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1
p. 27-33
NOUVELLES de Dauphiné.
Début :
Lettre de Grenoble du 9 Aoust. Les Armées sont en presence [...]
Mots clefs :
Savoie, Dauphiné, Duc de Savoie
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Dauphiné.
NOUVELLES
de Dauphiné
Acere de Grenoble du 9.
Aoust.
Les Armées sont en presence
depuis quinze jours; mais
dans une inaction surprenante.
Il estassez, difficile de penetrer
es
desseins de Monsieur le
Duc de Savoye. Il a porté
lepuis quelques jours son
Camp depuis S. Piere d'Albigny
jusqu'à la plaine de
Montmeillm : son quartier
l'st au Chasteau des Marches
où ilpasseson temps à nous observer
tranquilement. EtMr
le Maréchal de Bervick
4 se retrancher , entre le Fou
Barreau & Chapareillan ; de
maniere que ce posse est absolument
hors d'insulte. Monsieur
deSissy ne l'estpas moins
au Pas de la Crotte & des
Echelles> & l'on craint peu
ou pour mieux dire point du
tout pour ces deux entrées. Il
y en auroit une autreplus ouverte
& moins bien gardée
,
du cosé de S. Geis où l'on
ç'a pûpost que des Milices.
Cependant les Houssardsn'ont
pas encore osé les attaquers ;
comme la Saison s'avance &
qu'il nous doit arriver des
Troupes de différents endroits
ily a lieu de croire que Monsieur
de Savoye se retirera
bien-tôt, d'autant plus qu'il
ne subsiste dans son Camp
qu'avec une peine & une Jé..
pense infinie. Les Convois ne
peuventvenir que par le petit
Saint Bernard dont les chemins
doivent être bien rompus àcause
des pluyes continuelles depuis
quinze jours. Sa Cavallerie
4 bien de la peine à trouver
assezdefourage dans la Savoye
pourysubsister. Le Pain vaut
dix sols la livre dans son
Camp. Le prix du Foin &
de l'Avoineaaugmenté iry;
mais les autres denrées ont
bat'fjé à cause de la grande
quantitéqu'on y en apporte.
Monsieur Ddon tfl toûjours
en Mauriennecampé sur les
bords de Arc & de l'Isere
qu'il agarnis de canon dans les
endroits guéables. Si lapluye
continuë encore quelques jours
ces deux Rivieres ne le feront
en aucun endroit pendant le
reste de l'année.Monsieur de
Àfcdavi mandequ'ilestsi
tra**quile dansson Camp qu'il
y fait jàire un Jardin. On
amena hier icy un Ingenieur
que l'on surprit en levant le
Plan du Camp de Barreau,
Nous sommes ici aussi tranquiles
que si nous étions en
temps de Paix; mais on a eu
plusieursallarmes du costé de
S. Genis e du Pont de Beauvoisincependant
les Houssards
n'ont encore osépasserla Riviere
de Guiers qui Jepafe la
Savoye du Dauphine.
D'autres Lettres portent que
Monsieur de Cadrieu t/l.
campé à l'entrée d'une gorge
par o l'on pouroit venir du
cossé de la grande Charteuse,
& tombersur Mont Fleury
> 0* que Monsieur le Maréchal
de Bervickfaisoitaccommoder
des ptjjdges qui conduisent de
son Camp à Briançon afin de
pouvoir s'y porter plus promptement
en cas de besoin, que
Monsieur le Duc de Savoye est
malade; qu'il avoit commence
à tomber des neiges au petit
S. Bernard; qu'il étoit déjà
arrivé8 Bataillons&4. Escadrons
de renfortau Campde
Barreau, que Monsieurle Duc
de Savoye marchait du côtéde
dit Col de Galibier, & que
2l<fonjieur le Maréchal de
Bervick s'avançoitpour luy
endisputer le pâjjage.
de Dauphiné
Acere de Grenoble du 9.
Aoust.
Les Armées sont en presence
depuis quinze jours; mais
dans une inaction surprenante.
Il estassez, difficile de penetrer
es
desseins de Monsieur le
Duc de Savoye. Il a porté
lepuis quelques jours son
Camp depuis S. Piere d'Albigny
jusqu'à la plaine de
Montmeillm : son quartier
l'st au Chasteau des Marches
où ilpasseson temps à nous observer
tranquilement. EtMr
le Maréchal de Bervick
4 se retrancher , entre le Fou
Barreau & Chapareillan ; de
maniere que ce posse est absolument
hors d'insulte. Monsieur
deSissy ne l'estpas moins
au Pas de la Crotte & des
Echelles> & l'on craint peu
ou pour mieux dire point du
tout pour ces deux entrées. Il
y en auroit une autreplus ouverte
& moins bien gardée
,
du cosé de S. Geis où l'on
ç'a pûpost que des Milices.
Cependant les Houssardsn'ont
pas encore osé les attaquers ;
comme la Saison s'avance &
qu'il nous doit arriver des
Troupes de différents endroits
ily a lieu de croire que Monsieur
de Savoye se retirera
bien-tôt, d'autant plus qu'il
ne subsiste dans son Camp
qu'avec une peine & une Jé..
pense infinie. Les Convois ne
peuventvenir que par le petit
Saint Bernard dont les chemins
doivent être bien rompus àcause
des pluyes continuelles depuis
quinze jours. Sa Cavallerie
4 bien de la peine à trouver
assezdefourage dans la Savoye
pourysubsister. Le Pain vaut
dix sols la livre dans son
Camp. Le prix du Foin &
de l'Avoineaaugmenté iry;
mais les autres denrées ont
bat'fjé à cause de la grande
quantitéqu'on y en apporte.
Monsieur Ddon tfl toûjours
en Mauriennecampé sur les
bords de Arc & de l'Isere
qu'il agarnis de canon dans les
endroits guéables. Si lapluye
continuë encore quelques jours
ces deux Rivieres ne le feront
en aucun endroit pendant le
reste de l'année.Monsieur de
Àfcdavi mandequ'ilestsi
tra**quile dansson Camp qu'il
y fait jàire un Jardin. On
amena hier icy un Ingenieur
que l'on surprit en levant le
Plan du Camp de Barreau,
Nous sommes ici aussi tranquiles
que si nous étions en
temps de Paix; mais on a eu
plusieursallarmes du costé de
S. Genis e du Pont de Beauvoisincependant
les Houssards
n'ont encore osépasserla Riviere
de Guiers qui Jepafe la
Savoye du Dauphine.
D'autres Lettres portent que
Monsieur de Cadrieu t/l.
campé à l'entrée d'une gorge
par o l'on pouroit venir du
cossé de la grande Charteuse,
& tombersur Mont Fleury
> 0* que Monsieur le Maréchal
de Bervickfaisoitaccommoder
des ptjjdges qui conduisent de
son Camp à Briançon afin de
pouvoir s'y porter plus promptement
en cas de besoin, que
Monsieur le Duc de Savoye est
malade; qu'il avoit commence
à tomber des neiges au petit
S. Bernard; qu'il étoit déjà
arrivé8 Bataillons&4. Escadrons
de renfortau Campde
Barreau, que Monsieurle Duc
de Savoye marchait du côtéde
dit Col de Galibier, & que
2l<fonjieur le Maréchal de
Bervick s'avançoitpour luy
endisputer le pâjjage.
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Résumé : NOUVELLES de Dauphiné.
Le texte décrit la situation militaire entre les armées du Duc de Savoie et les forces françaises dans le Dauphiné. Depuis quinze jours, les armées sont face à face mais inactives. Le Duc de Savoie a déplacé son camp de Saint-Pierre-d'Albigny à la plaine de Montmelian. Le Maréchal de Bervick est retranché entre le Fou-Barreau et Chapareillan, tandis que Monsieur de Sissy défend les passages du Pas de la Crotte et des Échelles. Une autre entrée, du côté de Saint-Genis, est moins bien gardée. Les hussards n'ont pas attaqué, et l'arrivée de troupes françaises pourrait forcer le Duc de Savoie à se retirer. Les conditions dans son camp sont difficiles : les convois passent par le col du Petit Saint-Bernard, dont les chemins sont détériorés par les pluies, et la cavalerie manque de fourrage. Monsieur Donat est positionné en Maurienne avec des canons pour défendre les gués. Monsieur de Cadavieul signale une tranquillité totale dans son camp. La région est calme malgré quelques alarmes. Le Duc de Savoie est malade, et des mouvements de troupes sont signalés du côté du col du Galibier. Le Maréchal de Bervick se prépare à disputer le passage au Duc de Savoie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 25-44
« M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
Début :
M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...]
Mots clefs :
Savoie, Dauphin, Famille, Roi, Duc, France
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texteReconnaissance textuelle : « M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
.le Dauphin étoit
le vingt- uniéme Dauphin de la Maiſons dea
France, depuis la ceffion
du Dauphiné par Humbert dernier Dauphin de
Viennois , en 1349. lequelHumbertfe voyant
veuf& fans enfans , difpoſa de ſes Etats en fayeur des fils aînez &prefomptifs heritiers de la
Couronne de France ,
à la charge & condition
qu'ils en porteroient le
Fév. 1712.
C
26 MERCURE
nom & les armes ; & le
premier qui a porté cette qualité a été Charles
de France , fils du Roy
Jean , qui lui fucceda à
la couronne en 1364.
fous le nom de Charles
V. De ces vingt & un
Dauphins il y en a eu
neuf qui ont été Rois ,
les douze autres étant
morts fans être parvenus à la couronne. Ceux
qui ont été Rois ont été
Charles cinq , Charles
GALANT. 27
EJ
fix, Charles fept , Louis
onze , Charles huit ,
Henryfecond, François
fecond , Louis treize, &
Louis quatorze. Il ya
eu neuf Dauphins ma
riez étant Dauphins , &
dix Dauphines , parce
que Louis onze a été
marié deux fois étant
Dauphin. Sa premiere
femme, Marguerite d'Ecoffe , mourut Dauphne; & fafeconde, Charlotte de Savoye , devint
Cij
28 MERCURE
Reine. De ces dix Dauphines il n'y en a eu que
cinq de Reines : Içavoir , Jeanne de Bourbon , femme du Roy
Charles cinq 3 Marie
d'Anjou, femmedu Roy
Charles fepts Charlotte
de Savoye , feconde
femme du Roy Louis
onze; Catherine de Medicis , femme du Roy
Henry fecond ; & Marie Stuart , femme du
Roy François ſecond,
GALANT. 29
Cette trifte morto de
M. le Dauphin fait que
M. le Duc de Bretagne
devient le vingt - deu
xiéme Dauphin. Il eft
trés fingulier de voir
qu'en dix mois & quatre jours nous voyons
trois Dauphins:fçavoir,
Louis cinq , Dauphin
de Viennois, mort le 14.
Avril 1711 perede Louis
fix , auffi Dauphin de
Viennois , qui vient de
mourir , connu ci - deC iij
30 MERCURE
vant fous le titre de Duc
de Bourgogne , & auffi
pere de M. le Duc des
Bretagne , à prefent
Dauphin au lieu de M.
fon pere. Les dix Dauphines qu'il yaeu font,
une de la Maifon de
Bourbon , une de Bourgogne , deux de Bavière, une d'Anjou, deux
de Stuart , une de Medicis , & deux de Savoye ,
la derniere défquelles
eft celle qui vient de
GALANT.I/ 31
mourir , Marie - Adelayde de Savoye , fille
de Victor- Amé, fecond
du nom , Duc de Savoye , & de DameAnne
d'Orleans , fille de Philippe de France , Duc
d'Orleans , Frere unique du Roy, & d'HenFiette - Anne d'Angleterre , fa premiere femme. Cette Dame meurt
à vingt - fix ans , deux
mois & cinq jours étant
née le 6. Octobre 1685.
C iiij
32 MERCURE
& aprés quatorze ans ,
deux mois & cinq jours
de mariage , la celebration s'étant faite à Ver
failles le 6. Octobre
1697. Elle a eutrois en
fans: fçavoir, deux Ducs
deBretagne , & un Duc
d'Anjou. Le premier eft
mort âgé de neuf mois
& dix- neufjours , le 13.
Avril 1705. le fecond à
preſent vivant , eft M.
le Dauphin , & le troifiéme, qui eft M. le Duc
GALANT 33
d'Anjou, vit auffi.
CetteDameétoit d'u
ne des plus anciennes -
Maiſons fouveraines de
l'Europe , puifque la
Maifon de Savoye eft
fortie de celle de Saxe,
& elle a commencé à
regner en Savoye il y a
fept fiecles en vingttrois generatios &trente- quatre Princes , qui
fe font fuccedez les uns
aux autres avec tant de
bonheur , que lorfque
と
34 MERCURE
quelqu'un eftmort fanst
enfans , la couronne
n'eft jamais paffé à un
degré plus éloigné, que
du frere ou du petit ne
veu au grand oncle.bang
Le premier qui a com
mencé à regner en Savoye a été Berold , en
l'an 1000. Il étoit iffu de
Vvitichind le Grand
Duc de Saxe , & de lui
eft defcenduë toute la
Maiſon.de Savoye , qui
a donné degrands hom
GALANT. 35
mes. Amé ſept fut élû
Pape au Concile de Bâle
contre le Pape Eugene
3
quatre en 1439. fous le
nom de Felix cinq. Eu
gene quatre étant mort,
& Nicolas cinq ayant
été élu , Felix fe demit
du Pontificat, à la priere
du Roy de France , pour
donner la paix à l'Egli
fe , fe contentant de la
qualité de Doyen du
Sacré College , qu'il
garda juſques à fa mort,
36 MERCURE
arrivée en 1451.
Ils portent la qualité,
de Rois de Cypre , par
la donation qui leur a
été faite par Charlotte ,
Reinede Cypre, fille &
heritiere de Jean fecond
dunom , RoydeCypre.
Cette Reine fut mariée
deux fois la premiete ,
à Jean Prince de Portugal ; 2 , à Louis de Savoye , Comte de Geneve , frere d'Amedée neuviéme du nom , Duc de
:
GALANT. 37
Savoye , defquels elle
n'eut point de pofterité.
LeRoy Jean , fon pere ,
étant mort fans enfans
mâles legitimes , le
Royaume lui échut :
mais il lui fut difputé
par Jacques de Cypre,
fon frere naturel , qui
s'empara du Royaume,
avec l'affiftance du Soudan d'Egypte , & de
Marc Cornaro, Gentilhomme Venitien , quí
lui fit épouſer ſa fille ,
38 MERCURE
& qui fut adoptée par
la Seigneurie de Veniſe,
qui lui conftitua une
grande dot. Jacques étant mort à trente-trois
ans , laiffa fa femme enceinte, & la declara fon
heritiere en cas qu'elle
furvêquit au fruit qu'-
elle portoit. Elle accoucha d'un fils , qui mourut deux ans aprés : ainſi
elle demeura Reine de
Cypre , avec la protection de la Republique
GALANT. 39
de Venife , à laquelle
elle abandonna le gouvernement de l'Etat , lui
faifant don de la couron,
ne , fe retirant à Venife, où elle paffa le reſte
1.
de les jours.
Tout ceci ſe paffa au
préjudice de la Reine
Charlotte , qui fut contrainte de fe retirer à
Rome où elle mourat
penfionaire du Pape, &
voyant qu'elle ne pouvoit rentrer dans fes
40 MERCURE
2
Etats , elle fit don de
fon Royaume en préfence du Pape & des
Cardinaux à Amedée
neuvième , Duc de Savoye, fon beau- frere , &
à fes fucceffeurs. Sous le
pontificat du Pape Clement 7. lorſqu'il couronnal'Empereur Charlescinqà Boulogne, cette donation fut examinéeen preſence duPape & de l'Empereur, qui
adjugerentce Royaume
aux
GALANT 40
aux Ducs de Savoye
mais Selim Empereur
des Turcs termina le
differend du Duc de Savoye & des Venitiens
s'étant emparé de ce
Royaume en 1571.
Leurs alliances font
trés- confiderables , tant
par les femmes qu'ils
ont données , en ayant
eu trois de la Maiſon de
France , trois de celle
d'Orleans , quatre de
Bourbon, trois de BourFév.1712.
D
42 MERCURE
gogne , une de Berry's
& quantité d'autres de
Mailons trés - illuftres.
Ils ont donné une
femme à Louis le Gros
Roy de France , unc
à Rodolphe Duc de
Souabe, Empereur ; une
à Alfonfe premier , Roy
de Portugal , une à Andronic Paleologue Empereur de Conftantinople , une à Louis d'Airjou Roy de Naples &
de Sicile , une à Federic
GALANT. 43
d'Arragon Roy de Naples ; une Reine de Por
tugal denos jours , femme de Pierre Roy de
Portugal ; une au Roy
Louis onze , Roi de
France ; une aà Charles
d'Orleans, Comte d'Angoulême , qui a été
Louiſe de Savoie , mere
du Roi de France François premier. Ce ne fe
roit jamais fait , s'il faloit particularifer toutes leurs alliances ; ce
Dij
44 MERCURE
qui ne fe pourroit faite
qu'en faifant la Genea,
logie de cette Maiſon.
Pour la fucceffion des
Dauphins de la Maiſon
de France , on les peut
voir dans la Carte que
Monfieur Chevillard ,
Genealogifte du Roi &
Hiftoriographede France , en a donnée au public en 1700.
le vingt- uniéme Dauphin de la Maiſons dea
France, depuis la ceffion
du Dauphiné par Humbert dernier Dauphin de
Viennois , en 1349. lequelHumbertfe voyant
veuf& fans enfans , difpoſa de ſes Etats en fayeur des fils aînez &prefomptifs heritiers de la
Couronne de France ,
à la charge & condition
qu'ils en porteroient le
Fév. 1712.
C
26 MERCURE
nom & les armes ; & le
premier qui a porté cette qualité a été Charles
de France , fils du Roy
Jean , qui lui fucceda à
la couronne en 1364.
fous le nom de Charles
V. De ces vingt & un
Dauphins il y en a eu
neuf qui ont été Rois ,
les douze autres étant
morts fans être parvenus à la couronne. Ceux
qui ont été Rois ont été
Charles cinq , Charles
GALANT. 27
EJ
fix, Charles fept , Louis
onze , Charles huit ,
Henryfecond, François
fecond , Louis treize, &
Louis quatorze. Il ya
eu neuf Dauphins ma
riez étant Dauphins , &
dix Dauphines , parce
que Louis onze a été
marié deux fois étant
Dauphin. Sa premiere
femme, Marguerite d'Ecoffe , mourut Dauphne; & fafeconde, Charlotte de Savoye , devint
Cij
28 MERCURE
Reine. De ces dix Dauphines il n'y en a eu que
cinq de Reines : Içavoir , Jeanne de Bourbon , femme du Roy
Charles cinq 3 Marie
d'Anjou, femmedu Roy
Charles fepts Charlotte
de Savoye , feconde
femme du Roy Louis
onze; Catherine de Medicis , femme du Roy
Henry fecond ; & Marie Stuart , femme du
Roy François ſecond,
GALANT. 29
Cette trifte morto de
M. le Dauphin fait que
M. le Duc de Bretagne
devient le vingt - deu
xiéme Dauphin. Il eft
trés fingulier de voir
qu'en dix mois & quatre jours nous voyons
trois Dauphins:fçavoir,
Louis cinq , Dauphin
de Viennois, mort le 14.
Avril 1711 perede Louis
fix , auffi Dauphin de
Viennois , qui vient de
mourir , connu ci - deC iij
30 MERCURE
vant fous le titre de Duc
de Bourgogne , & auffi
pere de M. le Duc des
Bretagne , à prefent
Dauphin au lieu de M.
fon pere. Les dix Dauphines qu'il yaeu font,
une de la Maifon de
Bourbon , une de Bourgogne , deux de Bavière, une d'Anjou, deux
de Stuart , une de Medicis , & deux de Savoye ,
la derniere défquelles
eft celle qui vient de
GALANT.I/ 31
mourir , Marie - Adelayde de Savoye , fille
de Victor- Amé, fecond
du nom , Duc de Savoye , & de DameAnne
d'Orleans , fille de Philippe de France , Duc
d'Orleans , Frere unique du Roy, & d'HenFiette - Anne d'Angleterre , fa premiere femme. Cette Dame meurt
à vingt - fix ans , deux
mois & cinq jours étant
née le 6. Octobre 1685.
C iiij
32 MERCURE
& aprés quatorze ans ,
deux mois & cinq jours
de mariage , la celebration s'étant faite à Ver
failles le 6. Octobre
1697. Elle a eutrois en
fans: fçavoir, deux Ducs
deBretagne , & un Duc
d'Anjou. Le premier eft
mort âgé de neuf mois
& dix- neufjours , le 13.
Avril 1705. le fecond à
preſent vivant , eft M.
le Dauphin , & le troifiéme, qui eft M. le Duc
GALANT 33
d'Anjou, vit auffi.
CetteDameétoit d'u
ne des plus anciennes -
Maiſons fouveraines de
l'Europe , puifque la
Maifon de Savoye eft
fortie de celle de Saxe,
& elle a commencé à
regner en Savoye il y a
fept fiecles en vingttrois generatios &trente- quatre Princes , qui
fe font fuccedez les uns
aux autres avec tant de
bonheur , que lorfque
と
34 MERCURE
quelqu'un eftmort fanst
enfans , la couronne
n'eft jamais paffé à un
degré plus éloigné, que
du frere ou du petit ne
veu au grand oncle.bang
Le premier qui a com
mencé à regner en Savoye a été Berold , en
l'an 1000. Il étoit iffu de
Vvitichind le Grand
Duc de Saxe , & de lui
eft defcenduë toute la
Maiſon.de Savoye , qui
a donné degrands hom
GALANT. 35
mes. Amé ſept fut élû
Pape au Concile de Bâle
contre le Pape Eugene
3
quatre en 1439. fous le
nom de Felix cinq. Eu
gene quatre étant mort,
& Nicolas cinq ayant
été élu , Felix fe demit
du Pontificat, à la priere
du Roy de France , pour
donner la paix à l'Egli
fe , fe contentant de la
qualité de Doyen du
Sacré College , qu'il
garda juſques à fa mort,
36 MERCURE
arrivée en 1451.
Ils portent la qualité,
de Rois de Cypre , par
la donation qui leur a
été faite par Charlotte ,
Reinede Cypre, fille &
heritiere de Jean fecond
dunom , RoydeCypre.
Cette Reine fut mariée
deux fois la premiete ,
à Jean Prince de Portugal ; 2 , à Louis de Savoye , Comte de Geneve , frere d'Amedée neuviéme du nom , Duc de
:
GALANT. 37
Savoye , defquels elle
n'eut point de pofterité.
LeRoy Jean , fon pere ,
étant mort fans enfans
mâles legitimes , le
Royaume lui échut :
mais il lui fut difputé
par Jacques de Cypre,
fon frere naturel , qui
s'empara du Royaume,
avec l'affiftance du Soudan d'Egypte , & de
Marc Cornaro, Gentilhomme Venitien , quí
lui fit épouſer ſa fille ,
38 MERCURE
& qui fut adoptée par
la Seigneurie de Veniſe,
qui lui conftitua une
grande dot. Jacques étant mort à trente-trois
ans , laiffa fa femme enceinte, & la declara fon
heritiere en cas qu'elle
furvêquit au fruit qu'-
elle portoit. Elle accoucha d'un fils , qui mourut deux ans aprés : ainſi
elle demeura Reine de
Cypre , avec la protection de la Republique
GALANT. 39
de Venife , à laquelle
elle abandonna le gouvernement de l'Etat , lui
faifant don de la couron,
ne , fe retirant à Venife, où elle paffa le reſte
1.
de les jours.
Tout ceci ſe paffa au
préjudice de la Reine
Charlotte , qui fut contrainte de fe retirer à
Rome où elle mourat
penfionaire du Pape, &
voyant qu'elle ne pouvoit rentrer dans fes
40 MERCURE
2
Etats , elle fit don de
fon Royaume en préfence du Pape & des
Cardinaux à Amedée
neuvième , Duc de Savoye, fon beau- frere , &
à fes fucceffeurs. Sous le
pontificat du Pape Clement 7. lorſqu'il couronnal'Empereur Charlescinqà Boulogne, cette donation fut examinéeen preſence duPape & de l'Empereur, qui
adjugerentce Royaume
aux
GALANT 40
aux Ducs de Savoye
mais Selim Empereur
des Turcs termina le
differend du Duc de Savoye & des Venitiens
s'étant emparé de ce
Royaume en 1571.
Leurs alliances font
trés- confiderables , tant
par les femmes qu'ils
ont données , en ayant
eu trois de la Maiſon de
France , trois de celle
d'Orleans , quatre de
Bourbon, trois de BourFév.1712.
D
42 MERCURE
gogne , une de Berry's
& quantité d'autres de
Mailons trés - illuftres.
Ils ont donné une
femme à Louis le Gros
Roy de France , unc
à Rodolphe Duc de
Souabe, Empereur ; une
à Alfonfe premier , Roy
de Portugal , une à Andronic Paleologue Empereur de Conftantinople , une à Louis d'Airjou Roy de Naples &
de Sicile , une à Federic
GALANT. 43
d'Arragon Roy de Naples ; une Reine de Por
tugal denos jours , femme de Pierre Roy de
Portugal ; une au Roy
Louis onze , Roi de
France ; une aà Charles
d'Orleans, Comte d'Angoulême , qui a été
Louiſe de Savoie , mere
du Roi de France François premier. Ce ne fe
roit jamais fait , s'il faloit particularifer toutes leurs alliances ; ce
Dij
44 MERCURE
qui ne fe pourroit faite
qu'en faifant la Genea,
logie de cette Maiſon.
Pour la fucceffion des
Dauphins de la Maiſon
de France , on les peut
voir dans la Carte que
Monfieur Chevillard ,
Genealogifte du Roi &
Hiftoriographede France , en a donnée au public en 1700.
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Résumé : « M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
Le texte aborde l'histoire des Dauphins de France, en se concentrant sur le vingt-et-unième Dauphin et les événements récents liés à cette lignée. Le Dauphiné a été intégré à la France en 1349 par Humbert, dernier Dauphin de Viennois. Le premier Dauphin de France fut Charles de France, fils du roi Jean, qui accéda au trône sous le nom de Charles V en 1364. Sur les vingt-et-un Dauphins, neuf sont devenus rois : Charles V, Charles VI, Charles VII, Louis XI, Charles VIII, Henri II, François II, Louis XIII et Louis XIV. Douze autres Dauphins sont décédés sans accéder au trône. Neuf Dauphins se sont mariés en tant que tels, et il y a eu dix Dauphines, dont cinq sont devenues reines. La mort récente du Dauphin Louis a conduit le Duc de Bretagne à devenir le vingt-deuxième Dauphin. Le texte évoque également les origines et les alliances de la Maison de Savoie, dont Marie-Adélaïde, épouse du Dauphin Louis, était issue. Cette Maison est l'une des plus anciennes d'Europe, remontant à l'an 1000 avec Berold, issu de la Maison de Saxe. La Maison de Savoie a également des liens avec le royaume de Chypre et a conclu de nombreuses alliances prestigieuses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 129-137
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Les Lettres d'Utrecht portent que le 14. Mars on y avoit [...]
Mots clefs :
Suspension, Convention, Commerce, Catalogue, Savoie, Partis, Reine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles dyfUtiecht.
Les Lettres d'Utrecht
portent que le 14. Mars on
y avoit fait un Traité ou Convention
pour l'évacuation de
la Catalongne & pour la
neutralité de l'Italie; il confîftc
en quatorze articlcs qui
contiennent en substance;
que toutes IcsTroupes des Alliées
sortiront de Catalogne
& des Isles de Mayorque &
d'Iviça; & afin quecela se
fasse avec plus de promtitude
& de sureté, il y aura par
mer &parterreen ce pays-là
une Suspension qui commencera
quinze jours aprés
qu'on y auraeuconnoissance
de cette Convention:le jour
que la Suspension commencera,
la Puissance qui doit
faire l'évacuation, remettra
à son choix, à l'autre, Barcelone
ou Tarragone, la
Suspensiondurerajusqu'à ce
que la Cour qui refiJc en
Catalogne ait elle transportée
en Italie avec ceux qui
la voudront suivre de quelque
Nation & condition
qu'ilssoient avec les
Troupes & leurs effets; &
comme le transport ne peut
pas se faire en une fois,
ceux qui resteront demeureront
en sureté dans des lieux
commodes, à condition de
remettre à l'autre Puissance
les endroits qu'ils occupent
à mesure qu'ils en sortiront.Letranspottcommencera
le plustost qu'il se
pourra, & le Commandant
de la Flore Agloise le detennloera,
aprés en avoir
conferé avec les Commisfaites
des deux partis. La
Cour, sa suite, ses Troupes
& leurs effets passeront en
toute fureté en Italie à la reserve
des canons & instrumens
de guerre qui se font
trouvez sur les lieux quand
ils ont esté occupez, & de
ceux qui feront marquezaux
armes de France; & si les
Vaisseaux estoientobligez
de les relascher dans les Ports
de France, on leur donnera
toute sorte d'assistance. On
n'arrestera personne pour
dettes, mais des Commissaires
les regleront, & les
eflages qu'on laissera pour
leur seureté. Les malades &
les blessezresteront, & pourront
s'en aller par mer ou
par terre avec des Passeports
qu'on leur accordera. Tous
les prisonniers faits dans la
guerred'Espagne seront rendus
de part & d autre. Les
Commandants des deux partis
regleront tout ce qui concerne
, la sureté, le sejour,
& la commodité de la Cour
& des troupes. Lorsque l'évicuation
commencera , on
accordera & publiera une
ample amnistie, en favcur
des peuples de Catalogne 8C
des Isles de Mayorque & d'Iviça
, moyennant laquelle ils
ne pourrontestre recherchez
surce quis'est paffe,àl'accafion
de la presente guerre.
A l'égard des Privileges des
Catalans & des habitans des
deux Isles, on est convenu
de remettre cette affaire à la
conclusion de la Paix, la
Reine de la Grande Bretagne
ayant declaré & le Roy Tres-
Chrestien fait declarer par ses
Plenipotentiaires, qu'ils y
employeroient leurs bons
offices les plus efficaces. On
a pris une pareille resolution
touchant la conservation des
biens, benefices, charges,
pensions & autres avantages
des Espagnols, des Italiens
& des Flamans, qui ont suivi
l'un des deux partis, & qui
voudront encore y demeurer.
On est encore convenu
avec le concours du Duc de
Savoye, qu'il yaura une suspension
d'armes par mer &
par terre, dans toute l'Italie
dans les ItLs de la mer Meterranée
: que pendant la
fui pen{i)n,toutes les contributions
militaires cesseront
dans les Etats du Duc de Savoye
possedez par la France,
où l'on se contentera des revenus
ordinaires:que les mêmes
conditions feront observées
dans les Provinces de
France voisines des Estats du
Duc de Savoye, & que le
commerce fera restabli durant
la suspension. Les choses
demeureront en IcaIJe en
l'estat où elles sont, & on
remet à les regler à la conclusion
de la Paix. Sa Majesté
Britanique veut bien
sur l'assurance que le Roy
Tres-Chrestien luy a donnée
pour lui & ses Alliez, se
rendre garant que la presente
Convention qui aura la
force d'un Traitésolennel,
fera observée dans tous ses
points. La presente Convention
fera ratifiée, & les
ratifications efchangées à
Utrecht, dans quatre semaines.
Les Lettres d'Utrecht
portent que le 14. Mars on
y avoit fait un Traité ou Convention
pour l'évacuation de
la Catalongne & pour la
neutralité de l'Italie; il confîftc
en quatorze articlcs qui
contiennent en substance;
que toutes IcsTroupes des Alliées
sortiront de Catalogne
& des Isles de Mayorque &
d'Iviça; & afin quecela se
fasse avec plus de promtitude
& de sureté, il y aura par
mer &parterreen ce pays-là
une Suspension qui commencera
quinze jours aprés
qu'on y auraeuconnoissance
de cette Convention:le jour
que la Suspension commencera,
la Puissance qui doit
faire l'évacuation, remettra
à son choix, à l'autre, Barcelone
ou Tarragone, la
Suspensiondurerajusqu'à ce
que la Cour qui refiJc en
Catalogne ait elle transportée
en Italie avec ceux qui
la voudront suivre de quelque
Nation & condition
qu'ilssoient avec les
Troupes & leurs effets; &
comme le transport ne peut
pas se faire en une fois,
ceux qui resteront demeureront
en sureté dans des lieux
commodes, à condition de
remettre à l'autre Puissance
les endroits qu'ils occupent
à mesure qu'ils en sortiront.Letranspottcommencera
le plustost qu'il se
pourra, & le Commandant
de la Flore Agloise le detennloera,
aprés en avoir
conferé avec les Commisfaites
des deux partis. La
Cour, sa suite, ses Troupes
& leurs effets passeront en
toute fureté en Italie à la reserve
des canons & instrumens
de guerre qui se font
trouvez sur les lieux quand
ils ont esté occupez, & de
ceux qui feront marquezaux
armes de France; & si les
Vaisseaux estoientobligez
de les relascher dans les Ports
de France, on leur donnera
toute sorte d'assistance. On
n'arrestera personne pour
dettes, mais des Commissaires
les regleront, & les
eflages qu'on laissera pour
leur seureté. Les malades &
les blessezresteront, & pourront
s'en aller par mer ou
par terre avec des Passeports
qu'on leur accordera. Tous
les prisonniers faits dans la
guerred'Espagne seront rendus
de part & d autre. Les
Commandants des deux partis
regleront tout ce qui concerne
, la sureté, le sejour,
& la commodité de la Cour
& des troupes. Lorsque l'évicuation
commencera , on
accordera & publiera une
ample amnistie, en favcur
des peuples de Catalogne 8C
des Isles de Mayorque & d'Iviça
, moyennant laquelle ils
ne pourrontestre recherchez
surce quis'est paffe,àl'accafion
de la presente guerre.
A l'égard des Privileges des
Catalans & des habitans des
deux Isles, on est convenu
de remettre cette affaire à la
conclusion de la Paix, la
Reine de la Grande Bretagne
ayant declaré & le Roy Tres-
Chrestien fait declarer par ses
Plenipotentiaires, qu'ils y
employeroient leurs bons
offices les plus efficaces. On
a pris une pareille resolution
touchant la conservation des
biens, benefices, charges,
pensions & autres avantages
des Espagnols, des Italiens
& des Flamans, qui ont suivi
l'un des deux partis, & qui
voudront encore y demeurer.
On est encore convenu
avec le concours du Duc de
Savoye, qu'il yaura une suspension
d'armes par mer &
par terre, dans toute l'Italie
dans les ItLs de la mer Meterranée
: que pendant la
fui pen{i)n,toutes les contributions
militaires cesseront
dans les Etats du Duc de Savoye
possedez par la France,
où l'on se contentera des revenus
ordinaires:que les mêmes
conditions feront observées
dans les Provinces de
France voisines des Estats du
Duc de Savoye, & que le
commerce fera restabli durant
la suspension. Les choses
demeureront en IcaIJe en
l'estat où elles sont, & on
remet à les regler à la conclusion
de la Paix. Sa Majesté
Britanique veut bien
sur l'assurance que le Roy
Tres-Chrestien luy a donnée
pour lui & ses Alliez, se
rendre garant que la presente
Convention qui aura la
force d'un Traitésolennel,
fera observée dans tous ses
points. La presente Convention
fera ratifiée, & les
ratifications efchangées à
Utrecht, dans quatre semaines.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le document 'Nouvelles dyfUtiecht' décrit un traité signé à Utrecht le 14 mars, comprenant quatorze articles. Ce traité prévoit l'évacuation de la Catalogne, ainsi que des îles de Majorque et d'Ibiza, par toutes les troupes alliées. Une suspension des hostilités débutera quinze jours après la connaissance de cette convention, assurant une évacuation sécurisée. La Cour d'Espagne, sa suite, les troupes et leurs effets seront transportés en Italie, avec des dispositions spécifiques pour les malades et les blessés. Les prisonniers de guerre seront échangés et une amnistie sera accordée aux habitants de Catalogne et des îles. Les privilèges des Catalans et des habitants des îles seront discutés lors de la conclusion de la paix. Une suspension des armes sera également observée en Italie et dans les îles de la mer Méditerranée, avec cessation des contributions militaires et rétablissement du commerce. La convention sera ratifiée et les ratifications échangées à Utrecht dans un délai de quatre semaines.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 279-281
Nouvelles de Paris.
Début :
Le 14. de ce mois le Sieur de la Faye, Gentilhomme ordinaire [...]
Mots clefs :
Paris, Utrecht, Savoie, Église métropolitaine, Chancelier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris.
Nouvelles de Paris.
; Le14. de ce mois le Sieur
de la Faye, Gentilhomme
ordinaire de la Maison du
Roy, arriva ici d'Utrecht
avec la ratification du Trairé
de Paix avec l'Angleterre,
la Savoye ôc la Prusse.
Le Sieur Pajot de Malzat,
Conseiller au Parlement
, arriva le 16. avec
celle des Traitez ci-devant
avecle Roy de Prusse, &
aveclesEstats Generaux
V
des Provinces Unies.
La publication de la paix
se fit le 22. avec les ceremonies
ordinaires dans les
principales places de cette
ville; le Châtelet& leCorps
de Ville s'y érant rendus,
accompagnez du Roy d'Armes
& des Herauts, des
trompettes) des timbales ôc
des tambours de la ville.
Le 2 5. on chanra le Te
Deum pour le même sujet
dans l'Eglise Metropolitaine;
le Cardinal de Noailles,
Archevêque de Paris,offîcia.
Le
Le Chancelier de France,
à la tête du Conseil, le
Parlement la Chambre
des Comptes, la Cour des
Aydes & le Corps de Ville
y affilièrent.
- Le soir il y eut un grand
feu d'artifice devant l'Hôtel
de Ville, & des feux
dans toutes les rues, avec
plusieurs autres marques
de réjoüissances.
; Le14. de ce mois le Sieur
de la Faye, Gentilhomme
ordinaire de la Maison du
Roy, arriva ici d'Utrecht
avec la ratification du Trairé
de Paix avec l'Angleterre,
la Savoye ôc la Prusse.
Le Sieur Pajot de Malzat,
Conseiller au Parlement
, arriva le 16. avec
celle des Traitez ci-devant
avecle Roy de Prusse, &
aveclesEstats Generaux
V
des Provinces Unies.
La publication de la paix
se fit le 22. avec les ceremonies
ordinaires dans les
principales places de cette
ville; le Châtelet& leCorps
de Ville s'y érant rendus,
accompagnez du Roy d'Armes
& des Herauts, des
trompettes) des timbales ôc
des tambours de la ville.
Le 2 5. on chanra le Te
Deum pour le même sujet
dans l'Eglise Metropolitaine;
le Cardinal de Noailles,
Archevêque de Paris,offîcia.
Le
Le Chancelier de France,
à la tête du Conseil, le
Parlement la Chambre
des Comptes, la Cour des
Aydes & le Corps de Ville
y affilièrent.
- Le soir il y eut un grand
feu d'artifice devant l'Hôtel
de Ville, & des feux
dans toutes les rues, avec
plusieurs autres marques
de réjoüissances.
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Résumé : Nouvelles de Paris.
Le 14 du mois, le Sieur de la Faye a apporté la ratification du traité de paix avec l'Angleterre, la Savoie et la Prusse d'Utrecht. Le 16, le Sieur Pajot de Malzat a présenté les ratifications des traités avec le roi de Prusse et les États Généraux des Provinces Unies. La paix a été officiellement publiée le 22, avec des cérémonies dans les principales places de la ville, incluant le Châtelet, le Corps de Ville, le Roy d'Armes, des Herauts, des trompettes, des timbales et des tambours. Le 25, un Te Deum a été chanté dans l'Église Métropolitaine par le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris. Le Chancelier de France, le Conseil, le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aydes et le Corps de Ville y ont assisté. Le soir, un grand feu d'artifice a été tiré devant l'Hôtel de Ville, et des feux ont été allumés dans toutes les rues, accompagnés de diverses réjouissances.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 706-714
LETTRE écrite à M. *** sur l'Edition du Dictionnaire de Moreri, faite à Basle.
Début :
Vous me demandez, Monsieur, ce que je pense de l'Edition du Dictionnaire [...]
Mots clefs :
Moréri, Édition, Genève, Bâle, Titon du Tillet, Paris, Supplément, Savoie, Dictionnaire, Article
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite à M. *** sur l'Edition du Dictionnaire de Moreri, faite à Basle.
LETTRE écrite à M. *** sur
P'Edition du Dictionnaire de Moreri ,
faite à Basle.
V
Ous me demandez , Monsieur , ce
que je pense de l'Edition du Dictionnaire
Historique , connu sous le nom
de Dictionnaire de Moreri , que Jean
Brandmuller a publiée depuis peu à Basle .
Vous connoissez ma sincerité , je ne puis
louer ce qui ne mérite pas de l'être . De
toutes les Editions du Moreri faites depuis
1712. la moins estimable , au jugement
AVRIL. 1734 707
gement de tout Critique un peu éclairé ,
est celle de 1725. et ce n'est pas sans
raison que le Public s'est obstiné à lui
préferer celle de 1718. avant la derniere.
qui a paru à Paris en 1732. Outre que
la plupart des Génealogies ne sont que
de petits Romans dans l'Edition de 1725 .
on en avoit retranché bien des faits importants
; il est vrai qu'on a ajoûté dans
cette même Edition quantité d'articles
nouveaux . Mais la plupart ne sont que
traduits , et quelquefois peu correctement
, du Bibliothecaire Konig , l'Auteur
le moins judicieux et le moins exact
en ce genre que je connoisse . C'est neanmoins
sur cette Edition de 1725. que
l'on a donné , même avec les fautes
d'impression , celle de Basle ; les Additions
qu'on a faites à celle- cy ne servant,
pour la plupart , qu'à tirer de l'obscurité
quantité de Ministres Luthériens ,
Calvinistes et Sociniens , que ceux même
de leur Secte avoient oubliés depuis
long temps. Les articles amplifiez ne regardent
que des Auteurs du caractere
de ceux dont je viens de vous parler ;
consultez cette Edition de Basle et vous
trouverez presque à chaque page de quoi
vous en convaincre. Ce n'est pas - là ce
que Brandmuller , ou celui qui a conduit
708 MERCURE DE FRANCE
duit son Edition , avoient promis ; leur
projet nous annonçoit une Edition corrigée
et augmentée , et c'étoit plus le
premier avantage que le second que l'on
avoit lieu d'attendre. Cependant la plupart
des augmentations étant telles que
je viens de vous le dire , ne méritoient
pas d'être tant vantées , et à l'égard des
corrections , on les y cherche presque
toujours envain . L'article de Genève ,
par exemple , n'étoit- il pas un de ceux
que des Editeurs de Basle auroient dû
réformer , préferablement même à d'autres
; cependant tout ce qui regarde dans
cet article les Comtes de Genève est rempli
de fautes grossieres.
10. On y dit que Gerard ou Gerold I.
prit alliance avec Cisele , qui est nommé
, ajoûte- t'on , dans un Titre de l'Eglise
de Genève ; tout cela est faux ; Gerard
prit alliance avec Berthe , non avec
Cisele , et ce n'est point dans un Titre
de l'Eglise de Genève , que celle- cy est
nommée , mais dans une Lettre de Renaud
, Comte de Porceau , écrite à Guy
Geoffroy , Comte de Guyenne , après l'an
1060.2°. On nomme Amé II. Comte
de Savoye , au lieu de dire Comte de Maurienne..
Après Gérold II. on oublie
Chimoin II . Ebal étant neveu de
GuilAVRIL.
1734 709
Guillaume II. et souvent nommé Ebles
par les Historiens , il falloit le faire remarquer
de peur d'induire en erreur.
5°. En parlant d'Alise , on a tort de
l'appeller seulement Alise de la Tour ,
il falloit dire Alise de la Tour du Pin .
6º. On fait vivre Rodolphe jusqu'en
1285. il est sûr qu'il étoit mort avant
1275-7°. On donne deux femmes à
Guillaume III. Agnès de Savoye , et
Emeraude de la Frasse , la seconde cependant
n'a jamais été qu'une Concubine .
Guillaume n'eut pour femme légitime
qu'Agnès de Savoye , et il n'en eut qu'un
Enfant , et non deux , comme on l'a encore
dit , et cet Enfant fut Amé III.
Ioland , qu'on donne pour soeur à celuicy,
est supposée gratuitement.Pierre, qui
fut la Tige des Marquis de Lullin , et
non de Lullins , n'étoit que fils naturel
de Guillaume, Il eut cet Enfant d'Emeraude
de la Frasse , sa Maîtresse 8 °. Mahaud
n'étoit pas fille de Robert VIII.
Mais de Robert VII.9°. Aimoin , Seigneur
d'Anton , devoit être appellé Aimoin
IV. et non Aimoin III. Il n'est
pas vrai non plus qu'il mourut avant son
Pere vers l'an 1366. il est constant qu'il
lui succeda dans le Comté de Genève et
qu'il ne mourut qu'après le 30. d'Août
1367. 10°
710 MERCURE DE FRANCE
10°. On ne marque pas la mort de
Pierre , Comte de Genève ; on voit cependant
par les Historiens qu'on auroit
dû consulter , qu'il mourut peu après le
23. de Mars 1393 .
›
11º. On ne désigne pas suffisamment
les deux Epoux que Marie eut successivement
en disant qu'elle épousa , 1 °.
Jean de Challon , et 20. Humbert ; il
falloit dire Jean de Chalon II . du nom ,
et Humbert VII . du nom . Pareille faute
en parlant de Raimond de Baux ; on devoit
ajoûter IV. du nom , Prince d'Orange
; dans le même endroit , on dit
que Jeanne sa femme n'en eut point
Enfans , elle en eut neanmoins une Fille.
12º. Pierre de Genève , qui fut la Tige
des Marquis de Lullin , est dit l'un des
fils de Guillaume III. c'est fort mal s'exprimer.
Un Historien correct auroit dit,
quant à la Branche de Lullin , sortie de
Pierre de Genève , fils naturel de Guillaume
III . du nom , et d'Emeraude de
la Frasse , Dame de Montjoie , sa Maîtresse
, &c. On a tort aussi de dire que
Thomas , fils de ce Pierre , fut Seigneur
de Laix et d'Espagnies , au lieu de dire ,
Seigneur d'Aix , d'Espagne , &c.
13 °. On fait vivre Guillaume de Geneve
vers 1380. et on le dit Grand- Maître
AVRIL 1734. 71 1
tre d'Hôtel de Savoye ; ce sont en deux
lignes deux fautes grossieres . Guillaume
ne fut que Chambellan du Duc de Savoye
, Gouverneur du Pays de Vaud , et
Chevalier de l'Ordre , et il vivoit encore
en 1472.
14°. Albert Eugene de Genève , vivoit,
dit-on , en 1654. pourquoi ne pas dire
qu'il mourut sans posterité en 1663 ? Il
y a encore d'autres fautes dans cet article
, que je laisse à relever à l'Auteur
du Supplement au Dictionnaire Historique
que l'on imprime . Celles- cy suffi
sent pour vous faire connoître quelle est
l'exactitude de l'Edition de Basle.
N'est- il pas encore ridicule de faire
vivre le Pape Gregoire XIV . en 1391 .
c'est- à- dire , un siecle plutôt qu'il n'a
vécu . Cette faute se trouve avec plusieurs
autres dans l'article de Genebrard.
Dans l'Edition de Paris 1725. article
Gemma ( Corneille ) on avoit dit que cet
habile homme pensoit que depuis la
Naissance de J. C. on n'avoit point vû
de Phénomene comparable à celui qui
parut en 1572. pour sa dureté; il falloit dire
pour sa durée ; mais les Editeurs de Basle
fideles Copistes de toutes les fautes même
d'impression de l'Edition de Paris ,
n'ont pas non-plus oublié celle - là. Je ferois
712 MERCURE DE FRANCE
rois un gros volume si je voulois en relever
touses les bévûës. Ce n'est pas
mon dessein , et vous ne l'exigez pas de
moi ; que ces échantillons vous suffisent.
A quelle Edition faut- il donc s'arrê
ter , me direz - vous ? A celle de Paris de
1732. C'est celle , au moins que je préfere
à toutes les autres , mais je ne prétends
pas que mon jugement fasse loi .
Les motifs de préference m'ont parû
décisifs ; vous êtes assez judicieux pour
ne les pas rejetter ; les voici toutes refléxions
faites. J'ai trouvé que la plupart
des Génealogies fautives étoient rectifiées ;
qu'un grand nombre de dattes fausses
étoient remplacées par d'autres , qui sont
justes , que beaucoup de Citations peu
correctes, avoient acquis le point de justesse
qui leur est nécessaire pour ne point
égarer un Lecteur , qui veut verifier dans
les sources ; que beaucoup de noms estropiez
ou mis pour d'autres y étoient donnez
comme ils devoient l'être ; que d'ailleurs
on avoit ajoûté les dates de la mort
des Personnes qui avoient été enlevées
de ce Monde depuis 1725. qu'on avoit
parlé des Ouvrages qu'ils avoient plubliés
depuis la même année jusqu'en 1731
J'ai trouvé de plus que ce que le Public
avoit recherché dans l'Edition de 1718.
ct
AVRIL 173.4. 713
et qu'on avoit supprimé mal à propos
dans celle de 1725. se trouvoit presqu'en
tout dans celle de 1732. et quelquefois
même , tantôt avec quelques mots , tantôr
avec quelques lignes , que je n'étois
pas fâché d'y voir.
L'Edition de Paris de 1732. auroit pû
être encore plus correcte , si avant que
de la mettre sous presse , les Imprimeurs
essent laissé leur Dictionnaire entre les
mains de plusieurs Sçavans pendant quelques
années , pour leur donner le temps
de tout verifier ; mais on doit toujours
leur sçavoir beaucoup de gré d'en avoir
êté tous les deffauts qui ne s'y trouvent
plus ; its suppléent même en quelque sorte
à ceux que l'on y trouve encore , par
le Supplément qu'ils ont annoncé en
plusieurs endroits de cette nouvelle Edition
et qu'ils impriment actuellement
quoiqu'en dise l'Editeur de Basle , qui
paroît douter de ce Supplement et qui
le renvoye au moins à un temps fort
incertain. Pour moi qui ai été sur les
Lieux , je puis vous assurer que l'impression
de ce Supplément avance beaucoup,
J'en connois d'ailleurs l'Auteur et je
pourrai vous le nommer un jour . Pour
lui il ne cherche gueres à être connû ;
nous en avons déja plusieurs Ouvrages ,
auxquels
714 MERCURE DE FRANCE
auxquels il n'a jamais voulu qu'on mît
son nom. Il m'a montré plusieurs articles
de son Supplément , et j'y ai vû
qu'il corrigeoit l'Edition même de Moreri
de 1732. en quantité d'Endroits importants.
Son dessein capital est de denner
des Articles nouveaux et il m'en a
lû de fort curieux , les Relations qu'il
a lui ont été d'un grand secours. Il a
consulté l'Edition de Basle , dont il m'a
assuré n'avoir pas tiré grande utilité ; il
s'est servi de même que l'Editeur de
Basle , des curieux Mémoires du P. Niceron
, du Parnasse Francois de M. Titon
du Tillet , &c . mais il redresse ces
Auteurs , quand il s'apperçoit qu'ils se
sont trompez : il travaille à ce Supplément
depuis quelques années , et je crois
qu'il pourra être publié vers les Vacances
prochaines, au moins il l'espere,je le desire
aussi ,et je ne doute point que les Libraires
de Paris ne l'annoncent bientôt ; quand
j'en aurai des nouvelles positives je vous
en ferai part. Aimez - moi toujours et
croyez-moi le plus humble de vos serviteurs.
Ce premier Février · 1734 .
P'Edition du Dictionnaire de Moreri ,
faite à Basle.
V
Ous me demandez , Monsieur , ce
que je pense de l'Edition du Dictionnaire
Historique , connu sous le nom
de Dictionnaire de Moreri , que Jean
Brandmuller a publiée depuis peu à Basle .
Vous connoissez ma sincerité , je ne puis
louer ce qui ne mérite pas de l'être . De
toutes les Editions du Moreri faites depuis
1712. la moins estimable , au jugement
AVRIL. 1734 707
gement de tout Critique un peu éclairé ,
est celle de 1725. et ce n'est pas sans
raison que le Public s'est obstiné à lui
préferer celle de 1718. avant la derniere.
qui a paru à Paris en 1732. Outre que
la plupart des Génealogies ne sont que
de petits Romans dans l'Edition de 1725 .
on en avoit retranché bien des faits importants
; il est vrai qu'on a ajoûté dans
cette même Edition quantité d'articles
nouveaux . Mais la plupart ne sont que
traduits , et quelquefois peu correctement
, du Bibliothecaire Konig , l'Auteur
le moins judicieux et le moins exact
en ce genre que je connoisse . C'est neanmoins
sur cette Edition de 1725. que
l'on a donné , même avec les fautes
d'impression , celle de Basle ; les Additions
qu'on a faites à celle- cy ne servant,
pour la plupart , qu'à tirer de l'obscurité
quantité de Ministres Luthériens ,
Calvinistes et Sociniens , que ceux même
de leur Secte avoient oubliés depuis
long temps. Les articles amplifiez ne regardent
que des Auteurs du caractere
de ceux dont je viens de vous parler ;
consultez cette Edition de Basle et vous
trouverez presque à chaque page de quoi
vous en convaincre. Ce n'est pas - là ce
que Brandmuller , ou celui qui a conduit
708 MERCURE DE FRANCE
duit son Edition , avoient promis ; leur
projet nous annonçoit une Edition corrigée
et augmentée , et c'étoit plus le
premier avantage que le second que l'on
avoit lieu d'attendre. Cependant la plupart
des augmentations étant telles que
je viens de vous le dire , ne méritoient
pas d'être tant vantées , et à l'égard des
corrections , on les y cherche presque
toujours envain . L'article de Genève ,
par exemple , n'étoit- il pas un de ceux
que des Editeurs de Basle auroient dû
réformer , préferablement même à d'autres
; cependant tout ce qui regarde dans
cet article les Comtes de Genève est rempli
de fautes grossieres.
10. On y dit que Gerard ou Gerold I.
prit alliance avec Cisele , qui est nommé
, ajoûte- t'on , dans un Titre de l'Eglise
de Genève ; tout cela est faux ; Gerard
prit alliance avec Berthe , non avec
Cisele , et ce n'est point dans un Titre
de l'Eglise de Genève , que celle- cy est
nommée , mais dans une Lettre de Renaud
, Comte de Porceau , écrite à Guy
Geoffroy , Comte de Guyenne , après l'an
1060.2°. On nomme Amé II. Comte
de Savoye , au lieu de dire Comte de Maurienne..
Après Gérold II. on oublie
Chimoin II . Ebal étant neveu de
GuilAVRIL.
1734 709
Guillaume II. et souvent nommé Ebles
par les Historiens , il falloit le faire remarquer
de peur d'induire en erreur.
5°. En parlant d'Alise , on a tort de
l'appeller seulement Alise de la Tour ,
il falloit dire Alise de la Tour du Pin .
6º. On fait vivre Rodolphe jusqu'en
1285. il est sûr qu'il étoit mort avant
1275-7°. On donne deux femmes à
Guillaume III. Agnès de Savoye , et
Emeraude de la Frasse , la seconde cependant
n'a jamais été qu'une Concubine .
Guillaume n'eut pour femme légitime
qu'Agnès de Savoye , et il n'en eut qu'un
Enfant , et non deux , comme on l'a encore
dit , et cet Enfant fut Amé III.
Ioland , qu'on donne pour soeur à celuicy,
est supposée gratuitement.Pierre, qui
fut la Tige des Marquis de Lullin , et
non de Lullins , n'étoit que fils naturel
de Guillaume, Il eut cet Enfant d'Emeraude
de la Frasse , sa Maîtresse 8 °. Mahaud
n'étoit pas fille de Robert VIII.
Mais de Robert VII.9°. Aimoin , Seigneur
d'Anton , devoit être appellé Aimoin
IV. et non Aimoin III. Il n'est
pas vrai non plus qu'il mourut avant son
Pere vers l'an 1366. il est constant qu'il
lui succeda dans le Comté de Genève et
qu'il ne mourut qu'après le 30. d'Août
1367. 10°
710 MERCURE DE FRANCE
10°. On ne marque pas la mort de
Pierre , Comte de Genève ; on voit cependant
par les Historiens qu'on auroit
dû consulter , qu'il mourut peu après le
23. de Mars 1393 .
›
11º. On ne désigne pas suffisamment
les deux Epoux que Marie eut successivement
en disant qu'elle épousa , 1 °.
Jean de Challon , et 20. Humbert ; il
falloit dire Jean de Chalon II . du nom ,
et Humbert VII . du nom . Pareille faute
en parlant de Raimond de Baux ; on devoit
ajoûter IV. du nom , Prince d'Orange
; dans le même endroit , on dit
que Jeanne sa femme n'en eut point
Enfans , elle en eut neanmoins une Fille.
12º. Pierre de Genève , qui fut la Tige
des Marquis de Lullin , est dit l'un des
fils de Guillaume III. c'est fort mal s'exprimer.
Un Historien correct auroit dit,
quant à la Branche de Lullin , sortie de
Pierre de Genève , fils naturel de Guillaume
III . du nom , et d'Emeraude de
la Frasse , Dame de Montjoie , sa Maîtresse
, &c. On a tort aussi de dire que
Thomas , fils de ce Pierre , fut Seigneur
de Laix et d'Espagnies , au lieu de dire ,
Seigneur d'Aix , d'Espagne , &c.
13 °. On fait vivre Guillaume de Geneve
vers 1380. et on le dit Grand- Maître
AVRIL 1734. 71 1
tre d'Hôtel de Savoye ; ce sont en deux
lignes deux fautes grossieres . Guillaume
ne fut que Chambellan du Duc de Savoye
, Gouverneur du Pays de Vaud , et
Chevalier de l'Ordre , et il vivoit encore
en 1472.
14°. Albert Eugene de Genève , vivoit,
dit-on , en 1654. pourquoi ne pas dire
qu'il mourut sans posterité en 1663 ? Il
y a encore d'autres fautes dans cet article
, que je laisse à relever à l'Auteur
du Supplement au Dictionnaire Historique
que l'on imprime . Celles- cy suffi
sent pour vous faire connoître quelle est
l'exactitude de l'Edition de Basle.
N'est- il pas encore ridicule de faire
vivre le Pape Gregoire XIV . en 1391 .
c'est- à- dire , un siecle plutôt qu'il n'a
vécu . Cette faute se trouve avec plusieurs
autres dans l'article de Genebrard.
Dans l'Edition de Paris 1725. article
Gemma ( Corneille ) on avoit dit que cet
habile homme pensoit que depuis la
Naissance de J. C. on n'avoit point vû
de Phénomene comparable à celui qui
parut en 1572. pour sa dureté; il falloit dire
pour sa durée ; mais les Editeurs de Basle
fideles Copistes de toutes les fautes même
d'impression de l'Edition de Paris ,
n'ont pas non-plus oublié celle - là. Je ferois
712 MERCURE DE FRANCE
rois un gros volume si je voulois en relever
touses les bévûës. Ce n'est pas
mon dessein , et vous ne l'exigez pas de
moi ; que ces échantillons vous suffisent.
A quelle Edition faut- il donc s'arrê
ter , me direz - vous ? A celle de Paris de
1732. C'est celle , au moins que je préfere
à toutes les autres , mais je ne prétends
pas que mon jugement fasse loi .
Les motifs de préference m'ont parû
décisifs ; vous êtes assez judicieux pour
ne les pas rejetter ; les voici toutes refléxions
faites. J'ai trouvé que la plupart
des Génealogies fautives étoient rectifiées ;
qu'un grand nombre de dattes fausses
étoient remplacées par d'autres , qui sont
justes , que beaucoup de Citations peu
correctes, avoient acquis le point de justesse
qui leur est nécessaire pour ne point
égarer un Lecteur , qui veut verifier dans
les sources ; que beaucoup de noms estropiez
ou mis pour d'autres y étoient donnez
comme ils devoient l'être ; que d'ailleurs
on avoit ajoûté les dates de la mort
des Personnes qui avoient été enlevées
de ce Monde depuis 1725. qu'on avoit
parlé des Ouvrages qu'ils avoient plubliés
depuis la même année jusqu'en 1731
J'ai trouvé de plus que ce que le Public
avoit recherché dans l'Edition de 1718.
ct
AVRIL 173.4. 713
et qu'on avoit supprimé mal à propos
dans celle de 1725. se trouvoit presqu'en
tout dans celle de 1732. et quelquefois
même , tantôt avec quelques mots , tantôr
avec quelques lignes , que je n'étois
pas fâché d'y voir.
L'Edition de Paris de 1732. auroit pû
être encore plus correcte , si avant que
de la mettre sous presse , les Imprimeurs
essent laissé leur Dictionnaire entre les
mains de plusieurs Sçavans pendant quelques
années , pour leur donner le temps
de tout verifier ; mais on doit toujours
leur sçavoir beaucoup de gré d'en avoir
êté tous les deffauts qui ne s'y trouvent
plus ; its suppléent même en quelque sorte
à ceux que l'on y trouve encore , par
le Supplément qu'ils ont annoncé en
plusieurs endroits de cette nouvelle Edition
et qu'ils impriment actuellement
quoiqu'en dise l'Editeur de Basle , qui
paroît douter de ce Supplement et qui
le renvoye au moins à un temps fort
incertain. Pour moi qui ai été sur les
Lieux , je puis vous assurer que l'impression
de ce Supplément avance beaucoup,
J'en connois d'ailleurs l'Auteur et je
pourrai vous le nommer un jour . Pour
lui il ne cherche gueres à être connû ;
nous en avons déja plusieurs Ouvrages ,
auxquels
714 MERCURE DE FRANCE
auxquels il n'a jamais voulu qu'on mît
son nom. Il m'a montré plusieurs articles
de son Supplément , et j'y ai vû
qu'il corrigeoit l'Edition même de Moreri
de 1732. en quantité d'Endroits importants.
Son dessein capital est de denner
des Articles nouveaux et il m'en a
lû de fort curieux , les Relations qu'il
a lui ont été d'un grand secours. Il a
consulté l'Edition de Basle , dont il m'a
assuré n'avoir pas tiré grande utilité ; il
s'est servi de même que l'Editeur de
Basle , des curieux Mémoires du P. Niceron
, du Parnasse Francois de M. Titon
du Tillet , &c . mais il redresse ces
Auteurs , quand il s'apperçoit qu'ils se
sont trompez : il travaille à ce Supplément
depuis quelques années , et je crois
qu'il pourra être publié vers les Vacances
prochaines, au moins il l'espere,je le desire
aussi ,et je ne doute point que les Libraires
de Paris ne l'annoncent bientôt ; quand
j'en aurai des nouvelles positives je vous
en ferai part. Aimez - moi toujours et
croyez-moi le plus humble de vos serviteurs.
Ce premier Février · 1734 .
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Résumé : LETTRE écrite à M. *** sur l'Edition du Dictionnaire de Moreri, faite à Basle.
La lettre discute de l'édition du Dictionnaire Historique de Moreri, publiée par Jean Brandmuller à Bâle. L'auteur critique cette édition, la jugeant inférieure à celles de 1718 et 1732 publiées à Paris. Il souligne que l'édition de Bâle est basée sur celle de 1725, qui contient des erreurs et des omissions importantes, notamment dans les généalogies. Les ajouts réalisés dans l'édition de Bâle sont souvent des traductions incorrectes du Bibliothécaire Konig et mettent en avant des figures religieuses oubliées. L'auteur mentionne plusieurs erreurs factuelles spécifiques, telles que des dates incorrectes et des erreurs dans les généalogies des Comtes de Genève. Il préfère l'édition de Paris de 1732, qui corrige de nombreuses erreurs et ajoute des informations actualisées. L'auteur mentionne également un supplément en préparation, destiné à corriger et améliorer l'édition de 1732, qui devrait être publié prochainement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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