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Détail
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1
p. 297-299
« On a eu avis que plusieurs Personnes de la Religion Prétenduë [...] »
Début :
On a eu avis que plusieurs Personnes de la Religion Prétenduë [...]
Mots clefs :
Religion prétendue réformée, Abjuration, Hérésie, Miracle, Incendie, Bénédiction, Ravages
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texteReconnaissance textuelle : « On a eu avis que plusieurs Personnes de la Religion Prétenduë [...] »
On a eu avis que plufieurs
Perfonnes de la Religion Pré298
MERCURE
ན
M
tendue Réformée , ont abjuré
l'Herefie , pour avoir efté témoins
d'un Miracle arrivé au
Château de Soyons en Dauphiné
, appartenant à M ' le
Marquis de Montauban,
Lieutenant General des Ar
mées du Roy. C'eſt une tresbelle
Maiſon , qui eft fituée
fur une hauteur. Les Cifter.
nes en étoient taries , & le
Village eft affez loin du Châ
teau. Le feu ayant pris à deux
Chambres pleines de Meu
bles , & le fecours manquant
pour l'éteindre , le Curé du
lieu apporta le S. Sacrement.
GALANT. 299
1 Lors qu'il fut à l'entrée du
premier Pont-levis , le vent
qui étoit tres -furieux , ceffa
tout d'un coup. Il entra dans
le Château , & à peine eut- il
donné la Benediction , que le
feu qu'on voyoit de toutes
parts , demeura fans force , &
ne fit plus de ravage. Les
Procez Verbaux
dreffez par l'ordre de M. l'E
vefque de Valence , juftifient
la verité de ce que je vous
écris.
Perfonnes de la Religion Pré298
MERCURE
ན
M
tendue Réformée , ont abjuré
l'Herefie , pour avoir efté témoins
d'un Miracle arrivé au
Château de Soyons en Dauphiné
, appartenant à M ' le
Marquis de Montauban,
Lieutenant General des Ar
mées du Roy. C'eſt une tresbelle
Maiſon , qui eft fituée
fur une hauteur. Les Cifter.
nes en étoient taries , & le
Village eft affez loin du Châ
teau. Le feu ayant pris à deux
Chambres pleines de Meu
bles , & le fecours manquant
pour l'éteindre , le Curé du
lieu apporta le S. Sacrement.
GALANT. 299
1 Lors qu'il fut à l'entrée du
premier Pont-levis , le vent
qui étoit tres -furieux , ceffa
tout d'un coup. Il entra dans
le Château , & à peine eut- il
donné la Benediction , que le
feu qu'on voyoit de toutes
parts , demeura fans force , &
ne fit plus de ravage. Les
Procez Verbaux
dreffez par l'ordre de M. l'E
vefque de Valence , juftifient
la verité de ce que je vous
écris.
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Résumé : « On a eu avis que plusieurs Personnes de la Religion Prétenduë [...] »
À Soyons en Dauphiné, des protestants ont abjuré après un miracle au Château de Montauban. Un incendie y éclata, mais s'éteignit à l'arrivée du curé avec le Saint Sacrement. L'évêque de Valence confirma cet événement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 90-106
NOUVELLES de divers endroits.
Début :
De Gironne le 26. Aoust. Mr le Marquis de Brancas [...]
Mots clefs :
Gironne, Fête, Bayonne, Gênes, Milan, Hambourg, Incendie, Leipzig, Tempête, Mortalité, Bétail, Maladie
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de divers endroits.
NOUVELLESde
divers endroits.
De Gironne le 2.6.Aoufl.
Mr le Marquis de Brancas,
Lieutenant General des
Armées du Roy, Gouverneur
de Gironne, & Commandeur
de l'Ordre Militaire
de S. Louis, a donne une
grande Feste pour honorer
la mémoire de ce Sainr
,
&
pour donner des marques
de son zele au Roy ,à Sa
Majesté Catholique, &, à
Monseigneur le Prince des
Asturies, qui en porte le
nom.
Le 24 il ordonna aux
Trompettes de la Ville d'avertir
les Habitans d'illuminer
le soit toutes lesfenêtres
de leurs maisons; ce qui suc
cxecuté avec toutes les marques
d'un zele des plus ar..
dents.
Le 15. jour de laFeffe de
Saint Louis) Mr le Comto:
de Ficnnes. Lieutenant ge-
,
neral des Arméesdu Roy,
& Commandant enchefles
Troupes sur la Fronticre
Chevalier de Saint Louis;
Mr le Marquis deCaylus;
& Mr de Rignolet
,
Maré.
chauxdeCamp;Mr le
Comte de Valouse, & Mr
le Comte de Parabere,Brigadiers
; Mr de Grcfigny,
Lieutenant de Roy de la
Place; Mr deReding-, Cofanel;
Mr du Chayla,Ingénieur,
&c Chevalier deSaint
Louis;FEcac Major, & plufittiVs
Officiers des Quartiers
voisins, allèrent le matin
faire compliment à Mr le
Gouverneur,ainsi que le
Clergé dela Ville- laNo-
0
blesse, les Jurats, & les principaux
Bourgeois, & chacquuentl.
uluyypprercsfecnnttaauunn BBoouu--'
Toute cette Assemblée
se rendit ensuite dans une
Paroisse du Mercadal quiest
commune aux Religieuses
de Saint Bernard, où l'on
chanta une grande Mcffe en
Musique qui finit par le verset
Domine salvum sac Re..
gem.
L'aprésdinée il y eut un
grand Concert de voix &
dinstrumcns dans la maison
de Mr Prats, Gentilhomme
distingué &, premier Juratde
la Ville ,où logeoit Mr
le Marquis de Caraffa Seigneur
Napolitain, Maréchal
des Camps & Armées
de Sa Majesté Catholique;
Les Dames, quiestoientmagnifiquement
parées, furenc
placéessur des chaises&sur
des Carreaux à la maniere
Espagnole, selonleur rang.
dans une Salle fort spacieuse
illuminée par un grand
nombre de lustres, de girandoles
&de consoles garnies
de bougies.
On y servit une grande
, Collation, a prèslaquelle on
tira un beau Feu d'artifice
,
de l'invention de Mr de la
Grange. Il estoit dressé dans
la grande Place de la Ville;
C'étoit un Arcde Triomphe
defigurecxagonalc quifoû+
tenoit une cfpeccdelcl-lâé
! teau àquatre pans,orne d'un
) côtré d'Ecussons aux Armes
de France, & de l'autre d'Ecussons
des Armes d'Espa-
! gne,&entouré d'une balustrade
de Fleurs- delys,La
Statue Equestre de S, Louis
qui estoit au haut, sembloit
! détruire par des foudres qui
i
partoienc de sa main droite
quatre figures de Maures
qui representoient l'Herefie,
l'Idolâtrie, & les Sarrafins,
dont il avoir délivré la
Cité sainte; & les deux côtezoù
il n'y avoir pointd'E.
cussonsetoient garnis d'Emblêmes
à la loüange des deux
Rois, & du Gouverneur.
:
Une triple salve de prés
de cent pieces de canon fut
lesignalde l'exécution dece
Feu, après laquelle Mr le
Marquis de Brancas donna
un soupémagnifique.
De
DeBayonne le 24. Octobre.
La ReineDouairiere d'Espagne
ayantsouhaité daller
passer quinze jours au Château
de Bidache appartenant aMrle Duc de Grammont,
choisit Mr de Larretigny,
Commissaire Ordonnateur
des Classes au Département
de Bayonne, pour l'y conduire
,
Sa Majesté s'embarqua
le 22.. à neuf heures du
matin dans une Chaloupe
dela diligence avec laquelle
Mr de Larretigny ravoir:
fait conduire, qu'elle luy fit
l'honneur de le gratificr dune
tabattiere magnifique.
De Genes le 17.Octobre.
L'Archiduc débarquaicy
le 12. au matin; mais il ne
voulut point s'y arrester,
quoy qu'on luy eust fait
préparer un Logement: il
réfusa aussi les prefçnsde la
République, fous prétexte
qu'elle n'a point voulu le
reconnaître pour Royd'EC
pagne:il monta dans sa Calèche
à la sortie de la Chaloupe
qui le Init à terre, &
pritlaroute de Milan.
De Milanleil.Octobre
Depuis le 12. que l'Archiduc
est arrivé icy plusieursSeigneursy
font venus
le salüer
,
& entrautres le
Duc d'Ucede qui a quitté le
service du Roy Philippe V.
& qui cependant n'a pasesté
reçu par ce nouveau
Maistre, avec autant d'agrément
qu'ill'esperoit. Ce
Prince mange tous les jours,
en public, travaille avec ses
Ministres aux moyens de
trouver lesgrosses sommes
dont ila besoin. Le 157 le
Comte de Windischras,
Envoyé par l'Ambassadeur
de l'Archiduc à Francfort
luy aporta la nouvelle de
son Election à l'Empire.
Le Prince d'A vellino, & le
Marquis de Prié arriverent
le mesme jour de Rome.
On atrend un Depucé de la
Dicte Electorale qui aporte
l'Actedel'Election, & le
Cardinal Légat que le Pape
envoye pour complimenter
ce Prince.
De Hambourg le 6 Novembre
Le feu ayant pris à
Alrena le 2. de ce mois,
plus de trois cens maisons
ont este brulées, ainsi que
le Quartier des Juifs & leur
Synagogue; on y envoya
d'icy plusieurs Pompes pour
esteindre le feu avec des
Massons & des Charpentiers
; Mais telles coupures
que l'on fist dans les bastimens,
on ne put l'empescher
de le communiquer
des uns aux autres, & cet
incendie ne fut arresté que
le lendemain à cinq heures
du soir.
La Ville de Prestoë,
sicuée prés de la pointe
Méridionale de l'Iste de
de Zéeland, a esté entiere
mentréduiteen cendres.
De Leipfikle 5. Novembre.
Il fit hier une tempeste
si extraordinaire; qu'elle a
renversé pluficurs maisons,
déraciné & abbatu une
grande quantité d'arbres
dans les Forests & ailleurs,
rüiné les Jardins que le Roy
Auguste avoit fait faire
proche du Château de
Dresdec; & cette mesme
tempeste a fait perir un
Yacht magnifiquedel'Electeur
de Brandebourg.
DeVienne le 2. Novembre.
La mortalité parmy le
bettail dans l'Autriche &
»
dans la Hongrie est incroyable.
PouZrD peu que cela
dure l'on fera contraint
•
d'y vivre sans viande, san
beurre, sans fromage, &
sans laitage; & comme le
labour des Terres se fait
en ces Pays là presque uniquement
avec des Boeufs,il
y a beaucoup de Terres qui
y resteront en friche.Cette
maladie qui a d'abord règne
dans la Transylvanie, n'y a
presgue, laissé ni Boeufs,. ni
Vaches ni Moutons..
De Rome le 24. Octobre,
On reçut la semaine
dernière plusieursLettres
de Ferrare, portant que la
mortalité du bestail augmenroit
considerablement
dans le Veronois, le Vicentin
,
& le Padouan
, ce qui
faisoit aprehenderla contagion.
Ces lettres ayant (fié
luës dans la Congrégation
de la Consulte, il a esté
ordonné de prendre toutes
lesmesuresnecessaires pour
empêcher qu'il n'entrast
dans l'Etat Ecclesiastique
aucuns bestiaux venant de
ces Pays là, & on a recommandé
au Cardinal Impe.
rialc qui va à Milan de ne
passer paraucundesendroits
qui sont infectez de cette
maladie.
divers endroits.
De Gironne le 2.6.Aoufl.
Mr le Marquis de Brancas,
Lieutenant General des
Armées du Roy, Gouverneur
de Gironne, & Commandeur
de l'Ordre Militaire
de S. Louis, a donne une
grande Feste pour honorer
la mémoire de ce Sainr
,
&
pour donner des marques
de son zele au Roy ,à Sa
Majesté Catholique, &, à
Monseigneur le Prince des
Asturies, qui en porte le
nom.
Le 24 il ordonna aux
Trompettes de la Ville d'avertir
les Habitans d'illuminer
le soit toutes lesfenêtres
de leurs maisons; ce qui suc
cxecuté avec toutes les marques
d'un zele des plus ar..
dents.
Le 15. jour de laFeffe de
Saint Louis) Mr le Comto:
de Ficnnes. Lieutenant ge-
,
neral des Arméesdu Roy,
& Commandant enchefles
Troupes sur la Fronticre
Chevalier de Saint Louis;
Mr le Marquis deCaylus;
& Mr de Rignolet
,
Maré.
chauxdeCamp;Mr le
Comte de Valouse, & Mr
le Comte de Parabere,Brigadiers
; Mr de Grcfigny,
Lieutenant de Roy de la
Place; Mr deReding-, Cofanel;
Mr du Chayla,Ingénieur,
&c Chevalier deSaint
Louis;FEcac Major, & plufittiVs
Officiers des Quartiers
voisins, allèrent le matin
faire compliment à Mr le
Gouverneur,ainsi que le
Clergé dela Ville- laNo-
0
blesse, les Jurats, & les principaux
Bourgeois, & chacquuentl.
uluyypprercsfecnnttaauunn BBoouu--'
Toute cette Assemblée
se rendit ensuite dans une
Paroisse du Mercadal quiest
commune aux Religieuses
de Saint Bernard, où l'on
chanta une grande Mcffe en
Musique qui finit par le verset
Domine salvum sac Re..
gem.
L'aprésdinée il y eut un
grand Concert de voix &
dinstrumcns dans la maison
de Mr Prats, Gentilhomme
distingué &, premier Juratde
la Ville ,où logeoit Mr
le Marquis de Caraffa Seigneur
Napolitain, Maréchal
des Camps & Armées
de Sa Majesté Catholique;
Les Dames, quiestoientmagnifiquement
parées, furenc
placéessur des chaises&sur
des Carreaux à la maniere
Espagnole, selonleur rang.
dans une Salle fort spacieuse
illuminée par un grand
nombre de lustres, de girandoles
&de consoles garnies
de bougies.
On y servit une grande
, Collation, a prèslaquelle on
tira un beau Feu d'artifice
,
de l'invention de Mr de la
Grange. Il estoit dressé dans
la grande Place de la Ville;
C'étoit un Arcde Triomphe
defigurecxagonalc quifoû+
tenoit une cfpeccdelcl-lâé
! teau àquatre pans,orne d'un
) côtré d'Ecussons aux Armes
de France, & de l'autre d'Ecussons
des Armes d'Espa-
! gne,&entouré d'une balustrade
de Fleurs- delys,La
Statue Equestre de S, Louis
qui estoit au haut, sembloit
! détruire par des foudres qui
i
partoienc de sa main droite
quatre figures de Maures
qui representoient l'Herefie,
l'Idolâtrie, & les Sarrafins,
dont il avoir délivré la
Cité sainte; & les deux côtezoù
il n'y avoir pointd'E.
cussonsetoient garnis d'Emblêmes
à la loüange des deux
Rois, & du Gouverneur.
:
Une triple salve de prés
de cent pieces de canon fut
lesignalde l'exécution dece
Feu, après laquelle Mr le
Marquis de Brancas donna
un soupémagnifique.
De
DeBayonne le 24. Octobre.
La ReineDouairiere d'Espagne
ayantsouhaité daller
passer quinze jours au Château
de Bidache appartenant aMrle Duc de Grammont,
choisit Mr de Larretigny,
Commissaire Ordonnateur
des Classes au Département
de Bayonne, pour l'y conduire
,
Sa Majesté s'embarqua
le 22.. à neuf heures du
matin dans une Chaloupe
dela diligence avec laquelle
Mr de Larretigny ravoir:
fait conduire, qu'elle luy fit
l'honneur de le gratificr dune
tabattiere magnifique.
De Genes le 17.Octobre.
L'Archiduc débarquaicy
le 12. au matin; mais il ne
voulut point s'y arrester,
quoy qu'on luy eust fait
préparer un Logement: il
réfusa aussi les prefçnsde la
République, fous prétexte
qu'elle n'a point voulu le
reconnaître pour Royd'EC
pagne:il monta dans sa Calèche
à la sortie de la Chaloupe
qui le Init à terre, &
pritlaroute de Milan.
De Milanleil.Octobre
Depuis le 12. que l'Archiduc
est arrivé icy plusieursSeigneursy
font venus
le salüer
,
& entrautres le
Duc d'Ucede qui a quitté le
service du Roy Philippe V.
& qui cependant n'a pasesté
reçu par ce nouveau
Maistre, avec autant d'agrément
qu'ill'esperoit. Ce
Prince mange tous les jours,
en public, travaille avec ses
Ministres aux moyens de
trouver lesgrosses sommes
dont ila besoin. Le 157 le
Comte de Windischras,
Envoyé par l'Ambassadeur
de l'Archiduc à Francfort
luy aporta la nouvelle de
son Election à l'Empire.
Le Prince d'A vellino, & le
Marquis de Prié arriverent
le mesme jour de Rome.
On atrend un Depucé de la
Dicte Electorale qui aporte
l'Actedel'Election, & le
Cardinal Légat que le Pape
envoye pour complimenter
ce Prince.
De Hambourg le 6 Novembre
Le feu ayant pris à
Alrena le 2. de ce mois,
plus de trois cens maisons
ont este brulées, ainsi que
le Quartier des Juifs & leur
Synagogue; on y envoya
d'icy plusieurs Pompes pour
esteindre le feu avec des
Massons & des Charpentiers
; Mais telles coupures
que l'on fist dans les bastimens,
on ne put l'empescher
de le communiquer
des uns aux autres, & cet
incendie ne fut arresté que
le lendemain à cinq heures
du soir.
La Ville de Prestoë,
sicuée prés de la pointe
Méridionale de l'Iste de
de Zéeland, a esté entiere
mentréduiteen cendres.
De Leipfikle 5. Novembre.
Il fit hier une tempeste
si extraordinaire; qu'elle a
renversé pluficurs maisons,
déraciné & abbatu une
grande quantité d'arbres
dans les Forests & ailleurs,
rüiné les Jardins que le Roy
Auguste avoit fait faire
proche du Château de
Dresdec; & cette mesme
tempeste a fait perir un
Yacht magnifiquedel'Electeur
de Brandebourg.
DeVienne le 2. Novembre.
La mortalité parmy le
bettail dans l'Autriche &
»
dans la Hongrie est incroyable.
PouZrD peu que cela
dure l'on fera contraint
•
d'y vivre sans viande, san
beurre, sans fromage, &
sans laitage; & comme le
labour des Terres se fait
en ces Pays là presque uniquement
avec des Boeufs,il
y a beaucoup de Terres qui
y resteront en friche.Cette
maladie qui a d'abord règne
dans la Transylvanie, n'y a
presgue, laissé ni Boeufs,. ni
Vaches ni Moutons..
De Rome le 24. Octobre,
On reçut la semaine
dernière plusieursLettres
de Ferrare, portant que la
mortalité du bestail augmenroit
considerablement
dans le Veronois, le Vicentin
,
& le Padouan
, ce qui
faisoit aprehenderla contagion.
Ces lettres ayant (fié
luës dans la Congrégation
de la Consulte, il a esté
ordonné de prendre toutes
lesmesuresnecessaires pour
empêcher qu'il n'entrast
dans l'Etat Ecclesiastique
aucuns bestiaux venant de
ces Pays là, & on a recommandé
au Cardinal Impe.
rialc qui va à Milan de ne
passer paraucundesendroits
qui sont infectez de cette
maladie.
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Résumé : NOUVELLES de divers endroits.
Le texte relate divers événements survenus dans plusieurs villes européennes. À Gironne, le 2 juin, le Marquis de Brancas, Lieutenant Général des Armées du Roi, Gouverneur de Gironne et Commandeur de l'Ordre Militaire de Saint Louis, a organisé une grande fête en l'honneur de Saint Louis. Le 24 juin, il a ordonné aux trompettes de la ville d'avertir les habitants d'illuminer leurs fenêtres. Le 15 juin, divers dignitaires, dont le Comte de Fiennes, le Marquis de Caylus, et plusieurs brigadiers, ont rendu hommage au Gouverneur. Une messe solennelle a été chantée dans une paroisse, suivie d'un concert et d'un feu d'artifice dans la grande place de la ville. À Bayonne, le 24 octobre, la Reine Douairière d'Espagne a souhaité passer quinze jours au Château de Bidache, appartenant au Duc de Grammont. Elle a choisi Monsieur de Larretigny pour la conduire et l'a récompensé d'une tabatière magnifique. À Gênes, le 17 octobre, l'Archiduc a débarqué mais a refusé les honneurs de la République et a pris la route de Milan. À Milan, le 11 octobre, plusieurs seigneurs, dont le Duc d'Ucede, ont salué l'Archiduc. L'Archiduc a reçu la nouvelle de son élection à l'Empire et a travaillé avec ses ministres pour trouver des fonds. À Hambourg, le 6 novembre, un incendie a détruit plus de trois cents maisons à Alrena, y compris le quartier des Juifs et leur synagogue. La ville de Prestoë a été entièrement réduite en cendres. À Leipzig, le 5 novembre, une tempête a causé des dégâts importants, renversant des maisons et détruisant des jardins. À Vienne, le 2 novembre, une épidémie a décimé le bétail en Autriche et en Hongrie, menaçant l'agriculture et l'alimentation. À Rome, le 24 octobre, des lettres de Ferrare ont signalé une augmentation de la mortalité du bétail dans plusieurs régions, incitant les autorités à prendre des mesures pour empêcher la contagion.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 204-212
« Les circonstances d'un événement le rendent souvent le plus [...] »
Début :
Les circonstances d'un événement le rendent souvent le plus [...]
Mots clefs :
Incendie, Circonstances, Flammes, Maisons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les circonstances d'un événement le rendent souvent le plus [...] »
Les circonstances d'un
événement le rendent ſouvent
le plus conſiderable qu'il
n'eſt en luy-même. Par
exemple , on ne s'étonnera
pas que le feu prenne quelquefois
dans une grande Ville
comme Paris ; mais il y a de1
GALANT. 205
quoy s'étonner lorſqu'il y
prend , que les maiſons les
plus proches de celle qui brûle
ne ſoient point endommagées
du malheur de leur voifine.
Le monde eſt plein
du bruit de ces fameuſes incendies
qui ont ſouvent mis
des Villes en cendre. Plus
d'onze mille maiſons qui furentconſommées
par les flâmmes
de Conſtantinople il y a
environ un an , & la Ville de
Romhild en Saxe , qui vient
d'eſtre preſque entierement
bruflée , font de triſtes comparaiſons
qui ne peuvent fer206
MERCURE
de
vir qu'à faire admirer davantage
la diligence , le zele& les
précautionsdesMagiftrats
Paris. Le feu qui n'eſt point
allumé par la guerre , n'a dans
toutes les Villes du monde
quelesmêmes principes ; mais
il n'a pas dans celle- cy les mêmes
progrés. Lorſqu'il prend
icy on ade la peine à s'imaginer
qu'ailleurs des Villes enticres
periffent par les flammes,&
lorſqu'il prend ailleurs on ne
peut pas concevoir avec quelle
diligence on l'éteint icy.
Qu'on ne me reproche pas
qu'il faut n'avoir rien àdire
GALANT. 207
à
au Public pour l'entretenir
d'une maiſon brûlée , je crois
qu'il n'y a dans aucun Mercure
guere d'article qui ſoit plus
raisonnable que celuy cy ;
moins qu''oonn neprétende être
en droit de m'alleguer qu'une
choſe n'eſt bonne à raconter
qu'autant que les incidens du
fait ont cauſe d'éclat ou de
defordre.
Celuy dont il eſt queſtion
va me ſervir de réponſe à
toutes les objections du monde.
:
Le 12. de ce mois le feu
prit au bout de la tuë de la
1
208 MERCURE
Barillerie , derriere le Palais,à
la maiſond'un nommé Jean
Billoüard , Marchand de Bottes,
entre les quatre & cinq
heures du matin , ſa maiſon
embraſée du bas en haut ,
menaçoit déja les maiſons de
fon voiſinage, lorſque Monſieur
le premier Préſident &
Monfieur d'Argenfon y arriverent.
Les ordres ques les 2.
Magiſtrats donnerent , furent
ſipromptement executez qu'à
peine les Pompes de la Ville
furent amenées , les canaux
des ruës ouverts , & ces eaux
multipliées , & portées fans
relâche
GALANT. 209
1
relâche au milieu des flammes,
que le feu fut éteint.
Les gens qui aiment les
- grands évenemens , en verroient
de reſte dans une Ville
comme Paris, fiune pareillevi
gilance & des ſoins pareils ,
n'arrêtoient pas dans leurs ,
commencemens , le progrés
des defordres qui pourroient
y arriver tous les jours.
J'ay raconté le fond de
P'accident,je paffe maintenant
aux circonstances.ool of
L'efcalier de cette maiſon
fut le premier devoré par la
flamme. Anfi quatre ou cing
May 1714. S
210 MERCURE
ménages, peuplez d'hommes ,
de femmes ,&de petits enfans
qui Thabitoient trouverent ,
aprés que quelques uns des
premiers éveillez le furent ſauvez
par les toits , qu'il n'yavoit
plus de ſalut pour eux , à
moins de fauter par les fenêtres.
On mit des matelats
dans la ruë pour les recevoir
pendant que ſept perfonnes
deſcendoient d'une croiſée
du troiſième étage , avec
le ſecours d'une corde groffe
comme la moitié du petit
doit. Alors une Mere ( dont
les mouvemens font allez dif
GALANT. 211
ficiles à exprimer ) prit une
petite fille de trois ans qui ref.
toit encore avec elle dans la
chambre , elle l'embraffa , &
en même temps elle l'envoya
par la feneſtre: Un particulier
l'a reçût ſaine & fauve entre
ſes bras : Elle fit le ſaut aprés
ſon enfant , fa réſolution la
ſauva auxdépens de quelques
contufions: Mais c'eſt peu de
choſe pour un fi grand faut.
Un pauvre ouvrier qui demeuroit
au quatriéme , fut le
ſeul à qui il en coûta la vie:
Il ſe précipita de ſa fenestre
fur le pavé, oùil expiraàl'inf
S ij
212 MERCURE
tant. La vie d'un homme eſt
certainement d'un prix important;
mais je crois qu'on
ne sçauroit voir dans nul endroit
du monde de fi triſtes
Avantures àſi peu de frais.....
événement le rendent ſouvent
le plus conſiderable qu'il
n'eſt en luy-même. Par
exemple , on ne s'étonnera
pas que le feu prenne quelquefois
dans une grande Ville
comme Paris ; mais il y a de1
GALANT. 205
quoy s'étonner lorſqu'il y
prend , que les maiſons les
plus proches de celle qui brûle
ne ſoient point endommagées
du malheur de leur voifine.
Le monde eſt plein
du bruit de ces fameuſes incendies
qui ont ſouvent mis
des Villes en cendre. Plus
d'onze mille maiſons qui furentconſommées
par les flâmmes
de Conſtantinople il y a
environ un an , & la Ville de
Romhild en Saxe , qui vient
d'eſtre preſque entierement
bruflée , font de triſtes comparaiſons
qui ne peuvent fer206
MERCURE
de
vir qu'à faire admirer davantage
la diligence , le zele& les
précautionsdesMagiftrats
Paris. Le feu qui n'eſt point
allumé par la guerre , n'a dans
toutes les Villes du monde
quelesmêmes principes ; mais
il n'a pas dans celle- cy les mêmes
progrés. Lorſqu'il prend
icy on ade la peine à s'imaginer
qu'ailleurs des Villes enticres
periffent par les flammes,&
lorſqu'il prend ailleurs on ne
peut pas concevoir avec quelle
diligence on l'éteint icy.
Qu'on ne me reproche pas
qu'il faut n'avoir rien àdire
GALANT. 207
à
au Public pour l'entretenir
d'une maiſon brûlée , je crois
qu'il n'y a dans aucun Mercure
guere d'article qui ſoit plus
raisonnable que celuy cy ;
moins qu''oonn neprétende être
en droit de m'alleguer qu'une
choſe n'eſt bonne à raconter
qu'autant que les incidens du
fait ont cauſe d'éclat ou de
defordre.
Celuy dont il eſt queſtion
va me ſervir de réponſe à
toutes les objections du monde.
:
Le 12. de ce mois le feu
prit au bout de la tuë de la
1
208 MERCURE
Barillerie , derriere le Palais,à
la maiſond'un nommé Jean
Billoüard , Marchand de Bottes,
entre les quatre & cinq
heures du matin , ſa maiſon
embraſée du bas en haut ,
menaçoit déja les maiſons de
fon voiſinage, lorſque Monſieur
le premier Préſident &
Monfieur d'Argenfon y arriverent.
Les ordres ques les 2.
Magiſtrats donnerent , furent
ſipromptement executez qu'à
peine les Pompes de la Ville
furent amenées , les canaux
des ruës ouverts , & ces eaux
multipliées , & portées fans
relâche
GALANT. 209
1
relâche au milieu des flammes,
que le feu fut éteint.
Les gens qui aiment les
- grands évenemens , en verroient
de reſte dans une Ville
comme Paris, fiune pareillevi
gilance & des ſoins pareils ,
n'arrêtoient pas dans leurs ,
commencemens , le progrés
des defordres qui pourroient
y arriver tous les jours.
J'ay raconté le fond de
P'accident,je paffe maintenant
aux circonstances.ool of
L'efcalier de cette maiſon
fut le premier devoré par la
flamme. Anfi quatre ou cing
May 1714. S
210 MERCURE
ménages, peuplez d'hommes ,
de femmes ,&de petits enfans
qui Thabitoient trouverent ,
aprés que quelques uns des
premiers éveillez le furent ſauvez
par les toits , qu'il n'yavoit
plus de ſalut pour eux , à
moins de fauter par les fenêtres.
On mit des matelats
dans la ruë pour les recevoir
pendant que ſept perfonnes
deſcendoient d'une croiſée
du troiſième étage , avec
le ſecours d'une corde groffe
comme la moitié du petit
doit. Alors une Mere ( dont
les mouvemens font allez dif
GALANT. 211
ficiles à exprimer ) prit une
petite fille de trois ans qui ref.
toit encore avec elle dans la
chambre , elle l'embraffa , &
en même temps elle l'envoya
par la feneſtre: Un particulier
l'a reçût ſaine & fauve entre
ſes bras : Elle fit le ſaut aprés
ſon enfant , fa réſolution la
ſauva auxdépens de quelques
contufions: Mais c'eſt peu de
choſe pour un fi grand faut.
Un pauvre ouvrier qui demeuroit
au quatriéme , fut le
ſeul à qui il en coûta la vie:
Il ſe précipita de ſa fenestre
fur le pavé, oùil expiraàl'inf
S ij
212 MERCURE
tant. La vie d'un homme eſt
certainement d'un prix important;
mais je crois qu'on
ne sçauroit voir dans nul endroit
du monde de fi triſtes
Avantures àſi peu de frais.....
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Résumé : « Les circonstances d'un événement le rendent souvent le plus [...] »
Le texte examine les circonstances exceptionnelles qui peuvent accentuer l'importance d'un événement, comme les incendies dans les grandes villes. Bien que fréquents, certains incendies sont particulièrement notables, tels celui à Constantinople détruisant onze mille maisons ou celui à Romhild en Saxe. À Paris, les magistrats sont reconnus pour leur efficacité dans la gestion des incendies. Un incendie récent, le 12 du mois, a touché la maison de Jean Billoüard, marchand de bottes, derrière le Palais. Grâce à l'intervention rapide du premier Président et de Monsieur d'Argenfon, le feu a été maîtrisé. L'incendie a endommagé l'escalier, forçant plusieurs familles à fuir par les fenêtres. Des matelas ont été placés dans la rue pour amortir leur chute. Une mère a sauvé sa fille de trois ans en la lançant par la fenêtre avant de sauter elle-même. Malheureusement, un ouvrier a perdu la vie en tombant du quatrième étage. Le texte met en avant la valeur de la vie humaine et la prévention des tragédies.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 241-245
Incendie, [titre d'après la table]
Début :
A propos de procez, la nuit du 26. au 27. Juin dernier [...]
Mots clefs :
Procès, Lieutenant, Conseiller, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Incendie, [titre d'après la table]
4partisduRoyaume.
A propos de procez ,
la
nuit du 16.au2.7. Juin dernier
entre minuit & une
heure, le feu prit chez Mr
Daguesseau Conseiller d'Estat,
par la négligence du
sieur Batincourt Secretaire
de Mr de Vallejoint Conseiller
au Parlement
, &
fÇrereedenMrelerParocu^reu,r.
Ce malheureux âged'environ
soixante & dix ans,
retire dans sa chambre au
troisiémeestage de la mai,,
son, approchasa chandelle
trop prés des papiers dont
sa table estoit couverte, &
le feu s'y communiquant
enuninstant, laflamme &
la fumée l'étoufferent dans
cette chambre qui estoit
remplie d'une infinité de
procez appartenantsadifférents
particuliers.
Les Religieux Augustins
s'apperceurent les premiers
de l'embrasement, ils sonnerent
d'abord letoscinqui
donna une sifurieuse allarme
à tout le quartier, qu'en
moins d'une heure tous les
voisins
,
les Commissaires
Bisoton,Deschau,Regnard,
& le Comte accoururentau
secours. Mr le Lieutenant
General de Police ,Mr le
Prevost des Marchands, 6c
Mrle Lieutenant Criminel
y arrivèrent presque en
mesmetemps.
4
Ces trois Magistracs donnèrent
aussi-tost des ordres
si justes, que les canaux des
ruës ouverts, les secours
d'eau & d'hommes multipliez,
les pompes de la ville
amenées, & le sieur Duperrier
tres- expert au ma";
niement desdites pompes,
arrivé, le remede fut presqueaussi
prompt que lemal.
:
Mrs Daguesseauquiont
perdu dans cetaccident
beaucoup de meubles, de
; beau linge, & des tapisse-
; ries de prix, sont infiniment
moins touchez de cette
perte, quedela mort mal-
•
heureuse de ce vieux Secrétaire,
que personne du" lo..
1 gis ne reconnoissoit plus,
j & dont le cadavre faifoic
-
horreur à voir.
A propos de procez ,
la
nuit du 16.au2.7. Juin dernier
entre minuit & une
heure, le feu prit chez Mr
Daguesseau Conseiller d'Estat,
par la négligence du
sieur Batincourt Secretaire
de Mr de Vallejoint Conseiller
au Parlement
, &
fÇrereedenMrelerParocu^reu,r.
Ce malheureux âged'environ
soixante & dix ans,
retire dans sa chambre au
troisiémeestage de la mai,,
son, approchasa chandelle
trop prés des papiers dont
sa table estoit couverte, &
le feu s'y communiquant
enuninstant, laflamme &
la fumée l'étoufferent dans
cette chambre qui estoit
remplie d'une infinité de
procez appartenantsadifférents
particuliers.
Les Religieux Augustins
s'apperceurent les premiers
de l'embrasement, ils sonnerent
d'abord letoscinqui
donna une sifurieuse allarme
à tout le quartier, qu'en
moins d'une heure tous les
voisins
,
les Commissaires
Bisoton,Deschau,Regnard,
& le Comte accoururentau
secours. Mr le Lieutenant
General de Police ,Mr le
Prevost des Marchands, 6c
Mrle Lieutenant Criminel
y arrivèrent presque en
mesmetemps.
4
Ces trois Magistracs donnèrent
aussi-tost des ordres
si justes, que les canaux des
ruës ouverts, les secours
d'eau & d'hommes multipliez,
les pompes de la ville
amenées, & le sieur Duperrier
tres- expert au ma";
niement desdites pompes,
arrivé, le remede fut presqueaussi
prompt que lemal.
:
Mrs Daguesseauquiont
perdu dans cetaccident
beaucoup de meubles, de
; beau linge, & des tapisse-
; ries de prix, sont infiniment
moins touchez de cette
perte, quedela mort mal-
•
heureuse de ce vieux Secrétaire,
que personne du" lo..
1 gis ne reconnoissoit plus,
j & dont le cadavre faifoic
-
horreur à voir.
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Résumé : Incendie, [titre d'après la table]
Le 16 juin dernier, vers minuit, un incendie s'est déclaré chez Monsieur Daguesseau, Conseiller d'État, à cause de la négligence de Monsieur Batincourt, secrétaire de Monsieur de Vallejoint, Conseiller au Parlement. Batincourt, âgé d'environ soixante-dix ans, a approché une chandelle trop près des papiers sur sa table, provoquant un feu rapide qui l'a étouffé dans sa chambre remplie de procès. Les Religieux Augustins ont été les premiers à remarquer l'incendie et ont sonné le tocsin, alertant tout le quartier. En moins d'une heure, les voisins et les commissaires Bisoton, Deschau, Regnard, ainsi que le Comte sont accourus pour porter secours. Monsieur le Lieutenant Général de Police, Monsieur le Prévost des Marchands et Monsieur le Lieutenant Criminel sont également arrivés rapidement. Ces magistrats ont donné des ordres efficaces pour ouvrir les canaux des rues, multiplier les secours d'eau et d'hommes, et amener les pompes de la ville. Le sieur Duperrier, expert en maniement des pompes, a contribué à maîtriser rapidement l'incendie. Monsieur Daguesseau a perdu de nombreux meubles, linge et tapisseries de valeur, mais est plus affecté par la mort tragique de son secrétaire que par la perte matérielle. Le cadavre de Batincourt était méconnaissable et inspirait l'horreur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 94-97
Incendie. [titre d'après la table]
Début :
Il faudrait avoir une source inépuisable de liaisons [...]
Mots clefs :
Liaisons, Incendie, Maison, Paris, Varsovie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Incendie. [titre d'après la table]
Il faudroic avoir un
sourceinépuisable de liai
fons pour en forger toi]
les mois de differentes su
un mêmesujet.Jen'aifai
encore que quatre Mercu
res,&j'aieu trois incen
dies à raconter, & toute
trois arrivées à Paris. Je re
ferverois pour le chapitre
des nouvelles celles qu
exercent leurs ravages plus
loin, faute de sçavoir au
~uste s'il m'est permis de
parler ici desvingtmaisons
qui ont été brûlées à Varovie
le 18. du mois passé:
mais cette ville est si éloignée
de nous, & l'éloignement
diminue tellement les
objets, que quand jeserois
le meilleur Peintre du monde,
si je circonstanciois davantage
cet accident dans
un autre article, je courrois
grand risque de perdre mes
couleurs. Les habitans de
Varsovie pourront se vanger
de leur côté de mon
indifference par une froi;
deur égale à la mienne, ou
apprendre en riant qu'il y a
, eu le3. de ce mois une maison
brûlée au bout du Fauxbourg
S. Germain à Paris;
que cette maison appartenoitàunnomméMoisy,
Artificier
duRoy;que le feua
pris aux poudres qui étoient
chezlui, & que l'artifice a
detaché & enlevé le fécond
étage & le grenier de cette
maison, dont le bas
,
où
étoient le pere & le fils
Moisy,n'a été nullement
endommagé; & que ce
Bourgeois en a été quitte
pour
pour le bruit, la peur,&le
déplaisir de voir toute sa
poudre transplanter en un
instantla moitié de samaispon
àlpalus
sourceinépuisable de liai
fons pour en forger toi]
les mois de differentes su
un mêmesujet.Jen'aifai
encore que quatre Mercu
res,&j'aieu trois incen
dies à raconter, & toute
trois arrivées à Paris. Je re
ferverois pour le chapitre
des nouvelles celles qu
exercent leurs ravages plus
loin, faute de sçavoir au
~uste s'il m'est permis de
parler ici desvingtmaisons
qui ont été brûlées à Varovie
le 18. du mois passé:
mais cette ville est si éloignée
de nous, & l'éloignement
diminue tellement les
objets, que quand jeserois
le meilleur Peintre du monde,
si je circonstanciois davantage
cet accident dans
un autre article, je courrois
grand risque de perdre mes
couleurs. Les habitans de
Varsovie pourront se vanger
de leur côté de mon
indifference par une froi;
deur égale à la mienne, ou
apprendre en riant qu'il y a
, eu le3. de ce mois une maison
brûlée au bout du Fauxbourg
S. Germain à Paris;
que cette maison appartenoitàunnomméMoisy,
Artificier
duRoy;que le feua
pris aux poudres qui étoient
chezlui, & que l'artifice a
detaché & enlevé le fécond
étage & le grenier de cette
maison, dont le bas
,
où
étoient le pere & le fils
Moisy,n'a été nullement
endommagé; & que ce
Bourgeois en a été quitte
pour
pour le bruit, la peur,&le
déplaisir de voir toute sa
poudre transplanter en un
instantla moitié de samaispon
àlpalus
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Résumé : Incendie. [titre d'après la table]
Le texte évoque divers événements récents et nouvelles variées. L'auteur a rédigé quatre lettres et rapporté trois incidents survenus à Paris. Il souhaite se concentrer sur les nouvelles ayant des répercussions plus larges, bien qu'il hésite à mentionner les vingt maisons brûlées à Varsovie le 18 du mois précédent. Il estime que la distance atténue l'importance des événements et que leur description pourrait manquer de vivacité. L'auteur mentionne également un incendie à Paris, au bout du Faubourg Saint-Germain, le 3 du mois en cours. La maison appartenait à Moisy, artificier du roi. Le feu a pris dans les poudres stockées chez lui, détruisant le deuxième étage et le grenier, mais laissant le rez-de-chaussée intact. Moisy et son fils ont seulement été effrayés et contrariés de voir leur poudre dispersée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 97-144
Traité du feu, dans lequel on établit les vrais fondemens de la Physique.
Début :
Les effets du feu son si admirables & si terribles, / Il y a si peu de choses qui puissent passer pour certaines [...]
Mots clefs :
Feu, Incendie, Corps, Auteur, Eau, Nature, Chaleur, Esprits, Vertu, Dieu, Terre, Froid, Avantages, Traité, Principes, Force, Divinité, Substance, Couleur, Grandeur, Soleil, Physique, Entretiens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité du feu, dans lequel on établit les vrais fondemens de la Physique.
admirables & si terribles,
si utiles & si dangereux, &
j'en ai déja parlé tant de
fois superficiellement, que
4 je croy ne pouvoir mieux
faire, pourinstruire & pour
amuser le lecteur, que lui
donner un extrait des dissertationssuivantes,
oùil
verra un tableau assez exact
des qualitez & des proprietez
de cet élement.
h) ;>-t'ï
J, Traité du feu, dans lequel on établît les vraisfondemens
n' de la Physique.
-'u-j
,
Il y a si peu de choses qui
puissent passer pour certaines
& pour confiantes dans
la Physique, qu'il n'ya
rien de plus aisé que dese
tromper, lors qu'on entreprend
de prononcer decisivement
sur les matierés qui
s'y traitent. D'ailleurs,les
methodes Ics- plus regulieres
ne fonc pas toûjours les
meilleures; elles ont fouvent
beaucoup plus de
montre que d'utilité solide,
& l'on peut dire qu'en bien
des rencontres elles servent
bien plus à gêner l'esprit,
qu'à le conduire droit à la
verité. C'a été pour prendre
uneroute qui l'exposât
moins àces deux inconve-
,
niens, que le P. C. a donné
la formed'entretiens à cet
ouvrage, parce qu9ona accoûtumé
de bannir de tout
ce qui porte ce titrele ton
decisif de Docteur,aavec
ce faste & cet apparat qui
l'accompagne d'ordinaire,
&. que du reste on n'y reçoit
point les regularitez importunes,
ni les formalitez
gênantes des manieres de
l'Ecole. Ainsi les
13.
dissertarions
dont il a composé son
livre, sontautant de ron'Ver.
sations libres& sçavantes,
où il fait entrer trois personnes
d'un rare merire &
d'une fort grande érudition;
à peu prés comme Ciceron
introduit sesillustres
amis parlansdans ses ouvrages
de Philosophie. Je tjU
cherai d'informer les lecteurs
de ce qui s'y trouve
de plus remarquable 8; de
principal: mais comme je
suis obligé d'éviter la longueur
des extraits , autant
qu'il me fera possible,
& qu'il feroit difficile de
rendre compte en peu de
mots de 13.dissertations pleines
de choses considerables
&qui font un gros volume,
je me contenterai de donner
ici le précis des 5. premieres,
& je renvoyerai le
reste à un autre mois.
Nôtre auteur entre en
matiere,dans la premiere
dissertation;d'une maniere
agreable -" par une petite
disputequ'il fait naître entre
ses personnages sur cette
question curieuse : Lequel
desdeuxestleplus excellent &
le plus utile, de l'eau ou du
feu ? C'est pour se donner
jour à faire l'élogedu sujet
qu'il veut traiter, en montrant
l'avantage qu'a le feu
sur tous les corps simples,
dont il pretend qu'il est le
plusnoble à bien des égards.
On ne pouvoit gueres
mieuxtourner la chose qu'-
en laprenant de cette maniere
,
ni faire voir un plus
beau mélange de la belle
litterature avec la Philosophie,
que celui que nous
donne ici le P.C. On allegue
• de part & d'autre ce qu'on
pouvoir dire de plus curieux
à l'avantage du feu ou de
l'eau. On cite les autoritez
des Poëtes & des Philosophes,
on produit le celebre
passage de Pindare, qui des
le commencement de ses
Odes dit qu'il n'y a rien de
meilleur que l'eau. Et on lui
opposePlutarque,qui ayant
traité la même question
qu'on a gite ici, l'adecidée
en faveur du feu. On peut
bien croire qu'on n'oublie
pas là-dessus ni Vulcain, qui
étoit du nombre des grandes
Divinitez Payennes, ni le
feusucré,qui étoit l'objet de
la devotion des Perfes
; ni
l'adoration que les Chaldéens
rendoient à cet element,
qu'ils, consideroient
comme leur supreme Divinité.
Cependant comme le
feu ne craint rien si fort que
l'eau,on raconte ici une as
fez plaisante avanture,tirée
de Ruffln & de Suidas, oùles
choses ne tournerent pas à
l'avantage du Dieu de Chaldée.
Ceux de cette nation
vantoient leur Divinité,
comme la plus puissante de
toutes; & quelques-uns de
leurs Prêtres, courans de
Province enProvince,défioient
au combat tous les
f
autresDieux. Maiscomme
ceux-ci, de que lque matierequ'ils
fussent, de bois,
, ou d'airain ,ou d'argent
ou d'or, ne pouvoientresister
au feu, qui en venoit
-
enfin à bout,il le trouva un
Prêtre d'Egypte qui arrêta
de cette maniere les triomphes
de ce Dieu, qui en avoit
dévoré tant d'autres. Il
prit une cruche percée de
quantité de petits trous,
qu'il boucha avec de la cire,
mais si proprement, qu'on
n'en pouvoitrien connoître
; & après avoir rempli
cette cruche d'eau, & avoir
mis au dessus la tête de son
Idole qu'on nommoit Canope,
il accepta le défi. Les
Chaldéens mirent aussitôt
le feu à l'entour de l'Idôle:
mais la cire se fondant au
feu, ouvrit incontinent le
passage à l'eau, qui sortant
de tous cotez par les petits
trous ,qu'on ne voyoit pas,
éteignit le feu, & faisant
triompher Canope, fit avoüer
aux Chaldéens que.
le Dieu des Egyptiensétoit
le plus fort. Avec tout cela,
comme il estaussi naturel
au feu de consumerl'eau,
qu'ill'est à l'eau d'éteindre
le feu, on ne peut nier que
celui-ci ne se dédommage
quelquefois au double, parce
qu'il gagne à son tour
sur l'autre.Mais pourétablir
sur quelque chose de c'on.,
fiderable l'avantage qu'on
donne aufeu,on remarque
ici que si on recüeille les
suffrages des Philolophes,
on trouvera que le plus
grand nombre est celui de
ceux qui ont mis le feuen
tre les principes deschoses;
ce qui vient sans douce de
l'impression nature lle qu'on
a de ion excellence & de
son utilité. Qu'au reste ce
n'est pas un foible argument
pour nous en persuader,
que de voir qu'entre »
tant de sortes d'animauxil
n'y ait que l'homme à qui
a nature en ait proprement
accordé l'usage : ce qui va
siloin
,
selon la pensée de
Lactance
,
qu'il semble que
Dieu ait voulu assurer les
hommes de leur immortalité
, en leur abandonnant
l'usage & la disposition de
cet element, qui est celui de
la lumiere & de la vie. Que
quoy qu'il en soit, lavie est
un feu, & que si le feu en
est le symbole,il en est aussi
le soûtien, & leplus necessaire
instrument, puis qu'-
après tout il n'est pas possïble
ni de cuire les alimens,
ni de préparer les remedes,
ni de se prévaloir de cent
autres choses necessaires à
la vie, sans le secours de
cet element. Que d'ailleurs
quand on pourroit vivre
sans l'usage du feu,la vie
ne sçauroit être qu'extremement
miserable, privée
de tous les avantages qu'on
tire des sciences & des arts,
& plongée dans une obscurité
qui lui ôteroit tout ce
qu'elle a dagreable. Qu'en
un mot on est redevable de
toutes lescommoditez, ôc
de tous les ornemens de la
: vie au feu ,qui eR: d'une utiflité
si étenduë & si gene- rale, qu'outre le secours
qu'il prête à la vûé au milieu
de l'obscurité , il supplée
quelquefois à l'usage
[. de la parole, en donnant
aux amis éloignez de quelques
lieuës le moyen de se
pouvoir parler la nuit par
des flambeauxallumez. Enl'
fin, après avoir remarqué
que les effets mêmequ'on
lui reproche sont des preuves
de noblesse & des marques
de grandeur,on observe
quetousles peuples
l'ont prispour le symbole
de la puissance, & pourle
caractere de la majesté:d'où
vient qu'on le portoit autrefois
devant les Rois de
l'Asie, & devant les Empereurs
Romains. Et pour
achever par un endroitqui
en couronne dignementl'éloge,
on ajoûte qu'il n'y a
point eu de nation dans le
monde qui ne l'ait regardé
non feulement comme un
excellent present duCiel,
mais encore comme une illustre*
imagerdela-Divinité. Que
rQue de là est venu qu'on Fa
employé dans toutes les Religious,&
que ce n'ont point
été les Chaldéens feu ls, ni
les Poëtes, ni les Philosophesqui
ont dit que Dieu
est unfeu : mais que l'Ecriture
sainte a parlélemême
langage, & n'a pas faitdifficulté
de nous assurer que
Dieu estunfeuconsumant. 1
Aprés ces préliminaires,
il passe dans le deuxiéme
entretien à l'explication de
lanature du feu. Lefeu, sef!
on" lui, est un esprit qui soy a en unechaleur vive brûlante.
Mais il faut sçavoir
que par cet esprit il n'entend
pas ce que les Chymistes
appellent de ce nom &
qu'ils distinguent par là mêmedavec
leursouphre &
leur mercure. Dans ce que
nôtre auteur nomme ainsi,
il n'est pas tant question de
larareté dela matiere,ou
'de la legereté, quede la subtilité
& de la sorce:&en
un mot, l'esprit, dans son
sens
,
estune substance tres-déliée&
trés-subtile,très-capablede
s'insinuer&depenetrer
dans les pores de tous les corps.
cr >
Quand donc cette subtilité
se trouve jointe avec la É-lieleur,
& que celle-ci est dars
un degré de force & d'ardeur
considerable, nôtre
auteurpretend quec'estce
qui fait propremenr le feu.
D'où vient qu'il ne fait pas
de difficulté de mettre le
sel aunombredes corpsde
nature ignées parce qu outre
•
qu'il désechetoutes leschop
ses ou il s'attache, & qu'il
consume puissamment les
-
humiditez, on en tire, en
ledistillent,des eaux fortes
qui ont la vertu de dissoudre
les metaux,en bien
moins
,-
de temps quene
sçauroit faire le feu leplus
fort &le plusardentde nos
fourneaux.Au reste; comme,
l'ondistingue diverses
sortes de terres,qui, quoy
qu'ellesconviennent toutes
dans cette nature generale,
qui leur est commune; ne
laissent pas d'être differentes
en espece les unesdes
autres; nôtre aauurteeuurrine j ne
doute pointqu'on ne doive
aussidistinguer diverses sortes
de feux, qui tenant tous
en général de la nature de
cet element , différent entr'eux,
en ce qu'ilssont d'une
vivacité,d'un éclat,d'une
subtilité ,d'une force, Si
d'une activité inégale.Quelquedifferensneanmoins
qu'ils soiênt,ilveutqu'ils se
reduisent tous à deux genres
principaux:les uns, qui
ont,tout enlemble de la lumiere&
de la chaleur &
lesautres qui ont de la chaleur
,mais quin'ont point
de lumiere. Les premiers
sont ceux qu'on nomme
feux par excellence : aussi
l'auteur lesappelle-1-il des
feuxvifs, parce qu'ils renfermenc
une quantité d'esprits
vifs & lumineux, comme
font ceux d'une vive
flamme. Les autres sont des
feux beaucoup moins parfaits:
c'est pourquoyl'auteur
les appelle des feux
morts, parce qu'ils sont composez
d'espritsqui n'ont ni
vivacité, ni clarté, & qu'avec
la vertu de brûler , ils
n'ont pas celle d'eclairer &
de luire. Le poivre, le pyretbre,
l'argent vifprécipité, ôc
generalement tous lescaustiques
renferment des eA
prits de cette espece, & doivent
par cette raison être
mis entre les corps qui tiennent
de la nature du feu. /',
Maiscequ'ilyaicid'aussi
remarquable; & qui pourra
surprendre ceux qui n'aurontpoint
oüi parler du
traité de M. Boyle; deflam-
; mæ ponderabilitate y cest qu'-
excepté le feu celeste & de
la nature de celui des astres,
qu'on veut bien qui soit ler
ger. & capable de s'élever
sen haut, on soûtient que
* tous les autres tendent naturellement
vers le centre,
& qu'ilssontmême plus
pesans que tous les autres
elemens.
La troisiéme dissertation
est employée toute entiere
à soûtenir ce paradoxe,& il
fautavoüerqu'on lui donne
un grand air de vraifemblance
par les preuves qu'-
on apporte pour l'établir.
Par exemple , to.. L'on remarque
que les briques,
qui demeurent long-temps
dans le feu, y deviennent
beaucoup plus pesantes,
quoique l'évaporation de
l'humidité en dûtdiminuer
le
le poids.2°. On rapporte un
grand nombre d'experiences
du traité de M. Boyle,
par lesquelles il paroît que
delachaux vive &, divers
metauxayant été exposez
au feu pendant deuxon
trois heures, ont considerablement
augmenté leur
poids; ce qui ne pouvoit
venir que des particules du
feu qui s'étoientmêlées
avec ces matieres. 3°. Enfin
on soûtient que le lieu prow
pre & naturel de nôtre feu
élémentaire est dans les entrailles
de la terre, levrai
cétre des choses pefanses^
lendrpiçle.plus basde tonné
l'univers, ôcquec'estçefils
central, &: non pas la chaleuo
du soleil,ou la vertu ôdesin-j
lfweçesque1,onattribueau^
astrequi est le véritable
principe de la génération
des métaux, & la veritablq
çausequi produit les sources
des rivieres&des fontaines;
;:
En .effet3il est si peuvrai
que la vertu des astres fQ
false sentirdans- les pro-l
fonds cachotsdes lieux [oûi
terrains, que l'on pose en
fait que dans les plus gran4eschaleurs
de l'Esté,lorfque
le soleil darde ses.rayons
avec plus de force, & qu'ils
donnent sur la terre à
plomb, si Tonveut bienfe
donner la peine d'observer
l'effet qu'ilsyfont, on ne
itrouvera point, je ne dirai
pas quils l'ayent penetrée
de quelque milles, mais feu-,
lement qu'ils l'ayent réchauffée
de quelques pieds
de profondeur. L'auteur
nous apprend quelque cho.
se d'asser remarquable làideflus.
Il dit que tous ceux
qui ont écrit touchant les
mi,nes, au moi,ns tous ceux1
dont il, a lû les ecrits rapportent
constammentque.
la terre est froide vers sa fuperficie;
qu'on çommence
à la trouver un peu rechauf-j
fée, lors qu'on y est defcen,
du plus avant;& qu'ensuite
plus on l'enfonce, plus on
trouve que sa chaleur se forciné,
& qu'elle s'augmente
sensiblement. C'est ce que
témoigné entr'autres J. B.
Adorin dans sa relation de
lotis fubterraneis, où il rapporte,
qu'ayant eu la curiofit-R
dedépendre dans les minesd'or
de Hongrie au mots deJuillet,
il avoit trouvé la région superieure
de la terre extremement
froide jusques environ 480.
pieds : mais quétantdescendu
plusbas, ily aVoit trouvé de
la chaleur, qui saugmentait de
relie forte a mesure qu'il s'avançoit
vers lefond,que dans
l'endroit ou étoient les ouvriers
,
ils ne poyvoient travailler
que nuds. Et l'onremarque
qu'il en est de même
dans routes les autres
mines de ce pays-là.
La quatrième -diflertation
roule
sur cette quêstion
assez curieufc
: Si lorfqueï
quelque choje est brûUe>ils'en-t
gendre une nouvellefubflancef1
Pour la resoudre clairemenr,
l'auteurexplique fort,
au long toute la nature de la
génération des substances
inanimées. Il ne reconnoit^
aucune matierepremière proprement
airifi nommée', ôc ilsoûtientfqu'il n'yen ai
point d'autre que divers
corpuscules (impies, qui onci
chacun leur figure, leur!
grandeur, & leurs autre,
proprietez; de
maniéréquel
ne dépendant nullement lest
uns des-autres, ils peuvent
également [ublifler & ensemble,
& fcparez
:
après
cela on conçoit aflfez que,
félon cet auteur, laforme des
chosesinanimées ne doit consister
que dans la conformation,
qui refaite de l'union legitimé&
naturelle deflujieurs
Jecescorpujèule., qui composent
rtt.vtJCm1l "' om-mye par exemple, la forme d'urn--emaison
n'etf autre chose
que cette ftrudture qui le
forme de l'union & de l'arrangement
convenable des
matériaux dont on la bâtir.
Et de cettemanière il'.cÍt
clairque lagenerationde toutes
ces choses ne confifie
non plus que dans taffimblage
que la na«tureIfait de ces fM- diierfespartiesqu'elleuniten- j
semblefour enfaire unmême
corps: comme à lopposite,
la corruprion n'est rien autre
chose que 14 diffilution
& laseparation de ces mêmes
parties,-que lagénération avoit
assemblées;comme on le fait
voir clairement parune experiencecurieule
du vitriol
diûile dans le fourneau de
réverbere. Car après en
Ravoir tiré d'abord un phleg:.
me presque insipide, & enfuite
une liqueur fortace-
; teuse, il ne restera plus au [fond qu'une terre d'un beau [rouge couleur de poùrprë.
I Mais si vous versez vos deux
j[ liqueurs sur cette rerre,vous
l verrez aussitôt vôtre vitriol
; réproduit
, avec sa même
couleur 1V presque son même
poids, parce qu'il a peu
,
d'esprit & dé fou phre volatile.
Enfinnôtre auteur prei
tend que les principesde cetteunion
des parties des corps.
naturels
,
dans laquelle il
veut que la génération cohj
Me, ne font autre chose,
que lesesprits & lesfels auf- j
quels il attribuë tant de
force,qu'il tient que là Oùi
les mêmes efprirs & les memes
fels se trouvent, ils ne
manquent presque jamais
de produire à peu prés la.
Inêmeconfiguratron,quél-
1
,.r que peu ae diipoirm.on qu"r1ry--
rencontrent assezsouvent
dans lamatiere sur laquelle
ils agissent. Onenrapporte
ici deux preuves, qui fèroient
bien considerables &
bien cotivaincantessi elles
étoient bien averées.La premiere
est que la terre cremt
pée&imbuëdecefanggâté
•5 & de ces humeurs infedtes
& corrompues qui forcent
des corps de ces malheureux
qu'on laisse arrachez
aux gibets
,
après leur avoir
fait souffrir le dernier supplice
; que cette terre3 disje,
ainsi detrempée prociuic
une herbe, dont la racine
exprime beaucoup mieux la
forme du corps humain>
que ne fait la racine dela
mandragore. L'autre experience
qu'on alléguéest que
tous les raiforts, qui venoient
dans un jardin,&où
l'on avoitautrefois enterré
un grand nombre de personnes,
avoient la figure de
la moitié du corps humain,
mais si bien representée,
qu'il ne se pouvoir rien de
plus rèssemblant.Cesèxemples
qui quadrent si bien
aux principes de nôtre auteur,
lui donnent occasion
depenser qu'il y a bien plus
de raison qu'on ne s'imagine
dans les regles des
physionomistes, qui tiennent
pour une de leurs grandes
maximes, que les hommes
ont d'ordinaire les inclina..
tions des animaux avec leC
quels ils ont du rapport
dans les traits & dans la forme
exterieure ; parce qu'il
paroît par là qu'ils ont à peu
prés les mêmes esprits, &
qu'il y a bien de l'affinité
entre les particules qui les
composent.
Il nest pas mal aisé de
juger, après tout ce qu'on
vient de voir, ce que nôtre
auteur doit répondre à la
question qu'on a proposée;
car. puis qu'il fait consister
la générationdans un assemblage,&
dans une union
de plusieurs parties pour ne
composer qu'un seul tour,
on voit bien que pour raisonner
consequemment sur
ses principes, il ne peut pas
dire que le feu, qui en embrasant
une matiere combustible,
ne fait qu'en dissoudre
& en separer les parties
,
produise une nouvelle
substance. Il pose donc ici en
fait que tout ceque l'embrasement
peut faire, ne peur
être toutau plus que de prd."
duire de nouvelles qualitez.Et
pour faire voir qu'en celail
ne fait que suivre le sentiment
des anciens, il allègue
là dessus un paisage d'Ari.
stote, qui ne sçauroit être
plus exprés pour,lui quoy
il joint ces beaux vers d'Oise
, où il dit que la garde
du feu sacré avoit été donnée
à des vierges,pourmarquer
,
s'il faut ainsi dire, la
virginité de cet element,par
lequel rien n'est produit.
Comme l'auteur est per.
suadé qu'il n'y a rien de plus
essentiel au feu que la chalent,
il en parle à fond dans
la cinquièmedissertation,
où il s'accache à en expliquerexactement
la nature:,
mais comme pour y bien
reüssir sélon ses principes, il
se trouve obligé de faire
comprendre comment il
conçoit que les corps qui enj
font susceptibles sont composez,
il entre d'abord dans1
un examen fort particulier j
de cette matiere, Bien qu'ilJ
rejette tout à fait lesatomes
d'Epicure, il ne laisse pas de
croire que ces corpuscules,
dont nous avons vû qu'il
composetous lescorps îèn- :';.' fibles,
sibles;sontsi minces, qu'on
n'en peut assez concevoir la
petitesse. Ce qui l'en a convaincu,
c'est,dit- il, quayanc
regardeau travers d'un microscope
de petits grains de
fromage vermoulu
,
qu'il
avoit exposez au soleil, ily
apperçut unefourmilliere
de petits vers, quel'oeil n'auroit
jamais sçû découvrir
sans l'aide de cet instrument.
Il remarque d'ailleurs
qu'on en a observé quelquefois
une grandequantité de
la même petitesse dans le
sang qu'on a tiré à des personnesqui
avoient lafievre,
& qu'il se trouvoir qu'ils
avoient la têtenoire:c'etoit
un signe que la fievre étoit
maligne & dangereuse.Nô- i
tre auteur croiroit assez-que
ces fortes de vers pourroient
devoir leur origineà
ces petits animaux queVarron
dit quisont dans l'air
mais quiyfont imperceptibles
& qui entrant dans nos corps
par la bouche & par les nari
nés,yengendrent desmaladies
difficiles & perilleuses. Mais,
pour revenir à ses corpuscules,
il tient que comme ils.
ne peuvent pas être tous de
la même grandeur) il ne se
peut pas non plus qu'ils
Soient tous de la même sigure;
Chaque espece, selon
lui, a la sienne particulière,
comme on le voit dans les
cristaux, dont chacun a ses
parties configurées d'une
certaine manière qui lui est
propre ; & ç'est de là qu'il
pretend que vient la diversitéqu'on
remarque dans la
contexture des corps, dont
les uns sont plus rares, les
autres plus ferrez, & les autresd'une
consistance mediocre.
Mij
4 Celaposé, ilvientà montrer
ce que c'est que la chaleur,
& commentilconçoit
qu'elle, se produit dans les
corps quisechauffent. Il
n'est pas dusentiment de
ceux qui en font un pur accident.
Il croit quelle envelope
necessairement dans
sa notion une substance,
puisqu'elleconsille dans
l'agitation de ces petitsfeux
ou esprits ignez, qui sont
renfermez dans les corps
chauds; ou pour mieux dire,
qu'elle n'estaucrechose que
ces mêmes feux ou esprits
violemment agitez. En effet il
n'a pas de peine à ren d re raison
par ce principe de la plupart
des effets qu'on attribuë a la
chaleur, comme de secher les
draps mouillez,d'amolir la cire,
de durcir la bouë, de faire évanouir
l'esprit de vin qui fera
dans une phiole ouverte,&c. Il
fait voir que tout cela se fait par
le mouvement & par l'agitation
violente de ces petits feuxou efpritsdont
les lieux où toutes
ces choses arrivent setrouvent
remplis. Il ne trouve pasplus de
difficulté à expliquer la maniere
dont la chaleur s'engendre
en de certains corps, &
pourquoy il y en a qui n'en font
point susceptibles. Il dit que les
premiers s'échauffent aisément,
parce qu'a yant une contexture
rare, ils reçoivent facilemenr
dans leurs pores les petits feux
étrangers qui réveillent ceux
qu'ils avoient déja dans leur
propre sein,ouils étoient comme
assoupis,& qui les remuent
& lesagitent: mais que les autres
ne s'échauffent pas, parce
que leurs pores ne font pas faits
d'une maniéré propre à admettre
ces petits feux ou esprits.
C'est de là que vient, selon lui,
que le ru bis soutient la chaleur
du feu jusques à 5. jours, & le
diamantjusques à 9 ;ce qui a
fait que les Grecs lui ont donne
le nom d'adamas, qui signifie
invincible.C'est encore, à son
avis,ce qui fait que la pierre aprelié
chalazia, parce qu'elle a la
couleur & la figure de la grêle,
conserve sa froideur dansJe
feu? comme au contraire ce,le
queles-Grecsont appelléeapiyilos,
c'etf à dire irrefrigerable),
étant une fois échauffée, conserve
toute sa chaleur pendant
plusieurs jours.
'-Il ne faut pas oublier que nôtre
auteur ne croit pas que le
froid soit une simple privation
dechaleur, comme la plupart
dumon deselepersuade. Il pretend
que comme la chaleur
consiste dans desesprits de nature
ignée ,
le froid consiste à
l'oppalire dans des esprits froids
églacez.Etil croit le prouver
invinciblement par deux experiences.
La premiere est le froid
insupportable que l'Atlasdela
Chine rapporte qu'il fait toûjours
sur une montagne de la
Prov ince Quan^ft, qui pour cet
te raison est appellée la montagnefroide
;car quoy qu'elle soit
dans la zone torride, elle est
pourtant inhabitable par l'extreme
rigueur du froid. L'autre
est la vertu qu'a la pierre nommée
æmatite, d'empêcher l'eau
de boüillir,sion la jette dans le
vaisseau; & celle qn'elle a d'arrêter
le fang, lors qu'une trop
grande fermentation le fait sortir
hors des veines. L'auteur
croit qu'une même cause produit
l'un & l'autre de ces effets,
& il ne conçoit pas qu'on
puisse attribuer ni le froid de
cette montagne,ni la vertu de
cette pierre, qu'à des exhalaisons
froides,qui arrêtent l'action
& le mouvement des esprits
chauds.
si utiles & si dangereux, &
j'en ai déja parlé tant de
fois superficiellement, que
4 je croy ne pouvoir mieux
faire, pourinstruire & pour
amuser le lecteur, que lui
donner un extrait des dissertationssuivantes,
oùil
verra un tableau assez exact
des qualitez & des proprietez
de cet élement.
h) ;>-t'ï
J, Traité du feu, dans lequel on établît les vraisfondemens
n' de la Physique.
-'u-j
,
Il y a si peu de choses qui
puissent passer pour certaines
& pour confiantes dans
la Physique, qu'il n'ya
rien de plus aisé que dese
tromper, lors qu'on entreprend
de prononcer decisivement
sur les matierés qui
s'y traitent. D'ailleurs,les
methodes Ics- plus regulieres
ne fonc pas toûjours les
meilleures; elles ont fouvent
beaucoup plus de
montre que d'utilité solide,
& l'on peut dire qu'en bien
des rencontres elles servent
bien plus à gêner l'esprit,
qu'à le conduire droit à la
verité. C'a été pour prendre
uneroute qui l'exposât
moins àces deux inconve-
,
niens, que le P. C. a donné
la formed'entretiens à cet
ouvrage, parce qu9ona accoûtumé
de bannir de tout
ce qui porte ce titrele ton
decisif de Docteur,aavec
ce faste & cet apparat qui
l'accompagne d'ordinaire,
&. que du reste on n'y reçoit
point les regularitez importunes,
ni les formalitez
gênantes des manieres de
l'Ecole. Ainsi les
13.
dissertarions
dont il a composé son
livre, sontautant de ron'Ver.
sations libres& sçavantes,
où il fait entrer trois personnes
d'un rare merire &
d'une fort grande érudition;
à peu prés comme Ciceron
introduit sesillustres
amis parlansdans ses ouvrages
de Philosophie. Je tjU
cherai d'informer les lecteurs
de ce qui s'y trouve
de plus remarquable 8; de
principal: mais comme je
suis obligé d'éviter la longueur
des extraits , autant
qu'il me fera possible,
& qu'il feroit difficile de
rendre compte en peu de
mots de 13.dissertations pleines
de choses considerables
&qui font un gros volume,
je me contenterai de donner
ici le précis des 5. premieres,
& je renvoyerai le
reste à un autre mois.
Nôtre auteur entre en
matiere,dans la premiere
dissertation;d'une maniere
agreable -" par une petite
disputequ'il fait naître entre
ses personnages sur cette
question curieuse : Lequel
desdeuxestleplus excellent &
le plus utile, de l'eau ou du
feu ? C'est pour se donner
jour à faire l'élogedu sujet
qu'il veut traiter, en montrant
l'avantage qu'a le feu
sur tous les corps simples,
dont il pretend qu'il est le
plusnoble à bien des égards.
On ne pouvoit gueres
mieuxtourner la chose qu'-
en laprenant de cette maniere
,
ni faire voir un plus
beau mélange de la belle
litterature avec la Philosophie,
que celui que nous
donne ici le P.C. On allegue
• de part & d'autre ce qu'on
pouvoir dire de plus curieux
à l'avantage du feu ou de
l'eau. On cite les autoritez
des Poëtes & des Philosophes,
on produit le celebre
passage de Pindare, qui des
le commencement de ses
Odes dit qu'il n'y a rien de
meilleur que l'eau. Et on lui
opposePlutarque,qui ayant
traité la même question
qu'on a gite ici, l'adecidée
en faveur du feu. On peut
bien croire qu'on n'oublie
pas là-dessus ni Vulcain, qui
étoit du nombre des grandes
Divinitez Payennes, ni le
feusucré,qui étoit l'objet de
la devotion des Perfes
; ni
l'adoration que les Chaldéens
rendoient à cet element,
qu'ils, consideroient
comme leur supreme Divinité.
Cependant comme le
feu ne craint rien si fort que
l'eau,on raconte ici une as
fez plaisante avanture,tirée
de Ruffln & de Suidas, oùles
choses ne tournerent pas à
l'avantage du Dieu de Chaldée.
Ceux de cette nation
vantoient leur Divinité,
comme la plus puissante de
toutes; & quelques-uns de
leurs Prêtres, courans de
Province enProvince,défioient
au combat tous les
f
autresDieux. Maiscomme
ceux-ci, de que lque matierequ'ils
fussent, de bois,
, ou d'airain ,ou d'argent
ou d'or, ne pouvoientresister
au feu, qui en venoit
-
enfin à bout,il le trouva un
Prêtre d'Egypte qui arrêta
de cette maniere les triomphes
de ce Dieu, qui en avoit
dévoré tant d'autres. Il
prit une cruche percée de
quantité de petits trous,
qu'il boucha avec de la cire,
mais si proprement, qu'on
n'en pouvoitrien connoître
; & après avoir rempli
cette cruche d'eau, & avoir
mis au dessus la tête de son
Idole qu'on nommoit Canope,
il accepta le défi. Les
Chaldéens mirent aussitôt
le feu à l'entour de l'Idôle:
mais la cire se fondant au
feu, ouvrit incontinent le
passage à l'eau, qui sortant
de tous cotez par les petits
trous ,qu'on ne voyoit pas,
éteignit le feu, & faisant
triompher Canope, fit avoüer
aux Chaldéens que.
le Dieu des Egyptiensétoit
le plus fort. Avec tout cela,
comme il estaussi naturel
au feu de consumerl'eau,
qu'ill'est à l'eau d'éteindre
le feu, on ne peut nier que
celui-ci ne se dédommage
quelquefois au double, parce
qu'il gagne à son tour
sur l'autre.Mais pourétablir
sur quelque chose de c'on.,
fiderable l'avantage qu'on
donne aufeu,on remarque
ici que si on recüeille les
suffrages des Philolophes,
on trouvera que le plus
grand nombre est celui de
ceux qui ont mis le feuen
tre les principes deschoses;
ce qui vient sans douce de
l'impression nature lle qu'on
a de ion excellence & de
son utilité. Qu'au reste ce
n'est pas un foible argument
pour nous en persuader,
que de voir qu'entre »
tant de sortes d'animauxil
n'y ait que l'homme à qui
a nature en ait proprement
accordé l'usage : ce qui va
siloin
,
selon la pensée de
Lactance
,
qu'il semble que
Dieu ait voulu assurer les
hommes de leur immortalité
, en leur abandonnant
l'usage & la disposition de
cet element, qui est celui de
la lumiere & de la vie. Que
quoy qu'il en soit, lavie est
un feu, & que si le feu en
est le symbole,il en est aussi
le soûtien, & leplus necessaire
instrument, puis qu'-
après tout il n'est pas possïble
ni de cuire les alimens,
ni de préparer les remedes,
ni de se prévaloir de cent
autres choses necessaires à
la vie, sans le secours de
cet element. Que d'ailleurs
quand on pourroit vivre
sans l'usage du feu,la vie
ne sçauroit être qu'extremement
miserable, privée
de tous les avantages qu'on
tire des sciences & des arts,
& plongée dans une obscurité
qui lui ôteroit tout ce
qu'elle a dagreable. Qu'en
un mot on est redevable de
toutes lescommoditez, ôc
de tous les ornemens de la
: vie au feu ,qui eR: d'une utiflité
si étenduë & si gene- rale, qu'outre le secours
qu'il prête à la vûé au milieu
de l'obscurité , il supplée
quelquefois à l'usage
[. de la parole, en donnant
aux amis éloignez de quelques
lieuës le moyen de se
pouvoir parler la nuit par
des flambeauxallumez. Enl'
fin, après avoir remarqué
que les effets mêmequ'on
lui reproche sont des preuves
de noblesse & des marques
de grandeur,on observe
quetousles peuples
l'ont prispour le symbole
de la puissance, & pourle
caractere de la majesté:d'où
vient qu'on le portoit autrefois
devant les Rois de
l'Asie, & devant les Empereurs
Romains. Et pour
achever par un endroitqui
en couronne dignementl'éloge,
on ajoûte qu'il n'y a
point eu de nation dans le
monde qui ne l'ait regardé
non feulement comme un
excellent present duCiel,
mais encore comme une illustre*
imagerdela-Divinité. Que
rQue de là est venu qu'on Fa
employé dans toutes les Religious,&
que ce n'ont point
été les Chaldéens feu ls, ni
les Poëtes, ni les Philosophesqui
ont dit que Dieu
est unfeu : mais que l'Ecriture
sainte a parlélemême
langage, & n'a pas faitdifficulté
de nous assurer que
Dieu estunfeuconsumant. 1
Aprés ces préliminaires,
il passe dans le deuxiéme
entretien à l'explication de
lanature du feu. Lefeu, sef!
on" lui, est un esprit qui soy a en unechaleur vive brûlante.
Mais il faut sçavoir
que par cet esprit il n'entend
pas ce que les Chymistes
appellent de ce nom &
qu'ils distinguent par là mêmedavec
leursouphre &
leur mercure. Dans ce que
nôtre auteur nomme ainsi,
il n'est pas tant question de
larareté dela matiere,ou
'de la legereté, quede la subtilité
& de la sorce:&en
un mot, l'esprit, dans son
sens
,
estune substance tres-déliée&
trés-subtile,très-capablede
s'insinuer&depenetrer
dans les pores de tous les corps.
cr >
Quand donc cette subtilité
se trouve jointe avec la É-lieleur,
& que celle-ci est dars
un degré de force & d'ardeur
considerable, nôtre
auteurpretend quec'estce
qui fait propremenr le feu.
D'où vient qu'il ne fait pas
de difficulté de mettre le
sel aunombredes corpsde
nature ignées parce qu outre
•
qu'il désechetoutes leschop
ses ou il s'attache, & qu'il
consume puissamment les
-
humiditez, on en tire, en
ledistillent,des eaux fortes
qui ont la vertu de dissoudre
les metaux,en bien
moins
,-
de temps quene
sçauroit faire le feu leplus
fort &le plusardentde nos
fourneaux.Au reste; comme,
l'ondistingue diverses
sortes de terres,qui, quoy
qu'ellesconviennent toutes
dans cette nature generale,
qui leur est commune; ne
laissent pas d'être differentes
en espece les unesdes
autres; nôtre aauurteeuurrine j ne
doute pointqu'on ne doive
aussidistinguer diverses sortes
de feux, qui tenant tous
en général de la nature de
cet element , différent entr'eux,
en ce qu'ilssont d'une
vivacité,d'un éclat,d'une
subtilité ,d'une force, Si
d'une activité inégale.Quelquedifferensneanmoins
qu'ils soiênt,ilveutqu'ils se
reduisent tous à deux genres
principaux:les uns, qui
ont,tout enlemble de la lumiere&
de la chaleur &
lesautres qui ont de la chaleur
,mais quin'ont point
de lumiere. Les premiers
sont ceux qu'on nomme
feux par excellence : aussi
l'auteur lesappelle-1-il des
feuxvifs, parce qu'ils renfermenc
une quantité d'esprits
vifs & lumineux, comme
font ceux d'une vive
flamme. Les autres sont des
feux beaucoup moins parfaits:
c'est pourquoyl'auteur
les appelle des feux
morts, parce qu'ils sont composez
d'espritsqui n'ont ni
vivacité, ni clarté, & qu'avec
la vertu de brûler , ils
n'ont pas celle d'eclairer &
de luire. Le poivre, le pyretbre,
l'argent vifprécipité, ôc
generalement tous lescaustiques
renferment des eA
prits de cette espece, & doivent
par cette raison être
mis entre les corps qui tiennent
de la nature du feu. /',
Maiscequ'ilyaicid'aussi
remarquable; & qui pourra
surprendre ceux qui n'aurontpoint
oüi parler du
traité de M. Boyle; deflam-
; mæ ponderabilitate y cest qu'-
excepté le feu celeste & de
la nature de celui des astres,
qu'on veut bien qui soit ler
ger. & capable de s'élever
sen haut, on soûtient que
* tous les autres tendent naturellement
vers le centre,
& qu'ilssontmême plus
pesans que tous les autres
elemens.
La troisiéme dissertation
est employée toute entiere
à soûtenir ce paradoxe,& il
fautavoüerqu'on lui donne
un grand air de vraifemblance
par les preuves qu'-
on apporte pour l'établir.
Par exemple , to.. L'on remarque
que les briques,
qui demeurent long-temps
dans le feu, y deviennent
beaucoup plus pesantes,
quoique l'évaporation de
l'humidité en dûtdiminuer
le
le poids.2°. On rapporte un
grand nombre d'experiences
du traité de M. Boyle,
par lesquelles il paroît que
delachaux vive &, divers
metauxayant été exposez
au feu pendant deuxon
trois heures, ont considerablement
augmenté leur
poids; ce qui ne pouvoit
venir que des particules du
feu qui s'étoientmêlées
avec ces matieres. 3°. Enfin
on soûtient que le lieu prow
pre & naturel de nôtre feu
élémentaire est dans les entrailles
de la terre, levrai
cétre des choses pefanses^
lendrpiçle.plus basde tonné
l'univers, ôcquec'estçefils
central, &: non pas la chaleuo
du soleil,ou la vertu ôdesin-j
lfweçesque1,onattribueau^
astrequi est le véritable
principe de la génération
des métaux, & la veritablq
çausequi produit les sources
des rivieres&des fontaines;
;:
En .effet3il est si peuvrai
que la vertu des astres fQ
false sentirdans- les pro-l
fonds cachotsdes lieux [oûi
terrains, que l'on pose en
fait que dans les plus gran4eschaleurs
de l'Esté,lorfque
le soleil darde ses.rayons
avec plus de force, & qu'ils
donnent sur la terre à
plomb, si Tonveut bienfe
donner la peine d'observer
l'effet qu'ilsyfont, on ne
itrouvera point, je ne dirai
pas quils l'ayent penetrée
de quelque milles, mais feu-,
lement qu'ils l'ayent réchauffée
de quelques pieds
de profondeur. L'auteur
nous apprend quelque cho.
se d'asser remarquable làideflus.
Il dit que tous ceux
qui ont écrit touchant les
mi,nes, au moi,ns tous ceux1
dont il, a lû les ecrits rapportent
constammentque.
la terre est froide vers sa fuperficie;
qu'on çommence
à la trouver un peu rechauf-j
fée, lors qu'on y est defcen,
du plus avant;& qu'ensuite
plus on l'enfonce, plus on
trouve que sa chaleur se forciné,
& qu'elle s'augmente
sensiblement. C'est ce que
témoigné entr'autres J. B.
Adorin dans sa relation de
lotis fubterraneis, où il rapporte,
qu'ayant eu la curiofit-R
dedépendre dans les minesd'or
de Hongrie au mots deJuillet,
il avoit trouvé la région superieure
de la terre extremement
froide jusques environ 480.
pieds : mais quétantdescendu
plusbas, ily aVoit trouvé de
la chaleur, qui saugmentait de
relie forte a mesure qu'il s'avançoit
vers lefond,que dans
l'endroit ou étoient les ouvriers
,
ils ne poyvoient travailler
que nuds. Et l'onremarque
qu'il en est de même
dans routes les autres
mines de ce pays-là.
La quatrième -diflertation
roule
sur cette quêstion
assez curieufc
: Si lorfqueï
quelque choje est brûUe>ils'en-t
gendre une nouvellefubflancef1
Pour la resoudre clairemenr,
l'auteurexplique fort,
au long toute la nature de la
génération des substances
inanimées. Il ne reconnoit^
aucune matierepremière proprement
airifi nommée', ôc ilsoûtientfqu'il n'yen ai
point d'autre que divers
corpuscules (impies, qui onci
chacun leur figure, leur!
grandeur, & leurs autre,
proprietez; de
maniéréquel
ne dépendant nullement lest
uns des-autres, ils peuvent
également [ublifler & ensemble,
& fcparez
:
après
cela on conçoit aflfez que,
félon cet auteur, laforme des
chosesinanimées ne doit consister
que dans la conformation,
qui refaite de l'union legitimé&
naturelle deflujieurs
Jecescorpujèule., qui composent
rtt.vtJCm1l "' om-mye par exemple, la forme d'urn--emaison
n'etf autre chose
que cette ftrudture qui le
forme de l'union & de l'arrangement
convenable des
matériaux dont on la bâtir.
Et de cettemanière il'.cÍt
clairque lagenerationde toutes
ces choses ne confifie
non plus que dans taffimblage
que la na«tureIfait de ces fM- diierfespartiesqu'elleuniten- j
semblefour enfaire unmême
corps: comme à lopposite,
la corruprion n'est rien autre
chose que 14 diffilution
& laseparation de ces mêmes
parties,-que lagénération avoit
assemblées;comme on le fait
voir clairement parune experiencecurieule
du vitriol
diûile dans le fourneau de
réverbere. Car après en
Ravoir tiré d'abord un phleg:.
me presque insipide, & enfuite
une liqueur fortace-
; teuse, il ne restera plus au [fond qu'une terre d'un beau [rouge couleur de poùrprë.
I Mais si vous versez vos deux
j[ liqueurs sur cette rerre,vous
l verrez aussitôt vôtre vitriol
; réproduit
, avec sa même
couleur 1V presque son même
poids, parce qu'il a peu
,
d'esprit & dé fou phre volatile.
Enfinnôtre auteur prei
tend que les principesde cetteunion
des parties des corps.
naturels
,
dans laquelle il
veut que la génération cohj
Me, ne font autre chose,
que lesesprits & lesfels auf- j
quels il attribuë tant de
force,qu'il tient que là Oùi
les mêmes efprirs & les memes
fels se trouvent, ils ne
manquent presque jamais
de produire à peu prés la.
Inêmeconfiguratron,quél-
1
,.r que peu ae diipoirm.on qu"r1ry--
rencontrent assezsouvent
dans lamatiere sur laquelle
ils agissent. Onenrapporte
ici deux preuves, qui fèroient
bien considerables &
bien cotivaincantessi elles
étoient bien averées.La premiere
est que la terre cremt
pée&imbuëdecefanggâté
•5 & de ces humeurs infedtes
& corrompues qui forcent
des corps de ces malheureux
qu'on laisse arrachez
aux gibets
,
après leur avoir
fait souffrir le dernier supplice
; que cette terre3 disje,
ainsi detrempée prociuic
une herbe, dont la racine
exprime beaucoup mieux la
forme du corps humain>
que ne fait la racine dela
mandragore. L'autre experience
qu'on alléguéest que
tous les raiforts, qui venoient
dans un jardin,&où
l'on avoitautrefois enterré
un grand nombre de personnes,
avoient la figure de
la moitié du corps humain,
mais si bien representée,
qu'il ne se pouvoir rien de
plus rèssemblant.Cesèxemples
qui quadrent si bien
aux principes de nôtre auteur,
lui donnent occasion
depenser qu'il y a bien plus
de raison qu'on ne s'imagine
dans les regles des
physionomistes, qui tiennent
pour une de leurs grandes
maximes, que les hommes
ont d'ordinaire les inclina..
tions des animaux avec leC
quels ils ont du rapport
dans les traits & dans la forme
exterieure ; parce qu'il
paroît par là qu'ils ont à peu
prés les mêmes esprits, &
qu'il y a bien de l'affinité
entre les particules qui les
composent.
Il nest pas mal aisé de
juger, après tout ce qu'on
vient de voir, ce que nôtre
auteur doit répondre à la
question qu'on a proposée;
car. puis qu'il fait consister
la générationdans un assemblage,&
dans une union
de plusieurs parties pour ne
composer qu'un seul tour,
on voit bien que pour raisonner
consequemment sur
ses principes, il ne peut pas
dire que le feu, qui en embrasant
une matiere combustible,
ne fait qu'en dissoudre
& en separer les parties
,
produise une nouvelle
substance. Il pose donc ici en
fait que tout ceque l'embrasement
peut faire, ne peur
être toutau plus que de prd."
duire de nouvelles qualitez.Et
pour faire voir qu'en celail
ne fait que suivre le sentiment
des anciens, il allègue
là dessus un paisage d'Ari.
stote, qui ne sçauroit être
plus exprés pour,lui quoy
il joint ces beaux vers d'Oise
, où il dit que la garde
du feu sacré avoit été donnée
à des vierges,pourmarquer
,
s'il faut ainsi dire, la
virginité de cet element,par
lequel rien n'est produit.
Comme l'auteur est per.
suadé qu'il n'y a rien de plus
essentiel au feu que la chalent,
il en parle à fond dans
la cinquièmedissertation,
où il s'accache à en expliquerexactement
la nature:,
mais comme pour y bien
reüssir sélon ses principes, il
se trouve obligé de faire
comprendre comment il
conçoit que les corps qui enj
font susceptibles sont composez,
il entre d'abord dans1
un examen fort particulier j
de cette matiere, Bien qu'ilJ
rejette tout à fait lesatomes
d'Epicure, il ne laisse pas de
croire que ces corpuscules,
dont nous avons vû qu'il
composetous lescorps îèn- :';.' fibles,
sibles;sontsi minces, qu'on
n'en peut assez concevoir la
petitesse. Ce qui l'en a convaincu,
c'est,dit- il, quayanc
regardeau travers d'un microscope
de petits grains de
fromage vermoulu
,
qu'il
avoit exposez au soleil, ily
apperçut unefourmilliere
de petits vers, quel'oeil n'auroit
jamais sçû découvrir
sans l'aide de cet instrument.
Il remarque d'ailleurs
qu'on en a observé quelquefois
une grandequantité de
la même petitesse dans le
sang qu'on a tiré à des personnesqui
avoient lafievre,
& qu'il se trouvoir qu'ils
avoient la têtenoire:c'etoit
un signe que la fievre étoit
maligne & dangereuse.Nô- i
tre auteur croiroit assez-que
ces fortes de vers pourroient
devoir leur origineà
ces petits animaux queVarron
dit quisont dans l'air
mais quiyfont imperceptibles
& qui entrant dans nos corps
par la bouche & par les nari
nés,yengendrent desmaladies
difficiles & perilleuses. Mais,
pour revenir à ses corpuscules,
il tient que comme ils.
ne peuvent pas être tous de
la même grandeur) il ne se
peut pas non plus qu'ils
Soient tous de la même sigure;
Chaque espece, selon
lui, a la sienne particulière,
comme on le voit dans les
cristaux, dont chacun a ses
parties configurées d'une
certaine manière qui lui est
propre ; & ç'est de là qu'il
pretend que vient la diversitéqu'on
remarque dans la
contexture des corps, dont
les uns sont plus rares, les
autres plus ferrez, & les autresd'une
consistance mediocre.
Mij
4 Celaposé, ilvientà montrer
ce que c'est que la chaleur,
& commentilconçoit
qu'elle, se produit dans les
corps quisechauffent. Il
n'est pas dusentiment de
ceux qui en font un pur accident.
Il croit quelle envelope
necessairement dans
sa notion une substance,
puisqu'elleconsille dans
l'agitation de ces petitsfeux
ou esprits ignez, qui sont
renfermez dans les corps
chauds; ou pour mieux dire,
qu'elle n'estaucrechose que
ces mêmes feux ou esprits
violemment agitez. En effet il
n'a pas de peine à ren d re raison
par ce principe de la plupart
des effets qu'on attribuë a la
chaleur, comme de secher les
draps mouillez,d'amolir la cire,
de durcir la bouë, de faire évanouir
l'esprit de vin qui fera
dans une phiole ouverte,&c. Il
fait voir que tout cela se fait par
le mouvement & par l'agitation
violente de ces petits feuxou efpritsdont
les lieux où toutes
ces choses arrivent setrouvent
remplis. Il ne trouve pasplus de
difficulté à expliquer la maniere
dont la chaleur s'engendre
en de certains corps, &
pourquoy il y en a qui n'en font
point susceptibles. Il dit que les
premiers s'échauffent aisément,
parce qu'a yant une contexture
rare, ils reçoivent facilemenr
dans leurs pores les petits feux
étrangers qui réveillent ceux
qu'ils avoient déja dans leur
propre sein,ouils étoient comme
assoupis,& qui les remuent
& lesagitent: mais que les autres
ne s'échauffent pas, parce
que leurs pores ne font pas faits
d'une maniéré propre à admettre
ces petits feux ou esprits.
C'est de là que vient, selon lui,
que le ru bis soutient la chaleur
du feu jusques à 5. jours, & le
diamantjusques à 9 ;ce qui a
fait que les Grecs lui ont donne
le nom d'adamas, qui signifie
invincible.C'est encore, à son
avis,ce qui fait que la pierre aprelié
chalazia, parce qu'elle a la
couleur & la figure de la grêle,
conserve sa froideur dansJe
feu? comme au contraire ce,le
queles-Grecsont appelléeapiyilos,
c'etf à dire irrefrigerable),
étant une fois échauffée, conserve
toute sa chaleur pendant
plusieurs jours.
'-Il ne faut pas oublier que nôtre
auteur ne croit pas que le
froid soit une simple privation
dechaleur, comme la plupart
dumon deselepersuade. Il pretend
que comme la chaleur
consiste dans desesprits de nature
ignée ,
le froid consiste à
l'oppalire dans des esprits froids
églacez.Etil croit le prouver
invinciblement par deux experiences.
La premiere est le froid
insupportable que l'Atlasdela
Chine rapporte qu'il fait toûjours
sur une montagne de la
Prov ince Quan^ft, qui pour cet
te raison est appellée la montagnefroide
;car quoy qu'elle soit
dans la zone torride, elle est
pourtant inhabitable par l'extreme
rigueur du froid. L'autre
est la vertu qu'a la pierre nommée
æmatite, d'empêcher l'eau
de boüillir,sion la jette dans le
vaisseau; & celle qn'elle a d'arrêter
le fang, lors qu'une trop
grande fermentation le fait sortir
hors des veines. L'auteur
croit qu'une même cause produit
l'un & l'autre de ces effets,
& il ne conçoit pas qu'on
puisse attribuer ni le froid de
cette montagne,ni la vertu de
cette pierre, qu'à des exhalaisons
froides,qui arrêtent l'action
& le mouvement des esprits
chauds.
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Résumé : Traité du feu, dans lequel on établit les vrais fondemens de la Physique.
Le texte, rédigé par le P. C., explore la nature et les propriétés du feu, élément à la fois admirable et dangereux. L'auteur choisit une structure d'entretiens pour éviter un ton trop formel. Il commence par discuter de la supériorité du feu sur l'eau, le considérant comme le plus noble des éléments, essentiel à la vie et aux arts. Le feu est décrit comme un esprit subtil et brûlant, capable de pénétrer tous les corps. L'auteur distingue deux types de feu : les feux vifs, qui possèdent lumière et chaleur, et les feux morts, qui n'ont que la chaleur. Il soutient que, contrairement au feu céleste, tous les autres feux tendent vers le centre de la terre et sont plus pesants que les autres éléments. La troisième dissertation affirme que le feu élémentaire se trouve dans les entrailles de la terre, et non dans la chaleur du soleil ou la vertu des astres. Le texte aborde également des observations et théories scientifiques sur la chaleur, le froid et la génération des substances inanimées. Dans les mines, la chaleur augmente avec la profondeur, rendant le travail des ouvriers difficile. La quatrième dissertation explore la question de savoir si une substance brûlée engendre une nouvelle substance. L'auteur explique que les substances inanimées sont composées de divers corpuscules ayant des propriétés spécifiques. La forme des choses inanimées résulte de l'arrangement naturel de ces corpuscules. Par exemple, la forme d'une maison dépend de la structure et de l'arrangement de ses matériaux. La génération des substances consiste en l'assemblage de différentes parties, tandis que la corruption est la séparation de ces mêmes parties. Une expérience avec du vitriol illustre ce processus : en chauffant le vitriol, on obtient d'abord un phlegme insipide, puis une liqueur astringente, et enfin une terre rouge. En mélangeant les deux liquides avec la terre, le vitriol se reforme. L'auteur affirme que les principes de l'union des parties des corps naturels, impliqués dans la génération, sont les esprits et les sels. Il cite des exemples comme la croissance d'une herbe à partir de terre imbibée de fluides humains et la forme humaine des raiforts poussant sur des lieux d'enterrement. La cinquième dissertation examine la nature du feu et de la chaleur. L'auteur rejette les atomes d'Épicure mais croit en l'existence de corpuscules extrêmement petits, observables au microscope et présents dans divers phénomènes, comme la fièvre. La chaleur est due à l'agitation de petits feux ou esprits ignés dans les corps chauds. L'auteur distingue les corps susceptibles de s'échauffer de ceux qui ne le sont pas, en fonction de leur structure poreuse. Enfin, il ne considère pas le froid comme une simple privation de chaleur, mais comme la présence d'esprits froids, illustrée par des exemples comme le froid extrême sur une montagne en Chine et les propriétés de la pierre hématite.
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7
p. 1026-1028
ALLEMAGNE.
Début :
L'Empereur ayant été informé du mécontentement general des Napolitains, par rapport au [...]
Mots clefs :
Allemagne, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
'Empereur ayant été informé du mécontentement
general des Napolitains , par rapport au
dernier Edit qui a été publié à Naples pour lever
une Impofition fur les Fiefs , a donné ordre au
Comte d'Harach , Viceroi de ce Royaume ,
de ne point ufer de rigueur par rapport cette
Contribution .
Les Négociations du Comte de Kusftein à
Mayence
MAY. 1730. 1027
Mayence & à Tréves , n'ont pas eu tout le fuccès
qu'on en attendoit , & le bruit court que la plûpart
des Princes de l'Empire ont refufé les ſecours
extraordinaires qu'on leur demandoit de la part
de Sa Majefté Imperiale.
On apprend de Brunſwick , qu'on y avoit faic
l'échange des Soldats Hanovriens & Pruffiens qui
avoient donné lieu aux differends du Roi d'Angleterre
avec le Roi de Pruffe..
On travaille à Dreſde , à de grands préparatifs
pour la Revue generale que le Roi de Pologne
doit faire. On conftruit fur l'Elbe 6. Vaiffeaux
6. Frégates & 6. Galeres , pour donner enſuite
le Spectacle d'un Combat Naval. Les Trompettes
de la Cavalerie feront d'argent , les Etendarts de
Velours bleu brodez d'argent , & les Drapeaux
de Taffetas bleu , avec des coins rouges. Les
Echarpes des Officiers , rouges mêlées d'argent ;
les Bonnets des grands Grenadiers, dont le nom--
bre eft de 200o. feront de Velours bleu , avec
une riche broderie d'argent , repréfentant l'Aigle
de Pologne. Les Hauts - Officiers des Gardes , auront
chacun trois habits d'uniformes.
Le 20. Avril , le feu prit à Olfe , Capitale de la
baffe Silefie , dans une maiſon voifine de l'Hôtel
de Ville ; il fe communiqua d'abord à la grande
Tour qui fut réduite en cendre en moins d'une
heure , & le vent qui étoit violent ce jour là ayant
porté des étincelles jufqu'à la Maifon des Ecoles
publiques , toutes les maifons de la rue de Treb
nitz & de celles de l'Eglife de Caftille , furent
embrafées, ainfi que l'Eglife de S. Sauveur , l'Hô--
tel de Ville & toutes les Maifons qui font autour.
Les Bourgeois dont les maifons n'avoient pas été
endommagées , ont fait porter leurs Meubles &
leurs Effets à la campagne, dans la crainte d'un Incendie
. Cette précaution leur a été avantageufe ,,
car
1028 MERCURE DE FRANCE
car le 23. vers le midi , le feu fe ralluma en trois
differents endroits de la Villé , dont le reſte a été
réduit en cendres , à l'exception du Château , de
deux Eglifes & de cinq petites maifons voifines
des Remparts. La plus grande partie des Faubourgs
& quelques maifons hors de la Ville ont
été auffi confumées par les flammes. Le Magiftrat
de Breflaw y a envoyé des Provifions pour
les Habitans échappez de cet Incendie , qui font
dans une grande mifere.
La Ville d'Olfe ou Olffe, à 4. lieues de Breſlau,
fut bâtie en 336. Elle a fouffert depuis quantité
de defaftres ; des Sieges , des Saccagemens, divers
Incendies , des Famines , des Peftes , & c. mais ce
dernier malheur eft le comble de tous les autres
'Empereur ayant été informé du mécontentement
general des Napolitains , par rapport au
dernier Edit qui a été publié à Naples pour lever
une Impofition fur les Fiefs , a donné ordre au
Comte d'Harach , Viceroi de ce Royaume ,
de ne point ufer de rigueur par rapport cette
Contribution .
Les Négociations du Comte de Kusftein à
Mayence
MAY. 1730. 1027
Mayence & à Tréves , n'ont pas eu tout le fuccès
qu'on en attendoit , & le bruit court que la plûpart
des Princes de l'Empire ont refufé les ſecours
extraordinaires qu'on leur demandoit de la part
de Sa Majefté Imperiale.
On apprend de Brunſwick , qu'on y avoit faic
l'échange des Soldats Hanovriens & Pruffiens qui
avoient donné lieu aux differends du Roi d'Angleterre
avec le Roi de Pruffe..
On travaille à Dreſde , à de grands préparatifs
pour la Revue generale que le Roi de Pologne
doit faire. On conftruit fur l'Elbe 6. Vaiffeaux
6. Frégates & 6. Galeres , pour donner enſuite
le Spectacle d'un Combat Naval. Les Trompettes
de la Cavalerie feront d'argent , les Etendarts de
Velours bleu brodez d'argent , & les Drapeaux
de Taffetas bleu , avec des coins rouges. Les
Echarpes des Officiers , rouges mêlées d'argent ;
les Bonnets des grands Grenadiers, dont le nom--
bre eft de 200o. feront de Velours bleu , avec
une riche broderie d'argent , repréfentant l'Aigle
de Pologne. Les Hauts - Officiers des Gardes , auront
chacun trois habits d'uniformes.
Le 20. Avril , le feu prit à Olfe , Capitale de la
baffe Silefie , dans une maiſon voifine de l'Hôtel
de Ville ; il fe communiqua d'abord à la grande
Tour qui fut réduite en cendre en moins d'une
heure , & le vent qui étoit violent ce jour là ayant
porté des étincelles jufqu'à la Maifon des Ecoles
publiques , toutes les maifons de la rue de Treb
nitz & de celles de l'Eglife de Caftille , furent
embrafées, ainfi que l'Eglife de S. Sauveur , l'Hô--
tel de Ville & toutes les Maifons qui font autour.
Les Bourgeois dont les maifons n'avoient pas été
endommagées , ont fait porter leurs Meubles &
leurs Effets à la campagne, dans la crainte d'un Incendie
. Cette précaution leur a été avantageufe ,,
car
1028 MERCURE DE FRANCE
car le 23. vers le midi , le feu fe ralluma en trois
differents endroits de la Villé , dont le reſte a été
réduit en cendres , à l'exception du Château , de
deux Eglifes & de cinq petites maifons voifines
des Remparts. La plus grande partie des Faubourgs
& quelques maifons hors de la Ville ont
été auffi confumées par les flammes. Le Magiftrat
de Breflaw y a envoyé des Provifions pour
les Habitans échappez de cet Incendie , qui font
dans une grande mifere.
La Ville d'Olfe ou Olffe, à 4. lieues de Breſlau,
fut bâtie en 336. Elle a fouffert depuis quantité
de defaftres ; des Sieges , des Saccagemens, divers
Incendies , des Famines , des Peftes , & c. mais ce
dernier malheur eft le comble de tous les autres
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Résumé : ALLEMAGNE.
En Allemagne, l'empereur a ordonné au comte d'Harach, vice-roi de Naples, de ne pas user de rigueur face au mécontentement des Napolitains concernant un édit sur la levée d'une imposition sur les fiefs. En mai 1730, les négociations du comte de Kustein à Mayence et Trèves ont échoué, la plupart des princes de l'Empire refusant les secours extraordinaires demandés par l'empereur. À Brunswick, un échange de soldats hanovriens et prussiens a mis fin aux différends entre le roi d'Angleterre et le roi de Prusse. À Dresde, des préparatifs importants sont en cours pour une revue générale du roi de Pologne, incluant la construction de vaisseaux et de frégates sur l'Elbe. Le 20 avril, un incendie a ravagé Olsé, capitale de la Basse-Silésie, détruisant une grande partie de la ville et ses faubourgs. Le magistrat de Breslau a envoyé des provisions aux habitants survivants, qui sont dans une grande misère. Fondée en 336, Olsé a subi de nombreux désastres, mais cet incendie est le plus dévastateur.
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8
p. 1149-1154
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Sainte-Menehould en Champagne.
Début :
Vous sçavez, M. qu'on travaille à la réédification de notre Ville de Sainte-Menehould [...]
Mots clefs :
Sainte-Menehould, Hôtel de ville, Incendie, Architecte, Clergé, Cérémonie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Sainte-Menehould en Champagne.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de
Sainte- Menehould en Champagne.
V
Ous fçavez , M. qu'on travaille à la
réédification de notreVille de Sainte-
Menehould , qui fut prefque totalement
brulée le 7 Aouft 1719. par un accident
imprévu.
Le 2 du mois ( May dernier ) M. Þ’Efcalopier
Confeiller au Parlement , fils
aîné de M.l'Escalopier Confeiller d'Etat ,
Intendant de Champagne , reprefentant
M. fon pere , pofa la premiere Pierre du
Bâtiment de l'Hôtel de Ville , avec toute
la folemnité convenable en pareille occaſion.
I. Vol
A
1150 MERCURE DE FRANCE
A neuf heures du matin les Officiers
de l'Hôtel de Ville & ceux des autres Jurifdictions
, en Corps , précedez de trois
cens hommes de Milice Bourgeoife , fous
les armes , ayant à leur tête cinquante
Chevaliers de l'Arquebuze , uniformement
habillez , & foûtenus d'une Troupe
de Cavaliers de la Maréchauffée , marchant
fur deux Colonnes , au bruit des
Trompettes & des Tambours , allerent à
l'Eglife audevant de M. le Doyen de la
Paroiffe, avec lequel , accompagné de plufieurs
Ecclefiaftiques, tant de la Ville que
des environs , on fut prendre M. l'Efca
lopier , pour fe rendre au lieu de l'Edifice
, où la Pierre fut pofée dans le fondement
du gros mur de l'encognure Septentrionale
du côté de la place ; & dans
cette Pierre fut enchaffée une Lame de
cuivre , fur laquelle eft gravée cette Infcription.
LUDOVICO XV. REGNANTE,
CASARE- CAROLO L'ESCALOPIER
Sacri Confiftorii Comite
Campaniaque Prafecto.
Urbs Santa- Menechildis
Die v 1 1. Augufti M. DCC. XIX.
Infelici quodam fato exufta ,
Munificentia Principis
I. Vol. RaadiJUIN.
1730 . 1151
Readificata
Curifque ejufdem Prafecti
Qui
Forenfis Bafilica ac Municipalis
Primarium lapidem ,
Die 11. Maii M. DC C. XXX
Pofuit.
Ex orthographia
Philippi D E LA FORCE.
Militaris Provincia Architecti.
Le Doyen ayant enfuite complimenté
M. l'Escalopier avec beaucoup de dignité
& d'onction,il fit la ceremonie de benir
la Pierre , & pendant que l'on chantoit
les Prieres de la benediction , il y eut plufeurs
décharges du Canon du Château &
de la Moufqueterie. Après quoi le fieur
de la Force , Architecte & Ingenieur du
Roy en ladite Province , pofa une autre
Pierre à l'encogneure Méridionale du
Bâtiment , dans laquelle fut miſe cette
Infcription Françoife , gravée comme la
premiere fur une Lame de cuivre.
DU REGNE DE LOUIS XV.
Le 2 May 1730.
Cette Pierre a été pofée
par
PHILIPPE DE LA FORCE , Ingenieur
1. Vol.
ordi1152
MERCURE DE FRANCE
ordinaire du Roy
Lors de la Conftruction
de ce Bâtiment
&
du rétabliffement de la Ville
de Sainte-Menehould ,
'Incendiée le 7 Aouft 171.9.
Réédifiée
Par les foins & fous les Ordres
De
M. I'ESCALO PIER , Confeiller d'Etat ;
Intendant de Champagne ;
Sur
Les deffeins dudit fieur
DI L A FORCE
La Céremonie achevée , on reconduifit
le Clergé à l'Eglife dans le même ordre
qu'on étoit venu , en chantant le Te
Deum & des Hymnes pour le Roy.
Il y eut enfuite un grand Dîné , où ſe
trouverent M. le Lieutenant de Roy &
les principaux Officiers de la Ville & des
autres Jurifdictions ; après le repas il y
eut Bal , qui dura jufqu'au lendemain
matin , & le foir les Magiftrats de l'Hôtel
de Ville donnerent un magnifique
Souper. On a remarqué durant toutes ces
Fêtes , que la Bourgeoifie & le Peuple
touchez des politeffes & des liberalitez
I. Vol. de
JUI N. 1730 .
1153
de M. l'Escalopier , qui ne laiffa échaper
aucune occafion de faire fentir les bontez
& les bienfaits du Roy , firent éclater
leur joye , leur reconnoiffance & leur
zele de la façon du monde la plus expreffive
.
Le deffein de cet Hôtel de Ville , qui
contiendra tous les Tribunaux des differentes
Jurifdictions de la Ville, reprefente
une décoration fuperbe , quoique formé
fur les principes d'une architecture
fimple.Les Maifons , dont il y en a déja plus
de cent de bâties , feront toutes conftruites
en Manfardes , couvertes d'Ardoifes
& les Façades élevées uniformement en
Pierre & en Brique , mais d'un goût moderne
, & dont le coup d'oeil plaît infiniment;
de forte que lorfque cette Ville
fera achevée , elle pourra paffer pour une
des plus jolies du Royaume , foit par l'exterieur
de fes Maiſons , foit par la diftribution
du dedans , dont ledit fieur de la
Force continue de prendre foin , fur les
demandes qui en ont été faites par les
habitans à M. l'Intendant , aux foins duquel
la Ville eft redevable de fon rétabliſfement.
On tâchera d'engager ledit fieur de la
Force , qui eft un des meilleurs - Architectes
de ce temps , & fils de Philippe
de la Force , premier Architecte de feu
I, Vol. E MON1154
MERCURE DE FRANCE
MONSIEUR , a faire graver les deffeins
qu'il a inventez , tant pour les Façades des
Maifons , que pour les Bâtimens publics
& autres Ouvrages de diftinction , en faveur
des Amateurs de l'Architecture , &
pour faire connoître l'aggrandiffement &
les commoditez procurées à cette Ville
qui, avant l'incendie , étoit tres - mal conftruite
& tres - confuſement diftribuée .
Sainte- Menehould en Champagne.
V
Ous fçavez , M. qu'on travaille à la
réédification de notreVille de Sainte-
Menehould , qui fut prefque totalement
brulée le 7 Aouft 1719. par un accident
imprévu.
Le 2 du mois ( May dernier ) M. Þ’Efcalopier
Confeiller au Parlement , fils
aîné de M.l'Escalopier Confeiller d'Etat ,
Intendant de Champagne , reprefentant
M. fon pere , pofa la premiere Pierre du
Bâtiment de l'Hôtel de Ville , avec toute
la folemnité convenable en pareille occaſion.
I. Vol
A
1150 MERCURE DE FRANCE
A neuf heures du matin les Officiers
de l'Hôtel de Ville & ceux des autres Jurifdictions
, en Corps , précedez de trois
cens hommes de Milice Bourgeoife , fous
les armes , ayant à leur tête cinquante
Chevaliers de l'Arquebuze , uniformement
habillez , & foûtenus d'une Troupe
de Cavaliers de la Maréchauffée , marchant
fur deux Colonnes , au bruit des
Trompettes & des Tambours , allerent à
l'Eglife audevant de M. le Doyen de la
Paroiffe, avec lequel , accompagné de plufieurs
Ecclefiaftiques, tant de la Ville que
des environs , on fut prendre M. l'Efca
lopier , pour fe rendre au lieu de l'Edifice
, où la Pierre fut pofée dans le fondement
du gros mur de l'encognure Septentrionale
du côté de la place ; & dans
cette Pierre fut enchaffée une Lame de
cuivre , fur laquelle eft gravée cette Infcription.
LUDOVICO XV. REGNANTE,
CASARE- CAROLO L'ESCALOPIER
Sacri Confiftorii Comite
Campaniaque Prafecto.
Urbs Santa- Menechildis
Die v 1 1. Augufti M. DCC. XIX.
Infelici quodam fato exufta ,
Munificentia Principis
I. Vol. RaadiJUIN.
1730 . 1151
Readificata
Curifque ejufdem Prafecti
Qui
Forenfis Bafilica ac Municipalis
Primarium lapidem ,
Die 11. Maii M. DC C. XXX
Pofuit.
Ex orthographia
Philippi D E LA FORCE.
Militaris Provincia Architecti.
Le Doyen ayant enfuite complimenté
M. l'Escalopier avec beaucoup de dignité
& d'onction,il fit la ceremonie de benir
la Pierre , & pendant que l'on chantoit
les Prieres de la benediction , il y eut plufeurs
décharges du Canon du Château &
de la Moufqueterie. Après quoi le fieur
de la Force , Architecte & Ingenieur du
Roy en ladite Province , pofa une autre
Pierre à l'encogneure Méridionale du
Bâtiment , dans laquelle fut miſe cette
Infcription Françoife , gravée comme la
premiere fur une Lame de cuivre.
DU REGNE DE LOUIS XV.
Le 2 May 1730.
Cette Pierre a été pofée
par
PHILIPPE DE LA FORCE , Ingenieur
1. Vol.
ordi1152
MERCURE DE FRANCE
ordinaire du Roy
Lors de la Conftruction
de ce Bâtiment
&
du rétabliffement de la Ville
de Sainte-Menehould ,
'Incendiée le 7 Aouft 171.9.
Réédifiée
Par les foins & fous les Ordres
De
M. I'ESCALO PIER , Confeiller d'Etat ;
Intendant de Champagne ;
Sur
Les deffeins dudit fieur
DI L A FORCE
La Céremonie achevée , on reconduifit
le Clergé à l'Eglife dans le même ordre
qu'on étoit venu , en chantant le Te
Deum & des Hymnes pour le Roy.
Il y eut enfuite un grand Dîné , où ſe
trouverent M. le Lieutenant de Roy &
les principaux Officiers de la Ville & des
autres Jurifdictions ; après le repas il y
eut Bal , qui dura jufqu'au lendemain
matin , & le foir les Magiftrats de l'Hôtel
de Ville donnerent un magnifique
Souper. On a remarqué durant toutes ces
Fêtes , que la Bourgeoifie & le Peuple
touchez des politeffes & des liberalitez
I. Vol. de
JUI N. 1730 .
1153
de M. l'Escalopier , qui ne laiffa échaper
aucune occafion de faire fentir les bontez
& les bienfaits du Roy , firent éclater
leur joye , leur reconnoiffance & leur
zele de la façon du monde la plus expreffive
.
Le deffein de cet Hôtel de Ville , qui
contiendra tous les Tribunaux des differentes
Jurifdictions de la Ville, reprefente
une décoration fuperbe , quoique formé
fur les principes d'une architecture
fimple.Les Maifons , dont il y en a déja plus
de cent de bâties , feront toutes conftruites
en Manfardes , couvertes d'Ardoifes
& les Façades élevées uniformement en
Pierre & en Brique , mais d'un goût moderne
, & dont le coup d'oeil plaît infiniment;
de forte que lorfque cette Ville
fera achevée , elle pourra paffer pour une
des plus jolies du Royaume , foit par l'exterieur
de fes Maiſons , foit par la diftribution
du dedans , dont ledit fieur de la
Force continue de prendre foin , fur les
demandes qui en ont été faites par les
habitans à M. l'Intendant , aux foins duquel
la Ville eft redevable de fon rétabliſfement.
On tâchera d'engager ledit fieur de la
Force , qui eft un des meilleurs - Architectes
de ce temps , & fils de Philippe
de la Force , premier Architecte de feu
I, Vol. E MON1154
MERCURE DE FRANCE
MONSIEUR , a faire graver les deffeins
qu'il a inventez , tant pour les Façades des
Maifons , que pour les Bâtimens publics
& autres Ouvrages de diftinction , en faveur
des Amateurs de l'Architecture , &
pour faire connoître l'aggrandiffement &
les commoditez procurées à cette Ville
qui, avant l'incendie , étoit tres - mal conftruite
& tres - confuſement diftribuée .
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Sainte-Menehould en Champagne.
Le texte décrit la reconstruction de la ville de Sainte-Menehould en Champagne, après un incendie dévastateur le 7 août 1719. Le 2 mai 1730, M. l'Escalopier, conseiller au Parlement et fils de l'intendant de Champagne, a posé la première pierre du nouvel Hôtel de Ville. Cette cérémonie solennelle a réuni divers dignitaires, dont les officiers de l'Hôtel de Ville, les milices bourgeoises, les chevaliers de l'Arquebuse et les cavaliers de la maréchaussée. La pierre fondatrice, placée dans le mur septentrional, portait une inscription latine gravée sur une lame de cuivre. Une seconde pierre, avec une inscription en français, a été posée par Philippe de la Force, architecte et ingénieur du roi. Après la cérémonie, le clergé a été reconduit à l'église, et des festivités, incluant un dîner, un bal et un souper, ont été organisées. La ville est reconstruite selon des plans modernes et simples, visant à devenir l'une des plus belles du royaume. Philippe de la Force, architecte renommé, a supervisé les travaux, et les habitants expriment leur gratitude pour les bienfaits du roi et de l'intendant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 2648-2653
RELATION de la conspiration découverte à Constantinople, le 1 Septembre 1731.
Début :
Depuis l'incendie du 21 Juillet dernier, où les Janissaires donnerent encore des marques [...]
Mots clefs :
Aga des Janissaires, Incendie, Révolte, Pacha , Persans
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texteReconnaissance textuelle : RELATION de la conspiration découverte à Constantinople, le 1 Septembre 1731.
2648 MERCURE DE FRANCE
RELATION de la conspiration découverte
à Constantinople , le 1 Septembre 1731.
Epuis l'incendie du 21 Juillet dernier, où les
Janissaires donnerent encore des marques
de leur disposition à la révolte , on n'avoit eu aucun
indice qu'il se tramât rien contre le Gouvernement
cependant le 1 Septembre le ( 1 )
Dgebedgi Bachi vint avertir le G. V. qu'il s'étoit
formé une nouvelle conspiration à Constantinople,
et qu'elle devoit éclater le lendemain à la
pointe du jour.
·
1
Sur cet avis ce Ministre , qui ne put être informé
alors du nombre ni de la qualité des Rebelles
, se contenta de renforcer les Patrouilles pour
la nuit suivante , et d'augmenter considerablement
la garde , tant au Sérail , que chez lui , et
chez le Janissaice Aga. Celui- ci étant allé faire
sa ronde à l'ordinaire , rencontra à deux heures
de nuit, deux Dgebedgis bien armez , il les fit arrêter
, et sur leur air embarrassé et les réponses
qu'ils lui firent , îl les envoya chez le G. V.
Ce premier Ministre les ayant interrogez à son
tour , ils furent encore plus déconcertez , et jugeant
bien eux-mêmes , qu'après les défenses séveres
qui avoient été faites de marcher la nuit
avec des armes , il ne leur restoit aucun espoir
de se sauver , ils lui dirent franchement : Nous
sçavons bien , Seigneur , que c'est fait de notre
vie , mais avant que de mourir , nous voulons
vous déclarer tour. Nous sommes 1500 hommes
qui devions demain matin exciter une troisiéme
(1) C'est le Chef d'un Corps de Milice par.
ticuliere.
séditioni
NOVEMBRE. 1731. 2649
sédition , Nous avons vingt Etendarts , qui fuivis
chacun d'une bonne Troupe , se seroient répandus
par tous les quartiers de la Ville , et en
auroient fait soulever le Peuple . Le G. V. leur
ayant demandé , par quel motif ils avoient formé
un si noir dessein : Notre but , répondirentils
, étoit de nous faire une réputation dans le
monde , de nous enrichir et d'obliger notre Empereur
àfaire la paix avec nos freres les Persans,
et à faire la guerre aux Chrétiens . Quels
sont vos Chefs ? reprit le G. V. Ils repliquerent
qu'ils n'en connoissoient que six , qu'ils lui désignerent,
et qui leur avoient dit de ne s'embarrasser
de rien et de suivre seulement leurs ordres .
On envoya aussi-tôt du monde pour se saisir de
ces six Chefs. Ils n'étoient point alors chez eux ,
mais on y trouva beaucoup d'armes et plusieurs
Drapeaux , dont on s'empara. Ils furent ensuite
prix eux- mêmes , ainsi qu'un grand nombre de
jeurs complices avant la fin de la nuit . On alla en
même- tems prendre tous ceux qui furent accusez
ou soupçonnez , lesquels furent étranglez ou eurent
la tête coupée. On jetta les cadavres à la
Mer , et il y en eût quelques- uns exposez dans
les endroits les plus frequentez de Constantinople.
On dit que de ces 1500 Révoltez
, tous gens de
la lie du peuple , sans une seule personne
de marque, il y en avoit soo du Corps des Dgebed- gis , que la plus grande partie des autres étoit des Albanois
, et d'autres Gens , connus icy sous le nom general d'Arnautes
, qui avoient été chas- sez de Constantinople
après la seconde sédition , et qui y étoient rentrez successivement
, dégui- sez sous differens habits , et avec de grandes barbes
qu'ils s'étoient laissé croître pour être moins
H faci2650
MERCURE DE FRANCE
facilement reconnus ; le reste étoient des Janissaires
du Caire , dont il en est arrivé environ
4000 depuis peu , pour aller en Perse par la
Mer noire , et dont quelques- uns s'étoient débarquez
malgré les ordres prècis qu'on avoit
donnez , d'empêcher qu'aucun d'eux ne mit pied à
terre.
Comme ces derniers sont la plupart des déterminez
qui ne reconnoissent point de subordination
, qu'il y en avoit d'ailleurs cinq ou six
cent d'embarquez sur trois Bâtimens François ,
frétez à Aléxandrie, pour les transporter jusqu'ici
seulement , et qu'il est arrivé d'ailleurs d'autres
incidens inutiles à rapporter ; il n'a pas été possible
d'éviter qu'il ne s'en échapât journellement
plusieurs. Il y en eut même dix , qui la veille du
jour que la sédition devoit éclater, vinrent s'enyvrer
à Bey-Oglou , à l'extrémité de Péra. La Garde
qui est établie dans ce quartier , étant accourue
pour les saisir , ils se deffendirent si bien ,
qu'ils ne furent pris qu'après avoir blessé 1s
hommes, de plus de 150 , dont cette Garde étoit
composée.
Bien des gens assurent que les deux Dgebedgis
qui furent trouvez la nuit du 1 de ce mois
par le Janissaire Aga , lui ayant dit qu'ils avoient
quelque chose de conséquence à communiquer au
G. S. on les conduisit sur le champ au Serail ,
où ils déclarerent à S H. que tant qu'elle laisseroit
en place le G. V. et le Janissaire Aga , elle ne
devoit pas se flater d'être jamais tranquille sur le
Trône; que quant à eux , ils sçavoient bien qu'ils
n'avoient point de grace à esperer et qu'ils
étoient tout résignez à la mort , mais que ce seroit
sans cesse recommencer et que pour deux
hommes que l'on feroit mourir , il en renaîtroit
cinquante.
à
QuoiNOVEMBRE.
1731. 265!
"
Quoiqu'il en soit de ces differens rapports , il
est toujours certain que cette derniere conjuration
été découverte assez à temps pour la ayant
faire avorter il est à présumer que le G. V. l'a
entierement dissipée, par les promptes exécutions
qu'il a fait faire de tous ceux qu'on a pû surprendre,
qui y ont eu quelque part. Cela ne l'empûche
pas pourtant de prendre toutes les précautions
imaginables , pour prévenir de pareils complots
, et il a entr'autres donné de nouveaux ordres
d'arrêter généralement tous ceux qu'on trouveroit
la nuit dans les rues , en conséquence de
quoi le Topgi-Bachi , ou Chef des Canoniers ,
envoya lea de ce mois prier les Ministres qui
demeurent à Pera , d'ordonner aux Gens de leurs
Palais , à leurs Nationaux et à leurs Protegez
de se retirer de bonne - heure , et de ne sortir la
nuit , en cas de nécessité , qu'avec de la lumiere
et en compagnie d'un Janissaire.
Les Lettres de Constantinople , du ; et du 18
Septembre , portent qu'on continue toujours la
recherche et les exécutions des derniers Rebelles.
On avoit cru d'abord , comme il a été dit cidessus
, qu'il n'y avoit que de la Canaille parmi
cux ; mais on a découvert par les dépositions de
ceux qu'on a pris depuis , que cette conspiration
étoit d'une bien plus grande conséquence,puisque
beaucoup de gens de Loy en étoient les véritables
Chefs ; qu'ils s'étoient même distribuez dans
les différens quartiers de la Ville d'où devoient
partir les Etendarts , et qu'ils avoient si fort compté
sur le succès de leur entreprise , qu'ils étoient
déja convenu du partage, qu'ils se proposoient de
faire entr'eux , des principales Charges de l'Empire
Hij EX
2652 MERCURE DE FRANCE
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople
, écrite le 15 Septembre 1731 .
L s'est formé depuis pen un nouveau com-
Iplot de soulevement , dont les Chefs étoient
un Vizir , un Aga Albanois et quelques gens
de Loy ; ils avoient projetté de commencer la révolte
par le massacre du premier Vizir , universellement
abhorré à cause de sa cruauté et de
son avarice, Mais ce Ministre ayant pénétré leur
secret , donna des ordres avec tant de promptitude
que les Conjurez avant que d'avoir pu s'assembler
, furent partie taillez en pieces , et partie
traînez dans les Prisons ; tout le reste est en
fuite et entierement dissipé,
Le G. V. voyant cependant que cette tempête
menaçoit principalement sa tête , et voulant prévenir
ses ennemis cachez , presenta d'abord au
Sultan une liste d'environ 30 personnes , qui ,
comme créatures du gouvernement précédent
étoient censées être les Auteurs de la Rebellion
, prètendant de les faire transporter sur deux
Caleres , dans un exil éloigné , et d'en obtenir
Pordre du G. S.
Dans cette Liste il y avoit entr'autres noms
celui du Kislar-Agassi , lequel voyant le danger
qui le menaçoit , songea à le prévenir en perdant
son ennemi. Pour cet effet il gagna d'abord l'esprit
du G. S. par le moyen de la Sultane Validéş
il gagna aussi les Janissaires ; et par le conseil du
grand Trésorier et du Mufti , on demanda le rétablissement
de l'ancienne Coûtume , de tenir
deux Divans par semaine enfin à force d'intrigues
, la nuit du 10 du courant , le G. V. fut luimeme
embarqué sur la Galere qu'il avoit desti
néc
NOVEMBRE
1731. 2653-
1
Lee pour le transport de ses principaux ennemis ,
pour être conduit à Négrépont , en qualité de
Pacha de cette Province . Grace particuliere qu'il
doit à quelque reste de faveur auprès de la Reine
Mere , et du Sultan.
1 Le grand Sceau de l'Empire ôté au G. V. fut
donné le même temps à l'Aga des Janissaires, dé
claré par provision Caïmaran , jusqu'à l'arrivée
1 du sujet destiné à remplacer le Vizir déposé. On
parle fort de Issouf , Pacha de Silistrie , homme
septuagenaire , qui a été fort cher à Mustapha ,
Père du Sultan regnant.
Les Lettres d'Achmet , Pacha de Babilone, portent
qu'on s'est rendu maître de Chirmansach.
Cette nouvelle a été célébrée icy pendant trois
jours , au bruit du Canon ; mais on sçait que ce
poste avoit été abandonné par les Persans ; er on
est informé d'ailleurs que du côté d'Erivan , où
estle fort de la guerre , l'Armée d'Ali Pacha est
fort délabrée , tant par la désertion , que par les
maladies ; pendant que celle de Schach Thamas
est , dit- on , forte de 150000 combattans, qui se
trouvent campez sous le Canon de Tauris , dans
une situation avantageuse , et fortifiée d'une nom❤❤
breuse Artillerie.
D'autres Lettres marquent que deux Pachas
Turcs se sont jettez du côté des Persans , avec un
Corps de plus de 20000 hommes.La Porte ayant
été informée qu'ils entretenoient une secrete correspondance
avec les Ennemis , dépêcha des Capigis
pour apporter leurs têtes ; de quoi ayant
été avertis , ils ont pris le parti de se retirer tout
à-fait chez les Persans.
RELATION de la conspiration découverte
à Constantinople , le 1 Septembre 1731.
Epuis l'incendie du 21 Juillet dernier, où les
Janissaires donnerent encore des marques
de leur disposition à la révolte , on n'avoit eu aucun
indice qu'il se tramât rien contre le Gouvernement
cependant le 1 Septembre le ( 1 )
Dgebedgi Bachi vint avertir le G. V. qu'il s'étoit
formé une nouvelle conspiration à Constantinople,
et qu'elle devoit éclater le lendemain à la
pointe du jour.
·
1
Sur cet avis ce Ministre , qui ne put être informé
alors du nombre ni de la qualité des Rebelles
, se contenta de renforcer les Patrouilles pour
la nuit suivante , et d'augmenter considerablement
la garde , tant au Sérail , que chez lui , et
chez le Janissaice Aga. Celui- ci étant allé faire
sa ronde à l'ordinaire , rencontra à deux heures
de nuit, deux Dgebedgis bien armez , il les fit arrêter
, et sur leur air embarrassé et les réponses
qu'ils lui firent , îl les envoya chez le G. V.
Ce premier Ministre les ayant interrogez à son
tour , ils furent encore plus déconcertez , et jugeant
bien eux-mêmes , qu'après les défenses séveres
qui avoient été faites de marcher la nuit
avec des armes , il ne leur restoit aucun espoir
de se sauver , ils lui dirent franchement : Nous
sçavons bien , Seigneur , que c'est fait de notre
vie , mais avant que de mourir , nous voulons
vous déclarer tour. Nous sommes 1500 hommes
qui devions demain matin exciter une troisiéme
(1) C'est le Chef d'un Corps de Milice par.
ticuliere.
séditioni
NOVEMBRE. 1731. 2649
sédition , Nous avons vingt Etendarts , qui fuivis
chacun d'une bonne Troupe , se seroient répandus
par tous les quartiers de la Ville , et en
auroient fait soulever le Peuple . Le G. V. leur
ayant demandé , par quel motif ils avoient formé
un si noir dessein : Notre but , répondirentils
, étoit de nous faire une réputation dans le
monde , de nous enrichir et d'obliger notre Empereur
àfaire la paix avec nos freres les Persans,
et à faire la guerre aux Chrétiens . Quels
sont vos Chefs ? reprit le G. V. Ils repliquerent
qu'ils n'en connoissoient que six , qu'ils lui désignerent,
et qui leur avoient dit de ne s'embarrasser
de rien et de suivre seulement leurs ordres .
On envoya aussi-tôt du monde pour se saisir de
ces six Chefs. Ils n'étoient point alors chez eux ,
mais on y trouva beaucoup d'armes et plusieurs
Drapeaux , dont on s'empara. Ils furent ensuite
prix eux- mêmes , ainsi qu'un grand nombre de
jeurs complices avant la fin de la nuit . On alla en
même- tems prendre tous ceux qui furent accusez
ou soupçonnez , lesquels furent étranglez ou eurent
la tête coupée. On jetta les cadavres à la
Mer , et il y en eût quelques- uns exposez dans
les endroits les plus frequentez de Constantinople.
On dit que de ces 1500 Révoltez
, tous gens de
la lie du peuple , sans une seule personne
de marque, il y en avoit soo du Corps des Dgebed- gis , que la plus grande partie des autres étoit des Albanois
, et d'autres Gens , connus icy sous le nom general d'Arnautes
, qui avoient été chas- sez de Constantinople
après la seconde sédition , et qui y étoient rentrez successivement
, dégui- sez sous differens habits , et avec de grandes barbes
qu'ils s'étoient laissé croître pour être moins
H faci2650
MERCURE DE FRANCE
facilement reconnus ; le reste étoient des Janissaires
du Caire , dont il en est arrivé environ
4000 depuis peu , pour aller en Perse par la
Mer noire , et dont quelques- uns s'étoient débarquez
malgré les ordres prècis qu'on avoit
donnez , d'empêcher qu'aucun d'eux ne mit pied à
terre.
Comme ces derniers sont la plupart des déterminez
qui ne reconnoissent point de subordination
, qu'il y en avoit d'ailleurs cinq ou six
cent d'embarquez sur trois Bâtimens François ,
frétez à Aléxandrie, pour les transporter jusqu'ici
seulement , et qu'il est arrivé d'ailleurs d'autres
incidens inutiles à rapporter ; il n'a pas été possible
d'éviter qu'il ne s'en échapât journellement
plusieurs. Il y en eut même dix , qui la veille du
jour que la sédition devoit éclater, vinrent s'enyvrer
à Bey-Oglou , à l'extrémité de Péra. La Garde
qui est établie dans ce quartier , étant accourue
pour les saisir , ils se deffendirent si bien ,
qu'ils ne furent pris qu'après avoir blessé 1s
hommes, de plus de 150 , dont cette Garde étoit
composée.
Bien des gens assurent que les deux Dgebedgis
qui furent trouvez la nuit du 1 de ce mois
par le Janissaire Aga , lui ayant dit qu'ils avoient
quelque chose de conséquence à communiquer au
G. S. on les conduisit sur le champ au Serail ,
où ils déclarerent à S H. que tant qu'elle laisseroit
en place le G. V. et le Janissaire Aga , elle ne
devoit pas se flater d'être jamais tranquille sur le
Trône; que quant à eux , ils sçavoient bien qu'ils
n'avoient point de grace à esperer et qu'ils
étoient tout résignez à la mort , mais que ce seroit
sans cesse recommencer et que pour deux
hommes que l'on feroit mourir , il en renaîtroit
cinquante.
à
QuoiNOVEMBRE.
1731. 265!
"
Quoiqu'il en soit de ces differens rapports , il
est toujours certain que cette derniere conjuration
été découverte assez à temps pour la ayant
faire avorter il est à présumer que le G. V. l'a
entierement dissipée, par les promptes exécutions
qu'il a fait faire de tous ceux qu'on a pû surprendre,
qui y ont eu quelque part. Cela ne l'empûche
pas pourtant de prendre toutes les précautions
imaginables , pour prévenir de pareils complots
, et il a entr'autres donné de nouveaux ordres
d'arrêter généralement tous ceux qu'on trouveroit
la nuit dans les rues , en conséquence de
quoi le Topgi-Bachi , ou Chef des Canoniers ,
envoya lea de ce mois prier les Ministres qui
demeurent à Pera , d'ordonner aux Gens de leurs
Palais , à leurs Nationaux et à leurs Protegez
de se retirer de bonne - heure , et de ne sortir la
nuit , en cas de nécessité , qu'avec de la lumiere
et en compagnie d'un Janissaire.
Les Lettres de Constantinople , du ; et du 18
Septembre , portent qu'on continue toujours la
recherche et les exécutions des derniers Rebelles.
On avoit cru d'abord , comme il a été dit cidessus
, qu'il n'y avoit que de la Canaille parmi
cux ; mais on a découvert par les dépositions de
ceux qu'on a pris depuis , que cette conspiration
étoit d'une bien plus grande conséquence,puisque
beaucoup de gens de Loy en étoient les véritables
Chefs ; qu'ils s'étoient même distribuez dans
les différens quartiers de la Ville d'où devoient
partir les Etendarts , et qu'ils avoient si fort compté
sur le succès de leur entreprise , qu'ils étoient
déja convenu du partage, qu'ils se proposoient de
faire entr'eux , des principales Charges de l'Empire
Hij EX
2652 MERCURE DE FRANCE
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople
, écrite le 15 Septembre 1731 .
L s'est formé depuis pen un nouveau com-
Iplot de soulevement , dont les Chefs étoient
un Vizir , un Aga Albanois et quelques gens
de Loy ; ils avoient projetté de commencer la révolte
par le massacre du premier Vizir , universellement
abhorré à cause de sa cruauté et de
son avarice, Mais ce Ministre ayant pénétré leur
secret , donna des ordres avec tant de promptitude
que les Conjurez avant que d'avoir pu s'assembler
, furent partie taillez en pieces , et partie
traînez dans les Prisons ; tout le reste est en
fuite et entierement dissipé,
Le G. V. voyant cependant que cette tempête
menaçoit principalement sa tête , et voulant prévenir
ses ennemis cachez , presenta d'abord au
Sultan une liste d'environ 30 personnes , qui ,
comme créatures du gouvernement précédent
étoient censées être les Auteurs de la Rebellion
, prètendant de les faire transporter sur deux
Caleres , dans un exil éloigné , et d'en obtenir
Pordre du G. S.
Dans cette Liste il y avoit entr'autres noms
celui du Kislar-Agassi , lequel voyant le danger
qui le menaçoit , songea à le prévenir en perdant
son ennemi. Pour cet effet il gagna d'abord l'esprit
du G. S. par le moyen de la Sultane Validéş
il gagna aussi les Janissaires ; et par le conseil du
grand Trésorier et du Mufti , on demanda le rétablissement
de l'ancienne Coûtume , de tenir
deux Divans par semaine enfin à force d'intrigues
, la nuit du 10 du courant , le G. V. fut luimeme
embarqué sur la Galere qu'il avoit desti
néc
NOVEMBRE
1731. 2653-
1
Lee pour le transport de ses principaux ennemis ,
pour être conduit à Négrépont , en qualité de
Pacha de cette Province . Grace particuliere qu'il
doit à quelque reste de faveur auprès de la Reine
Mere , et du Sultan.
1 Le grand Sceau de l'Empire ôté au G. V. fut
donné le même temps à l'Aga des Janissaires, dé
claré par provision Caïmaran , jusqu'à l'arrivée
1 du sujet destiné à remplacer le Vizir déposé. On
parle fort de Issouf , Pacha de Silistrie , homme
septuagenaire , qui a été fort cher à Mustapha ,
Père du Sultan regnant.
Les Lettres d'Achmet , Pacha de Babilone, portent
qu'on s'est rendu maître de Chirmansach.
Cette nouvelle a été célébrée icy pendant trois
jours , au bruit du Canon ; mais on sçait que ce
poste avoit été abandonné par les Persans ; er on
est informé d'ailleurs que du côté d'Erivan , où
estle fort de la guerre , l'Armée d'Ali Pacha est
fort délabrée , tant par la désertion , que par les
maladies ; pendant que celle de Schach Thamas
est , dit- on , forte de 150000 combattans, qui se
trouvent campez sous le Canon de Tauris , dans
une situation avantageuse , et fortifiée d'une nom❤❤
breuse Artillerie.
D'autres Lettres marquent que deux Pachas
Turcs se sont jettez du côté des Persans , avec un
Corps de plus de 20000 hommes.La Porte ayant
été informée qu'ils entretenoient une secrete correspondance
avec les Ennemis , dépêcha des Capigis
pour apporter leurs têtes ; de quoi ayant
été avertis , ils ont pris le parti de se retirer tout
à-fait chez les Persans.
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Résumé : RELATION de la conspiration découverte à Constantinople, le 1 Septembre 1731.
En juillet 1731, un incendie à Constantinople révéla la disposition des Janissaires à la révolte. Le 1er septembre, le Dgebedgi Bachi informa le Grand Vizir d'une nouvelle conspiration prévue pour le lendemain. Le Grand Vizir, ignorant le nombre et la qualité des rebelles, renforça les patrouilles et la garde. Deux Dgebedgis armés furent arrêtés et avouèrent faire partie d'une conspiration impliquant 1500 hommes, 20 étendards, et un plan pour soulever le peuple. Leur objectif était de se faire une réputation, s'enrichir, et forcer l'Empereur à faire la paix avec les Persans et la guerre aux Chrétiens. Six chefs et de nombreux complices furent identifiés et arrêtés. Les rebelles étaient principalement des Janissaires du Caire et des Albanais récemment revenus à Constantinople. Des exécutions massives suivirent, et les cadavres furent jetés à la mer ou exposés. Malgré ces mesures, des incidents continuèrent, et le Grand Vizir prit des précautions supplémentaires pour prévenir de futurs complots. Une nouvelle conspiration impliquant un Vizir et des gens de loi fut également découverte et réprimée. Le Grand Vizir fut finalement exilé, et le Grand Sceau de l'Empire fut donné à l'Aga des Janissaires. Parallèlement, des nouvelles de la guerre contre les Persans mentionnaient des désertions et des maladies dans l'armée turque, ainsi que des défections de deux Pachas turcs.
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10
p. 1849-1850
RUSSIE.
Début :
Le 27 Juin, le feu prit à Cronsloot, dans un des quartiers qui joint le Port; et en moins [...]
Mots clefs :
Russie, Tsarine, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
E 27 Juin , le feu prit à Cronsloot , dans un
des quartiers qui joint le Port ; et en moins
de deux heures il y eut près de 200 Maisons consommées par les flammes , qui endommagerent aussi quelques Vaisseaux , qu'on n'avoit pas eu le temps d'éloigner de l'incendie..
La Czarine a rendu une Ordonnance , suivant
laquelle tous ceux qui se proposent de bâtir des
Maisons , dans les principales rues de Petersbourg , sont obligez de prendre l'alignement et
de faire exécuter le plan que leur donnera l'Architecte , chargé de la décoration extérieure des
Maisons de cette Ville. Cependant pour engager
les habitans à y faire bâtir, S. M. Cz. a accordé તે
des Exemptions et des Privileges , dont jouiront.
pendant dix ans tous les Proprietaires des nou- velles Maisons.
On apprend par les Lettres du Gouverneur de
Derbent , qui depuis la Paix conclue avec le
Roy de Perse , les Doüanes de Derbent et de Hy Terki
1850 MERCURE DE FRANCE
Terki , étoient si considérablement augmentées
par l'arrivée continuelle des Marchandises de
Perse , que le produit suffiroit pour payer dans la suite les Garnisons de toutes les Places fortes de
la Mer Caspienne. On est cependant dans quel- que inquiétude sur l'exécution de ce Traité , de
la part du Roy de Perse , depuis qu'on a appris
qu'il n'avoit pas observé celui qu'il avoit fait
avec le G. S. car les Lettres d'Ispahan portent
que ce Prince s'étoit mis en marche avec une
Armée de 70000 hommes , et qu'il avoit déja
repris deux Places, cédées à Sa Hautesse par ce Traité.
Les Ambassadeurs de la Chine partirent de
Petersbourg le 26. Juillet , escortez par un Détachement de Cavalerie jusqu'aux Frontieres. La
Czarine a envoyé des ordres à tous les Gouver◄
neurs de Province de les faire défrayer sur leur
route.Plusieurs Négocians Moscovites ont profité
de cette occasion pour aller à Nanokin , où ils
esperent établir une correspondance de Commer
ce qui sera avantageux à ce Païs.
E 27 Juin , le feu prit à Cronsloot , dans un
des quartiers qui joint le Port ; et en moins
de deux heures il y eut près de 200 Maisons consommées par les flammes , qui endommagerent aussi quelques Vaisseaux , qu'on n'avoit pas eu le temps d'éloigner de l'incendie..
La Czarine a rendu une Ordonnance , suivant
laquelle tous ceux qui se proposent de bâtir des
Maisons , dans les principales rues de Petersbourg , sont obligez de prendre l'alignement et
de faire exécuter le plan que leur donnera l'Architecte , chargé de la décoration extérieure des
Maisons de cette Ville. Cependant pour engager
les habitans à y faire bâtir, S. M. Cz. a accordé તે
des Exemptions et des Privileges , dont jouiront.
pendant dix ans tous les Proprietaires des nou- velles Maisons.
On apprend par les Lettres du Gouverneur de
Derbent , qui depuis la Paix conclue avec le
Roy de Perse , les Doüanes de Derbent et de Hy Terki
1850 MERCURE DE FRANCE
Terki , étoient si considérablement augmentées
par l'arrivée continuelle des Marchandises de
Perse , que le produit suffiroit pour payer dans la suite les Garnisons de toutes les Places fortes de
la Mer Caspienne. On est cependant dans quel- que inquiétude sur l'exécution de ce Traité , de
la part du Roy de Perse , depuis qu'on a appris
qu'il n'avoit pas observé celui qu'il avoit fait
avec le G. S. car les Lettres d'Ispahan portent
que ce Prince s'étoit mis en marche avec une
Armée de 70000 hommes , et qu'il avoit déja
repris deux Places, cédées à Sa Hautesse par ce Traité.
Les Ambassadeurs de la Chine partirent de
Petersbourg le 26. Juillet , escortez par un Détachement de Cavalerie jusqu'aux Frontieres. La
Czarine a envoyé des ordres à tous les Gouver◄
neurs de Province de les faire défrayer sur leur
route.Plusieurs Négocians Moscovites ont profité
de cette occasion pour aller à Nanokin , où ils
esperent établir une correspondance de Commer
ce qui sera avantageux à ce Païs.
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Résumé : RUSSIE.
Le 27 juin, un incendie à Cronsloot, près du port de Saint-Pétersbourg, a détruit environ 200 maisons et endommagé plusieurs vaisseaux en moins de deux heures. La czarine a alors émis une ordonnance imposant un plan d'alignement pour les constructions dans les principales rues de la ville, tout en accordant des exemptions et des privilèges aux propriétaires de nouvelles maisons pour une durée de dix ans. Par ailleurs, le gouverneur de Derbent a signalé une augmentation des marchandises persanes dans les douanes de Derbent et de Bakou depuis la paix avec le roi de Perse, permettant de financer les garnisons des places fortes de la mer Caspienne. Cependant, des préoccupations subsistent concernant le respect du traité, car le roi de Perse a repris deux places avec une armée de 70 000 hommes. Les ambassadeurs chinois ont quitté Saint-Pétersbourg le 26 juillet, escortés par un détachement de cavalerie jusqu'aux frontières, et les gouverneurs de province ont reçu l'ordre de les défrayer durant leur trajet. Plusieurs négociants moscovites ont profité de cette occasion pour se rendre à Nanokin afin d'établir des relations commerciales.
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11
p. 128-130
« On apprend d'Italie, que le Grand-Maître de Malte a choisi le Pere Pauli, [...] »
Début :
On apprend d'Italie, que le Grand-Maître de Malte a choisi le Pere Pauli, [...]
Mots clefs :
Italie, Allemagne, Naples, Prague, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend d'Italie, que le Grand-Maître de Malte a choisi le Pere Pauli, [...] »
On apprend dîtalie’, ue le Grand
Maître de Malte a choisi, e Pere Pauli,
de Florence, pour être Histotiographc
‘de l’Ordre des Chevaliers de S. Jean de
Jçrusalem.
c
Les Lettres dhflllemagne portent qu'au
Ÿillagc d’Aysch , en Fxanconie , appar
‘ " ‘ e tenant
JANVIER. 1733.1 n;
partenant au Baron de Stiebar, que la.
emme d'un Paysan , nommé André Zo
"beleins, étoit accouchée le 14. du mois
dernier, d'un Enfant mâle , qui mourut
trois heures après , que le r8. au matin ,
elle étoit accouchée d'un second fils ,
mort quelques heures après sa naissance.
et le 2.x. d’-un troisième fils, qui mou
rut le même jour.
On apprend de Na les, que la nuit’
du 29. au 3a. Décem re, le Mont Ÿe
suve commença à jettet une grande uan
tité de matieres bitumineuses et suiphu.
reuses , ce qui a commencé de" rassurer
1e Peuple , parce que c’est toujours un
signe que les matieres, qui par leur fer
mentation dans leur conduit souterrain,‘
soulevent la terre et causent des trem
blemens , onttrouvé une issuë qui ralen-j
tit leurs efforts; '
* Les Terres embrasées des environside
Prague‘, dont nous avons parlé dans le
second Volume du Mercure de Décem
bre , ont jette depuis peu une grande
quantité de flammes; et la terre s’étane
ouverte en plusieurs endroits, un Pay
san eut le malheur d'y tomber , et y fut
consume en deux ou trois minutes. On
' ' G travaille
"m MERCURE DE FRANCE
travaille à chercher _les moÿens de prê
vcnir les suites de cet Incendie souterrain
dont on craint la communication dans
la Ville.
Maître de Malte a choisi, e Pere Pauli,
de Florence, pour être Histotiographc
‘de l’Ordre des Chevaliers de S. Jean de
Jçrusalem.
c
Les Lettres dhflllemagne portent qu'au
Ÿillagc d’Aysch , en Fxanconie , appar
‘ " ‘ e tenant
JANVIER. 1733.1 n;
partenant au Baron de Stiebar, que la.
emme d'un Paysan , nommé André Zo
"beleins, étoit accouchée le 14. du mois
dernier, d'un Enfant mâle , qui mourut
trois heures après , que le r8. au matin ,
elle étoit accouchée d'un second fils ,
mort quelques heures après sa naissance.
et le 2.x. d’-un troisième fils, qui mou
rut le même jour.
On apprend de Na les, que la nuit’
du 29. au 3a. Décem re, le Mont Ÿe
suve commença à jettet une grande uan
tité de matieres bitumineuses et suiphu.
reuses , ce qui a commencé de" rassurer
1e Peuple , parce que c’est toujours un
signe que les matieres, qui par leur fer
mentation dans leur conduit souterrain,‘
soulevent la terre et causent des trem
blemens , onttrouvé une issuë qui ralen-j
tit leurs efforts; '
* Les Terres embrasées des environside
Prague‘, dont nous avons parlé dans le
second Volume du Mercure de Décem
bre , ont jette depuis peu une grande
quantité de flammes; et la terre s’étane
ouverte en plusieurs endroits, un Pay
san eut le malheur d'y tomber , et y fut
consume en deux ou trois minutes. On
' ' G travaille
"m MERCURE DE FRANCE
travaille à chercher _les moÿens de prê
vcnir les suites de cet Incendie souterrain
dont on craint la communication dans
la Ville.
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Résumé : « On apprend d'Italie, que le Grand-Maître de Malte a choisi le Pere Pauli, [...] »
En Italie, le Grand Maître de Malte a nommé le Père Pauli, de Florence, comme historiographe de l’Ordre des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. En Allemagne, à Aysch en Franconie, la femme d'un paysan nommé André Zobeleins a accouché de trois fils en janvier 1733, tous décédés peu après leur naissance. À Naples, la nuit du 29 au 30 décembre, le mont Vesuve a commencé à émettre des matières bitumineuses et sulfuriques, rassurant ainsi la population. Près de Prague, des terres enflammées ont continué de projeter des flammes, causant la mort d'un paysan. Des mesures sont prises pour éviter la propagation de cet incendie souterrain vers la ville.
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12
p. 1215-1216
ITALIE.
Début :
On a appris de Rome, que la nuit du 5. au 6. May, quelques Enfans ayant mis le feu [...]
Mots clefs :
Nuit, Palais, Incendie, Prince, Te Deum
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
IT A LIE.
N a appris de Rome , que la nuit du 5. au
6. May, quelques Enfans ayant mis le feu
à un amas de paille , les flammes gagnerent un
Chantier voisin , et que le vent violent qui regnoit
cette nuit , fut cause que malgré le prompt
secours qu'on apporta , plus de 80. maisons ' , du
nombre desquelles est le Palais della Penna , appartenant
au Prince Borghese , furent entierement
brulces, et qu'il fallut en at a re plusieurs à
coups de Canon pour arrêter l'incendie.
Les difficultez qui empêchoient la Chambre
Apostolique d'accepter les sûretez offertes par le
I. Vol.
H Car
1216 MERCURE DE FRANCE
son Entrée solemnelle au bruit des acclamations
réiterées du Peuple et de plusieurs salves de
l'Artillerie des Remparts et des Châteaux , et de
la Mousqueterie de la Bourgeoisie qui étoit sous
les aimes
Il descendit à la Cathédrale , à la porte de laquelle
il fut reçû par le Cardinal Archevêque à la
tête du Chapitre , et après avoir assisté au Te
Deum , qui fut chanté à plusieurs Choeurs de
Musique , il alla faire sa Priere devant la Relique
du Sang de S. Janvier , Patron du Royaume;
et il mit à la Châsse dans laquelle il est conservé
une attache de treize Diamants , et de
six Rubis d'un grand prix.
L'Infant se rendit ensuite au Palais , où il admit
la Noblesse et les Tribunaux à lui baiser la
main. Les rues par lesquelles ce Prince passa
étoient magnifiquement ornées, et l'on avoit éle
vé en plusieurs endroits des Arcs de triomphe
chargez de Devises et d'Inscriptions,
N a appris de Rome , que la nuit du 5. au
6. May, quelques Enfans ayant mis le feu
à un amas de paille , les flammes gagnerent un
Chantier voisin , et que le vent violent qui regnoit
cette nuit , fut cause que malgré le prompt
secours qu'on apporta , plus de 80. maisons ' , du
nombre desquelles est le Palais della Penna , appartenant
au Prince Borghese , furent entierement
brulces, et qu'il fallut en at a re plusieurs à
coups de Canon pour arrêter l'incendie.
Les difficultez qui empêchoient la Chambre
Apostolique d'accepter les sûretez offertes par le
I. Vol.
H Car
1216 MERCURE DE FRANCE
son Entrée solemnelle au bruit des acclamations
réiterées du Peuple et de plusieurs salves de
l'Artillerie des Remparts et des Châteaux , et de
la Mousqueterie de la Bourgeoisie qui étoit sous
les aimes
Il descendit à la Cathédrale , à la porte de laquelle
il fut reçû par le Cardinal Archevêque à la
tête du Chapitre , et après avoir assisté au Te
Deum , qui fut chanté à plusieurs Choeurs de
Musique , il alla faire sa Priere devant la Relique
du Sang de S. Janvier , Patron du Royaume;
et il mit à la Châsse dans laquelle il est conservé
une attache de treize Diamants , et de
six Rubis d'un grand prix.
L'Infant se rendit ensuite au Palais , où il admit
la Noblesse et les Tribunaux à lui baiser la
main. Les rues par lesquelles ce Prince passa
étoient magnifiquement ornées, et l'on avoit éle
vé en plusieurs endroits des Arcs de triomphe
chargez de Devises et d'Inscriptions,
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Résumé : ITALIE.
Le texte décrit deux événements distincts. Le premier est un incendie à Rome la nuit du 5 au 6 mai. Des enfants ayant mis le feu à un amas de paille, les flammes se propagèrent à un chantier voisin. Un vent violent compliqua l'extinction, entraînant la destruction de plus de 80 maisons, dont le Palais della Penna appartenant au Prince Borghese. Des coups de canon furent nécessaires pour maîtriser l'incendie. Le second événement relate l'entrée solennelle d'un prince dans une ville. Accueilli par des acclamations et des salves d'artillerie, il se rendit à la cathédrale où il assista à un Te Deum et pria devant la relique du Sang de Saint Janvier. Il offrit une attache de treize diamants et six rubis à la châsse contenant la relique. Ensuite, il se rendit au palais où il reçut la noblesse et les tribunaux. Les rues étaient ornées et des arcs de triomphe étaient érigés avec des devises et des inscriptions.
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13
p. 144-146
LETTRE de M. Thillaye , Privilégié du Roi pour les pompes à incendies, demeurant à Rouen, à l'Auteur du Mercure.
Début :
MONSIEUR, Je pourrois vous détailler les différens pays étrangers & [...]
Mots clefs :
Pompes à incendie, Succès, Incendie, Certificat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Thillaye , Privilégié du Roi pour les pompes à incendies, demeurant à Rouen, à l'Auteur du Mercure.
LETTRE de M. Thillaye , Privilégié du Roi
pour les pompes à incendies , demeurant à
Rouen , à l'Auteur du Mercure.
MONSIEUR,
E pourrois vous détailler les différens
pays étrangers & les différentes villes du
royaume à qui j'ai fourni de mes pompes ;
mais comme ce détail pourroit devenir ennuyeux
, je me bornerai à vous citer un
feul exemple de mon fuccès , qui eſt décifif.
M. de Beaumont , Intendant de Flan
dres , a envifagé , lorfqu'il étoit en Intendance
en Franche- Comté , qu'un de ſes
prémiers foins devoit être de garantir fa
Généralité des incendies. Ce Magiftrat ,
Occupé
FEVRIER. 1755.
1755 145
occupé de l'amour du bien public , voulant
faire emplette de pompes , & en établir
dans les villes de fon département , a
jetté les yeux fur moi , & ce n'a été qu'après
avoir examiné lui - même mon ouvrage
qu'il m'a donné la préférence ; je lui ai
fourni vingt pompes , dont je puis dire
qu'il a été fatisfait.
J'ai crû , Monfieur , devoir vous rendre
compte de mon fuccès , auquel vous avez
contribué par vos annonces favorables ; je
vous prie de rendre ma lettre publique par
la voie de votre Journal , & d'inferer à la
fuite le certificat de M. de Beaumont , afin
que ceux qui ne connoîtroient pas tout l'avantage
qu'on peut tirer de mes pompes ,
ne puiffent plus en douter.
J'en délivre gratuitement les figures &
la defcription . Je prie ceux qui me feront
l'honneur de m'écrire, d'affranchir leurs lettres.
Les perfonnes qui defireront avoir de
ces pompes , à Paris , pourront s'adreffer
chez les RR. PP. Feuillans de la rue Saint
Honoré , où j'en ai en magafin de toutes
grandeurs.
J'ai l'honneur d'être , &c.
CERTIFICAT.
Jean -Louis Moreau , Chevalier , Sei
G
146. MERCURE DE FRANCE.
1
gneur de Beaumont , Confeiller du Roi en
fes Confeils , Maître des Requêtes ordinaire
de fon Hôtel , Intendant du Comté.
de Bourgogne.
Certifions que le fieur Thillaye , Maître
Pompier à Rouen , a fourni par nos ordres
, pendant l'année derniere & la préfente
, à plufieurs villes de Bourgogne
vingt pompes de différentes grandeurs def
tinées à éteindre le feu en cas d'incendie
defquelles nous avons fait faire l'épreuve,
avec fuccès en notre préfence ; elles nous,
ont paru , par leur forme & par leurs effets ,
être extrêmement utiles dans des incen
dies.
Fait au camp de Gray le 4 Septembre
1754.
Signé DE BEAUMONT,
pour les pompes à incendies , demeurant à
Rouen , à l'Auteur du Mercure.
MONSIEUR,
E pourrois vous détailler les différens
pays étrangers & les différentes villes du
royaume à qui j'ai fourni de mes pompes ;
mais comme ce détail pourroit devenir ennuyeux
, je me bornerai à vous citer un
feul exemple de mon fuccès , qui eſt décifif.
M. de Beaumont , Intendant de Flan
dres , a envifagé , lorfqu'il étoit en Intendance
en Franche- Comté , qu'un de ſes
prémiers foins devoit être de garantir fa
Généralité des incendies. Ce Magiftrat ,
Occupé
FEVRIER. 1755.
1755 145
occupé de l'amour du bien public , voulant
faire emplette de pompes , & en établir
dans les villes de fon département , a
jetté les yeux fur moi , & ce n'a été qu'après
avoir examiné lui - même mon ouvrage
qu'il m'a donné la préférence ; je lui ai
fourni vingt pompes , dont je puis dire
qu'il a été fatisfait.
J'ai crû , Monfieur , devoir vous rendre
compte de mon fuccès , auquel vous avez
contribué par vos annonces favorables ; je
vous prie de rendre ma lettre publique par
la voie de votre Journal , & d'inferer à la
fuite le certificat de M. de Beaumont , afin
que ceux qui ne connoîtroient pas tout l'avantage
qu'on peut tirer de mes pompes ,
ne puiffent plus en douter.
J'en délivre gratuitement les figures &
la defcription . Je prie ceux qui me feront
l'honneur de m'écrire, d'affranchir leurs lettres.
Les perfonnes qui defireront avoir de
ces pompes , à Paris , pourront s'adreffer
chez les RR. PP. Feuillans de la rue Saint
Honoré , où j'en ai en magafin de toutes
grandeurs.
J'ai l'honneur d'être , &c.
CERTIFICAT.
Jean -Louis Moreau , Chevalier , Sei
G
146. MERCURE DE FRANCE.
1
gneur de Beaumont , Confeiller du Roi en
fes Confeils , Maître des Requêtes ordinaire
de fon Hôtel , Intendant du Comté.
de Bourgogne.
Certifions que le fieur Thillaye , Maître
Pompier à Rouen , a fourni par nos ordres
, pendant l'année derniere & la préfente
, à plufieurs villes de Bourgogne
vingt pompes de différentes grandeurs def
tinées à éteindre le feu en cas d'incendie
defquelles nous avons fait faire l'épreuve,
avec fuccès en notre préfence ; elles nous,
ont paru , par leur forme & par leurs effets ,
être extrêmement utiles dans des incen
dies.
Fait au camp de Gray le 4 Septembre
1754.
Signé DE BEAUMONT,
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Résumé : LETTRE de M. Thillaye , Privilégié du Roi pour les pompes à incendies, demeurant à Rouen, à l'Auteur du Mercure.
M. Thillaye, privilégié du Roi pour les pompes à incendie à Rouen, écrit au rédacteur du Mercure pour souligner son succès dans la fourniture de ces équipements. Il mentionne l'exemple de M. de Beaumont, Intendant de Flandres, qui avait pour mission de protéger sa généralité des incendies. Après avoir examiné les pompes de Thillaye, M. de Beaumont en a commandé vingt pour les villes de son département et en a été satisfait. Thillaye exprime sa gratitude pour les annonces favorables du Mercure et demande à publier sa lettre ainsi qu'un certificat de M. de Beaumont pour convaincre ceux qui ignorent les avantages de ses pompes. Il offre gratuitement les figures et descriptions de ses pompes et invite les intéressés à s'adresser aux Feuillans de la rue Saint-Honoré à Paris. Le certificat de M. de Beaumont confirme la fourniture et l'efficacité des pompes de Thillaye dans plusieurs villes de Bourgogne, soulignant leur utilité en cas d'incendie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 190-191
PAYS-BAS.
Début :
Sur les bruits qui ont couru que les Algériens avoient déclaré [...]
Mots clefs :
La Haye, Bruxelles, Commerce, Loterie, Incendie, Vaisseaux de guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAYS-BAS.
PAYS - BAS.
7
DE LA HAYE , le 11 Avril.
Sur les bruits qui ont couru que les Algériens
avoient déclaré la guerre à cette République
l'Amirauté d'Amfterdam a mis fept Vaiffeaux de
guerre en commiffion : celles de la Meuſe & de la
Zélande en ont mis chacune trois , & celle de la
Nord Hollande deux .
La nuit du 5 au 6 le feu prit à Alcmar dans la
maifon de Correction , qui a été preſque totalement
réduite en cendres. Le 6 , le feu prit auffi au
laboratoire de l'Arcenal dans la même ville.
Moyennant les prompts fecours qu'on apporta
le dommage n'a pas été confidérable ; mais quelques
ouvriers ont été bleffés en travaillant à ârrê◄
ter les progrès des flammes,
MA I. 1755. 191
DE BRUXELLES , le 22 Mars.
Par un Décret qui vient d'être publié , l'Impératrice
Reine permet de faire paffer par ces Provinces
différentes marchandiſes de Hollande ,
deftinées pour l'Allemagne & pour le pays de
Liege , & plufieurs marchandiſes d'Allemagne &
du pays de Liege deftinées pour la Hollande. Sa
Majefté défigne en même tems de nouvelles routes
au paffage.
Le tirage de la premiere claffe de la lotterie
fut terminé les de ce mois. Le lot de vingt mille
florins eſt échu au n°. 35738. Celui de quinze
mille florins , au nº. 105094. Celui de dix mille ,
au nº. 44343. Celui de fept mille cinq cens au
n°. 56716 ; & celui de cinq mille au nº. 124004.
>
Avant-hier , le Prince Charles de Lorraine fe
rendit à Malines pour y voir fondre quelques canons
, & il revint le foir en cette ville. La Prin
ceffe de Lorraine arriva de Mons le même jour.
7
DE LA HAYE , le 11 Avril.
Sur les bruits qui ont couru que les Algériens
avoient déclaré la guerre à cette République
l'Amirauté d'Amfterdam a mis fept Vaiffeaux de
guerre en commiffion : celles de la Meuſe & de la
Zélande en ont mis chacune trois , & celle de la
Nord Hollande deux .
La nuit du 5 au 6 le feu prit à Alcmar dans la
maifon de Correction , qui a été preſque totalement
réduite en cendres. Le 6 , le feu prit auffi au
laboratoire de l'Arcenal dans la même ville.
Moyennant les prompts fecours qu'on apporta
le dommage n'a pas été confidérable ; mais quelques
ouvriers ont été bleffés en travaillant à ârrê◄
ter les progrès des flammes,
MA I. 1755. 191
DE BRUXELLES , le 22 Mars.
Par un Décret qui vient d'être publié , l'Impératrice
Reine permet de faire paffer par ces Provinces
différentes marchandiſes de Hollande ,
deftinées pour l'Allemagne & pour le pays de
Liege , & plufieurs marchandiſes d'Allemagne &
du pays de Liege deftinées pour la Hollande. Sa
Majefté défigne en même tems de nouvelles routes
au paffage.
Le tirage de la premiere claffe de la lotterie
fut terminé les de ce mois. Le lot de vingt mille
florins eſt échu au n°. 35738. Celui de quinze
mille florins , au nº. 105094. Celui de dix mille ,
au nº. 44343. Celui de fept mille cinq cens au
n°. 56716 ; & celui de cinq mille au nº. 124004.
>
Avant-hier , le Prince Charles de Lorraine fe
rendit à Malines pour y voir fondre quelques canons
, & il revint le foir en cette ville. La Prin
ceffe de Lorraine arriva de Mons le même jour.
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Résumé : PAYS-BAS.
Le 11 avril, à La Haye, des rumeurs de déclaration de guerre par les Algériens ont incité l'Amirauté d'Amsterdam à mobiliser sept vaisseaux de guerre. Les provinces de la Meuse et de la Zélande en ont préparé trois chacune, et celle de la Nord Hollande deux. La nuit du 5 au 6 avril, un incendie a ravagé la maison de correction d'Alkmaar. Le même jour, un feu au laboratoire de l'Arsenal dans cette ville a blessé plusieurs ouvriers malgré les secours rapides. Le 22 mars, à Bruxelles, un décret de l'Impératrice Reine a autorisé le passage de diverses marchandises entre la Hollande, l'Allemagne et le pays de Liège, et a défini de nouvelles routes pour ce passage. Le tirage de la première classe de la loterie s'est terminé le 22 mars, avec des lots attribués aux numéros 35738, 105094, 44343, 56716 et 124004. Le Prince Charles de Lorraine s'est rendu à Malines pour superviser la fonte de canons et est revenu à Bruxelles le lendemain. La Princesse de Lorraine est arrivée de Mons le même jour.
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15
p. 238-241
DU NORD.
Début :
On équippe à Cronstadt quatre frégates, sur lesquelles on fera embarquer [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Varsovie, Stockholm, Copenhague, Comte, Incendie, Ministre du grand seigneur, Comte de Frisenbourg, Alger, Paix, Inoculation de la petite vérole sur des enfants, Cosaques Haydamakis, Accident
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE PETERSBOURG , le 16 Juin.
On équippe à Cronstadt quatre frégates , fur
lefquelles on fera embarquer un certain nombre
de cadets de marine , pour les exercer dans Part
de la navigation. Il eft décidé que le commeree
demeurera libre entre Conftantinople & Temernikow
, jufqu'à ce qu'il fe forme une compagnie
marchande dans ce dernier port.
Sa Majefté Impériale a gratifié d'une penfion de
cinquante mille roubles le Comte Rafoumowski
, Hetman de l'Ukraine , pour l'indemnifer de
la perte de divers droits dont il jouiffoit , & qu'on
a fupprimés.
On n'a reçu que le 4 de ce mois les lettres qu'on
devoit recevoir de Stockholm le 29 du mois dernier.
La plupart étoient ouvertes . Il en manquoit
quelques-unes de celles qu'on attendoit. Le Maître
de la derniere pofte de Suede a mandé , que la
valife avoit été trouvée fur le grand chemin dans
l'état qu'il l'envoyoit , & que l'on ignoroit ce que
le courier étoit devenu .
Selon les nouvelles d'Efthonie , la ville de
Dorpt a été prefque totalement détruite par un
incendie. On doit au Régiment de Peterſbourg la
confervation du petit nombre de maifons qui ont
AOUST . 1755. 239
été préfervées de l'embrafement. Quatre foldats
de ce Régiment ont eu le malheur de périr dans
les flammes , & plus de cinquante ont été bleffés,
Sa Majesté Impériale tint le 12 de ce mois un
Confeil d'Etat , à l'occafion de quelques dépêches
de M. Obreskoy , fon Réfident à Conftantinople.
On vient de recevoir la trifte nouvelle d'un incendie
, qui a réduit deux mille cinq cens mai
fons en cendres dans la ville de Moſcou.
DE WARSOVIE , le 16 Juin.
Le Miniftre du Grand Seigneur , en revenant
de Frauſtadt , a repaffé à Radom , & il y a été
reçu avec beaucoup de magnificence par le Comte
Malachowski , Maréchal du tribunal des revenus
de la Couronne. Le Gouvernement a affigné
feize mille écus pour les frais du voyage du Comte
de Mnifzeck , qui doit aller complimenter , au
nom du Roi & de la République , le Grand Seigneur
fur fon avenement au trône . Un tiers de
cette fomme fera payé par le Grand Duché de
Lithuanie. Le Roi a envoyé au Miniftre de Sa
Hauteffe un fervice de porcelaine , de la plus grande
beauté. Les Cofaques Haydamakis ont recommencé
depuis peu leurs courfes. Une troupe de
ces brigands ayant pénétré dans la Staroftie de
Byalacerkiew , a pillé le village de Jenifzewska ,
& maffacré le Prêtre qui deffervoit l'églife grec
que.
DE STOCKHOLM , le 18 Juin.
Des lettres écrites d'Alger , le 2 du mois dera
nier , donnent lieu d'efperer que la paix continue
ra de ſubſiſter entre la Suede & les Algériens. -
240 MERCURE DE FRANCE.
1
Le 6 , le Comte de Solms , nouvel Envoyé ex→
traordinaire du Roi de Pruffe , arriva de Berlin , &
le 10 il eut fes premieres audiences du Roi & de
la Reine.
Il paroît une Ordonnance , portant que conformément
à ce qui a été réglé dans la derniere
Diéte , aucun repréfentant d'une famille noble
n'aura féance aux Etats , s'il ne produit des pouvoirs
fignés par la famille qu'il fera chargé de
repréſenter.
M. Aurivillius , Médecin à Upfal , y a effayé
l'inoculation de la petite vérole fur un petit garçon
de huit ans. Cette expérience a eu tout lefuccès
qu'on pouvoit defirer. M. Leche , Profeffeur
à Abo , vient de faire la même épreuve ſur ſa propre
fille , & il a également réuffi .
DE COPPENHAGUE , le 21 Juin.
Sa Majesté a nommé Chevalier de l'Ordre de
l'Elephant le Comte de Frifenbourg , Lieutenantgénéral
, & Confeiller privé .
Un navire Hollandois a conduit ici un rhinoceros
, âgé de treize ans . Cet animal chaque jour
mange trente livres de pain , & quatre-vingt livres
de foin. Il pefe foixante quintaux.
Le Roi pofa le 12 de ce mois la premiere pierre
de l'Eglife Allemande , que l'on conftruit à Chriftianshaven.
Les troupes qui étoient campées , fe féparerent
le 16. Dès le 14 , elles avoient ceffé de mancuvrer.
Ce dernier jour a été marqué par un fâcheux
accident. Dans le tems qu'un Canonier ouvroit
une caiffe remplie de cartouches , & pofée ſur un
charior , un étincelle d'une méche fut portée de
ce côté par le vent , & mit le feu à la poudre.
A O UST.
1755. 241
Le chariot ayant fauté en l'air , les éclats tuerent
trois hommes , & en blefferent plufieurs autres.
DE PETERSBOURG , le 16 Juin.
On équippe à Cronstadt quatre frégates , fur
lefquelles on fera embarquer un certain nombre
de cadets de marine , pour les exercer dans Part
de la navigation. Il eft décidé que le commeree
demeurera libre entre Conftantinople & Temernikow
, jufqu'à ce qu'il fe forme une compagnie
marchande dans ce dernier port.
Sa Majefté Impériale a gratifié d'une penfion de
cinquante mille roubles le Comte Rafoumowski
, Hetman de l'Ukraine , pour l'indemnifer de
la perte de divers droits dont il jouiffoit , & qu'on
a fupprimés.
On n'a reçu que le 4 de ce mois les lettres qu'on
devoit recevoir de Stockholm le 29 du mois dernier.
La plupart étoient ouvertes . Il en manquoit
quelques-unes de celles qu'on attendoit. Le Maître
de la derniere pofte de Suede a mandé , que la
valife avoit été trouvée fur le grand chemin dans
l'état qu'il l'envoyoit , & que l'on ignoroit ce que
le courier étoit devenu .
Selon les nouvelles d'Efthonie , la ville de
Dorpt a été prefque totalement détruite par un
incendie. On doit au Régiment de Peterſbourg la
confervation du petit nombre de maifons qui ont
AOUST . 1755. 239
été préfervées de l'embrafement. Quatre foldats
de ce Régiment ont eu le malheur de périr dans
les flammes , & plus de cinquante ont été bleffés,
Sa Majesté Impériale tint le 12 de ce mois un
Confeil d'Etat , à l'occafion de quelques dépêches
de M. Obreskoy , fon Réfident à Conftantinople.
On vient de recevoir la trifte nouvelle d'un incendie
, qui a réduit deux mille cinq cens mai
fons en cendres dans la ville de Moſcou.
DE WARSOVIE , le 16 Juin.
Le Miniftre du Grand Seigneur , en revenant
de Frauſtadt , a repaffé à Radom , & il y a été
reçu avec beaucoup de magnificence par le Comte
Malachowski , Maréchal du tribunal des revenus
de la Couronne. Le Gouvernement a affigné
feize mille écus pour les frais du voyage du Comte
de Mnifzeck , qui doit aller complimenter , au
nom du Roi & de la République , le Grand Seigneur
fur fon avenement au trône . Un tiers de
cette fomme fera payé par le Grand Duché de
Lithuanie. Le Roi a envoyé au Miniftre de Sa
Hauteffe un fervice de porcelaine , de la plus grande
beauté. Les Cofaques Haydamakis ont recommencé
depuis peu leurs courfes. Une troupe de
ces brigands ayant pénétré dans la Staroftie de
Byalacerkiew , a pillé le village de Jenifzewska ,
& maffacré le Prêtre qui deffervoit l'églife grec
que.
DE STOCKHOLM , le 18 Juin.
Des lettres écrites d'Alger , le 2 du mois dera
nier , donnent lieu d'efperer que la paix continue
ra de ſubſiſter entre la Suede & les Algériens. -
240 MERCURE DE FRANCE.
1
Le 6 , le Comte de Solms , nouvel Envoyé ex→
traordinaire du Roi de Pruffe , arriva de Berlin , &
le 10 il eut fes premieres audiences du Roi & de
la Reine.
Il paroît une Ordonnance , portant que conformément
à ce qui a été réglé dans la derniere
Diéte , aucun repréfentant d'une famille noble
n'aura féance aux Etats , s'il ne produit des pouvoirs
fignés par la famille qu'il fera chargé de
repréſenter.
M. Aurivillius , Médecin à Upfal , y a effayé
l'inoculation de la petite vérole fur un petit garçon
de huit ans. Cette expérience a eu tout lefuccès
qu'on pouvoit defirer. M. Leche , Profeffeur
à Abo , vient de faire la même épreuve ſur ſa propre
fille , & il a également réuffi .
DE COPPENHAGUE , le 21 Juin.
Sa Majesté a nommé Chevalier de l'Ordre de
l'Elephant le Comte de Frifenbourg , Lieutenantgénéral
, & Confeiller privé .
Un navire Hollandois a conduit ici un rhinoceros
, âgé de treize ans . Cet animal chaque jour
mange trente livres de pain , & quatre-vingt livres
de foin. Il pefe foixante quintaux.
Le Roi pofa le 12 de ce mois la premiere pierre
de l'Eglife Allemande , que l'on conftruit à Chriftianshaven.
Les troupes qui étoient campées , fe féparerent
le 16. Dès le 14 , elles avoient ceffé de mancuvrer.
Ce dernier jour a été marqué par un fâcheux
accident. Dans le tems qu'un Canonier ouvroit
une caiffe remplie de cartouches , & pofée ſur un
charior , un étincelle d'une méche fut portée de
ce côté par le vent , & mit le feu à la poudre.
A O UST.
1755. 241
Le chariot ayant fauté en l'air , les éclats tuerent
trois hommes , & en blefferent plufieurs autres.
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Résumé : DU NORD.
Le 16 juin, quatre frégates sont équipées à Cronstadt pour l'entraînement des cadets de marine. Il est décidé que le commerce restera libre entre Constantinople et Temernikow jusqu'à la création d'une compagnie marchande à Temernikow. Le Comte Rafoumowski, Hetman de l'Ukraine, reçoit une pension de cinquante mille roubles pour compenser la suppression de certains droits. Les lettres de Stockholm, attendues le 29 mai, sont reçues le 4 juin, certaines étant ouvertes ou manquantes. Un incendie a détruit la ville de Dorpt en Estonie, épargnant quelques maisons grâce à l'intervention du Régiment de Petersbourg, qui a perdu quatre soldats et en a blessé plus de cinquante. Un autre incendie à Moscou a réduit deux mille cinq cents maisons en cendres. Le 12 juin, la Russie tient un Conseil d'État concernant des dépêches de son résident à Constantinople. À Varsovie, le ministre du Grand Seigneur est reçu magnifiquement à Radom. Le gouvernement alloue seize mille écus pour le voyage du Comte de Mnifzeck auprès du Grand Seigneur. Les Cosaques Haydamakis reprennent leurs pillages, attaquant un village en Ukraine. À Stockholm, des lettres d'Alger laissent espérer la continuation de la paix entre la Suède et les Algériens. Le Comte de Solms, nouvel envoyé du Roi de Prusse, arrive à Stockholm. Une ordonnance stipule que les représentants nobles doivent produire des pouvoirs signés. Des expériences d'inoculation de la variole réussissent en Suède. À Copenhague, le Comte de Frisenbourg est nommé Chevalier de l'Ordre de l'Élephant. Un rhinocéros est amené par un navire hollandais. Le Roi pose la première pierre de l'Église Allemande à Christianshaven. Un accident impliquant un canonnier fait trois morts et plusieurs blessés.
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16
p. 221
DU LEVANT.
Début :
Le 10 de ce mois, le feu prit dans le quartier de Cumpi Capi, [...]
Mots clefs :
Constantinople, Incendie, Gouvernement, Licenciements , Célébration du Baïram
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texteReconnaissance textuelle : DU LEVANT.
DU LEVANT.
DE CONSTANTINOPLE , le 30 Juillet.
E ro de ce mois , le feu prit dans le quartier
LdeCumpi
en cendres. Près de deux cens perfonnes ont eu
le malheur de périr dans les flammes.
Iahia Pacha , Beglerbey de Romelie , vient
d'être rappellé de fon Gouvernement . Le Selictar
Aga , ou Porte- Epée du Grand Seigneur , & le
Spahilar Kiaiafi , (Commandant des Spahis , ) ont
été privés auffi de leurs emplois , ainſi que le
Chiaoux Bachi , le Janiffar Effendi , ou Secrétaire
des Janiffaires , le Jerfana Emini , ou premier
Commiffaire de l'artillerie , & le Cadilesker de
Romelie. Sady Aga , grand Ecuyer de Sa Hauteffe
, a été nommé Commandant des Spahis .
Sous le dernier regne on avoit coutume de
donner des fêtes & des fpectacles au peuple pendant
la célébration du Baïram. Le nouveau Sultan
a jugé à propos de fupprimer cet uſage,
DE CONSTANTINOPLE , le 30 Juillet.
E ro de ce mois , le feu prit dans le quartier
LdeCumpi
en cendres. Près de deux cens perfonnes ont eu
le malheur de périr dans les flammes.
Iahia Pacha , Beglerbey de Romelie , vient
d'être rappellé de fon Gouvernement . Le Selictar
Aga , ou Porte- Epée du Grand Seigneur , & le
Spahilar Kiaiafi , (Commandant des Spahis , ) ont
été privés auffi de leurs emplois , ainſi que le
Chiaoux Bachi , le Janiffar Effendi , ou Secrétaire
des Janiffaires , le Jerfana Emini , ou premier
Commiffaire de l'artillerie , & le Cadilesker de
Romelie. Sady Aga , grand Ecuyer de Sa Hauteffe
, a été nommé Commandant des Spahis .
Sous le dernier regne on avoit coutume de
donner des fêtes & des fpectacles au peuple pendant
la célébration du Baïram. Le nouveau Sultan
a jugé à propos de fupprimer cet uſage,
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Résumé : DU LEVANT.
Le 30 juillet, un incendie à Constantinople a causé la mort de deux cents personnes dans le quartier de Cumpi. Plusieurs hauts fonctionnaires ont été démis de leurs fonctions, dont Iahia Pacha et le Cadilesker de Romélie. Sady Aga a été nommé Commandant des Spahis. Le nouveau Sultan a supprimé les fêtes et spectacles du Baïram.
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17
p. 214-218
LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
Début :
Vous serez sans doute informé, Monsieur, du malheur que vient [...]
Mots clefs :
Tremblement de terre, Portugal, Effondrements, Incendie, Tsunami, Lisbonne, Dégâts, Morts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
LETTRE
A L'AUTEUR DU MERCURE .
De Lisbonne , ce 25 Novembre , 1755.
Vous ferez fans doute informé , Monfieur
, du malheur que vient d'effuyer le
Portugal. Le premier de Novembre à neuf
heures quarante- cinq minutes du matin ,
par un temps calme & le ciel le plus ferain
, le mercure étant à vingt- fept pouces
fept lignes , & le termometre de M. de
Réaumur à quatorze degrés , la terre trembla
par trois reprifes. La premiere fecouffe
fut fi foible qu'elle n'épouvanta prefque
perfonne , & dura à peu près une minute :
mais après un intervalle de trente à quarante
fecondes , la terre trembla de nouveau
, mais avec tant de violence que la
plupart des maifons commencerent à crouler.
Cette feconde fecouffe dura à peu près
huit ou dix minutes . Il y eut encore un intervalle
de deux minutes à peu près ; ce que je
préfume , parce que la pouffiere que caufa
l'écroulement des maifons , & qui étoit fi
épaiffe que le foleil en étoit totalement
obfcurci , baiffa peu à peu , & rendit au
jour affez de clarté pour que l'on pût s'envifager
& fe reconnoître.
JANVIE R. 1756. 215
Une troifieme fecouffe reconfondit tout
de nouveau ; les maifons qui avoient réfifté
jufqu'alors , tomberent avec fracas. Le ciel
s'obfurcit , & la terre fembloit vouloir
rentrer dans le cahos . Les gémiffemens des
mourans , les cris de ceux qui étoient expofés
au danger , les fecouffes réitérées de
la terre, l'obfcurité du jour augmentoient le
trouble , la confufion , l'horreur & l'effroi.
Enfin , après dix à douze minutes , tout ſe
calma . Mais notre malheur n'étoit pas
encore à fon comble. A peine commençions-
nous à refpirer , le feu parut dans
différens quartiers de la Ville. Le vent qui
fouffloit avec violence , excitoit la flamme.
Perfonne ne penfa à empêcher fa voracité ,
on ne fongea qu'à fauver fa vie , & à fuir
vers la campagne : les tremblemens de terre
fe fuccédoient toujours foibles à la vérité
, mais trop violens pour des gens qui
avoient échappé à une mort qui fembloit
inévitable. Ainfi Lifbonne devint en peu
de tems une feconde Troie.
On auroit pu fans doute apporter quelque
remede au feu , fi la mer n'eût menacé
de fubmerger la ville ; ou du moins
le peuple effrayé par une fi horrible
cataſtrophe , fe le perfuada , en voyant les
Alots entrer avec fureur dans des lieux ou
il fembloit impoffible que la mer pût
jamais parvenir.
216 MERCURE DE FRANCE.
Dans le commencement du tremblement
, quelques perfonnes croyant trouver
un afyle fur les eaux , s'y expoferent ;
mais la mer ne leur fut pas plus favorable
car le flux portoit vaiffeaux ,
barques , batteaux contre le rivage , les
écrafoit les uns contre les autres , &
bientôt les retirant avec violence , fembloit
vouloir les engloutir avec les malheureux
qu'ils portoient.
Ce flux & reflux dura toute la nuit
& fe faifoit fentir plus fortement de cinq
en cinq minutes. L'effroi n'a pas encore
ceffé ; car il n'y a pas de jour que nous
n'ayons fenti deux ou trois fecouffes.
J'ai remarqué que les plus fortes , que
l'on peut comparer à un coup de canon
tiré dans un fouterrein , fe font toujours
fentir à la fortie de la Lune , & vers le
crépuscule du matin.
Le 8. vers les cinq heures & demie du
matin , nons avons fenti une fecouffe de
peu de durée , mais très violente. Le
16. à trois heures & demie après midi ,
la terre bailla & fit le même effet que
le d'un navire à la cape. corps
On affure que la mer a furpaffé de 9 .
pieds le plus grand débordement dont on
fe fouvienne en Portugal.
Le tremblement & le feu ont détruit
1S
JANVIER. 1756. 217
18 paroilles , prefque tous les couvens ,
& les plus beaux Palais de Liſbonne , tels
que le Palais du Roi , celui de Bragance ,
le Tréfor , les Hôtels des Ducs de Cadaval
, de Lafoens & d'Avéiro , ceux des
Marquis de Valence , de Lourical , de
Tavora , de Marialva , de Limiares , de
Frontiere , d'Anjeja , des Comtes de
Vimieiro , d'Atouguia , das Galvéas , de
Saint Jacques , d'Alva , de Coucoulin :
l'Hôtel de l'Ambaffadeur d'Efpagne l'a
enfeveli fous fes ruines. Le chantier ,
toutes les douanes pleines de marchandifes
, les Magafins publics du bled ont
été confumés . Les environs de Lisbonne
ont prefque tous été détruits . Les Bourgs
d'Alverca , Alandra , Villa Franca , Caftanheira
, Povos , Alenquer , Sétuval ,
font prefque entierement ravagés. La
partie baffe de Santarem a beaucoup
fouffert , de même que Peniche & la
fortereffe de Cafcaes . Quelques villes du
Royaume des Algarves ont été détruites
moins le tremblement de terre , que
par la mer qui a inondé une lieue de
Pays. La pointe du Cap de la Boque s'eft
affaiffée. La fameufe bibliotheque de S.
Dominique , celle du Comte de Ericeira
& celle du Comte de Vimieiro , célébres
I. Vol.
par
K
218 MERCURE DE FRANCE.
par leurs manufcrits rares , ont été la
proie des flammes.
On ne fçait pas encore le nombre des
morts. On conjecture qu'il doit monter
de 30. à 40. mille perfonnes. Tout le
monde campe , depuis le Roi jufqu'au
dernier membre de la République.
Pedegache.
A L'AUTEUR DU MERCURE .
De Lisbonne , ce 25 Novembre , 1755.
Vous ferez fans doute informé , Monfieur
, du malheur que vient d'effuyer le
Portugal. Le premier de Novembre à neuf
heures quarante- cinq minutes du matin ,
par un temps calme & le ciel le plus ferain
, le mercure étant à vingt- fept pouces
fept lignes , & le termometre de M. de
Réaumur à quatorze degrés , la terre trembla
par trois reprifes. La premiere fecouffe
fut fi foible qu'elle n'épouvanta prefque
perfonne , & dura à peu près une minute :
mais après un intervalle de trente à quarante
fecondes , la terre trembla de nouveau
, mais avec tant de violence que la
plupart des maifons commencerent à crouler.
Cette feconde fecouffe dura à peu près
huit ou dix minutes . Il y eut encore un intervalle
de deux minutes à peu près ; ce que je
préfume , parce que la pouffiere que caufa
l'écroulement des maifons , & qui étoit fi
épaiffe que le foleil en étoit totalement
obfcurci , baiffa peu à peu , & rendit au
jour affez de clarté pour que l'on pût s'envifager
& fe reconnoître.
JANVIE R. 1756. 215
Une troifieme fecouffe reconfondit tout
de nouveau ; les maifons qui avoient réfifté
jufqu'alors , tomberent avec fracas. Le ciel
s'obfurcit , & la terre fembloit vouloir
rentrer dans le cahos . Les gémiffemens des
mourans , les cris de ceux qui étoient expofés
au danger , les fecouffes réitérées de
la terre, l'obfcurité du jour augmentoient le
trouble , la confufion , l'horreur & l'effroi.
Enfin , après dix à douze minutes , tout ſe
calma . Mais notre malheur n'étoit pas
encore à fon comble. A peine commençions-
nous à refpirer , le feu parut dans
différens quartiers de la Ville. Le vent qui
fouffloit avec violence , excitoit la flamme.
Perfonne ne penfa à empêcher fa voracité ,
on ne fongea qu'à fauver fa vie , & à fuir
vers la campagne : les tremblemens de terre
fe fuccédoient toujours foibles à la vérité
, mais trop violens pour des gens qui
avoient échappé à une mort qui fembloit
inévitable. Ainfi Lifbonne devint en peu
de tems une feconde Troie.
On auroit pu fans doute apporter quelque
remede au feu , fi la mer n'eût menacé
de fubmerger la ville ; ou du moins
le peuple effrayé par une fi horrible
cataſtrophe , fe le perfuada , en voyant les
Alots entrer avec fureur dans des lieux ou
il fembloit impoffible que la mer pût
jamais parvenir.
216 MERCURE DE FRANCE.
Dans le commencement du tremblement
, quelques perfonnes croyant trouver
un afyle fur les eaux , s'y expoferent ;
mais la mer ne leur fut pas plus favorable
car le flux portoit vaiffeaux ,
barques , batteaux contre le rivage , les
écrafoit les uns contre les autres , &
bientôt les retirant avec violence , fembloit
vouloir les engloutir avec les malheureux
qu'ils portoient.
Ce flux & reflux dura toute la nuit
& fe faifoit fentir plus fortement de cinq
en cinq minutes. L'effroi n'a pas encore
ceffé ; car il n'y a pas de jour que nous
n'ayons fenti deux ou trois fecouffes.
J'ai remarqué que les plus fortes , que
l'on peut comparer à un coup de canon
tiré dans un fouterrein , fe font toujours
fentir à la fortie de la Lune , & vers le
crépuscule du matin.
Le 8. vers les cinq heures & demie du
matin , nons avons fenti une fecouffe de
peu de durée , mais très violente. Le
16. à trois heures & demie après midi ,
la terre bailla & fit le même effet que
le d'un navire à la cape. corps
On affure que la mer a furpaffé de 9 .
pieds le plus grand débordement dont on
fe fouvienne en Portugal.
Le tremblement & le feu ont détruit
1S
JANVIER. 1756. 217
18 paroilles , prefque tous les couvens ,
& les plus beaux Palais de Liſbonne , tels
que le Palais du Roi , celui de Bragance ,
le Tréfor , les Hôtels des Ducs de Cadaval
, de Lafoens & d'Avéiro , ceux des
Marquis de Valence , de Lourical , de
Tavora , de Marialva , de Limiares , de
Frontiere , d'Anjeja , des Comtes de
Vimieiro , d'Atouguia , das Galvéas , de
Saint Jacques , d'Alva , de Coucoulin :
l'Hôtel de l'Ambaffadeur d'Efpagne l'a
enfeveli fous fes ruines. Le chantier ,
toutes les douanes pleines de marchandifes
, les Magafins publics du bled ont
été confumés . Les environs de Lisbonne
ont prefque tous été détruits . Les Bourgs
d'Alverca , Alandra , Villa Franca , Caftanheira
, Povos , Alenquer , Sétuval ,
font prefque entierement ravagés. La
partie baffe de Santarem a beaucoup
fouffert , de même que Peniche & la
fortereffe de Cafcaes . Quelques villes du
Royaume des Algarves ont été détruites
moins le tremblement de terre , que
par la mer qui a inondé une lieue de
Pays. La pointe du Cap de la Boque s'eft
affaiffée. La fameufe bibliotheque de S.
Dominique , celle du Comte de Ericeira
& celle du Comte de Vimieiro , célébres
I. Vol.
par
K
218 MERCURE DE FRANCE.
par leurs manufcrits rares , ont été la
proie des flammes.
On ne fçait pas encore le nombre des
morts. On conjecture qu'il doit monter
de 30. à 40. mille perfonnes. Tout le
monde campe , depuis le Roi jufqu'au
dernier membre de la République.
Pedegache.
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Résumé : LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
Le 1er novembre 1755, Lisbonne a été frappée par un violent tremblement de terre à 9 heures 45 du matin, par un temps calme et un ciel serein. Le séisme s'est manifesté en trois secousses principales. La première, faible et de courte durée, n'a pas causé de dégâts majeurs. La deuxième, beaucoup plus violente, a duré environ huit à dix minutes et a provoqué l'effondrement de nombreuses maisons. Une troisième secousse a suivi, augmentant la confusion et l'horreur. Après environ dix à douze minutes, le séisme s'est calmé, mais des incendies ont éclaté dans divers quartiers, alimentés par un vent violent. Les habitants, terrifiés, ont fui vers la campagne. La mer, en flux et reflux violents, a également causé des ravages, détruisant des navires et menaçant de submerger la ville. Les secousses se sont poursuivies, avec des pics d'intensité à la sortie de la Lune et au crépuscule du matin. Le 8 novembre et le 16 novembre, des secousses supplémentaires ont été ressenties. Le tremblement de terre et les incendies ont détruit 18 paroisses, de nombreux couvents, palais royaux et privés, ainsi que des infrastructures publiques. Les environs de Lisbonne ont également été ravagés, et plusieurs villes du Royaume des Algarves ont été inondées. La bibliothèque de São Domingos et celles des comtes d'Ériceira et de Vimieiro ont été détruites. Le nombre de morts est estimé entre 30 000 et 40 000 personnes. En raison des destructions, depuis le roi jusqu'au dernier membre de la République, tout le monde a dû camper.
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18
p. 216-217
ITALIE.
Début :
Depuis trois semaines on a essuyé dans toute la partie méridionale de [...]
Mots clefs :
Naples, Rome, Milan, Orages violents, Découverte archéologique, Tremblement de terre, Dégâts, Incendie, Guerre Tunis - Alger
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI
E.
DE NAPLES , le 6 Décembre.
Depuis trois ſemaines on a effuyé dans toute
la partie méridionale de l'Italie des orages auffi
fréquens que violens , qui ont caufe de grands
dommages , tant à la campagne que dans les villes
,& beaucoup de naufrages fur les côtes.
DE ROME , le 16 Décembre.
avec
En creufant la terre près d'Orte , on a trouvé
un chandelier de la hauteur d'un homme ,
un grand piedeſtal en forme de pupitre . Ce chandelier
eft d'un métal de compoſition. Sa Sainteté
a ordonné de fouiller dans l'endroit d'où l'on a
tiré cette antiquité , pour voir ſi l'on n'en découvrira
pas quelques autres,
DE
FEVRIER. 1756. 217
DE MILAN , le 26 Décembre.
1 2
Le tremblement de terre qu'on a fenti ici le
de ce mois , a été plus effrayant que celui du premier
Novembre. La bibliothéque Ambrofienne a
éprouvé de fi rudes fecouffes , qu'on l'a crue fur
le point d'être renversée. Les murs du Collége
de Breve ont été confidérablement ébranlés , & la
façade de la falle des exercices publics s'eft entr'-
ouverte.
Le feu a pris ici le 28 du mois dernier , &
tout le quartier de la porte du Tefin a été confumé
par les flammes. Diverfes lettres affurent
qu'il y a eu au Grand Caire un incendie encore
plus terrible. Que plus de fix mille maiſons ont
été brulées , & que la perte causée par cet embrafement
monte à vingt millions . Selon les nouvelles
des côtes de Barbarie , la guerre continue
vivement entre la Régence de Tunis & celle d'Alger.
La Régence de Tripoli s'eft jointe aux Tunifiens.
E.
DE NAPLES , le 6 Décembre.
Depuis trois ſemaines on a effuyé dans toute
la partie méridionale de l'Italie des orages auffi
fréquens que violens , qui ont caufe de grands
dommages , tant à la campagne que dans les villes
,& beaucoup de naufrages fur les côtes.
DE ROME , le 16 Décembre.
avec
En creufant la terre près d'Orte , on a trouvé
un chandelier de la hauteur d'un homme ,
un grand piedeſtal en forme de pupitre . Ce chandelier
eft d'un métal de compoſition. Sa Sainteté
a ordonné de fouiller dans l'endroit d'où l'on a
tiré cette antiquité , pour voir ſi l'on n'en découvrira
pas quelques autres,
DE
FEVRIER. 1756. 217
DE MILAN , le 26 Décembre.
1 2
Le tremblement de terre qu'on a fenti ici le
de ce mois , a été plus effrayant que celui du premier
Novembre. La bibliothéque Ambrofienne a
éprouvé de fi rudes fecouffes , qu'on l'a crue fur
le point d'être renversée. Les murs du Collége
de Breve ont été confidérablement ébranlés , & la
façade de la falle des exercices publics s'eft entr'-
ouverte.
Le feu a pris ici le 28 du mois dernier , &
tout le quartier de la porte du Tefin a été confumé
par les flammes. Diverfes lettres affurent
qu'il y a eu au Grand Caire un incendie encore
plus terrible. Que plus de fix mille maiſons ont
été brulées , & que la perte causée par cet embrafement
monte à vingt millions . Selon les nouvelles
des côtes de Barbarie , la guerre continue
vivement entre la Régence de Tunis & celle d'Alger.
La Régence de Tripoli s'eft jointe aux Tunifiens.
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Résumé : ITALIE.
En décembre 1755, l'Italie méridionale a subi des orages violents, provoquant des dommages dans les campagnes et les villes, ainsi que des naufrages sur les côtes. À Rome, une découverte archéologique a été réalisée près d'Orte, incluant un chandelier et un piédestal en métal. Le pape a ordonné des fouilles supplémentaires. À Milan, un tremblement de terre le 26 décembre a endommagé la bibliothèque Ambrosienne et le Collège de Brève, tandis qu'un incendie a ravagé le quartier de la porte du Tessin. Par ailleurs, un incendie au Grand Caire a détruit plus de six mille maisons, causant une perte estimée à vingt millions. Des combats intenses se poursuivaient entre les régences de Tunis, Alger et Tripoli sur les côtes de Barbarie.
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19
p. 225-226
DU LEVANT.
Début :
Selon les avis reçus de Perse, Azad Kan ayant marché à [...]
Mots clefs :
Constantinople, Azad Kan, Révolte perse, Incendie, Grand Caire, Acte criminel
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texteReconnaissance textuelle : DU LEVANT.
DU
LEVANT.
DE
CONSTANTINOPLE , le 20 Décembre.
Selon les avis reçus de Perfe , Azad Kan ayant
marché à Cafbin , pour en réduire les Habitans
qui s'étoient révoltés , Karum Kan s'eft avancé
vers Ifpahan. A fon approche , la Garnifon qu'Azad
Kan y avoit laiffée,a abandonné la Ville après
l'avoir pillée. Les mêmes nouvelles ajoutent
qu'Achmet , Souverain des Aghuaus , eft entré
en Perfe avec une armée de cent mille hommes ;
qu'il s'y eft emparé de quelques places , & qu'il
pourfuit vivement les conquêtes.
Après la mort du Grand Vifir Nidfchangi Pacha
, on a trouvé dans fes coffres trois millions
d'écus , quoiqu'il n'ait été guere plus de deux
mois & demi à la tête des affaires de l'Empire.
Il y a eu le 2 de ce mois un áffreux incendie
au Grand Caire. Dix mille maiſons ont été réduites
en cendres , & le feu ayant pris pendant la
nuit , lorfque tous les habitans étoient livrés au
fommeil , plus de trois mille perfonnes ont été la
proie des fammes . On attribue ce malheur à la
fureur d'une des femmes du Beglerbey . Jaloufe de
la préférence donnée à une de fes rivales par ce
Pacha , elle a mis le feu au Sérail , contente de
perdre la vie , pourvu que les deux objets de fon
reffentiment euffent le même fort . Ses projets de
KY
226 MERCURE DE FRANCE.
vengeance n'ont point été remplis. Elle a péri
mais la rivale dont elle vouloit la mort , s'eft fauvée
ainsi que le Pacha. La perte causée par cet
embrafement , monte à douze millions de piaftres
.
Selon les dernieres nouvelles reçues de Perfe ,
Achmet , Souverain des Aghuans , après avoir
laiffé des Garnifons dans les places qu'il a foumifes,
eft retourné précipitamment dans les Etats,
fur l'avis que des mécontens y avoient excité quelques
troubles. Sédar Mahomet Chalan Kan , Ġouverneur
du Mafanderan , a quitté le parti d'Azad
Kan , pour ſe joindre à Karum Kam.
LEVANT.
DE
CONSTANTINOPLE , le 20 Décembre.
Selon les avis reçus de Perfe , Azad Kan ayant
marché à Cafbin , pour en réduire les Habitans
qui s'étoient révoltés , Karum Kan s'eft avancé
vers Ifpahan. A fon approche , la Garnifon qu'Azad
Kan y avoit laiffée,a abandonné la Ville après
l'avoir pillée. Les mêmes nouvelles ajoutent
qu'Achmet , Souverain des Aghuaus , eft entré
en Perfe avec une armée de cent mille hommes ;
qu'il s'y eft emparé de quelques places , & qu'il
pourfuit vivement les conquêtes.
Après la mort du Grand Vifir Nidfchangi Pacha
, on a trouvé dans fes coffres trois millions
d'écus , quoiqu'il n'ait été guere plus de deux
mois & demi à la tête des affaires de l'Empire.
Il y a eu le 2 de ce mois un áffreux incendie
au Grand Caire. Dix mille maiſons ont été réduites
en cendres , & le feu ayant pris pendant la
nuit , lorfque tous les habitans étoient livrés au
fommeil , plus de trois mille perfonnes ont été la
proie des fammes . On attribue ce malheur à la
fureur d'une des femmes du Beglerbey . Jaloufe de
la préférence donnée à une de fes rivales par ce
Pacha , elle a mis le feu au Sérail , contente de
perdre la vie , pourvu que les deux objets de fon
reffentiment euffent le même fort . Ses projets de
KY
226 MERCURE DE FRANCE.
vengeance n'ont point été remplis. Elle a péri
mais la rivale dont elle vouloit la mort , s'eft fauvée
ainsi que le Pacha. La perte causée par cet
embrafement , monte à douze millions de piaftres
.
Selon les dernieres nouvelles reçues de Perfe ,
Achmet , Souverain des Aghuans , après avoir
laiffé des Garnifons dans les places qu'il a foumifes,
eft retourné précipitamment dans les Etats,
fur l'avis que des mécontens y avoient excité quelques
troubles. Sédar Mahomet Chalan Kan , Ġouverneur
du Mafanderan , a quitté le parti d'Azad
Kan , pour ſe joindre à Karum Kam.
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Résumé : DU LEVANT.
Le texte décrit des événements politiques et militaires dans le Levant et à Constantinople. À Cafbin, Azad Kan a réprimé une révolte. À Ifpahan, la garnison d'Azad Kan a pillé et abandonné la ville face à l'avancée de Karum Kan. En Perse, Achmet, souverain des Aghuans, a envahi le pays avec une armée de cent mille hommes, conquérant plusieurs places fortes. Après la mort du Grand Vizir Nidfchangi Pacha, trois millions d'écus ont été trouvés dans ses coffres. Le 2 décembre, un incendie au Grand Caire a détruit dix mille maisons et causé plus de trois mille morts. Cet incendie est attribué à la vengeance d'une femme du Beglerbey, qui a mis le feu au Sérail. Les pertes matérielles sont estimées à douze millions de piastres. Récemment, Achmet est retourné dans ses États pour réprimer des troubles, et Sédar Mahomet Chalan Kan, gouverneur du Mafanderan, a changé d'allégeance en faveur de Karum Kan.
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20
p. 228-229
ESPAGNE.
Début :
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle secousse de tremblement [...]
Mots clefs :
Belém, Ancône, Tremblement de terre, Incendie, Dégâts, Recherche d'asile, Victimes, Désastre
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE BELEM , le 10 Janvier.
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle fecouffe
de tremblement de terre. L'Hôtel qu'occupe ici
le Comte d'Aranda , Ambaffadeur Extraordinaire
du Roi d'Espagne , fut confidérablement ébranlé.
Pour comble de malheur , le feu prit fubitement
au rez de chauffée & au premier étage avec une
telle violence , que l'Ambaffadeur & plufieurs de
fes Domeftiques coururent rifque d'être la proie
des flamines . Le Comte d'Aranda, en voulant ſauvet
une caffette où étoient fes papiers les plus importans
, a eu la main droite brûlée . Plusieurs des
édifices , qui étoient reſtés ſur pied à Liſbonne ,
ont été totalement détruits. Le Tage a fubmer
gé prefque entiérement le territoire de la Ville
ruinée. Par-là on a perdu en partie l'efpérance
de retirer de deffous les décombres les richeſſes
qui s'y trouvent ensevelies. Il eſt difficile de peindre
la défolation , dans laquelle ce nouveau défaftre
a jetté les efprits . Le découragement augmente
à tel point , qu'il eft impoffible de faivre
aucunes mefures. Les villes de Portugal , ſituées
Près des frontieres de l'Espagne , ayant moins
fouffert que celles qui font fur la côte , regorgent
d'habitans qui font allés y chercher afyle.
Depuis la violente fecouffe du 21 Décembre ,
MARS.
1756.
& ceffe qui l'a fuivie le 25 , on n'a prefque point
229
paffé dejours fans en effuyer quelques- unes. Quoiqu'elles
foient légeres , elles tiennent ici tout le
monde dans
l'épouvante. On paffe l'hyver dans des
barraques ,ou fous des
tentes.Douze
Bataillons ont
forméun camp , & ils détachent
alternativement
des
patrouilles , pour
empêcher les Brigands de
troubler la
tranquillité publique. Il paroît que la
réfolution eft prife de rebâtir cette Capitale dans
fon même
emplacement. Les rues de la nouvelle
Liſbonne feront tirées au cordeau , & l'on donnera
aux places publiques une décoration réguliere . Sa
Majefté a pris de fi juftes mefures , qu'on ne croit
pas qu'elle faffe ufage des fommes qui lui ont été
envoyées ou offertes par diverfes Puiffances .
Selon les avis du
Royaume des Algarves , le
dé faftre n'y eft pas moins grand que das le Portugal.
Plufeurs Villes font en partie ruinées.
Quelques Bourgs font totalement détruits. La
mer fortie de fon lit , a inondé la largeur d'une
lieue de pays le long des côtes. La pointe du Cap
de la Baque s'eft
confidérablemeut
affaiffée.
La flotte deftinée pour
Fernambouc mit à la
voile le 4 Janvier. On lui a donné pour eſcorte
un vaiffeau Garde- Côte , parce que tous les magafins
de la Marine étant réduits en cendres , on
n'a pu équiper le vaiffeau de guerre qui devoit
la
convoyer.
D'AN CÔNE , le 23 Janvier.
Sur la fin du mois dernier , on eut ici deux fe
couffes de
tremblement de terre , qui furent peu
fenfibles. Le premier de ce mois , on en fentit une
plus confidérable. Elle n'a cependant caufé que
très peu de dommage. Il y eat les une légere fecouffe
à Rimini .
DE BELEM , le 10 Janvier.
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle fecouffe
de tremblement de terre. L'Hôtel qu'occupe ici
le Comte d'Aranda , Ambaffadeur Extraordinaire
du Roi d'Espagne , fut confidérablement ébranlé.
Pour comble de malheur , le feu prit fubitement
au rez de chauffée & au premier étage avec une
telle violence , que l'Ambaffadeur & plufieurs de
fes Domeftiques coururent rifque d'être la proie
des flamines . Le Comte d'Aranda, en voulant ſauvet
une caffette où étoient fes papiers les plus importans
, a eu la main droite brûlée . Plusieurs des
édifices , qui étoient reſtés ſur pied à Liſbonne ,
ont été totalement détruits. Le Tage a fubmer
gé prefque entiérement le territoire de la Ville
ruinée. Par-là on a perdu en partie l'efpérance
de retirer de deffous les décombres les richeſſes
qui s'y trouvent ensevelies. Il eſt difficile de peindre
la défolation , dans laquelle ce nouveau défaftre
a jetté les efprits . Le découragement augmente
à tel point , qu'il eft impoffible de faivre
aucunes mefures. Les villes de Portugal , ſituées
Près des frontieres de l'Espagne , ayant moins
fouffert que celles qui font fur la côte , regorgent
d'habitans qui font allés y chercher afyle.
Depuis la violente fecouffe du 21 Décembre ,
MARS.
1756.
& ceffe qui l'a fuivie le 25 , on n'a prefque point
229
paffé dejours fans en effuyer quelques- unes. Quoiqu'elles
foient légeres , elles tiennent ici tout le
monde dans
l'épouvante. On paffe l'hyver dans des
barraques ,ou fous des
tentes.Douze
Bataillons ont
forméun camp , & ils détachent
alternativement
des
patrouilles , pour
empêcher les Brigands de
troubler la
tranquillité publique. Il paroît que la
réfolution eft prife de rebâtir cette Capitale dans
fon même
emplacement. Les rues de la nouvelle
Liſbonne feront tirées au cordeau , & l'on donnera
aux places publiques une décoration réguliere . Sa
Majefté a pris de fi juftes mefures , qu'on ne croit
pas qu'elle faffe ufage des fommes qui lui ont été
envoyées ou offertes par diverfes Puiffances .
Selon les avis du
Royaume des Algarves , le
dé faftre n'y eft pas moins grand que das le Portugal.
Plufeurs Villes font en partie ruinées.
Quelques Bourgs font totalement détruits. La
mer fortie de fon lit , a inondé la largeur d'une
lieue de pays le long des côtes. La pointe du Cap
de la Baque s'eft
confidérablemeut
affaiffée.
La flotte deftinée pour
Fernambouc mit à la
voile le 4 Janvier. On lui a donné pour eſcorte
un vaiffeau Garde- Côte , parce que tous les magafins
de la Marine étant réduits en cendres , on
n'a pu équiper le vaiffeau de guerre qui devoit
la
convoyer.
D'AN CÔNE , le 23 Janvier.
Sur la fin du mois dernier , on eut ici deux fe
couffes de
tremblement de terre , qui furent peu
fenfibles. Le premier de ce mois , on en fentit une
plus confidérable. Elle n'a cependant caufé que
très peu de dommage. Il y eat les une légere fecouffe
à Rimini .
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Résumé : ESPAGNE.
Le 21 décembre, un violent tremblement de terre a frappé Lisbonne, endommageant gravement l'hôtel du Comte d'Aranda, ambassadeur d'Espagne. Un incendie a blessé le comte à la main droite alors qu'il tentait de sauver des documents. De nombreux bâtiments ont été détruits, et le Tage a submergé une grande partie de la ville, rendant difficile la récupération des richesses ensevelies. La population, plongée dans le découragement, a du mal à mettre en place des mesures d'urgence. Les villes portugaises proches des frontières espagnoles accueillent les réfugiés. Depuis le 21 décembre, des secousses fréquentes, bien que légères, maintiennent la peur. Douze bataillons assurent la sécurité publique. Le roi du Portugal a décidé de reconstruire Lisbonne avec des rues et des places mieux planifiées. La flotte destinée à Fernambouc a quitté Lisbonne le 4 janvier, escortée par un vaisseau garde-côte en raison de la destruction des infrastructures navales. Le 23 janvier, des secousses ont été ressenties à Ancone et Rimini, causant peu de dommages.
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21
p. 223-225
ESPAGNE.
Début :
Dans le tems qu'on croyoit ce Royaume délivré du tremblement de terre, [...]
Mots clefs :
Belém, Oran, Tremblement de terre, Edifices détruits, Secours étrangers, Marchandises, Indemnités, Sa Majesté, Duc d'Aveyro, Tonnerre, Incendie
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE BELEM , le 13 Février.
Dans le tems qu'on croyoit ce Royaume délivré
du tremblement de terre , on a effuyé ici de nouvelles
fecouffes. Elles ont été même affez fortes
pour renverser plufieurs des bâtimens que les
précédentes avoient épargnés à Liſbonne. L'Hôtel
du Comte de Refende , Grand Amiral de Portugal
, eft du nombre des édifices nouvellement
détruits.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Il eft arrivé d'Irlande dans le Tage cinq Navires
chargés de proviſions. On en attend un fixieme ,
qui a été équipé à Dublin. Le Vaiffeau de guerre
le Hamptoncourt , & les autres Bâtimens partis des
Ports d'Angleterre , n'ont pas encore paru . Le Roi
a ordonné que dans la diftribution des fecours
envoyés par la Grande - Bretagne , on pourvût
avant tout aux befoins des fujets de cette Puiffance
établis en Portugal. Pour fubvenir aux dépenfes
qu'exige la reconstruction de la Douane , du Magafin
des Indes & de celui de la Marine , on a
augmenté de quatre pour cent les droits impofés
fur les marchandifes étrangeres. Le fieur Caftres ,
Envoyé Extraordinaire de Sa Majefté Britannique,
a demandé que les Negocians Anglois fuffent
exemptés de payer ce nouveau droit .
Le Duc d'Aveyro , Grand Maître de la Maiſon
de Sa Majeſté , étant un des Seigneurs qui ont le
plus perdu dans le défaſtre général , le Roi lui a
accordé une indemnité de deux cens mille crufades.
Sa Majefté , animée des fentimens que les
calamités publiques ne pouvoient manquer de
lui infpirer , retranche fur fes plaifirs , afin d'être
plus en état de foulager les malheureux . Elle a
fait dire aux Muficiens Italiens qu'Elle avoit à fon
fervice , qu'ils pouvoient aller ailleurs tirer parti
de leurs talens .
D'ORAN , le 8 Novembre 1755 .
Le premier de ce mois avant le lever du foleil
il fe forma fur cette Ville un nuage épais , duquel
il fortit des flammes à diverſes repriſes . Au bout
d'une heure , ce nuage creva avec un horrible
bruit , & tout l'athmofphere fut inondé d'un déluge
de feu . Le tonnerre tomba fur la grande
AVRIL. 1756. 225
Eglife ,, perça le clocher , & frappa le Sonneur
fans le bleffer. Vers dix heures & un quart du
matin , plufieurs violentes fecouffes de tremblement
de terre augmenterent la frayeur dont chacun
étoit faifi . L'aiguille de la Tour de l'Eglife
des Francifcains fut abattue. La plupart des maifons
de la Ville & des environs ont été ébranlées
mais il n'y en a eu aucune de renversée .
DE BELEM , le 13 Février.
Dans le tems qu'on croyoit ce Royaume délivré
du tremblement de terre , on a effuyé ici de nouvelles
fecouffes. Elles ont été même affez fortes
pour renverser plufieurs des bâtimens que les
précédentes avoient épargnés à Liſbonne. L'Hôtel
du Comte de Refende , Grand Amiral de Portugal
, eft du nombre des édifices nouvellement
détruits.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Il eft arrivé d'Irlande dans le Tage cinq Navires
chargés de proviſions. On en attend un fixieme ,
qui a été équipé à Dublin. Le Vaiffeau de guerre
le Hamptoncourt , & les autres Bâtimens partis des
Ports d'Angleterre , n'ont pas encore paru . Le Roi
a ordonné que dans la diftribution des fecours
envoyés par la Grande - Bretagne , on pourvût
avant tout aux befoins des fujets de cette Puiffance
établis en Portugal. Pour fubvenir aux dépenfes
qu'exige la reconstruction de la Douane , du Magafin
des Indes & de celui de la Marine , on a
augmenté de quatre pour cent les droits impofés
fur les marchandifes étrangeres. Le fieur Caftres ,
Envoyé Extraordinaire de Sa Majefté Britannique,
a demandé que les Negocians Anglois fuffent
exemptés de payer ce nouveau droit .
Le Duc d'Aveyro , Grand Maître de la Maiſon
de Sa Majeſté , étant un des Seigneurs qui ont le
plus perdu dans le défaſtre général , le Roi lui a
accordé une indemnité de deux cens mille crufades.
Sa Majefté , animée des fentimens que les
calamités publiques ne pouvoient manquer de
lui infpirer , retranche fur fes plaifirs , afin d'être
plus en état de foulager les malheureux . Elle a
fait dire aux Muficiens Italiens qu'Elle avoit à fon
fervice , qu'ils pouvoient aller ailleurs tirer parti
de leurs talens .
D'ORAN , le 8 Novembre 1755 .
Le premier de ce mois avant le lever du foleil
il fe forma fur cette Ville un nuage épais , duquel
il fortit des flammes à diverſes repriſes . Au bout
d'une heure , ce nuage creva avec un horrible
bruit , & tout l'athmofphere fut inondé d'un déluge
de feu . Le tonnerre tomba fur la grande
AVRIL. 1756. 225
Eglife ,, perça le clocher , & frappa le Sonneur
fans le bleffer. Vers dix heures & un quart du
matin , plufieurs violentes fecouffes de tremblement
de terre augmenterent la frayeur dont chacun
étoit faifi . L'aiguille de la Tour de l'Eglife
des Francifcains fut abattue. La plupart des maifons
de la Ville & des environs ont été ébranlées
mais il n'y en a eu aucune de renversée .
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Résumé : ESPAGNE.
En 1755 et 1756, des événements significatifs ont eu lieu en Espagne et à Oran. À Lisbonne, après un tremblement de terre, de nouvelles secousses ont détruit plusieurs bâtiments, dont l'Hôtel du Comte de Resende, Grand Amiral de Portugal. Cinq navires irlandais chargés de provisions sont arrivés dans le Tage, avec un sixième attendu. Le roi a ordonné que les secours britanniques soient prioritairement distribués aux sujets britanniques établis au Portugal. Pour financer la reconstruction de la Douane, du Magasin des Indes et de celui de la Marine, les droits sur les marchandises étrangères ont été augmentés de quatre pour cent. Le sieur Castres, Envoyé Extraordinaire de Sa Majesté Britannique, a demandé l'exemption de ce nouveau droit pour les négociants anglais. Le Duc d'Aveyro, ayant subi de lourdes pertes, a reçu une indemnité de deux cents mille cruzades. Le roi a réduit ses dépenses personnelles pour aider les victimes. À Oran, le 1er novembre 1755, un nuage épais a libéré des flammes et un déluge de feu, suivi d'un tonnerre qui a frappé le clocher d'une église sans blesser le sonneur. Des secousses sismiques ont ensuite ébranlé les maisons sans en renverser aucune.
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22
p. 245
DU LEVANT.
Début :
Il y eut hier en cette Ville un nouvel incendie : [...]
Mots clefs :
Constantinople, Incendie, Secours
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU LEVANT.
DU LEVANT.
DE CONSTANTINOPLE , le 1 Mars.
IL y eut hier en cette ville un nouvel incendie
huit cens maifons ont été réduites en cendres.
Pendant tout le tems qu'a duré l'embraſement
le Grand Vifir a été à cheval , pour faire
fecours partout où il étoit néceffaire.
DE CONSTANTINOPLE , le 1 Mars.
IL y eut hier en cette ville un nouvel incendie
huit cens maifons ont été réduites en cendres.
Pendant tout le tems qu'a duré l'embraſement
le Grand Vifir a été à cheval , pour faire
fecours partout où il étoit néceffaire.
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23
p. 195-196
ALLEMAGNE.
Début :
Un paysan, en labourant son champ dans la Seigneurie de [...]
Mots clefs :
Vienne, Hambourg, Coffre de fer, Trouvaille, Pièces d'or, Incendie, Dégâts, Croden
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE..
DE VIENNE , le 30 Juin.
Un paylan , en labourant fon champ dans la
Seigneurie de Corinsh en Moravie , a trouvé dans
la terre un coffre de fer , rempli d'efpeces d'or.
On conjecture qu'elles ont été enterrées en cet
endroit , lorfque Charles XII , Roi de Suede , porta
la terreur de fes armes dans l'Empire...
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
DE HAMBOURG , le 9 Juillet.
Ce matin , il y a eu un grand incendie dans
cette Ville . La Manufacture des toiles de coton
peintes , & plufieurs autres maiſons , ont été la
proie des flammes. On mande de Croden que ce
Bourg a été prefqu'entiérement confumé par le
feu duCiel,
DE VIENNE , le 30 Juin.
Un paylan , en labourant fon champ dans la
Seigneurie de Corinsh en Moravie , a trouvé dans
la terre un coffre de fer , rempli d'efpeces d'or.
On conjecture qu'elles ont été enterrées en cet
endroit , lorfque Charles XII , Roi de Suede , porta
la terreur de fes armes dans l'Empire...
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
DE HAMBOURG , le 9 Juillet.
Ce matin , il y a eu un grand incendie dans
cette Ville . La Manufacture des toiles de coton
peintes , & plufieurs autres maiſons , ont été la
proie des flammes. On mande de Croden que ce
Bourg a été prefqu'entiérement confumé par le
feu duCiel,
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Résumé : ALLEMAGNE.
En Moravie, un paysan a trouvé un coffre de fer rempli de pièces d'or en labourant son champ. Ces pièces datent de l'invasion de Charles XII, roi de Suède. À Hambourg, un incendie a détruit la Manufacture des toiles de coton peintes et plusieurs maisons. Le bourg de Croden a été presque entièrement brûlé par un feu naturel.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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24
p. 189
DU LEVANT.
Début :
La peste continue de faire beaucoup de ravages dans cette Capitale. [...]
Mots clefs :
Constantinople, Peste, Incendie, Victimes innombrables, Dégâts, Scélérats, Exécutions
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texteReconnaissance textuelle : DU LEVANT.
DU LEVANT.
DE CONSTANTINOPLE , le 12 Juillet.
LA pefte continue de faire beaucoup de rava
ges dans cette Capitale. Un accident des plus funeftes
a augmenté la déſolation que cauſe ce féau .
Le feu ayant pris les de ce moïs chez un Teinturier
, le progrès des flammes fut fi rapide ,
qu'en trente-fix heures douze mille maifons ont
été réduites en cendres. Plus de mille perfonnes
ont péri dans cet incendie. Le défaftre auroit été
encore plus confidérable , fi l'on ne s'étoit apperçu
qu'un grand nombre de fcélérats , fous prétexte
de travailler à arrêter Fembraſement , ne
cherchoient qu'à le faire durer. Malgré la confufion
générale , le Grand Vifir eft parvenu à découvrir
environ trois cens de ces malheureux. Ils
ont été étranglés & jettés dans la mer. On në
peut encore évaluer la perte que cette Ville
foufferte.
DE CONSTANTINOPLE , le 12 Juillet.
LA pefte continue de faire beaucoup de rava
ges dans cette Capitale. Un accident des plus funeftes
a augmenté la déſolation que cauſe ce féau .
Le feu ayant pris les de ce moïs chez un Teinturier
, le progrès des flammes fut fi rapide ,
qu'en trente-fix heures douze mille maifons ont
été réduites en cendres. Plus de mille perfonnes
ont péri dans cet incendie. Le défaftre auroit été
encore plus confidérable , fi l'on ne s'étoit apperçu
qu'un grand nombre de fcélérats , fous prétexte
de travailler à arrêter Fembraſement , ne
cherchoient qu'à le faire durer. Malgré la confufion
générale , le Grand Vifir eft parvenu à découvrir
environ trois cens de ces malheureux. Ils
ont été étranglés & jettés dans la mer. On në
peut encore évaluer la perte que cette Ville
foufferte.
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Résumé : DU LEVANT.
Le 12 juillet, un incendie à Constantinople a détruit douze mille maisons et tué plus de mille personnes en trente-six heures. Le feu, parti chez un teinturier, a été alimenté par des malfaiteurs. Le Grand Vizir a fait exécuter environ trois cents d'entre eux. La perte totale reste à évaluer.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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25
p. 201
DE CONSTANTINOPLE, le 25 Décembre.
Début :
Le feu ayant pris le 22, vers les dix heures du soir, dans un quartier [...]
Mots clefs :
Incendie, Sérail, Dégâts, Habitations, Palais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE CONSTANTINOPLE, le 25 Décembre.
DE
CONSTANTINOPLE , le
25 Décembre.
LE feu ayant pris le 22 , vers les dix heures du ›
foir , dans un quartier affez proche du Sérail ,
quoi qu'on ait fait pour arrêter le progrès des flamnes
, l'incendie a duré plus de quinze heures , &
a réduit en cendres plus de mille maifons , parni
lefquelles on compte un grand nombre de beaux
Palais.
CONSTANTINOPLE , le
25 Décembre.
LE feu ayant pris le 22 , vers les dix heures du ›
foir , dans un quartier affez proche du Sérail ,
quoi qu'on ait fait pour arrêter le progrès des flamnes
, l'incendie a duré plus de quinze heures , &
a réduit en cendres plus de mille maifons , parni
lefquelles on compte un grand nombre de beaux
Palais.
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26
p. 183-187
ALLEMAGNE.
Début :
Un corps ennemi de Hussards & de Dragons soutenu de quelque Infanterie, [...]
Mots clefs :
Dresde, Attaque de la ville, Escarmouche, Armée impériale, Moravie, Opérations militaires, Prussiens, Régiments, Général Laudon, Ennemis, Combats, Maréchal, Lieutenant-colonel, Mouvements des troupes, Francfort, Violence, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE DRESDE , le 18 Mai.
UN corps ennemi de Huffards & de Dragons
9"
foutenu de quelque Infanterie , ayant marché par
des routes détournées avec de l'artillerie vers Zittau
, a tenté de furprendre cette Ville . Mais le
Général Maguire , qui commande les poftes avancés
des Impériaux fur cette frontiere a fait
échouer l'entrepriſe , en faisant avancer des troupes
pour couvrir Zittau . Après une eſcarmouche
affez vive , où il y a eu de part & d'autre beaucoup
de morts & de bleffés , les Pruffiens ont été
forcés d'abandonner la partie.
De l'Armée Impériale en Moravie , le 24.
Mai.
Depuis le 14 de Mai jufqu'à ce jour , les Pruffiens
ont fait bien des mouvemens , foit pour
nous donner le change fur l'objet de leurs opérations
, foit pour nous furprendre. Un gros de
leurs troupes , compofé principalement de Cavalerie
, s'étant porté des deux côtés de Profnitz
pour aller déloger le Marquis de Ville de Predlitz
, dès que ce Cénéral s'apperçut que les enne184
MERCURE DE FRANCE.
mis s'approchoient de lui avec des forces bien fua
rieures aux fiennes ; il fe replia en bon ordre. I
fut cependant pourfuivi jufqu'au défilé de Drillitz,
où après quelques efcarmouches affez vives , les
Huffards Pruffiens atteignirent le Régiment de
Wirtemberg Dragons. Le fieur de Saint- Ighon ,
Major général , qui commandoit ce Régiment ,
ayant laiffé les ennemis s'engager dans le défilé ,
les chargea avec une telle vigueur qu'il les mit
dans le plus grand défordre ; de forte qu'un grand
nombre de fuyards fe jetterent dans des marais
très- profonds. Le même Régiment tomba enfuite
fur un gros de Huffards ennemis qui harceloient
fes Régimens de Modene & de Birkenfeld , Cuiraffiers
, & il les difperfa fi bien qu'il n'en reparut
pas un feul.
Le zo , le Général Laudon ayant été reconnoître
ce qui fe paffoit près d'Olmurz , il obferva que
toutes les difpofitions de l'ennemi tendoient au
fiege de certe Place , attendu que le Maréchal
Keith & le Général de la Mothe Fouquet avoient
pris une nouvelle poſition à Krenau , que le Roi
de Pruffe avec le Prince d'Anhalt . Deffau occupoit
un autre camp à Sħabelin , & que les camps de
Littau & de Czelechowitz étoient confidérable
ment affoiblis.
Un parti de Huffards ennemis s'étoit avancé
près de la petite ville de Namierz dans l'intention
de la piller. Le fieur de Palafti , Major du Régi
ment d'Efterhazi , Huffards , qui fe trouvoit
portée , envoya un détachement qui les fit bientôt
retirer. Les ennemis , pour revenir à la charge ,
fortirent en force du village de Slatenitz , avec de
la Cavalerie & des Dragons : malgré leur fupérioté
, le fieur de Palafti marcha contr'eux avec
deux cens Huffards , & manoeuvra fi bien , qu'il les
obligea de regagner leur pofte
JUILLET. 1758. 185
Le même jour , un détachement du corps de
Jahnus ayant rencontré près de Neuftadt beaucoup
de chariots ennemis deſtinés à charger dans
cette ville des vivres & des fourrages , en prit dixneuf&
quatre- vingts - deux chevaux .
La nuit du 19 au zo , le fieur de Lannius , Lieu
tenant - Colonel du Régiment de Péterwaradin ,
troupes légeres , fut détaché par le Général Jahnus
du côté de Friedland , & il fit de fi bonnes difpo
fitions, qu'ayant furpris les ennemis à Potkerfdorff
& à Annerfdorff , il renverfa totalement les Chaffeurs
, les Huffards & les autres troupes qui occu
poient ces deux poftes. L'allarme fut auffi - tôt répandue
dans la petite ville de Bahren , où étoit le
Général Pruffien Putkomer avec les Régimens de
Bornſtadt & du Prince Henri , Infanterie ; un Basaillon
de convalefcens , un Eſcadron du Régi
ment de Wirtemberg , Dragons , & vingt-une
pieces d'artillerie . Ce Général en conféquence
fortit précipitamment de Bahren , pour occuper
les hauteurs qui l'environnent. Les ennemis dans
cette action ont eu cent quarante hommes tués ,
& on leur a pris trente chevaux avec beaucoup de
bagage, fans compter plus de quatre- vingts Defer
teurs qui nous font venus. Cette affaire a mis en
mouvement tous les poftes des ennemis. Les troupes
qui alloient joindre leur armée par le chemin
qui conduit à Hoff , rétrograderent avec beaucoup
de viteffe , & l'on a fçu que les ennemis avoient
tranfporté de l'endroit où s'eft fait le choc huit
charriots remplis de bleffés. Un Lieutenant intercepta
le même jour entre Bahren & Sternberg
des lettres de l'armée ennemie , qui ont été envoyées
au quartier général.
Cinq Efcadrons de Huffards Proffiens arrivés le
22 à Landshut , & qui cantonnoient fous le canon
186 MERCURE DE FRANCE,
de cette Place , ont pensé être enlevés par le fieur
de Kalnocky , Lieutenant - Général , qui étoit refté
à Trautenau avec un fort détachement. Ce Général
, après les avoir fait reconnoître par le Colonel
Comte de Bethlem , tourna ces cinq Efcadrons
leur tua beaucoup de monde , fit treize prifonniers
, & s'empara de cent deux chevaux . Cette
affaire ne lui a coûté que quatre hommes tués &
dix bleffés .
De leur côté , les ennemis ont voulu furprendre
le Général Laudon , Dix Bataillons , quinze Efcadrons
de Cavalerie , & deux Régimens de Huffards
, fortirent dans ce deffein du camp de Czelechowitz
, & marcherent en trois colonnes fur
Premiftawitz , pour attaquer les poftes avancés
que nous avions dans ce quartier - là . Ce corps
s'étoit mis en marche la nuit à onze heures , & le
Roi de Pruffe y étoit en perfonne. A la pointe du
jour , les Pruffiens firent fur nos poftes un trèsgrand
feu d'artillerie qui les obligea de fe replier.
Mais le Général Laudon s'étant avancé avec deux
Régimens de Huffards , l'ennemi fur le champ fit
halte , & bientôt regagna fon camp. Il fut pourfuivi
par plufieurs détachemens qui ramenerent
quelques prifonniers , & tomberent enfuite le fabre
à la main fur un Bataillon de Grenadiers Pruffiens
poftés dans un village , qu'ils taillerent en
pieces.
C'eft le 13 Mai au foir que s'eft faite la jonc
tion du corps commandé par le Général Harfch
avec notre armée. Nous avons quitté le 23 le
camp de Leutomiffel , pour nous transporter à
Zwittau , & le Général Harſch s'eft porté en même
temps de Nickel à Mahrifch- Tribau.
L'Impératrice-Reine a ordonné d'armer tous les
habitans de cette Province qui , de leur propre
JUILLET. 1758 . 187
mouvement , voudront concourir à la défenſe de
leur pays , ainfi que tous les artifans & les chaffeurs
qui fe trouveront de bonne volonté . Un Receveur
de Lundenbourg , nommé Annibal Boglies
qui , dans les précédentes guerres , a rendu de fort
bons fervices , ayant offert de les conduire , la
Cour a envoyé des ordres de l'employer & de feconder
fon zele.
DE FRANCFORT , le 21 Mai.
Pour colorer la violence commife contre le
droit des gens & les égards dûs aux Souverains ,
dans l'enlèvement de M. le Marquis de Fraigne ,
les gazettes de Berlin l'ont repréſenté fauffement
comme un fimple Voyageur , qui faifoit à Zerbſt
le métier d'Efpion. On eft maintenant bien inftruit
qu'il y réfidoit de l'aveu de la Cour de France.
Ce Marquis avoit trouvé le moyen de s'échapper
de la Citadelle de Magdebourg , où il eft détenu
prifonnier ; mais il a été repris fur la route
de Zerbft , & il eft beaucoup plus étroitement
refferré .
On écrit de Breflau , qu'il y a eu le 13 de Mai
un incendie confidérable à Glogau , que le feu a
pris au College des Jéfuites , & qu'une Eglife Catholique
, une églife des Luthériens , l'hôpital ,
toutes les maiſons voifines , & le village de Bruffo ,
qui eft contigu à la Ville , ont été réduits en cendres.
DE DRESDE , le 18 Mai.
UN corps ennemi de Huffards & de Dragons
9"
foutenu de quelque Infanterie , ayant marché par
des routes détournées avec de l'artillerie vers Zittau
, a tenté de furprendre cette Ville . Mais le
Général Maguire , qui commande les poftes avancés
des Impériaux fur cette frontiere a fait
échouer l'entrepriſe , en faisant avancer des troupes
pour couvrir Zittau . Après une eſcarmouche
affez vive , où il y a eu de part & d'autre beaucoup
de morts & de bleffés , les Pruffiens ont été
forcés d'abandonner la partie.
De l'Armée Impériale en Moravie , le 24.
Mai.
Depuis le 14 de Mai jufqu'à ce jour , les Pruffiens
ont fait bien des mouvemens , foit pour
nous donner le change fur l'objet de leurs opérations
, foit pour nous furprendre. Un gros de
leurs troupes , compofé principalement de Cavalerie
, s'étant porté des deux côtés de Profnitz
pour aller déloger le Marquis de Ville de Predlitz
, dès que ce Cénéral s'apperçut que les enne184
MERCURE DE FRANCE.
mis s'approchoient de lui avec des forces bien fua
rieures aux fiennes ; il fe replia en bon ordre. I
fut cependant pourfuivi jufqu'au défilé de Drillitz,
où après quelques efcarmouches affez vives , les
Huffards Pruffiens atteignirent le Régiment de
Wirtemberg Dragons. Le fieur de Saint- Ighon ,
Major général , qui commandoit ce Régiment ,
ayant laiffé les ennemis s'engager dans le défilé ,
les chargea avec une telle vigueur qu'il les mit
dans le plus grand défordre ; de forte qu'un grand
nombre de fuyards fe jetterent dans des marais
très- profonds. Le même Régiment tomba enfuite
fur un gros de Huffards ennemis qui harceloient
fes Régimens de Modene & de Birkenfeld , Cuiraffiers
, & il les difperfa fi bien qu'il n'en reparut
pas un feul.
Le zo , le Général Laudon ayant été reconnoître
ce qui fe paffoit près d'Olmurz , il obferva que
toutes les difpofitions de l'ennemi tendoient au
fiege de certe Place , attendu que le Maréchal
Keith & le Général de la Mothe Fouquet avoient
pris une nouvelle poſition à Krenau , que le Roi
de Pruffe avec le Prince d'Anhalt . Deffau occupoit
un autre camp à Sħabelin , & que les camps de
Littau & de Czelechowitz étoient confidérable
ment affoiblis.
Un parti de Huffards ennemis s'étoit avancé
près de la petite ville de Namierz dans l'intention
de la piller. Le fieur de Palafti , Major du Régi
ment d'Efterhazi , Huffards , qui fe trouvoit
portée , envoya un détachement qui les fit bientôt
retirer. Les ennemis , pour revenir à la charge ,
fortirent en force du village de Slatenitz , avec de
la Cavalerie & des Dragons : malgré leur fupérioté
, le fieur de Palafti marcha contr'eux avec
deux cens Huffards , & manoeuvra fi bien , qu'il les
obligea de regagner leur pofte
JUILLET. 1758. 185
Le même jour , un détachement du corps de
Jahnus ayant rencontré près de Neuftadt beaucoup
de chariots ennemis deſtinés à charger dans
cette ville des vivres & des fourrages , en prit dixneuf&
quatre- vingts - deux chevaux .
La nuit du 19 au zo , le fieur de Lannius , Lieu
tenant - Colonel du Régiment de Péterwaradin ,
troupes légeres , fut détaché par le Général Jahnus
du côté de Friedland , & il fit de fi bonnes difpo
fitions, qu'ayant furpris les ennemis à Potkerfdorff
& à Annerfdorff , il renverfa totalement les Chaffeurs
, les Huffards & les autres troupes qui occu
poient ces deux poftes. L'allarme fut auffi - tôt répandue
dans la petite ville de Bahren , où étoit le
Général Pruffien Putkomer avec les Régimens de
Bornſtadt & du Prince Henri , Infanterie ; un Basaillon
de convalefcens , un Eſcadron du Régi
ment de Wirtemberg , Dragons , & vingt-une
pieces d'artillerie . Ce Général en conféquence
fortit précipitamment de Bahren , pour occuper
les hauteurs qui l'environnent. Les ennemis dans
cette action ont eu cent quarante hommes tués ,
& on leur a pris trente chevaux avec beaucoup de
bagage, fans compter plus de quatre- vingts Defer
teurs qui nous font venus. Cette affaire a mis en
mouvement tous les poftes des ennemis. Les troupes
qui alloient joindre leur armée par le chemin
qui conduit à Hoff , rétrograderent avec beaucoup
de viteffe , & l'on a fçu que les ennemis avoient
tranfporté de l'endroit où s'eft fait le choc huit
charriots remplis de bleffés. Un Lieutenant intercepta
le même jour entre Bahren & Sternberg
des lettres de l'armée ennemie , qui ont été envoyées
au quartier général.
Cinq Efcadrons de Huffards Proffiens arrivés le
22 à Landshut , & qui cantonnoient fous le canon
186 MERCURE DE FRANCE,
de cette Place , ont pensé être enlevés par le fieur
de Kalnocky , Lieutenant - Général , qui étoit refté
à Trautenau avec un fort détachement. Ce Général
, après les avoir fait reconnoître par le Colonel
Comte de Bethlem , tourna ces cinq Efcadrons
leur tua beaucoup de monde , fit treize prifonniers
, & s'empara de cent deux chevaux . Cette
affaire ne lui a coûté que quatre hommes tués &
dix bleffés .
De leur côté , les ennemis ont voulu furprendre
le Général Laudon , Dix Bataillons , quinze Efcadrons
de Cavalerie , & deux Régimens de Huffards
, fortirent dans ce deffein du camp de Czelechowitz
, & marcherent en trois colonnes fur
Premiftawitz , pour attaquer les poftes avancés
que nous avions dans ce quartier - là . Ce corps
s'étoit mis en marche la nuit à onze heures , & le
Roi de Pruffe y étoit en perfonne. A la pointe du
jour , les Pruffiens firent fur nos poftes un trèsgrand
feu d'artillerie qui les obligea de fe replier.
Mais le Général Laudon s'étant avancé avec deux
Régimens de Huffards , l'ennemi fur le champ fit
halte , & bientôt regagna fon camp. Il fut pourfuivi
par plufieurs détachemens qui ramenerent
quelques prifonniers , & tomberent enfuite le fabre
à la main fur un Bataillon de Grenadiers Pruffiens
poftés dans un village , qu'ils taillerent en
pieces.
C'eft le 13 Mai au foir que s'eft faite la jonc
tion du corps commandé par le Général Harfch
avec notre armée. Nous avons quitté le 23 le
camp de Leutomiffel , pour nous transporter à
Zwittau , & le Général Harſch s'eft porté en même
temps de Nickel à Mahrifch- Tribau.
L'Impératrice-Reine a ordonné d'armer tous les
habitans de cette Province qui , de leur propre
JUILLET. 1758 . 187
mouvement , voudront concourir à la défenſe de
leur pays , ainfi que tous les artifans & les chaffeurs
qui fe trouveront de bonne volonté . Un Receveur
de Lundenbourg , nommé Annibal Boglies
qui , dans les précédentes guerres , a rendu de fort
bons fervices , ayant offert de les conduire , la
Cour a envoyé des ordres de l'employer & de feconder
fon zele.
DE FRANCFORT , le 21 Mai.
Pour colorer la violence commife contre le
droit des gens & les égards dûs aux Souverains ,
dans l'enlèvement de M. le Marquis de Fraigne ,
les gazettes de Berlin l'ont repréſenté fauffement
comme un fimple Voyageur , qui faifoit à Zerbſt
le métier d'Efpion. On eft maintenant bien inftruit
qu'il y réfidoit de l'aveu de la Cour de France.
Ce Marquis avoit trouvé le moyen de s'échapper
de la Citadelle de Magdebourg , où il eft détenu
prifonnier ; mais il a été repris fur la route
de Zerbft , & il eft beaucoup plus étroitement
refferré .
On écrit de Breflau , qu'il y a eu le 13 de Mai
un incendie confidérable à Glogau , que le feu a
pris au College des Jéfuites , & qu'une Eglife Catholique
, une églife des Luthériens , l'hôpital ,
toutes les maiſons voifines , & le village de Bruffo ,
qui eft contigu à la Ville , ont été réduits en cendres.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En mai 1758, plusieurs événements militaires significatifs ont eu lieu en Allemagne et en Moravie. À Dresde, le 18 mai, une force ennemie composée de hussards, de dragons et d'infanterie, soutenue par de l'artillerie, a tenté de surprendre la ville de Zittau. Le général Maguire, commandant les postes avancés des Impériaux, a réussi à repousser cette attaque après une escarmouche violente. En Moravie, du 14 au 24 mai, les Prussiens ont effectué divers mouvements pour tromper ou surprendre les Impériaux. Le marquis de Ville de Predlitz s'est replié en bon ordre face à des forces ennemies supérieures, et le régiment de Wirtemberg Dragons a repoussé les hussards prussiens lors d'une escarmouche près du défilé de Drillitz. Le 20 mai, le général Laudon a observé que les Prussiens se préparaient à assiéger Olmütz, avec des positions ennemies à Krenau et Šabelin. Des détachements impériaux ont également repoussé des attaques ennemies près de Namierz et de Slatenitz. La nuit du 19 au 20 mai, le lieutenant-colonel Lannius a surpris les Prussiens à Potkerstorff et Annerstorff, capturant des chevaux et du bagage. Le 22 mai, le lieutenant-général Kalnocky a attaqué cinq escadrons de hussards prussiens à Landshut, capturant des prisonniers et des chevaux. Les Prussiens ont également tenté de surprendre le général Laudon, mais ont été repoussés. Le 13 mai, le corps commandé par le général Harsch a rejoint l'armée impériale, et l'impératrice-reine a ordonné d'armer les habitants volontaires pour la défense du pays. À Francfort, le 21 mai, les gazettes de Berlin ont faussement représenté le marquis de Fraigne comme un espion, alors qu'il résidait à Zerbst avec l'aveu de la Cour de France. Il avait été repris après s'être échappé de la citadelle de Magdebourg. Un incendie à Glogau, le 13 mai, a détruit plusieurs bâtiments, dont une église catholique, une église luthérienne, un hôpital et des maisons voisines.
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27
p. 190-191
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On a reçu par la voie de Bengale de fâcheuses nouvelles de quelques-uns [...]
Mots clefs :
Londres, Indes orientales, Troupes françaises, Colonisation, Attaques, Compagnie des Indes, Vaisseaux, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 24 Mai.
On a reçu par la voie de Bengale de fâcheuſes
nouvelles de quelques- uns de nos établiflemens
dans les Indes Orientales. Elles portent qu'un
corps de Troupes Françoiſes , aux ordres de M.
de Saint- Paul , s'eft emparé dans le mois de Mai
de l'année derniere de Mellipelly & de Bander-
Malanca , établiffemens Anglois fur la riviere
d'Yanaon ou d'Ingeram , à la côte d'Orixa , au
Nord de la côte de Coromandel . Après la prife de
ces deux Comptoirs , M. de Saint- Paul a marché
vers le Nord avec ſon Détachement , & s'eft joint
près de Chicacole à un autre corps de troupes
Françoifes commandé par M. de Buffi. Ces deux
corps réunis fe font portés fur Vifigapatam , autre
établiffement Anglois , fitué pareillement à la côte
d'Orixa , où il y avoit cent quarante Européens
de garnifon , & environ quatre cens vingt foldats
des troupes du pays. La Ville & le Fort ont capitulé
le 17 Juin 1757. Les Troupes & les Employés
de la Compagnie des Indes ont été faits prifonniers
de guerre. Par cette expédition , nous avons
perdu tous les établiffemens que nous avions au
Nord de Madras , & où nous faifions un commerce
très- confidérable de toile de coton ,
dont la qua-
Jité eft fupérieure à celle des toiles qui fe tirent
de la côte de Coromandel.
La Compagnie des Indes a reçu en même temps
avis que ceux de ſes Vaiffeaux qui ont été l'année
dernière à la Chine , ont manqué leur paffage en
Europe.
Par des lettres de Barbade , datées du 2 Avril
JUILLET. 1758 .
191
dernier , nous apprenons qu'un incendie a confumé
plus de cent maiſons dans la ville de Bridgetown
, capitale de l'Iſe.
DE LONDRES , le 24 Mai.
On a reçu par la voie de Bengale de fâcheuſes
nouvelles de quelques- uns de nos établiflemens
dans les Indes Orientales. Elles portent qu'un
corps de Troupes Françoiſes , aux ordres de M.
de Saint- Paul , s'eft emparé dans le mois de Mai
de l'année derniere de Mellipelly & de Bander-
Malanca , établiffemens Anglois fur la riviere
d'Yanaon ou d'Ingeram , à la côte d'Orixa , au
Nord de la côte de Coromandel . Après la prife de
ces deux Comptoirs , M. de Saint- Paul a marché
vers le Nord avec ſon Détachement , & s'eft joint
près de Chicacole à un autre corps de troupes
Françoifes commandé par M. de Buffi. Ces deux
corps réunis fe font portés fur Vifigapatam , autre
établiffement Anglois , fitué pareillement à la côte
d'Orixa , où il y avoit cent quarante Européens
de garnifon , & environ quatre cens vingt foldats
des troupes du pays. La Ville & le Fort ont capitulé
le 17 Juin 1757. Les Troupes & les Employés
de la Compagnie des Indes ont été faits prifonniers
de guerre. Par cette expédition , nous avons
perdu tous les établiffemens que nous avions au
Nord de Madras , & où nous faifions un commerce
très- confidérable de toile de coton ,
dont la qua-
Jité eft fupérieure à celle des toiles qui fe tirent
de la côte de Coromandel.
La Compagnie des Indes a reçu en même temps
avis que ceux de ſes Vaiffeaux qui ont été l'année
dernière à la Chine , ont manqué leur paffage en
Europe.
Par des lettres de Barbade , datées du 2 Avril
JUILLET. 1758 .
191
dernier , nous apprenons qu'un incendie a confumé
plus de cent maiſons dans la ville de Bridgetown
, capitale de l'Iſe.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 24 mai, des nouvelles ont rapporté que des troupes françaises, dirigées par M. de Saint-Paul, avaient pris possession des établissements anglais de Mellipelly et de Bander-Malanca en mai 1756. Ces établissements se situent sur la rivière d'Yanaon, sur la côte d'Orixa, au nord de la côte de Coromandel. M. de Saint-Paul a ensuite rejoint M. de Bussy près de Chicacole et ensemble, ils ont attaqué Vifigapatam, un autre établissement anglais. La ville et le fort ont capitulé le 17 juin 1757, entraînant la capture des troupes et des employés de la Compagnie des Indes. Cette expédition a conduit à la perte de tous les établissements britanniques au nord de Madras, où un commerce important de toile de coton de haute qualité était effectué. Par ailleurs, la Compagnie des Indes a appris que ses vaisseaux destinés à la Chine avaient manqué leur passage en Europe. De plus, un incendie a détruit plus de cent maisons à Bridgetown, capitale de l'île de Barbade, le 2 avril 1758.
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28
p. 193-194
DU NORD.
Début :
M. le Marquis de Monteil, ci-devant Ministre Plénipotentiaire de S. M. T. C. [...]
Mots clefs :
Varsovie, Marquis de Monteil, Envoyé extraordinaire, Comte de Broglie, Major général, Troupes, Attaque, Stockholm, Galères, Provisions, Gottenbourg, Incendie, Fonderie
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE VARSOVIE , le 25 Juin.
leMarquisde Monteil , ci -devant Miniſtre
Plénipotentiaire de S. M. T. C. auprès de l'Electeur
de Cologne , a été nommé pour venir remplacer
ici , en qualité d'Envoyé Extraordinaire & de Miniſtre
Plénipotentiaire , M. le Comte de Broglie ,
qui eſt allé ſervir à l'armée de France.
On a cu avis que le Major Général Ruſſien
Demicku, ayant été détaché le 19 Juin , de Konitz
par le Comte de Romanzoff avec un corps
de Troupes , étoit arrivé le 20 au ſoir près de
Ratzembourg , & qu'y ayant trouvé un Parti de
Huſſards Pruffiens ,il l'avoit fait attaquer par cinq
cens Coſaques foutenus par quelques Eſcadrons
de Huſſards ; que les Coſaques avoient d'abord
diſperſé l'ennemi qui avoit laiſſé vingt morts ſur
laplace; qu'on avoit fait ſur lui trente deux priſonniers;
qu'enfin le reſte avoit pris la fuite , &
qu'il avoit été pourſuivi juſqu'au nouveau Stettin.
DE STOCKOLM , le 24 Juin.
On équipe actuellement en ce Port pluſieurs.
Galeres deſtinées à tranſporter en Pomeranie les
I
194 MERCURE DE FRANCE.
munitions & les proviſions néceſſaires pour l'armée
Suédoiſe..
Nous apprenons de Gottenbourg , que le 8 de
Juin, entre cinq & fix heures du foir , le feu prit
à la fonderie de canons qui étoit dans la citadelle
de cette ville , & que le bâtiment a ſauté en l'air .
Il y a péri ſept hommes avec un Officier , & deux
foldats d'Artillerie ont été dangereuſement bleſſés
àquelque diſtance. Le fracas des grenades & des
bombes qui étoient chargées , a duré près de deux
heures. Voilà le ſecond accident de cette nature
que nous effuyons , ce qui fait ſoupçonner que ce
n'eſt point l'effet du hazard.
DE VARSOVIE , le 25 Juin.
leMarquisde Monteil , ci -devant Miniſtre
Plénipotentiaire de S. M. T. C. auprès de l'Electeur
de Cologne , a été nommé pour venir remplacer
ici , en qualité d'Envoyé Extraordinaire & de Miniſtre
Plénipotentiaire , M. le Comte de Broglie ,
qui eſt allé ſervir à l'armée de France.
On a cu avis que le Major Général Ruſſien
Demicku, ayant été détaché le 19 Juin , de Konitz
par le Comte de Romanzoff avec un corps
de Troupes , étoit arrivé le 20 au ſoir près de
Ratzembourg , & qu'y ayant trouvé un Parti de
Huſſards Pruffiens ,il l'avoit fait attaquer par cinq
cens Coſaques foutenus par quelques Eſcadrons
de Huſſards ; que les Coſaques avoient d'abord
diſperſé l'ennemi qui avoit laiſſé vingt morts ſur
laplace; qu'on avoit fait ſur lui trente deux priſonniers;
qu'enfin le reſte avoit pris la fuite , &
qu'il avoit été pourſuivi juſqu'au nouveau Stettin.
DE STOCKOLM , le 24 Juin.
On équipe actuellement en ce Port pluſieurs.
Galeres deſtinées à tranſporter en Pomeranie les
I
194 MERCURE DE FRANCE.
munitions & les proviſions néceſſaires pour l'armée
Suédoiſe..
Nous apprenons de Gottenbourg , que le 8 de
Juin, entre cinq & fix heures du foir , le feu prit
à la fonderie de canons qui étoit dans la citadelle
de cette ville , & que le bâtiment a ſauté en l'air .
Il y a péri ſept hommes avec un Officier , & deux
foldats d'Artillerie ont été dangereuſement bleſſés
àquelque diſtance. Le fracas des grenades & des
bombes qui étoient chargées , a duré près de deux
heures. Voilà le ſecond accident de cette nature
que nous effuyons , ce qui fait ſoupçonner que ce
n'eſt point l'effet du hazard.
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Résumé : DU NORD.
Le texte décrit plusieurs événements militaires et diplomatiques en Europe. À Varsovie, le Marquis de Monteil a été nommé Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire, succédant au Comte de Broglie, parti servir dans l'armée française. Parallèlement, le Major Général Russe Demicku, envoyé par le Comte de Romanzoff, a attaqué des Hussards Prussiens près de Ratzembourg avec des Cosaques et des Hussards. Les Cosaques ont dispersé les Prussiens, laissant vingt morts et trente-deux prisonniers, et ont poursuivi les fuyards jusqu'au nouveau Stettin. À Stockholm, des galères sont équipées pour transporter des munitions et des provisions en Pomeranie pour l'armée suédoise. À Gottenbourg, un incendie a détruit une fonderie de canons dans la citadelle le 8 juin, causant la mort de sept hommes, dont un officier, et blessant gravement deux soldats d'artillerie. L'explosion a duré près de deux heures, suggérant un possible sabotage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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29
p. 209-211
Extrait d'une Lettre de Pyrna le 11. Novembre.
Début :
La Famille Royale jouit jusqu'à présent d'une bonne santé ; c'est la seule [...]
Mots clefs :
Famille royale, Dresde, Incendie, Maréchal Daun, Cruauté, Lois de la guerre, Dégâts, Victimes, Armée impériale, Troupes, Sieur Zavoiski, Comte, Prince, Barbares
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Pyrna le 11. Novembre.
Extrait d'une Lettre de Pyrna le 11. Novembre.
La Famille Royale jouit jufqu'à préfent d'une
bonne fanté ; c'eft la feule nouvelle confolante
que je puiffe mander. Tout le reste eft un tiffu
d'horreurs. J'allai hier à la découverte fu feu que
j'avois apperçu du côté de Drefde . Je vis tous
les Faubourgs de cette Ville en flamme . Je me
hâtai d'aller au Quartier Général à Nɔdnitz . Je
rencontrai fur le chemin la femme d'un Colonel
, échappé à l'incendie , & qui fe fauvoit à pred
avec les deux petits enfans. Je trouvai le Maréchal
Daun & tous les Généraux plongés dans la
douleur. Ce Maréchal me fit appeller , & déplora
, les larmes aux yeux, ce cruel événement , en
proteftant qu'il n'y avoit donné aucune occafion .
Uniquement occupé du falut de la Famille
Royale , je propofai d'envoyer un Trompette au
Comte de Schmettau , qui commande à Dreſde ,
pour l'engager à ne rien attenter contre elle .
Le fieur Zavoiski , Colonel , s'offrir pour exécuter
cette commiffion , & partit fur le champ avec le
Trompette. Il fut chargé de dire au Commandant
, que le Maréchal Daun étoit également
furpris & indigné de l'action barbare qu'il commettoit
; qu'il n'y avoit donné aucun lieu , puifqu'il
n'avoit encore ni fommé la Ville , ni fait
tirer contre elle un feul coup de canon , ni enfin
pris un pouce du terrein des Fauxbourgs; que cette
cruauté étoit auffi oppofée aux Loix de la guerre ,
que contraire au Chriftianifme & aux principes
de l'humanité ; qu'il répondroit fur fa tête de
l'illuftre Famille Royale , au cas qu'il lui arrivât
le moindre accident.
Dès que le fieur Zavoiski fut parti , le Maréchal
Daun monta à cheval ; je l'accompagnai
au grand Jardin. Nous rencontrâmes une foule
de malheureux qui fuyoient avec effroi , abandonnant
leurs maifons réduites en cendres. Le
210 MERCURE DE FRANCE.
Maréchal Daun m'ordonna de leur procurer un
afyle & tous les fecours dont ils auroient befoin.
Je fis ouvrir fur le champ tous les pavillons de
ce Jardin , j'y fis entrer cette multitude d'infor
tunés pour les garantir de la rigueur du froid,
Je chargeai deux Magiftrats de Pyrna de faire
fournir la viande , le pain & toutes les chofes
qui leur feroient néceffaires.
"
>
A l'approche de l'Armée Impériale , plufieurs
perfonnes du Clergé vinrent demander au Commandant,
s'il y avoit quelque chofe à craindre
pour les habitans , & s'il étoit néceffaire qu'îls
fe retiralent pour le mettre en fureté avec leurs
effets. Il répondit » qu'on n'avoit rien à appré-
» hender , & que chacun pouvoit être tranquille
» dans fa maifon . » Il fit même publier le foir un
ordre à tous les habitans de ne pas fortir de chez
eux , afin qu'il n'arrivât de malheur à perfonne
en cas de furprife. Après de telles & fi fortes
affurances de la part , il envoya à quatre heures
du matin dans les fauxbourgs , les Huflards &
les Compagnies franches , aux ordres du fieur
Meyer. Ces troupes enfoncerent les portes des
maifons & y mirent le feu. Tandis qu'on empêchoit
à coups de fufil les habitans d'en fortir ,
on acheva de les détruire , en tirant fur elles à boulets
rouges. Ceux qui fefont fauvés ont été obligés
de gagner les Jardins & defuir par les derrieres .Un
grand nombre a péri dans les flammes . Nous tenons
ces détails de ceux qui ont échappé à l'incendie
. Ce Commandant pourra-t-il jamais fe juftifier
aux yeux du monde entier ? Il fait publier que les
habitans n'ont rien à craindre , il leur ordonne de
ne pas fortir de leurs maifons , & dans le moment
qu'on s'y attend le moins, il fait exercer contre ces
malheureux Habitans , toutes les cruautés que
nous venons de détailler & avant que notre
Armée ait commencé la moindre hoftilité .
>
JANVIER. 1759. 211
Le fieur Zavoiski revint fur le foir . Il rapporta,
qu'on l'avoit arrêté aux portes de Dreide pendant
deux heures ; qu'enfuite on l'avoit conduit ,
les yeux bandés au Comte de Schmettau , qui lui
avoit répondu » qu'il n'avoit rien fait qul
» ne fût conforme aux Loix de la Guerre , n'étant
pas obligé d'attendre qu'on l'attaquât ; qu'il
» avoit des ordres précis du Roi fon Maître
qu'il les éxécuteroit ponctuellement , en fe dé-
» fendant jufqu'à la derniére extrémité ; qu'il ne
» répondoit ni de la Ville , ni de la Famille
» Royale ; & qu'il ne fe foucioit point de ce qui
» pourroit en arriver. »
Le fieur Zavoifki ajouta qu'il lui avoit obfervé ,
que de tout temps & chez toutes les Nations ,
on avoit regardé les Princes comme des Perfonnes
facrées ; & qu'il falloit être plus que
Barbares pour ne les pas refpecter , qu'alors le
Comte de Schmettau avoit dit » qu'il venoit
d'envoyer un Officier aux Princes & aux Prin-
» ceffſes , avec ordre de faire en fon nom un
>complimeut convenable , & de leur demander
» pardon des démarches auxquelles des raiſons
»de Guerre l'obligeoient. >>
Que faire en cette extrémité ? faut-il expofer
la Famille Royale faut- il fe retirer fans rien
entreprendre ? C'eſt ce que je n'ofe décider ; &
malheureufement je n'y vois pas de milieu . Le
fieur Zavoiſki étoit chargé de tâcher de parve-
Lir jufqu'au Palais où cette Augufte Famlile
fait fa réſidence ; mais il n'a pu en obtenir la
permiffion.
La Famille Royale jouit jufqu'à préfent d'une
bonne fanté ; c'eft la feule nouvelle confolante
que je puiffe mander. Tout le reste eft un tiffu
d'horreurs. J'allai hier à la découverte fu feu que
j'avois apperçu du côté de Drefde . Je vis tous
les Faubourgs de cette Ville en flamme . Je me
hâtai d'aller au Quartier Général à Nɔdnitz . Je
rencontrai fur le chemin la femme d'un Colonel
, échappé à l'incendie , & qui fe fauvoit à pred
avec les deux petits enfans. Je trouvai le Maréchal
Daun & tous les Généraux plongés dans la
douleur. Ce Maréchal me fit appeller , & déplora
, les larmes aux yeux, ce cruel événement , en
proteftant qu'il n'y avoit donné aucune occafion .
Uniquement occupé du falut de la Famille
Royale , je propofai d'envoyer un Trompette au
Comte de Schmettau , qui commande à Dreſde ,
pour l'engager à ne rien attenter contre elle .
Le fieur Zavoiski , Colonel , s'offrir pour exécuter
cette commiffion , & partit fur le champ avec le
Trompette. Il fut chargé de dire au Commandant
, que le Maréchal Daun étoit également
furpris & indigné de l'action barbare qu'il commettoit
; qu'il n'y avoit donné aucun lieu , puifqu'il
n'avoit encore ni fommé la Ville , ni fait
tirer contre elle un feul coup de canon , ni enfin
pris un pouce du terrein des Fauxbourgs; que cette
cruauté étoit auffi oppofée aux Loix de la guerre ,
que contraire au Chriftianifme & aux principes
de l'humanité ; qu'il répondroit fur fa tête de
l'illuftre Famille Royale , au cas qu'il lui arrivât
le moindre accident.
Dès que le fieur Zavoiski fut parti , le Maréchal
Daun monta à cheval ; je l'accompagnai
au grand Jardin. Nous rencontrâmes une foule
de malheureux qui fuyoient avec effroi , abandonnant
leurs maifons réduites en cendres. Le
210 MERCURE DE FRANCE.
Maréchal Daun m'ordonna de leur procurer un
afyle & tous les fecours dont ils auroient befoin.
Je fis ouvrir fur le champ tous les pavillons de
ce Jardin , j'y fis entrer cette multitude d'infor
tunés pour les garantir de la rigueur du froid,
Je chargeai deux Magiftrats de Pyrna de faire
fournir la viande , le pain & toutes les chofes
qui leur feroient néceffaires.
"
>
A l'approche de l'Armée Impériale , plufieurs
perfonnes du Clergé vinrent demander au Commandant,
s'il y avoit quelque chofe à craindre
pour les habitans , & s'il étoit néceffaire qu'îls
fe retiralent pour le mettre en fureté avec leurs
effets. Il répondit » qu'on n'avoit rien à appré-
» hender , & que chacun pouvoit être tranquille
» dans fa maifon . » Il fit même publier le foir un
ordre à tous les habitans de ne pas fortir de chez
eux , afin qu'il n'arrivât de malheur à perfonne
en cas de furprife. Après de telles & fi fortes
affurances de la part , il envoya à quatre heures
du matin dans les fauxbourgs , les Huflards &
les Compagnies franches , aux ordres du fieur
Meyer. Ces troupes enfoncerent les portes des
maifons & y mirent le feu. Tandis qu'on empêchoit
à coups de fufil les habitans d'en fortir ,
on acheva de les détruire , en tirant fur elles à boulets
rouges. Ceux qui fefont fauvés ont été obligés
de gagner les Jardins & defuir par les derrieres .Un
grand nombre a péri dans les flammes . Nous tenons
ces détails de ceux qui ont échappé à l'incendie
. Ce Commandant pourra-t-il jamais fe juftifier
aux yeux du monde entier ? Il fait publier que les
habitans n'ont rien à craindre , il leur ordonne de
ne pas fortir de leurs maifons , & dans le moment
qu'on s'y attend le moins, il fait exercer contre ces
malheureux Habitans , toutes les cruautés que
nous venons de détailler & avant que notre
Armée ait commencé la moindre hoftilité .
>
JANVIER. 1759. 211
Le fieur Zavoiski revint fur le foir . Il rapporta,
qu'on l'avoit arrêté aux portes de Dreide pendant
deux heures ; qu'enfuite on l'avoit conduit ,
les yeux bandés au Comte de Schmettau , qui lui
avoit répondu » qu'il n'avoit rien fait qul
» ne fût conforme aux Loix de la Guerre , n'étant
pas obligé d'attendre qu'on l'attaquât ; qu'il
» avoit des ordres précis du Roi fon Maître
qu'il les éxécuteroit ponctuellement , en fe dé-
» fendant jufqu'à la derniére extrémité ; qu'il ne
» répondoit ni de la Ville , ni de la Famille
» Royale ; & qu'il ne fe foucioit point de ce qui
» pourroit en arriver. »
Le fieur Zavoifki ajouta qu'il lui avoit obfervé ,
que de tout temps & chez toutes les Nations ,
on avoit regardé les Princes comme des Perfonnes
facrées ; & qu'il falloit être plus que
Barbares pour ne les pas refpecter , qu'alors le
Comte de Schmettau avoit dit » qu'il venoit
d'envoyer un Officier aux Princes & aux Prin-
» ceffſes , avec ordre de faire en fon nom un
>complimeut convenable , & de leur demander
» pardon des démarches auxquelles des raiſons
»de Guerre l'obligeoient. >>
Que faire en cette extrémité ? faut-il expofer
la Famille Royale faut- il fe retirer fans rien
entreprendre ? C'eſt ce que je n'ofe décider ; &
malheureufement je n'y vois pas de milieu . Le
fieur Zavoiſki étoit chargé de tâcher de parve-
Lir jufqu'au Palais où cette Augufte Famlile
fait fa réſidence ; mais il n'a pu en obtenir la
permiffion.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Pyrna le 11. Novembre.
La lettre de Pyrna datée du 11 novembre décrit une situation critique à Dresde. La famille royale est en bonne santé, mais la ville est en flammes. L'auteur se rend au quartier général à Nodnitz où il rencontre le maréchal Daun et d'autres généraux en deuil. Daun nie toute responsabilité dans l'incendie. L'auteur propose d'envoyer un trompette au comte de Schmettau, commandant de Dresde, pour assurer la sécurité de la famille royale. Le colonel Zavoiski exécute cette mission, soulignant l'inhumanité des actions du commandant. Pendant ce temps, Daun et l'auteur rencontrent des réfugiés et leur fournissent de l'aide. Auparavant, le commandant de Dresde avait assuré aux habitants qu'ils n'avaient rien à craindre, mais il a ensuite ordonné l'incendie des faubourgs, causant de nombreuses victimes. Zavoiski rapporte que Schmettau justifie ses actions par des ordres royaux et ne garantit pas la sécurité de la famille royale. La situation est désespérée, et l'auteur hésite entre exposer la famille royale ou se retirer sans agir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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30
p. 205-206
DE LEYPSICK, le 18 Avril.
Début :
Le Prince Henri, informé de l'état où se trouvoient les quartiers de l'Armée [...]
Mots clefs :
Prince Henri, Prusse, Troupes, Bohême, Infanterie, Attaque, Cavalerie, Fuite , Magasins, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LEYPSICK, le 18 Avril.
e LEX PSICK , le 18 Avril.
Le Prince Henri , informé de l'état où le trou-
voient les quartiers de l'Armée Autrichienne en-
deça de l'Elbe , forma ces jours paffés le projet
d'enlever & de détruire les magazins de cette Ar-
mée. Le 1s de ce mois il entra en Bohême du cố-
té de Peterfwalde avec une divifion de les troupes.
Le Général Hulfen pénétra du côté de Gafberg ,
avec une autre divifion . Il rencontra un abattis fur
fon pallage. Il difpofa fon Infanterie pour l'attaque
de ce retranchement ; & comme elle y trouvoir
beaucoup de réfiftance , il fit marcher fa Cavale-
rie fur Pillnitz pour prendre les Autrichiens à dos.
Ce mouvement les intimida , ils prirent la fuite
en défordre , & le Général Hulfen leur fit près de
deux mille Prifonniers. Enfuite le Prince Henri
partagea fon avant- garde en deux corps , dont
J'un marcha à Toplitz , & l'autre fe porta à Auffig.
a pillé & brûlé les magafins que les Autrichiens
5a09971261
206
MERCURE
DE
FRANCE
.
avoient
à
Lowofitz
&
à
Leitmezitz
.
Il
s'eſt
avancé
enfuite
avec
toute fa
divifion
jufqu'à
Budin
tandis
que
le
Général
Hullen
a
marché
avec
la
fienne
fur
Saatz
.
On
apprend
par
des
lettres
nouvellement
arri
vées
,
que
le
Prince
Henri de
Pruffe
eft
forti
de
la
Bohêne
avec
le
corps
qu'il
commande
Le Prince Henri , informé de l'état où le trou-
voient les quartiers de l'Armée Autrichienne en-
deça de l'Elbe , forma ces jours paffés le projet
d'enlever & de détruire les magazins de cette Ar-
mée. Le 1s de ce mois il entra en Bohême du cố-
té de Peterfwalde avec une divifion de les troupes.
Le Général Hulfen pénétra du côté de Gafberg ,
avec une autre divifion . Il rencontra un abattis fur
fon pallage. Il difpofa fon Infanterie pour l'attaque
de ce retranchement ; & comme elle y trouvoir
beaucoup de réfiftance , il fit marcher fa Cavale-
rie fur Pillnitz pour prendre les Autrichiens à dos.
Ce mouvement les intimida , ils prirent la fuite
en défordre , & le Général Hulfen leur fit près de
deux mille Prifonniers. Enfuite le Prince Henri
partagea fon avant- garde en deux corps , dont
J'un marcha à Toplitz , & l'autre fe porta à Auffig.
a pillé & brûlé les magafins que les Autrichiens
5a09971261
206
MERCURE
DE
FRANCE
.
avoient
à
Lowofitz
&
à
Leitmezitz
.
Il
s'eſt
avancé
enfuite
avec
toute fa
divifion
jufqu'à
Budin
tandis
que
le
Général
Hullen
a
marché
avec
la
fienne
fur
Saatz
.
On
apprend
par
des
lettres
nouvellement
arri
vées
,
que
le
Prince
Henri de
Pruffe
eft
forti
de
la
Bohêne
avec
le
corps
qu'il
commande
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Résumé : DE LEYPSICK, le 18 Avril.
Le 18 avril, le Prince Henri décida de s'emparer et de détruire les magasins de l'Armée Autrichienne au-delà de l'Elbe. Le 1er avril, il pénétra en Bohême avec une division de troupes près de Peterfwalde, tandis que le Général Hulfen entra du côté de Gafberg avec une autre division. Hulfen rencontra un abattis et déploya son infanterie pour attaquer ce retranchement. Face à la résistance, il fit avancer sa cavalerie vers Pillnitz pour prendre les Autrichiens à revers, ce qui les fit fuir en désordre, permettant à Hulfen de faire près de deux mille prisonniers. Le Prince Henri divisa ensuite son avant-garde en deux corps : l'un marcha vers Toplitz, l'autre vers Auffig, pillant et brûlant les magasins autrichiens à Lowofitz et à Leitmezitz. Le Prince Henri avança avec toute sa division jusqu'à Budin, tandis que le Général Hulfen marcha vers Saatz. Des lettres récentes indiquent que le Prince Henri de Prusse a quitté la Bohême avec le corps qu'il commandait.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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31
p. 207-208
DE PRAGUE le 25 Avril.
Début :
Lorsque les Prussiens ont paru aux portes de Saatz, on n'y avoit laissé qu'un reste [...]
Mots clefs :
Armée prussienne, Retraite, Ravages, Pillage, Violence, Prince Henri, Bohême, Comte de Daun, Ennemis, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PRAGUE le 25 Avril.
DE PRAGUE le 25 Avril.
Lorfque
les
Pruffiens
ont paru aux
portes
deSaatz
,
on
n'y avoit
laiffé
qu'un
refte
de
provi-
fions
peu
confidérables
,
auxquelles
ils
ont mis
le
feu
.
Leur
retraite
vers
la
Saxe
a été
accompagnéedes ravages
les
plus déplorables
.
Ils
ont dévasté
les
campagnes
,
pillé
les
villages
,
traité
inhumai-
nement
les
habitans
.
208 MERCURE DE FRANCE.
¿
L'irruption du Prince Henri dans la Bohême
du côté de la Saxe , avoit été combinée avec un
mouvement tout femblable que le Général Fou-
quetdevoit exécuter en même temps par la Hau-
te- Siléfie. Ce Général entra en effet en Bohême
avec un corps conſidérable ; mais le Général de
Ville s'étant oppofé à fa marche , les Pruffiens fy-
rent obligés de retourner en Silésie.
Le
Maréchal
Comte
de
Daun
a
toujours
fon
quartier
général
à
Gitfchin
.
Les
neiges
qui font
tombées en abondance
dans
les
montagnes
,
l'ont
empêché
juſqu'à
préfent
de
tenter
un mouvement
en
avant
.
Le
même
obftacle arrête
le
Roi
de
Pruffe
,
qui
eft
à
la
tête
de
foixante
mille
hom-mes
,
&
qui
n'eft
féparé
du
Maréchal
Comte
de
Daun
que
par
les
défilés
des
montagnes
.
Du
4 Mai
. T
La ville de Budin a beaucoup fouffert de la der-
niere irruption que l'armée du Prince Henri de
Pruffe a faite en Bohême.Les ennemis ayant mis le
feu au magafin qui étoit dans cette ville, les flam-
mes ont gagné les maiſons , dont la plus grande
partie a été réduite en cendres.
Lorfque
les
Pruffiens
ont paru aux
portes
deSaatz
,
on
n'y avoit
laiffé
qu'un
refte
de
provi-
fions
peu
confidérables
,
auxquelles
ils
ont mis
le
feu
.
Leur
retraite
vers
la
Saxe
a été
accompagnéedes ravages
les
plus déplorables
.
Ils
ont dévasté
les
campagnes
,
pillé
les
villages
,
traité
inhumai-
nement
les
habitans
.
208 MERCURE DE FRANCE.
¿
L'irruption du Prince Henri dans la Bohême
du côté de la Saxe , avoit été combinée avec un
mouvement tout femblable que le Général Fou-
quetdevoit exécuter en même temps par la Hau-
te- Siléfie. Ce Général entra en effet en Bohême
avec un corps conſidérable ; mais le Général de
Ville s'étant oppofé à fa marche , les Pruffiens fy-
rent obligés de retourner en Silésie.
Le
Maréchal
Comte
de
Daun
a
toujours
fon
quartier
général
à
Gitfchin
.
Les
neiges
qui font
tombées en abondance
dans
les
montagnes
,
l'ont
empêché
juſqu'à
préfent
de
tenter
un mouvement
en
avant
.
Le
même
obftacle arrête
le
Roi
de
Pruffe
,
qui
eft
à
la
tête
de
foixante
mille
hom-mes
,
&
qui
n'eft
féparé
du
Maréchal
Comte
de
Daun
que
par
les
défilés
des
montagnes
.
Du
4 Mai
. T
La ville de Budin a beaucoup fouffert de la der-
niere irruption que l'armée du Prince Henri de
Pruffe a faite en Bohême.Les ennemis ayant mis le
feu au magafin qui étoit dans cette ville, les flam-
mes ont gagné les maiſons , dont la plus grande
partie a été réduite en cendres.
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Résumé : DE PRAGUE le 25 Avril.
Le 25 avril, les Prussiens ont attaqué Saatz, incendiant les provisions qu'ils y ont trouvées, et ont causé des ravages considérables lors de leur retraite vers la Saxe, incluant la dévastation des campagnes et le pillage des villages. Simultanément, le Prince Henri a envahi la Bohême depuis la Saxe, tandis que le Général Fouquet devait faire de même depuis la Haute-Silésie. Cependant, le Général de Ville a bloqué l'avancée des Prussiens, les forçant à se retirer en Silésie. Le Maréchal Comte de Daun a maintenu son quartier général à Gitschin, mais les neiges abondantes ont empêché toute opération militaire. Le Roi de Prusse, commandant soixante mille hommes, était séparé du Maréchal de Daun par les défilés montagneux. Le 4 mai, l'armée du Prince Henri de Prusse a causé de lourds dommages à la ville de Budin en Bohême, mettant le feu au magasin de la ville et détruisant la majeure partie des maisons.
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32
p. 211-212
DE FRANCFORT, le 23 Mai.
Début :
On mande de Wuitzbourg que le Général Kols, à qui le Prince de [...]
Mots clefs :
Général, Commandement, Prussiens, Incendie, Provisions, Troupes françaises, Franconie, Violences
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texteReconnaissance textuelle : DE FRANCFORT, le 23 Mai.
DE FRANCFORT , le 23 Mai.
On mande de Wuitzbourg que le Général
Kols , à qui le Prince de Deux - Ponts avoit confié
le Commandement de Bamberg avec huit
cens hommes , pour garder le magafin , s'eft
trouvé hors d'état de fe maintenir dans cette
Place contre les forces fupérieures des Pruffiens.
Il a brûlé & Hétruit toutes les provifions qui n'ont
pu être transportées. Il a enfuite abandonné la
Ville pour fe replier fur le gros de l'armée.
Du 29.
L'approche des Troupes Françoifes a contraint
les Hanovriens d'abandonner la Franconie , & de
fe replier avec précipitation dans le Pays de Heffe.
Les Prufliens , qui avoient pénétré jufqu'àitzingen
& a Baierdorff , fe font retirés promptement
vers Clofter- Ebrach. Ils ont abandonné Bamberg
le 24 , dirigeant leur retraite fur Bareith. Le
Général Haddic a été détaché à leur pourſuite. Il
a chargé déjà pluſieurs fois leur arrière-garde ,
212 MERCURE DE FRANCE
il continue de la harceler , & lui fait chaque jou
des Prifonniers.
Les Pruffiens ont exercé dans le Pays de Ban
berg leurs violences accoutumées. Ils ont exig
fept cens mille écus de contribution . Comme
n'y ont féjourné que fort peu de temps ils n'o
pu faire acquitter qu'une légere partie de cet
fomme ; & en partant ils ont emmené le Barc
de Weinheim & le Chancelier de Karg pour
affurer l'entier payement.
On mande de Wuitzbourg que le Général
Kols , à qui le Prince de Deux - Ponts avoit confié
le Commandement de Bamberg avec huit
cens hommes , pour garder le magafin , s'eft
trouvé hors d'état de fe maintenir dans cette
Place contre les forces fupérieures des Pruffiens.
Il a brûlé & Hétruit toutes les provifions qui n'ont
pu être transportées. Il a enfuite abandonné la
Ville pour fe replier fur le gros de l'armée.
Du 29.
L'approche des Troupes Françoifes a contraint
les Hanovriens d'abandonner la Franconie , & de
fe replier avec précipitation dans le Pays de Heffe.
Les Prufliens , qui avoient pénétré jufqu'àitzingen
& a Baierdorff , fe font retirés promptement
vers Clofter- Ebrach. Ils ont abandonné Bamberg
le 24 , dirigeant leur retraite fur Bareith. Le
Général Haddic a été détaché à leur pourſuite. Il
a chargé déjà pluſieurs fois leur arrière-garde ,
212 MERCURE DE FRANCE
il continue de la harceler , & lui fait chaque jou
des Prifonniers.
Les Pruffiens ont exercé dans le Pays de Ban
berg leurs violences accoutumées. Ils ont exig
fept cens mille écus de contribution . Comme
n'y ont féjourné que fort peu de temps ils n'o
pu faire acquitter qu'une légere partie de cet
fomme ; & en partant ils ont emmené le Barc
de Weinheim & le Chancelier de Karg pour
affurer l'entier payement.
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Résumé : DE FRANCFORT, le 23 Mai.
Le 23 mai, à Francfort, des nouvelles de Wurtzbourg indiquent que le général Kols, chargé par le Prince de Deux-Ponts de défendre Bamberg avec huit cents hommes, a dû se replier face aux forces prussiennes supérieures. Il a détruit les provisions non transportables et s'est retiré avec le reste de l'armée. Le 29 mai, l'approche des troupes françaises a contraint les Hanovriens à quitter la Franconie et à se replier vers le pays de Hesse. Les Prussiens, qui avaient avancé jusqu'à Izzingen et Baierdorf, se sont retirés vers Clofter-Ebrach et ont abandonné Bamberg le 24 mai, se dirigeant vers Bareith. Le général Haddic, à la poursuite des Prussiens, a attaqué plusieurs fois leur arrière-garde, capturant des prisonniers chaque jour. Les Prussiens ont imposé une contribution de sept cent mille écus à la région de Bamberg, mais n'ont pu en recouvrer qu'une partie avant de partir. Ils ont emmené le baron de Weinheim et le chancelier de Karg pour garantir le paiement complet.
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33
p. 221
Copie d'une Lettre écrite de la Ville de Bazas, Le 11 Juin.
Début :
Le Curé de Captioux se promenoit le 9 de ce mois à neuf heures [...]
Mots clefs :
Curé, Bazas, Église, Cris, Incendie, Feux, Vapeurs de souffre, Pluie
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texteReconnaissance textuelle : Copie d'une Lettre écrite de la Ville de Bazas, Le 11 Juin.
Copie d'une Lettre écrite de la Ville de Bazas ,
Le 11 Juin.
Le Curé de Captioux fe promenoit le 9 de
ce mois à neuf heures du foir devant fon Eglife ,
avec le Curé de Loubens , fon frere . Ils apperçurent
une colonne de feu qui alloit de l'Eft au
Sud, elle pafla derrière un bois qui leur en déroba
la vue. Le Ciel étoit clair & fans aucun
nuage , il régnoit un vent de Nord allez frais .
Les deux Curés fe retirèrent . Un moment après
ils entendirent de grands cris , & on vint les
avertir que le feu étoit dans l'écurie. Le Curé
de Loubens y courut. Il ouvrit la porte ; il fe
vit entouré de flammes , & fut preſque étouffé
par la vapeur du fouffre . Le feu difparut . Quatre
chevaux qui étoient dans l'écurie furent trouvés
morts & fans aucune marque de brulure . Le plancher
n'avoit point été endommagé par le feu ;
on y trouva feulement deux ouvertures aflez
larges pour pouvoir paffer le poing ; mais la charpente
du toit étoit embrafée : il fallut la couper
pour fauver la maiſon voifine. Une heure après
on apperçut une feconde colonne de feu qui fe
précipita dans la rivière auprès d'un moulin , avec
un bruit effroyable. Ce même foir on vit de la
Ville de Bazas à l'extrémité de l'horifon du côté
de Langen un tourbillon de feu. Il y eut cette
même nuit une maifon brulée auprès de cette
dernière ville. Comme on n'a pû découvrir la
cauſe de cet incendie , on l'attribue à ce même
tourbillon. Les pluies qui font furvenues ont raffuré
le Peuple que ces Phénomènes dangereux avoient
allarmé.
Le 11 Juin.
Le Curé de Captioux fe promenoit le 9 de
ce mois à neuf heures du foir devant fon Eglife ,
avec le Curé de Loubens , fon frere . Ils apperçurent
une colonne de feu qui alloit de l'Eft au
Sud, elle pafla derrière un bois qui leur en déroba
la vue. Le Ciel étoit clair & fans aucun
nuage , il régnoit un vent de Nord allez frais .
Les deux Curés fe retirèrent . Un moment après
ils entendirent de grands cris , & on vint les
avertir que le feu étoit dans l'écurie. Le Curé
de Loubens y courut. Il ouvrit la porte ; il fe
vit entouré de flammes , & fut preſque étouffé
par la vapeur du fouffre . Le feu difparut . Quatre
chevaux qui étoient dans l'écurie furent trouvés
morts & fans aucune marque de brulure . Le plancher
n'avoit point été endommagé par le feu ;
on y trouva feulement deux ouvertures aflez
larges pour pouvoir paffer le poing ; mais la charpente
du toit étoit embrafée : il fallut la couper
pour fauver la maiſon voifine. Une heure après
on apperçut une feconde colonne de feu qui fe
précipita dans la rivière auprès d'un moulin , avec
un bruit effroyable. Ce même foir on vit de la
Ville de Bazas à l'extrémité de l'horifon du côté
de Langen un tourbillon de feu. Il y eut cette
même nuit une maifon brulée auprès de cette
dernière ville. Comme on n'a pû découvrir la
cauſe de cet incendie , on l'attribue à ce même
tourbillon. Les pluies qui font furvenues ont raffuré
le Peuple que ces Phénomènes dangereux avoient
allarmé.
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Résumé : Copie d'une Lettre écrite de la Ville de Bazas, Le 11 Juin.
Le 9 juin, les curés de Captioux et de Loubens observèrent une colonne de feu allant de l'est au sud, disparaissant derrière un bois. Le ciel était clair et un vent de nord soufflait. Peu après, un incendie se déclara dans une écurie. Le curé de Loubens tenta d'éteindre le feu mais celui-ci disparut rapidement. Quatre chevaux furent trouvés morts sans marques de brûlure, et le plancher n'était endommagé qu'à deux endroits. La charpente du toit, en feu, dut être coupée pour éviter la propagation aux bâtiments voisins. Une heure plus tard, une seconde colonne de feu se précipita dans une rivière près d'un moulin. Le même jour, un tourbillon de feu fut aperçu près de Langen, où une maison brûla. Les pluies suivantes rassurèrent la population alarmée par ces phénomènes.
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34
p. 196-197
DE VIENNE, le 30 Juin.
Début :
Le 24 de ce mois le feu prit sur les huit heures du matin a la maison du [...]
Mots clefs :
Incendie, Maison, Secours, Dégâts, Vent, Audience impériale, Comte, Impératrice Reine
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texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 30 Juin.
DE
VIENNE
,
le
30
Juin
.
L224
8
24 de ce mois le feu prit fur les huit heures
du matin a la majfon du Comte de Starhemberg,
qui eft fituée à l'entrée du Fauxbourg de Wieden,
vis -à- vis la porte d'Italie. Les prompts Lecours
qu'on y porta ne purent arrêter le progrès de
l'incendie. Ce vafte édifice fut réduit en cendres.
Les flammes pouffées par un vent impétueux de
Nord-Oueft , fe communiquerent aux maiſons
vo fines , dont deux furent brûlées , & quelques
autres fort endommagées. Le feu parvint jufqu'i
un magafin de fourages , & à des écuries fituées
auprès du jardin du Prince de Schwartzenberg;
F'embrafement y fut fi rapide qu'on eut beau-
coup de peine à fauver les voitures , les chevaux
& les mulets. Les flammes fuivant toujours la di-
rection du vent , confumerent plufieurs petits
bâtimens en avant de ces écuries. Elles furent
portées jufqu'au Fauxbourg de Landſtraſſ , où
elles brûlerent cinq ou fix mailons. La force du
-vent les entraîna jufqu'au village d'Erbergen près
du Danube , & trente- deux maifons de ce Village
furent entiérement confumées. Ce terrible in-
cendie qui avoit commencé le 24 au matin , n'a
fini que le lendemain .
Du
6
Juillet
.
Le 2 de ce mois le Comte de Choifeuil , Am-
balladeur du Roi Très-Chrétien , eut la premiere
audience de l'Empereur. Il y fut conduit par le
Comte de Kevenhuller , Grand Chambeilan , &
il préfenta fes Lettres de créance. Il fut admis
AOUST
.
1759
.
197
enfuite à l'audience de l'Impératrice Reine.
VIENNE
,
le
30
Juin
.
L224
8
24 de ce mois le feu prit fur les huit heures
du matin a la majfon du Comte de Starhemberg,
qui eft fituée à l'entrée du Fauxbourg de Wieden,
vis -à- vis la porte d'Italie. Les prompts Lecours
qu'on y porta ne purent arrêter le progrès de
l'incendie. Ce vafte édifice fut réduit en cendres.
Les flammes pouffées par un vent impétueux de
Nord-Oueft , fe communiquerent aux maiſons
vo fines , dont deux furent brûlées , & quelques
autres fort endommagées. Le feu parvint jufqu'i
un magafin de fourages , & à des écuries fituées
auprès du jardin du Prince de Schwartzenberg;
F'embrafement y fut fi rapide qu'on eut beau-
coup de peine à fauver les voitures , les chevaux
& les mulets. Les flammes fuivant toujours la di-
rection du vent , confumerent plufieurs petits
bâtimens en avant de ces écuries. Elles furent
portées jufqu'au Fauxbourg de Landſtraſſ , où
elles brûlerent cinq ou fix mailons. La force du
-vent les entraîna jufqu'au village d'Erbergen près
du Danube , & trente- deux maifons de ce Village
furent entiérement confumées. Ce terrible in-
cendie qui avoit commencé le 24 au matin , n'a
fini que le lendemain .
Du
6
Juillet
.
Le 2 de ce mois le Comte de Choifeuil , Am-
balladeur du Roi Très-Chrétien , eut la premiere
audience de l'Empereur. Il y fut conduit par le
Comte de Kevenhuller , Grand Chambeilan , &
il préfenta fes Lettres de créance. Il fut admis
AOUST
.
1759
.
197
enfuite à l'audience de l'Impératrice Reine.
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Résumé : DE VIENNE, le 30 Juin.
Le 24 juin, un incendie s'est déclaré à Vienne vers huit heures du matin dans la maison du Comte de Starhemberg, située à l'entrée du faubourg de Wieden, face à la porte d'Italie. Malgré les efforts des secours, l'incendie a détruit cet édifice et s'est propagé aux maisons voisines, en brûlant deux et en endommageant plusieurs autres. Poussées par un vent impétueux du nord-ouest, les flammes ont atteint un magasin de fourrages et des écuries près du jardin du Prince de Schwartzenberg, mettant en danger les voitures, chevaux et mulets. L'incendie a continué vers le faubourg de Landstrass, détruisant cinq ou six maisons, et a atteint le village d'Erbergen près du Danube, où trente-deux maisons ont été entièrement consumées. Cet incendie, commencé le 24 juin au matin, s'est terminé le lendemain. Le 2 juillet, le Comte de Choiseul, ambassadeur du Roi Très-Chrétien, a eu sa première audience avec l'Empereur, accompagné du Comte de Kevenhuller, Grand Chambellan. Il a présenté ses lettres de créance et a ensuite été reçu par l'Impératrice Reine.
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35
p. 250-251
DE PARIS, le 17 Mai.
Début :
On a appris que le 26 du mois dernier, à deux heures du matin [...]
Mots clefs :
Tonnerre, Incendie, Abbayes, Maréchal de France, Ordonnance, Discipline militaire, Chevalier, Chapitre, Affaires politiques, Tirage, Loterie de l'école royale militaire
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texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 17 Mai.
De PARIS , le 17 Mai.
On a appris que le 26 du mois dernier , à deux
heures du matin le tonnerre est tombé fur le clo
cher de l'Abbaye de Royaumont en Picardie , &
y a mis le feu ; la charpente , qui étoit d'un trèsbeau
bois de chataignier , à été entierement confumée
, & toutes les cloches ont été fondues. On
évalue ce dommage à plus de rocoso liv.
Le même jour , à cinq heures du matin , le tonnerre
eft aufli tombé fur le clocher de l'Abbaye
des Chanoines réguliers de Sainte Genevieve
de Ham en Picardie , & y a mis le feu ; quatre
groffes cloches font fondues , les deux clochers ,
la nef , les orgues , qui étoient fort belles , & deux
chapelles ont été confumés & le choeur a été endommagé.
Le 6 de ce mois , les Maréchaux de France fe
rendirent , en la forme ordinaire , en leur fiége
de la Connétablie du Palais.Ils y ont fait enregiſtrer
une ordonnance du Roifur la difcipline , la fubordination
& le fervice des Maréchauffées du Royaume;
ils y ont auffi reçu un Commiffaire ordinaire
des Guerres.
JUIN. 1760. 251
Le 8 , les Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel
, tinrent un chapitre dans le grand Convent
des Religieux de l'Obfervance ; le Duc de Fleury ;
Pair de France , Chevalier des ordres du Roi , y
préfida en qualité de Commiffaire de Sa Majefté ,
il reçut Chevaliers le fieur d'Arthenay , ci-devant
chargé des affaires du Roi à Naples ; le fieur l'Englet
, Confeiller , fubdélégué général de l'Intendant
à l'Ifle en Flandre ; & le fieur Richard , Médecin
en chef de l'Armée du bas Rhin , Infpecteur
des Hôpitaux Militaires.
Le fieur de Saint- Germain ayant eu la hardieffe
de fe mêler , à la Haye , des affaires politiques
de Sa Majefé , le Comte d'Affry a préfenté un
Mémoire aux Etats généraux , par lequel il demande
, au nom du Roi , que cet Aventurier foir
arrêté & conduit à Anvers , fous bonne efcorte
pour être conduit de là en France , & y fubir la
peine due à cet attentat.
Le tirage de la Lotterie de l'Ecole Royale Militaire
, s'eft fait le 6 ; les numeros fortis de la
roue de fortune font 63 , 49 , 85 , 36 , 83 le proš
chain tirage fe fera le 6 du mois de Juin.
On a appris que le 26 du mois dernier , à deux
heures du matin le tonnerre est tombé fur le clo
cher de l'Abbaye de Royaumont en Picardie , &
y a mis le feu ; la charpente , qui étoit d'un trèsbeau
bois de chataignier , à été entierement confumée
, & toutes les cloches ont été fondues. On
évalue ce dommage à plus de rocoso liv.
Le même jour , à cinq heures du matin , le tonnerre
eft aufli tombé fur le clocher de l'Abbaye
des Chanoines réguliers de Sainte Genevieve
de Ham en Picardie , & y a mis le feu ; quatre
groffes cloches font fondues , les deux clochers ,
la nef , les orgues , qui étoient fort belles , & deux
chapelles ont été confumés & le choeur a été endommagé.
Le 6 de ce mois , les Maréchaux de France fe
rendirent , en la forme ordinaire , en leur fiége
de la Connétablie du Palais.Ils y ont fait enregiſtrer
une ordonnance du Roifur la difcipline , la fubordination
& le fervice des Maréchauffées du Royaume;
ils y ont auffi reçu un Commiffaire ordinaire
des Guerres.
JUIN. 1760. 251
Le 8 , les Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel
, tinrent un chapitre dans le grand Convent
des Religieux de l'Obfervance ; le Duc de Fleury ;
Pair de France , Chevalier des ordres du Roi , y
préfida en qualité de Commiffaire de Sa Majefté ,
il reçut Chevaliers le fieur d'Arthenay , ci-devant
chargé des affaires du Roi à Naples ; le fieur l'Englet
, Confeiller , fubdélégué général de l'Intendant
à l'Ifle en Flandre ; & le fieur Richard , Médecin
en chef de l'Armée du bas Rhin , Infpecteur
des Hôpitaux Militaires.
Le fieur de Saint- Germain ayant eu la hardieffe
de fe mêler , à la Haye , des affaires politiques
de Sa Majefé , le Comte d'Affry a préfenté un
Mémoire aux Etats généraux , par lequel il demande
, au nom du Roi , que cet Aventurier foir
arrêté & conduit à Anvers , fous bonne efcorte
pour être conduit de là en France , & y fubir la
peine due à cet attentat.
Le tirage de la Lotterie de l'Ecole Royale Militaire
, s'eft fait le 6 ; les numeros fortis de la
roue de fortune font 63 , 49 , 85 , 36 , 83 le proš
chain tirage fe fera le 6 du mois de Juin.
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Résumé : DE PARIS, le 17 Mai.
Le 26 avril, la foudre a frappé les clochers de l'Abbaye de Royaumont et de l'Abbaye des Chanoines réguliers de Sainte Geneviève de Ham, en Picardie. À Royaumont, l'incendie a détruit la charpente et fondu les cloches, causant des dommages évalués à plus de 600 000 livres. À Ham, quatre cloches ont été fondues et plusieurs parties de l'abbaye endommagées. Le 6 mai, les Maréchaux de France ont enregistré une ordonnance royale concernant la discipline des Maréchaussées et reçu un Commissaire ordinaire des Guerres. Le 8 juin, les Chevaliers de l'Ordre de Saint-Michel ont tenu un chapitre au grand couvent des Religieux de l'Observance, où trois nouveaux Chevaliers ont été reçus. Par ailleurs, le sieur de Saint-Germain a été impliqué dans des affaires politiques à La Haye, menant à une demande d'arrestation par le Comte d'Affry. Le tirage de la Lotterie de l'École Royale Militaire a eu lieu le 6 juin, avec les numéros 63, 49, 85, 36 et 83.
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36
p. 206
De RATISBONNE le 20 Septembre.
Début :
Le Corps de troupes du Duc de Wirtemberg campe actuellement dans les [...]
Mots clefs :
Corps, Duc, Prince, Commandant, Incendie, Ville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De RATISBONNE le 20 Septembre.
De RATISBONNE le 20 Septembre.
Le Corps de troupes du Duc de Wirtemberg
campe actuellement dans les environs de Hall.
Ce Prince fit fommer , le 10 de ce mois , le Commandant
Pruffien de Leipfick de fe retirer de cette
place. Ce Commandant répondit qu'il avoit ordre
du Roi fon Maître de la défendre juſqu'à
la derniere extrémité , & de bruler fes fauxbourgs
& la Ville même plutôt que de la rendre. Le
Duc de Wirtemberg lui fit dire que la Ville de
Hall , dont il étoit en poffeffion , lui répondroic .
du traitement que l'on feroit à celle de Leipfick .
Le Corps de troupes du Duc de Wirtemberg
campe actuellement dans les environs de Hall.
Ce Prince fit fommer , le 10 de ce mois , le Commandant
Pruffien de Leipfick de fe retirer de cette
place. Ce Commandant répondit qu'il avoit ordre
du Roi fon Maître de la défendre juſqu'à
la derniere extrémité , & de bruler fes fauxbourgs
& la Ville même plutôt que de la rendre. Le
Duc de Wirtemberg lui fit dire que la Ville de
Hall , dont il étoit en poffeffion , lui répondroic .
du traitement que l'on feroit à celle de Leipfick .
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Résumé : De RATISBONNE le 20 Septembre.
Le 20 septembre, les troupes du Duc de Wurtemberg sont près de Hall. Le 10 septembre, le Duc a ordonné au commandant prussien de Leipzig, Leipfick, de se retirer. Leipfick a refusé, affirmant qu'il devait défendre et brûler Leipzig sur ordre du roi. Le Duc a menacé de traiter Hall de la même manière si elle n'était pas rendue.
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37
p. 135-140
LETTRE d'un Habitant du Palais Royal, à M. DE LA PLACE.
Début :
MONSIEUR Comme ce qui concerne le bien Public est une des parties éssentielles de [...]
Mots clefs :
Palais, Police de Paris, Spectacle, Honneur, Incendie, Jardin du Palais Royal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE d'un Habitant du Palais Royal, à M. DE LA PLACE.
SUPPLÉMENT aux Piéces Fugitives..
LETTRE d'un Habitant du Palais.
Royal, à M. DE LA PLACE.
MONSIEUR ,9 .
Comme ce qui concerne le bien Public
eft une des parties éffentielles de
votre Journal , on voit avec plaifir votreattention
à ne rien négliger de tout
ce qui peut y contribuer ; l'incendie
136 MERCURE DE FRANCE.
terrible qui vient de reduire en cendres
un des plus beaux Spectacles de
l'Europe , occupe aujourd'hui bien douloureuſement
les efprits de tous les
Citoyens.
J'ai été témoin de ce funefte événement
& j'ai vu dans une heure de
temps la Salle de l'Opéra confumée
par les flammes & tout le Palais Royal
dans le danger le plus éminent ( a ) .
> C'est le Mercredi 6 de ce mois
qu'entre onze heures & onze heures
& un quart un tourbillon de fumée
épouvantable annonça le feu qui embrâfoit
la Salle , & qui menaçoit d'un
côté le Palais du Prince & de l'autre
la rue S. Honoré par les maiſons du
cul - de - fac de l'Opéra. La quantité
de bois & d'autres matières combuftibles
, qui abondent dans un Spectacle
qui confifte principalement en décorations
& en machines , donnoient
au feu une telle activité , qu'à midi &
(a ) Quelle perte c'eût été & pour la Capitale
& pour tout le Royaume , que cette fuperbe Collection
de Tableaux , que l'on peut regarder comme
une des richeffes de l'Etat , & qui ne contribue
pas peu à attirer tant d'Etrangers à Paris !
On peut rebâtir des Palais , mais de pareilles pertes
font irréparables.
AVRIL. 1763: 137
demi cette Salle n'étoit déja plus que
la plus vafte & la plus horrible de toutes
les fournaifes .
Dans un embrâfement auffi violent ,
il étoit difficile que les fecours arrivalfent
auffi promptement qu'il étoit naturel
de le defirer. Il eft vrai que la
peine que l'on eut d'abord à avoir
de l'eau en quantité fuffifante , a bien
démontré toute l'utilité du Projet de
M. Deparcieux , dont vous avez donné
, Monfieur , l'extrait dans votre Mercure.
On peut foupçonner auffi que
la Police de Paris , fi admirable à tant
d'égards , pourroit être fufceptible encore
d'une plus grande perfection fur
le fervices des Pompes il doit être
d'autant plus permis de le dire, qu'aujourd'hui
la fageffe du Miniftère ne
demande qu'à connoître les abus pour
les réformer , & que l'on doit tout
attendre de ce Magiftrat auffi éclairé
que vigilant , que le Roi a élevé à une
place où le Peuple l'auroit nommé , &
qui a fi bien prouvé combien il en étoit
digne , en maintenant la fureté de Paris
dans des temps fi difficiles . (b)
(b ) Le Lecteur apprendra fans doute avec plai
fir une fage précaution déja priſe il y a longtems
par M. le Lieutenant Général de Police. Les Maî
138 MERCURE DE FRANCE..
Par toutes ces raiſons je me crois at
torifé à vous expofer ici , Monfieur , ce
qui fe pratique à Strasbourg , au fujet
des incendies. Nuit & jour un homme
gagé par la Ville fait la fentinelle au
clocher de la Cathédrale dont l'élévation
prodigieufe domine la Ville de
route part. Si le feu prend en quelque
endroit le furveillant fonne le tocfin
& par la direction , le jour , d'un drapeau
blanc , & la nuit d'une lanterne
indique le Quartier de la Ville où eft le
feu . Toutes les Pompes y accourent
fans qu'il foit befoin de les aller cher--
cher. La premiere arrivée eſt récompenſée
par une fomme qu'eft obligée de
payer par forme d'amande celle qui n'arrive
que la dernière : ainfi la même
ardeur anime tous les Pompiers , les.
uns pour gagner le prix , les autres pour
ne pas le payer. Il n'eft pas poffible de
fe refufer au fentiment d'admiration
qu'infpire une police fi merveillėuſe.
Il fe peut que l'étendue immenfe de la
Ville de Paris y rendit un pareil établiffement
impraticable. Si ce n'eft pas
tres des Voitures qui fourniffent de l'eau aux quartiers
éloignés de la Ville & des Fauxbourgs , ont
ordre de ne rentrer chez eux , que leurs tonneaux
pleins , pour fervir en cas de beſoin..
AVRIL. 1763: 139
·
un éxemple à fuivre , on peut du moins.
en profiter pour faire mieux ce qui fe
fait communément. Cette réfléxion n'eft
pas d'un cenfeur , caractère communément
odieux & dont je fuis très-éloigné ;
je ne parle qu'en fimple Citoyen , dont
l'unique but eft d'avertir ceux qui font
plus au fait que je ne le fuis de tout ce
qui regarde un objet fi important , de
propofer les réformes dont notre Police
pourroit avoir befoin à cet égard .
C'est toujours beaucoup pour quiconque
tient au bien de l'humanité , que de
Poccafionner de quelque manière que
ce foit. Toute fimple qu'eft cette Lettre
, j'en ferois gloire fi elle donnoit
lieu au génie patriotique , qui fait de fi
heureux progrès parmi nous d'enfanter
quelque projet qui pût garantir nos
Neveux de ces terribles défaftres dont
nous n'avons été que trop fouvent témoins.
Un Philofophe & peut- être le
plus grand de tous , Socrate lui - même ,
ne fe glorifioit de rien tant que de favoir
faire accoucher les efprits .
Avant que de finir , je ne puis me
refufer la fatisfaction de vous faire part
d'un autre Spectacle dont j'ai eté témoin
, fpectacle toujours trifte à la
vérité , mais intéreffant & qui fait trop
140 MERCURE DE FRANCE .
d'honneur â nos Concitoyens pour le
paffer fous filence.
Au Jardin du Palais Royal , qui étoit
encore ouvert à l'ordinaire , on voioir
deux chaînes différentes compofées de
perfonnes de tout état , fans diftinction
de rang , de dignité , de fexe même ,
l'une formée pour fauver les Archives
du Palais , l'autre pour fournir plus
promptement l'eau aux Pompes qui
pouvoient feules en arrêter l'incendie.
Le zéle dont chacun est animé dans
ces terribles événemens redoubloit
fenfiblement encore , ainfi l'a remarqué
un fage Magiftrat , par le
refpect & l'amour dont tous les Citoyens
font pénétrés pour M. le Duc
d'Orléans & pour le Prince fon fils ,
dont la préſence les affectoit fi vivement.
Que ce Public dont tant de faux Philofopes
affectent de mal parler , devient
alors refpectable & intéreſſant !
Que ce spectacle fait honneur à l'humanité
! Mais puiffe le Jardin du Palais
Royal n'en offrir jamais de pareil.
J'ai l'honneur d'être , & c.
que
*
L * A* L * B *.
* M. le Procureur du Roi.
LETTRE d'un Habitant du Palais.
Royal, à M. DE LA PLACE.
MONSIEUR ,9 .
Comme ce qui concerne le bien Public
eft une des parties éffentielles de
votre Journal , on voit avec plaifir votreattention
à ne rien négliger de tout
ce qui peut y contribuer ; l'incendie
136 MERCURE DE FRANCE.
terrible qui vient de reduire en cendres
un des plus beaux Spectacles de
l'Europe , occupe aujourd'hui bien douloureuſement
les efprits de tous les
Citoyens.
J'ai été témoin de ce funefte événement
& j'ai vu dans une heure de
temps la Salle de l'Opéra confumée
par les flammes & tout le Palais Royal
dans le danger le plus éminent ( a ) .
> C'est le Mercredi 6 de ce mois
qu'entre onze heures & onze heures
& un quart un tourbillon de fumée
épouvantable annonça le feu qui embrâfoit
la Salle , & qui menaçoit d'un
côté le Palais du Prince & de l'autre
la rue S. Honoré par les maiſons du
cul - de - fac de l'Opéra. La quantité
de bois & d'autres matières combuftibles
, qui abondent dans un Spectacle
qui confifte principalement en décorations
& en machines , donnoient
au feu une telle activité , qu'à midi &
(a ) Quelle perte c'eût été & pour la Capitale
& pour tout le Royaume , que cette fuperbe Collection
de Tableaux , que l'on peut regarder comme
une des richeffes de l'Etat , & qui ne contribue
pas peu à attirer tant d'Etrangers à Paris !
On peut rebâtir des Palais , mais de pareilles pertes
font irréparables.
AVRIL. 1763: 137
demi cette Salle n'étoit déja plus que
la plus vafte & la plus horrible de toutes
les fournaifes .
Dans un embrâfement auffi violent ,
il étoit difficile que les fecours arrivalfent
auffi promptement qu'il étoit naturel
de le defirer. Il eft vrai que la
peine que l'on eut d'abord à avoir
de l'eau en quantité fuffifante , a bien
démontré toute l'utilité du Projet de
M. Deparcieux , dont vous avez donné
, Monfieur , l'extrait dans votre Mercure.
On peut foupçonner auffi que
la Police de Paris , fi admirable à tant
d'égards , pourroit être fufceptible encore
d'une plus grande perfection fur
le fervices des Pompes il doit être
d'autant plus permis de le dire, qu'aujourd'hui
la fageffe du Miniftère ne
demande qu'à connoître les abus pour
les réformer , & que l'on doit tout
attendre de ce Magiftrat auffi éclairé
que vigilant , que le Roi a élevé à une
place où le Peuple l'auroit nommé , &
qui a fi bien prouvé combien il en étoit
digne , en maintenant la fureté de Paris
dans des temps fi difficiles . (b)
(b ) Le Lecteur apprendra fans doute avec plai
fir une fage précaution déja priſe il y a longtems
par M. le Lieutenant Général de Police. Les Maî
138 MERCURE DE FRANCE..
Par toutes ces raiſons je me crois at
torifé à vous expofer ici , Monfieur , ce
qui fe pratique à Strasbourg , au fujet
des incendies. Nuit & jour un homme
gagé par la Ville fait la fentinelle au
clocher de la Cathédrale dont l'élévation
prodigieufe domine la Ville de
route part. Si le feu prend en quelque
endroit le furveillant fonne le tocfin
& par la direction , le jour , d'un drapeau
blanc , & la nuit d'une lanterne
indique le Quartier de la Ville où eft le
feu . Toutes les Pompes y accourent
fans qu'il foit befoin de les aller cher--
cher. La premiere arrivée eſt récompenſée
par une fomme qu'eft obligée de
payer par forme d'amande celle qui n'arrive
que la dernière : ainfi la même
ardeur anime tous les Pompiers , les.
uns pour gagner le prix , les autres pour
ne pas le payer. Il n'eft pas poffible de
fe refufer au fentiment d'admiration
qu'infpire une police fi merveillėuſe.
Il fe peut que l'étendue immenfe de la
Ville de Paris y rendit un pareil établiffement
impraticable. Si ce n'eft pas
tres des Voitures qui fourniffent de l'eau aux quartiers
éloignés de la Ville & des Fauxbourgs , ont
ordre de ne rentrer chez eux , que leurs tonneaux
pleins , pour fervir en cas de beſoin..
AVRIL. 1763: 139
·
un éxemple à fuivre , on peut du moins.
en profiter pour faire mieux ce qui fe
fait communément. Cette réfléxion n'eft
pas d'un cenfeur , caractère communément
odieux & dont je fuis très-éloigné ;
je ne parle qu'en fimple Citoyen , dont
l'unique but eft d'avertir ceux qui font
plus au fait que je ne le fuis de tout ce
qui regarde un objet fi important , de
propofer les réformes dont notre Police
pourroit avoir befoin à cet égard .
C'est toujours beaucoup pour quiconque
tient au bien de l'humanité , que de
Poccafionner de quelque manière que
ce foit. Toute fimple qu'eft cette Lettre
, j'en ferois gloire fi elle donnoit
lieu au génie patriotique , qui fait de fi
heureux progrès parmi nous d'enfanter
quelque projet qui pût garantir nos
Neveux de ces terribles défaftres dont
nous n'avons été que trop fouvent témoins.
Un Philofophe & peut- être le
plus grand de tous , Socrate lui - même ,
ne fe glorifioit de rien tant que de favoir
faire accoucher les efprits .
Avant que de finir , je ne puis me
refufer la fatisfaction de vous faire part
d'un autre Spectacle dont j'ai eté témoin
, fpectacle toujours trifte à la
vérité , mais intéreffant & qui fait trop
140 MERCURE DE FRANCE .
d'honneur â nos Concitoyens pour le
paffer fous filence.
Au Jardin du Palais Royal , qui étoit
encore ouvert à l'ordinaire , on voioir
deux chaînes différentes compofées de
perfonnes de tout état , fans diftinction
de rang , de dignité , de fexe même ,
l'une formée pour fauver les Archives
du Palais , l'autre pour fournir plus
promptement l'eau aux Pompes qui
pouvoient feules en arrêter l'incendie.
Le zéle dont chacun est animé dans
ces terribles événemens redoubloit
fenfiblement encore , ainfi l'a remarqué
un fage Magiftrat , par le
refpect & l'amour dont tous les Citoyens
font pénétrés pour M. le Duc
d'Orléans & pour le Prince fon fils ,
dont la préſence les affectoit fi vivement.
Que ce Public dont tant de faux Philofopes
affectent de mal parler , devient
alors refpectable & intéreſſant !
Que ce spectacle fait honneur à l'humanité
! Mais puiffe le Jardin du Palais
Royal n'en offrir jamais de pareil.
J'ai l'honneur d'être , & c.
que
*
L * A* L * B *.
* M. le Procureur du Roi.
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Résumé : LETTRE d'un Habitant du Palais Royal, à M. DE LA PLACE.
Le 6 avril 1763, un incendie a ravagé la salle de l'Opéra du Palais-Royal, réduisant l'édifice en cendres en une heure. L'auteur de la lettre, habitant du Palais-Royal, décrit la rapidité et l'intensité du feu, qui a menacé le Palais du Prince et la rue Saint-Honoré. Les décorations et machines combustibles ont alimenté l'incendie, rendant les secours difficiles à mobiliser rapidement. L'auteur souligne l'utilité du projet de M. Deparcieux pour l'approvisionnement en eau et propose des améliorations pour la police de Paris en matière de lutte contre les incendies. Il mentionne également une pratique à Strasbourg où un surveillant signale les incendies depuis le clocher de la cathédrale, permettant une intervention rapide des pompiers. La lettre se termine par un témoignage du zèle et du respect des citoyens lors de l'incendie. Sous l'influence du Duc d'Orléans et de son fils, les habitants ont formé des chaînes pour sauver les archives et fournir de l'eau aux pompes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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38
p. 173-174
OPERA.
Début :
LA Salle de l'Opéra, comprise dans l'incendie qui a consumé (le Mercredi [...]
Mots clefs :
Salle, Académie royale de musique, État, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OPERA.
OPERA.
LA Salle de l'Opéra , compriſe dans
l'incendie qui a confumé ( le Mercredi
6 de ce mois ) quelques parties des Bâtimens
du Palais Royal , ayant été
totalement détruite par la violence
des flammes , en moins d'un quart
d'heure , l'Académie Royale de Mufique
n'a pu reprendre le cours de fes repréfentations
dans le temps accoutumé.
Cependant, l'attention du Gouvernement
pour tout ce qui peut intéreffer le
Public , n'a pas laiffé un moment d'incertitude
fur le fort d'un Spectacle auffi
néceffaire à l'amufement des Citoyens,
H iij
174 MERCURE DE FRANCE,
que convenable à la fplendeur de la Ca
pitale . Dès le lendemain de l'embrâſement
, M. le Comte de S. Florentin , Miniftre
& Secrétaire d'Etat , adreffa aux
fieurs Rebel & Francoeur , Directeurs de
cette Académie , des ordres par écrit à
l'effet d'affurer les Sujets qui la compofent
, de la continuité de leur état , en
enjoignant à chacun d'eux de ne fe pas
écarter , & d'être prêts à reprendre l'exercice
de leurs talens inceffamment ,
dans le lieu qui aura été déterminé ,
en attendant qu'on ait pris les mefures
& les moyens convenables pour la
conftruction d'une nouvelle Salle.
LA Salle de l'Opéra , compriſe dans
l'incendie qui a confumé ( le Mercredi
6 de ce mois ) quelques parties des Bâtimens
du Palais Royal , ayant été
totalement détruite par la violence
des flammes , en moins d'un quart
d'heure , l'Académie Royale de Mufique
n'a pu reprendre le cours de fes repréfentations
dans le temps accoutumé.
Cependant, l'attention du Gouvernement
pour tout ce qui peut intéreffer le
Public , n'a pas laiffé un moment d'incertitude
fur le fort d'un Spectacle auffi
néceffaire à l'amufement des Citoyens,
H iij
174 MERCURE DE FRANCE,
que convenable à la fplendeur de la Ca
pitale . Dès le lendemain de l'embrâſement
, M. le Comte de S. Florentin , Miniftre
& Secrétaire d'Etat , adreffa aux
fieurs Rebel & Francoeur , Directeurs de
cette Académie , des ordres par écrit à
l'effet d'affurer les Sujets qui la compofent
, de la continuité de leur état , en
enjoignant à chacun d'eux de ne fe pas
écarter , & d'être prêts à reprendre l'exercice
de leurs talens inceffamment ,
dans le lieu qui aura été déterminé ,
en attendant qu'on ait pris les mefures
& les moyens convenables pour la
conftruction d'une nouvelle Salle.
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Résumé : OPERA.
Le 6 mai, un incendie a ravagé la Salle de l'Opéra du Palais Royal en moins de quinze minutes, empêchant l'Académie Royale de Musique de reprendre ses représentations à la date prévue. Le gouvernement, reconnaissant l'importance de ce spectacle pour le divertissement des citoyens et la splendeur de la capitale, a réagi promptement. Le lendemain, le Comte de Saint-Florentin, Ministre et Secrétaire d'État, a envoyé des instructions écrites aux directeurs de l'Académie, Rebel et Francoeur, leur ordonnant de maintenir la disponibilité des membres pour reprendre les activités dès qu'un nouveau lieu serait trouvé, en attendant la construction d'une nouvelle salle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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39
p. 169-174
Suite des Nouvelles de VERSAILLES.
Début :
Le Roi ayant reconnu que la constitution solide qu'il veut donner à ses Troupes, [...]
Mots clefs :
Constitution, Ordonnance, Provinces, Régiments, Royaume, Compagnies, Capitaine, Paix, Commandant, Service, Duc, Commissaire, Incendie, Opéra, Académie royale, Église, Village, Loterie, Tirage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles de VERSAILLES.
Suite des Nouvelles de VERSAILLES.
L. Roi ayant reconnu que la conftitution ſolide
qu'il veut donner à fes Troupes , dépend
du premier choix des hommes qui la compoſent ,
a rendu une Ordonnance , datée du premier
Fevrier 1763 , par laquelle Sa Majesté établit
trente & un Régimens de recrue d'un Bataillon
, dans les Provinces de Picardie , de Champagne
, de Rouen , de Caen , d'Alençon , de
Moulins , d'Auvergne , de Flandre & d'Artois ,
de Montauban , d'Auch , de Bordeaux , de Poitiers
, de Lyonnois , de la Rochelle , de Tours,
du Dauphiné , de Paris , de Soiffons , de Limoges
, d'Orléans , de Bretagne , du Pays Melfin
, de Bourges , du Haynaut , d'Alface , de
Rouffillon , du Duché de Bourgogne , de Languedoc
, du Comté de Bourgogne , de la Provence
& de la Lorraine ; & un Régiment de
deux Bataillons de la Ville de Paris ; ces Régimens
feront défignés fous les noms des principales
Villes ou Généralités , & marcheront
entre eux fuivant le rang dans lequel ils font
infcrits ci-après : fçavoir , Régime nt d'Abbeville ,
de Châlons , de Rouen , de Caen , d'Alençon
de Moulins , de Riom , de Lille , de Montauban
, d'Auch , de Bordeaux , de Poitiers , de
Lyon , de la Rochelle , de Tours , de Gre noble
II. Vol.
H
170 MERCURE DE FRANCE .
de Sens , de Soiffons , de Limoges , de Blois ,
de Rennes , de Metz , de Bourges , de Valen
ciennes de Strasbourg , de Perpignan , de Dijon
, de Toulouſe de Befançon , d'Aiz , de
Nancy , & de la Ville de Paris . Chaque Régiment
fera compofé de huit Compagnies , lefquelles
feront commandées chacune , en temps de
paix , par un Capitaine & un Lieutenant , &
compofées de deux Sergens , quatre Caporaux ,
quatre Appointés & un Tambour , & d'un nombre
égal d'hommes proportionnément à celui
dont Sa Majefté aura ordonné chaque année
la levée dans chaque Département ; lefquels
feront exercés dans des quartiers particuliers ,
& mis par-là en état de remplacer les hommes
qui manqueront dans les Troupes de Sa Majefté.
En temps de guerre , chaque Compagnie
fera commandée par un Capitaine , un Lieutenant
& un Sous-Lieutenant , & compofé de quatre
Sergens , d'un Fourrier , de huit Caporaux , de
huit Appointés , un Tambour & d'autant d'hom❤
mes que les circonftances les requerront. Les
Officiers de ces Régimens feront choifis parmi
ceux qui viennent d'être réformés à l'occaſion
de la Paix , lefquels , en ce cas , & du jour
qu'ils recevront les appointemens , cefferont de
jouir des penfions de réforme qu'ils pourroient
avoir obtenues. Chaque Compagnie fera payée,
fur le pied fuivant ; à chaque Capitaine , 1080
1. par an ; à chaque Lieutenant , 450 1. à chaque,
Sous-Lieutenant , 360 1. à chaque Fourrier , 162 l.,
à chaque Caporal , 138 1. à chaque Appointé, 120.
1. à chaque homme , 102 l. au Tambour, 138.
1. ETAT-MAJOR. Au Commandant de chaque ,
Régiment , 1800 1. à l'Aide- Major , 1080l . au
Sous-Aide-Major, 450 1. au Chirurgien, 300 1. Le
JUILLET. 1763. 171
Lieutenant Général de Police de la Ville de Paris,
pour ce qui rgarde le Régiment de cette Ville ,
& les Intendans des Provinces , feront chargés fupérieurement
de la levée detdits Régimens , de
laquelle ils rendront compte au Secrétaire d'Etat
ayant le Département de la Guerre : ils établiront
à cet effet , un dépôt particulier dans leur Département.
Il y aura dans chaque Ville , Bourg
ou Village dépendant de chaque Généralité , des
prépofés à l'enrôlement & un prépofé principal
dans le chef- lieu où fera établi le dépôt parti
culier. Ces préposés n'employeront , pour les
enrôlemens , ni féduction , ni violence , ni fu
percherie , & n'admettront que des hommes de
dix-fept ans accomplis jufqu'à quarante pendant
la paix , & de l'âge de dix - huit jufqu'à quarante
cinq ans pendant la guerre , de la taille de
cinq pieds un pouce au moins en temps de guer
re , & de cinq pieds deux pouces en temps de
paix. Le temps de fervice fera de huit années ,
pendant lefquelles ils ne pourront s'abfenter fans
congé de leur troupe , à peine d'être pourful
vis & punis comme déferteurs ; & à l'expiration
deſdites huit années , ils auront leurs congés abfolus
en temps de guerre comme en temps de
paix. Si quelqu'un d'entr'eux eft admis à renouveller
fon engagement , il aura pour prix de ce
fecond engagement , fçavoir , 30 liv. à l'expiration
du premier, & 30 1. au commencement de
la cinquième année du fecond. Ces Régimen's fe
conformeront en tout aux Ordonnances concernant
l'Infanterie , mais ils ne feront alujettis ,
en temps de paix , à d'autre fervice qu'à celui
de fournir une garde de Police dans l'intérieur de
leur quartier. Lorfque des hommes de recrue
feront envoyés aux Régimens qui en auront be- ›
€
3
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
foin , il fera adreffé au Commandant du REgiment
de recrue les routes néceffaires pour
conduire lefdits hommes à leur deſtination . Cette
Ordonnance contient plufieurs autres difpofitions
particulieres , concernant le fervice , la dif
cipline , l'habillement , &c. de ces nouveaux Régimens.
Le Duc de Bedfort eft parti d'ici le 9 de ce
mois , pour le rendre en Angleterre. La commiflion
établie au Châtelet pour l'affaire du Canada
, a commencé fes Séances le 7 , pour le
jugement de cette affaire , au rapport du fieur
Dupont , Confeiller au Châtelet , Commiffaire-
Rapporteur de ce Procès.
Le 6 , entre les onze heures & midi , le feu prit
à la falle de l'Opéra & fe communiqua avec une
violence extrême à la partie du bâtiment qui tient
au Palais Royal. L'incendie fit en peu de temps
les plus terribles progrès , & la falle fut prèfque
confumée avant nême qu'il eût été poffible d'apporter
aucun fecours. Bientôt l'aîle de la première
Cour du Palais fut embrafée. Le feu fe communiquoit
au corps du bâtiment neuf & à celui qui
partage les deux cours ; & ce nefut que vers les
quatre heures qu'on parvint à arrêter le progrès
des flammes en mettant bas la charpente par laquelle
l'incendie eût infailliblement gagné l'appartement
du Duc d'Orléans, Le premier foin
dont on s'eft occupé à été d'enlever les Archives
& de mettre en fûreté la collection précieufe
des Tableaux du Palais Royal . Les Cours
& les Jardins de ce Palais étoient remplis de
meubles & d'effets tant du Duc d'Orléans que
des perfonnes qui lui font attachées & dont les
logemens étoient menacés d'embrâſement. Le
comble du grand efcaljer s'eft écroulé vers une
JUILLET. 1763. 173
:
heure & demie heureufement perfonne n'y a
péri. A neuf heures & demie du foir , toure
communication du feu a été coupée . Le foyer
n'étoit plus que dans les machines du Théâtre
de l'Opéra . Le Maréchal Duc de Biron , le
Duc de Chevreufe , le Prévôt des Marchands ,
le Lieutenant de Police , fe font tranfportés fur
le lieu , & ont donné tous les ordres néceffaires.
Les Gardes Françoifes & Suiffes , les Gens de
Police , des Religieux de différens Ordies , &
furtout les Peres Capucins fe font diftingués
par le zèle le plus courageux , par le travail
le plus infatigable. On ne tardera pas à conſtruire
une nouvelle Salle pour l'Opéra ; mais en attendant
, il paroît décidé que l'Académie Royale de
Mufique donnera fes repréſentations au Palais des
Thuilleries fur le Théâtre des machines qu'on
va difpofer pour cet objet.
Le 12 du mois dernier , il y eut à Effoyes
fur l'Ourſe , en Champagne , un incendie confidérable
qui , en moins de cinq heures , réduifit
en cendres deux cens foixante- dix maiſons .
Meubles , effets , denrées , proviſions , près de
de quatorze mille muids , tant de vin que d'eau
de vie , deux troupeaux confidérables de bêtes
à cornes , tour a été confumé : l'Eglife & le
Clocher ont été entiérement détruits , & les Cloches
fondues. Il ne refte fur pied dans tout le
Village que trente & une maiſons. Quatre perfonnes
ont péri dans les flâmes , & quatre autres
font mortes des impreffions du feu. Cet
accident réduit à la dernière mifère douze cens
perfonnes.
Dans la nuit du 12 au 13 , le feu a pris auffi
à une maison du Fauxbourg de Vervins en Thiéraches
, & le progrès des flammes a été fi rapide
H iij
174 MERCURE DE FRANCE .
qu'en quatre heures de temps elles ont confumé
tout ce Fauxbourg & un autre adjacent. Soixantedix
Maifons , neuf Granges pleines , fix Ecuries
particulières , & cinq Tanneries ont été détruites
, ainsi que les Meubles , Grains , Fourages ,
Beftiaux , Marchandifes , & autres effets qui y
étoient renfermés , & quatre perfonnes ont péri
dans les flammes.
Le 12 encore , le feu a pris au Village de Ste
Marie à Py , Election de Retel - Mazarin. Les
flammes étant excitées par la violence du Vent ,
confumèrent en peu de tems vingt - fept Maifons ,
trente & une Granges , & quatre-vingt- trois autres
petits Bâtimens, avec les meubles , les grains
& les provifions qui s'y trouvoient. Trente- cinq
Familles , dont treize de Laboureurs , le trouvent
par cet affreux événement fans habitation &
fans pain.
-
Le vingt - feptiéme tirage de la Loterie de
l'Hôtel de Ville s'eft fait le 24 Mars , en la
manière accoutumée . Le Lot de cinquante-mille
livres eft échu au numero 98886 , celui de
vingt mille livres au numéro 98 09 , & les
deux de dix mille livres aux numéros 85968 &
97960.
Le 6 de ce mois , on a tiré la Loterie de l'École-
Royale-Militaire. Les numéros fortis de la roue
de fortune , font , 86 , 61 , 2 , 14.7. Le prom
chain tirage fe fera les Mai .
L. Roi ayant reconnu que la conftitution ſolide
qu'il veut donner à fes Troupes , dépend
du premier choix des hommes qui la compoſent ,
a rendu une Ordonnance , datée du premier
Fevrier 1763 , par laquelle Sa Majesté établit
trente & un Régimens de recrue d'un Bataillon
, dans les Provinces de Picardie , de Champagne
, de Rouen , de Caen , d'Alençon , de
Moulins , d'Auvergne , de Flandre & d'Artois ,
de Montauban , d'Auch , de Bordeaux , de Poitiers
, de Lyonnois , de la Rochelle , de Tours,
du Dauphiné , de Paris , de Soiffons , de Limoges
, d'Orléans , de Bretagne , du Pays Melfin
, de Bourges , du Haynaut , d'Alface , de
Rouffillon , du Duché de Bourgogne , de Languedoc
, du Comté de Bourgogne , de la Provence
& de la Lorraine ; & un Régiment de
deux Bataillons de la Ville de Paris ; ces Régimens
feront défignés fous les noms des principales
Villes ou Généralités , & marcheront
entre eux fuivant le rang dans lequel ils font
infcrits ci-après : fçavoir , Régime nt d'Abbeville ,
de Châlons , de Rouen , de Caen , d'Alençon
de Moulins , de Riom , de Lille , de Montauban
, d'Auch , de Bordeaux , de Poitiers , de
Lyon , de la Rochelle , de Tours , de Gre noble
II. Vol.
H
170 MERCURE DE FRANCE .
de Sens , de Soiffons , de Limoges , de Blois ,
de Rennes , de Metz , de Bourges , de Valen
ciennes de Strasbourg , de Perpignan , de Dijon
, de Toulouſe de Befançon , d'Aiz , de
Nancy , & de la Ville de Paris . Chaque Régiment
fera compofé de huit Compagnies , lefquelles
feront commandées chacune , en temps de
paix , par un Capitaine & un Lieutenant , &
compofées de deux Sergens , quatre Caporaux ,
quatre Appointés & un Tambour , & d'un nombre
égal d'hommes proportionnément à celui
dont Sa Majefté aura ordonné chaque année
la levée dans chaque Département ; lefquels
feront exercés dans des quartiers particuliers ,
& mis par-là en état de remplacer les hommes
qui manqueront dans les Troupes de Sa Majefté.
En temps de guerre , chaque Compagnie
fera commandée par un Capitaine , un Lieutenant
& un Sous-Lieutenant , & compofé de quatre
Sergens , d'un Fourrier , de huit Caporaux , de
huit Appointés , un Tambour & d'autant d'hom❤
mes que les circonftances les requerront. Les
Officiers de ces Régimens feront choifis parmi
ceux qui viennent d'être réformés à l'occaſion
de la Paix , lefquels , en ce cas , & du jour
qu'ils recevront les appointemens , cefferont de
jouir des penfions de réforme qu'ils pourroient
avoir obtenues. Chaque Compagnie fera payée,
fur le pied fuivant ; à chaque Capitaine , 1080
1. par an ; à chaque Lieutenant , 450 1. à chaque,
Sous-Lieutenant , 360 1. à chaque Fourrier , 162 l.,
à chaque Caporal , 138 1. à chaque Appointé, 120.
1. à chaque homme , 102 l. au Tambour, 138.
1. ETAT-MAJOR. Au Commandant de chaque ,
Régiment , 1800 1. à l'Aide- Major , 1080l . au
Sous-Aide-Major, 450 1. au Chirurgien, 300 1. Le
JUILLET. 1763. 171
Lieutenant Général de Police de la Ville de Paris,
pour ce qui rgarde le Régiment de cette Ville ,
& les Intendans des Provinces , feront chargés fupérieurement
de la levée detdits Régimens , de
laquelle ils rendront compte au Secrétaire d'Etat
ayant le Département de la Guerre : ils établiront
à cet effet , un dépôt particulier dans leur Département.
Il y aura dans chaque Ville , Bourg
ou Village dépendant de chaque Généralité , des
prépofés à l'enrôlement & un prépofé principal
dans le chef- lieu où fera établi le dépôt parti
culier. Ces préposés n'employeront , pour les
enrôlemens , ni féduction , ni violence , ni fu
percherie , & n'admettront que des hommes de
dix-fept ans accomplis jufqu'à quarante pendant
la paix , & de l'âge de dix - huit jufqu'à quarante
cinq ans pendant la guerre , de la taille de
cinq pieds un pouce au moins en temps de guer
re , & de cinq pieds deux pouces en temps de
paix. Le temps de fervice fera de huit années ,
pendant lefquelles ils ne pourront s'abfenter fans
congé de leur troupe , à peine d'être pourful
vis & punis comme déferteurs ; & à l'expiration
deſdites huit années , ils auront leurs congés abfolus
en temps de guerre comme en temps de
paix. Si quelqu'un d'entr'eux eft admis à renouveller
fon engagement , il aura pour prix de ce
fecond engagement , fçavoir , 30 liv. à l'expiration
du premier, & 30 1. au commencement de
la cinquième année du fecond. Ces Régimen's fe
conformeront en tout aux Ordonnances concernant
l'Infanterie , mais ils ne feront alujettis ,
en temps de paix , à d'autre fervice qu'à celui
de fournir une garde de Police dans l'intérieur de
leur quartier. Lorfque des hommes de recrue
feront envoyés aux Régimens qui en auront be- ›
€
3
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
foin , il fera adreffé au Commandant du REgiment
de recrue les routes néceffaires pour
conduire lefdits hommes à leur deſtination . Cette
Ordonnance contient plufieurs autres difpofitions
particulieres , concernant le fervice , la dif
cipline , l'habillement , &c. de ces nouveaux Régimens.
Le Duc de Bedfort eft parti d'ici le 9 de ce
mois , pour le rendre en Angleterre. La commiflion
établie au Châtelet pour l'affaire du Canada
, a commencé fes Séances le 7 , pour le
jugement de cette affaire , au rapport du fieur
Dupont , Confeiller au Châtelet , Commiffaire-
Rapporteur de ce Procès.
Le 6 , entre les onze heures & midi , le feu prit
à la falle de l'Opéra & fe communiqua avec une
violence extrême à la partie du bâtiment qui tient
au Palais Royal. L'incendie fit en peu de temps
les plus terribles progrès , & la falle fut prèfque
confumée avant nême qu'il eût été poffible d'apporter
aucun fecours. Bientôt l'aîle de la première
Cour du Palais fut embrafée. Le feu fe communiquoit
au corps du bâtiment neuf & à celui qui
partage les deux cours ; & ce nefut que vers les
quatre heures qu'on parvint à arrêter le progrès
des flammes en mettant bas la charpente par laquelle
l'incendie eût infailliblement gagné l'appartement
du Duc d'Orléans, Le premier foin
dont on s'eft occupé à été d'enlever les Archives
& de mettre en fûreté la collection précieufe
des Tableaux du Palais Royal . Les Cours
& les Jardins de ce Palais étoient remplis de
meubles & d'effets tant du Duc d'Orléans que
des perfonnes qui lui font attachées & dont les
logemens étoient menacés d'embrâſement. Le
comble du grand efcaljer s'eft écroulé vers une
JUILLET. 1763. 173
:
heure & demie heureufement perfonne n'y a
péri. A neuf heures & demie du foir , toure
communication du feu a été coupée . Le foyer
n'étoit plus que dans les machines du Théâtre
de l'Opéra . Le Maréchal Duc de Biron , le
Duc de Chevreufe , le Prévôt des Marchands ,
le Lieutenant de Police , fe font tranfportés fur
le lieu , & ont donné tous les ordres néceffaires.
Les Gardes Françoifes & Suiffes , les Gens de
Police , des Religieux de différens Ordies , &
furtout les Peres Capucins fe font diftingués
par le zèle le plus courageux , par le travail
le plus infatigable. On ne tardera pas à conſtruire
une nouvelle Salle pour l'Opéra ; mais en attendant
, il paroît décidé que l'Académie Royale de
Mufique donnera fes repréſentations au Palais des
Thuilleries fur le Théâtre des machines qu'on
va difpofer pour cet objet.
Le 12 du mois dernier , il y eut à Effoyes
fur l'Ourſe , en Champagne , un incendie confidérable
qui , en moins de cinq heures , réduifit
en cendres deux cens foixante- dix maiſons .
Meubles , effets , denrées , proviſions , près de
de quatorze mille muids , tant de vin que d'eau
de vie , deux troupeaux confidérables de bêtes
à cornes , tour a été confumé : l'Eglife & le
Clocher ont été entiérement détruits , & les Cloches
fondues. Il ne refte fur pied dans tout le
Village que trente & une maiſons. Quatre perfonnes
ont péri dans les flâmes , & quatre autres
font mortes des impreffions du feu. Cet
accident réduit à la dernière mifère douze cens
perfonnes.
Dans la nuit du 12 au 13 , le feu a pris auffi
à une maison du Fauxbourg de Vervins en Thiéraches
, & le progrès des flammes a été fi rapide
H iij
174 MERCURE DE FRANCE .
qu'en quatre heures de temps elles ont confumé
tout ce Fauxbourg & un autre adjacent. Soixantedix
Maifons , neuf Granges pleines , fix Ecuries
particulières , & cinq Tanneries ont été détruites
, ainsi que les Meubles , Grains , Fourages ,
Beftiaux , Marchandifes , & autres effets qui y
étoient renfermés , & quatre perfonnes ont péri
dans les flammes.
Le 12 encore , le feu a pris au Village de Ste
Marie à Py , Election de Retel - Mazarin. Les
flammes étant excitées par la violence du Vent ,
confumèrent en peu de tems vingt - fept Maifons ,
trente & une Granges , & quatre-vingt- trois autres
petits Bâtimens, avec les meubles , les grains
& les provifions qui s'y trouvoient. Trente- cinq
Familles , dont treize de Laboureurs , le trouvent
par cet affreux événement fans habitation &
fans pain.
-
Le vingt - feptiéme tirage de la Loterie de
l'Hôtel de Ville s'eft fait le 24 Mars , en la
manière accoutumée . Le Lot de cinquante-mille
livres eft échu au numero 98886 , celui de
vingt mille livres au numéro 98 09 , & les
deux de dix mille livres aux numéros 85968 &
97960.
Le 6 de ce mois , on a tiré la Loterie de l'École-
Royale-Militaire. Les numéros fortis de la roue
de fortune , font , 86 , 61 , 2 , 14.7. Le prom
chain tirage fe fera les Mai .
Fermer
Résumé : Suite des Nouvelles de VERSAILLES.
En février 1763, le roi de France a émis une ordonnance visant à renforcer les troupes en créant trente-et-un nouveaux régiments de recrues, chacun composé d'un bataillon. Ces régiments portent les noms des principales villes ou généralités et sont organisés par ordre de rang. Chaque régiment est structuré en huit compagnies, dirigées par des officiers et des sous-officiers. Les effectifs varient selon les périodes de paix ou de guerre. Les officiers sont sélectionnés parmi ceux récemment réformés, ce qui entraîne la perte de leurs pensions de réforme. Les soldats doivent avoir entre 17 et 40 ans en temps de paix, et entre 18 et 45 ans en temps de guerre, avec une taille minimale de cinq pieds un pouce en temps de guerre et de cinq pieds deux pouces en temps de paix. Le service militaire dure huit ans, avec des congés absolus à l'expiration de cette période. Des dispositions spécifiques concernent le service, la discipline et l'habillement de ces nouveaux régiments. Par ailleurs, plusieurs incidents notables ont été rapportés. Le 6 juillet, un incendie a détruit une partie de l'Opéra et menacé le Palais Royal à Paris. Les secours ont permis de sauver les archives et les tableaux précieux. Le même mois, des incendies ont ravagé les villages d'Effoyes en Champagne, de Vervins en Thiérache, et de Sainte-Marie à Py, causant des destructions massives et des pertes humaines. Enfin, les résultats des tirages de la loterie de l'Hôtel de Ville et de l'École Royale Militaire ont été annoncés, avec des gains allant jusqu'à cinquante mille livres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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40
p. 184-187
De PARIS, le 13 Mai 1763.
Début :
Le 13 Avril, le Corps de la Ville, à la tête duquel étoit le sieur de Pontcarré de [...]
Mots clefs :
Prévôts des marchands, Duc, Chevalier, Cérémonie, Ministre plénipotentiaire, Diplomatie, Météores, Lumière, Lune, Incendie, Prince de Condé, Ville, Dégâts, Perte, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Tirage, Gains
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 13 Mai 1763.
De PARIS, le 13 Mai 1763.
Le 13 Avril , le Corps de Ville , à la tête
duquel étoit le fieur de Pontcarré de Viarmes ,
Prévôt des Marchands , fe tranſporta a l'Hôtel
de Lamoignon , rue Pavée , où il fit l'ouver
ture de la nouvelle Bibliothèque Publique que
l'on a déja annoncée. Le Duc de Brillac , Pair
& Grand Pannetier de France , Chevalier des
Ordres du Roi , & Lieutenant - Général de ſes
JUILLET. 1763. 185
au Armées , nommé pour préfider cette année,
Chapitre de l'Ordre de S. Michel , s'eft rendu
le 9 de ce mois , à la Grand'Salle des Pères
Cordeliers de cette Ville . Là , revêtu du Manteau
& du Collier des Ordres du Roi , & ayant à
fes côtés le fieur Chendret , Héraut , & le fieur
Perfeville , Huifier defdits Ordres , en habit de
cérémonie ; il reçut Chevalier de l'Ordre de S.
Michel , le fieur Brochier , Ecuyer , premier Secré
taire du Comte de Rochechouart , Miniftre plénipotentiaire
du Roi à la Cour de Parme. Le
Duc de Briffac aſſiſta enſuite , avec tous les Chevaliers
qui fe trouvoient préfens , à la Grand'-
Meffe qui fe célébre tous les ans dans l'Eglife des
Pères Cordeliers , en mémoire de l'apparition
de S. Michel.
On a appris de Lisbone , que Don Vincent
de Souza Coufinho , Miniftre plénipotentiaire du
Roi de Portugal , auprè; du Roi de Sardaigne
a été nommé par Sa Majefté Très-Fidèle , pour
venir réfider en la même qualité auprès du
Roi.
Le fieur Meffier , habile Aftronome , obfervant
à l'Obfervatoire Royal de la Marine , à l'Hôtel
de Clugny , le 29 Avril , à une heure quarantehuit
minutes du matin , a apperçu un globe de
feu , à la hauteur d'environ douze degrés fur
l'Horifon & à l'Orient de Paris , traînant une
longue queue lumineuſe , comme le fillon que
trace en l'air une fufée volante : fon diamétre
apparent étoit environ le tiers de la Lune , &
fa couleur étoit d'un rouge vif. La Lune qui
étoit alors fur l'Horifon , effaçoit une grande partie
de la lumière de ce Météore qui , dans une
nuit obfcure , auroit répandu une lumière confidérable
dans l'Atmosphère. Ce globe parut tome
186 MERCURE DE FRANCE.
ber prefque perpendiculairement , en employant
dans fa chute jufqu'à l'Horiſon environ quatorze
fecondes de temps. Le Ciel étoit pour lors prefque
totalement couvert , le vent au Sud- Oueſt
& le Barometre étoit à la hauteur de vingtfept
pouces fix lignes.
On écrit de Nancy , que le même jour , à une
heure & demie du matin , le même globe de
feu y a été obfervé. Ce globe n'a été apperçu
qu'un inftant à l'Oueft de Nancy , fort près de
l'Horifon , & traînant une queue brillante qui
auroit jetté une lumière très-conſidérable fi elle
n'avoit été effacée par celle de la Lune.
On vient d'apprendre la malheureuſe nouvelle
d'un incendie qui a détruit plus de la moitié de
la petite Ville d'Hirfon , appartenante au Prince
de Condé , & fituée dans la Généralité de Soiffons ,
Election de Guife . Le 23 du mois dernier , à cinq
heures du foir , le feu prit à la maiſon d'un
Couvreur , les flammes excitées par un vent du
Nord très-violent , fe portèrent , en moins d'une
demic heure , d'une extrémité à l'autre de la
Ville , & s'attachèrent en fept ou huit endroits
différens , avec une telle impétuofité , qu'en moins
de deux heures , plus de trois cens Bâtimens
furent entiérement confumés avec tous les meubles
, grains , fourages & effets qui s'y trou
voient enfermés , fans qu'il eût été poffible de
retirer du plus grand nombre de ces maifons ,
ni les papiers des Notaires & des Employés des
Fermes , ni même l'argent comptant. On regarde
comme un grand bonheur , qu'un enfant feul air
péri dans les flammes. Les Officiers & les principaux
Habitans du lieu , ont dreflé un Procèsverbal
de la perte que cet incendie a occafionnée ,
& l'eftimation monte à quatre cens quarante &
un mille fept cens vingt - une livres.
JUILLET. 1763 . 187
Un femblable malheur eft arrivé le premier
de ce mois , au Village de Perrigny , Bailliage
d'Auxonne , où cinquante maiſons ont été confumées
par le feu.
Le vingt - huitième Tirage de la Loterie de
l'Hôtel- de- Ville s'eft fait le 25 du mois dernier ,
en la manière accoutumée. Le Lot de cinquante
mille livres eft échu au numéro 8694 ; celurde
vingt mille livres au numéro 11093 ; & les deux
de dix mille livres aux numéros 5978 & 7110 .
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de
l'Ecole Royale Militaire. Les Numéros fortis de
la Roue de Fortune , font , 7 , 19 , 34 , 56 , 59.
Le prochain Tirage fe fera le 16 Juin .
Le 13 Avril , le Corps de Ville , à la tête
duquel étoit le fieur de Pontcarré de Viarmes ,
Prévôt des Marchands , fe tranſporta a l'Hôtel
de Lamoignon , rue Pavée , où il fit l'ouver
ture de la nouvelle Bibliothèque Publique que
l'on a déja annoncée. Le Duc de Brillac , Pair
& Grand Pannetier de France , Chevalier des
Ordres du Roi , & Lieutenant - Général de ſes
JUILLET. 1763. 185
au Armées , nommé pour préfider cette année,
Chapitre de l'Ordre de S. Michel , s'eft rendu
le 9 de ce mois , à la Grand'Salle des Pères
Cordeliers de cette Ville . Là , revêtu du Manteau
& du Collier des Ordres du Roi , & ayant à
fes côtés le fieur Chendret , Héraut , & le fieur
Perfeville , Huifier defdits Ordres , en habit de
cérémonie ; il reçut Chevalier de l'Ordre de S.
Michel , le fieur Brochier , Ecuyer , premier Secré
taire du Comte de Rochechouart , Miniftre plénipotentiaire
du Roi à la Cour de Parme. Le
Duc de Briffac aſſiſta enſuite , avec tous les Chevaliers
qui fe trouvoient préfens , à la Grand'-
Meffe qui fe célébre tous les ans dans l'Eglife des
Pères Cordeliers , en mémoire de l'apparition
de S. Michel.
On a appris de Lisbone , que Don Vincent
de Souza Coufinho , Miniftre plénipotentiaire du
Roi de Portugal , auprè; du Roi de Sardaigne
a été nommé par Sa Majefté Très-Fidèle , pour
venir réfider en la même qualité auprès du
Roi.
Le fieur Meffier , habile Aftronome , obfervant
à l'Obfervatoire Royal de la Marine , à l'Hôtel
de Clugny , le 29 Avril , à une heure quarantehuit
minutes du matin , a apperçu un globe de
feu , à la hauteur d'environ douze degrés fur
l'Horifon & à l'Orient de Paris , traînant une
longue queue lumineuſe , comme le fillon que
trace en l'air une fufée volante : fon diamétre
apparent étoit environ le tiers de la Lune , &
fa couleur étoit d'un rouge vif. La Lune qui
étoit alors fur l'Horifon , effaçoit une grande partie
de la lumière de ce Météore qui , dans une
nuit obfcure , auroit répandu une lumière confidérable
dans l'Atmosphère. Ce globe parut tome
186 MERCURE DE FRANCE.
ber prefque perpendiculairement , en employant
dans fa chute jufqu'à l'Horiſon environ quatorze
fecondes de temps. Le Ciel étoit pour lors prefque
totalement couvert , le vent au Sud- Oueſt
& le Barometre étoit à la hauteur de vingtfept
pouces fix lignes.
On écrit de Nancy , que le même jour , à une
heure & demie du matin , le même globe de
feu y a été obfervé. Ce globe n'a été apperçu
qu'un inftant à l'Oueft de Nancy , fort près de
l'Horifon , & traînant une queue brillante qui
auroit jetté une lumière très-conſidérable fi elle
n'avoit été effacée par celle de la Lune.
On vient d'apprendre la malheureuſe nouvelle
d'un incendie qui a détruit plus de la moitié de
la petite Ville d'Hirfon , appartenante au Prince
de Condé , & fituée dans la Généralité de Soiffons ,
Election de Guife . Le 23 du mois dernier , à cinq
heures du foir , le feu prit à la maiſon d'un
Couvreur , les flammes excitées par un vent du
Nord très-violent , fe portèrent , en moins d'une
demic heure , d'une extrémité à l'autre de la
Ville , & s'attachèrent en fept ou huit endroits
différens , avec une telle impétuofité , qu'en moins
de deux heures , plus de trois cens Bâtimens
furent entiérement confumés avec tous les meubles
, grains , fourages & effets qui s'y trou
voient enfermés , fans qu'il eût été poffible de
retirer du plus grand nombre de ces maifons ,
ni les papiers des Notaires & des Employés des
Fermes , ni même l'argent comptant. On regarde
comme un grand bonheur , qu'un enfant feul air
péri dans les flammes. Les Officiers & les principaux
Habitans du lieu , ont dreflé un Procèsverbal
de la perte que cet incendie a occafionnée ,
& l'eftimation monte à quatre cens quarante &
un mille fept cens vingt - une livres.
JUILLET. 1763 . 187
Un femblable malheur eft arrivé le premier
de ce mois , au Village de Perrigny , Bailliage
d'Auxonne , où cinquante maiſons ont été confumées
par le feu.
Le vingt - huitième Tirage de la Loterie de
l'Hôtel- de- Ville s'eft fait le 25 du mois dernier ,
en la manière accoutumée. Le Lot de cinquante
mille livres eft échu au numéro 8694 ; celurde
vingt mille livres au numéro 11093 ; & les deux
de dix mille livres aux numéros 5978 & 7110 .
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de
l'Ecole Royale Militaire. Les Numéros fortis de
la Roue de Fortune , font , 7 , 19 , 34 , 56 , 59.
Le prochain Tirage fe fera le 16 Juin .
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Résumé : De PARIS, le 13 Mai 1763.
En avril 1763, plusieurs événements marquants eurent lieu. Le 13 avril, le Corps de Ville, sous la direction du Prévôt des Marchands Pontcarré de Viarmes, inaugura la nouvelle Bibliothèque Publique à l'Hôtel de Lamoignon. Lors de cette cérémonie, le Duc de Brillac, président pour l'année, accueillit le Chevalier Brochier dans l'Ordre de Saint-Michel. Par la suite, le Duc de Brillac assista à la Grand-Messe en mémoire de Saint-Michel. À Lisbonne, Don Vincent de Souza Couto fut nommé ministre plénipotentiaire du Roi de Portugal auprès du Roi de Sardaigne. Le 29 avril, l'astronome Messier observa un globe de feu lumineux à l'Observatoire Royal de la Marine, phénomène également observé à Nancy le même jour. Les conditions météorologiques étaient particulières, avec un ciel couvert, un vent soufflant du sud-ouest et un baromètre à vingt-sept pouces six lignes. Le 23 mai, un incendie dévasta plus de la moitié de la ville d'Hirson, appartenant au Prince de Condé. En moins de deux heures, plus de trois cents bâtiments furent détruits, causant la mort d'un enfant et des pertes estimées à quatre cent quarante et un mille sept cent vingt et une livres. Le 1er juillet, un autre incendie détruisit cinquante maisons au village de Perrigny, dans le Bailliage d'Auxonne. Le 25 mai, le vingt-huitième tirage de la Loterie de l'Hôtel-de-Ville eut lieu, avec les numéros gagnants 8694, 11093, 5978 et 7110. La Loterie de l'École Royale Militaire fut également tirée, révélant les numéros fortunés 7, 19, 34, 56 et 59. Le prochain tirage était prévu pour le 16 juin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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41
p. 211
De BRESLAU, le 6 Juillet 1763.
Début :
Le 29 du mois dernier, on a ressenti à Comorre une nouvelle [...]
Mots clefs :
Secousses, Tremblement de terre, Incendie, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De BRESLAU, le 6 Juillet 1763.
De BRESLAU , le 6 Juillet 1763 .
Nous apprenons par des lettres de Pologne ,
que le 19 du mois dernier , la petite ville de Brinbaum
a été prèfque entierement confumée par
un Incendie , & qu'il n'y refte plus fur pied que
l'Eglife Luthérienne & quelques majlons.
Nous apprenons par des lettres de Pologne ,
que le 19 du mois dernier , la petite ville de Brinbaum
a été prèfque entierement confumée par
un Incendie , & qu'il n'y refte plus fur pied que
l'Eglife Luthérienne & quelques majlons.
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42
p. 156-158
De PARIS, le 10 Septembre 1764.
Début :
Le Corps de Ville a tenu, le 16 du mois dernier, [...]
Mots clefs :
Assemblée générale, Conseiller d'État, Prévôt des marchands, Université, Prix, Cérémonie, Procession, Fête de Saint-Louis, Académie française, Académie royale des sciences, Église, Incendie, Ornements, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 10 Septembre 1764.
De PARIS , le 10 Septembre 1764.
Le Corps de Ville a tenu ,le 16 [du mois dernier
, une affemblée générale dans laquelle le
fieur Bignon , Confeiller d'Etat Commandeur des
Ordres du Roi & Bibliothécaire de Sa Majesté , a
éré élu Prévôt des Marchands ; les fieur de Martel
& Gauthier de Rougemont , ont été nommés
Echevins .
Le 8 du même mois l'Univerfité s'affembla
dans les Ecoles de Sorbonne pour la diftribution
de fes Prix . Cette cérémonie , à laquelle le
Parlement affifta ,fut précedée d'un Difcours Latin
que prononça le fieur Pierre Jacquin , Profeffeur
d'Eloquence au Collège de la Marche. L'Auteur
de l'ouvrage qui a mérité le Prix d'Eloquence
ne s'étant point fait connoître , ce Prix , fondé
pour les Maîtres - ès- Arts par le fieur Jean- Baptifte
Coignard , Secrétaire du Roi & Confervateur
des Hypothéques , a été remis à l'année prochaine
, le Sujet prononcé étoit : ibi optimam effe
juventutis inftitutionem , ubi viget maximè maſćuta
& virilis difciplina.
Le 25 Fêre de S. Louis , la Proceffion de
NOVEMBRE. 1764. 157
Carmes du Grand- Couvent à laquelle le Corps de
Ville afifta , fe rendit , felon la coutume , à la
Chapelle du Palais des Tuileries, où ces Religieux
chanterent la Meffe.
L'Académie Françoile célébra cette Fête dans
La Chapelle du Louvre où l'Abbé Varé prononça
le Panégyrique de S. Louis . La même Fête fut
célébrée par l'Académie Royale des Infcriptions.
& Belles- Lettres & par celle des Sciences dans l'E .
glfe des Prêtres de l'Oratoire ; l'Abbé Rouſſeau
prononça le Panégyrique du Saint.
Le arême jour l'Académie de S. Luc a fait l'ouverture
de fon Sallon de Peinture & de Sculpture
à l'Hôtel d'Aligre , rue S. Honoré.
L'Académie Royale des Sciences a nommé
les fieurs Hellot , Macques , de Montigny , Leroi
& Tiller pour examiner la nouvelle porcelaine de
la compofition du Comte de Lauraguais . Après
en avoir comparé la pâte avec celle de la porcelaine
du Japon , ces Académiciens ont certifié
n'y avoir apperçu aucune différence.
On a appris que , le 9 du mois dernier , l'Eglife
des Pères Chartreux de Bourbon -lez- Gaillon , à
fept lieues de Rouen , a été entierement confumée
par un incendie. Cet accident a été occafionné par
la négligence d'un Plombier qui travailloit audeffus
du Chapitre attenant à l'Eglife ; il avoit
envoyé chercher du feu dans un réchaux pour
fondre de la foudure : le manoeuvre qui l'appor
toit laiffa tomber le réchaux , & le Plombier ſe
contenta de jetter de l'eau fur les charbons allumés
qu'il apperçut : mais il en reſta vraiſemblablement
quelques - uns qui embraferent la charpente
; car à trois heures après minuit le feu prit
avec tant de violence que l'Eglife , le Chapitre ,
la Cellule du Sacriftain & la Tour où étoit l'hor
158 MERCURE DE FRANCE .
loge furent réduits en cendres en moins d'une
heure de temps : on n'a pu fauver ni les ornemens
d'Eglife , ni le linge , ni l'argenterie qui
étoient renfermés dans ces différens endroits .
Le 4 de ce mois , l'AcadémieRoyale des Infcriptions
& Belles - Lettres nomma le fieur de l'Averdy,
Controlleur- Général des Finances , à la
Place d'Académicien Honoraire vacante par la
mort du Comte d'Argenſon .
Le Corps de Ville a tenu ,le 16 [du mois dernier
, une affemblée générale dans laquelle le
fieur Bignon , Confeiller d'Etat Commandeur des
Ordres du Roi & Bibliothécaire de Sa Majesté , a
éré élu Prévôt des Marchands ; les fieur de Martel
& Gauthier de Rougemont , ont été nommés
Echevins .
Le 8 du même mois l'Univerfité s'affembla
dans les Ecoles de Sorbonne pour la diftribution
de fes Prix . Cette cérémonie , à laquelle le
Parlement affifta ,fut précedée d'un Difcours Latin
que prononça le fieur Pierre Jacquin , Profeffeur
d'Eloquence au Collège de la Marche. L'Auteur
de l'ouvrage qui a mérité le Prix d'Eloquence
ne s'étant point fait connoître , ce Prix , fondé
pour les Maîtres - ès- Arts par le fieur Jean- Baptifte
Coignard , Secrétaire du Roi & Confervateur
des Hypothéques , a été remis à l'année prochaine
, le Sujet prononcé étoit : ibi optimam effe
juventutis inftitutionem , ubi viget maximè maſćuta
& virilis difciplina.
Le 25 Fêre de S. Louis , la Proceffion de
NOVEMBRE. 1764. 157
Carmes du Grand- Couvent à laquelle le Corps de
Ville afifta , fe rendit , felon la coutume , à la
Chapelle du Palais des Tuileries, où ces Religieux
chanterent la Meffe.
L'Académie Françoile célébra cette Fête dans
La Chapelle du Louvre où l'Abbé Varé prononça
le Panégyrique de S. Louis . La même Fête fut
célébrée par l'Académie Royale des Infcriptions.
& Belles- Lettres & par celle des Sciences dans l'E .
glfe des Prêtres de l'Oratoire ; l'Abbé Rouſſeau
prononça le Panégyrique du Saint.
Le arême jour l'Académie de S. Luc a fait l'ouverture
de fon Sallon de Peinture & de Sculpture
à l'Hôtel d'Aligre , rue S. Honoré.
L'Académie Royale des Sciences a nommé
les fieurs Hellot , Macques , de Montigny , Leroi
& Tiller pour examiner la nouvelle porcelaine de
la compofition du Comte de Lauraguais . Après
en avoir comparé la pâte avec celle de la porcelaine
du Japon , ces Académiciens ont certifié
n'y avoir apperçu aucune différence.
On a appris que , le 9 du mois dernier , l'Eglife
des Pères Chartreux de Bourbon -lez- Gaillon , à
fept lieues de Rouen , a été entierement confumée
par un incendie. Cet accident a été occafionné par
la négligence d'un Plombier qui travailloit audeffus
du Chapitre attenant à l'Eglife ; il avoit
envoyé chercher du feu dans un réchaux pour
fondre de la foudure : le manoeuvre qui l'appor
toit laiffa tomber le réchaux , & le Plombier ſe
contenta de jetter de l'eau fur les charbons allumés
qu'il apperçut : mais il en reſta vraiſemblablement
quelques - uns qui embraferent la charpente
; car à trois heures après minuit le feu prit
avec tant de violence que l'Eglife , le Chapitre ,
la Cellule du Sacriftain & la Tour où étoit l'hor
158 MERCURE DE FRANCE .
loge furent réduits en cendres en moins d'une
heure de temps : on n'a pu fauver ni les ornemens
d'Eglife , ni le linge , ni l'argenterie qui
étoient renfermés dans ces différens endroits .
Le 4 de ce mois , l'AcadémieRoyale des Infcriptions
& Belles - Lettres nomma le fieur de l'Averdy,
Controlleur- Général des Finances , à la
Place d'Académicien Honoraire vacante par la
mort du Comte d'Argenſon .
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Résumé : De PARIS, le 10 Septembre 1764.
En août 1764, plusieurs événements marquants ont eu lieu à Paris. Le 16 août, le Corps de Ville a élu le sieur Bignon comme Prévôt des Marchands et les sieurs de Martel et Gauthier de Rougemont comme Échevins. Le 8 août, l'Université a organisé une cérémonie à la Sorbonne pour la distribution des prix, en présence du Parlement et d'un discours latin du sieur Pierre Jacquin. Le prix d'éloquence, fondé par Jean-Baptiste Coignard, n'a pas été attribué cette année-là. Le 25 août, une procession des Carmes du Grand-Couvent s'est rendue à la Chapelle du Palais des Tuileries, et diverses académies ont célébré la fête de Saint Louis avec des panégyriques. L'Académie de Saint Luc a également ouvert son salon de peinture et de sculpture. L'Académie Royale des Sciences a examiné la porcelaine du Comte de Lauraguais, la jugeant comparable à celle du Japon. Le 9 août, un incendie a détruit l'église des Pères Chartreux de Bourbon-lès-Gaillon. Le 4 septembre, l'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres a nommé le sieur de l'Averdy Contrôleur Général des Finances, succédant au Comte d'Argenson.
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