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1
p. 73-74
« Apres vous avoir parlé d'une Guerre, vous voudriez bien, Madame, [...] »
Début :
Apres vous avoir parlé d'une Guerre, vous voudriez bien, Madame, [...]
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texteReconnaissance textuelle : « Apres vous avoir parlé d'une Guerre, vous voudriez bien, Madame, [...] »
Apres vous avoir parlé d'u- ne guerre,vous voudriez bien, Madame, que ie vous parlaſſe d'uneautre , puis que vous me demandez ce qui ſe dit icy desdeuxPhedresdepuis qu'el- les font imprimées. Je vous les ay envoyées l'une & l'au- tre , vous les avez leuës , & ie n'ay rien à vous répondre pour fatisfaire à voſtre curiofire fur cetarticle , finon qu'il n'y aaucune perſonne d'eſprit qui n'en penſe ce que ie ſuis fort aſſuré que vousenpenſez.
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2
s. p.
AVIS.
Début :
Je prie ceux qui m'ont fait la grace de m'envoyer [...]
Mots clefs :
Imprimer, Embellir, Acheter
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texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
E prie ceux qui m'ont fait lagracede n'envoyer des Hiſtorietes , des Vers , &
d'autres Pieces Galantes , de ne ſe point impatienter s'ils ne les trouvent pas dans ceVolume. Commej'en reçois de tous cô- tez , il m'eſt impoffible de mettre toutdans lemeſmetemps ,&je ſuis obligéde préfe- rer ce qui a le plus de rapport aux nouvel- lesdu Moisdans lequel j'écris ; mais enfin tout le monde aura ſontour , &je n'oſte- ray à perſonne lagloire qu'on doit atten- dredes agreables choſes qu'on me donne pour embellir leMercure.
Ceux qui l'acheteront , doivent prendre garde qu'il ne ſoit pas d'une Impreſſion contrefaite. On l'imprime dans pluſieurs Villehors du Royaume,ſur tout à Nimégue &à Bruxelles , & l'on envoye des Exem- plaires contrefaits dans quelques Provin- cesde France. Ils ſont remplisde quantité de fautes , comme le ſont ordinairement tous les Livres que l'on contrefait avec précipitation.Mais ce n'eſt pas le ſeuldefaut qu'ils ayent ; & fi l'on prend la peine de les examiner, onles trouverade plus petites Lettres,&moins amples que les veritables,
parce que les Etrangers ſupriment la plus grandepartiedece qui eſt deſavantageux leurNation , &glorieux à laFrance.
E prie ceux qui m'ont fait lagracede n'envoyer des Hiſtorietes , des Vers , &
d'autres Pieces Galantes , de ne ſe point impatienter s'ils ne les trouvent pas dans ceVolume. Commej'en reçois de tous cô- tez , il m'eſt impoffible de mettre toutdans lemeſmetemps ,&je ſuis obligéde préfe- rer ce qui a le plus de rapport aux nouvel- lesdu Moisdans lequel j'écris ; mais enfin tout le monde aura ſontour , &je n'oſte- ray à perſonne lagloire qu'on doit atten- dredes agreables choſes qu'on me donne pour embellir leMercure.
Ceux qui l'acheteront , doivent prendre garde qu'il ne ſoit pas d'une Impreſſion contrefaite. On l'imprime dans pluſieurs Villehors du Royaume,ſur tout à Nimégue &à Bruxelles , & l'on envoye des Exem- plaires contrefaits dans quelques Provin- cesde France. Ils ſont remplisde quantité de fautes , comme le ſont ordinairement tous les Livres que l'on contrefait avec précipitation.Mais ce n'eſt pas le ſeuldefaut qu'ils ayent ; & fi l'on prend la peine de les examiner, onles trouverade plus petites Lettres,&moins amples que les veritables,
parce que les Etrangers ſupriment la plus grandepartiedece qui eſt deſavantageux leurNation , &glorieux à laFrance.
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Résumé : AVIS.
L'auteur d'un avis informe les contributeurs que toutes les œuvres reçues ne pourront pas être incluses dans le volume actuel du Mercure en raison de la quantité de contributions et de la nécessité de privilégier les pièces en rapport avec les nouvelles du mois en cours. Il assure toutefois que toutes les contributions seront publiées ultérieurement. Par ailleurs, l'auteur met en garde les acheteurs contre les éditions contrefaites du Mercure, imprimées dans diverses villes hors du Royaume, notamment Nimègue et Bruxelles. Ces contrefaçons contiennent de nombreuses fautes et sont imprimées avec des lettres plus petites et moins amples, car les étrangers suppriment les parties glorifiant la France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 9-28
LE R. P. D. C** à Monsieur Estienne, Libraire de Paris.
Début :
Monsieur Estienne, eh ! ne m'imprimez pas. [...]
Mots clefs :
Imprimer, Ouvrage, Libraire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE R. P. D. C** à Monsieur Estienne, Libraire de Paris.
LE R. P. -D.C**.
àMonsieurEstienne;
Libraire de Paris.
MonsieurEstienne,eh !ne - m'imprimez pas.
Au nom de Dieu quartier.
Monsieur Estienne,
Jamais en rien, vous le sçavez,
hêlas!
Ne vous fis tort au moins
qu'il me souvienne,
Et si l'ay fait encor, posez le
cas,
Gardezvous bien que rancune
vous tienne
Les rancuniers sont mal
menezlàbas
Si nevoulez que tel mal
vousavienne
Pardonnez-moy d'une ame
bien chrestienne,
Monsieur Estienne
,
ch !
ne m'imprimez pas.
Je sçai qu'en l'art de bien
:.' mouler un Livre,
Vous égalez ces Estiennes
fameux,
Que vous comptez au rang
devosayeux,
Etqui dans vous, commençant
a revivre,
Nous font trouver dans un
de leurs neveux:
Ce que leur siecle a tant
loué dans eux,
Mais quand bien même en
dépitdela Parque,
Pour m'imprimer revenant.
sur leurs pas,
Ils se pourroient échapper
dela Barque,
Où tous mortels vont après
leurs trépas,
Fust-ce Robert, ou fust ce
Charles Estienne,
Je leur dirois toûjours la
même Antienne,
Monsieur Estienne
3
ch !
ne m'imprimez pas,
Ne croyez pas qu'un
chagrin myfantrope
} Me fasse icy le prendre sur
ce ton ,
J'aime lagloireenenfant
d'Helicon:
Mais tel souvent aprés elle
galope,
Dont le Pegase à chaque
moment chope,
Et qu'elle suïc comme on
fuït un larron;
Je la connois, j'ay fait son
Horoscope,
Quand on dit oüy, la quinteuse
ditnon.
Or s'il vous plaist en pareil
accessoire
Irois-je faire uu procès à la
gloire?
Procès sur quoi? d'ailleurs
c'estun grand cas
Sipar Procès la Dame s'aprivoife
:
Mais faisons mieux & pour
éviter noise
Monsieur Estienne, eh ! ne ,.. m'imprimez pas.
Vous me direz, cela vous
plaistàdire,
Je icai le cas qu'on fait de
vos écrits
Les ay souventoüipriser &
lire
Par maints Quidans soidisans
beaux esprits,
La presse est grande à se les
faire écrire,
Or mieux vaudroient moulez
quemanuscrits.
Graces vous rend de vostre
courtoisie:
Car c'est de vous que parc
le compliment,
Honteux seroit de mentir
si crument
Amon profit, de vousc'est
ambrosie,
Que je savoure assez benignement
:
Mais que mes Vers soient
bonne, marchandise
Comme Preschez; ou de
mauvais alloy,
Comme entre-nous me le
paroissàamoy,
Quand seroit vray qu'à
Paris on les prise,
Ne laisserois de vous dire
tout bas
Pour des raisonsque trouverez
de mise
Monsieur Estienne,eh!
nem'imprimezpas.
Quelque parfaitque
puisse estre un Ouvrage
En l'imprimant on luy fait
mauvais tour,
Presque toujours il en reçoit
dommage
Maint en ay vû se hâler au
grand jour
Sur quoi Couvent à par moy
- je recole
Petit écrit donné fous le
manceau
Qu'on se dérobe& qui
vient par bricole,
Ou bien moulé chez Pierre
du Marteau,
Fut-il mauvais nous paroist
toujours beau
Et pour l'avois on ne plaint
la pistole.
Qujl cesse d'estre & secret
&nouveau
On n'en voudra débourser
un obole.
-
J'ay ce Sonnet, mon voisin
ne l'a pas,
Voilà par où le Sonnet m'a
sçu plaire
Ce point de vue en fait le
grand appas; Est-il public; n'en fait on
plusmystere
Il perd son , sel, deslors il
tombe à bas:
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Vers manuscritssouffrent
des négligences
Qu'a , vers moulez on ne
pardonne pas,
Dans les premiers on les
nommelicence,
Làtouts'excuse& se parte
au gros sas;
Dans les seconds la moindre
tache est crime
Point de quartier de la part
d'un Icétcur
Qui sur le tour ,
la cadence
& larime
Ne fait jamais nulle grace à
l'Auteur;
Tant que mes Vers fous
la simple écriture,
N'estanr moulez ni reliez en
veau;
Dans les réduits iront ingnito
Pour eux ne crains de fà.
cheuse avanture;
Lapitié seule en dépit des
matins
Garantira ces pauvres orphelins
Deî'cotfp*cte bec: mais sur
vostre boutique
Si me mettiez jamais en
rang d'oignon,
Point ne seroit de petit
compagnon,
Point de Gnmault qui ne
me fit la nique;
Tels en sçavez qu'on a mis
en beaux draps;
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Dés qu'àParison affiche
un Ouvrage,
C'estletossin que l'on fortne
surluy;
Gens du mêtier à qui tout
fait ombrage
,
Et toujours prests à donner
sur autruy , Pour l'accablcr l'attendant
au passage,
Nouvel Auteur qui se met
sur les rangs,
A son début doit compter s'ilestsage
De bien payer àses petits
Tyrans
Sa bien-venuë & son apprentissage.
Pour les lauriers, & la gloire,&
l'encens,
Qu'aux fiens Phoebus assigne
pour tout gage,
Qu'il ne prétende cfuc:.ad;
mis à partage;
Leur partensouffre, & c'cfi
selonleur sens
Soupe de pain qu'on ôte à
leur potage:
Sur ce pied là, que de gens
sur les bras!
Leur tenir teste & montrer
bon visage
Scroit le mieux,si j'avois du
courage
Mais il me manque, & je
crains les combats.
Monsieur Estienne, eh! ne
m'imprimez pas.
,
è;Ë ,; Je le vois bien, contre toute
avanture
L'espoir flateur du débit
vous rassure;
Car encor bien que soyez
gracieux
Point ne croiray
,
foit dit
sans vous déplaire
Qu'alliez-vous mettre en
frais pour mes beaux yeux?
Si lefaisiez ne seriez bon
Libraire:
Mais s'il advient, comme
tout se peur faire
Que mes écrits par un triste
destin,
De la boutiqueaillentau
magasin,
Et que delà moisis dans la
poussieee,
Ils soient enfin livrez à la
., beurriere,
Ettousen blocvendus pour
un douzain,
Qien diriez-vous? Ce fcroit
bien le pire,
Vous en seriez pour nombre
de Ducats;
Er quant à moy je n'en ferois
que rire
En vous disans avois-jetort
helas!
Monsieur Estienne,eh! ne
m'imprimez pas.
Mais supposons contre tou-
.!1 te apparence
Que lesditsVers,puisqu'ainsivo1usleplaist
Par lafaveur dune heureuse
influence
Seront prisez, & vendus,
qui plus est ;
Je ne dis pas que ne soit
quelquechose
,
Force écrivainss'en contenteroient
bien,
Et puis de gloire une petite
dose,
Chez les Rimeurs ne gasta
jamais rien:
Mais croyez-vous,quoiquel'Ouvrage
plaise
Que l'on n'ait rien d'aill,eurs
à discuter,
Et que auteur en soit pils
à son aise?
Ay vû , pour moy ,
bien
des gens en douter;
Maints en connois qu'on a
menez bienroides,
Et comme on dit plus viste
que le pas;
Chat échaudé, croyezmoy
,
craint l'eau froide.
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Pour ces raisons
,
& pour
bien d'autrescauses
Que sur ce point je pourrois
alleguer,
Mes petits Vers resteront
lettrescloses
Et vous plaira ne les point
divulguer,
De mon vivant ne les vcut
voir paraître,
Quand seray mort alors serez
le maure:
Si demandez quand sera,
vous diray
Que ce sera le plus tardque
pourray.
Vous convient donc un bien
petitattendre,
Et vous prendrez, je croy , le tout en gré;
Ne voudriez que je m'allasse
pendre C ij
Pour abreger, au moins rien
n'en feray,
Si le comptiez, compteriez
sans vostre hôte;
Mais moy deffunt je fuis à
vous sans faute
Prenez mes Vers, faites en
vos choux gras,
Force fera de souffrir ce
martyre,
Parce qu'alors ne pourray
plus vous dire
Monsieur Estienne, eh! ne
m'imprimez pas.
àMonsieurEstienne;
Libraire de Paris.
MonsieurEstienne,eh !ne - m'imprimez pas.
Au nom de Dieu quartier.
Monsieur Estienne,
Jamais en rien, vous le sçavez,
hêlas!
Ne vous fis tort au moins
qu'il me souvienne,
Et si l'ay fait encor, posez le
cas,
Gardezvous bien que rancune
vous tienne
Les rancuniers sont mal
menezlàbas
Si nevoulez que tel mal
vousavienne
Pardonnez-moy d'une ame
bien chrestienne,
Monsieur Estienne
,
ch !
ne m'imprimez pas.
Je sçai qu'en l'art de bien
:.' mouler un Livre,
Vous égalez ces Estiennes
fameux,
Que vous comptez au rang
devosayeux,
Etqui dans vous, commençant
a revivre,
Nous font trouver dans un
de leurs neveux:
Ce que leur siecle a tant
loué dans eux,
Mais quand bien même en
dépitdela Parque,
Pour m'imprimer revenant.
sur leurs pas,
Ils se pourroient échapper
dela Barque,
Où tous mortels vont après
leurs trépas,
Fust-ce Robert, ou fust ce
Charles Estienne,
Je leur dirois toûjours la
même Antienne,
Monsieur Estienne
3
ch !
ne m'imprimez pas,
Ne croyez pas qu'un
chagrin myfantrope
} Me fasse icy le prendre sur
ce ton ,
J'aime lagloireenenfant
d'Helicon:
Mais tel souvent aprés elle
galope,
Dont le Pegase à chaque
moment chope,
Et qu'elle suïc comme on
fuït un larron;
Je la connois, j'ay fait son
Horoscope,
Quand on dit oüy, la quinteuse
ditnon.
Or s'il vous plaist en pareil
accessoire
Irois-je faire uu procès à la
gloire?
Procès sur quoi? d'ailleurs
c'estun grand cas
Sipar Procès la Dame s'aprivoife
:
Mais faisons mieux & pour
éviter noise
Monsieur Estienne, eh ! ne ,.. m'imprimez pas.
Vous me direz, cela vous
plaistàdire,
Je icai le cas qu'on fait de
vos écrits
Les ay souventoüipriser &
lire
Par maints Quidans soidisans
beaux esprits,
La presse est grande à se les
faire écrire,
Or mieux vaudroient moulez
quemanuscrits.
Graces vous rend de vostre
courtoisie:
Car c'est de vous que parc
le compliment,
Honteux seroit de mentir
si crument
Amon profit, de vousc'est
ambrosie,
Que je savoure assez benignement
:
Mais que mes Vers soient
bonne, marchandise
Comme Preschez; ou de
mauvais alloy,
Comme entre-nous me le
paroissàamoy,
Quand seroit vray qu'à
Paris on les prise,
Ne laisserois de vous dire
tout bas
Pour des raisonsque trouverez
de mise
Monsieur Estienne,eh!
nem'imprimezpas.
Quelque parfaitque
puisse estre un Ouvrage
En l'imprimant on luy fait
mauvais tour,
Presque toujours il en reçoit
dommage
Maint en ay vû se hâler au
grand jour
Sur quoi Couvent à par moy
- je recole
Petit écrit donné fous le
manceau
Qu'on se dérobe& qui
vient par bricole,
Ou bien moulé chez Pierre
du Marteau,
Fut-il mauvais nous paroist
toujours beau
Et pour l'avois on ne plaint
la pistole.
Qujl cesse d'estre & secret
&nouveau
On n'en voudra débourser
un obole.
-
J'ay ce Sonnet, mon voisin
ne l'a pas,
Voilà par où le Sonnet m'a
sçu plaire
Ce point de vue en fait le
grand appas; Est-il public; n'en fait on
plusmystere
Il perd son , sel, deslors il
tombe à bas:
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Vers manuscritssouffrent
des négligences
Qu'a , vers moulez on ne
pardonne pas,
Dans les premiers on les
nommelicence,
Làtouts'excuse& se parte
au gros sas;
Dans les seconds la moindre
tache est crime
Point de quartier de la part
d'un Icétcur
Qui sur le tour ,
la cadence
& larime
Ne fait jamais nulle grace à
l'Auteur;
Tant que mes Vers fous
la simple écriture,
N'estanr moulez ni reliez en
veau;
Dans les réduits iront ingnito
Pour eux ne crains de fà.
cheuse avanture;
Lapitié seule en dépit des
matins
Garantira ces pauvres orphelins
Deî'cotfp*cte bec: mais sur
vostre boutique
Si me mettiez jamais en
rang d'oignon,
Point ne seroit de petit
compagnon,
Point de Gnmault qui ne
me fit la nique;
Tels en sçavez qu'on a mis
en beaux draps;
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Dés qu'àParison affiche
un Ouvrage,
C'estletossin que l'on fortne
surluy;
Gens du mêtier à qui tout
fait ombrage
,
Et toujours prests à donner
sur autruy , Pour l'accablcr l'attendant
au passage,
Nouvel Auteur qui se met
sur les rangs,
A son début doit compter s'ilestsage
De bien payer àses petits
Tyrans
Sa bien-venuë & son apprentissage.
Pour les lauriers, & la gloire,&
l'encens,
Qu'aux fiens Phoebus assigne
pour tout gage,
Qu'il ne prétende cfuc:.ad;
mis à partage;
Leur partensouffre, & c'cfi
selonleur sens
Soupe de pain qu'on ôte à
leur potage:
Sur ce pied là, que de gens
sur les bras!
Leur tenir teste & montrer
bon visage
Scroit le mieux,si j'avois du
courage
Mais il me manque, & je
crains les combats.
Monsieur Estienne, eh! ne
m'imprimez pas.
,
è;Ë ,; Je le vois bien, contre toute
avanture
L'espoir flateur du débit
vous rassure;
Car encor bien que soyez
gracieux
Point ne croiray
,
foit dit
sans vous déplaire
Qu'alliez-vous mettre en
frais pour mes beaux yeux?
Si lefaisiez ne seriez bon
Libraire:
Mais s'il advient, comme
tout se peur faire
Que mes écrits par un triste
destin,
De la boutiqueaillentau
magasin,
Et que delà moisis dans la
poussieee,
Ils soient enfin livrez à la
., beurriere,
Ettousen blocvendus pour
un douzain,
Qien diriez-vous? Ce fcroit
bien le pire,
Vous en seriez pour nombre
de Ducats;
Er quant à moy je n'en ferois
que rire
En vous disans avois-jetort
helas!
Monsieur Estienne,eh! ne
m'imprimez pas.
Mais supposons contre tou-
.!1 te apparence
Que lesditsVers,puisqu'ainsivo1usleplaist
Par lafaveur dune heureuse
influence
Seront prisez, & vendus,
qui plus est ;
Je ne dis pas que ne soit
quelquechose
,
Force écrivainss'en contenteroient
bien,
Et puis de gloire une petite
dose,
Chez les Rimeurs ne gasta
jamais rien:
Mais croyez-vous,quoiquel'Ouvrage
plaise
Que l'on n'ait rien d'aill,eurs
à discuter,
Et que auteur en soit pils
à son aise?
Ay vû , pour moy ,
bien
des gens en douter;
Maints en connois qu'on a
menez bienroides,
Et comme on dit plus viste
que le pas;
Chat échaudé, croyezmoy
,
craint l'eau froide.
Monsieur Estienne
,
eh !
ne m'imprimez pas.
Pour ces raisons
,
& pour
bien d'autrescauses
Que sur ce point je pourrois
alleguer,
Mes petits Vers resteront
lettrescloses
Et vous plaira ne les point
divulguer,
De mon vivant ne les vcut
voir paraître,
Quand seray mort alors serez
le maure:
Si demandez quand sera,
vous diray
Que ce sera le plus tardque
pourray.
Vous convient donc un bien
petitattendre,
Et vous prendrez, je croy , le tout en gré;
Ne voudriez que je m'allasse
pendre C ij
Pour abreger, au moins rien
n'en feray,
Si le comptiez, compteriez
sans vostre hôte;
Mais moy deffunt je fuis à
vous sans faute
Prenez mes Vers, faites en
vos choux gras,
Force fera de souffrir ce
martyre,
Parce qu'alors ne pourray
plus vous dire
Monsieur Estienne, eh! ne
m'imprimez pas.
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Résumé : LE R. P. D. C** à Monsieur Estienne, Libraire de Paris.
L'auteur adresse une lettre à Monsieur Estienne, libraire à Paris, pour le supplier de ne pas imprimer ses écrits. Il commence par affirmer qu'il n'a jamais causé de tort à Estienne et le prie de ne pas lui en tenir rigueur. L'auteur reconnaît les compétences d'Estienne en imprimerie, les comparant à celles des célèbres Estienne. Cependant, il exprime des réserves sur la publication de ses vers, craignant qu'ils ne soient pas bien reçus et qu'ils subissent des critiques sévères une fois imprimés. Il souligne que les œuvres manuscrites échappent à certaines critiques que les livres imprimés ne peuvent éviter. L'auteur craint également les rivalités et les critiques des autres auteurs et libraires, exprimant sa peur des combats littéraires et des critiques. Il conclut en demandant à Estienne de ne pas publier ses vers de son vivant, mais de le faire après sa mort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 196-202
EXTRAIT de la Gazette de Hollande.
Début :
Les Lettres de Londres du 22. viennent d'arriver: voici ce [...]
Mots clefs :
Gazette de Hollande, Lettres de Londres, Imprimer, Libelles, Tory, Dunkerque, Ducs, Alliés, Possession
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de la Gazette de Hollande.
EXTRAIT
de la Gazette de Hollande.
: Les Lettres de Londres
du 22, viennent d'arriver :
voici ce qu'elles ont de
GALANT. 197
plus confiderable.
On continue à imprimer
en cette Ville des libelles
tres injurieux & fcanda
leux, qui fe vendent publi
queinent fans aucune oppofition , ils ne tendent
qu'à exciter la divifion qui
n'eft desja que trop grande, & qu'on voudroit encore augmenter , s'il eftoit
poffible , entre la Cour &
les Alliez. Mercredy der
nier il fortit de la preffe
une nouvelle brocheure au
fujet de Dunkerque. Cet
eferit parle fort au defaR. iij
198 MERCURE
vantage du miniftere prefent , & fait l'éloge du précedent. Il a pour titre : La
Correfpondance avec la Francè
claire comme le Soleil.
Cependant les Toris rigides dilent hautement que
files Alliez n'acceptent
pas le projet qui leur a efté
prefenté par les Miniftres.
de la Reine , Sa Majesté
fera obligée de faire la paix
avec les deux Couronnes ,
& de prendre avec elles
des mefures pour obliger
les Alliez à la faire enfuite
generale ; mais que s'ils
GALANT. 199
continuent à cabaler contre l'Eftat , le Miniftere &
le Parlement ne manqueront pas de moyens pour
les en faire repentir , & que
s'il faut enfin entrer en alliance avec la France , les
Alliez en feront caufe , &
qu'alors les Anglois pourront agir vivement avec les
deux Couronnes pour obtenir la paix de l'Europe ,
& qu'ils ofteront tout com
merce aux Hollandois ,
tant dans la Mediterranée
que dans l'Ocean. Mais les
Moderez ne parlent pas de
R iiij
200 MERCURE
cette maniere , ils efperent
au contraire qu'on trouvera enfin un moyen pour
donner une plus ample fatisfaction,fur tout aux Hollandois avec lefquels il faut
roujours eftre unis pour le
maintien des deux Eftats ,
& de la Religion Protef
tante. Hier au matin on
apprit par un Exprés du
General Hill qu'il avoit
pris poffeffion de Dunkerque , ce qui a causé icy une
grandejoye , on tira le Canon , & il y eut le foir des
feux de joye & des illumi-
GALANT. 201
nations par toute la Ville.
Lemêmejour il arriva auffi
un Exprés du Duc d'Ormond, avec avis qu'il avoit
fait publier dans fon armée
la fufpenfion d'armes , &
qu'enfuite il l'a feparée des
Alliés. La Reine a efté complimentéepar toute laCour
fur la poffeffion de Dunkerque. On affure que Sa
Majefté ira de Mardi en
huit jours à Windfor pour
y paffer la belle ſaiſon.
Le Roy a donné au Marquis de Meufe un ancien
Regiment vaquant par la
102 MERCURE
mort du Comte de Tourville.
On a pris fur la Scarpe
40 Belande qui venoient
de Marchienne.
Le Duc d'Ormond s'eft
rendu maistre des fept por
tes de la Ville de Gand.
Le Duc de Hamilton
vient icy de la part de la
Reine d'Angleterre. Le
Duc d'Argile va en Eſpagne & enPortugal pour ramener les troupes d'Angleterre.
de la Gazette de Hollande.
: Les Lettres de Londres
du 22, viennent d'arriver :
voici ce qu'elles ont de
GALANT. 197
plus confiderable.
On continue à imprimer
en cette Ville des libelles
tres injurieux & fcanda
leux, qui fe vendent publi
queinent fans aucune oppofition , ils ne tendent
qu'à exciter la divifion qui
n'eft desja que trop grande, & qu'on voudroit encore augmenter , s'il eftoit
poffible , entre la Cour &
les Alliez. Mercredy der
nier il fortit de la preffe
une nouvelle brocheure au
fujet de Dunkerque. Cet
eferit parle fort au defaR. iij
198 MERCURE
vantage du miniftere prefent , & fait l'éloge du précedent. Il a pour titre : La
Correfpondance avec la Francè
claire comme le Soleil.
Cependant les Toris rigides dilent hautement que
files Alliez n'acceptent
pas le projet qui leur a efté
prefenté par les Miniftres.
de la Reine , Sa Majesté
fera obligée de faire la paix
avec les deux Couronnes ,
& de prendre avec elles
des mefures pour obliger
les Alliez à la faire enfuite
generale ; mais que s'ils
GALANT. 199
continuent à cabaler contre l'Eftat , le Miniftere &
le Parlement ne manqueront pas de moyens pour
les en faire repentir , & que
s'il faut enfin entrer en alliance avec la France , les
Alliez en feront caufe , &
qu'alors les Anglois pourront agir vivement avec les
deux Couronnes pour obtenir la paix de l'Europe ,
& qu'ils ofteront tout com
merce aux Hollandois ,
tant dans la Mediterranée
que dans l'Ocean. Mais les
Moderez ne parlent pas de
R iiij
200 MERCURE
cette maniere , ils efperent
au contraire qu'on trouvera enfin un moyen pour
donner une plus ample fatisfaction,fur tout aux Hollandois avec lefquels il faut
roujours eftre unis pour le
maintien des deux Eftats ,
& de la Religion Protef
tante. Hier au matin on
apprit par un Exprés du
General Hill qu'il avoit
pris poffeffion de Dunkerque , ce qui a causé icy une
grandejoye , on tira le Canon , & il y eut le foir des
feux de joye & des illumi-
GALANT. 201
nations par toute la Ville.
Lemêmejour il arriva auffi
un Exprés du Duc d'Ormond, avec avis qu'il avoit
fait publier dans fon armée
la fufpenfion d'armes , &
qu'enfuite il l'a feparée des
Alliés. La Reine a efté complimentéepar toute laCour
fur la poffeffion de Dunkerque. On affure que Sa
Majefté ira de Mardi en
huit jours à Windfor pour
y paffer la belle ſaiſon.
Le Roy a donné au Marquis de Meufe un ancien
Regiment vaquant par la
102 MERCURE
mort du Comte de Tourville.
On a pris fur la Scarpe
40 Belande qui venoient
de Marchienne.
Le Duc d'Ormond s'eft
rendu maistre des fept por
tes de la Ville de Gand.
Le Duc de Hamilton
vient icy de la part de la
Reine d'Angleterre. Le
Duc d'Argile va en Eſpagne & enPortugal pour ramener les troupes d'Angleterre.
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Résumé : EXTRAIT de la Gazette de Hollande.
La Gazette de Hollande rapporte des tensions à Londres où des libelles critiques envers le ministère actuel sont publiés. Les Tories affirment que les Alliés rejettent les propositions des ministres de la Reine et envisagent une paix séparée. Les Modérés espèrent maintenir l'union avec les Hollandais pour le bien des deux États et de la religion protestante. Le général Hill a pris Dunkerque, suscitant une grande joie à Londres. Le duc d'Ormond a suspendu les armes et séparé son armée des Alliés. La Reine a été félicitée pour la prise de Dunkerque et prévoit de se rendre à Windsor. Le roi a attribué un régiment au marquis de Meuze. Des Belges ont été capturés sur la Scarpe, et le duc d'Ormond a pris le contrôle des portes de Gand. Le duc de Hamilton est arrivé de la part de la Reine d'Angleterre, tandis que le duc d'Argyll se rend en Espagne et au Portugal pour rapatrier les troupes anglaises.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 206-209
Lettre à l'Auteur du Mercure.
Début :
MONSIEUR, n'étant point connu de M. Gautier, & ne le connoissant [...]
Mots clefs :
Inventeur, Planches, Imprimer, Peinture, Couleurs, Jacques Gautier d'Agoty
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texteReconnaissance textuelle : Lettre à l'Auteur du Mercure.
Lettre à l'Auteur du Mercure.
MONSIEUR, cont
ONSIEUR , n'étant point connu
de M. Gautier , & ne le connoiffant
que par fa grande réputation qu'il appuie
de tout fon crédit auprès du Public , permettez-
moi que par votre moyen je lui
demande l'explication de ce qu'il a avancé
dans le Mercure du mois de Novembre
dernier. Il nous affure qu'il eft l'inventeur
de l'art d'imprimer les tableaux à quatre
Cuivres. Je n'ai jufqu'ici rien revoqué en
doute de tout ce qu'il lui a plu dire.puDECEMBRE.
1755. 207
bliquement , & fur fa parole j'ai cru , lui
voyant écrire fur toutes fortes de matieres
qu'il y étoit très -entendu . J'ai même
porté ma croyance jufqu'à me perfuader
qu'il avoit fait , ainfi qu'il le dit à qui
veut l'entendre , un fyftême meilleur que
celui de Newton , & j'attribuois à une obfl'inattention
tination impardonnable
,
allant jufqu'au mépris qu'ont les Sçavans
pour les découvertes : enfin j'étois
difpofé à croire des chofes encore plus incroyables
, & je fuis extrêmement affligé
de me voir dans la néceffité de lui retirer
cette confiance aveugle. Il fe dit l'inventeur
de ce qu'il appelle l'Art d'imprimer
les eftampes coloriées. Peut - il avoir oublié
qu'il eft de notoriété publique que M.
Le Blond l'avoit trouvé bien des années
avant qu'il fût en âge d'y penfer , & en
avoit donné des preuves connues pendant
long- tems en Angleterre , & dans fa vieilleffe
à Paris : que M. Gautier lui -même ,
entra chez M. Le Blond pour y apprendre
ce talent , auquel il ne s'étoit pas deftiné
d'abord , puifque s'il s'étoit propofé cette
Occupation plufieurs années auparavant ,
il s'y feroit apparemment préparé par une
longue étude du deffein ? La vafte étendue
des connoiffances dont on a vu depuis
les fruits , le tenoit alors dans une espece
zo8 MERCURE DE FRANCE.
d'indécifion , & c'eft maintenant fans
doute ce qui lui caufe ce manque de mémoire
. Je penfe cependant entrevoir quelque
caufe à l'erreur qui lui donne lieu de
fe croire inventeur.
M. Le Blond ne fe fervoit que de trois
planches chargées chacune d'une couleur ,
& plus ou moins travaillées , felon la quantité
dont cette couleur doit entrer dans la
teinte ; M. Gautier en a ajouté une quatrieme.
Seroit- ce là ce qu'il prendroit pour
une invention ? & fe peut-il qu'il ne s'apperçoive
pas que l'invention de cet art ,
affez peu important , confiſte à avoir conçu
le premier qu'on pourroit, par des planches
gravées & imprimées de différentes
couleurs , imiter les tons de la Peinture ?
M. Le Blond n'en mettoit que trois , M.
Gautier , pour ne faire que la même chofe,
en met quatre , un autre en mettra cinq ,
fix , tant que l'on voudra. Compteronsnous
le nombre des inventeurs par le nombre
des planches ? Quand on fuppoferoit
même que cette quatrieme planche auroit
apporté quelque perfection dans les ouvrages
de ce genre, ne devroit- on pas dire ,
pour parler exactement : M. Gautier , ani
moyen d'un privilege exclusif, a feul perfectionné
l'art d'imprimer les eftampes coloriées
à quatre cuivres.
DECEMBRE . 1755 : 209
Je fuis vraiment fâché que M. Gautier
m'ait mis dans le cas de l'incertitude à
l'égard du dégré de croyance qui lui eft
dûe ; & je ne vous cacherai pas que je
ferois curieux de fçavoir quels font ces
Académiciens qui ont approuvé les morceaux
qu'il a préfentés à M. le Marquis de
Marigny. Ces fuffrages font de poids , & je
crois que le Public , ainfi que moi , feroit
charmé de n'avoir là- deffus aucun doute.
J'ai l'honneur d'être , & c.
MONSIEUR, cont
ONSIEUR , n'étant point connu
de M. Gautier , & ne le connoiffant
que par fa grande réputation qu'il appuie
de tout fon crédit auprès du Public , permettez-
moi que par votre moyen je lui
demande l'explication de ce qu'il a avancé
dans le Mercure du mois de Novembre
dernier. Il nous affure qu'il eft l'inventeur
de l'art d'imprimer les tableaux à quatre
Cuivres. Je n'ai jufqu'ici rien revoqué en
doute de tout ce qu'il lui a plu dire.puDECEMBRE.
1755. 207
bliquement , & fur fa parole j'ai cru , lui
voyant écrire fur toutes fortes de matieres
qu'il y étoit très -entendu . J'ai même
porté ma croyance jufqu'à me perfuader
qu'il avoit fait , ainfi qu'il le dit à qui
veut l'entendre , un fyftême meilleur que
celui de Newton , & j'attribuois à une obfl'inattention
tination impardonnable
,
allant jufqu'au mépris qu'ont les Sçavans
pour les découvertes : enfin j'étois
difpofé à croire des chofes encore plus incroyables
, & je fuis extrêmement affligé
de me voir dans la néceffité de lui retirer
cette confiance aveugle. Il fe dit l'inventeur
de ce qu'il appelle l'Art d'imprimer
les eftampes coloriées. Peut - il avoir oublié
qu'il eft de notoriété publique que M.
Le Blond l'avoit trouvé bien des années
avant qu'il fût en âge d'y penfer , & en
avoit donné des preuves connues pendant
long- tems en Angleterre , & dans fa vieilleffe
à Paris : que M. Gautier lui -même ,
entra chez M. Le Blond pour y apprendre
ce talent , auquel il ne s'étoit pas deftiné
d'abord , puifque s'il s'étoit propofé cette
Occupation plufieurs années auparavant ,
il s'y feroit apparemment préparé par une
longue étude du deffein ? La vafte étendue
des connoiffances dont on a vu depuis
les fruits , le tenoit alors dans une espece
zo8 MERCURE DE FRANCE.
d'indécifion , & c'eft maintenant fans
doute ce qui lui caufe ce manque de mémoire
. Je penfe cependant entrevoir quelque
caufe à l'erreur qui lui donne lieu de
fe croire inventeur.
M. Le Blond ne fe fervoit que de trois
planches chargées chacune d'une couleur ,
& plus ou moins travaillées , felon la quantité
dont cette couleur doit entrer dans la
teinte ; M. Gautier en a ajouté une quatrieme.
Seroit- ce là ce qu'il prendroit pour
une invention ? & fe peut-il qu'il ne s'apperçoive
pas que l'invention de cet art ,
affez peu important , confiſte à avoir conçu
le premier qu'on pourroit, par des planches
gravées & imprimées de différentes
couleurs , imiter les tons de la Peinture ?
M. Le Blond n'en mettoit que trois , M.
Gautier , pour ne faire que la même chofe,
en met quatre , un autre en mettra cinq ,
fix , tant que l'on voudra. Compteronsnous
le nombre des inventeurs par le nombre
des planches ? Quand on fuppoferoit
même que cette quatrieme planche auroit
apporté quelque perfection dans les ouvrages
de ce genre, ne devroit- on pas dire ,
pour parler exactement : M. Gautier , ani
moyen d'un privilege exclusif, a feul perfectionné
l'art d'imprimer les eftampes coloriées
à quatre cuivres.
DECEMBRE . 1755 : 209
Je fuis vraiment fâché que M. Gautier
m'ait mis dans le cas de l'incertitude à
l'égard du dégré de croyance qui lui eft
dûe ; & je ne vous cacherai pas que je
ferois curieux de fçavoir quels font ces
Académiciens qui ont approuvé les morceaux
qu'il a préfentés à M. le Marquis de
Marigny. Ces fuffrages font de poids , & je
crois que le Public , ainfi que moi , feroit
charmé de n'avoir là- deffus aucun doute.
J'ai l'honneur d'être , & c.
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Résumé : Lettre à l'Auteur du Mercure.
L'auteur d'une lettre demande des éclaircissements à un destinataire concernant une affirmation de M. Gautier publiée dans le Mercure de novembre précédent. L'auteur avait initialement cru sans réserve les déclarations de M. Gautier, notamment l'invention de l'art d'imprimer les tableaux à quatre cuivres. Cependant, il remet en question cette affirmation en soulignant que M. Le Blond avait déjà développé cette technique avant M. Gautier. L'auteur précise que M. Gautier avait appris cette technique auprès de M. Le Blond et que l'ajout d'une quatrième planche par M. Gautier ne constitue pas une véritable invention, mais une modification mineure. L'auteur exprime son regret de devoir révoquer sa confiance en M. Gautier et souhaite connaître les académiciens ayant approuvé les travaux de M. Gautier pour lever tout doute.
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