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1
p. 169-202
ENVOY burlesque par un oisif qui s'ennuye aux eaux de Forges.
Début :
LEs Bains sont pour l'oisiveté, Aussi bien que pour la santé [...]
Mots clefs :
Bains, Santé, Poésie, Historique, Maladies, Minéraux, Vulcain, Rituels, Empereurs, Géographie, Thermalisme, Architecture, Antiquité, Médecine, Réjuvénation , Bains d'Aix, Germanie
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texteReconnaissance textuelle : ENVOY burlesque par un oisif qui s'ennuye aux eaux de Forges.
E N V o r
burlesque par un oijlf
qui*sà'ennuye aux eaux
deForges.
LEs Bains font pour l'oisiveté,
Aussi bien que pour la
fanté
Des amusements salutaires.
0 vous attaquez de catharres
Rhumatismes , & fluxions;
De vapeurs,oppilations,
Tiedeur de coeur, humeur
caustique,
Ou dont l'esprit paralytique
Abesoin de ce supplement
Pour estre mis en mouvement
Puisez dans cette Poësie.
Le bien, le mal à fantaisie.
Il est des bains alumineux,
Plombez, ferrez bitumineux;
Des Bains, les uns font fiiJ
datoires
,
Et les autres font lavatoires;
Quelquesuns font médicinaux
es uns froids, & les autres
chauds;
Tout comme fontmaintes
pillules
.,,CiTct que veulent les
credules.
Des Bains,les uns font na.
turels,
Les autres artificiels;
)es uns & des autres, le
Sage
)u l'insensé peut faire ufaù
ge,
Au temps que quelque infirmité
L'oblige à chercher sa
santé ;
Car une santé ferme&
stable
Traite l'effet des eaux de
fable.
Des Bains, les uns font
fulphurez,
D'autres picez
)
d'autres
nitrez,
Selon la qualité diverse
De la Mine que l'eau tra
verse.
Ana,le filsdeSebeon,
Des Bains chauds fit l'invention
J
Allant dans un lieu folitare
Paistre les Troupeaux de
son Pere.
C'est dont jamais ne doutera
Qui bien la Genese lira.
L'Interprete d'Ariflophane,
Autheur non sacré
,
mais
profane
Fut l'Inventeur du, premier
- Bain
Ce maistre Forgeron VulcaIn,
Qui d'un Bain chaud (je
m'en rapporte)
Fit un present de cette
forte
Au grand Hercule Conquerant,
Dontle nom va par tout
courant.
D'où vient qu'on nomme
sans scrupule
Tous les Bains chauds, les
Bains d'Hercule ;
Bains qui passerent autrefois
Chez les Vassaux & chez
les Rois ,
Dans le rang des choses
sacrées ,
Pour les matieres sulphurées,
Et pour les Foudres reposez,
Dont on tient qu'ils font
composez.
Les Gens qui font d'une
autre verve, Imputent le - tout à Minerve.
Si l'on en veut croire
Strabon, Autheur qui peut passer
pour bon,
Les Bains froids ont leur
origine
-
Des Argonautes, Gent
marine, Gent aimant le Bain Gent
decoeur,
Tous intrepides & sans
peur,
Qui sans façonner davantage
, Lavoient leur corps sur le
rivage
De la Mer, où Dame Circé
Son domicile avoit placé
Sur les bords de la Mer
Tyrrhene,
Avec autre Magicienne,
Quand cinquante - six
grands Heros
Firent voile jusqu'à Colchos
,
Pour la conqueste ambitieuse
D'une Toison précieuse,
Qu'on appelloit la Toison
d'or,
Aprés qui chacun court
encor, -
Courra jusqu'a la fin du
monde ;
Car Toison en or est feconde
Et l'or,ce métal radieux,
Se fait rechercher en tous
1 lieux.
Pour Chefs decetteillustre
Flotte,
Qu'on pourroit nommer
Argonaute On , avoit Hercule, Jason,
Castor,Pollux,&Telamon,
Hylas, Morphus, le fort
Thesée,
Nauplius,Calaïs,-Orphée
Le genereux Zethos aussi
Peut - rencontrer sa place
icy.
Ces Chefs, ces Hommes
d'importance,
Avanturiers à toute outrance
,
Ces Guerriers de fameux
renom
Dont je viens de marquer lenom,
Furent les premiers de If
âge
Qui ders eBainns 'tfOids eu..
Sur les ~pelles Eaux de
Thetis.
Aux Bains que l'on prenoit
jadis,
UnValet basty comme un
Drille,
Portoit & l'Eponge ,
&
l'Etrille,
Pour décrasser & savonner
Ceux qu'il alloit accompagner.
Si l'Eponge estoit parfu-
If mée
~L'Etrinestoit ,toute em*.
^aunéc,
Car dans ces ~bains grands
& commun
Onse munissoit de Parfums
Et d'agréables Cassolettes,
Pour les Doüillets & les
Doüillztes
, Pour les Mignardes & Mignards,
Qui n'aimoient pas les jeux
de Mars,
Et qui cherissoient leurs
Carcasse
Autant qu'un Coquin sa
Bezace,
Autant qu'un Aveugle (dit-on)
Cherit sa tasse & son
Baston.
Dans ce temps-là plus
nous ne sommes;
Un temps fut que Femmes
• & Hommes
Dans le vaste Empire Ro-
4 main
Pratiquoient tous le mesme
Bain,
Sans mettre aucune difference,
(Honny foit- il qui mal y
- -..- pense.)
Il falloit bien que ces Genslà
Fussent discrets.Apréscela,
Certain Empereur, c'est
Severe,
Empereur d'une humeur
austere
Des sexes fit divi,sion
Pour éviter l'occasion.
La Femme de Neron J
Popée,
Faisant la petite Poupér;
Etrefusant de s'attacher
A ce qui peut mater la
chair,
Et punir ses delicatesses,
Entretenoit cinq cens Asnesses,
Et chaque matin de leur
Lait
Croyoit rendre son teint
moins laid.
C'estoit le Bain éc l'artifice
De cette vainc Imperatrice
Qui sansscrupu, le & sans
remords,
Jour & nuit dorlotoit son
Corps,
Ne pensant la belle Mignonne
Qu'à bien rafraischir sa
personne;
Mais comme tout tend à
la fin,
Il luy fallut mourir enfin
Dans des angoisses sans
pareilles.
Laitieres à grandes oreil
-
les,
Vostre Lait faisoit son teint
beau,
Son trépas fut vostre tombeau.
Aux durs sanglots abandonnées,
On vous vit en peu de
journées
journées
Mornes,&dans une maigreur,
Qui faisoit aux Humains
horreur.
Estant tristes & déconfites,
VostreLaitbientost vous
perdistes
Et laMort , avec ses Cyprès
Cette perte suivit de prés.
(
Il n'est dp'oHinotmsmure la terre
Qui ne puisse encor voirà
Rome
Ces Monuments de vanité
De la superbe Antiquité
Que jadis on a fait construire,
Qu'encore aujourd'hui l'on
admire,
Où les magnifiques Romains
Se lavoient, & prenoient
les Bains
Dans chaque coin d'Architecture,
L'art y surpassoit la nature;
Et tous les Murs par le dedans
De fin Marbre estoient
éclatans,
Marbre apporté de Numidie,
i
Ou bien,venu d'Alexandrie.
L'injusteDiocletien,
Ec le Tyran Maximien
Ont employé sommes immenses
A faire de telles dépenses.
: Mais continuons nos
desseins,
Et décrivons quelques
beaux Bains
Que les Autheurs ixcommandables
Ont rendus des plus ve--
nerables,
Qui mesme ont fait voir
a nos yeux
Un spectacle delicieux.
Les Bains de Fritolle, ou
Tritolle,
Que l'on rencontreauprés
Pouzzolle
Nommez les Ba, ins de
Ciceron
Fabriquez mesm,e avant
Neron
Estoient quelque,chose de
rare.
On n'y voyoit rien de bïzarre,
:
Mais le tout proportionné,
Et fodrt osçanvamnméen,t orSuivant
la regle & la mesure
De la plus noble Architecture.
C'estoit pour le dire en
unmot,
Non la Caverne d'un Marmot,
Maisune Salle bien voutée,
Et de Peintures ajustée
Dont letemps qui , tout ccu^
vre abat)
A ravy le lustre & l'éclat;
On y voit cependant encore
Depuis Vesper jusqu'à
l'Aurore,
Et de l'Aurore jusqu'au
soir,
Maint & maint petit Reservoir,
Remply jadis d'une Eau
potable,
Aux Infirmes fort profita.
ble;
Car chaque Malade y
trouvoit
Ce que son mcdecin vouloit.
Esculape dort là fous rocbe,
Comme une anguille fil
tout procheà l
Au temps que vivoient les
Cesars
,
1
Parmy la guerre & les hazards
,
On voyoit là maintes Statuës
Qui font maintenant abbattuës
Qui , mettant la main sur
leur corps,
Faisoient connoistre en
leur dehors
Tant leur essence magnifique
Que leurs qualitez specifiques
Les Medecins , Salerni.
tains
Plus envietuxiqune lessLa- Piquez d'une jalouse rage,
Ont ravagé ce grand Ou.
vrage, Et desseiché toutes les
Eaux
Qui rendoient ces Bains-
, là si beaux,
S'imaginant que leur pratique
Diminuoit par l'hydraulique,
Et quHippocrate estoit
perdu
Si Ciceron n'estoit fondLt
Près
Prés de là
,
si l'on m'en
veut croire,
On doit passer au Sudatoire;
Mais il faut bientost s'épouffer
,
A moins que l'on veüille
étouffer,
Y faisant chaud de telle
forte
Qu'aussitost l'on) cherche
la Porte.
On voit presqueaumesme
chemin
Les fameux Bains de Saint
Germain
Nommez Thermes de Fumerolles.
Je n'ay presque point de
paroles
• Pour vous expliquer les
raisons
Des fumantes exhalaisons
Qui cette Caverne remplissent
,
Etde leurs vapeurs lanoircissent.
Fuligineuses qualirez
, Que de cerveaux vousenteftez!
-
Domicile sudorisique,
De Vulcain l'affreuse Boutique,
Si- tost qu'on respire vostre
air,
-
On croit avoir cervelle en
rair,
Etre aux Sabat par negro- mance,
Et le sçais par experience.
Au reste,ce Lieu tant vanté
l, A Theureuse proprieté
Deguerir mainte maladie,
Soit de France, soitd'Ausonie
; et quand on apporte en ce
Lieu,
Tout fumant, tout bruslant -
de feu,
Une autre Eau qui foit étrangere,
Soit qu'elle pese, ou soit
kgere,
Ce Bain,sans s'enappercevoir,
Luvycoommiurni.queso-n.pou- <
Chacun sçait que les Bains
, d'Alise
Etde Plombieres,font de
mise;
Qu'à Vichy, qu'à Spa,qu'à
-
Mion,
Ils font enréputation;
Qu'on peut de vous dire le
1 meUne/
Bains de Pougues, Bains
de Belesme ;
Que d'ailleurs il n'est rien
sibon
Que font vos Eaux,Bains
de Bourbon.
Qui font rajeunir les Personnes,
Fussent vieilles comme
Gorgones,
L'à l'on vient chercher de
, beaux ans,
Dans les plus beaux jours
,
du Printem ps,
En chemin l'amour pouvez
faire
Pour vostreusage salutaire.
Je ne vous obmettray jamais,
Belles Etuves, beaux Bains
d'Aix,
J'entens icy d'Aix la Chapelle,
Car vostre structure est
tres- belle,
Et les Germains de tous
costez
Recherchent vos humiditez.
ATongres,au Païs de
Trêves,
Aussi-bien qu'au climat de
Cleves,
On rencontre encor tous
les jours
De ces favorables secours.
Ainsi la belle Germanie
A ses Bains comme l'Ausonie
,
Et comme les charmans
Païs
Soumis au Monarque des
Lys.
A Moscou, Païs des Fourures,
Climat tout glacé de froidures,
Où regnent l'Aigle & le
Croissant,
Etdansl'Empireflorissant
Ou le Soleil onidolâtre,
Des Bains de Porphire&
d'Albâtre,
Tous remplis de bonnes
odeurs,
Se font voir chez les grands
Seigneurs.
C'efi là.ce qui fait leurs
delices,
Leurs passetemps, leurs
exercices;
Surtout chez les Orientaux,
Et chez les Septentrion-
,
naux,
Fréquemment les Bains
-'
.,
on visite
5
Passeroit pour hétéroclite,
Et bourru, qui s'en passeroit,
Qu'on vive à Rome comme
à Rome,
Si l'on veut vivre en honneste
Homme.
Forges & Montdor
, pres
de Rheims,
Fournissent encor de bons
Bains,
Dont se prévaut mainte
Personne.
Acqs & Therfis, prés de
Bayonne,
Balleruc
, avec Barbotan,
Sont encore visitez chaque
an,
Pour leurs Bains, qui dans
la Nature
Ont tousjours fait belle
,
figure.
Nommons-en encor quelques
uns
Que l'usage a rendus communs
Comme utiles , en cent manieres
Les Bains de Barege &
Bagnieres, o
Dont les plus sçavans Médecins
Font le pont aux ânes des
Bains.
burlesque par un oijlf
qui*sà'ennuye aux eaux
deForges.
LEs Bains font pour l'oisiveté,
Aussi bien que pour la
fanté
Des amusements salutaires.
0 vous attaquez de catharres
Rhumatismes , & fluxions;
De vapeurs,oppilations,
Tiedeur de coeur, humeur
caustique,
Ou dont l'esprit paralytique
Abesoin de ce supplement
Pour estre mis en mouvement
Puisez dans cette Poësie.
Le bien, le mal à fantaisie.
Il est des bains alumineux,
Plombez, ferrez bitumineux;
Des Bains, les uns font fiiJ
datoires
,
Et les autres font lavatoires;
Quelquesuns font médicinaux
es uns froids, & les autres
chauds;
Tout comme fontmaintes
pillules
.,,CiTct que veulent les
credules.
Des Bains,les uns font na.
turels,
Les autres artificiels;
)es uns & des autres, le
Sage
)u l'insensé peut faire ufaù
ge,
Au temps que quelque infirmité
L'oblige à chercher sa
santé ;
Car une santé ferme&
stable
Traite l'effet des eaux de
fable.
Des Bains, les uns font
fulphurez,
D'autres picez
)
d'autres
nitrez,
Selon la qualité diverse
De la Mine que l'eau tra
verse.
Ana,le filsdeSebeon,
Des Bains chauds fit l'invention
J
Allant dans un lieu folitare
Paistre les Troupeaux de
son Pere.
C'est dont jamais ne doutera
Qui bien la Genese lira.
L'Interprete d'Ariflophane,
Autheur non sacré
,
mais
profane
Fut l'Inventeur du, premier
- Bain
Ce maistre Forgeron VulcaIn,
Qui d'un Bain chaud (je
m'en rapporte)
Fit un present de cette
forte
Au grand Hercule Conquerant,
Dontle nom va par tout
courant.
D'où vient qu'on nomme
sans scrupule
Tous les Bains chauds, les
Bains d'Hercule ;
Bains qui passerent autrefois
Chez les Vassaux & chez
les Rois ,
Dans le rang des choses
sacrées ,
Pour les matieres sulphurées,
Et pour les Foudres reposez,
Dont on tient qu'ils font
composez.
Les Gens qui font d'une
autre verve, Imputent le - tout à Minerve.
Si l'on en veut croire
Strabon, Autheur qui peut passer
pour bon,
Les Bains froids ont leur
origine
-
Des Argonautes, Gent
marine, Gent aimant le Bain Gent
decoeur,
Tous intrepides & sans
peur,
Qui sans façonner davantage
, Lavoient leur corps sur le
rivage
De la Mer, où Dame Circé
Son domicile avoit placé
Sur les bords de la Mer
Tyrrhene,
Avec autre Magicienne,
Quand cinquante - six
grands Heros
Firent voile jusqu'à Colchos
,
Pour la conqueste ambitieuse
D'une Toison précieuse,
Qu'on appelloit la Toison
d'or,
Aprés qui chacun court
encor, -
Courra jusqu'a la fin du
monde ;
Car Toison en or est feconde
Et l'or,ce métal radieux,
Se fait rechercher en tous
1 lieux.
Pour Chefs decetteillustre
Flotte,
Qu'on pourroit nommer
Argonaute On , avoit Hercule, Jason,
Castor,Pollux,&Telamon,
Hylas, Morphus, le fort
Thesée,
Nauplius,Calaïs,-Orphée
Le genereux Zethos aussi
Peut - rencontrer sa place
icy.
Ces Chefs, ces Hommes
d'importance,
Avanturiers à toute outrance
,
Ces Guerriers de fameux
renom
Dont je viens de marquer lenom,
Furent les premiers de If
âge
Qui ders eBainns 'tfOids eu..
Sur les ~pelles Eaux de
Thetis.
Aux Bains que l'on prenoit
jadis,
UnValet basty comme un
Drille,
Portoit & l'Eponge ,
&
l'Etrille,
Pour décrasser & savonner
Ceux qu'il alloit accompagner.
Si l'Eponge estoit parfu-
If mée
~L'Etrinestoit ,toute em*.
^aunéc,
Car dans ces ~bains grands
& commun
Onse munissoit de Parfums
Et d'agréables Cassolettes,
Pour les Doüillets & les
Doüillztes
, Pour les Mignardes & Mignards,
Qui n'aimoient pas les jeux
de Mars,
Et qui cherissoient leurs
Carcasse
Autant qu'un Coquin sa
Bezace,
Autant qu'un Aveugle (dit-on)
Cherit sa tasse & son
Baston.
Dans ce temps-là plus
nous ne sommes;
Un temps fut que Femmes
• & Hommes
Dans le vaste Empire Ro-
4 main
Pratiquoient tous le mesme
Bain,
Sans mettre aucune difference,
(Honny foit- il qui mal y
- -..- pense.)
Il falloit bien que ces Genslà
Fussent discrets.Apréscela,
Certain Empereur, c'est
Severe,
Empereur d'une humeur
austere
Des sexes fit divi,sion
Pour éviter l'occasion.
La Femme de Neron J
Popée,
Faisant la petite Poupér;
Etrefusant de s'attacher
A ce qui peut mater la
chair,
Et punir ses delicatesses,
Entretenoit cinq cens Asnesses,
Et chaque matin de leur
Lait
Croyoit rendre son teint
moins laid.
C'estoit le Bain éc l'artifice
De cette vainc Imperatrice
Qui sansscrupu, le & sans
remords,
Jour & nuit dorlotoit son
Corps,
Ne pensant la belle Mignonne
Qu'à bien rafraischir sa
personne;
Mais comme tout tend à
la fin,
Il luy fallut mourir enfin
Dans des angoisses sans
pareilles.
Laitieres à grandes oreil
-
les,
Vostre Lait faisoit son teint
beau,
Son trépas fut vostre tombeau.
Aux durs sanglots abandonnées,
On vous vit en peu de
journées
journées
Mornes,&dans une maigreur,
Qui faisoit aux Humains
horreur.
Estant tristes & déconfites,
VostreLaitbientost vous
perdistes
Et laMort , avec ses Cyprès
Cette perte suivit de prés.
(
Il n'est dp'oHinotmsmure la terre
Qui ne puisse encor voirà
Rome
Ces Monuments de vanité
De la superbe Antiquité
Que jadis on a fait construire,
Qu'encore aujourd'hui l'on
admire,
Où les magnifiques Romains
Se lavoient, & prenoient
les Bains
Dans chaque coin d'Architecture,
L'art y surpassoit la nature;
Et tous les Murs par le dedans
De fin Marbre estoient
éclatans,
Marbre apporté de Numidie,
i
Ou bien,venu d'Alexandrie.
L'injusteDiocletien,
Ec le Tyran Maximien
Ont employé sommes immenses
A faire de telles dépenses.
: Mais continuons nos
desseins,
Et décrivons quelques
beaux Bains
Que les Autheurs ixcommandables
Ont rendus des plus ve--
nerables,
Qui mesme ont fait voir
a nos yeux
Un spectacle delicieux.
Les Bains de Fritolle, ou
Tritolle,
Que l'on rencontreauprés
Pouzzolle
Nommez les Ba, ins de
Ciceron
Fabriquez mesm,e avant
Neron
Estoient quelque,chose de
rare.
On n'y voyoit rien de bïzarre,
:
Mais le tout proportionné,
Et fodrt osçanvamnméen,t orSuivant
la regle & la mesure
De la plus noble Architecture.
C'estoit pour le dire en
unmot,
Non la Caverne d'un Marmot,
Maisune Salle bien voutée,
Et de Peintures ajustée
Dont letemps qui , tout ccu^
vre abat)
A ravy le lustre & l'éclat;
On y voit cependant encore
Depuis Vesper jusqu'à
l'Aurore,
Et de l'Aurore jusqu'au
soir,
Maint & maint petit Reservoir,
Remply jadis d'une Eau
potable,
Aux Infirmes fort profita.
ble;
Car chaque Malade y
trouvoit
Ce que son mcdecin vouloit.
Esculape dort là fous rocbe,
Comme une anguille fil
tout procheà l
Au temps que vivoient les
Cesars
,
1
Parmy la guerre & les hazards
,
On voyoit là maintes Statuës
Qui font maintenant abbattuës
Qui , mettant la main sur
leur corps,
Faisoient connoistre en
leur dehors
Tant leur essence magnifique
Que leurs qualitez specifiques
Les Medecins , Salerni.
tains
Plus envietuxiqune lessLa- Piquez d'une jalouse rage,
Ont ravagé ce grand Ou.
vrage, Et desseiché toutes les
Eaux
Qui rendoient ces Bains-
, là si beaux,
S'imaginant que leur pratique
Diminuoit par l'hydraulique,
Et quHippocrate estoit
perdu
Si Ciceron n'estoit fondLt
Près
Prés de là
,
si l'on m'en
veut croire,
On doit passer au Sudatoire;
Mais il faut bientost s'épouffer
,
A moins que l'on veüille
étouffer,
Y faisant chaud de telle
forte
Qu'aussitost l'on) cherche
la Porte.
On voit presqueaumesme
chemin
Les fameux Bains de Saint
Germain
Nommez Thermes de Fumerolles.
Je n'ay presque point de
paroles
• Pour vous expliquer les
raisons
Des fumantes exhalaisons
Qui cette Caverne remplissent
,
Etde leurs vapeurs lanoircissent.
Fuligineuses qualirez
, Que de cerveaux vousenteftez!
-
Domicile sudorisique,
De Vulcain l'affreuse Boutique,
Si- tost qu'on respire vostre
air,
-
On croit avoir cervelle en
rair,
Etre aux Sabat par negro- mance,
Et le sçais par experience.
Au reste,ce Lieu tant vanté
l, A Theureuse proprieté
Deguerir mainte maladie,
Soit de France, soitd'Ausonie
; et quand on apporte en ce
Lieu,
Tout fumant, tout bruslant -
de feu,
Une autre Eau qui foit étrangere,
Soit qu'elle pese, ou soit
kgere,
Ce Bain,sans s'enappercevoir,
Luvycoommiurni.queso-n.pou- <
Chacun sçait que les Bains
, d'Alise
Etde Plombieres,font de
mise;
Qu'à Vichy, qu'à Spa,qu'à
-
Mion,
Ils font enréputation;
Qu'on peut de vous dire le
1 meUne/
Bains de Pougues, Bains
de Belesme ;
Que d'ailleurs il n'est rien
sibon
Que font vos Eaux,Bains
de Bourbon.
Qui font rajeunir les Personnes,
Fussent vieilles comme
Gorgones,
L'à l'on vient chercher de
, beaux ans,
Dans les plus beaux jours
,
du Printem ps,
En chemin l'amour pouvez
faire
Pour vostreusage salutaire.
Je ne vous obmettray jamais,
Belles Etuves, beaux Bains
d'Aix,
J'entens icy d'Aix la Chapelle,
Car vostre structure est
tres- belle,
Et les Germains de tous
costez
Recherchent vos humiditez.
ATongres,au Païs de
Trêves,
Aussi-bien qu'au climat de
Cleves,
On rencontre encor tous
les jours
De ces favorables secours.
Ainsi la belle Germanie
A ses Bains comme l'Ausonie
,
Et comme les charmans
Païs
Soumis au Monarque des
Lys.
A Moscou, Païs des Fourures,
Climat tout glacé de froidures,
Où regnent l'Aigle & le
Croissant,
Etdansl'Empireflorissant
Ou le Soleil onidolâtre,
Des Bains de Porphire&
d'Albâtre,
Tous remplis de bonnes
odeurs,
Se font voir chez les grands
Seigneurs.
C'efi là.ce qui fait leurs
delices,
Leurs passetemps, leurs
exercices;
Surtout chez les Orientaux,
Et chez les Septentrion-
,
naux,
Fréquemment les Bains
-'
.,
on visite
5
Passeroit pour hétéroclite,
Et bourru, qui s'en passeroit,
Qu'on vive à Rome comme
à Rome,
Si l'on veut vivre en honneste
Homme.
Forges & Montdor
, pres
de Rheims,
Fournissent encor de bons
Bains,
Dont se prévaut mainte
Personne.
Acqs & Therfis, prés de
Bayonne,
Balleruc
, avec Barbotan,
Sont encore visitez chaque
an,
Pour leurs Bains, qui dans
la Nature
Ont tousjours fait belle
,
figure.
Nommons-en encor quelques
uns
Que l'usage a rendus communs
Comme utiles , en cent manieres
Les Bains de Barege &
Bagnieres, o
Dont les plus sçavans Médecins
Font le pont aux ânes des
Bains.
Fermer
Résumé : ENVOY burlesque par un oisif qui s'ennuye aux eaux de Forges.
Le texte traite des bienfaits et des diverses utilisations des bains, tant pour le loisir que pour la santé. Les bains sont considérés comme des remèdes efficaces contre plusieurs afflictions, telles que les catharres, les rhumatismes, les vapeurs et les troubles de l'esprit. Ils sont classés selon leur composition (alumineux, plombés, ferreux, bitumineux) et leur température (chauds ou froids). Les bains peuvent être naturels ou artificiels, et leur usage varie en fonction des besoins de santé de chacun. L'origine des bains chauds est attribuée à Ana, fils de Sebeon, et à Vulcain, qui offrit un bain chaud à Hercule. Les bains froids sont associés aux Argonautes, qui se lavaient sur les rivages de la mer Tyrrhène. Historiquement, les bains étaient utilisés par les Romains et les Grecs, et leur pratique variait selon les époques et les cultures. Le texte mentionne également des bains célèbres comme ceux de Pouzzoles, de Saint-Germain, de Vichy, de Spa et de Bourbon, reconnus pour leurs propriétés curatives. Les bains sont également présents dans diverses régions, y compris la Germanie, la Russie et l'Empire ottoman, où ils sont appréciés pour leurs bienfaits et leurs plaisirs. Enfin, le texte souligne l'importance des bains dans la vie quotidienne et leur rôle dans la prévention et le traitement des maladies.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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