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3201
p. 105-116
LA FRANCHISE picarde, traduite d'un Manuscrit en vieux françois.
Début :
Un Picard des plus francs, & assez riche se ruina [...]
Mots clefs :
Picard, Poète, Argent, Vin, Ivresse, Éloge, Mecenas, Manuscrit, Vieux français, Traduction
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texteReconnaissance textuelle : LA FRANCHISE picarde, traduite d'un Manuscrit en vieux françois.
LAFRANCHISE
picarde , traduite d'un
Manufcrit en vieux
françois.
UN Picard des plus
francs , & affez riche fe
ruina , & devint Poëte ;
poëfie & pauvreté derogent à franchife. Un autre
Picard , pauvre de naiffance , devint le riche Intendant d'un grand ſeigneur
106 MERCURE
ruiné , & par fes richeffes
derogea encore plus à franchife que le Poëte par fa
pauvreté , voicy ce qui leur
arriva.
Ce Poëte ayant un jour
befoin d'argent , refolut
d'aller trouver l'Intendant
,
fon compatriote : J'ay fait
une belle anagramme fur
fon nom
en luy- mefme , il m'a entendu plufieurs fois reciter
des vers , ainfi il eſt obligé
de me prefter de l'argent.
Aprés ces reflexions il
compofa une Ode fur la
difoit le Poëte
GALANT. 107
liberalité , & partit de ſon
pied pour aller trouver l'Intendant. En l'abordant
humbles reverences de fa
part , & de l'autre un petit
figne de tefte , car on ſa、
luoit dés ce temps- là à proportion des richeſſes , bonjour , Monfieur ***. dit
l'Intendant , comment va
fa
:
la poëfie , m'apportez-vous
quelque petite production
nouvelle à ces mots le
Poëte pour toute reſponſe
tira de fa poche un rouleau de papier Voyons ,
Mr , voyons , dit l'Inten-
108 MERCURE
dant, d'un ton de Juge folicité, j'aime la poësie, mais
je veux du Malherbe ou du
Theophile.
Je les égale dans mes poëfies ordinaires , repliqua le
Poëte , mais dans celle - cy
je me fuis furpaffé moymefme , & cela n'eft pas
eftonnant , le genie s'éleve
& fe vivifie quand il s'agit
de louer un homme tel que
vous , &je vous puis dire
que la dignité du ſujet ma
emporté au delà de ma
fphere naturelle. L'Intendant fut fi fenfible à ces
GALANT. 109
louanges , qu'oubliant fa
fierté naturelle , il embraf
fa le Poëte , & voulut fouper tefte à tefte avec luy.
Pendant le fouper la converfation de part & d'au .
tre ne fut qu'un eloge entrecoupé de verres de vin ,
le Poëte mettoit l'Intendant au deffus de Mecenas , & l'Intendant adoptoit le Poëte pour fon Vir.
gile.
Le vin eftoit excellent ,
à force d'en avaller nos
deux Picards fentoient renaiſtre dans leur cœur leur
110 MERCURE
fincerité naturelle ; à me-
:
fure qu'ils beuvoient les
louanges devenoient plus
foibles enfin ils beurent ,
tant qu'ils ne s'entre louerent plus du tout ; un profond filence regna quelque temps entre eux , &
quelques bouteilles qu'ils
beurent fans dire mot
poufferent leur fincerité
jufqu'à l'indifcretion .
Morbleu , dit d'abord
tout bas le Poëte à demy
yvre , il faut que je fois
poffedé du demon de la
poëlie pour avoir pû pro-
GALANT.
duire une Ode heroïque
fur un Intendant.
Il faut que je fois bien
affamé de louanges , difoit
entre fes dents l'Intendant
plein de vin , pour acheter
un éloge d'un fi mauvais
Poëte.
Je vous prends à témoin
d'une chofe , dit le Poëte
en hauffant la voix , ne
vaudroit- il pas mieux que
je portaffe encore ce vieil
habit d'Efté pendant quatre hivers , que de forcer
ma Mufe à chanter vos
louanges.
112 MERCURE
Avoüez une chofe , dit
l'intendant au Poëte , que
tous vos vers ne valent pas
l'excellent vin que vous
m'avez bû.
Un Grec a dit , reprit le
Poëte , que tout vin eſt vin
de Brie , quand on le boit
avec un ignorant.
J'en fçay affez , reprit
l'autre , pour voir que les
plus beaux de vos vers ne
font pas à vous.
Ils font plus à moy , dit le
Poëte , que votre bien n'eſt
à vous.
J'ayleu tous les reçuëils
de
GALANT. 113
de poëſie , continua l'Intendant , vous avez pillé
celui
cy ,
vous avez pillé
celuy-la.
Hé , morbleu vous avez
plus pillé que moy, reprit
brufquement le Poëte ne
nous reprochons point nos
larcins en difant cela le
Poëte eut affez de raifon
pour gagner la porte , &
l'Intendant eut à peine la
force de gagner fon lit.
Le lendemain ils fe rencontrerent dans un endroit , l'Intendant alloit
d'abord invectiver , mais
Juillet 1712.
K
114 MERCURE
le Poëte s'approcha deluy:
chut , dit- il , Mr l'Intendant , perfonne ne fçait
une partie des veritez que
nous nous reprochaẩmes
hier tefte à tefte , Je fçay
qu'un homme riche peut
décrier un Poëte, vous pouvez parler , mais je puis
eſcrire , taifons - nous tous
deux, & nous ferons bien ;
mais faiſons mieux , nous
pouvons nous illuftrer l'un
l'autre. Ecoutez - moy , le
monde eft rempli de gens
qui ne jugent des ouvrages que par le nom , &par
GALANT. 115
l'opulence de leurs autheurs , vous pouvez me
rendre riche fans vous appauvrir ; d'accord , reprit
l'intendant, mais que m'en
reviendra-t-il à moy , tout
ce qui vous manque en ce
monde , repliqua le Poëte ,
probité bien averée qui eft
un threfor pour pouvoir en
manquer utilement dans
une grande occafion . Or
les fots jugeant de mes vers
par mon équipage , jugeront de voſtre probité par
mes vers ; en un mot vous
ferez mon proneur , & je
Kij
116 MERCURE
feray voftre panegyrifte ,
nous voilà revenus, dit l'Intendant , à ce Mecenas &
à ce Virgile , dont vous me
parliez hier , fort bien , dit
le Poëte , & comme Virgile a eſté plus utile à Mecenas que Mecenas à Virgile , vous voyez bien que
vous gagnerez à me pref
ter de l'argent.
Je ne fçay fi l'Intendant
fe rendit à cette raiſon ,
mais il devoit s'y rendre ,
car il avoit encore plus beſoin de reputation , que le
pauvre Poëte n'avoit befoin
d'argent
picarde , traduite d'un
Manufcrit en vieux
françois.
UN Picard des plus
francs , & affez riche fe
ruina , & devint Poëte ;
poëfie & pauvreté derogent à franchife. Un autre
Picard , pauvre de naiffance , devint le riche Intendant d'un grand ſeigneur
106 MERCURE
ruiné , & par fes richeffes
derogea encore plus à franchife que le Poëte par fa
pauvreté , voicy ce qui leur
arriva.
Ce Poëte ayant un jour
befoin d'argent , refolut
d'aller trouver l'Intendant
,
fon compatriote : J'ay fait
une belle anagramme fur
fon nom
en luy- mefme , il m'a entendu plufieurs fois reciter
des vers , ainfi il eſt obligé
de me prefter de l'argent.
Aprés ces reflexions il
compofa une Ode fur la
difoit le Poëte
GALANT. 107
liberalité , & partit de ſon
pied pour aller trouver l'Intendant. En l'abordant
humbles reverences de fa
part , & de l'autre un petit
figne de tefte , car on ſa、
luoit dés ce temps- là à proportion des richeſſes , bonjour , Monfieur ***. dit
l'Intendant , comment va
fa
:
la poëfie , m'apportez-vous
quelque petite production
nouvelle à ces mots le
Poëte pour toute reſponſe
tira de fa poche un rouleau de papier Voyons ,
Mr , voyons , dit l'Inten-
108 MERCURE
dant, d'un ton de Juge folicité, j'aime la poësie, mais
je veux du Malherbe ou du
Theophile.
Je les égale dans mes poëfies ordinaires , repliqua le
Poëte , mais dans celle - cy
je me fuis furpaffé moymefme , & cela n'eft pas
eftonnant , le genie s'éleve
& fe vivifie quand il s'agit
de louer un homme tel que
vous , &je vous puis dire
que la dignité du ſujet ma
emporté au delà de ma
fphere naturelle. L'Intendant fut fi fenfible à ces
GALANT. 109
louanges , qu'oubliant fa
fierté naturelle , il embraf
fa le Poëte , & voulut fouper tefte à tefte avec luy.
Pendant le fouper la converfation de part & d'au .
tre ne fut qu'un eloge entrecoupé de verres de vin ,
le Poëte mettoit l'Intendant au deffus de Mecenas , & l'Intendant adoptoit le Poëte pour fon Vir.
gile.
Le vin eftoit excellent ,
à force d'en avaller nos
deux Picards fentoient renaiſtre dans leur cœur leur
110 MERCURE
fincerité naturelle ; à me-
:
fure qu'ils beuvoient les
louanges devenoient plus
foibles enfin ils beurent ,
tant qu'ils ne s'entre louerent plus du tout ; un profond filence regna quelque temps entre eux , &
quelques bouteilles qu'ils
beurent fans dire mot
poufferent leur fincerité
jufqu'à l'indifcretion .
Morbleu , dit d'abord
tout bas le Poëte à demy
yvre , il faut que je fois
poffedé du demon de la
poëlie pour avoir pû pro-
GALANT.
duire une Ode heroïque
fur un Intendant.
Il faut que je fois bien
affamé de louanges , difoit
entre fes dents l'Intendant
plein de vin , pour acheter
un éloge d'un fi mauvais
Poëte.
Je vous prends à témoin
d'une chofe , dit le Poëte
en hauffant la voix , ne
vaudroit- il pas mieux que
je portaffe encore ce vieil
habit d'Efté pendant quatre hivers , que de forcer
ma Mufe à chanter vos
louanges.
112 MERCURE
Avoüez une chofe , dit
l'intendant au Poëte , que
tous vos vers ne valent pas
l'excellent vin que vous
m'avez bû.
Un Grec a dit , reprit le
Poëte , que tout vin eſt vin
de Brie , quand on le boit
avec un ignorant.
J'en fçay affez , reprit
l'autre , pour voir que les
plus beaux de vos vers ne
font pas à vous.
Ils font plus à moy , dit le
Poëte , que votre bien n'eſt
à vous.
J'ayleu tous les reçuëils
de
GALANT. 113
de poëſie , continua l'Intendant , vous avez pillé
celui
cy ,
vous avez pillé
celuy-la.
Hé , morbleu vous avez
plus pillé que moy, reprit
brufquement le Poëte ne
nous reprochons point nos
larcins en difant cela le
Poëte eut affez de raifon
pour gagner la porte , &
l'Intendant eut à peine la
force de gagner fon lit.
Le lendemain ils fe rencontrerent dans un endroit , l'Intendant alloit
d'abord invectiver , mais
Juillet 1712.
K
114 MERCURE
le Poëte s'approcha deluy:
chut , dit- il , Mr l'Intendant , perfonne ne fçait
une partie des veritez que
nous nous reprochaẩmes
hier tefte à tefte , Je fçay
qu'un homme riche peut
décrier un Poëte, vous pouvez parler , mais je puis
eſcrire , taifons - nous tous
deux, & nous ferons bien ;
mais faiſons mieux , nous
pouvons nous illuftrer l'un
l'autre. Ecoutez - moy , le
monde eft rempli de gens
qui ne jugent des ouvrages que par le nom , &par
GALANT. 115
l'opulence de leurs autheurs , vous pouvez me
rendre riche fans vous appauvrir ; d'accord , reprit
l'intendant, mais que m'en
reviendra-t-il à moy , tout
ce qui vous manque en ce
monde , repliqua le Poëte ,
probité bien averée qui eft
un threfor pour pouvoir en
manquer utilement dans
une grande occafion . Or
les fots jugeant de mes vers
par mon équipage , jugeront de voſtre probité par
mes vers ; en un mot vous
ferez mon proneur , & je
Kij
116 MERCURE
feray voftre panegyrifte ,
nous voilà revenus, dit l'Intendant , à ce Mecenas &
à ce Virgile , dont vous me
parliez hier , fort bien , dit
le Poëte , & comme Virgile a eſté plus utile à Mecenas que Mecenas à Virgile , vous voyez bien que
vous gagnerez à me pref
ter de l'argent.
Je ne fçay fi l'Intendant
fe rendit à cette raiſon ,
mais il devoit s'y rendre ,
car il avoit encore plus beſoin de reputation , que le
pauvre Poëte n'avoit befoin
d'argent
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Résumé : LA FRANCHISE picarde, traduite d'un Manuscrit en vieux françois.
Le texte raconte l'histoire de deux Picards, un poète et un intendant. Le poète, confronté à des difficultés financières, décide de solliciter l'aide de l'intendant, son compatriote, en échange de la rédaction d'une ode à sa gloire. Lors de leur première rencontre, le poète présente son œuvre à l'intendant, qui se montre d'abord flatté et l'invite à souper. Au cours du repas, les deux hommes, sous l'effet de l'alcool, se livrent à des critiques mutuelles. Le poète exprime des regrets d'avoir écrit l'ode, tandis que l'intendant dévalorise les vers du poète. Le lendemain, ils se rencontrent à nouveau et le poète propose un marché : l'intendant financera ses besoins en échange de poèmes qui loueront sa probité. Cette collaboration permettrait à l'intendant d'améliorer sa réputation et au poète de subvenir à ses besoins.
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3202
p. 117-120
NOUVELLES des Cantons Suisses.
Début :
Il s'est élevé des troubles en Suisse il y [...]
Mots clefs :
Cantons suisses, Suisse, Zurich, Berne, Protestants, Catholiques, Ambassadeur de France, Bremgarten
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES des Cantons Suisses.
NOUVELLES
des Cantons Suiffes.
IL s'eft élevé des troubles en Suiffe il y a environ cinq ans pour le Com.
té de Tockembourg , dont
les habitans font partie Catholiques , & partie Proteftans. On prétend que
l'Abbé de faint Gal qui en
eſt ſeigneur , troubloit les
Proteftants dans l'exercice
de leur Religion. Les Cantons de Zurich & de Berne,
dont les peuples de cette
118 MERCURE
Comté font alliez , voulurent s'y oppoſer , & quelques Cantons Catholiques
entreprirent de fouftenir
les droits de l'Abbé de faint
Gal. Il s'eft tenu plufieurs
conferences à la follicitation des Cantons neutres
de Bafle & de Schafhouſe ,
& de l'Ambaffadeur de
France, pour terminer ces
differentsàl'amiable , mais
tres - inutilement , depuis
quelque temps on eſt venu à une rupture ouverte.
Les Cantons de Zurich &
de Berne ont affemblé de
GALANT. 119
groffes armées avec lef
quelles ils ontforcé les paffages qui les feparent , ont
donné un combat près de
Bremgarten , où ils perdirent trois ou quatre cens
hommes , & les Catholiques cinq cens & deux picces de canon , & enfuite
ils s'emparerent de Brem
garten & du Comté de
Bade.
Depuis ce temps - la le
Comte du Luc Ambaffadeur de France & les
Cantons neutres ont obtenuunefufpenfion d'armes,
120 MERCURE
ils font convenus que les
Députez des deux parties.
s'affembleroient à Arran ,
où l'on efpere trouver des
moyens pour reftablir la
tranquillité dans tout le
corps Helvetique.
des Cantons Suiffes.
IL s'eft élevé des troubles en Suiffe il y a environ cinq ans pour le Com.
té de Tockembourg , dont
les habitans font partie Catholiques , & partie Proteftans. On prétend que
l'Abbé de faint Gal qui en
eſt ſeigneur , troubloit les
Proteftants dans l'exercice
de leur Religion. Les Cantons de Zurich & de Berne,
dont les peuples de cette
118 MERCURE
Comté font alliez , voulurent s'y oppoſer , & quelques Cantons Catholiques
entreprirent de fouftenir
les droits de l'Abbé de faint
Gal. Il s'eft tenu plufieurs
conferences à la follicitation des Cantons neutres
de Bafle & de Schafhouſe ,
& de l'Ambaffadeur de
France, pour terminer ces
differentsàl'amiable , mais
tres - inutilement , depuis
quelque temps on eſt venu à une rupture ouverte.
Les Cantons de Zurich &
de Berne ont affemblé de
GALANT. 119
groffes armées avec lef
quelles ils ontforcé les paffages qui les feparent , ont
donné un combat près de
Bremgarten , où ils perdirent trois ou quatre cens
hommes , & les Catholiques cinq cens & deux picces de canon , & enfuite
ils s'emparerent de Brem
garten & du Comté de
Bade.
Depuis ce temps - la le
Comte du Luc Ambaffadeur de France & les
Cantons neutres ont obtenuunefufpenfion d'armes,
120 MERCURE
ils font convenus que les
Députez des deux parties.
s'affembleroient à Arran ,
où l'on efpere trouver des
moyens pour reftablir la
tranquillité dans tout le
corps Helvetique.
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Résumé : NOUVELLES des Cantons Suisses.
Il y a environ cinq ans, des troubles ont éclaté dans le comté de Tockembourg, en Suisse, peuplé de Catholiques et de Protestants. L'Abbé de Saint-Gall, seigneur du comté, était accusé de perturber les Protestants dans l'exercice de leur religion. Les cantons de Zurich et de Berne, alliés des Protestants, tentèrent de s'opposer à ces troubles, tandis que certains cantons catholiques soutenaient les droits de l'Abbé. Plusieurs conférences, organisées à la demande des cantons neutres de Bâle et de Schaffhouse, ainsi que de l'ambassadeur de France, échouèrent à résoudre le conflit à l'amiable. La situation dégénéra en rupture ouverte, menant à un combat près de Bremgarten où les cantons de Zurich et de Berne subirent des pertes humaines et matérielles. Ils prirent ensuite le contrôle de Bremgarten et du comté de Bade. Depuis, le comte du Luc, ambassadeur de France, et les cantons neutres ont obtenu une suspension des hostilités et ont convenu de réunir des députés des deux parties à Aarau pour restaurer la tranquillité dans le corps helvétique.
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3203
p. 120-127
Nouvelles de Flandres.
Début :
Un parti de Hussarts de l'armée du Roy enleva [...]
Mots clefs :
Armée, Flandre, Hussards, Noyelles, Duc Dormond, Butin de guerre, Ennemis, Meuse, Traerbach, Pays de Messin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Flandres.
Nouvelles de Flandres.
Un parti de Huffarts de
l'armée du Roy enleva la
grande garde de la droite
des Ennemis près d'Avelne le fec, un Capitaine &
plufieurs autres furent tuez,
il fit trente deux prifonniers , & enleva trense
deux
1
GALANT. 121
deux chevaux fans d'autre
perte qu'un Huffart.
Noftre armée eſt toujours campée à Noyelles ;
on attend pour decamper,
la décifion de la propofition qui a efté faite pour
une fufpenfion d'armes de
deux mois , & la retraite
des troupes que commande le Duc Dormond.
pour faiLe détachement que le
Prince Eugene fit
re une courſe en Picardie
& en Champagne , eſtoit
de deux mille huit cens
chevaux , Cavaliers , DraJuillet 1712.
L
122 MERCURE
gons , Huffarts & Grenadiers à cheval , ils partirent de leur armée,divifez
en plufieurs petits corps
pour cacher leur marche,
ils ne fe raffemblerent qu'à
vingt inq lieuës de leur
camp , ils firent une fi
grande diligence que les
détachemens que le Marechal de Villars fit partir
vingt heures après , fous
les ordres du Marquis de
faint Fremont, & des Comtes de Coignie & de faint
Maurice ne purent les
joindre.
GALANT. 123
Les ennemis marchoient
nuit &jour , envoyant des
partis à droite & à gauche
de leur route ; ils mirent le
feu à deux ou à trois villages , enleverent du butin ,
& prirent des oftages dont
la plufpart fe font fauvez
dans la precipitation de
leur marche. Ils n'ont ofé
attaquer aucun lieu fermé,
ils arriverent le 7 Juin à
la Meule qu'ils pafferent
près de faint Michel & la
Moſelle vers le Pont à
Mouffon ; de là ils entre34
rent dans le pays Meffin
Lij
124 MERCURE
où ils bruflerent dix fept
ou dix huit villages , contre les droits de la guerre ,
d'autant que ces lieux payoient contribution à Landau.
que
On écrit de Traerbach
le détachement commandépar le General Groveftein, eftoit arrivé au voifinage de cette place , que
fes troupes eftoient tres fatiguées par la précipitation
de leur courfe , & qu'elles
eftoient reduites à quinze
cens hommes , de forte
qu'ils en ont perdu unę
GALANT. 125
bonne partie , ils attendoient environ deux cens
hommes qui eftoient reftez
derriere,comme ils étoient
à pied , & qu'on n'en avoit
point de nouvelles , on ne
doutoit prefque plus qu'ils
n'euffent efté défaits par
les habitans du pays Mef
fin , irritez des pillages &
des incendies qu'ony avoit
faits.
On apprend du pays
Meffin que les peuples font
refolus de ne point payer
les contributions jufqu'à ce
qu'on ait donné fatisfacLiij
126 MERCURE
tion de cette contraven
tion : de maniere que tout
l'avantage de cette courſe
confifte en quelque argent
qu'on a pillé & exigé des
villages , & aux effets que
les foldats ont emportez.
Les ennemis ouvrirent
la tranchée devant le Quef .
noy en deux endroits la
nuit du 19. au 20 de Juin ;
à l'attaque droite ils ne firent aucune perte à cauſe
qu'on travailloit dans un
chemin creux , & qu'ils ne
furent pas découverts à
l'attaque de la gauche , ils
GALANT. 127
perdirent huit ou dix hommes , & eurent un grand
nombre de bleffez , parmy
lefquels eft le Major General Seckendorf. Les Affiegez faifoient un feu extraordinaire de moufqueterie & de canon , & le 17.
une deleurs bombes brufla
la ferme de Bear , où les
Alliez s'étoient logez ; on
a eu avis de l'armée qu'elle
s'eftoit renduë le 4. & que
la Garnifon avoit efté faite
prifonniere de guerre.
Un parti de Huffarts de
l'armée du Roy enleva la
grande garde de la droite
des Ennemis près d'Avelne le fec, un Capitaine &
plufieurs autres furent tuez,
il fit trente deux prifonniers , & enleva trense
deux
1
GALANT. 121
deux chevaux fans d'autre
perte qu'un Huffart.
Noftre armée eſt toujours campée à Noyelles ;
on attend pour decamper,
la décifion de la propofition qui a efté faite pour
une fufpenfion d'armes de
deux mois , & la retraite
des troupes que commande le Duc Dormond.
pour faiLe détachement que le
Prince Eugene fit
re une courſe en Picardie
& en Champagne , eſtoit
de deux mille huit cens
chevaux , Cavaliers , DraJuillet 1712.
L
122 MERCURE
gons , Huffarts & Grenadiers à cheval , ils partirent de leur armée,divifez
en plufieurs petits corps
pour cacher leur marche,
ils ne fe raffemblerent qu'à
vingt inq lieuës de leur
camp , ils firent une fi
grande diligence que les
détachemens que le Marechal de Villars fit partir
vingt heures après , fous
les ordres du Marquis de
faint Fremont, & des Comtes de Coignie & de faint
Maurice ne purent les
joindre.
GALANT. 123
Les ennemis marchoient
nuit &jour , envoyant des
partis à droite & à gauche
de leur route ; ils mirent le
feu à deux ou à trois villages , enleverent du butin ,
& prirent des oftages dont
la plufpart fe font fauvez
dans la precipitation de
leur marche. Ils n'ont ofé
attaquer aucun lieu fermé,
ils arriverent le 7 Juin à
la Meule qu'ils pafferent
près de faint Michel & la
Moſelle vers le Pont à
Mouffon ; de là ils entre34
rent dans le pays Meffin
Lij
124 MERCURE
où ils bruflerent dix fept
ou dix huit villages , contre les droits de la guerre ,
d'autant que ces lieux payoient contribution à Landau.
que
On écrit de Traerbach
le détachement commandépar le General Groveftein, eftoit arrivé au voifinage de cette place , que
fes troupes eftoient tres fatiguées par la précipitation
de leur courfe , & qu'elles
eftoient reduites à quinze
cens hommes , de forte
qu'ils en ont perdu unę
GALANT. 125
bonne partie , ils attendoient environ deux cens
hommes qui eftoient reftez
derriere,comme ils étoient
à pied , & qu'on n'en avoit
point de nouvelles , on ne
doutoit prefque plus qu'ils
n'euffent efté défaits par
les habitans du pays Mef
fin , irritez des pillages &
des incendies qu'ony avoit
faits.
On apprend du pays
Meffin que les peuples font
refolus de ne point payer
les contributions jufqu'à ce
qu'on ait donné fatisfacLiij
126 MERCURE
tion de cette contraven
tion : de maniere que tout
l'avantage de cette courſe
confifte en quelque argent
qu'on a pillé & exigé des
villages , & aux effets que
les foldats ont emportez.
Les ennemis ouvrirent
la tranchée devant le Quef .
noy en deux endroits la
nuit du 19. au 20 de Juin ;
à l'attaque droite ils ne firent aucune perte à cauſe
qu'on travailloit dans un
chemin creux , & qu'ils ne
furent pas découverts à
l'attaque de la gauche , ils
GALANT. 127
perdirent huit ou dix hommes , & eurent un grand
nombre de bleffez , parmy
lefquels eft le Major General Seckendorf. Les Affiegez faifoient un feu extraordinaire de moufqueterie & de canon , & le 17.
une deleurs bombes brufla
la ferme de Bear , où les
Alliez s'étoient logez ; on
a eu avis de l'armée qu'elle
s'eftoit renduë le 4. & que
la Garnifon avoit efté faite
prifonniere de guerre.
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Résumé : Nouvelles de Flandres.
En juillet 1712, des affrontements militaires ont eu lieu en Flandres et en Picardie. Un détachement de l'armée royale a attaqué la garde ennemie près d'Avelgne, tuant un capitaine et plusieurs autres, capturant 32 prisonniers et deux chevaux sans pertes significatives. L'armée royale, campée à Noyelles, attendait une décision sur une suspension d'armes de deux mois et le retrait des troupes du Duc Dormond. Le Prince Eugène a mené une incursion en Picardie et en Champagne avec 2 800 cavaliers, dragons, hussards et grenadiers à cheval, divisés en petits groupes pour masquer leur marche. Malgré les efforts du maréchal de Villars, les détachements français n'ont pas pu les rattraper. Les ennemis ont pillé et incendié plusieurs villages, notamment dans le pays Messin, où les habitants se sont réfugiés. Le détachement commandé par le général Groveftein, réduit à 150 hommes, attendait des renforts mais craignait d'avoir été défait par les habitants irrités par les pillages. Les habitants du pays Messin refusent de payer les contributions jusqu'à ce que leurs plaintes soient satisfaites. Les ennemis ont ouvert des tranchées devant le Quesnoy, subissant des pertes lors de l'attaque de la gauche. Les assiégés ont riposté avec un feu intense, et une bombe a détruit une ferme où les alliés étaient logés. La garnison du Quesnoy s'est rendue le 4 juillet.
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3204
p. 128-131
NOUVELLES de Hollande.
Début :
On ne parle icy que de la harangue que la [...]
Mots clefs :
Hollande, Plénipotentiaires, États généraux , Duc Dormond, Armée, Comte de Strafford, La Haye, Évêque de Bristol, Reine d'Angleterre, Utrecht
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Hollande.
NOUVELLES
de Hollande.
On ne parle icy que de
fa harangue que la Reine
de la Grande Bretagne a
faite à fon Parlement , ce
quia misen ce pays les Plenipotentiaires des Alliez
dans de continuels mouvements. Plufieurs perfonnes
en paroiffent peu ſatisfaites , mais le public en tefmoigneune joye extrême,
& efpere que la refolution
de cette Princeffe procurera la paix à toute l'Europe.
GALANT. 129
Les Eftats Generaux receurent le 27. Juin un courier
de l'armée , & le Comte de
Zinzendorf un autre du
Prince Eugene, par lefquels
on a appris que le Duc Dormond avoit fait fçavoir à
ce Prince & aux Deputez
des Eftats , qu'il avoit ordre de la Reine de faire
blier une fufpenfion d'armes avec la France pour
deux mois , & de faire un
détachement de fes troupes pour entrer dans DunKerque pour la feureté des
articles dont on eftoit conpu-
130 MERCURE
venu , qu'il avoit enfuite
proposé de publier une pareille fufpenfion dans l'armée des Alliez , que le
Prince Eugene & les Députez luy avoient demandé
dutemps pour en informer
leurs Maiftres ; ces nouvelles donnerent ici une grande inquietude.
Le Comte de Strafford
arriva de Londres à la Haye
le 6. Juillet , il en a donné
avis aux Etats Generaux.
Le lendemain matin huit
Députez avec le fieur Fagel Greffier , furent le vifi-
GALANT. 131
ter , ils ont eu avec luy une
longue conference.
L'Evefque de Briſtol premier Plenipotentiaire de
fa Majefté Britannique eſt
arrivé à la Haye pour con.
ferer avec le Comte de
Strafford . Ils doivent dans
peu retourner à Utrecht
pour y declarer les intentions de la Reine leur Maiftreffe , & fçavoir les fentiments des Miniftres des.
Alliez touchant la fufpenfion d'armes qui a efté proposée par l'Evefque de Briftol, &parle DucDormond.
de Hollande.
On ne parle icy que de
fa harangue que la Reine
de la Grande Bretagne a
faite à fon Parlement , ce
quia misen ce pays les Plenipotentiaires des Alliez
dans de continuels mouvements. Plufieurs perfonnes
en paroiffent peu ſatisfaites , mais le public en tefmoigneune joye extrême,
& efpere que la refolution
de cette Princeffe procurera la paix à toute l'Europe.
GALANT. 129
Les Eftats Generaux receurent le 27. Juin un courier
de l'armée , & le Comte de
Zinzendorf un autre du
Prince Eugene, par lefquels
on a appris que le Duc Dormond avoit fait fçavoir à
ce Prince & aux Deputez
des Eftats , qu'il avoit ordre de la Reine de faire
blier une fufpenfion d'armes avec la France pour
deux mois , & de faire un
détachement de fes troupes pour entrer dans DunKerque pour la feureté des
articles dont on eftoit conpu-
130 MERCURE
venu , qu'il avoit enfuite
proposé de publier une pareille fufpenfion dans l'armée des Alliez , que le
Prince Eugene & les Députez luy avoient demandé
dutemps pour en informer
leurs Maiftres ; ces nouvelles donnerent ici une grande inquietude.
Le Comte de Strafford
arriva de Londres à la Haye
le 6. Juillet , il en a donné
avis aux Etats Generaux.
Le lendemain matin huit
Députez avec le fieur Fagel Greffier , furent le vifi-
GALANT. 131
ter , ils ont eu avec luy une
longue conference.
L'Evefque de Briſtol premier Plenipotentiaire de
fa Majefté Britannique eſt
arrivé à la Haye pour con.
ferer avec le Comte de
Strafford . Ils doivent dans
peu retourner à Utrecht
pour y declarer les intentions de la Reine leur Maiftreffe , & fçavoir les fentiments des Miniftres des.
Alliez touchant la fufpenfion d'armes qui a efté proposée par l'Evefque de Briftol, &parle DucDormond.
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Résumé : NOUVELLES de Hollande.
Le texte décrit des événements politiques et militaires en Hollande et en Grande-Bretagne. La reine de Grande-Bretagne a prononcé un discours au Parlement, suscitant des réactions variées mais une grande joie parmi le public, qui espère que cela conduira à la paix en Europe. Les États Généraux ont reçu des courriers annonçant que le duc d'Ormond a proposé une suspension d'armes avec la France pour deux mois et le détachement de troupes pour Dunkerque, ce qui a causé une grande inquiétude. Le comte de Strafford est arrivé de Londres à La Haye le 6 juillet pour informer les États Généraux. Le lendemain, huit députés ont eu une longue conférence avec lui. L'évêque de Bristol, plénipotentiaire britannique, est également arrivé à La Haye pour discuter avec le comte de Strafford. Ils doivent se rendre à Utrecht pour déclarer les intentions de la reine et connaître les sentiments des ministres des alliés concernant la suspension d'armes proposée par l'évêque de Bristol et le duc d'Ormond.
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3205
p. 132-138
NOUVELLES de Londres.
Début :
Il y a eu de grandes disputes dans la Chambre [...]
Mots clefs :
Londres, Chambre haute, Parti des Whigs, Reine, Communes, Traité de paix, Parti des Tories, Aldermans, Conseil
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Londres.
NOUVELLES
de Londres.
Il y a eu de grandes dif
putes dans la Chambre
haute au ſujet de l'addreſſe
qu'on devoit prefenter à la
Reine pour la remercier de
fa harangue. Le Comte de
Milord Nottingham
Wharton , & Milord Cowper fuivis de quelques autres du parti des Whigs
propoſerent de lire & d'examiner auparavant les
Lettres écrites à la Reine
par les Eftats Generaux des
GALANT. 133
Provinces - Unies , & par le
Prince Eugene , de fe fervir de certaines expreffions
dans l'addreſſe , & de prier
fa Majesté de ne faire la
paix que de concert avec
les Alliez mais ces trois
propofitions furent rejettées à la pluralité de quatre vingt une voix contre
trente fix , il fut refolu de
prefenter une addreſſe à
peu près conforme à celle
des Communes. Deux jours
aprés les Communes préfenterent leur addreffe à la
Reine , qui leur tefmoigna
134 MERCURE
qu'elle en eftoit tres fatisfaite , & que la confiance
qu'ils avoient en elle produiroit de tres bons effets
pourle bien de fes fujets.
Quelques uns des Whigs
voulant faire une proteftation contre l'addreffe de
remercimentpreſentée à la
Reine , leur conduite obligea le Duc de Grafton , le
Comte de Torrington , le
Lord Herbert de Sherbury,
& quelques autres à ſe ſeparer d'eux.
Milord Maire a proposé
dans le commun Confeil ,
GALANT. 135
de prefenter une addreffe
à la Reine , pour la prier
de conclure au pluſtoft.la
paix. Le précedent Maire
& deux autres s'y oppoſerent : mais tous les autres
furent d'avis de la prefenter , on croit qu'ils feront
imitez par les autres Villes.
Le 28. Juin on propoſa
à la Chambre de preſenter
une addreffe à la Reine ,
pour la prier d'ordonner à
fes Plenipotentiaires de faire inferer dans le Traité
de paix , que les Alliez ſeront garands de la fuccef-
136 MERCURE
fion de la Ligne Proteftante dans la Maifon de Hanover : cette propofition
fut rejettée à la pluralité
de cent trenre voix contre
trente huit. Au contraire
la Chambre declara par
une reſolution expreſſe ,
qu'elle avoit une fi entiere
confiance à fa Majeſté ,
qu'elle nedoutoit pas qu'el
le ne prit toutes les mefures neceffaires pour affurer
cette fucceffion ›> que la
Chambre
la fouftiendra
contre ceux qui excitent
des factions au dedans , &
contre
GALANT. 137
contre fes Ennemis au dehors.
Le parti des Toris a entierement pris le deffus , &
celuy des Whigs diminuë
tous les jours , dix ou douze feigneurs l'ont abandonné auffi bien que plufieurs des plus confiderables Membres de la Chambre des Communes.
Milord Maire , les Aldermans , & le commun Confeil de cette ville , prefenterent le 25 Juin leur addreffe à la Reine , qui les receut , & leur refpondit tres
Fuillet 1712.
M
138 MERCURE
favorablement. Sa Majesté
fit Chevaliers les fieurs
Caff, Stuvart & Clark.
Leur cortege eftoit composé de cent trente carroffes , dans la plufpart def
quels il y avoit quatre perfonnes. Milord Maire invita à difner les Membres
du Confeil de la Reine ,
qui ſe rendirent la pluſpart
dans fa maiſon , où ils furent traitez magnifiquement.
GALANT. 139
N
de Londres.
Il y a eu de grandes dif
putes dans la Chambre
haute au ſujet de l'addreſſe
qu'on devoit prefenter à la
Reine pour la remercier de
fa harangue. Le Comte de
Milord Nottingham
Wharton , & Milord Cowper fuivis de quelques autres du parti des Whigs
propoſerent de lire & d'examiner auparavant les
Lettres écrites à la Reine
par les Eftats Generaux des
GALANT. 133
Provinces - Unies , & par le
Prince Eugene , de fe fervir de certaines expreffions
dans l'addreſſe , & de prier
fa Majesté de ne faire la
paix que de concert avec
les Alliez mais ces trois
propofitions furent rejettées à la pluralité de quatre vingt une voix contre
trente fix , il fut refolu de
prefenter une addreſſe à
peu près conforme à celle
des Communes. Deux jours
aprés les Communes préfenterent leur addreffe à la
Reine , qui leur tefmoigna
134 MERCURE
qu'elle en eftoit tres fatisfaite , & que la confiance
qu'ils avoient en elle produiroit de tres bons effets
pourle bien de fes fujets.
Quelques uns des Whigs
voulant faire une proteftation contre l'addreffe de
remercimentpreſentée à la
Reine , leur conduite obligea le Duc de Grafton , le
Comte de Torrington , le
Lord Herbert de Sherbury,
& quelques autres à ſe ſeparer d'eux.
Milord Maire a proposé
dans le commun Confeil ,
GALANT. 135
de prefenter une addreffe
à la Reine , pour la prier
de conclure au pluſtoft.la
paix. Le précedent Maire
& deux autres s'y oppoſerent : mais tous les autres
furent d'avis de la prefenter , on croit qu'ils feront
imitez par les autres Villes.
Le 28. Juin on propoſa
à la Chambre de preſenter
une addreffe à la Reine ,
pour la prier d'ordonner à
fes Plenipotentiaires de faire inferer dans le Traité
de paix , que les Alliez ſeront garands de la fuccef-
136 MERCURE
fion de la Ligne Proteftante dans la Maifon de Hanover : cette propofition
fut rejettée à la pluralité
de cent trenre voix contre
trente huit. Au contraire
la Chambre declara par
une reſolution expreſſe ,
qu'elle avoit une fi entiere
confiance à fa Majeſté ,
qu'elle nedoutoit pas qu'el
le ne prit toutes les mefures neceffaires pour affurer
cette fucceffion ›> que la
Chambre
la fouftiendra
contre ceux qui excitent
des factions au dedans , &
contre
GALANT. 137
contre fes Ennemis au dehors.
Le parti des Toris a entierement pris le deffus , &
celuy des Whigs diminuë
tous les jours , dix ou douze feigneurs l'ont abandonné auffi bien que plufieurs des plus confiderables Membres de la Chambre des Communes.
Milord Maire , les Aldermans , & le commun Confeil de cette ville , prefenterent le 25 Juin leur addreffe à la Reine , qui les receut , & leur refpondit tres
Fuillet 1712.
M
138 MERCURE
favorablement. Sa Majesté
fit Chevaliers les fieurs
Caff, Stuvart & Clark.
Leur cortege eftoit composé de cent trente carroffes , dans la plufpart def
quels il y avoit quatre perfonnes. Milord Maire invita à difner les Membres
du Confeil de la Reine ,
qui ſe rendirent la pluſpart
dans fa maiſon , où ils furent traitez magnifiquement.
GALANT. 139
N
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Résumé : NOUVELLES de Londres.
À Londres, des débats politiques ont eu lieu au sein de la Chambre haute concernant une adresse de remerciement à la Reine pour son discours. Les Lords Nottingham, Wharton et Cowper, soutenus par d'autres Whigs, proposèrent d'examiner des lettres des États Généraux des Provinces-Unies et du Prince Eugène avant de rédiger l'adresse et de prier la Reine de ne pas faire la paix sans concertation avec les alliés. Ces propositions furent rejetées par 61 voix contre 41. Une adresse conforme à celle des Communes fut finalement présentée à la Reine, qui en fut satisfaite. Certains Whigs voulurent protester contre cette adresse, ce qui poussa plusieurs membres, dont le Duc de Grafton et le Comte de Torrington, à se séparer d'eux. Le Lord Maire proposa également de présenter une adresse à la Reine pour hâter la paix, mais cette proposition rencontra de l'opposition. Le 28 juin, une proposition de garantir la succession protestante dans la Maison de Hanovre par les alliés fut rejetée par 130 voix contre 38. La Chambre exprima sa confiance en la Reine et son soutien contre les factions internes et les ennemis extérieurs. Le parti des Tories a pris l'ascendant, tandis que celui des Whigs décline, plusieurs nobles et membres influents ayant quitté ce parti. Le Lord Maire, les Aldermen et le conseil communal présentèrent leur adresse à la Reine le 25 juin, qui les reçut favorablement et fit chevaliers les sieurs Cass, Stuart et Clark.
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3206
p. 139-144
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné par interim le commandement de l'armée [...]
Mots clefs :
Espagne, Armée de Catalogne, Royaume d'Aragon, Saragosse, Gouverneur, Grenadiers, Garnison, Prisonniers, Balaguer, Aragon
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Le Roy a donné par interim le commandement de
l'armée de Catalogne au
Prince Tferclas de Tilly ,
& le commandement de
Sarragoffe & des armes du
Royaume d'Arragon qu'il
exerçoit , a efté donné au
Marquis de Valdecanas
Capitaine General , & la
charge de Lieutenant Colonel du Regiment de Salamanque qui eft en Sicile ,
à Don Miguel Carreno
Mij
140 MERCURE
Capitaine de Grenadiers.
On mande de Sarragoffe
que les Ennemis avoient
tenté pour la troifiéme fois
defurprendreCervera avec
deux mille hommes de
troupes reglées , & deux
mille Micquelers ou Soumettant. Le Gouverneur
en ayant efté informé fit
venir de Balaguerfix cents
Grenadiers , il fit faire un
fi grand feu de mouſqueterie & de canon , que
Ennemis furent contraints
de fe retirer en defordre, &
avec perte ; ils ont abanles
GALANT. 14Ï
donné leurs outils à remuer
la terre , & deux pieces de
canon qu'ils enclouerent
en fe retirant .
Les Lettres de Balaguer
& de Cervera portent qu'-
un Regiment Neapolitain
s'eftant pofté aux environs
de Gironne, le Gouverneur
› en ayant efté informé, fortit avec une partie de fa
garniſon , le défit entiere
ment.
Le Marquis de Valdecanas ayant appris que
quelques Volontaires avoient paffé l'Ebro , & s'a
142 MERCURE
vançoient vers Daroca ,
commanda, pour les couper , plufieurs partis , l'un
defquels conduit par Don
Manuel de faint Martin
Capitaine de Cavalerie, les
rencontra , & les défit ; il
fit plufieurs prifonniers, du
nombre defquels ca efté
leur chef Don Antonio
Biella.
On écrit des frontieres
d'Eftremadure que le Marquis de Bay avoit fait attaquer deux atalayas ou tours
fortifiez , par quelques
compagniesdeGrenadiers,
GALANT. 143
& qu'elles s'eftoient renduës fans faire aucune refiftance , que le Gouverneur de Campo Mayor y
ayant renvoyé de plus fortes garnifons , le Marquis
de Bay fit un détachement
fous les ordres de Don Melchior Cano Marefchal de
Camp qui les obligea à ſe
rendre prifonniers de guerre , & fit rafer les tours.
On mande d'Arragon
que Don Patricio Laules
Marefchal de Camp &
Commandant de Benavar
ri ayant efté informé que
144 MERCURE
14
les Volontaires & les Miquelets s'eftoient affemblez au nombre de huit
cens à deffein de le furprendre , fut à leur rencontre , les furprit , & les obligea de prendre la fuite avec
tant de précipitation que la
plufpart abandonnerent
leurs chevaux , dont on en
prit un grand nombre , il y
en eut plufieurs tuez &faits.
prifonniers.
d'Espagne.
Le Roy a donné par interim le commandement de
l'armée de Catalogne au
Prince Tferclas de Tilly ,
& le commandement de
Sarragoffe & des armes du
Royaume d'Arragon qu'il
exerçoit , a efté donné au
Marquis de Valdecanas
Capitaine General , & la
charge de Lieutenant Colonel du Regiment de Salamanque qui eft en Sicile ,
à Don Miguel Carreno
Mij
140 MERCURE
Capitaine de Grenadiers.
On mande de Sarragoffe
que les Ennemis avoient
tenté pour la troifiéme fois
defurprendreCervera avec
deux mille hommes de
troupes reglées , & deux
mille Micquelers ou Soumettant. Le Gouverneur
en ayant efté informé fit
venir de Balaguerfix cents
Grenadiers , il fit faire un
fi grand feu de mouſqueterie & de canon , que
Ennemis furent contraints
de fe retirer en defordre, &
avec perte ; ils ont abanles
GALANT. 14Ï
donné leurs outils à remuer
la terre , & deux pieces de
canon qu'ils enclouerent
en fe retirant .
Les Lettres de Balaguer
& de Cervera portent qu'-
un Regiment Neapolitain
s'eftant pofté aux environs
de Gironne, le Gouverneur
› en ayant efté informé, fortit avec une partie de fa
garniſon , le défit entiere
ment.
Le Marquis de Valdecanas ayant appris que
quelques Volontaires avoient paffé l'Ebro , & s'a
142 MERCURE
vançoient vers Daroca ,
commanda, pour les couper , plufieurs partis , l'un
defquels conduit par Don
Manuel de faint Martin
Capitaine de Cavalerie, les
rencontra , & les défit ; il
fit plufieurs prifonniers, du
nombre defquels ca efté
leur chef Don Antonio
Biella.
On écrit des frontieres
d'Eftremadure que le Marquis de Bay avoit fait attaquer deux atalayas ou tours
fortifiez , par quelques
compagniesdeGrenadiers,
GALANT. 143
& qu'elles s'eftoient renduës fans faire aucune refiftance , que le Gouverneur de Campo Mayor y
ayant renvoyé de plus fortes garnifons , le Marquis
de Bay fit un détachement
fous les ordres de Don Melchior Cano Marefchal de
Camp qui les obligea à ſe
rendre prifonniers de guerre , & fit rafer les tours.
On mande d'Arragon
que Don Patricio Laules
Marefchal de Camp &
Commandant de Benavar
ri ayant efté informé que
144 MERCURE
14
les Volontaires & les Miquelets s'eftoient affemblez au nombre de huit
cens à deffein de le furprendre , fut à leur rencontre , les furprit , & les obligea de prendre la fuite avec
tant de précipitation que la
plufpart abandonnerent
leurs chevaux , dont on en
prit un grand nombre , il y
en eut plufieurs tuez &faits.
prifonniers.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi a nommé le Prince Tferclas de Tilly commandant par intérim de l'armée de Catalogne. Le Marquis de Valdecanas a été désigné Capitaine Général et commandant de Sarragosse et des armes du Royaume d'Aragon. Don Miguel Carreno a été nommé Lieutenant Colonel du Régiment de Salamanque en Sicile. À Sarragosse, les ennemis ont été repoussés après une attaque contre Cervera, abandonnant des outils et deux pièces de canon. À Balaguer et Cervera, un régiment napolitain a été défait par le gouverneur. Le Marquis de Valdecanas a vaincu des volontaires près de Daroca, capturant leur chef, Don Antonio Biella. En Estrémadure, le Marquis de Bay a pris deux tours fortifiées et contraint les renforts à se rendre. En Aragon, Don Patricio Laules a mis en fuite des volontaires et des miquelets, capturant plusieurs chevaux et faisant des prisonniers.
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3207
p. 145-189
LA RUNE. A Madame la Marquise de M.
Début :
Quand d'une ardeur si peu commune [...]
Mots clefs :
Rhune, Diable, Dieu, Collier, Tribune, Pyrénées, Rocher, Soleil, Baleine, Rivage, Dame, Almanachs, Amour
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texteReconnaissance textuelle : LA RUNE. A Madame la Marquise de M.
LA RUNE.
A Madame la Marquife
de M.
QUand d'une ardeur´ fi
peu commune
On vous entend pouffer
tout bas
Et des foûpirs & des helas ,
Qui croiroit que c'eſt pour
la Rune?
Quelques gens trop promts
à la main
Fuillet 1712 .
N
146 MERCURE
A juger mal de leur prochain ,
Pourront s'imaginer peutêtre ,
S'ils n'ont l'honneur devous
connoître ,
Que la Rune eft un cava
lier,
Non de tels qu'on en voit
paroître
A Paris au moins un millier,
Dont le merite fingulier
Nepaffe point le Petit-Maître :
Mais un de ceux au grand
colier ,
GALANT. 147
Quiparfonair diſcret, honnête ,
Vous auroit donné dans la
tête.
Mais j'en avertis promptement ,
Point de jugement temeraire ,
La Rune pour qui feulement
Vous foûpirez fi tendrement
Et fans enfaire de myſtere ;
La Rune qui feul fçut toucher
Un cœur toûjours fage &
fevere ;
Nij
148 MERCURE
La Rune qui feul peut vous
plaire ,
Helas n'eft qu'un pauvre
rocher.
Sur la cime des Pirenées .
Oùbravant depuis fix mille
ans
Et la foudre & les deftinées,
Il compte les fiecles courans ,
Comme nous comptons les
années ;
Ce rocher orgueilleux &
fier
Etend au large fon empire ,
Et paroiffant feul & fans
pair,
GALANT. 149
Parpitiépour ce qui refpire
Sans tomber refte prefque
en l'air.
Devant fon énorme figure
Lesautresrochers fes fujets,
Vils avortons de la nature ,
Ne femblent que des marmoufers ,
Dont les plus hauts & les
mieux faits
Nelui vont pasà la ceinture.
De là comme d'un Belveder ,
Allongeant fon col vers la
mer,
Il voit fous lui la terre &
l'onde ,
N iij
150 MERCURE
Ét dominant également
Sur l'un & fur l'autre ele.
ment *
Semble , faifant par tout la
ronde ,
Contempler curieufement
Ce qui le fait dans tout le
monde.
Contre fon chefaudacieux
Qui touche preſque jufqu'
aux cieux ,
Paroît cloüé comme une
cage
Un pauvre petit hermitage,
Deux cellules pour loge.
nient ,
GALANT. ISL
Avec un peu de jardinage ,
Qui cultivélegerement
Fournit affez abondamment
Herbes & fruits pour le ménage.
Joignez encoreaubâtiment
Sur l'un des bouts une Chapelle ,
Et del'hermitage charmant
Vous aurez un portrait fi.
delle.
Cependant du rochervoiſin
Le paffant qui va fon chemin,
S'il tourne vers là la prunelle ,
Niiij
152 MERCURE
Au lieu d'un logement hu
main ,
Demaiſon , Chapelle & jardin ,
Croit nevoir qu'un nid d’hirondelle.
Or,foit nid d'hirondelle où
non,
C'eſt où vous pretendez ,
dit
on ,
Aller fixer vôtre demeure.
Ce deffein eft loüable &
bon ,
Vous le voulez , à la bonne
heure :
Mais tandis qu'au gré de
VOS Vœux
GALANT.
153
Votre équipage fe prepare,
Que vous prenez vôtre fimarre
Et que l'on treffe vos cheveux ;
Que de papier & de clincaille
Vous ornez le chapeau de
paille ,
Qui dans cette aimable prifon
Doitvous tenir lieu de coiffure ;
Avant d'entrer dans la voiture ,
Et de quitter nôtre horizon,
Souffrez que,commede raifon ,
154 MERCURE
Je prêche ici vôtre vêture.
Lafolitude eftbelle envers,
On eft charmé de fa pein
ture :
Mais elle a de fâcheux re,
vers ,
Et malgré ce qu'on s'en
figure ,
Donnebien de la tablature.
J'en fçai mille exemples divers ,
Quelque bien qu'on foit le
temps dure ,
Et je vois dans cet univers
Qu'on aime à changer de
poſture.
GALANT. 159
Quand vous aurez fait le
plongeon,
Et que vous vous ferez perchée
Sur le haut de vôtre donjon,
Vous y ferez bien empê.
chée.
Delà vous verrez, je le veux,
La mer en orages feconde ,
Rouler fes flots impetueux,
Et blanchir les rocs de fon
onde :
Encor le fait eft-il douteux ;
Car du fommet de cette
roche,
Avec l'œil le plus délié ,
Pour voir la mer qui bat fon
pié
156 MERCURE
Il faut des lunettes d'approche.
Mais voyez-la , je le veux
bien;
Voyez, fi vous voulez , encore
Depuis le rivage Chrétien
Jufques au rivage du More ;
Confiderez de toutes parts
Vingt & vingt Royaumes
épars ;
Voyez encore , s'il fe peut
faire ,
Tout ce que leSoleil éclaire;
Et , fi jamais rien vous a
plû,
Ayoüez , fainte folitaire ,
GALANT. 157
Que cette vûë a de quoy
plaire :
Mais d'un coup d'œil on a
tout vû.
Durant cela le jour s'allonge,
Le Soleil marche avec lenreur :
Il eſt encor dans fa hauteur ,
Qu'on attend l'inſtant qu'il
ſe plonge ,
Et qu'enfin le fommeil vainqueur
Du cruel chagrin qui vous
ronge ,
Etourdiffe vôtre langueur,
158 MERCURE
Et par l'image d'un beau
fonge
Charme l'ennui de vôtre
cecur.
Lorfque cet ennui vous poffede ,
La priere eft un bon remede ;
Tout hermite en doit faire
cas ,
S'il veut que Dieu lui foit
en aide.
Vousprierez , je n'en doute
pas:
Mais l'ame eft quelquefois
bien tiede ,
Et quand deprier on eft las,
GALANT.
159
Il faut trouver quelque intermede.
Jeveux que dans vôtre oraifon
Dieu vous anime & vous
confole ,
Qu'il éclaire vôtre raiſon ,
Et vousporte aucœur fa
role :
paMais aprés toutes ces faveurs ,
Vous trouverez comme
tant d'autres ,
Bientôt la fin de vos ferveurs
Et le bout de vos patenôtres ,
160 MERCURE
Et gare auffi quelques vapeurs.
Ce n'eft pas que de vôtre
Dune,
Comme du haut d'une Tribune ,
Vous pourrez prêcher les
poiffons ,
Qui réveillez par vos doux
fons ,
Et curieux de vous connoître ,
Pour mieux entendre vos
leçons ,
Mettront la tête à la fenêtre.
Je
GALANT. 161
Jevois déja les eftourgeons
Sur la merfaireun promontoire ,
Avec un peuple de goujons
Qui courent à votre auditoire :
Les dauphins en gens du
grand air ,
Pardeffus l'eau levant la tête ,
Et ruminant quelque conquête ,
Viennent d'un pas de Duc
& Pair.
CommeDames de haut parage
Lesbaleines plus lentement
Juillet 1712.
162 MERCURE
S'avancent en grand équi
page ,
Traînant aprés elles maint
page
Qui fend les eaux gaillar
dement.
Prêchez mais au fortir de
chaire
N'attendez point de com.
pliment ,
Les poiffons n'en fçavent
point faire ;
Non, ni baleine ni faumon
N'aura jamais Fefprit de
direr:
Le grand talent ! le beau
fermom! J
GALANT. 163
Cependant il n'en faut pas
¡ire ,
Un compliment un peu
teur
flaSoulage le Predicateur ;
Il ne prêche que pour inftruire :
Mais après tout je croirois
bien
Qu'un compliment ne gâte
rien.
C'eft chofe enfin bien ennuyeuſe ,
Fut- on même grande caufeufe ,
D'entretenir un peuple for,
Quifait fortir deles paupieres O ij
164 MERCURE
Des yeux grands comme
des falieres ,
Et jamais ne vous répond
mot.
Un long filence nous at
triſte ;
Encor faut-il dans le befoin
Avoir quelqu'un qui prenne foin
Devous dire, Dieu vous affifte.
Ce monde a de fort grands
défauts ,
Ne craignez pas que je l'excufe ;
Il eſt méchant,leger &faux,
GALANT. 165
Il trompe, il feduit, il abuſe,
Il eft auteur de mille maux:
Mais tel qu'il eft il nous
amufe ,
Sans ceffe il fournit à nos
yeux
Mille fpectacles curieux.
Sa ſcene mobile & chanPlaît même
geante
par fon changement ;
Toûjours nouvel évenement
Que fon efprit fecond enfante
Nous réveille agreablement.
166 MERCURE
L'un rit , & l'autre fe lamente ,
Tous deux trompez égale.
ment ,
L'un arrive au port fûrement
L'autre eft encor dans la
tourmente ;
L'un perd fon bien , l'autre
l'augmente ;
L'un pourfuit inutilement
Lafortune toûjours fuyante ,
L'autre l'attend tranquile
ment,
Ou parvient fans fçavoir
comment
GALANT. 167
Et prefque contre ſon at
tente.
L'un reüffit heureuſement,
L'autre, aprés bien du mou.
vement ,
Trouve un rival qui le fupplante.
L'un en pefte , l'autre en
plaifante ,
L'un vous brufque groffierement ,
L'autre d'une main caref
fante
Vous poignarde civile
ment.
L'unaime Dieutrés- ardem ,
ment ,
168 MERCURE
Ou fait femblant , que je ne
mente ;
Pour fon prochain , il s'en
exempte.
L'autre s'aime trés tendrement ,
Et d'autrui fort peu fe tourmente.
L'unfe venge devotement ,
L'autre avec éclat , & s'en
vante.
L'un parle des Saints doctement,
L'autre les revere humblement
Et de les fuivre fe contenشر te. :
L'un
GALANT. 169
L'un a de l'air , de l'agrément ,
L'autre par fa mine é
pouvante ;
L'un fait un bon contrat
de rente ,
Et l'autre fait un teſtament ,
L'un à quinze ans , l'ame
dolente ,
1
Va prendre gifte au monument ,
Et l'autre prend femme
à foixante
L'un fe fait tuer trifteFuillet 1712.
P
170 MERCURE
ment ,
L'autre naift au mefme
moment
Pour remplir la place
vacante ;
On rencontre indifferemment
Un Bapteſme , un Enterrement ;
Enfin c'eft une Comedie
De voir ce qu'on voit
tous les jours :
Vous diriez en voyant
ces tours ,
Quela fortune s'eftudie
GALANT. 171
Sans ceffe à varier fon
cours ;
Tousjours quelque metamorphofe
Donne matiere à l'entretien ,
Mais fur la Rune on ne
voit rien ,
f
Ou c'eſt tousjours la
meſme choſe ;
En un mot dans ce pau30 vre nid
On ne fçait qui meurt ,
ny qui vit.
Il est bien vray qu'à voPij
172 MERCURE
ftre Rune
Vous ferez proche de la
Lune ,
Et que mefme en faiſant
chemin ,
Elle peut vous toucher
la main.
Mais en ferez - vous plus
chanceuſe ,
Et pouvez - vous faire
grand castr
D'une voiſine fi fafcheufe ?
Si l'on en croit les Almanachs ,
GALANT. 173
La Dame eft fort capricieuſe ,
Donnant dans des hauts
& des bas.
Elle fera la précieuſe
Voilant quelquefois fes
appas ,
Quelquefois ne les voilant pas ;
Tantoft ſe montrant toute entiere ,
Tantoft feulement à moiCastié ,
Sans que par foupir ny
priere ,
P iij
174 MERCURE
Ny par les droits de l'amitié ,
Vous puifficz durant fa 45
carrière.
En obtenir pour un moments
Comme une grace finguliere ,
De changer fon ajuſte20hing ment.
D'ailleurs il ne faut nullement
Qu'elle vous foit ſi familiere ;
Croyez-moy , c'eſt ſans
GALANT. 175
paffion ,
Avec une telle ouvriere
Point trop de frequentation ;
Car outre fa complexion
Que l'on dit eſtre fort
mauvaiſe ,
N'eftant jamais , ne vous
deplaife ,
Sans quelque bonne fluxion ,
Outre fes rhumes , fes catharres,
Qu'on gagne par contagion ,
P iiij
176 MERCURE
Ainfi que fes humeurs
bifarres
Dans cette trifte region ;
Sa conduite n'eft pas bien
nette ,
Jevousle dis auparavant,
Bien qu'elle foit vieille
planette ,
Elle met en jeune coquette ,
Du rouge & des mouches fouvent ,
Et fe farde fous fa cornette
Je le fçay de plus d'un
GALANT. 177
fçavant
Qu'elle reçoit à fa toillette :
De plus , ſi ce n'eſt un
faux bruit ,
Au lieu de vivre en femme fage ,
Elle abandonne fon mefnage ,
Et court le bal toute la
nuit.
De là vient, je croy , certain conte
D'un certain jeune Endimion
178 MERCURE
Que le monde a mis fur
fon compte ;
Etcette indigne affection
Adans tous lieux fur fon
paffage
Taché fa reputation ,
Autant ou plus que fon
vifage.
Peut - eftre eft - ce une
fiction ,
Mais enfin cela la diffame ;
Et pourquoy fortant de
fon
trou ,
Va-t-elle auffi la bonne
GALANT. 179
Dame
Courir la nuit le guilledou ,
Lebeaumeftier pour une
femme ;
Et puis après l'a plaindra t'on
Quand on luy vient
chanter fa gamme,
Ou luy donner quelque
dicton ;
Helas la pauvre malheureufe land on
Le bel honneur où la
voila
180 MERCURE
De paffer pour une coureufe!
La verrez - vous après
cela ?
Vous n'aurez point cette
manie ,
Et c'eft für quoyl'on veut
compter ;
Voila pourtant la compagnie ,
Dont il faudra vous contenter.
Il ne faut point que l'on
vous berce
De cet efpoir trompeur
GALANT. 181
I
& vain,
Que vous puiffiez avoir
commerce
Avec aucun viſage humain ;
Si ce n'eft quelque pauvre haire ,
Qui dans les rochers égaré ,
Vint à vous d'un air é-
- ploré,
Cherchant remede à fa
mifere.
Il fera d'un ton doulouov kreux ,
182 MERCURE
S'il vous trouve prompt
à le croire ,
Du defaftre le plus affreux ,
La trifte & lamentable
hiſtoire ,
Mais tout cela fent le
grimoire ,
Prenez bien garde à l'hameçon :
Et crainte de tout malefice ,
Fermez la porte fans façon ,
Et luy dites , Dieu yous
GALANT. 183
beniffe.
Mais la charité .... mais
enfin
On dit que le diable eſt
bien fin ,
Le drofle eft fait au badinage ,
C'eſt un franc archipatelin ,
Sombre, fournois , fourbe & malin ,
Qui fçait jouer fon perfonnage ,
Et qui pour fonder le
terrain ,
184 MERCURE
Va ſouvent en pelerinage ,
Defiez- vous du pelerin ;
Mais fans que le diable
s'en mefle ,
Il s'en fait aſſez aujourdhuy.
Et quoy qu'on jette tout
fur luy ,
Ce n'eft pas toujours luy
qui gretle :
Nous avons au dedans
de nous
Un ennemy bien plus
à craindre ,
GALANT. 184
Il porte les plus rudes
coups ,
Et perfonne n'ofe s'en
plaindre ,
Chacun l'excufe & le
cherit ,
Et s'il arrive quelque
hiſtoire ,
On s'en prend au malin
eſprit ,
A qui l'on en fait bien
accroire.
Il a tout fait, il a tout dit,
On compte fort fur fon
credit ;
Fuillet 1712. Q
186 MERCURE
C'eft luy qui fait qu'on
fuit la peine ,
Et que l'on cherche le
plaifir ,
C'eft luy qui par la main
nous meine
Où nous porte noftre
defir ;
C'eft luy qui fait la medifance ,
C'eft luy qui dicte la
vengeance ,
C'eft luy dont l'afcendant certain
Rend le foldat dur &
GALANT. 187
barbare ,
Rend le noble fier &
hautain ,
Rend le jeune homme
libertin ,
Et le fexagenaire avare.
Le fourbe dans fes trahifons ,
Et le faint dans fes oraifons ,
Imputent tout à fa malice.
De tous les maux que
nous faifons
Il eſt l'autheur & le comQij
188 MERCURE
plice ;
He laiffons - le pour ce
qu'il eft :
Pourquoy faut il qu'on
s'imagine
Qu'il fait jouer comme
il luy plaiſt ,
Les refforts de noftre
machine ,
On l'accufe de maintforfait ,
Mais à bien juger de
l'affaire
Souvent ce n'eft
qui fait ,
pas luy
GALANT. 189
Il ne fait que nous laiſſer
faire.
On fe livre à la volupté ,
Parce qu'elle flatte &
qu'on l'aime ,
Et fi du diable on eft
tenté ,
Il faut dire la verité ,
Chacun eft un diable à
foy -mefme.
A Madame la Marquife
de M.
QUand d'une ardeur´ fi
peu commune
On vous entend pouffer
tout bas
Et des foûpirs & des helas ,
Qui croiroit que c'eſt pour
la Rune?
Quelques gens trop promts
à la main
Fuillet 1712 .
N
146 MERCURE
A juger mal de leur prochain ,
Pourront s'imaginer peutêtre ,
S'ils n'ont l'honneur devous
connoître ,
Que la Rune eft un cava
lier,
Non de tels qu'on en voit
paroître
A Paris au moins un millier,
Dont le merite fingulier
Nepaffe point le Petit-Maître :
Mais un de ceux au grand
colier ,
GALANT. 147
Quiparfonair diſcret, honnête ,
Vous auroit donné dans la
tête.
Mais j'en avertis promptement ,
Point de jugement temeraire ,
La Rune pour qui feulement
Vous foûpirez fi tendrement
Et fans enfaire de myſtere ;
La Rune qui feul fçut toucher
Un cœur toûjours fage &
fevere ;
Nij
148 MERCURE
La Rune qui feul peut vous
plaire ,
Helas n'eft qu'un pauvre
rocher.
Sur la cime des Pirenées .
Oùbravant depuis fix mille
ans
Et la foudre & les deftinées,
Il compte les fiecles courans ,
Comme nous comptons les
années ;
Ce rocher orgueilleux &
fier
Etend au large fon empire ,
Et paroiffant feul & fans
pair,
GALANT. 149
Parpitiépour ce qui refpire
Sans tomber refte prefque
en l'air.
Devant fon énorme figure
Lesautresrochers fes fujets,
Vils avortons de la nature ,
Ne femblent que des marmoufers ,
Dont les plus hauts & les
mieux faits
Nelui vont pasà la ceinture.
De là comme d'un Belveder ,
Allongeant fon col vers la
mer,
Il voit fous lui la terre &
l'onde ,
N iij
150 MERCURE
Ét dominant également
Sur l'un & fur l'autre ele.
ment *
Semble , faifant par tout la
ronde ,
Contempler curieufement
Ce qui le fait dans tout le
monde.
Contre fon chefaudacieux
Qui touche preſque jufqu'
aux cieux ,
Paroît cloüé comme une
cage
Un pauvre petit hermitage,
Deux cellules pour loge.
nient ,
GALANT. ISL
Avec un peu de jardinage ,
Qui cultivélegerement
Fournit affez abondamment
Herbes & fruits pour le ménage.
Joignez encoreaubâtiment
Sur l'un des bouts une Chapelle ,
Et del'hermitage charmant
Vous aurez un portrait fi.
delle.
Cependant du rochervoiſin
Le paffant qui va fon chemin,
S'il tourne vers là la prunelle ,
Niiij
152 MERCURE
Au lieu d'un logement hu
main ,
Demaiſon , Chapelle & jardin ,
Croit nevoir qu'un nid d’hirondelle.
Or,foit nid d'hirondelle où
non,
C'eſt où vous pretendez ,
dit
on ,
Aller fixer vôtre demeure.
Ce deffein eft loüable &
bon ,
Vous le voulez , à la bonne
heure :
Mais tandis qu'au gré de
VOS Vœux
GALANT.
153
Votre équipage fe prepare,
Que vous prenez vôtre fimarre
Et que l'on treffe vos cheveux ;
Que de papier & de clincaille
Vous ornez le chapeau de
paille ,
Qui dans cette aimable prifon
Doitvous tenir lieu de coiffure ;
Avant d'entrer dans la voiture ,
Et de quitter nôtre horizon,
Souffrez que,commede raifon ,
154 MERCURE
Je prêche ici vôtre vêture.
Lafolitude eftbelle envers,
On eft charmé de fa pein
ture :
Mais elle a de fâcheux re,
vers ,
Et malgré ce qu'on s'en
figure ,
Donnebien de la tablature.
J'en fçai mille exemples divers ,
Quelque bien qu'on foit le
temps dure ,
Et je vois dans cet univers
Qu'on aime à changer de
poſture.
GALANT. 159
Quand vous aurez fait le
plongeon,
Et que vous vous ferez perchée
Sur le haut de vôtre donjon,
Vous y ferez bien empê.
chée.
Delà vous verrez, je le veux,
La mer en orages feconde ,
Rouler fes flots impetueux,
Et blanchir les rocs de fon
onde :
Encor le fait eft-il douteux ;
Car du fommet de cette
roche,
Avec l'œil le plus délié ,
Pour voir la mer qui bat fon
pié
156 MERCURE
Il faut des lunettes d'approche.
Mais voyez-la , je le veux
bien;
Voyez, fi vous voulez , encore
Depuis le rivage Chrétien
Jufques au rivage du More ;
Confiderez de toutes parts
Vingt & vingt Royaumes
épars ;
Voyez encore , s'il fe peut
faire ,
Tout ce que leSoleil éclaire;
Et , fi jamais rien vous a
plû,
Ayoüez , fainte folitaire ,
GALANT. 157
Que cette vûë a de quoy
plaire :
Mais d'un coup d'œil on a
tout vû.
Durant cela le jour s'allonge,
Le Soleil marche avec lenreur :
Il eſt encor dans fa hauteur ,
Qu'on attend l'inſtant qu'il
ſe plonge ,
Et qu'enfin le fommeil vainqueur
Du cruel chagrin qui vous
ronge ,
Etourdiffe vôtre langueur,
158 MERCURE
Et par l'image d'un beau
fonge
Charme l'ennui de vôtre
cecur.
Lorfque cet ennui vous poffede ,
La priere eft un bon remede ;
Tout hermite en doit faire
cas ,
S'il veut que Dieu lui foit
en aide.
Vousprierez , je n'en doute
pas:
Mais l'ame eft quelquefois
bien tiede ,
Et quand deprier on eft las,
GALANT.
159
Il faut trouver quelque intermede.
Jeveux que dans vôtre oraifon
Dieu vous anime & vous
confole ,
Qu'il éclaire vôtre raiſon ,
Et vousporte aucœur fa
role :
paMais aprés toutes ces faveurs ,
Vous trouverez comme
tant d'autres ,
Bientôt la fin de vos ferveurs
Et le bout de vos patenôtres ,
160 MERCURE
Et gare auffi quelques vapeurs.
Ce n'eft pas que de vôtre
Dune,
Comme du haut d'une Tribune ,
Vous pourrez prêcher les
poiffons ,
Qui réveillez par vos doux
fons ,
Et curieux de vous connoître ,
Pour mieux entendre vos
leçons ,
Mettront la tête à la fenêtre.
Je
GALANT. 161
Jevois déja les eftourgeons
Sur la merfaireun promontoire ,
Avec un peuple de goujons
Qui courent à votre auditoire :
Les dauphins en gens du
grand air ,
Pardeffus l'eau levant la tête ,
Et ruminant quelque conquête ,
Viennent d'un pas de Duc
& Pair.
CommeDames de haut parage
Lesbaleines plus lentement
Juillet 1712.
162 MERCURE
S'avancent en grand équi
page ,
Traînant aprés elles maint
page
Qui fend les eaux gaillar
dement.
Prêchez mais au fortir de
chaire
N'attendez point de com.
pliment ,
Les poiffons n'en fçavent
point faire ;
Non, ni baleine ni faumon
N'aura jamais Fefprit de
direr:
Le grand talent ! le beau
fermom! J
GALANT. 163
Cependant il n'en faut pas
¡ire ,
Un compliment un peu
teur
flaSoulage le Predicateur ;
Il ne prêche que pour inftruire :
Mais après tout je croirois
bien
Qu'un compliment ne gâte
rien.
C'eft chofe enfin bien ennuyeuſe ,
Fut- on même grande caufeufe ,
D'entretenir un peuple for,
Quifait fortir deles paupieres O ij
164 MERCURE
Des yeux grands comme
des falieres ,
Et jamais ne vous répond
mot.
Un long filence nous at
triſte ;
Encor faut-il dans le befoin
Avoir quelqu'un qui prenne foin
Devous dire, Dieu vous affifte.
Ce monde a de fort grands
défauts ,
Ne craignez pas que je l'excufe ;
Il eſt méchant,leger &faux,
GALANT. 165
Il trompe, il feduit, il abuſe,
Il eft auteur de mille maux:
Mais tel qu'il eft il nous
amufe ,
Sans ceffe il fournit à nos
yeux
Mille fpectacles curieux.
Sa ſcene mobile & chanPlaît même
geante
par fon changement ;
Toûjours nouvel évenement
Que fon efprit fecond enfante
Nous réveille agreablement.
166 MERCURE
L'un rit , & l'autre fe lamente ,
Tous deux trompez égale.
ment ,
L'un arrive au port fûrement
L'autre eft encor dans la
tourmente ;
L'un perd fon bien , l'autre
l'augmente ;
L'un pourfuit inutilement
Lafortune toûjours fuyante ,
L'autre l'attend tranquile
ment,
Ou parvient fans fçavoir
comment
GALANT. 167
Et prefque contre ſon at
tente.
L'un reüffit heureuſement,
L'autre, aprés bien du mou.
vement ,
Trouve un rival qui le fupplante.
L'un en pefte , l'autre en
plaifante ,
L'un vous brufque groffierement ,
L'autre d'une main caref
fante
Vous poignarde civile
ment.
L'unaime Dieutrés- ardem ,
ment ,
168 MERCURE
Ou fait femblant , que je ne
mente ;
Pour fon prochain , il s'en
exempte.
L'autre s'aime trés tendrement ,
Et d'autrui fort peu fe tourmente.
L'unfe venge devotement ,
L'autre avec éclat , & s'en
vante.
L'un parle des Saints doctement,
L'autre les revere humblement
Et de les fuivre fe contenشر te. :
L'un
GALANT. 169
L'un a de l'air , de l'agrément ,
L'autre par fa mine é
pouvante ;
L'un fait un bon contrat
de rente ,
Et l'autre fait un teſtament ,
L'un à quinze ans , l'ame
dolente ,
1
Va prendre gifte au monument ,
Et l'autre prend femme
à foixante
L'un fe fait tuer trifteFuillet 1712.
P
170 MERCURE
ment ,
L'autre naift au mefme
moment
Pour remplir la place
vacante ;
On rencontre indifferemment
Un Bapteſme , un Enterrement ;
Enfin c'eft une Comedie
De voir ce qu'on voit
tous les jours :
Vous diriez en voyant
ces tours ,
Quela fortune s'eftudie
GALANT. 171
Sans ceffe à varier fon
cours ;
Tousjours quelque metamorphofe
Donne matiere à l'entretien ,
Mais fur la Rune on ne
voit rien ,
f
Ou c'eſt tousjours la
meſme choſe ;
En un mot dans ce pau30 vre nid
On ne fçait qui meurt ,
ny qui vit.
Il est bien vray qu'à voPij
172 MERCURE
ftre Rune
Vous ferez proche de la
Lune ,
Et que mefme en faiſant
chemin ,
Elle peut vous toucher
la main.
Mais en ferez - vous plus
chanceuſe ,
Et pouvez - vous faire
grand castr
D'une voiſine fi fafcheufe ?
Si l'on en croit les Almanachs ,
GALANT. 173
La Dame eft fort capricieuſe ,
Donnant dans des hauts
& des bas.
Elle fera la précieuſe
Voilant quelquefois fes
appas ,
Quelquefois ne les voilant pas ;
Tantoft ſe montrant toute entiere ,
Tantoft feulement à moiCastié ,
Sans que par foupir ny
priere ,
P iij
174 MERCURE
Ny par les droits de l'amitié ,
Vous puifficz durant fa 45
carrière.
En obtenir pour un moments
Comme une grace finguliere ,
De changer fon ajuſte20hing ment.
D'ailleurs il ne faut nullement
Qu'elle vous foit ſi familiere ;
Croyez-moy , c'eſt ſans
GALANT. 175
paffion ,
Avec une telle ouvriere
Point trop de frequentation ;
Car outre fa complexion
Que l'on dit eſtre fort
mauvaiſe ,
N'eftant jamais , ne vous
deplaife ,
Sans quelque bonne fluxion ,
Outre fes rhumes , fes catharres,
Qu'on gagne par contagion ,
P iiij
176 MERCURE
Ainfi que fes humeurs
bifarres
Dans cette trifte region ;
Sa conduite n'eft pas bien
nette ,
Jevousle dis auparavant,
Bien qu'elle foit vieille
planette ,
Elle met en jeune coquette ,
Du rouge & des mouches fouvent ,
Et fe farde fous fa cornette
Je le fçay de plus d'un
GALANT. 177
fçavant
Qu'elle reçoit à fa toillette :
De plus , ſi ce n'eſt un
faux bruit ,
Au lieu de vivre en femme fage ,
Elle abandonne fon mefnage ,
Et court le bal toute la
nuit.
De là vient, je croy , certain conte
D'un certain jeune Endimion
178 MERCURE
Que le monde a mis fur
fon compte ;
Etcette indigne affection
Adans tous lieux fur fon
paffage
Taché fa reputation ,
Autant ou plus que fon
vifage.
Peut - eftre eft - ce une
fiction ,
Mais enfin cela la diffame ;
Et pourquoy fortant de
fon
trou ,
Va-t-elle auffi la bonne
GALANT. 179
Dame
Courir la nuit le guilledou ,
Lebeaumeftier pour une
femme ;
Et puis après l'a plaindra t'on
Quand on luy vient
chanter fa gamme,
Ou luy donner quelque
dicton ;
Helas la pauvre malheureufe land on
Le bel honneur où la
voila
180 MERCURE
De paffer pour une coureufe!
La verrez - vous après
cela ?
Vous n'aurez point cette
manie ,
Et c'eft für quoyl'on veut
compter ;
Voila pourtant la compagnie ,
Dont il faudra vous contenter.
Il ne faut point que l'on
vous berce
De cet efpoir trompeur
GALANT. 181
I
& vain,
Que vous puiffiez avoir
commerce
Avec aucun viſage humain ;
Si ce n'eft quelque pauvre haire ,
Qui dans les rochers égaré ,
Vint à vous d'un air é-
- ploré,
Cherchant remede à fa
mifere.
Il fera d'un ton doulouov kreux ,
182 MERCURE
S'il vous trouve prompt
à le croire ,
Du defaftre le plus affreux ,
La trifte & lamentable
hiſtoire ,
Mais tout cela fent le
grimoire ,
Prenez bien garde à l'hameçon :
Et crainte de tout malefice ,
Fermez la porte fans façon ,
Et luy dites , Dieu yous
GALANT. 183
beniffe.
Mais la charité .... mais
enfin
On dit que le diable eſt
bien fin ,
Le drofle eft fait au badinage ,
C'eſt un franc archipatelin ,
Sombre, fournois , fourbe & malin ,
Qui fçait jouer fon perfonnage ,
Et qui pour fonder le
terrain ,
184 MERCURE
Va ſouvent en pelerinage ,
Defiez- vous du pelerin ;
Mais fans que le diable
s'en mefle ,
Il s'en fait aſſez aujourdhuy.
Et quoy qu'on jette tout
fur luy ,
Ce n'eft pas toujours luy
qui gretle :
Nous avons au dedans
de nous
Un ennemy bien plus
à craindre ,
GALANT. 184
Il porte les plus rudes
coups ,
Et perfonne n'ofe s'en
plaindre ,
Chacun l'excufe & le
cherit ,
Et s'il arrive quelque
hiſtoire ,
On s'en prend au malin
eſprit ,
A qui l'on en fait bien
accroire.
Il a tout fait, il a tout dit,
On compte fort fur fon
credit ;
Fuillet 1712. Q
186 MERCURE
C'eft luy qui fait qu'on
fuit la peine ,
Et que l'on cherche le
plaifir ,
C'eft luy qui par la main
nous meine
Où nous porte noftre
defir ;
C'eft luy qui fait la medifance ,
C'eft luy qui dicte la
vengeance ,
C'eft luy dont l'afcendant certain
Rend le foldat dur &
GALANT. 187
barbare ,
Rend le noble fier &
hautain ,
Rend le jeune homme
libertin ,
Et le fexagenaire avare.
Le fourbe dans fes trahifons ,
Et le faint dans fes oraifons ,
Imputent tout à fa malice.
De tous les maux que
nous faifons
Il eſt l'autheur & le comQij
188 MERCURE
plice ;
He laiffons - le pour ce
qu'il eft :
Pourquoy faut il qu'on
s'imagine
Qu'il fait jouer comme
il luy plaiſt ,
Les refforts de noftre
machine ,
On l'accufe de maintforfait ,
Mais à bien juger de
l'affaire
Souvent ce n'eft
qui fait ,
pas luy
GALANT. 189
Il ne fait que nous laiſſer
faire.
On fe livre à la volupté ,
Parce qu'elle flatte &
qu'on l'aime ,
Et fi du diable on eft
tenté ,
Il faut dire la verité ,
Chacun eft un diable à
foy -mefme.
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Résumé : LA RUNE. A Madame la Marquise de M.
La lettre adressée à une marquise traite de la 'Rune', un rocher majestueux et solitaire situé dans les Pyrénées. L'auteur corrige une erreur en précisant que la Rune n'est pas un cavalier mais un rocher imposant qui brave la foudre et les destinées depuis six mille ans. Ce rocher offre une vue panoramique sur de nombreux royaumes et abrite un modeste ermitage avec un jardin et une chapelle. L'auteur explore ensuite les défis de la solitude, soulignant qu'elle peut être à la fois belle et ennuyeuse. Il mentionne les prières comme remède à l'ennui, mais note que l'âme peut se lasser. Il contraste la monotonie de la vie sur la Rune avec les spectacles variés offerts par le monde. Le texte aborde également les caprices de la Lune, voisine de la Rune, en mettant en garde contre ses humeurs changeantes et son comportement imprévisible. Il conclut en avertissant la marquise des dangers de la solitude et des tromperies du monde, tout en soulignant la nécessité de la charité et de la prudence face aux apparences.
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3208
p. 190-192
LIVRE NOUVEAU. EXTRAIT d'une Response de Mr D... à la Lettre d'un de ses amis, au sujet du Livre intitulé, Tableau des maladies... traduit de Lommius avec des Remarques, &c. vol in 12. à Pari, chez L. Sevestre, rüe des Amandiers, vis-à-vis le College des Crassins.
Début :
Mr, le Livre dont vous me parlez fait assez de [...]
Mots clefs :
Livre nouveau, Maladies, Tournemine, Lommius, Hippocrate, Pronostic, Accidents
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texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU. EXTRAIT d'une Response de Mr D... à la Lettre d'un de ses amis, au sujet du Livre intitulé, Tableau des maladies... traduit de Lommius avec des Remarques, &c. vol in 12. à Pari, chez L. Sevestre, rüe des Amandiers, vis-à-vis le College des Crassins.
LIVRE NOUVEAU.
EXTRAIT
d'une Refponfe de MrD...
à la Lettre d'un defes amis ,
aufujet du Livre intitulé ,
Tableau des maladies...
traduit de Lommius avec
des Remarques ,&c, vol in
12. à Paris , chez L. Seveftre , rue des Amandiers ,
vis - à- vis le College des
Craffins.
Mr , le Livre dont vous
me parlez fait affez de
bruit. Un fage & fçavant
GALANT. 191
critique ( le R. P. Tournemine) avoit mis cette traduction en credit avant
qu'elle paruft ( mem. de Tr.
m. deJan. 1712. ) Lommius
Med. de Bruxelles , avoit
effayé de donner un abbregé de Hippocrate , en raffemblant fur chaque maladie tout ce qu'il avoit peu
rencontrer dans fes œuvres , d'obſervations effentielles pour bien connoif
tre les maladies , & en faire
un pronoftic affuré de leur .
évenement. Comme Hippocrate n'a merité le nom
192 MERCURE
de divin que pour avoir excellé dans cette partie de
l'art qui apprendà prévoir
les accidens qui doivent arriver dans les maladies , &
comment elles doivent fe
terminer , Lommius s'eft
particulierement attaché
aux obfervations fur lefquelles cette fcience eft
cftablie ; & il en a fait un
heureux choix , qui fait
honneur à la fource d'où
il eft puisé. Cela joint à la
pureté du ftile de l'Autheur , a fait goufter ce Livre à tous les habiles Medecins
EXTRAIT
d'une Refponfe de MrD...
à la Lettre d'un defes amis ,
aufujet du Livre intitulé ,
Tableau des maladies...
traduit de Lommius avec
des Remarques ,&c, vol in
12. à Paris , chez L. Seveftre , rue des Amandiers ,
vis - à- vis le College des
Craffins.
Mr , le Livre dont vous
me parlez fait affez de
bruit. Un fage & fçavant
GALANT. 191
critique ( le R. P. Tournemine) avoit mis cette traduction en credit avant
qu'elle paruft ( mem. de Tr.
m. deJan. 1712. ) Lommius
Med. de Bruxelles , avoit
effayé de donner un abbregé de Hippocrate , en raffemblant fur chaque maladie tout ce qu'il avoit peu
rencontrer dans fes œuvres , d'obſervations effentielles pour bien connoif
tre les maladies , & en faire
un pronoftic affuré de leur .
évenement. Comme Hippocrate n'a merité le nom
192 MERCURE
de divin que pour avoir excellé dans cette partie de
l'art qui apprendà prévoir
les accidens qui doivent arriver dans les maladies , &
comment elles doivent fe
terminer , Lommius s'eft
particulierement attaché
aux obfervations fur lefquelles cette fcience eft
cftablie ; & il en a fait un
heureux choix , qui fait
honneur à la fource d'où
il eft puisé. Cela joint à la
pureté du ftile de l'Autheur , a fait goufter ce Livre à tous les habiles Medecins
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Résumé : LIVRE NOUVEAU. EXTRAIT d'une Response de Mr D... à la Lettre d'un de ses amis, au sujet du Livre intitulé, Tableau des maladies... traduit de Lommius avec des Remarques, &c. vol in 12. à Pari, chez L. Sevestre, rüe des Amandiers, vis-à-vis le College des Crassins.
Le livre 'Tableau des maladies' est une traduction des travaux du médecin bruxellois Lommius. Avant même sa publication, il a été recommandé par le critique respecté R. P. Tournemine. Lommius a compilé des observations essentielles tirées des œuvres d'Hippocrate pour améliorer la compréhension et la prédiction des maladies. Hippocrate est reconnu pour son excellence dans la prévision des accidents et des issues des maladies. Lommius a sélectionné ces observations avec soin, ce qui a été apprécié pour la clarté et la qualité de son style. Le livre a été bien accueilli par les médecins compétents. L'ouvrage est disponible à Paris, chez L. Sevestre, rue des Amandiers, en face du Collège des Carmes.
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3209
p. 193-195
ADDRESSE de la Lieutenance de la Ville de Londres à la Reine de la Grande Bretagne.
Début :
Madame, Nous demandons tres-humblement la permission d'approcher Vostre [...]
Mots clefs :
Adresse, Lieutenance de la Ville de Londres, Reine de Grande-Bretagne, Reconnaissance
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texteReconnaissance textuelle : ADDRESSE de la Lieutenance de la Ville de Londres à la Reine de la Grande Bretagne.
ADDRESSE
dela Lieutenance de la Ville
de Londres à la Reine de la
Grande Bretagne.
MADAME,
Nous demandons treshumblement la permiffion
d'approcher Voftre Majefté , pleins d'une jufte
reconnoiffance de la tresfavorable condefcendance
de Voftre Majefté , en faifant fçavoir à voftre peuple , qu'enfin la France a
efté amenée au point d'of
Fuillet 1712.
R
194 MERCURE
frir fous quelles conditions.
on peut faire une paix generale.
Les paroles nous manquent pour exprimer noftre reconnoiffance à Voſtre Majefté , pour le foin
que Vous avez pris de la
Succeffion Proteftante
comme elle eſt eſtablie par
les Loix , dans la Maiſon
de Hanover , & de pourfuivre avec fermeté le veritable intereft de vos propres Royaumes , & la fatisfaction de vos Alliez , malgré tous les obſtacles inΣ
GALANT. 195
venteż artificieufement
pour les traverfer.
Madame: Comme nous
fommes entierement affeu
rez, que rien ne manquera de la part de Voftre
Majefté dans le progrez
de cette Negociation , nous
nous repofons tres humblement fur voftre grande
fageffe , pour achever un fi
grand &ſi bon ouvrage.
dela Lieutenance de la Ville
de Londres à la Reine de la
Grande Bretagne.
MADAME,
Nous demandons treshumblement la permiffion
d'approcher Voftre Majefté , pleins d'une jufte
reconnoiffance de la tresfavorable condefcendance
de Voftre Majefté , en faifant fçavoir à voftre peuple , qu'enfin la France a
efté amenée au point d'of
Fuillet 1712.
R
194 MERCURE
frir fous quelles conditions.
on peut faire une paix generale.
Les paroles nous manquent pour exprimer noftre reconnoiffance à Voſtre Majefté , pour le foin
que Vous avez pris de la
Succeffion Proteftante
comme elle eſt eſtablie par
les Loix , dans la Maiſon
de Hanover , & de pourfuivre avec fermeté le veritable intereft de vos propres Royaumes , & la fatisfaction de vos Alliez , malgré tous les obſtacles inΣ
GALANT. 195
venteż artificieufement
pour les traverfer.
Madame: Comme nous
fommes entierement affeu
rez, que rien ne manquera de la part de Voftre
Majefté dans le progrez
de cette Negociation , nous
nous repofons tres humblement fur voftre grande
fageffe , pour achever un fi
grand &ſi bon ouvrage.
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Résumé : ADDRESSE de la Lieutenance de la Ville de Londres à la Reine de la Grande Bretagne.
L'adresse de la Lieutenance de la Ville de Londres à la Reine de Grande-Bretagne exprime une profonde reconnaissance pour la confiance accordée par la Reine. En 1712, la France a atteint un point crucial, permettant d'envisager une paix générale. Les auteurs soulignent leur gratitude envers la Reine pour son engagement en faveur de la Succession Protestante dans la Maison de Hanovre et pour la défense des intérêts des royaumes et des alliés, malgré les obstacles artificiellement créés pour entraver ces efforts. Ils affirment leur confiance en la sagesse de la Reine pour mener à bien les négociations en cours.
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3210
p. 195-196
Response de Sa Majesté.
Début :
Je vous remercie de bon coeur de cette Addresse. Je [...]
Mots clefs :
Adresse, Réponse, Reine de Grande-Bretagne, Remerciements
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Response de Sa Majesté.
Reſponſe de Sa Majesté.
Je vous remercie de bon
cœur de cette Addreffe : Je
fuis contente des marques,
Rij
196 MERCURE
de voftre devoir & de vo
ftre fidelité , & vous pouvez compter fur mes fermes efforts , pour affeurer
la Succeffion Proteftante.
& le Gouvernement , tel
qu'il cft eſtabli par la Loi,
dans l'Eglife & dans l'Eſtat,
& pour avancer le veritable Intereft de tous mes
fujets
Je vous remercie de bon
cœur de cette Addreffe : Je
fuis contente des marques,
Rij
196 MERCURE
de voftre devoir & de vo
ftre fidelité , & vous pouvez compter fur mes fermes efforts , pour affeurer
la Succeffion Proteftante.
& le Gouvernement , tel
qu'il cft eſtabli par la Loi,
dans l'Eglife & dans l'Eſtat,
& pour avancer le veritable Intereft de tous mes
fujets
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3211
p. 196-202
EXTRAIT de la Gazette de Hollande.
Début :
Les Lettres de Londres du 22. viennent d'arriver: voici ce [...]
Mots clefs :
Gazette de Hollande, Lettres de Londres, Imprimer, Libelles, Tory, Dunkerque, Ducs, Alliés, Possession
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de la Gazette de Hollande.
EXTRAIT
de la Gazette de Hollande.
: Les Lettres de Londres
du 22, viennent d'arriver :
voici ce qu'elles ont de
GALANT. 197
plus confiderable.
On continue à imprimer
en cette Ville des libelles
tres injurieux & fcanda
leux, qui fe vendent publi
queinent fans aucune oppofition , ils ne tendent
qu'à exciter la divifion qui
n'eft desja que trop grande, & qu'on voudroit encore augmenter , s'il eftoit
poffible , entre la Cour &
les Alliez. Mercredy der
nier il fortit de la preffe
une nouvelle brocheure au
fujet de Dunkerque. Cet
eferit parle fort au defaR. iij
198 MERCURE
vantage du miniftere prefent , & fait l'éloge du précedent. Il a pour titre : La
Correfpondance avec la Francè
claire comme le Soleil.
Cependant les Toris rigides dilent hautement que
files Alliez n'acceptent
pas le projet qui leur a efté
prefenté par les Miniftres.
de la Reine , Sa Majesté
fera obligée de faire la paix
avec les deux Couronnes ,
& de prendre avec elles
des mefures pour obliger
les Alliez à la faire enfuite
generale ; mais que s'ils
GALANT. 199
continuent à cabaler contre l'Eftat , le Miniftere &
le Parlement ne manqueront pas de moyens pour
les en faire repentir , & que
s'il faut enfin entrer en alliance avec la France , les
Alliez en feront caufe , &
qu'alors les Anglois pourront agir vivement avec les
deux Couronnes pour obtenir la paix de l'Europe ,
& qu'ils ofteront tout com
merce aux Hollandois ,
tant dans la Mediterranée
que dans l'Ocean. Mais les
Moderez ne parlent pas de
R iiij
200 MERCURE
cette maniere , ils efperent
au contraire qu'on trouvera enfin un moyen pour
donner une plus ample fatisfaction,fur tout aux Hollandois avec lefquels il faut
roujours eftre unis pour le
maintien des deux Eftats ,
& de la Religion Protef
tante. Hier au matin on
apprit par un Exprés du
General Hill qu'il avoit
pris poffeffion de Dunkerque , ce qui a causé icy une
grandejoye , on tira le Canon , & il y eut le foir des
feux de joye & des illumi-
GALANT. 201
nations par toute la Ville.
Lemêmejour il arriva auffi
un Exprés du Duc d'Ormond, avec avis qu'il avoit
fait publier dans fon armée
la fufpenfion d'armes , &
qu'enfuite il l'a feparée des
Alliés. La Reine a efté complimentéepar toute laCour
fur la poffeffion de Dunkerque. On affure que Sa
Majefté ira de Mardi en
huit jours à Windfor pour
y paffer la belle ſaiſon.
Le Roy a donné au Marquis de Meufe un ancien
Regiment vaquant par la
102 MERCURE
mort du Comte de Tourville.
On a pris fur la Scarpe
40 Belande qui venoient
de Marchienne.
Le Duc d'Ormond s'eft
rendu maistre des fept por
tes de la Ville de Gand.
Le Duc de Hamilton
vient icy de la part de la
Reine d'Angleterre. Le
Duc d'Argile va en Eſpagne & enPortugal pour ramener les troupes d'Angleterre.
de la Gazette de Hollande.
: Les Lettres de Londres
du 22, viennent d'arriver :
voici ce qu'elles ont de
GALANT. 197
plus confiderable.
On continue à imprimer
en cette Ville des libelles
tres injurieux & fcanda
leux, qui fe vendent publi
queinent fans aucune oppofition , ils ne tendent
qu'à exciter la divifion qui
n'eft desja que trop grande, & qu'on voudroit encore augmenter , s'il eftoit
poffible , entre la Cour &
les Alliez. Mercredy der
nier il fortit de la preffe
une nouvelle brocheure au
fujet de Dunkerque. Cet
eferit parle fort au defaR. iij
198 MERCURE
vantage du miniftere prefent , & fait l'éloge du précedent. Il a pour titre : La
Correfpondance avec la Francè
claire comme le Soleil.
Cependant les Toris rigides dilent hautement que
files Alliez n'acceptent
pas le projet qui leur a efté
prefenté par les Miniftres.
de la Reine , Sa Majesté
fera obligée de faire la paix
avec les deux Couronnes ,
& de prendre avec elles
des mefures pour obliger
les Alliez à la faire enfuite
generale ; mais que s'ils
GALANT. 199
continuent à cabaler contre l'Eftat , le Miniftere &
le Parlement ne manqueront pas de moyens pour
les en faire repentir , & que
s'il faut enfin entrer en alliance avec la France , les
Alliez en feront caufe , &
qu'alors les Anglois pourront agir vivement avec les
deux Couronnes pour obtenir la paix de l'Europe ,
& qu'ils ofteront tout com
merce aux Hollandois ,
tant dans la Mediterranée
que dans l'Ocean. Mais les
Moderez ne parlent pas de
R iiij
200 MERCURE
cette maniere , ils efperent
au contraire qu'on trouvera enfin un moyen pour
donner une plus ample fatisfaction,fur tout aux Hollandois avec lefquels il faut
roujours eftre unis pour le
maintien des deux Eftats ,
& de la Religion Protef
tante. Hier au matin on
apprit par un Exprés du
General Hill qu'il avoit
pris poffeffion de Dunkerque , ce qui a causé icy une
grandejoye , on tira le Canon , & il y eut le foir des
feux de joye & des illumi-
GALANT. 201
nations par toute la Ville.
Lemêmejour il arriva auffi
un Exprés du Duc d'Ormond, avec avis qu'il avoit
fait publier dans fon armée
la fufpenfion d'armes , &
qu'enfuite il l'a feparée des
Alliés. La Reine a efté complimentéepar toute laCour
fur la poffeffion de Dunkerque. On affure que Sa
Majefté ira de Mardi en
huit jours à Windfor pour
y paffer la belle ſaiſon.
Le Roy a donné au Marquis de Meufe un ancien
Regiment vaquant par la
102 MERCURE
mort du Comte de Tourville.
On a pris fur la Scarpe
40 Belande qui venoient
de Marchienne.
Le Duc d'Ormond s'eft
rendu maistre des fept por
tes de la Ville de Gand.
Le Duc de Hamilton
vient icy de la part de la
Reine d'Angleterre. Le
Duc d'Argile va en Eſpagne & enPortugal pour ramener les troupes d'Angleterre.
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Résumé : EXTRAIT de la Gazette de Hollande.
La Gazette de Hollande rapporte des tensions à Londres où des libelles critiques envers le ministère actuel sont publiés. Les Tories affirment que les Alliés rejettent les propositions des ministres de la Reine et envisagent une paix séparée. Les Modérés espèrent maintenir l'union avec les Hollandais pour le bien des deux États et de la religion protestante. Le général Hill a pris Dunkerque, suscitant une grande joie à Londres. Le duc d'Ormond a suspendu les armes et séparé son armée des Alliés. La Reine a été félicitée pour la prise de Dunkerque et prévoit de se rendre à Windsor. Le roi a attribué un régiment au marquis de Meuze. Des Belges ont été capturés sur la Scarpe, et le duc d'Ormond a pris le contrôle des portes de Gand. Le duc de Hamilton est arrivé de la part de la Reine d'Angleterre, tandis que le duc d'Argyll se rend en Espagne et au Portugal pour rapatrier les troupes anglaises.
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3212
p. 203-209
MORTS.
Début :
Messire Charles Bruslard du Ranchet, Mareschal des Camps & Armées [...]
Mots clefs :
Artois, Maison de Bruslard, Chambre ambulante, Maison de Maupeou
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Meffire Charles Bruflard du Ranchet , Maref
chal des Camps & Armées
du Roy , grand Bailly &
Gouverneur des Ville
Chafteau & Prevofté du
Quefnoy, mourut fans pofterité le premier Juillet :
âgé de 87. ans.
Meffire Charles de Bruflard Gouverneur & grand
Bailly de la Ville , Cicadelle
& Chaftellenie du Quefnoy , eftoit fils de N. Bruflard , ſeigneur du Brouffin
204 MERCURE
& du Rranchet, Confeiller
d'Eftat d'Epée , & de Marie Colbert : il avoit pour
frere feu Mr le Marquis de
Brouffin , qui de feu Marie
Bouin a laiffé Louife Magdelaine de Bruflard Marquife deTreffan, ci devant
veuve de Jules du Bouffay
Marquis de Roqueépine.
La Maiſon de Bruflard
eft une des plus anciennes
du Royaume, & a poſſedé
les plus grandes dignitez
des armes , & de la robbe.
Elle tire fon origine de la
Province d'Artois. Adam
GALANT. 205
Bruflard qui vivoit en 1087.
Baron de Hées vint s'eftablir en France en 1087. fous
Philippes I. & fut Chambellan de ce Roy. Plufieurs
feigneurs de cette Maiſon
ont poffe dé la mefme chargé fous Louis VIII. Jacqués de Bruflard eftoit premier Maiſtre de la Chambre ambulante , composée
des plus grands feigneurs ,
qui feuls rendoient la Jultice par tout le Royaume,
n'y ayant point encore de
Parlements establis. Cette
mefme Chambre ambu-
206 MERCURE
ques
lante fut renduë fedentaire à Paris , on l'appelle le
Parlement. Ce melmeJacde Bruflard prononça
ce celebre Arrest l'an 1320.
en prefence dePhilippes V.
dit le Long , qui adjugea
la Comté d'Artois à Mahaud d'Artois contre Robert d'Artois. On voit un
Bruflard grand Maiftre des
Angins , qui eftoit comme
grand Maiftre de l'Artillerie d apreſent. Labranche
de Bruflard Brouffin eft cadette des feigneurs de Genlis.
GALANT. 207
Meffire Auguftin de.
Maupeou Archevefque
d'Auch, mourut le 12. Juin
dans fon Dioceſe âgé de
foixante cinq ans.
La Maifon de Maupeou
eft une des plus anciennes
du Parlement de Paris, où
elle a poffedé plufieurs
Charges confiderables
Madame laChanceliere de
Pontchartrain eft de cette
Maiſon ; feu. Mr l'Archevefque d'Auch avoit pour
frere Mr de Maupeou
Préfident aux Enquestes ,
qui a laiffé un fils N. de
208 MERCURE
Maupeou Maistre des Requettes , qui a épousé l'hiver dernier N. de Lamoignon de Bafville , fille de
Mrde Lamoignon de Curfon Intendant de Bourdeaux , & de N. Melian ,
& petite fille de Mr. de
Lamoignon de Baſville
Confeiller d'Eftat ordinaire , & Intendant de la Province de Languedoc. Mr
le Marquis de Maupeou
Capitaine aux Gardes
Marefchal de Camp des
Armées du Roy , Infpecteur de l'Infanterie , & Mr
>
de
GALANT. 209
de Maupeou Dalbeche
Maistre des Requeſtes, Directeur des Commerces ,
font auffi de la meſme
Maifon.
Meffire Charles Bruflard du Ranchet , Maref
chal des Camps & Armées
du Roy , grand Bailly &
Gouverneur des Ville
Chafteau & Prevofté du
Quefnoy, mourut fans pofterité le premier Juillet :
âgé de 87. ans.
Meffire Charles de Bruflard Gouverneur & grand
Bailly de la Ville , Cicadelle
& Chaftellenie du Quefnoy , eftoit fils de N. Bruflard , ſeigneur du Brouffin
204 MERCURE
& du Rranchet, Confeiller
d'Eftat d'Epée , & de Marie Colbert : il avoit pour
frere feu Mr le Marquis de
Brouffin , qui de feu Marie
Bouin a laiffé Louife Magdelaine de Bruflard Marquife deTreffan, ci devant
veuve de Jules du Bouffay
Marquis de Roqueépine.
La Maiſon de Bruflard
eft une des plus anciennes
du Royaume, & a poſſedé
les plus grandes dignitez
des armes , & de la robbe.
Elle tire fon origine de la
Province d'Artois. Adam
GALANT. 205
Bruflard qui vivoit en 1087.
Baron de Hées vint s'eftablir en France en 1087. fous
Philippes I. & fut Chambellan de ce Roy. Plufieurs
feigneurs de cette Maiſon
ont poffe dé la mefme chargé fous Louis VIII. Jacqués de Bruflard eftoit premier Maiſtre de la Chambre ambulante , composée
des plus grands feigneurs ,
qui feuls rendoient la Jultice par tout le Royaume,
n'y ayant point encore de
Parlements establis. Cette
mefme Chambre ambu-
206 MERCURE
ques
lante fut renduë fedentaire à Paris , on l'appelle le
Parlement. Ce melmeJacde Bruflard prononça
ce celebre Arrest l'an 1320.
en prefence dePhilippes V.
dit le Long , qui adjugea
la Comté d'Artois à Mahaud d'Artois contre Robert d'Artois. On voit un
Bruflard grand Maiftre des
Angins , qui eftoit comme
grand Maiftre de l'Artillerie d apreſent. Labranche
de Bruflard Brouffin eft cadette des feigneurs de Genlis.
GALANT. 207
Meffire Auguftin de.
Maupeou Archevefque
d'Auch, mourut le 12. Juin
dans fon Dioceſe âgé de
foixante cinq ans.
La Maifon de Maupeou
eft une des plus anciennes
du Parlement de Paris, où
elle a poffedé plufieurs
Charges confiderables
Madame laChanceliere de
Pontchartrain eft de cette
Maiſon ; feu. Mr l'Archevefque d'Auch avoit pour
frere Mr de Maupeou
Préfident aux Enquestes ,
qui a laiffé un fils N. de
208 MERCURE
Maupeou Maistre des Requettes , qui a épousé l'hiver dernier N. de Lamoignon de Bafville , fille de
Mrde Lamoignon de Curfon Intendant de Bourdeaux , & de N. Melian ,
& petite fille de Mr. de
Lamoignon de Baſville
Confeiller d'Eftat ordinaire , & Intendant de la Province de Languedoc. Mr
le Marquis de Maupeou
Capitaine aux Gardes
Marefchal de Camp des
Armées du Roy , Infpecteur de l'Infanterie , & Mr
>
de
GALANT. 209
de Maupeou Dalbeche
Maistre des Requeſtes, Directeur des Commerces ,
font auffi de la meſme
Maifon.
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Résumé : MORTS.
Le texte relate le décès de Charles Bruflard du Ranchet, Maréchal des Camps & Armées du Roy, grand Bailly et Gouverneur des Ville, Château et Prévôté du Quesnoy, survenu le 1er juillet à l'âge de 87 ans. Charles de Bruflard était fils de N. Bruflard, seigneur du Brouffin et du Ranchet, Conseiller d'État d'Épée, et de Marie Colbert. Il avait pour frère le défunt Marquis de Brouffin, laissant Louise Madeleine de Bruflard, Marquise de Treffan. La Maison de Bruflard, originaire de la Province d'Artois, est l'une des plus anciennes du Royaume. Adam Bruflard, baron de Hées, fut Chambellan de Philippe I. Plusieurs membres de cette Maison occupèrent la charge de Chambellan sous Louis VIII. Jacques de Bruflard, premier Maître de la Chambre ambulante, prononça un célèbre arrêt en 1320. La branche de Bruflard Brouffin est cadette des seigneurs de Genlis. Le texte mentionne également le décès de Monsieur Augustin de Maupeou, Archevêque d'Auch, survenu le 12 juin à l'âge de soixante-cinq ans. La Maison de Maupeou, ancienne et influente, a possédé plusieurs charges considérables au Parlement de Paris. L'Archevêque d'Auch avait pour frère Monsieur de Maupeou, Président aux Enquêtes, laissant un fils, Maître des Requêtes, marié à une fille de Monsieur de Lamoignon de Curfon. Le Marquis de Maupeou et Monsieur de Maupeou Dalbeche appartiennent également à cette Maison.
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3213
p. 209-210
MARIAGES.
Début :
Mr le Bret premier premier Président d'Aix a épousé [...]
Mots clefs :
Mr le Bret, Famille Larcher, Limousin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Mrle Bret premier premier Préfident d'Aix a épousé Mademoiſelle de la
Briffe fille de feu Mr de
la Briffe Procureur General au Parlement de Paris.
MrLarcher d'Olify Confeiller au Parlement , fils de
Mr le Préfident Larcher ,
dont la naiffance ancienFuillet 1712. S
2To MERCURE
ne &
diftinguée n'eft igno
rée de perfonne , a
épousé
Mademoiſelle de Jaucen ,
fille de Mr de Jaucen Fermier general du Roy , &
d'une des anciennes familles de la Province du basLimofin.
On a parlé de la Famille de Meffieurs Larcher
dans le Mercure de May ,
à
l'occafion du mariage de
Mademoiſelle Larcher.
Mrle Bret premier premier Préfident d'Aix a épousé Mademoiſelle de la
Briffe fille de feu Mr de
la Briffe Procureur General au Parlement de Paris.
MrLarcher d'Olify Confeiller au Parlement , fils de
Mr le Préfident Larcher ,
dont la naiffance ancienFuillet 1712. S
2To MERCURE
ne &
diftinguée n'eft igno
rée de perfonne , a
épousé
Mademoiſelle de Jaucen ,
fille de Mr de Jaucen Fermier general du Roy , &
d'une des anciennes familles de la Province du basLimofin.
On a parlé de la Famille de Meffieurs Larcher
dans le Mercure de May ,
à
l'occafion du mariage de
Mademoiſelle Larcher.
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Résumé : MARIAGES.
Le texte mentionne deux mariages. Le premier unit Mademoiselle de la Briffe, fille du défunt Procureur Général au Parlement de Paris, à Monsieur Bret, Premier Président du Parlement d'Aix. Le second concerne Monsieur Larcher d'Olify, Conseiller au Parlement, né en 1712, qui a épousé Mademoiselle de Jaucen, fille d'un Fermier Général du Roi originaire du Bas-Limousin.
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3214
p. 211-216
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Les Lettres d'Estremadure du 27. de Juin, portent que [...]
Mots clefs :
Espagne, Estrémadure, Marquis de Bay, Dragons, Catalogne, Décret
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Les Lettres d'Eftremadu
re du 27. deJuin ,
portent
que les Portugais ayant eu
avis que le Marquis de Bay
avoit fait un détachement
de Cavalerie & deDragons
fous les ordres de Don
Gonçalo de Carvajal Brigadier, pour enlever leur
Convoyqu'ils conduifoient
d'Elvas a Campo Mayor ,
rentrerent dans Elvas avec
tant de diligence qu'on ne
put prendre que quelques
Sij
12 MERCURE
Cavaliers ou Dragons avec
leurs Chevaux. On parle
de mettre l'armée en quartier de rafraichiffement .
On mande de Catalogne
que les Ennemis ne font
aucun mouvement , que le
Prince Tferclas avoit donné ordre aux troupes de
fortir de leurs quartiers
pour former l'armée.
Le 7. Juin jour de la
naiffance de l'Infant , il
fut baptifé felon la couftume , par le Patriarche des
Indes & nommé Philippe.
Lemême jour la Cour
GALANT. 213
quitta le deuil , que l'on
porte pour Monſeigneur
le Dauphin & pour Madame la Dauphine , le foir
& les deux nuits fuivantes.
il y eut de grandes illumina
tions par toute la Ville.
On mande de Saragoffe
du 6. Juillet , que divers
Officiers Generaux des
troupes Françoifes qui ſervent en Catalogne s'y eftoient rendus pour tenir
confeil fur les projets de la
Campagne avec le Prince
Tferclas de Tilly , qu'il
avoit renforcé les poftes du
•
26 MERCURE
demandoit une réfolution
de cette importance il s'étoit d'abord déterminé à
préferer laMonarchie d'Ef
pagne aux droits qu'il avoit
à la fucceffion de la Couronne de France.
Ce Decret eftoit fait en
termes qui exprimoient fi
bienl'amour defa Majefté
pour les fujets qu'auffitoft
le Confeil d'Eftat réfolut
de luy demander la permif
fion d'aller lui baifer la
main pour luy faire leurs
tres humbles remercimens
& luy témoigner leur re
connoiffance.
d'Espagne.
Les Lettres d'Eftremadu
re du 27. deJuin ,
portent
que les Portugais ayant eu
avis que le Marquis de Bay
avoit fait un détachement
de Cavalerie & deDragons
fous les ordres de Don
Gonçalo de Carvajal Brigadier, pour enlever leur
Convoyqu'ils conduifoient
d'Elvas a Campo Mayor ,
rentrerent dans Elvas avec
tant de diligence qu'on ne
put prendre que quelques
Sij
12 MERCURE
Cavaliers ou Dragons avec
leurs Chevaux. On parle
de mettre l'armée en quartier de rafraichiffement .
On mande de Catalogne
que les Ennemis ne font
aucun mouvement , que le
Prince Tferclas avoit donné ordre aux troupes de
fortir de leurs quartiers
pour former l'armée.
Le 7. Juin jour de la
naiffance de l'Infant , il
fut baptifé felon la couftume , par le Patriarche des
Indes & nommé Philippe.
Lemême jour la Cour
GALANT. 213
quitta le deuil , que l'on
porte pour Monſeigneur
le Dauphin & pour Madame la Dauphine , le foir
& les deux nuits fuivantes.
il y eut de grandes illumina
tions par toute la Ville.
On mande de Saragoffe
du 6. Juillet , que divers
Officiers Generaux des
troupes Françoifes qui ſervent en Catalogne s'y eftoient rendus pour tenir
confeil fur les projets de la
Campagne avec le Prince
Tferclas de Tilly , qu'il
avoit renforcé les poftes du
•
26 MERCURE
demandoit une réfolution
de cette importance il s'étoit d'abord déterminé à
préferer laMonarchie d'Ef
pagne aux droits qu'il avoit
à la fucceffion de la Couronne de France.
Ce Decret eftoit fait en
termes qui exprimoient fi
bienl'amour defa Majefté
pour les fujets qu'auffitoft
le Confeil d'Eftat réfolut
de luy demander la permif
fion d'aller lui baifer la
main pour luy faire leurs
tres humbles remercimens
& luy témoigner leur re
connoiffance.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
En juin, les Portugais évitèrent la capture de leur convoi en se repliant à Elvas face à un détachement espagnol dirigé par Don Gonçalo de Carvajal. L'armée espagnole pourrait entrer en période de rafraîchissement. En Catalogne, les troupes ennemies restèrent immobiles, mais le Prince Tserclas ordonna la formation de l'armée. Le 7 juin, l'Infant fut baptisé et nommé Philippe, mettant fin au deuil à la cour pour le Dauphin et la Dauphine, célébré par des illuminations. À Saragosse, des officiers généraux français se réunirent avec le Prince Tserclas de Tilly pour discuter des projets de campagne. Un décret royal exprima l'amour du roi pour ses sujets, et le Conseil d'État décida de demander la permission au roi de lui baiser la main pour exprimer leur reconnaissance.
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3215
p. 217-221
ENIGME.
Début :
Il est de mon espece un mâle, une femelle, [...]
Mots clefs :
Vers de la poésie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
IL eft de mon espece un
mâle , une femelle ,
Qui fe feparent rarement ,
Et penfent peu differemment ,
Tant l'un eft pour
fidele.
l'autre
Selon le terroiroù je fuis ,
Feproduis de trés-bons , ou
de trés-mauvaisfruits:
Juillet 1712.
T
218 MERCURE
Tantôt tendre &galant,
&quelquefois barbare,
Je chemine d'unpas inégal
& bizarre
Tantôt trifte & chagrin .
tantôtjoyeux, plaifant ,
Tantôtfaifant éloge, &
tantôt médifant.
Quand je fuis ferieux,
quandj'ai de la trif
teße ,
Τ
Alors mon corps plus éStenda..
Sur plus de pieds eft répanda:
GALANT. 219
Mais loin d'augmenter
ma viteße,
Je n'en vais que plus gravement.
Quandje fuisgat , quand
j'ai de l'enjoument ,
Alors mon corps & ma
figure
Sont d'une inégale ftructure ,
Et ne marche qu'à perit
train.
Je fers dans l'amoureuse
peine
Lesfoins du tendre amour,
Tij
220 MERCURE
le depit & la haine ;
Fe mords, jepique , &répands du venin,
Dont le poifon a tant de
violence ,
Qu'il revient vivement
furcelui qui le lance.
Le bûveur transportédes
douceurs de Baccus,
Vient chanter avec moy
la douceur defonjus.
C'est moy qui fous la loy
de cette rime obfcure
Te viens cacher ici cette
fombre peinture.
GALANT. 221
C'est chercher trop longtemps , lecteur trop
curieux ,
Quoy tu ne me vois pas ?
je fuisdevant tes yeux.
IL eft de mon espece un
mâle , une femelle ,
Qui fe feparent rarement ,
Et penfent peu differemment ,
Tant l'un eft pour
fidele.
l'autre
Selon le terroiroù je fuis ,
Feproduis de trés-bons , ou
de trés-mauvaisfruits:
Juillet 1712.
T
218 MERCURE
Tantôt tendre &galant,
&quelquefois barbare,
Je chemine d'unpas inégal
& bizarre
Tantôt trifte & chagrin .
tantôtjoyeux, plaifant ,
Tantôtfaifant éloge, &
tantôt médifant.
Quand je fuis ferieux,
quandj'ai de la trif
teße ,
Τ
Alors mon corps plus éStenda..
Sur plus de pieds eft répanda:
GALANT. 219
Mais loin d'augmenter
ma viteße,
Je n'en vais que plus gravement.
Quandje fuisgat , quand
j'ai de l'enjoument ,
Alors mon corps & ma
figure
Sont d'une inégale ftructure ,
Et ne marche qu'à perit
train.
Je fers dans l'amoureuse
peine
Lesfoins du tendre amour,
Tij
220 MERCURE
le depit & la haine ;
Fe mords, jepique , &répands du venin,
Dont le poifon a tant de
violence ,
Qu'il revient vivement
furcelui qui le lance.
Le bûveur transportédes
douceurs de Baccus,
Vient chanter avec moy
la douceur defonjus.
C'est moy qui fous la loy
de cette rime obfcure
Te viens cacher ici cette
fombre peinture.
GALANT. 221
C'est chercher trop longtemps , lecteur trop
curieux ,
Quoy tu ne me vois pas ?
je fuisdevant tes yeux.
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3216
p. 221-233
A Fontainebleau le 26. Juillet.
Début :
Le 23. Juillet l'armée du Roy étant campée, la [...]
Mots clefs :
Fontainebleau, Ennemis, Maréchal de Villars, Sambre, Comtes, Bataillons, De Broglio, L'Escaut
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texteReconnaissance textuelle : A Fontainebleau le 26. Juillet.
A Fontainebleau le 26,
Fuillet.
Le 23. Juillet l'armée du
Roy étant campée , la droite à Maringhemfur la Sambre, & la gauche au Cateau
Cambrefis, M. le Maréchal
deVillars fit jetter plufieurs
ponts fur la Sambre , & declara qu'il vouloit attaquer
T iij
222 MERCURE
les quartiers des ennemis
devant Landrecy , de l'autre côté de la Sambre. Ef
fectivement l'armée ſe mit
en marche par la droite à
l'entrée de la nuit , & M.le
Comte de Coigny paſſa lá
Sambreavecfa referve dans
le même tems . Monfieur de
Villars, dont le deffeinétoit
d'attaquer le camp retran
chéque les ennemis avoient
à Denain de l'autre côté de
L'Efcaut , fit marcher par fa
gauche M. le Comte de
ranBroglio avec fa referve de
cavalerie , & M. de Vieux-
GALANT. 223
pont avectrente bataillons,
qui paffa la Selle , c'eſt à
dire qu'il fe pofta entre la
Selle & l'Efcaut , parce que
l'armée étoit campée audelà de Landrecy. M. d'Albergotty vint avec vingt
bataillons &
quarante efcadrons de la gauche. Peu
de temps aprés le reſte de
l'armée fit demi tour à gauche , & tout marcha fur
une ligne vers l'Eſcaut , où
elle arriva avec le canon le
24. à huit heures du matin.
Les pontons furent faits en
trois quarts- d'heure. M. de
A
Tiiij
224 MERCURE
Broglio fe trouvant natu
rellement à la tête de tout ,
s'avança le premier avec fa
referve , & fut fuivi par les
Brigades de Navarre ,
Champagne , le Maine
Royal, Lionnois, Tourville,
les Vaiffeaux , & Brande
lais , commandées par M.
d'Albergotty , Vieuxpont ,
Dreux & Brandelais , Lieutenans generaux ; & pour
Maréchaux de Camp Meffieurs de Nangis , le Prince
d'Iffanguien, le Duc deMortemart & Mouchi. Il étoit
une heure aprés midi lorf-
GALANT. 225
que M. de Broglio avec fa
referve de cavalerie força
la ligne des ennemis qui alloit de Denain à Marchienne, paffant par Efcordain :
il paffa les retranchemens à
cheval , & défit la cavalerie
qui les défendoit. L'infanterie ennemie , au nombre
de feize ou dix-huit bataillons , avec du canon , étoit
dans des
fort élevez , que les ennemis avoient eu le temps de
perfectionner , qui envelopoient le village de Denain
& celui de Prouvy , où ils
retranchemens
226 MERCURE
avoient leurs ponts fur l'E
caut , pour communiquer
-avec l'armée du Prince Eugene , qui étoit derriere
I'Efcaillon , foûtenant par
fa gauche le camp devant
il
Landrecy & le camp de
Denain par fa droite. Aprés
que M. de Broglio cut forcé les retranchemens ,
tomba fur un convoy de
cinq cent chariots chargez
de pain pour l'armée ennemie, efcorté par cinq ou fix
-cent hommes , qu'il défit ,
& fe rendit maître du con
voy entier.
-GALANT. 227
ན་
Pendant ce temps- là l'infanterie de l'armée du Roy
paffa la ligne que l'on venoit de forcer , &fe mit en
bataille , la droite à cette
même ligne , &la gaucheà
l'autre ligne des ennemis
qui prenoit de l'Eſcaut à S.
Amant , pour attaquer le
retranchement de Denain
où étoit l'infanterie. Ceretranchementfutforcé,malgré une trés- grande refiftance & un grand feu de la
part des ennemis , les troupes duRoy s'y étant portées
avec toute la valeur poſſible.
228 MERCURE
Meffieurs d'Albergotty
& de Nangis marcherent
au pont de Prouvy , pour
couper la retraite des ennemis , & les empêcher d'être
foûtenus par l'armée du
Prince Eugene , dont on
voyoit les colonnes de l'autre côté de l'Efcaut. Ils fe
rendirent maîtres de ce
pont , que les ennemis reprirent enfuite ; & c'eſt là
où s'eft donné le plus grand
combat , qui a duré juſqu'à
fix heures du foir , ce pont
ayant été pris & repris par
trois fois , les troupes du
A
GALANT. 229
Roy en étant enfin demeurées en poffeffion. Et l'on
peut compter que toutes
les troupes des ennemis qui
compofoient ce camp , au
nombre de feize à dix-huit
bataillons , & un corps de
a
cavalerie , dont on ne fçait
pas encore le nombre , rien
ne s'eft fauvé , & que tout
f le reste a été pris ou tué.
7
M. le Prince de Tingry
étant enfuite forti de Valenciennes avec fa garnifon, &étant venu à la Sence
de Hurtebize , il a forcé un
camp des ennemis dans un
230 MERCURE
village , fans que l'on fçache encore le détail. Mef.
freurs de Villars & Montef
quiou étoient tous deux à
l'action ; & outre les Officiers generaux ci - deffus
nommez, M. le Comte de
faint Maurice , Lieutenant
general des troupes de Cologne , M. du Rofel, le Prince Charles , M. de la Valliere, & M. de Silli y étoient
auffi. not caldr
Les principaux Officiers
que nous avons faits prifonniers , font Milord d'Albemarle , le Prince d'An--
GALANT. 231
halt & Bline , Lieutenans
generaux , le Prince d'Holftein & M. de Saulme, Maréchal de Camp , Homel,
Colonel du Grand -Maître
de l'Ordre Teutonique ; le
Major des troupes Impe
riales , & plufieurs autres
Colonels &Officiers. Nous
y avons perdu M. de Tour
ville tué,M. de Meuſe bleffé
à mort, M. de Chevalier de
Teffé , Colonel de Chame
pagne, bleffé , le Marquis
de Jonfac le poignet caffé.
On a trouvé dans le camp
des ennemis une grande
232 MERCURE
quantité de proviſions de
guerre, parce que c'étoit là
leur dépôt.
Au départ de M. de Nangis , qui a apporté la nouvelle de cette action au
Roy' , M. de Broglio avoit
marchépour attaquer Marchiennes , où les ennemis
ont deux ou trois cent batteaux chargez de toutes fortes de munitions de guerre.
& de bouche. Il n'y a pas
lieu de douter qu'il ne s'en
foit emparé, les ennemis ne
pouvant le fecourir. and
Monfieur le Prince Eu
gene
GALANT. 233
gene étoit dans le campde
Denain à neuf heures du
matin ; & aprés avoir fait
les difpofitions pour foûtenir l'attaque , il alla à ſon
armée , pour la faire avancer au fecours du camp.
Fuillet.
Le 23. Juillet l'armée du
Roy étant campée , la droite à Maringhemfur la Sambre, & la gauche au Cateau
Cambrefis, M. le Maréchal
deVillars fit jetter plufieurs
ponts fur la Sambre , & declara qu'il vouloit attaquer
T iij
222 MERCURE
les quartiers des ennemis
devant Landrecy , de l'autre côté de la Sambre. Ef
fectivement l'armée ſe mit
en marche par la droite à
l'entrée de la nuit , & M.le
Comte de Coigny paſſa lá
Sambreavecfa referve dans
le même tems . Monfieur de
Villars, dont le deffeinétoit
d'attaquer le camp retran
chéque les ennemis avoient
à Denain de l'autre côté de
L'Efcaut , fit marcher par fa
gauche M. le Comte de
ranBroglio avec fa referve de
cavalerie , & M. de Vieux-
GALANT. 223
pont avectrente bataillons,
qui paffa la Selle , c'eſt à
dire qu'il fe pofta entre la
Selle & l'Efcaut , parce que
l'armée étoit campée audelà de Landrecy. M. d'Albergotty vint avec vingt
bataillons &
quarante efcadrons de la gauche. Peu
de temps aprés le reſte de
l'armée fit demi tour à gauche , & tout marcha fur
une ligne vers l'Eſcaut , où
elle arriva avec le canon le
24. à huit heures du matin.
Les pontons furent faits en
trois quarts- d'heure. M. de
A
Tiiij
224 MERCURE
Broglio fe trouvant natu
rellement à la tête de tout ,
s'avança le premier avec fa
referve , & fut fuivi par les
Brigades de Navarre ,
Champagne , le Maine
Royal, Lionnois, Tourville,
les Vaiffeaux , & Brande
lais , commandées par M.
d'Albergotty , Vieuxpont ,
Dreux & Brandelais , Lieutenans generaux ; & pour
Maréchaux de Camp Meffieurs de Nangis , le Prince
d'Iffanguien, le Duc deMortemart & Mouchi. Il étoit
une heure aprés midi lorf-
GALANT. 225
que M. de Broglio avec fa
referve de cavalerie força
la ligne des ennemis qui alloit de Denain à Marchienne, paffant par Efcordain :
il paffa les retranchemens à
cheval , & défit la cavalerie
qui les défendoit. L'infanterie ennemie , au nombre
de feize ou dix-huit bataillons , avec du canon , étoit
dans des
fort élevez , que les ennemis avoient eu le temps de
perfectionner , qui envelopoient le village de Denain
& celui de Prouvy , où ils
retranchemens
226 MERCURE
avoient leurs ponts fur l'E
caut , pour communiquer
-avec l'armée du Prince Eugene , qui étoit derriere
I'Efcaillon , foûtenant par
fa gauche le camp devant
il
Landrecy & le camp de
Denain par fa droite. Aprés
que M. de Broglio cut forcé les retranchemens ,
tomba fur un convoy de
cinq cent chariots chargez
de pain pour l'armée ennemie, efcorté par cinq ou fix
-cent hommes , qu'il défit ,
& fe rendit maître du con
voy entier.
-GALANT. 227
ན་
Pendant ce temps- là l'infanterie de l'armée du Roy
paffa la ligne que l'on venoit de forcer , &fe mit en
bataille , la droite à cette
même ligne , &la gaucheà
l'autre ligne des ennemis
qui prenoit de l'Eſcaut à S.
Amant , pour attaquer le
retranchement de Denain
où étoit l'infanterie. Ceretranchementfutforcé,malgré une trés- grande refiftance & un grand feu de la
part des ennemis , les troupes duRoy s'y étant portées
avec toute la valeur poſſible.
228 MERCURE
Meffieurs d'Albergotty
& de Nangis marcherent
au pont de Prouvy , pour
couper la retraite des ennemis , & les empêcher d'être
foûtenus par l'armée du
Prince Eugene , dont on
voyoit les colonnes de l'autre côté de l'Efcaut. Ils fe
rendirent maîtres de ce
pont , que les ennemis reprirent enfuite ; & c'eſt là
où s'eft donné le plus grand
combat , qui a duré juſqu'à
fix heures du foir , ce pont
ayant été pris & repris par
trois fois , les troupes du
A
GALANT. 229
Roy en étant enfin demeurées en poffeffion. Et l'on
peut compter que toutes
les troupes des ennemis qui
compofoient ce camp , au
nombre de feize à dix-huit
bataillons , & un corps de
a
cavalerie , dont on ne fçait
pas encore le nombre , rien
ne s'eft fauvé , & que tout
f le reste a été pris ou tué.
7
M. le Prince de Tingry
étant enfuite forti de Valenciennes avec fa garnifon, &étant venu à la Sence
de Hurtebize , il a forcé un
camp des ennemis dans un
230 MERCURE
village , fans que l'on fçache encore le détail. Mef.
freurs de Villars & Montef
quiou étoient tous deux à
l'action ; & outre les Officiers generaux ci - deffus
nommez, M. le Comte de
faint Maurice , Lieutenant
general des troupes de Cologne , M. du Rofel, le Prince Charles , M. de la Valliere, & M. de Silli y étoient
auffi. not caldr
Les principaux Officiers
que nous avons faits prifonniers , font Milord d'Albemarle , le Prince d'An--
GALANT. 231
halt & Bline , Lieutenans
generaux , le Prince d'Holftein & M. de Saulme, Maréchal de Camp , Homel,
Colonel du Grand -Maître
de l'Ordre Teutonique ; le
Major des troupes Impe
riales , & plufieurs autres
Colonels &Officiers. Nous
y avons perdu M. de Tour
ville tué,M. de Meuſe bleffé
à mort, M. de Chevalier de
Teffé , Colonel de Chame
pagne, bleffé , le Marquis
de Jonfac le poignet caffé.
On a trouvé dans le camp
des ennemis une grande
232 MERCURE
quantité de proviſions de
guerre, parce que c'étoit là
leur dépôt.
Au départ de M. de Nangis , qui a apporté la nouvelle de cette action au
Roy' , M. de Broglio avoit
marchépour attaquer Marchiennes , où les ennemis
ont deux ou trois cent batteaux chargez de toutes fortes de munitions de guerre.
& de bouche. Il n'y a pas
lieu de douter qu'il ne s'en
foit emparé, les ennemis ne
pouvant le fecourir. and
Monfieur le Prince Eu
gene
GALANT. 233
gene étoit dans le campde
Denain à neuf heures du
matin ; & aprés avoir fait
les difpofitions pour foûtenir l'attaque , il alla à ſon
armée , pour la faire avancer au fecours du camp.
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Résumé : A Fontainebleau le 26. Juillet.
Le 23 juillet, l'armée du roi, dirigée par le maréchal de Villars, était positionnée avec sa droite à Maringhem-sur-la-Sambre et sa gauche au Cateau-Cambrésis. Villars ordonna la construction de plusieurs ponts sur la Sambre et annonça son intention d'attaquer les quartiers ennemis devant Landrecy. L'armée se mit en marche à la tombée de la nuit, et le comte de Coigny traversa la Sambre avec sa réserve. L'objectif était d'attaquer le camp retranché des ennemis à Denain, de l'autre côté de l'Escaut. Le comte de Broglio, à la tête de la réserve de cavalerie, et Vieuxpont avec vingt bataillons, passèrent la Selle et se positionnèrent entre la Selle et l'Escaut. Le 24 juillet à huit heures du matin, l'armée atteignit l'Escaut et les pontons furent construits en trois quarts d'heure. Broglio força la ligne ennemie allant de Denain à Marchiennes, passant par Escordain, et défit la cavalerie ennemie. Il captura un convoi de cinq cents chariots chargés de pain destiné à l'armée ennemie. Pendant ce temps, l'infanterie royale traversa la ligne forcée et se mit en bataille, attaquant le retranchement de Denain malgré une forte résistance. Les troupes royales prirent le pont de Prouvy après un combat acharné jusqu'à six heures du soir. Parmi les officiers ennemis capturés figurent Milord d'Albemarle, le prince d'Anhalt et Bline, ainsi que plusieurs autres colonels et officiers. Les pertes françaises incluent M. de Tourville tué et M. de Meuse blessé mortellement. Le prince de Tingry força également un camp ennemi près de Valenciennes. Broglio marcha ensuite vers Marchiennes pour s'emparer des munitions ennemies. Le prince Eugène, présent à Denain, tenta de secourir le camp mais sans succès.
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3217
p. 233-236
MORTS.
Début :
Dame Therese de Faverolles, veuve de Messire Claude Heron [...]
Mots clefs :
Faverolles, Thibeuf, Delpech, Sauvion, Roger, Fraguier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Dame Thereſe de Faverolles , veuve de Meffire
Claude Heron , Conſeiller
honoraire de la Cour des
Aydes , mourut le 2. Juillet
1712. laiffant , entre autres
enfans , Monfieur Heron ,
·Juillet 1712.
Y
234 MERCURE
Confeiller au Parlement.
Meffire Euftache Thi
beuf, Seigneur de S. Germain , du vieil Corbeil ,
Bouville , le Val , Cocatris ,
&c. qui avoit été reçû Confeiller au Parlement en Janvier 1661. mourut étant de
la Grand Chambre le 12 .
Juillet 1712. âgé de 77. ans ,
fans laiffer de pofterité.
Il avoit époufe Dame
Marie Jolly, veuve de Meffire Louis Saveau , Confeil
ler de la Cour des Aydes ,
morte le 12. Octobre 1698.
GALANT.
235
Meffire Nicolas Fra
guier, Doyen de la pre
miere des Enquêtes , eft
monté à la Grand' Chami
bre.
Dame Catherine Roger,
veuve de Meffire CharlesRenouard de la Touanne ,
Confeiller du Roy TrefoFier general de l'Extraordinaire des guerres , mourut
le 14. Juillet.
Pierre Delpech , Confeiller- Secretaire du Roy , Receveur general des FinanV ij
236 MERCURE
ces d'Auvergne , & l'un des
Fermiers Generaux de Sa
Majefté, mourut le 14. Juillet
1712.
Dame Françoife - Eliſabeth de Sauvion , veuve de
Meflire Pierre Vincent Bertin , Treforier general des
Revenus Cafuels de Sa Majefté , mourut le 20. Juillet
1712.
Dame Thereſe de Faverolles , veuve de Meffire
Claude Heron , Conſeiller
honoraire de la Cour des
Aydes , mourut le 2. Juillet
1712. laiffant , entre autres
enfans , Monfieur Heron ,
·Juillet 1712.
Y
234 MERCURE
Confeiller au Parlement.
Meffire Euftache Thi
beuf, Seigneur de S. Germain , du vieil Corbeil ,
Bouville , le Val , Cocatris ,
&c. qui avoit été reçû Confeiller au Parlement en Janvier 1661. mourut étant de
la Grand Chambre le 12 .
Juillet 1712. âgé de 77. ans ,
fans laiffer de pofterité.
Il avoit époufe Dame
Marie Jolly, veuve de Meffire Louis Saveau , Confeil
ler de la Cour des Aydes ,
morte le 12. Octobre 1698.
GALANT.
235
Meffire Nicolas Fra
guier, Doyen de la pre
miere des Enquêtes , eft
monté à la Grand' Chami
bre.
Dame Catherine Roger,
veuve de Meffire CharlesRenouard de la Touanne ,
Confeiller du Roy TrefoFier general de l'Extraordinaire des guerres , mourut
le 14. Juillet.
Pierre Delpech , Confeiller- Secretaire du Roy , Receveur general des FinanV ij
236 MERCURE
ces d'Auvergne , & l'un des
Fermiers Generaux de Sa
Majefté, mourut le 14. Juillet
1712.
Dame Françoife - Eliſabeth de Sauvion , veuve de
Meflire Pierre Vincent Bertin , Treforier general des
Revenus Cafuels de Sa Majefté , mourut le 20. Juillet
1712.
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Résumé : MORTS.
En juillet 1712, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Dame Thérèse de Faveroilles, veuve de Meffire Claude Heron, Conseiller honoraire de la Cour des Aydes, est décédée le 2 juillet 1712, laissant son fils Meffire Heron, Conseiller au Parlement. Meffire Eustache Thibault, Seigneur de Saint-Germain et autres domaines, a été reçu Conseiller au Parlement en janvier 1661 et est décédé le 12 juillet 1712 à l'âge de 77 ans, sans postérité. Il avait épousé Dame Marie Jolly, veuve de Meffire Louis Saveau, décédée en 1698. Dame Catherine Roger, veuve de Meffire Charles-Renouard de la Touanne, Conseiller du Roy Trésorier général de l'Extraordinaire des guerres, est décédée le 14 juillet 1712. Pierre Delpech, Conseiller-Secrétaire du Roy, Receveur général des Finances d'Auvergne et Fermier Général, est également décédé le 14 juillet 1712. Enfin, Dame Françoise-Élisabeth de Sauvion, veuve de Meffire Pierre Vincent Bertin, Trésorier général des Revenus Casuels de Sa Majesté, est décédée le 20 juillet 1712.
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3218
p. 237-241
HARANGUE.
Début :
Monseigneur, La Faculté de Theologie venant vous marquer combien elle [...]
Mots clefs :
Faculté de théologie, Cardinal, Mérites, Maison de Rohan, Église
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HARANGUE.
HARANGUE.
Monfeigneur,
La Faculté de 'Theologie
venant vous marquer com+
bien elle eſt ſenſible à vôtre élevation à la dignité de
Cardinal , fe fait honneur à
elle -même. Elle regarde
avec plaifir l'éclat de votre
pourpre rejaillir fur tous les
membres qui la compoſent.
Cette fçavante Compagnie
238 MERCURE
n'oubliera jamais les riches
talens que vous avez fait
briller dans fon Ecole. Les
diſtinctions qu'elle vous a
données ne font pas tant
des marques de fon eftime,
que des preuves évidentes
de vos merites fingulièrs ;
de cet efprit vif &perçant ,
de cette fcience vafte &
profonde, de cette éloquen.
ce folide , accompagnée de
toute la politeffe des anciens. Qualitez excellentes
qui vous ont fait admirer
de tout le monde , & qui
vous ont attiré les applau
GALANT. 239
diffemens de la Cour. Le
Souverain Pontife qui vous
a fait éminent en dignité ,
vous a trouvé éminent en
vertu , en fageffe , en modeftie , en douceur , en verité , en pieté : vertus rares
dans lesjeunes Princes , élevez fouvent dans la mol
leffe & dans le fein des plaifirs Mais ce qui eft plus glorieux à Vôtre Alteffe Emninentiffime eſt Monfei
gneur , que le plus grand
Roydu monde , aprés vous
avoir choifi dans votre flo.
riffante jeuneffe pour rem-
240 MERCURE
plir le Siege d'une ville importante à l'Etat & à la Re.
ligion , vous a jugé digne
de la Pourpre , Prince dont
la penetration ne permet
pas qu'il ſe trompe dans ſes
jugemens. Cette nouvelle
dignité que vous avez fait
entrer dans l'illuftre Maifon
de Rohan , donne un nouveau luftre à vos ancêtres ,
Ces Princes fouverains
que l'hiſtoire nous apprend
avoir regné avec valeur ,
& avoir gouverné leur peuple avec équité & religion.
Il ne nous refte plus
Monfei-
GALANT. 241
Monfeigneur, qu'un devoir
à remplir , qui eſt de prier
Dieu de vous laiffer longtemps dans cette éminente
place , pour la gloire de ſon
nom & pour le bien de fon
Eglife.
Cette Harangue a été
faite par M. de la Roque , Doyen de la Faculté de Theologie de
Paris , accompagné de
plufieurs des principaux
de cette Faculté.
Monfeigneur,
La Faculté de 'Theologie
venant vous marquer com+
bien elle eſt ſenſible à vôtre élevation à la dignité de
Cardinal , fe fait honneur à
elle -même. Elle regarde
avec plaifir l'éclat de votre
pourpre rejaillir fur tous les
membres qui la compoſent.
Cette fçavante Compagnie
238 MERCURE
n'oubliera jamais les riches
talens que vous avez fait
briller dans fon Ecole. Les
diſtinctions qu'elle vous a
données ne font pas tant
des marques de fon eftime,
que des preuves évidentes
de vos merites fingulièrs ;
de cet efprit vif &perçant ,
de cette fcience vafte &
profonde, de cette éloquen.
ce folide , accompagnée de
toute la politeffe des anciens. Qualitez excellentes
qui vous ont fait admirer
de tout le monde , & qui
vous ont attiré les applau
GALANT. 239
diffemens de la Cour. Le
Souverain Pontife qui vous
a fait éminent en dignité ,
vous a trouvé éminent en
vertu , en fageffe , en modeftie , en douceur , en verité , en pieté : vertus rares
dans lesjeunes Princes , élevez fouvent dans la mol
leffe & dans le fein des plaifirs Mais ce qui eft plus glorieux à Vôtre Alteffe Emninentiffime eſt Monfei
gneur , que le plus grand
Roydu monde , aprés vous
avoir choifi dans votre flo.
riffante jeuneffe pour rem-
240 MERCURE
plir le Siege d'une ville importante à l'Etat & à la Re.
ligion , vous a jugé digne
de la Pourpre , Prince dont
la penetration ne permet
pas qu'il ſe trompe dans ſes
jugemens. Cette nouvelle
dignité que vous avez fait
entrer dans l'illuftre Maifon
de Rohan , donne un nouveau luftre à vos ancêtres ,
Ces Princes fouverains
que l'hiſtoire nous apprend
avoir regné avec valeur ,
& avoir gouverné leur peuple avec équité & religion.
Il ne nous refte plus
Monfei-
GALANT. 241
Monfeigneur, qu'un devoir
à remplir , qui eſt de prier
Dieu de vous laiffer longtemps dans cette éminente
place , pour la gloire de ſon
nom & pour le bien de fon
Eglife.
Cette Harangue a été
faite par M. de la Roque , Doyen de la Faculté de Theologie de
Paris , accompagné de
plufieurs des principaux
de cette Faculté.
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Résumé : HARANGUE.
La Faculté de Théologie adresse une harangue à un cardinal nouvellement promu, exprimant sa sensibilité et son honneur face à cette distinction. Elle souligne l'éclat de la pourpre cardinalice qui rejaillit sur tous ses membres. La Faculté reconnaît les talents exceptionnels du cardinal, mettant en avant son esprit vif, sa science vaste et profonde, ainsi que son éloquence. Ces qualités lui ont valu l'admiration de la Cour. Le Souverain Pontife l'a choisi pour sa vertu, sagesse, modestie, douceur, vérité et piété, des vertus rares chez les jeunes princes. Le roi l'a également jugé digne de la pourpre après l'avoir choisi pour gouverner une ville importante pour l'État et la religion. Cette nouvelle dignité illumine la maison de Rohan, connue pour la valeur et la gouvernance équitable de ses ancêtres. La harangue se conclut par une prière pour que Dieu lui permette de rester longtemps dans cette position pour la gloire de son nom et le bien de l'Église. Cette harangue a été prononcée par M. de la Roque, doyen de la Faculté de Théologie de Paris, accompagné de plusieurs membres éminents.
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3219
p. 242-244
Parodie de l'Enigme dont le mot est le Corps.
Début :
Que maudit soit mon mariage; [...]
Mots clefs :
Mariage, Corps, Épouse, Veuve
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de l'Enigme dont le mot est le Corps.
Parodie de l'Enigme dont
le mot eft le Corps,
Que maudit fait mon
mariage ;
Caron a milie fois, jecrois,
Ainfi nommé ce quijoint
l'ame à moy.
Souvent l'ame& lecorps
font très mauvais
ménage.
Du mariage encorc'est la
proprieté :
Engardant fa maifon avec exactitude,
X
GALANT. 243
Mon époofe fe perd par
contrarieté.
Jeportefur monfrontparfois fa turpitude,
Autre appanage de mari.
De ma femme pourtant
je fuis le favori.
Quand je fuis bien usé
mafemme est encor
neuve :
Entre époux bien unis il
en arrive autant ;
Je puis mourir , & cepenSohdant
X ij
244 MERCURE
Mafemme nefera point
veure.
le mot eft le Corps,
Que maudit fait mon
mariage ;
Caron a milie fois, jecrois,
Ainfi nommé ce quijoint
l'ame à moy.
Souvent l'ame& lecorps
font très mauvais
ménage.
Du mariage encorc'est la
proprieté :
Engardant fa maifon avec exactitude,
X
GALANT. 243
Mon époofe fe perd par
contrarieté.
Jeportefur monfrontparfois fa turpitude,
Autre appanage de mari.
De ma femme pourtant
je fuis le favori.
Quand je fuis bien usé
mafemme est encor
neuve :
Entre époux bien unis il
en arrive autant ;
Je puis mourir , & cepenSohdant
X ij
244 MERCURE
Mafemme nefera point
veure.
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Résumé : Parodie de l'Enigme dont le mot est le Corps.
Le texte parodie l'énigme du 'Corbs' en explorant les tensions du mariage. Le narrateur décrit son union comme maudite, avec des conflits entre l'âme et le corps. Il souligne la nécessité de maintenir la maison avec précision et avoue les contrariétés et les turpitudes. Malgré tout, il se voit comme le favori de son épouse, qui reste neuve même lorsqu'il est usé. Il conclut que sa femme ne deviendra pas veuve s'il meurt.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3220
p. 244-251
Adresse de l'Université de Cambridge à la Reine.
Début :
Madame, Bien que nous ayions eu souvent l'honneur d'apporter [...]
Mots clefs :
Université de Cambridge, Reine, Trône, Honneur, Angleterre, Royaume
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Adresse de l'Université de Cambridge à la Reine.
Adreffe de l'Univerfité de
Cambridge à la Reine.
Madame ,
Bien que nous avions eu
fouvent l'honneur d'approcher du Trône avec nos
Adreffes de joye , pour des
victoires remportées en
guerre , nous avons preſentement une occafion plus
convenable & plus confor-
GALANT. 245
de
me à nôtre profeſſion , de
congratuler Vôtre Majeſté
& vos Royaumes fur la vûë
prochaine d'une paix honorable & avantageuſe.
C'eft vôtre prerogative
inconteftable , de conclure
la paix , auffi - bien que
la commencer, & nous avons crû que nos interêts
dans la paix refidoient juftement en vôtre pouvoir ,
& étoient fûrement confiez
à vôtre ſageſle , même pendant que les negociations
étoient tenuës fecretes. Les
artifices même employez à
X iij
246 MERCURE
d'illa traverfer n'ont produit
aucun autre effet , que
luftrer la bonté de V. M.
& de hâter la joye de vos
fujets , lorfque pour arrêter
les fauffes clameur de l'envie & des factions , vous
avez la condeſcendance de
faire part à vos peuples des
conditions glorieuſes fur
lefquelles vous negocież
pour eux.
VospredeceffeursRoïaux
ont fouvent pouffé des guer
res avec fuccés , & la valeur
Angloife a été long - temps
fameuſe par toutes les na-
GALANT. 247
tions du monde : mais alors
les avantages qu'on en pouvoit tirer échapoient ordinairement en perdant le
temps propre de traiter , &
laiffant marcher d'autres
gens devant nous , pour tirer leurs propres avantages
de nôtre fang & de nôtre
argent. Mais à cette heure
nôtre nation tirera un grand
honneur fous la conduite
vigilante de V. M. & la prudence fera une partie de
nôtre caractere , auffi-bien
que le courage &la magnanimité.
X iiij
248 MERCURE
le
C'étoit une chofe digne
dujugement &de la fageffe
de V. M. de fçavoir quand
il faudroit arrefter
cours de vos victoires , de
peur de renverser l'équili
bre de vôtre pouvoir , dans
les pays étrangers que vous
avez travaillé à établir , ou
d'épuifer entierement la
fource de la puiffance dans
le Royaume , en la dépenfant trop prodigalement &
trop inégalement , pour faire gagner de vaſtes acquifitions à d'autres gens , &
en tirer peu de profit pour
nous.
GALANT. 249
L'établiſſement que vous
avez fait de la fucceffion à
ces Royaumes dans vos illuftres affinitez de la Maifon d'Hanover , & vôtre
pieux interêt pour les Proteftans d'Allemagne , qui
avoit été negligé dans un
traité fait ci- devant , exigent que vôtre ClergéVous
en remercie avec une particuliere reconnoiffance.
L'affermiffement & l'étenduë de nôtre commerce national dans toutes fes parties , que vous avez pouſſez
plus loin quela Grande Bre-
250 MERCURE
tagne n'en a jamais joüi ,
ni à quoy elle n'avoit jamais
auparavant aſpiré , excitent
une reconnoiffance univerfelle dans les cœurs de vôtre peuple , & le foin genereux que vous prenez de
vos alliez , en époufant vigoureuſement leurs juftes
interêts , & en leur procurant une barriere fuffifante,
rendra cette paix prochaifans doute Dieu
vous mettra en état de finir,
auffi generale & d'autant
d'étenduë que les limites
de l'Europe , & auſſi durane , que
GALANT 25¹
ble que les affaires humaines le peuvent permettre ;
de maniere qu'elle fera deformaisla gloire la plus brillante du regne heureux de
V. M. au-deffus des autres
lauriers que vous avez
cüeillis pendant une longue
guerre , accompagnée de
profperitez.
Cambridge à la Reine.
Madame ,
Bien que nous avions eu
fouvent l'honneur d'approcher du Trône avec nos
Adreffes de joye , pour des
victoires remportées en
guerre , nous avons preſentement une occafion plus
convenable & plus confor-
GALANT. 245
de
me à nôtre profeſſion , de
congratuler Vôtre Majeſté
& vos Royaumes fur la vûë
prochaine d'une paix honorable & avantageuſe.
C'eft vôtre prerogative
inconteftable , de conclure
la paix , auffi - bien que
la commencer, & nous avons crû que nos interêts
dans la paix refidoient juftement en vôtre pouvoir ,
& étoient fûrement confiez
à vôtre ſageſle , même pendant que les negociations
étoient tenuës fecretes. Les
artifices même employez à
X iij
246 MERCURE
d'illa traverfer n'ont produit
aucun autre effet , que
luftrer la bonté de V. M.
& de hâter la joye de vos
fujets , lorfque pour arrêter
les fauffes clameur de l'envie & des factions , vous
avez la condeſcendance de
faire part à vos peuples des
conditions glorieuſes fur
lefquelles vous negocież
pour eux.
VospredeceffeursRoïaux
ont fouvent pouffé des guer
res avec fuccés , & la valeur
Angloife a été long - temps
fameuſe par toutes les na-
GALANT. 247
tions du monde : mais alors
les avantages qu'on en pouvoit tirer échapoient ordinairement en perdant le
temps propre de traiter , &
laiffant marcher d'autres
gens devant nous , pour tirer leurs propres avantages
de nôtre fang & de nôtre
argent. Mais à cette heure
nôtre nation tirera un grand
honneur fous la conduite
vigilante de V. M. & la prudence fera une partie de
nôtre caractere , auffi-bien
que le courage &la magnanimité.
X iiij
248 MERCURE
le
C'étoit une chofe digne
dujugement &de la fageffe
de V. M. de fçavoir quand
il faudroit arrefter
cours de vos victoires , de
peur de renverser l'équili
bre de vôtre pouvoir , dans
les pays étrangers que vous
avez travaillé à établir , ou
d'épuifer entierement la
fource de la puiffance dans
le Royaume , en la dépenfant trop prodigalement &
trop inégalement , pour faire gagner de vaſtes acquifitions à d'autres gens , &
en tirer peu de profit pour
nous.
GALANT. 249
L'établiſſement que vous
avez fait de la fucceffion à
ces Royaumes dans vos illuftres affinitez de la Maifon d'Hanover , & vôtre
pieux interêt pour les Proteftans d'Allemagne , qui
avoit été negligé dans un
traité fait ci- devant , exigent que vôtre ClergéVous
en remercie avec une particuliere reconnoiffance.
L'affermiffement & l'étenduë de nôtre commerce national dans toutes fes parties , que vous avez pouſſez
plus loin quela Grande Bre-
250 MERCURE
tagne n'en a jamais joüi ,
ni à quoy elle n'avoit jamais
auparavant aſpiré , excitent
une reconnoiffance univerfelle dans les cœurs de vôtre peuple , & le foin genereux que vous prenez de
vos alliez , en époufant vigoureuſement leurs juftes
interêts , & en leur procurant une barriere fuffifante,
rendra cette paix prochaifans doute Dieu
vous mettra en état de finir,
auffi generale & d'autant
d'étenduë que les limites
de l'Europe , & auſſi durane , que
GALANT 25¹
ble que les affaires humaines le peuvent permettre ;
de maniere qu'elle fera deformaisla gloire la plus brillante du regne heureux de
V. M. au-deffus des autres
lauriers que vous avez
cüeillis pendant une longue
guerre , accompagnée de
profperitez.
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Résumé : Adresse de l'Université de Cambridge à la Reine.
L'Université de Cambridge adresse une lettre à la Reine pour la féliciter de la perspective d'une paix honorable et avantageuse. L'Université souligne que la Reine détient le pouvoir incontestable de conclure la paix et que les intérêts de la nation reposent sur sa sagesse. Les négociations secrètes et les artifices employés ont révélé la bonté de la Reine et hâté la joie de ses sujets. La Reine a partagé les conditions glorieuses des négociations avec son peuple pour apaiser les fausses clameurs de l'envie et des factions. Les prédécesseurs royaux ont souvent mené des guerres avec succès, mais les avantages étaient souvent perdus en raison d'un mauvais timing. Sous la conduite vigilante de la Reine, la nation tirera un grand honneur grâce à la prudence, le courage et la magnanimité. La Reine a su arrêter le cours de ses victoires pour éviter de renverser l'équilibre de son pouvoir et d'épuiser la force du Royaume. La Reine a établi la succession des Royaumes dans la Maison d'Hanover et a montré un intérêt pieux pour les protestants d'Allemagne, négligés dans un traité précédent. Le clergé la remercie avec une particulière reconnaissance. L'affermissement et l'extension du commerce national, poussés plus loin que jamais, excitent une reconnaissance universelle. Le soin généreux que la Reine porte à ses alliés, en protégeant vigoureusement leurs justes intérêts, rendra cette paix prochaine durable et étendue, formant la gloire la plus brillante de son règne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3221
p. 251-252
Réponse de la Reine.
Début :
Je reçois avec affection cette Adresse de ma bonne Université [...]
Mots clefs :
Réponse, Université de Cambridge, Intérêt protestant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réponse de la Reine.
éponse de la Reine.
Je reçois avec affection
cette Adreſſe de ma bonne
Univerfité de Cambridge.
La joye que j'ai euë de
252 MERCURE
tant de victoires que Dieu
a données à nos forces , a
été afin qu'elles puffent procurer une bonne paix , &
j'eſpere qu'avec l'aide de
Dieu ce que je fais répondra à vôtre attente , puifque
ce fera une chofe avantageuſe à monpeuple , aſſurée
à nos alliez , & une force à
l'interêt Proteftant de toutes parts.
Je reçois avec affection
cette Adreſſe de ma bonne
Univerfité de Cambridge.
La joye que j'ai euë de
252 MERCURE
tant de victoires que Dieu
a données à nos forces , a
été afin qu'elles puffent procurer une bonne paix , &
j'eſpere qu'avec l'aide de
Dieu ce que je fais répondra à vôtre attente , puifque
ce fera une chofe avantageuſe à monpeuple , aſſurée
à nos alliez , & une force à
l'interêt Proteftant de toutes parts.
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3222
p. 253-259
Adresse de la ville d'Oxfort à la Reine.
Début :
Madame, Nous le Maire, les Baillifs & la Communauté de [...]
Mots clefs :
Oxford, Reine, Adresse, Parlement, Paix, Angleterre, Guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Adresse de la ville d'Oxfort à la Reine.
Adreße de la ville d'Oxfort
à la Reine.
Madame ,
Nous le Maire , les Baillifs & la Communauté de
la ville d'Oxford , de Vôtre
Majefté , au Comté d'Oxford , avons lû avec beaucoup de fatisfaction la trésfavorableharangue deV.M.
aux deux Chambres du Parlement. Nous reconnoiffons trés humblement le
droit inconteſtable que V.
254 MERCURE
M. a de faire la paix & la
guerre; &nous nesçaurions
tropadmirer la grande condefcendance , les tendres
égards & le foin que V.M.
prend de vôtre peuple , en
communiquantàvôtre Parlement les conditions fur
lefquelles on peut fi heu_
reulement conclure la paix
generale.
Nous fçavons trés- bien
•quels obftacles ont été artificieufement inventez pour
ôter à V. M. l'honneur de
ce grand & glorieux ouvrage.
GALANT. 255
Nous fouhaitons qu'on
n'ait encouragé perfonne
hors du pays à traverſer ces
heureufes negociations ,
quand il paroît que des efprits factieux fe font efforcez d'exciter des jaloufies
dans le Royaume , & de
femer , s'il eſt poſſible , la
mefintelligence entre V.M.
& vos alliez. Mais Dieufoit
beni , que tous ces efforts
ayent été vains, & resteront
un monument durable de
reproche à ceux qui fouhaiteroient de voir la Grande
Bretagne abîmée fous le
256 MERCURE
trés- inégal poids de la
guerre.
Nous fommes perfuadez
que la fucceffion dans l'illuftre Maiſon d'Hanover
vous a été toûjours trés-particulierement à cœur &
que c'a été le principal ſoin
de V. M. de faire obtenir à
vosalliez des conditions de
paix fûres & honorables.
,
Nous venons maintenant
reïterer à V. M. les affurances de nôtre entiere confiance en la ſageſſe de V.
M. & dans le foin que vous
avez de vôtre peuple : &
com-
GALANT. 257
comme la portion dont la
Grande Bretagne a été
chargée dans la guerre a été
trés-inégale , auffi nous ne
doutons pas qu'on ne faſſe
une telle diftinction en fa
faveur dans les conditions
de paix , qu'elles ne feront
pas feulement un reproche
aux precedentes negociations , mais qu'elles y refteront auffi un témoignage
à la pofterité du choix
dent que V. M. a fait d'un
Miniſtere qui a eu le courage & la refolution de confulter premierement l'honJuillet 1712.
Y
pru-
258 MERCURE
neur de V. M. la fûreté de
la fucceffion , le commerce
& l'interêt de vos fujets &
celui de vos alliez . Nousef
perons que les confederez
n'envieront jamais à la
Grande Bretagne ſa part de
la gloire & des avantages
d'une paix honorable , puis
qu'elle a tant contribué à
les foûtenir.
afin
Puiffe le grand Dieu be
nir V. M. & vos Confeils ,
que cette paix foit ame
née àune heureufe & prompre conclufion , & puiffe
V. M. vivre long - temps.
GALANT. 259
afin de jouir des fes avantages , & de regner fur les
cœurs de tous vos fujets.
à la Reine.
Madame ,
Nous le Maire , les Baillifs & la Communauté de
la ville d'Oxford , de Vôtre
Majefté , au Comté d'Oxford , avons lû avec beaucoup de fatisfaction la trésfavorableharangue deV.M.
aux deux Chambres du Parlement. Nous reconnoiffons trés humblement le
droit inconteſtable que V.
254 MERCURE
M. a de faire la paix & la
guerre; &nous nesçaurions
tropadmirer la grande condefcendance , les tendres
égards & le foin que V.M.
prend de vôtre peuple , en
communiquantàvôtre Parlement les conditions fur
lefquelles on peut fi heu_
reulement conclure la paix
generale.
Nous fçavons trés- bien
•quels obftacles ont été artificieufement inventez pour
ôter à V. M. l'honneur de
ce grand & glorieux ouvrage.
GALANT. 255
Nous fouhaitons qu'on
n'ait encouragé perfonne
hors du pays à traverſer ces
heureufes negociations ,
quand il paroît que des efprits factieux fe font efforcez d'exciter des jaloufies
dans le Royaume , & de
femer , s'il eſt poſſible , la
mefintelligence entre V.M.
& vos alliez. Mais Dieufoit
beni , que tous ces efforts
ayent été vains, & resteront
un monument durable de
reproche à ceux qui fouhaiteroient de voir la Grande
Bretagne abîmée fous le
256 MERCURE
trés- inégal poids de la
guerre.
Nous fommes perfuadez
que la fucceffion dans l'illuftre Maiſon d'Hanover
vous a été toûjours trés-particulierement à cœur &
que c'a été le principal ſoin
de V. M. de faire obtenir à
vosalliez des conditions de
paix fûres & honorables.
,
Nous venons maintenant
reïterer à V. M. les affurances de nôtre entiere confiance en la ſageſſe de V.
M. & dans le foin que vous
avez de vôtre peuple : &
com-
GALANT. 257
comme la portion dont la
Grande Bretagne a été
chargée dans la guerre a été
trés-inégale , auffi nous ne
doutons pas qu'on ne faſſe
une telle diftinction en fa
faveur dans les conditions
de paix , qu'elles ne feront
pas feulement un reproche
aux precedentes negociations , mais qu'elles y refteront auffi un témoignage
à la pofterité du choix
dent que V. M. a fait d'un
Miniſtere qui a eu le courage & la refolution de confulter premierement l'honJuillet 1712.
Y
pru-
258 MERCURE
neur de V. M. la fûreté de
la fucceffion , le commerce
& l'interêt de vos fujets &
celui de vos alliez . Nousef
perons que les confederez
n'envieront jamais à la
Grande Bretagne ſa part de
la gloire & des avantages
d'une paix honorable , puis
qu'elle a tant contribué à
les foûtenir.
afin
Puiffe le grand Dieu be
nir V. M. & vos Confeils ,
que cette paix foit ame
née àune heureufe & prompre conclufion , & puiffe
V. M. vivre long - temps.
GALANT. 259
afin de jouir des fes avantages , & de regner fur les
cœurs de tous vos fujets.
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Résumé : Adresse de la ville d'Oxfort à la Reine.
La ville d'Oxford adresse une lettre à la Reine pour exprimer sa satisfaction après la lecture de la harangue royale aux Chambres du Parlement. Les habitants reconnaissent le droit de la Reine de faire la paix et la guerre, et admirent sa confiance, ses égards et son souci pour le peuple. Ils soulignent les obstacles artificiels créés pour empêcher la paix et espèrent que les négociations ne seront pas perturbées par des esprits factieux. Oxford exprime sa confiance dans la sagesse de la Reine et son désir de voir la Grande-Bretagne obtenir des conditions de paix justes et honorables, en reconnaissance de ses efforts durant la guerre. Ils espèrent que la paix sera bénéfique et durable, et que la Reine et ses conseillers seront bénis pour leurs efforts.
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3223
p. 259-261
Etat des Officiers des ennemis faits Prisonniers de guerre à l'affaire de Denain le 24. Juillet 1712.
Début :
Lieutenans Generaux. [...]
Mots clefs :
Lieutenants généraux, Maréchaux de camp, Majors, Denain
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texteReconnaissance textuelle : Etat des Officiers des ennemis faits Prisonniers de guerre à l'affaire de Denain le 24. Juillet 1712.
Etat des Officiers des ennemis
faits Prifonniers de guerre
à l'affaire de Denain le 24.
Fuilles 1712.
Lieutenans Generaux.
Milord Albermale , General de la cavalerie.
Seguin.
Maréchaux de Camp.
Le Prince d'Holftein.
De Sauble.
Baron d'Albert.
Y ij
260 MERCURE
Colonels. Regimens.
Spaën. Spaën.
BarondeGrech d'Anſpach.
Cavanac. Cavanac.
Lieutenans Colonels.
Onelly , grand Maître de
l'Ordre Teutonique.
Herpshaufen.
Lalippe.
Heusker.
Vanbraachell. Velderen.
Munich. Ketler.
Majors.
Vincel , des troupes Imperiales.
Fabry ,
Spaën.
Buton , Prince Ch. Danois.
Till Velderen.
GALANT. 261
Moors ,
Capitaines ,
Kefter.
Lieutenans ,
Enſeignes ,
Aides de Camp ,
38.
45.
SI.
4.
Officiers d'Artillerie , I.
Volontaires ,
Total. 144. tant Capitai5.
nes , que Lieutenans , Enfeignes , & Aides de Camp.
Soldats ,
dont 400 . bleffez.
3000.
M.le Comte d'Hona, Lieutenant General , & Gouverneur de Mons , noyé,
dont on a retiré le corps.
faits Prifonniers de guerre
à l'affaire de Denain le 24.
Fuilles 1712.
Lieutenans Generaux.
Milord Albermale , General de la cavalerie.
Seguin.
Maréchaux de Camp.
Le Prince d'Holftein.
De Sauble.
Baron d'Albert.
Y ij
260 MERCURE
Colonels. Regimens.
Spaën. Spaën.
BarondeGrech d'Anſpach.
Cavanac. Cavanac.
Lieutenans Colonels.
Onelly , grand Maître de
l'Ordre Teutonique.
Herpshaufen.
Lalippe.
Heusker.
Vanbraachell. Velderen.
Munich. Ketler.
Majors.
Vincel , des troupes Imperiales.
Fabry ,
Spaën.
Buton , Prince Ch. Danois.
Till Velderen.
GALANT. 261
Moors ,
Capitaines ,
Kefter.
Lieutenans ,
Enſeignes ,
Aides de Camp ,
38.
45.
SI.
4.
Officiers d'Artillerie , I.
Volontaires ,
Total. 144. tant Capitai5.
nes , que Lieutenans , Enfeignes , & Aides de Camp.
Soldats ,
dont 400 . bleffez.
3000.
M.le Comte d'Hona, Lieutenant General , & Gouverneur de Mons , noyé,
dont on a retiré le corps.
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Résumé : Etat des Officiers des ennemis faits Prisonniers de guerre à l'affaire de Denain le 24. Juillet 1712.
Le 24 juillet 1712, lors de l'affaire de Denain, 144 officiers ennemis furent capturés, incluant des lieutenants généraux comme Milord Albermale et Seguin, ainsi que des maréchaux de camp tels que le Prince d'Holftein. Parmi les colonels figurent Spaën et Cavanac. 3000 soldats furent également faits prisonniers, dont 400 blessés. Le lieutenant général M. le Comte d'Hona se noya.
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3224
p. 262-264
Copie de la Lettre de Monsieur le Maréchal de Villars. Au Camp de Denain ce 31. Juillet.
Début :
Marchienne se rendit hier dans le temps que M. le [...]
Mots clefs :
Denain, Marchiennes, Maréchal de Villars
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texteReconnaissance textuelle : Copie de la Lettre de Monsieur le Maréchal de Villars. Au Camp de Denain ce 31. Juillet.
Copie de la Lettre de Monfieur le Maréchal
de Villars.
Au Camp de Denain ce 31 .
Fuiller.
Marchienne ſe rendit
hier dans le temps que M.
le Maréchal de Villars , qui
étoit à la tranchée , donnoit
les ordres pour l'emporter ;
il étoit défendu par fix bataillons , dont il y en a
deux de 800 hommes cha
cun , & tous les autres au
GALANT. 263
moins de 5. à 600. hommes
détachez de l'armée, & trois
Efcadrons de Carabiniers
de Sechella Palatin : il y a
plus de cent dix Belandres ,
outre les quarante, qui ont
été menées à Condé, toutes
chargées de gros canons ,
poudres & munitions de
guerre & de bouche , plus
de mille matelats ,
l'Hôpital de l'Armée des
ennemis & les Commiffaires de
tout
guerre & de vivres ,
ils font tous prifonniers de
guerre; on compte que M.
le Maréchal de Villars afait
264 MERCURE
plus de 8000. Prifonniers ,
qu'il a envoyez en France
en deux fois, & plus de 400.
Officiers.
de Villars.
Au Camp de Denain ce 31 .
Fuiller.
Marchienne ſe rendit
hier dans le temps que M.
le Maréchal de Villars , qui
étoit à la tranchée , donnoit
les ordres pour l'emporter ;
il étoit défendu par fix bataillons , dont il y en a
deux de 800 hommes cha
cun , & tous les autres au
GALANT. 263
moins de 5. à 600. hommes
détachez de l'armée, & trois
Efcadrons de Carabiniers
de Sechella Palatin : il y a
plus de cent dix Belandres ,
outre les quarante, qui ont
été menées à Condé, toutes
chargées de gros canons ,
poudres & munitions de
guerre & de bouche , plus
de mille matelats ,
l'Hôpital de l'Armée des
ennemis & les Commiffaires de
tout
guerre & de vivres ,
ils font tous prifonniers de
guerre; on compte que M.
le Maréchal de Villars afait
264 MERCURE
plus de 8000. Prifonniers ,
qu'il a envoyez en France
en deux fois, & plus de 400.
Officiers.
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Résumé : Copie de la Lettre de Monsieur le Maréchal de Villars. Au Camp de Denain ce 31. Juillet.
Le 31 juillet, le Maréchal de Villars rapporte la reddition de Marchienne. Six bataillons, trois escadrons de Carabiniers et plus de cent dix Belandres défendaient la ville. Plus de 8 000 prisonniers, dont 400 officiers, ont été envoyés en France. Des munitions, des matelas et l'hôpital ennemi ont été capturés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3225
p. 265-286
REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
Début :
L'Avenement de S. A. S. E. à la souveraineté des Païs Bas [...]
Mots clefs :
Cérémonie, Inauguration, Marche, Pays-Bas, Députés, Musiciens, Clergé, Bavière, Bénédiction, Assemblée, Serment, Namur, Ordre
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texteReconnaissance textuelle : REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
REJOUISSANCES,
ET CEREMONIES,
FAITES
A L'INAUGURATION 13
CORDES, A. S. E..
་་
DE BAVIERE.
Prince Souverain les
For pr 7Pays
- Bas,
L
༢
2
¡Avenement de S. A
S. E. à la fouveraineté
des Païs Bas avoit comblé
de joye tous les Peuples du
Ꮓ
Juillet 1712.
266 MERCURE
Comté de Namur. Heureux d'obéir à un fi grand
Prince, & devenir fes Sujets,
ils attendoient avec impatience le jour qu'Elle voudroit bien marquer , pour
avoir l'honneur de luy preter le Serment de fidelité
& dans cette eſperance ils
préparoient à rendre ce
jourundes plusmagnifiques
& des plus pompeux.
En effet , S. A. S. E. ayant
fixé cette Augufte Ceremonic au 17. de May les Peuples n'ont rien oublié pour
la rendre folemnelle &
Le
GALANT. 267
témoigner leur zele & leur
ardeur.
Meffieurs les Etats qui
avoient été convoquez à ce
fujet s'affemblerent la veille ,
& le concours des Ecclefiaf
tiques & des Nobles fut tresnombreux. Le lendemain
ils fe rendirent en Corps au
Palais de S. A. S. E. & fur
les dix heures du matin la
Marche commença.
ORDRE DE LA MARCHE.
Meffieurs les Magiftrats.
Mr le Mayeur, M" les
Zij
268 MERCURE 15 1
Efchevins , M les Jurez
& autres du même Corps.
2
*
Meffieurs les Etats Nobles,
Mr le Baron de Spontin
de Freyr , &c. & Mr le
Comte de Groefbeck
&c. Députez. Accompa
gnez d'un grand nombre de
Gentilhommes de la Pro .
vince qui à l'envi s'étoient
proprement & richement
habillez.
Meffieurs les Etats
Ecclefiaftiques.
Mr l'Abbé de Moulin ,
GALANT. 269
& Mr l'Abbé de Geronfart
Députez. Accompagnez de
fix autres Abbez de la
Province & Comté, de
Namur.
Les deux Herauts d'Armes
Reveftus de la Cote d'Armes avec la Couronne ,
Toque , Panaches , Aigrettes , émaillez fur la poitrine
aux , Armes de S. A. S. E. &
celles du Comté de Namur,
& le Caducée à la main.
Ziij
270 MERCURE
Son Alteße Sereniffime.
Sous un Dais magnifique ,
de velours bleu , orné de
crépines , franges & galons
d'argent avec les Armes
entieres de S. A. S. E. proprement brodées dans le
le fonds, & les Armes de la
Province aux quatre coins ;
preparé & prefenté par M
les Etats Nobles , & porté
par fix Gentils hommes des
plus qualifiez de la Province.
Sçavoir , Mr le Comte de
Frezin , Mr le Comte de
GALANT. 271
Corfuarem Lontchamps ,
Colonel , Mr de Glimes
Marquis de Courcelles , Mr
de Liede Kerke Baron
d'Arc , Mr le Comte de
Berlo de Sainte Gertrude ,
& Mr Claude de Namur
Vicomte Delzée.
Auxdeux coftez du Dais.
M. le Capitaine des Archers
Nobles gardes du Corps de
S. A. S. E. avec les Officiers.
Immediatement aprés
S. A. S. E. marchoient S. E.
Mr le Comte de Terring
Ziiij
272 MERCURE
& Seefelde grand Marêchal
de la Cour, Lieutenant Ge
neral, Chevalier de la Toifon
d'or faifant la fonction de
grand Maiftre de la Maifon
de S. A. SE, & Mrle Baron
de Dobelſtein & d'Eynem
bourg Gentilhomme de la
Chambre de S. A. S. E. de
Cologne, Marefchal de
Camp & Colonel d'un Rement de Cavalerie , Envoyé
Extraordinaire de S. A. S. E.
વે
de Cologne pour affifter
de la part à cette Auguſte
Ceremonie. ar 72A2
7 2 A2
Enfuite marchoient tous
GALANT. 273
les Seigneurs , Miniftres ,
Gentilhommes & autres
Officiers en grand nombre
de S A.S. E. felon le rang
qui leur cft dû
20
Les Archers Nobles Gardes du Corps marchoient
fur les coftez de cette Augufte Affemblée On continua ainfi la marche depuis
le Palais de S A.S. E. juf
qu'à l'Eglife Cathedrale de
S. Aubain. Plus de douze
ou quinze cent Bourgeois le
flambeau de cire blanche à
la main s'étoient rangez
pour former le paffage de
274 MERGURE
cette Noble Affemblée ; La
Garniſon étoit fous les Armes , & le Regiment des
Gardes à pied de S. A. S. E.
étoit pofté depuis le Palais
jufqu'aux environs de l'Eglife de S. Aubain. Mr de
Mercy Brigadier & Commandant de ce Regiment
étoit à la tefte avec tous les
Officiers nouvellement &
proprement habillez uniforme , de drap bleu galonné
d'argent.
Lorfque l'Electeur arriva
devant l'Evefché , un Bourgeois s'avança devant S A.
GALANT. 275
S. E. étendit fon manteau
par terre,le couvrit de fleurs,
& s'écria dans la joye de fon
cœear , Benedictus qui venit
in nomine Domini , &c.
Mr le Comte de Berlo
tres- Illuftre & tres-Digne
Evefque de Namur avoit
affemblé tout fon Clergé.
Le Chapitre de S. Aubain ,
le Chapitre de Nôtre Dame,
tous les Curez & les Prêtres
des Paroiffes , & tous les Ordres Religieux de la Ville. Il
attendoit S. A. S. E avec
tout ce Clergé devant fa
Cathedrale. Onavoit placé
276 MERGURE
*
rs
ún priédicu où S. A. S. E. fe
mit à genoux , & adora la
vraye Croix que Mr l'Eve.
que luy prefenta. On entra
enfuite dans Eglife , où
toutes les places étoient
marquées. Onytrouva déja
placez dans le Chour, M
du Confeil des Finances de
S. A. S. E. M's du Confeil
Provincial , & M du Souverain Baillage.
L'Eglife Cathedrale de S.
Aubain étoit proprement
ornée de verdure naiffante
& de riches Tapifleries.
rs
IS
On avoit élevé un Dais
magnifiquedevelours rouge
GALANT. 277
galonné d'or du cofté de
' Evangile où S. A. S. E. fe
plaça. SE Mr le grand
Maiêchal, faifant la fonction du grand Maiftre , étoit
placé à coté de S. A. S. E,
avec le Capitaine des Gardes
du Corps Archers Nobles ,
& les autres Seigneurs , Miniftres , & Gentilhommes
étoient placez felon l'ordre
que l'on avoit marqué.
Mr Marefchal Fourier de
de la Chambre de S. A. S. E
avoit fait conftruire une ef
pece de Galerie au- deſſus des
formes de M les Chanoi-
278 MERCURE
nes , fort pacieuſe pour
gagner de la place & y
mettre les Dames de la premiere qualité , & autres
caractere , & avoit poſté
un certain nombre d'Officiers qui avoient l'honneur
de placer les Dames felon
leur qualité & leur rang.
M's les Muficiens de la
Chambre de S. A. S. E.
étoient placez dans la Tribune proche de l'Orgue
avec les Trompettes & les
Timbales de S.A.S. E. &
plufieurs autres Muficiens.
Toute cette Augufte Af-
GALANT. 279
femblée étant ainfi placée ,
Mr l'Eveſque aſſiſté d'un
grand nombre de Preftres
officians , celebra pontificalement la Meffe. Aprés la
Meffe on chanta le Pfalme
Exaudiaten mufique. Auffitoſt qu'il fut fini”, M" les
Députez des Etats s'avancerent devant le Trône de
S.A. S. E.
L'Acte quiles authoriſoit
曩
pour recevoir & prefter le
ferment les nomme ainfi.
Les Reverends Abbez ,
Dom Maximilien Abbé de
Moulin, & Frere Auguftin
180 MERCURE
Illuftre
Abbé de Geronfart, de la part
du Clergé ; Noble
Seigneur Meffire Facques Baron de Spontin de Freyr , Vicomte d'Efclaye & 'dAudembourg; Noble & Illuftre Seis
gneur MeffireJacques François
Comte de Groesbeck , Wemelin
& du S. Empire , Vicomte
d'Aublin, Confeiller d'Etat
de S. A.S. E. de la part de la
Nobleß ; Noble & Illuſtre
Seigneur Adrien Charles de
Glimes de Brabant Seigneur dè
S.Martin , Noble Homme ,
Albert Ignace de Kffel de lå
part du Tiers Etat,
GALANT. 281
En préfence de ces M
Députez & de toute l'Af
femblée S. A. S. E. tenant
majestueufement les mains
fur les faints Evangiles , &
devant les faintes Reliques ,
prononça le ferment en ces
termes :
Je MAXIMILIEN
EMANUEL-par la grace
de Dieu , Ducde la Haute&
Baße Baviere , du Haut Pa
latinat , de Brabant , de Limbourg, de Luxembourg, &
de Gueldres , Comte Palatin
du Rhin , Archi- Dapifer
Electeur Vicaire du S
Juillet 1712 Aa
282 MERCURE
"Empire Romain , Landigrave
de Leichtenberg, Comte de
Flandres , de Hainaut & de
Namur, Marquis du S.
Empire , Seigneur de Malines,
&c.
Fure devant les faintes Reliques, &par les faints Evangiles de Dieu,quejegarderayles
Eglifes & Suppors d'icelles , les
Nobles, Feodeaux, Oppidains,
Communautez , Veuves &
Orphelins , des Villes , Pays
Comtéde Namur, en leurs
Droits, Ufages , Loix, &
Coûtumes loüables & anciennes; AINSI M'AIDE DIEU
GALANT. 283
ET TOUS SES SAINTS.
Cette formule de ferment avoit été préſentée par
le fieur Marefchal en qualité
de Greffier du fouverain
Baillage , à Mr le grand
Marefchal qui la pofa devant
S. A. S. E. & qui luy rendit
aprés que S. A. S. E. cut fini.
Le Nom du Seigneur & celuy de S. A. S. E. étoient
écrits en lettres d'or.
Mr Lardenois Confeiller
Penfionnaire lût enfuite la
Procuration qui authoriſoit
les Députez à prefter le fer.
ment. Et Mr l'Abbé de
Aaij
284 MERCURE
Moulin le lûc au nom de
tous en ces termes :
* NousFurons à vous treshaut& tres puiffant Prince
Seigneur MAXIMILIEN
EMANUEL par la grace
de Dieu Duc de la Haute &
Baffe Baviere, du Haut Palatinar , Comte Palatin du
Rhin , Archi-Dapifer, Elec
teur Vicaire du S. Empire
Romain , Landtgrave de Leichrenberg, Comte dudit Namur, que les Prélats , Nobles ,
Feodeaux, Oppidains &Com·
munautez d'iceluy Comie &
Pays de Namur, vousferont
GALANT. 283
Lons , vrais & loyaux Sujets
ferviteurs , comme its
doivent, font tenus d'estre
leur Prince & Seigneur.
M's les Députez levant
les doigt , prononcerent la
force du ferment felon
l'ordre fuivant.
Les deux Députez de
Etat Ecclefiaftique.
Ainfi nous aide Dieu &
rous fés Saints.
Les deux Députez de
l'Etat Noble.
Ainfi nous aide Dieu &
tous fes Saints.
Les deux Députez du
Tiers Etat.
286 MERCURE
Ainfi nous aide Dicu &
tous fes Saints,
Alors un bruit éclatant
ſe fit entendre dans l'Eglife ,
toute l'Affemblée s'écria ,
Vive l'Electeur , Vive le
Comte de Namur Noftre
Souverain.
On chanta enfuite le
TE DEUM, & aprés la
Benediction du Tres- Saint
Sacrement on recommença
la marche dans le mefme
ordre qu'on étoit venu.
ET CEREMONIES,
FAITES
A L'INAUGURATION 13
CORDES, A. S. E..
་་
DE BAVIERE.
Prince Souverain les
For pr 7Pays
- Bas,
L
༢
2
¡Avenement de S. A
S. E. à la fouveraineté
des Païs Bas avoit comblé
de joye tous les Peuples du
Ꮓ
Juillet 1712.
266 MERCURE
Comté de Namur. Heureux d'obéir à un fi grand
Prince, & devenir fes Sujets,
ils attendoient avec impatience le jour qu'Elle voudroit bien marquer , pour
avoir l'honneur de luy preter le Serment de fidelité
& dans cette eſperance ils
préparoient à rendre ce
jourundes plusmagnifiques
& des plus pompeux.
En effet , S. A. S. E. ayant
fixé cette Augufte Ceremonic au 17. de May les Peuples n'ont rien oublié pour
la rendre folemnelle &
Le
GALANT. 267
témoigner leur zele & leur
ardeur.
Meffieurs les Etats qui
avoient été convoquez à ce
fujet s'affemblerent la veille ,
& le concours des Ecclefiaf
tiques & des Nobles fut tresnombreux. Le lendemain
ils fe rendirent en Corps au
Palais de S. A. S. E. & fur
les dix heures du matin la
Marche commença.
ORDRE DE LA MARCHE.
Meffieurs les Magiftrats.
Mr le Mayeur, M" les
Zij
268 MERCURE 15 1
Efchevins , M les Jurez
& autres du même Corps.
2
*
Meffieurs les Etats Nobles,
Mr le Baron de Spontin
de Freyr , &c. & Mr le
Comte de Groefbeck
&c. Députez. Accompa
gnez d'un grand nombre de
Gentilhommes de la Pro .
vince qui à l'envi s'étoient
proprement & richement
habillez.
Meffieurs les Etats
Ecclefiaftiques.
Mr l'Abbé de Moulin ,
GALANT. 269
& Mr l'Abbé de Geronfart
Députez. Accompagnez de
fix autres Abbez de la
Province & Comté, de
Namur.
Les deux Herauts d'Armes
Reveftus de la Cote d'Armes avec la Couronne ,
Toque , Panaches , Aigrettes , émaillez fur la poitrine
aux , Armes de S. A. S. E. &
celles du Comté de Namur,
& le Caducée à la main.
Ziij
270 MERCURE
Son Alteße Sereniffime.
Sous un Dais magnifique ,
de velours bleu , orné de
crépines , franges & galons
d'argent avec les Armes
entieres de S. A. S. E. proprement brodées dans le
le fonds, & les Armes de la
Province aux quatre coins ;
preparé & prefenté par M
les Etats Nobles , & porté
par fix Gentils hommes des
plus qualifiez de la Province.
Sçavoir , Mr le Comte de
Frezin , Mr le Comte de
GALANT. 271
Corfuarem Lontchamps ,
Colonel , Mr de Glimes
Marquis de Courcelles , Mr
de Liede Kerke Baron
d'Arc , Mr le Comte de
Berlo de Sainte Gertrude ,
& Mr Claude de Namur
Vicomte Delzée.
Auxdeux coftez du Dais.
M. le Capitaine des Archers
Nobles gardes du Corps de
S. A. S. E. avec les Officiers.
Immediatement aprés
S. A. S. E. marchoient S. E.
Mr le Comte de Terring
Ziiij
272 MERCURE
& Seefelde grand Marêchal
de la Cour, Lieutenant Ge
neral, Chevalier de la Toifon
d'or faifant la fonction de
grand Maiftre de la Maifon
de S. A. SE, & Mrle Baron
de Dobelſtein & d'Eynem
bourg Gentilhomme de la
Chambre de S. A. S. E. de
Cologne, Marefchal de
Camp & Colonel d'un Rement de Cavalerie , Envoyé
Extraordinaire de S. A. S. E.
વે
de Cologne pour affifter
de la part à cette Auguſte
Ceremonie. ar 72A2
7 2 A2
Enfuite marchoient tous
GALANT. 273
les Seigneurs , Miniftres ,
Gentilhommes & autres
Officiers en grand nombre
de S A.S. E. felon le rang
qui leur cft dû
20
Les Archers Nobles Gardes du Corps marchoient
fur les coftez de cette Augufte Affemblée On continua ainfi la marche depuis
le Palais de S A.S. E. juf
qu'à l'Eglife Cathedrale de
S. Aubain. Plus de douze
ou quinze cent Bourgeois le
flambeau de cire blanche à
la main s'étoient rangez
pour former le paffage de
274 MERGURE
cette Noble Affemblée ; La
Garniſon étoit fous les Armes , & le Regiment des
Gardes à pied de S. A. S. E.
étoit pofté depuis le Palais
jufqu'aux environs de l'Eglife de S. Aubain. Mr de
Mercy Brigadier & Commandant de ce Regiment
étoit à la tefte avec tous les
Officiers nouvellement &
proprement habillez uniforme , de drap bleu galonné
d'argent.
Lorfque l'Electeur arriva
devant l'Evefché , un Bourgeois s'avança devant S A.
GALANT. 275
S. E. étendit fon manteau
par terre,le couvrit de fleurs,
& s'écria dans la joye de fon
cœear , Benedictus qui venit
in nomine Domini , &c.
Mr le Comte de Berlo
tres- Illuftre & tres-Digne
Evefque de Namur avoit
affemblé tout fon Clergé.
Le Chapitre de S. Aubain ,
le Chapitre de Nôtre Dame,
tous les Curez & les Prêtres
des Paroiffes , & tous les Ordres Religieux de la Ville. Il
attendoit S. A. S. E avec
tout ce Clergé devant fa
Cathedrale. Onavoit placé
276 MERGURE
*
rs
ún priédicu où S. A. S. E. fe
mit à genoux , & adora la
vraye Croix que Mr l'Eve.
que luy prefenta. On entra
enfuite dans Eglife , où
toutes les places étoient
marquées. Onytrouva déja
placez dans le Chour, M
du Confeil des Finances de
S. A. S. E. M's du Confeil
Provincial , & M du Souverain Baillage.
L'Eglife Cathedrale de S.
Aubain étoit proprement
ornée de verdure naiffante
& de riches Tapifleries.
rs
IS
On avoit élevé un Dais
magnifiquedevelours rouge
GALANT. 277
galonné d'or du cofté de
' Evangile où S. A. S. E. fe
plaça. SE Mr le grand
Maiêchal, faifant la fonction du grand Maiftre , étoit
placé à coté de S. A. S. E,
avec le Capitaine des Gardes
du Corps Archers Nobles ,
& les autres Seigneurs , Miniftres , & Gentilhommes
étoient placez felon l'ordre
que l'on avoit marqué.
Mr Marefchal Fourier de
de la Chambre de S. A. S. E
avoit fait conftruire une ef
pece de Galerie au- deſſus des
formes de M les Chanoi-
278 MERCURE
nes , fort pacieuſe pour
gagner de la place & y
mettre les Dames de la premiere qualité , & autres
caractere , & avoit poſté
un certain nombre d'Officiers qui avoient l'honneur
de placer les Dames felon
leur qualité & leur rang.
M's les Muficiens de la
Chambre de S. A. S. E.
étoient placez dans la Tribune proche de l'Orgue
avec les Trompettes & les
Timbales de S.A.S. E. &
plufieurs autres Muficiens.
Toute cette Augufte Af-
GALANT. 279
femblée étant ainfi placée ,
Mr l'Eveſque aſſiſté d'un
grand nombre de Preftres
officians , celebra pontificalement la Meffe. Aprés la
Meffe on chanta le Pfalme
Exaudiaten mufique. Auffitoſt qu'il fut fini”, M" les
Députez des Etats s'avancerent devant le Trône de
S.A. S. E.
L'Acte quiles authoriſoit
曩
pour recevoir & prefter le
ferment les nomme ainfi.
Les Reverends Abbez ,
Dom Maximilien Abbé de
Moulin, & Frere Auguftin
180 MERCURE
Illuftre
Abbé de Geronfart, de la part
du Clergé ; Noble
Seigneur Meffire Facques Baron de Spontin de Freyr , Vicomte d'Efclaye & 'dAudembourg; Noble & Illuftre Seis
gneur MeffireJacques François
Comte de Groesbeck , Wemelin
& du S. Empire , Vicomte
d'Aublin, Confeiller d'Etat
de S. A.S. E. de la part de la
Nobleß ; Noble & Illuſtre
Seigneur Adrien Charles de
Glimes de Brabant Seigneur dè
S.Martin , Noble Homme ,
Albert Ignace de Kffel de lå
part du Tiers Etat,
GALANT. 281
En préfence de ces M
Députez & de toute l'Af
femblée S. A. S. E. tenant
majestueufement les mains
fur les faints Evangiles , &
devant les faintes Reliques ,
prononça le ferment en ces
termes :
Je MAXIMILIEN
EMANUEL-par la grace
de Dieu , Ducde la Haute&
Baße Baviere , du Haut Pa
latinat , de Brabant , de Limbourg, de Luxembourg, &
de Gueldres , Comte Palatin
du Rhin , Archi- Dapifer
Electeur Vicaire du S
Juillet 1712 Aa
282 MERCURE
"Empire Romain , Landigrave
de Leichtenberg, Comte de
Flandres , de Hainaut & de
Namur, Marquis du S.
Empire , Seigneur de Malines,
&c.
Fure devant les faintes Reliques, &par les faints Evangiles de Dieu,quejegarderayles
Eglifes & Suppors d'icelles , les
Nobles, Feodeaux, Oppidains,
Communautez , Veuves &
Orphelins , des Villes , Pays
Comtéde Namur, en leurs
Droits, Ufages , Loix, &
Coûtumes loüables & anciennes; AINSI M'AIDE DIEU
GALANT. 283
ET TOUS SES SAINTS.
Cette formule de ferment avoit été préſentée par
le fieur Marefchal en qualité
de Greffier du fouverain
Baillage , à Mr le grand
Marefchal qui la pofa devant
S. A. S. E. & qui luy rendit
aprés que S. A. S. E. cut fini.
Le Nom du Seigneur & celuy de S. A. S. E. étoient
écrits en lettres d'or.
Mr Lardenois Confeiller
Penfionnaire lût enfuite la
Procuration qui authoriſoit
les Députez à prefter le fer.
ment. Et Mr l'Abbé de
Aaij
284 MERCURE
Moulin le lûc au nom de
tous en ces termes :
* NousFurons à vous treshaut& tres puiffant Prince
Seigneur MAXIMILIEN
EMANUEL par la grace
de Dieu Duc de la Haute &
Baffe Baviere, du Haut Palatinar , Comte Palatin du
Rhin , Archi-Dapifer, Elec
teur Vicaire du S. Empire
Romain , Landtgrave de Leichrenberg, Comte dudit Namur, que les Prélats , Nobles ,
Feodeaux, Oppidains &Com·
munautez d'iceluy Comie &
Pays de Namur, vousferont
GALANT. 283
Lons , vrais & loyaux Sujets
ferviteurs , comme its
doivent, font tenus d'estre
leur Prince & Seigneur.
M's les Députez levant
les doigt , prononcerent la
force du ferment felon
l'ordre fuivant.
Les deux Députez de
Etat Ecclefiaftique.
Ainfi nous aide Dieu &
rous fés Saints.
Les deux Députez de
l'Etat Noble.
Ainfi nous aide Dieu &
tous fes Saints.
Les deux Députez du
Tiers Etat.
286 MERCURE
Ainfi nous aide Dicu &
tous fes Saints,
Alors un bruit éclatant
ſe fit entendre dans l'Eglife ,
toute l'Affemblée s'écria ,
Vive l'Electeur , Vive le
Comte de Namur Noftre
Souverain.
On chanta enfuite le
TE DEUM, & aprés la
Benediction du Tres- Saint
Sacrement on recommença
la marche dans le mefme
ordre qu'on étoit venu.
Fermer
Résumé : REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
Le texte relate les cérémonies d'inauguration de l'avènement de Son Altesse Sérénissime (S.A.S.E.) à la souveraineté des Pays-Bas en juillet 1712. Cet événement a suscité une grande joie parmi les peuples, qui se préparaient à prêter serment de fidélité. La cérémonie officielle a été fixée au 17 mai et a été marquée par une grande solennité et un zèle ardent des populations. Les États, les ecclésiastiques et les nobles se sont rassemblés la veille et ont participé à une marche ordonnée le lendemain. La procession, dirigée par les magistrats, les États nobles et ecclésiastiques, a conduit S.A.S.E. sous un dais magnifique jusqu'à la cathédrale Saint-Aubin. La garnison et les gardes étaient présents, et un bourgeois a accueilli l'Électeur avec des fleurs et des bénédictions. À la cathédrale, S.A.S.E. a adoré la vraie Croix et a pris place sur un dais orné. La messe a été célébrée par l'évêque de Namur, assisté de nombreux prêtres. Après la messe, les députés des États ont prêté serment de fidélité à S.A.S.E., qui a prononcé un serment solennel de protéger les églises, les nobles, les veuves et les orphelins. Le Te Deum a été chanté, suivi d'une bénédiction, et la procession est revenue au palais dans le même ordre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3226
p. 281-291
Du Camp de Denain le 24. Juillet.
Début :
Mr le Maréchal de Villars fit travailler toute la journée [...]
Mots clefs :
Maréchal de Villars, Denain, Escadrons, Camp, Troupes, Drapeau, Ennemis, Liste des prisonniers
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texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Denain le 24. Juillet.
u Camp de Denain le 24.
Fuiller
2 Mrle Maréchal de Vilfars fie travailler toute la
journée du 23. à faire des
Ponts fur la Sambre , & ou
vrir les trouées de Feney
fur les fept heures du for il
fit avancer Mr de Coignies
avec 30. Efcadrons de Dra
gons jufqu'à une demi lieuë
du Retranchement des Ennemis , avec ordre de faire
toutes les démonftrations
qui pourroient perfuader
Fuillet 1712. Bb
282 MERCURE
3
une attaque des Lignes pendant cette même nuit. A
cinq heures du foiril fit partir le Marquis de Vieuxpont
avec trente Bataillons les
Pontons &hunc Brigade
d'Artillerie , il envoya dés
midy tous les Huffars pour
battre les Plaines qui font
entre Cambray, Bouchain ,
& les Ennemis , & le Comte
de Broglio cut ordre avec fa
Referve de couvsir la mars
che de l'Infanterie , &d'envoyer des Partis à tous les
pallages de la Selle pour cacher la marche aux Enhe
GALANT. 283.
mis. Mr. d'Albergotti fur
commandé avec vingt Bataillons & quarante Eſcadrons pour foûtenir les pre
miers , & toute l'Armée fe
mit en marche à l'entrée de
la nuic.
Il n'eft point facile qu'u
Armée nombreuſe ne trouve quelques obftacles dans
une marche de nuit , ils furent furmontez par la vigilance de Mr de Puyfegur ;
nos Pontons ne purent arriver qu'en treize heures fur
l'Efcaut ; on jetta les Ponts
fur le champ , les Troupes
Bb ij
284 MERCURE
pafferent. Les Ennemis
rent voir quelque Cavalerie
que l'onrechalla dans leurs
doubles Lignes defquelles
on s'empara fur le champ ,
& en y entrant le Comtede
Broglio bretit un Convoy
des Ennemis efcorté par
5oo. chevaux & 5oo. hom
mes de pied.
Le Camp retranché des
Ennemisà Denain étoit deffendupardix- huit Bataillons
commandez par Mylord
d'Albemarle , avec quatre
Lieutenans generaux , plufiours Maréchaux de Camp
GALANT. 285
& Brigadiers fous luy, avec
beaucoup de canon.
La difpofition de l'atta
que fut promptement or
donnée & executée. M' le
Maréchal de Villars & M
de Montefquioue matchel
rent à la tefte dela droite de
l'Infanterie , Mr le Marquis
d'Albergotti à la gauche ,
Mrole Marquis de Vieux
pont, de Dreux , de Brandelay, Lieutenans generaux j
Mr le Prince d'Ifenguien
Mrs de Mouchy, de Nangis , Mr le Duc de Mortemart fe mirent à la tefte de
Bb iij
286 MERCURE
toutes ces Troupes. )
Mr le Comte de Villars
cftoit en qualité de Volonraire auprés de Mr le Maré.
chal fon frere.
L'Attaque fe fit par 36.
Bataillons fur huit colonnes. Jamais Troupes n'ont
marché avec tant de fierté ,
aprés avoir effuyé un affez
long feu de canonnade avec
les décharges de l'Infanterie
fans qu'aucun de nos Soldats s'ébranlât. Ils monterent fur des retranchemens
de plus de vingt pieds de
haut , forcerent les Ennemis
GALANT. 287
& pafferent prefque tout au
fil de l'épée.
L.cmQ
Mr de ContadeMajorgeneral de l'Infanterie , s'eft
fort diſtingué, vomit () log i
Mr le Prince Eugene étoit
arrivé à Denain deux heures
avant Fartaque } il fie la dif
pofition de la deffenſe ; &
fut au- devant de fon Infan
terie pour en preffer la mar
the dans le deffein de les
fecourir.ca ed bur
Mylord d'Albemarle
Commandant des Troupes
Hollandoifes , deux Lieute
nans generaux , Mr de SeBb iiij
188 MERGURE
guin , quatre Maréchaux de
Camp, le Prince d'Anhalt .
le Prince de Holftein pluficurs Colonels , & plus de
150. Officiers , ont efté fairs
puifonniersä saung cÍ ¿ M
251On leur a pris tous) kurs
Drapeaux , Etendarts & Ca
non , & quantité de muni
tions de guerre & de bout
chee
Le Comte de Dhona a efté
tué. Les Ennemis n'ayant
qu'un Pont pour ſe retiter,
on affure qu'il ne s'en eftpas
fauvé deux cenr. decliCH
Mr le Maréchal de Vil
GALANT: 289
fars le loue infiniment de
toutes les Troupes. Mr
de Tourville Colonel de
Champagne, a eſté tué , lè
Comte deMeufe fort bleffe
& quelques Capitaines & au
tres Officiers, Montoig 11-5
- Melle Maréchal envoya
aprés l'action le Comte de
Broglio avec de l'Infanterie
pour inveftir Marchiennes ,
où font tous les vivres, &
toute l'Artillerie des Ennemisteront
30Me d'Albergotti a efté
auffi détaché pour inveftir
S. Amand
290 MERCURE
Nous n'avons pas perdu
autant d'Officiers ny de Soldats qu'une action fidange,
reufe en devoit coûter la
valeur des Troupes en a di
minué le peril par l'ardeur
& la promptitude avec lar
quelle ils ont forcé les Ennemis.
Lifte des Prifonniers.
et (1
Mylord d'Albermarle
General des Hollandois, pirat
en Mr deSeguin,Lieutenant
general. mon biball Des
Le Prince de Holſtein.
GALANT. 293
Le Prince d'Anhalt.
Mr de Suaube.
Le Comte de Naffau.
Le Barond'Albert, Maréchaux de Camp.
4. Colonels,
6. Lieutenans Colonels,
38. Capitaines.
36. Lieutenans,
53. Enfeignes.
19. Officiers d'Artillerie
& Aides de Camp. Tout le
refte à la reſerve de deux ou
trois cent hommes qui ſe
font fauvez , ont efté pris ,
tucz , ou noyez dans l'Ef
caut.
Fuiller
2 Mrle Maréchal de Vilfars fie travailler toute la
journée du 23. à faire des
Ponts fur la Sambre , & ou
vrir les trouées de Feney
fur les fept heures du for il
fit avancer Mr de Coignies
avec 30. Efcadrons de Dra
gons jufqu'à une demi lieuë
du Retranchement des Ennemis , avec ordre de faire
toutes les démonftrations
qui pourroient perfuader
Fuillet 1712. Bb
282 MERCURE
3
une attaque des Lignes pendant cette même nuit. A
cinq heures du foiril fit partir le Marquis de Vieuxpont
avec trente Bataillons les
Pontons &hunc Brigade
d'Artillerie , il envoya dés
midy tous les Huffars pour
battre les Plaines qui font
entre Cambray, Bouchain ,
& les Ennemis , & le Comte
de Broglio cut ordre avec fa
Referve de couvsir la mars
che de l'Infanterie , &d'envoyer des Partis à tous les
pallages de la Selle pour cacher la marche aux Enhe
GALANT. 283.
mis. Mr. d'Albergotti fur
commandé avec vingt Bataillons & quarante Eſcadrons pour foûtenir les pre
miers , & toute l'Armée fe
mit en marche à l'entrée de
la nuic.
Il n'eft point facile qu'u
Armée nombreuſe ne trouve quelques obftacles dans
une marche de nuit , ils furent furmontez par la vigilance de Mr de Puyfegur ;
nos Pontons ne purent arriver qu'en treize heures fur
l'Efcaut ; on jetta les Ponts
fur le champ , les Troupes
Bb ij
284 MERCURE
pafferent. Les Ennemis
rent voir quelque Cavalerie
que l'onrechalla dans leurs
doubles Lignes defquelles
on s'empara fur le champ ,
& en y entrant le Comtede
Broglio bretit un Convoy
des Ennemis efcorté par
5oo. chevaux & 5oo. hom
mes de pied.
Le Camp retranché des
Ennemisà Denain étoit deffendupardix- huit Bataillons
commandez par Mylord
d'Albemarle , avec quatre
Lieutenans generaux , plufiours Maréchaux de Camp
GALANT. 285
& Brigadiers fous luy, avec
beaucoup de canon.
La difpofition de l'atta
que fut promptement or
donnée & executée. M' le
Maréchal de Villars & M
de Montefquioue matchel
rent à la tefte dela droite de
l'Infanterie , Mr le Marquis
d'Albergotti à la gauche ,
Mrole Marquis de Vieux
pont, de Dreux , de Brandelay, Lieutenans generaux j
Mr le Prince d'Ifenguien
Mrs de Mouchy, de Nangis , Mr le Duc de Mortemart fe mirent à la tefte de
Bb iij
286 MERCURE
toutes ces Troupes. )
Mr le Comte de Villars
cftoit en qualité de Volonraire auprés de Mr le Maré.
chal fon frere.
L'Attaque fe fit par 36.
Bataillons fur huit colonnes. Jamais Troupes n'ont
marché avec tant de fierté ,
aprés avoir effuyé un affez
long feu de canonnade avec
les décharges de l'Infanterie
fans qu'aucun de nos Soldats s'ébranlât. Ils monterent fur des retranchemens
de plus de vingt pieds de
haut , forcerent les Ennemis
GALANT. 287
& pafferent prefque tout au
fil de l'épée.
L.cmQ
Mr de ContadeMajorgeneral de l'Infanterie , s'eft
fort diſtingué, vomit () log i
Mr le Prince Eugene étoit
arrivé à Denain deux heures
avant Fartaque } il fie la dif
pofition de la deffenſe ; &
fut au- devant de fon Infan
terie pour en preffer la mar
the dans le deffein de les
fecourir.ca ed bur
Mylord d'Albemarle
Commandant des Troupes
Hollandoifes , deux Lieute
nans generaux , Mr de SeBb iiij
188 MERGURE
guin , quatre Maréchaux de
Camp, le Prince d'Anhalt .
le Prince de Holftein pluficurs Colonels , & plus de
150. Officiers , ont efté fairs
puifonniersä saung cÍ ¿ M
251On leur a pris tous) kurs
Drapeaux , Etendarts & Ca
non , & quantité de muni
tions de guerre & de bout
chee
Le Comte de Dhona a efté
tué. Les Ennemis n'ayant
qu'un Pont pour ſe retiter,
on affure qu'il ne s'en eftpas
fauvé deux cenr. decliCH
Mr le Maréchal de Vil
GALANT: 289
fars le loue infiniment de
toutes les Troupes. Mr
de Tourville Colonel de
Champagne, a eſté tué , lè
Comte deMeufe fort bleffe
& quelques Capitaines & au
tres Officiers, Montoig 11-5
- Melle Maréchal envoya
aprés l'action le Comte de
Broglio avec de l'Infanterie
pour inveftir Marchiennes ,
où font tous les vivres, &
toute l'Artillerie des Ennemisteront
30Me d'Albergotti a efté
auffi détaché pour inveftir
S. Amand
290 MERCURE
Nous n'avons pas perdu
autant d'Officiers ny de Soldats qu'une action fidange,
reufe en devoit coûter la
valeur des Troupes en a di
minué le peril par l'ardeur
& la promptitude avec lar
quelle ils ont forcé les Ennemis.
Lifte des Prifonniers.
et (1
Mylord d'Albermarle
General des Hollandois, pirat
en Mr deSeguin,Lieutenant
general. mon biball Des
Le Prince de Holſtein.
GALANT. 293
Le Prince d'Anhalt.
Mr de Suaube.
Le Comte de Naffau.
Le Barond'Albert, Maréchaux de Camp.
4. Colonels,
6. Lieutenans Colonels,
38. Capitaines.
36. Lieutenans,
53. Enfeignes.
19. Officiers d'Artillerie
& Aides de Camp. Tout le
refte à la reſerve de deux ou
trois cent hommes qui ſe
font fauvez , ont efté pris ,
tucz , ou noyez dans l'Ef
caut.
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Résumé : Du Camp de Denain le 24. Juillet.
Le 23 mars 1712, le maréchal de Villars initia une série d'opérations militaires. Il ordonna la construction de ponts sur la Sambre et l'ouverture de trouées à Feney. À 17 heures, il envoya le marquis de Coignies avec 30 escadrons de dragons pour simuler une attaque nocturne. À 5 heures du matin, le marquis de Vieuxpont, à la tête de 30 bataillons, des pontonniers et une brigade d'artillerie, se mit en marche. Les hussards furent déployés pour battre les plaines entre Cambrai, Bouchain et les positions ennemies. Le comte de Broglio reçut l'ordre de couvrir la marche de l'infanterie et de dissimuler les mouvements aux ennemis. L'armée française se mit en marche à l'entrée de la nuit. Malgré quelques obstacles, la vigilance de M. de Puysegur permit de surmonter les difficultés. Les pontonniers jetèrent des ponts sur l'Escaut, permettant aux troupes de passer. Les ennemis, apercevant la cavalerie, se replièrent derrière leurs lignes doubles, que les Français s'emparèrent. Le comte de Broglio intercepta un convoi ennemi escorté par 500 chevaux et 500 hommes de pied. Le camp retranché ennemi à Denain était défendu par 18 bataillons commandés par Mylord d'Albemarle, assisté de plusieurs lieutenants généraux et maréchaux de camp. L'attaque française fut menée par 36 bataillons en huit colonnes. Les troupes françaises montèrent les retranchements ennemis et les forcèrent presque tous au fil de l'épée. Le prince Eugène arriva à Denain deux heures avant l'attaque et organisa la défense. Les ennemis subirent de lourdes pertes, y compris la mort du comte de Dhona et la capture de nombreux officiers et drapeaux. Après l'action, le maréchal de Villars loua les troupes pour leur ardeur et leur promptitude. Le comte de Broglio fut envoyé pour investir Marchiennes, et le duc d'Albergotti pour investir Saint-Amand. Les pertes françaises furent moindres que prévu, grâce à la valeur des troupes.
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3227
p. 292-298
NOUVELLES.
Début :
Les Lettres de Piemont, portent que le Duc de Savoye [...]
Mots clefs :
Piémont, Lettres, Madrid, Londres, Dunkerque, Vaisseaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES.
NOUVELLES
1
Les Lettres de Piemont,
portent que le Duc de Sa
voye met des Garnifons de
Les propres Troupes dans
fes principales Forrerefes ,
ce qui donne matiere aux
fpeculatifs
of Quatre Vaiffeaux de
Guerre de Malthe ayant
rencontré fix Vaiffeaux Algeriens qui vendient de por
rer letribut annuel au Grand
Seigneur , en ont pris trois
aprés un fanglant combat.
GALANT. 29€
Il润
y avoit fur ces Vaiſſeaux
quatre cens bales de Soye
& d'autres Marchandifes
Deux autres fon rentrez à
Tunis fort endommagez,
& l'on avoit aucun avis du
fixiéme.
On mande de Madrid,
que depuis la mort du Duci
de Vendofme on a tenu
plufieurs Confeils fur lesi
projets que ce Prince avoit
formé pour l'ouverture del
la Campagne que fe doir
*faire inceffamment. La
Comte de Fiennes n'atten .
doir que le renfort qu'on
294 MERCURE
luy envoye de Languedoc
pour le mettre en campagne.
& agir offenfivement.
On mande de Londres
qu'on a embarqué quantité
de, munitions de Guerre à
la Tour fur deux Vaiffeaux
qu'on ditestre destinées pour
les Magafins de Dunkerque.
On a augmenté de 1/500
hommes , le nombre des
Marins deftinez pour Dunkérque de forte qu'avec les
bataillons Efcoffois & autres
Troupes qu'on y a fait paffer avec la Flotte , la Garnifon Angloiſe de cette Ville
GALANT. 195
là fera tres nombreufe, &
l'on affure qu'auffitoft que
les Anglois en auront pris
poffeffion le Chevalier Lea
kely reſtera avec quinze
Vaiffeaux de Guerre.
On a fait aucune rejoüif
fance à Londres de la priſe
du Quefnoy , on n'a pas
mefme tiré le canon de la
Tour.
Le 9. Juillet le Comte de
Strafford fut fait premied
Commiffaire de l'Amirauté,
à la place du Chevalier
George Bing & do fieur
AiſlefbylnaDauſfické
296 MERCURE
nomme Chevalier de la Jarretiere.
Le Chevalier Guillaume
Windham , gendre du Duc
de Sommerfer a efté fait
Secretaire des Guerres à la
place de Mylord Lanſdown
à qui on a donné la charge
de Receveur de l'Efchiquier
le fieur Eversfield at cu la
charge de Treforier &
paycur du Bureau de l'Artillerie & le Chevalier Stuart,
celle de Chambellan de
J'Eſchiquier.
Le Major General Hill
a efté fait Commandant des
GALANT. 227.
Troupes qu'ondoitenvoyer
Dunkerque , Mylord
Conway, a cfté fait Baron
de Conway & de Kilnltagh
en Irlande , & Confeiller du
Confeil Privé.
Les Lettres de Dukerque
du 20. Juillet affurent que
le 18. quinze Vaiffeaux de
Guerre Anglois cftoient
arrivez à la Rade avec un
grand nombre de Baftimens
de tranfport chargez de
Troupes , qui débarquerent
le19. On leur configna les
fortifications de la Ville
la Citadelle & les Forts.
Cc Fuillet 17125
298 MERCURE
Le Comte de Lomont ,
Commandant, fe retira avce
la garnifon à Berg - SaintVinox , la Marine du Roy
les Vaiffeaux & les Galeres
reftent à
Dunkerque.
Les Magiftras continuront
à y faire leurs fonctions à
l'ordinaire , & l'Intendant
aura toûjours foin de la
Police.
1
Les Lettres de Piemont,
portent que le Duc de Sa
voye met des Garnifons de
Les propres Troupes dans
fes principales Forrerefes ,
ce qui donne matiere aux
fpeculatifs
of Quatre Vaiffeaux de
Guerre de Malthe ayant
rencontré fix Vaiffeaux Algeriens qui vendient de por
rer letribut annuel au Grand
Seigneur , en ont pris trois
aprés un fanglant combat.
GALANT. 29€
Il润
y avoit fur ces Vaiſſeaux
quatre cens bales de Soye
& d'autres Marchandifes
Deux autres fon rentrez à
Tunis fort endommagez,
& l'on avoit aucun avis du
fixiéme.
On mande de Madrid,
que depuis la mort du Duci
de Vendofme on a tenu
plufieurs Confeils fur lesi
projets que ce Prince avoit
formé pour l'ouverture del
la Campagne que fe doir
*faire inceffamment. La
Comte de Fiennes n'atten .
doir que le renfort qu'on
294 MERCURE
luy envoye de Languedoc
pour le mettre en campagne.
& agir offenfivement.
On mande de Londres
qu'on a embarqué quantité
de, munitions de Guerre à
la Tour fur deux Vaiffeaux
qu'on ditestre destinées pour
les Magafins de Dunkerque.
On a augmenté de 1/500
hommes , le nombre des
Marins deftinez pour Dunkérque de forte qu'avec les
bataillons Efcoffois & autres
Troupes qu'on y a fait paffer avec la Flotte , la Garnifon Angloiſe de cette Ville
GALANT. 195
là fera tres nombreufe, &
l'on affure qu'auffitoft que
les Anglois en auront pris
poffeffion le Chevalier Lea
kely reſtera avec quinze
Vaiffeaux de Guerre.
On a fait aucune rejoüif
fance à Londres de la priſe
du Quefnoy , on n'a pas
mefme tiré le canon de la
Tour.
Le 9. Juillet le Comte de
Strafford fut fait premied
Commiffaire de l'Amirauté,
à la place du Chevalier
George Bing & do fieur
AiſlefbylnaDauſfické
296 MERCURE
nomme Chevalier de la Jarretiere.
Le Chevalier Guillaume
Windham , gendre du Duc
de Sommerfer a efté fait
Secretaire des Guerres à la
place de Mylord Lanſdown
à qui on a donné la charge
de Receveur de l'Efchiquier
le fieur Eversfield at cu la
charge de Treforier &
paycur du Bureau de l'Artillerie & le Chevalier Stuart,
celle de Chambellan de
J'Eſchiquier.
Le Major General Hill
a efté fait Commandant des
GALANT. 227.
Troupes qu'ondoitenvoyer
Dunkerque , Mylord
Conway, a cfté fait Baron
de Conway & de Kilnltagh
en Irlande , & Confeiller du
Confeil Privé.
Les Lettres de Dukerque
du 20. Juillet affurent que
le 18. quinze Vaiffeaux de
Guerre Anglois cftoient
arrivez à la Rade avec un
grand nombre de Baftimens
de tranfport chargez de
Troupes , qui débarquerent
le19. On leur configna les
fortifications de la Ville
la Citadelle & les Forts.
Cc Fuillet 17125
298 MERCURE
Le Comte de Lomont ,
Commandant, fe retira avce
la garnifon à Berg - SaintVinox , la Marine du Roy
les Vaiffeaux & les Galeres
reftent à
Dunkerque.
Les Magiftras continuront
à y faire leurs fonctions à
l'ordinaire , & l'Intendant
aura toûjours foin de la
Police.
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Résumé : NOUVELLES.
Le duc de Savoie renforce les forteresses du Piémont, suscitant des spéculations. Six vaisseaux maltais ont affronté cinq vaisseaux algériens, capturant trois et s'emparant de marchandises. Deux vaisseaux algériens endommagés sont rentrés à Tunis. À Madrid, des conseils discutent des projets du duc de Vendôme pour la prochaine campagne. Le comte de Fiennes attend des renforts du Languedoc. À Londres, des munitions sont envoyées à Dunkerque, augmentant les effectifs marins et militaires. Le chevalier Leakey reste à Dunkerque avec quinze vaisseaux après la prise de la ville. Le comte de Strafford est nommé premier commissaire de l'Amirauté, remplaçant le chevalier George Byng. Plusieurs nominations ont lieu, dont celle du major général Hill pour Dunkerque et de Mylord Conway comme conseiller privé. Le 20 juillet, quinze vaisseaux anglais arrivent à Dunkerque avec des troupes qui prennent possession des fortifications. Le comte de Lomont se retire à Berg-Saint-Vincent. La marine royale et les magistrats restent en fonction à Dunkerque.
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3228
s. p.
TABLE.
Début :
Réponse à la premiere question du Mercure dernier. [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE.
Réponse à la premiere queftion a
du Mercure dernier.
Contre le Silence.
Contre le Babllard.
Nouvel Avis.
9
Adreffe de
dermans
remerciment des Al.
du Commun
Confeil de la Ville de Londres,
la Reine de la Gran de
Bretagne.
.97STIMML1
SONY 18
Réponse
23 de
Sale
Duc
d'Au- Majefte
Ode a M.
mont,
TABLE.
Du Camp de Noyelle de 7:
Fuiller 435
Nouvelles de Londres , adreße
de la Chambre des Communes àlala Reine. 499
Réponse de la Reine , àl'AdréſRéponse de la Reine , àl'Adref
・Se cy- deffus.
fe des Seigneurs.
52:
SB
Le Diable mafqué nouvelle
de Venife .
Morts
Difcours preliminaires ,fur
$4
65.
la
Sur l'Amour..
73
Lumiere.
12 b shrou
Madrigal ,fur un Ruban d'or
d'épée, donné à l'Auteur de ces
TABLE
Versoana chamar 1 100*
Lafranchife Picarde , traduite
d'un manufcrit en vieux
françois.
Nouvelles des Cantons Swif
εfesNouvelles de Flandres. 120
Nouvelles de Hollandre. 128
Nouvelles de Londres. 132
Nouvelles d'Espagne) h 139
LaRune à Madamela Marquiſe deMom al ob ruh 459
Livre mouveau, extrait d'une
réponse de M D.... à la
11xtrait
d
Lettre d'un defes amis , au³
Sujet du Livre intitulé
Tableau demaladies, traduir
TABLE.
de Lomnius , avec des ReVidoman go
217 JAWAINT221
Mortsmouth all 233-
marges."
Enigme.
Relation.
Harangue.
& passé.be
237
Parodie de l'Enigne du mois
242
Nouvelles de Londres bough 244
Lifte des Officiers faits priſonniers àa Denain.
Relation de la prise de MarON chienne,
Réponse à la premiere queftion a
du Mercure dernier.
Contre le Silence.
Contre le Babllard.
Nouvel Avis.
9
Adreffe de
dermans
remerciment des Al.
du Commun
Confeil de la Ville de Londres,
la Reine de la Gran de
Bretagne.
.97STIMML1
SONY 18
Réponse
23 de
Sale
Duc
d'Au- Majefte
Ode a M.
mont,
TABLE.
Du Camp de Noyelle de 7:
Fuiller 435
Nouvelles de Londres , adreße
de la Chambre des Communes àlala Reine. 499
Réponse de la Reine , àl'AdréſRéponse de la Reine , àl'Adref
・Se cy- deffus.
fe des Seigneurs.
52:
SB
Le Diable mafqué nouvelle
de Venife .
Morts
Difcours preliminaires ,fur
$4
65.
la
Sur l'Amour..
73
Lumiere.
12 b shrou
Madrigal ,fur un Ruban d'or
d'épée, donné à l'Auteur de ces
TABLE
Versoana chamar 1 100*
Lafranchife Picarde , traduite
d'un manufcrit en vieux
françois.
Nouvelles des Cantons Swif
εfesNouvelles de Flandres. 120
Nouvelles de Hollandre. 128
Nouvelles de Londres. 132
Nouvelles d'Espagne) h 139
LaRune à Madamela Marquiſe deMom al ob ruh 459
Livre mouveau, extrait d'une
réponse de M D.... à la
11xtrait
d
Lettre d'un defes amis , au³
Sujet du Livre intitulé
Tableau demaladies, traduir
TABLE.
de Lomnius , avec des ReVidoman go
217 JAWAINT221
Mortsmouth all 233-
marges."
Enigme.
Relation.
Harangue.
& passé.be
237
Parodie de l'Enigne du mois
242
Nouvelles de Londres bough 244
Lifte des Officiers faits priſonniers àa Denain.
Relation de la prise de MarON chienne,
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Résumé : TABLE.
Le document est une table des matières d'une publication contenant divers articles et correspondances. Il inclut des échanges entre des autorités politiques telles que le Conseil de la Ville de Londres et la Reine de Grande-Bretagne. Les nouvelles proviennent de diverses régions, notamment Londres, les Cantons Suisses, la Flandre, la Hollande et l'Espagne. Le texte mentionne également des œuvres littéraires et des traductions, comme 'La Franchise Picarde' et un extrait d'une réponse de M. D. concernant un livre intitulé 'Tableau des maladies' traduit de Lomnius. Parmi les autres contenus, on trouve des poèmes, des discours, des harangues et des relations de faits historiques ou militaires, tels que la liste des officiers faits prisonniers à Denain et la relation de la prise de Marchiennes.
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3229
p. 3-27
LA CONVENTION matrimoniale.
Début :
Une nouvelle mariée, femme tres-vertueuse, mais encore plus enjoüée, [...]
Mots clefs :
Épouse, Mari, Dispute, Marche, Convention, Amour, Lettre, Souper mystérieux, Paris, Importun
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texteReconnaissance textuelle : LA CONVENTION matrimoniale.
LA CONVENTION
matrimoniale.
uNe * nouvelle mariée,
femme tres -
vertueuse.,
mais encore plus enjouée,
demandoit à son mary
s'il seroit aussi fidelle 5-
qu'elle. fly.pit Yçfolu de
Tertre> cela n'est p-is
égal, respondit le mary,
qui entendoitraillerie,
mais qui ne plaisantoit
quede fang-fioUL--Non,
continua-t-il? il n'est pas
juste qu'un homme borne sa tendresse à sa femme
,
maisune *
femmes
doit borner la sienne à
son mary. Ils disputerent
quelque tempsfiirj ebeœ
matieresirebattus,&
de se dirent que des plaisanteries usées que je
n'aime point à repeter,
& que vous aimeriez encoremoins à lire.
Le resultat de leur dis
pute fut un marché conclu entre eux ;
sçavoir,
qu'ils s'entre-aimeroient
tant que leur amour durerait
,
mais ils s'obligerent de faire succeder à
cet amour,estime, amitié
,
égards, en un mot
fout ce que se promet-
tent les époux après quelques mois demariage
,
lorsqu'ils sont prests de
se haïr, ceux - cy se promirent de plus, une sincerité sans reserve
,
une
confiance mutuelle, u
si exacte qu'ils ne se cacheroient aucun deleurs
sentiments, non pas met
me leurs infidelitez
,
si le
cas arrivoit,c'est-à-dire,
à l'égard du mary, car la
femme solidement vertueuse, promitde bonne
foy
,
que ne pouvant re spondre de la durée de son
amour, elle refpondoit
du moins de la durée de
son indifférence.
Le maryd'aussi bonne
foy que sa femme, avoüa
qu'il ne pouvoit en promettre autant, & sa femme plus raisonnable qu'-
on ne pourroit se l'imaginer, n'exigea de luy qu'
une feule chose.
G)est le moins que vous
yutJJïeZjfaire pour moy,
dit-elle, quandvostre
amour cessera,que de rriestimer aficz* pour me confier vossecrets
,
f5 je vous
declare, que si vous me
caci)ez, jamais les moindres circonstances de vos
avantures
,
je me tiens
en conscience relevée du
serment de fidelité que je
vous faits..
Le mary trouva cette
menace
-tres-equitable
Se après avoir juré qu'il
n'aimeroit jamais que sa.
femme, illuy jura que si
par malheur il devenoit
parjure
,
iln'auroit point
d'autre confidente que sa
chcre époule.
Ce fut là les conventions matrimoniales de
ces nouveaux mariez,
conventions verbalesfeulement, car ilsavoient
oubliéde les stipuler dans
leurcontract de mariage.
Quelques mois de fidelité s'écoulerent, celle du
Jllary ne resista pas long-
temps à certaine voisine,
femme de peu de merite
,
à sa beauté près, sonmary estoit si brutal qu'il
meritoit bien une femme*
coquette, elle ne put refuser à nostre jeune marié une partie de campagne
,
il ne sagissoit pourtant que d'un souper ?
car ilsestoient tous deux
mariez, ainsi ma plume
est trop reguliere pour
écrire cette avanture si je
n'avois sceu de bonne
part qu'ils n'avoient dessein que de boire ensemble feulement. Quoy
qu'il en soit, le nouveau
marién'eut pas le courage de confier à sa femme cette nouvelle inclination: voicy comme elle
en fut informée.
Un jeune fat beau de
visage, droit & guindée
tres feur de plaire
,
se
crut aimé d'elle
,
quoy
qu'elleluy jurast qu'il
n'en estoitrien;il comr
mençoit à l'importuner
beaucoup, elle luy don-
,
na son congé qu'il ne voulut point prendre;
farce que, disoit-il; cette
rueriu, qui soppoje a mon
bonheur, doit ceder a une
raisonsans répliqué: cep
que rvojlre." >mdry vous
trompe. Elle, luydemanda des preuves convainquantes
,
moyennant
quoy elle luy promit ce
qu'ellen'avoit nulle enviedeluy accorder. Pçiv
dant qu'on travailloit à
la
convaincre
,un Laquais
de cette voisine vint pour
apporter une Lettre à son
maryqui estoit partidès
le grand matin pour. Ver
,
failles, elle connoissoit
les livrées delavoisine;
dès qu'elle vit le Laquais,
elle luy détacha un des
siensqui legagna. Dix
louis d'or firent tomber
la Lettre des mains du
porteur,
,
& onluyen
promit dix. autres pour
aller dire à sa maistresse
qu'il avoitremis la Lettre
entre les mains dumary ;
cela estoit necessaire pour
l'idée que cette Lettre fist
naistre à nostreépouse
offensée.Voicy ce que
marquoit la Lettre avec
d'autres traits qui la mirent entièrement au fait.
Moncher, &c. nous ne
pouvonspas aller ce soir
à la maisonde campagne de Mr,&c. jevous
prie de remettre ce souper
à demain, &c.
Dans cette Lettre estoit
enfermé un billet sur lequel le concierge qui
avoit préparéle souper à
la maison de campagne,
devoitlaissèr entrer trois
Dames & un homme. Le
22. Juin iyiz. les Dames
avoient renvoyé le billet
afin que son Amant changeast la date; car parcertaines circonstances trop
longues à deduire, ce
souper mysterieux, en
maison d'emprunt,avoit
esté ordonnéparunti e,eoronneparuntIers, ers,
& l'Amant ne devoitsy
rendre que tard au retour
de Versailles, oùilefloit
allé dès le matin pour affaires impreveuës.
Ces deux billets suffisoient pour faire naistre
l'idée dont vous allez
voir la quite. 1
Nostre jeune mariéequi avoit3com~
me j'ay desja dit, beaucoup de gayeté dans l'ef
prit, pria deux de ses
amies
amies de venir avec elle
à la campagne manger
le soupes de son mary
,
,& le jeune importun arriva tout a propos pour
faire le quatrièmeporté
par le billet. Enfin 'vous
mavezpersuade,luy
.dit-elle dèsqu'elle le vit
entrer,je- conviens
,qu'il est juste queceluy
qui mafiaiLçonnoifiretinfidelite mon mary, m'aide à m'enranger
mgiiiezen carrosse avec
nousje veux njous donner âsouper a la campagne. Jugez si la vanité
du fat fut flattée, car il
estoit plus vain qu'amoureux
,
& il fut ravy d'avoir ces deux autres Dames pour tesmoins de sa
bonne fortune. Ils arriverent enfin tous quatre
à la maison de campagne,
où il futencore plus charmé de la seste magnifique & galante qu'il creut
préparée , 1 exprés 1 pour luy.
Le concierge les receut
sur le billet qui estoit de
la main de celuy qui
avoit ordonné la feste,&
sur lequel on devoit recevoir sa compagnie.
Les Dames userent de
la maison & de la feste
avec une liberté qui confirmoit encore te concierge dans son erreur. Elles
se firentservirle fouperen
attendant le mary qui arriva bien-tost après avec
l'impatience d'un Amant
qui croit estre attendu
par samaistrsse Le concierge luy dit à son arrivée que ces trois Dames
&. son amy estoient desja à,table
,
& avoient fait
servir malgréluy
,
qui
vouloit l'attendre, il fut
charmé que sa maistresse
en usast si librement, &
cette liberté luy fut de si
bon augure qu'il ne fit
qu'un faut delà dans la
salle ,<& courutavectant
daprecipitation,qu'iles-
toit au milieu des trois
Dames avant que de s'estre apperceu que ce n'estoient pas celles qu'il croyoit trouver là. Quelle
surprise fut la sienne, il resta immobiledansun fauteüil où sa femme le fit
tomber auprèsd'elle,pendant que les deux compagnes retenoient dans
un autre le petit homme à
bonne fortune, qui avoit
voulu
fuirà l'arrivée du
mary. Mettez- vous à la
place de l'un de l'autre
06 jugez lequel des deux
cistoit leplus estourdi ou
du mâry ou du galant.
La femme rompit le silence la premiere Vous
avez manquéa vos conventions, dit- elle à son
mary, il netient pas à
Monsieurqueje n'execute les miennes
,
vous m'avezfait mistere de vos
nouvelles amours ,
& si
Monsieurn'avoit eu la
bonte de m'en, avertir
vous fériez, icy bien plus
avojlreaise que vous n'y
estes. Ce seroit pourtant
dommagequ'une feste si
galamment préparée se
passast tristement
,
qJous
¿tqJeZ.icy deux partis a
prendre, choisissez:l'un
c'est de nous laisser avec
,
Monsieur dans la joyer
que vous troubleriez à
coup seurparl'humeur où
je vous voy :
l'autre party ycejt de restergayement avec nous, enchas.
sant d'icy celuy que jeny'
ay amenéquepour leconfondre.
Cette alternativefut
donnée ~~ol~lJé~ aumaryd'une
au inary, d'une
iàçonc sienjouée sidouçe.&si naturelle
,
que
loin•. de soupconner la
vertu 1desa.fenmie, ilsut
nouvellad'amour pour
^elle/ Dèsce - moment
toute la honte &la consusionretomberent sur le
pccijt:.fax, qu'on reconduisit
duifit en le bernant jusqu'à la porte de la maison
;
$C le mary, qui estoit
homme à craindre pour
luy, luy ordonna, fous
peinedubaston, s'ily
manquoit, d'exercerson
employ de donneur d'avis, en allant de ce pas
avertirla voisine Goquette qu'il la prioit de.M
plus compter sur luy.
Cette commission fut
donnéeavec des menaces
si serieuses, que le petit
homme à bonne fortune
retourna toute la nuit de
son pied à Paris, où l'on
k sit suivre par un valet
à cheval, qui promit de
luy faire accomplir exactement cette penitence
dontla femme ne voulut
rien rabattre.
Cetteaimable perron
ne ainsidebarrasséedeson
importun, & seflattant
d'avoir regagné du
moins pour un temps,le
cœur de son marv, luy
fit avoüer à table qu'il
n'avoit pas de regret à sa
voisine. Cesouper se fit
avec tantde gayeté,qu'on
pourra dire après cela,
que comme il riejl chere
que d'avaricieux, il n'est
bonnes festesqu'entre
maris & femmes.
matrimoniale.
uNe * nouvelle mariée,
femme tres -
vertueuse.,
mais encore plus enjouée,
demandoit à son mary
s'il seroit aussi fidelle 5-
qu'elle. fly.pit Yçfolu de
Tertre> cela n'est p-is
égal, respondit le mary,
qui entendoitraillerie,
mais qui ne plaisantoit
quede fang-fioUL--Non,
continua-t-il? il n'est pas
juste qu'un homme borne sa tendresse à sa femme
,
maisune *
femmes
doit borner la sienne à
son mary. Ils disputerent
quelque tempsfiirj ebeœ
matieresirebattus,&
de se dirent que des plaisanteries usées que je
n'aime point à repeter,
& que vous aimeriez encoremoins à lire.
Le resultat de leur dis
pute fut un marché conclu entre eux ;
sçavoir,
qu'ils s'entre-aimeroient
tant que leur amour durerait
,
mais ils s'obligerent de faire succeder à
cet amour,estime, amitié
,
égards, en un mot
fout ce que se promet-
tent les époux après quelques mois demariage
,
lorsqu'ils sont prests de
se haïr, ceux - cy se promirent de plus, une sincerité sans reserve
,
une
confiance mutuelle, u
si exacte qu'ils ne se cacheroient aucun deleurs
sentiments, non pas met
me leurs infidelitez
,
si le
cas arrivoit,c'est-à-dire,
à l'égard du mary, car la
femme solidement vertueuse, promitde bonne
foy
,
que ne pouvant re spondre de la durée de son
amour, elle refpondoit
du moins de la durée de
son indifférence.
Le maryd'aussi bonne
foy que sa femme, avoüa
qu'il ne pouvoit en promettre autant, & sa femme plus raisonnable qu'-
on ne pourroit se l'imaginer, n'exigea de luy qu'
une feule chose.
G)est le moins que vous
yutJJïeZjfaire pour moy,
dit-elle, quandvostre
amour cessera,que de rriestimer aficz* pour me confier vossecrets
,
f5 je vous
declare, que si vous me
caci)ez, jamais les moindres circonstances de vos
avantures
,
je me tiens
en conscience relevée du
serment de fidelité que je
vous faits..
Le mary trouva cette
menace
-tres-equitable
Se après avoir juré qu'il
n'aimeroit jamais que sa.
femme, illuy jura que si
par malheur il devenoit
parjure
,
iln'auroit point
d'autre confidente que sa
chcre époule.
Ce fut là les conventions matrimoniales de
ces nouveaux mariez,
conventions verbalesfeulement, car ilsavoient
oubliéde les stipuler dans
leurcontract de mariage.
Quelques mois de fidelité s'écoulerent, celle du
Jllary ne resista pas long-
temps à certaine voisine,
femme de peu de merite
,
à sa beauté près, sonmary estoit si brutal qu'il
meritoit bien une femme*
coquette, elle ne put refuser à nostre jeune marié une partie de campagne
,
il ne sagissoit pourtant que d'un souper ?
car ilsestoient tous deux
mariez, ainsi ma plume
est trop reguliere pour
écrire cette avanture si je
n'avois sceu de bonne
part qu'ils n'avoient dessein que de boire ensemble feulement. Quoy
qu'il en soit, le nouveau
marién'eut pas le courage de confier à sa femme cette nouvelle inclination: voicy comme elle
en fut informée.
Un jeune fat beau de
visage, droit & guindée
tres feur de plaire
,
se
crut aimé d'elle
,
quoy
qu'elleluy jurast qu'il
n'en estoitrien;il comr
mençoit à l'importuner
beaucoup, elle luy don-
,
na son congé qu'il ne voulut point prendre;
farce que, disoit-il; cette
rueriu, qui soppoje a mon
bonheur, doit ceder a une
raisonsans répliqué: cep
que rvojlre." >mdry vous
trompe. Elle, luydemanda des preuves convainquantes
,
moyennant
quoy elle luy promit ce
qu'ellen'avoit nulle enviedeluy accorder. Pçiv
dant qu'on travailloit à
la
convaincre
,un Laquais
de cette voisine vint pour
apporter une Lettre à son
maryqui estoit partidès
le grand matin pour. Ver
,
failles, elle connoissoit
les livrées delavoisine;
dès qu'elle vit le Laquais,
elle luy détacha un des
siensqui legagna. Dix
louis d'or firent tomber
la Lettre des mains du
porteur,
,
& onluyen
promit dix. autres pour
aller dire à sa maistresse
qu'il avoitremis la Lettre
entre les mains dumary ;
cela estoit necessaire pour
l'idée que cette Lettre fist
naistre à nostreépouse
offensée.Voicy ce que
marquoit la Lettre avec
d'autres traits qui la mirent entièrement au fait.
Moncher, &c. nous ne
pouvonspas aller ce soir
à la maisonde campagne de Mr,&c. jevous
prie de remettre ce souper
à demain, &c.
Dans cette Lettre estoit
enfermé un billet sur lequel le concierge qui
avoit préparéle souper à
la maison de campagne,
devoitlaissèr entrer trois
Dames & un homme. Le
22. Juin iyiz. les Dames
avoient renvoyé le billet
afin que son Amant changeast la date; car parcertaines circonstances trop
longues à deduire, ce
souper mysterieux, en
maison d'emprunt,avoit
esté ordonnéparunti e,eoronneparuntIers, ers,
& l'Amant ne devoitsy
rendre que tard au retour
de Versailles, oùilefloit
allé dès le matin pour affaires impreveuës.
Ces deux billets suffisoient pour faire naistre
l'idée dont vous allez
voir la quite. 1
Nostre jeune mariéequi avoit3com~
me j'ay desja dit, beaucoup de gayeté dans l'ef
prit, pria deux de ses
amies
amies de venir avec elle
à la campagne manger
le soupes de son mary
,
,& le jeune importun arriva tout a propos pour
faire le quatrièmeporté
par le billet. Enfin 'vous
mavezpersuade,luy
.dit-elle dèsqu'elle le vit
entrer,je- conviens
,qu'il est juste queceluy
qui mafiaiLçonnoifiretinfidelite mon mary, m'aide à m'enranger
mgiiiezen carrosse avec
nousje veux njous donner âsouper a la campagne. Jugez si la vanité
du fat fut flattée, car il
estoit plus vain qu'amoureux
,
& il fut ravy d'avoir ces deux autres Dames pour tesmoins de sa
bonne fortune. Ils arriverent enfin tous quatre
à la maison de campagne,
où il futencore plus charmé de la seste magnifique & galante qu'il creut
préparée , 1 exprés 1 pour luy.
Le concierge les receut
sur le billet qui estoit de
la main de celuy qui
avoit ordonné la feste,&
sur lequel on devoit recevoir sa compagnie.
Les Dames userent de
la maison & de la feste
avec une liberté qui confirmoit encore te concierge dans son erreur. Elles
se firentservirle fouperen
attendant le mary qui arriva bien-tost après avec
l'impatience d'un Amant
qui croit estre attendu
par samaistrsse Le concierge luy dit à son arrivée que ces trois Dames
&. son amy estoient desja à,table
,
& avoient fait
servir malgréluy
,
qui
vouloit l'attendre, il fut
charmé que sa maistresse
en usast si librement, &
cette liberté luy fut de si
bon augure qu'il ne fit
qu'un faut delà dans la
salle ,<& courutavectant
daprecipitation,qu'iles-
toit au milieu des trois
Dames avant que de s'estre apperceu que ce n'estoient pas celles qu'il croyoit trouver là. Quelle
surprise fut la sienne, il resta immobiledansun fauteüil où sa femme le fit
tomber auprèsd'elle,pendant que les deux compagnes retenoient dans
un autre le petit homme à
bonne fortune, qui avoit
voulu
fuirà l'arrivée du
mary. Mettez- vous à la
place de l'un de l'autre
06 jugez lequel des deux
cistoit leplus estourdi ou
du mâry ou du galant.
La femme rompit le silence la premiere Vous
avez manquéa vos conventions, dit- elle à son
mary, il netient pas à
Monsieurqueje n'execute les miennes
,
vous m'avezfait mistere de vos
nouvelles amours ,
& si
Monsieurn'avoit eu la
bonte de m'en, avertir
vous fériez, icy bien plus
avojlreaise que vous n'y
estes. Ce seroit pourtant
dommagequ'une feste si
galamment préparée se
passast tristement
,
qJous
¿tqJeZ.icy deux partis a
prendre, choisissez:l'un
c'est de nous laisser avec
,
Monsieur dans la joyer
que vous troubleriez à
coup seurparl'humeur où
je vous voy :
l'autre party ycejt de restergayement avec nous, enchas.
sant d'icy celuy que jeny'
ay amenéquepour leconfondre.
Cette alternativefut
donnée ~~ol~lJé~ aumaryd'une
au inary, d'une
iàçonc sienjouée sidouçe.&si naturelle
,
que
loin•. de soupconner la
vertu 1desa.fenmie, ilsut
nouvellad'amour pour
^elle/ Dèsce - moment
toute la honte &la consusionretomberent sur le
pccijt:.fax, qu'on reconduisit
duifit en le bernant jusqu'à la porte de la maison
;
$C le mary, qui estoit
homme à craindre pour
luy, luy ordonna, fous
peinedubaston, s'ily
manquoit, d'exercerson
employ de donneur d'avis, en allant de ce pas
avertirla voisine Goquette qu'il la prioit de.M
plus compter sur luy.
Cette commission fut
donnéeavec des menaces
si serieuses, que le petit
homme à bonne fortune
retourna toute la nuit de
son pied à Paris, où l'on
k sit suivre par un valet
à cheval, qui promit de
luy faire accomplir exactement cette penitence
dontla femme ne voulut
rien rabattre.
Cetteaimable perron
ne ainsidebarrasséedeson
importun, & seflattant
d'avoir regagné du
moins pour un temps,le
cœur de son marv, luy
fit avoüer à table qu'il
n'avoit pas de regret à sa
voisine. Cesouper se fit
avec tantde gayeté,qu'on
pourra dire après cela,
que comme il riejl chere
que d'avaricieux, il n'est
bonnes festesqu'entre
maris & femmes.
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Résumé : LA CONVENTION matrimoniale.
Le texte décrit une convention matrimoniale entre un jeune couple. La femme, vertueuse mais enjouée, interroge son mari sur sa fidélité. Le mari répond que les hommes ne doivent pas limiter leur tendresse à une seule femme, contrairement aux femmes. Ils conviennent de s'aimer tant que leur amour durera, mais de passer à l'estime et à l'amitié si l'amour cesse. Ils s'engagent également à la sincérité et à la confiance mutuelle, y compris la confession des infidélités. Quelques mois plus tard, le mari cède à une voisine coquette et accepte un souper avec elle. La femme découvre l'infidélité grâce à une lettre interceptée. Elle organise alors un souper à la campagne avec deux amies et un jeune homme importun, où ils surprennent le mari en flagrant délit. La femme révèle au mari qu'il a manqué à leurs conventions en cachant ses nouvelles amours. Elle lui offre deux choix : soit il les laisse avec le jeune homme, soit il reste gaiement avec eux en chassant l'importun. Impressionné par la ruse de sa femme, le mari choisit de rester et ordonne au jeune homme de prévenir la voisine coquette qu'il ne doit plus compter sur lui. Le souper se termine dans la gaieté, et la femme se réjouit d'avoir regagné le cœur de son mari.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3230
p. 27-32
LIVRE ESPAGNOL.
Début :
Il paroist depuis peu un Livre en Espagnol, qui meriteroit [...]
Mots clefs :
Livre espagnol, Médecine, Hippocrate, Maladie, Practiciens
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texteReconnaissance textuelle : LIVRE ESPAGNOL.
LIVRE ESPAGNOL:
IL paroist depuis peu
un
Livre en Espagnol, qui meriteroit bien qu'on le traduisist en François:il est
d'un des plus excellents
Medecins de l'Europe, & •
cet autheursemble ne s"cf,
tre consommé dansla theorie, &dans la pratique de
la medecine que pour détruire tous les fauxpréjugez dont cette scienceest
obscurcie.-
Letitredu Livreest,Hippocrate deffendu detoutes
lescalomnies;dont les Medecins l'accusoientinjustenient en particulier dans
la cure des maladies ai-,
guës';. & onfait voirque Jufquesaàperfentperfanne
n'a sceu comment il traietoit ces maladies, c'est ce
qu'explique, comentant le
premier des aphorismes,le
Docteur Michel Marcellino -
Boix
,
natif du Royaume
deValence, membredu
Collegedes trois Langues,
Professeur en Medecine
{JansTypivçrfïçe' d'Alcala
, Fondateur de l'Académie
Royale deSeville, & à present Medecin honoraire
du Roy.
:
h
Ce Livre a
esté escrit par l'autheur, pour détruire la
confusiondes sistemes, qui
au lieu d'avancer la Medecine, retardent considerablement ses progrez, il explique mot par mot les paroles du premier aphorisme d'Hippocrare,&àchaque periode fait un discours
qui comprend tout ce qu'il
y a
de meilleur & de plus
necessaire aux Medecins
pour bienconduire leurs
malades.Il fait voir par
plusieurs partages des Livres légitimés d'Hippocrate,quelle a
efi¿ sa pratique
dans les maladies aiguës.
Il prétend qu'il faut écou-
ter la nature
-
sans la détourner des mouvements
critiques qu'elle feroit sans
l'importune pratique des
saignées & purgations faites dans ces maladiesla
ordinairement mal à propos:il prouve tout cela par
l'experience
,
la raison &
l'authorité non feulement
d'Hippocrate, mais des
meilleurs Praticiens de
l'Europe. C'est asseurement un Livre, où l'autheur fait connoistre beaucoup d'érudition, & une
profonde connoissance en
tout ce qui regarde sa prôsession.
IL paroist depuis peu
un
Livre en Espagnol, qui meriteroit bien qu'on le traduisist en François:il est
d'un des plus excellents
Medecins de l'Europe, & •
cet autheursemble ne s"cf,
tre consommé dansla theorie, &dans la pratique de
la medecine que pour détruire tous les fauxpréjugez dont cette scienceest
obscurcie.-
Letitredu Livreest,Hippocrate deffendu detoutes
lescalomnies;dont les Medecins l'accusoientinjustenient en particulier dans
la cure des maladies ai-,
guës';. & onfait voirque Jufquesaàperfentperfanne
n'a sceu comment il traietoit ces maladies, c'est ce
qu'explique, comentant le
premier des aphorismes,le
Docteur Michel Marcellino -
Boix
,
natif du Royaume
deValence, membredu
Collegedes trois Langues,
Professeur en Medecine
{JansTypivçrfïçe' d'Alcala
, Fondateur de l'Académie
Royale deSeville, & à present Medecin honoraire
du Roy.
:
h
Ce Livre a
esté escrit par l'autheur, pour détruire la
confusiondes sistemes, qui
au lieu d'avancer la Medecine, retardent considerablement ses progrez, il explique mot par mot les paroles du premier aphorisme d'Hippocrare,&àchaque periode fait un discours
qui comprend tout ce qu'il
y a
de meilleur & de plus
necessaire aux Medecins
pour bienconduire leurs
malades.Il fait voir par
plusieurs partages des Livres légitimés d'Hippocrate,quelle a
efi¿ sa pratique
dans les maladies aiguës.
Il prétend qu'il faut écou-
ter la nature
-
sans la détourner des mouvements
critiques qu'elle feroit sans
l'importune pratique des
saignées & purgations faites dans ces maladiesla
ordinairement mal à propos:il prouve tout cela par
l'experience
,
la raison &
l'authorité non feulement
d'Hippocrate, mais des
meilleurs Praticiens de
l'Europe. C'est asseurement un Livre, où l'autheur fait connoistre beaucoup d'érudition, & une
profonde connoissance en
tout ce qui regarde sa prôsession.
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Résumé : LIVRE ESPAGNOL.
Un livre en espagnol récemment publié mérite d'être traduit en français. Son auteur, le docteur Michel Marcellino Boix, éminent médecin européen, vise à démanteler les faux préjugés en médecine. Intitulé 'Hippocrate défendu de toutes les calomnies', l'ouvrage conteste les accusations injustes portées contre Hippocrate, notamment dans le traitement des maladies aiguës. Boix, natif du Royaume de Valence, membre du Collège des trois Langues, professeur de médecine à Alcalá et fondateur de l'Académie Royale de Séville, commente le premier aphorisme d'Hippocrate. Il clarifie les systèmes médicaux qui retardent les progrès de la médecine et explique mot par mot les paroles de cet aphorisme. Boix fournit des discours détaillés sur les meilleures pratiques pour les médecins et démontre la méthode d'Hippocrate à travers des extraits légitimes de ses œuvres. Il critique les pratiques courantes de saignées et de purgations, prônant l'écoute de la nature sans perturber ses mouvements. Ses arguments sont soutenus par l'expérience, la raison et l'autorité d'Hippocrate ainsi que des meilleurs praticiens européens. Le livre révèle l'érudition et la profonde connaissance de l'auteur en médecine.
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3231
p. 32-42
EXPERIENCE sur un Chat enragé. Extrait d'une Lettre Angloise de Londres.
Début :
Monsieur, Un habile Chimiste de mes amis, qui ne veut [...]
Mots clefs :
Londres, Chat, Venin, Rage, Expérience, Chimiste, Baquet, Araignées, Musique, Remède
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texteReconnaissance textuelle : EXPERIENCE sur un Chat enragé. Extrait d'une Lettre Angloise de Londres.
EXPERIENCE
sur un Chat enragé.
Extrait d'une LettreAngloifc
de Londres.
MONSIEUR,
Un habile Chimiste de
mes amis,qui ne veut point
estre nomme avant que davoir verifiéencore par quelques expériences le remede qu'il croit avoir trouve
contre la rage, a
fait en
ma presencel'épreuve que
yoicy. Il a
choisi un Chat
tresfort,ôc la attaché par
deux coliers à boucles, l'un
au col,& l'autre au bas des
reins, & l,¡ ainsi suspendu
au bout d'un cordon de
soye passé dans une poulie
attachée au plafond d'une
chambre; ensuite illa laissé
sans boire quelques jours,
& la fouetté de coups de
baguettes menuës en fortnc de verges, &cela si
violemment à plusieurs reprises
, que jamais on 'n'a
veuunobjet si terrible que
ce Chat. Rien ne peut
donner l'idée d'une rage
plus violente; il a encore
mis au dessous de l'endroit
où le Chat estoit suspendit
un baquet d'eau tiede, dans
laquelle il a
jette environ
un demillier de sa distillation. On a
plongé leChat
deux fois dans ce baquet
en laschant le cordon, ôc
le retirantpresque dans le
mesmeinstant; ensutre ostant le baquet, on a
descendu le Chat jusques sur
le plancher, où on l'a veu
s'estendre & allonger les
pattes & le col comme un
Chat qui se reveille d'un
long sommeil
,
& il a paru
si tranquille que mon amy
s'en est approché avec un
peu de viande que le Chat
a pris avec toute la douceur
ôc toutes les carresses imaginables. Mon amy prerend que ce bain fera le
mesme effet sur les ani-
-,
maux & les hommes atteients d'une veritable râge ;
c'est ce qu'il veut éprouver avant que de rendre son remede public.
Cette distillation esttirée en partie de certaines
araignées à jambes courtes, que mon amy a
fait
venir d'Italie,&quisontà
peu près de l'especede celles qu'on nomme Tarentoles,
parce quelles font fort
communesdans le territoire de lavilledeTarente
*à Royaume de Naples;
Le venin que cet animal
communique par sa morfïl£C
,
produit des effets si
surprenants, & si contraires entre eux, qu'ils paroistroient incroyables s'ils
nestoient connus par une
infinité d'experiences. Entre ceux qui en sont piuez lesuns ne sçauroienc ormir,les
autres ne peu-
,vent estre éveillez,lesuns
forment de continuelles
plaintes, & les autres rient
tousjours, Quelques-uns
grincent les dents, & sont
agitez detransports derage:quelquesautresau contraires chantient & dansent sans cesse. Aux uns,
ce venin cause des vomissements, aux autres des
sueurs abondantes & pref-
que a tous une forte parnon pour les couleurs;
mais differemment.- Ainsi
le rouge plaist à l'un, le
verd contente l'autre
»
le
jaune en réjouit plusieurs
&c. Ce qu'il y a
de particulier en ce venin, c'est
que comme il est gluant,
n'estant que l'humeur salivaire de cette araignée,
il fixe d'abord l'imagination sur l'objet qui l'occupoit lorsqu'il est piqué, de
forte que si un homme s'imaginoit alors d'estreRoi,
cette agreable idée ne le
quitteroit qu'après l'entietiere dissipationdel'humeur insinuée par lamorsure de la Tarentole. Ce
venin, par la mesme raison
de viscosité, ne fait d'abord
ressentir auçun fascheux
symptosime
; mais dans la
suite, qui est quelquefois
d'une année entiere, après
estre demeuré long. temps
caché, il se subtilise ,&se
reveille par la chaleur du
Soleil. Il acquiert du mouvement & de l'action
,
&
produit différents effets,
selon les parties qu'il ixi-
secte. Si ce venin bouche
les nerfs dans leur concours
au cerveau, les esprits animaux ne pouvant dcfcendre aux organes, demeurent comme endormis. Au
contraire, il cause des veilles continuelles s'il tient
par son activité tousjours
ouverts les nerfs par où
ces mesmes esprits peuvent descendre sansdis
continuation. En corrompant la bile,ce venin cause
des fiévres ardentes, & en
se joignant avec lesesprits
à l'origine des nerfs,il picote
, cote extraordinairement
tes muscles & parce picotement porte le malade à
gesticuler &à danser, ce
qui arrive principalement
lorsque les esprits y
sont
excitez par quelquesairs
de Musique convenables
au temperamernt di}mala-.
de,& à la qualité diijvenku
C'est par cette raifq#r,que la,Mtifiquee/tTciniquç,&
souverain remecle<\pom;>cô
mal; car le malade dansant avec
violence au son
de l'instrument, & mesme
(
avec justêssequandîln'au-j
roit jamais appris à danfer,
fait sortir ce venin avec la
sueur. Que s'il en reste
quelque petite partie, c'est
un levain qui causse périodiquement les mesmes
symptosmes,& dela vient
que l'on voit des personnes qui en font incommodées des quarante & cinquante annees.
sur un Chat enragé.
Extrait d'une LettreAngloifc
de Londres.
MONSIEUR,
Un habile Chimiste de
mes amis,qui ne veut point
estre nomme avant que davoir verifiéencore par quelques expériences le remede qu'il croit avoir trouve
contre la rage, a
fait en
ma presencel'épreuve que
yoicy. Il a
choisi un Chat
tresfort,ôc la attaché par
deux coliers à boucles, l'un
au col,& l'autre au bas des
reins, & l,¡ ainsi suspendu
au bout d'un cordon de
soye passé dans une poulie
attachée au plafond d'une
chambre; ensuite illa laissé
sans boire quelques jours,
& la fouetté de coups de
baguettes menuës en fortnc de verges, &cela si
violemment à plusieurs reprises
, que jamais on 'n'a
veuunobjet si terrible que
ce Chat. Rien ne peut
donner l'idée d'une rage
plus violente; il a encore
mis au dessous de l'endroit
où le Chat estoit suspendit
un baquet d'eau tiede, dans
laquelle il a
jette environ
un demillier de sa distillation. On a
plongé leChat
deux fois dans ce baquet
en laschant le cordon, ôc
le retirantpresque dans le
mesmeinstant; ensutre ostant le baquet, on a
descendu le Chat jusques sur
le plancher, où on l'a veu
s'estendre & allonger les
pattes & le col comme un
Chat qui se reveille d'un
long sommeil
,
& il a paru
si tranquille que mon amy
s'en est approché avec un
peu de viande que le Chat
a pris avec toute la douceur
ôc toutes les carresses imaginables. Mon amy prerend que ce bain fera le
mesme effet sur les ani-
-,
maux & les hommes atteients d'une veritable râge ;
c'est ce qu'il veut éprouver avant que de rendre son remede public.
Cette distillation esttirée en partie de certaines
araignées à jambes courtes, que mon amy a
fait
venir d'Italie,&quisontà
peu près de l'especede celles qu'on nomme Tarentoles,
parce quelles font fort
communesdans le territoire de lavilledeTarente
*à Royaume de Naples;
Le venin que cet animal
communique par sa morfïl£C
,
produit des effets si
surprenants, & si contraires entre eux, qu'ils paroistroient incroyables s'ils
nestoient connus par une
infinité d'experiences. Entre ceux qui en sont piuez lesuns ne sçauroienc ormir,les
autres ne peu-
,vent estre éveillez,lesuns
forment de continuelles
plaintes, & les autres rient
tousjours, Quelques-uns
grincent les dents, & sont
agitez detransports derage:quelquesautresau contraires chantient & dansent sans cesse. Aux uns,
ce venin cause des vomissements, aux autres des
sueurs abondantes & pref-
que a tous une forte parnon pour les couleurs;
mais differemment.- Ainsi
le rouge plaist à l'un, le
verd contente l'autre
»
le
jaune en réjouit plusieurs
&c. Ce qu'il y a
de particulier en ce venin, c'est
que comme il est gluant,
n'estant que l'humeur salivaire de cette araignée,
il fixe d'abord l'imagination sur l'objet qui l'occupoit lorsqu'il est piqué, de
forte que si un homme s'imaginoit alors d'estreRoi,
cette agreable idée ne le
quitteroit qu'après l'entietiere dissipationdel'humeur insinuée par lamorsure de la Tarentole. Ce
venin, par la mesme raison
de viscosité, ne fait d'abord
ressentir auçun fascheux
symptosime
; mais dans la
suite, qui est quelquefois
d'une année entiere, après
estre demeuré long. temps
caché, il se subtilise ,&se
reveille par la chaleur du
Soleil. Il acquiert du mouvement & de l'action
,
&
produit différents effets,
selon les parties qu'il ixi-
secte. Si ce venin bouche
les nerfs dans leur concours
au cerveau, les esprits animaux ne pouvant dcfcendre aux organes, demeurent comme endormis. Au
contraire, il cause des veilles continuelles s'il tient
par son activité tousjours
ouverts les nerfs par où
ces mesmes esprits peuvent descendre sansdis
continuation. En corrompant la bile,ce venin cause
des fiévres ardentes, & en
se joignant avec lesesprits
à l'origine des nerfs,il picote
, cote extraordinairement
tes muscles & parce picotement porte le malade à
gesticuler &à danser, ce
qui arrive principalement
lorsque les esprits y
sont
excitez par quelquesairs
de Musique convenables
au temperamernt di}mala-.
de,& à la qualité diijvenku
C'est par cette raifq#r,que la,Mtifiquee/tTciniquç,&
souverain remecle<\pom;>cô
mal; car le malade dansant avec
violence au son
de l'instrument, & mesme
(
avec justêssequandîln'au-j
roit jamais appris à danfer,
fait sortir ce venin avec la
sueur. Que s'il en reste
quelque petite partie, c'est
un levain qui causse périodiquement les mesmes
symptosmes,& dela vient
que l'on voit des personnes qui en font incommodées des quarante & cinquante annees.
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Résumé : EXPERIENCE sur un Chat enragé. Extrait d'une Lettre Angloise de Londres.
Un chimiste a mené une expérience sur un chat enragé afin de tester un remède. Pour préserver son anonymat jusqu'à la vérification de son traitement, il a suspendu un chat robuste avec des cordes et l'a soumis à des coups violents pour provoquer une rage intense. Ensuite, le chat a été immergé dans un baquet d'eau tiède contenant une distillation préparée à partir d'araignées italiennes, similaires aux tarentules. Après ce traitement, le chat est devenu calme et a accepté de la nourriture avec douceur. Le texte décrit également les effets variés du venin de la tarentule, qui peuvent inclure l'incapacité à dormir, des plaintes continues, des rires incessants, des grincements de dents, ou des danses. Le venin affecte également la perception des couleurs et peut provoquer des vomissements ou des sueurs abondantes. La distillation utilisée dans l'expérience est dérivée de ce venin, connu pour ses effets surprenants et contraires. Le chimiste prévoit de tester son remède sur d'autres animaux et humains atteints de rage avant de le rendre public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3232
p. 42-59
MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Début :
Louis Joseph Duc de Vendosme, Pair de France, Prince de [...]
Mots clefs :
Duc de Vendôme, Mort, Général, Apprentissage, Armée, Commandement, Espagne, Roi, Siège, Campagne, Combat, Valeur, Victoire, Héros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Ona différé l'article de
la mort de Monsieur de Vendosme jtifcytes à ce mois
- cy
pour avoir les memoires fui..
vantsy ileustfallu le differer
trop long-temps pourrecevoirle
détail de toutes les belles agitons
qu'il a
faites.
MONSIEUR LE DUC
de Vendosme lLOU[S joseph Duc de
Vendosme,Pair de France,
Prince de Martigues,Chevalier des Ordres du Roy,
Grand Senechal & Gouverneur de la Provence,
General des Galeres, mourutàVinaros leII. dumois
de juin,âgé de cinquante
huitans, petit fils du plus
grand Roy qui ait veseu
avant Louis le Grand ,dû_'
quel il estoitune image
vivante par le trait de son
visage
,
plus encore par
ceux de son ameIl donna dès son enfance des marques de ses raresqualitez
,
qui dans les
Princes font au dessusdes
qualitez heroïques, deson
humanité affable, généreux, compatissant donnanttout &c.
Il s'appliqua dès sa plus
tendre jeunesse à ce grand
m'estier dont il s'est servy
depuis plusieurs fois si uti-
lement pourrestablir les
affaires dans tous les lieux
où il a
esté appelle.
Dés l'âge de dix-sept
ans, il fut à la teste d'un.
Regiment d'Infanterie,&
il servit avec la mesme assiduitéque s'il avoitesperé
delà sa fortune.
Il fit son chemin avec la
mesme lenteur d'un particulier, & passa par tousles
dégrez, ce qui le rendit un
si grand General.
Il fit son apprentissage
fous Monsieur de Turenne
,
qui à cet âge
-
là luy
donnoit mille marques de
saconfiance.
Il repoussales ennemis
ayant son seulRégiment,
au combat d'Althenem où
il fut grievement blessé.
Après la mort de Monsieur de Turenne, il eut
pour Maistre Monsieur le
Mareschal de Crequy
,
&
fit voir dans toutes forte4
d'occasions combien il avoitprofité des leçons de
ces deux grands Généraux.
Tous les temps de paix
ont esté signaléc par ses
magnificencesdans sa belle Maison d'Anet, où il
donnoit presque tous les
ans des sestes à Monseigneur le Dauphin qui l'honoroit d'une tendre ami-
"hé qui n'aefté ignorée de
perfonneJamais le Roy n'adonné
à personne de sa Cour
,
de si grandes marques de
sa confiance; & Sa Majesté le fie bien paroistre
par laLettre qu'Elle luy
fit l'honneur de luy escrire en rassemblant sur sa
telle le Generalat des Ga-
leresau Gouvernement de
Provence.
Il faudrait une histoire
commecelle de Mezerec, sil'onvouloirraconter toutes les astions particulières
qu'il afaites avant de commander en chef, en Allemagne fousMonseigneur,
& fous Messieurs les Mareschaux de Duras & de
Lorge; en Flandres fous
Monsieur de Luxemborg,
où toute l'armée vit avec
plaisir que le gain du combat de Steinkerque fut deu
à un avis qu'il avoit donné.
<
A la Marfaille Monsieur
le Mareschal de Catinat
publia que c'estoit Monsieur de Vendosme qui s'estoit avisé la veille de mettre la droite à la gauche,
&la gauche à la droite,
afin d'opposer par la la
Gendarmerie aux Cuirassiers de l'Empereur
,
& il
chargea le lendemain, &
fit des actions surprenantes à la teste de cette Gendarmerie.
Les commandements
dans la Vallée de BarceJonnette
,
à Nice, ôc en
Provence suffiroient pour faire l'éloge d'un autre,
mais voyonsle comman- der en chef.
Le Roy luy donne le
commandement de l'armée de Catalogne, il y
arrive, trouve nostre armée decouragée, nos Grenadiers tremblanrs devant
les Miquelets; son arrivée
restablit tout
,
&¡;en une
campagne;il fait lever le
siege de plusieurs places,
Palamos
,
Ostallery, Calcet- soüilles, &c.
Il bat un gros corps de
Cavalerie, commande par
le Prince d'Armée, & se
seroit mis en estac de faire
le siege de Barcelonne dès
cette campagne, si la Cour
n'avoit trouve à propos de
differer à la suivante.
Quelfut ce siege de Barcelonne! Une grandeVille
qui ne peut estre investiè
,
défendue par une garnison
au dedans qui estoit aussi
forte qu'unearmée, & et
tant assiege tuy.
-
mesme
au dehors par une armée
aussi forte que la sienne,
commandée par le Vice-
roy
,
il commence par le
battre, & le mettre entièrement en deroute; & aprés
cinquante deux jours de
tranchéeouverte
,
il se
rend maître de cette place.
Tout le monde se souvient
encore des aétions furprenances qui se passerent à ce
siege ; & c'est bien dommage que la paresse de
Monsieur Capiftron Tait
empefehéde lesescrire La
< prisede cette Ville fit faire
la paix de Rifwik.
L'affairede Cremonearrive,Monsieur deVendos-
me y vole, on tremiroit à
voir sur la Carte les pays
donc les Ennemis estoient
emparez
,
& dont il les
cbufTi depuisfaine Nazaro,
& de l'Etradel, jusques à
Goito au delà de Mancouë
que l'armée de l'Empereur
tenoit bloqué, & dont il fit
lever le blocus après avoir
pris chemin faisant cinq
ou six places ausquelles il
fallut ouvrir la tranchée, ilbattitcette même Campagne Vice-conty à la Victoria, & gagna fous les or- dres du Roy d'espagne la
fameuse bataille de Luzara.
La Campagne ensuite il
penetra jusqu'à Trente
aprèsavoir pris cinq ou six
Chasteaux qui paroissoient
im prenables par leur situation, & revient à la fin de
la Campagne, battre le
mesme Vice-conty à S.
Sebastien prés d'Alexandrie, laisse le commandement de l'armée dePiémont
à Monsieur le Grand Prieur
son frere, retourne à celle
deLombardie sur la Sequia,
d'où il partit pour suivre
1.
Nuremberg, & pendant
prés de quinze jours battre
tous les soirs fort arriere
garde, marche qui fut
égalertt£ri£glorieuse à la
respectable opiniatreté de
ses grands rivaux.
Que de Villes prises en
1704. Ivrée, Verceil
,
&:
toutes les places de Monsieur de Savoye
,
Veruë priseaucommencement
de 1705. & ce Prince réduit
au seul Turin.
Le Combat de Cassan
où sa seule valeur alla plusieursfois arracherJ^;vicr
toire dans les bataillons
des Ennemis.
Quelle ouverture pour
la Campagne de 1706. que
la glorieuseaffaire de Calsinat, il l'aprojette à Mantoüe, fait ses dispositions,
& profite de la rigueur de
l'hyverquile mettoit dans
l'impossibilité de les executer
,
pour venir faire sa
cour au Roy, qu'il n'avoit
eu l'honneur de voir depuis
quatre ans, & dont il ne
pouvoit plus vivre essoigné,
reçoit à Anet les applaudissements de toute la Fran-
ce ,qui l'y traita pendant
tous les six jours qu'ily fut
avec une magnificence qui
jusques là n'avoit point eu
d'exemple. Il part enfin de
ce sejour de delices pour
aller executer son dessein
sur Calsinat le mesme jour
qu'ill'avoit projette, &
Monsieur le Prince Eugene
y
arriva à
temps pour estre
le tesmoin de savictoire.
Il est rappelled'Italie
pour aller commander l'armée de Flandres après le
malheur de Ramilly. Il y
trouve le Generaldes En-
nemis enSe de ses prosperitez
,
& prometrant à son
armée de la mener à Paris;
il rabu si bien foi} audace,
que les soldats luy disoient
tout haut que Bruxelles
n'en estoit pas le chemin.
Sa valeur sur tousjours
la mesme, mais la victoire
l'abandonna à Oudenarde,
peut estre pour relever sa
gloire. On ne voir jamais
un Heros toutentier quand
on ne le voit que dans la
prosperité.
Tout ce qui s'est passé
en Espagne est si nouveau,
que je ferois tort d'en donner des Mémoires à celuy
qui prendra le foin d'escrire ce qu'il a
fait depuis son
dernier départ d'Anet jusqua sa mort. On travaille
à present au Journal exact
de cette suite de belles actions qui ont affermi la
Couronne du Roy d'Espagné, quand ce Journal serafaitj'en donnerai un extrait.
la mort de Monsieur de Vendosme jtifcytes à ce mois
- cy
pour avoir les memoires fui..
vantsy ileustfallu le differer
trop long-temps pourrecevoirle
détail de toutes les belles agitons
qu'il a
faites.
MONSIEUR LE DUC
de Vendosme lLOU[S joseph Duc de
Vendosme,Pair de France,
Prince de Martigues,Chevalier des Ordres du Roy,
Grand Senechal & Gouverneur de la Provence,
General des Galeres, mourutàVinaros leII. dumois
de juin,âgé de cinquante
huitans, petit fils du plus
grand Roy qui ait veseu
avant Louis le Grand ,dû_'
quel il estoitune image
vivante par le trait de son
visage
,
plus encore par
ceux de son ameIl donna dès son enfance des marques de ses raresqualitez
,
qui dans les
Princes font au dessusdes
qualitez heroïques, deson
humanité affable, généreux, compatissant donnanttout &c.
Il s'appliqua dès sa plus
tendre jeunesse à ce grand
m'estier dont il s'est servy
depuis plusieurs fois si uti-
lement pourrestablir les
affaires dans tous les lieux
où il a
esté appelle.
Dés l'âge de dix-sept
ans, il fut à la teste d'un.
Regiment d'Infanterie,&
il servit avec la mesme assiduitéque s'il avoitesperé
delà sa fortune.
Il fit son chemin avec la
mesme lenteur d'un particulier, & passa par tousles
dégrez, ce qui le rendit un
si grand General.
Il fit son apprentissage
fous Monsieur de Turenne
,
qui à cet âge
-
là luy
donnoit mille marques de
saconfiance.
Il repoussales ennemis
ayant son seulRégiment,
au combat d'Althenem où
il fut grievement blessé.
Après la mort de Monsieur de Turenne, il eut
pour Maistre Monsieur le
Mareschal de Crequy
,
&
fit voir dans toutes forte4
d'occasions combien il avoitprofité des leçons de
ces deux grands Généraux.
Tous les temps de paix
ont esté signaléc par ses
magnificencesdans sa belle Maison d'Anet, où il
donnoit presque tous les
ans des sestes à Monseigneur le Dauphin qui l'honoroit d'une tendre ami-
"hé qui n'aefté ignorée de
perfonneJamais le Roy n'adonné
à personne de sa Cour
,
de si grandes marques de
sa confiance; & Sa Majesté le fie bien paroistre
par laLettre qu'Elle luy
fit l'honneur de luy escrire en rassemblant sur sa
telle le Generalat des Ga-
leresau Gouvernement de
Provence.
Il faudrait une histoire
commecelle de Mezerec, sil'onvouloirraconter toutes les astions particulières
qu'il afaites avant de commander en chef, en Allemagne fousMonseigneur,
& fous Messieurs les Mareschaux de Duras & de
Lorge; en Flandres fous
Monsieur de Luxemborg,
où toute l'armée vit avec
plaisir que le gain du combat de Steinkerque fut deu
à un avis qu'il avoit donné.
<
A la Marfaille Monsieur
le Mareschal de Catinat
publia que c'estoit Monsieur de Vendosme qui s'estoit avisé la veille de mettre la droite à la gauche,
&la gauche à la droite,
afin d'opposer par la la
Gendarmerie aux Cuirassiers de l'Empereur
,
& il
chargea le lendemain, &
fit des actions surprenantes à la teste de cette Gendarmerie.
Les commandements
dans la Vallée de BarceJonnette
,
à Nice, ôc en
Provence suffiroient pour faire l'éloge d'un autre,
mais voyonsle comman- der en chef.
Le Roy luy donne le
commandement de l'armée de Catalogne, il y
arrive, trouve nostre armée decouragée, nos Grenadiers tremblanrs devant
les Miquelets; son arrivée
restablit tout
,
&¡;en une
campagne;il fait lever le
siege de plusieurs places,
Palamos
,
Ostallery, Calcet- soüilles, &c.
Il bat un gros corps de
Cavalerie, commande par
le Prince d'Armée, & se
seroit mis en estac de faire
le siege de Barcelonne dès
cette campagne, si la Cour
n'avoit trouve à propos de
differer à la suivante.
Quelfut ce siege de Barcelonne! Une grandeVille
qui ne peut estre investiè
,
défendue par une garnison
au dedans qui estoit aussi
forte qu'unearmée, & et
tant assiege tuy.
-
mesme
au dehors par une armée
aussi forte que la sienne,
commandée par le Vice-
roy
,
il commence par le
battre, & le mettre entièrement en deroute; & aprés
cinquante deux jours de
tranchéeouverte
,
il se
rend maître de cette place.
Tout le monde se souvient
encore des aétions furprenances qui se passerent à ce
siege ; & c'est bien dommage que la paresse de
Monsieur Capiftron Tait
empefehéde lesescrire La
< prisede cette Ville fit faire
la paix de Rifwik.
L'affairede Cremonearrive,Monsieur deVendos-
me y vole, on tremiroit à
voir sur la Carte les pays
donc les Ennemis estoient
emparez
,
& dont il les
cbufTi depuisfaine Nazaro,
& de l'Etradel, jusques à
Goito au delà de Mancouë
que l'armée de l'Empereur
tenoit bloqué, & dont il fit
lever le blocus après avoir
pris chemin faisant cinq
ou six places ausquelles il
fallut ouvrir la tranchée, ilbattitcette même Campagne Vice-conty à la Victoria, & gagna fous les or- dres du Roy d'espagne la
fameuse bataille de Luzara.
La Campagne ensuite il
penetra jusqu'à Trente
aprèsavoir pris cinq ou six
Chasteaux qui paroissoient
im prenables par leur situation, & revient à la fin de
la Campagne, battre le
mesme Vice-conty à S.
Sebastien prés d'Alexandrie, laisse le commandement de l'armée dePiémont
à Monsieur le Grand Prieur
son frere, retourne à celle
deLombardie sur la Sequia,
d'où il partit pour suivre
1.
Nuremberg, & pendant
prés de quinze jours battre
tous les soirs fort arriere
garde, marche qui fut
égalertt£ri£glorieuse à la
respectable opiniatreté de
ses grands rivaux.
Que de Villes prises en
1704. Ivrée, Verceil
,
&:
toutes les places de Monsieur de Savoye
,
Veruë priseaucommencement
de 1705. & ce Prince réduit
au seul Turin.
Le Combat de Cassan
où sa seule valeur alla plusieursfois arracherJ^;vicr
toire dans les bataillons
des Ennemis.
Quelle ouverture pour
la Campagne de 1706. que
la glorieuseaffaire de Calsinat, il l'aprojette à Mantoüe, fait ses dispositions,
& profite de la rigueur de
l'hyverquile mettoit dans
l'impossibilité de les executer
,
pour venir faire sa
cour au Roy, qu'il n'avoit
eu l'honneur de voir depuis
quatre ans, & dont il ne
pouvoit plus vivre essoigné,
reçoit à Anet les applaudissements de toute la Fran-
ce ,qui l'y traita pendant
tous les six jours qu'ily fut
avec une magnificence qui
jusques là n'avoit point eu
d'exemple. Il part enfin de
ce sejour de delices pour
aller executer son dessein
sur Calsinat le mesme jour
qu'ill'avoit projette, &
Monsieur le Prince Eugene
y
arriva à
temps pour estre
le tesmoin de savictoire.
Il est rappelled'Italie
pour aller commander l'armée de Flandres après le
malheur de Ramilly. Il y
trouve le Generaldes En-
nemis enSe de ses prosperitez
,
& prometrant à son
armée de la mener à Paris;
il rabu si bien foi} audace,
que les soldats luy disoient
tout haut que Bruxelles
n'en estoit pas le chemin.
Sa valeur sur tousjours
la mesme, mais la victoire
l'abandonna à Oudenarde,
peut estre pour relever sa
gloire. On ne voir jamais
un Heros toutentier quand
on ne le voit que dans la
prosperité.
Tout ce qui s'est passé
en Espagne est si nouveau,
que je ferois tort d'en donner des Mémoires à celuy
qui prendra le foin d'escrire ce qu'il a
fait depuis son
dernier départ d'Anet jusqua sa mort. On travaille
à present au Journal exact
de cette suite de belles actions qui ont affermi la
Couronne du Roy d'Espagné, quand ce Journal serafaitj'en donnerai un extrait.
Fermer
Résumé : MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Le texte relate la vie et les exploits militaires de Louis Joseph de Vendôme, Duc de Vendôme, Pair de France, Prince de Martigues, Chevalier des Ordres du Roy, Grand Sénéchal et Gouverneur de la Provence, et Général des Galères. Né petit-fils d'un grand roi, il montra dès son enfance des qualités rares telles que l'humanité, l'affabilité, la générosité et la compassion. Il s'illustra très tôt dans sa carrière militaire, servant avec assiduité et gravissant les échelons jusqu'à devenir un grand général. Sous la tutelle de Turenne et de Crequy, il participa à de nombreuses batailles, comme celle d'Altenheim où il fut grièvement blessé. Il se distingua également lors des sièges de Barcelone et de Cremone, et dans diverses campagnes en Allemagne, en Flandres et en Italie. Ses actions militaires, telles que la prise de plusieurs villes et la victoire à la bataille de Luzara, contribuèrent à affermir la couronne du Roi d'Espagne. Le Duc de Vendôme était également connu pour sa magnificence et son hospitalité, notamment lors des séjours du Dauphin à sa maison d'Anet. Il reçut de grandes marques de confiance du Roi, qui lui confia divers commandements importants. Sa carrière militaire fut marquée par des succès notables, bien que la victoire lui ait parfois échappé, comme à la bataille d'Oudenarde. Le texte mentionne également la préparation d'un journal détaillant ses actions en Espagne, soulignant l'impact de ses exploits sur la couronne espagnole.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3233
p. 60-72
Nouvelles Responses aux Questions des Mercures précedens, sur les grands parleurs, & les taciturnes.
Début :
Aux éloquences diffuses & brillantes on preferoit l'éloquence tenebreuse [...]
Mots clefs :
Éloquence, Grands parleurs, Taciturnes, Entendre, Table, Esprit, Discours
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Responses aux Questions des Mercures précedens, sur les grands parleurs, & les taciturnes.
Nouvelles Kefponjèsaux
Que(lions des Mercuresprécedens, sur les
grandsparleurs, &les
taciturnes. Auxéloquencesdiffuses & brillantes on prese
reroit l'éloquence tenebreuse d'Heraclite incité
par les Citoïens à haranguer le peuple dans une
sédition.Ilponte sur la
Tribune,' verse de l'eau
froidedans un vase
,
se
saupoudre de farine, l'avale & s'en va sans rien
dire, signifiant par là à
sesCytoiens que leur luxe & leurs excès en tou-
,
teschosesaussi-bien qu'en
paroles estoient la cause
de leurs désordres Se
qu'il n'y avoit que la fragilité qui pust les faire
cesser. Le symbole estoit
obscur,mais il donna de
l'attention
au peuple, le
fit penser & le rendit fage. Celui qui pique Se
embarrasse nostre entendement par une idée obscure, nous déplaift moins
que celui qui lui oste
[on action en l'étouffant
( pour ainsi dire) par
une éloquence trop diffuse
,
nous aimons mieux
n'entendre pas assez que
d'entendre trop.
Eloquence de Table.
Plutarque compare nos
tre esprit & nostre aIne
à une merenourrice à le-
gard du corps; S6 dit
que de mesme qu'elle
ne prend les plaisirs & ne
fait bonne chere qu'après
avoir allaitté son nourrisfouSe l'avoir fait dormir,
nôtre esprit pareillement
ne doit songerà s'exercer
qu'après avoir bien traitté son poupon. Il ne peut
être tranquille ni content
que l'autre n'ait ce qu'il
lui faut & ne foit en bon
estat. Homere fait manger ses Heros en silence,
après quoi le plus digne
foit par son rang soitpar
son esprit entretient la
compagnie.
,
Athenée semocque avec
raison du pedantesque
banquet d'Epicure où
l'on ne voyoit que des
éplucheurs d'atomes, &C
où l'un des plus severes
commença d'abord par
proposer une question
comme dansl'Ecole. Un
.-
plat devuide&d'atomes
a
l'entrée de table quels
entremets.
entremets. Les Sophistes
croient bien mieux celebrer l'entrée de table,
parce qu'ils s'empressent
dés le potage à debiter
leurs vains arguments.
On les voit, dit un Grec,
suffoquez par le potage
qui veut entrer, & la
vanité qui veut sortir
dans le mefine temps.
LeGrammairien & le
Rhetoricienont raison
de dire qu'ils né font rien
lors qu'ils ne
parlent
point, le silence au contraire ne couste rien au
Philosophe à l'homme de bon sens, parce
qu'il estpersuadé qu'on
n'est aimable & estimable qu'autant qu'on a
d'attention pour les autres & peu pour foy. Il
efl: persuadé que l'homme fê montre tel par le
silenceencore mieux que
par la parole. Non seulement lebabil & les
grandes conversations
sont ridiculesàl'entrée
decable, l'esprit mesme,
tout cfpdt- qu'ilest, doit
eY taire, & ne se regargeralors que comme
présidentà une fonction
corporelle comme le surintendant & surveillant
4tJ goust. Lecorps estant
satisfait veut bien partagor^LV<C1eiprk la volupté a laquelle tout le
restedurepasestdestiné;
alorstous propos intelligibles
,
agréables & fa-
ges feront reçeus avec
plaisir ;
je dis intelligibles à toute l'assemblée
,
car les discours comme
le vin doivent estre commun en un repas, & le
Metaphysicien où le Geometrequi veulent y
donner un plat de leur façon,font d'aussi mauvasse compagnie que le
Renard à l'égard de la
Cigogne, & de la Cigogne àl'égard du Renard.
Selon les Anciens tout
Sophiste devoit estre exclus de la table, & n'y point
troubler la vérité & le plaisir dans le seul afile qui leur
reste & où ils doivent régner seuls
:
j'entends la verité du cœur & non de rcc.
prie, car celuy- cy est si fort
altéré & abatardi des son
enfance,par la tirannie du
Sofisme, qu'on ne peut plus
se fierà ce qui part de lui.
Les discours quisortent du
cœursont tousjours agréables par eux-mesmes, & un
grain de selsuffit pour leur
donner un goust charmant. Voir & estre vu eû
le charme & la perfection
de la societé;mais qujpeuç
estre vu impunement ôç
qui peut voir&penetrer le
cœur d'autruiassez chajricablement& assez£^çmejuï
Il estmal aisé&prcfque-iHipossible d'assortir une comT
pagnie où l'on puUlegosuC
ter ce plaisir,il;fa^tplaft^fl:
s'en mefier que
feïpçrefYî
Repetez-vous efuvççtJ
vous nefme ce Proverbe
Arabe, teivim estentré, ig
secret va sortir ,ilplu*
seur comme plus ordinaire
à table de se moquer de son
prochain que de se fier à
luy,cen'estpas à dire que
la raillerie doive estre approuvai table plus qu'ailleurs. Au contraire dit un
Auteur Grec, comme on
renveseaisément ceux qui
sont dans un lieu glissant
& penchant pour peu
qu'on leur touche, aink
desesprits échauffez parle
vin sont tousjours prests à
broncher de colere.
Quipeut divertir & rai ller une personne en mesme
temps, loin de l'offenser
,
qui peut à l'occasion du
moindre petit ridicule innocent qu'on luy presente,
imaginer des traits plaisants
,
& leur donner un
tourvif & poli, qui sçait
se moquer de soy-mesme
encore plus souvent
,
Se
plus plaisamment que des
autres, aura attrape le vray
cfprit de raillerie
,
qui fait
l'agrément d'un convive
Que(lions des Mercuresprécedens, sur les
grandsparleurs, &les
taciturnes. Auxéloquencesdiffuses & brillantes on prese
reroit l'éloquence tenebreuse d'Heraclite incité
par les Citoïens à haranguer le peuple dans une
sédition.Ilponte sur la
Tribune,' verse de l'eau
froidedans un vase
,
se
saupoudre de farine, l'avale & s'en va sans rien
dire, signifiant par là à
sesCytoiens que leur luxe & leurs excès en tou-
,
teschosesaussi-bien qu'en
paroles estoient la cause
de leurs désordres Se
qu'il n'y avoit que la fragilité qui pust les faire
cesser. Le symbole estoit
obscur,mais il donna de
l'attention
au peuple, le
fit penser & le rendit fage. Celui qui pique Se
embarrasse nostre entendement par une idée obscure, nous déplaift moins
que celui qui lui oste
[on action en l'étouffant
( pour ainsi dire) par
une éloquence trop diffuse
,
nous aimons mieux
n'entendre pas assez que
d'entendre trop.
Eloquence de Table.
Plutarque compare nos
tre esprit & nostre aIne
à une merenourrice à le-
gard du corps; S6 dit
que de mesme qu'elle
ne prend les plaisirs & ne
fait bonne chere qu'après
avoir allaitté son nourrisfouSe l'avoir fait dormir,
nôtre esprit pareillement
ne doit songerà s'exercer
qu'après avoir bien traitté son poupon. Il ne peut
être tranquille ni content
que l'autre n'ait ce qu'il
lui faut & ne foit en bon
estat. Homere fait manger ses Heros en silence,
après quoi le plus digne
foit par son rang soitpar
son esprit entretient la
compagnie.
,
Athenée semocque avec
raison du pedantesque
banquet d'Epicure où
l'on ne voyoit que des
éplucheurs d'atomes, &C
où l'un des plus severes
commença d'abord par
proposer une question
comme dansl'Ecole. Un
.-
plat devuide&d'atomes
a
l'entrée de table quels
entremets.
entremets. Les Sophistes
croient bien mieux celebrer l'entrée de table,
parce qu'ils s'empressent
dés le potage à debiter
leurs vains arguments.
On les voit, dit un Grec,
suffoquez par le potage
qui veut entrer, & la
vanité qui veut sortir
dans le mefine temps.
LeGrammairien & le
Rhetoricienont raison
de dire qu'ils né font rien
lors qu'ils ne
parlent
point, le silence au contraire ne couste rien au
Philosophe à l'homme de bon sens, parce
qu'il estpersuadé qu'on
n'est aimable & estimable qu'autant qu'on a
d'attention pour les autres & peu pour foy. Il
efl: persuadé que l'homme fê montre tel par le
silenceencore mieux que
par la parole. Non seulement lebabil & les
grandes conversations
sont ridiculesàl'entrée
decable, l'esprit mesme,
tout cfpdt- qu'ilest, doit
eY taire, & ne se regargeralors que comme
présidentà une fonction
corporelle comme le surintendant & surveillant
4tJ goust. Lecorps estant
satisfait veut bien partagor^LV<C1eiprk la volupté a laquelle tout le
restedurepasestdestiné;
alorstous propos intelligibles
,
agréables & fa-
ges feront reçeus avec
plaisir ;
je dis intelligibles à toute l'assemblée
,
car les discours comme
le vin doivent estre commun en un repas, & le
Metaphysicien où le Geometrequi veulent y
donner un plat de leur façon,font d'aussi mauvasse compagnie que le
Renard à l'égard de la
Cigogne, & de la Cigogne àl'égard du Renard.
Selon les Anciens tout
Sophiste devoit estre exclus de la table, & n'y point
troubler la vérité & le plaisir dans le seul afile qui leur
reste & où ils doivent régner seuls
:
j'entends la verité du cœur & non de rcc.
prie, car celuy- cy est si fort
altéré & abatardi des son
enfance,par la tirannie du
Sofisme, qu'on ne peut plus
se fierà ce qui part de lui.
Les discours quisortent du
cœursont tousjours agréables par eux-mesmes, & un
grain de selsuffit pour leur
donner un goust charmant. Voir & estre vu eû
le charme & la perfection
de la societé;mais qujpeuç
estre vu impunement ôç
qui peut voir&penetrer le
cœur d'autruiassez chajricablement& assez£^çmejuï
Il estmal aisé&prcfque-iHipossible d'assortir une comT
pagnie où l'on puUlegosuC
ter ce plaisir,il;fa^tplaft^fl:
s'en mefier que
feïpçrefYî
Repetez-vous efuvççtJ
vous nefme ce Proverbe
Arabe, teivim estentré, ig
secret va sortir ,ilplu*
seur comme plus ordinaire
à table de se moquer de son
prochain que de se fier à
luy,cen'estpas à dire que
la raillerie doive estre approuvai table plus qu'ailleurs. Au contraire dit un
Auteur Grec, comme on
renveseaisément ceux qui
sont dans un lieu glissant
& penchant pour peu
qu'on leur touche, aink
desesprits échauffez parle
vin sont tousjours prests à
broncher de colere.
Quipeut divertir & rai ller une personne en mesme
temps, loin de l'offenser
,
qui peut à l'occasion du
moindre petit ridicule innocent qu'on luy presente,
imaginer des traits plaisants
,
& leur donner un
tourvif & poli, qui sçait
se moquer de soy-mesme
encore plus souvent
,
Se
plus plaisamment que des
autres, aura attrape le vray
cfprit de raillerie
,
qui fait
l'agrément d'un convive
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Résumé : Nouvelles Responses aux Questions des Mercures précedens, sur les grands parleurs, & les taciturnes.
Le texte 'Nouvelles Kefponjèsaux' explore les principes d'éloquence et de comportement approprié lors des repas. Il commence par une comparaison entre différents styles d'éloquence, opposant la simplicité et l'obscurité d'Héraclite à l'éloquence diffuse et brillante. Plutarque compare l'esprit et l'âme à une nourrice qui doit prendre soin du corps avant de s'exercer elle-même. Homère et Athénée critiquent les repas où les discussions philosophiques ou pédantesques dominent, au détriment du silence et de la convivialité. Les sophistes et les érudits sont décrits comme des mauvais convives, perturbant la vérité et le plaisir des repas par leurs interventions. Le texte met en avant l'importance du silence et de l'attention aux autres lors des repas, soulignant que les discours doivent être intelligibles et agréables pour tous. Les Anciens excluaient les sophistes des tables pour préserver la vérité du cœur. La raillerie est déconseillée, car elle peut offenser les esprits échauffés par le vin. Enfin, le texte valorise la capacité à divertir et à railler avec politesse et auto-dérision, qualifiant cela comme l'agrément d'un convive.
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3234
p. 73-86
LE SOUVERAIN, ODE.
Début :
Heros, qui vous vantez de l'estre, [...]
Mots clefs :
Héros, Gloire, Vertu, Autels, Histoire, Valeur, Vainqueur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE SOUVERAIN, ODE.
LE SOUVERAIN,
0 DE.
HEros,qui
vous vantez de l'estre,
Pour donner des Loix
aux Mortels,
Par vos vertus faites connoistre
Que nous vous devons
des Autels.
OUi, nous l'avoüons
,
nous ne sommes
Devant vous que de lim..
ples hommes
:
Mais estes-vous des Demidieux ?
Apprenez que la seule
Gloire,
Qui peut vous placer
dans l'Histoire,
N'éleve pas jusques aux
Cieux.
Voussçavez lancer le
Tonnerre,
Et vous brillez dans les
assauts
:
Mais cette valeur dans la
Guerre
Nous cache-telle vos
défauts?
Au retour des champs
de Bellone,
Cet éclat qui vous environne
S'évanoüit dans le repos.
Prompts à vous rendre à
la molefle,
Nous voyons que vostre
foiblesse
Efface à l'instant le Heros.
Loin d'icy ce meslange énorme
De superbe & de volupté
:
C'est la pure vertu qui
forme
Le grand Homme tant
respecté.
Sans elle
,
avec tout ce
,
faux lustre
A nos yeux ce phantosme illustre.,
Ce prétendu Heros n'est
rien.
Celuy. la ternit sa me-
moire
Qui pour aimer trop la
victoire
,
Neglige d'estre homme
de bien.
L'Héroïsmeseroitfacile
Si par de belliqueux ex-
, ploits,
Ou par quelque vertu
sterile
Vousmeritiez d'estre nos
Rois.
Ce César & cet Ale- -
xandre
N'eurent le droit de nous
surprendre
Que par des triomphes
nombreux
:
Je doute que dans la disgrace
, Ainsique CHARLE, avec
audace
Ils sceuffent estre malheureux.
En vain cette valeur
brillante
Fait valoir un heureux
Vainqueur;
Son mérite nous épouvante,
S'il n'est scellé par nostre cœur.
Loince Héros qui par
vengeance
Ofefaire une indigne
offense
A la gloire de (on Rival.
Souvent les Dieux dans
leur colere,
Pour nous plonger dans
la misere
, Nous font un present si
fatal.
Le vrai Héros est tousjours fage;
S'il triomphe, c'est pour
la Paix;
Elle estl'objet de son
courage ;
Nous le sommes de les
bienfaits.
Occupé de nostre fortune
,
Jamais Mortel ne l'importune ;
Il nous consacre les projets:
On le revere, on le con-
.,
tcmple>*v
Il sçait faire par son exemple
De vrais Héros de les
sujets.
Tout est sacré pour sa
grande ame,
Ses Loix,ses mœurs &
son honneur;
Et si quelque desir l'enflâme,
C'est de faire nostre bonheur.
Inviolable en sa parole,
Mille fois son grandcœur
s'immole
Au denousla tenir.
Du malheureux il est
l'asyle;
Chacun, en ses foyers
tranquille)
Est seur d'un heureux
avenir.
Son cœur au dessus du
vulgaire
o Rempli d'une noble
fierté)
N'eil: pas si grand quand
il prospere,
Qu'au comble de l'adverfité.
C'est alors que par sa
confiance,
Satisfait de sa conscience,
Il fait trembler ses ennemis
,
Et que par une vertu
ferme
Il reproche au Destin le
terme
Ou son injustice l'a mis.
C'est donc à
ces illuf-
très marques
, Héros qui voulez impofer,
Que je vous reconnois
Monarques;
Non à l'ardeur de tout
oser.
Le triomphe devient car- *•
nage
Lorsque rien ne nous dédommage
D'estrefournis à vostre
fort.
Point de Héros si l'on
ne l'aime,
S'il ne sçait se vaincre
luy
-
mesme,
S'il ne ressemble au Roy
du Nord.
L'exemple que je vous
propose
Est un prodige à runivers:
Jamais ce Prince ne repose
Dans l'éclat, ny dans les
revers.
C'est peu pour ce Héros
terrible
Qu'ilose tenter l'impôt
sible,
Quil ait vaillamment
combattu;
Malgré tous les traits de
l'Envie,
Il sçait pendant sa belle
vie
Joindre la Gloire à la
Vertu
0 DE.
HEros,qui
vous vantez de l'estre,
Pour donner des Loix
aux Mortels,
Par vos vertus faites connoistre
Que nous vous devons
des Autels.
OUi, nous l'avoüons
,
nous ne sommes
Devant vous que de lim..
ples hommes
:
Mais estes-vous des Demidieux ?
Apprenez que la seule
Gloire,
Qui peut vous placer
dans l'Histoire,
N'éleve pas jusques aux
Cieux.
Voussçavez lancer le
Tonnerre,
Et vous brillez dans les
assauts
:
Mais cette valeur dans la
Guerre
Nous cache-telle vos
défauts?
Au retour des champs
de Bellone,
Cet éclat qui vous environne
S'évanoüit dans le repos.
Prompts à vous rendre à
la molefle,
Nous voyons que vostre
foiblesse
Efface à l'instant le Heros.
Loin d'icy ce meslange énorme
De superbe & de volupté
:
C'est la pure vertu qui
forme
Le grand Homme tant
respecté.
Sans elle
,
avec tout ce
,
faux lustre
A nos yeux ce phantosme illustre.,
Ce prétendu Heros n'est
rien.
Celuy. la ternit sa me-
moire
Qui pour aimer trop la
victoire
,
Neglige d'estre homme
de bien.
L'Héroïsmeseroitfacile
Si par de belliqueux ex-
, ploits,
Ou par quelque vertu
sterile
Vousmeritiez d'estre nos
Rois.
Ce César & cet Ale- -
xandre
N'eurent le droit de nous
surprendre
Que par des triomphes
nombreux
:
Je doute que dans la disgrace
, Ainsique CHARLE, avec
audace
Ils sceuffent estre malheureux.
En vain cette valeur
brillante
Fait valoir un heureux
Vainqueur;
Son mérite nous épouvante,
S'il n'est scellé par nostre cœur.
Loince Héros qui par
vengeance
Ofefaire une indigne
offense
A la gloire de (on Rival.
Souvent les Dieux dans
leur colere,
Pour nous plonger dans
la misere
, Nous font un present si
fatal.
Le vrai Héros est tousjours fage;
S'il triomphe, c'est pour
la Paix;
Elle estl'objet de son
courage ;
Nous le sommes de les
bienfaits.
Occupé de nostre fortune
,
Jamais Mortel ne l'importune ;
Il nous consacre les projets:
On le revere, on le con-
.,
tcmple>*v
Il sçait faire par son exemple
De vrais Héros de les
sujets.
Tout est sacré pour sa
grande ame,
Ses Loix,ses mœurs &
son honneur;
Et si quelque desir l'enflâme,
C'est de faire nostre bonheur.
Inviolable en sa parole,
Mille fois son grandcœur
s'immole
Au denousla tenir.
Du malheureux il est
l'asyle;
Chacun, en ses foyers
tranquille)
Est seur d'un heureux
avenir.
Son cœur au dessus du
vulgaire
o Rempli d'une noble
fierté)
N'eil: pas si grand quand
il prospere,
Qu'au comble de l'adverfité.
C'est alors que par sa
confiance,
Satisfait de sa conscience,
Il fait trembler ses ennemis
,
Et que par une vertu
ferme
Il reproche au Destin le
terme
Ou son injustice l'a mis.
C'est donc à
ces illuf-
très marques
, Héros qui voulez impofer,
Que je vous reconnois
Monarques;
Non à l'ardeur de tout
oser.
Le triomphe devient car- *•
nage
Lorsque rien ne nous dédommage
D'estrefournis à vostre
fort.
Point de Héros si l'on
ne l'aime,
S'il ne sçait se vaincre
luy
-
mesme,
S'il ne ressemble au Roy
du Nord.
L'exemple que je vous
propose
Est un prodige à runivers:
Jamais ce Prince ne repose
Dans l'éclat, ny dans les
revers.
C'est peu pour ce Héros
terrible
Qu'ilose tenter l'impôt
sible,
Quil ait vaillamment
combattu;
Malgré tous les traits de
l'Envie,
Il sçait pendant sa belle
vie
Joindre la Gloire à la
Vertu
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Résumé : LE SOUVERAIN, ODE.
Le texte explore la véritable nature de l'héroïsme et de la royauté. Il met en garde contre les souverains qui se vantent de leurs exploits guerriers, soulignant que la valeur et les victoires ne suffisent pas à garantir le respect. La pure vertu est essentielle pour former un grand homme respecté. Le texte critique les héros qui privilégient la victoire à la vertu, citant César et Alexandre comme exemples de triomphes nombreux mais douteux en termes de véritable valeur. Le vrai héros est sage, cherche la paix et consacre ses projets au bien-être de ses sujets. Il est fidèle à sa parole, protecteur des malheureux et montre sa grandeur dans l'adversité. Les monarques doivent être reconnus non par leur audace, mais par leur capacité à se vaincre eux-mêmes et à incarner la vertu et la gloire, à l'image du roi du Nord.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3235
p. 87-109
SUITE DU DISCOURS préliminaire sur la Lumiere, inseré das le Mercure précedent.
Début :
La lumiere entant qu'elle est contenuë dans le corps [...]
Mots clefs :
Corps lumineux, Lumière, Corps opaque, Ombres, Catoptrique, Dioptrique, Arc-en-ciel, Parélie, Microscopes, Couronnes célestes, Vision
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texteReconnaissance textuelle : SUITE DU DISCOURS préliminaire sur la Lumiere, inseré das le Mercure précedent.
SUITE DU DISCOURS
préliminairesur la Lumiere
,
inféré dans le Mercure'
précèdent,
La lumiere entant qu'elle est contenue dans le
corps lumineux, n'est autre chose que l'avion mesme du corps lumineux,
par laquelle il pouffe à la
ronde autour de luy la lumiere matérielle qui l'environne. Or cette action
du corps lumineux vient
de ce que sa surface estant
composée ou couverte d'u.
ne matière tres fluide, &
tres agitée
,
son mouvement tend tousjours à la
faire écarter de son propre
centre; desorte que sans
la matiere plus grossiere
qui resserreexterieurement
le corps lumineux, ilest
certain qu'il se dissiperoît
incontinent, ou du moins
sa su perficie.C'est pourquoy il y a une espece de
combat perpetuel entre la
matiere du corps lumineux
qui tend à s'estendre
,
&
celle de l'ether qui l'environne
,
laquelle tend à le
resserrer.
resserrer. Dans ce combat
chacun est vaincu, & vain.
queurtouràtour,sansque
jamais la victoire cede entièrement àaucun des deux,
si ce n'est peut- estre quand
le corps lumineux s'estend
tout à fait, ce qu'on peut
plustost attribuer au défaut d'alimens qu'à la prêt
sion de l'ether environnant. Cet effort du corps
lumineux pour s'estendre,
peut se comparer, si l'on
veut, à celuy dîme éponge que l'on presseroit, 6c
qu'on lafcheroit successi-
vemenr entre ses doigts, &
l'action par laquelle l'effort
que le corps lumineux fait
pour s'estendre, poulie la
lumiere autour de luy
,
a
beaucoup de rapportàcelle
par laquelle on dit que les
Porcs
-
épies lancent à la
ronde contre ceux qui les
poursuivent & qui les pres
,[enr,les poils, ou plustost
les dards donc leur peau est
toute herissée, quoy qu'on
ait tout droit de douter de
cet effet.
Il n'est pas difficileapre's
celad'imaginer comment
la lumierequi environne
le corps lumineux estant
pouffée, pouffe celie qui
e
st
plus esloignée qu'<)!e/&:
celle cy ce lle qui est encore plus loin, jusquaceque
cet effort à force de s'entendre, soit tour
-
à fait aneanti
; & comment il se
forme par ce moyen au
tour du corps lumineux des
spheres concentriques de
lumiere qui se poussentmutuel lement & continue ilement les unes les autres
,
comme on voitqu'ilarrive aux cercles qui sefor-
ment dans l'eau quand on
y
jetre quelque pierre. De
plus il est encore aisé de
concevoir par ce moyen
comment en quelque endroit qu'on mette l'oeil autour d'un corps lumineux,,
il parvient tousjours de la
lumiere jusques à nous. Enfin si l'on considere que
l'œil est composé de parties transparentes, telles
que sont la cornée, l'humeur aqueuse, le cristallin
,
l'humeur vitrée & la
retine, on verrasans peine
quci la lumière estant un
corps tres-subtil & tresfluide, pénétré avec facilité toutes ces humeurs*
pour venir faire son impression sur lesesprits ani-
-
maux qui font contenus
dans les membranes qui
tapissent le fond de l'oeil,
& c'est de cette manière
que la lumière découle du
corps lumineux, pour venir dans nos yeux..
-
Ce n'est pas que je prétende pour cela, qu'il faille
qu'à chaque fois que nous
voyons un corpslumineux,
la lumière qui l'environne
immédiatement parvienne
jusques à nos yeux; car si
cela estoitil faudroit peucestre
,
non pas un temps
de deux heures environ
,
-
pour qu'elle pust faire sentir son impression depuis
Saturne >ulcjues - ,
a nous
comme on la dir cy-devant ;
mais un temps de
plusieursjours, ou mesme
de plusieurs mois.
Pour imaginer donc comme cette impression peut
parvenir à nos yeux de si
loin dans un temps si court,
il faut considerer que tout
l'Univers estant rempli de
matière et herée
,
ce qui
reste de vuide enrre les parties de la lumiere
,
peut
estre réputé pour rien; &
c'est pour cela que les partics de lumiere qui sont
proche de nos yeux font
presque meuês en mefmc
temps quecelles qui environnent le corps lumineux.
Quant à lamaniere dont
la lumiere se fait sentir,
elle est peu différente de
celle en laquelle les objets
des autres sens s'apperçoi-
vent; desorte que pour bien
expliquer raébon de la lumiere au dedans du cerveau, on peut asseurer.
qu'elle n'est autre chose
qu'une motion ou un ébranlement qu'elle cause
dans les esprits
,
sur les
quels elle fait impression
en arrivant au fond de l'oeil;
car ces esprits, comme
ceux detous les autres sens,
n'arrivant au fond de l'œil,
que par de petits canaux
appeliez nerfs, qui respon-,
dentautond du cerveau,
il est aisé de concevoir
comme
comme les motions que la
lumiere cause dans ces esprits parviennent jusques
à la partie la plus reculée
de sa substance, &c'en est
assez pour que le corps lumineux puisse dit estre veu.
Comme c'est assez pour
qu'un corps sonore soit
entendu, ou un corps odoriférant senti,ou un corps
savoureux gousté,ou enfin
un corps doux ou rude
mou ou dur, apperceu par
le toucher, que l'ébranlement que ses parties, ou
ses sucs ou sa surface eau-
sent dans les esprits animaux qui abondent dans
les organes de l'ouie
,
de
l'odorat ;
du goust & du
toucher, arrive jusques au
fond du cerveau.
De la mesme maniere
dont un corps lumineux est
apperceu; on peut dire aussi
qu on voit tous les autres
corps: car la lumiere que
le corps lumineux chasse à
la ronde
,
arrivant sur des
objets qu'elle ne peut penetrer
,
cft obligée de se
réfléchir
,
comme l'experience des miroirs le fait
voir; & cette refléxion ne
changeant rien dans la nature dela lumiere,non plus
que le mouvement d'une
baie de jeu de paume ne
change pas de nature pour
réflechir sur le pavé ou sur
la raquette, il est évident
que nos yeux sont toucher
recette lumiere réflechie.
comme ils le seroient,sielle
parvenoit à eux immédiatement du corps lumineux;
c'estpourquoy elle forme
encore les mesmes modifications dans le cerveau.
Et. par la mesmeraison
que nous voyons les corps
lumineux par leur lumiere
immediate
,
on peut dire
que nous voyons les objets éclairez par les corps
lumineux
,
au moyen de
leur lumiere réflechie. Car
alors les corps qui réflechissent la lumiere peuvent
eux-mesmes estre regardez comme des corps lumineux.
Enfin le sentiment des
cou leurs ne differant de
celuy de la lumiere, qu'en
ce-qu'il est accompagné
de quelque circonstance
accidentelle
,
qui modifie
la sensation, il est confiant
qu'on doit l'expliquer aussi
de la mesme maniere que
celuy de la lumiere immediate, ou directe & de la ré- flechie. Ainsi ilfera vray
de dire, par exemple, qu'-
un corps paroist coloré,
parce qu'ily a un corps lumineux qui pouffe de la
lumiere sur luy, & que ce
corps réflechissant cette lumiere
,
luy laisse une certaine impression qu'elle
navoit pas auparavant,
comme il arrive aux vents,
qui passant par de certaines regions froides ou
chaudes, retiennent quelque chose de leur temperature.
On peut adjouster à cette explication celle de la
formation des ombres des
corps; & on dira qu'un
corps opaque devant empescher la lumiere du corps
lumineux de tomber immediatement sur les corps qui
font derriere luy
;
il ne faut
pas s'estonner si ces corps
ne se font point sentir du
tout; ou du moins que très*
peu; sçavoir à proportion
de la lumiere qu'ils peuvent recevoir par laréflexion des autres corps qui
les environnent; laquelle
lumiere appellée réflet, ne
venant dans nos yeux tout
au plus qu'après deux réflexions, n'y doit causer
que des motions bien plus
foibles.
Outre la.lumiere & l'ombre
,
il y a encore quelque
chose de moyen entre l'un
& l'autre qu'on appelle Pénombre, dont on parlera
dans la fuite.
Enfin il n'arrive pas seulement dela lumiere d'un
corps lumineux dans nos
yeux, par les réflections
qu'elle souffre sur les corps
durs,qu'elle ne peut penetrer; mais il y en vient
aussi aprèsqu'elle a
passé
au travers d'autres
,
qu'on
appelle transparents, tel
que sont les verres
,
les
cristaux
,
les pierres précieuses, les bois,les gomroes) les sels
,
& les liqueurs, dans lesquels ourre
qu'elle ceflfe de continuer
son chemin en ligne droi-
te
,
comme on le dira en
son lieu, elle contracte aussi decertaines qualitez qui
forment des couleurs.
De sorte
que pour traiter
le sujet de la lumiere dans
toute son estenduë
,
il ne
resteroit,aprèsavoirparlé
de l'origine de la lumiere
directe, de sa nature & de
son progrez, de continuer
dans les discours suivants
à parler des ombres & des
pénombres, qui sont des
effets de la lumiere directe, d'entreprendre ensuite
d'expliquer la lumiere ré-
flechie,& de finir par la
lumiere rompuë & par les
couleurs.
Dans le traité des ombres & des pénombres on
explique comment les figures des corps opaques
se trouvent representées
par leur moyen en grand,
ou en petit.
Dans celuy de la Catoptrique ou de la lumiere ré
flechie, on explique les
differentes proprietez des
miroirs plats, des convexes & des concaves, d'où
vient qu'ils grosissent,ou
qu'ils diminuent, qu'ils redressent, ou qu'ils renversent les objets, qu'ils les
representent au juste, ou
qu'ils les defigurent,qu'ils
les approchent, ou les éloignent,& d'où vientenfin que lesunsbruslent, Ôc
que les autres n'échauffent pas seulement,ou mesme causent du froid.
Enfin dans le traité de
la Dioptrique ou de la lu-
-
miere rompuë, on fait connoistre toutes les proprietez des verres plats
,
des
convexes, ôc des concaves ;
d'où vient qu'ils font les
mesmes effets par refraction, que les miroirs précedens par réflection
;
de
quelle maniere on enfait
des microscopes
,
& des
telescopes pour grossir ou
approcher lesobjets;comment se forment les couleurs primitives;quelle est
la mechanique de l'œil, &
comment on peut perfectionner la vision: & aprés
avoir developpé les miracles que la lumiere produit sur la terre ;
il reste
de nous élever à confide-
rer ceux qui se passent dans
les Cieux,tels que font les
Arcs en-ciels,les Parélies,
& les Couronnes celestes,
dont je me flatte que l'explication ne donnera pas
moins de plaisir que ces
phenomenes ont pû causer
d'admiration.
préliminairesur la Lumiere
,
inféré dans le Mercure'
précèdent,
La lumiere entant qu'elle est contenue dans le
corps lumineux, n'est autre chose que l'avion mesme du corps lumineux,
par laquelle il pouffe à la
ronde autour de luy la lumiere matérielle qui l'environne. Or cette action
du corps lumineux vient
de ce que sa surface estant
composée ou couverte d'u.
ne matière tres fluide, &
tres agitée
,
son mouvement tend tousjours à la
faire écarter de son propre
centre; desorte que sans
la matiere plus grossiere
qui resserreexterieurement
le corps lumineux, ilest
certain qu'il se dissiperoît
incontinent, ou du moins
sa su perficie.C'est pourquoy il y a une espece de
combat perpetuel entre la
matiere du corps lumineux
qui tend à s'estendre
,
&
celle de l'ether qui l'environne
,
laquelle tend à le
resserrer.
resserrer. Dans ce combat
chacun est vaincu, & vain.
queurtouràtour,sansque
jamais la victoire cede entièrement àaucun des deux,
si ce n'est peut- estre quand
le corps lumineux s'estend
tout à fait, ce qu'on peut
plustost attribuer au défaut d'alimens qu'à la prêt
sion de l'ether environnant. Cet effort du corps
lumineux pour s'estendre,
peut se comparer, si l'on
veut, à celuy dîme éponge que l'on presseroit, 6c
qu'on lafcheroit successi-
vemenr entre ses doigts, &
l'action par laquelle l'effort
que le corps lumineux fait
pour s'estendre, poulie la
lumiere autour de luy
,
a
beaucoup de rapportàcelle
par laquelle on dit que les
Porcs
-
épies lancent à la
ronde contre ceux qui les
poursuivent & qui les pres
,[enr,les poils, ou plustost
les dards donc leur peau est
toute herissée, quoy qu'on
ait tout droit de douter de
cet effet.
Il n'est pas difficileapre's
celad'imaginer comment
la lumierequi environne
le corps lumineux estant
pouffée, pouffe celie qui
e
st
plus esloignée qu'<)!e/&:
celle cy ce lle qui est encore plus loin, jusquaceque
cet effort à force de s'entendre, soit tour
-
à fait aneanti
; & comment il se
forme par ce moyen au
tour du corps lumineux des
spheres concentriques de
lumiere qui se poussentmutuel lement & continue ilement les unes les autres
,
comme on voitqu'ilarrive aux cercles qui sefor-
ment dans l'eau quand on
y
jetre quelque pierre. De
plus il est encore aisé de
concevoir par ce moyen
comment en quelque endroit qu'on mette l'oeil autour d'un corps lumineux,,
il parvient tousjours de la
lumiere jusques à nous. Enfin si l'on considere que
l'œil est composé de parties transparentes, telles
que sont la cornée, l'humeur aqueuse, le cristallin
,
l'humeur vitrée & la
retine, on verrasans peine
quci la lumière estant un
corps tres-subtil & tresfluide, pénétré avec facilité toutes ces humeurs*
pour venir faire son impression sur lesesprits ani-
-
maux qui font contenus
dans les membranes qui
tapissent le fond de l'oeil,
& c'est de cette manière
que la lumière découle du
corps lumineux, pour venir dans nos yeux..
-
Ce n'est pas que je prétende pour cela, qu'il faille
qu'à chaque fois que nous
voyons un corpslumineux,
la lumière qui l'environne
immédiatement parvienne
jusques à nos yeux; car si
cela estoitil faudroit peucestre
,
non pas un temps
de deux heures environ
,
-
pour qu'elle pust faire sentir son impression depuis
Saturne >ulcjues - ,
a nous
comme on la dir cy-devant ;
mais un temps de
plusieursjours, ou mesme
de plusieurs mois.
Pour imaginer donc comme cette impression peut
parvenir à nos yeux de si
loin dans un temps si court,
il faut considerer que tout
l'Univers estant rempli de
matière et herée
,
ce qui
reste de vuide enrre les parties de la lumiere
,
peut
estre réputé pour rien; &
c'est pour cela que les partics de lumiere qui sont
proche de nos yeux font
presque meuês en mefmc
temps quecelles qui environnent le corps lumineux.
Quant à lamaniere dont
la lumiere se fait sentir,
elle est peu différente de
celle en laquelle les objets
des autres sens s'apperçoi-
vent; desorte que pour bien
expliquer raébon de la lumiere au dedans du cerveau, on peut asseurer.
qu'elle n'est autre chose
qu'une motion ou un ébranlement qu'elle cause
dans les esprits
,
sur les
quels elle fait impression
en arrivant au fond de l'oeil;
car ces esprits, comme
ceux detous les autres sens,
n'arrivant au fond de l'œil,
que par de petits canaux
appeliez nerfs, qui respon-,
dentautond du cerveau,
il est aisé de concevoir
comme
comme les motions que la
lumiere cause dans ces esprits parviennent jusques
à la partie la plus reculée
de sa substance, &c'en est
assez pour que le corps lumineux puisse dit estre veu.
Comme c'est assez pour
qu'un corps sonore soit
entendu, ou un corps odoriférant senti,ou un corps
savoureux gousté,ou enfin
un corps doux ou rude
mou ou dur, apperceu par
le toucher, que l'ébranlement que ses parties, ou
ses sucs ou sa surface eau-
sent dans les esprits animaux qui abondent dans
les organes de l'ouie
,
de
l'odorat ;
du goust & du
toucher, arrive jusques au
fond du cerveau.
De la mesme maniere
dont un corps lumineux est
apperceu; on peut dire aussi
qu on voit tous les autres
corps: car la lumiere que
le corps lumineux chasse à
la ronde
,
arrivant sur des
objets qu'elle ne peut penetrer
,
cft obligée de se
réfléchir
,
comme l'experience des miroirs le fait
voir; & cette refléxion ne
changeant rien dans la nature dela lumiere,non plus
que le mouvement d'une
baie de jeu de paume ne
change pas de nature pour
réflechir sur le pavé ou sur
la raquette, il est évident
que nos yeux sont toucher
recette lumiere réflechie.
comme ils le seroient,sielle
parvenoit à eux immédiatement du corps lumineux;
c'estpourquoy elle forme
encore les mesmes modifications dans le cerveau.
Et. par la mesmeraison
que nous voyons les corps
lumineux par leur lumiere
immediate
,
on peut dire
que nous voyons les objets éclairez par les corps
lumineux
,
au moyen de
leur lumiere réflechie. Car
alors les corps qui réflechissent la lumiere peuvent
eux-mesmes estre regardez comme des corps lumineux.
Enfin le sentiment des
cou leurs ne differant de
celuy de la lumiere, qu'en
ce-qu'il est accompagné
de quelque circonstance
accidentelle
,
qui modifie
la sensation, il est confiant
qu'on doit l'expliquer aussi
de la mesme maniere que
celuy de la lumiere immediate, ou directe & de la ré- flechie. Ainsi ilfera vray
de dire, par exemple, qu'-
un corps paroist coloré,
parce qu'ily a un corps lumineux qui pouffe de la
lumiere sur luy, & que ce
corps réflechissant cette lumiere
,
luy laisse une certaine impression qu'elle
navoit pas auparavant,
comme il arrive aux vents,
qui passant par de certaines regions froides ou
chaudes, retiennent quelque chose de leur temperature.
On peut adjouster à cette explication celle de la
formation des ombres des
corps; & on dira qu'un
corps opaque devant empescher la lumiere du corps
lumineux de tomber immediatement sur les corps qui
font derriere luy
;
il ne faut
pas s'estonner si ces corps
ne se font point sentir du
tout; ou du moins que très*
peu; sçavoir à proportion
de la lumiere qu'ils peuvent recevoir par laréflexion des autres corps qui
les environnent; laquelle
lumiere appellée réflet, ne
venant dans nos yeux tout
au plus qu'après deux réflexions, n'y doit causer
que des motions bien plus
foibles.
Outre la.lumiere & l'ombre
,
il y a encore quelque
chose de moyen entre l'un
& l'autre qu'on appelle Pénombre, dont on parlera
dans la fuite.
Enfin il n'arrive pas seulement dela lumiere d'un
corps lumineux dans nos
yeux, par les réflections
qu'elle souffre sur les corps
durs,qu'elle ne peut penetrer; mais il y en vient
aussi aprèsqu'elle a
passé
au travers d'autres
,
qu'on
appelle transparents, tel
que sont les verres
,
les
cristaux
,
les pierres précieuses, les bois,les gomroes) les sels
,
& les liqueurs, dans lesquels ourre
qu'elle ceflfe de continuer
son chemin en ligne droi-
te
,
comme on le dira en
son lieu, elle contracte aussi decertaines qualitez qui
forment des couleurs.
De sorte
que pour traiter
le sujet de la lumiere dans
toute son estenduë
,
il ne
resteroit,aprèsavoirparlé
de l'origine de la lumiere
directe, de sa nature & de
son progrez, de continuer
dans les discours suivants
à parler des ombres & des
pénombres, qui sont des
effets de la lumiere directe, d'entreprendre ensuite
d'expliquer la lumiere ré-
flechie,& de finir par la
lumiere rompuë & par les
couleurs.
Dans le traité des ombres & des pénombres on
explique comment les figures des corps opaques
se trouvent representées
par leur moyen en grand,
ou en petit.
Dans celuy de la Catoptrique ou de la lumiere ré
flechie, on explique les
differentes proprietez des
miroirs plats, des convexes & des concaves, d'où
vient qu'ils grosissent,ou
qu'ils diminuent, qu'ils redressent, ou qu'ils renversent les objets, qu'ils les
representent au juste, ou
qu'ils les defigurent,qu'ils
les approchent, ou les éloignent,& d'où vientenfin que lesunsbruslent, Ôc
que les autres n'échauffent pas seulement,ou mesme causent du froid.
Enfin dans le traité de
la Dioptrique ou de la lu-
-
miere rompuë, on fait connoistre toutes les proprietez des verres plats
,
des
convexes, ôc des concaves ;
d'où vient qu'ils font les
mesmes effets par refraction, que les miroirs précedens par réflection
;
de
quelle maniere on enfait
des microscopes
,
& des
telescopes pour grossir ou
approcher lesobjets;comment se forment les couleurs primitives;quelle est
la mechanique de l'œil, &
comment on peut perfectionner la vision: & aprés
avoir developpé les miracles que la lumiere produit sur la terre ;
il reste
de nous élever à confide-
rer ceux qui se passent dans
les Cieux,tels que font les
Arcs en-ciels,les Parélies,
& les Couronnes celestes,
dont je me flatte que l'explication ne donnera pas
moins de plaisir que ces
phenomenes ont pû causer
d'admiration.
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Résumé : SUITE DU DISCOURS préliminaire sur la Lumiere, inseré das le Mercure précedent.
Le texte explore la nature et la propagation de la lumière. La lumière, issue d'un corps lumineux, est décrite comme une action par laquelle ce corps émet de la lumière matérielle autour de lui. Cette émission résulte du mouvement d'une matière fluide et agitée à la surface du corps lumineux, qui tend à s'étendre. Un combat perpétuel oppose cette matière à l'éther environnant, chacun alternant entre victoire et défaite. La lumière se propage en poussant les couches de lumière environnantes, formant des sphères concentriques similaires aux cercles dans l'eau après un impact. La lumière pénètre facilement les parties transparentes de l'œil pour impressionner les esprits animaux au fond de l'œil, permettant ainsi la vision. Le texte distingue entre la lumière directe et la lumière réfléchie, expliquant que les objets sont vus grâce à la lumière réfléchie par leur surface. Les couleurs et les ombres sont également mentionnées comme des effets de la lumière. Le texte annonce une suite de discours sur les ombres, les pénombres, la lumière réfléchie et la lumière réfractée, ainsi que sur les propriétés des miroirs et des verres. Il mentionne également des phénomènes célestes comme les arcs-en-ciel et les parhélies, dont l'explication sera développée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3236
p. 109-117
L'AVARE ET LE PATISSIER. Conte.
Début :
Un Harpagon à court rabat, [...]
Mots clefs :
Harpagon, Avare, Pâtissier, Godar, Dépense
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'AVARE ET LE PATISSIER. Conte.
L' A V ARE
ET LE PATISSIER.
CONTE. UN Harpagon à court
rabat,
Manchette unie & soulier
plat,
Des plus devotsen apparence,
Mais n'ayant d'autre Dieu
que la seule finance;
En un mot uu Avare ingrat & sansretour,
Avoit cent fois receu maintes pieces defour,
D'un pauvre Patissier son
voisin, son compere;
Cependant pour ne point
demeurer en arriere,
Etant devenu Marguillier,
L'Avare ditauPatissier,
Je te veux, cher amy, faire
avoir la pratique
Des Pains benis de la Fabrique;
Ils sont payez fort grasse-
'- ment
Et je ne veux pour ce fervice
Qu'une brioche, c'est justice,
Feste & Dimanche seulement.
A l'instant Godar luy replique,
Mr, je vous rends grace,
& toute ma boutique
Est à vostre commandement.
Après son petit compli-
ment,
Godar s'en retourne à la
haste,
Assaisonne un Chevreüil,
& le mettant en paste,
Il y trace en relief les Armes& lenom
De son ladre & vilain Pa":
tron.
Le pasté fait & cuit, soudain ille luy porte,
Le priant d'agréer ce don.
A l'aspect du pasté le sordide Harpagon
Feint d'estreen colere&
s'emporte >
Non, non, ditil, je ne
veux
veux pas
Recevoir un pasté de cette
consequence,
Onen feroit trente repas,
C'est une fois trop de dépense.
Dismoy ce qu'il te couste,
afin que la dessus.
Mr
,
reprit Godar, c'est
une bagatelle,
Douze ecus plus ou moins.
vraiement la piece cil
belle,
Repartit Harpagon, il vaut
bien douze écus:
Un riche & gros seigneur
en feroit bonne chere,
Et devant que d'en voir ra
fin,
On boiroit plus d'un muïd
devin.
,
Remporte-le, mon Cher
compere,
Crois moy, dans ta boutique il trouvera son prix:
Ilest juste qu'elle en prosite.
Des douzeécus qu'il vaut,
ami, donnes-m'en six,
Et pour le resteje te quitte.
A ce discours Godar mille
fois plus surpris,
Que ne l'est un fondeur
, de cloche
, ;
Tire six écus de sa poche,
Et reprenant son grand
pasté
,
Remercie Harpagon de.
son honnesteté
,
Le quitte;. mais bien-tost
levilain lerappelle:
Cher ami, luy dit
-
il,jc
crains avec raison
Que ma femme ne mf
querelle;
Elle aime fort la venaison,
Coupe
- m'en feulement
une tranche pour elle.
Godar pouffant à bout sa
libéralité,
Saisit son grand cousteau?
partage le pasté,
Et laiÍfe enfin 1"Avare au
comble de sa joye
,
De Ce voir maistre de fit
proye.
La femme d'Harpagon de
retour au logis,
Trouvant que le Chevreuil
estoit d'un goust exquis,
Blafma fore le mari d'efire
par trop modelle,
Et comme elle ignoroit
qu'il eust eu sixécus,
-
Renvoye demander le
reste,
Sans crainte d'avoir un
refus.
Godar se doutant de l'assi. I|
faire
A l'envoyer sur diligent;
,
Etle riche vilain de son
I pauvre compere,
Eut la marchandé & l'argent
ET LE PATISSIER.
CONTE. UN Harpagon à court
rabat,
Manchette unie & soulier
plat,
Des plus devotsen apparence,
Mais n'ayant d'autre Dieu
que la seule finance;
En un mot uu Avare ingrat & sansretour,
Avoit cent fois receu maintes pieces defour,
D'un pauvre Patissier son
voisin, son compere;
Cependant pour ne point
demeurer en arriere,
Etant devenu Marguillier,
L'Avare ditauPatissier,
Je te veux, cher amy, faire
avoir la pratique
Des Pains benis de la Fabrique;
Ils sont payez fort grasse-
'- ment
Et je ne veux pour ce fervice
Qu'une brioche, c'est justice,
Feste & Dimanche seulement.
A l'instant Godar luy replique,
Mr, je vous rends grace,
& toute ma boutique
Est à vostre commandement.
Après son petit compli-
ment,
Godar s'en retourne à la
haste,
Assaisonne un Chevreüil,
& le mettant en paste,
Il y trace en relief les Armes& lenom
De son ladre & vilain Pa":
tron.
Le pasté fait & cuit, soudain ille luy porte,
Le priant d'agréer ce don.
A l'aspect du pasté le sordide Harpagon
Feint d'estreen colere&
s'emporte >
Non, non, ditil, je ne
veux
veux pas
Recevoir un pasté de cette
consequence,
Onen feroit trente repas,
C'est une fois trop de dépense.
Dismoy ce qu'il te couste,
afin que la dessus.
Mr
,
reprit Godar, c'est
une bagatelle,
Douze ecus plus ou moins.
vraiement la piece cil
belle,
Repartit Harpagon, il vaut
bien douze écus:
Un riche & gros seigneur
en feroit bonne chere,
Et devant que d'en voir ra
fin,
On boiroit plus d'un muïd
devin.
,
Remporte-le, mon Cher
compere,
Crois moy, dans ta boutique il trouvera son prix:
Ilest juste qu'elle en prosite.
Des douzeécus qu'il vaut,
ami, donnes-m'en six,
Et pour le resteje te quitte.
A ce discours Godar mille
fois plus surpris,
Que ne l'est un fondeur
, de cloche
, ;
Tire six écus de sa poche,
Et reprenant son grand
pasté
,
Remercie Harpagon de.
son honnesteté
,
Le quitte;. mais bien-tost
levilain lerappelle:
Cher ami, luy dit
-
il,jc
crains avec raison
Que ma femme ne mf
querelle;
Elle aime fort la venaison,
Coupe
- m'en feulement
une tranche pour elle.
Godar pouffant à bout sa
libéralité,
Saisit son grand cousteau?
partage le pasté,
Et laiÍfe enfin 1"Avare au
comble de sa joye
,
De Ce voir maistre de fit
proye.
La femme d'Harpagon de
retour au logis,
Trouvant que le Chevreuil
estoit d'un goust exquis,
Blafma fore le mari d'efire
par trop modelle,
Et comme elle ignoroit
qu'il eust eu sixécus,
-
Renvoye demander le
reste,
Sans crainte d'avoir un
refus.
Godar se doutant de l'assi. I|
faire
A l'envoyer sur diligent;
,
Etle riche vilain de son
I pauvre compere,
Eut la marchandé & l'argent
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Résumé : L'AVARE ET LE PATISSIER. Conte.
Le texte relate l'histoire d'Harpagon, un avare qui ne vénère que l'argent. Il demande à son voisin, le pâtissier Godar, de lui fournir des pains bénis en échange d'une brioche les jours de fête et de dimanche. Godar accepte et offre à Harpagon un pâté de chevreuil. Harpagon refuse d'abord le pâté, le jugeant trop coûteux, mais propose de payer six écus sur les douze que vaut le pâté. Godar accepte cette offre. Plus tard, la femme d'Harpagon, ignorant la transaction, demande le reste du pâté. Godar, devinant la situation, envoie le reste sans hésiter. Harpagon, toujours avare, négocie même le prix du pâté avec son voisin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3237
p. 117-120
NOUVELLE de Flandres. Du Camp de Hesnain-Lietard le 15. Aoust 1712.
Début :
La tranchée a esté ouverte devant Douay hier au soir [...]
Mots clefs :
Flandre, Douai, Prince Eugène, Retranchement
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLE de Flandres. Du Camp de Hesnain-Lietard le 15. Aoust 1712.
NOUVELLES
de FlanSres.
Du Camp de Hefnain-Lietard
le 15.Aoufl 1711.
La tranchée aesié ouverte devant Douay hier
au foir à huit heures, & a
cfié poussee à soixante soi-
ses du chemin couvert .,il'
y a
deux attaques à la Ville, l'une à la porte NostreDame, & l'autre à la ports
Morelle,(L'on a
fait une
troisieme attaque au sort
d'Escarpe,on a
conduit cette tranchée avec succez,5
& sans beaucoup de pèrre,
nous n'avons eu qu'un Capitaine du Regiment de
Lanoy tué, deux Lieutenants, un fous
-
Lieutenant, & un Ingenieur
blessez nous avons tra,
vaillépris de dejux heures
&ns sans quelesennemi
s'en apperceulfent. Comme la garnison de la place
cft foible
,
& qu'elle fera
attaquée avec vigueur nous,,
cfperons en efire maistres
aussi bien que du Fore
avant le 26. de ce mois.
Le Prince Eugene a
saic
cesjours-cy quelquesmouvements du costé d'Orchies & de la Deulle pour
tafeher de nous inquieter3
êc de jetter du secours dans
Douay
,
à quoy il n'a pu
reussir. Il fait courir le
bruit dans son armée depuis deux jours qu'il veut
nous attaquer,& nous forcer absolument à abandonner l'entreprise de ce siege, mais ces menaces ne
nous font point peur, &
nous sommes prests à le
bien recevoir en cas qu'il
ose tascher de nous forcer
dans nos retranchements
de FlanSres.
Du Camp de Hefnain-Lietard
le 15.Aoufl 1711.
La tranchée aesié ouverte devant Douay hier
au foir à huit heures, & a
cfié poussee à soixante soi-
ses du chemin couvert .,il'
y a
deux attaques à la Ville, l'une à la porte NostreDame, & l'autre à la ports
Morelle,(L'on a
fait une
troisieme attaque au sort
d'Escarpe,on a
conduit cette tranchée avec succez,5
& sans beaucoup de pèrre,
nous n'avons eu qu'un Capitaine du Regiment de
Lanoy tué, deux Lieutenants, un fous
-
Lieutenant, & un Ingenieur
blessez nous avons tra,
vaillépris de dejux heures
&ns sans quelesennemi
s'en apperceulfent. Comme la garnison de la place
cft foible
,
& qu'elle fera
attaquée avec vigueur nous,,
cfperons en efire maistres
aussi bien que du Fore
avant le 26. de ce mois.
Le Prince Eugene a
saic
cesjours-cy quelquesmouvements du costé d'Orchies & de la Deulle pour
tafeher de nous inquieter3
êc de jetter du secours dans
Douay
,
à quoy il n'a pu
reussir. Il fait courir le
bruit dans son armée depuis deux jours qu'il veut
nous attaquer,& nous forcer absolument à abandonner l'entreprise de ce siege, mais ces menaces ne
nous font point peur, &
nous sommes prests à le
bien recevoir en cas qu'il
ose tascher de nous forcer
dans nos retranchements
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Résumé : NOUVELLE de Flandres. Du Camp de Hesnain-Lietard le 15. Aoust 1712.
Le 15 août 1711, un rapport depuis le camp de Hefnain-Lietard mentionne que la tranchée devant Douai a été avancée à soixante toises du chemin couvert. Deux attaques ont été menées à Douai, l'une à la porte Notre-Dame et l'autre à la porte Morelle. Une troisième attaque a réussi au sort d'Escarpe sans pertes majeures. Un capitaine du régiment de Lanoy a été tué, et deux lieutenants, un sous-lieutenant et un ingénieur ont été blessés. Les travaux ont été réalisés sans alerter l'ennemi. La garnison de Douai étant faible, une attaque vigoureuse est prévue avant le 26 août. Le Prince Eugène a tenté des mouvements près d'Orchies et de la Deulle pour perturber les opérations, mais sans succès. Il menace d'attaquer pour forcer l'abandon du siège, mais les troupes sont prêtes à le repousser.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3238
p. 121-123
Etat des troupes de l'armée qui doivent avoir la tête de la tranché de la ville de Doüay & du fort de Scarpe.
Début :
Fort de Scarpe. Le 15. 2. bataillons de Picardie. Le [...]
Mots clefs :
Douai, Fort de Scarpe, Bataillons, État des troupes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Etat des troupes de l'armée qui doivent avoir la tête de la tranché de la ville de Doüay & du fort de Scarpe.
But des troupes de l'armée
qui doivent avoir la tête
de la tranché de la ville de
Doiiay & dufort de Scarpt.
Fort deScarpe.
Le 15. 2..
bataillons dePicardie.
Le 16. 3. bataillons de Pi.
cardie..
Le 17. 1. dePiemont.
Le 18.1. de Piemont.
Le
1 9. 3. de Piémont
Le 10,1. du Roy.
Le11. 1. du Roy.
Le 21. 3.duRoy.
Le 2. 3. 4. du Roy.
Le 14. le Maine.
Le 15.le Maine.
1 Le 16. Meuse, *
Les Gardes Françoises &
Suiffes.
Le 16. Gardes de Cologne,
Le 17. Navarre.
,
Le 18. Champagne..
Le 19.Bourbonnois.
Le10.Broïïes.
Le21.Royal.
Le 11. Poitou.
.;
*
Le 13.Lionnois.
- Le 14. Touraine.
Le 15. Gondrin.
>
Le 26. la Reine.
qui doivent avoir la tête
de la tranché de la ville de
Doiiay & dufort de Scarpt.
Fort deScarpe.
Le 15. 2..
bataillons dePicardie.
Le 16. 3. bataillons de Pi.
cardie..
Le 17. 1. dePiemont.
Le 18.1. de Piemont.
Le
1 9. 3. de Piémont
Le 10,1. du Roy.
Le11. 1. du Roy.
Le 21. 3.duRoy.
Le 2. 3. 4. du Roy.
Le 14. le Maine.
Le 15.le Maine.
1 Le 16. Meuse, *
Les Gardes Françoises &
Suiffes.
Le 16. Gardes de Cologne,
Le 17. Navarre.
,
Le 18. Champagne..
Le 19.Bourbonnois.
Le10.Broïïes.
Le21.Royal.
Le 11. Poitou.
.;
*
Le 13.Lionnois.
- Le 14. Touraine.
Le 15. Gondrin.
>
Le 26. la Reine.
Fermer
Résumé : Etat des troupes de l'armée qui doivent avoir la tête de la tranché de la ville de Doüay & du fort de Scarpe.
Du 14 au 26, l'armée française déploie diverses troupes pour atteindre la tête de la tranchée de Douai et le fort de Scarpe. Les bataillons de Picardie, du Piémont, du Roi, du Maine, de la Meuse, les Gardes Françaises, les Suisses, les Gardes de Cologne, de Navarre, de Champagne, de Bourbonnais, de Bretagne, du Royal, de Poitou, de Lionnois, de Touraine, de Gondrin et de la Reine sont mobilisés à plusieurs reprises.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3239
p. 123-126
Pompe Funebre.
Début :
La ville de Dreux, qui s'est de tout temps signalée [...]
Mots clefs :
Dreux, Pompe funèbre, Église, Duc de Vendôme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Pompe Funebre.
Pompe Vuntbreé
La ville de Dreux, qui
Vest de touttemps signalée par sa fidélité envers le
Roy, & par son attachement envers les Seigneurs
Comtes de Dreux, qu'il a
pluàSaMajestede luichoi- sircomme étant duDomaine de laCouronne de France, a
crû ne pouvoir don-
ner des marques plus grandes de son zele & de sa reconnoissance à Son Altesse
Serenissime Monseigneur
le Duc de Vendôme, Comte de Dreux, qu'en faisant
celebrer un Service folemnel pour le repos de l'ame
de ce Prince, dans la principaleParoisse,où,parles
foins de M. Mallet, Maire
de la ville,on éleva dans le
Chœur de cette Eglise un
magnifique Mausolée,tout
brillant de lumieres, & orné d'une infinité d'armoi-
-—-
-
—
roJl*
cernant les principalesvernus de cet îllustre Prince.
Toute l'Egtilè étoit tenduede noir, aussi bien que
l'Hôtel de Ville
,
d'où lapompe funebre partit, en
observant rordre qu'on avoit tenu à la pompe sunebre de Monsieur de Soifsans, dernier Comte de
Dreux. Messieurs les Maire
& Echevins n'ont rien omispour rendre cette action
des plus éclatantes-, ayant
invité a cette ceremonie
Meilleurs du Chapitre, tout
le Corps du Bailliage vainfi
que celui de rEleaion, des
Eaux & Forêts, du Grenier
à Sel. & tour ce qu'il y a
dans la ville de personnes.
de distinction, qui y ont assisté.
-
La ville de Dreux, qui
Vest de touttemps signalée par sa fidélité envers le
Roy, & par son attachement envers les Seigneurs
Comtes de Dreux, qu'il a
pluàSaMajestede luichoi- sircomme étant duDomaine de laCouronne de France, a
crû ne pouvoir don-
ner des marques plus grandes de son zele & de sa reconnoissance à Son Altesse
Serenissime Monseigneur
le Duc de Vendôme, Comte de Dreux, qu'en faisant
celebrer un Service folemnel pour le repos de l'ame
de ce Prince, dans la principaleParoisse,où,parles
foins de M. Mallet, Maire
de la ville,on éleva dans le
Chœur de cette Eglise un
magnifique Mausolée,tout
brillant de lumieres, & orné d'une infinité d'armoi-
-—-
-
—
roJl*
cernant les principalesvernus de cet îllustre Prince.
Toute l'Egtilè étoit tenduede noir, aussi bien que
l'Hôtel de Ville
,
d'où lapompe funebre partit, en
observant rordre qu'on avoit tenu à la pompe sunebre de Monsieur de Soifsans, dernier Comte de
Dreux. Messieurs les Maire
& Echevins n'ont rien omispour rendre cette action
des plus éclatantes-, ayant
invité a cette ceremonie
Meilleurs du Chapitre, tout
le Corps du Bailliage vainfi
que celui de rEleaion, des
Eaux & Forêts, du Grenier
à Sel. & tour ce qu'il y a
dans la ville de personnes.
de distinction, qui y ont assisté.
-
Fermer
Résumé : Pompe Funebre.
La ville de Dreux a manifesté sa loyauté envers le roi et son attachement aux seigneurs comtes de Dreux en organisant un service solennel pour le repos de l'âme de Monseigneur le Duc de Vendôme, comte de Dreux. Ce service a eu lieu dans la principale paroisse de la ville, où un mausolée somptueux a été érigé dans le chœur de l'église, décoré de lumières et d'armoiries symbolisant les vertus du prince. L'église et l'Hôtel de Ville étaient tendus de noir, et la cérémonie funèbre a suivi le protocole observé lors des funérailles de Monsieur de Soissons, dernier comte de Dreux. Les autorités locales, incluant le maire et les échevins, ont convié les membres du chapitre, le corps du bailliage, la vannerie, les eaux et forêts, le grenier à sel, ainsi que toutes les personnes de distinction de la ville, afin de rendre cet hommage le plus éclatant possible.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3240
p. 126-140
MORTS.
Début :
Soeur Isabelle de Sericourt Esclainvilliers, Abbesse de l'Abbaye de [...]
Mots clefs :
Sericourt Esclainvilliers, Giraud, Tallemant, De la Roche, Maison de Bailleul, Bonnin de Chalucet, Maison de Rohan, Macé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
1•
Sœur Isàbelle de Serk
court Efclainvillicrs, Ab~
besse de l'Abbaye defaineMichel de Doullens, mou.,
rut dans son Abbaye le du>
xiéme de ce mois,âgée de
quatre-vingt-huit ans. Elle
étoit sœur de feu M. d'.El:-
cfaiiivillie,rsLieutenant gé-
,
néral des armées du Roy,
& Commissaire général de
laCavalerie Legere de
France êc du Chevalier
d-Eiclainvilliers, Brigadier
desarmées du Roy, tue à
ta. bataille de faine Denys
:
tance du feu Marquis d'Esélairivilliersfyfaréchal de
ca-m; mort à Mantouë;
&, grandetante du Marquis d'Efctainvilliers
,
servant actuellement Colonel
d'unregiment de cavalerie, le seul qui reste de
cette illustre & ancienne
famille de la Province de
Picardie.
Monsieur de Giraud;
Mestre de Camp de cavalerie du regiment du Maine )& Brigadier des armées
duRoy, étant en marche
à la tête dudit regiment,
pour aller aux ennemis >U.
lui prit proche la Sambre;
19. du mois de Juillet dernier, une hemorragie de
sang, à trois, heures aprés
midy,causée
par uneveine
qui se cassa dans son corps,
qui lui fit perdre son Gtng.
par la bouche. Il fut trané:
portéà saint Quentin, où it
mourut le lendemain 20. à
minuit, âgé de cinquanteneufans. C'étoit un bon Ofi
sicier, qui avoit servi Sa
Majesté quarante & un an
avec honneur & distinction
dans ses armées.
Messire Paul Tal'Iemant,.
Prieur de saint Geny, l'un
de; quarante de l'Acaderrlie Françoise,&Vétéran
de celle des Médaillés Be
Inscriptions,mourut le joi
Juillet 1711*
Dame Marie Martin de laRoche;çpouiê:deM.lTt
sire Charles VireaiidesEfe
poisses, Conseiller; Secretaire du Roy,Maîtrede la
Chambre aux Deniersde
Sa Majesté;&Fermier
general,mourut le 3. Aoûs
1711., -iDamëMarkjdeBaiLIèûî,
ycuvçdeMeflixe. Jacques
deHautefort, Marquis de
saintChamarra:y^mourut la
raAàûtjjwi. Elle étoit fille
de Messire Charles deBailleul, Seigneur duPerray
Jt¡
&c. grand Louvetier de
France.
La Maisonde Bailleulest
une des plus nobles & des
plus anciennesduRoyaume^originairedeNormandie','o"èjce«xdecettefamille se signalerent aux
voyages de laTerreSainte.
& la conquêted'Angleterre. On assurequ'undecette famille ayant eu l'honneur dans une bataille de
remettre cheval un Duc
de Bretagnequiavoit été
délTIOnré, ce Prince, en,
ceconnoissance d'un service
si important ,lui permit de
joindre les armes de Bretagne à celles de sa famille.
Messire Loüis-Armand
Bonnin de Chalucet, Evêque deToulon, est mort
dans (on, Diocese, fort regrettéàcause de sa charité,
& du bien qu'ily a
faitpendant plusieurs années.
François de Rohan,Prince de Soubize,Lieutenant
général des armées du Roy
en 1677. Capitaine-Lieutenant de ses Gendarmes,
'Gouverneur de Champagne & de Brie, mourut le
24. Août à Fontainebleau.
Jlavoic épousé le 17. Avril
,j6^. Anne Chabot deRo-
,han, fille aînée de Henry
Chabot, Duc de Rohan,
& de Marguerite,Duchesse
de Rohan, qui mourut le
4.Février 1709. âgéedesoixante & un an. De cette alliance sont issus Loüis de
,Rohan, dit le Prince de
; Rohan, Colonel d'un regi- [ment de cavalerie, mort à
: Paris le 5. Novembre 1689.
a
d'une blessure cjuil avoitre-
çûé dans une occasion en
Flandres, n'étant âgé que
de vingt-trois ans; Hercules-Meriadée, dit le Prince de Rohan; Henry-Louis,
dit le Chevalier de Rohan,
Enseigne des Gendarmes
de la Garde du Roy,tuéà
la bataille de Ramilly en
1706. Armand-Gaston-Maximilien, Cardinal, & Evêque de Strasbourg
;
Frederic-Paul-Malo de Rohan;
Anne-Marguerite de Rohan, Abbesse de Jouarre;
Constance-Emilie,mariée
par procuration à Paris le
18May1683àDon Joseph
de Camara, Comte de Ribera grande, Gouverneur
de Tillede saisitMici'--iel.
de la ville de Poule delGarde ; & Emilie-SophroniePelagie de Rohan, mariée
le21.Juillet 1694. par procuration avec Alphonse de
Vasconcellos
,
Comte de
Calheta.
Hercules
-
Meriadéede
Rohan, dit le Prince de
Rohan, fut pourvû du Gouvernement de Champagne
& de Brie, par la demission
du Prince de Soubize son
pere, quile fitrecevoir aussi
à sa Charge de CapitaineLieutenant des Gendarmes
de la Garde du Roy, lepremier Janvier 1704. Il a
épousé le 15. Fevrier 1694.
Anne-Geneviève de Levy
de Ventadour, veuve de
Louis de laTour, Vicomte
deTurenne,& fille unique
de LouisCharles de Levy,
Duc de Ventadour, & de
Charlotte-EleonoreMagdelaine de la Motte-Houdancourt, de laquelle il a
des enfans.Je ne parle point
ici de l'ancienneté decette
illustre
illustre Maison, ni des
Charges considerables qu'-
elle a
toujours possedées
::
je renvoye le lecteur à
ce
que j'en ai dit dans le Mercure de Juin.
MessireAuguste Macé
le Boulanger,Baron de
Maflieres
,
Seigneur de
Viarmes, &c. Conseillerdu.
Royen ses Conseils, Maître desRequêtes honoraire
de son Hôtel, & President
en son GrandConseil,mourut le 16. Août 1712. en (a
quatre vingt-deuxièmean-
née, ayant une fille uniquequi avoit épousé M. le Ca--
mus de Pontcarré, Premier Prefideot du Parie-;
ment.
Dame Catherine de
Mouy
,
veuve de Melïire
Philippe Jacques, Seigneur
deVitry sur Seine, & de
Mont-Saint-Pere, Greffier
en Chef du Parlemenr:),
mourut le 19. Août 1712.
Dame Marguerite Pichan, épouse de M. Charles de Benoise, Chevalier
GbnfeilLcr du Roy en
ses
Gonfeils, & d'honneur au
Parlement, mourut le 1 3. Aoûtâgé de soixante &
u-nan-2 1.
Messire Loüis Rolin
Rouillé;, Seigneur & Com- te deJouy,Villeras, Fontaine- Guerin, &c. Maître des Requêtes de l'Hôteldu Roy,& Controlleur
geîïèràl des Postes mourut le 13..Août.
Dame Marie de Bailleul, veuve de Messire Hen-
ry
-François Marquis de
Franquetot, mourut le 23.
Août.
Elle étoit fille de feu M.
le President de Bailleul, &.:
-
sœur du President d'aujourd'hui.
-
Dame Catherine le Tek:
lier, veuve de M. Paul-Armand Langloisde Blac,,
fort, Chevalier. Maître
d'Hôtelordinaire duRoy,
mourut le 2
5. Août 1712.
âgé de soixante & dix-Iepc.
an
1•
Sœur Isàbelle de Serk
court Efclainvillicrs, Ab~
besse de l'Abbaye defaineMichel de Doullens, mou.,
rut dans son Abbaye le du>
xiéme de ce mois,âgée de
quatre-vingt-huit ans. Elle
étoit sœur de feu M. d'.El:-
cfaiiivillie,rsLieutenant gé-
,
néral des armées du Roy,
& Commissaire général de
laCavalerie Legere de
France êc du Chevalier
d-Eiclainvilliers, Brigadier
desarmées du Roy, tue à
ta. bataille de faine Denys
:
tance du feu Marquis d'Esélairivilliersfyfaréchal de
ca-m; mort à Mantouë;
&, grandetante du Marquis d'Efctainvilliers
,
servant actuellement Colonel
d'unregiment de cavalerie, le seul qui reste de
cette illustre & ancienne
famille de la Province de
Picardie.
Monsieur de Giraud;
Mestre de Camp de cavalerie du regiment du Maine )& Brigadier des armées
duRoy, étant en marche
à la tête dudit regiment,
pour aller aux ennemis >U.
lui prit proche la Sambre;
19. du mois de Juillet dernier, une hemorragie de
sang, à trois, heures aprés
midy,causée
par uneveine
qui se cassa dans son corps,
qui lui fit perdre son Gtng.
par la bouche. Il fut trané:
portéà saint Quentin, où it
mourut le lendemain 20. à
minuit, âgé de cinquanteneufans. C'étoit un bon Ofi
sicier, qui avoit servi Sa
Majesté quarante & un an
avec honneur & distinction
dans ses armées.
Messire Paul Tal'Iemant,.
Prieur de saint Geny, l'un
de; quarante de l'Acaderrlie Françoise,&Vétéran
de celle des Médaillés Be
Inscriptions,mourut le joi
Juillet 1711*
Dame Marie Martin de laRoche;çpouiê:deM.lTt
sire Charles VireaiidesEfe
poisses, Conseiller; Secretaire du Roy,Maîtrede la
Chambre aux Deniersde
Sa Majesté;&Fermier
general,mourut le 3. Aoûs
1711., -iDamëMarkjdeBaiLIèûî,
ycuvçdeMeflixe. Jacques
deHautefort, Marquis de
saintChamarra:y^mourut la
raAàûtjjwi. Elle étoit fille
de Messire Charles deBailleul, Seigneur duPerray
Jt¡
&c. grand Louvetier de
France.
La Maisonde Bailleulest
une des plus nobles & des
plus anciennesduRoyaume^originairedeNormandie','o"èjce«xdecettefamille se signalerent aux
voyages de laTerreSainte.
& la conquêted'Angleterre. On assurequ'undecette famille ayant eu l'honneur dans une bataille de
remettre cheval un Duc
de Bretagnequiavoit été
délTIOnré, ce Prince, en,
ceconnoissance d'un service
si important ,lui permit de
joindre les armes de Bretagne à celles de sa famille.
Messire Loüis-Armand
Bonnin de Chalucet, Evêque deToulon, est mort
dans (on, Diocese, fort regrettéàcause de sa charité,
& du bien qu'ily a
faitpendant plusieurs années.
François de Rohan,Prince de Soubize,Lieutenant
général des armées du Roy
en 1677. Capitaine-Lieutenant de ses Gendarmes,
'Gouverneur de Champagne & de Brie, mourut le
24. Août à Fontainebleau.
Jlavoic épousé le 17. Avril
,j6^. Anne Chabot deRo-
,han, fille aînée de Henry
Chabot, Duc de Rohan,
& de Marguerite,Duchesse
de Rohan, qui mourut le
4.Février 1709. âgéedesoixante & un an. De cette alliance sont issus Loüis de
,Rohan, dit le Prince de
; Rohan, Colonel d'un regi- [ment de cavalerie, mort à
: Paris le 5. Novembre 1689.
a
d'une blessure cjuil avoitre-
çûé dans une occasion en
Flandres, n'étant âgé que
de vingt-trois ans; Hercules-Meriadée, dit le Prince de Rohan; Henry-Louis,
dit le Chevalier de Rohan,
Enseigne des Gendarmes
de la Garde du Roy,tuéà
la bataille de Ramilly en
1706. Armand-Gaston-Maximilien, Cardinal, & Evêque de Strasbourg
;
Frederic-Paul-Malo de Rohan;
Anne-Marguerite de Rohan, Abbesse de Jouarre;
Constance-Emilie,mariée
par procuration à Paris le
18May1683àDon Joseph
de Camara, Comte de Ribera grande, Gouverneur
de Tillede saisitMici'--iel.
de la ville de Poule delGarde ; & Emilie-SophroniePelagie de Rohan, mariée
le21.Juillet 1694. par procuration avec Alphonse de
Vasconcellos
,
Comte de
Calheta.
Hercules
-
Meriadéede
Rohan, dit le Prince de
Rohan, fut pourvû du Gouvernement de Champagne
& de Brie, par la demission
du Prince de Soubize son
pere, quile fitrecevoir aussi
à sa Charge de CapitaineLieutenant des Gendarmes
de la Garde du Roy, lepremier Janvier 1704. Il a
épousé le 15. Fevrier 1694.
Anne-Geneviève de Levy
de Ventadour, veuve de
Louis de laTour, Vicomte
deTurenne,& fille unique
de LouisCharles de Levy,
Duc de Ventadour, & de
Charlotte-EleonoreMagdelaine de la Motte-Houdancourt, de laquelle il a
des enfans.Je ne parle point
ici de l'ancienneté decette
illustre
illustre Maison, ni des
Charges considerables qu'-
elle a
toujours possedées
::
je renvoye le lecteur à
ce
que j'en ai dit dans le Mercure de Juin.
MessireAuguste Macé
le Boulanger,Baron de
Maflieres
,
Seigneur de
Viarmes, &c. Conseillerdu.
Royen ses Conseils, Maître desRequêtes honoraire
de son Hôtel, & President
en son GrandConseil,mourut le 16. Août 1712. en (a
quatre vingt-deuxièmean-
née, ayant une fille uniquequi avoit épousé M. le Ca--
mus de Pontcarré, Premier Prefideot du Parie-;
ment.
Dame Catherine de
Mouy
,
veuve de Melïire
Philippe Jacques, Seigneur
deVitry sur Seine, & de
Mont-Saint-Pere, Greffier
en Chef du Parlemenr:),
mourut le 19. Août 1712.
Dame Marguerite Pichan, épouse de M. Charles de Benoise, Chevalier
GbnfeilLcr du Roy en
ses
Gonfeils, & d'honneur au
Parlement, mourut le 1 3. Aoûtâgé de soixante &
u-nan-2 1.
Messire Loüis Rolin
Rouillé;, Seigneur & Com- te deJouy,Villeras, Fontaine- Guerin, &c. Maître des Requêtes de l'Hôteldu Roy,& Controlleur
geîïèràl des Postes mourut le 13..Août.
Dame Marie de Bailleul, veuve de Messire Hen-
ry
-François Marquis de
Franquetot, mourut le 23.
Août.
Elle étoit fille de feu M.
le President de Bailleul, &.:
-
sœur du President d'aujourd'hui.
-
Dame Catherine le Tek:
lier, veuve de M. Paul-Armand Langloisde Blac,,
fort, Chevalier. Maître
d'Hôtelordinaire duRoy,
mourut le 2
5. Août 1712.
âgé de soixante & dix-Iepc.
an
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Résumé : MORTS.
Le document recense les décès de personnalités notables de l'aristocratie et du clergé français entre 1711 et 1712. Parmi les défunts, Sœur Isabelle de Serk, abbesse de l'Abbaye de Fains, est décédée à l'âge de quatre-vingt-huit ans. Elle était liée à la famille d'Eclainvilliers, reconnue pour ses services militaires. Monsieur de Giraud, Mestre de Camp de cavalerie et Brigadier des armées du Roi, est mort à cinquante-neuf ans à la suite d'une hémorragie survenue lors d'une marche vers la Sambre. Messire Paul Tallemand, Prieur de Saint Geny et membre de l'Académie Française, est également mentionné parmi les décès. D'autres personnalités notables incluent Dame Marie Martin de la Roche, épouse de Charles Virelaides, et Dame Marguerite Pichan, épouse de Charles de Benoise. Le document mentionne également plusieurs membres de la famille de Rohan, notamment François de Rohan, Prince de Soubize, et plusieurs de ses descendants. Messire Loüis-Armand Bonnin de Chalucet, Évêque de Toulon, et Messire Auguste Macé le Boulanger, Baron de Maflieres et Président au Grand Conseil, figurent aussi parmi les défunts. Plusieurs dames de l'aristocratie, telles que Dame Catherine de Mouy et Dame Marie de Bailleul, sont également citées.
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3241
p. 141-144
EXPLOIT POUR UNE DAMOISELLE. A un jeune Marquis, pour une gageure perduë.
Début :
L'An mil sept cent douze, un Lundi, [...]
Mots clefs :
Exploit, Promesse, Pari, Paiement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXPLOIT POUR UNE DAMOISELLE. A un jeune Marquis, pour une gageure perduë.
E X PL OIT. POTT
UNE DAMOISELLE.
A lm jeuneMarquis
,
pour une
1%^€ure fen/tlë.
-
'; -,
L'Anmilsept
cent douze,
un Lundi,
Dix-neufAvril,avantmiNoble & charmante Da-.
moiselle,
Arçnable LpiïifeT..diy;>
Souveraine naturelle
De tout mortel assez har-
-' di
Pourlever les --
yeu?e elle,fiu*
En vertu de certain pari
Fait l'autre jour en la ruel-
, ,, 7
Je~~ :
Sommé, dénoncé, j'interpelle,
Non pas un Marquis é+
ftourdi-,:
Un*lee^nofoetfânscef-^
veUé",
Dont lepublicméprisela fe-quelk^-
,
Mais iaii jèufrèSttgncurde*
prudencemuni,
Homme à sa promessesidçlle>.
De payer sans délai-à tihoy Sergent Royal !'-"
L'interêt & le principal
Du contenu dans certaine
promesse
,
Compromis, cedule, ou billet,
Suivant les jugemens dont
la teneur expresse
Au susdit payement le condamne tout net:
Duquel present exploit j'ai
délaissé copie
A son le quais nommé Jasmin,
Controllée àParis, écrite de
ma main.
Signé, l'amantSergent na0-
tif de Normandie,
Qui par-tout où la trouvera
Autres exploits lui donnera.
UNE DAMOISELLE.
A lm jeuneMarquis
,
pour une
1%^€ure fen/tlë.
-
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L'Anmilsept
cent douze,
un Lundi,
Dix-neufAvril,avantmiNoble & charmante Da-.
moiselle,
Arçnable LpiïifeT..diy;>
Souveraine naturelle
De tout mortel assez har-
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Pourlever les --
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En vertu de certain pari
Fait l'autre jour en la ruel-
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Sommé, dénoncé, j'interpelle,
Non pas un Marquis é+
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Mais iaii jèufrèSttgncurde*
prudencemuni,
Homme à sa promessesidçlle>.
De payer sans délai-à tihoy Sergent Royal !'-"
L'interêt & le principal
Du contenu dans certaine
promesse
,
Compromis, cedule, ou billet,
Suivant les jugemens dont
la teneur expresse
Au susdit payement le condamne tout net:
Duquel present exploit j'ai
délaissé copie
A son le quais nommé Jasmin,
Controllée àParis, écrite de
ma main.
Signé, l'amantSergent na0-
tif de Normandie,
Qui par-tout où la trouvera
Autres exploits lui donnera.
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Résumé : EXPLOIT POUR UNE DAMOISELLE. A un jeune Marquis, pour une gageure perduë.
Le document est une sommation adressée à un jeune Marquis par un Sergent Royal, datée du 19 avril 1712. Le Sergent informe le Marquis qu'il doit payer une dette résultant d'un pari. Il se présente comme un homme de parole et exige le paiement immédiat du principal et des intérêts, conformément à des jugements antérieurs. Une copie de cette sommation a été laissée à un certain Jasmin, contrôlée à Paris et rédigée par le Sergent lui-même. Originaire de Normandie, le Sergent se tient prêt à fournir d'autres documents pour récupérer la somme due.
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3242
p. 145-150
Du Camp d'Henin-Lietard, ce 11. Août 1712.
Début :
Nos lignes de circonvallation du côté d'Orchies sont achevées [...]
Mots clefs :
Henin-Lietard, Scarpe, Marais, Maréchal, Ennemis
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texteReconnaissance textuelle : Du Camp d'Henin-Lietard, ce 11. Août 1712.
DuCampd'Henin-Lietard,
ce II.Août jyiiu
Nos lignesdecirconvallationducôté d'Orchies
sont achevées, la droite à
Lalain, ayant la Scarpe devant nous jusqu'à Pont à
Rache, où la ligne commence de l'autre côté dela
Scarpe, derriere la petite
riviere de Flines,que nous
avons diguée
,
& dont les
eaux forment une espece de
marêt ou inondation ,qui
fortifie le poste
:
de là la li-,
gne passe à
Belle Foriere,
& va jusqu'a Auby sur le
canal,où la gauche est ap- puyée, ayant toûjours devant elle cette petite riviere qu'on appelle en cet endroit le ruisseau de Querchin, & qui nous sert d'avant-fossé, avec beaucoup
,
de marêrs & watregans. M.
d'Albergotty est à la droite
decetteligne, ôcM. deBroglio àAuby, avec des ponts
qui communiquent dans la
,
plaine de Lens.
Monsieur le Maréchal a
pris le parti de défendre le
ruisseau des Souchets, qui'
cft fort bon: ainsi les ennemis ne pouvant nous attaquer., àce qui paroît, & secourir Douay que par la
plaine de Lens, lechamp
de bataille est marqué, la
droite à Lens,&la gauche
au Mont saint Eloy. Nous
avons retranché une tête,
dune demie lieuë, qui est
entre Carency & la source
de la Scarpe. Nous avons
des troupes à Carency, à
Giveney, au Grele, à Carrieres, à Auby derriere le
canal, sans celles que M. de
Broglio a
au-delà; & lar~
ornée est campée entre la
Scarpe & le Moulinet, à
portée de marcher par la
droite à Lalain.&lelong de
la Scarpe,ou par la gauche
.dansla plaine de Lens. Voila quelle est nôtre position.
Nousavons trouvé les lignes decirconvallationtoutes faites du côté de Bouchain
,
c'est à dire depuis
Brebieresurla Scarpe, passant àCorbehensurle Moulinet,jusqu'au petitruisseau
de Lalain. Ils n'ont point
rafé non plus leurs lignes
d'Henin-Lietard 5c de Vitry: mais nous ne nous en
servons
pas.
Les ennemis sont campez à Seclin entre la haute
Deule & la Marque, la droite àEmerain, & la gauche
à.Fretin:ils ont taiïÏeunpetit corpssous Tournay.
Nous faisons faire isoooo.
fascines, que M. de Valory
Ingenieur a
demandées d'avance
.,,
sans cellesque l'on
fera journellement. L'onreserve à Marchiennes quelques belandres pour en porter. Il y a
trente-six esca-
drons, & quarante batailIons destinez ausiege; il en
reste encor cent vingt-huit
à l'armée d'observation. Il
n'y a
dans la place que huit
bataillons fortfoibles, sans
munitions, ou fort peu. On
arrêta hier un Ingenieurqui
vouloit s'yjetter.
ce II.Août jyiiu
Nos lignesdecirconvallationducôté d'Orchies
sont achevées, la droite à
Lalain, ayant la Scarpe devant nous jusqu'à Pont à
Rache, où la ligne commence de l'autre côté dela
Scarpe, derriere la petite
riviere de Flines,que nous
avons diguée
,
& dont les
eaux forment une espece de
marêt ou inondation ,qui
fortifie le poste
:
de là la li-,
gne passe à
Belle Foriere,
& va jusqu'a Auby sur le
canal,où la gauche est ap- puyée, ayant toûjours devant elle cette petite riviere qu'on appelle en cet endroit le ruisseau de Querchin, & qui nous sert d'avant-fossé, avec beaucoup
,
de marêrs & watregans. M.
d'Albergotty est à la droite
decetteligne, ôcM. deBroglio àAuby, avec des ponts
qui communiquent dans la
,
plaine de Lens.
Monsieur le Maréchal a
pris le parti de défendre le
ruisseau des Souchets, qui'
cft fort bon: ainsi les ennemis ne pouvant nous attaquer., àce qui paroît, & secourir Douay que par la
plaine de Lens, lechamp
de bataille est marqué, la
droite à Lens,&la gauche
au Mont saint Eloy. Nous
avons retranché une tête,
dune demie lieuë, qui est
entre Carency & la source
de la Scarpe. Nous avons
des troupes à Carency, à
Giveney, au Grele, à Carrieres, à Auby derriere le
canal, sans celles que M. de
Broglio a
au-delà; & lar~
ornée est campée entre la
Scarpe & le Moulinet, à
portée de marcher par la
droite à Lalain.&lelong de
la Scarpe,ou par la gauche
.dansla plaine de Lens. Voila quelle est nôtre position.
Nousavons trouvé les lignes decirconvallationtoutes faites du côté de Bouchain
,
c'est à dire depuis
Brebieresurla Scarpe, passant àCorbehensurle Moulinet,jusqu'au petitruisseau
de Lalain. Ils n'ont point
rafé non plus leurs lignes
d'Henin-Lietard 5c de Vitry: mais nous ne nous en
servons
pas.
Les ennemis sont campez à Seclin entre la haute
Deule & la Marque, la droite àEmerain, & la gauche
à.Fretin:ils ont taiïÏeunpetit corpssous Tournay.
Nous faisons faire isoooo.
fascines, que M. de Valory
Ingenieur a
demandées d'avance
.,,
sans cellesque l'on
fera journellement. L'onreserve à Marchiennes quelques belandres pour en porter. Il y a
trente-six esca-
drons, & quarante batailIons destinez ausiege; il en
reste encor cent vingt-huit
à l'armée d'observation. Il
n'y a
dans la place que huit
bataillons fortfoibles, sans
munitions, ou fort peu. On
arrêta hier un Ingenieurqui
vouloit s'yjetter.
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Résumé : Du Camp d'Henin-Lietard, ce 11. Août 1712.
Le 2 août, les lignes de circonvallation autour d'Orchies sont achevées. La ligne s'étend de Lalain à Pont-à-Rache, traversant la Scarpe et la rivière de Flines, diguée pour créer une inondation. Elle continue vers Belle Forière et Auby, où elle est appuyée sur le canal. Le ruisseau de Querchin sert d'avant-fossé, renforcé par des marécages et des watergans. Monsieur d'Albergotty est positionné à droite de cette ligne, tandis que Monsieur de Broglio se trouve à Auby, avec des ponts permettant la communication dans la plaine de Lens. Le maréchal a décidé de défendre le ruisseau des Souchets pour empêcher les ennemis d'attaquer et de secourir Douai, sauf par la plaine de Lens. Le champ de bataille est ainsi délimité entre Lens à droite et le Mont Saint Eloy à gauche. Une tête de pont est retranchée entre Carency et la source de la Scarpe. Des troupes sont déployées à Carency, Giveney, Le Grele, Carrieres et Auby, derrière le canal. La garnison est campée entre la Scarpe et le Moulinet, prête à marcher soit vers Lalain et la Scarpe, soit dans la plaine de Lens. Les lignes de circonvallation du côté de Bouchain sont également terminées, de Brebières à Corbehem sur le Moulinet, jusqu'au ruisseau de Lalain. Les ennemis sont campés à Seclin, entre la haute Deule et la Marque, avec leur droite à Emerain et leur gauche à Fretin. Ils ont également déployé un petit corps sous Tournay. Des fascines sont en cours de fabrication, et des belandres sont réservées à Marchiennes. Trente-six escadrons et quarante bataillons sont destinés au siège, tandis que cent vingt-huit restent dans l'armée d'observation. La place forte compte huit bataillons faibles en munitions. Un ingénieur tentant de s'y introduire a été arrêté.
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3243
p. 150-162
EPISTRE A M. DE VENDOSME. Sur la bataille de Villaviciosa en 1710.
Début :
Vraiment c'eût été gra[n]d dommag [...]
Mots clefs :
Duc de Vendôme, Bataille de Villaviciosa, Staremberg, Italie, Archiduc, Royaume, Bourbon, Gloire, Allemagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPISTRE A M. DE VENDOSME. Sur la bataille de Villaviciosa en 1710.
EPISTRE
A M. DE VENDOSME.
Sur la bataille de Villaviciosa
V en 1710.
Raiment c'eût étégrád
dommage
De voir Vendôme en son
village
S'amuser à planter des
choux,
A tirer aux canards, à courre après des loups,
Comme nous l'avons vû la
derniere campagne.
On a
besoin de lui jusqu'audelà des monts,
Pour en chasser les loups &
sauver les moutons:
Bien pires que des loups,
Allemans en Espagne
Par force ont resolu d'enle1 ver laToison;
L'Archiduc cadet de Jason,
Vient de percerle labirinte:
Le vin des Castillans n'est
plus que vin d'absinte
Tout est triste à Valladolid,
Les heretiquessontlesmaîtres dans Madrid,
Ils le sont assi dans Tolede.
Voila le mal si grand
>
qu'il
paroîtsansremede.
Vendôme arrive: mais ne
vient-il point trop tard?
Staremberg est un sin.renard ;
Vendôme *l'apper,çut.: uiv.
jour en Italie,
*sfiïti'fion à la fameusemarche dn•
GeneralStarçmbergw.Italie,
Et je ne crois pasqu'ill'oublie.
Philippe un peu ragaillardi
De revoir un Bourbon iifLi
du grand Henri,
Lui conte sa de'convenuë,
Et comme son armée avoit
été battuë
:
*
Mais battuë à ne sçavoir
pas
Comment former ensemble un corps de six
soldats.
A parler franchement,l'affaire est serieuse,
Et lesplus assurez la trou-
*:¡ La batailleSarragosse.
,
voient dangereuse.
Vendôme,sans être alarme,
Dit au Roy: Vous êtes aime,
Detousvos bons amis reformons une armée
Par vôtre presence animée;
Je gage mon château.d'A-
- net.
Quel'Archiduc parvous fera battutoutnet,
Etrecogné dans Barcelone.
Quand un Roy commande
en personne,
Et qu'il ne voit autour de
lui
Pas un dont il ne soit cheri
,
Il doit être certain du gain
delabacaille;
- Un oeu desens rassis JL1vous
verrez si jeraille. rIl rassemble les Castillans,
,Tous aussi zelez que vaillans,
Castillans si gourmands de
gloire :
Onleur a
parlé de victoire,
ResolusdevaincreoumouIl semble qu'à lanoce on les
voit accourir
, Ilsemble qu'on les voit renaître
>
1
Par troupes on les voie paraître *
r„ Dans les montagnes& vallons; ,
Ils fè marchant surlestalons,
Desireux de voir ce Vendôme
Venu poursauverle Royaume;
.Vendôme Roy; este'coutedu
De disposer de tout il lui
donne l'employ,
Et le fait après lui General
,
Capitaine.
Morblea! que n'ai-je ici.
bonne& guerriere
veine
Pour peindre un jeune Mars
Avec son Lieutenant!
Philippe est tout Bourbon,
il arpente en avant,
Il frape, & marche enmaître du Royaume,
Il va plus vîte que Vendô
-
me.
1 Chacun lui cede le terrain,
Crainte d'avoir l'honneur
de mourir delà maiiii
Car de fraper par-tout sa
mainn'est jamais lasse:
Il faut que jeunesse se passe.
Mais Vendôme dit à partsov
Suivi des Castillans laissons
faire le Roy;
Quechacuncombatteàsa.
-, guise,
J'ai dans la rête une entre- prise.
Staremberg doit passer par
là
S'il veut secourir Brihuega.
Le matois ne sçait pas que
cettevilleestnôtre;
Ilm'estime un trés-bon gar-
-
çon,
Ni malin, ni rusé, simple
comme un Apôtre:
Par nôtre *ordre pourtant
ronfle encore lecanon.
De ce que je lui dois je voudrois être auicce;
-Il faut que je lui rende en
passant la visire
Qu'ilnevoulut pas
* * recevoir
Quand je brûlois jadis du
desir de le voir.
Il n'eut pas achevé, que
'*Aï- de Vtniomc> aprés la prise
de Brl'isîeo^a
,
de Bribuega sa!fit rirtr
>
faifjittoujours tirer
le canon
,
pourfaire croire au General Staremberg que cette zilletenoit
encore, &l'engager à la venir senH ir.
** En Italie
.
voila l'Allemagne
viicnttomber Qsivienttomibersur fà lui dl dei
haut d'unemontagne:
De la maniéréquon le fert
Il voit. bien que c'estStaremberg.
Contraint de reculer quel,
ques pas en arriéré,
Il voit donner aux siensru
-
descoups d'ecriviere:
Il rallie, &se joint aux renommez Vvallons,
De gerbes d'Allemans il
couvre les sillons
;
Les honteux d'avoir fui reviennent à l'ouvrage,
Des voleurs de reliques on
,
fait
fait un saint carnage,
Et l'on met les Saints à
couvert.
Vendôme voudroit bieny
mettreStaremberg
,
Ilmanque y
pour avoir la
victoire parfaite:
Mais. c'est un faiseur de retraite
Que l'on neprend pas comme on veut.
Il: Ce sauve, & sauve qui
peut: -
Voyantson armée en deV
route,
Sans se faire prierilempaume la route
Que l'Archiduc avoit marquée auparavant; Car il avoit pris le devant.
Philippe triomphant rassïsdessusson trône,
Tranquile, attend queBar-
,. celone,
Dont Vendôme autrefois
fit present à Loüis,
Embelisse encor son his-
..,
tOIre,
Et qu'il ait encore la gloire
De la donner au Petit-fïls
A M. DE VENDOSME.
Sur la bataille de Villaviciosa
V en 1710.
Raiment c'eût étégrád
dommage
De voir Vendôme en son
village
S'amuser à planter des
choux,
A tirer aux canards, à courre après des loups,
Comme nous l'avons vû la
derniere campagne.
On a
besoin de lui jusqu'audelà des monts,
Pour en chasser les loups &
sauver les moutons:
Bien pires que des loups,
Allemans en Espagne
Par force ont resolu d'enle1 ver laToison;
L'Archiduc cadet de Jason,
Vient de percerle labirinte:
Le vin des Castillans n'est
plus que vin d'absinte
Tout est triste à Valladolid,
Les heretiquessontlesmaîtres dans Madrid,
Ils le sont assi dans Tolede.
Voila le mal si grand
>
qu'il
paroîtsansremede.
Vendôme arrive: mais ne
vient-il point trop tard?
Staremberg est un sin.renard ;
Vendôme *l'apper,çut.: uiv.
jour en Italie,
*sfiïti'fion à la fameusemarche dn•
GeneralStarçmbergw.Italie,
Et je ne crois pasqu'ill'oublie.
Philippe un peu ragaillardi
De revoir un Bourbon iifLi
du grand Henri,
Lui conte sa de'convenuë,
Et comme son armée avoit
été battuë
:
*
Mais battuë à ne sçavoir
pas
Comment former ensemble un corps de six
soldats.
A parler franchement,l'affaire est serieuse,
Et lesplus assurez la trou-
*:¡ La batailleSarragosse.
,
voient dangereuse.
Vendôme,sans être alarme,
Dit au Roy: Vous êtes aime,
Detousvos bons amis reformons une armée
Par vôtre presence animée;
Je gage mon château.d'A-
- net.
Quel'Archiduc parvous fera battutoutnet,
Etrecogné dans Barcelone.
Quand un Roy commande
en personne,
Et qu'il ne voit autour de
lui
Pas un dont il ne soit cheri
,
Il doit être certain du gain
delabacaille;
- Un oeu desens rassis JL1vous
verrez si jeraille. rIl rassemble les Castillans,
,Tous aussi zelez que vaillans,
Castillans si gourmands de
gloire :
Onleur a
parlé de victoire,
ResolusdevaincreoumouIl semble qu'à lanoce on les
voit accourir
, Ilsemble qu'on les voit renaître
>
1
Par troupes on les voie paraître *
r„ Dans les montagnes& vallons; ,
Ils fè marchant surlestalons,
Desireux de voir ce Vendôme
Venu poursauverle Royaume;
.Vendôme Roy; este'coutedu
De disposer de tout il lui
donne l'employ,
Et le fait après lui General
,
Capitaine.
Morblea! que n'ai-je ici.
bonne& guerriere
veine
Pour peindre un jeune Mars
Avec son Lieutenant!
Philippe est tout Bourbon,
il arpente en avant,
Il frape, & marche enmaître du Royaume,
Il va plus vîte que Vendô
-
me.
1 Chacun lui cede le terrain,
Crainte d'avoir l'honneur
de mourir delà maiiii
Car de fraper par-tout sa
mainn'est jamais lasse:
Il faut que jeunesse se passe.
Mais Vendôme dit à partsov
Suivi des Castillans laissons
faire le Roy;
Quechacuncombatteàsa.
-, guise,
J'ai dans la rête une entre- prise.
Staremberg doit passer par
là
S'il veut secourir Brihuega.
Le matois ne sçait pas que
cettevilleestnôtre;
Ilm'estime un trés-bon gar-
-
çon,
Ni malin, ni rusé, simple
comme un Apôtre:
Par nôtre *ordre pourtant
ronfle encore lecanon.
De ce que je lui dois je voudrois être auicce;
-Il faut que je lui rende en
passant la visire
Qu'ilnevoulut pas
* * recevoir
Quand je brûlois jadis du
desir de le voir.
Il n'eut pas achevé, que
'*Aï- de Vtniomc> aprés la prise
de Brl'isîeo^a
,
de Bribuega sa!fit rirtr
>
faifjittoujours tirer
le canon
,
pourfaire croire au General Staremberg que cette zilletenoit
encore, &l'engager à la venir senH ir.
** En Italie
.
voila l'Allemagne
viicnttomber Qsivienttomibersur fà lui dl dei
haut d'unemontagne:
De la maniéréquon le fert
Il voit. bien que c'estStaremberg.
Contraint de reculer quel,
ques pas en arriéré,
Il voit donner aux siensru
-
descoups d'ecriviere:
Il rallie, &se joint aux renommez Vvallons,
De gerbes d'Allemans il
couvre les sillons
;
Les honteux d'avoir fui reviennent à l'ouvrage,
Des voleurs de reliques on
,
fait
fait un saint carnage,
Et l'on met les Saints à
couvert.
Vendôme voudroit bieny
mettreStaremberg
,
Ilmanque y
pour avoir la
victoire parfaite:
Mais. c'est un faiseur de retraite
Que l'on neprend pas comme on veut.
Il: Ce sauve, & sauve qui
peut: -
Voyantson armée en deV
route,
Sans se faire prierilempaume la route
Que l'Archiduc avoit marquée auparavant; Car il avoit pris le devant.
Philippe triomphant rassïsdessusson trône,
Tranquile, attend queBar-
,. celone,
Dont Vendôme autrefois
fit present à Loüis,
Embelisse encor son his-
..,
tOIre,
Et qu'il ait encore la gloire
De la donner au Petit-fïls
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Résumé : EPISTRE A M. DE VENDOSME. Sur la bataille de Villaviciosa en 1710.
L'épître adressée à M. de Vendôme décrit la bataille de Villaviciosa en 1710. Le texte exprime le regret de voir Vendôme inactif dans son village alors que l'Espagne est menacée par les Allemands, qui cherchent à prendre le contrôle du pays. L'Archiduc, comparé à Jason, a réussi à percer le labyrinthe, laissant l'Espagne dans une situation désespérée. Les hérétiques dominent Madrid et Tolède, et le roi Philippe est découragé après une défaite militaire. Vendôme arrive et rassemble une nouvelle armée, animée par la présence du roi. Les Castillans, motivés par la perspective de la victoire, accourent pour se battre. Philippe, revigoré, combat avec ardeur, mais Vendôme reste stratégique, prévoyant une entreprise secrète. Staremberg, général ennemi, est trompé par une ruse de Vendôme, qui fait tirer le canon pour lui faire croire que Brihuega est encore tenue par les Français. Lors de la bataille, les Allemands sont repoussés et subissent de lourdes pertes. Staremberg, malgré ses efforts, doit battre en retraite. Philippe, triomphant, retrouve son trône et attend la reddition de Barcelone, que Vendôme avait autrefois offerte à Louis XIV.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3244
p. 163-170
Extrait de plusieurs lettres de Flandres.
Début :
L'armée du Prince Eugene coucha à la Cambron le 5. [...]
Mots clefs :
Douai, Prince Eugène, Villars, Flandre, Tournay
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texteReconnaissance textuelle : Extrait de plusieurs lettres de Flandres.
Extrait deplusieurs lettres de
Flandres.
L'armée du Prince Eugene coucha à la Cambron
le 5. Août, le lendemain à
Leuse. Celle du Maréchal
de Villars étoit à Mortagne, côtoyant celle des alliez. Larmée de Monsieur
de Villars est plus forte que
celle des ennemis de cinquante bataillons. M. d'Albergotty
,
qui fait le siege
de Doüay, travaille à ses lignes de circonvallation, ôc
à faire faire des fascines.
Le Prince Eugene dîna
& soupa le onze à l'Isle. Ila
fait un detachement de son,
armée de quarante bataillons & trente escadrons
,
pouraller du côté de PCJnt.
a Rache. Ilsontavec eux,
quarante pieces de canon,
ilsenont tirédix-sept de.
l'Isle, & les autres de Tournay. Ils publient qu'ils vont,
tâcher: de forcer. quelques
postesde ce côté-là, & faire en forte de jetter du secours dans Doüay. Le restes
de leur arméeestsousles
1
1
armes- prêt à marcher.
Les Deputez des Etats
Généraux ont donné carte
blanche au PrinceEugene:
mais à mêmetemps ils ont
prié ce Prince de ne points
avoir d'affaire de Malplacue
-
que.
Messieursles Deputezdes
EtatsGeneraux sont partis
le 12. pour aller prendre
leur quartieràBerslé:l'on,
croit que l'armée s'avancera de ce côté là.
Le Prince Eugeneétoit le
i$. Août avec toute son infaAtçrie
,
son artillerie,&
trente escadrons, aux environs de l'Isle, sa droite
vers le Pont à Vendin, &\.
sa gauche àRibencourt, où
est son quartier. Il a
laissé;
pour couvrir son camp de'
cavalerie qui est à Seclin,
deux brigades d'infanterie.
Le bruit a couruqu'il devoit attaquer le mêmejour
le château du Forêt, & le
lendemain les retranchemens qui sont triples de ce
côté-là. On doute fort qu'il
le fasse, attendu que M. le
Maréchal de Villars est plus
retranché là qu'ailleurs
en second lieu qu'iln'y a
qu'un front fort étroit par où l'on puisse venir atta- quer
nos retranchemens.
Leslettres de l'Isle du 14,
portent que le Prince Eugene n'avoit point encore
attaqué le château du Forêt, non plus que nos re-
-
tranchernens
; que ce Prince se disposoit à aller attaquer ce château avec cinquante piecesde canon, &
que toute son attention est
de jetter du secours dans
Doüay :
on' croit qu'il ne
négligera rien pour y parvenir.
La cavalerie ennemiea
fait un fourrage le 14. dans
la Châtellenie de l'Isle. Oit
mande de Flandres qu'on a
arrêté un Ingénieur qui
vouloit se jetter dans Doüai,
qui dit que le Prince Eugene avoit dessein d'yfaire
entrer dix bataillons par le
côté d'Auby, ou six autres
par celuide Bouchain, où
ils font entrez. On afïiire
qu'ils manquentdevivres,
aussibien que la garnison,
qui n'a que du pain d'avoine. Le dessein des ennemis
ayantmanqué par les précamions
cautions que le Maréchal
de Villars avoitprise, il
s'avança hier verslesre»
tranchemensdePont à Rache, ayant sa droite à Carvin & Epinoy, le centre à
Autricourt,& la gauche
vers Coutiche. Il employa
le reste du jour, comme il
a fait aujourd'hui avec plusieursOfficiers,àreconnoîtrelesretranchemens. Lartillerie, les munitions, &
une grande quantité de fascines ont été amenées, &
ainsi on ouvrira demain au
soir la tranchéedevant
Doüay. Le General Hompesch yentra le 30.Juillet
evec trois bataillons tirez.
derille^cdeTournayjainsiil y a
huit bataillons: mais
pomme ils sont foibles, la
gar,ni[on.n'eH: que de 3500
fantaŒnsf & de 2.ou 300
fihevaux. "
Flandres.
L'armée du Prince Eugene coucha à la Cambron
le 5. Août, le lendemain à
Leuse. Celle du Maréchal
de Villars étoit à Mortagne, côtoyant celle des alliez. Larmée de Monsieur
de Villars est plus forte que
celle des ennemis de cinquante bataillons. M. d'Albergotty
,
qui fait le siege
de Doüay, travaille à ses lignes de circonvallation, ôc
à faire faire des fascines.
Le Prince Eugene dîna
& soupa le onze à l'Isle. Ila
fait un detachement de son,
armée de quarante bataillons & trente escadrons
,
pouraller du côté de PCJnt.
a Rache. Ilsontavec eux,
quarante pieces de canon,
ilsenont tirédix-sept de.
l'Isle, & les autres de Tournay. Ils publient qu'ils vont,
tâcher: de forcer. quelques
postesde ce côté-là, & faire en forte de jetter du secours dans Doüay. Le restes
de leur arméeestsousles
1
1
armes- prêt à marcher.
Les Deputez des Etats
Généraux ont donné carte
blanche au PrinceEugene:
mais à mêmetemps ils ont
prié ce Prince de ne points
avoir d'affaire de Malplacue
-
que.
Messieursles Deputezdes
EtatsGeneraux sont partis
le 12. pour aller prendre
leur quartieràBerslé:l'on,
croit que l'armée s'avancera de ce côté là.
Le Prince Eugeneétoit le
i$. Août avec toute son infaAtçrie
,
son artillerie,&
trente escadrons, aux environs de l'Isle, sa droite
vers le Pont à Vendin, &\.
sa gauche àRibencourt, où
est son quartier. Il a
laissé;
pour couvrir son camp de'
cavalerie qui est à Seclin,
deux brigades d'infanterie.
Le bruit a couruqu'il devoit attaquer le mêmejour
le château du Forêt, & le
lendemain les retranchemens qui sont triples de ce
côté-là. On doute fort qu'il
le fasse, attendu que M. le
Maréchal de Villars est plus
retranché là qu'ailleurs
en second lieu qu'iln'y a
qu'un front fort étroit par où l'on puisse venir atta- quer
nos retranchemens.
Leslettres de l'Isle du 14,
portent que le Prince Eugene n'avoit point encore
attaqué le château du Forêt, non plus que nos re-
-
tranchernens
; que ce Prince se disposoit à aller attaquer ce château avec cinquante piecesde canon, &
que toute son attention est
de jetter du secours dans
Doüay :
on' croit qu'il ne
négligera rien pour y parvenir.
La cavalerie ennemiea
fait un fourrage le 14. dans
la Châtellenie de l'Isle. Oit
mande de Flandres qu'on a
arrêté un Ingénieur qui
vouloit se jetter dans Doüai,
qui dit que le Prince Eugene avoit dessein d'yfaire
entrer dix bataillons par le
côté d'Auby, ou six autres
par celuide Bouchain, où
ils font entrez. On afïiire
qu'ils manquentdevivres,
aussibien que la garnison,
qui n'a que du pain d'avoine. Le dessein des ennemis
ayantmanqué par les précamions
cautions que le Maréchal
de Villars avoitprise, il
s'avança hier verslesre»
tranchemensdePont à Rache, ayant sa droite à Carvin & Epinoy, le centre à
Autricourt,& la gauche
vers Coutiche. Il employa
le reste du jour, comme il
a fait aujourd'hui avec plusieursOfficiers,àreconnoîtrelesretranchemens. Lartillerie, les munitions, &
une grande quantité de fascines ont été amenées, &
ainsi on ouvrira demain au
soir la tranchéedevant
Doüay. Le General Hompesch yentra le 30.Juillet
evec trois bataillons tirez.
derille^cdeTournayjainsiil y a
huit bataillons: mais
pomme ils sont foibles, la
gar,ni[on.n'eH: que de 3500
fantaŒnsf & de 2.ou 300
fihevaux. "
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Résumé : Extrait de plusieurs lettres de Flandres.
Au début août, les armées du Prince Eugène et du Maréchal de Villars se préparent en Flandres. L'armée du Prince Eugène, plus nombreuse, se déplace et renforce des positions stratégiques. Les députés des États Généraux ont donné carte blanche au Prince Eugène, mais lui ont demandé d'éviter une bataille à Malplaquet. Les troupes du Prince Eugène se préparent à attaquer des positions françaises, notamment le château du Forêt et les retranchements près de Doüay, mais ces attaques n'ont pas encore eu lieu. La cavalerie ennemie effectue des raids pour se ravitailler, et des ingénieurs ennemis sont arrêtés en tentant de rejoindre Doüay. Le Maréchal de Villars, bien retranché, avance vers les retranchements de Pont-à-Rache et prépare des travaux de siège. La garnison de Doüay, bien que renforcée, manque de vivres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3245
p. 170-186
MORT.
Début :
Milord Richard Cromwel, fils aîné d'Olivier Cromwel, si fameux [...]
Mots clefs :
Olivier Cromwel, Londres, Angleterre, Protecteur, Aldermans, Richard Cromwel, Mort, Gentilhomme, Supplice, Honneur, Parlement, Général
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT.
MORT.
v./Milord Richard Cromyvel, fils aîné d'Olivier
Cromvvel
,
si fameux dans
Hiiftoire, d'Angleterre,
mourut à Lpndjjes le 2,4,
juillet 1712. âgé de quatrevingt-dix ans;lequel, aprés
la mort de son pere, arrivée le 13. Septembre1658.
fut déclaré protecteur avec
une promptitudenecessaire
ence rencontre,& le privé
Conseils'étant assemblé,
delibera sur la nomination
que le défunt avoit faite de
la personne de son fils aîné: ce qui futagréé unanimement de toute l'Angleterre, & ensuite il fut proclamé le lendemain14. par
tous leslieux dela-ville de
Londres, avec
grande fo*
lemnité, &il setrouvaun
grand concours de peuple.
La proclamation etoit conçûë en cestermes, & publiée àhautevoix par le
Roy d'armes.
Comme il a
plûà Dieu
par sa providence retirerdu
mondele Serenissime & renomméOlivier, Seigneur
procecteurdecetteRépublique, SonAlcesseapendant savie;,félonl'humble
requête & avis du Parlement, declaré & ordonné
le trés-noble & illustre Seigneur Richard, son fils aî-
-i
né,pour luisucceder dans
le gouvernements de ces
Nations.Nous,duduprivé
Conseil,avecMilord Maire
& les Aldermans de Londres, lesOfficiers de l'armée, & plusieursautres des
principaux de la Noblesse,
publions & declarons d'une
communevoix,&d'un consentement general, de langue & de cœur, ledit noble
& illustre Seigneur Richard
être justement protecteur
de cette République d'Angleterre, d'Ecosse & d'Irlande, & des Seigneuries 8e
Territoires qui en dépendent; en sorte que nous reconnoissionsluidevoirtoute fidélité ÔQ inviolable
obeïssance,selon les loix ôs
ladite humble requête &
avis; avec toute affeéèiol\
cordiale: suppliant le Seigneur, par qui lesPrinces
regnent,delebenir d'une
longue vie, & de combler
ces Nations de bonheur
sous son gouvernement.
L'apresdînée le Maire
les Aldermans vinrent en
ceremonie trouver Son AltesseàVvitheal, pour fë
condouloir avec elle, au
nom de tous lespeuples de
Londres,de laperte de Milord sonpere,& la feliciter
pareillement de son élection en qualité de protecteur ; ce qu'ayant fait en
presence des Seigneurs du
Conseil, qui s'y étoientexprés trouvez,ce Maire remit l'épée de la ville entre
les mains de Son Altesse,
quila lui rendit aussitôt.
Cette proclamation &reconnoissance étant faite,
il reçut quantité d'Adresses.
des Juges de paix, des Mi>-
niftres,&Genjilsl^ommes,
en un motde toutes les \iU
ks des Royaumes.Ilfitplusieursreglemenspourla sûreté publique.
Le 24. Février. 1659. le
Parlement nouveaud'Angleterre fut assemblé, le
reconnut pour proted:ew:;.
&-suprêmeMagistratd'Angleterre,d'Ecosse & d'Ir-.
lande; &par son Ordonnance du 3. May suivantil
cassa & dissouditle Parlement pour plusieursraisons
importantes, parce que le
parti du Roy CharlesII.
commençoitàéclater fi*
bienque ce futla derniere
action qu'ilfitenqualité de
protecteur, parce que la
jalousie& la défiance s'étant glissées contre ce nouveaUi¡ Parlement & corure
le protecteur,que le parti
contraireapprehendoit qu'-
on ne declarât Roy, firent
agirlesOfficiers de l'armée,
qui après plusieursassemblées resolurentde rétablir
l'ancienParlement qui avoit été cassé par le défunt
protecteur ,& firent une
Ordonnancepourson réta-
blissement,promettant leur
assistance; ce qui fut fait^
& aprés les Officiers prélenterent Requête àce Parlement rétabli, & demanderent quelestrois Nations
fussent regies fous le gouvernement d'un Etat libre
sans Protecteur, Royauté,
ni Chambre desSeigneurs,
& un Comité,futchargé
d'aller trouverMilord Richard Cromvvel pour lui
proposer d'acquiescer au
Gouvernement; ce qu'il fit
par écrit, & son frere Henny Cromvvel ,Viceroy d'Ii:./
lande, se démitde son autorité parordre duParlement
entre les mains de deux,
Commissaires,&vintrendre
compte de sa gestion; aprèsquoy onlui permit de se retirer en tellieu,dela campagne qu'illui plairoit.
Cependant les Chevaliers Georges Booth, &,.
Thomas Middletonprirent
les armes en sa, Comté de
Chester pour le Roy d'Ari,
glecerre ,Nqui y,sur proclawe&tout le gouvernement
d'Angleterre fut cliangé,,
&l'ancien Parlement fut
cassé par l'autorité des Offî-1
ciers destroupes comman:
dées parle General Morek,
qui étoit le plusfort. Il vint:
à Londres, où ayant été re-*
çûavechonneur ce furItii^qui procuralacafîàtionL
de l'ancien Parlement, &l
l'établissement. d'un nou«v
veau; , composé d'unç
Chambre des Seigneurs ÔC
d'une Chambre des Communes. Ce nouveau Parlement reconnut pour Roy.
Charles II. du nom , qui
pour lors étoit aux PaysBas yôc il paira. en Angle-
terre le 4.Juin166o.foc
reçuà, Douvrespar 1le General Morek,àlatètede
.4000. Gentilshommes;&
quatre joursaprèsilfit ion
crLcreeaLondres, accorda
une amnistie& un pardon
général des troubles passez,
Jt l'exclusion de vingt-huit
personnes qui avoient eu
part àla mortduRoy son
Pere., dont quelques-uns
furentpunis du dernier supplice.
Comme je ne pretens
point traiter de l'histoire
d'Angleterre, qu'il faudroit
-des" volumes entiers pour
la contenir,n'ayant fait ce
traité qu'au sujet de la mort
-de Richard Cromvvel, &
pour faire connoître ce qui
arriva après la mort d'Oliviersonpere jusqu'au réra-
"!blilfement du RoyCharles
II. il est necessaire de dire
quelque chose des entreprises dudit OlivierCromwel.
Olivier Cromvvel3 simple Gentilhomme, devint
fort capable par son application à l'étude de l'Histoire &de la Politique, fut
d'abord Capitaine de cavalerie dans l'armée des re,
belescontrele Roy Charles
premier, fous l'autorité du
Parlement. En 1641. il s'avança dans les Charges militaires
, par sasouplesse &
parson courage il devint
Commissaire général de
l'armée Parlementaire,que
Thomas Farfax commandoit contre son Souverain.
Il défit le Duc de Bukingham, & broiiilla son Prince légitimeirreconciliablement avec le Parlement,
& il fut le principal auteur
d'un attentat incroyableà
la posterité, par le juge.
ment qui fut renducontre
9c Roy Charles premier,
lui firentcouper latêtesur
un échafaut en public le 9. Février 1648. Cet homme
ayant joint l'artifice, laviolence, la perfidie,le faux
zele de justice & de religion, devint l'exemple d'une élévation outrée; si bien
que leRoyétantmort, il
ne songea plus ou-à regner
sanstrône &sansle nom de
Roy, ayant pris celui de
Protecteur, & exerça une
-
puis-
sanceabsoluë jusques à sa
mort,arrivée letreize Septembre 1658. fut enterré avec la magnificenceRoyale
dans le tombeau des Rois,
ayant les habits Royaux, la
couronne sur la tête, le
sceptre &; le globe Royal
en main: mais le Roy Charles fecond ne fut pas plûtôt rentré à Londres,& a- prés f011 couronnement,
qu'il fit déterrer son cadavre, & ceux d'Mon & de
Bradeshau,&lesfit attacher
au gibet public; ensuite on
fit une fosse profonde au bas
du gibet, où on les jett£>
dedans. La tête de Crom^
vvel fut mise sur un pieu,
& posée où elle cft. encore,
sur la salle où le Roy Charks premier aété jugé indignement par ses sujets beles. reAinsivoila la fin de
cette grande élévation d'un
homme qui aété fameux
tyran en Angleterre sous
le nom, de protecteur; de
ce Royaume.
v./Milord Richard Cromyvel, fils aîné d'Olivier
Cromvvel
,
si fameux dans
Hiiftoire, d'Angleterre,
mourut à Lpndjjes le 2,4,
juillet 1712. âgé de quatrevingt-dix ans;lequel, aprés
la mort de son pere, arrivée le 13. Septembre1658.
fut déclaré protecteur avec
une promptitudenecessaire
ence rencontre,& le privé
Conseils'étant assemblé,
delibera sur la nomination
que le défunt avoit faite de
la personne de son fils aîné: ce qui futagréé unanimement de toute l'Angleterre, & ensuite il fut proclamé le lendemain14. par
tous leslieux dela-ville de
Londres, avec
grande fo*
lemnité, &il setrouvaun
grand concours de peuple.
La proclamation etoit conçûë en cestermes, & publiée àhautevoix par le
Roy d'armes.
Comme il a
plûà Dieu
par sa providence retirerdu
mondele Serenissime & renomméOlivier, Seigneur
procecteurdecetteRépublique, SonAlcesseapendant savie;,félonl'humble
requête & avis du Parlement, declaré & ordonné
le trés-noble & illustre Seigneur Richard, son fils aî-
-i
né,pour luisucceder dans
le gouvernements de ces
Nations.Nous,duduprivé
Conseil,avecMilord Maire
& les Aldermans de Londres, lesOfficiers de l'armée, & plusieursautres des
principaux de la Noblesse,
publions & declarons d'une
communevoix,&d'un consentement general, de langue & de cœur, ledit noble
& illustre Seigneur Richard
être justement protecteur
de cette République d'Angleterre, d'Ecosse & d'Irlande, & des Seigneuries 8e
Territoires qui en dépendent; en sorte que nous reconnoissionsluidevoirtoute fidélité ÔQ inviolable
obeïssance,selon les loix ôs
ladite humble requête &
avis; avec toute affeéèiol\
cordiale: suppliant le Seigneur, par qui lesPrinces
regnent,delebenir d'une
longue vie, & de combler
ces Nations de bonheur
sous son gouvernement.
L'apresdînée le Maire
les Aldermans vinrent en
ceremonie trouver Son AltesseàVvitheal, pour fë
condouloir avec elle, au
nom de tous lespeuples de
Londres,de laperte de Milord sonpere,& la feliciter
pareillement de son élection en qualité de protecteur ; ce qu'ayant fait en
presence des Seigneurs du
Conseil, qui s'y étoientexprés trouvez,ce Maire remit l'épée de la ville entre
les mains de Son Altesse,
quila lui rendit aussitôt.
Cette proclamation &reconnoissance étant faite,
il reçut quantité d'Adresses.
des Juges de paix, des Mi>-
niftres,&Genjilsl^ommes,
en un motde toutes les \iU
ks des Royaumes.Ilfitplusieursreglemenspourla sûreté publique.
Le 24. Février. 1659. le
Parlement nouveaud'Angleterre fut assemblé, le
reconnut pour proted:ew:;.
&-suprêmeMagistratd'Angleterre,d'Ecosse & d'Ir-.
lande; &par son Ordonnance du 3. May suivantil
cassa & dissouditle Parlement pour plusieursraisons
importantes, parce que le
parti du Roy CharlesII.
commençoitàéclater fi*
bienque ce futla derniere
action qu'ilfitenqualité de
protecteur, parce que la
jalousie& la défiance s'étant glissées contre ce nouveaUi¡ Parlement & corure
le protecteur,que le parti
contraireapprehendoit qu'-
on ne declarât Roy, firent
agirlesOfficiers de l'armée,
qui après plusieursassemblées resolurentde rétablir
l'ancienParlement qui avoit été cassé par le défunt
protecteur ,& firent une
Ordonnancepourson réta-
blissement,promettant leur
assistance; ce qui fut fait^
& aprés les Officiers prélenterent Requête àce Parlement rétabli, & demanderent quelestrois Nations
fussent regies fous le gouvernement d'un Etat libre
sans Protecteur, Royauté,
ni Chambre desSeigneurs,
& un Comité,futchargé
d'aller trouverMilord Richard Cromvvel pour lui
proposer d'acquiescer au
Gouvernement; ce qu'il fit
par écrit, & son frere Henny Cromvvel ,Viceroy d'Ii:./
lande, se démitde son autorité parordre duParlement
entre les mains de deux,
Commissaires,&vintrendre
compte de sa gestion; aprèsquoy onlui permit de se retirer en tellieu,dela campagne qu'illui plairoit.
Cependant les Chevaliers Georges Booth, &,.
Thomas Middletonprirent
les armes en sa, Comté de
Chester pour le Roy d'Ari,
glecerre ,Nqui y,sur proclawe&tout le gouvernement
d'Angleterre fut cliangé,,
&l'ancien Parlement fut
cassé par l'autorité des Offî-1
ciers destroupes comman:
dées parle General Morek,
qui étoit le plusfort. Il vint:
à Londres, où ayant été re-*
çûavechonneur ce furItii^qui procuralacafîàtionL
de l'ancien Parlement, &l
l'établissement. d'un nou«v
veau; , composé d'unç
Chambre des Seigneurs ÔC
d'une Chambre des Communes. Ce nouveau Parlement reconnut pour Roy.
Charles II. du nom , qui
pour lors étoit aux PaysBas yôc il paira. en Angle-
terre le 4.Juin166o.foc
reçuà, Douvrespar 1le General Morek,àlatètede
.4000. Gentilshommes;&
quatre joursaprèsilfit ion
crLcreeaLondres, accorda
une amnistie& un pardon
général des troubles passez,
Jt l'exclusion de vingt-huit
personnes qui avoient eu
part àla mortduRoy son
Pere., dont quelques-uns
furentpunis du dernier supplice.
Comme je ne pretens
point traiter de l'histoire
d'Angleterre, qu'il faudroit
-des" volumes entiers pour
la contenir,n'ayant fait ce
traité qu'au sujet de la mort
-de Richard Cromvvel, &
pour faire connoître ce qui
arriva après la mort d'Oliviersonpere jusqu'au réra-
"!blilfement du RoyCharles
II. il est necessaire de dire
quelque chose des entreprises dudit OlivierCromwel.
Olivier Cromvvel3 simple Gentilhomme, devint
fort capable par son application à l'étude de l'Histoire &de la Politique, fut
d'abord Capitaine de cavalerie dans l'armée des re,
belescontrele Roy Charles
premier, fous l'autorité du
Parlement. En 1641. il s'avança dans les Charges militaires
, par sasouplesse &
parson courage il devint
Commissaire général de
l'armée Parlementaire,que
Thomas Farfax commandoit contre son Souverain.
Il défit le Duc de Bukingham, & broiiilla son Prince légitimeirreconciliablement avec le Parlement,
& il fut le principal auteur
d'un attentat incroyableà
la posterité, par le juge.
ment qui fut renducontre
9c Roy Charles premier,
lui firentcouper latêtesur
un échafaut en public le 9. Février 1648. Cet homme
ayant joint l'artifice, laviolence, la perfidie,le faux
zele de justice & de religion, devint l'exemple d'une élévation outrée; si bien
que leRoyétantmort, il
ne songea plus ou-à regner
sanstrône &sansle nom de
Roy, ayant pris celui de
Protecteur, & exerça une
-
puis-
sanceabsoluë jusques à sa
mort,arrivée letreize Septembre 1658. fut enterré avec la magnificenceRoyale
dans le tombeau des Rois,
ayant les habits Royaux, la
couronne sur la tête, le
sceptre &; le globe Royal
en main: mais le Roy Charles fecond ne fut pas plûtôt rentré à Londres,& a- prés f011 couronnement,
qu'il fit déterrer son cadavre, & ceux d'Mon & de
Bradeshau,&lesfit attacher
au gibet public; ensuite on
fit une fosse profonde au bas
du gibet, où on les jett£>
dedans. La tête de Crom^
vvel fut mise sur un pieu,
& posée où elle cft. encore,
sur la salle où le Roy Charks premier aété jugé indignement par ses sujets beles. reAinsivoila la fin de
cette grande élévation d'un
homme qui aété fameux
tyran en Angleterre sous
le nom, de protecteur; de
ce Royaume.
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Résumé : MORT.
Le texte relate la vie et la mort de Richard Cromwell, fils aîné d'Olivier Cromwell, une figure emblématique de l'histoire anglaise. Richard Cromwell est décédé à Londres le 24 juillet 1712 à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Après la mort de son père, survenue le 13 septembre 1658, Richard a été déclaré protecteur de la République d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande. Cette nomination a été approuvée unanimement par le Parlement et proclamée le 14 septembre avec une grande solennité. La proclamation a été publiée à haute voix par le Roi d'armes, reconnaissant Richard Cromwell comme successeur de son père. Richard Cromwell a reçu des adresses de diverses autorités et a pris plusieurs mesures pour la sécurité publique. Cependant, en février 1659, le Parlement nouvellement assemblé l'a reconnu comme protecteur suprême, mais l'a dissous en mai de la même année en raison de tensions politiques. Les officiers de l'armée ont ensuite rétabli l'ancien Parlement, mettant fin au protectorat de Richard Cromwell. Les partisans du roi Charles II ont pris les armes, et le général Monk a restauré Charles II sur le trône le 4 juin 1660. Charles II a accordé une amnistie générale, à l'exception de vingt-huit personnes impliquées dans la mort de son père. Le texte mentionne également la vie d'Olivier Cromwell, qui est passé de simple gentilhomme à protecteur après avoir joué un rôle clé dans la guerre civile anglaise. Il a été l'un des principaux responsables de l'exécution du roi Charles Ier en 1648 et a exercé une puissance absolue jusqu'à sa mort en 1658. Après la restauration de Charles II, le cadavre d'Olivier Cromwell a été exhumé et exposé publiquement, marquant la fin de son règne tyrannique.
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3246
p. 187-191
Parodie de l'Enigme du mois passé, le Vers de la Poësie.
Début :
Le Vers, selon la rime, est ou mâle, ou femelle, [...]
Mots clefs :
Vers, Rime, Fruits, Pieds, Lecteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de l'Enigme du mois passé, le Vers de la Poësie.
Article des Enigmes.
Parodie de l'Enigme du
mois passé, le Vers de
laPoëjîe.
L E Vers, selon larime;
est ou mâle, oufemelle,
Quiseseparent rarement,
Et pensent peu differemmtnt,
Tant l'un est pour l'autre
fidelle.
Selon leterroiroùjesuis,
Dit le Vers, jeproduis,
de bons oumauvais
fruits:
-
'Tantôt,tendre &galant,
&quelquefoitbarbare,
Jechemined'unpasinégal
, & bizarre,
^Tantôt triste &chagrin,
tantôt joyeux,plaifant,
Tantôtfaisant éloge,&
tantôt médisant.
Quand je suis serieux ,
quandj'ai dela trijr -
,
r tesie
sifors mon corps plusentendu
Sur plus de piedsest rè~
panai*:
Maisloin d'augmenter
mavtttfie,
je n'en vais que plus gravement.
Quandje suis gai,quand
j'ai de l'enjoûment,
Alors moncorps& ma
'- figure
Sontuneftrucr
ture,
Et ne marchentqu'à petit train. fers,dansïamoureufc.
peine
Lesfoins dutendre amour3,,. ledépit&lahaine>
Jt mords,je
pique,& répands du venin,
.,
Dont le poison a tant, de
violence,
Qu'il revient vivement
sur celui quile lance.
he buveurtransportédes
douceursde Baccus,
Vient chanter avec moy
la douceur de sonjus.
Cejlmoy qui fous laloy
,
de cette rime obscure
Te viens,cacher ici cette
sombre peinture.
C'est chercher trop longtemps, leffeur trop
curieux
,
QHOJ tu ne me vois pas ?
-
jefuis devanttes
yeux..
Parodie de l'Enigme du
mois passé, le Vers de
laPoëjîe.
L E Vers, selon larime;
est ou mâle, oufemelle,
Quiseseparent rarement,
Et pensent peu differemmtnt,
Tant l'un est pour l'autre
fidelle.
Selon leterroiroùjesuis,
Dit le Vers, jeproduis,
de bons oumauvais
fruits:
-
'Tantôt,tendre &galant,
&quelquefoitbarbare,
Jechemined'unpasinégal
, & bizarre,
^Tantôt triste &chagrin,
tantôt joyeux,plaifant,
Tantôtfaisant éloge,&
tantôt médisant.
Quand je suis serieux ,
quandj'ai dela trijr -
,
r tesie
sifors mon corps plusentendu
Sur plus de piedsest rè~
panai*:
Maisloin d'augmenter
mavtttfie,
je n'en vais que plus gravement.
Quandje suis gai,quand
j'ai de l'enjoûment,
Alors moncorps& ma
'- figure
Sontuneftrucr
ture,
Et ne marchentqu'à petit train. fers,dansïamoureufc.
peine
Lesfoins dutendre amour3,,. ledépit&lahaine>
Jt mords,je
pique,& répands du venin,
.,
Dont le poison a tant, de
violence,
Qu'il revient vivement
sur celui quile lance.
he buveurtransportédes
douceursde Baccus,
Vient chanter avec moy
la douceur de sonjus.
Cejlmoy qui fous laloy
,
de cette rime obscure
Te viens,cacher ici cette
sombre peinture.
C'est chercher trop longtemps, leffeur trop
curieux
,
QHOJ tu ne me vois pas ?
-
jefuis devanttes
yeux..
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Résumé : Parodie de l'Enigme du mois passé, le Vers de la Poësie.
Le texte 'Le Vers de la Poëjîe' est une parodie qui explore les caractéristiques du vers en poésie. Il distingue deux types de vers : mâle et femelle, qui se ressemblent beaucoup. Le vers affirme que sa qualité dépend de son terroir, produisant des fruits bons ou mauvais. Son comportement est variable : il peut être tendre et galant, barbare, triste, ou joyeux et plaisant. Sa forme change selon son état : sérieux ou gai. Lorsqu'il est sérieux, il s'étend sur plus de pieds, mais cela n'augmente pas sa valeur. Lorsqu'il est gai, il avance lentement. Le vers peut également mordre, piquer et répandre du venin, dont le poison revient sur celui qui le lance. Il accompagne le buveur sous l'influence de Bacchus. Le texte se conclut par une énigme : 'C'est chercher trop longtemps, le lecteur trop curieux, que tu ne me vois pas ? - je suis devant tes yeux.'
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3247
p. 192-195
ENIGME burlesque.
Début :
Tout ainsi qu'un Regent explique [...]
Mots clefs :
Selle
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME burlesque.
ENIGME
burlesque..
Tout ainsî qu'unRegent
explique
Quelemotdecannes'applique
uiubâtonfotuten du vieil.',
lard,
Comme à iponfe, du ca- nards
AïnsiCauteur de cette Erimtie
Quine,fiaitpoint derime
me en igme,
Faitparler sous un mot
plusieursindividus.
Si pareilsmots sont dl..
fendu?,
Et mêmeen Enigmecomique, Jeprens,pourm'excuser
licence énigmatique.
Jesuisfaitepour le reposé Jefatigue à la longueEcoliers & Héros ;
L'on me brode & ionme
rabotte; ,
Sansmoy le joli Savenir
Aurait moins de constance la motte,
-
Etrenoncerouan-métier.
Entredtuxammaux se
- fais de -longs voyages
J'babiteendepmw&t menagesy
Je brilledamnes carousels
J'aidis'vêitrnens telsqye
.cF
..1.,..
v
fteJs. vivante-guja >nsu
kmortc
JMefaitrepoferoutracer;
J'embrjfJe c?!mqui me
a.r>v
Et porte *Eî.p-ortebiencelui t:e/ui c^i
sçaitbienm*embraser*-
burlesque..
Tout ainsî qu'unRegent
explique
Quelemotdecannes'applique
uiubâtonfotuten du vieil.',
lard,
Comme à iponfe, du ca- nards
AïnsiCauteur de cette Erimtie
Quine,fiaitpoint derime
me en igme,
Faitparler sous un mot
plusieursindividus.
Si pareilsmots sont dl..
fendu?,
Et mêmeen Enigmecomique, Jeprens,pourm'excuser
licence énigmatique.
Jesuisfaitepour le reposé Jefatigue à la longueEcoliers & Héros ;
L'on me brode & ionme
rabotte; ,
Sansmoy le joli Savenir
Aurait moins de constance la motte,
-
Etrenoncerouan-métier.
Entredtuxammaux se
- fais de -longs voyages
J'babiteendepmw&t menagesy
Je brilledamnes carousels
J'aidis'vêitrnens telsqye
.cF
..1.,..
v
fteJs. vivante-guja >nsu
kmortc
JMefaitrepoferoutracer;
J'embrjfJe c?!mqui me
a.r>v
Et porte *Eî.p-ortebiencelui t:e/ui c^i
sçaitbienm*embraser*-
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3248
p. 195-208
CONTRE-PARTIE du procés de Lion. LA PETITE FILLE à deux peres.
Début :
Un jeune Officier devint amoureux d'une jeune personne appellée [...]
Mots clefs :
Mère, Fille, Lyon, Deux pères, Officier amoureux, Fidélité, Marianne, Juge, Procès, Loi
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texteReconnaissance textuelle : CONTRE-PARTIE du procés de Lion. LA PETITE FILLE à deux peres.
CONTRE-PARTII
duprocès deLion.
LA PETITE FILLE.
àdeux feres, UN -
jeuneOfficier devint amoureux d'une jeune
personne appellée Marianne ;elle: lepréféra à un
vieux Bourgeoistrés-opulent. CetOScierecoic si
bienfait & si pauvre,
qu'il fit. compassionà une
riche veuve,, ni jeune, ni
belle, mais d'un bon natu- rel. Elle eut autant d'envie
de faire la fortune de l'Ofsicier, que l'Officier enavoit defairecelle de Marianne: mais quel parti
prendre ?
S'épouser sans
bIen, c'étoit se rendremiserablesépouserle vieillard
& lavieille,c'étoit sacrifierleur bonheur pour des
richesses nos jeunes amans
ne pouvoient s'y resoudre.
Cependant le vieillard &
la vieille les pressoientfort,
ôc le mauvais état de leurs
adiréslesprenant encore
davantage, ilsse conseillejent
enfin
l'un àl'autre ce
qu'ils ne pouvaient se resoudre d'executer :ce fut;
d'épouser ceux qui pouvoient leur donner moyen
d'être quelque jour l'un &
l'autre bienà leur aise; car
quoyqu'ils ne souhaitassent
pas en se mariant de devenir bientôt veufs, le grand
âge du Bourgeois & de la
veuve devoirprévenir leur
souhait en peu d'années. Ils
prirent donc la verrueufe
refollition de ne se jamais,
voir,dés, qu'ils auroient
promis chacunà leur vieille
moitié une fidélité inviolable. Ilsalut se separer
que ne se dirent point ces
tendres amans! que de soûpirs ! que de larmes ! La,,
douleur d'une separationsi
cruelle redoubla leur ten.
dresse, & troubla leur rarson. L'Officier perditlerespeét
,
Marianne perdit la
ttamqnrane;ils ne se poffedoientplus. Jenesçaicomment ilsse separerent:mais
ils promirentde se revoir
encore; cependant levieillard & la vieille vouloient
terminer leurs mariages;
les jeunes remettoienttoujours aulendemain; & de
lendemainen lendemain ils
auroient;différé. toute leur
vie,sansunecrainte fecrece
qui obligea Marianne de
conclure les noces au plûtôfcv Elle n'y perdit pas un
moment,&au moyen de
cette diligence levieillard
eut lignée justement au
bout de neuf mois.
,
L'Officier s'étoit marié
dés le même jour à cette
vieille veuve, enquil'amour fit par miraclel'effet
de la jeunesse;car à 60. ans,..
dit-on, elle accoucha d'une:
fille, à qui ayant donné le
peu de chaleur naturelle
quilui restoit, ellemourut à
rinftantj&rÔfficier se trouvant pere & veuf en même
jour, se fit un plaisir de
-
don.
ner secretement cette fille
à nourrir à la même nourrice qui nourrissoitdéjà
celle de Marianne. Ensuite
roncier partit pour la
guerre, parce que la vertueuseMarianne nevouloir
:
point le voir tant. que [olt;
mari vivroit,
Peu de temps après le
vieillard & Marianne sa
femme furent,obligez dé
faire un longvoyage pour des affaires importantes;
en tprie que lesdeux petites
filles resterent en nourrice
ensèmble, & l'une des deux
ecant morte peu aprés,
la nourrice avare voyant la
mere 6c tes, deuxperes absens, continua de se faire
payer des deux côtex lapensîôn de celle qui restoit
;
mais; l'embarras fut que là*
nourrice étant morteenfuite subitement. la fille, qui pouvoiravoirquatre oucinqans,resta entre
les mainsd'une voisine,qui
s'en chargea pour tâcherde
tirer encoreles deux pensions.Mais l'Officier revint
Bientôtde l'armée, & s'empara dela petitefille, qu'il
crut de bonne foy être celle
qu'ilavoit euë deson mariage, parce quelle avoit
beaucoup de son air.
-
Il faut remarquer que
personne ne sçavoit plus véritablement àqui elle, ap-
-.
«
p^fceaoic :la jeune mere ficeles deuxperes ne l'avoient,
point vuedepuis sa naissance, 6c cela doiuia lieu à.
un grand procès
; car le
vieillardde retour
,.
voulut
avoir le fruit desonmariage ,
dontl'Officiers'étoit
emparé.Onplaida la causè,
quelquesJuges opinerenc.x
~t~c~M/~ de iobfeuritêimfmttrairitrépandissur
xt4tte affaire
y
l'enfant reftttroit au perc leplusriche parcemieux qu'iletoitélever. en ÇÏAÏ de III
Un autre Juge, plusér
claire, demanda si la petite
fille n'avoit point encore VIL la mere ; on Ion. réponditque
-
Il nousresse donc,dit ce
*
Jpge, deux moyens de con
noitresi la femme du vieillard
te mere ou non. Le premier, *
cVyî la ressemblance,quenous
examineron dans lafuite.
Vautre moyen,.t'ifl qu'il!
fautmettre la petite fille au
milieu d'une douzaine dam..dtres du mêmeâge, v', qu'on
.l(S amene toutes ensemble. deJ
vant nous.
On!executa l'arrêtcom-
rne ce dernierJuge. l'avoit
prononcé; onamena à
laudience suivante cette troupe de petitesfilles,l'ondit
-"a lamere de choisir celle
de toutespour qui elle se
sentoit le plus d'inclination
naturelle,&ellechoisitjustement entre toutes la pe- tite filleen question.
Je sçavoisbien, dit le Juge,quel'instinctferoit meilleurJuge
que moy :
la ressemblnceparfaitequeje vois entre lamere & lafillemepersuade encore que
Cinfliniléfl
veritable.
Les deuxperescepenJant etoieil'tns à ce
jugement. Le vieillard
,,, -transporté de joye qu'on feûtjugépubliquement qu'à
sonâge il pouvoitêtre >
pere,
courut pour embrasser la
;;petite fille
;
maiselle eut
peur, & s'écria en le repoussant: Ah
ce n'est point là monpapa, j'aime bien mieux
celui.ci;continuait-elle, en
se tournant vers l'Officier,
qu'elle courutembrasser ;
ahjevois bien que celui-ci est
mon "iraipapa.
Cet évenementimprévu
embarassaquelques-uns des oient-.:tdHoie,nt-ils i si s,t
CinjlinB a donnél'enfant àla
•
mere.tSPau-vieill.irdy le même
injlinÛ taaujji donné a
l'Ofsficier :
ainjïcelanedécidé
rIen.
.,Ol\JNt queIey pluscensez opinerent pour le premierinstinct; parce que la
inerc' étant designée sûrementparl'instinct
,
&le
pere demontréparlemariage avec la mere,ilfaloit
suivrelaloyà l'égard du
pere,&non l'instinct. En
effetcen'estpasla faute des
.)uges si la loy ne s'accorde
pastoûjours avec l'instinct.
duprocès deLion.
LA PETITE FILLE.
àdeux feres, UN -
jeuneOfficier devint amoureux d'une jeune
personne appellée Marianne ;elle: lepréféra à un
vieux Bourgeoistrés-opulent. CetOScierecoic si
bienfait & si pauvre,
qu'il fit. compassionà une
riche veuve,, ni jeune, ni
belle, mais d'un bon natu- rel. Elle eut autant d'envie
de faire la fortune de l'Ofsicier, que l'Officier enavoit defairecelle de Marianne: mais quel parti
prendre ?
S'épouser sans
bIen, c'étoit se rendremiserablesépouserle vieillard
& lavieille,c'étoit sacrifierleur bonheur pour des
richesses nos jeunes amans
ne pouvoient s'y resoudre.
Cependant le vieillard &
la vieille les pressoientfort,
ôc le mauvais état de leurs
adiréslesprenant encore
davantage, ilsse conseillejent
enfin
l'un àl'autre ce
qu'ils ne pouvaient se resoudre d'executer :ce fut;
d'épouser ceux qui pouvoient leur donner moyen
d'être quelque jour l'un &
l'autre bienà leur aise; car
quoyqu'ils ne souhaitassent
pas en se mariant de devenir bientôt veufs, le grand
âge du Bourgeois & de la
veuve devoirprévenir leur
souhait en peu d'années. Ils
prirent donc la verrueufe
refollition de ne se jamais,
voir,dés, qu'ils auroient
promis chacunà leur vieille
moitié une fidélité inviolable. Ilsalut se separer
que ne se dirent point ces
tendres amans! que de soûpirs ! que de larmes ! La,,
douleur d'une separationsi
cruelle redoubla leur ten.
dresse, & troubla leur rarson. L'Officier perditlerespeét
,
Marianne perdit la
ttamqnrane;ils ne se poffedoientplus. Jenesçaicomment ilsse separerent:mais
ils promirentde se revoir
encore; cependant levieillard & la vieille vouloient
terminer leurs mariages;
les jeunes remettoienttoujours aulendemain; & de
lendemainen lendemain ils
auroient;différé. toute leur
vie,sansunecrainte fecrece
qui obligea Marianne de
conclure les noces au plûtôfcv Elle n'y perdit pas un
moment,&au moyen de
cette diligence levieillard
eut lignée justement au
bout de neuf mois.
,
L'Officier s'étoit marié
dés le même jour à cette
vieille veuve, enquil'amour fit par miraclel'effet
de la jeunesse;car à 60. ans,..
dit-on, elle accoucha d'une:
fille, à qui ayant donné le
peu de chaleur naturelle
quilui restoit, ellemourut à
rinftantj&rÔfficier se trouvant pere & veuf en même
jour, se fit un plaisir de
-
don.
ner secretement cette fille
à nourrir à la même nourrice qui nourrissoitdéjà
celle de Marianne. Ensuite
roncier partit pour la
guerre, parce que la vertueuseMarianne nevouloir
:
point le voir tant. que [olt;
mari vivroit,
Peu de temps après le
vieillard & Marianne sa
femme furent,obligez dé
faire un longvoyage pour des affaires importantes;
en tprie que lesdeux petites
filles resterent en nourrice
ensèmble, & l'une des deux
ecant morte peu aprés,
la nourrice avare voyant la
mere 6c tes, deuxperes absens, continua de se faire
payer des deux côtex lapensîôn de celle qui restoit
;
mais; l'embarras fut que là*
nourrice étant morteenfuite subitement. la fille, qui pouvoiravoirquatre oucinqans,resta entre
les mainsd'une voisine,qui
s'en chargea pour tâcherde
tirer encoreles deux pensions.Mais l'Officier revint
Bientôtde l'armée, & s'empara dela petitefille, qu'il
crut de bonne foy être celle
qu'ilavoit euë deson mariage, parce quelle avoit
beaucoup de son air.
-
Il faut remarquer que
personne ne sçavoit plus véritablement àqui elle, ap-
-.
«
p^fceaoic :la jeune mere ficeles deuxperes ne l'avoient,
point vuedepuis sa naissance, 6c cela doiuia lieu à.
un grand procès
; car le
vieillardde retour
,.
voulut
avoir le fruit desonmariage ,
dontl'Officiers'étoit
emparé.Onplaida la causè,
quelquesJuges opinerenc.x
~t~c~M/~ de iobfeuritêimfmttrairitrépandissur
xt4tte affaire
y
l'enfant reftttroit au perc leplusriche parcemieux qu'iletoitélever. en ÇÏAÏ de III
Un autre Juge, plusér
claire, demanda si la petite
fille n'avoit point encore VIL la mere ; on Ion. réponditque
-
Il nousresse donc,dit ce
*
Jpge, deux moyens de con
noitresi la femme du vieillard
te mere ou non. Le premier, *
cVyî la ressemblance,quenous
examineron dans lafuite.
Vautre moyen,.t'ifl qu'il!
fautmettre la petite fille au
milieu d'une douzaine dam..dtres du mêmeâge, v', qu'on
.l(S amene toutes ensemble. deJ
vant nous.
On!executa l'arrêtcom-
rne ce dernierJuge. l'avoit
prononcé; onamena à
laudience suivante cette troupe de petitesfilles,l'ondit
-"a lamere de choisir celle
de toutespour qui elle se
sentoit le plus d'inclination
naturelle,&ellechoisitjustement entre toutes la pe- tite filleen question.
Je sçavoisbien, dit le Juge,quel'instinctferoit meilleurJuge
que moy :
la ressemblnceparfaitequeje vois entre lamere & lafillemepersuade encore que
Cinfliniléfl
veritable.
Les deuxperescepenJant etoieil'tns à ce
jugement. Le vieillard
,,, -transporté de joye qu'on feûtjugépubliquement qu'à
sonâge il pouvoitêtre >
pere,
courut pour embrasser la
;;petite fille
;
maiselle eut
peur, & s'écria en le repoussant: Ah
ce n'est point là monpapa, j'aime bien mieux
celui.ci;continuait-elle, en
se tournant vers l'Officier,
qu'elle courutembrasser ;
ahjevois bien que celui-ci est
mon "iraipapa.
Cet évenementimprévu
embarassaquelques-uns des oient-.:tdHoie,nt-ils i si s,t
CinjlinB a donnél'enfant àla
•
mere.tSPau-vieill.irdy le même
injlinÛ taaujji donné a
l'Ofsficier :
ainjïcelanedécidé
rIen.
.,Ol\JNt queIey pluscensez opinerent pour le premierinstinct; parce que la
inerc' étant designée sûrementparl'instinct
,
&le
pere demontréparlemariage avec la mere,ilfaloit
suivrelaloyà l'égard du
pere,&non l'instinct. En
effetcen'estpasla faute des
.)uges si la loy ne s'accorde
pastoûjours avec l'instinct.
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Résumé : CONTRE-PARTIE du procés de Lion. LA PETITE FILLE à deux peres.
Le texte raconte l'histoire d'un jeune officier amoureux de Marianne, une jeune femme qu'il préfère à un vieux bourgeois riche. Une riche veuve, bienveillante mais ni jeune ni belle, souhaite également aider l'officier. Les deux jeunes amants, confrontés à des pressions et des difficultés financières, décident de se marier chacun avec l'aîné de l'autre pour assurer leur avenir, promettant de ne jamais se revoir après leur mariage. Marianne épouse rapidement le vieillard, qui décède neuf mois plus tard. L'officier épouse la veuve, qui donne naissance à une fille avant de mourir. L'officier confie sa fille à la même nourrice que celle de Marianne. Marianne refuse de voir l'officier tant que son mari est en vie. Peu après, Marianne et son beau-père doivent partir en voyage, laissant les deux filles chez la nourrice. À la mort de la nourrice, une voisine prend en charge la fille restante pour percevoir les deux pensions. L'officier revient de la guerre et récupère la petite fille, croyant qu'elle est la sienne. Un procès s'ensuit entre les deux pères pour déterminer la véritable filiation de l'enfant. Un juge propose de laisser la mère choisir son enfant parmi plusieurs filles. Marianne reconnaît immédiatement sa fille. Les juges, bien que divisés, décident de suivre la loi, attribuant l'enfant au père légitime, le vieillard. Cependant, l'enfant refuse le vieillard et court vers l'officier, affirmant qu'il est son vrai père.
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3249
p. 208-211
MORTS.
Début :
Messire de Marboeuf, President au Mortier dans le Parlement de [...]
Mots clefs :
Marboeuf, Parlement de Bretagne, Le Roux d'Infreville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Messire de Marbœuf,
President au Mortier dans leParlement de Bretagne,
mourut le 26. Juillet 1712.. âgé d'environ soixante ans.
Son integrité &sagrande
vertu l'ont fait regretter de
tout le monde. Il étcit d'unedes plus anciennes & des
plus illustres familles de
cette Province, tant dans
la Robe que dansl'Epée; &
étoit
étoit petit-fils de ce fameux
Marbœuf,President au même Parlement, qui a eu
trentedeux enfans presque tous vivans ensemble.
Celui-ci laisse trois enfans,
dont deux ont pris le parti
de. l'Egliseou du Cloître,
le troisiémeest encore trop
jeunepour posseder laCharge de President. Il avoit
pour freres l'Abbé de Langonet de Marbœuf, le President du Gué de Marbœuf,
leComte de Marbœuf,Bri-
»
gadier desarméesduRoy,
Se, Colonel du regiment de
dragons de Bretagne; deux
freres Chevaliers de Malte,
dont l'un est à present Commandeur;trois fœurs, dont
lune est veuve du Marquis
de Quebriac,l'autre est
veuve du Marquisde Birague, la troisiéme est Reli-.:
gieufe de laVisitation de
":. Rennes en Bretagne. Ra.
bine de. Marbœuf, sa tante, qui étoitune de ces
trente-deux enfans,avoit
épousé le Marquis de la Roche de Kernezne, second
Marquis de Bretagne, dont
il y a
unpetit-filsquiap-
prend actuellement ses exercices.
F. Loüis le Roux d'Infreville, Chevalier de Malte, le plus ancienChefd'efcadre des armées navales
du Roy, qu'ilservoit en
qualité deCapitaine de vaiseau depuisquarante- trois
ans, mourutà lnfreville le
23. Juillet, âgé de soixante
&dix ans.
Messire de Marbœuf,
President au Mortier dans leParlement de Bretagne,
mourut le 26. Juillet 1712.. âgé d'environ soixante ans.
Son integrité &sagrande
vertu l'ont fait regretter de
tout le monde. Il étcit d'unedes plus anciennes & des
plus illustres familles de
cette Province, tant dans
la Robe que dansl'Epée; &
étoit
étoit petit-fils de ce fameux
Marbœuf,President au même Parlement, qui a eu
trentedeux enfans presque tous vivans ensemble.
Celui-ci laisse trois enfans,
dont deux ont pris le parti
de. l'Egliseou du Cloître,
le troisiémeest encore trop
jeunepour posseder laCharge de President. Il avoit
pour freres l'Abbé de Langonet de Marbœuf, le President du Gué de Marbœuf,
leComte de Marbœuf,Bri-
»
gadier desarméesduRoy,
Se, Colonel du regiment de
dragons de Bretagne; deux
freres Chevaliers de Malte,
dont l'un est à present Commandeur;trois fœurs, dont
lune est veuve du Marquis
de Quebriac,l'autre est
veuve du Marquisde Birague, la troisiéme est Reli-.:
gieufe de laVisitation de
":. Rennes en Bretagne. Ra.
bine de. Marbœuf, sa tante, qui étoitune de ces
trente-deux enfans,avoit
épousé le Marquis de la Roche de Kernezne, second
Marquis de Bretagne, dont
il y a
unpetit-filsquiap-
prend actuellement ses exercices.
F. Loüis le Roux d'Infreville, Chevalier de Malte, le plus ancienChefd'efcadre des armées navales
du Roy, qu'ilservoit en
qualité deCapitaine de vaiseau depuisquarante- trois
ans, mourutà lnfreville le
23. Juillet, âgé de soixante
&dix ans.
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Résumé : MORTS.
Le texte évoque le décès de deux personnalités notables. Messire de Marbœuf, Président au Parlement de Bretagne, est décédé le 26 juillet 1712 à environ soixante ans. Son intégrité et sa vertu ont été universellement regrettées. Issu d'une des plus anciennes familles de Bretagne, il était petit-fils d'un autre Président au Parlement de Bretagne, connu pour avoir eu trente-deux enfants. Messire de Marbœuf laisse trois enfants, dont deux ont choisi la vie ecclésiastique, et un trop jeune pour succéder à sa charge. Il avait également plusieurs frères et sœurs occupant des postes prestigieux, comme Abbé, Président, Comte, Brigadier des armées du Roi, et Chevaliers de Malte. Une de ses tantes, Rabine de Marbœuf, avait épousé le Marquis de la Roche de Kernezne. Par ailleurs, François Louis le Roux d'Infreville, Chevalier de Malte et le plus ancien Chef d'escadre des armées navales du Roi, est décédé à Infreville le 23 juillet à l'âge de soixante-dix ans. Il servait en qualité de Capitaine de vaisseau depuis quarante-trois ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3250
p. 211-216
DONS DU ROY.
Début :
Le 15. Août le Roy nomma à l'Evêché de Toulon [...]
Mots clefs :
Dons, Evêché de Toulon, Abbayes, Abbé du Crevy, Prieuré
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texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONSDVROY.
Lei5.AoûtleRoynom-
ma à l'Evêché de Toulon
l'Abbé de Montauban
Grand Vicaire d'Apt.
Et donna l'Abbaye de
Vaux-Cernay, Ordre de
Cîteaux, Diocese de Pa":
ris, vacance par lamort de
Messire LoüisArmand
Bonnin de Chalucet,Evêque deToulon,àl'Abbé
de Broglio, Agent general
du Clergé.
Cette Abbaye est à huit
lieuës de Paris, & à une
lieuë &demiedeChevreuse, à l'occident d'hyver. Elle
fut fondée en mS. par- le
.,
Comte de Nelle, Connêcâble de France, &par sa
femme nommée Eve.
L'Abbaye de Lezat, Ord^e de saint Benoît, DiocesedeRieux, vacantepar
la mort de l'Abbé de Crussold'Uzez, Chanoine de
-
Strasbourg
,
aFAbbedeBe
rulle*
UAbbàyc deS.Paulde
Verdun, Ordre de Prémon
tré, vacante par la mort de
l'AbbéMolé, AbbédeSte
.: Croix
-
de Bordeaux
, -
au..
Pere Etheard
,
-
Abbé de la.
L'Abbaye du Rivet,Ordrrc deCîteaux
,
Diocese
de Bazas,auReverendPere
Jourdan de Fleins.
-
Il est d'une des meilleur
res famillesd'Angers,allié
a toutcequ'il ya de plus
distingué danslaNoblesse.
de la Province d'Anjou. Il
/efitReligieux en l'Abbaye
dePontron
: peu de temps
aprèsqu'il fut Prêtre on le
|ïc;Soupripir. Il fut choisi
g$urêtreDiredeurdesDa-
mes Religieuses de l'Abaye.
Royale de Panthemont,
dans le Fauxbourg faine,
Germain. Il s'est acquitté
de cet employ pendant
-
quinze ans; ensuite il fut
;
fait Prieur de l'Abbaye de
Lepau, proche laville du
Mans.
L'Abbaye de Gendras,
Ordre de saint Benoît, Diocese de Nîmes 3à l'Abbé de
Maniban.
,
LePrieurédeVauxàl'Evêque d'Arethuse.
1.
Le Prieuré de saint Léonard àl'AbbédeMaranzac.
L'Abbaye de laVirgini- té, Ordre de Cîteaux,Diocefedu Mans, à la Dame de
Preaux, Religieuse; de la..
due Abbaye.
Le 11. Août l'Abbé du
Crevy fut sacréEvêque du
Mans, dans la Chapelle du
Noviciat des Jesuites, par
l'Evêque de Tournay
,
asfifié des Evêques deQuimpçr& de Rennes.
Lei5.AoûtleRoynom-
ma à l'Evêché de Toulon
l'Abbé de Montauban
Grand Vicaire d'Apt.
Et donna l'Abbaye de
Vaux-Cernay, Ordre de
Cîteaux, Diocese de Pa":
ris, vacance par lamort de
Messire LoüisArmand
Bonnin de Chalucet,Evêque deToulon,àl'Abbé
de Broglio, Agent general
du Clergé.
Cette Abbaye est à huit
lieuës de Paris, & à une
lieuë &demiedeChevreuse, à l'occident d'hyver. Elle
fut fondée en mS. par- le
.,
Comte de Nelle, Connêcâble de France, &par sa
femme nommée Eve.
L'Abbaye de Lezat, Ord^e de saint Benoît, DiocesedeRieux, vacantepar
la mort de l'Abbé de Crussold'Uzez, Chanoine de
-
Strasbourg
,
aFAbbedeBe
rulle*
UAbbàyc deS.Paulde
Verdun, Ordre de Prémon
tré, vacante par la mort de
l'AbbéMolé, AbbédeSte
.: Croix
-
de Bordeaux
, -
au..
Pere Etheard
,
-
Abbé de la.
L'Abbaye du Rivet,Ordrrc deCîteaux
,
Diocese
de Bazas,auReverendPere
Jourdan de Fleins.
-
Il est d'une des meilleur
res famillesd'Angers,allié
a toutcequ'il ya de plus
distingué danslaNoblesse.
de la Province d'Anjou. Il
/efitReligieux en l'Abbaye
dePontron
: peu de temps
aprèsqu'il fut Prêtre on le
|ïc;Soupripir. Il fut choisi
g$urêtreDiredeurdesDa-
mes Religieuses de l'Abaye.
Royale de Panthemont,
dans le Fauxbourg faine,
Germain. Il s'est acquitté
de cet employ pendant
-
quinze ans; ensuite il fut
;
fait Prieur de l'Abbaye de
Lepau, proche laville du
Mans.
L'Abbaye de Gendras,
Ordre de saint Benoît, Diocese de Nîmes 3à l'Abbé de
Maniban.
,
LePrieurédeVauxàl'Evêque d'Arethuse.
1.
Le Prieuré de saint Léonard àl'AbbédeMaranzac.
L'Abbaye de laVirgini- té, Ordre de Cîteaux,Diocefedu Mans, à la Dame de
Preaux, Religieuse; de la..
due Abbaye.
Le 11. Août l'Abbé du
Crevy fut sacréEvêque du
Mans, dans la Chapelle du
Noviciat des Jesuites, par
l'Evêque de Tournay
,
asfifié des Evêques deQuimpçr& de Rennes.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le document détaille diverses nominations et vacances d'abbayes et de prieurés en France au XVIIIe siècle. Le 5 août, le roi nomma l'Abbé de Montauban Grand Vicaire d'Apt et attribua l'Abbaye de Vaux-Cernay, de l'Ordre de Cîteaux, à l'Abbé de Broglio. Cette abbaye est située à huit lieues de Paris et à une lieue et demie de Chevreuse, fondée au XIe siècle par le Comte de Nelle et son épouse Eve. D'autres nominations incluent l'Abbaye de Lezat, de l'Ordre de Saint Benoît, attribuée à l'Abbé de Berulle, et l'Abbaye de Saint-Paul de Verdun, de l'Ordre de Prémontré, attribuée au Père Etheard. L'Abbaye du Rivet, de l'Ordre de Cîteaux, fut donnée au Père Jourdan de Fleins, issu d'une famille distinguée d'Angers. Ce dernier était également Directeur des Dames Religieuses de l'Abbaye Royale de Panthemont et Prieur de l'Abbaye de Lepau. L'Abbé de Maniban fut nommé à l'Abbaye de Gendras, de l'Ordre de Saint Benoît. Le 11 août, l'Abbé du Crevy fut sacré Évêque du Mans par l'Évêque de Tournay, assisté des Évêques de Quimper et de Rennes.
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