Résultats : 17081 texte(s)
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3651
p. 3-10
A S. A. ELECTORALE Monseigneur le Duc de Baviere. ODE.
Début :
Que d'autres chantent ces Princes Qui peu maîtres de leur cœur, [...]
Mots clefs :
Ode, Louange, Guerrier, Bonté, Justice, Paix, Divinité, Muses
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texteReconnaissance textuelle : A S. A. ELECTORALE Monseigneur le Duc de Baviere. ODE.
A S. A. ELECTORALE
Monseigneur le Duc
de Baviere.
ODE.
UE d'autres chantent
ces Princes
- Qui peu maîtres de 1ç{3rsoeur,
Ne ravagent des Provinces
Que pour un frivole honneur:
Je cherche uncoeurmagnnime
Qui s'attire nôtre estime
Sans troubler nôtre repos.
UnDieubrillantde lumière
Me découvre dans Baviere
Ce vericable Héros.
Bien que terrible à la guerre
Sa valeur arme son bras,
C'est malgré lui que la terre
Voit la furent des combai*.
Aussî fage qu'intrepide,
De l'équité qui le guide Iln'écoute que la voix;
Sa bonté prévient l'orage,
Et ne cede à son courage Que , pour défendre ses
droits.
Animé du plus beau zele,
Affable
J
humain
, genereux,
Par tout où le sort l'appelle
Il fait des hommes heureux.
Plus élevé par lui même
Qu'il n'est par son rang filprême,
Sa grandeurest sans fierté.
Quiconque le voir, l'admire,
Et ne connoît son empire
Qu'aux charmes de sa bonté.
,
Qu'on vante tadevinée
De ce Tite fortuné
Qui cïtïr perdrela jo, urnée
Quand il n'avait rien donné.
Prince, ta main libérale
Ne souffre point d'intervale
Qui te dérobe un seul jour.
Merveille au siecle où nous sommes
!
Digne du respect des hommes,
Tu neveux que leuramour.
Vainement d'intelligence
Avec l'orgueil des Cesars,
Le sort tromcpa tea vai,llan- Et quitta tes écendars.
Au dessus de ses caprices,
Tu soûtins ses injustices
Sans perdre ta fermeté.
Quels bienfaits tu vas répandre,
Aujourd'hui qu'il va te r-endre
Plus qu'il ne t'avoit Até.
Je vois le Dieu de la Seine
Ates (peaac les pompeux.
Tour Paris est dans Surêne
Où tu rassembles les jeux.
Un monde qui t'environne
Vole autour de ta personne,
Te suit du coeur & des yeux.
Les Muses t'y font hommage:
Par ta presence unvillage
Devient le séjour des Dieux.
Là ranimant les delices
Dont Mars émoussoit les
,
traits,
Par d'agreables premices
,
Tu nous fais goûter la paix.
Dans cette heureuse concrée
Je la vois avec Astrée
Suivre un genereux guerrier
La rivale de Beilonne
Elle même te couronne, Et joint l'olive au laurier.
Que rAllemagne persiste
A ce disputer tes droits,
Est il plus rien qui resiste
Au plus grand de tous les
Rois?
Le Ciel prend foin de sa
gloire;
Denain a vû la victoire
Retourner fous nos drapeaux.
Germains, craignez sa puissance,
- Et n'appellez point la France
A des triomphes nouveaux.
Monseigneur le Duc
de Baviere.
ODE.
UE d'autres chantent
ces Princes
- Qui peu maîtres de 1ç{3rsoeur,
Ne ravagent des Provinces
Que pour un frivole honneur:
Je cherche uncoeurmagnnime
Qui s'attire nôtre estime
Sans troubler nôtre repos.
UnDieubrillantde lumière
Me découvre dans Baviere
Ce vericable Héros.
Bien que terrible à la guerre
Sa valeur arme son bras,
C'est malgré lui que la terre
Voit la furent des combai*.
Aussî fage qu'intrepide,
De l'équité qui le guide Iln'écoute que la voix;
Sa bonté prévient l'orage,
Et ne cede à son courage Que , pour défendre ses
droits.
Animé du plus beau zele,
Affable
J
humain
, genereux,
Par tout où le sort l'appelle
Il fait des hommes heureux.
Plus élevé par lui même
Qu'il n'est par son rang filprême,
Sa grandeurest sans fierté.
Quiconque le voir, l'admire,
Et ne connoît son empire
Qu'aux charmes de sa bonté.
,
Qu'on vante tadevinée
De ce Tite fortuné
Qui cïtïr perdrela jo, urnée
Quand il n'avait rien donné.
Prince, ta main libérale
Ne souffre point d'intervale
Qui te dérobe un seul jour.
Merveille au siecle où nous sommes
!
Digne du respect des hommes,
Tu neveux que leuramour.
Vainement d'intelligence
Avec l'orgueil des Cesars,
Le sort tromcpa tea vai,llan- Et quitta tes écendars.
Au dessus de ses caprices,
Tu soûtins ses injustices
Sans perdre ta fermeté.
Quels bienfaits tu vas répandre,
Aujourd'hui qu'il va te r-endre
Plus qu'il ne t'avoit Até.
Je vois le Dieu de la Seine
Ates (peaac les pompeux.
Tour Paris est dans Surêne
Où tu rassembles les jeux.
Un monde qui t'environne
Vole autour de ta personne,
Te suit du coeur & des yeux.
Les Muses t'y font hommage:
Par ta presence unvillage
Devient le séjour des Dieux.
Là ranimant les delices
Dont Mars émoussoit les
,
traits,
Par d'agreables premices
,
Tu nous fais goûter la paix.
Dans cette heureuse concrée
Je la vois avec Astrée
Suivre un genereux guerrier
La rivale de Beilonne
Elle même te couronne, Et joint l'olive au laurier.
Que rAllemagne persiste
A ce disputer tes droits,
Est il plus rien qui resiste
Au plus grand de tous les
Rois?
Le Ciel prend foin de sa
gloire;
Denain a vû la victoire
Retourner fous nos drapeaux.
Germains, craignez sa puissance,
- Et n'appellez point la France
A des triomphes nouveaux.
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Résumé : A S. A. ELECTORALE Monseigneur le Duc de Baviere. ODE.
Le texte est une ode dédiée à un prince électeur, probablement le Duc de Bavière. L'auteur loue les qualités du prince, le décrivant comme un héros vertueux, brave et juste, dont la bonté prévient les conflits. Le prince est présenté comme un leader humain et généreux, qui élève les hommes autour de lui sans arrogance. Sa libéralité et sa fermeté face aux injustices sont soulignées, ainsi que sa capacité à inspirer admiration et amour. Le poème mentionne des événements spécifiques, comme des jeux et des rassemblements à Paris, où le prince est acclamé. Les Muses lui rendent hommage, et la paix est célébrée à travers des festivités. La victoire de Denain est citée comme un exemple de la puissance du prince, mettant en garde les Allemands contre toute tentative de contester ses droits. L'auteur conclut en affirmant que le Ciel protège la gloire du prince, et que sa victoire est incontestable.
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3652
p. 10-19
MARIAGE.
Début :
Le 31. Juillet 1713. le Comte de Pontchartrain, Secretaire d'Etat [...]
Mots clefs :
Mariage, Noblesse, Héritage, Titres, Alliances, Service, Généalogie, Chancellerie, Cérémonie, Patrimoine
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texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MARIAGE.
Le 31. Juillet 1713. le Comte
de Ponrchartrain, Secretaice
d'Etat, & Commandeur
des Ordres du
Roy, épousa à Pontchartrain
Mademoifclle deLau
befpine de Verderonne;
M. l'Evêque de Chartres
les a mariez.
M. de Pontcharrrain est
fils unique de M. le Chancelier-
Garde des Sceaux de
France, Commandeur des
Ordres du Roy, Ministre
d'Etat
; & de Madame la
Chanceliere, qui est de la
Maison de Maupeou.
M. leChancelier est
fils de Louis Phelypeaux,
Seigneur de Pontchartrain
, Conseiller d'Ecir^
& President des Comités
, qui ccoic fils de
Paul Phelypeaux, Seigneur
de Pontchartrain
y
fait Secretaire
d'Etat par Henry:
le Grand.
PaulPhielypeaux fut en..
voyé à Londres, y traita ôc
conc lut la paix avec les
Prices. & sur Plenipotentiaire
du Ray au Trai-té de
Lou dun.
Il ya eu dans cette Maison
huit Secrétaires dera-t.
& cinq Commandeurs des
Ordres du Roy.
Leur genealogie se trouve
dans tant d'ouvrages &
d'archives de differens Orr
-
dres de Chevalerie
,
& est
si connue aussi bien que
leurs grandes alliances de
les services qu'ils ont rendus
à l'Etat, qu'il est inutile
d'en parler ici: de plus en
leur donnant les éloges qui
leur dont dûs, je craindrois
de blesser la modedtie attachée
à leur Maidon.
Mademoiselle de Verderonne
s'appelle Helene Angélique-
Rosalie de Laubedpine.
Elle est fille de
Claude-Estienne de Laubespine,
Comte de Verderonne,
tué à labataille de
Fleurus;& de Marie-Anne
de Festard
,
heritiere de
Beaucourt, d'une ancienne
noblesse de Picardie, qui a
pris des alliances dans les
Maisons de Rubempré, de
Rivery, de Carvoisin-d'Achy,
ôc plusieurs autres des
plus anciennes de cette
Province.
Quant à la Maison de
Laubespine, elle est fort
ancienne
J
ôc illustrée depuis
prés de deux cens ans
des premieres & principales
dignitez de l'Etat. Elle
a donné à l'Eglise plusieurs
v
Prelats considerables, un
Garde des Sceaux de France
)
deux Chanceliers des
Ordres du Roy, quatre
Commandeurs des mêmes
Ordres, deux Secretaires
d'Etat sous les Rois FrançoisPremier,
Henry II. &
sous François II. & Charles
IX. plusieurs Conseillers
d'Etat,& des Ambassadeurs
dans les principales Cours
de l'Europe : & sans encrer
dans le détail des degrez au
dessus de l'an r> 1500. on remarquera
feulement que
Claude de Laubespine, Seigneur
d'Erouville, épousa
l'an 1507. Marguerite le Ber
ruyer, Dame de la Corbiliere,
& que de cette alliance
sortirent, entr'autres
enfans, Claude de Laubespine,
Baron deChâteauneuf,
premier Secretaire
d'Etat, qui a fait la branche
des Marquis de Châteauneuf-
Surcher, alliée dans
les Maisons de la Châtre,
de Neufville-Villeroy, de
S. Chaumont, de Volvire,
Russec, de Cochesilet-Vaucelas
J
de Rouvroy-faint-
Simone de Beauvillier; ôc
se Gilles de Laubespine,
qui a faitla branche des
Marquis de Verderonne. Il
fut pere de Claude de Laubespine,
Seigneur de Verderonne
,
Commandeur &
Secretaire des Ordres du
Roy,marié l'an 1593. avec
Loüise Pot, fille de Claude
Seigneur de Rodes & de
Chemaut, Commandeur ôc
Prevôt des Ordres du Roy,
Grand Maîtredes Ceremonies
de France; 6c de Jacqueline
de la Châtre, de
laquelle il eut Loüise de
Laubespine, mariée à Jean
de Montberon, Comte de
Fontaines-Chalendray
; &
Charles de Laubespine,
Seigneur de Verderonne,
Ambassadeur en Suisse,
Chancelier de Gaston Duc
d'Orleans, & marié avec
Marie le Bray de Flacourt.
Il en eut Claude de Laubespine,
Marquis de Verderonne
, qui épousa Helene
d'Aligre, fille d'Etienne
d'Aligre Chancelier de
France, & petite-fille d'autre
Etienne d'Aligre, aussï
Chancelier de France. De
ce mariage sortit lepere de
Madame la Comtesse de
Pontchartrain, comme il
aété remarqué ci-devant.
Ceux qui voudront en
être instruits plus amplement,
pourront avoir recours
à l'histoire des Chanceliers
&Gardes des Sceaux
de France, par Antoine du
Chesne
; & à l'histoire des
grands Officiers de la Couronne
& de la Maison du
Roy, par le Pere Anselme
de l'édition de 1712.
Le 31. Juillet 1713. le Comte
de Ponrchartrain, Secretaice
d'Etat, & Commandeur
des Ordres du
Roy, épousa à Pontchartrain
Mademoifclle deLau
befpine de Verderonne;
M. l'Evêque de Chartres
les a mariez.
M. de Pontcharrrain est
fils unique de M. le Chancelier-
Garde des Sceaux de
France, Commandeur des
Ordres du Roy, Ministre
d'Etat
; & de Madame la
Chanceliere, qui est de la
Maison de Maupeou.
M. leChancelier est
fils de Louis Phelypeaux,
Seigneur de Pontchartrain
, Conseiller d'Ecir^
& President des Comités
, qui ccoic fils de
Paul Phelypeaux, Seigneur
de Pontchartrain
y
fait Secretaire
d'Etat par Henry:
le Grand.
PaulPhielypeaux fut en..
voyé à Londres, y traita ôc
conc lut la paix avec les
Prices. & sur Plenipotentiaire
du Ray au Trai-té de
Lou dun.
Il ya eu dans cette Maison
huit Secrétaires dera-t.
& cinq Commandeurs des
Ordres du Roy.
Leur genealogie se trouve
dans tant d'ouvrages &
d'archives de differens Orr
-
dres de Chevalerie
,
& est
si connue aussi bien que
leurs grandes alliances de
les services qu'ils ont rendus
à l'Etat, qu'il est inutile
d'en parler ici: de plus en
leur donnant les éloges qui
leur dont dûs, je craindrois
de blesser la modedtie attachée
à leur Maidon.
Mademoiselle de Verderonne
s'appelle Helene Angélique-
Rosalie de Laubedpine.
Elle est fille de
Claude-Estienne de Laubespine,
Comte de Verderonne,
tué à labataille de
Fleurus;& de Marie-Anne
de Festard
,
heritiere de
Beaucourt, d'une ancienne
noblesse de Picardie, qui a
pris des alliances dans les
Maisons de Rubempré, de
Rivery, de Carvoisin-d'Achy,
ôc plusieurs autres des
plus anciennes de cette
Province.
Quant à la Maison de
Laubespine, elle est fort
ancienne
J
ôc illustrée depuis
prés de deux cens ans
des premieres & principales
dignitez de l'Etat. Elle
a donné à l'Eglise plusieurs
v
Prelats considerables, un
Garde des Sceaux de France
)
deux Chanceliers des
Ordres du Roy, quatre
Commandeurs des mêmes
Ordres, deux Secretaires
d'Etat sous les Rois FrançoisPremier,
Henry II. &
sous François II. & Charles
IX. plusieurs Conseillers
d'Etat,& des Ambassadeurs
dans les principales Cours
de l'Europe : & sans encrer
dans le détail des degrez au
dessus de l'an r> 1500. on remarquera
feulement que
Claude de Laubespine, Seigneur
d'Erouville, épousa
l'an 1507. Marguerite le Ber
ruyer, Dame de la Corbiliere,
& que de cette alliance
sortirent, entr'autres
enfans, Claude de Laubespine,
Baron deChâteauneuf,
premier Secretaire
d'Etat, qui a fait la branche
des Marquis de Châteauneuf-
Surcher, alliée dans
les Maisons de la Châtre,
de Neufville-Villeroy, de
S. Chaumont, de Volvire,
Russec, de Cochesilet-Vaucelas
J
de Rouvroy-faint-
Simone de Beauvillier; ôc
se Gilles de Laubespine,
qui a faitla branche des
Marquis de Verderonne. Il
fut pere de Claude de Laubespine,
Seigneur de Verderonne
,
Commandeur &
Secretaire des Ordres du
Roy,marié l'an 1593. avec
Loüise Pot, fille de Claude
Seigneur de Rodes & de
Chemaut, Commandeur ôc
Prevôt des Ordres du Roy,
Grand Maîtredes Ceremonies
de France; 6c de Jacqueline
de la Châtre, de
laquelle il eut Loüise de
Laubespine, mariée à Jean
de Montberon, Comte de
Fontaines-Chalendray
; &
Charles de Laubespine,
Seigneur de Verderonne,
Ambassadeur en Suisse,
Chancelier de Gaston Duc
d'Orleans, & marié avec
Marie le Bray de Flacourt.
Il en eut Claude de Laubespine,
Marquis de Verderonne
, qui épousa Helene
d'Aligre, fille d'Etienne
d'Aligre Chancelier de
France, & petite-fille d'autre
Etienne d'Aligre, aussï
Chancelier de France. De
ce mariage sortit lepere de
Madame la Comtesse de
Pontchartrain, comme il
aété remarqué ci-devant.
Ceux qui voudront en
être instruits plus amplement,
pourront avoir recours
à l'histoire des Chanceliers
&Gardes des Sceaux
de France, par Antoine du
Chesne
; & à l'histoire des
grands Officiers de la Couronne
& de la Maison du
Roy, par le Pere Anselme
de l'édition de 1712.
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Résumé : MARIAGE.
Le 31 juillet 1713, le Comte de Pontchartrain, Secrétaire d'État et Commandeur des Ordres du Roi, épousa Mademoiselle de Laubespine de Verderonne. La cérémonie fut dirigée par l'Évêque de Chartres. Le Comte de Pontchartrain est le fils unique de M. le Chancelier-Garde des Sceaux de France et de Madame la Chancelière, issue de la Maison de Maupeou. La famille Pontchartrain compte huit Secrétaires d'État et cinq Commandeurs des Ordres du Roi, et leur généalogie est bien documentée dans divers ouvrages et archives. Mademoiselle de Verderonne, de son nom complet Hélène Angélique-Rosalie de Laubespine, est la fille de Claude-Estienne de Laubespine, Comte de Verderonne, tué à la bataille de Fleurus, et de Marie-Anne de Festard, héritière de Beaucourt, issue d'une ancienne noblesse de Picardie. La Maison de Laubespine est illustre depuis près de deux cents ans et a occupé de hautes fonctions dans l'État, notamment des prélats, des Gardes des Sceaux, des Chanceliers des Ordres du Roi, des Secrétaires d'État, et des ambassadeurs dans les principales cours d'Europe. La généalogie détaillée de la famille peut être trouvée dans des ouvrages tels que l'histoire des Chanceliers et Gardes des Sceaux de France par Antoine du Chesne et l'histoire des grands Officiers de la Couronne et de la Maison du Roi par le Père Anselme.
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3653
p. 20-26
Pour Mademoiselle de ... le jour de sa Fête.
Début :
C'Est la Fête d'Isabelle, [...]
Mots clefs :
Fête, Bouquet, Beauté, Esprit, Amour, Éloge, Art, Nature, Confession, Ironie
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texteReconnaissance textuelle : Pour Mademoiselle de ... le jour de sa Fête.
Pour Mademoiselledc.
le jour de saFête.
C'E(llaFêteilfabellt]
l\4ufe>il me faut un bouquet
:
.9
TOY que rarement j'tlp:11
Afle-mo
pelle,
Afftle-moyle caquet.
DltU des Vers, je veux
pour elle Jftr comme un perroquel
Et, montésur ton criquet,
Galopera tire-dalle.
Soûliens-moy si je chancelle;
Sur-tout prends foin de
la [elle
Oufattache un plein pfa
quet
Des vertus de ma pueelle.
Si tu veux en racourci
Safigure, la voici.
Taille entre humaine &
dtine
Ni y trop grosse
,
ni trop
fini;
Lesjeux beaux,la hou
cheatilfî; cbe au
Four le necoufjl, coussi:
Mais je l'aime bienawfî.
Je dirai deson oreille
Qu'elle est & fraîche &
'Vermeille,
Sur-tout quand la belle
rit,
Ou bien quand elle 'O
git.c Sa gorge
efl
une mer~ (
vetlle
Et, sans la p,eindre en
détail,
Celi AlhÂtre, cess émail.
Tour le resteje m'en doute;
Car ma foy je riyvois
goûte,
Et si mon inftinft dit
"Ur",,
C)encorAil 9 yvoirt (j)
geai:
Mais il ejt certaines chofeS
Qnuifour moy font lettres
closes.
Poila pour le corps. J'ai
dit;
Voyons maintenant l'efprtt.
Moins qu'une autre elle
sen pique:
Vif & doux, /impIe &
sansfard,
Il n'emprunte rien de
l'art,
Comme nature il s'explique;
Quand elle parle il pa.
raiïl,
Et quand même ellese
taist.
Je wudrois
, comme du - telle,
De
Defin coeur dire du bien:
Pour ne point trahir le
mien,
UétogQ en fera mode(le.
3e fiai qu'il est genereux,
Il est tendre) je le veux;
Ce qu'on en dit je l'avoué,
'Et fendirai bienautant:
jMaisaregret je le loue,
Et je n'en fuis pas content.
Jai mes raisons pour le
dire,
Ellesçait ce qu'il eneff>
Elle n'en fera que rire>
Etc'efl ce qui men de- ,plaist.
Sus allons, bride Pegasèy
Et pprreennoonnsr tgraarrdde aux é- e é
-J cartss
£hton s'en moque, qu'on
en jase,
Me voila monté, jepars.
le jour de saFête.
C'E(llaFêteilfabellt]
l\4ufe>il me faut un bouquet
:
.9
TOY que rarement j'tlp:11
Afle-mo
pelle,
Afftle-moyle caquet.
DltU des Vers, je veux
pour elle Jftr comme un perroquel
Et, montésur ton criquet,
Galopera tire-dalle.
Soûliens-moy si je chancelle;
Sur-tout prends foin de
la [elle
Oufattache un plein pfa
quet
Des vertus de ma pueelle.
Si tu veux en racourci
Safigure, la voici.
Taille entre humaine &
dtine
Ni y trop grosse
,
ni trop
fini;
Lesjeux beaux,la hou
cheatilfî; cbe au
Four le necoufjl, coussi:
Mais je l'aime bienawfî.
Je dirai deson oreille
Qu'elle est & fraîche &
'Vermeille,
Sur-tout quand la belle
rit,
Ou bien quand elle 'O
git.c Sa gorge
efl
une mer~ (
vetlle
Et, sans la p,eindre en
détail,
Celi AlhÂtre, cess émail.
Tour le resteje m'en doute;
Car ma foy je riyvois
goûte,
Et si mon inftinft dit
"Ur",,
C)encorAil 9 yvoirt (j)
geai:
Mais il ejt certaines chofeS
Qnuifour moy font lettres
closes.
Poila pour le corps. J'ai
dit;
Voyons maintenant l'efprtt.
Moins qu'une autre elle
sen pique:
Vif & doux, /impIe &
sansfard,
Il n'emprunte rien de
l'art,
Comme nature il s'explique;
Quand elle parle il pa.
raiïl,
Et quand même ellese
taist.
Je wudrois
, comme du - telle,
De
Defin coeur dire du bien:
Pour ne point trahir le
mien,
UétogQ en fera mode(le.
3e fiai qu'il est genereux,
Il est tendre) je le veux;
Ce qu'on en dit je l'avoué,
'Et fendirai bienautant:
jMaisaregret je le loue,
Et je n'en fuis pas content.
Jai mes raisons pour le
dire,
Ellesçait ce qu'il eneff>
Elle n'en fera que rire>
Etc'efl ce qui men de- ,plaist.
Sus allons, bride Pegasèy
Et pprreennoonnsr tgraarrdde aux é- e é
-J cartss
£hton s'en moque, qu'on
en jase,
Me voila monté, jepars.
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Résumé : Pour Mademoiselle de ... le jour de sa Fête.
Le texte est une lettre poétique adressée à Mademoiselle de C. pour célébrer son anniversaire. L'auteur exprime son désir de lui offrir un bouquet et la décrit avec admiration. Il la compare à un perroquet monté sur un criquet, soulignant sa taille entre humaine et divine, ses beaux yeux et sa peau fraîche et vermeille. Il admire particulièrement son rire et sa gorge, qu'il compare à une mer d'émail. Bien qu'il ne voie pas tout en détail, il est sûr de son amour pour elle. L'auteur décrit l'esprit de la jeune femme comme moins vaniteux que celui des autres, avec un caractère vif, doux, simple et sans artifice. Il souhaite parler de son cœur avec sincérité, en prenant pour modèle l'honnêteté. Il reconnaît la générosité et la tendresse de son cœur, mais exprime un regret sans préciser la raison. Il conclut en se moquant des critiques et en se lançant dans une nouvelle entreprise poétique, monté sur Pégase.
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3654
p. 27-51
LA TABATIERE d'or. NOUVELLE. Par Monsieur de L * *.
Début :
ON a parlé si diversement de la Tabatiere d'or, qu'on [...]
Mots clefs :
Tabatière, Marquis, Provinciale, Comtesse, Tromperie, Jalousie, Amour, Séduction, Rivalité, Duperie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA TABATIERE d'or. NOUVELLE. Par Monsieur de L * *.
LA TABATIERE
d'or.
NOUVELLE.
Par Monsieur de L **, ON a parlé si diversement
de la Tabatiere
d'or, qu'on croit faire
plaisir de rapporter ce
qui peut avoir engagé
beaucoup de railleurs à
plaisanter aux dépens de
la belle Provinciale qui
avoit un procésauGrand
Conseil. Voila du moins
ce quelle a avance aux
personnes qui lui offroient
du secours & des
sollicitations si le pretendu
procés ne s'accommodoit
pas. Labelle
Provinciale, qui a eu
des raisons pour fc dire
de Bordeaux plûtôt que
de Toulouse, où l'on
sçait certainementquelle
estnée, a demeuré
à Paris quatre mois,
chez une femme qu'elle
appelloit sa tante. si:
bonne tante, qui est encore
jeune, & point ennemie
des gens galans &
polis, a trés-bien reçu
pour elle & pour sa niece
toutes les offres de fervices
qu'on leur a faites.
Un jeune Marquis, trèsspirituel
& trés-aimable,
ayant trouvé la niece
fort à son gré, a imaginé
tout ce qu'il a pû pour
lui plaire; parties de Comedie,
d'Opéra&de S.
Clou ont été mises en
usage. On ne marchoit
que fous les étendars de
la tante ,
dont le plus
grand foin paroissoit celui
de lorgner une tabatiere
d'or qui appartenoit
au Marquis, &
de la garder souvent
des deux & trois jours
disant quelle aimoit
beaucoup le tabac. Les
amis du Marquis, qui
voyoient le train qu'on
faisoit prendre à sa tabatiere,
en railloient
avec lui, &C nedoutoient
aucunement qu'elle ne se
perdît, ou qu'el le ne segarât
entre les mains de
la tante ou de la niece.
Une Comtesse, qui aimoit
le Marquis,& qui
en avoit été éperdûment
aimée, ne vit qu'avec
grande peine son attachement
pour la belle
Provinciale. Elle sçavoit
les emprunts de la tabatiere,
8c étoit la première
a dire au Marquis
qu'ellecouroitde grands
risques. Il reparcoit toûjours
qu'il la sacrifieroit
volontiers,s'ilosoit seulementesperer
ce qui
excitoit l'envie de ses
amis, & la jalousie des
Dames qui parloient mal
à propos de la belle Provinciale,
qu'il assuroit
être la plus sage de toutes
les Dames qu'il eût
jamais connues. Les cho
ses en étoient là, quand
la Comtesse, après y avoir
bien pensé, pria un
ami commun d'elle &
du Marquis d'emprunter
pour quelques jours
la tabatiere, fous pretexte
de s'en faire honneur
auprés d'une Dame
à qui il s'étoit vanté
d'en avoir une de qua-
: tre-vingt pistoles. L'ami
du Marquis, à qui
la Comtesse ne demandoit
que le secret de ne
dire jamais à personne
qu'elle eust eu part à (on
emprunt, n'eut pas de
peine à lui promettre
cette grace ; & dés qu'il
eut la tabatiere, ill'apporta
à la Comtesse, qui
avoir un homme tout
prest pour la porter chez
Rondet, avec qui il convint
du prix de cinq pistoles,
pour en avoir une
de tombac qui la contrefift.
L'ouvrier qui l'entreprit
y reüssit si bien,
que la Comtesse charmée
devoir de quoy duper
sa rivale, prit aussi
le train d'em prunter la
ta batiere d'or: & quoique
le Marquis sust fort
aile qu'elle plust à tout
le monde, il se faisoit
néanmoins un mérité
auprés de la belle Provinciale
de ne la laisser
jamais plus d'un jourà
la Comtesse
,
qui ne la
rendoit aussi qu'en disant,
que tous ses amis
étoient surpris qu'il ne
l'eust pas encore donnée
à la belle Provinciale
pour gage de sa grande
passion. Le Marquis ne
recevoir pareilles plaisanteries
qu'avec un air
à faire croire qu'il defesperoit
de se voir bien
traité de sa belle : mais
la supercherie de sa rivale
donna des soupçons
du contraire;car la Comtessefinissant
un jour une
partie d'ombre avec le
Marquis, tira de sa poche
la fausse tabatiere
& la laissa sur la table
où l'on avoit jolie, en
paroissant vouloir donner
des ordres à une
femme de chambre qu'
elle avoit fait venir. Le
Marquis prit la tabatiere
sans rien dire, & sortit
pour se rendre chez la
belle Provinciale, où il
trouva un de ses amis
qui entretenoit la bonne
tante. Il crut, dés en
arrivant, que sa belle lo
recevoit mieux qu'à l'ordinaire
,
&lui montra
gaiment sa tabatiere, disant
qu'il venoit de la
retirer par un heureux
hazard des mains d'une
Dame qui paroissoit en
avoir beaucoup envie:
mais que son intention
étoit de ne la plus prêter
qu'à la feule personne
qu'il aimoit. La belle
Provinciale, qui écoutoit
avec grand plaisir
cette dec laration, affcdta
de ne recevoir la tabatiere
qu'encedant à la
violence dont il usoit
pour la mettre dans sa
poche. Le jeu de la contestation
excita un combat
dont le Marquis eut
tout l'honneur, & la
belle ne se trouva pas
malheureuse d'en remporter
la tabatiere. Elle
nes'en servit plus cependant
depuis comme elle
avoit accoûtumé
, & le
Marquis, qui n'en étoit
pas content, disoit à tous
ceux qui lui demandoient
ce qu'étoit devenuë
sa tabatiere, qu'elle
étoit chez une fort aimable
veuve, qui avoit
la vanité de ne la pas
montrer,de peur apparemment
qu'on le crût
heureux. Ce nom deveuve,
que la Provinciale
entendoit donner par le
Marquis à la Dame qui
avoit sa tabatiere, ne lui
plut
plut pas; elle croyoit lui
avoir montré assez de
quoy pretendre au nom
& à la qualité de fille
dont elle se paroit : mais
il n'en rabattoit rien, &
la veuve étoit devenuë
l'objet éternel de tout ce
qu'il avoit de malin à
débiter. Le Marquis
manquoit là de delicatesse
& de condescendance
pour l'opinion
que toutes les filles veulent
qu'on ait de leur
conduite passée ; car il
n'y en a aucune qui ne
se croye égale aux plus
fages & aux plus reservées.
La belle Provinciale,
qui voyoit le Marquis
pen fer autrement
ou fatiguée de ses discours,
ou par mépris pour
son gage, pria un ami
de lui prester cinquante
pistoles sur sa tabatiere.
L'ami la fie voir à un
orfevre, qui lui rit au
nez, enl'assurant que la
tabatiere n'étoit que de
cuivre. Il la rapporta sur
le champ à la belle Provinciale,
& lui reditce
que l'orfèvre venoit de
lui dire. Sa surprise fut
si grande, qu'elle la renvoya
à l'instant au Marquis,
avec le billet que
voici.
Jefuis hors d'état de Irvous rlen moy-même jremoy-w,-ér4e
njêtre tabatiere de cuivre;
'l)ous avez* eu grand tort
o
de me la faire recevoir
avec violence.Je vois bien
que je fuis votre dupe :
maisje menvangerai
jientôt, ou je mourrai
dans la peine.
Le Marquis reçut sa
tabatiereavec grande
demonstration de joye,
que la lecture dubillet
rendit courte; car en examinant
de prés la tabatiere,
il reconnut que ce
n'etoit pas la sienne, &
indigné du tour qu'il s'imagina
que lui joüoit la
belle Provinciale, illui
écrivit ce qui fuit.
Je comptois bien ne revoir
jamais ma tabatitre
: mais en men envoyant
un modele VOIU
detvieZ ne me l'annoncer
que pour ce qu'il est : je
naurois pas du alors me
vanter que vos presens
riont aucune proportion
avec celui queje vous ai
fait. javois tlulJi defiem
de me corriger, & de ne
vousplus appeller maveuve
: mais je ne mendédirai
jamais, &je vous
conseille de ne mepas obliger
à en dire davantage.
La belle Provinciale
avoit paru moins indignée
à la découverte de
la tabatiere de cuivre,
qu'à la lecture de la réponte
du Marquis, quellelaissa
fort imprudemment
sur un sopha,
où dés le jour mesme
elle fut trouvée par un
jeune fou, qui la mit
dans sa poche, la montra,
Se en donna des copies
à tous les gens de
son espece. Le Marquis,
à qui on se faisoit un
plaisir de les montrer,
ne douta pas que la belle
Provinciale ne l'eût livré
au public, & il ne
crut pas se pouvoir jamais
justifier qu'en montrant
la tabatiere de cuivre
34 le billet qu'elle
luiavoit écrit. La jalouse
Comtesse attentive au
dénoûment de sa piece,
& ravie qu'elle eust
reüssi
, eut encore la malice
de faire de grands
reproches au Marquis
sur les manieres qu'il
avoir pour une belle qu'il
avoit beaucoup aimée;
& avant qu'il la quittât
, elle lui demanda
quel prix il donneroit à
la
la personne qui lui rendroit
sa tabatiere d'or.
Joüez bien vôtre rolle,
lui die-elle, & venez
souper aujourd'hui avec
moy,vous y trouverez
de quoy vous consoler.
Ce discours fit un veritable
plaisir à lamant
chagrin & inquiet 5 car
faisant reflexion aux effets
que peuvent avoir
l'amour & la jalousie,
il se persuada aisément
que la Comtesse lui avoit
jolie le tour. Il revint
chez elle deux heures
avant son souper, & eut
tête à tête une audiance
si favorable, qu'aprés
avoir bien plaisanté,
il sentit sa tabatiere
dans sa poche.Il publia
dés le lendemain qu'il
l'avoit retrouvée par une
e spece d'enchantement,
& il pria ses amis de lui
trouver des Dames qui
vou lussent avec pareil
rafinement de jalousie
lui friponner sa tabatiere,&
lalui rendre avec
pareil excès d'amour.
d'or.
NOUVELLE.
Par Monsieur de L **, ON a parlé si diversement
de la Tabatiere
d'or, qu'on croit faire
plaisir de rapporter ce
qui peut avoir engagé
beaucoup de railleurs à
plaisanter aux dépens de
la belle Provinciale qui
avoit un procésauGrand
Conseil. Voila du moins
ce quelle a avance aux
personnes qui lui offroient
du secours & des
sollicitations si le pretendu
procés ne s'accommodoit
pas. Labelle
Provinciale, qui a eu
des raisons pour fc dire
de Bordeaux plûtôt que
de Toulouse, où l'on
sçait certainementquelle
estnée, a demeuré
à Paris quatre mois,
chez une femme qu'elle
appelloit sa tante. si:
bonne tante, qui est encore
jeune, & point ennemie
des gens galans &
polis, a trés-bien reçu
pour elle & pour sa niece
toutes les offres de fervices
qu'on leur a faites.
Un jeune Marquis, trèsspirituel
& trés-aimable,
ayant trouvé la niece
fort à son gré, a imaginé
tout ce qu'il a pû pour
lui plaire; parties de Comedie,
d'Opéra&de S.
Clou ont été mises en
usage. On ne marchoit
que fous les étendars de
la tante ,
dont le plus
grand foin paroissoit celui
de lorgner une tabatiere
d'or qui appartenoit
au Marquis, &
de la garder souvent
des deux & trois jours
disant quelle aimoit
beaucoup le tabac. Les
amis du Marquis, qui
voyoient le train qu'on
faisoit prendre à sa tabatiere,
en railloient
avec lui, &C nedoutoient
aucunement qu'elle ne se
perdît, ou qu'el le ne segarât
entre les mains de
la tante ou de la niece.
Une Comtesse, qui aimoit
le Marquis,& qui
en avoit été éperdûment
aimée, ne vit qu'avec
grande peine son attachement
pour la belle
Provinciale. Elle sçavoit
les emprunts de la tabatiere,
8c étoit la première
a dire au Marquis
qu'ellecouroitde grands
risques. Il reparcoit toûjours
qu'il la sacrifieroit
volontiers,s'ilosoit seulementesperer
ce qui
excitoit l'envie de ses
amis, & la jalousie des
Dames qui parloient mal
à propos de la belle Provinciale,
qu'il assuroit
être la plus sage de toutes
les Dames qu'il eût
jamais connues. Les cho
ses en étoient là, quand
la Comtesse, après y avoir
bien pensé, pria un
ami commun d'elle &
du Marquis d'emprunter
pour quelques jours
la tabatiere, fous pretexte
de s'en faire honneur
auprés d'une Dame
à qui il s'étoit vanté
d'en avoir une de qua-
: tre-vingt pistoles. L'ami
du Marquis, à qui
la Comtesse ne demandoit
que le secret de ne
dire jamais à personne
qu'elle eust eu part à (on
emprunt, n'eut pas de
peine à lui promettre
cette grace ; & dés qu'il
eut la tabatiere, ill'apporta
à la Comtesse, qui
avoir un homme tout
prest pour la porter chez
Rondet, avec qui il convint
du prix de cinq pistoles,
pour en avoir une
de tombac qui la contrefift.
L'ouvrier qui l'entreprit
y reüssit si bien,
que la Comtesse charmée
devoir de quoy duper
sa rivale, prit aussi
le train d'em prunter la
ta batiere d'or: & quoique
le Marquis sust fort
aile qu'elle plust à tout
le monde, il se faisoit
néanmoins un mérité
auprés de la belle Provinciale
de ne la laisser
jamais plus d'un jourà
la Comtesse
,
qui ne la
rendoit aussi qu'en disant,
que tous ses amis
étoient surpris qu'il ne
l'eust pas encore donnée
à la belle Provinciale
pour gage de sa grande
passion. Le Marquis ne
recevoir pareilles plaisanteries
qu'avec un air
à faire croire qu'il defesperoit
de se voir bien
traité de sa belle : mais
la supercherie de sa rivale
donna des soupçons
du contraire;car la Comtessefinissant
un jour une
partie d'ombre avec le
Marquis, tira de sa poche
la fausse tabatiere
& la laissa sur la table
où l'on avoit jolie, en
paroissant vouloir donner
des ordres à une
femme de chambre qu'
elle avoit fait venir. Le
Marquis prit la tabatiere
sans rien dire, & sortit
pour se rendre chez la
belle Provinciale, où il
trouva un de ses amis
qui entretenoit la bonne
tante. Il crut, dés en
arrivant, que sa belle lo
recevoit mieux qu'à l'ordinaire
,
&lui montra
gaiment sa tabatiere, disant
qu'il venoit de la
retirer par un heureux
hazard des mains d'une
Dame qui paroissoit en
avoir beaucoup envie:
mais que son intention
étoit de ne la plus prêter
qu'à la feule personne
qu'il aimoit. La belle
Provinciale, qui écoutoit
avec grand plaisir
cette dec laration, affcdta
de ne recevoir la tabatiere
qu'encedant à la
violence dont il usoit
pour la mettre dans sa
poche. Le jeu de la contestation
excita un combat
dont le Marquis eut
tout l'honneur, & la
belle ne se trouva pas
malheureuse d'en remporter
la tabatiere. Elle
nes'en servit plus cependant
depuis comme elle
avoit accoûtumé
, & le
Marquis, qui n'en étoit
pas content, disoit à tous
ceux qui lui demandoient
ce qu'étoit devenuë
sa tabatiere, qu'elle
étoit chez une fort aimable
veuve, qui avoit
la vanité de ne la pas
montrer,de peur apparemment
qu'on le crût
heureux. Ce nom deveuve,
que la Provinciale
entendoit donner par le
Marquis à la Dame qui
avoit sa tabatiere, ne lui
plut
plut pas; elle croyoit lui
avoir montré assez de
quoy pretendre au nom
& à la qualité de fille
dont elle se paroit : mais
il n'en rabattoit rien, &
la veuve étoit devenuë
l'objet éternel de tout ce
qu'il avoit de malin à
débiter. Le Marquis
manquoit là de delicatesse
& de condescendance
pour l'opinion
que toutes les filles veulent
qu'on ait de leur
conduite passée ; car il
n'y en a aucune qui ne
se croye égale aux plus
fages & aux plus reservées.
La belle Provinciale,
qui voyoit le Marquis
pen fer autrement
ou fatiguée de ses discours,
ou par mépris pour
son gage, pria un ami
de lui prester cinquante
pistoles sur sa tabatiere.
L'ami la fie voir à un
orfevre, qui lui rit au
nez, enl'assurant que la
tabatiere n'étoit que de
cuivre. Il la rapporta sur
le champ à la belle Provinciale,
& lui reditce
que l'orfèvre venoit de
lui dire. Sa surprise fut
si grande, qu'elle la renvoya
à l'instant au Marquis,
avec le billet que
voici.
Jefuis hors d'état de Irvous rlen moy-même jremoy-w,-ér4e
njêtre tabatiere de cuivre;
'l)ous avez* eu grand tort
o
de me la faire recevoir
avec violence.Je vois bien
que je fuis votre dupe :
maisje menvangerai
jientôt, ou je mourrai
dans la peine.
Le Marquis reçut sa
tabatiereavec grande
demonstration de joye,
que la lecture dubillet
rendit courte; car en examinant
de prés la tabatiere,
il reconnut que ce
n'etoit pas la sienne, &
indigné du tour qu'il s'imagina
que lui joüoit la
belle Provinciale, illui
écrivit ce qui fuit.
Je comptois bien ne revoir
jamais ma tabatitre
: mais en men envoyant
un modele VOIU
detvieZ ne me l'annoncer
que pour ce qu'il est : je
naurois pas du alors me
vanter que vos presens
riont aucune proportion
avec celui queje vous ai
fait. javois tlulJi defiem
de me corriger, & de ne
vousplus appeller maveuve
: mais je ne mendédirai
jamais, &je vous
conseille de ne mepas obliger
à en dire davantage.
La belle Provinciale
avoit paru moins indignée
à la découverte de
la tabatiere de cuivre,
qu'à la lecture de la réponte
du Marquis, quellelaissa
fort imprudemment
sur un sopha,
où dés le jour mesme
elle fut trouvée par un
jeune fou, qui la mit
dans sa poche, la montra,
Se en donna des copies
à tous les gens de
son espece. Le Marquis,
à qui on se faisoit un
plaisir de les montrer,
ne douta pas que la belle
Provinciale ne l'eût livré
au public, & il ne
crut pas se pouvoir jamais
justifier qu'en montrant
la tabatiere de cuivre
34 le billet qu'elle
luiavoit écrit. La jalouse
Comtesse attentive au
dénoûment de sa piece,
& ravie qu'elle eust
reüssi
, eut encore la malice
de faire de grands
reproches au Marquis
sur les manieres qu'il
avoir pour une belle qu'il
avoit beaucoup aimée;
& avant qu'il la quittât
, elle lui demanda
quel prix il donneroit à
la
la personne qui lui rendroit
sa tabatiere d'or.
Joüez bien vôtre rolle,
lui die-elle, & venez
souper aujourd'hui avec
moy,vous y trouverez
de quoy vous consoler.
Ce discours fit un veritable
plaisir à lamant
chagrin & inquiet 5 car
faisant reflexion aux effets
que peuvent avoir
l'amour & la jalousie,
il se persuada aisément
que la Comtesse lui avoit
jolie le tour. Il revint
chez elle deux heures
avant son souper, & eut
tête à tête une audiance
si favorable, qu'aprés
avoir bien plaisanté,
il sentit sa tabatiere
dans sa poche.Il publia
dés le lendemain qu'il
l'avoit retrouvée par une
e spece d'enchantement,
& il pria ses amis de lui
trouver des Dames qui
vou lussent avec pareil
rafinement de jalousie
lui friponner sa tabatiere,&
lalui rendre avec
pareil excès d'amour.
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Résumé : LA TABATIERE d'or. NOUVELLE. Par Monsieur de L * *.
La nouvelle 'La Tabatière d'or' raconte les aventures d'un jeune Marquis possesseur d'une tabatière en or. Ce dernier est charmé par une belle femme venue de Bordeaux et lui offre diverses attentions, prêtant souvent sa tabatière à sa tante, une femme jeune et galante. Les amis du Marquis s'inquiètent de la sécurité de la tabatière, craignant qu'elle ne soit perdue ou volée. Une Comtesse, jalouse des attentions du Marquis envers la Provinciale, décide de mettre en œuvre un plan. Elle emprunte la tabatière sous prétexte de l'admirer et la remplace par une fausse en cuivre. La Provinciale, ignorant la substitution, découvre la supercherie et renvoie la fausse tabatière au Marquis accompagnée d'un billet indigné. Le Marquis, furieux, répond en l'appelant 'veuve', ce qui offense profondément la Provinciale. La lettre du Marquis est découverte par un jeune homme qui la divulgue, aggravant la situation. La Comtesse, satisfaite de son stratagème, invite le Marquis à souper et lui rend sa véritable tabatière. Le Marquis, reconnaissant, publie qu'il a retrouvé sa tabatière par enchantement et exprime son désir de rencontrer d'autres femmes capables de telles ruses.
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3655
p. 51-58
Questions, [titre d'après la table]
Début :
Premiere Question. Si la presence de ce qu'on aime [...]
Mots clefs :
Amour, Douleur, Raison, Tyrannie, Trouble, Haine, Insensible, Rival, Mérite, Indifférence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Questions, [titre d'après la table]
Premiere Que/lion.
Si la presence de ce
qu'on aimcauseplus de
joye que les marques de
l'indifférence ne donnent
de pei ne.
Réponse.
Cf(k un tourment aatmer
sansêtre aimé
de même:
Mais pour un bel objet
quand Lamour ejfï
extrême,
Quels que fotent sa regards
y
ilsfonttoujours
charmans,
Etsil'on s'en rapporte aux
délicats amans,
Fust-ontyranniséparcelle
qui nous aime,
Le tyran nous feroit oublier
ce tourment.
Seconde\Quefiion.
..Ãt':..J.:-" Quelest Rembarras
d'une personne, quand
son coeur prend un parti
,
& sa raison un autre.
Réponse.
On ne peut exprimer le
trouble où l'on s'expoje,
Lors quen aimant le coeur
prend unparti
Où la razfon S'f)ppoft;
Souvent cette cruelle est
cause
Quon Je repent de J'être ,
assujetti
Aux douces loix qu'un
Eiij
tendre amour Imposè:
Mais enfin quoy qu'en si
propose,
Oj se rtpent toujours de
s'iêitre repenti.
TrojiémeQusftionï
Si l'on doit haïr quelquun
de ce qu'il nous
plaît trop, quand nous
ne pouvons lui plaire.
Réponse.
Quand ce qui nom plak
tropnesenpOIntntr y
peine,
Que ponr toucher foncoear
notre tendrejje fft
vaine,
Et qnonvoit que rien ne
l'émeut,
Tourseranger diane inhumaine
Doutets-'vom si Con doit
allerjufyiià la
haine ?
'Ifa!sans doute on le doit,
& h dépit le veut:
Mais je ne fiai si ion le
peut.
Quatrième Queïïionl
S'il est plus doux d'aimer
une personne dont
l'esprit est préoccupé
qu'une autre dont le
coeur est insensible.
Reponse.
Ilne- jf-point demeprt-s qui
nefoit roureux:
Mau cest un moindre
mal de se ruoir amoureux
D'une beauté pour totù
inexorable,
Qje àun objet qui brait
d'autr&s feux.
La gloire est grande à
vaincreune insensible
aimable:
Mais du moinsen aimantsiCon
ejtmiserabley
On ria point de rivai
heureux.
vnquiéme Question.
Si meriter d'être aimé
console du chagrin de
ne l'estre pas.
Réponse.
Qjtani dun coeur qu'on
attaqueor: manque la
rviEfoirl:
Ce q(¡."an a de mérité a
beau ptrùhre au
jour,
Le mérité sùffit pour contenter
lagloire:
Mais il ne suffit pas pour
consolerl'amour.
Si la presence de ce
qu'on aimcauseplus de
joye que les marques de
l'indifférence ne donnent
de pei ne.
Réponse.
Cf(k un tourment aatmer
sansêtre aimé
de même:
Mais pour un bel objet
quand Lamour ejfï
extrême,
Quels que fotent sa regards
y
ilsfonttoujours
charmans,
Etsil'on s'en rapporte aux
délicats amans,
Fust-ontyranniséparcelle
qui nous aime,
Le tyran nous feroit oublier
ce tourment.
Seconde\Quefiion.
..Ãt':..J.:-" Quelest Rembarras
d'une personne, quand
son coeur prend un parti
,
& sa raison un autre.
Réponse.
On ne peut exprimer le
trouble où l'on s'expoje,
Lors quen aimant le coeur
prend unparti
Où la razfon S'f)ppoft;
Souvent cette cruelle est
cause
Quon Je repent de J'être ,
assujetti
Aux douces loix qu'un
Eiij
tendre amour Imposè:
Mais enfin quoy qu'en si
propose,
Oj se rtpent toujours de
s'iêitre repenti.
TrojiémeQusftionï
Si l'on doit haïr quelquun
de ce qu'il nous
plaît trop, quand nous
ne pouvons lui plaire.
Réponse.
Quand ce qui nom plak
tropnesenpOIntntr y
peine,
Que ponr toucher foncoear
notre tendrejje fft
vaine,
Et qnonvoit que rien ne
l'émeut,
Tourseranger diane inhumaine
Doutets-'vom si Con doit
allerjufyiià la
haine ?
'Ifa!sans doute on le doit,
& h dépit le veut:
Mais je ne fiai si ion le
peut.
Quatrième Queïïionl
S'il est plus doux d'aimer
une personne dont
l'esprit est préoccupé
qu'une autre dont le
coeur est insensible.
Reponse.
Ilne- jf-point demeprt-s qui
nefoit roureux:
Mau cest un moindre
mal de se ruoir amoureux
D'une beauté pour totù
inexorable,
Qje àun objet qui brait
d'autr&s feux.
La gloire est grande à
vaincreune insensible
aimable:
Mais du moinsen aimantsiCon
ejtmiserabley
On ria point de rivai
heureux.
vnquiéme Question.
Si meriter d'être aimé
console du chagrin de
ne l'estre pas.
Réponse.
Qjtani dun coeur qu'on
attaqueor: manque la
rviEfoirl:
Ce q(¡."an a de mérité a
beau ptrùhre au
jour,
Le mérité sùffit pour contenter
lagloire:
Mais il ne suffit pas pour
consolerl'amour.
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Résumé : Questions, [titre d'après la table]
Le texte explore divers dilemmes amoureux à travers une série de questions et réponses. La première question examine la préférence pour la présence d'une personne aimée, même si elle cause de la souffrance, plutôt que l'indifférence. La réponse souligne que l'amour extrême rend les regards de l'être aimé toujours charmants, et que même un tyran amoureux peut faire oublier la douleur. La deuxième question traite du conflit entre le cœur et la raison. La réponse décrit le trouble et le repentir qui en découlent, mais conclut que l'on se repent toujours de s'être repenti. La troisième question se demande si l'on doit haïr quelqu'un qui nous plaît trop sans pouvoir lui plaire en retour. La réponse est incertaine, bien que la haine semble justifiée par le dépit. La quatrième question compare l'amour pour une personne préoccupée et celui pour une personne insensible. La réponse indique qu'il est moins douloureux d'aimer une beauté inéxorable qu'un objet déjà amoureux d'un autre. Enfin, la sixième question explore si mériter d'être aimé console du chagrin de ne pas l'être. La réponse affirme que le mérite suffit pour la gloire, mais pas pour consoler l'amour.
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3656
p. 59-61
Parodie de la premiere Enigme, dont le mot est un Maquereau.
Début :
Maquereau frais brillant dans la saison nouvelle [...]
Mots clefs :
Maquereau, Parodie, Couleurs, Cuisson, Sauce noire, Raillerie, Équivoque , Économie, Peinture, Comportement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de la premiere Enigme, dont le mot est un Maquereau.
Article des Enigmu.
Parodie de la premiere
Enigme, dont le silos
efl un Jvlaqtereau.
Maquereau frais brillant
dans la faison nouvelle
Suit de prés t'hirondelle.
Vom>Petntres,le voymt
blanc) blets, verd)
Violets
pOUI qui fçavezj l'effet
du mélange in peinture.
^dppreneZjmoypourquoyy
vermeil par t'encolure,
Le gril de fer le rend ¡au.
ney noiry blanc de
lait;
Enfiùte un (ur/out noir
-
finit sa destinée.
Sauce noire est souvent
aux maquereaux
donnée.
A de mauvais plaisans
infpirans le bon mot,
Maquereau fait railler:
(équivoque de foi )
Alaisraillerie à part, il
pique lesgens chiche/>
Qui l'ont à bon marché,
parfois mesme à
crédit.
Il est çlus doux sans con
tredit,
Quand ileefratS &cher
vendu pour les gens
riches.
Avec force ilagitsir les
plUlparessèuxj
Tans pis pour eux.
Parodie de la premiere
Enigme, dont le silos
efl un Jvlaqtereau.
Maquereau frais brillant
dans la faison nouvelle
Suit de prés t'hirondelle.
Vom>Petntres,le voymt
blanc) blets, verd)
Violets
pOUI qui fçavezj l'effet
du mélange in peinture.
^dppreneZjmoypourquoyy
vermeil par t'encolure,
Le gril de fer le rend ¡au.
ney noiry blanc de
lait;
Enfiùte un (ur/out noir
-
finit sa destinée.
Sauce noire est souvent
aux maquereaux
donnée.
A de mauvais plaisans
infpirans le bon mot,
Maquereau fait railler:
(équivoque de foi )
Alaisraillerie à part, il
pique lesgens chiche/>
Qui l'ont à bon marché,
parfois mesme à
crédit.
Il est çlus doux sans con
tredit,
Quand ileefratS &cher
vendu pour les gens
riches.
Avec force ilagitsir les
plUlparessèuxj
Tans pis pour eux.
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Résumé : Parodie de la premiere Enigme, dont le mot est un Maquereau.
Le texte est une parodie poétique décrivant le maquereau, qualifié de 'Jvlaqtereau' et 'Maquereau frais brillant'. Il évoque ses couleurs variées et sa préparation grillée avec une sauce noire. Le maquereau est raillé par des plaisantins mais apprécié pour son goût. Il est souvent acheté à bon marché, parfois à crédit, et est plus doux lorsqu'il est cher. Ceux qui refusent de l'acheter en subissent les conséquences.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3657
p. 62-65
Parodie de la seconde Enigme.
Début :
J'habite une solide & vivante maison ; [...]
Mots clefs :
Perle, Oisifs, Fer, Larmes, Jeu de mots, Comparaison , Désir, Veine, Romans, Rameaux
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texteReconnaissance textuelle : Parodie de la seconde Enigme.
Parodie de la seconde
Enigme.
fhabite une solide & vivantemaifort;
C'ejlî t'ecaille de ïhuitre,
ou la perle en prison.
Gens qtf.on appelle oisifs
la mettent à la chaîne.
Enfiler perle est le dicton,
Que tous les gens oisifs
devineront sans peine.
Le fer qui de la perle a
tranfperclle flanc
Nt lui jfaurait tirer de
fàng.
Quoique lefangfoin moy
coule en plus d'une
veine-
De cent petits rameaux
gorge de femme est
pleine.
L'oeilbrtltant de la perle
a7fin teint d'argent
ivif
Attirent les desirs d!4 Cor-,
faire (t) du Juif,
Qui pour l'avoir montent
l'esquis.
Lorsque de deux beaux
jeux tu vois couler
des larmes,
Perles sortentdes yeux,
c'est lacomparaison
Aux romans jadis de faison
,
Amant,souviens-toy de
mes charmes :
Mais sensouvienne qui
voudrA,
Quelque maUVAÜ Poète
IIIli:tJ)tn fouvtendra.
Cette derniere Enigme
me n'est pas des meilleures
;celle-ci vaut mieux,
& fera plus difficile à
deviner.
Enigme.
fhabite une solide & vivantemaifort;
C'ejlî t'ecaille de ïhuitre,
ou la perle en prison.
Gens qtf.on appelle oisifs
la mettent à la chaîne.
Enfiler perle est le dicton,
Que tous les gens oisifs
devineront sans peine.
Le fer qui de la perle a
tranfperclle flanc
Nt lui jfaurait tirer de
fàng.
Quoique lefangfoin moy
coule en plus d'une
veine-
De cent petits rameaux
gorge de femme est
pleine.
L'oeilbrtltant de la perle
a7fin teint d'argent
ivif
Attirent les desirs d!4 Cor-,
faire (t) du Juif,
Qui pour l'avoir montent
l'esquis.
Lorsque de deux beaux
jeux tu vois couler
des larmes,
Perles sortentdes yeux,
c'est lacomparaison
Aux romans jadis de faison
,
Amant,souviens-toy de
mes charmes :
Mais sensouvienne qui
voudrA,
Quelque maUVAÜ Poète
IIIli:tJ)tn fouvtendra.
Cette derniere Enigme
me n'est pas des meilleures
;celle-ci vaut mieux,
& fera plus difficile à
deviner.
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Résumé : Parodie de la seconde Enigme.
Le texte présente une parodie de la seconde énigme sous forme de poème. L'énigme décrit une perle dans une coquille d'huître, comparée à une chaîne portée par des gens oisifs. La perle est associée à un fer tranchant et à un liquide coulant dans plusieurs veines. Elle possède un éclat argenté attirant les désirs. L'énigme évoque des larmes comparées à des perles et des romans de mode où un amant se souvient des charmes d'une personne. L'auteur propose une autre énigme plus difficile.
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3658
p. 65-67
ENIGME nouvelle.
Début :
Dans un lieu qui ressemble aux coffres de la Chine, [...]
Mots clefs :
Balle à jouer à la paume
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME nouvelle.
ENIGME
nouvelle.
Dans un lieu qui ressemble
aux coffre* de la
Chine,
Où notre allure on examine
Devant un Juge glapissant,
Vn homme en sueur nous
jugeant,
Dans de sombres cachots
nousfait entrer de
force,
jiux depensquelquefois
de nostre tendre
tcoree,
Et sans avoir defein de
nous faire périr,
Nous coupe adroitement
pour nous faire
mourir,
Et fait crier à pleine tête
Des quidans qui par nous
taAchent deJe nourrir ,1
anJcoup firir.
De maint honnêtes gens
nous faisonslamanie,
Ilsseplaisent à voir notre
peau bien unie;
Celui qui nous tourmente,
bêlas!s'en rejouit,
Et nous tourmente moins
quandlejourCéblouit.
nouvelle.
Dans un lieu qui ressemble
aux coffre* de la
Chine,
Où notre allure on examine
Devant un Juge glapissant,
Vn homme en sueur nous
jugeant,
Dans de sombres cachots
nousfait entrer de
force,
jiux depensquelquefois
de nostre tendre
tcoree,
Et sans avoir defein de
nous faire périr,
Nous coupe adroitement
pour nous faire
mourir,
Et fait crier à pleine tête
Des quidans qui par nous
taAchent deJe nourrir ,1
anJcoup firir.
De maint honnêtes gens
nous faisonslamanie,
Ilsseplaisent à voir notre
peau bien unie;
Celui qui nous tourmente,
bêlas!s'en rejouit,
Et nous tourmente moins
quandlejourCéblouit.
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3659
p. 67-68
QUESTIONS.
Début :
Personne n'a répondu aux questions du mois precedent ; cela [...]
Mots clefs :
Questions, Réponses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : QUESTIONS.
QUESTIONS.
Personne n'a répondu
aux questions du mois:
precedent; cela est si
honteux pour le Mercure
, que pour éviter pareille
honte au mois prochain,
j'ai mis dans celuici
les questionsavec les
réponses toutes faites. Je
prie les curieux de questions
de me les envoyer
comme ceux-ci ontfait,
avec les réponses au bas S
car je n'ai plus le temps
de répondre moy-même,
quand les réponses me
manquent, & je crains
quellesnememanquent
souvent.
Personne n'a répondu
aux questions du mois:
precedent; cela est si
honteux pour le Mercure
, que pour éviter pareille
honte au mois prochain,
j'ai mis dans celuici
les questionsavec les
réponses toutes faites. Je
prie les curieux de questions
de me les envoyer
comme ceux-ci ontfait,
avec les réponses au bas S
car je n'ai plus le temps
de répondre moy-même,
quand les réponses me
manquent, & je crains
quellesnememanquent
souvent.
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3660
p. 69-72
Tranchée de la nuit du 24. Juillet, & autres jours suivans.
Début :
Le 24. Messieurs De S. Fremont, Lieutenant general. Le C. [...]
Mots clefs :
Tranchée, Régiments, Officiers, Dates, Lieutenant
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texteReconnaissance textuelle : Tranchée de la nuit du 24. Juillet, & autres jours suivans.
Tranchée de la nuit du14.Juil-
./et,fY autresjours futvanSr
LeiA.Messieurs
De S. Fremont, Lieutenant
general.
Le C. de la Macq, Maréchal
de Camp.
Et Nonon, Brigadier.
Regtmtns.
Navarre, 3. bac,
Saillianr., 2.
Medoc, 2.
Souches, 2*
Le i<. MefTicurs
D'Albcrg* otty. «A
Bourc.
Dherlin.
eRégimens.
La Marine, 5.
Orleans) 2..
Perigord
, 1.
Saintonge, 2..
Dilon, J.
Le 2.6. Memm
D'Hautefort.
Verac.
Barnhoel.
Régimens.
Tallart, r.
.A lface, 4*
Hefy, J.
Leirj. Mmeurs
Surville.
Maulevrier.
Cebret.
Regimens.
Broflc, t;
Bourbon, ze
Vermandois) Z. Sorbec,,- Le 18. Messieurs
Dauvray.
De Broglio.
Hoel.
Régimens.
Poitou, 1,
RVoiicirglulca, rs,J.Z. Flandres, 2.
Le19. Mefliturs
Desting.
Roch.
Brillac.
Regtmensr Dauphin,$•
Brendelay , 3.
Chartres3 Z.
Perry, il
Le 30. Meneurs
De Cheladet.
De Mortemart.
Montbason.
Resimens.
La Gervafais, Z.
Provence, s.
Toulouse, Z.
Auxerrois, Z.
Royal-Baviere, 1.
Comme
./et,fY autresjours futvanSr
LeiA.Messieurs
De S. Fremont, Lieutenant
general.
Le C. de la Macq, Maréchal
de Camp.
Et Nonon, Brigadier.
Regtmtns.
Navarre, 3. bac,
Saillianr., 2.
Medoc, 2.
Souches, 2*
Le i<. MefTicurs
D'Albcrg* otty. «A
Bourc.
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La Marine, 5.
Orleans) 2..
Perigord
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Saintonge, 2..
Dilon, J.
Le 2.6. Memm
D'Hautefort.
Verac.
Barnhoel.
Régimens.
Tallart, r.
.A lface, 4*
Hefy, J.
Leirj. Mmeurs
Surville.
Maulevrier.
Cebret.
Regimens.
Broflc, t;
Bourbon, ze
Vermandois) Z. Sorbec,,- Le 18. Messieurs
Dauvray.
De Broglio.
Hoel.
Régimens.
Poitou, 1,
RVoiicirglulca, rs,J.Z. Flandres, 2.
Le19. Mefliturs
Desting.
Roch.
Brillac.
Regtmensr Dauphin,$•
Brendelay , 3.
Chartres3 Z.
Perry, il
Le 30. Meneurs
De Cheladet.
De Mortemart.
Montbason.
Resimens.
La Gervafais, Z.
Provence, s.
Toulouse, Z.
Auxerrois, Z.
Royal-Baviere, 1.
Comme
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Résumé : Tranchée de la nuit du 24. Juillet, & autres jours suivans.
Le document liste des régiments et leurs commandants impliqués dans des opérations militaires du 14 juillet à la fin du mois. Les unités incluent Navarre, Medoc, La Marine, et Provence. Les commandants notables sont le Lieutenant général de S. Fremont et le Maréchal de Camp C. de la Macq. Les dates clés sont le 14, le 18, le 19, le 26 et le 30 du mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3661
p. 73-106
Relation de l'entrée de M. le Duc d'Aumont, Ambassadeur extraordinaire de France, à Londres le 20. Juillet 1713.
Début :
LETTRE DE LONDRES. J'ai reçû, Monsieur, vos deux lettres [...]
Mots clefs :
Duc d'Aumont, Londres, Reine, Ambassadeur, Honneurs, Réception, Magnificence, Festivités, Protocole , Couronnement, Voitures
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Relation de l'entrée de M. le Duc d'Aumont, Ambassadeur extraordinaire de France, à Londres le 20. Juillet 1713.
Comme on n'avoit
pas dans le Mercure precedent
une relation exacte
ni étenduë de cctte
if , A cntree, on n'en a pu
dire que deux mots en
attendant celle-ci.
Relation de fentréede M. le
Ducd'Aamont, /fmbdfiach ur
extraordinaire de Francey à
Londres lelO. JuilLt 1713.
LETTRE DE LONDRES.
J'ai reçu, Monsieur,vos
deux lettres du 2. & du 9.
Juillet; & pour satisfaire
avant toutes choses à vôtre
curiosité sur l'entrée publique
de Monsieur le Duc
d'Aumont ,
j'aurail'honneur
de vous dire que ce
fut Mercredi IL. de ce mois,
& le premier du vieux stile.
Nous nous étions tous rendus
à Grenwich
,
dans la
maison de MonsieurRobinfon,
Capitaine du yacth
qui nous a amenez de France.
Monsieur le Duc y avoit
envoyé dés la veille
tous ses Officiers pour y
preparer un magnifique déjeuner.
Entre midi & une
heure Milord Comte de
Skardel, accompagné de
six Gentilshommes de la
Chambre privée de la Reine,
vint faire à Son Excellence
compliment sur son
heureuse arrivée dans le
Royaume.Monsieur le Duc
descendit trois marches de
l'escalier pour le recevoir,
& lui donna la droite jusqu'à
la chambre,où il y
avoit deux fauteüils, six
chaises pour les six GentilsbOiTImes,
&une autre chaise
à main gauche, & un peu
derriere le fateüil de M.le
Duc, pour M. le Chevalier
Cotherel Maître des Ceremonies.
LeComte eut la
place d'honneur, & se couvrit
avec sa suite. Il n'y eut
de nôtre part que M. le
Duc & le Maître des Ceremonies
qui furent assis &
couverts.
D'abord aprés le compliment
Son Excellence proposa
à Messieurs les Anglois
d'aller déjeûner, & leur
donna toûjours la droite
jusqu'à la salle de l'ambigu,
qui fut des plus somptueux,
sur deux tables de quarante
couverts, où l'on ne s'assit
pas, chacun mangeant debout&
àla placeoù il [e
trouva. Sur les trois heures
on sortit de la maison de
M. Robinson, & depuis ce
moment-làles François eurent
toujours la droite. On
traversa
, pour gagner le
port, plusieurs rues parsemées
de fleurs & lacour de
l'Hôtel desInvalides,oùl'on
trouvalessoldats sous les
armes,les tambours battant
aux champs
,
le Gouverneur
à la premiere porte
avec tous les Officiers, qui
vinrent faire cortege à M.
l'Ambassadeur. Toutes les
berges de la Reine étoient
la à nous attendre. Rien
n'est plus propre, ni plus
galant; ce n'est en dehors
que sculpture & dorure, &
le dedans est tapissé de velours.
Celle où entra M. le
Duc, avec le Milord qui le
conduisoit, étoit superbe ôc
doréejusqual'eau:ellen'avoit
jamais servi à aucun
Ambassadeur. Tous les
yacths de la Reine, moüillez
prés de Grenvvich
, avoient
arboré tous leurs
pavillons;il y en avoit tout
le long des cordages, &
j'en comptai à un seul plus
de cinquante qui jouent au
gré des vents. Ils saluerent
de tous leurs canons la bergede
Son Excellence, &
tous les autres bâtimens
dont la Tamise est couverteétoient
pleins de monde
jusqu'au haut des mats:
ce n'étoient que chapeaux
en Tair, & que cris reÏrerez
de hous,.boufàyJ hou.
J&y.
- On arriva vers les qua- treheures au pied de la
Tour de Londres. Milord
Comte de Northampton,
Connêtable de la Tour,fiiivi
du Commandant Se des
principaux,Officiers, se
trouva au bas de l'escalier
du gay pour recevoir M.le
Duc, & lui presenter la
main au sortir de sa berge.
Il lui fit compliment de la
part de la Reine, & le conduisit
au carosse de Sa Majesté.
C'est un honneur qui
n'avoit pas encore eu d'exemple,
& nul Ambassadeur
n'avoit été reçu jusqu'apresentque
par le
Commandant de la Tour.
Tout le quay étoit bordé
par les gardes de la Reine,
la bayonnette au bout du
fil11
,
les enseignes déployées,
les tambours battant
aux champs, tous les
Officiers à leurs places &
saluant de l'esponton:autre
distinction sans exemple.
&qui n'a été accordée qu'à
M. le Duc d'Aumont.
Quand on sortit de la
Tour, tout le canon nous
falua au nombre de cent
quatre pieces. Voici l'ordreque
l'on garda.
Ilyavoit à la tête une
trentaine d'Anglois parfaitement
bien montez; ce
sont les marchands & les
ouvriers qui fournissent
l'Hôtel de Son Excellence.
Ils étoient suivis des gardes
de M. le Chevalier Maréchal
de la Maison de la Reine,
qu'ils precedoient,
M. le Chevalier Englich,
Maréchal des Ceremonies
lequel étoit dans le carossey
de Milord Comte de Skardel,
par où commençoit la
marche.
Ensuite les quatre Suisses
de M. le Duc sur des che,-
vaux,& aprés eux les trente
valets de pied de M. le
Duc,qui n'a voulu que si
feule Maison, & n'a pas
pris un seul homme de parade.
Ensuite deux écuyers sur
les plus beaux chevaux
d'Angleterre, à la tête de
douze pages, tous Gentilshoninles,
parmi lesquels il
y ades Chevaliers de Malte.
Entre les deux files de
leurs chevaux il y avoit un
Ecuyer à cheval pour les
conduire.
Six palfreniers à cheval,
qui menoient des chevaux
de main;deux autres Gentilshommes
de Son Excellence
marchoient à cheval
immédiatement devant le
carosse de la Reine, dans
lequel étoit M. l'Ambassadcur
, Milord Comte de
Skardel,nommé Ambassadeur
à la Cour de Vienne,
le Secretaire de nôtreambassade,
& le Maître des
Ceremonies.
Un second carosse de la
Reine pour les six Gentilshommes
de sa Chambre, le
carosse du corps de Son Excellence,
attelé de huit chevaux
gris- pommelez, couverts
de harnois dorez, les
crins tressez de rubans cramoisy
, avec des aigrettes
de plume sur la tête. Ce carosse
était vuide,toutes les
glaces levées, suivi de quatre
carosses à huitchevaux,
appartenans à Son Excellence,
& de cinq auti es carossesàsix
chevaux appartenans
à des Gentilshommes
de sa fuite, dont les cochers
& portillons avoienc
la livrée de M.le Duc. Tous
les domestiques de ces
Gentilshommes accompagnoient
à pied ces dix carosses
:
ils étoient habillez
de surtous rouges, uniformes,
& formoient une
nombreuse livrée.
Aprés toute cette pompe
suivoient les carosses à six
chevaux des SeigneursTorris
qui y avoient envoyé
tous leurs gens, & je crois
qu'il y avoit bien cinquante
carosses.
En arrivant à Sommerset
House Son Excellence trouva
dans la cour unecompagnie
des Gardes de la Reine
fous les armes, comme
à la Tour, & toutes les
trompettes de Sa Majesté,
qui avec les timbales &
tambours sonnoientdes
fanfares sur la retraiTe. Il
ne fut plus permis à qui que
ce soit de nôtre livrée d'entrer
dans les appartemens,
& Son Excellence n'eut
plus d'autres Officiers que
ceux de la Reine. La salle
des Gardes se trouva bordée
de trente ou quarante
Hoquetons en toque & en
habits de ceremonie,lahalebardc
à la main, & ils
n'en font pas fortis jusqu'à
Samedi après l'audience.
Le Comte de Skardel
conduisit M. le Duc dans
son appartement, & l'en
mit en possession; & après
lui avoir fait un second
compliment au nom de la
Reine, M. l'Ambassadeur
le reconduisit jusqua sa
chaise à porteurs, en lui
donnant à son tour la main.
Un moment aprés arriva
Milord Comte de Vvindfor,
que Son Excellence
alla recevoir jusques dans
la
la première salle, en lui
donnant la droite ôc la place
dhonneur dans la chambre
d'audience. Le Comte
s'assît, & se couvrit en même
temps que M. le Duc,
à qui il fit compliment de
la part de Sa Majeste
;
aprés
quoy Son Excellence, en
lui donnant toujours la
main, l'alla reconduire jusqu'à
sa chaise.
Toute la soirée se passa
à recevoir des visites ou
des complimens. A dixheures
le Maître d'Hôtel de la
Reine vint avertir Son Excellence
que le souper étoÍr
servi. On n'a jamais rien vû
de plus magnifique. C'étoit
une table longue, dont un
bout donnoit fous le dais i
avec un seul couvert b cadenat,
&un fauteüil de velours
pour M. le Duc, qui
étoit seul à ce bout-là. Plus
bas des deux côtez, &à
une assez grandedistance,
etoient vingt-quatre couverts
, où saffirent sur des
chaises de natte à rAn
gloise Milord Skardel à la
droite, &Milord Vvin¥or
à la gauche, d'autres Milords
après eux, le Maître
des Ceremonies, le premier
Controlleur de la Maison
de la Reine, & dans le
reste des places ce qu'il y
put tenir de Gentilshommes
François. Son Excellence
a toujours été servie
à verre couvert & en vermeildoré
par les mêmes
Officiers qui ont l'honneur
de servir la Reine. C'étoient
les Hoquetons qui
portoient les plats couverts,
& les Gentilshommes servans
qui les mettoient sur
la table. Pendant tout le
repas les trompettesnont
pascesse de sonner: on a
bû toutes les fois à la santé
du Roy,& celle de Sa Majessé
Britannique, & celle
du Roy d'Espagne. Ces santez
ont été bûës debout &
à découvert. Ensuite on a
bû les santez de Monseigneur
le Dauphin, de
Monseigneur le Duc de
Berry, de Monsieur le
Duc d'Orléans, & de Milord
Grand Tresorier. Je
vous avouë que toutes ces
santez n'accommodoient
pas lamienne: c'étoit un
vin de Volney très vif, ou
un fin vin de Champagne,
qu'il faloit boire pur & à
plein verre. Il y a eu six
repas servis avec cette magnificence
,
sans compter
une autre table de plus de
quarante couverts pour les
autres Gentilshommes,qui
ne pouvoienr tenir tous à
celle de M. le Duc. Cette
table,dont M.le Maréchal
des Ceremonies faisoit les
honneurs,étoit servie comme
la premiere par lesOfficiers
de Sa Majesté. Cette
grande Princcesse
, qui ne
dédaigne pas d'entrer dans
les moindres détailsen nôtre
faveur; a donné ordre
qu'on servît la plupart des
plats à la Françoise
,
& a
bien voulu envoyer en
France chercher toutes fortes
de vins, de confitures
seches & liquides.
Outre ces deux grandes
tables, il y en a eu une autre
pour les douze pages &
leurs gouverneurs, servie
avec la mêmesomptuosité.
Enfin l'on peut dire
que tout a répondu à la
magnificence d'une si grande
Reine, & que toute la
fête a été veritablement
royale.
Le Samedi l'aprésdînée,
sur les six heures du soir,
Milord Comte de Salisburi
est venu prendre M.l'Ambaffadeur
pour le conduire
à l'audience publique. Il a
été reçu avec les mêmes
honneurs que les deux autres
Comtes, & la pompe
a été la même que celle du
Mercredi, même cortege,
mêmeséquipages,mêmes
carosses, & même foule à
nous voir passer, & même
ardeur à [e battre pour rzmasser
l'argent du gencreux
Ambassadeur.
A la porte de saint James
Son Excellence a été
reçûë par le Chevalier Maréchal
, par le Maréchal
des Ceremonies, ôc par le
Concierge du Palais, avec
leurs bâtons de commandement
à la main, les Gardes
de Sa Majesté fous les
armes,enseignes déployées,
les Officiers saluant
,
&
les tambours battant aux
champs, même dans le Palais
de la Reine.
Les
Lesvalets de pied de Son
Excellence ont été rangez -
en haye tout le long de l'escalier,
les pages ont entré
dans la salle des Gardes.
M. le Duc a été conduit
dans la Chambre du Conseil,
en attendant que toute
sa fuite fût rassemblée:alors
un Chevalier est venu ravertir
que la Reine éroie
sur son trône, c'est à dire
dans un fauteüil
,
sur une
estrade fous son dais. On a
traversé la salle des Hoquetons
, leur Commandant à
leur tête, qui a conduit Son
Excellence jusqu'à la salle
des Gentilshommes Pensionnaires
magnifiquement
vétus, tous en haye, tenant
leurs hallebardes dorées.
Milord Duc de Beaufort,
leur Capitaine
) a reçû
l'Ambassadeur à la porte de
la salle, & l'a conduit jusqu'à
la Chambre de la Reine,
à la porte de laquelle
tous les Gentilshommes
François qui precedoient
Son Excellence se sont ouverts
pour la laisser entrer
la premiere entre le Comte
de Salisbury & M. le Chevalier
Cook, Vicechambellan
,
faisant les fonctions
en l'absence de M. le
Duc de Shrevvsbury grand
Chambellan.
M. le Duc a fait une premiere
reverence dés l'entrée
de la chambre, une seconde
au milieu, & une
troisiéme aux pieds de la
Reine. Le ceremonial vouloit
que Sa Majesté se levât
à la seconde
: mais l'incommodité
de la Reine & la foiblesse
de ses jambes ne le
lui a pas permis. Avant l'audience
Sa Majestéavoit fait
écrireàSon Excellencepar
MilordDarmouth premier
Secretaire d'Etat une lettre
d'émeute
,
qui a suppléé
à la rigueur du ceremonial.
M le Duc se couvrit un
moment pour la forme, &
prononça son compliment
en presentant ses lettres de
creance. Sa Majesté y répondit
trés- gracieusement
en Anglois, que le Maître
de Ceremonie interpreta;
après quoy Son Excellence
se retira, en faisant trois
reverences aux mêmes endroits
qu'en entrant, en
marchant en arriere jusqu'à
la sortie de la chambre.
On a été reconduit avec
tous les honneurs qu'on avoit
reçus en entrant,&
l'on est revenu au Palais de
Sommerfet dans le même
ordre qu'on en étoit forci.
Aprés que le Milord Comte
de Salisbury eut ramené
M. le Duc dans son appartement,
Son Excellence lui
donna la main, & le reconduisit
en cortege jusqu'à sa
chaise.
Le lendemaindeson aa
dience étant allé à Kinsinp
on faire sa cour à la Reine
, il lui demanda une grace
, qu'il supplia instamment
Sa Majesté de ne lui
pas refuser. La Reine le lui
promit, & Son Excellence
lui dit qu'ilavoitappris que
SSaaMajestéavoit donné or- ~i !c ité avoir ordre
qu'on achetâtpour elle
enHollandeunattelagede
chevaux gris- pommelez ;
qu'il en avoit neuf qu'on
avoit trouvez passables
; ôc
qu'ilsupplioittrés-humblement
Sa Majesté de les accepter
:
osant lui dire qu'
Elle ne pouvoit s'en défendre
après la parole qu'Elle
lui avoit fait l'honneur de
lui donner. La Reine, qui
ne s'attendoit pas à accorder
une pareille grace, parut
un moment interdite ;
mais d'abord d'un visage riant Elle lui répondiot:
Monfeur le Duc,il n'y a
pas moyen de refuser une offre
faite d'une maniere si engageAnte;
d'un autre j'y pfnJerois
4 deux jots: mais devotre
part je reçois tout avec
grand plaisir. Vousjugez
bien que les neuf chevaux
avec leurs parures n'ont pas
tardé à être conduits à Kinsington.
Ce sont les plus
beaux qu'on ait vûs ici, &
les neuf ont coûté en Hollande
dix mil francs. Vous
reconnoissez là les manieres
de M. le Duc d'Aumont.
Avanthier il y eut à Londres
une fête fort solemnelle
pour le Te Deum en
musique, chanté à S. Paul
en actions de graces de la
paix. La Reine ne put s'y
trouver; ce qui diminua
beaucoup de la beautéde
la cavalcade: mais tous les
Meilleurs du Parlement de
l'une & l'aurre Chambre s'y
ren dirent tous en cortege
dans leurscarosses, que les
Torris avoient rendus fort
brillans. Le soir Se toute la
nuit il y eut des feux dans
la ville, & toutes les fenêtres
éclairées. Ceux qui n'y
mirent pas de lumieress'exposoient
à voirbriser leurs
vitres
,
& il n'yen a gueres
de celles-ci qui ayent echa<
péà la tumultueuse rejoüissance
de la mable: c'est ainsi
qu'onappelle la populace
de Londres, qui ces joursla
est la maîtresse, &' que
nulle puissance n'a le droit
ni la force dereprimer. Il
y eut cette nuit là deux fort
beaux feux d'artifice; l'un
dans Hoborn pour la ville,
& l'autre pour la Reine sur
la Tamise, entre Sommerset
& Vvitheal.
pas dans le Mercure precedent
une relation exacte
ni étenduë de cctte
if , A cntree, on n'en a pu
dire que deux mots en
attendant celle-ci.
Relation de fentréede M. le
Ducd'Aamont, /fmbdfiach ur
extraordinaire de Francey à
Londres lelO. JuilLt 1713.
LETTRE DE LONDRES.
J'ai reçu, Monsieur,vos
deux lettres du 2. & du 9.
Juillet; & pour satisfaire
avant toutes choses à vôtre
curiosité sur l'entrée publique
de Monsieur le Duc
d'Aumont ,
j'aurail'honneur
de vous dire que ce
fut Mercredi IL. de ce mois,
& le premier du vieux stile.
Nous nous étions tous rendus
à Grenwich
,
dans la
maison de MonsieurRobinfon,
Capitaine du yacth
qui nous a amenez de France.
Monsieur le Duc y avoit
envoyé dés la veille
tous ses Officiers pour y
preparer un magnifique déjeuner.
Entre midi & une
heure Milord Comte de
Skardel, accompagné de
six Gentilshommes de la
Chambre privée de la Reine,
vint faire à Son Excellence
compliment sur son
heureuse arrivée dans le
Royaume.Monsieur le Duc
descendit trois marches de
l'escalier pour le recevoir,
& lui donna la droite jusqu'à
la chambre,où il y
avoit deux fauteüils, six
chaises pour les six GentilsbOiTImes,
&une autre chaise
à main gauche, & un peu
derriere le fateüil de M.le
Duc, pour M. le Chevalier
Cotherel Maître des Ceremonies.
LeComte eut la
place d'honneur, & se couvrit
avec sa suite. Il n'y eut
de nôtre part que M. le
Duc & le Maître des Ceremonies
qui furent assis &
couverts.
D'abord aprés le compliment
Son Excellence proposa
à Messieurs les Anglois
d'aller déjeûner, & leur
donna toûjours la droite
jusqu'à la salle de l'ambigu,
qui fut des plus somptueux,
sur deux tables de quarante
couverts, où l'on ne s'assit
pas, chacun mangeant debout&
àla placeoù il [e
trouva. Sur les trois heures
on sortit de la maison de
M. Robinson, & depuis ce
moment-làles François eurent
toujours la droite. On
traversa
, pour gagner le
port, plusieurs rues parsemées
de fleurs & lacour de
l'Hôtel desInvalides,oùl'on
trouvalessoldats sous les
armes,les tambours battant
aux champs
,
le Gouverneur
à la premiere porte
avec tous les Officiers, qui
vinrent faire cortege à M.
l'Ambassadeur. Toutes les
berges de la Reine étoient
la à nous attendre. Rien
n'est plus propre, ni plus
galant; ce n'est en dehors
que sculpture & dorure, &
le dedans est tapissé de velours.
Celle où entra M. le
Duc, avec le Milord qui le
conduisoit, étoit superbe ôc
doréejusqual'eau:ellen'avoit
jamais servi à aucun
Ambassadeur. Tous les
yacths de la Reine, moüillez
prés de Grenvvich
, avoient
arboré tous leurs
pavillons;il y en avoit tout
le long des cordages, &
j'en comptai à un seul plus
de cinquante qui jouent au
gré des vents. Ils saluerent
de tous leurs canons la bergede
Son Excellence, &
tous les autres bâtimens
dont la Tamise est couverteétoient
pleins de monde
jusqu'au haut des mats:
ce n'étoient que chapeaux
en Tair, & que cris reÏrerez
de hous,.boufàyJ hou.
J&y.
- On arriva vers les qua- treheures au pied de la
Tour de Londres. Milord
Comte de Northampton,
Connêtable de la Tour,fiiivi
du Commandant Se des
principaux,Officiers, se
trouva au bas de l'escalier
du gay pour recevoir M.le
Duc, & lui presenter la
main au sortir de sa berge.
Il lui fit compliment de la
part de la Reine, & le conduisit
au carosse de Sa Majesté.
C'est un honneur qui
n'avoit pas encore eu d'exemple,
& nul Ambassadeur
n'avoit été reçu jusqu'apresentque
par le
Commandant de la Tour.
Tout le quay étoit bordé
par les gardes de la Reine,
la bayonnette au bout du
fil11
,
les enseignes déployées,
les tambours battant
aux champs, tous les
Officiers à leurs places &
saluant de l'esponton:autre
distinction sans exemple.
&qui n'a été accordée qu'à
M. le Duc d'Aumont.
Quand on sortit de la
Tour, tout le canon nous
falua au nombre de cent
quatre pieces. Voici l'ordreque
l'on garda.
Ilyavoit à la tête une
trentaine d'Anglois parfaitement
bien montez; ce
sont les marchands & les
ouvriers qui fournissent
l'Hôtel de Son Excellence.
Ils étoient suivis des gardes
de M. le Chevalier Maréchal
de la Maison de la Reine,
qu'ils precedoient,
M. le Chevalier Englich,
Maréchal des Ceremonies
lequel étoit dans le carossey
de Milord Comte de Skardel,
par où commençoit la
marche.
Ensuite les quatre Suisses
de M. le Duc sur des che,-
vaux,& aprés eux les trente
valets de pied de M. le
Duc,qui n'a voulu que si
feule Maison, & n'a pas
pris un seul homme de parade.
Ensuite deux écuyers sur
les plus beaux chevaux
d'Angleterre, à la tête de
douze pages, tous Gentilshoninles,
parmi lesquels il
y ades Chevaliers de Malte.
Entre les deux files de
leurs chevaux il y avoit un
Ecuyer à cheval pour les
conduire.
Six palfreniers à cheval,
qui menoient des chevaux
de main;deux autres Gentilshommes
de Son Excellence
marchoient à cheval
immédiatement devant le
carosse de la Reine, dans
lequel étoit M. l'Ambassadcur
, Milord Comte de
Skardel,nommé Ambassadeur
à la Cour de Vienne,
le Secretaire de nôtreambassade,
& le Maître des
Ceremonies.
Un second carosse de la
Reine pour les six Gentilshommes
de sa Chambre, le
carosse du corps de Son Excellence,
attelé de huit chevaux
gris- pommelez, couverts
de harnois dorez, les
crins tressez de rubans cramoisy
, avec des aigrettes
de plume sur la tête. Ce carosse
était vuide,toutes les
glaces levées, suivi de quatre
carosses à huitchevaux,
appartenans à Son Excellence,
& de cinq auti es carossesàsix
chevaux appartenans
à des Gentilshommes
de sa fuite, dont les cochers
& portillons avoienc
la livrée de M.le Duc. Tous
les domestiques de ces
Gentilshommes accompagnoient
à pied ces dix carosses
:
ils étoient habillez
de surtous rouges, uniformes,
& formoient une
nombreuse livrée.
Aprés toute cette pompe
suivoient les carosses à six
chevaux des SeigneursTorris
qui y avoient envoyé
tous leurs gens, & je crois
qu'il y avoit bien cinquante
carosses.
En arrivant à Sommerset
House Son Excellence trouva
dans la cour unecompagnie
des Gardes de la Reine
fous les armes, comme
à la Tour, & toutes les
trompettes de Sa Majesté,
qui avec les timbales &
tambours sonnoientdes
fanfares sur la retraiTe. Il
ne fut plus permis à qui que
ce soit de nôtre livrée d'entrer
dans les appartemens,
& Son Excellence n'eut
plus d'autres Officiers que
ceux de la Reine. La salle
des Gardes se trouva bordée
de trente ou quarante
Hoquetons en toque & en
habits de ceremonie,lahalebardc
à la main, & ils
n'en font pas fortis jusqu'à
Samedi après l'audience.
Le Comte de Skardel
conduisit M. le Duc dans
son appartement, & l'en
mit en possession; & après
lui avoir fait un second
compliment au nom de la
Reine, M. l'Ambassadeur
le reconduisit jusqua sa
chaise à porteurs, en lui
donnant à son tour la main.
Un moment aprés arriva
Milord Comte de Vvindfor,
que Son Excellence
alla recevoir jusques dans
la
la première salle, en lui
donnant la droite ôc la place
dhonneur dans la chambre
d'audience. Le Comte
s'assît, & se couvrit en même
temps que M. le Duc,
à qui il fit compliment de
la part de Sa Majeste
;
aprés
quoy Son Excellence, en
lui donnant toujours la
main, l'alla reconduire jusqu'à
sa chaise.
Toute la soirée se passa
à recevoir des visites ou
des complimens. A dixheures
le Maître d'Hôtel de la
Reine vint avertir Son Excellence
que le souper étoÍr
servi. On n'a jamais rien vû
de plus magnifique. C'étoit
une table longue, dont un
bout donnoit fous le dais i
avec un seul couvert b cadenat,
&un fauteüil de velours
pour M. le Duc, qui
étoit seul à ce bout-là. Plus
bas des deux côtez, &à
une assez grandedistance,
etoient vingt-quatre couverts
, où saffirent sur des
chaises de natte à rAn
gloise Milord Skardel à la
droite, &Milord Vvin¥or
à la gauche, d'autres Milords
après eux, le Maître
des Ceremonies, le premier
Controlleur de la Maison
de la Reine, & dans le
reste des places ce qu'il y
put tenir de Gentilshommes
François. Son Excellence
a toujours été servie
à verre couvert & en vermeildoré
par les mêmes
Officiers qui ont l'honneur
de servir la Reine. C'étoient
les Hoquetons qui
portoient les plats couverts,
& les Gentilshommes servans
qui les mettoient sur
la table. Pendant tout le
repas les trompettesnont
pascesse de sonner: on a
bû toutes les fois à la santé
du Roy,& celle de Sa Majessé
Britannique, & celle
du Roy d'Espagne. Ces santez
ont été bûës debout &
à découvert. Ensuite on a
bû les santez de Monseigneur
le Dauphin, de
Monseigneur le Duc de
Berry, de Monsieur le
Duc d'Orléans, & de Milord
Grand Tresorier. Je
vous avouë que toutes ces
santez n'accommodoient
pas lamienne: c'étoit un
vin de Volney très vif, ou
un fin vin de Champagne,
qu'il faloit boire pur & à
plein verre. Il y a eu six
repas servis avec cette magnificence
,
sans compter
une autre table de plus de
quarante couverts pour les
autres Gentilshommes,qui
ne pouvoienr tenir tous à
celle de M. le Duc. Cette
table,dont M.le Maréchal
des Ceremonies faisoit les
honneurs,étoit servie comme
la premiere par lesOfficiers
de Sa Majesté. Cette
grande Princcesse
, qui ne
dédaigne pas d'entrer dans
les moindres détailsen nôtre
faveur; a donné ordre
qu'on servît la plupart des
plats à la Françoise
,
& a
bien voulu envoyer en
France chercher toutes fortes
de vins, de confitures
seches & liquides.
Outre ces deux grandes
tables, il y en a eu une autre
pour les douze pages &
leurs gouverneurs, servie
avec la mêmesomptuosité.
Enfin l'on peut dire
que tout a répondu à la
magnificence d'une si grande
Reine, & que toute la
fête a été veritablement
royale.
Le Samedi l'aprésdînée,
sur les six heures du soir,
Milord Comte de Salisburi
est venu prendre M.l'Ambaffadeur
pour le conduire
à l'audience publique. Il a
été reçu avec les mêmes
honneurs que les deux autres
Comtes, & la pompe
a été la même que celle du
Mercredi, même cortege,
mêmeséquipages,mêmes
carosses, & même foule à
nous voir passer, & même
ardeur à [e battre pour rzmasser
l'argent du gencreux
Ambassadeur.
A la porte de saint James
Son Excellence a été
reçûë par le Chevalier Maréchal
, par le Maréchal
des Ceremonies, ôc par le
Concierge du Palais, avec
leurs bâtons de commandement
à la main, les Gardes
de Sa Majesté fous les
armes,enseignes déployées,
les Officiers saluant
,
&
les tambours battant aux
champs, même dans le Palais
de la Reine.
Les
Lesvalets de pied de Son
Excellence ont été rangez -
en haye tout le long de l'escalier,
les pages ont entré
dans la salle des Gardes.
M. le Duc a été conduit
dans la Chambre du Conseil,
en attendant que toute
sa fuite fût rassemblée:alors
un Chevalier est venu ravertir
que la Reine éroie
sur son trône, c'est à dire
dans un fauteüil
,
sur une
estrade fous son dais. On a
traversé la salle des Hoquetons
, leur Commandant à
leur tête, qui a conduit Son
Excellence jusqu'à la salle
des Gentilshommes Pensionnaires
magnifiquement
vétus, tous en haye, tenant
leurs hallebardes dorées.
Milord Duc de Beaufort,
leur Capitaine
) a reçû
l'Ambassadeur à la porte de
la salle, & l'a conduit jusqu'à
la Chambre de la Reine,
à la porte de laquelle
tous les Gentilshommes
François qui precedoient
Son Excellence se sont ouverts
pour la laisser entrer
la premiere entre le Comte
de Salisbury & M. le Chevalier
Cook, Vicechambellan
,
faisant les fonctions
en l'absence de M. le
Duc de Shrevvsbury grand
Chambellan.
M. le Duc a fait une premiere
reverence dés l'entrée
de la chambre, une seconde
au milieu, & une
troisiéme aux pieds de la
Reine. Le ceremonial vouloit
que Sa Majesté se levât
à la seconde
: mais l'incommodité
de la Reine & la foiblesse
de ses jambes ne le
lui a pas permis. Avant l'audience
Sa Majestéavoit fait
écrireàSon Excellencepar
MilordDarmouth premier
Secretaire d'Etat une lettre
d'émeute
,
qui a suppléé
à la rigueur du ceremonial.
M le Duc se couvrit un
moment pour la forme, &
prononça son compliment
en presentant ses lettres de
creance. Sa Majesté y répondit
trés- gracieusement
en Anglois, que le Maître
de Ceremonie interpreta;
après quoy Son Excellence
se retira, en faisant trois
reverences aux mêmes endroits
qu'en entrant, en
marchant en arriere jusqu'à
la sortie de la chambre.
On a été reconduit avec
tous les honneurs qu'on avoit
reçus en entrant,&
l'on est revenu au Palais de
Sommerfet dans le même
ordre qu'on en étoit forci.
Aprés que le Milord Comte
de Salisbury eut ramené
M. le Duc dans son appartement,
Son Excellence lui
donna la main, & le reconduisit
en cortege jusqu'à sa
chaise.
Le lendemaindeson aa
dience étant allé à Kinsinp
on faire sa cour à la Reine
, il lui demanda une grace
, qu'il supplia instamment
Sa Majesté de ne lui
pas refuser. La Reine le lui
promit, & Son Excellence
lui dit qu'ilavoitappris que
SSaaMajestéavoit donné or- ~i !c ité avoir ordre
qu'on achetâtpour elle
enHollandeunattelagede
chevaux gris- pommelez ;
qu'il en avoit neuf qu'on
avoit trouvez passables
; ôc
qu'ilsupplioittrés-humblement
Sa Majesté de les accepter
:
osant lui dire qu'
Elle ne pouvoit s'en défendre
après la parole qu'Elle
lui avoit fait l'honneur de
lui donner. La Reine, qui
ne s'attendoit pas à accorder
une pareille grace, parut
un moment interdite ;
mais d'abord d'un visage riant Elle lui répondiot:
Monfeur le Duc,il n'y a
pas moyen de refuser une offre
faite d'une maniere si engageAnte;
d'un autre j'y pfnJerois
4 deux jots: mais devotre
part je reçois tout avec
grand plaisir. Vousjugez
bien que les neuf chevaux
avec leurs parures n'ont pas
tardé à être conduits à Kinsington.
Ce sont les plus
beaux qu'on ait vûs ici, &
les neuf ont coûté en Hollande
dix mil francs. Vous
reconnoissez là les manieres
de M. le Duc d'Aumont.
Avanthier il y eut à Londres
une fête fort solemnelle
pour le Te Deum en
musique, chanté à S. Paul
en actions de graces de la
paix. La Reine ne put s'y
trouver; ce qui diminua
beaucoup de la beautéde
la cavalcade: mais tous les
Meilleurs du Parlement de
l'une & l'aurre Chambre s'y
ren dirent tous en cortege
dans leurscarosses, que les
Torris avoient rendus fort
brillans. Le soir Se toute la
nuit il y eut des feux dans
la ville, & toutes les fenêtres
éclairées. Ceux qui n'y
mirent pas de lumieress'exposoient
à voirbriser leurs
vitres
,
& il n'yen a gueres
de celles-ci qui ayent echa<
péà la tumultueuse rejoüissance
de la mable: c'est ainsi
qu'onappelle la populace
de Londres, qui ces joursla
est la maîtresse, &' que
nulle puissance n'a le droit
ni la force dereprimer. Il
y eut cette nuit là deux fort
beaux feux d'artifice; l'un
dans Hoborn pour la ville,
& l'autre pour la Reine sur
la Tamise, entre Sommerset
& Vvitheal.
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Résumé : Relation de l'entrée de M. le Duc d'Aumont, Ambassadeur extraordinaire de France, à Londres le 20. Juillet 1713.
Le texte décrit plusieurs événements liés à la visite du Duc d'Aumont, ambassadeur extraordinaire de France à Londres, en juillet 1713. Le 10 juillet, le Duc d'Aumont arrive à Greenwich où il est accueilli par Milord Comte de Skardel et six gentilshommes de la Chambre privée de la Reine. Après un déjeuner somptueux, ils se rendent à la Tour de Londres, où le Duc est reçu par Milord Comte de Northampton. La procession inclut des gardes, des valets de pied, des pages, et des carrosses ornés. À Somerset House, le Duc est accueilli par une compagnie des Gardes de la Reine et reçoit des visites toute la soirée. Un souper magnifique est servi, et des santés sont portées au Roi de France, à la Reine Britannique, et à d'autres personnalités. Le lendemain, le Duc assiste à une audience publique avec la Reine, qui est reçue dans un fauteuil sur une estrade sous son dais. Le Duc prononce son compliment avant de se retirer. La Reine, en raison de son incommodité, ne se lève pas mais répond gracieusement. Le Duc retourne ensuite à Somerset House avec les mêmes honneurs. Le texte mentionne également deux autres événements. Premièrement, le Duc d'Aumont offre neuf chevaux gris-pommelés à la Reine, estimés à dix mille francs en Hollande. La Reine accepte l'offre en raison de la manière engageante dont elle est faite. Les chevaux, jugés parmi les plus beaux, sont conduits à Kensington. Deuxièmement, une fête solennelle est organisée à Londres pour célébrer la paix par un Te Deum à l'église Saint-Paul. La Reine ne peut y assister, ce qui diminue la splendeur de la cavalcade. Cependant, les membres du Parlement des deux chambres y participent en cortège dans des carrosses brillamment décorés. La nuit est marquée par des feux d'artifice et des illuminations obligatoires. La populace londonienne, appelée la 'mable', profite de l'occasion pour se livrer à des réjouissances tumultueuses. Deux feux d'artifice sont tirés, l'un pour la ville à Hoborn et l'autre pour la Reine sur la Tamise.
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3662
p. 107-111
Compliment de son Excellence M. le Duc d'Aumont à la Reine de la Grande Bretagne, à sa premiere audience publique.
Début :
MADAME, C'est un moment bien illustre pour moy que celui-ci [...]
Mots clefs :
Duc d'Aumont, Compliment, Reine de Grande-Bretagne, Paix, Union
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Compliment de son Excellence M. le Duc d'Aumont à la Reine de la Grande Bretagne, à sa premiere audience publique.
Compliment de Son Excellence
M.le Duc d'Aumont
à la Reine de la
Grande Bretagne, à sa
premiere audience pu
blique,
-
MADAME,
C'ejî un moment bien illussre
pour moy quecelui ci:
dans laplus heureuse tTplus
brillante conjoncture j'ai
l'honneur de rendre à Vbtrt
MaJfjlé, de la part du Roy
mon Maitre) des témoignages
publiques de tous /f< fcntimem
qui t'attachent à votre Per- (nne sacrée. Les évtmmens
Jt me longueguerre b n'ont rien
i,
fris sur L'amitié que lhe~: liens
du Jang lui ont ln/pirée) ni
sur ctte haute confédération
qui efl due aux qualité% performelles
,
plus refpeélables
que la majesté des titres, &
que toute la puissance du
trône.
Ces fentimens3 Madame,
ont été mutuels; & l'intelligence
qu'ils ont formée entre
les deux Couronnes a dijjîpe
(esprojets des partis, def&rme
les nations de la terrey changé
la (ace des Ffiâts
,
donné de
nouveaux Rots à l'Europef
& affermi, si je l'ose aire,
la gloire même de Votre Mt.
jtflé Par des conditions dont
Elle a été l'arbitre Elle procure
le bonheur de Jes fu/ers
y
J'a.
vantagedmtJ-esalite^ C&
couronne en même temps les
grands tY mémorables evenemens
de Jon regne, dont
l'antiquiténa pas montré
J'extmple, 0* nouveaux mê.
mhe lsuirjlae tbrônee otùhre.gn4
LA France accoutumée a
trouver dans /es malheurs de
la gloire C? des rejjources , n'en bénira pas moins les con.
feils de Vôtre Majeflé. Elle
a refû avec de vives acclamations
la nouvelle d'une paix
dont la moderation st) la bonne
joy,exercées de part & d'autre
avec émulation
}
ont tranche
toutes les diffculttz &
levé tous les objlac/es.
Ces vertus, si rares dans
lestraiteZJ ont étéréciproques
dans le cours de la dermere
négociation , & elles font
devenues le ptefage (F le
fondement d'uneferme union9
qui dépose entre les mains de
Votre Majesté & dans ctllts
du Roy mon Maître la balance
de touteJ les PuiJJmcei
de tEurope.
M.le Duc d'Aumont
à la Reine de la
Grande Bretagne, à sa
premiere audience pu
blique,
-
MADAME,
C'ejî un moment bien illussre
pour moy quecelui ci:
dans laplus heureuse tTplus
brillante conjoncture j'ai
l'honneur de rendre à Vbtrt
MaJfjlé, de la part du Roy
mon Maitre) des témoignages
publiques de tous /f< fcntimem
qui t'attachent à votre Per- (nne sacrée. Les évtmmens
Jt me longueguerre b n'ont rien
i,
fris sur L'amitié que lhe~: liens
du Jang lui ont ln/pirée) ni
sur ctte haute confédération
qui efl due aux qualité% performelles
,
plus refpeélables
que la majesté des titres, &
que toute la puissance du
trône.
Ces fentimens3 Madame,
ont été mutuels; & l'intelligence
qu'ils ont formée entre
les deux Couronnes a dijjîpe
(esprojets des partis, def&rme
les nations de la terrey changé
la (ace des Ffiâts
,
donné de
nouveaux Rots à l'Europef
& affermi, si je l'ose aire,
la gloire même de Votre Mt.
jtflé Par des conditions dont
Elle a été l'arbitre Elle procure
le bonheur de Jes fu/ers
y
J'a.
vantagedmtJ-esalite^ C&
couronne en même temps les
grands tY mémorables evenemens
de Jon regne, dont
l'antiquiténa pas montré
J'extmple, 0* nouveaux mê.
mhe lsuirjlae tbrônee otùhre.gn4
LA France accoutumée a
trouver dans /es malheurs de
la gloire C? des rejjources , n'en bénira pas moins les con.
feils de Vôtre Majeflé. Elle
a refû avec de vives acclamations
la nouvelle d'une paix
dont la moderation st) la bonne
joy,exercées de part & d'autre
avec émulation
}
ont tranche
toutes les diffculttz &
levé tous les objlac/es.
Ces vertus, si rares dans
lestraiteZJ ont étéréciproques
dans le cours de la dermere
négociation , & elles font
devenues le ptefage (F le
fondement d'uneferme union9
qui dépose entre les mains de
Votre Majesté & dans ctllts
du Roy mon Maître la balance
de touteJ les PuiJJmcei
de tEurope.
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Résumé : Compliment de son Excellence M. le Duc d'Aumont à la Reine de la Grande Bretagne, à sa premiere audience publique.
Lors d'une première audience publique, le Duc d'Aumont adresse un compliment à la Reine de Grande-Bretagne, transmettant les témoignages d'affection du Roi de France. Malgré les conflits passés, l'amitié entre les deux couronnes subsiste, fondée sur des qualités personnelles et une haute alliance. Cette intelligence mutuelle a transformé les États européens, donné de nouveaux rois et renforcé la gloire de la Reine. La France, habituée à trouver de la gloire dans les malheurs, bénit les conseils de la Reine et salue la nouvelle d'une paix modérée. Les vertus réciproques observées lors des négociations ont établi une union solide, plaçant la balance des puissances européennes entre les mains de la Reine et du Roi de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3663
p. 111-118
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
On écrit de Londres que le General Evans partit le [...]
Mots clefs :
Londres, Duc d'Aumont, Escadre, Reine, Parlement, Paix, Ministres, Médaille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
On écrit de Londres que
le GeneralEvans partit le
20. Juillet pour aller à Douvres
casser les regimens de
Pocock, de Nevvton 8c
d'Evans, qui doivent y être
arrivez de Flandres; que
le 24. tous les artificiers avoient
été envoyez à Vvol
vvich pour charger de*
bombes, & preparer d'autres
artifices pour l'escadre
qui est vers l'embouchure
de la Tamise
,
qui devoit
partir incessamment pour
aller joindre une escadre
Hollandoise,& faire ensemble
voile vers la mer Baltique,
afin d'obliger les Puissances
du Nord à faire la
paix; quenéanmoins les
Ministres des Etats,garans
des traitez de Vvestphalie,
de Travvendal & de Raenstadt,
travailloient à engager
les parties interessées à
un
en accommodement à l'amiable,
ou à les y contraindre
par la force;quele 17.
la Reine, qui joüit d'une
parfaite santé, étoit reve.,
nuë de Kensington au Palais
de saint James, d'où
elle alla à la Chambre des
Pairs ; que les Communes
s'y étant rendues
3
elle donna
son confenremenr à
l'acte pour faire circuler
douze mille livressterlin de
billets de l'Echiquier, 6c
pour lever cinq cent mille
livres sterlin destinées à
payer les dettes de la liste
civile, & à plusieurs autres
actes ;qu'ensuite elle avoic
fait une harangue aux deux
Chambres, dans laquelle
elle avoit declaré qu'elle
étoit venuë pour terminer
cette seance
;
qu'elle les
avoit remerciez des subsides
qu'ils lui avoient cidevant
accordez,&qui lui
avoient fourni les moyens
de soûtenir la guerre & de
conclure une paix avantageuse
;
qu'elle leur avoit
recommandé de faire connoître
à toute la nation les
biens qui lui en reviennent
& de tâcher de détruire les
divisionsfomentées avec
tant d'artifice, qu'il étoit
necessaire de faire voir
l'amour qu'on avoir pour la
patrie, en se réunissant
pour prévenir la malice
des personnes mal intentionnées,
& détrompant
ceux qui étoient abuiez
j
que rien ne pouvoir maintenir
la paix, que de s'attacher
fermement au gouvernement
dans l'Eglise &
dans l'Etat; qu'on ne pouvoir
faire fond que sur ceux
qui ont ces sentimens:
qu'elle esperoit trouver
l'hyver prochain son Parlement
resolu d'agir dans
les mêmes principes. Aprés
quoy Sa Majesté Britannique
retourna en chaise au
Palais de saint James. Elle
étoit suivie par ses Dames
d'honneur dans son carosse
de parade, attelé de six des
beaux chevaux dont le Duc
d'Aumont lui a fait present.
Son Excellence, accompagnée
de plusieurs Gentilshommes
de [a. fuite ,
suivoit avec deux de ses
magnifiquescarosses. La
Reine a fait distribuer aux -
membres des deux Chambres
des medailles d'or,
qu'elle avoir fait fraper
pour la paix, du poids de
trois guinées & demie chacune.
Milord Compton,Evêque
de Londres, mourut le
18. Juillet, après quelques
jours de maladie, âgé de
quatre-vingt-un an.
La Comtesse Doüairiere
de Salisbury mourut le 19.
au soir.
• Le 25.le Duc d'Aumont
donna un grand bal aux
Seigneurs & aux Dames de
la Cour, & autres personnes
de distinction
;
il fit
distribuer pour les masques
deux mille billets, dont il
envoya cinquante à Milord
Maire pour en disposer.
On y servit des rafraîchissemens
en abondance, &
tout se passa avec beaucoup
d'ordre & de magnificence.
On écrit de Londres que
le GeneralEvans partit le
20. Juillet pour aller à Douvres
casser les regimens de
Pocock, de Nevvton 8c
d'Evans, qui doivent y être
arrivez de Flandres; que
le 24. tous les artificiers avoient
été envoyez à Vvol
vvich pour charger de*
bombes, & preparer d'autres
artifices pour l'escadre
qui est vers l'embouchure
de la Tamise
,
qui devoit
partir incessamment pour
aller joindre une escadre
Hollandoise,& faire ensemble
voile vers la mer Baltique,
afin d'obliger les Puissances
du Nord à faire la
paix; quenéanmoins les
Ministres des Etats,garans
des traitez de Vvestphalie,
de Travvendal & de Raenstadt,
travailloient à engager
les parties interessées à
un
en accommodement à l'amiable,
ou à les y contraindre
par la force;quele 17.
la Reine, qui joüit d'une
parfaite santé, étoit reve.,
nuë de Kensington au Palais
de saint James, d'où
elle alla à la Chambre des
Pairs ; que les Communes
s'y étant rendues
3
elle donna
son confenremenr à
l'acte pour faire circuler
douze mille livressterlin de
billets de l'Echiquier, 6c
pour lever cinq cent mille
livres sterlin destinées à
payer les dettes de la liste
civile, & à plusieurs autres
actes ;qu'ensuite elle avoic
fait une harangue aux deux
Chambres, dans laquelle
elle avoit declaré qu'elle
étoit venuë pour terminer
cette seance
;
qu'elle les
avoit remerciez des subsides
qu'ils lui avoient cidevant
accordez,&qui lui
avoient fourni les moyens
de soûtenir la guerre & de
conclure une paix avantageuse
;
qu'elle leur avoit
recommandé de faire connoître
à toute la nation les
biens qui lui en reviennent
& de tâcher de détruire les
divisionsfomentées avec
tant d'artifice, qu'il étoit
necessaire de faire voir
l'amour qu'on avoir pour la
patrie, en se réunissant
pour prévenir la malice
des personnes mal intentionnées,
& détrompant
ceux qui étoient abuiez
j
que rien ne pouvoir maintenir
la paix, que de s'attacher
fermement au gouvernement
dans l'Eglise &
dans l'Etat; qu'on ne pouvoir
faire fond que sur ceux
qui ont ces sentimens:
qu'elle esperoit trouver
l'hyver prochain son Parlement
resolu d'agir dans
les mêmes principes. Aprés
quoy Sa Majesté Britannique
retourna en chaise au
Palais de saint James. Elle
étoit suivie par ses Dames
d'honneur dans son carosse
de parade, attelé de six des
beaux chevaux dont le Duc
d'Aumont lui a fait present.
Son Excellence, accompagnée
de plusieurs Gentilshommes
de [a. fuite ,
suivoit avec deux de ses
magnifiquescarosses. La
Reine a fait distribuer aux -
membres des deux Chambres
des medailles d'or,
qu'elle avoir fait fraper
pour la paix, du poids de
trois guinées & demie chacune.
Milord Compton,Evêque
de Londres, mourut le
18. Juillet, après quelques
jours de maladie, âgé de
quatre-vingt-un an.
La Comtesse Doüairiere
de Salisbury mourut le 19.
au soir.
• Le 25.le Duc d'Aumont
donna un grand bal aux
Seigneurs & aux Dames de
la Cour, & autres personnes
de distinction
;
il fit
distribuer pour les masques
deux mille billets, dont il
envoya cinquante à Milord
Maire pour en disposer.
On y servit des rafraîchissemens
en abondance, &
tout se passa avec beaucoup
d'ordre & de magnificence.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit des événements récents en Angleterre. Le général Evans a quitté Londres le 20 juillet pour Douvres afin de disperser les régiments de Pocock, Newton et Evans, arrivés de Flandres. Le 24 juillet, des artificiers ont été envoyés à Woolwich pour préparer des bombes et autres artifices pour une escadre près de l'embouchure de la Tamise. Cette escadre devait rejoindre une escadre hollandaise pour se diriger vers la mer Baltique et forcer les puissances du Nord à faire la paix. Cependant, les ministres des États garants des traités de Westphalie, Travendal et Raenstadt travaillent à un accommodement à l'amiable ou par la force. Le 17 juillet, la Reine, en parfaite santé, s'est rendue du palais de Kensington au palais de Saint James. Elle a donné son consentement à plusieurs actes, dont un pour émettre des billets de l'Échiquier et lever des fonds pour payer les dettes civiles. Elle a ensuite harangué les deux Chambres, les remerciant pour les subsides accordés et les encourageant à unir la nation pour maintenir la paix et soutenir le gouvernement. La Reine a distribué des médailles d'or aux membres des deux Chambres pour célébrer la paix. Milord Compton, évêque de Londres, est décédé le 18 juillet à l'âge de quatre-vingt-un ans après une courte maladie. La comtesse douairière de Salisbury est décédée le 19 juillet au soir. Le 25 juillet, le duc d'Aumont a organisé un grand bal à la cour, distribuant des billets pour les masques et offrant des rafraîchissements en abondance.
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3664
p. 118-134
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On mande de Madrid du 17. Juillet, qu'un courier [...]
Mots clefs :
Madrid, Catalogne, Duc de Popoli, Tarragone, Rébellion, Archevêque, Traite, Ratification , Trésorerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
NouvellesJtEfyagnc.
On mande de Madrid
du 17. Juillet, qu'un courier
dépêché par le Duc de
Popoli y étoic arrivé avec
des lettres,qui portent que
dans une assemblée des trois
Estats de Catalogne tenuë
à Barcelonne, le Clergé &
la plupart de la Noblesse ôc
des principaux bourgeois
avoient été d'avis de se soûmettre
à l'obeïssance du
Roy: mais que le député
de Manresa, appellé Sinos,
& quelques autres, avoient
persuadé à la populace de
se défendre jusqu'à ce qu'-
on leur eût accordé la conservation
de leurs privileges
; qu'ensuite ils avoient
publie la guerre au son des
tambours & des trompettes
contre la France &contre
l'Espagne, & nommé des
chefs pour les commander;
qu'il étoit arrivé le
1 3. un
courier de Tarragonne ,
avec des lettres trés-respectueuses
de l'Archevêque
& du Clergé, pour assurer
le Roy qu'ils étoient prêts
de se soûmettre à son obeïssance
; que les rebeles en
ay ant été informez,avoient
envoyé le General Nebot
avec quatre-vingt chevaux,
pour
pour obliger les peuples
de la campagne de Tarragonne
à prendre les armes:
mais qu'au contraire ils les
avoient tournées contre lui,
fait plusieurs de ses gens
prisonniers, & que les rebeles
n'avoient pas eu un meilleur
succés à Oftalric
; que
les troupes du Roy étoient
entrées le 1J. dans Tarragonne)
& avoient été reçûës
par les habitans avec
des cris de Vi'-tt le Roy Philippe
V. que le Comte de
Staremberg s'étoit embarqué
,& avoit fait voile avec
les croupes Allemandes,à
la reserve de quatre mille
hommes de l'Electeur Palatin,
ausquels les rebeles
avoient enlevé les bâtimens
de transportoù ils devoient
s'embarquer, & qu'ils s'étoient
campez & retranchez
sur le bord de la mer,
en attendant une autre
commodité pour leur départ.
Les dernieres lettres de
Catalogne confirmentl'entrée
du Marquis de Leede
avec son détachement dans
Tarragonne, pendant que
les troupes Allemandes en
sortoient par une autre porte.
Elles sont restées au
voisinage, en attendant
l'escorte que le Marquis de
Leede leura promise pour
les mettre à couvert des infuites
des Catalans, & aller
en fûreté joindre deux regimens
Allemans qui n'avoient
pus'embarquer avec
le Comte de Staremberg,
& qui devoient être conduits
à quelque port au-delà
de Barcelonne, où les vaiCseaux
doivent revenir pour
les transporter aussi en Italie;
que le Marquis de Leede
avoirdétachéun Officier,
avec des troupes, & un ordre
du Commandant Allemand
de Tarragonne pour
prendre possession de la
tour de Salo, située sur la
côte,àtrois lieuës de l'ouest,
de Tarragonne : ce qui a
étéexecuté de bonne foy.
On assure qu'avant l'arrivéc
du Marquis de Leede
à Tarragonne, plus de
vingt-cinq villes & bourgs
envoyerent leurs deputez
pour se remettre à la clemence
du Roy, que ceux
cjui font de Barcelonne le
feroient au ssi soûmis, s'ils
n'en avoient été empêchez
par quatre cent volontaires
commandez par Raphaël
Nebot. Les lettres de Cervera
portent que le Duc de
Popoli en devoit partir le
16. avec toute l'armée pour
marcher vers Igualada, &
de là vers la plaine de Barcelonne,
où il devoit arriver
le 24. & qu'on croyoit
qu'il entreroit dans cette
villelà, nonobstant la resolution
que la populace avoit
prise
de
se défendre. On
écrit de Girone que les
Erats de Catalogne furent
assemblez le 30. Juin, pour
deliberer sur le parti qu'ils
devoient prendre après
avoir été abandonnez par
l'Archiduc ; que le Clergé
avoit été d'avis de se soûmettre
à leur Roy legitime
; que la Noblesse avoit
été du même sentiment, à
la pluralité de deux voix
seulement: maisque le tiers
Etat,excité par les auteurs
de la revolte
J
avoit resolu
de se défendre, à moins
qu'on ne leur accordât la
confirmation de tous leurs
privileges que plusieurs
des principaux de la Noblesse
se sont retirez dans
leurs maisons, ou sont venus
à Girone, entr'autres le
Comte de Fuentes Arragonnois,
qui avoit été Viceroy
de Sardaigne; & le
Comte de Palma, qui ayant
été Viceroy de Caralogne
pour Sa Majesté Catholique,
avoit embrassé le parti
de l'Archiduc,s'est retiré à
Mattaro ; que les rebeles
ont choisi pour leurs chefs
le nommé Ragas, auteur
de la revolte de la plaine de
Vich; Buffet, qui fie revolter
le Royaume de Valence;
Nebot, qui desertaavec
son regiment & l'argent du
Roy d'Espagne; & d'autres
personnes semblables. Que
Nebot étoit sorti de Barcelonne
avec quatre ou cinq
mille hommes, pour surprendre
Tarragonne, quoique
le Gouverneur lui eût
fait dire que s'il approchoit
on tireroit sur lui;qu'il s'étoit
approché d'une porte
gardée par les bourgeois,
qu'il esperoit seduire,& qui
tirerent sur les gens: ce
qui l'obligea à abandonner
cette entreprise. Que le
18. nonobstant lacessation
d'armes, ils s'étoient emparez
du poste de Riu d'Arenas
,
à une lieuë au deçà
d'Ostalric, où il y avoir cinquante
hommes du regimenr
de Beauvoisis, dont
leCapitaine fut tué avec
plusieurs soldats, & les autres
faits prisonniers
; que
le Marquis de Leede avoir
dressé une embuscade de
six cent cavaliers à un gros
corps de Miquelets que Nebor
commandoit, qui ICSi
avoic surpris & les avoit entièrement
défdÍts; ôc qu'on
ne sçavoit pas ce qu'étoit
devenu Nebot, & que les
rebeles -de Barcelonne avoienc
envoyé au Gouverneur
de Gironne le regiment
de la Ciudad pour
augmenter sa garnison r
mais qu'ilavoirrefusé de
le recevoir, & qu'il avoit
répondu qu'il vouloit remettre
la place à Sa Majesté
Catholique. Les dernieres
lettres de Catalogne portent
que le Duc de Popoli
étoit aux environs de Barcelonne
avec son armée;
que Sa Majesté Catholique
étoit maître de toute la Catalogne
,
à la reserve de
cette Capitale &: de Cardone,
où étoient les Miquelets
: mais qu'ils en seroient
bientôt chassez.
On écrit de Torro{e.
qu'un convoy de trente bâtimens,
parmi lesquels il y
avoit six galeres, croie sorti
le 15.Juillet du port des AL
faqués, à l'embouchure de
l'Ebro, chargé de neuf
mille quintaux de farine,
de quatorze mille quintaux
de bled, ôc de vingt mille
d'orge & d'avoine pour
Tarragonne.
On mande de Madrid,
que le Comte de Montijo
y eH: arrivé d'Utrecht, avec
la ratification du traité fait
par les Plenipotentiaires
d'Espagne aveclaReine de
la Grande Bretagne, le
Duc de Savoye & le Roy
de Prusse ; qu'il y passa il y
a quelques jours un courier
venant d'Utrecht, & allant
à Lisbonne, au sujet de
quelques difficultez qui retardent
la conclusion de 1$
paix entre l'Espagne & le
Portugal;que le Duc & la
Duchesse d'Albuquerque y,
étoient venus, leur affaire
ayant ece terminée, moyennant
une lomrne considerableque
le Duc a apnnée
au Roy pour les dépenses
de la guerre;& qu'il y étoit
arrivé un convoy d'argent,
qui est le produit de l'induit
de huit ,& un quart
pour cent,dont on est convenu
avec les interessez sur
les effetsde laflote. Il consiste
en sept centmille piastres
,
dont deux cent mille
sont pour les Officiers, &
les cinq cent mille autres
pour le Roy, qui les a fait
porter à la Tresorerie generale
de la guerre.
On mande de Madrid
du 17. Juillet, qu'un courier
dépêché par le Duc de
Popoli y étoic arrivé avec
des lettres,qui portent que
dans une assemblée des trois
Estats de Catalogne tenuë
à Barcelonne, le Clergé &
la plupart de la Noblesse ôc
des principaux bourgeois
avoient été d'avis de se soûmettre
à l'obeïssance du
Roy: mais que le député
de Manresa, appellé Sinos,
& quelques autres, avoient
persuadé à la populace de
se défendre jusqu'à ce qu'-
on leur eût accordé la conservation
de leurs privileges
; qu'ensuite ils avoient
publie la guerre au son des
tambours & des trompettes
contre la France &contre
l'Espagne, & nommé des
chefs pour les commander;
qu'il étoit arrivé le
1 3. un
courier de Tarragonne ,
avec des lettres trés-respectueuses
de l'Archevêque
& du Clergé, pour assurer
le Roy qu'ils étoient prêts
de se soûmettre à son obeïssance
; que les rebeles en
ay ant été informez,avoient
envoyé le General Nebot
avec quatre-vingt chevaux,
pour
pour obliger les peuples
de la campagne de Tarragonne
à prendre les armes:
mais qu'au contraire ils les
avoient tournées contre lui,
fait plusieurs de ses gens
prisonniers, & que les rebeles
n'avoient pas eu un meilleur
succés à Oftalric
; que
les troupes du Roy étoient
entrées le 1J. dans Tarragonne)
& avoient été reçûës
par les habitans avec
des cris de Vi'-tt le Roy Philippe
V. que le Comte de
Staremberg s'étoit embarqué
,& avoit fait voile avec
les croupes Allemandes,à
la reserve de quatre mille
hommes de l'Electeur Palatin,
ausquels les rebeles
avoient enlevé les bâtimens
de transportoù ils devoient
s'embarquer, & qu'ils s'étoient
campez & retranchez
sur le bord de la mer,
en attendant une autre
commodité pour leur départ.
Les dernieres lettres de
Catalogne confirmentl'entrée
du Marquis de Leede
avec son détachement dans
Tarragonne, pendant que
les troupes Allemandes en
sortoient par une autre porte.
Elles sont restées au
voisinage, en attendant
l'escorte que le Marquis de
Leede leura promise pour
les mettre à couvert des infuites
des Catalans, & aller
en fûreté joindre deux regimens
Allemans qui n'avoient
pus'embarquer avec
le Comte de Staremberg,
& qui devoient être conduits
à quelque port au-delà
de Barcelonne, où les vaiCseaux
doivent revenir pour
les transporter aussi en Italie;
que le Marquis de Leede
avoirdétachéun Officier,
avec des troupes, & un ordre
du Commandant Allemand
de Tarragonne pour
prendre possession de la
tour de Salo, située sur la
côte,àtrois lieuës de l'ouest,
de Tarragonne : ce qui a
étéexecuté de bonne foy.
On assure qu'avant l'arrivéc
du Marquis de Leede
à Tarragonne, plus de
vingt-cinq villes & bourgs
envoyerent leurs deputez
pour se remettre à la clemence
du Roy, que ceux
cjui font de Barcelonne le
feroient au ssi soûmis, s'ils
n'en avoient été empêchez
par quatre cent volontaires
commandez par Raphaël
Nebot. Les lettres de Cervera
portent que le Duc de
Popoli en devoit partir le
16. avec toute l'armée pour
marcher vers Igualada, &
de là vers la plaine de Barcelonne,
où il devoit arriver
le 24. & qu'on croyoit
qu'il entreroit dans cette
villelà, nonobstant la resolution
que la populace avoit
prise
de
se défendre. On
écrit de Girone que les
Erats de Catalogne furent
assemblez le 30. Juin, pour
deliberer sur le parti qu'ils
devoient prendre après
avoir été abandonnez par
l'Archiduc ; que le Clergé
avoit été d'avis de se soûmettre
à leur Roy legitime
; que la Noblesse avoit
été du même sentiment, à
la pluralité de deux voix
seulement: maisque le tiers
Etat,excité par les auteurs
de la revolte
J
avoit resolu
de se défendre, à moins
qu'on ne leur accordât la
confirmation de tous leurs
privileges que plusieurs
des principaux de la Noblesse
se sont retirez dans
leurs maisons, ou sont venus
à Girone, entr'autres le
Comte de Fuentes Arragonnois,
qui avoit été Viceroy
de Sardaigne; & le
Comte de Palma, qui ayant
été Viceroy de Caralogne
pour Sa Majesté Catholique,
avoit embrassé le parti
de l'Archiduc,s'est retiré à
Mattaro ; que les rebeles
ont choisi pour leurs chefs
le nommé Ragas, auteur
de la revolte de la plaine de
Vich; Buffet, qui fie revolter
le Royaume de Valence;
Nebot, qui desertaavec
son regiment & l'argent du
Roy d'Espagne; & d'autres
personnes semblables. Que
Nebot étoit sorti de Barcelonne
avec quatre ou cinq
mille hommes, pour surprendre
Tarragonne, quoique
le Gouverneur lui eût
fait dire que s'il approchoit
on tireroit sur lui;qu'il s'étoit
approché d'une porte
gardée par les bourgeois,
qu'il esperoit seduire,& qui
tirerent sur les gens: ce
qui l'obligea à abandonner
cette entreprise. Que le
18. nonobstant lacessation
d'armes, ils s'étoient emparez
du poste de Riu d'Arenas
,
à une lieuë au deçà
d'Ostalric, où il y avoir cinquante
hommes du regimenr
de Beauvoisis, dont
leCapitaine fut tué avec
plusieurs soldats, & les autres
faits prisonniers
; que
le Marquis de Leede avoir
dressé une embuscade de
six cent cavaliers à un gros
corps de Miquelets que Nebor
commandoit, qui ICSi
avoic surpris & les avoit entièrement
défdÍts; ôc qu'on
ne sçavoit pas ce qu'étoit
devenu Nebot, & que les
rebeles -de Barcelonne avoienc
envoyé au Gouverneur
de Gironne le regiment
de la Ciudad pour
augmenter sa garnison r
mais qu'ilavoirrefusé de
le recevoir, & qu'il avoit
répondu qu'il vouloit remettre
la place à Sa Majesté
Catholique. Les dernieres
lettres de Catalogne portent
que le Duc de Popoli
étoit aux environs de Barcelonne
avec son armée;
que Sa Majesté Catholique
étoit maître de toute la Catalogne
,
à la reserve de
cette Capitale &: de Cardone,
où étoient les Miquelets
: mais qu'ils en seroient
bientôt chassez.
On écrit de Torro{e.
qu'un convoy de trente bâtimens,
parmi lesquels il y
avoit six galeres, croie sorti
le 15.Juillet du port des AL
faqués, à l'embouchure de
l'Ebro, chargé de neuf
mille quintaux de farine,
de quatorze mille quintaux
de bled, ôc de vingt mille
d'orge & d'avoine pour
Tarragonne.
On mande de Madrid,
que le Comte de Montijo
y eH: arrivé d'Utrecht, avec
la ratification du traité fait
par les Plenipotentiaires
d'Espagne aveclaReine de
la Grande Bretagne, le
Duc de Savoye & le Roy
de Prusse ; qu'il y passa il y
a quelques jours un courier
venant d'Utrecht, & allant
à Lisbonne, au sujet de
quelques difficultez qui retardent
la conclusion de 1$
paix entre l'Espagne & le
Portugal;que le Duc & la
Duchesse d'Albuquerque y,
étoient venus, leur affaire
ayant ece terminée, moyennant
une lomrne considerableque
le Duc a apnnée
au Roy pour les dépenses
de la guerre;& qu'il y étoit
arrivé un convoy d'argent,
qui est le produit de l'induit
de huit ,& un quart
pour cent,dont on est convenu
avec les interessez sur
les effetsde laflote. Il consiste
en sept centmille piastres
,
dont deux cent mille
sont pour les Officiers, &
les cinq cent mille autres
pour le Roy, qui les a fait
porter à la Tresorerie generale
de la guerre.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le 17 juillet, un courrier du Duc de Popoli a rapporté des événements en Catalogne à Madrid. À Barcelone, le clergé, la noblesse et les bourgeois ont décidé de se soumettre au roi, mais certains, comme le député de Manresa, Sinos, ont incité la population à se défendre pour conserver leurs privilèges. Les rebelles ont déclaré la guerre à la France et à l'Espagne, nommant des chefs pour les commander. À Tarragone, l'archevêque et le clergé ont assuré le roi de leur soumission, mais les rebelles ont tenté de lever des troupes dans la campagne sans succès. Les troupes royales sont entrées à Tarragone et ont été accueillies favorablement. Le Comte de Staremberg a quitté Tarragone avec les troupes allemandes, à l'exception de quatre mille hommes de l'Électeur Palatin, dont les bâtiments de transport ont été pris par les rebelles. Le Marquis de Leede est entré à Tarragone avec son détachement pendant que les troupes allemandes sortaient. Plusieurs villes et bourgs ont envoyé des députés pour se soumettre au roi. Le Duc de Popoli a quitté Tarragone avec son armée pour marcher vers Barcelone. À Girone, les États de Catalogne se sont réunis pour délibérer après l'abandon par l'Archiduc. Le clergé et la noblesse ont voté pour la soumission, mais le tiers état a résolu de se défendre sans la confirmation de leurs privilèges. Les rebelles ont choisi des chefs, dont Nebot, qui a tenté sans succès de surprendre Tarragone. Le Marquis de Leede a défait un groupe de Miquelets commandés par Nebot. Le Duc de Popoli est aux environs de Barcelone avec son armée, et le roi est maître de toute la Catalogne sauf Barcelone et Cardone. Un convoi de vivres a quitté l'embouchure de l'Ebro pour Tarragone. À Madrid, le Comte de Montijo est arrivé avec la ratification d'un traité entre l'Espagne et plusieurs puissances européennes. Des difficultés retardent la conclusion de la paix entre l'Espagne et le Portugal. Un convoi d'argent, produit de l'indult, a été porté à la trésorerie générale de la guerre.
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3665
p. 134-144
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
Les lettres de Vienne du 29. Juillet portent qu'une [...]
Mots clefs :
Vienne, Prusse, Ratisbonne, Stettin, Moscovites, Tartares, Suède, Traite, Tsar
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvelles etAllemagne.
Les lettres de Vienne du
29juillet portent qu'une
partie des troupes Allemandes
de Catalogne étoient
arrivées à Genes; qu'elles
seroient suivies par le reste
vers la fin du mois; & que
le Baron de Regal, Lieutenant
general, devoit incessamment
partir du Milanés
avec son regiment&
celui du General Staremberg
d'infanterie, & celui
de Hautois de cavalerie,
pour venir en Allemagne,
& marcher ensuite vers
l'armée du haut Rhin.
On mande de Berlin du
17. que le Roy de Prusse
avoit fait déclarer à la Diete
de Ratisbonne qu'il ne pouvoit
fournir à l'armée de
l'Empire que son contingent
de six mille hommes,
ayant besoin du restede ses
troupes pour les garnisons
de Vvefel, de Meurs, de
Gueldres, & des autres places
voisines, & aussi pour
couvrir ses Etats d'Allemagne
& de Prusse,àcause
de la guerre du Nord. Les
conferences qui se tenoient
à Berlin pour terminer la
guerre dans la basse Allemagne
, sont 6nies, sans
qu'on ait pris aucune resolution.
Le Prince Menzikovv
pria le Roy de Prusse
de lui prêter quelques canons
,qui lui répondit que,
bien loin de contribuer à
la
la guerre du Nord,il vouloit
employer tous ses soins
& ses bons offices pour la
faire cesser. Ces Princes
confederez se preparent à
faire le siege de Stetin, où
le Prinze Menzikovv doit
commander, pendant que
les Danois & Saxons seront
celui de Stralzund
,
dont le
General Flemming aura la
conduite. On parle diffe
remment de ce qui con-*
cerne les affaires du Grand
Seigneur avec les Moscovites.
Plusieurs lettres de
Bender , d'Andrinople &
des environs, portent que
la paix avoit été renouvellée
avec le Czar: mais que
les conditions étoient fort
dures,particulierementtouchant
le tribut annuel que
les Moscovites payoient
aux Tartares avant le traité
de Carlovvicz
; que cependant
l'arméeOthomane
continuoit sa marche vers
la frontiere pour faire exe..¡
curer le traité, faciliter le
passage du Roy de Suede,
& favoriser le rétablissement
du Roy Stanislas;que
le Kan des Tartares étoit
parti le 30. Juin pour Bender
, afin de regler toutes
choses avec ces Princes, &
aller ensuite avec eux joindre
l'arméeOthomane; que
le Divan avoit resolu de ne
point declarer la guerre
aux Moscovites;que le Roy
de Suede devoit partir dans
peu pour être conduit à
Danzick par la Pologne
avecuneescorte de sixmille
chevaux; que le Grand Seigneur
avoit accepté les riches
presens du Roy Auguste;
que les ambassadeurs
& les ôtages du Czar n'avoient
point été renvoyez
aux sept Tours; que le Kan
des Tartares étoit porté
pour la guerre: mais qu'on
esperoit le gagner par de
grandes sommes. D'autres
portent que le Grand Seigneur
avoit non feulement
donné une entiere saisfaction
au Roy de Suede touchantl'attentat
fait contre
sa personne à Bender: mais
qu'il lui avoit donné de
nouvelles assurances de toute
forte de secours,jusqu'à
ce qu'il fût rétabli dans ses
Etats ; qu'ilavoit declaré
aux ôtages & aux ambassadeurs
Moscovites que le
Sultan consentiroit au re.,
nouvellement de la paix a
ces conditions.
I. Que le Czar restituëroit
au Roy de Suede tout
ce qu'il avoit conquis sur
lui, sans aucune exception,
ôc qu'il lui payeroit une
grandesomme pour dédommagement
des pertes,
des ravages& des frais de
la guerre.
2. Que les Moscovites ne
se mêleroient plus directement
ni indirectement des
affaires de Pologne, ni de
maintenir le Roy Auguste:
mais qu'ils retireroient toutes
leurs troupes d'Allemagne
& des Provinces du
Nord par mer, sans entrer
ni passer par la Pologne.
3. Que le Czar quitteroit
le titre d'Empereur des
Grecs.
4. Qu'il rétabliroit le gouvernement-
de Moscovie sur
son ancien pied.
5. Qu'il cederoit enfin
aux Turcs la partie de l'U
kraine - qui est au delà du
Boristene & le Royaume
d'Astracan ; que les ôtages
& les ambassadeursdu Czar
avoient demandé trente
jours pour répondre à ces
propositions, qu'on leur
avoit accordez pour tout
délai; que le Divan s'étoit
assemblé,&que le Musty
y avoit parlé avec beaucoup
de force, & qu'après
plusieûrs remontrances, il
avoit conclu à faire la guerre
aux Moscovites, & que
cette resolution avoit été
approuvée par de grandes
acclamations des milices,
ausquelles elle avoit été aussitôt
communiquée; queivsuite
le Grand Seigneur étoit
allé conferer sur ce sujet
avec le Roy de Suede à
Domiska. Toutes ces nouvelles
si contraires meritent
confirmation avanc
«jue d'y ajouter foy.
Les lettres de Vienne du
29juillet portent qu'une
partie des troupes Allemandes
de Catalogne étoient
arrivées à Genes; qu'elles
seroient suivies par le reste
vers la fin du mois; & que
le Baron de Regal, Lieutenant
general, devoit incessamment
partir du Milanés
avec son regiment&
celui du General Staremberg
d'infanterie, & celui
de Hautois de cavalerie,
pour venir en Allemagne,
& marcher ensuite vers
l'armée du haut Rhin.
On mande de Berlin du
17. que le Roy de Prusse
avoit fait déclarer à la Diete
de Ratisbonne qu'il ne pouvoit
fournir à l'armée de
l'Empire que son contingent
de six mille hommes,
ayant besoin du restede ses
troupes pour les garnisons
de Vvefel, de Meurs, de
Gueldres, & des autres places
voisines, & aussi pour
couvrir ses Etats d'Allemagne
& de Prusse,àcause
de la guerre du Nord. Les
conferences qui se tenoient
à Berlin pour terminer la
guerre dans la basse Allemagne
, sont 6nies, sans
qu'on ait pris aucune resolution.
Le Prince Menzikovv
pria le Roy de Prusse
de lui prêter quelques canons
,qui lui répondit que,
bien loin de contribuer à
la
la guerre du Nord,il vouloit
employer tous ses soins
& ses bons offices pour la
faire cesser. Ces Princes
confederez se preparent à
faire le siege de Stetin, où
le Prinze Menzikovv doit
commander, pendant que
les Danois & Saxons seront
celui de Stralzund
,
dont le
General Flemming aura la
conduite. On parle diffe
remment de ce qui con-*
cerne les affaires du Grand
Seigneur avec les Moscovites.
Plusieurs lettres de
Bender , d'Andrinople &
des environs, portent que
la paix avoit été renouvellée
avec le Czar: mais que
les conditions étoient fort
dures,particulierementtouchant
le tribut annuel que
les Moscovites payoient
aux Tartares avant le traité
de Carlovvicz
; que cependant
l'arméeOthomane
continuoit sa marche vers
la frontiere pour faire exe..¡
curer le traité, faciliter le
passage du Roy de Suede,
& favoriser le rétablissement
du Roy Stanislas;que
le Kan des Tartares étoit
parti le 30. Juin pour Bender
, afin de regler toutes
choses avec ces Princes, &
aller ensuite avec eux joindre
l'arméeOthomane; que
le Divan avoit resolu de ne
point declarer la guerre
aux Moscovites;que le Roy
de Suede devoit partir dans
peu pour être conduit à
Danzick par la Pologne
avecuneescorte de sixmille
chevaux; que le Grand Seigneur
avoit accepté les riches
presens du Roy Auguste;
que les ambassadeurs
& les ôtages du Czar n'avoient
point été renvoyez
aux sept Tours; que le Kan
des Tartares étoit porté
pour la guerre: mais qu'on
esperoit le gagner par de
grandes sommes. D'autres
portent que le Grand Seigneur
avoit non feulement
donné une entiere saisfaction
au Roy de Suede touchantl'attentat
fait contre
sa personne à Bender: mais
qu'il lui avoit donné de
nouvelles assurances de toute
forte de secours,jusqu'à
ce qu'il fût rétabli dans ses
Etats ; qu'ilavoit declaré
aux ôtages & aux ambassadeurs
Moscovites que le
Sultan consentiroit au re.,
nouvellement de la paix a
ces conditions.
I. Que le Czar restituëroit
au Roy de Suede tout
ce qu'il avoit conquis sur
lui, sans aucune exception,
ôc qu'il lui payeroit une
grandesomme pour dédommagement
des pertes,
des ravages& des frais de
la guerre.
2. Que les Moscovites ne
se mêleroient plus directement
ni indirectement des
affaires de Pologne, ni de
maintenir le Roy Auguste:
mais qu'ils retireroient toutes
leurs troupes d'Allemagne
& des Provinces du
Nord par mer, sans entrer
ni passer par la Pologne.
3. Que le Czar quitteroit
le titre d'Empereur des
Grecs.
4. Qu'il rétabliroit le gouvernement-
de Moscovie sur
son ancien pied.
5. Qu'il cederoit enfin
aux Turcs la partie de l'U
kraine - qui est au delà du
Boristene & le Royaume
d'Astracan ; que les ôtages
& les ambassadeursdu Czar
avoient demandé trente
jours pour répondre à ces
propositions, qu'on leur
avoit accordez pour tout
délai; que le Divan s'étoit
assemblé,&que le Musty
y avoit parlé avec beaucoup
de force, & qu'après
plusieûrs remontrances, il
avoit conclu à faire la guerre
aux Moscovites, & que
cette resolution avoit été
approuvée par de grandes
acclamations des milices,
ausquelles elle avoit été aussitôt
communiquée; queivsuite
le Grand Seigneur étoit
allé conferer sur ce sujet
avec le Roy de Suede à
Domiska. Toutes ces nouvelles
si contraires meritent
confirmation avanc
«jue d'y ajouter foy.
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
À la fin juillet, des troupes allemandes de Catalogne ont atteint Gênes, avec d'autres unités prévues pour le reste du mois. Le Baron de Regal, Lieutenant général, doit quitter le Milanais avec ses régiments pour rejoindre l'armée du haut Rhin. À Berlin, le roi de Prusse informe la Diète de Ratisbonne qu'il ne peut fournir à l'armée de l'Empire que six mille hommes, ses troupes étant nécessaires pour les garnisons et la défense de ses États. Les conférences pour mettre fin à la guerre en basse Allemagne sont suspendues sans résolution. Le prince Menzikov demande des canons au roi de Prusse, qui refuse, préférant œuvrer pour la paix. Les confédérés se préparent à assiéger Stetin et Stralzund. Concernant les affaires ottomanes, des lettres rapportent des informations contradictoires sur la paix entre le Grand Seigneur et les Moscovites. Certaines lettres mentionnent des conditions dures pour la paix, tandis que d'autres parlent de préparatifs de guerre. Le roi de Suède doit partir pour Danzick avec une escorte. Le Grand Seigneur a accepté des présents du roi Auguste et n'a pas renvoyé les otages du Czar. Les conditions de paix proposées par le Divan incluent la restitution des territoires conquis par le Czar, le retrait des troupes moscovites de Pologne et d'Allemagne, l'abandon du titre d'Empereur des Grecs, et la cession de certaines régions aux Turcs. Les otages moscovites ont demandé un délai pour répondre, et le Divan a décidé de faire la guerre aux Moscovites.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3666
p. 145-161
DEMONSTRATION de l'Impossibilité de la quadrature du Cercle en nombres exacts.
Début :
JE donnay au Public en 1700. dans le Journal des Sçavans, [...]
Mots clefs :
Quadrature du cercle, Démonstration, Impossibilité, Progression, Rapport, Nombre, Fraction, Irréductible, Mathématiques, Chimère
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texteReconnaissance textuelle : DEMONSTRATION de l'Impossibilité de la quadrature du Cercle en nombres exacts.
DEMONSTRATION
de ïImpossibilité de la
1 quadraturedu Cercle en
nombresexaâs.
Jî, donnay au Public en
1700. dans le Journal des
Sçavans, une démonstration
de l'impossibilité du mouvement
perpetuel avec des
coprs solides ou liquides; &
cela par leur centre de gravité
commun; après l'avoir
expliquée à l'Academie des
Sciences,&ensuitedans mes
Conferences publiques. Depuis
ce tems l'ardeur pour
cette chimere a,, paru un peu
plus ralentie, aucune tentative
n'ayant paru depuis plus
de 12. années. Mais celle que
l'on a pour la quadrature du
Cercle semble croître de
jour en jour, par les productions
qu'elle fournit au Public
aussifréquemment, que
-
la recherche du mouvement
perpetuel faisoit autrefois.
Cela m'a fait penser que je
ferois peut-être autant de
-
plaisir au Public de le délivrer
de cette feconde chimere
d'une maniere qui foit
à la portée de tout le monde
, que dela premiere. Or
on fait que le Problême de
la quadrature numérique du
Cercle consiste à trouver un
quarré ou autre produit
dont la surface soit précisément
égale à celle du cercle;
& que pour trouver cette
parfaite égalité,il suffit de
trouver en nombres le raport
exact de la circonference
d'un cercle à son diametre.
Puis qu'Arc himedesa
démontré il y a plus de ijoo
ans. que la surface d'un Cercleest
égale au rectangle
compris fous son circuit, &
fous le quart de son diametre.
De forte que si l'on avoit
en même tems la juste valeur
de l'un & de l'autre, il
ne resteroit que de multiplier
l'une par l'autre, ôc de tirer
ensuite la racine quarrée du
produit, ou par les nombres,
ou par la Geometrie
pratique; cette racine seroit
le côté du quarré, dont la
surface seroit précisément
égale à celle du Cercle, si le
produit étoit un quarré parfait
; ou du moins en approchantcette
racine de plus en
plus, on approcheroit continuellement
de cette égalité
parfaite.
Voici donc maintenant
comme on peut démontrer
l'impossibilité de trouver en
nombres le raport exact du
circuit d'un cercle à son diametre.
Il ne faut pour cet
effet que prendre la progression
(4 moins 1 plus 4/5 moins
4/7 plus4/9 moins -f-¡ &c.) de M.
Leibnitz (que l'on trouve
dans les Journaux de Leipsik
de l'année 1682. dans les 2.
tomes de l'Analysedémontrée
du P. Reinau; dans la
Geometrie pratique de
M. Ozanam, & dans la2.
Edition de mes Essais de
Mathématique & de Physique)
afin de faire differentes
sommes des termes de
cette progression pris successivement
3
à commencer
au premier, ensuite des z
premiers, puisdes3 premiers,
ensuite des 4, &c.
Alors on aura différentes
fractions dans chacune desquelles
le numerateur marquera
la valeur de la circonference
d'un cercle quelconque,
& le dénominateur son
diametre, d'autant plus exactement,
que l'on aura pris
une plus grande quantité de
termes. Ce que l'on pourra
verifier en comparant ces
sommes ou fractions avec
les raports approchez de n à
7 trouvé par Archimedes,
ou de 314 à 100, qui se tire
des Tables du cercle, ou encore
de 314159 &c. à 100000
&c. trouvé par Ludolphe de
Cologne, lesquels font connus
& reçûs de tous les Geometres.
5 Or on trouve que la fomme
des z premiers termes
de cette progression 4 moins
A-y sçavoir - est une fraction
irréductible ou primitive, ce
qu'il faut remarquer. Ajoûtant
ensuite cette fraction
avec la suivante afin d'avoir
la somme des 3 premiers
termes, on aura 2 numerateurs,
sçavoir 8 par 5, & 4
par 3, & pour le dénominateur
commun 3 par 5. Or 8
par 5, & 3 par 5 n'ont pour
mesure commune que J,
( puisque 8 & 3
font premiers
entr'eux), mais cettemesure
commune ne mesure pas
4 par 3. De même 4 par 3,
&3 par 5n'ont pour mesure
communeque 3, puisque 4
& 5 font premiers entr'eux;
mais 3 ne mesure pas 8 par
5. Donc la somme des 2, fractions
* & 4/5sçavoir : est
encore irréduttible ou premier.
Otantensuite de 52/15la
fraction suivante ) on démontrera
par un raisonnement
semblable que la fraction
restante304/105 est encore
irréductible. Et si l'on a j oute
à cette derniere la suivante
; dont le dénominateur
a3 pour commune mesure
avec le dénominateur IOJ,
on aura numerateurs 304
par3,& 4par35,& pour
dénominateur commun 3
par 105 (en divisant 105 & 9
chacun par 3. ) Or 304 & IOS
étant premiers entr'eux., 304
par 3, & 105 par3n'auront
que 3 pour mesure commune,
mais quine mesure pas
4 par 35. De même 4 par 35,
& 105 par3 n'ont que 5 pour
commune mesure
?
puisque
4 & 3
font premiers entr'-
eux, de même que 4 & 9,
mais 5 ne mesure pas 304 par
3,puisqu'il ne mesure pas
304. Donc la Comme deces
2,
fractions,sçavoir \O/Slefi
encore irréductible; & si
l'on en ôte ensuite la fraction
suivante 141' il restera
la fraction "qui est encore
primitive, ce qu'on démontrera
comme pour les
fractions Ot & IL cy-
devant,
les denominaceurs 3465 &
11 etant premiers entr'eux,
puisque Iln'est pas un des
nombres premiers qui ont
servi à former 3465. Et continuant
ainsi ces additions
& soustractions alternativement
& successivement, on
démontrera que quand les
dénominateurs des 2 fractions
ajoûtées ou retranchées
feront premiers entr'
eux, leur somme ou leur
reste fera toûjours une fraction
primitive; ou si ces2
dénominateurs ont une mesure
commune, divisant les
2. fractions ou après l'operation
ou pendant l'opération
même par cette mesure commune,
on trouvera toujours
aussi une fraction irréductible.
Voici donc maintenant
une listeoutable decessommes,
qu'on a calculées feulement
de 2 termes en 2 ter-
1
mes, a commencer par 4
moins j ;
ensuite 4 moins 7
plus moins & ainsi de
fuite jusqu'à ( moins 541. )
Or il est aise de comprendre
par la comparaison de
cette fuite de raports avec
les précedents, qu'en conti,
nuant d'ajoûter les termes
decette progression Leibnizienne,
on trouvera encore
les autres raports qui ménent
au raport exact de la
circonference au diametre,
ce que chacun peut experimenterfoy-
même. De plus
on voit que quoyque les 2
dénominateurs des z fractions
que l'on ajoûte, ou
que l'on ôte ayent quelquefois
une mesure commune,
(ce qui rabaisse alors leur
somme ou leur reste)
, ces
sommes ou restes ne laissent
pas de croître continuellement
en exposants, parcequecette
mesure commune
esttoûjours fort petite; de
sorte que dans la 9e somme
cy - dessus elle n'est que de
1155.Maisilarrive souventen
récompense, que les dénominateurs
des 2, fractions
font premiers entr'eux, sçavoir
toutes les fois que celui
de la nouvelle fraction à
ajoûter ou soustraire est premier
en lui ; ce qui se trouve
autour de tous les multiples
de 6 y compris, comme autour
de (6,11,18,;o,&c.)
excepté ceux où se trouve
un multiple de 5 ou 7 par un
des nombres premiers, comme
(24,36,48,&C. ) ce qui
ne laisse pas de produire zy
nombres premiers depuis 1
jusqu'à 100. D'où il faut conclure
que la fraction qu'exprime
le raport exact de la
circonférence d'un cercle à
son diametre, est aussi primitive
ou irréductible que
son numerateur & son dénominateur
font infinis, &
quainfi c'est courir aprés
une chimere que de chercher
à exprimer ce raport
en
en nombres exactement. Il
en est donc du cercle, comme
de toutes les racines sourdes,
que l'on exprime par de
semblables progressions indéfinies,
dont les sommes
font des fractions primitives
qui croissent en exposants
indéfiniment. Il y auroit
donc le même entêtement
de chercher le raport exact
de la circonference au diametre
en nombres, que par
exemple celui du côté d'un
quarré à sa diagonale, ce
que personnenes'avisera de
faire.
de ïImpossibilité de la
1 quadraturedu Cercle en
nombresexaâs.
Jî, donnay au Public en
1700. dans le Journal des
Sçavans, une démonstration
de l'impossibilité du mouvement
perpetuel avec des
coprs solides ou liquides; &
cela par leur centre de gravité
commun; après l'avoir
expliquée à l'Academie des
Sciences,&ensuitedans mes
Conferences publiques. Depuis
ce tems l'ardeur pour
cette chimere a,, paru un peu
plus ralentie, aucune tentative
n'ayant paru depuis plus
de 12. années. Mais celle que
l'on a pour la quadrature du
Cercle semble croître de
jour en jour, par les productions
qu'elle fournit au Public
aussifréquemment, que
-
la recherche du mouvement
perpetuel faisoit autrefois.
Cela m'a fait penser que je
ferois peut-être autant de
-
plaisir au Public de le délivrer
de cette feconde chimere
d'une maniere qui foit
à la portée de tout le monde
, que dela premiere. Or
on fait que le Problême de
la quadrature numérique du
Cercle consiste à trouver un
quarré ou autre produit
dont la surface soit précisément
égale à celle du cercle;
& que pour trouver cette
parfaite égalité,il suffit de
trouver en nombres le raport
exact de la circonference
d'un cercle à son diametre.
Puis qu'Arc himedesa
démontré il y a plus de ijoo
ans. que la surface d'un Cercleest
égale au rectangle
compris fous son circuit, &
fous le quart de son diametre.
De forte que si l'on avoit
en même tems la juste valeur
de l'un & de l'autre, il
ne resteroit que de multiplier
l'une par l'autre, ôc de tirer
ensuite la racine quarrée du
produit, ou par les nombres,
ou par la Geometrie
pratique; cette racine seroit
le côté du quarré, dont la
surface seroit précisément
égale à celle du Cercle, si le
produit étoit un quarré parfait
; ou du moins en approchantcette
racine de plus en
plus, on approcheroit continuellement
de cette égalité
parfaite.
Voici donc maintenant
comme on peut démontrer
l'impossibilité de trouver en
nombres le raport exact du
circuit d'un cercle à son diametre.
Il ne faut pour cet
effet que prendre la progression
(4 moins 1 plus 4/5 moins
4/7 plus4/9 moins -f-¡ &c.) de M.
Leibnitz (que l'on trouve
dans les Journaux de Leipsik
de l'année 1682. dans les 2.
tomes de l'Analysedémontrée
du P. Reinau; dans la
Geometrie pratique de
M. Ozanam, & dans la2.
Edition de mes Essais de
Mathématique & de Physique)
afin de faire differentes
sommes des termes de
cette progression pris successivement
3
à commencer
au premier, ensuite des z
premiers, puisdes3 premiers,
ensuite des 4, &c.
Alors on aura différentes
fractions dans chacune desquelles
le numerateur marquera
la valeur de la circonference
d'un cercle quelconque,
& le dénominateur son
diametre, d'autant plus exactement,
que l'on aura pris
une plus grande quantité de
termes. Ce que l'on pourra
verifier en comparant ces
sommes ou fractions avec
les raports approchez de n à
7 trouvé par Archimedes,
ou de 314 à 100, qui se tire
des Tables du cercle, ou encore
de 314159 &c. à 100000
&c. trouvé par Ludolphe de
Cologne, lesquels font connus
& reçûs de tous les Geometres.
5 Or on trouve que la fomme
des z premiers termes
de cette progression 4 moins
A-y sçavoir - est une fraction
irréductible ou primitive, ce
qu'il faut remarquer. Ajoûtant
ensuite cette fraction
avec la suivante afin d'avoir
la somme des 3 premiers
termes, on aura 2 numerateurs,
sçavoir 8 par 5, & 4
par 3, & pour le dénominateur
commun 3 par 5. Or 8
par 5, & 3 par 5 n'ont pour
mesure commune que J,
( puisque 8 & 3
font premiers
entr'eux), mais cettemesure
commune ne mesure pas
4 par 3. De même 4 par 3,
&3 par 5n'ont pour mesure
communeque 3, puisque 4
& 5 font premiers entr'eux;
mais 3 ne mesure pas 8 par
5. Donc la somme des 2, fractions
* & 4/5sçavoir : est
encore irréduttible ou premier.
Otantensuite de 52/15la
fraction suivante ) on démontrera
par un raisonnement
semblable que la fraction
restante304/105 est encore
irréductible. Et si l'on a j oute
à cette derniere la suivante
; dont le dénominateur
a3 pour commune mesure
avec le dénominateur IOJ,
on aura numerateurs 304
par3,& 4par35,& pour
dénominateur commun 3
par 105 (en divisant 105 & 9
chacun par 3. ) Or 304 & IOS
étant premiers entr'eux., 304
par 3, & 105 par3n'auront
que 3 pour mesure commune,
mais quine mesure pas
4 par 35. De même 4 par 35,
& 105 par3 n'ont que 5 pour
commune mesure
?
puisque
4 & 3
font premiers entr'-
eux, de même que 4 & 9,
mais 5 ne mesure pas 304 par
3,puisqu'il ne mesure pas
304. Donc la Comme deces
2,
fractions,sçavoir \O/Slefi
encore irréductible; & si
l'on en ôte ensuite la fraction
suivante 141' il restera
la fraction "qui est encore
primitive, ce qu'on démontrera
comme pour les
fractions Ot & IL cy-
devant,
les denominaceurs 3465 &
11 etant premiers entr'eux,
puisque Iln'est pas un des
nombres premiers qui ont
servi à former 3465. Et continuant
ainsi ces additions
& soustractions alternativement
& successivement, on
démontrera que quand les
dénominateurs des 2 fractions
ajoûtées ou retranchées
feront premiers entr'
eux, leur somme ou leur
reste fera toûjours une fraction
primitive; ou si ces2
dénominateurs ont une mesure
commune, divisant les
2. fractions ou après l'operation
ou pendant l'opération
même par cette mesure commune,
on trouvera toujours
aussi une fraction irréductible.
Voici donc maintenant
une listeoutable decessommes,
qu'on a calculées feulement
de 2 termes en 2 ter-
1
mes, a commencer par 4
moins j ;
ensuite 4 moins 7
plus moins & ainsi de
fuite jusqu'à ( moins 541. )
Or il est aise de comprendre
par la comparaison de
cette fuite de raports avec
les précedents, qu'en conti,
nuant d'ajoûter les termes
decette progression Leibnizienne,
on trouvera encore
les autres raports qui ménent
au raport exact de la
circonference au diametre,
ce que chacun peut experimenterfoy-
même. De plus
on voit que quoyque les 2
dénominateurs des z fractions
que l'on ajoûte, ou
que l'on ôte ayent quelquefois
une mesure commune,
(ce qui rabaisse alors leur
somme ou leur reste)
, ces
sommes ou restes ne laissent
pas de croître continuellement
en exposants, parcequecette
mesure commune
esttoûjours fort petite; de
sorte que dans la 9e somme
cy - dessus elle n'est que de
1155.Maisilarrive souventen
récompense, que les dénominateurs
des 2, fractions
font premiers entr'eux, sçavoir
toutes les fois que celui
de la nouvelle fraction à
ajoûter ou soustraire est premier
en lui ; ce qui se trouve
autour de tous les multiples
de 6 y compris, comme autour
de (6,11,18,;o,&c.)
excepté ceux où se trouve
un multiple de 5 ou 7 par un
des nombres premiers, comme
(24,36,48,&C. ) ce qui
ne laisse pas de produire zy
nombres premiers depuis 1
jusqu'à 100. D'où il faut conclure
que la fraction qu'exprime
le raport exact de la
circonférence d'un cercle à
son diametre, est aussi primitive
ou irréductible que
son numerateur & son dénominateur
font infinis, &
quainfi c'est courir aprés
une chimere que de chercher
à exprimer ce raport
en
en nombres exactement. Il
en est donc du cercle, comme
de toutes les racines sourdes,
que l'on exprime par de
semblables progressions indéfinies,
dont les sommes
font des fractions primitives
qui croissent en exposants
indéfiniment. Il y auroit
donc le même entêtement
de chercher le raport exact
de la circonference au diametre
en nombres, que par
exemple celui du côté d'un
quarré à sa diagonale, ce
que personnenes'avisera de
faire.
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Résumé : DEMONSTRATION de l'Impossibilité de la quadrature du Cercle en nombres exacts.
Le texte traite de la démonstration de l'impossibilité de la quadrature du cercle en nombres exacts. L'auteur, ayant déjà prouvé l'impossibilité du mouvement perpétuel en 1700, s'intéresse à la quadrature du cercle, qui consiste à trouver un carré dont la surface soit égale à celle d'un cercle. Pour résoudre ce problème, il est nécessaire de déterminer le rapport exact entre la circonférence et le diamètre du cercle, un problème déjà abordé par Archimède il y a plus de 2000 ans. L'auteur utilise une progression de Leibniz pour montrer que ce rapport est une fraction irréductible. En additionnant ou soustrayant les termes de cette progression, il démontre que les fractions obtenues restent toujours irréductibles. Cela signifie que le rapport exact entre la circonférence et le diamètre ne peut être exprimé par des nombres entiers ou fractionnaires. Il conclut que la recherche de ce rapport exact est une chimère, comparable à la quête de racines sourdes ou du rapport entre le côté d'un carré et sa diagonale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3667
p. 162-164
ERRATA Pour le troisiéme Memoire de la Mélodie.
Début :
MOIS D'AVRIL. PAge 82. au bas, double rencontrera. [...]
Mots clefs :
Errata, Mémoire, Page, Ligne, Publication
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texteReconnaissance textuelle : ERRATA Pour le troisiéme Memoire de la Mélodie.
ERRATA
Pour le troisiéme Memoire
de la Mélodie.
MOIS D'AV RIL.
PAge 82. au bas, double rencontrera. Pagr
94. ligne16. s'accordent. Pag. 96.lig. 6.
coups contre. Pag. 97. lig. 3. & ce que. PPg-
98. lig. 16. aussiest-elle. Pag. 99.lig. 14.
chacun par une ligne. Pag. 100. lig 13. du
Daïré. Pag. 103. lig. 9. de nombres. Pag,
104.lig. i. J35. 144. Pag. 113. 10. deceque
le coup. Pag. 114. Lig. 6. jamais mieux r
que. Pag. 116.lig. 16. des sons qu'elles. Lig-
• 4 8 is.
MOIS DE JUIN.
.Pag. Il. lig. 15. J
, OU
lot
Pag. 1n. 13. exposans -, ou „
P Z" 1.' d 96
Pag. 114. lig*3. lui vient de. Lig. 8. -, ou
11.
144 8 16
—108
Pag6 II». lig. derniert-p -- pag,
3 î
Z. 5 - Il• lig. S. 3 d l. - ou—de. Pag. 130. lig. 14.
16 31
lesj de l'autre. Pag. iji.lig. 4. peut appel-
'I-.L' r r Z. L
krrZ/£ SHI 15. eipofans - Pag.131. zg. 6.—
4 7t
8n. Pag.139. Zig. ij. presque -
,
-i.. PAg.
16 31
¡. 1
5..1 l" 96
141. 16". les - de. Pag. 143. lig.7. -8J 8°
J'¡-f.. —. 3 101 Ltg. Il. ou - comme. Lig. 14.
103
iio x 90
-*=44- ••«16 3» Pllg. 144. l'go 8. -,- pag. 1-45
r 1 n. 7. les 3 d 1, P f: 5 - de l'autre.Pag. 147. Hgd-
- 5 2.4 J
-5; 12. 2.4 J
jP*£ 141. lIg. *--T» -
*
4*3 L'g. I2..- 5 3
r- l 'II Z. si 3, 3 J fcnt la.Pn. 14.9. lig- J 1. est - - 3
1010 10 2jO 40 * lig. 10.—.,—p*g.iji.lig1. . 7.Q{"uarte ..,.. 3 1-3 -
S P Z. lig.y.mineure -. pag. 1jt. lig, 15 15 10. -
, - 5 4 1
-JS, 1-1 l' K 15 If J
- , - - Pilg.1 jt.ltg.8.T-, J; Ji 3 2. 1
is ts l' J 8 si -
1
— Pag.176. Ug.dern. - qui est. P~
S t 9 1.
16 178. lig- 3. d"cr l, 8 -lnerence. Ug.8. 7. raajeu-
II
re
11 Lig. n. font la9. Pag. ISO. lig.7. 8dont 8 - font le ton mineur, & >- le ma-
1 1
icut.
1 Le Public efi "u/fi prié de vouloir bien corriger
ainsi le cinquième vers de lEpigrAtnmt
Latine du mois précèdentsur le Roy:
Nunc armis parlât, & Regem jurecelebrent.
Pour le troisiéme Memoire
de la Mélodie.
MOIS D'AV RIL.
PAge 82. au bas, double rencontrera. Pagr
94. ligne16. s'accordent. Pag. 96.lig. 6.
coups contre. Pag. 97. lig. 3. & ce que. PPg-
98. lig. 16. aussiest-elle. Pag. 99.lig. 14.
chacun par une ligne. Pag. 100. lig 13. du
Daïré. Pag. 103. lig. 9. de nombres. Pag,
104.lig. i. J35. 144. Pag. 113. 10. deceque
le coup. Pag. 114. Lig. 6. jamais mieux r
que. Pag. 116.lig. 16. des sons qu'elles. Lig-
• 4 8 is.
MOIS DE JUIN.
.Pag. Il. lig. 15. J
, OU
lot
Pag. 1n. 13. exposans -, ou „
P Z" 1.' d 96
Pag. 114. lig*3. lui vient de. Lig. 8. -, ou
11.
144 8 16
—108
Pag6 II». lig. derniert-p -- pag,
3 î
Z. 5 - Il• lig. S. 3 d l. - ou—de. Pag. 130. lig. 14.
16 31
lesj de l'autre. Pag. iji.lig. 4. peut appel-
'I-.L' r r Z. L
krrZ/£ SHI 15. eipofans - Pag.131. zg. 6.—
4 7t
8n. Pag.139. Zig. ij. presque -
,
-i.. PAg.
16 31
¡. 1
5..1 l" 96
141. 16". les - de. Pag. 143. lig.7. -8J 8°
J'¡-f.. —. 3 101 Ltg. Il. ou - comme. Lig. 14.
103
iio x 90
-*=44- ••«16 3» Pllg. 144. l'go 8. -,- pag. 1-45
r 1 n. 7. les 3 d 1, P f: 5 - de l'autre.Pag. 147. Hgd-
- 5 2.4 J
-5; 12. 2.4 J
jP*£ 141. lIg. *--T» -
*
4*3 L'g. I2..- 5 3
r- l 'II Z. si 3, 3 J fcnt la.Pn. 14.9. lig- J 1. est - - 3
1010 10 2jO 40 * lig. 10.—.,—p*g.iji.lig1. . 7.Q{"uarte ..,.. 3 1-3 -
S P Z. lig.y.mineure -. pag. 1jt. lig, 15 15 10. -
, - 5 4 1
-JS, 1-1 l' K 15 If J
- , - - Pilg.1 jt.ltg.8.T-, J; Ji 3 2. 1
is ts l' J 8 si -
1
— Pag.176. Ug.dern. - qui est. P~
S t 9 1.
16 178. lig- 3. d"cr l, 8 -lnerence. Ug.8. 7. raajeu-
II
re
11 Lig. n. font la9. Pag. ISO. lig.7. 8dont 8 - font le ton mineur, & >- le ma-
1 1
icut.
1 Le Public efi "u/fi prié de vouloir bien corriger
ainsi le cinquième vers de lEpigrAtnmt
Latine du mois précèdentsur le Roy:
Nunc armis parlât, & Regem jurecelebrent.
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Résumé : ERRATA Pour le troisiéme Memoire de la Mélodie.
Le document est un errata pour le troisième mémoire de la Mélodie, indiquant les corrections à apporter entre les pages 82 et 178. Les erreurs à corriger sont principalement des fautes d'orthographe et de typographie. Par exemple, à la page 82, en bas, il faut corriger 'double rencontrera'. À la page 94, ligne 16, il faut modifier 's'accordent'. D'autres corrections spécifiques sont mentionnées pour diverses pages et lignes. Elles incluent des ajustements de phrases, des ajouts de mots ou de ponctuation, et des rectifications de termes. De plus, le public est invité à corriger le cinquième vers d'une épigramme latine du mois précédent sur le Roi : 'Nunc armis parlât, & Regem jure celebrent.'
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3668
p. 164-165
Sur les sept merveilles du Louvre, de Versailles, & de Marly. EPIGRAMME énigmatique.
Début :
Ces admirables Forts, cette immense Machine, [...]
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texteReconnaissance textuelle : Sur les sept merveilles du Louvre, de Versailles, & de Marly. EPIGRAMME énigmatique.
Sur les Jept merveilles du
Lourvre, de VeifàíUes)
OfdeMarly.
BPIGKAMME
enzgmatzque.
Ces admirables Forts, cette
immense Machine,
Ces Globes somptueux, ces
Tableaux animés,
Ces Jardins jalliffans, ces Palais
d'or semés,
Tant de productions d'une
adresse divine,
Qui s'offrent en ces lieux à
nos yeux ébloüis,
Nous retracent par tout la
Grandeur de LOUIS.
Lourvre, de VeifàíUes)
OfdeMarly.
BPIGKAMME
enzgmatzque.
Ces admirables Forts, cette
immense Machine,
Ces Globes somptueux, ces
Tableaux animés,
Ces Jardins jalliffans, ces Palais
d'or semés,
Tant de productions d'une
adresse divine,
Qui s'offrent en ces lieux à
nos yeux ébloüis,
Nous retracent par tout la
Grandeur de LOUIS.
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3669
p. 165-168
MORTS.
Début :
Messire Edme Pirot Prêtre Docteur en Theologie de la Maison [...]
Mots clefs :
Mort, Chancelier, Vicaire, Conseiller
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Messire Edme Pirot Prê":
tre Docteur en Theologie
de la Maison & Societé de
Sorbonne, Chanoine &
Chancelier de l'Eglisede
Paris, Vicaire General de
S. E. Monseigneur le Cardinal
de Noailles & Abbé
d'Hermiere, mourut le 4
Aoust âgé de 79 ans.
M. Vivant Penitencier de
l'Eglise de Paris & Grand
Vicaire de Monseigneur le
Cardinal de Noailles, lui
succedeen laPlace de Chancelier.
Et M. de la Chasse son petit
neveu en son Canonicar.
Jean Loüis le Mairat Chevalier
Seigneur de Briere le
Chatel,&c.Conseiller du
Royenses Conseils & d'honneuren
sa Cour de Parlement,
mourut sans alliance
le
2, Aoust 1713 en sa 76 année.
Il avoit épousé Heleine
Baugier, qui mourut en 1701
âgée de 19 à20 ans. Il etoit
coufin germain de Charlotte
Lefpinette le Mairat se..
conde femme du premier
Presidentle Pelletier,&fils
d'Antoine Lespinette le Mairat
Maître des Comptes &
de Loüise Bourgoin.
Dame Loüise Therese Aubry
épouse de Messire Alexandre
le Fevre de la Faluere
Grand Maître des Eaux
& Forests au département
de France, mourut le 9
Aoust âgée de 32 ans. Elle
étoit fille de feu Messire Leonor
Aubry Maître des Comptes,
& soeur de M. Aubry
Conseiller de la premiere
des Requestes du Palais.
Dame Magdelaine Perrot,
veuve de Messire Loüis
Damas de Cormaillon, &
auparavant veuve de Messire
Jacques Honoré Barantin
premier & ancien President
au Grand Conseil, mourut
le 13 Aoust.
Messire Edme Pirot Prê":
tre Docteur en Theologie
de la Maison & Societé de
Sorbonne, Chanoine &
Chancelier de l'Eglisede
Paris, Vicaire General de
S. E. Monseigneur le Cardinal
de Noailles & Abbé
d'Hermiere, mourut le 4
Aoust âgé de 79 ans.
M. Vivant Penitencier de
l'Eglise de Paris & Grand
Vicaire de Monseigneur le
Cardinal de Noailles, lui
succedeen laPlace de Chancelier.
Et M. de la Chasse son petit
neveu en son Canonicar.
Jean Loüis le Mairat Chevalier
Seigneur de Briere le
Chatel,&c.Conseiller du
Royenses Conseils & d'honneuren
sa Cour de Parlement,
mourut sans alliance
le
2, Aoust 1713 en sa 76 année.
Il avoit épousé Heleine
Baugier, qui mourut en 1701
âgée de 19 à20 ans. Il etoit
coufin germain de Charlotte
Lefpinette le Mairat se..
conde femme du premier
Presidentle Pelletier,&fils
d'Antoine Lespinette le Mairat
Maître des Comptes &
de Loüise Bourgoin.
Dame Loüise Therese Aubry
épouse de Messire Alexandre
le Fevre de la Faluere
Grand Maître des Eaux
& Forests au département
de France, mourut le 9
Aoust âgée de 32 ans. Elle
étoit fille de feu Messire Leonor
Aubry Maître des Comptes,
& soeur de M. Aubry
Conseiller de la premiere
des Requestes du Palais.
Dame Magdelaine Perrot,
veuve de Messire Loüis
Damas de Cormaillon, &
auparavant veuve de Messire
Jacques Honoré Barantin
premier & ancien President
au Grand Conseil, mourut
le 13 Aoust.
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Résumé : MORTS.
En août 1713, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Messire Edme Pirot, Docteur en Théologie, Chanoine et Chancelier de l'Église de Paris, Vicaire Général du Cardinal de Noailles et Abbé d'Hermiere, est décédé le 4 août à l'âge de 79 ans. M. Vivant lui a succédé comme Chancelier, et M. de la Chasse a pris la place de Chanoine. Jean Louis le Mairat, Chevalier et Conseiller du Roi au Parlement, est mort sans alliance le 2 août à l'âge de 76 ans. Il avait épousé Hélène Baugier, décédée en 1701 à l'âge de 19 ou 20 ans, et était cousin germain de Charlotte Lefpinette le Mairat. Dame Louise Thérèse Aubry, épouse de Messire Alexandre le Fevre de la Faluere, Grand Maître des Eaux et Forêts, est décédée le 9 août à l'âge de 32 ans. Elle était fille de Messire Léonor Aubry et sœur de M. Aubry, Conseiller des Requêtes du Palais. Enfin, Dame Magdelaine Perrot, veuve de Messire Louis Damas de Cormaillon et auparavant de Messire Jacques Honoré Barantin, premier Président au Grand Conseil, est décédée le 13 août.
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3670
p. 169-202
ENVOY burlesque par un oisif qui s'ennuye aux eaux de Forges.
Début :
LEs Bains sont pour l'oisiveté, Aussi bien que pour la santé [...]
Mots clefs :
Bains, Santé, Poésie, Historique, Maladies, Minéraux, Vulcain, Rituels, Empereurs, Géographie, Thermalisme, Architecture, Antiquité, Médecine, Réjuvénation , Bains d'Aix, Germanie
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texteReconnaissance textuelle : ENVOY burlesque par un oisif qui s'ennuye aux eaux de Forges.
E N V o r
burlesque par un oijlf
qui*sà'ennuye aux eaux
deForges.
LEs Bains font pour l'oisiveté,
Aussi bien que pour la
fanté
Des amusements salutaires.
0 vous attaquez de catharres
Rhumatismes , & fluxions;
De vapeurs,oppilations,
Tiedeur de coeur, humeur
caustique,
Ou dont l'esprit paralytique
Abesoin de ce supplement
Pour estre mis en mouvement
Puisez dans cette Poësie.
Le bien, le mal à fantaisie.
Il est des bains alumineux,
Plombez, ferrez bitumineux;
Des Bains, les uns font fiiJ
datoires
,
Et les autres font lavatoires;
Quelquesuns font médicinaux
es uns froids, & les autres
chauds;
Tout comme fontmaintes
pillules
.,,CiTct que veulent les
credules.
Des Bains,les uns font na.
turels,
Les autres artificiels;
)es uns & des autres, le
Sage
)u l'insensé peut faire ufaù
ge,
Au temps que quelque infirmité
L'oblige à chercher sa
santé ;
Car une santé ferme&
stable
Traite l'effet des eaux de
fable.
Des Bains, les uns font
fulphurez,
D'autres picez
)
d'autres
nitrez,
Selon la qualité diverse
De la Mine que l'eau tra
verse.
Ana,le filsdeSebeon,
Des Bains chauds fit l'invention
J
Allant dans un lieu folitare
Paistre les Troupeaux de
son Pere.
C'est dont jamais ne doutera
Qui bien la Genese lira.
L'Interprete d'Ariflophane,
Autheur non sacré
,
mais
profane
Fut l'Inventeur du, premier
- Bain
Ce maistre Forgeron VulcaIn,
Qui d'un Bain chaud (je
m'en rapporte)
Fit un present de cette
forte
Au grand Hercule Conquerant,
Dontle nom va par tout
courant.
D'où vient qu'on nomme
sans scrupule
Tous les Bains chauds, les
Bains d'Hercule ;
Bains qui passerent autrefois
Chez les Vassaux & chez
les Rois ,
Dans le rang des choses
sacrées ,
Pour les matieres sulphurées,
Et pour les Foudres reposez,
Dont on tient qu'ils font
composez.
Les Gens qui font d'une
autre verve, Imputent le - tout à Minerve.
Si l'on en veut croire
Strabon, Autheur qui peut passer
pour bon,
Les Bains froids ont leur
origine
-
Des Argonautes, Gent
marine, Gent aimant le Bain Gent
decoeur,
Tous intrepides & sans
peur,
Qui sans façonner davantage
, Lavoient leur corps sur le
rivage
De la Mer, où Dame Circé
Son domicile avoit placé
Sur les bords de la Mer
Tyrrhene,
Avec autre Magicienne,
Quand cinquante - six
grands Heros
Firent voile jusqu'à Colchos
,
Pour la conqueste ambitieuse
D'une Toison précieuse,
Qu'on appelloit la Toison
d'or,
Aprés qui chacun court
encor, -
Courra jusqu'a la fin du
monde ;
Car Toison en or est feconde
Et l'or,ce métal radieux,
Se fait rechercher en tous
1 lieux.
Pour Chefs decetteillustre
Flotte,
Qu'on pourroit nommer
Argonaute On , avoit Hercule, Jason,
Castor,Pollux,&Telamon,
Hylas, Morphus, le fort
Thesée,
Nauplius,Calaïs,-Orphée
Le genereux Zethos aussi
Peut - rencontrer sa place
icy.
Ces Chefs, ces Hommes
d'importance,
Avanturiers à toute outrance
,
Ces Guerriers de fameux
renom
Dont je viens de marquer lenom,
Furent les premiers de If
âge
Qui ders eBainns 'tfOids eu..
Sur les ~pelles Eaux de
Thetis.
Aux Bains que l'on prenoit
jadis,
UnValet basty comme un
Drille,
Portoit & l'Eponge ,
&
l'Etrille,
Pour décrasser & savonner
Ceux qu'il alloit accompagner.
Si l'Eponge estoit parfu-
If mée
~L'Etrinestoit ,toute em*.
^aunéc,
Car dans ces ~bains grands
& commun
Onse munissoit de Parfums
Et d'agréables Cassolettes,
Pour les Doüillets & les
Doüillztes
, Pour les Mignardes & Mignards,
Qui n'aimoient pas les jeux
de Mars,
Et qui cherissoient leurs
Carcasse
Autant qu'un Coquin sa
Bezace,
Autant qu'un Aveugle (dit-on)
Cherit sa tasse & son
Baston.
Dans ce temps-là plus
nous ne sommes;
Un temps fut que Femmes
• & Hommes
Dans le vaste Empire Ro-
4 main
Pratiquoient tous le mesme
Bain,
Sans mettre aucune difference,
(Honny foit- il qui mal y
- -..- pense.)
Il falloit bien que ces Genslà
Fussent discrets.Apréscela,
Certain Empereur, c'est
Severe,
Empereur d'une humeur
austere
Des sexes fit divi,sion
Pour éviter l'occasion.
La Femme de Neron J
Popée,
Faisant la petite Poupér;
Etrefusant de s'attacher
A ce qui peut mater la
chair,
Et punir ses delicatesses,
Entretenoit cinq cens Asnesses,
Et chaque matin de leur
Lait
Croyoit rendre son teint
moins laid.
C'estoit le Bain éc l'artifice
De cette vainc Imperatrice
Qui sansscrupu, le & sans
remords,
Jour & nuit dorlotoit son
Corps,
Ne pensant la belle Mignonne
Qu'à bien rafraischir sa
personne;
Mais comme tout tend à
la fin,
Il luy fallut mourir enfin
Dans des angoisses sans
pareilles.
Laitieres à grandes oreil
-
les,
Vostre Lait faisoit son teint
beau,
Son trépas fut vostre tombeau.
Aux durs sanglots abandonnées,
On vous vit en peu de
journées
journées
Mornes,&dans une maigreur,
Qui faisoit aux Humains
horreur.
Estant tristes & déconfites,
VostreLaitbientost vous
perdistes
Et laMort , avec ses Cyprès
Cette perte suivit de prés.
(
Il n'est dp'oHinotmsmure la terre
Qui ne puisse encor voirà
Rome
Ces Monuments de vanité
De la superbe Antiquité
Que jadis on a fait construire,
Qu'encore aujourd'hui l'on
admire,
Où les magnifiques Romains
Se lavoient, & prenoient
les Bains
Dans chaque coin d'Architecture,
L'art y surpassoit la nature;
Et tous les Murs par le dedans
De fin Marbre estoient
éclatans,
Marbre apporté de Numidie,
i
Ou bien,venu d'Alexandrie.
L'injusteDiocletien,
Ec le Tyran Maximien
Ont employé sommes immenses
A faire de telles dépenses.
: Mais continuons nos
desseins,
Et décrivons quelques
beaux Bains
Que les Autheurs ixcommandables
Ont rendus des plus ve--
nerables,
Qui mesme ont fait voir
a nos yeux
Un spectacle delicieux.
Les Bains de Fritolle, ou
Tritolle,
Que l'on rencontreauprés
Pouzzolle
Nommez les Ba, ins de
Ciceron
Fabriquez mesm,e avant
Neron
Estoient quelque,chose de
rare.
On n'y voyoit rien de bïzarre,
:
Mais le tout proportionné,
Et fodrt osçanvamnméen,t orSuivant
la regle & la mesure
De la plus noble Architecture.
C'estoit pour le dire en
unmot,
Non la Caverne d'un Marmot,
Maisune Salle bien voutée,
Et de Peintures ajustée
Dont letemps qui , tout ccu^
vre abat)
A ravy le lustre & l'éclat;
On y voit cependant encore
Depuis Vesper jusqu'à
l'Aurore,
Et de l'Aurore jusqu'au
soir,
Maint & maint petit Reservoir,
Remply jadis d'une Eau
potable,
Aux Infirmes fort profita.
ble;
Car chaque Malade y
trouvoit
Ce que son mcdecin vouloit.
Esculape dort là fous rocbe,
Comme une anguille fil
tout procheà l
Au temps que vivoient les
Cesars
,
1
Parmy la guerre & les hazards
,
On voyoit là maintes Statuës
Qui font maintenant abbattuës
Qui , mettant la main sur
leur corps,
Faisoient connoistre en
leur dehors
Tant leur essence magnifique
Que leurs qualitez specifiques
Les Medecins , Salerni.
tains
Plus envietuxiqune lessLa- Piquez d'une jalouse rage,
Ont ravagé ce grand Ou.
vrage, Et desseiché toutes les
Eaux
Qui rendoient ces Bains-
, là si beaux,
S'imaginant que leur pratique
Diminuoit par l'hydraulique,
Et quHippocrate estoit
perdu
Si Ciceron n'estoit fondLt
Près
Prés de là
,
si l'on m'en
veut croire,
On doit passer au Sudatoire;
Mais il faut bientost s'épouffer
,
A moins que l'on veüille
étouffer,
Y faisant chaud de telle
forte
Qu'aussitost l'on) cherche
la Porte.
On voit presqueaumesme
chemin
Les fameux Bains de Saint
Germain
Nommez Thermes de Fumerolles.
Je n'ay presque point de
paroles
• Pour vous expliquer les
raisons
Des fumantes exhalaisons
Qui cette Caverne remplissent
,
Etde leurs vapeurs lanoircissent.
Fuligineuses qualirez
, Que de cerveaux vousenteftez!
-
Domicile sudorisique,
De Vulcain l'affreuse Boutique,
Si- tost qu'on respire vostre
air,
-
On croit avoir cervelle en
rair,
Etre aux Sabat par negro- mance,
Et le sçais par experience.
Au reste,ce Lieu tant vanté
l, A Theureuse proprieté
Deguerir mainte maladie,
Soit de France, soitd'Ausonie
; et quand on apporte en ce
Lieu,
Tout fumant, tout bruslant -
de feu,
Une autre Eau qui foit étrangere,
Soit qu'elle pese, ou soit
kgere,
Ce Bain,sans s'enappercevoir,
Luvycoommiurni.queso-n.pou- <
Chacun sçait que les Bains
, d'Alise
Etde Plombieres,font de
mise;
Qu'à Vichy, qu'à Spa,qu'à
-
Mion,
Ils font enréputation;
Qu'on peut de vous dire le
1 meUne/
Bains de Pougues, Bains
de Belesme ;
Que d'ailleurs il n'est rien
sibon
Que font vos Eaux,Bains
de Bourbon.
Qui font rajeunir les Personnes,
Fussent vieilles comme
Gorgones,
L'à l'on vient chercher de
, beaux ans,
Dans les plus beaux jours
,
du Printem ps,
En chemin l'amour pouvez
faire
Pour vostreusage salutaire.
Je ne vous obmettray jamais,
Belles Etuves, beaux Bains
d'Aix,
J'entens icy d'Aix la Chapelle,
Car vostre structure est
tres- belle,
Et les Germains de tous
costez
Recherchent vos humiditez.
ATongres,au Païs de
Trêves,
Aussi-bien qu'au climat de
Cleves,
On rencontre encor tous
les jours
De ces favorables secours.
Ainsi la belle Germanie
A ses Bains comme l'Ausonie
,
Et comme les charmans
Païs
Soumis au Monarque des
Lys.
A Moscou, Païs des Fourures,
Climat tout glacé de froidures,
Où regnent l'Aigle & le
Croissant,
Etdansl'Empireflorissant
Ou le Soleil onidolâtre,
Des Bains de Porphire&
d'Albâtre,
Tous remplis de bonnes
odeurs,
Se font voir chez les grands
Seigneurs.
C'efi là.ce qui fait leurs
delices,
Leurs passetemps, leurs
exercices;
Surtout chez les Orientaux,
Et chez les Septentrion-
,
naux,
Fréquemment les Bains
-'
.,
on visite
5
Passeroit pour hétéroclite,
Et bourru, qui s'en passeroit,
Qu'on vive à Rome comme
à Rome,
Si l'on veut vivre en honneste
Homme.
Forges & Montdor
, pres
de Rheims,
Fournissent encor de bons
Bains,
Dont se prévaut mainte
Personne.
Acqs & Therfis, prés de
Bayonne,
Balleruc
, avec Barbotan,
Sont encore visitez chaque
an,
Pour leurs Bains, qui dans
la Nature
Ont tousjours fait belle
,
figure.
Nommons-en encor quelques
uns
Que l'usage a rendus communs
Comme utiles , en cent manieres
Les Bains de Barege &
Bagnieres, o
Dont les plus sçavans Médecins
Font le pont aux ânes des
Bains.
burlesque par un oijlf
qui*sà'ennuye aux eaux
deForges.
LEs Bains font pour l'oisiveté,
Aussi bien que pour la
fanté
Des amusements salutaires.
0 vous attaquez de catharres
Rhumatismes , & fluxions;
De vapeurs,oppilations,
Tiedeur de coeur, humeur
caustique,
Ou dont l'esprit paralytique
Abesoin de ce supplement
Pour estre mis en mouvement
Puisez dans cette Poësie.
Le bien, le mal à fantaisie.
Il est des bains alumineux,
Plombez, ferrez bitumineux;
Des Bains, les uns font fiiJ
datoires
,
Et les autres font lavatoires;
Quelquesuns font médicinaux
es uns froids, & les autres
chauds;
Tout comme fontmaintes
pillules
.,,CiTct que veulent les
credules.
Des Bains,les uns font na.
turels,
Les autres artificiels;
)es uns & des autres, le
Sage
)u l'insensé peut faire ufaù
ge,
Au temps que quelque infirmité
L'oblige à chercher sa
santé ;
Car une santé ferme&
stable
Traite l'effet des eaux de
fable.
Des Bains, les uns font
fulphurez,
D'autres picez
)
d'autres
nitrez,
Selon la qualité diverse
De la Mine que l'eau tra
verse.
Ana,le filsdeSebeon,
Des Bains chauds fit l'invention
J
Allant dans un lieu folitare
Paistre les Troupeaux de
son Pere.
C'est dont jamais ne doutera
Qui bien la Genese lira.
L'Interprete d'Ariflophane,
Autheur non sacré
,
mais
profane
Fut l'Inventeur du, premier
- Bain
Ce maistre Forgeron VulcaIn,
Qui d'un Bain chaud (je
m'en rapporte)
Fit un present de cette
forte
Au grand Hercule Conquerant,
Dontle nom va par tout
courant.
D'où vient qu'on nomme
sans scrupule
Tous les Bains chauds, les
Bains d'Hercule ;
Bains qui passerent autrefois
Chez les Vassaux & chez
les Rois ,
Dans le rang des choses
sacrées ,
Pour les matieres sulphurées,
Et pour les Foudres reposez,
Dont on tient qu'ils font
composez.
Les Gens qui font d'une
autre verve, Imputent le - tout à Minerve.
Si l'on en veut croire
Strabon, Autheur qui peut passer
pour bon,
Les Bains froids ont leur
origine
-
Des Argonautes, Gent
marine, Gent aimant le Bain Gent
decoeur,
Tous intrepides & sans
peur,
Qui sans façonner davantage
, Lavoient leur corps sur le
rivage
De la Mer, où Dame Circé
Son domicile avoit placé
Sur les bords de la Mer
Tyrrhene,
Avec autre Magicienne,
Quand cinquante - six
grands Heros
Firent voile jusqu'à Colchos
,
Pour la conqueste ambitieuse
D'une Toison précieuse,
Qu'on appelloit la Toison
d'or,
Aprés qui chacun court
encor, -
Courra jusqu'a la fin du
monde ;
Car Toison en or est feconde
Et l'or,ce métal radieux,
Se fait rechercher en tous
1 lieux.
Pour Chefs decetteillustre
Flotte,
Qu'on pourroit nommer
Argonaute On , avoit Hercule, Jason,
Castor,Pollux,&Telamon,
Hylas, Morphus, le fort
Thesée,
Nauplius,Calaïs,-Orphée
Le genereux Zethos aussi
Peut - rencontrer sa place
icy.
Ces Chefs, ces Hommes
d'importance,
Avanturiers à toute outrance
,
Ces Guerriers de fameux
renom
Dont je viens de marquer lenom,
Furent les premiers de If
âge
Qui ders eBainns 'tfOids eu..
Sur les ~pelles Eaux de
Thetis.
Aux Bains que l'on prenoit
jadis,
UnValet basty comme un
Drille,
Portoit & l'Eponge ,
&
l'Etrille,
Pour décrasser & savonner
Ceux qu'il alloit accompagner.
Si l'Eponge estoit parfu-
If mée
~L'Etrinestoit ,toute em*.
^aunéc,
Car dans ces ~bains grands
& commun
Onse munissoit de Parfums
Et d'agréables Cassolettes,
Pour les Doüillets & les
Doüillztes
, Pour les Mignardes & Mignards,
Qui n'aimoient pas les jeux
de Mars,
Et qui cherissoient leurs
Carcasse
Autant qu'un Coquin sa
Bezace,
Autant qu'un Aveugle (dit-on)
Cherit sa tasse & son
Baston.
Dans ce temps-là plus
nous ne sommes;
Un temps fut que Femmes
• & Hommes
Dans le vaste Empire Ro-
4 main
Pratiquoient tous le mesme
Bain,
Sans mettre aucune difference,
(Honny foit- il qui mal y
- -..- pense.)
Il falloit bien que ces Genslà
Fussent discrets.Apréscela,
Certain Empereur, c'est
Severe,
Empereur d'une humeur
austere
Des sexes fit divi,sion
Pour éviter l'occasion.
La Femme de Neron J
Popée,
Faisant la petite Poupér;
Etrefusant de s'attacher
A ce qui peut mater la
chair,
Et punir ses delicatesses,
Entretenoit cinq cens Asnesses,
Et chaque matin de leur
Lait
Croyoit rendre son teint
moins laid.
C'estoit le Bain éc l'artifice
De cette vainc Imperatrice
Qui sansscrupu, le & sans
remords,
Jour & nuit dorlotoit son
Corps,
Ne pensant la belle Mignonne
Qu'à bien rafraischir sa
personne;
Mais comme tout tend à
la fin,
Il luy fallut mourir enfin
Dans des angoisses sans
pareilles.
Laitieres à grandes oreil
-
les,
Vostre Lait faisoit son teint
beau,
Son trépas fut vostre tombeau.
Aux durs sanglots abandonnées,
On vous vit en peu de
journées
journées
Mornes,&dans une maigreur,
Qui faisoit aux Humains
horreur.
Estant tristes & déconfites,
VostreLaitbientost vous
perdistes
Et laMort , avec ses Cyprès
Cette perte suivit de prés.
(
Il n'est dp'oHinotmsmure la terre
Qui ne puisse encor voirà
Rome
Ces Monuments de vanité
De la superbe Antiquité
Que jadis on a fait construire,
Qu'encore aujourd'hui l'on
admire,
Où les magnifiques Romains
Se lavoient, & prenoient
les Bains
Dans chaque coin d'Architecture,
L'art y surpassoit la nature;
Et tous les Murs par le dedans
De fin Marbre estoient
éclatans,
Marbre apporté de Numidie,
i
Ou bien,venu d'Alexandrie.
L'injusteDiocletien,
Ec le Tyran Maximien
Ont employé sommes immenses
A faire de telles dépenses.
: Mais continuons nos
desseins,
Et décrivons quelques
beaux Bains
Que les Autheurs ixcommandables
Ont rendus des plus ve--
nerables,
Qui mesme ont fait voir
a nos yeux
Un spectacle delicieux.
Les Bains de Fritolle, ou
Tritolle,
Que l'on rencontreauprés
Pouzzolle
Nommez les Ba, ins de
Ciceron
Fabriquez mesm,e avant
Neron
Estoient quelque,chose de
rare.
On n'y voyoit rien de bïzarre,
:
Mais le tout proportionné,
Et fodrt osçanvamnméen,t orSuivant
la regle & la mesure
De la plus noble Architecture.
C'estoit pour le dire en
unmot,
Non la Caverne d'un Marmot,
Maisune Salle bien voutée,
Et de Peintures ajustée
Dont letemps qui , tout ccu^
vre abat)
A ravy le lustre & l'éclat;
On y voit cependant encore
Depuis Vesper jusqu'à
l'Aurore,
Et de l'Aurore jusqu'au
soir,
Maint & maint petit Reservoir,
Remply jadis d'une Eau
potable,
Aux Infirmes fort profita.
ble;
Car chaque Malade y
trouvoit
Ce que son mcdecin vouloit.
Esculape dort là fous rocbe,
Comme une anguille fil
tout procheà l
Au temps que vivoient les
Cesars
,
1
Parmy la guerre & les hazards
,
On voyoit là maintes Statuës
Qui font maintenant abbattuës
Qui , mettant la main sur
leur corps,
Faisoient connoistre en
leur dehors
Tant leur essence magnifique
Que leurs qualitez specifiques
Les Medecins , Salerni.
tains
Plus envietuxiqune lessLa- Piquez d'une jalouse rage,
Ont ravagé ce grand Ou.
vrage, Et desseiché toutes les
Eaux
Qui rendoient ces Bains-
, là si beaux,
S'imaginant que leur pratique
Diminuoit par l'hydraulique,
Et quHippocrate estoit
perdu
Si Ciceron n'estoit fondLt
Près
Prés de là
,
si l'on m'en
veut croire,
On doit passer au Sudatoire;
Mais il faut bientost s'épouffer
,
A moins que l'on veüille
étouffer,
Y faisant chaud de telle
forte
Qu'aussitost l'on) cherche
la Porte.
On voit presqueaumesme
chemin
Les fameux Bains de Saint
Germain
Nommez Thermes de Fumerolles.
Je n'ay presque point de
paroles
• Pour vous expliquer les
raisons
Des fumantes exhalaisons
Qui cette Caverne remplissent
,
Etde leurs vapeurs lanoircissent.
Fuligineuses qualirez
, Que de cerveaux vousenteftez!
-
Domicile sudorisique,
De Vulcain l'affreuse Boutique,
Si- tost qu'on respire vostre
air,
-
On croit avoir cervelle en
rair,
Etre aux Sabat par negro- mance,
Et le sçais par experience.
Au reste,ce Lieu tant vanté
l, A Theureuse proprieté
Deguerir mainte maladie,
Soit de France, soitd'Ausonie
; et quand on apporte en ce
Lieu,
Tout fumant, tout bruslant -
de feu,
Une autre Eau qui foit étrangere,
Soit qu'elle pese, ou soit
kgere,
Ce Bain,sans s'enappercevoir,
Luvycoommiurni.queso-n.pou- <
Chacun sçait que les Bains
, d'Alise
Etde Plombieres,font de
mise;
Qu'à Vichy, qu'à Spa,qu'à
-
Mion,
Ils font enréputation;
Qu'on peut de vous dire le
1 meUne/
Bains de Pougues, Bains
de Belesme ;
Que d'ailleurs il n'est rien
sibon
Que font vos Eaux,Bains
de Bourbon.
Qui font rajeunir les Personnes,
Fussent vieilles comme
Gorgones,
L'à l'on vient chercher de
, beaux ans,
Dans les plus beaux jours
,
du Printem ps,
En chemin l'amour pouvez
faire
Pour vostreusage salutaire.
Je ne vous obmettray jamais,
Belles Etuves, beaux Bains
d'Aix,
J'entens icy d'Aix la Chapelle,
Car vostre structure est
tres- belle,
Et les Germains de tous
costez
Recherchent vos humiditez.
ATongres,au Païs de
Trêves,
Aussi-bien qu'au climat de
Cleves,
On rencontre encor tous
les jours
De ces favorables secours.
Ainsi la belle Germanie
A ses Bains comme l'Ausonie
,
Et comme les charmans
Païs
Soumis au Monarque des
Lys.
A Moscou, Païs des Fourures,
Climat tout glacé de froidures,
Où regnent l'Aigle & le
Croissant,
Etdansl'Empireflorissant
Ou le Soleil onidolâtre,
Des Bains de Porphire&
d'Albâtre,
Tous remplis de bonnes
odeurs,
Se font voir chez les grands
Seigneurs.
C'efi là.ce qui fait leurs
delices,
Leurs passetemps, leurs
exercices;
Surtout chez les Orientaux,
Et chez les Septentrion-
,
naux,
Fréquemment les Bains
-'
.,
on visite
5
Passeroit pour hétéroclite,
Et bourru, qui s'en passeroit,
Qu'on vive à Rome comme
à Rome,
Si l'on veut vivre en honneste
Homme.
Forges & Montdor
, pres
de Rheims,
Fournissent encor de bons
Bains,
Dont se prévaut mainte
Personne.
Acqs & Therfis, prés de
Bayonne,
Balleruc
, avec Barbotan,
Sont encore visitez chaque
an,
Pour leurs Bains, qui dans
la Nature
Ont tousjours fait belle
,
figure.
Nommons-en encor quelques
uns
Que l'usage a rendus communs
Comme utiles , en cent manieres
Les Bains de Barege &
Bagnieres, o
Dont les plus sçavans Médecins
Font le pont aux ânes des
Bains.
Fermer
Résumé : ENVOY burlesque par un oisif qui s'ennuye aux eaux de Forges.
Le texte traite des bienfaits et des diverses utilisations des bains, tant pour le loisir que pour la santé. Les bains sont considérés comme des remèdes efficaces contre plusieurs afflictions, telles que les catharres, les rhumatismes, les vapeurs et les troubles de l'esprit. Ils sont classés selon leur composition (alumineux, plombés, ferreux, bitumineux) et leur température (chauds ou froids). Les bains peuvent être naturels ou artificiels, et leur usage varie en fonction des besoins de santé de chacun. L'origine des bains chauds est attribuée à Ana, fils de Sebeon, et à Vulcain, qui offrit un bain chaud à Hercule. Les bains froids sont associés aux Argonautes, qui se lavaient sur les rivages de la mer Tyrrhène. Historiquement, les bains étaient utilisés par les Romains et les Grecs, et leur pratique variait selon les époques et les cultures. Le texte mentionne également des bains célèbres comme ceux de Pouzzoles, de Saint-Germain, de Vichy, de Spa et de Bourbon, reconnus pour leurs propriétés curatives. Les bains sont également présents dans diverses régions, y compris la Germanie, la Russie et l'Empire ottoman, où ils sont appréciés pour leurs bienfaits et leurs plaisirs. Enfin, le texte souligne l'importance des bains dans la vie quotidienne et leur rôle dans la prévention et le traitement des maladies.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3671
p. 203-215
NOUVELLES de Landau.
Début :
LEs Lettres du camp devant Laudau portent que le 17. [...]
Mots clefs :
Landau, Tranchée, Lunettes, Maréchal de Villars, Assiégés, Grenadiers, Prince Eugène
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Landau.
NOVVELLES
de Landau.
Les Lettres du camp
devant Laudauporrent
que le 17. Juillet l'une des
sappes fut poussée jusqu'au
chemin couvert de la lunette
de la droite, que le'
Mareschal de Bezonsestant
allé à la tranchée,avoit
ordonné de continuer la
sappe,&que si les ennemis
sortoient de la lunette,de
ne leur opposer qu'une
vingtaine de Grenadiers ;
malgrél'ordredonné,quelques
ennemis s'estant avancez
hors de la lunetre furent
chargez par cinq
compagnies du Regimenc
de Navarre, & par trois
piquets du Régiment de
Medoc
,
qui les repousserent,
& se logerent fer
deux angles saillants du
chemin couvert de la lunette
; mais estant exposez
à découvert au feu de
la Place,& des quatre lunettes,
il y eut onze Officiers
& cent cinquante soldats
tuez ou blessez. Que
le Prince Talmont qui
commandoit la Tranchée
ce jour là y recent une contusion
d'un gabion qui fut
renversé surluy.Que la
nuit du18. au 19. l'Arsena
l avoiteste bruslé avec
quinze mille mousquets &:
tous les affuts de rechange
des assiegez. Que le20.
sept batreries de quatre cancns
c hacune, commencerent
à battre en breche
les quatre lunettes
, que
nostre artillerie faisoit un
si grand feu qu'il y avoit
desja des brec hesauxcontregardes,
& avoit démonté
tous les canons des assiegez
,à la reserve de quatre
ou cinq, & qu'aussitost que
les lunettes seroient prises
on battroit la Place avec
soixante & dix pieces de
canon, quarante mortiers
& vingt pierriers. Que les
assiegez faisoient souvent
jouër des mines sans esser.
On écrit de l'armée des
ennemis que le Prince Eugene
avoit passé le Rhin
avec vingt mille hommes,
&qu'il estoit campé près
de Mayence
, ayant sa
droite couverte par le
Rhin, sa gauche par un
ruisseau
,
& devant luy un
double retranchement
jquMavok laissé quaranteJ
mille hommes pour garder
ses lignes. La nuit du 25.
au 24. on s'em para de la
quatrième lunette sur la
droite que les ennemis abandonnerent,
on se logea
devant la gorge à cause
des fourneaux. Lanuitdu
30.au 31. les ennemis firentunesortie
dela redoute
de Hessy
,
ils renverserent
quelques gabions
deux compagnies de Gre-J
nadiers les repousserent.
La nuit du 51. au premier
Aoust leMareschal de Villars
fit attaquer les trois
lunettes qui restoient, avec
neuf compagnies de la
tranchée & treize autres
quiestoient venuës dela
grande afnée.
On commença l'atraque
à la droite pour y attirer
les ennemis ; un moment
après on attaqua les
trois lunettes: on fit jouer
une mine fous la redoute
de Mélac, qui ayant fait
une breche suffisante
,
fut
emportée
emportée la bayonnette au
bout du fusil, les deux autres
furent prises par escalade;
nous y avons perdu
dans ces differentes attaques
deux Capitaines & un
Ingenieur tuez, & quarante
six blessez. Lanuitdu
au 3. les alliegezfirent
joüer deuxfourneaux dans
les gorges des trois lunettes
que nous avions prises
deux jours auparavant, ils
firent des sorties pour car--
cher de les reprendre,ils
entrerent dans une, mais
ils furent coupez, plusieurs
furent faits prisonniers, ôc
les autres repoussez avec
perte, & si vigoureusement
qu'un Sergent & quinze
Grenadiers entrerent
dans le chemin couvert
que les ennemis abandonnoient
croyant qu'on vouloit
l'attaquer
, nous avons
perdu dans cette occasion
deux Capitaines de Grenadiers
du Regiment d'Orleans
,huit autres Officiers
& quatre Ingénieurs
blessez, quarante ou cinquante
soldats tuez, & environ
cent blessez. Lanuit
du 4.au 5. fut em ployée à
faire une parallele detrois
à quatre cens toises sur le
glacis du chemin couvert
du front des attaques, on
y establit des batteries de
canon, de mortiers & de
pierriers. On attacha des
mineurs fous les an gles
saillansdu chemin couvert
depuis la porte de France
jusqu'à la sortie de la riviere;
les assiegez firent jouër
cinq ou six fourneaux qui
leur causerent plus de perte
qu'aux assiegeants. La mesme
nuit on attaqua le pafte
quicouvroit U l"¡;,tJC'
qui barre la riviere &i\m*
plissoit d'eau le fosse de la
contrescarpe qui eil: devant
le reduit; ce pasté fut emporté
,
il estoit deffendu
par cent hommes commandez
par un Capitaine
qui sur pris, toute sa troupe
fut prise, tuée ou noyée.
Tandis qu'on travailloit à
s'y loger les assiegez firent
une sortie pour reprendre
cet ouvrage, mais ils furent
repoussez, nous n'avons
perdu dans cette attaque
que quelques soldats & un
Capitaine de Grenadiers
du Regiment de Villars-
Suisse, le sieur ManyMajor
aesté dangereusement
blessé. Depuis qu'on a coupé
la digue de charpente &
l'écluse qui sont à la gorge
-
du pasté
,
les eaux sont
beaucoup diminuées. On
asseure que les assiegez ont
desja faitjouer plus de quarante
mines. On écrit du
camp de Spire que le 18,
Juillet le Maréchal de Villars
ayant fait un détachement
de cavalerie & de
dragons fut visiter les bords
du Rhin jusqu'au dessous
deMayence,&reconnoistre
les nouveaux ouvrages
dont les ennemis ont augmenté
les fortifications de
la place. Il y arriva le 25.
& reconnut que le Prince
Eugene avoit formé un
camp entre le Mein & le
Rhin, que les troupes
d'Hanoverestoient encore
à cinqou six lieuës de Mayenc,&
que celle de Hesse
& des autresen eftoienc
encore plus esloignées. Le
Marechal de Villars revint
le 30. à son camp; cette j
course causa une grande
allarme. Le Duc deBourbon
fit le 5. la reveuë de la
Cavalerie.
de Landau.
Les Lettres du camp
devant Laudauporrent
que le 17. Juillet l'une des
sappes fut poussée jusqu'au
chemin couvert de la lunette
de la droite, que le'
Mareschal de Bezonsestant
allé à la tranchée,avoit
ordonné de continuer la
sappe,&que si les ennemis
sortoient de la lunette,de
ne leur opposer qu'une
vingtaine de Grenadiers ;
malgrél'ordredonné,quelques
ennemis s'estant avancez
hors de la lunetre furent
chargez par cinq
compagnies du Regimenc
de Navarre, & par trois
piquets du Régiment de
Medoc
,
qui les repousserent,
& se logerent fer
deux angles saillants du
chemin couvert de la lunette
; mais estant exposez
à découvert au feu de
la Place,& des quatre lunettes,
il y eut onze Officiers
& cent cinquante soldats
tuez ou blessez. Que
le Prince Talmont qui
commandoit la Tranchée
ce jour là y recent une contusion
d'un gabion qui fut
renversé surluy.Que la
nuit du18. au 19. l'Arsena
l avoiteste bruslé avec
quinze mille mousquets &:
tous les affuts de rechange
des assiegez. Que le20.
sept batreries de quatre cancns
c hacune, commencerent
à battre en breche
les quatre lunettes
, que
nostre artillerie faisoit un
si grand feu qu'il y avoit
desja des brec hesauxcontregardes,
& avoit démonté
tous les canons des assiegez
,à la reserve de quatre
ou cinq, & qu'aussitost que
les lunettes seroient prises
on battroit la Place avec
soixante & dix pieces de
canon, quarante mortiers
& vingt pierriers. Que les
assiegez faisoient souvent
jouër des mines sans esser.
On écrit de l'armée des
ennemis que le Prince Eugene
avoit passé le Rhin
avec vingt mille hommes,
&qu'il estoit campé près
de Mayence
, ayant sa
droite couverte par le
Rhin, sa gauche par un
ruisseau
,
& devant luy un
double retranchement
jquMavok laissé quaranteJ
mille hommes pour garder
ses lignes. La nuit du 25.
au 24. on s'em para de la
quatrième lunette sur la
droite que les ennemis abandonnerent,
on se logea
devant la gorge à cause
des fourneaux. Lanuitdu
30.au 31. les ennemis firentunesortie
dela redoute
de Hessy
,
ils renverserent
quelques gabions
deux compagnies de Gre-J
nadiers les repousserent.
La nuit du 51. au premier
Aoust leMareschal de Villars
fit attaquer les trois
lunettes qui restoient, avec
neuf compagnies de la
tranchée & treize autres
quiestoient venuës dela
grande afnée.
On commença l'atraque
à la droite pour y attirer
les ennemis ; un moment
après on attaqua les
trois lunettes: on fit jouer
une mine fous la redoute
de Mélac, qui ayant fait
une breche suffisante
,
fut
emportée
emportée la bayonnette au
bout du fusil, les deux autres
furent prises par escalade;
nous y avons perdu
dans ces differentes attaques
deux Capitaines & un
Ingenieur tuez, & quarante
six blessez. Lanuitdu
au 3. les alliegezfirent
joüer deuxfourneaux dans
les gorges des trois lunettes
que nous avions prises
deux jours auparavant, ils
firent des sorties pour car--
cher de les reprendre,ils
entrerent dans une, mais
ils furent coupez, plusieurs
furent faits prisonniers, ôc
les autres repoussez avec
perte, & si vigoureusement
qu'un Sergent & quinze
Grenadiers entrerent
dans le chemin couvert
que les ennemis abandonnoient
croyant qu'on vouloit
l'attaquer
, nous avons
perdu dans cette occasion
deux Capitaines de Grenadiers
du Regiment d'Orleans
,huit autres Officiers
& quatre Ingénieurs
blessez, quarante ou cinquante
soldats tuez, & environ
cent blessez. Lanuit
du 4.au 5. fut em ployée à
faire une parallele detrois
à quatre cens toises sur le
glacis du chemin couvert
du front des attaques, on
y establit des batteries de
canon, de mortiers & de
pierriers. On attacha des
mineurs fous les an gles
saillansdu chemin couvert
depuis la porte de France
jusqu'à la sortie de la riviere;
les assiegez firent jouër
cinq ou six fourneaux qui
leur causerent plus de perte
qu'aux assiegeants. La mesme
nuit on attaqua le pafte
quicouvroit U l"¡;,tJC'
qui barre la riviere &i\m*
plissoit d'eau le fosse de la
contrescarpe qui eil: devant
le reduit; ce pasté fut emporté
,
il estoit deffendu
par cent hommes commandez
par un Capitaine
qui sur pris, toute sa troupe
fut prise, tuée ou noyée.
Tandis qu'on travailloit à
s'y loger les assiegez firent
une sortie pour reprendre
cet ouvrage, mais ils furent
repoussez, nous n'avons
perdu dans cette attaque
que quelques soldats & un
Capitaine de Grenadiers
du Regiment de Villars-
Suisse, le sieur ManyMajor
aesté dangereusement
blessé. Depuis qu'on a coupé
la digue de charpente &
l'écluse qui sont à la gorge
-
du pasté
,
les eaux sont
beaucoup diminuées. On
asseure que les assiegez ont
desja faitjouer plus de quarante
mines. On écrit du
camp de Spire que le 18,
Juillet le Maréchal de Villars
ayant fait un détachement
de cavalerie & de
dragons fut visiter les bords
du Rhin jusqu'au dessous
deMayence,&reconnoistre
les nouveaux ouvrages
dont les ennemis ont augmenté
les fortifications de
la place. Il y arriva le 25.
& reconnut que le Prince
Eugene avoit formé un
camp entre le Mein & le
Rhin, que les troupes
d'Hanoverestoient encore
à cinqou six lieuës de Mayenc,&
que celle de Hesse
& des autresen eftoienc
encore plus esloignées. Le
Marechal de Villars revint
le 30. à son camp; cette j
course causa une grande
allarme. Le Duc deBourbon
fit le 5. la reveuë de la
Cavalerie.
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Résumé : NOUVELLES de Landau.
Le document décrit les opérations militaires autour de Landau en juillet et août. Le 17 juillet, une sape atteignit le chemin couvert de la lunette droite, et malgré les ordres, des compagnies des régiments de Navarre et de Médoc chargèrent les ennemis, subissant des pertes. Le Prince Talmont fut blessé lors de cet affrontement. La nuit du 18 au 19 juillet, l'arsenal ennemi fut incendié, détruisant 15 000 mousquets. Le 20 juillet, sept batteries commencèrent à bombarder les lunettes, démontant presque tous les canons ennemis. Parallèlement, le Prince Eugène traversa le Rhin avec 20 000 hommes et établit son camp près de Mayence. La nuit du 25 au 26 juillet, la quatrième lunette fut capturée. Le 30 au 31 juillet, une sortie ennemie fut repoussée. Le 1er août, le Maréchal de Villars lança une attaque contre les trois lunettes restantes, les prenant par escalade et mine avec des pertes légères. Les alliés tentèrent de reprendre les lunettes mais furent repoussés. Du 4 au 5 août, une parallèle fut construite et des batteries établies. Les assaillants attaquèrent et prirent un pâté défendu par 100 hommes. Le Maréchal de Villars inspecta les fortifications ennemies près de Mayence et revint à son camp le 30 juillet. Le Duc de Bourbon passa en revue la cavalerie le 5 août.
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3672
p. 215-218
Extraits de plusieurs Lettres du Camp de Landau.
Début :
On écrit de l'Armée de devant Landau du 2. Aoust [...]
Mots clefs :
Landau , Blessures , Boulet de Canon, Chemin couvert
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texteReconnaissance textuelle : Extraits de plusieurs Lettres du Camp de Landau.
Extraits de plujteurs Lettres
du Camp de Landau.
On écrit de l'Armée de
devant Landau du 2. Aoust,
que le 27. Juillet le Regiment
d'Alsace descendant
les tranchées, un boulet de
Canon emporta la jambe
aux sieursFerrette & Canville
Enseignes dudit Régiment
, & tua deux Soldacs
; que le sieur Guncherot
Capitaine de Grenadiers
est mort de sa blessure,
& que les sieurs de
Siller & de Petri Capitaines
de Grenadiers du Regiment
d'Alsace qui ont
esté blessez au bras, sont
hors de danger, & que
malgré leurs blessuresils
retournerent aux attaques.
Le 31. Juillet les trois
Redoutes qui restoient ont
esté attaquées & emportées.
M. leDuc de Guiche
estant de tranchée le 3. de
ce mois, on devoit attaquer
quer les chemins couverts.
On a fait pendant la nuit
du 3. au 4. la parallele de
communication environ
trois toises en avant sur les
angles saillants du chemin
couvert, où les mineurs
font depuis pour tascher
de découvrir les mines des
assiegez. A la droite à la
hauteur de la lunette
d'Heffi ou de Quaquem
nous avons un logement
sur l'angle du chemin couvert
de la place qui n'est
qu'à deuxtoises des pallisfades;
nous avançons aussi
unesappesurlepasté qui
(H à la droite de la redoute
de Quaquem quiest à la
sortie des eaux & qui couvre
le batardeau qui retient
celle que formel'inondation
qui couvre le reduit,
nous estions hier matin
sur le fossé du chemin
couvert de ce petit ouvrage
dans lequel il paroist y
avoir peu de troupes.
du Camp de Landau.
On écrit de l'Armée de
devant Landau du 2. Aoust,
que le 27. Juillet le Regiment
d'Alsace descendant
les tranchées, un boulet de
Canon emporta la jambe
aux sieursFerrette & Canville
Enseignes dudit Régiment
, & tua deux Soldacs
; que le sieur Guncherot
Capitaine de Grenadiers
est mort de sa blessure,
& que les sieurs de
Siller & de Petri Capitaines
de Grenadiers du Regiment
d'Alsace qui ont
esté blessez au bras, sont
hors de danger, & que
malgré leurs blessuresils
retournerent aux attaques.
Le 31. Juillet les trois
Redoutes qui restoient ont
esté attaquées & emportées.
M. leDuc de Guiche
estant de tranchée le 3. de
ce mois, on devoit attaquer
quer les chemins couverts.
On a fait pendant la nuit
du 3. au 4. la parallele de
communication environ
trois toises en avant sur les
angles saillants du chemin
couvert, où les mineurs
font depuis pour tascher
de découvrir les mines des
assiegez. A la droite à la
hauteur de la lunette
d'Heffi ou de Quaquem
nous avons un logement
sur l'angle du chemin couvert
de la place qui n'est
qu'à deuxtoises des pallisfades;
nous avançons aussi
unesappesurlepasté qui
(H à la droite de la redoute
de Quaquem quiest à la
sortie des eaux & qui couvre
le batardeau qui retient
celle que formel'inondation
qui couvre le reduit,
nous estions hier matin
sur le fossé du chemin
couvert de ce petit ouvrage
dans lequel il paroist y
avoir peu de troupes.
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Résumé : Extraits de plusieurs Lettres du Camp de Landau.
Le document décrit les événements militaires lors du siège de Landau. Le 27 juillet, le régiment d'Alsace a subi des pertes lors de la descente des tranchées : les enseignes Ferrette et Canville ont perdu une jambe, deux soldats ont été tués, et le capitaine de grenadiers Guncherot est mort de ses blessures. Les capitaines de grenadiers Siller et Petri, blessés au bras, ont continué les attaques malgré leurs blessures. Le 31 juillet, trois redoutes restantes ont été attaquées et capturées. Le duc de Guiche a inspecté les tranchées le 3 août, et des travaux de fortification ont été réalisés pendant la nuit du 3 au 4 août, incluant la construction d'une parallèle de communication et des sapes pour découvrir les mines ennemies. Des positions stratégiques ont été établies, notamment à la lunette d'Heffi ou de Quaquem, et sur le pasté à droite de la redoute de Quaquem, protégeant un batardeau contre les inondations. Le 4 août, des troupes ont été observées dans un petit ouvrage du chemin couvert.
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3673
p. 218-222
Du Camp devant Laudau du 5. Aoust.
Début :
Je descendis avant hier ma sixiéme tranchée, il n'y [...]
Mots clefs :
Tranchée, Prisonniers, Lunettes
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texteReconnaissance textuelle : Du Camp devant Laudau du 5. Aoust.
Du Camp devant Laudau
du 5. Aoust.
Je descendis avant hier
ma sixiéme tranchée, il
-ney en avoit point encore
eude si vive, nous nous
rendismes maistres de toutes
les traverses que les ennemis
avoient encore entre
le chemin couvert & les
lunettes qui furent prises
il y a deux jours ,& nous
fismes un logement au pied
du glacis du chemin couvert,
ils nous inquiéterent
le plus quils peurent par
un grand feu de mousqueterie
& de canon, & par
plusieurs petites sorties où
ils furent repoussez,&par
cinq mines qu'ils firent
jouër,cependant nousavons
bienreussi. La nuit
du 3. au 4. a estéemployée
à achever la parallele, 8c
à la perfectionner de telle
forte que nous l'occupons
presentement. L'on a pris
cette nuit un pasté qui est
tout -
à
-
fait à la droite où
sont les écluses de la sortie
des eaux;il estoit deffendu
par cent hommes commandez
par un Capitaine
qui a esté pris avec toute
sa troupe tuée, blessee ou
prise
> nous nous en femmes
emparez, nous cfperons
faire baisser les eaux
de cinq pieds. L'attaque
qui est entierement déterminée
de ce costé-là fera
beaucoup plus facile, nous
esperons estre maistre de
la Ville dans peu. Nous
avons fait dans cet ouvrage
quarante à cinquante
prisonniers
, toutes nos
troupes ont fait merveille
dans toutes ces differentes
attaques. Je compte fort
n'avoir plus qu'une tranchée
à monter; on croit
que ce soir l'on fera fauter
l'angle saillant du chemin
couvert de la contregarde
du reduit où le mineur est
attaché depuis deux jours,
& qu'on se logera sur cet
angle.
du 5. Aoust.
Je descendis avant hier
ma sixiéme tranchée, il
-ney en avoit point encore
eude si vive, nous nous
rendismes maistres de toutes
les traverses que les ennemis
avoient encore entre
le chemin couvert & les
lunettes qui furent prises
il y a deux jours ,& nous
fismes un logement au pied
du glacis du chemin couvert,
ils nous inquiéterent
le plus quils peurent par
un grand feu de mousqueterie
& de canon, & par
plusieurs petites sorties où
ils furent repoussez,&par
cinq mines qu'ils firent
jouër,cependant nousavons
bienreussi. La nuit
du 3. au 4. a estéemployée
à achever la parallele, 8c
à la perfectionner de telle
forte que nous l'occupons
presentement. L'on a pris
cette nuit un pasté qui est
tout -
à
-
fait à la droite où
sont les écluses de la sortie
des eaux;il estoit deffendu
par cent hommes commandez
par un Capitaine
qui a esté pris avec toute
sa troupe tuée, blessee ou
prise
> nous nous en femmes
emparez, nous cfperons
faire baisser les eaux
de cinq pieds. L'attaque
qui est entierement déterminée
de ce costé-là fera
beaucoup plus facile, nous
esperons estre maistre de
la Ville dans peu. Nous
avons fait dans cet ouvrage
quarante à cinquante
prisonniers
, toutes nos
troupes ont fait merveille
dans toutes ces differentes
attaques. Je compte fort
n'avoir plus qu'une tranchée
à monter; on croit
que ce soir l'on fera fauter
l'angle saillant du chemin
couvert de la contregarde
du reduit où le mineur est
attaché depuis deux jours,
& qu'on se logera sur cet
angle.
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Résumé : Du Camp devant Laudau du 5. Aoust.
Le texte relate les opérations militaires menées par une armée devant la ville de Laudau. Le 5 août, les troupes ont pris le contrôle de plusieurs traverses ennemies et construit un logement au pied du glacis du chemin couvert. Malgré un feu intense de mousqueterie et de canon, ainsi que plusieurs sorties ennemies et cinq explosions de mines, les soldats ont progressé. La nuit du 3 au 4 août, ils ont achevé une parallèle qu'ils occupent désormais. Ils ont également pris un pâté défendu par cent hommes, permettant de baisser les eaux de cinq pieds et facilitant l'attaque de la ville. Cette opération a permis de capturer quarante à cinquante prisonniers. L'armée prévoit de monter une dernière tranchée et de prendre le contrôle de la ville dans peu de temps.
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3674
p. 222-224
De Landau ce 13. Aoust 1713.
Début :
La nuit du 12. au 13. on a attaqué le [...]
Mots clefs :
Redent, Grenadiers, Contregarde
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texteReconnaissance textuelle : De Landau ce 13. Aoust 1713.
De Landauce13.jdouftijii.
La nuit du 12. au 13. on
a attaqué le redent qui est
entre les deux angles rentrans
des deux conrregardes,
sçavoir la verte & celle
qui est reveftuë où l'on
s'est logé le long de la gorge
,& l'on a fait une communication
sur la mesme
ligne avec un crochet en
retour depuis ladite gorge
jusqu'aux pallissades du
tambour le long de la demie
gorge qui regarde la
contregarde du réduit; l'on
a poussé une sappe à la parallele
qui fait le front de
la face gauche de cette
mesme contregarde
)
cela
a esté attaqué par vingt
Grenadiers, & soutenus
duRegiment Dauphin, le
redent n'estoit nullement
endommagé,il estoit frisé
,
pallissadé avec un fossé
& chemin couvert , nous
n'y avons perdu que trois
Grenadiers, soixante travailleurs,
un Capitaine de
Brosse blessé
,
& un Lieutenant
de Saillant. L'on a
jetté un pont sur le fossé
de lacontregarde de la demie
Lune bruslé par les
assiegez, & restabli dans
la nuit;l'on a fait une batterie
de six pieces de canon
pour battre en breche
la contregarde qui fera
à la gauche du redent,
elle doit tirer demain matin
14. de ce mois.
La nuit du 12. au 13. on
a attaqué le redent qui est
entre les deux angles rentrans
des deux conrregardes,
sçavoir la verte & celle
qui est reveftuë où l'on
s'est logé le long de la gorge
,& l'on a fait une communication
sur la mesme
ligne avec un crochet en
retour depuis ladite gorge
jusqu'aux pallissades du
tambour le long de la demie
gorge qui regarde la
contregarde du réduit; l'on
a poussé une sappe à la parallele
qui fait le front de
la face gauche de cette
mesme contregarde
)
cela
a esté attaqué par vingt
Grenadiers, & soutenus
duRegiment Dauphin, le
redent n'estoit nullement
endommagé,il estoit frisé
,
pallissadé avec un fossé
& chemin couvert , nous
n'y avons perdu que trois
Grenadiers, soixante travailleurs,
un Capitaine de
Brosse blessé
,
& un Lieutenant
de Saillant. L'on a
jetté un pont sur le fossé
de lacontregarde de la demie
Lune bruslé par les
assiegez, & restabli dans
la nuit;l'on a fait une batterie
de six pieces de canon
pour battre en breche
la contregarde qui fera
à la gauche du redent,
elle doit tirer demain matin
14. de ce mois.
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Résumé : De Landau ce 13. Aoust 1713.
La nuit du 12 au 13, une attaque a été lancée contre un redent situé entre deux contregardes. Les assaillants se sont positionnés le long de la gorge et ont établi une communication sur la même ligne avec un crochet en retour jusqu'aux palissades du tambour. Une sape a été creusée parallèlement au front de la face gauche de cette contregarde. L'attaque a été menée par vingt grenadiers, soutenus par le Régiment Dauphin. Malgré la présence de palissades, d'un fossé et d'un chemin couvert, le redent n'a subi aucun dommage significatif. Les pertes françaises se sont limitées à trois grenadiers, soixante travailleurs, un capitaine blessé et un lieutenant. Un pont a été jeté sur le fossé de la contregarde de la demi-lune, brûlée par les assiégés et restaurée durant la nuit. Une batterie de six pièces de canon a été construite pour battre en brèche la contregarde située à gauche du redent, prévue pour tirer le matin du 14.
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3675
p. 225-226
De Landau ce 13. Aoust 1713.
Début :
Mr de la Valliere qui estoit la nuit passée de [...]
Mots clefs :
Tranchée, Ouvrage, Palissade
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texteReconnaissance textuelle : De Landau ce 13. Aoust 1713.
De Landau ce 13.Aoufl 1715,
Mr de la Valliere qui
estoit la nuit passée de tranchée
a fait taster par trenteGrenadiers
duRegiment
Dauphin le petit ouvrage
de terre qui est entre les angles
rentrants des contregardes
de la demie- lune &
du reduit, quoique son ouvrage
fust dans sonentier,
qu'il n'y manquât pas une
palissade, les Grenadiers y
sont entrez, ont tué vingt
hommes qui le gardoient,
exceptésix que l'on a pris,
(establissement & la communication
ont estédifficiles
à cause des feux des
contregardes qui plongent
dans cet ouvrage, il en a
cousté soixante travailleurs
tuez ou blessez mais l'ouvrage
est fini.
Mr de la Valliere qui
estoit la nuit passée de tranchée
a fait taster par trenteGrenadiers
duRegiment
Dauphin le petit ouvrage
de terre qui est entre les angles
rentrants des contregardes
de la demie- lune &
du reduit, quoique son ouvrage
fust dans sonentier,
qu'il n'y manquât pas une
palissade, les Grenadiers y
sont entrez, ont tué vingt
hommes qui le gardoient,
exceptésix que l'on a pris,
(establissement & la communication
ont estédifficiles
à cause des feux des
contregardes qui plongent
dans cet ouvrage, il en a
cousté soixante travailleurs
tuez ou blessez mais l'ouvrage
est fini.
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Résumé : De Landau ce 13. Aoust 1713.
Le 13 août 1715, à Landau, Monsieur de la Vallière a ordonné une attaque nocturne contre un ouvrage de terre. Trente grenadiers du Régiment Dauphin ont pénétré l'ouvrage, tué vingt hommes et en ont capturé six. L'opération a coûté la vie ou blessé soixante travailleurs. L'ouvrage a été achevé malgré les difficultés.
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3676
p. 226-227
Nouvelles de Flandres.
Début :
Les Lettres de Gand & de Bruges portent que trois [...]
Mots clefs :
Cavalerie, Flandres, Garnison
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Flandres.
Nouvelles de Flandres.
LesLettres de Gand &
de Brugesportent que trois
Regiments de cavalerie
Anglois qui y estoient en
garnison, en estoient partis
pour s'aller embarquer
& repasser en Angleterre,
que le General Sabin
ayant découvert que quel.t
ques soldats tramoient une
nouvelle conspiration, avoit
fait venir de Bruges
quelques Regiments de
Dragons qui arriverent le
11. Juillet à trois heures du
matin, & occu perent les
avenuës des casernes,qu'on
y avoit pris les autheurs du
précedent tumulte, qui
aprés un Conseil de guerre
furent arquebufez le lendemain
avec cinq autres.
LesLettres de Gand &
de Brugesportent que trois
Regiments de cavalerie
Anglois qui y estoient en
garnison, en estoient partis
pour s'aller embarquer
& repasser en Angleterre,
que le General Sabin
ayant découvert que quel.t
ques soldats tramoient une
nouvelle conspiration, avoit
fait venir de Bruges
quelques Regiments de
Dragons qui arriverent le
11. Juillet à trois heures du
matin, & occu perent les
avenuës des casernes,qu'on
y avoit pris les autheurs du
précedent tumulte, qui
aprés un Conseil de guerre
furent arquebufez le lendemain
avec cinq autres.
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Résumé : Nouvelles de Flandres.
Trois régiments de cavalerie anglaise ont quitté Gand et Bruges pour l'Angleterre. Le général Sabin a découvert une conspiration parmi les soldats. Des dragons de Bruges ont occupé les casernes le 11 juillet. Huit conspirateurs ont été exécutés après un conseil de guerre.
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3677
p. 228-232
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
On mande d'Utrecht que le 4. de ce mois [...]
Mots clefs :
Utrecht, Conférences, Ambassadeurs, Guerre du Nord, Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles d'Vtrecht.
On mande d'Utrecht
que le4. decemois le Duc
d'Ossone & le Marquis de
Monteleon Ambassadeurs
d'Espagne,arrivèrent à la
Haye dans trois carosses à
six chevaux, qu'ils avoient
eu plusieurs conférences
avec les Dépurez de l'Estat
touchant quelques articles
qui retardent la conclusion
du Traité, & qu'on
esperoit que les difficultez
feroient bientostlevées.
Les Lettrés de la Haye portent
que les Deputez de
l'Estar avoient aulIi eu diverses
conferences avec les
Ministres duCzar, duRoy
de DannemarK,& du Roy
Auguste, pour tascher de
terminer la guerre du
Nord. Onmande de Bonne
que le Regiment Suisse
du Colonel Diesbach
,
qui
y estoit en garnison au fervice
des Provinces. Unies,
avoir esté licentié; que les
- troupes du Duc d'Hanover
s'estoient approchées de
Mayence, & que d'autres
avoient pris leurs places
toujours au deça du Mein,
que les troupes de Pruflfe,
de Saxe, de Wirtemberg
, & autres revenuës des
Pays-Bas, estoient encore
dans le Westerwalet au
Nord du Mein.
Les dernieres Lettres de
la Haye portent que les
Plenipotentiaires d'Espagne
avoient eu avec les
Députez des Estats Generaux
& le sieur Heinsius
Pensionnaire
,
plusieurs
conférences dans lesquelles
presque toutes les difficultez
avoient estélevées,
gz qu'ils devoient retourner
dans peu à Ucrecht pour signer
le Traité de Paix entre
l'Espagne & cet Enar,
& qu'on n'attendoit que
le retour des courriers pour
conclure au fli la Paix entre
la mesme Couronne ôc lePortugal. On mande de
Francfort que les troupes deWirtemberg&de Saxe
avoient paffé le Mein pour
aller joindrel'armée de
l'Empire, que celles d'Hanover
& la pluspart des
autres estoient encore au
deçà de cette riviere
,
&
qu'on ne sçavoit le party
que devoient prendre ce lles
du Landgrave de Hesse-
Cassel qui font encore dans
leur pays.
On mande d'Utrecht
que le4. decemois le Duc
d'Ossone & le Marquis de
Monteleon Ambassadeurs
d'Espagne,arrivèrent à la
Haye dans trois carosses à
six chevaux, qu'ils avoient
eu plusieurs conférences
avec les Dépurez de l'Estat
touchant quelques articles
qui retardent la conclusion
du Traité, & qu'on
esperoit que les difficultez
feroient bientostlevées.
Les Lettrés de la Haye portent
que les Deputez de
l'Estar avoient aulIi eu diverses
conferences avec les
Ministres duCzar, duRoy
de DannemarK,& du Roy
Auguste, pour tascher de
terminer la guerre du
Nord. Onmande de Bonne
que le Regiment Suisse
du Colonel Diesbach
,
qui
y estoit en garnison au fervice
des Provinces. Unies,
avoir esté licentié; que les
- troupes du Duc d'Hanover
s'estoient approchées de
Mayence, & que d'autres
avoient pris leurs places
toujours au deça du Mein,
que les troupes de Pruflfe,
de Saxe, de Wirtemberg
, & autres revenuës des
Pays-Bas, estoient encore
dans le Westerwalet au
Nord du Mein.
Les dernieres Lettres de
la Haye portent que les
Plenipotentiaires d'Espagne
avoient eu avec les
Députez des Estats Generaux
& le sieur Heinsius
Pensionnaire
,
plusieurs
conférences dans lesquelles
presque toutes les difficultez
avoient estélevées,
gz qu'ils devoient retourner
dans peu à Ucrecht pour signer
le Traité de Paix entre
l'Espagne & cet Enar,
& qu'on n'attendoit que
le retour des courriers pour
conclure au fli la Paix entre
la mesme Couronne ôc lePortugal. On mande de
Francfort que les troupes deWirtemberg&de Saxe
avoient paffé le Mein pour
aller joindrel'armée de
l'Empire, que celles d'Hanover
& la pluspart des
autres estoient encore au
deçà de cette riviere
,
&
qu'on ne sçavoit le party
que devoient prendre ce lles
du Landgrave de Hesse-
Cassel qui font encore dans
leur pays.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le texte décrit des événements diplomatiques et militaires en Europe. À Utrecht, le 4 décembre, les ambassadeurs espagnols Duc d'Ossone et Marquis de Monteleon sont arrivés à La Haye pour des conférences avec les députés des États généraux concernant des articles retardant la conclusion d'un traité. Des espoirs sont exprimés pour une résolution rapide des difficultés. À La Haye, des conférences ont également eu lieu avec les ministres du Czar, du roi de Danemark et du roi Auguste pour tenter de mettre fin à la guerre du Nord. Le régiment suisse du Colonel Diesbach, en garnison au service des Provinces-Unies, a été licencié. Les troupes du Duc d'Hanover se sont approchées de Mayence, remplacées par d'autres troupes au sud du Mein. Les troupes de Prusse, de Saxe, de Wurtemberg et d'autres, revenues des Pays-Bas, sont encore dans le Westerwald, au nord du Mein. Les plénipotentiaires espagnols ont eu plusieurs conférences avec les députés des États généraux et le pensionnaire Heinsius, levant presque toutes les difficultés. Ils doivent retourner à Utrecht pour signer le traité de paix entre l'Espagne et les Provinces-Unies et attendent le retour des courriers pour conclure la paix avec le Portugal. À Francfort, les troupes de Wurtemberg et de Saxe ont traversé le Mein pour rejoindre l'armée de l'Empire, tandis que celles d'Hanover et la plupart des autres restent au sud du Mein. La position des troupes du Landgrave de Hesse-Cassel reste incertaine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3678
p. 232-236
Nouvelles de Paris le 25. Aoust 1713.
Début :
Il est arrivé cette nuit deux Courriers du camp devant [...]
Mots clefs :
Landau, Contregardes, Maréchal de Villars, Prisonniers, Capitulation
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris le 25. Aoust 1713.
Nouvelles de Paris lezy
Aoufl 1713.
Il est arrivé cette nuit
deux Courriers du camp
devant Landau; le premier
est le fils de Mr de
Vallory, depesché le 19.
de ce mois, qui a apporté
*
la nouvelle de la prisede
deux contregardes ;
le second
Mrde Luteau beaufrere
frere de M. le Maréchal de
Befons qui a apporté celle
de la prise de Landau,dont
la Garnison a esté faite Prifonniere
de guerre.
L'on attaqua les deux
Contregardes lanuit du 18.
au 19. l'action fut vive Se
brillante; elles furent emportées
toutes deux. L'on
fie 60. ou 80. Prisonniers
dans celle de la droite devant
le Réduit qui n'estoit
pas revestu, & 20. dans
celle de la gauche revestuë
de maçonnerie
?
l'on fc
contenta de se loger sur la o
pointe de cette derniere;
l'on estendit le logement
tout le long de la Gorge
de celle de terre, parce que
l'on vouloit y establir des
Batteries pour achever de
battre en breche le Reduit;
Les Ennemis battirent
la Chamade le 19. au matin,&
envoyerent des Ostages.
M. le Maréchal de
Villars leur declara qu'il
vouloit que laGarnison fust
Prisonniere de guerre. Les
Ostages s'en retournerent
peu fatisfairs, & revinrent
deux heures aprés demander
que l'on leur accordast
la mesme Capitulation
que les Alliez avoient accordez
à la Garnison de
Tournay. M. le Maréchal
de Villars dit qu'il falloit
qu'ils fussentPrisonniers de
guerre. Les Ostages s'en
retournerent, l'on recommença
à tirer de part &
d'autreà 8. heures dusoir,
& les Assiegezfirent le
plus grand feu de leurs Ca
nons, deBombes, deMoufqueterie
,
qu'ils eussent fait -
de tout le Siege; mais enfin
ils arborerent le Drapeau
blanc le 20. au matin,
renvoyerent des Ostages,
& convinrent de se
rendre Prisonniers. M. le
Maréchal leurs accorda
leurs équipages
, & des
congezaux principaux Officiers
qui voudroient retourner
chez eux en donnant
leurs paroles.
Aoufl 1713.
Il est arrivé cette nuit
deux Courriers du camp
devant Landau; le premier
est le fils de Mr de
Vallory, depesché le 19.
de ce mois, qui a apporté
*
la nouvelle de la prisede
deux contregardes ;
le second
Mrde Luteau beaufrere
frere de M. le Maréchal de
Befons qui a apporté celle
de la prise de Landau,dont
la Garnison a esté faite Prifonniere
de guerre.
L'on attaqua les deux
Contregardes lanuit du 18.
au 19. l'action fut vive Se
brillante; elles furent emportées
toutes deux. L'on
fie 60. ou 80. Prisonniers
dans celle de la droite devant
le Réduit qui n'estoit
pas revestu, & 20. dans
celle de la gauche revestuë
de maçonnerie
?
l'on fc
contenta de se loger sur la o
pointe de cette derniere;
l'on estendit le logement
tout le long de la Gorge
de celle de terre, parce que
l'on vouloit y establir des
Batteries pour achever de
battre en breche le Reduit;
Les Ennemis battirent
la Chamade le 19. au matin,&
envoyerent des Ostages.
M. le Maréchal de
Villars leur declara qu'il
vouloit que laGarnison fust
Prisonniere de guerre. Les
Ostages s'en retournerent
peu fatisfairs, & revinrent
deux heures aprés demander
que l'on leur accordast
la mesme Capitulation
que les Alliez avoient accordez
à la Garnison de
Tournay. M. le Maréchal
de Villars dit qu'il falloit
qu'ils fussentPrisonniers de
guerre. Les Ostages s'en
retournerent, l'on recommença
à tirer de part &
d'autreà 8. heures dusoir,
& les Assiegezfirent le
plus grand feu de leurs Ca
nons, deBombes, deMoufqueterie
,
qu'ils eussent fait -
de tout le Siege; mais enfin
ils arborerent le Drapeau
blanc le 20. au matin,
renvoyerent des Ostages,
& convinrent de se
rendre Prisonniers. M. le
Maréchal leurs accorda
leurs équipages
, & des
congezaux principaux Officiers
qui voudroient retourner
chez eux en donnant
leurs paroles.
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Résumé : Nouvelles de Paris le 25. Aoust 1713.
En août 1713, deux courriers ont transmis des nouvelles du siège de Landau. Le premier, fils de Monsieur de Vallory, a rapporté la prise de deux contregardes. Le second, Monsieur de Luteau, a annoncé la prise de Landau et la capture de sa garnison. L'attaque des contregardes a eu lieu dans la nuit du 18 au 19 août, résultant en la capture de 60 à 80 prisonniers dans la contregarde de droite et de 20 dans celle de gauche. Le 19 au matin, les ennemis ont battu la chamade et envoyé des otages. Le Maréchal de Villars a déclaré que la garnison devait être prisonnière de guerre. Les otages ont demandé une capitulation similaire à celle de Tournay, mais le Maréchal a insisté sur la condition de prisonniers de guerre. Les assiégés ont intensifié leur feu avant d'arborer le drapeau blanc le 20 au matin et de se rendre. Le Maréchal de Villars a accordé aux prisonniers leurs équipages et des congés aux principaux officiers souhaitant retourner chez eux en donnant leur parole.
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3679
p. 236-240
MORTS.
Début :
Dame Françoise de Nargonne, Veuve de Charles de Valois, Duc [...]
Mots clefs :
Françoise de Nargonne, Charles de Valois, Duchesse d'Angoulême, Mort
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
M0RTS.
Dame Françoise de Nargonne,
Veuve de Charles
de Valois, Duc d'Engousesme,
mourut au Chasteau
de Montmort en Champagne
le 10. Aoust âgée de
92.. ans. Elle estoit fille de
Charles de Nargonne,Baron
de Mareüil,&de Leonore
de la Riviere, fut mariée
par Contrat du 19.
Janvier 1644. à Charles de
Valois, Duc d'Engoulefme,
Pair deFrance, Comte
d'Auvergne, de Ponthieu,
de Lauragais
,
&d'Alets;
Chevalier des Ordres da
Roy, Colonel General de
laCavalerieLegere deFfâftce
y
Fils naturel de Chai%>
IX. du nom, Roy de France,
& de Marie Touchet,
Dame de Belleville.Il mou.
rut le 24. Septembre 16 5 0. âge de 77. ans,5ans 4. mois
aprés son second mariage,
parce qu'il avoir épousé en
premieres nôces Charlotte
de Montmorency, fille aînée
de Henry
,
I. du nom,
Duc deMontmorency,Pair
& Connestable de France,
& d'AntoinettedelaMarck
Boüillon.
De son fecond mariage
il n'a point eu d'ensans, &
Madame laDuchesse d'Engoulefme
saseconde Epouse
a reste enviduité depuis
sa mort pendant 63. ans.Elle
n'avoit lors de son mariage
que 2. 3. ou 24.ans,
& la chose est bien extraordinaire
de dire que en 1713,
la Veuve du Fils du Roy
Charles IX. est decedée,ce
Roy estant mort en 1574.
il y a 139.ans,& que nous
avons eu depuis luy sur le
Thrône Henry 111. Henry
IV. Louis XIII. & Louis
XIV. à presentregnant.
Mre Arcus de Lyonne Evesquede
Rosalie, VicaireApostolique
de la Province deSuchüen
dans la Chine,mouruten cette
Ville le 2. de ce mois, au Seminaire
des Missions Etrangères,
âgé de 58. ans. Il estoitnls de
Mre Hugues de Lyonne,Ministre
& Secretaire d'Estat, & il
estoitnéàRomeen1655.durant
l'Ambassade de son pere vers
les Princes d'Italie. Avant embraisé
l'estat Ecclesiastique, il
s'estoit engagé dans lesMssions
d'Orient,où il a travailléavec
un grand zele durant plus de
vingt années, & ilavoit acquis
une grande connaissance des
lettres & des scienceschinoises.
Il vint en France en <68£ avec
les Ambassadeurs du Roy de
Siam, qu'il remena en leur pnl's
l'année suivante. De la il,.:aia
à la Chine, & il revint à Rome
en 1703. pour les affaires de la.
VReligioin
Dame Françoise de Nargonne,
Veuve de Charles
de Valois, Duc d'Engousesme,
mourut au Chasteau
de Montmort en Champagne
le 10. Aoust âgée de
92.. ans. Elle estoit fille de
Charles de Nargonne,Baron
de Mareüil,&de Leonore
de la Riviere, fut mariée
par Contrat du 19.
Janvier 1644. à Charles de
Valois, Duc d'Engoulefme,
Pair deFrance, Comte
d'Auvergne, de Ponthieu,
de Lauragais
,
&d'Alets;
Chevalier des Ordres da
Roy, Colonel General de
laCavalerieLegere deFfâftce
y
Fils naturel de Chai%>
IX. du nom, Roy de France,
& de Marie Touchet,
Dame de Belleville.Il mou.
rut le 24. Septembre 16 5 0. âge de 77. ans,5ans 4. mois
aprés son second mariage,
parce qu'il avoir épousé en
premieres nôces Charlotte
de Montmorency, fille aînée
de Henry
,
I. du nom,
Duc deMontmorency,Pair
& Connestable de France,
& d'AntoinettedelaMarck
Boüillon.
De son fecond mariage
il n'a point eu d'ensans, &
Madame laDuchesse d'Engoulefme
saseconde Epouse
a reste enviduité depuis
sa mort pendant 63. ans.Elle
n'avoit lors de son mariage
que 2. 3. ou 24.ans,
& la chose est bien extraordinaire
de dire que en 1713,
la Veuve du Fils du Roy
Charles IX. est decedée,ce
Roy estant mort en 1574.
il y a 139.ans,& que nous
avons eu depuis luy sur le
Thrône Henry 111. Henry
IV. Louis XIII. & Louis
XIV. à presentregnant.
Mre Arcus de Lyonne Evesquede
Rosalie, VicaireApostolique
de la Province deSuchüen
dans la Chine,mouruten cette
Ville le 2. de ce mois, au Seminaire
des Missions Etrangères,
âgé de 58. ans. Il estoitnls de
Mre Hugues de Lyonne,Ministre
& Secretaire d'Estat, & il
estoitnéàRomeen1655.durant
l'Ambassade de son pere vers
les Princes d'Italie. Avant embraisé
l'estat Ecclesiastique, il
s'estoit engagé dans lesMssions
d'Orient,où il a travailléavec
un grand zele durant plus de
vingt années, & ilavoit acquis
une grande connaissance des
lettres & des scienceschinoises.
Il vint en France en <68£ avec
les Ambassadeurs du Roy de
Siam, qu'il remena en leur pnl's
l'année suivante. De la il,.:aia
à la Chine, & il revint à Rome
en 1703. pour les affaires de la.
VReligioin
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Résumé : MORTS.
Le texte relate la vie et la mort de plusieurs personnalités historiques. Françoise de Nargonne, veuve de Charles de Valois, Duc d'Engouesme, est décédée au château de Montmort en Champagne le 10 août à l'âge de 92 ans. Elle était la fille de Charles de Nargonne, Baron de Mareüil, et de Léonore de la Rivière. Elle s'est mariée le 19 janvier 1644 à Charles de Valois, Duc d'Engouesme, Pair de France, Comte d'Auvergne, de Ponthieu, de Lauragais et d'Alets. Charles de Valois, fils naturel du roi Charles IX et de Marie Touchet, Dame de Belleville, est mort le 24 septembre 1650 à l'âge de 77 ans. Son premier mariage avait été avec Charlotte de Montmorency. Françoise de Nargonne est restée veuve pendant 63 ans. Elle avait 23 ou 24 ans lors de son mariage. Le texte mentionne également Mgr Arcus de Lyonne, Évêque de Rosalie et Vicaire Apostolique de la Province de Suchüen en Chine, mort à l'âge de 58 ans au Séminaire des Missions Étrangères. Fils de Mgr Hugues de Lyonne, Ministre et Secrétaire d'État, il a travaillé dans les missions d'Orient pendant plus de vingt années, acquérant une grande connaissance des lettres et des sciences chinoises. Il a également accompagné les Ambassadeurs du Roi de Siam en France et les a ramenés dans leur pays.
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3680
p. 241-266
Dons du Roy.
Début :
Le Roy a nommé l'Evêque de Tournay à l'Archevêché de Toulouse [...]
Mots clefs :
Archevêché de Toulouse, Roi, Diocèse, Paroisses, Chapitre, Missions, Abbaye, Chanoines, Collèges, Évêque de Tournay
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dons du Roy.
Dons du Roy.
Le Roy a nommé l'Evêque
de Tournay à l'Archevêché
de Toulouse. Cette
Ville est la Capitale du Languedoc
,elle est située sur la
Garonne
,
qui la divise en
deux parties fort inégales.
Sa Métropolitaine est Saint
Edenne.CetteEglise est considerable
par plusieurs belles
Chapelles.SonChapitre en
composé d'un Prevoit, d'un
grand Archidiacre, d'un Archidiacre
de Laugarais,&de
vingt quatre Chanoines. Le
Diocese avoit autrefois une
grandeétendue:mais depuis
que les Evéchez de Pamiers,
de Saint Papoul
,
de Lombez
& Lavaur, ont este démembrez,
il ne contient que
deux cent cinquante Paroisses
& six Abbayes. Aptes
cette Cathedrale fuitcelle de
Saint Sernin, qui estAbbatiale
,
Collegiale & l'ancien
Mausolée des Comtes de
Toulouse. Saint Sernin suc
le premier Eveque de l'Eglise
de Toulouse, que le Pape
Jean XXII. érigea en Ar
chevêche l'an 1317. luy donnant
pour Suffragans Pamiers,
Montauban, Mirepoix
Lavaur,Rieux, Lombez,
& S. Papoul. Le Parlement
de Toulouse après celuy
de Paris est le plus grand
du Royaume. Il fut institué
parPhilippes leBel en 1301.
&CharlesVII.lefitsedentaire
en 1443. H en partagé
en cinq Chambres,sçavoir;
la Grand'Chambre,laTournelle,
la Première, la Seconde,
& la Troisiéme des Enquestes,
& celle des Requêtes
que François I. institua
cri 1543. Henry II.la supprima
après 4. années la rétablieen
1558.François II. la
cassa de nouveau par son Edic
du mois de Juillet ijôo. mais
elle fut rétablie par Charles
IX. en 1573.LesConseillers
jouissent d'une prerogative
fort particulière qui est
d'avoir Séance au Parlement
deParis selon l'ordre de leur
reception ; ce qui n'est accordé
aux Conseillers d'aucun
autre Parlement. Ce
Parlement a dans son ressort
le haut &le bas Languedoc,
le Vivarais) le Velay le
Gevaudan
,
l'Albigeois, le
Rouergue
,
le Quercy, le
Lauraguais, le Pays de Foix,
& une partie de la baffe Gascogne.
Dans l'endroit où cil
le Palais estoit autrefois le
Chasteau des Comtes qui en
estoientSouverains. LaMaison
de Ville eil: fort magnifique.
On luy donne le
nom de Capirole, & les Echevins
ou Consuls
,
celuy de
Capitouls. L Université cil
composée de divers Collèges
,dont les principaux sont
ceux des Je suites, de Foix,
de Sainte Cat herine, de Saine
Nicolas & de Narbonne.
Les Ecoles de proie, de
Medecine & de Theologie,
font des plus renommées du
Royaume. Cette Université
fut fondée par le Pape Gre.
goire IX. en 1233. Le circuit
des murailles de cette
Ville est de six mille huit cent
pas communs, que l'on peut
faire en trois heures. Ceux
qui veulent tirer sa grandeur
du fang des Troyens, disent
qu'un de leursChefsnommé
Toulousain ,en jetta les fondemens
; d'autres donnent
cette gloire à un certain
Tholusde la race de Jophet,
ce qui arriva, disentils, six
cens ans avant la fondation
de Rome. Il y en a plusieurs
qui soutiennent qu'elle ait
pris son nom de Tolosa
femme de Polyphême, , qui
eut tant d'amour pour elle,
qu'afin d'éterniser sa mémoire,
il fit bâtir cette Ville II
y a plus d'apparence qu'elle
ait elle appellée des Tolofates,
qui suivirent les Tectosages
dans leurs expéditions,
& qu'on accusa d'avoir enlevé
du Temple de Delphes
cette prodigieusequantité
d'or qu'on failoit monter à
quarante millions
J que le
Romain Cæpio trouva prés
de cette Ville dans un Lac où
ils l'avoient jette par l'avis de
leurs Devins, qui leur annoncerent
que c'estoit le fcul
moyen de guerir d'une maladie
maligne qui les defoloit
, ce qui a donné lieu au
Proverbe de l'or de Toulouse.
Les Romainsenayant
fait une Colonie
,
luy choisirent
Minerve pour Protectrice,
d'où elle a esté quelquefois
nomméePalladia
)
ils l'embellirent d'un Amphiteatre
& d'un Capitole. Il
n'y a que Toulouse
,
Narbonne,&
Carthage la neuve
,
où ils ayent jamais fait
bâtir un Capirole. On ne
sçait pas même si CEghic de
de Nostre
- Dame n'estoit
point celuy de Jupiter, &
celle de Saint Quentin celuy
d'Apollon.
Toulouse fut longtemps
gouvernée par les Comtes
dont le premier fut Chorson
ou Torfin du temps de
Charlemagne, & dont le dernier
fut Alphonse frere de S.
Louis, & de Comte de Poitiers
,
après la mort duquel
& de Jeanne sa femme sans
cnfans en 1270. à leur retour
d'Affrique, la Comté.
de Toulouse fut réuni à la
Couronne de France) suivant
le Traité qui avoitesté
fait à Paris l'an 1228. avec le
Comte Raymond dernier de
ce nom,& pere deladite
Jeanne. La Feste des Jeux
Floraux elt une chose tresremarquable
en cette Ville.
lis furent instituez en 1 314.
par sept hommes de condition
de la Ville qui aimoient
les belles Lettres. & qui s'
tant assemblez dans un J ardin
au Fauxbourg de Saint-
Etienne, firent une Lettre
circulaire, par laquclleils
invitèrent tous les Trouvaires
ou Poëtes des environs,
de se rendre à Toulouse le
premier jour de May de la
même année , promettant
de donner une Violette d'or
pour Prix à celuy qui auroic
recité les plus beaux Vers;
cé projet plut tellement aux
Capitouls qu'il fut fefolú
qu'on l'executeroit toutes les
annéesauxdépens du public.
Pour donner quelque forme.
a cette Assemblée
, on créa
un Chancelier & un Secretaire.
Désce temps là les [cpt
qui avoientestécause decette
Institution prirentlenom
de Mainteneurs. On ajoûta
depuis à la Violette deux autres
fleurs, l'Eglantine & le
Soucy pour servir de second
& de troisiéme Prix.
Vers l'an 1540. une Dame
de Toulouse
,
appellée Clemence
I faure, forma le dessein
d'éterniser sa mémoire
par l'Institution d'une Feste
qui sut appellée les Jeux Floraux
,& qu'ellevoulue qu'on
cclebrast le premier & le
troisième jour de May. Elle
laissa pour cela la plusgrande
partie de son bien à Messieurs
de Ville, à condition
qu'ils feroient faire tous les
ans quatre fleurs de vermeil,
qui seroient l'Eglantine
,
le
Soucy
,
la Violette & l'Oeillet.
L'Hostel de Ville qui cft
très- beau estoit la Maison de
cette Dame, qu'elle leur donna
pour y celebrer ces Jeux;
avec la Place du Marché, appellée
la Pierre. Sa Satuë qui
est de marbre blanccouronnée
de fleurs & ceinte d'une
ceinture aussi de fleurs,cft
dans une niche contre la muraille
de la grande Salle de cet
Hostel. Le Roy par ses Lettres
Parentes du mois de Septembre
1694.érigea les Jeux
Floraux de Toulouse en Académie
de belles Lettres, avec
le Brevet de nomination
d'un Chancelier de ces Jeux
& de trente-cinq Académiciens.
Les Prix qui s'y
donnent à present font
une Amaranthe d'or
, une
Violette,une Eglantine, &
un Soucy d'argent.
L'Archevesque de Toulouse
se nomme René François
de Beauvau, fils de
Jacques de Beauvau 3e du
nom, Chevalier Marquis du
Rivau, & de Dame N/hric
de Campet de Saujon, son
épouse; il fut d'abord grand
Vicaire de Sarlat sous François
de Beauvau, Evcfquc
dudit lieu, son Oncle, puis
nommé Evesque de Bayonnc
le premier Novembre 1700.
au lieu de Messire Leon de la
Lanne, qui estoit mort la
nInc année, & fut sacré
à Paris le 17.Juillet 1701.
en l'Eglise du Noviciat des
Jesuites par l'Archevesque
d'Auch
,
son Metropolitain,
Armand Tristan de la Baume
de Suse, assisté de Messire
François de Clermont-
Tonnere,Evesque de Lan..
gres, Pair de France, son
parent, & de Messire François
de Kerhoen de Coëncafaô,
Evesqued'Avranche,
•
fut transféréàl'Evesché de
Tournay le jour de Pasques
24. Avril 1707. vaccant
par la mort de Louis Marcel
de Coetlogon, qui deceda à
Tournay le 18. Avril de ladite
année 1707 & enfin
transferé à l'Archevesché de
ToulouCc) le Juillet
1713.
La Maison de Beauvau en
tres illustre& tres-ancienne,
descenduë des Anciens
Comtes d'Anjou par Foulques
d'Anjou,Seigneur de
Briolan, & de Jirzé, que
l'on dit estre quatr iéme fils
de Foulques deuxiéme du
nom, Comte dAnjou & de
Ger berge de Bretagne. Il
fut pere de Foulques I1 du
nom, Seigneur de Beauvau
& de Jarzé, qui mourut à
Angers, trois jours aprés
Pasques, l'an 1000. c'est de
ce Foulques premier Seigneur
de Beauvau que toute
cette Maison descend par
vingt-deux generations jusques
à Mr l'Archevêque de
Toulouse, danslesquels degrez
il se rencontre des alliances
tres- considerables ,
& celle qui fait plus d'honneur
à cette Maison estcelle
qu'lfabeau de Beauveaucontractaen1454.
avec Jean
de Bourbon Comte de Vcndorme,
Prince du Sang
Royal de France, de laquelle
cil: descenduë toute la branche
Royale de Bourbon, &
par elle presque tous les
Princes & Princesses de l'Europeen
descendent,&l'honneur
qui en reste à la Maison
de Beauveau
,
c'est que
dans toutes les veines des
Princes& Prince sses del Europe
, le Sang de Beauveau
y circuleavec le leur, & se
trouve allié du 8 au2edegré
avec toutes les Testes couronnées,
Cette Maison s'est divisée
en quantité de branc hes
, dontl'aînéeest tom bée dans
la Maison de Bourbon;
comme j'ay dit cy -
dessus,
par le mariage d'Isabeau avec
le Prince Jean de Bourbon
Comte de la Marche
, auquel
elle apporta les Terres
de la Rocheguyon & de
Champigny. La seconde
Branche est celle de Manonville,
qui cil: en Lorraine
*
& qui subsiste en plusieurs
branches
,
dont 1aînée
subsiste en la per sonne
du Marquis de Beauveau Maréchal
de Lorraine, quia des
cnfans
, & le Marquis de
Craon grand Ecuyer de Lorraine
son frere, qui a aussi
des enfans. Cette branche
est divisée en quantité de rameaux;
sçavoir celles deNovian
,de Rollan
,
Depcnfc
, de Panges, de Lannan Reneuve
; de Begnipont
,
&
Sandaucourt. La troisiéme
branche cft celle de Precigny,
divisée en celles de Tigny,
& de S. Laurent de
Mortiers. Et la quatriéme
cft celle du Rivau
,
de laquelle
est l'Archevêque de
Toulouse, qui te divise en
deux rameaux ; sçavoir
,
le
Marquis de Beauveau le Rivau,
& les Seigneurs de Ri.
varennes.
L'Abbé Phelypeaux, Chanoine
de Nôtre- Dame à l'Evêché
de Riez. Cette villeest
dans la Provence, à onze
lieuës d'Aix:elle est située au
bas d'une montagne , entre
deux petites rivieres, qui fc
rendent par une même embouchure
dans le Verdon.
Son Evêché est suffragant de
la Métropole d'Aix, & forv
Eglise Cathedrale porte le
nom de S. Maxime & de S.
Theode. Son Chapitreest
composé d'un Prévôt, d'un
Archidiacre, d'un Sacristain,
d'un Capiscol, & de huit
Chanoines, dont l'un efl:
Theologal. Son Diocese n'est
pas de grande étenduë:il renferme
seulement cinquantequatre
Paroisses,& le Doyenné
de Valenfoles
, qui est uni
à la ManseAbbatiale de Cluny.
Le Roy a donné l'Abbaye
d'Hernieres
,
Ordre de Prémontré,
Diocese de Paris, à
l'Abbé Frison.
L'Abbaye de Beaulieu
,
à
l'Abbé Brossard, Grand Vicaire
de Limoges. Il y a en
France quatre Abbayes de ce
nom: deux de l'Ordre de S.
Benoist, dont l'uneest située
dans la Touraine,proche de
Loches, qui fut fondée au
commencement du onziéme
siecle
, par Foulques Nera,
Comte d'Anjou; l'autre est
dans le Limosin,aux confins
du Qiercy, proche la ville de-
Martel Capitale de la Vicomté
de Turenne: elle fut fondéeen
8jj. par Raoul, Archevêque
de BourgesJ&. qui
releve en foy & hommage de
cet Archevêché. Il y en a une
de l'Ordre de Citeaux
,
Docese
cesede Langres, proche le
Duché de - Bar; cette Abbaye
cil: fille deCharlier
: elle a été
fondée au mois de Juillet
1138. Laquatrième est dans
le Diocese de Troye, de l'Ordre
de Prémontré, dont elle
rcèût la Regle en 1140. S.
Bernard parle de cette Abbaye
dans l'Epitre252. -
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Meaux,Ordre de S. Belnoi\
t à»la Dîamne deéChaernis.ay L'Abbaye de Chaillor, Ordre
de S. Augustin, Diocese
de Paris, à la DamePrunclay
de Saint Germain.
L'Abbaye de la Saure, Or.
dre de S. Benoit, Diocese de
Nismes, à la Dame de Morangis.
Erle Prieuré ed Domfront,
à la Dame de Rezali.
Le Roy a nommé l'Evêque
de Tournay à l'Archevêché
de Toulouse. Cette
Ville est la Capitale du Languedoc
,elle est située sur la
Garonne
,
qui la divise en
deux parties fort inégales.
Sa Métropolitaine est Saint
Edenne.CetteEglise est considerable
par plusieurs belles
Chapelles.SonChapitre en
composé d'un Prevoit, d'un
grand Archidiacre, d'un Archidiacre
de Laugarais,&de
vingt quatre Chanoines. Le
Diocese avoit autrefois une
grandeétendue:mais depuis
que les Evéchez de Pamiers,
de Saint Papoul
,
de Lombez
& Lavaur, ont este démembrez,
il ne contient que
deux cent cinquante Paroisses
& six Abbayes. Aptes
cette Cathedrale fuitcelle de
Saint Sernin, qui estAbbatiale
,
Collegiale & l'ancien
Mausolée des Comtes de
Toulouse. Saint Sernin suc
le premier Eveque de l'Eglise
de Toulouse, que le Pape
Jean XXII. érigea en Ar
chevêche l'an 1317. luy donnant
pour Suffragans Pamiers,
Montauban, Mirepoix
Lavaur,Rieux, Lombez,
& S. Papoul. Le Parlement
de Toulouse après celuy
de Paris est le plus grand
du Royaume. Il fut institué
parPhilippes leBel en 1301.
&CharlesVII.lefitsedentaire
en 1443. H en partagé
en cinq Chambres,sçavoir;
la Grand'Chambre,laTournelle,
la Première, la Seconde,
& la Troisiéme des Enquestes,
& celle des Requêtes
que François I. institua
cri 1543. Henry II.la supprima
après 4. années la rétablieen
1558.François II. la
cassa de nouveau par son Edic
du mois de Juillet ijôo. mais
elle fut rétablie par Charles
IX. en 1573.LesConseillers
jouissent d'une prerogative
fort particulière qui est
d'avoir Séance au Parlement
deParis selon l'ordre de leur
reception ; ce qui n'est accordé
aux Conseillers d'aucun
autre Parlement. Ce
Parlement a dans son ressort
le haut &le bas Languedoc,
le Vivarais) le Velay le
Gevaudan
,
l'Albigeois, le
Rouergue
,
le Quercy, le
Lauraguais, le Pays de Foix,
& une partie de la baffe Gascogne.
Dans l'endroit où cil
le Palais estoit autrefois le
Chasteau des Comtes qui en
estoientSouverains. LaMaison
de Ville eil: fort magnifique.
On luy donne le
nom de Capirole, & les Echevins
ou Consuls
,
celuy de
Capitouls. L Université cil
composée de divers Collèges
,dont les principaux sont
ceux des Je suites, de Foix,
de Sainte Cat herine, de Saine
Nicolas & de Narbonne.
Les Ecoles de proie, de
Medecine & de Theologie,
font des plus renommées du
Royaume. Cette Université
fut fondée par le Pape Gre.
goire IX. en 1233. Le circuit
des murailles de cette
Ville est de six mille huit cent
pas communs, que l'on peut
faire en trois heures. Ceux
qui veulent tirer sa grandeur
du fang des Troyens, disent
qu'un de leursChefsnommé
Toulousain ,en jetta les fondemens
; d'autres donnent
cette gloire à un certain
Tholusde la race de Jophet,
ce qui arriva, disentils, six
cens ans avant la fondation
de Rome. Il y en a plusieurs
qui soutiennent qu'elle ait
pris son nom de Tolosa
femme de Polyphême, , qui
eut tant d'amour pour elle,
qu'afin d'éterniser sa mémoire,
il fit bâtir cette Ville II
y a plus d'apparence qu'elle
ait elle appellée des Tolofates,
qui suivirent les Tectosages
dans leurs expéditions,
& qu'on accusa d'avoir enlevé
du Temple de Delphes
cette prodigieusequantité
d'or qu'on failoit monter à
quarante millions
J que le
Romain Cæpio trouva prés
de cette Ville dans un Lac où
ils l'avoient jette par l'avis de
leurs Devins, qui leur annoncerent
que c'estoit le fcul
moyen de guerir d'une maladie
maligne qui les defoloit
, ce qui a donné lieu au
Proverbe de l'or de Toulouse.
Les Romainsenayant
fait une Colonie
,
luy choisirent
Minerve pour Protectrice,
d'où elle a esté quelquefois
nomméePalladia
)
ils l'embellirent d'un Amphiteatre
& d'un Capitole. Il
n'y a que Toulouse
,
Narbonne,&
Carthage la neuve
,
où ils ayent jamais fait
bâtir un Capirole. On ne
sçait pas même si CEghic de
de Nostre
- Dame n'estoit
point celuy de Jupiter, &
celle de Saint Quentin celuy
d'Apollon.
Toulouse fut longtemps
gouvernée par les Comtes
dont le premier fut Chorson
ou Torfin du temps de
Charlemagne, & dont le dernier
fut Alphonse frere de S.
Louis, & de Comte de Poitiers
,
après la mort duquel
& de Jeanne sa femme sans
cnfans en 1270. à leur retour
d'Affrique, la Comté.
de Toulouse fut réuni à la
Couronne de France) suivant
le Traité qui avoitesté
fait à Paris l'an 1228. avec le
Comte Raymond dernier de
ce nom,& pere deladite
Jeanne. La Feste des Jeux
Floraux elt une chose tresremarquable
en cette Ville.
lis furent instituez en 1 314.
par sept hommes de condition
de la Ville qui aimoient
les belles Lettres. & qui s'
tant assemblez dans un J ardin
au Fauxbourg de Saint-
Etienne, firent une Lettre
circulaire, par laquclleils
invitèrent tous les Trouvaires
ou Poëtes des environs,
de se rendre à Toulouse le
premier jour de May de la
même année , promettant
de donner une Violette d'or
pour Prix à celuy qui auroic
recité les plus beaux Vers;
cé projet plut tellement aux
Capitouls qu'il fut fefolú
qu'on l'executeroit toutes les
annéesauxdépens du public.
Pour donner quelque forme.
a cette Assemblée
, on créa
un Chancelier & un Secretaire.
Désce temps là les [cpt
qui avoientestécause decette
Institution prirentlenom
de Mainteneurs. On ajoûta
depuis à la Violette deux autres
fleurs, l'Eglantine & le
Soucy pour servir de second
& de troisiéme Prix.
Vers l'an 1540. une Dame
de Toulouse
,
appellée Clemence
I faure, forma le dessein
d'éterniser sa mémoire
par l'Institution d'une Feste
qui sut appellée les Jeux Floraux
,& qu'ellevoulue qu'on
cclebrast le premier & le
troisième jour de May. Elle
laissa pour cela la plusgrande
partie de son bien à Messieurs
de Ville, à condition
qu'ils feroient faire tous les
ans quatre fleurs de vermeil,
qui seroient l'Eglantine
,
le
Soucy
,
la Violette & l'Oeillet.
L'Hostel de Ville qui cft
très- beau estoit la Maison de
cette Dame, qu'elle leur donna
pour y celebrer ces Jeux;
avec la Place du Marché, appellée
la Pierre. Sa Satuë qui
est de marbre blanccouronnée
de fleurs & ceinte d'une
ceinture aussi de fleurs,cft
dans une niche contre la muraille
de la grande Salle de cet
Hostel. Le Roy par ses Lettres
Parentes du mois de Septembre
1694.érigea les Jeux
Floraux de Toulouse en Académie
de belles Lettres, avec
le Brevet de nomination
d'un Chancelier de ces Jeux
& de trente-cinq Académiciens.
Les Prix qui s'y
donnent à present font
une Amaranthe d'or
, une
Violette,une Eglantine, &
un Soucy d'argent.
L'Archevesque de Toulouse
se nomme René François
de Beauvau, fils de
Jacques de Beauvau 3e du
nom, Chevalier Marquis du
Rivau, & de Dame N/hric
de Campet de Saujon, son
épouse; il fut d'abord grand
Vicaire de Sarlat sous François
de Beauvau, Evcfquc
dudit lieu, son Oncle, puis
nommé Evesque de Bayonnc
le premier Novembre 1700.
au lieu de Messire Leon de la
Lanne, qui estoit mort la
nInc année, & fut sacré
à Paris le 17.Juillet 1701.
en l'Eglise du Noviciat des
Jesuites par l'Archevesque
d'Auch
,
son Metropolitain,
Armand Tristan de la Baume
de Suse, assisté de Messire
François de Clermont-
Tonnere,Evesque de Lan..
gres, Pair de France, son
parent, & de Messire François
de Kerhoen de Coëncafaô,
Evesqued'Avranche,
•
fut transféréàl'Evesché de
Tournay le jour de Pasques
24. Avril 1707. vaccant
par la mort de Louis Marcel
de Coetlogon, qui deceda à
Tournay le 18. Avril de ladite
année 1707 & enfin
transferé à l'Archevesché de
ToulouCc) le Juillet
1713.
La Maison de Beauvau en
tres illustre& tres-ancienne,
descenduë des Anciens
Comtes d'Anjou par Foulques
d'Anjou,Seigneur de
Briolan, & de Jirzé, que
l'on dit estre quatr iéme fils
de Foulques deuxiéme du
nom, Comte dAnjou & de
Ger berge de Bretagne. Il
fut pere de Foulques I1 du
nom, Seigneur de Beauvau
& de Jarzé, qui mourut à
Angers, trois jours aprés
Pasques, l'an 1000. c'est de
ce Foulques premier Seigneur
de Beauvau que toute
cette Maison descend par
vingt-deux generations jusques
à Mr l'Archevêque de
Toulouse, danslesquels degrez
il se rencontre des alliances
tres- considerables ,
& celle qui fait plus d'honneur
à cette Maison estcelle
qu'lfabeau de Beauveaucontractaen1454.
avec Jean
de Bourbon Comte de Vcndorme,
Prince du Sang
Royal de France, de laquelle
cil: descenduë toute la branche
Royale de Bourbon, &
par elle presque tous les
Princes & Princesses de l'Europeen
descendent,&l'honneur
qui en reste à la Maison
de Beauveau
,
c'est que
dans toutes les veines des
Princes& Prince sses del Europe
, le Sang de Beauveau
y circuleavec le leur, & se
trouve allié du 8 au2edegré
avec toutes les Testes couronnées,
Cette Maison s'est divisée
en quantité de branc hes
, dontl'aînéeest tom bée dans
la Maison de Bourbon;
comme j'ay dit cy -
dessus,
par le mariage d'Isabeau avec
le Prince Jean de Bourbon
Comte de la Marche
, auquel
elle apporta les Terres
de la Rocheguyon & de
Champigny. La seconde
Branche est celle de Manonville,
qui cil: en Lorraine
*
& qui subsiste en plusieurs
branches
,
dont 1aînée
subsiste en la per sonne
du Marquis de Beauveau Maréchal
de Lorraine, quia des
cnfans
, & le Marquis de
Craon grand Ecuyer de Lorraine
son frere, qui a aussi
des enfans. Cette branche
est divisée en quantité de rameaux;
sçavoir celles deNovian
,de Rollan
,
Depcnfc
, de Panges, de Lannan Reneuve
; de Begnipont
,
&
Sandaucourt. La troisiéme
branche cft celle de Precigny,
divisée en celles de Tigny,
& de S. Laurent de
Mortiers. Et la quatriéme
cft celle du Rivau
,
de laquelle
est l'Archevêque de
Toulouse, qui te divise en
deux rameaux ; sçavoir
,
le
Marquis de Beauveau le Rivau,
& les Seigneurs de Ri.
varennes.
L'Abbé Phelypeaux, Chanoine
de Nôtre- Dame à l'Evêché
de Riez. Cette villeest
dans la Provence, à onze
lieuës d'Aix:elle est située au
bas d'une montagne , entre
deux petites rivieres, qui fc
rendent par une même embouchure
dans le Verdon.
Son Evêché est suffragant de
la Métropole d'Aix, & forv
Eglise Cathedrale porte le
nom de S. Maxime & de S.
Theode. Son Chapitreest
composé d'un Prévôt, d'un
Archidiacre, d'un Sacristain,
d'un Capiscol, & de huit
Chanoines, dont l'un efl:
Theologal. Son Diocese n'est
pas de grande étenduë:il renferme
seulement cinquantequatre
Paroisses,& le Doyenné
de Valenfoles
, qui est uni
à la ManseAbbatiale de Cluny.
Le Roy a donné l'Abbaye
d'Hernieres
,
Ordre de Prémontré,
Diocese de Paris, à
l'Abbé Frison.
L'Abbaye de Beaulieu
,
à
l'Abbé Brossard, Grand Vicaire
de Limoges. Il y a en
France quatre Abbayes de ce
nom: deux de l'Ordre de S.
Benoist, dont l'uneest située
dans la Touraine,proche de
Loches, qui fut fondée au
commencement du onziéme
siecle
, par Foulques Nera,
Comte d'Anjou; l'autre est
dans le Limosin,aux confins
du Qiercy, proche la ville de-
Martel Capitale de la Vicomté
de Turenne: elle fut fondéeen
8jj. par Raoul, Archevêque
de BourgesJ&. qui
releve en foy & hommage de
cet Archevêché. Il y en a une
de l'Ordre de Citeaux
,
Docese
cesede Langres, proche le
Duché de - Bar; cette Abbaye
cil: fille deCharlier
: elle a été
fondée au mois de Juillet
1138. Laquatrième est dans
le Diocese de Troye, de l'Ordre
de Prémontré, dont elle
rcèût la Regle en 1140. S.
Bernard parle de cette Abbaye
dans l'Epitre252. -
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Meaux,Ordre de S. Belnoi\
t à»la Dîamne deéChaernis.ay L'Abbaye de Chaillor, Ordre
de S. Augustin, Diocese
de Paris, à la DamePrunclay
de Saint Germain.
L'Abbaye de la Saure, Or.
dre de S. Benoit, Diocese de
Nismes, à la Dame de Morangis.
Erle Prieuré ed Domfront,
à la Dame de Rezali.
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Résumé : Dons du Roy.
Le texte décrit diverses nominations et donations royales, ainsi que des informations historiques et géographiques sur plusieurs villes et institutions françaises. Le roi a nommé l'évêque de Tournay à l'archevêché de Toulouse, une ville capitale du Languedoc située sur la Garonne. La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse est remarquable pour ses chapelles et son chapitre composé de dignitaires variés. Le diocèse de Toulouse, autrefois étendu, a été réduit après le démembrement de plusieurs évêchés. La basilique Saint-Sernin, ancienne abbatiale et mausolée des comtes de Toulouse, est également mentionnée. Le Parlement de Toulouse, après celui de Paris, est le plus grand du royaume. Institué par Philippe le Bel en 1301 et rendu sédentaire par Charles VII en 1443, il est divisé en cinq chambres. Les conseillers de ce parlement bénéficient de privilèges particuliers, notamment celui de siéger au Parlement de Paris. Le ressort du Parlement de Toulouse couvre plusieurs provinces, dont le Languedoc, le Vivarais et le Rouergue. Toulouse possède une maison de ville magnifique, appelée Capitole, et des écoles renommées en droit, médecine et théologie. La ville a une histoire riche, avec des fondations légendaires et des périodes de gouvernance par les comtes de Toulouse. Les Jeux Floraux, institués en 1324, sont une fête littéraire notable, érigée en académie de belles-lettres par le roi en 1694. L'archevêque de Toulouse, René François de Beauvau, est issu d'une famille illustre descendant des comtes d'Anjou. Il a occupé plusieurs postes ecclésiastiques avant sa nomination à Toulouse en 1713. Le texte mentionne également diverses abbayes et leurs nouvelles attributions, ainsi que des descriptions de villes comme Riez et leurs évêchés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3681
p. 266-274
Suplément aux Nouvelles.
Début :
Les lettres de Catalogne portent, que le Duc de Popoli [...]
Mots clefs :
Duc de Popoli, Barcelone, Révolte, Blocus, Miquelets, Artillerie, Troupes françaises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suplément aux Nouvelles.
SalementauxNQHVelles.
Les Ietrres de Catalogne
portent,que leDuc dePopoli
avoir continué sa marche avec
l'armée, sans que les peu- -
ples y ayent aucune opposition:
qu'au-contraire les Villes
& les Bourgs envoyoient
des Deputés pour assurer de
-
leur obeïssance & de leur fidélité
: que les Habitans de la
Ville& du Château de Berga,
sur leLlobregat, avoient tué
le Colonel Don Francisco
Puig de Pierafira, qui y étoit
en garnison
,
& quiécoit un
des quatre Chefs de la révolté
de la plaine de Vich
, & qu'il
y avoir dans le Château de
Berga une grande quantité
d'artillerie & de munitions:
queledétachement que le
Duc de Popoliavoit fait pour
chasser les Miquelets & les
Volontaires de quelques paffages
& défiés qu'ils occupaient)
les avoient entierement
défait: que les Troupes
de sa Majesté Carholique s'etant
avancees à la portee du
du canon de Barcelone, on
avoir tiré à boulet sur elles;
ce qui marquoit assez que les
Rebelles y étoient encore les
maîtres. Les derniers avis aCfurent
, que le 27 Juillet le
Duc de Popoli étoit campé à
l'Hospitalet aux environs de
Barcelone: qu'il avoitentiement
bloqué laVille,&qu'il
faisoit les dispositiens necessaires
pour la réduire: qu'elle
étoitbloquée du côté de la
Mer par six Galeres dEspagne,
quid'abord avoienr pris
une barque de Mayorque,
chargée de deux cent Cano-
O niers & de munitions, & ensuite
trois autres bâtimens,
chargez de sel & de provisions
pour Barcelone: & que
le Duc de Popoli avoir reçû
par mer un grand convoyde
farine&de grains qui avoicnc
été débarqué dans la riviere
de Llobregat. On mande
d"Ostalric
, que le Gouverneur
de cette Ville avoir prié
les Troupes Françoises qui
sont dans le Lampourdan, de
s'approcher de cette place-là,
pour empêcher les Rebelles
de s'y introduire par intelligence,
& pour contenir dans
l'obéissancelesMècontens
qui y peuvent être;mais qu'il
avoit refusé de laisser lesFrançois,
voulant luy-même remettre
la place au Duc de Popoli,
dont il attendoit incessament
lleessoorrddrreess;-queles garnisons
Françoises qui étoient
dans la Citadelle de Pampelune,
& à Taraçona sur
la frontiere d'Aragon, avoient
remis ces places
aux Espagnols
,
& qu'elles
étoient retourné1es en FFrance:
& que celles de Puicerda de
Belvert, étoient aussi parties,
aprés avoir démoli les forrihcatiens
qai y avoient été faites.
On assure que Don Antonio
de Villaroel que les Rebelles
avoient choisi pour leur
General, malgré sonrefus,
s'étoit retiré à Collioure.
Les lettres de Genes confirment
l'arrivée du Comte
de Staremberg
, avec la plus
grandepartie des troupesqui
étoient en Catalogne qu'il
dévoit dans peu de jours partir
pour Vienne, où leCom
te de Konigsegg ett arrive de.
puis-quelques jours pour rendre
compte de ce qui s'est pasfé
à l'évacuation de la Catalogne
: que TAhbé de Kempten
avoit refusédaccepter
la ch arge de Président du
Conseil Aulique,& qu'il avoit
pris congé de la Cour pour
retourner dans sesEtatsque'
les Troupes Allemandes qui
sont débarquées à Genes, avoient
ordre de se tenir prêtes
à marcher dès que les autres -
feront arrivées, pour aller
joindre l'armée sur le Rhin,
- sçvoir, le Regiment deCar
valerie de Caraffa
,
& celuy
d Infanterie de Wetzel. Celles
de Naples portent, que le
Comte de Thaun avoicordonné
qu'onpréparât des
quartiers pour quatre mille
Allemans attendu dans peu à
Genes, du nombre de ceux
qui étoient en Catalogne:que
le, Officiers & Soldats Espagnols
qui y étoient parmi les
Troupes,& qui ont refusé de
prêter un nouveau frerment'.à,
l'Archiduc, estoient encore
dans l'Arsenal 3& que leterme
qu'on leur avoir donné
pour se retirer, avoit été prolongé
; qu'on avoit propose
à pluflairs d'être distribués
dân-ç les Regimens Allemans,
qu'ils l'avoient refusé, & qu'-
ils avoient mieux aimé quitter
le seervice
: que les passeports
permis leur avoient étéaccordés,&
que leComte deThaun
avoit fait offrir àceux qui ne
voudroienr pas servir ny rtourner,
à demeurrer dans le
- Royaume : que le Prince de la
Torella arrivé depuis qudques
jours de laCour devienne
,
avoit apportéauCpmtc
de Thaun le Collier de la Toison
d'or
, & que le Marquis
del Valto dévoie luy donnes:
en ceremonie.
Les Ietrres de Catalogne
portent,que leDuc dePopoli
avoir continué sa marche avec
l'armée, sans que les peu- -
ples y ayent aucune opposition:
qu'au-contraire les Villes
& les Bourgs envoyoient
des Deputés pour assurer de
-
leur obeïssance & de leur fidélité
: que les Habitans de la
Ville& du Château de Berga,
sur leLlobregat, avoient tué
le Colonel Don Francisco
Puig de Pierafira, qui y étoit
en garnison
,
& quiécoit un
des quatre Chefs de la révolté
de la plaine de Vich
, & qu'il
y avoir dans le Château de
Berga une grande quantité
d'artillerie & de munitions:
queledétachement que le
Duc de Popoliavoit fait pour
chasser les Miquelets & les
Volontaires de quelques paffages
& défiés qu'ils occupaient)
les avoient entierement
défait: que les Troupes
de sa Majesté Carholique s'etant
avancees à la portee du
du canon de Barcelone, on
avoir tiré à boulet sur elles;
ce qui marquoit assez que les
Rebelles y étoient encore les
maîtres. Les derniers avis aCfurent
, que le 27 Juillet le
Duc de Popoli étoit campé à
l'Hospitalet aux environs de
Barcelone: qu'il avoitentiement
bloqué laVille,&qu'il
faisoit les dispositiens necessaires
pour la réduire: qu'elle
étoitbloquée du côté de la
Mer par six Galeres dEspagne,
quid'abord avoienr pris
une barque de Mayorque,
chargée de deux cent Cano-
O niers & de munitions, & ensuite
trois autres bâtimens,
chargez de sel & de provisions
pour Barcelone: & que
le Duc de Popoli avoir reçû
par mer un grand convoyde
farine&de grains qui avoicnc
été débarqué dans la riviere
de Llobregat. On mande
d"Ostalric
, que le Gouverneur
de cette Ville avoir prié
les Troupes Françoises qui
sont dans le Lampourdan, de
s'approcher de cette place-là,
pour empêcher les Rebelles
de s'y introduire par intelligence,
& pour contenir dans
l'obéissancelesMècontens
qui y peuvent être;mais qu'il
avoit refusé de laisser lesFrançois,
voulant luy-même remettre
la place au Duc de Popoli,
dont il attendoit incessament
lleessoorrddrreess;-queles garnisons
Françoises qui étoient
dans la Citadelle de Pampelune,
& à Taraçona sur
la frontiere d'Aragon, avoient
remis ces places
aux Espagnols
,
& qu'elles
étoient retourné1es en FFrance:
& que celles de Puicerda de
Belvert, étoient aussi parties,
aprés avoir démoli les forrihcatiens
qai y avoient été faites.
On assure que Don Antonio
de Villaroel que les Rebelles
avoient choisi pour leur
General, malgré sonrefus,
s'étoit retiré à Collioure.
Les lettres de Genes confirment
l'arrivée du Comte
de Staremberg
, avec la plus
grandepartie des troupesqui
étoient en Catalogne qu'il
dévoit dans peu de jours partir
pour Vienne, où leCom
te de Konigsegg ett arrive de.
puis-quelques jours pour rendre
compte de ce qui s'est pasfé
à l'évacuation de la Catalogne
: que TAhbé de Kempten
avoit refusédaccepter
la ch arge de Président du
Conseil Aulique,& qu'il avoit
pris congé de la Cour pour
retourner dans sesEtatsque'
les Troupes Allemandes qui
sont débarquées à Genes, avoient
ordre de se tenir prêtes
à marcher dès que les autres -
feront arrivées, pour aller
joindre l'armée sur le Rhin,
- sçvoir, le Regiment deCar
valerie de Caraffa
,
& celuy
d Infanterie de Wetzel. Celles
de Naples portent, que le
Comte de Thaun avoicordonné
qu'onpréparât des
quartiers pour quatre mille
Allemans attendu dans peu à
Genes, du nombre de ceux
qui étoient en Catalogne:que
le, Officiers & Soldats Espagnols
qui y étoient parmi les
Troupes,& qui ont refusé de
prêter un nouveau frerment'.à,
l'Archiduc, estoient encore
dans l'Arsenal 3& que leterme
qu'on leur avoir donné
pour se retirer, avoit été prolongé
; qu'on avoit propose
à pluflairs d'être distribués
dân-ç les Regimens Allemans,
qu'ils l'avoient refusé, & qu'-
ils avoient mieux aimé quitter
le seervice
: que les passeports
permis leur avoient étéaccordés,&
que leComte deThaun
avoit fait offrir àceux qui ne
voudroienr pas servir ny rtourner,
à demeurrer dans le
- Royaume : que le Prince de la
Torella arrivé depuis qudques
jours de laCour devienne
,
avoit apportéauCpmtc
de Thaun le Collier de la Toison
d'or
, & que le Marquis
del Valto dévoie luy donnes:
en ceremonie.
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Résumé : Suplément aux Nouvelles.
Le texte décrit les événements militaires et politiques en Catalogne. Le Duc de Popoli a progressé avec son armée sans rencontrer de résistance, les villes et bourgs se soumettant à son autorité. Les habitants de Berga ont tué le Colonel Francisco Puig de Pierafita, un chef rebelle, et possèdent une grande quantité d'artillerie. Les troupes du Duc de Popoli ont vaincu les Miquelets et les Volontaires. Les rebelles ont ouvert le feu sur les troupes espagnoles à portée de canon de Barcelone. Le 27 juillet, le Duc de Popoli a établi son camp à l'Hospitalet, bloquant ainsi Barcelone, avec le soutien de six galères espagnoles en mer. Le Gouverneur d'Ostalric a refusé l'aide des troupes françaises, préférant remettre la ville au Duc de Popoli. Les garnisons françaises ont quitté Pampelune, Tarazona, Puicerda et Belvert. Don Antonio de Villaroel, nommé général des rebelles, s'est retiré à Collioure. Les lettres de Gênes confirment l'arrivée du Comte de Staremberg, qui doit se rendre à Vienne. Les troupes allemandes à Gênes se préparent à rejoindre l'armée sur le Rhin. À Naples, le Comte de Thaun prépare des quartiers pour les troupes allemandes. Les officiers espagnols refusant de prêter serment à l'Archiduc ont quitté le service. Le Prince de la Torella a remis le Collier de la Toison d'or au Comte de Thaun.
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3682
p. 275-282
Au Camp devant Landau le 20. Aoust 1713.
Début :
Avant hier je montay ma huitiéme tranchée qui fait la [...]
Mots clefs :
Camp, Tranchée, Grenadiers, Contre-gardes, Drapeau blanc, Otages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Au Camp devant Landau le 20. Aoust 1713.
An Camp devant Landau le
2.0. AvuftJ713.
Avanthier je montay ma
huitiéme tranchée qui fait
la cinquante-huitième du
Siège: L'on attaqua les deux
Contre Gardes; sçavoir celle
du Réduit & celle de la
demie-lune;la premiere fut
attaquée par les deux Compagnies
de Grenadiers de
mon Regiment,soûtenuë
d'une de Daguillc & une de
NIce.) qui sortirenr par le
Pasté & passerent le long du
Bâtardeau qui est à l'Angle
de l'ouvrage où l'on avoit
mis de clayes; nos Grenadiers
gagnerent cet Angle
& monterent dans l'ouvrage,
leur ordre estoit de fuir
vre le long de l'épaule jusqu'à
la communication du
chemin couvert qui cft à la
droite de nostre attaque., &
en même temps deux Compagnies
de Grenadiers de
Surbeck passerent la rivicre
au-dessous du Pont qui avoit
esté rompû & monteent
dans le même ouvrage
our nettoyer l'épaule gau..
hc; cela a estéexecuté avec
ne valedr inconcevable &
os Grenadiers se sont renus
maistres de tout jusqua
i premiere place d'armes du
hemin couvert malgré la
a resistance qu'ont fait les
nnemis, à quatre trrverses
lui estoient avant cette placc
l'armes des six Officiers de
Grenadiersde mon Régien
ayeû deux
-.
de tuez ôc
rois de blessez nous avons
raic nostre logement entier;
çavoir, coupé l'ouvrage de
la gorge le long du fosé du
Reduit & deux boyaux parale
lles aux deux Flancs de
l'ouvrage; l'autre Contre-
Garde de la demie-lune, aprés
avoir fait joüé deuxmines
aux deux épaules, ont
esté attaquez par deux Compagnies
de Xaintonges d'une
part & de l'autre par la
troisîéme de Sui beck, &les
deux de Bur bon, ouvrage
a esté emporté comme l'autre,
à la reserve que les- A[--
úegcz ont gardé deux tra
ver sèss dont nous ne no
lommes pas rendus Maiftrifl
Le Comte de Sczane& Mr
de Gonlaque eftoiem les Généraux
de tranchéej Mr de
Cebret, Brigadier, & moy
nous avons esté chargez de
l'attaque de la droite. Mr
Houet, Capitaine aux Gardes
montant comme Brigadier
avec Mr de Lemellc
Colonel à la fuite de Sorbcck,
de celle de l'autre demie-
lune; ils ont perdu un
Capitaine de Grenadiers tué,
&un bkfle5& un Lieutenant
& environ soixante-six Grenadiers
; à nostre attaque un
Capitaine de mon Régiment
& un Lieutenant tuez, ci
Capitaines blessez, qua
Lieutenants ou Sous-Liei
nants & environ quat
vingt Grenadiers dont il
a dix-neufd'une Compagi
& dix-sepe de l'autre. Il)
eu environ cent travaillel
tuez; nous avons pris à h
taque de mon Regiment 6
prisonniers avec un Capit;
n:. Les Affiegezavoientcei
Grenadiers, cent Fufilie
dans cet ouvrage & cer
pour les foûrenir; cette bc
sogne a elle faite de fiiço
que Meilleurs les tvlard
chaux ont esté très-contents,
ils ne lont pas moins cilé
lors qu'ils ont [û qu'à neuf
heures les, Assiegez avoienc
arboré le Drapeau blanc &
demandoient des otages,jy
ay esté envoyé avec unLieutenant
Colonel, un Major;
ils ont d'abord demandez la mc Capitulation que Mr
leMaréschal de Tallard avoir
accordé au Comte de Frize;
elle leur a elle rerufee, nos - Mareschaux les voulant prilanniers
de guerre. Ils demandèrent
ensuite celle que
le Prince Eugene avoir accordec
a Tournay, elle leur a
encore cfté refusée; enfin à
huit heures nous recommençâmes
à tirer,& cette nuit
ils ont fait un feu enragé ;
mlis au moment que je vous
écrit on me vient dire qu'ils
ont arboré le Drapeau sur la
2.0. AvuftJ713.
Avanthier je montay ma
huitiéme tranchée qui fait
la cinquante-huitième du
Siège: L'on attaqua les deux
Contre Gardes; sçavoir celle
du Réduit & celle de la
demie-lune;la premiere fut
attaquée par les deux Compagnies
de Grenadiers de
mon Regiment,soûtenuë
d'une de Daguillc & une de
NIce.) qui sortirenr par le
Pasté & passerent le long du
Bâtardeau qui est à l'Angle
de l'ouvrage où l'on avoit
mis de clayes; nos Grenadiers
gagnerent cet Angle
& monterent dans l'ouvrage,
leur ordre estoit de fuir
vre le long de l'épaule jusqu'à
la communication du
chemin couvert qui cft à la
droite de nostre attaque., &
en même temps deux Compagnies
de Grenadiers de
Surbeck passerent la rivicre
au-dessous du Pont qui avoit
esté rompû & monteent
dans le même ouvrage
our nettoyer l'épaule gau..
hc; cela a estéexecuté avec
ne valedr inconcevable &
os Grenadiers se sont renus
maistres de tout jusqua
i premiere place d'armes du
hemin couvert malgré la
a resistance qu'ont fait les
nnemis, à quatre trrverses
lui estoient avant cette placc
l'armes des six Officiers de
Grenadiersde mon Régien
ayeû deux
-.
de tuez ôc
rois de blessez nous avons
raic nostre logement entier;
çavoir, coupé l'ouvrage de
la gorge le long du fosé du
Reduit & deux boyaux parale
lles aux deux Flancs de
l'ouvrage; l'autre Contre-
Garde de la demie-lune, aprés
avoir fait joüé deuxmines
aux deux épaules, ont
esté attaquez par deux Compagnies
de Xaintonges d'une
part & de l'autre par la
troisîéme de Sui beck, &les
deux de Bur bon, ouvrage
a esté emporté comme l'autre,
à la reserve que les- A[--
úegcz ont gardé deux tra
ver sèss dont nous ne no
lommes pas rendus Maiftrifl
Le Comte de Sczane& Mr
de Gonlaque eftoiem les Généraux
de tranchéej Mr de
Cebret, Brigadier, & moy
nous avons esté chargez de
l'attaque de la droite. Mr
Houet, Capitaine aux Gardes
montant comme Brigadier
avec Mr de Lemellc
Colonel à la fuite de Sorbcck,
de celle de l'autre demie-
lune; ils ont perdu un
Capitaine de Grenadiers tué,
&un bkfle5& un Lieutenant
& environ soixante-six Grenadiers
; à nostre attaque un
Capitaine de mon Régiment
& un Lieutenant tuez, ci
Capitaines blessez, qua
Lieutenants ou Sous-Liei
nants & environ quat
vingt Grenadiers dont il
a dix-neufd'une Compagi
& dix-sepe de l'autre. Il)
eu environ cent travaillel
tuez; nous avons pris à h
taque de mon Regiment 6
prisonniers avec un Capit;
n:. Les Affiegezavoientcei
Grenadiers, cent Fufilie
dans cet ouvrage & cer
pour les foûrenir; cette bc
sogne a elle faite de fiiço
que Meilleurs les tvlard
chaux ont esté très-contents,
ils ne lont pas moins cilé
lors qu'ils ont [û qu'à neuf
heures les, Assiegez avoienc
arboré le Drapeau blanc &
demandoient des otages,jy
ay esté envoyé avec unLieutenant
Colonel, un Major;
ils ont d'abord demandez la mc Capitulation que Mr
leMaréschal de Tallard avoir
accordé au Comte de Frize;
elle leur a elle rerufee, nos - Mareschaux les voulant prilanniers
de guerre. Ils demandèrent
ensuite celle que
le Prince Eugene avoir accordec
a Tournay, elle leur a
encore cfté refusée; enfin à
huit heures nous recommençâmes
à tirer,& cette nuit
ils ont fait un feu enragé ;
mlis au moment que je vous
écrit on me vient dire qu'ils
ont arboré le Drapeau sur la
Fermer
Résumé : Au Camp devant Landau le 20. Aoust 1713.
Le 20 octobre 1713, lors du siège de Landau, l'auteur a supervisé la construction de sa 58ème tranchée. Les troupes ont attaqué les deux contre-gardes, celle du réduit et celle de la demi-lune. La première contre-garde a été prise par les grenadiers du régiment de l'auteur, soutenus par des compagnies de Daguille et de Nice. Ils ont sécurisé un angle de l'ouvrage et nettoyé l'épaule gauche. Simultanément, deux compagnies de grenadiers de Surbeck ont traversé la rivière et pris la première place d'armes malgré la résistance ennemie. Les pertes incluent deux officiers de grenadiers tués et trois blessés dans le régiment de l'auteur. Les travaux de sape ont coupé l'ouvrage et creusé des boyaux parallèles. La deuxième contre-garde a été attaquée par des compagnies de Xaintonges, de Suibek et de Burbon, mais les assiégés ont gardé deux traverses. Les généraux de tranchée étaient le Comte de Szeane et Monsieur de Gonlaque, tandis que Monsieur de Cebret et l'auteur dirigeaient l'attaque de la droite. Les pertes ennemies incluent un capitaine de grenadiers tué et environ soixante-six grenadiers. Les assiégés ont arboré le drapeau blanc à neuf heures, demandant des otages, mais leurs demandes de capitulation ont été refusées. À huit heures, les tirs ont repris et les assiégés ont continué à résister.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3684
p. 3-32
Avanture tragi-comique, extraite d'une lettre Espagnole, écrite de Tolede au temps que Philippe V. s'empara de Madrid.
Début :
Je vous fais part, mon cher ami, d'une avanture [...]
Mots clefs :
Aventure tragi-comique, Tolède, Philippe V, Retraite incendiaire, Castillan, Don Quichotte, Château, Siège, Combat, Chevalerie, Claire, Mariage, Victoire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avanture tragi-comique, extraite d'une lettre Espagnole, écrite de Tolede au temps que Philippe V. s'empara de Madrid.
jlvanture tragi-comique,extraite
d'une lettre Espagnole, écrite
de Tolede an temps que Philippe
V. s'empara de Madrid.
E vousfais part,
moncher ami,d'une
avanture veritable
,à laquelle a donné
lieu la retraite incendiaire
des ennemis : c'étoit
dans un village à
sept ou huit lieuës d'ici.
A leur approche tout
trem bla dans ce village,
excepté le Heros du lieu,
vieux Castillan, intrepide
, grand homme,
droit, sec & basané, assez
verd encore pour l'âge
de quatre-vingt-deux
étns qu'il avoit. Il se dit
de la race de Don Quixotte:
mais rien ne prouve
cette genealogie, que
sa figure & ses visions.
Il dit ordinairement qu'-
il a de Don Quixotte la
valeur, sans en avoir la
folie: mais lui seul fait
cette exception. Il lui
ressemble en tout, &
cette avanture, quoy
qu'exactement vraye, tiendroit placedans celle
de Don Quixotte, sielle
étoit un peu plus plaisante.
Mais je vous l'envoye
telle qu'elle est.
Nôtre Heros de villageétoit
retiré dans une
mazure ancienne, qu'il
appelloit château, en faveur
d'une vieille tour
bâtie du temps des Maures.
Ce fut dans cette
tour qu'il fit porter tout
son petit meuble antique,
ses vieux titres &
son argent: maiscequ'il
vouloit sur-tout mettre
à couvert du
-
pillage,
c'étoit une jeune Espagnole,
âgée feulement de
quinze ans, belle comme
le jour, & dont il
étoit héroïquement amoureux
, c'est à dire
d'un amour pur soûtenu
de quatre-vingt- deux
ans, qu'il avoit contrainte
par tyrannie à rester
dans son château, enattendant
un mariage legitimement
resolu par
les parens de Claire; c'est
le nom de celle que nous
appellerons dés à present
son épouse, comme Agnés
l'étoit d'Arnolfe:
mais cette Agnés-ci étoit
encore plus deniaisée.
Ses parens, qui ctoient
fort pauvres,s'étoient
determinez àce
mariage, pour faire heriter
bientôt leur fille
,c
du tresor de ce vieux
Espagnol. 1"
Nôtre Don Quixotte
s'étoitdonc armé de pied
en ca p, & n'avoi t pas
oublié une ceinture qui
soûtenoit six pistolets ôc
deux dagues Castillannes
, il s'étoit mis un
pot en tête, percé de tous
côtez, & mangé de
roüille,& n'avoit qu'une
moitié de cuirasse par
devant, & n'étoitarmé
par les épaules que de la
ferme resolution qu'il
avoit prise de ne point
tourner le dos à l'ennemi.
Il faisoit beaucoup
va loir à sa jeune épouse
la violence qu'il se faisoit
de n'aller pas au-devant
des ennemis, se faisant
une loy de chevalerie
de ne pas abondonner
sa Dame;& la petite
rusée feignoit de prendre
la chose du côté que
le vieux jaloux la lui
montroit:mais cette jalousie
affreuse étoit la
feule cause qui le faisoit
retrancher dans sa tour.
.>
Cependant la petite
Claire son épouse oublioitpresque
la peur
qu'elle avoit de l'approche
des ennemis, pour
rire du dessein & de l'accoutrement
ridicule de
son vieux tyran;& ce
qui diminuoit sa peur
encore,c'étoit une lettre
qu'elle avoit reçûë
secretement, & dont
nous verrons les effets
dans la fuite. Elle prenoit
un plaisir malin à
se moquer de ses rodomontades
lui disoit:
Mon cher époux, pourquoy
vous armer sipesamment
?vôtre seul aspect
fera trembler ceux
qui vous vont assieger.
Je cache ma valeur fous
mes armes,lui répondit
le Castillan ; si je la
laissois à découvert, on
ne m'attaqueroitqu'en
tremblant, &. j'aurois
moins de gloire à vaincre.
Mettez donc encore
un autre casque sur vôtre
tête, répondit la jeune
épouse; car celui-là
est tout percé, & l'on
voit vôtre valeur à tra- vers. :•••'
?
Pendant ce discours
onentendit dans la cour,
du château des cris, Lr
plusieurs soldats bien armez&
cuirassez quitâchoit
d'escalader la tour
par un côté. D'abord la
jeune femme fit remarquer
au vieux Chevalier
qu'on l'attaquoit foiblement,&
qu'il faloit qu'il
ménageât les coups qu'il
avoit à tirer, pour se défendre
quand les ennemis
feroient montez. Il
trouva l'avis bon, & ne
tira point,observant seulement
les escaladeurs.
Ils étoient déja à portée
des coups: mais ils n'osoient
avancer à caufede
la fiere contenance du
ChevalierEspagnol, qui
pendant ce temps- là se
sentit saisir par deux
bras plus forts que ceux
de sa jeune épouse, qu'il
croyoit feule avec lui
dans latour, & il fut
sort surpris quand il vie
sur sa poitrine deux -
gros bras nerveux & armez
de cuirasse. C'étoit
en effet un autre Chevalier
à peu prés armé
comme il l'étoit lui-même.
Cet homme armé
étoitentré par une fenêtre
du grenier de cette
tour, par où la jeune accordéeavoit
pris foinde
descendre avec la poulie
de la fenestre, une corbeiHe,&:
les deux bouts
de la corde à puits, avec
laquelle le Chevalier &£
trois de ses camarades
s'étoient montez reciproquement
; &ils se
saisirenttous ensuite du
Don Quixotte, parce
qu'il avoit plusieurs piftolets
&, mousquetons
chargez. Quandils eurent
jetté toutes ces armes
à feu par la fenestre,
6C qu'on ne lui eut
laissé que sa feule épée,
alors
alors les quatre ennemis
le lâcherent > & le premier
Chevalier,qui parut
leur commandant,
prit la parole sur le ton
de la Chevalerie, dont
l'autre avoit le cerveau
un peu attaqué,comme
nous l'avons déja dit.
Seigneur Manquinados,
lui dit d'abord le Chevalier,
haussant la vipère,
quoique vous soyiez nôtre
prisonnier, & que
tout vôtre butin nous
appartienne en bonne
guerre, cependant la
beauté de cette jeune infante
m'impose du respect;
elle me causeen
mesme tem ps un subit,
mais violent amour.
D'un autre côté votre
valeur me donne de la
veneration 8£ de l'estime
: ainsi voyons si vous
soûtiendrez la haute idée
que j'ai connue de votre
generosité. Je ne veux
vous ôter ni votre Dame
, ni votre tresor:
mais je veux que l'un &
l'autre foit le prix d'un
combat singulier que je
vous propose.
Le Chevalier de la
tour fut d'abord étourdi
de cette proposition;car
sa jeune Claire & son
tresor étoient à lui, à ce
qu'il croyoit, en legitime
possession, & il ne
pouvoit se resoudre à
exposer l'un & l'autreau
hazard d'un combat.
C'est ce qu'il representa
trés-fortement à sonadversaire
: mais on lui
prouva d'abord que le
coeur deClaire étoit un
bien usurpé par lui;c'est
ce qu'elle declara ellemême
trés - patetiquement
en presence des
champions : & on lui
declara de plus que la
plûpart de l'argent qui
composoit le tresor du
vieux Espagnol avoit
été usurpé presque aussi
injustement que le coeur
de Claire, par les vexations
de ce tyran de village
sur les parens de
Claire. Toutes ces raisons
ne determinoient
point le Chevalier avare
& jaloux: mais la necessité
d'acccepter le dési,
ou de se voir enlever
tour sans combattre,
lui inspira un genereux
mépris de ses tresors, de
sa maîtresse, & d'un reste
de vie qui ne valoit gueres
la peine de le défendre,
mais qu'il resolut
pourtant de vendre bien
cher à son ennemi. Ils se
reculerent, chacun l'épée
au poing, jusqu'au
mur intérieur de la tour,
pour prendre leur course
& faire irruption l'un sur
l'autre; & cependant les
autres eurent ordre detre
spectateurs tranquiles
de ce fameux combat,
dont Claire ne laissoit
pas de trembler bien
fort, quoy qu'elle s'attendît
bien que le vieux
époux y succomberoit..
Ils combattirent sur un
tas de meubles & d'utenfils
qui leurservoientde
barriere, & ilssassaillirent
l'un l'autre comme
on force un retranchement
de fascines. Je ne
sçai par quelle mauvaise
destinée le vieux Espagnol
,
qui devoit pourrant
mieux connoître
son terrainque l'autre,
voulut prendre son avantage,
en mettant le pied
sur un vieux bahuplat
qui se trouvoit de niveau
avec quelques autresmeubles
dont le
plancher étoit couvert.
Ce vieux bahu pourri
fut percé de fond en comble
par le pied du combattant,
en forte que
pieds, jambes SC cuisses
se trouverent enfoncez
& pris dans le bahu,
comme le fut jadis le
pied
pied de Ragotin dans le
pot de chambre.
Alors il cria : Quar- tier',quartier,pointde
supercherie ; & en effet
on nevoulut point prosiser
du faux pas qu'il
avoit fait. Les juges du
combat le defemboëterent,
& il fut remisen
pied. Il fut si touché d'estime
pour des ennemis
si généreux ,
qu'il promit
de ceder sans regret
le prix de la victoire à
son ad versaire:mais que
cette victoire lui coûte- j
roit cher. Je ne vous serai
point ici la description
ducombat renou- (
vellé. La foibleffc du
vieillard, la superioritéquel'autreavoitsurlui,
l'équipage du combattant,&
ladispositiondu
champ de bataille, le
rendirent si comique,
que Claire ne put s'empêcher
d'en rire, malgré
le peril que couroit encore
son amant; car le
combattant étoit en esset
un jeune François,
qui étoit devenu amoureux
& aiméd'elle depuis
peu de temps, &
qui avoit ramassé quelques
amis dans un petit
parti François, qui avoit
mis en déroute quelques
Allemans qui avoient
commence a pillertrésserieusement
la bassecour
du romanesqueEspagnol
; ensorte que les
vrais ennemis ayant pris
la suite,ceux-ci ne firent
l'attaque de la tour que
de concert avec Claire
& ses parens pour met--
tre le vieux Seigneur à
laraison.
Revenons à la fin d'un
combat oùl'amant ne
laissa pas d'estre blessé au
bras,parce qu'ilnevouloit
point tuer son rival.
Enfinaprès un combat
,
fort obstiné de la
part du vieillard, ilfut
renversésousson ennemi,
8£ contraint de lui
demander la vie & sa
chereépouse. A cette demande
Claire s'écria,
que pour la vie elle consentoit
qu'on la lui donnât,
& non feulement la
vie, continua-t-elle:
mais je veux bien qu'on
vous donne outre cela
de quoy vivre. En effet
le pere de Claire, qui
étoit l'un des cavaliers
armez & déguisez, promit
de nourrir le vieillard
tant qu'il vivroit;
& les choses tournerent
de façon qu'un bon contrat
de mariage fut la
rançon de la vie qu'on
donna au vieux Espagnol,
quisigna rncfmc
le premier au t",r",.r
Voila, Mon/leur,
tcut ce que j.'Jai f¡f;û" dde
/e/le avanfure:je souhtlite
que si elle riesipas
bien ré)outrante, elle
vous Joit du moins caution
queJApporterat tous
-
mesJoins à vous envoyer
des Jujets d'hifloriettes>
que je vouslaisserai do..
renavant lefoin d'écrire
wons - même 5 car vos
Alercures du mois passé
mont appris que vous
êtes resolu de ceder le détail
Çy lesJoins du Mercure
a un homme tout
appliqué à cet ouvrage3
fS de ne vous rejerver
c*He la peine d'écrire
quelques morceaux détachez,;
sist en vers, sist en prose, sist dissertations
:JJOit tranfitions3
sist hijtoriettes ; f.5 nous
attendons avec impatience
la nouvelleforme
de ce Mercure; car les
derniers ( il faut vous
l'avouer)feroient tort a
voire reputation 3fi ton
r7/7/etotiotpittÙpabsibeinenccoonnrvvaaiinncen
devotreparesse.
d'une lettre Espagnole, écrite
de Tolede an temps que Philippe
V. s'empara de Madrid.
E vousfais part,
moncher ami,d'une
avanture veritable
,à laquelle a donné
lieu la retraite incendiaire
des ennemis : c'étoit
dans un village à
sept ou huit lieuës d'ici.
A leur approche tout
trem bla dans ce village,
excepté le Heros du lieu,
vieux Castillan, intrepide
, grand homme,
droit, sec & basané, assez
verd encore pour l'âge
de quatre-vingt-deux
étns qu'il avoit. Il se dit
de la race de Don Quixotte:
mais rien ne prouve
cette genealogie, que
sa figure & ses visions.
Il dit ordinairement qu'-
il a de Don Quixotte la
valeur, sans en avoir la
folie: mais lui seul fait
cette exception. Il lui
ressemble en tout, &
cette avanture, quoy
qu'exactement vraye, tiendroit placedans celle
de Don Quixotte, sielle
étoit un peu plus plaisante.
Mais je vous l'envoye
telle qu'elle est.
Nôtre Heros de villageétoit
retiré dans une
mazure ancienne, qu'il
appelloit château, en faveur
d'une vieille tour
bâtie du temps des Maures.
Ce fut dans cette
tour qu'il fit porter tout
son petit meuble antique,
ses vieux titres &
son argent: maiscequ'il
vouloit sur-tout mettre
à couvert du
-
pillage,
c'étoit une jeune Espagnole,
âgée feulement de
quinze ans, belle comme
le jour, & dont il
étoit héroïquement amoureux
, c'est à dire
d'un amour pur soûtenu
de quatre-vingt- deux
ans, qu'il avoit contrainte
par tyrannie à rester
dans son château, enattendant
un mariage legitimement
resolu par
les parens de Claire; c'est
le nom de celle que nous
appellerons dés à present
son épouse, comme Agnés
l'étoit d'Arnolfe:
mais cette Agnés-ci étoit
encore plus deniaisée.
Ses parens, qui ctoient
fort pauvres,s'étoient
determinez àce
mariage, pour faire heriter
bientôt leur fille
,c
du tresor de ce vieux
Espagnol. 1"
Nôtre Don Quixotte
s'étoitdonc armé de pied
en ca p, & n'avoi t pas
oublié une ceinture qui
soûtenoit six pistolets ôc
deux dagues Castillannes
, il s'étoit mis un
pot en tête, percé de tous
côtez, & mangé de
roüille,& n'avoit qu'une
moitié de cuirasse par
devant, & n'étoitarmé
par les épaules que de la
ferme resolution qu'il
avoit prise de ne point
tourner le dos à l'ennemi.
Il faisoit beaucoup
va loir à sa jeune épouse
la violence qu'il se faisoit
de n'aller pas au-devant
des ennemis, se faisant
une loy de chevalerie
de ne pas abondonner
sa Dame;& la petite
rusée feignoit de prendre
la chose du côté que
le vieux jaloux la lui
montroit:mais cette jalousie
affreuse étoit la
feule cause qui le faisoit
retrancher dans sa tour.
.>
Cependant la petite
Claire son épouse oublioitpresque
la peur
qu'elle avoit de l'approche
des ennemis, pour
rire du dessein & de l'accoutrement
ridicule de
son vieux tyran;& ce
qui diminuoit sa peur
encore,c'étoit une lettre
qu'elle avoit reçûë
secretement, & dont
nous verrons les effets
dans la fuite. Elle prenoit
un plaisir malin à
se moquer de ses rodomontades
lui disoit:
Mon cher époux, pourquoy
vous armer sipesamment
?vôtre seul aspect
fera trembler ceux
qui vous vont assieger.
Je cache ma valeur fous
mes armes,lui répondit
le Castillan ; si je la
laissois à découvert, on
ne m'attaqueroitqu'en
tremblant, &. j'aurois
moins de gloire à vaincre.
Mettez donc encore
un autre casque sur vôtre
tête, répondit la jeune
épouse; car celui-là
est tout percé, & l'on
voit vôtre valeur à tra- vers. :•••'
?
Pendant ce discours
onentendit dans la cour,
du château des cris, Lr
plusieurs soldats bien armez&
cuirassez quitâchoit
d'escalader la tour
par un côté. D'abord la
jeune femme fit remarquer
au vieux Chevalier
qu'on l'attaquoit foiblement,&
qu'il faloit qu'il
ménageât les coups qu'il
avoit à tirer, pour se défendre
quand les ennemis
feroient montez. Il
trouva l'avis bon, & ne
tira point,observant seulement
les escaladeurs.
Ils étoient déja à portée
des coups: mais ils n'osoient
avancer à caufede
la fiere contenance du
ChevalierEspagnol, qui
pendant ce temps- là se
sentit saisir par deux
bras plus forts que ceux
de sa jeune épouse, qu'il
croyoit feule avec lui
dans latour, & il fut
sort surpris quand il vie
sur sa poitrine deux -
gros bras nerveux & armez
de cuirasse. C'étoit
en effet un autre Chevalier
à peu prés armé
comme il l'étoit lui-même.
Cet homme armé
étoitentré par une fenêtre
du grenier de cette
tour, par où la jeune accordéeavoit
pris foinde
descendre avec la poulie
de la fenestre, une corbeiHe,&:
les deux bouts
de la corde à puits, avec
laquelle le Chevalier &£
trois de ses camarades
s'étoient montez reciproquement
; &ils se
saisirenttous ensuite du
Don Quixotte, parce
qu'il avoit plusieurs piftolets
&, mousquetons
chargez. Quandils eurent
jetté toutes ces armes
à feu par la fenestre,
6C qu'on ne lui eut
laissé que sa feule épée,
alors
alors les quatre ennemis
le lâcherent > & le premier
Chevalier,qui parut
leur commandant,
prit la parole sur le ton
de la Chevalerie, dont
l'autre avoit le cerveau
un peu attaqué,comme
nous l'avons déja dit.
Seigneur Manquinados,
lui dit d'abord le Chevalier,
haussant la vipère,
quoique vous soyiez nôtre
prisonnier, & que
tout vôtre butin nous
appartienne en bonne
guerre, cependant la
beauté de cette jeune infante
m'impose du respect;
elle me causeen
mesme tem ps un subit,
mais violent amour.
D'un autre côté votre
valeur me donne de la
veneration 8£ de l'estime
: ainsi voyons si vous
soûtiendrez la haute idée
que j'ai connue de votre
generosité. Je ne veux
vous ôter ni votre Dame
, ni votre tresor:
mais je veux que l'un &
l'autre foit le prix d'un
combat singulier que je
vous propose.
Le Chevalier de la
tour fut d'abord étourdi
de cette proposition;car
sa jeune Claire & son
tresor étoient à lui, à ce
qu'il croyoit, en legitime
possession, & il ne
pouvoit se resoudre à
exposer l'un & l'autreau
hazard d'un combat.
C'est ce qu'il representa
trés-fortement à sonadversaire
: mais on lui
prouva d'abord que le
coeur deClaire étoit un
bien usurpé par lui;c'est
ce qu'elle declara ellemême
trés - patetiquement
en presence des
champions : & on lui
declara de plus que la
plûpart de l'argent qui
composoit le tresor du
vieux Espagnol avoit
été usurpé presque aussi
injustement que le coeur
de Claire, par les vexations
de ce tyran de village
sur les parens de
Claire. Toutes ces raisons
ne determinoient
point le Chevalier avare
& jaloux: mais la necessité
d'acccepter le dési,
ou de se voir enlever
tour sans combattre,
lui inspira un genereux
mépris de ses tresors, de
sa maîtresse, & d'un reste
de vie qui ne valoit gueres
la peine de le défendre,
mais qu'il resolut
pourtant de vendre bien
cher à son ennemi. Ils se
reculerent, chacun l'épée
au poing, jusqu'au
mur intérieur de la tour,
pour prendre leur course
& faire irruption l'un sur
l'autre; & cependant les
autres eurent ordre detre
spectateurs tranquiles
de ce fameux combat,
dont Claire ne laissoit
pas de trembler bien
fort, quoy qu'elle s'attendît
bien que le vieux
époux y succomberoit..
Ils combattirent sur un
tas de meubles & d'utenfils
qui leurservoientde
barriere, & ilssassaillirent
l'un l'autre comme
on force un retranchement
de fascines. Je ne
sçai par quelle mauvaise
destinée le vieux Espagnol
,
qui devoit pourrant
mieux connoître
son terrainque l'autre,
voulut prendre son avantage,
en mettant le pied
sur un vieux bahuplat
qui se trouvoit de niveau
avec quelques autresmeubles
dont le
plancher étoit couvert.
Ce vieux bahu pourri
fut percé de fond en comble
par le pied du combattant,
en forte que
pieds, jambes SC cuisses
se trouverent enfoncez
& pris dans le bahu,
comme le fut jadis le
pied
pied de Ragotin dans le
pot de chambre.
Alors il cria : Quar- tier',quartier,pointde
supercherie ; & en effet
on nevoulut point prosiser
du faux pas qu'il
avoit fait. Les juges du
combat le defemboëterent,
& il fut remisen
pied. Il fut si touché d'estime
pour des ennemis
si généreux ,
qu'il promit
de ceder sans regret
le prix de la victoire à
son ad versaire:mais que
cette victoire lui coûte- j
roit cher. Je ne vous serai
point ici la description
ducombat renou- (
vellé. La foibleffc du
vieillard, la superioritéquel'autreavoitsurlui,
l'équipage du combattant,&
ladispositiondu
champ de bataille, le
rendirent si comique,
que Claire ne put s'empêcher
d'en rire, malgré
le peril que couroit encore
son amant; car le
combattant étoit en esset
un jeune François,
qui étoit devenu amoureux
& aiméd'elle depuis
peu de temps, &
qui avoit ramassé quelques
amis dans un petit
parti François, qui avoit
mis en déroute quelques
Allemans qui avoient
commence a pillertrésserieusement
la bassecour
du romanesqueEspagnol
; ensorte que les
vrais ennemis ayant pris
la suite,ceux-ci ne firent
l'attaque de la tour que
de concert avec Claire
& ses parens pour met--
tre le vieux Seigneur à
laraison.
Revenons à la fin d'un
combat oùl'amant ne
laissa pas d'estre blessé au
bras,parce qu'ilnevouloit
point tuer son rival.
Enfinaprès un combat
,
fort obstiné de la
part du vieillard, ilfut
renversésousson ennemi,
8£ contraint de lui
demander la vie & sa
chereépouse. A cette demande
Claire s'écria,
que pour la vie elle consentoit
qu'on la lui donnât,
& non feulement la
vie, continua-t-elle:
mais je veux bien qu'on
vous donne outre cela
de quoy vivre. En effet
le pere de Claire, qui
étoit l'un des cavaliers
armez & déguisez, promit
de nourrir le vieillard
tant qu'il vivroit;
& les choses tournerent
de façon qu'un bon contrat
de mariage fut la
rançon de la vie qu'on
donna au vieux Espagnol,
quisigna rncfmc
le premier au t",r",.r
Voila, Mon/leur,
tcut ce que j.'Jai f¡f;û" dde
/e/le avanfure:je souhtlite
que si elle riesipas
bien ré)outrante, elle
vous Joit du moins caution
queJApporterat tous
-
mesJoins à vous envoyer
des Jujets d'hifloriettes>
que je vouslaisserai do..
renavant lefoin d'écrire
wons - même 5 car vos
Alercures du mois passé
mont appris que vous
êtes resolu de ceder le détail
Çy lesJoins du Mercure
a un homme tout
appliqué à cet ouvrage3
fS de ne vous rejerver
c*He la peine d'écrire
quelques morceaux détachez,;
sist en vers, sist en prose, sist dissertations
:JJOit tranfitions3
sist hijtoriettes ; f.5 nous
attendons avec impatience
la nouvelleforme
de ce Mercure; car les
derniers ( il faut vous
l'avouer)feroient tort a
voire reputation 3fi ton
r7/7/etotiotpittÙpabsibeinenccoonnrvvaaiinncen
devotreparesse.
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Résumé : Avanture tragi-comique, extraite d'une lettre Espagnole, écrite de Tolede au temps que Philippe V. s'empara de Madrid.
Le texte raconte une aventure tragi-comique inspirée d'une lettre espagnole écrite à l'époque où Philippe V s'empara de Madrid. L'histoire se déroule dans un village situé à sept ou huit lieues de Tolède. Lors de la retraite incendiaire des ennemis, un vieux Castillan de quatre-vingt-deux ans, comparé à Don Quixotte, refuse de fuir. Il se prépare à défendre son château, une ancienne masure avec une tour bâtie du temps des Maures, où il a rassemblé ses biens et une jeune Espagnole de quinze ans, Claire, dont il est amoureux et qu'il retient contre sa volonté en attendant un mariage arrangé par ses parents. Le vieil homme s'arme et se prépare à affronter les ennemis, malgré les moqueries de Claire. Alors qu'il se tient prêt, des soldats escaladent la tour. Claire, qui a reçu une lettre secrète, se moque de lui. Soudain, un autre chevalier entre par une fenêtre et maîtrise le vieux Castillan. Ce chevalier propose un combat singulier pour obtenir Claire et le trésor du vieil homme. Claire et ses parents révèlent que le trésor a été acquis par des vexations et que son cœur n'appartient pas au vieil homme. Le combat commence, mais le vieil homme trébuche et est sauvé par la générosité de son adversaire. Blessé, il est finalement vaincu. Claire accepte de pardonner la vie du vieil homme à condition qu'il soit nourri jusqu'à sa mort. Un contrat de mariage est signé, mettant fin à l'aventure.
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3685
p. 33-35
LA FABLE des deux Jalousies.
Début :
L'Hymen capricieux un jour par fantaisie Maria la Haine à l'Amour ; [...]
Mots clefs :
Hymen, Haine, Amour, Jalousie, Divorce
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texteReconnaissance textuelle : LA FABLE des deux Jalousies.
LA FABLE
des deux Jalcusies.
LHymencapricieux un
jour parfantaisie
Maria la Haine al'Amour's
Ils eurentdés lepremier
jour
Deuxfilles
;
qu'on nom-
, ma toutes euxJalousse.
l L'une étoitnoire afaire
peur
3
Ressemblantpourtant à
safoeur
Comme noire a blanche
magie.
De la Haine Amourse
lassa
Fit divorce y
3
&fàudain
dans les airs s'élançaj
SurJonaîle emportant
lafleur blanche e5
legere,
Parqui les vraisam
font tendrement +
jaloux.
La noire Jraloufie 0*la
Hainefit mere
Resterent à l'Hymen,
qui toujours en colere3
Pour se vanger d",I.
mour les envoye aux
époux.
des deux Jalcusies.
LHymencapricieux un
jour parfantaisie
Maria la Haine al'Amour's
Ils eurentdés lepremier
jour
Deuxfilles
;
qu'on nom-
, ma toutes euxJalousse.
l L'une étoitnoire afaire
peur
3
Ressemblantpourtant à
safoeur
Comme noire a blanche
magie.
De la Haine Amourse
lassa
Fit divorce y
3
&fàudain
dans les airs s'élançaj
SurJonaîle emportant
lafleur blanche e5
legere,
Parqui les vraisam
font tendrement +
jaloux.
La noire Jraloufie 0*la
Hainefit mere
Resterent à l'Hymen,
qui toujours en colere3
Pour se vanger d",I.
mour les envoye aux
époux.
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Résumé : LA FABLE des deux Jalousies.
La fable des deux Jalousies, filles de l'Hymen et de la Haine à l'Amour, raconte la naissance de deux sœurs, l'une noire et l'autre blanche. Après un divorce, la Jalousie noire resta avec l'Hymen et la Jalousie blanche fut emportée par Jonaïle. L'Hymen envoya les deux Jalousies aux époux pour se venger.
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3686
p. 35-38
Parodie de l'Enigme, dont le mot est la balle à joüer à la paume. Par M. le Chevalier de la Grille.
Début :
Dans un lieu qui ressemble aux cofres de la Chine, [...]
Mots clefs :
Parodie, Balle, Joueur, Coffres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de l'Enigme, dont le mot est la balle à joüer à la paume. Par M. le Chevalier de la Grille.
Parodiedel'£nij-nic,dont
le mot dt h balle Àjcüer àlapaume.
P,*.r Al. It Cktvaherde la Grille-
,«
13APS un lieu qui ressembleauxcofres
de la
Chine,
Comme eux uni> double
de noir.
Cejl doncdans ce quarré
manoir
Que nôtre allure on examine
Devant un juge;c'est
un marqueur glapassant,
Un homme en sueur
nous jugeant.
L'homme de quisu- eur exhale
Efi le joueury
Qui doit sçavoir juger
la balle
Bien mieux encor que le
marqueur.
Dans les sombres cachots
nous fait entrer
de force,
Aux dépens quelquefois
de nôtre blanche
ccorce;
Et sans avoir dessein de
nous faire périr,
Nous coupe adroitement
pour nous faire
mourir,
Et fait crier à tête pleine,
Perte d'haleine
Les marqueurs, qui par
nous tâchent de se
nourrir
Sans coup ferir.
Demaint honnêtes gens
nous faisons la manie;
Ils se plaisent à voir la
balle bien unie.
Le joüeur nous tourmente,
& s'il s'en
réjoüit,
Etnous manque souvent
quand le jour l'ébloüit.
le mot dt h balle Àjcüer àlapaume.
P,*.r Al. It Cktvaherde la Grille-
,«
13APS un lieu qui ressembleauxcofres
de la
Chine,
Comme eux uni> double
de noir.
Cejl doncdans ce quarré
manoir
Que nôtre allure on examine
Devant un juge;c'est
un marqueur glapassant,
Un homme en sueur
nous jugeant.
L'homme de quisu- eur exhale
Efi le joueury
Qui doit sçavoir juger
la balle
Bien mieux encor que le
marqueur.
Dans les sombres cachots
nous fait entrer
de force,
Aux dépens quelquefois
de nôtre blanche
ccorce;
Et sans avoir dessein de
nous faire périr,
Nous coupe adroitement
pour nous faire
mourir,
Et fait crier à tête pleine,
Perte d'haleine
Les marqueurs, qui par
nous tâchent de se
nourrir
Sans coup ferir.
Demaint honnêtes gens
nous faisons la manie;
Ils se plaisent à voir la
balle bien unie.
Le joüeur nous tourmente,
& s'il s'en
réjoüit,
Etnous manque souvent
quand le jour l'ébloüit.
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Résumé : Parodie de l'Enigme, dont le mot est la balle à joüer à la paume. Par M. le Chevalier de la Grille.
Le texte décrit une partie de jeu de paume, sport ancien similaire au tennis. Les joueurs sont examinés par un juge, appelé marqueur. Ils peuvent être blessés ou contraints de jouer dans des cachots sombres. Les joueurs honnêtes apprécient une balle bien unie. Le joueur tourmente la balle et se réjouit parfois, mais manque souvent son coup lorsqu'il est ébloui par le jour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3688
p. 41-42
Autre Enigme.
Début :
Mere de mille enfans, que mon pere me donne, [...]
Mots clefs :
Grenade
3689
p. 42-47
Extrait d'une lettre d'Alger, le 14. Juillet 1713.
Début :
Le Seigneur Signorini, valet de chambre de l'Empereur, a été [...]
Mots clefs :
Alger, Chevaliers, Conspiration , Tentative, Assassin
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une lettre d'Alger, le 14. Juillet 1713.
Extrait d'une lettre £Alger,
le 14- Juillet1713.
Le Seigneur Signorini,
valet de chambre de l'Empereur,
a etc racheté par
le Consul de France pour
six mille piastres: il étoit
enfermé avec les Chevaliers
de Malte. Dans cette
somme neA point compris
le change, qu'il faudra
payer. Les Chevaliers n'obtiendront
jamais leurs libertez
qu'il ne leur en coûte
plus. Ils sont dans une tritte
situation, ils ont chacun
une chaîne pesante,& d'autant
plus incommode, qu'
elle n'cft que de trois anneaux
: on ne peut trouver
aucun moyen de leur procurer
quelque soulagement.
Le Roy a manque
d'être tué le zy Juin, étant
prêtà sortir de la Mofquec»
après avoir fait sa priere:
un soldat lui tira un coup
de pistoler;le jet ayant fait
longfeu, le soldat crut
qu'il avoit manqué, & le
jetta à terre pour prendre
l'autre:mais comme il étoit
troublé, il manqua son
coup. Le Deï tomba, ses
gens effrayez prirent la
fuite:comme il le relevoit,
un autre soldat s'étant approché
pour le poignarder,
fut rué, & le premieraussi.
Le Deï n'a eu qu'une legere,
contusion au côté Deux
heures après un soldat de
la conspiration, qui étoit à
la porte de la Mosquée,
voyant le coup manqué,
s'enalla chez un Maure
son beau-pere : des gens
étant allez pour, le prendre,
il passa par les terrasses
dans une autre maison,où
il se défendit, & tua trois
Turcs:on lui tira plusieurs
coups defusil, & on lui
jetta plusieurs grenades
inutilement. On fit venir
des esclaves Chrétiens pour
percer la terrasse:ayant fait
un trou, un Chrétien, qui
tâchoit de l'aggrandiravec
1
une pince, fut tué d'un
coup de fusil par le Ture;
on lui jetta des grenades
par letrou, &on
fut
obligé
de faire sauter la maison
avec un baril de poudre:
il ne resta que les quatre
murailles, cependant il ne
fut pas accablé des ruïnes;
il tira encore deux coups
de fusil
: mais étant vu de
toutes les terrasses, il fut
enfin tué; le lendemain son
beau- pere & Ces deux fils
furent pendus: le Deï a
fait arrêter tous ceux qui
etoient de la conspiration,
il y en a eu une trentaine
détranglez. Un vaisseau
d'Alger ayant été pris par
les Maltois, le Deï a fait
sortironzevaisseaux grands
ou petits pour les aller chercher
, cet armement est
cause qu'on a retenu tous
les batimensChrétiens depuisun
mois.
le 14- Juillet1713.
Le Seigneur Signorini,
valet de chambre de l'Empereur,
a etc racheté par
le Consul de France pour
six mille piastres: il étoit
enfermé avec les Chevaliers
de Malte. Dans cette
somme neA point compris
le change, qu'il faudra
payer. Les Chevaliers n'obtiendront
jamais leurs libertez
qu'il ne leur en coûte
plus. Ils sont dans une tritte
situation, ils ont chacun
une chaîne pesante,& d'autant
plus incommode, qu'
elle n'cft que de trois anneaux
: on ne peut trouver
aucun moyen de leur procurer
quelque soulagement.
Le Roy a manque
d'être tué le zy Juin, étant
prêtà sortir de la Mofquec»
après avoir fait sa priere:
un soldat lui tira un coup
de pistoler;le jet ayant fait
longfeu, le soldat crut
qu'il avoit manqué, & le
jetta à terre pour prendre
l'autre:mais comme il étoit
troublé, il manqua son
coup. Le Deï tomba, ses
gens effrayez prirent la
fuite:comme il le relevoit,
un autre soldat s'étant approché
pour le poignarder,
fut rué, & le premieraussi.
Le Deï n'a eu qu'une legere,
contusion au côté Deux
heures après un soldat de
la conspiration, qui étoit à
la porte de la Mosquée,
voyant le coup manqué,
s'enalla chez un Maure
son beau-pere : des gens
étant allez pour, le prendre,
il passa par les terrasses
dans une autre maison,où
il se défendit, & tua trois
Turcs:on lui tira plusieurs
coups defusil, & on lui
jetta plusieurs grenades
inutilement. On fit venir
des esclaves Chrétiens pour
percer la terrasse:ayant fait
un trou, un Chrétien, qui
tâchoit de l'aggrandiravec
1
une pince, fut tué d'un
coup de fusil par le Ture;
on lui jetta des grenades
par letrou, &on
fut
obligé
de faire sauter la maison
avec un baril de poudre:
il ne resta que les quatre
murailles, cependant il ne
fut pas accablé des ruïnes;
il tira encore deux coups
de fusil
: mais étant vu de
toutes les terrasses, il fut
enfin tué; le lendemain son
beau- pere & Ces deux fils
furent pendus: le Deï a
fait arrêter tous ceux qui
etoient de la conspiration,
il y en a eu une trentaine
détranglez. Un vaisseau
d'Alger ayant été pris par
les Maltois, le Deï a fait
sortironzevaisseaux grands
ou petits pour les aller chercher
, cet armement est
cause qu'on a retenu tous
les batimensChrétiens depuisun
mois.
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Résumé : Extrait d'une lettre d'Alger, le 14. Juillet 1713.
Le 14 juillet 1713, à Alger, le valet de chambre de l'Empereur, Signorini, a été racheté par le Consul de France pour six mille piastres. Il était détenu avec les Chevaliers de Malte, qui subissaient des conditions difficiles, enchaînés avec des chaînes pesantes et inconfortables. Le 20 juin, le roi d'Alger a échappé à une tentative d'assassinat. Un soldat lui a tiré dessus alors qu'il sortait de la mosquée, mais le coup a manqué. Un autre soldat a tenté de le poignarder, mais il a été repoussé. Le Deï a seulement subi une légère contusion. Un complice a été traqué et tué après avoir résisté et tué trois Turcs. Le Deï a arrêté et exécuté une trentaine de conspirateurs. Par ailleurs, des navires algériens ont été envoyés pour récupérer un vaisseau capturé par les Maltais, ce qui a conduit à la rétention de tous les bâtiments chrétiens depuis un mois.
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3690
p. 47-64
MORTS.
Début :
Messire François-Auguste de Forbin, Marquis de Soliez, Chevalier d'honneur [...]
Mots clefs :
Messire François-Auguste de Forbin, Marquis de Soliers, Marquis de Fourville, Baron de Melleville, Généalogie, Requêtes, Seigneur, Gouverneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Messire François-Auguste
de Forbin, Marquis de Soliez,
Chevalier d'honneur
de Son AltesseRoyale Madame,
mourut le onze Septembremil
sept cent treize,
âgé de quarante-cinq ans.
Il descend de l'ancienne:
Maison de Forbin en Provence
,
connuë dés le treiziéme
siecle,laquelle s'est
divisëe en quantité de branches,
qui sont les Seigneurs
& Marquis de janton, les
Seigneurs de la Roque, de
la Barberu, de la Farre,
d'Oppede,de sainte Croix,
de Soliers, ôc de Gardane.
c~- Cette Maison a donné
quantité de grands hommes
: & de nos jours le célebre
Toussaint de Forbin
de Janson
,
Cardinal de la
sainte
fainte Eglise Romaine,Evêque
& Comte de Beauvais,
Pair& grand Ecuyer de
France, & aujourd'hui M.
l'Archevêque d'Arles, son
neveu, qui remplit avec
distinction la dignité de
l'Archiepiscopat.
La branche de Soliers
descend de Palamedes de
Forbin,surnommélegrand,
qui fut Chambellan de
Charles d'Anjou, Roy de
Naples & de Sicile, &;
Comte de Provence, qui
lui persuada de donner le
Comté de Provence au Roy
Loüis XI. & à les successeurs,
qui en reconnoissance
le fit Gouverneur &
grand Senechal de Provence
en 1481. & aussiGouverneur
de Dauphiné.
Voyez la genealogie de
cette Maison dans le Nobiliere
de Provence, par M.
l'Abbé Robert, & dans la
nouvelle édition du R. P.
Anselme.
Messire Henry de Chaumejan,
Marquis de Fourville,
Enseigne au regiment
des Gardes Françoisesmou-.
rut le 5. Septembre.
Il deicend de la Maison
de Chaumejan en Touraine
,
& qui a pris son nom
d'un château situé à demilieuë
de Verneüil, & Verneüil
est une ville assez considerable
en la Province de
Bourbonnois
)
quiavoit des
Seigneurs particuliers qui
en portoient le nom, ôc
qui étoient trés-considerables,
dont est descendu Colas
de Verneüil, qualifié
Chevalier Seigneur de
Chaumejan. De lui sortirent
Jean & Guillaume de
Chaumejan, desquels- font
descendus tous ceux de cette
Maison.
Messire Claude le Doulx,
Baron de Melleville, Seigneur
d'Outrebois, Conseiller
de la Grand' Chambre
duParlement de Paris,
mourut le 5. Septembre
17I5. âgé de soixante-dix.
neuf ans. Il avoit été reçu
Conseiller de la quatrième
Chambre des Enquêtes le
4. Septembre 1659. & monta
à la Grand' Chambre le
11. Août 1692. par la mort
,(
de M. Dorat. Il avoit épousé
Dame FrançoiseNau, de
laquelle il a eu plusieursensans,
dont il y en a trois vivans
; sçavoir
,
Joseph le
Doulx
,
Baron de Melleville;
Claude le Doulx
,
dit
le Chevalier de Melleville;
& Damoiselle Catherine-
M,arguerite le Doulx, fille a - marier.
Il étoit fils de Messire
Ciaude le Doulx, Baron de
Melleville, qui avoit été
reçû Conseiller au Parlement
le 8. Juillet 1632. & de
Dame Marguerite Guyet.
Cette famille de le Doulx
descend de Jean le Doulx,
Baron de Melleville, Conseiller
du Roy, President,
Lieutenant général au Bailliage
d'Evreux, & sont originaires
de la ville de Lisieux,
où leur nom est encore
connu, & dont une
des ruës de cette ville en
retient encore le nom, se
nommant la rue eu Doulx;
& cette famille depuis son
établissement à Evreux s'est
divisée en trois branches.
Claude le Doulx de Melleville,
Maître des Requêtes
de l'Hôtel du Roy, eut plufleurs
enfans, &: entr'autres
Claude,Conseiller au Parlement
de Paris, pere de
celui qui donne lieu à cet
article, a fait la branche
qui est à Paris. Gabrielle
Doulx, Seigneur de la Peruche,
son frere, fut President
au Presidial d'Evreux,
a fait la branche qui
est restée à Evreux. De lui
sortit Claude le Doulx, Seigneur
de Broville, qui fut
aussi President au Presidial
d'Evreux; & après la mort
de son épouse Marthe le
Maréchal, il se fit Ecclesiastique
& est mort Chanoine
d'Evreux. Il a laiss
plusieurs enfans, & entrautres
Messire Claude le
Doulx, Seigneur de Broville,
Premier President au
Bailliage & Siege Presidial
d'Evreux, mort à Paris sans
alliance sur la Paroisse de
saint André des Arcs, &
enterré au College de BoisfyI.
comme je le dirai ciaprès;
&Estienne le Doulx,
Seigneur de Breüil
,
troisiémefils
de Claude, Maître
des Requêtes, fut Conseiller
au Parlement de
Roüen
,
& n'a laissé que
deux filles, Anne femme
de Nicolas, Baron de
Chambray en Normandie,
mere de plusieurs enfans,
entr"autres de Nicolas Bairon
de Chambray, qui est
marie, & qui a des enfans
<
de Dame Marie Loüise de
Fosseville de Manancourt;
ôc Genevieve le Doux, femme de Jean le Maréchai)
Seigneur de Boghion,
qui a laissé posterité.
Messire Claude de Broville,
Premier President
d'Evreux, étant venu à Paris
pour affaire, y mourut
sur la ParoissesaintAndré
des Arcs, âgé d'environ
viiicrt huit ou trenteans. Il
souhaitad'être enterré au
College de Boissy , & fut
apporté dans la Chapelle
du College, & inhumé en
la cave par le Clergé de la
Paroisse. Il y eut deux raisons
pour lesquelles il fut
enterré en ce lieu: la premiere,
c'est qu'il étoit de
la famille des fondateurs
du College ;
la seconde,
qu'il étoit intime ami du
Principal M. Guillaume
Hodey
,
& par la même
raison intimeami de M. de
Melieville
,
Conseiller de
la Grand.Chambre, qui
vient de mourir,quiavoulu,
aussi. bien que son parent,
y être enterré, où il
aété apporté en carosse,
& reçû par le Clergé de S.
André, qui fitla ceremonie
de l'inhumation.
Le droit prerendu par
MessieursdeMelieville,
d'être enterrez auditCollege
est commun à beaucoup
de familles illustres
& considerables de Paris
ôc qui n'ont pas affecté ce
même droit. On peut dire
aussï que de tous les descendans
du fondateur, il
y en a peu eu d'enterrez en
la Chapelle; que ces deux
Messieurs le Doulx de Broville
& Melleville
,
& les
chefs de la- famille - sont
Messeurs de Megrigny,
Molé Champlâtreux, Montholon
, le Coigneux de
Sandricourt, leMaréchal,
Seigneur & Patron de Vaugirard,
Huot, Feydeau de
Veuvres, Sachot, leBeau,
Teste, Seigneur de Coupevray
,de Saintes, par lcC.
quels viennent les le Doulx,
Bragelongne, Rochefort,
de Seve, & quantité d'autres,
qu'il feroic trop long
de rapporter; & toutes ces
familles descendues deMichel
Chartier
,
Seigneur
d'Alainville, & de Catherine
Paté, qui étoit descendue
des anciens fondateurs
de ceCollege, Messires Godefroy
,
Jacques, Pierre de
Boissy, qui mourut en 1314.
Estienne de Boissy le Sec,
Chanoine de Laon, son
neveu, & l'un des executeurs
de son testament
sont les fondateurs dudic,
College
,
dit de Boissy
,
fitué
en la rue du Cimetiere
de saint André des Arcs,
autrefois nommée la ruë
des deux Portes ; & cette
fondation faite pour cinq
Boursierschoisisd'entre les
plus pauvres, descendus de
leur famille, tant du côté
des mâles que des femelles,
C'est ce qui a fait que pour
mieuxreconnoître lespretendans
à ce droit, le Prin-
cipal (qui doit être auiïï de -
la mêmefamille,comme
choisi entre les Boursiers)
a fait faire & graver la genealogie
de tous les descendans
de Michel Chartier,
Seigneur d'Alainville:
dans laquelle descendance ,
outre les familles de distinction
articulées ci-dessus,
il s'en rencontre quantité
d'autres, tant de Paris,
Chartres, Orleans, Blois,
que de la Normandie & de
quantité d'autres Provinces
& endroits, lesquels en justissant
leurs filiations, sont -
reçus en qualité de Bourfiers
lors qu'il y a des places
vacances, & sont logez
& nourris, pour faire leurs
études franches par toute
l'Université de Paris, à la
reserve de ceux quivoulant
étudier en Medecine n'y
font pas reçus. La presentation
des sujets eH: faite
par le Principal au Chance.
lier de l'Université & au
Prieur des Chartreux de Pa.
ris, qui en sont les Superieurs
; aprés quoy ils sont
admis, ayant signé leurs
lettres de reception.
Messire François-Auguste
de Forbin, Marquis de Soliez,
Chevalier d'honneur
de Son AltesseRoyale Madame,
mourut le onze Septembremil
sept cent treize,
âgé de quarante-cinq ans.
Il descend de l'ancienne:
Maison de Forbin en Provence
,
connuë dés le treiziéme
siecle,laquelle s'est
divisëe en quantité de branches,
qui sont les Seigneurs
& Marquis de janton, les
Seigneurs de la Roque, de
la Barberu, de la Farre,
d'Oppede,de sainte Croix,
de Soliers, ôc de Gardane.
c~- Cette Maison a donné
quantité de grands hommes
: & de nos jours le célebre
Toussaint de Forbin
de Janson
,
Cardinal de la
sainte
fainte Eglise Romaine,Evêque
& Comte de Beauvais,
Pair& grand Ecuyer de
France, & aujourd'hui M.
l'Archevêque d'Arles, son
neveu, qui remplit avec
distinction la dignité de
l'Archiepiscopat.
La branche de Soliers
descend de Palamedes de
Forbin,surnommélegrand,
qui fut Chambellan de
Charles d'Anjou, Roy de
Naples & de Sicile, &;
Comte de Provence, qui
lui persuada de donner le
Comté de Provence au Roy
Loüis XI. & à les successeurs,
qui en reconnoissance
le fit Gouverneur &
grand Senechal de Provence
en 1481. & aussiGouverneur
de Dauphiné.
Voyez la genealogie de
cette Maison dans le Nobiliere
de Provence, par M.
l'Abbé Robert, & dans la
nouvelle édition du R. P.
Anselme.
Messire Henry de Chaumejan,
Marquis de Fourville,
Enseigne au regiment
des Gardes Françoisesmou-.
rut le 5. Septembre.
Il deicend de la Maison
de Chaumejan en Touraine
,
& qui a pris son nom
d'un château situé à demilieuë
de Verneüil, & Verneüil
est une ville assez considerable
en la Province de
Bourbonnois
)
quiavoit des
Seigneurs particuliers qui
en portoient le nom, ôc
qui étoient trés-considerables,
dont est descendu Colas
de Verneüil, qualifié
Chevalier Seigneur de
Chaumejan. De lui sortirent
Jean & Guillaume de
Chaumejan, desquels- font
descendus tous ceux de cette
Maison.
Messire Claude le Doulx,
Baron de Melleville, Seigneur
d'Outrebois, Conseiller
de la Grand' Chambre
duParlement de Paris,
mourut le 5. Septembre
17I5. âgé de soixante-dix.
neuf ans. Il avoit été reçu
Conseiller de la quatrième
Chambre des Enquêtes le
4. Septembre 1659. & monta
à la Grand' Chambre le
11. Août 1692. par la mort
,(
de M. Dorat. Il avoit épousé
Dame FrançoiseNau, de
laquelle il a eu plusieursensans,
dont il y en a trois vivans
; sçavoir
,
Joseph le
Doulx
,
Baron de Melleville;
Claude le Doulx
,
dit
le Chevalier de Melleville;
& Damoiselle Catherine-
M,arguerite le Doulx, fille a - marier.
Il étoit fils de Messire
Ciaude le Doulx, Baron de
Melleville, qui avoit été
reçû Conseiller au Parlement
le 8. Juillet 1632. & de
Dame Marguerite Guyet.
Cette famille de le Doulx
descend de Jean le Doulx,
Baron de Melleville, Conseiller
du Roy, President,
Lieutenant général au Bailliage
d'Evreux, & sont originaires
de la ville de Lisieux,
où leur nom est encore
connu, & dont une
des ruës de cette ville en
retient encore le nom, se
nommant la rue eu Doulx;
& cette famille depuis son
établissement à Evreux s'est
divisée en trois branches.
Claude le Doulx de Melleville,
Maître des Requêtes
de l'Hôtel du Roy, eut plufleurs
enfans, &: entr'autres
Claude,Conseiller au Parlement
de Paris, pere de
celui qui donne lieu à cet
article, a fait la branche
qui est à Paris. Gabrielle
Doulx, Seigneur de la Peruche,
son frere, fut President
au Presidial d'Evreux,
a fait la branche qui
est restée à Evreux. De lui
sortit Claude le Doulx, Seigneur
de Broville, qui fut
aussi President au Presidial
d'Evreux; & après la mort
de son épouse Marthe le
Maréchal, il se fit Ecclesiastique
& est mort Chanoine
d'Evreux. Il a laiss
plusieurs enfans, & entrautres
Messire Claude le
Doulx, Seigneur de Broville,
Premier President au
Bailliage & Siege Presidial
d'Evreux, mort à Paris sans
alliance sur la Paroisse de
saint André des Arcs, &
enterré au College de BoisfyI.
comme je le dirai ciaprès;
&Estienne le Doulx,
Seigneur de Breüil
,
troisiémefils
de Claude, Maître
des Requêtes, fut Conseiller
au Parlement de
Roüen
,
& n'a laissé que
deux filles, Anne femme
de Nicolas, Baron de
Chambray en Normandie,
mere de plusieurs enfans,
entr"autres de Nicolas Bairon
de Chambray, qui est
marie, & qui a des enfans
<
de Dame Marie Loüise de
Fosseville de Manancourt;
ôc Genevieve le Doux, femme de Jean le Maréchai)
Seigneur de Boghion,
qui a laissé posterité.
Messire Claude de Broville,
Premier President
d'Evreux, étant venu à Paris
pour affaire, y mourut
sur la ParoissesaintAndré
des Arcs, âgé d'environ
viiicrt huit ou trenteans. Il
souhaitad'être enterré au
College de Boissy , & fut
apporté dans la Chapelle
du College, & inhumé en
la cave par le Clergé de la
Paroisse. Il y eut deux raisons
pour lesquelles il fut
enterré en ce lieu: la premiere,
c'est qu'il étoit de
la famille des fondateurs
du College ;
la seconde,
qu'il étoit intime ami du
Principal M. Guillaume
Hodey
,
& par la même
raison intimeami de M. de
Melieville
,
Conseiller de
la Grand.Chambre, qui
vient de mourir,quiavoulu,
aussi. bien que son parent,
y être enterré, où il
aété apporté en carosse,
& reçû par le Clergé de S.
André, qui fitla ceremonie
de l'inhumation.
Le droit prerendu par
MessieursdeMelieville,
d'être enterrez auditCollege
est commun à beaucoup
de familles illustres
& considerables de Paris
ôc qui n'ont pas affecté ce
même droit. On peut dire
aussï que de tous les descendans
du fondateur, il
y en a peu eu d'enterrez en
la Chapelle; que ces deux
Messieurs le Doulx de Broville
& Melleville
,
& les
chefs de la- famille - sont
Messeurs de Megrigny,
Molé Champlâtreux, Montholon
, le Coigneux de
Sandricourt, leMaréchal,
Seigneur & Patron de Vaugirard,
Huot, Feydeau de
Veuvres, Sachot, leBeau,
Teste, Seigneur de Coupevray
,de Saintes, par lcC.
quels viennent les le Doulx,
Bragelongne, Rochefort,
de Seve, & quantité d'autres,
qu'il feroic trop long
de rapporter; & toutes ces
familles descendues deMichel
Chartier
,
Seigneur
d'Alainville, & de Catherine
Paté, qui étoit descendue
des anciens fondateurs
de ceCollege, Messires Godefroy
,
Jacques, Pierre de
Boissy, qui mourut en 1314.
Estienne de Boissy le Sec,
Chanoine de Laon, son
neveu, & l'un des executeurs
de son testament
sont les fondateurs dudic,
College
,
dit de Boissy
,
fitué
en la rue du Cimetiere
de saint André des Arcs,
autrefois nommée la ruë
des deux Portes ; & cette
fondation faite pour cinq
Boursierschoisisd'entre les
plus pauvres, descendus de
leur famille, tant du côté
des mâles que des femelles,
C'est ce qui a fait que pour
mieuxreconnoître lespretendans
à ce droit, le Prin-
cipal (qui doit être auiïï de -
la mêmefamille,comme
choisi entre les Boursiers)
a fait faire & graver la genealogie
de tous les descendans
de Michel Chartier,
Seigneur d'Alainville:
dans laquelle descendance ,
outre les familles de distinction
articulées ci-dessus,
il s'en rencontre quantité
d'autres, tant de Paris,
Chartres, Orleans, Blois,
que de la Normandie & de
quantité d'autres Provinces
& endroits, lesquels en justissant
leurs filiations, sont -
reçus en qualité de Bourfiers
lors qu'il y a des places
vacances, & sont logez
& nourris, pour faire leurs
études franches par toute
l'Université de Paris, à la
reserve de ceux quivoulant
étudier en Medecine n'y
font pas reçus. La presentation
des sujets eH: faite
par le Principal au Chance.
lier de l'Université & au
Prieur des Chartreux de Pa.
ris, qui en sont les Superieurs
; aprés quoy ils sont
admis, ayant signé leurs
lettres de reception.
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Résumé : MORTS.
Le texte mentionne le décès de trois personnalités notables en 1713 et 1715. Messire François-Auguste de Forbin, Marquis de Soliez, Chevalier d'honneur de Madame, est décédé le 11 septembre 1713 à l'âge de quarante-cinq ans. Il appartenait à l'ancienne Maison de Forbin en Provence, connue depuis le treizième siècle et divisée en plusieurs branches, dont les Seigneurs de Janton, de la Roque, de la Barberu, et de Gardane. Cette famille a produit de nombreux personnages illustres, notamment le Cardinal Toussaint de Forbin de Janson et l'Archevêque d'Arles. Messire Henry de Chaumejan, Marquis de Fourville, Enseigne au régiment des Gardes Françaises, est décédé le 5 septembre 1715. Il descendait de la Maison de Chaumejan en Touraine, dont le nom provient d'un château situé près de Verneuil, une ville du Bourbonnois. Messire Claude le Doulx, Baron de Melleville, Seigneur d'Outrebois, Conseiller à la Grand' Chambre du Parlement de Paris, est également décédé le 5 septembre 1715 à l'âge de soixante-dix-neuf ans. Il avait été reçu Conseiller en 1659 et avait épousé Dame Françoise Nau, avec qui il a eu plusieurs enfants, dont trois encore vivants. La famille le Doulx descend de Jean le Doulx, Baron de Melleville, Conseiller du Roi et Président au Bailliage d'Évreux, et est originaire de Lisieux. La famille s'est divisée en plusieurs branches, certaines établies à Paris et d'autres à Évreux. Messire Claude de Broville, Premier Président d'Évreux, est également mentionné comme étant enterré au Collège de Boissy, où plusieurs familles illustres, dont les le Doulx, ont le droit d'être inhumées. Le Collège de Boissy, fondé par les descendants de Michel Chartier et Catherine Paté, offre des bourses aux descendants de ces familles pour leurs études à l'Université de Paris.
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3691
p. 65-72
Sur un Fœtus.
Début :
J'ai vû ce qu'on appelle voir ; j'ai vû [...]
Mots clefs :
Fœtus, Cadavre, Eau de vie, Chirurgiens, Baptême
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur un Fœtus.
Sur un Foetus. 1
J'ai vû ce qu'on appelle
voir; j'ai vû de mes yeux le
cadavre d'un jeune enfanr,
qu'on dit âgé de 3. mois. Il
est enfermé dans une petite
bouteille de verre pleine
d'eau de vie. On ajoûte
qu'aprés avoir été ondoyé,
il a encore vécuune demiheure
, & qu'au premier
jour on doit l'enterrer en
terre fainte.
La petitesse de ce corps
mesurprend
;
il n'a pas plus
de huit lignes de long, sur
trois ou quatre de large; cependant
il a tous les traits
d'homme, & les membres
formez & organisez, une
tête, desbras, des mains,
un ventre, un estomach,
des cuisses
,
des jambes &
des pieds;ondistingue même
son sexe,c'etungarçon.
Une femme malade à
l'Hôtel-Dieu de Rouën il y
a environ trois semaines
sentit de terribles coliques;,
& comme elle se croyoit
grosse, elle pria la Religieuse
qui avoit foin d'elle,
de prendre garde à elle.Enfin
elle jette l'enfant,on le
dévelope, & on l'ondoye
sur lecham p. f
Les Chirurgiens croyent
que la petitesse du corps de
cet enfant vient du peu
de nourriture qu'il prenoit
dans le sein de sa mere.
On m'a dit autrefois que
Henry II. Duc deLongueville,
n'avoir pas six pouces
de long quand ilvint au
mande hors terme en 1595.
qu'on le mit dans une petite
boete pleine de coton,Club-,
on portoit dans la poche. Il
n'a pas laissé de croître du-'
ne grandeur de corps ordinaire,
& de vivre 68. ans.
On dit la même chose de
M. d'Acqueville, Conseiller
au Parlement de Rouen,
& vivant encore.
Pour moy j'aurois fait
quelque difficulté pour baptiser
cet enfant: il semble
que l'ame de l'homme ne
peut entrer que dans un
corps d'une certaine étendue
de matiere proportioncnoéerpsà
son espece. Or un
de deux tiers de pouce
n'a. aucune proportion a
-r
l'étendue de la matière du
corps humain.
Mais, dit on, on l'a vû
remuer. J'ai peu de foy à ce
pretendu remuement ,
je
voudrois l'avoir vû pour le
croire; d'ailleurs on sçait
que le mouvement est naturel
& ordinaire à toutes
les matieres gluantes, qui
sortent d'un lieu chaud &
humide, & vivant:mais
ces matieres remuantes ne
sont pas pour cela animé,
es. -
Mais supposé que ce petit
corps eût pris nourriturc,
& qu'il se fût augmenté
des deux tiers, il
n'auroit eu que deux pouces
à sa naissance. Comme
donc l'étendue du corps
d'un enfant naissant est la
mesure de la moitié de sa
grandeur future, celui- ci
n'auroit donc eu au plus
que quatre pouces, c'est
à dire un tiers de pied. On
l'auroit donc écrasé fous
les pieds, & les petits chiens
auroient insulté ce pigmée
d'homme
,
lui qui cH né
le maître des animaux les
plus grands & les plus fiers.
--
J'ai obiervé que ce petit
corps est étendu tout
de son long, & couché
sur le dos, qu'il presente
toujourssonvisage à ceux
qui le regardent de haut
en bas, & le dos à ceux
qui le regardent de bas en
haut; qu'il ne s'éleve point
dans l'eau, quelque secousse
qu'on lui donne,
& qu'il n'y change point
de posture qu'ilsetrouve
toujours dans les flancs
de la bouteille, dont le
milieu du fonds est plus
élevé que les flancs, qui
- font comme creux dans
leur circonférence.
J'ai encore.observé que
l'eau de vie a perdu sa netteté
& sa pureté, qu'elle
cft d'une couleur rousseâtre.
J'ai vû ce qu'on appelle
voir; j'ai vû de mes yeux le
cadavre d'un jeune enfanr,
qu'on dit âgé de 3. mois. Il
est enfermé dans une petite
bouteille de verre pleine
d'eau de vie. On ajoûte
qu'aprés avoir été ondoyé,
il a encore vécuune demiheure
, & qu'au premier
jour on doit l'enterrer en
terre fainte.
La petitesse de ce corps
mesurprend
;
il n'a pas plus
de huit lignes de long, sur
trois ou quatre de large; cependant
il a tous les traits
d'homme, & les membres
formez & organisez, une
tête, desbras, des mains,
un ventre, un estomach,
des cuisses
,
des jambes &
des pieds;ondistingue même
son sexe,c'etungarçon.
Une femme malade à
l'Hôtel-Dieu de Rouën il y
a environ trois semaines
sentit de terribles coliques;,
& comme elle se croyoit
grosse, elle pria la Religieuse
qui avoit foin d'elle,
de prendre garde à elle.Enfin
elle jette l'enfant,on le
dévelope, & on l'ondoye
sur lecham p. f
Les Chirurgiens croyent
que la petitesse du corps de
cet enfant vient du peu
de nourriture qu'il prenoit
dans le sein de sa mere.
On m'a dit autrefois que
Henry II. Duc deLongueville,
n'avoir pas six pouces
de long quand ilvint au
mande hors terme en 1595.
qu'on le mit dans une petite
boete pleine de coton,Club-,
on portoit dans la poche. Il
n'a pas laissé de croître du-'
ne grandeur de corps ordinaire,
& de vivre 68. ans.
On dit la même chose de
M. d'Acqueville, Conseiller
au Parlement de Rouen,
& vivant encore.
Pour moy j'aurois fait
quelque difficulté pour baptiser
cet enfant: il semble
que l'ame de l'homme ne
peut entrer que dans un
corps d'une certaine étendue
de matiere proportioncnoéerpsà
son espece. Or un
de deux tiers de pouce
n'a. aucune proportion a
-r
l'étendue de la matière du
corps humain.
Mais, dit on, on l'a vû
remuer. J'ai peu de foy à ce
pretendu remuement ,
je
voudrois l'avoir vû pour le
croire; d'ailleurs on sçait
que le mouvement est naturel
& ordinaire à toutes
les matieres gluantes, qui
sortent d'un lieu chaud &
humide, & vivant:mais
ces matieres remuantes ne
sont pas pour cela animé,
es. -
Mais supposé que ce petit
corps eût pris nourriturc,
& qu'il se fût augmenté
des deux tiers, il
n'auroit eu que deux pouces
à sa naissance. Comme
donc l'étendue du corps
d'un enfant naissant est la
mesure de la moitié de sa
grandeur future, celui- ci
n'auroit donc eu au plus
que quatre pouces, c'est
à dire un tiers de pied. On
l'auroit donc écrasé fous
les pieds, & les petits chiens
auroient insulté ce pigmée
d'homme
,
lui qui cH né
le maître des animaux les
plus grands & les plus fiers.
--
J'ai obiervé que ce petit
corps est étendu tout
de son long, & couché
sur le dos, qu'il presente
toujourssonvisage à ceux
qui le regardent de haut
en bas, & le dos à ceux
qui le regardent de bas en
haut; qu'il ne s'éleve point
dans l'eau, quelque secousse
qu'on lui donne,
& qu'il n'y change point
de posture qu'ilsetrouve
toujours dans les flancs
de la bouteille, dont le
milieu du fonds est plus
élevé que les flancs, qui
- font comme creux dans
leur circonférence.
J'ai encore.observé que
l'eau de vie a perdu sa netteté
& sa pureté, qu'elle
cft d'une couleur rousseâtre.
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Résumé : Sur un Fœtus.
Le texte décrit l'observation d'un fœtus de trois mois conservé dans une bouteille d'eau-de-vie. Ce fœtus, mesurant environ huit lignes de long sur trois ou quatre de large, présente tous les traits humains, y compris les membres et les organes. Il a été ondoyé après sa naissance et a vécu une demi-heure. Sa petite taille est attribuée à un manque de nourriture dans le sein maternel. Une femme à l'Hôtel-Dieu de Rouen a accouché prématurément de cet enfant après avoir ressenti des coliques. Le texte mentionne des cas similaires, comme ceux d'Henri II, Duc de Longueville, et de M. d'Acqueville, qui étaient de petite taille à la naissance mais ont atteint une taille normale. L'auteur exprime des doutes sur la viabilité et l'animation de ce fœtus, remettant en question la possibilité que l'âme puisse habiter un corps aussi petit. Il observe également que l'eau-de-vie a perdu sa clarté et sa pureté, prenant une couleur rousseâtre.
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3692
p. 73-83
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
On écrit de Vienne, qu'on avoit donné ordre de [...]
Mots clefs :
Vienne, Archiduc, Pologne, Conspiration , Turcs, Ottomans, Prusse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvelles d'Allemagne.
On écrit de Vienne, qu'-
on avoit donné ordre de
faire venir cinq compagnies
d'infanterie du regiment
d'Heister,& le regiment
de dragons de Bareith,
afin de maintenir un
meilleur ordre pendant les
maladies contagieuses;que
nonobstant la contagion
l'Archiduc continuoit à y
faire son Séjour qu'on avoit
reçû des nouvelles de
Pologne touchant une conspiration
qu'on pretend avoir
été formée contre le
Roy Auguste, & les dispositions
où les Turcs parois
soient être de lui faire la
guerre; que le Palatin avoit
étéarrêté dans sa maison
,
& qu'on l'accusoit, avec
plusieurs autres, d'avoir
des intelligences avec le
Roy Stanislas; qu'ils avoient
resolu d'enlever le Roy Auguste
lors qu'il iroit joindre
l'armée; qu'on avoit même
arrêté un Marchand Ecossois,
accusé d'avoir servi à
entretenir des correspondances
avec le Roy Stanislas,
& d'avoir negocié des
lettres de change pour les
Suedois; qu'on avoit donné
ordre d'arrêter plusieurs
Senateurs: ce qu'on regarde
comme une infraction
de la liberté publique, &
qu'un grand nombre avoit
pris la suite, & étoit allé
trouver le Roy Stanislas.
D'autres lettres confirment
la marche des Turcs & des
Tartares vers la frontiere;
quel'armée Othomane,
qui étoit de quatre-vingt
mille hommes,avoit passé
la riviere de Pruth en Moldavie
, & que leur avantgarde
étoit arrivée prés de
Choczin sur le Niefter
)
où
elle se preparoit à jetter
des ponts ; que le Roy Stanislas
, avec ses troupes, celles du Palatin de Kiovie,
& tous ceux de son
parti ,s'avançoit de ce
côté-là, & que les Turcs
paroissoient être resolus de
le rétablir sur le trône; que
le Roy Auguste se preparoit
à partir pour se rendre
à l'armée,quis'avance vers
Caminiets j que les Generaux,
qui étoient encore à
Leopol, devoient la joindre
incessamment, & qu'il
avoit envoyé ordre à ses
troupes qui sont en Saxe,
& à celles qui reviennent
des Pays-Bas, de venir en
diligence en Pologne.
Les lettres d'Andrinople
du 16.Juillet portent que
quatre-vingt mille hommes
des troupes Othomanes,
campez des deux côtez
du Danube,s'étoient mis
en marche vers la Pologne,
feignant de faire fortifier
Chocsin,place assez proche
de Caminiets
} que les ordres
avoient été envoyez
aux Hospodars de Vvalaquie
& de Moldavie, de
fournir un grand nombre
de chariots & de provisions
pour l'armée; qu'on croyoic
que cette armée étoit destinée
contre la Pologne
attendu qu'on , ne parloit
plus de l'embarquement du
Roy de Suede : mais qu'il
paroissoit que ce Prince se
preparoit a prendre la même
route que l'armée Othomane,
& qu'il avoit même
dépêché depuis peu des
couriers à k Regence de
Suede, & aux Polonois affectionnez
au Roy Stanislas.
Ces mêmes lettres portent
qu'on avoit donnédes
gardes au Palatin de Masovie
, ambassadeur du Roy
Auguste
, & que le Sieur
Gelts son Resident avoit
été averti qu'on vouloit le
remettre auxsept tours, &
qu'il étoit arrivé à Andrinople
quarante compagnies
de Janissaires, & plusieurs
topgis ou canoniers.
Les lettres de Berlin portent
que plusieurs SenateursPolonois
avoientabandonné
le parti du Roy Auguste,
pour embrasser celui
du Roy Stanislas, qu'ils
etoient alléjoindre. Celles
de Danrzik portent que le
Roy Auguste avoit fait enlever
le 8. Août dans cette
ville-là les épouses du Palatin
de Kiovie & du General
Smiesrielski, le Sieur
Czerlokovvsfi, Tresorier
du Roy Stanislas, le Sieur
Uibanovvski son Secrétaire
,
& plusieurs Seigneurs
Polonois de son parti;qu'il
les avoit fait conduire par
une escorte de cavaliers Saf
xons à Marienbourg, où il
devoit se rendre le 20. que
cinq regimens Saxons avoient
ordre de marcher
[ en diligence vers la Pologne.-
On mande de Hambourg,
que le Duc de Vvirtembergavoit
fait le 23.
Août la revûë de huit bataillons
& de dix-huit escadrons
de troupes Danoises,
qui devoient incessamment
marcher vers Vvismar,
pour en former le blocus;
qu'on croyoit que les Etats
du Duc de Holstein-Gottorp
feroient bientôt évacuez
par les troupes Danoises;
que le Roy de Prusse
avoit fait délivrer aux Ministres
du Roy de Danemark
une déclaration, qui
contient que si Sa Majesté
Danoise persistoit dans ses
prétentions sur ces pays-là,
&àresserrer de plus en plus
la ville de Tonningen, il
seroit obligé, avec les garans
des traitez d'Altena &
de Travvendal, de songer
à d'autres expediens ; que
SaMajestéPrussienne prioit
les Ministres Danois de representerces
chosesauRoy
leur Maître, ôc d'enobtenir
une resolution capable
de mettre fin à ces fâcheux
démêlez. D'autres lettres
assurent que le Roy de Danemark
avoitresolu de faire
lever le blocus de Tonningen,
à condition qu'on
y mettroit une garnisonde
troupes neutres.
On écrit de Vienne, qu'-
on avoit donné ordre de
faire venir cinq compagnies
d'infanterie du regiment
d'Heister,& le regiment
de dragons de Bareith,
afin de maintenir un
meilleur ordre pendant les
maladies contagieuses;que
nonobstant la contagion
l'Archiduc continuoit à y
faire son Séjour qu'on avoit
reçû des nouvelles de
Pologne touchant une conspiration
qu'on pretend avoir
été formée contre le
Roy Auguste, & les dispositions
où les Turcs parois
soient être de lui faire la
guerre; que le Palatin avoit
étéarrêté dans sa maison
,
& qu'on l'accusoit, avec
plusieurs autres, d'avoir
des intelligences avec le
Roy Stanislas; qu'ils avoient
resolu d'enlever le Roy Auguste
lors qu'il iroit joindre
l'armée; qu'on avoit même
arrêté un Marchand Ecossois,
accusé d'avoir servi à
entretenir des correspondances
avec le Roy Stanislas,
& d'avoir negocié des
lettres de change pour les
Suedois; qu'on avoit donné
ordre d'arrêter plusieurs
Senateurs: ce qu'on regarde
comme une infraction
de la liberté publique, &
qu'un grand nombre avoit
pris la suite, & étoit allé
trouver le Roy Stanislas.
D'autres lettres confirment
la marche des Turcs & des
Tartares vers la frontiere;
quel'armée Othomane,
qui étoit de quatre-vingt
mille hommes,avoit passé
la riviere de Pruth en Moldavie
, & que leur avantgarde
étoit arrivée prés de
Choczin sur le Niefter
)
où
elle se preparoit à jetter
des ponts ; que le Roy Stanislas
, avec ses troupes, celles du Palatin de Kiovie,
& tous ceux de son
parti ,s'avançoit de ce
côté-là, & que les Turcs
paroissoient être resolus de
le rétablir sur le trône; que
le Roy Auguste se preparoit
à partir pour se rendre
à l'armée,quis'avance vers
Caminiets j que les Generaux,
qui étoient encore à
Leopol, devoient la joindre
incessamment, & qu'il
avoit envoyé ordre à ses
troupes qui sont en Saxe,
& à celles qui reviennent
des Pays-Bas, de venir en
diligence en Pologne.
Les lettres d'Andrinople
du 16.Juillet portent que
quatre-vingt mille hommes
des troupes Othomanes,
campez des deux côtez
du Danube,s'étoient mis
en marche vers la Pologne,
feignant de faire fortifier
Chocsin,place assez proche
de Caminiets
} que les ordres
avoient été envoyez
aux Hospodars de Vvalaquie
& de Moldavie, de
fournir un grand nombre
de chariots & de provisions
pour l'armée; qu'on croyoic
que cette armée étoit destinée
contre la Pologne
attendu qu'on , ne parloit
plus de l'embarquement du
Roy de Suede : mais qu'il
paroissoit que ce Prince se
preparoit a prendre la même
route que l'armée Othomane,
& qu'il avoit même
dépêché depuis peu des
couriers à k Regence de
Suede, & aux Polonois affectionnez
au Roy Stanislas.
Ces mêmes lettres portent
qu'on avoit donnédes
gardes au Palatin de Masovie
, ambassadeur du Roy
Auguste
, & que le Sieur
Gelts son Resident avoit
été averti qu'on vouloit le
remettre auxsept tours, &
qu'il étoit arrivé à Andrinople
quarante compagnies
de Janissaires, & plusieurs
topgis ou canoniers.
Les lettres de Berlin portent
que plusieurs SenateursPolonois
avoientabandonné
le parti du Roy Auguste,
pour embrasser celui
du Roy Stanislas, qu'ils
etoient alléjoindre. Celles
de Danrzik portent que le
Roy Auguste avoit fait enlever
le 8. Août dans cette
ville-là les épouses du Palatin
de Kiovie & du General
Smiesrielski, le Sieur
Czerlokovvsfi, Tresorier
du Roy Stanislas, le Sieur
Uibanovvski son Secrétaire
,
& plusieurs Seigneurs
Polonois de son parti;qu'il
les avoit fait conduire par
une escorte de cavaliers Saf
xons à Marienbourg, où il
devoit se rendre le 20. que
cinq regimens Saxons avoient
ordre de marcher
[ en diligence vers la Pologne.-
On mande de Hambourg,
que le Duc de Vvirtembergavoit
fait le 23.
Août la revûë de huit bataillons
& de dix-huit escadrons
de troupes Danoises,
qui devoient incessamment
marcher vers Vvismar,
pour en former le blocus;
qu'on croyoit que les Etats
du Duc de Holstein-Gottorp
feroient bientôt évacuez
par les troupes Danoises;
que le Roy de Prusse
avoit fait délivrer aux Ministres
du Roy de Danemark
une déclaration, qui
contient que si Sa Majesté
Danoise persistoit dans ses
prétentions sur ces pays-là,
&àresserrer de plus en plus
la ville de Tonningen, il
seroit obligé, avec les garans
des traitez d'Altena &
de Travvendal, de songer
à d'autres expediens ; que
SaMajestéPrussienne prioit
les Ministres Danois de representerces
chosesauRoy
leur Maître, ôc d'enobtenir
une resolution capable
de mettre fin à ces fâcheux
démêlez. D'autres lettres
assurent que le Roy de Danemark
avoitresolu de faire
lever le blocus de Tonningen,
à condition qu'on
y mettroit une garnisonde
troupes neutres.
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
Le texte traite des événements politiques et militaires en Europe, notamment en Allemagne, Pologne et Turquie. À Vienne, des troupes ont été mobilisées pour maintenir l'ordre pendant une épidémie contagieuse, tandis que l'Archiduc y réside malgré la contagion. Des informations sur une conspiration contre le roi Auguste de Pologne et les intentions belliqueuses des Turcs ont été reçues. Le Palatin a été arrêté pour ses liens présumés avec le roi Stanislas, ainsi que plusieurs autres personnes, dont un marchand écossais. En Pologne, les Turcs et les Tartares se dirigent vers la frontière avec une armée ottomane de quatre-vingt mille hommes ayant traversé le Pruth en Moldavie. Le roi Stanislas, soutenu par diverses troupes, avance vers la frontière, tandis que les Turcs semblent déterminés à le rétablir sur le trône. Le roi Auguste se prépare à rejoindre son armée, qui avance vers Caminiets. Des ordres ont été donnés aux troupes en Saxe et aux Pays-Bas de se rendre en Pologne. Des lettres d'Andrinople confirment la marche des troupes ottomanes vers la Pologne, avec des ordres donnés aux hospodars de Valachie et de Moldavie de fournir des chariots et des provisions. Le roi de Suède semble également se préparer à soutenir le roi Stanislas. À Berlin, plusieurs sénateurs polonais ont changé de camp pour soutenir Stanislas. À Danzik, le roi Auguste a fait enlever des proches du roi Stanislas et les a conduits à Marienbourg. À Hambourg, le duc de Wurtemberg a passé en revue des troupes danoises destinées à former le blocus de Wismar. Le roi de Prusse a adressé une déclaration au roi de Danemark concernant les prétentions sur les États du duc de Holstein-Gottorp, menaçant d'autres actions si le blocus de Tonningen continuait. Des lettres indiquent que le roi de Danemark a résolu de lever le blocus de Tonningen à condition d'y placer une garnison de troupes neutres.
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3693
p. 83-92
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné l'Ordre de la Toison d'Or au Maré [...]
Mots clefs :
Ordre de la Toison d'Or, Maréchal de Villars, Catalogne, Artillerie, Troupes espagnoles, Valence
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
Le Roy a donné l'Ordre
de la Toison d'Or au Maré,
chal de Villars, en consideration
des services qu'il a
rendus aux deux Couronnes.
On a déja parlé de la
Maison de Villars, & de
l'institution de laToison;
on renvoye le lecteur à ce
qu'on en a dit dans les Mercures
precedens.
On mande de Catalogne
, que le Marquis de
Ledeayantété détaché
avec un corps de cinq mrle
hommes ôc quatre pieces
de canon, pour punir la seconde
revolte des habitans
de Manresa, en avoit fait
raser les murailles & brûler
huit cent maisons
; que la
ville de Cardone s'étoit soûmise
à l'obeïssance du Roy:
mais que Don Manuel Desvais,
Gouverneur du Château,
avoit refusé de deferer
aux ordres du General
Valles Allemand, d'évacuer
la place conformément
au traité;que le Lieutenant
général Zerezeda
avoit defait un parti de volontaires
à cheval, dont
8. furent tuez & n, faits
prisonniers
; & qu'il avoit
châtié les habitans du lieu
de saint Clement,au- deçà
de Llobregat, sur le che- 1
min de Tarragonne, qui
couroient sur cent cavaliers
qui passoient
; que le
9. Août on avoir vu sortir
du port de Barcelone quatorze
bâtimens & plusieurs
chaloupes, qui avoient pris
la route du Levant.Croyant
qu'ils avoient quelque dessein
sur la ville de Mataro,
qui s'est soûmise, on yenvoya
le Colonel du régimentdes
Asturiesavec cent
cavaliers & cent fantassins.
Le lendemain il fut suivi
par un gros detachement
de troupes Françoises. On
a appris depuis que ces bâtimens
sortis de Barcelone
avoient débarqué à Masnou,
au- deçà de Mataro
y des troupes des regimens
de la Foy & de Nebot, la
plûpart à cheval, commandées
par les deputez militaires
des rebeles. Don Antonio
Berenguer, natif de
Lerida, accompagné de
Don Salvador de Tamarit,
de Don Philippe de Aguilar,
avec Sebastien Dalmau,&
Philippe Marti,
l'un des chefs de la révolté
de Vvich
; que leur dessein
étoit de faire soûlever les
peuples. Pendant leur marche
quelques miquelets &
volontaires s'approcherent
des fauxbourgs de Mataro,
& menacerent la ville:
mais ils ne purent rien entreprendre.
Ils tenterent
d'attaquer un convoy qui
venoit de Mataro à l'armée
: mais ils furent contraints
de se retirer, voyant
qu'il étoit escorté par un
corps de troupes Françoises.
On
On écrit d'Ostalric, que
les Allemans en sortirent
le 17. Août, & que Don
Melchior Cano y étoit entré
avec les troupes Valones
; que les Allemans qui
restoient en Catalogne
acheverent de s'embarquer
le 19. D'autres lettres d'Q£:
talric portent que quatre
mille miquelets & huit cent
chevaux, commandez par
Nebot, avoient occupé les
passages autour de cette
ville: mais que Don Tiberio
Carafa, Lieutenant general,
ayant marché à eux
avec des troupes du Lampourdan
,
les attaqua, &
les défit avec peu de resistance
; qu'il leur avoit tué
plus de soixante hommes,
sans autre perte que de trois
soldats
; que le Marquis
d'Arpajon étoit parti pour
retourner à l'armée, qui
attendoit l'arrivée des troupes
d'Estramadure & de
France, des munitions &
de l'artillerie;que le Comte
de Fiennes avoit chassé les
rebeles des portesqu'ils occupoientaux
environs d'Ostalric
;
qu'il avoit acheté la
plûpart des chevaux des Allemans,
dont les rebeles
croyoient profiter; & qu'il
avoit fait entrer dans Ostalric
Don Tiberio Carafa
avec les troupes du Roy;
que l'armée était abondamment
pourvue de vivres,
qui lui viennent par mer,
& que fournissent les peuples
qui ont prêté au Roy
le ferment de fidelité
; que
le Comte de Fiennes étoit
en campagne avec un corps
de six mille hommes, pour
soûmettre les peuples à lobeïssance
de Sa Majesté.On
mande de Madrid, qu'on
ne fera pas le siege de Barcelone
, jusqu'à ce que le
Duc de Popoli air été joint
par les croupes Espagnoles
& Françoises
)
& qu'il ait
reçu l'artillerie qu'il attend
de Valence, de Tortose &
de Tarragone, au nombre
de quarante pieces de canon
de baterie & de vingt
mortiers.
Le Roy a donné l'Ordre
de la Toison d'Or au Maré,
chal de Villars, en consideration
des services qu'il a
rendus aux deux Couronnes.
On a déja parlé de la
Maison de Villars, & de
l'institution de laToison;
on renvoye le lecteur à ce
qu'on en a dit dans les Mercures
precedens.
On mande de Catalogne
, que le Marquis de
Ledeayantété détaché
avec un corps de cinq mrle
hommes ôc quatre pieces
de canon, pour punir la seconde
revolte des habitans
de Manresa, en avoit fait
raser les murailles & brûler
huit cent maisons
; que la
ville de Cardone s'étoit soûmise
à l'obeïssance du Roy:
mais que Don Manuel Desvais,
Gouverneur du Château,
avoit refusé de deferer
aux ordres du General
Valles Allemand, d'évacuer
la place conformément
au traité;que le Lieutenant
général Zerezeda
avoit defait un parti de volontaires
à cheval, dont
8. furent tuez & n, faits
prisonniers
; & qu'il avoit
châtié les habitans du lieu
de saint Clement,au- deçà
de Llobregat, sur le che- 1
min de Tarragonne, qui
couroient sur cent cavaliers
qui passoient
; que le
9. Août on avoir vu sortir
du port de Barcelone quatorze
bâtimens & plusieurs
chaloupes, qui avoient pris
la route du Levant.Croyant
qu'ils avoient quelque dessein
sur la ville de Mataro,
qui s'est soûmise, on yenvoya
le Colonel du régimentdes
Asturiesavec cent
cavaliers & cent fantassins.
Le lendemain il fut suivi
par un gros detachement
de troupes Françoises. On
a appris depuis que ces bâtimens
sortis de Barcelone
avoient débarqué à Masnou,
au- deçà de Mataro
y des troupes des regimens
de la Foy & de Nebot, la
plûpart à cheval, commandées
par les deputez militaires
des rebeles. Don Antonio
Berenguer, natif de
Lerida, accompagné de
Don Salvador de Tamarit,
de Don Philippe de Aguilar,
avec Sebastien Dalmau,&
Philippe Marti,
l'un des chefs de la révolté
de Vvich
; que leur dessein
étoit de faire soûlever les
peuples. Pendant leur marche
quelques miquelets &
volontaires s'approcherent
des fauxbourgs de Mataro,
& menacerent la ville:
mais ils ne purent rien entreprendre.
Ils tenterent
d'attaquer un convoy qui
venoit de Mataro à l'armée
: mais ils furent contraints
de se retirer, voyant
qu'il étoit escorté par un
corps de troupes Françoises.
On
On écrit d'Ostalric, que
les Allemans en sortirent
le 17. Août, & que Don
Melchior Cano y étoit entré
avec les troupes Valones
; que les Allemans qui
restoient en Catalogne
acheverent de s'embarquer
le 19. D'autres lettres d'Q£:
talric portent que quatre
mille miquelets & huit cent
chevaux, commandez par
Nebot, avoient occupé les
passages autour de cette
ville: mais que Don Tiberio
Carafa, Lieutenant general,
ayant marché à eux
avec des troupes du Lampourdan
,
les attaqua, &
les défit avec peu de resistance
; qu'il leur avoit tué
plus de soixante hommes,
sans autre perte que de trois
soldats
; que le Marquis
d'Arpajon étoit parti pour
retourner à l'armée, qui
attendoit l'arrivée des troupes
d'Estramadure & de
France, des munitions &
de l'artillerie;que le Comte
de Fiennes avoit chassé les
rebeles des portesqu'ils occupoientaux
environs d'Ostalric
;
qu'il avoit acheté la
plûpart des chevaux des Allemans,
dont les rebeles
croyoient profiter; & qu'il
avoit fait entrer dans Ostalric
Don Tiberio Carafa
avec les troupes du Roy;
que l'armée était abondamment
pourvue de vivres,
qui lui viennent par mer,
& que fournissent les peuples
qui ont prêté au Roy
le ferment de fidelité
; que
le Comte de Fiennes étoit
en campagne avec un corps
de six mille hommes, pour
soûmettre les peuples à lobeïssance
de Sa Majesté.On
mande de Madrid, qu'on
ne fera pas le siege de Barcelone
, jusqu'à ce que le
Duc de Popoli air été joint
par les croupes Espagnoles
& Françoises
)
& qu'il ait
reçu l'artillerie qu'il attend
de Valence, de Tortose &
de Tarragone, au nombre
de quarante pieces de canon
de baterie & de vingt
mortiers.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi a décerné l'Ordre de la Toison d'Or au maréchal de Villars pour ses services aux deux couronnes. En Catalogne, le marquis de Lede a été envoyé punir la révolte de Manresa, dont les murailles ont été rasées et huit cents maisons brûlées. Cardone s'est soumise au roi, mais le gouverneur du château a refusé d'évacuer la place. Le lieutenant général Zerezeda a vaincu un groupe de volontaires, tuant huit hommes et en capturant onze. Les habitants de Saint-Clément ont été punis pour avoir attaqué des cavaliers. Le 9 août, quatorze bâtiments ont quitté Barcelone, suscitant des craintes d'une attaque sur Mataro. Des troupes françaises ont été envoyées en renfort et ont débarqué à Masnou, où les rebelles ont échoué à soulever la population. À Ostalric, les Allemands ont quitté la ville, remplacés par des troupes valonnes. Les rebelles, dirigés par Nebot, ont été défaits par Don Tiberio Carafa. Le marquis d'Arpajon a rejoint l'armée, qui attendait des renforts et des munitions. Le comte de Fiennes a chassé les rebelles des portes d'Ostalric, permettant l'entrée des troupes royales. L'armée est bien approvisionnée en vivres. À Madrid, il a été décidé de ne pas assiéger Barcelone avant l'arrivée du duc de Popoli et de l'artillerie attendue de Valence, Tortose et Tarragone.
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3694
p. 92-101
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
Les lettres de Londres portent que la Reine s'étoit rendue [...]
Mots clefs :
Reine, Hyde Park, Ordre de la Jarretière, Installation, Chevaliers, Marlborough, Secrétaire d'État
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
Les lettres de Londres
portent que la Reine s'étoit
rendue le11.d'Aoûtà Hidepark
pour la revûe des
troupes de sa Maison , à laquelle
elle n'avoit point encore
assisté. Elle étoit assise
àla portiere de son carosse,
pour mieux voir défiler
les troupes. Le Duc
d'Aumont, qui y avoit été
invité, étoit à pied à la droite
de la Reine, & le Duc
d'Ormond, Capitaine general
,
à la gauche. Le Duc
d'Ormond a choisi plusieurs
Officiers,qu'il a droit
de nommer par (a Charge
de Gouverneur des cinq
Ports. Que le 14. la Reine
avoit tenu à Kensington
Chapitre de l'Ordre de la
Jarretiere
,
dans lequel le
Comte de Peterboroug avoir
été élû Chevalier de
cet Ordre. Que le 15. les
Ducs d'Ormond, de Northumberland
& de Buckingham,
Commissaires de la
Reine, avoient fait à Vvindsor,
avec les ceremonies
accoûtumées, l'installation
de six nouveaux Chevaliers
de la Jarretiere; sçavoir les
Ducs de Beaufort & de
Kent, le Comte d'Oxford
grand Tresorier,Milord
Pavvlet grand Maître de la
Maison de la Reine
,
le
Comte de Peterborough,
& leComte de Strafford,
qui étant à Utrecht,fut representé
par le Chevalier
Jacob Banks, à qui ilavoit
envoyésa procuration. La
Reine est partie de Hamptoncourt,
pour aller passer
à Vvindfor le reste de la
belle saison. Sa Majesté a
revoqué par une patente le
droit qu'elle avoit accordé
à Milord Marlborough de
nommer à certains Benefices.
Elle a donné le gouvernement
de Gibraltar au
Comte de Portmore
,
qui
commandoit ci-devant les
troupes Angloises en Portugal.
On mande de Londres
, que le Comte de
Darmouth avoir remis entre
les mains de la Reine
les Sceaux de la Charge de
Secretaire d'Etat, & que Sa
Majesté avoit donné cette
Charge au Sieur Bromley,
ci-devant Orateur de la
Chambre des Communes,
qui prêta les sermens &
prit seance au Conseil. La
Reine
Reine a declaré le Comte
de Darmouth Garde du
Sceau privé, à la place de
l'Evêque de Bristol, qui a été fait Evêque de Londres.
Elle a aussi déclaré
Conseillers de son Conseil
privé le Duc de Northumberland,
le Comte de Denbigh
,
l'un des Receveurs
de l'Echiquier, le Chevalier
Guillaume Vindham
Chancelier de l'Echiquier,
à la place de Milord Bingley
;
le Sieur François
Gvvin Secretaire des guerres
,
le Chevalier Jean Stokhouse
Controlleur de la
Maison;Milord Lansdown
Tresorier, à la place de
Milord Cholmondley; &
le Sieur Edoüard Nicolas,
Tresorier des Appartemens,
à la place du Sieur
Spencer Compton.Les dernieres
lettres de Londres
portent que le Duc d'Aumontavoit
donné un magnifique
regal à un grand
nombre de Seigneurs & de
Dames, & d'autres personnes
de distinction;qu'il avoit
fait publier qu'étant
sur le point de retourner en
France, tous ceux qui ont
fourni quelque chose à la
maison, ou aux Gentilshommes
de sa fuite, ou à
ses domestiques, apportasfent
leurs proclamations ou
comptes, pour être payez; qu'on avoit publié le 30.
Août une proclamation
pour convoquer un nouveau
Parlement; une pour
élire les deputez de la
Chambre des Communes;
& une autre pour faire l'élection
des seize Pairs d'Ecoue.
Le Chancelier a envoyé
partout les commissions
pourfaire les eledtios :
ily a pour Londres quatre
pretendansTorris & quatre
Vighs : mais on croit
que les premiers l'emporrCfont.
Pour la ville de
Vvestminster, il n'y a que
les Sieurs Cross & Medlicot,
tous deux du parti de
la Cour, & qui n'ont point
de concurrens du parti opposé.
Le regiment de dradons
de Rosse,& ceux d'infanterie
de Preston ôc de
Primerose, qui ontété embarquez
à Dunkerque, ont
fait voile vers l'Irlande,où
l'on doit encore envoyer
six regimens. Le regiment
de dragons qui est en Ecosse,
dont le ChevalierTemple
étoit Colonel, a reçu
ordre de passer incessamment
en Irlande.
Les lettres de Londres
portent que la Reine s'étoit
rendue le11.d'Aoûtà Hidepark
pour la revûe des
troupes de sa Maison , à laquelle
elle n'avoit point encore
assisté. Elle étoit assise
àla portiere de son carosse,
pour mieux voir défiler
les troupes. Le Duc
d'Aumont, qui y avoit été
invité, étoit à pied à la droite
de la Reine, & le Duc
d'Ormond, Capitaine general
,
à la gauche. Le Duc
d'Ormond a choisi plusieurs
Officiers,qu'il a droit
de nommer par (a Charge
de Gouverneur des cinq
Ports. Que le 14. la Reine
avoit tenu à Kensington
Chapitre de l'Ordre de la
Jarretiere
,
dans lequel le
Comte de Peterboroug avoir
été élû Chevalier de
cet Ordre. Que le 15. les
Ducs d'Ormond, de Northumberland
& de Buckingham,
Commissaires de la
Reine, avoient fait à Vvindsor,
avec les ceremonies
accoûtumées, l'installation
de six nouveaux Chevaliers
de la Jarretiere; sçavoir les
Ducs de Beaufort & de
Kent, le Comte d'Oxford
grand Tresorier,Milord
Pavvlet grand Maître de la
Maison de la Reine
,
le
Comte de Peterborough,
& leComte de Strafford,
qui étant à Utrecht,fut representé
par le Chevalier
Jacob Banks, à qui ilavoit
envoyésa procuration. La
Reine est partie de Hamptoncourt,
pour aller passer
à Vvindfor le reste de la
belle saison. Sa Majesté a
revoqué par une patente le
droit qu'elle avoit accordé
à Milord Marlborough de
nommer à certains Benefices.
Elle a donné le gouvernement
de Gibraltar au
Comte de Portmore
,
qui
commandoit ci-devant les
troupes Angloises en Portugal.
On mande de Londres
, que le Comte de
Darmouth avoir remis entre
les mains de la Reine
les Sceaux de la Charge de
Secretaire d'Etat, & que Sa
Majesté avoit donné cette
Charge au Sieur Bromley,
ci-devant Orateur de la
Chambre des Communes,
qui prêta les sermens &
prit seance au Conseil. La
Reine
Reine a declaré le Comte
de Darmouth Garde du
Sceau privé, à la place de
l'Evêque de Bristol, qui a été fait Evêque de Londres.
Elle a aussi déclaré
Conseillers de son Conseil
privé le Duc de Northumberland,
le Comte de Denbigh
,
l'un des Receveurs
de l'Echiquier, le Chevalier
Guillaume Vindham
Chancelier de l'Echiquier,
à la place de Milord Bingley
;
le Sieur François
Gvvin Secretaire des guerres
,
le Chevalier Jean Stokhouse
Controlleur de la
Maison;Milord Lansdown
Tresorier, à la place de
Milord Cholmondley; &
le Sieur Edoüard Nicolas,
Tresorier des Appartemens,
à la place du Sieur
Spencer Compton.Les dernieres
lettres de Londres
portent que le Duc d'Aumontavoit
donné un magnifique
regal à un grand
nombre de Seigneurs & de
Dames, & d'autres personnes
de distinction;qu'il avoit
fait publier qu'étant
sur le point de retourner en
France, tous ceux qui ont
fourni quelque chose à la
maison, ou aux Gentilshommes
de sa fuite, ou à
ses domestiques, apportasfent
leurs proclamations ou
comptes, pour être payez; qu'on avoit publié le 30.
Août une proclamation
pour convoquer un nouveau
Parlement; une pour
élire les deputez de la
Chambre des Communes;
& une autre pour faire l'élection
des seize Pairs d'Ecoue.
Le Chancelier a envoyé
partout les commissions
pourfaire les eledtios :
ily a pour Londres quatre
pretendansTorris & quatre
Vighs : mais on croit
que les premiers l'emporrCfont.
Pour la ville de
Vvestminster, il n'y a que
les Sieurs Cross & Medlicot,
tous deux du parti de
la Cour, & qui n'ont point
de concurrens du parti opposé.
Le regiment de dradons
de Rosse,& ceux d'infanterie
de Preston ôc de
Primerose, qui ontété embarquez
à Dunkerque, ont
fait voile vers l'Irlande,où
l'on doit encore envoyer
six regimens. Le regiment
de dragons qui est en Ecosse,
dont le ChevalierTemple
étoit Colonel, a reçu
ordre de passer incessamment
en Irlande.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit plusieurs événements à la cour d'Angleterre. Le 11 août, la Reine a assisté à une revue des troupes à Hyde Park avec les Ducs d'Aumont et d'Ormond. Le Duc d'Ormond a nommé des officiers pour le poste de Gouverneur des cinq Ports. Le 14 août, la Reine a présidé un chapitre de l'Ordre de la Jarretière à Kensington, où le Comte de Peterborough a été élu Chevalier. Le 15 août, six nouveaux Chevaliers de la Jarretière ont été installés à Windsor, dont le Comte de Peterborough, représenté par le Chevalier Jacob Banks. La Reine a ensuite quitté Hampton Court pour Windsor. Elle a révoqué un droit de Lord Marlborough et nommé le Comte de Portmore gouverneur de Gibraltar. À Londres, le Comte de Dartmouth a remis les Sceaux de Secrétaire d'État à la Reine, qui a nommé Sir Bromley à ce poste. Plusieurs nominations ont été faites au Conseil privé, incluant le Duc de Northumberland et le Chevalier Guillaume Windham. Le Duc d'Aumont a offert un grand banquet avant son retour en France. Des proclamations ont été publiées pour convoquer un nouveau Parlement et élire les députés. Des régiments de dragons et d'infanterie ont été envoyés en Irlande.
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3695
p. 101-120
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Les Plenipotentiaires d'Espagne continuent leurs conferences avec ceux de [...]
Mots clefs :
Plénipotentiaires, Conférences, Comédie, Bal, Traité de paix, Colonie, Contagion, Preuve, Division, Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles d'Utrecht.
Les Plenipotentiaires
d'Espagne continuent leurs
conférences avec ceux de
cet Etat. Le Duc d'Oubne
donna le 25. Août la comedie,
le bal, avec un magnique
repas,àun grand nombre
de Seigneurs & de Dames,
pour celebrer le jour
de la naissance du Prince
d'Espagne. Le Marquis Rinuccini,
Envoyé du grand
Duc de Toscane, partit
d'ici le 16.pour aller à Dusseldorp,
& en quelques
Cours d'Allemagne. Le
Duc & la Duchesse de saint
Pierre en partirent aussi le
19. 6c le Procurateur Ruzzini,
ambassadeur de Venise,
partit de la Haye le
27. pour retourner en Italie.
Cn écrit de la Haye du
4. de ce mois, que les Etats
Generaux avoient envoyé
ordre dans les Provinces ôc
aux Amirautez de prendre
toutes les précautions possibles
pour empêcherl'entrée
des personnes Ôc des
effets venant des lieux soupçonnez
d'être insectez de
maladies contagieuses. Que
le Conseil d'Etat avoit ordonné
à tous les Colonels
de reduire avant le 9. de ce
mois leurs compagnies ;
la
cavalerie à trente & un
homme, & trente - cinq
chevaux, compris les Officiers
; ôc l'infanterie à quarante-
cinq hommes, compris
aussi les Officiers y Ôc
que le Sieur de saint Jean
avoit aussi apporté de Londres
la ratification du traité
de paix entre l'Espagne &c
la Grande Bretagne. On
écrit de Cologne, que le
24. un parti François avoit
enlevé vingt-quatre bourgeois
à la porte d'Eigelstein.
L'Academie de la ruë
des Canettes, prés saint Sulpice,
a toujours été celebre
par la capacité des Ecuyers,
& par l'adresse des Gentilshommes.
M. deVandeüil,
qui en est à present le Chef,
endonnades marques dans
le dernier Caroufel qu'il fit
faire le 11. de ce mois. Voici
les noms des Academistes
qui se sont distinguez dans
cette Fête.
M. le Chevalier de Maiaufejde
la Maison de Bourbon.
Le Marquis de Chifreville,
neveu de M. le Maréchal
de Tessé.
Le Marquis du Gage.
Le Marquis de la Roche.
., Le Marquis de Chamarante.
Le Mercié.
De Noinville.
Le Comte Oginski, Polonois.
Le Marquis de Momege.
Le Baron Dosket, Flamand.
Les Barons de Bergintine,
Danois.
Les Marquis lx Comte
de Mailly.
Le Baron de Vindrefefte,
Allemand.
Le Caroufel commença
par une marche autour du
manege découvert, qui est v
bordé de chaque côté de
trois rangs d'arbres.Un
timbalier, quatre trompettes,
& quatre hautbois parurent
d'abord; M. de Vandeüilétoit
ensuite à la tête
de ses eleves, qui étoientau
nombre de trente, qui gardoient
chacun leur rang.
Les crins de tous les chevaux
étoient ornez de rubans
de differentes couleurs.
Ils passerent en cet
ordre devant les Dames,
qu'ils saluerent de fort bonne
grace avec leurs épées,
en entrant dans le manege
découvert.M. de Vandeüil,
aprés les avoir rangez en
bataille, commença le manege
par une galopade
dont les airs satisfirent les,
connoisseurs. On se retira
sur sa bonne grace. On
n'admira pas moins celle de
M. le Mercié
,
qui fit manier
son cheval avec toute
la justesse d'un ancien Academiste.
Les jeunes Gentilshommes
brillerent enfuite
par des galopades, des
changemens de rnain, des
caprioles, & des arets à
courbette M. Je Chevalier
de Malaufe, & M. le Marquis
de Chiffreville se distinguerent
sur deux sauteurs
par le droit en liberté. Le
manege fini, on courut les
têtes àdeux en même temps
avec une adresse surprenante
: aticun Gentilhomme
ne fit pas moins que
neuf têtes; Meilleurs les
Marquis de Chiffreville,
les Comte ôc Baron de Bergentine
)
& le Marquis de
la Roche en ayant fait chacun
dix,firent une seconde
course
)
dontM.le Marquis
de Chiffreville remporta
l'honneur. Le prix, qui étoit
une épée fort bien travaillée,
lui fut donné par
M. de Vandeüil, avec l'applaudissement
de l'assemblée,
qui fut regaleé d'un
nouveau spectacle. On fut
surpris de voir les mêmes
Gentilshommes faire manier
d'autreschevaux dans
unefigure de onze, qu'ils
formerentd'eux - mêmes.
Trois se placerent au milieu
,deux dans chaque côté
dumilieu, & les quatre
autres dans les coins. Ils
commencerent au pas leur
manege,pendantqueMessieurs
les Marquis & Comte
de Mailly faisoient fauter
leurs chevaux entre les piliers
: & ensuite M. de Vandeüil
fit partir les onze Academistes
en même temps; sçavoir, les trois du milieu
sur les voltes
,
& les huit
autres sur les demi-voltes,
avec tant de justesse & si
peu de confusion ,que tout
le monde s'en retourna,
fort satisfait de M.de Vandeüil
& de ses éleves. Il espere
faire encore un carousel
au mois de Mars
prochain.
Sans pretendre rien diminuer
du merite de 1auteur,
on croit pouvoir dire
que son ouvragesur la preuve
de 11, pour dirruire
celle de 9 ,estbeaucoup
plus curieux qu'utile.
Car outre qu'il n'est point
d'Arithmeticien quinesçacheque
la preuve de 9 est
fausse en une infinité de
rencontres, & qui ne la rejette
par cette raison; c'ell:
que la preuve de11, propsoesée
par l'auteur, est infiniment
plus difficile & plus
embarassante par ses circonstances
, que celle qui
se fait par la division, &
qu'il proscrit toutefois comme
trop embaraffante, pendant
qu'elle l'est certainement
moins que celle de
JI; outre que la division est
trés- familiere, & consequemmenttrés-
aisée pour
ce qui s'appelle un Arithmeticien.
Sur ce pied, ou celui qui
[ lira cet ouvrage fera arithmeticien,
ou il ne le fera
pas:s'il l'est, il préférera
toujours à la preuve de II
& à toute autre celle qui se
fait par la division, & plus
facilement encore celle qui
se fait en repassant simplement
sa multiplication: &
s'il n'est pas arichmeticien,
comment entendra -t - il
mieux cette preuve de n
que les deux autres?
Il y a plus; car non-feulement
on n'a pas besoin
de la preuve par II, dés que
l'on a celle de la division,
qui est beaucoup plus acile,
plus prompte & tréssûre
: mais même presque
personne ne se sert de cette
derniere, par la facilité extrême,
& l'égale sûreté que
l'on trouve à repasser comme
on vient de le dire sa
multiplication; de même
quaprés avoir fait une addition
de bas en haut, on a
infiniment plutôt fait, &
aussisûrement,de la repaffer
de haut en bas, que de
recourir a aucune autre
preuve. Les operations les
plus simples font toujours
préférables lorsque la jutesse
est égaleCelasupposé,
cet essai
de la preuve par ii ,
quoique
bon par lui-même, paroît
tout à fait inutile à proposer,
plus encore dans le
Mercure que par-tout ailleurs
:ce n'est pas la sa place;
les Arithmeticiens muteront
par-dessus, comme
curiosité inutile pour eux;
&ceux quine le seront pas,
le passeront encore mieux,
faute d'y pouvoir rien entendre.
La vraye place de cet
essai seroit ou dans un livre
d'arithmetique, qui donne
le choix de plusieurs preuves
,
( il suffit POUItlnt d'une
bonne qui loit fort (imple)
ou dans un Journal des
Sçavans.
* On ne doit pas laisser de
sçavoir gré à l'auteut de là
recherche, il est toûjours
beau d'en faire.
Par Arrêt du Conseil d'en
haut, au rapport de Monsieur
VoisinSecrétaire d'Etat,
a été jugé l'onze du
present mois de Septembre,
que le Sieur Savary,
Chanoine & Conseiller au
Parlement de Metz3 decaniferoic
comme plus ancien,
des Conseillers du Parlement,
& a été gardé &
maintenu dans la qualité
de Doyen duditParlement;
ordonnéqu'il joüiroit de
tous les honneurs, droits &
avantages dont les Doyens
du Parlement ont joüi, ou
dû jouirjusques à present.
On avertir le Public que
le Sieur Henry a trouvé une
nouvelle maniere d'ecrire
d'autant plus curieuse,qu'-
elle estutile aux gens d'ex,
peditions & d'affaires. Cet
j arc consiste à écrire sur le
champ, en toutes fortes de
marges & caracteres, deux
ou trois copies à la fois,
semblables jusques en la,
moind re partie d'une lettre
, & avec la même vîtesse
qu'une feule: mais cequ'il
y a ici de plus particulier,
& où les sçavans,
comme les étrangers, recevront
toute forte de secours,
c'est que par le même
moyen il écrit généralement
en toutes fortes de
langues, & conformément
aux originaux qui lui font
fournis. Il entreprend generalement
toutes fortes
d'ouvrages Il demeure dans
la ruë saint Jacques, chez
Monsieur Joffe Imprimeur,
à la Colombe Royale.
Les Plenipotentiaires
d'Espagne continuent leurs
conférences avec ceux de
cet Etat. Le Duc d'Oubne
donna le 25. Août la comedie,
le bal, avec un magnique
repas,àun grand nombre
de Seigneurs & de Dames,
pour celebrer le jour
de la naissance du Prince
d'Espagne. Le Marquis Rinuccini,
Envoyé du grand
Duc de Toscane, partit
d'ici le 16.pour aller à Dusseldorp,
& en quelques
Cours d'Allemagne. Le
Duc & la Duchesse de saint
Pierre en partirent aussi le
19. 6c le Procurateur Ruzzini,
ambassadeur de Venise,
partit de la Haye le
27. pour retourner en Italie.
Cn écrit de la Haye du
4. de ce mois, que les Etats
Generaux avoient envoyé
ordre dans les Provinces ôc
aux Amirautez de prendre
toutes les précautions possibles
pour empêcherl'entrée
des personnes Ôc des
effets venant des lieux soupçonnez
d'être insectez de
maladies contagieuses. Que
le Conseil d'Etat avoit ordonné
à tous les Colonels
de reduire avant le 9. de ce
mois leurs compagnies ;
la
cavalerie à trente & un
homme, & trente - cinq
chevaux, compris les Officiers
; ôc l'infanterie à quarante-
cinq hommes, compris
aussi les Officiers y Ôc
que le Sieur de saint Jean
avoit aussi apporté de Londres
la ratification du traité
de paix entre l'Espagne &c
la Grande Bretagne. On
écrit de Cologne, que le
24. un parti François avoit
enlevé vingt-quatre bourgeois
à la porte d'Eigelstein.
L'Academie de la ruë
des Canettes, prés saint Sulpice,
a toujours été celebre
par la capacité des Ecuyers,
& par l'adresse des Gentilshommes.
M. deVandeüil,
qui en est à present le Chef,
endonnades marques dans
le dernier Caroufel qu'il fit
faire le 11. de ce mois. Voici
les noms des Academistes
qui se sont distinguez dans
cette Fête.
M. le Chevalier de Maiaufejde
la Maison de Bourbon.
Le Marquis de Chifreville,
neveu de M. le Maréchal
de Tessé.
Le Marquis du Gage.
Le Marquis de la Roche.
., Le Marquis de Chamarante.
Le Mercié.
De Noinville.
Le Comte Oginski, Polonois.
Le Marquis de Momege.
Le Baron Dosket, Flamand.
Les Barons de Bergintine,
Danois.
Les Marquis lx Comte
de Mailly.
Le Baron de Vindrefefte,
Allemand.
Le Caroufel commença
par une marche autour du
manege découvert, qui est v
bordé de chaque côté de
trois rangs d'arbres.Un
timbalier, quatre trompettes,
& quatre hautbois parurent
d'abord; M. de Vandeüilétoit
ensuite à la tête
de ses eleves, qui étoientau
nombre de trente, qui gardoient
chacun leur rang.
Les crins de tous les chevaux
étoient ornez de rubans
de differentes couleurs.
Ils passerent en cet
ordre devant les Dames,
qu'ils saluerent de fort bonne
grace avec leurs épées,
en entrant dans le manege
découvert.M. de Vandeüil,
aprés les avoir rangez en
bataille, commença le manege
par une galopade
dont les airs satisfirent les,
connoisseurs. On se retira
sur sa bonne grace. On
n'admira pas moins celle de
M. le Mercié
,
qui fit manier
son cheval avec toute
la justesse d'un ancien Academiste.
Les jeunes Gentilshommes
brillerent enfuite
par des galopades, des
changemens de rnain, des
caprioles, & des arets à
courbette M. Je Chevalier
de Malaufe, & M. le Marquis
de Chiffreville se distinguerent
sur deux sauteurs
par le droit en liberté. Le
manege fini, on courut les
têtes àdeux en même temps
avec une adresse surprenante
: aticun Gentilhomme
ne fit pas moins que
neuf têtes; Meilleurs les
Marquis de Chiffreville,
les Comte ôc Baron de Bergentine
)
& le Marquis de
la Roche en ayant fait chacun
dix,firent une seconde
course
)
dontM.le Marquis
de Chiffreville remporta
l'honneur. Le prix, qui étoit
une épée fort bien travaillée,
lui fut donné par
M. de Vandeüil, avec l'applaudissement
de l'assemblée,
qui fut regaleé d'un
nouveau spectacle. On fut
surpris de voir les mêmes
Gentilshommes faire manier
d'autreschevaux dans
unefigure de onze, qu'ils
formerentd'eux - mêmes.
Trois se placerent au milieu
,deux dans chaque côté
dumilieu, & les quatre
autres dans les coins. Ils
commencerent au pas leur
manege,pendantqueMessieurs
les Marquis & Comte
de Mailly faisoient fauter
leurs chevaux entre les piliers
: & ensuite M. de Vandeüil
fit partir les onze Academistes
en même temps; sçavoir, les trois du milieu
sur les voltes
,
& les huit
autres sur les demi-voltes,
avec tant de justesse & si
peu de confusion ,que tout
le monde s'en retourna,
fort satisfait de M.de Vandeüil
& de ses éleves. Il espere
faire encore un carousel
au mois de Mars
prochain.
Sans pretendre rien diminuer
du merite de 1auteur,
on croit pouvoir dire
que son ouvragesur la preuve
de 11, pour dirruire
celle de 9 ,estbeaucoup
plus curieux qu'utile.
Car outre qu'il n'est point
d'Arithmeticien quinesçacheque
la preuve de 9 est
fausse en une infinité de
rencontres, & qui ne la rejette
par cette raison; c'ell:
que la preuve de11, propsoesée
par l'auteur, est infiniment
plus difficile & plus
embarassante par ses circonstances
, que celle qui
se fait par la division, &
qu'il proscrit toutefois comme
trop embaraffante, pendant
qu'elle l'est certainement
moins que celle de
JI; outre que la division est
trés- familiere, & consequemmenttrés-
aisée pour
ce qui s'appelle un Arithmeticien.
Sur ce pied, ou celui qui
[ lira cet ouvrage fera arithmeticien,
ou il ne le fera
pas:s'il l'est, il préférera
toujours à la preuve de II
& à toute autre celle qui se
fait par la division, & plus
facilement encore celle qui
se fait en repassant simplement
sa multiplication: &
s'il n'est pas arichmeticien,
comment entendra -t - il
mieux cette preuve de n
que les deux autres?
Il y a plus; car non-feulement
on n'a pas besoin
de la preuve par II, dés que
l'on a celle de la division,
qui est beaucoup plus acile,
plus prompte & tréssûre
: mais même presque
personne ne se sert de cette
derniere, par la facilité extrême,
& l'égale sûreté que
l'on trouve à repasser comme
on vient de le dire sa
multiplication; de même
quaprés avoir fait une addition
de bas en haut, on a
infiniment plutôt fait, &
aussisûrement,de la repaffer
de haut en bas, que de
recourir a aucune autre
preuve. Les operations les
plus simples font toujours
préférables lorsque la jutesse
est égaleCelasupposé,
cet essai
de la preuve par ii ,
quoique
bon par lui-même, paroît
tout à fait inutile à proposer,
plus encore dans le
Mercure que par-tout ailleurs
:ce n'est pas la sa place;
les Arithmeticiens muteront
par-dessus, comme
curiosité inutile pour eux;
&ceux quine le seront pas,
le passeront encore mieux,
faute d'y pouvoir rien entendre.
La vraye place de cet
essai seroit ou dans un livre
d'arithmetique, qui donne
le choix de plusieurs preuves
,
( il suffit POUItlnt d'une
bonne qui loit fort (imple)
ou dans un Journal des
Sçavans.
* On ne doit pas laisser de
sçavoir gré à l'auteut de là
recherche, il est toûjours
beau d'en faire.
Par Arrêt du Conseil d'en
haut, au rapport de Monsieur
VoisinSecrétaire d'Etat,
a été jugé l'onze du
present mois de Septembre,
que le Sieur Savary,
Chanoine & Conseiller au
Parlement de Metz3 decaniferoic
comme plus ancien,
des Conseillers du Parlement,
& a été gardé &
maintenu dans la qualité
de Doyen duditParlement;
ordonnéqu'il joüiroit de
tous les honneurs, droits &
avantages dont les Doyens
du Parlement ont joüi, ou
dû jouirjusques à present.
On avertir le Public que
le Sieur Henry a trouvé une
nouvelle maniere d'ecrire
d'autant plus curieuse,qu'-
elle estutile aux gens d'ex,
peditions & d'affaires. Cet
j arc consiste à écrire sur le
champ, en toutes fortes de
marges & caracteres, deux
ou trois copies à la fois,
semblables jusques en la,
moind re partie d'une lettre
, & avec la même vîtesse
qu'une feule: mais cequ'il
y a ici de plus particulier,
& où les sçavans,
comme les étrangers, recevront
toute forte de secours,
c'est que par le même
moyen il écrit généralement
en toutes fortes de
langues, & conformément
aux originaux qui lui font
fournis. Il entreprend generalement
toutes fortes
d'ouvrages Il demeure dans
la ruë saint Jacques, chez
Monsieur Joffe Imprimeur,
à la Colombe Royale.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le document présente divers événements et nouvelles provenant d'Utrecht et d'autres lieux. Les plénipotentiaires d'Espagne continuent leurs conférences avec ceux des Pays-Bas. Le Duc d'Oubne a célébré la naissance du Prince d'Espagne par une comédie, un bal et un repas somptueux. Plusieurs diplomates ont quitté Utrecht, notamment le Marquis Rinuccini, le Duc et la Duchesse de Saint-Pierre, et l'ambassadeur de Venise, Ruzzini. Les États Généraux ont pris des mesures pour prévenir l'entrée de personnes et d'effets provenant de régions suspectes de maladies contagieuses. Le Conseil d'État a ordonné la réduction des compagnies de cavalerie et d'infanterie. Le traité de paix entre l'Espagne et la Grande-Bretagne a été ratifié par le Sieur de Saint-Jean. À Cologne, un parti français a enlevé vingt-quatre bourgeois. L'Académie de la rue des Canettes a organisé une fête équestre où plusieurs gentilshommes se sont distingués. Le document critique un ouvrage sur la preuve arithmétique par 11, jugée inutile par rapport à la division. Un arrêt du Conseil d'État a confirmé le Sieur Savary comme Doyen du Parlement de Metz. Enfin, le Sieur Henry a inventé une nouvelle méthode d'écriture rapide et polyglotte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3696
p. 120
DON DU ROY.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de sainte Claire de Clermont [...]
Mots clefs :
Abbaye, Roi, Religieuse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DON DU ROY.
DON DU ROY.
Le Roy a donné, l'Abbaye
de sainte Claire de
Clermont, de l'Ordre de
saint François, à la Dame
de Jonchere, Religieuse du
même Ordre
Le Roy a donné, l'Abbaye
de sainte Claire de
Clermont, de l'Ordre de
saint François, à la Dame
de Jonchere, Religieuse du
même Ordre
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3697
p. 121-130
TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
Début :
Le Calife Haclem parrut un jour fort rêveur ; & quand [...]
Mots clefs :
Calife, Poète, Arabe, Distique, Curiosité, Cavaliers, Récompense
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
TRJlT D'HISTOIRE
Arabe.
LeCaliseHaclem
irut paun
jour fort rêveur;
>6C quandceux qui l'enrvironnoient
lui eurent
demandé ce qui lui eausoit
une si profonde rêrverie;
illeur dit: C'est
lUne curiosité violente;
>&; comme je tâche de
reprimer routes lespaffionsnuisibles
à autrui;
je m'abandonne à celles
qui ne peuvent que faire
honneur, & lacuriosité
de sçavoir m'a gagné;
j'y succombe. Alors,sans
s'expliquer davanrage,
il donna ordre àcent
cavaliers de courir par
cent différens endroits
de ses domaines J:& de
luichercher un Poëte
nomméHacle
,
& de
le lui amener avec escorte.
Il n'en dit pas davantage,
& ne donner
cent dragmes à chacun
des cent cavaliers.Chacun
crut qu'une, telle
équipée étoit pour punir
apparemmentce PoèV
te de quelque crime.
Enfin après quelques
semaines on lui amena
Hacle;il alla au-de<?
vant. delui,qu'onamenoit
tout tremblant, 8C
lui dit; Je t'ai envoyé
chercher pour mefaire
ressouvenir dequelques
mots que.j'ai, oubliez
d'un distique,que tu dois
savoir, toy qui as lareputaciÕ
de sçavoir par coeur
routes les Poësies Orientales.
Hacle apres avoir
un peurêvé, lui recita le
distique,cjui-étoit : Les
Poétesdemandentducuin
lematin,&leurbouteille
setrouve 'Vuide ; ils de.
mandent, qu'une musicienne
vienne joüer de
la harpe ou chanter,pour
leuir exciter l'imagination
: mais les musiciennes
ne chantent que dans
les maisons opulentes
comment donc lePoëte
pourra-t-il être excité&
mis en uetue?- S
LeCalife ravi d'avoir
retrouvéundistiquede
deux qu'il avoit oubliez,
demanda à Hacle quelle
récompense il vouloir,
& que quelque magnifique
qu'illa demandât,
il l'obtiendroit.
Le Poëte Hacle lui
répondit que puisqu'il
vouloit le recompenser
de lui avoirrecité le premier
distique, il luidemandoit
donc de faire
orner un char magnifique
, traîné de ses plus
superbes chevaux, &de
faire aussi équiper deuxcent
cavaliers le plus richement
qu'il pourroir,
& de lui donnertout
cela à sadisposition. u?i
Ho que veux-tu faire
de ce pompeux cortege,
lui dit le Calife ? apparemment
que tu 1 veux
entrer en triomphe dans
les villes, pour faire voir
que la Poësie ne fait pas
toûjours aller à pied?
Hé bien soit, je te l'accorde.
Haclem tu te trompes
,
répondit Hacle,
de me croire si vain;
non, je ne te demande
tout cela que pour m'accompagner
jusqu'àl'endroit
où j'ailaissé dans
un tiroir l'autre distique
dont tu es en peine, &
dont il ne me souvient
plus; car voyant les
grands frais & l'éclat
avec lequeltu m'as fait
chercher pour avoir l'autre,
qui n'est pas à beau.
coup prés si beau que celui
qui me manque, je
crois qu'il ne faut pas
moins pour avoir celuicique
le cortege que je
te demande. -',
Le Calise, après avoir
un peu revé, luidit:Ce
que ru me dis est une
raillerie de ce que je
donnetrop à ma curiosité,
Se fais tropde fracas
pour quatre vers que
j'aienvie d'avoir : mais
n'ayant point de guerre
à soûtenir, S( tousmes
su jets - étant heureux
fous mon regne, à quoy
puis- je mieux employer
mes richesses qu'à honorer
la Poësie,qui transmettra
la félicité de mon
regneàla posterité'.>(~Uà
-
on lui prepare le char,
continua-t-il en parlant
à ses gens, 8C tout ce
qu'il a demandé
,
afin
qu'il aille en pompe
chercher ce distique,
10 quej attens avec impatience
:& si tu m'en rapportes
un de ta façon
qui foit aussi beau que
les autres,jeteferai emplir
le chariot de dragmes,
& je te l'enverrai
chez toy pour recompense.
Arabe.
LeCaliseHaclem
irut paun
jour fort rêveur;
>6C quandceux qui l'enrvironnoient
lui eurent
demandé ce qui lui eausoit
une si profonde rêrverie;
illeur dit: C'est
lUne curiosité violente;
>&; comme je tâche de
reprimer routes lespaffionsnuisibles
à autrui;
je m'abandonne à celles
qui ne peuvent que faire
honneur, & lacuriosité
de sçavoir m'a gagné;
j'y succombe. Alors,sans
s'expliquer davanrage,
il donna ordre àcent
cavaliers de courir par
cent différens endroits
de ses domaines J:& de
luichercher un Poëte
nomméHacle
,
& de
le lui amener avec escorte.
Il n'en dit pas davantage,
& ne donner
cent dragmes à chacun
des cent cavaliers.Chacun
crut qu'une, telle
équipée étoit pour punir
apparemmentce PoèV
te de quelque crime.
Enfin après quelques
semaines on lui amena
Hacle;il alla au-de<?
vant. delui,qu'onamenoit
tout tremblant, 8C
lui dit; Je t'ai envoyé
chercher pour mefaire
ressouvenir dequelques
mots que.j'ai, oubliez
d'un distique,que tu dois
savoir, toy qui as lareputaciÕ
de sçavoir par coeur
routes les Poësies Orientales.
Hacle apres avoir
un peurêvé, lui recita le
distique,cjui-étoit : Les
Poétesdemandentducuin
lematin,&leurbouteille
setrouve 'Vuide ; ils de.
mandent, qu'une musicienne
vienne joüer de
la harpe ou chanter,pour
leuir exciter l'imagination
: mais les musiciennes
ne chantent que dans
les maisons opulentes
comment donc lePoëte
pourra-t-il être excité&
mis en uetue?- S
LeCalife ravi d'avoir
retrouvéundistiquede
deux qu'il avoit oubliez,
demanda à Hacle quelle
récompense il vouloir,
& que quelque magnifique
qu'illa demandât,
il l'obtiendroit.
Le Poëte Hacle lui
répondit que puisqu'il
vouloit le recompenser
de lui avoirrecité le premier
distique, il luidemandoit
donc de faire
orner un char magnifique
, traîné de ses plus
superbes chevaux, &de
faire aussi équiper deuxcent
cavaliers le plus richement
qu'il pourroir,
& de lui donnertout
cela à sadisposition. u?i
Ho que veux-tu faire
de ce pompeux cortege,
lui dit le Calife ? apparemment
que tu 1 veux
entrer en triomphe dans
les villes, pour faire voir
que la Poësie ne fait pas
toûjours aller à pied?
Hé bien soit, je te l'accorde.
Haclem tu te trompes
,
répondit Hacle,
de me croire si vain;
non, je ne te demande
tout cela que pour m'accompagner
jusqu'àl'endroit
où j'ailaissé dans
un tiroir l'autre distique
dont tu es en peine, &
dont il ne me souvient
plus; car voyant les
grands frais & l'éclat
avec lequeltu m'as fait
chercher pour avoir l'autre,
qui n'est pas à beau.
coup prés si beau que celui
qui me manque, je
crois qu'il ne faut pas
moins pour avoir celuicique
le cortege que je
te demande. -',
Le Calise, après avoir
un peu revé, luidit:Ce
que ru me dis est une
raillerie de ce que je
donnetrop à ma curiosité,
Se fais tropde fracas
pour quatre vers que
j'aienvie d'avoir : mais
n'ayant point de guerre
à soûtenir, S( tousmes
su jets - étant heureux
fous mon regne, à quoy
puis- je mieux employer
mes richesses qu'à honorer
la Poësie,qui transmettra
la félicité de mon
regneàla posterité'.>(~Uà
-
on lui prepare le char,
continua-t-il en parlant
à ses gens, 8C tout ce
qu'il a demandé
,
afin
qu'il aille en pompe
chercher ce distique,
10 quej attens avec impatience
:& si tu m'en rapportes
un de ta façon
qui foit aussi beau que
les autres,jeteferai emplir
le chariot de dragmes,
& je te l'enverrai
chez toy pour recompense.
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Résumé : TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
Le calife Haroun al-Rachid, submergé par sa curiosité pour la connaissance, ordonne à cent cavaliers de trouver Hacle, un poète réputé pour connaître par cœur toutes les poésies orientales. Après plusieurs semaines, Hacle est amené au calife, qui lui demande de rappeler un distique oublié. Hacle récite un distique sur la condition des poètes et leur manque de ressources. Ravi, le calife propose une récompense à Hacle, qui demande un char magnifique et deux cents cavaliers pour l'accompagner jusqu'à l'endroit où il a laissé le second distique. Le calife, bien que surpris, accepte et prépare le cortège. Hacle explique que son exigence est proportionnée à l'importance que le calife accorde à sa curiosité. Le calife, reconnaissant l'honneur à rendre à la poésie, accepte et prépare tout ce que Hacle a demandé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3698
p. 131-135
À Girone le 4. Septembre 1713.
Début :
M. de Popoly détacha de son armée le vingt-trois [...]
Mots clefs :
Duc de Popoli, Bracamonte, Nebot, Miquelets, Plaine de Vic
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texteReconnaissance textuelle : À Girone le 4. Septembre 1713.
A Gironne le 4. Septembre
1713.
M. de Popolydétacha
de son armée le vingt-trois
du mois passé M. de Bracamonte
,avec ordre d'aller
chercher Nebot où il
seroit. Il fut coucher: le même
jourà Mattaro
y
& le
vingt - cinq à Tuya, où il
letrouva avec toutes ses
troupes très- avantageuse.
ment poité. Il l'attaqua,
& aprés quelque resistance,
il le mit en fuite. Sa
perte a été fort petite, mais
son desordre fort extrême. 1
M. de Bracamonte le suivit
à Granolles, dont il
avoir pris le chemin, & y
arriva le vingt-sept il fut
le vingt-huit à Garriga,&
le vingtneufil fit attaquer
les Miquelets & les Som- 1
mercans de la plaine de
Vick, qui le gardoient, Se
bqlueez Nebot avoit aÍfem-
,
dans l'esperance de
se pouvoir défendre: mais
lorsque les troupes furent
à portée de lui, il s'enfuit
dans le même desordre que
i
le jour de Tuya. M. de Bracamonte
fut coucher le
même jour à Centeillas
x>ù route la plaine deVick
vint prêter obcinance. Il
lui vient de toutes parts des
deserteurs de Nebot, qui
lui confirment son desordre,
&on lui amene beauxoup
de chevaux.
-
-
.: Le trente ilmarcha à
Vick, & y sejourna le trente
&.un, pour prendredu
wain & du grain. :> • ;•
Le premieril marcha
pour suivre Nebot, qui afvoit
pris le chemin de Manreze;
il continua sa marche
pour tâcher de le joindre
,
ou du moins pour dissiper
lest roupes qu'il a avec lui.
Nebot, avec tout ce
qu'il a pû assembler, peut
avoir deux mille hommes,
entre lesquels il y a cinq à.
six cent chevaux. Si loru
avoit retiré les troupes d'ici,
tout cela ne se)roi.t point arrivé; car on n'auroit pas
pû occuper le poste de.Se*
nora de Solard
,
qui a tenu
la plainedeVick tranquille
&sansoser prendre les armes
y&ily a beaucoup
d'apparence que nous n'aurions
pas Ostalrick
,
qui est
d'une importance extréme.
Les galeres d'Espagne
ont pris deux bâtimens assez
considerables chargez
)
d'huiles & de bleds.
1713.
M. de Popolydétacha
de son armée le vingt-trois
du mois passé M. de Bracamonte
,avec ordre d'aller
chercher Nebot où il
seroit. Il fut coucher: le même
jourà Mattaro
y
& le
vingt - cinq à Tuya, où il
letrouva avec toutes ses
troupes très- avantageuse.
ment poité. Il l'attaqua,
& aprés quelque resistance,
il le mit en fuite. Sa
perte a été fort petite, mais
son desordre fort extrême. 1
M. de Bracamonte le suivit
à Granolles, dont il
avoir pris le chemin, & y
arriva le vingt-sept il fut
le vingt-huit à Garriga,&
le vingtneufil fit attaquer
les Miquelets & les Som- 1
mercans de la plaine de
Vick, qui le gardoient, Se
bqlueez Nebot avoit aÍfem-
,
dans l'esperance de
se pouvoir défendre: mais
lorsque les troupes furent
à portée de lui, il s'enfuit
dans le même desordre que
i
le jour de Tuya. M. de Bracamonte
fut coucher le
même jour à Centeillas
x>ù route la plaine deVick
vint prêter obcinance. Il
lui vient de toutes parts des
deserteurs de Nebot, qui
lui confirment son desordre,
&on lui amene beauxoup
de chevaux.
-
-
.: Le trente ilmarcha à
Vick, & y sejourna le trente
&.un, pour prendredu
wain & du grain. :> • ;•
Le premieril marcha
pour suivre Nebot, qui afvoit
pris le chemin de Manreze;
il continua sa marche
pour tâcher de le joindre
,
ou du moins pour dissiper
lest roupes qu'il a avec lui.
Nebot, avec tout ce
qu'il a pû assembler, peut
avoir deux mille hommes,
entre lesquels il y a cinq à.
six cent chevaux. Si loru
avoit retiré les troupes d'ici,
tout cela ne se)roi.t point arrivé; car on n'auroit pas
pû occuper le poste de.Se*
nora de Solard
,
qui a tenu
la plainedeVick tranquille
&sansoser prendre les armes
y&ily a beaucoup
d'apparence que nous n'aurions
pas Ostalrick
,
qui est
d'une importance extréme.
Les galeres d'Espagne
ont pris deux bâtimens assez
considerables chargez
)
d'huiles & de bleds.
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Résumé : À Girone le 4. Septembre 1713.
Le 4 septembre 1713, M. de Popoly envoya M. de Bracamonte à la recherche de Nebot. Bracamonte atteignit Mattaro le 23 août, Tuya le 25, où il affronta et mit en fuite Nebot après une résistance initiale. Les pertes de Bracamonte furent minimes, mais le désordre de Nebot fut extrême. Bracamonte poursuivit Nebot jusqu'à Granolles, puis à Garriga, où il attaqua les Miquelets et les Somatens. Nebot s'enfuit à nouveau. Bracamonte passa la nuit à Centeillas, où des déserteurs de Nebot lui confirmèrent le désordre de leurs troupes et lui amenèrent plusieurs chevaux. Le 30 septembre, Bracamonte marcha vers Vick pour se ravitailler. Le 1er octobre, il poursuivit Nebot, qui se dirigeait vers Manreze. Nebot disposait de deux mille hommes, dont cinq à six cents chevaux. Si les troupes espagnoles n'avaient pas été retirées, elles auraient pu occuper le poste de Senora de Solard et maintenir la tranquillité de la plaine de Vick, évitant ainsi la prise d'Ostalrick. Par ailleurs, les galères d'Espagne capturèrent deux navires chargés d'huiles et de blé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3699
p. 135-139
De Toulouse. A M. LE COMTE de Fumel. Plainte de l'Amour sur la naissance du jeune Comte.
Début :
Comte, l'Amour à tire-d'aîle, [...]
Mots clefs :
Amour, Chagrin, Plainte, Enfant, Menace
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texteReconnaissance textuelle : De Toulouse. A M. LE COMTE de Fumel. Plainte de l'Amour sur la naissance du jeune Comte.
DeToulouse. .-
A M. LECOMTE
deFumel. I k PUintt de Aironr surl*naissance
,
dnjet*neContre. *
> COmte, l'Amourà tid,
re-d'aile9
Plein de remord gJ de
fouet3
Revoie vers Paphos
oufin chagrin l'appelle
Pour y ne plusrevenir ici.
&air a retenti desa
1
plainte
Les prompts échos troublel
de crainte
Ont enfinrépété cecsi.
Cruel effetde mon ouvrages
Pui/fentf.1 la la
rage Ser.
Servir a fâmais mon
courroux
Contre un illufire hymen,
quefai rendu
trop doux.
A mongrand regret j'enruOlSna/
Itl re
Vn enfantplus beau que
le jour,
Que tout sempreffe a recoftnoltre
Et qu'on „ trouve déja
plus charmant que
l'Amour.
Quel outrage on mefaitr
nonje ne fraurois
feindre,
Cette erreur m'inquiète
elle fiait 9
malarmer,
Et jevais mefaireplus
craindre3
Qj£il ne ftaurasi faire aimer.
FVMELjje ris de
fin audace5
Ce petit Dieu fait au.
jourd'hui
Leschofisde mauvaifi
grâce.
t
Voyant une telle tnenace
Les Amours ne l'ont
poijitJuiviî
Ils jurent de changer de
maître
S'il ne calnme puasfiisse.n-
S'ils faifiient ce que je
vous diss
Vous pouvez, aisément
connoître
Qujls prefereroientvotre
fils.
A M. LECOMTE
deFumel. I k PUintt de Aironr surl*naissance
,
dnjet*neContre. *
> COmte, l'Amourà tid,
re-d'aile9
Plein de remord gJ de
fouet3
Revoie vers Paphos
oufin chagrin l'appelle
Pour y ne plusrevenir ici.
&air a retenti desa
1
plainte
Les prompts échos troublel
de crainte
Ont enfinrépété cecsi.
Cruel effetde mon ouvrages
Pui/fentf.1 la la
rage Ser.
Servir a fâmais mon
courroux
Contre un illufire hymen,
quefai rendu
trop doux.
A mongrand regret j'enruOlSna/
Itl re
Vn enfantplus beau que
le jour,
Que tout sempreffe a recoftnoltre
Et qu'on „ trouve déja
plus charmant que
l'Amour.
Quel outrage on mefaitr
nonje ne fraurois
feindre,
Cette erreur m'inquiète
elle fiait 9
malarmer,
Et jevais mefaireplus
craindre3
Qj£il ne ftaurasi faire aimer.
FVMELjje ris de
fin audace5
Ce petit Dieu fait au.
jourd'hui
Leschofisde mauvaifi
grâce.
t
Voyant une telle tnenace
Les Amours ne l'ont
poijitJuiviî
Ils jurent de changer de
maître
S'il ne calnme puasfiisse.n-
S'ils faifiient ce que je
vous diss
Vous pouvez, aisément
connoître
Qujls prefereroientvotre
fils.
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Résumé : De Toulouse. A M. LE COMTE de Fumel. Plainte de l'Amour sur la naissance du jeune Comte.
L'auteur adresse une lettre poétique à M. Lecomte de Fumel, exprimant des remords et une rage envers une union matrimoniale jugée trop douce. Il évoque la naissance d'un enfant décrit comme 'plus beau que le jour' et 'plus charmant que l'Amour', ce qui le préoccupe et l'inquiète. L'auteur craint que cet enfant ne devienne un rival en amour et que les Amours (les dieux de l'amour) ne changent de maître pour préférer le fils de M. Lecomte. La lettre se conclut par une menace implicite et une réflexion sur l'audace de cet enfant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3700
p. 140
A Strasbourg le 13. Sept. 1713.
Début :
La grande armée & une partie de celle de Besons [...]
Mots clefs :
Strasbourg, Armée
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texteReconnaissance textuelle : A Strasbourg le 13. Sept. 1713.
A Strasbourg le
13. Sept. 1713?
La grande armée & une
partie de celle de Befons
defilent par ici depuis hier,
& le tout passe à Kell, où
est le rendez-vous general.
M. le Maréchalde Villars , <
qui est d'hier au Fort Loüis,
par où passe le gros de l'armée,
& sur-tout la cavalerie,
ne fera que demain
ici. Monsieur l'Intendant &
M. le Comte du Bourg, ôc
autres Generaux sont arrivez
ici; nous sçaurons dans
peu sic'est pour Fribourg
13. Sept. 1713?
La grande armée & une
partie de celle de Befons
defilent par ici depuis hier,
& le tout passe à Kell, où
est le rendez-vous general.
M. le Maréchalde Villars , <
qui est d'hier au Fort Loüis,
par où passe le gros de l'armée,
& sur-tout la cavalerie,
ne fera que demain
ici. Monsieur l'Intendant &
M. le Comte du Bourg, ôc
autres Generaux sont arrivez
ici; nous sçaurons dans
peu sic'est pour Fribourg
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