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Résultats : 3 texte(s)
1
p. 262-264
Copie de la Lettre de Monsieur le Maréchal de Villars. Au Camp de Denain ce 31. Juillet.
Début :
Marchienne se rendit hier dans le temps que M. le [...]
Mots clefs :
Denain, Marchiennes, Maréchal de Villars
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texteReconnaissance textuelle : Copie de la Lettre de Monsieur le Maréchal de Villars. Au Camp de Denain ce 31. Juillet.
Copie de la Lettre de Monfieur le Maréchal
de Villars.
Au Camp de Denain ce 31 .
Fuiller.
Marchienne ſe rendit
hier dans le temps que M.
le Maréchal de Villars , qui
étoit à la tranchée , donnoit
les ordres pour l'emporter ;
il étoit défendu par fix bataillons , dont il y en a
deux de 800 hommes cha
cun , & tous les autres au
GALANT. 263
moins de 5. à 600. hommes
détachez de l'armée, & trois
Efcadrons de Carabiniers
de Sechella Palatin : il y a
plus de cent dix Belandres ,
outre les quarante, qui ont
été menées à Condé, toutes
chargées de gros canons ,
poudres & munitions de
guerre & de bouche , plus
de mille matelats ,
l'Hôpital de l'Armée des
ennemis & les Commiffaires de
tout
guerre & de vivres ,
ils font tous prifonniers de
guerre; on compte que M.
le Maréchal de Villars afait
264 MERCURE
plus de 8000. Prifonniers ,
qu'il a envoyez en France
en deux fois, & plus de 400.
Officiers.
de Villars.
Au Camp de Denain ce 31 .
Fuiller.
Marchienne ſe rendit
hier dans le temps que M.
le Maréchal de Villars , qui
étoit à la tranchée , donnoit
les ordres pour l'emporter ;
il étoit défendu par fix bataillons , dont il y en a
deux de 800 hommes cha
cun , & tous les autres au
GALANT. 263
moins de 5. à 600. hommes
détachez de l'armée, & trois
Efcadrons de Carabiniers
de Sechella Palatin : il y a
plus de cent dix Belandres ,
outre les quarante, qui ont
été menées à Condé, toutes
chargées de gros canons ,
poudres & munitions de
guerre & de bouche , plus
de mille matelats ,
l'Hôpital de l'Armée des
ennemis & les Commiffaires de
tout
guerre & de vivres ,
ils font tous prifonniers de
guerre; on compte que M.
le Maréchal de Villars afait
264 MERCURE
plus de 8000. Prifonniers ,
qu'il a envoyez en France
en deux fois, & plus de 400.
Officiers.
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Résumé : Copie de la Lettre de Monsieur le Maréchal de Villars. Au Camp de Denain ce 31. Juillet.
Le 31 juillet, le Maréchal de Villars rapporte la reddition de Marchienne. Six bataillons, trois escadrons de Carabiniers et plus de cent dix Belandres défendaient la ville. Plus de 8 000 prisonniers, dont 400 officiers, ont été envoyés en France. Des munitions, des matelas et l'hôpital ennemi ont été capturés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 227-247
EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
Début :
I. Il y aura une Paix Chrestienne universelle & une [...]
Mots clefs :
Roi, Empereur, Traité, Guerre, Empire, Droits, Électeur, Dépendances, Généraux, Ratifications
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
EXTRAIT du Traité de
Paix conclud entre le Roy
& l'Empereur , le 6. Mars
dernier.
I.
IL y aura une Paix Chreftienne
univerfelle & une
amitié perpetuelle & fincere
entre fa, Majefté Imperiale
& le Roy Tres-
Chreftien .
228 MERCURE
II.
Il y aura un perpetuel
oubli & Amniftie de ce qui
s'eft fait dans cette
guerre .
III.
fi
Les Traitez de Weftphalie
, de Nimegue & de Rifwick
, feront executez
ce n'eft en ce qu'il y fera
expreffément derogé.
IV.
Le Roy rendra à l'Empereur
le vieux Brifach &
toutes fes dependances fituées
à la droite du Rhin ,
celles qui font à gauche demeurant
au Roy avec le
Fort du Mortier
.
GALANT. 2292
V.
Le Roy rendra auffi Fribourg
en l'eftat où il eft ,
avec tous les Forts , toutes
les archives & autres efcritures.
VI. MAT
རཱང ༔
>
Le Fort de Kell fera
pareillement rendu ; & le
Fort de la Pile & autres
jufqu'au Fort Louis , feront
rafez , fans qu'ils puiffent
eftre reftablis , & la navigation
du Rhin demeurera
11 libre , fans qu'on y puiffe :
d exiger de nouveaux droits,
230 MERCURE
VII.
Brifach , Fribourg &
Kell , feront rendus de
bonne foy , avec l'artillerie
qui y eftoit.
VIII .
Le Roy fera rafer les
fortifications faite vis à vis
d'Huningue & dans l'iſle ,
& demolir le Pont conftruit
en cet endroit , de mefme
du Pont qui conduit du
Fort Louis , au Fort de Se
lingen , qui ſera auffi raſé ,
& que le Fort Loüis demeurera
au Roy Tres-
Chreftien
.
GALANT . 231
IX .
Le Roy fera auffi rafer
les fortifications de Birſch
& de Hombourg , qui ne
pourront eftre reftablies.
X.
Tous les lieux cy- deffus
nommez , feront rendus
trente jours aprés le Traité
à faire entre l'Empereur ,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien,
XI.
Les places qui doivent
eftre demolies , le feront au
plus tard , deux mois aprés
Ï'eſchange des ratifications.
"
{
132 MERCURE
XII.
Le Roy promet d'executer
le Traité de Rifwick , & de
rendre tout ce quia efté pris
ou confifqué fur quelque
Prince ou Eftat .
XIII .
Reciproquement
l'Empereur
confent que le Roy
jouiffe de Landau & de ſes
dependances
, comme il en
jouiſſoit avant la guerre ,
fe faifant fort d'obtenir le
confentement
& l'approbation
de l'Empire.
XIV .
Le Roy reconnoiſtra
la
dignité
GALANT. 233
I
dignité Electorale dans la
Maifon de Brunswich Ha
nover.
XV.i
L'Electeur de Cologne
& l'Electeur de Baviere fe
ront reftablis dans tous
leurs Eftats ,
dignitez
rangs , prerogatives
, &
droits , comme ils en jouif
foient avant la guerre. On
leur rendra de bonne foy
tous leurs meubles , pierre-
I ries & autres effets , com-
DJ
me , auffi l'artillerie & les
munitions fpecifiées dans
les Inventaires. L'Electeur
་
Avril
1714.
V
$
234 MERCURE
de Cologne fera reftabli
dáns fon Archevefché de
Cologne, dans fes Evefchez
d'Hildesheim , de Ratifbo
ne , de Liege & dans fa Prevofté
de Berchtholfgaden
,
& il n'y aura dans Bonne
en temps de Paix , que les
Gardes de l'Electeur , mais
en temps de guerre l'Empereur
y pourra mettre les
troupes neceffaires. Ces
deux Princes feront tenus
de demander & de prendre
de l'Empereur le renouvellement
de l'inveftiture
de leurs Electorats , Princi
A
GALANT 235
5
1
I
pautez , Fiefs , Titres &
Droits , ainfi que les autres
Electeurs & Princes de
l'Empire.
XVI.
Les Officiers domefti
ques & vaffaux qui ont
fuivi l'un ou l'autre parti ,
jouiront de l'Amniftie , &
feront reftablis dans leurs
biens , charges & dignitez .
XVII .
Cette reftitution fe fera
un mois aprés l'efchange
des ratifications du Traité.
XVIII .
Si la Maiſon de Baviere
Vij
236 MERCURE
aprés fon reftabliſſement
total , trouve qu'il luy convienne
de faire quelques
changements de fes Eftats
contre d'autres , le Roy ne
s'y oppofera pas .
XIX .
Sa Majefté Tres - Chref
tienne ayant remis aux Eftats
Generaux pour la Maifon
d'Auftriche les Païs
Bas Espagnols tels que le
Roy Charles II. les poffedoit
, confent que l'Empereur
en prenne poffeffion ;
fauf les conventions que Sa
Majeſté Imperiale fera avec
GALANT . 237
les Eftars Generaux pour
leur barriere ; & le Roy de
Pruffe retiendra tout ce
qu'il poffede actuellement
du haut quartier de Gueldres
.
XX.
Le Roy ayant cedé aux
Eftats Generaux pour la
Maiſon d'Auftriche Menin
& fa Verge , Tournay & le
Tournailis Sa Majesté
confent qu'ils les rendent
à l'Empereur , quand ils
en feront convenus ,
5 aprés que les ratifications
du Traité à faire entre
&
238 MERCURE
l'Empereur , l'Empire & la
France auront efte efchangées
; & Saint Amand avec
fes dependances , & Mortagne
fans dependances , demeureront
au Roy.
XXI.
Sa Majefté Tres- Chref
tienne confirme la ceffion
qu'elle a faite aux Etats
Generaux , en faveur de la
Maiſon d'Auftriche , de
Furnes , de Furnambacht
de la Kenoque , de Loo ,
de Dixmude , d'lpres , de
Rouffelar , de Poperingue ,
de Warneton , de Comi-
3.
GALANT. 239
nes & de Warwick .
XXII.
La navigation de la Lys
depuis l'embouchure de la
Deule en remontant , fera
libre , & on n'y eftablira ny
peages ny impoſts.
XXXIII.
1 Il y aura un oubli & amniftie
perpetuelle & reciproque
de tout ce qui a
efté fait pendant cette
= guerre par les fujets des
Pays-Bas.
XXIV .
Ils pourront de part &
d'autre librement nego
240 MERCURE
cier,vendre & aliener , mef
me à des eftrangers , fans
autre permiffion que ce
Traité.
XXV.
Les mefmes fujets jouiront
de tout leurs biens , benefices
, charges & droits
comme avant la guerre
XXVI .
A l'egard des rentes affectées
fur quelque Province ,
on payera de coſté & d'autre
fa quote part , felon ce
que chacun poffede .
3167 XXVII. nog alt
Dans les pays cedez par
le
GALANT. 241
Roy , tout fera maintenu
en l'eftat où il eftoit , à l'égard
de la Religion Catholique
, des Magiftrats qui ne
pourront eftre que Catholiques
, du Clergé , des Monafteres
, Communautez &
autres..
XXVIII .
Ils feront maintenus dans
leurs Privileges , Droits &
Couftumes .
XXIX .
Les Beneficiers jouiront
des Benefices qui leur ont
efté conferez pendant la
guerre par l'un des deux
partis. X
242 MERCURE
XXX.
Comme cette Paix ne
doit eftre interrompuë fous
aucun prétexte , le Roy
promet de laiffer jouir tranquillement
l'Empereur de
tous les Eftats qu'il poffede
actuellement en Italie
l'Empereur promettant de
fon cofté de ne point troubler
la neutralité de l'Italie,
fuivant le Traité conclu à
Utrecht le 14. Mars 1713.
XXXI.
Comme auffi de rendre
bonne & promte juftice fur
leurs prétentions aux Ducs
GALANT 243
de Guaftalle & de la Mirandole
, & au Prince de Caftiglione.
XXXII.
Les autres prétentions
propofées de part & d'autre
ont efté remiſes au Traité
à faire entre l'Empereur,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien. >
XXXIII
Auquel Traité , l'Empe
reur promet que les Elec
teurs , Princes & Eftats de
l'Empire envoyeront des
pleins pouvoirs ou une Deputation
avec des pleins
X ij
244 MERCURE
pouvoirs , & qu'ils confentiront
à tous les points dont
on eft convenu dans le
fent Traité.
XXXIV .
pre-
Les conferences fe tiendront
dans une des trois
Villes qui feront nommées
en Suiffe , où elles commenceront
le 15. Avril ou
le 1. May au plus tard , &
feront terminées dans deux
où trois mois au plus tard.
XXXV.
Toutes hoftilitez ceffe
ront à la fignature de ce
Traité ; toutes contribu
GALANT. 245
tions à l'efchange des ratifications
, & tous prifonniers
d'Eftat & de guerre
feront renvoyez ſans rançon
.
XXXVI.
Le commerce
fera libre
comme avant la guerre.
XXXVII
.
Ce Traité fera ratifié
dans un mois .
Les trois Articles ſeparez
contiennent que l'Empereur
ayant pris des Titres
que le Roy ne pouvoit
admettre , on eft convenu
que les qualitez priſes ou
·X iij⋅
246 MERCURE
obmiſes de part & d'autre
ne donneront aucun droit,
ny ne cauſeront aucun prejudice
aux parties contractantes,
* V II. H
Que la
conjoncture prefente
n'ayant pas laiffé le
temps d'obferver les formalitez
requiſes à l'égard
de l'Empire , & le Traité
ayant efté redigé en Langue
Françoiſe contre la
couſtume obfervée ordinairement
dans les Traitez
faits entre l'Empereur
l'Empire & la France , cela
ne pourra eſtre allegué
GALANT . 247
pour exemple , ou tirer à
confequence.
III.
Que l'Empereur ayant
nommé Schaffoufe , Bade
& Frawenfeld en Suiffe ,
le Marefchal de Villars
n'ayant pû recevoir la nomination
que Sa Majesté
Tres - Chreftienne à faite
de l'une des trois , il l'envoyera
par un courier au
Prince Eugene . Fait au Palais
de Raftadt le 6. Mars
1714. Signé , EUGENE de
Savoye , le Mareſchal Duc
DE VILLARS , ratifié par
le Roy le 23. Mars 1714 .
Paix conclud entre le Roy
& l'Empereur , le 6. Mars
dernier.
I.
IL y aura une Paix Chreftienne
univerfelle & une
amitié perpetuelle & fincere
entre fa, Majefté Imperiale
& le Roy Tres-
Chreftien .
228 MERCURE
II.
Il y aura un perpetuel
oubli & Amniftie de ce qui
s'eft fait dans cette
guerre .
III.
fi
Les Traitez de Weftphalie
, de Nimegue & de Rifwick
, feront executez
ce n'eft en ce qu'il y fera
expreffément derogé.
IV.
Le Roy rendra à l'Empereur
le vieux Brifach &
toutes fes dependances fituées
à la droite du Rhin ,
celles qui font à gauche demeurant
au Roy avec le
Fort du Mortier
.
GALANT. 2292
V.
Le Roy rendra auffi Fribourg
en l'eftat où il eft ,
avec tous les Forts , toutes
les archives & autres efcritures.
VI. MAT
རཱང ༔
>
Le Fort de Kell fera
pareillement rendu ; & le
Fort de la Pile & autres
jufqu'au Fort Louis , feront
rafez , fans qu'ils puiffent
eftre reftablis , & la navigation
du Rhin demeurera
11 libre , fans qu'on y puiffe :
d exiger de nouveaux droits,
230 MERCURE
VII.
Brifach , Fribourg &
Kell , feront rendus de
bonne foy , avec l'artillerie
qui y eftoit.
VIII .
Le Roy fera rafer les
fortifications faite vis à vis
d'Huningue & dans l'iſle ,
& demolir le Pont conftruit
en cet endroit , de mefme
du Pont qui conduit du
Fort Louis , au Fort de Se
lingen , qui ſera auffi raſé ,
& que le Fort Loüis demeurera
au Roy Tres-
Chreftien
.
GALANT . 231
IX .
Le Roy fera auffi rafer
les fortifications de Birſch
& de Hombourg , qui ne
pourront eftre reftablies.
X.
Tous les lieux cy- deffus
nommez , feront rendus
trente jours aprés le Traité
à faire entre l'Empereur ,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien,
XI.
Les places qui doivent
eftre demolies , le feront au
plus tard , deux mois aprés
Ï'eſchange des ratifications.
"
{
132 MERCURE
XII.
Le Roy promet d'executer
le Traité de Rifwick , & de
rendre tout ce quia efté pris
ou confifqué fur quelque
Prince ou Eftat .
XIII .
Reciproquement
l'Empereur
confent que le Roy
jouiffe de Landau & de ſes
dependances
, comme il en
jouiſſoit avant la guerre ,
fe faifant fort d'obtenir le
confentement
& l'approbation
de l'Empire.
XIV .
Le Roy reconnoiſtra
la
dignité
GALANT. 233
I
dignité Electorale dans la
Maifon de Brunswich Ha
nover.
XV.i
L'Electeur de Cologne
& l'Electeur de Baviere fe
ront reftablis dans tous
leurs Eftats ,
dignitez
rangs , prerogatives
, &
droits , comme ils en jouif
foient avant la guerre. On
leur rendra de bonne foy
tous leurs meubles , pierre-
I ries & autres effets , com-
DJ
me , auffi l'artillerie & les
munitions fpecifiées dans
les Inventaires. L'Electeur
་
Avril
1714.
V
$
234 MERCURE
de Cologne fera reftabli
dáns fon Archevefché de
Cologne, dans fes Evefchez
d'Hildesheim , de Ratifbo
ne , de Liege & dans fa Prevofté
de Berchtholfgaden
,
& il n'y aura dans Bonne
en temps de Paix , que les
Gardes de l'Electeur , mais
en temps de guerre l'Empereur
y pourra mettre les
troupes neceffaires. Ces
deux Princes feront tenus
de demander & de prendre
de l'Empereur le renouvellement
de l'inveftiture
de leurs Electorats , Princi
A
GALANT 235
5
1
I
pautez , Fiefs , Titres &
Droits , ainfi que les autres
Electeurs & Princes de
l'Empire.
XVI.
Les Officiers domefti
ques & vaffaux qui ont
fuivi l'un ou l'autre parti ,
jouiront de l'Amniftie , &
feront reftablis dans leurs
biens , charges & dignitez .
XVII .
Cette reftitution fe fera
un mois aprés l'efchange
des ratifications du Traité.
XVIII .
Si la Maiſon de Baviere
Vij
236 MERCURE
aprés fon reftabliſſement
total , trouve qu'il luy convienne
de faire quelques
changements de fes Eftats
contre d'autres , le Roy ne
s'y oppofera pas .
XIX .
Sa Majefté Tres - Chref
tienne ayant remis aux Eftats
Generaux pour la Maifon
d'Auftriche les Païs
Bas Espagnols tels que le
Roy Charles II. les poffedoit
, confent que l'Empereur
en prenne poffeffion ;
fauf les conventions que Sa
Majeſté Imperiale fera avec
GALANT . 237
les Eftars Generaux pour
leur barriere ; & le Roy de
Pruffe retiendra tout ce
qu'il poffede actuellement
du haut quartier de Gueldres
.
XX.
Le Roy ayant cedé aux
Eftats Generaux pour la
Maiſon d'Auftriche Menin
& fa Verge , Tournay & le
Tournailis Sa Majesté
confent qu'ils les rendent
à l'Empereur , quand ils
en feront convenus ,
5 aprés que les ratifications
du Traité à faire entre
&
238 MERCURE
l'Empereur , l'Empire & la
France auront efte efchangées
; & Saint Amand avec
fes dependances , & Mortagne
fans dependances , demeureront
au Roy.
XXI.
Sa Majefté Tres- Chref
tienne confirme la ceffion
qu'elle a faite aux Etats
Generaux , en faveur de la
Maiſon d'Auftriche , de
Furnes , de Furnambacht
de la Kenoque , de Loo ,
de Dixmude , d'lpres , de
Rouffelar , de Poperingue ,
de Warneton , de Comi-
3.
GALANT. 239
nes & de Warwick .
XXII.
La navigation de la Lys
depuis l'embouchure de la
Deule en remontant , fera
libre , & on n'y eftablira ny
peages ny impoſts.
XXXIII.
1 Il y aura un oubli & amniftie
perpetuelle & reciproque
de tout ce qui a
efté fait pendant cette
= guerre par les fujets des
Pays-Bas.
XXIV .
Ils pourront de part &
d'autre librement nego
240 MERCURE
cier,vendre & aliener , mef
me à des eftrangers , fans
autre permiffion que ce
Traité.
XXV.
Les mefmes fujets jouiront
de tout leurs biens , benefices
, charges & droits
comme avant la guerre
XXVI .
A l'egard des rentes affectées
fur quelque Province ,
on payera de coſté & d'autre
fa quote part , felon ce
que chacun poffede .
3167 XXVII. nog alt
Dans les pays cedez par
le
GALANT. 241
Roy , tout fera maintenu
en l'eftat où il eftoit , à l'égard
de la Religion Catholique
, des Magiftrats qui ne
pourront eftre que Catholiques
, du Clergé , des Monafteres
, Communautez &
autres..
XXVIII .
Ils feront maintenus dans
leurs Privileges , Droits &
Couftumes .
XXIX .
Les Beneficiers jouiront
des Benefices qui leur ont
efté conferez pendant la
guerre par l'un des deux
partis. X
242 MERCURE
XXX.
Comme cette Paix ne
doit eftre interrompuë fous
aucun prétexte , le Roy
promet de laiffer jouir tranquillement
l'Empereur de
tous les Eftats qu'il poffede
actuellement en Italie
l'Empereur promettant de
fon cofté de ne point troubler
la neutralité de l'Italie,
fuivant le Traité conclu à
Utrecht le 14. Mars 1713.
XXXI.
Comme auffi de rendre
bonne & promte juftice fur
leurs prétentions aux Ducs
GALANT 243
de Guaftalle & de la Mirandole
, & au Prince de Caftiglione.
XXXII.
Les autres prétentions
propofées de part & d'autre
ont efté remiſes au Traité
à faire entre l'Empereur,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien. >
XXXIII
Auquel Traité , l'Empe
reur promet que les Elec
teurs , Princes & Eftats de
l'Empire envoyeront des
pleins pouvoirs ou une Deputation
avec des pleins
X ij
244 MERCURE
pouvoirs , & qu'ils confentiront
à tous les points dont
on eft convenu dans le
fent Traité.
XXXIV .
pre-
Les conferences fe tiendront
dans une des trois
Villes qui feront nommées
en Suiffe , où elles commenceront
le 15. Avril ou
le 1. May au plus tard , &
feront terminées dans deux
où trois mois au plus tard.
XXXV.
Toutes hoftilitez ceffe
ront à la fignature de ce
Traité ; toutes contribu
GALANT. 245
tions à l'efchange des ratifications
, & tous prifonniers
d'Eftat & de guerre
feront renvoyez ſans rançon
.
XXXVI.
Le commerce
fera libre
comme avant la guerre.
XXXVII
.
Ce Traité fera ratifié
dans un mois .
Les trois Articles ſeparez
contiennent que l'Empereur
ayant pris des Titres
que le Roy ne pouvoit
admettre , on eft convenu
que les qualitez priſes ou
·X iij⋅
246 MERCURE
obmiſes de part & d'autre
ne donneront aucun droit,
ny ne cauſeront aucun prejudice
aux parties contractantes,
* V II. H
Que la
conjoncture prefente
n'ayant pas laiffé le
temps d'obferver les formalitez
requiſes à l'égard
de l'Empire , & le Traité
ayant efté redigé en Langue
Françoiſe contre la
couſtume obfervée ordinairement
dans les Traitez
faits entre l'Empereur
l'Empire & la France , cela
ne pourra eſtre allegué
GALANT . 247
pour exemple , ou tirer à
confequence.
III.
Que l'Empereur ayant
nommé Schaffoufe , Bade
& Frawenfeld en Suiffe ,
le Marefchal de Villars
n'ayant pû recevoir la nomination
que Sa Majesté
Tres - Chreftienne à faite
de l'une des trois , il l'envoyera
par un courier au
Prince Eugene . Fait au Palais
de Raftadt le 6. Mars
1714. Signé , EUGENE de
Savoye , le Mareſchal Duc
DE VILLARS , ratifié par
le Roy le 23. Mars 1714 .
Fermer
Résumé : EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
Le traité de paix signé le 6 mars entre le roi et l'empereur établit une paix chrétienne universelle et une amitié perpétuelle entre leurs majestés. Il prévoit l'oubli et l'amnistie des actions commises durant la guerre. Les traités de Westphalie, Nimègue et Ryswick seront respectés, sauf dérogation expresse. Le roi rendra à l'empereur Brisach et ses dépendances situées à droite du Rhin, ainsi que Fribourg et le fort de Kehl, avec leur artillerie. La navigation du Rhin restera libre, sans nouveaux droits. Le roi rasera les fortifications vis-à-vis d'Huningue et démolira certains ponts et forts. Tous les lieux nommés seront rendus trente jours après le traité, et les places à démolir le seront deux mois après l'échange des ratifications. Le roi promet d'exécuter le traité de Ryswick et de rendre tout ce qui a été pris ou confisqué. L'empereur consent à ce que le roi jouisse de Landau et de ses dépendances. Le roi reconnaîtra la dignité électorale dans la maison de Brunswick-Hanover et restaurera les électeurs de Cologne et de Bavière dans leurs États, dignités, rangs, prérogatives et droits. Les officiers domestiques et vassaux qui ont suivi l'un ou l'autre parti jouiront de l'amnistie et seront rétablis dans leurs biens, charges et dignités. La navigation de la Lys sera libre, sans péages ni imposts. Les sujets des Pays-Bas bénéficieront d'un oubli et d'une amnistie perpétuelle et réciproque. Les rentes affectées à une province seront payées proportionnellement. Dans les pays cédés par le roi, la religion catholique, les magistrats, le clergé, les monastères et les communautés seront maintenus. Les privilèges, droits et coutumes seront également maintenus. Les bénéficiers jouiront des bénéfices qui leur ont été conférés pendant la guerre. La paix ne sera pas interrompue, et chaque partie laissera l'autre jouir tranquillement de ses États. Les conférences pour finaliser le traité se tiendront en Suisse et seront terminées dans les deux ou trois mois suivant leur début. Toutes hostilités cesseront à la signature du traité, et les prisonniers seront renvoyés sans rançon. Le commerce sera libre comme avant la guerre. Le traité sera ratifié dans un mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 257-269
DISCOURS que Mr le Mareschal de Villars prononça dans l'Académie Françoise à sa réception, le Samedi 23 Juin. 1714.
Début :
J'ay promis le mois dernier le harangue de Mr le / MESSIEURS, Si l'honneur que vous avez bien voulu me faire de [...]
Mots clefs :
Académie française, Gloire, Guerre, Éloquence, Cardinal de Richelieu, Paix, Maréchal de Villars
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1
p. 833-838
LE HEROS PARFAIT. ODE. A M. le Maréchal Duc de Villars.
Début :
Quel est ce Héros plein de gloire, [...]
Mots clefs :
Villars, Héros, Paix, Gloire, Victoire, Valeur
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texteReconnaissance textuelle : LE HEROS PARFAIT. ODE. A M. le Maréchal Duc de Villars.
LE HEROS PARFAIT.
O D E.
A. M. le Maréchal Duc de Villars.
Uel est ce Héros plein de gloire ,
Qui vient s'offrir à mes regards !
Ceint des Lauriers de la Victoire ,
Et Vainqueur de tous les hazards?
N'est - ce point le Dieu de la Guerre
Qui , lassé d'effrayer la terre ,
•
A ij Vient
50
834 MERCURE DE FRANCE
Vient respirer dans ( 1 ) ce séjour ?
Mais près de lui les doctes Fées ,
Les Amphions et les Orphées ,
S'empressent à faire leur cour.
Depuis quand le Dieu de la Thrace ,
Des beaux Arts est - il protecteur ?
Lui de qui la guerriere audace ,
Répand l'épouvante et l'horreur ?
Non , non de mon ame surprise :
Je connois enfin la méprise ;
C'est VILLARS qui s'offre à mes yeuxs
Sa valeur étonna Bellonne ;
La Paix à son tour le couronne ,
Et vient le mettre au rang des Dieux.
讚
Né pour le bonheur de la France ,
VILLARS dompte ses ennemis ;
Sa valeur nous rend l'esperance ,
Dès qu'il paroît , tout est soumis ,
Le Batave , la Germanie ,
(2 ) Cédent à son noble génie ,
Rien ne résiste à ses efforts :
A la terreur , à la tristesse ,
I (1 ) A Vaux- le-Villars.
( 2 ) La Bataille de Dénain,
MAY. 835 17330
On voit succéder l'allégresse ,
Qui s'exprime par nos transports.
讚
A l'instant que de la tempête ,
11 a garanti nos Etats ,
Sa prudence active s'apprête ,
A livrer encor des combats ;
Du Rhin , les Ondes étonnées
Ne paroissent plus mutinées“ ,
A l'aspect de ses étendarts ;
Landau , Fribourg ouvrent leurs Portes ;
L'on voit ses vaillantes cohortes ,
Se ranger sur leurs fiers Remparts. 01.01
Mais c'est peu que dans les allarmes ,
Il immortalise son nom ;
La Paix vient , avec tous ses charmes ,'
Illustrer encor son renom.
Prémice des biens qu'elle accorde ,
Déja s'avance la concorde ,
Objet de nos ardens désirs .
De notre sort Villars est Maître ,
Peuples , vous allez voir renaître ,
Et vos beaux jours et vos plaisirs.
De la vertu la plus sublime ,
An▲ iij. ↑ Nous
3
1
"
36 MERCURE DE FRANCE
Nous voyons les heureux effets ;
*
Des deux grands Héros qu'elle anime ,
Seule elle régle les projets ;
Plein d'une sagesse profonde ,
Villars , du plus grand Roy du monde ,
Maintient dignement tous les droits :
Eugène l'écoute et l'admire ,
Et du feu divin qui l'inspire
Il fait son exemple et ses loix.
Fille du Ciel ! Paix désirable !
Qui conduit un heureux repos ,
Enfin ton retour favorable ,
Est l'ouvrage de mon Héros.
Pour lui quelle gloire immortelle !
Non , la victoire la plus belle ,
N'a point un si parfait éclat ;
Mais la sagesse , le courage ,
En lui disputent l'avantage .
De grand Guerrier , d'homme d'Etat.
Aussi- tôt que d'un sort tranquile ,
L'Europe goûte les douceurs ,
Villars rend son loisir utile ,
Il vient protéger les neuf Soeurs.
* La Paix de Rastad.
La
MAY. 837
1733.
La sublimité , la justesse ,
Le bon goût , la délicatesse ,
Eclatent dans ses jugemens ,
Le vrai seul peut le satisfaire ,
Et l'on ne parvient à lui plaire ,
Que par de solides talens.
送
* Un nouveau Parnasse s'éleve ,
Dans des murs chéris d'Apollon ,
Déja le prodige s'achève ,
J'y trouve le sacré Vallon .
Qui peut surmonter tant d'obstacles ?
A qui devons - nous ces miracies ,
Dont notre esprit est enchanté ?
C'est Villars qui sçait les produire ;
Il commande , l'on voit construire ,
Un Temple à l'immortalité.
LOUIS , d'une gloire si pure ,
Héros délices des Mortels ;
La jalousie en vain murmure ,
Nos coeurs t'érigent des Autels :
Toutes les vertus à ta suite ,
Forcent les vices à la fuite ;
Est-il un triomphe plus beau ?
L'établissement de l'Academie de Marseille.
A iiij
Paisse
838 MERCURE DE FRANCE
Puisse l'Auteur des destinées ,
En éternisant tes années ,
• T'affranchir des loix du tombeau.
O D E.
A. M. le Maréchal Duc de Villars.
Uel est ce Héros plein de gloire ,
Qui vient s'offrir à mes regards !
Ceint des Lauriers de la Victoire ,
Et Vainqueur de tous les hazards?
N'est - ce point le Dieu de la Guerre
Qui , lassé d'effrayer la terre ,
•
A ij Vient
50
834 MERCURE DE FRANCE
Vient respirer dans ( 1 ) ce séjour ?
Mais près de lui les doctes Fées ,
Les Amphions et les Orphées ,
S'empressent à faire leur cour.
Depuis quand le Dieu de la Thrace ,
Des beaux Arts est - il protecteur ?
Lui de qui la guerriere audace ,
Répand l'épouvante et l'horreur ?
Non , non de mon ame surprise :
Je connois enfin la méprise ;
C'est VILLARS qui s'offre à mes yeuxs
Sa valeur étonna Bellonne ;
La Paix à son tour le couronne ,
Et vient le mettre au rang des Dieux.
讚
Né pour le bonheur de la France ,
VILLARS dompte ses ennemis ;
Sa valeur nous rend l'esperance ,
Dès qu'il paroît , tout est soumis ,
Le Batave , la Germanie ,
(2 ) Cédent à son noble génie ,
Rien ne résiste à ses efforts :
A la terreur , à la tristesse ,
I (1 ) A Vaux- le-Villars.
( 2 ) La Bataille de Dénain,
MAY. 835 17330
On voit succéder l'allégresse ,
Qui s'exprime par nos transports.
讚
A l'instant que de la tempête ,
11 a garanti nos Etats ,
Sa prudence active s'apprête ,
A livrer encor des combats ;
Du Rhin , les Ondes étonnées
Ne paroissent plus mutinées“ ,
A l'aspect de ses étendarts ;
Landau , Fribourg ouvrent leurs Portes ;
L'on voit ses vaillantes cohortes ,
Se ranger sur leurs fiers Remparts. 01.01
Mais c'est peu que dans les allarmes ,
Il immortalise son nom ;
La Paix vient , avec tous ses charmes ,'
Illustrer encor son renom.
Prémice des biens qu'elle accorde ,
Déja s'avance la concorde ,
Objet de nos ardens désirs .
De notre sort Villars est Maître ,
Peuples , vous allez voir renaître ,
Et vos beaux jours et vos plaisirs.
De la vertu la plus sublime ,
An▲ iij. ↑ Nous
3
1
"
36 MERCURE DE FRANCE
Nous voyons les heureux effets ;
*
Des deux grands Héros qu'elle anime ,
Seule elle régle les projets ;
Plein d'une sagesse profonde ,
Villars , du plus grand Roy du monde ,
Maintient dignement tous les droits :
Eugène l'écoute et l'admire ,
Et du feu divin qui l'inspire
Il fait son exemple et ses loix.
Fille du Ciel ! Paix désirable !
Qui conduit un heureux repos ,
Enfin ton retour favorable ,
Est l'ouvrage de mon Héros.
Pour lui quelle gloire immortelle !
Non , la victoire la plus belle ,
N'a point un si parfait éclat ;
Mais la sagesse , le courage ,
En lui disputent l'avantage .
De grand Guerrier , d'homme d'Etat.
Aussi- tôt que d'un sort tranquile ,
L'Europe goûte les douceurs ,
Villars rend son loisir utile ,
Il vient protéger les neuf Soeurs.
* La Paix de Rastad.
La
MAY. 837
1733.
La sublimité , la justesse ,
Le bon goût , la délicatesse ,
Eclatent dans ses jugemens ,
Le vrai seul peut le satisfaire ,
Et l'on ne parvient à lui plaire ,
Que par de solides talens.
送
* Un nouveau Parnasse s'éleve ,
Dans des murs chéris d'Apollon ,
Déja le prodige s'achève ,
J'y trouve le sacré Vallon .
Qui peut surmonter tant d'obstacles ?
A qui devons - nous ces miracies ,
Dont notre esprit est enchanté ?
C'est Villars qui sçait les produire ;
Il commande , l'on voit construire ,
Un Temple à l'immortalité.
LOUIS , d'une gloire si pure ,
Héros délices des Mortels ;
La jalousie en vain murmure ,
Nos coeurs t'érigent des Autels :
Toutes les vertus à ta suite ,
Forcent les vices à la fuite ;
Est-il un triomphe plus beau ?
L'établissement de l'Academie de Marseille.
A iiij
Paisse
838 MERCURE DE FRANCE
Puisse l'Auteur des destinées ,
En éternisant tes années ,
• T'affranchir des loix du tombeau.
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Résumé : LE HEROS PARFAIT. ODE. A M. le Maréchal Duc de Villars.
Le poème célèbre les exploits du Maréchal Duc de Villars, le décrivant comme un héros victorieux et couronné par la Paix. Villars est présenté comme un protecteur des arts et un guerrier redoutable, ayant dompté ses ennemis et rendu l'espérance à la France. Ses victoires, notamment celle de la Bataille de Dénain, sont soulignées, ainsi que sa prudence et son courage, qui ont garanti la sécurité des États. Le poème met en avant la sagesse et la vertu de Villars, qui maintient dignement les droits du plus grand roi du monde. La Paix de Rastadt est mentionnée comme un de ses ouvrages, apportant un heureux repos à l'Europe. Villars est également loué pour son soutien aux arts et à la culture, notamment par la création de l'Académie de Marseille. Le texte se termine par une invocation à l'Auteur des destinées pour éterniser les années de Villars et le libérer des lois du tombeau, soulignant ainsi sa gloire immortelle et les vertus qu'il incarne.
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1
p. 442-446
AU MARECHAL DUC DE VILLARS. ODE
Début :
Toi, qui des Héros de la Grece [...]
Mots clefs :
Duc de Villars, Gloire, Guerre, Victoire, Cohortes, Bataille, Ravager, Flandre, Soldats
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texteReconnaissance textuelle : AU MARECHAL DUC DE VILLARS. ODE
AU MARECHAL DUC DE VILLARS,
ODE
Toi , qui des Héros de la Grece
Célebras jadis les exploits ,
Viens seconder ma hardiesse ,
Viens , Homere , affermis ma voix.
Qu'un Guerrier que la France admire
M'entende dignement écrire
Ses plus hauts faits dans mes Chansons
Et que les Filles de mémoire
M'aident à consacrer la gloire
De l'appui de leurs nourissons.
Quelle
MARS.
443 1731.
+
Quelle vengeance
meurtriere
,
Quel Dieu jaloux de nos succès
A réuni l'Europe entiere
Pour faire avorter nos projets ?
Quel Démon ardent à nous nuire
Contre Louis , dans son Empire
Arme des sujets inhumains ? *
Les barbares Soeurs de Megere
A cette secte sanguinaire
Inspirent les plus noirs desseins,
On voit des Bataillons perfides
Sortis tout d'un coup des forêts ,
Ainsi que des torrens rapides
Ravager nos riches guerets ;
Les Temples , objets de leur rage ,
Sont détruits , ou pleins de carnage ,
Tout cede à leur férocité :
Quel vaillant guerrier , quel Alcide
Domptera l'audace intrépide
De ces Monstres d'impieté ?
Quoi ! leurs cohortes menaçantes
Qui couvroient nos sillons de morts ,
A l'aspect de Villars tremblantes ,
Cedent à ses premiers efforts !
* Les Fanatiques.
B iiij
Leurs
444 MERCURE DE FRANCE
Leurs Chefs malgré leur arrogance
Ne trouvent que dans sa clémence
Dequoi dissiper leur terreur :
En vain la discorde sans cesse
Chez tous nos ennemis s'empresse
D'armer pour aider leur fureur.
Vous qui dans Thionville allarmée
Voulez foudroyer nos Guerriers ,
Que ne renversez- vous l'Armée
Qui vous ravit tant de lauriers
Le feu de vos Troupes nombreuses ,
Ni du Rhin les ondes fougueuses.
Ne sçauroient arrêter Villars .
Courez au combat ; sa présence
Doit exciter votre vengeance
A tenter les plus grands hazards.
Que vois-je ? déja vers la Flandre
Ils ont précipité leurs pas ;
Est- ce pour ne rien entreprendre
* Campagne de 1705. au commencement de
laquelle le Prince Eugene et M. Malebouroug
joignirent toutes leurs forces pour pénetrerjusqu'en
France par Thionville ; mais M. de Villars
avec des forces très inférieures se campa
de façon qu'il couvrit Thionville et les autres
Places voisines , en sorte qu'ils n'oserent entreprendre
ce Siege ni l'attaquer.
་
Qu'ils
MARS.
445. 1731.
Qu'ils ont armé tant de Soldats ?
Pour vous , grand Héros , que l'Alsące
Vit imiter la noble audace
Du fier Vainqueur de Darius ,
Vous faites voir qu'à la vaillance
Vous sçavez joindre la prudencè ,
Qui fit triompher Fabius. ( b )
Le Dieu qui lance le tonnerre ,
Pour se vanger de nos forfaits
A- t'il pour toujours de la Terre
Exilé Themis et la Paix ?
Que d'Escadrons ! que de cohortes
Ont deja jusques à nos portes
Fait avancer leurs Etendarts !
Mais quel éclat nous environne ?
Est-ce Mars , suivi de Bellonne ,
Qui vient deffendre nos Remparts ?
Fier Eugene , qui jusqu'en France
Prétends signaler tes exploits ,
Tu cours trop tard à la défense
De Denain réduit aux abois ;
Voy ce Camp rempli de carnage ;
(a ) Bataille de Fridelingue , comparée am
passage de Granique d'Alexandre.
(b ) Dictateur qui par sa prudence renvers
soit tous les projets d'Annibal.
B v La
446 MERCURE DE FRANCE
La mort sous une horrible image
Remplit tous tes Soldats d'effroi
Tu fuis toi-même plein d'allarmes
N'osant disputer à nos armes
Douay , Bouchain et le Quenoy.
En vain Mars jaloux de l'hommage
Et des offrandes des Mortels ,
Des Germains foutient le courage
Pour fe conferver des Autels ;
Fribourg et Landau sont en cendre ,
Quoiqu'il s'arme pour les deffendre ,
Nos fiers ennemis font défaits :
Villars , suivi de la Victoire
Dispose pour comble de gloire
*
Et de la guerre et de la paix.
Campagne d'Allemagne de 1713-
Par M. de Sainte Falaye , de Montfort-
Lamaury.
ODE
Toi , qui des Héros de la Grece
Célebras jadis les exploits ,
Viens seconder ma hardiesse ,
Viens , Homere , affermis ma voix.
Qu'un Guerrier que la France admire
M'entende dignement écrire
Ses plus hauts faits dans mes Chansons
Et que les Filles de mémoire
M'aident à consacrer la gloire
De l'appui de leurs nourissons.
Quelle
MARS.
443 1731.
+
Quelle vengeance
meurtriere
,
Quel Dieu jaloux de nos succès
A réuni l'Europe entiere
Pour faire avorter nos projets ?
Quel Démon ardent à nous nuire
Contre Louis , dans son Empire
Arme des sujets inhumains ? *
Les barbares Soeurs de Megere
A cette secte sanguinaire
Inspirent les plus noirs desseins,
On voit des Bataillons perfides
Sortis tout d'un coup des forêts ,
Ainsi que des torrens rapides
Ravager nos riches guerets ;
Les Temples , objets de leur rage ,
Sont détruits , ou pleins de carnage ,
Tout cede à leur férocité :
Quel vaillant guerrier , quel Alcide
Domptera l'audace intrépide
De ces Monstres d'impieté ?
Quoi ! leurs cohortes menaçantes
Qui couvroient nos sillons de morts ,
A l'aspect de Villars tremblantes ,
Cedent à ses premiers efforts !
* Les Fanatiques.
B iiij
Leurs
444 MERCURE DE FRANCE
Leurs Chefs malgré leur arrogance
Ne trouvent que dans sa clémence
Dequoi dissiper leur terreur :
En vain la discorde sans cesse
Chez tous nos ennemis s'empresse
D'armer pour aider leur fureur.
Vous qui dans Thionville allarmée
Voulez foudroyer nos Guerriers ,
Que ne renversez- vous l'Armée
Qui vous ravit tant de lauriers
Le feu de vos Troupes nombreuses ,
Ni du Rhin les ondes fougueuses.
Ne sçauroient arrêter Villars .
Courez au combat ; sa présence
Doit exciter votre vengeance
A tenter les plus grands hazards.
Que vois-je ? déja vers la Flandre
Ils ont précipité leurs pas ;
Est- ce pour ne rien entreprendre
* Campagne de 1705. au commencement de
laquelle le Prince Eugene et M. Malebouroug
joignirent toutes leurs forces pour pénetrerjusqu'en
France par Thionville ; mais M. de Villars
avec des forces très inférieures se campa
de façon qu'il couvrit Thionville et les autres
Places voisines , en sorte qu'ils n'oserent entreprendre
ce Siege ni l'attaquer.
་
Qu'ils
MARS.
445. 1731.
Qu'ils ont armé tant de Soldats ?
Pour vous , grand Héros , que l'Alsące
Vit imiter la noble audace
Du fier Vainqueur de Darius ,
Vous faites voir qu'à la vaillance
Vous sçavez joindre la prudencè ,
Qui fit triompher Fabius. ( b )
Le Dieu qui lance le tonnerre ,
Pour se vanger de nos forfaits
A- t'il pour toujours de la Terre
Exilé Themis et la Paix ?
Que d'Escadrons ! que de cohortes
Ont deja jusques à nos portes
Fait avancer leurs Etendarts !
Mais quel éclat nous environne ?
Est-ce Mars , suivi de Bellonne ,
Qui vient deffendre nos Remparts ?
Fier Eugene , qui jusqu'en France
Prétends signaler tes exploits ,
Tu cours trop tard à la défense
De Denain réduit aux abois ;
Voy ce Camp rempli de carnage ;
(a ) Bataille de Fridelingue , comparée am
passage de Granique d'Alexandre.
(b ) Dictateur qui par sa prudence renvers
soit tous les projets d'Annibal.
B v La
446 MERCURE DE FRANCE
La mort sous une horrible image
Remplit tous tes Soldats d'effroi
Tu fuis toi-même plein d'allarmes
N'osant disputer à nos armes
Douay , Bouchain et le Quenoy.
En vain Mars jaloux de l'hommage
Et des offrandes des Mortels ,
Des Germains foutient le courage
Pour fe conferver des Autels ;
Fribourg et Landau sont en cendre ,
Quoiqu'il s'arme pour les deffendre ,
Nos fiers ennemis font défaits :
Villars , suivi de la Victoire
Dispose pour comble de gloire
*
Et de la guerre et de la paix.
Campagne d'Allemagne de 1713-
Par M. de Sainte Falaye , de Montfort-
Lamaury.
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Résumé : AU MARECHAL DUC DE VILLARS. ODE
Le texte est une ode dédiée au maréchal duc de Villars, célébrant ses exploits militaires. L'auteur demande à Homère de l'inspirer pour chanter les hauts faits de Villars. Il exprime son indignation face à la coalition européenne qui menace la France et les succès de Louis XIV. Les ennemis, décrits comme des barbares, ravagent les terres françaises et détruisent les temples. Villars, par sa vaillance et sa prudence, parvient à repousser ces attaques. Le texte mentionne plusieurs batailles et sièges, comme celui de Thionville, où Villars, malgré des forces inférieures, protège les places stratégiques. Il compare Villars à des héros antiques comme Alcide, Fabius et Alexandre. L'ode se termine en soulignant la victoire de Villars à Denain et la prise de plusieurs villes, comme Douay, Bouchain et le Quenoy, ainsi que la défaite des ennemis à Fribourg et Landau. Villars est ainsi présenté comme un héros qui apporte la victoire et la paix.
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2
p. [2483]-2487
EPITRE A M. LE MARECHAL DUC DE VILLARS.
Début :
A des Grands sans vertus, un Auteur qui veut plaire, [...]
Mots clefs :
Maréchal, Vertu, Aïeux , Trône de Louis, Vœux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE A M. LE MARECHAL DUC DE VILLARS.
Des Grands sans vertus,un Auteur
qui veut plaire ,
Les comble en les louant , d'une
gloire étrangere ,
Mais ce n'est point ainsi , puis qu'il faut l'avouer,
VILLARS , que l'on s'y prend lorsqu'on veut te
loüer ;
A ij Ta
2484 MERCURE DE FRANCE.
Ta vie offre à notre Art une riche matiere .
Je te vois tout brillant de ta propre lumiere ,
$
Tu nous suffis toi seul , et pour être vanté ,
Ton nom n'a pas besoin d'un éclat emprunté ;
Ce noble amas de faits , cette vertu suprême ,
Sans les chercher ailleurs , on les trouve en toimême.
Laissons-là tes emplois , ton rang et tes Ayeux ;
C'est par d'autres endroits que tu plaîs à nos yeux .
Depuis que le ciseau de la Parque inhumaine
Nous cut ravi Condé, Luxembourg et Turenne ,
On vit bien dans l'effroi qui courut nous glacer ,
Qu'il n'étoit que toi seul qui pût les remplacer.
Qüi , c'est toi dont l'effort repoussa ce grand
Homme , (*)
Plus outré contre nous , qu'Annibal contre Rome.
Par ta rare prudence et ton activité ,
Vingt fois dans ses desseins il fut déconcerté ;
Et chassant lesGuerriers qui couvroient nos Fromtieres
,
Tu sçus de cet Etar reculer les Barrières ; (6)
Aussi par mille Exploits non moins prompts
qu'inoüis ,
Ta valeur rassura le Trône de Louis.
Dès que son juste choix t'eut confié sa gloire ,
On te vit à grands pas courir à la victoire ;
Elle exauça tes voeux , et sensible à nos maux ,
(a) Le Prince Eugene.
(b) Lignes de Stoloffen.
Soudais
NOVEMBRE . 1731. 2485
Soudain en ta faveur revint sous nos Drapeaux.
C'est alors qu'appuyé de sa main foudroyante ,
Chez tous nos ennemis tu portas l'épouvante ;
Le Danube , la Sambre et l'Escaut et le Rhin ,
Te virent sur leurs bords paroitre en Souverain.
Quelqu'obstacle assez grand que t'oppose leur
rage ,
Rien ne peut t'arrêter , tout cede à ton courage ;
Tu voles sans fremir où l'honneur te conduit.
Quel air ! quels coups ! ton bras par tout se reproduit
,
Et cueillant à ton gré les Palmes les plus grandes.
Execute en Soldat ce qu'en Chef tu commandes.
Mais c'est peu que ta gloire éclate au Champ de
Mars :
Pour comble de bonheur tu chéris les beaux
Arts , (a)
Toûjours prêt à chercher quiconque a du merite
,
A de nouveaux efforts ta bonté les excite ,
Par les soins glorieux d'un Sénat d'Apollons ,
Déja nos beaux efprits sont comblez de tes
Dons , (6)
C'est ainsi que jadis banissant l'ignorance ,
FRANÇOIS (c ) dans nos climats fit fleurir la
Science , •
(a) Il est un des 40rde l'Académie Françoise:
(b) ll fournit tous les ans un Prix à l'Académie
de Marseille.
(c)François I. fut appellé le Pere des Sçavans
A iij
Aux
2496 MERCURE DE FRANCE
Aux Doctes de son siecle il prêta son appui ;
Ce Roi fit tout pour eux , ils firent tout pour lui;
Sous son Regne charmant jamais aucun Poëte ,
N'éprouva les rigueurs d'une affreuse disette ;
Mais si- tôt que la mort l'eut mit dans le cercueil,
Le Pinde consterné demeura dans le deüil.
Enfin le sort changea , les Muses affligées ,
D'Armand et de Seguier , se virent protegées ;
Et sur elles bien- tôt répandant ses bienfaits.
Le plus grand des Bourbons leur ouvrit son Palais,
Ta l'imites , VILLARS , et sur un tel exemple ,
Dans Marseille (4) aujourd'hui tu leur dresses un
Temple.
C'est-là que desormais mille Auteurs dans leurs
Vers,
Chanteront le bonheur de tes Exploits divers ,
Du Belge à ton aspect les troupes allarmées,
L'Empire jusqu'à Vienne ouvert à nos armées ,
Les Bataves domptez , leurs projets démentis ,
Et cent murs abattus aussi- tôt qu'investis.
Ton amour pour la Paix , (b) ton zele pour la
France ,
Tes moeurs , ton équité , ta vaste intelligence ,
Cet air noblé et riant qui sçait nous enchanter ,
Sont autant de sujets que leur main va traiter.
(a) Il est Protecteur de l'Académie de Marseille.
(b) Il conclud la Paix à Rastad.
Pour
NOVEMBRE . 1731. 2487
Pour moi , qui là- dessus brule souvent d'écrire ,
Je crains d'en dire moins , qu'il ne m'en faudroit
dire ,
Si-tôt que mon esprit vent peindre ta grandeur ,
Je ressens que ma force est moindre que mon
coeur ;
Toutesfois sur tes faits mes Muses attentives ,
Cherchent pour les tracer les couleurs les plus
vives ;
Heureux si dans l'ardeur qui me vient enflamer
Par de beaux traits enfin , je puis les exprimer !
Mais que dis -je , exprimer ! la chose est difficile ;
Je n'oserois tenter l'Eloge d'un Achile ;
VILLARS , je me connois , et ne vois pas comment,
Je pourrois par des Vers te louer dignement ;
Ainsi donc retenu par mon peu d'éloquence
Content de t'admirer , je garde le silence.
MANUEL , de la Doctrine Chrétienne,
qui veut plaire ,
Les comble en les louant , d'une
gloire étrangere ,
Mais ce n'est point ainsi , puis qu'il faut l'avouer,
VILLARS , que l'on s'y prend lorsqu'on veut te
loüer ;
A ij Ta
2484 MERCURE DE FRANCE.
Ta vie offre à notre Art une riche matiere .
Je te vois tout brillant de ta propre lumiere ,
$
Tu nous suffis toi seul , et pour être vanté ,
Ton nom n'a pas besoin d'un éclat emprunté ;
Ce noble amas de faits , cette vertu suprême ,
Sans les chercher ailleurs , on les trouve en toimême.
Laissons-là tes emplois , ton rang et tes Ayeux ;
C'est par d'autres endroits que tu plaîs à nos yeux .
Depuis que le ciseau de la Parque inhumaine
Nous cut ravi Condé, Luxembourg et Turenne ,
On vit bien dans l'effroi qui courut nous glacer ,
Qu'il n'étoit que toi seul qui pût les remplacer.
Qüi , c'est toi dont l'effort repoussa ce grand
Homme , (*)
Plus outré contre nous , qu'Annibal contre Rome.
Par ta rare prudence et ton activité ,
Vingt fois dans ses desseins il fut déconcerté ;
Et chassant lesGuerriers qui couvroient nos Fromtieres
,
Tu sçus de cet Etar reculer les Barrières ; (6)
Aussi par mille Exploits non moins prompts
qu'inoüis ,
Ta valeur rassura le Trône de Louis.
Dès que son juste choix t'eut confié sa gloire ,
On te vit à grands pas courir à la victoire ;
Elle exauça tes voeux , et sensible à nos maux ,
(a) Le Prince Eugene.
(b) Lignes de Stoloffen.
Soudais
NOVEMBRE . 1731. 2485
Soudain en ta faveur revint sous nos Drapeaux.
C'est alors qu'appuyé de sa main foudroyante ,
Chez tous nos ennemis tu portas l'épouvante ;
Le Danube , la Sambre et l'Escaut et le Rhin ,
Te virent sur leurs bords paroitre en Souverain.
Quelqu'obstacle assez grand que t'oppose leur
rage ,
Rien ne peut t'arrêter , tout cede à ton courage ;
Tu voles sans fremir où l'honneur te conduit.
Quel air ! quels coups ! ton bras par tout se reproduit
,
Et cueillant à ton gré les Palmes les plus grandes.
Execute en Soldat ce qu'en Chef tu commandes.
Mais c'est peu que ta gloire éclate au Champ de
Mars :
Pour comble de bonheur tu chéris les beaux
Arts , (a)
Toûjours prêt à chercher quiconque a du merite
,
A de nouveaux efforts ta bonté les excite ,
Par les soins glorieux d'un Sénat d'Apollons ,
Déja nos beaux efprits sont comblez de tes
Dons , (6)
C'est ainsi que jadis banissant l'ignorance ,
FRANÇOIS (c ) dans nos climats fit fleurir la
Science , •
(a) Il est un des 40rde l'Académie Françoise:
(b) ll fournit tous les ans un Prix à l'Académie
de Marseille.
(c)François I. fut appellé le Pere des Sçavans
A iij
Aux
2496 MERCURE DE FRANCE
Aux Doctes de son siecle il prêta son appui ;
Ce Roi fit tout pour eux , ils firent tout pour lui;
Sous son Regne charmant jamais aucun Poëte ,
N'éprouva les rigueurs d'une affreuse disette ;
Mais si- tôt que la mort l'eut mit dans le cercueil,
Le Pinde consterné demeura dans le deüil.
Enfin le sort changea , les Muses affligées ,
D'Armand et de Seguier , se virent protegées ;
Et sur elles bien- tôt répandant ses bienfaits.
Le plus grand des Bourbons leur ouvrit son Palais,
Ta l'imites , VILLARS , et sur un tel exemple ,
Dans Marseille (4) aujourd'hui tu leur dresses un
Temple.
C'est-là que desormais mille Auteurs dans leurs
Vers,
Chanteront le bonheur de tes Exploits divers ,
Du Belge à ton aspect les troupes allarmées,
L'Empire jusqu'à Vienne ouvert à nos armées ,
Les Bataves domptez , leurs projets démentis ,
Et cent murs abattus aussi- tôt qu'investis.
Ton amour pour la Paix , (b) ton zele pour la
France ,
Tes moeurs , ton équité , ta vaste intelligence ,
Cet air noblé et riant qui sçait nous enchanter ,
Sont autant de sujets que leur main va traiter.
(a) Il est Protecteur de l'Académie de Marseille.
(b) Il conclud la Paix à Rastad.
Pour
NOVEMBRE . 1731. 2487
Pour moi , qui là- dessus brule souvent d'écrire ,
Je crains d'en dire moins , qu'il ne m'en faudroit
dire ,
Si-tôt que mon esprit vent peindre ta grandeur ,
Je ressens que ma force est moindre que mon
coeur ;
Toutesfois sur tes faits mes Muses attentives ,
Cherchent pour les tracer les couleurs les plus
vives ;
Heureux si dans l'ardeur qui me vient enflamer
Par de beaux traits enfin , je puis les exprimer !
Mais que dis -je , exprimer ! la chose est difficile ;
Je n'oserois tenter l'Eloge d'un Achile ;
VILLARS , je me connois , et ne vois pas comment,
Je pourrois par des Vers te louer dignement ;
Ainsi donc retenu par mon peu d'éloquence
Content de t'admirer , je garde le silence.
MANUEL , de la Doctrine Chrétienne,
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Résumé : EPITRE A M. LE MARECHAL DUC DE VILLARS.
Le texte est un éloge du maréchal de Villars, mettant en avant ses qualités et ses exploits militaires. L'auteur critique ceux qui louent les grands en utilisant des gloires étrangères, affirmant que Villars n'a pas besoin de cela pour être reconnu. Il souligne que la vie de Villars offre une riche matière pour l'art poétique et que ses qualités intrinsèques suffisent à le louer. Le texte rappelle les grandes figures militaires françaises disparues, telles que Condé, Luxembourg et Turenne, et souligne que Villars a su les remplacer. Il décrit ses victoires contre des ennemis puissants, notamment le prince Eugène, et ses exploits militaires qui ont rassuré le trône de Louis XIV. Villars est également loué pour son soutien aux arts et aux lettres, comparé à François Ier, protecteur des savants et des poètes. L'auteur mentionne les contributions de Villars à l'Académie de Marseille et son rôle dans la conclusion de la paix à Rastatt. Il exprime son admiration pour Villars, tout en reconnaissant son incapacité à le louer dignement en raison de son manque d'éloquence.
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