
pour parler plus juste, un
jeu del'imagination ;
cette facultéde l'ame plus
active & plus à craindre
en general dans les femmes
que dans les hommes,
nous manifestetous
les jours la force de [cs
impreissions par les effets
bifares &extraordinaires
qu'elle produit assez frequemment.
Les humeurs
coulant en abondance
dans certaine partie durant
le temps de la grossesse,
doivent augmenter
le mouvement des cfprits.
Ceux-cy précipitez,
pour ainsidire, sur
des organessusceptibles
des moindres impressions
par leur extrême delicaresse,
tesse, les font obëir aux
differens ébranlements
qu'ils y causent,&Csile
trouble &l'agitation surviennent
à la veuë impréveuë
d'un objet ou
desagreable ou effrayant,
l'ordre naturel des parties
de l'embryon se renverse
sur le champ, elles
souffrent une assez violente
révolution pour
que leur premier arrangement
soit altéré,&
qu'il en succede un nouveau
qui respond tous;
joursinvariablementàla
nature du sujet-qui surprend,
qui émeut,&qui
le plussouventeffraye./
Quant àcette gnolîcfîe
dont le terme a esté;de
deux ans, c'est ,un effet
du peu d'accroisement
des petits monstres, a-qui,
le peli.de.iiourrititre qu'-
ils recevoientostoit- le
poidsnecessaire Ô£,ordiV
naire pour lemportersur>
leressort de la partie qui.
lesenveloppoit&C'est
ce poidsque leur a doiv*
né le remede en déterminant
par sa violence ks)
esprits à se porter de ce collé-la:.;<v-
Au lieu de s'estonner
de ces dérangements de
la nature comme deprodiges
,il faut s'estonner
au contraire que la forme
des ensans dépendant fî
fortde l'imaginationdelamere
,il vienne au monde
tant d'enfants parfait,
c'est une preuve
que l'imagination des
Dames est plus reglée
que les hommes ne le
dirent.
rfcnanc danscegenre,
n'estaufondqu'unfiniplejeude
lanaturel,ou
pour parler plus juste, un
jeu del'imagination ;
cette facultéde l'ame plus
active & plus à craindre
en general dans les femmes
que dans les hommes,
nous manifestetous
les jours la force de [cs
impreissions par les effets
bifares &extraordinaires
qu'elle produit assez frequemment.
Les humeurs
coulant en abondance
dans certaine partie durant
le temps de la grossesse,
doivent augmenter
le mouvement des cfprits.
Ceux-cy précipitez,
pour ainsidire, sur
des organessusceptibles
des moindres impressions
par leur extrême delicaresse,
tesse, les font obëir aux
differens ébranlements
qu'ils y causent,&Csile
trouble &l'agitation surviennent
à la veuë impréveuë
d'un objet ou
desagreable ou effrayant,
l'ordre naturel des parties
de l'embryon se renverse
sur le champ, elles
souffrent une assez violente
révolution pour
que leur premier arrangement
soit altéré,&
qu'il en succede un nouveau
qui respond tous;
joursinvariablementàla
nature du sujet-qui surprend,
qui émeut,&qui
le plussouventeffraye./
Quant àcette gnolîcfîe
dont le terme a esté;de
deux ans, c'est ,un effet
du peu d'accroisement
des petits monstres, a-qui,
le peli.de.iiourrititre qu'-
ils recevoientostoit- le
poidsnecessaire Ô£,ordiV
naire pour lemportersur>
leressort de la partie qui.
lesenveloppoit&C'est
ce poidsque leur a doiv*
né le remede en déterminant
par sa violence ks)
esprits à se porter de ce collé-la:.;<v-
Au lieu de s'estonner
de ces dérangements de
la nature comme deprodiges
,il faut s'estonner
au contraire que la forme
des ensans dépendant fî
fortde l'imaginationdelamere
,il vienne au monde
tant d'enfants parfait,
c'est une preuve
que l'imagination des
Dames est plus reglée
que les hommes ne le
dirent.
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Résumé : « Ce qui paroist si surprenant dans ce genre, n'est [...] »
Le texte explore l'impact de l'imagination maternelle sur le développement fœtal. Il décrit l'imagination comme un phénomène plus actif et puissant chez les femmes. Pendant la grossesse, les humeurs abondantes intensifient l'activité des esprits, rendant les organes délicats sensibles à diverses impressions. La vision soudaine d'un objet désagréable ou effrayant peut perturber l'ordre naturel de l'embryon, modifiant ainsi son arrangement initial. Le texte mentionne également la 'gnolîcfîe', une condition où des monstres naissent après deux ans en raison de leur faible croissance et du poids nécessaire pour l'accouchement. Plutôt que de s'étonner des anomalies, il est suggéré de s'émerveiller que tant d'enfants parfaits naissent, malgré la dépendance de leur forme à l'imagination maternelle. Cela démontre que l'imagination des femmes est plus régulée que ce que les hommes pensent.
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2795
p. 1-5
L'ANONYME d'Auxerre.
Début :
Je prens plaisir, Monsieur, à m'informer de tout ce [...]
Mots clefs :
Aventure, Vendanges, Style
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'ANONYME d'Auxerre.
L'ANONYME
d'Auxerre.
Eprensplaisir Monsieur,
tt m'informer de tout ce
quisepd/fe dans ma Province,
CT j'ai un amy a
Paris, qui me fournit quelques
Mémoires ,rarement
de choses importantes, parce
que les grands évenemens
font rares, mais d'une infinité
de minuties, quitoutes
rassemblée, ne laissent pas
d'amuser la curiosité, si elles
ne la contentent; si je pouvois
me donner la peine de bien
écrire,jeserois votre Anonyme
pour une Lettre chaque
mois : voye^fïmonstyle
négligé& imparfait vous
convient, carje ne puis vous
rendre ce service qu'à plume
SQweante, & quandje vous
promets unstyle négligé, ne
vous attendez pat à un
negligé étudié, je ne yf~f~<
blepoint a ces Coquettes,
qui affectent certains negligez
qui conviennent à leur
taille, à leur air, à leur visage,
& qui sont souvent
endes-babillé, parce que les
habits parez ne leur stéens
point,vous aurtzig un négligéde
bonne foyvray negligé
d'unparesseux, qui ne
firoit pas une rature pour
corriger une faute de construction,
ni peut-être même!
unefaute de bonJens; votU
efeZ de verbiage pour un
paresseux. Commentons à
vous tenir parole par une
petite avanture de vendangeurs
quiconvient au Aiercure
du mois d'Octobrejc'est
auprès d'unepetite ville de
Bourgogne que je ne nomme
point,parce que etefl une
avanturegalante,& qu'en
nommant une petite ville O' dans les Provinces on cdnoît
bientôt les personnes par
l'avanture, pourpeuquelle
soit veritable &circonftanciée,
celle-cy est arrivée naturellement
,comme je vais
Vous h* racontera
d'Auxerre.
Eprensplaisir Monsieur,
tt m'informer de tout ce
quisepd/fe dans ma Province,
CT j'ai un amy a
Paris, qui me fournit quelques
Mémoires ,rarement
de choses importantes, parce
que les grands évenemens
font rares, mais d'une infinité
de minuties, quitoutes
rassemblée, ne laissent pas
d'amuser la curiosité, si elles
ne la contentent; si je pouvois
me donner la peine de bien
écrire,jeserois votre Anonyme
pour une Lettre chaque
mois : voye^fïmonstyle
négligé& imparfait vous
convient, carje ne puis vous
rendre ce service qu'à plume
SQweante, & quandje vous
promets unstyle négligé, ne
vous attendez pat à un
negligé étudié, je ne yf~f~<
blepoint a ces Coquettes,
qui affectent certains negligez
qui conviennent à leur
taille, à leur air, à leur visage,
& qui sont souvent
endes-babillé, parce que les
habits parez ne leur stéens
point,vous aurtzig un négligéde
bonne foyvray negligé
d'unparesseux, qui ne
firoit pas une rature pour
corriger une faute de construction,
ni peut-être même!
unefaute de bonJens; votU
efeZ de verbiage pour un
paresseux. Commentons à
vous tenir parole par une
petite avanture de vendangeurs
quiconvient au Aiercure
du mois d'Octobrejc'est
auprès d'unepetite ville de
Bourgogne que je ne nomme
point,parce que etefl une
avanturegalante,& qu'en
nommant une petite ville O' dans les Provinces on cdnoît
bientôt les personnes par
l'avanture, pourpeuquelle
soit veritable &circonftanciée,
celle-cy est arrivée naturellement
,comme je vais
Vous h* racontera
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Résumé : L'ANONYME d'Auxerre.
Un auteur anonyme d'Auxerre écrit à un destinataire pour partager des nouvelles de sa province. Il mentionne avoir un ami à Paris qui lui fournit des mémoires, souvent des détails mineurs plutôt que des événements majeurs. L'auteur regrette de ne pas pouvoir écrire de manière plus soignée, mais promet un style négligé et imparfait, sans affectation. Il compare cela à des femmes qui affectent un certain négligé pour leur apparence. Pour tenir sa promesse, il raconte une aventure de vendangeurs survenue près d'une petite ville de Bourgogne, qu'il ne nomme pas pour préserver l'anonymat des personnes impliquées. Cette aventure est appropriée pour le mois d'octobre et est présentée comme naturelle et véridique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2796
p. 5-18
LES DEUX VENDANGEURS SORCIERS.
Début :
Prés d'une petite Ville où l'on croit encore [...]
Mots clefs :
Vendangeurs, Sorciers, Vigne, Fille, Raisin, Mère, Sorcellerie, Témoin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES DEUX VENDANGEURS SORCIERS.
LES DEUX
VENDANGEURS.
SORCIERS, PRésd'une petite Ville
où l'on croit
- encore
aux Sorciers, il arriva deux
jeunesVendangeurs qu'on
ne connoissoit point dans:
lePays, l'un de ces deux
jeunes Paysans avoir- un
visage bazanné, petits;
yeux enfoncez) & grande
sourcils blonds-roussatres,
en un mot,la physionomie
un peu ensorcelante
comme l'ont témoigné
quelques vendangeuses
du Village.
Il y avoit dans ce Village
une Maison Bourgeoise,
où deux voisines
faisoient vendanger quelques
vignes qui etoient.
autour de leur Maison. Ce
fut dans ces vignes qu'une
jeune personne
y
fille de
l'une de ces deux Bourgeoises,
vint avec samere
se promener ôc voir vertdanger
; cette jeune fille
fut tentéed'unegrappe
de raisin, très appétissante,
qui pendoit à un sep de
vigne, au pied duquell'un;
de ces jeunes
paysans
vendangeurs
avoit posé son
pannier, il portoit déjà fat
sèrpette à la grappe désirée
lorsque la jeune fille la
lui demanda; il se tourna
galamment vers elle,pour
la lui presenter:Mais
effet surprenant de sorcellerie
y
dés qu'elle en eut
mangé deuxgrains elle sit:
un cri terrible, & sa merequi
l'accompagnoit, erb
fut si surprise qu'elle vou-,
lut en sçavoir la. cause:..
mais la fille, au lieu de répondrey
fit un cri moins.
fort-, mais plus douloureux,
& s'évanoüit,dans le
moment ,onla portaà la
MaisonUn moment.
aprés une de ses compagnes,
fille aussijeune Ôc:
aussijolie que l'autre,vintà
la vigne avec la femme de
chambre, elle alla par hazard
prendre quelque grape
de raisin dans le canton
des deux vendangeurs.
Sorciers,elle fit un cry
comme lapremiere,&
qui fut suivid'un évanoüissemenc
à peu prés pareil;.
quelques vendangeuses.
s'assembloient déja a l'endroit
des e'vanoiiiflemens^
les deux vendangeurs,
jeunes5gaillards & un peu
évaporez dirent qu'il ne
falloir pas s'étonner de ce
qu'onavoit vû,&qu'ils
avoient des serpetes magiques,
qui donnoient au
raisinquelles coupoient
la vertu de faire évanoüir
lçs. filles qui en marw
geoient, supposé qu'elles
fussent sages, & demanderent
excuse,disant qu'ils
n'avoient pas crû qu'il y eût dans ce village-là tant
de filles à qui leur serpette.
pût nuire. Quelques-unes
des vendangeuses prirent
la chose en plaifontant:
mais quelques autres crurent
le sortilege
,
& jurerent
qu'elles avoient
bien deviné à la mine des
vendangeurs que c'étoit
des sorciers, & qu'elles s'y,
connoissoient bien: Pendant
ce temps-là les deux.
Sorciers se glisserent derriere
une haye
,
& l'on a
dit depuis qu'ilsavoient
disparu en l'air,leurs panniers
réitèrent&; ils étoient
pleins de ce raisin enforcelé,
on en fit manger aux
vendangeuses mariées,
& effectivement elles ne
s'évanoüirent point; c'est
tout ce qu'on put faire
alors pour verifier le fortilege
; car aucune des filles
n'en voulut mansgaegre,
sdisant qu'elles étaient
: mais qu'elles ne
vouloient point être ensorcelées.
Pendant que cecy se passoit
dans les vignes il y eut
une grande dispute entre
les deux meres des deux
jeunes évanoüies,l'une des:,
deux étoit pénétrante, &
plus soupçonneuseque cré
dule, l'autre étoitbonne 6c
bête au-delà de l'imagination.
Lapremierealleguoit
avec beaucoup d'esprit, de
bonnes raisons contre l'exiftance
des sorciers, mais
la superstitieuse alleguoit
des faits de sa connoissance,
& à des faits dont
on aété témoin, il n'y a.
rienà repliquer. La fille de
chambre rusée pelerine,
soutenoitqu'elleavoit vu
un forcier en sa vie,&
mena les deux meres à la
vigne,disantqu'elle vouloir
éprouver leraisin,
elles trouverent encor les
panniers pleins,&les vendangeuses
autour, la fille
de chambre au premier
grain deraisin fit trois
cris pourun, & se demena
comme une possedée,
la mere credule se déchaina
sur l'autre,luisoutenant
que leurs filles estoient
tres-sages
,
& l'autre en
convint par prudence;car
elle n'avoit suivila fille de
chambre dans la vigne
que pour voir si les vendangeurs
y étoient encor.
Dés que la suivante eut
fini la scene de possedée,
elle assuraqu'elle n'avoit
gueres souffert, & les vendangeuses
se piquant
d'honneur voulurent toutes
manger du raisin pour
prouver leur sagesse aux
dépens de quelques contorsions
: cela fit une efpece
de danse de bacmantes
,
qui celebrerent
les vendanges assez plaisamment
:
quelques jours
aprés la mere prudente
jugeaque l'air du Convent
pourroit desensorceler sa
fi,llef, &1la mer\e credule s'étantapperçûë, je ne
sçay comment, que sa
fille avoit mangé du
raisin magique quatre
ou cinq mois avant les
vendanges, futconseillée
de la marier à l'un des
vendangeurs qui la fouhaittoit
, parce qu'elle
étoit plus riche que luy.
Il n'est pas besoin de
vous dire que ces deux
vendangeurs étoient deux
amans de ces deux jeunes
filles,quis'etoientainsi
déguisez pour tromper la
mere surveillante à qui
appartenoit la maison.
Le premiereffet de la
grappe futnaturel, car la
jeune fille, qui ne sçavoit
point son amant en ce
Pays-là, fut si surprise en
le reconnoissant qu'elle fit
ungrandcry, elle feignit
ensuite de se trouver mal
pour justifier le cri qu'elle
avoit
avoit fait, ensuite sa compagne
futsurprisecomme
elle, & la fille de chambrequi
avoit déja reconnu les
vendangeurs,courut à cellecy,&
lui dit à l'oreille des
évanoüir, imaginant en
ce moment de tromper
par l'idée d'ensorcellement
lamere credule,&
quelques vendãgeuses qui*
avoient été témoins des'
deux surprises, la matoifedonna
le mot-aux-vendant
geurs,pour appuyer cettes
idée,ils s'évaderent ensuite;
&voila lamagie naturelle
quia donné lieu
aux sortileges des deux
vendangeurs sorciers.
VENDANGEURS.
SORCIERS, PRésd'une petite Ville
où l'on croit
- encore
aux Sorciers, il arriva deux
jeunesVendangeurs qu'on
ne connoissoit point dans:
lePays, l'un de ces deux
jeunes Paysans avoir- un
visage bazanné, petits;
yeux enfoncez) & grande
sourcils blonds-roussatres,
en un mot,la physionomie
un peu ensorcelante
comme l'ont témoigné
quelques vendangeuses
du Village.
Il y avoit dans ce Village
une Maison Bourgeoise,
où deux voisines
faisoient vendanger quelques
vignes qui etoient.
autour de leur Maison. Ce
fut dans ces vignes qu'une
jeune personne
y
fille de
l'une de ces deux Bourgeoises,
vint avec samere
se promener ôc voir vertdanger
; cette jeune fille
fut tentéed'unegrappe
de raisin, très appétissante,
qui pendoit à un sep de
vigne, au pied duquell'un;
de ces jeunes
paysans
vendangeurs
avoit posé son
pannier, il portoit déjà fat
sèrpette à la grappe désirée
lorsque la jeune fille la
lui demanda; il se tourna
galamment vers elle,pour
la lui presenter:Mais
effet surprenant de sorcellerie
y
dés qu'elle en eut
mangé deuxgrains elle sit:
un cri terrible, & sa merequi
l'accompagnoit, erb
fut si surprise qu'elle vou-,
lut en sçavoir la. cause:..
mais la fille, au lieu de répondrey
fit un cri moins.
fort-, mais plus douloureux,
& s'évanoüit,dans le
moment ,onla portaà la
MaisonUn moment.
aprés une de ses compagnes,
fille aussijeune Ôc:
aussijolie que l'autre,vintà
la vigne avec la femme de
chambre, elle alla par hazard
prendre quelque grape
de raisin dans le canton
des deux vendangeurs.
Sorciers,elle fit un cry
comme lapremiere,&
qui fut suivid'un évanoüissemenc
à peu prés pareil;.
quelques vendangeuses.
s'assembloient déja a l'endroit
des e'vanoiiiflemens^
les deux vendangeurs,
jeunes5gaillards & un peu
évaporez dirent qu'il ne
falloir pas s'étonner de ce
qu'onavoit vû,&qu'ils
avoient des serpetes magiques,
qui donnoient au
raisinquelles coupoient
la vertu de faire évanoüir
lçs. filles qui en marw
geoient, supposé qu'elles
fussent sages, & demanderent
excuse,disant qu'ils
n'avoient pas crû qu'il y eût dans ce village-là tant
de filles à qui leur serpette.
pût nuire. Quelques-unes
des vendangeuses prirent
la chose en plaifontant:
mais quelques autres crurent
le sortilege
,
& jurerent
qu'elles avoient
bien deviné à la mine des
vendangeurs que c'étoit
des sorciers, & qu'elles s'y,
connoissoient bien: Pendant
ce temps-là les deux.
Sorciers se glisserent derriere
une haye
,
& l'on a
dit depuis qu'ilsavoient
disparu en l'air,leurs panniers
réitèrent&; ils étoient
pleins de ce raisin enforcelé,
on en fit manger aux
vendangeuses mariées,
& effectivement elles ne
s'évanoüirent point; c'est
tout ce qu'on put faire
alors pour verifier le fortilege
; car aucune des filles
n'en voulut mansgaegre,
sdisant qu'elles étaient
: mais qu'elles ne
vouloient point être ensorcelées.
Pendant que cecy se passoit
dans les vignes il y eut
une grande dispute entre
les deux meres des deux
jeunes évanoüies,l'une des:,
deux étoit pénétrante, &
plus soupçonneuseque cré
dule, l'autre étoitbonne 6c
bête au-delà de l'imagination.
Lapremierealleguoit
avec beaucoup d'esprit, de
bonnes raisons contre l'exiftance
des sorciers, mais
la superstitieuse alleguoit
des faits de sa connoissance,
& à des faits dont
on aété témoin, il n'y a.
rienà repliquer. La fille de
chambre rusée pelerine,
soutenoitqu'elleavoit vu
un forcier en sa vie,&
mena les deux meres à la
vigne,disantqu'elle vouloir
éprouver leraisin,
elles trouverent encor les
panniers pleins,&les vendangeuses
autour, la fille
de chambre au premier
grain deraisin fit trois
cris pourun, & se demena
comme une possedée,
la mere credule se déchaina
sur l'autre,luisoutenant
que leurs filles estoient
tres-sages
,
& l'autre en
convint par prudence;car
elle n'avoit suivila fille de
chambre dans la vigne
que pour voir si les vendangeurs
y étoient encor.
Dés que la suivante eut
fini la scene de possedée,
elle assuraqu'elle n'avoit
gueres souffert, & les vendangeuses
se piquant
d'honneur voulurent toutes
manger du raisin pour
prouver leur sagesse aux
dépens de quelques contorsions
: cela fit une efpece
de danse de bacmantes
,
qui celebrerent
les vendanges assez plaisamment
:
quelques jours
aprés la mere prudente
jugeaque l'air du Convent
pourroit desensorceler sa
fi,llef, &1la mer\e credule s'étantapperçûë, je ne
sçay comment, que sa
fille avoit mangé du
raisin magique quatre
ou cinq mois avant les
vendanges, futconseillée
de la marier à l'un des
vendangeurs qui la fouhaittoit
, parce qu'elle
étoit plus riche que luy.
Il n'est pas besoin de
vous dire que ces deux
vendangeurs étoient deux
amans de ces deux jeunes
filles,quis'etoientainsi
déguisez pour tromper la
mere surveillante à qui
appartenoit la maison.
Le premiereffet de la
grappe futnaturel, car la
jeune fille, qui ne sçavoit
point son amant en ce
Pays-là, fut si surprise en
le reconnoissant qu'elle fit
ungrandcry, elle feignit
ensuite de se trouver mal
pour justifier le cri qu'elle
avoit
avoit fait, ensuite sa compagne
futsurprisecomme
elle, & la fille de chambrequi
avoit déja reconnu les
vendangeurs,courut à cellecy,&
lui dit à l'oreille des
évanoüir, imaginant en
ce moment de tromper
par l'idée d'ensorcellement
lamere credule,&
quelques vendãgeuses qui*
avoient été témoins des'
deux surprises, la matoifedonna
le mot-aux-vendant
geurs,pour appuyer cettes
idée,ils s'évaderent ensuite;
&voila lamagie naturelle
quia donné lieu
aux sortileges des deux
vendangeurs sorciers.
Fermer
Résumé : LES DEUX VENDANGEURS SORCIERS.
Dans un village où les croyances aux sorciers persistent, deux jeunes vendangeurs arrivent, l'un d'eux ayant une apparence intrigante. Deux bourgeoises locales font vendanger leurs vignes. La fille de l'une d'elles, en se promenant, demande une grappe de raisin à un des vendangeurs. Après en avoir mangé deux grains, elle pousse un cri et s'évanouit. Peu après, une autre jeune fille subit le même sort. Les vendangeurs avouent posséder des serpettes magiques qui font s'évanouir les filles sages ayant mangé du raisin coupé par ces outils. Les villageois, partagés entre incrédulité et superstition, testent le raisin sur des vendangeuses mariées, qui ne s'évanouissent pas. Pendant ce temps, les mères des jeunes filles discutent de l'existence des sorciers. La fille de chambre, complice des vendangeurs, feint d'être ensorcelée pour convaincre la mère crédule. Finalement, il est révélé que les vendangeurs sont en réalité les amants des deux jeunes filles, déguisés pour tromper la mère surveillante. Les évanouissements étaient dus à la surprise de reconnaître leurs amants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2797
p. 18-48
LE CORRESPONDANT DE LA GUINGUETTE.
Début :
Les vendanges ont été si abondantes cette année qu'un [...]
Mots clefs :
Vendanges, Vin, Médecin, Vérole, Femme, Fille, Servante, Mère, Bourgeoise, Guinguette, Ami, Valet, Ivresse, Mari, Ivrogne, Habit
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texteReconnaissance textuelle : LE CORRESPONDANT DE LA GUINGUETTE.
LE CORRESPONDANT
DELA
GUINGUETTE. LES
vendanges ont écc
ii abondantes cette année
qu'un paysan d'Argenteuil
a recueilli dans un seul demy
arpent de vignes quatorze
muids de vin ,
la
Posterité biberonne aimera
mieux voir cette remarque
dans nos registres,que
l'époque du grand hyver,
& des débordemens d'eau.
Le vin ne vaut plus que
trois fols à la guinguette,
& cette abandance me
fournira des mémoires
pour les articles burlesques
du Mercure,il ne me
suffit pas d'avoir des Correspondans
dans les pays
étrangers, & dans les Pro.
vinees;j'en ai un tresassidu
les fêtes & Dimanches
aux assemblées de la
Courtille, Pentin,Vaugirard
& autres pays de la
Banlieuë:ony aprend nonseulement
l'interieur des,
familles bourgeoises, mais,
encore ce qui se passe dans,
les grandes maisons.
Baccus toujours sincere &'
quelquefois malin,
Seplaîtàpublier le long d'un
grand chemin
Lefoir au retour des Guinguettes
Les intrigues les plussecretes
De l'artisan
,
du bas bourgeoJs,
Il méditmême quelquefois
Delaplus haute bourgeoise ,
Sa temeraire frmtfîe
Des plus qllallfieZ rende,
les Secrets;
Nefait-il pas parlerserventes
& valets,
Des bijoutiers, des Revendeujes,
Des Tailleurs &des Accouchensest?
Une Revendeuse, &:
le valet d'un vieux Medecin
buvoient ensemble à
la grandepinte:la revendeuse
se réjouissoit de ce
que la petite verole est
presque finie dans Paris,
& le valet du Medecins'en
affligeoit pour son maicre;.
larevendeuse luiracontoit
à cette occasion les erreurs
de la plupart des femmes
sur , tout ce qui peut apporter
dans une maison l'air
de la petite verole, &cela
lui avoit fait grand tort,
disoit-elle
; car les Dames
croyoient trouver la petite
verole jusques dans les
dentelles que je leur
-
portois. Cela n'est pas si
mal fondé, lui disoit le
valet; car le mauvais air
(k met dans le linge, dans
les habits, dans les perruques,
& voici ce qui est.
arrivé àmon maître.
Une bourgeoise jeune
& jolie craignant la
petite verole, comme
de raison : mais un peu
plus Qu'une femme raisonnable
ne la doit
craindre,prenoit pour
petite verole la moindre
émotion, la moindre
vapeur, elle croyoit
à chaque instant sentir
la fièvre,&C l'avoit
peut-êtrede peur, eltercroyoitêtre
prise. Son
premier mouvement
fut d'envoyer vîte au
Medecin:mais faisant
reflexion que les Medecins
portent aveceux
l'airde la petite vero le,
elle resolutde se passer
de Medecin, on en fit,
pourtantvenirunon le,
conduisit d'abord dans
la chambre d'une servante
malade, en at-.
tendant qu'ondisposeroit
roit la maitresse à le
voir, & elle ne voulut
absolument point le
recevoir qu'iln'eût ôté
sa peruque &ses habits,
mais ,lui dit-on, un
vieux Medecin dépouillé
vous fera encore plus
de peur que la petite
verole. Il est vray, rcpandit-
elle,mais qu'il
prenne quelque habit
dans la maison. Il ne se
trouva point d'habit
vacant; le Medecin étoit
presse; on le travestit
de ce qui se presenta
dans la chambre de la
servante, de sa jupe, de
son manteau 8c de ses
cornettes, dont on le
coëssacomme on put.
Danscetequipage il
fut reçu de la bourgeoise,
&s'affit auprés
de sonlit pour lui tâter
le pouls.
Il faut sçavoir que la
servante étoit au lit de
son côté pour avoir été
excedée de coups par la
belle-mere de la bourgeoise.
Cette belle-mere
étoit une grand 'femme
seiches,billeuse, accariatre
& brutale,qui affommoit
ses valets pour
le moindre sujet,& elle
en avoit eu un essentiel
de battre la servante:
aussi luiavoit-elle juré
qu'elle la mettroit sur
le grabat pour un mois,
& lui avoit dessendu
d'entrer dans la chambre
de sabru. Quelle fut
sa colere en y entrant?
quandellecrut,trompée
par l'habit, voir
cette servante assise au
chevet du lit?Aveuglée
de rage elle courtsur le
Medecin, qui se sentit
prendre à la gorge, avant
que de sçavoir par
qui. Il se debarassa à
coups de poings de cet- teenragée,&l'avanture
finit comme la scene
d'ArlequinLingere,par
un detignonement reciproque
de la belle-mere
& du Medecin.
Comme leValet du Medecin
achevoit de conter
l'avanture de son Maître,
arrive un bon compagnon:
paye-nous bouteille,lui dit
celui-ci. Non, dit l'autre,
je fuis ruiné depuis que le
vin est à bon marché; j'avois
plus d'argent quand
il estoit cher, car je ne
buvois que de l'eau. Ce
propos de Guinguette fut
suivid'une érudition de la
Chine,carc'étoit un garçon
qui avoit fort voyage,
& qui leur dit, à propos
de petite vérole, qu'elle se
gagne par la respiration,
& cita là-dessus les Medecins
Chinois, --
-
Ily a à la Chine des
Medecins plus habiles à
donner la petite vérole
que les nostres à la guérir;
ce n'est point une
plaisanterie,Commeelleest
mortelleen ce païsla
après certains âges
,.
on va trouver le Medecin
pour la faire venir
quand elle ne vient pas
naturellement; & voici
comment les Médecins
la donnent: Ils recuëillent
soigneusement
& en certains momens
de cette maladie
la sueur des malades
avec du coton; ils enferment
ensuite ce coton
moüillé dans de petites
boëtes d'or, & le
conservent avec certaine
préparation, & l'on
met ensuitece coton
dans lesnarines de ceux
qui veulent avoir cette
maladie, & l'effetenest
sûr Nos Dames craindroient
beaucoup ces.
Medecins-là,car ils portent
à coup sûr la petite
vérole dans leurpoche,
Apres le voyageur un
autheur du Pont-neufvint
boire auec ces Messieurscy
,
& donna un plat de
son métier.
Air original de la Guinguette
, surl'air.,-Au
reguingué,
VNOfficieràson retour
S'envintpourmeparler d'a-
Ji mour: me mis d'abord en Jefinfi"
Avance, avance, avance,
avance
Avecton habitd'ordonnance.
Jesuis,dit il,jeune &
bien-fait,
J'ai de l'esprit& du caqU-st,
En amour la belle éloquence,
Avance, avance, avance,
avance
Avec ton habit d'ordonnance,
Je lui dis- Vostrebeauparler
Ici vous fera reculer;
Prés de moy laseulefinance
Avance , avance5 avancey
avance
Avecton habit d'ordonnance.
Il medit:Je t'épouserai,
Mille écus je te donnerai.
Je lui dit,Payezles d'avance.
Avance
, avance , avance,
avance
Avec ton habit d'ordonnance.
Iln'apoint d'argent le matois
:
Mais sa bouche vers mon
minois
Malgré ma bonne contenance
Avancey avance, avance ,
avance
Avec ton habit d'ordonnance
Mongrand frere arrive
soudain,
Qui tient une épee àsamain
Dont la pointe droit vers sa
panse
Avance
y avance, avance ,
avance
Avectonhabit d'ordonnance.
Ce brave ne recule pasy
Mais AU contraire. à trés.
grands pas
Du coté de la porte avance
Avance, avance , avance ,
avance
Avec ton habit d'ordonnance.
A propos d'air de
Pont-neuf, ditun garçon
Marchand qui se
trouva là, les Airs de
Lambert sont charmans,
j'ai un de mes
amis qui en est fou;II
chante des chan sons de
Lambert toute lajournée,
la nuit même en
rêvant,c'estsapassion.
Il est dameret, galant,
pinceraperruque blonde
,
lesgands blancs)
lacravatte à glans de
fayence;nous l'enyvrâmes
à ChaillotDimanche
dernier, il se perdit
en chemin, & après l'avoir
cherché longtemps,
nous l'entendimes
chanterjnouscoulrûûmmeessààlalavvooiixx..
IIllééttooiittw
tombé dans l'égoût:
maisils'y trouvoitàIon
aise comme dans son lit:
tout couvert d'ordure,
sa perruque roide de
crotte, il ressembloit à
un fleuve noir: il s'était
accoté sur un tas d'immondices
qui formoit
en cet endroit del'égout
unecascade de bouë liquide
, &C là presque
yvre-mort ils'egofilloit
de chanter.
Coulez
, murmurez,
clairs rwfieaux,
jillezj dire à Climene
L'état ou m'a mis l'in--
humaine.
Comme nous n'ofions
le toucher pour le
relever, tant il estoit
boueux, nous luy passâmes
deux perches
fous le ventre, &: nous
l'enlevâmes tout brandi
pourle porter à son inhumaine,
qui étoit avec
sa famille au cabaret
prochain: L'un des
deux qui le portaient
étoit son rival, & luy
joiioit cetour pour en
dégoûter sa maîtresse,
qui haïssoit les yvrognes.
C'etoit une simple
bourgeoise qui ne connoissoit
pas assez le
grand monde de Paris,
elle croyoit que l'yvrognerieétoit
haïssable
dans un jeune homme,
& comme elle étoitenferme
de se marier avec
celui-ci , elle fut fort
affliaffligée
de le voir en cet
état; la mere sécria en
le voyant paroître,ah
je ne veux pas donner
ma fille à un homme
quia sipeu de raison.
Il faut lui pardonner,
dit le pere, grand
diseur de bons mots
bourgeois, & qui aimoit
aussi à Doire,
quand le vinest commun
la raison estrare,
il n'est défendu qu'aux
femmes de boire, parce
que quand ellesont une
fois perd u la raison elles
ne la retrouventjamais,
il faut qu'un homme
fage s'enyvre un moins
une fois en sa vie pour
ravoir quel vin ila.
Apres une tiradede
raisons au ssi bonnes que
celles-là, il conclut que
le jeune homme yvre
seroit son gendre, la
mere s'emporta fort,
disantque sa filleétoit
plus à elle qu'à luy, &
qu'elle ne vouloit point
la donner à cet homme-
là; toute la famille
presente proposa un accommodement
entre le
mari & la femme, & on
convint que la fille qu'-
on sçavoit être très censée
decideroit sur ce
mariage,&qu'ellechoifiroit
des deux rivaux.
Le rival triomphoit
déjà auprès de cette fage
fille, & n'avoit rien
oublié pour augmenter
l'horreur qu'elle avoit
pour l'yvrognerie:mais
elle en avoitencorplus.
pour la mauvaise foy
elle sçavoit quecelui-c,i
étoit ami de son amant,
& voyant qu'ill'avoit
trahi enramenant yvre
devant elle, elle iup^
posa qu'ill'avoit enyvré
exprés, ôe setournant
vers lui, elleluy
dit tout haut en pleine
assemblée: Monsieur
5 j'aime encore mieux un
homme qui s'enyvre,
qu'un homme qui trahit
son ami.
Le pere quiétoit bon
& franc comme le vin
de sa cave, loua fortla
décisionde sa prudente
fille,il éxagera la noirceurd'âme
d'un homme
qui se fert du vin pour
faire, tortà quelqu'un,
cela,disoit-il,estcontre
le droit des buveurs,
plus sacré que le droit
des gens; c'est pis que
de voler sur le grand
chemin; car si j'avois
confié la clef de mon
cabinet à un ami Se
qu'il me volât, quel
crimeseroit-ce?& n'estce
pas donner la clef
de son coeur à quelqu'-
un , que de s'enyvrer
avec luy?Celuiavec qui
je m'enyvre m'est plus
cher que femme 6C ensans,
entendez.vous,
ma femme, & voyez la
punition que je mericerois
si je vous avois
trahi.Celaest vrai, mon
mari, répondit la femme.
Je conclus donc, repliqua
le mari, qu'on
me donne à boire, & je
boirai à la santé du pauvre
enyvré, a qui je
donne ma fille pour punir
l'autre.
M C'est à cond ition ,
reprit la fille, qu'il ne
s'enyvrera de sa vie.
Bien entendu, reprit le
mari, il fera comme
moyens je bois noins
je m'enyvre,buvons encore
ce coup-ci,&quonm'aille
querir le Notaire,
je veux quece repas-
cy soit le commencement
de la noce ,&C}
quelle dure huit jours.
DELA
GUINGUETTE. LES
vendanges ont écc
ii abondantes cette année
qu'un paysan d'Argenteuil
a recueilli dans un seul demy
arpent de vignes quatorze
muids de vin ,
la
Posterité biberonne aimera
mieux voir cette remarque
dans nos registres,que
l'époque du grand hyver,
& des débordemens d'eau.
Le vin ne vaut plus que
trois fols à la guinguette,
& cette abandance me
fournira des mémoires
pour les articles burlesques
du Mercure,il ne me
suffit pas d'avoir des Correspondans
dans les pays
étrangers, & dans les Pro.
vinees;j'en ai un tresassidu
les fêtes & Dimanches
aux assemblées de la
Courtille, Pentin,Vaugirard
& autres pays de la
Banlieuë:ony aprend nonseulement
l'interieur des,
familles bourgeoises, mais,
encore ce qui se passe dans,
les grandes maisons.
Baccus toujours sincere &'
quelquefois malin,
Seplaîtàpublier le long d'un
grand chemin
Lefoir au retour des Guinguettes
Les intrigues les plussecretes
De l'artisan
,
du bas bourgeoJs,
Il méditmême quelquefois
Delaplus haute bourgeoise ,
Sa temeraire frmtfîe
Des plus qllallfieZ rende,
les Secrets;
Nefait-il pas parlerserventes
& valets,
Des bijoutiers, des Revendeujes,
Des Tailleurs &des Accouchensest?
Une Revendeuse, &:
le valet d'un vieux Medecin
buvoient ensemble à
la grandepinte:la revendeuse
se réjouissoit de ce
que la petite verole est
presque finie dans Paris,
& le valet du Medecins'en
affligeoit pour son maicre;.
larevendeuse luiracontoit
à cette occasion les erreurs
de la plupart des femmes
sur , tout ce qui peut apporter
dans une maison l'air
de la petite verole, &cela
lui avoit fait grand tort,
disoit-elle
; car les Dames
croyoient trouver la petite
verole jusques dans les
dentelles que je leur
-
portois. Cela n'est pas si
mal fondé, lui disoit le
valet; car le mauvais air
(k met dans le linge, dans
les habits, dans les perruques,
& voici ce qui est.
arrivé àmon maître.
Une bourgeoise jeune
& jolie craignant la
petite verole, comme
de raison : mais un peu
plus Qu'une femme raisonnable
ne la doit
craindre,prenoit pour
petite verole la moindre
émotion, la moindre
vapeur, elle croyoit
à chaque instant sentir
la fièvre,&C l'avoit
peut-êtrede peur, eltercroyoitêtre
prise. Son
premier mouvement
fut d'envoyer vîte au
Medecin:mais faisant
reflexion que les Medecins
portent aveceux
l'airde la petite vero le,
elle resolutde se passer
de Medecin, on en fit,
pourtantvenirunon le,
conduisit d'abord dans
la chambre d'une servante
malade, en at-.
tendant qu'ondisposeroit
roit la maitresse à le
voir, & elle ne voulut
absolument point le
recevoir qu'iln'eût ôté
sa peruque &ses habits,
mais ,lui dit-on, un
vieux Medecin dépouillé
vous fera encore plus
de peur que la petite
verole. Il est vray, rcpandit-
elle,mais qu'il
prenne quelque habit
dans la maison. Il ne se
trouva point d'habit
vacant; le Medecin étoit
presse; on le travestit
de ce qui se presenta
dans la chambre de la
servante, de sa jupe, de
son manteau 8c de ses
cornettes, dont on le
coëssacomme on put.
Danscetequipage il
fut reçu de la bourgeoise,
&s'affit auprés
de sonlit pour lui tâter
le pouls.
Il faut sçavoir que la
servante étoit au lit de
son côté pour avoir été
excedée de coups par la
belle-mere de la bourgeoise.
Cette belle-mere
étoit une grand 'femme
seiches,billeuse, accariatre
& brutale,qui affommoit
ses valets pour
le moindre sujet,& elle
en avoit eu un essentiel
de battre la servante:
aussi luiavoit-elle juré
qu'elle la mettroit sur
le grabat pour un mois,
& lui avoit dessendu
d'entrer dans la chambre
de sabru. Quelle fut
sa colere en y entrant?
quandellecrut,trompée
par l'habit, voir
cette servante assise au
chevet du lit?Aveuglée
de rage elle courtsur le
Medecin, qui se sentit
prendre à la gorge, avant
que de sçavoir par
qui. Il se debarassa à
coups de poings de cet- teenragée,&l'avanture
finit comme la scene
d'ArlequinLingere,par
un detignonement reciproque
de la belle-mere
& du Medecin.
Comme leValet du Medecin
achevoit de conter
l'avanture de son Maître,
arrive un bon compagnon:
paye-nous bouteille,lui dit
celui-ci. Non, dit l'autre,
je fuis ruiné depuis que le
vin est à bon marché; j'avois
plus d'argent quand
il estoit cher, car je ne
buvois que de l'eau. Ce
propos de Guinguette fut
suivid'une érudition de la
Chine,carc'étoit un garçon
qui avoit fort voyage,
& qui leur dit, à propos
de petite vérole, qu'elle se
gagne par la respiration,
& cita là-dessus les Medecins
Chinois, --
-
Ily a à la Chine des
Medecins plus habiles à
donner la petite vérole
que les nostres à la guérir;
ce n'est point une
plaisanterie,Commeelleest
mortelleen ce païsla
après certains âges
,.
on va trouver le Medecin
pour la faire venir
quand elle ne vient pas
naturellement; & voici
comment les Médecins
la donnent: Ils recuëillent
soigneusement
& en certains momens
de cette maladie
la sueur des malades
avec du coton; ils enferment
ensuite ce coton
moüillé dans de petites
boëtes d'or, & le
conservent avec certaine
préparation, & l'on
met ensuitece coton
dans lesnarines de ceux
qui veulent avoir cette
maladie, & l'effetenest
sûr Nos Dames craindroient
beaucoup ces.
Medecins-là,car ils portent
à coup sûr la petite
vérole dans leurpoche,
Apres le voyageur un
autheur du Pont-neufvint
boire auec ces Messieurscy
,
& donna un plat de
son métier.
Air original de la Guinguette
, surl'air.,-Au
reguingué,
VNOfficieràson retour
S'envintpourmeparler d'a-
Ji mour: me mis d'abord en Jefinfi"
Avance, avance, avance,
avance
Avecton habitd'ordonnance.
Jesuis,dit il,jeune &
bien-fait,
J'ai de l'esprit& du caqU-st,
En amour la belle éloquence,
Avance, avance, avance,
avance
Avec ton habit d'ordonnance,
Je lui dis- Vostrebeauparler
Ici vous fera reculer;
Prés de moy laseulefinance
Avance , avance5 avancey
avance
Avecton habit d'ordonnance.
Il medit:Je t'épouserai,
Mille écus je te donnerai.
Je lui dit,Payezles d'avance.
Avance
, avance , avance,
avance
Avec ton habit d'ordonnance.
Iln'apoint d'argent le matois
:
Mais sa bouche vers mon
minois
Malgré ma bonne contenance
Avancey avance, avance ,
avance
Avec ton habit d'ordonnance
Mongrand frere arrive
soudain,
Qui tient une épee àsamain
Dont la pointe droit vers sa
panse
Avance
y avance, avance ,
avance
Avectonhabit d'ordonnance.
Ce brave ne recule pasy
Mais AU contraire. à trés.
grands pas
Du coté de la porte avance
Avance, avance , avance ,
avance
Avec ton habit d'ordonnance.
A propos d'air de
Pont-neuf, ditun garçon
Marchand qui se
trouva là, les Airs de
Lambert sont charmans,
j'ai un de mes
amis qui en est fou;II
chante des chan sons de
Lambert toute lajournée,
la nuit même en
rêvant,c'estsapassion.
Il est dameret, galant,
pinceraperruque blonde
,
lesgands blancs)
lacravatte à glans de
fayence;nous l'enyvrâmes
à ChaillotDimanche
dernier, il se perdit
en chemin, & après l'avoir
cherché longtemps,
nous l'entendimes
chanterjnouscoulrûûmmeessààlalavvooiixx..
IIllééttooiittw
tombé dans l'égoût:
maisils'y trouvoitàIon
aise comme dans son lit:
tout couvert d'ordure,
sa perruque roide de
crotte, il ressembloit à
un fleuve noir: il s'était
accoté sur un tas d'immondices
qui formoit
en cet endroit del'égout
unecascade de bouë liquide
, &C là presque
yvre-mort ils'egofilloit
de chanter.
Coulez
, murmurez,
clairs rwfieaux,
jillezj dire à Climene
L'état ou m'a mis l'in--
humaine.
Comme nous n'ofions
le toucher pour le
relever, tant il estoit
boueux, nous luy passâmes
deux perches
fous le ventre, &: nous
l'enlevâmes tout brandi
pourle porter à son inhumaine,
qui étoit avec
sa famille au cabaret
prochain: L'un des
deux qui le portaient
étoit son rival, & luy
joiioit cetour pour en
dégoûter sa maîtresse,
qui haïssoit les yvrognes.
C'etoit une simple
bourgeoise qui ne connoissoit
pas assez le
grand monde de Paris,
elle croyoit que l'yvrognerieétoit
haïssable
dans un jeune homme,
& comme elle étoitenferme
de se marier avec
celui-ci , elle fut fort
affliaffligée
de le voir en cet
état; la mere sécria en
le voyant paroître,ah
je ne veux pas donner
ma fille à un homme
quia sipeu de raison.
Il faut lui pardonner,
dit le pere, grand
diseur de bons mots
bourgeois, & qui aimoit
aussi à Doire,
quand le vinest commun
la raison estrare,
il n'est défendu qu'aux
femmes de boire, parce
que quand ellesont une
fois perd u la raison elles
ne la retrouventjamais,
il faut qu'un homme
fage s'enyvre un moins
une fois en sa vie pour
ravoir quel vin ila.
Apres une tiradede
raisons au ssi bonnes que
celles-là, il conclut que
le jeune homme yvre
seroit son gendre, la
mere s'emporta fort,
disantque sa filleétoit
plus à elle qu'à luy, &
qu'elle ne vouloit point
la donner à cet homme-
là; toute la famille
presente proposa un accommodement
entre le
mari & la femme, & on
convint que la fille qu'-
on sçavoit être très censée
decideroit sur ce
mariage,&qu'ellechoifiroit
des deux rivaux.
Le rival triomphoit
déjà auprès de cette fage
fille, & n'avoit rien
oublié pour augmenter
l'horreur qu'elle avoit
pour l'yvrognerie:mais
elle en avoitencorplus.
pour la mauvaise foy
elle sçavoit quecelui-c,i
étoit ami de son amant,
& voyant qu'ill'avoit
trahi enramenant yvre
devant elle, elle iup^
posa qu'ill'avoit enyvré
exprés, ôe setournant
vers lui, elleluy
dit tout haut en pleine
assemblée: Monsieur
5 j'aime encore mieux un
homme qui s'enyvre,
qu'un homme qui trahit
son ami.
Le pere quiétoit bon
& franc comme le vin
de sa cave, loua fortla
décisionde sa prudente
fille,il éxagera la noirceurd'âme
d'un homme
qui se fert du vin pour
faire, tortà quelqu'un,
cela,disoit-il,estcontre
le droit des buveurs,
plus sacré que le droit
des gens; c'est pis que
de voler sur le grand
chemin; car si j'avois
confié la clef de mon
cabinet à un ami Se
qu'il me volât, quel
crimeseroit-ce?& n'estce
pas donner la clef
de son coeur à quelqu'-
un , que de s'enyvrer
avec luy?Celuiavec qui
je m'enyvre m'est plus
cher que femme 6C ensans,
entendez.vous,
ma femme, & voyez la
punition que je mericerois
si je vous avois
trahi.Celaest vrai, mon
mari, répondit la femme.
Je conclus donc, repliqua
le mari, qu'on
me donne à boire, & je
boirai à la santé du pauvre
enyvré, a qui je
donne ma fille pour punir
l'autre.
M C'est à cond ition ,
reprit la fille, qu'il ne
s'enyvrera de sa vie.
Bien entendu, reprit le
mari, il fera comme
moyens je bois noins
je m'enyvre,buvons encore
ce coup-ci,&quonm'aille
querir le Notaire,
je veux quece repas-
cy soit le commencement
de la noce ,&C}
quelle dure huit jours.
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Résumé : LE CORRESPONDANT DE LA GUINGUETTE.
Le texte décrit les observations d'un correspondant sur les vendanges abondantes à Argenteuil, où un paysan a récolté quatorze muids de vin dans un demi-arpent de vignes. Cette abondance a conduit à une baisse du prix du vin, qui ne vaut désormais que trois fois son prix habituel à la guinguette. Le correspondant, présent dans diverses assemblées de la banlieue parisienne, rapporte des intrigues et des secrets des artisans, des bourgeois et des grandes maisons. Une anecdote notable concerne une revendeuse et le valet d'un médecin discutant de la petite vérole. La revendeuse se réjouit de la fin de l'épidémie, tandis que le valet s'en afflige pour son maître. La revendeuse explique que les femmes craignent la petite vérole et évitent les dentelles, ce à quoi le valet répond que le mauvais air peut se trouver dans les vêtements et les perruques. Une jeune bourgeoise, craignant la petite vérole, refuse de voir un médecin de peur qu'il ne lui transmette la maladie. Elle le fait déshabiller et le médecin, déguisé en servante, est attaqué par la belle-mère de la bourgeoise, qui le confond avec la servante malade. La scène se termine par une dispute et un déguisement réciproque. Le texte mentionne également un voyageur chinois qui parle des médecins de son pays, capables de transmettre la petite vérole. Un auteur du Pont-Neuf intervient ensuite avec une chanson burlesque sur un officier et une jeune femme. Une autre histoire concerne un jeune homme ivre retrouvé dans un égout, chantant des airs de Lambert. Sa famille et son rival discutent de son mariage avec une jeune femme. La fille choisit finalement l'ivrogne, préférant un homme honnête à un traître. Le père, un amateur de vin, conclut que l'ivrognerie est pardonnable, mais la trahison ne l'est pas.
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2798
p. 49-52
COUPLETS en forme de Dialogue sur le mesme chant icy noté.
Début :
TIRSIS. Une faveur, Lisette, [...]
Mots clefs :
Amour, Vendanges
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COUPLETS en forme de Dialogue sur le mesme chant icy noté.
COUPLETS
en forme de Dialogue sur le mesme chant icy noté.
TIRSIS.
Vne faveur, Lisette,
Af4prouvé ton amour: AuÇon de ma musette
Tu danfoisl'autre jour.
Sur celle de Sihandrt
Tu nedanserois pas:
Matstu daignes l'entendre,
Non:tu nem'aime PaS.
LISETTL LISETTE
Si fentenssa rnujfttc,
C'estqueses airssontguais
Pour une chansonnette,
QuelvacarmetujaisJ
Aforce de te plaindre
Tu me chagrinras :
7 iSituDcnx mecommit!tire
Non9 jene iaimepas.
TIRSIS.
- arc*.-ay beiie JL,//c;1
J'cyn'iraijeleso-enoux
Aîon humeur mquiette
Aierite ton couroux,
lijt -ce a moj de e
plai;>dre,
Fais ce au? tu fZJoudraJ)
Sifay pu te contraindre,
Nonje ne t'aime pas. LISETTE.
Quun berger ejlaimable -Qui JeJeu;;?etainjî !
Te vojaai raisonnable
Je le deviens auJli.
Je la de Sihandre LS,l.,va
Lamusette k3 la rjcr:,
je neveux plus t'ented-r}
-r ,. 1 l Tiens me mener au bois.
en forme de Dialogue sur le mesme chant icy noté.
TIRSIS.
Vne faveur, Lisette,
Af4prouvé ton amour: AuÇon de ma musette
Tu danfoisl'autre jour.
Sur celle de Sihandrt
Tu nedanserois pas:
Matstu daignes l'entendre,
Non:tu nem'aime PaS.
LISETTL LISETTE
Si fentenssa rnujfttc,
C'estqueses airssontguais
Pour une chansonnette,
QuelvacarmetujaisJ
Aforce de te plaindre
Tu me chagrinras :
7 iSituDcnx mecommit!tire
Non9 jene iaimepas.
TIRSIS.
- arc*.-ay beiie JL,//c;1
J'cyn'iraijeleso-enoux
Aîon humeur mquiette
Aierite ton couroux,
lijt -ce a moj de e
plai;>dre,
Fais ce au? tu fZJoudraJ)
Sifay pu te contraindre,
Nonje ne t'aime pas. LISETTE.
Quun berger ejlaimable -Qui JeJeu;;?etainjî !
Te vojaai raisonnable
Je le deviens auJli.
Je la de Sihandre LS,l.,va
Lamusette k3 la rjcr:,
je neveux plus t'ented-r}
-r ,. 1 l Tiens me mener au bois.
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Résumé : COUPLETS en forme de Dialogue sur le mesme chant icy noté.
Tirsi reproche à Lisette de ne pas avoir dansé à sa musette, contrairement à Sihandrt. Lisette explique que les airs de Tirsi la chagrinent. Tirsi affirme ne pouvoir changer son humeur ni la forcer à l'aimer. Lisette accepte de devenir raisonnable et décide de ne plus écouter Sihandrt. Elle demande à Tirsi de l'emmener au bois.
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2799
p. 52-54
LES VENDANGES. Sur le mesme air.
Début :
I. Couplet. Dans la vigne à Glaudine [...]
Mots clefs :
Vendanges, Vendangeurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES VENDANGES. Sur le mesme air.
LES VENDANGES.
Surlemesne air.
I. Couplet.
Dans la vigne ri.Glaudine
Les Vendangeursy vont,
On choisit à la mine
Ceux qui vendangeront.
yîux Vendangeurs qui
brillent
Ony donne le pas:
Les autresygrapillent,
MaisnjJ-verkdangentpas.
1 I. Couplet.
Sur la fin de l'Automne
Vint un joli vieillard,
Si la vendange est bonne
J'en veux:avoirmafart.
Cette prudente fille
Luyrespondit tout bas,
Vieux Vendangeur graplie,
Mais ne vendangepas.
Aux vignes de Cithere,
Parmy les raisins doux,
Ejf maintegrape amere,
Nevnouc¿sté.z/fez.., point peur
Ce pourunefille
Est un grand embarras;
LMaaipslnusejvaeanedfarnagpeiplleas
Mais ne vendange pas
Surlemesne air.
I. Couplet.
Dans la vigne ri.Glaudine
Les Vendangeursy vont,
On choisit à la mine
Ceux qui vendangeront.
yîux Vendangeurs qui
brillent
Ony donne le pas:
Les autresygrapillent,
MaisnjJ-verkdangentpas.
1 I. Couplet.
Sur la fin de l'Automne
Vint un joli vieillard,
Si la vendange est bonne
J'en veux:avoirmafart.
Cette prudente fille
Luyrespondit tout bas,
Vieux Vendangeur graplie,
Mais ne vendangepas.
Aux vignes de Cithere,
Parmy les raisins doux,
Ejf maintegrape amere,
Nevnouc¿sté.z/fez.., point peur
Ce pourunefille
Est un grand embarras;
LMaaipslnusejvaeanedfarnagpeiplleas
Mais ne vendange pas
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Résumé : LES VENDANGES. Sur le mesme air.
Le texte relate une scène de vendanges où certains vendangeurs, appelés 'grapilleurs', ne participent pas réellement. Un vieillard souhaite aider, mais une jeune fille prudente lui répond qu'il grappille sans vendanger. Les vignes de Cythère produisent des raisins doux et des grappes amères. La jeune fille exprime son embarras face à cette situation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2800
p. 55-58
Article burlesque.
Début :
Le mot est lasché, il faut remplir mon titre, & [...]
Mots clefs :
Plaisanterie, Rire, Conte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Article burlesque.
Article burlesque.
L E mot est lasché, il
faut remplir mon titre,
& si je ne dis rien de
plaisant
,
il faut icy du
moins faire une perite reflexion
sur ce qu'on appelle
plaisanterie.
Un Philolophe qui a
establi son Sisteme par
des arguments incontestables,
ou par des demonstrations
geometriques,
peut à bon droit accuser
de fausseté d'esprit
, ou
d'opiniastreté celuy qui
ne lerendra point à ses
raisons:mais un autheur,
dont le Sisteme est de
faire rire
y
aura-t'il droit
de blasmer ceux qui n'en
riront point, non sans
doute.
Un bon esprit [e feroit
tort s'il disoit, après une
demonstration claire, cela
n'est point prouvé;
mais un bon esprit, après
avoir écouté de iangfroid,
les meilleuresplaisanteries,
en fera quitte
pour dire en redoublant
son flegme, cela ne me
paroist point plaisant;
cetteresponse seroit pourtant
bien piquante pour
ces faiseurs de contes qui
vous disent d'abord je
vais bien vous faire rire.
A mon égard je vous
dis par avance vous ne
rirez point d'un conte
que je vais vous faire,
car en effet je ne vous
le donne point pour pIai:
sant, Cçje prévois mcfme
qu'ilennuiera ceux
qui ne font point dans le
-
goust du stile figuré,&
des similitudesorientales.
L E mot est lasché, il
faut remplir mon titre,
& si je ne dis rien de
plaisant
,
il faut icy du
moins faire une perite reflexion
sur ce qu'on appelle
plaisanterie.
Un Philolophe qui a
establi son Sisteme par
des arguments incontestables,
ou par des demonstrations
geometriques,
peut à bon droit accuser
de fausseté d'esprit
, ou
d'opiniastreté celuy qui
ne lerendra point à ses
raisons:mais un autheur,
dont le Sisteme est de
faire rire
y
aura-t'il droit
de blasmer ceux qui n'en
riront point, non sans
doute.
Un bon esprit [e feroit
tort s'il disoit, après une
demonstration claire, cela
n'est point prouvé;
mais un bon esprit, après
avoir écouté de iangfroid,
les meilleuresplaisanteries,
en fera quitte
pour dire en redoublant
son flegme, cela ne me
paroist point plaisant;
cetteresponse seroit pourtant
bien piquante pour
ces faiseurs de contes qui
vous disent d'abord je
vais bien vous faire rire.
A mon égard je vous
dis par avance vous ne
rirez point d'un conte
que je vais vous faire,
car en effet je ne vous
le donne point pour pIai:
sant, Cçje prévois mcfme
qu'ilennuiera ceux
qui ne font point dans le
-
goust du stile figuré,&
des similitudesorientales.
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Résumé : Article burlesque.
L'article burlesque explore la nature de la plaisanterie et la réaction des lecteurs. L'auteur commence par souligner la nécessité de remplir un titre, soit par une réflexion pertinente sur la plaisanterie, soit par une remarque amusante. Il compare un philosophe, dont les arguments sont incontestables, à un auteur comique, dont le but est de faire rire. Un philosophe peut critiquer ceux qui ne suivent pas ses raisons, tandis qu'un auteur comique ne peut pas blâmer ceux qui ne rient pas de ses plaisanteries. L'auteur explique qu'un bon esprit accepterait une démonstration claire mais pourrait légitimement trouver une plaisanterie non plaisante, ce qui serait provocant pour les conteurs. Il précise qu'il ne vise pas à faire rire avec son conte, anticipant même qu'il ennuira ceux qui n'apprécient pas le style figuré et les similitudes orientales.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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