Résultats : 4 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
1
p. 90-99
ODE.
Début :
Cruelle Mere des Amours, [...]
Mots clefs :
Ode, Tyrannie, Délices, Caprices, Flamme, Promesses, Caresses, Bonheur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE.
0 DE.
CRuelle Mere des Amours,
Toyque j'ai si long-temps
servie,
Cesse enfind'agiter ma vie, !
j
Et laisse en paix mes derniersjours;
.,' i. Ta tyrannie & tes caprices
Fontpayer trop cher tesdelices:
C'esttrop gemir dans ta,
<
;Brise prison, !. r
les
fersqui m'y retiennent,
Et permets que mes voeux
obtiennent
£es fruits tardifs de ma raison.
Déjà m'échape le bel âge
Qui convient a tes favoris
Et des ans le sensible outrage
H ij
Me va donner des cheveux
gris.
Si pour moy le dessein de
plaire
Devient un espoir temeraire,
Que puis je encore desirer?
Quelle erreur de remplir
mon ame
D'une vive & constanteflâme
Quejene sçaurois inspirer î
Quand on sçait unir & coû-
E'n:.d>,e!ux cfoeounrsdmrêemes-fètt* timens,
1 - -
Et que les yeux de deux
amans
s Sçavent sentendre & se rér
pondre;
Quand on le livre tout le
jour
Aux soins d'un mutuel a.
mour,
Dans quels transports Fame
estravie
- Dans ces, momens deli.Mcieux!
Un mortel porte-t-il envie
A la felicité des Dieux?
tnMaeis lf'amloercesde tes proN'eut
que trop l'art de m'é.
bloüir;
Reserve toutes tes caresses
A l'heureux âge d'en jouir:
Etreins de la plus forte chaîne
L'ardent Cleon, la jeune
Ismene,
Vole où t'appellent leurs
desirs,
Fais-les mourir, fais les re.
vivre,
Et que ta faveur les enyvre
D'un torrent d'amoureux
plaisirs.
:
,': :
Pour moy dans un cham-
Ou pêtre azile,
l
l'Arroux de ses claires
eaux
Baigne le pied de nos coteaux
, Je cherche un bonheur
plus tranquile,
Sur des fleursmollement
couché,
liAvec un esprit détaché
1 Des biens que le courtilan
brigue;
Sur moy le pere du repos,
1 Le sommeil,dune main
prodigue
Versera ses plus doux pa.
vots.
Je verrai quelquefois éclore
Dans les prez les aimables fleurs,
Odorantes filles des pleurs
Que verse la naissante aurore;
Je verrai tantôt mes guerets
Dorez par la blonde Cerés;
Dans leurs temps ces dons
de Pomone
Feront pliermesespaliers,
Et mes vignobles en autone
MemM'empliront
de vastescelliers.
Mais quel trouble, & quelles
alarmes
Viennent me saisir malgré
moy!
Pourquoy, Cephise
,
helas!
pourquoy
Ne puis-je retenir mes larmes?
Dans mon sein je les sens
couler.
Je rougis, je ne puis parler,
Un cruel ennui me dévore.
Ah Venus! ton fils est vainqueur:
Oui, Cephise, je brûle li
core,
Tu regnes toûjours sur mon
coeur.
Quelquefois la douceur
d'unsonçe
Te rend sensible à mes
transports.
Charmes secrets
3
divins
p rre/ors,
N'êtes-vous a lors qu'un
mensonge ?
Une autre fois avec dédain
Tute d robes fous ma
cnrx\n
c
J'embrasse une ombre sur
gitive,
Et te cherchant à mon réveil
,- Je hais la clarté qui me prive
Des doux fantômes du sommeil.
CRuelle Mere des Amours,
Toyque j'ai si long-temps
servie,
Cesse enfind'agiter ma vie, !
j
Et laisse en paix mes derniersjours;
.,' i. Ta tyrannie & tes caprices
Fontpayer trop cher tesdelices:
C'esttrop gemir dans ta,
<
;Brise prison, !. r
les
fersqui m'y retiennent,
Et permets que mes voeux
obtiennent
£es fruits tardifs de ma raison.
Déjà m'échape le bel âge
Qui convient a tes favoris
Et des ans le sensible outrage
H ij
Me va donner des cheveux
gris.
Si pour moy le dessein de
plaire
Devient un espoir temeraire,
Que puis je encore desirer?
Quelle erreur de remplir
mon ame
D'une vive & constanteflâme
Quejene sçaurois inspirer î
Quand on sçait unir & coû-
E'n:.d>,e!ux cfoeounrsdmrêemes-fètt* timens,
1 - -
Et que les yeux de deux
amans
s Sçavent sentendre & se rér
pondre;
Quand on le livre tout le
jour
Aux soins d'un mutuel a.
mour,
Dans quels transports Fame
estravie
- Dans ces, momens deli.Mcieux!
Un mortel porte-t-il envie
A la felicité des Dieux?
tnMaeis lf'amloercesde tes proN'eut
que trop l'art de m'é.
bloüir;
Reserve toutes tes caresses
A l'heureux âge d'en jouir:
Etreins de la plus forte chaîne
L'ardent Cleon, la jeune
Ismene,
Vole où t'appellent leurs
desirs,
Fais-les mourir, fais les re.
vivre,
Et que ta faveur les enyvre
D'un torrent d'amoureux
plaisirs.
:
,': :
Pour moy dans un cham-
Ou pêtre azile,
l
l'Arroux de ses claires
eaux
Baigne le pied de nos coteaux
, Je cherche un bonheur
plus tranquile,
Sur des fleursmollement
couché,
liAvec un esprit détaché
1 Des biens que le courtilan
brigue;
Sur moy le pere du repos,
1 Le sommeil,dune main
prodigue
Versera ses plus doux pa.
vots.
Je verrai quelquefois éclore
Dans les prez les aimables fleurs,
Odorantes filles des pleurs
Que verse la naissante aurore;
Je verrai tantôt mes guerets
Dorez par la blonde Cerés;
Dans leurs temps ces dons
de Pomone
Feront pliermesespaliers,
Et mes vignobles en autone
MemM'empliront
de vastescelliers.
Mais quel trouble, & quelles
alarmes
Viennent me saisir malgré
moy!
Pourquoy, Cephise
,
helas!
pourquoy
Ne puis-je retenir mes larmes?
Dans mon sein je les sens
couler.
Je rougis, je ne puis parler,
Un cruel ennui me dévore.
Ah Venus! ton fils est vainqueur:
Oui, Cephise, je brûle li
core,
Tu regnes toûjours sur mon
coeur.
Quelquefois la douceur
d'unsonçe
Te rend sensible à mes
transports.
Charmes secrets
3
divins
p rre/ors,
N'êtes-vous a lors qu'un
mensonge ?
Une autre fois avec dédain
Tute d robes fous ma
cnrx\n
c
J'embrasse une ombre sur
gitive,
Et te cherchant à mon réveil
,- Je hais la clarté qui me prive
Des doux fantômes du sommeil.
Fermer
Résumé : ODE.
Le texte est une plainte adressée à l'amour, personnifié par la déesse Vénus. Le narrateur exprime son désir de mettre fin à ses tourments amoureux, soulignant que la tyrannie et les caprices de l'amour lui ont causé trop de souffrances. Il se sent prisonnier de ses désirs et aspire à une vie plus tranquille, loin des tourments de l'amour. Il évoque son âge avancé, qui le rend incapable de plaire, et regrette les moments de bonheur partagé avec un amant. Le narrateur imagine un bonheur paisible au bord de l'Arroux, entouré de la nature et des fruits de la terre. Cependant, il est tourmenté par des larmes et un cruel ennui. Il reconnaît finalement que l'amour, incarné par Vénus et son fils Cupidon, règne toujours sur son cœur. Il oscille entre moments de douceur et de dédain, cherchant en vain à échapper à son emprise.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 51-58
Questions, [titre d'après la table]
Début :
Premiere Question. Si la presence de ce qu'on aime [...]
Mots clefs :
Amour, Douleur, Raison, Tyrannie, Trouble, Haine, Insensible, Rival, Mérite, Indifférence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Questions, [titre d'après la table]
Premiere Que/lion.
Si la presence de ce
qu'on aimcauseplus de
joye que les marques de
l'indifférence ne donnent
de pei ne.
Réponse.
Cf(k un tourment aatmer
sansêtre aimé
de même:
Mais pour un bel objet
quand Lamour ejfï
extrême,
Quels que fotent sa regards
y
ilsfonttoujours
charmans,
Etsil'on s'en rapporte aux
délicats amans,
Fust-ontyranniséparcelle
qui nous aime,
Le tyran nous feroit oublier
ce tourment.
Seconde\Quefiion.
..Ãt':..J.:-" Quelest Rembarras
d'une personne, quand
son coeur prend un parti
,
& sa raison un autre.
Réponse.
On ne peut exprimer le
trouble où l'on s'expoje,
Lors quen aimant le coeur
prend unparti
Où la razfon S'f)ppoft;
Souvent cette cruelle est
cause
Quon Je repent de J'être ,
assujetti
Aux douces loix qu'un
Eiij
tendre amour Imposè:
Mais enfin quoy qu'en si
propose,
Oj se rtpent toujours de
s'iêitre repenti.
TrojiémeQusftionï
Si l'on doit haïr quelquun
de ce qu'il nous
plaît trop, quand nous
ne pouvons lui plaire.
Réponse.
Quand ce qui nom plak
tropnesenpOIntntr y
peine,
Que ponr toucher foncoear
notre tendrejje fft
vaine,
Et qnonvoit que rien ne
l'émeut,
Tourseranger diane inhumaine
Doutets-'vom si Con doit
allerjufyiià la
haine ?
'Ifa!sans doute on le doit,
& h dépit le veut:
Mais je ne fiai si ion le
peut.
Quatrième Queïïionl
S'il est plus doux d'aimer
une personne dont
l'esprit est préoccupé
qu'une autre dont le
coeur est insensible.
Reponse.
Ilne- jf-point demeprt-s qui
nefoit roureux:
Mau cest un moindre
mal de se ruoir amoureux
D'une beauté pour totù
inexorable,
Qje àun objet qui brait
d'autr&s feux.
La gloire est grande à
vaincreune insensible
aimable:
Mais du moinsen aimantsiCon
ejtmiserabley
On ria point de rivai
heureux.
vnquiéme Question.
Si meriter d'être aimé
console du chagrin de
ne l'estre pas.
Réponse.
Qjtani dun coeur qu'on
attaqueor: manque la
rviEfoirl:
Ce q(¡."an a de mérité a
beau ptrùhre au
jour,
Le mérité sùffit pour contenter
lagloire:
Mais il ne suffit pas pour
consolerl'amour.
Si la presence de ce
qu'on aimcauseplus de
joye que les marques de
l'indifférence ne donnent
de pei ne.
Réponse.
Cf(k un tourment aatmer
sansêtre aimé
de même:
Mais pour un bel objet
quand Lamour ejfï
extrême,
Quels que fotent sa regards
y
ilsfonttoujours
charmans,
Etsil'on s'en rapporte aux
délicats amans,
Fust-ontyranniséparcelle
qui nous aime,
Le tyran nous feroit oublier
ce tourment.
Seconde\Quefiion.
..Ãt':..J.:-" Quelest Rembarras
d'une personne, quand
son coeur prend un parti
,
& sa raison un autre.
Réponse.
On ne peut exprimer le
trouble où l'on s'expoje,
Lors quen aimant le coeur
prend unparti
Où la razfon S'f)ppoft;
Souvent cette cruelle est
cause
Quon Je repent de J'être ,
assujetti
Aux douces loix qu'un
Eiij
tendre amour Imposè:
Mais enfin quoy qu'en si
propose,
Oj se rtpent toujours de
s'iêitre repenti.
TrojiémeQusftionï
Si l'on doit haïr quelquun
de ce qu'il nous
plaît trop, quand nous
ne pouvons lui plaire.
Réponse.
Quand ce qui nom plak
tropnesenpOIntntr y
peine,
Que ponr toucher foncoear
notre tendrejje fft
vaine,
Et qnonvoit que rien ne
l'émeut,
Tourseranger diane inhumaine
Doutets-'vom si Con doit
allerjufyiià la
haine ?
'Ifa!sans doute on le doit,
& h dépit le veut:
Mais je ne fiai si ion le
peut.
Quatrième Queïïionl
S'il est plus doux d'aimer
une personne dont
l'esprit est préoccupé
qu'une autre dont le
coeur est insensible.
Reponse.
Ilne- jf-point demeprt-s qui
nefoit roureux:
Mau cest un moindre
mal de se ruoir amoureux
D'une beauté pour totù
inexorable,
Qje àun objet qui brait
d'autr&s feux.
La gloire est grande à
vaincreune insensible
aimable:
Mais du moinsen aimantsiCon
ejtmiserabley
On ria point de rivai
heureux.
vnquiéme Question.
Si meriter d'être aimé
console du chagrin de
ne l'estre pas.
Réponse.
Qjtani dun coeur qu'on
attaqueor: manque la
rviEfoirl:
Ce q(¡."an a de mérité a
beau ptrùhre au
jour,
Le mérité sùffit pour contenter
lagloire:
Mais il ne suffit pas pour
consolerl'amour.
Fermer
Résumé : Questions, [titre d'après la table]
Le texte explore divers dilemmes amoureux à travers une série de questions et réponses. La première question examine la préférence pour la présence d'une personne aimée, même si elle cause de la souffrance, plutôt que l'indifférence. La réponse souligne que l'amour extrême rend les regards de l'être aimé toujours charmants, et que même un tyran amoureux peut faire oublier la douleur. La deuxième question traite du conflit entre le cœur et la raison. La réponse décrit le trouble et le repentir qui en découlent, mais conclut que l'on se repent toujours de s'être repenti. La troisième question se demande si l'on doit haïr quelqu'un qui nous plaît trop sans pouvoir lui plaire en retour. La réponse est incertaine, bien que la haine semble justifiée par le dépit. La quatrième question compare l'amour pour une personne préoccupée et celui pour une personne insensible. La réponse indique qu'il est moins douloureux d'aimer une beauté inéxorable qu'un objet déjà amoureux d'un autre. Enfin, la sixième question explore si mériter d'être aimé console du chagrin de ne pas l'être. La réponse affirme que le mérite suffit pour la gloire, mais pas pour consoler l'amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 792-794
BAPTESME solemnellement administré à une Famiile Mahometane. Extrait d'une Lettre écrite de Toulon le 14. Mars 1731.
Début :
Vous ne serez sans doute pas fâché, Monsieur, d'apprendre [...]
Mots clefs :
Conversion, Religion mahométane, Esclave, Tyrannie, Les lumières de l'Évangile, Turquie, Évêque, Baptême
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BAPTESME solemnellement administré à une Famiile Mahometane. Extrait d'une Lettre écrite de Toulon le 14. Mars 1731.
BAPTESME solemnellement adminiftré à
une Famiile Mahometane. Extrait d'une
Lettre écrite de Toulon le 14. Mars
1731 .
>
Vous ne serez sans doute pas fâché , Monsieur ,
d'apprendre la cérémonie qui s'est faite aujour
d'hui dans l'Eglise Cathedrale de cette Ville à
l'occasion de la conversion d'un François qui
avoit embrassé la Religion Mahometane , et du
Baptême de sa famille ; ce François s'appelle
François Brailli natif d'Abbeville en Picardie.
Il y a plusieurs de ses parens Marchands Libraires
établis à Paris . Il eût le malheur d'être
fait Esclave en 1719. et d'être conduit à Cons-
Lantinople : mais ce qui fut le comble de son
malheur , c'est qu'entraîné par les tristes suites
de sa captivité , il renonça à la Religion de ses
Peres : son Apostasie fut suivie de son mariage
avec une fille originaire de Tartarie et Mahometane
de Religion , qu'il épousa en 1722. Dieu
voulut bien ne le pas abandonner ; il permit qu'agité
de remords et touché par la grace ,
songea plus qu'à réparer l'énormité de sa faute
Et à se dérober à l'infidelité et à la tyrannie . Il
sommença la réparation de sa faute , en instruiil
ne
sant
C
4
AVRIL. 1731. 793
sant sa femme , et en la préparant à recevoir les
lumieres de l'Evangile . Enfin il saisit l'occasion :
que Dieu lui présenta , et il se sauva de Turquie
sur une barque Françoise qui est arrivée le mois
dernier dans le port de cette Ville.
By
Dès que le tems de la Quarantaine a été expiré
, et que les Intendans de la Santé ont appris
que cet homme désiroit de rentrer dans le seim
de l'Eglise , et que sa femme demandoir avec em- :
pressement d'être baptisée avec ses deux petits
enfans , ils en ont pris un soin particulier , et les
ont faît conduire à l'Hôpital General , où l'on a
instruit la femme avec succez . Lorsque l'on a
trouvé cette Catechumene assez instruite, et qu'on
a crû pouvoir lui accorder le baptême qu'elle ne
cessoit de demander , les Intendans de la Santé
ont invité MM . les Consuls , Lieutenans de Roi
de la Ville à tenir sur les fonts de Baptême la
femme et les deux petits enfans. Trois Dames
qualifiées de cette Ville, furent priées de leur servir
de Marraines . Tout étant ainsi disposé , la cérémonie
a été indiquée à ce jour. Elle a commencé
par une Procession generale qui s'est renduë
à l'Eglise Cathedrale , et à laquelle Brailli a assisté
avec sa femme et ses enfans. Les Consuls à
la tête du Corps de Ville , précedés des Tambours
, des Trompettes et des Hautbois , & c. sont
ensuite allés prendre M. l'Evêque à son Palais
Episcopal , d'où ce Prélat s'est rendu avec eux å
la Cathedrale , pour faire lui- même la cérémonie.
L'Eglise étoit remplie du Corps entier de la Marine
, des Officiers de la Garnison et de toutes les
personnes qualifiées de la Ville.
L'Evêque a commencé par la cérémonie des
Catéchumenes ; et la manière pieuse avec laquelle
cette femme a répondu selon les instructions qu'elle
avoit reçûës , a touché toutes les personnes qui
étoient présentes . H On
794 - MERCURE DE FRANCE.
On proceda ensuite à la cérémonie du baptê
me. M. de Portalis Premier Consul et Lieute
nant de Roi de la Ville , nomma la Mere sur les
fonts : elle fur mariée aussi- tôt après , avec François
Brailly. Les deux petites filles furent tenues
ensuite séparement par le second, et par le troisiéme
Consul. La cérémonie finie , M. l'Evêque:
fut reconduit au Palais Episcopal par les Consuls
au son des instrumens , et aux acclamations du
Peuple. Delà les Consuls se rendirent dans le
même ordre à l'Hôtel de Ville , où un repas magnifique
étoit préparé pour les Dames , & c. La
conversion de cette famille a causé dans toute la
Ville une grande joye , et a excité en sa faveur
la charité des personnes de distinction et du
peuble même.
une Famiile Mahometane. Extrait d'une
Lettre écrite de Toulon le 14. Mars
1731 .
>
Vous ne serez sans doute pas fâché , Monsieur ,
d'apprendre la cérémonie qui s'est faite aujour
d'hui dans l'Eglise Cathedrale de cette Ville à
l'occasion de la conversion d'un François qui
avoit embrassé la Religion Mahometane , et du
Baptême de sa famille ; ce François s'appelle
François Brailli natif d'Abbeville en Picardie.
Il y a plusieurs de ses parens Marchands Libraires
établis à Paris . Il eût le malheur d'être
fait Esclave en 1719. et d'être conduit à Cons-
Lantinople : mais ce qui fut le comble de son
malheur , c'est qu'entraîné par les tristes suites
de sa captivité , il renonça à la Religion de ses
Peres : son Apostasie fut suivie de son mariage
avec une fille originaire de Tartarie et Mahometane
de Religion , qu'il épousa en 1722. Dieu
voulut bien ne le pas abandonner ; il permit qu'agité
de remords et touché par la grace ,
songea plus qu'à réparer l'énormité de sa faute
Et à se dérober à l'infidelité et à la tyrannie . Il
sommença la réparation de sa faute , en instruiil
ne
sant
C
4
AVRIL. 1731. 793
sant sa femme , et en la préparant à recevoir les
lumieres de l'Evangile . Enfin il saisit l'occasion :
que Dieu lui présenta , et il se sauva de Turquie
sur une barque Françoise qui est arrivée le mois
dernier dans le port de cette Ville.
By
Dès que le tems de la Quarantaine a été expiré
, et que les Intendans de la Santé ont appris
que cet homme désiroit de rentrer dans le seim
de l'Eglise , et que sa femme demandoir avec em- :
pressement d'être baptisée avec ses deux petits
enfans , ils en ont pris un soin particulier , et les
ont faît conduire à l'Hôpital General , où l'on a
instruit la femme avec succez . Lorsque l'on a
trouvé cette Catechumene assez instruite, et qu'on
a crû pouvoir lui accorder le baptême qu'elle ne
cessoit de demander , les Intendans de la Santé
ont invité MM . les Consuls , Lieutenans de Roi
de la Ville à tenir sur les fonts de Baptême la
femme et les deux petits enfans. Trois Dames
qualifiées de cette Ville, furent priées de leur servir
de Marraines . Tout étant ainsi disposé , la cérémonie
a été indiquée à ce jour. Elle a commencé
par une Procession generale qui s'est renduë
à l'Eglise Cathedrale , et à laquelle Brailli a assisté
avec sa femme et ses enfans. Les Consuls à
la tête du Corps de Ville , précedés des Tambours
, des Trompettes et des Hautbois , & c. sont
ensuite allés prendre M. l'Evêque à son Palais
Episcopal , d'où ce Prélat s'est rendu avec eux å
la Cathedrale , pour faire lui- même la cérémonie.
L'Eglise étoit remplie du Corps entier de la Marine
, des Officiers de la Garnison et de toutes les
personnes qualifiées de la Ville.
L'Evêque a commencé par la cérémonie des
Catéchumenes ; et la manière pieuse avec laquelle
cette femme a répondu selon les instructions qu'elle
avoit reçûës , a touché toutes les personnes qui
étoient présentes . H On
794 - MERCURE DE FRANCE.
On proceda ensuite à la cérémonie du baptê
me. M. de Portalis Premier Consul et Lieute
nant de Roi de la Ville , nomma la Mere sur les
fonts : elle fur mariée aussi- tôt après , avec François
Brailly. Les deux petites filles furent tenues
ensuite séparement par le second, et par le troisiéme
Consul. La cérémonie finie , M. l'Evêque:
fut reconduit au Palais Episcopal par les Consuls
au son des instrumens , et aux acclamations du
Peuple. Delà les Consuls se rendirent dans le
même ordre à l'Hôtel de Ville , où un repas magnifique
étoit préparé pour les Dames , & c. La
conversion de cette famille a causé dans toute la
Ville une grande joye , et a excité en sa faveur
la charité des personnes de distinction et du
peuble même.
Fermer
Résumé : BAPTESME solemnellement administré à une Famiile Mahometane. Extrait d'une Lettre écrite de Toulon le 14. Mars 1731.
Le texte décrit le baptême solennel d'une famille mahométane à Toulon, relaté dans une lettre du 14 mars 1731. François Brailli, originaire d'Abbeville en Picardie, avait été capturé en 1719 et emmené à Constantinople. En 1722, il avait renié sa foi chrétienne et épousé une femme tartare mahométane. Touché par des remords et la grâce divine, Brailli décida de revenir au christianisme et s'enfuit en France avec sa famille. À Toulon, après une période de quarantaine, Brailli et sa famille furent conduits à l'Hôpital Général pour instruction religieuse. La femme et les deux enfants furent baptisés en présence des autorités locales et religieuses, dont l'évêque et les consuls. La cérémonie, marquée par une procession et un repas à l'Hôtel de Ville, suscita une grande joie et charité parmi les habitants de Toulon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. [1206]-1207
ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume, Dixit Dominus.
Début :
Quand mon Roi s'éleva lui-même, [...]
Mots clefs :
Ode sacrée, Psaume, Roi, Être suprême, Vengeance, Univers, Étoile, Prêtre, Arbitre, Tyrannie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume, Dixit Dominus.
ODE SACRE'E ,
Tirée du Pseaume , Dixit Dominus.
Uand mon Roi s'éleva lui- même ,
Jusqu'à la Celeste Cité ,
Mon fils , lui dit l'Etre suprême ,
Viens te placer à mon côté ,
Jouis ici de ma puissance ,
En attendant
que ma vengeance ,
I. Veh
A ij . Mette
1206 MERCURE DE FRANCE
Mette à tes pieds tes ennemis :
De Sion au bout de la Terre ,
Ton bras ira porter
la guerre ;
Et l'Univers sera soumis.
L'Eclat d'une telle victoire ,
Fera voir alors aux Humains ,
Quel est ton Empire et ta gloire ,
'Au milieu des splendeurs des Saints ;
Je t'engendray de ma substance ,
Avant que ma Toute- Puissance ,
Eût fait l'Etoille du matin.
Avec moi tu régis le Monde ,
Et les Cieux et la Terre et l'Onde ,
Sont les Ouvrages de ta main.
Toi seul es le souverain Prêtre ,
Par Melchisedech figuré ;
Tu ne cesseras point de l'être ,
Comme le Très-haut l'a juré.
'A ta droite dans sa colere ,
Il brisa l'orgueil témeraire ,
Des Rois soulevez contre toy :
Et s'armant un jour de la Foudre ,
Il doit juger et mettre en poudre ,
Ceux qui mépriseront ta Loy.
I. Vol. Soumis
JUIN.
1731. 1207
Soumis aux ordres de son Pere .
Il viendra chez les Nations ,
Boire à longs traits de l'Onde amére
Du torrent des afflictions :
C'est en sacrifiant sa vie ,`
Qu'il détruira la tyrannie ,
Du noir Monarque des Enfers ,
Et c'est à ce prix qu'il doit être ,
L'Arbitre et le souverain maître ,
Des Puissances de l'Univers.
Tirée du Pseaume , Dixit Dominus.
Uand mon Roi s'éleva lui- même ,
Jusqu'à la Celeste Cité ,
Mon fils , lui dit l'Etre suprême ,
Viens te placer à mon côté ,
Jouis ici de ma puissance ,
En attendant
que ma vengeance ,
I. Veh
A ij . Mette
1206 MERCURE DE FRANCE
Mette à tes pieds tes ennemis :
De Sion au bout de la Terre ,
Ton bras ira porter
la guerre ;
Et l'Univers sera soumis.
L'Eclat d'une telle victoire ,
Fera voir alors aux Humains ,
Quel est ton Empire et ta gloire ,
'Au milieu des splendeurs des Saints ;
Je t'engendray de ma substance ,
Avant que ma Toute- Puissance ,
Eût fait l'Etoille du matin.
Avec moi tu régis le Monde ,
Et les Cieux et la Terre et l'Onde ,
Sont les Ouvrages de ta main.
Toi seul es le souverain Prêtre ,
Par Melchisedech figuré ;
Tu ne cesseras point de l'être ,
Comme le Très-haut l'a juré.
'A ta droite dans sa colere ,
Il brisa l'orgueil témeraire ,
Des Rois soulevez contre toy :
Et s'armant un jour de la Foudre ,
Il doit juger et mettre en poudre ,
Ceux qui mépriseront ta Loy.
I. Vol. Soumis
JUIN.
1731. 1207
Soumis aux ordres de son Pere .
Il viendra chez les Nations ,
Boire à longs traits de l'Onde amére
Du torrent des afflictions :
C'est en sacrifiant sa vie ,`
Qu'il détruira la tyrannie ,
Du noir Monarque des Enfers ,
Et c'est à ce prix qu'il doit être ,
L'Arbitre et le souverain maître ,
Des Puissances de l'Univers.
Fermer
Résumé : ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume, Dixit Dominus.
Le poème 'Ode Sacrée' du Psaume 'Dixit Dominus' relate l'ascension d'un roi, fils de l'Etre suprême, vers la Cité Céleste. Ce roi est destiné à recevoir la puissance divine pour soumettre ses ennemis et régner sur l'univers. L'Etre suprême promet de briser l'orgueil des rois rebelles et de juger ceux qui méprisent sa loi. Le roi, obéissant à son Père, viendra parmi les nations pour endurer les afflictions. En sacrifiant sa vie, il détruira la tyrannie du 'noir Monarque des Enfers' et deviendra l'arbitre et le souverain maître des Puissances de l'Univers. Le poème souligne la souveraineté et la mission divine du roi, ainsi que son rôle de souverain prêtre et de juge.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer