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1
p. 131-146
L'Amant vantousé, Histoire. [titre d'après la table]
Début :
Si ce dénombrement de Vaisseaux, d'Equipages & d'Armemens n'est [...]
Mots clefs :
Pédant, Connaissances, Amoureux, Exercices, Ventouses, Molière, Chirurgien, Rougeurs, Voiture, Opération
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texteReconnaissance textuelle : L'Amant vantousé, Histoire. [titre d'après la table]
Si ce dénombrement de
Vaiſſeaux ,d'Equipages &d'Ar- memens n'eſt pas du gouft de vos ſpirituelles Amies, l'Avan- ture quej'ay à vous conter aura peut- eftre pour elles quelque choſe de réjoüiffant. Ily a plus d'une Perſonne qui vous l'atteftera pour veritable , & je vous 12Conne fur la foy de Gens ſans reproche.
UnjeuneGentilhomme, ren- fermé juſqu'à vingt ans dans le
GALANT. 83
fonds de fa Province , ſous la dépendance d'un Pédant quiavoit tâché de luy apprendre beau- coup de chofes qu'il ne ſçavoit peut-eſtre pas trop bien luy- meſme, vint il y aquelquetemps à Paris pour y commencer ſes Exercices , & quand il y vint,
on peut dire qu'il eſtoit tout nouvellement débarqué.Il avoit des manieres embarraffées , &
ceux qui prenoient intereſt en luy , ne le virent pas longtemps fans s'appercevoir que l'Etude neluy avoit donné quedes Con- noiſſances maldigerées qui a- voient beſoin d'adouciſſement.
Comme il n'y a point d'Ecole plus propre àl'acquerirque cel- le des Femmes , fes Amis le menerent chez quelques Belles. II Les vit d'abordfans autredeſſein
que celuy de rendre ſesdevoirs
Dvj
84 LE MERCVRE
à d'aimables Perſonnes que fa naiffance engageoit à marquer de la confideration pour luy ;
mais infenfiblement il y prit goust , il eſtoit d'âge à aimer , il avoit un cœur; & une grande Brune dont les yeux eſtoient les plus dangereux du monde, eut tantde charmes pour luy , qu'il en devint éperduëment amou- reux. La Dame fut ſurpriſe de le voir plus ſouvent chez elle qu'elle ne l'auroit ſouhaité ! Elle eſtoit ſi bien faite , qu'elle n'eut pas de peine à deviner qui l'at- tiroit. Ses affiduitez ayant com- mencé à luy faire connoiſtre la.
paſſion qu'il avoit pour elle , fes regards &quelques foûpirs mat étouffez acheverent de l'en inftruire. Cette conqueſte lachagrina , elle n'eſtoit point d'un af fez grand poids pour luy faire
GALANT. 85
honneur, & l'expoſoit àdes im- portunitez fatiguantes pour une Perſonne qu'un cœur novice n'accommodoit pas. Elle feignit de n'entendre point ſes premie- res declarations , & pour s'en défaire en le rebutant , elle le
raitla fur quelques tlefauts dont il prenoit peine à ſe corriger , &
n'oublia pas fur tout à luyfaire connoiſtre ſon dégoutpour cer- taines rougeurs qu'il avoit fur le
viſage. Il aimoit la Dame , &
vouloit luy plaire à quelque prix que ce fuſt. Cedernier reproche luy donnoit de l'inquietude. II erut que ſes rougeurs eſtoient la feule choſe qui la choquoit , &
dans l'impatience d'y trouver
quelque remede , il fit confiden- ce de ſon ſecret àceluy qui l'a- voit mené chez elle , &qui ap- - prenoit ſes Exercices dans la
86 LE MERCVRE
meſme Académie que luy. Le Confident avoit veu le monde,
il aimoit à faire piece , & fans heſiter, il luy dit que ſi c'eſtoit là le ſeul obſtacle qui l'empef- chaſt d'avoir les bonnes graces de la Belle , il luy répondoitde fon bonheur. Il adjoûte que ces rougeurs venoient d'une abon- dance de fang qu'il eſtoitfacile dedétourner ,qu'il les avoit euës comme luy, & quepour éviterla guerre qu'on luy faifoit , il s'en eſtoit fait quite pardes Ventou- ſes appliquées ſur la partie que Moliere nous a fait ſi ſpirituelle- ment entendre , quanddans l'u- nedeſes Pieces il a fait dire pour infulter un Apotiquaire, qu'on voyoit bienqu'il n'eſtoit pas ac- couſtumé à parler àdes Viſages .
Le Gentil-homme auffi credule
que jeune , auroit voulu eftre
GALAN Τ. 87
ventousédans le meſme inſtant.
Il embraffe le Confident avec
une joye extraordinaire , & le conjure de ne point differer à
faire venir la meſme Perſonne
dont il s'eſt ſervy pourunepa- reille Opération. On prend jour au lendemain , un Chirurgien a le mot , & deux Amis com
muns font avertis de l'employ qu'ils doivent avoir dans la Pie- ce. LeConfidentamene le Chirurgien à l'heure marquée. Le Gentilhomme le prie den'épar- gner point ſon ſang , &fe cou- chant fur le ventre, il fouffre
l'application des Ventouſes qui fontunecopieuſe attraction.Les Scarifications ſuivent,on les fait
profondes , &apres que le Chi- rurgien en a recüeilly deux grandes paletes de ſang,il remet les Ventouſes, & feignant d'a
88 LE MERCVRE
voir oublié quelque choſe de neceffaire , il le quitte pour cou- rir juſques chez luy. Il eſt à pei- ne forty de la Chambre , qu'on entend du bruit dans l'Escalier.
C'eſtoient les deux Amis à qui on avoit appris le miftere. Ils entrent malgré le Patient qui veut qu'on ferme la porte , &
qui a bien de la peine à ſe tenir couché fur le coſté. Ils s'informent de ce qui peut l'arreſter au,
Lit , & apres une converſation generale d'un quart - d'heure l'un des deux paſſe dans une étroite ruelle ſous pretexte d'a-'
voir quelque ſecret à luy dire.
L'Amant Ventouse tourne la
teſte ſans ſe remier , &fon Amy le prie inutilement de s'appro- cher unpeudavantage. Il n'ofe luy dire en termes du galant Voiture , qu'il a pour ne le pas
7
३
He GALANT. 89
eier.
11
e
1
faire , une raiſon fondamentale fur laquelle il ne luy eſt pas permis d'apuyer. Il n'écoute que d'un peu loin cequ'on neluydi- roit pas fi on ne cherchoit à
l'embarraffer ; & enfin le Confident fait l'officieux en obligeant les nouveaux venus às'é- loigner. Le Chirurgien revient,
fil ofte les Ventouſes, &laiffe le Plaintif ſcarifié dansdes dou- Veurs dont il ne ſe conſole que par l'efperace de n'avoirplusles Tougeurs qui bleſſent les yeux de la Dame. Elle apprend du Confident le tour qu'il luy a
joué , & afin qu'il nejoüiffe pas ſeul du plaifirde cette Avantu- re, elle envoye prier le Gentil- homme de luy venir parler le lendemain. LeMeſſage luy étoit trop doux pour ne l'engager pas àſe faire une neceſſité de cette
१० LE MERCVRE
Viſite.Il ſe rend chez elle àpied,
car l'Opération eſtoit trop ré- cente , &ne laiſſoit aucune voiture commode pourluy. Onle mene dans leCabinetde la Belle , où il ne trouve que desEſca- beaux fort durs. Elle le fait affeoir malgré luy. Il fait centpo- ſtures qui l'inſtruiſent de ce
qu'il ſouffre , &jamais conver- ſation d'une Maîtreſſe ne parut ſi longue à un Amant. Il s'en tire le plutôt qui'l peut , & ce qui le chagrine, c'eſtqu'aubout de quelques jours , il s'apperçoit que ſes rougeurs augmentoient au lieu de diminuer. Il s'en
plaint à celuy qui est cauſedu Remede qu'il a eſſayé, & fa ré- ponſe eſt qu'il feroit bonde re- commencer , parce que les Ven- touſes n'ontpas efté affez long- temps appliquées. Il s'y ſeroit
GALANT. 91
refolu fans doute , s'il n'en euſt - demandé avis àquelqu'un qui - luy dit charitablement qu'on - luy faiſoit piece. Il avoit du coeur ,&ayant rencontré le ma- licieux Confident , il luy fait mettre l'épée à la main. Comme les diſgraces ſe ſuivent , il ne peut fi bien ſe ſervir de fon adreſſe , qu'il ne reçoive une fort large Bleſſure dontil eſt en- cor àpreſent au Lit.Il eſt certain qu'il en guérira , mais il ne l'eſt pas que ce nouveau ſangqu'ila
perdu faſſe ceſſer les rougeurs
Vaiſſeaux ,d'Equipages &d'Ar- memens n'eſt pas du gouft de vos ſpirituelles Amies, l'Avan- ture quej'ay à vous conter aura peut- eftre pour elles quelque choſe de réjoüiffant. Ily a plus d'une Perſonne qui vous l'atteftera pour veritable , & je vous 12Conne fur la foy de Gens ſans reproche.
UnjeuneGentilhomme, ren- fermé juſqu'à vingt ans dans le
GALANT. 83
fonds de fa Province , ſous la dépendance d'un Pédant quiavoit tâché de luy apprendre beau- coup de chofes qu'il ne ſçavoit peut-eſtre pas trop bien luy- meſme, vint il y aquelquetemps à Paris pour y commencer ſes Exercices , & quand il y vint,
on peut dire qu'il eſtoit tout nouvellement débarqué.Il avoit des manieres embarraffées , &
ceux qui prenoient intereſt en luy , ne le virent pas longtemps fans s'appercevoir que l'Etude neluy avoit donné quedes Con- noiſſances maldigerées qui a- voient beſoin d'adouciſſement.
Comme il n'y a point d'Ecole plus propre àl'acquerirque cel- le des Femmes , fes Amis le menerent chez quelques Belles. II Les vit d'abordfans autredeſſein
que celuy de rendre ſesdevoirs
Dvj
84 LE MERCVRE
à d'aimables Perſonnes que fa naiffance engageoit à marquer de la confideration pour luy ;
mais infenfiblement il y prit goust , il eſtoit d'âge à aimer , il avoit un cœur; & une grande Brune dont les yeux eſtoient les plus dangereux du monde, eut tantde charmes pour luy , qu'il en devint éperduëment amou- reux. La Dame fut ſurpriſe de le voir plus ſouvent chez elle qu'elle ne l'auroit ſouhaité ! Elle eſtoit ſi bien faite , qu'elle n'eut pas de peine à deviner qui l'at- tiroit. Ses affiduitez ayant com- mencé à luy faire connoiſtre la.
paſſion qu'il avoit pour elle , fes regards &quelques foûpirs mat étouffez acheverent de l'en inftruire. Cette conqueſte lachagrina , elle n'eſtoit point d'un af fez grand poids pour luy faire
GALANT. 85
honneur, & l'expoſoit àdes im- portunitez fatiguantes pour une Perſonne qu'un cœur novice n'accommodoit pas. Elle feignit de n'entendre point ſes premie- res declarations , & pour s'en défaire en le rebutant , elle le
raitla fur quelques tlefauts dont il prenoit peine à ſe corriger , &
n'oublia pas fur tout à luyfaire connoiſtre ſon dégoutpour cer- taines rougeurs qu'il avoit fur le
viſage. Il aimoit la Dame , &
vouloit luy plaire à quelque prix que ce fuſt. Cedernier reproche luy donnoit de l'inquietude. II erut que ſes rougeurs eſtoient la feule choſe qui la choquoit , &
dans l'impatience d'y trouver
quelque remede , il fit confiden- ce de ſon ſecret àceluy qui l'a- voit mené chez elle , &qui ap- - prenoit ſes Exercices dans la
86 LE MERCVRE
meſme Académie que luy. Le Confident avoit veu le monde,
il aimoit à faire piece , & fans heſiter, il luy dit que ſi c'eſtoit là le ſeul obſtacle qui l'empef- chaſt d'avoir les bonnes graces de la Belle , il luy répondoitde fon bonheur. Il adjoûte que ces rougeurs venoient d'une abon- dance de fang qu'il eſtoitfacile dedétourner ,qu'il les avoit euës comme luy, & quepour éviterla guerre qu'on luy faifoit , il s'en eſtoit fait quite pardes Ventou- ſes appliquées ſur la partie que Moliere nous a fait ſi ſpirituelle- ment entendre , quanddans l'u- nedeſes Pieces il a fait dire pour infulter un Apotiquaire, qu'on voyoit bienqu'il n'eſtoit pas ac- couſtumé à parler àdes Viſages .
Le Gentil-homme auffi credule
que jeune , auroit voulu eftre
GALAN Τ. 87
ventousédans le meſme inſtant.
Il embraffe le Confident avec
une joye extraordinaire , & le conjure de ne point differer à
faire venir la meſme Perſonne
dont il s'eſt ſervy pourunepa- reille Opération. On prend jour au lendemain , un Chirurgien a le mot , & deux Amis com
muns font avertis de l'employ qu'ils doivent avoir dans la Pie- ce. LeConfidentamene le Chirurgien à l'heure marquée. Le Gentilhomme le prie den'épar- gner point ſon ſang , &fe cou- chant fur le ventre, il fouffre
l'application des Ventouſes qui fontunecopieuſe attraction.Les Scarifications ſuivent,on les fait
profondes , &apres que le Chi- rurgien en a recüeilly deux grandes paletes de ſang,il remet les Ventouſes, & feignant d'a
88 LE MERCVRE
voir oublié quelque choſe de neceffaire , il le quitte pour cou- rir juſques chez luy. Il eſt à pei- ne forty de la Chambre , qu'on entend du bruit dans l'Escalier.
C'eſtoient les deux Amis à qui on avoit appris le miftere. Ils entrent malgré le Patient qui veut qu'on ferme la porte , &
qui a bien de la peine à ſe tenir couché fur le coſté. Ils s'informent de ce qui peut l'arreſter au,
Lit , & apres une converſation generale d'un quart - d'heure l'un des deux paſſe dans une étroite ruelle ſous pretexte d'a-'
voir quelque ſecret à luy dire.
L'Amant Ventouse tourne la
teſte ſans ſe remier , &fon Amy le prie inutilement de s'appro- cher unpeudavantage. Il n'ofe luy dire en termes du galant Voiture , qu'il a pour ne le pas
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He GALANT. 89
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faire , une raiſon fondamentale fur laquelle il ne luy eſt pas permis d'apuyer. Il n'écoute que d'un peu loin cequ'on neluydi- roit pas fi on ne cherchoit à
l'embarraffer ; & enfin le Confident fait l'officieux en obligeant les nouveaux venus às'é- loigner. Le Chirurgien revient,
fil ofte les Ventouſes, &laiffe le Plaintif ſcarifié dansdes dou- Veurs dont il ne ſe conſole que par l'efperace de n'avoirplusles Tougeurs qui bleſſent les yeux de la Dame. Elle apprend du Confident le tour qu'il luy a
joué , & afin qu'il nejoüiffe pas ſeul du plaifirde cette Avantu- re, elle envoye prier le Gentil- homme de luy venir parler le lendemain. LeMeſſage luy étoit trop doux pour ne l'engager pas àſe faire une neceſſité de cette
१० LE MERCVRE
Viſite.Il ſe rend chez elle àpied,
car l'Opération eſtoit trop ré- cente , &ne laiſſoit aucune voiture commode pourluy. Onle mene dans leCabinetde la Belle , où il ne trouve que desEſca- beaux fort durs. Elle le fait affeoir malgré luy. Il fait centpo- ſtures qui l'inſtruiſent de ce
qu'il ſouffre , &jamais conver- ſation d'une Maîtreſſe ne parut ſi longue à un Amant. Il s'en tire le plutôt qui'l peut , & ce qui le chagrine, c'eſtqu'aubout de quelques jours , il s'apperçoit que ſes rougeurs augmentoient au lieu de diminuer. Il s'en
plaint à celuy qui est cauſedu Remede qu'il a eſſayé, & fa ré- ponſe eſt qu'il feroit bonde re- commencer , parce que les Ven- touſes n'ontpas efté affez long- temps appliquées. Il s'y ſeroit
GALANT. 91
refolu fans doute , s'il n'en euſt - demandé avis àquelqu'un qui - luy dit charitablement qu'on - luy faiſoit piece. Il avoit du coeur ,&ayant rencontré le ma- licieux Confident , il luy fait mettre l'épée à la main. Comme les diſgraces ſe ſuivent , il ne peut fi bien ſe ſervir de fon adreſſe , qu'il ne reçoive une fort large Bleſſure dontil eſt en- cor àpreſent au Lit.Il eſt certain qu'il en guérira , mais il ne l'eſt pas que ce nouveau ſangqu'ila
perdu faſſe ceſſer les rougeurs
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Résumé : L'Amant vantousé, Histoire. [titre d'après la table]
Le texte narre l'histoire d'un jeune gentilhomme élevé dans la province par un pédant. Arrivé à Paris pour ses études, il se montre d'abord maladroit et mal à l'aise. Ses amis l'introduisent dans la société parisienne, notamment auprès de femmes. Il s'éprend d'une grande brune qui, bien que flattée, est gênée par ses visites fréquentes et ses déclarations maladroites. Pour se débarrasser de lui, elle critique ses rougeurs au visage. Désireux de plaire à la dame, le jeune homme consulte un ami qui lui suggère d'utiliser des ventouses pour éliminer les rougeurs. Le gentilhomme accepte et subit l'opération, qui se révèle douloureuse et inefficace. Entre-temps, ses amis lui jouent un tour en lui révélant la vérité sur l'opération. La dame, informée de la plaisanterie, invite le gentilhomme pour en discuter. Il découvre ensuite que ses rougeurs ont empiré. Informé que l'opération doit être répétée, il décide de confronter son ami, ce qui aboutit à un duel où il est gravement blessé.
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2
p. 174-179
Monseigneur le Dauphin monte pour la premiere fois des Chevaux d'Ecole, & apprend à faire des Armes. [titre d'après la table]
Début :
La délicatesse qui paroist en celle de Monseigneur le Dauphin [...]
Mots clefs :
Dauphin, Cheval, Exercices, Armes
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texteReconnaissance textuelle : Monseigneur le Dauphin monte pour la premiere fois des Chevaux d'Ecole, & apprend à faire des Armes. [titre d'après la table]
La délicateſſe qui paroît en celle de Monſeigneur le Dau- phin , ſemble en quelque façon incompatible avec les Exercices
violens. Cependant il a com- mencé à faire voir depuis quelques jours , qu'il a toute la force neceſſaire pour les ſuporter , en montant des Chevaux d'Ecole.
Il ne ſecontenta pas du premier qu'il monta , nommé Favory,
qui eſt unCheval fort adroit, &
qui a beaucoup de ſcience & de
vigueur , il en monta encor un autre avec l'applaudiſſement de
For LE MERCVRE
toute la Courqui fut ſurpriſe de voir que dés la premiere fois il fuſt ſi bien à cheval. Monfieur
le Comte de Brionne reçeu en furvivance de la Charge de GrandEcuyer , luy preſenta la Gaule. Le Roy en fut tres-faris- fait. II demeura preſent àtoutle Manege , & ordonna qu'on fift une Loge pourla Reyne. Ainfi lesDames auront la fatisfaction
à l'avenir d'admirer l'adreſſe de
ce jeune Prince , & la bonne grace qu'il a dans tout ce qu'il fait. M de Bournonville &du
Pleffis , Ecuyers de la grande Ecurie, auront l'honneurde luy enſeigner tour àtour cetExerci- ce. Lepremier eft malade, &je ne ſeay s'il aura affez deſanté pour luy venir donner ſes Le- çonspendantſa quinzaine.C'eſt un Gentilhomme d'un merite
GALANT. III
=
1
e
1
eut
e particulier. Il montre , à la grande Ecurie , & le choix duRoy en fait l'Eloge. M.duPleſſis dont le nomeft fi connu,&qui avoit rendu fon Académie ſi celebre
en faiſant les meilleurs Ecoliers
de France , a eu l'avantage de mettre Monſeigneur le Dau- phin àcheval. M. de la Touche,
choiſy par le Roy pour luyen- ſeigner à faire des Armes ,
celuyde les luy mettre àla main lemeſime jour. Il eſt le premier qui ait réduit cet Arten Science ,& il ne faut point douter
que ce qu'il enſeignera à cejeu- ne Prince , ne le rende bientoft
auſſi parfait dans ce qui la regar- de , qu'il l'eſt dans tout ce qu'il a
déja appris par les foinsdeMon- fieur le Duc de Montaufier.Cela paroiſt par les marques qu'il donne tous les jours d'eſprit ,de
112 LE MERCVRE
jugement &de memoire. Deux Exercices de vigueur commen- cezdans le meſme temps , &qui vonteſtre continuez de la mefme forte , font voir non ſeulement la force & l'adreſſe naturelle de Monſeigneur le Dau- phin , mais l'ardeur qu'il a pour tout ce qui luy peutſervir àmar- cher fur les glorieuſes traces qu'il brûle d'impatience de ſui- vre. Monfieur le Prince deConty qui a eſté élevé avec luy , a
commencé auſſi à monter àcheval le meſmejour. Il a de grands exemples domeſtiques , & aur- cune Qualité ne luy manque pour répondre dignement à ce qu'il eſt né. Ainfi on en peut attendre un jour des prodiges pour la Guerre.
violens. Cependant il a com- mencé à faire voir depuis quelques jours , qu'il a toute la force neceſſaire pour les ſuporter , en montant des Chevaux d'Ecole.
Il ne ſecontenta pas du premier qu'il monta , nommé Favory,
qui eſt unCheval fort adroit, &
qui a beaucoup de ſcience & de
vigueur , il en monta encor un autre avec l'applaudiſſement de
For LE MERCVRE
toute la Courqui fut ſurpriſe de voir que dés la premiere fois il fuſt ſi bien à cheval. Monfieur
le Comte de Brionne reçeu en furvivance de la Charge de GrandEcuyer , luy preſenta la Gaule. Le Roy en fut tres-faris- fait. II demeura preſent àtoutle Manege , & ordonna qu'on fift une Loge pourla Reyne. Ainfi lesDames auront la fatisfaction
à l'avenir d'admirer l'adreſſe de
ce jeune Prince , & la bonne grace qu'il a dans tout ce qu'il fait. M de Bournonville &du
Pleffis , Ecuyers de la grande Ecurie, auront l'honneurde luy enſeigner tour àtour cetExerci- ce. Lepremier eft malade, &je ne ſeay s'il aura affez deſanté pour luy venir donner ſes Le- çonspendantſa quinzaine.C'eſt un Gentilhomme d'un merite
GALANT. III
=
1
e
1
eut
e particulier. Il montre , à la grande Ecurie , & le choix duRoy en fait l'Eloge. M.duPleſſis dont le nomeft fi connu,&qui avoit rendu fon Académie ſi celebre
en faiſant les meilleurs Ecoliers
de France , a eu l'avantage de mettre Monſeigneur le Dau- phin àcheval. M. de la Touche,
choiſy par le Roy pour luyen- ſeigner à faire des Armes ,
celuyde les luy mettre àla main lemeſime jour. Il eſt le premier qui ait réduit cet Arten Science ,& il ne faut point douter
que ce qu'il enſeignera à cejeu- ne Prince , ne le rende bientoft
auſſi parfait dans ce qui la regar- de , qu'il l'eſt dans tout ce qu'il a
déja appris par les foinsdeMon- fieur le Duc de Montaufier.Cela paroiſt par les marques qu'il donne tous les jours d'eſprit ,de
112 LE MERCVRE
jugement &de memoire. Deux Exercices de vigueur commen- cezdans le meſme temps , &qui vonteſtre continuez de la mefme forte , font voir non ſeulement la force & l'adreſſe naturelle de Monſeigneur le Dau- phin , mais l'ardeur qu'il a pour tout ce qui luy peutſervir àmar- cher fur les glorieuſes traces qu'il brûle d'impatience de ſui- vre. Monfieur le Prince deConty qui a eſté élevé avec luy , a
commencé auſſi à monter àcheval le meſmejour. Il a de grands exemples domeſtiques , & aur- cune Qualité ne luy manque pour répondre dignement à ce qu'il eſt né. Ainfi on en peut attendre un jour des prodiges pour la Guerre.
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Résumé : Monseigneur le Dauphin monte pour la premiere fois des Chevaux d'Ecole, & apprend à faire des Armes. [titre d'après la table]
Le texte décrit les premiers pas du Dauphin dans les exercices équestres. Malgré une apparence fragile, il a montré sa force et son adresse en montant des chevaux d'école. Il a débuté avec Favory, un cheval habile et vigoureux, puis a monté un autre cheval, impressionnant la cour par sa maîtrise rapide. Le Comte de Brionne, Grand Écuyer, lui a remis la gaule, et le roi a ordonné la construction d'une loge pour la reine afin qu'elle puisse observer les progrès du Dauphin. Les écuyers Bournonville et du Plessis sont chargés de son instruction. Bournonville, bien que malade, est reconnu pour son mérite, tandis que du Plessis, célèbre pour son académie, a initié le Dauphin à l'équitation. Le même jour, La Touche, expert en armes, a commencé à enseigner au Dauphin. Les progrès du Dauphin révèlent son esprit, son jugement et sa mémoire. Le Prince de Conti, élevé avec le Dauphin, a également commencé à monter à cheval le même jour, montrant des aptitudes prometteuses pour la guerre.
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3
p. 2584-2594
DIXIEME LETTRE sur la Méthode du Bureau Tipographique.
Début :
On a remarqué, Monsieur, que les enfans de deux à trois ans, afamez d'idées et d'images [...]
Mots clefs :
Bureau typographique, Images, Enfants, Méthode vulgaire, Étude des Lettres, Jeux, Exercices, Leçons
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texteReconnaissance textuelle : DIXIEME LETTRE sur la Méthode du Bureau Tipographique.
DIXIEME LETTRE sur la
Méthode du Bureau Tipographique...
ON
Na remarqué , Monsieur , que les enfans
de deux à trois ans , afamez d'idées et d'images
, s'amusoient plus volontiers au Bureau
sans le comprendre , que des enfans de quatre à
six ans , déjà remplis de trop d'idées inutiles et
nuisibles aux prémiers élemens des Lettres. L'enfant
qui commence de bonne heure les jeux ou
les exercices du Bureau Tipographique , apprend
à lire avec plaisir , ou avec moins de peine que
par la Méthode vulgaire;il ne se souvient pas dans
la suite d'avoir commencé l'étude des lettres , il
est exemt du triste souvenir qui a dégouté et qui
dégoute ordinairement les autres enfans trop
avancez en âge , et conduits par la méthode vulgaire.
C'est une erreur et une suite du préjugé ,
que
NOVEMBRE 1731. 2585
que de croire toujours pénible pour un enfant
ce qu'on Ini montre méthodiquement ; la peine
et les épines sont pour le bon Maître méthodique
, qui ne prépare que des jeux et des roses
pour ses enfans. Dans la Méthode vulgaire,, bien
des Maîtres prendroient volontiers les roses pour
eux , et laisseroient les épines aux enfans qu'ils
ne recherchent que comme une Marchandise lucrative
. Il faut cependant convenir qu'il y a de
très- bons Maîtres qui partagent les épines avec
leurs enfans , et qui tâchent de leur en épargner
une bonne partie. Voici , Monsieur , la suite que
je vous ai promise , des diverses opérations tipographiques.
JEUX , EXERCICES , Operations
et Leçons , qu'on pourra pratiquer avec
des enfans de 2. à 6. et à 7. ans , mis
aux classes du Bureau Tipographique.
Pour l'exercice de la premiere et de la seconde
Classe du Bureau en Latin .
JEF
Eu du Singe ou de pure imitation , pour ran
ger les cartes ou les lettres sur la table de la
premiere classe du Bureau Tipographique.
de l'Echo ou de pure articulation pour la dé-
* monstration et la vraye dénomination des lettres .
de l'homme ou d'operation téorique et pratique
, dont voici les especes.
Jeu des cinq voyeles capitales et de 25. cartes ,
sçavoir 5. pour chaque voyelle , A , E , I , O , U.
N°. 1.
des consonnes capitales , B , D , P , ajoutées
au jeu des cinq voyelles, et dont la dénomination
E v vulgaire
2586, MERCURE DE FRANCE
vulgaire , Be, De , Pe , est bonne comme dans les
mots , Job , Gad ; Gap , &c . Nº. 2 .
des premieres capitales qui n'ayant qu'un
son , qu'une valeur , n'ont aussi qu'une dénomi
nation simple et monosillabe , comme F , V , M , N,
qu'il faut appeller Fe , Ve , Me , Ne , exemple ,
dans les mots vif, Joseph , venir , Sem , bimen ,
none , & c. N°. 3 .
des autres capitales à simple valeur , comme
H, K, Q, qu'on peut appeller He , Ka , Qu ,
exemple, dans les mots Heros, Kam, Quï &c . Nº.4
-des deux liquides, L,R, et du J, qu'on doit appeller
Le, Re , Jeja , ou Ja , comme dans les mots
Sol , Mer , Jujube , jamais , &c. No. 5.
des quatre capitales qui ayant double valeur
ou double son , ont aussi une dénomination composée
ou polisillabe , comme C , G , S , Z , qu'on
doit nommer Ceke, Ge - ga, Se- ze, Ze- ce, exemple,
dans les mots Cecrops, gigot, Suson, Uscz, Zelez,
&c. N° . 6.
des trois autres consonnes capitales à dénomination
polisillabe , comme T , X , Y , qu'on
doit nommer Te-ci , Kze- gze , I - ïe , exemple ,
dans les mots tentation , Alexis , axe , exil ,
exemple , mystere , payen , païen , &c. Nº. 7.
Jeu de réduction à moins de cartes, où l'on donne
une seule carte pour toutes les lettres de chaque
jeu, c'est-à- dire sept cartes pour les sept jeux
specifiez cy- dessus , une carte pour chaque jeu :
ane seule carte pour le jeu des cinq voyeles , &c.
Cartes No. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7 .
des cinq voyelles capitales à côté des cinq
petites voyelles en forme de croix , ou tout de
suite , comme Aa , Ee , li , Oo , Uu , sur une
seule carte. N. 1 .
des autres capitales que l'on mettra avec les
petites
1
NOVEMBRE .. 1731. 2587
petites consonnes , chaque jeu sur une carte ,
comme 3b , Dd , Pp , sur une autre carte Nº . 2
Ff, Vv , Mm , Nn , sur une autre carte , No. 3.
Hh , Kk , Qq , Sur une autre carte , Nº. Ll,
Rr, Jj , sur une autre carte , No. 5. Cc , Gg , Ss ,
Zz, sur une autre carte , N° . 6. Tt , Xx , Yy ,
sur une autre carte , Ѻ. 7.
4..
Jeu des grandes ressemblantes, comme AV, CG,
EF , BP , TL , BR , OQ , sur une autre carte ,
No. 8.
des quatre petites ressemblantes b , d , p , q.
mises à côté de leurs capitales , coinme Bb , Dd
Pp, Qq , sur une autre carte , Nº. 9%
des quatre petites ressemblantes differamment
combinées sans capitales , comme b , d , p , q ; d ,
q, p, b , &c. sur une autre carte ,
N°. 10% (
des autres lettres ressemblantes , I , ff , fJ ,
hy , ec , irt , qu , sur une autre carte , Nº. II .
des ch , ph , rh , th , en petites et en grandes
lettres , ensemble ou séparement , comme CH ch,
PH ph , & c. sur une autre carte , No. 12.
- des lettres doubles ou redoublées , &t , ft , &,
æ, æ , &c. Nº. 13 .
des cinq voyelles nasales ou à titre , a , e, i,
☎ , ũ , N°. 14.
des cinq même voyelles nasales , á , e , i , o ,
-ũ, à côté des voyelles an , en , in , on, un, comme
an en in on un › N°. 15.
>
de la dénomination des consones imprimées
sur la table du Bureau d'après la copie Be, Ce-ke,
De , Fe , Ge-gu , He , Ja , Ka , Le , Me , Ne , Pe-
Qu , Re, Se-ze , Te-ci , Ve , Kse- gze , Yi- ie , Zeee
, & c. Nº . 16.
Six jeux des combinaisons élementaires , sça
voir des combinaisons Ab , cb, ib , ob , ub , &c.
Mo
2588 MERCURE DE FRANCE
N°.P. 1 , Aba , ebe , ibi , obo , ubu , &c. Nº. 2. Ba ,
be , bi, bo , bu , &c . N. ° . 3. Bab , beb , bib ,
"bob, bub , &c. No. 4. Bla , ble , bli , blo ,
blu >
&c. No. 5. Bia , bre , bri , bro , bru , &c N°. 6.
Exercice à imprimer lettre à lettre sur la table
de la seconde classe , les sillabes des mots latins
donnez pour copie à l'enfant , exemple , Do - minus
, Do mi- no- rum , Nº . 1. N°. 2. &c.
des monosillabes latins à lire et à imprimer ,
exemple , Abs , bis , clam , &c. Nº. 1. Nº. 2. & c.
des noms propres et des mots connus et aisez
à imprimer lettre à lettre Ex . Pe-trus Lu- do- vicus
, &c. Paris , Samuel , Monomotapa , Abel ,
Phanix , &c. Nº. 1. 2. & c.
Exercice Tipographique sur la copie du discours
donné à imprimer. Ex. Pater noster qui es in
calis , &c; Nº. 1. N°. 2 , &c.
Pourl'exercice des quatre classes du Bureau,
soit en latin , soit en François .
>
Exercice des sons François simples , ou des quatorze
voyelles a , e , i , o , u‚ã‚é‚í‚õ , ú, eu ,
è , é , ou : comme dans les mots la , le , ni , со
nu , an , bien , ingrat , onde , lundi , Dieu , proz
cès , bonté , cou & c . No. 1 .
,
des sons composez oudes consonnes latines et
françoises qui sonnent comme dans les mots robe,
face , croc, grade , Caiphe , étoffe , juge, gigue,
heros, seule, ame , aune , coupe , quicõque, rare,
saisă , Fraçois , tête , tetatio , vive , Xerxès
axe , exil , fixe , taxe , chevreau , agneau ,
ouaille , loi , lui , ludi , &c. Nº. 2.
des diftongues à l'oeil seulement ou par rap-
Iport aux signes , comme au , eu , ou , &c. dans
es mots haubois , feu , sou , &c. N° . 3.
des diftongues à l'oreille et aux yeux , ou par
rapport
NOVEMBRE. 1731. 2589
rapport aux sons , comme ui , oi , & c. dans les
mots nuit , toit ; &c. Nº . 4,
des combinaisons élementaires foibles et fortes
, comme dans les sillabes ba , pa ; da , ta ; cla,
gla ; fra , vra , &c. et dans les mots bas , pas ;
don , ton ; gris , cris ; zele , sele ; vin , fini
Gige , chiche , &c . Nº . f.
Exercice des combinaisons avec les lettres liqui
des , sons mouillez , &c. comme dans les sillabes ,
Lé , lè , leu , lou , lau.
:
Ré , rè , reu , roù , rau.
Gné, gnè , gneu , gnou , gnau.
Lhé , lhè , Iheu , Thou , Ihau , et dans les
mots , plat , croc , oignon , paille , chignon ,
païen , &c. Nº. 6.
sur les combinaisons difficiles et plus compo
sées , comme dans les mots Stix , Sphinx , constant
, arctique , Amsterdam , &c. N °. 7.
des monosillabes françois masculins . Exemple,
as , bec , cri , dol , &c. N° . 8 .
des monosillabes feminins ou des mots ,
qui
outre leur sillabe, ont encore de plus l'é muet ou
la rime feminine, comme vie, lue, roue, & c.N ° . 9 .
des noms propres et des mots sensibles conaus
et aisez à imprimer son à son , comme Louis,
Charles , Agnès , soupe , mouchoir , paille , &c.
N°. 10.
Exercice tipographique sur la copie donnée à
imprimer. Exemple , Mon Dieu , je vous aime
bien , & c. N°. 11 .
à deviner la premiere voyelle d'un mot prononcé
, comme la premiere voyelle des mots
table , café , diner , doner , curé , venir , &c.
N°. 12.
à deviner la consonne initiale d'un mot prononcé
comme la premiere consonne des mots
bal , Dieu , pome , &c . N. 13.
1490 MERCURE DE FRANCE
·
à deviner toutes les lettres d'un mot latin
prononcé , comme celle des mots , Dominus, omnipotens
, &c. Nº. 14.
à deviner les sons d'un mot françois prononcé
, comme les sons du mot ouaille , & c N° . 15
à deviner les mots qui donnent les sons proposez
, initiaux , médiaux , ou finaux . Exemple
le son on étant donné , on trouve les mots oži ,
pour , trou , & c . N'. 16.
-à dicter à l'enfant Tipographe , c'est - à- dire
qui imprime la dictée sur la table de son Bureau
selon l'ortographe passagere d'enfant , ou l'ortographe
des sons et de l'oreille , en attendant de
pouvoir imprimer selon l'ortographe permanente
d'homme , ou celle des Lettres , des yeux et de
Fusage. Exemple , chapo , pèn , rèzon , au lieu de
chapeau , pain , raison , &c. Nº. 17.
-à trouver des rimes . Exemple , des rimes en
able , table , miserable, pardonnable, &c. No. 18%-
-à imprimer de petits Vers françois. Exemple.
Sarrasin ,
Mon voisin , &c . Nɔ. 19.
des têmes scientifiques et manuscrits pour la
lecture.
Na. On appelle témes scientifiques, les cartes
au dos desquelles on écrit une ou plusieurs li
gnes de françois avec toute l'exactitude possible
sur les accens , sur les sons de la langue et sur la
veritable ortographe , ensorte que l'enfant puisse
pratiquer les principes de lecture qu'on lui a
donnez et qu'il ne soit jamais induit en erreur,
NOVEMBRE 1731 . 2598
d'un tême seientifique.
EXEMPLE
La troisième classe imprime lettreà lettre, et
La seconde classe du Bureau imprime lettreà lettre
La premiere classe du Bureau montre les lettres.
sonà son.
La quatrième classe imprime lettre lettre, son
à sonet motà mot.
No.20.
Pour l'étude des deux Langues.
Leçon de la glose interlinaire une Langue
sous l'autre , mot à mot. Exemple :
{{
Seigneur , sauvez le Roi.
Domine , salvum fac Regem.
Leçon en glose , une Langue sous l'autre,
et non mot à mot comme dans
Il n'en ira pas ainsi
2 Nonentre pasains
Exercice de la version.
de la composition.
à imprimer sur la même ligne , une Langne
après
2592 MERCURE DE FRANCE
après l'autre pour la version et pour la composi
tion. Ex. celui qui , Ille qui , &c. ou Ille qui' ,
celui qui , &c.
Leçon du Phedre construit numeroté, exemple :
I 2 3 4 6 7 &
Lupus et agnus compulsi siti venerant ad eundem_
rivum , & c.
à imprimer des Vers latins avec la quantité ,
les pieds , &c. Exemple :
Tot tibi sunt do tes vir go quot sïděra coelo .
omniă sunt homi num teuŭ i pën dentiă filō.
Et subi tō cā sū , quæ vălu ērẽ rù ūnt.
des Vers tournez sur la table du Bureau
après avoir donné à l'enfant tous les mots sur
autant de cartes , comme les mots des Vers précedens
.
des Anagrammes sur la table du Bureau.
Exemple : sac, cas , beau , aube , Abel , bale , &c.
Du Vocabulaire ou du Dictionnaire de l'enfant.
Pour l'agréable et utile varieté.
Operation des lettres grecques à côté des lettres
latines.
des lettres hebraïques à côté des lettres françoises.
de la casse françoise de droit à gauche.
à imprimer sans voyelles et à lire avec les
seules consonnes , comme Srpns , au lieu de Serpens
en latin , et emndmnt , au lieu de comandement
en françois.
A imprimer le latin et le françois en caracteres
grecs ou hebreux , en attendant de pouvoir imprimer
ces deux dernieres.Langues.
de la casse grecque , hebraïque , &c.
Leçons numeriques , algebriques , &c.
Pour
NOVEMBRE. 1731. 2593
Pour ranger et relire à haute voix des suites
numerotées sur des cartes.
Leçon pour ranger les suites des têmes sientifiques
, ou des copies que l'enfant a déja imprimées.
à ranger en glose interlinaire les têmes que
l'enfant a déja imprimez sur la table de son Burcau .
Leçon des indéclinables que l'enfant a lûs et imprimez.
des déclinables et des cinq déclinaisons que
P'enfant aura sur des cartes differentes , comme
les cinq paradigmes de Luna , Lupus , Soror ,
fructus , facies.
des cinq pronoms , Ego , tu , ille , hic, qui.
des terminaisons des déclinaisons des noms.
Exemple : a , a , a , am , &c.
pour lire et ranger les cartes numerotées du
verbe substantif sum ( je suis ) &c.
de la conjugaison active , &c.
des terminaisons actives , & c.
de la conjugaison passive , &c .
des terminaisons passives , &c.
des tems et des modes , &c.
de l'Echo grammatical pour décliner et
conjuguer tous les mots donnez et proposez sur
les paradigmes
du Breviaire grammatical et journalier pour
mettre un enfant en état de répondre et de pratiquer.
de la Sintaxe téorique et pratique,
de l'interrogation et des exemples .
de la récitation et de la memoire.
des racines des Langues et des étimologies.
du recueil des fautes et des corrections
grammaticales sur le françois et le latin.
des regles et des exceptions grammaticales.
de
2594 MERCURE DE FRANCE
de la garniture du Bureau et des étiquetes
tipographiques.
Leçon pour ranger les faits de l'Histoire Sainte.
les faits de l'Histoire Profane,
les suites géographiques
.
les suites chronologigues.
les suites heraldiques.
les cartes sur la Mitologie.
le Calendrier.
la Table de Pitagore.
les Signes tipographiques.
les miscellanées et le Supplement.
Voilà , Monsieur , de quoi exercer les Maîtres
et les enfans , en attendant la suite des Lettres
promises sur les articles de la Version , de la
composition , de la memoire , de l'écriture , des
Méthodes, &c. J'ai toujours l'honneur d'être,&c.
Méthode du Bureau Tipographique...
ON
Na remarqué , Monsieur , que les enfans
de deux à trois ans , afamez d'idées et d'images
, s'amusoient plus volontiers au Bureau
sans le comprendre , que des enfans de quatre à
six ans , déjà remplis de trop d'idées inutiles et
nuisibles aux prémiers élemens des Lettres. L'enfant
qui commence de bonne heure les jeux ou
les exercices du Bureau Tipographique , apprend
à lire avec plaisir , ou avec moins de peine que
par la Méthode vulgaire;il ne se souvient pas dans
la suite d'avoir commencé l'étude des lettres , il
est exemt du triste souvenir qui a dégouté et qui
dégoute ordinairement les autres enfans trop
avancez en âge , et conduits par la méthode vulgaire.
C'est une erreur et une suite du préjugé ,
que
NOVEMBRE 1731. 2585
que de croire toujours pénible pour un enfant
ce qu'on Ini montre méthodiquement ; la peine
et les épines sont pour le bon Maître méthodique
, qui ne prépare que des jeux et des roses
pour ses enfans. Dans la Méthode vulgaire,, bien
des Maîtres prendroient volontiers les roses pour
eux , et laisseroient les épines aux enfans qu'ils
ne recherchent que comme une Marchandise lucrative
. Il faut cependant convenir qu'il y a de
très- bons Maîtres qui partagent les épines avec
leurs enfans , et qui tâchent de leur en épargner
une bonne partie. Voici , Monsieur , la suite que
je vous ai promise , des diverses opérations tipographiques.
JEUX , EXERCICES , Operations
et Leçons , qu'on pourra pratiquer avec
des enfans de 2. à 6. et à 7. ans , mis
aux classes du Bureau Tipographique.
Pour l'exercice de la premiere et de la seconde
Classe du Bureau en Latin .
JEF
Eu du Singe ou de pure imitation , pour ran
ger les cartes ou les lettres sur la table de la
premiere classe du Bureau Tipographique.
de l'Echo ou de pure articulation pour la dé-
* monstration et la vraye dénomination des lettres .
de l'homme ou d'operation téorique et pratique
, dont voici les especes.
Jeu des cinq voyeles capitales et de 25. cartes ,
sçavoir 5. pour chaque voyelle , A , E , I , O , U.
N°. 1.
des consonnes capitales , B , D , P , ajoutées
au jeu des cinq voyelles, et dont la dénomination
E v vulgaire
2586, MERCURE DE FRANCE
vulgaire , Be, De , Pe , est bonne comme dans les
mots , Job , Gad ; Gap , &c . Nº. 2 .
des premieres capitales qui n'ayant qu'un
son , qu'une valeur , n'ont aussi qu'une dénomi
nation simple et monosillabe , comme F , V , M , N,
qu'il faut appeller Fe , Ve , Me , Ne , exemple ,
dans les mots vif, Joseph , venir , Sem , bimen ,
none , & c. N°. 3 .
des autres capitales à simple valeur , comme
H, K, Q, qu'on peut appeller He , Ka , Qu ,
exemple, dans les mots Heros, Kam, Quï &c . Nº.4
-des deux liquides, L,R, et du J, qu'on doit appeller
Le, Re , Jeja , ou Ja , comme dans les mots
Sol , Mer , Jujube , jamais , &c. No. 5.
des quatre capitales qui ayant double valeur
ou double son , ont aussi une dénomination composée
ou polisillabe , comme C , G , S , Z , qu'on
doit nommer Ceke, Ge - ga, Se- ze, Ze- ce, exemple,
dans les mots Cecrops, gigot, Suson, Uscz, Zelez,
&c. N° . 6.
des trois autres consonnes capitales à dénomination
polisillabe , comme T , X , Y , qu'on
doit nommer Te-ci , Kze- gze , I - ïe , exemple ,
dans les mots tentation , Alexis , axe , exil ,
exemple , mystere , payen , païen , &c. Nº. 7.
Jeu de réduction à moins de cartes, où l'on donne
une seule carte pour toutes les lettres de chaque
jeu, c'est-à- dire sept cartes pour les sept jeux
specifiez cy- dessus , une carte pour chaque jeu :
ane seule carte pour le jeu des cinq voyeles , &c.
Cartes No. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7 .
des cinq voyelles capitales à côté des cinq
petites voyelles en forme de croix , ou tout de
suite , comme Aa , Ee , li , Oo , Uu , sur une
seule carte. N. 1 .
des autres capitales que l'on mettra avec les
petites
1
NOVEMBRE .. 1731. 2587
petites consonnes , chaque jeu sur une carte ,
comme 3b , Dd , Pp , sur une autre carte Nº . 2
Ff, Vv , Mm , Nn , sur une autre carte , No. 3.
Hh , Kk , Qq , Sur une autre carte , Nº. Ll,
Rr, Jj , sur une autre carte , No. 5. Cc , Gg , Ss ,
Zz, sur une autre carte , N° . 6. Tt , Xx , Yy ,
sur une autre carte , Ѻ. 7.
4..
Jeu des grandes ressemblantes, comme AV, CG,
EF , BP , TL , BR , OQ , sur une autre carte ,
No. 8.
des quatre petites ressemblantes b , d , p , q.
mises à côté de leurs capitales , coinme Bb , Dd
Pp, Qq , sur une autre carte , Nº. 9%
des quatre petites ressemblantes differamment
combinées sans capitales , comme b , d , p , q ; d ,
q, p, b , &c. sur une autre carte ,
N°. 10% (
des autres lettres ressemblantes , I , ff , fJ ,
hy , ec , irt , qu , sur une autre carte , Nº. II .
des ch , ph , rh , th , en petites et en grandes
lettres , ensemble ou séparement , comme CH ch,
PH ph , & c. sur une autre carte , No. 12.
- des lettres doubles ou redoublées , &t , ft , &,
æ, æ , &c. Nº. 13 .
des cinq voyelles nasales ou à titre , a , e, i,
☎ , ũ , N°. 14.
des cinq même voyelles nasales , á , e , i , o ,
-ũ, à côté des voyelles an , en , in , on, un, comme
an en in on un › N°. 15.
>
de la dénomination des consones imprimées
sur la table du Bureau d'après la copie Be, Ce-ke,
De , Fe , Ge-gu , He , Ja , Ka , Le , Me , Ne , Pe-
Qu , Re, Se-ze , Te-ci , Ve , Kse- gze , Yi- ie , Zeee
, & c. Nº . 16.
Six jeux des combinaisons élementaires , sça
voir des combinaisons Ab , cb, ib , ob , ub , &c.
Mo
2588 MERCURE DE FRANCE
N°.P. 1 , Aba , ebe , ibi , obo , ubu , &c. Nº. 2. Ba ,
be , bi, bo , bu , &c . N. ° . 3. Bab , beb , bib ,
"bob, bub , &c. No. 4. Bla , ble , bli , blo ,
blu >
&c. No. 5. Bia , bre , bri , bro , bru , &c N°. 6.
Exercice à imprimer lettre à lettre sur la table
de la seconde classe , les sillabes des mots latins
donnez pour copie à l'enfant , exemple , Do - minus
, Do mi- no- rum , Nº . 1. N°. 2. &c.
des monosillabes latins à lire et à imprimer ,
exemple , Abs , bis , clam , &c. Nº. 1. Nº. 2. & c.
des noms propres et des mots connus et aisez
à imprimer lettre à lettre Ex . Pe-trus Lu- do- vicus
, &c. Paris , Samuel , Monomotapa , Abel ,
Phanix , &c. Nº. 1. 2. & c.
Exercice Tipographique sur la copie du discours
donné à imprimer. Ex. Pater noster qui es in
calis , &c; Nº. 1. N°. 2 , &c.
Pourl'exercice des quatre classes du Bureau,
soit en latin , soit en François .
>
Exercice des sons François simples , ou des quatorze
voyelles a , e , i , o , u‚ã‚é‚í‚õ , ú, eu ,
è , é , ou : comme dans les mots la , le , ni , со
nu , an , bien , ingrat , onde , lundi , Dieu , proz
cès , bonté , cou & c . No. 1 .
,
des sons composez oudes consonnes latines et
françoises qui sonnent comme dans les mots robe,
face , croc, grade , Caiphe , étoffe , juge, gigue,
heros, seule, ame , aune , coupe , quicõque, rare,
saisă , Fraçois , tête , tetatio , vive , Xerxès
axe , exil , fixe , taxe , chevreau , agneau ,
ouaille , loi , lui , ludi , &c. Nº. 2.
des diftongues à l'oeil seulement ou par rap-
Iport aux signes , comme au , eu , ou , &c. dans
es mots haubois , feu , sou , &c. N° . 3.
des diftongues à l'oreille et aux yeux , ou par
rapport
NOVEMBRE. 1731. 2589
rapport aux sons , comme ui , oi , & c. dans les
mots nuit , toit ; &c. Nº . 4,
des combinaisons élementaires foibles et fortes
, comme dans les sillabes ba , pa ; da , ta ; cla,
gla ; fra , vra , &c. et dans les mots bas , pas ;
don , ton ; gris , cris ; zele , sele ; vin , fini
Gige , chiche , &c . Nº . f.
Exercice des combinaisons avec les lettres liqui
des , sons mouillez , &c. comme dans les sillabes ,
Lé , lè , leu , lou , lau.
:
Ré , rè , reu , roù , rau.
Gné, gnè , gneu , gnou , gnau.
Lhé , lhè , Iheu , Thou , Ihau , et dans les
mots , plat , croc , oignon , paille , chignon ,
païen , &c. Nº. 6.
sur les combinaisons difficiles et plus compo
sées , comme dans les mots Stix , Sphinx , constant
, arctique , Amsterdam , &c. N °. 7.
des monosillabes françois masculins . Exemple,
as , bec , cri , dol , &c. N° . 8 .
des monosillabes feminins ou des mots ,
qui
outre leur sillabe, ont encore de plus l'é muet ou
la rime feminine, comme vie, lue, roue, & c.N ° . 9 .
des noms propres et des mots sensibles conaus
et aisez à imprimer son à son , comme Louis,
Charles , Agnès , soupe , mouchoir , paille , &c.
N°. 10.
Exercice tipographique sur la copie donnée à
imprimer. Exemple , Mon Dieu , je vous aime
bien , & c. N°. 11 .
à deviner la premiere voyelle d'un mot prononcé
, comme la premiere voyelle des mots
table , café , diner , doner , curé , venir , &c.
N°. 12.
à deviner la consonne initiale d'un mot prononcé
comme la premiere consonne des mots
bal , Dieu , pome , &c . N. 13.
1490 MERCURE DE FRANCE
·
à deviner toutes les lettres d'un mot latin
prononcé , comme celle des mots , Dominus, omnipotens
, &c. Nº. 14.
à deviner les sons d'un mot françois prononcé
, comme les sons du mot ouaille , & c N° . 15
à deviner les mots qui donnent les sons proposez
, initiaux , médiaux , ou finaux . Exemple
le son on étant donné , on trouve les mots oži ,
pour , trou , & c . N'. 16.
-à dicter à l'enfant Tipographe , c'est - à- dire
qui imprime la dictée sur la table de son Bureau
selon l'ortographe passagere d'enfant , ou l'ortographe
des sons et de l'oreille , en attendant de
pouvoir imprimer selon l'ortographe permanente
d'homme , ou celle des Lettres , des yeux et de
Fusage. Exemple , chapo , pèn , rèzon , au lieu de
chapeau , pain , raison , &c. Nº. 17.
-à trouver des rimes . Exemple , des rimes en
able , table , miserable, pardonnable, &c. No. 18%-
-à imprimer de petits Vers françois. Exemple.
Sarrasin ,
Mon voisin , &c . Nɔ. 19.
des têmes scientifiques et manuscrits pour la
lecture.
Na. On appelle témes scientifiques, les cartes
au dos desquelles on écrit une ou plusieurs li
gnes de françois avec toute l'exactitude possible
sur les accens , sur les sons de la langue et sur la
veritable ortographe , ensorte que l'enfant puisse
pratiquer les principes de lecture qu'on lui a
donnez et qu'il ne soit jamais induit en erreur,
NOVEMBRE 1731 . 2598
d'un tême seientifique.
EXEMPLE
La troisième classe imprime lettreà lettre, et
La seconde classe du Bureau imprime lettreà lettre
La premiere classe du Bureau montre les lettres.
sonà son.
La quatrième classe imprime lettre lettre, son
à sonet motà mot.
No.20.
Pour l'étude des deux Langues.
Leçon de la glose interlinaire une Langue
sous l'autre , mot à mot. Exemple :
{{
Seigneur , sauvez le Roi.
Domine , salvum fac Regem.
Leçon en glose , une Langue sous l'autre,
et non mot à mot comme dans
Il n'en ira pas ainsi
2 Nonentre pasains
Exercice de la version.
de la composition.
à imprimer sur la même ligne , une Langne
après
2592 MERCURE DE FRANCE
après l'autre pour la version et pour la composi
tion. Ex. celui qui , Ille qui , &c. ou Ille qui' ,
celui qui , &c.
Leçon du Phedre construit numeroté, exemple :
I 2 3 4 6 7 &
Lupus et agnus compulsi siti venerant ad eundem_
rivum , & c.
à imprimer des Vers latins avec la quantité ,
les pieds , &c. Exemple :
Tot tibi sunt do tes vir go quot sïděra coelo .
omniă sunt homi num teuŭ i pën dentiă filō.
Et subi tō cā sū , quæ vălu ērẽ rù ūnt.
des Vers tournez sur la table du Bureau
après avoir donné à l'enfant tous les mots sur
autant de cartes , comme les mots des Vers précedens
.
des Anagrammes sur la table du Bureau.
Exemple : sac, cas , beau , aube , Abel , bale , &c.
Du Vocabulaire ou du Dictionnaire de l'enfant.
Pour l'agréable et utile varieté.
Operation des lettres grecques à côté des lettres
latines.
des lettres hebraïques à côté des lettres françoises.
de la casse françoise de droit à gauche.
à imprimer sans voyelles et à lire avec les
seules consonnes , comme Srpns , au lieu de Serpens
en latin , et emndmnt , au lieu de comandement
en françois.
A imprimer le latin et le françois en caracteres
grecs ou hebreux , en attendant de pouvoir imprimer
ces deux dernieres.Langues.
de la casse grecque , hebraïque , &c.
Leçons numeriques , algebriques , &c.
Pour
NOVEMBRE. 1731. 2593
Pour ranger et relire à haute voix des suites
numerotées sur des cartes.
Leçon pour ranger les suites des têmes sientifiques
, ou des copies que l'enfant a déja imprimées.
à ranger en glose interlinaire les têmes que
l'enfant a déja imprimez sur la table de son Burcau .
Leçon des indéclinables que l'enfant a lûs et imprimez.
des déclinables et des cinq déclinaisons que
P'enfant aura sur des cartes differentes , comme
les cinq paradigmes de Luna , Lupus , Soror ,
fructus , facies.
des cinq pronoms , Ego , tu , ille , hic, qui.
des terminaisons des déclinaisons des noms.
Exemple : a , a , a , am , &c.
pour lire et ranger les cartes numerotées du
verbe substantif sum ( je suis ) &c.
de la conjugaison active , &c.
des terminaisons actives , & c.
de la conjugaison passive , &c .
des terminaisons passives , &c.
des tems et des modes , &c.
de l'Echo grammatical pour décliner et
conjuguer tous les mots donnez et proposez sur
les paradigmes
du Breviaire grammatical et journalier pour
mettre un enfant en état de répondre et de pratiquer.
de la Sintaxe téorique et pratique,
de l'interrogation et des exemples .
de la récitation et de la memoire.
des racines des Langues et des étimologies.
du recueil des fautes et des corrections
grammaticales sur le françois et le latin.
des regles et des exceptions grammaticales.
de
2594 MERCURE DE FRANCE
de la garniture du Bureau et des étiquetes
tipographiques.
Leçon pour ranger les faits de l'Histoire Sainte.
les faits de l'Histoire Profane,
les suites géographiques
.
les suites chronologigues.
les suites heraldiques.
les cartes sur la Mitologie.
le Calendrier.
la Table de Pitagore.
les Signes tipographiques.
les miscellanées et le Supplement.
Voilà , Monsieur , de quoi exercer les Maîtres
et les enfans , en attendant la suite des Lettres
promises sur les articles de la Version , de la
composition , de la memoire , de l'écriture , des
Méthodes, &c. J'ai toujours l'honneur d'être,&c.
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Résumé : DIXIEME LETTRE sur la Méthode du Bureau Tipographique.
Le texte décrit une méthode d'enseignement de la lecture et de l'écriture destinée aux enfants âgés de 2 à 7 ans, au sein d'un Bureau Tipographique. Les enfants de 2 à 3 ans apprennent à lire avec plus de plaisir et de facilité que ceux de 4 à 6 ans, car ils sont moins encombrés d'idées inutiles. La méthode vise à rendre l'apprentissage des lettres agréable et à éviter les souvenirs pénibles souvent associés à l'apprentissage traditionnel. Contrairement à certaines méthodes où les maîtres privilégient leur confort, cette approche prépare des jeux et des activités ludiques pour les élèves. Le texte détaille divers jeux et exercices, tels que le rangement des cartes ou des lettres, la dénomination des lettres, et des jeux spécifiques pour les voyelles et les consonnes. Il mentionne également des exercices de réduction de cartes, de ressemblances entre lettres, et des jeux de combinaison de lettres. Pour les classes de latin et de français, des exercices variés sont proposés, allant des sons simples aux combinaisons plus complexes, en passant par des jeux de devinettes et de dictée. Le texte inclut aussi des leçons de glose interlinéaire, de version, et de composition, ainsi que des exercices sur les anagrammes et les déclinaisons latines. Des opérations sur les lettres grecques et hébraïques, ainsi que des leçons numériques et algébriques, sont également mentionnées. Enfin, le texte évoque des exercices de mémorisation, de récitation, et de correction grammaticale. Le document présente également une liste de sujets et d'outils pédagogiques destinés à l'enseignement de divers domaines. Il inclut des leçons pour organiser les événements de l'Histoire Sainte et de l'Histoire Profane, ainsi que des études sur les suites géographiques, chronologiques et héraldiques. Le texte mentionne également des cartes sur la Mythologie, un calendrier, la table de Pythagore et divers signes typographiques. De plus, il fait référence à des miscellanées et à un supplément. Ces ressources sont destinées à exercer à la fois les maîtres et les élèves en attendant la publication de lettres supplémentaires sur des sujets tels que la version, la composition, la mémoire, l'écriture et les méthodes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 133-136
RÉPONSE à la Lettre de Clermont en Auvergne, sur le Systême du Bureau Typographique.
Début :
Quand il seroit vrai, M. que l'éducation des Enfans se réduiroit à faire le cours ordinaire [...]
Mots clefs :
Classes, Système du bureau typographique, Enfants, Enfant, Savoir, Article, Exercices, Cours, Première enfance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE à la Lettre de Clermont en Auvergne, sur le Systême du Bureau Typographique.
REPONSE à la Lettre de Clermont
en Auvergne , sur le Systême du Burens
Typographique.
Q
Uand il seroit vrai , M. que l'éducation
des Enfans se réduiroit à faire le cours ordinaire
des Classes et à sçavoir un peu le Latin
et de Grec , il ne s'ensuivroit pas qu'il fût inutile
G iij
de
134 MERCURE DE FRANCE
commencer de bonne heure l'institution de la
premiere enfance . Je vous prie de lire dans le
premier volume de la Bibliotheque des Enfans ,
Particle premier et l'article second ; qui traitent
cette question . Les préparatifs et les dépenses
que l'on fait de bons Sujets aux Régens des basses
Classes , influent , n'en doutez pas , dans les
plus hautes , dans tous les exercices et dans toute
la vie . Ne contez - vous pour rien , M. de pouvoir
briller parmi ses Camarades , de pouvoir
remporter les premiers Prix , d'obtenir les premieres
places , et d'avoir ensuite du goût pour
tout ce que l'on fait ? Or un enfant qui aura
appris de bonne heure les élemens des Lettres par
le Systême du Bureau Typographique , cet enfant
sera plutôt en état d'acquerir ce goût , il sera
moins exposé à l'ennui et au dégoût de la plupart
des autres Ecoliers enseignez d'abord par la
Méthode ordinaire , cet enfant instruit de bonne
heure et jeune , sera en état , si les parens les
souhaitent , de doubler quelques Classes pour se
rendre encore plus fort dans tous ses exercices.
On pourra pour lors s'appliquer à bien d'autres
choses qu'à son Latin , et il n'y a point de parens
qui n'en soient bien aises.
Un Ecolier fort et diligent , trouve dans les
basses Classes le temps d'apprendre à écrire et
P'Arithmetique ; dans d'autres Classes le Dessein
le Blason et la Géographie viennent à propos
pour perfectionner l'étude de l'Histoire et de la
Chronologie , qu'on fera dans toutes les Classes ;
les Méchaniques et la Physique experimentale ,
pourront instruire et amuser les enfans, il ne s'agit
que de choisir à propos le temps et les matieres.
Dans le cours de Philosophie le moral conduic
au Droit des Gens et au Droit Public ; l'on trou-
C
20
V
E
ye
JANVIER.
135
1734.
Semaine
ve sur ces matieres et sur les interêts des Princes, >
des Textes Latins et François , propres à occuper,
à instruire et à former un jeune homme pendant
dix ans de College . Vous verrez , M. dans
le premier volume , article XIV . pag. 119.
qu'une Gazette de France , préparée par
est le meilleur Texte François que l'on puisse
donner à un jeune Seigneur. Ce Texte vivant est
le plus instructif , le plus varié et le plus agrable
que l'on puisse trouver pour la réunion et la
complication des idées philosophiques . On passe
peu à peu à la Gazette d'Hollande , au Mercure
Historique , au Mercure de France , au Journal de
Verdun , au Journal des Sçavans , et à tous les
Ouvrages périodiques , que l'on apprendra à par
courir chaque mois , afin que le jeune homme, se
fortifiant peu à peu sur cet exercice , se mette on
état d'en tirer avantage pour toute sa vie . Il est
vrai que puur lors en élevant les enfans on leur
donneroit les premieres notions des Arts et des
Sciences et vous convenez , M. en ce cas là de
toute la bonté du Systême Typographique. Vous
pourrez voir plus au long dans l'article XI. du
premier vol . p . 91. le détail des avantages du
Systême Typographique , vous y trouverez N°.
38. que l'enfant du Bureau Typographique est
mis en état d'aller plutôt et plus sçavant au College
, et parconsequent d'entrer plutôt à l'Académie
pour y faire tous ses exercices ; avantage
considerable pour la jeunesse destinée et appellée
au noble et glorieux métier des Armes. Ce seul
motifpourra déterminer les gens de guerre en fa
veur du nouveau Systême. J'ajoûterai que si les
Ecoles , comme vous le dites , ne visent proprement
.qu'au Latin , et qu'on néglige quasi tout le
reste dans les meilleurs Colleges , on ne doit pas
G iiij être
136 MERCURE DE FRANCE
être surpris de trouver si peu de science et de sçavoir
dans le grand nombre des Etudians , mais à
qui en est la faute ? N'est - ce pas le préjugé de la
Méthode vulgaire qui cause ce malheur ? Il seroit
donc mieux de faire étudier un peu plus les,
choses en faisant étudier les mois , et nous sommes
encore d'accord là - dessus .
A l'égard des Princes et des grands Seigneurs ,
on peut dire qu'ils sentent aujourd'hui plus que
jamais , l'importance de la premieré éducation .
L'esprit méthodique et philosophique a ses Partisans
à la Cour et à la Ville , l'on n'attend plus
l'âge de sept ans pour apprendre aux jeunes Princes
les premiers élemens des Lettres et de l'Histoire
. Il reste au surplus une question importante
à examiner , sçavoir si le choix d'un Précep
teur pour la premiere enfance jusqu'à l'âge de
à 14. 15. ans, est de plus grande importance que
le choix d'un Gouverneur pour unjeune homme
de Is. à 20. ans ; je vous prie d'agréer que ce
soit pour une autre fois, et de me croire avec, & c.
en Auvergne , sur le Systême du Burens
Typographique.
Q
Uand il seroit vrai , M. que l'éducation
des Enfans se réduiroit à faire le cours ordinaire
des Classes et à sçavoir un peu le Latin
et de Grec , il ne s'ensuivroit pas qu'il fût inutile
G iij
de
134 MERCURE DE FRANCE
commencer de bonne heure l'institution de la
premiere enfance . Je vous prie de lire dans le
premier volume de la Bibliotheque des Enfans ,
Particle premier et l'article second ; qui traitent
cette question . Les préparatifs et les dépenses
que l'on fait de bons Sujets aux Régens des basses
Classes , influent , n'en doutez pas , dans les
plus hautes , dans tous les exercices et dans toute
la vie . Ne contez - vous pour rien , M. de pouvoir
briller parmi ses Camarades , de pouvoir
remporter les premiers Prix , d'obtenir les premieres
places , et d'avoir ensuite du goût pour
tout ce que l'on fait ? Or un enfant qui aura
appris de bonne heure les élemens des Lettres par
le Systême du Bureau Typographique , cet enfant
sera plutôt en état d'acquerir ce goût , il sera
moins exposé à l'ennui et au dégoût de la plupart
des autres Ecoliers enseignez d'abord par la
Méthode ordinaire , cet enfant instruit de bonne
heure et jeune , sera en état , si les parens les
souhaitent , de doubler quelques Classes pour se
rendre encore plus fort dans tous ses exercices.
On pourra pour lors s'appliquer à bien d'autres
choses qu'à son Latin , et il n'y a point de parens
qui n'en soient bien aises.
Un Ecolier fort et diligent , trouve dans les
basses Classes le temps d'apprendre à écrire et
P'Arithmetique ; dans d'autres Classes le Dessein
le Blason et la Géographie viennent à propos
pour perfectionner l'étude de l'Histoire et de la
Chronologie , qu'on fera dans toutes les Classes ;
les Méchaniques et la Physique experimentale ,
pourront instruire et amuser les enfans, il ne s'agit
que de choisir à propos le temps et les matieres.
Dans le cours de Philosophie le moral conduic
au Droit des Gens et au Droit Public ; l'on trou-
C
20
V
E
ye
JANVIER.
135
1734.
Semaine
ve sur ces matieres et sur les interêts des Princes, >
des Textes Latins et François , propres à occuper,
à instruire et à former un jeune homme pendant
dix ans de College . Vous verrez , M. dans
le premier volume , article XIV . pag. 119.
qu'une Gazette de France , préparée par
est le meilleur Texte François que l'on puisse
donner à un jeune Seigneur. Ce Texte vivant est
le plus instructif , le plus varié et le plus agrable
que l'on puisse trouver pour la réunion et la
complication des idées philosophiques . On passe
peu à peu à la Gazette d'Hollande , au Mercure
Historique , au Mercure de France , au Journal de
Verdun , au Journal des Sçavans , et à tous les
Ouvrages périodiques , que l'on apprendra à par
courir chaque mois , afin que le jeune homme, se
fortifiant peu à peu sur cet exercice , se mette on
état d'en tirer avantage pour toute sa vie . Il est
vrai que puur lors en élevant les enfans on leur
donneroit les premieres notions des Arts et des
Sciences et vous convenez , M. en ce cas là de
toute la bonté du Systême Typographique. Vous
pourrez voir plus au long dans l'article XI. du
premier vol . p . 91. le détail des avantages du
Systême Typographique , vous y trouverez N°.
38. que l'enfant du Bureau Typographique est
mis en état d'aller plutôt et plus sçavant au College
, et parconsequent d'entrer plutôt à l'Académie
pour y faire tous ses exercices ; avantage
considerable pour la jeunesse destinée et appellée
au noble et glorieux métier des Armes. Ce seul
motifpourra déterminer les gens de guerre en fa
veur du nouveau Systême. J'ajoûterai que si les
Ecoles , comme vous le dites , ne visent proprement
.qu'au Latin , et qu'on néglige quasi tout le
reste dans les meilleurs Colleges , on ne doit pas
G iiij être
136 MERCURE DE FRANCE
être surpris de trouver si peu de science et de sçavoir
dans le grand nombre des Etudians , mais à
qui en est la faute ? N'est - ce pas le préjugé de la
Méthode vulgaire qui cause ce malheur ? Il seroit
donc mieux de faire étudier un peu plus les,
choses en faisant étudier les mois , et nous sommes
encore d'accord là - dessus .
A l'égard des Princes et des grands Seigneurs ,
on peut dire qu'ils sentent aujourd'hui plus que
jamais , l'importance de la premieré éducation .
L'esprit méthodique et philosophique a ses Partisans
à la Cour et à la Ville , l'on n'attend plus
l'âge de sept ans pour apprendre aux jeunes Princes
les premiers élemens des Lettres et de l'Histoire
. Il reste au surplus une question importante
à examiner , sçavoir si le choix d'un Précep
teur pour la premiere enfance jusqu'à l'âge de
à 14. 15. ans, est de plus grande importance que
le choix d'un Gouverneur pour unjeune homme
de Is. à 20. ans ; je vous prie d'agréer que ce
soit pour une autre fois, et de me croire avec, & c.
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Résumé : RÉPONSE à la Lettre de Clermont en Auvergne, sur le Systême du Bureau Typographique.
Le texte est une réponse à une lettre discutant de l'éducation des enfants et de l'utilité du système du Bureau Typographique. L'auteur affirme que l'éducation des enfants ne doit pas se limiter à l'apprentissage du latin et du grec, mais doit commencer dès le plus jeune âge. Il recommande de consulter la 'Bibliothèque des Enfants' pour des arguments détaillés. Les préparatifs et les dépenses pour les régents des classes inférieures influencent les performances ultérieures des élèves. L'auteur souligne que les enfants instruits tôt par le système typographique acquièrent un goût pour l'apprentissage, évitent l'ennui, et peuvent doubler des classes pour progresser plus rapidement. Un écolier diligent peut ainsi apprendre à écrire, l'arithmétique, le dessin, la géographie, les mécaniques, et la physique expérimentale, en fonction des classes. Dans le cours de philosophie, les matières morales conduisent au droit des gens et au droit public. L'auteur suggère d'utiliser des textes latins et français, comme la Gazette de France, pour instruire et former les jeunes pendant dix ans de collège. Il passe ensuite à d'autres journaux et ouvrages périodiques pour renforcer les compétences des élèves. L'auteur conclut que le système typographique permet aux enfants d'entrer plus tôt à l'Académie et de se préparer au métier des armes. Il critique la méthode vulgaire qui néglige les sciences et les arts, et note que les princes et grands seigneurs reconnaissent aujourd'hui l'importance de la première éducation. Une question importante reste à examiner : l'importance du choix d'un précepteur pour la première enfance par rapport à celle d'un gouverneur pour un jeune homme.
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5
p. 211-212
DE VERSAILLES, le 3 Mai.
Début :
L'Ecole des Chevaux-Legers de la Garde ordinaire du Roi, vient de donner à Monseigneur [...]
Mots clefs :
Duc de Bourgogne, École, Garde du roi, Maniement des armes, Infanterie, Exercices, Représentation, Inspection, Milice, Abbaye, Diocèse, Ordre, Abbé, Sceau, Marquis, Sa Majesté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 3 Mai.
DE VERSAILLES le 3 Mai.
L'Ecole des Chevaux- Legers de la Garde ordinaire
du Roi , vient de donner à Monfeigneur le
Duc de Bourgogne le même fpectacle qu'elle offrit
à Sa Majesté au mois de Juin 1756. Les Eleves
de cette Ecole firent devant ce Prince le maniement
des armes , les évolutions de l'infanterie ,
les exercices de l'efcrime & du voltiger. De la
falle de ces exercices , le Prince paffa à une galle
-rie qui domine une vafte carriere , d'où il vit faire
le manége , les évolutions de cavalerie & différentes
courfes de tête. Enfuite les Eléves lui donnèrent
des images de choc & de mêlée de cavalerie
, de poftes attaqués , d'infanterie forcée dans
212 MERCURE DE FRANCE .
fes retranchemens . Ce fpectacle guerrier fe ter
mina par la réunion de l'infanterie & de la cavalerie
formée en bataille devant le Prince , qui en
parut fort fatisfait.
Toutes les perfonnes qui accompagnèrent Monfeigneur
le Duc de Bourgogne, & une foule nombreuſe
de ſpectateurs , applaudirent aux ſuccès des
Eleves de cette Ecole , qui fe perfectionne tous les
jours.
Sa Majefté a chargé de l'Infpection des Milices
Gardes Côtes de la Province de Bretagne , le
Comte de la Noue de Vair , Colonel réformé à la
fuire du régiment de Picardie.
Du 1000
Le Roi a donné l'Abbaye de la Garde - Dieu ,
Ordre de Citeaux , Diocèle de Cahors , à l'Abbé
de Foy , Prêtre du Diocèle de Bourges.
L'Abbaye de Bonlieu , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Limoges , à l'Abbé Defmarais , Grand-Vicaire
& Chanoine de la Cathédrale de Troyes.
L'Abbaye de Madion , Ordre de S. Benoît
Diocèle de Saintes , à l'Abbé d'Hériffon , Chanoine
de la Cathé Irale de Saintes.
Et le Prieuré de S. Pierre Defurunnes , Diocèfe
de la Rochelle , au fieur la Boucherie de Varaiſe ,
Chanoine de la Rochelle , & Confeiller- Clerc au
Préfidial de cette Ville.
Du 17.
Lei de ce mois , le Roi tint le fceau la
pour
quarante-neuvieme fois. Le Marquis de Bethune
prêta ferment entre les mains de Sa Majeſté ,
pour la charge de Colonel- Général de la Cavalerie
Légere , vacante par la mort du Prince de Turenne.
L'Ecole des Chevaux- Legers de la Garde ordinaire
du Roi , vient de donner à Monfeigneur le
Duc de Bourgogne le même fpectacle qu'elle offrit
à Sa Majesté au mois de Juin 1756. Les Eleves
de cette Ecole firent devant ce Prince le maniement
des armes , les évolutions de l'infanterie ,
les exercices de l'efcrime & du voltiger. De la
falle de ces exercices , le Prince paffa à une galle
-rie qui domine une vafte carriere , d'où il vit faire
le manége , les évolutions de cavalerie & différentes
courfes de tête. Enfuite les Eléves lui donnèrent
des images de choc & de mêlée de cavalerie
, de poftes attaqués , d'infanterie forcée dans
212 MERCURE DE FRANCE .
fes retranchemens . Ce fpectacle guerrier fe ter
mina par la réunion de l'infanterie & de la cavalerie
formée en bataille devant le Prince , qui en
parut fort fatisfait.
Toutes les perfonnes qui accompagnèrent Monfeigneur
le Duc de Bourgogne, & une foule nombreuſe
de ſpectateurs , applaudirent aux ſuccès des
Eleves de cette Ecole , qui fe perfectionne tous les
jours.
Sa Majefté a chargé de l'Infpection des Milices
Gardes Côtes de la Province de Bretagne , le
Comte de la Noue de Vair , Colonel réformé à la
fuire du régiment de Picardie.
Du 1000
Le Roi a donné l'Abbaye de la Garde - Dieu ,
Ordre de Citeaux , Diocèle de Cahors , à l'Abbé
de Foy , Prêtre du Diocèle de Bourges.
L'Abbaye de Bonlieu , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Limoges , à l'Abbé Defmarais , Grand-Vicaire
& Chanoine de la Cathédrale de Troyes.
L'Abbaye de Madion , Ordre de S. Benoît
Diocèle de Saintes , à l'Abbé d'Hériffon , Chanoine
de la Cathé Irale de Saintes.
Et le Prieuré de S. Pierre Defurunnes , Diocèfe
de la Rochelle , au fieur la Boucherie de Varaiſe ,
Chanoine de la Rochelle , & Confeiller- Clerc au
Préfidial de cette Ville.
Du 17.
Lei de ce mois , le Roi tint le fceau la
pour
quarante-neuvieme fois. Le Marquis de Bethune
prêta ferment entre les mains de Sa Majeſté ,
pour la charge de Colonel- Général de la Cavalerie
Légere , vacante par la mort du Prince de Turenne.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 3 Mai.
Le 3 mai, l'École des Chevaux-Légers de la Garde ordinaire du Roi a présenté un spectacle au Duc de Bourgogne, similaire à celui offert au Roi en juin 1756. Les élèves ont démontré le maniement des armes, les évolutions de l'infanterie, ainsi que les exercices d'escrime et de voltige. Le Duc a ensuite observé des manœuvres de cavalerie et diverses courses de tête depuis une galerie. Les élèves ont simulé des combats de cavalerie, des attaques de postes et de l'infanterie forcée dans ses retranchements. Le spectacle s'est conclu par une formation en bataille de l'infanterie et de la cavalerie devant le Prince, qui en a été très satisfait. Les spectateurs ont applaudi les performances des élèves, soulignant leur perfectionnement constant. Par ailleurs, le Roi a nommé le Comte de la Noue de Vair à l'inspection des Milices Gardes Côtes de la Province de Bretagne. Il a également attribué diverses abbayes et prieurés à des ecclésiastiques. Le 17 mai, le Roi a tenu le sceau pour la quarante-neuvième fois, et le Marquis de Béthune a prêté serment pour la charge de Colonel-Général de la Cavalerie Légère, vacante suite au décès du Prince de Turenne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 206-208
Ecole Latine & Grecque, où l'on enseigne les Langues Françoise, Italienne, Espagnole, Angloise & Allemande.
Début :
L'Abbé Choquart, par une longue étude de tout ce qui peut abréger [...]
Mots clefs :
Abbé, Éducation morale, Éducation politique, Élèves, Essais, Expériences, Exercices, Attention, Leçons, Emploi du temps, Connaissances
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ecole Latine & Grecque, où l'on enseigne les Langues Françoise, Italienne, Espagnole, Angloise & Allemande.
Ecole Latine & Grecque , où l'on enfeigne les Lan
gues Françoife , Italienne , Eſpagnole , Angloife
& Allemande.
L'Abbé Chocquart , par une longue étude de
tout ce qui peut abréger l'éducation morale &
politique de l'homme , par les divers Effais qu'il
a fait fur les Eléves qu'il a formés , a trouvé le
moyen d'ouvrir une route facile vers les Vertus
M'AR S. 1760 . 207
C
& les Sciences. La conduite que tenoient certains
Peuples , pour rendre chez eux l'amour de la
gloire , comme héréditaire , a facilité les recherches
qu'il a faites pour infpirer plus efficacement
à la jeunelle l'amour du vrai bien : & la nature ,
dont la marche eſt toujours heureuſe & rapide , lui
fert de guide dans les Belles- Lettres & les Beaux-
Arts. Si l'Enfant , fous les yeux de la Nourrice ,
apprend fans peine la langue qu'elle parle , pourquoi
faudroit- il confacrer tant d'années à l'uſage
d'une langue fouvent plus facile ? Les oreilles ontelles
plus d'empire fur l'ame , que les yeux ?
Convaincu d'ailleurs par l'experience , que rien
ne retarde tant nos études que le dégoût & l'ennui
qui les accompagnent ; il fait évanouir l'un &
l'autre , en diverfifiant tellement les exercices de la
journée , qu'une leçon devient comme le délaffement
de celle qui l'a précédée. Les premieres
heures de l'une & l'autre partie du jour , font don
nées aux études qui demandent le plus d'application
: des objets capables de réveiller l'attention
leur fuccédent , & font eux- mêmes fuivis par des
leçons plus amufantes. Ainfi les Langues Latine
& Françoife , le Calcul Numérique , la Mufiqué
& tous les exercices du Corps , qui peuvent entrer
dans une éducation noble & polie , occupent fuc
ceffivement les matinées.
Après la récréation qui fuit le dîné , l'Algébre ,
la Géométrie & les Fortifications , fous une même
marche ; les loix de l'Optique & le Deffein ; les
proportions des Méchaniques démontrées , conformes
aux Loix de l'Univers , & aux Expériences de
Phyfique ; la Géographie enfin & l'Hiftoire , réunies
par le moyen de Cartes pliées : de forte que
les faits & les lieux fe rappellent mutuellement ,
occupent toutes les heures de l'après -dîné .
Les leçons de Langue Françoife , d'Arithméti
208 MERCURE DE FRANCE.
que , de Géographie & d'Hiftoire , n'employant
que fort peu de temps dans le cours d'études ,
on donne les heures qu'elles occupoient , aux Langues
Allemande , Italienne , Angloife ou Efpagnoles
ou l'on s'occupe à des exercices militaires ,
ou à conftruire des Plans de Villes avec des pićces
rapportées , ou l'on s'exerce à des travaux du
Tour , de la Lime , &c. ou même à quelque
ſcience relative à l'état auquel on eſt deſtiné.
L'ufage , accompagnant partout la fpéculation ,
& l'Harmonie difpenfant tous les travaux , il eſt
facile de concevoir combien les jeunes gens deviennent
avides du fçavoir & quelle doit être la rapidité
de leurs progrès.
Pour les externes & tous ceux qui feront encore
dans le cas d'aller au Collége , on donnera des
leçons à part.
Les Maîtres, en chaque partie, font tous des hommes
choifis & connus.
- Les Curieux trouveront auffi chez l'Abbé Chocquart
, des machines de Phylique & furtout d'Optique
.
Il demeure dans la grande rue Taranne,Fauxbourg
S. Germain , entre la rue du Sépulchre &
le Carrefour S. Benoît à Paris.
gues Françoife , Italienne , Eſpagnole , Angloife
& Allemande.
L'Abbé Chocquart , par une longue étude de
tout ce qui peut abréger l'éducation morale &
politique de l'homme , par les divers Effais qu'il
a fait fur les Eléves qu'il a formés , a trouvé le
moyen d'ouvrir une route facile vers les Vertus
M'AR S. 1760 . 207
C
& les Sciences. La conduite que tenoient certains
Peuples , pour rendre chez eux l'amour de la
gloire , comme héréditaire , a facilité les recherches
qu'il a faites pour infpirer plus efficacement
à la jeunelle l'amour du vrai bien : & la nature ,
dont la marche eſt toujours heureuſe & rapide , lui
fert de guide dans les Belles- Lettres & les Beaux-
Arts. Si l'Enfant , fous les yeux de la Nourrice ,
apprend fans peine la langue qu'elle parle , pourquoi
faudroit- il confacrer tant d'années à l'uſage
d'une langue fouvent plus facile ? Les oreilles ontelles
plus d'empire fur l'ame , que les yeux ?
Convaincu d'ailleurs par l'experience , que rien
ne retarde tant nos études que le dégoût & l'ennui
qui les accompagnent ; il fait évanouir l'un &
l'autre , en diverfifiant tellement les exercices de la
journée , qu'une leçon devient comme le délaffement
de celle qui l'a précédée. Les premieres
heures de l'une & l'autre partie du jour , font don
nées aux études qui demandent le plus d'application
: des objets capables de réveiller l'attention
leur fuccédent , & font eux- mêmes fuivis par des
leçons plus amufantes. Ainfi les Langues Latine
& Françoife , le Calcul Numérique , la Mufiqué
& tous les exercices du Corps , qui peuvent entrer
dans une éducation noble & polie , occupent fuc
ceffivement les matinées.
Après la récréation qui fuit le dîné , l'Algébre ,
la Géométrie & les Fortifications , fous une même
marche ; les loix de l'Optique & le Deffein ; les
proportions des Méchaniques démontrées , conformes
aux Loix de l'Univers , & aux Expériences de
Phyfique ; la Géographie enfin & l'Hiftoire , réunies
par le moyen de Cartes pliées : de forte que
les faits & les lieux fe rappellent mutuellement ,
occupent toutes les heures de l'après -dîné .
Les leçons de Langue Françoife , d'Arithméti
208 MERCURE DE FRANCE.
que , de Géographie & d'Hiftoire , n'employant
que fort peu de temps dans le cours d'études ,
on donne les heures qu'elles occupoient , aux Langues
Allemande , Italienne , Angloife ou Efpagnoles
ou l'on s'occupe à des exercices militaires ,
ou à conftruire des Plans de Villes avec des pićces
rapportées , ou l'on s'exerce à des travaux du
Tour , de la Lime , &c. ou même à quelque
ſcience relative à l'état auquel on eſt deſtiné.
L'ufage , accompagnant partout la fpéculation ,
& l'Harmonie difpenfant tous les travaux , il eſt
facile de concevoir combien les jeunes gens deviennent
avides du fçavoir & quelle doit être la rapidité
de leurs progrès.
Pour les externes & tous ceux qui feront encore
dans le cas d'aller au Collége , on donnera des
leçons à part.
Les Maîtres, en chaque partie, font tous des hommes
choifis & connus.
- Les Curieux trouveront auffi chez l'Abbé Chocquart
, des machines de Phylique & furtout d'Optique
.
Il demeure dans la grande rue Taranne,Fauxbourg
S. Germain , entre la rue du Sépulchre &
le Carrefour S. Benoît à Paris.
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Résumé : Ecole Latine & Grecque, où l'on enseigne les Langues Françoise, Italienne, Espagnole, Angloise & Allemande.
L'école dirigée par l'Abbé Chocquart enseigne les langues française, italienne, espagnole, anglaise et allemande. L'Abbé Chocquart a élaboré une méthode pédagogique pour l'éducation morale et scientifique des élèves, s'inspirant des pratiques de certains peuples pour inculquer l'amour de la gloire et du bien. L'école diversifie les exercices quotidiens pour éviter le dégoût et l'ennui. Les matinées sont dédiées aux langues latine et française, au calcul numérique, à la musique et aux exercices physiques. L'après-midi, après la récréation, les élèves étudient l'algèbre, la géométrie, les fortifications, l'optique, le dessin, les mécaniques, la géographie et l'histoire. Le programme inclut également les langues étrangères, les exercices militaires, la construction de plans de villes et divers travaux manuels. Les enseignants sont des hommes choisis et reconnus. L'Abbé Chocquart propose des machines de physique et d'optique. L'école est située dans la grande rue Taranne, Faubourg Saint-Germain, à Paris.
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7
p. 209-210
ECOLE LATINE & GRECQUE, où l'on enseigne les Langues Françoise, Italienne, Espagnolle, Angloise & Allemande.
Début :
L'Abbé Chocquart, par une longue étude de tout ce qui peut abréger l'éducation morale [...]
Mots clefs :
Essais, Amour, Expérience, Étude, Leçon, Exercices, Attention, Langues, Calculs, Géographie et histoire, Maîtres
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texteReconnaissance textuelle : ECOLE LATINE & GRECQUE, où l'on enseigne les Langues Françoise, Italienne, Espagnolle, Angloise & Allemande.
ECOLE LATINE & GRECQUE , où l'on enfeigne
les Langues Françoife , Italienne , Efpagnolle ,
Angleife & Allemande.
L'ABBÉ CHOCQUART , par une longue étude de
tout ce qui peut abréger l'éducation morale & politique
de l'homme par les différens Ellais qu'il a
faits fur les Éléves qu'il a formés , a trouvé le
moyen , d'ouvrir une route facile vers les Vertus &
les Sciences. La conduite que tenoient certains
Peuples pour rendre chez eux l'amour de la gloire .,
comme héréditaire , a facilité les recherches qu'il
a faites pour infpirer plus éfficacement à la jeunelfe
l'amour da vrai bien : & la Nature dont la marche
eft toujours heureuſe & rapide , lui fert de guide
dans les Belles- Lettres & les Beaux-Arts.Si l'enfant
fous les yeux de fa Nourrice , apprend fans peine
la langue qu'elle parle , pourquoi faudroit- il confacrer
tant d'années à l'ufage d'une langue fouvent
plus facile? Les oreilles ont elles plus d'eme
pire fur l'âme que les yeux ?
Convaincu d'ailleurs , par l'expérience , que rien
ne retarde tant nos études que le dégoût & l'ennui
qui les accompagnent ; il fait évanouir l'un & l'au
tre en diverfifiant tellement les execices de la
journée , qu'une leçon devient comme le télaffement
de celle qui l'a précédée. Les premieres heures
de l'une & l'autre partie du jour font données
aux études qui demandent le plus d'application :
des objets capables de réveiller l'attention leur
fuccédent & font eux-mêmes fuivis par des leçons
plus amufantes. Ainfi les Langues Latine &
Françoife , le Calcul Numérique , la Mufique &
tous les Exercices du Corps qui peuvent entrer
dans une éducation noble & polie , occupent
fucceffivement les matinées,
210 MERCURE DE FRANCE.
Après la récréation qui fuit le dîné , l'Algébre,
la Géométrie & les Fortifications fous une mêmě
marche ; les loix de l'Optique & le Deffein , les
proportions des Méchaniques démontrées conformesaur
Loix de l'Univers & aux expériences de
Phyfique la Géographie enfin & l'Hiftoire , réunies
par le moyen de Cartes pliées ; de forte que
les faits & les lieux le rappellent mutuellement
occupent toutes les heures de l'après-dîné.
Les leçons de Langue Françoife,d'Arithmétique,
de Géographie & d'Hiftoire , n'employant que fore
peu de tems dans le cours d'études , on donne les
heures qu'elles occupoient , aux Langues Allemande
, Italienne , Angloife ou Efpagnoles où l'on
s'occupe à des exercices Militaires , ou à conftruire
des Plans de Villes avec des piéces rapportées , ou
l'on s'exerce à des travaux du Tour , de la Linie,
& c. ou même à quelque fcience relative à l'état au
quel on eft deftiné .
L'ufage accompagnant partout la fpéculation ,
& l'Harmonie difpenfant tous les travaux , il eſt
facile de concevoir , combien les jeunes gens deviennent
avides de fçavoir & quelle doit être la
rapidité de leurs progrès.
Pour les Externes & tous ceux qui feront encore
dans le cas d'aller au College , on donnera des
leçons à part.
Les Maitres en chaque partie font tous des hommes
choifis & connus.
Les curieux trouveront auffi chez l'Abbé Chocquart
, des machines de Phyfique & furtout d'Optique.
Il demeure rue des SS . Peres , Fauxbourg S
Germain , vis- à- vis le Portail de la Charité , dans
un Hôtel où il y a un très-beau Jardin. La pen
fon alimentaire eft de soo liv..
les Langues Françoife , Italienne , Efpagnolle ,
Angleife & Allemande.
L'ABBÉ CHOCQUART , par une longue étude de
tout ce qui peut abréger l'éducation morale & politique
de l'homme par les différens Ellais qu'il a
faits fur les Éléves qu'il a formés , a trouvé le
moyen , d'ouvrir une route facile vers les Vertus &
les Sciences. La conduite que tenoient certains
Peuples pour rendre chez eux l'amour de la gloire .,
comme héréditaire , a facilité les recherches qu'il
a faites pour infpirer plus éfficacement à la jeunelfe
l'amour da vrai bien : & la Nature dont la marche
eft toujours heureuſe & rapide , lui fert de guide
dans les Belles- Lettres & les Beaux-Arts.Si l'enfant
fous les yeux de fa Nourrice , apprend fans peine
la langue qu'elle parle , pourquoi faudroit- il confacrer
tant d'années à l'ufage d'une langue fouvent
plus facile? Les oreilles ont elles plus d'eme
pire fur l'âme que les yeux ?
Convaincu d'ailleurs , par l'expérience , que rien
ne retarde tant nos études que le dégoût & l'ennui
qui les accompagnent ; il fait évanouir l'un & l'au
tre en diverfifiant tellement les execices de la
journée , qu'une leçon devient comme le télaffement
de celle qui l'a précédée. Les premieres heures
de l'une & l'autre partie du jour font données
aux études qui demandent le plus d'application :
des objets capables de réveiller l'attention leur
fuccédent & font eux-mêmes fuivis par des leçons
plus amufantes. Ainfi les Langues Latine &
Françoife , le Calcul Numérique , la Mufique &
tous les Exercices du Corps qui peuvent entrer
dans une éducation noble & polie , occupent
fucceffivement les matinées,
210 MERCURE DE FRANCE.
Après la récréation qui fuit le dîné , l'Algébre,
la Géométrie & les Fortifications fous une mêmě
marche ; les loix de l'Optique & le Deffein , les
proportions des Méchaniques démontrées conformesaur
Loix de l'Univers & aux expériences de
Phyfique la Géographie enfin & l'Hiftoire , réunies
par le moyen de Cartes pliées ; de forte que
les faits & les lieux le rappellent mutuellement
occupent toutes les heures de l'après-dîné.
Les leçons de Langue Françoife,d'Arithmétique,
de Géographie & d'Hiftoire , n'employant que fore
peu de tems dans le cours d'études , on donne les
heures qu'elles occupoient , aux Langues Allemande
, Italienne , Angloife ou Efpagnoles où l'on
s'occupe à des exercices Militaires , ou à conftruire
des Plans de Villes avec des piéces rapportées , ou
l'on s'exerce à des travaux du Tour , de la Linie,
& c. ou même à quelque fcience relative à l'état au
quel on eft deftiné .
L'ufage accompagnant partout la fpéculation ,
& l'Harmonie difpenfant tous les travaux , il eſt
facile de concevoir , combien les jeunes gens deviennent
avides de fçavoir & quelle doit être la
rapidité de leurs progrès.
Pour les Externes & tous ceux qui feront encore
dans le cas d'aller au College , on donnera des
leçons à part.
Les Maitres en chaque partie font tous des hommes
choifis & connus.
Les curieux trouveront auffi chez l'Abbé Chocquart
, des machines de Phyfique & furtout d'Optique.
Il demeure rue des SS . Peres , Fauxbourg S
Germain , vis- à- vis le Portail de la Charité , dans
un Hôtel où il y a un très-beau Jardin. La pen
fon alimentaire eft de soo liv..
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Résumé : ECOLE LATINE & GRECQUE, où l'on enseigne les Langues Françoise, Italienne, Espagnolle, Angloise & Allemande.
L'École Latine & Grecque, dirigée par l'Abbé Chocquart, enseigne plusieurs langues, dont le français, l'italien, l'espagnol, l'anglais et l'allemand. L'Abbé Chocquart a développé une méthode pour l'éducation morale et politique des élèves, s'inspirant des pratiques de certains peuples et utilisant les Belles-Lettres et les Beaux-Arts. L'école diversifie les exercices quotidiens pour éviter le dégoût et l'ennui. Les matinées sont consacrées aux langues latine et française, au calcul, à la musique et aux exercices physiques. L'après-midi inclut l'algèbre, la géométrie, les fortifications, l'optique, le dessin, la mécanique, la géographie et l'histoire, illustrées par des cartes pliées. Les élèves apprennent également des langues supplémentaires, des exercices militaires, la construction de plans de villes et des travaux manuels. L'harmonie et la pratique accompagnent la théorie, rendant les élèves avides de savoir. L'école propose des leçons spécifiques pour les externes et ceux qui fréquentent encore le collège. Les maîtres sont des hommes choisis et reconnus. L'Abbé Chocquart possède des machines de physique et d'optique. Il réside rue des SS. Pères, Faubourg Saint-Germain, face au Portail de la Charité, dans un hôtel avec un beau jardin. La pension alimentaire est fixée à 500 livres.
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8
p. 139-144
De COMPIEGNE, le 15 Août 1764.
Début :
Les Régimens de la Marine, Infanterie, ceux de Royal Normandie, [...]
Mots clefs :
Régiments, Infanterie, Marine, Cavalerie, Famille royale, Exercices, Ordonnance, Camp de l'artillerie , Duc, Prince, Visite des troupes, Intendant, Serment de fidélité, Ambassadeur, Cardinal, Nominations, Prix, Bénéfices donnés, Abbayes, Religieuses, Madame la Dauphine, Monseigneur le Dauphin, Reine
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texteReconnaissance textuelle : De COMPIEGNE, le 15 Août 1764.
De COMPIEGNE , le 15 Acût 1764.
ES Régimens de la Marine , Infanterie , ceux
de Royal Normandie , & de la Reine , Cavalerie ,
ainsi que la Brigade de Defmazis , du Corps
Royal de l'Artillerie , ont eu ordre de fe rendre à
Compiegne , où ils font arrivés fucceffivement
au 18 du mois dernier : ces différens
Corps ont campé léparément.
du ta
Le 15 , Leurs Majeftés, accompagnées de toute
la Famille Royale , fe font rendues au Camp de
l'Artillerie. La Brigade , après avoir éxécuté les.
différens temps de l'éxercice prefcrits par la
nouvelle Ordonnance , a défilé devant le Roi ,
& a enfuite éxécuté , en préſence de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale, l'école des bombes ,
des obus & du canon. Le Roi à paru très- fatis
fait de la préciſion avec laquelle cette Troupe a
fait l'Exercice , & fur- tout de la jufteffe avec laquelle
les Canoniers ont tiré les différentes bouches
à feu.
Le
17 , le Roi
s'eft
rendu
une
feconde
fois
avec
la
Reine
& toute
la Famille
Royale
au
Camp
de l'Artillerie
, & les
Canoniers
ont
éxécuré
de nouveau
, en préſence
de Leurs
Majefiés
,
l'Exercice
de la Bombe
, de l'Obus
& du Canon
,
& le
cheminement
de la Sappe
.
Le 18 , le Roi & la Reine , accompagnés de
140 MERCURE DE FRANCE.
la Famille Royale , & du Duc de Chartres , du
Prince de Condé & du Prince de Lamballe , fe
font rendus au Camp de la Cavalerie . Les deux
Régimens qui le compofoient ont éxécuté en préfence
de Leurs Majeftés , différentes manoeuvres
dont le Roi a paru très - fatisfait.
Le 22 , Leurs Majeftés & toute la Famille
Royale , accompagnées du Duc de Chartres , du
Prince de Condé , & du Prince de Lamballe , fe
fe font rendues au Camp du Régiment de la Marine
, qui a éxécuté devant le Roi, & à la fatisfac
tion de Sa Majefté , les différens temps de l'Exercice
, & les manoeuvres prefcrites par l'Ordonnance
du 20 Mars dernier .
Ces différens Corps font partis de leurs Camps
pour fe rendre à leurs deftinations refpectives.
Le Regiment de Royal Normandie eft parti le
23 , celui de la Reine , Cavalerie , le 24 , & celui
de la Marine , ainfi que la Brigade d'Artillerie
, le 25. Sa Majefté le propofe de faire venir
fucceffivement & chaque année les différentes parties
de fes Troupes , afin de juger par Elle- même
fi fes Ordonnances font bien éxécutées . Le
Şieur Amelot ayant été nommé à l'Intendance
de Bourgogne , le Roi a nommé pour remplir
la place de Préfident du Grand- Conſeil , dont il
étoit pourvu , le Sieur de Monthyon , qui , en
cette qualité a été préſenté le 18 , à Sa Majeſté.
Le Comte de Guerchy , Ambaffadeur du Roi
auprès du Roi de la Grande- Bretagne , eft arrivé
ici le 24 , & a été préſenté le 25 au matin à Sa
Majefté. Avant que de quitter la Cour de Londres ,
il a préfenté à Sa Majefté Britannique le Marquis
de Bloffet , Colonel d'un Régiment de Gre
nadiers-Royaux , que le Roi a nommé pour ré6-
NOVEMBRE . 1764. 141
der à ladite Cour en qualité de Miniſtre pendant
l'abſence de fon Ambaffadeur.
Les Sieurs Amelot, Intendant deBourgogne, le
Peletier de Morfontaine , Intendant de la Rochelle
, & Rouillé- d'Orfeuil , Intendant de Châlons
en Champagne , furent préfentés le 22 au
Roi par le Sieur de l'Averdy , Contrôleur -Gé
néral des Finances. Le même jour la Marquife
de Maulde fut auffi préfentée à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale , par la Comteſſe de
Maulde .
Le 28 , Leopold- Charles de Choiſeul , Arche
vêque de Cambrai , a prêté ferment de fidélité
entre les mains du Roi.
ג
Le
23 , le
Comte
de
Woronzow
Grand
Chancelier
de
Ruffie
, a été
préſenté
à Leurs
Majeftés
& à la Famille
Royale
.
Le 29 , le fieur de Maupeou , fils du Premier
Préfident du Parlement de Paris , a eu l'honneur
d'être préfenté au Roi par fon Père , &
a remercié Sa Majefté de l'agrément qu'elle a
bien voulu lui accorder pour une Charge de
Confeiller au même Parlement , & pour celle
de Préfident à Mortier dont fon Père étoit revêtu.
mois ,
Le Marquis de Paulmy , Miniftre & ci-devant
Secrétaire d'Etat , ayant le Département de la
Guerre , Ambaffadeur du Roi auprès de la République
de Pologne , arriva ici le 6 de ce
& fut préſenté par le Duc de Praſlin .
Le Cardinal de Bernis a prêté ferment ,
9 , entre les mains du Roi , dans la Chapelle
du Château , pour l'Archevêché d'Alby . Il s'étoit
rendu , le 3 de ce mois , à Sens où il a
été facré dans la Cathédrale par le Cardinal
le
142 MERCURE DE FRANCE.
de Laynes qui avoit pour Alliſtans l'Evêque
d'Auxerre & celui de Béziers .
Le Sieur Turgot , Préfident à Mortier au Parlement
de Paris , ayant donné la démiffion de
fa Charge , le Roi vient d'y nommer le Sieur
Peletier de S. Fargeau , Avocat Général dudit
Parlement , dont la Place a été donnée au Sieur
Barentin . Le Sieur le Peletier de S. Fargeau &
le Sieur Barentin ont eu l'honneur d'erre préfentés
, à cette occafion , à Sa Majeſté.
Le fieur de Lamoignon de Montrevault ayant
donné fa démiffion de la Charge de Préfident
à Mortier du Parlement de Paris , le Roi y a
nommé le fieur de Gourgue , qui , à cette occafion
, a eu l'honneur d'être préfenté , le 8
à Sa Majesté.
Le 7 , le Sieur Mathieu , Principal du Collége
Royal de cette Ville , a eu l'honneur de
préfenter au Roi , à Monfeigneur le Dauphin ,
à Monfeigneur le Duc de Berry & à Monfeigneur
le Comte de Provence le Programme
de l'exercice qui s'eft fait le 9 dans lédit Collége
pour la diftribution folemnelle des Prix
accordés par Sa Majesté. Monfeigneur le Due
de Berry en a accordé un particulier au fieur
Herbet qui a foutenu l'exercice.
Le Roi a accordé au Duc de Trefmes &
au Comte de Guerchy les entrées du Ca
binet.
Sa Majesté à donné l'Abbaye de S. Méen
Ordre de S. Benoît , Diocéfe de S. Malo , à
l'Abbé de Moftueges , Sous- Précepteur des Enfans
de France ; l'Abbaye Régulière & Elective
de S. Nicolas d'Arrouaize , Ordre de S. Auguftin
, Diocéfe d'Arras , à Don Floride Tabary ,
Religieux de la même Abbaye ; & celle de Bon
N
NOVEM BR E. 1764 . 143
deville , Ordre de Citeaux , Diocéfe de Rouen ,
à la Dame de Fontenailles , Religieufe de l'Abbaye
de Bonlieu , même Ordre , Diocéfe du
Mans.
La Reine donna , le 4 de ce mois , le voile
noir à deux Religieufes Carmelites ; la Cérémonie
en fut faite par le Cardinal de Rochechouart.
Le Père Celaire , Carme Déchauffé
prêcha , à cette occaſion en préfence de la
Reine.
•
Le Sieur Maliffet , Munitionnaire chargé de
la fourniture du pain pour les Troupes duCamp
de Compiegne & de l'approvisionnement de
Paris , fe tranſporta , le 22 du mois dernier
au Camp du Régiment de la Reine , Cavalerie
, en conféquence des ordres du Duc de Choi
feul , & eut l'honneur de préfenter au Roi ,
après la revue , le pain qu'il avoit fait fuivant
la nouvelle méthode qu'il a imaginée. Sa Majeſté
en fit Elle-même l'eſſai , ainfi que les Princes
qui l'accompagnoient , & en parut fatisfaite.
Les Troupes auxquelles il a été diftribué , l'ont
trouvé très- bon . On donnera bientôt au Public
la coupe des différens moulins néceffaires
pour la nouvelle mouture que le feur Maliffer
emploie & par laquelle on gagne un fixiéme
fur le produit du grain , en même temps
qu'on donne au pain une qualité fupérieure
non feulement pour le goût , mais même pour
la couleur.
:
L'Evêque de S. Omer a donné le Pallium à
l'Archevêque Duc de Cambrai cette Cérémo
nie s'eft faite dans la Chapelle des Dames de la
Congrégation de cette Ville , le 4 de ce mois.
Monfeigneur le Duc de Berry & Monseigneur
le Comte de Provence font partis d'ici le 13
144 MERCURE DE FRANCE.
pour retourner à Versailles . Le Roi le propoſe
de partir demain pour le rendre à S. Ouen
où Sa Majefté foupera avec Monfeigneur le
Dauphin , Madame la Dauphine , Madame Adélaïde
, & Mefdames Victoire , Sophie & Louiſe
qui s'y rendront auffi ; le foir , Sa Majesté ira
coucher au Château de la Muette , d'où Elle
partira le lendemain pour le rendre à Verſailles
, ainfi que Monfeigneur le Dauphin , Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Victoire , Sophie & Louife. La Reine quittera
cette Ville le 17 pour retourner à Verſailles.
ES Régimens de la Marine , Infanterie , ceux
de Royal Normandie , & de la Reine , Cavalerie ,
ainsi que la Brigade de Defmazis , du Corps
Royal de l'Artillerie , ont eu ordre de fe rendre à
Compiegne , où ils font arrivés fucceffivement
au 18 du mois dernier : ces différens
Corps ont campé léparément.
du ta
Le 15 , Leurs Majeftés, accompagnées de toute
la Famille Royale , fe font rendues au Camp de
l'Artillerie. La Brigade , après avoir éxécuté les.
différens temps de l'éxercice prefcrits par la
nouvelle Ordonnance , a défilé devant le Roi ,
& a enfuite éxécuté , en préſence de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale, l'école des bombes ,
des obus & du canon. Le Roi à paru très- fatis
fait de la préciſion avec laquelle cette Troupe a
fait l'Exercice , & fur- tout de la jufteffe avec laquelle
les Canoniers ont tiré les différentes bouches
à feu.
Le
17 , le Roi
s'eft
rendu
une
feconde
fois
avec
la
Reine
& toute
la Famille
Royale
au
Camp
de l'Artillerie
, & les
Canoniers
ont
éxécuré
de nouveau
, en préſence
de Leurs
Majefiés
,
l'Exercice
de la Bombe
, de l'Obus
& du Canon
,
& le
cheminement
de la Sappe
.
Le 18 , le Roi & la Reine , accompagnés de
140 MERCURE DE FRANCE.
la Famille Royale , & du Duc de Chartres , du
Prince de Condé & du Prince de Lamballe , fe
font rendus au Camp de la Cavalerie . Les deux
Régimens qui le compofoient ont éxécuté en préfence
de Leurs Majeftés , différentes manoeuvres
dont le Roi a paru très - fatisfait.
Le 22 , Leurs Majeftés & toute la Famille
Royale , accompagnées du Duc de Chartres , du
Prince de Condé , & du Prince de Lamballe , fe
fe font rendues au Camp du Régiment de la Marine
, qui a éxécuté devant le Roi, & à la fatisfac
tion de Sa Majefté , les différens temps de l'Exercice
, & les manoeuvres prefcrites par l'Ordonnance
du 20 Mars dernier .
Ces différens Corps font partis de leurs Camps
pour fe rendre à leurs deftinations refpectives.
Le Regiment de Royal Normandie eft parti le
23 , celui de la Reine , Cavalerie , le 24 , & celui
de la Marine , ainfi que la Brigade d'Artillerie
, le 25. Sa Majefté le propofe de faire venir
fucceffivement & chaque année les différentes parties
de fes Troupes , afin de juger par Elle- même
fi fes Ordonnances font bien éxécutées . Le
Şieur Amelot ayant été nommé à l'Intendance
de Bourgogne , le Roi a nommé pour remplir
la place de Préfident du Grand- Conſeil , dont il
étoit pourvu , le Sieur de Monthyon , qui , en
cette qualité a été préſenté le 18 , à Sa Majeſté.
Le Comte de Guerchy , Ambaffadeur du Roi
auprès du Roi de la Grande- Bretagne , eft arrivé
ici le 24 , & a été préſenté le 25 au matin à Sa
Majefté. Avant que de quitter la Cour de Londres ,
il a préfenté à Sa Majefté Britannique le Marquis
de Bloffet , Colonel d'un Régiment de Gre
nadiers-Royaux , que le Roi a nommé pour ré6-
NOVEMBRE . 1764. 141
der à ladite Cour en qualité de Miniſtre pendant
l'abſence de fon Ambaffadeur.
Les Sieurs Amelot, Intendant deBourgogne, le
Peletier de Morfontaine , Intendant de la Rochelle
, & Rouillé- d'Orfeuil , Intendant de Châlons
en Champagne , furent préfentés le 22 au
Roi par le Sieur de l'Averdy , Contrôleur -Gé
néral des Finances. Le même jour la Marquife
de Maulde fut auffi préfentée à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale , par la Comteſſe de
Maulde .
Le 28 , Leopold- Charles de Choiſeul , Arche
vêque de Cambrai , a prêté ferment de fidélité
entre les mains du Roi.
ג
Le
23 , le
Comte
de
Woronzow
Grand
Chancelier
de
Ruffie
, a été
préſenté
à Leurs
Majeftés
& à la Famille
Royale
.
Le 29 , le fieur de Maupeou , fils du Premier
Préfident du Parlement de Paris , a eu l'honneur
d'être préfenté au Roi par fon Père , &
a remercié Sa Majefté de l'agrément qu'elle a
bien voulu lui accorder pour une Charge de
Confeiller au même Parlement , & pour celle
de Préfident à Mortier dont fon Père étoit revêtu.
mois ,
Le Marquis de Paulmy , Miniftre & ci-devant
Secrétaire d'Etat , ayant le Département de la
Guerre , Ambaffadeur du Roi auprès de la République
de Pologne , arriva ici le 6 de ce
& fut préſenté par le Duc de Praſlin .
Le Cardinal de Bernis a prêté ferment ,
9 , entre les mains du Roi , dans la Chapelle
du Château , pour l'Archevêché d'Alby . Il s'étoit
rendu , le 3 de ce mois , à Sens où il a
été facré dans la Cathédrale par le Cardinal
le
142 MERCURE DE FRANCE.
de Laynes qui avoit pour Alliſtans l'Evêque
d'Auxerre & celui de Béziers .
Le Sieur Turgot , Préfident à Mortier au Parlement
de Paris , ayant donné la démiffion de
fa Charge , le Roi vient d'y nommer le Sieur
Peletier de S. Fargeau , Avocat Général dudit
Parlement , dont la Place a été donnée au Sieur
Barentin . Le Sieur le Peletier de S. Fargeau &
le Sieur Barentin ont eu l'honneur d'erre préfentés
, à cette occafion , à Sa Majeſté.
Le fieur de Lamoignon de Montrevault ayant
donné fa démiffion de la Charge de Préfident
à Mortier du Parlement de Paris , le Roi y a
nommé le fieur de Gourgue , qui , à cette occafion
, a eu l'honneur d'être préfenté , le 8
à Sa Majesté.
Le 7 , le Sieur Mathieu , Principal du Collége
Royal de cette Ville , a eu l'honneur de
préfenter au Roi , à Monfeigneur le Dauphin ,
à Monfeigneur le Duc de Berry & à Monfeigneur
le Comte de Provence le Programme
de l'exercice qui s'eft fait le 9 dans lédit Collége
pour la diftribution folemnelle des Prix
accordés par Sa Majesté. Monfeigneur le Due
de Berry en a accordé un particulier au fieur
Herbet qui a foutenu l'exercice.
Le Roi a accordé au Duc de Trefmes &
au Comte de Guerchy les entrées du Ca
binet.
Sa Majesté à donné l'Abbaye de S. Méen
Ordre de S. Benoît , Diocéfe de S. Malo , à
l'Abbé de Moftueges , Sous- Précepteur des Enfans
de France ; l'Abbaye Régulière & Elective
de S. Nicolas d'Arrouaize , Ordre de S. Auguftin
, Diocéfe d'Arras , à Don Floride Tabary ,
Religieux de la même Abbaye ; & celle de Bon
N
NOVEM BR E. 1764 . 143
deville , Ordre de Citeaux , Diocéfe de Rouen ,
à la Dame de Fontenailles , Religieufe de l'Abbaye
de Bonlieu , même Ordre , Diocéfe du
Mans.
La Reine donna , le 4 de ce mois , le voile
noir à deux Religieufes Carmelites ; la Cérémonie
en fut faite par le Cardinal de Rochechouart.
Le Père Celaire , Carme Déchauffé
prêcha , à cette occaſion en préfence de la
Reine.
•
Le Sieur Maliffet , Munitionnaire chargé de
la fourniture du pain pour les Troupes duCamp
de Compiegne & de l'approvisionnement de
Paris , fe tranſporta , le 22 du mois dernier
au Camp du Régiment de la Reine , Cavalerie
, en conféquence des ordres du Duc de Choi
feul , & eut l'honneur de préfenter au Roi ,
après la revue , le pain qu'il avoit fait fuivant
la nouvelle méthode qu'il a imaginée. Sa Majeſté
en fit Elle-même l'eſſai , ainfi que les Princes
qui l'accompagnoient , & en parut fatisfaite.
Les Troupes auxquelles il a été diftribué , l'ont
trouvé très- bon . On donnera bientôt au Public
la coupe des différens moulins néceffaires
pour la nouvelle mouture que le feur Maliffer
emploie & par laquelle on gagne un fixiéme
fur le produit du grain , en même temps
qu'on donne au pain une qualité fupérieure
non feulement pour le goût , mais même pour
la couleur.
:
L'Evêque de S. Omer a donné le Pallium à
l'Archevêque Duc de Cambrai cette Cérémo
nie s'eft faite dans la Chapelle des Dames de la
Congrégation de cette Ville , le 4 de ce mois.
Monfeigneur le Duc de Berry & Monseigneur
le Comte de Provence font partis d'ici le 13
144 MERCURE DE FRANCE.
pour retourner à Versailles . Le Roi le propoſe
de partir demain pour le rendre à S. Ouen
où Sa Majefté foupera avec Monfeigneur le
Dauphin , Madame la Dauphine , Madame Adélaïde
, & Mefdames Victoire , Sophie & Louiſe
qui s'y rendront auffi ; le foir , Sa Majesté ira
coucher au Château de la Muette , d'où Elle
partira le lendemain pour le rendre à Verſailles
, ainfi que Monfeigneur le Dauphin , Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Victoire , Sophie & Louife. La Reine quittera
cette Ville le 17 pour retourner à Verſailles.
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Résumé : De COMPIEGNE, le 15 Août 1764.
Du 15 au 25 août 1764, plusieurs régiments de l'armée française, incluant ceux de la Marine, de l'Infanterie, de la Cavalerie, ainsi que la Brigade de l'Artillerie, se sont rassemblés à Compiègne. Le 15 août, Leurs Majestés et la Famille Royale ont assisté à des exercices militaires au Camp de l'Artillerie. La Brigade a exécuté divers exercices, tels que le tir des bombes, des obus et du canon, sous le regard satisfait du Roi. Le 17 août, le Roi et la Reine ont de nouveau assisté à des exercices de l'Artillerie. Le 18 août, ils ont observé des manœuvres de la Cavalerie. Le 22 août, le Régiment de la Marine a exécuté des exercices devant le Roi. Après ces démonstrations, les différents corps ont quitté Compiègne pour rejoindre leurs destinations respectives. Le Roi a exprimé son intention de faire venir chaque année les différentes parties de ses troupes pour vérifier l'exécution de ses ordonnances. Plusieurs nominations et présentations ont eu lieu, notamment celle du Sieur de Monthyon au poste de Président du Grand Conseil, du Comte de Guerchy comme Ambassadeur auprès du Roi de Grande-Bretagne, et de divers intendants. Le Cardinal de Bernis a prêté serment pour l'Archevêché d'Alby. Le Roi a également accordé diverses abbayes et charges, et la Reine a donné le voile noir à deux religieuses carmélites. Le Sieur Maliffet a présenté une nouvelle méthode de fabrication du pain, approuvée par le Roi et les Princes. L'Évêque de Saint-Omer a remis le Pallium à l'Archevêque de Cambrai. Enfin, la Famille Royale a quitté Compiègne pour retourner à Versailles.
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