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1
p. 257-274
Mariage de M. le Marquis de Beringhen, & de Mademoiselle d'Aumont. [titre d'après la table]
Début :
Je quite la Cour pour la Cour. En effet, Madame, [...]
Mots clefs :
Mademoiselle d'Aumont, Marquis de Beringhen, Cour, Mariage, Ordre, Chevalier de Malthe, Maison, Boulogne, Parure, Souper, Table, Dames, Opéra, Monsieur Le Tellier
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texteReconnaissance textuelle : Mariage de M. le Marquis de Beringhen, & de Mademoiselle d'Aumont. [titre d'après la table]
Je quite la Cour pour la Cour.. En effet , Madame , je croy ne m'en éloigner pas , en vous par- lant d'un Mariage qui a donné lieu icy depuis peu à une Feſte tres-magnifique. M. le Marquis de Beringhen a épousé Made- moifelled'Aumont. Je croy,Ma
GALANT. 165 dame , que vous ne demanderez pas d'autres preuves de ſa No- bleſſe , que celles qu'il a don- nées en ſe faiſant recevoir Chevalier de Malte; elles font affez
rigoureuſes pour tenir lieu de Titre de Nobleſſe. Peut- eftre
ferez-vous ſurpriſe qu'un Che- valier de Malte ſe marie ; mais
les Chevaliers de cet Ordre ne
font leurs Vœux qu'à vingt- cinq ans , & il ne les avoit pas.
Ce Marquis eſt d'une des plus anciennes Familles des Païs- Bas .
Son Grand-Pere eſtoit fort conſideré de Henry I V. qui l'em- -ploya en pluſieurs Négotiations .importantes aupres des Princes d'Allemagne. M. le Comte de Beringhen ſon Pereeſt Premier Ecuyer du Roy ( dont ilala fur- vivance)Gouverneur des Citadelles de Marseille, & Chevalier
166 LE MERCVRE
د
une
des Ordres du Roy. C'eſt un parfaitement honneſte - Hom- me , à qui une grande modeſtie en toutes chofes , une fidelité éprouvée , une exactitude de probité qui ne ſe rencontre pas en tout le monde prudence reconnuë , &une fa- geſſe qu'on admire , ont acquis l'eſtime de toute la Cour. Madame de Beringhen ſa Fem- me eſtoit Fille de feu Monfieur
le marquis d'Uxelles , Gouver- neurde Châlons. Cette Famille
originaire de Bourgogne , eſt affez connuë par ſes ſervices &
fon ancienneté. Le nomd'Uxelles afaitbruit dansles Armées.
Pluſieurs qui le portoient , en ont commandé , &pluſieurs y
font morts l'Epée àlamain pour le ſervice de leur Prince. Le
Marié eſt bien fait , de belle
GALAN T. 167
taille , il a de l'eſprit & du me- rite ;&dans pluſieurs rencon-- tres qui ont fait paroiſtre ſon courage, il s'eſt montré digne Heritierde celuy de feu M. le Marquisde Beringhen fon Fre- re , qui fut tué devant Beſan- çon. Comme il eſt demeuré Chefde ſa Famille , le Roy qui le confidere , luy a défendu de s'expoſer davantage , & par cet- te marque d'eſtime il a voulu faire connoiſtre à Monfieur le
Premier la bienveillance parti- culiere dont il l'honore. La Mariée eſt Fillede M. le Ducd'Aumont , Premier Gentilhomme
de la Chambre , Gouverneur
de Boulogne & du Païs Boulo- nois. Il avoit épousé enpremie- res Nopces une Fille de Mon- fieur le Tellier , Chevalier &
Tréſorier des Ordres duRoy,
168 LE MERCVRE
Marquis de Louvois , Seigneur de Chaville , Miniſtre & Secretaire d'Etat ; & c'eſt de ce Mariage qu'eſt mademoiselled'Au- mont dont je vous parle. Elle
eſt bien faite , a une fortgran- de jeuneſſe , &c'eſt un Charme qu'elle ſoûtient par beaucoup d'autres qui la rendent toute ai- mable. J'aurois beaucoup àvous
dire , madame , fur ce qui regar- de la Maiſon d'Aumont. Elle eſt
remplie d'un nombre infiny de grands Perſonnages , Cheva- liers des Ordres , mareſchaux
de France , Gouverneurs de
Provinces , & autres qui ont *poffedé les plus belles Charges del'Etat. Avant l'an 1381.Pier- re d'Aumont fut Chambellan
des Roys Jean & CharlesV. Et Pierre II. fi renommé dans l'Hiſtoire , le fut de Charles VI. &
Garde
GALANT. 169
Garde de l'Oriflame de France.
Jean Sire d'Aumont , qui vivoit - avant l'an 1595. reçeut le Ba- ſton de Mareſchal , qu'il merita par quantité degrandes Actions qu'il fit à une infinité de Sieges &de Batailles. Je ne vousdiray
rien de celles de feu M. le Ма-
_reſchal d'Aumont , Pere du
Duc qui porte aujourd'huy ce nom. Comme ila veſcu de nos
jours , il n'y a perſonne qui ne les ſcache. Il eſt mort Gouver neurde Paris , & l'eſtoit encor
de Boulogne &du Païs Boulonois. C'eſt un Gouvernement
attaché des lõgtemps à leur Fa- mille , qui eſt entrée dans les plusgrandes Alliaces.Vous n'en douterez pas , quand je vous ✓ auray dit que Jean VI. d'Au- mont avoit épousé Antoinette Chabot ſeconde Fille de Philip- Tome VIII. H
170 LE MERCVRE
pe Chabot Comte de Garny &
de Buzançois , Sieur de Brion ,
Admiral de France , & Gouverneur de Bourgogne , & de Françoiſe LonguyDamedePai- gny , Sœur aifnée de Jaqueline de Longuy Ducheſſe de Mont- penfier , Trifayeule maternelle d'Anne Marie Loüiſe d'Orleans,
Souveraine de Dombes , Princeffe de la Roche-fur-Yon, &
Ducheſſe de Montpenfier. Le jourdu mariage eſtant arreſté ,
on prit les ordres de Monfieur le
Ducd'Aumont. Comme il s'entend admirablement àtout, c'eſt
un des premiers Hommes du monde à n'en donner quede ju- ſtes ſur les grandes choſes. Sa prévoyance en facilite l'execu- tion , &il explique toûjours ſi.
bien ce qu'il penſe , qu'on entre ans peinedans tout ce qu'ils'eſt
GALAN T. 171
imaginé. La Nopce ſe fit dans fon Hoſtel. Il eſt d'une beauté
ſurprenante ; rien n'égale celle des Apartemens, ils font &di- féremment conſtruits , & diféremment ornez. Touty eſt d'u- ne magnificence achevée ; la propreté ſemble y difputer de prix avec la ſomptuoſité des Meubles ; Raretez partout , par tout Tableaux admirables &des
plusgrands maiſtres ; & ce qui frape furtoutes choſes, ce font pluſieurs Portraits antiques des Deſcendans de cette maiſon,qui marquentje ne-ſçay-quoy de fi noble &de fi grand , qu'il fuf- firoient preſque pour en perfua- derl'ancienneté.Vousvous imaginez aſſez la joyequiéclata fur le viſage detous les Intereſſez ſans que je m'arreſte à vous la dépeindre. Le marié parut l'air
د
Hij
172 LE MERCVRE
content , d'une parure magnifi- que, propre&bien entenduë ,
&foûtint cettegrade feſte avec un agrément toutparticulier.La Mariéequi demeuroit chezM
leTellierdepuis qu'elle eſt for- tiedu Convent, & qui a beau- coup profité de l'exemple de Madamele Tellier,dont chacun connoiſt le bon ſens &la piete,
arriva ſur les huit heures du
foir. Quoyqu'elle brillaſt d'une infinité de Pierreries, ſa Perſon- ne la paroit encor plus que tou- te autre chofe. Ellevint avecun
petit air ſérieux&nonchalant,
qui luy donnoitune gracemer- veilleufe , & jamais à quatorze ans onne s'eſt mieux tiré d'une
illuftre & grande Compagnie affembléepourelle feule, &das unjour où les Filles font le plus ſeverement critiquées. La Salle
2
GALAN T. 173 du Souper eſtoit éclairée d'un nombre infiny de Luftres. Il y
en avoitſur la Table de toutes
fortesde manieres, c'eſtoit commeun Theatrequi regnoitdans le milieu, maisdont la longueur ne caufoit aucunembarras.Tout
futfervy avec une propreté &
aune magnificence inconceva- ble. De chaque coſté de laTa- ble il y avoit deux rangs de vingt - cinq Plats chacun , qui faiſoiet centPlats en tout,& ces
centPlats furent relevez quatre fois. Le Fruit , & tout ce qu'il y a deplus delicat &de plus dé- licieux pour compoſer le plus ſuperbe Deſſert , eſtoit ſervy aumilieu de toute la longueur de la Table , dans des Baffins
de vermeil cizelé de diferentes
formes , &garnis en Pyramides tres-hautes de tout cequ'on ſe
Hiij
174 LE MERCVRE
peut imaginer de propre à ſatiſ- faire le gouft ; le tout dans des Porcelaines fines qui estoient là de toutes les fortes. Cette efpe- cede Montagne queformoit ce magnifique Deſſert , &qui fut trouvéeſur la Table en s'y met- tant , ne fatisfaifoit pas moins
les yeux. Quoyqu'il euſt de la fimetrie , il y avoit des endroits irréguliers , la juſteſſe ſe trou- voitdans leur inégalité , &on voyoit partout une agreabledi- verſité de couleurs. A chaque coſté du Fruit il y avoit des Flambeaux de vermeil du haut
de la Tablejuſqu'au bas,& com- me il eſtoit difficile qu'on pût ſervirfans confufion les quatre cens Plats quifurent mis àdou- ble rang des deux coſtez en quatre diférens Services , le Maistre -d'Hoſtel ſe ſervit de
GALANT. 175
aquelqu'un AUE DE LAVILL
1893
précaution. Il ranga tous ceux qui portoient leurs Plats, vis-à- vis des endroits où ils devoient
eſtreplacez , de forte qu'enpaf- fant entre leurs rangs , il les po- foit en unmoment ſur la Table
fans aucundeſordre. Cela fitdiz
re agreablement cauſe des rangs , qu'il croyoit voin N
un Exercice de Gens de Guerre. Si
la ſuite n'en eſtoit pas plus dan gereuſe , les Recruës ſe feroient facilement. Laricheſſe du Buffet ſurpaſſe l'imagination ; il eſtoit toutdevermeil , & on ne
vitjamais une ſi grande quanti- téde Vaſes cizelez. Pendant le
Souper,les Violons du Royjoüe- rent dans un grand Sallon qui répondoit à la Salle. Les Dames qui en furent eſtoient ( ſouvenez- vous je vous prie que je ne leurdonne aucun rang )Mefda Hiiij
176 LE MERCVRE
mes le Tellier , d'Aumont , de
Louvois , de Flez , dela Mote ,
dUxelles, de Frontenac,de Soubiſe , de Foix , de Coaquin , de Chaſteauneuf , de la Ferté , &
Mademoiselle d'Aumont, Fille
du feu Marquis de ce nom. Ces
dernieres eſtoient magnifique- mentparées. Au fortir de laTa- ble , on montadans des Aparte- mens enchantez. Les belles
Voix del'Opéra s'y trouverents Ia Symphonie les ſeconda , & à
minuit le Mariage fut celebré.
Je ne vous parle pointdes riches & brillans Préfens qui ont eſté faits à la Mariće parMonfieur le Tellier & Mr le Premier, je vous diray ſeulement que ceux de M'le Marquis de Louvois , &de M. l'Archeveſque de Rheims ,
fes Oncles, ont fort paru. Jugez ſi luy ayant donné unAmeuble
GALANT. 177
ment de Chambre d'argent , &
tout ce qui peut ſervir à l'orner,
il peut y avoir eu rien de plus magnifique.Je tiens ces Particu- laritez d'une belle Damequi a
plus de part que moy à cette Deſcription. Comme elle a infiniment de l'eſprit , je n'ay fait que ſuivre fidellementſes idées.
GALANT. 165 dame , que vous ne demanderez pas d'autres preuves de ſa No- bleſſe , que celles qu'il a don- nées en ſe faiſant recevoir Chevalier de Malte; elles font affez
rigoureuſes pour tenir lieu de Titre de Nobleſſe. Peut- eftre
ferez-vous ſurpriſe qu'un Che- valier de Malte ſe marie ; mais
les Chevaliers de cet Ordre ne
font leurs Vœux qu'à vingt- cinq ans , & il ne les avoit pas.
Ce Marquis eſt d'une des plus anciennes Familles des Païs- Bas .
Son Grand-Pere eſtoit fort conſideré de Henry I V. qui l'em- -ploya en pluſieurs Négotiations .importantes aupres des Princes d'Allemagne. M. le Comte de Beringhen ſon Pereeſt Premier Ecuyer du Roy ( dont ilala fur- vivance)Gouverneur des Citadelles de Marseille, & Chevalier
166 LE MERCVRE
د
une
des Ordres du Roy. C'eſt un parfaitement honneſte - Hom- me , à qui une grande modeſtie en toutes chofes , une fidelité éprouvée , une exactitude de probité qui ne ſe rencontre pas en tout le monde prudence reconnuë , &une fa- geſſe qu'on admire , ont acquis l'eſtime de toute la Cour. Madame de Beringhen ſa Fem- me eſtoit Fille de feu Monfieur
le marquis d'Uxelles , Gouver- neurde Châlons. Cette Famille
originaire de Bourgogne , eſt affez connuë par ſes ſervices &
fon ancienneté. Le nomd'Uxelles afaitbruit dansles Armées.
Pluſieurs qui le portoient , en ont commandé , &pluſieurs y
font morts l'Epée àlamain pour le ſervice de leur Prince. Le
Marié eſt bien fait , de belle
GALAN T. 167
taille , il a de l'eſprit & du me- rite ;&dans pluſieurs rencon-- tres qui ont fait paroiſtre ſon courage, il s'eſt montré digne Heritierde celuy de feu M. le Marquisde Beringhen fon Fre- re , qui fut tué devant Beſan- çon. Comme il eſt demeuré Chefde ſa Famille , le Roy qui le confidere , luy a défendu de s'expoſer davantage , & par cet- te marque d'eſtime il a voulu faire connoiſtre à Monfieur le
Premier la bienveillance parti- culiere dont il l'honore. La Mariée eſt Fillede M. le Ducd'Aumont , Premier Gentilhomme
de la Chambre , Gouverneur
de Boulogne & du Païs Boulo- nois. Il avoit épousé enpremie- res Nopces une Fille de Mon- fieur le Tellier , Chevalier &
Tréſorier des Ordres duRoy,
168 LE MERCVRE
Marquis de Louvois , Seigneur de Chaville , Miniſtre & Secretaire d'Etat ; & c'eſt de ce Mariage qu'eſt mademoiselled'Au- mont dont je vous parle. Elle
eſt bien faite , a une fortgran- de jeuneſſe , &c'eſt un Charme qu'elle ſoûtient par beaucoup d'autres qui la rendent toute ai- mable. J'aurois beaucoup àvous
dire , madame , fur ce qui regar- de la Maiſon d'Aumont. Elle eſt
remplie d'un nombre infiny de grands Perſonnages , Cheva- liers des Ordres , mareſchaux
de France , Gouverneurs de
Provinces , & autres qui ont *poffedé les plus belles Charges del'Etat. Avant l'an 1381.Pier- re d'Aumont fut Chambellan
des Roys Jean & CharlesV. Et Pierre II. fi renommé dans l'Hiſtoire , le fut de Charles VI. &
Garde
GALANT. 169
Garde de l'Oriflame de France.
Jean Sire d'Aumont , qui vivoit - avant l'an 1595. reçeut le Ba- ſton de Mareſchal , qu'il merita par quantité degrandes Actions qu'il fit à une infinité de Sieges &de Batailles. Je ne vousdiray
rien de celles de feu M. le Ма-
_reſchal d'Aumont , Pere du
Duc qui porte aujourd'huy ce nom. Comme ila veſcu de nos
jours , il n'y a perſonne qui ne les ſcache. Il eſt mort Gouver neurde Paris , & l'eſtoit encor
de Boulogne &du Païs Boulonois. C'eſt un Gouvernement
attaché des lõgtemps à leur Fa- mille , qui eſt entrée dans les plusgrandes Alliaces.Vous n'en douterez pas , quand je vous ✓ auray dit que Jean VI. d'Au- mont avoit épousé Antoinette Chabot ſeconde Fille de Philip- Tome VIII. H
170 LE MERCVRE
pe Chabot Comte de Garny &
de Buzançois , Sieur de Brion ,
Admiral de France , & Gouverneur de Bourgogne , & de Françoiſe LonguyDamedePai- gny , Sœur aifnée de Jaqueline de Longuy Ducheſſe de Mont- penfier , Trifayeule maternelle d'Anne Marie Loüiſe d'Orleans,
Souveraine de Dombes , Princeffe de la Roche-fur-Yon, &
Ducheſſe de Montpenfier. Le jourdu mariage eſtant arreſté ,
on prit les ordres de Monfieur le
Ducd'Aumont. Comme il s'entend admirablement àtout, c'eſt
un des premiers Hommes du monde à n'en donner quede ju- ſtes ſur les grandes choſes. Sa prévoyance en facilite l'execu- tion , &il explique toûjours ſi.
bien ce qu'il penſe , qu'on entre ans peinedans tout ce qu'ils'eſt
GALAN T. 171
imaginé. La Nopce ſe fit dans fon Hoſtel. Il eſt d'une beauté
ſurprenante ; rien n'égale celle des Apartemens, ils font &di- féremment conſtruits , & diféremment ornez. Touty eſt d'u- ne magnificence achevée ; la propreté ſemble y difputer de prix avec la ſomptuoſité des Meubles ; Raretez partout , par tout Tableaux admirables &des
plusgrands maiſtres ; & ce qui frape furtoutes choſes, ce font pluſieurs Portraits antiques des Deſcendans de cette maiſon,qui marquentje ne-ſçay-quoy de fi noble &de fi grand , qu'il fuf- firoient preſque pour en perfua- derl'ancienneté.Vousvous imaginez aſſez la joyequiéclata fur le viſage detous les Intereſſez ſans que je m'arreſte à vous la dépeindre. Le marié parut l'air
د
Hij
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content , d'une parure magnifi- que, propre&bien entenduë ,
&foûtint cettegrade feſte avec un agrément toutparticulier.La Mariéequi demeuroit chezM
leTellierdepuis qu'elle eſt for- tiedu Convent, & qui a beau- coup profité de l'exemple de Madamele Tellier,dont chacun connoiſt le bon ſens &la piete,
arriva ſur les huit heures du
foir. Quoyqu'elle brillaſt d'une infinité de Pierreries, ſa Perſon- ne la paroit encor plus que tou- te autre chofe. Ellevint avecun
petit air ſérieux&nonchalant,
qui luy donnoitune gracemer- veilleufe , & jamais à quatorze ans onne s'eſt mieux tiré d'une
illuftre & grande Compagnie affembléepourelle feule, &das unjour où les Filles font le plus ſeverement critiquées. La Salle
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GALAN T. 173 du Souper eſtoit éclairée d'un nombre infiny de Luftres. Il y
en avoitſur la Table de toutes
fortesde manieres, c'eſtoit commeun Theatrequi regnoitdans le milieu, maisdont la longueur ne caufoit aucunembarras.Tout
futfervy avec une propreté &
aune magnificence inconceva- ble. De chaque coſté de laTa- ble il y avoit deux rangs de vingt - cinq Plats chacun , qui faiſoiet centPlats en tout,& ces
centPlats furent relevez quatre fois. Le Fruit , & tout ce qu'il y a deplus delicat &de plus dé- licieux pour compoſer le plus ſuperbe Deſſert , eſtoit ſervy aumilieu de toute la longueur de la Table , dans des Baffins
de vermeil cizelé de diferentes
formes , &garnis en Pyramides tres-hautes de tout cequ'on ſe
Hiij
174 LE MERCVRE
peut imaginer de propre à ſatiſ- faire le gouft ; le tout dans des Porcelaines fines qui estoient là de toutes les fortes. Cette efpe- cede Montagne queformoit ce magnifique Deſſert , &qui fut trouvéeſur la Table en s'y met- tant , ne fatisfaifoit pas moins
les yeux. Quoyqu'il euſt de la fimetrie , il y avoit des endroits irréguliers , la juſteſſe ſe trou- voitdans leur inégalité , &on voyoit partout une agreabledi- verſité de couleurs. A chaque coſté du Fruit il y avoit des Flambeaux de vermeil du haut
de la Tablejuſqu'au bas,& com- me il eſtoit difficile qu'on pût ſervirfans confufion les quatre cens Plats quifurent mis àdou- ble rang des deux coſtez en quatre diférens Services , le Maistre -d'Hoſtel ſe ſervit de
GALANT. 175
aquelqu'un AUE DE LAVILL
1893
précaution. Il ranga tous ceux qui portoient leurs Plats, vis-à- vis des endroits où ils devoient
eſtreplacez , de forte qu'enpaf- fant entre leurs rangs , il les po- foit en unmoment ſur la Table
fans aucundeſordre. Cela fitdiz
re agreablement cauſe des rangs , qu'il croyoit voin N
un Exercice de Gens de Guerre. Si
la ſuite n'en eſtoit pas plus dan gereuſe , les Recruës ſe feroient facilement. Laricheſſe du Buffet ſurpaſſe l'imagination ; il eſtoit toutdevermeil , & on ne
vitjamais une ſi grande quanti- téde Vaſes cizelez. Pendant le
Souper,les Violons du Royjoüe- rent dans un grand Sallon qui répondoit à la Salle. Les Dames qui en furent eſtoient ( ſouvenez- vous je vous prie que je ne leurdonne aucun rang )Mefda Hiiij
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mes le Tellier , d'Aumont , de
Louvois , de Flez , dela Mote ,
dUxelles, de Frontenac,de Soubiſe , de Foix , de Coaquin , de Chaſteauneuf , de la Ferté , &
Mademoiselle d'Aumont, Fille
du feu Marquis de ce nom. Ces
dernieres eſtoient magnifique- mentparées. Au fortir de laTa- ble , on montadans des Aparte- mens enchantez. Les belles
Voix del'Opéra s'y trouverents Ia Symphonie les ſeconda , & à
minuit le Mariage fut celebré.
Je ne vous parle pointdes riches & brillans Préfens qui ont eſté faits à la Mariće parMonfieur le Tellier & Mr le Premier, je vous diray ſeulement que ceux de M'le Marquis de Louvois , &de M. l'Archeveſque de Rheims ,
fes Oncles, ont fort paru. Jugez ſi luy ayant donné unAmeuble
GALANT. 177
ment de Chambre d'argent , &
tout ce qui peut ſervir à l'orner,
il peut y avoir eu rien de plus magnifique.Je tiens ces Particu- laritez d'une belle Damequi a
plus de part que moy à cette Deſcription. Comme elle a infiniment de l'eſprit , je n'ay fait que ſuivre fidellementſes idées.
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Résumé : Mariage de M. le Marquis de Beringhen, & de Mademoiselle d'Aumont. [titre d'après la table]
Le texte relate le mariage récent entre le Marquis de Beringhen et Mademoiselle d'Aumont. Le Marquis de Beringhen provient d'une des plus anciennes familles des Pays-Bas et a été reçu Chevalier de Malte, bien qu'il n'ait pas encore prononcé ses vœux. Son grand-père était considéré par Henri IV, et son père était Premier Écuyer du Roi et Gouverneur des citadelles de Marseille. La mariée, Mademoiselle d'Aumont, est la fille du Duc d'Aumont, Premier Gentilhomme de la Chambre et Gouverneur de Boulogne. La famille d'Aumont est connue pour ses services militaires et ses hautes charges à la cour. Le mariage a été célébré avec une grande magnificence. La fête s'est déroulée dans l'hôtel du Duc d'Aumont, décoré somptueusement avec des meubles rares et des tableaux de maîtres. La mariée, âgée de quatorze ans, a impressionné par sa grâce et son aisance. Le souper était somptueux, avec cent plats relevés quatre fois et un dessert luxueux. La soirée a été animée par les violons du Roi et des voix de l'Opéra. Des présents magnifiques ont été offerts à la mariée, notamment un ameublement de chambre en argent par le Marquis de Louvois et l'Archevêque de Reims.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 101-120
AVANTURE de deux Officers.
Début :
Un riche bourgeois de Boulogne, bon homme, mais un peu foible [...]
Mots clefs :
Boulogne, Mariage, Capitaine, Père, Fille, Bal, Officiers, Aventure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE de deux Officers.
AVANTVRE
de deux Officiers.
Lettre de Boulogne en
France. MONSIEVR,
Nouslisonsfortrégulièrement vostre Mercure en cette
Ville
J
mais ce que les Dames
Boulonoisesy aiment le mieux
ce
sont les bistoriettes; & commevous ne nous en avezpoint
donné les deux derniers rnoiJ)
nous avons creu que peut-estre
lessajets vous manquoient,voi-
cy une avanture qui vous pourra servir de canevas.
Un riche bourgeois de^
Boulogne, bon homme,
mais un peu foible d'elprit
& fort timide, avoit une
tresjolie filleà marier. Un
Capitaine de nostre garniton qui estoit son hoste,
prit un tel afeendant sur
le bon homme
,
quil ne
put luy refuser sa fille"en
mariage. Cette fille
,
qui
d'ailleurs n'avoit point
d'autreaffaire en teste.consentit par obeïssance à l'épouser, le mariage fut re-
solu. Cependant le pere
nevoulutle conclure qu'aprés qu'il auroic fait un petit voyage à Diepe pour
quelques affaires qu'il falloit y
terminer avant que
de marier sa fille. Il l'emmena avec luy, & promit
au Capitaine qu'il feroit de
retour dans quinze jours
au plus tard.
Cette aimable fille estant arrivée à Diepe avec
son pere, trouva dès le mesme foir, dans l'auberge où
ils descendirent, un jeune
Officier qui devint passion-
nément amoureux d'elle
& s'en fit aimer en peu de
temps. Son pere quis'en
apperceut
,
luy deffendit
de voir le Cavalier. Mais
il n'avoit pas assez de fermeté pour deffendre au Cavalier de lavoir illa vit
en sa presence, & se fit
mesme si bien connoistre
pour homme de famille
noble & riche, que le bon
homme l'eustpréféré au
Capitaines'il eust osé Pour
achever de le déterminer
nostre Cavaliercreut avoir
besoin de luy prouver la
naissance & les richesses.
Il avoit une Terre à dix
lieues de Diepe,oùilfit
un petit voyage de deux
jours feulement pour en
rapporter ses titres & autres preuves convainquantes de ce qu'il estoit.Mais
ce voyage luy cousta cher;
car des qu'il fut party, le
pere ayant terminéses affaires plustost qu'il ne croyoit, & se remettant dans
ridée un Capitaine fier,
emporté, & mesme un peu
brutal., à qui il avoit promis, & qu'il retrouveroit
dans sa maison, sa timidité
le reprit,&il remmena en
diligence sa fille à Boulo
gne, pourconclure avant
que ce nouvel Amant peust
les rejoindre. Le Capitaine
qui attendoit avec impatience le retour de sa maistresse
,
pressa le mariage,
mais elle faisois naistre des
sujets de retardement de
jourenjour. Efin le pere
n'ayant plus la force de resiller à l'empressement du
Capitaine, prépara les noces pour le lendemain.
Cependant l'Officier a-
moureux estant de retour
à Diepe avoit ésté surpris,
comme vous pouvez croire,
de n'y plusretrouver sa
Maistresse.Il cherchoit une
voiture pour Boulogne
,
lorsqu'un Pilote luy promit de l'y mener par mer
en fort peu de temps. Il
accepta le party & s'embarqua. Lesvoilâ en mer
avec un ventsi favorable
qu'ils croyoient desja toucher sa rade de Boulogne
}{)rfqu"'ils apperçûrent un
petit Vaisseau qui venoit
sureux; c'estoit un Capre
Hollandois. Il yavoit avec
cet Officier plusieurs Soldats ramaffcz qui alloient
aussî à Boulogne. L'Officier remarquant que. le
Capre estoit sans canon
,
exhorta les Soldatsà se bien
deffendre
y:
mais les Hollandois
,en nombre fort
superieur,vinrent à l'abordage. Enfin l'Officierfut
fait prisonnier, & ceux qui
le prirent, le voyant magnifiquement vestu,se flaterent d'une forre rançon,
&mirent le Cap versFlessingues. Imaginez-vous le.
desespoir de nostreAmant.
Les Corsaires qui l'avoient
pris n'entendoient point
sa langue: mais par bonheur pour luy un des Equipes du Capre parloit un
peu François
,
& luy servant d'interprete
,
il luy
menagea un accommodement On convint qu'il
leur donneroit en nandissement quelques uns des papiers qu'il avoit sur luy, &
sa parole d'honneur, que
les Corsaires accepterent
sur sa bonne mine, moyennant quoy on le relaschaà
Boulogne feulement pour
vingt
- quatre heures de
temps qu'il leur demanda.
Dés que l'Officier fut
dansla Villeil courut chez
sa Maistresse où le Pere
fut fort surpris de le voir
arriver. Le Pere, la Fille.
&l'Amant, eurent ensemble un éclaircissement, apréslequelJe bon homme,
felon sa foiblessè ordinaire )
témoigna à l'Officier
qu'il eust voulu de bon
coeur luy accorder sa Fille:
mais qu'il craignoit ce Ca-
-
pitaine à qui il avoit donné
sa parole.
L'Officier, sans rien tesmoigner d'un déssein qu'il
avoir sceut adroitement
le nom & la demeure de
ce Capitaine dans Boulogne, & dit au pere qu'il
alloit chercher quelque
moyen d'accommodement à cette affaire. Il
entra dans l'Auberge où
mangeoit ce Capitaine,
dans le moment qu'on alloit Couper. Dès qu'ille
vit entrer il le regardasixement
,
il fut de son
costé
,
surpris en arafii-
geant ce Capitaine, & leur
surprise mutuelle venoit de
ce qu'ils se trouverent un
certain air de ressemblance l'un à l'autre qui les
frappa réciproquement en
mesme temps.
Le dessein de l'Officier,
en allant chercher son rival, estoit de trouver occasion de querelle pour (c
battre contre luy. Mais
cette ressemblance, qui
frappa aussi ceux qui cc..
toient presents
,
fut occasion pour eux d'obliger les
deux Sosiesà boire enfemble.
ble. L'Officier ne put se
dispenser de se mettre à
table avec eux. Il fut triste
ôc réveur pendant tour le
souper: mais le vin qu'on y
butayantmis le Capitaine
en gayeté
,
illuy vint une
imagination gaillardequi
donna lieuànostreOfficier
d'imaginer de son costé ce
que vous verrez dans la
fuite.
Il y
avoit un Bal d'esté
pour une noce chez un
Bourgeois considerable.
Le Capitaine proposa à
l'Officier pour toute mas-
carade de troquer d'habit
avec luy, ce qui fut execu- téeUs allèrent au bal ensemble. Jen'ay point sceu
ce qui s'y passa
,
mais ces
deux honlmes)l'ris apparemment l'un pour fautre,
donneraient sujet à ceux
qui voudroient faire une
Historietre de cette Avanture de s'estendre agréablement sur les méprises
quecela putcauser.
Sur les quatre heures du
matirr leBalfinir,& l'Ofsicier changea le dessein
qu'ilavoit de se battre con-
tre son rival, imaginant un
moyen plus doux pour s'en
défaire, il luy proposa de.
luy donner un déjeuner
mariti)se disant Capitaine
duVaisseau qui l'attendoit.
où illuy promit de donner
mesme s'il vouloit une feste
marine à sa maistresse
,
le
beautemps invita le Capitaine à voir leverl'aurore
ftrr la mer,il accepta le déjeûner,&l'Officierluy demanda seulement un quart
d'heure pour une petite affaire, & le livra à son valet
à qui il avoit doiiiiè le mot
pour le mener tousjours
devant au vaisseau qui attendoit à la rade son prisonnier. CeCapitainefortant du bal n'avoit point
encore change d'habit, ôc
marchoir vers la rade suivy du valet, qui luy dit
comme par une reflexion
soudaine qui luy venoit;je
prévois une plaisante chose,
Monsieur; c'est
que tous lesgens
du Jfaijjcdu de mon Maistre
HJQUS vont prendre pour luy ;
Ce Capiraine prit goust à
la plaisanterie, & dit qu'il
falloit voir s'ils s'y
nié-
prendroient. Ilfaut remarquer que ce valct avoir prévenu ces gensla que ion
Maistre reviendroit; mais
qu'il avoit bu toute lanuit,
& qu'ils ne prissent pas
garde à
ses folies, le Capitaine qui avoit en effet
du vin dans la teste, aborda le vaisseau en criant,
enfans prenez les Armes,
voilà vostre Capitaine qui
revient? en ce moment le
valet leur fit figne qu'ils
le receussent
,
& se sauva sans rien dire pendant
qu'ils faisoienc les hon-
neurs du vaisseau
,
à
celuy
qu'ils croyoient leur prisonnier, trompez par l'habit & la ressemblance.
1
Quand cette ceremonie
eut duréun certain temps,
les Hollandois s'en lasserent, & ayant prrs le large,
le traiterent comme feur
prilonnier qu'ilsemmenerentà Flessingue.
Le Capitaine estant étourdy dcvm & de surprise, & les Hollandais n'entendant pas sa langue, on
juge bien que ie^liirciflfement futimpossible
,
om
l'emmenade force,& il fue
quelquesjoursFlessingue
sans pouvoir retourner à
Boulogne
,
où le Pere
-
timide se mit fous la protection de son gendre,sur la
valeur duquel il se rassura
contre le retour du Capitaine
,
trouvant rautre un
meilleur party pour sa fille
,
le mariage fut conclu avant que le Capitaine
fust revenu de Flessingue,
ils se battirent quelque
temps aprés, leCapitaine
futblessé, tz on les accommoda ensuite de façon
qu'ils sont à present les
meilleurs amis du monde.
de deux Officiers.
Lettre de Boulogne en
France. MONSIEVR,
Nouslisonsfortrégulièrement vostre Mercure en cette
Ville
J
mais ce que les Dames
Boulonoisesy aiment le mieux
ce
sont les bistoriettes; & commevous ne nous en avezpoint
donné les deux derniers rnoiJ)
nous avons creu que peut-estre
lessajets vous manquoient,voi-
cy une avanture qui vous pourra servir de canevas.
Un riche bourgeois de^
Boulogne, bon homme,
mais un peu foible d'elprit
& fort timide, avoit une
tresjolie filleà marier. Un
Capitaine de nostre garniton qui estoit son hoste,
prit un tel afeendant sur
le bon homme
,
quil ne
put luy refuser sa fille"en
mariage. Cette fille
,
qui
d'ailleurs n'avoit point
d'autreaffaire en teste.consentit par obeïssance à l'épouser, le mariage fut re-
solu. Cependant le pere
nevoulutle conclure qu'aprés qu'il auroic fait un petit voyage à Diepe pour
quelques affaires qu'il falloit y
terminer avant que
de marier sa fille. Il l'emmena avec luy, & promit
au Capitaine qu'il feroit de
retour dans quinze jours
au plus tard.
Cette aimable fille estant arrivée à Diepe avec
son pere, trouva dès le mesme foir, dans l'auberge où
ils descendirent, un jeune
Officier qui devint passion-
nément amoureux d'elle
& s'en fit aimer en peu de
temps. Son pere quis'en
apperceut
,
luy deffendit
de voir le Cavalier. Mais
il n'avoit pas assez de fermeté pour deffendre au Cavalier de lavoir illa vit
en sa presence, & se fit
mesme si bien connoistre
pour homme de famille
noble & riche, que le bon
homme l'eustpréféré au
Capitaines'il eust osé Pour
achever de le déterminer
nostre Cavaliercreut avoir
besoin de luy prouver la
naissance & les richesses.
Il avoit une Terre à dix
lieues de Diepe,oùilfit
un petit voyage de deux
jours feulement pour en
rapporter ses titres & autres preuves convainquantes de ce qu'il estoit.Mais
ce voyage luy cousta cher;
car des qu'il fut party, le
pere ayant terminéses affaires plustost qu'il ne croyoit, & se remettant dans
ridée un Capitaine fier,
emporté, & mesme un peu
brutal., à qui il avoit promis, & qu'il retrouveroit
dans sa maison, sa timidité
le reprit,&il remmena en
diligence sa fille à Boulo
gne, pourconclure avant
que ce nouvel Amant peust
les rejoindre. Le Capitaine
qui attendoit avec impatience le retour de sa maistresse
,
pressa le mariage,
mais elle faisois naistre des
sujets de retardement de
jourenjour. Efin le pere
n'ayant plus la force de resiller à l'empressement du
Capitaine, prépara les noces pour le lendemain.
Cependant l'Officier a-
moureux estant de retour
à Diepe avoit ésté surpris,
comme vous pouvez croire,
de n'y plusretrouver sa
Maistresse.Il cherchoit une
voiture pour Boulogne
,
lorsqu'un Pilote luy promit de l'y mener par mer
en fort peu de temps. Il
accepta le party & s'embarqua. Lesvoilâ en mer
avec un ventsi favorable
qu'ils croyoient desja toucher sa rade de Boulogne
}{)rfqu"'ils apperçûrent un
petit Vaisseau qui venoit
sureux; c'estoit un Capre
Hollandois. Il yavoit avec
cet Officier plusieurs Soldats ramaffcz qui alloient
aussî à Boulogne. L'Officier remarquant que. le
Capre estoit sans canon
,
exhorta les Soldatsà se bien
deffendre
y:
mais les Hollandois
,en nombre fort
superieur,vinrent à l'abordage. Enfin l'Officierfut
fait prisonnier, & ceux qui
le prirent, le voyant magnifiquement vestu,se flaterent d'une forre rançon,
&mirent le Cap versFlessingues. Imaginez-vous le.
desespoir de nostreAmant.
Les Corsaires qui l'avoient
pris n'entendoient point
sa langue: mais par bonheur pour luy un des Equipes du Capre parloit un
peu François
,
& luy servant d'interprete
,
il luy
menagea un accommodement On convint qu'il
leur donneroit en nandissement quelques uns des papiers qu'il avoit sur luy, &
sa parole d'honneur, que
les Corsaires accepterent
sur sa bonne mine, moyennant quoy on le relaschaà
Boulogne feulement pour
vingt
- quatre heures de
temps qu'il leur demanda.
Dés que l'Officier fut
dansla Villeil courut chez
sa Maistresse où le Pere
fut fort surpris de le voir
arriver. Le Pere, la Fille.
&l'Amant, eurent ensemble un éclaircissement, apréslequelJe bon homme,
felon sa foiblessè ordinaire )
témoigna à l'Officier
qu'il eust voulu de bon
coeur luy accorder sa Fille:
mais qu'il craignoit ce Ca-
-
pitaine à qui il avoit donné
sa parole.
L'Officier, sans rien tesmoigner d'un déssein qu'il
avoir sceut adroitement
le nom & la demeure de
ce Capitaine dans Boulogne, & dit au pere qu'il
alloit chercher quelque
moyen d'accommodement à cette affaire. Il
entra dans l'Auberge où
mangeoit ce Capitaine,
dans le moment qu'on alloit Couper. Dès qu'ille
vit entrer il le regardasixement
,
il fut de son
costé
,
surpris en arafii-
geant ce Capitaine, & leur
surprise mutuelle venoit de
ce qu'ils se trouverent un
certain air de ressemblance l'un à l'autre qui les
frappa réciproquement en
mesme temps.
Le dessein de l'Officier,
en allant chercher son rival, estoit de trouver occasion de querelle pour (c
battre contre luy. Mais
cette ressemblance, qui
frappa aussi ceux qui cc..
toient presents
,
fut occasion pour eux d'obliger les
deux Sosiesà boire enfemble.
ble. L'Officier ne put se
dispenser de se mettre à
table avec eux. Il fut triste
ôc réveur pendant tour le
souper: mais le vin qu'on y
butayantmis le Capitaine
en gayeté
,
illuy vint une
imagination gaillardequi
donna lieuànostreOfficier
d'imaginer de son costé ce
que vous verrez dans la
fuite.
Il y
avoit un Bal d'esté
pour une noce chez un
Bourgeois considerable.
Le Capitaine proposa à
l'Officier pour toute mas-
carade de troquer d'habit
avec luy, ce qui fut execu- téeUs allèrent au bal ensemble. Jen'ay point sceu
ce qui s'y passa
,
mais ces
deux honlmes)l'ris apparemment l'un pour fautre,
donneraient sujet à ceux
qui voudroient faire une
Historietre de cette Avanture de s'estendre agréablement sur les méprises
quecela putcauser.
Sur les quatre heures du
matirr leBalfinir,& l'Ofsicier changea le dessein
qu'ilavoit de se battre con-
tre son rival, imaginant un
moyen plus doux pour s'en
défaire, il luy proposa de.
luy donner un déjeuner
mariti)se disant Capitaine
duVaisseau qui l'attendoit.
où illuy promit de donner
mesme s'il vouloit une feste
marine à sa maistresse
,
le
beautemps invita le Capitaine à voir leverl'aurore
ftrr la mer,il accepta le déjeûner,&l'Officierluy demanda seulement un quart
d'heure pour une petite affaire, & le livra à son valet
à qui il avoit doiiiiè le mot
pour le mener tousjours
devant au vaisseau qui attendoit à la rade son prisonnier. CeCapitainefortant du bal n'avoit point
encore change d'habit, ôc
marchoir vers la rade suivy du valet, qui luy dit
comme par une reflexion
soudaine qui luy venoit;je
prévois une plaisante chose,
Monsieur; c'est
que tous lesgens
du Jfaijjcdu de mon Maistre
HJQUS vont prendre pour luy ;
Ce Capiraine prit goust à
la plaisanterie, & dit qu'il
falloit voir s'ils s'y
nié-
prendroient. Ilfaut remarquer que ce valct avoir prévenu ces gensla que ion
Maistre reviendroit; mais
qu'il avoit bu toute lanuit,
& qu'ils ne prissent pas
garde à
ses folies, le Capitaine qui avoit en effet
du vin dans la teste, aborda le vaisseau en criant,
enfans prenez les Armes,
voilà vostre Capitaine qui
revient? en ce moment le
valet leur fit figne qu'ils
le receussent
,
& se sauva sans rien dire pendant
qu'ils faisoienc les hon-
neurs du vaisseau
,
à
celuy
qu'ils croyoient leur prisonnier, trompez par l'habit & la ressemblance.
1
Quand cette ceremonie
eut duréun certain temps,
les Hollandois s'en lasserent, & ayant prrs le large,
le traiterent comme feur
prilonnier qu'ilsemmenerentà Flessingue.
Le Capitaine estant étourdy dcvm & de surprise, & les Hollandais n'entendant pas sa langue, on
juge bien que ie^liirciflfement futimpossible
,
om
l'emmenade force,& il fue
quelquesjoursFlessingue
sans pouvoir retourner à
Boulogne
,
où le Pere
-
timide se mit fous la protection de son gendre,sur la
valeur duquel il se rassura
contre le retour du Capitaine
,
trouvant rautre un
meilleur party pour sa fille
,
le mariage fut conclu avant que le Capitaine
fust revenu de Flessingue,
ils se battirent quelque
temps aprés, leCapitaine
futblessé, tz on les accommoda ensuite de façon
qu'ils sont à present les
meilleurs amis du monde.
Fermer
Résumé : AVANTURE de deux Officers.
Le texte narre une aventure impliquant un riche bourgeois de Boulogne, sa fille, un capitaine et un officier. Le bourgeois, timide et faible d'esprit, accepte de marier sa fille à un capitaine logé chez lui. Lors d'un voyage à Dieppe, la fille rencontre un officier qui tombe amoureux d'elle et réciproquement. Malgré l'interdiction de son père, la fille continue de voir l'officier. Pour prouver sa noblesse et sa richesse, l'officier part en voyage mais est capturé par des corsaires hollandais. Il est libéré à condition de revenir à Boulogne pour payer une rançon. À son retour, il découvre que la fille doit épouser le capitaine le lendemain. Pour résoudre la situation, l'officier invite le capitaine à bord d'un vaisseau, où ce dernier est capturé à son tour par les Hollandais. Rassuré par l'absence du capitaine, le père conclut le mariage entre sa fille et l'officier. Plus tard, le capitaine, blessé et libéré de Flessingue, se réconcilie avec l'officier, et ils deviennent amis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 1397-1407
Ligne directe de la Maison de Boulogne, de Lens, de Licques, de Recourt, et de Rupelmonde.
Début :
Eustache, Comte de Boulogne, en 1040. avoit épousé Mahaud de Brabant, et [...]
Mots clefs :
Roi d'Espagne Philippe IV, Seigneur de Beaufort, Commandant des forts, Boulogne, Seigneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ligne directe de la Maison de Boulogne, de Lens, de Licques, de Recourt, et de Rupelmonde.
Ligne directe de la Maison de Boulogne ,
de Lens , de Licques , de Recourt ;
et de Rupelmonde.
Eustache , Comte de Boulogne , en 1040 .
avoit épousé Mahand de Brabant , et
eurent :
Eustache Cuens de Boulogne , surnom
mé Auguienen , en 1076. il épousa rde
d' Ardenne , fille de Godefroy le Bon , Duc
de Bouillon et de Lorraine. Godefroy de
Bouillon , Baudouin , Roi de Jerusalem ,
et Eustache III . Comte de Boulogne ,
sont issus de ce Mariage .
Eustache , Comte de Boulogne , épousa
Marie , fille de Maleone , Roi d'Ecosse ,
dont est issu ,
· Eustache de Boulogne , qui fut tué de
vant Rama , en 1107. deux de ses freres y
perdirent la vie. Ce dernier avoit épousé
1. Vol I ij
Gabine
398 MERCURE DE FRANCE
Gabine , fille de Jacques de Bodebacque ,
Seigneur de Wauvin ; ils eurent :
Godefroy de Boulogne , qui n'avoit que
trois ans lorsqu'Eustache son pere fut tué,
Eustache , son ayeul , l'envoya à la Cour
de Baudouin , son grand oncle , Roi de
Jerusalem . Après avoir servi dans ses Ar
mées , il commanda sa Gendarmerie ; il
défit les Sarrasins en plusieurs rencontres ;
enfin il fut fait prisonnier ; on le condui
sit à Antioche , où il demeura en capti
vité. Nogora , fille du Roi d'Antioche ,
touchée du mérite et du malheur de Go
defroy , embrassa sa Religion , se fit Chré
tienne et l'épousa. Dans le tems qu'ils se
sauvoient ensemble , ils furent atteints
par ceux qui avoient ordre de les pour
suivre. Godefroy fut tué en combattant ,
et Nogora fut ramenée chez le Roi son
pere , où elle accoucha d'un fils qui fur
nommé :
Noradin de Boulogne. Il passoit pour un
des plus braves Chevaliers de son tems , et
pour ennemi déclaré des Chrétiens . Phi
lippe d'Alsace , Comte de Flandres , le re
tira d'entre les mains des Chrétiens , qui
l'avoient fait prisonnier , et l'emmena en
Flandres , où il le remit entre les mains de
ses parens et amis. Deux ans après No
radin se convertit. Il fut baptisé à Bruges
I. Vol. dans
JUIN. 1731 1399
dans l'Eglise de S. Donat , et fut nommé
Eustache , ainsi que son ayeul. On lui
donna la Chastellenie de Lens, en Artois ,
avec heredité. Enfin il retint les Armes
qu'il avoit avant sa prison ; il portoit
Ecartelé d'or et de sable. Il épousa Marie
de fausse , dont il eut :
Jean de Boulogne , Chastelain hereditaire
de Lens , qui eut de Marie d'Enghien
sa femme ;
Baudouin de Boulogne , Chastelain he
reditaire de Lens , qui épousa Sara de
Mello , et en eut :
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens .
Le Pere Simplicien , dans l'Histoire des
Grands - Officiers de la Couronne , dont
le septième volume doit paroître incessa
ment , prétend que Jean de Boulogne ,
second du nom , n'étoit point de la Mai
son de Boulogne , mais de celle de Re
court , et avoit épousé Yde , Chastelaine
de Lens , Dame de Gomblain , fille et he
ritiere du Chastelain hereditaire de la
Ville de Lens en Artois , issus , comme
on vient de le voir , des anciens Comtes
de Boulogne , et que Jean de Recourt a
pris le nom et les Armes de Lens . Recourt
portoit pour Armes bandé de Vair et de
gueulle , qui est de Longueval , au chef
I. Vol. I üj d'or.
1400 MERCURE DE FRANCE
d'or. Cette Maison est surement très-no -❤
ble , très-illustre et très - ancienne.
Malgré l'opinion du Pere Simplicien ,
le Comte de Rupelmonde prétend descen
dre en ligne directe de la Maison de Bou
logne , et que Fean , second du nom ',
étoit fils de Baudouin de Boulogne et de
Sara de Mello , et avoit épousé Isabeau
de Brimeu , dont il eut pour fils :
"
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Seigneur de Recourt et de
Comblain. Il épousa en premieres nôces
Catherine de Bethune , et en secondes ,
Marie Desnes,Dame du Conroy, dont il eut :
François de Boulogne , Chastelain he
reditaire de Lens , Seigneur de Recourt
et de Comblain , qui épousa Dame Bea
trix de Licques , heritiere de Licques en
Artois , laquelle portoit pour Armes ban
dé d'argent et d'azur à la bordure de
gueulle, qu'ils ont écartelé dans leurs Ar
mes, et dont ils ont encore la Terre ; il eut
pour fils :
Sei
Gerard de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens , Baron de Licques ,
gneur de Recourt et de Comblain . It
mourut l'an 1375. il avoit épousé en pre
mieres nôces Jeanne de Mailly , dont il eut :
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Baron de Licques , Sei
I. Vol.
gneur
JUIN. 1 1731. 1401
de Recourt et de Comblain , qui
gneur
épousa Alix de Vermeilles ; il mourut l'an
1390. et fut enterré dans l'Eglise de Com
blain ; il eut pour fils :
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain , tué à
la Bataille d'Azincourt , l'an 1415. sans
posterité. Il avoit une soeur mariée avec
Valeran , Seigneur Desabords , qui mourut
aussi sans enfans , et ses biens revinrent
à son cousin germain ; elle est enterrée à
S. Pierre de Lille .
Du second Mariage de Gerard de Bou
logne avec Jeanne de Vianne , nâquit :
Charles de Boulogne , Chastelain he
reditaire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain . Il fut
fait Amiral de France en 1418. fut fort
estimé du Duc Jean de Bourgogne , qui
l'établit son Lieutenant dans la Ville de
Paris. Il accompagnoit ce Prince quand il
fut tué sur le Pont de Montreau , par Ta
neguy du Chastel , en 1419. il mourut
sans être marié.
•
Fean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain , vi
voit le 17. Juin 1429. et conjointement
avec Marguerite Dalesnes , sa femme , Da
1. Vol. I iiij
me
1402 MERCURE DE FRANCE
me d'Escoüannes , le 9. Janvier 1435. ils
firent le partage de leurs biens à plusieurs
enfans qu'ils eurent , dont l'aîné fut :
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain , Vi
comte de Beaurains . Il épousa le 27. Août
1453. Jeanne de Stanelle , fille de Jean de
Stauelle, Seigneur Dysenghien , et de Mar
guerite d' Antoing ; il eut pour fils :
Jacques de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain. Il fut
Chambellan de l'Empereur Charles V. Il
épousa Jeanne du Fay , fille de Laurent du
Fay Chateaurouge , Seigneur de Hulles
- Maître d'Hôtel du Roi , et de Bonne de
la Vieuville. Il vivoit encore en 1540.
alors âgé de 8. ans . Il eut plusieurs en
fans , dont l'aîné fut :
3.
7
Jacques de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain , Con
seiller et Chambellan de l'Empereur Char
les V. Lieutenant General en Flandres
Gouverneur et Capitaine de Landrecy. Il
épousa en premieres nôces le 23. Août
1512. Philippe le Fevre de Hemstéde , fille
deRoland le Fevre , Chevalier, Seigneur de
Tamise de Lieweletde Havoise de Hemside,
C. I. Vol.
I iiij
et
+
JUIN. 1731. 1405
T
·
et en secondes nôces , Isabeau de Fouque
soles , fille de Jacques , Seigneur de Fou
quesoles et d'Andrehem , et d'Isabeau de
Monchy-Senarpont. Il ne vivoit plus l'an
1562. du second lit , il eut ;
Philippe de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt , successivement Capi
taine d'une Compagnie de Cent Lances
l'an 1568. Gouverneur , Capitaine et Bail
ly des Villes de Tournchem et Dandruick,
et du Pays de Bredenarde , l'an 1573
Gouverneur des Villes et Citadelle de
Cambray et du Cambresis , l'an 1574. Ca
pitaine et Gouverneur d'Harlem , Gou
verneur et Sur- Intendant de la Ville de
Louvain , et Colonel d'un Regiment de
dix Compagnies de Gens de pied Walons,
l'an 1579. Capitaine et Souverain Bailly
du Château de la Motthe aux Bois de
Nieppe , Gruyer et Veneur des Châtelle
nies de Cassel et de la Motte , l'an 1582 .
puis Gouverneur de Lille , de Tournay ,
de Douay et d'Orchie. Il fut commis par
le Roi Catholique le 12. May de l'an
1586. pour régler , avec les Commissai
res du Roi Henry III. tous les differends
qui pouvoient naître sur l'interprétation
et sur l'execution des articles de la Tréve
de Cambray , concluë le 23. Decembre
..
L. Vol. Iv 1585.
1404 MERCURE DE FRANCE
1585. Il mourut à Bruxelles le Vendredi
Saint de l'an 1588. et fut enterré aux
Cordeliers de Tournay ; il avoit été ma
rié , du consentement de l'Empereur et
de son Conseil , avec Jeanne de Witthem,
fille de Georges de Witthem , Chevalier ,
Seigneur Dirque , et de Jeanne de Jansse
de Mastain ; il eut plusieurs enfans.
Gabriel de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens, Baron de Licques de Com
blains et d'Audenthun , Seigneur de Re
court , épousa Helene de Merode , fille de
Jean de Merode , Seigneur de Moriamez,
et de Philippe de Montfort , dont est sorti
la posterité de M. le Marquis de Licques,
rapportée dans l'Histoire des Grands Of
ficiers de la Couronne , qui subsiste en
core .
La Branche de M. de Rupelmonde, vient
de Philippe de Boulogne , Lens , Licques
et Recourt , troisiéme fils de Philippe de
Boulogne , et de Jeanne de Witthem . II
fut Seigneur Daudenthun , et de la Terre
de Wissekerke , laquelle fut érigée en Ba
ronie par Philippes IV. Roi d'Espagne ,
à la charge de la tenir de plein Fief du
Comté de Flandres , en consideration des
services que ses Ancêtres et lui avoient
rendus. Il avoit servi plus de 40. ans ,
tant Capitaine d'Infanterie, que Capitaine
1. Vol.
de
JUIN. 1731. 1495
de Chevaux-Lanciers, Colonel d'Infanterie
Walone, d'une Compagnie de 300.Têtes ;
il étoit Grand - Bailly du Pays d'Waës , et
Commandant les Troupes ; il avoit été
Capitaine des Gardes du Duc de Parme ;
qui commandoit dans les Pays Bas. Il
avoit épousé Marguerite Stéelandt , le 11 .
Juin 1590. fille de Servais de Stéelandt ,
Seigneur de la Terre de Wissekerke , ri
che heritiere ; il eut plusieurs enfans,
Servais de Boulogne , de Lens , de Lic
ques et de Recourt , Seigneur de Beaufort
et Baron de Wissekerke , Capitaine d'une
Compagnie de trois cens Têtes libres pour
le service de S. M. Catholique , Comman
dant des Forts de Calloo , de Burcht et de
Werrebrouck , Grand- Bailly du Pays de
Waes , et Sur- Intendant des Gens de Guer
re dans les Pays et Comtez de Flandres ;
il épousa le 20. Septembre de l'an 16 24 .
Marguerite de Robles , fille de Jean de Ro
bles , Comte d'Hanap , Baron de Billy ,
Gouverneur et Capitaine general des Vil
les , Châtellenie et Châteaux de Lille , de
Douay et d'Orchies ; de son Mariage
nâquit :
-
Philippe de Boulogne , de Lens , Lic
ques et Recourt , Baron de Wissekerke ,
Seigneur de Beaufort , de Bays , Docle , et
d'Audenthun , qui épousa le 5. Juillet
1. Vel. Ivj .. 1655.
1406 MERCURE DE FRANCE
1655. Marguerite de Bäerlandt , riche he
ritiere , fille de Jacques , Seigneur de
Baërlandt , Dondlandt , Dirikland , & c.
Le Roi d'Espagne Philippe IV. lui vendit
le 9. Avril 1658. la Ville , Château , Ter
re et Seigneurie de Rupelmonde , mouvant
du Comté de Flandres. Il mourut fort
jeune , et laissa pour fils unique :
Philippe de Boulogne , Lens , Licques et
Recourt , Comte de Rupelmonde , Baron
de Wissekerke , Seigneur de Bays , Daudenthun
, de Majourque , de Hongersdycg
de Baerlandt , de Bakendorf, Doud-Landt,
de Diriklandt, de Philiplandt, de Score¸d’V
lack. Il fut marié le 21. Avril 1677. avec
Marie- Anne Eusebe Truchses , née Contes
se de Wollfegg, fille de Maximilien Guillau
me Truchses , Comte de Wolfegg , Gouver
neur d'Amberg en Baviere , et d'Isabelle
Claire de Lignes d' Aremberg et d'Arschot.
Il mourut fort jeune , et de ce Mariage il
eut pour fils unique :
Maximilien- Philippe- Joseph de Boulo◄
gne , de Lens , de Licques , de Recourt
Comte de Rupelmonde , Baron de Wis
sekerke , Seigneur de Bays , Daudenthun ,
de Majourque , de Hongersdicg , de Baër
landt , de Bakendorf , Doudlandt , de
Diriklandt , de Philipplande , de Score et
d'Ulack , Colonel d'un Regiment de
I
I. Vol.
Trou *
JU.IN. 1731.. 1407
Troupes Walonnes en 1702. et Brigadier
des Armées du Roi d'Espagne l'an 1706.
Il fut émancipé le 26. Juin 1701. et il
épousa le 24. Janvier 1705. Marie Mar
guerite- Elisabeth. d'Alegre , presentement
Dame du Palais de la Reine , et fille d'Y
ves , Marquis d'Alegre , Maréchal de
France , Chevalier des Ordres du Roi , et
de Jeanne- Françoise Garrault de Caminade.
Il fut tué au Siege de Brihuega en Espagne,
ayant été fait Maréchal de Camp quatre
jours avant sa mort , qui arriva le 11.
Decembre 1710. il laissa un fils unique ,
qui donne lieu à cet Article..
Yves- Marie de Boulogne , de Lens , de
Licques , de Recourt , Comte de Rupel
monde , Baron de Wissekerke , Seigneur
de Bays , Daudenthun , de Majourque , de
Hongersdycg , de Baerlandt , de Baken
dorf , Doudlandt , de Dirikland , de Phi
Tipplandt , de Score , d'Ulack et de ta
Creste , Capitaine au Régiment d'Alsace ,
et Colonel à la suite de ce Regiment.
Nous ne donnerons point ici la Généa
logie de la Maison de Grammont , parce
qu'elle est détaillée fort au long dans la
nouvelle Edition de l'Histoire des Grands
Officiers de la Couronne, Tome 4. p . 6.12.
de Lens , de Licques , de Recourt ;
et de Rupelmonde.
Eustache , Comte de Boulogne , en 1040 .
avoit épousé Mahand de Brabant , et
eurent :
Eustache Cuens de Boulogne , surnom
mé Auguienen , en 1076. il épousa rde
d' Ardenne , fille de Godefroy le Bon , Duc
de Bouillon et de Lorraine. Godefroy de
Bouillon , Baudouin , Roi de Jerusalem ,
et Eustache III . Comte de Boulogne ,
sont issus de ce Mariage .
Eustache , Comte de Boulogne , épousa
Marie , fille de Maleone , Roi d'Ecosse ,
dont est issu ,
· Eustache de Boulogne , qui fut tué de
vant Rama , en 1107. deux de ses freres y
perdirent la vie. Ce dernier avoit épousé
1. Vol I ij
Gabine
398 MERCURE DE FRANCE
Gabine , fille de Jacques de Bodebacque ,
Seigneur de Wauvin ; ils eurent :
Godefroy de Boulogne , qui n'avoit que
trois ans lorsqu'Eustache son pere fut tué,
Eustache , son ayeul , l'envoya à la Cour
de Baudouin , son grand oncle , Roi de
Jerusalem . Après avoir servi dans ses Ar
mées , il commanda sa Gendarmerie ; il
défit les Sarrasins en plusieurs rencontres ;
enfin il fut fait prisonnier ; on le condui
sit à Antioche , où il demeura en capti
vité. Nogora , fille du Roi d'Antioche ,
touchée du mérite et du malheur de Go
defroy , embrassa sa Religion , se fit Chré
tienne et l'épousa. Dans le tems qu'ils se
sauvoient ensemble , ils furent atteints
par ceux qui avoient ordre de les pour
suivre. Godefroy fut tué en combattant ,
et Nogora fut ramenée chez le Roi son
pere , où elle accoucha d'un fils qui fur
nommé :
Noradin de Boulogne. Il passoit pour un
des plus braves Chevaliers de son tems , et
pour ennemi déclaré des Chrétiens . Phi
lippe d'Alsace , Comte de Flandres , le re
tira d'entre les mains des Chrétiens , qui
l'avoient fait prisonnier , et l'emmena en
Flandres , où il le remit entre les mains de
ses parens et amis. Deux ans après No
radin se convertit. Il fut baptisé à Bruges
I. Vol. dans
JUIN. 1731 1399
dans l'Eglise de S. Donat , et fut nommé
Eustache , ainsi que son ayeul. On lui
donna la Chastellenie de Lens, en Artois ,
avec heredité. Enfin il retint les Armes
qu'il avoit avant sa prison ; il portoit
Ecartelé d'or et de sable. Il épousa Marie
de fausse , dont il eut :
Jean de Boulogne , Chastelain hereditaire
de Lens , qui eut de Marie d'Enghien
sa femme ;
Baudouin de Boulogne , Chastelain he
reditaire de Lens , qui épousa Sara de
Mello , et en eut :
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens .
Le Pere Simplicien , dans l'Histoire des
Grands - Officiers de la Couronne , dont
le septième volume doit paroître incessa
ment , prétend que Jean de Boulogne ,
second du nom , n'étoit point de la Mai
son de Boulogne , mais de celle de Re
court , et avoit épousé Yde , Chastelaine
de Lens , Dame de Gomblain , fille et he
ritiere du Chastelain hereditaire de la
Ville de Lens en Artois , issus , comme
on vient de le voir , des anciens Comtes
de Boulogne , et que Jean de Recourt a
pris le nom et les Armes de Lens . Recourt
portoit pour Armes bandé de Vair et de
gueulle , qui est de Longueval , au chef
I. Vol. I üj d'or.
1400 MERCURE DE FRANCE
d'or. Cette Maison est surement très-no -❤
ble , très-illustre et très - ancienne.
Malgré l'opinion du Pere Simplicien ,
le Comte de Rupelmonde prétend descen
dre en ligne directe de la Maison de Bou
logne , et que Fean , second du nom ',
étoit fils de Baudouin de Boulogne et de
Sara de Mello , et avoit épousé Isabeau
de Brimeu , dont il eut pour fils :
"
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Seigneur de Recourt et de
Comblain. Il épousa en premieres nôces
Catherine de Bethune , et en secondes ,
Marie Desnes,Dame du Conroy, dont il eut :
François de Boulogne , Chastelain he
reditaire de Lens , Seigneur de Recourt
et de Comblain , qui épousa Dame Bea
trix de Licques , heritiere de Licques en
Artois , laquelle portoit pour Armes ban
dé d'argent et d'azur à la bordure de
gueulle, qu'ils ont écartelé dans leurs Ar
mes, et dont ils ont encore la Terre ; il eut
pour fils :
Sei
Gerard de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens , Baron de Licques ,
gneur de Recourt et de Comblain . It
mourut l'an 1375. il avoit épousé en pre
mieres nôces Jeanne de Mailly , dont il eut :
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Baron de Licques , Sei
I. Vol.
gneur
JUIN. 1 1731. 1401
de Recourt et de Comblain , qui
gneur
épousa Alix de Vermeilles ; il mourut l'an
1390. et fut enterré dans l'Eglise de Com
blain ; il eut pour fils :
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain , tué à
la Bataille d'Azincourt , l'an 1415. sans
posterité. Il avoit une soeur mariée avec
Valeran , Seigneur Desabords , qui mourut
aussi sans enfans , et ses biens revinrent
à son cousin germain ; elle est enterrée à
S. Pierre de Lille .
Du second Mariage de Gerard de Bou
logne avec Jeanne de Vianne , nâquit :
Charles de Boulogne , Chastelain he
reditaire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain . Il fut
fait Amiral de France en 1418. fut fort
estimé du Duc Jean de Bourgogne , qui
l'établit son Lieutenant dans la Ville de
Paris. Il accompagnoit ce Prince quand il
fut tué sur le Pont de Montreau , par Ta
neguy du Chastel , en 1419. il mourut
sans être marié.
•
Fean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain , vi
voit le 17. Juin 1429. et conjointement
avec Marguerite Dalesnes , sa femme , Da
1. Vol. I iiij
me
1402 MERCURE DE FRANCE
me d'Escoüannes , le 9. Janvier 1435. ils
firent le partage de leurs biens à plusieurs
enfans qu'ils eurent , dont l'aîné fut :
Jean de Boulogne , Chastelain heredi
taire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain , Vi
comte de Beaurains . Il épousa le 27. Août
1453. Jeanne de Stanelle , fille de Jean de
Stauelle, Seigneur Dysenghien , et de Mar
guerite d' Antoing ; il eut pour fils :
Jacques de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain. Il fut
Chambellan de l'Empereur Charles V. Il
épousa Jeanne du Fay , fille de Laurent du
Fay Chateaurouge , Seigneur de Hulles
- Maître d'Hôtel du Roi , et de Bonne de
la Vieuville. Il vivoit encore en 1540.
alors âgé de 8. ans . Il eut plusieurs en
fans , dont l'aîné fut :
3.
7
Jacques de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt et de Comblain , Con
seiller et Chambellan de l'Empereur Char
les V. Lieutenant General en Flandres
Gouverneur et Capitaine de Landrecy. Il
épousa en premieres nôces le 23. Août
1512. Philippe le Fevre de Hemstéde , fille
deRoland le Fevre , Chevalier, Seigneur de
Tamise de Lieweletde Havoise de Hemside,
C. I. Vol.
I iiij
et
+
JUIN. 1731. 1405
T
·
et en secondes nôces , Isabeau de Fouque
soles , fille de Jacques , Seigneur de Fou
quesoles et d'Andrehem , et d'Isabeau de
Monchy-Senarpont. Il ne vivoit plus l'an
1562. du second lit , il eut ;
Philippe de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens , Baron de Licques , Sei
gneur de Recourt , successivement Capi
taine d'une Compagnie de Cent Lances
l'an 1568. Gouverneur , Capitaine et Bail
ly des Villes de Tournchem et Dandruick,
et du Pays de Bredenarde , l'an 1573
Gouverneur des Villes et Citadelle de
Cambray et du Cambresis , l'an 1574. Ca
pitaine et Gouverneur d'Harlem , Gou
verneur et Sur- Intendant de la Ville de
Louvain , et Colonel d'un Regiment de
dix Compagnies de Gens de pied Walons,
l'an 1579. Capitaine et Souverain Bailly
du Château de la Motthe aux Bois de
Nieppe , Gruyer et Veneur des Châtelle
nies de Cassel et de la Motte , l'an 1582 .
puis Gouverneur de Lille , de Tournay ,
de Douay et d'Orchie. Il fut commis par
le Roi Catholique le 12. May de l'an
1586. pour régler , avec les Commissai
res du Roi Henry III. tous les differends
qui pouvoient naître sur l'interprétation
et sur l'execution des articles de la Tréve
de Cambray , concluë le 23. Decembre
..
L. Vol. Iv 1585.
1404 MERCURE DE FRANCE
1585. Il mourut à Bruxelles le Vendredi
Saint de l'an 1588. et fut enterré aux
Cordeliers de Tournay ; il avoit été ma
rié , du consentement de l'Empereur et
de son Conseil , avec Jeanne de Witthem,
fille de Georges de Witthem , Chevalier ,
Seigneur Dirque , et de Jeanne de Jansse
de Mastain ; il eut plusieurs enfans.
Gabriel de Boulogne , Chastelain here
ditaire de Lens, Baron de Licques de Com
blains et d'Audenthun , Seigneur de Re
court , épousa Helene de Merode , fille de
Jean de Merode , Seigneur de Moriamez,
et de Philippe de Montfort , dont est sorti
la posterité de M. le Marquis de Licques,
rapportée dans l'Histoire des Grands Of
ficiers de la Couronne , qui subsiste en
core .
La Branche de M. de Rupelmonde, vient
de Philippe de Boulogne , Lens , Licques
et Recourt , troisiéme fils de Philippe de
Boulogne , et de Jeanne de Witthem . II
fut Seigneur Daudenthun , et de la Terre
de Wissekerke , laquelle fut érigée en Ba
ronie par Philippes IV. Roi d'Espagne ,
à la charge de la tenir de plein Fief du
Comté de Flandres , en consideration des
services que ses Ancêtres et lui avoient
rendus. Il avoit servi plus de 40. ans ,
tant Capitaine d'Infanterie, que Capitaine
1. Vol.
de
JUIN. 1731. 1495
de Chevaux-Lanciers, Colonel d'Infanterie
Walone, d'une Compagnie de 300.Têtes ;
il étoit Grand - Bailly du Pays d'Waës , et
Commandant les Troupes ; il avoit été
Capitaine des Gardes du Duc de Parme ;
qui commandoit dans les Pays Bas. Il
avoit épousé Marguerite Stéelandt , le 11 .
Juin 1590. fille de Servais de Stéelandt ,
Seigneur de la Terre de Wissekerke , ri
che heritiere ; il eut plusieurs enfans,
Servais de Boulogne , de Lens , de Lic
ques et de Recourt , Seigneur de Beaufort
et Baron de Wissekerke , Capitaine d'une
Compagnie de trois cens Têtes libres pour
le service de S. M. Catholique , Comman
dant des Forts de Calloo , de Burcht et de
Werrebrouck , Grand- Bailly du Pays de
Waes , et Sur- Intendant des Gens de Guer
re dans les Pays et Comtez de Flandres ;
il épousa le 20. Septembre de l'an 16 24 .
Marguerite de Robles , fille de Jean de Ro
bles , Comte d'Hanap , Baron de Billy ,
Gouverneur et Capitaine general des Vil
les , Châtellenie et Châteaux de Lille , de
Douay et d'Orchies ; de son Mariage
nâquit :
-
Philippe de Boulogne , de Lens , Lic
ques et Recourt , Baron de Wissekerke ,
Seigneur de Beaufort , de Bays , Docle , et
d'Audenthun , qui épousa le 5. Juillet
1. Vel. Ivj .. 1655.
1406 MERCURE DE FRANCE
1655. Marguerite de Bäerlandt , riche he
ritiere , fille de Jacques , Seigneur de
Baërlandt , Dondlandt , Dirikland , & c.
Le Roi d'Espagne Philippe IV. lui vendit
le 9. Avril 1658. la Ville , Château , Ter
re et Seigneurie de Rupelmonde , mouvant
du Comté de Flandres. Il mourut fort
jeune , et laissa pour fils unique :
Philippe de Boulogne , Lens , Licques et
Recourt , Comte de Rupelmonde , Baron
de Wissekerke , Seigneur de Bays , Daudenthun
, de Majourque , de Hongersdycg
de Baerlandt , de Bakendorf, Doud-Landt,
de Diriklandt, de Philiplandt, de Score¸d’V
lack. Il fut marié le 21. Avril 1677. avec
Marie- Anne Eusebe Truchses , née Contes
se de Wollfegg, fille de Maximilien Guillau
me Truchses , Comte de Wolfegg , Gouver
neur d'Amberg en Baviere , et d'Isabelle
Claire de Lignes d' Aremberg et d'Arschot.
Il mourut fort jeune , et de ce Mariage il
eut pour fils unique :
Maximilien- Philippe- Joseph de Boulo◄
gne , de Lens , de Licques , de Recourt
Comte de Rupelmonde , Baron de Wis
sekerke , Seigneur de Bays , Daudenthun ,
de Majourque , de Hongersdicg , de Baër
landt , de Bakendorf , Doudlandt , de
Diriklandt , de Philipplande , de Score et
d'Ulack , Colonel d'un Regiment de
I
I. Vol.
Trou *
JU.IN. 1731.. 1407
Troupes Walonnes en 1702. et Brigadier
des Armées du Roi d'Espagne l'an 1706.
Il fut émancipé le 26. Juin 1701. et il
épousa le 24. Janvier 1705. Marie Mar
guerite- Elisabeth. d'Alegre , presentement
Dame du Palais de la Reine , et fille d'Y
ves , Marquis d'Alegre , Maréchal de
France , Chevalier des Ordres du Roi , et
de Jeanne- Françoise Garrault de Caminade.
Il fut tué au Siege de Brihuega en Espagne,
ayant été fait Maréchal de Camp quatre
jours avant sa mort , qui arriva le 11.
Decembre 1710. il laissa un fils unique ,
qui donne lieu à cet Article..
Yves- Marie de Boulogne , de Lens , de
Licques , de Recourt , Comte de Rupel
monde , Baron de Wissekerke , Seigneur
de Bays , Daudenthun , de Majourque , de
Hongersdycg , de Baerlandt , de Baken
dorf , Doudlandt , de Dirikland , de Phi
Tipplandt , de Score , d'Ulack et de ta
Creste , Capitaine au Régiment d'Alsace ,
et Colonel à la suite de ce Regiment.
Nous ne donnerons point ici la Généa
logie de la Maison de Grammont , parce
qu'elle est détaillée fort au long dans la
nouvelle Edition de l'Histoire des Grands
Officiers de la Couronne, Tome 4. p . 6.12.
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Résumé : Ligne directe de la Maison de Boulogne, de Lens, de Licques, de Recourt, et de Rupelmonde.
Le texte expose la lignée directe de la Maison de Boulogne, de Lens, de Licques, de Recourt et de Rupelmonde. Eustache, Comte de Boulogne en 1040, épousa Mahaut de Brabant. Leur fils, Eustache II, Comte de Boulogne, épousa Ida d'Ardenne, fille de Godefroy le Bon, Duc de Bouillon et de Lorraine. De cette union naquirent Godefroy de Bouillon, Baudouin, Roi de Jérusalem, et Eustache III, Comte de Boulogne. Eustache III épousa Marie, fille de Malcolm III, Roi d'Écosse. Leur fils, Eustache de Boulogne, fut tué devant Rama en 1107. Eustache avait épousé Gabine de Bodebacque, et ils eurent Godefroy de Boulogne. Ce dernier, envoyé à la cour de Baudouin, Roi de Jérusalem, fut capturé et libéré par Nogora, fille du Roi d'Antioche, qu'il épousa. Ils eurent un fils, Noradin de Boulogne, qui se convertit au christianisme et fut nommé Eustache. Jean de Boulogne, Chastelain héréditaire de Lens, épousa Marie d'Enghien. Leur fils, Baudouin de Boulogne, épousa Sara de Mello, et ils eurent Jean de Boulogne. La filiation de Jean de Boulogne est contestée par le Père Simplicien, qui affirme qu'il appartenait à la Maison de Recourt. Le Comte de Rupelmonde, cependant, affirme descendre directement de la Maison de Boulogne. La lignée continue avec François de Boulogne, qui épousa Béatrix de Licques, et leur fils, Gérard de Boulogne, qui épousa Jeanne de Mailly. Gérard eut plusieurs enfants, dont Jean de Boulogne, tué à la bataille d'Azincourt en 1415. Charles de Boulogne, frère de Jean, fut Amiral de France et Lieutenant du Duc Jean de Bourgogne. Fean de Boulogne épousa Marguerite Dalesnes et eut plusieurs enfants, dont Jean de Boulogne, qui épousa Jeanne de Stanelle. Leur fils, Jacques de Boulogne, fut Chambellan de l'Empereur Charles V. Philippe de Boulogne, fils de Jacques, eut une carrière militaire distinguée et épousa Jeanne de Witthem. La branche de Rupelmonde vient de Philippe de Boulogne, qui épousa Marguerite Stéelandt. Leur fils, Servais de Boulogne, épousa Marguerite de Robles. Philippe de Boulogne, leur fils, épousa Marguerite de Bäerlandt et acheta la Seigneurie de Rupelmonde. Philippe de Boulogne, Comte de Rupelmonde, épousa Marie-Anne Eusèbe Truchses et eut un fils, Maximilien-Philippe-Joseph de Boulogne. Ce dernier fut Colonel et Brigadier des Armées du Roi d'Espagne et fut tué au siège de Brihuega en 1710. Son fils unique, Yves-Marie de Boulogne, continua la lignée.
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