Résultats : 17081 texte(s)
Détail
Liste
3701
p. 141-142
Au Camp de Kell le 18. Septembre.
Début :
L'armée a sejourné un jour, pour donner ordre & le temps à [...]
Mots clefs :
Armée, Escadrons, Bataillons, Fribourg, Maréchal de Villars
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texteReconnaissance textuelle : Au Camp de Kell le 18. Septembre.
jiu Camp de Kell le 18.Septembre.
L'armée a sejourné un
jour,pour donner ordre &
le temps à toutes les troupes
d y arriver. Le Comte
duBourg partit hier de ce
camp, pour aller s'approcher
de Fribourg avec un
corps de 3 6. bataillons &
de 50. escadrons.
Le Maréchal de Villars
a marché ce matin, & a
pris la même route avec le
reste de l'armée, à la reserve
de 25.bataillons & de
90 escadrons,restez fous les
ordres du Marquis d'Alegre,
qui doit marcher demain
pour aller camper à
la gorge d'Offembourg
,
à
quatre lieues d'ici. On n'a
point encore de nouvelle
que le Prince Eugene ait
fait de mouvement: mais
on ne doute point que nôtre
armée ne lui en fasse
faire.
L'armée a sejourné un
jour,pour donner ordre &
le temps à toutes les troupes
d y arriver. Le Comte
duBourg partit hier de ce
camp, pour aller s'approcher
de Fribourg avec un
corps de 3 6. bataillons &
de 50. escadrons.
Le Maréchal de Villars
a marché ce matin, & a
pris la même route avec le
reste de l'armée, à la reserve
de 25.bataillons & de
90 escadrons,restez fous les
ordres du Marquis d'Alegre,
qui doit marcher demain
pour aller camper à
la gorge d'Offembourg
,
à
quatre lieues d'ici. On n'a
point encore de nouvelle
que le Prince Eugene ait
fait de mouvement: mais
on ne doute point que nôtre
armée ne lui en fasse
faire.
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Résumé : Au Camp de Kell le 18. Septembre.
Le 18 septembre, l'armée française s'est rassemblée au camp de Kell. Le Comte du Bourg a quitté le camp avec 36 bataillons et 50 escadrons vers Fribourg. Le Maréchal de Villars a suivi avec le reste des troupes, sauf 25 bataillons et 90 escadrons sous le Marquis d'Alegre, qui doit camper à la gorge d'Offembourg. Le Prince Eugène n'a pas encore réagi.
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3702
p. 142-144
MORT.
Début :
Dame Claire le Picard, épouse de M. Henry d'Aguesseau, Conseiller [...]
Mots clefs :
Claire le Picard , Henry d'Aguesseau , Conseiller d'État, Parlement, Finances
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texteReconnaissance textuelle : MORT.
AiO R T.
Dame Claire le Picard,
épouse de M. Henry d'Aguesseau,
Conseiller d'Etat
ordinaire & au Conseil
Royal des Finances,mourut
le 10. Septembre,âgée
de 68.ans.
M. d'Aguesseauestfils de
M. Antoine d'Aguesseau,
Maître des Requêtes, puis
Premier President de Bordeaux,&
a étéConseiller au
Parlement de Metz,Maître
des Requêtes, President
au Grand Conseil, Intendant
à Limoges, à Bordeaux,
& en Languedoc,
a été nomméConseiller
d'Etat en 1683. & au Conseil
Royal des Finances en
Août 1695.
Me d'Aguesseau qui vient de
mourir étoit fille de M. Jean-
Baptiste le Picard, Seigneur de
Perigny, Conseiller au Parlement
, puis Maître des Requêtes,
&de Dame Catherine Talon
; & a laissé pour enfans M.
Henry-François d'Aguesseau,
Procureur General du Parlement,
qui a des enfans deDame
Anne le Fevre d'Ormesson, M.
l'Abbé d'Aguesseau,M. Jofeph-
Antoine d'Aguesseau, Conseiller
au Parlement, N. d'Aguesseau,
mariée à M. le Comte de
Tavannes, de la Maison du
Saulx;&N.d'Aguesseau,mariée
à M. Pierre.Hector le Guerchois,
Maître des Requêtes.
Dame Claire le Picard,
épouse de M. Henry d'Aguesseau,
Conseiller d'Etat
ordinaire & au Conseil
Royal des Finances,mourut
le 10. Septembre,âgée
de 68.ans.
M. d'Aguesseauestfils de
M. Antoine d'Aguesseau,
Maître des Requêtes, puis
Premier President de Bordeaux,&
a étéConseiller au
Parlement de Metz,Maître
des Requêtes, President
au Grand Conseil, Intendant
à Limoges, à Bordeaux,
& en Languedoc,
a été nomméConseiller
d'Etat en 1683. & au Conseil
Royal des Finances en
Août 1695.
Me d'Aguesseau qui vient de
mourir étoit fille de M. Jean-
Baptiste le Picard, Seigneur de
Perigny, Conseiller au Parlement
, puis Maître des Requêtes,
&de Dame Catherine Talon
; & a laissé pour enfans M.
Henry-François d'Aguesseau,
Procureur General du Parlement,
qui a des enfans deDame
Anne le Fevre d'Ormesson, M.
l'Abbé d'Aguesseau,M. Jofeph-
Antoine d'Aguesseau, Conseiller
au Parlement, N. d'Aguesseau,
mariée à M. le Comte de
Tavannes, de la Maison du
Saulx;&N.d'Aguesseau,mariée
à M. Pierre.Hector le Guerchois,
Maître des Requêtes.
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Résumé : MORT.
Le texte annonce le décès de Dame Claire le Picard, épouse de M. Henry d'Aguesseau, survenu le 10 septembre à l'âge de 68 ans. M. Henry d'Aguesseau, Conseiller d'État ordinaire et au Conseil Royal des Finances, est le fils de M. Antoine d'Aguesseau, ancien Maître des Requêtes et Premier Président de Bordeaux. Henry d'Aguesseau a exercé diverses fonctions, notamment Conseiller au Parlement de Metz, Maître des Requêtes, Président au Grand Conseil, et Intendant à Limoges, Bordeaux et en Languedoc. Il a été nommé Conseiller d'État en 1683 et au Conseil Royal des Finances en août 1695. Dame Claire le Picard était la fille de M. Jean-Baptiste le Picard, Seigneur de Perigny, Conseiller au Parlement, puis Maître des Requêtes, et de Dame Catherine Talon. Elle laisse plusieurs enfants, dont M. Henry-François d'Aguesseau, Procureur Général du Parlement, marié à Dame Anne le Fevre d'Ormesson, M. l'Abbé d'Aguesseau, M. Joseph-Antoine d'Aguesseau, Conseiller au Parlement, Mlle d'Aguesseau, mariée à M. le Comte de Tavannes, et Mlle d'Aguesseau, mariée à M. Pierre Hector le Guerchois, Maître des Requêtes.
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3703
p. 145-154
SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
Début :
Quelle ardeur ! quel saint delire ! [...]
Mots clefs :
Ardeur , Guerre, Héros, Victoire, Minerve, Jupiter, Triomphe, Louis, Conquêtes, Paix
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texteReconnaissance textuelle : SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
SUR LES GLORIEUX
succez des Armes du
Roy dans la derniere
campagne de Flandres.
ODE
Qui a remporté le Prix proposépar
l'académie
Françoise. QUelle ardeur: quel
saint delire!
Tu m'inspire Dieu des
vers,
Les divins sons de ta lyre
Me transportent dans les
airs,
Pour te suivre je m'engage,
Plus temeraire qu'icare,
Je monte au plus haut des
Cieux;
Mortel, par quel privilege
Puis-je estre sans sacrilege
Admis au conseil desDieux.
Quel interest les assemble
Prés du Throsne de leurs
Rois;
Que vois-je ? l'Olympe
tremble
, Par tout y regne l'effroy,
Les maux qu'une affreuse
guerre
Eternise sur la terre,
Troublent jufquaux immortels
:
On diroit à les entendre
Qu'on veut les faire descendre
Des Cieux, ou de leurs
Autels.
Mais quelle auguste Déesse
S'avance avec majesté ?
Qu'elle inspire de sagesse!
Que mon coeur est agité!
Avec transport je l'ob- serve.
Ah je reconnois Minerve
Tout s'émeut à s,on aspect;
Quel est son pouvoir suprême
Le grand Jupiter lui-même
La regarde avec respect.
Dieu tout- puissant, luidit-
elle,
Pouvez vous voir sans horreur,
; Que la discorde cruelle
Exerce tant de fureur,
La paix par elle exilée,
Ne peur être rappellée
Que par les foins d'un Heros,
Que vôtre bras le seconde,
Qu'il vainque
,
& de tout
le monde
Vous affeurez le re pos.
Une Reine magnanime
Imite un Roy genereux,
Un mesme esprit les anime
A rendre le monde heureux.
Dans leurs conseils je préside,
La Paix où ma voix les
guide,
Estleur objet le plus doux.
Mais pour calmer tant d'allarmes,
L'un doit signaler ses armes,
L'autre suspendre ses
coups.
Tandis que sage,équitable
ANNE pese tous les droits
De la foudre redoutable,
Armez le plus grand des
Rois,
Rendez- luy toute sa gloire:
Ordonnez à la Victoire
De suivre ses étendarts.
N'éprouvez plus sa constance,
Affranchissez sa prudence
Du caprice des hazards.
Sur LOU I s, surce grand
homme,
Vivante image des Dieux,
Sans que Jupiter le nomme
Jupiter jette les yeux,
Jusqu'au Ciel sa gloire
brille,
De son immortelle fille
Il approuve le dessein,
Déja a Victoire vole,
Et sur les ailes d'Eole
S'achemine vers Denain.
C'est de là que le Batave
D'un prompt succez assure
Le fier Germain qui nous
brave,
Prête un secours préparé.
Landrecy : mais quelprésage!
Minerve s'ouvre un paf-
CageJ
Mes yeux en sontébloüis,
Je la vois decette foudre
Qui mit les Titansen poudre,
Armer le bras de LOUI s.
Que de troupes fugitives!
Combien de portes forcées
; L'Écaut voit border ses
rives
De cadavres entassez.
Quelle fuite de conquêtes!
Que de lauriers pour nos
testes !
Doüay
,
Bouchain tout se
rend,
Le Quesnoy livre ses portes
A nos rapides cohortes,
Rien n'arrête ce torrent.
Mais quelle douce harmonie
S'éleve au milieu des airs?
La guerre est-elle finie?
La discordeest-elle aux
fers?
Ah! la France est triomphante
:
Projets, que la - rage enfante,
~Disparoissez pour jamais.
Fruit heureux de la Victoire!
Lou I S ne mettra sa gloire
Qu'à faire regner la paix.
succez des Armes du
Roy dans la derniere
campagne de Flandres.
ODE
Qui a remporté le Prix proposépar
l'académie
Françoise. QUelle ardeur: quel
saint delire!
Tu m'inspire Dieu des
vers,
Les divins sons de ta lyre
Me transportent dans les
airs,
Pour te suivre je m'engage,
Plus temeraire qu'icare,
Je monte au plus haut des
Cieux;
Mortel, par quel privilege
Puis-je estre sans sacrilege
Admis au conseil desDieux.
Quel interest les assemble
Prés du Throsne de leurs
Rois;
Que vois-je ? l'Olympe
tremble
, Par tout y regne l'effroy,
Les maux qu'une affreuse
guerre
Eternise sur la terre,
Troublent jufquaux immortels
:
On diroit à les entendre
Qu'on veut les faire descendre
Des Cieux, ou de leurs
Autels.
Mais quelle auguste Déesse
S'avance avec majesté ?
Qu'elle inspire de sagesse!
Que mon coeur est agité!
Avec transport je l'ob- serve.
Ah je reconnois Minerve
Tout s'émeut à s,on aspect;
Quel est son pouvoir suprême
Le grand Jupiter lui-même
La regarde avec respect.
Dieu tout- puissant, luidit-
elle,
Pouvez vous voir sans horreur,
; Que la discorde cruelle
Exerce tant de fureur,
La paix par elle exilée,
Ne peur être rappellée
Que par les foins d'un Heros,
Que vôtre bras le seconde,
Qu'il vainque
,
& de tout
le monde
Vous affeurez le re pos.
Une Reine magnanime
Imite un Roy genereux,
Un mesme esprit les anime
A rendre le monde heureux.
Dans leurs conseils je préside,
La Paix où ma voix les
guide,
Estleur objet le plus doux.
Mais pour calmer tant d'allarmes,
L'un doit signaler ses armes,
L'autre suspendre ses
coups.
Tandis que sage,équitable
ANNE pese tous les droits
De la foudre redoutable,
Armez le plus grand des
Rois,
Rendez- luy toute sa gloire:
Ordonnez à la Victoire
De suivre ses étendarts.
N'éprouvez plus sa constance,
Affranchissez sa prudence
Du caprice des hazards.
Sur LOU I s, surce grand
homme,
Vivante image des Dieux,
Sans que Jupiter le nomme
Jupiter jette les yeux,
Jusqu'au Ciel sa gloire
brille,
De son immortelle fille
Il approuve le dessein,
Déja a Victoire vole,
Et sur les ailes d'Eole
S'achemine vers Denain.
C'est de là que le Batave
D'un prompt succez assure
Le fier Germain qui nous
brave,
Prête un secours préparé.
Landrecy : mais quelprésage!
Minerve s'ouvre un paf-
CageJ
Mes yeux en sontébloüis,
Je la vois decette foudre
Qui mit les Titansen poudre,
Armer le bras de LOUI s.
Que de troupes fugitives!
Combien de portes forcées
; L'Écaut voit border ses
rives
De cadavres entassez.
Quelle fuite de conquêtes!
Que de lauriers pour nos
testes !
Doüay
,
Bouchain tout se
rend,
Le Quesnoy livre ses portes
A nos rapides cohortes,
Rien n'arrête ce torrent.
Mais quelle douce harmonie
S'éleve au milieu des airs?
La guerre est-elle finie?
La discordeest-elle aux
fers?
Ah! la France est triomphante
:
Projets, que la - rage enfante,
~Disparoissez pour jamais.
Fruit heureux de la Victoire!
Lou I S ne mettra sa gloire
Qu'à faire regner la paix.
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Résumé : SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
Le texte célèbre les succès militaires du roi Louis XV lors de la dernière campagne en Flandres. Inspirée par une divinité, la vision décrit les dieux de l'Olympe troublés par les maux de la guerre sur Terre. Minerve, déesse de la sagesse, demande à Jupiter d'intervenir pour rétablir la paix grâce à un héros soutenu par le bras divin. La reine Anne et le roi Louis XV, animés par un même esprit généreux, cherchent à rendre le monde heureux. Minerve conseille d'armer Louis XV et de lui accorder la victoire pour calmer les alarmes. La victoire vole vers Denain, assurant un succès rapide contre les ennemis. La déesse arme le bras de Louis XV, menant à une série de victoires, dont la prise de Landrecy, Douai, Bouchain et Le Quesnoy. La guerre semble terminée, et la France triomphante aspire à la paix.
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3704
p. 154-155
PRIERES.
Début :
SEIGNEUR, ne borne point le cours de ta clemence, [...]
Mots clefs :
Prière, Clémence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIERES.
PRIERES.
SEIGNEUR, ne borne
point le cours de ta clemence,
Par toy nôtre bonheur
commence,
-
Mais nos maux ne sont pas
finis.
Pour LOUIS l'Europe t'imr
plore :
Accorde à ce Heros une
viaoire encore , Et tous les coeurs sont
reunis.
Confirma hoc Deus quod
operatus es in nobis. Ps. 67. LETTRE
SEIGNEUR, ne borne
point le cours de ta clemence,
Par toy nôtre bonheur
commence,
-
Mais nos maux ne sont pas
finis.
Pour LOUIS l'Europe t'imr
plore :
Accorde à ce Heros une
viaoire encore , Et tous les coeurs sont
reunis.
Confirma hoc Deus quod
operatus es in nobis. Ps. 67. LETTRE
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3705
p. 155-173
LETTRE à Monsieur B ....
Début :
Puisque vous souhaitez, Monsieur, que je vous apprenne l'Histoire de [...]
Mots clefs :
Académie, Lyon, Égypte, Syrie, Sciences, Belles-lettres, Conférences, Érudition, Académiciens, Publications
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à Monsieur B ....
LETTRE
- àMonsieurB.
Puisque
vous souhaitez,
Monsieur,que je vous apprenne
l'Histoire de l'Académieétablie
à Lyon, je
vais tascher de satisfaire
vôtre curiosité.
Cette Académie est digne
de cette Villecélébre,
elle a pour objet les Sciences
& les belles Lettres:
elle aété formée au mois
de Janvier de l'année1708.
& n'estoit d'abord composée
que de six personnes
quisont les Reverends
Peres Jesuites Brun & de
Colonia
,
Mr Dugas le
Président, Mr Villemot
Curé de la Guillotiere, Mr
de Puget, & Mr Falconnet.
La maison de ce dernier
Academicienétait le lieu
des conferences;ils joüissaient
des plaisirs les plus
purs que peut produire la
societé des esprits, lorsque
MrTrudaine Intendant de
cette Ville, sollicité par
l'amour qu'il a pour les
Sciences & les beaux Arts,
souhaita d'entrer dans ces
conferences. On s'assembla
chez lui, mais le gran d
concours du monde qui
sabordait chez ce Magistrat
) troublant la liberté
des assem blées
) on jugea
sa propos de se rendre chez
[Mr de la Valette en Belleà
cour, qui a une très- bell
Bibliothèque. Le nombr
des Académiciens s'aug
mentaalors, on reçut NI
de la Valecte le Pere & M
de la Valette le fils, Mr d
Serre, Mr Brossette, M
l'Abbé de Gouverner, M
Mahudel&Mrl'AbbéTi^
caut de Bellont. L'anné
suivante 1 710. on recei
Mr de Sainsonds.
Mr de Trudaine ~ayan été appellé à rintendanc
de Bourgogne, Mr de M^
lian qui fut nommé à
place ,succeda à l'inclind
tion que Mr de Trudaine
avait pour l'Académie, il
est fort assidu aux conférences.
On a receu depuis en
1711 Mr Aubert&Mrde
Glatigni. Je ne garde aucun
ordre encre les Académiciens
,
je les nommeà
mesure qu'ils se presentent
à mon esprit Je ferois ravi
de les faire connaîtrepar
des éloges personnels: mais
ennemis des loüanges les
plus legitimes,ils me de£.-
fendent de leur payer un
tribut auquel l'équité ellemême
m'avait assujetti.
J'ay la liberté de parler de
Mr dePuget que la mort
a ravi à la Republique des
Lettres; il estoit connu de
tous les Sçavans par ses
experiences sur l'Aymanc,
& par ses découvertes dans
cette partie de la Physique.
J'exprimerais ici son caractere
si tous les Journalistes
ne m'avaientprévenu.
Ils ont saisi tous les
traits de ce Sçavant celebre,
ils n'en ont laissé aucun
à peindre.
On sJalfenlbIe régulierement
rement tous les Lundis sur
les trois heures du soir, la
conférence dure environ
trois heures. Les Académiciens
y exercent leur érudition
sur toutes fortes
de sujets.
Mr de Villemot a parlé
premièrement des erreurs
populaires en matiere de
Physique & de Mathématique.
Secondement de l'Idolatrie,
de son origine & de
son progrez.
Troisièmement de 'la
force des nerfs.
Quatrièmement des pré-
Adamites
,
du Deluge ôc
de son universalité.
Cinquièmement, de la
confession publique qui se
faisoit dans les premiers
siecles de l'Eglise.
Mr Brossette a fait deux
discours, le premier de la
Peinture, dela Sculpture,
de l'Architecture, de leur
origine, de leur progrès,
& de leur perfection.
Le fecond
,
de la sepulture
des Anciens.
Mr le Président Dugas
a fait un discours sur le bon
goût en matiere de belles
Lettres.
Le Pere Brun a fait quatre
Dissertations.
La premiere, sur les fausses
Decretales.
La seconde, sur l'unité,
qui, selon les Platoniciens,
est le principe de la beauté.
La troisième,sur les vents.
La quatrième
,
sur les
vrais miracles.
- Mr Mahudel a traité prémièrement
desMomies&
des superstitions des Egyptiens.
Secondement, des quesrions
Philologiques sur la
Paillon deJesusChrist.
Troisiémement.,des Talismans.
Quatrièmement
,
des
Fontaines.
Mr Aubert, lejourdesa
reception
,
fit un discours
sur le Bejaune ou sur la
Bienvenuë.
Il a encore fait deux autres
discours.
Le premier, sur la Manumission
des Esclaves.
Et le second sur un Canon
du Concile d'Elvire.
LePere de Colonia a fait
plusieurs Disserrations.
Premierement
,
sur les
Textes originaux de l'Ecrirure
fainte.
Secondement, sur la verion
des Septante.
Troisiémement,sur les
choses vrayes qui ne sont
pas vraisemblables.
Quatrièmement, sur le
l'Infini créé.
Cinquièmement, sur l'origine
& les variations du
jeusne du Caresme.
Sixiémement, sur la Rcgale,
la Pragmatique Sandion
& le Concordat.
Septiememcnt,sur les plus
beaux endroits des Auteurs
du siecle d'Auguste.
Huitièmement, sur les
plus belles Epitaphes des
Grecs, des Latins& des
François.
Neuvièmement
,
sur la
Cabale &surla Massore.
Dixiémement, sur l'antiquité
des Temps.
Onzièmement, sur les
Catacombes.
Mr l'Abbé de Gouver.
net a fait deux discours.
Le premier, sur Cassiodore
e Apollonius de
Thiane.
Le [econd) sur laverité
les Miracles.
Mr l'Abbé Tricaut a
arlé fut les persecutions
e FEgliic.
L'on voit que toutes les
ciences,l'antique,le moerne,
le sacre, & le profane
J tout est embrasse par
ces nouveaux Académiciens.
Ils agitent plusieurs
questions fut la Langue
Françoise.
Quoyque je doive ceder
du moins pour un temps
à la loy qu'ils m'ont prescrite
de ne les point louer,
je ne puis m'empescher d^
dire icy que plusieurs d'entr'eux
ont donné des ouvrages
au public, qui leur
ont acquis de la reputa.
tion parmy les Sçavans.
Mr de Villemor a don.
né un nouveau Systeme,
ou une nouvelle Explication
des mouvemens des
Planettes. Cet ouvrage qui
est rempli de vûës ingenieufès
fait honneur à la
Philosophie de Descartes.
Mr Brofetreacomposé
une Table des Titres des
Livres du Droite une Histoire
stoireparticulière de Lyon,
comme il estoit fore lié
avec Despreaux,ce fameux
Auteur luy a découvert
confidemment les secrets
de son stile, & il la conduit
souvent à lasource où
il puisoit toutes ses pensées
heureuses.
Mr l'Abbé de Gouvernet
qui est fort distingué
par sa naissance,est grand
Vicaire de ce Diocese ; il
a donné au public un Commentaire
sur laGenere. Je
succomberois facilementà
la tentation de le louer, si
je m'arrestois davantage
surce sujet. -4..
Le Pere de Colonia a mis
en lumiere des ouvrages
dans plusieurs genres d'érudition
; il a composé plusieurs
Tragedies Françoises
qu'il a alliées avec la
faintere de son estat. Il a
fait present au public d'une
Rhetoriquelatine. Il presensa
àMonfeigneur leDuc
de Bourgogne decedéDauphin
de France,un ouvrage
qui a pour titre les Annquitez
sacrées & profanes
d{.; Lyon. Il a fait une Die:
fertation sur le Taurobole
découvertàLyon en 1704.
Il a fait encore plusieurs
dissèrtations sur divers moninnens
antiques.C'est un
genie vasse & universel , Sce trait delouange m'échape.
Il a un des plus
beaux cabinets de Medailes
que la curiosité la plus
riche & la plus fçavance
uifJè assembler ; il. a une
suite de Médaillés Consuaires
de Rome en argent; il a la fuite des Empereurs
Romains en grand, moyen
m petit bronze une fuite
des Rois de SyrieJune luite
des Rois d'Egypte, une
fuite des Medailles de laSicile&
de la grande Grece
en argent & en bronze. Il
a plusieurs Idoles de l'Egypte,
de la Grece, de Rome;
des Lampes antiques
en bronze; une Histoire
métallique des Papes en
argent&en or;une partie
de la vie du Roy en argent,
desmonnoyesdargent des
trois races de nos Rois.
Je m'interromps moy.
mesme,& jecesse de 1erdecette par
lerdecetteAAccaaddéémmiieeasi
des sujets qui la composent
: car malgré la loy
qu'on m'a imposée je serois
porté à louër le rare
sçavoir & la profondemodeftie
du Pere Brun & le
mérité de Mr Dugas, du
Président & des autres Academiciens.
RELATION
- àMonsieurB.
Puisque
vous souhaitez,
Monsieur,que je vous apprenne
l'Histoire de l'Académieétablie
à Lyon, je
vais tascher de satisfaire
vôtre curiosité.
Cette Académie est digne
de cette Villecélébre,
elle a pour objet les Sciences
& les belles Lettres:
elle aété formée au mois
de Janvier de l'année1708.
& n'estoit d'abord composée
que de six personnes
quisont les Reverends
Peres Jesuites Brun & de
Colonia
,
Mr Dugas le
Président, Mr Villemot
Curé de la Guillotiere, Mr
de Puget, & Mr Falconnet.
La maison de ce dernier
Academicienétait le lieu
des conferences;ils joüissaient
des plaisirs les plus
purs que peut produire la
societé des esprits, lorsque
MrTrudaine Intendant de
cette Ville, sollicité par
l'amour qu'il a pour les
Sciences & les beaux Arts,
souhaita d'entrer dans ces
conferences. On s'assembla
chez lui, mais le gran d
concours du monde qui
sabordait chez ce Magistrat
) troublant la liberté
des assem blées
) on jugea
sa propos de se rendre chez
[Mr de la Valette en Belleà
cour, qui a une très- bell
Bibliothèque. Le nombr
des Académiciens s'aug
mentaalors, on reçut NI
de la Valecte le Pere & M
de la Valette le fils, Mr d
Serre, Mr Brossette, M
l'Abbé de Gouverner, M
Mahudel&Mrl'AbbéTi^
caut de Bellont. L'anné
suivante 1 710. on recei
Mr de Sainsonds.
Mr de Trudaine ~ayan été appellé à rintendanc
de Bourgogne, Mr de M^
lian qui fut nommé à
place ,succeda à l'inclind
tion que Mr de Trudaine
avait pour l'Académie, il
est fort assidu aux conférences.
On a receu depuis en
1711 Mr Aubert&Mrde
Glatigni. Je ne garde aucun
ordre encre les Académiciens
,
je les nommeà
mesure qu'ils se presentent
à mon esprit Je ferois ravi
de les faire connaîtrepar
des éloges personnels: mais
ennemis des loüanges les
plus legitimes,ils me de£.-
fendent de leur payer un
tribut auquel l'équité ellemême
m'avait assujetti.
J'ay la liberté de parler de
Mr dePuget que la mort
a ravi à la Republique des
Lettres; il estoit connu de
tous les Sçavans par ses
experiences sur l'Aymanc,
& par ses découvertes dans
cette partie de la Physique.
J'exprimerais ici son caractere
si tous les Journalistes
ne m'avaientprévenu.
Ils ont saisi tous les
traits de ce Sçavant celebre,
ils n'en ont laissé aucun
à peindre.
On sJalfenlbIe régulierement
rement tous les Lundis sur
les trois heures du soir, la
conférence dure environ
trois heures. Les Académiciens
y exercent leur érudition
sur toutes fortes
de sujets.
Mr de Villemot a parlé
premièrement des erreurs
populaires en matiere de
Physique & de Mathématique.
Secondement de l'Idolatrie,
de son origine & de
son progrez.
Troisièmement de 'la
force des nerfs.
Quatrièmement des pré-
Adamites
,
du Deluge ôc
de son universalité.
Cinquièmement, de la
confession publique qui se
faisoit dans les premiers
siecles de l'Eglise.
Mr Brossette a fait deux
discours, le premier de la
Peinture, dela Sculpture,
de l'Architecture, de leur
origine, de leur progrès,
& de leur perfection.
Le fecond
,
de la sepulture
des Anciens.
Mr le Président Dugas
a fait un discours sur le bon
goût en matiere de belles
Lettres.
Le Pere Brun a fait quatre
Dissertations.
La premiere, sur les fausses
Decretales.
La seconde, sur l'unité,
qui, selon les Platoniciens,
est le principe de la beauté.
La troisième,sur les vents.
La quatrième
,
sur les
vrais miracles.
- Mr Mahudel a traité prémièrement
desMomies&
des superstitions des Egyptiens.
Secondement, des quesrions
Philologiques sur la
Paillon deJesusChrist.
Troisiémement.,des Talismans.
Quatrièmement
,
des
Fontaines.
Mr Aubert, lejourdesa
reception
,
fit un discours
sur le Bejaune ou sur la
Bienvenuë.
Il a encore fait deux autres
discours.
Le premier, sur la Manumission
des Esclaves.
Et le second sur un Canon
du Concile d'Elvire.
LePere de Colonia a fait
plusieurs Disserrations.
Premierement
,
sur les
Textes originaux de l'Ecrirure
fainte.
Secondement, sur la verion
des Septante.
Troisiémement,sur les
choses vrayes qui ne sont
pas vraisemblables.
Quatrièmement, sur le
l'Infini créé.
Cinquièmement, sur l'origine
& les variations du
jeusne du Caresme.
Sixiémement, sur la Rcgale,
la Pragmatique Sandion
& le Concordat.
Septiememcnt,sur les plus
beaux endroits des Auteurs
du siecle d'Auguste.
Huitièmement, sur les
plus belles Epitaphes des
Grecs, des Latins& des
François.
Neuvièmement
,
sur la
Cabale &surla Massore.
Dixiémement, sur l'antiquité
des Temps.
Onzièmement, sur les
Catacombes.
Mr l'Abbé de Gouver.
net a fait deux discours.
Le premier, sur Cassiodore
e Apollonius de
Thiane.
Le [econd) sur laverité
les Miracles.
Mr l'Abbé Tricaut a
arlé fut les persecutions
e FEgliic.
L'on voit que toutes les
ciences,l'antique,le moerne,
le sacre, & le profane
J tout est embrasse par
ces nouveaux Académiciens.
Ils agitent plusieurs
questions fut la Langue
Françoise.
Quoyque je doive ceder
du moins pour un temps
à la loy qu'ils m'ont prescrite
de ne les point louer,
je ne puis m'empescher d^
dire icy que plusieurs d'entr'eux
ont donné des ouvrages
au public, qui leur
ont acquis de la reputa.
tion parmy les Sçavans.
Mr de Villemor a don.
né un nouveau Systeme,
ou une nouvelle Explication
des mouvemens des
Planettes. Cet ouvrage qui
est rempli de vûës ingenieufès
fait honneur à la
Philosophie de Descartes.
Mr Brofetreacomposé
une Table des Titres des
Livres du Droite une Histoire
stoireparticulière de Lyon,
comme il estoit fore lié
avec Despreaux,ce fameux
Auteur luy a découvert
confidemment les secrets
de son stile, & il la conduit
souvent à lasource où
il puisoit toutes ses pensées
heureuses.
Mr l'Abbé de Gouvernet
qui est fort distingué
par sa naissance,est grand
Vicaire de ce Diocese ; il
a donné au public un Commentaire
sur laGenere. Je
succomberois facilementà
la tentation de le louer, si
je m'arrestois davantage
surce sujet. -4..
Le Pere de Colonia a mis
en lumiere des ouvrages
dans plusieurs genres d'érudition
; il a composé plusieurs
Tragedies Françoises
qu'il a alliées avec la
faintere de son estat. Il a
fait present au public d'une
Rhetoriquelatine. Il presensa
àMonfeigneur leDuc
de Bourgogne decedéDauphin
de France,un ouvrage
qui a pour titre les Annquitez
sacrées & profanes
d{.; Lyon. Il a fait une Die:
fertation sur le Taurobole
découvertàLyon en 1704.
Il a fait encore plusieurs
dissèrtations sur divers moninnens
antiques.C'est un
genie vasse & universel , Sce trait delouange m'échape.
Il a un des plus
beaux cabinets de Medailes
que la curiosité la plus
riche & la plus fçavance
uifJè assembler ; il. a une
suite de Médaillés Consuaires
de Rome en argent; il a la fuite des Empereurs
Romains en grand, moyen
m petit bronze une fuite
des Rois de SyrieJune luite
des Rois d'Egypte, une
fuite des Medailles de laSicile&
de la grande Grece
en argent & en bronze. Il
a plusieurs Idoles de l'Egypte,
de la Grece, de Rome;
des Lampes antiques
en bronze; une Histoire
métallique des Papes en
argent&en or;une partie
de la vie du Roy en argent,
desmonnoyesdargent des
trois races de nos Rois.
Je m'interromps moy.
mesme,& jecesse de 1erdecette par
lerdecetteAAccaaddéémmiieeasi
des sujets qui la composent
: car malgré la loy
qu'on m'a imposée je serois
porté à louër le rare
sçavoir & la profondemodeftie
du Pere Brun & le
mérité de Mr Dugas, du
Président & des autres Academiciens.
RELATION
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Résumé : LETTRE à Monsieur B ....
L'Académie de Lyon, fondée en janvier 1708, se consacre aux sciences et aux belles-lettres. Initialement composée de six membres, dont les Pères Jésuites Brun et de Colonia, Mr Dugas, Mr Villemot, Mr de Puget et Mr Falconnet, elle se réunissait chez ce dernier. À la demande de Mr Trudaine, Intendant de Lyon, les réunions se tinrent ensuite chez lui avant de se déplacer chez Mr de La Valette en raison de l'affluence croissante. L'Académie s'agrandit avec l'ajout de nouveaux membres tels que Mr de La Valette père et fils, Mr de Serre, Mr Brossette, l'Abbé de Gouvernet, Mr Mahudel et l'Abbé Tricaut de Bellont. En 1710, Mr de Sainsonds et en 1711, Mr Aubert et Mr de Glatigni rejoignirent l'Académie. Les académiciens se réunissent régulièrement chaque lundi à 15 heures pour des conférences durants trois heures, abordant divers sujets. Parmi les contributions notables, Mr de Villemot parla des erreurs populaires en physique et mathématiques, de l'idolâtrie, de la force des nerfs, des pré-adamites, du déluge et de la confession publique dans les premiers siècles de l'Église. Mr Brossette discourut sur la peinture, la sculpture, l'architecture et les sépultures des Anciens. Mr Dugas traita du bon goût en matière de belles-lettres. Le Père Brun disserta sur les fausses décrétales, l'unité selon les Platoniciens, les vents et les vrais miracles. Mr Mahudel aborda les momies, les superstitions égyptiennes, les questions philologiques sur le paillon de Jésus-Christ, les talismans et les fontaines. Mr Aubert parla du bejaune, de la manumission des esclaves et d'un canon du Concile d'Elvire. Le Père de Colonia fit plusieurs dissertations sur des sujets variés, allant des textes originaux de l'Écriture sainte aux catacombes. L'Académie embrasse toutes les sciences, anciennes et modernes, sacrées et profanes. Plusieurs membres ont publié des ouvrages notables, comme Mr de Villemot sur les mouvements des planètes, Mr Brossette sur le droit et l'histoire de Lyon, et le Père de Colonia sur divers sujets d'érudition. L'Académie possède également une riche collection de médailles et d'objets antiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3706
p. 173-185
RELATION de la prise de Landau.
Début :
Le 19. d'Aoust à dix heures du matin les Ennemis [...]
Mots clefs :
Prise, Landau, Capitulation, Troupes, Drapeau, Canon, Garnison
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texteReconnaissance textuelle : RELATION de la prise de Landau.
RELATION
de la prise de Landau.
LEig. d'Aoustàdixheures
du matin les Ennemis
battirent la chamade, mirent
le drapeau sur la breche,
ayant demandé à capituler.
Les ostages furent
envoyez de part & d'autre,
& demandèrentune capitulation
honorable. Larefponse
de Mr le Mareschal
de Villars ne les rendit pas
contents , en leur disant
qu'il n'y avoit point d'autre
capitulation que celle d'estre
prisonniers de guerre.
Mr le Prince deWirttemberg
ne voulut point se
soumettre à moins de sui.
vre la capitulation deTournay,
qui estoit d'aller prisonnier
de guerre sur leur
parole dans leur pays, &:
de ne point du tout servir
jusqu'à ce qu'ils fussent échangez
quand l'occasion
en seroit venuë, ce que Mr
le Mareschal de Villars n'a
voulu leur accorder. Les
ostages refpondirent qu'ils
aimeroient mieux sacrifier
le tout pour le tout;Mr de
Villars leur dit que s'ils
l'obligeoient à faire tirer
encore un coup de caren ;
il ne les recevroit plus qu'à
dilcrction,& que les Grenadiers
ne demandoient
pas mieux que de monter
à l'aHaut, desorte que la
cessation d'armes ne dura
pas long temps. Le19.qui
estoit le mesmejour sur ks
neufheures du soir après
que chacun fut retirédans
leur pané, &c le drapeau
osté de dessus la brèche,
sur le cham p le carillon recommença
à grande volée
de coups de canon, &
une pluye continuelle de
bombes avec un feu terrible
de mousqueterie pendant
toute la nuit qui dura
jusqu'au lendemain matin
Dimanche zo.duditmois,
ils remirent leur drapeau
sur la breche
J
& demanderent
pour la dernière fois.
à capituler, qui fut le jour
) qu'elle se rendit à l'obëissance
du Roy.
Premièrement qu'ils feroient
prisonniers de guerrc
en France ce qui leur fut,
accordé.
2,°. Que tous les Officiers
garderoient leur épée, te
que le Prince deWirtembert
auroit liberté pour
trois mois, aprèslequel
temps il se rendroit prisonnier
à Peronne. C'est un
Prince de trente ans, de
bonne mine, bien fait, parlant
bon François.
Qu'aucun soldat ne fera
dépoüillé ny deshabillé.
Que l'on ne fcparera
point les Regiments tant
d'Infanrerie que de Cavalerie
, & que les équipages
des Officiers feroient envoyez
à Philisbourg. Le
mesmejour20. ducourant
on ne marcher tour le piquet
qu'on posta autour de
la Ville
, parce qu'ils ne
nous livrèrent la porte de
France que le lendemain
21. Tout estoit farcy de
troupes par les gardes ordinaires
des tranchées, afin
d'empescher que les HuG,
fards des Ennemis ne se
sauvassent la nuit, cequ'ils
avoient envie de faire sans
les justesprécautions qu'on
prit. Le 22. le Prince sortit
à dix heures du matin,
avec tout son équipage ôc
s'en alla à Philisbourg pour
y rester trois mois. On obligea
la garnison qui estoit
toute armée de porter leurs
armes dans un magasin
destiné pour cela, ce qui
fc fie avec ordre & sans
confusion. Sur les deux
heures aprés midiils commencerent
à defiler hors
de la Ville par la porte de
France, le chemin bordé
des deux costez de nos
troupes, & le detachement
commandé les conduisit à
Haguenau
,
ils font forcis
près de 6000. hommes. Jamais
Place de cette con»
sequence n'a moins cousté
d'hommes, nous n'avons
pas perdu 3500., ils en ont -
bien perdu 1500» le reste
tant en malades que blessez
des Ennemis 1500.
hommes, la garnison estoit
de 10000. hommes des
meilleures troupes, il sortit
d'abord
Le Regiment d'Anspach,
habillé de bleu.
Contaichetin bleu, parement
rouge.
Le Regiment de Nasfau
bleu parement rouge.
Le Regiment d'isseler
blanc,parement rouge.
Des Vins qui estoit un
détachement de Grenadiers
qui ont des bonnets
rouges mitrez.
Le Regiment d.lArme.
tat bleu.
Celuy de Gueborne bleu
est le plus beau de tous.
Mincherre blanc, douplé
de rouge, & les Officiers
habillez de verd.
Environ quatre-vingts
Hussards à pied, & trois ou
quatre cens Cavaliersaussi
à pied, qui ont laissé de
beaux chevaux,une compagnie
franche de deux
cens hommes.
On a trouvé dans cette
Place plusde soixante pieces
de canon, plusieurs
mortiers, quantité de bombes
-& de boulets, peu de
jnyflixions& d'armes ayant estéconsommées dansl'incendie
du magasin.
LandauVille d'Allemagne
dans la. basse Alsace
estune desplus fortes Pla„-
ces de cette Province;elle
est située sur la Riviere de
Queichaux confins duPa-
-latinat. C'estoit une des
VillesImperiales dela Préfecture
Provinciale ou de
Haguenau. Elle fut engagée
à Othon Evesque de
Spire par l'Empereur Loüis
de Baviere, & dégagée l'an
1511. par l'Empereur Maximilien
qui lui redonna
la liberté dont elle joüissoit
avant cetengagement.
Elle a esté ccdée à la France
par la Paix de Munster,
&estappelléeLandavia par
les Latins. 1
Cetre Ville a souffert
quatre sieges au commencement
de ce siecle. Les
Imperiaux la prirent en
1702. le Roy des Romains
depuis Empereur, mort en
1711. les commandant en
personne, &elle fut reprise:
se l'année suivante par les
François fous les ordres de
Monseigneur le Duc de
Bourgogne en 1704. Les
Allemands l'ayant assiegée
de nouveaus'en rendirent
les maistres.Assiegée par
les François dans le mois
de Juillet elle s'est renduë
le 20. Aoust à l'obëissance
du Roy.
de la prise de Landau.
LEig. d'Aoustàdixheures
du matin les Ennemis
battirent la chamade, mirent
le drapeau sur la breche,
ayant demandé à capituler.
Les ostages furent
envoyez de part & d'autre,
& demandèrentune capitulation
honorable. Larefponse
de Mr le Mareschal
de Villars ne les rendit pas
contents , en leur disant
qu'il n'y avoit point d'autre
capitulation que celle d'estre
prisonniers de guerre.
Mr le Prince deWirttemberg
ne voulut point se
soumettre à moins de sui.
vre la capitulation deTournay,
qui estoit d'aller prisonnier
de guerre sur leur
parole dans leur pays, &:
de ne point du tout servir
jusqu'à ce qu'ils fussent échangez
quand l'occasion
en seroit venuë, ce que Mr
le Mareschal de Villars n'a
voulu leur accorder. Les
ostages refpondirent qu'ils
aimeroient mieux sacrifier
le tout pour le tout;Mr de
Villars leur dit que s'ils
l'obligeoient à faire tirer
encore un coup de caren ;
il ne les recevroit plus qu'à
dilcrction,& que les Grenadiers
ne demandoient
pas mieux que de monter
à l'aHaut, desorte que la
cessation d'armes ne dura
pas long temps. Le19.qui
estoit le mesmejour sur ks
neufheures du soir après
que chacun fut retirédans
leur pané, &c le drapeau
osté de dessus la brèche,
sur le cham p le carillon recommença
à grande volée
de coups de canon, &
une pluye continuelle de
bombes avec un feu terrible
de mousqueterie pendant
toute la nuit qui dura
jusqu'au lendemain matin
Dimanche zo.duditmois,
ils remirent leur drapeau
sur la breche
J
& demanderent
pour la dernière fois.
à capituler, qui fut le jour
) qu'elle se rendit à l'obëissance
du Roy.
Premièrement qu'ils feroient
prisonniers de guerrc
en France ce qui leur fut,
accordé.
2,°. Que tous les Officiers
garderoient leur épée, te
que le Prince deWirtembert
auroit liberté pour
trois mois, aprèslequel
temps il se rendroit prisonnier
à Peronne. C'est un
Prince de trente ans, de
bonne mine, bien fait, parlant
bon François.
Qu'aucun soldat ne fera
dépoüillé ny deshabillé.
Que l'on ne fcparera
point les Regiments tant
d'Infanrerie que de Cavalerie
, & que les équipages
des Officiers feroient envoyez
à Philisbourg. Le
mesmejour20. ducourant
on ne marcher tour le piquet
qu'on posta autour de
la Ville
, parce qu'ils ne
nous livrèrent la porte de
France que le lendemain
21. Tout estoit farcy de
troupes par les gardes ordinaires
des tranchées, afin
d'empescher que les HuG,
fards des Ennemis ne se
sauvassent la nuit, cequ'ils
avoient envie de faire sans
les justesprécautions qu'on
prit. Le 22. le Prince sortit
à dix heures du matin,
avec tout son équipage ôc
s'en alla à Philisbourg pour
y rester trois mois. On obligea
la garnison qui estoit
toute armée de porter leurs
armes dans un magasin
destiné pour cela, ce qui
fc fie avec ordre & sans
confusion. Sur les deux
heures aprés midiils commencerent
à defiler hors
de la Ville par la porte de
France, le chemin bordé
des deux costez de nos
troupes, & le detachement
commandé les conduisit à
Haguenau
,
ils font forcis
près de 6000. hommes. Jamais
Place de cette con»
sequence n'a moins cousté
d'hommes, nous n'avons
pas perdu 3500., ils en ont -
bien perdu 1500» le reste
tant en malades que blessez
des Ennemis 1500.
hommes, la garnison estoit
de 10000. hommes des
meilleures troupes, il sortit
d'abord
Le Regiment d'Anspach,
habillé de bleu.
Contaichetin bleu, parement
rouge.
Le Regiment de Nasfau
bleu parement rouge.
Le Regiment d'isseler
blanc,parement rouge.
Des Vins qui estoit un
détachement de Grenadiers
qui ont des bonnets
rouges mitrez.
Le Regiment d.lArme.
tat bleu.
Celuy de Gueborne bleu
est le plus beau de tous.
Mincherre blanc, douplé
de rouge, & les Officiers
habillez de verd.
Environ quatre-vingts
Hussards à pied, & trois ou
quatre cens Cavaliersaussi
à pied, qui ont laissé de
beaux chevaux,une compagnie
franche de deux
cens hommes.
On a trouvé dans cette
Place plusde soixante pieces
de canon, plusieurs
mortiers, quantité de bombes
-& de boulets, peu de
jnyflixions& d'armes ayant estéconsommées dansl'incendie
du magasin.
LandauVille d'Allemagne
dans la. basse Alsace
estune desplus fortes Pla„-
ces de cette Province;elle
est située sur la Riviere de
Queichaux confins duPa-
-latinat. C'estoit une des
VillesImperiales dela Préfecture
Provinciale ou de
Haguenau. Elle fut engagée
à Othon Evesque de
Spire par l'Empereur Loüis
de Baviere, & dégagée l'an
1511. par l'Empereur Maximilien
qui lui redonna
la liberté dont elle joüissoit
avant cetengagement.
Elle a esté ccdée à la France
par la Paix de Munster,
&estappelléeLandavia par
les Latins. 1
Cetre Ville a souffert
quatre sieges au commencement
de ce siecle. Les
Imperiaux la prirent en
1702. le Roy des Romains
depuis Empereur, mort en
1711. les commandant en
personne, &elle fut reprise:
se l'année suivante par les
François fous les ordres de
Monseigneur le Duc de
Bourgogne en 1704. Les
Allemands l'ayant assiegée
de nouveaus'en rendirent
les maistres.Assiegée par
les François dans le mois
de Juillet elle s'est renduë
le 20. Aoust à l'obëissance
du Roy.
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Résumé : RELATION de la prise de Landau.
Le 10 août, les forces ennemies demandèrent à capituler après avoir signalé leur intention de négocier en battant la chamade et en hissant un drapeau sur la brèche. Les négociations pour une capitulation honorable échouèrent en raison du refus du maréchal de Villars d'accepter toute autre condition que la reddition en tant que prisonniers de guerre. Le prince de Wurtemberg exigea les termes de la capitulation de Tournay, mais Villars refusa. Les otages déclarèrent qu'ils préféraient continuer le combat jusqu'au bout. Les hostilités reprirent avec un bombardement intense jusqu'au 20 août, date à laquelle les ennemis demandèrent à nouveau à capituler. Les termes acceptés incluaient la reddition en tant que prisonniers de guerre en France, la conservation des épées pour les officiers, et une liberté temporaire pour le prince de Wurtemberg. La garnison, composée de 10 000 hommes, se rendit et fut conduite à Haguenau. Les pertes françaises s'élevèrent à 3 500 hommes, tandis que les ennemis perdirent environ 1 500 hommes. Par ailleurs, Landau, une ville fortifiée en Basse-Alsace, avait déjà subi quatre sièges au début du XVIIIe siècle. Elle fut prise par les Impériaux en 1702 et reprise par les Français en 1704.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3707
p. 186-216
DISSERTATION philosophique sur les merveilles du principe d'action des bestes, & sur leur utilité pour arriver à la connoissance de l'Autheur de la Nature, & à celle des principaux fondemens de la Morale, contre les Carthesiens, les Athées, & les Esprits forts. Par M. P. Dei perfecta sunt opera, &omnes via ejus judicia. Deut. 23.
Début :
Un des grand Philosophes du Siecle précedent a osé écrire [...]
Mots clefs :
Philosophie, Bêtes, Machines, Esprit, Morale, Descartes, Nature, Mouvement, Principe spirituel, Automate, Prudence, Mémoire, Instinct, Compétences , Expérience
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DISSERTATION philosophique sur les merveilles du principe d'action des bestes, & sur leur utilité pour arriver à la connoissance de l'Autheur de la Nature, & à celle des principaux fondemens de la Morale, contre les Carthesiens, les Athées, & les Esprits forts. Par M. P. Dei perfecta sunt opera, &omnes via ejus judicia. Deut. 23.
DISSERTATION
Philofopbicjue sur les merveilles
du principe dlaélio.»-,
des bef/es) csur leurutilitépourarriver
à U con..
noiffance de Autheur de
la Mature
, O* 4 celle des
principaux fondemens de [a.
Morale, contre les Cartheficns
,
les Athées.,e les
Esprits firts,
Par M. P.
Deiperfeclafunt opera , &
omnes vioe ejusjudicia. Deur.
23.
¡L; lT N des grands PhilosophesduSiecle
précedent a
osé écrire que les bestesestoient
de pures machines,
destituées de tout principe
spirituel, n'ayant pour eause
de leurs actions quelconques,
que lesLoixgenerales
du mouvement, que l'Auteur
de laNature a establies
en creant le monde, jointes
à la disposition presente de
leurs organes; à laquelle
disposition il veut bien s'accommoder,
& s'a sservir, &
par laquelle il est necessité
d'agir, comme le ressort
d'une Montre l'est par ses
rouës,à marquerregulierement
les heures, ( ciricjuiémc
partie de la MethodedeDescar-
- tes, &c ) Il est vra y que ce
Philosophenel'a pas pensé
le premier, & qu'iln'aformécesystemequ'aprésla
Pereira, Auteur Espagnol
quiena composéunTraité.
Mais ce sentiment tout frrone
qu'il est, n'a eu beaucoup
de vogue, qu'aprés
que M. Descartes s'en est
rendu partisan. Sa maniere
d'expliquer lese ffets dePhyfique
uniquement par le repos,
le mouvement,les figures,
& les organizations des
cor ps, ayant entraisnédans
son parti tous les Philosophesamis
dela clarté plusieurssesont
laissez éblouir
de la nouveauté de ce systeme,
qui semblerépandre
d'abord une lumiere
considerable dans l'obscurité
d'un sujet aussi interessant
; & j'avouë qu'aprés
avoir lû les fortes raisons
donc plusieurs Philosophes
appuyent ce sentiment, ôc
les foibles raisonnements
dont quelques autres, qui
en ont écrit depuis ont tenté
de le détruire,j'ay estés
moy mesme esbranlé
,
6c j'aihesitémesmeassezlong
tems, sans sçavoir quel parti
prendre.
Effectivement si l'on envisage
d'un costé les merveilles
que les bestes operent
dans de certaines circonstances,
& combien en
d'aurres elles paroissent
stupides & bornées, on j
m'avouëra qu'il n'est pas
-
aisé de se déterminer. Si de
plus on fait attention aux
mouvements que les hommes
sont capables de proHuire
par des machines;
jusques à leur faire marquer
tout le cours desCieux,
representer des Spectacles,
executer des concerts de
toutes sortes d'instrumens,
donner des mouvements
differents aux differentes
[parties d'un Tableau, faire
tmanger ,
avaler, digerer,
toc rendre desaliments à des
animaux factices ; en faire
i
chanter, crier, courir, &
volerd'autres,&tant d'autres
merveilles surprenantes
de l'Art: on estportéà
juger de-là, qu'il n'y a peutestre
pas d'effet si furprenant
que l'Auteur de la Nature
ne pût faire produire
à un automate de sa main
par son seul concours general.
Aussî faut-il convenir
qu'il se fait dans les animaux
, comme dans les
plantes, & dans les autres
creatures vivantes, quantité
d'opérations purement
mechanques , & qui ne:
demandent aucune cause
spirituelle, aucun principe
immateriel particulierpour
leur production.Telles sont
le mouvement, & la circuhcioîN
culation des humeurs, les
segregations, les coctions,
les transpirations, l'accroissement
& le décroissement,
les mouvements elastiques
de leurs differentes parties,
& quantité d'autres qui dépendent
uniquement des
Loix generales de l'univers;
& ces mouvements font
continuels.Mais il y en a
d'une autre espece qui font
produits à propos, pour seconder
ceux-cy, & dans
lesquels on remarque une
espece de raison & de jugement
,qu'ilne paroist pas
qu'on puisse tirer de la disposition
d'un sujet purement
matériel, & des feules
loix du mouvement.
comme on le fera voir cyaprés,
par un grand nombre
d'exemples pour la plûpart
incontestables.
Ce sont ces dernieres
qui nous obligent d'admettre
une cause spirituelle
dans les bestes
,
c'est-à dire
un principe immateriel,&
semblable en quelque sorte
à celuy que nous trouvons
en nous, qui produise en
elles tout ce qui nous donne
tant d'admiration. Mais
en mesme tems nous nous
jettons dans un nouvel embarras:
premièrement nous
abandonnons en quelque
façon les lumieres que l'on
espere tirer des méchaniques
dans le parti contraire;
carenfin il faut avouër
qu'un poids, un reÍfort.
des espritsen mouvement,
sont incomparablement
plus aisés à imaginer, qu'un
principe immatériel, & cependant
capable de mouvoir
les corps en une infinité
de manieres. Secondement
si l'on jette les
yeux sur certaines vertus
& operations des bestes,
sur leur prudence, leur sagacité
,
prévoyance,addresse,
vigilance, courage
, équité, fidélité
, complaisance,
reconnoissance,
honnesteté
,
pudeur, propreté
,
finesse
,
mémoire
J &c. sur leur instinct pour
deliberer,&choisir des
moyens propres à se conserver&
se nourrir, pour
connoistre les dangers &
les fuïr
, pour eslever des
petits,pour kfaueeuendre
;
sur les ouvrages qu'elles
executent ,
sur l'ordre
qui y regne ,
sur leurs societez,&
sur toute la regle
de leur vie, on se voit comme
forcé de reconnoistre
que cette cause est mesme
beaucoup plus parfaite,que
nostre ame ,
& par consequent
plus susceptible de
merire, & plus digne de
loüange. Quel parti prendre
dans une matiere aussi
embarrassée Je n'en vois
point d'autre ,que d'avoir
recours à la voye la plus
sûre en de semblables occassons
qui est l'experience
; c'est à elle pour ainsi
dire à decider,&àcouper
le neud Gordien. Or il me
semble en avoir suffisamment
ramassé pour terminer
la question, ou du
moins pour la mettre dans
son dernier point d'évidence
; & je crains d'autant
moins de les avancer, que
je fuis témoin oculaire de
la pluspart ; au moins celles
que je n'ay pas vûës de
mmeesspprroopprreessyyeeuuxx mm'oonntt estécommuniquées ou
confirmées par des amis
en qui j'ay beaucoup de
confiance,& quiont vû
par les leurs.
Premierement quand à
la sagacitéaddresse, courage,
finesse,& prudence
des belles pour chercher
leur nourriture, & conferver
leur estre, rien n'est
plus connu, & enmesme
tems plus admirable. Car
qu'y a-t-il de mieux inventé
}
& de plus artistement
travaillé que ces toiles dont
les Araignées se fervent
pour attrapper des Mouches
& s'en nourrir? Ne
semble-t il pas que ce soit
d'elles quenos Chasseurs,
nos Oiseleurs,&nosPescheurs
mêmes OIÎC appris
à prendre les bestes sauvages
, les Oiseaux, & les
Poissons au filet ? Qu'y at.
il de plus rusé que ces
infectes nommez Reculettes
, quiamassent des tas
de poussiere dans les trous
des murailles, au centre
desquels elles s'enterrent
ensuite, pour y enterrer à
leur tour, en se remuant,
tous les petits animaux qui
viennent à passer sur leur
trape > Quoy de plus fin
que les Renards? lorsque
deux chassent leur proye
dans un parc fermé de
murs, un d'eux demeure au
guet à une deschatieres
tandis , que l'autre a foin
par son glapissement de
l'avertir des tours & retours
que prend le gibier, afin
qu'ilsoittousjours sur (es
gardes. Qui est-ce qui n'a
pas vû les menées d'un
Chat qui veut courir sur
des Oiseaux dans un jardin
; les détours qu'il prend
pour s'en approcher jconu
me il s'applattit; comme il
rampe conrre terre, & se
traisne le long des bordures
,
de crainte d'estre ap£
perçu de sa proye ) avant
d'estre assez proche, pour
s'eslancer dessus. Il ne faut
qu'avoir elle Chasseur,pour
admirer l'instinct des
Chiens à poursuivre leur
gibier,tandis que les uns
le suivent en queuë, les autres
se détournent pourgagner
le Fort où il pourroit
se jetter, & pour le prévenir:
s'il a estéblessé
,
ils le
poursuivent quelque fatiguez
qu'ils soient, juiques
àce qu'ils l'ayentpris. L'Eté
dernier un de mes amis
ayant tué un Perdreau parmi
une bande, son Chien
le luy apporta, & courut
de luy mesme aussîtost à la
remise des autres, jusques
à un bon quart de lieuë,
pour en attrapper un autre,
qu'il connoissoitapparemment
avoir estéaussî
,
frappé, & qu'il apporta de
même. Lorsque deuxLoups
affamez ont entreprisd'attraper
un Chien dans un
Village, l'un vient gratter
à la porte, & s'enfuie dés
qu'il entend le Chien accouru
sur luy,tandis qu'un
autre qui demeure au guet
a costé de la chatiere
, ne
manque pas de se jetter
sur le Chien dés qu'il vient
à sortir, sur d'estre bientost
secondé par son compagnon.
Les Geays affamez
se jettent dans des
buissons, ou tailistouffus,
où ils crient de toute leur
force, & contrefont si
parfaitement la voix d'un
Chat, comme pouravertir
tous les petits Oiseaux des
environs
, que leur ennemy
est fous le buisson, &
lesexciterà le combattre;
que ceux-cy ne manquent
pas d'y accourrir en foule
de tous costez; & plusieurs
y trouvent effectivement
un ennemy qui ne les épargne
pas dans sa faim;
c'cft ce que j'ay vû quanticé
de fois avec plaisir &
admiration. On sçait aussi
que les Crocodiles & Caïmans
se cachent dans les
roseaux qui sont le long des
rivières où ils habitent,pour
y contrefaire la voix d'un
enfantquise plaint, &attirer
par ce moyen dans
leurembuscade, quelqu'un
touché de compassion.
Tous lesChasseursnesçavent-
ils pas la rufe dont les
Cerfs se fervent pour sauver
leurs compagnons fatiguez
de la poursuite des
Chiens, en se jettant à la
traverse des Meuttes ; &
que les bons Chiens encore
plus rufez qu'eux, ne donnent
pas dans ces panneaux,
mais poursuivent
leur proye infatigablement.
Quelles leçons l'instinct
des bestesnousdonne pour
exercer la charité envers
les opprimez, jusques à exposer
nostre vie pour les
sauver; & de perseverer
dans nos devoirs, quelque
penibles qu'ils soient, tant
que nous en ayons obtenu
la recompense.
Un de mes parens &
compagnons de Chasse
avoit deux Bassets qui alloient
d'eux-mêmes à la
chatte,quand il estoitquelque
cems sans les y mener.
Lorsqu'ils avoient fait lever
un Lievre
,
ils le pour-l
suivoient pendant deux ou
trois heures
,
jusques à ce
qu'ils l'eussent lassé &pris;
alors un se couchoit auprés
de sa proye pour la garder,
tandis que l'autre revenoit
à la maison tout fatigué
qu'ilestoit, pour querir
son maistre, & ne cesfoit
de le. caresser & de
l'importuner,jusques à ce
que le maistre l'eustfuivyï
au lieu où elle estoit. i
Dira-t-on donc que les
machines sont capables de
ruse, decompassion, de fidélite,
--
delité, d'agir par des détours,&
devoir ce que les
plus fins Chasseurs euxm
mes ne voyent pas? Les
machines au contraire ne
doivent- elles pas aller
, droit à ce qui les attire ;
fuïr ce qui les poursuit ; se
reposer quand elles font
lasses
, & s'approprier cç
qui leur convient.
3. Mais voyons jusques
,
où va la prévoyance, la
memoire,& la regle des
belles. Tout le monde sçait j
assez que les Fqurmis en- talTent tout l'Eté dans leurs
fourmillieres des grains de
bled & autres graines pour
se nourrir pendant l'Hyver
; & rien n'est plus admirable
que de voir leur
colomne d'infanterie qui
s'estend depuis la fourmilliere
jusques au lieu du butin
; comme cette colomne
se rejoint quand on l'a
rompuë; comme elle se
continuë jusques au haut
des maisons & des ar bres
les pluseslevez; comme elles
travaillent en societé à
bastir leursfourmillieres
ou granges souterraines ;
comme ellesont la précaution
de couper legerme de
leurs grains afin qu'ils ne
pouffenc pas; de les exposer
tous les jours de beau rems
au Soleil pour les sécher,de
crainte qu'ils ne se corrompent,&
mesme de les
poser dans leurs serres sur
une. poussiere bien seche,
& de les recouvrir avec
une pareille terre pour les
tenir secs;de faire sécher
l'une & l'autre poussiere au
Soleil en mesme tems que
leur grain; & enfinderesserrer
le tout avec diligence
dés qu'il survient la
moindre apparence de
pluye. Les Rars de campagne
entassent pareillement
du bled dans leurs
greniers souterrains durant
tout letemsde la moisson,
pour le nourrir pendant
l'Hyver
,
& ont la prévoyance
de lescreuserjusques
à plus de trois piés de
profondeur de terre, pour
n'estre pas incommodez
de la pluye & de la gelée;
&mesme qui croiroit que
pendant les famines les
Païsans se trouvent quelquefois
réduits à les aller
piller pour chercher à vivre
, comme il estarrivé
en1709. dans plusieursendroits
de la France.
Quelle honte pour des
hommes douez d'esprit &
de jugement, d'estre obligez
d'avoir recours à des
animaux que nous méprifons
si fort, & que nous
traittons de brutes & de
stupides, pour apprendre
d'eux les regles de la prévoyance,
que nous devrions
leur donner.
Diroit-on que les Ours,
tout stupides qu'ils nous
paroissent
, ont aussi leurs
tanières où ils setapissent,
& où ils accumulent force
écorce d'arbre pour [e
nourrir pendant tout l'Hyver?
ces tanieres sont recouvertes
de quantité de
branches d'arbres confusément
entassées
,
mais cependant
de forte que la
neige ne peut pas aisément
les penetrer:lànos brutes
passentun hyver insupportable
aumilieu desimmensesforêts
de la Moscovie,
en grande societé
,
bien
chaudement & faisant bonne
chere. En ferions-nous
davantage ? Nos Païsans
ne se font-ils pas un plaisir
au commencement de l'hiver
d'aller fourager les caches
des Corneilles, des
Chucas &des Pies, qu'ils
trouvent pleines de noix,
de chataignes
,
de noisettes,
& d'autres fruits champestres
que ces animaux
amassent pendant l'Automne
,soit dans les troncs
des arbres, foit fous des tas
d'échalas ou de fagots, &
ailleurs. Les jeunes Chiens
qui sont apparemment
doüez d'un plus vif appetit
que les autres, ont aussi de
coustume,lorsqu'ilsont du
pain dereste
,
de l'enterrer
pour la faim à venir, & de
retourner le chercher,
quand leur faim est revenuë.
-
j
i On donnera, lafuite de cette
Dissertation dans le Aiercare etQ£iobre\prochain
Philofopbicjue sur les merveilles
du principe dlaélio.»-,
des bef/es) csur leurutilitépourarriver
à U con..
noiffance de Autheur de
la Mature
, O* 4 celle des
principaux fondemens de [a.
Morale, contre les Cartheficns
,
les Athées.,e les
Esprits firts,
Par M. P.
Deiperfeclafunt opera , &
omnes vioe ejusjudicia. Deur.
23.
¡L; lT N des grands PhilosophesduSiecle
précedent a
osé écrire que les bestesestoient
de pures machines,
destituées de tout principe
spirituel, n'ayant pour eause
de leurs actions quelconques,
que lesLoixgenerales
du mouvement, que l'Auteur
de laNature a establies
en creant le monde, jointes
à la disposition presente de
leurs organes; à laquelle
disposition il veut bien s'accommoder,
& s'a sservir, &
par laquelle il est necessité
d'agir, comme le ressort
d'une Montre l'est par ses
rouës,à marquerregulierement
les heures, ( ciricjuiémc
partie de la MethodedeDescar-
- tes, &c ) Il est vra y que ce
Philosophenel'a pas pensé
le premier, & qu'iln'aformécesystemequ'aprésla
Pereira, Auteur Espagnol
quiena composéunTraité.
Mais ce sentiment tout frrone
qu'il est, n'a eu beaucoup
de vogue, qu'aprés
que M. Descartes s'en est
rendu partisan. Sa maniere
d'expliquer lese ffets dePhyfique
uniquement par le repos,
le mouvement,les figures,
& les organizations des
cor ps, ayant entraisnédans
son parti tous les Philosophesamis
dela clarté plusieurssesont
laissez éblouir
de la nouveauté de ce systeme,
qui semblerépandre
d'abord une lumiere
considerable dans l'obscurité
d'un sujet aussi interessant
; & j'avouë qu'aprés
avoir lû les fortes raisons
donc plusieurs Philosophes
appuyent ce sentiment, ôc
les foibles raisonnements
dont quelques autres, qui
en ont écrit depuis ont tenté
de le détruire,j'ay estés
moy mesme esbranlé
,
6c j'aihesitémesmeassezlong
tems, sans sçavoir quel parti
prendre.
Effectivement si l'on envisage
d'un costé les merveilles
que les bestes operent
dans de certaines circonstances,
& combien en
d'aurres elles paroissent
stupides & bornées, on j
m'avouëra qu'il n'est pas
-
aisé de se déterminer. Si de
plus on fait attention aux
mouvements que les hommes
sont capables de proHuire
par des machines;
jusques à leur faire marquer
tout le cours desCieux,
representer des Spectacles,
executer des concerts de
toutes sortes d'instrumens,
donner des mouvements
differents aux differentes
[parties d'un Tableau, faire
tmanger ,
avaler, digerer,
toc rendre desaliments à des
animaux factices ; en faire
i
chanter, crier, courir, &
volerd'autres,&tant d'autres
merveilles surprenantes
de l'Art: on estportéà
juger de-là, qu'il n'y a peutestre
pas d'effet si furprenant
que l'Auteur de la Nature
ne pût faire produire
à un automate de sa main
par son seul concours general.
Aussî faut-il convenir
qu'il se fait dans les animaux
, comme dans les
plantes, & dans les autres
creatures vivantes, quantité
d'opérations purement
mechanques , & qui ne:
demandent aucune cause
spirituelle, aucun principe
immateriel particulierpour
leur production.Telles sont
le mouvement, & la circuhcioîN
culation des humeurs, les
segregations, les coctions,
les transpirations, l'accroissement
& le décroissement,
les mouvements elastiques
de leurs differentes parties,
& quantité d'autres qui dépendent
uniquement des
Loix generales de l'univers;
& ces mouvements font
continuels.Mais il y en a
d'une autre espece qui font
produits à propos, pour seconder
ceux-cy, & dans
lesquels on remarque une
espece de raison & de jugement
,qu'ilne paroist pas
qu'on puisse tirer de la disposition
d'un sujet purement
matériel, & des feules
loix du mouvement.
comme on le fera voir cyaprés,
par un grand nombre
d'exemples pour la plûpart
incontestables.
Ce sont ces dernieres
qui nous obligent d'admettre
une cause spirituelle
dans les bestes
,
c'est-à dire
un principe immateriel,&
semblable en quelque sorte
à celuy que nous trouvons
en nous, qui produise en
elles tout ce qui nous donne
tant d'admiration. Mais
en mesme tems nous nous
jettons dans un nouvel embarras:
premièrement nous
abandonnons en quelque
façon les lumieres que l'on
espere tirer des méchaniques
dans le parti contraire;
carenfin il faut avouër
qu'un poids, un reÍfort.
des espritsen mouvement,
sont incomparablement
plus aisés à imaginer, qu'un
principe immatériel, & cependant
capable de mouvoir
les corps en une infinité
de manieres. Secondement
si l'on jette les
yeux sur certaines vertus
& operations des bestes,
sur leur prudence, leur sagacité
,
prévoyance,addresse,
vigilance, courage
, équité, fidélité
, complaisance,
reconnoissance,
honnesteté
,
pudeur, propreté
,
finesse
,
mémoire
J &c. sur leur instinct pour
deliberer,&choisir des
moyens propres à se conserver&
se nourrir, pour
connoistre les dangers &
les fuïr
, pour eslever des
petits,pour kfaueeuendre
;
sur les ouvrages qu'elles
executent ,
sur l'ordre
qui y regne ,
sur leurs societez,&
sur toute la regle
de leur vie, on se voit comme
forcé de reconnoistre
que cette cause est mesme
beaucoup plus parfaite,que
nostre ame ,
& par consequent
plus susceptible de
merire, & plus digne de
loüange. Quel parti prendre
dans une matiere aussi
embarrassée Je n'en vois
point d'autre ,que d'avoir
recours à la voye la plus
sûre en de semblables occassons
qui est l'experience
; c'est à elle pour ainsi
dire à decider,&àcouper
le neud Gordien. Or il me
semble en avoir suffisamment
ramassé pour terminer
la question, ou du
moins pour la mettre dans
son dernier point d'évidence
; & je crains d'autant
moins de les avancer, que
je fuis témoin oculaire de
la pluspart ; au moins celles
que je n'ay pas vûës de
mmeesspprroopprreessyyeeuuxx mm'oonntt estécommuniquées ou
confirmées par des amis
en qui j'ay beaucoup de
confiance,& quiont vû
par les leurs.
Premierement quand à
la sagacitéaddresse, courage,
finesse,& prudence
des belles pour chercher
leur nourriture, & conferver
leur estre, rien n'est
plus connu, & enmesme
tems plus admirable. Car
qu'y a-t-il de mieux inventé
}
& de plus artistement
travaillé que ces toiles dont
les Araignées se fervent
pour attrapper des Mouches
& s'en nourrir? Ne
semble-t il pas que ce soit
d'elles quenos Chasseurs,
nos Oiseleurs,&nosPescheurs
mêmes OIÎC appris
à prendre les bestes sauvages
, les Oiseaux, & les
Poissons au filet ? Qu'y at.
il de plus rusé que ces
infectes nommez Reculettes
, quiamassent des tas
de poussiere dans les trous
des murailles, au centre
desquels elles s'enterrent
ensuite, pour y enterrer à
leur tour, en se remuant,
tous les petits animaux qui
viennent à passer sur leur
trape > Quoy de plus fin
que les Renards? lorsque
deux chassent leur proye
dans un parc fermé de
murs, un d'eux demeure au
guet à une deschatieres
tandis , que l'autre a foin
par son glapissement de
l'avertir des tours & retours
que prend le gibier, afin
qu'ilsoittousjours sur (es
gardes. Qui est-ce qui n'a
pas vû les menées d'un
Chat qui veut courir sur
des Oiseaux dans un jardin
; les détours qu'il prend
pour s'en approcher jconu
me il s'applattit; comme il
rampe conrre terre, & se
traisne le long des bordures
,
de crainte d'estre ap£
perçu de sa proye ) avant
d'estre assez proche, pour
s'eslancer dessus. Il ne faut
qu'avoir elle Chasseur,pour
admirer l'instinct des
Chiens à poursuivre leur
gibier,tandis que les uns
le suivent en queuë, les autres
se détournent pourgagner
le Fort où il pourroit
se jetter, & pour le prévenir:
s'il a estéblessé
,
ils le
poursuivent quelque fatiguez
qu'ils soient, juiques
àce qu'ils l'ayentpris. L'Eté
dernier un de mes amis
ayant tué un Perdreau parmi
une bande, son Chien
le luy apporta, & courut
de luy mesme aussîtost à la
remise des autres, jusques
à un bon quart de lieuë,
pour en attrapper un autre,
qu'il connoissoitapparemment
avoir estéaussî
,
frappé, & qu'il apporta de
même. Lorsque deuxLoups
affamez ont entreprisd'attraper
un Chien dans un
Village, l'un vient gratter
à la porte, & s'enfuie dés
qu'il entend le Chien accouru
sur luy,tandis qu'un
autre qui demeure au guet
a costé de la chatiere
, ne
manque pas de se jetter
sur le Chien dés qu'il vient
à sortir, sur d'estre bientost
secondé par son compagnon.
Les Geays affamez
se jettent dans des
buissons, ou tailistouffus,
où ils crient de toute leur
force, & contrefont si
parfaitement la voix d'un
Chat, comme pouravertir
tous les petits Oiseaux des
environs
, que leur ennemy
est fous le buisson, &
lesexciterà le combattre;
que ceux-cy ne manquent
pas d'y accourrir en foule
de tous costez; & plusieurs
y trouvent effectivement
un ennemy qui ne les épargne
pas dans sa faim;
c'cft ce que j'ay vû quanticé
de fois avec plaisir &
admiration. On sçait aussi
que les Crocodiles & Caïmans
se cachent dans les
roseaux qui sont le long des
rivières où ils habitent,pour
y contrefaire la voix d'un
enfantquise plaint, &attirer
par ce moyen dans
leurembuscade, quelqu'un
touché de compassion.
Tous lesChasseursnesçavent-
ils pas la rufe dont les
Cerfs se fervent pour sauver
leurs compagnons fatiguez
de la poursuite des
Chiens, en se jettant à la
traverse des Meuttes ; &
que les bons Chiens encore
plus rufez qu'eux, ne donnent
pas dans ces panneaux,
mais poursuivent
leur proye infatigablement.
Quelles leçons l'instinct
des bestesnousdonne pour
exercer la charité envers
les opprimez, jusques à exposer
nostre vie pour les
sauver; & de perseverer
dans nos devoirs, quelque
penibles qu'ils soient, tant
que nous en ayons obtenu
la recompense.
Un de mes parens &
compagnons de Chasse
avoit deux Bassets qui alloient
d'eux-mêmes à la
chatte,quand il estoitquelque
cems sans les y mener.
Lorsqu'ils avoient fait lever
un Lievre
,
ils le pour-l
suivoient pendant deux ou
trois heures
,
jusques à ce
qu'ils l'eussent lassé &pris;
alors un se couchoit auprés
de sa proye pour la garder,
tandis que l'autre revenoit
à la maison tout fatigué
qu'ilestoit, pour querir
son maistre, & ne cesfoit
de le. caresser & de
l'importuner,jusques à ce
que le maistre l'eustfuivyï
au lieu où elle estoit. i
Dira-t-on donc que les
machines sont capables de
ruse, decompassion, de fidélite,
--
delité, d'agir par des détours,&
devoir ce que les
plus fins Chasseurs euxm
mes ne voyent pas? Les
machines au contraire ne
doivent- elles pas aller
, droit à ce qui les attire ;
fuïr ce qui les poursuit ; se
reposer quand elles font
lasses
, & s'approprier cç
qui leur convient.
3. Mais voyons jusques
,
où va la prévoyance, la
memoire,& la regle des
belles. Tout le monde sçait j
assez que les Fqurmis en- talTent tout l'Eté dans leurs
fourmillieres des grains de
bled & autres graines pour
se nourrir pendant l'Hyver
; & rien n'est plus admirable
que de voir leur
colomne d'infanterie qui
s'estend depuis la fourmilliere
jusques au lieu du butin
; comme cette colomne
se rejoint quand on l'a
rompuë; comme elle se
continuë jusques au haut
des maisons & des ar bres
les pluseslevez; comme elles
travaillent en societé à
bastir leursfourmillieres
ou granges souterraines ;
comme ellesont la précaution
de couper legerme de
leurs grains afin qu'ils ne
pouffenc pas; de les exposer
tous les jours de beau rems
au Soleil pour les sécher,de
crainte qu'ils ne se corrompent,&
mesme de les
poser dans leurs serres sur
une. poussiere bien seche,
& de les recouvrir avec
une pareille terre pour les
tenir secs;de faire sécher
l'une & l'autre poussiere au
Soleil en mesme tems que
leur grain; & enfinderesserrer
le tout avec diligence
dés qu'il survient la
moindre apparence de
pluye. Les Rars de campagne
entassent pareillement
du bled dans leurs
greniers souterrains durant
tout letemsde la moisson,
pour le nourrir pendant
l'Hyver
,
& ont la prévoyance
de lescreuserjusques
à plus de trois piés de
profondeur de terre, pour
n'estre pas incommodez
de la pluye & de la gelée;
&mesme qui croiroit que
pendant les famines les
Païsans se trouvent quelquefois
réduits à les aller
piller pour chercher à vivre
, comme il estarrivé
en1709. dans plusieursendroits
de la France.
Quelle honte pour des
hommes douez d'esprit &
de jugement, d'estre obligez
d'avoir recours à des
animaux que nous méprifons
si fort, & que nous
traittons de brutes & de
stupides, pour apprendre
d'eux les regles de la prévoyance,
que nous devrions
leur donner.
Diroit-on que les Ours,
tout stupides qu'ils nous
paroissent
, ont aussi leurs
tanières où ils setapissent,
& où ils accumulent force
écorce d'arbre pour [e
nourrir pendant tout l'Hyver?
ces tanieres sont recouvertes
de quantité de
branches d'arbres confusément
entassées
,
mais cependant
de forte que la
neige ne peut pas aisément
les penetrer:lànos brutes
passentun hyver insupportable
aumilieu desimmensesforêts
de la Moscovie,
en grande societé
,
bien
chaudement & faisant bonne
chere. En ferions-nous
davantage ? Nos Païsans
ne se font-ils pas un plaisir
au commencement de l'hiver
d'aller fourager les caches
des Corneilles, des
Chucas &des Pies, qu'ils
trouvent pleines de noix,
de chataignes
,
de noisettes,
& d'autres fruits champestres
que ces animaux
amassent pendant l'Automne
,soit dans les troncs
des arbres, foit fous des tas
d'échalas ou de fagots, &
ailleurs. Les jeunes Chiens
qui sont apparemment
doüez d'un plus vif appetit
que les autres, ont aussi de
coustume,lorsqu'ilsont du
pain dereste
,
de l'enterrer
pour la faim à venir, & de
retourner le chercher,
quand leur faim est revenuë.
-
j
i On donnera, lafuite de cette
Dissertation dans le Aiercare etQ£iobre\prochain
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Résumé : DISSERTATION philosophique sur les merveilles du principe d'action des bestes, & sur leur utilité pour arriver à la connoissance de l'Autheur de la Nature, & à celle des principaux fondemens de la Morale, contre les Carthesiens, les Athées, & les Esprits forts. Par M. P. Dei perfecta sunt opera, &omnes via ejus judicia. Deut. 23.
Le texte 'Dissertation Philosophique sur les merveilles du principe délalo' examine la controverse sur la nature des animaux, en particulier la question de savoir s'ils sont de simples machines ou dotés d'un principe spirituel. Descartes et d'autres philosophes, comme le Père Pereira, ont soutenu que les animaux sont des machines dépourvues de spiritualité, agissant uniquement selon les lois du mouvement et la disposition de leurs organes. Cette théorie a gagné en popularité grâce à Descartes. L'auteur reconnaît la complexité du sujet en notant que les animaux montrent des comportements tant mécaniques que rationnels. Par exemple, les mouvements des fluides corporels et les réactions élastiques des organes sont purement mécaniques, mais certains comportements, comme la prudence et la sagacité, semblent nécessiter une cause spirituelle. Le texte présente de nombreux exemples d'animaux manifestant des comportements intelligents et adaptatifs, tels que les araignées tissant des toiles, les renards chassant en groupe, et les fourmis stockant de la nourriture pour l'hiver. Ces comportements suggèrent une forme de raison et de jugement, difficilement explicable par des lois mécaniques seules. L'auteur conclut que l'expérience est la meilleure voie pour résoudre cette question. Il cite de nombreux exemples observés personnellement ou rapportés par des témoins fiables, illustrant la sagacité, la prudence et la prévoyance des animaux. Ces observations montrent que les animaux possèdent des qualités morales et des comportements complexes, souvent supérieurs à ceux des humains. Le texte décrit également les comportements alimentaires des chiens en hiver. Au début de la saison, les chiens prennent plaisir à fouiller les caches des corneilles, des choucas et des pies, qu'ils trouvent remplies de noix, de châtaignes, de noisettes et d'autres fruits des champs. Ces oiseaux amassent ces provisions pendant l'automne, soit dans les troncs des arbres, soit sous des tas de bûches ou de fagots, ou ailleurs. Les jeunes chiens, dotés d'un appétit plus vif, ont l'habitude d'enterrer du pain lorsqu'ils en ont en réserve, pour le retrouver lorsque la faim revient. Le texte mentionne également une suite à cette dissertation, prévue pour les mois de juillet et octobre prochains.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3707
DISSERTATION philosophique sur les merveilles du principe d'action des bestes, & sur leur utilité pour arriver à la connoissance de l'Autheur de la Nature, & à celle des principaux fondemens de la Morale, contre les Carthesiens, les Athées, & les Esprits forts. Par M. P. Dei perfecta sunt opera, &omnes via ejus judicia. Deut. 23.
3708
p. 217-248
Tres-humble Adresse presentée à la Reine de la Grande Bretagne par le Deputé du Magistrat de Dunkerque auprés de sa Majesté.
Début :
MADAME, Le sieur TUGGHE Deputé du Magistrat de Dunkerque auprés [...]
Mots clefs :
Reine, Grande-Bretagne, Dunkerque, Député, Démolition, Port, Miséricorde, Majesté, Commerce, Travaux, Familles, Subsistance, Pêche, Conserver , Clémence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Tres-humble Adresse presentée à la Reine de la Grande Bretagne par le Deputé du Magistrat de Dunkerque auprés de sa Majesté.
Très-humbleAdreffi presentée à
la Reine de la Grande Bretagnepar
le Députédu Milgistrat
de Dunkerqueauprés
deSaMajesté.
MADAME,
Le sieur T U G G H E Deputé
du Magistrat de Dunkerque
auprès de Vôtre Majiltc
, pour implorerVotre
Clemence au fuictd, la Démolition
resoluë de cettc
Ville & de son Port, avoit
cfperé que par les tres soumises
representations qu'il
avoit osé faire,touchant la
misereextrême où cette Demolition
va reduire dix- huit
mille Familles dont cette
Ville cft composée, la misericorde
de Votre Majesté
auroir pû être ébranlée, &
que suivant sa tres re spectucufedemande
il auroit pû
en obtenir Ja conservation
des seulesJetées de ce Porr.
Mais My Lord Vicomte de
Bolingbrockevotre Secrétaire
dEtat vient de le fraper
d'un coup de foudre, en lui
annonçant que Votre Majesté
n'apas trouve à propos
de rienchanger dans la Seno
tence terrible qu'elle a prononcéecontrecetteVille,
ÔC
qu'elle veut que cette Sentence
soit exécutée dans toute
son éccnduë. Etourdi de ce
coup, le sieur Tugghe ne
laisse pas de s'approcher encore
une fois de votre Tiône
redoutable, rassuré en
cela par les bienfaits que vo- treClemenceen ftic découler
sur tous les Peuples de la
Terre. Et de representer en
tremblant à Votre Majesté,
qu'il ne demande point que
les Travaux qui peuvent servir
à Dunkerque soit pour
sonattaque, soit pour sa défence
soient conservez, ni
du côté de la Terre, ni du
côté de la Mer. La magnificence
de ces Travaux, la
terreur qu'ilspouvoient inspirer
à tous ceux qui les
voyoient, ne touchent plus
ses malheureux Habitans. Il
ne demande que la confervarion
des feules jetées qui
forment & qui entretiennent
son Port, pour pouvoir par
là conserver à son Peuple
une subsistance seulement
nécessaire, en le mettant en
état de continuer sa Pêche
du Harang
, & quelqueautres
petits Commerces le
Jong de la Côte.
Votre Majesté pleine d'une
Clemence naturelle
J
&
d'uneCharité Chrétienne
dont toutes les Nations ressentent
les effets, ne veut
point le mal pour le mal,
4c elle ne l'admet dans fcs réfolurions
qu'autant qu'ilest
indispensable & necessaire
selon ses vûës politiques&.
suivant le bien de ses propres
Sujets. Le sieurTuggheosera
sure observer à Votre Ma;
jette, que lacon conservation du
Port de Dunkerque, dans
l'etatnud où il vient d'être
representé, ne fera non seulement
pascontraire, niaux
vûës politiques de l'Angleterre
, ni au bien des Sujets
de la Grande Bretagne, mais
quelle fera même favorable
l, &' 1, aun à l'autre.
Dunkerque à eu le malheur
de devenir l'objetdelà
colere de la Grande Bretagne
,
soit par ses armemens
que le Roi y a faits, &qui
ont pû pendant les dernières
Guerres, traverser la tranquilité
de vos Royaumes, &
retarder l'éxecutiondes projets
de Votre Mjjcitc
,
soit
aussi par la course qu'ont faite
ses Habitans
,
laquelle à
souvent interrompu,& sou.
vant endommagé le commerce
de vos Sujets. Mais
dans l'état où le Suppliant
demande que son Port soit
réduit,c'est à dire, dépouillé
de tous ses Travaux
,
&
confervé dans les feules jetées
, il ne pourra plus, quelque
Guerre qui survienne
( , ce qu'il plaise à Dieu dedetourner)
ni former dobstacleaux
projets deVotre Majesté,
ni interrompre lecommerce
de vos Sujets, puisqu'alors
se sera une Ville toute
ouverte du côté de la Terre
& de la Mer; abandonnée
au premier occupant; sans défense pour celui qui
l'ocupera; & où toute Nation
Ennemie pourra entrer
par Mer & par Terre pour y
brûler, & les Vaissauxqu'on
pourroit y armer,&la Ville
& le Port même. Ainsi
danscet état, Dunkerquene
fera plus contraire
, & ne
pourra plus 1 être,ni aux vuës
politiquesde Votre Majesté
ni au bien de ses Sujets.
La conservation c'u Port
de Dunkerque sans Travaux
& sans défenses
) pourra être
dans les suites) également
utile, & devenir même abfolument
nécessaire & aux
vûës politiquesde Votre Majesté,
& au bien de ses Su jets.
Les vûësPolitiquesdeVotre
Majesté, sur tout en tems
de Paix, se renferment toutes
dans l'augmentation du
commerce de ses Sujets,
comme le bien de ses Sujets
cHtôur réarmedans laug-
- tmncennrtaattiioonn dauu ccoommmmeerrccee..
AJnfi en prouvant que laCol-bi
/crvaiionilu Port de Dunkerque
fera, non seulement
âvantageuse, mais aussi nécessaire
au commerce des
Peuplesrde la Grande Bretagnejle
Suppliant prouvera
tout ce qui est contenu dans
sa seconde proposition
i°. Dunkerque n'est devenu
l'objet de la jalousie des
Hollandais,& les Hollandois
n'ont desiré sa destruction
j que dans la vûë des'atribucr
à eux seuls tous le
commerce du PAYS- Bas AUU
trichien
,
& roue celuide
l'Allemagne;&ils ontcraint
que cesdeux commerces ne
fussent partagez avec eux par
lesautresNations, si le Port
-
de cette Ville étoit confervé
; parce que ce Port là ca
le seul de la Côte depuis OC.
tende en tirant à tOu.st
,
par où les Marchandises des
autres Pays Etrangers puissent
être introduites dans ces
Pays-là
,
qu'ils veulent entourer
comme d'une Mer
d'Airain pour s'enconserver
toute la consommation par
l'Escaut, par la Lys, & par
le Rhin. Er comme il importe
infiniment à l'Angleterre
de nêtre pas exclue de ces
deux commerces, il luiimporte
beaucoup aussi de conserver
le Port de Dunkerque,
quiest la feulevoye par
ou elle puisse s'y maintenir.
2.
°. Supposé que les Sujets
de VotreMajestépussent
malgré , les vûës des Hollandois
,
continuer leur commerce
dans le Pays Bas Autrichien
par les Ports d'Ostende
& de Nieuport, ils ne
pourront pas l'y soûtenir
Jung tems en concurence a..
Vec eux ,
à cause des fdCili",
tez &de la moindre dépense
que les premiers trouveront -
en faisant le leur par l Escaut
& par la Lys, & des grands
détours que les autres seront
obligez de prendre. Au lieu
qu'en conservant le Port de
Dunkerque,les Anglois trouveront
par cette voye des
facilitez presqueégalesàcelles
qu'auront les Hol landais,
liir. tout si Votre Majcfté
vouloît,comme elle le peut
aisement, obtenir du Roi
un Tranfic libre. & exempt
detous droits pour les Mar.
chandises d' Angleterre, depuis
Dunkerque jusques dans
le Pays Bas Autricien, par
Lille & par Drii>y.
3
°. Si l'on comble,ainsi
que Votre Majesté l'aresolu
,
le Port de Dunkerque, vos
Sujets setrouveront par là,
non seulement exclus du
commerce du Pays Bas Austric
hien, maisaussi de celui
de la Flandre Françoise, du
Hinaut, de l'Artois, &
d'une partie de la Picardie,
pucequilsn'auront plusde
Porc sur toute cette Côte
pour introduite leurs Marchandises
dans ces quatre
Provinces, celui de Calais ne
pouvant pas servir à ce commerce.
4° Si la démolition du
Port de Dunkerque ne rebute
pas les SujetsdeVotre
Majesté du commerce de la
Flandre Françoise
,
du Hainaut,
de l'Artois, & d'une
partie de la Picar die, &
qu'ilsentreprennent d'y sup-
.pîérV p ar les Ports d'Octende
& de Nieuport seront ce
commerce avec des incommoditez
infinies, & rendront
par cettevoye kuis Marchandises
incommerçable
par les frais de voiture qa
seront triplez, & par les triplesdroitsqu'elles
auroient
payées, sçavoit à la Maison
d'Autriche en entrant dans
fcs Ports, aux Hollandois
en passant par Furnes, par
Ipres
, par M;.-nin ,& autres
Villes de leur Domination,
& au Roi en entrant
dans son Pays. Aulieu qu'en
passent par Dunkerque dans
ces quatre Provinces, Icurt
frais de voiture seront légers,
à cause de la commodité des
Canaux,&ils ne payeront
que le seul droit d'entrée au
Roi.
ParleTraité de commerce
établi entre Votre Majesté
&famaieflé TresChretienne,
le Tarif de 1671. a été
conservé au Pays conquis. Ce
Tarif est beaucoup plus favorable
que celui de 1664.
qui doit être suivi dans tous
les autres Ports de la Côte de
Ponanr; & par consequent
la conservation du Port de
Dunkerque importe beaucoup
au commerce- de vos
Sujets
J.
puisque ce Port la
les fera jouïr de ce Tarif pour
toutes les Marchandées qui
feront par eux destinéespour
la consommation des Provinces
de Flandre
3
d'Artois.
& du Hainaut, au lieu qu'en
passant par les autres Ports,
ces mêmes Marchandises
payeront les droits suivans
le Tarif de 1664.
6". Pour confirmer à Votre
Majesté l'avantage que
trouve le commerce de ses
Sujets par le Port de Duo.,
kerque, le sieur Tugghca
l'honneur de lui presentes
une Liste de deux cens dix:
huit Vaisseaux Anglois, qui
depuis le 16.ou 17. Août
1712. jusqu'au12.ou ij*
May ïyi font venus dans
cePort-là,&yont déchargé
des Carguaifons montant à
plus de deux millions de livres
tournois ; en lui faisant
en mê/4.'me tems cLbsrerver. ï~
Que comme la France étoit
pendant ces neuf mois làen
Guerre;-avec la Hollande,
fcês Marchandées ne peuvent
point avoir passé dans
les Provinces Auftnchiennes
qu'elles o£cllpoic:)' qtfVlles
n'ont pûêtre consommées
que dans les provinces Françoises
de la Flandre, du
Hainaut & de l'Artois, &
qu'en tems de Paix cette consommation
& par con sequent
le commerce de l'Angleterreseront
bien plus
forts. 2° Quecomme Dunkerque
n'a pû fournir en
retour des Marchandises
qu'il a reçû pendant ces neuf
mois, ni Manufacture, ni
denrées de son crû
J parce
qu'il n'en a pointil a fallu
qu'il les ait entièrement
payées en argent, & qu'il
faudra qu'il les paye toujours
de illême) ce qui eu
un avantage tres-considerable
dans toutes sortes de
commerces.
7° Comme il n'est pas
impossible que dans ses suites
il arrive quelque rupture
cnrre l'Angleterre & la Hollande
, l'Angleterre pendant
ces tems, qu'il plaise à Dieu
de détour ner,se trouvera absolument
privée du commerce
de laFlandreFrançoise,
du Hamaut, de l'Artois, &
d'une partie de la Picardie,
puisqu'alors elle ne pourra
plus le faire par les eor4
oOucnde ni de Nieuport
avecmême toutes les difficultez&
toutes les depenses
ausquelles ces deux Ports les
assujetiroient naturellement
Parce que ces Marchandises
ne pourroient de ces deux
Porc là ècre transportées
dans les Provinces Françoises
qu'en passant dans les
places ocupées par les Hollandois
, qui vrai- semblablement
ne leurouvriroient
pas leurs portes. Ainsi dans
ce tems làaumoins,laconservarion
du Port de Dunkerque
fc trouvera nécessaire
au commerce des Sujets de
Votre Majesté.
.il 8° La franchise du Port
& de la Ville de Dunkerque,
si Votre Majesté veut bien
laisser flechir laresolution fevere
qu'elle a prise contre
ses Jetées, mettra vos Sujets
en état de faire leur commerce
avec plus de commo-
- dité qu'aucuneautreNation
dans les Provinces de ssandre;
du Hainaut, & du Brabanc
Autrichien
,
dans les
Provinces Françoises de la
«
Flandre, du Hunaut
tde
l'Artçns., de la Picardie ôc
dans l'Allemagne même ,
par les Magazins de dépôt
qu'ils pourrontyavoir, &
qui leur donneront la commodité
de faire leurs envois
en tous ces Pays là à point
nommé & dans les lems propres. 2°Suppose que les contradictions
qu'ont trouvées
-
dans la Chambredes Communes
du Parlement de votre
Royaume, le 8. &!J. Articles
du Traité de commerce
conclu par Votre Majesté
avec la France
,
eussent lieu,
& qu'elles détruisissent
-
les
raisons
raisons ci dessus alleguées en
faveur du commerce d'Angleterre
par Dun kerque dans
les Provinces Françoises, cellesalléguées
en faveur de ce
v. o
même commerce par Dunkrque
dans le Pays-Bas Austrichien
, & en Allemagne
au moyen d'un Transirlibre
& exempt de tous droits subsisteroient
tou jours, &fj/flriront
pour faire voir
LVotte
Majesté, que la conservanon
de ce Port dans ses seules
J tées dénuées de toutes désfenses,
fera non seulement
d'une utilitétrès-avantn^euse,
mais même dune necessité
absolue au commerce
de l'A ngleterre,
JOU Tous ceux qui ont
quelque connoissance de la
Navigation, sçavent que les
Vaisseaux qui sont à lajvfer,
De sauroient jamais avoir fous
le Vent assez de lieux de retraire,
soit pour s'y mettre
à l'abri des Tempêtes, lorsqu'ils
en sont accueillis, foie
pour s'y rajuster après les avoir
soutenües sans naufrage.
Le Port de Dunkerque
cft une de ces retraites desirables
pour les Vaisseaux qui
font leur route pour aller
dans le Non, oupour
en revernit. Et quoi que
l'Angleterre ait sur sa Côte
quantité de lieux de relâche,
il pourra néanmoins souvent
arriver aprésladémolition
des Jetéespourlesquelles ont
demande grace à Vostre
Majesté, que le Vaisseaux de
les Sujets se trouvent Affalez
à la cosse de Dunker quc
par de tels vents, que ne
peuvent gagnct la leur, ils
feront réduits à regretir inutilement,
comme routes les
autres Nations commerçant
tes dans le Nort, ce Port de
Salut dont on les aura privez,
& que la seule pitié
due aux périls des Navigateurs,
auroit dû, fuivanr les
sentimens les plus ordinaires
de l humanité, leur faite
confetver.
Pour toutes ces raisons,
c'est à dire, pour le peu de
dommage que pourra faire
aux Sujets de Vostre Majesté,
ni à ceux de sesAlli 2,
le Port de Dunkerque dépouillé
de toutes ses démolitions,
tant du cosse de la
Mer,que du costé de 1*
Terre; pour l'utilité que le
Commerce d'Angleterre
trouvera dans la conservation
de cc même Porc en
l'étatci-dessusexpliqué, &
par la perte inutilement ruïneuse
que souffriront de sa
démolition les malheureux
Habitans decette Ville. Le
Magistrat de Dunkerque, &;
le sieur Tugghe son Deputé,
esperent que Vostre Majesté
voudra bien revoquer une
partie de sa Sentence, en
faisant tomber sa foudre sur
les seulstravaux de guerre
qui ont pu attirer fan indigna
ion, & en lassant subfilJcr
ses seules Jetées, qui
nuës comme elles feront rOC
pourront plus estre qu'un
objet de pitié. Elles feront
même un monumentéternel
de vostre gloire, puis qu'en
rapellanr sans cesse le souvenir
des ornemeus redoutales
dont vostre feule volonté les
aura dépouillées elles rappelleront
en même tems un éternel
souvenit de vostre clemence
qui les aura conserveés
aux larmes & aux gemissemens
des Peuples de cette
Ville, abîmée dans la douleur.
C'tll par ces larmes &
par ces gemissemens,que ce
Magistrat & son Deputé
prosternez aux pieds de
vostreTrône, également
clement & redoutable, vous
demandant la conservationde
leur Port. Et supphant
vostre Majesté de vouloir
bien tourner ses regards piroiables,
sur dix huit mille
Familles qui vont estre errantes
& dispersées, si par
l'execution entiere & severe
de vos Odres, elles sont obligées
d'abandonner leurs
Foyers, pour aller chercher,
ou flûcoc mandier, le pain
que vous leur aurez ossé.
Que vostre main toûjours
bien faisante, ne soit pas
l'instrument de leur misere
& de leur dispertion. Er que
le Peuple de Dunkerque ne
soit pas le seul Peuple du
monde qui puisse Ce plaindre
derigeur d'une REINE,
donc toutela terre adore, &
la sagesse, & la clémence.
la Reine de la Grande Bretagnepar
le Députédu Milgistrat
de Dunkerqueauprés
deSaMajesté.
MADAME,
Le sieur T U G G H E Deputé
du Magistrat de Dunkerque
auprès de Vôtre Majiltc
, pour implorerVotre
Clemence au fuictd, la Démolition
resoluë de cettc
Ville & de son Port, avoit
cfperé que par les tres soumises
representations qu'il
avoit osé faire,touchant la
misereextrême où cette Demolition
va reduire dix- huit
mille Familles dont cette
Ville cft composée, la misericorde
de Votre Majesté
auroir pû être ébranlée, &
que suivant sa tres re spectucufedemande
il auroit pû
en obtenir Ja conservation
des seulesJetées de ce Porr.
Mais My Lord Vicomte de
Bolingbrockevotre Secrétaire
dEtat vient de le fraper
d'un coup de foudre, en lui
annonçant que Votre Majesté
n'apas trouve à propos
de rienchanger dans la Seno
tence terrible qu'elle a prononcéecontrecetteVille,
ÔC
qu'elle veut que cette Sentence
soit exécutée dans toute
son éccnduë. Etourdi de ce
coup, le sieur Tugghe ne
laisse pas de s'approcher encore
une fois de votre Tiône
redoutable, rassuré en
cela par les bienfaits que vo- treClemenceen ftic découler
sur tous les Peuples de la
Terre. Et de representer en
tremblant à Votre Majesté,
qu'il ne demande point que
les Travaux qui peuvent servir
à Dunkerque soit pour
sonattaque, soit pour sa défence
soient conservez, ni
du côté de la Terre, ni du
côté de la Mer. La magnificence
de ces Travaux, la
terreur qu'ilspouvoient inspirer
à tous ceux qui les
voyoient, ne touchent plus
ses malheureux Habitans. Il
ne demande que la confervarion
des feules jetées qui
forment & qui entretiennent
son Port, pour pouvoir par
là conserver à son Peuple
une subsistance seulement
nécessaire, en le mettant en
état de continuer sa Pêche
du Harang
, & quelqueautres
petits Commerces le
Jong de la Côte.
Votre Majesté pleine d'une
Clemence naturelle
J
&
d'uneCharité Chrétienne
dont toutes les Nations ressentent
les effets, ne veut
point le mal pour le mal,
4c elle ne l'admet dans fcs réfolurions
qu'autant qu'ilest
indispensable & necessaire
selon ses vûës politiques&.
suivant le bien de ses propres
Sujets. Le sieurTuggheosera
sure observer à Votre Ma;
jette, que lacon conservation du
Port de Dunkerque, dans
l'etatnud où il vient d'être
representé, ne fera non seulement
pascontraire, niaux
vûës politiques de l'Angleterre
, ni au bien des Sujets
de la Grande Bretagne, mais
quelle fera même favorable
l, &' 1, aun à l'autre.
Dunkerque à eu le malheur
de devenir l'objetdelà
colere de la Grande Bretagne
,
soit par ses armemens
que le Roi y a faits, &qui
ont pû pendant les dernières
Guerres, traverser la tranquilité
de vos Royaumes, &
retarder l'éxecutiondes projets
de Votre Mjjcitc
,
soit
aussi par la course qu'ont faite
ses Habitans
,
laquelle à
souvent interrompu,& sou.
vant endommagé le commerce
de vos Sujets. Mais
dans l'état où le Suppliant
demande que son Port soit
réduit,c'est à dire, dépouillé
de tous ses Travaux
,
&
confervé dans les feules jetées
, il ne pourra plus, quelque
Guerre qui survienne
( , ce qu'il plaise à Dieu dedetourner)
ni former dobstacleaux
projets deVotre Majesté,
ni interrompre lecommerce
de vos Sujets, puisqu'alors
se sera une Ville toute
ouverte du côté de la Terre
& de la Mer; abandonnée
au premier occupant; sans défense pour celui qui
l'ocupera; & où toute Nation
Ennemie pourra entrer
par Mer & par Terre pour y
brûler, & les Vaissauxqu'on
pourroit y armer,&la Ville
& le Port même. Ainsi
danscet état, Dunkerquene
fera plus contraire
, & ne
pourra plus 1 être,ni aux vuës
politiquesde Votre Majesté
ni au bien de ses Sujets.
La conservation c'u Port
de Dunkerque sans Travaux
& sans défenses
) pourra être
dans les suites) également
utile, & devenir même abfolument
nécessaire & aux
vûës politiquesde Votre Majesté,
& au bien de ses Su jets.
Les vûësPolitiquesdeVotre
Majesté, sur tout en tems
de Paix, se renferment toutes
dans l'augmentation du
commerce de ses Sujets,
comme le bien de ses Sujets
cHtôur réarmedans laug-
- tmncennrtaattiioonn dauu ccoommmmeerrccee..
AJnfi en prouvant que laCol-bi
/crvaiionilu Port de Dunkerque
fera, non seulement
âvantageuse, mais aussi nécessaire
au commerce des
Peuplesrde la Grande Bretagnejle
Suppliant prouvera
tout ce qui est contenu dans
sa seconde proposition
i°. Dunkerque n'est devenu
l'objet de la jalousie des
Hollandais,& les Hollandois
n'ont desiré sa destruction
j que dans la vûë des'atribucr
à eux seuls tous le
commerce du PAYS- Bas AUU
trichien
,
& roue celuide
l'Allemagne;&ils ontcraint
que cesdeux commerces ne
fussent partagez avec eux par
lesautresNations, si le Port
-
de cette Ville étoit confervé
; parce que ce Port là ca
le seul de la Côte depuis OC.
tende en tirant à tOu.st
,
par où les Marchandises des
autres Pays Etrangers puissent
être introduites dans ces
Pays-là
,
qu'ils veulent entourer
comme d'une Mer
d'Airain pour s'enconserver
toute la consommation par
l'Escaut, par la Lys, & par
le Rhin. Er comme il importe
infiniment à l'Angleterre
de nêtre pas exclue de ces
deux commerces, il luiimporte
beaucoup aussi de conserver
le Port de Dunkerque,
quiest la feulevoye par
ou elle puisse s'y maintenir.
2.
°. Supposé que les Sujets
de VotreMajestépussent
malgré , les vûës des Hollandois
,
continuer leur commerce
dans le Pays Bas Autrichien
par les Ports d'Ostende
& de Nieuport, ils ne
pourront pas l'y soûtenir
Jung tems en concurence a..
Vec eux ,
à cause des fdCili",
tez &de la moindre dépense
que les premiers trouveront -
en faisant le leur par l Escaut
& par la Lys, & des grands
détours que les autres seront
obligez de prendre. Au lieu
qu'en conservant le Port de
Dunkerque,les Anglois trouveront
par cette voye des
facilitez presqueégalesàcelles
qu'auront les Hol landais,
liir. tout si Votre Majcfté
vouloît,comme elle le peut
aisement, obtenir du Roi
un Tranfic libre. & exempt
detous droits pour les Mar.
chandises d' Angleterre, depuis
Dunkerque jusques dans
le Pays Bas Autricien, par
Lille & par Drii>y.
3
°. Si l'on comble,ainsi
que Votre Majesté l'aresolu
,
le Port de Dunkerque, vos
Sujets setrouveront par là,
non seulement exclus du
commerce du Pays Bas Austric
hien, maisaussi de celui
de la Flandre Françoise, du
Hinaut, de l'Artois, &
d'une partie de la Picardie,
pucequilsn'auront plusde
Porc sur toute cette Côte
pour introduite leurs Marchandises
dans ces quatre
Provinces, celui de Calais ne
pouvant pas servir à ce commerce.
4° Si la démolition du
Port de Dunkerque ne rebute
pas les SujetsdeVotre
Majesté du commerce de la
Flandre Françoise
,
du Hainaut,
de l'Artois, & d'une
partie de la Picar die, &
qu'ilsentreprennent d'y sup-
.pîérV p ar les Ports d'Octende
& de Nieuport seront ce
commerce avec des incommoditez
infinies, & rendront
par cettevoye kuis Marchandises
incommerçable
par les frais de voiture qa
seront triplez, & par les triplesdroitsqu'elles
auroient
payées, sçavoit à la Maison
d'Autriche en entrant dans
fcs Ports, aux Hollandois
en passant par Furnes, par
Ipres
, par M;.-nin ,& autres
Villes de leur Domination,
& au Roi en entrant
dans son Pays. Aulieu qu'en
passent par Dunkerque dans
ces quatre Provinces, Icurt
frais de voiture seront légers,
à cause de la commodité des
Canaux,&ils ne payeront
que le seul droit d'entrée au
Roi.
ParleTraité de commerce
établi entre Votre Majesté
&famaieflé TresChretienne,
le Tarif de 1671. a été
conservé au Pays conquis. Ce
Tarif est beaucoup plus favorable
que celui de 1664.
qui doit être suivi dans tous
les autres Ports de la Côte de
Ponanr; & par consequent
la conservation du Port de
Dunkerque importe beaucoup
au commerce- de vos
Sujets
J.
puisque ce Port la
les fera jouïr de ce Tarif pour
toutes les Marchandées qui
feront par eux destinéespour
la consommation des Provinces
de Flandre
3
d'Artois.
& du Hainaut, au lieu qu'en
passant par les autres Ports,
ces mêmes Marchandises
payeront les droits suivans
le Tarif de 1664.
6". Pour confirmer à Votre
Majesté l'avantage que
trouve le commerce de ses
Sujets par le Port de Duo.,
kerque, le sieur Tugghca
l'honneur de lui presentes
une Liste de deux cens dix:
huit Vaisseaux Anglois, qui
depuis le 16.ou 17. Août
1712. jusqu'au12.ou ij*
May ïyi font venus dans
cePort-là,&yont déchargé
des Carguaifons montant à
plus de deux millions de livres
tournois ; en lui faisant
en mê/4.'me tems cLbsrerver. ï~
Que comme la France étoit
pendant ces neuf mois làen
Guerre;-avec la Hollande,
fcês Marchandées ne peuvent
point avoir passé dans
les Provinces Auftnchiennes
qu'elles o£cllpoic:)' qtfVlles
n'ont pûêtre consommées
que dans les provinces Françoises
de la Flandre, du
Hainaut & de l'Artois, &
qu'en tems de Paix cette consommation
& par con sequent
le commerce de l'Angleterreseront
bien plus
forts. 2° Quecomme Dunkerque
n'a pû fournir en
retour des Marchandises
qu'il a reçû pendant ces neuf
mois, ni Manufacture, ni
denrées de son crû
J parce
qu'il n'en a pointil a fallu
qu'il les ait entièrement
payées en argent, & qu'il
faudra qu'il les paye toujours
de illême) ce qui eu
un avantage tres-considerable
dans toutes sortes de
commerces.
7° Comme il n'est pas
impossible que dans ses suites
il arrive quelque rupture
cnrre l'Angleterre & la Hollande
, l'Angleterre pendant
ces tems, qu'il plaise à Dieu
de détour ner,se trouvera absolument
privée du commerce
de laFlandreFrançoise,
du Hamaut, de l'Artois, &
d'une partie de la Picardie,
puisqu'alors elle ne pourra
plus le faire par les eor4
oOucnde ni de Nieuport
avecmême toutes les difficultez&
toutes les depenses
ausquelles ces deux Ports les
assujetiroient naturellement
Parce que ces Marchandises
ne pourroient de ces deux
Porc là ècre transportées
dans les Provinces Françoises
qu'en passant dans les
places ocupées par les Hollandois
, qui vrai- semblablement
ne leurouvriroient
pas leurs portes. Ainsi dans
ce tems làaumoins,laconservarion
du Port de Dunkerque
fc trouvera nécessaire
au commerce des Sujets de
Votre Majesté.
.il 8° La franchise du Port
& de la Ville de Dunkerque,
si Votre Majesté veut bien
laisser flechir laresolution fevere
qu'elle a prise contre
ses Jetées, mettra vos Sujets
en état de faire leur commerce
avec plus de commo-
- dité qu'aucuneautreNation
dans les Provinces de ssandre;
du Hainaut, & du Brabanc
Autrichien
,
dans les
Provinces Françoises de la
«
Flandre, du Hunaut
tde
l'Artçns., de la Picardie ôc
dans l'Allemagne même ,
par les Magazins de dépôt
qu'ils pourrontyavoir, &
qui leur donneront la commodité
de faire leurs envois
en tous ces Pays là à point
nommé & dans les lems propres. 2°Suppose que les contradictions
qu'ont trouvées
-
dans la Chambredes Communes
du Parlement de votre
Royaume, le 8. &!J. Articles
du Traité de commerce
conclu par Votre Majesté
avec la France
,
eussent lieu,
& qu'elles détruisissent
-
les
raisons
raisons ci dessus alleguées en
faveur du commerce d'Angleterre
par Dun kerque dans
les Provinces Françoises, cellesalléguées
en faveur de ce
v. o
même commerce par Dunkrque
dans le Pays-Bas Austrichien
, & en Allemagne
au moyen d'un Transirlibre
& exempt de tous droits subsisteroient
tou jours, &fj/flriront
pour faire voir
LVotte
Majesté, que la conservanon
de ce Port dans ses seules
J tées dénuées de toutes désfenses,
fera non seulement
d'une utilitétrès-avantn^euse,
mais même dune necessité
absolue au commerce
de l'A ngleterre,
JOU Tous ceux qui ont
quelque connoissance de la
Navigation, sçavent que les
Vaisseaux qui sont à lajvfer,
De sauroient jamais avoir fous
le Vent assez de lieux de retraire,
soit pour s'y mettre
à l'abri des Tempêtes, lorsqu'ils
en sont accueillis, foie
pour s'y rajuster après les avoir
soutenües sans naufrage.
Le Port de Dunkerque
cft une de ces retraites desirables
pour les Vaisseaux qui
font leur route pour aller
dans le Non, oupour
en revernit. Et quoi que
l'Angleterre ait sur sa Côte
quantité de lieux de relâche,
il pourra néanmoins souvent
arriver aprésladémolition
des Jetéespourlesquelles ont
demande grace à Vostre
Majesté, que le Vaisseaux de
les Sujets se trouvent Affalez
à la cosse de Dunker quc
par de tels vents, que ne
peuvent gagnct la leur, ils
feront réduits à regretir inutilement,
comme routes les
autres Nations commerçant
tes dans le Nort, ce Port de
Salut dont on les aura privez,
& que la seule pitié
due aux périls des Navigateurs,
auroit dû, fuivanr les
sentimens les plus ordinaires
de l humanité, leur faite
confetver.
Pour toutes ces raisons,
c'est à dire, pour le peu de
dommage que pourra faire
aux Sujets de Vostre Majesté,
ni à ceux de sesAlli 2,
le Port de Dunkerque dépouillé
de toutes ses démolitions,
tant du cosse de la
Mer,que du costé de 1*
Terre; pour l'utilité que le
Commerce d'Angleterre
trouvera dans la conservation
de cc même Porc en
l'étatci-dessusexpliqué, &
par la perte inutilement ruïneuse
que souffriront de sa
démolition les malheureux
Habitans decette Ville. Le
Magistrat de Dunkerque, &;
le sieur Tugghe son Deputé,
esperent que Vostre Majesté
voudra bien revoquer une
partie de sa Sentence, en
faisant tomber sa foudre sur
les seulstravaux de guerre
qui ont pu attirer fan indigna
ion, & en lassant subfilJcr
ses seules Jetées, qui
nuës comme elles feront rOC
pourront plus estre qu'un
objet de pitié. Elles feront
même un monumentéternel
de vostre gloire, puis qu'en
rapellanr sans cesse le souvenir
des ornemeus redoutales
dont vostre feule volonté les
aura dépouillées elles rappelleront
en même tems un éternel
souvenit de vostre clemence
qui les aura conserveés
aux larmes & aux gemissemens
des Peuples de cette
Ville, abîmée dans la douleur.
C'tll par ces larmes &
par ces gemissemens,que ce
Magistrat & son Deputé
prosternez aux pieds de
vostreTrône, également
clement & redoutable, vous
demandant la conservationde
leur Port. Et supphant
vostre Majesté de vouloir
bien tourner ses regards piroiables,
sur dix huit mille
Familles qui vont estre errantes
& dispersées, si par
l'execution entiere & severe
de vos Odres, elles sont obligées
d'abandonner leurs
Foyers, pour aller chercher,
ou flûcoc mandier, le pain
que vous leur aurez ossé.
Que vostre main toûjours
bien faisante, ne soit pas
l'instrument de leur misere
& de leur dispertion. Er que
le Peuple de Dunkerque ne
soit pas le seul Peuple du
monde qui puisse Ce plaindre
derigeur d'une REINE,
donc toutela terre adore, &
la sagesse, & la clémence.
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Résumé : Tres-humble Adresse presentée à la Reine de la Grande Bretagne par le Deputé du Magistrat de Dunkerque auprés de sa Majesté.
Le député Tugghe, représentant le Magistrat de Dunkerque, adresse une supplique à la Reine de Grande-Bretagne pour éviter la démolition de Dunkerque et de son port. Il souligne que cette décision plongerait 18 000 familles dans la misère. Malgré les interventions de Tugghe, le vicomte de Bolingbroke, secrétaire d'État, a annoncé que la Reine ne reviendrait pas sur sa décision. Tugghe insiste néanmoins pour la conservation des jetées du port, permettant ainsi aux habitants de poursuivre leurs activités de pêche et de commerce. Tugghe argue que la conservation du port de Dunkerque, dépourvu de ses fortifications, ne serait pas contraire aux intérêts politiques de l'Angleterre. Il explique que Dunkerque est devenu un objet de colère en raison de ses armements et des activités de ses habitants, mais que, privé de ses défenses, il ne représenterait plus une menace. Il met en avant l'utilité du port pour le commerce des sujets de la Reine, facilitant l'accès aux marchés du Pays-Bas autrichien, de la Flandre française, du Hainaut, de l'Artois et de la Picardie. Tugghe présente plusieurs arguments économiques et stratégiques. Il mentionne que les sujets de la Reine pourraient bénéficier d'un tarif favorable de 1671, et que la destruction du port les priverait de cette opportunité. Il cite des exemples concrets de navires anglais ayant utilisé le port de Dunkerque et souligne l'importance du port comme refuge pour les vaisseaux en difficulté. Enfin, Tugghe conclut en rappelant que la conservation des jetées du port de Dunkerque serait bénéfique pour le commerce de l'Angleterre et pour la sécurité des navigateurs. Le Magistrat et son député implorent la Reine de ne pas être l'instrument de la misère et de la dispersion des habitants de Dunkerque, afin que le peuple de Dunkerque ne soit pas le seul à se plaindre d'une reine dont la sagesse et la clémence sont admirées par le monde entier.
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3709
p. 249-264
Le Printemps glacé Idille.
Début :
Le Printemps suivi de Flore Des beaux jours & des Zephirs [...]
Mots clefs :
Printemps, Flore, Zéphyrs, Nature, Oiseaux, Plaisirs, Hiver, Rivages, Bergers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Printemps glacé Idille.
Le Printemps glacé
Idille.
Le Printemps fnivi de
Flore
Des beaux jours & des
Zepbirs
Avmt dela fait êclore
Dans nos Champs mille
plaisirs
Deja par de doux ramages
Les Oisèaux dans les
Boccazcs
Cha?ttoiern leurs tendres
langueurs
Et cejfmtd'e/trecaptives
Les Mayades sur leurs
rives
Voyoient naître mille
fleurs.
Déjà far ces fleurs
natfiantes
Les Bergers à leurs
Amantes
Racontoient le long du
jour
Combien la faison des
glaces
Avott couté de disgraces
Et de maux à leur
amour;
Enfin toute la nature
Pleine d'un ejpoir charmant
Du retour de la verdure
Marquoit joii ravtjfc*
ment.
Mais thyver impitoyable
Rend ce plaisir peu durable
Pour hanir le Printemps
il revientsurses pas
Par Us barbares outrages
On revoit sur nos rivages
Lesglaçons& lesfrimats
UAepsilonsur& terrible
ChaJJe le Zephir patjible
Et ravit à nos champs
leurs renaijjans Afpas.
Depuis que sa froide
haleine ji trihomphé des beaux
jours
Les plaisirs & les amours
Sont dt[parus dans la
Plysine
En retournant dans le
Hameau
Chaque Bergersedesespere
De s'y voir arraché dJ/auprés
desa Btrgere
PPaarrunchangement si t%,-i chaî2
nouveau.
Tandis que le Berger
pleure
Des rigeurs de la faison3
Le Laboureur à tonte
heure
En tremble poursamots
son
Voyant les écrits ell furie
Exercer le..r barbarie
Dans [es ftnilts Cuorcts
Troublé,rerrpli d'epouvanté
Il riofe plus compter la
recolte abondante
Qui l'avoit tantflate par
jes riches aprejh.
Eij7n par Vhorrible
Guerre
Que le fr. id fait sur la
Terre
Tout languit dans l'Univers
Et les Coteaux deja
verds
Quittant leur riante face
pour ceder à Ion horreur
On ne voitplus que la
trace
Des Autans pleins de
fureur.
Helas!ce triste ravage
Qui nous defoie sifort
hlt unefuneste Image
Des rigueurs de nojlre
fort
Lors'quâpres mille travtrfes
Et mille panes dtvtrfes
Nouscroyons n'avoirplus
àformerdefoubaits
Loin de voir couronner
nostre perseverance
J!~~ * Rend nos chagrins plus
vifs qu'ils ne furent
jamais.
Tel. que l'ambition
fate
Courant après les honneurs
Quelque foisalafin en
goûte les douceurs
Dans un rang éminent
ouon pouvoir éclate
Possedantyeu(onbonheur,
La fortune qui le joué
D'uninconjlant tour de
roue
Faitrincerfersa grandeur.
Vn autre dans le
Commerce
Faitsagloireblanchir
Sur teJfolr de s'enrichir
Il ness Mer qu'il ne
tratver(e
Maivgreamuillxe affreux tra-
Bravantles Vents &les
Ondes
Ilvif!telesdeux Mondes s(~ Sur ae frajjus l^atjî/')eaux
Et !orfanet'à main avare
Jîad,. } -1-", '1 ;,' 'f. rJ~ 14 i nomlr, u* amas
De ce quinaît defias rare
Da-ns tmes baarbartessCli-
Rempuaune douce a:ten-
- te
Qui h frite & qui l'enchante
Ilse remet sur la Ader
Alors un fougueux orage
A ses riches Vaisseaux
saif,ntfaire naoffrage
Il voit an fond des flots
f/oanep/poliiracbîemesr.
-
Vncoeur
Vncoeur- eexxeemmpptt des
De lamorne avarice &
de L'ambition
Oui fait toutesses delices
DJlt:ne tendrepuffion
N*apas plus de repos en
juvvatJt la tendreté
Que l'Avare craintif ny
que lt'ambitieux
ji peine sesfoins &ses
voeux
Ont touchéé ll''oobbjet qui le
blesle
Que de cet état charmant
Ilpajfe au malheur extreme
Devoir l'Ingrate quil
aime
En irJtj/ffant ses feux
courir au changernent.
C'est ainsi qu'en mille
maniérés
&aveugle& bigarre def
tin
Fait tourner nos plaisirs
en des douleurs ameres
Changeant tout eamoin
d'un matin
Mais sinos coeurs étoient
sans vices
Si nous nesuivionspoint - lesfollespajjions
Il neferoitfar nous malgrétous
(es caprices
Que defaiblesimprejfwns.
Ces Arbres dépouilleZ,
De leurs ch.r/muns feml- /:'f:S Ó, Ces fJ¡eZ.oÙ l'herbemeurt
& cceess'iriu-,:@[jea!vxgrrs',-i.c'~ee\'"f
JSïû'is donnent des leCOliS
en lt ..-,>( ?n:icts Unçaçet
r ~8 r,J 1-
¿, 3O1.- Ils Otit veufansfrémir j
1,.'JiJ ,",..- l. (.. ", l JJ
leurss^psisefpacez>
Quoique le rrintemps se
retire
Que l'hyver en comroux
reprenant Ion empire
Ravisse tonte* leurs beautés
Ils nefptccombent point
Jons tant de cruaute;:."
,DDan,zsnisci ceiiaattttoouûjjo0u14rrss
jCftitt-tii/ié?
Ces Cljcfncs reJifl-ant
aux Autels irrite^
~., .,,' ,J t L-~ ylîtendent desZcphirs le
J~ {/. f.. u 1 H~' ¿t. fJ ¡ J t¡;
retourfavorable.
,,,It J ".-J.I t.,/ .,., ,.,'.,¡Ie
Si co'mr.e eux cLins
1n'Is les revers
Dont lafjrtme nous ac-
c."v;;;e
Nousgardions un esprit
conjtant, inébranlable
Attendant en repos fil
changements divers
Notts v.-i-roris COHUrnotre vie Dans un état plus doux
& plus digne d'envie
Q^e si Con nous rendoit
jMaijïres de ÏVnivtrs.
Idille.
Le Printemps fnivi de
Flore
Des beaux jours & des
Zepbirs
Avmt dela fait êclore
Dans nos Champs mille
plaisirs
Deja par de doux ramages
Les Oisèaux dans les
Boccazcs
Cha?ttoiern leurs tendres
langueurs
Et cejfmtd'e/trecaptives
Les Mayades sur leurs
rives
Voyoient naître mille
fleurs.
Déjà far ces fleurs
natfiantes
Les Bergers à leurs
Amantes
Racontoient le long du
jour
Combien la faison des
glaces
Avott couté de disgraces
Et de maux à leur
amour;
Enfin toute la nature
Pleine d'un ejpoir charmant
Du retour de la verdure
Marquoit joii ravtjfc*
ment.
Mais thyver impitoyable
Rend ce plaisir peu durable
Pour hanir le Printemps
il revientsurses pas
Par Us barbares outrages
On revoit sur nos rivages
Lesglaçons& lesfrimats
UAepsilonsur& terrible
ChaJJe le Zephir patjible
Et ravit à nos champs
leurs renaijjans Afpas.
Depuis que sa froide
haleine ji trihomphé des beaux
jours
Les plaisirs & les amours
Sont dt[parus dans la
Plysine
En retournant dans le
Hameau
Chaque Bergersedesespere
De s'y voir arraché dJ/auprés
desa Btrgere
PPaarrunchangement si t%,-i chaî2
nouveau.
Tandis que le Berger
pleure
Des rigeurs de la faison3
Le Laboureur à tonte
heure
En tremble poursamots
son
Voyant les écrits ell furie
Exercer le..r barbarie
Dans [es ftnilts Cuorcts
Troublé,rerrpli d'epouvanté
Il riofe plus compter la
recolte abondante
Qui l'avoit tantflate par
jes riches aprejh.
Eij7n par Vhorrible
Guerre
Que le fr. id fait sur la
Terre
Tout languit dans l'Univers
Et les Coteaux deja
verds
Quittant leur riante face
pour ceder à Ion horreur
On ne voitplus que la
trace
Des Autans pleins de
fureur.
Helas!ce triste ravage
Qui nous defoie sifort
hlt unefuneste Image
Des rigueurs de nojlre
fort
Lors'quâpres mille travtrfes
Et mille panes dtvtrfes
Nouscroyons n'avoirplus
àformerdefoubaits
Loin de voir couronner
nostre perseverance
J!~~ * Rend nos chagrins plus
vifs qu'ils ne furent
jamais.
Tel. que l'ambition
fate
Courant après les honneurs
Quelque foisalafin en
goûte les douceurs
Dans un rang éminent
ouon pouvoir éclate
Possedantyeu(onbonheur,
La fortune qui le joué
D'uninconjlant tour de
roue
Faitrincerfersa grandeur.
Vn autre dans le
Commerce
Faitsagloireblanchir
Sur teJfolr de s'enrichir
Il ness Mer qu'il ne
tratver(e
Maivgreamuillxe affreux tra-
Bravantles Vents &les
Ondes
Ilvif!telesdeux Mondes s(~ Sur ae frajjus l^atjî/')eaux
Et !orfanet'à main avare
Jîad,. } -1-", '1 ;,' 'f. rJ~ 14 i nomlr, u* amas
De ce quinaît defias rare
Da-ns tmes baarbartessCli-
Rempuaune douce a:ten-
- te
Qui h frite & qui l'enchante
Ilse remet sur la Ader
Alors un fougueux orage
A ses riches Vaisseaux
saif,ntfaire naoffrage
Il voit an fond des flots
f/oanep/poliiracbîemesr.
-
Vncoeur
Vncoeur- eexxeemmpptt des
De lamorne avarice &
de L'ambition
Oui fait toutesses delices
DJlt:ne tendrepuffion
N*apas plus de repos en
juvvatJt la tendreté
Que l'Avare craintif ny
que lt'ambitieux
ji peine sesfoins &ses
voeux
Ont touchéé ll''oobbjet qui le
blesle
Que de cet état charmant
Ilpajfe au malheur extreme
Devoir l'Ingrate quil
aime
En irJtj/ffant ses feux
courir au changernent.
C'est ainsi qu'en mille
maniérés
&aveugle& bigarre def
tin
Fait tourner nos plaisirs
en des douleurs ameres
Changeant tout eamoin
d'un matin
Mais sinos coeurs étoient
sans vices
Si nous nesuivionspoint - lesfollespajjions
Il neferoitfar nous malgrétous
(es caprices
Que defaiblesimprejfwns.
Ces Arbres dépouilleZ,
De leurs ch.r/muns feml- /:'f:S Ó, Ces fJ¡eZ.oÙ l'herbemeurt
& cceess'iriu-,:@[jea!vxgrrs',-i.c'~ee\'"f
JSïû'is donnent des leCOliS
en lt ..-,>( ?n:icts Unçaçet
r ~8 r,J 1-
¿, 3O1.- Ils Otit veufansfrémir j
1,.'JiJ ,",..- l. (.. ", l JJ
leurss^psisefpacez>
Quoique le rrintemps se
retire
Que l'hyver en comroux
reprenant Ion empire
Ravisse tonte* leurs beautés
Ils nefptccombent point
Jons tant de cruaute;:."
,DDan,zsnisci ceiiaattttoouûjjo0u14rrss
jCftitt-tii/ié?
Ces Cljcfncs reJifl-ant
aux Autels irrite^
~., .,,' ,J t L-~ ylîtendent desZcphirs le
J~ {/. f.. u 1 H~' ¿t. fJ ¡ J t¡;
retourfavorable.
,,,It J ".-J.I t.,/ .,., ,.,'.,¡Ie
Si co'mr.e eux cLins
1n'Is les revers
Dont lafjrtme nous ac-
c."v;;;e
Nousgardions un esprit
conjtant, inébranlable
Attendant en repos fil
changements divers
Notts v.-i-roris COHUrnotre vie Dans un état plus doux
& plus digne d'envie
Q^e si Con nous rendoit
jMaijïres de ÏVnivtrs.
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Résumé : Le Printemps glacé Idille.
Le texte 'Le Printemps glacé' explore les effets destructeurs de l'hiver sur la nature et les êtres humains. Le printemps, initialement porteur de plaisirs et de fleurs, voit ses promesses anéanties par le retour brutal de l'hiver. Les bergers et les laboureurs, désespérés, craignent pour leurs récoltes et leurs amours. La guerre et les rigueurs de la saison exacerbent cette détresse, transformant les paysages verdoyants en scènes de désolation. Le texte établit une comparaison entre cette situation et la fortune capricieuse, capable de renverser les honneurs et la richesse. Un commerçant, après avoir accumulé des richesses, peut voir ses navires sombrer. De même, un cœur amoureux peut passer des délices au malheur extrême en étant rejeté. Ces exemples illustrent comment les plaisirs peuvent se transformer en douleurs amères. Le texte conclut en soulignant que les cœurs sans vices, ne suivant pas les passions folles, ne seraient pas soumis aux caprices de la fortune. Les arbres et les fleuves, bien que dépouillés, résistent aux cruautés de l'hiver et attendent patiemment le retour du printemps, symbolisant une résilience et une constance face aux revers de la fortune.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3710
p. 265-269
La Genealogie de Madame la Duchesse d'Angoulesme. [titre d'après la table]
Début :
Dans le précedent Mercure l'on avoit obmis de mettre [...]
Mots clefs :
Généalogie, Duchesse d'Angoulême, Rivière, Bourgogne, Infanterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Genealogie de Madame la Duchesse d'Angoulesme. [titre d'après la table]
Dans le précèdent Mercure
l'on avoit obmis de
mettre la Généalogie de
deffunte Madame la Du-.
chesse d'Angoulesme.
Elle estoit fille de haut
Ôc puissant Seigneur Messire
CharlesdeNargonne,
Seigneur Marquis de Mareüil,
qui estoit fils de haut
ôc puissant SeigneurMet
fireClaude de Nargonne,
Chevalier des Ordres du
Roy ,
Gouverneur de la
Tourde Boucq en Provence
, & des Isles de Martégue
,
Seigneur Baron de
Mareüil, Lebésy, Boisy,
Corfélix
,
Bergére
)
& autres
lieux:ledit Claude de
Nargonne avoit épousé
haute & puissante Dame
Judith deBethune, lesquels
ont eu pour en sans Messire
Charles de Nargonne,Seigneur
desdites Terres, &a
eu lesdits Gouvernements
Et du costé maternel,
fille de haute ôc puissante
Dame Eleonord de la Riviere
3
de l'illustre Maison
de la Riviere en Bourgogne.
* Messire Charles deNargonne,
fils de Claude, &
de haute& puissante Dame
Judith de Bethune.
Il ne reste plus de la Famille
de Messieurs de Nargonne
, que haute & puissante
Dame Madame Suzanne
de Nargonne, cousine
germaine de ladite
Dame Duchesse d'Angou-
Jefrne) veuve de hiur ôc
puissant Seigneur Massire
Armand Eleonord de
Brocq
,
Comte de Brocq,
Colonel d'Infanterie,sorti
de l'illustre Maison de
Brocq
,
d'Anjou, tué à la
bataille de Hocstet, lesdits
Seigneurs de Nargonne
ayant toujours eu des emplois
tres-distinguez dans
les Troupes.
Elle est fille de haut &
puissant Seigneur Messire
Jules de Nargonne, Second
fils deClaudede Nar,
gonne, & de Judith deBethune
,
Seigneur de Bergere
,
Bisfontaine
,
& autres
lieux, Mesire deCamp
du Regiment de la Reyne
niere Anned'Autriche; &
dehaute & puissante Dame
Barbe le Prévost
)
fille de
feu haut 6e puissant Seigneur
Messire Charles le
Prevoit, Seigneur Marquis
d'Oisonville,&autreslieux,
qui avoir épouse haute &
puissanteDame Elizabeth
Sublec, soeur de haut &
puissant Seigneur Messire ,. Sublet de Noyer, Secretaire
& Ministre derat
de la Guerre.
l'on avoit obmis de
mettre la Généalogie de
deffunte Madame la Du-.
chesse d'Angoulesme.
Elle estoit fille de haut
Ôc puissant Seigneur Messire
CharlesdeNargonne,
Seigneur Marquis de Mareüil,
qui estoit fils de haut
ôc puissant SeigneurMet
fireClaude de Nargonne,
Chevalier des Ordres du
Roy ,
Gouverneur de la
Tourde Boucq en Provence
, & des Isles de Martégue
,
Seigneur Baron de
Mareüil, Lebésy, Boisy,
Corfélix
,
Bergére
)
& autres
lieux:ledit Claude de
Nargonne avoit épousé
haute & puissante Dame
Judith deBethune, lesquels
ont eu pour en sans Messire
Charles de Nargonne,Seigneur
desdites Terres, &a
eu lesdits Gouvernements
Et du costé maternel,
fille de haute ôc puissante
Dame Eleonord de la Riviere
3
de l'illustre Maison
de la Riviere en Bourgogne.
* Messire Charles deNargonne,
fils de Claude, &
de haute& puissante Dame
Judith de Bethune.
Il ne reste plus de la Famille
de Messieurs de Nargonne
, que haute & puissante
Dame Madame Suzanne
de Nargonne, cousine
germaine de ladite
Dame Duchesse d'Angou-
Jefrne) veuve de hiur ôc
puissant Seigneur Massire
Armand Eleonord de
Brocq
,
Comte de Brocq,
Colonel d'Infanterie,sorti
de l'illustre Maison de
Brocq
,
d'Anjou, tué à la
bataille de Hocstet, lesdits
Seigneurs de Nargonne
ayant toujours eu des emplois
tres-distinguez dans
les Troupes.
Elle est fille de haut &
puissant Seigneur Messire
Jules de Nargonne, Second
fils deClaudede Nar,
gonne, & de Judith deBethune
,
Seigneur de Bergere
,
Bisfontaine
,
& autres
lieux, Mesire deCamp
du Regiment de la Reyne
niere Anned'Autriche; &
dehaute & puissante Dame
Barbe le Prévost
)
fille de
feu haut 6e puissant Seigneur
Messire Charles le
Prevoit, Seigneur Marquis
d'Oisonville,&autreslieux,
qui avoir épouse haute &
puissanteDame Elizabeth
Sublec, soeur de haut &
puissant Seigneur Messire ,. Sublet de Noyer, Secretaire
& Ministre derat
de la Guerre.
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Résumé : La Genealogie de Madame la Duchesse d'Angoulesme. [titre d'après la table]
Le texte corrige une omission concernant la généalogie de la défunte Duchesse d'Angoulême. Elle était la fille de Charles de Nargonne, Marquis de Mareuil. Charles de Nargonne était le fils de Claude de Nargonne, Chevalier des Ordres du Roy, Gouverneur de la Tour de Boucq en Provence et des Îles de Martégue, et Seigneur de plusieurs autres lieux. Claude de Nargonne avait épousé Judith de Bethune, et ils eurent pour fils Charles de Nargonne. Du côté maternel, la Duchesse d'Angoulême était la fille d'Éléonore de la Rivière, issue de la Maison de la Rivière en Bourgogne. La famille de Nargonne a toujours occupé des postes distingués dans les troupes. Suzanne de Nargonne, cousine germaine de la Duchesse d'Angoulême, est la seule survivante de cette famille. Elle est la veuve d'Armand Éléonord de Brocq, Comte de Brocq et Colonel d'Infanterie, tué à la bataille de Hocstet. Suzanne de Nargonne est la fille de Jules de Nargonne, second fils de Claude de Nargonne et de Judith de Bethune, Seigneur de Bergere et Bisfontaine. Jules de Nargonne était également Capitaine du Régiment de la Reine Anne d'Autriche. Sa mère, Barbe le Prévost, était la fille de Charles le Prévost, Marquis d'Oisonville, et d'Élisabeth Sublet, sœur de Sublet de Noyer, Secrétaire et Ministre d'État à la Guerre.
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3711
p. 269-273
Extrait d'une Lettre de Fontainebleau le 25. Septembre.
Début :
Le Comte de Boissieu neveu de M. le Maréchal de [...]
Mots clefs :
Fontainebleau, Maréchal de Villars, Fribourg, Bataillons
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Fontainebleau le 25. Septembre.
Extraitd'une Lettre de Fontainebleaule
2.Septembre.
LeComte de Boissieu
neveu de M. le Maréchal
de Villars apporta la nouvelle
suivante au Roy.
Le 10. le Maréchal de
Villars fit attaquer le Camp
par 40.Bataillons partrois
endroits différents. M. le
Comte du Bourg commandoit
la droite, M. d'Estrades
la gauche,& M. d'As..
selle centre, ( les Lignes
avoient quatre lieuës de
longueur. Il n'y a eu aucune
resistance à la droite,
& nos gens entrerent, sans
tirer un coup.
Au centre l'on y en fit.
Il y a eu un Colonel des
Ennemis fait prisonnier,
& environ 200. tuez ou
prisonniers;nous n'y avons
perdus que 50. Grenadiers
tuez ou blessez, deuxSubalternes
blessez. A la gauche
iLjry a pas eu de resistaneer
on compte en tout 4.
à 500. des ennemis tuez ou
prisonniers, & nous n'avons
presque rien perdu.
M. de Vaubonnes'étoit
retiré quelques jours avant
& n'avoit laissé dans ce
Camp retranché que 4. Bataillons
& 1500. hommes
detachez. Il s'estietté un de
ces Bataillons dans Fribourg
, le reste a pris la
fuite dans la Vallée de S.
Pierre, où le Maréchal a
envoyé trois mille chevaux
pour poursuivre le débris
du General Vaubonne.Le
Courier a rapporté qu'en
partant on alloit commencer
l'inve stiture de Fribourg
, & que l'on attend
doit de Brifac beaucoup
d'outils à remuer la terre.
Jamais nos Troupes n'ont
tant montré de vigueur
& ne cherchent qu'à pe*
netrer dans le pays.
L'attaque des Lignes cc.
toit commandée par le
Comte du Bourg, quiavoit
avec luy Meilleursd'Asses,
6c d'Estrades, Lieutenans
Generaux; pourMaréchaux
de Camp Messieurs de Silly,
de Guerchois, de Mortemar.
Le Comte de Coigny,&
le Chevalier de PeJ.-
feux ont aussi marchéavec
les Dragons.
2.Septembre.
LeComte de Boissieu
neveu de M. le Maréchal
de Villars apporta la nouvelle
suivante au Roy.
Le 10. le Maréchal de
Villars fit attaquer le Camp
par 40.Bataillons partrois
endroits différents. M. le
Comte du Bourg commandoit
la droite, M. d'Estrades
la gauche,& M. d'As..
selle centre, ( les Lignes
avoient quatre lieuës de
longueur. Il n'y a eu aucune
resistance à la droite,
& nos gens entrerent, sans
tirer un coup.
Au centre l'on y en fit.
Il y a eu un Colonel des
Ennemis fait prisonnier,
& environ 200. tuez ou
prisonniers;nous n'y avons
perdus que 50. Grenadiers
tuez ou blessez, deuxSubalternes
blessez. A la gauche
iLjry a pas eu de resistaneer
on compte en tout 4.
à 500. des ennemis tuez ou
prisonniers, & nous n'avons
presque rien perdu.
M. de Vaubonnes'étoit
retiré quelques jours avant
& n'avoit laissé dans ce
Camp retranché que 4. Bataillons
& 1500. hommes
detachez. Il s'estietté un de
ces Bataillons dans Fribourg
, le reste a pris la
fuite dans la Vallée de S.
Pierre, où le Maréchal a
envoyé trois mille chevaux
pour poursuivre le débris
du General Vaubonne.Le
Courier a rapporté qu'en
partant on alloit commencer
l'inve stiture de Fribourg
, & que l'on attend
doit de Brifac beaucoup
d'outils à remuer la terre.
Jamais nos Troupes n'ont
tant montré de vigueur
& ne cherchent qu'à pe*
netrer dans le pays.
L'attaque des Lignes cc.
toit commandée par le
Comte du Bourg, quiavoit
avec luy Meilleursd'Asses,
6c d'Estrades, Lieutenans
Generaux; pourMaréchaux
de Camp Messieurs de Silly,
de Guerchois, de Mortemar.
Le Comte de Coigny,&
le Chevalier de PeJ.-
feux ont aussi marchéavec
les Dragons.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Fontainebleau le 25. Septembre.
Le 2 septembre, le Comte de Boissieu informa le Roi de l'attaque menée par le Maréchal de Villars le 10 septembre contre le camp ennemi. Cette offensive impliquait 40 bataillons répartis en trois points. Le Comte du Bourg commandait la droite, M. d'Estrades la gauche, et M. d'Assas le centre. À droite, les troupes françaises entrèrent sans résistance. Au centre, elles rencontrèrent une résistance, capturant un colonel ennemi et environ 200 soldats, au prix de 50 grenadiers français tués ou blessés et deux subalternes blessés. À gauche, il n'y eut pas de résistance, avec 400 à 500 ennemis tués ou prisonniers et peu de pertes françaises. Le Général Vaubonne s'était retiré quelques jours auparavant, laissant 4 bataillons et 1500 hommes. Un bataillon se réfugia à Fribourg, tandis que le reste s'enfuit dans la vallée de Saint-Pierre, où le Maréchal envoya 3000 cavaliers pour les poursuivre. Les troupes françaises, dirigées par le Comte du Bourg, les Meilleurs d'Assas et d'Estrades, ainsi que plusieurs Maréchaux de camp, montrèrent une grande vigueur et cherchaient à pénétrer dans le pays.
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3712
p. 274-275
Du Camp de Ferembacq, le 25 Septembre.
Début :
M. le Maréchal de Villars a marché avec 4000. Chevaux [...]
Mots clefs :
Maréchal de Villars, Ferembacq, Chevaux, Danube
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Ferembacq, le 25 Septembre.
Du Camp de Ferembacq,
- le 25 Septembre.
M. le Maréchal de Villars
a marché avec 4000.
Chevaux & 2000. Grenadiers.
Nous campâmes hier
sur Holgraben où les Ennemis
avoient un Fort 8c
leurs secondes Lignes. Le
General Vaubonne n'a pas
osé se rallier à ce lles
-
là
aprés avoir étéforcé dans,
les premieres. M. le Maréchal
de Villars a envoyé
le Colonel Ratzky avec
500. Chevaux au- delà de
Volingue. M. le Comte de
Coigny.le soustient avec
JOoo. Dragons , & nous
sommes venus prés de Ferembac
à lateste des fources
duDanube. On envoye
des Mandemens pour les
contributions à 30. lieuës.
dans l'Empire qui est ouvertànos
Partis. C'est pour
la troisiéme fois que ce
Maréchal mene lesArmées
v
du Roy sur le Danube.
- le 25 Septembre.
M. le Maréchal de Villars
a marché avec 4000.
Chevaux & 2000. Grenadiers.
Nous campâmes hier
sur Holgraben où les Ennemis
avoient un Fort 8c
leurs secondes Lignes. Le
General Vaubonne n'a pas
osé se rallier à ce lles
-
là
aprés avoir étéforcé dans,
les premieres. M. le Maréchal
de Villars a envoyé
le Colonel Ratzky avec
500. Chevaux au- delà de
Volingue. M. le Comte de
Coigny.le soustient avec
JOoo. Dragons , & nous
sommes venus prés de Ferembac
à lateste des fources
duDanube. On envoye
des Mandemens pour les
contributions à 30. lieuës.
dans l'Empire qui est ouvertànos
Partis. C'est pour
la troisiéme fois que ce
Maréchal mene lesArmées
v
du Roy sur le Danube.
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Résumé : Du Camp de Ferembacq, le 25 Septembre.
Le 25 septembre, une lettre au Maréchal de Villars rapporte sa marche avec 4 000 chevaux et 2 000 grenadiers. La veille, les troupes ont campé près d'un fort ennemi à Holgraben. Le Général Vaubonne n'a pas pu se rallier. Le Maréchal a envoyé le Colonel Ratzky et le Comte de Coigny avec des dragons vers Volingue. Les forces se sont déplacées près de Ferembac. Des mandements sont envoyés pour des contributions dans l'Empire. C'est la troisième fois que le Maréchal mène les armées du roi sur le Danube.
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3713
p. 276-279
NOUVELLES d'Allemagne.
Début :
Les Lettres de Strasbourg du 11. Septembre portent que le [...]
Mots clefs :
Maréchal de Villars, Marquis d'Alègre, Rhin, Fribourg
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Allemagne.
NOUVELLES
d'Allemagne.
Les Lettres de SeraC.
bourg du II. Septembre
portent que le Marquis
d'Alegreayantappris que
cent cinquante Hussars avoient
passé le Rhin à
Mayence, détacha le Çom.
te de Saint Paul avec deux * cent Chevaux, &le Baron
Ratzki avec cent cinquante
Hussars, dont il est Colonel
,
qui les envelopperent
& les désirent entierement.
Celles de Landauportent
que trentedeux
Bataillons de l'Ar-
Biee du Siege de cette Place
avec quelques Escadrons
estoient entrez dans les Lignes
de Weissembourg;
que leMaréchal deBezons
devoit s'y rendreincessamment
avec le reste des
Troupes. On écrit de Strasbourg
du 16. que les Troupes
estoient dans un grand
mouvement;quecelles du
Maréchal de Villars passoient
le Rhin à Kel & au
Fort Loüis ; & celles du
Maréchal de Bezons remontoient
aussi versleFort-
Loüis; qu'on cuifoit aux
deux Brisacs une grande
-
quantité de pain,& qu'on
y construisoit de nouveaux
fours; qu'il y arrivoit des
farines de plusieurs endroits
)
& ungrand nombre
de Chariots commandez
qui chargeoient du
pain & desoutils à remuer
la terre. Que le Comte du
Bourg estoit parti du Camp
de Kel avec quarante Bataillons
&cinquante Escadrons
; qu'il marchoit du
coite de Fribourg, & que
le Maréchal de Villars le
fuivoic avec le reste de
l'Armée,à la reserve de
vingt-cinq Bataillons & de
quatre- vingt-dixEscadrons
qui font restez aux ordres
du Marquis d'Alegre.
d'Allemagne.
Les Lettres de SeraC.
bourg du II. Septembre
portent que le Marquis
d'Alegreayantappris que
cent cinquante Hussars avoient
passé le Rhin à
Mayence, détacha le Çom.
te de Saint Paul avec deux * cent Chevaux, &le Baron
Ratzki avec cent cinquante
Hussars, dont il est Colonel
,
qui les envelopperent
& les désirent entierement.
Celles de Landauportent
que trentedeux
Bataillons de l'Ar-
Biee du Siege de cette Place
avec quelques Escadrons
estoient entrez dans les Lignes
de Weissembourg;
que leMaréchal deBezons
devoit s'y rendreincessamment
avec le reste des
Troupes. On écrit de Strasbourg
du 16. que les Troupes
estoient dans un grand
mouvement;quecelles du
Maréchal de Villars passoient
le Rhin à Kel & au
Fort Loüis ; & celles du
Maréchal de Bezons remontoient
aussi versleFort-
Loüis; qu'on cuifoit aux
deux Brisacs une grande
-
quantité de pain,& qu'on
y construisoit de nouveaux
fours; qu'il y arrivoit des
farines de plusieurs endroits
)
& ungrand nombre
de Chariots commandez
qui chargeoient du
pain & desoutils à remuer
la terre. Que le Comte du
Bourg estoit parti du Camp
de Kel avec quarante Bataillons
&cinquante Escadrons
; qu'il marchoit du
coite de Fribourg, & que
le Maréchal de Villars le
fuivoic avec le reste de
l'Armée,à la reserve de
vingt-cinq Bataillons & de
quatre- vingt-dixEscadrons
qui font restez aux ordres
du Marquis d'Alegre.
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Résumé : NOUVELLES d'Allemagne.
Le texte relate des mouvements militaires en Allemagne. Le 2 septembre, le Marquis d'Alegre a envoyé des troupes pour intercepter cent cinquante Hussards ayant traversé le Rhin à Mayence. À Landau, trente-deux bataillons et quelques escadrons de l'armée du siège ont rejoint les lignes de Weissembourg, où le Maréchal de Bezons devait se rendre. Le 16 septembre, à Strasbourg, les troupes étaient en grand mouvement. Les forces du Maréchal de Villars traversaient le Rhin à Kehl et au Fort Louis, tandis que celles du Maréchal de Bezons remontaient également vers le Fort Louis. Des préparatifs logistiques étaient en cours, avec cuisson de pain et arrivée de farines. Le Comte du Bourg a quitté le camp de Kehl avec quarante bataillons et cinquante escadrons en direction de Fribourg, suivi par le Maréchal de Villars avec le reste de l'armée, à l'exception de vingt-cinq bataillons et quatre-vingt-dix escadrons restés sous les ordres du Marquis d'Alegre.
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3714
p. 279-284
SUPPLEMENT aux Nouvelles d'Allemagne, d'Espagne, & d'Angleterre.
Début :
On mande de Vienne que les maladies contagieuses y regnoient [...]
Mots clefs :
Vienne, Maladies contagieuses, Catalogne, Régiment d'infanterie, Rebelles, Fortifications
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texteReconnaissance textuelle : SUPPLEMENT aux Nouvelles d'Allemagne, d'Espagne, & d'Angleterre.
SUPPLEMENT
aux Nouvelles d'Allemagne
, d'Espagne,£7*<tAngleterre.
On mande de Vienne
que les maladies contagieufes
y regnoient toûjours
; quon ne permettoit
plus l'entrée du Palais qua
ceux quiestoient pourveus
d'un billet du Maréchal de
la Cour;que le Regiment
d'Infanterie de Heister ôc
celuy deDragons de Bareith
y estoient arrivez;
qu'on y avoit publié des
Avocatoires par lesquelles
il elt deffendu fous de rigoureuses
peines dans tout
l'Empire d'avoir aucune
correspondance avec la
France ni avec les Princes
de son parti.
Les Lettres de Catalogne
gne portent que les Rebelles
ayant construit un Fort
au bas de Montjoüy pour
y mettre de l'artillerieafin dincommoder l'Armée;
que le Duc dePopoli avoit
commandé un Détachement
des Gardes d'Infanterie
& quelques Compagnies
de Grenadiers qui
emportèrent ce Poste l'é-*
pée à la main, & en ruinerent
les Fortifications
; que
Nebot ayant esté battu tndeux
rencontres par le Detachemenr
commandé par
Don Feliciano de ]3racam.
monte; qu'estant informé
qu'il le poursuivoit,& que
l'Armée du Duc de Popoli
avoit fermé tous les pacages
paroùIl dévoit rentrer
dans Barcelone,s'etoitjetté
dans un Village dans la
Montagne, endroit trésforr
par son assiete à cinq
lieuës de Barcelone; que
trois Galeres de l'Escadre
d'Espagne commandées
par Don Baltazar de Cuevara
avoitpris versMataro
deux gros Bastimens chargez
de grains pour Barcelone.
Il y en avoit unmonté
de vin gt deux Canons
& percé pour quarante; l'autre estoit monté de dix-
-
huit & percé pour trentequatre.
Que le Roy avoit
donné au Commandant
Don Baltasar de Guevara laCommanderie de la Reine
de l'OrdredeS.Jacques,
& aux deux autres Capitaines
la Croix de Chevalier
des Ordres Militaires..
l
On écrit de Londres que
le DucôctaDuchcHc de
Shrewsbury debarquerent
àDouvres le 4.Septembre,
& que le 5. ilsestoient arrivezen
cette Ville;que-lë*
Duc d'Aumont Ambassadeur
Extraordinaire de
France alla le 10.à Windsor
où il eut Audience de
Congé de la Reine avec les.
Ceremonies accoustumées.
Les Lettres de la Haye
jdun. de Septembre por-
;
tent que la Ratification de
Paix du Roy d'Espagne 6c
du Duc de Savoye avoit
esté échangée & envoyée à
Madrid;que le 18.le Mar
aux Nouvelles d'Allemagne
, d'Espagne,£7*<tAngleterre.
On mande de Vienne
que les maladies contagieufes
y regnoient toûjours
; quon ne permettoit
plus l'entrée du Palais qua
ceux quiestoient pourveus
d'un billet du Maréchal de
la Cour;que le Regiment
d'Infanterie de Heister ôc
celuy deDragons de Bareith
y estoient arrivez;
qu'on y avoit publié des
Avocatoires par lesquelles
il elt deffendu fous de rigoureuses
peines dans tout
l'Empire d'avoir aucune
correspondance avec la
France ni avec les Princes
de son parti.
Les Lettres de Catalogne
gne portent que les Rebelles
ayant construit un Fort
au bas de Montjoüy pour
y mettre de l'artillerieafin dincommoder l'Armée;
que le Duc dePopoli avoit
commandé un Détachement
des Gardes d'Infanterie
& quelques Compagnies
de Grenadiers qui
emportèrent ce Poste l'é-*
pée à la main, & en ruinerent
les Fortifications
; que
Nebot ayant esté battu tndeux
rencontres par le Detachemenr
commandé par
Don Feliciano de ]3racam.
monte; qu'estant informé
qu'il le poursuivoit,& que
l'Armée du Duc de Popoli
avoit fermé tous les pacages
paroùIl dévoit rentrer
dans Barcelone,s'etoitjetté
dans un Village dans la
Montagne, endroit trésforr
par son assiete à cinq
lieuës de Barcelone; que
trois Galeres de l'Escadre
d'Espagne commandées
par Don Baltazar de Cuevara
avoitpris versMataro
deux gros Bastimens chargez
de grains pour Barcelone.
Il y en avoit unmonté
de vin gt deux Canons
& percé pour quarante; l'autre estoit monté de dix-
-
huit & percé pour trentequatre.
Que le Roy avoit
donné au Commandant
Don Baltasar de Guevara laCommanderie de la Reine
de l'OrdredeS.Jacques,
& aux deux autres Capitaines
la Croix de Chevalier
des Ordres Militaires..
l
On écrit de Londres que
le DucôctaDuchcHc de
Shrewsbury debarquerent
àDouvres le 4.Septembre,
& que le 5. ilsestoient arrivezen
cette Ville;que-lë*
Duc d'Aumont Ambassadeur
Extraordinaire de
France alla le 10.à Windsor
où il eut Audience de
Congé de la Reine avec les.
Ceremonies accoustumées.
Les Lettres de la Haye
jdun. de Septembre por-
;
tent que la Ratification de
Paix du Roy d'Espagne 6c
du Duc de Savoye avoit
esté échangée & envoyée à
Madrid;que le 18.le Mar
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Résumé : SUPPLEMENT aux Nouvelles d'Allemagne, d'Espagne, & d'Angleterre.
Le texte fournit des mises à jour sur diverses régions. À Vienne, des maladies contagieuses persistent, limitant l'accès au Palais aux détenteurs de billets du Maréchal de la Cour. Les régiments d'Infanterie de Heister et de Dragons de Bareith sont arrivés. Des avocatoires interdisent toute correspondance avec la France ou ses alliés, sous peine de sanctions sévères dans tout l'Empire. En Catalogne, les rebelles ont construit un fort près de Montjuïc, mais le Duc de Popoli l'a pris et détruit. Nebot, battu à deux reprises, s'est réfugié dans un village montagneux près de Barcelone. Trois galères espagnoles ont capturé deux navires chargés de grains destinés à Barcelone. À Londres, les Ducs d'Octeville et de Shrewsbury sont arrivés le 5 septembre, et le Duc d'Aumont a obtenu une audience de congé de la Reine à Windsor le 10 septembre. Aux Pays-Bas, la ratification de paix du Roi d'Espagne et du Duc de Savoie a été échangée et envoyée à Madrid.
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3715
s. p.
TABLE
Début :
Avanture Tragicomique, extraite d'une Lettre Espagnole écrite de Tolede [...]
3716
s. p.
CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, Quay des Augustins, à la Descente du Pont-Neuf, à l'Image S. Loüis.
Début :
Des RR. PP. Benedictins de la Congregation de S. Maur. [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, Quay des Augustins, à la Descente du Pont-Neuf, à l'Image S. Loüis.
Des RR.PP.Benedictinsde la Congrégation
de S. Maur. sAncliAugustinsHipponenfu Episcopi Opera, denuò
castigata&illustrata, cum Indicibus, Ó
Vita ejusdemsanctiAugustini, fol. 8. vol.
-
Il
Petit papier, veau, 164. liv
Moyen papier, 114. livl
-Grand papier, 310.liv Eorumdem Operum Indices; cum Vita sanct
Augustini, fol. separément,petit pap. 21.liv
Moyen papier, 2.4-lilv
Grand papier, 40.Hr.
— Les volumes se vendent separément, en pe,, titpapier, 18.liv.
Moyen papier,14.Ht!;
Grand - papier,0.l'y Vita. S. Augustins, fol. separément, 6.Ht
SanEfi Hilarii Episcopi Pictaviensis Opéra, emenda
ta & illujîrata
,
fol.petit papier, 18. lnj
Moyen papier, 14.li^
Grand papier, 40.1iv
Fromondus ÍlIScripturltm,Roth,magi 1709.fol.12.l.
P. Alexander in Paulum, fol. 1710. 12.l.
Sancti Gregorii Episcopi Turonensis Opera, castigata
& édita fludio Domni Theodorici Ruynart,
Monachi Ordinis sancti Benedicti,Congregationis
sanctiMauri,fol. 15.liv.
Histoire de Bretagne ,composée sur les Titres
& les Auteurs originaux, par Dom Guy Alexis
Lobineau , Beiieàiâln de la Congrégation
de S. Maur, avec les Preuves; & enrichie de
Portraits, de Tombeaux, de Sceaux, & autres
monumens gravez en taille-douce, fol.
2.vol. 1707. 60.liv.
Méditations pour tous les Jours de l'Année, tirées
des Evangiles qui se lisent à la Messe, &
pour les Fêtes principales des Saints, avec
leurs Octaves : par le R. P. Rainssant, Bene- fdiébn de la Congregration de S. Maur,in 4.
quatrième édition, 1707. 6.liv.
DomniEdmundi MarteneBenedictini Congrégationis
S. Mauri
,
Commentarius in Regulamsancti
Benedictilitteralis. moralis. historicus. in 4.
7. liv. 10. f.
omitolus,4.Rothomagi 1710. 7.liv.
Ouvrages de M.Baluze.
concillorum nova Colleflio) in tjua continentur plurima
Cencilia, nunc primùm in lucem edita ex
antiquis Codicibus : feu Supplementum ad CollectionemConciliorumLabbai,
fol. 1707. petit
papier, 15.liv.
I Grand papier, * 14.liv.
onciliaGallia Narbonensis, nunc primùm editll.
cum Notis,in 8. 4.1iv.
luftr. Domini P. de Marca Archiepiscopi Parisienfis
Dissertationes de ConcordiaSacerdotii & Im-
'leri; : feu de Libertatibus EcclesiaGallicana.
Novissima editio auÏÏMi illustrata, fol. petitpapGirearn,
15'.Inr.-i dpapier,24.liv.|
—— Ejusdem de Mtrea Hispanica,sive Limes Mifpanicus
,
hoc est, Géographica & HiftorieJJ Descriptio,
Catalonia& Ruscinonis : accessere Gesta
veterum Comitum Barcinonensium,Nicolai SpecialisResSicula
,&c. omnia nunc primùm edita,
fol. petitpapier, Grand - papier,24.liv. Ejusdem Dissertationes tres, cum Notis & Ap-J
-pendiceattorumveterum. in 8. 3.IIV. Ejusdem Opuscula, nune primùm in lucem
édita,in8. 2. IIV.
Vita Paparum Avenionensium
,
hoc est, 0iftorin
Pentificum Romanorum qui in Gallia fédérant1,
ab anno1305. ad annum 1394.scriptaab auéîo-'
ribus co'ètaneïi,cum Notis. in 4. 2. vol. 14. liv.
SanctiAgobardiArchiepiscopiEugdienensis Opera, 1
mtnon Lcidradi & Amalonis Archiepiscoporum
ZrHgdanenJtttfh Epistola& opuscula. eutnNotu,
in 8,2.-vol. Sancti CafariiEpiscopiArelatensis Homilia, nan- j
qnarn anfehac edita,cumNotis. in B. 1.1.10.H
MariiMercatorisOpera
, cum Notis. in 8. 3.liv. 1
.,B,ginonu Abbatis Prumiensis Llhri duo de Eccle-J
fiaftiâs Disciplinis& Religione chrifthmtf;, &c.
cum Notis. in- 8. 4-.liv.
SalvianiMassiliensis,& vincentii LirinensisOpéra,
cumNotis uberioribus. in g. tertia editio. 3.liv.!
Pita Petri Castellani MagniFrancis.Eleemojy- !
narii
,
à-PetroGallando-scripta,cumNotà.
in8. 1.liv.10.f.
Miscellaneorum Libri quinque ,hoe est
,
CogoéPiobg-Ï j
terum Monumentorum. in 8. 5. vol. *5.liv. i
Les volumes.sevendent separément 3.liv.
Htllolfede la Ville de ROllon) iii 12..-3.vol. 6. l.
Sermons du PtJdc la, Ruë, in 12.3. vol. 6. lîy;.
Ouvrages de feuMreArmand le Bouthiiuer
DE RANCE
,
Abbéde la-Trappe.
Dela Sainteté &- des Devoirs dela vie monastique
, avec les éclaircissemens sur les difficultez
survenuës- au sujet de ce Livre
,
in 4. J.
vol. 17. liv.
-Les mêmes in iz. 3..V0L Sjiv. Les Eclaircissemens, in. 4. separément, 6. l.
Les mêmes in iz. separément, 2.liv. 10. f.
Cinq Chapitres tirez du Livre de la Vie Monastique,
sçavoir, de l'Amour de Dieu, de la
Priere, de la Mort, dès Jugemens de Dieu,
Se delaComponction,in12. I. liv.
Discours de laPureté d'intention,& des moyens
poury arriver,in12. I.liv.10.f.
Carte de la Visite de M.l'Abbé de la Trappe à
l'Abbaïe des Clairets,avec une Instruction sur
lamortde Dom Muce,in1-2.
Instruction de S.Dorothée Percdel'Eglise Grecque
, traduites du Grec en François,avec la
la Vie de ce saint Pere
,
in 8. 2. liv. 5. f.
Xnftru&ions sur les principaux sujets de la Pieté
& de la Morale Chrétienne, in 12. 1.liv.10.f.
Lettres de Pieté choistes & écrites àdifférentes
personnes, in îz. 2.vol.4.liv. Méditations sur la Regle de S. Benoît, troisiéme
édition,augmentée de la véritable Préparation
-
à la mort, in iz. 2. liv.
De laveritable Préparationà lamort, in12. separément.
1.livv.
Réponses au Traitédes Etudes Monastiques de
Dom JeanMabillon,in4.- 6. liv.
Le Texte de la Réglé de S. Benoît, trad. in 12. I.L
La Regle de S.Benoît, traduite & expliquée félon
sonveritableesprit, in-4. 2. vol. ii. liv.
La même in u. 1, vol. 5liv..
Reflexions morales sur les quatte Evangiles,
in 12.4.vol. 7.liv.4«.fv
Reglemensgénéraux de l'Abbaïede la Trappe;
in12.2.vol. 3.liv.12. f.
Vies des Saints par Ribadeneira, fol. 2. vol. papierfin.
if.liir.
DepapierChampy,2.vol. 12. Lv.
Relationde la Mort de Dom Abraham Beugnier,
in 12. brochure. 8. f.
Relation de quelques circonstances de la Mort
de M. l'Abbé de la Trappe; in 12. brochu- re,£.•£ Traité abregé des Obligations dès Chrêtiens,
illn. I.liv.16.f.
Du R. P.Dom LE NAIN, Soûprieur de PAbbaïe
- de la Trappe.
Homeliea sur le Prophete Jeremie, in 8. z.
vol. 7.liv.12. f.
Histoire de l'Ordre de Cîteaux,ou Vies des
Saints de cet Ordre, in12.. 9.vol. I6.-1iv. 4. f..
De Nosseigneursdu Clergé de France.
-Procès verbal de l'Assemblée de1690. fol. 6.1. -Del'Assemblée de1693.&1695. fol. 10. 1.
—Del'Assembléede I¡OI.& 1702. fol. 6.1.,;
Relation des Assemblées de MM. les Prelats pour f
la condamnation du Livre de M. l'Archevêque
de Cambray, in 4. 4.liv.
Recueil concernant l'établissement dé deux Seminaires
dans leDiocese de Reims, in 4. 6.1.
DuR.P.DUBOIS,del'Oratoire.
piftoria, Ecclesie parisiensis. fol. 2. vol. 30.liv.
Le second Tome separément. 15.liv,
Du R.P; AME lotte,de l'Oratoire.
Le Nouveau Testament traduit sur la Vulgate
avec des Notes & des Cartes dela Terre'
fainte,in4.2.vol. iz.Iîv
Le même in i~ iv si
Du R. P.HARDOUIN,de la Compagnie
de Jefu*.
AAnnùtirrrrhheettiiccuiai de Numrmniiss aannttiiqquuisisCCoolloonniiaarruumm &
Municipiorum adjoannem Vaillant, in 4. 3.liv.
Sancti Joannis Chrysostomi Epistola ad C&farium
Monachum Grec. & Lat. cum Joannis Harduini
Notis, & Dissertatione de Sacramento Altarts-,
in4. 4.liv.
De disserens Auteurs.
Compendium Institutionum justiniani, feu cornpen--
diosa corum tractatio
,
in 11. 1. hv.
Coeur affectif de S. françoisde Sales, tiré de
ce qu'il y a de plus touchant dans Tes Ecrits,
pour la consolation des ames devotes,par
M.Gambard,in12. I.liv.12.f.
DiurnaleCisterctensead usumFuliensium, rubronigrum,
in24.maroquin. } liv.
Discours de S. Bernard,composez à la priere de
sa soeur la Religieuse
,
où sont contenus tous
les principaux points du Christianisme
, nouvelle
traductionin16. i.liv.10. f.
Exercice Journalier à l'usage des Religieuses de
la Con gregation de N. Dame, in 16. 1. liv.
Maniere de bien entendre la Mette de Paroisse,
par Messire François de Harlay Archevêque
deRoüen,imprimée par l'ordre de feu M.
l'Archevêque de Paris, in 11. I. liv.
Ordonnances du Roy pour le fait de la Guerre,
1 in 12. 15.vol. 45*||v.'
- Lesvolumes sevendent separément 3.Ilv.
Replement pour le Regiment des Gardes, in 12. liv.
rieres Chrêtiennes recueilliës par ordre de
1 feu M.l'Archevêque de Paris, en Latin & en
j François;avec une In/huélion pour la Consession
& Communion,& une Conduite .pOIit:
biest gagner le Jubilé, in ii. troisiéme édition.
z.IIV.10.
Tradition del'Eglise sur le Silence Chrêtien &
Monastique,contrel'intemperance de la langue
, & les paroles inutiles en general
, & en
particulier contre la trop grande frequenta-
* tion des Parloirs des Religieuses, par M. Her- )
mant, in H. I.liv. 16. f.
Traité du Cancer, & des moyens de le guerir,
'N parM.Alliot,in12. I.liv.I0.f.
Traité des Ecoles Episcopales, par feu M. Joly,
Chantre & Chanoine de l'Eglise de Paris,
in 12. 2. liv.
Vie de la Mere Eugenie de Fontaine, Religieuse
de la Visitation, morte en 1694. in iz. 1. I.Io.f.
Del'Usage de celebrer le Service divin en langue
non valgaire, par le R. P. Caponnel Chanoine
Regulier, in 12. I. liv.5. f.
Histoire du Concile de Trente, par Fra Paolo,
in 4. S.Ily.
Les Loix Civiles dans leur ordre naturel, fol.
2.vol. 18.liv.
—Lesmêmes,in4.6.vol. 36.liv.
L'Art de Tourner, ou defaire en perfection
toutes fortes d'ouvrages au Tour: ouvrage
tres-curieux 6c tres-necessaire à ceux qui s'exercent
auTour,Latin & Franç. fol. IJ.liv-,
Traduction nouvelle des Odes d'Anacreon, par
M. de la soffe, seconde édition, augmentée
de deux Odes, l'une de Pindare, & l'autre
d'Horace,in 12. 2.liv.10. f.
Nouvelle Grammaire Espagnole,par M.Perger,
in 12. 1.liy. 5.f.
Nouvelle Traduction deJustin, avec des Remarques,
in ii.z. vol. 4.liv.10. f.
Conquête du Mexique, in 11.. 2.vol. 5.liv.
Conquête du Perou,in n.z. vol. 4.liv. 10. f.
Voyage d'Alepà Jerusalem, in 12.. 2.liv.
Traité delaNoblesse.parlaRoque, 4. 1710.7,"!.
Nouvelle & parfaite Grammaire Françoise du
Pere Chifflet, avec un Abregé d'Orthographe,
in il- 1.liv.10.f.
De la Connoissance de Dieu, par M. Ferrand,
in12. 2.liv.10.f.
Novum Testamentum Gracum, in 18. 1. liv. 16. f.
L'Esprit de l'Ecriture fainte, in 11.2.vol.3.l. 10.f.
Le Comte de Cardonne, in 12. 1. liv. 16. f.
Les Avantures galantes du Chevalier de Thenicourt,
par Madame D. in 12. I. liv.16. f.
Furteriana, ou les bons mots de M. Furetiere,
in 11. 2. liv.
Traduction nouvelle de Miguel Cervantes,
in 12. i.liv.
Riblia sacra, in 4. 6. liv.
Amusemens serieux & comiques, par M. du
Freny, in 11. I. liv.10.f.
Grammaire Allemande, dePerger, in 11. 1.IIV.
Elsass de Littérature pour la connoissance des
bons Livres, & Supplément des Essais, in ii,.
4. vol. 8. liv.
Le Jeu de l'Hombre, augmenté des Décisions
nouvelles,& des Regles sur les Incidens de
de ce Jeu,in12. 1. liv.10. f.
LaViedeM.deMolierein12. 2.liv.
Les Mémoires & la Vie de M. de Thou, 4. Rotterdam
, * 5.liv.
Histoire de la Virginie,contenant celle de ion.
établissement & de son gouvernement jufqu'à
present, les productions naturelles du
-
Païs, la Religion, les Loix & les Coutumes
des Indiens naturels
, par un Auteur natif &
habitant de ce Païs-là, in iz. enrichie de figuresentaille-
douce, 2. liv 5. f.
Ecole parfaite des Officiers de Bouche,qui enseigne
les devoirs du Maître d'Hôtel & du
Sommelier, la maniere de faire les Confitures
tures seches & liquides, les Liqueurs, les
Eaux, les Parfums, laCuisine, à découper ;
les viandes, & à faire lapâtisserie; huitiéme
édition, corrigée & augmentée des Pâtes,des
Liqueurs nouvelles, & des nouveaux Ragoûts
qu'on sert aujourd'hui:Avec des modeles
pour dresser les Services de Table, ifi
11.1713.. 2liv. 5. f.
Abregé de la Sainte Bible, en forme de Questions
5c Réponses familières,tirées de differens
Auteurs ; divisé en deux parties, l'ancien
Se le nouveau Testament
, par le R. P.
Guerad
,
de la Congregation de saintMaur-,
seconde édition,in 14. 2 liv.
Les Delices de l'Italie, contenant une description
exacte du Païs, des principales Villes,
de toutes lesAntiquitez, &de toutes les Raretez
qui s'y trouvent, ouvrage enrichi d'un
tres-grand nombre de figuresen taille douce,
in 12.4. vol. 11. Ily.
Traité des Jardinages
, par M. de la Quintinie,
in 4°. r vol. 11liv.,;
Le Prince Grec
,
in 12. 2 liy.J
Histoire de D. Quixotte, derniere édition
,
aug-1'
mentée d'un volume qui va jusqu'à sa mort,,
in 12.6 vol. 1$liv;
Les Fables de la Fontaine, in 12.5 vol. 10. liv;
La Prjncesse de Cleves, in II.. 2liv. 10 01
L'Arithmetique de Legendre, nouvelle édition.-
augmentée de lamanière de compter aux Jettons,
in 12. 2liv. ¡of.
Les Oeuvres de S. Evremond
,
in 12. 7 vol.15 liv
Juvenal, de la traduction du P. Tarteron
,
12.2liv.10il- l'
Zayde Jin 12. 2 vol. 4 liv-
Toutes les Oeuvres de feu Mr. le Noble, 10 oO
il vol. in ia. sous preslé.? Style du Conseil,parM.Gauret, in 4. 5 Iii:
iCOdcde la Mariné, in 4..,Ii. Traité historique des Monnoyesde France
, par
M.leBlanc,in4. 9 liv.
Dialogues entre le Diable Boiteux & le Diable
Borgne, par M. le Noble, in 12. 2 liv.
Traité de laParole, in 12. brochure, 8 f.
Lucien d'Ablancourt, nouvelle édition, augmentée
de Notes, in 12. 3vol. 6 liv.
Numismata areaImperatorumAugustorumCesarum
in Coloniis, Municipiti & Urbis Jure
Listio donatis, ex omni modulopercussa
, autore
JoanneFoy-Vaillant, in fol. z vol. 36 liv.
L'Histoire reduite à ses principes, dediée à
Monsevigneour lle.D3uc ldeiBvourg.o1gne,0in12. f.
Contes des Fées, ou les Chevaliers Errans, &
le Genie Familier, par M. D. in H. rl.15 f.
D.Guzmand'Alfarache,in12. 3vol. 71.10 f.
Traduction en vers François des Epigrammes
d'Ovven,in12. 1fiv.10 f.
Virgile, de Martignac, in12. 3vol. 6 liv.
Lucrece ,
de la nature des choses
, avec des remarques
sur les endroits les plusdifficiles,
traduction nouvelle, in12.2 vol. 4.1. 10 f.
L'Ambiguë d'Auteüil, ou veritez historiques,
composées du Joüeur, du Nouvelliste, du Financier,
du Critique, de l'Inconnu, du Sincere,
du Subtil, de l'Hypocrite, e de plusieurs
autres personnages de differens caracteres,
in ii. 1liv.5f.
Les Avantures d'Apollonius de Tyr, livre rempli
d'évenemens, &écrit dans le même stile que
Telemaque, pic M.leR.-- in12. 2liv.
LePrince Erastus, fils de l'Empereur Diocletian,
in ii. -tv.5f-
L4 Voyages de M. Tavernier, derniere édition,
revûë & corrigée de quantitée de fautes, &
^gmewtéc de la vie & mort le l'Auteut ,
avec plusieurs planches nouvelles qui nenf
point paru dans les précédentes éditions
,
le
tour dirigé par un ami de l'Auteur qui a fait
plusieurs voyages avec lui, in 12. 6 vol. 15 liv.
Abregé de Geographie, & de tout ce qu'il y
a de plus remarquable dans chacune des quatre
grandes parties de la Terre, particulierement
dans l'Europe & dans le Royaume de
France: le tout mis en ordre pour pouvoir
être appris & retenu facilement par coeur,
avec les routes des Postes de France & d'Espagne,
dedié à S. A. S. Monseigneur le Prince
de Dombes, par M. Poncein, in 12. 1 liv. 5
f.
Les Metamorphoses d'Ovide, traduites par M.
du Ryer, derniere édition, in 12.3 vol. 6 liv.
—Les mêmes en Rondeaux, avec figures,de
Benserade, imprimées à Bruxelles, in 8. 4 liv.
Les Fables d'Esope Phrygien, avec celles de
Philielphe, traduction nouvelle, enrichie de
Discours moraux & historique, & de Quadrains
à la fin de chaque discours, avec figures.
On a ajouté à cette nouvelle traduction
les Contes d'Esope, lesTables diverses d'Abrias
& d'Avienus, in 12. 2 vol. 4 liv. 10 f.
Les Memoires de la VieduComteD avant sa
retraite, contenans diverses avantures qui
peuvent servir d'instruction à ceux qui ont à
vivre dans le grand monde; rédigezparM. de S.Evremont, in u.i vol. 4 liv. 10 f.
Les Mémoires de MessireRoger Rabutin, Comte
de Bussy. in 12. 3 vol. 7 liv. 10 f.
Idem, Ses Lettres,nouv. édit.in 12. 4 vol. 8 l.
Histoire de France par Mezeray
,
derniere édit.
4. 3 vol. 24 liv
Idem. in ix. 7 vol. 21liv.
Les Oeuvres d'Homere,traduites en François
par M. D enrichies de figures en taille
douce, divisées eu 4vol. in n. ia 1
Quinte-Curce, de la traduct. de M. de Vuagelas, avecleLatinàcôté,1.vol. in12. 4 l.10f.
Oeuvres d'Horace en Latin & en François, avec
des Remarques critiques & historiques, de M.
Dacier, troisiéme édition, revûë, corrigée
& augmentée considerablement par l'Auteur,
in 12.10 vol. 20liv.
Histoire de France, P. Marcelle, in 12. 4 vol. 8 l.
Lexicon BUXllrji, in 8. 4 liv.10f.
Corpus Juris Canonici, à Petrp Pitboeo, cum appendiceJurisCanonici
; continensLibrum septimum
Decretalium, 6- Jo. Pauli Lancelotti institutiones
Juris Canonici, in fol. x vol. 20liv.
Les Oeuvres de Maître Guy Coquille, Sieur de
Romanci,1703.2.vol. 13liv.
Recüeil de bons mots des Anciens & des Modert
nes,in12. 2liv.
THEATRE DE MESSIEURS
Corneille,in12.10vol. 25liv.
Racine,2vol.6liv. Campistron, nouvelle édition, augmentéed'une
Tragedie & d'une Comedie,& ornée de figures, 4liv-
De la Fosse
, avec ses Poësies, i vol. 5 liv.
Legrand
, 2 liv. 10 f.
Crébillon, 3liv.
Pradon, 3liv.
De la Grange, augmenté d'Ino & Melicerte ,
Tragedie, 2 liv. 10 f.
Moliere, 8 vol.nouvelleédition, augmentée
de sa Vie, avec de nouvelles Remarques, 15 1.
Dancourt, 8vol.nouvelle édition, augmentée
deplusieurs Pieces qui n'avoient point été
imprimées dans les éditions précédentes, avec
figures&musique, M 11,..
Regnard, 2 vol. 5liv.
Poisson,2vol.. 3-liVi.
De Hauteroche, 2 liv. 10 C
Palaprat
, 2. édition augmentée de plusieurs Comedies
qui n'ont pas encore été imprimées,
& d'un Recuëil de Pieces en Vers, 2 vol.
5liv.
Baron, ; liv.
De Riviere, 2liv. 10 f.
De la Thuillerie
, 1 liv.
Boindin, - i liv.
De Champ-mêlé, 2 liv.
De Montfleury, 2 vol. 5 liv.
Boursault
, z vol. 5 liv.
De Mademoiselle Barbier, 2.liv.10. f.
Quinaut, 2. liv. 10. f.
Theatre François, 6. vol. 15.liv.
Theatre Lyrique avec une Préface oùl'on traite
du Poëme de l'Opera, & la Réponse à une Epître Satyrique contre ce spectacle
, par
M. leB. in 12. 1.. liv.
Piecesfebarces.
îdomenée.
Hypermndhe. Attée.ÇC.
Elcéhe.
AbCaloo. J
Rhadamiste&Zenobie, N
Cyrus. -~
Getâ. J
Les Tyndarydes. 1 Tragédies..
Saiil.
Medée. i
Herode. >
Ino&Melicerte. -
Polydore. -~
La Mort d'Ulysse. (
Mustapha. C
Asrrippa. ou le faux.Tiberinus. -
Le Curieux Impertinent. A
Les Agioteurs. VL'AmourCharlatan.
V.
Le Naufrage. *~
Danaé. f
Turcaret.
Crispin Rival.
3Ç
Comed ies,
Le Jaloux desabusé.
LesMetamorphoses. V
L'Amour vangé. V
EsopeàlaVille.
«y
Esopeà laCour. f
SanchoPanfa Gouverneur. r"
La Devinerellc. j
Les Airs notez des Comédies Fi-anîoires, par
M.Gillier,in4. 7.liv.
Cantates & Arictes de M. le B. fol. 7.liv- 10. f.
Le quatrième Livre des Motets de M. Campra,
5.liv.
Le Mercure Galant, 1. liv.10.f.
Et broché, i.liv.j.f.
Recueil de Piecesen Vers, adresses à S. A. S.
Monseigneur le Duc de Vendôme, & plusieurs
Essai, de Poësies diverses, par M. dePalaprat,
1.vol.in12. 1.liv.10. f.
Et toutes les autres Pieees de Théâtre,tantanciennes
quenouvelles.
L'Histoire cté l'Empire, contenant f011 origine,
son progrès, ses révolutions, la forme de
son gouvernement, sa politique, ses alliant
ces,ses négociations, & les nouveaux Reglemens
qui ont été faits par les Traitez de
~Vveftphalie,& autres: par le Sieur Heiss.
Nouvelle édition,continuée jusquesàprefent,
& augmentée de plusieurs Remarques.
5.vol. in12. 12.liv.10. f.
listoire Genealogique & Chronologique de la
Maison Royale de France, des grands Officiers
de la Couronne, & de la Maison du
Roy; avec les qualitez, l'origine & le progrès
de leur famille: ensembleles Statuts &
le Catalogue des Chevaliers, Commandeurs
& Officiers de l'Ordre du S. Esprit. Le tout
dressé sur les Titres originaux,Registres des
Chartres du Roy, du Parlement, de la Chambre
des Comptes, & du Châtelet de Paris,
Cartulaires d'Eglises, Manuscrits & Memoimoires
qui sont dans la Bibliothèque du Roy,
& autres. Par le P. Anselme, Augustin Déchaussè.
Revuë, corrigée & augmentée par
l'Auteur, & après son décès continué jusques
à1pre7sent"par.u;n de6Ces am.is,I2.IvolV. in fo.l. htbonnaire d'Agricu lture, contenant generalement
tout ce qui regarde le ménage de la
campagne, & l'ornement des Jardins, &c.
in4.souspresse.
.e Munitionaire des Armées de France,qui enseigneà
fournir les Vivres aux Troupes avec
toute l'oeconomie possible
, par M. Nodo, in
8. 1. vol. 3.liv.10.
.1 Connoissance parfaite des Chevaux
, contenant
la maniere de les gouverner , nourrir &
entreniren bon corps, & de les conserver en
santé dans les voyages; avec un détail général
de toutes leurs maladies,des signes & des
causes d'oùelles proviennent, des moyens de
les prévenir, & de les en guerir par des remedes
expérimentez depuis long-temps,& à
la portée de tout le monde.Joint à une nouvelle
Instruction sur le Haras,bien plus étendue
que celles qui ont paru jusques à present,
afin d'élever de beaux Poulains pour touiet
fortes d'usages. On trouve aussi dans ce Li.
vre l'Art de monter à cheval, & de dresser le
chevaux de manege, tirée des meilleurs Auteurs
qui en ont écrit. Le tout enrichi de figutesentaille-
douce,in8. 3.lY.io. f.
Lettre à M. de. sur l'origine des anciens Rois
ou Dieux de l'Egypte; qui explique ce qui a
donné lieu auxFables des Dieux de l'AntiquitéinIl.
i.liv.
La Rivales travestie, in 12. a.lir.
Nouveaux Secrets de Medecine pour la guerison
de toutes fortes de maladies, donnez par une
personne charitable, augmentez des
de S. Maur. sAncliAugustinsHipponenfu Episcopi Opera, denuò
castigata&illustrata, cum Indicibus, Ó
Vita ejusdemsanctiAugustini, fol. 8. vol.
-
Il
Petit papier, veau, 164. liv
Moyen papier, 114. livl
-Grand papier, 310.liv Eorumdem Operum Indices; cum Vita sanct
Augustini, fol. separément,petit pap. 21.liv
Moyen papier, 2.4-lilv
Grand papier, 40.Hr.
— Les volumes se vendent separément, en pe,, titpapier, 18.liv.
Moyen papier,14.Ht!;
Grand - papier,0.l'y Vita. S. Augustins, fol. separément, 6.Ht
SanEfi Hilarii Episcopi Pictaviensis Opéra, emenda
ta & illujîrata
,
fol.petit papier, 18. lnj
Moyen papier, 14.li^
Grand papier, 40.1iv
Fromondus ÍlIScripturltm,Roth,magi 1709.fol.12.l.
P. Alexander in Paulum, fol. 1710. 12.l.
Sancti Gregorii Episcopi Turonensis Opera, castigata
& édita fludio Domni Theodorici Ruynart,
Monachi Ordinis sancti Benedicti,Congregationis
sanctiMauri,fol. 15.liv.
Histoire de Bretagne ,composée sur les Titres
& les Auteurs originaux, par Dom Guy Alexis
Lobineau , Beiieàiâln de la Congrégation
de S. Maur, avec les Preuves; & enrichie de
Portraits, de Tombeaux, de Sceaux, & autres
monumens gravez en taille-douce, fol.
2.vol. 1707. 60.liv.
Méditations pour tous les Jours de l'Année, tirées
des Evangiles qui se lisent à la Messe, &
pour les Fêtes principales des Saints, avec
leurs Octaves : par le R. P. Rainssant, Bene- fdiébn de la Congregration de S. Maur,in 4.
quatrième édition, 1707. 6.liv.
DomniEdmundi MarteneBenedictini Congrégationis
S. Mauri
,
Commentarius in Regulamsancti
Benedictilitteralis. moralis. historicus. in 4.
7. liv. 10. f.
omitolus,4.Rothomagi 1710. 7.liv.
Ouvrages de M.Baluze.
concillorum nova Colleflio) in tjua continentur plurima
Cencilia, nunc primùm in lucem edita ex
antiquis Codicibus : feu Supplementum ad CollectionemConciliorumLabbai,
fol. 1707. petit
papier, 15.liv.
I Grand papier, * 14.liv.
onciliaGallia Narbonensis, nunc primùm editll.
cum Notis,in 8. 4.1iv.
luftr. Domini P. de Marca Archiepiscopi Parisienfis
Dissertationes de ConcordiaSacerdotii & Im-
'leri; : feu de Libertatibus EcclesiaGallicana.
Novissima editio auÏÏMi illustrata, fol. petitpapGirearn,
15'.Inr.-i dpapier,24.liv.|
—— Ejusdem de Mtrea Hispanica,sive Limes Mifpanicus
,
hoc est, Géographica & HiftorieJJ Descriptio,
Catalonia& Ruscinonis : accessere Gesta
veterum Comitum Barcinonensium,Nicolai SpecialisResSicula
,&c. omnia nunc primùm edita,
fol. petitpapier, Grand - papier,24.liv. Ejusdem Dissertationes tres, cum Notis & Ap-J
-pendiceattorumveterum. in 8. 3.IIV. Ejusdem Opuscula, nune primùm in lucem
édita,in8. 2. IIV.
Vita Paparum Avenionensium
,
hoc est, 0iftorin
Pentificum Romanorum qui in Gallia fédérant1,
ab anno1305. ad annum 1394.scriptaab auéîo-'
ribus co'ètaneïi,cum Notis. in 4. 2. vol. 14. liv.
SanctiAgobardiArchiepiscopiEugdienensis Opera, 1
mtnon Lcidradi & Amalonis Archiepiscoporum
ZrHgdanenJtttfh Epistola& opuscula. eutnNotu,
in 8,2.-vol. Sancti CafariiEpiscopiArelatensis Homilia, nan- j
qnarn anfehac edita,cumNotis. in B. 1.1.10.H
MariiMercatorisOpera
, cum Notis. in 8. 3.liv. 1
.,B,ginonu Abbatis Prumiensis Llhri duo de Eccle-J
fiaftiâs Disciplinis& Religione chrifthmtf;, &c.
cum Notis. in- 8. 4-.liv.
SalvianiMassiliensis,& vincentii LirinensisOpéra,
cumNotis uberioribus. in g. tertia editio. 3.liv.!
Pita Petri Castellani MagniFrancis.Eleemojy- !
narii
,
à-PetroGallando-scripta,cumNotà.
in8. 1.liv.10.f.
Miscellaneorum Libri quinque ,hoe est
,
CogoéPiobg-Ï j
terum Monumentorum. in 8. 5. vol. *5.liv. i
Les volumes.sevendent separément 3.liv.
Htllolfede la Ville de ROllon) iii 12..-3.vol. 6. l.
Sermons du PtJdc la, Ruë, in 12.3. vol. 6. lîy;.
Ouvrages de feuMreArmand le Bouthiiuer
DE RANCE
,
Abbéde la-Trappe.
Dela Sainteté &- des Devoirs dela vie monastique
, avec les éclaircissemens sur les difficultez
survenuës- au sujet de ce Livre
,
in 4. J.
vol. 17. liv.
-Les mêmes in iz. 3..V0L Sjiv. Les Eclaircissemens, in. 4. separément, 6. l.
Les mêmes in iz. separément, 2.liv. 10. f.
Cinq Chapitres tirez du Livre de la Vie Monastique,
sçavoir, de l'Amour de Dieu, de la
Priere, de la Mort, dès Jugemens de Dieu,
Se delaComponction,in12. I. liv.
Discours de laPureté d'intention,& des moyens
poury arriver,in12. I.liv.10.f.
Carte de la Visite de M.l'Abbé de la Trappe à
l'Abbaïe des Clairets,avec une Instruction sur
lamortde Dom Muce,in1-2.
Instruction de S.Dorothée Percdel'Eglise Grecque
, traduites du Grec en François,avec la
la Vie de ce saint Pere
,
in 8. 2. liv. 5. f.
Xnftru&ions sur les principaux sujets de la Pieté
& de la Morale Chrétienne, in 12. 1.liv.10.f.
Lettres de Pieté choistes & écrites àdifférentes
personnes, in îz. 2.vol.4.liv. Méditations sur la Regle de S. Benoît, troisiéme
édition,augmentée de la véritable Préparation
-
à la mort, in iz. 2. liv.
De laveritable Préparationà lamort, in12. separément.
1.livv.
Réponses au Traitédes Etudes Monastiques de
Dom JeanMabillon,in4.- 6. liv.
Le Texte de la Réglé de S. Benoît, trad. in 12. I.L
La Regle de S.Benoît, traduite & expliquée félon
sonveritableesprit, in-4. 2. vol. ii. liv.
La même in u. 1, vol. 5liv..
Reflexions morales sur les quatte Evangiles,
in 12.4.vol. 7.liv.4«.fv
Reglemensgénéraux de l'Abbaïede la Trappe;
in12.2.vol. 3.liv.12. f.
Vies des Saints par Ribadeneira, fol. 2. vol. papierfin.
if.liir.
DepapierChampy,2.vol. 12. Lv.
Relationde la Mort de Dom Abraham Beugnier,
in 12. brochure. 8. f.
Relation de quelques circonstances de la Mort
de M. l'Abbé de la Trappe; in 12. brochu- re,£.•£ Traité abregé des Obligations dès Chrêtiens,
illn. I.liv.16.f.
Du R. P.Dom LE NAIN, Soûprieur de PAbbaïe
- de la Trappe.
Homeliea sur le Prophete Jeremie, in 8. z.
vol. 7.liv.12. f.
Histoire de l'Ordre de Cîteaux,ou Vies des
Saints de cet Ordre, in12.. 9.vol. I6.-1iv. 4. f..
De Nosseigneursdu Clergé de France.
-Procès verbal de l'Assemblée de1690. fol. 6.1. -Del'Assemblée de1693.&1695. fol. 10. 1.
—Del'Assembléede I¡OI.& 1702. fol. 6.1.,;
Relation des Assemblées de MM. les Prelats pour f
la condamnation du Livre de M. l'Archevêque
de Cambray, in 4. 4.liv.
Recueil concernant l'établissement dé deux Seminaires
dans leDiocese de Reims, in 4. 6.1.
DuR.P.DUBOIS,del'Oratoire.
piftoria, Ecclesie parisiensis. fol. 2. vol. 30.liv.
Le second Tome separément. 15.liv,
Du R.P; AME lotte,de l'Oratoire.
Le Nouveau Testament traduit sur la Vulgate
avec des Notes & des Cartes dela Terre'
fainte,in4.2.vol. iz.Iîv
Le même in i~ iv si
Du R. P.HARDOUIN,de la Compagnie
de Jefu*.
AAnnùtirrrrhheettiiccuiai de Numrmniiss aannttiiqquuisisCCoolloonniiaarruumm &
Municipiorum adjoannem Vaillant, in 4. 3.liv.
Sancti Joannis Chrysostomi Epistola ad C&farium
Monachum Grec. & Lat. cum Joannis Harduini
Notis, & Dissertatione de Sacramento Altarts-,
in4. 4.liv.
De disserens Auteurs.
Compendium Institutionum justiniani, feu cornpen--
diosa corum tractatio
,
in 11. 1. hv.
Coeur affectif de S. françoisde Sales, tiré de
ce qu'il y a de plus touchant dans Tes Ecrits,
pour la consolation des ames devotes,par
M.Gambard,in12. I.liv.12.f.
DiurnaleCisterctensead usumFuliensium, rubronigrum,
in24.maroquin. } liv.
Discours de S. Bernard,composez à la priere de
sa soeur la Religieuse
,
où sont contenus tous
les principaux points du Christianisme
, nouvelle
traductionin16. i.liv.10. f.
Exercice Journalier à l'usage des Religieuses de
la Con gregation de N. Dame, in 16. 1. liv.
Maniere de bien entendre la Mette de Paroisse,
par Messire François de Harlay Archevêque
deRoüen,imprimée par l'ordre de feu M.
l'Archevêque de Paris, in 11. I. liv.
Ordonnances du Roy pour le fait de la Guerre,
1 in 12. 15.vol. 45*||v.'
- Lesvolumes sevendent separément 3.Ilv.
Replement pour le Regiment des Gardes, in 12. liv.
rieres Chrêtiennes recueilliës par ordre de
1 feu M.l'Archevêque de Paris, en Latin & en
j François;avec une In/huélion pour la Consession
& Communion,& une Conduite .pOIit:
biest gagner le Jubilé, in ii. troisiéme édition.
z.IIV.10.
Tradition del'Eglise sur le Silence Chrêtien &
Monastique,contrel'intemperance de la langue
, & les paroles inutiles en general
, & en
particulier contre la trop grande frequenta-
* tion des Parloirs des Religieuses, par M. Her- )
mant, in H. I.liv. 16. f.
Traité du Cancer, & des moyens de le guerir,
'N parM.Alliot,in12. I.liv.I0.f.
Traité des Ecoles Episcopales, par feu M. Joly,
Chantre & Chanoine de l'Eglise de Paris,
in 12. 2. liv.
Vie de la Mere Eugenie de Fontaine, Religieuse
de la Visitation, morte en 1694. in iz. 1. I.Io.f.
Del'Usage de celebrer le Service divin en langue
non valgaire, par le R. P. Caponnel Chanoine
Regulier, in 12. I. liv.5. f.
Histoire du Concile de Trente, par Fra Paolo,
in 4. S.Ily.
Les Loix Civiles dans leur ordre naturel, fol.
2.vol. 18.liv.
—Lesmêmes,in4.6.vol. 36.liv.
L'Art de Tourner, ou defaire en perfection
toutes fortes d'ouvrages au Tour: ouvrage
tres-curieux 6c tres-necessaire à ceux qui s'exercent
auTour,Latin & Franç. fol. IJ.liv-,
Traduction nouvelle des Odes d'Anacreon, par
M. de la soffe, seconde édition, augmentée
de deux Odes, l'une de Pindare, & l'autre
d'Horace,in 12. 2.liv.10. f.
Nouvelle Grammaire Espagnole,par M.Perger,
in 12. 1.liy. 5.f.
Nouvelle Traduction deJustin, avec des Remarques,
in ii.z. vol. 4.liv.10. f.
Conquête du Mexique, in 11.. 2.vol. 5.liv.
Conquête du Perou,in n.z. vol. 4.liv. 10. f.
Voyage d'Alepà Jerusalem, in 12.. 2.liv.
Traité delaNoblesse.parlaRoque, 4. 1710.7,"!.
Nouvelle & parfaite Grammaire Françoise du
Pere Chifflet, avec un Abregé d'Orthographe,
in il- 1.liv.10.f.
De la Connoissance de Dieu, par M. Ferrand,
in12. 2.liv.10.f.
Novum Testamentum Gracum, in 18. 1. liv. 16. f.
L'Esprit de l'Ecriture fainte, in 11.2.vol.3.l. 10.f.
Le Comte de Cardonne, in 12. 1. liv. 16. f.
Les Avantures galantes du Chevalier de Thenicourt,
par Madame D. in 12. I. liv.16. f.
Furteriana, ou les bons mots de M. Furetiere,
in 11. 2. liv.
Traduction nouvelle de Miguel Cervantes,
in 12. i.liv.
Riblia sacra, in 4. 6. liv.
Amusemens serieux & comiques, par M. du
Freny, in 11. I. liv.10.f.
Grammaire Allemande, dePerger, in 11. 1.IIV.
Elsass de Littérature pour la connoissance des
bons Livres, & Supplément des Essais, in ii,.
4. vol. 8. liv.
Le Jeu de l'Hombre, augmenté des Décisions
nouvelles,& des Regles sur les Incidens de
de ce Jeu,in12. 1. liv.10. f.
LaViedeM.deMolierein12. 2.liv.
Les Mémoires & la Vie de M. de Thou, 4. Rotterdam
, * 5.liv.
Histoire de la Virginie,contenant celle de ion.
établissement & de son gouvernement jufqu'à
present, les productions naturelles du
-
Païs, la Religion, les Loix & les Coutumes
des Indiens naturels
, par un Auteur natif &
habitant de ce Païs-là, in iz. enrichie de figuresentaille-
douce, 2. liv 5. f.
Ecole parfaite des Officiers de Bouche,qui enseigne
les devoirs du Maître d'Hôtel & du
Sommelier, la maniere de faire les Confitures
tures seches & liquides, les Liqueurs, les
Eaux, les Parfums, laCuisine, à découper ;
les viandes, & à faire lapâtisserie; huitiéme
édition, corrigée & augmentée des Pâtes,des
Liqueurs nouvelles, & des nouveaux Ragoûts
qu'on sert aujourd'hui:Avec des modeles
pour dresser les Services de Table, ifi
11.1713.. 2liv. 5. f.
Abregé de la Sainte Bible, en forme de Questions
5c Réponses familières,tirées de differens
Auteurs ; divisé en deux parties, l'ancien
Se le nouveau Testament
, par le R. P.
Guerad
,
de la Congregation de saintMaur-,
seconde édition,in 14. 2 liv.
Les Delices de l'Italie, contenant une description
exacte du Païs, des principales Villes,
de toutes lesAntiquitez, &de toutes les Raretez
qui s'y trouvent, ouvrage enrichi d'un
tres-grand nombre de figuresen taille douce,
in 12.4. vol. 11. Ily.
Traité des Jardinages
, par M. de la Quintinie,
in 4°. r vol. 11liv.,;
Le Prince Grec
,
in 12. 2 liy.J
Histoire de D. Quixotte, derniere édition
,
aug-1'
mentée d'un volume qui va jusqu'à sa mort,,
in 12.6 vol. 1$liv;
Les Fables de la Fontaine, in 12.5 vol. 10. liv;
La Prjncesse de Cleves, in II.. 2liv. 10 01
L'Arithmetique de Legendre, nouvelle édition.-
augmentée de lamanière de compter aux Jettons,
in 12. 2liv. ¡of.
Les Oeuvres de S. Evremond
,
in 12. 7 vol.15 liv
Juvenal, de la traduction du P. Tarteron
,
12.2liv.10il- l'
Zayde Jin 12. 2 vol. 4 liv-
Toutes les Oeuvres de feu Mr. le Noble, 10 oO
il vol. in ia. sous preslé.? Style du Conseil,parM.Gauret, in 4. 5 Iii:
iCOdcde la Mariné, in 4..,Ii. Traité historique des Monnoyesde France
, par
M.leBlanc,in4. 9 liv.
Dialogues entre le Diable Boiteux & le Diable
Borgne, par M. le Noble, in 12. 2 liv.
Traité de laParole, in 12. brochure, 8 f.
Lucien d'Ablancourt, nouvelle édition, augmentée
de Notes, in 12. 3vol. 6 liv.
Numismata areaImperatorumAugustorumCesarum
in Coloniis, Municipiti & Urbis Jure
Listio donatis, ex omni modulopercussa
, autore
JoanneFoy-Vaillant, in fol. z vol. 36 liv.
L'Histoire reduite à ses principes, dediée à
Monsevigneour lle.D3uc ldeiBvourg.o1gne,0in12. f.
Contes des Fées, ou les Chevaliers Errans, &
le Genie Familier, par M. D. in H. rl.15 f.
D.Guzmand'Alfarache,in12. 3vol. 71.10 f.
Traduction en vers François des Epigrammes
d'Ovven,in12. 1fiv.10 f.
Virgile, de Martignac, in12. 3vol. 6 liv.
Lucrece ,
de la nature des choses
, avec des remarques
sur les endroits les plusdifficiles,
traduction nouvelle, in12.2 vol. 4.1. 10 f.
L'Ambiguë d'Auteüil, ou veritez historiques,
composées du Joüeur, du Nouvelliste, du Financier,
du Critique, de l'Inconnu, du Sincere,
du Subtil, de l'Hypocrite, e de plusieurs
autres personnages de differens caracteres,
in ii. 1liv.5f.
Les Avantures d'Apollonius de Tyr, livre rempli
d'évenemens, &écrit dans le même stile que
Telemaque, pic M.leR.-- in12. 2liv.
LePrince Erastus, fils de l'Empereur Diocletian,
in ii. -tv.5f-
L4 Voyages de M. Tavernier, derniere édition,
revûë & corrigée de quantitée de fautes, &
^gmewtéc de la vie & mort le l'Auteut ,
avec plusieurs planches nouvelles qui nenf
point paru dans les précédentes éditions
,
le
tour dirigé par un ami de l'Auteur qui a fait
plusieurs voyages avec lui, in 12. 6 vol. 15 liv.
Abregé de Geographie, & de tout ce qu'il y
a de plus remarquable dans chacune des quatre
grandes parties de la Terre, particulierement
dans l'Europe & dans le Royaume de
France: le tout mis en ordre pour pouvoir
être appris & retenu facilement par coeur,
avec les routes des Postes de France & d'Espagne,
dedié à S. A. S. Monseigneur le Prince
de Dombes, par M. Poncein, in 12. 1 liv. 5
f.
Les Metamorphoses d'Ovide, traduites par M.
du Ryer, derniere édition, in 12.3 vol. 6 liv.
—Les mêmes en Rondeaux, avec figures,de
Benserade, imprimées à Bruxelles, in 8. 4 liv.
Les Fables d'Esope Phrygien, avec celles de
Philielphe, traduction nouvelle, enrichie de
Discours moraux & historique, & de Quadrains
à la fin de chaque discours, avec figures.
On a ajouté à cette nouvelle traduction
les Contes d'Esope, lesTables diverses d'Abrias
& d'Avienus, in 12. 2 vol. 4 liv. 10 f.
Les Memoires de la VieduComteD avant sa
retraite, contenans diverses avantures qui
peuvent servir d'instruction à ceux qui ont à
vivre dans le grand monde; rédigezparM. de S.Evremont, in u.i vol. 4 liv. 10 f.
Les Mémoires de MessireRoger Rabutin, Comte
de Bussy. in 12. 3 vol. 7 liv. 10 f.
Idem, Ses Lettres,nouv. édit.in 12. 4 vol. 8 l.
Histoire de France par Mezeray
,
derniere édit.
4. 3 vol. 24 liv
Idem. in ix. 7 vol. 21liv.
Les Oeuvres d'Homere,traduites en François
par M. D enrichies de figures en taille
douce, divisées eu 4vol. in n. ia 1
Quinte-Curce, de la traduct. de M. de Vuagelas, avecleLatinàcôté,1.vol. in12. 4 l.10f.
Oeuvres d'Horace en Latin & en François, avec
des Remarques critiques & historiques, de M.
Dacier, troisiéme édition, revûë, corrigée
& augmentée considerablement par l'Auteur,
in 12.10 vol. 20liv.
Histoire de France, P. Marcelle, in 12. 4 vol. 8 l.
Lexicon BUXllrji, in 8. 4 liv.10f.
Corpus Juris Canonici, à Petrp Pitboeo, cum appendiceJurisCanonici
; continensLibrum septimum
Decretalium, 6- Jo. Pauli Lancelotti institutiones
Juris Canonici, in fol. x vol. 20liv.
Les Oeuvres de Maître Guy Coquille, Sieur de
Romanci,1703.2.vol. 13liv.
Recüeil de bons mots des Anciens & des Modert
nes,in12. 2liv.
THEATRE DE MESSIEURS
Corneille,in12.10vol. 25liv.
Racine,2vol.6liv. Campistron, nouvelle édition, augmentéed'une
Tragedie & d'une Comedie,& ornée de figures, 4liv-
De la Fosse
, avec ses Poësies, i vol. 5 liv.
Legrand
, 2 liv. 10 f.
Crébillon, 3liv.
Pradon, 3liv.
De la Grange, augmenté d'Ino & Melicerte ,
Tragedie, 2 liv. 10 f.
Moliere, 8 vol.nouvelleédition, augmentée
de sa Vie, avec de nouvelles Remarques, 15 1.
Dancourt, 8vol.nouvelle édition, augmentée
deplusieurs Pieces qui n'avoient point été
imprimées dans les éditions précédentes, avec
figures&musique, M 11,..
Regnard, 2 vol. 5liv.
Poisson,2vol.. 3-liVi.
De Hauteroche, 2 liv. 10 C
Palaprat
, 2. édition augmentée de plusieurs Comedies
qui n'ont pas encore été imprimées,
& d'un Recuëil de Pieces en Vers, 2 vol.
5liv.
Baron, ; liv.
De Riviere, 2liv. 10 f.
De la Thuillerie
, 1 liv.
Boindin, - i liv.
De Champ-mêlé, 2 liv.
De Montfleury, 2 vol. 5 liv.
Boursault
, z vol. 5 liv.
De Mademoiselle Barbier, 2.liv.10. f.
Quinaut, 2. liv. 10. f.
Theatre François, 6. vol. 15.liv.
Theatre Lyrique avec une Préface oùl'on traite
du Poëme de l'Opera, & la Réponse à une Epître Satyrique contre ce spectacle
, par
M. leB. in 12. 1.. liv.
Piecesfebarces.
îdomenée.
Hypermndhe. Attée.ÇC.
Elcéhe.
AbCaloo. J
Rhadamiste&Zenobie, N
Cyrus. -~
Getâ. J
Les Tyndarydes. 1 Tragédies..
Saiil.
Medée. i
Herode. >
Ino&Melicerte. -
Polydore. -~
La Mort d'Ulysse. (
Mustapha. C
Asrrippa. ou le faux.Tiberinus. -
Le Curieux Impertinent. A
Les Agioteurs. VL'AmourCharlatan.
V.
Le Naufrage. *~
Danaé. f
Turcaret.
Crispin Rival.
3Ç
Comed ies,
Le Jaloux desabusé.
LesMetamorphoses. V
L'Amour vangé. V
EsopeàlaVille.
«y
Esopeà laCour. f
SanchoPanfa Gouverneur. r"
La Devinerellc. j
Les Airs notez des Comédies Fi-anîoires, par
M.Gillier,in4. 7.liv.
Cantates & Arictes de M. le B. fol. 7.liv- 10. f.
Le quatrième Livre des Motets de M. Campra,
5.liv.
Le Mercure Galant, 1. liv.10.f.
Et broché, i.liv.j.f.
Recueil de Piecesen Vers, adresses à S. A. S.
Monseigneur le Duc de Vendôme, & plusieurs
Essai, de Poësies diverses, par M. dePalaprat,
1.vol.in12. 1.liv.10. f.
Et toutes les autres Pieees de Théâtre,tantanciennes
quenouvelles.
L'Histoire cté l'Empire, contenant f011 origine,
son progrès, ses révolutions, la forme de
son gouvernement, sa politique, ses alliant
ces,ses négociations, & les nouveaux Reglemens
qui ont été faits par les Traitez de
~Vveftphalie,& autres: par le Sieur Heiss.
Nouvelle édition,continuée jusquesàprefent,
& augmentée de plusieurs Remarques.
5.vol. in12. 12.liv.10. f.
listoire Genealogique & Chronologique de la
Maison Royale de France, des grands Officiers
de la Couronne, & de la Maison du
Roy; avec les qualitez, l'origine & le progrès
de leur famille: ensembleles Statuts &
le Catalogue des Chevaliers, Commandeurs
& Officiers de l'Ordre du S. Esprit. Le tout
dressé sur les Titres originaux,Registres des
Chartres du Roy, du Parlement, de la Chambre
des Comptes, & du Châtelet de Paris,
Cartulaires d'Eglises, Manuscrits & Memoimoires
qui sont dans la Bibliothèque du Roy,
& autres. Par le P. Anselme, Augustin Déchaussè.
Revuë, corrigée & augmentée par
l'Auteur, & après son décès continué jusques
à1pre7sent"par.u;n de6Ces am.is,I2.IvolV. in fo.l. htbonnaire d'Agricu lture, contenant generalement
tout ce qui regarde le ménage de la
campagne, & l'ornement des Jardins, &c.
in4.souspresse.
.e Munitionaire des Armées de France,qui enseigneà
fournir les Vivres aux Troupes avec
toute l'oeconomie possible
, par M. Nodo, in
8. 1. vol. 3.liv.10.
.1 Connoissance parfaite des Chevaux
, contenant
la maniere de les gouverner , nourrir &
entreniren bon corps, & de les conserver en
santé dans les voyages; avec un détail général
de toutes leurs maladies,des signes & des
causes d'oùelles proviennent, des moyens de
les prévenir, & de les en guerir par des remedes
expérimentez depuis long-temps,& à
la portée de tout le monde.Joint à une nouvelle
Instruction sur le Haras,bien plus étendue
que celles qui ont paru jusques à present,
afin d'élever de beaux Poulains pour touiet
fortes d'usages. On trouve aussi dans ce Li.
vre l'Art de monter à cheval, & de dresser le
chevaux de manege, tirée des meilleurs Auteurs
qui en ont écrit. Le tout enrichi de figutesentaille-
douce,in8. 3.lY.io. f.
Lettre à M. de. sur l'origine des anciens Rois
ou Dieux de l'Egypte; qui explique ce qui a
donné lieu auxFables des Dieux de l'AntiquitéinIl.
i.liv.
La Rivales travestie, in 12. a.lir.
Nouveaux Secrets de Medecine pour la guerison
de toutes fortes de maladies, donnez par une
personne charitable, augmentez des
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Résumé : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, Quay des Augustins, à la Descente du Pont-Neuf, à l'Image S. Loüis.
Le document présente une liste d'ouvrages religieux et littéraires, ainsi que leurs prix selon le format de papier (petit, moyen, grand). Ces œuvres proviennent principalement des bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur et couvrent des sujets variés tels que la théologie, l'histoire, la liturgie et la spiritualité. Parmi les auteurs et compilateurs notables figurent Dom Guy Alexis Lobineau, Dom Edmund Martène, et Armand Jean le Bouthillier de Rancé. Les ouvrages incluent des œuvres de saints comme Augustin, Grégoire de Tours, et Bernard de Clairvaux, ainsi que des textes historiques et des traités sur la vie monastique. Les prix varient en fonction du format et du contenu des volumes, certains étant vendus séparément. Le texte mentionne également des ouvrages de divers auteurs contemporains sur des sujets allant de la grammaire à l'histoire, en passant par la littérature et les sciences naturelles. Parmi les œuvres littéraires, on trouve des contes, des traductions de classiques anciens, et des mémoires. Par exemple, 'Contes des Fées, ou les Chevaliers Errans' par M. D. in H., 'D.Guzman d'Alfarache' en trois volumes, et 'Les Avantures d'Apollonius de Tyr' par M. le R. Les traductions incluent les épigrammes d'Ovide, les œuvres de Virgile, et 'Lucrece' avec des remarques sur les passages difficiles. Des mémoires historiques et personnels sont également mentionnés, comme 'Les Mémoires de la Vie du Comte D' par M. de Sévérémont et 'Les Mémoires de Messire Roger Rabutin, Comte de Bussy'. Des ouvrages sur la géographie, les voyages, et l'histoire sont également listés, tels que 'Abregé de Geographie' par M. Poncein et 'L'Histoire de France' par Mezeray. Le document inclut aussi des œuvres théâtrales, comme celles de Corneille, Racine, Molière, et Dancourt, souvent augmentées de nouvelles pièces ou de remarques. Des recueils de poésie, des cantates, et des motets sont également mentionnés, ainsi que des traités sur l'agriculture, les chevaux, et la médecine. Enfin, des ouvrages sur l'histoire de l'Empire et des maisons royales, comme 'L'Histoire de l'Empire' par le Sieur Heiss et 'Histoire Généalogique & Chronologique de la Maison Royale de France' par le P. Anselme, complètent la liste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3717
p. 3-12
TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
Début :
Saifaddante, ou Saifaldoulat étoit un des plus puissans Princes de [...]
Mots clefs :
Poète, Princesse, Jalousie, Forteresse, Élégie, Libéralité, Récomp
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
TRAIT D'HISTOIRE - jirdbe.
Aifaddante, ou
Saifaldoulat étoit
undes plus
puissans Princes del'Orient,&
undes meilleurs
Poètesdeson temps. La
libéralité extreme qu'il
exerçoit envers les Poë.
tes : e, geps d.cfpr;j[
l'eût -\Ja-'fai"(e;Soupçonner
devouloir honorer
lui-même son talent, s'il
n'eût pas été d'ailleurs leplrirgalant, le plus
généreux8£leplus brave
Princede son siecle. Il
naquit l'an501- de l'E
gire,& mourut l'an
jjé/Ce Prince àvoit une
maîtresse, fille d'un Prin-
!
-
", *\
ceGrec,&d'une beauté
charmante. Sapoësie,
sa galanterie &son àmour
s'employaient à
l'envi ik, avec éclat auprés
de cette Greque.
La jalousie de toutes les
autres compagnes devint
furieuse, 6C elles
complotèrent de l'enlever
la nuit,& de la jetter
dans la mer fccretement,
ou bien del'empoisonner.
Ce Prince
persuadé , que rien ne
pourroit la sauver de là
fureur d'une troupe de
rivales V & ne voulant
pas qu'elle restât expofée
à leur jaloufic il la fitconduire dans une
forteresse, où il la fit
garder avec tout le soin
imaginable.Saifaddantc
composauneélégie dans
sa douleur; en parlant
de lui-même il dit: Il
lui estarrive dans sa tour
ce qui arrive à l'oiseau
qui veut sortir de sa cage
» il voit répervier ,
& il s'y tient tremblant,
oubliant les delices de
la liberté:ou au poisson
rusé qui se tient au fond
del'eaude peur de l'hameçon
;il s'approche de
ce qui est necessaire à sa
vie, & s'en arrache en'
même temps de peur de
la perdre. Et s'adressant
à la Princesse
, lui dit:
Mes yeux vous gardent,
mon coeur vous veille,
&necessepointdecraindre
l'horreur l'uneseparationéternelle!
monamour
en eft^plusVfcH
lent 8c durera toûjours
Voila commcçci Princq
sçavôitsacrifieson pJai
sir ausalut de ce qu'il
aimoit. Voyons presentemerit
comme il ,savoitrecompenfer
le mérité
& les talens. Eslans
à Alep,environné "U;;
petttaupe de rOE.cn.
Arabe, mal vêtus'approcha
de lui bfflui recitaces
vers.
Le rMttqitemanque>
matsla demandeejtar~
rivée àfinpoint. jîlep
Av.ufinPrincey tout
doity être heureux. Le
tempsvotre firviteur
nous a maltraite^ eS
nous nepouvons nous
mettre acouvert defin
injustice eS de sa viollternrcg,
r-irqaun"'àd.ltl'i'ianb1-&r'diddeerruvéô*I*f
trebonté** < ;A i
1;." V'lu. '- Saifaddantc ., trouva
ces vers à son gré, &
fitdonnerau Poètedeux
cens écus d'or. Deux
freres, Poctes fameux,
nommez lesKaled, lui
ayantrecitéunbeau
Poème, il enfit ôter
seulement les vers qui
étoientà sa louange;il
lei traita. avec beaucoup
d'honneur, & le lendemain
matin il leur fit
donner à chacunune
belle Persannequi portoit
sur sa tête un vase
plein de vin exquis, sur
lequel étoient des étofes
d'un grand prix. Les
deux freres partirent sur
le champ pour le remercier,&
l'aîné lui dit ces
vers.
LeIcreaturesfO.n.tdans
ïimpuijfancede'vous rt
mercier de vos btèns5
vouf nous at'Z envoyé
deux bettes canes tor.
tantfur leur chefles çor.
nés d1abondance,&par
elles vous avez* chassé
de chez,nous les tenebreM
épaisses del'ennui\& te
troublé d'ejprit que tause
la disette.L'aurorenous
a montrévotreliberali-\ té, leSoleilcouchant
nenousverra point,que
nôus n'ayons renduala
ffifqïtë^vfs ave^de III
rPii¥t telle que nous a-
\vionil de tambroisiedont J',o,!s AV'Z" enj-
•WÏV
Aifaddante, ou
Saifaldoulat étoit
undes plus
puissans Princes del'Orient,&
undes meilleurs
Poètesdeson temps. La
libéralité extreme qu'il
exerçoit envers les Poë.
tes : e, geps d.cfpr;j[
l'eût -\Ja-'fai"(e;Soupçonner
devouloir honorer
lui-même son talent, s'il
n'eût pas été d'ailleurs leplrirgalant, le plus
généreux8£leplus brave
Princede son siecle. Il
naquit l'an501- de l'E
gire,& mourut l'an
jjé/Ce Prince àvoit une
maîtresse, fille d'un Prin-
!
-
", *\
ceGrec,&d'une beauté
charmante. Sapoësie,
sa galanterie &son àmour
s'employaient à
l'envi ik, avec éclat auprés
de cette Greque.
La jalousie de toutes les
autres compagnes devint
furieuse, 6C elles
complotèrent de l'enlever
la nuit,& de la jetter
dans la mer fccretement,
ou bien del'empoisonner.
Ce Prince
persuadé , que rien ne
pourroit la sauver de là
fureur d'une troupe de
rivales V & ne voulant
pas qu'elle restât expofée
à leur jaloufic il la fitconduire dans une
forteresse, où il la fit
garder avec tout le soin
imaginable.Saifaddantc
composauneélégie dans
sa douleur; en parlant
de lui-même il dit: Il
lui estarrive dans sa tour
ce qui arrive à l'oiseau
qui veut sortir de sa cage
» il voit répervier ,
& il s'y tient tremblant,
oubliant les delices de
la liberté:ou au poisson
rusé qui se tient au fond
del'eaude peur de l'hameçon
;il s'approche de
ce qui est necessaire à sa
vie, & s'en arrache en'
même temps de peur de
la perdre. Et s'adressant
à la Princesse
, lui dit:
Mes yeux vous gardent,
mon coeur vous veille,
&necessepointdecraindre
l'horreur l'uneseparationéternelle!
monamour
en eft^plusVfcH
lent 8c durera toûjours
Voila commcçci Princq
sçavôitsacrifieson pJai
sir ausalut de ce qu'il
aimoit. Voyons presentemerit
comme il ,savoitrecompenfer
le mérité
& les talens. Eslans
à Alep,environné "U;;
petttaupe de rOE.cn.
Arabe, mal vêtus'approcha
de lui bfflui recitaces
vers.
Le rMttqitemanque>
matsla demandeejtar~
rivée àfinpoint. jîlep
Av.ufinPrincey tout
doity être heureux. Le
tempsvotre firviteur
nous a maltraite^ eS
nous nepouvons nous
mettre acouvert defin
injustice eS de sa viollternrcg,
r-irqaun"'àd.ltl'i'ianb1-&r'diddeerruvéô*I*f
trebonté** < ;A i
1;." V'lu. '- Saifaddantc ., trouva
ces vers à son gré, &
fitdonnerau Poètedeux
cens écus d'or. Deux
freres, Poctes fameux,
nommez lesKaled, lui
ayantrecitéunbeau
Poème, il enfit ôter
seulement les vers qui
étoientà sa louange;il
lei traita. avec beaucoup
d'honneur, & le lendemain
matin il leur fit
donner à chacunune
belle Persannequi portoit
sur sa tête un vase
plein de vin exquis, sur
lequel étoient des étofes
d'un grand prix. Les
deux freres partirent sur
le champ pour le remercier,&
l'aîné lui dit ces
vers.
LeIcreaturesfO.n.tdans
ïimpuijfancede'vous rt
mercier de vos btèns5
vouf nous at'Z envoyé
deux bettes canes tor.
tantfur leur chefles çor.
nés d1abondance,&par
elles vous avez* chassé
de chez,nous les tenebreM
épaisses del'ennui\& te
troublé d'ejprit que tause
la disette.L'aurorenous
a montrévotreliberali-\ té, leSoleilcouchant
nenousverra point,que
nôus n'ayons renduala
ffifqïtë^vfs ave^de III
rPii¥t telle que nous a-
\vionil de tambroisiedont J',o,!s AV'Z" enj-
•WÏV
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Résumé : TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
Le texte raconte l'histoire de Saifaddoulat, prince et poète de l'Orient, né en 501 de l'ère égyptienne et mort en 536. Reconnu pour sa libéralité envers les poètes, il était également célèbre pour sa galanterie, sa générosité et son courage. Saifaddoulat avait une maîtresse, fille d'un prince grec, dont la beauté et le charme étaient exceptionnels. La jalousie des autres compagnes les poussa à comploter pour l'enlever et la tuer. Pour la protéger, Saifaddoulat la fit conduire dans une forteresse sous haute surveillance et composa une élégie exprimant sa douleur et son amour éternel pour elle. Le texte souligne également la générosité de Saifaddoulat envers les poètes. À Alep, il offrit deux cents écus d'or à un poète arabe mal vêtu. Deux frères poètes, les Kaled, reçurent des cadeaux précieux, dont des persanes portant des vases de vin et des étoffes de grande valeur, en échange d'un poème. Les frères exprimèrent leur gratitude par des vers, soulignant que la générosité du prince avait chassé l'ennui et la disette de leur vie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3718
p. 13-39
L'HOMME ROUGE. Nouvelle Metamorphose.
Début :
Tout Paris a crû trop legerement qu'un époux, de [...]
Mots clefs :
Gascon, Peintre, Nièce, Oncle, Mariage, Intrigue, Lettre, Vanité, Duperie, Comédie, Rouge, Métamorphose, Fiançailles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'HOMME ROUGE. Nouvelle Metamorphose.
L'HOMME ROUGE.
-1vouirgiu
TOut Larissacrûtrop
iegercment qu'un é-•
poux. de concert avec
sa n|s: -•
aimable: moitié,
avoit teint en verd
un galantehomme, qui les incommodait:
par lès frequentcs fie
très- importunés visites
, 8c
- par la liberté
qu'il prenoit tous les
jours de faire nombrea
leur table sans. t~t avoir
jamais été invité. Il efli
inutile de rapporter 1^
détail de cette fiétion,
où personnen'a varié J
ni change la moindres
circonstancepour larendre
encore plus croya
ble sur le comptede ce
luiauxdépens de quvJ
elle a été imaginée ; &t::
comme le public se dédit
rarement ,
l'homme
verd passe aujourd'hui
dans sescroniques pour
être parvenu, en se lavant
&frotanc bien tous
les jours, à n'être plus
que de couleur de verd
de Tourville;cesont encore
deux ou troisnuan*
ces vertes qu'ilfautqu'il
essuye pour se trouver à
sa couleur naturelle.
Un jeune &.très
tourdi Gascon n'en fera
pas quitte a meilleur
marché. On amande ici
qu'ilénoitd'Aire, ville,
& Evêché deGascogne.
&,' qu'étant arrivé sur Jai
fin du printemps, der-;
niér à Marseille en qualité
de jeune Peintre qui
voyageyiisymit en
testedefairelafortune
àlanieced'un Peintre,
qui est jolie
,
& qui a
vingt,foisplusde bien
que lui. Elleaperdu très
jeuneson pere & sa mci
re , &C a été élevée par
un oncle, quiest sontu^
teur,
teur, avecplusdesoin
que si elleeût été sa propre
fille. Lescomplimens
outrez 8c lesoffres
dé services à perte
de vue duGascon furent
d'abord reçues par
l'oncle, avec beaucoup
d'indifference. Les Provençaux,
trop prévenus
contre les Gascons, font
persuadez que tout l'univers
met de grandes
différences entre leurcarters&
ccl'uid'ullLatl
guedockien,d'un Ptri.
gourdin, d'un Gascon &
de tous leurs autres voisins
; semblables en cela
aux Normands & aux
Manceaux, qui quoy
qu'également fins, subtils&
c prévoyans, affectent
neanmoins d'avoir
en particulier de belles
qualitez, & de n'estre
jamais fuicts) a certains
défauts dont les quolibets
& mauvais proverbescaracterisent
également
les uns & les autres.
Le fcul nom de
Gascon mit donc en
garde lé Provençal, qui
ne prit pas pour argent
comptant les vingt mil
écus quele jeune Peintre
disoit que son pere
étoit fort en état de luy
donner s'il se presentoit
un partiquilui convinst.
Il avançoitautïi que sa
famille étoit alliée à toute
la noblessedeson pays;
que les ancestres avoient
blanchi auservicedu
Prince. Il ne manquoit
que des preuves &•des
titres a tout cela ;&,l'oncle,
quicomeriça$ecou->
ter avec plaisirlesrécits
romanesques quçle¡Ga(j
con faisoitdesesançêrres-
& de fafortune,affecta
de ne le contredire en
rien. Il nerebutadoncpoint
le dessein qu'ilavoit
d'epouser sa niece;
& pour rendre le roman
plus long & plus complçt,
ilfdpm#n4.a à l'amant
des lettres Se des
assurancesdp, ses parens quiprouvaientque là
recherche de-sa nièce
leur étoit agréable.
': Le
Gascon; fij^d'un pere-
CltJtar' .ptyscfçvi&.plusi
vajfl-que lui ,-e0, reçut
bientost réponsesur l'avis^
u'U:lvy eivit.,4on-;
nétiqUi'iJIé^oit-defiri.ejrt»
m.rlag': '-pa,i unetrèsbc:,
Uef &. , Jirés.-riche'Da-,
rfioUeJlejquiiherït^roiC:
encore d'un oncle, qui
le pressoit l'épée dans les
reins pour la conclusion
du mariage de sa niece ;
dont tout le pays de
Marseille jazoit, depuis
qu'il lui comptoit des
fleurettes. Le Gasconlogeoitchez
un hôte malin,
& qui nemanquoit
pas d'esprit > il lui confial'intrigile
de son mariage,
Se ils firent ensemble
la lettre qu'il écrivit
à son pere ; c'cft*
de lui qu'on a sçû ce
qu'elle contenoit:voici
la reponef du pere.
Vôtremere, vos quatre
freres toutesVQ$
fteurs craignent,comme, "Jnemam
foyezxtrvp )'ren,J"tIII/#
appas de,la belle que
?etts 'VwlezJ épojifèr i
V0.ttsa'veT^anotre pàrtç
des filles richest belles
f5 de condition
-,
qui ne
demandentpas mieux.
%7\
que notre alliancei&si
nous gagnons le procès
de la demande que mes
'-la!cy'.culs font depuis prés
cent: ans àlamaifon
'-¡Braqucnagt.
, vous
IJtIW--¡t#Ji:oJfe- asix
vthmnaux ylmo*WMi*Q$r\W^ le droit de vosports)f5
ne> vousméfalhe^ pasa
qu'àconditionquelafille
que vous pÓurfùi'Vt'en
mariagefiitune grande
hmmre;e.t"rmnk.
aufifi
àu,et dans ses parens
9 tant paternels que maternels
ilny en a point
eu qui eurent des vices
de corps ou d'iffrit; car
parbleu on ne peut rien
reprocher à ma race> eS
nous efmmes tous gaillards
f5 Jains comme
des poissons:je vous envoirai
par la premiere
sosievôtre extrait ba..
ptiftaireFlJ un pouvoir
de moy f5 de votre me
n de vous marier à t'()ô:" -
tre gré
s en'vous refera
vant al, nos(uccejjions dés
que nous ferons mortsjouhliois de : vous dire
que vo/1tre mere a une
bellef5 riche croix d'or
ou pendent six rubis
troisperlesfinesdegrand
prix; elle a aussi un fort
beau colier f5 des hraf
felets dambre
>
quiJont
les preftns de nôce que
rvotreajeule luifit lors
que je l'épousai, elle les
çonfèrve bien chèrement
pour en faire un-presènt
à evotre épouse ,
a qui
nous vous chargeons de
faire e5 redoubler quelque
joli compliment de
nôtre part. Jefuisvotre
fere es bon ami,
DE CAGANAC.
Le Gascon qui craignoit
que son pere n'eût
pas resprit de lui faire
unereponseequ"il pûtmotrer
en avoit une toute
preste de sa façon,si celle
qu'il reçut neutt pas
satisfait sa folle vanité:
mais il la trouva encore
plus à son gré que la
sienne, qu'il avoit déjà
fait voir & corriger par
son hte, railleur de
profession, & qui aassuré
que l'une valoit bien
l'autre. La reponse du
pere fut bientost communiquée
à l'oncle, qui
la trouva si singuliere&
si piaisante, qu'il pria le
Gascon de la lui laisser,
afin qu'il la montrât à
sa niece, & à ses proches
parens , qui s'en divertirent
en perfection avec
tous leurs amis: on ne
parla pendant plus d'un
mois dans Marseille que
de la lettre du pere Gascon,
que tout le monde
voulut voir &C copier;
on en parloit au fils avec
des éloges pour sa belle
famille, & pour toutes
les grandes demandes
qu'elle faisoit à Messieurs
de Braquenage. LeGascon
recevoit tout ce quon
lui disoit comme
choses qui lui eussent
esté fort deuës, & quoiqu'on
sçust qu'il n'estoit
que le fils d'un petit
marchand de drap, on
le traittoit ~néanmoins
en homme de qualité,
& avec des maniérés qui
acheverent de lui gâter
l'esprit : mais le peintre,
qui le recevoit toûjours
gracieusement, & qui
l'arrestoitquelquefois à
souper, se trouva embarrassé
dans le dénoue..
ment du pretendu mariage
de sa niece, que le
Gascon disoit en confidence
à tout le monde ne
dépendre plus que de
lui, d'autant qu'il avoic
mis la Demoiselle sur le
pied de le traiter autant
bien qu'it pouvoitl'esperer
d'une personne à
qui il feroit sa fortune,
& qui recevroitde grads
honneurs de son allince;
on redisoit à l'oncle &
à la niece les sotises ÔC
toutes les gasconades
qu'imaginoit de jour en
jour le pretendu futur;
& comme la matière en
étoit delicate, & extravagament
mise en oeuvre
par le Gascon, on
crut qu'il étoit necessaire
de finir cette comedie.
L'oncle pour y
parvenir ménagea un entretien
seul à seul avec
l'amant àquiilfit confidence
d'un bruit qui
couroit de sa niece, non
pas qu'il le crustcapable
d'un pareil attentat:mais
bien un Gentil-homme
que sa niece écoutoit
trop favorablement depuis
prés de deux ans.
LeGascon qui avoit toutes
les preuves de sa
continence avec laniece
du Peintre,se mordit le
doigt au recit de cette
confidence, & neanmoins
aprés un moment
de reflexion il se jetta
aux pieds de l'oncle en
le conjurant de ne pas
aprofondir un mystere
amoureux; le Gascon
s'imagina apparemment
que la niece mourant
d'envie de l'épouser auroit
eu l'adressede faire
courir ce faux bruit, &
il continua de supplier
l'oncle de ne point faire
d'éclat pour une bagatelle
: mais l'oncle, qui
avec une pareille fuposition
ne trouva point
l'interessé Gascon dégouté
de sa niecc, prit sur
le champ le parti de lui
défendrel'entrée de sa
maison, en lui disant
qu'il étoit resolu de laisfer
époufer à sa niece le
Gentil-homme dontelle
estoit en-testéè. Le Gascon
ne se tint pas pour
irrevocablement rcfufé,
& parut dés le lendemain
chez le peintre à
l'heure de son souper,
il se mit à table sans en
estre prié,&buteffron.
tement à la santé de la
belle qui ne pouvoit
plus S'ên dédire;la niece
qui étoit trés-sage sortit
de table dés qu'elle eut
entendu ce compliment,
& l'oncle, pour ôter abfolument
au Gascon
toutes ses folles pretentions,
le fit inviter dés
le lendemain à souper
chez lui, où il pria deux
de les amis de le venir
seconder pour mieux
jouër sa piece 5 illeur en
fit considence, & leur
dit qu'ils ne feroient
qu'imiter ce qu'on avoit
fait à Paris depuis trois
mois à l' homme verd.
On convint que la niece
ne feroit point du souper,
pour être en état de
parler gayment & à
coeur ouvert de ce que
le Gascon pretendoits'êtrepassé
entre elle & lui;
on se mit à table à l'heure
convenue, 84 on y
tint des propos à mettre
l'imagination du Gascon
en campagne > on lui
porta coup sur coup la
sante de sa maîtresse, &C
dés qu'on le vit pris de
vin, on lui en donna de
préparé dont l'effet fut
d'assoupir ses sens de
telle maniéré qu'on le
coucha sur un lit de repos,
où ilnesetouvient
point d'avoir été mis,ni
d'avoir été porté chez
lui, après qu'on lui eut
peint tout le visage en
rouge couleur de masque
de furie. Ne voila
que deux couleursusées
pour des amans importuns
& indiscrets
t &
tous ceux qui leur ressemblent
meritent au
moins de pareils traitemens.
Cetteavanture m'aété
envoyée par M. l¥-.¥¥
-1vouirgiu
TOut Larissacrûtrop
iegercment qu'un é-•
poux. de concert avec
sa n|s: -•
aimable: moitié,
avoit teint en verd
un galantehomme, qui les incommodait:
par lès frequentcs fie
très- importunés visites
, 8c
- par la liberté
qu'il prenoit tous les
jours de faire nombrea
leur table sans. t~t avoir
jamais été invité. Il efli
inutile de rapporter 1^
détail de cette fiétion,
où personnen'a varié J
ni change la moindres
circonstancepour larendre
encore plus croya
ble sur le comptede ce
luiauxdépens de quvJ
elle a été imaginée ; &t::
comme le public se dédit
rarement ,
l'homme
verd passe aujourd'hui
dans sescroniques pour
être parvenu, en se lavant
&frotanc bien tous
les jours, à n'être plus
que de couleur de verd
de Tourville;cesont encore
deux ou troisnuan*
ces vertes qu'ilfautqu'il
essuye pour se trouver à
sa couleur naturelle.
Un jeune &.très
tourdi Gascon n'en fera
pas quitte a meilleur
marché. On amande ici
qu'ilénoitd'Aire, ville,
& Evêché deGascogne.
&,' qu'étant arrivé sur Jai
fin du printemps, der-;
niér à Marseille en qualité
de jeune Peintre qui
voyageyiisymit en
testedefairelafortune
àlanieced'un Peintre,
qui est jolie
,
& qui a
vingt,foisplusde bien
que lui. Elleaperdu très
jeuneson pere & sa mci
re , &C a été élevée par
un oncle, quiest sontu^
teur,
teur, avecplusdesoin
que si elleeût été sa propre
fille. Lescomplimens
outrez 8c lesoffres
dé services à perte
de vue duGascon furent
d'abord reçues par
l'oncle, avec beaucoup
d'indifference. Les Provençaux,
trop prévenus
contre les Gascons, font
persuadez que tout l'univers
met de grandes
différences entre leurcarters&
ccl'uid'ullLatl
guedockien,d'un Ptri.
gourdin, d'un Gascon &
de tous leurs autres voisins
; semblables en cela
aux Normands & aux
Manceaux, qui quoy
qu'également fins, subtils&
c prévoyans, affectent
neanmoins d'avoir
en particulier de belles
qualitez, & de n'estre
jamais fuicts) a certains
défauts dont les quolibets
& mauvais proverbescaracterisent
également
les uns & les autres.
Le fcul nom de
Gascon mit donc en
garde lé Provençal, qui
ne prit pas pour argent
comptant les vingt mil
écus quele jeune Peintre
disoit que son pere
étoit fort en état de luy
donner s'il se presentoit
un partiquilui convinst.
Il avançoitautïi que sa
famille étoit alliée à toute
la noblessedeson pays;
que les ancestres avoient
blanchi auservicedu
Prince. Il ne manquoit
que des preuves &•des
titres a tout cela ;&,l'oncle,
quicomeriça$ecou->
ter avec plaisirlesrécits
romanesques quçle¡Ga(j
con faisoitdesesançêrres-
& de fafortune,affecta
de ne le contredire en
rien. Il nerebutadoncpoint
le dessein qu'ilavoit
d'epouser sa niece;
& pour rendre le roman
plus long & plus complçt,
ilfdpm#n4.a à l'amant
des lettres Se des
assurancesdp, ses parens quiprouvaientque là
recherche de-sa nièce
leur étoit agréable.
': Le
Gascon; fij^d'un pere-
CltJtar' .ptyscfçvi&.plusi
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bientost réponsesur l'avis^
u'U:lvy eivit.,4on-;
nétiqUi'iJIé^oit-defiri.ejrt»
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Uef &. , Jirés.-riche'Da-,
rfioUeJlejquiiherït^roiC:
encore d'un oncle, qui
le pressoit l'épée dans les
reins pour la conclusion
du mariage de sa niece ;
dont tout le pays de
Marseille jazoit, depuis
qu'il lui comptoit des
fleurettes. Le Gasconlogeoitchez
un hôte malin,
& qui nemanquoit
pas d'esprit > il lui confial'intrigile
de son mariage,
Se ils firent ensemble
la lettre qu'il écrivit
à son pere ; c'cft*
de lui qu'on a sçû ce
qu'elle contenoit:voici
la reponef du pere.
Vôtremere, vos quatre
freres toutesVQ$
fteurs craignent,comme, "Jnemam
foyezxtrvp )'ren,J"tIII/#
appas de,la belle que
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V0.ttsa'veT^anotre pàrtç
des filles richest belles
f5 de condition
-,
qui ne
demandentpas mieux.
%7\
que notre alliancei&si
nous gagnons le procès
de la demande que mes
'-la!cy'.culs font depuis prés
cent: ans àlamaifon
'-¡Braqucnagt.
, vous
IJtIW--¡t#Ji:oJfe- asix
vthmnaux ylmo*WMi*Q$r\W^ le droit de vosports)f5
ne> vousméfalhe^ pasa
qu'àconditionquelafille
que vous pÓurfùi'Vt'en
mariagefiitune grande
hmmre;e.t"rmnk.
aufifi
àu,et dans ses parens
9 tant paternels que maternels
ilny en a point
eu qui eurent des vices
de corps ou d'iffrit; car
parbleu on ne peut rien
reprocher à ma race> eS
nous efmmes tous gaillards
f5 Jains comme
des poissons:je vous envoirai
par la premiere
sosievôtre extrait ba..
ptiftaireFlJ un pouvoir
de moy f5 de votre me
n de vous marier à t'()ô:" -
tre gré
s en'vous refera
vant al, nos(uccejjions dés
que nous ferons mortsjouhliois de : vous dire
que vo/1tre mere a une
bellef5 riche croix d'or
ou pendent six rubis
troisperlesfinesdegrand
prix; elle a aussi un fort
beau colier f5 des hraf
felets dambre
>
quiJont
les preftns de nôce que
rvotreajeule luifit lors
que je l'épousai, elle les
çonfèrve bien chèrement
pour en faire un-presènt
à evotre épouse ,
a qui
nous vous chargeons de
faire e5 redoubler quelque
joli compliment de
nôtre part. Jefuisvotre
fere es bon ami,
DE CAGANAC.
Le Gascon qui craignoit
que son pere n'eût
pas resprit de lui faire
unereponseequ"il pûtmotrer
en avoit une toute
preste de sa façon,si celle
qu'il reçut neutt pas
satisfait sa folle vanité:
mais il la trouva encore
plus à son gré que la
sienne, qu'il avoit déjà
fait voir & corriger par
son hte, railleur de
profession, & qui aassuré
que l'une valoit bien
l'autre. La reponse du
pere fut bientost communiquée
à l'oncle, qui
la trouva si singuliere&
si piaisante, qu'il pria le
Gascon de la lui laisser,
afin qu'il la montrât à
sa niece, & à ses proches
parens , qui s'en divertirent
en perfection avec
tous leurs amis: on ne
parla pendant plus d'un
mois dans Marseille que
de la lettre du pere Gascon,
que tout le monde
voulut voir &C copier;
on en parloit au fils avec
des éloges pour sa belle
famille, & pour toutes
les grandes demandes
qu'elle faisoit à Messieurs
de Braquenage. LeGascon
recevoit tout ce quon
lui disoit comme
choses qui lui eussent
esté fort deuës, & quoiqu'on
sçust qu'il n'estoit
que le fils d'un petit
marchand de drap, on
le traittoit ~néanmoins
en homme de qualité,
& avec des maniérés qui
acheverent de lui gâter
l'esprit : mais le peintre,
qui le recevoit toûjours
gracieusement, & qui
l'arrestoitquelquefois à
souper, se trouva embarrassé
dans le dénoue..
ment du pretendu mariage
de sa niece, que le
Gascon disoit en confidence
à tout le monde ne
dépendre plus que de
lui, d'autant qu'il avoic
mis la Demoiselle sur le
pied de le traiter autant
bien qu'it pouvoitl'esperer
d'une personne à
qui il feroit sa fortune,
& qui recevroitde grads
honneurs de son allince;
on redisoit à l'oncle &
à la niece les sotises ÔC
toutes les gasconades
qu'imaginoit de jour en
jour le pretendu futur;
& comme la matière en
étoit delicate, & extravagament
mise en oeuvre
par le Gascon, on
crut qu'il étoit necessaire
de finir cette comedie.
L'oncle pour y
parvenir ménagea un entretien
seul à seul avec
l'amant àquiilfit confidence
d'un bruit qui
couroit de sa niece, non
pas qu'il le crustcapable
d'un pareil attentat:mais
bien un Gentil-homme
que sa niece écoutoit
trop favorablement depuis
prés de deux ans.
LeGascon qui avoit toutes
les preuves de sa
continence avec laniece
du Peintre,se mordit le
doigt au recit de cette
confidence, & neanmoins
aprés un moment
de reflexion il se jetta
aux pieds de l'oncle en
le conjurant de ne pas
aprofondir un mystere
amoureux; le Gascon
s'imagina apparemment
que la niece mourant
d'envie de l'épouser auroit
eu l'adressede faire
courir ce faux bruit, &
il continua de supplier
l'oncle de ne point faire
d'éclat pour une bagatelle
: mais l'oncle, qui
avec une pareille fuposition
ne trouva point
l'interessé Gascon dégouté
de sa niecc, prit sur
le champ le parti de lui
défendrel'entrée de sa
maison, en lui disant
qu'il étoit resolu de laisfer
époufer à sa niece le
Gentil-homme dontelle
estoit en-testéè. Le Gascon
ne se tint pas pour
irrevocablement rcfufé,
& parut dés le lendemain
chez le peintre à
l'heure de son souper,
il se mit à table sans en
estre prié,&buteffron.
tement à la santé de la
belle qui ne pouvoit
plus S'ên dédire;la niece
qui étoit trés-sage sortit
de table dés qu'elle eut
entendu ce compliment,
& l'oncle, pour ôter abfolument
au Gascon
toutes ses folles pretentions,
le fit inviter dés
le lendemain à souper
chez lui, où il pria deux
de les amis de le venir
seconder pour mieux
jouër sa piece 5 illeur en
fit considence, & leur
dit qu'ils ne feroient
qu'imiter ce qu'on avoit
fait à Paris depuis trois
mois à l' homme verd.
On convint que la niece
ne feroit point du souper,
pour être en état de
parler gayment & à
coeur ouvert de ce que
le Gascon pretendoits'êtrepassé
entre elle & lui;
on se mit à table à l'heure
convenue, 84 on y
tint des propos à mettre
l'imagination du Gascon
en campagne > on lui
porta coup sur coup la
sante de sa maîtresse, &C
dés qu'on le vit pris de
vin, on lui en donna de
préparé dont l'effet fut
d'assoupir ses sens de
telle maniéré qu'on le
coucha sur un lit de repos,
où ilnesetouvient
point d'avoir été mis,ni
d'avoir été porté chez
lui, après qu'on lui eut
peint tout le visage en
rouge couleur de masque
de furie. Ne voila
que deux couleursusées
pour des amans importuns
& indiscrets
t &
tous ceux qui leur ressemblent
meritent au
moins de pareils traitemens.
Cetteavanture m'aété
envoyée par M. l¥-.¥¥
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Résumé : L'HOMME ROUGE. Nouvelle Metamorphose.
Le texte présente deux anecdotes distinctes. La première raconte l'histoire d'un homme qui se teint en vert pour se débarrasser d'un importun. Après s'être lavé et frotté quotidiennement, il parvient à retrouver une couleur de peau plus naturelle, bien que quelques nuances vertes subsistent encore. La seconde anecdote met en scène un jeune Gascon, peintre ambitieux, qui arrive à Marseille dans l'espoir d'épouser une jeune femme riche et belle, élevée par son oncle. Malgré les préjugés des Provençaux contre les Gascons, le jeune homme insiste sur sa richesse et sa noblesse. L'oncle, amusé par les récits romantiques du Gascon, ne le contredit pas et laisse croire que le mariage est possible. Encouragé, le Gascon écrit à son père pour obtenir son consentement. La réponse du père, exagérant la richesse et la noblesse de la famille, est communiquée à l'oncle et à la nièce, qui s'en divertissent. Flatté, le Gascon se comporte de plus en plus arrogamment. Pour mettre fin à cette situation, l'oncle organise un souper où il invite des amis pour jouer une pièce similaire à celle jouée à Paris contre l'homme vert. Lors du souper, ils font boire au Gascon du vin préparé qui l'endort. Pendant son sommeil, ils lui peignent le visage en rouge. À son réveil, le Gascon ne comprend pas ce qui lui est arrivé et est ainsi dissuadé de poursuivre ses avances.
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3719
p. 46-50
Le Pater noster Chinois expliqué litteralement, avec le chant.
Début :
ut la la la Tsaï thiene gngo ten Etre Ciel [...]
Mots clefs :
Pater, Chanson, Chant, Chinois, Dictionnaire, Difficulté, Tentation, Nourriture
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texteReconnaissance textuelle : Le Pater noster Chinois expliqué litteralement, avec le chant.
Le Pater nosterChinoisexpliquelittéralementy
avec
lechaitt.
ut la la la
Tfai thiene gngo ten
Etre Ciel moy pluficurs
la fol la la
foa thé) gngo ten
pere qui,moy plusieurs
la la sa la
yuen eu min kiene
desirer coy nom manifeste
sol ut la sa sol.
cpin. Eu quoi lirie ke.
saint. Toyroyaume arriver.
ut la sa fol la
Eu tchy tchin hin u
Toy volonté être faite à
sol sa la la fol la
ty, iuuthien (yen.)Gngo
terre,comme au Ciel. Moy
la la sol, la
ten ouan eu,kine
plusieurs esperer roy prela
la fol la g1 u gngo,gngo
fentjour donner moy, moy
sa la fol
gi uyon lian.
jour employer nourriture.
la la la fol
Eu mien gngo tfai,
Toypardonner moy detc
sa la la sol ,
ju gngo y çlien
comme moy aussi pardonla
la la fol
fou gngo tchaï tehé.
ner, portermoy detes qui.
ut lala foi
-
You pou gngo 1m
De plus nonmoy permetut
la la fol
hiene uyiou kane.
tre tomber en tentation.
la la la sa la
Naï kiou rgngo u huon.
Et délivrer moy de mal.
fol
gngo.
Amen.
Ces quatre exemples {ont
fiiffifans pour faire comprendre
la difficulté qu'il y
auroit d'entendre la langue
des Chinois avec le seul secours
d'un Dictionaire, &
la facilité d'y faire des équivoques,
par le défaut des
liaiibns qui se trouvent dans
les autres langues. Il ne
faut, pour en être convaincu,
quejetter les yeux
sur la première Chanson,
dont les seu les paroles ne
déterminent pas certainement
le sens précis) ces paroles
étant susceptibles de
quantité de sens differens
qui n'ont point de rapport
à unemême chose. J'efpere
au restedonner dans
quelque temps lechant des
trois Chansons, dont le premier
est Tartare, & les
deux autres Chinois) de
même que celui du Ptter
noster.
avec
lechaitt.
ut la la la
Tfai thiene gngo ten
Etre Ciel moy pluficurs
la fol la la
foa thé) gngo ten
pere qui,moy plusieurs
la la sa la
yuen eu min kiene
desirer coy nom manifeste
sol ut la sa sol.
cpin. Eu quoi lirie ke.
saint. Toyroyaume arriver.
ut la sa fol la
Eu tchy tchin hin u
Toy volonté être faite à
sol sa la la fol la
ty, iuuthien (yen.)Gngo
terre,comme au Ciel. Moy
la la sol, la
ten ouan eu,kine
plusieurs esperer roy prela
la fol la g1 u gngo,gngo
fentjour donner moy, moy
sa la fol
gi uyon lian.
jour employer nourriture.
la la la fol
Eu mien gngo tfai,
Toypardonner moy detc
sa la la sol ,
ju gngo y çlien
comme moy aussi pardonla
la la fol
fou gngo tchaï tehé.
ner, portermoy detes qui.
ut lala foi
-
You pou gngo 1m
De plus nonmoy permetut
la la fol
hiene uyiou kane.
tre tomber en tentation.
la la la sa la
Naï kiou rgngo u huon.
Et délivrer moy de mal.
fol
gngo.
Amen.
Ces quatre exemples {ont
fiiffifans pour faire comprendre
la difficulté qu'il y
auroit d'entendre la langue
des Chinois avec le seul secours
d'un Dictionaire, &
la facilité d'y faire des équivoques,
par le défaut des
liaiibns qui se trouvent dans
les autres langues. Il ne
faut, pour en être convaincu,
quejetter les yeux
sur la première Chanson,
dont les seu les paroles ne
déterminent pas certainement
le sens précis) ces paroles
étant susceptibles de
quantité de sens differens
qui n'ont point de rapport
à unemême chose. J'efpere
au restedonner dans
quelque temps lechant des
trois Chansons, dont le premier
est Tartare, & les
deux autres Chinois) de
même que celui du Ptter
noster.
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Résumé : Le Pater noster Chinois expliqué litteralement, avec le chant.
Le texte présente une traduction du Pater Noster en chinois, accompagnée d'indications phonétiques pour chaque mot. Il met en lumière les difficultés de compréhension de la langue chinoise, notamment l'absence de liaisons entre les mots, ce qui peut créer des équivoques et rendre le sens précis des phrases incertain. Par exemple, la première chanson mentionnée illustre cette difficulté, car ses paroles peuvent avoir plusieurs sens différents sans rapport entre eux. L'auteur prévoit de publier ultérieurement les traductions de trois chansons, dont une en tartare et deux en chinois, ainsi que celle du Pater Noster.
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3720
p. 51-53
Poudre specifique pour toutes sortes de fievres intermittentes, preparée par ordre du Roy.
Début :
Sa Majesté desirant que ses sujets puissent profiter d'un [...]
Mots clefs :
Remède, Fièvres intermittentes, Épreuves, distribution
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Poudre specifique pour toutes sortes de fievres intermittentes, preparée par ordre du Roy.
PoudrefPecjfique pour toutes
fortes de ifèvres intermittentes)
preparte par ordre
du cry.
Sa Majestédesîrant que
ses Cujets puissent profiter
d'un Remede specifîque qui
guerit sans retour, en trois
pdreises au plus,toutes fortes
fievres intermirrentes,
pourveu qu'elles ne soient
pas causées par le vice de
quelques parties principales
, dont Elle a fait faire
des épreuves innombrables
depuis plus d'un an, qui
ont été approuvées parM.
Fagon son premier Medecin
; le Roy a ordonné qu'-
on en preparât une assez
grande quantité pour être
distribuée au public, & afin
que tout le monde en puisse
joüir, le prix a été fixé à
dix fols la prise; ce qui est
à peu prés ce quelle coûte
à préparer. Dans chaque
paquet il y en a trois prises
pour trente fols, envelopées
separément, avec un
imprimé qui en enseigne
l'usage: le tout est timbré
des armes du Roy, pour en
empêcher la faIfification.
Cette poudre est incorruptible,
& ne perd jamais sa
vertu.
Le Bureau généralpour sa
difiribution est établia Paris
ruë de la Monoye> au coin de
la rué Betify,*vis àvisPH-ôtel
de MontbaXen , au Nom
de Jejusy chez le Sieur Viguier
Marchand ya qui ilfaut
s'adrefer ponr en avoir.
fortes de ifèvres intermittentes)
preparte par ordre
du cry.
Sa Majestédesîrant que
ses Cujets puissent profiter
d'un Remede specifîque qui
guerit sans retour, en trois
pdreises au plus,toutes fortes
fievres intermirrentes,
pourveu qu'elles ne soient
pas causées par le vice de
quelques parties principales
, dont Elle a fait faire
des épreuves innombrables
depuis plus d'un an, qui
ont été approuvées parM.
Fagon son premier Medecin
; le Roy a ordonné qu'-
on en preparât une assez
grande quantité pour être
distribuée au public, & afin
que tout le monde en puisse
joüir, le prix a été fixé à
dix fols la prise; ce qui est
à peu prés ce quelle coûte
à préparer. Dans chaque
paquet il y en a trois prises
pour trente fols, envelopées
separément, avec un
imprimé qui en enseigne
l'usage: le tout est timbré
des armes du Roy, pour en
empêcher la faIfification.
Cette poudre est incorruptible,
& ne perd jamais sa
vertu.
Le Bureau généralpour sa
difiribution est établia Paris
ruë de la Monoye> au coin de
la rué Betify,*vis àvisPH-ôtel
de MontbaXen , au Nom
de Jejusy chez le Sieur Viguier
Marchand ya qui ilfaut
s'adrefer ponr en avoir.
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Résumé : Poudre specifique pour toutes sortes de fievres intermittentes, preparée par ordre du Roy.
Le texte décrit une poudre destinée à traiter les fortes fièvres intermittentes, préparée par ordre du roi. Cette poudre, approuvée par Monsieur Fagon, le premier médecin du roi, est censée guérir en trois prises maximum, à condition que les fièvres ne soient pas causées par des problèmes dans des parties principales du corps. Une grande quantité de cette poudre a été préparée pour être distribuée au public. Le prix est fixé à dix sols par prise, soit trente sols pour un paquet contenant trois prises. Chaque paquet est enveloppé séparément avec un imprimé expliquant l'usage et est timbré des armes du roi pour éviter la falsification. La poudre est incorruptible et conserve toujours son efficacité. La distribution se fait à Paris, rue de la Monoye, au coin de la rue Bétisy, en face de l'Hôtel de Montbazon, chez le Sieur Viguier, marchand.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3721
p. 54-56
Parodie de la premiere Enigme du mois de Septembre, dont le mot est l'ombre.
Début :
L'ombre est de la lumiere une assez laide fille, [...]
Mots clefs :
Ombre, Lumière, Cadran, Amoureux, Aiguille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de la premiere Enigme du mois de Septembre, dont le mot est l'ombre.
Parodie de la premiere
Enigme du mois de
Septembre, dont le
mot est l'ombre.
L'ombreefi de la lumiere
une assèZ,laidejille
3 Sans ourler:J coudre ni
broder>
Elle fiait d'un quadran
rendre utile l'éguille
A ceux qui fixement
veulent la regarder.
Gens reglet prennent
foin d'obfermer ma
conduite:
Rende-ousamoureux
rutent pourtant a
lafuite.
D'aucuns regards que
ton jette sur
moy
Souvent tafPea d'une
ombre a causé de
l'efroj.
L'ombre dfftne mais
elle ne ne sçauroit
peindre:
MaisJansteinture eSi
-
ffait
teindre.V
Enigme du mois de
Septembre, dont le
mot est l'ombre.
L'ombreefi de la lumiere
une assèZ,laidejille
3 Sans ourler:J coudre ni
broder>
Elle fiait d'un quadran
rendre utile l'éguille
A ceux qui fixement
veulent la regarder.
Gens reglet prennent
foin d'obfermer ma
conduite:
Rende-ousamoureux
rutent pourtant a
lafuite.
D'aucuns regards que
ton jette sur
moy
Souvent tafPea d'une
ombre a causé de
l'efroj.
L'ombre dfftne mais
elle ne ne sçauroit
peindre:
MaisJansteinture eSi
-
ffait
teindre.V
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Résumé : Parodie de la premiere Enigme du mois de Septembre, dont le mot est l'ombre.
Le texte décrit une énigme intitulée 'Parodie de la première Enigme du mois de Septembre, dont le mot est l'ombre.' L'ombre est présentée comme l'ombre de la lumière, une 'assèZ laide jille' qui ne nécessite pas de modifications. Elle peut rendre utile une aiguille pour ceux qui la fixent. Les gens ordinaires ne l'observent pas, mais ceux qui le font tombent amoureux et cherchent à fuir. L'ombre effraie et ne peut être peinte, mais elle peut teindre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3722
p. 56-57
Parodie de la seconde Enigme, dont le mot est la grenade.
Début :
Mere de mille grains qu'un pere arbre me donne, [...]
Mots clefs :
Grenade, Grains, Arbre, Douceur, Âpreté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de la seconde Enigme, dont le mot est la grenade.
Parodie de la iecondcj
Enigme, dont le mot
est la grcntadta.
Merc de mille grains:
quunperearbre ) x
1 me donne,
En les mettant au jour
je hrûle.jefr;fJô,!ne_
On voit commerubis
bn.llêtce fruit d'aur -,
topne.. -
Si ton trouve dans mon humeur
Quelquefois l'âpretéj
quelquefois la douceur
De l'éducation quelquefoiscejilafaute.
Entre les meres du caneton
Celle quimenourritnesi
ni baffe ni haute.
Vne. cité porte mon nom.
Enigme, dont le mot
est la grcntadta.
Merc de mille grains:
quunperearbre ) x
1 me donne,
En les mettant au jour
je hrûle.jefr;fJô,!ne_
On voit commerubis
bn.llêtce fruit d'aur -,
topne.. -
Si ton trouve dans mon humeur
Quelquefois l'âpretéj
quelquefois la douceur
De l'éducation quelquefoiscejilafaute.
Entre les meres du caneton
Celle quimenourritnesi
ni baffe ni haute.
Vne. cité porte mon nom.
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3725
p. 63-69
Réponse à l'auteur de la critique sur la nouvelle preuve de Multiplication par 11, insérée dans le Mercure de Paris en Septembre 1713. page 112.
Début :
Le memoire en question se trouve dans le Mercure de [...]
Mots clefs :
Critique, Multiplication, Preuve, Mémoire, Arithmétique, Opérations, Savants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réponse à l'auteur de la critique sur la nouvelle preuve de Multiplication par 11, insérée dans le Mercure de Paris en Septembre 1713. page 112.
Riponfe à l'auteur de la critiquesur
la nouvelle preuve
de Multiplication par 11,
inferee dans le Mercure de
Paris en Septembre 17i 3.
page m.
* Le memoire en question
se trouve dans le Mercure
de Mars 1713. page 49. L'auteur
de la critique pretend
trois choses
: la premiere,
que l'auteur de la preuve
de Il a eu en vûe de faire
tomber l'ancienne preuve
de 9 ;
la feconde, que la
nouvelle preuve de II cft
beaucoup plus difficile à
pratiquer, que de recommencer
la Multiplication:
la troisiéme,que cette preuve
ne devoir pas être inferée
dans le Mercure de Paris.
Nous allons faire voir
qu'il sest trompé abfolument
sur ces trois chefs
sans pretendre rien rabat-,
tre de sa capacité. Pour être
persuadé qu'il est dans l'er--
reur sur le premier chef,
il ne faut que lire ce que
je dis à la page 101, sur la
preuve de 9. Le voici. (Pour
rendre
rendre donc cette preuve
plus fidelle du double,je
me fers de la preuve de 11j)
& à la page 56. & 57-Ravoir
: (je dis que la certitude
de la preuve est double,
de ce qu'elle feroit, si
je n'avois fait que la preuve
de9}) & encore page 68.
&69. où je dis: (Ce qui demande
deux fois plus de
coups, pour faire paroîtfç
la preuve de nfallacieuse.,
compriiè celle de 9, que
pour celle de 9 ou de11
toute feule.) Ces trois j>a£-
fagesfont plus que suffisans,
pour faire voir que bien
loin de vouloirdetraire la
preuve de 9 par celle de 11, je n',ai au co.ntraire invente,
celle-ci, que pour rétablir
l'usage de celle de 9 :&
cela d'autant plus que je
reconnois que ces deux
ne sçauroient fubfifler l'une
sans l'autre. Voyons maintenant
si nôtre critique est
mieux fondé surlefécond
chef. Pour cet effet il ne
s'agit que d'examiner s'il
est plus court de multiplier
une feconde fois (73904)
par( 50871 ) que de mettre
la preuve de 9 & celle de
II en usage, & sans avoir
égard aux zeros & à l'unité
qui Ce trouvent dans ces
deux nombres, ce qui est
un hazard,considerons que
la multiplication feule de
ces deux nombres demande
déja25. opérations, qu'ensuite l'addition des
cinq produits en demande
encore vingt-cinq autres,
ce qui fait cinquante opérations
en tout, comme
chacun peut le voir en faisant
foy-même la multiplication
de ces deux nombres.
Considerons aussi que
pour faire la preuve de Il
le preparatif sur les lieux
pairs des introduisans&du
produit ne demande que neuf operations, lequel
preparatif étant fait, la
preuve de li. ne demande
au resteque dix opérations
sur les produifans & neuf
sur le produit; de même
quela preuve de 9,ce qui
fait 38 pour lest. qui avec
les 9du prepatatif ne sont
que 47 en tout; c'est à dire3
de moins que la premiere
preuve, à quoy il faut adjoûter
que dans ces 47. operations
,il n'y a que deux
feules multiplications, au
lieu que dans la premiere
preuve ily ena 15 ,ce qui
rend la nouvelle preuve
considerablement plus aisée.
Quant au troisieme
chef,l'auteur de la critique
s'est mis lui-même dans son
tort, en la faisant imprimer
dans le Mercure de Paris,
& non pas dans le Journal
des Sçavans.
la nouvelle preuve
de Multiplication par 11,
inferee dans le Mercure de
Paris en Septembre 17i 3.
page m.
* Le memoire en question
se trouve dans le Mercure
de Mars 1713. page 49. L'auteur
de la critique pretend
trois choses
: la premiere,
que l'auteur de la preuve
de Il a eu en vûe de faire
tomber l'ancienne preuve
de 9 ;
la feconde, que la
nouvelle preuve de II cft
beaucoup plus difficile à
pratiquer, que de recommencer
la Multiplication:
la troisiéme,que cette preuve
ne devoir pas être inferée
dans le Mercure de Paris.
Nous allons faire voir
qu'il sest trompé abfolument
sur ces trois chefs
sans pretendre rien rabat-,
tre de sa capacité. Pour être
persuadé qu'il est dans l'er--
reur sur le premier chef,
il ne faut que lire ce que
je dis à la page 101, sur la
preuve de 9. Le voici. (Pour
rendre
rendre donc cette preuve
plus fidelle du double,je
me fers de la preuve de 11j)
& à la page 56. & 57-Ravoir
: (je dis que la certitude
de la preuve est double,
de ce qu'elle feroit, si
je n'avois fait que la preuve
de9}) & encore page 68.
&69. où je dis: (Ce qui demande
deux fois plus de
coups, pour faire paroîtfç
la preuve de nfallacieuse.,
compriiè celle de 9, que
pour celle de 9 ou de11
toute feule.) Ces trois j>a£-
fagesfont plus que suffisans,
pour faire voir que bien
loin de vouloirdetraire la
preuve de 9 par celle de 11, je n',ai au co.ntraire invente,
celle-ci, que pour rétablir
l'usage de celle de 9 :&
cela d'autant plus que je
reconnois que ces deux
ne sçauroient fubfifler l'une
sans l'autre. Voyons maintenant
si nôtre critique est
mieux fondé surlefécond
chef. Pour cet effet il ne
s'agit que d'examiner s'il
est plus court de multiplier
une feconde fois (73904)
par( 50871 ) que de mettre
la preuve de 9 & celle de
II en usage, & sans avoir
égard aux zeros & à l'unité
qui Ce trouvent dans ces
deux nombres, ce qui est
un hazard,considerons que
la multiplication feule de
ces deux nombres demande
déja25. opérations, qu'ensuite l'addition des
cinq produits en demande
encore vingt-cinq autres,
ce qui fait cinquante opérations
en tout, comme
chacun peut le voir en faisant
foy-même la multiplication
de ces deux nombres.
Considerons aussi que
pour faire la preuve de Il
le preparatif sur les lieux
pairs des introduisans&du
produit ne demande que neuf operations, lequel
preparatif étant fait, la
preuve de li. ne demande
au resteque dix opérations
sur les produifans & neuf
sur le produit; de même
quela preuve de 9,ce qui
fait 38 pour lest. qui avec
les 9du prepatatif ne sont
que 47 en tout; c'est à dire3
de moins que la premiere
preuve, à quoy il faut adjoûter
que dans ces 47. operations
,il n'y a que deux
feules multiplications, au
lieu que dans la premiere
preuve ily ena 15 ,ce qui
rend la nouvelle preuve
considerablement plus aisée.
Quant au troisieme
chef,l'auteur de la critique
s'est mis lui-même dans son
tort, en la faisant imprimer
dans le Mercure de Paris,
& non pas dans le Journal
des Sçavans.
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Résumé : Réponse à l'auteur de la critique sur la nouvelle preuve de Multiplication par 11, insérée dans le Mercure de Paris en Septembre 1713. page 112.
En septembre 1713, une critique publiée dans le Mercure de Paris a contesté une nouvelle preuve de multiplication par 11. La critique avançait trois points : la nouvelle preuve visait à discréditer l'ancienne preuve de 9, elle était plus difficile à pratiquer que la multiplication elle-même, et elle ne devrait pas être publiée dans le Mercure de Paris. L'auteur de la réponse réfute ces critiques en expliquant que la nouvelle preuve de 11 a été conçue pour renforcer l'ancienne preuve de 9, les deux preuves étant complémentaires et nécessaires l'une à l'autre. Il démontre également que la nouvelle preuve est plus efficace et moins complexe que la multiplication directe. Enfin, il souligne que la critique elle-même a été publiée dans le Mercure de France, contredisant ainsi son propre argument.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3726
p. 70-72
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de S. André de Vienne [...]
Mots clefs :
Abbaye, Dons, Roi, Nominations, Religieux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DV ROY.
LeRoyadonnel'Abbaye
de S. André de Vienne à
l'Evêque de Sinope, suffragant
de Lion.
L'Abbaye de Thouars à
l'Abbé Gould.
- L'Abbaye de Montaulieu
à l'Abbé du Lordat.
L'Abbaye des Préaux à
la Dame de Montbazon.
L'Abbaye de Bonlieu à
la Dame de Saillans.
L'Abbaye de Saint Honoré
de Tarascon à la
Dame de Breffieu.
Et le Prieuré de Pommier
Aigre à l'Abbé Babin
Grand-Vicaire d'Angers.
Dans le Mercure du
mois de Septembre dernier
l'on a obmis de dire
que MessireClaude le
Doulx de Melleville
Maître , des Requêtes
fut nommé , par Sa Majesté
,
lors du siege de la
Rochelle, pour faire
l'accord avec les Rcligionnaires,
& apporta
au Roy la ratification
du Traitédepaix;àson
retour il futConseiller
d'Etat, fit alliance d'Anne
le Doulx de Melleville
sa filleavec M. de
Montenay
,
d'une ancienne
Maison de Normandie
,& parentdeM.
de Longueville.
LeRoyadonnel'Abbaye
de S. André de Vienne à
l'Evêque de Sinope, suffragant
de Lion.
L'Abbaye de Thouars à
l'Abbé Gould.
- L'Abbaye de Montaulieu
à l'Abbé du Lordat.
L'Abbaye des Préaux à
la Dame de Montbazon.
L'Abbaye de Bonlieu à
la Dame de Saillans.
L'Abbaye de Saint Honoré
de Tarascon à la
Dame de Breffieu.
Et le Prieuré de Pommier
Aigre à l'Abbé Babin
Grand-Vicaire d'Angers.
Dans le Mercure du
mois de Septembre dernier
l'on a obmis de dire
que MessireClaude le
Doulx de Melleville
Maître , des Requêtes
fut nommé , par Sa Majesté
,
lors du siege de la
Rochelle, pour faire
l'accord avec les Rcligionnaires,
& apporta
au Roy la ratification
du Traitédepaix;àson
retour il futConseiller
d'Etat, fit alliance d'Anne
le Doulx de Melleville
sa filleavec M. de
Montenay
,
d'une ancienne
Maison de Normandie
,& parentdeM.
de Longueville.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le roi a fait plusieurs donations d'abbayes et de prieurés, notamment l'Abbaye de Saint-André de Vienne à l'Évêque de Sinope et le Prieuré de Pommier Aigre à l'Abbé Babin. Messire Claude le Doulx de Melleville a négocié un traité de paix à La Rochelle et a été nommé Conseiller d'État. Il a arrangé le mariage de sa fille Anne avec M. de Montenay.
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3727
p. 73-77
SUR LA PAIX.
Début :
Dansez, Bergers, sous ces ombrages, [...]
Mots clefs :
Bergers, Paix, Chansons, Jouissance, Troupeaux, Plaisirs, Bocages
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texteReconnaissance textuelle : SUR LA PAIX.
DAnsè Bergers,fous
cesombrages
Chantez, les douceurs de laPaix-,
Elle revient dans ces
bocages>
Elle ua comblernosJouhaits.
Preparez.., vos douces
musèttes
EnfleZ > ruos tendres cha~
tumeAuX
Que l'écho de vos chan-
Jonettes
Fajfe -retentir ces hameaux.
Buvons, fermons nos
bergeries,
Ouvrons nos caver.,nos
celliers
3 Comme l'eaucouleences
prairiess
Que levin coule en nos
-goziers,
NioslJarmes ri.Jontpas été,
vatnes
Le Cielfè rend a nos
jfoupirs:
Ne nous fbwvenons de
nos peines
Quepourmieuxgoûter
nos plaisirs.
CultiveZ. déformais
tranquiles,
Et nos vergers 3
eS vos
guerets5
Vous joüirez, des biens
utiles
Et de Bacchus f5 de
Cerés.
Ne craignez, plus que
par Bellonne
Aumeurtre, aupillage
animé,
Vennemi ravage , ou
moissonne
Le champ que vous aurez,
ftmé.
Le bruit eJ' la fureur
des armes
Ne menacent plus ces
coIl teaux5
Jeunes Bergeressàns allarmes
ConduiseZvosnombreux
trouPeaux.
Il nest plus de guerres
cruelles,
Pour eux ne craigneZ
que les loups3
Et pour 'Vous que les
infidelles Les indiscrets ,f5 les
jaloux,
cesombrages
Chantez, les douceurs de laPaix-,
Elle revient dans ces
bocages>
Elle ua comblernosJouhaits.
Preparez.., vos douces
musèttes
EnfleZ > ruos tendres cha~
tumeAuX
Que l'écho de vos chan-
Jonettes
Fajfe -retentir ces hameaux.
Buvons, fermons nos
bergeries,
Ouvrons nos caver.,nos
celliers
3 Comme l'eaucouleences
prairiess
Que levin coule en nos
-goziers,
NioslJarmes ri.Jontpas été,
vatnes
Le Cielfè rend a nos
jfoupirs:
Ne nous fbwvenons de
nos peines
Quepourmieuxgoûter
nos plaisirs.
CultiveZ. déformais
tranquiles,
Et nos vergers 3
eS vos
guerets5
Vous joüirez, des biens
utiles
Et de Bacchus f5 de
Cerés.
Ne craignez, plus que
par Bellonne
Aumeurtre, aupillage
animé,
Vennemi ravage , ou
moissonne
Le champ que vous aurez,
ftmé.
Le bruit eJ' la fureur
des armes
Ne menacent plus ces
coIl teaux5
Jeunes Bergeressàns allarmes
ConduiseZvosnombreux
trouPeaux.
Il nest plus de guerres
cruelles,
Pour eux ne craigneZ
que les loups3
Et pour 'Vous que les
infidelles Les indiscrets ,f5 les
jaloux,
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Résumé : SUR LA PAIX.
Le poème célèbre le retour de la paix dans les campagnes. Il invite les bergers à chanter les douceurs de la paix revenue et à préparer leurs musettes pour que l'écho de leurs chants résonne dans les hameaux. Le texte encourage à profiter des plaisirs de la vie, à cultiver les vergers et les champs, et à jouir des bienfaits de Bacchus et de Cérès. Les menaces de guerre et de pillage sont désormais écartées, permettant aux jeunes bergères de conduire leurs troupeaux sans crainte. Les seuls dangers restants sont les loups pour les troupeaux et les indiscrets, les infidèles et les jaloux pour les bergères.
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3728
p. 78-79
A Fontainebleau le 4. Octobre.
Début :
Il est arrivé aujourd'hui un Courrier de M. le Maréchal de [...]
Mots clefs :
Courrier, Fontainebleau, Fribourg, Tranchée, Artillerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A Fontainebleau le 4. Octobre.
A Fontainebleau le 4.
Délabre.
Il est arrivé aujourd'hui
un Courier de M. le Maréchal
de Villars, parti du
camp devant Fribourg le
premier de ce mois.
La tranchée a été ouverte
à la ville & au fort
de saint Pierre à la hauteur,
lanuit du 30. du passé au 1.
on l'a poussée à la
-
villeà
dix-huit toises prés de la
palissade du chemin couvert
du front de l'attaque,
& à cent vingt toises de
l'arraque du Château.
Il n'y a eu aux deux
attaques que trente ou
quarante hommes tuez ou
blessez
: il étoit déja arrive
quelques pieces de canon
de Brisack, tout le reste
de l'équipage de l'artillerie
étoit en marche; les uns
disent que la garnison n'est
composée que de quatorze
bataillons, d'autres disent
de dix-sept.
Délabre.
Il est arrivé aujourd'hui
un Courier de M. le Maréchal
de Villars, parti du
camp devant Fribourg le
premier de ce mois.
La tranchée a été ouverte
à la ville & au fort
de saint Pierre à la hauteur,
lanuit du 30. du passé au 1.
on l'a poussée à la
-
villeà
dix-huit toises prés de la
palissade du chemin couvert
du front de l'attaque,
& à cent vingt toises de
l'arraque du Château.
Il n'y a eu aux deux
attaques que trente ou
quarante hommes tuez ou
blessez
: il étoit déja arrive
quelques pieces de canon
de Brisack, tout le reste
de l'équipage de l'artillerie
étoit en marche; les uns
disent que la garnison n'est
composée que de quatorze
bataillons, d'autres disent
de dix-sept.
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Résumé : A Fontainebleau le 4. Octobre.
Le 4 août, un courrier du maréchal de Villars a rapporté que les troupes françaises ont ouvert une tranchée devant Fribourg la nuit du 30 juillet au 1er août. Cette tranchée a avancé près de la palissade et du château, causant trente à quarante victimes. Des canons de Brisach étaient arrivés, et l'artillerie était en route. La composition de la garnison est incertaine, entre quatorze et dix-sept bataillons.
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3729
p. 80-83
Extrait d'une lettre du camp devant Fribourg ce 9. Octobre.
Début :
Les ennemis sortirent avant hier à la pointe du jour [...]
Mots clefs :
Grenadiers, Fribourg, Marquis de Nangis
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une lettre du camp devant Fribourg ce 9. Octobre.
Extrait d'une lettre du camp
devant Fribourg ce 9.
Oflobre.
Les ennemis sortirent
avant hier à la pointe du
jour sur la droite de nôtre
tranchée, M. le Marquis
de Nangis qui y commandoit
les voyant venir fit
retirer tous les travailleurs,
disposa promptement ses
troupes, & fitun sigran
feu qu'ils n'oserent venir
jusquau boyau,& se retirerent.
M. de Nangis fit sortir
en même temps les grenadiers
d'Issenghien & de
Royal Roussillon,commandez
par M. de Chimene
Colonel, & Meilleurs de
Mas & de l'Ile Capitaines,
qui pousserent les ennemis
jusques dans les palissades.
M. de Nangis se louë fort
de ces Meilleurs.
Nos fappes sont de cette
nuit sur les glacis même de
la nuit derniere, & nous
esperons d'attaquer bientôt
une lunette & le chemin
couvert. Les ennemis
firent hier une sortie assez
violente à l'attaque du Château
:
Ils prirent nôtresappe
gauche à revers ayant
de bouche par derriere
leurs redoutes, les trois
Compagnies de Grenadiers
qui étoient à cette tête
n'ont pu resister long-tems
maigré lcui grand urage,
ils ont été obligez de se
retirer jusqu'a la croisée
des deux sappes,les ennemis
nous ont dérange pendant
ce temps-là quelques
Gabions, un moment après
nos Grenadiersont remonté.
& ont obligé les ennemis
de se retirer. M. de
S. Sernin qui s'est appercû
le premier de la sortie des
ennemis fit avertir le Brigadier
de tranchée, & y fit
faire les dispositions. Nous
y avons eu un Capitane
de Grenadiers tué, un blesfé,
& trois ou quatre au-
, tres Officiers tuez ou blessez,
& environ cinquante
soldats.
-
.AC4mp devant Fribourg le 1-
devant Fribourg ce 9.
Oflobre.
Les ennemis sortirent
avant hier à la pointe du
jour sur la droite de nôtre
tranchée, M. le Marquis
de Nangis qui y commandoit
les voyant venir fit
retirer tous les travailleurs,
disposa promptement ses
troupes, & fitun sigran
feu qu'ils n'oserent venir
jusquau boyau,& se retirerent.
M. de Nangis fit sortir
en même temps les grenadiers
d'Issenghien & de
Royal Roussillon,commandez
par M. de Chimene
Colonel, & Meilleurs de
Mas & de l'Ile Capitaines,
qui pousserent les ennemis
jusques dans les palissades.
M. de Nangis se louë fort
de ces Meilleurs.
Nos fappes sont de cette
nuit sur les glacis même de
la nuit derniere, & nous
esperons d'attaquer bientôt
une lunette & le chemin
couvert. Les ennemis
firent hier une sortie assez
violente à l'attaque du Château
:
Ils prirent nôtresappe
gauche à revers ayant
de bouche par derriere
leurs redoutes, les trois
Compagnies de Grenadiers
qui étoient à cette tête
n'ont pu resister long-tems
maigré lcui grand urage,
ils ont été obligez de se
retirer jusqu'a la croisée
des deux sappes,les ennemis
nous ont dérange pendant
ce temps-là quelques
Gabions, un moment après
nos Grenadiersont remonté.
& ont obligé les ennemis
de se retirer. M. de
S. Sernin qui s'est appercû
le premier de la sortie des
ennemis fit avertir le Brigadier
de tranchée, & y fit
faire les dispositions. Nous
y avons eu un Capitane
de Grenadiers tué, un blesfé,
& trois ou quatre au-
, tres Officiers tuez ou blessez,
& environ cinquante
soldats.
-
.AC4mp devant Fribourg le 1-
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Résumé : Extrait d'une lettre du camp devant Fribourg ce 9. Octobre.
Le 9 octobre, les forces ennemies ont lancé une attaque à l'aube sur la droite des tranchées françaises près de Fribourg. Le Marquis de Nangis, commandant sur place, a réagi en retirant les travailleurs et en ordonnant un feu intense pour stopper l'avancée ennemie. Il a également déployé les grenadiers d'Issenghien et de Royal Roussillon, dirigés par le Colonel de Chimene et les Capitaines Meilleurs de Mas et de l'Ile, qui ont repoussé les ennemis jusqu'à leurs palissades. M. de Nangis a particulièrement salué le courage des Capitaines Meilleurs. La nuit précédente, des sapeurs français travaillaient sur les glacis. Une attaque ennemie violente avait eu lieu la veille pour s'emparer du château, prenant à revers la sape gauche française et forçant les grenadiers à se retirer temporairement. Ces derniers ont rapidement contre-attaqué, obligeant les ennemis à se retirer. Les pertes françaises incluent un capitaine de grenadiers tué, un blessé, trois ou quatre autres officiers tués ou blessés, et environ cinquante soldats.
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3730
p. 83-86
Au camp devant Fribourg le 10. Octobre.
Début :
Nous esperons être les maîtres de la ville le 18. [...]
Mots clefs :
Fribourg, Boulet de Canon, Batterie, Mortiers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Au camp devant Fribourg le 10. Octobre.
.AC4mp devant Fribourg le 1- IQ. Octobre.
Nous esperons être les
maîtres de la ville le 18
ou le 20. du courant, nous
en sommes si prés que nous
déboucherons cette nuit
dans le chemin couvert: La
Maison du Roy continuë à
porter la fascine, & il y
en a tous les jours quelques.
uns d'emportez du canon,
tin Brigadier des Gardes
du Corps aété dunombre.
On travaille à une seconde
batterie de six pieces de canon
à l'attaque du fort,&
à une de dix mortiers. Elles
feront toutes deux en état
de tirer demain, & nous
ferons en état de pouffer
nos tranchées avec plus de
succez.Nouscroyons à l'resent
que la marche du
Prince Eugene n'estque
pour venir se poster à Rotvville
y-& s'y retrancher,
couvrir le pays, & empêcher
que nos partis ne penetrent
plus avant dans
rEmpire, ou que le Maréchal
de Villars n'ait
quelques desseins sur cette
place, & sur celle de Filingue,
d'autant que ce Prince
a laissé dans son camp de
Mulberg une partie de les
troupes fous les ordres du
Prince de Virtemberg.
M. de Malaufe a été emporté
d'un boulet de canon
en portant la fascine,
il est fort regreté.
Nous esperons être les
maîtres de la ville le 18
ou le 20. du courant, nous
en sommes si prés que nous
déboucherons cette nuit
dans le chemin couvert: La
Maison du Roy continuë à
porter la fascine, & il y
en a tous les jours quelques.
uns d'emportez du canon,
tin Brigadier des Gardes
du Corps aété dunombre.
On travaille à une seconde
batterie de six pieces de canon
à l'attaque du fort,&
à une de dix mortiers. Elles
feront toutes deux en état
de tirer demain, & nous
ferons en état de pouffer
nos tranchées avec plus de
succez.Nouscroyons à l'resent
que la marche du
Prince Eugene n'estque
pour venir se poster à Rotvville
y-& s'y retrancher,
couvrir le pays, & empêcher
que nos partis ne penetrent
plus avant dans
rEmpire, ou que le Maréchal
de Villars n'ait
quelques desseins sur cette
place, & sur celle de Filingue,
d'autant que ce Prince
a laissé dans son camp de
Mulberg une partie de les
troupes fous les ordres du
Prince de Virtemberg.
M. de Malaufe a été emporté
d'un boulet de canon
en portant la fascine,
il est fort regreté.
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Résumé : Au camp devant Fribourg le 10. Octobre.
Le rapport militaire du 1er octobre décrit les opérations militaires devant Fribourg. Les forces prévoyaient de prendre la ville le 18 ou le 20 octobre. Elles étaient en position avancée et prévoyaient de déboucher cette nuit dans le chemin couvert. La Maison du Roy continuait de transporter des fascines, et des canons étaient régulièrement déplacés. Un brigadier des Gardes du Corps avait été blessé. Deux batteries étaient en construction : une de six pièces de canon pour attaquer un fort et une autre de dix mortiers, toutes deux prêtes à tirer le lendemain. Ces batteries devaient permettre d'avancer les tranchées avec plus de succès. Les troupes croyaient que le Prince Eugène se dirigeait vers Rotvville pour se retrancher et couvrir le pays, empêchant ainsi les partisans de pénétrer davantage dans l'Empire ou le Maréchal de Villars d'avoir des desseins sur les places de Rotvville et de Filingue. Le Prince Eugène avait laissé une partie de ses troupes à Mulberg sous le commandement du Prince de Virtemberg. M. de Malaufe avait été tué par un boulet de canon alors qu'il transportait des fascines, et sa perte était grandement regrettée.
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3731
p. 86-104
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On écrit de Madrid du 28. Septembre, que le 23 [...]
Mots clefs :
Madrid, Reine, Duc d'Arcos , Barcelone, Guerre, Catalogne, Tranchée, Monastère, Munitions, Duc de Popoli
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles etEfpagnc.
OnécritdeMadriddu28.
Septembre,que le 23la Reine
y éroit heureusement accouchée
d'un Prince qui
doit être nommé D. Ferdinand,
que le Roy accompafgincéfldce&
s Grands, de laNod'un
nombre infini
de peuple,alla faire chanter
le Te Deum à Nôtre-Dame
d'Atochaen action de graces
, que les trois nuits
suivantes la naissance du
Prince avoit été celebrée
par des feux de joye & des
illuminations par toute la
ville, & qu'en cette confi-
.deration le Roy avoitrappellé
le Duc d'Arcos qui
avoit été relegué en une
de ses terres. Plusieurs lettres
de Madrid portent que
les Officiers des Maisons
Royales, les Presidents de
divers Tribunaux, ceux
qui en dépendent, &presque
tous les chefs de familles,
avoient fait des dons
gratuits pour les dépenses
de la guerre de Catalogne,
& qu'on ne doutoit pas que
lesautresvilles,&toutesles
Provinces n'en fissent de
même:que les Gardes de
Sa MajeÍÍé, & beaucoup
d'autres troupes de cavalerie
& d'infanterie, outre
celles qui viennent d'Estramadure,
marchoient vers
l'armée campée devant
Barcelonne. On mande de
l'armée de devantBarcelonne
lonne que le Duc de Popoli
l'avoit fait enfermer par
une ligne qui s'étend depuis
la riviere de Befos
jusqu'au Llobregat, avec
des redoutes d'espace en
espace, & deux forts aux
extremitez,pour faciliter le
débarquement des vivres ôc
des munitions à l'embouchure
des deux
-'
rivieres,que
les assiegez n'avoient fait
que quelques sorties, dans
lesquelles ils avoient été
repoussez vigoureufement
& avec perte, qu'ils avouent
peu de vivres, manquoient
d'argent, & de plusieurs
autres commoditez;que la
garnison n'étoit que de
deux mille cinq cens hommes
de troupes reglées
5
la
plûpart Allemans des troupes
de l'Archiduc, qu'ils
ont engagez à prendre parti
avec eux & que plusieurs
Vigueries avoient prêté l'obeissance
) entre autres la
ville Episcopale d'Urgel , qui avoit envoyé offrir de
(e soumettre
,
& d'ouvrir
ses portes; que les rebelles
avoient fortifié un poste
appelle le Calvaire prés des
Capucins, lequel les Orfévres
& les Droguistes de
la ville s'étoient chargez
de défendre: mais que le
Duc de Popoli l'ayant fait
attaquer, ilsavoient été
forcez,& presque tous pasfez
au fil de l'épée. On
mande de Vich que Don
Feliciano de Bracamonte y
étoit entré, & qu'il travailloit
à reduire à l'obeissance
les païs voisins, où il y
avoit encore plusieurs rebelles,
que le Comte de
Fienne avoit chassé Nebot
d'Aulos [ur le Fluvian, ez
quil le poursuivoit vers la
Cerdagne) où il s'étoit re- tiré,pendant que leMarquis
d'Arpajon le poursuivoit
d'un autre côté1 avec un ddétachement
de l'armée du
Duc de Popoli, que cerebelle
avoit dans fà. retraite
augmenté sa troupe jusquau
nombre de douze cens
chevaux, ôcde quatre mille
fantassins, & qu'il avoit
marché avec tant de dili-
# gence qu'5i-1l éftoit arrivé le
1 5. Septembre dans la plaine
de Cerdagne à une lieuë
de Mont louis, où ilfaisoit
de grands desordres, que
toutes ses troupes subsistoient
des provinons qu'elles
faisoientdans le plat païs,
qu'il menaçoit d'attaquer
Puycerda, dont les fortifications
font démolies. Les
lettres du camp devant
Barcelonne du 16. Septembre
portent que les rebelles
ayant fortifié le Monastere
de santa Madrona dans la
montagne au -
desson du
Château de Monrjouy, le
Duc de Popoli fit dressr
unebatterie pour les en
chasser;les asseiegezfirent
une sortie pour interrompre
ce travail: mais ils furent
repoussez avec perte
de quarante hommes, l'artillerie
ayant fait des breches
considerables à ce
porte; leDuc de Popoli le
fit attaquer par les Gardes
Espagnoles, qui l'emporterent
avec peu de resistance,
ôc poursuivirent ceux qui le
defendoient jusqu'aux chemins
couverts de la ville &
du Château de Montjouy,
on en tua un grand nombre,
& trenre furent faits
prisonners
; que le détachement
commandé par
Don Feliciano de Bracamonte,
qui poursuivoitNebot
,
l'avoit attaqué,& obligé
de se retirer vers Caldas
de Monbuy, où ce rebelle
n'osa l'attendre, quoique
ce lieu fût fort par sa situation,
& entouré de murailles.
Il voulut gagner la
plaine de Vich :
maisil fut
coupé par le Comte de
Fienne,&par DonTiberio
Carafa, ce qui l'obligea à
se retirer dans les montagnes.
On écrit de Puycerda
que le Comte de Fienne
avoit chassé Nebot de la
Cerdagne, & qu'il l'a obligé
à se retirer du côté
d'Urgel, que les troupes
de ce rebelle avoient fait
de grands desordres dans
tous les lieux où elles ont
passé, que néanmoins leur
nombre diminuoit de jour
en jour par la desertion, &
que Nebot continuoit sa
suite avec toute la diligence
possible vers la Conca de
Tremps, que le Comte de
Fienne le poursuivoit,tandis
que Don Feliciano de Bracamonte
marche avec un
détadétahement
de quatre à
cinq mille hommes pour
lui couper le chemin du
côté de Cardone.
Les lettres de Girone du
25. Septembre portent qu'-
un des Principaux Chefs
des rebelles, accompagné
de vingt-deuxhommes,
étoit venu se soûmettreau
Commandant de Vich, &
qu'un député du Baillide
Roda étoit venu encette
villeavecquatre des principauxauteurs
de la révolte,
pour implorer la C\'OmenceduRoy.
Lesdernieres
lettres du camp de.
vant Barcelone portent que
ceux qui commandentdans
la ville avoient fait publier
une ordonnance pour obliger
tous les habitans, fous
peine de la vie, à dénoncer
tout ce qu'ils ont de monnoye,
de vaisselle d'or &
d'argent, & de joyaux,dont
le Receveur leur donnera
des reçus payables par la
députation, quand elle fera
en état de le faire, qu'on
avoit par ce moyen trouve
quelque quantité d'argent
monnoyé&enmatiere,
1 V
qu'ils avoient reçûquelques
rafraîchissemens pendant
que les Galeres étoienc
allé escorter un convoy
de blé, d'artillerie ôc de
munitions, ce qui a obligé
le Duc de Popoli a renouveller
les défenses d'y porter
aucunes provisions
changeant la peine des , galeres
en celle de la vie:
qu'il étoit arrivé au camp
vingt bataillons 6c vingt
escadrons des troupes d'Ei:
tramadure
,
6c autres Provinces
d'Espagne, & qu'on
travailloit a décharger le
cpnvoy que lesgaleresavoient
efçojrté
; que le Duc
de Popoli avoit envoyé un
trompette aux Magistrats
de la villepour lés sommer
de se rendre,avec menaces
que s'ils attendoientque
les batteries fussent en état,
il n'y auroitpoint dequartier
pour eux. :'
On mande de Naples
que le Comte de Thaun
n'oublierien pour le foulagemenc
des peuples, qu'il
apporte tous ses soins pour
faire diminuer les vivres
qui y sontfort chers. On
a distribué dans les places
fortesdu Royaume les
troupes qui sont venuës de
Catalogne, & les troupes
Allemandesdoiventêtre envoyées
dansleMilanez:qu'il
estvenu un ordre delaCour
de Vienne d'envoyer des
vivres & des munitions
de guerre aux Barcelonois,
ce qui fera de difficile execution
,d'autant qu'onsçait
qu'il est sorti du port de
Toulon plusieursvaisseaux
de guerre qui sont allé
croiser dans les mers de
Catalogne, avec ordre de
se saisir de tous les bâtimens
qu'ils trouveroient
être chargez pour Barcelone,
de telle nation qu'ils
puissent être.
On mande de Cadix du
y qu'il est parti de ce port
quatre vaisseaux de guerre;
pour aller croiser dans h
Mediteranée, & être eiru
ployez au siege de Barcelonne.
On a aussi embarqué
toutes les troupes de l'Andalousie,
lesquelles avoient
été employées au blocus de
Gibraltar. On a aussi embarqué
du canon, desmortiers,
& beaucoup de munitions
de guerre. On équipe
encore deux autres vaiCseaux,
qui prendront la.
même route. On a publié
dans cette ville la suspension
d'armes avec les Portugais
: le temps n'cft pas
limité, elle doit toûjours
durer jusqu'à la conclusion
de la paix entre les deux
Couronnes. Un vaisseau
Portugais attaqua avanthier
prés du Cap de saint
Vincent, deux Corsaires
qui y croisoient depuis 15.
jours, & après deux heures
de combat il en coula
une à fond, & on obligea
l'autre à se rendre.
Un vaisseau François vint
hier moüiller à nôtre rade;
il vient de la Martinique:
on le tient riche de plus de
huit millions pour le compte
des Negocians François.
Il prend des rafraîchissemens,
&remettra en
bref à la voile pour les ports
de France.
OnécritdeMadriddu28.
Septembre,que le 23la Reine
y éroit heureusement accouchée
d'un Prince qui
doit être nommé D. Ferdinand,
que le Roy accompafgincéfldce&
s Grands, de laNod'un
nombre infini
de peuple,alla faire chanter
le Te Deum à Nôtre-Dame
d'Atochaen action de graces
, que les trois nuits
suivantes la naissance du
Prince avoit été celebrée
par des feux de joye & des
illuminations par toute la
ville, & qu'en cette confi-
.deration le Roy avoitrappellé
le Duc d'Arcos qui
avoit été relegué en une
de ses terres. Plusieurs lettres
de Madrid portent que
les Officiers des Maisons
Royales, les Presidents de
divers Tribunaux, ceux
qui en dépendent, &presque
tous les chefs de familles,
avoient fait des dons
gratuits pour les dépenses
de la guerre de Catalogne,
& qu'on ne doutoit pas que
lesautresvilles,&toutesles
Provinces n'en fissent de
même:que les Gardes de
Sa MajeÍÍé, & beaucoup
d'autres troupes de cavalerie
& d'infanterie, outre
celles qui viennent d'Estramadure,
marchoient vers
l'armée campée devant
Barcelonne. On mande de
l'armée de devantBarcelonne
lonne que le Duc de Popoli
l'avoit fait enfermer par
une ligne qui s'étend depuis
la riviere de Befos
jusqu'au Llobregat, avec
des redoutes d'espace en
espace, & deux forts aux
extremitez,pour faciliter le
débarquement des vivres ôc
des munitions à l'embouchure
des deux
-'
rivieres,que
les assiegez n'avoient fait
que quelques sorties, dans
lesquelles ils avoient été
repoussez vigoureufement
& avec perte, qu'ils avouent
peu de vivres, manquoient
d'argent, & de plusieurs
autres commoditez;que la
garnison n'étoit que de
deux mille cinq cens hommes
de troupes reglées
5
la
plûpart Allemans des troupes
de l'Archiduc, qu'ils
ont engagez à prendre parti
avec eux & que plusieurs
Vigueries avoient prêté l'obeissance
) entre autres la
ville Episcopale d'Urgel , qui avoit envoyé offrir de
(e soumettre
,
& d'ouvrir
ses portes; que les rebelles
avoient fortifié un poste
appelle le Calvaire prés des
Capucins, lequel les Orfévres
& les Droguistes de
la ville s'étoient chargez
de défendre: mais que le
Duc de Popoli l'ayant fait
attaquer, ilsavoient été
forcez,& presque tous pasfez
au fil de l'épée. On
mande de Vich que Don
Feliciano de Bracamonte y
étoit entré, & qu'il travailloit
à reduire à l'obeissance
les païs voisins, où il y
avoit encore plusieurs rebelles,
que le Comte de
Fienne avoit chassé Nebot
d'Aulos [ur le Fluvian, ez
quil le poursuivoit vers la
Cerdagne) où il s'étoit re- tiré,pendant que leMarquis
d'Arpajon le poursuivoit
d'un autre côté1 avec un ddétachement
de l'armée du
Duc de Popoli, que cerebelle
avoit dans fà. retraite
augmenté sa troupe jusquau
nombre de douze cens
chevaux, ôcde quatre mille
fantassins, & qu'il avoit
marché avec tant de dili-
# gence qu'5i-1l éftoit arrivé le
1 5. Septembre dans la plaine
de Cerdagne à une lieuë
de Mont louis, où ilfaisoit
de grands desordres, que
toutes ses troupes subsistoient
des provinons qu'elles
faisoientdans le plat païs,
qu'il menaçoit d'attaquer
Puycerda, dont les fortifications
font démolies. Les
lettres du camp devant
Barcelonne du 16. Septembre
portent que les rebelles
ayant fortifié le Monastere
de santa Madrona dans la
montagne au -
desson du
Château de Monrjouy, le
Duc de Popoli fit dressr
unebatterie pour les en
chasser;les asseiegezfirent
une sortie pour interrompre
ce travail: mais ils furent
repoussez avec perte
de quarante hommes, l'artillerie
ayant fait des breches
considerables à ce
porte; leDuc de Popoli le
fit attaquer par les Gardes
Espagnoles, qui l'emporterent
avec peu de resistance,
ôc poursuivirent ceux qui le
defendoient jusqu'aux chemins
couverts de la ville &
du Château de Montjouy,
on en tua un grand nombre,
& trenre furent faits
prisonners
; que le détachement
commandé par
Don Feliciano de Bracamonte,
qui poursuivoitNebot
,
l'avoit attaqué,& obligé
de se retirer vers Caldas
de Monbuy, où ce rebelle
n'osa l'attendre, quoique
ce lieu fût fort par sa situation,
& entouré de murailles.
Il voulut gagner la
plaine de Vich :
maisil fut
coupé par le Comte de
Fienne,&par DonTiberio
Carafa, ce qui l'obligea à
se retirer dans les montagnes.
On écrit de Puycerda
que le Comte de Fienne
avoit chassé Nebot de la
Cerdagne, & qu'il l'a obligé
à se retirer du côté
d'Urgel, que les troupes
de ce rebelle avoient fait
de grands desordres dans
tous les lieux où elles ont
passé, que néanmoins leur
nombre diminuoit de jour
en jour par la desertion, &
que Nebot continuoit sa
suite avec toute la diligence
possible vers la Conca de
Tremps, que le Comte de
Fienne le poursuivoit,tandis
que Don Feliciano de Bracamonte
marche avec un
détadétahement
de quatre à
cinq mille hommes pour
lui couper le chemin du
côté de Cardone.
Les lettres de Girone du
25. Septembre portent qu'-
un des Principaux Chefs
des rebelles, accompagné
de vingt-deuxhommes,
étoit venu se soûmettreau
Commandant de Vich, &
qu'un député du Baillide
Roda étoit venu encette
villeavecquatre des principauxauteurs
de la révolte,
pour implorer la C\'OmenceduRoy.
Lesdernieres
lettres du camp de.
vant Barcelone portent que
ceux qui commandentdans
la ville avoient fait publier
une ordonnance pour obliger
tous les habitans, fous
peine de la vie, à dénoncer
tout ce qu'ils ont de monnoye,
de vaisselle d'or &
d'argent, & de joyaux,dont
le Receveur leur donnera
des reçus payables par la
députation, quand elle fera
en état de le faire, qu'on
avoit par ce moyen trouve
quelque quantité d'argent
monnoyé&enmatiere,
1 V
qu'ils avoient reçûquelques
rafraîchissemens pendant
que les Galeres étoienc
allé escorter un convoy
de blé, d'artillerie ôc de
munitions, ce qui a obligé
le Duc de Popoli a renouveller
les défenses d'y porter
aucunes provisions
changeant la peine des , galeres
en celle de la vie:
qu'il étoit arrivé au camp
vingt bataillons 6c vingt
escadrons des troupes d'Ei:
tramadure
,
6c autres Provinces
d'Espagne, & qu'on
travailloit a décharger le
cpnvoy que lesgaleresavoient
efçojrté
; que le Duc
de Popoli avoit envoyé un
trompette aux Magistrats
de la villepour lés sommer
de se rendre,avec menaces
que s'ils attendoientque
les batteries fussent en état,
il n'y auroitpoint dequartier
pour eux. :'
On mande de Naples
que le Comte de Thaun
n'oublierien pour le foulagemenc
des peuples, qu'il
apporte tous ses soins pour
faire diminuer les vivres
qui y sontfort chers. On
a distribué dans les places
fortesdu Royaume les
troupes qui sont venuës de
Catalogne, & les troupes
Allemandesdoiventêtre envoyées
dansleMilanez:qu'il
estvenu un ordre delaCour
de Vienne d'envoyer des
vivres & des munitions
de guerre aux Barcelonois,
ce qui fera de difficile execution
,d'autant qu'onsçait
qu'il est sorti du port de
Toulon plusieursvaisseaux
de guerre qui sont allé
croiser dans les mers de
Catalogne, avec ordre de
se saisir de tous les bâtimens
qu'ils trouveroient
être chargez pour Barcelone,
de telle nation qu'ils
puissent être.
On mande de Cadix du
y qu'il est parti de ce port
quatre vaisseaux de guerre;
pour aller croiser dans h
Mediteranée, & être eiru
ployez au siege de Barcelonne.
On a aussi embarqué
toutes les troupes de l'Andalousie,
lesquelles avoient
été employées au blocus de
Gibraltar. On a aussi embarqué
du canon, desmortiers,
& beaucoup de munitions
de guerre. On équipe
encore deux autres vaiCseaux,
qui prendront la.
même route. On a publié
dans cette ville la suspension
d'armes avec les Portugais
: le temps n'cft pas
limité, elle doit toûjours
durer jusqu'à la conclusion
de la paix entre les deux
Couronnes. Un vaisseau
Portugais attaqua avanthier
prés du Cap de saint
Vincent, deux Corsaires
qui y croisoient depuis 15.
jours, & après deux heures
de combat il en coula
une à fond, & on obligea
l'autre à se rendre.
Un vaisseau François vint
hier moüiller à nôtre rade;
il vient de la Martinique:
on le tient riche de plus de
huit millions pour le compte
des Negocians François.
Il prend des rafraîchissemens,
&remettra en
bref à la voile pour les ports
de France.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le 23 septembre, la reine d'Espagne a accouché d'un prince nommé Ferdinand. Cet événement a été célébré par un Te Deum à Notre-Dame d'Atocha, en présence du roi et des grands du royaume. La ville a été illuminée et des feux de joie ont été allumés pendant trois nuits. Le roi a rappelé le Duc d'Arcos, précédemment relégué. Divers officiers, présidents de tribunaux et chefs de familles ont fait des dons pour financer la guerre de Catalogne. Des troupes de cavalerie et d'infanterie, y compris celles d'Estramadure, se dirigent vers l'armée assiégeant Barcelone. À Barcelone, le Duc de Popoli a renforcé les lignes autour de la ville, facilitant le débarquement de vivres et de munitions. Les assiégés, manquant de vivres et d'argent, ont été repoussés lors de sorties. La garnison, composée principalement de troupes allemandes de l'Archiduc, est estimée à 2 500 hommes. Plusieurs vigueries, dont la ville épiscopale d'Urgel, ont prêté allégeance. Les rebelles ont été repoussés lors d'une attaque sur un poste près des Capucins. Dans d'autres régions, Don Feliciano de Bracamonte et le Comte de Fienne poursuivent les rebelles, notamment Nebot, qui a augmenté ses troupes et causé des désordres. Nebot a été contraint de se retirer après plusieurs affrontements. À Girone, des chefs rebelles se sont soumis aux autorités. À Barcelone, une ordonnance oblige les habitants à déclarer leurs biens précieux sous peine de mort. Des renforts sont arrivés au camp, et le Duc de Popoli a sommé la ville de se rendre. À Naples, le Comte de Thaun travaille à réduire les prix des vivres. Des troupes ont été redistribuées dans les places fortes du royaume. La Cour de Vienne a ordonné l'envoi de vivres et de munitions à Barcelone, malgré les menaces de vaisseaux de guerre français. De Cadix, quatre vaisseaux de guerre et des troupes ont été envoyés vers la Méditerranée pour le siège de Barcelone. Une suspension d'armes a été publiée avec les Portugais. Un vaisseau français, riche de plusieurs millions, a mouillé à Cadix avant de repartir pour la France.
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3732
p. 104-108
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
On mande de Londres que la Reine a donné au [...]
Mots clefs :
Reine, Comte de Seafield, Duc d'Aumont, Royaume d'Écosse, Élections, Anglicans
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles dAnglettrrt.
Onmande de.Londres
que la Reine a donné au
Comte de Seafield la Charge
deChancelier du Royaume
d'Ecosse,&au Comte
de Marr celle de Secretaire
d'Estatpour le même pays ;
qu'il y avoit eu à Vvindsor
un grand conseil
,
dans lequel
le Duc de Schrevvsbury
avoit été déclaré Viceroy
d'Irlande, conservant
sa Charge de grand
Chambellan
; que le n, Septembre le Chevalier
Cotterel
,
Maître des Ceremonies,
alla porter au
Duc d'Aumont, Ambassadeur
extraordinaire de
France, le present de la
Reine, qui est un portrait
de Sa Majesté,enrichi de
diamans d'un très-grand
prix;que le 24. le Duc d'Aumont
alla à Vvindsorla remercier,
& prendre congé
d'elle; que le Comte d'Oxford,
grand Tresorier,avoit
donnéil y a quelques jours
ses ordres pour payer à
Chatam les équipages de
douze vaisseaux de guerre
qjii y sont, & de cinq autres
qui sont à Plimouth,
afin de les congedier & de
soulager l'Estat de cette dépense
; & qu'il avoir en
voyé le 6. d'Octobre, fous
une bonne escorte
, une
somme considerable à
Vvolvvich & à Deptford,
pour payer les équipages
de cinq vaisseaux de guerre
qu'on veut aussi licentier.
Que les élections conti
nuoient dans les Provinces
à l'avantage des Anglicans;
qu'on avoir même remarquéque
de quarante- quatre
députez que la Province
de Cornoüaille choisit, il
y en avoit trente de ce parti,
& quatorzeseulement
pour celui des Vvighsj-Oâ
écrit de Bristol, que le jour
qu'on y travailloit aux élevions
dans la halle où od
a coûtumede lesfaire,le
peuplesesoûleva contre les Vvighs & les enchassa,
ôc que s'étant retirerdans
la maison d'un marchand
voisin,il les y poursuivit,
ôcy fit beaucoup de dommage
avant que les Magisxrats
pussent ymettre or^
4re.
Onmande de.Londres
que la Reine a donné au
Comte de Seafield la Charge
deChancelier du Royaume
d'Ecosse,&au Comte
de Marr celle de Secretaire
d'Estatpour le même pays ;
qu'il y avoit eu à Vvindsor
un grand conseil
,
dans lequel
le Duc de Schrevvsbury
avoit été déclaré Viceroy
d'Irlande, conservant
sa Charge de grand
Chambellan
; que le n, Septembre le Chevalier
Cotterel
,
Maître des Ceremonies,
alla porter au
Duc d'Aumont, Ambassadeur
extraordinaire de
France, le present de la
Reine, qui est un portrait
de Sa Majesté,enrichi de
diamans d'un très-grand
prix;que le 24. le Duc d'Aumont
alla à Vvindsorla remercier,
& prendre congé
d'elle; que le Comte d'Oxford,
grand Tresorier,avoit
donnéil y a quelques jours
ses ordres pour payer à
Chatam les équipages de
douze vaisseaux de guerre
qjii y sont, & de cinq autres
qui sont à Plimouth,
afin de les congedier & de
soulager l'Estat de cette dépense
; & qu'il avoir en
voyé le 6. d'Octobre, fous
une bonne escorte
, une
somme considerable à
Vvolvvich & à Deptford,
pour payer les équipages
de cinq vaisseaux de guerre
qu'on veut aussi licentier.
Que les élections conti
nuoient dans les Provinces
à l'avantage des Anglicans;
qu'on avoir même remarquéque
de quarante- quatre
députez que la Province
de Cornoüaille choisit, il
y en avoit trente de ce parti,
& quatorzeseulement
pour celui des Vvighsj-Oâ
écrit de Bristol, que le jour
qu'on y travailloit aux élevions
dans la halle où od
a coûtumede lesfaire,le
peuplesesoûleva contre les Vvighs & les enchassa,
ôc que s'étant retirerdans
la maison d'un marchand
voisin,il les y poursuivit,
ôcy fit beaucoup de dommage
avant que les Magisxrats
pussent ymettre or^
4re.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et diplomatiques en Angleterre et en Écosse. La Reine a nommé le Comte de Seafield au poste de Chancelier du Royaume d'Écosse et le Comte de Marr au poste de Secrétaire d'État pour l'Écosse. Un grand conseil s'est tenu à Windsor, où le Duc de Schrewsbury a été désigné Viceroy d'Irlande tout en conservant sa charge de grand Chambellan. Le 1er septembre, le Chevalier Cotterel a remis au Duc d'Aumont, Ambassadeur extraordinaire de France, un portrait de la Reine enrichi de diamants. Le 24 septembre, le Duc d'Aumont a rendu visite à la Reine à Windsor pour la remercier et prendre congé. Le Comte d'Oxford, grand Trésorier, a ordonné le paiement des équipages de dix-sept vaisseaux de guerre afin de les licencier et réduire les dépenses de l'État. Les élections dans les provinces favorisent les Anglicans, avec par exemple trente députés sur quarante-quatre élus en Cornouaille appartenant à ce parti. À Bristol, une émeute a éclaté contre les Whigs, causant des dommages avant que les magistrats n'interviennent.
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3733
p. 109-113
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
On écrit d'Utrecht, que le 5. Octobre les Ambassadeurs [...]
Mots clefs :
Ambassadeurs, Naissance, Prince Ferdinand , Conférence, Troupes, Cologne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
NouvellescTVtrtcht.
;
On écrit d'Utrecht,quq
le5 Octobre les Ambassadeurs
d'Espagnereçurent
un courier qui leur apporta
la nouvelle que la Reine
éçpje., accouchéed'un trou
sime Pri'nçeiqtji,,,Ivçit
nommé Ferdinand;que le
9.le Duc d'Ossone, pourcelebrer
la naissancedece
Prince, donnaun magnifique
repas à divers Ministres
& autres personnes de
diftinftion, & quç-t le soir
son Hôtel fut illuminé en
dehors & en dedans,&orné
d'une decoration magnifique
d'emblêmes&de
devises sur des médaillons,
Les lettres de la Haye
portent que le Comte de
Strafford & les dépurez des
Estats Générauxeurent une
conférence avec le Prince
Kurakin & le Baron de
Gersdorf, envoyez du Czar
&duRoyAuguste,&enfuite
avec le Baron Palmquist
envoyé du Roy de
Suede, touchant les affaires
duNord,Seque les EÙ
tats de Hollande avoient
donné la charge de contre-
Amiral de l'Amirauté de
la Meuse au Capitaine ja,
cob van Koperen,& celle
de l'Amirautéd'Amsterdam
au Capitaine Lucas
de Veth.Les nouvelles d'Allemagne
portent qu*tnpa$e
ti Françoisavoit enlevécinquante
soldats Allemans à
une lieuë au-dessus deCologne
;que le 7.les troupes
de Prusse ôc de Hanover
étoient encore au-deçà du
Mein; & que le Prince Eugene
, qui étoit encore le
6. en son camp de Mulberg,
avoit détaché six regimens
de cavalerie & dix bataillons
, pour renforcer le
camp du General Vaubonne
qui se retranchoit près
de Rotvveil.
: On écrit de Cologne,
queleRoy dePrusse fait
fairedes levées à Vesel &
dans tous ses Estats, & qu'il
prend à son service lessoldatslicentiez
par lesEstats
voisins,que les troupes de.
ce Prince qui se preparoienc
à passer le Mein pouraller
joindre l'armc'cdel'Em--
pire,
pire,avoient recû un contre
ordre.
;
On écrit d'Utrecht,quq
le5 Octobre les Ambassadeurs
d'Espagnereçurent
un courier qui leur apporta
la nouvelle que la Reine
éçpje., accouchéed'un trou
sime Pri'nçeiqtji,,,Ivçit
nommé Ferdinand;que le
9.le Duc d'Ossone, pourcelebrer
la naissancedece
Prince, donnaun magnifique
repas à divers Ministres
& autres personnes de
diftinftion, & quç-t le soir
son Hôtel fut illuminé en
dehors & en dedans,&orné
d'une decoration magnifique
d'emblêmes&de
devises sur des médaillons,
Les lettres de la Haye
portent que le Comte de
Strafford & les dépurez des
Estats Générauxeurent une
conférence avec le Prince
Kurakin & le Baron de
Gersdorf, envoyez du Czar
&duRoyAuguste,&enfuite
avec le Baron Palmquist
envoyé du Roy de
Suede, touchant les affaires
duNord,Seque les EÙ
tats de Hollande avoient
donné la charge de contre-
Amiral de l'Amirauté de
la Meuse au Capitaine ja,
cob van Koperen,& celle
de l'Amirautéd'Amsterdam
au Capitaine Lucas
de Veth.Les nouvelles d'Allemagne
portent qu*tnpa$e
ti Françoisavoit enlevécinquante
soldats Allemans à
une lieuë au-dessus deCologne
;que le 7.les troupes
de Prusse ôc de Hanover
étoient encore au-deçà du
Mein; & que le Prince Eugene
, qui étoit encore le
6. en son camp de Mulberg,
avoit détaché six regimens
de cavalerie & dix bataillons
, pour renforcer le
camp du General Vaubonne
qui se retranchoit près
de Rotvveil.
: On écrit de Cologne,
queleRoy dePrusse fait
fairedes levées à Vesel &
dans tous ses Estats, & qu'il
prend à son service lessoldatslicentiez
par lesEstats
voisins,que les troupes de.
ce Prince qui se preparoienc
à passer le Mein pouraller
joindre l'armc'cdel'Em--
pire,
pire,avoient recû un contre
ordre.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le 5 octobre, les ambassadeurs d'Espagne à Utrecht apprirent la naissance du prince Ferdinand, fils de la reine d'Espagne. Le duc d'Ossone organisa un repas somptueux pour célébrer cet événement, illuminant et décorant son hôtel avec des symboles et devises. À La Haye, le comte de Strafford et les députés des États Généraux eurent des conférences avec des envoyés du tsar, du roi Auguste, et du roi de Suède concernant les affaires du Nord. Les États de Hollande nommèrent Jacob van Koperen contre-amiral de l'Amirauté de la Meuse et Lucas de Veth à l'Amirauté d'Amsterdam. En Allemagne, François Ier captura cinquante soldats allemands près de Cologne. Les troupes prussiennes et hanovriennes étaient positionnées au-delà du Mein. Le prince Eugène envoya des renforts au général Vaubonne près de Rotweil. À Cologne, on rapporta que le roi de Prusse levait des troupes à Wesel et dans ses États, recrutant également des soldats licenciés par les États voisins. Les troupes prussiennes, initialement prêtes à traverser le Mein pour rejoindre l'armée impériale, reçurent un contre-ordre.
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3734
p. 113-124
Au Camp de Fribourg le 15. Octobre. Relation du Maréchal de Villars.
Début :
Monsieur le Maréchal ayant resolu en même tems d'attaquer une [...]
Mots clefs :
Maréchal de Villars, Grenadiers, Lunette, Attaque, Colonel, Canon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Au Camp de Fribourg le 15. Octobre. Relation du Maréchal de Villars.
Âu Camp de Fribçurg le 15.
Oflobre.
ReUtion duMaréchal de
; Villars,
Monsieur le Maréchal
ayant resolu en même tems
d'attaquer une lunette &
tout le chemin couvert
du Poligone, où nous allons,
on commanda quarante
Compagnies de Grenadiers
distribuez en divers
end roits, les un p our attaquer
& d'autres pour foti-"
tenir; le hazard fit queles
ennemis, qui avoient preparé
une sortie de douze
cent hommes, commandez
par le General MajorVveitersheim,
un Brigadier &
deux Colonels, commençoient
à sortir du chemin
couvert. Le quart de ces
gens étoient déja sur le
glacis, lorsque nos grenadiers
debouchoient pour
attaquer la lunette & le
chemin couvert; ces gens
qui faisoient une sortie
considerable fc voyan
chargez, furent bien tôt
renversez ; l'on en tua un
très grand nombre, le General
Major fut pris avec
un Colonel, ces douze cent
hommes étant troupes
choisies. La plupart se placerent
dans le chemin couvert
à la droite & à la gauche
de l'attaque, & firent
un très-grand feu.
La lunerte étoit défendue
par deux cens hommes
choisis, & ordre du Gouverneur
de se défendre jusqu'au
dernier homme,avec
promessed'être bien soutenus,
outre cela ilyavoit
cent trente hommes dans
la communication du chemin
couvert à la lunette:
mais ils furent emportez
d'abord par nos grenadiers,
qui se logèrent dans la
communication ; l'on ne
devoit pas s'attendre que
deux cent hommes coupez,
& à qui l'on promettoit
quartier le refusassent;
tous nos: Grenadiers qui
voulurent entrer furent
renversez à coup de hallebarde&
de faulx. Le Marquis
de Vivans Lieutenant
General commandant la
tranchée y mena les bataillons
& les drapeaux de
Poitou,_& deRoyalRoussillon,
les Colonels àla tête,
ils marchèrent à la lunette,
les ennemisfirent grande,
resistance, cequi obligea
Messieurs de Coigny, le
Comte de Broglio,Nangis,
Contades, le Marquis de
Broglio, Çhar".illo"n.,voIon..
taires auprès du Maréchal
de Villars,de marcher à
cette lunette. On fie, avancer
cent cinquante dragons
qui passerent sur le glacis
pour ne pas troubler l'attaque
trés-vive des batail-
Ions, & faisant un dernier
effort la lunette fut emportée
,
& presque tous ceux
qui la défendoient tuez,
ensuite on continua les logemens
sur tous les angles
saillansduPoligoneattaqué,
, le grand feu des ennemis,
les bombes qu'ils nous jettoient
nont pas empêché
que nos logemens ne fc
soient trouvez en fort bon état
à la pointe du jour. Le
Maréchal de Villars voyant
que les troupes étoient fatiguées
, &ne voulant pas
que les ennemis, qui avoient
déja fait plusieurs
sorties, pussent détruire les
têtes de nos logemens,envoya
ordre à la brigade de
Limosin la plus voisine, de
venir à la queuë de la tranchée
; on fit aussi marcher
cinq cens hommes de la
brigade de Picardie,& les
trois bataillons deLorraine,
avec ordre à la brigade de la
Sarre de se tenir prête, tant
pourêtre superieur en troupes,
ne rien craindre /^quc
pour avoir des travailleurs
tout prêts pour remplacer
ceux qui étoienthors dç combat. 3 -
v
Le Maréchal se louë
beaucoup de toutes ses
troupes. Monsieur de Vivans
Lieutenant General de\
tranchée
a fait tout ce qu'on
pouvoir attendre d'un brave
Officier. Monsieur de
Silly Maréchal de Campa
très utillement servi à l'attaque
du centre où commandoit
le Sieur Monerot
Colonel Commandant
d'Alsace. M. d'Ormesson
BBiriigadier commandoit la
Z~D-yadicr coiiii-nandoir gauche,
gauche, Messieurs les Comte
de Roucy & Valory étoient
auprès du Maréchal
de Villars, & avoient trésbien
dirigé les attaques ôc
services d'Ingenieurs, donc
la plûpart ont été tuez ou
blessez. Nous avons perdu
plusieurs Capitaines deGrenadiers
,
desquels on ne
peut trop louer la valeur;
les Grenadiers des Gardes
ont fait des merveilles,tous
leurs Officiers ont ététuez
ou blessez. Monsieur de
Contade Major General,
qui portoit. ôc faisoit Foxe..:
cuter tous les ordres, a été
enversé d'un coup de casion,
& le visagepercé de
plusieurs coups de pierres,
le Comte de Croissy volontaire,
le Duc de Fronsac
& le Marquis de Nangis
ont reçû des coups de
pierre à latranchée. M. le
Maréchal a reçu un coup
de pierre à la hanche;cette
action est des plus glorieuse
pour les troupes du
Roy, & d'un succés bien
avantageux, puifquelle a
empotefUence à une garnison
qui a montré tant de
valeur.
Nous sommes logez sur
les angles saillans du chemin
couvert, le General
Vvéistheim a dit que le
Gouverneur de la place
avoit assuré la garnison que
le Prince Eugéne devoir
les secourir;il est vrai que
le 12. ce Prince s'avanca sur
Hosgraben, qui n'est qu'à
cinq lieuës, & d'où il peut
reconnoître nos postes:mais
il s'en retourna le lendedemain;
il y eut il y a deux
jours une action trés-vive à
l'attaque du Château,les ennemis
firent une sortie considerable
>
&, renverserent
la tête de nôtre tranchée.
Le Chevalier de Pezeux à
la tête
;
desbataillons,de
Lavalreprit nos postes. l'épée
à la main, & tua un
grandnombre desennemis
, Monsieur deLaval
Colonel fut blessé deux
Capitaines de Grenadiers ]
&unde Dragonstuez.On
; n'a Doiht encorede lifte des <
tuez & b!ef!cz..j,
Les Ducs de Guiche ôc
Mortemart étoient volontaires
danscette action,
présdu Maréchal dcVillarsj
Oflobre.
ReUtion duMaréchal de
; Villars,
Monsieur le Maréchal
ayant resolu en même tems
d'attaquer une lunette &
tout le chemin couvert
du Poligone, où nous allons,
on commanda quarante
Compagnies de Grenadiers
distribuez en divers
end roits, les un p our attaquer
& d'autres pour foti-"
tenir; le hazard fit queles
ennemis, qui avoient preparé
une sortie de douze
cent hommes, commandez
par le General MajorVveitersheim,
un Brigadier &
deux Colonels, commençoient
à sortir du chemin
couvert. Le quart de ces
gens étoient déja sur le
glacis, lorsque nos grenadiers
debouchoient pour
attaquer la lunette & le
chemin couvert; ces gens
qui faisoient une sortie
considerable fc voyan
chargez, furent bien tôt
renversez ; l'on en tua un
très grand nombre, le General
Major fut pris avec
un Colonel, ces douze cent
hommes étant troupes
choisies. La plupart se placerent
dans le chemin couvert
à la droite & à la gauche
de l'attaque, & firent
un très-grand feu.
La lunerte étoit défendue
par deux cens hommes
choisis, & ordre du Gouverneur
de se défendre jusqu'au
dernier homme,avec
promessed'être bien soutenus,
outre cela ilyavoit
cent trente hommes dans
la communication du chemin
couvert à la lunette:
mais ils furent emportez
d'abord par nos grenadiers,
qui se logèrent dans la
communication ; l'on ne
devoit pas s'attendre que
deux cent hommes coupez,
& à qui l'on promettoit
quartier le refusassent;
tous nos: Grenadiers qui
voulurent entrer furent
renversez à coup de hallebarde&
de faulx. Le Marquis
de Vivans Lieutenant
General commandant la
tranchée y mena les bataillons
& les drapeaux de
Poitou,_& deRoyalRoussillon,
les Colonels àla tête,
ils marchèrent à la lunette,
les ennemisfirent grande,
resistance, cequi obligea
Messieurs de Coigny, le
Comte de Broglio,Nangis,
Contades, le Marquis de
Broglio, Çhar".illo"n.,voIon..
taires auprès du Maréchal
de Villars,de marcher à
cette lunette. On fie, avancer
cent cinquante dragons
qui passerent sur le glacis
pour ne pas troubler l'attaque
trés-vive des batail-
Ions, & faisant un dernier
effort la lunette fut emportée
,
& presque tous ceux
qui la défendoient tuez,
ensuite on continua les logemens
sur tous les angles
saillansduPoligoneattaqué,
, le grand feu des ennemis,
les bombes qu'ils nous jettoient
nont pas empêché
que nos logemens ne fc
soient trouvez en fort bon état
à la pointe du jour. Le
Maréchal de Villars voyant
que les troupes étoient fatiguées
, &ne voulant pas
que les ennemis, qui avoient
déja fait plusieurs
sorties, pussent détruire les
têtes de nos logemens,envoya
ordre à la brigade de
Limosin la plus voisine, de
venir à la queuë de la tranchée
; on fit aussi marcher
cinq cens hommes de la
brigade de Picardie,& les
trois bataillons deLorraine,
avec ordre à la brigade de la
Sarre de se tenir prête, tant
pourêtre superieur en troupes,
ne rien craindre /^quc
pour avoir des travailleurs
tout prêts pour remplacer
ceux qui étoienthors dç combat. 3 -
v
Le Maréchal se louë
beaucoup de toutes ses
troupes. Monsieur de Vivans
Lieutenant General de\
tranchée
a fait tout ce qu'on
pouvoir attendre d'un brave
Officier. Monsieur de
Silly Maréchal de Campa
très utillement servi à l'attaque
du centre où commandoit
le Sieur Monerot
Colonel Commandant
d'Alsace. M. d'Ormesson
BBiriigadier commandoit la
Z~D-yadicr coiiii-nandoir gauche,
gauche, Messieurs les Comte
de Roucy & Valory étoient
auprès du Maréchal
de Villars, & avoient trésbien
dirigé les attaques ôc
services d'Ingenieurs, donc
la plûpart ont été tuez ou
blessez. Nous avons perdu
plusieurs Capitaines deGrenadiers
,
desquels on ne
peut trop louer la valeur;
les Grenadiers des Gardes
ont fait des merveilles,tous
leurs Officiers ont ététuez
ou blessez. Monsieur de
Contade Major General,
qui portoit. ôc faisoit Foxe..:
cuter tous les ordres, a été
enversé d'un coup de casion,
& le visagepercé de
plusieurs coups de pierres,
le Comte de Croissy volontaire,
le Duc de Fronsac
& le Marquis de Nangis
ont reçû des coups de
pierre à latranchée. M. le
Maréchal a reçu un coup
de pierre à la hanche;cette
action est des plus glorieuse
pour les troupes du
Roy, & d'un succés bien
avantageux, puifquelle a
empotefUence à une garnison
qui a montré tant de
valeur.
Nous sommes logez sur
les angles saillans du chemin
couvert, le General
Vvéistheim a dit que le
Gouverneur de la place
avoit assuré la garnison que
le Prince Eugéne devoir
les secourir;il est vrai que
le 12. ce Prince s'avanca sur
Hosgraben, qui n'est qu'à
cinq lieuës, & d'où il peut
reconnoître nos postes:mais
il s'en retourna le lendedemain;
il y eut il y a deux
jours une action trés-vive à
l'attaque du Château,les ennemis
firent une sortie considerable
>
&, renverserent
la tête de nôtre tranchée.
Le Chevalier de Pezeux à
la tête
;
desbataillons,de
Lavalreprit nos postes. l'épée
à la main, & tua un
grandnombre desennemis
, Monsieur deLaval
Colonel fut blessé deux
Capitaines de Grenadiers ]
&unde Dragonstuez.On
; n'a Doiht encorede lifte des <
tuez & b!ef!cz..j,
Les Ducs de Guiche ôc
Mortemart étoient volontaires
danscette action,
présdu Maréchal dcVillarsj
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Résumé : Au Camp de Fribourg le 15. Octobre. Relation du Maréchal de Villars.
Le 15 octobre, au camp de Fribourg, le maréchal de Villars a ordonné une attaque sur une lunette et le chemin couvert du polygone, impliquant quarante compagnies de grenadiers. Simultanément, les ennemis, dirigés par le général major Weitersheim, ont lancé une sortie de douze cents hommes. Les grenadiers français ont repoussé cette attaque, tuant de nombreux ennemis et capturant le général major et un colonel. La lunette était défendue par deux cents hommes, soutenus par cent trente autres. Malgré une résistance acharnée, les grenadiers français ont pris la lunette après un combat intense. Le marquis de Vivans a mené les bataillons de Poitou et de Royal-Roussillon à l'assaut, tandis que plusieurs officiers, dont les messieurs de Coigny, le comte de Broglie, Nangis, Contades, et le marquis de Broglie, ont dû intervenir face à la forte résistance ennemie. Cent cinquante dragons ont renforcé l'attaque, permettant finalement la prise de la lunette. Les travaux de fortification ont été achevés malgré le feu ennemi. Le maréchal de Villars a salué le courage de ses troupes, notamment le marquis de Vivans et le marquis de Silly. Plusieurs officiers et grenadiers des Gardes ont été tués ou blessés, et le maréchal de Villars a lui-même été blessé à la hanche. Cette action a été jugée glorieuse et avantageuse pour les troupes du roi. Les Français sont maintenant positionnés sur les angles saillants du chemin couvert. Le général Weitersheim a rapporté que le gouverneur de la place avait assuré la garnison du secours du prince Eugène, qui s'était approché mais s'était retiré. Une récente action au château a vu une sortie ennemie repoussée par le chevalier de Pezeux et le colonel de Laval, ce dernier étant blessé. Les ducs de Guiche et de Mortemart étaient également présents en tant que volontaires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3735
p. 125-132
Nouvelles de Hambourg.
Début :
On écrit de Hambourg que le Roy de Dannemark a [...]
Mots clefs :
Hambourg, Danemark, Turcs, Sultan, Pologne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Hambourg.
Nouvelles,deHambourg,
-: Onécritde Hambourg
que le Roy de Dannemark,
a envoyé: prisonniers à
Rensbourglescanoniers
du Duc de HolsteinGottorp,
pour avoir refusé de
tirer le canon au passage
de la Reine Doüairiere.Les
Conférences continuent à
Gottorp sur les affaires du
Holstein, avec esperance
d'un heureux succès
: on
est déja convenu delaisser
entrer une certaine quantité
de provisions dans Tonningen,&
on y a même
introduit par eau des vivres,
dont cette ville-là manquoit,
& on en doit laisser
entrer de huit jours en huit
jours durant la negociation.
On assure que le Roy de
Dannemark consent qu'on
mette dans Tonningen des
troupes Angloises & Hollandoises
: mais non pas de
celles des Princes voisins,
quoique la Reine de la
Grande Bretagneoffred'en payer l•a moiti•é a causre que
le Duché de Slesvvich où
Tonnigen est situéne rele
ve pas de l'Empire, il a
cependant fait mettre ses
troupes en quartier d'hyver
dans les Etats de Holstein.
On mande du camp
devant Stetin qu'on avon
commencé à bombarder la
place le 18. septembre, que
le General Meyerfeldt qui y
commande avoit demandé
une suspension d'armes,
qu'on lui avoit envoyé deux
Officiers qui lui declarerent
qu'un ne la lui accorderoit
que pour sept heures,surquoi
il avoit offert de rendre
la placé, pourvû qu'on
lui donnâtcinq jours pour
écrire au; Comte de VveL
ling à Hambourg, ce qui
lui a été accordé. Les lettres
de Yvismar portent
qu'on avoit appris de Suede
qu'on embarquoit à Careshaven
dix à douze mille
hommes, pour les transporter
en Pomeranie.
: Lesnouvelles d'Andrinople
, touchant les affaires
du Roy deSuede,paroissent
si incertaines qu'ona
peine à y adjoûterfoy;
elles assurent que la santé
du Roy de Suede est entierement
retablie
,
& qu'il
est encore avec ses Domestiques,
& un grand nombre
d'Officiers à Demir
Tocca présd'Andrinople,
que le Sultanest dans le
dessein de maintenir la paix
avec la Pologne, & qu'il
ne faitavancer ses troupes
que pour fortifier Choczin,
qu'Abdi Bacha, qui commandelarmée
est parti le
premier SeptembredeCze
czora avec les Turques,&
le Kan des Tartares deSte
phanvvitz sur le Pruth:
que le sept ils étoient arrivez
à Choczin avec une
nombreuse artillerie & des
batteaux à faire des ponts:
que Abdi Bacha s'est
campé à la droite de
Choczin, & le Kan des
Tartares à la gauche
s'étendant jusques , vis- à
-
vis deZuaniecz : qu'ils
avoient rencontré sur leur
route d'autres troupes Othomanes
qui marchoient
pour les aller joindre,
qu'il est arrivé de Valaquie
& de Moldavie deux
mille huit cents chariots
chargez de provisions,
qu'ils ont fait demander au
Gouverneur de Caminietz
de leur faire fournir des
vivres en payant, ou de
permettre aux Polonois
d'en apporter: mais que le Gouverneur de Caminietz
leur avoit répondu
qu'il ne pouvoir pasle
faire sans un ordre du
Grand: General de la
Couronne, à qui il écriroit
incessamment.Toutes
ces particularitez donnent
d'autant plus d'inquietude,
que les Turcs
n'ont pas besoin d'une
armée de cent mille hommes
avec tant d'artillerie,&
d'autres préparatifspour
le seul dessein de fortifier
Choczin, auquelon
nets'oppose - pas,quoyqu'onprétende
que cela
foit contraire au Traité
deCarlowitz - qui porte
qu'on ne pourroit de part
&. d'autre fortifier auctunieeplacre
-: Onécritde Hambourg
que le Roy de Dannemark,
a envoyé: prisonniers à
Rensbourglescanoniers
du Duc de HolsteinGottorp,
pour avoir refusé de
tirer le canon au passage
de la Reine Doüairiere.Les
Conférences continuent à
Gottorp sur les affaires du
Holstein, avec esperance
d'un heureux succès
: on
est déja convenu delaisser
entrer une certaine quantité
de provisions dans Tonningen,&
on y a même
introduit par eau des vivres,
dont cette ville-là manquoit,
& on en doit laisser
entrer de huit jours en huit
jours durant la negociation.
On assure que le Roy de
Dannemark consent qu'on
mette dans Tonningen des
troupes Angloises & Hollandoises
: mais non pas de
celles des Princes voisins,
quoique la Reine de la
Grande Bretagneoffred'en payer l•a moiti•é a causre que
le Duché de Slesvvich où
Tonnigen est situéne rele
ve pas de l'Empire, il a
cependant fait mettre ses
troupes en quartier d'hyver
dans les Etats de Holstein.
On mande du camp
devant Stetin qu'on avon
commencé à bombarder la
place le 18. septembre, que
le General Meyerfeldt qui y
commande avoit demandé
une suspension d'armes,
qu'on lui avoit envoyé deux
Officiers qui lui declarerent
qu'un ne la lui accorderoit
que pour sept heures,surquoi
il avoit offert de rendre
la placé, pourvû qu'on
lui donnâtcinq jours pour
écrire au; Comte de VveL
ling à Hambourg, ce qui
lui a été accordé. Les lettres
de Yvismar portent
qu'on avoit appris de Suede
qu'on embarquoit à Careshaven
dix à douze mille
hommes, pour les transporter
en Pomeranie.
: Lesnouvelles d'Andrinople
, touchant les affaires
du Roy deSuede,paroissent
si incertaines qu'ona
peine à y adjoûterfoy;
elles assurent que la santé
du Roy de Suede est entierement
retablie
,
& qu'il
est encore avec ses Domestiques,
& un grand nombre
d'Officiers à Demir
Tocca présd'Andrinople,
que le Sultanest dans le
dessein de maintenir la paix
avec la Pologne, & qu'il
ne faitavancer ses troupes
que pour fortifier Choczin,
qu'Abdi Bacha, qui commandelarmée
est parti le
premier SeptembredeCze
czora avec les Turques,&
le Kan des Tartares deSte
phanvvitz sur le Pruth:
que le sept ils étoient arrivez
à Choczin avec une
nombreuse artillerie & des
batteaux à faire des ponts:
que Abdi Bacha s'est
campé à la droite de
Choczin, & le Kan des
Tartares à la gauche
s'étendant jusques , vis- à
-
vis deZuaniecz : qu'ils
avoient rencontré sur leur
route d'autres troupes Othomanes
qui marchoient
pour les aller joindre,
qu'il est arrivé de Valaquie
& de Moldavie deux
mille huit cents chariots
chargez de provisions,
qu'ils ont fait demander au
Gouverneur de Caminietz
de leur faire fournir des
vivres en payant, ou de
permettre aux Polonois
d'en apporter: mais que le Gouverneur de Caminietz
leur avoit répondu
qu'il ne pouvoir pasle
faire sans un ordre du
Grand: General de la
Couronne, à qui il écriroit
incessamment.Toutes
ces particularitez donnent
d'autant plus d'inquietude,
que les Turcs
n'ont pas besoin d'une
armée de cent mille hommes
avec tant d'artillerie,&
d'autres préparatifspour
le seul dessein de fortifier
Choczin, auquelon
nets'oppose - pas,quoyqu'onprétende
que cela
foit contraire au Traité
deCarlowitz - qui porte
qu'on ne pourroit de part
&. d'autre fortifier auctunieeplacre
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Résumé : Nouvelles de Hambourg.
Le roi de Danemark a envoyé des canonniers du duc de Holstein-Gottorp à Rensbourg en tant que prisonniers pour avoir refusé de tirer le canon au passage de la reine douairière. Les conférences à Gottorp sur les affaires du Holstein se poursuivent avec l'espoir d'un succès, et il a été convenu de laisser entrer des provisions à Tonningen tous les huit jours. Le roi de Danemark accepte la présence de troupes anglaises et hollandaises à Tonningen, mais refuse celles des princes voisins, malgré l'offre de la reine de Grande-Bretagne de payer la moitié des coûts. Le duché de Schleswig, où se situe Tonningen, ne relevant pas de l'Empire, le roi a installé ses troupes en quartier d'hiver dans les États de Holstein. À Stetin, le bombardement de la place a commencé le 18 septembre. Le général Meyerfeldt, commandant sur place, a demandé une suspension d'armes, qui lui a été accordée pour sept heures, après quoi il a offert de rendre la place à condition d'avoir cinq jours pour écrire au comte de Welling à Hambourg. En Suède, des troupes sont embarquées à Careshaven pour être transportées en Poméranie. La santé du roi de Suède est rétablie, et il se trouve à Demir Tocca avec ses domestiques et officiers. Le sultan prévoit de maintenir la paix avec la Pologne et avance ses troupes pour fortifier Choczin, inquiétant les préparatifs turcs.
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3736
p. 133-144
MARIAGE.
Début :
Le 6. de ce mois M. le Comte du Brossay [...]
Mots clefs :
Mariage, Comte du Brossay, Fille naturelle, Duc de Bretagne, Barons de Montmartin, Députation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
JldARiAGE,
Le6.de cemoisM. le
Comte du Brossay ,frere
de M. le Marquis du Brosfay!
yéppufsLau châteaude
_Mau,ryo Madame la Mi rjqujfç 4eIfCh.ainelaye, de
lamaison de Sacour-Beldfoerrirere.
Elle étqit veuve Roumilly,MarquisdelaÇbaiiIP4c,
Gou.
verneur deFougerres, 6c estmereduMarquis de cc
moiselleRanchein,&
de
Madame la Duchesse de
Gévres.
-
M.le Comte duBrossay
s'appelleJoseph-Joachim
du Maz, maison trés-noble
très-ancienne sortie de
cellede Matsellon,quidans
tous les temps s'est distinguée
;
&sans entreprendre
den faire la genealogie,
je dirayfeulement que fous
les Ducs de Bourgogne elle
a donné un Jacques du Maz
grand Etendard de ce Duché,
dont les actions font
-écrites dans plusieurs histoires;
Ce fut lefils, de ce Jacques
qui ayant été envoyé
ambassadeur au Duc de
Bretagne par le Duc de
Bourgogne, quitta quelque
tems après le service
de ce Duc pour celui du
premier, qui le voulant établir
en Bretagne, le maria
à sa fille naturelle nommée
Madame de Baucours. Le
contrat qu'on garde dans
cette maison est trop singulier
pour nêtre pas mis
ici.
Je baille imd filleJeanne
U Terre & Seigneurie d
Broufiajy y gravée
,
à bonne
condition que je pourrons
quand je voudrons y hétreZ
{? hebergeZenpiesance.Depuis
ce temps cette maison
a eu de grandes alliances en
iBrctagne.
Ilya plus de cinq cens
ans qu'unGuyondeLaval-
Monmorency, dont la femme
étoit de la maison de
Matfellon
j te parconseqiUent
:partide. celle du
Mz) faisantson testament
pour partir pour la Terre
^ntCyii^Upue pour en êbe
lescxçcuceursl'Evê» s que
que de Rennes, l'Abbé
de Clermont prés Laval,
& Raoul du Maz & Geoffroy
de Monburchier
qualifiez désce , temps de
Chevaliers.
Cette maison, originaire
d'Anjou, y a long-tems
possedé la Terre de Durtal,
tombée à present dans
celle de Messieurs de la
Rochefoucault & celle de
la Vesousiere , ou dans le
bourg de Boirre. Leurs anciens
tombeaux y sont encore.
Le dernier qui fut
Seigneur de ces Terres étoit
Evêque de DolJ»t:ro
Sous Louis onze Jean
du Maz étoit Grand Maître
des. Eaux & Forêts de
France
,
Charge crés.,.confiderable
dans ce tempslà.
Cette maison a eu deux
branches en Bretagne;celle
de l'aîné, qui est celle du
Brossay.
Et celle des Barons de
Montmartin,Comte de
-
Terchands. Cette derniere
est distinguée, puis qu'ils
étoient Gouverneurs de
Vittray fous les Ducsde
Bretagne; Gouvernement
qu'ils rendirent quand cette
Terre tomba aux Ducs de
la Tremoille.
Les Comtes de Terchands
étoient Gentilshommes
de la Chambre
fous François Premier, & laBretagne honora Jean
du Maz de sa deputation
,
avec un de la maison de
Guemadeve, aux Estats generaux
de Blois.
, Depuis ils ont eu les
mêmes Charges fous Henry
quatre ,
qui les honoroit
si fort de ses bontez
) -
qu'on y conserveencore
des lettres de ce grand
Roy, dont l'intitulé estde sa
main en ces termesPourmon
amile BarondeMontmartin.
Cette maison a été de tous
les tems si attachée au Roy,
quesa devise est, Crains
Dieu,honore le Roy. Cequi
se voit encore écrit au château
de Terchands dans
tous les endroits les plus
remarquables.
Cette branche est finie;
la derniere femme de cette
maison étoit Elisabeth - de
Baumanoir. Lavardin, qui
il.eut que des filles, l'aînée
desquelles fut mariée à M.
le Comte de Marcé
)
de la
maison, de Goujon de la
Moussaye.
La seconde à M.le Comte
de Dussé Montgommery
y
dont étoit fille MadamelaComtesse
de Quinlin
, depuis Madame la
.CIonlteùè de Mortagne.
Il ne restedonc plus que
celledu Brossay, & sans
parler d'avantage, je irai
feulement que René du
Maz, ayeul de Messieursdu
BrofTayd'aujourd'iiui^mou;
rut Maréchal de Camp
après avoir été envoyé de la»
Reine Mcre en Angleterre,
où il étoit lorsque Charles
premier eut le cou coupé;
& avoit épousé Gillone de
la Marfelliere, fille de François
Marquis de ce nom, & de Françoised'Harcour,
soeur de M. le Marquis de
Beuvron, Gouverneur de
Rouën. l ',. Elle épousa en secondes
noces M. le Ducde Bouillon-
la-Marcq. Elle avoir
trois filles. L'aînée épousa
le Marquis de Coesquin,
la seconde le Marquis du
Brossay, dont nous parlons
; & la troisiéme le
Marquis du Bellay, & en
secondes noces M. le Presidentde
Thou,âmbaflàdeur
en Hollande.
René du Mazeut de
Gilonnede la Marselliere
Charlesdu Maz, qui épousaHelene
du Guesclin, de
la maison de(Bertranddu
GuesclinConnêtable sie
France,dont sont nez Monsieur,
le Marquis du Brossay
,quiaépousé Marie-
Yolande de la Baume de
la Valiere; & M.leComte
du Brossay, dont on vient
de parler. Leurs grandes
alliances, qui les font appartenir
àMessieurs d'Harcour,
de Matignon, de
Rieux &autres,ic le rang
queleur maisonatoujours
tcnuJeiïllreoagne, où les
Estats les onthonorez tant
de fois de leurs grandes
deputations , ne doivent
paspermettreàpersonne
d'en parlerautrement
Le6.de cemoisM. le
Comte du Brossay ,frere
de M. le Marquis du Brosfay!
yéppufsLau châteaude
_Mau,ryo Madame la Mi rjqujfç 4eIfCh.ainelaye, de
lamaison de Sacour-Beldfoerrirere.
Elle étqit veuve Roumilly,MarquisdelaÇbaiiIP4c,
Gou.
verneur deFougerres, 6c estmereduMarquis de cc
moiselleRanchein,&
de
Madame la Duchesse de
Gévres.
-
M.le Comte duBrossay
s'appelleJoseph-Joachim
du Maz, maison trés-noble
très-ancienne sortie de
cellede Matsellon,quidans
tous les temps s'est distinguée
;
&sans entreprendre
den faire la genealogie,
je dirayfeulement que fous
les Ducs de Bourgogne elle
a donné un Jacques du Maz
grand Etendard de ce Duché,
dont les actions font
-écrites dans plusieurs histoires;
Ce fut lefils, de ce Jacques
qui ayant été envoyé
ambassadeur au Duc de
Bretagne par le Duc de
Bourgogne, quitta quelque
tems après le service
de ce Duc pour celui du
premier, qui le voulant établir
en Bretagne, le maria
à sa fille naturelle nommée
Madame de Baucours. Le
contrat qu'on garde dans
cette maison est trop singulier
pour nêtre pas mis
ici.
Je baille imd filleJeanne
U Terre & Seigneurie d
Broufiajy y gravée
,
à bonne
condition que je pourrons
quand je voudrons y hétreZ
{? hebergeZenpiesance.Depuis
ce temps cette maison
a eu de grandes alliances en
iBrctagne.
Ilya plus de cinq cens
ans qu'unGuyondeLaval-
Monmorency, dont la femme
étoit de la maison de
Matfellon
j te parconseqiUent
:partide. celle du
Mz) faisantson testament
pour partir pour la Terre
^ntCyii^Upue pour en êbe
lescxçcuceursl'Evê» s que
que de Rennes, l'Abbé
de Clermont prés Laval,
& Raoul du Maz & Geoffroy
de Monburchier
qualifiez désce , temps de
Chevaliers.
Cette maison, originaire
d'Anjou, y a long-tems
possedé la Terre de Durtal,
tombée à present dans
celle de Messieurs de la
Rochefoucault & celle de
la Vesousiere , ou dans le
bourg de Boirre. Leurs anciens
tombeaux y sont encore.
Le dernier qui fut
Seigneur de ces Terres étoit
Evêque de DolJ»t:ro
Sous Louis onze Jean
du Maz étoit Grand Maître
des. Eaux & Forêts de
France
,
Charge crés.,.confiderable
dans ce tempslà.
Cette maison a eu deux
branches en Bretagne;celle
de l'aîné, qui est celle du
Brossay.
Et celle des Barons de
Montmartin,Comte de
-
Terchands. Cette derniere
est distinguée, puis qu'ils
étoient Gouverneurs de
Vittray fous les Ducsde
Bretagne; Gouvernement
qu'ils rendirent quand cette
Terre tomba aux Ducs de
la Tremoille.
Les Comtes de Terchands
étoient Gentilshommes
de la Chambre
fous François Premier, & laBretagne honora Jean
du Maz de sa deputation
,
avec un de la maison de
Guemadeve, aux Estats generaux
de Blois.
, Depuis ils ont eu les
mêmes Charges fous Henry
quatre ,
qui les honoroit
si fort de ses bontez
) -
qu'on y conserveencore
des lettres de ce grand
Roy, dont l'intitulé estde sa
main en ces termesPourmon
amile BarondeMontmartin.
Cette maison a été de tous
les tems si attachée au Roy,
quesa devise est, Crains
Dieu,honore le Roy. Cequi
se voit encore écrit au château
de Terchands dans
tous les endroits les plus
remarquables.
Cette branche est finie;
la derniere femme de cette
maison étoit Elisabeth - de
Baumanoir. Lavardin, qui
il.eut que des filles, l'aînée
desquelles fut mariée à M.
le Comte de Marcé
)
de la
maison, de Goujon de la
Moussaye.
La seconde à M.le Comte
de Dussé Montgommery
y
dont étoit fille MadamelaComtesse
de Quinlin
, depuis Madame la
.CIonlteùè de Mortagne.
Il ne restedonc plus que
celledu Brossay, & sans
parler d'avantage, je irai
feulement que René du
Maz, ayeul de Messieursdu
BrofTayd'aujourd'iiui^mou;
rut Maréchal de Camp
après avoir été envoyé de la»
Reine Mcre en Angleterre,
où il étoit lorsque Charles
premier eut le cou coupé;
& avoit épousé Gillone de
la Marfelliere, fille de François
Marquis de ce nom, & de Françoised'Harcour,
soeur de M. le Marquis de
Beuvron, Gouverneur de
Rouën. l ',. Elle épousa en secondes
noces M. le Ducde Bouillon-
la-Marcq. Elle avoir
trois filles. L'aînée épousa
le Marquis de Coesquin,
la seconde le Marquis du
Brossay, dont nous parlons
; & la troisiéme le
Marquis du Bellay, & en
secondes noces M. le Presidentde
Thou,âmbaflàdeur
en Hollande.
René du Mazeut de
Gilonnede la Marselliere
Charlesdu Maz, qui épousaHelene
du Guesclin, de
la maison de(Bertranddu
GuesclinConnêtable sie
France,dont sont nez Monsieur,
le Marquis du Brossay
,quiaépousé Marie-
Yolande de la Baume de
la Valiere; & M.leComte
du Brossay, dont on vient
de parler. Leurs grandes
alliances, qui les font appartenir
àMessieurs d'Harcour,
de Matignon, de
Rieux &autres,ic le rang
queleur maisonatoujours
tcnuJeiïllreoagne, où les
Estats les onthonorez tant
de fois de leurs grandes
deputations , ne doivent
paspermettreàpersonne
d'en parlerautrement
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Résumé : MARIAGE.
Le document présente la famille du Comte du Brossay, Joseph-Joachim du Maz, issue d'une maison noble et ancienne d'Anjou. La famille du Maz a joué des rôles significatifs dans l'histoire, notamment en Bourgogne et en Bretagne. Jacques du Maz, ancêtre de Joseph-Joachim, fut grand Etendard du Duché de Bourgogne. Son fils devint ambassadeur et se maria à une fille naturelle du Duc de Bretagne. La maison du Maz a établi de grandes alliances en Bretagne, notamment avec la famille Laval-Monmorency. Elle a possédé des terres comme Durtal, actuellement dans les domaines de la Rochefoucault et de la Vesousiere. Jean du Maz fut Grand Maître des Eaux et Forêts sous Louis XI. La famille a eu deux branches en Bretagne : celle du Brossay et celle des Barons de Montmartin, gouverneurs de Vitre sous les Ducs de Bretagne. Les Comtes de Terchands étaient Gentilshommes de la Chambre sous François Ier et Henri IV. La devise de la maison est 'Crains Dieu, honore le Roy'. La branche des Barons de Montmartin s'est éteinte avec Elisabeth de Baumanoir. René du Maz, aïeul des Comtes du Brossay actuels, fut Maréchal de Camp et épousa Gillone de la Marfelliere. Leur fils Charles du Maz épousa Hélène du Guesclin, issue de la maison de Bertrand du Guesclin. Les Comtes du Brossay ont des alliances prestigieuses, notamment avec les familles d'Harcour, de Matignon et de Rieux, et ont été honorés par les États de Bretagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3737
p. 145-214
Suite de la Dissertation Philosophique sur l'ame des bestes.
Début :
Une personne de ma connoissance qui a vescu pendant 9. [...]
Mots clefs :
Dissertation philosophique, Âme, Bêtes, Castors, Sociétés animales , Éducation des petits , Remèdes naturels , Prévoyance , Société, Instinct, Architectures animales, Médecine animale , Machines, Liberté, Intelligence, Fidélité, Reconnaissance, Chien, Observation, Vertus animales, Chasse, Perfection, Construction, Architecture, Géométrie, Abeilles, Taons , Fourmis, Pigeons, Mouches à miel, Diligence, Enfants animaux, Jeux, Éducation, Perception
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite de la Dissertation Philosophique sur l'ame des bestes.
Suite de la DijjertationPhilofopbiquesur
lame des befles.
w Une personne de ma
connoissance qui a vescu
pendant9.années dans la
Loüiziane au Canada,m'a
assuré que rien n'etf plus
certain,que ce que Lahontan
& autres Auteurs rapportent
des Castors de ce
Pays; sçavoir
, que ces
animaux s'assemblent en
quantité, & rongent par le
pied,des arbres qui font le
long des bords des ruisseaux
, en telle forte qu'ils
les font tomber dans le
travers de l'eau pour en arrester
le cours, & soustenir
la terre qu'ils jettent
ensuite dedans au devant
de ces arbres,& dontils
font des Chaussées. Et pour
cet effet la societé de ces..,
ouvriers est commandée
par un chef; les uns cernent
& arrachent à belles
dents des gazons, & les
chargent ensuite sur les
queuës des autres ,
qui
font faites comme une
fole ; ceux-cy marchant
gravement & droits sur
leurs jambes de derriere,
traifnent leur charge jusques
surces arbres, &la
déchargent ensuite dans
l'eau. A mesure que la digue
s'esleve il y a des ouvriers
qui ont soin d'y pratiquer
des appartements
pour se loger
,
des greniers
pour conserverl'écorce
d'arbre qu'ils y amassent
pour leur nourriture; & des
galleries souterraines pour
aller à la pesche dans les
estangs formez par ces digues.
Ily a jusqu'à des hospitaux
pour retirer leurs
malades fatiguez du travail
; & d'un autre costéles
faineants qui se couchent
sur le dos pour sereposer,
sans avoir le dessous de la
queuë écorché,à force de
charier des gazons, y sont
rigoureusement punis &
chassez. Les digues sontartissement
recouverres de
gazon,ensorteque la pluye
ne peut les endommager,
&qu'on passe aifémenc desfus
sans se douter de rien.
Beaux exemples que les
stupides bestes nous fournissent,
nonseulement pour
avoir soin des malheureux,
mais encore pour ne point
souffrir dans les Etats de
ces gens qui se croyent
uniquement faits pour vivre
& joüir du travail d'autruy.
f
4. On sçait assez que les
bestes ontaussil'instinctde
chercher des remedes pour
leurs malades; que les
Chiens mangent du chiendant
pour s'exciter à vomir;
que les Gruës se donnent
des lavements;que
les Macreuses qui n'ont
pointde jabot avalent force
petits cailloux, pour broyer
dans leur gozier les petits
coquillages dont elles se
nourrissent
, & quantité
d'autres singularitez qui
regardent leur santé. Et
peut estre les hommessont
ils encore redevables aux
bestes des premieres régles,
de la Medecine.
Prétendra-t-on donc en-»
core que les machines font
aussi capables de prévoyance
& de crainte, de former
des societez, de bastir des
domicilles, d'avoir pitié
des malheureux,de punir
les vauriens,& en un mot
1
de trouver des remedes
contre ce qui peut les endommager?
Il vaut mieux
penser que les premiersAuteurs
de ce beau systesme
n'avoient pasune parfaite
connoissance des proprietez
des bestes, & que leurs
Sectateurs ont mieux aimé
s'attacher servilement à
leur opinion; que dese
donner la peine d'examiner
eux mêmes la question
avec toute rexaaitlldeù'loo
elle demande,comme ce
n'est que trop l'ordinaire.
5. A l'égard de rinfiind:
des belles pour ce qui regarde
l'éducation de leurs
petits, qu'yac-il de plus
admirable que de voir cette
méprisable & stupide
Araignée, dont nousavons
déjà parle, s'ourdir un sac
d'une toiletres-fine& trèsforte,
pour y pondre & y
conserver ses oeufs. & ses
petits : Un Loriot suspendre
son nid à 3. branches
d'arbre par trois fils de plus
d'une demie aulne-de longueur
chacun, de crainte
apparemment que les Ecureuils
ou les Belettes ne.
viennent manger les oeufs,
ou ses petits; & qui fçaic
aussi si ce n'est point en^-
core pour bercer ces nouveaux
nez, & les endor*-
mir, tandis que leurs pa.
rens leur cherchent la vie?
UnTirarache ou Moineau
aquatique attache le ben
librement à deux ou trois
roseaux
,
afin qu'il puisse
flotter sur l'eau-, hausser &
baisser comme eUe, rani
en estré emporré, c'estce
que j'ay vû plusieurs fois
avec beaucoup d'admiration.
On raconteaussi
Jes stupides Hiboux ont
foin decasser les pattesaux
souris qu'ils apportent à
leurs petits, & qu'ils la-if.
sent en reserve dans leurs
trous, ôc mesme d'appor.
ter dubledà ces souris pour
vivre, afin que leurs jeunes
éleves ayent le plaisir de
lescroquertoutesvivantes^
quand la faim les prend
e qu'ils trouvent tousjours,
par ce moyen dela viande
fraischeàmanger.Sur tout
les Aigles ont grand foin
de plumer ôc çl'a^acher le
poil des animaux qu'ils apportent
à leurs petits, de
crainte qu'un peu trop de
gloutonnerie ne les sasse
étrangler. Jeneparle point
des Guenons qui portent
leurs petits sur leurs épau*
les jusques au haut des
toits & des arbres, pour
leur apprendre à grimperr
& peut estreaussiàmépris
ser les dangers.
Mais je ne fçauroisassez
admirerlirft'nd: qui don
ne une intrépidité & un
courage surprenant
, ( &
qui va quelquefois jusqu'à
la sureur)aux animaux qui
ont des petits, pourenoser
attaquer d'autres d'ailleurs
beaucoup plus méchants
qu'eux,& les chasser, lorsqu'ils
s'en veulent approcher
; ny cette tendresse
plus que maternelle qui
porte les Perd rix à se jetter
pour ainsi dire dans la
gueule des chiens de chasse
pour les amuser,& don
ner lieu à leur petits de
sévader; cVil ce que j'ay
veu cent fois, non
lins
un
veritible estonnement.
Qu'y a t il deplusconstante.
& en mesme temps
de plus inconcevable que
l'histoire des Pigeons qu'on
emporte d'Alep à Alexandrette
en Syrie( ou tout au
contraire) par l'espace de
50. ou 60. lieuës, & qu'on
lasche ensuite avec une lettre
aucol, sitostqu'on est
arrive; car ces courriers
de l'air prennent aussitost
leur essor jurques au dessus
des nuées, & montent tant
qu'ils apperçoivent leur
chere patrie, & le lieu de
leurs petits,& de leurcompagne,
où ils se rendent en
trois ou quatre heures de
temps au plus. Par ce moyen
on apprend des nouvelles
toutes recentes, quon
ne pourroit sçavoir,que
plusieurs jours aprés. Ilest
évident aussi que les différentes
especes de Mouches
à miel, comme les Abeilles,
lesGuespes, les Freflons
,
Bourdons) Taons
,
&c. doivent avoir une sagacité
pareille à celle des
oiseaux,pourreconnoistre
le lieu de leur domicile &
leurs rusches. Goedart écrit
dans son Livre des insectes,
qu'il a eu chez luy
unetaniereouil aobserve
que les Taons, lorsqu'ils
travaillent aux cellules devinées
pour leurs oeufs, ont
aussi un Commandant
comme les Castors, lequel
a soind'eveillerles ouvriers
dès la pointe du jour par le
bruit de Ces ailes. Qu'auuitost
chacun s'en va à son
ouvrage , ceux qui ont un
an paffé vont chercher la
cire & le miel, pour bastir
les cellules ou nids, & pour
vivre, & outre cela de l'eau
pour détrem per de la terre
& en former des voûtes.
Les jeunes Taons comme
aides maçons,détrempent
cette terre, & en font des
boulins ou rouleaux qu'ils
roulent ensuite avec leurs
pieds dederrière jusqu'aux
sommets des ouvrages, ou
les plus anciens qui ne sont
plus propres qu'à bastir les
reçoivent, & en forment
des voutes au dessus deces
nids, de crainte qu'il ne
tombe de la terre dedans.
Les plus vigoureux ont foin
de faire la chatTe) & d'étrangler
sans misericorde
les vauriens, qui non contens
tens dene pointtravailler,
vont encore manger la
nourriture des leur, ouvriers en absence,;
Sil'ontraittoit ainsitous
ceux qui en usent de mesme
dans les Estars policez,
il n'y auroit pas tant
de faineants& de voleurs
& l'abondance y regneroic
en la place du brigandage.
Au reste quoyque je n'aye
pas de témoin oculaire des
merveilles des Taons, il
n'y a pas
@
cependant plus
de peine à les-croire que
celles des;Fourmis& dee
Castors dont je suis certain,
ou que celles des Abeilles
qui les surpassent
peut-estre encore de bien
loin, comme on laveudans
le Mercure de Paris de fan.
née1712.. au mois d'Avril.
Car on peut asseurer qu'il
n'y a peut-estrepasd'animal
si brute qu'il foit
;
qui ne devienne comme
sensé &intelligent lorsqu'il
s'agit de sa conservation,
ou de la production
de ses petits. Est- il rien
qi4i paroiiflcplustbFute ql.Í.
ui* Limaçon?ilcreuse cc*
pendant un nid en terre
pour y pondte ses oettfs; il
les couvre ensuite d'une
especedecole quise durcit
extrêmement, & qui les
conserve contre les insectes
& contre toutes les injures
du temps. Qu'estildeplus
pefanc qu'une Tortue, elle
fort néanmoins du fond de
la mer, elle vient creuser
un nid dans le fable où elle
fait sa ponte,& recouvre
ensuite ses oeufs de ce met
me fable,afin que la chaleur
du soleil suppléé au
deffaut de lasienne
, qui
ne feroit pas suffisante pour
les faire éclorre. Les Saumons
& plusieurs autres
poissons remontent les ri.
vieres jusqu'à leur source,
& fouvenc par. respace de
plus de cent cinquante
lieues
, pour femer leurs
oeufs sur la bouë Ôc dans
une eau peu profonde afin
que la chaleur du Soleil
puisse les faire éclorre.
Faut-il que desbestes
pour qui nous avons tant
de mépris., surpassent la
,
pluspart des Peres & Meres
en tendresse &.. en soins
1
pour l'éducation de leurs
enfants?
•
Quoy donc les Machines
opereront-elles aussi des
prodiges pour enfanter
d'autres Machines, pour
les conserver, & pour leur
sauverla vie; & a pprendront-
elles à nos amesraisonnables
à avoir des sentimens
de rendresse & de
crainte;àestrelaborieuses,
soigneuses , courageuses ,
& tantd'autres vertus necessaires
à l'éducation des
pietits?Mais auparavant que
de quitter ce sujet,considerons
un peu quel plaisir
nos bestes brutes prennent
à exercer leurs jeunes adul.A
Ks, désqu'ils commencent
à courir, voler, ou
nager. Ne diroit-on pas
qu'elles ont recouvert une
nouvelle jeunesse pour
jouër & folastreravec eux?
Que ne doit.on point penser
aussi des jeux de ces
jeunes animaux,qui sont
remplis de feintises,d'imitations
,
& de singeries ;
tantost ils feignent d'estre
fort en colere ; & dese
mordre tantost de fuïr tantost de poursuivre,tan-r
tost de flatter
,
tantost
-
de
craindre,en un mot ils imitent
parfaitement les jeux
des enfants, qui ne font
jeux qu'en ce qu'ils ne sont,
comme ceux- là
, que de
pures fictions. Il n'est pas
jusques aux plus stupides
animaux,dont les amufementis
de jeunesse ne eausent
beaucou p d'admiration
,
& de plaisir à ceux
qui les observent. Si quelqu'un
en doute,iln'a qu'à
considerer pendant quelque
beau jour de Printems,
les jeux des jeunes Arai-r gnées des jardins. On les
trouve au iixleil contre les
muraillesqui selivrent mita
le combats,moitié feints,
moitié san g lants
; là elles
(e mordent
,
se précipitent.
s'arrachent les pattes, 5e..
tranglent, & surpassent de
bien loin,tout ce qu'on rapporte
des gladiateuts sur les
arenes.
Les Machines seront-elles
donc encore capables
de fictions
,
& d'imitation
comme les enfants, & produiront-
elles
duiront-elles des opera»
tions pour lesquelles e lles
ne sont pas veritablement
montées? Une montre par
exemple qui est montée
pour marquer deux fois
douze heures par jour, s'a).
visera-t-elle, pour se divertir
, & pour nous jouër, de
les marquer en une heure,
& reprendra telle ensuite
d'elle-mesme son serieux,
& son veritable train. J'avouë
qu'on entrevoit des
étincelles de liberté dans le
delire des enfants, par la
communication qu'ils ont
avec nous de leurs pensées
, & que nous ne pouvons
rien appercevoir de
semblable dans les animaux,
avec lesquels nous ne
pouvons point avoir cette
sorte de commerce. Mais
avantd'entrer plus avant
dans cette discussion, examinons
encore quc!qucs
vertus des bef.l:e)q.ui nous
aideront à prendre parti
plusseurement.
7. Tout le monde sçait
assez l'arrache,la fidélité,
la soumission & la reconnoissance
, que les Chiens
ont pour leurs maistres,leur
docilité,l'impatience qu'ils
ont de les revoir quand
ils sont absens
,
la tristesse
que cette absence leurcause
,& la joye qu'ils marquent
quand ils les retrouvent,
ou lorsqu'ils peuvent
leur rendre quelque service;
avec quelle chaleur ils
prennent leur deffense,
leur patience à en souffrir,
leur perseverance à leur
estresoumis,leur contrain- te&leurcomplaisance pour
eux. Undemesamisayant
fait emporter à dix lieuës
de Paris un vilain Chien ,
qui s'estoit addonné chez
luy
5
& qu'on n'avoit pû en
estranger à force de coups
de baston; ce Chien revintà
samaison aprésquelques
jours.Le maistre las de
lemaltraiter luy fit lier les
quatre pattes, attacher une
pierre au col, & lefit jetter
de dessus le pont Marie
dans la Seine. Le Chien ne
laissa pas de se sauver, ( ce
que j'aurois toutes les peines
du monde à croire,s'il
ne m'estoit arrivé une chose
toute pareille, ) & s en
revint au plus viste donner
de nouveaux tefmoignages
d'une fidélité & d'une foumission
inviolables à son
maistre adoptif, lequel en
fut tellement touché d'estonnement,
qu'il changea
dans le moment toute sa
rigueur enaffection.Tout
Paris a veu avec surprise, il
y a eennYvilrroonncfi.:nlnqquuaannttec 'ilnn's)
la constanceinvincible
d'un Chien,qui demeura
pendant plusieurs années
collé sur la fosse de son maistre,
dans le cimetiere des
saints Innocens , sans que
"Dy flatteries, ny nlrnaces.
ny lâFhecelïite peussent l'en
tirer. Ayantblesséunefois
un Lievre,il k sauva dans
tuàfe vigne
y
oùje le suivis
à lâ vbix de mes Chiens;
peu dete-n, psaprês;les voix
ayant etffé-,jc&urav
qu'ils*T-avoientafrêïïé-,<K
comme je les clltrèhÓisa
costé & d'autre
,
j'en ap -
perceus un qui venoit à
moyen grande diligence;
me flattant & thc caressant
,
aprés quoy il s'en
retourna avec beaucoup
-V
d'em pressement,ce qui me
fit comprendre qu'il falloir
le suivre: pendant que je
marchois, il prenoit le devant,
& revenoit fouvenc
sur ses pas, marquant tousjours
de l'im patience; à la
fin il ne revint plus, &
m'estant un peu avancé,
j'entendis mes deuxChiens
( d'ailleurs tousjours tresbons
amis) qui se mangeoient
l'un l'autre.Dés que
le second m'aperceut il prit
aussitost la suite
,
fentané
apparemment que ficatifë
n'estoit pas bonne. 1c vis
effectivement que le sujet
de leur querelle estoit que
le second avoit fort endommage
le Lievre pendantl'absence
dupremier,
lequel au contraire me caressoit
avec beaucoup de
confiance,comme pour me
marquer son innocence de
sa Cfiodmélibtiée.n
de belles regles
de morale ne peut-on
pas tirer de tousces exemples
; mais il vaut mieux
que chacun aitle plaisir de
les endeduire, que d'ennuyer
icy le kdieur par des
reflexions qu'il peut faire
aisément luy-mesme.
Je ne sçaurois cependant
m'empescher de luy
faire observer,que ces marques
de fidelité, de complaisance
& de retenuë,
n'ont gueres de compatibilité
avec l'idée que nous
avons d'une machine, qui
doit tousjours aller son
train, & tendre droit à sa
fin, dez qu'elle est une fois
desmontée d'une certaine
façon.
8. Que ne devons. nous
point penser encore de la
réglé que la pluspart des
belles observent dans toutes
leurs actions; les unes
ne sortent jamais qu'à une
certaine heure de nuit pour
chercher leur vie, ou une
com pagne,comme les Becasses,
les Lapins,les Limaces
,
les Herissons
,
les
Hiboux, & quantité d'autres
animaufc nocturnes
& sauvages qui rentrent
tous constamment à une
certaine heure du matin;
D'autres au contraire tid
manquent jamais de s'éJ
Veiller au lever du soleilJ
&de se rendormir à ion
coucher, ne perdanr pas
pour ainsi dire un seul ravon
de sa lumiere. En
Jquoy certes ils font beaucoup
plus dignes de louanges
que tant d'hommes déréglées,
qui paissentléurvie
comme les Hiboux, veillant
toute la nuit, & dormant
tout le jour.
On sçaicaussi que quan
tité d'oiseauxpassent tous
les ans des pays chauds:
dans des contrées plus temperées,
pour se sauver de
l'ardeurdusoleil. D'autres
au contraire
, vont des
paysfroids dans les mesmes
comrees, pour eviter
la rigueur de l'hyver, & les
uns & les autres s'en retournent
tous les ans d'où
ils font venus; sans que la
distance decinq ousixcens,
lieuës de pays, ny les trajets
des mers,soient capables
de leur faire Interrompre
leur réglé ( passant airtsi
toute leur vie comme des
voyageurs .& des étrangers
sur la rerre) Entre les differens
oisèaux les uns se
marient pour un temps,
d'autres mesme pour toute
leur vie) comme les
Tourterelles. Ils ne connoissent
point le divorce,
&. leurs mariages demeurent
inviolables, jusques à
ce que leurs petits n'ayent
plus besoin de leur secours.
Quel sujet de confusion
pour tant d'hommes d'ailleurs
raisonnables, mais
certainement inférieurs en
cecy aux bestes. De plus
le mariage n'est point en
eux une lubricitépuisqu'il
ne se contracte unique.
ment que pour la generation.
C'est pour cela que
leur rut dure si peu,&qu'il
ne vient que dans des tems
reglez& propres pour l'é.
ducatiori des petits; au lieu
que la lubricité des hommes
débauchez est perpetuelle.
«>. Disons encore un mot
de la chanté, de l'honnes.
teté & de lajustice que les
belles exercent entre elles,
outre ce que nous avons
remarqué des Cerfs à l'égard
de leurs compagnons
fatiguez, des Castors, des
Taons,& des peres &meres
a regard de leurs petits.
Plusieurs, ont apparemment
entendu dire un ancien
Proverbe, asinus asinum
fricat, mais peu en
gavent la vericable raison,
& peut estre que çeluy qui
la mis au jour ne la sçavoit
pas bien IUY.tesme. Pour
donc l'entendre
,
il faut
considererque quandun
Cheval, Asne ouMulet ne
sçauroit se gratter en quel.
que partie de son corps qui
: hlY démange, comme sur
le dos, le col, ou la teste, ils'approche de son cama.
rade, & le grate al'endroit
pareil à celuy quiluy démange.
Aussitost ce compagnon
charitable ne manque
pas, comme comprenant
le besoin de son camarade
, de le grater au
mesme endroit où il a esté
graté, & souventmesme
de l'avertir d'un endroit
qui luy demange aussi
> ôc
c'est alors qu'il est vray de
dire (qu'un Cheval grate
un autre Cheval, ) ces animaux
se prellant alors un
secours mutuel, dont chacun
a bes•oin, & dans l'en. k droic
droit qu'il souhaine. Qui
est-ce qui n'a pas veu les
Chiens d'un logis, & mesme
d'une rue, courir à la
deffense d'un de leurs camarades
attaque par quelqu'autre?
Qui ne sçait pas
la complaisance & les égards
qu'un animal a pour
un autre de mesme espece
plus jeune, ou plus foible
que luy
, & celle que les
masles en general ont pour
toutes les femelles? Qui
est:ce qui n'a pas remarque
le soin que les Chats
ont de cacher leur ordure,
ôc de nettoyer leur toison ?
Les oiseaux ont le mesme
foin de nettoyer les nids de
leurs petits, & les fourmis
leurs fourmillieresOnsçait
assez que les animaux corrigent
leurs perirs,-& quemesme
cespetits ont pour
létor^merèstoute'sa fbumissionpossible,
mais peutestre
tout le rriendenè sçait
f>rs queles Fôùrrftfa àidenif
courêS en : tbminun 'ccllè&:.
quiviennent s'estabmordans
fëurvôisinàge^Icdnftrmfé
fài/tfelji^iltiere*, qu'elfes
tfeÂir1 ^rêft?entdateur'graiiï
pendant ce temps-là, &
que celles-cy le leur rendent
fidellement
,
quand
leurestablissement est fini.
Que les Fourmis exercent
en rigoureux supplice contre
les Fourmis larronnefses
ou paresseuses, en les
déchirant à quatre. Mais
on ne finiroit jamais, si l'on
vouloit ra pporter toutes les
singularitez morales qu'on
remarque dans la conduite
des animaux;& peut-estre
arriveroit- on à s'asseurer
un repos & un bonheur
parfait dés cette vie, si on
estoit allez prudent pour
en bien profiter.
Qui pourra penser aprés
cela que les belles soient
de pures Machines, toutes
matérielles, meuës feule-
X ment par des loix du mouvement
générales & estoignées
J
dépendemment
d'une organisation de parties.
Il vaudroit autant faire
tout d'un cou p de la raison
& de la prudence hu-,
maine une espece de Ma-,
chine, necessitée aussipar
les mesmes loix, & par consequent
aveugle & sans li.
berté; mais dans quel excez
d'aveuglement faudroit-
il tomber pour imaginer
une telle chimere;
& quand mesme uneraison
dérangée pourroit y consentir,
nostre sentiment intérieur
ladementiroittousjours.
10. Que penser donc
maintenant sur la nature
du principe qui meut les
bestes, voyant qu'il est
pourveu de tant de belles
& bonnes qualirez ; qu'il
cft si judicieux, si vigilant,
si prudent, & si reglé dans
toutes ses opérations; tandis
que nostre amé au contraire
est sujette à tant
d'imperëfdibns&devices;
à T-éVréur5 à linjtTftice; à
l'ingràtitude, à l'infidélité,
àl'oisivetéà l'inhumanité,
à: l'impicte,a I'hypocrifie&
au dereglementdes moeurs.
Mais cette différence est
encore peu de chose, (s'il
rit permis de le dire) en
comparaison de cettequi
setire de la sagacité des
bestes à executer leursou.
vrages sans aucune estude,
&mesme sans aucun inftrument
étranger; tandis
que nos ouvriers font au
contraire obligez de faire
dé longs apprentissages,
d'où souvent ils sortent encore
fort ignorants, quelquefois
mesme font-ils
tout-à-fair incapables dé
rien apprendre. Nos Architectes
( par exemple) ne
sçatiroient bastirsansavoir
âppris avec bien du temps
&des peines les réglés dé
la Geornerrie& de l'Archirecture.
Cependant les Gac.
tors duCanada font des
digues&desappartements
pourse loger, conformes
à la droite architeaure sans
avoirappris aucunes réglés.;
Les Taons font de
mesme leurs voûtes sans le.
secours d'aucuns precepres,
que de leur bon genie. En
un mot les animaux construisent
leurs ouvrages de
la maniere qu! est tousjours
la plus parfaite en
chaque espece, comme
nous l'avons fait voir par
l'examen des raïons des Abeilles;
dans le mémoire
cite cy- devant, article l.
J'avoue qu'en cela mesme
me les bestes paroissent
bornées dans leurs operations;
elles ne sçavent point
varier leurs ouvrages en
uneinfinité de manieres.
comme l'homme, elles
sont, pour ainsi dire, asservies
à leur sujet ;au lieu que
l'homme travailleen maistre
dans ce qu'il possede.
Outre qu'il rassemble, pour
ainsi dire, éminemment en
luy toutes les inventions
dont les différents animaux
sont capables;& quoyqu'ii
n'y parvienne qu'à force
de travail&de temps,cela
ne laisse pas de prouver
parfaitement la fecondité
de son genie. Mais cette
secondité ne suffit pas pour
luy donner la Préférence
du codé de la perfection;
d'autant plus que les bestes
sont aussi capables par leur
docilité, d'apprendre une
infinité dechosestrès singuliere,
outre celles qu'elles
tiennent de leur inClinét
naturel. Ensorte que si les
bestes pouvoient le communiquer
leurs idées comme
les hommes font entre
eux, & si elles avoient des
mains, & des instruments
propres à tout executer
comme nous, peut-estre
auroient-elles aussi chez elles
des arts beaucoup plus
parfairs que lesnostres.J'ay
veu il y a environ dix ans
à la foire de saint Germain
un animal appelle Fecan,
assez semblable à un Renard
,
excepté qu'il a les
pattes d'un Singe, il se fervoit
de celles de devant
avec une adresse surprenante.
Au contraire les animaux
les plus stupides ont
les pieds ordinairement les
moins divitez. Il y a plusieurs
animaux qui ont la
partie de l'oreille appellée
le labyrinthe, semblable à
celle de l'homme, comme
les Chiens
J
les Chevaux,
les Elephans, les oiseaux
,
&c. lesquels sont tres- sensïbles
à la musique;ôc ceux
au contraire qui en font
privez y sont tout-a-fait in.
sensibles, furquoy l'on peut
voir nostre discours de l'oreille
imprimé en 1711.
dans le Mercure de Février,
d'où l'on pourroit inferer,
que si les bestes paroissent
si bornées, c'est du moins
en partie, parce que les instruments
leur manquent.
Mais du costé de la perfection
il ne faut qu'examiner
leurs ouvrages avec exactitude
, pour voir qu'elles
remportent de bien loin
sur nous. Si l'on se donne
la peine, par exemple,de
considerer la figure du
fond des cellules des Abeil.
les, & de quelle maniere
cescellules sontassemble'es
&oppocées les unes aux autres,
on fera forcé d'avouer
que l'intelligence qui les
conduit,est naturellement
pourveuë des connoissances
de la Géométrie,& de
l'Architeâure, & que pour
donner la mesure la plus
parfaite aux angles plans
ôc solides qui s'y rencontrent,
il faut qu'ellesçache
non seulementle calcu l des
triangles, mais mesme l'Algebre
; qu'elle possede les
proprietez de la sphere, &
des polyedres in scrits ôc
circonscrits; & en un mot
tout ce que nos plus habiles
Architectes ne sçavent
que fort mediocrement;
puisque ces cellules admirables
renferment toute la
perfeaion quecessciences
demandent,tant pour avoir
de la solidité & de la régularité
, que pour s'assembler
les unes avec les autres,&
pour s'y loger commodément
& seurement j ôc je
ne douté nullement que si
l'on faisoit un examen pareil
à celuy-cy des ouvrages
des Castors, des Taons ôc
des autres animaux archicettes)
on y trouveroit la
mesme perfection que dans
les raïons desAbeilles.
11. Nous voicy donc forcez
par nostre propre experience
d'avouer que l'intelligence
qui guide les animaux,
de quelque nature
qu'elle foit, est infiniment
plus parfaite en son essence
, que l'esprit de l'homme.
Maisenmesmetemps
quelle honte n'est
- ce pas
pour nous, si nous faisons
cet aveu en faveur de créatures,
que nous traittons de
stupides, & pour lesquelles
nous avons le dernier mépris-
N'est-ce pas la nous
précipiter nous-mesmes de
ce throne de gloire ou nous
nous estions placez au def-
-
fus detoutce quirespire?
- Quel parti prendré dans
une telle conjoncture,ne
pouvant ny osterla raison
aux belles pour en faire de
pures Machines, sans tomber
dans un ridicule intolérable
; ny leur donner un
principe spirituel sans estre
obligezd'abbaisser nostre
amour proprejusquà consentir
de le faire infiniment
plus parfait que nostre
ame.
Je ne voy plus d'autre
parti que de reconnoistre
dans tous ces effets singuliers,
oùla raison & le jugement
reluisent, le doigt
de l'Autheur de la nature,
( vereeniimdigitus Dei hi,cess )
ôc d'avouer que c'est sa
main qui se fert alors librement
des bestes, comme
d'un instrument sensible
pour se faire admirer, 0&
pour nous enseigner les leçons
de sa sagesse & de sa
justice. Voilàcetteintelligence
toujours libre, & infiniment
estevée au dessus
dela nostre, qui n'a besoin
ny de regles,ny d'apprentissage,
ny d'instruments,
pour operer tous ses miracles;
qui est toute en toutes
ses créatures,& toute en
chacune, sans leur estre aucunement
asservie,,& sans
estre déterminée par leurs
organizations presentes,
comme les Carthesiens le
prétendent, puisque c'est
elle au contraire qui en
produit librement tous les
mouven ens judicieux,selon
les differentes conjonétures
où elles se trouvent; le
tout uniquement pour leur
conservation
, pour nostre
utilité, 6c pour sa gloire.
Et si elle ne tire pas de chaque
sujettout ce qu'elle
pourroiten tirer, c'est quelle
a voulu manifester sa
secondité, en multipliant
& variant ses sujets indefiniment,
afin d'exciter davantage
nostre admiration,
&de lareveiller continuellement
; au lieu qu'elle languiroit
bien tost, si nous
trouvions les mesmes operations
dans coures les bestes.
Par ce moyen toutes
les difficultez sont levées;
nous nous délivrons du ridicule,
de vouloir tirer une
raison ( & une raison tressuperieure
à la nostre ) d'une
Machine purement materielle;
& ceux à quila propre
conscience de leur libertédans
les operations
intellectuelles,nefuflitpas
pour les sauver de la terreur
panique de devenir aussi de
pures Machines,files bestes
estoient telles, font entièrement
rasseurez. Nous
ne nous dégradons point
de nostre estat,en nous mettant
au dessous de l'intelli*
gence qui meut les bestes;
puisque nous y reconnoissons
l'Auteur de la nature,
qui se dévoile, pour ainsi
dire, librement & de luymesme
à nos yeux; nous
confondons aussi l'endurcissement
des Athées, en
adorant sa providence, &
nous trouvons un moyen
facile pour expliquer tout
ce qui paroist de plusmerveilleux
dans les actions
des bestes, sans qu'il nous
en couste aucun travail, ny
aucune estude.
12. Je ne prérends pas
cependant par là osteraux
belles une espece d'ame
materielle
,
qui préside à
leurs operations vitales, &
qui soit mesme susceptible
desentiments,&de perceptions,
de plaisir,de douleur,
de joye,de tristesse,de colere,
d'amour,decrainte, de
haine, de jalousie,&de toutes
les autres passionsqu'on
remarque dans les bestes;
même encore si on le veut,
d'imagination, de memoire&
d'action,parce que ces
operations sont encore infiniment
esloignées de la raison.
Je soustiens au contraire
que toutes ces passions
ou actions se passent
uniquement dans les esprits
animaux,qui sont contenus
dans leur cerveau, ans leurs nerfs, & dans
leurs membranes. Car il
suffit pour cela que ces cCprits
coulent continuellement
dans le sang, dans les
autres humeurs, & dans
toutes les parties de leur
corps; & que de plus ils
soient capables de recevoir
les impressions des objets
extérieurs par les sens, d'en
conserver
conserver les motions ou
images, & que ces images
ayenc communication les
unes avec les autres, pour
produire toutes les actions
destituées de jugement ôc
de raison
, ce que je n'ay
pas entrepris d'expliquer
icy en détail. Je dis seulement
icy que ces esprits
animaux sont la feule ame
matérielle
,
sensitive & animale,
Ôc la forme substantielle
des bestes, dont l'Autheur
de la nature se sert librement
pour produire
tout ce qui est au dessus de
la nature, je veux dire ce
qui tient de la raison & du
jugementsans qu'il soitnecessaire
de leur donner encoreune
ame spirituelle,qui
compare ces images formées
dans les esprits,qui
conçoive des idées & des
partions à leuroccasionqui
reflechissesur elle
-
mesme,
& sursesoperations,qui soit
capabledese déterminer la
première,&quisoitsusceptible
de rtgles.)ou de connoissances
universelles &
âb'ftriiittcs,comme la nostre,&
cela par lesraisons
que nous avons rapportées.
Il est évident que nous
ostons par là toute connoissance
aux bestes, pour leur
laisser feulement la vie, la
perception, & le mouvement
, comme font les CarteGens;
parce que cela
suffit pour leurs opérations
naturelles & vitales; &
qu'à l'égard des autres ope- A rations, cette âme materielle
,
sensitive & animale
, cette forme substantielle
n'enest que l'organe
& l'instrument
,
qui bien
loin de déterminer l'Auteur
de la nature à agir d'ue maniere
machinale&fcrvile,
comme le prétendent ces
Messieurs,est au contraire
déterminée par ce mesme
Auteur àsuivre ses impressions,
& à produire les actions
dont la matière est incapable
par elle.'-mefnJc.
Ainsi nous devons bien distinguer
deux especes d'operations
de Dieu dans les
bestes; la premiere qui est
leur vie est generale& éloignée
,
elle est déterminée
par les loix qu'il a establies
en formant le monde&a
parconsequent une connexion
necessaire avec tous
les autres mouvemens qui
s'y font; on peut l'appeller
à cause de cela naturelle &
necessaire; la secon de au
contraire estlibre & comme
surnaturelle,elle ne dépend
au plus que des conjonctures
presentes, & nullement
des organes ou des
loix gencrales. La première
est ce qu'on entend par
le simple concours de Dieu;
la feconde est l'effet d'une
Providence qui ne differe
du miracle, qu'en ce
qu'il ne produit aucun dé..
rangement sensible dans la
nature, &qu'il ne manque
jamais de se faire dans IC4
mesmescirconstances, parce
que Dieu est toujours le,
mesme;c'est si l'on veut un*
miracle naturel & ordinaire>
qui n'est méconnu ôc
ignoré
, que parce qu'il est
tousjours present aux yeux
detous les hommes.
lame des befles.
w Une personne de ma
connoissance qui a vescu
pendant9.années dans la
Loüiziane au Canada,m'a
assuré que rien n'etf plus
certain,que ce que Lahontan
& autres Auteurs rapportent
des Castors de ce
Pays; sçavoir
, que ces
animaux s'assemblent en
quantité, & rongent par le
pied,des arbres qui font le
long des bords des ruisseaux
, en telle forte qu'ils
les font tomber dans le
travers de l'eau pour en arrester
le cours, & soustenir
la terre qu'ils jettent
ensuite dedans au devant
de ces arbres,& dontils
font des Chaussées. Et pour
cet effet la societé de ces..,
ouvriers est commandée
par un chef; les uns cernent
& arrachent à belles
dents des gazons, & les
chargent ensuite sur les
queuës des autres ,
qui
font faites comme une
fole ; ceux-cy marchant
gravement & droits sur
leurs jambes de derriere,
traifnent leur charge jusques
surces arbres, &la
déchargent ensuite dans
l'eau. A mesure que la digue
s'esleve il y a des ouvriers
qui ont soin d'y pratiquer
des appartements
pour se loger
,
des greniers
pour conserverl'écorce
d'arbre qu'ils y amassent
pour leur nourriture; & des
galleries souterraines pour
aller à la pesche dans les
estangs formez par ces digues.
Ily a jusqu'à des hospitaux
pour retirer leurs
malades fatiguez du travail
; & d'un autre costéles
faineants qui se couchent
sur le dos pour sereposer,
sans avoir le dessous de la
queuë écorché,à force de
charier des gazons, y sont
rigoureusement punis &
chassez. Les digues sontartissement
recouverres de
gazon,ensorteque la pluye
ne peut les endommager,
&qu'on passe aifémenc desfus
sans se douter de rien.
Beaux exemples que les
stupides bestes nous fournissent,
nonseulement pour
avoir soin des malheureux,
mais encore pour ne point
souffrir dans les Etats de
ces gens qui se croyent
uniquement faits pour vivre
& joüir du travail d'autruy.
f
4. On sçait assez que les
bestes ontaussil'instinctde
chercher des remedes pour
leurs malades; que les
Chiens mangent du chiendant
pour s'exciter à vomir;
que les Gruës se donnent
des lavements;que
les Macreuses qui n'ont
pointde jabot avalent force
petits cailloux, pour broyer
dans leur gozier les petits
coquillages dont elles se
nourrissent
, & quantité
d'autres singularitez qui
regardent leur santé. Et
peut estre les hommessont
ils encore redevables aux
bestes des premieres régles,
de la Medecine.
Prétendra-t-on donc en-»
core que les machines font
aussi capables de prévoyance
& de crainte, de former
des societez, de bastir des
domicilles, d'avoir pitié
des malheureux,de punir
les vauriens,& en un mot
1
de trouver des remedes
contre ce qui peut les endommager?
Il vaut mieux
penser que les premiersAuteurs
de ce beau systesme
n'avoient pasune parfaite
connoissance des proprietez
des bestes, & que leurs
Sectateurs ont mieux aimé
s'attacher servilement à
leur opinion; que dese
donner la peine d'examiner
eux mêmes la question
avec toute rexaaitlldeù'loo
elle demande,comme ce
n'est que trop l'ordinaire.
5. A l'égard de rinfiind:
des belles pour ce qui regarde
l'éducation de leurs
petits, qu'yac-il de plus
admirable que de voir cette
méprisable & stupide
Araignée, dont nousavons
déjà parle, s'ourdir un sac
d'une toiletres-fine& trèsforte,
pour y pondre & y
conserver ses oeufs. & ses
petits : Un Loriot suspendre
son nid à 3. branches
d'arbre par trois fils de plus
d'une demie aulne-de longueur
chacun, de crainte
apparemment que les Ecureuils
ou les Belettes ne.
viennent manger les oeufs,
ou ses petits; & qui fçaic
aussi si ce n'est point en^-
core pour bercer ces nouveaux
nez, & les endor*-
mir, tandis que leurs pa.
rens leur cherchent la vie?
UnTirarache ou Moineau
aquatique attache le ben
librement à deux ou trois
roseaux
,
afin qu'il puisse
flotter sur l'eau-, hausser &
baisser comme eUe, rani
en estré emporré, c'estce
que j'ay vû plusieurs fois
avec beaucoup d'admiration.
On raconteaussi
Jes stupides Hiboux ont
foin decasser les pattesaux
souris qu'ils apportent à
leurs petits, & qu'ils la-if.
sent en reserve dans leurs
trous, ôc mesme d'appor.
ter dubledà ces souris pour
vivre, afin que leurs jeunes
éleves ayent le plaisir de
lescroquertoutesvivantes^
quand la faim les prend
e qu'ils trouvent tousjours,
par ce moyen dela viande
fraischeàmanger.Sur tout
les Aigles ont grand foin
de plumer ôc çl'a^acher le
poil des animaux qu'ils apportent
à leurs petits, de
crainte qu'un peu trop de
gloutonnerie ne les sasse
étrangler. Jeneparle point
des Guenons qui portent
leurs petits sur leurs épau*
les jusques au haut des
toits & des arbres, pour
leur apprendre à grimperr
& peut estreaussiàmépris
ser les dangers.
Mais je ne fçauroisassez
admirerlirft'nd: qui don
ne une intrépidité & un
courage surprenant
, ( &
qui va quelquefois jusqu'à
la sureur)aux animaux qui
ont des petits, pourenoser
attaquer d'autres d'ailleurs
beaucoup plus méchants
qu'eux,& les chasser, lorsqu'ils
s'en veulent approcher
; ny cette tendresse
plus que maternelle qui
porte les Perd rix à se jetter
pour ainsi dire dans la
gueule des chiens de chasse
pour les amuser,& don
ner lieu à leur petits de
sévader; cVil ce que j'ay
veu cent fois, non
lins
un
veritible estonnement.
Qu'y a t il deplusconstante.
& en mesme temps
de plus inconcevable que
l'histoire des Pigeons qu'on
emporte d'Alep à Alexandrette
en Syrie( ou tout au
contraire) par l'espace de
50. ou 60. lieuës, & qu'on
lasche ensuite avec une lettre
aucol, sitostqu'on est
arrive; car ces courriers
de l'air prennent aussitost
leur essor jurques au dessus
des nuées, & montent tant
qu'ils apperçoivent leur
chere patrie, & le lieu de
leurs petits,& de leurcompagne,
où ils se rendent en
trois ou quatre heures de
temps au plus. Par ce moyen
on apprend des nouvelles
toutes recentes, quon
ne pourroit sçavoir,que
plusieurs jours aprés. Ilest
évident aussi que les différentes
especes de Mouches
à miel, comme les Abeilles,
lesGuespes, les Freflons
,
Bourdons) Taons
,
&c. doivent avoir une sagacité
pareille à celle des
oiseaux,pourreconnoistre
le lieu de leur domicile &
leurs rusches. Goedart écrit
dans son Livre des insectes,
qu'il a eu chez luy
unetaniereouil aobserve
que les Taons, lorsqu'ils
travaillent aux cellules devinées
pour leurs oeufs, ont
aussi un Commandant
comme les Castors, lequel
a soind'eveillerles ouvriers
dès la pointe du jour par le
bruit de Ces ailes. Qu'auuitost
chacun s'en va à son
ouvrage , ceux qui ont un
an paffé vont chercher la
cire & le miel, pour bastir
les cellules ou nids, & pour
vivre, & outre cela de l'eau
pour détrem per de la terre
& en former des voûtes.
Les jeunes Taons comme
aides maçons,détrempent
cette terre, & en font des
boulins ou rouleaux qu'ils
roulent ensuite avec leurs
pieds dederrière jusqu'aux
sommets des ouvrages, ou
les plus anciens qui ne sont
plus propres qu'à bastir les
reçoivent, & en forment
des voutes au dessus deces
nids, de crainte qu'il ne
tombe de la terre dedans.
Les plus vigoureux ont foin
de faire la chatTe) & d'étrangler
sans misericorde
les vauriens, qui non contens
tens dene pointtravailler,
vont encore manger la
nourriture des leur, ouvriers en absence,;
Sil'ontraittoit ainsitous
ceux qui en usent de mesme
dans les Estars policez,
il n'y auroit pas tant
de faineants& de voleurs
& l'abondance y regneroic
en la place du brigandage.
Au reste quoyque je n'aye
pas de témoin oculaire des
merveilles des Taons, il
n'y a pas
@
cependant plus
de peine à les-croire que
celles des;Fourmis& dee
Castors dont je suis certain,
ou que celles des Abeilles
qui les surpassent
peut-estre encore de bien
loin, comme on laveudans
le Mercure de Paris de fan.
née1712.. au mois d'Avril.
Car on peut asseurer qu'il
n'y a peut-estrepasd'animal
si brute qu'il foit
;
qui ne devienne comme
sensé &intelligent lorsqu'il
s'agit de sa conservation,
ou de la production
de ses petits. Est- il rien
qi4i paroiiflcplustbFute ql.Í.
ui* Limaçon?ilcreuse cc*
pendant un nid en terre
pour y pondte ses oettfs; il
les couvre ensuite d'une
especedecole quise durcit
extrêmement, & qui les
conserve contre les insectes
& contre toutes les injures
du temps. Qu'estildeplus
pefanc qu'une Tortue, elle
fort néanmoins du fond de
la mer, elle vient creuser
un nid dans le fable où elle
fait sa ponte,& recouvre
ensuite ses oeufs de ce met
me fable,afin que la chaleur
du soleil suppléé au
deffaut de lasienne
, qui
ne feroit pas suffisante pour
les faire éclorre. Les Saumons
& plusieurs autres
poissons remontent les ri.
vieres jusqu'à leur source,
& fouvenc par. respace de
plus de cent cinquante
lieues
, pour femer leurs
oeufs sur la bouë Ôc dans
une eau peu profonde afin
que la chaleur du Soleil
puisse les faire éclorre.
Faut-il que desbestes
pour qui nous avons tant
de mépris., surpassent la
,
pluspart des Peres & Meres
en tendresse &.. en soins
1
pour l'éducation de leurs
enfants?
•
Quoy donc les Machines
opereront-elles aussi des
prodiges pour enfanter
d'autres Machines, pour
les conserver, & pour leur
sauverla vie; & a pprendront-
elles à nos amesraisonnables
à avoir des sentimens
de rendresse & de
crainte;àestrelaborieuses,
soigneuses , courageuses ,
& tantd'autres vertus necessaires
à l'éducation des
pietits?Mais auparavant que
de quitter ce sujet,considerons
un peu quel plaisir
nos bestes brutes prennent
à exercer leurs jeunes adul.A
Ks, désqu'ils commencent
à courir, voler, ou
nager. Ne diroit-on pas
qu'elles ont recouvert une
nouvelle jeunesse pour
jouër & folastreravec eux?
Que ne doit.on point penser
aussi des jeux de ces
jeunes animaux,qui sont
remplis de feintises,d'imitations
,
& de singeries ;
tantost ils feignent d'estre
fort en colere ; & dese
mordre tantost de fuïr tantost de poursuivre,tan-r
tost de flatter
,
tantost
-
de
craindre,en un mot ils imitent
parfaitement les jeux
des enfants, qui ne font
jeux qu'en ce qu'ils ne sont,
comme ceux- là
, que de
pures fictions. Il n'est pas
jusques aux plus stupides
animaux,dont les amufementis
de jeunesse ne eausent
beaucou p d'admiration
,
& de plaisir à ceux
qui les observent. Si quelqu'un
en doute,iln'a qu'à
considerer pendant quelque
beau jour de Printems,
les jeux des jeunes Arai-r gnées des jardins. On les
trouve au iixleil contre les
muraillesqui selivrent mita
le combats,moitié feints,
moitié san g lants
; là elles
(e mordent
,
se précipitent.
s'arrachent les pattes, 5e..
tranglent, & surpassent de
bien loin,tout ce qu'on rapporte
des gladiateuts sur les
arenes.
Les Machines seront-elles
donc encore capables
de fictions
,
& d'imitation
comme les enfants, & produiront-
elles
duiront-elles des opera»
tions pour lesquelles e lles
ne sont pas veritablement
montées? Une montre par
exemple qui est montée
pour marquer deux fois
douze heures par jour, s'a).
visera-t-elle, pour se divertir
, & pour nous jouër, de
les marquer en une heure,
& reprendra telle ensuite
d'elle-mesme son serieux,
& son veritable train. J'avouë
qu'on entrevoit des
étincelles de liberté dans le
delire des enfants, par la
communication qu'ils ont
avec nous de leurs pensées
, & que nous ne pouvons
rien appercevoir de
semblable dans les animaux,
avec lesquels nous ne
pouvons point avoir cette
sorte de commerce. Mais
avantd'entrer plus avant
dans cette discussion, examinons
encore quc!qucs
vertus des bef.l:e)q.ui nous
aideront à prendre parti
plusseurement.
7. Tout le monde sçait
assez l'arrache,la fidélité,
la soumission & la reconnoissance
, que les Chiens
ont pour leurs maistres,leur
docilité,l'impatience qu'ils
ont de les revoir quand
ils sont absens
,
la tristesse
que cette absence leurcause
,& la joye qu'ils marquent
quand ils les retrouvent,
ou lorsqu'ils peuvent
leur rendre quelque service;
avec quelle chaleur ils
prennent leur deffense,
leur patience à en souffrir,
leur perseverance à leur
estresoumis,leur contrain- te&leurcomplaisance pour
eux. Undemesamisayant
fait emporter à dix lieuës
de Paris un vilain Chien ,
qui s'estoit addonné chez
luy
5
& qu'on n'avoit pû en
estranger à force de coups
de baston; ce Chien revintà
samaison aprésquelques
jours.Le maistre las de
lemaltraiter luy fit lier les
quatre pattes, attacher une
pierre au col, & lefit jetter
de dessus le pont Marie
dans la Seine. Le Chien ne
laissa pas de se sauver, ( ce
que j'aurois toutes les peines
du monde à croire,s'il
ne m'estoit arrivé une chose
toute pareille, ) & s en
revint au plus viste donner
de nouveaux tefmoignages
d'une fidélité & d'une foumission
inviolables à son
maistre adoptif, lequel en
fut tellement touché d'estonnement,
qu'il changea
dans le moment toute sa
rigueur enaffection.Tout
Paris a veu avec surprise, il
y a eennYvilrroonncfi.:nlnqquuaannttec 'ilnn's)
la constanceinvincible
d'un Chien,qui demeura
pendant plusieurs années
collé sur la fosse de son maistre,
dans le cimetiere des
saints Innocens , sans que
"Dy flatteries, ny nlrnaces.
ny lâFhecelïite peussent l'en
tirer. Ayantblesséunefois
un Lievre,il k sauva dans
tuàfe vigne
y
oùje le suivis
à lâ vbix de mes Chiens;
peu dete-n, psaprês;les voix
ayant etffé-,jc&urav
qu'ils*T-avoientafrêïïé-,<K
comme je les clltrèhÓisa
costé & d'autre
,
j'en ap -
perceus un qui venoit à
moyen grande diligence;
me flattant & thc caressant
,
aprés quoy il s'en
retourna avec beaucoup
-V
d'em pressement,ce qui me
fit comprendre qu'il falloir
le suivre: pendant que je
marchois, il prenoit le devant,
& revenoit fouvenc
sur ses pas, marquant tousjours
de l'im patience; à la
fin il ne revint plus, &
m'estant un peu avancé,
j'entendis mes deuxChiens
( d'ailleurs tousjours tresbons
amis) qui se mangeoient
l'un l'autre.Dés que
le second m'aperceut il prit
aussitost la suite
,
fentané
apparemment que ficatifë
n'estoit pas bonne. 1c vis
effectivement que le sujet
de leur querelle estoit que
le second avoit fort endommage
le Lievre pendantl'absence
dupremier,
lequel au contraire me caressoit
avec beaucoup de
confiance,comme pour me
marquer son innocence de
sa Cfiodmélibtiée.n
de belles regles
de morale ne peut-on
pas tirer de tousces exemples
; mais il vaut mieux
que chacun aitle plaisir de
les endeduire, que d'ennuyer
icy le kdieur par des
reflexions qu'il peut faire
aisément luy-mesme.
Je ne sçaurois cependant
m'empescher de luy
faire observer,que ces marques
de fidelité, de complaisance
& de retenuë,
n'ont gueres de compatibilité
avec l'idée que nous
avons d'une machine, qui
doit tousjours aller son
train, & tendre droit à sa
fin, dez qu'elle est une fois
desmontée d'une certaine
façon.
8. Que ne devons. nous
point penser encore de la
réglé que la pluspart des
belles observent dans toutes
leurs actions; les unes
ne sortent jamais qu'à une
certaine heure de nuit pour
chercher leur vie, ou une
com pagne,comme les Becasses,
les Lapins,les Limaces
,
les Herissons
,
les
Hiboux, & quantité d'autres
animaufc nocturnes
& sauvages qui rentrent
tous constamment à une
certaine heure du matin;
D'autres au contraire tid
manquent jamais de s'éJ
Veiller au lever du soleilJ
&de se rendormir à ion
coucher, ne perdanr pas
pour ainsi dire un seul ravon
de sa lumiere. En
Jquoy certes ils font beaucoup
plus dignes de louanges
que tant d'hommes déréglées,
qui paissentléurvie
comme les Hiboux, veillant
toute la nuit, & dormant
tout le jour.
On sçaicaussi que quan
tité d'oiseauxpassent tous
les ans des pays chauds:
dans des contrées plus temperées,
pour se sauver de
l'ardeurdusoleil. D'autres
au contraire
, vont des
paysfroids dans les mesmes
comrees, pour eviter
la rigueur de l'hyver, & les
uns & les autres s'en retournent
tous les ans d'où
ils font venus; sans que la
distance decinq ousixcens,
lieuës de pays, ny les trajets
des mers,soient capables
de leur faire Interrompre
leur réglé ( passant airtsi
toute leur vie comme des
voyageurs .& des étrangers
sur la rerre) Entre les differens
oisèaux les uns se
marient pour un temps,
d'autres mesme pour toute
leur vie) comme les
Tourterelles. Ils ne connoissent
point le divorce,
&. leurs mariages demeurent
inviolables, jusques à
ce que leurs petits n'ayent
plus besoin de leur secours.
Quel sujet de confusion
pour tant d'hommes d'ailleurs
raisonnables, mais
certainement inférieurs en
cecy aux bestes. De plus
le mariage n'est point en
eux une lubricitépuisqu'il
ne se contracte unique.
ment que pour la generation.
C'est pour cela que
leur rut dure si peu,&qu'il
ne vient que dans des tems
reglez& propres pour l'é.
ducatiori des petits; au lieu
que la lubricité des hommes
débauchez est perpetuelle.
«>. Disons encore un mot
de la chanté, de l'honnes.
teté & de lajustice que les
belles exercent entre elles,
outre ce que nous avons
remarqué des Cerfs à l'égard
de leurs compagnons
fatiguez, des Castors, des
Taons,& des peres &meres
a regard de leurs petits.
Plusieurs, ont apparemment
entendu dire un ancien
Proverbe, asinus asinum
fricat, mais peu en
gavent la vericable raison,
& peut estre que çeluy qui
la mis au jour ne la sçavoit
pas bien IUY.tesme. Pour
donc l'entendre
,
il faut
considererque quandun
Cheval, Asne ouMulet ne
sçauroit se gratter en quel.
que partie de son corps qui
: hlY démange, comme sur
le dos, le col, ou la teste, ils'approche de son cama.
rade, & le grate al'endroit
pareil à celuy quiluy démange.
Aussitost ce compagnon
charitable ne manque
pas, comme comprenant
le besoin de son camarade
, de le grater au
mesme endroit où il a esté
graté, & souventmesme
de l'avertir d'un endroit
qui luy demange aussi
> ôc
c'est alors qu'il est vray de
dire (qu'un Cheval grate
un autre Cheval, ) ces animaux
se prellant alors un
secours mutuel, dont chacun
a bes•oin, & dans l'en. k droic
droit qu'il souhaine. Qui
est-ce qui n'a pas veu les
Chiens d'un logis, & mesme
d'une rue, courir à la
deffense d'un de leurs camarades
attaque par quelqu'autre?
Qui ne sçait pas
la complaisance & les égards
qu'un animal a pour
un autre de mesme espece
plus jeune, ou plus foible
que luy
, & celle que les
masles en general ont pour
toutes les femelles? Qui
est:ce qui n'a pas remarque
le soin que les Chats
ont de cacher leur ordure,
ôc de nettoyer leur toison ?
Les oiseaux ont le mesme
foin de nettoyer les nids de
leurs petits, & les fourmis
leurs fourmillieresOnsçait
assez que les animaux corrigent
leurs perirs,-& quemesme
cespetits ont pour
létor^merèstoute'sa fbumissionpossible,
mais peutestre
tout le rriendenè sçait
f>rs queles Fôùrrftfa àidenif
courêS en : tbminun 'ccllè&:.
quiviennent s'estabmordans
fëurvôisinàge^Icdnftrmfé
fài/tfelji^iltiere*, qu'elfes
tfeÂir1 ^rêft?entdateur'graiiï
pendant ce temps-là, &
que celles-cy le leur rendent
fidellement
,
quand
leurestablissement est fini.
Que les Fourmis exercent
en rigoureux supplice contre
les Fourmis larronnefses
ou paresseuses, en les
déchirant à quatre. Mais
on ne finiroit jamais, si l'on
vouloit ra pporter toutes les
singularitez morales qu'on
remarque dans la conduite
des animaux;& peut-estre
arriveroit- on à s'asseurer
un repos & un bonheur
parfait dés cette vie, si on
estoit allez prudent pour
en bien profiter.
Qui pourra penser aprés
cela que les belles soient
de pures Machines, toutes
matérielles, meuës feule-
X ment par des loix du mouvement
générales & estoignées
J
dépendemment
d'une organisation de parties.
Il vaudroit autant faire
tout d'un cou p de la raison
& de la prudence hu-,
maine une espece de Ma-,
chine, necessitée aussipar
les mesmes loix, & par consequent
aveugle & sans li.
berté; mais dans quel excez
d'aveuglement faudroit-
il tomber pour imaginer
une telle chimere;
& quand mesme uneraison
dérangée pourroit y consentir,
nostre sentiment intérieur
ladementiroittousjours.
10. Que penser donc
maintenant sur la nature
du principe qui meut les
bestes, voyant qu'il est
pourveu de tant de belles
& bonnes qualirez ; qu'il
cft si judicieux, si vigilant,
si prudent, & si reglé dans
toutes ses opérations; tandis
que nostre amé au contraire
est sujette à tant
d'imperëfdibns&devices;
à T-éVréur5 à linjtTftice; à
l'ingràtitude, à l'infidélité,
àl'oisivetéà l'inhumanité,
à: l'impicte,a I'hypocrifie&
au dereglementdes moeurs.
Mais cette différence est
encore peu de chose, (s'il
rit permis de le dire) en
comparaison de cettequi
setire de la sagacité des
bestes à executer leursou.
vrages sans aucune estude,
&mesme sans aucun inftrument
étranger; tandis
que nos ouvriers font au
contraire obligez de faire
dé longs apprentissages,
d'où souvent ils sortent encore
fort ignorants, quelquefois
mesme font-ils
tout-à-fair incapables dé
rien apprendre. Nos Architectes
( par exemple) ne
sçatiroient bastirsansavoir
âppris avec bien du temps
&des peines les réglés dé
la Geornerrie& de l'Archirecture.
Cependant les Gac.
tors duCanada font des
digues&desappartements
pourse loger, conformes
à la droite architeaure sans
avoirappris aucunes réglés.;
Les Taons font de
mesme leurs voûtes sans le.
secours d'aucuns precepres,
que de leur bon genie. En
un mot les animaux construisent
leurs ouvrages de
la maniere qu! est tousjours
la plus parfaite en
chaque espece, comme
nous l'avons fait voir par
l'examen des raïons des Abeilles;
dans le mémoire
cite cy- devant, article l.
J'avoue qu'en cela mesme
me les bestes paroissent
bornées dans leurs operations;
elles ne sçavent point
varier leurs ouvrages en
uneinfinité de manieres.
comme l'homme, elles
sont, pour ainsi dire, asservies
à leur sujet ;au lieu que
l'homme travailleen maistre
dans ce qu'il possede.
Outre qu'il rassemble, pour
ainsi dire, éminemment en
luy toutes les inventions
dont les différents animaux
sont capables;& quoyqu'ii
n'y parvienne qu'à force
de travail&de temps,cela
ne laisse pas de prouver
parfaitement la fecondité
de son genie. Mais cette
secondité ne suffit pas pour
luy donner la Préférence
du codé de la perfection;
d'autant plus que les bestes
sont aussi capables par leur
docilité, d'apprendre une
infinité dechosestrès singuliere,
outre celles qu'elles
tiennent de leur inClinét
naturel. Ensorte que si les
bestes pouvoient le communiquer
leurs idées comme
les hommes font entre
eux, & si elles avoient des
mains, & des instruments
propres à tout executer
comme nous, peut-estre
auroient-elles aussi chez elles
des arts beaucoup plus
parfairs que lesnostres.J'ay
veu il y a environ dix ans
à la foire de saint Germain
un animal appelle Fecan,
assez semblable à un Renard
,
excepté qu'il a les
pattes d'un Singe, il se fervoit
de celles de devant
avec une adresse surprenante.
Au contraire les animaux
les plus stupides ont
les pieds ordinairement les
moins divitez. Il y a plusieurs
animaux qui ont la
partie de l'oreille appellée
le labyrinthe, semblable à
celle de l'homme, comme
les Chiens
J
les Chevaux,
les Elephans, les oiseaux
,
&c. lesquels sont tres- sensïbles
à la musique;ôc ceux
au contraire qui en font
privez y sont tout-a-fait in.
sensibles, furquoy l'on peut
voir nostre discours de l'oreille
imprimé en 1711.
dans le Mercure de Février,
d'où l'on pourroit inferer,
que si les bestes paroissent
si bornées, c'est du moins
en partie, parce que les instruments
leur manquent.
Mais du costé de la perfection
il ne faut qu'examiner
leurs ouvrages avec exactitude
, pour voir qu'elles
remportent de bien loin
sur nous. Si l'on se donne
la peine, par exemple,de
considerer la figure du
fond des cellules des Abeil.
les, & de quelle maniere
cescellules sontassemble'es
&oppocées les unes aux autres,
on fera forcé d'avouer
que l'intelligence qui les
conduit,est naturellement
pourveuë des connoissances
de la Géométrie,& de
l'Architeâure, & que pour
donner la mesure la plus
parfaite aux angles plans
ôc solides qui s'y rencontrent,
il faut qu'ellesçache
non seulementle calcu l des
triangles, mais mesme l'Algebre
; qu'elle possede les
proprietez de la sphere, &
des polyedres in scrits ôc
circonscrits; & en un mot
tout ce que nos plus habiles
Architectes ne sçavent
que fort mediocrement;
puisque ces cellules admirables
renferment toute la
perfeaion quecessciences
demandent,tant pour avoir
de la solidité & de la régularité
, que pour s'assembler
les unes avec les autres,&
pour s'y loger commodément
& seurement j ôc je
ne douté nullement que si
l'on faisoit un examen pareil
à celuy-cy des ouvrages
des Castors, des Taons ôc
des autres animaux archicettes)
on y trouveroit la
mesme perfection que dans
les raïons desAbeilles.
11. Nous voicy donc forcez
par nostre propre experience
d'avouer que l'intelligence
qui guide les animaux,
de quelque nature
qu'elle foit, est infiniment
plus parfaite en son essence
, que l'esprit de l'homme.
Maisenmesmetemps
quelle honte n'est
- ce pas
pour nous, si nous faisons
cet aveu en faveur de créatures,
que nous traittons de
stupides, & pour lesquelles
nous avons le dernier mépris-
N'est-ce pas la nous
précipiter nous-mesmes de
ce throne de gloire ou nous
nous estions placez au def-
-
fus detoutce quirespire?
- Quel parti prendré dans
une telle conjoncture,ne
pouvant ny osterla raison
aux belles pour en faire de
pures Machines, sans tomber
dans un ridicule intolérable
; ny leur donner un
principe spirituel sans estre
obligezd'abbaisser nostre
amour proprejusquà consentir
de le faire infiniment
plus parfait que nostre
ame.
Je ne voy plus d'autre
parti que de reconnoistre
dans tous ces effets singuliers,
oùla raison & le jugement
reluisent, le doigt
de l'Autheur de la nature,
( vereeniimdigitus Dei hi,cess )
ôc d'avouer que c'est sa
main qui se fert alors librement
des bestes, comme
d'un instrument sensible
pour se faire admirer, 0&
pour nous enseigner les leçons
de sa sagesse & de sa
justice. Voilàcetteintelligence
toujours libre, & infiniment
estevée au dessus
dela nostre, qui n'a besoin
ny de regles,ny d'apprentissage,
ny d'instruments,
pour operer tous ses miracles;
qui est toute en toutes
ses créatures,& toute en
chacune, sans leur estre aucunement
asservie,,& sans
estre déterminée par leurs
organizations presentes,
comme les Carthesiens le
prétendent, puisque c'est
elle au contraire qui en
produit librement tous les
mouven ens judicieux,selon
les differentes conjonétures
où elles se trouvent; le
tout uniquement pour leur
conservation
, pour nostre
utilité, 6c pour sa gloire.
Et si elle ne tire pas de chaque
sujettout ce qu'elle
pourroiten tirer, c'est quelle
a voulu manifester sa
secondité, en multipliant
& variant ses sujets indefiniment,
afin d'exciter davantage
nostre admiration,
&de lareveiller continuellement
; au lieu qu'elle languiroit
bien tost, si nous
trouvions les mesmes operations
dans coures les bestes.
Par ce moyen toutes
les difficultez sont levées;
nous nous délivrons du ridicule,
de vouloir tirer une
raison ( & une raison tressuperieure
à la nostre ) d'une
Machine purement materielle;
& ceux à quila propre
conscience de leur libertédans
les operations
intellectuelles,nefuflitpas
pour les sauver de la terreur
panique de devenir aussi de
pures Machines,files bestes
estoient telles, font entièrement
rasseurez. Nous
ne nous dégradons point
de nostre estat,en nous mettant
au dessous de l'intelli*
gence qui meut les bestes;
puisque nous y reconnoissons
l'Auteur de la nature,
qui se dévoile, pour ainsi
dire, librement & de luymesme
à nos yeux; nous
confondons aussi l'endurcissement
des Athées, en
adorant sa providence, &
nous trouvons un moyen
facile pour expliquer tout
ce qui paroist de plusmerveilleux
dans les actions
des bestes, sans qu'il nous
en couste aucun travail, ny
aucune estude.
12. Je ne prérends pas
cependant par là osteraux
belles une espece d'ame
materielle
,
qui préside à
leurs operations vitales, &
qui soit mesme susceptible
desentiments,&de perceptions,
de plaisir,de douleur,
de joye,de tristesse,de colere,
d'amour,decrainte, de
haine, de jalousie,&de toutes
les autres passionsqu'on
remarque dans les bestes;
même encore si on le veut,
d'imagination, de memoire&
d'action,parce que ces
operations sont encore infiniment
esloignées de la raison.
Je soustiens au contraire
que toutes ces passions
ou actions se passent
uniquement dans les esprits
animaux,qui sont contenus
dans leur cerveau, ans leurs nerfs, & dans
leurs membranes. Car il
suffit pour cela que ces cCprits
coulent continuellement
dans le sang, dans les
autres humeurs, & dans
toutes les parties de leur
corps; & que de plus ils
soient capables de recevoir
les impressions des objets
extérieurs par les sens, d'en
conserver
conserver les motions ou
images, & que ces images
ayenc communication les
unes avec les autres, pour
produire toutes les actions
destituées de jugement ôc
de raison
, ce que je n'ay
pas entrepris d'expliquer
icy en détail. Je dis seulement
icy que ces esprits
animaux sont la feule ame
matérielle
,
sensitive & animale,
Ôc la forme substantielle
des bestes, dont l'Autheur
de la nature se sert librement
pour produire
tout ce qui est au dessus de
la nature, je veux dire ce
qui tient de la raison & du
jugementsans qu'il soitnecessaire
de leur donner encoreune
ame spirituelle,qui
compare ces images formées
dans les esprits,qui
conçoive des idées & des
partions à leuroccasionqui
reflechissesur elle
-
mesme,
& sursesoperations,qui soit
capabledese déterminer la
première,&quisoitsusceptible
de rtgles.)ou de connoissances
universelles &
âb'ftriiittcs,comme la nostre,&
cela par lesraisons
que nous avons rapportées.
Il est évident que nous
ostons par là toute connoissance
aux bestes, pour leur
laisser feulement la vie, la
perception, & le mouvement
, comme font les CarteGens;
parce que cela
suffit pour leurs opérations
naturelles & vitales; &
qu'à l'égard des autres ope- A rations, cette âme materielle
,
sensitive & animale
, cette forme substantielle
n'enest que l'organe
& l'instrument
,
qui bien
loin de déterminer l'Auteur
de la nature à agir d'ue maniere
machinale&fcrvile,
comme le prétendent ces
Messieurs,est au contraire
déterminée par ce mesme
Auteur àsuivre ses impressions,
& à produire les actions
dont la matière est incapable
par elle.'-mefnJc.
Ainsi nous devons bien distinguer
deux especes d'operations
de Dieu dans les
bestes; la premiere qui est
leur vie est generale& éloignée
,
elle est déterminée
par les loix qu'il a establies
en formant le monde&a
parconsequent une connexion
necessaire avec tous
les autres mouvemens qui
s'y font; on peut l'appeller
à cause de cela naturelle &
necessaire; la secon de au
contraire estlibre & comme
surnaturelle,elle ne dépend
au plus que des conjonctures
presentes, & nullement
des organes ou des
loix gencrales. La première
est ce qu'on entend par
le simple concours de Dieu;
la feconde est l'effet d'une
Providence qui ne differe
du miracle, qu'en ce
qu'il ne produit aucun dé..
rangement sensible dans la
nature, &qu'il ne manque
jamais de se faire dans IC4
mesmescirconstances, parce
que Dieu est toujours le,
mesme;c'est si l'on veut un*
miracle naturel & ordinaire>
qui n'est méconnu ôc
ignoré
, que parce qu'il est
tousjours present aux yeux
detous les hommes.
Fermer
Résumé : Suite de la Dissertation Philosophique sur l'ame des bestes.
Le texte explore les comportements remarquables et les capacités des animaux, illustrant leur intelligence et leur organisation sociale. Les castors, par exemple, construisent des digues et des logements en abattant des arbres et en travaillant en société organisée. Ils prennent soin de leurs malades et punissent les fainéants. Les animaux cherchent également des remèdes pour leurs maladies, comme les chiens qui mangent du chiendent pour vomir. Les araignées construisent des sacs pour leurs œufs, les loriots suspendent leurs nids pour protéger leurs petits, et les hiboux cassent les pattes des souris pour les conserver. Les pigeons voyageurs sont capables de retrouver leur domicile après avoir été transportés sur de longues distances. Les fourmis et les abeilles démontrent une organisation sociale complexe, avec des rôles spécifiques pour chaque membre de la colonie. Le texte souligne la fidélité et la soumission des chiens envers leurs maîtres, illustrées par des exemples de chiens revenant chez eux malgré les obstacles. Les animaux montrent également des comportements admirables dans l'éducation de leurs petits, comme les chats qui cachent leur ordure et nettoient leur toison, et les oiseaux et les fourmis qui entretiennent leurs nids et fourmilières. Les animaux corrigent leurs petits et leur montrent de la soumission. Les fourmis, par exemple, aident celles qui déménagent et punissent les paresseuses. Le texte insiste sur le fait que les animaux ne sont pas de simples machines, mais possèdent des qualités morales et une intelligence remarquable. Ils construisent des ouvrages parfaits sans étude ni instruments, comme les castors et les taons. Les abeilles, par exemple, construisent des cellules géométriquement parfaites, démontrant une connaissance avancée de la géométrie et de l'architecture. Le texte conclut que l'intelligence qui guide les animaux est supérieure à celle des humains, qui sont sujets à des imperfections morales. Il propose que cette intelligence est l'œuvre de l'Auteur de la nature, qui se manifeste librement à travers les animaux. Enfin, il reconnaît que les animaux possèdent une âme matérielle capable de sentiments et de perceptions, mais sans raison ni jugement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3738
p. 215-216
MORTS.
Début :
Messire Paul le Gendre, Seigneur de Lormoy, qui avoit esté [...]
Mots clefs :
Théologie, Maison de Navarre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
M0RTS.
Messire Paulle Gendre,
Seigneur de Lormoy
J
qui
avoitesté receuMaistre des
Requestes en 1668. après
avoir esté Procureur GeneralauParlement
de Mets,
mourut honoraire le trois
Octobre 1713. âgé de 98.
ans, laissant des enfants de
DameFrançoise deChaulnés
lqai eftencore vivante,
fille de MessireJacques de
Chaulnes, Seigneur de
Longcorne, Conseiller
d'Estat, &de Dame Anne
Duparites, dont l'aisnéest
Messire Gaspard François
le Gendre, Maistre des Requestes.
Messire Pierre Verrier,
Docteur en Theologie de
la Maison de Navarre,
Chescier de S. Estienne des
Grez,Principal du College
de Tours & ancien
Official de Paris , mourut
le 4. Octobre1713.
Dame Loüise Charlet;
épouse de MessireJean de
Jassaud,seigneur d'Arquinvilliers
, Maistre des Requestes,
mourut le 19. Octobre
1713.
Messire Paulle Gendre,
Seigneur de Lormoy
J
qui
avoitesté receuMaistre des
Requestes en 1668. après
avoir esté Procureur GeneralauParlement
de Mets,
mourut honoraire le trois
Octobre 1713. âgé de 98.
ans, laissant des enfants de
DameFrançoise deChaulnés
lqai eftencore vivante,
fille de MessireJacques de
Chaulnes, Seigneur de
Longcorne, Conseiller
d'Estat, &de Dame Anne
Duparites, dont l'aisnéest
Messire Gaspard François
le Gendre, Maistre des Requestes.
Messire Pierre Verrier,
Docteur en Theologie de
la Maison de Navarre,
Chescier de S. Estienne des
Grez,Principal du College
de Tours & ancien
Official de Paris , mourut
le 4. Octobre1713.
Dame Loüise Charlet;
épouse de MessireJean de
Jassaud,seigneur d'Arquinvilliers
, Maistre des Requestes,
mourut le 19. Octobre
1713.
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Résumé : MORTS.
En octobre 1713, trois personnalités décédèrent. Messire Paulle Gendre, Seigneur de Lormoy et Maître des Requestes, mourut à 98 ans le 3 octobre. Messire Pierre Verrier, Docteur en Théologie et Principal du Collège de Tours, décéda le 4 octobre. Dame Loüise Charlet, épouse de Messire Jean de Jassaud, mourut le 19 octobre.
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3739
p. 217-232
RELATION de ce qui s'est passé de plus considérable é Fontainebleau depuis le 31. Aoust jusques au 11. Octobre.
Début :
Le Roy estant parti le 30. de Marly alla coucher [...]
Mots clefs :
Fontainebleau, Roi, Duchesse de Berry, Cérémonies, Chasse, Jeux, Audiences, Capucins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION de ce qui s'est passé de plus considérable é Fontainebleau depuis le 31. Aoust jusques au 11. Octobre.
RELATION
de ce qui s'efl passé de plus
consîderable à Fontainebleau
adeupu1is1l.eO3Û1.oAbroeu.jljufqucs
» LE Roy estant parti le
30. de Marly alla couch
r à Petitbourg
,
& le 31.
à Fontainebleau, accompa-
,
gné de Monseigneur le
Duc & de Madame la Duchesse
de Berry
,
des autres
Pinces &PnnccflV$!3 Cour
y a esté tres-nombruse &
tres-magnifique. Il y a capresque
tous les jours chatte
de Cerf
,
duSanglier ou du
Loup
,
trois fois la fClTIJÍnc
Comedie, les autres jours an
a joüé chez Madame la Duchesse
de Berry un fort gros
jeu depuis sept heurcs
soir jusques à dit. Il y avoit
ordinairement douze ou
quinzeCoupeurs, Monseigneur
leDuc& Madamela
Duchesse de Berry, Madame
la Duchesse, Monsieur PE.--
lecteur de Baviere, Monsieur
le Comte de Toulouse
étoient de ce nombre: Il y
a eu deux fois la semaine
pesche des Cormorans &
promenade Royale le long
du Canal. Le Roy menoit
lui-mêmesaCalèche,ainsi
que Madame la Duchesse de
Berry la sienne, qui marchoit
toujours à costé de celle du
Roy, & qui estoit route dorée
,
de même que les harnois
des chevaux. L'habit de
cette Princesseestoit toujour
d'une étoffe fort riche,
& tout couvert de rubis
d'émeraudes, ou de diamanso
Sa coëssure en estoit si remplie,
qu'on peut dire sans
exageration que la vûë en
pouvoic à peine supporter
l'éclat. Ces deux Caléches
estoient entourées de Monseigneur
le Duc de Berry, de
Monsieur le Duc d'Orléans,
de Monsieur le Conue de
Charolois, de Madame .si
Princesse de Conti, de Mademoicelle
de Charolois, de
pbluesmieeunrtsvaêuttureëss Dames superen
habit de
Chasse à cheval
,
de même
que la pluspartdes Seigneurs
de la Cour. Immédiatement
après fuivoicnt plus de cent
Carosses à six & à huit chevaux,
dans lesquels on voyoit
Madame,Madame la Ducheflc
d'Orléans, Madame
la Duchesse
,
Madame la
Princesse de Conti ancienne
Doüairiere, Madame la Princesse
de Conti, Monsieur
l'Electeur de Baviere, Monsieur
le Prince Ragotzi, Mr
le Grand, Mr le Prince de
Vaudemont
j
Mr le Prince
d'Enrichement
,
Mrs les
Cardinaux Gualtieri, de
Rohan & de Polignac, Mrs
le Nonce, Mrsles Ambassadeurs,
Mrs les Envoyez
ou Ministres qui sont en
France, & pluficurs autres
Seigneurs & Dames de la
Cour.
Je n'entreprendray point
la description de la ric hesse
& de la diversité des habits;
il suffit de vous dire que l'imagination
ne peut aller plus
loin, & que les yeux en
estoient ébloüis, & à mesure
que le Roy montoit ou descendoit
, on voyoit deux
gondolestoutes dorées que
des Matelots habillez d'un
gros dma.. bleu avec une
frange d,'or) faisoit suivre
cette Royale Troupe. La
fouledes Spectateurs estoit
tres grande. oLe 7. Sa Majesté donna
Audiance aux Dépurez des
jiratsdc la Province de LangwApç.
, ayans à leur reste
Monsieur le Duc du Maine,
Gouverneur de la Province,
& Mr le Marquis de la Vnl-P
liere, Secrétaired'Etat Mr
l'Evesque de Mande harangua.
Ils allerent en fuite chez
Monseigneur le Duc de Berry.
Le8. jour de la Nativité
de la Vierge, le Roy fit rendre
le Pain bénit al'Eglise Paroissiale
de Fontainebleau par
MMrrl'lAAbbbbéédd'E'EnDtragues, l'un , de ses Aumôniers,en Rochet.
Cet Abbé estoit precedé de
douze Suisses de la Garde qui
portoient six Pains bénits
sur lesquels estoient plusieurs
Banderolles aux Armes de
..f'ance,
ayans à leur reste les
Hauts bois, Trompcttes &
autres Instrumens, & estant
arrivé à I'Eglise, à l'Offertoire,
il allaàl'Offrande renant
un cierge où estoient
- huitdemi Louis d'or. Le même
jour à midy & demi, les
Députez des Etats de Languedoc
curent Audience de
Madame la DuchessedeBerry
,
qui porroit ce jour-là un
habit d'étoffe d'argent chamarré
derubis,de perles&de
diamants. La juppe étoit chamarréeenplein
d'un Point
d'Espagne d'argent, sa coef*
fure estoit toute couverte dè
pierreries. Le Cercle estoit
tres grand ce jour-là, où se
trouva un grand nombre de
Duchesses, &quantité de Seigneurs
&de Dames fuperbcment
vêtuës, & routes brillantes
de pierreries sur leurs
habits & dansleurs coëffures.
L'Evesquede Mandeharang
™:
Le 1 0. Monseigneur le Duc
de Berry fit rendre le Painbenit
par Monsieurl'Abbé
Berard, l'un de ses Aumôniers.
Le même jour le Generaldes
Capucins qui eil venu
faire lavisirede sonOrdreen
France eur Audiance du Roy,
acompngnéde 2 5. Religieux
de son Ordre, ensuite Ill) ut
de Monseigneur le Duc ÔC
de Madame la Duchesse de
Beiry. L'habit decettePrin-r
te..Ífe étoit ce jour-là d'une
étosse d'or avec une garniture
de diamants, dans laquelle
ainsi que dans sa coeffure entroienc
les plus belles pierreries
qu'on puisse voir,le Cercle
étoit des plus beaux, &
les Dames qui le composoit
étoient generalement habillées
ou d'étoffes d'or garnis
d'agréments d'or & d'argent
ou de soye de routes couleurs
brodez, & elles estoient brillantes
de pierreries sur leurs
habits & dans leurs coëffures.
L'Evesque de Mande harangua.
Le Dimanche 17. Madame
la Duchesse de Berry fit
rendre le Pain benit àl'Eglise
Paroissiale de Fontainebleau
par Mr l'Abbé Rouget l'un
de ses Aumoniers, en rochet.
Cet Abbé traversala Cour
des cuisines & la granderuë,
précedé de douze Suisses qui
portoient six Pains, sur les-
-
quels estoient plusieurs banderoles
aux Armes decette
Princesse, à la teste marchoit
plusieurs Haut- bois, Tromperes
& autres Instrumens
qui se firent entendre pendant
toute la marche jusques
mêmedansl'Eglise où ccc
Abbé alla à l'Offrande, tenant
un cierge à la main où
estoient plusieurs demi Louis
d'or: Madame fit faire la
même Ceremonie le 21.jour
de S. Mathieu par Mr l'Abbé
Lagors, un de ses Aumo.
niers,
Le 24- on presenta à l'issuë
de la Messe un homme
au Roy,âgé de cent un an
& huit mois, né en 1612.
au mois de Février, & fait
Capitaine en 1636. comme
il paroist par le Brevet. Le
même jour à midy & demi
Mr de Boiffieux porta la
nouvelle que nous avions forcé
les retranchemens des ennemis
prés Fribourg.
Le a.. Octobre Don Félix
Corneïo, Secrétaire de
l'Ambassade d'Espagne arriva
avec l'agréable nouvelle que
la Reine d'Espagne étoit accouchée
d'un Prince, & le
4. on apprit par un Courier
qu'on avoit ouvert la tranchée
devant Fribourg la nuit
du dernier Septembre au i'
Octobre.
Le 11. le Roy accompagné
de Monseigneur le Duc
&de Madame la Duchcffc de
Bcrry partit de Fontaines
bleau pour aller coucher à
Petit- bourg & le 12 à Versailles:
On peut dire que la
Cour n'a jamais cité ny plus
nombreuse ny plus brillante
& quelle ne s'est jamais
mieux divertie à Fontainebleau.
La Saison qui y a esté
tres belle, & le nombre des
Ecrangers tres- grand. Ils ne
pouvoient se lasser d'admirer
la grandeur dela Cour de
France. Ils estoient charmez
de voir tous les jours Madame
la Duchesse de Berry,
Madame la Princesse de Conti,
MademoiselledeCharollois
& les autres DJHICSvêtuës
en habit de chasse ayans
des just au - corps tous chamarrez
ou brodez d'or &
d'argent, avec des chapeaux
couverts de plumes, courir le
Cei fou le Sanglier, comme
les plus adroits Cavaliers.
de ce qui s'efl passé de plus
consîderable à Fontainebleau
adeupu1is1l.eO3Û1.oAbroeu.jljufqucs
» LE Roy estant parti le
30. de Marly alla couch
r à Petitbourg
,
& le 31.
à Fontainebleau, accompa-
,
gné de Monseigneur le
Duc & de Madame la Duchesse
de Berry
,
des autres
Pinces &PnnccflV$!3 Cour
y a esté tres-nombruse &
tres-magnifique. Il y a capresque
tous les jours chatte
de Cerf
,
duSanglier ou du
Loup
,
trois fois la fClTIJÍnc
Comedie, les autres jours an
a joüé chez Madame la Duchesse
de Berry un fort gros
jeu depuis sept heurcs
soir jusques à dit. Il y avoit
ordinairement douze ou
quinzeCoupeurs, Monseigneur
leDuc& Madamela
Duchesse de Berry, Madame
la Duchesse, Monsieur PE.--
lecteur de Baviere, Monsieur
le Comte de Toulouse
étoient de ce nombre: Il y
a eu deux fois la semaine
pesche des Cormorans &
promenade Royale le long
du Canal. Le Roy menoit
lui-mêmesaCalèche,ainsi
que Madame la Duchesse de
Berry la sienne, qui marchoit
toujours à costé de celle du
Roy, & qui estoit route dorée
,
de même que les harnois
des chevaux. L'habit de
cette Princesseestoit toujour
d'une étoffe fort riche,
& tout couvert de rubis
d'émeraudes, ou de diamanso
Sa coëssure en estoit si remplie,
qu'on peut dire sans
exageration que la vûë en
pouvoic à peine supporter
l'éclat. Ces deux Caléches
estoient entourées de Monseigneur
le Duc de Berry, de
Monsieur le Duc d'Orléans,
de Monsieur le Conue de
Charolois, de Madame .si
Princesse de Conti, de Mademoicelle
de Charolois, de
pbluesmieeunrtsvaêuttureëss Dames superen
habit de
Chasse à cheval
,
de même
que la pluspartdes Seigneurs
de la Cour. Immédiatement
après fuivoicnt plus de cent
Carosses à six & à huit chevaux,
dans lesquels on voyoit
Madame,Madame la Ducheflc
d'Orléans, Madame
la Duchesse
,
Madame la
Princesse de Conti ancienne
Doüairiere, Madame la Princesse
de Conti, Monsieur
l'Electeur de Baviere, Monsieur
le Prince Ragotzi, Mr
le Grand, Mr le Prince de
Vaudemont
j
Mr le Prince
d'Enrichement
,
Mrs les
Cardinaux Gualtieri, de
Rohan & de Polignac, Mrs
le Nonce, Mrsles Ambassadeurs,
Mrs les Envoyez
ou Ministres qui sont en
France, & pluficurs autres
Seigneurs & Dames de la
Cour.
Je n'entreprendray point
la description de la ric hesse
& de la diversité des habits;
il suffit de vous dire que l'imagination
ne peut aller plus
loin, & que les yeux en
estoient ébloüis, & à mesure
que le Roy montoit ou descendoit
, on voyoit deux
gondolestoutes dorées que
des Matelots habillez d'un
gros dma.. bleu avec une
frange d,'or) faisoit suivre
cette Royale Troupe. La
fouledes Spectateurs estoit
tres grande. oLe 7. Sa Majesté donna
Audiance aux Dépurez des
jiratsdc la Province de LangwApç.
, ayans à leur reste
Monsieur le Duc du Maine,
Gouverneur de la Province,
& Mr le Marquis de la Vnl-P
liere, Secrétaired'Etat Mr
l'Evesque de Mande harangua.
Ils allerent en fuite chez
Monseigneur le Duc de Berry.
Le8. jour de la Nativité
de la Vierge, le Roy fit rendre
le Pain bénit al'Eglise Paroissiale
de Fontainebleau par
MMrrl'lAAbbbbéédd'E'EnDtragues, l'un , de ses Aumôniers,en Rochet.
Cet Abbé estoit precedé de
douze Suisses de la Garde qui
portoient six Pains bénits
sur lesquels estoient plusieurs
Banderolles aux Armes de
..f'ance,
ayans à leur reste les
Hauts bois, Trompcttes &
autres Instrumens, & estant
arrivé à I'Eglise, à l'Offertoire,
il allaàl'Offrande renant
un cierge où estoient
- huitdemi Louis d'or. Le même
jour à midy & demi, les
Députez des Etats de Languedoc
curent Audience de
Madame la DuchessedeBerry
,
qui porroit ce jour-là un
habit d'étoffe d'argent chamarré
derubis,de perles&de
diamants. La juppe étoit chamarréeenplein
d'un Point
d'Espagne d'argent, sa coef*
fure estoit toute couverte dè
pierreries. Le Cercle estoit
tres grand ce jour-là, où se
trouva un grand nombre de
Duchesses, &quantité de Seigneurs
&de Dames fuperbcment
vêtuës, & routes brillantes
de pierreries sur leurs
habits & dansleurs coëffures.
L'Evesquede Mandeharang
™:
Le 1 0. Monseigneur le Duc
de Berry fit rendre le Painbenit
par Monsieurl'Abbé
Berard, l'un de ses Aumôniers.
Le même jour le Generaldes
Capucins qui eil venu
faire lavisirede sonOrdreen
France eur Audiance du Roy,
acompngnéde 2 5. Religieux
de son Ordre, ensuite Ill) ut
de Monseigneur le Duc ÔC
de Madame la Duchesse de
Beiry. L'habit decettePrin-r
te..Ífe étoit ce jour-là d'une
étosse d'or avec une garniture
de diamants, dans laquelle
ainsi que dans sa coeffure entroienc
les plus belles pierreries
qu'on puisse voir,le Cercle
étoit des plus beaux, &
les Dames qui le composoit
étoient generalement habillées
ou d'étoffes d'or garnis
d'agréments d'or & d'argent
ou de soye de routes couleurs
brodez, & elles estoient brillantes
de pierreries sur leurs
habits & dans leurs coëffures.
L'Evesque de Mande harangua.
Le Dimanche 17. Madame
la Duchesse de Berry fit
rendre le Pain benit àl'Eglise
Paroissiale de Fontainebleau
par Mr l'Abbé Rouget l'un
de ses Aumoniers, en rochet.
Cet Abbé traversala Cour
des cuisines & la granderuë,
précedé de douze Suisses qui
portoient six Pains, sur les-
-
quels estoient plusieurs banderoles
aux Armes decette
Princesse, à la teste marchoit
plusieurs Haut- bois, Tromperes
& autres Instrumens
qui se firent entendre pendant
toute la marche jusques
mêmedansl'Eglise où ccc
Abbé alla à l'Offrande, tenant
un cierge à la main où
estoient plusieurs demi Louis
d'or: Madame fit faire la
même Ceremonie le 21.jour
de S. Mathieu par Mr l'Abbé
Lagors, un de ses Aumo.
niers,
Le 24- on presenta à l'issuë
de la Messe un homme
au Roy,âgé de cent un an
& huit mois, né en 1612.
au mois de Février, & fait
Capitaine en 1636. comme
il paroist par le Brevet. Le
même jour à midy & demi
Mr de Boiffieux porta la
nouvelle que nous avions forcé
les retranchemens des ennemis
prés Fribourg.
Le a.. Octobre Don Félix
Corneïo, Secrétaire de
l'Ambassade d'Espagne arriva
avec l'agréable nouvelle que
la Reine d'Espagne étoit accouchée
d'un Prince, & le
4. on apprit par un Courier
qu'on avoit ouvert la tranchée
devant Fribourg la nuit
du dernier Septembre au i'
Octobre.
Le 11. le Roy accompagné
de Monseigneur le Duc
&de Madame la Duchcffc de
Bcrry partit de Fontaines
bleau pour aller coucher à
Petit- bourg & le 12 à Versailles:
On peut dire que la
Cour n'a jamais cité ny plus
nombreuse ny plus brillante
& quelle ne s'est jamais
mieux divertie à Fontainebleau.
La Saison qui y a esté
tres belle, & le nombre des
Ecrangers tres- grand. Ils ne
pouvoient se lasser d'admirer
la grandeur dela Cour de
France. Ils estoient charmez
de voir tous les jours Madame
la Duchesse de Berry,
Madame la Princesse de Conti,
MademoiselledeCharollois
& les autres DJHICSvêtuës
en habit de chasse ayans
des just au - corps tous chamarrez
ou brodez d'or &
d'argent, avec des chapeaux
couverts de plumes, courir le
Cei fou le Sanglier, comme
les plus adroits Cavaliers.
Fermer
Résumé : RELATION de ce qui s'est passé de plus considérable é Fontainebleau depuis le 31. Aoust jusques au 11. Octobre.
Du 31 mars au 11 octobre, le roi séjourna à Fontainebleau en compagnie de Monseigneur le Duc et de Madame la Duchesse de Berry, ainsi que d'autres princes et princesses de la cour. La cour, très nombreuse et magnifiquement vêtue, se livra à diverses activités quotidiennes telles que des chasses au cerf, au sanglier ou au loup, des représentations de comédie, et des jeux chez Madame la Duchesse de Berry. Des promenades royales en calèche le long du canal étaient également organisées, accompagnées d'une escorte impressionnante de carrosses et de personnalités notables. Le 7 avril, le roi reçut les députés des États de la province de Languedoc. Le 8 avril, à l'occasion de la Nativité de la Vierge, le roi assista à la distribution du pain bénit à l'église paroissiale de Fontainebleau. Le 10 avril, le Duc de Berry organisa une cérémonie similaire et le général des Capucins fut reçu par le roi. Le 17 avril, Madame la Duchesse de Berry fit rendre le pain bénit. Le 24 avril, un homme âgé de cent un ans et huit mois fut présenté au roi. Des nouvelles militaires et diplomatiques furent également annoncées, notamment la prise de Fribourg et la naissance d'un prince en Espagne. Le 11 octobre, le roi quitta Fontainebleau pour Versailles, marquant la fin d'un séjour caractérisé par la grandeur et la brillance de la cour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3740
p. 233-262
EGLOGUE.
Début :
LA Bergere Dorise, & la Bergere Aminte, [...]
Mots clefs :
Bergère, Amour, Amitié, Cœurs, Confidences, Rivalité, Troupeaux, Curiosité, Mystères, Bagatelle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EGLOGUE.
EGLO GUE.
LA Bergere Dortsi9 &,'
ItlBergtrAminte
S'cntretenoitnt un your
feulesy &sans contrtVnte,
Et fou* LtappaJ trompeur
d'une longue amitié
Feignantd'ouvrir leurs
coeurs>en cachaient la
',,1 , moitié..
Sijamaison a vu lasaussè ->confidence :.
- .;
./)t la finmitc ménager
l'apparence,
Sijamais en amour onJfi
1 ; bien .., Tour piller un ftcret,en
xonferwantlefîen,
jiwzc Hnfô.ill:lgall'unc&
l'autreBtrgere
JFitpvur\y>réussir tout ce."
qu'Ufalloitfaire.
Lfutie&Vautre ejl&itbçUe
-
';.; & croyokmevi'fc#*-*
Leprix quellefeigrioïtde
rtèpétntdiJj?atèK^
'o' (
_r 'Jr,
rI une&l*auW£*tifàret
déférantcfojtffîàiïkétf*
¡.Je ne point aimer brx-M
-
guérit*la renommée>
Z)<%nsle ménagementd'a.
nefanjferigueur,
N?ccupoitfin esprit qu'"
déguiserson coeur:
Donse efl-oitplusfine,
4.mmteplusdiscrete, 4cela prés aufond3 att*
tant.qu'eUe coquette. j£)éj&pour enjuger cepvr*
traitfaute auxyeux,
Maisfatfon$4esparler,om
enjugeramieux.
01 uofis qui connoificT^ le
fenckant de vas lImel'
at nous njoukzj garder le
secret de o vosfamés,
Parle'l^discretementyle
feu de vos amours
Sam cela brillerapar tout
dans vos discours,
Le coeur pour se cacher ni
prend qu'un foinfrivole*
On négligé14Idue& le
secrets'envole.
De cent mots ambigus h
1
voile decevant
Offreuneseureté qui man**
que tres-fbuventy
El four dijjimliler,qvot
— —
*
quel. nimagine>
La grande obfcurtté fait
meme quondevtne.
De cette vente ton ne
pourra douter
En lf;antl'entretienqueje
, vais raconter.
Lejourefloitferaln&la
plaineriante
jîux^Troupeaux réjouis
montroit l'herbe naif-
JaNtt
Etles Zepbirscueillant les
- fremices desfleurs* -
Repandoient danslesairs
de nouvellesodeurs
Sur le cojleauprochain les
";,
Bcrgeres sjjifçs, <. Dufoi dese connût[Ire
également éprises,
<j
Aprê'.s avo,irunpeu^ve,
pris des détours,
Dorife lapreȔieree?ztame.
lediicours.
DvO RI S&.
NNoass... BB~e,rrog-ers amoureuxs'ajemblenf.
dans la
xiÇlaine,, , » !Ir. l Map ce ncjt p/ç. fein
desTroupeaux qui les
mtiney
Les Rcrgeres en foule y
cowrent à leurtour.
Qtton-ejttfungrandloifîr
quandonnapoint d'a-
- m,o.uAr!MI-NTE...,on fait entrer l'amo-u' fr
dans toutes- lesaffaires.
Des foins les pluÀcom-
.t muns on e%sais
mijleres>
Ilen e{titoutefois•quantité
v
•
,;JinnOlMns.l -.
Maisje n'enpuujuger
que par ce que le tells.
DORISE.
Je vous enîensy Amintt;
&vois la consequence.
Ce que t'ay dit pourtant
nejïpointce quejepen- se
Ma bouche auroit trahy
moncoeur&sans raif
son Évezeinterprete à
cette trahison.
AMINTE.
Çcjtsans 4:f;&HIJ'.dçjfew
qm
quej'ay ditmapesse
Etjenycroyoïs pas Don-
Jeinteressee>
Maü-vous partez* d'un
air, afairepresumer
Que vous nignorez* pas
cequecejlqued'aimer.
DORISE.
Je* connût* de l'amour ce
que fen entens dIre.
Pour,ensêntir les.feux cela.
peut-tLftfjine?
AminteJapreneZ-moy-Ce
, que vous enpenp
Peut-estrepourmmfiruire
enfçaveT-vous aJftZj.
AMINTE.
La defaite ejtadroite, &
dtgnedeDonse.
fNejt-cfpoint Dorilasqui.
"vous l'auroit apprise?
Par le* foins qu'il rvOUJ
rend ilsefait remar-
:. quer
JEtquelquefoùpeut-estre il
aimeàs*expliquer.
DORISE.
Tous les foinsqu'il me
rend) ne me font rien vvcomprendre,
1 'Mliis çeux de Telàmon,
ruous les devez,entendrt)
Ce Bergerfris de ruous est
afiezjajjidu;
Tout le temps qutlypaffe,
jiminte, /f-il perdu?
AMINTE.
J'entiens compte, Dorifl
& rftn ajpoint de
honte;
Maiseft-ce À tamourfeul
que l'on doit rendre
compte?
FAut-il absolument qu'il
femjledetout?
Ne âecide-t-on rien que
surce quilrefout ?
DORISE.
Vostre coeur vous diratout
ce qu'ilenfaut croire,
Et vous voulez, en vain
en déguiser l'hifloires
JMaispourmoy,la-dessus
faypeud'attention,
L'on a beau menparler, je rinfçaùque lenom.
AMINTE.
Que le nom! c.cft troppeu ;
moy sen sçay davantage
J Car je vois bien au moins
que L'amour rieft pas
,(age,
EtJije vous disois, Dorj.
se> que cessvous
R::J me l'avez,appris,
vous mettrois-je en cour*
roux?
DORISE.
Point du tout; mais enfin
d'où vous vient lapenfee,
Que des traits de Famour
mon amefoit blessèe?
Sur quoy devinez,-vous.
ma(enfibihté?
Trouve{- vous DoriUf
par moysibientraité?
AMINTE.
Non pas tanten effetqu'il
mérité de l'estre
Mais quefert la froideur
que vous faites paroitre?
Sans cesse & sans raison
par tout vous le bLâmeZ,
Vous le maltraitez* trop?
Dortfe, vous laimeZj,
DORISE.
Le nom de Telamon
vous mpofesilences
On ne (roit pourtant pas
que ce nomvous ojfen.
(è,
Des qu'on parle de luy3
vous c,,'jîneeZd'ebtretien.
N'en di:es-vous point
trop J
quand vous ne
dites rien?
AMIN TE.
Malheureux Dorilas,
ta jlame qu'on mcpr/
je 1
Se devroit rebuter, mais
quelle est masurprise,
Devoir, quand on revient
lejoir dans le
Hamau,
Dorift te charger dufoin
de (On Troupeau! DORISE.
AmintcJ Te/Amon, avec indifférence
Entendparlerde tOYJfanJ
rompre le silence.
Dans cet étatglacé, d'où
vient doncqueje vois
Que ton chienfiaitfi bien
obéir asis volx?
AMINTE.
Uautrejour quon railloit
de vofire amour, Bergert
Vousfussessur le point de
vous mettre en co.lere ;
Mais un moment après,
avecque Dorilas
JeJcay q.'4'on VOUJ vitrire>
& lui parlertout bas.
D ORISE.
elamon pour rester à
l'écartJe retires
O) quon dije de lu,J
vousnAverIen à
dtre,
Mais toutefois vos yeuxs
sije les entens bien,
Luj fontraijon detout3
quand vous ne ditet
rien.
AMINTE.
r Dorije>ilfautenfinque
je vous dcfabufe;
Nemenageplus tantm
coeur que ton refafe.
Dt/a depuis long-temps
Dúrtlas s'offre à moj>
Matspourrois-je l'aimer
s'il vous manque dt
.fiy?
DORISE.
AhJvous meprevenez,
01 commencez* à
croire
Que Telamon sur vous
me donne la Victoire>
De cette trahi/onjeferois
de moitié,
Sifofois lâchement tra
hir noffre amitié.
AMINTE.
Vne telle amitiésans
douteejlprçcieujes
si ne la crojois paspourtant
sigenereuse,
Je la menagtray, Bergère,
apurement,
Et vous conferverayvos
droits survofire
Ornant.
DORISE.
Je n'auray pas ce foin>
car vous tftes si belle
Que vous fçanreZj aJJt
guenr un injidel/e.
Mais je le vois venir, ce
malheureux Bergzr.
Sans doute qu'il vous
cherche, & ne vent
pas changer.
& AMIN TE.
Quoy9 vous le voye
Jeul?ouvrez^, Usyeuxè
Bergere,
Dorilas taccompagne; a
quoy bon ce mtftcre;
Sice nom prononcévous
met dans l'embarras,
Je diray bien aussi que Je
neDleO"voRis pIaSs. E.
Vous pouvez.., le nommer,
& le voirsans
contrainte,
Vosyeux & vojire coeur
y - ptrdrount trop,
Aminte.
De tout cet embarras je
evais vous délivrer>
Ilarrive9 & je voisqu'il
faut vous le livrer.
TELAMON.
toutes deux à Fécarts &
silong-temps3 Birgeres!
Fourrions-nousdemander
quelles douces affaires
Ontpu vous occuper dans
ce lona;entretien?
Et DorilÓas, & moj ,
n'y
sommes nous de rien?
AMINTE.
Je vous laijje a pensèr,
demandez*-le a Dorifes
Horsdeparler de vous,
qne voulez-vousquGn
dift?
Maisce qu'on en disoit
nous pouleroit trop
loiny.
Songeons à nos Troupeaux
il en faut
prendrefoin.
DORILAS.
Quoyy vous vous retu
rez, si promptement,
cruelles?
Vnpeu plus de hontépour
desBefgtrS fidel/es;
Chacune pour loeijferpaîtreencore
Ion Troupeau
; La partie efl heureuft
& le jourejtsi beau.
DO RISE.
Si vous entT*tprenieZde faire la partie
Vous aurteZ de la peine
a larendreajjortic.
Ouand le coeur riejl pas
Lhre àfuivrefindejïr3
Il est bon d'éditer l'embabarras
de choisir.
DORILAS.
Voilà ce qui s'appelle
un Enigme parfaite.
En avez-vous la clef,
Telamon?
TEL A MON.
Jesouhaite
Q-uaumoins Aminte, 4- rluianet quue.de quitter ce
AMINTE.
Je nay rien a vous dires
adieUJ Bcrgtreadieu.
Les Bergeres alors du coteau
défendirent.
Inquieti, & rêveurs, les
Bergers lesfutvirent,
On neJe parla plue qu'en
mots ntrecoupeZJ#
Les coeurs de l'avanture
tjJoient trop occupet
On amassa desfleurs dans
la Plainefleurie,
Viatmes du dépit, & de
la resverie ;
On en jetta soudain les
feuilles à l'écart,
Les rameaux, du chagrin
eurent aussi leur part;
Toutce quise trouvafous
la rnainilu passa:ge)
Fut brifepar l'effetd'une
secrette rage>
Chacun Je separa pour
joindrefon Troupeau,
Quoy qu'ilne fust point
tard on gagna le Hameau
} Mais malheuren chemin
aux Brebis écartées,
Elles riavoient jamais
,
estesi mal traitées,
On repoussa du pied les carefics
deschiens9
On eujtdïtquechacun ml--
connoijJÕtt lesfiens.
D'un airsi froid enfin on
finit lajournée»
eu'on<vtîbienqu'onalloit
changerdedejlwe'e.
Sans doute les Bergersfié
raccommoderonty
On lés écouterafî-tofiqu'ils
f parleront*
Maissur leur amitié3 Je
croy que les Bereres,
'd , -1
9
Aprés ce déméfié, ne compterontplusgueres.
tlal'une avec Cautre on
les voit rarement>
Uarjcrfion s'augmente en
cet éloignement.
Que l'on apprenne donc,
qu'une amitiéfideLlc
Finit aJjèz., souvent sur
une bagatelley
Etque sil'on prétendqu*
elle dure toujours
JIne faUt point troubler
les secrettes amours.
Quandon veuttrop avant
foüillerdanJ ces misteres
y La curiofitéfaitdegrandes
affaires.
LA Bergere Dortsi9 &,'
ItlBergtrAminte
S'cntretenoitnt un your
feulesy &sans contrtVnte,
Et fou* LtappaJ trompeur
d'une longue amitié
Feignantd'ouvrir leurs
coeurs>en cachaient la
',,1 , moitié..
Sijamaison a vu lasaussè ->confidence :.
- .;
./)t la finmitc ménager
l'apparence,
Sijamais en amour onJfi
1 ; bien .., Tour piller un ftcret,en
xonferwantlefîen,
jiwzc Hnfô.ill:lgall'unc&
l'autreBtrgere
JFitpvur\y>réussir tout ce."
qu'Ufalloitfaire.
Lfutie&Vautre ejl&itbçUe
-
';.; & croyokmevi'fc#*-*
Leprix quellefeigrioïtde
rtèpétntdiJj?atèK^
'o' (
_r 'Jr,
rI une&l*auW£*tifàret
déférantcfojtffîàiïkétf*
¡.Je ne point aimer brx-M
-
guérit*la renommée>
Z)<%nsle ménagementd'a.
nefanjferigueur,
N?ccupoitfin esprit qu'"
déguiserson coeur:
Donse efl-oitplusfine,
4.mmteplusdiscrete, 4cela prés aufond3 att*
tant.qu'eUe coquette. j£)éj&pour enjuger cepvr*
traitfaute auxyeux,
Maisfatfon$4esparler,om
enjugeramieux.
01 uofis qui connoificT^ le
fenckant de vas lImel'
at nous njoukzj garder le
secret de o vosfamés,
Parle'l^discretementyle
feu de vos amours
Sam cela brillerapar tout
dans vos discours,
Le coeur pour se cacher ni
prend qu'un foinfrivole*
On négligé14Idue& le
secrets'envole.
De cent mots ambigus h
1
voile decevant
Offreuneseureté qui man**
que tres-fbuventy
El four dijjimliler,qvot
— —
*
quel. nimagine>
La grande obfcurtté fait
meme quondevtne.
De cette vente ton ne
pourra douter
En lf;antl'entretienqueje
, vais raconter.
Lejourefloitferaln&la
plaineriante
jîux^Troupeaux réjouis
montroit l'herbe naif-
JaNtt
Etles Zepbirscueillant les
- fremices desfleurs* -
Repandoient danslesairs
de nouvellesodeurs
Sur le cojleauprochain les
";,
Bcrgeres sjjifçs, <. Dufoi dese connût[Ire
également éprises,
<j
Aprê'.s avo,irunpeu^ve,
pris des détours,
Dorife lapreȔieree?ztame.
lediicours.
DvO RI S&.
NNoass... BB~e,rrog-ers amoureuxs'ajemblenf.
dans la
xiÇlaine,, , » !Ir. l Map ce ncjt p/ç. fein
desTroupeaux qui les
mtiney
Les Rcrgeres en foule y
cowrent à leurtour.
Qtton-ejttfungrandloifîr
quandonnapoint d'a-
- m,o.uAr!MI-NTE...,on fait entrer l'amo-u' fr
dans toutes- lesaffaires.
Des foins les pluÀcom-
.t muns on e%sais
mijleres>
Ilen e{titoutefois•quantité
v
•
,;JinnOlMns.l -.
Maisje n'enpuujuger
que par ce que le tells.
DORISE.
Je vous enîensy Amintt;
&vois la consequence.
Ce que t'ay dit pourtant
nejïpointce quejepen- se
Ma bouche auroit trahy
moncoeur&sans raif
son Évezeinterprete à
cette trahison.
AMINTE.
Çcjtsans 4:f;&HIJ'.dçjfew
qm
quej'ay ditmapesse
Etjenycroyoïs pas Don-
Jeinteressee>
Maü-vous partez* d'un
air, afairepresumer
Que vous nignorez* pas
cequecejlqued'aimer.
DORISE.
Je* connût* de l'amour ce
que fen entens dIre.
Pour,ensêntir les.feux cela.
peut-tLftfjine?
AminteJapreneZ-moy-Ce
, que vous enpenp
Peut-estrepourmmfiruire
enfçaveT-vous aJftZj.
AMINTE.
La defaite ejtadroite, &
dtgnedeDonse.
fNejt-cfpoint Dorilasqui.
"vous l'auroit apprise?
Par le* foins qu'il rvOUJ
rend ilsefait remar-
:. quer
JEtquelquefoùpeut-estre il
aimeàs*expliquer.
DORISE.
Tous les foinsqu'il me
rend) ne me font rien vvcomprendre,
1 'Mliis çeux de Telàmon,
ruous les devez,entendrt)
Ce Bergerfris de ruous est
afiezjajjidu;
Tout le temps qutlypaffe,
jiminte, /f-il perdu?
AMINTE.
J'entiens compte, Dorifl
& rftn ajpoint de
honte;
Maiseft-ce À tamourfeul
que l'on doit rendre
compte?
FAut-il absolument qu'il
femjledetout?
Ne âecide-t-on rien que
surce quilrefout ?
DORISE.
Vostre coeur vous diratout
ce qu'ilenfaut croire,
Et vous voulez, en vain
en déguiser l'hifloires
JMaispourmoy,la-dessus
faypeud'attention,
L'on a beau menparler, je rinfçaùque lenom.
AMINTE.
Que le nom! c.cft troppeu ;
moy sen sçay davantage
J Car je vois bien au moins
que L'amour rieft pas
,(age,
EtJije vous disois, Dorj.
se> que cessvous
R::J me l'avez,appris,
vous mettrois-je en cour*
roux?
DORISE.
Point du tout; mais enfin
d'où vous vient lapenfee,
Que des traits de Famour
mon amefoit blessèe?
Sur quoy devinez,-vous.
ma(enfibihté?
Trouve{- vous DoriUf
par moysibientraité?
AMINTE.
Non pas tanten effetqu'il
mérité de l'estre
Mais quefert la froideur
que vous faites paroitre?
Sans cesse & sans raison
par tout vous le bLâmeZ,
Vous le maltraitez* trop?
Dortfe, vous laimeZj,
DORISE.
Le nom de Telamon
vous mpofesilences
On ne (roit pourtant pas
que ce nomvous ojfen.
(è,
Des qu'on parle de luy3
vous c,,'jîneeZd'ebtretien.
N'en di:es-vous point
trop J
quand vous ne
dites rien?
AMIN TE.
Malheureux Dorilas,
ta jlame qu'on mcpr/
je 1
Se devroit rebuter, mais
quelle est masurprise,
Devoir, quand on revient
lejoir dans le
Hamau,
Dorift te charger dufoin
de (On Troupeau! DORISE.
AmintcJ Te/Amon, avec indifférence
Entendparlerde tOYJfanJ
rompre le silence.
Dans cet étatglacé, d'où
vient doncqueje vois
Que ton chienfiaitfi bien
obéir asis volx?
AMINTE.
Uautrejour quon railloit
de vofire amour, Bergert
Vousfussessur le point de
vous mettre en co.lere ;
Mais un moment après,
avecque Dorilas
JeJcay q.'4'on VOUJ vitrire>
& lui parlertout bas.
D ORISE.
elamon pour rester à
l'écartJe retires
O) quon dije de lu,J
vousnAverIen à
dtre,
Mais toutefois vos yeuxs
sije les entens bien,
Luj fontraijon detout3
quand vous ne ditet
rien.
AMINTE.
r Dorije>ilfautenfinque
je vous dcfabufe;
Nemenageplus tantm
coeur que ton refafe.
Dt/a depuis long-temps
Dúrtlas s'offre à moj>
Matspourrois-je l'aimer
s'il vous manque dt
.fiy?
DORISE.
AhJvous meprevenez,
01 commencez* à
croire
Que Telamon sur vous
me donne la Victoire>
De cette trahi/onjeferois
de moitié,
Sifofois lâchement tra
hir noffre amitié.
AMINTE.
Vne telle amitiésans
douteejlprçcieujes
si ne la crojois paspourtant
sigenereuse,
Je la menagtray, Bergère,
apurement,
Et vous conferverayvos
droits survofire
Ornant.
DORISE.
Je n'auray pas ce foin>
car vous tftes si belle
Que vous fçanreZj aJJt
guenr un injidel/e.
Mais je le vois venir, ce
malheureux Bergzr.
Sans doute qu'il vous
cherche, & ne vent
pas changer.
& AMIN TE.
Quoy9 vous le voye
Jeul?ouvrez^, Usyeuxè
Bergere,
Dorilas taccompagne; a
quoy bon ce mtftcre;
Sice nom prononcévous
met dans l'embarras,
Je diray bien aussi que Je
neDleO"voRis pIaSs. E.
Vous pouvez.., le nommer,
& le voirsans
contrainte,
Vosyeux & vojire coeur
y - ptrdrount trop,
Aminte.
De tout cet embarras je
evais vous délivrer>
Ilarrive9 & je voisqu'il
faut vous le livrer.
TELAMON.
toutes deux à Fécarts &
silong-temps3 Birgeres!
Fourrions-nousdemander
quelles douces affaires
Ontpu vous occuper dans
ce lona;entretien?
Et DorilÓas, & moj ,
n'y
sommes nous de rien?
AMINTE.
Je vous laijje a pensèr,
demandez*-le a Dorifes
Horsdeparler de vous,
qne voulez-vousquGn
dift?
Maisce qu'on en disoit
nous pouleroit trop
loiny.
Songeons à nos Troupeaux
il en faut
prendrefoin.
DORILAS.
Quoyy vous vous retu
rez, si promptement,
cruelles?
Vnpeu plus de hontépour
desBefgtrS fidel/es;
Chacune pour loeijferpaîtreencore
Ion Troupeau
; La partie efl heureuft
& le jourejtsi beau.
DO RISE.
Si vous entT*tprenieZde faire la partie
Vous aurteZ de la peine
a larendreajjortic.
Ouand le coeur riejl pas
Lhre àfuivrefindejïr3
Il est bon d'éditer l'embabarras
de choisir.
DORILAS.
Voilà ce qui s'appelle
un Enigme parfaite.
En avez-vous la clef,
Telamon?
TEL A MON.
Jesouhaite
Q-uaumoins Aminte, 4- rluianet quue.de quitter ce
AMINTE.
Je nay rien a vous dires
adieUJ Bcrgtreadieu.
Les Bergeres alors du coteau
défendirent.
Inquieti, & rêveurs, les
Bergers lesfutvirent,
On neJe parla plue qu'en
mots ntrecoupeZJ#
Les coeurs de l'avanture
tjJoient trop occupet
On amassa desfleurs dans
la Plainefleurie,
Viatmes du dépit, & de
la resverie ;
On en jetta soudain les
feuilles à l'écart,
Les rameaux, du chagrin
eurent aussi leur part;
Toutce quise trouvafous
la rnainilu passa:ge)
Fut brifepar l'effetd'une
secrette rage>
Chacun Je separa pour
joindrefon Troupeau,
Quoy qu'ilne fust point
tard on gagna le Hameau
} Mais malheuren chemin
aux Brebis écartées,
Elles riavoient jamais
,
estesi mal traitées,
On repoussa du pied les carefics
deschiens9
On eujtdïtquechacun ml--
connoijJÕtt lesfiens.
D'un airsi froid enfin on
finit lajournée»
eu'on<vtîbienqu'onalloit
changerdedejlwe'e.
Sans doute les Bergersfié
raccommoderonty
On lés écouterafî-tofiqu'ils
f parleront*
Maissur leur amitié3 Je
croy que les Bereres,
'd , -1
9
Aprés ce déméfié, ne compterontplusgueres.
tlal'une avec Cautre on
les voit rarement>
Uarjcrfion s'augmente en
cet éloignement.
Que l'on apprenne donc,
qu'une amitiéfideLlc
Finit aJjèz., souvent sur
une bagatelley
Etque sil'on prétendqu*
elle dure toujours
JIne faUt point troubler
les secrettes amours.
Quandon veuttrop avant
foüillerdanJ ces misteres
y La curiofitéfaitdegrandes
affaires.
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Résumé : EGLOGUE.
Le texte relate une conversation entre deux bergères, Dorise et Aminthe, et deux bergers, Dorilas et Télamon, dans un cadre pastoral. Dorise et Aminthe expriment leurs sentiments amoureux tout en cachant leurs véritables émotions derrière une façade de confiance et de discrétion. Aminthe accuse Dorise de dissimuler ses sentiments envers Télamon, mais Dorise nie toute implication amoureuse. Cette discussion révèle des tensions et des malentendus entre les personnages. Lorsque Télamon et Dorilas interviennent, les bergères restent évasives sur leurs sentiments. La journée se conclut sur une note amère, avec les bergères et les bergers se séparant froidement. Le texte souligne les complications et les malentendus qui peuvent surgir dans les relations amoureuses et amicales, insistant sur l'importance de la discrétion et de la prudence dans les affaires de cœur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3741
p. 262-267
Extrait d'une Lettre de Lisbone le 28. de Septembre.
Début :
On attend icy de jour à autre notre Flote du [...]
Mots clefs :
Lisbonne, Flotte, Corsaires , Troupes, Paix, Négociants, Vaisseaux, Méditerranée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Lisbone le 28. de Septembre.
Extraitd'une Lettre de Lisbone
le 28. de Septembre.
On artcnd icy de jour à
autre notre Flote du Bresil,
& on a envoyé à sa rencontre
huit Vaisseaux de guerre
sur l'avis que plusieurs Bastimens
Corsaires de Salé croisoient
sur la route.. La reformedes
Troupes qui avoic
cité arrêté dans le Conseil il
« y a plusde deux mois n'est
point encore commencée,on
ne croit pas même qu'ettc se
fasse avant la conclusion de
la Paix avec l'Espagne. Nous
venons d'apprendre que deux
de nos Bastimens qui venoient
du Levant ont esté pris dans
la Mediterranée par ks Corsaires
d'Alger. La perte est
considerable pour nos Negotians
>
leurs charges estans de
plus d'un million. On apprend
de Cadix qu'il est arrivé
ii" Vaisseaux de guerre
Anglois qui retournent de la
Mediterranée dans les Ports
d'A ngleterre.
On mande de Marseille
que le 10. Octobre le Maréchal
de Tessé alerté avec
quatre Galleres à la rencontre
de leurs Altesses Royales
de Savoye, & leurs a porté
toutes sortes derafraîchissemens.
Il fut à bord du Vaisseau
Amiraloù leurs Altesses
estoient; il y sur reçû avec
tous les « bc>nncurs IInables.
bles. Ils firent de grandes
largesses àtoute la Chiourme.
On a amené dans ce Port la
semaine passéeuneTartane de
Naples, chargée de munitions
de guerre pour Barcelone,
& une Barque Genoise
chargée de bleds pour la
mêmeVille. Ces Bastimens
ont esté pris par une de
nos Fregates. Un Vaisseau de
guerre Malthois a pris aprés
un combat de trois heures
un Cor faired'Alger où il y
avoit quarante-six Esclaves
Chretiens qui ont esté remis
en liberté.
On écrit de Thionville,
qu'un parti ennemi de soixante
Cavaliers ayant p<,lfé
la Morelle à un gué au dessous
de Treves, pour venir
piller dans les trois Eveschez
a esté coupé & défait, qu'il
ne s'en est fauvé que dix, les
autres ayant esté tuez ou faits
pri fonniers.
Il en arrivé à Compiegne
des Chariots venants de Bruxelles
qui ont raporté à Mt
de Baviere tous les effets qu'il
y avoit laissé lorsqu'il fut obligé
après la bataille de Ramillies
de se retirer de cette
place.
On mande de Flandres
qu'on tiroit tous les nouveaux
Regimens qui y sont
pour les envoyer en Alsace,
où on dit qu'ils y feront
cassez, & ensuite incorporez
dans les vieux Corps, auC.
quels ils serviront de recruës.
le 28. de Septembre.
On artcnd icy de jour à
autre notre Flote du Bresil,
& on a envoyé à sa rencontre
huit Vaisseaux de guerre
sur l'avis que plusieurs Bastimens
Corsaires de Salé croisoient
sur la route.. La reformedes
Troupes qui avoic
cité arrêté dans le Conseil il
« y a plusde deux mois n'est
point encore commencée,on
ne croit pas même qu'ettc se
fasse avant la conclusion de
la Paix avec l'Espagne. Nous
venons d'apprendre que deux
de nos Bastimens qui venoient
du Levant ont esté pris dans
la Mediterranée par ks Corsaires
d'Alger. La perte est
considerable pour nos Negotians
>
leurs charges estans de
plus d'un million. On apprend
de Cadix qu'il est arrivé
ii" Vaisseaux de guerre
Anglois qui retournent de la
Mediterranée dans les Ports
d'A ngleterre.
On mande de Marseille
que le 10. Octobre le Maréchal
de Tessé alerté avec
quatre Galleres à la rencontre
de leurs Altesses Royales
de Savoye, & leurs a porté
toutes sortes derafraîchissemens.
Il fut à bord du Vaisseau
Amiraloù leurs Altesses
estoient; il y sur reçû avec
tous les « bc>nncurs IInables.
bles. Ils firent de grandes
largesses àtoute la Chiourme.
On a amené dans ce Port la
semaine passéeuneTartane de
Naples, chargée de munitions
de guerre pour Barcelone,
& une Barque Genoise
chargée de bleds pour la
mêmeVille. Ces Bastimens
ont esté pris par une de
nos Fregates. Un Vaisseau de
guerre Malthois a pris aprés
un combat de trois heures
un Cor faired'Alger où il y
avoit quarante-six Esclaves
Chretiens qui ont esté remis
en liberté.
On écrit de Thionville,
qu'un parti ennemi de soixante
Cavaliers ayant p<,lfé
la Morelle à un gué au dessous
de Treves, pour venir
piller dans les trois Eveschez
a esté coupé & défait, qu'il
ne s'en est fauvé que dix, les
autres ayant esté tuez ou faits
pri fonniers.
Il en arrivé à Compiegne
des Chariots venants de Bruxelles
qui ont raporté à Mt
de Baviere tous les effets qu'il
y avoit laissé lorsqu'il fut obligé
après la bataille de Ramillies
de se retirer de cette
place.
On mande de Flandres
qu'on tiroit tous les nouveaux
Regimens qui y sont
pour les envoyer en Alsace,
où on dit qu'ils y feront
cassez, & ensuite incorporez
dans les vieux Corps, auC.
quels ils serviront de recruës.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Lisbone le 28. de Septembre.
La lettre du 28 septembre de Lisbonne mentionne divers événements maritimes et militaires. Huit vaisseaux de guerre ont été envoyés pour protéger la flotte du Brésil contre les corsaires de Salé. La réforme des troupes, décidée depuis plus de deux mois, est retardée jusqu'à la conclusion de la paix avec l'Espagne. Deux navires marchands revenant du Levant ont été capturés par des corsaires d'Alger, causant des pertes importantes aux négociants. À Cadix, deux vaisseaux de guerre anglais sont revenus de la Méditerranée. À Marseille, le maréchal de Tessé a accueilli les Altesses Royales de Savoie. Une tartane de Naples et une barque génoise, chargées de munitions et de blé pour Barcelone, ont été capturées par une frégate française. Un vaisseau de guerre maltais a libéré quarante-six esclaves chrétiens après un combat contre un corsaire d'Alger. En Allemagne, un parti ennemi de soixante cavaliers a été défait près de Trèves. À Compiègne, des chariots de Bruxelles ont rapporté les effets du prince de Bavière après la bataille de Ramillies. En Flandre, de nouveaux régiments sont envoyés en Alsace pour être intégrés dans les vieux corps.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3742
p. 267-269
Au Camp devant Fribourg, ce 18. Octobre
Début :
Il n'y a encore que le chemin couvert de [...]
Mots clefs :
Fribourg, Chemin couvert , Batterie, Lunette, Mineur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Au Camp devant Fribourg, ce 18. Octobre
An Camp devant Fribourg
,
ce 18. Ocloble
Il n'y aencore que lechemin
couvert de la Place demporté
:mais on bat en bréche
les deux bateries& la demilune
de l'attaque; il n'y a encore
rien d'emporté au Château,
la lunette n'ayant pû
estre emportée, d'autant
qu'elle est taillée dans le
Roc vif sans massonnerie &
ne peut estre emportée que
par escalade. On y a fait attach
er le mineur pour voir
s'il y a lieu de la miner afin
de la faire sauter.
Le Baron Haardick, Gouverneur
de la Ville, se defendtoûjours
avec un extrême
vigueur;il veut au raport
des deserteurs foûcenir l'asfaut.
Il est constant que le
Prince Eugene s'estavancé
du costé de Hollegrabcn;
mail il n'avoit que quatre
mille chevaux. Il est bien
vray qu'il estoit soûtenu par
un gros corps d'Infanterie
& de Cavalerie qu'il avoit
laide derriereSilinguen &
Rotwit & Homberg
, ne
voulant pas s'éloigner des
lignes d'Etlinguen & de Philisbourg
qu'il regarde à prefent
comme les seuls Boulevars
de l'Empire.
Au Camp denjant
,
ce 18. Ocloble
Il n'y aencore que lechemin
couvert de la Place demporté
:mais on bat en bréche
les deux bateries& la demilune
de l'attaque; il n'y a encore
rien d'emporté au Château,
la lunette n'ayant pû
estre emportée, d'autant
qu'elle est taillée dans le
Roc vif sans massonnerie &
ne peut estre emportée que
par escalade. On y a fait attach
er le mineur pour voir
s'il y a lieu de la miner afin
de la faire sauter.
Le Baron Haardick, Gouverneur
de la Ville, se defendtoûjours
avec un extrême
vigueur;il veut au raport
des deserteurs foûcenir l'asfaut.
Il est constant que le
Prince Eugene s'estavancé
du costé de Hollegrabcn;
mail il n'avoit que quatre
mille chevaux. Il est bien
vray qu'il estoit soûtenu par
un gros corps d'Infanterie
& de Cavalerie qu'il avoit
laide derriereSilinguen &
Rotwit & Homberg
, ne
voulant pas s'éloigner des
lignes d'Etlinguen & de Philisbourg
qu'il regarde à prefent
comme les seuls Boulevars
de l'Empire.
Au Camp denjant
Fermer
Résumé : Au Camp devant Fribourg, ce 18. Octobre
Le 18 octobre, les troupes assaillantes ont avancé vers Fribourg mais n'ont pas encore conquis la place forte. Elles ont attaqué les batteries et la demi-lune sans succès. Le château reste inébranlé, car la lunette, taillée dans le roc, ne peut être prise que par escalade. Des mineurs évaluent la possibilité de miner la lunette. Le Baron Haardick, gouverneur de la ville, continue de se défendre vigoureusement et prévoit de lancer un assaut. Le Prince Eugène s'est avancé vers Hollegraben avec quatre mille chevaux, soutenu par un important corps d'infanterie et de cavalerie positionné derrière Silingen, Rotwit et Homberg. Il évite de s'éloigner des lignes d'Etlinguen et de Philisbourg, qu'il considère comme les seuls boulevards de l'Empire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3743
p. 269-272
Au Camp devant Fribourg, ce 19. Octobre.
Début :
La perte des ennemis à l'attaque du chemin couvert & [...]
Mots clefs :
Fribourg, Suspension d'armes, Canon, Mortiers, Défense, Barcelone
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Au Camp devant Fribourg, ce 19. Octobre.
Au Camp denjant Fiibouwa**
ce ip.Octobre.
La perte des ennemis à
l'attaque du chemin couvert
& de la lunette se monte à
plus de deux mille hommes
& la nostre à 1800 Il y a
eu une Suspension d'Armes
de part& d'autre pour retirer
les morts & les blessez,
qui a duré depuis neufheures
jusqu'à une heureaprès midy.
Nous avons actuellement
trente-six pieces de Canon
& vingt huit Mortiers sur le
,
chemin couvert. Nous esperons
entrer Samedy ou Dimanche
dans la Place, malgré
la grande defense des
Assiegez qui se descendent
toujours avec vigueur.
L'attaque du Chaiteau
n'avance pas comme nous le
souhaitons. Le Maréchal de
Villars a résolu de faire attaquer
la redoute de l'Escarg
Je2.l Mrle Duc doitmonrer
la tranchée le10.comme
dernier Maréchal de Camp.
Le Prince Eugene est
toujours campé à Rotteville
pour empêcher les contributions
& les courses de nos
partis.
On mande du Camp de.
vant Barcelone que toute la
Catalogne est soumise hors
le Chasteau de Cardonne
que l'onassure ne pouvoir
pas soûtenir long temps.
Monsieur de Vauvray
Intendant de Toulon, , mande
que l'on a eu nouvelle
que Nebot s'éroit retiré, lui
huitième dans Barcelone,
toutes les troupes estant dis.
per fées.
ce ip.Octobre.
La perte des ennemis à
l'attaque du chemin couvert
& de la lunette se monte à
plus de deux mille hommes
& la nostre à 1800 Il y a
eu une Suspension d'Armes
de part& d'autre pour retirer
les morts & les blessez,
qui a duré depuis neufheures
jusqu'à une heureaprès midy.
Nous avons actuellement
trente-six pieces de Canon
& vingt huit Mortiers sur le
,
chemin couvert. Nous esperons
entrer Samedy ou Dimanche
dans la Place, malgré
la grande defense des
Assiegez qui se descendent
toujours avec vigueur.
L'attaque du Chaiteau
n'avance pas comme nous le
souhaitons. Le Maréchal de
Villars a résolu de faire attaquer
la redoute de l'Escarg
Je2.l Mrle Duc doitmonrer
la tranchée le10.comme
dernier Maréchal de Camp.
Le Prince Eugene est
toujours campé à Rotteville
pour empêcher les contributions
& les courses de nos
partis.
On mande du Camp de.
vant Barcelone que toute la
Catalogne est soumise hors
le Chasteau de Cardonne
que l'onassure ne pouvoir
pas soûtenir long temps.
Monsieur de Vauvray
Intendant de Toulon, , mande
que l'on a eu nouvelle
que Nebot s'éroit retiré, lui
huitième dans Barcelone,
toutes les troupes estant dis.
per fées.
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Résumé : Au Camp devant Fribourg, ce 19. Octobre.
Le document décrit des événements militaires et des mouvements de troupes. Lors d'une récente attaque, les pertes ennemies dépassent deux mille hommes, tandis que les pertes propres s'élèvent à 1800 hommes. Une suspension d'armes a été observée de 9 heures à 13 heures pour récupérer les morts et les blessés. Les forces disposent actuellement de trente-six pièces de canon et vingt-huit mortiers sur le chemin couvert. Une entrée dans la place assiégée est prévue pour le samedi ou le dimanche, malgré la résistance des assiégés. L'attaque du château progresse moins bien que prévu. Le maréchal de Villars a décidé d'attaquer la redoute de l'Escargot. Le duc doit inspecter la tranchée le 10 octobre en tant que dernier maréchal de camp. Le prince Eugène est stationné à Rotteville pour empêcher les incursions ennemies. Devant Barcelone, toute la Catalogne est soumise, sauf le château de Cardonne, jugé incapable de résister longtemps. Monsieur de Vauvray, intendant de Toulon, rapporte que Nebot s'est retiré à Barcelone, toutes les troupes étant dispersées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3744
p. 272-279
Extrait de differentes Lettres du Camp devant Fribourg, du 23. Octobre.
Début :
Notre batterie en richochet estoit hier au soir comme inondée [...]
Mots clefs :
Place, Attaque, Ennemis, Brèche, En ricochet, Ouvrage
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texteReconnaissance textuelle : Extrait de differentes Lettres du Camp devant Fribourg, du 23. Octobre.
Extrait de différentes Lettres
du Camp
devant
Fribourg,
du13. Oclolpfe.
Notre batterie en richochet
estoit hier au foir comme
inondée; mais comme
on ne s'en servoie pius, cela
ne nous a pas causé un grand
préjudice. Il cft vray qu'on
a détourné la riviere dans le
commencement du Siege;
mais les ennemis se sont
conservé une écluse par le
moyen de laquelle ils remplisent
leurs fossez d'eau
quand ils souhaitent, sans
pouvoir cependant la faire
entrer dans la Ville pour
faire aller leurs moutins; on
ne pense pas à saigner le
forte, mais.à y construire six
Ponts. Il ne s'est rien passé
lanuitdu 21. au tt. à l'attaque
du Fort ni à celle de la
Ville. Les ennemis continuënt
à faire un grand feu.
On croit qu'on sera obligé
de changer de place quelques
unes de nos batteries, parce
quelles pourroient nuire à
ceux qui travaillent aux
Ponts sur les Fossez.
Comme on ne peut pas
grimper au Fort S. Pierre par ,
l'endroit qu'on attaque, on
va travailler àdes mines pour
faire fauter une partie du
Roc, & se pratiquer par là
une espece de degré. La
brèche (e fait aux deux bas-
..::t
tions de la Ville que l'on bat
malgré le feu des ennemis.
On devoit commencer le
22. au foir les Pontsdefascinés
sur le Fosse; il y en aura
un à chaque face des deux
bastions que l'on attaque &
deux à la demielune, tout
le monde croit que cela pourra
aller jusqu'au 17. On espereaussique
les Forts feront
rendus en même-temps que
la Place, afin de conserver
vingt-un bataillons qui seroient
pri sonniers de guerre.
Oll a attaché depuis trois
jours le Mineur à laredoute
du chemin couvert.
On mande de Landau
du 17. Octobre qu'un parti
de soixante Dragons prés de
l'armée ennemie ayant passé
le Rhin à Philisbourg s'avança
la nuit du 15.au 16. à
portée de cette Place, dans
le dessein de surprendre cent
hommes que nous avons
dans l'ouvrage de la Justice
qui est la plus avancée, Mr
de Vieux Pont qui y commande
ayanr esté averti par
un Païsan de leur approche,
envoya cent cinquante Grenadiers
à leur rencontre; ils
trouvèrent les ennemis à la
petite pointe du jour, à la
pottéedu canon de l'ouvrage
avec des échelles ils se jetterent
inopinément sur eux
& les enveloperent, ils en
tuerent dix, & firent quarante
deux prisonniers, entre
lesquels est leur Commandant
qui est Lieutenant Colonel
,on les a amenéici.
On écrit de Brifac du
1 8:.
que nos Troupes sont au
pied de la banquette, le long
de laquelle elles ont étendu
les logemens. On batenbrèche
la demie lune & les deux
bastions de la Place où il y
avoir le 17. une brèche
de dix toi les qui alloit jus:
qu'au cordon, il y a aussi
brèche à la demie-lune, &
cetre nuit on y doit attacher
le Mineur. On va aussi travailler
à combler le Foissé.
Les Assiegez sonttoûjours
grand feu cependant il n'y a
que leurs pierricrs qui incommodent
les Troupes, il vient
presque tous les jours desdeferteurs.
A l'attaque du Fort
on a poussé les travaux contre
un ouvrage en forme
de lunette qui ne peut --
eftrc
infultéc par le canon estant
enterée dans le Roc, &
comme elle ne peut-estre
emportée que par escalade,
on cherche les moyens dela
pouvoir miner.
du Camp
devant
Fribourg,
du13. Oclolpfe.
Notre batterie en richochet
estoit hier au foir comme
inondée; mais comme
on ne s'en servoie pius, cela
ne nous a pas causé un grand
préjudice. Il cft vray qu'on
a détourné la riviere dans le
commencement du Siege;
mais les ennemis se sont
conservé une écluse par le
moyen de laquelle ils remplisent
leurs fossez d'eau
quand ils souhaitent, sans
pouvoir cependant la faire
entrer dans la Ville pour
faire aller leurs moutins; on
ne pense pas à saigner le
forte, mais.à y construire six
Ponts. Il ne s'est rien passé
lanuitdu 21. au tt. à l'attaque
du Fort ni à celle de la
Ville. Les ennemis continuënt
à faire un grand feu.
On croit qu'on sera obligé
de changer de place quelques
unes de nos batteries, parce
quelles pourroient nuire à
ceux qui travaillent aux
Ponts sur les Fossez.
Comme on ne peut pas
grimper au Fort S. Pierre par ,
l'endroit qu'on attaque, on
va travailler àdes mines pour
faire fauter une partie du
Roc, & se pratiquer par là
une espece de degré. La
brèche (e fait aux deux bas-
..::t
tions de la Ville que l'on bat
malgré le feu des ennemis.
On devoit commencer le
22. au foir les Pontsdefascinés
sur le Fosse; il y en aura
un à chaque face des deux
bastions que l'on attaque &
deux à la demielune, tout
le monde croit que cela pourra
aller jusqu'au 17. On espereaussique
les Forts feront
rendus en même-temps que
la Place, afin de conserver
vingt-un bataillons qui seroient
pri sonniers de guerre.
Oll a attaché depuis trois
jours le Mineur à laredoute
du chemin couvert.
On mande de Landau
du 17. Octobre qu'un parti
de soixante Dragons prés de
l'armée ennemie ayant passé
le Rhin à Philisbourg s'avança
la nuit du 15.au 16. à
portée de cette Place, dans
le dessein de surprendre cent
hommes que nous avons
dans l'ouvrage de la Justice
qui est la plus avancée, Mr
de Vieux Pont qui y commande
ayanr esté averti par
un Païsan de leur approche,
envoya cent cinquante Grenadiers
à leur rencontre; ils
trouvèrent les ennemis à la
petite pointe du jour, à la
pottéedu canon de l'ouvrage
avec des échelles ils se jetterent
inopinément sur eux
& les enveloperent, ils en
tuerent dix, & firent quarante
deux prisonniers, entre
lesquels est leur Commandant
qui est Lieutenant Colonel
,on les a amenéici.
On écrit de Brifac du
1 8:.
que nos Troupes sont au
pied de la banquette, le long
de laquelle elles ont étendu
les logemens. On batenbrèche
la demie lune & les deux
bastions de la Place où il y
avoir le 17. une brèche
de dix toi les qui alloit jus:
qu'au cordon, il y a aussi
brèche à la demie-lune, &
cetre nuit on y doit attacher
le Mineur. On va aussi travailler
à combler le Foissé.
Les Assiegez sonttoûjours
grand feu cependant il n'y a
que leurs pierricrs qui incommodent
les Troupes, il vient
presque tous les jours desdeferteurs.
A l'attaque du Fort
on a poussé les travaux contre
un ouvrage en forme
de lunette qui ne peut --
eftrc
infultéc par le canon estant
enterée dans le Roc, &
comme elle ne peut-estre
emportée que par escalade,
on cherche les moyens dela
pouvoir miner.
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Résumé : Extrait de differentes Lettres du Camp devant Fribourg, du 23. Octobre.
Le texte relate des événements militaires devant Fribourg et à d'autres localités. Le 13 octobre, une batterie a été inondée sans causer de dommages majeurs. Les ennemis ont détourné une rivière pour remplir leurs fossés, mais ne peuvent inonder la ville. Des travaux sont en cours pour construire six ponts sur les fossés. La nuit du 21 au 22 octobre, aucune attaque n'a eu lieu contre le fort ou la ville, mais les ennemis continuent de tirer. Certaines batteries doivent être déplacées pour éviter de nuire aux travailleurs des ponts. Des mines sont préparées pour accéder au Fort Saint-Pierre. Des brèches sont faites dans les bastions de la ville malgré le feu ennemi. Les ponts de fascines sur les fossés doivent commencer le 22 octobre, et on espère que les forts seront rendus en même temps que la place pour éviter des prisonniers de guerre. À Landau, le 17 octobre, un parti de dragons ennemis a été repoussé, avec dix tués et quarante-deux prisonniers, dont leur commandant. À Brisach, le 18 octobre, les troupes françaises battent brèche sur la demi-lune et les bastions, avec une brèche prévue de dix toises. Les assiégés maintiennent un feu intense, mais seuls leurs pierriers incommodent les troupes. Des défecteurs arrivent presque quotidiennement. Les travaux pour attaquer le fort se concentrent sur un ouvrage en forme de lunette, nécessitant une escalade ou des mines.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3745
p. 279-284
Supplement aux Nouvelles.
Début :
On mande de Catalogne que le Duc de Popoli ayant [...]
Mots clefs :
Catalogne, Duc de Popoli, Miquelets, Nebot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement aux Nouvelles.
Supplémentaux Nouvelles.
-
On mande de Catalogne
que le Ducde Popoli ayant
esté informé que les Miquelets
rebeles faisoient secretement
un amas de vivres à
Badalona sur le bord de la -
Mer au de-là du Befos à
dessein de les transporter la
nuit dans de petits bastimens
à Barcelone, que sur cetavis
il avoir donné ordre à un
détachement de la garnison
de Matare de s'emparer de ce
-
lieu là, ce qu'il executa 4"
s'empara de tout ce que les
rebeles y avoient amassez &
d'un Magasin de provisieons
qui se trouva dans le Monastere
des Chartreux. Que
le Duc de Popoli avoit a pris
que Don Feliciano de Bracamonté
estoit arrivé devant
Castel-Ciudad, prés d'Urgél,-
avec le détachement qu'il
commande, continuant
-
de
poursuivre Nebot, que 4.
cens hommes de ceux qui le
suvoient, desabusez desesperances
qu'il leur avoir donné,
que toute la Province se declareroit
pour eux,estoient
venus se soumettre, & que
Don Feliciano de Bracamonté
avoit fait sommer le
Commandant deCastelCiudad
qui avoit con senti de lui
rendre la Place sur la promesse
qu'illui avoit faite au
nom du Roy, de lui faire
jouir de l'amnistie, & de lui
obtenir des lettres de No.
blesse, qu'il y avoir fait entrer
des Troupes, & yavoit
établi Gouverneur par provision
Don- Pedro deCaforo,
Capitaine au Regmient
dei Gatdes, & qu'ensuite il
*s'étoitjrenais .en marche sur
laVbufceqiicNebot avoit tenuedans
le dessein de le
pour suivre jusqu'à ce -'
qu'il
ÎW!*éR&tr.cmcntdéfait.
On écrit de Londres que
le Duc de Shrewsbury nommé
Viceroy d'Irlande, devoir
s'y rendre dans peu,
& que ses bagages estdient
déjàembarquez, que le p.
Ocl;.)bre il étoit arrivé à
Spuhead trois Vaisseaux de
guerre de l'Escadre du Chevalier
Jean Jennings, chargez
de l'Artillerie Angloise
qui avoit esté employée en
Espagne, que la Reine avoit
nommé le Lieutenant General
Rosse Ecossois pour aller
à la Cour de France en qualité
dEnvoyé extraordinaire,
&le ColonelWorsoleg pour
aqlleruen Paortlugialteén la.même
Les Lettres de Francfort
portent que les Troupes de
Prune, de Hanover & de
Hesse-Casselestoient encore
du costé de Mayence, &
que
-
On mande de Catalogne
que le Ducde Popoli ayant
esté informé que les Miquelets
rebeles faisoient secretement
un amas de vivres à
Badalona sur le bord de la -
Mer au de-là du Befos à
dessein de les transporter la
nuit dans de petits bastimens
à Barcelone, que sur cetavis
il avoir donné ordre à un
détachement de la garnison
de Matare de s'emparer de ce
-
lieu là, ce qu'il executa 4"
s'empara de tout ce que les
rebeles y avoient amassez &
d'un Magasin de provisieons
qui se trouva dans le Monastere
des Chartreux. Que
le Duc de Popoli avoit a pris
que Don Feliciano de Bracamonté
estoit arrivé devant
Castel-Ciudad, prés d'Urgél,-
avec le détachement qu'il
commande, continuant
-
de
poursuivre Nebot, que 4.
cens hommes de ceux qui le
suvoient, desabusez desesperances
qu'il leur avoir donné,
que toute la Province se declareroit
pour eux,estoient
venus se soumettre, & que
Don Feliciano de Bracamonté
avoit fait sommer le
Commandant deCastelCiudad
qui avoit con senti de lui
rendre la Place sur la promesse
qu'illui avoit faite au
nom du Roy, de lui faire
jouir de l'amnistie, & de lui
obtenir des lettres de No.
blesse, qu'il y avoir fait entrer
des Troupes, & yavoit
établi Gouverneur par provision
Don- Pedro deCaforo,
Capitaine au Regmient
dei Gatdes, & qu'ensuite il
*s'étoitjrenais .en marche sur
laVbufceqiicNebot avoit tenuedans
le dessein de le
pour suivre jusqu'à ce -'
qu'il
ÎW!*éR&tr.cmcntdéfait.
On écrit de Londres que
le Duc de Shrewsbury nommé
Viceroy d'Irlande, devoir
s'y rendre dans peu,
& que ses bagages estdient
déjàembarquez, que le p.
Ocl;.)bre il étoit arrivé à
Spuhead trois Vaisseaux de
guerre de l'Escadre du Chevalier
Jean Jennings, chargez
de l'Artillerie Angloise
qui avoit esté employée en
Espagne, que la Reine avoit
nommé le Lieutenant General
Rosse Ecossois pour aller
à la Cour de France en qualité
dEnvoyé extraordinaire,
&le ColonelWorsoleg pour
aqlleruen Paortlugialteén la.même
Les Lettres de Francfort
portent que les Troupes de
Prune, de Hanover & de
Hesse-Casselestoient encore
du costé de Mayence, &
que
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Résumé : Supplement aux Nouvelles.
Le texte relate des événements militaires et politiques dans diverses régions. En Catalogne, le Duc de Popoli a découvert que les Miquelets rebelles stockaient des vivres à Badalona pour les transporter à Barcelone. Il a ordonné à un détachement de Mataró de s'emparer de ces vivres et d'un magasin de provisions dans le monastère des Chartreux. De plus, Don Feliciano de Bracamonté a pris Castel-Ciudad près d'Urgell, où cent hommes ont abandonné Nebot. Don Feliciano a proposé une amnistie et des lettres de noblesse au commandant de Castel-Ciudad en échange de la reddition. Il a ensuite nommé Don Pedro de Caforo gouverneur provisoire et poursuivi Nebot jusqu'à sa défaite. À Londres, le Duc de Shrewsbury, nommé Vice-roi d'Irlande, se prépare à partir. Trois vaisseaux de guerre de l'escadre du Chevalier Jean Jennings, chargés d'artillerie utilisée en Espagne, sont arrivés à Spithead. La Reine a nommé le Lieutenant Général Rosse Écossais comme envoyé extraordinaire en France et le Colonel Worsley pour le Portugal. Enfin, des lettres de Francfort indiquent que les troupes de Prusse, de Hanovre et de Hesse-Cassel sont toujours à Mayence.
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3746
p. S. P.
TABLE.
Début :
Trait d'Histoire Arabe. L'Homme rouge, nouvelle metamorphose. Enigmes [...]
3747
p. 3-62
Dissertation sur la Musique Italienne & Françoise.
Début :
C'est apparemment, Monsieur, pour m'éprouver & nous connoître ce que [...]
Mots clefs :
Musique italienne, Harmonie, Chant, Paroles, Musique française, Expression, Goût naturel, Composition, Ornementation, Genres musicaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dissertation sur la Musique Italienne & Françoise.
Dissertationsur la Musique
Italienne &Françoise.
,P,ar M. de L. T. ) - -E1 S\.- ,T apparemment,
Monsieur,
pourm'éprouver
& DOUÇ connoître ce que
je puissçavoir en musique,
que
vous me demandez
mon sentiment
sur le goût Italien qui yregneapresent plus
quejamais. Il n'y a personnequipuisse
decider
avec plus de justesse sur
cet a t que vous,qui le
possedez parfaitement,
& quijoignez au beau
naturel une science profonde
dans l'harmonie.
Je vous obeïs donc. Ce
ne fera point comme
Musicien prevenu en saveurde
l'uneoude l'autre
que je vous dirai
mon sentiment ; je parlerai
suivant le goût naturel
qui m'est échû en
naissant pour cette fcience
, & qui doit peu de
choses à l'art: & laissant
là les termes dont les
Musiciens font obligez
de charger leurs traitez
demusîque, & qui loin
d'instruire ne fervent
souvent qu'à embroüil1er
les idées deslesteurs
]c-râcheraydemerendre
sensîble à ceux qui me
liront, en fortequ'ils me
pourront comprend re
sans scavoirlamusique.
J'essayerai donc de vous
faire une peinture de l'une
Sede^ l'autre,ainsi
qu'elles m'ont frapéaprés
les avoir pratiquées
toutes le^sdeùx^.b
n IL y a presentement
icideux partis formez
dans làMusique : Tun
admirateur outré de la
Musique Italienne, proscrit
absolument la Musique
Françoise, comme
fade & sans goût;l'autre,
fidele au goût de sa patrie,
ne peut souffrir sans
indignation que l'on méprise
le bon goût François
, & traite la Muse
Italienne de bizarre &
de capricieuse. Il y a à
tout cela un milieu plus
raisonnable, qui est de
rendre justice à l'une & à
J'ay^re., & delesprendre
cthaecunre deans.leur carac-
-v^ll faudroic être dépourvu
de goût & de
conoissance,pournepas
avoüer que la bonne Musique
Italienne renferme
en general ce qu'il y a de
plussçavant & deplus
recherché dans cet art;
que nous lui devons une
grande partie des agrémensde
lanôtre;que les
Italiens font nos maîtres
pour les Cãcates &: pour
les Sonnattes. J'admire
dans ces picces les desfeins
nouveaux de leurs
figures,si bien imaginez
& si heureusement conduits,
la vivacitépetillantede
leurs imitations
redoublées,lavariétéde
leurs chants, la diversité
de leurs tons & de leurs
modes si bien enchaînez
les uns aux autres, leur
harmonie recherchée S£
sçavante: mais si nous
leur cedons lascience &I
l'invention, ne doiventils
pas nous ceder le bon
goût naturel dont nous
sommes en possession,&
l'execution tendre & noble
où nous excellons?les
enrichissement que nous
y avonsajoutez de nôtre
propre fond ne doiventils
pas prévaloir? & ne
sommes-nous pas de ces
écoliers qui ayant bien
profité des leçons denos
maîtres, sommes à la fin
devenus plus sçavans
qu'eux? Ne pourroit-on
pas dire, sansossenser les
sectateurs de laMusique
Italienne, que leurs ornemenstropfrequens
&
déplacez en étouffent
l'expression,qu'ils ne caracterisent
point assez
leurs ouvrages? semblables
en cela à cette arc hitecture
gothique, qui
trop chargéed'ornemens
en est obscurcie
,
& où
l'oni~ démêle plus le
corpsde louvrage.,Que
laMusique Italienne ressemble
encorea une coquette
aimable pleine de
rouge & de mouches
y toujours vive, toujours
le pied en l'air, qui chercheàbriller
partout sans
raison & sans sçavoir
pourquoy, toujours emportée
dans quelques sujets
qu'elle traite;que l'amour
tendre y danse le
plussouvent la gavotte
ou la gigue. Ne diroiton
pas que le serieuxdevient
comique entre ses
mains, &qu'elle est plus
propre auxarietes St aux
chansonnettes qu'à traiter
de grands sujets? fem- - blableen celaàces Comédiens
quin'ayant que
du talent pour le ÇOOIH
que, reüssissentfort mal
,t>-
&tournentletragiqueenridicule
quànçl
ils veulent s'erî mêler.
Il faut avoüer que la
majestéde le Musique
Françoisetraiteles sujets
heroïques avec plus de
noblesse, & convient
bien mieux au cothurne
DanslaMusiqueItalienne
tout y paroît uniforme,
la joye, la colere,
la douleurl'amourheureuxv
bb t ou quiespere:tout y semblepeintaveclesmêmes
traits&dumêmecaractere,
c'estunegiguecontinuelle,
toujours petit
ki\tfcy LreujoLWs bondisante
; la voix commence
eule, l'instrument repee
ce chant en écho. Ce
esseinsouvent d'un chat
bizarrese promene noneulement
sur toutes les
cordes du mode,mais en-
:orc sur toutes lesétrangeres
où ils peuvents'accrocher
bien ou mal, telement
queleurs pieces
roulent sur tous les tons,
& changent de mode à
chaque instant, en forte
que l'on nesçauroitdire
à la fin duquel ils font.
Après avoir fait cette
longue promenade, où
l'on repete vingt fois le
même changeant la voix
que l'instrument, il faut
encore retourner da cfr
po. Ce passage est quelquefois
très-rude à l'oreille,
étant souvent de
deux cordes, voisines:
mais il arrive souvent
quel'on passe outre,pour
éviter à prolixité&pour
eix/iiminuCerl'e'nenusi.t
C'est un grand défaut
dans tous les ouvrages
d'espit, 8C principalement,
en musique, de ne
pouvoir finir: il faut sçavoir
se modérer. Un bon
ouvrage perd la moitié
de son merite quand il
est trop diffus.
-
Nous avons peine encoreànous
accoutumer
aux intervales bizarres
des chants de leurs recits
qui passent quelquefois
l'étenduëde l'odave»éc
que les. plus habiles ont
peine àentonner juste;les
tenuessurtout,yimpatientent
l'audireur,pour
estredéplacées. Ces tenuës,
qlle nous neiaifons
&i qui ne conviennent
gueres que surles mots
de repos &quelques autees,
sy font indifferemmenusurtouslesmots
qui finissent par des
voyelles. Je ne dispas
qu'il; n'y ait beaucoup
d'art à faire badiner un
violon & une baffe Sous
une de ceslongues tenues
: mais quel rapport
a la liberté avec ce son
qui dure un quart-d'heure
?où cft le goût & l'expression
de tout cela? Il
arrive même souvét que
la Musique Italienne exprime
toute autre chofc
que ceque les paroles
signifient ; j'entens un
prelude vif & emporté.
Je crois que quelque amant
rebuté des rigueurs
de sa belleva se livrer au
dépit &chanter poüiller
à l'amour, pointdu tout.
C'est un amant tendre
qui vante le prix de sa
cpn stance, qui appelle
l'esperance à son secours,
ou qui fait une declaration
à sa bien-aimée.les
„J Passe encore à ceux
qui travaillent pour le
violon, de se livrer tout
entiers dans leurs Sonnatesau
feu de leurimagination,
&de promenet
leurs fugues &leurs
imitations par tous les
modes, eux qui ne font
point gamez par l'expression
des paroles,
qui doit faire la regle
des compositeurs. Nous
sommes redevables à Fttaliede
ces fortes de pieces;
les Corelli,lesAlbinoni,
les Miquels, ÔC
plusieurs autres ont produit
dans ce caractere
despieces qui feront immortelles,
& où peu de
gens peuvent atteindre.
Cependant mille autres
veulent les imiter. J'ai
vû deces pieces d'un
chant si bizarre&d'une
composition si extraordinaire,
qu'on auroit dit
qu'on eustjetté au hazard
des pâtezd'encre
sur du papier reglé, qu'
on y eust ensuite ajouté
des queuës & divisé par
mcfures.
La musique de leurs
Cantates paroît plutôt
convenir aux concerts
de chambrequ'à nos spectacles;
leurs Sonnates
à deux partiesnedoivent
êtrejoüéesqu'à violon
seul ,qui frise & qui
pretintaille autant qu'il
luyplaît, &deviendroient
trèsconfu ses si
la même partie étoit executéeparplusieurs
instrumens
-,
qui feroient
des diminutions differentes,
8k ainsi doit être
bannie d'une grande orchestre.
L'on n'entend en gêneral
dans la musique
qu'une basse continuë
toujours doublée, qui
souvent est une espece
de batterie d'accord,&
un harpegnement qui
jette de la poudre aux
yeux de ceux qui ne s'y
connoissent pas, & qui
reduites au simple reviendroient
aux nôtres.
CesB. C. ne font bonnes
qu'à faire briller la
vîtesse de la main de
ceux
ceux qui accompagnentou
du clavecin ou de la viole;
encore pour rencherir sur
ces; basses déjà trop doublées
d'elles-mêmes,ils les
doublent encore, & c'est
ce quidoublera le plus, de
sorte qu'on n'entend plus
le sujet, quiparoît trop nud
auprès de ce grandbrillant,
& demeureenseveli fous un
cahos de fons tricotez ôc
petillans, qui passant trop
legerement, ne peuvent
faire d'harmonie contre le
sujet.Ilfaudrait donc que
des deuxinstrumens il y
en eût un qui jouât le simple
de la baffe, & l'autre le
double ; ces B. C. passeroient
plûtôt pour des pieces
de viole que. pour un
accompagnement, qui doit
être soûmis au sujet & ne
point, prévaloir. Il faut que
la voix domine & attire la
principale atttention. Tout
le contrairearrive ici, l'on
n'entend que la B. C. qui
petille roûjours, la voix en
est étouffée. Ille trouve un
inconvenient dans les bassesen
batteries &doublées
sur le champ;c'estqu'il est
,
difficile qu'un clavecin,une
viole&une theorbe se puissent
rencontrer juste dans
la même maniere de doubler
; l'un prend un tour &
l'aurre un autre: ce qui
cause une cacophonie extraordinaire.
Un compositeur
ne reconnoît point au
milieu de tout cela son pauvre
ouvrage tout défiguré,
& se contente d'admirer la
vîtesse de la main de ceux
qui l'executent. Voila cependantle
goût de l'executionde
la Musique Italienne.
iCe
nétoit point celui de
Lully,sectateur du beau ôc
du vrai
,
qui auroit banni
de son orchestre un violon
qui eût gâté son harmonie
par quelque diminution ôc
quelque miaulement mal placé.
Ne peut-on pas s'assujettir
àjoüer la musique
comme elle est? est-ce le
goût Italien de faire de faux
accords à tout bout de
champ? J'ai vû des Musiciens
si amoureux des vîtesses
& de ces basses figu.
rées, qu'ils ne pouvoient
souffrir les adagio, c'est à
dire les endroits de recitatifs
lents, ëc. passoient ces
morceaux comme ennuyeux.
C'est cependant
dans ces endroits oùl'harmonie
peut se faire mieux
sentir que dans ces vivacitez,
où, comme je viens de
dire, la baffe passant trop
legerement, & ne faisant
que friser le dessus,ne peut
faire d'harmonie.
Mais si cette musique figurée
convient aux paroles
Italiennes & Latines, pourquoy
y veut-on assujettir la
Langue Françoise ?Un Italien
se gouverne-t-ilcomme
un François? Leurs
goûts, leurs habits, leurs
moeurs, leurs manieres leurs plaisirs , ne sont-ils pas
differens ? Pourquoy ne
veut,on pas qu'ils le soient
aussi dans leurs chants?Un
Italien chante-t-il comme
le François?Pourquoy veuton
que le François chante
comme l'Italien? Chaque
pays, chaque guise, il faut
que chacun demeure chez
soy. Pourquoy veut-on ha- 1* ~ndo tris Rome more tu vivito Roma; 10- nido tris alibi, vivito sientibi.
biller la Mufe Françoise en
masque
, & la rendre extravagante,
elle dont la
langue est si sage & si naïve,
& ne peut souffrir la
moindre violence, est en-
-
nemie des fréquentes repetitions,
de ces grands roulemens,
de ces longues tenuës
que l'on supporte dans
la Musique Italienne ou
Latine ?
On peut ici comparer la
Musique Françoise à une
belle
femme
dont la beauté
simple naturelle & sans art,
attire les coeurs de tous ceux
qui la regardent, quin'a
qu'à se montrer pour plaire,
sans craindre d'être défaite
par les minauderies affectées
d'une coquette outrée- v
qui cherche à mettre les
gens-dans son parti à quelque
prix que ce soit, à qui
nous avons comparé la
Musique Italienne. .j! u* Je pourrois encore ici,
rapporter l'autorité du beau
sexe, auprés de qui la Muse
Italienne a peine à trouver
grâce, quis'ennuye
d'un quart-d'heurede fonnates
, & qui aime mieux
entendre chanter Sangaride
ce jour,& jouer les songes
agreables, que toutes les
batteries & les harpegnemens
d'un violon touché
sçavamment auquel elles
ne connoissent rien, & ne
sentent rien qui les attire:
on a beau lui dire que cela
est sçavant,beau, sublime,
que c'est un tel auteur Italien
qui les à faits, cela est
fort beau,disent les Dames,
mais - nous n'en voulons
plus, ce font pourtant elles
qui decident du mérite 6c
du dessin des ouvrages, ôc
a qui. nous devons chercher
à plaire, & sur-tout
dans cet art qui semble être,
fait pour elles. Ilfautcependantavouer
que quelques-uns de nos
habilesMaîtres ont trouvé
le secret d'allier fort sçavamment
le goût naturel
du François avec le brillant
&.le sçavant de l'Italien,
dans des cantates qui font
entre les mains de tout le
monde, & qui font des
chef-d'oeuvres en cette espece,&
pour la Musique-
& pourlaPoësie, qu'il leur
suffise donc d'avoir montré
aux Italiens que les François
pouvoient porter aussi loin
qu'eux le génie&;le sçavoir
tant dans les cantates
que dans les sonnates:mais
pour cela le bon goût simple
& naturel du François
doit-il être méprisé, quand
les Italiens pour le perfectionnercommencent
euxmêmes
à l'imiter?
Ces sortes d'ouvrages en
ont produit une infinité
d'autres ,les cantates & les
sonnates naissent ici fous
les pas, un Musicienn'arrive
plus que la sonnate ou
la cantate en poche, il n'y
en a point qui neveuillefaire
son livre, être buriné, &
ne pretende faire assaut
contre les Italiens, & leur
damer le pion, à peinele
Poëte y peut-il suffire;il y
a même telles paroles qui
ont souffertplus d'une fois
Ja torture, de la Musique
Italienne, enfin les cantates
nous étouffent ici: j'en ai
entendu qui duroient une
heure, montre sur la table,
ensorte qu'on étoit obligé
de demander quartier, ou
de quitter la place.Qu'est
donc devenu le bon goût t
faudra-t-il qu'il expire ainsi
sous le fatras de toutes ces
cantates? que diroient les
Lambert, les Boësset, les
le Camus, les Babtistes,s'ils
revenoient au monde, de
voir le chant françois si
changé, si avili & si défiguré?
Je suis persuadé que
nos illustres Maistres ont
trop de goût & trop de
science pour l'abandonner
comme il paroist par leurs
propres ouvrages, dont les
endroits les plus gracieux,
& qui plaisent le plus, font
traitez dans le goust fran- * çois, où ils ont sçû mélanger
le bon des Italiens,'
&en ont laissé là le mauvais
, qu'ils rendent justice
au héros & au Ciceron de
la Musique francoise, je
veux dire à Lully *,qu'ils
admirent la grandeur ôc
l'élevation de son genie
au milieude cette naïve
simplicitédépourvûë de
tous ornemens étrangers,
& qui semble devoir tomber
fous les sens de tout Ic
'*l\ogtitLully.
monde. A-t-il voulu peindre
l'amour rendre, quel
coeur ne s'attendrit-il pas,
quel chant, quel naturel,
quelle harmonie dans ses
duo? ne devineroit-on pas
les paroles de ses recits à
en entendre feulement les
chants? ôc n'est-ce pas une
veritable declamation que
son récitatif? A-t-il voulu
exprimer la douleur, les
rochers ne gemissent-ils pas
avec lui? a-t-il voulu peindre
la fureur, lavengeance
,quel coeur ne ressent
pas de secrets fremissemens
? quel feu & quelle
vivacité dans ses airs de vid
Ion, quand il a voulu exprimer
la vitesse dessougueux
aquilons ou des
transports des furies? Si la
joye s'empare de la scene,
tous les peuples, tous les
bergers fautent & dansent
au
son
de ses musettes;l'horreur
& l'effroy s'empare de
nôtreame,s'il veut faire
quelque enchantement ou
evoquer les manes des enfers
; quelle tranquilitéassoupissante
nese répand
pas dans l'ame s'il veut endormir
dormir ou calmer ses heros
agitez ? s'il fait sonner la
trompette l'humeur martialle
ne saisit-elle pas ses
auditeurs, & n'est-on pas
prêt de courir aux armes
& de monter à l'assaut?s'il
veut préparer ou annoncer
quelque oracle,quelle gravité
ou quelle noblesse dans
ses fimphonies ? on diroit
que comme un scavant
Peintre il a scû avec ses
fons peindre pour ainsidire
les mouvemens de toutes
les passions du coeur de
l'homme. A t, il eu recours
pour. cela à tous ces faux
brillans & les ornemens deplacez
de la Musique Italienne
? rien n'est il plus
simple & plus naturel que
sa composition qui est à la
portée de tout le monde, &
en même temps riens desi
élevé, de si noble, & de si
spirituelle pour l'expres.
fion ? Quoy qu'il soit fort
scavant, le goût seul & le ,
genie semblent avoir été
ses guides, lk capable de
préscrire des regles nouvelles
àceux qui les suivroient
il semble quelquefois
avoir negligé les anciennes
, & s'être mis audessus
d'elles. Il faut avouer
aussiquec'est ce qui fait la
meilleure partie du Musicien
que le génie,c'est lui
qui fait aussi les Peintres
& les Poëtes ; car on peut
dire queces trois sciences
se donnent la main,&
peuventpasser pour trois
soeurs:onvoit peu de Peintresqui
nesoientaussi uti
peu ., Musiciens, &.;; qui
n'ayent du goût pour ces
deuxarts; la Musique n'est
elle pas une poësie &une
peinture sonore & harmonieufe?
la peinture & la poësie
ne sont-elles pas conu
posées d'une aimable harmonie
, d'un mélange &
d'un contraste de couleurs,
& de pensées melodieusement
enchaînées? J.
?'J
Il nesuffit doncpas seulement
de régles dans les
arts; il faut être encore inspiré&
animé dece beau
feu quelamaigrenedonne
pasà tout le monde,&qui
àfaitles Titiens & les Lebrun,
lesCorneilles & les
Racines, lesCarissimi &
les Babtistes, & tant d'autres.
Il faut dans ces arts
sçavoir inventer bercer,
outre qu'il faut qu'un CQm-,
positeur possede parfaitement
la langue dans laquelle
il travaille, connoisse
les syllabes rudes surlesquelles
il faut passer legerement
, & celles qui sont
harmonieuses & amies du
chant.Il seroit même àsouhaiter
que le Musicien fût
aussiPoëte pour ajusterles
paroles à on chant,&que
tour, l'ouvrage coulât, de source.
Ce n'est point assez de
sçavoir préparer ou sauver
des dissonances; il faut encore
sçavoir les placer à
propos ou elles conviennent
pour l'expression, les
mettre dans leur jour pour
qu'elles fassent leur effet,
ôc qu'elles fervent comme
d'ombres au tableau, en
faisant valoir les consonances
par opposition, n'en pas
diminuer la force par le.
trop frequent usage, comme
font les Italiens, dont
la musique trop rempliede
dissonances revolte quelquefois
les oreilles: mais
se garder de tomber dans
la monotomie
,
qui est le
vice contraire, & que les
Italiens pourroient plûtôt
nous reprocher.
Les réglés de l'harmonie
ne montrent pas àfaire un
beau chant, qui en est l'ame,
à imaginer un dessein,
à bien rendre l'expression
des paroles, à sçavoir placer
les cadences aux sens
finis, comme les points &
les virgules dans le discours;
à sçavoir changer de
mode quand les paroles
changent decaractere &
de sentiment. Un bon Matematicien
possède à fonds
les regles de la composition&
est un fort mauvais
compositeur. J'ai composé
jadis sans regle & sans science
; & ayantacquis depuis
quelques connoissances,j'ai
revu mes premiers ouvrages,
& j'ai trouve quej'aurois
peine à mieux faire
avec des regles. Il y en a
cependant d'essentielles,&
dont la connoissance est necessaire
: mais lesveritables
ôc lesmeilleures sont celles
que
que le goût &l'oreille vous
inspire. Vous trouvez dans
ces regles beaucoup de con- traditions, & les Italiens
n'en paroissent pas de fort
rigides observateurs : elles
ne font la plûpart fondées
que sur le caprice. J'ai vû
quelques-uns de ces traitez
de musique, & quoique
fort profonds & sçavans,
je n'ensuis pas devenu plus
habile en les lisant
; au contraire
j'en fuis forci plus embarassé.
Ils vous apprennent
bien ce qu'il faut éviter,
qui sont desinconveniens.
où l'oreille feule
nous défend de tomber
mais ils ne nous instruisent
point comment il faut s'y
prendre pour faire une
compoficion gracieuse &
de bon goût C'est donc le
genie naturel seul qui fait
le Musicien.
Si l'on reproche à Lully
d'avoir employé rarement
les tons transposez, ce n'est
pas qu'ilen ignorât l'usage:
mais c'est qu'il s'accommodoit
aux
lujets qu'il avoir
& au goût du temps;qu'il
sentoit qu'un chant n'en
étoit pasplus beau pour être
transposé d'un demi ton
plus haut ou plus bas; &
qu'une musique difficile ou
recherchée, quoique belle,
ne laisse pas que d'avoir un
défaut, qui est que rarement
elle est bien executée,
parce que le nombre
des sçavans est rare, & ainsi
rejettée; au lieu qu'une
bonne musique en est encore
meilleure quand elle
est facile, puis qu'elle est
susceptible d'une meilleure
execution, qui est l'ame de
lamusique; qu'elle invite
d'elle-même à être chantées
quelle est plus de commerce
dans le monde
, étant
plus à laportée des honnêtes
gens qui l'executent ce
qui doit être son but& sa
recompense
; au lieu que
la musique difficile effarouche
& dégoûte
,
ôc n'est
bonne que pour les Musiciens
de profession.
Peut-être auroit-ilsuivi
une autre route ,
maintenant
que tous les Musiciens
sont autant d'illustres compofiteurs
,
& que tousles
écoliers sont autantde maîtres.
:.;.
Cependant ceux qui sont
aujourd'hui entêtez de la
MusiqueItalienne ne peuvent
souffrir la Musique
Françoise, & la regardent
comme une musique fade
,&; sans goût: les Opera anciens
les endorment, ils n'y
sentent rien qui les rappelle,
ils n'y trouvent que des
tons naturels, des mouvemens
faciles;ils veulent
quela clefsoit surchargée
de dieses ou de b mois;que
la B. C.soit brodée & remplie
de tous les chiffres d'arithmetique;
qu'on invente
pour eux des tons transposez,&,
nouveaux ,&,,des
mouvemens extraordinaires;
que la baffe herissée
d'harpegnemes &d'acords
coure toûjours la poste ;enfin
ne trouvent pas une musique
bonne qu'elle ne soit
difficile. A peine peuventils
se resoudre à la regarder
quand il n'y a quedes blanches
ou des noires,& des
mouvemensà2 &a3temps,
cw.o» mme si toutes les mesu-
'"-- .t t »
,
res Italiennes ne revenoient
pas à ces deux mesures. Ne
va-t-on pas reduire la mesure
à deux temps à celle de
quatre, en renfermant deux
mesures en uneseule? Le 4
pour 8 nerevient-il pas à
nos deux temps legers? ôc
les mesures de 6 pour 8,
de 3 pour 8 & de 12 pour
8 ne reviennent-elles pas
toutes à la mesure de trois
temps, battuë plus ou moins
vîte, quoy qu'elles se battent
a 2 & à 4 temps,dont
chaque temps renferme
une de nos mesures à trois
temps?Ce n'est donc qu'une
maniere differente de
s'exprimer, qui est bonne
en soy <3e donne le caractere
de la piece pour la lenteur
ou la legereté, & a plus
defacilité pour être battuë;
carcommeil n'y a en general
que 2. modes differens,
le mineur & le majeur,ilny
a aussi en general que 2.mesures
,
celle à 2. temps ôc
celle à
3. Envainvoudroiton
en imaginer d'autres. Il
seroit aisé, pour contenter
ceux qui, aimentle ragoût
sduesrteosnesxttrraanosrpdoinsaezir,else&s mlees^
basses doublées, de transposer
un de nos Operaun
demi-ton plus bas ou plus
haut, doubler leurs basses
continuës ';& en reduire les
mesures à la maniere Italienne.
- Ils deviendroient
alors deplus difficile execution
,
mais perdroient la
moitié de leur beauté.Un
compositeur n'est-il pas
bien glorieux d'avoir fait
une piecesitransposée,pleine
de si & de mi b quatre,
& d'une si grande vîtesse,
que personnenesçauroit y
mordre,qu'il déchiffre à
peine lui-même. Voila une
piece, dit-il, que je défie à ,
tous les violonsd'execucer
y & à tous les clavecins d'en
trouver les accords sur le
champ; gardez -la donc
pour vous, mon ami: ces
forces de pieces ne font bonnes
qu'à renfermer dansle
cabinet pour la rareté, &
pour montrer qu on en peut
faire
: mais ne peuvent être
d'aucun usage que parmi
- les maîtres de l'art.
Les chants en deviennent-
ils plus beaux & plus
harmonieux pour être sur
des tons transposez ? l'harmonie
en est-elle meillcure
? Au contraire, on peut
dire qu'elleest forcée, que
ces tons ont peu de justesse
sur les instrumens
,
& princi
palement sur le clavecin,
où les seintes devroient être
coupées pour y donner le
veritable temperament;
car quelle apparence qu'une
touche serve de b mol &
deb quarre dans l'autre,
sans perdre de sa justesse?
l'asse encore sur les autres
instrumens comme sur le
violon, où avançant plus
ou moins le doigt sur la
corde,on peutmodifierces
sortes de demi-tons & les
rendre plus justes. J'ai entendu
un de nos illustres
preluder sur son violon, de
quelque maniere qu'ilfût
accordé, &ne suivre, pour
tirerses sons,d'autre regle
que son oreille, & non celle
du manche qui se trouvoit
alors dérangé.
Enfin de ces deux partis
differens il en resulte un
troisiéme plus raisonnable,
& moins entêté que ces
deuxautres, qui est celui
des gens sages & des gens
de goût, qui ne se laissant
point prévenir ni pour l'un
ni pour l'autre, vrais amateurs
de la musique, goûtent
l'une & l'autre composition,
quandelle est bonne
& bien executée,& sans
donner dansle goût pedant
&sçavant, ne vont point
épiloguer sur deux octaves
de [ujrc, sur une septiéme
ou une neuviéme bien ou
mal preparéeou sauvée;ne
méprisent point une musque
,parce qu'elle est trop
aisée, ou parce qu'elle est :
trop difficile
} ne la condamnent
point commepillée,
parce qu'il y aura quelques
bouts de chant que
ressembleront
: mais rendent
justice à la Musique
Françoise dans son caractere
& à la Musique Italienne
dans le sien, & conviennent
que l'on pourroit
faire ungenre de musique
parfait, si l'on pouvoit joindre
le goût sçavant & ingenieux
de l'Italien au bon
goût naturel Ôc simple du
François: mais cependant
qu'un Italien doit chanter
en Italien,&leFrançois
enFrançois. Je suis,&c.
Italienne &Françoise.
,P,ar M. de L. T. ) - -E1 S\.- ,T apparemment,
Monsieur,
pourm'éprouver
& DOUÇ connoître ce que
je puissçavoir en musique,
que
vous me demandez
mon sentiment
sur le goût Italien qui yregneapresent plus
quejamais. Il n'y a personnequipuisse
decider
avec plus de justesse sur
cet a t que vous,qui le
possedez parfaitement,
& quijoignez au beau
naturel une science profonde
dans l'harmonie.
Je vous obeïs donc. Ce
ne fera point comme
Musicien prevenu en saveurde
l'uneoude l'autre
que je vous dirai
mon sentiment ; je parlerai
suivant le goût naturel
qui m'est échû en
naissant pour cette fcience
, & qui doit peu de
choses à l'art: & laissant
là les termes dont les
Musiciens font obligez
de charger leurs traitez
demusîque, & qui loin
d'instruire ne fervent
souvent qu'à embroüil1er
les idées deslesteurs
]c-râcheraydemerendre
sensîble à ceux qui me
liront, en fortequ'ils me
pourront comprend re
sans scavoirlamusique.
J'essayerai donc de vous
faire une peinture de l'une
Sede^ l'autre,ainsi
qu'elles m'ont frapéaprés
les avoir pratiquées
toutes le^sdeùx^.b
n IL y a presentement
icideux partis formez
dans làMusique : Tun
admirateur outré de la
Musique Italienne, proscrit
absolument la Musique
Françoise, comme
fade & sans goût;l'autre,
fidele au goût de sa patrie,
ne peut souffrir sans
indignation que l'on méprise
le bon goût François
, & traite la Muse
Italienne de bizarre &
de capricieuse. Il y a à
tout cela un milieu plus
raisonnable, qui est de
rendre justice à l'une & à
J'ay^re., & delesprendre
cthaecunre deans.leur carac-
-v^ll faudroic être dépourvu
de goût & de
conoissance,pournepas
avoüer que la bonne Musique
Italienne renferme
en general ce qu'il y a de
plussçavant & deplus
recherché dans cet art;
que nous lui devons une
grande partie des agrémensde
lanôtre;que les
Italiens font nos maîtres
pour les Cãcates &: pour
les Sonnattes. J'admire
dans ces picces les desfeins
nouveaux de leurs
figures,si bien imaginez
& si heureusement conduits,
la vivacitépetillantede
leurs imitations
redoublées,lavariétéde
leurs chants, la diversité
de leurs tons & de leurs
modes si bien enchaînez
les uns aux autres, leur
harmonie recherchée S£
sçavante: mais si nous
leur cedons lascience &I
l'invention, ne doiventils
pas nous ceder le bon
goût naturel dont nous
sommes en possession,&
l'execution tendre & noble
où nous excellons?les
enrichissement que nous
y avonsajoutez de nôtre
propre fond ne doiventils
pas prévaloir? & ne
sommes-nous pas de ces
écoliers qui ayant bien
profité des leçons denos
maîtres, sommes à la fin
devenus plus sçavans
qu'eux? Ne pourroit-on
pas dire, sansossenser les
sectateurs de laMusique
Italienne, que leurs ornemenstropfrequens
&
déplacez en étouffent
l'expression,qu'ils ne caracterisent
point assez
leurs ouvrages? semblables
en cela à cette arc hitecture
gothique, qui
trop chargéed'ornemens
en est obscurcie
,
& où
l'oni~ démêle plus le
corpsde louvrage.,Que
laMusique Italienne ressemble
encorea une coquette
aimable pleine de
rouge & de mouches
y toujours vive, toujours
le pied en l'air, qui chercheàbriller
partout sans
raison & sans sçavoir
pourquoy, toujours emportée
dans quelques sujets
qu'elle traite;que l'amour
tendre y danse le
plussouvent la gavotte
ou la gigue. Ne diroiton
pas que le serieuxdevient
comique entre ses
mains, &qu'elle est plus
propre auxarietes St aux
chansonnettes qu'à traiter
de grands sujets? fem- - blableen celaàces Comédiens
quin'ayant que
du talent pour le ÇOOIH
que, reüssissentfort mal
,t>-
&tournentletragiqueenridicule
quànçl
ils veulent s'erî mêler.
Il faut avoüer que la
majestéde le Musique
Françoisetraiteles sujets
heroïques avec plus de
noblesse, & convient
bien mieux au cothurne
DanslaMusiqueItalienne
tout y paroît uniforme,
la joye, la colere,
la douleurl'amourheureuxv
bb t ou quiespere:tout y semblepeintaveclesmêmes
traits&dumêmecaractere,
c'estunegiguecontinuelle,
toujours petit
ki\tfcy LreujoLWs bondisante
; la voix commence
eule, l'instrument repee
ce chant en écho. Ce
esseinsouvent d'un chat
bizarrese promene noneulement
sur toutes les
cordes du mode,mais en-
:orc sur toutes lesétrangeres
où ils peuvents'accrocher
bien ou mal, telement
queleurs pieces
roulent sur tous les tons,
& changent de mode à
chaque instant, en forte
que l'on nesçauroitdire
à la fin duquel ils font.
Après avoir fait cette
longue promenade, où
l'on repete vingt fois le
même changeant la voix
que l'instrument, il faut
encore retourner da cfr
po. Ce passage est quelquefois
très-rude à l'oreille,
étant souvent de
deux cordes, voisines:
mais il arrive souvent
quel'on passe outre,pour
éviter à prolixité&pour
eix/iiminuCerl'e'nenusi.t
C'est un grand défaut
dans tous les ouvrages
d'espit, 8C principalement,
en musique, de ne
pouvoir finir: il faut sçavoir
se modérer. Un bon
ouvrage perd la moitié
de son merite quand il
est trop diffus.
-
Nous avons peine encoreànous
accoutumer
aux intervales bizarres
des chants de leurs recits
qui passent quelquefois
l'étenduëde l'odave»éc
que les. plus habiles ont
peine àentonner juste;les
tenuessurtout,yimpatientent
l'audireur,pour
estredéplacées. Ces tenuës,
qlle nous neiaifons
&i qui ne conviennent
gueres que surles mots
de repos &quelques autees,
sy font indifferemmenusurtouslesmots
qui finissent par des
voyelles. Je ne dispas
qu'il; n'y ait beaucoup
d'art à faire badiner un
violon & une baffe Sous
une de ceslongues tenues
: mais quel rapport
a la liberté avec ce son
qui dure un quart-d'heure
?où cft le goût & l'expression
de tout cela? Il
arrive même souvét que
la Musique Italienne exprime
toute autre chofc
que ceque les paroles
signifient ; j'entens un
prelude vif & emporté.
Je crois que quelque amant
rebuté des rigueurs
de sa belleva se livrer au
dépit &chanter poüiller
à l'amour, pointdu tout.
C'est un amant tendre
qui vante le prix de sa
cpn stance, qui appelle
l'esperance à son secours,
ou qui fait une declaration
à sa bien-aimée.les
„J Passe encore à ceux
qui travaillent pour le
violon, de se livrer tout
entiers dans leurs Sonnatesau
feu de leurimagination,
&de promenet
leurs fugues &leurs
imitations par tous les
modes, eux qui ne font
point gamez par l'expression
des paroles,
qui doit faire la regle
des compositeurs. Nous
sommes redevables à Fttaliede
ces fortes de pieces;
les Corelli,lesAlbinoni,
les Miquels, ÔC
plusieurs autres ont produit
dans ce caractere
despieces qui feront immortelles,
& où peu de
gens peuvent atteindre.
Cependant mille autres
veulent les imiter. J'ai
vû deces pieces d'un
chant si bizarre&d'une
composition si extraordinaire,
qu'on auroit dit
qu'on eustjetté au hazard
des pâtezd'encre
sur du papier reglé, qu'
on y eust ensuite ajouté
des queuës & divisé par
mcfures.
La musique de leurs
Cantates paroît plutôt
convenir aux concerts
de chambrequ'à nos spectacles;
leurs Sonnates
à deux partiesnedoivent
êtrejoüéesqu'à violon
seul ,qui frise & qui
pretintaille autant qu'il
luyplaît, &deviendroient
trèsconfu ses si
la même partie étoit executéeparplusieurs
instrumens
-,
qui feroient
des diminutions differentes,
8k ainsi doit être
bannie d'une grande orchestre.
L'on n'entend en gêneral
dans la musique
qu'une basse continuë
toujours doublée, qui
souvent est une espece
de batterie d'accord,&
un harpegnement qui
jette de la poudre aux
yeux de ceux qui ne s'y
connoissent pas, & qui
reduites au simple reviendroient
aux nôtres.
CesB. C. ne font bonnes
qu'à faire briller la
vîtesse de la main de
ceux
ceux qui accompagnentou
du clavecin ou de la viole;
encore pour rencherir sur
ces; basses déjà trop doublées
d'elles-mêmes,ils les
doublent encore, & c'est
ce quidoublera le plus, de
sorte qu'on n'entend plus
le sujet, quiparoît trop nud
auprès de ce grandbrillant,
& demeureenseveli fous un
cahos de fons tricotez ôc
petillans, qui passant trop
legerement, ne peuvent
faire d'harmonie contre le
sujet.Ilfaudrait donc que
des deuxinstrumens il y
en eût un qui jouât le simple
de la baffe, & l'autre le
double ; ces B. C. passeroient
plûtôt pour des pieces
de viole que. pour un
accompagnement, qui doit
être soûmis au sujet & ne
point, prévaloir. Il faut que
la voix domine & attire la
principale atttention. Tout
le contrairearrive ici, l'on
n'entend que la B. C. qui
petille roûjours, la voix en
est étouffée. Ille trouve un
inconvenient dans les bassesen
batteries &doublées
sur le champ;c'estqu'il est
,
difficile qu'un clavecin,une
viole&une theorbe se puissent
rencontrer juste dans
la même maniere de doubler
; l'un prend un tour &
l'aurre un autre: ce qui
cause une cacophonie extraordinaire.
Un compositeur
ne reconnoît point au
milieu de tout cela son pauvre
ouvrage tout défiguré,
& se contente d'admirer la
vîtesse de la main de ceux
qui l'executent. Voila cependantle
goût de l'executionde
la Musique Italienne.
iCe
nétoit point celui de
Lully,sectateur du beau ôc
du vrai
,
qui auroit banni
de son orchestre un violon
qui eût gâté son harmonie
par quelque diminution ôc
quelque miaulement mal placé.
Ne peut-on pas s'assujettir
àjoüer la musique
comme elle est? est-ce le
goût Italien de faire de faux
accords à tout bout de
champ? J'ai vû des Musiciens
si amoureux des vîtesses
& de ces basses figu.
rées, qu'ils ne pouvoient
souffrir les adagio, c'est à
dire les endroits de recitatifs
lents, ëc. passoient ces
morceaux comme ennuyeux.
C'est cependant
dans ces endroits oùl'harmonie
peut se faire mieux
sentir que dans ces vivacitez,
où, comme je viens de
dire, la baffe passant trop
legerement, & ne faisant
que friser le dessus,ne peut
faire d'harmonie.
Mais si cette musique figurée
convient aux paroles
Italiennes & Latines, pourquoy
y veut-on assujettir la
Langue Françoise ?Un Italien
se gouverne-t-ilcomme
un François? Leurs
goûts, leurs habits, leurs
moeurs, leurs manieres leurs plaisirs , ne sont-ils pas
differens ? Pourquoy ne
veut,on pas qu'ils le soient
aussi dans leurs chants?Un
Italien chante-t-il comme
le François?Pourquoy veuton
que le François chante
comme l'Italien? Chaque
pays, chaque guise, il faut
que chacun demeure chez
soy. Pourquoy veut-on ha- 1* ~ndo tris Rome more tu vivito Roma; 10- nido tris alibi, vivito sientibi.
biller la Mufe Françoise en
masque
, & la rendre extravagante,
elle dont la
langue est si sage & si naïve,
& ne peut souffrir la
moindre violence, est en-
-
nemie des fréquentes repetitions,
de ces grands roulemens,
de ces longues tenuës
que l'on supporte dans
la Musique Italienne ou
Latine ?
On peut ici comparer la
Musique Françoise à une
belle
femme
dont la beauté
simple naturelle & sans art,
attire les coeurs de tous ceux
qui la regardent, quin'a
qu'à se montrer pour plaire,
sans craindre d'être défaite
par les minauderies affectées
d'une coquette outrée- v
qui cherche à mettre les
gens-dans son parti à quelque
prix que ce soit, à qui
nous avons comparé la
Musique Italienne. .j! u* Je pourrois encore ici,
rapporter l'autorité du beau
sexe, auprés de qui la Muse
Italienne a peine à trouver
grâce, quis'ennuye
d'un quart-d'heurede fonnates
, & qui aime mieux
entendre chanter Sangaride
ce jour,& jouer les songes
agreables, que toutes les
batteries & les harpegnemens
d'un violon touché
sçavamment auquel elles
ne connoissent rien, & ne
sentent rien qui les attire:
on a beau lui dire que cela
est sçavant,beau, sublime,
que c'est un tel auteur Italien
qui les à faits, cela est
fort beau,disent les Dames,
mais - nous n'en voulons
plus, ce font pourtant elles
qui decident du mérite 6c
du dessin des ouvrages, ôc
a qui. nous devons chercher
à plaire, & sur-tout
dans cet art qui semble être,
fait pour elles. Ilfautcependantavouer
que quelques-uns de nos
habilesMaîtres ont trouvé
le secret d'allier fort sçavamment
le goût naturel
du François avec le brillant
&.le sçavant de l'Italien,
dans des cantates qui font
entre les mains de tout le
monde, & qui font des
chef-d'oeuvres en cette espece,&
pour la Musique-
& pourlaPoësie, qu'il leur
suffise donc d'avoir montré
aux Italiens que les François
pouvoient porter aussi loin
qu'eux le génie&;le sçavoir
tant dans les cantates
que dans les sonnates:mais
pour cela le bon goût simple
& naturel du François
doit-il être méprisé, quand
les Italiens pour le perfectionnercommencent
euxmêmes
à l'imiter?
Ces sortes d'ouvrages en
ont produit une infinité
d'autres ,les cantates & les
sonnates naissent ici fous
les pas, un Musicienn'arrive
plus que la sonnate ou
la cantate en poche, il n'y
en a point qui neveuillefaire
son livre, être buriné, &
ne pretende faire assaut
contre les Italiens, & leur
damer le pion, à peinele
Poëte y peut-il suffire;il y
a même telles paroles qui
ont souffertplus d'une fois
Ja torture, de la Musique
Italienne, enfin les cantates
nous étouffent ici: j'en ai
entendu qui duroient une
heure, montre sur la table,
ensorte qu'on étoit obligé
de demander quartier, ou
de quitter la place.Qu'est
donc devenu le bon goût t
faudra-t-il qu'il expire ainsi
sous le fatras de toutes ces
cantates? que diroient les
Lambert, les Boësset, les
le Camus, les Babtistes,s'ils
revenoient au monde, de
voir le chant françois si
changé, si avili & si défiguré?
Je suis persuadé que
nos illustres Maistres ont
trop de goût & trop de
science pour l'abandonner
comme il paroist par leurs
propres ouvrages, dont les
endroits les plus gracieux,
& qui plaisent le plus, font
traitez dans le goust fran- * çois, où ils ont sçû mélanger
le bon des Italiens,'
&en ont laissé là le mauvais
, qu'ils rendent justice
au héros & au Ciceron de
la Musique francoise, je
veux dire à Lully *,qu'ils
admirent la grandeur ôc
l'élevation de son genie
au milieude cette naïve
simplicitédépourvûë de
tous ornemens étrangers,
& qui semble devoir tomber
fous les sens de tout Ic
'*l\ogtitLully.
monde. A-t-il voulu peindre
l'amour rendre, quel
coeur ne s'attendrit-il pas,
quel chant, quel naturel,
quelle harmonie dans ses
duo? ne devineroit-on pas
les paroles de ses recits à
en entendre feulement les
chants? ôc n'est-ce pas une
veritable declamation que
son récitatif? A-t-il voulu
exprimer la douleur, les
rochers ne gemissent-ils pas
avec lui? a-t-il voulu peindre
la fureur, lavengeance
,quel coeur ne ressent
pas de secrets fremissemens
? quel feu & quelle
vivacité dans ses airs de vid
Ion, quand il a voulu exprimer
la vitesse dessougueux
aquilons ou des
transports des furies? Si la
joye s'empare de la scene,
tous les peuples, tous les
bergers fautent & dansent
au
son
de ses musettes;l'horreur
& l'effroy s'empare de
nôtreame,s'il veut faire
quelque enchantement ou
evoquer les manes des enfers
; quelle tranquilitéassoupissante
nese répand
pas dans l'ame s'il veut endormir
dormir ou calmer ses heros
agitez ? s'il fait sonner la
trompette l'humeur martialle
ne saisit-elle pas ses
auditeurs, & n'est-on pas
prêt de courir aux armes
& de monter à l'assaut?s'il
veut préparer ou annoncer
quelque oracle,quelle gravité
ou quelle noblesse dans
ses fimphonies ? on diroit
que comme un scavant
Peintre il a scû avec ses
fons peindre pour ainsidire
les mouvemens de toutes
les passions du coeur de
l'homme. A t, il eu recours
pour. cela à tous ces faux
brillans & les ornemens deplacez
de la Musique Italienne
? rien n'est il plus
simple & plus naturel que
sa composition qui est à la
portée de tout le monde, &
en même temps riens desi
élevé, de si noble, & de si
spirituelle pour l'expres.
fion ? Quoy qu'il soit fort
scavant, le goût seul & le ,
genie semblent avoir été
ses guides, lk capable de
préscrire des regles nouvelles
àceux qui les suivroient
il semble quelquefois
avoir negligé les anciennes
, & s'être mis audessus
d'elles. Il faut avouer
aussiquec'est ce qui fait la
meilleure partie du Musicien
que le génie,c'est lui
qui fait aussi les Peintres
& les Poëtes ; car on peut
dire queces trois sciences
se donnent la main,&
peuventpasser pour trois
soeurs:onvoit peu de Peintresqui
nesoientaussi uti
peu ., Musiciens, &.;; qui
n'ayent du goût pour ces
deuxarts; la Musique n'est
elle pas une poësie &une
peinture sonore & harmonieufe?
la peinture & la poësie
ne sont-elles pas conu
posées d'une aimable harmonie
, d'un mélange &
d'un contraste de couleurs,
& de pensées melodieusement
enchaînées? J.
?'J
Il nesuffit doncpas seulement
de régles dans les
arts; il faut être encore inspiré&
animé dece beau
feu quelamaigrenedonne
pasà tout le monde,&qui
àfaitles Titiens & les Lebrun,
lesCorneilles & les
Racines, lesCarissimi &
les Babtistes, & tant d'autres.
Il faut dans ces arts
sçavoir inventer bercer,
outre qu'il faut qu'un CQm-,
positeur possede parfaitement
la langue dans laquelle
il travaille, connoisse
les syllabes rudes surlesquelles
il faut passer legerement
, & celles qui sont
harmonieuses & amies du
chant.Il seroit même àsouhaiter
que le Musicien fût
aussiPoëte pour ajusterles
paroles à on chant,&que
tour, l'ouvrage coulât, de source.
Ce n'est point assez de
sçavoir préparer ou sauver
des dissonances; il faut encore
sçavoir les placer à
propos ou elles conviennent
pour l'expression, les
mettre dans leur jour pour
qu'elles fassent leur effet,
ôc qu'elles fervent comme
d'ombres au tableau, en
faisant valoir les consonances
par opposition, n'en pas
diminuer la force par le.
trop frequent usage, comme
font les Italiens, dont
la musique trop rempliede
dissonances revolte quelquefois
les oreilles: mais
se garder de tomber dans
la monotomie
,
qui est le
vice contraire, & que les
Italiens pourroient plûtôt
nous reprocher.
Les réglés de l'harmonie
ne montrent pas àfaire un
beau chant, qui en est l'ame,
à imaginer un dessein,
à bien rendre l'expression
des paroles, à sçavoir placer
les cadences aux sens
finis, comme les points &
les virgules dans le discours;
à sçavoir changer de
mode quand les paroles
changent decaractere &
de sentiment. Un bon Matematicien
possède à fonds
les regles de la composition&
est un fort mauvais
compositeur. J'ai composé
jadis sans regle & sans science
; & ayantacquis depuis
quelques connoissances,j'ai
revu mes premiers ouvrages,
& j'ai trouve quej'aurois
peine à mieux faire
avec des regles. Il y en a
cependant d'essentielles,&
dont la connoissance est necessaire
: mais lesveritables
ôc lesmeilleures sont celles
que
que le goût &l'oreille vous
inspire. Vous trouvez dans
ces regles beaucoup de con- traditions, & les Italiens
n'en paroissent pas de fort
rigides observateurs : elles
ne font la plûpart fondées
que sur le caprice. J'ai vû
quelques-uns de ces traitez
de musique, & quoique
fort profonds & sçavans,
je n'ensuis pas devenu plus
habile en les lisant
; au contraire
j'en fuis forci plus embarassé.
Ils vous apprennent
bien ce qu'il faut éviter,
qui sont desinconveniens.
où l'oreille feule
nous défend de tomber
mais ils ne nous instruisent
point comment il faut s'y
prendre pour faire une
compoficion gracieuse &
de bon goût C'est donc le
genie naturel seul qui fait
le Musicien.
Si l'on reproche à Lully
d'avoir employé rarement
les tons transposez, ce n'est
pas qu'ilen ignorât l'usage:
mais c'est qu'il s'accommodoit
aux
lujets qu'il avoir
& au goût du temps;qu'il
sentoit qu'un chant n'en
étoit pasplus beau pour être
transposé d'un demi ton
plus haut ou plus bas; &
qu'une musique difficile ou
recherchée, quoique belle,
ne laisse pas que d'avoir un
défaut, qui est que rarement
elle est bien executée,
parce que le nombre
des sçavans est rare, & ainsi
rejettée; au lieu qu'une
bonne musique en est encore
meilleure quand elle
est facile, puis qu'elle est
susceptible d'une meilleure
execution, qui est l'ame de
lamusique; qu'elle invite
d'elle-même à être chantées
quelle est plus de commerce
dans le monde
, étant
plus à laportée des honnêtes
gens qui l'executent ce
qui doit être son but& sa
recompense
; au lieu que
la musique difficile effarouche
& dégoûte
,
ôc n'est
bonne que pour les Musiciens
de profession.
Peut-être auroit-ilsuivi
une autre route ,
maintenant
que tous les Musiciens
sont autant d'illustres compofiteurs
,
& que tousles
écoliers sont autantde maîtres.
:.;.
Cependant ceux qui sont
aujourd'hui entêtez de la
MusiqueItalienne ne peuvent
souffrir la Musique
Françoise, & la regardent
comme une musique fade
,&; sans goût: les Opera anciens
les endorment, ils n'y
sentent rien qui les rappelle,
ils n'y trouvent que des
tons naturels, des mouvemens
faciles;ils veulent
quela clefsoit surchargée
de dieses ou de b mois;que
la B. C.soit brodée & remplie
de tous les chiffres d'arithmetique;
qu'on invente
pour eux des tons transposez,&,
nouveaux ,&,,des
mouvemens extraordinaires;
que la baffe herissée
d'harpegnemes &d'acords
coure toûjours la poste ;enfin
ne trouvent pas une musique
bonne qu'elle ne soit
difficile. A peine peuventils
se resoudre à la regarder
quand il n'y a quedes blanches
ou des noires,& des
mouvemensà2 &a3temps,
cw.o» mme si toutes les mesu-
'"-- .t t »
,
res Italiennes ne revenoient
pas à ces deux mesures. Ne
va-t-on pas reduire la mesure
à deux temps à celle de
quatre, en renfermant deux
mesures en uneseule? Le 4
pour 8 nerevient-il pas à
nos deux temps legers? ôc
les mesures de 6 pour 8,
de 3 pour 8 & de 12 pour
8 ne reviennent-elles pas
toutes à la mesure de trois
temps, battuë plus ou moins
vîte, quoy qu'elles se battent
a 2 & à 4 temps,dont
chaque temps renferme
une de nos mesures à trois
temps?Ce n'est donc qu'une
maniere differente de
s'exprimer, qui est bonne
en soy <3e donne le caractere
de la piece pour la lenteur
ou la legereté, & a plus
defacilité pour être battuë;
carcommeil n'y a en general
que 2. modes differens,
le mineur & le majeur,ilny
a aussi en general que 2.mesures
,
celle à 2. temps ôc
celle à
3. Envainvoudroiton
en imaginer d'autres. Il
seroit aisé, pour contenter
ceux qui, aimentle ragoût
sduesrteosnesxttrraanosrpdoinsaezir,else&s mlees^
basses doublées, de transposer
un de nos Operaun
demi-ton plus bas ou plus
haut, doubler leurs basses
continuës ';& en reduire les
mesures à la maniere Italienne.
- Ils deviendroient
alors deplus difficile execution
,
mais perdroient la
moitié de leur beauté.Un
compositeur n'est-il pas
bien glorieux d'avoir fait
une piecesitransposée,pleine
de si & de mi b quatre,
& d'une si grande vîtesse,
que personnenesçauroit y
mordre,qu'il déchiffre à
peine lui-même. Voila une
piece, dit-il, que je défie à ,
tous les violonsd'execucer
y & à tous les clavecins d'en
trouver les accords sur le
champ; gardez -la donc
pour vous, mon ami: ces
forces de pieces ne font bonnes
qu'à renfermer dansle
cabinet pour la rareté, &
pour montrer qu on en peut
faire
: mais ne peuvent être
d'aucun usage que parmi
- les maîtres de l'art.
Les chants en deviennent-
ils plus beaux & plus
harmonieux pour être sur
des tons transposez ? l'harmonie
en est-elle meillcure
? Au contraire, on peut
dire qu'elleest forcée, que
ces tons ont peu de justesse
sur les instrumens
,
& princi
palement sur le clavecin,
où les seintes devroient être
coupées pour y donner le
veritable temperament;
car quelle apparence qu'une
touche serve de b mol &
deb quarre dans l'autre,
sans perdre de sa justesse?
l'asse encore sur les autres
instrumens comme sur le
violon, où avançant plus
ou moins le doigt sur la
corde,on peutmodifierces
sortes de demi-tons & les
rendre plus justes. J'ai entendu
un de nos illustres
preluder sur son violon, de
quelque maniere qu'ilfût
accordé, &ne suivre, pour
tirerses sons,d'autre regle
que son oreille, & non celle
du manche qui se trouvoit
alors dérangé.
Enfin de ces deux partis
differens il en resulte un
troisiéme plus raisonnable,
& moins entêté que ces
deuxautres, qui est celui
des gens sages & des gens
de goût, qui ne se laissant
point prévenir ni pour l'un
ni pour l'autre, vrais amateurs
de la musique, goûtent
l'une & l'autre composition,
quandelle est bonne
& bien executée,& sans
donner dansle goût pedant
&sçavant, ne vont point
épiloguer sur deux octaves
de [ujrc, sur une septiéme
ou une neuviéme bien ou
mal preparéeou sauvée;ne
méprisent point une musque
,parce qu'elle est trop
aisée, ou parce qu'elle est :
trop difficile
} ne la condamnent
point commepillée,
parce qu'il y aura quelques
bouts de chant que
ressembleront
: mais rendent
justice à la Musique
Françoise dans son caractere
& à la Musique Italienne
dans le sien, & conviennent
que l'on pourroit
faire ungenre de musique
parfait, si l'on pouvoit joindre
le goût sçavant & ingenieux
de l'Italien au bon
goût naturel Ôc simple du
François: mais cependant
qu'un Italien doit chanter
en Italien,&leFrançois
enFrançois. Je suis,&c.
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Résumé : Dissertation sur la Musique Italienne & Françoise.
L'auteur d'une dissertation sur la musique italienne et française exprime son opinion sur la prédominance actuelle du goût italien. Il reconnaît la supériorité de la musique italienne dans la science et l'invention, notamment dans les cantates et les sonates, admirant la vivacité des imitations, la variété des chants et l'harmonie savante des Italiens. Cependant, il critique les ornements trop fréquents et déplacés de la musique italienne, qui étouffent l'expression et rendent les œuvres obscures. L'auteur compare la musique italienne à une coquette, toujours en mouvement et cherchant à briller sans raison. Il note que la musique italienne traite souvent des sujets sérieux de manière comique et est plus adaptée aux ariettes et aux chansonnettes qu'aux grands sujets. En revanche, la musique française traite les sujets héroïques avec plus de noblesse et convient mieux au cothurne. Il critique également les intervalles bizarres et les tenues des chants italiens, difficiles à entonner juste et impatientes pour l'auditeur. L'auteur apprécie les sonates italiennes pour le violon mais les trouve inadaptées à une grande orchestration. Il conclut en comparant la musique française à une belle femme naturelle et sage, contrairement à la musique italienne, coquette et affectée. Il reconnaît que certains maîtres français ont su allier le goût naturel français au brillant italien, créant ainsi des chefs-d'œuvre. Cependant, il déplore que la mode des cantates et des sonates en France ait conduit à une surproduction d'œuvres imitant les Italiens, souvent au détriment du bon goût français. L'auteur exprime son admiration pour les maîtres français comme Lully, dont la musique est simple, naturelle et expressive. Lully sait mélanger le bon des Italiens tout en évitant leurs excès. Sa musique est capable de peindre toutes les passions humaines avec une grande simplicité et noblesse. Le texte se termine par un appel à un genre de musique parfait, combinant le goût italien et le naturel français, tout en respectant les caractéristiques de chaque tradition.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3748
p. 63-68
Histoire abregée des derniers tremblements arrivez à Manosque en Provence.
Début :
Le premier de ces tremblements se fit sentir le 14. [...]
Mots clefs :
Tremblements de terre, Manosque, Églises, Rochers, Secousses, Ruines, Maladies
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texteReconnaissance textuelle : Histoire abregée des derniers tremblements arrivez à Manosque en Provence.
Histoireabregée des derniers
tremblemens arrivez à Manosque
en Provence.,
Le premier de ces tremblemens
se fit sentir le 14-
du mois deàsix heu-
1 res & demie du matin, &
l'on entendit en quelques
endroits comme des salves
de plusieurs coups de canon
repetées, en d'autres
comme des mugissemens
épouvantables,& en d'au- ,
tres encore,comme des
roulemens de tonnerre
sourds & affreux. La ville
de Manosque parut à quelques
personnes qui étoient
à la campagne, comme soûlevée
en l'air, ôc ensuite entierement
renversée. Tout
son terroir a été tellement
secoüépar ce tremblement,
qu'il n'y a pas une maison
dans la ville & autour qui,
n'en soit endommagée, les,
unes étant renversées à demi,
d'autres fenduës depuis. lesFondemens jusques à la
couverture. Le château de
Manosque entr'autres menace
ruïne de touscôtez?
T - - - Il
Il-en est de même des Eglises
de saint Sauveur, de
Nôtre-Dame, & du Convent
des Observantins. Les
murailles de la ville font
renversées en quantité d'endroits.
La terre s'est ouverteen
plusieurs lieux; les
rochers se sont fendus, ôc
un entr'autres,à, demi quart
de lieuë de la ville, a jetté
plusieurs sources d'eaudouce
& d'eau soufrée. Les
nourrices du lieu ont perdu
leur lait, la frayeur a
fait plusieurs malades, 6c
rendu quelques-uns hebêrez;
d'autres en ont perdu
l'esprit tout à fait. Les bêtes
même s'en font senties.,
& les oiseaux du ciel
,
se sont enfuis. i, 1,
t
Depuis le 14. jusques au
20. on a senti tous les jours
plusieurs secousses fort legeres
: mais le 20. il se fit
trois tremblemens, dont le
premier fut accompagné
de bruits plus epouvantables
que ceux du 1 4. ce qui
fit deserter la ville aux habitans
en moins d'un demi
quart- d'heure au nombre
de sept à huit millepertonnes.
Ces tremblemens
ont continué tous les jours
depuis le 20. jusques au 30.
lX même quelques uns ont
été assezviolens. Il n'y a
cependant eu personne de
tué fous les ruines. On a ressenti
ces tremblemens jusques
à sept à huit lieuës à
la ronde;les villages de
Corbiere
,
de sainte Tulle
& de Monfuron, quiont àdeux lieuës dé Manosque,
ont souffert quelque
dommage, & celui de Peyrevert
, <juin'eneft^^a'à.
unepetitelieue,aétépresque
autant endommagé
que Manosque même, &c
le château de Forcalquier,
qui est aquatre, lieuës au
nruorïtndeedMetaonuosscqôuet,emze.nace
J;: ;.>
>MEMOJRË,ltil
tremblemens arrivez à Manosque
en Provence.,
Le premier de ces tremblemens
se fit sentir le 14-
du mois deàsix heu-
1 res & demie du matin, &
l'on entendit en quelques
endroits comme des salves
de plusieurs coups de canon
repetées, en d'autres
comme des mugissemens
épouvantables,& en d'au- ,
tres encore,comme des
roulemens de tonnerre
sourds & affreux. La ville
de Manosque parut à quelques
personnes qui étoient
à la campagne, comme soûlevée
en l'air, ôc ensuite entierement
renversée. Tout
son terroir a été tellement
secoüépar ce tremblement,
qu'il n'y a pas une maison
dans la ville & autour qui,
n'en soit endommagée, les,
unes étant renversées à demi,
d'autres fenduës depuis. lesFondemens jusques à la
couverture. Le château de
Manosque entr'autres menace
ruïne de touscôtez?
T - - - Il
Il-en est de même des Eglises
de saint Sauveur, de
Nôtre-Dame, & du Convent
des Observantins. Les
murailles de la ville font
renversées en quantité d'endroits.
La terre s'est ouverteen
plusieurs lieux; les
rochers se sont fendus, ôc
un entr'autres,à, demi quart
de lieuë de la ville, a jetté
plusieurs sources d'eaudouce
& d'eau soufrée. Les
nourrices du lieu ont perdu
leur lait, la frayeur a
fait plusieurs malades, 6c
rendu quelques-uns hebêrez;
d'autres en ont perdu
l'esprit tout à fait. Les bêtes
même s'en font senties.,
& les oiseaux du ciel
,
se sont enfuis. i, 1,
t
Depuis le 14. jusques au
20. on a senti tous les jours
plusieurs secousses fort legeres
: mais le 20. il se fit
trois tremblemens, dont le
premier fut accompagné
de bruits plus epouvantables
que ceux du 1 4. ce qui
fit deserter la ville aux habitans
en moins d'un demi
quart- d'heure au nombre
de sept à huit millepertonnes.
Ces tremblemens
ont continué tous les jours
depuis le 20. jusques au 30.
lX même quelques uns ont
été assezviolens. Il n'y a
cependant eu personne de
tué fous les ruines. On a ressenti
ces tremblemens jusques
à sept à huit lieuës à
la ronde;les villages de
Corbiere
,
de sainte Tulle
& de Monfuron, quiont àdeux lieuës dé Manosque,
ont souffert quelque
dommage, & celui de Peyrevert
, <juin'eneft^^a'à.
unepetitelieue,aétépresque
autant endommagé
que Manosque même, &c
le château de Forcalquier,
qui est aquatre, lieuës au
nruorïtndeedMetaonuosscqôuet,emze.nace
J;: ;.>
>MEMOJRË,ltil
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Résumé : Histoire abregée des derniers tremblements arrivez à Manosque en Provence.
Le 14 juin à 6h30, un violent tremblement de terre a frappé Manosque en Provence. Les habitants ont rapporté divers sons, comme des salves de canon ou des roulements de tonnerre. La ville a subi des dommages massifs : maisons renversées ou fendues, château et églises menacés de ruine, murailles effondrées, et terre ouverte libérant des sources d'eau. La frayeur a causé des maladies, évanouissements et troubles mentaux chez les habitants et les animaux. Des secousses légères ont été ressenties quotidiennement jusqu'au 20 juin, date à laquelle trois tremblements plus violents ont poussé environ 7 000 à 8 000 habitants à fuir. Les secousses ont continué jusqu'au 30 juin, affectant également les villages voisins de Corbières, Sainte-Tulle, Monfuron et Peyrevert. Malgré les dégâts, aucune victime n'a été signalée.
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3749
p. 68-69
MEMOIRE.
Début :
On a oublié dans les Mercures precedens d'avertir le [...]
Mots clefs :
Mémoire, Mercures, Divertissement pastoral, Fête champêtre, Musique, Christophe Ballard, Imprimeur
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texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE.
MEMOJRË,ltil • I.M*
On a oubliédans lesMercures
precedensd'avertir.le
public quel'onvient, d'imprimer
unpetitiDiv^ertif-;
sementpastoral enmusque,
intitulé, LaMusette,
c&UsB(seSurêne.C'est
une petitefête champêtre,,
oùlecaractere de lamusique
pastorale est parfairement
observé
,
& dont la ,fîmplici[é'/ étudiée ne dcplaîtpointaux
connoisseurs.
Il se vend chez ChristopheBallard,
seulImprimeurdu
Roy pour la Muoc!.
dique,ruë. saint Jean jdç'
nBrauavasis
On a oubliédans lesMercures
precedensd'avertir.le
public quel'onvient, d'imprimer
unpetitiDiv^ertif-;
sementpastoral enmusque,
intitulé, LaMusette,
c&UsB(seSurêne.C'est
une petitefête champêtre,,
oùlecaractere de lamusique
pastorale est parfairement
observé
,
& dont la ,fîmplici[é'/ étudiée ne dcplaîtpointaux
connoisseurs.
Il se vend chez ChristopheBallard,
seulImprimeurdu
Roy pour la Muoc!.
dique,ruë. saint Jean jdç'
nBrauavasis
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3750
p. 69-72
MORT.
Début :
Le Marquis de Brosses, Colonel d'un vieux regiment d'infanterie [...]
Mots clefs :
Marquis de Brosses, Colonel, Fribourg, Toulouse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT.
MORT/.
LeMarquis de Brosses,
Colonel d'un vieux regiment
d'infanterie, est mort.
devant Fribourg le septiéme
du mois de Novembre
&de sa maladie, âge,
de vingt-huit àvingt-neuf
ans. Il y avoit onze ans
qu'il étoit Colonel, & s'étoit
distingué à l'attaque.de
Denain & auxsieges de
Marchienne, le Quesnoy,
Doüay, Landau & Fribourg.
Il étoit de la maison
de Tiercelin de Brosses,
de pere & de mere,
laquelle descend des Comtes
de Toulouse ; dont l'un
des descendans se fit surnommer
Tiercelin;l'un
des enfans duquelépousa
une fille de Brosses,avec
stipulation de prendre les
i&n~
-
&: armes de cette
maison. De ce mariage
font issus plusieurs enfans,
dont l'on voit des filles
mariées avec un Duc de
Savoye, un Comte de Geneve,
une autre avec un
Prince du Sang de France
: & des mâles, donc
l'un, fils aîné du Maréchal
de Brosses, autrement
de Bonssac
,
épousa Nicole
heritiere de Bretagne,
le droit de laquelle
fut transmis dans laMaison
de France, par des
transactions
-'
passéesavec
lesRois Loüis X 11~~
François Premier.Ilya
plusieurs autres dignitéz
& grandes alliances dans
cette maison;
LeMarquis de Brosses,
Colonel d'un vieux regiment
d'infanterie, est mort.
devant Fribourg le septiéme
du mois de Novembre
&de sa maladie, âge,
de vingt-huit àvingt-neuf
ans. Il y avoit onze ans
qu'il étoit Colonel, & s'étoit
distingué à l'attaque.de
Denain & auxsieges de
Marchienne, le Quesnoy,
Doüay, Landau & Fribourg.
Il étoit de la maison
de Tiercelin de Brosses,
de pere & de mere,
laquelle descend des Comtes
de Toulouse ; dont l'un
des descendans se fit surnommer
Tiercelin;l'un
des enfans duquelépousa
une fille de Brosses,avec
stipulation de prendre les
i&n~
-
&: armes de cette
maison. De ce mariage
font issus plusieurs enfans,
dont l'on voit des filles
mariées avec un Duc de
Savoye, un Comte de Geneve,
une autre avec un
Prince du Sang de France
: & des mâles, donc
l'un, fils aîné du Maréchal
de Brosses, autrement
de Bonssac
,
épousa Nicole
heritiere de Bretagne,
le droit de laquelle
fut transmis dans laMaison
de France, par des
transactions
-'
passéesavec
lesRois Loüis X 11~~
François Premier.Ilya
plusieurs autres dignitéz
& grandes alliances dans
cette maison;
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Résumé : MORT.
Le texte relate la mort du Marquis de Brosses, Colonel d'un ancien régiment d'infanterie, survenue devant Fribourg le 7 novembre. Âgé de vingt-huit à vingt-neuf ans, il était Colonel depuis onze ans et s'était distingué lors de l'attaque de Denain et des sièges de Marchienne, Le Quesnoy, Douai, Landau et Fribourg. Il appartenait à la maison de Tiercelin de Brosses, descendant des Comtes de Toulouse. Un descendant des Comtes de Toulouse prit le surnom de Tiercelin, et l'un de ses enfants épousa une fille de Brosses, adoptant les armes de cette maison. De ce mariage naquirent plusieurs enfants, dont des filles mariées à un Duc de Savoie, un Comte de Genève et un Prince du Sang de France. Parmi les fils, le fils aîné du Maréchal de Brosses, également connu sous le nom de Bonssac, épousa Nicole, héritière de Bretagne, dont les droits furent transmis à la Maison de France par des transactions avec les rois Louis XII et François Ier. La maison de Brosses comptait également d'autres dignités et grandes alliances.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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