Résultats : 6 texte(s)
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Liste
1
p. 3-8
« La varieté est un agrément de fondation dans le Mercure, [...] »
Début :
La varieté est un agrément de fondation dans le Mercure, [...]
Mots clefs :
Mercure, Variété, Public, Vin
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texteReconnaissance textuelle : « La varieté est un agrément de fondation dans le Mercure, [...] »
A varieté est un agrément
de fondation
dans le Mercure ,
ainsi lanecessité de varier
les sujets doit l'emporter
sur celle d'y continuer
ceux qu'ona commencé
d'ytraiter:mais en discontinuant
icy l'abregé
de l'Iliade,& leParalelle,
on prometde les donner
achevez & perfectionnez
dans un petit
volume separé
, comme
Supplément du Mercure
,- & cela au premier
loisir qu'aura l'Autheur
de l'abregé
, car le paralelleest
déja tout prelL
Il n'est pas Surprenants.
quele Publicaimela variété
,
puisque son goust
est si varié &si variable :
mais il feroiteftônnantt
qu'un Livre seul peust*
estré aussi varié que le
goust dupublic : quoy
qu'il poussesouvent fès-j
desirsau <ielàdupossible
je n'en estime pas *moins son goust
,
mais
je le prie de ne pas juger
du mien par les choses
que je luy donneray feulement
pour varier.
La saison des vins nouveaux
me fournit une similitude
qui convient à
la teste du Mercure des
vendanges ceux qui
veulent changer de vin
tous les jours, épuisent
bientost les bons, il n'y
a pas tant de bons terroirs
:s'ils veulent pousser
plus loin la varieté,
ils doivent seresoudreà
la guinguette-
Je donneray dans ce
volume-cy un article de
guinguette, mais si peu
frelatée & si verte quelle
fera secoüer les oreilles
aux bons gourmets. Les
costeaux de l'ancienne
Rome,les Petrones &
les Luculles, banniffoient
de leurs petits repas voluptueux
les viandes
communes & grossieres,
mais quand Luculle donnoit
des repas publics, il
s'attachoit moins à la delicatessequ'àla
variété ÔC
à la profusion des viandes
, le Mercure est un
repas public, on y admet
les bons morceaux, lesmediocres & mesme
les mauvais, il faut
bien que tout le monde
vive.
de fondation
dans le Mercure ,
ainsi lanecessité de varier
les sujets doit l'emporter
sur celle d'y continuer
ceux qu'ona commencé
d'ytraiter:mais en discontinuant
icy l'abregé
de l'Iliade,& leParalelle,
on prometde les donner
achevez & perfectionnez
dans un petit
volume separé
, comme
Supplément du Mercure
,- & cela au premier
loisir qu'aura l'Autheur
de l'abregé
, car le paralelleest
déja tout prelL
Il n'est pas Surprenants.
quele Publicaimela variété
,
puisque son goust
est si varié &si variable :
mais il feroiteftônnantt
qu'un Livre seul peust*
estré aussi varié que le
goust dupublic : quoy
qu'il poussesouvent fès-j
desirsau <ielàdupossible
je n'en estime pas *moins son goust
,
mais
je le prie de ne pas juger
du mien par les choses
que je luy donneray feulement
pour varier.
La saison des vins nouveaux
me fournit une similitude
qui convient à
la teste du Mercure des
vendanges ceux qui
veulent changer de vin
tous les jours, épuisent
bientost les bons, il n'y
a pas tant de bons terroirs
:s'ils veulent pousser
plus loin la varieté,
ils doivent seresoudreà
la guinguette-
Je donneray dans ce
volume-cy un article de
guinguette, mais si peu
frelatée & si verte quelle
fera secoüer les oreilles
aux bons gourmets. Les
costeaux de l'ancienne
Rome,les Petrones &
les Luculles, banniffoient
de leurs petits repas voluptueux
les viandes
communes & grossieres,
mais quand Luculle donnoit
des repas publics, il
s'attachoit moins à la delicatessequ'àla
variété ÔC
à la profusion des viandes
, le Mercure est un
repas public, on y admet
les bons morceaux, lesmediocres & mesme
les mauvais, il faut
bien que tout le monde
vive.
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Résumé : « La varieté est un agrément de fondation dans le Mercure, [...] »
Le texte aborde la nécessité de diversifier les sujets dans le Mercure, une publication périodique, afin de répondre aux goûts variés et changeants du public. L'auteur décide de poursuivre l'abrégé de l'Iliade et son parallèle dans un volume distinct, une fois qu'il en aura le temps. Il compare la variété des sujets à la diversité des vins, soulignant que ceux qui changent trop souvent de vin épuisent rapidement les bons crus. Pour illustrer cette idée, l'auteur promet un article de guinguette, bien que de qualité inférieure. Il compare également le Mercure à un repas public où tous les types de morceaux sont admis, afin que chacun puisse y trouver son compte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 13-29
EXTRAIT d'un manuscrit par quelques François, dont on n'avoit encore eu aucunes nouvelles, parce qu'il s'en sauva que deux, qui ne sont arrivez à Brest que depuis quelques mois.
Début :
Il y a quelques années que dix François escortez de [...]
Mots clefs :
Brest, Roi, Hommes, Nation, Français, Peuple, Rivière, Pays, Découverte, Mississippi
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'un manuscrit par quelques François, dont on n'avoit encore eu aucunes nouvelles, parce qu'il s'en sauva que deux, qui ne sont arrivez à Brest que depuis quelques mois.
.Ex-'TRAIT
d'un manuscrit de rua.
yageentrepris parquelques
François, donton
n'avait encore eu aucunes
nouvelles,parce
qud'eilunxe,qsu'einnessaounvtaarqruievez,
a Brestque depuis
quelques mots* I L y a quelques années
que dix François escortez
de deuxSauvages,estant
partisde Montreal,&s'estant
arrestez dans le pays
des Illinois, & sur le bord
de la riviere de Mififtapy,
ils eurent envied'aller à la
découverte. Ils prirent
trois Canotsd'écorce pour
remonter Misissipy
,
sur
lesquels ayant fait cent
cinquante lieuës,ils trouverent
un sault qui les obligea
à faire pendant six
lieuës un portage ,
aprés
lequel ils se rembarquerent
sur le mesmefleuve,
& remonterent encore
quarante lieues sans trouvsr
aucune Nation. Ils
chafiercnr pendant un
mois & demy
,
& tenterent
quelque nouvelle découverte
;enfin ils trouverent
une riviere à quatorze
lieuës de là qui couroit au
Sud Sud-Ouest ce qui
leur fie croire qu'elle alloit
se rendre dans la mer du
Sud, ayant son cours opposé
à celles qui vont se
rendre dans la mer du
Nord. ils resolurent de
porter leurs Canots, pour
y naviger. Dans ce trajet
ils trouverent des lions,
des leopards
,
des tigres,
qui ne leur firent aucun
mal. Estant entrez dans
cette riviere, &: estant descendus
environ centcinquante
lieuës,ilstrouverent
une grande Nation,
qu'on appelle Escaniba,
qui occupe pour le moins
deux cens lieuësde pays,
dans lequelils trouverent
plu sieurs villes,villages
forts, dont les maisons sont
basties de bois & d'écorces.
Ilsont un Roy qui
se dit Descendant de Montcztmu,
& quiestordinairement
habillé de peaux
d'hommes, qui fontcommunes
en ces pays-là,les
peu ples mesme s'en habillent
aum.
Ils font policés en leurs
manieres, Idolatres,leurs
Idoles font affreuses & d'une
grandeur énorme
,
lesquelles
sont dans le Palais
du Roy. Il y en a deux entre
autres, dont l'une est de
figure humaine, armée de
lances & de traits, tenant
un pied enterre,& l'autre
en l'air
* avec la main sur
une figure decheval, comme
s'il vouloit le monter.
Ils disent quec'estla ftai
tuë d'un de leurs Roys qui
qui a filé grand conqueranr.
Cette statuë a dans
la bouche une escarboucle
de formequarrée,&grosse
comme un oeuf d'houtarde
,
qui brille & éc laire
pendant la nuit comme
un feu. L'autre de ces Idoles
estune femme, qui eH:
une Reine montéeen selle
sur une figure de Licorne
à costé de quatre grands
chiens. Ces figures sont
d'or fin nlafIif, & très- malfaites.
Elles sont placées
sur une estradequiest aussi
d'or,& de trente piedsen
quarré. Entre les deux fta*
tuës on entre dans l'appartement
duRoypar unvestibule
magnifique, c'est
là où se tient la garde du
Roy composée de deux
cens hommes.
-.. Le Palais du Roy est
tres grand, & a trois étages
,
les murailles de
huit pieds, font d'or massifen
carreaux rangez l'un
sur l'autre comme des briques
, avec des cram pons
& des barres de mesme
métal,le resteest decharpente
couverte de bois
JeRoy :t y demeure seul avec
ses femmes.À --vj.
'h'
Ces peuples font un.
grand commerce d'or; on
n'a pu deviner avec quel..
le Nation, si ce n'est,laJaponnoise
; car ils le tran sportent
fort loinparcaravannes,
& ils direntà nos
François, qu'ily avoit six
Lunes de chemin jusqu'à
cette Nation. Nos avanturiers
virent partir une
de ces caravannes dans le
tempsde leur sejour, COIHT.-
posée de plus de trois cens
boeufs tous chargez d'or
cscortez d'un pareil nombre
de cavaliers armez dis
lances & de flèches , avec
une espece de poignard;
la Nation leur donne en
- troc du fer, de l'acier, Irlz
des armes blanches. Ils
n'ont point l'usage de l'escriture,
ilsontuneespece
d'écorce apprestée comme
du papier
,
sur laquelle ils
marquent la quantité d'os
dont le conducteur est
chargé
).
& dont il doit
compter a sonretour.
,.
Le Roy s'a ppelle Agauzan,
qui veut dire en leur
langage,le Grand Roy;
il n'a aucune guerre , &
cependant il a tousjours
cent mille hommes tant
Cavalerie qu'Infanterie»
Leurs trompettes font
droites & d'or, dont ils sonnent
fort mal, & des especes
de tambours portez
par des boeufs, faits comme
des chaudrons d'or ,
couverts de peaux de cerfs;
les troupes s'exercent une
fois la semaine en presence
du Roy.
Ces peuples font basanez
, hideux, la teste Ion:"
gue & estroite, parce qu'on
leur ferre la teste estant
jeunes avec du bois ; les
femmes y sont belles &
blanches comme en Europe
; elles ont aussibien
que les hommes de grandes
oreilles qu'ils estiment
une beauté,&qu'ils chargent
danneaux dor ; ife
ont aussi les ongles fort
grands, & cela est une distinéction
,
les hommes les
plus velus y sont les plus
-beàux.,
La poligamie y cffc en
usage, & ils le mettent peu
en peine de la conduite
desfilles, pourveu qu'elles
ne soient point engagées.
Ils aiment la joye & la
danse,mangent beaucoup,
font du vin de palme
,
ôc
ont d'autres boissons3
grands fumeurs, le tabac
y est bon, ôc vient sans
cftre cultivé;ils receurent
parfaitement bien lesFrançois
qui estoient les prcmiers
Européensqu'ils eussent
veus.
Le Roy voulutles retenir
,
& les marier, & il
leur fit promettre de revenir.
Ils estoient surpris de
l'effet des fusils
, • & les
craignoientsifort qu'ils
D'oÍtrCnr enapprocher.
Lepaysest fort tempere,
on y vit jusqu'à une extrêmevieillesse
,&les peuples
ne sontsujets à aucune
maladie.
On y trouve toutes fortes
de fruitstant d'Europe
que des Indes. Ily a du
bled (1'Inde) & dela folle
avoine aussi bonne & au-ni
blancheque le ris; ils font
du pain de l'un & de l'autre,
on n'y cultive que le
bled d'Inde, les plaines y
sont belles, les paturages
excellents, & remplis de
toutes fortes d'animaux,
les rivieres poissonneuses,
& les terres & les bois remplis
d'oiseaux
,
de perroquets
,de singes,& d'animaux
singuliers. La ville
capitale est esloignéed'environ
six lieuës de la riviere
de Missi
, qui veut dire
Riviere d'or ony l.
Nos François,après avoir
pris congé du Roy , promirent
de revenir dans
trente six Lunes, & d'apporter
du corail, des nasfades
& d'autres marchandises
du Canada, pour troquer
contre de l'or. Ils en
fonc si peu de cas que le
Roy leur dit d'en prendre
à leur discretion
,
de maniere
qu'ils s'en chargerent
,
& prirent chacun
soixante barres d'environ
une palme de long, & du
poids r de quatre livres.
Deux de nos avanturiers
eurent la curiosité d'aller
voir l'endroit d'où l'on tire
cet or,ils rapporterentque
les mines estoient dans le
creux des montagnes, ôc
quedans lesdebordemens
les eaux les entraisnoient,
& que la seicheresse estant
venuë on en trouvoit de
gros monceaux sur le lit
des terres qui demeurent
àsec quatremois de l'année.
Lapluspart denosFrançois
furent maffectez dans
leur retour auxembouchures
du fleuve saint Laurent
, par un forban Anglois;
il n'yen a que deux
qui
quise soient échappez,&
qui après une longue captivité
en différences bayes
aux Indes orientales
, occidentales
,& à laChine,
sesonsenfin rendus à Brest,
ils assurent sur leur teste,
que si l'on veut les conduire
à Mi/ifli-py.ilsretrouveront
aisément le chemin
qu'ils ont fait, &c conduit,
rontàce nouveau Perou.
d'un manuscrit de rua.
yageentrepris parquelques
François, donton
n'avait encore eu aucunes
nouvelles,parce
qud'eilunxe,qsu'einnessaounvtaarqruievez,
a Brestque depuis
quelques mots* I L y a quelques années
que dix François escortez
de deuxSauvages,estant
partisde Montreal,&s'estant
arrestez dans le pays
des Illinois, & sur le bord
de la riviere de Mififtapy,
ils eurent envied'aller à la
découverte. Ils prirent
trois Canotsd'écorce pour
remonter Misissipy
,
sur
lesquels ayant fait cent
cinquante lieuës,ils trouverent
un sault qui les obligea
à faire pendant six
lieuës un portage ,
aprés
lequel ils se rembarquerent
sur le mesmefleuve,
& remonterent encore
quarante lieues sans trouvsr
aucune Nation. Ils
chafiercnr pendant un
mois & demy
,
& tenterent
quelque nouvelle découverte
;enfin ils trouverent
une riviere à quatorze
lieuës de là qui couroit au
Sud Sud-Ouest ce qui
leur fie croire qu'elle alloit
se rendre dans la mer du
Sud, ayant son cours opposé
à celles qui vont se
rendre dans la mer du
Nord. ils resolurent de
porter leurs Canots, pour
y naviger. Dans ce trajet
ils trouverent des lions,
des leopards
,
des tigres,
qui ne leur firent aucun
mal. Estant entrez dans
cette riviere, &: estant descendus
environ centcinquante
lieuës,ilstrouverent
une grande Nation,
qu'on appelle Escaniba,
qui occupe pour le moins
deux cens lieuësde pays,
dans lequelils trouverent
plu sieurs villes,villages
forts, dont les maisons sont
basties de bois & d'écorces.
Ilsont un Roy qui
se dit Descendant de Montcztmu,
& quiestordinairement
habillé de peaux
d'hommes, qui fontcommunes
en ces pays-là,les
peu ples mesme s'en habillent
aum.
Ils font policés en leurs
manieres, Idolatres,leurs
Idoles font affreuses & d'une
grandeur énorme
,
lesquelles
sont dans le Palais
du Roy. Il y en a deux entre
autres, dont l'une est de
figure humaine, armée de
lances & de traits, tenant
un pied enterre,& l'autre
en l'air
* avec la main sur
une figure decheval, comme
s'il vouloit le monter.
Ils disent quec'estla ftai
tuë d'un de leurs Roys qui
qui a filé grand conqueranr.
Cette statuë a dans
la bouche une escarboucle
de formequarrée,&grosse
comme un oeuf d'houtarde
,
qui brille & éc laire
pendant la nuit comme
un feu. L'autre de ces Idoles
estune femme, qui eH:
une Reine montéeen selle
sur une figure de Licorne
à costé de quatre grands
chiens. Ces figures sont
d'or fin nlafIif, & très- malfaites.
Elles sont placées
sur une estradequiest aussi
d'or,& de trente piedsen
quarré. Entre les deux fta*
tuës on entre dans l'appartement
duRoypar unvestibule
magnifique, c'est
là où se tient la garde du
Roy composée de deux
cens hommes.
-.. Le Palais du Roy est
tres grand, & a trois étages
,
les murailles de
huit pieds, font d'or massifen
carreaux rangez l'un
sur l'autre comme des briques
, avec des cram pons
& des barres de mesme
métal,le resteest decharpente
couverte de bois
JeRoy :t y demeure seul avec
ses femmes.À --vj.
'h'
Ces peuples font un.
grand commerce d'or; on
n'a pu deviner avec quel..
le Nation, si ce n'est,laJaponnoise
; car ils le tran sportent
fort loinparcaravannes,
& ils direntà nos
François, qu'ily avoit six
Lunes de chemin jusqu'à
cette Nation. Nos avanturiers
virent partir une
de ces caravannes dans le
tempsde leur sejour, COIHT.-
posée de plus de trois cens
boeufs tous chargez d'or
cscortez d'un pareil nombre
de cavaliers armez dis
lances & de flèches , avec
une espece de poignard;
la Nation leur donne en
- troc du fer, de l'acier, Irlz
des armes blanches. Ils
n'ont point l'usage de l'escriture,
ilsontuneespece
d'écorce apprestée comme
du papier
,
sur laquelle ils
marquent la quantité d'os
dont le conducteur est
chargé
).
& dont il doit
compter a sonretour.
,.
Le Roy s'a ppelle Agauzan,
qui veut dire en leur
langage,le Grand Roy;
il n'a aucune guerre , &
cependant il a tousjours
cent mille hommes tant
Cavalerie qu'Infanterie»
Leurs trompettes font
droites & d'or, dont ils sonnent
fort mal, & des especes
de tambours portez
par des boeufs, faits comme
des chaudrons d'or ,
couverts de peaux de cerfs;
les troupes s'exercent une
fois la semaine en presence
du Roy.
Ces peuples font basanez
, hideux, la teste Ion:"
gue & estroite, parce qu'on
leur ferre la teste estant
jeunes avec du bois ; les
femmes y sont belles &
blanches comme en Europe
; elles ont aussibien
que les hommes de grandes
oreilles qu'ils estiment
une beauté,&qu'ils chargent
danneaux dor ; ife
ont aussi les ongles fort
grands, & cela est une distinéction
,
les hommes les
plus velus y sont les plus
-beàux.,
La poligamie y cffc en
usage, & ils le mettent peu
en peine de la conduite
desfilles, pourveu qu'elles
ne soient point engagées.
Ils aiment la joye & la
danse,mangent beaucoup,
font du vin de palme
,
ôc
ont d'autres boissons3
grands fumeurs, le tabac
y est bon, ôc vient sans
cftre cultivé;ils receurent
parfaitement bien lesFrançois
qui estoient les prcmiers
Européensqu'ils eussent
veus.
Le Roy voulutles retenir
,
& les marier, & il
leur fit promettre de revenir.
Ils estoient surpris de
l'effet des fusils
, • & les
craignoientsifort qu'ils
D'oÍtrCnr enapprocher.
Lepaysest fort tempere,
on y vit jusqu'à une extrêmevieillesse
,&les peuples
ne sontsujets à aucune
maladie.
On y trouve toutes fortes
de fruitstant d'Europe
que des Indes. Ily a du
bled (1'Inde) & dela folle
avoine aussi bonne & au-ni
blancheque le ris; ils font
du pain de l'un & de l'autre,
on n'y cultive que le
bled d'Inde, les plaines y
sont belles, les paturages
excellents, & remplis de
toutes fortes d'animaux,
les rivieres poissonneuses,
& les terres & les bois remplis
d'oiseaux
,
de perroquets
,de singes,& d'animaux
singuliers. La ville
capitale est esloignéed'environ
six lieuës de la riviere
de Missi
, qui veut dire
Riviere d'or ony l.
Nos François,après avoir
pris congé du Roy , promirent
de revenir dans
trente six Lunes, & d'apporter
du corail, des nasfades
& d'autres marchandises
du Canada, pour troquer
contre de l'or. Ils en
fonc si peu de cas que le
Roy leur dit d'en prendre
à leur discretion
,
de maniere
qu'ils s'en chargerent
,
& prirent chacun
soixante barres d'environ
une palme de long, & du
poids r de quatre livres.
Deux de nos avanturiers
eurent la curiosité d'aller
voir l'endroit d'où l'on tire
cet or,ils rapporterentque
les mines estoient dans le
creux des montagnes, ôc
quedans lesdebordemens
les eaux les entraisnoient,
& que la seicheresse estant
venuë on en trouvoit de
gros monceaux sur le lit
des terres qui demeurent
àsec quatremois de l'année.
Lapluspart denosFrançois
furent maffectez dans
leur retour auxembouchures
du fleuve saint Laurent
, par un forban Anglois;
il n'yen a que deux
qui
quise soient échappez,&
qui après une longue captivité
en différences bayes
aux Indes orientales
, occidentales
,& à laChine,
sesonsenfin rendus à Brest,
ils assurent sur leur teste,
que si l'on veut les conduire
à Mi/ifli-py.ilsretrouveront
aisément le chemin
qu'ils ont fait, &c conduit,
rontàce nouveau Perou.
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Résumé : EXTRAIT d'un manuscrit par quelques François, dont on n'avoit encore eu aucunes nouvelles, parce qu'il s'en sauva que deux, qui ne sont arrivez à Brest que depuis quelques mois.
Un groupe de dix Français, accompagné de deux autochtones, quitta Montréal pour explorer le pays des Illinois, près de la rivière Mississippi. Ils entreprirent une expédition en remontant le Mississippi sur trois canots d'écorce, parcourant environ 150 lieues avant de rencontrer un obstacle les forçant à faire un portage de six lieues. Après avoir remonté encore 40 lieues sans rencontrer de nation, ils découvrirent une rivière coulant vers le sud-sud-ouest, qu'ils pensèrent mener à la mer du Sud. En naviguant sur cette rivière, ils parcoururent environ 150 lieues et trouvèrent une grande nation appelée Escaniba, occupant au moins 200 lieues de territoire. Cette nation possédait plusieurs villes fortifiées avec des maisons en bois et en écorce. Leur roi, se prétendant descendant de Montezuma, était souvent vêtu de peaux humaines. Les habitants étaient idolâtres, avec des idoles énormes et affreuses dans le palais royal. Ils pratiquaient un grand commerce d'or, transporté par caravanes de bœufs, et échangeaient l'or contre du fer et des armes blanches. Le roi, nommé Agauzan, disposait d'une armée de 100 000 hommes et vivait dans un palais en or massif. Les Français furent bien accueillis et promirent de revenir avec des marchandises pour échanger contre de l'or. Cependant, lors de leur retour, la plupart furent capturés par un forban anglais, et seuls deux survivants parvinrent à Brest après une longue captivité. Ils affirmèrent pouvoir retrouver le chemin du 'nouveau Pérou' s'ils étaient conduits au Mississippi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 30-54
Livre nouveau.
Début :
On vient de me mettre entre les mains un Manuscrit [...]
Mots clefs :
Cercle, Soleil, Monde, Milieu, Terre, Copernic, Zodiaque, Méridien, Longitude, Mer, Règles, Degré
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Livre nouveau.
oNvient de me mettre
entre les mains un Manuscrit
tout neuf, dont j'espere
vous donner un Extrait
quand je l'auray parcouru
à loisir. Comme
il y a dans ce Livre quelque
chose de très interessant
pour la navigation,
j'ay eu impatience de
l'annoncer. Quoyque ce qt-le.ce soit unfujçtfèi-ieux Ôc
Important, on n'a pas
laissé d'y meller du badi-
;
nage pour le rendre plus
à la portéede tour le monde.
Voicy par exemple le
titre:
- Le Chemin des gens d'esprit,
Dialogueenjoué & sèrieux
entre Mr Du petit C- Mr
Augrand J'Vol. in li.
Contenant plusieurs Historiettes
,
& autres petites
pieces curieuses ; une Reformation
des Systesmes
du Monde des Anciens &
des Modernes; & un
Moyen pour trouver les
Longirndes
, avec autant
de preçision qu'ontrouve
lesLatitudes.
ParR. MAUNY.
En attendant (monvous
en donne un ample Ex*,
traie, en voicy uneidée
qui m'aestecommuniquée
par un des amis de l'Aurteur
: car il est juste de
vous donner, autant qu'-
on pourra, des nouveautez
avantmesme qu'elles
paroissent, pour vous dédommager
de l'ancienneté
de quelques morceaux
qu'on donnefinr.
plement, parce qu'ils font
bons., ou parce que n'eflant
pas imprimez, ils
- peuvent estre nouveaux,
pour beaucoup de persons.
nes.. 1,
Letitre deceLivreconvient
à la maniere dont les
sujets y sont traitez: on y
commence d'abord par les
fujcrs. les plus petits, qui
conduisent insensiblement
aux plus grands,&c c'est la
route que suivent ordinairement
les gensd'esprit.
Le commencement est
un badinage qui conduit
insensiblement, par le recit
de plusieurs historiettes,.
à la morale la plus serieuse.
Il donne ensuite un petit
Systeme du Monde, figuré,
qui donne occasîon
de détruire les opinions de
Pcolemée
,
de Copernic,
de Tichobrahé & de Def.
carres, sur la sicuarion &
sur les mouvements du Soleil
& de la Terre, & particulièrement
celle de Copernic
qu'il combaten dif-
Ferens endroits par des raisons
tres fimples & tres na. turelles.Voicyl'opinion
du nouvel. Auteur, & dans
ses propres termes.
;
Je suppose quelaTerre
est directement dans le
ce milieu du Monde,com- *
me l'ont suppose Prole-
,
mée&Tichobrahémais
qu'au lieu d'y être immo-$c
bile, elle s'y meut sur son
Axe; que cet Axe ou plu- «
stoit la Ligne que l'on a*
imaginée palier d'u npolecc.
à l'autre )efl: inclinée vers
le Septentrion, ainsi que«
le marquent les Globes
cc ordinaires;que la Terre«
tourne dessus du mefLnecc
costéque tourne le Soleil«
dans sonCiel,qu'elle ne»
fait son tour qu'en un an,
»& quele Soleil n'a qu'un
»mouvement qu'ilfait aur
»,rour,de „ son Ciel en k? heuresou un jour nacu-
'Ife!.,
Voicyce qu'il dit enfuile
pour faire connoistre
quecesmouvementsde la
Terre & du Soleil peuvent
assez bien se rapporter
pour operer l'accroisseiiient&
la diminution des
jours& des nuits avec le
changement desSaisons,
Pour le bien comprendreimaginez-
vous que
nous
nous fommesaun.Juin"
qui est Je pluslong Jourcc
de l'année: que ce jourlà
la partie de la surface
de la Terre que nous ha- cc
bitons, est leplus prés
du Cercle ou tourne le-e"
Soleilqu'elle puisse en Cf
approcher; quele Cer- Ce
cle où tourne Je Soleil
Cafixe)& noncetAstre;
que la partie de lafurface
de la Terre -que nous"
habitons, s'esloigne ducc
Cercle où tourne le So-f* leiljusqu'au22.Decem cc'
brequi est leplus court
,, jour de Iannee, & que
,, depuis le 22. Décembre
jusqu'au 11. Juin de 1an-
„ née suivante,cette mes-
„ me partie de la surface
/, de la Terre, s'approche
,, du Cercle ou tourne le Soleil. Il me semble que
;y
cela est aisé à concevoir,
5) en supposant que la Ter-
,, re fait son tour en un an
,,,de la manière que je vous l'ayexpliqué,& que c'est ce mouvement de laTer-
,, re qui fait les Equinoxes
) & les Solstices
,
& non
,),
le Soleil, qui ne n-ionte,
'& ne baisse pas plus dans (jC
un tempsque dansun au- €c
cre~&: qui ne tourne point
en biaifanc comme une"
éTcharpee,rmraies bi,en«la" Monopinion à cet égard
est fondée sur une"
experienceque vous pouyez
faire facilement. Pre-,,,r
nez un cercle de dernli-ce
muid, divisez-"
tre parties égales avec"
un compas ; marquez yee
Içs points de .diviGon'c
dans le milieudela lar- cc
geur en dedans;atta-f<
»
chez-le sur une tabie ou
,, sur une planche avec une
5> pointe que vous ferez ,,,,passer dans un de ces pints de division
, ,, en observantquececercle
„n'incline d'aucun costé;
c'està-dire
,
qui1 soit fr
droit, que le point d'en-
;) haut soit à plomb sur ce-
J" luy d'enbas; faites deux
,, petites mortoises surla
table ou la planche dont
,, le milieu foit vis-à-vis la
testede sa pointe, & qui
33
soientesloignees decette
JJ pointe chacune de trois
poucesafin qu'il yaitun'"
espace de six bons pou-,,'"
ces entre ces deux mor
toises
,
dans lesquelles
vous serezentrer un peu
à force deux petites re- cc,
gles assez hautes pour(C
deborder d'un pouce au'*
dessusdu cercle; cela
vous donnera.lafacilitétÇ
de les cloüer aux bouts
d'une petite barre -quite
aura aussi six bons pouces
de longueur
, que
vousattacherezen cra.cc
vers sur lehaut duCer-"
clevis-à-vis du point
"que vous y aurez mar-
,>
qué.Lorsqueces regles,
aurontesté affermies de
"cette maniere,vous marquerez
dans le milieu de
"leur hauteur:"& de leur
,)
largeur, le point central
>}
du Cercle:ce pointcentral.
ellant marque, vous
"prendrez avec un com-
"pas environ la troisiéme
partie du demi diametre
iyde ce Cercle que vous
"marquerez sur l'une dei,
Regles au dessus du point
central, & sur l'autre au
"deiT?us de ce mesme
point central;aprés quoy
vous percerez les deux CCt
Regles avec une fort petite
vrille, à l'endroit où
vous aurez faitces deux"
marques,afin qu'en par.
fant dans les deux trollS,cc
un morceau de fil dtar.(C
chal bien droit, il se trou-"
ve en ligne diagonale.
Prenez ensuiteune boule
dont le diamerren'exce- <c
de pas l'espace qu'il y aura
entre les deux Regles;
percez la de part en part,
ensorte que l'épaisseur se cl
trouveégale tour à l'en- el
"tour du trou; placez î&
"entrevos deux Regles otb
vous la ferez tenir par lé
3> moy en de vostre broche
de fil d'arc hal
,
de laquelyy
le vous courberez un peei
9)
le bout qui fera en haut,
yyâSn de l'empescher de
"glisseren bas. Cette boule
estant ainsi place'e;»
„ vous marquerez quatre
points dessus
,
dire6leiment
vis-à-vis des quatre
"que vous aurezmarquez
3y(ur leCercle. Vous su p*. "parerez que ce Cercle
JJ
sera celuy où tournera le
Soleil, & que cette bou- 1r- leseralaTerre; que le'&.
point d'enhaut &, celuy <f
,. d'en bas,marquez sur la
boule, seront les points Ct:
des deux Solstices, & quec<
ceux des deux costez fe-((
ront les deux pointsdes"
Equinoxesvous suppo- c.,
ferez aussi que le Soleil<c
fait letour de sonCercle
en 24.heures, ou un jour"
naturel, & que laTerre"
ne fait le sien qu'en une cc
année.Celasuppose,vous"
verrez qu'en faisanttour-c,"
ner la boulctot,,sioursdu,",e
mesme costé, les points
desSolstices s'éloigne-
,, ront pendant six mois du
Cercle oùtourne leSoleil,
& s'en raprocheront
3,
pendant six autres mois,
',,& quelespointsdesEqui-
"noxes passeront tous les
fîxjjiois d'un costé de ce cercle àJautre.
Decette experience artificielle,
on passe à une
nouvelle définition duflus
& reflus de la Mer, qui est
aussi tres sensible
,
& enfiiitc
au moyen de pouvoir
trouver les Longitudes
dans tous les points dit
Monde, avec autant de
précisionqu'on trouve les
Latitudes. L'Autheur dit
en un endroit:
-- Je crois que la Terre
se meut de la maniere«
dont je l'ay expliqué; que
te Soleilpasse vis-àvis les"-
douze Signes du Zodiaque
en 24.. heures ou un «
jour naturel; que la par.,
tie du premier Meridien
quiest dans la Zone Tor- «
ride, paÍfe vis- à -vis de «
ces douze Signes dans le.ùcours
d'une année; que*
,)C0111111e dans toutes les
»obfervarions astronomi-
» ques que l'on a faitesjus-
« qu'à present, l'onatous-
"jours supposé que le Globe
de la Terre estoit im-
«mobile ou qu'il se mou-
»voit autrement qu'il Ce,
MCIIT, c'est ce qui doit
t) avoir empesché que l'on.
n'é1ie encore pû sçavoir
« le véritable & le plus seur
Mmoyen de trouver les
» Longitudes dans tous les
points du Monde;& que.
«
si l'on fixoit un point dans
le Zodiaquevis-a vis duquel
lepremier Meri- «
diense trouveroitJepre-cc
mier jour de l an, ou un «
autre jour remarquable,«
on connoiftroit dans quel«
point il seroit tous les au-«
tres jours del'année, & «
par le mesme moyen )es«
Longitudes dans tous les
pointsdu Monde,avec «
plusde précision que l'on
n'aencorefait,parceque
pour connoistre précise
ment en quel lieu on feroit,
on n'auroit qu'à observer
vis- à -vis de quel"
point du Zodiaque on se
"trouveroit ,&compter
ensuitecombien il y au-
« roit de degrez. depuis ce
point duZodiaque juf-
""qu'à celuy vis-à-vis du-
-»
quel lepremier Meridien
devroit se trouver.
1.
Il ditdans un autre endroit:
» Vous comprenez bien
« qu'il seraaussi facile de
«trouver le Degré du pre-
"mier Meridien,qu'il a
» esté facilejusqu'à prefenc
» de trouver le Degré du
» Soleil, ea supposant qu'il
avoit un cours annuel, «
& que j'attribuë à la par-«
tie du premier Meridien«
qui est entre les Cercles
(C des Tropiques, ce quecc
Ptolemée&Tichobrahé «
ont attribué au Soleil. «
Dans un autre,en parlant
de l'observation qu'on
dcvroit faire pourconnoistre
dans quel Degré de
tel Signe se trouveroit le
premier Meridien un certain
jour de l'année,il dit:
Mais en disantun cer- «
tain jour de l'année
,
je"
ne dis pas qu'on ne de- «
') vroit faire cette observa-
3)
tion qu'un seul jour; je
„ veux dire qu'a prés l'avoir
5, faire pendantunan,&
marqué chaque jour vis-
„ à-vis de quel Degré de
„ tel Signe lé trouveroit le
„ premier Meridien
, on
choisiroit un jour remarj9
quabledans l'année,d'où
„ l'on comenceroità com- „pterle „ Degré du premier Meridien; & j'ajouste
„ que pourque cette observation
fust juste
,
il fau-
„ droit la faire de dessus
,, la pointe occidentale de
Tille
i-sie.où,l'on fait passer“
le premier Meridien. (C
Ces endroits, ainsi que,
tous lesautres.sont entremeslenzM
de contradiét.ions.
Ci derépliqués qui y donnent
encore plus de forcer
mais cependant l'Autheur
finit en disant qu'il n'a
point allez de sagacitény
de présomption pour croire
pouvoir donner au public
un ouvrage parfait, ôc
que s'ille publie , c'est
particulièrement dans le
dessein que si lesSçavants
trouvent sonopinion sur le"
mouvement du Soleil, ôC
sur celuy de la Terre, digne
de leur atrention ,ils
travailleront aux moyens
de la rendre utileà la marine.
entre les mains un Manuscrit
tout neuf, dont j'espere
vous donner un Extrait
quand je l'auray parcouru
à loisir. Comme
il y a dans ce Livre quelque
chose de très interessant
pour la navigation,
j'ay eu impatience de
l'annoncer. Quoyque ce qt-le.ce soit unfujçtfèi-ieux Ôc
Important, on n'a pas
laissé d'y meller du badi-
;
nage pour le rendre plus
à la portéede tour le monde.
Voicy par exemple le
titre:
- Le Chemin des gens d'esprit,
Dialogueenjoué & sèrieux
entre Mr Du petit C- Mr
Augrand J'Vol. in li.
Contenant plusieurs Historiettes
,
& autres petites
pieces curieuses ; une Reformation
des Systesmes
du Monde des Anciens &
des Modernes; & un
Moyen pour trouver les
Longirndes
, avec autant
de preçision qu'ontrouve
lesLatitudes.
ParR. MAUNY.
En attendant (monvous
en donne un ample Ex*,
traie, en voicy uneidée
qui m'aestecommuniquée
par un des amis de l'Aurteur
: car il est juste de
vous donner, autant qu'-
on pourra, des nouveautez
avantmesme qu'elles
paroissent, pour vous dédommager
de l'ancienneté
de quelques morceaux
qu'on donnefinr.
plement, parce qu'ils font
bons., ou parce que n'eflant
pas imprimez, ils
- peuvent estre nouveaux,
pour beaucoup de persons.
nes.. 1,
Letitre deceLivreconvient
à la maniere dont les
sujets y sont traitez: on y
commence d'abord par les
fujcrs. les plus petits, qui
conduisent insensiblement
aux plus grands,&c c'est la
route que suivent ordinairement
les gensd'esprit.
Le commencement est
un badinage qui conduit
insensiblement, par le recit
de plusieurs historiettes,.
à la morale la plus serieuse.
Il donne ensuite un petit
Systeme du Monde, figuré,
qui donne occasîon
de détruire les opinions de
Pcolemée
,
de Copernic,
de Tichobrahé & de Def.
carres, sur la sicuarion &
sur les mouvements du Soleil
& de la Terre, & particulièrement
celle de Copernic
qu'il combaten dif-
Ferens endroits par des raisons
tres fimples & tres na. turelles.Voicyl'opinion
du nouvel. Auteur, & dans
ses propres termes.
;
Je suppose quelaTerre
est directement dans le
ce milieu du Monde,com- *
me l'ont suppose Prole-
,
mée&Tichobrahémais
qu'au lieu d'y être immo-$c
bile, elle s'y meut sur son
Axe; que cet Axe ou plu- «
stoit la Ligne que l'on a*
imaginée palier d'u npolecc.
à l'autre )efl: inclinée vers
le Septentrion, ainsi que«
le marquent les Globes
cc ordinaires;que la Terre«
tourne dessus du mefLnecc
costéque tourne le Soleil«
dans sonCiel,qu'elle ne»
fait son tour qu'en un an,
»& quele Soleil n'a qu'un
»mouvement qu'ilfait aur
»,rour,de „ son Ciel en k? heuresou un jour nacu-
'Ife!.,
Voicyce qu'il dit enfuile
pour faire connoistre
quecesmouvementsde la
Terre & du Soleil peuvent
assez bien se rapporter
pour operer l'accroisseiiient&
la diminution des
jours& des nuits avec le
changement desSaisons,
Pour le bien comprendreimaginez-
vous que
nous
nous fommesaun.Juin"
qui est Je pluslong Jourcc
de l'année: que ce jourlà
la partie de la surface
de la Terre que nous ha- cc
bitons, est leplus prés
du Cercle ou tourne le-e"
Soleilqu'elle puisse en Cf
approcher; quele Cer- Ce
cle où tourne Je Soleil
Cafixe)& noncetAstre;
que la partie de lafurface
de la Terre -que nous"
habitons, s'esloigne ducc
Cercle où tourne le So-f* leiljusqu'au22.Decem cc'
brequi est leplus court
,, jour de Iannee, & que
,, depuis le 22. Décembre
jusqu'au 11. Juin de 1an-
„ née suivante,cette mes-
„ me partie de la surface
/, de la Terre, s'approche
,, du Cercle ou tourne le Soleil. Il me semble que
;y
cela est aisé à concevoir,
5) en supposant que la Ter-
,, re fait son tour en un an
,,,de la manière que je vous l'ayexpliqué,& que c'est ce mouvement de laTer-
,, re qui fait les Equinoxes
) & les Solstices
,
& non
,),
le Soleil, qui ne n-ionte,
'& ne baisse pas plus dans (jC
un tempsque dansun au- €c
cre~&: qui ne tourne point
en biaifanc comme une"
éTcharpee,rmraies bi,en«la" Monopinion à cet égard
est fondée sur une"
experienceque vous pouyez
faire facilement. Pre-,,,r
nez un cercle de dernli-ce
muid, divisez-"
tre parties égales avec"
un compas ; marquez yee
Içs points de .diviGon'c
dans le milieudela lar- cc
geur en dedans;atta-f<
»
chez-le sur une tabie ou
,, sur une planche avec une
5> pointe que vous ferez ,,,,passer dans un de ces pints de division
, ,, en observantquececercle
„n'incline d'aucun costé;
c'està-dire
,
qui1 soit fr
droit, que le point d'en-
;) haut soit à plomb sur ce-
J" luy d'enbas; faites deux
,, petites mortoises surla
table ou la planche dont
,, le milieu foit vis-à-vis la
testede sa pointe, & qui
33
soientesloignees decette
JJ pointe chacune de trois
poucesafin qu'il yaitun'"
espace de six bons pou-,,'"
ces entre ces deux mor
toises
,
dans lesquelles
vous serezentrer un peu
à force deux petites re- cc,
gles assez hautes pour(C
deborder d'un pouce au'*
dessusdu cercle; cela
vous donnera.lafacilitétÇ
de les cloüer aux bouts
d'une petite barre -quite
aura aussi six bons pouces
de longueur
, que
vousattacherezen cra.cc
vers sur lehaut duCer-"
clevis-à-vis du point
"que vous y aurez mar-
,>
qué.Lorsqueces regles,
aurontesté affermies de
"cette maniere,vous marquerez
dans le milieu de
"leur hauteur:"& de leur
,)
largeur, le point central
>}
du Cercle:ce pointcentral.
ellant marque, vous
"prendrez avec un com-
"pas environ la troisiéme
partie du demi diametre
iyde ce Cercle que vous
"marquerez sur l'une dei,
Regles au dessus du point
central, & sur l'autre au
"deiT?us de ce mesme
point central;aprés quoy
vous percerez les deux CCt
Regles avec une fort petite
vrille, à l'endroit où
vous aurez faitces deux"
marques,afin qu'en par.
fant dans les deux trollS,cc
un morceau de fil dtar.(C
chal bien droit, il se trou-"
ve en ligne diagonale.
Prenez ensuiteune boule
dont le diamerren'exce- <c
de pas l'espace qu'il y aura
entre les deux Regles;
percez la de part en part,
ensorte que l'épaisseur se cl
trouveégale tour à l'en- el
"tour du trou; placez î&
"entrevos deux Regles otb
vous la ferez tenir par lé
3> moy en de vostre broche
de fil d'arc hal
,
de laquelyy
le vous courberez un peei
9)
le bout qui fera en haut,
yyâSn de l'empescher de
"glisseren bas. Cette boule
estant ainsi place'e;»
„ vous marquerez quatre
points dessus
,
dire6leiment
vis-à-vis des quatre
"que vous aurezmarquez
3y(ur leCercle. Vous su p*. "parerez que ce Cercle
JJ
sera celuy où tournera le
Soleil, & que cette bou- 1r- leseralaTerre; que le'&.
point d'enhaut &, celuy <f
,. d'en bas,marquez sur la
boule, seront les points Ct:
des deux Solstices, & quec<
ceux des deux costez fe-((
ront les deux pointsdes"
Equinoxesvous suppo- c.,
ferez aussi que le Soleil<c
fait letour de sonCercle
en 24.heures, ou un jour"
naturel, & que laTerre"
ne fait le sien qu'en une cc
année.Celasuppose,vous"
verrez qu'en faisanttour-c,"
ner la boulctot,,sioursdu,",e
mesme costé, les points
desSolstices s'éloigne-
,, ront pendant six mois du
Cercle oùtourne leSoleil,
& s'en raprocheront
3,
pendant six autres mois,
',,& quelespointsdesEqui-
"noxes passeront tous les
fîxjjiois d'un costé de ce cercle àJautre.
Decette experience artificielle,
on passe à une
nouvelle définition duflus
& reflus de la Mer, qui est
aussi tres sensible
,
& enfiiitc
au moyen de pouvoir
trouver les Longitudes
dans tous les points dit
Monde, avec autant de
précisionqu'on trouve les
Latitudes. L'Autheur dit
en un endroit:
-- Je crois que la Terre
se meut de la maniere«
dont je l'ay expliqué; que
te Soleilpasse vis-àvis les"-
douze Signes du Zodiaque
en 24.. heures ou un «
jour naturel; que la par.,
tie du premier Meridien
quiest dans la Zone Tor- «
ride, paÍfe vis- à -vis de «
ces douze Signes dans le.ùcours
d'une année; que*
,)C0111111e dans toutes les
»obfervarions astronomi-
» ques que l'on a faitesjus-
« qu'à present, l'onatous-
"jours supposé que le Globe
de la Terre estoit im-
«mobile ou qu'il se mou-
»voit autrement qu'il Ce,
MCIIT, c'est ce qui doit
t) avoir empesché que l'on.
n'é1ie encore pû sçavoir
« le véritable & le plus seur
Mmoyen de trouver les
» Longitudes dans tous les
points du Monde;& que.
«
si l'on fixoit un point dans
le Zodiaquevis-a vis duquel
lepremier Meri- «
diense trouveroitJepre-cc
mier jour de l an, ou un «
autre jour remarquable,«
on connoiftroit dans quel«
point il seroit tous les au-«
tres jours del'année, & «
par le mesme moyen )es«
Longitudes dans tous les
pointsdu Monde,avec «
plusde précision que l'on
n'aencorefait,parceque
pour connoistre précise
ment en quel lieu on feroit,
on n'auroit qu'à observer
vis- à -vis de quel"
point du Zodiaque on se
"trouveroit ,&compter
ensuitecombien il y au-
« roit de degrez. depuis ce
point duZodiaque juf-
""qu'à celuy vis-à-vis du-
-»
quel lepremier Meridien
devroit se trouver.
1.
Il ditdans un autre endroit:
» Vous comprenez bien
« qu'il seraaussi facile de
«trouver le Degré du pre-
"mier Meridien,qu'il a
» esté facilejusqu'à prefenc
» de trouver le Degré du
» Soleil, ea supposant qu'il
avoit un cours annuel, «
& que j'attribuë à la par-«
tie du premier Meridien«
qui est entre les Cercles
(C des Tropiques, ce quecc
Ptolemée&Tichobrahé «
ont attribué au Soleil. «
Dans un autre,en parlant
de l'observation qu'on
dcvroit faire pourconnoistre
dans quel Degré de
tel Signe se trouveroit le
premier Meridien un certain
jour de l'année,il dit:
Mais en disantun cer- «
tain jour de l'année
,
je"
ne dis pas qu'on ne de- «
') vroit faire cette observa-
3)
tion qu'un seul jour; je
„ veux dire qu'a prés l'avoir
5, faire pendantunan,&
marqué chaque jour vis-
„ à-vis de quel Degré de
„ tel Signe lé trouveroit le
„ premier Meridien
, on
choisiroit un jour remarj9
quabledans l'année,d'où
„ l'on comenceroità com- „pterle „ Degré du premier Meridien; & j'ajouste
„ que pourque cette observation
fust juste
,
il fau-
„ droit la faire de dessus
,, la pointe occidentale de
Tille
i-sie.où,l'on fait passer“
le premier Meridien. (C
Ces endroits, ainsi que,
tous lesautres.sont entremeslenzM
de contradiét.ions.
Ci derépliqués qui y donnent
encore plus de forcer
mais cependant l'Autheur
finit en disant qu'il n'a
point allez de sagacitény
de présomption pour croire
pouvoir donner au public
un ouvrage parfait, ôc
que s'ille publie , c'est
particulièrement dans le
dessein que si lesSçavants
trouvent sonopinion sur le"
mouvement du Soleil, ôC
sur celuy de la Terre, digne
de leur atrention ,ils
travailleront aux moyens
de la rendre utileà la marine.
Fermer
Résumé : Livre nouveau.
Le manuscrit 'Le Chemin des gens d'esprit' est un dialogue entre Monsieur Du Petit C- et Monsieur Augrand. Il contient des historiettes, des pièces curieuses, une réforme des systèmes du monde anciens et modernes, et une méthode pour déterminer les longitudes avec la même précision que les latitudes. L'auteur, R. Mauny, propose une nouvelle théorie sur les mouvements de la Terre et du Soleil. Selon cette théorie, la Terre est au centre de l'univers et tourne sur son axe incliné, effectuant une rotation annuelle. Cette théorie explique les variations des jours et des nuits ainsi que les saisons. L'auteur utilise une expérience avec un cercle et une boule représentant respectivement le Soleil et la Terre pour illustrer sa théorie. Il suggère également une nouvelle méthode pour observer les longitudes en fixant un point dans le Zodiaque. Le manuscrit inclut des contradictions et des erreurs, mais l'auteur espère que les savants pourront améliorer et utiliser ses idées pour la navigation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 54-63
De l'excellence de la musique, & son utilité.
Début :
On fait tort à la Musique en luy donnant le nom [...]
Mots clefs :
Musique, Art, Science, Excellence
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texteReconnaissance textuelle : De l'excellence de la musique, & son utilité.
De£excellentede la nzu- huey&fônutilité.
ON fait tort à la Musique
en luy donnant lenom, art ou de science. Le premier
est trop simple & trop
Borné, rx lesecond, quoyque
plus noble & plus estendu,
ne satisfait pas assez,
concevons une plus haute
idée de l'harmonie, qui
s'empare, pour ainsi dire,
de toutes les faculrez de
nostreamc~ qui suspend
tous ses autres sentiments
dans le moment que nous
en sommes charmez.
-
Examinonsenquoy chaque
scienceou chaque arc
pourroient disputerquelque
p éference
, ou aller
de pair avec elle, Si la Logique
nousfaitvaloirl'invention
de ses sillogismes;
la fuguedans la Musiqué
a'est-die pas aussi ingenieufe?
Etsil'art de trouver
la définition d'un problème
estrenfermé en ce l,,,
le-là, celle-cy ne définit'elle
pas, pour ainsidire,,
par desexpressions & des
modu lations d iflinâ,estot,.,,.,
tes lesdifférentes passions-
LaPhysique qui nous developpe
cous les secrets de
la nature ,
& qui les employe
si heureusement à 1a*
guerison denos maladies,
n'a point d'effet plus surprenant
que celuy de la
Musique
,
qui guérit le venin
de. la Tarentole
, cet
animal si dangereux.Cette
-
guerison n'est que le simple
effetd'un air gay qu'-
un Simphorniste aura joué
sur un violon; ce rteft point
un conte, une chose si extraordinaire
se voie tressouvent
au Royaume de
Naples. Passons à la Morale
par qui. les vertus&
les vices font si bien désinis.
Ellenousapprendl'art
de faire un portrait ou un
caractere ; mais elle n'a
pas la vertu d'émouvoir
ce degré de perfection
n'appartient qu'à la Mu!i:ú
-que: c'est elle qui nous émeut
,
qui nous adoucit
qui nous charme ,& qui
nous consoles la fable luy
a donné du pouvoir sur
toutes les Divinirez ; les
Parques,les Furies &Pluton
mesme ne luy resusent
rien. Voyons ce que les
autres sciencesont decomtnli'nave.
celle. L'Arithmetique
a des rapports tresconnus
avec les accords
harmoniques. Les Mathematiques
ont un objet
communavec elle,la grandeur,
& la quantité continuë&
discrette, les tems,.
lesproportions:les raisons
& les habitudes font également
de leur ressort. La
Peinture & l'Architecture,
ces arts si cheris & tant
estimez, vont de compagnie
avec la Musique. Le
premier nous la reprefenre
actuellement, & le second
luy est toujoursdans
une parfaite correspondance
, la Musique est res
profunda, & selon Theophile,
magnus etiamque the-:
saurus.Son pouvoir est divin
& le Demon estcontraint
de lui cederMusica
fugatur Diabalus, ~& qui
juxtasententiam jobfagittas
reputasquasi paleas ~& lapidessundevelutstipulas
spernitderidet
etiam yibrantsrrz
bjft<im, &: dur'ijftmos mahoz
pro nibilo pendit ad citharde
sonitum tremefactus reccdit}&
quem nulla its superat fuperatharmoni*.
Les Anciens,
selonPlutarque, mettoient
une lyre dans les mains de
l'amour , avec l'arc & le
carquois à ses pieds, pour
montrer le rang que
tientla Musiquesurtoutes
nos
nos passions ; & les Gentilsavoient
de coustume
de representer leurs Divinitez
dans une attitude
harmonieuse. Prisci musica
instrumenta, in manus Deorum
imagtnibusposuerunt, nonsanè
quód eo lyr<t, aut cytharæ ludere
putarent ,
sed quod nullum
Deo opus convenientius
effi judicaverant quam consonantiam
& harmoniam. Au
sentiment de saint Thomas,
elle esleve nostreesprit
à la contemplation des
choses celestes. Cantussalubriterfit
in Ecclesia ad devotionem
excitandam. AuiIi
Platon nous exhorte de
l'apprendrependant nostre
~jeueffe -par ces paroles:
Nonne Princeps,~primaria
illi* mdjicu tdacanb ,
mod&l&rumconcentuum
rktionibus vprfaJttr,efficrtijji*
trie in ipjkdrriwte interioratri*
jtüit, , vemjfatequadam
animumvebementissimum tan-
- git , dftmqnr adeo verinftath
decoreafficit si in ~ta accuratè
claboret ,XT à teneris annir
instituatur. Il ne faut pas
douter que ces grandshommes
payentcompris
parfaitement l'excellence
de la Musique, & par l'eflims
qu'ils en ontfait
nous devons conclure de
son utilité& de son avantage.
Onremarque que
Socrate s'en instruisit à soixante
& dix ans,& ce qui
arriva à Themistocle,doit
servir d'exemple à bien du
monde. Ce Capitaine,
pour avoir refusé une lyre
qui luy fut presentée à propos,
& dans une heure de
récréation
,
demeura exposé
le reste de sa vie à la
raillerie &aumépris.
ON fait tort à la Musique
en luy donnant lenom, art ou de science. Le premier
est trop simple & trop
Borné, rx lesecond, quoyque
plus noble & plus estendu,
ne satisfait pas assez,
concevons une plus haute
idée de l'harmonie, qui
s'empare, pour ainsi dire,
de toutes les faculrez de
nostreamc~ qui suspend
tous ses autres sentiments
dans le moment que nous
en sommes charmez.
-
Examinonsenquoy chaque
scienceou chaque arc
pourroient disputerquelque
p éference
, ou aller
de pair avec elle, Si la Logique
nousfaitvaloirl'invention
de ses sillogismes;
la fuguedans la Musiqué
a'est-die pas aussi ingenieufe?
Etsil'art de trouver
la définition d'un problème
estrenfermé en ce l,,,
le-là, celle-cy ne définit'elle
pas, pour ainsidire,,
par desexpressions & des
modu lations d iflinâ,estot,.,,.,
tes lesdifférentes passions-
LaPhysique qui nous developpe
cous les secrets de
la nature ,
& qui les employe
si heureusement à 1a*
guerison denos maladies,
n'a point d'effet plus surprenant
que celuy de la
Musique
,
qui guérit le venin
de. la Tarentole
, cet
animal si dangereux.Cette
-
guerison n'est que le simple
effetd'un air gay qu'-
un Simphorniste aura joué
sur un violon; ce rteft point
un conte, une chose si extraordinaire
se voie tressouvent
au Royaume de
Naples. Passons à la Morale
par qui. les vertus&
les vices font si bien désinis.
Ellenousapprendl'art
de faire un portrait ou un
caractere ; mais elle n'a
pas la vertu d'émouvoir
ce degré de perfection
n'appartient qu'à la Mu!i:ú
-que: c'est elle qui nous émeut
,
qui nous adoucit
qui nous charme ,& qui
nous consoles la fable luy
a donné du pouvoir sur
toutes les Divinirez ; les
Parques,les Furies &Pluton
mesme ne luy resusent
rien. Voyons ce que les
autres sciencesont decomtnli'nave.
celle. L'Arithmetique
a des rapports tresconnus
avec les accords
harmoniques. Les Mathematiques
ont un objet
communavec elle,la grandeur,
& la quantité continuë&
discrette, les tems,.
lesproportions:les raisons
& les habitudes font également
de leur ressort. La
Peinture & l'Architecture,
ces arts si cheris & tant
estimez, vont de compagnie
avec la Musique. Le
premier nous la reprefenre
actuellement, & le second
luy est toujoursdans
une parfaite correspondance
, la Musique est res
profunda, & selon Theophile,
magnus etiamque the-:
saurus.Son pouvoir est divin
& le Demon estcontraint
de lui cederMusica
fugatur Diabalus, ~& qui
juxtasententiam jobfagittas
reputasquasi paleas ~& lapidessundevelutstipulas
spernitderidet
etiam yibrantsrrz
bjft<im, &: dur'ijftmos mahoz
pro nibilo pendit ad citharde
sonitum tremefactus reccdit}&
quem nulla its superat fuperatharmoni*.
Les Anciens,
selonPlutarque, mettoient
une lyre dans les mains de
l'amour , avec l'arc & le
carquois à ses pieds, pour
montrer le rang que
tientla Musiquesurtoutes
nos
nos passions ; & les Gentilsavoient
de coustume
de representer leurs Divinitez
dans une attitude
harmonieuse. Prisci musica
instrumenta, in manus Deorum
imagtnibusposuerunt, nonsanè
quód eo lyr<t, aut cytharæ ludere
putarent ,
sed quod nullum
Deo opus convenientius
effi judicaverant quam consonantiam
& harmoniam. Au
sentiment de saint Thomas,
elle esleve nostreesprit
à la contemplation des
choses celestes. Cantussalubriterfit
in Ecclesia ad devotionem
excitandam. AuiIi
Platon nous exhorte de
l'apprendrependant nostre
~jeueffe -par ces paroles:
Nonne Princeps,~primaria
illi* mdjicu tdacanb ,
mod&l&rumconcentuum
rktionibus vprfaJttr,efficrtijji*
trie in ipjkdrriwte interioratri*
jtüit, , vemjfatequadam
animumvebementissimum tan-
- git , dftmqnr adeo verinftath
decoreafficit si in ~ta accuratè
claboret ,XT à teneris annir
instituatur. Il ne faut pas
douter que ces grandshommes
payentcompris
parfaitement l'excellence
de la Musique, & par l'eflims
qu'ils en ontfait
nous devons conclure de
son utilité& de son avantage.
Onremarque que
Socrate s'en instruisit à soixante
& dix ans,& ce qui
arriva à Themistocle,doit
servir d'exemple à bien du
monde. Ce Capitaine,
pour avoir refusé une lyre
qui luy fut presentée à propos,
& dans une heure de
récréation
,
demeura exposé
le reste de sa vie à la
raillerie &aumépris.
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Résumé : De l'excellence de la musique, & son utilité.
Le texte explore la supériorité de la musique par rapport aux autres arts et sciences. Il critique l'idée de réduire la musique à un simple art ou une science, affirmant qu'elle engage toutes les facultés de l'âme et suspend les autres sentiments lorsqu'elle charme. La musique est comparée à diverses disciplines telles que la logique, la physique, la morale, l'arithmétique, les mathématiques, la peinture et l'architecture. Elle possède des vertus uniques, comme la capacité de guérir le venin de la tarentule par un air gai joué au violon, et d'émouvoir les passions de manière supérieure à la morale. Les Anciens et les philosophes comme Platon et saint Thomas d'Aquin reconnaissaient l'excellence de la musique, la considérant comme une élévation de l'esprit vers les choses célestes. Le texte mentionne des exemples historiques, tels que Socrate qui s'instruisit de la musique à un âge avancé, et Themistocle qui fut raillé pour avoir refusé une lyre. Ces exemples illustrent l'importance accordée à la musique dans l'éducation et la vie des individus. En somme, la musique est présentée comme un art supérieur, capable de toucher l'âme de manière profonde et unique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 64-71
EXTRAIT de la Lettre de Madame la Marquise de saint Bl..... du 31. Aoust 1711.
Début :
Il est arrivé la semaine passée un grand prodige dans [...]
Mots clefs :
Femme, Grossesse, Médecin, Chirurgien, Mari
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de la Lettre de Madame la Marquise de saint Bl..... du 31. Aoust 1711.
extrait
dela Lettre de Madame
la Marquise de
saint Bl du 31.
Aoust 1711.
ILeflarrivélajemaine
payée un grand prodige
dans la nature. Unefemme
d'iAbbervilfe d'un pauvre
menuisier
, tante de
nostremeusnier de Petitport)
estantlanguissante
depuis deux ans, a esté
trouver Mr le Adarquis
de AfauLy ~u'Ocourt pour
le prier par charité de la
sècourir, qu'on luy avoit
dit qu ilfaisoit degrandes
charitez, par les remedes
qu'il donnoit pour lesort,
quelle se avjoit ensorcellee
au lieu destre grosse
comme elle l'arvoit creu
dabord
,
sentant depuis
deux ans sauter remuer
commesi elle estoit
veritablementgroflê,mais
que deux annees entieres
Pendant lesquelles elle aDoit
creu dix foisaaoïfc
cher yluy faisoientconnoistre
qu'il y avoiten elle
des choses qu'elle nepop,,.;.,
voitcomprendre; Air le:.
Marquis 20court luy a
donneson remede,des la
nuit mesme elle sejl trouvée
en. estral d'accoucher,
~sipresceequeson mary
ria eu le temps que de
courirà unevoisiney laquelle
en la secourant a;
CT;Jeu tomber trois paquets
enveloppez de tais.Le
mary s'esterie,monDieu,
cela• remue, la voisine a
commencéà en développer
un, cela à'tfrmis à courir,
le chat de la maisons'est
jettedessus, (jfla mange ;
la voisineeffrayée, mal
éclairee „ria<voit pas le
temps de voircequec'estoit
"fs a crié que c'estoit
m enfantmange. Ellea
envoye le mary courir au
Chirurgien, cependanta
mis les deux autres pacquets
tousjours remuans
en seurete. Le Chirurgienarrivé
a developpé
les autres paquets) é5 a
trouvé deuxbestes au lieu
d'enfans:je ne vous diray
pasqu'on m'a dity car je
je les ay veus, cela avescu
huit heures, cela est
gros comme unesourissans
poil, a quatre pieds qui
ressemblent à des mains,
15 des ongles, a une queuë
t5 un petit ongle ou corne
au bout qui ne tient
qu'a un filet. La queuë
efi bien attachee
,
longue
comme celle d'une
souris
,
la teste grosse
ronde comme
celle d*un
enfant par le haut, les
yeux ronds noirs un -cercle noir autou- r, une
gueule ouverte, f.5 tres
grande) a la langue
d'un enfant, les oreilles
de mesme quun enfant.
Voila un prodigesurprenant,
bien veritable,
qu'on a peine à croire
sans avoir ueu3 c' estpourquoy
fajvoulu voir, le
Chirurgien me les a apportez,
, ilfera part de celay
à ce q^tlma dit , à
Messieurs de l'Ecole de
Medecins de Paris,pour
voir ce q^tls pourvoient
juger d'uneffet si prodigieux
danstoutesses ckconstances
d'avoir esté
grosse deux ans, la connoissance
et les remedes
de Monsieur de Mailly.
Tout est surprenant te*
bien véritable
J.
la mere
estdansvinestatpitoyable
, tout fera corpsn'est
qu'unegalledepuis cette
ajfreufe couche.
dela Lettre de Madame
la Marquise de
saint Bl du 31.
Aoust 1711.
ILeflarrivélajemaine
payée un grand prodige
dans la nature. Unefemme
d'iAbbervilfe d'un pauvre
menuisier
, tante de
nostremeusnier de Petitport)
estantlanguissante
depuis deux ans, a esté
trouver Mr le Adarquis
de AfauLy ~u'Ocourt pour
le prier par charité de la
sècourir, qu'on luy avoit
dit qu ilfaisoit degrandes
charitez, par les remedes
qu'il donnoit pour lesort,
quelle se avjoit ensorcellee
au lieu destre grosse
comme elle l'arvoit creu
dabord
,
sentant depuis
deux ans sauter remuer
commesi elle estoit
veritablementgroflê,mais
que deux annees entieres
Pendant lesquelles elle aDoit
creu dix foisaaoïfc
cher yluy faisoientconnoistre
qu'il y avoiten elle
des choses qu'elle nepop,,.;.,
voitcomprendre; Air le:.
Marquis 20court luy a
donneson remede,des la
nuit mesme elle sejl trouvée
en. estral d'accoucher,
~sipresceequeson mary
ria eu le temps que de
courirà unevoisiney laquelle
en la secourant a;
CT;Jeu tomber trois paquets
enveloppez de tais.Le
mary s'esterie,monDieu,
cela• remue, la voisine a
commencéà en développer
un, cela à'tfrmis à courir,
le chat de la maisons'est
jettedessus, (jfla mange ;
la voisineeffrayée, mal
éclairee „ria<voit pas le
temps de voircequec'estoit
"fs a crié que c'estoit
m enfantmange. Ellea
envoye le mary courir au
Chirurgien, cependanta
mis les deux autres pacquets
tousjours remuans
en seurete. Le Chirurgienarrivé
a developpé
les autres paquets) é5 a
trouvé deuxbestes au lieu
d'enfans:je ne vous diray
pasqu'on m'a dity car je
je les ay veus, cela avescu
huit heures, cela est
gros comme unesourissans
poil, a quatre pieds qui
ressemblent à des mains,
15 des ongles, a une queuë
t5 un petit ongle ou corne
au bout qui ne tient
qu'a un filet. La queuë
efi bien attachee
,
longue
comme celle d'une
souris
,
la teste grosse
ronde comme
celle d*un
enfant par le haut, les
yeux ronds noirs un -cercle noir autou- r, une
gueule ouverte, f.5 tres
grande) a la langue
d'un enfant, les oreilles
de mesme quun enfant.
Voila un prodigesurprenant,
bien veritable,
qu'on a peine à croire
sans avoir ueu3 c' estpourquoy
fajvoulu voir, le
Chirurgien me les a apportez,
, ilfera part de celay
à ce q^tlma dit , à
Messieurs de l'Ecole de
Medecins de Paris,pour
voir ce q^tls pourvoient
juger d'uneffet si prodigieux
danstoutesses ckconstances
d'avoir esté
grosse deux ans, la connoissance
et les remedes
de Monsieur de Mailly.
Tout est surprenant te*
bien véritable
J.
la mere
estdansvinestatpitoyable
, tout fera corpsn'est
qu'unegalledepuis cette
ajfreufe couche.
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Résumé : EXTRAIT de la Lettre de Madame la Marquise de saint Bl..... du 31. Aoust 1711.
Le 31 août 1711, Madame la Marquise de Saint-Bl décrit un événement extraordinaire survenu à une femme d'Abbeville, tante du menuisier de Petitport. Cette femme souffrait depuis deux ans de symptômes inexplicables, croyant être enceinte mais ressentant des mouvements inhabituels. Elle consulta le Marquis d'AuLly d'Ocourt, connu pour ses charités et ses remèdes. Après avoir reçu un remède, elle accoucha immédiatement de trois paquets enveloppés. Deux de ces paquets contenaient des créatures ressemblant à des souris mais avec des caractéristiques humaines, comme des mains et des ongles. Le chirurgien appelé sur place confirma cette découverte. La mère se trouvait dans un état pitoyable, son corps étant devenu une seule plaie. La Marquise souhaitait partager cette découverte avec les médecins de Paris pour qu'ils puissent juger de ce prodige.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 71-76
« Ce qui paroist si surprenant dans ce genre, n'est [...] »
Début :
Ce qui paroist si surprenant dans ce genre, n'est [...]
Mots clefs :
Grossesse, Nature
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Ce qui paroist si surprenant dans ce genre, n'est [...] »
Cequi paroist sisurp-
rfcnanc danscegenre,
n'estaufondqu'unfiniplejeude
lanaturel,ou
pour parler plus juste, un
jeu del'imagination ;
cette facultéde l'ame plus
active & plus à craindre
en general dans les femmes
que dans les hommes,
nous manifestetous
les jours la force de [cs
impreissions par les effets
bifares &extraordinaires
qu'elle produit assez frequemment.
Les humeurs
coulant en abondance
dans certaine partie durant
le temps de la grossesse,
doivent augmenter
le mouvement des cfprits.
Ceux-cy précipitez,
pour ainsidire, sur
des organessusceptibles
des moindres impressions
par leur extrême delicaresse,
tesse, les font obëir aux
differens ébranlements
qu'ils y causent,&Csile
trouble &l'agitation surviennent
à la veuë impréveuë
d'un objet ou
desagreable ou effrayant,
l'ordre naturel des parties
de l'embryon se renverse
sur le champ, elles
souffrent une assez violente
révolution pour
que leur premier arrangement
soit altéré,&
qu'il en succede un nouveau
qui respond tous;
joursinvariablementàla
nature du sujet-qui surprend,
qui émeut,&qui
le plussouventeffraye./
Quant àcette gnolîcfîe
dont le terme a esté;de
deux ans, c'est ,un effet
du peu d'accroisement
des petits monstres, a-qui,
le peli.de.iiourrititre qu'-
ils recevoientostoit- le
poidsnecessaire Ô£,ordiV
naire pour lemportersur>
leressort de la partie qui.
lesenveloppoit&C'est
ce poidsque leur a doiv*
né le remede en déterminant
par sa violence ks)
esprits à se porter de ce collé-la:.;<v-
Au lieu de s'estonner
de ces dérangements de
la nature comme deprodiges
,il faut s'estonner
au contraire que la forme
des ensans dépendant fî
fortde l'imaginationdelamere
,il vienne au monde
tant d'enfants parfait,
c'est une preuve
que l'imagination des
Dames est plus reglée
que les hommes ne le
dirent.
rfcnanc danscegenre,
n'estaufondqu'unfiniplejeude
lanaturel,ou
pour parler plus juste, un
jeu del'imagination ;
cette facultéde l'ame plus
active & plus à craindre
en general dans les femmes
que dans les hommes,
nous manifestetous
les jours la force de [cs
impreissions par les effets
bifares &extraordinaires
qu'elle produit assez frequemment.
Les humeurs
coulant en abondance
dans certaine partie durant
le temps de la grossesse,
doivent augmenter
le mouvement des cfprits.
Ceux-cy précipitez,
pour ainsidire, sur
des organessusceptibles
des moindres impressions
par leur extrême delicaresse,
tesse, les font obëir aux
differens ébranlements
qu'ils y causent,&Csile
trouble &l'agitation surviennent
à la veuë impréveuë
d'un objet ou
desagreable ou effrayant,
l'ordre naturel des parties
de l'embryon se renverse
sur le champ, elles
souffrent une assez violente
révolution pour
que leur premier arrangement
soit altéré,&
qu'il en succede un nouveau
qui respond tous;
joursinvariablementàla
nature du sujet-qui surprend,
qui émeut,&qui
le plussouventeffraye./
Quant àcette gnolîcfîe
dont le terme a esté;de
deux ans, c'est ,un effet
du peu d'accroisement
des petits monstres, a-qui,
le peli.de.iiourrititre qu'-
ils recevoientostoit- le
poidsnecessaire Ô£,ordiV
naire pour lemportersur>
leressort de la partie qui.
lesenveloppoit&C'est
ce poidsque leur a doiv*
né le remede en déterminant
par sa violence ks)
esprits à se porter de ce collé-la:.;<v-
Au lieu de s'estonner
de ces dérangements de
la nature comme deprodiges
,il faut s'estonner
au contraire que la forme
des ensans dépendant fî
fortde l'imaginationdelamere
,il vienne au monde
tant d'enfants parfait,
c'est une preuve
que l'imagination des
Dames est plus reglée
que les hommes ne le
dirent.
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Résumé : « Ce qui paroist si surprenant dans ce genre, n'est [...] »
Le texte explore l'impact de l'imagination maternelle sur le développement fœtal. Il décrit l'imagination comme un phénomène plus actif et puissant chez les femmes. Pendant la grossesse, les humeurs abondantes intensifient l'activité des esprits, rendant les organes délicats sensibles à diverses impressions. La vision soudaine d'un objet désagréable ou effrayant peut perturber l'ordre naturel de l'embryon, modifiant ainsi son arrangement initial. Le texte mentionne également la 'gnolîcfîe', une condition où des monstres naissent après deux ans en raison de leur faible croissance et du poids nécessaire pour l'accouchement. Plutôt que de s'étonner des anomalies, il est suggéré de s'émerveiller que tant d'enfants parfaits naissent, malgré la dépendance de leur forme à l'imagination maternelle. Cela démontre que l'imagination des femmes est plus régulée que ce que les hommes pensent.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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