Extrait de différentes Lettres
du Camp
devant
Fribourg,
du13. Oclolpfe.
Notre batterie en richochet
estoit hier au foir comme
inondée; mais comme
on ne s'en servoie pius, cela
ne nous a pas causé un grand
préjudice. Il cft vray qu'on
a détourné la riviere dans le
commencement du Siege;
mais les ennemis se sont
conservé une écluse par le
moyen de laquelle ils remplisent
leurs fossez d'eau
quand ils souhaitent, sans
pouvoir cependant la faire
entrer dans la Ville pour
faire aller leurs moutins; on
ne pense pas à saigner le
forte, mais.à y construire six
Ponts. Il ne s'est rien passé
lanuitdu 21. au tt. à l'attaque
du Fort ni à celle de la
Ville. Les ennemis continuënt
à faire un grand feu.
On croit qu'on sera obligé
de changer de place quelques
unes de nos batteries, parce
quelles pourroient nuire à
ceux qui travaillent aux
Ponts sur les Fossez.
Comme on ne peut pas
grimper au Fort S. Pierre par ,
l'endroit qu'on attaque, on
va travailler àdes mines pour
faire fauter une partie du
Roc, & se pratiquer par là
une espece de degré. La
brèche (e fait aux deux bas-
..::t
tions de la Ville que l'on bat
malgré le feu des ennemis.
On devoit commencer le
22. au foir les Pontsdefascinés
sur le Fosse; il y en aura
un à chaque face des deux
bastions que l'on attaque &
deux à la demielune, tout
le monde croit que cela pourra
aller jusqu'au 17. On espereaussique
les Forts feront
rendus en même-temps que
la Place, afin de conserver
vingt-un bataillons qui seroient
pri sonniers de guerre.
Oll a attaché depuis trois
jours le Mineur à laredoute
du chemin couvert.
On mande de Landau
du 17. Octobre qu'un parti
de soixante Dragons prés de
l'armée ennemie ayant passé
le Rhin à Philisbourg s'avança
la nuit du 15.au 16. à
portée de cette Place, dans
le dessein de surprendre cent
hommes que nous avons
dans l'ouvrage de la Justice
qui est la plus avancée, Mr
de Vieux Pont qui y commande
ayanr esté averti par
un Païsan de leur approche,
envoya cent cinquante Grenadiers
à leur rencontre; ils
trouvèrent les ennemis à la
petite pointe du jour, à la
pottéedu canon de l'ouvrage
avec des échelles ils se jetterent
inopinément sur eux
& les enveloperent, ils en
tuerent dix, & firent quarante
deux prisonniers, entre
lesquels est leur Commandant
qui est Lieutenant Colonel
,on les a amenéici.
On écrit de Brifac du
1 8:.
que nos Troupes sont au
pied de la banquette, le long
de laquelle elles ont étendu
les logemens. On batenbrèche
la demie lune & les deux
bastions de la Place où il y
avoir le 17. une brèche
de dix toi les qui alloit jus:
qu'au cordon, il y a aussi
brèche à la demie-lune, &
cetre nuit on y doit attacher
le Mineur. On va aussi travailler
à combler le Foissé.
Les Assiegez sonttoûjours
grand feu cependant il n'y a
que leurs pierricrs qui incommodent
les Troupes, il vient
presque tous les jours desdeferteurs.
A l'attaque du Fort
on a poussé les travaux contre
un ouvrage en forme
de lunette qui ne peut --
eftrc
infultéc par le canon estant
enterée dans le Roc, &
comme elle ne peut-estre
emportée que par escalade,
on cherche les moyens dela
pouvoir miner.