Résultats : 44 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
1
p. 206-208
PAYS-BAS.
Début :
Le Chevalier de la Quadra, qui depuis la mort du Marquis [...]
Mots clefs :
La Haye, Bruxelles, Anvers, Roi, Marquis, Hautes Puissances, Église, Effondrement de la tour, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAYS-BAS.
PATS · BAS.
DE LA HAYE , le 13 Juin.
Le Chevalier de la Quadra , qui depuis la mort
du Marquis del Puerto jufqu'à l'arrivée du Marquis
de Grimaldi , a été chargé des affaires de Sa
Majefté Catholique auprès de leurs Hautes Puiffances
, partit le 31 pour Hanovre. Il y remplira
les fonctions de Miniftre de la Cour de Madrid
pendant le féjour du Roi de la Grande-Bretagne
dans fon Electorat.
Les vaiffeaux le Sloterdyk , l'Espérance , le Keukenhof,
le Cattendyk , le Bevalligheid , le Pilswaart
& le Rotterdam , appartenans à la Compagnie des
Indes Orientales , font arrivés au Texel, Ces bâJUILLET.
1755. 207
f
timens viennent de Batavia , de Bengale & de Ceylan.
Ils ont laiffé au Cap de Bonne- Efpérance le
vaiffeau le Rhoon , qui revient de la Chine . Le
premier de ce mois les vaiffeaux de guerre le Waterland
& le Maarfen firent voile du Texel pour
aller protéger la navigation des navires Hollandois
dans la Méditerranée.
"' M. de Kauderbach , Réſident du Roi de Pologne
Electeur de Saxe , remit le 9 un Mémoire
au fieur de Gefler , Préfident de l'Affemblée des
Etats Généraux. Le lendemain , le Colonel York,
Envoyé extraordinaire du Roi de la Grande Bretagne
, eut une conférence avec quelques Seigneurs
de la Régence.. M. Paravicini , ci -devant Conful
de la nation Hollandoiſe à Alger , eſt arrivé d'Afrique.
DE BRUXELLES , le 14 Juin.
Il y a ordre d'augmenter jufqu'à cent trentecinq
hommes chaque compagnie des Régimens
d'infanterie nationaux. Les deux derniers bataillons
du Régiment de Platz arriverent ici de Luxembourg
le 31 du mois dernier.
M. Molinari , Internonce du Pape en cette
Cour , a fait fçavoir à M. Van Haren , Député
des Etats Généraux des Provinces -Unies , que les
deux frégates Papales qui croifent fur les côtes de
P'Etat Eccléfiaftique , avoient ordre d'y garantir
les navires Hollandois des infultes des Algériens ,
Cette déclaration a été reçue par M. Van- Haren
avec les marques d'une fincère reconnoiffance.
Il a affuré M. Molinari qu'il en informeroit au
plutôt leurs Hautes Puiffances , dans la perfuafion .
qu'elles n'y feroient pas moins fenfibles.
208 MERCURE DE FRANCE.
D'ANVERS , le 4 Juin.
La tour de l'Eglife Paroiffiale de Saint-André
s'écroula fubitement le 30 du mois dernier à dix
heures & demie du foir. L'Eglife en a été confidérablement
endommagée , ainfi que plufieurs
maiſons voiſines. Heureufement , perfonne n'a été
tué ni bleffé. Quelques heures plutôt , cet accident
auroit coûté la vie à trois ou quatre mille
habitans qui affiftoient au Salat dans cette Eglife.
DE LA HAYE , le 13 Juin.
Le Chevalier de la Quadra , qui depuis la mort
du Marquis del Puerto jufqu'à l'arrivée du Marquis
de Grimaldi , a été chargé des affaires de Sa
Majefté Catholique auprès de leurs Hautes Puiffances
, partit le 31 pour Hanovre. Il y remplira
les fonctions de Miniftre de la Cour de Madrid
pendant le féjour du Roi de la Grande-Bretagne
dans fon Electorat.
Les vaiffeaux le Sloterdyk , l'Espérance , le Keukenhof,
le Cattendyk , le Bevalligheid , le Pilswaart
& le Rotterdam , appartenans à la Compagnie des
Indes Orientales , font arrivés au Texel, Ces bâJUILLET.
1755. 207
f
timens viennent de Batavia , de Bengale & de Ceylan.
Ils ont laiffé au Cap de Bonne- Efpérance le
vaiffeau le Rhoon , qui revient de la Chine . Le
premier de ce mois les vaiffeaux de guerre le Waterland
& le Maarfen firent voile du Texel pour
aller protéger la navigation des navires Hollandois
dans la Méditerranée.
"' M. de Kauderbach , Réſident du Roi de Pologne
Electeur de Saxe , remit le 9 un Mémoire
au fieur de Gefler , Préfident de l'Affemblée des
Etats Généraux. Le lendemain , le Colonel York,
Envoyé extraordinaire du Roi de la Grande Bretagne
, eut une conférence avec quelques Seigneurs
de la Régence.. M. Paravicini , ci -devant Conful
de la nation Hollandoiſe à Alger , eſt arrivé d'Afrique.
DE BRUXELLES , le 14 Juin.
Il y a ordre d'augmenter jufqu'à cent trentecinq
hommes chaque compagnie des Régimens
d'infanterie nationaux. Les deux derniers bataillons
du Régiment de Platz arriverent ici de Luxembourg
le 31 du mois dernier.
M. Molinari , Internonce du Pape en cette
Cour , a fait fçavoir à M. Van Haren , Député
des Etats Généraux des Provinces -Unies , que les
deux frégates Papales qui croifent fur les côtes de
P'Etat Eccléfiaftique , avoient ordre d'y garantir
les navires Hollandois des infultes des Algériens ,
Cette déclaration a été reçue par M. Van- Haren
avec les marques d'une fincère reconnoiffance.
Il a affuré M. Molinari qu'il en informeroit au
plutôt leurs Hautes Puiffances , dans la perfuafion .
qu'elles n'y feroient pas moins fenfibles.
208 MERCURE DE FRANCE.
D'ANVERS , le 4 Juin.
La tour de l'Eglife Paroiffiale de Saint-André
s'écroula fubitement le 30 du mois dernier à dix
heures & demie du foir. L'Eglife en a été confidérablement
endommagée , ainfi que plufieurs
maiſons voiſines. Heureufement , perfonne n'a été
tué ni bleffé. Quelques heures plutôt , cet accident
auroit coûté la vie à trois ou quatre mille
habitans qui affiftoient au Salat dans cette Eglife.
Fermer
Résumé : PAYS-BAS.
Le 13 juin 1755, le Chevalier de la Quadra est nommé représentant du roi d'Espagne auprès des Hautes Puissances à La Haye, succédant au Marquis del Puerto et précédant le Marquis de Grimaldi. Il se rend à Hanovre pour y exercer les fonctions de ministre de la Cour de Madrid. Plusieurs vaisseaux de la Compagnie des Indes Orientales arrivent au Texel, tandis que le vaisseau le Rhoon est laissé au Cap de Bonne-Espérance. Les vaisseaux de guerre le Waterland et le Maarfen quittent le Texel pour protéger la navigation hollandaise en Méditerranée. À La Haye, M. de Kauderbach remet un mémoire au sieur de Gesler, et le Colonel York confère avec des Seigneurs de la Régence. M. Paravicini, ancien consul à Alger, arrive d'Afrique. À Bruxelles, les compagnies des régiments d'infanterie sont augmentées à cent trente-cinq hommes, et deux bataillons du Régiment de Platz arrivent de Luxembourg. L'Internonce du Pape annonce que deux frégates papales protégeront les navires hollandais contre les Algériens. À Anvers, la tour de l'Église paroissiale de Saint-André s'effondre sans faire de victimes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 241-244
« On essuya ici, le premier de ce mois, un des plus violents [...] »
Début :
On essuya ici, le premier de ce mois, un des plus violents [...]
Mots clefs :
Madrid, Tremblement de terre, Catastrophe naturelle, Dégâts, Espagne, Portugal, Victimes, Famille royale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On essuya ici, le premier de ce mois, un des plus violents [...] »
DE MADRID , le 10 Novembre .
ON effuya ici , le premier de ce mois , un des
plus violens tremblemens de terre qu'on y eût
éprouvé depuis long-tems. Il commença à dix
heures vingt minutes du matin , & il dura huit
minutes . Čet évenement répandit partout une
telle épouvante , que la plupart des habitans prirent
la fuite , & que les Prêtres même qui étoient
à l'Autel le quitterent. Cependant il n'eft arrivé
d'autre malheur que la perte de deux enfans tués
par une croix de pierre qui eft tombée du portail
de l'églife de Bon Succès. L'églife de S. André a
fouffert un tel ébranlement , qu'il s'eft fait plu
freurs lézardes dans la voûte & dans les murailles.
La partie fupérieure du portail de la paroiffe de
S. Louis s'eft fendue . {
Les fecouffes ont été auffi très - fortes à l'Efcu
rial , & l'on y eut la premiere à dix heures dix
minutes. La proximité des montagnes donnant
lieu de craindre que , s'il furvenoit un nouveau
tremblement , les fecouffes ne fuffent plus dangereufes
qu'à Madrid , leurs Majeftés partirent
après leur diner pour revenir ici . Elles y arriverent
à huit heures & demie du foir. Le lendemain ,
par égard pour les allarmes d'une partie de la
Cour , leurs Majeftés pafferent toute la matinée
fous une tente hors de la ville . Le foir , le Roi fit
chanter le Te Deum dans l'églife des Hieronymi-
I. Vol. L
242 MERCURE DE FRANCE.
tes , en actions de graces de ce que ce tremble
ment n'a point eu de fuites plus fâcheufes pour
cette capitale.
» Ce tremblement de terre a caufé beaucoup
» plus de dommage dans quelques autres villes
» d'Epagne , & il a fait des ravages affreux en
» Portugal. A l'égard de l'Espagne , nous avons
» appris par un courier venu de Séville le 8 , que
» la cathédrale , la plus belle églife du Royaume ,
» avoit été tellement ébranlée , qu'on avoit pris
la précaution de la fermer, que fa fameuse tour,
» appellé la Giralda étoit ouverte ; qu'on avoit
» fermé une autre églife , que plufieurs maiſons
» étoient tombées . L'Intendant de cette ville qui
» a mandé ces nouvelles , ajoute , qu'il n'avoit été
» informé jufqu'a préfent que de la mort de huit
perfonnes; qu'il étoit occupé à faire étayer plu-
» fieurs maifons qui avoient fouffert , & qu'il fai-
>> four former plufieurs rues. Le même tremble-
» ment s'est fait fentir en beaucoup d'autres villes
d'Efpagne , comme à San-Lucar de Barrameda,
à Salamanque , à Ségovie , à Valence , & jufqu'à
» Bilbao , & autres lieux. Mais on n'a aucun dé-
» tail de ces différends endroits , ce qui fait juger
que le dommage eft peu confidérable.
» Nous apprenons par les lettres de Cadix du '
» 4 , arrivées aujourd'hui par le courier ordinaire,
» que le tremblement de terre y a eu lieu ; qu'il a
> caulé peu de dommage , mais que la crue de la
» mer a fait craindre que la ville ne fût fubmer-
» gée : les caux ont abattu le parapet de la muraille
, depuis la porte de la Galette , juſqu'au
Fort de Sainte - Catherine . Le plus grand mal
» qu'ayent effuyé les environs de la ville , eft que
la chauffée qui conduit à l'Ifle , a été emportée
depuis la porte de terre jufqu'à la Cantarelle
DECEMBRE. 1755. 243
par les coups de mer qui ont enlevé tous ceux
» qui étoient deffus , foit en voitures , foit autre-
» ment. On fait monter à deux cens le nombre des
>> perfonnes qui ont péri fur cette chauffée. On
>> affure que le Gouvernement a pris les plus juftes
>> meſures pour préferver les habitans de Cadix
» en cas de récidive du tremblement , & que la
>> Caraca n'a point fouffert. C'est le lieu où font
» les vaiffeaux , & les magafins de la Marine d'Ef-
>> pagne.
"
» Pour ce qui regarde le Portugal , on a été in-
» formé par un courier dépêché de Liſbonne , &
» qui eft arrivé à Madrid le 8 du courant à 4 heu
» fes après-midi , que le 1er de ce mois , vers les
>> neuf heures du matin , le tremblement s'y eft
» fait fentir d'une façon terrible. Il a renversé
» la moitié de la ville , toutes les églifes & le pa-
« lais du Roi. Heureufement il n'eft arrivé aucun
accident à la Famille Royale qui étoit à Belem.
» Le Palais qu'elle habite dans ce lieu , a fouffert.
Au départ du courier elle étoit encore fous des
» baraques , elle couchoit dans des carroffes , &
» elle avoit été près de vingt - quatre heures fans
» Officiers , & fans avoir prefque rien à manger.
» Le feu a pris dans la partie de la ville , qui n'a
» pas été renversée . Il duroit encore , lorfque le
courier eft parti. Le Comte de Perelada , Am➡
» baffadeur d'Efpagne à la Cour de Portugal , a
» été écrasé par la chûte du portail de fon hôtel ,
» en voulant fe fauver. Neuf de fes domeftiques
» ont été tués . Le Comte de Bafchi , Ambaffadeur
» de France , qui demeure vis - à - vis l'Ambaffadeur
» d'Espagne , a fauvé le fils unique du Comte de
» Perelada , & s'eft retiré heureufement avec la
» Comteffe fon époufe , & avec les enfans , dans
» une maison de campagne , où il a reçu tout le
L
244 MERCURE DE FRANCE.
refte des gens de l'Ambaffadeur d'Espagne.
» Le Nonce en Portugal a écrit par le même
courier , au Nonce de Madrid. Il lui mande
» qu'il a eu trois perfonnes écrasées dans fon palais
, & il date ainfi fa lettre : Du lieu où exiſtoit
» ci-devant Lisbonne.
»Comme ce courier a été uniquement dépêché
pour informer leurs Majeftés Catholiques,
» qu'il n'étoit arrivé aucun malheur à la Famille
Royale , on ne fçait pas d'autres particularités .
Le Comte d'Ognao , Ambaſſadeur du Roi de
Portugal à Madrid , à qui on a adreflé ces funef-
» tes nouvelles , ignore le fort du Comte d'Ognao
>> fon pere , & du refte de fa famille . Les mêmes
» lettres marquent que le Tage a eu une crue trèsconfidérable
, qui a précédé le tremblemer t. II
» faut qu'elle ait été bien grande , puifqu'à Tolede
» où il paffe , & qui eft à plus de cent lieues de
» Liſbonne , en fuivant les contours de ce fleuve ,
» élévation de l'eau a été d'environ dix pieds.
» Plufieurs autres villes de Portugal ont beau-
» coup fouffert , entr'autres Cafcaes & Setuval ,
D
qui font deux ports de mer fitués de l'un &
» Pautre côté du Tage , & peu éloignés de Lisbonne.
Il y a eu auffi de grands dommages dans
le Royaume des Algarves. Des gens prétendent
» qu'il a péri cinquante mille habitans dans Lis-
» bonne. Le tremblement à eu différentes repri-
» fes pendant dix heures ; on fentoit encore des
>> mouvemens au départ du courier.
» Il paroît par ce que le Roi de Portugal écrit
à la Reine d'Efpagne , que Sa Majesté Très-Fi
» dele eft pénétrée de la plus vive douleur , &
» n'eft occupée qu'à procurer des fecours à tous
» les fujets échappés d'un fi affreux déſaſtre. ».
ON effuya ici , le premier de ce mois , un des
plus violens tremblemens de terre qu'on y eût
éprouvé depuis long-tems. Il commença à dix
heures vingt minutes du matin , & il dura huit
minutes . Čet évenement répandit partout une
telle épouvante , que la plupart des habitans prirent
la fuite , & que les Prêtres même qui étoient
à l'Autel le quitterent. Cependant il n'eft arrivé
d'autre malheur que la perte de deux enfans tués
par une croix de pierre qui eft tombée du portail
de l'églife de Bon Succès. L'églife de S. André a
fouffert un tel ébranlement , qu'il s'eft fait plu
freurs lézardes dans la voûte & dans les murailles.
La partie fupérieure du portail de la paroiffe de
S. Louis s'eft fendue . {
Les fecouffes ont été auffi très - fortes à l'Efcu
rial , & l'on y eut la premiere à dix heures dix
minutes. La proximité des montagnes donnant
lieu de craindre que , s'il furvenoit un nouveau
tremblement , les fecouffes ne fuffent plus dangereufes
qu'à Madrid , leurs Majeftés partirent
après leur diner pour revenir ici . Elles y arriverent
à huit heures & demie du foir. Le lendemain ,
par égard pour les allarmes d'une partie de la
Cour , leurs Majeftés pafferent toute la matinée
fous une tente hors de la ville . Le foir , le Roi fit
chanter le Te Deum dans l'églife des Hieronymi-
I. Vol. L
242 MERCURE DE FRANCE.
tes , en actions de graces de ce que ce tremble
ment n'a point eu de fuites plus fâcheufes pour
cette capitale.
» Ce tremblement de terre a caufé beaucoup
» plus de dommage dans quelques autres villes
» d'Epagne , & il a fait des ravages affreux en
» Portugal. A l'égard de l'Espagne , nous avons
» appris par un courier venu de Séville le 8 , que
» la cathédrale , la plus belle églife du Royaume ,
» avoit été tellement ébranlée , qu'on avoit pris
la précaution de la fermer, que fa fameuse tour,
» appellé la Giralda étoit ouverte ; qu'on avoit
» fermé une autre églife , que plufieurs maiſons
» étoient tombées . L'Intendant de cette ville qui
» a mandé ces nouvelles , ajoute , qu'il n'avoit été
» informé jufqu'a préfent que de la mort de huit
perfonnes; qu'il étoit occupé à faire étayer plu-
» fieurs maifons qui avoient fouffert , & qu'il fai-
>> four former plufieurs rues. Le même tremble-
» ment s'est fait fentir en beaucoup d'autres villes
d'Efpagne , comme à San-Lucar de Barrameda,
à Salamanque , à Ségovie , à Valence , & jufqu'à
» Bilbao , & autres lieux. Mais on n'a aucun dé-
» tail de ces différends endroits , ce qui fait juger
que le dommage eft peu confidérable.
» Nous apprenons par les lettres de Cadix du '
» 4 , arrivées aujourd'hui par le courier ordinaire,
» que le tremblement de terre y a eu lieu ; qu'il a
> caulé peu de dommage , mais que la crue de la
» mer a fait craindre que la ville ne fût fubmer-
» gée : les caux ont abattu le parapet de la muraille
, depuis la porte de la Galette , juſqu'au
Fort de Sainte - Catherine . Le plus grand mal
» qu'ayent effuyé les environs de la ville , eft que
la chauffée qui conduit à l'Ifle , a été emportée
depuis la porte de terre jufqu'à la Cantarelle
DECEMBRE. 1755. 243
par les coups de mer qui ont enlevé tous ceux
» qui étoient deffus , foit en voitures , foit autre-
» ment. On fait monter à deux cens le nombre des
>> perfonnes qui ont péri fur cette chauffée. On
>> affure que le Gouvernement a pris les plus juftes
>> meſures pour préferver les habitans de Cadix
» en cas de récidive du tremblement , & que la
>> Caraca n'a point fouffert. C'est le lieu où font
» les vaiffeaux , & les magafins de la Marine d'Ef-
>> pagne.
"
» Pour ce qui regarde le Portugal , on a été in-
» formé par un courier dépêché de Liſbonne , &
» qui eft arrivé à Madrid le 8 du courant à 4 heu
» fes après-midi , que le 1er de ce mois , vers les
>> neuf heures du matin , le tremblement s'y eft
» fait fentir d'une façon terrible. Il a renversé
» la moitié de la ville , toutes les églifes & le pa-
« lais du Roi. Heureufement il n'eft arrivé aucun
accident à la Famille Royale qui étoit à Belem.
» Le Palais qu'elle habite dans ce lieu , a fouffert.
Au départ du courier elle étoit encore fous des
» baraques , elle couchoit dans des carroffes , &
» elle avoit été près de vingt - quatre heures fans
» Officiers , & fans avoir prefque rien à manger.
» Le feu a pris dans la partie de la ville , qui n'a
» pas été renversée . Il duroit encore , lorfque le
courier eft parti. Le Comte de Perelada , Am➡
» baffadeur d'Efpagne à la Cour de Portugal , a
» été écrasé par la chûte du portail de fon hôtel ,
» en voulant fe fauver. Neuf de fes domeftiques
» ont été tués . Le Comte de Bafchi , Ambaffadeur
» de France , qui demeure vis - à - vis l'Ambaffadeur
» d'Espagne , a fauvé le fils unique du Comte de
» Perelada , & s'eft retiré heureufement avec la
» Comteffe fon époufe , & avec les enfans , dans
» une maison de campagne , où il a reçu tout le
L
244 MERCURE DE FRANCE.
refte des gens de l'Ambaffadeur d'Espagne.
» Le Nonce en Portugal a écrit par le même
courier , au Nonce de Madrid. Il lui mande
» qu'il a eu trois perfonnes écrasées dans fon palais
, & il date ainfi fa lettre : Du lieu où exiſtoit
» ci-devant Lisbonne.
»Comme ce courier a été uniquement dépêché
pour informer leurs Majeftés Catholiques,
» qu'il n'étoit arrivé aucun malheur à la Famille
Royale , on ne fçait pas d'autres particularités .
Le Comte d'Ognao , Ambaſſadeur du Roi de
Portugal à Madrid , à qui on a adreflé ces funef-
» tes nouvelles , ignore le fort du Comte d'Ognao
>> fon pere , & du refte de fa famille . Les mêmes
» lettres marquent que le Tage a eu une crue trèsconfidérable
, qui a précédé le tremblemer t. II
» faut qu'elle ait été bien grande , puifqu'à Tolede
» où il paffe , & qui eft à plus de cent lieues de
» Liſbonne , en fuivant les contours de ce fleuve ,
» élévation de l'eau a été d'environ dix pieds.
» Plufieurs autres villes de Portugal ont beau-
» coup fouffert , entr'autres Cafcaes & Setuval ,
D
qui font deux ports de mer fitués de l'un &
» Pautre côté du Tage , & peu éloignés de Lisbonne.
Il y a eu auffi de grands dommages dans
le Royaume des Algarves. Des gens prétendent
» qu'il a péri cinquante mille habitans dans Lis-
» bonne. Le tremblement à eu différentes repri-
» fes pendant dix heures ; on fentoit encore des
>> mouvemens au départ du courier.
» Il paroît par ce que le Roi de Portugal écrit
à la Reine d'Efpagne , que Sa Majesté Très-Fi
» dele eft pénétrée de la plus vive douleur , &
» n'eft occupée qu'à procurer des fecours à tous
» les fujets échappés d'un fi affreux déſaſtre. ».
Fermer
Résumé : « On essuya ici, le premier de ce mois, un des plus violents [...] »
Le 1er novembre, Madrid a été frappée par un violent tremblement de terre d'une durée de huit minutes, débutant à dix heures vingt minutes du matin. Cet événement a provoqué la panique parmi les habitants, mais les dommages ont été limités à la mort de deux enfants tués par une croix de pierre tombant du portail de l'église de Bon Succès. Plusieurs églises et bâtiments, notamment l'église de Saint-André et le portail de la paroisse de Saint-Louis, ont subi des dommages. À l'Escurial, les secousses ont été très fortes, commençant à dix heures dix minutes. Par crainte d'un nouveau tremblement de terre, le roi et la reine ont quitté Madrid après dîner et sont revenus le soir. Le lendemain, ils ont passé la matinée sous une tente en dehors de la ville. Le surlendemain, le roi a fait chanter le Te Deum en action de grâce. Le tremblement de terre a causé plus de dommages dans d'autres villes d'Espagne, notamment à Séville où la cathédrale et plusieurs maisons ont été endommagées. À Cadix, la crue de la mer a causé des dégâts, entraînant la mort d'environ deux cents personnes sur une chaussée emportée par les vagues. Au Portugal, le tremblement de terre a été particulièrement dévastateur, renversant la moitié de Lisbonne, toutes les églises et le palais royal. La famille royale, qui se trouvait à Belem, a été épargnée. Un incendie a éclaté dans la partie de la ville non renversée, tuant ou blessant plusieurs ambassadeurs et dignitaires. Le Tage a connu une crue significative, atteignant environ dix pieds à Tolède. De nombreuses autres villes du Portugal, y compris Cascais et Setúbal, ont également souffert. On estime que cinquante mille habitants de Lisbonne ont péri. Le roi du Portugal a exprimé sa douleur et s'est engagé à secourir les survivants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 227-228
ITALIE.
Début :
Il paroît une Ordonnance, portant augmentation de trois hommes dans [...]
Mots clefs :
Naples, Berne, Ordonnance, Nonce du Pape, Bailli de Fleury, Bailli de Combreux, Galères du Roi, Députés de la Diete, Fravensfeld, Baden, Débordement des rivières, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
DE NAPLES , le premier Octobre.
Il paroît une Ordonnance , portant augmentation
de trois hommes dans chaque Compagnie
de Cavalerie. Le Nonce du Pape eut le 19 Septembre
fa premiere audience publique du Roi. Il
fut admis enfuite à l'audience de la Reine. Le 17
le Bailli de Fleury , qui eft à la tête de l'Ambaſſa -
de extraordinaire de la Religion de Malte , donna
à la principale Nobleffe une fête de la plus grande
magnificence. Il s'eft rembarqué cette femaine
, ainfi que le Bailli de Combreux pour
retourner à Malte. Le fieur Jamineau , Conful de
la nation Angloife , a reçu de Londres quelques
ordres relatifs à la fituation actuelle des affaires
entre la Cour de France & celle de la Grande Bretagae.
On a reçu avis que les deux galeres du Roi ,
qui d'abord avoient été conduites à Porto- Farina
par leurs Chiourmes , étoient actuellement à
Tunis. La plupart des Forçats qu'elles avoient à
bord , font paffes à Alger . Don Sereno & Don
Borgia , Commandans de ces galeres , n'ont
point été maffacrés , ainfi que l'ont publié diverfes
Gazettes.
DE BERNE , le 22 Octobre.
On affure que les fieurs Tillier & Ougspour-
K vj
228
MERCURE
DE FRANCE
.
guer , Députés
de l'Etat
aux Dietes
de Fravenffeld
& de Baden
, ont trouvé
les moyens
de terminer
les différends
qui fubfiftoient
entre
l'Abbé
Prince
de Saint Gal , & fes fujets de Toggenbourg
.
Un vent du fud ayant fondu
les neiges
dans les
montagnes
du Valais , les torrens
ont entraîné
une
grande
quantité
de ponts, de chauffées
& d'habitations
. La ville de Domo
d'Offola
a été ruinée
en
partie. Peu s'en eft fallu que celle de Brigue
n'ait
été entierement
fubmergée
. Plusieurs
perfonnes
ont péri dans l'inondation
. La perte des beftiaux eft auffi très-conſidérable
.
DE NAPLES , le premier Octobre.
Il paroît une Ordonnance , portant augmentation
de trois hommes dans chaque Compagnie
de Cavalerie. Le Nonce du Pape eut le 19 Septembre
fa premiere audience publique du Roi. Il
fut admis enfuite à l'audience de la Reine. Le 17
le Bailli de Fleury , qui eft à la tête de l'Ambaſſa -
de extraordinaire de la Religion de Malte , donna
à la principale Nobleffe une fête de la plus grande
magnificence. Il s'eft rembarqué cette femaine
, ainfi que le Bailli de Combreux pour
retourner à Malte. Le fieur Jamineau , Conful de
la nation Angloife , a reçu de Londres quelques
ordres relatifs à la fituation actuelle des affaires
entre la Cour de France & celle de la Grande Bretagae.
On a reçu avis que les deux galeres du Roi ,
qui d'abord avoient été conduites à Porto- Farina
par leurs Chiourmes , étoient actuellement à
Tunis. La plupart des Forçats qu'elles avoient à
bord , font paffes à Alger . Don Sereno & Don
Borgia , Commandans de ces galeres , n'ont
point été maffacrés , ainfi que l'ont publié diverfes
Gazettes.
DE BERNE , le 22 Octobre.
On affure que les fieurs Tillier & Ougspour-
K vj
228
MERCURE
DE FRANCE
.
guer , Députés
de l'Etat
aux Dietes
de Fravenffeld
& de Baden
, ont trouvé
les moyens
de terminer
les différends
qui fubfiftoient
entre
l'Abbé
Prince
de Saint Gal , & fes fujets de Toggenbourg
.
Un vent du fud ayant fondu
les neiges
dans les
montagnes
du Valais , les torrens
ont entraîné
une
grande
quantité
de ponts, de chauffées
& d'habitations
. La ville de Domo
d'Offola
a été ruinée
en
partie. Peu s'en eft fallu que celle de Brigue
n'ait
été entierement
fubmergée
. Plusieurs
perfonnes
ont péri dans l'inondation
. La perte des beftiaux eft auffi très-conſidérable
.
Fermer
Résumé : ITALIE.
Le 1er octobre à Naples, une ordonnance a été publiée pour augmenter de trois hommes chaque compagnie de cavalerie. Le 19 septembre, le Nonce du Pape a eu sa première audience publique avec le Roi et la Reine. Le 17 septembre, le Bailli de Fleury, à la tête de l'ambassade extraordinaire de la Religion de Malte, a organisé une fête somptueuse pour la principale noblesse. Les Baillis de Fleury et de Combreux ont quitté Naples pour retourner à Malte. Le consul anglais Jamineau a reçu des ordres de Londres concernant les relations entre la Cour de France et celle de la Grande-Bretagne. Les deux galères du Roi, initialement à Porto Farina, sont actuellement à Tunis. La plupart des forçats ont été transférés à Alger. Contrairement à certaines gazettes, les commandants des galères, Don Sereno et Don Borgia, n'ont pas été massacrés. À Berne, les députés Tillier et Ougspourg ont résolu les différends entre l'Abbé Prince de Saint-Gall et ses sujets de Toggenbourg. Un vent du sud a causé des inondations dans le Valais, détruisant ponts, chaussées et habitations. Les villes de Domodossola et Brigue ont été partiellement ruinées, entraînant plusieurs morts et des pertes de bétail considérables.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 176-177
ESPAGNE.
Début :
Le Roi a envoyé ordre aux Gouverneurs des provinces limitrophes [...]
Mots clefs :
Madrid, Tarifa, Tremblement de terre, Secours, Provisions, Argent, Dégâts, Secousses, Effondrement d'une montagne, Inondations
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
E S P A G N E.
D E M A D R 1 D , le 27 Novembre.
Le Roi a envoyé ordre aux Gouverneurs des
rovinces limitrophes au Portugal, de fournir aux
† tous les ſecours de vivres & d'argent
† pourroit leur procurer. Indépendamment
e cela, Sa Majeſté a fait expédier pluſieurs cou
riers avec des§conſidérables, afin que le
Secrétaire du feu Comte de la Perelada†
buât aux habitans de Liſbonne , qui ont été rui
nés par le déſaſtre qu'a #cette ville. Il n'y a
preſque aucune partie des deux Royaumes de Sa
Majeſté Très-Fidele, qui ne ſe ſoit reſſentie des
effets du tremblement de terre. Les villes de Por
to, de Santarem, de Guimaraens , de Bragance,
de Viana, de Lamego, deSintra , de Villaréal ,
|
J A N V I E R. 1756. 177
de Caſtellobranco, de Beja, de Portalegre, d'El
vas & de Taveira, préſentent , chacune en par
ticulier , de triſtes veſtiges du dégât que les ſe
conſſes y ont cauſé. Pluſieurs montagnes, entre
autres l'Eſtrella , l'Arrabida , le Marvan, & le
Monte Junio, ont été fortement ébranlées.Quel
ques-unes ſe ſont entr'ouvertes. La crue extraor
dinaire des eaux du Tage, de la Guadiana , du
Minho & du Douro, a produit des inondations ,
qui ont interrompu preſque toute communica
tion entre les différentes provinces.
D E T A R 1 F F A , le 19 Novembre,
Si l'on en croit diverſes lettres , les ſecouſſes
ont été encore plus violentes à Gibraltar que dans
toutes les autres villes de cette côte Une partie
de la montagne voiſine du port s'eſt écroulée ſuz
la ville , & y a cauſé un grand dommage.
D E M A D R 1 D , le 27 Novembre.
Le Roi a envoyé ordre aux Gouverneurs des
rovinces limitrophes au Portugal, de fournir aux
† tous les ſecours de vivres & d'argent
† pourroit leur procurer. Indépendamment
e cela, Sa Majeſté a fait expédier pluſieurs cou
riers avec des§conſidérables, afin que le
Secrétaire du feu Comte de la Perelada†
buât aux habitans de Liſbonne , qui ont été rui
nés par le déſaſtre qu'a #cette ville. Il n'y a
preſque aucune partie des deux Royaumes de Sa
Majeſté Très-Fidele, qui ne ſe ſoit reſſentie des
effets du tremblement de terre. Les villes de Por
to, de Santarem, de Guimaraens , de Bragance,
de Viana, de Lamego, deSintra , de Villaréal ,
|
J A N V I E R. 1756. 177
de Caſtellobranco, de Beja, de Portalegre, d'El
vas & de Taveira, préſentent , chacune en par
ticulier , de triſtes veſtiges du dégât que les ſe
conſſes y ont cauſé. Pluſieurs montagnes, entre
autres l'Eſtrella , l'Arrabida , le Marvan, & le
Monte Junio, ont été fortement ébranlées.Quel
ques-unes ſe ſont entr'ouvertes. La crue extraor
dinaire des eaux du Tage, de la Guadiana , du
Minho & du Douro, a produit des inondations ,
qui ont interrompu preſque toute communica
tion entre les différentes provinces.
D E T A R 1 F F A , le 19 Novembre,
Si l'on en croit diverſes lettres , les ſecouſſes
ont été encore plus violentes à Gibraltar que dans
toutes les autres villes de cette côte Une partie
de la montagne voiſine du port s'eſt écroulée ſuz
la ville , & y a cauſé un grand dommage.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
Le 27 novembre, le roi d'Espagne a ordonné aux gouverneurs des provinces frontalières du Portugal de fournir des secours en vivres et en argent aux victimes du tremblement de terre qui a frappé Lisbonne. Plusieurs courriers ont été envoyés pour transmettre des aides financières aux habitants de Lisbonne. Les effets du séisme se sont fait sentir dans presque toutes les parties des royaumes de Sa Majesté Très-Fidèle. Les villes de Porto, Santarem, Guimaraens, Bragance, Viana, Lamego, Sintra, Villaréal, Castellobranco, Beja, Portalegre, Elvas et Taveira montrent des signes de destruction. Plusieurs montagnes, dont l'Estrella, l'Arrabida, le Marvan et le Monte Junio, ont été ébranlées et certaines se sont ouvertes. La crue extraordinaire des rivières Tage, Guadiana, Minho et Douro a provoqué des inondations, interrompant les communications entre les provinces. Le 19 novembre, des lettres rapportent que les secousses à Gibraltar ont été plus violentes qu'ailleurs, causant l'effondrement d'une partie de la montagne voisine du port et des dommages importants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 177-179
ITALIE.
Début :
On essuya ici la nuit du 7 au 8 un orage [...]
Mots clefs :
Rome, Naples, Milan, Schaffhouse, Orage, Congrégation de missionnaires, Chevalier de Polastron, Bataille navale, Débordement du Pô, Dégâts, Fonte des neiges, Crue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
DE ROME , le 15 Novembre.
On effuya ici la nuit du au un orage furrieux.
Le tonnerre tomba fur le Monaftere de Ste
Anne de Catenari, & y fit beaucoup de ravage. II
tomba auffi dans la Galerie du Palais Colonna
di Sciarra ; mais le dommage qu'il y a caufé , eft
peu confidérable. Deux Eccléfiaftiques font venus
de la province de la Capitanate pour faire ap
prouver par le Pape le deffein qu'ils ont d'établir
une nouvelle Congrégation de Miffionnaires.
Le Corfaire Algérien , dont le Chevalier de Polaftron
s'eft emparé , étoit monté de quatorze
canons & de vingt pierriers . Son équipage étoit
composé de cent dix Turcs ou Mores. Trente-
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
quatre ont été tués . Les autres , parmi lesquels il
ya trente-fix bleffés , ont été faits efclaves. Le
Chevalier de Polaftron n'a eu fur fon bord que
deux hommes tués , & quatre bleffés.
DE NAPLES , le 15 Novembre.
On effuya ici ces jours derniers un orage fi térrible
, qu'on ne fe fouvient point d'en avoir vu de
femblable. La grêle étoit d'une groffeur extraordinaire
, & il s'eft trouvé des grains qui peſoient
jufqu'à dix onces.
DE MILAN , le 18 Novembre.
On reçoit journellement les triftes détails du
ravage , que le débordement du Po a caufé dans la
Lombardie Autrichienne & dans les pays voifins.
La ville de Cazal- Major a couru rifque d'une fubmerſion
totale. Il a fallu que la Garnifon , pendant
plufieurs jours , luttât contre l'impétuofité
des eaux ; foit en leur oppofant des digues , foit
en faifant des coupures , pour leur procurer des
écoulemens. Il en a été prefque de même à Ferrare.
Dans le Parmeſan & le Plaiſantin tout le
plat pays a été inondé. Plufieurs perfonnes ont
été noyées , & dans une feule maiſon il en a péri
quatorze. Les villages de Montecelli , de Pancegiano
, de San Lazaro , de San Pedretto , de Caf
telrettro & de San Giuliano , font fous les eaux,
DE SCHAFFOUSE , le 20 Novembre.
Les vents du Sud & d'Oueft ont fait fondre fi
fubitement les neiges , qu'il eft tombé des montagnes
une infinité de torrens , qui ont emporté
dix-neuf moulins & plus de trente ponts. Cet ac
JANVIER. 179 1756 .
cident a couté la vie à un grand nombre d'habi
tans de la campagne.
DE ROME , le 15 Novembre.
On effuya ici la nuit du au un orage furrieux.
Le tonnerre tomba fur le Monaftere de Ste
Anne de Catenari, & y fit beaucoup de ravage. II
tomba auffi dans la Galerie du Palais Colonna
di Sciarra ; mais le dommage qu'il y a caufé , eft
peu confidérable. Deux Eccléfiaftiques font venus
de la province de la Capitanate pour faire ap
prouver par le Pape le deffein qu'ils ont d'établir
une nouvelle Congrégation de Miffionnaires.
Le Corfaire Algérien , dont le Chevalier de Polaftron
s'eft emparé , étoit monté de quatorze
canons & de vingt pierriers . Son équipage étoit
composé de cent dix Turcs ou Mores. Trente-
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
quatre ont été tués . Les autres , parmi lesquels il
ya trente-fix bleffés , ont été faits efclaves. Le
Chevalier de Polaftron n'a eu fur fon bord que
deux hommes tués , & quatre bleffés.
DE NAPLES , le 15 Novembre.
On effuya ici ces jours derniers un orage fi térrible
, qu'on ne fe fouvient point d'en avoir vu de
femblable. La grêle étoit d'une groffeur extraordinaire
, & il s'eft trouvé des grains qui peſoient
jufqu'à dix onces.
DE MILAN , le 18 Novembre.
On reçoit journellement les triftes détails du
ravage , que le débordement du Po a caufé dans la
Lombardie Autrichienne & dans les pays voifins.
La ville de Cazal- Major a couru rifque d'une fubmerſion
totale. Il a fallu que la Garnifon , pendant
plufieurs jours , luttât contre l'impétuofité
des eaux ; foit en leur oppofant des digues , foit
en faifant des coupures , pour leur procurer des
écoulemens. Il en a été prefque de même à Ferrare.
Dans le Parmeſan & le Plaiſantin tout le
plat pays a été inondé. Plufieurs perfonnes ont
été noyées , & dans une feule maiſon il en a péri
quatorze. Les villages de Montecelli , de Pancegiano
, de San Lazaro , de San Pedretto , de Caf
telrettro & de San Giuliano , font fous les eaux,
DE SCHAFFOUSE , le 20 Novembre.
Les vents du Sud & d'Oueft ont fait fondre fi
fubitement les neiges , qu'il eft tombé des montagnes
une infinité de torrens , qui ont emporté
dix-neuf moulins & plus de trente ponts. Cet ac
JANVIER. 179 1756 .
cident a couté la vie à un grand nombre d'habi
tans de la campagne.
Fermer
Résumé : ITALIE.
Le 15 novembre, Rome a subi un violent orage endommageant le monastère de Sainte-Anne de Catenari et la Galerie du Palais Colonna di Sciarra. Deux ecclésiastiques de la province de la Capitanate sont arrivés à Rome pour obtenir l'approbation papale afin de créer une nouvelle congrégation de missionnaires. Le Chevalier de Polastron a capturé un corsaire algérien armé de quatorze canons et vingt pierriers, avec un équipage de cent dix Turcs ou Maures. Trente-quatre d'entre eux ont été tués, et les autres, dont trente-six blessés, ont été réduits en esclavage. Le Chevalier de Polastron a perdu deux hommes et en a eu quatre blessés. À Naples, un violent orage avec des grêlons pesant jusqu'à dix onces a été signalé. À Milan, le débordement du fleuve Po a causé des ravages en Lombardie autrichienne et dans les régions voisines, menaçant notamment la ville de Casal-Maggiore. À Ferrare, la situation était similaire. Dans les régions de Parmesan et Plaisantin, plusieurs personnes ont été noyées, et quatorze personnes ont péri dans une seule maison. Les villages de Montecelli, Pancegiano, San Lazaro, San Pedretto, Castelletto et San Giuliano étaient submergés. À Schaffhouse, le 20 novembre, des vents du sud et de l'ouest ont fait fondre rapidement les neiges, provoquant des torrents qui ont emporté dix-neuf moulins et plus de trente ponts, causant la mort de nombreux habitants de la campagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
6
p. 214-218
LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
Début :
Vous serez sans doute informé, Monsieur, du malheur que vient [...]
Mots clefs :
Tremblement de terre, Portugal, Effondrements, Incendie, Tsunami, Lisbonne, Dégâts, Morts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
LETTRE
A L'AUTEUR DU MERCURE .
De Lisbonne , ce 25 Novembre , 1755.
Vous ferez fans doute informé , Monfieur
, du malheur que vient d'effuyer le
Portugal. Le premier de Novembre à neuf
heures quarante- cinq minutes du matin ,
par un temps calme & le ciel le plus ferain
, le mercure étant à vingt- fept pouces
fept lignes , & le termometre de M. de
Réaumur à quatorze degrés , la terre trembla
par trois reprifes. La premiere fecouffe
fut fi foible qu'elle n'épouvanta prefque
perfonne , & dura à peu près une minute :
mais après un intervalle de trente à quarante
fecondes , la terre trembla de nouveau
, mais avec tant de violence que la
plupart des maifons commencerent à crouler.
Cette feconde fecouffe dura à peu près
huit ou dix minutes . Il y eut encore un intervalle
de deux minutes à peu près ; ce que je
préfume , parce que la pouffiere que caufa
l'écroulement des maifons , & qui étoit fi
épaiffe que le foleil en étoit totalement
obfcurci , baiffa peu à peu , & rendit au
jour affez de clarté pour que l'on pût s'envifager
& fe reconnoître.
JANVIE R. 1756. 215
Une troifieme fecouffe reconfondit tout
de nouveau ; les maifons qui avoient réfifté
jufqu'alors , tomberent avec fracas. Le ciel
s'obfurcit , & la terre fembloit vouloir
rentrer dans le cahos . Les gémiffemens des
mourans , les cris de ceux qui étoient expofés
au danger , les fecouffes réitérées de
la terre, l'obfcurité du jour augmentoient le
trouble , la confufion , l'horreur & l'effroi.
Enfin , après dix à douze minutes , tout ſe
calma . Mais notre malheur n'étoit pas
encore à fon comble. A peine commençions-
nous à refpirer , le feu parut dans
différens quartiers de la Ville. Le vent qui
fouffloit avec violence , excitoit la flamme.
Perfonne ne penfa à empêcher fa voracité ,
on ne fongea qu'à fauver fa vie , & à fuir
vers la campagne : les tremblemens de terre
fe fuccédoient toujours foibles à la vérité
, mais trop violens pour des gens qui
avoient échappé à une mort qui fembloit
inévitable. Ainfi Lifbonne devint en peu
de tems une feconde Troie.
On auroit pu fans doute apporter quelque
remede au feu , fi la mer n'eût menacé
de fubmerger la ville ; ou du moins
le peuple effrayé par une fi horrible
cataſtrophe , fe le perfuada , en voyant les
Alots entrer avec fureur dans des lieux ou
il fembloit impoffible que la mer pût
jamais parvenir.
216 MERCURE DE FRANCE.
Dans le commencement du tremblement
, quelques perfonnes croyant trouver
un afyle fur les eaux , s'y expoferent ;
mais la mer ne leur fut pas plus favorable
car le flux portoit vaiffeaux ,
barques , batteaux contre le rivage , les
écrafoit les uns contre les autres , &
bientôt les retirant avec violence , fembloit
vouloir les engloutir avec les malheureux
qu'ils portoient.
Ce flux & reflux dura toute la nuit
& fe faifoit fentir plus fortement de cinq
en cinq minutes. L'effroi n'a pas encore
ceffé ; car il n'y a pas de jour que nous
n'ayons fenti deux ou trois fecouffes.
J'ai remarqué que les plus fortes , que
l'on peut comparer à un coup de canon
tiré dans un fouterrein , fe font toujours
fentir à la fortie de la Lune , & vers le
crépuscule du matin.
Le 8. vers les cinq heures & demie du
matin , nons avons fenti une fecouffe de
peu de durée , mais très violente. Le
16. à trois heures & demie après midi ,
la terre bailla & fit le même effet que
le d'un navire à la cape. corps
On affure que la mer a furpaffé de 9 .
pieds le plus grand débordement dont on
fe fouvienne en Portugal.
Le tremblement & le feu ont détruit
1S
JANVIER. 1756. 217
18 paroilles , prefque tous les couvens ,
& les plus beaux Palais de Liſbonne , tels
que le Palais du Roi , celui de Bragance ,
le Tréfor , les Hôtels des Ducs de Cadaval
, de Lafoens & d'Avéiro , ceux des
Marquis de Valence , de Lourical , de
Tavora , de Marialva , de Limiares , de
Frontiere , d'Anjeja , des Comtes de
Vimieiro , d'Atouguia , das Galvéas , de
Saint Jacques , d'Alva , de Coucoulin :
l'Hôtel de l'Ambaffadeur d'Efpagne l'a
enfeveli fous fes ruines. Le chantier ,
toutes les douanes pleines de marchandifes
, les Magafins publics du bled ont
été confumés . Les environs de Lisbonne
ont prefque tous été détruits . Les Bourgs
d'Alverca , Alandra , Villa Franca , Caftanheira
, Povos , Alenquer , Sétuval ,
font prefque entierement ravagés. La
partie baffe de Santarem a beaucoup
fouffert , de même que Peniche & la
fortereffe de Cafcaes . Quelques villes du
Royaume des Algarves ont été détruites
moins le tremblement de terre , que
par la mer qui a inondé une lieue de
Pays. La pointe du Cap de la Boque s'eft
affaiffée. La fameufe bibliotheque de S.
Dominique , celle du Comte de Ericeira
& celle du Comte de Vimieiro , célébres
I. Vol.
par
K
218 MERCURE DE FRANCE.
par leurs manufcrits rares , ont été la
proie des flammes.
On ne fçait pas encore le nombre des
morts. On conjecture qu'il doit monter
de 30. à 40. mille perfonnes. Tout le
monde campe , depuis le Roi jufqu'au
dernier membre de la République.
Pedegache.
A L'AUTEUR DU MERCURE .
De Lisbonne , ce 25 Novembre , 1755.
Vous ferez fans doute informé , Monfieur
, du malheur que vient d'effuyer le
Portugal. Le premier de Novembre à neuf
heures quarante- cinq minutes du matin ,
par un temps calme & le ciel le plus ferain
, le mercure étant à vingt- fept pouces
fept lignes , & le termometre de M. de
Réaumur à quatorze degrés , la terre trembla
par trois reprifes. La premiere fecouffe
fut fi foible qu'elle n'épouvanta prefque
perfonne , & dura à peu près une minute :
mais après un intervalle de trente à quarante
fecondes , la terre trembla de nouveau
, mais avec tant de violence que la
plupart des maifons commencerent à crouler.
Cette feconde fecouffe dura à peu près
huit ou dix minutes . Il y eut encore un intervalle
de deux minutes à peu près ; ce que je
préfume , parce que la pouffiere que caufa
l'écroulement des maifons , & qui étoit fi
épaiffe que le foleil en étoit totalement
obfcurci , baiffa peu à peu , & rendit au
jour affez de clarté pour que l'on pût s'envifager
& fe reconnoître.
JANVIE R. 1756. 215
Une troifieme fecouffe reconfondit tout
de nouveau ; les maifons qui avoient réfifté
jufqu'alors , tomberent avec fracas. Le ciel
s'obfurcit , & la terre fembloit vouloir
rentrer dans le cahos . Les gémiffemens des
mourans , les cris de ceux qui étoient expofés
au danger , les fecouffes réitérées de
la terre, l'obfcurité du jour augmentoient le
trouble , la confufion , l'horreur & l'effroi.
Enfin , après dix à douze minutes , tout ſe
calma . Mais notre malheur n'étoit pas
encore à fon comble. A peine commençions-
nous à refpirer , le feu parut dans
différens quartiers de la Ville. Le vent qui
fouffloit avec violence , excitoit la flamme.
Perfonne ne penfa à empêcher fa voracité ,
on ne fongea qu'à fauver fa vie , & à fuir
vers la campagne : les tremblemens de terre
fe fuccédoient toujours foibles à la vérité
, mais trop violens pour des gens qui
avoient échappé à une mort qui fembloit
inévitable. Ainfi Lifbonne devint en peu
de tems une feconde Troie.
On auroit pu fans doute apporter quelque
remede au feu , fi la mer n'eût menacé
de fubmerger la ville ; ou du moins
le peuple effrayé par une fi horrible
cataſtrophe , fe le perfuada , en voyant les
Alots entrer avec fureur dans des lieux ou
il fembloit impoffible que la mer pût
jamais parvenir.
216 MERCURE DE FRANCE.
Dans le commencement du tremblement
, quelques perfonnes croyant trouver
un afyle fur les eaux , s'y expoferent ;
mais la mer ne leur fut pas plus favorable
car le flux portoit vaiffeaux ,
barques , batteaux contre le rivage , les
écrafoit les uns contre les autres , &
bientôt les retirant avec violence , fembloit
vouloir les engloutir avec les malheureux
qu'ils portoient.
Ce flux & reflux dura toute la nuit
& fe faifoit fentir plus fortement de cinq
en cinq minutes. L'effroi n'a pas encore
ceffé ; car il n'y a pas de jour que nous
n'ayons fenti deux ou trois fecouffes.
J'ai remarqué que les plus fortes , que
l'on peut comparer à un coup de canon
tiré dans un fouterrein , fe font toujours
fentir à la fortie de la Lune , & vers le
crépuscule du matin.
Le 8. vers les cinq heures & demie du
matin , nons avons fenti une fecouffe de
peu de durée , mais très violente. Le
16. à trois heures & demie après midi ,
la terre bailla & fit le même effet que
le d'un navire à la cape. corps
On affure que la mer a furpaffé de 9 .
pieds le plus grand débordement dont on
fe fouvienne en Portugal.
Le tremblement & le feu ont détruit
1S
JANVIER. 1756. 217
18 paroilles , prefque tous les couvens ,
& les plus beaux Palais de Liſbonne , tels
que le Palais du Roi , celui de Bragance ,
le Tréfor , les Hôtels des Ducs de Cadaval
, de Lafoens & d'Avéiro , ceux des
Marquis de Valence , de Lourical , de
Tavora , de Marialva , de Limiares , de
Frontiere , d'Anjeja , des Comtes de
Vimieiro , d'Atouguia , das Galvéas , de
Saint Jacques , d'Alva , de Coucoulin :
l'Hôtel de l'Ambaffadeur d'Efpagne l'a
enfeveli fous fes ruines. Le chantier ,
toutes les douanes pleines de marchandifes
, les Magafins publics du bled ont
été confumés . Les environs de Lisbonne
ont prefque tous été détruits . Les Bourgs
d'Alverca , Alandra , Villa Franca , Caftanheira
, Povos , Alenquer , Sétuval ,
font prefque entierement ravagés. La
partie baffe de Santarem a beaucoup
fouffert , de même que Peniche & la
fortereffe de Cafcaes . Quelques villes du
Royaume des Algarves ont été détruites
moins le tremblement de terre , que
par la mer qui a inondé une lieue de
Pays. La pointe du Cap de la Boque s'eft
affaiffée. La fameufe bibliotheque de S.
Dominique , celle du Comte de Ericeira
& celle du Comte de Vimieiro , célébres
I. Vol.
par
K
218 MERCURE DE FRANCE.
par leurs manufcrits rares , ont été la
proie des flammes.
On ne fçait pas encore le nombre des
morts. On conjecture qu'il doit monter
de 30. à 40. mille perfonnes. Tout le
monde campe , depuis le Roi jufqu'au
dernier membre de la République.
Pedegache.
Fermer
Résumé : LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
Le 1er novembre 1755, Lisbonne a été frappée par un violent tremblement de terre à 9 heures 45 du matin, par un temps calme et un ciel serein. Le séisme s'est manifesté en trois secousses principales. La première, faible et de courte durée, n'a pas causé de dégâts majeurs. La deuxième, beaucoup plus violente, a duré environ huit à dix minutes et a provoqué l'effondrement de nombreuses maisons. Une troisième secousse a suivi, augmentant la confusion et l'horreur. Après environ dix à douze minutes, le séisme s'est calmé, mais des incendies ont éclaté dans divers quartiers, alimentés par un vent violent. Les habitants, terrifiés, ont fui vers la campagne. La mer, en flux et reflux violents, a également causé des ravages, détruisant des navires et menaçant de submerger la ville. Les secousses se sont poursuivies, avec des pics d'intensité à la sortie de la Lune et au crépuscule du matin. Le 8 novembre et le 16 novembre, des secousses supplémentaires ont été ressenties. Le tremblement de terre et les incendies ont détruit 18 paroisses, de nombreux couvents, palais royaux et privés, ainsi que des infrastructures publiques. Les environs de Lisbonne ont également été ravagés, et plusieurs villes du Royaume des Algarves ont été inondées. La bibliothèque de São Domingos et celles des comtes d'Ériceira et de Vimieiro ont été détruites. Le nombre de morts est estimé entre 30 000 et 40 000 personnes. En raison des destructions, depuis le roi jusqu'au dernier membre de la République, tout le monde a dû camper.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 219-221
ESPAGNE.
Début :
Le Roi désirant de favoriser les progrès des Sciences, particulierement [...]
Mots clefs :
Madrid, Sa Majesté, Financement des sciences, Tremblements de terre, Maroc, Dégâts, Tetuan, Tanger, Épouvante, Victimes de catastrophes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE MADRID , le 16 Decembre.
Le Roi défirant de favorifer les progrès des
Sciences , particulierement de celles qui femblent
devoir être les plus utiles , a donné au Collège de
Médecine la maifon de plaifance de Migafcalientes
, afin qu'on y forme un jardin des plantes
. En même tems Sa Majesté a affigné une
fomme confiderable , tant pour l'entretien de ce
jardin , que pour la fondation de deux chaires de
Botanique dont elle difpofè en faveur de Don
Jofeph Quer & de Don Juan Mingar. Don Jofeph
Zugnol , premier Médecin du Roi , aura la direction
de cet établiſſement.
Le premier du mois dernier on reffentit à
Maroc un affreux tremblement de terre , à la
même heure qu'en Efpagne. La plupart des
maiſons & des édifices publics de cette ville ont
été totalement renversés , & une grande multirude
d'habitans a été enfevelie fous les ruines.
Le nombre des perfonnes qui ont péri , ne peut
pas encore le fixer. A huit lieues de cette ville
la terre s'eft ouverte , & a englouti une peuplade
entiere d'Arabes , avec leurs tentes , pavillons
chevaux , chameaux , mules , & généralement.
tous leurs beftiaux. Un fort qu'ils avoient pour
leur chef-lieu , & dans lequel il y avoit cinq
mille perfonnes , a difparn. Il a péri auffi fix
mille hommes de Cavalerie qui étoient dans dif
férens quartiers autour de ce fort , fans qu'il
en foit échappé un feul. Dans les villes de Safi
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
& de Sainte-Croix , il y a eu auffi beaucoup de
maifons & d'édifices ruinés qui ont écrasé un
nombre confidérable de perfonnes. La mer fe
retira , & s'éleva enfuite à une hauteur , dont
l'hiftoire ne rapporte point d'exemple. Elle cau
fa un notable dommage aux vaiffeaux qui étoient
dans l'un & l'autre port , & elle remplit tous
les environs de la côte de divers débris qu'elle
jetta fort avant dans les terres , avec une quantité
prodigieufe de poiffon.
On apprend par les lettres de Tetuan , du 24
du même mois , que le 18 à dix heures du foir ,
on y avoit éprouvé pendant quatre minutes ,
ainfi que dans les peuplades des environs , un
fecond tremblement de terre auffi fort que le
premier qu'il avoit continué avec moins de
force jufqu'à l'après- midi du jour ſuivant ; mais
que le 20
à deux heures du matin , à cinq , à
neuf & à midi , il avoit recommencé avec la même
violence que la premiere fois, Tous les ha
bitans fe font fauvés à la campagne , où ils
étoient encore au départ des lettres dans une
confternation générale-
Le même tremblement de terre s'eſt fait ſentir
à Tanger. Les fecouffes y ont été plus ou
moins fortes par intervalles. On y a remarqué
que pendant vingt- quatre heures l'eau s'étoit retige
, & que toutes les fontaines étoient demeurées
à Tec.
Il vient d'arriver un exprès de Fez , avec la nouvelle
que les tremblemens de terre du 18 & du
19 , avoient ruiné la plupart des édifices & des
maifons des deux villes de Fez , où plus de trois
mille perfonnes avoient perdu la vie ; que dans
le même jour la fameufe ville de Méquinez
avoit été détruite , & qu'il n'y reftoit qu'une
JANVIER. 1756 . 221
feule maiſon. Tous les habitans ſe font retirés
dans les champs , où ils font campés. On compte
que quatre mille Maures ont été enterrés fous
les ruines , ainfi que huit mille Juifs qui vivoient
dans un quartier féparé , & dont le nombre
montoit jufqu'à feize mille. Les mêmes lettres
ajoutent qu'on reffent dans toute cette partie
de l'Afrique de continuels mouvemens de
la terre , & qu'on entend des bruits fourds qui
répandent partout l'épouvante.
DE MADRID , le 16 Decembre.
Le Roi défirant de favorifer les progrès des
Sciences , particulierement de celles qui femblent
devoir être les plus utiles , a donné au Collège de
Médecine la maifon de plaifance de Migafcalientes
, afin qu'on y forme un jardin des plantes
. En même tems Sa Majesté a affigné une
fomme confiderable , tant pour l'entretien de ce
jardin , que pour la fondation de deux chaires de
Botanique dont elle difpofè en faveur de Don
Jofeph Quer & de Don Juan Mingar. Don Jofeph
Zugnol , premier Médecin du Roi , aura la direction
de cet établiſſement.
Le premier du mois dernier on reffentit à
Maroc un affreux tremblement de terre , à la
même heure qu'en Efpagne. La plupart des
maiſons & des édifices publics de cette ville ont
été totalement renversés , & une grande multirude
d'habitans a été enfevelie fous les ruines.
Le nombre des perfonnes qui ont péri , ne peut
pas encore le fixer. A huit lieues de cette ville
la terre s'eft ouverte , & a englouti une peuplade
entiere d'Arabes , avec leurs tentes , pavillons
chevaux , chameaux , mules , & généralement.
tous leurs beftiaux. Un fort qu'ils avoient pour
leur chef-lieu , & dans lequel il y avoit cinq
mille perfonnes , a difparn. Il a péri auffi fix
mille hommes de Cavalerie qui étoient dans dif
férens quartiers autour de ce fort , fans qu'il
en foit échappé un feul. Dans les villes de Safi
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
& de Sainte-Croix , il y a eu auffi beaucoup de
maifons & d'édifices ruinés qui ont écrasé un
nombre confidérable de perfonnes. La mer fe
retira , & s'éleva enfuite à une hauteur , dont
l'hiftoire ne rapporte point d'exemple. Elle cau
fa un notable dommage aux vaiffeaux qui étoient
dans l'un & l'autre port , & elle remplit tous
les environs de la côte de divers débris qu'elle
jetta fort avant dans les terres , avec une quantité
prodigieufe de poiffon.
On apprend par les lettres de Tetuan , du 24
du même mois , que le 18 à dix heures du foir ,
on y avoit éprouvé pendant quatre minutes ,
ainfi que dans les peuplades des environs , un
fecond tremblement de terre auffi fort que le
premier qu'il avoit continué avec moins de
force jufqu'à l'après- midi du jour ſuivant ; mais
que le 20
à deux heures du matin , à cinq , à
neuf & à midi , il avoit recommencé avec la même
violence que la premiere fois, Tous les ha
bitans fe font fauvés à la campagne , où ils
étoient encore au départ des lettres dans une
confternation générale-
Le même tremblement de terre s'eſt fait ſentir
à Tanger. Les fecouffes y ont été plus ou
moins fortes par intervalles. On y a remarqué
que pendant vingt- quatre heures l'eau s'étoit retige
, & que toutes les fontaines étoient demeurées
à Tec.
Il vient d'arriver un exprès de Fez , avec la nouvelle
que les tremblemens de terre du 18 & du
19 , avoient ruiné la plupart des édifices & des
maifons des deux villes de Fez , où plus de trois
mille perfonnes avoient perdu la vie ; que dans
le même jour la fameufe ville de Méquinez
avoit été détruite , & qu'il n'y reftoit qu'une
JANVIER. 1756 . 221
feule maiſon. Tous les habitans ſe font retirés
dans les champs , où ils font campés. On compte
que quatre mille Maures ont été enterrés fous
les ruines , ainfi que huit mille Juifs qui vivoient
dans un quartier féparé , & dont le nombre
montoit jufqu'à feize mille. Les mêmes lettres
ajoutent qu'on reffent dans toute cette partie
de l'Afrique de continuels mouvemens de
la terre , & qu'on entend des bruits fourds qui
répandent partout l'épouvante.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
En Espagne, le roi a soutenu les avancées scientifiques, notamment en médecine, en offrant au Collège de Médecine la maison de Migascalientes pour créer un jardin des plantes. Il a également financé deux chaires de botanique, dirigées par Don Joseph Quer et Don Juan Mingar, sous la supervision de Don Joseph Zuniga, médecin du roi. Le 1er décembre, un violent tremblement de terre a frappé le Maroc et l'Espagne simultanément. À Marrakech, la plupart des bâtiments ont été détruits, causant de nombreuses victimes. Une peuplade arabe a été engloutie par une fissure terrestre, et un fort abritant cinq mille personnes a disparu, ainsi que six mille cavaliers. Les villes de Safi et de Sainte-Croix ont également subi des dégâts importants. La mer s'est retirée puis élevée, endommageant les navires et laissant des débris sur les côtes. Le 18 décembre, un second tremblement de terre a touché Tétouan et ses environs, avec des réplices jusqu'au 20 décembre. Les habitants se sont réfugiés à la campagne. Le même phénomène a été ressenti à Tanger, où les eaux se sont retirées pendant vingt-quatre heures. À Fez, les tremblements ont détruit la plupart des édifices, causant la mort de plus de trois mille personnes. La ville de Meknès a été détruite, ne laissant qu'une maison debout. Les habitants se sont réfugiés dans les champs. On compte environ quatre mille Maures et huit mille Juifs parmi les victimes. Des mouvements de terre et des bruits effrayants continuent de semer la peur dans toute cette région d'Afrique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
8
p. 211-212
DU NORD.
Début :
Entre les différens effets que le tremblement de terre, du premier [...]
Mots clefs :
Stockholm, Copenhague, Tremblements de terre, Affaissement des terres, Crue, Globe de feu, Débordement des lacs, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE STOCKHOLM , le 30 Décembre.
Entre les différens effets que le tremblentent de
tërre, du premier Novembre , a produits en Dale
earlie , on a remarqué que pendant la crue extraordinaire
des eaux des lacs de Frixem & de
Stora-Leed , le terrein des environs s'eft affaillé
avec un grand bruit , & qu'il s'eft relevé à meſure
que ces lacs font rentrés dans leur lit. Les lettres
de Wexio dans le Smaland marquent , que le 28
du même mois , à huit heures cinquante-une minutes
du foir , on apperçut au ciel un globe de
feu , dont le diametre apparent étoit de la grandeur
de celui de la lune , lorfqu'elle eft dans fon
plein. Ce globe courut rapidement du fud - oueft
au nord- est. Ainfi que plufieurs cometes il traînoit
après lui une queue lumineufe . Il ſe détacha
de ce globe une portion , qui après s'être développée
, remplit un très-grand efpace , & répandit
une clarté égale à celle du jour. La durée de
ce phénomene fut de trente fecondes.
Selon les avis reçus de la Gothie occidentale
, le tremblement de teire du premier Novembre
s'y eft fait fentir avec beaucoup de violence.
De très-gros arbres ont été renversés. En plufieurs
endroits , les eaux ont páru mugir . Sut le lac de
(
212 MERCURE DE FRANCE.
Miorn, près de Gothenbourg , la plupart des ra
deaux ont été emportés & difperfés de côté &
d'autre .
DE COPPENHAGUE, le 19 Déc.
Le 10 Septembre , vers minuit , on fentit une
violente fecouffe de tremblement de terre dans le
diftrict de Hufewig. Il y en eut le lendemain
plufieurs autres . Celle des deux heures après-midi
renverfa un grand nombre de maiſons. On a
perdu par ces accidens une quantité confidérable
de provifions d'hyver. Pendant prefque toute la
journée du 12 , les eaux d'une petite riviere , qui
coule près de Nord- Syffel , devinrent blanches
comme du lait.
DE STOCKHOLM , le 30 Décembre.
Entre les différens effets que le tremblentent de
tërre, du premier Novembre , a produits en Dale
earlie , on a remarqué que pendant la crue extraordinaire
des eaux des lacs de Frixem & de
Stora-Leed , le terrein des environs s'eft affaillé
avec un grand bruit , & qu'il s'eft relevé à meſure
que ces lacs font rentrés dans leur lit. Les lettres
de Wexio dans le Smaland marquent , que le 28
du même mois , à huit heures cinquante-une minutes
du foir , on apperçut au ciel un globe de
feu , dont le diametre apparent étoit de la grandeur
de celui de la lune , lorfqu'elle eft dans fon
plein. Ce globe courut rapidement du fud - oueft
au nord- est. Ainfi que plufieurs cometes il traînoit
après lui une queue lumineufe . Il ſe détacha
de ce globe une portion , qui après s'être développée
, remplit un très-grand efpace , & répandit
une clarté égale à celle du jour. La durée de
ce phénomene fut de trente fecondes.
Selon les avis reçus de la Gothie occidentale
, le tremblement de teire du premier Novembre
s'y eft fait fentir avec beaucoup de violence.
De très-gros arbres ont été renversés. En plufieurs
endroits , les eaux ont páru mugir . Sut le lac de
(
212 MERCURE DE FRANCE.
Miorn, près de Gothenbourg , la plupart des ra
deaux ont été emportés & difperfés de côté &
d'autre .
DE COPPENHAGUE, le 19 Déc.
Le 10 Septembre , vers minuit , on fentit une
violente fecouffe de tremblement de terre dans le
diftrict de Hufewig. Il y en eut le lendemain
plufieurs autres . Celle des deux heures après-midi
renverfa un grand nombre de maiſons. On a
perdu par ces accidens une quantité confidérable
de provifions d'hyver. Pendant prefque toute la
journée du 12 , les eaux d'une petite riviere , qui
coule près de Nord- Syffel , devinrent blanches
comme du lait.
Fermer
Résumé : DU NORD.
Le 30 décembre, des effets du tremblement de terre du 1er novembre ont été observés en Dalécarlie, où le terrain s'est affaissé puis relevé lors d'une crue extraordinaire des lacs de Frixem et de Stora-Leed. Le 28 novembre à 8 heures 51 minutes, un globe de feu apparut dans le ciel au-dessus de Wexio, dans le Småland, se déplaçant rapidement du sud-ouest au nord-est avec une queue lumineuse. Une partie de ce globe se détacha, illuminant la région pendant trente secondes. En Gothie occidentale, le tremblement de terre du 1er novembre fut violent, renversant des arbres et dispersant des radeaux sur le lac de Mjörn près de Göteborg. À Copenhague, un violent tremblement de terre fut ressenti le 10 septembre vers minuit, suivi de plusieurs secousses le lendemain, causant la destruction de nombreuses maisons et la perte de provisions d'hiver. Le 12 septembre, les eaux d'une petite rivière près de Nord-Syssel devinrent blanches comme du lait pendant presque toute la journée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
9
p. 212-213
ALLEMAGNE.
Début :
Une forte secousse de tremblement de terre se fit sentir ici [...]
Mots clefs :
Munich, Töplitz, Secousses, Bains thermaux, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE TEPLITZ , le 9 Décembre.
Une forte fecouffe de tremblement de terre fa
fit fentir ici le premier de ce mois . Elle ne cauſa
aucun dommage , mais elle affecta fingulierement
les bains chauds de cette ville , qui , ayant
été découverts en 762 , n'avoient point éprouvé
depuis près de mille ans le moindre changement.
Sur le midi , l'eau de la fource fe troubla. Bien
tot elle ceffa de couler. Quelques minutes après
elle revint à grands flots , mais fort épaiffe , &
auffi rouge que du fang. Pendant un quart-d'heure
elle fut abfolument froide. Elle reprit infenfiblement
fa limpidité & fon dégré de chaleur
ordinaire. Depuis cette fecouffe ," la fontaine eft
devenue plus abondante. Lorsqu'on avoit vuidé
les bains , il falloit huit heures pour les remplin,
à préfent il n'en faut plus que quatre. On foupFEVRIER.
1756. 213
çonne qu'il s'eft formé une feconde fource à côsé
de la premiere.
DE MUNICH , le 20 Décembre.
Il y eut ici le 9 de ce mois une légere ſecouſſe
de tremblement de terre . Le même jour on en
fentit une à Donawert. Elle a ébranlé le couvent
des Capucins , & endommagé une partie des murailles
de l'Abbaye de Sainte Croix. A Ingolstadt,
les eaux des fontaines baifferent confidérablement
, & devinrent d'une couleur rouffâtre. Le
11 , on éprouva une nouvelle fecouffe en divers
endroits de cet Electorat.
DE TEPLITZ , le 9 Décembre.
Une forte fecouffe de tremblement de terre fa
fit fentir ici le premier de ce mois . Elle ne cauſa
aucun dommage , mais elle affecta fingulierement
les bains chauds de cette ville , qui , ayant
été découverts en 762 , n'avoient point éprouvé
depuis près de mille ans le moindre changement.
Sur le midi , l'eau de la fource fe troubla. Bien
tot elle ceffa de couler. Quelques minutes après
elle revint à grands flots , mais fort épaiffe , &
auffi rouge que du fang. Pendant un quart-d'heure
elle fut abfolument froide. Elle reprit infenfiblement
fa limpidité & fon dégré de chaleur
ordinaire. Depuis cette fecouffe ," la fontaine eft
devenue plus abondante. Lorsqu'on avoit vuidé
les bains , il falloit huit heures pour les remplin,
à préfent il n'en faut plus que quatre. On foupFEVRIER.
1756. 213
çonne qu'il s'eft formé une feconde fource à côsé
de la premiere.
DE MUNICH , le 20 Décembre.
Il y eut ici le 9 de ce mois une légere ſecouſſe
de tremblement de terre . Le même jour on en
fentit une à Donawert. Elle a ébranlé le couvent
des Capucins , & endommagé une partie des murailles
de l'Abbaye de Sainte Croix. A Ingolstadt,
les eaux des fontaines baifferent confidérablement
, & devinrent d'une couleur rouffâtre. Le
11 , on éprouva une nouvelle fecouffe en divers
endroits de cet Electorat.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
Le 1er décembre, une forte secousse sismique a été ressentie à Teplitz, affectant les bains chauds de la ville, découverts en 762. L'eau de la source s'est troublée, a cessé de couler, puis est revenue en grands flots, épaissie et rougeâtre, avant de retrouver sa limpidité et sa température habituelle. Depuis cet événement, la fontaine est devenue plus abondante, remplissant les bains en quatre heures au lieu de huit. On suspecte la formation d'une seconde source à côté de la première. Le 9 décembre, une légère secousse a été ressentie à Munich et à Donawert, endommageant partiellement les murailles de l'Abbaye de Sainte Croix. À Ingolstadt, les eaux des fontaines ont changé de couleur, devenant rouillées. Le 11 décembre, une nouvelle secousse a été ressentie dans divers endroits de l'Électorat.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
10
p. 213-216
ESPAGNE.
Début :
Nous avons éprouvé le même tremblement, dont les lettres de Portugal [...]
Mots clefs :
Ceuta, Belém, Compostelle, Cadix, Málaga, Tremblements de terre, Crue de la mer, Décrue de la mer, Dégâts, Vols et brigandages, Maladies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE CEUTA , le 24 Novembre.
Nous avons éprouvé le même tremblement ,
dont les lettres de Portugal rapportent des effets
fi funcftes. Le premier de ce mois , à dix heures
dix minutes du matin , nous eûmes une fecouffe
qui dura environ trente fecondes . Elle fut fuivie
peu après de quelques autres plus légeres , dont
la durée fut de trois minutes. Les fept pointes
du fommet de la montagnedes Sept Freres ont
paru s'élever & s'abaiffer , foit que ce mouvement
ait été réel , foit que ce n'ait été qu'une apparence
occafionnée dans les yeux des Spectateurs
par le propre mouvement de leurs corps.
La mer monta de la hauteur de fept pieds , & un
quart-d'heure après elle baiffa tellement , qu'il
refta quantité de barques & de poiffons à fec fur
le fable. Ces flux & feflux fe fuccéderent alternativement
jufqu'au lendemain matin ; mais à
deux heures après-midi ils commencerent à diminuer
par dégrés . Le 3 , à fept heures du matin ,
214 MERCURE DE FRANCE.
nous effuyâmes une nouvelle fecouffe affez vi
ve , mais très-courte. Il y en eut une légere le
4 , à deux heures après-midi. Les , à huit heures
un quart du foir , nouvelle fecouffle plus forte
que les deux précédentes. On en a eu encore
quelques- unes depuis le 6 jufqu'au 16. Le 17 , à
dix heures & demie du matin , on en reffentit
une autre plus confidérable , accompagnée d'une
horrible tempête . Pendant les fecoufles du premier
de ce mois , les fontaines de cette ville &
du château ont ceffé de couler. Leurs eaux font
enfuite revenues avec autant de rapidité que d'abondance.
Les Maures qui bloquent cette ville , épouvantés
par le tremblement , s'étoient réfugiés
dans l'intérieur des terres. Ils font revenus dans
leur camp , depuis que leur premiere terreur eſt
diffipée.
On mande de Tanger , que de même qu'ici ,
pendant le tremblement les fontaines ont tari , &
qu'enfuite elles ont donné une grande abondance
d'eau rouge comme du fang ; que la mer fur
la côte voisine a monté de cinquante pieds , &
que fes eaux dans cette crue ont perdu prefque
toute leur amertume & toute leur falure.
DE BELEM , le 19 Décembre.
Les exemples de févérité étant néceffaires pour
réprimer les brigandages qui fe commettent journellement
dans ce Royaume , on a exécuté depuis
quinze jours plus de deux cens perfonnes
convaincues de différens délits . Quoique les tremblemens
de terre n'ayent pas entiérement ceffé ,
les & qu'il y ait eu encore le 11 une fecouffe ,
habitans de Lifbonne commencent à ſe remettre
เอา
Les
OL
D
C
FEVRIER. 1756. 215
T
de leur épouvante. Ils font occupés à chercher
dans les ruines de cette malheureufe ville ceux
de leurs effets , qui ont échappé à la voracité des
Hammes , & à l'avidité des voleurs . Il regne quantité
de maladies cauſées par la rigueur de la faifon,
& par les autres incommodités auxquelles
les riches comme les pauvres , ont été exposés
dans le défaftre général. Sa Majesté ne s'eft point
encore expliquée , & elle feroit rebâtir Lisbonne ,
ou fi elle fonderoit iei une nouvelle ville .
DE COMPOSTELLE , le 22 Novemb.
Cette ville n'a pas été exemte du fléau , qui a
caufé en plufieurs endroits tant de ravage ; mais
elle en a peu fouffert. Celle de la Corogne a
efluyé des allarmes plus confidérables. Voici la
copie d'une lettre écrite de ce port. « Le trem-
» blement de terre du premier de ce mois s'eft
» fait fentir ici d'une façon très -violente . Il a du-
» ré cinq minutes. Tous les édifices en ont été
» ébranlés ; cependant il n'y en a eu aucun de
>> renverfé . La mier pendant les fecouffes s'enfla
» prodigieufement. En plufieurs endroits elle Ra-
» roiffoit bouillonner. A midi elle monta telle-
» ment , qu'on ne l'avoit jamais vue à une pa-
» reille hauteur. Depuis une heure jufqu'à une
» heure & demie , elle monta & baiffa fept fois,
> On devoit avoir la baffe mer à fix heures du
» foir , à fept heures & demie on ne l'avoit pas
encore. Peu après la mer baiffa un tiers de plus
que dans les plus vives eaux. La pleine mer paroiffant
devoir venir à proportion , l'on crai-
» gnit que la ville ne fût fubmergée Les flux &
>> reflux ne cefferent que fur les dix heures du ma-
» tin du jour fuivant , que l'oude reprit enfin fon
» affiette ordinaire .
216 MERCURE DE FRANCE .
DE CADIX , le 14 Décembre.
A quelque diſtance de ce port on a découvert
depuis peu un rocher , qui juſqu'à préſent
n'avoit pas été apperçu des Navigateurs . On conjecture
qu'il a été formé par les effets du dernier
tremblement. Le vaiffeau de guerre Anglois le
Briſtol, en allant au devant d'une flotte qui
de Turquie , a heurté contre cet écueil. Ce bâtiment
a été obligé de relâcher ici pour réparer le
dommage qu'il a fouffert.
revient
DE MALAGA , le 10 Décembre.
On fentit le 27 du mois dernier à Cordoue une
fecoufle affez forte. Il y en eut une ici le 29.
Pendant plufieurs jours on a remarqué une agitation
extraordinaire dans les eaux.
DE CEUTA , le 24 Novembre.
Nous avons éprouvé le même tremblement ,
dont les lettres de Portugal rapportent des effets
fi funcftes. Le premier de ce mois , à dix heures
dix minutes du matin , nous eûmes une fecouffe
qui dura environ trente fecondes . Elle fut fuivie
peu après de quelques autres plus légeres , dont
la durée fut de trois minutes. Les fept pointes
du fommet de la montagnedes Sept Freres ont
paru s'élever & s'abaiffer , foit que ce mouvement
ait été réel , foit que ce n'ait été qu'une apparence
occafionnée dans les yeux des Spectateurs
par le propre mouvement de leurs corps.
La mer monta de la hauteur de fept pieds , & un
quart-d'heure après elle baiffa tellement , qu'il
refta quantité de barques & de poiffons à fec fur
le fable. Ces flux & feflux fe fuccéderent alternativement
jufqu'au lendemain matin ; mais à
deux heures après-midi ils commencerent à diminuer
par dégrés . Le 3 , à fept heures du matin ,
214 MERCURE DE FRANCE.
nous effuyâmes une nouvelle fecouffe affez vi
ve , mais très-courte. Il y en eut une légere le
4 , à deux heures après-midi. Les , à huit heures
un quart du foir , nouvelle fecouffle plus forte
que les deux précédentes. On en a eu encore
quelques- unes depuis le 6 jufqu'au 16. Le 17 , à
dix heures & demie du matin , on en reffentit
une autre plus confidérable , accompagnée d'une
horrible tempête . Pendant les fecoufles du premier
de ce mois , les fontaines de cette ville &
du château ont ceffé de couler. Leurs eaux font
enfuite revenues avec autant de rapidité que d'abondance.
Les Maures qui bloquent cette ville , épouvantés
par le tremblement , s'étoient réfugiés
dans l'intérieur des terres. Ils font revenus dans
leur camp , depuis que leur premiere terreur eſt
diffipée.
On mande de Tanger , que de même qu'ici ,
pendant le tremblement les fontaines ont tari , &
qu'enfuite elles ont donné une grande abondance
d'eau rouge comme du fang ; que la mer fur
la côte voisine a monté de cinquante pieds , &
que fes eaux dans cette crue ont perdu prefque
toute leur amertume & toute leur falure.
DE BELEM , le 19 Décembre.
Les exemples de févérité étant néceffaires pour
réprimer les brigandages qui fe commettent journellement
dans ce Royaume , on a exécuté depuis
quinze jours plus de deux cens perfonnes
convaincues de différens délits . Quoique les tremblemens
de terre n'ayent pas entiérement ceffé ,
les & qu'il y ait eu encore le 11 une fecouffe ,
habitans de Lifbonne commencent à ſe remettre
เอา
Les
OL
D
C
FEVRIER. 1756. 215
T
de leur épouvante. Ils font occupés à chercher
dans les ruines de cette malheureufe ville ceux
de leurs effets , qui ont échappé à la voracité des
Hammes , & à l'avidité des voleurs . Il regne quantité
de maladies cauſées par la rigueur de la faifon,
& par les autres incommodités auxquelles
les riches comme les pauvres , ont été exposés
dans le défaftre général. Sa Majesté ne s'eft point
encore expliquée , & elle feroit rebâtir Lisbonne ,
ou fi elle fonderoit iei une nouvelle ville .
DE COMPOSTELLE , le 22 Novemb.
Cette ville n'a pas été exemte du fléau , qui a
caufé en plufieurs endroits tant de ravage ; mais
elle en a peu fouffert. Celle de la Corogne a
efluyé des allarmes plus confidérables. Voici la
copie d'une lettre écrite de ce port. « Le trem-
» blement de terre du premier de ce mois s'eft
» fait fentir ici d'une façon très -violente . Il a du-
» ré cinq minutes. Tous les édifices en ont été
» ébranlés ; cependant il n'y en a eu aucun de
>> renverfé . La mier pendant les fecouffes s'enfla
» prodigieufement. En plufieurs endroits elle Ra-
» roiffoit bouillonner. A midi elle monta telle-
» ment , qu'on ne l'avoit jamais vue à une pa-
» reille hauteur. Depuis une heure jufqu'à une
» heure & demie , elle monta & baiffa fept fois,
> On devoit avoir la baffe mer à fix heures du
» foir , à fept heures & demie on ne l'avoit pas
encore. Peu après la mer baiffa un tiers de plus
que dans les plus vives eaux. La pleine mer paroiffant
devoir venir à proportion , l'on crai-
» gnit que la ville ne fût fubmergée Les flux &
>> reflux ne cefferent que fur les dix heures du ma-
» tin du jour fuivant , que l'oude reprit enfin fon
» affiette ordinaire .
216 MERCURE DE FRANCE .
DE CADIX , le 14 Décembre.
A quelque diſtance de ce port on a découvert
depuis peu un rocher , qui juſqu'à préſent
n'avoit pas été apperçu des Navigateurs . On conjecture
qu'il a été formé par les effets du dernier
tremblement. Le vaiffeau de guerre Anglois le
Briſtol, en allant au devant d'une flotte qui
de Turquie , a heurté contre cet écueil. Ce bâtiment
a été obligé de relâcher ici pour réparer le
dommage qu'il a fouffert.
revient
DE MALAGA , le 10 Décembre.
On fentit le 27 du mois dernier à Cordoue une
fecoufle affez forte. Il y en eut une ici le 29.
Pendant plufieurs jours on a remarqué une agitation
extraordinaire dans les eaux.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
Le 1er novembre, Ceuta a été frappée par un tremblement de terre d'environ trente secondes, suivi de secousses plus légères durant trois minutes. Les habitants ont observé des mouvements dans les montagnes et une montée de la mer de sept pieds, suivie d'un reflux laissant des barques échouées. Ces flux et reflux se sont succédé jusqu'au lendemain matin, diminuant progressivement. Des secousses ont continué jusqu'au 17 novembre, accompagnées d'une tempête. Pendant les secousses, les fontaines de la ville ont cessé de couler avant de revenir avec abondance. Les Maures, qui bloquaient la ville, se sont réfugiés à l'intérieur des terres avant de revenir. À Tanger, les fontaines ont également tari puis ont produit de l'eau rouge. La mer a monté de cinquante pieds, perdant son amertume et sa salure. À Lisbonne, malgré les tremblements persistants, les habitants commencent à se remettre de leur épouvante et cherchent leurs effets parmi les ruines. De nombreuses maladies sévissent en raison du froid et des autres inconvénients. Le roi n'a pas encore décidé s'il reconstruira Lisbonne ou fondera une nouvelle ville. À Compostelle, la ville a peu souffert du séisme, contrairement à La Corogne où le tremblement a duré cinq minutes, ébranlant les édifices sans en renverser. La mer a monté et baissé de manière inhabituelle, causant des inquiétudes de submersion. À Cadix, un nouveau rocher a été découvert, probablement formé par le tremblement, endommageant un vaisseau anglais. À Malaga, une secousse a été ressentie le 29 novembre, accompagnée d'une agitation extraordinaire des eaux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
11
p. 216-217
ITALIE.
Début :
Depuis trois semaines on a essuyé dans toute la partie méridionale de [...]
Mots clefs :
Naples, Rome, Milan, Orages violents, Découverte archéologique, Tremblement de terre, Dégâts, Incendie, Guerre Tunis - Alger
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI
E.
DE NAPLES , le 6 Décembre.
Depuis trois ſemaines on a effuyé dans toute
la partie méridionale de l'Italie des orages auffi
fréquens que violens , qui ont caufe de grands
dommages , tant à la campagne que dans les villes
,& beaucoup de naufrages fur les côtes.
DE ROME , le 16 Décembre.
avec
En creufant la terre près d'Orte , on a trouvé
un chandelier de la hauteur d'un homme ,
un grand piedeſtal en forme de pupitre . Ce chandelier
eft d'un métal de compoſition. Sa Sainteté
a ordonné de fouiller dans l'endroit d'où l'on a
tiré cette antiquité , pour voir ſi l'on n'en découvrira
pas quelques autres,
DE
FEVRIER. 1756. 217
DE MILAN , le 26 Décembre.
1 2
Le tremblement de terre qu'on a fenti ici le
de ce mois , a été plus effrayant que celui du premier
Novembre. La bibliothéque Ambrofienne a
éprouvé de fi rudes fecouffes , qu'on l'a crue fur
le point d'être renversée. Les murs du Collége
de Breve ont été confidérablement ébranlés , & la
façade de la falle des exercices publics s'eft entr'-
ouverte.
Le feu a pris ici le 28 du mois dernier , &
tout le quartier de la porte du Tefin a été confumé
par les flammes. Diverfes lettres affurent
qu'il y a eu au Grand Caire un incendie encore
plus terrible. Que plus de fix mille maiſons ont
été brulées , & que la perte causée par cet embrafement
monte à vingt millions . Selon les nouvelles
des côtes de Barbarie , la guerre continue
vivement entre la Régence de Tunis & celle d'Alger.
La Régence de Tripoli s'eft jointe aux Tunifiens.
E.
DE NAPLES , le 6 Décembre.
Depuis trois ſemaines on a effuyé dans toute
la partie méridionale de l'Italie des orages auffi
fréquens que violens , qui ont caufe de grands
dommages , tant à la campagne que dans les villes
,& beaucoup de naufrages fur les côtes.
DE ROME , le 16 Décembre.
avec
En creufant la terre près d'Orte , on a trouvé
un chandelier de la hauteur d'un homme ,
un grand piedeſtal en forme de pupitre . Ce chandelier
eft d'un métal de compoſition. Sa Sainteté
a ordonné de fouiller dans l'endroit d'où l'on a
tiré cette antiquité , pour voir ſi l'on n'en découvrira
pas quelques autres,
DE
FEVRIER. 1756. 217
DE MILAN , le 26 Décembre.
1 2
Le tremblement de terre qu'on a fenti ici le
de ce mois , a été plus effrayant que celui du premier
Novembre. La bibliothéque Ambrofienne a
éprouvé de fi rudes fecouffes , qu'on l'a crue fur
le point d'être renversée. Les murs du Collége
de Breve ont été confidérablement ébranlés , & la
façade de la falle des exercices publics s'eft entr'-
ouverte.
Le feu a pris ici le 28 du mois dernier , &
tout le quartier de la porte du Tefin a été confumé
par les flammes. Diverfes lettres affurent
qu'il y a eu au Grand Caire un incendie encore
plus terrible. Que plus de fix mille maiſons ont
été brulées , & que la perte causée par cet embrafement
monte à vingt millions . Selon les nouvelles
des côtes de Barbarie , la guerre continue
vivement entre la Régence de Tunis & celle d'Alger.
La Régence de Tripoli s'eft jointe aux Tunifiens.
Fermer
Résumé : ITALIE.
En décembre 1755, l'Italie méridionale a subi des orages violents, provoquant des dommages dans les campagnes et les villes, ainsi que des naufrages sur les côtes. À Rome, une découverte archéologique a été réalisée près d'Orte, incluant un chandelier et un piédestal en métal. Le pape a ordonné des fouilles supplémentaires. À Milan, un tremblement de terre le 26 décembre a endommagé la bibliothèque Ambrosienne et le Collège de Brève, tandis qu'un incendie a ravagé le quartier de la porte du Tessin. Par ailleurs, un incendie au Grand Caire a détruit plus de six mille maisons, causant une perte estimée à vingt millions. Des combats intenses se poursuivaient entre les régences de Tunis, Alger et Tripoli sur les côtes de Barbarie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
12
p. 217-219
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
On a reçu avis qu'il y avoit eu à la Barbade, [...]
Mots clefs :
Londres, Comté de Hereford, Tremblement de terre, Dégâts, Colonies américaines, Soulèvement des amérindiens, Troubles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 15 Janvier.
On a reçu avis qu'il y avoit eu à la Barbade ;
à Antigoa , & dans la plupart des autres Illes fous
le Vent , une agitation dans les eaux , ſemblable
à celle qu'on a remarqué , en divers endroits de
l'Europe.
On écrit du village de Glonfow , près de la
Wye dans le Comté de Hereford , qu'on y a été
fort allarmé le 18 du mois dernier par une violente
fecouffe de tremblement de terre , accompagnée
d'un bruit fouterrein affreux , Environ à
cinq cens pas de ce village , un terrein de près
K
218 MERCURE DE FRANCE.
de deux arpens s'eft abîmé. Selon les lettres de la
nouvelle Angleterre , cette province n'a pas été
exemte du fléau qui a caufé tant de ravage en
Europe & en Afrique. Le 18 Novembre , la ville
de Bofton a fouffert plufieurs fecouffes , & il y eft
tombé un grand nombre de cheminées & de toits
de maifons . Pendant ce tremblement , les eaux
partout font montées fubitement de vingt pieds.
Le 6 Janvier , on expédia fept couriers
pour différentes Cours. Il s'eft tenu ces jours- ci
plufieurs Confeils . Le Gouvernement a reçu de la
Virginie , & de la nouvelle Ecoffe des dépêches
qui ont été tenues fecretes , ce qui fait juger
qu'elles ne font pas favorables. Quelques lettres
écrites de ces Colonies à digers particuliers , af
furent que les Sauvages y ont fait de grands ravages.
On a été inftruit par les mêmes avis , que
le 18 du mois de Novembre il y avoit eu de fortes
fecouffes de tremblement de terre à Philadelphie
& à la nouvelle York , ainsi qu'en d'autres
endroits de la côte de l'Amérique Septentrionale,
mais qu'elles n'avoient caufé aucun dommage
notable . Ces lettres confirment que les opérations
militaires des Généraux Johnſon & Shirley
font abfolument fufpendues. Depuis quelques
jours on a commencé la vente des marchandifes
fujettes à dépériffement , qui font à bord des
vaiffeaux pris fur les François. Elle fe fait en préfence
des principales perfonnes des équipages
de chaque bâtiment. On fait prendre aux Capitaines
un duplicata de la note des marchandifes ,
& du prix qu'elles font vendues . I eft décidé
que chaque Régiment de Dragons aura défor
mais un Efcadron de Huffards. Chaque Compagnie
des trois Régimens des Gardes à pied doit
être portée de foixante- dix hommes à quatrevingt-
dix.
FEVRIE R. 1756. 219
Les derniers avis qu'on a reçus de nos Colonies
ne font pas plus favorables que les précédens.
On parle de faire paffer quelques troupes
à la Virginie , & l'on affure que le Roi a envoyé
ordre de lever plufieurs nouveaux Régimens
dans l'Amérique Septentrionale.
DE LONDRES , le 15 Janvier.
On a reçu avis qu'il y avoit eu à la Barbade ;
à Antigoa , & dans la plupart des autres Illes fous
le Vent , une agitation dans les eaux , ſemblable
à celle qu'on a remarqué , en divers endroits de
l'Europe.
On écrit du village de Glonfow , près de la
Wye dans le Comté de Hereford , qu'on y a été
fort allarmé le 18 du mois dernier par une violente
fecouffe de tremblement de terre , accompagnée
d'un bruit fouterrein affreux , Environ à
cinq cens pas de ce village , un terrein de près
K
218 MERCURE DE FRANCE.
de deux arpens s'eft abîmé. Selon les lettres de la
nouvelle Angleterre , cette province n'a pas été
exemte du fléau qui a caufé tant de ravage en
Europe & en Afrique. Le 18 Novembre , la ville
de Bofton a fouffert plufieurs fecouffes , & il y eft
tombé un grand nombre de cheminées & de toits
de maifons . Pendant ce tremblement , les eaux
partout font montées fubitement de vingt pieds.
Le 6 Janvier , on expédia fept couriers
pour différentes Cours. Il s'eft tenu ces jours- ci
plufieurs Confeils . Le Gouvernement a reçu de la
Virginie , & de la nouvelle Ecoffe des dépêches
qui ont été tenues fecretes , ce qui fait juger
qu'elles ne font pas favorables. Quelques lettres
écrites de ces Colonies à digers particuliers , af
furent que les Sauvages y ont fait de grands ravages.
On a été inftruit par les mêmes avis , que
le 18 du mois de Novembre il y avoit eu de fortes
fecouffes de tremblement de terre à Philadelphie
& à la nouvelle York , ainsi qu'en d'autres
endroits de la côte de l'Amérique Septentrionale,
mais qu'elles n'avoient caufé aucun dommage
notable . Ces lettres confirment que les opérations
militaires des Généraux Johnſon & Shirley
font abfolument fufpendues. Depuis quelques
jours on a commencé la vente des marchandifes
fujettes à dépériffement , qui font à bord des
vaiffeaux pris fur les François. Elle fe fait en préfence
des principales perfonnes des équipages
de chaque bâtiment. On fait prendre aux Capitaines
un duplicata de la note des marchandifes ,
& du prix qu'elles font vendues . I eft décidé
que chaque Régiment de Dragons aura défor
mais un Efcadron de Huffards. Chaque Compagnie
des trois Régimens des Gardes à pied doit
être portée de foixante- dix hommes à quatrevingt-
dix.
FEVRIE R. 1756. 219
Les derniers avis qu'on a reçus de nos Colonies
ne font pas plus favorables que les précédens.
On parle de faire paffer quelques troupes
à la Virginie , & l'on affure que le Roi a envoyé
ordre de lever plufieurs nouveaux Régimens
dans l'Amérique Septentrionale.
Fermer
Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En janvier 1756, des phénomènes naturels et des troubles ont été observés en Grande-Bretagne et dans ses colonies. Des agitations dans les eaux ont été notées à la Barbade, Antigua et d'autres îles des Caraïbes, ainsi qu'en Europe. Le 18 décembre, un violent tremblement de terre a frappé Glonfow, près de la Wye, causant l'effondrement d'un terrain. En Nouvelle-Angleterre, Boston a subi plusieurs secousses le 18 novembre, entraînant la chute de cheminées et de toits, ainsi qu'une montée subite des eaux. Des dépêches secrètes de Virginie et de Nouvelle-Écosse signalent des raids de Sauvages causant des ravages. Des tremblements de terre ont également été signalés à Philadelphie, New York et d'autres lieux de la côte américaine, sans dommages notables. Les opérations militaires des généraux Johnson et Shirley sont suspendues. La vente des marchandises saisies sur des vaisseaux français a commencé, avec des procédures spécifiques pour les capitaines. Chaque régiment de dragons recevra un escadron de hussards, et les compagnies des trois régiments des Gardes à pied passeront de soixante-dix à quatre-vingt-dix hommes. Les dernières nouvelles des colonies restent défavorables, avec des plans de déploiement de troupes en Virginie et de levée de nouveaux régiments en Amérique du Nord.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
13
p. 226-227
DU NORD.
Début :
On n'apprend poin que les derniers tremblemens ayant causé de dommages dans aucune Ville [...]
Mots clefs :
Copenhague, Trondheim, Tremblement de terre, Agitation des eaux, Dégâts, Petite vérole, Malades, Inoculation de la petite vérole sur des enfants, Guérison
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE COPPENHAGUE, le 8 Janvier.
On n'apprend point que les derniers tremble.
mens ayent caufé de dommages dans aucune Ville
de Danemarck. Les effets produits par les fecouffes
ont été beaucoup moins fenfibles fur terre ,
que fur les eaux. Celles d'un Lac du Comté de
Laurvig ont éprouvé une agitation extraordinaire.
Les liens d'un train de bois de charpente
fe font rompus , & tout le bois a été difperfé.
Quelques barques ont été jettées fur le rivage ,
mais une feule a été fubmergée par les flots.
DE DRONTHEIM , le 16 Janvier.
La petite vérole ayant fait ici beaucoup de ravage
l'année derniere , M. Wachsmuth , Chirurgien
, a cru rendre fervice à cette Ville , en y introduifant
l'ufage de l'inoculation . Il en a fair
l'effai fur un de les enfans , âgé de deux ans. Cette
premiere expérience ayant réuffi , on en aten¬
MAR S. 17565 227
té plufieurs autres . Elles ont eu toutes un égal
fuccès , & il y a déja eu quarante enfans inoculés
. Un jeune homme de vingt- deux ans , ne fe
fouvenant pas s'il avoit eu la petite vérole , fe
l'eft fait donner par la même méthode . L'inocu
lation n'a produit aucun effet , & le jeune homme
n'en a point été incommodé .
DE COPPENHAGUE, le 8 Janvier.
On n'apprend point que les derniers tremble.
mens ayent caufé de dommages dans aucune Ville
de Danemarck. Les effets produits par les fecouffes
ont été beaucoup moins fenfibles fur terre ,
que fur les eaux. Celles d'un Lac du Comté de
Laurvig ont éprouvé une agitation extraordinaire.
Les liens d'un train de bois de charpente
fe font rompus , & tout le bois a été difperfé.
Quelques barques ont été jettées fur le rivage ,
mais une feule a été fubmergée par les flots.
DE DRONTHEIM , le 16 Janvier.
La petite vérole ayant fait ici beaucoup de ravage
l'année derniere , M. Wachsmuth , Chirurgien
, a cru rendre fervice à cette Ville , en y introduifant
l'ufage de l'inoculation . Il en a fair
l'effai fur un de les enfans , âgé de deux ans. Cette
premiere expérience ayant réuffi , on en aten¬
MAR S. 17565 227
té plufieurs autres . Elles ont eu toutes un égal
fuccès , & il y a déja eu quarante enfans inoculés
. Un jeune homme de vingt- deux ans , ne fe
fouvenant pas s'il avoit eu la petite vérole , fe
l'eft fait donner par la même méthode . L'inocu
lation n'a produit aucun effet , & le jeune homme
n'en a point été incommodé .
Fermer
Résumé : DU NORD.
En janvier 1756, des tremblements de terre ont eu lieu au Danemark et en Norvège. À Copenhague, ces secousses n'ont pas causé de dommages significatifs dans les villes danoises. Les effets ont été plus notables sur les eaux, notamment dans un lac du comté de Laurvig, où des liens d'un train de bois se sont rompus et des barques ont été jetées sur le rivage, une seule étant submergée. À Drontheim, la variole a causé de nombreux décès en 1755. Le chirurgien M. Wachsmuth a introduit l'inoculation pour prévenir la maladie. Après une première expérience réussie sur un enfant de deux ans, quarante autres enfants ont été inoculés avec succès. Un jeune homme de vingt-deux ans, incertain d'avoir déjà contracté la variole, s'est également fait inoculer sans effet secondaire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
14
p. 228-229
ESPAGNE.
Début :
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle secousse de tremblement [...]
Mots clefs :
Belém, Ancône, Tremblement de terre, Incendie, Dégâts, Recherche d'asile, Victimes, Désastre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE BELEM , le 10 Janvier.
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle fecouffe
de tremblement de terre. L'Hôtel qu'occupe ici
le Comte d'Aranda , Ambaffadeur Extraordinaire
du Roi d'Espagne , fut confidérablement ébranlé.
Pour comble de malheur , le feu prit fubitement
au rez de chauffée & au premier étage avec une
telle violence , que l'Ambaffadeur & plufieurs de
fes Domeftiques coururent rifque d'être la proie
des flamines . Le Comte d'Aranda, en voulant ſauvet
une caffette où étoient fes papiers les plus importans
, a eu la main droite brûlée . Plusieurs des
édifices , qui étoient reſtés ſur pied à Liſbonne ,
ont été totalement détruits. Le Tage a fubmer
gé prefque entiérement le territoire de la Ville
ruinée. Par-là on a perdu en partie l'efpérance
de retirer de deffous les décombres les richeſſes
qui s'y trouvent ensevelies. Il eſt difficile de peindre
la défolation , dans laquelle ce nouveau défaftre
a jetté les efprits . Le découragement augmente
à tel point , qu'il eft impoffible de faivre
aucunes mefures. Les villes de Portugal , ſituées
Près des frontieres de l'Espagne , ayant moins
fouffert que celles qui font fur la côte , regorgent
d'habitans qui font allés y chercher afyle.
Depuis la violente fecouffe du 21 Décembre ,
MARS.
1756.
& ceffe qui l'a fuivie le 25 , on n'a prefque point
229
paffé dejours fans en effuyer quelques- unes. Quoiqu'elles
foient légeres , elles tiennent ici tout le
monde dans
l'épouvante. On paffe l'hyver dans des
barraques ,ou fous des
tentes.Douze
Bataillons ont
forméun camp , & ils détachent
alternativement
des
patrouilles , pour
empêcher les Brigands de
troubler la
tranquillité publique. Il paroît que la
réfolution eft prife de rebâtir cette Capitale dans
fon même
emplacement. Les rues de la nouvelle
Liſbonne feront tirées au cordeau , & l'on donnera
aux places publiques une décoration réguliere . Sa
Majefté a pris de fi juftes mefures , qu'on ne croit
pas qu'elle faffe ufage des fommes qui lui ont été
envoyées ou offertes par diverfes Puiffances .
Selon les avis du
Royaume des Algarves , le
dé faftre n'y eft pas moins grand que das le Portugal.
Plufeurs Villes font en partie ruinées.
Quelques Bourgs font totalement détruits. La
mer fortie de fon lit , a inondé la largeur d'une
lieue de pays le long des côtes. La pointe du Cap
de la Baque s'eft
confidérablemeut
affaiffée.
La flotte deftinée pour
Fernambouc mit à la
voile le 4 Janvier. On lui a donné pour eſcorte
un vaiffeau Garde- Côte , parce que tous les magafins
de la Marine étant réduits en cendres , on
n'a pu équiper le vaiffeau de guerre qui devoit
la
convoyer.
D'AN CÔNE , le 23 Janvier.
Sur la fin du mois dernier , on eut ici deux fe
couffes de
tremblement de terre , qui furent peu
fenfibles. Le premier de ce mois , on en fentit une
plus confidérable. Elle n'a cependant caufé que
très peu de dommage. Il y eat les une légere fecouffe
à Rimini .
DE BELEM , le 10 Janvier.
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle fecouffe
de tremblement de terre. L'Hôtel qu'occupe ici
le Comte d'Aranda , Ambaffadeur Extraordinaire
du Roi d'Espagne , fut confidérablement ébranlé.
Pour comble de malheur , le feu prit fubitement
au rez de chauffée & au premier étage avec une
telle violence , que l'Ambaffadeur & plufieurs de
fes Domeftiques coururent rifque d'être la proie
des flamines . Le Comte d'Aranda, en voulant ſauvet
une caffette où étoient fes papiers les plus importans
, a eu la main droite brûlée . Plusieurs des
édifices , qui étoient reſtés ſur pied à Liſbonne ,
ont été totalement détruits. Le Tage a fubmer
gé prefque entiérement le territoire de la Ville
ruinée. Par-là on a perdu en partie l'efpérance
de retirer de deffous les décombres les richeſſes
qui s'y trouvent ensevelies. Il eſt difficile de peindre
la défolation , dans laquelle ce nouveau défaftre
a jetté les efprits . Le découragement augmente
à tel point , qu'il eft impoffible de faivre
aucunes mefures. Les villes de Portugal , ſituées
Près des frontieres de l'Espagne , ayant moins
fouffert que celles qui font fur la côte , regorgent
d'habitans qui font allés y chercher afyle.
Depuis la violente fecouffe du 21 Décembre ,
MARS.
1756.
& ceffe qui l'a fuivie le 25 , on n'a prefque point
229
paffé dejours fans en effuyer quelques- unes. Quoiqu'elles
foient légeres , elles tiennent ici tout le
monde dans
l'épouvante. On paffe l'hyver dans des
barraques ,ou fous des
tentes.Douze
Bataillons ont
forméun camp , & ils détachent
alternativement
des
patrouilles , pour
empêcher les Brigands de
troubler la
tranquillité publique. Il paroît que la
réfolution eft prife de rebâtir cette Capitale dans
fon même
emplacement. Les rues de la nouvelle
Liſbonne feront tirées au cordeau , & l'on donnera
aux places publiques une décoration réguliere . Sa
Majefté a pris de fi juftes mefures , qu'on ne croit
pas qu'elle faffe ufage des fommes qui lui ont été
envoyées ou offertes par diverfes Puiffances .
Selon les avis du
Royaume des Algarves , le
dé faftre n'y eft pas moins grand que das le Portugal.
Plufeurs Villes font en partie ruinées.
Quelques Bourgs font totalement détruits. La
mer fortie de fon lit , a inondé la largeur d'une
lieue de pays le long des côtes. La pointe du Cap
de la Baque s'eft
confidérablemeut
affaiffée.
La flotte deftinée pour
Fernambouc mit à la
voile le 4 Janvier. On lui a donné pour eſcorte
un vaiffeau Garde- Côte , parce que tous les magafins
de la Marine étant réduits en cendres , on
n'a pu équiper le vaiffeau de guerre qui devoit
la
convoyer.
D'AN CÔNE , le 23 Janvier.
Sur la fin du mois dernier , on eut ici deux fe
couffes de
tremblement de terre , qui furent peu
fenfibles. Le premier de ce mois , on en fentit une
plus confidérable. Elle n'a cependant caufé que
très peu de dommage. Il y eat les une légere fecouffe
à Rimini .
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
Le 21 décembre, un violent tremblement de terre a frappé Lisbonne, endommageant gravement l'hôtel du Comte d'Aranda, ambassadeur d'Espagne. Un incendie a blessé le comte à la main droite alors qu'il tentait de sauver des documents. De nombreux bâtiments ont été détruits, et le Tage a submergé une grande partie de la ville, rendant difficile la récupération des richesses ensevelies. La population, plongée dans le découragement, a du mal à mettre en place des mesures d'urgence. Les villes portugaises proches des frontières espagnoles accueillent les réfugiés. Depuis le 21 décembre, des secousses fréquentes, bien que légères, maintiennent la peur. Douze bataillons assurent la sécurité publique. Le roi du Portugal a décidé de reconstruire Lisbonne avec des rues et des places mieux planifiées. La flotte destinée à Fernambouc a quitté Lisbonne le 4 janvier, escortée par un vaisseau garde-côte en raison de la destruction des infrastructures navales. Le 23 janvier, des secousses ont été ressenties à Ancone et Rimini, causant peu de dommages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
15
p. 221-223
ALLEMAGNE.
Début :
Une nouvelle secousse de tremblement de terre, qui s'est fait [...]
Mots clefs :
Prague, Berlin, Bonn, Tremblement de terre, Dégâts, Convention, Roi, Sa Majesté anglaise, Troubles, Amérique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE PRAGUE , le 4 Février.
UNB nouvelle fecouffe de tremblement de
terre , qui s'est fait fentir le 12 du mois dernier
en plufieurs endroits de la frontiere de ce Royaume,
a eu une fuite fâcheufe. Il a fallu fufpendie
le travail des mines , à caufe des eaux dont elles
fe font remplies , & des exhalaifons fulfureufes
dont les ouvriers fe font trouvés incommodés .
DE
BERLIN , le 14 Février.
Jufqu'ici on n'avoit eu que des copies infidelles
de la Convention conclue le mois dernier entre
le Roi & Sa Majefté Britannique. Voici les termes
dans lefquels cette Convention eft annoncée par
la Gazette de cette Ville. « Sa Majefté le Roi de
» Pruffe & Sa Majefté le Roi de la Grande- Breta-
>> gne , ayant mûrement confideré que les trou-
» bles qui fe font élevés depuis peu en Amérique ,
» pourroient facilement être étendus plus loin &
» même tranſportés en Europe ; les Hautes Puif-
>> fances Contractantes ayant d'ailleurs pris tou-
» jours fortement à coeur le falut & le bien être
» de l'Allemagne , leur patrie commune , & dé-
>> firant extrêmement d'y maintenir furtout la
paix & la tranquillité , Elles ont cru ne pouvoir
Kinj
222 MERCURE DE FRANCE.
>> mieux faire pour parvenir à un but auffi falu-
» taire , que d'arrêter entr'Elles & de faire figner
>> par leurs Miniftres le 16 Janvier , une Conven-
» tion, de Neutralité, regardant purement l'Alle-
>> magne , & ne tendant à l'offenfe de perfonne ;
» en vertu de laquelle Convention leurfdites Ma-
» jeftés fe font engagées réciproquement de ne
» pas permettre que des troupes étrangeres , de
quelque Nation qu'elles puiffent être en-
» traffent en Allemagne , ou y paffaffent auffi
long-tems que les fufdits troubles , & les fuites
» qui pourront en réfulter dureront ; mais de s'y
>> oppofer dans tous les cas le plus vigoureufe-
>> ment qu'il leur fera poffible , afin de garantir
» par- là l'Allemagne des inconvéniens d'une
» guerre funefte , de maintenir fes Loix fonda-
>> mentales & fes Conftitutions , & de la faire
>> jouir d'une paix non interrompue ; ce qui fait
l'unique objet de la Convention fufmentionnée.
» Leurs Majeftés le Roi de Pruffe & le Roi de la
» Grande-Bretagne , ayant au furplus faifi cette
» occafion favorable , pour applanir les différends
» qui ont fubfifté jufqu'à préfent entr'Elles , pår
» rapport au reftant des dettes hypothéquées for
» la Siléfie , & payables aux fujets de Sa Majefté
Britannique , auffi -bien qu'à l'égard d'un
» dédommagement à accorder aux fujets de Sa
» Majefté Pruffienne pour les pertes qu'ils ont
» faites far mer pendant la derniere guerre , lés
» deux Hautes Puiffances Contractantes ont heu-
>> reuſement terminé ces deux objets à leur fatis-
» faction réciproque ; de façon que l'arrêt mis il
» y a quelque tems fur lefdites dettes , fera levé
» auffi tôt que la ratification de Sa Majesté Britan-
» nique de la fufdite Convention de Neutralité
» pour l'Allemagne fera arrivée ici .
AVRIL. 1756 . 223
DE BONN , le 23 Février.
Le 18 , à huit heures fix minutes du matin , le
vent étant Sud- Oueft , & l'air légérement chargé ,
on effuya ici une fecouffe de tremblement de
terre , plus violente de beaucoup que celles des
26 & 27 Décembre & du 26 Janvier. Dans la
Ville de Cologne plus de cent cheminées font
tombées. Quelques maiſons ont été confidérablement
endommagées dans leurs murs & dans leur
charpente. Les Bateaux qui étoient fur le Rhin ,
ont éprouvé une agitation extraordinaire , & plufieurs
ont couru rifque de périr . Un peu avant
neuf heures & vingt minutes après , il y eut encore
deux autres fecouffes , Ce tremblement , à ce
qu'on apprend , s'eft fait auffi fentir à Paderborn ,
à Olnabruck , à Arenſberg , à Darmſtadt , à Wetzlar
, à Caffel , à Worms & à Manheim . Les lettres
de Liege confirment qu'il y a cauſé de grands
dommages. Elles marquent qu'entr'autres accidens
une malfe énorme de pierres s'eft détachée
d'une Tour de la Cathédrale , & a enfoncé les
planchers de plufieurs maiſons voifines.
DE PRAGUE , le 4 Février.
UNB nouvelle fecouffe de tremblement de
terre , qui s'est fait fentir le 12 du mois dernier
en plufieurs endroits de la frontiere de ce Royaume,
a eu une fuite fâcheufe. Il a fallu fufpendie
le travail des mines , à caufe des eaux dont elles
fe font remplies , & des exhalaifons fulfureufes
dont les ouvriers fe font trouvés incommodés .
DE
BERLIN , le 14 Février.
Jufqu'ici on n'avoit eu que des copies infidelles
de la Convention conclue le mois dernier entre
le Roi & Sa Majefté Britannique. Voici les termes
dans lefquels cette Convention eft annoncée par
la Gazette de cette Ville. « Sa Majefté le Roi de
» Pruffe & Sa Majefté le Roi de la Grande- Breta-
>> gne , ayant mûrement confideré que les trou-
» bles qui fe font élevés depuis peu en Amérique ,
» pourroient facilement être étendus plus loin &
» même tranſportés en Europe ; les Hautes Puif-
>> fances Contractantes ayant d'ailleurs pris tou-
» jours fortement à coeur le falut & le bien être
» de l'Allemagne , leur patrie commune , & dé-
>> firant extrêmement d'y maintenir furtout la
paix & la tranquillité , Elles ont cru ne pouvoir
Kinj
222 MERCURE DE FRANCE.
>> mieux faire pour parvenir à un but auffi falu-
» taire , que d'arrêter entr'Elles & de faire figner
>> par leurs Miniftres le 16 Janvier , une Conven-
» tion, de Neutralité, regardant purement l'Alle-
>> magne , & ne tendant à l'offenfe de perfonne ;
» en vertu de laquelle Convention leurfdites Ma-
» jeftés fe font engagées réciproquement de ne
» pas permettre que des troupes étrangeres , de
quelque Nation qu'elles puiffent être en-
» traffent en Allemagne , ou y paffaffent auffi
long-tems que les fufdits troubles , & les fuites
» qui pourront en réfulter dureront ; mais de s'y
>> oppofer dans tous les cas le plus vigoureufe-
>> ment qu'il leur fera poffible , afin de garantir
» par- là l'Allemagne des inconvéniens d'une
» guerre funefte , de maintenir fes Loix fonda-
>> mentales & fes Conftitutions , & de la faire
>> jouir d'une paix non interrompue ; ce qui fait
l'unique objet de la Convention fufmentionnée.
» Leurs Majeftés le Roi de Pruffe & le Roi de la
» Grande-Bretagne , ayant au furplus faifi cette
» occafion favorable , pour applanir les différends
» qui ont fubfifté jufqu'à préfent entr'Elles , pår
» rapport au reftant des dettes hypothéquées for
» la Siléfie , & payables aux fujets de Sa Majefté
Britannique , auffi -bien qu'à l'égard d'un
» dédommagement à accorder aux fujets de Sa
» Majefté Pruffienne pour les pertes qu'ils ont
» faites far mer pendant la derniere guerre , lés
» deux Hautes Puiffances Contractantes ont heu-
>> reuſement terminé ces deux objets à leur fatis-
» faction réciproque ; de façon que l'arrêt mis il
» y a quelque tems fur lefdites dettes , fera levé
» auffi tôt que la ratification de Sa Majesté Britan-
» nique de la fufdite Convention de Neutralité
» pour l'Allemagne fera arrivée ici .
AVRIL. 1756 . 223
DE BONN , le 23 Février.
Le 18 , à huit heures fix minutes du matin , le
vent étant Sud- Oueft , & l'air légérement chargé ,
on effuya ici une fecouffe de tremblement de
terre , plus violente de beaucoup que celles des
26 & 27 Décembre & du 26 Janvier. Dans la
Ville de Cologne plus de cent cheminées font
tombées. Quelques maiſons ont été confidérablement
endommagées dans leurs murs & dans leur
charpente. Les Bateaux qui étoient fur le Rhin ,
ont éprouvé une agitation extraordinaire , & plufieurs
ont couru rifque de périr . Un peu avant
neuf heures & vingt minutes après , il y eut encore
deux autres fecouffes , Ce tremblement , à ce
qu'on apprend , s'eft fait auffi fentir à Paderborn ,
à Olnabruck , à Arenſberg , à Darmſtadt , à Wetzlar
, à Caffel , à Worms & à Manheim . Les lettres
de Liege confirment qu'il y a cauſé de grands
dommages. Elles marquent qu'entr'autres accidens
une malfe énorme de pierres s'eft détachée
d'une Tour de la Cathédrale , & a enfoncé les
planchers de plufieurs maiſons voifines.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
Du 12 janvier au 18 février, plusieurs régions frontalières du Royaume de Prusse ont été touchées par des tremblements de terre, causant des dommages aux mines et aux bâtiments, et perturbant les activités sur le Rhin. Les secousses ont été ressenties à Bonn, Cologne, Liège, Paderborn, Osnabrück, Arnsberg, Darmstadt, Wetzlar, Cassel, Worms et Mannheim. Parallèlement, le 14 février, les termes de la Convention de neutralité entre le Roi de Prusse et le Roi de Grande-Bretagne ont été annoncés. Signée le 16 janvier, cette convention vise à maintenir la paix en Allemagne en empêchant le passage de troupes étrangères pendant les troubles en Amérique. Les deux monarques ont également réglé des différends concernant des dettes hypothéquées pour la Silésie et des dédommagements pour les pertes subies lors de la dernière guerre. La levée de l'arrêt sur ces dettes interviendra après la ratification de la convention par la Grande-Bretagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
16
p. 245
DU NORD.
Début :
On a reçu avis qu'à Romdehlem, situé à environ vingt [...]
Mots clefs :
Copenhague, Effondrement d'une montagne, Inondations, Morts, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE COPPENHAGUE, le 17 Mars.
On a reçu avis qu'à Romdehlem , fitué à environ
vingt lieues de Drontheim , une montagne
très haute s'étoit écroulée. Par cet accident , le
cours d'une riviere , qui a près de deux lieues de
large , a été interrompu , & toutes les campagnes
voifines ont été inondées. Il a péri trente
perfonnes & un grand nombre de beftiaux . Les
eaux ont renversé plufieurs maiſons.
DE COPPENHAGUE, le 17 Mars.
On a reçu avis qu'à Romdehlem , fitué à environ
vingt lieues de Drontheim , une montagne
très haute s'étoit écroulée. Par cet accident , le
cours d'une riviere , qui a près de deux lieues de
large , a été interrompu , & toutes les campagnes
voifines ont été inondées. Il a péri trente
perfonnes & un grand nombre de beftiaux . Les
eaux ont renversé plufieurs maiſons.
Fermer
17
p. 209
ESPAGNE.
Début :
Presque tous les jours on éprouve ici quelques nouvelles secousses [...]
Mots clefs :
Lisbonne, Tremblement de terre, Dégâts, Reconstruction, Régence d'Hambourg, Aide matérielle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE LISBONNE , le 28 Mars.
- Prefque tous les jours on éprouve ici quelques
nouvelles fecouffes de tremblement de terre . C'eſt
ordinairement pendant le crépuscule du matin &
quelques inftans après le coucher du foleil , qu'elles
fe font fentir . Le 11 , il y en eut une qui caufa
divers dommages. Une maifon dans laquelle
étoient logés fept Domeftiques du Comte d'Aran
da , Ambaffadeur Extraordinaire d'Efpagne , fur
renversée , & ils coururent rifque de périr fous
les ruines. Heureuſement on les en retira , mais
cinq ont été confidérablement bleffés.
Deux Navires chargés de bois de charpente &
d'autres matériaux, que la Régence de Hambourg
envoie au Roi pour être employés à la reconftruction
de cette Ville , font entrés dans le Tage .
DE LISBONNE , le 28 Mars.
- Prefque tous les jours on éprouve ici quelques
nouvelles fecouffes de tremblement de terre . C'eſt
ordinairement pendant le crépuscule du matin &
quelques inftans après le coucher du foleil , qu'elles
fe font fentir . Le 11 , il y en eut une qui caufa
divers dommages. Une maifon dans laquelle
étoient logés fept Domeftiques du Comte d'Aran
da , Ambaffadeur Extraordinaire d'Efpagne , fur
renversée , & ils coururent rifque de périr fous
les ruines. Heureuſement on les en retira , mais
cinq ont été confidérablement bleffés.
Deux Navires chargés de bois de charpente &
d'autres matériaux, que la Régence de Hambourg
envoie au Roi pour être employés à la reconftruction
de cette Ville , font entrés dans le Tage .
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
Depuis le 28 mars, des secousses sismiques fréquentes sont signalées à Lisbonne, souvent au crépuscule ou après le coucher du soleil. Le 11 mars, une secousse a endommagé une maison abritant sept domestiques du Comte d'Aranda, blessant grièvement cinq d'entre eux. Deux navires de la Régence de Hambourg, chargés de matériaux pour la reconstruction, sont entrés dans le Tage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
18
p. 221
ALLEMAGNE.
Début :
Il y eut ici le 19 de ce mois une affreuse tempête. [...]
Mots clefs :
Francfort, Aix-la-Chapelle, Tempête, Dégâts, Grêle, Animaux morts, Récoltes détruites, Tremblement de terre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE FRANCFORT , le 25 Juin.
ItLy eut ici le 19 de ce mois une affreufe
tempête. Les perfonnes les plus âgées ne fe fouviennent
pas d'en avoir vu une femblable.
La plupart des toits ont été emportés par le vent ,
ou brifés par la grêle , dont plufieurs grains
étoit de la groffeur d'un ceuf de poule. Un grand
nombre d'animaux ont été tués dans la campagne ,
Le dommage qu'elle a fouffert , eft d'autant
plus à déplorer , qu'on avoit l'efpérance d'une
abondante récolte. On a éprouvé les mêmes accidens
le même jour à Cologne .
D'AIX LA CHAPELLE , le 8 Juin.
·
Il y eut ici le 3 Juin une fecouffe de tremblement
de terre. On a reçu avis qu'elle avoit
été beaucoup plus violente à Duren , à Sittart ,
à Maeftricht , à Liége & à Cologne. Heureufement
elle n'a cauſé nulle part aucun dommage.
DE FRANCFORT , le 25 Juin.
ItLy eut ici le 19 de ce mois une affreufe
tempête. Les perfonnes les plus âgées ne fe fouviennent
pas d'en avoir vu une femblable.
La plupart des toits ont été emportés par le vent ,
ou brifés par la grêle , dont plufieurs grains
étoit de la groffeur d'un ceuf de poule. Un grand
nombre d'animaux ont été tués dans la campagne ,
Le dommage qu'elle a fouffert , eft d'autant
plus à déplorer , qu'on avoit l'efpérance d'une
abondante récolte. On a éprouvé les mêmes accidens
le même jour à Cologne .
D'AIX LA CHAPELLE , le 8 Juin.
·
Il y eut ici le 3 Juin une fecouffe de tremblement
de terre. On a reçu avis qu'elle avoit
été beaucoup plus violente à Duren , à Sittart ,
à Maeftricht , à Liége & à Cologne. Heureufement
elle n'a cauſé nulle part aucun dommage.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
Le 19 juin, Francfort et Cologne ont été touchées par une violente tempête, endommageant les toits et tuant des animaux. Le 3 juin, un séisme a été ressenti à Aix-la-Chapelle et dans plusieurs villes voisines, sans causer de dégâts.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
19
p. 195-196
ALLEMAGNE.
Début :
Un paysan, en labourant son champ dans la Seigneurie de [...]
Mots clefs :
Vienne, Hambourg, Coffre de fer, Trouvaille, Pièces d'or, Incendie, Dégâts, Croden
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE..
DE VIENNE , le 30 Juin.
Un paylan , en labourant fon champ dans la
Seigneurie de Corinsh en Moravie , a trouvé dans
la terre un coffre de fer , rempli d'efpeces d'or.
On conjecture qu'elles ont été enterrées en cet
endroit , lorfque Charles XII , Roi de Suede , porta
la terreur de fes armes dans l'Empire...
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
DE HAMBOURG , le 9 Juillet.
Ce matin , il y a eu un grand incendie dans
cette Ville . La Manufacture des toiles de coton
peintes , & plufieurs autres maiſons , ont été la
proie des flammes. On mande de Croden que ce
Bourg a été prefqu'entiérement confumé par le
feu duCiel,
DE VIENNE , le 30 Juin.
Un paylan , en labourant fon champ dans la
Seigneurie de Corinsh en Moravie , a trouvé dans
la terre un coffre de fer , rempli d'efpeces d'or.
On conjecture qu'elles ont été enterrées en cet
endroit , lorfque Charles XII , Roi de Suede , porta
la terreur de fes armes dans l'Empire...
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
DE HAMBOURG , le 9 Juillet.
Ce matin , il y a eu un grand incendie dans
cette Ville . La Manufacture des toiles de coton
peintes , & plufieurs autres maiſons , ont été la
proie des flammes. On mande de Croden que ce
Bourg a été prefqu'entiérement confumé par le
feu duCiel,
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En Moravie, un paysan a trouvé un coffre de fer rempli de pièces d'or en labourant son champ. Ces pièces datent de l'invasion de Charles XII, roi de Suède. À Hambourg, un incendie a détruit la Manufacture des toiles de coton peintes et plusieurs maisons. Le bourg de Croden a été presque entièrement brûlé par un feu naturel.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
20
p. 189
DU LEVANT.
Début :
La peste continue de faire beaucoup de ravages dans cette Capitale. [...]
Mots clefs :
Constantinople, Peste, Incendie, Victimes innombrables, Dégâts, Scélérats, Exécutions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU LEVANT.
DU LEVANT.
DE CONSTANTINOPLE , le 12 Juillet.
LA pefte continue de faire beaucoup de rava
ges dans cette Capitale. Un accident des plus funeftes
a augmenté la déſolation que cauſe ce féau .
Le feu ayant pris les de ce moïs chez un Teinturier
, le progrès des flammes fut fi rapide ,
qu'en trente-fix heures douze mille maifons ont
été réduites en cendres. Plus de mille perfonnes
ont péri dans cet incendie. Le défaftre auroit été
encore plus confidérable , fi l'on ne s'étoit apperçu
qu'un grand nombre de fcélérats , fous prétexte
de travailler à arrêter Fembraſement , ne
cherchoient qu'à le faire durer. Malgré la confufion
générale , le Grand Vifir eft parvenu à découvrir
environ trois cens de ces malheureux. Ils
ont été étranglés & jettés dans la mer. On në
peut encore évaluer la perte que cette Ville
foufferte.
DE CONSTANTINOPLE , le 12 Juillet.
LA pefte continue de faire beaucoup de rava
ges dans cette Capitale. Un accident des plus funeftes
a augmenté la déſolation que cauſe ce féau .
Le feu ayant pris les de ce moïs chez un Teinturier
, le progrès des flammes fut fi rapide ,
qu'en trente-fix heures douze mille maifons ont
été réduites en cendres. Plus de mille perfonnes
ont péri dans cet incendie. Le défaftre auroit été
encore plus confidérable , fi l'on ne s'étoit apperçu
qu'un grand nombre de fcélérats , fous prétexte
de travailler à arrêter Fembraſement , ne
cherchoient qu'à le faire durer. Malgré la confufion
générale , le Grand Vifir eft parvenu à découvrir
environ trois cens de ces malheureux. Ils
ont été étranglés & jettés dans la mer. On në
peut encore évaluer la perte que cette Ville
foufferte.
Fermer
Résumé : DU LEVANT.
Le 12 juillet, un incendie à Constantinople a détruit douze mille maisons et tué plus de mille personnes en trente-six heures. Le feu, parti chez un teinturier, a été alimenté par des malfaiteurs. Le Grand Vizir a fait exécuter environ trois cents d'entre eux. La perte totale reste à évaluer.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
21
p. 200-201
ITALIE.
Début :
Le 17 de ce mois, quelques minutes avant midi, le ciel [...]
Mots clefs :
Padoue, Rafale de vent, Tremblement de terre, Tempête, Ville détruite, Destruction d'édifices, Dégâts, Victimes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
DE PADOUE , le 23 Août.'
Le 17 de ce mois , quelques minutes avant
midi , le ciel s'obfcurcit tout-à- coup , & il s'éleva
un vent fi violent , que les toits de la plupart des
maifons furent emportés. Dans la campagne , les
arbres les plus forts ont été couchés par terre.
Plufieurs voitures chargées ont été jettées dans
des ravins. Prefque tous les bateaux qui étoient
fur la Brente ont péri. Diverfes fecouffes de tremblement
de terre ont fuivi cette horrible tempête
, & ont ajouté de nouveaux défaftres à ceux
qu'on venoit d'éprouver. Une partie de la Ville a
OCTOBRE. 1756. 201
été détruite . Des édifices confidérables , entr'autres
l'Hôtel de Ville , qui faifoit l'admiration des
étrangers , ont été ruinés de fond en comble.
Un grand nombre de perſonnes ont été ensevelies
fous leurs habitations.
DE PADOUE , le 23 Août.'
Le 17 de ce mois , quelques minutes avant
midi , le ciel s'obfcurcit tout-à- coup , & il s'éleva
un vent fi violent , que les toits de la plupart des
maifons furent emportés. Dans la campagne , les
arbres les plus forts ont été couchés par terre.
Plufieurs voitures chargées ont été jettées dans
des ravins. Prefque tous les bateaux qui étoient
fur la Brente ont péri. Diverfes fecouffes de tremblement
de terre ont fuivi cette horrible tempête
, & ont ajouté de nouveaux défaftres à ceux
qu'on venoit d'éprouver. Une partie de la Ville a
OCTOBRE. 1756. 201
été détruite . Des édifices confidérables , entr'autres
l'Hôtel de Ville , qui faifoit l'admiration des
étrangers , ont été ruinés de fond en comble.
Un grand nombre de perſonnes ont été ensevelies
fous leurs habitations.
Fermer
Résumé : ITALIE.
Le 17 août, une violente tempête a frappé Padoue, arrachant des toits et renversant des arbres. Des voitures et des bateaux ont été détruits. Des secousses sismiques ont suivi, aggravant les dégâts. L'Hôtel de Ville et d'autres édifices importants ont été détruits, causant de nombreuses victimes ensevelies sous les décombres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
22
p. 219-220
ITALIE.
Début :
Il y eut ici le 22 du mois dernier, à trois heures & demie [...]
Mots clefs :
Naples, Tremblement de terre, Dégâts, Places maritimes, La Bastie, Expédition, Antibes, Bataillons, Maréchal, Marquis, Convois, Rebelles corses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
DE NAPLES , le 16 Novembre.
Il y eut ici le 22 du mois dernier , à trois heures
& demie de l'après - midi , une violente fecoufle
de tremblement de terre , qui dura près de quatre
minutes. Plufieurs maifons ont été endommagées ,
& un grand nombre de cheminées ont été abattues.
Les voûtes de quelques Eglifes ont confidérablement
fouffert.
Le 20 on effuya aufli un tremblement de terre
des plus violens dans une partie de la Sicile . Les
Kij
220 MERCURE DE FRANCE .
mêmes fecouffes fe font fait fentir dans la Morée ,
ainfi que dans les Golfes de Lépante & de Corinthe ,
& elles ont caufé en plufieurs endroits des dommages
confidérables . Il eft forti de la mer quelqués
nouvelles Ifles. Le Roi a donné ordre de mettre
toutes les Places maritimes en état d'être reſpectées
par les forces navales des Puiſſances étrangeres .
DE LA BASTIE , le 14 Novembre.
La premiere divifion du convoi , qui a fait
voile d'Antibes pour tranfporter un corps de troupes
Françoiles dans cette Ifle , arriva le premier de
ce mois à Calvi , fous l'escorte de la Frégate la
Gracieuſe. Les Bâtimens de cette diviſion avoient
à bord les deux Bataillons du Régiment de Montmorin
, le fecond Bataillon du Régiment de Flandre,
& le premier du Régiment Suiffe de Boccard.
Le Marquis de Caftries , Maréchal de Camp ,
& Commandant en chef des troupes Françoifes
débarqua le lendemain au matin. Le même jour
les Grenadiers releverent les principaux poftes ,
qu'occupoient les Gênois . Les quatre Bataillons
furent diftribués le 3 dans la Place & dans le fauxbourg.
Les , le Marquis de Caftries conduifit
deux compagnies de Suiffes à l'Algaiola & à l'Ile
Roffa. On ne rencontra aucun obftacle de la part
des Corfes rebelles. La feconde divifion du convoi ,
efcortée par la Frégate la Topafe , fit le 3 fon
débarquement à San -Fiorenzo . La navigation de
la troifieme divifion , qu'efcortoit la Frégate la
Junon , a été traversée les vents contraires .
Cette divifion n'a pu arriver que le 6 à Ajaccio.
Le Comte de Balbi , Brigadier d'Infanterie au
fervice de Sa Majefté Très-Chrétienne , commande
à San- Fiorenzo , & le Marquis de Ségur à
Ajaccio.
DE NAPLES , le 16 Novembre.
Il y eut ici le 22 du mois dernier , à trois heures
& demie de l'après - midi , une violente fecoufle
de tremblement de terre , qui dura près de quatre
minutes. Plufieurs maifons ont été endommagées ,
& un grand nombre de cheminées ont été abattues.
Les voûtes de quelques Eglifes ont confidérablement
fouffert.
Le 20 on effuya aufli un tremblement de terre
des plus violens dans une partie de la Sicile . Les
Kij
220 MERCURE DE FRANCE .
mêmes fecouffes fe font fait fentir dans la Morée ,
ainfi que dans les Golfes de Lépante & de Corinthe ,
& elles ont caufé en plufieurs endroits des dommages
confidérables . Il eft forti de la mer quelqués
nouvelles Ifles. Le Roi a donné ordre de mettre
toutes les Places maritimes en état d'être reſpectées
par les forces navales des Puiſſances étrangeres .
DE LA BASTIE , le 14 Novembre.
La premiere divifion du convoi , qui a fait
voile d'Antibes pour tranfporter un corps de troupes
Françoiles dans cette Ifle , arriva le premier de
ce mois à Calvi , fous l'escorte de la Frégate la
Gracieuſe. Les Bâtimens de cette diviſion avoient
à bord les deux Bataillons du Régiment de Montmorin
, le fecond Bataillon du Régiment de Flandre,
& le premier du Régiment Suiffe de Boccard.
Le Marquis de Caftries , Maréchal de Camp ,
& Commandant en chef des troupes Françoifes
débarqua le lendemain au matin. Le même jour
les Grenadiers releverent les principaux poftes ,
qu'occupoient les Gênois . Les quatre Bataillons
furent diftribués le 3 dans la Place & dans le fauxbourg.
Les , le Marquis de Caftries conduifit
deux compagnies de Suiffes à l'Algaiola & à l'Ile
Roffa. On ne rencontra aucun obftacle de la part
des Corfes rebelles. La feconde divifion du convoi ,
efcortée par la Frégate la Topafe , fit le 3 fon
débarquement à San -Fiorenzo . La navigation de
la troifieme divifion , qu'efcortoit la Frégate la
Junon , a été traversée les vents contraires .
Cette divifion n'a pu arriver que le 6 à Ajaccio.
Le Comte de Balbi , Brigadier d'Infanterie au
fervice de Sa Majefté Très-Chrétienne , commande
à San- Fiorenzo , & le Marquis de Ségur à
Ajaccio.
Fermer
Résumé : ITALIE.
Le 22 octobre, Naples a subi un tremblement de terre de quatre minutes endommageant des maisons et des églises. Le 20 octobre, un séisme en Sicile a causé des dommages et fait émerger de nouvelles îles. Le roi a ordonné de renforcer les places maritimes. À La Bastie, le 14 novembre, la première division d'un convoi français est arrivée à Calvi le 1er novembre, escortée par la frégate La Gracieuse. Elle transportait des bataillons des régiments de Montmorin, de Flandre et du Régiment Suisse de Boccard. Le Marquis de Castries, commandant en chef, a débarqué le lendemain et a déployé les troupes. La seconde division a débarqué à San-Fiorenzo le 3 novembre, escortée par La Topaze. La troisième division, escortée par La Junon, est arrivée à Ajaccio le 6 novembre en raison de vents contraires. Le Comte de Balbi commande à San-Fiorenzo et le Marquis de Ségur à Ajaccio.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
23
p. 187-203
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 2 Avril, le Roi tint le Sceau pour la troisieme fois dans la même [...]
Mots clefs :
Sceau, Maîtres des requêtes, Ouragan, Dégâts, Duc, Comtesse, Évêque, Compagnie des Mousquetaires, Convention, Impératrice Reine de Hongrie et Bohême, Articles, Troupes, Hiérarchie, Brigadiers, Officiers, Commandant, Campement, Chevaliers, Académie royale des sciences, Corsaires , Marchandises, Capitaines
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
LE 2 Avril , le Roi tint le Sceau pour la troifieme
fois dans la même piece de fon appartement ,
où Sa Majesté l'avoit tenu le 4 & le 18 du mois
de Mars. Les fix Maîtres des Requêtes , nommés par le Roi pour affifter
au Sceau pendant
ce trimeftre
, font Mrs. de Bercy , de Villeneuve ,
d'Argouges de Fleury , Bernard de Balinvilliers ,
le Nain , & Amelot de Chaillou . Après que M.
Jolly , Grand Audiencier de France , eut préfenté
les Lettres dont il étoit chargé ; ils firent
ainfi que le Confeiller du Grand Confeil , Grand
Rapporteur , le rapport de celles qui les concernent.
M. Charpentier , Contrôleur Général de
la Chancellerie , a rempli les fonctions de cette
charge. Elles avoient été remplies dans le trimeftre
de Janvier par M. Chazelle , alors en
exercice . Les trois jours que Sa Majeſté a tenu le
Sceau , M. de la Haye , Procureur du Roi des
Requêtes de l'Hôtel , & Général des grande &
petite Chancelleries , a occupé la place qui lui
eft marquée derriere les Maîtres des Requêtes.
On effuya à Paris , le même jour au foir , un ouragan
des plus terribles . Cette tempête a embraf
fé une grande étendue de pays , & a caufé des
188 MERCURE DE FRANCE.
dommages confidérables en plufieurs endroits
Elle a été , particuliérement au Havre , l'occafion
d'un finiftre événement. L'impétuofité du
vent ayant emporté une partie du comble de la
falle de la Comédie , une autre partie de ce
comble eft tombée fur les luftres & fur les lampions
du théâtre. Le feu a pris aux décorations ,
& bientôt à toute la falle . Il y avoit près de
cinq cens perfonnes au fpectacle. Onze ont été ,
les unes écrasées , les autres brûlées ou étouffées .
Vingt autres ont été bleffées . Toute la falle a
été réduite en cendres. L'incendie a duré trois
heures. Il auroit confumé la ville entiere , fi les
fecours qu'on apporta n'euffent arrêté le progrès
des Aammes.
Le Jeudi-Saint , l'Evêque de Saint - Omer ayant
fait l'Abfoute , & le Roi ayant entendu le Sermon
de la Cene de M. Frefneau , Vicaire de la Paroiffe
Royale de Saint Germain l'Auxerrois à
Paris ; Sa Majesté a lavé les pieds à douze pauvres
, & les a fervis à table. Le Prince de Condé ,
Grand-Maître de la Maifon du Roi , étoit à la
tête des Maîtres d'Hôtel , & il précédoit le Service
, dont les plats ont été portés par Monfeigneur
le Dauphin , le Duc d'Orléans , le
Comte de Clermont , le Prince de Conty , le
Comte de la Marche , le Comte d'Eu , le Duc
de Penthievre , & par les principaux Officiers
de Sa Majesté . Après cette cérémonie , le Roi
& la Reine fe font rendus à la Chapelle , où
Leurs Majeftés ont entendu la grande Meffe , &
ont affifté enfuite à la Proceffion.
Le 11 , Madame la Comteffe de Giſors , à qui le
Roi a accordé un Brevet d'Honneur, eut l'honneur
de faluer Leurs Majeftés , & prit le tabouret .
Le Roi a choifi l'Evêque , Duc de Laon , pour
JUIN. 1757. 189
remplacer en qualité d'Ambaſſadeur de Sa Majeſté
auprès du Saint Siege, le Comte de Stainville , qui
doit aller réfider avec le même caractere auprès de
l'Impératrice Reine de Hongrie & de Boheme.
Le 17 Avril , les Députés des Etats d'Artois
eurent audience du Roi , étant préſentés par M.
le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province >
& par M. le Marquis de Paulmy, Miniftre & Secre
taire d'Etat , & conduits par M. Defgranges , Maître
des Cérémonies. La députation étoit compofée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint- Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Creny , pour la
Nobleffe , & de M. de Canchy , Maire d'Arras
pour le Tiers Etat.
"
Le Roi a accordé la Cornette vacante dans la
feconde compagnie des Moufquetaires par la mort
de M. le Marquis de Villegagnon , à M. de Keret
de Keravel , premier Maréchal des Logis de cette
Compagnie. Sa Majefté en cette occaſion a bien
voulu rappeller un ufage long-temps fuivi par
rapport aux deux compagnies de Moufquetaires.
Toute la Nobleffe apprendra fans doute avec
plaifir une nouvelle qui intéreffe un Corps ,
dans lequel elle a toujours tenu à honneur de faire
au moins fes premieres campagnes.
Le 10 Mai , le Roi tint le Sceau , pour la cinquieme
fois. Avant le Sceau , les Secretaires du
Roi eurent l'honneur de préfenter à Sa Majeſté
dans fon Cabinet la bourfe de jettons , que cette
Compagnie donne ordinairement au Garde des
Sceaux le jour de S. Jean Porte-Latine. M. Carpot,
comme l'ancien des Secretaires du Roi préfens ,
porta la parole. La bourfe fut préſentée par
M. Hemart , Tréſorier de la Compagnie.
Le 11 Mai , le Roi , accompagné de Monſei
gneur le Dauphin , fit dans la plaine des Sablons ,
190 MERCURE DE FRANCE.
la revue des Régimens des Gardes Françoiſes &
Suiffes. Ces deux Régimens , après avoir fait
l'exercice , défilerent en préfence de Sa Majesté.
Madame & Mefdames Victoires & Sophie , af
fifterent à cette revue. Le peuple exprima par fes
acclamations réitérées la joie que lui inſpiroit la
préfence de Sa Majesté.
Le Roi a agréé , pour la place de Colonel-
Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Orléans ,
vacante par la démiffion du Comte de Balleroy ,
le Marquis Saujon , Colonel dans les Grenadiers
de France. Sa Majefté a nommé le Comte de
Guines de Souaftre , & le Chevalier de Durfort ,
Colonels dans le Corps des mêmes Grenadiers.
La convention conclue entre le Roi & l'impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme , fur le
fervice de leurs armées combinées , étant d'une trop
grande étendue pour pouvoir être inférée ici en
entier , on fe contentera d'en extraire les principaux
articles :
« Les troupes de S. M.Très- Chrétienne n'étant
» qu'auxiliaires des troupes de S. M. l'Impératrice
» Reine, celles - ci auront toujours la droite en quel
» que nombre qu'elles fe trouvent avec les trou-
» pes Françoifes , excepté dans le cas où la difpo-
» fition militaire ne pourroit pas permettre aux
» troupes de former la totalité de l'aîle droite ,
>> premiere & feconde ligne : en ce cas , l'Infan-
» terie de Sa Majesté l'Impératrice aura la totalité
» de la droite de l'infanterie , premiere & fecon-
» de ligne ; le Corps de la Cavalerie , premiere
» & feconde ligne , fera placé & joint à la droite
» de l'Infanterie , & le furplus de la Cavalerie ,
>> néceffaire pour former l'aîle droite , fera fourni
» par les troupes Françoifes. Dans le même cas
où les troupes Françoifes feront auxiliaires , &
JUIN. 1757. 191
où elles feront en moindre nombre que les trou
» pes de l'Impératrice Reine , elles feront mifes
» en bataille fur l'aîle gauche dans le même or→
» dre , qui vient d'être expliqué pour l'aîle droite
» en parlant des troupes de l'Impératrice Reine..
>> Mais fi au contraire , par quelque cas impré-
» vu , les troupes de l'Impératrice Reine devien
» nent auxiliaires du Corps des troupes Françoi-
» fes , elles prendront pofte à la gauche , fuivant
» les difpofitions prefcrites ci - deffus pour les trou-
» pes Françoifes , lorfqu'elles étoient dans le cas
» d'être auxiliaires .
» Quelque grade militaire que puiffe avoir l'Of-
>> ficier qui commandera en chef les troupes de l'u-
» ne ou de l'autre Nation , qui feront en moindre
» nombre dans une armée combinée , il fera tou-
» jours la feconde perfonne de l'armée , fans pouvoir
devenir la premiere , quand même le com-
» mandement tomberoit entre les mains d'un
» Officier Général des troupes de l'autre Nation ,
» qui feroit d'un grade inférieur au fien.
La préférence pour le commandement entre
» les Officiers Généraux des deux Nations , Officiers
Supérieurs , & autres , fera toujours réglée
» par la date des pouvoirs , brevets & commiffions
defdits Officiers , auxquels , à grade égal ,
» l'ancienneté donnera toujours le droit de com-
> mander.
» Comme il y a dans les troupes des deux Puiffances
, des grades différens les uns des autres ,
» tels que ceux de Brigadiers d'Infanterie , de
» Cavalerie & de Dragons , dans les troupes de
» S. M. T. Chrétienne , & ceux de Généraux d'Infanterie
& de Cavalerie dans les armécs de l'Impératrice
Reine ; & comme il eft néceffaire d'égalifer
le fervice par quelque expédient , qui
5
192 MERCURE DE FRANCE.
»fatisfaffe également aux ufages des deux Nations ?
l'Impératrice Reine défignera autant de Colonels
de fes troupes , qu'Elle le jugera à propos ,
» pour faire le ſervice de Brigadiers dans les ar-
» mées combinées ; & de fon côté S. M. T. C.
défignera le nombre qu'Elle jugera à propos de
Lieutenans-Généraux de ſes armées , pour faire
» le fervice de Généraux de Cavalerie & d'Infante.
» rie dans lefdites armées combinées .
>> Tous les Généraux de Cavalerie ou d'Infante-
» rie de l'une ou de l'autre Nation , foit qu'ils
>> aient réellement le grade , foit qu'ils foient
» fimplément défignés & admis à en remplir les
>> fonctions , prendront rang entr'eux pour le
> commandement , du jour de la date de leurs
» pouvoirs , ou commiffions de Lieutenans - Gé-
» néraux.
» De même les Brigadiers de l'une & l'autre
» Nation , ou poffédant réellement ce titre , ou en
>> étant revêtus occafionnellement , prendront rang
» entr'eux , pour le commandement & le fervice ,
» du jour de la date de leurs commiffions reſpecti
» ves de Colonels. Quant aux Lieutenans- Colo-
» nels François , employés en leur qualité de Brigadiers
, ils prendront rang avec les Officiers
» Autrichiens défignés pour faire ledit fervice de
Brigadiers , fuivant la date de leurs brevets de
» Brigadiers ; & les mêmes Colonels Autrichiens ,
» défignés pour tenir rang avec les Brigadiers , fe
» régleront en conféquence , fuivant la date de
» leurs commiffions de Colonels , avec lefdits
Lieutenans -Colonels des troupes Françoiſes ,
» du jour que lesdits Lieutenans-Colonels auront
» été nommés au grade de Brigadier .
» L'ufage étant parmi les troupes Françoifes ,
que dans les détachemens l'Officier de Cava-
» lerię
JUIN. 1757.
193
» lerie commande en plaine , & que lorsque le
» même détachement ſe trouve dans les Places ou
» dans des lieux fermés , le commandement appartient
, à grade égal , à l'Officier d'Infante
» rie : au contraire , parmi les troupes Autri
» chiennes , le commandement ne variant jamais ,
foit en plaine , foit dans les lieux fermés , cha
» que Nation fuivra fes regles à cet égard. Et
toutes les fois qu'il y aura variation entre les
» Commandans des troupes Françoiſes en confé
» quence de leurs Ordonnances , le nouveau Com.
» mandant fera toujours en droit de fe régler avec
» les Commandans des troupes Autrichiennes par
n la date de leurs commiffions refpectives. Mais
» l'Officier Autrichien commandera , foit en plai
» ne , foit dans les lieux fermés , s'il eft ancien
» ou fuivant fon ancienneté fur celui des deux
» qui appartiendra de droit le commandement
» fur les troupes Françoifes.
- >> Le Commandant en chefdu Corps de troupes
>> des deux Nations , qui fera en moindre nomwbre
dans une armée combinée , fera appellé à
> tous les Confeils de guerre , & à fon défaure
l'Officier Général , ou autre à qui le comman~
» dement des troupes de fa Nation fera échu...
7
Il ne pourra rien diminuer ni changer aux
»-bans que les Général de Parmée fera publier :
» cependant comme il peut y avoir dans les ufa-
» ges de l'une des deux Nations , des punitions
plus féveres pour certains crimesque dans l'au
>>>- tre , chaque Nation, fuivra fes uſages à cet
» égard ; & le Commandant des troupes qui fe
» ront en moindre nombre à l'armée pourra tou
»jours ajouter au ban du Général de l'armée , ce
» qu'il croira néceffaire pour la plus févere punition «
» des délits , & pour l'entière exécution des Or- e
• II. Vol b anellinred I
194 MERCURE DE FRANCE.
I
» donnances de fon Souverain , auxquelles il aura
> attention de fe conformer ; mais il ne pourra
jamais rien diminuer à l'efpece des punitions qui
» feront ordonnées par lefdits bans du Général
» de l'armée , quand même les uſages de få Nay
tion feroient différens. .....
» Il pourra faire grace aux criminels des trou-
» pes de fa Nation pour les cas de fa juftice parti-
>> culiere , mais non pas pour les délits commis
> contre les défenfes portées dans les bans publiés
» par l'ordre du Général de l'armée , à qui feul ce
droit appartiendra ; mais de fon côté le Général
» de l'armée ne pourra pas faire grace à un crimi-
>> nel qui auroit été condamné par le Confeil de
guerre de l'autre Nation , fur les fujets de laquelle
le droit de vie & de mort appartient à
» fon feul Souverain , ou à celui qui le repréfente.
» Le feul Général de l'armée combinée aura
» droit de donner des fauve -gardes ; mais lorfqu'il
en enverra , il en fera fourni proportion-
»> nellement par les troupes des deux Nations.
» On fuivra , pour la façon de camper , & pour
» les détails du campement , les ufages de chaque
» Nation . Elles fuivront de même leurs ufages
» pour leur ordre de bataille particulier.
A l'égard des marches générales de l'armée ;
» quoique l'on convienne que les troupes belligé
Drantes doivent toujours avoir la droite & Pa-
>>. vant-garde , cependant il eft des occafions , où,
» en corps d'armée , cette difpofition ne peut pas
» avoir lieu militairement , & le Général de l'ar-
» mée fera le maître de faire , à ce ſujet , les dif
p.pofitions telles qu'il le jugera à propos.
ม
En détachement , les troupes de la Nation
belligérante auront toujours l'avant- garde en
pallant à l'ennemi, & l'arriére- garde dans les cas
» de retraite ; les bataillons de la même Nation ,
JUIN. 1757. 195
la droite dans la tranchée ; & leurs Compagnies
» de Grenadiers , la tête de la ſappe.
» Les Gardes & détachemens feront fournis par
proportion réciproque du nombre complet des
» troupes de chaque Nation , qui formeront l'armée
combinée . Chaque garde ne fera jamais
» compofée que de troupes de la même Nation .
» Les détachemens de cinquante hommes , & au
» deffous , ne feront de même jamais compofés
» que de troupes de la même Nation . Les déta-
*
chemens plus confidérables feront compofés de
» plufieurs troupes de cinquante hommes des
» troupes des deux Nations , en proportion de
» leurs forces. Et comme les Officiers particuliers
» des troupes Autrichiennes font en moindre
» nombre que ceux des troupes Françoifes , ils
» n'enfourniront que la moitié de ceux qui feront
» commandés pour les détachemens des troupes
>> Françoiſes , à moins que pour des raifons par-
❤ticulieres le Commandant Général de leur Na-
» tion ne jugeât à propos d'y faire marcher un
plus grand nombre d'Officiers.
» Dans les difpofitions qui feront faites pour
» l'emplacement des troupes des deux Nations
dans des cantonnemens ou des quartiers d'hywwer
, on obfervera , autant qu'il fera poffible
» de les placer fuivant l'ordre de bataille que les
troupes des deux Nations tiennent entr'elles à
l'armée.
» Si les circonstances , la nature du pays , les
objets militaires , ou autre raiſons , ne permet-
>> toient pas de fuivre cet ordre , on obfervera de
ne point entremêler les troupes d'une Nation
» avec celles de l'autre , & de leur former un ar-
» rondiffement , de façon que le corps qui fera
» en moindre nombre , de même que celui qui
Î ij
196 MERCURE DE FRANCE.
» fera en plus grand nombre , foient placés , fans
» interruption , en premiere , feconde & troifie-
» me ligne.
Il en fera de même pour les fourrages ; &
» dans ceux qui feront faits , foit au verd , ſoit au
» fec , on obfervera d'affigner, à chaque Nation
» un terrein marqué , ou un arrondiffement de
» Villages , qui faffe que chaque Nation puiſſe
» fourrager fans le mêler avec l'autre.
Cette convention , qui contient trente-huit articles
, fut fignée à Vienne le 25 du mois de Février
dernier , au nom du Roi , par le Maréchal
d'Eftrées , Plénipotentiaire de Sa Majefté , & au
nom de l'Impératrice Reine de Hongrie & de
Boheme , par le Feld- Maréchal Comte de Neipperg,
chargé des pouvoirs de cette Princeffe. La
ratification du Roi eft datée du 19 Mars , & celle<<
de l'Impératrice Reine , du 25 du même mois.
Le 11 Mai , les Chevaliers de l'Ordre de Saint-
Michel tinrent un Chapitre dans le grand Gouvent
des Religieux de l'Obſervance . M. le Duc de Vil
leroy, Chevalier des Ordres du Roi , y préfida en..
qualité de Commiffaire de Sa Majesté. H reçut
Chevaliers M. Dupleix , ci-devant Gouverneur de
Pondichery , & Commandant en chef dans les établillemens
François aux Indes Orientales ; M, Faucher,
Commiffaire des Guerres , qui a été emploié ‹
pour les affaires du Roi à Genes, & à Turin , &
M. Laurent , Ingénieur célebre par l'invention de
plufieurs machines auffi utiles qu'ingénieuſes. Le
Baron d'Olne , Liégeois M. Olivieri , premier
Sculpteur du Roi d'Efpagne , &@M. Zabielo
, Gentilhomme de Lithuanie , que le Roi a
nommés Chevaliers , furent préconisés dans les
mêmeChapitre Sa Majefté a mis auffi au nombre
des Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel M.
L
197
$
JUIN
. 1757.
Haufer , Bailli du canton de Glaris , & M. Freuler,
Banneret & Brigadier du même Canton.
Le 12,le Roi & Madame furent parrein & marreine
de M. Bontemps , un des quatre Valets de
Chambre de Sa Majefté , & dont la famille depuis
quatre générations poffede cette charge. Il a éte
nommé Louis Pierre- Dominique. Les cérémonies
du Baptême lui furent fuppléées.dans la Chapelle
du Château , en préfence du Curé de la Paroiffe de
Notre-Dame , par l'Abbé de Sainte Aldegonde ,
Aumonier du Roi.
Leurs Majeftés fignerent le 15 le contrat de
mariage de M. Bontemps avec Mlle. Teiffier , fille
de l'ancien Maître de la Chambre aux Deniers ,
& celui de M. Teiffier fils avec Dlle. Bontemps.
Sur la démiffion de M. de Pontcarré , de Roi a
nommé premier Préfident du Parlement de Nor.
mandie M. Hue de Miromefnil , Maître des Requêtes.
M. Buache , de l'Académie Royale des Sciences
, a eu l'honneur de préfenter au Roi un rẻ-
ceuil de cartes & de tables , approuvées par cette
compagnies : elles établiffent un fyftême de géographie
phyfique fur la ftructure du globe , conconfidérée
par les grandes chaînes de montagnes,
qui traverfent les continens , comme les mers
d'un pôle à l'autre , & d'Occident en Orient.
Pour rendre fon fyftême complet fur l'enchaînement
des continens connus avec celui des terres
Antarctiques dont on connoît trois points principaux
, l'Auteur a examiné l'existence de ces terres.
Il en fixe l'étendue & la figure , dans un mémoire
que le temps ne lui a pas permis de life à la
derniere rentrée publique de l'Académie des
Sciences .
"
M. Hardouin Manfard-de Lévy- de Sagonne ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
de l'Académie Royale d'Architecture , & ancien
Architecte du Roi , prêta ferment le 22 entre les
mains de Sa Majefté , pour la charge de Lieutemant
de Roi de la Province de Bourbonnois.
Le Roi a accordé le brevet de Lieutenant de Frégate
, avec une gratification de quatre cens livres ,
a M. Rozier , commandant le Navire le Robufte ,
qui foutint le & du mois dernier , & les deux jours
fuivans trois combats très- vifs contre une Frégate
Angloife , fort fupérieure en forces , & le 11 du
même mois un autre combat contre un Corfaire
de 200 hommes d'équipage. Sa Majéſté a donné
une épée au Lieutenant de M. Rozier , une gratification
de trois mille livres pour l'équipage du
Navire le Robufte , & pour les Volontaires étrangers
embarqués fur ce Bâtiment , une de quatre
cens livres au Chevalier de Saint - Rome qui commande
ces derniers , & une de trois cens à M. de
Gaignerau fon Lieutenant.
Le fieur Martel , commandant la Frégate du
Roi la Valeur , s'eft emparé le 28 du mois de
Mars , à la vue de Belle -Iffe , d'un Corſaire Anglois
armé de 10 canons , 10 pierriers , & 70
hommes d'équipage .
*
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne
a relâché à Dunkerque , où le Capitaine Libert
qui le commande , a remis les ôtages des fept
rançons qu'il a faites , & qui montent enfemble
$ 3000 liv.
On mande de Saint -Malo , que le Capitaine
Thomas Donat , qui commande le Corfaire la
Duc d'Aiguillon , de ce Port , y a conduit le Corfaire
Anglois le Blackeney , armé de 16 canons
& de 12 pierriers. Il s'en eft emparé à la vue des
Sept-Ifles.
>
Le Corfaire l'Aurore ,, de Bayonne , dont eft
JUIN. 1757.
1994 :
Gapitaine le fieur Lavernis , s'eft rendu maitre des
Navires Anglois l'Induftrie & l'Ami , venant de
la Caroline . Ils font chargés , l'un de 25441 livres
d'indigo , de 25 barrils de riz , de 135 barrils de
goudron , & de 86 barrils de brai ; l'autre de 36341
livres d'indigo , de 1-32 barriques de café , de 3
boucauts de fucre , de pelleteries , & d'autres
marchandiſes.
Le Capitaine Saubat- Balanqué , commandant
la Marquise d'Amon , autre Corfaire de Bayonne,
s'eft emparé du Navire Anglois le Duc de Scarbo
rough , de 160 tonneaux , chargé de faumon falé
& d'autres marchandiſes. Cette prife a été conduite
en ce Port .
Le Vaiffeau du Roi l'Hippopotame , armé en
courſe , & commandé par le fieur de Pigache
Lieutenant de Vaiffeau , a pris & fait conduire à
Marſeille le Navire Anglois l'Elifabeth , qui alloit,
d'Yarmouth à Venife avec un chargement
compofé de plomb & de falaiſons .
On a été informé par des lettres écrites de Mahon
, que le nommé François Nufa , Minorcain ,
qui commande un des quatorze Corfaires armés
en ce Port , a pris à l'abordage deux Navires An
glois , l'un de 14 canons l'autre de 2 , & qu'il les
a conduits à Cartagene . Ces deux priſes font d'une
valeur affez conſidérable .
Le Capitaine Martin la Fargue , commandant
Le Corfaire l'Aigle , de Bayonne , y eft rentré le
4 Avril , avec deux Navires Anglois , dont il
s'eft rendu maître. Ces deux Navires , appellés
Pun la Charmante Nancy , l'autre la Charmante
Marthe , font très- richement chargés. La cargai
fon du premier confifte en 87577 livres d'indigo ,
189 futailles de fucre , 223 futailles de café , 75
futailles de riz , 25 furons de kina , 6 furons de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
tabac d'Efpagne , 62 madriers de bois d'Acajou ,
1 pipe de vin de Madere , 36 cuirs de boeuf en
poil , a barriques de cortera , 5 tonneaux de bois
de Bréfil , & 13 tonneaux de bois de Campe
che. Le fecond a pour chargement 103000 li
vres d'indigo , 37 futailles de fucre , une pipe
de vin de Madere , 151 futailles de riz , 100
furons de tabac d'Eſpagne , 10 tonneaux de bois
de Campeche , to furons de kina , 30 futailles de
café , 27 futailles de peaux de chevreuil 1 barril
&6 paquets de pelleteries , 29 paux d'ours , 186
barrils de goudron , & une caiffe contenant 10 li
vres d'ambre gris.
>
L'Espérance , autre Corfaire de Bayonne , commandé
par le Capitaine Dotatce , a pris & a fait
conduire à Bordeaux le Navire le Marchand , de
80 tonneaux , chargé de vin de Malvoiſie , & de
fruits.
Le Corfaire le Comte de Saint-Germain , de
Dunkerque , s'eft emparé des Navires Anglois le
Flot , de 180 tonneaux , venant de la Caroline
avec un chargement de 325 boucauts de tabac ;
l'Anne , de 170 tonneaux , n'ayant que fon left ,
& d'un autre Bâtiment qu'il a rançonné pour 100
livres sterlings.
Le Capitaine Jalineau , commandant le Corfaire
la Comteffe de Noailles , de Bordeaux , s'eft
zendu maître du Corfaire Anglois la Molley , de
de Jerzey , de 18 Canons , 14 pierriers & 93
hommes d'équipage , & il l'a conduit à Breft.
On mande de Bayonne , que le Corfaire la Repréfaille
, de ce Port , a pris & y a fait conduire
le Navire Anglois la Ducheffe de Blewford , de
Briſtol , de 166 tonneaux , chargé de fucre , girofle
, poivre , gingembre , & autres marchandifes.
Des lettres écrites de Marfeille marquent que
JUI N. 1757.
201
le Corfaire le Bien- Aimé , de ce Port , y á conduit
le Navire Anglois le Faffi , dont il s'eft emparé
, & dont le chargement confifte principalement
en huile .
Le Capitaine Libert , commandant le Corfairé
le Duc d'Aumont , de Boulogne , eft entré à
Dunkerque , où il a remis les otages de fept
rançons montant enſemble à 1000os livres.
Les Corfaires la Difficulté & l'Hyver , du Havre
, y ont fait conduire le petit Corfaire Anglois
le Héros , armé de 2 canons , 8 pierriers , & 25
hommes d'équipage. Ils s'en font emparés à l'embouchure
de la riviere de Caén .
On mande de Saint-Malo , que le Corfaire
le Marquis de Puyzieulx , de ce Port , s'eft rendu
maître du Corfaire Anglois le Tartare , de
Guernezey , ( ci- devant la Baftienne , de Boulo.
gne ) de huit canons , 8 pierriers , & 56 hom
mes d'équipage.
a
Le Capitaine Magnonet qui commande le Corfaire
le Machault , de Granville , a pris & à fait
conduire à Rofcoff deux Bâtimens Anglois : l'un
eft un Corſaire de Guernezey , de 8 canons , 10
pierriers , & 53 hommes d'équipage ; l'autre eft
un Navire armé de 4 petits canons , ayant pour
chargement 245 futailles de fucre , & 46 milliers
de café .
Un autre Corfaire du même nom , armé à
Saint-Malo , s'eft rendu maître de la Corvette du
Roi d'Angleterre le Merlin , de 12 canons , &
107 hommes d'équipage. On a trouvé fur cette
Corvette , qui eft arrivée à Breft , une grande
quantité de munitions de guerre. Le même Cor
faire s'eft emparé d'un autre Bâtiment armé en
guerre avec 16 canons , 16 pierries , & 85 hommes
d'équipage.
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Il est arrivé à Bayonne un Navire Anglois aps.
pellé le Spitwel , de Londres. Il a été pris par le
Capitaine Fau , commandant le Corfaire la Repré
Jaille. Son chargement confifte en 658 futailles
de riz , 70 barrils de café , 53 barrils ou caiffes .
d'indigo , 11 barriques de pelleteries , 9 barriques
de bois de canelle , & is tonneaux de bois
de campeche.
On eft informé qu'un Corfaire François s'eft
emparé , dans les Mers du Nord , d'un Navire
Anglois richement chargé , & qu'il l'a conduit à
Bergue en Norwege..
Le Capitaine Olivier-Jean Bellanger , com
mandant le Corfaire le Caincy , de Dieppe , a remis
à Dunkerque les ôtages dedeux rançons qu'ik
a faites , & qui montent enſemble à 450 guinées.
Il eft arrivé à Dunkerque un Navire Anglois ,
appellé le Janet & Bety , de 60 tonneaux ,, char
gé de vin , d'eau-de-vie , de riz , & d'autres mar
chandifes. Il a été pris par le Corfaire le Duc d'Aumont
de Boulogne,
Les Corfaires la Difficulté & l'Hiver , du Havre,
ont pris & conduit à la Hougue le petit Corfaire
l'Aventure- Galley , de Jezey , armé de 4
pierriers , & de 17 hommes d'équipage.
Le Corfaire la Philippine , de Calais , y eft,
rentré avec les ôtages de cinq rançons qu'il a fai
tes, & qui montent enfemble à 795 guinées.
Les Bateaux Anglois le Jean & Marie & ls,
Thomas & Guillaume , l'un chargé d'huîtres
l'autre n'ayant que fon left , ont été, pris par les
Corfaires le Marquis de Villequier , la Princeffe,
de Condé & la Bonne Foy , qui les ont conduits à
Boulogne.
On mande du Havre , qu'il y eft arrivé trois,
Navires Anglois , appellés, l'un le Marchandde
y I
"
1
JUIN. 1757. 203.
Schiedam de 220 tonneaux , l'autre la Dame
Fortune , de 200 tonneaux ; & le troifieme le
Saint-Georges , de 140 tonneaux. Ces trois Bâtimens
, qui font chargés de charbon de terre , ont
été pris par le Corfaire la Victoire , de Saint-
Malo.
Le Puyzieulx , autre Corfaire de ce port , y a
conduit le Navire Anglois le Tigre , .de 230 ton--
neau , allant de la Virginie à Londres avec un char--
gement de 433 boucauts de tabac , 34. tonneaux
de fer , & autres marchandiſes.
Le même Corfaire , & un autre nommé l'In--
vincible , fe font emparés du Corfaire l'Amazone ,,
de Grenezey , armé de 16 canons , 10 pierriers ,,
& 94 hommes d'équipage.
On apprend par des lettres écrites de la Ro--
chelle , que le Corfaire le Maréchal de Richelieu ,
de Nantes , a conduit dans ce premier Port le:
Corfaire le Grenezey , de Grenezey , armé de 200
canons & de 180 hommes d'équipage. Il s'en eft
emparé après un combat de trois heures..
LE 2 Avril , le Roi tint le Sceau pour la troifieme
fois dans la même piece de fon appartement ,
où Sa Majesté l'avoit tenu le 4 & le 18 du mois
de Mars. Les fix Maîtres des Requêtes , nommés par le Roi pour affifter
au Sceau pendant
ce trimeftre
, font Mrs. de Bercy , de Villeneuve ,
d'Argouges de Fleury , Bernard de Balinvilliers ,
le Nain , & Amelot de Chaillou . Après que M.
Jolly , Grand Audiencier de France , eut préfenté
les Lettres dont il étoit chargé ; ils firent
ainfi que le Confeiller du Grand Confeil , Grand
Rapporteur , le rapport de celles qui les concernent.
M. Charpentier , Contrôleur Général de
la Chancellerie , a rempli les fonctions de cette
charge. Elles avoient été remplies dans le trimeftre
de Janvier par M. Chazelle , alors en
exercice . Les trois jours que Sa Majeſté a tenu le
Sceau , M. de la Haye , Procureur du Roi des
Requêtes de l'Hôtel , & Général des grande &
petite Chancelleries , a occupé la place qui lui
eft marquée derriere les Maîtres des Requêtes.
On effuya à Paris , le même jour au foir , un ouragan
des plus terribles . Cette tempête a embraf
fé une grande étendue de pays , & a caufé des
188 MERCURE DE FRANCE.
dommages confidérables en plufieurs endroits
Elle a été , particuliérement au Havre , l'occafion
d'un finiftre événement. L'impétuofité du
vent ayant emporté une partie du comble de la
falle de la Comédie , une autre partie de ce
comble eft tombée fur les luftres & fur les lampions
du théâtre. Le feu a pris aux décorations ,
& bientôt à toute la falle . Il y avoit près de
cinq cens perfonnes au fpectacle. Onze ont été ,
les unes écrasées , les autres brûlées ou étouffées .
Vingt autres ont été bleffées . Toute la falle a
été réduite en cendres. L'incendie a duré trois
heures. Il auroit confumé la ville entiere , fi les
fecours qu'on apporta n'euffent arrêté le progrès
des Aammes.
Le Jeudi-Saint , l'Evêque de Saint - Omer ayant
fait l'Abfoute , & le Roi ayant entendu le Sermon
de la Cene de M. Frefneau , Vicaire de la Paroiffe
Royale de Saint Germain l'Auxerrois à
Paris ; Sa Majesté a lavé les pieds à douze pauvres
, & les a fervis à table. Le Prince de Condé ,
Grand-Maître de la Maifon du Roi , étoit à la
tête des Maîtres d'Hôtel , & il précédoit le Service
, dont les plats ont été portés par Monfeigneur
le Dauphin , le Duc d'Orléans , le
Comte de Clermont , le Prince de Conty , le
Comte de la Marche , le Comte d'Eu , le Duc
de Penthievre , & par les principaux Officiers
de Sa Majesté . Après cette cérémonie , le Roi
& la Reine fe font rendus à la Chapelle , où
Leurs Majeftés ont entendu la grande Meffe , &
ont affifté enfuite à la Proceffion.
Le 11 , Madame la Comteffe de Giſors , à qui le
Roi a accordé un Brevet d'Honneur, eut l'honneur
de faluer Leurs Majeftés , & prit le tabouret .
Le Roi a choifi l'Evêque , Duc de Laon , pour
JUIN. 1757. 189
remplacer en qualité d'Ambaſſadeur de Sa Majeſté
auprès du Saint Siege, le Comte de Stainville , qui
doit aller réfider avec le même caractere auprès de
l'Impératrice Reine de Hongrie & de Boheme.
Le 17 Avril , les Députés des Etats d'Artois
eurent audience du Roi , étant préſentés par M.
le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province >
& par M. le Marquis de Paulmy, Miniftre & Secre
taire d'Etat , & conduits par M. Defgranges , Maître
des Cérémonies. La députation étoit compofée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint- Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Creny , pour la
Nobleffe , & de M. de Canchy , Maire d'Arras
pour le Tiers Etat.
"
Le Roi a accordé la Cornette vacante dans la
feconde compagnie des Moufquetaires par la mort
de M. le Marquis de Villegagnon , à M. de Keret
de Keravel , premier Maréchal des Logis de cette
Compagnie. Sa Majefté en cette occaſion a bien
voulu rappeller un ufage long-temps fuivi par
rapport aux deux compagnies de Moufquetaires.
Toute la Nobleffe apprendra fans doute avec
plaifir une nouvelle qui intéreffe un Corps ,
dans lequel elle a toujours tenu à honneur de faire
au moins fes premieres campagnes.
Le 10 Mai , le Roi tint le Sceau , pour la cinquieme
fois. Avant le Sceau , les Secretaires du
Roi eurent l'honneur de préfenter à Sa Majeſté
dans fon Cabinet la bourfe de jettons , que cette
Compagnie donne ordinairement au Garde des
Sceaux le jour de S. Jean Porte-Latine. M. Carpot,
comme l'ancien des Secretaires du Roi préfens ,
porta la parole. La bourfe fut préſentée par
M. Hemart , Tréſorier de la Compagnie.
Le 11 Mai , le Roi , accompagné de Monſei
gneur le Dauphin , fit dans la plaine des Sablons ,
190 MERCURE DE FRANCE.
la revue des Régimens des Gardes Françoiſes &
Suiffes. Ces deux Régimens , après avoir fait
l'exercice , défilerent en préfence de Sa Majesté.
Madame & Mefdames Victoires & Sophie , af
fifterent à cette revue. Le peuple exprima par fes
acclamations réitérées la joie que lui inſpiroit la
préfence de Sa Majesté.
Le Roi a agréé , pour la place de Colonel-
Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Orléans ,
vacante par la démiffion du Comte de Balleroy ,
le Marquis Saujon , Colonel dans les Grenadiers
de France. Sa Majefté a nommé le Comte de
Guines de Souaftre , & le Chevalier de Durfort ,
Colonels dans le Corps des mêmes Grenadiers.
La convention conclue entre le Roi & l'impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme , fur le
fervice de leurs armées combinées , étant d'une trop
grande étendue pour pouvoir être inférée ici en
entier , on fe contentera d'en extraire les principaux
articles :
« Les troupes de S. M.Très- Chrétienne n'étant
» qu'auxiliaires des troupes de S. M. l'Impératrice
» Reine, celles - ci auront toujours la droite en quel
» que nombre qu'elles fe trouvent avec les trou-
» pes Françoifes , excepté dans le cas où la difpo-
» fition militaire ne pourroit pas permettre aux
» troupes de former la totalité de l'aîle droite ,
>> premiere & feconde ligne : en ce cas , l'Infan-
» terie de Sa Majesté l'Impératrice aura la totalité
» de la droite de l'infanterie , premiere & fecon-
» de ligne ; le Corps de la Cavalerie , premiere
» & feconde ligne , fera placé & joint à la droite
» de l'Infanterie , & le furplus de la Cavalerie ,
>> néceffaire pour former l'aîle droite , fera fourni
» par les troupes Françoifes. Dans le même cas
où les troupes Françoifes feront auxiliaires , &
JUIN. 1757. 191
où elles feront en moindre nombre que les trou
» pes de l'Impératrice Reine , elles feront mifes
» en bataille fur l'aîle gauche dans le même or→
» dre , qui vient d'être expliqué pour l'aîle droite
» en parlant des troupes de l'Impératrice Reine..
>> Mais fi au contraire , par quelque cas impré-
» vu , les troupes de l'Impératrice Reine devien
» nent auxiliaires du Corps des troupes Françoi-
» fes , elles prendront pofte à la gauche , fuivant
» les difpofitions prefcrites ci - deffus pour les trou-
» pes Françoifes , lorfqu'elles étoient dans le cas
» d'être auxiliaires .
» Quelque grade militaire que puiffe avoir l'Of-
>> ficier qui commandera en chef les troupes de l'u-
» ne ou de l'autre Nation , qui feront en moindre
» nombre dans une armée combinée , il fera tou-
» jours la feconde perfonne de l'armée , fans pouvoir
devenir la premiere , quand même le com-
» mandement tomberoit entre les mains d'un
» Officier Général des troupes de l'autre Nation ,
» qui feroit d'un grade inférieur au fien.
La préférence pour le commandement entre
» les Officiers Généraux des deux Nations , Officiers
Supérieurs , & autres , fera toujours réglée
» par la date des pouvoirs , brevets & commiffions
defdits Officiers , auxquels , à grade égal ,
» l'ancienneté donnera toujours le droit de com-
> mander.
» Comme il y a dans les troupes des deux Puiffances
, des grades différens les uns des autres ,
» tels que ceux de Brigadiers d'Infanterie , de
» Cavalerie & de Dragons , dans les troupes de
» S. M. T. Chrétienne , & ceux de Généraux d'Infanterie
& de Cavalerie dans les armécs de l'Impératrice
Reine ; & comme il eft néceffaire d'égalifer
le fervice par quelque expédient , qui
5
192 MERCURE DE FRANCE.
»fatisfaffe également aux ufages des deux Nations ?
l'Impératrice Reine défignera autant de Colonels
de fes troupes , qu'Elle le jugera à propos ,
» pour faire le ſervice de Brigadiers dans les ar-
» mées combinées ; & de fon côté S. M. T. C.
défignera le nombre qu'Elle jugera à propos de
Lieutenans-Généraux de ſes armées , pour faire
» le fervice de Généraux de Cavalerie & d'Infante.
» rie dans lefdites armées combinées .
>> Tous les Généraux de Cavalerie ou d'Infante-
» rie de l'une ou de l'autre Nation , foit qu'ils
>> aient réellement le grade , foit qu'ils foient
» fimplément défignés & admis à en remplir les
>> fonctions , prendront rang entr'eux pour le
> commandement , du jour de la date de leurs
» pouvoirs , ou commiffions de Lieutenans - Gé-
» néraux.
» De même les Brigadiers de l'une & l'autre
» Nation , ou poffédant réellement ce titre , ou en
>> étant revêtus occafionnellement , prendront rang
» entr'eux , pour le commandement & le fervice ,
» du jour de la date de leurs commiffions reſpecti
» ves de Colonels. Quant aux Lieutenans- Colo-
» nels François , employés en leur qualité de Brigadiers
, ils prendront rang avec les Officiers
» Autrichiens défignés pour faire ledit fervice de
Brigadiers , fuivant la date de leurs brevets de
» Brigadiers ; & les mêmes Colonels Autrichiens ,
» défignés pour tenir rang avec les Brigadiers , fe
» régleront en conféquence , fuivant la date de
» leurs commiffions de Colonels , avec lefdits
Lieutenans -Colonels des troupes Françoiſes ,
» du jour que lesdits Lieutenans-Colonels auront
» été nommés au grade de Brigadier .
» L'ufage étant parmi les troupes Françoifes ,
que dans les détachemens l'Officier de Cava-
» lerię
JUIN. 1757.
193
» lerie commande en plaine , & que lorsque le
» même détachement ſe trouve dans les Places ou
» dans des lieux fermés , le commandement appartient
, à grade égal , à l'Officier d'Infante
» rie : au contraire , parmi les troupes Autri
» chiennes , le commandement ne variant jamais ,
foit en plaine , foit dans les lieux fermés , cha
» que Nation fuivra fes regles à cet égard. Et
toutes les fois qu'il y aura variation entre les
» Commandans des troupes Françoiſes en confé
» quence de leurs Ordonnances , le nouveau Com.
» mandant fera toujours en droit de fe régler avec
» les Commandans des troupes Autrichiennes par
n la date de leurs commiffions refpectives. Mais
» l'Officier Autrichien commandera , foit en plai
» ne , foit dans les lieux fermés , s'il eft ancien
» ou fuivant fon ancienneté fur celui des deux
» qui appartiendra de droit le commandement
» fur les troupes Françoifes.
- >> Le Commandant en chefdu Corps de troupes
>> des deux Nations , qui fera en moindre nomwbre
dans une armée combinée , fera appellé à
> tous les Confeils de guerre , & à fon défaure
l'Officier Général , ou autre à qui le comman~
» dement des troupes de fa Nation fera échu...
7
Il ne pourra rien diminuer ni changer aux
»-bans que les Général de Parmée fera publier :
» cependant comme il peut y avoir dans les ufa-
» ges de l'une des deux Nations , des punitions
plus féveres pour certains crimesque dans l'au
>>>- tre , chaque Nation, fuivra fes uſages à cet
» égard ; & le Commandant des troupes qui fe
» ront en moindre nombre à l'armée pourra tou
»jours ajouter au ban du Général de l'armée , ce
» qu'il croira néceffaire pour la plus févere punition «
» des délits , & pour l'entière exécution des Or- e
• II. Vol b anellinred I
194 MERCURE DE FRANCE.
I
» donnances de fon Souverain , auxquelles il aura
> attention de fe conformer ; mais il ne pourra
jamais rien diminuer à l'efpece des punitions qui
» feront ordonnées par lefdits bans du Général
» de l'armée , quand même les uſages de få Nay
tion feroient différens. .....
» Il pourra faire grace aux criminels des trou-
» pes de fa Nation pour les cas de fa juftice parti-
>> culiere , mais non pas pour les délits commis
> contre les défenfes portées dans les bans publiés
» par l'ordre du Général de l'armée , à qui feul ce
droit appartiendra ; mais de fon côté le Général
» de l'armée ne pourra pas faire grace à un crimi-
>> nel qui auroit été condamné par le Confeil de
guerre de l'autre Nation , fur les fujets de laquelle
le droit de vie & de mort appartient à
» fon feul Souverain , ou à celui qui le repréfente.
» Le feul Général de l'armée combinée aura
» droit de donner des fauve -gardes ; mais lorfqu'il
en enverra , il en fera fourni proportion-
»> nellement par les troupes des deux Nations.
» On fuivra , pour la façon de camper , & pour
» les détails du campement , les ufages de chaque
» Nation . Elles fuivront de même leurs ufages
» pour leur ordre de bataille particulier.
A l'égard des marches générales de l'armée ;
» quoique l'on convienne que les troupes belligé
Drantes doivent toujours avoir la droite & Pa-
>>. vant-garde , cependant il eft des occafions , où,
» en corps d'armée , cette difpofition ne peut pas
» avoir lieu militairement , & le Général de l'ar-
» mée fera le maître de faire , à ce ſujet , les dif
p.pofitions telles qu'il le jugera à propos.
ม
En détachement , les troupes de la Nation
belligérante auront toujours l'avant- garde en
pallant à l'ennemi, & l'arriére- garde dans les cas
» de retraite ; les bataillons de la même Nation ,
JUIN. 1757. 195
la droite dans la tranchée ; & leurs Compagnies
» de Grenadiers , la tête de la ſappe.
» Les Gardes & détachemens feront fournis par
proportion réciproque du nombre complet des
» troupes de chaque Nation , qui formeront l'armée
combinée . Chaque garde ne fera jamais
» compofée que de troupes de la même Nation .
» Les détachemens de cinquante hommes , & au
» deffous , ne feront de même jamais compofés
» que de troupes de la même Nation . Les déta-
*
chemens plus confidérables feront compofés de
» plufieurs troupes de cinquante hommes des
» troupes des deux Nations , en proportion de
» leurs forces. Et comme les Officiers particuliers
» des troupes Autrichiennes font en moindre
» nombre que ceux des troupes Françoifes , ils
» n'enfourniront que la moitié de ceux qui feront
» commandés pour les détachemens des troupes
>> Françoiſes , à moins que pour des raifons par-
❤ticulieres le Commandant Général de leur Na-
» tion ne jugeât à propos d'y faire marcher un
plus grand nombre d'Officiers.
» Dans les difpofitions qui feront faites pour
» l'emplacement des troupes des deux Nations
dans des cantonnemens ou des quartiers d'hywwer
, on obfervera , autant qu'il fera poffible
» de les placer fuivant l'ordre de bataille que les
troupes des deux Nations tiennent entr'elles à
l'armée.
» Si les circonstances , la nature du pays , les
objets militaires , ou autre raiſons , ne permet-
>> toient pas de fuivre cet ordre , on obfervera de
ne point entremêler les troupes d'une Nation
» avec celles de l'autre , & de leur former un ar-
» rondiffement , de façon que le corps qui fera
» en moindre nombre , de même que celui qui
Î ij
196 MERCURE DE FRANCE.
» fera en plus grand nombre , foient placés , fans
» interruption , en premiere , feconde & troifie-
» me ligne.
Il en fera de même pour les fourrages ; &
» dans ceux qui feront faits , foit au verd , ſoit au
» fec , on obfervera d'affigner, à chaque Nation
» un terrein marqué , ou un arrondiffement de
» Villages , qui faffe que chaque Nation puiſſe
» fourrager fans le mêler avec l'autre.
Cette convention , qui contient trente-huit articles
, fut fignée à Vienne le 25 du mois de Février
dernier , au nom du Roi , par le Maréchal
d'Eftrées , Plénipotentiaire de Sa Majefté , & au
nom de l'Impératrice Reine de Hongrie & de
Boheme , par le Feld- Maréchal Comte de Neipperg,
chargé des pouvoirs de cette Princeffe. La
ratification du Roi eft datée du 19 Mars , & celle<<
de l'Impératrice Reine , du 25 du même mois.
Le 11 Mai , les Chevaliers de l'Ordre de Saint-
Michel tinrent un Chapitre dans le grand Gouvent
des Religieux de l'Obſervance . M. le Duc de Vil
leroy, Chevalier des Ordres du Roi , y préfida en..
qualité de Commiffaire de Sa Majesté. H reçut
Chevaliers M. Dupleix , ci-devant Gouverneur de
Pondichery , & Commandant en chef dans les établillemens
François aux Indes Orientales ; M, Faucher,
Commiffaire des Guerres , qui a été emploié ‹
pour les affaires du Roi à Genes, & à Turin , &
M. Laurent , Ingénieur célebre par l'invention de
plufieurs machines auffi utiles qu'ingénieuſes. Le
Baron d'Olne , Liégeois M. Olivieri , premier
Sculpteur du Roi d'Efpagne , &@M. Zabielo
, Gentilhomme de Lithuanie , que le Roi a
nommés Chevaliers , furent préconisés dans les
mêmeChapitre Sa Majefté a mis auffi au nombre
des Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel M.
L
197
$
JUIN
. 1757.
Haufer , Bailli du canton de Glaris , & M. Freuler,
Banneret & Brigadier du même Canton.
Le 12,le Roi & Madame furent parrein & marreine
de M. Bontemps , un des quatre Valets de
Chambre de Sa Majefté , & dont la famille depuis
quatre générations poffede cette charge. Il a éte
nommé Louis Pierre- Dominique. Les cérémonies
du Baptême lui furent fuppléées.dans la Chapelle
du Château , en préfence du Curé de la Paroiffe de
Notre-Dame , par l'Abbé de Sainte Aldegonde ,
Aumonier du Roi.
Leurs Majeftés fignerent le 15 le contrat de
mariage de M. Bontemps avec Mlle. Teiffier , fille
de l'ancien Maître de la Chambre aux Deniers ,
& celui de M. Teiffier fils avec Dlle. Bontemps.
Sur la démiffion de M. de Pontcarré , de Roi a
nommé premier Préfident du Parlement de Nor.
mandie M. Hue de Miromefnil , Maître des Requêtes.
M. Buache , de l'Académie Royale des Sciences
, a eu l'honneur de préfenter au Roi un rẻ-
ceuil de cartes & de tables , approuvées par cette
compagnies : elles établiffent un fyftême de géographie
phyfique fur la ftructure du globe , conconfidérée
par les grandes chaînes de montagnes,
qui traverfent les continens , comme les mers
d'un pôle à l'autre , & d'Occident en Orient.
Pour rendre fon fyftême complet fur l'enchaînement
des continens connus avec celui des terres
Antarctiques dont on connoît trois points principaux
, l'Auteur a examiné l'existence de ces terres.
Il en fixe l'étendue & la figure , dans un mémoire
que le temps ne lui a pas permis de life à la
derniere rentrée publique de l'Académie des
Sciences .
"
M. Hardouin Manfard-de Lévy- de Sagonne ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
de l'Académie Royale d'Architecture , & ancien
Architecte du Roi , prêta ferment le 22 entre les
mains de Sa Majefté , pour la charge de Lieutemant
de Roi de la Province de Bourbonnois.
Le Roi a accordé le brevet de Lieutenant de Frégate
, avec une gratification de quatre cens livres ,
a M. Rozier , commandant le Navire le Robufte ,
qui foutint le & du mois dernier , & les deux jours
fuivans trois combats très- vifs contre une Frégate
Angloife , fort fupérieure en forces , & le 11 du
même mois un autre combat contre un Corfaire
de 200 hommes d'équipage. Sa Majéſté a donné
une épée au Lieutenant de M. Rozier , une gratification
de trois mille livres pour l'équipage du
Navire le Robufte , & pour les Volontaires étrangers
embarqués fur ce Bâtiment , une de quatre
cens livres au Chevalier de Saint - Rome qui commande
ces derniers , & une de trois cens à M. de
Gaignerau fon Lieutenant.
Le fieur Martel , commandant la Frégate du
Roi la Valeur , s'eft emparé le 28 du mois de
Mars , à la vue de Belle -Iffe , d'un Corſaire Anglois
armé de 10 canons , 10 pierriers , & 70
hommes d'équipage .
*
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne
a relâché à Dunkerque , où le Capitaine Libert
qui le commande , a remis les ôtages des fept
rançons qu'il a faites , & qui montent enfemble
$ 3000 liv.
On mande de Saint -Malo , que le Capitaine
Thomas Donat , qui commande le Corfaire la
Duc d'Aiguillon , de ce Port , y a conduit le Corfaire
Anglois le Blackeney , armé de 16 canons
& de 12 pierriers. Il s'en eft emparé à la vue des
Sept-Ifles.
>
Le Corfaire l'Aurore ,, de Bayonne , dont eft
JUIN. 1757.
1994 :
Gapitaine le fieur Lavernis , s'eft rendu maitre des
Navires Anglois l'Induftrie & l'Ami , venant de
la Caroline . Ils font chargés , l'un de 25441 livres
d'indigo , de 25 barrils de riz , de 135 barrils de
goudron , & de 86 barrils de brai ; l'autre de 36341
livres d'indigo , de 1-32 barriques de café , de 3
boucauts de fucre , de pelleteries , & d'autres
marchandiſes.
Le Capitaine Saubat- Balanqué , commandant
la Marquise d'Amon , autre Corfaire de Bayonne,
s'eft emparé du Navire Anglois le Duc de Scarbo
rough , de 160 tonneaux , chargé de faumon falé
& d'autres marchandiſes. Cette prife a été conduite
en ce Port .
Le Vaiffeau du Roi l'Hippopotame , armé en
courſe , & commandé par le fieur de Pigache
Lieutenant de Vaiffeau , a pris & fait conduire à
Marſeille le Navire Anglois l'Elifabeth , qui alloit,
d'Yarmouth à Venife avec un chargement
compofé de plomb & de falaiſons .
On a été informé par des lettres écrites de Mahon
, que le nommé François Nufa , Minorcain ,
qui commande un des quatorze Corfaires armés
en ce Port , a pris à l'abordage deux Navires An
glois , l'un de 14 canons l'autre de 2 , & qu'il les
a conduits à Cartagene . Ces deux priſes font d'une
valeur affez conſidérable .
Le Capitaine Martin la Fargue , commandant
Le Corfaire l'Aigle , de Bayonne , y eft rentré le
4 Avril , avec deux Navires Anglois , dont il
s'eft rendu maître. Ces deux Navires , appellés
Pun la Charmante Nancy , l'autre la Charmante
Marthe , font très- richement chargés. La cargai
fon du premier confifte en 87577 livres d'indigo ,
189 futailles de fucre , 223 futailles de café , 75
futailles de riz , 25 furons de kina , 6 furons de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
tabac d'Efpagne , 62 madriers de bois d'Acajou ,
1 pipe de vin de Madere , 36 cuirs de boeuf en
poil , a barriques de cortera , 5 tonneaux de bois
de Bréfil , & 13 tonneaux de bois de Campe
che. Le fecond a pour chargement 103000 li
vres d'indigo , 37 futailles de fucre , une pipe
de vin de Madere , 151 futailles de riz , 100
furons de tabac d'Eſpagne , 10 tonneaux de bois
de Campeche , to furons de kina , 30 futailles de
café , 27 futailles de peaux de chevreuil 1 barril
&6 paquets de pelleteries , 29 paux d'ours , 186
barrils de goudron , & une caiffe contenant 10 li
vres d'ambre gris.
>
L'Espérance , autre Corfaire de Bayonne , commandé
par le Capitaine Dotatce , a pris & a fait
conduire à Bordeaux le Navire le Marchand , de
80 tonneaux , chargé de vin de Malvoiſie , & de
fruits.
Le Corfaire le Comte de Saint-Germain , de
Dunkerque , s'eft emparé des Navires Anglois le
Flot , de 180 tonneaux , venant de la Caroline
avec un chargement de 325 boucauts de tabac ;
l'Anne , de 170 tonneaux , n'ayant que fon left ,
& d'un autre Bâtiment qu'il a rançonné pour 100
livres sterlings.
Le Capitaine Jalineau , commandant le Corfaire
la Comteffe de Noailles , de Bordeaux , s'eft
zendu maître du Corfaire Anglois la Molley , de
de Jerzey , de 18 Canons , 14 pierriers & 93
hommes d'équipage , & il l'a conduit à Breft.
On mande de Bayonne , que le Corfaire la Repréfaille
, de ce Port , a pris & y a fait conduire
le Navire Anglois la Ducheffe de Blewford , de
Briſtol , de 166 tonneaux , chargé de fucre , girofle
, poivre , gingembre , & autres marchandifes.
Des lettres écrites de Marfeille marquent que
JUI N. 1757.
201
le Corfaire le Bien- Aimé , de ce Port , y á conduit
le Navire Anglois le Faffi , dont il s'eft emparé
, & dont le chargement confifte principalement
en huile .
Le Capitaine Libert , commandant le Corfairé
le Duc d'Aumont , de Boulogne , eft entré à
Dunkerque , où il a remis les otages de fept
rançons montant enſemble à 1000os livres.
Les Corfaires la Difficulté & l'Hyver , du Havre
, y ont fait conduire le petit Corfaire Anglois
le Héros , armé de 2 canons , 8 pierriers , & 25
hommes d'équipage. Ils s'en font emparés à l'embouchure
de la riviere de Caén .
On mande de Saint-Malo , que le Corfaire
le Marquis de Puyzieulx , de ce Port , s'eft rendu
maître du Corfaire Anglois le Tartare , de
Guernezey , ( ci- devant la Baftienne , de Boulo.
gne ) de huit canons , 8 pierriers , & 56 hom
mes d'équipage.
a
Le Capitaine Magnonet qui commande le Corfaire
le Machault , de Granville , a pris & à fait
conduire à Rofcoff deux Bâtimens Anglois : l'un
eft un Corſaire de Guernezey , de 8 canons , 10
pierriers , & 53 hommes d'équipage ; l'autre eft
un Navire armé de 4 petits canons , ayant pour
chargement 245 futailles de fucre , & 46 milliers
de café .
Un autre Corfaire du même nom , armé à
Saint-Malo , s'eft rendu maître de la Corvette du
Roi d'Angleterre le Merlin , de 12 canons , &
107 hommes d'équipage. On a trouvé fur cette
Corvette , qui eft arrivée à Breft , une grande
quantité de munitions de guerre. Le même Cor
faire s'eft emparé d'un autre Bâtiment armé en
guerre avec 16 canons , 16 pierries , & 85 hommes
d'équipage.
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Il est arrivé à Bayonne un Navire Anglois aps.
pellé le Spitwel , de Londres. Il a été pris par le
Capitaine Fau , commandant le Corfaire la Repré
Jaille. Son chargement confifte en 658 futailles
de riz , 70 barrils de café , 53 barrils ou caiffes .
d'indigo , 11 barriques de pelleteries , 9 barriques
de bois de canelle , & is tonneaux de bois
de campeche.
On eft informé qu'un Corfaire François s'eft
emparé , dans les Mers du Nord , d'un Navire
Anglois richement chargé , & qu'il l'a conduit à
Bergue en Norwege..
Le Capitaine Olivier-Jean Bellanger , com
mandant le Corfaire le Caincy , de Dieppe , a remis
à Dunkerque les ôtages dedeux rançons qu'ik
a faites , & qui montent enſemble à 450 guinées.
Il eft arrivé à Dunkerque un Navire Anglois ,
appellé le Janet & Bety , de 60 tonneaux ,, char
gé de vin , d'eau-de-vie , de riz , & d'autres mar
chandifes. Il a été pris par le Corfaire le Duc d'Aumont
de Boulogne,
Les Corfaires la Difficulté & l'Hiver , du Havre,
ont pris & conduit à la Hougue le petit Corfaire
l'Aventure- Galley , de Jezey , armé de 4
pierriers , & de 17 hommes d'équipage.
Le Corfaire la Philippine , de Calais , y eft,
rentré avec les ôtages de cinq rançons qu'il a fai
tes, & qui montent enfemble à 795 guinées.
Les Bateaux Anglois le Jean & Marie & ls,
Thomas & Guillaume , l'un chargé d'huîtres
l'autre n'ayant que fon left , ont été, pris par les
Corfaires le Marquis de Villequier , la Princeffe,
de Condé & la Bonne Foy , qui les ont conduits à
Boulogne.
On mande du Havre , qu'il y eft arrivé trois,
Navires Anglois , appellés, l'un le Marchandde
y I
"
1
JUIN. 1757. 203.
Schiedam de 220 tonneaux , l'autre la Dame
Fortune , de 200 tonneaux ; & le troifieme le
Saint-Georges , de 140 tonneaux. Ces trois Bâtimens
, qui font chargés de charbon de terre , ont
été pris par le Corfaire la Victoire , de Saint-
Malo.
Le Puyzieulx , autre Corfaire de ce port , y a
conduit le Navire Anglois le Tigre , .de 230 ton--
neau , allant de la Virginie à Londres avec un char--
gement de 433 boucauts de tabac , 34. tonneaux
de fer , & autres marchandiſes.
Le même Corfaire , & un autre nommé l'In--
vincible , fe font emparés du Corfaire l'Amazone ,,
de Grenezey , armé de 16 canons , 10 pierriers ,,
& 94 hommes d'équipage.
On apprend par des lettres écrites de la Ro--
chelle , que le Corfaire le Maréchal de Richelieu ,
de Nantes , a conduit dans ce premier Port le:
Corfaire le Grenezey , de Grenezey , armé de 200
canons & de 180 hommes d'équipage. Il s'en eft
emparé après un combat de trois heures..
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En avril 1757, plusieurs événements marquants eurent lieu à la cour du roi de France. Le 2 avril, le roi tint le Sceau pour la troisième fois du mois en présence de six Maîtres des Requêtes. Ce même jour, un ouragan dévastateur à Paris causa des dommages importants, notamment au Havre où la salle de la Comédie fut détruite, entraînant la mort de onze personnes et blessant vingt autres. Le 10 avril, le roi lava les pieds de douze pauvres lors du Jeudi-Saint. Le 11 avril, la comtesse de Gisors fut reçue par le roi et prit le tabouret. Le roi nomma également l'évêque de Laon comme ambassadeur auprès du Saint-Siège et le comte de Stainville auprès de l'impératrice Reine de Hongrie. Le 17 avril, les députés des États d'Artois furent reçus par le roi. Le 10 mai, le roi tint le Sceau pour la cinquième fois et reçut une bourse de jettons des Secretaires du Roi. Le 11 mai, il passa en revue les régiments des Gardes Françaises et Suisses. Plusieurs nominations d'officiers furent effectuées, dont le marquis de Saujon comme Colonel-Lieutenant du régiment d'Orléans et le comte de Guines de Souastre comme Colonel des Grenadiers de France. Une convention entre le roi et l'impératrice Reine de Hongrie régla les détails du service des armées combinées, notamment les positions et les grades des officiers des deux nations. Le texte mentionne également une convention militaire entre la France et l'Autriche, signée à Vienne le 25 février 1757. Composée de trente-huit articles, elle régit la disposition et l'organisation des troupes des deux nations en cas de combat ou de cantonnement. Les troupes en détachement doivent avoir une avant-garde et une arrière-garde de la même nation, et les bataillons et compagnies de grenadiers doivent également être de la même nation. Les gardes et détachements doivent être formés proportionnellement au nombre de troupes de chaque nation, sauf pour les détachements de cinquante hommes ou moins, qui doivent être composés de troupes d'une seule nation. Le 1er juin 1757, plusieurs navires anglais furent capturés par des corsaires français. À Boulogne, deux navires furent pris par les corsaires Marquis de Villequier, la Princesse de Condé et la Bonne Foy. Au Havre, trois navires anglais furent capturés par le corsaire la Victoire de Saint-Malo. À Saint-Malo, le corsaire le Puyzieulx conduisit le navire anglais le Tigre, transportant du tabac et du fer. Les corsaires le Puyzieulx et l'Invincible capturèrent également le corsaire l'Amazone de Grenesey. À La Rochelle, le corsaire le Maréchal de Richelieu de Nantes conduisit le corsaire le Grenesey de Grenesey après un combat de trois heures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
24
p. 191-196
ALLEMAGNE.
Début :
Le deux Escadres Russiennes qui ont fait voile, l'une de Cronstadt, [...]
Mots clefs :
Dantzig, Escadres russes, Amiral, Port de Memel, Vienne, Attaques, Troupes de l'Impératrice Reine, Général, Garnison, Prince, Armée, Corps, Dresde, Roi de Prusse, Camp de Pirna, Prague, Dégâts, Mouvements des troupes, Corvey, Duc d'Orléans, Hesse, Marquis, Maréchal de camp, Hambourg, Électeur de Saxe, Actions, Camp de Holtzminden, Prise de la ville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE DANTZICK , le 29 Juin.
Les deux Efcadres Ruffiennes qui ont fait voile,
l'une de Cronstadt , l'autre de Revel , fe font
jointes fur les côtes de Pruffe. L'Amiral Mifchukoff
commande la premiere. La feconde eft aux
ordres du Vice- Amiral Lewis. Elles compofent
enſemble une flotte de trente- un vaiſſeaux , deſtinée
à bloquer le port de Memel , tandis que
trente -fept mille hommes de l'armée du Feld-
Maréchal Apraxin feront le fiege de cette Place.
Depuis quelques jours cette flotte s'eſt emparée
de plufieurs bâtimens Pruffiens.
DE VIENNE , le 28 Juillet.
Le 18 de ce mois , le Colonel Mac Ellicot arriva
ici précédé de huit poftillons, pour informer Leurs
Majeftés Impériales , que le Général Comte de
Maguire , à la tête d'un corps compofé de douze
compagnies de Grenadiers , de trente piquets
d'Infanterie , & de cinq cens chevaux , avoit forcé
le pofte important de Gabel . L'attaque & la défenfe
ont été également vives . Les troupes de
l'Impératrice Reine rompirent fucceffivement
deux portes à coups de hache ; mais on trouyą
192 MERCURE DE FRANCE.
derriere la feconde plufieurs barricades , à la faveur
defquelles les Pruffiens firent la réſiſtance la
plus opiniâtre. Le Général Maguire , commençant
à manquer de munitions , fe diſpoſoit à la
retraite , lorfqu'il fut agréablement furpris en
voyant la Garniſon arborer le Drapeau blanc . Elle
confiftoit en deux Bataillons du Régiment de Grenadiers
du Roi de Pruffe , deux Bataillons de fufiliers
, & cent fept tant Dragons que Huffards.
Ces troupes , formant un Corps d'environ trois
mille cinq cens hommes , fe font rendues prifonnieres
de guerre. Par confidération pour la valeur
qu'elles ont montrée , le Général Maguire à laiffé
aux Officiers leurs épées & leurs équipages. On
a trouvé à Gabel quatre pieces de canon de trois
livres de balle , fix autres pieces de plus petit ca-
Libre , & un grand nombre de charriots de vivres.
Nous avons eu près de çoo hommes tués ou bleſſés .
Le Corps commandé par le Prince de Pruffe
ayant pris , ainfi que celui du Prince de Bevern ,
le parti de fe replier vers la Saxe , décampa le 17
de Pifnich. Le 18 il occupa le camp de Kamnitz
, que le Prince de Bevern venoit d'abandonner.
Le Prince de Pruffe ne voulut point que les
bagages s'y arrêtaffent , & il leur fit continuer pendant
la nuit leur marche vers Freydenberg , à la
lueur de quantité de lanternes & de torches , fous
l'eſcorte de quatre Régimens d'Infanterie , d'un
Régiment de Cavalerie , & d'un de Huffards. A
la pointe du jour , le Comte d'Efterhafy , Colonel
, les attaqua dans les défilés de Haffel. Les
troupes qui efcortoient les bagages , furent mifes
en déroute. On renverfa les charriots , on jetta
les pontons de deffus les haquets , on s'empara de
deux pieces de canon , & l'on prit environ cinq
cens chevaux.
L'armée
SEPTEMBRE. 1757. 193
L'armée de l'Impératrice Reine s'avança le 19
à Gabel , & le 21 à Krottau. Le 22 on s'empara
de Gorlitz , & les deux princes de Saxe s'y établirent
avec un Corps de troupes . Le Prince Charles
de Lorraine avoit fait marcher le 19 un détachement
confidérable , pour inveftir Zittau. En même
temps , le Lieutenant - Général Morocz étoit
parti de Zuickau , pour ſe joindre à ce détachement.
On cominença le 21 à bombarder la Place ,
& l'attaque a été pouffée fi vivement , que la Garnifon
, compofée de deux Bataillons , à été obligée
de fe rendre prifonniere de guerre après quelquesjours
de fiege.
DE DRESDE , le 29 Juillet.
Le 25 de ce mois , le Roi de Pruffe , après
avoir fait les difpofitions convenables pour fermer
l'entrée de la Saxe aux troupes Autrichiennes ,
vint occuper le camp de Pirna. Avant- hier , fur
l'avis que le Prince de Pruffe couroit rifque d'être
enveloppé par le Feld- Maréchal Comte de Daun ,
Sa Majefté Pruffienne partit brusquement avec
feize bataillons & trente-deux Escadrons , pour
tâcher de dégager ce Prince.
DE PRAGUE , le 9 Juillet.
Suivant l'examen qu'on a fait des dommages
caufés à cette ville , les boulets rouges ont réduit en
cendres cent trente-huit maifons. Deux cens quatre-
vingt- quatre ont été détruites par les bombes.
Il y en a cinq cens vingt- neuffort endommagées.
Des rues entieres n'offrent que des amas de ruines.
Parmi les maifons brûlées ou renversées , on
compte plufieurs magnifiques Hôtels & divers édi-
I
194 MERCURE DE FRANCE.
fices publics. L'Eglife Métropolitaine a extrêmement
fouffert .
Les troupes , détachées par le Général Comte .
de Nadafty , ont harcelé fans relâche les Pruffiens
dans leur retraite de Jung Buntzlau vers Hirfchberg
. Le détachement du Colonel Ried , en particulier
, a tué deux cens hommes de leur arrieregarde
, & fait cinquante prifonniers. Le Pont de
Jung- Buntzlau , que l'ennemi avoit détruit , a
été rétabli. L'armée de l'Impératrice Reine marcha
le 4 à Alt- Benateck , le 5 à Kofmonos , le
6 à Jung Buntzlau , & le 7 à Munchfgratz. Elle
s'eft avancée la nuit derniere jufqu'à Schweigan
& l'avant- garde s'eft portée à une lieue & demie
par- delà Reichenberg. Dans ces marches , les
troupes légeres du Comte de Nadafty ont toujours
dévancé de deux ou trois lieues le gros de l'armée .
Les Corps Pruffiens , qui étoient à Reitchenberg
& dans les environs , fe font retirés précipitamment
à Zittau , & l'on efpere que demain l'ennemi
aura évacué la Luface. Le Colonel Laudon a
coulé à fond quinze Bateaux de tranſport venus
de Drefde , & a fait prifonnieres les troupes qui
les efcortoient. Il a fait occuper par des détachemens
les poftes de Toplitz & de Marie-Schein.
DE CORWEY , le 13 Juillet ,
Les ennemis , à ce qu'on affure , foutiennent
leur pofition de Minden. M. le Marquis d'Armentieres
eft revenu camper avec la réserve à Forf
temberg , & M. le Maréchal d'Eftrées a attendu
ici avec les Corps du Marquis de Souvré & de
M. de Chevert , & une partie de celui du Duc
d'Orléans , le refte de l'armée qui arrive aujour
d'hui. Il a fait établir deux nouveaux Ponts de
pontons àTonnenborg..
SEPTEMBRE . 1757.
195
Sur l'avis qu'il avoit reçu des difpofitions de
Caffel , il a jugé à propos de fufpendre la marche
du Duc d'Orléans , qui s'étoit acheminé vers la
Heffe avec vingt- huit Bataillons & trente- deux
Escadrons . Ce Prince eſt reſté à l'armée , & le
Maréchal a envoyé à Caffel le Marquis de Contades
avec quatre Brigades d'Infanterie & vingt Efcadrons
de Cavalerie.
a
Le Marquis de Pereufe , Maréchal de Camp ,
qui s'étoit porté avec une Brigade d'Infanterie &
une de Cavalerie de ce détachement à Munden ,
envoyé hier un Courier au Maréchal , pour l'informer
de la priſe de cette Place. La Garnifon
Hanovrienne , compofée de 300 hommes , a été
faite prifonniere de guerre.
Dans l'inftant , le Marquis de Contades mande
de Varborg , qu'il y a été joint par le Grand
Ecuyer du Landgrave , qui eft venu l'affurer de
la foumiffion du pays , ainfi que des difpofitions
certaines où eft ce Prince de procurer à l'armée
Françoiſe tous les fecours , que les refſources du
pays pourront fournir. Le Marquis de Contades
a reçu des ôtages pour fûreté de la convention ,
& nos troupes font en marche pour aller occuper
Caffel.
誓
DE HAMBOURG , le 16 Juillet.
Selon des avis reçus de Konifberg , la Ville de
Memel ayant été canonnée & bombardée très-vi◄
vement pendant fix jours par les Ruffiens , la Garniſon
a cápitulé le 5 de ce mois , & eft fortie de la
Place avec les honneurs de la guerre . Le Feld-
Maréchal de Lehwald s'eft porté de Tilſen ſur
Infterbourg.
On mande de Warfovie , que le Roi de Polc
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
gne Electeur de Saxe , a déclaré le Comte de Noftitz
& le fieur de Zefchwitz Lieutenans-Feld-
Maréchaux , le fieur de Goefnitz Major Général ,
& le fieur de Beckendorff Colonel , en confidéra.
tion des actions par lefquelles ces Officiers ſe ſont
diftingués dans la bataille de Chotzemitz .
DU CAMP DE HOLTZMINDEN , le 16 Juillet.
L'armée eft campée ici à la droite du Wefer. Le
Marquis d'Armentieres eft à deux lieues en avant
vers Hombourg avec fa réſerve. Aujourd'hui , le
Marquis de Pereufe s'eft emparé de la Ville de
Gottingue, dont la Garniſon a été faite prifonniere
de guerre .
DE DANTZICK , le 29 Juin.
Les deux Efcadres Ruffiennes qui ont fait voile,
l'une de Cronstadt , l'autre de Revel , fe font
jointes fur les côtes de Pruffe. L'Amiral Mifchukoff
commande la premiere. La feconde eft aux
ordres du Vice- Amiral Lewis. Elles compofent
enſemble une flotte de trente- un vaiſſeaux , deſtinée
à bloquer le port de Memel , tandis que
trente -fept mille hommes de l'armée du Feld-
Maréchal Apraxin feront le fiege de cette Place.
Depuis quelques jours cette flotte s'eſt emparée
de plufieurs bâtimens Pruffiens.
DE VIENNE , le 28 Juillet.
Le 18 de ce mois , le Colonel Mac Ellicot arriva
ici précédé de huit poftillons, pour informer Leurs
Majeftés Impériales , que le Général Comte de
Maguire , à la tête d'un corps compofé de douze
compagnies de Grenadiers , de trente piquets
d'Infanterie , & de cinq cens chevaux , avoit forcé
le pofte important de Gabel . L'attaque & la défenfe
ont été également vives . Les troupes de
l'Impératrice Reine rompirent fucceffivement
deux portes à coups de hache ; mais on trouyą
192 MERCURE DE FRANCE.
derriere la feconde plufieurs barricades , à la faveur
defquelles les Pruffiens firent la réſiſtance la
plus opiniâtre. Le Général Maguire , commençant
à manquer de munitions , fe diſpoſoit à la
retraite , lorfqu'il fut agréablement furpris en
voyant la Garniſon arborer le Drapeau blanc . Elle
confiftoit en deux Bataillons du Régiment de Grenadiers
du Roi de Pruffe , deux Bataillons de fufiliers
, & cent fept tant Dragons que Huffards.
Ces troupes , formant un Corps d'environ trois
mille cinq cens hommes , fe font rendues prifonnieres
de guerre. Par confidération pour la valeur
qu'elles ont montrée , le Général Maguire à laiffé
aux Officiers leurs épées & leurs équipages. On
a trouvé à Gabel quatre pieces de canon de trois
livres de balle , fix autres pieces de plus petit ca-
Libre , & un grand nombre de charriots de vivres.
Nous avons eu près de çoo hommes tués ou bleſſés .
Le Corps commandé par le Prince de Pruffe
ayant pris , ainfi que celui du Prince de Bevern ,
le parti de fe replier vers la Saxe , décampa le 17
de Pifnich. Le 18 il occupa le camp de Kamnitz
, que le Prince de Bevern venoit d'abandonner.
Le Prince de Pruffe ne voulut point que les
bagages s'y arrêtaffent , & il leur fit continuer pendant
la nuit leur marche vers Freydenberg , à la
lueur de quantité de lanternes & de torches , fous
l'eſcorte de quatre Régimens d'Infanterie , d'un
Régiment de Cavalerie , & d'un de Huffards. A
la pointe du jour , le Comte d'Efterhafy , Colonel
, les attaqua dans les défilés de Haffel. Les
troupes qui efcortoient les bagages , furent mifes
en déroute. On renverfa les charriots , on jetta
les pontons de deffus les haquets , on s'empara de
deux pieces de canon , & l'on prit environ cinq
cens chevaux.
L'armée
SEPTEMBRE. 1757. 193
L'armée de l'Impératrice Reine s'avança le 19
à Gabel , & le 21 à Krottau. Le 22 on s'empara
de Gorlitz , & les deux princes de Saxe s'y établirent
avec un Corps de troupes . Le Prince Charles
de Lorraine avoit fait marcher le 19 un détachement
confidérable , pour inveftir Zittau. En même
temps , le Lieutenant - Général Morocz étoit
parti de Zuickau , pour ſe joindre à ce détachement.
On cominença le 21 à bombarder la Place ,
& l'attaque a été pouffée fi vivement , que la Garnifon
, compofée de deux Bataillons , à été obligée
de fe rendre prifonniere de guerre après quelquesjours
de fiege.
DE DRESDE , le 29 Juillet.
Le 25 de ce mois , le Roi de Pruffe , après
avoir fait les difpofitions convenables pour fermer
l'entrée de la Saxe aux troupes Autrichiennes ,
vint occuper le camp de Pirna. Avant- hier , fur
l'avis que le Prince de Pruffe couroit rifque d'être
enveloppé par le Feld- Maréchal Comte de Daun ,
Sa Majefté Pruffienne partit brusquement avec
feize bataillons & trente-deux Escadrons , pour
tâcher de dégager ce Prince.
DE PRAGUE , le 9 Juillet.
Suivant l'examen qu'on a fait des dommages
caufés à cette ville , les boulets rouges ont réduit en
cendres cent trente-huit maifons. Deux cens quatre-
vingt- quatre ont été détruites par les bombes.
Il y en a cinq cens vingt- neuffort endommagées.
Des rues entieres n'offrent que des amas de ruines.
Parmi les maifons brûlées ou renversées , on
compte plufieurs magnifiques Hôtels & divers édi-
I
194 MERCURE DE FRANCE.
fices publics. L'Eglife Métropolitaine a extrêmement
fouffert .
Les troupes , détachées par le Général Comte .
de Nadafty , ont harcelé fans relâche les Pruffiens
dans leur retraite de Jung Buntzlau vers Hirfchberg
. Le détachement du Colonel Ried , en particulier
, a tué deux cens hommes de leur arrieregarde
, & fait cinquante prifonniers. Le Pont de
Jung- Buntzlau , que l'ennemi avoit détruit , a
été rétabli. L'armée de l'Impératrice Reine marcha
le 4 à Alt- Benateck , le 5 à Kofmonos , le
6 à Jung Buntzlau , & le 7 à Munchfgratz. Elle
s'eft avancée la nuit derniere jufqu'à Schweigan
& l'avant- garde s'eft portée à une lieue & demie
par- delà Reichenberg. Dans ces marches , les
troupes légeres du Comte de Nadafty ont toujours
dévancé de deux ou trois lieues le gros de l'armée .
Les Corps Pruffiens , qui étoient à Reitchenberg
& dans les environs , fe font retirés précipitamment
à Zittau , & l'on efpere que demain l'ennemi
aura évacué la Luface. Le Colonel Laudon a
coulé à fond quinze Bateaux de tranſport venus
de Drefde , & a fait prifonnieres les troupes qui
les efcortoient. Il a fait occuper par des détachemens
les poftes de Toplitz & de Marie-Schein.
DE CORWEY , le 13 Juillet ,
Les ennemis , à ce qu'on affure , foutiennent
leur pofition de Minden. M. le Marquis d'Armentieres
eft revenu camper avec la réserve à Forf
temberg , & M. le Maréchal d'Eftrées a attendu
ici avec les Corps du Marquis de Souvré & de
M. de Chevert , & une partie de celui du Duc
d'Orléans , le refte de l'armée qui arrive aujour
d'hui. Il a fait établir deux nouveaux Ponts de
pontons àTonnenborg..
SEPTEMBRE . 1757.
195
Sur l'avis qu'il avoit reçu des difpofitions de
Caffel , il a jugé à propos de fufpendre la marche
du Duc d'Orléans , qui s'étoit acheminé vers la
Heffe avec vingt- huit Bataillons & trente- deux
Escadrons . Ce Prince eſt reſté à l'armée , & le
Maréchal a envoyé à Caffel le Marquis de Contades
avec quatre Brigades d'Infanterie & vingt Efcadrons
de Cavalerie.
a
Le Marquis de Pereufe , Maréchal de Camp ,
qui s'étoit porté avec une Brigade d'Infanterie &
une de Cavalerie de ce détachement à Munden ,
envoyé hier un Courier au Maréchal , pour l'informer
de la priſe de cette Place. La Garnifon
Hanovrienne , compofée de 300 hommes , a été
faite prifonniere de guerre.
Dans l'inftant , le Marquis de Contades mande
de Varborg , qu'il y a été joint par le Grand
Ecuyer du Landgrave , qui eft venu l'affurer de
la foumiffion du pays , ainfi que des difpofitions
certaines où eft ce Prince de procurer à l'armée
Françoiſe tous les fecours , que les refſources du
pays pourront fournir. Le Marquis de Contades
a reçu des ôtages pour fûreté de la convention ,
& nos troupes font en marche pour aller occuper
Caffel.
誓
DE HAMBOURG , le 16 Juillet.
Selon des avis reçus de Konifberg , la Ville de
Memel ayant été canonnée & bombardée très-vi◄
vement pendant fix jours par les Ruffiens , la Garniſon
a cápitulé le 5 de ce mois , & eft fortie de la
Place avec les honneurs de la guerre . Le Feld-
Maréchal de Lehwald s'eft porté de Tilſen ſur
Infterbourg.
On mande de Warfovie , que le Roi de Polc
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
gne Electeur de Saxe , a déclaré le Comte de Noftitz
& le fieur de Zefchwitz Lieutenans-Feld-
Maréchaux , le fieur de Goefnitz Major Général ,
& le fieur de Beckendorff Colonel , en confidéra.
tion des actions par lefquelles ces Officiers ſe ſont
diftingués dans la bataille de Chotzemitz .
DU CAMP DE HOLTZMINDEN , le 16 Juillet.
L'armée eft campée ici à la droite du Wefer. Le
Marquis d'Armentieres eft à deux lieues en avant
vers Hombourg avec fa réſerve. Aujourd'hui , le
Marquis de Pereufe s'eft emparé de la Ville de
Gottingue, dont la Garniſon a été faite prifonniere
de guerre .
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En juin 1757, deux escadres russes, dirigées par l'Amiral Michtchukoff et le Vice-Amiral Lewis, se sont réunies sur les côtes de Prusse avec une flotte de trente et un vaisseaux. Leur objectif était de bloquer le port de Memel, tandis que trente-sept mille hommes de l'armée du Feld-Maréchal Apraxin assiégeaient cette place. La flotte a capturé plusieurs bâtiments prussiens. En juillet, le Colonel Mac Ellicot a informé les Majestés Impériales que le Général Comte de Maguire avait pris le poste stratégique de Gabel avec un corps composé de douze compagnies de Grenadiers, trente piquets d'Infanterie et cinq cents chevaux. Après une résistance acharnée, la garnison prussienne, forte de trois mille cinq cents hommes, s'est rendue. Les troupes prussiennes se sont repliées vers la Saxe, mais ont été attaquées et mises en déroute par le Comte d'Esterházy, qui a capturé des chariots, des chevaux et deux pièces de canon. L'armée de l'Impératrice Reine a avancé vers Gabel, Krottau et Gorlitz, où les princes de Saxe s'étaient établis. Le Prince Charles de Lorraine a bombardé et pris Zittau. À Dresde, le Roi de Prusse a occupé le camp de Pirna pour protéger la Saxe des troupes autrichiennes. À Prague, les bombardements ont causé des dommages considérables, avec de nombreuses maisons détruites ou endommagées. Les troupes du Général Comte de Nadasty ont harcelé les Prussiens en retraite, capturant des prisonniers et rétablissant un pont détruit. L'armée de l'Impératrice Reine a ensuite avancé vers Schweigan, forçant les troupes prussiennes à se retirer. En Allemagne, les ennemis tenaient leur position à Minden. Le Maréchal d'Estrées a établi des ponts à Tonnenborg et suspendu la marche du Duc d'Orléans vers la Hesse. Le Marquis de Contades a pris la ville de Munden et reçu des assurances de soutien du Landgrave. À Hambourg, la ville de Memel a capitulé après un bombardement intense, et le Roi de Pologne a promu plusieurs officiers pour leurs actions lors de la bataille de Chotzemitz. L'armée française était campée à Holtzminden, et le Marquis de Pereuse a pris la ville de Göttingen.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
25
p. 203-205
ITALIE.
Début :
Un affreux ouragan a causé de très-grands dommages à Monte-Pulciano [...]
Mots clefs :
Rome, Naples, Gênes, Ouragan, Dégâts, Évêché, Mont Vésuve, Tremblement de terre, Rebelles corses, Attaques, San Pelegrino
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
DE ROME , le 10 Septembre.
Un affreux ouragan a caufé de très- grands dontmages
à Monte-Pulciano & dans les environs . Le
Monaftere des Religieufes a été renversé de fond
en comble , & les deux tiers des perfonnes , qui
étoient dans cette maifon , ont été écrasées fous
les ruines des Bâtimens. Plufieurs autres maifons
ont été totalement détruites , & dans la campagne
la plupart des arbres ont été déracinés .
DE NAPLES , le 31 Août
.
Sur la recommandation du Grand Maître de
Malte , le Roi a diſpoſé de l'Evêché de cette ifle
en faveur du Grand Prieur de l'Eglife de Saint
Jean , un des trois Sujets qui avoient été préſen
tés à Sa Majefté.
Le Mont Véfuve jette depuis quelques jours beau
coup de flammes & de pierres embrafées . Il s'eft fair
dans cette montagne une nouvelle ouverture
d'où ilfort un torrent de matiere bitumineuſe ,
qui coule avec une rapidité extraordinaire.
99
On a reçu de Sicile la facheufe nouvelle , que
Ivj
204 MERCURE DE FRANCE.
le 6 d'Août , on y a effuyé un affreux tremblement
de terre; que plus de la moitié de la Ville
de Syracufe a été renversée , & qu'environ douze
mille habitans ont été enfevelis fous les ruines de
leurs maifons.
DE GENES , le 4 Septembre.
Les Rebelles de Corfe ont cru les circonstances
favorables , pour attaquer les poftes que les troupes
de la République occupent dans le circuit de
I'Ifle. Neuf cens d'entr'eux tenterent le 19 du
mois d'Août , d'emporter d'affaut la Tour de San
Pelegrino , qui ne peut contenir qu'une garnison
d'environ quarante hommes. L'attaque n'ayant
pas réuffi , les Rebelles bloquerent ce pofte , dans
T'efpérance de le prendre par famine , & ils fe retrancherent
principalement du côté de la mer ,
afin d'empêcher les fecours .
Sur la nouvelle de l'entreprise de Paoli , la République
a envoyé en Corfe trois de fes Galeres ,
& un renfort de quatre cens hommes . Ces tronpes
y arriverent le 30. Elles defcendirent à terre
, malgré les obftacles qui s'oppofoient à leur
débarquement. La bayonnette au bout du fufil ,
elles chargerent les Rebelles , & les mirent en
fuite avec beaucoup de perte de la part de l'ennemi
. Elles étoient encore à fa pourfuite , dans
le moment du départ du courier que le Commiffaire
Général de l'Ile a dépêché à la Répu
blique. On ne fçauroit trop louer la conftance
& la fermeté des affiégés , qui ont réſiſté fi longtemps
à toutes les incommodités de leur fituasion
, particuliérement à la difette d'eau dont ils
ent manqué pendant une grande partie du fiége.
Les Galeres que le Gouvernement avoit enOCTOBRE
. 1757 : 205
voyées en Corſe , rentrerent avant- hier dans ce
port, & l'on eut à cette occafion le détail de tout
ce qui s'eft fait pour délivrer la Tour de San-
Pelegrino , fituée dans la partie de la Corfe , gardée
par les troupes de la République. Cette Relation
contient en fubftance , que les Rébelles font
dans la plus grande confternation ; plufieurs d'entr'eux
ayant été taillés en pieces , & nommément
quatre de leurs Chefs , parmi lesquels ſe trouve le
fameux Vincentelli Il s'eft élevé de grands différends
entre Paoli & les autres Chefs. Lorfque les
Galeres font parties de l'Ifle , on s'attendoit qu'ils
en viendroient aux mains.
DE ROME , le 10 Septembre.
Un affreux ouragan a caufé de très- grands dontmages
à Monte-Pulciano & dans les environs . Le
Monaftere des Religieufes a été renversé de fond
en comble , & les deux tiers des perfonnes , qui
étoient dans cette maifon , ont été écrasées fous
les ruines des Bâtimens. Plufieurs autres maifons
ont été totalement détruites , & dans la campagne
la plupart des arbres ont été déracinés .
DE NAPLES , le 31 Août
.
Sur la recommandation du Grand Maître de
Malte , le Roi a diſpoſé de l'Evêché de cette ifle
en faveur du Grand Prieur de l'Eglife de Saint
Jean , un des trois Sujets qui avoient été préſen
tés à Sa Majefté.
Le Mont Véfuve jette depuis quelques jours beau
coup de flammes & de pierres embrafées . Il s'eft fair
dans cette montagne une nouvelle ouverture
d'où ilfort un torrent de matiere bitumineuſe ,
qui coule avec une rapidité extraordinaire.
99
On a reçu de Sicile la facheufe nouvelle , que
Ivj
204 MERCURE DE FRANCE.
le 6 d'Août , on y a effuyé un affreux tremblement
de terre; que plus de la moitié de la Ville
de Syracufe a été renversée , & qu'environ douze
mille habitans ont été enfevelis fous les ruines de
leurs maifons.
DE GENES , le 4 Septembre.
Les Rebelles de Corfe ont cru les circonstances
favorables , pour attaquer les poftes que les troupes
de la République occupent dans le circuit de
I'Ifle. Neuf cens d'entr'eux tenterent le 19 du
mois d'Août , d'emporter d'affaut la Tour de San
Pelegrino , qui ne peut contenir qu'une garnison
d'environ quarante hommes. L'attaque n'ayant
pas réuffi , les Rebelles bloquerent ce pofte , dans
T'efpérance de le prendre par famine , & ils fe retrancherent
principalement du côté de la mer ,
afin d'empêcher les fecours .
Sur la nouvelle de l'entreprise de Paoli , la République
a envoyé en Corfe trois de fes Galeres ,
& un renfort de quatre cens hommes . Ces tronpes
y arriverent le 30. Elles defcendirent à terre
, malgré les obftacles qui s'oppofoient à leur
débarquement. La bayonnette au bout du fufil ,
elles chargerent les Rebelles , & les mirent en
fuite avec beaucoup de perte de la part de l'ennemi
. Elles étoient encore à fa pourfuite , dans
le moment du départ du courier que le Commiffaire
Général de l'Ile a dépêché à la Répu
blique. On ne fçauroit trop louer la conftance
& la fermeté des affiégés , qui ont réſiſté fi longtemps
à toutes les incommodités de leur fituasion
, particuliérement à la difette d'eau dont ils
ent manqué pendant une grande partie du fiége.
Les Galeres que le Gouvernement avoit enOCTOBRE
. 1757 : 205
voyées en Corſe , rentrerent avant- hier dans ce
port, & l'on eut à cette occafion le détail de tout
ce qui s'eft fait pour délivrer la Tour de San-
Pelegrino , fituée dans la partie de la Corfe , gardée
par les troupes de la République. Cette Relation
contient en fubftance , que les Rébelles font
dans la plus grande confternation ; plufieurs d'entr'eux
ayant été taillés en pieces , & nommément
quatre de leurs Chefs , parmi lesquels ſe trouve le
fameux Vincentelli Il s'eft élevé de grands différends
entre Paoli & les autres Chefs. Lorfque les
Galeres font parties de l'Ifle , on s'attendoit qu'ils
en viendroient aux mains.
Fermer
Résumé : ITALIE.
En Italie, plusieurs événements marquants ont eu lieu. À Monte-Pulciano, un ouragan a causé des dégâts considérables, détruisant le monastère des religieuses et tuant deux tiers des personnes présentes. De nombreuses maisons et arbres ont également été endommagés. À Naples, le roi a nommé le Grand Prieur de l'Église de Saint Jean à l'Évêché de Malte. Le mont Vésuve est entré en éruption, projetant des flammes, des pierres incandescentes et un torrent de matière bitumineuse. En Sicile, un tremblement de terre le 6 août a détruit la moitié de Syracuse et tué environ douze mille habitants. En Corse, les rebelles ont attaqué la tour de San Pellegrino sans succès et ont tenté de la bloquer. La République a envoyé des galères et des renforts, repoussant les rebelles et causant des pertes significatives parmi eux, y compris quatre chefs, dont Vincentelli. Des différends ont surgi entre Paoli et les autres chefs rebelles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
26
p. 176-177
De la Rochelle, le 2 Octobre.
Début :
Le 20 Septembre, on apperçut dans l'après-dînée, par le travers de la tour des Baleines, [...]
Mots clefs :
Île de Ré, Flotte anglaise, Canons, Attaque, Navires, Déplacements, Dégâts, Pillages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De la Rochelle, le 2 Octobre.
De la Rochelle , le 2 Octobre .
E 20 Septembre , on apperçut dans l'aprèsdînée
, par le travers de la tour des Baleines ,
fur l'ile de Ré , une flotte angloife forte de
80 à 100 voiles , qui entra vers les fix heures
dans le Pertuis d'Antioche , & mouilla du côté
du Platin d'Ars . Cette flotte ne fit que louvoyer
pendant la journée du 21. Le 22 au foir , rat
partie vint mouiller dans la rade des Bafan,
& l'autre partie refta dans le Pertuis. Le 23
fur les huit heures du matin , huit Vaiffeaux fe
détacherent de la flotte , pour venir fur Pe
Daix . A midi , deux de ces vaiffeaux s'étan
avancés à portée du petit fort de cette ill ,
dont les ouvrages n'étoient encore que très - imparfaitement
ébauchés , commencerent à le canonner
vivement le fort y répondit pendant
trois quarts d'heure , au bout defquels il fe rendit.
Trois cens hommes du batillon des Mi
..ces de Poitiers , qui en compofoient la garni
fon , furent faits prifonniers de guerre. Le
NOVEMBRE . 1757. 177
chaloupes de la flotte furent employées les 24 ,
25 , 26 & 27 , à fonder en différens parages ;
quelques- unes s'étant approchées des côtes de
Fifle de Ré & de celle d'Oleron , en furent repouffées.
Le 30 , les Anglois , après avoir jetté
quelques bombes fur le fort Fouras & Pille
Madame , & fait fauter les fortifications de l'ifle
Daix , mirent le feu au corps des cafernes du
fort , ainfi qu'à une maifon au -delà du Village
appellée Beauséjour , qui fut brûlée avec tous
fes meubles & effets. Enfin le 1. octobre la
fotte ayant levé l'ancre fur les neuf heures du
matin , a paffé tout de faite le Pertuis d'Antio
che, & à cinq heures après - midi on l'avoit entiérement
perdue de vue. Les dommages faits par
les Anglois dans l'ifle Daix , fe réduisent à la
démolition du Donjon & d'une partie des fortifications
commencées , qui ont été endommagées
par les mines. Des vingt- quatre pieces de
canon & des huit mortiers qui étoient en batterie
, ils ont emporté deux canons , quatre
mortiers de fonte , & caffé les tourillons des autres
. L'habitant a été pillé , & les Anglois ont
brifé tout ce qu'ils n'ont point emporté. Ils
n'ont pas refpecté les lieux faints : ils ont abattu
le clocher , enlevé les cloches , mis en pieces
le tableau de l'autel , le tabernacle & une ftatue
de la Vierge. Après avoir promené dans le Village
la banniere & la croix , ils les ont brifées
& jettées à la mer.
E 20 Septembre , on apperçut dans l'aprèsdînée
, par le travers de la tour des Baleines ,
fur l'ile de Ré , une flotte angloife forte de
80 à 100 voiles , qui entra vers les fix heures
dans le Pertuis d'Antioche , & mouilla du côté
du Platin d'Ars . Cette flotte ne fit que louvoyer
pendant la journée du 21. Le 22 au foir , rat
partie vint mouiller dans la rade des Bafan,
& l'autre partie refta dans le Pertuis. Le 23
fur les huit heures du matin , huit Vaiffeaux fe
détacherent de la flotte , pour venir fur Pe
Daix . A midi , deux de ces vaiffeaux s'étan
avancés à portée du petit fort de cette ill ,
dont les ouvrages n'étoient encore que très - imparfaitement
ébauchés , commencerent à le canonner
vivement le fort y répondit pendant
trois quarts d'heure , au bout defquels il fe rendit.
Trois cens hommes du batillon des Mi
..ces de Poitiers , qui en compofoient la garni
fon , furent faits prifonniers de guerre. Le
NOVEMBRE . 1757. 177
chaloupes de la flotte furent employées les 24 ,
25 , 26 & 27 , à fonder en différens parages ;
quelques- unes s'étant approchées des côtes de
Fifle de Ré & de celle d'Oleron , en furent repouffées.
Le 30 , les Anglois , après avoir jetté
quelques bombes fur le fort Fouras & Pille
Madame , & fait fauter les fortifications de l'ifle
Daix , mirent le feu au corps des cafernes du
fort , ainfi qu'à une maifon au -delà du Village
appellée Beauséjour , qui fut brûlée avec tous
fes meubles & effets. Enfin le 1. octobre la
fotte ayant levé l'ancre fur les neuf heures du
matin , a paffé tout de faite le Pertuis d'Antio
che, & à cinq heures après - midi on l'avoit entiérement
perdue de vue. Les dommages faits par
les Anglois dans l'ifle Daix , fe réduisent à la
démolition du Donjon & d'une partie des fortifications
commencées , qui ont été endommagées
par les mines. Des vingt- quatre pieces de
canon & des huit mortiers qui étoient en batterie
, ils ont emporté deux canons , quatre
mortiers de fonte , & caffé les tourillons des autres
. L'habitant a été pillé , & les Anglois ont
brifé tout ce qu'ils n'ont point emporté. Ils
n'ont pas refpecté les lieux faints : ils ont abattu
le clocher , enlevé les cloches , mis en pieces
le tableau de l'autel , le tabernacle & une ftatue
de la Vierge. Après avoir promené dans le Village
la banniere & la croix , ils les ont brifées
& jettées à la mer.
Fermer
Résumé : De la Rochelle, le 2 Octobre.
Du 20 au 27 septembre, une flotte angloise de 80 à 100 voiles opéra près de l'île de Ré et dans le Pertuis d'Antioche. Le 22 septembre, une partie de la flotte mouilla dans la rade des Basans. Le 23 septembre, huit vaisseaux attaquèrent l'île d'Aix, capturant le petit fort après trois quarts d'heure de combat et faisant 300 prisonniers parmi les Milices de Poitiers. Du 24 au 27 septembre, les chaloupes de la flotte furent employées à diverses opérations. Le 30 septembre, les Anglais bombardèrent le fort Fouras, l'île Madame et l'île d'Aix, détruisant les fortifications et incendiant des bâtiments, dont la maison Beauséjour. Le 1er octobre, la flotte quitta la région. Les dommages sur l'île d'Aix incluaient la démolition du donjon et de certaines fortifications, ainsi que le pillage des habitants. Les Anglais emportèrent deux canons et quatre mortiers, et détruisirent des objets religieux, y compris le clocher, les cloches, et des éléments de l'autel. Ils brûlèrent également la bannière et la croix après les avoir promenées dans le village.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
27
p. 192-195
« Cette Ville affligée de tant de maux, sembloit goûter enfin quelque calme ; [...] »
Début :
Cette Ville affligée de tant de maux, sembloit goûter enfin quelque calme ; [...]
Mots clefs :
Espagne, Lisbonne, Tremblement de terre, Secousses violentes, Dégâts, Mer, Victimes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Cette Ville affligée de tant de maux, sembloit goûter enfin quelque calme ; [...] »
DE LISBONNE , le 1 Octobre.
Cette Ville affligée de tant de maux , fembloit
goûter enfin quelque calme ; les fecouffes de la
terre étoient moins fréquentes ; on commençoit
à refpirer, lorfqu'on a reçu le détail de l'horrible
bouleversement caufé dans quelques- unes de nos
Ifles par un nouveau tremblement de terre . Le 9
Juillet dernier à onze heures quarante-cinq minu◄
tes de la nuit , une fecouffe affreuſe , dont la durée
fut d'environ deux minutes , fut reffentie dans
la plupart des Açores. Toutes les maifons de l'lfle
d'Angra furent violemment ébranlées . L'impul
fion du tremblement qui d'abord étoit verticale ,
devint bientôt horifontale , & fuivit la direction
de l'Ouest à l'Et. Pendant ces deux minutes , ļa
SPETS
DECEMBRE. 1757.
195
ferre fut agitée d'une telle force , que fi la fecouffe
eût duré quelques inftans de plus , tous les bâtimens
s'écrouloient , étoient engloutis . Le 10 vers
les dix heures du matin , il y eut une nouvelle fecouffe
, qui reprit à4 heures après midi , avec autant
de violence que la veille ; mais dont la durée
fut plus courte. Dans l'Ile Saint - Georges , à 12
lieues d'Angra , la terre trembla le même jour &
aux mêmes heures ; mais la fecouffe fut fi furieufe,
que 1043 perfonnes furent écraſées fous les
ruines des maifons. La frayeur des habitans redoubla
le 10 au matin , à la vue de dix -huit nouvelle
Ifles qui s'éleverent à la diſtance de cent
braffes & au Nord de l'Ifle. Aux Fayans des Vimes
, la même ſecouffe renverfa tous les édifices ;
on n'y reconnoît plus ni maiſons , ni temples ,
ni rues : on ne voit que des décombres & des
monceaux de pierres. La terre en quelque endroits
s'eft détachée du fol , & a roulé dans la mer. On
voit encore des langues de terre éloignées du rivage
, & entourées d'eau , conferver leur forme
avec tout ce qu'elles contenoient. Sur une de ces
Illes flotantes , eft une maison entourée d'arbres ,
qui n'eft point du tout endommagée . Monte- Formofo
, fitué à P'Eſt - Sud- Eſt de cette Ifle , s'eft
féparé en deux parties : l'une a croulé dans la
Mer , & fe trouve éloignée de l'autre de près de
cent braffes. Depuis la pointe de l'Eft de l'ile de
Topo , jufqu'au Bourg de la Caletha , on ne voit
encore que des ruines ; aucun bâtiment n'a réfifté.
La terre s'eft même ouverte en plufieurs endroits,
& un terrein de près d'un quart de lieue d'étendue
s'eft précipité dans la Mer. Quelques montagnes
ont changé de place ; d'autres ont entièrement
difparu , en forte que la
communication entre
Quelque- unes de ces Illes , qui étoit impraticable
I
194 MERCURE DE FRANCE.
autrefois par l'à plomb ou l'efcarpement des ro
chers , eft maintenant libre ; une plaine a fuccédé
aux montagnes. Une partie du village de Norte-
Grande s'eft auffi ſéparée du refte , & a été former
une Iſle nouvelle à la diſtance de 1 so braffes . Tous
les habitans de ces Ifles , confternés , remplis de
terreur , vivent dans les bois , & l'épouvante les
fuit partout , la terre toujours agitée leur montrant
de tous côtés des tombeaux. D'énormes
maffes de pierre fe détachent continuellement des
rochers ; il s'eft ouvert de toutes parts des gouffres
profonds qui les engloutiffent , & l'on voit
prefque tous les jours des rochers entiers s'affaiffer
, ou s'anéantir. L'Ifle du Pic a foiblement fenti
ces diverfes fecouffes , fi ce n'eft dans la partie
qui répond à l'Ile Saint- Georges. Ce quartier a
beaucoup fouffert , & onze perfonnes y ont péri.
Le jour de la premiere fecoufle , la Mer étoit dans
une agitation extraordinaire : les flots entrerent
avec fureur dans l'Ile Saint - Georges , en fuivant la
direction de l'Oueſt à l'Eft ; dans l'Ile du Pic ,
leur direction fut de l'Eſt à l'Oueft , & du Sud à
l'Queſt dans l'Ifle Gracieuſe. L'ifle du Fayal n'a
éprouvé qu'une légere fecouffe , & le mouvement
de la Mer y a été prefqu'infenfible. Dans les lies
de Saint-Michel & de Sainte-Marie , on a fenti
feulement l'effet d'une fecouffe ordinaire : les
Inles des Fleurs & du Corbeau ont été ſeules entiérement
exemptes du malheur général.
On apprend par un Vaiffeau qui vient d'arriver
du Cap Verd , qu'au mois d'Avril dernier , un
Volcan de l'Ifle du Feu , qui vomiffoit fans ceffe
des flammes , s'eft fubitement affaiffé , & que le
village Dos Mofteiros a été enseveli fous les
débris du mont. Les habitans ayant été avertis de
l'événement par plufieurs fignes, fe font heureu
DECEMBRE. 1757.
195
fement fauvés. Deux Bergers feulement ont perda
la vie avec leurs troupeaux .
Cette Ville affligée de tant de maux , fembloit
goûter enfin quelque calme ; les fecouffes de la
terre étoient moins fréquentes ; on commençoit
à refpirer, lorfqu'on a reçu le détail de l'horrible
bouleversement caufé dans quelques- unes de nos
Ifles par un nouveau tremblement de terre . Le 9
Juillet dernier à onze heures quarante-cinq minu◄
tes de la nuit , une fecouffe affreuſe , dont la durée
fut d'environ deux minutes , fut reffentie dans
la plupart des Açores. Toutes les maifons de l'lfle
d'Angra furent violemment ébranlées . L'impul
fion du tremblement qui d'abord étoit verticale ,
devint bientôt horifontale , & fuivit la direction
de l'Ouest à l'Et. Pendant ces deux minutes , ļa
SPETS
DECEMBRE. 1757.
195
ferre fut agitée d'une telle force , que fi la fecouffe
eût duré quelques inftans de plus , tous les bâtimens
s'écrouloient , étoient engloutis . Le 10 vers
les dix heures du matin , il y eut une nouvelle fecouffe
, qui reprit à4 heures après midi , avec autant
de violence que la veille ; mais dont la durée
fut plus courte. Dans l'Ile Saint - Georges , à 12
lieues d'Angra , la terre trembla le même jour &
aux mêmes heures ; mais la fecouffe fut fi furieufe,
que 1043 perfonnes furent écraſées fous les
ruines des maifons. La frayeur des habitans redoubla
le 10 au matin , à la vue de dix -huit nouvelle
Ifles qui s'éleverent à la diſtance de cent
braffes & au Nord de l'Ifle. Aux Fayans des Vimes
, la même ſecouffe renverfa tous les édifices ;
on n'y reconnoît plus ni maiſons , ni temples ,
ni rues : on ne voit que des décombres & des
monceaux de pierres. La terre en quelque endroits
s'eft détachée du fol , & a roulé dans la mer. On
voit encore des langues de terre éloignées du rivage
, & entourées d'eau , conferver leur forme
avec tout ce qu'elles contenoient. Sur une de ces
Illes flotantes , eft une maison entourée d'arbres ,
qui n'eft point du tout endommagée . Monte- Formofo
, fitué à P'Eſt - Sud- Eſt de cette Ifle , s'eft
féparé en deux parties : l'une a croulé dans la
Mer , & fe trouve éloignée de l'autre de près de
cent braffes. Depuis la pointe de l'Eft de l'ile de
Topo , jufqu'au Bourg de la Caletha , on ne voit
encore que des ruines ; aucun bâtiment n'a réfifté.
La terre s'eft même ouverte en plufieurs endroits,
& un terrein de près d'un quart de lieue d'étendue
s'eft précipité dans la Mer. Quelques montagnes
ont changé de place ; d'autres ont entièrement
difparu , en forte que la
communication entre
Quelque- unes de ces Illes , qui étoit impraticable
I
194 MERCURE DE FRANCE.
autrefois par l'à plomb ou l'efcarpement des ro
chers , eft maintenant libre ; une plaine a fuccédé
aux montagnes. Une partie du village de Norte-
Grande s'eft auffi ſéparée du refte , & a été former
une Iſle nouvelle à la diſtance de 1 so braffes . Tous
les habitans de ces Ifles , confternés , remplis de
terreur , vivent dans les bois , & l'épouvante les
fuit partout , la terre toujours agitée leur montrant
de tous côtés des tombeaux. D'énormes
maffes de pierre fe détachent continuellement des
rochers ; il s'eft ouvert de toutes parts des gouffres
profonds qui les engloutiffent , & l'on voit
prefque tous les jours des rochers entiers s'affaiffer
, ou s'anéantir. L'Ifle du Pic a foiblement fenti
ces diverfes fecouffes , fi ce n'eft dans la partie
qui répond à l'Ile Saint- Georges. Ce quartier a
beaucoup fouffert , & onze perfonnes y ont péri.
Le jour de la premiere fecoufle , la Mer étoit dans
une agitation extraordinaire : les flots entrerent
avec fureur dans l'Ile Saint - Georges , en fuivant la
direction de l'Oueſt à l'Eft ; dans l'Ile du Pic ,
leur direction fut de l'Eſt à l'Oueft , & du Sud à
l'Queſt dans l'Ifle Gracieuſe. L'ifle du Fayal n'a
éprouvé qu'une légere fecouffe , & le mouvement
de la Mer y a été prefqu'infenfible. Dans les lies
de Saint-Michel & de Sainte-Marie , on a fenti
feulement l'effet d'une fecouffe ordinaire : les
Inles des Fleurs & du Corbeau ont été ſeules entiérement
exemptes du malheur général.
On apprend par un Vaiffeau qui vient d'arriver
du Cap Verd , qu'au mois d'Avril dernier , un
Volcan de l'Ifle du Feu , qui vomiffoit fans ceffe
des flammes , s'eft fubitement affaiffé , & que le
village Dos Mofteiros a été enseveli fous les
débris du mont. Les habitans ayant été avertis de
l'événement par plufieurs fignes, fe font heureu
DECEMBRE. 1757.
195
fement fauvés. Deux Bergers feulement ont perda
la vie avec leurs troupeaux .
Fermer
Résumé : « Cette Ville affligée de tant de maux, sembloit goûter enfin quelque calme ; [...] »
Le 9 juillet, Lisbonne, déjà affectée par des tremblements de terre, subit un nouveau séisme à 23h45, qui dura environ deux minutes et toucha principalement les Açores. À Angra, toutes les maisons furent ébranlées par une secousse initialement verticale puis horizontale, allant de l'ouest à l'est. La violence du tremblement menaça de détruire tous les bâtiments. Le 10 juillet, deux nouvelles secousses eurent lieu à 10h et 16h, avec une intensité similaire mais une durée plus courte. À l'île Saint-Georges, 1043 personnes périrent sous les décombres. La terreur des habitants augmenta à la vue de nouvelles îles émergées au nord de l'île. Aux Fayals des Vimes, tous les édifices furent détruits. La terre se détacha en plusieurs endroits, formant des langues de terre flottantes. Monte Formoso se scinda en deux parties, l'une s'effondrant dans la mer. Entre la pointe est de l'île de Topo et le bourg de la Calheta, seuls des ruines étaient visibles. Des montagnes changèrent de place ou disparurent, modifiant la topographie des îles. Les habitants, terrifiés, vivaient dans les bois, évitant les zones instables. L'île du Pic ressentit faiblement les secousses, sauf dans la partie proche de l'île Saint-Georges, où onze personnes périrent. La mer fut également agitée, avec des directions variées selon les îles. Les îles de Saint-Michel et de Sainte-Marie subirent une secousse ordinaire, tandis que les îles des Fleurs et du Corbeau furent épargnées. Par ailleurs, un volcan à l'île du Feu s'effondra en avril, ensevelissant le village Dos Mosteiros, mais les habitants furent sauvés grâce à des signes avant-coureurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
28
p. 201
DE CONSTANTINOPLE, le 25 Décembre.
Début :
Le feu ayant pris le 22, vers les dix heures du soir, dans un quartier [...]
Mots clefs :
Incendie, Sérail, Dégâts, Habitations, Palais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE CONSTANTINOPLE, le 25 Décembre.
DE
CONSTANTINOPLE , le
25 Décembre.
LE feu ayant pris le 22 , vers les dix heures du ›
foir , dans un quartier affez proche du Sérail ,
quoi qu'on ait fait pour arrêter le progrès des flamnes
, l'incendie a duré plus de quinze heures , &
a réduit en cendres plus de mille maifons , parni
lefquelles on compte un grand nombre de beaux
Palais.
CONSTANTINOPLE , le
25 Décembre.
LE feu ayant pris le 22 , vers les dix heures du ›
foir , dans un quartier affez proche du Sérail ,
quoi qu'on ait fait pour arrêter le progrès des flamnes
, l'incendie a duré plus de quinze heures , &
a réduit en cendres plus de mille maifons , parni
lefquelles on compte un grand nombre de beaux
Palais.
Fermer
29
p. 209-211
Extrait d'une Lettre de Pyrna le 11. Novembre.
Début :
La Famille Royale jouit jusqu'à présent d'une bonne santé ; c'est la seule [...]
Mots clefs :
Famille royale, Dresde, Incendie, Maréchal Daun, Cruauté, Lois de la guerre, Dégâts, Victimes, Armée impériale, Troupes, Sieur Zavoiski, Comte, Prince, Barbares
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Pyrna le 11. Novembre.
Extrait d'une Lettre de Pyrna le 11. Novembre.
La Famille Royale jouit jufqu'à préfent d'une
bonne fanté ; c'eft la feule nouvelle confolante
que je puiffe mander. Tout le reste eft un tiffu
d'horreurs. J'allai hier à la découverte fu feu que
j'avois apperçu du côté de Drefde . Je vis tous
les Faubourgs de cette Ville en flamme . Je me
hâtai d'aller au Quartier Général à Nɔdnitz . Je
rencontrai fur le chemin la femme d'un Colonel
, échappé à l'incendie , & qui fe fauvoit à pred
avec les deux petits enfans. Je trouvai le Maréchal
Daun & tous les Généraux plongés dans la
douleur. Ce Maréchal me fit appeller , & déplora
, les larmes aux yeux, ce cruel événement , en
proteftant qu'il n'y avoit donné aucune occafion .
Uniquement occupé du falut de la Famille
Royale , je propofai d'envoyer un Trompette au
Comte de Schmettau , qui commande à Dreſde ,
pour l'engager à ne rien attenter contre elle .
Le fieur Zavoiski , Colonel , s'offrir pour exécuter
cette commiffion , & partit fur le champ avec le
Trompette. Il fut chargé de dire au Commandant
, que le Maréchal Daun étoit également
furpris & indigné de l'action barbare qu'il commettoit
; qu'il n'y avoit donné aucun lieu , puifqu'il
n'avoit encore ni fommé la Ville , ni fait
tirer contre elle un feul coup de canon , ni enfin
pris un pouce du terrein des Fauxbourgs; que cette
cruauté étoit auffi oppofée aux Loix de la guerre ,
que contraire au Chriftianifme & aux principes
de l'humanité ; qu'il répondroit fur fa tête de
l'illuftre Famille Royale , au cas qu'il lui arrivât
le moindre accident.
Dès que le fieur Zavoiski fut parti , le Maréchal
Daun monta à cheval ; je l'accompagnai
au grand Jardin. Nous rencontrâmes une foule
de malheureux qui fuyoient avec effroi , abandonnant
leurs maifons réduites en cendres. Le
210 MERCURE DE FRANCE.
Maréchal Daun m'ordonna de leur procurer un
afyle & tous les fecours dont ils auroient befoin.
Je fis ouvrir fur le champ tous les pavillons de
ce Jardin , j'y fis entrer cette multitude d'infor
tunés pour les garantir de la rigueur du froid,
Je chargeai deux Magiftrats de Pyrna de faire
fournir la viande , le pain & toutes les chofes
qui leur feroient néceffaires.
"
>
A l'approche de l'Armée Impériale , plufieurs
perfonnes du Clergé vinrent demander au Commandant,
s'il y avoit quelque chofe à craindre
pour les habitans , & s'il étoit néceffaire qu'îls
fe retiralent pour le mettre en fureté avec leurs
effets. Il répondit » qu'on n'avoit rien à appré-
» hender , & que chacun pouvoit être tranquille
» dans fa maifon . » Il fit même publier le foir un
ordre à tous les habitans de ne pas fortir de chez
eux , afin qu'il n'arrivât de malheur à perfonne
en cas de furprife. Après de telles & fi fortes
affurances de la part , il envoya à quatre heures
du matin dans les fauxbourgs , les Huflards &
les Compagnies franches , aux ordres du fieur
Meyer. Ces troupes enfoncerent les portes des
maifons & y mirent le feu. Tandis qu'on empêchoit
à coups de fufil les habitans d'en fortir ,
on acheva de les détruire , en tirant fur elles à boulets
rouges. Ceux qui fefont fauvés ont été obligés
de gagner les Jardins & defuir par les derrieres .Un
grand nombre a péri dans les flammes . Nous tenons
ces détails de ceux qui ont échappé à l'incendie
. Ce Commandant pourra-t-il jamais fe juftifier
aux yeux du monde entier ? Il fait publier que les
habitans n'ont rien à craindre , il leur ordonne de
ne pas fortir de leurs maifons , & dans le moment
qu'on s'y attend le moins, il fait exercer contre ces
malheureux Habitans , toutes les cruautés que
nous venons de détailler & avant que notre
Armée ait commencé la moindre hoftilité .
>
JANVIER. 1759. 211
Le fieur Zavoiski revint fur le foir . Il rapporta,
qu'on l'avoit arrêté aux portes de Dreide pendant
deux heures ; qu'enfuite on l'avoit conduit ,
les yeux bandés au Comte de Schmettau , qui lui
avoit répondu » qu'il n'avoit rien fait qul
» ne fût conforme aux Loix de la Guerre , n'étant
pas obligé d'attendre qu'on l'attaquât ; qu'il
» avoit des ordres précis du Roi fon Maître
qu'il les éxécuteroit ponctuellement , en fe dé-
» fendant jufqu'à la derniére extrémité ; qu'il ne
» répondoit ni de la Ville , ni de la Famille
» Royale ; & qu'il ne fe foucioit point de ce qui
» pourroit en arriver. »
Le fieur Zavoifki ajouta qu'il lui avoit obfervé ,
que de tout temps & chez toutes les Nations ,
on avoit regardé les Princes comme des Perfonnes
facrées ; & qu'il falloit être plus que
Barbares pour ne les pas refpecter , qu'alors le
Comte de Schmettau avoit dit » qu'il venoit
d'envoyer un Officier aux Princes & aux Prin-
» ceffſes , avec ordre de faire en fon nom un
>complimeut convenable , & de leur demander
» pardon des démarches auxquelles des raiſons
»de Guerre l'obligeoient. >>
Que faire en cette extrémité ? faut-il expofer
la Famille Royale faut- il fe retirer fans rien
entreprendre ? C'eſt ce que je n'ofe décider ; &
malheureufement je n'y vois pas de milieu . Le
fieur Zavoiſki étoit chargé de tâcher de parve-
Lir jufqu'au Palais où cette Augufte Famlile
fait fa réſidence ; mais il n'a pu en obtenir la
permiffion.
La Famille Royale jouit jufqu'à préfent d'une
bonne fanté ; c'eft la feule nouvelle confolante
que je puiffe mander. Tout le reste eft un tiffu
d'horreurs. J'allai hier à la découverte fu feu que
j'avois apperçu du côté de Drefde . Je vis tous
les Faubourgs de cette Ville en flamme . Je me
hâtai d'aller au Quartier Général à Nɔdnitz . Je
rencontrai fur le chemin la femme d'un Colonel
, échappé à l'incendie , & qui fe fauvoit à pred
avec les deux petits enfans. Je trouvai le Maréchal
Daun & tous les Généraux plongés dans la
douleur. Ce Maréchal me fit appeller , & déplora
, les larmes aux yeux, ce cruel événement , en
proteftant qu'il n'y avoit donné aucune occafion .
Uniquement occupé du falut de la Famille
Royale , je propofai d'envoyer un Trompette au
Comte de Schmettau , qui commande à Dreſde ,
pour l'engager à ne rien attenter contre elle .
Le fieur Zavoiski , Colonel , s'offrir pour exécuter
cette commiffion , & partit fur le champ avec le
Trompette. Il fut chargé de dire au Commandant
, que le Maréchal Daun étoit également
furpris & indigné de l'action barbare qu'il commettoit
; qu'il n'y avoit donné aucun lieu , puifqu'il
n'avoit encore ni fommé la Ville , ni fait
tirer contre elle un feul coup de canon , ni enfin
pris un pouce du terrein des Fauxbourgs; que cette
cruauté étoit auffi oppofée aux Loix de la guerre ,
que contraire au Chriftianifme & aux principes
de l'humanité ; qu'il répondroit fur fa tête de
l'illuftre Famille Royale , au cas qu'il lui arrivât
le moindre accident.
Dès que le fieur Zavoiski fut parti , le Maréchal
Daun monta à cheval ; je l'accompagnai
au grand Jardin. Nous rencontrâmes une foule
de malheureux qui fuyoient avec effroi , abandonnant
leurs maifons réduites en cendres. Le
210 MERCURE DE FRANCE.
Maréchal Daun m'ordonna de leur procurer un
afyle & tous les fecours dont ils auroient befoin.
Je fis ouvrir fur le champ tous les pavillons de
ce Jardin , j'y fis entrer cette multitude d'infor
tunés pour les garantir de la rigueur du froid,
Je chargeai deux Magiftrats de Pyrna de faire
fournir la viande , le pain & toutes les chofes
qui leur feroient néceffaires.
"
>
A l'approche de l'Armée Impériale , plufieurs
perfonnes du Clergé vinrent demander au Commandant,
s'il y avoit quelque chofe à craindre
pour les habitans , & s'il étoit néceffaire qu'îls
fe retiralent pour le mettre en fureté avec leurs
effets. Il répondit » qu'on n'avoit rien à appré-
» hender , & que chacun pouvoit être tranquille
» dans fa maifon . » Il fit même publier le foir un
ordre à tous les habitans de ne pas fortir de chez
eux , afin qu'il n'arrivât de malheur à perfonne
en cas de furprife. Après de telles & fi fortes
affurances de la part , il envoya à quatre heures
du matin dans les fauxbourgs , les Huflards &
les Compagnies franches , aux ordres du fieur
Meyer. Ces troupes enfoncerent les portes des
maifons & y mirent le feu. Tandis qu'on empêchoit
à coups de fufil les habitans d'en fortir ,
on acheva de les détruire , en tirant fur elles à boulets
rouges. Ceux qui fefont fauvés ont été obligés
de gagner les Jardins & defuir par les derrieres .Un
grand nombre a péri dans les flammes . Nous tenons
ces détails de ceux qui ont échappé à l'incendie
. Ce Commandant pourra-t-il jamais fe juftifier
aux yeux du monde entier ? Il fait publier que les
habitans n'ont rien à craindre , il leur ordonne de
ne pas fortir de leurs maifons , & dans le moment
qu'on s'y attend le moins, il fait exercer contre ces
malheureux Habitans , toutes les cruautés que
nous venons de détailler & avant que notre
Armée ait commencé la moindre hoftilité .
>
JANVIER. 1759. 211
Le fieur Zavoiski revint fur le foir . Il rapporta,
qu'on l'avoit arrêté aux portes de Dreide pendant
deux heures ; qu'enfuite on l'avoit conduit ,
les yeux bandés au Comte de Schmettau , qui lui
avoit répondu » qu'il n'avoit rien fait qul
» ne fût conforme aux Loix de la Guerre , n'étant
pas obligé d'attendre qu'on l'attaquât ; qu'il
» avoit des ordres précis du Roi fon Maître
qu'il les éxécuteroit ponctuellement , en fe dé-
» fendant jufqu'à la derniére extrémité ; qu'il ne
» répondoit ni de la Ville , ni de la Famille
» Royale ; & qu'il ne fe foucioit point de ce qui
» pourroit en arriver. »
Le fieur Zavoifki ajouta qu'il lui avoit obfervé ,
que de tout temps & chez toutes les Nations ,
on avoit regardé les Princes comme des Perfonnes
facrées ; & qu'il falloit être plus que
Barbares pour ne les pas refpecter , qu'alors le
Comte de Schmettau avoit dit » qu'il venoit
d'envoyer un Officier aux Princes & aux Prin-
» ceffſes , avec ordre de faire en fon nom un
>complimeut convenable , & de leur demander
» pardon des démarches auxquelles des raiſons
»de Guerre l'obligeoient. >>
Que faire en cette extrémité ? faut-il expofer
la Famille Royale faut- il fe retirer fans rien
entreprendre ? C'eſt ce que je n'ofe décider ; &
malheureufement je n'y vois pas de milieu . Le
fieur Zavoiſki étoit chargé de tâcher de parve-
Lir jufqu'au Palais où cette Augufte Famlile
fait fa réſidence ; mais il n'a pu en obtenir la
permiffion.
Fermer
Résumé : Extrait d'une Lettre de Pyrna le 11. Novembre.
La lettre de Pyrna datée du 11 novembre décrit une situation critique à Dresde. La famille royale est en bonne santé, mais la ville est en flammes. L'auteur se rend au quartier général à Nodnitz où il rencontre le maréchal Daun et d'autres généraux en deuil. Daun nie toute responsabilité dans l'incendie. L'auteur propose d'envoyer un trompette au comte de Schmettau, commandant de Dresde, pour assurer la sécurité de la famille royale. Le colonel Zavoiski exécute cette mission, soulignant l'inhumanité des actions du commandant. Pendant ce temps, Daun et l'auteur rencontrent des réfugiés et leur fournissent de l'aide. Auparavant, le commandant de Dresde avait assuré aux habitants qu'ils n'avaient rien à craindre, mais il a ensuite ordonné l'incendie des faubourgs, causant de nombreuses victimes. Zavoiski rapporte que Schmettau justifie ses actions par des ordres royaux et ne garantit pas la sécurité de la famille royale. La situation est désespérée, et l'auteur hésite entre exposer la famille royale ou se retirer sans agir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
30
p. 205
DE HAMBOURG le 10 Juin.
Début :
On voit par un écrit que l'on vient de publier que les troupes Prussiennes qui ont [...]
Mots clefs :
Troupes prussiennes, Pillages, Argent, Artillerie, Munitions, Violences, Enrôlement, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE HAMBOURG le 10 Juin.
DE HAMBOURG le 10 Juin.
On voit par un écrit que l'on vient de publier
que les troupes Pruffiennes qui ont hiverné dans ,
lesEtats deMecklebourg ne le fontpas conténtées ›
d'en tirer d'énormes contributions en argent &
en toute efpèce de fubfiftances ; qu'elles ont enlevé
l'artillerie & les munitions ; qu'elles fe font empa- .
rées de tous les deniers du Prince ; qu'elles ont
forcé les habitans ſans diſtinction à s'enrôler ſous
leurs drapeaux ; & que pour découvrir les fugitifs
qui cherchoient à ſe dérober à leur violence , elles
ont maltraité les femmes juſqu'à les traîner attachées
à la queue de leurs chevaux , & leur ont fait
des outrages dont on n'a jamais vu d'exemple. On
obſerve que cet excès commis par les Pruſſiens a
couté à l'Etat de Mecklenbourg quatorze millions :
de florins l'Allemagne , fans compter la dévaſta➡ :
tion de festerres & le malfacre d'un grand noms
bre de fehabitans.
On voit par un écrit que l'on vient de publier
que les troupes Pruffiennes qui ont hiverné dans ,
lesEtats deMecklebourg ne le fontpas conténtées ›
d'en tirer d'énormes contributions en argent &
en toute efpèce de fubfiftances ; qu'elles ont enlevé
l'artillerie & les munitions ; qu'elles fe font empa- .
rées de tous les deniers du Prince ; qu'elles ont
forcé les habitans ſans diſtinction à s'enrôler ſous
leurs drapeaux ; & que pour découvrir les fugitifs
qui cherchoient à ſe dérober à leur violence , elles
ont maltraité les femmes juſqu'à les traîner attachées
à la queue de leurs chevaux , & leur ont fait
des outrages dont on n'a jamais vu d'exemple. On
obſerve que cet excès commis par les Pruſſiens a
couté à l'Etat de Mecklenbourg quatorze millions :
de florins l'Allemagne , fans compter la dévaſta➡ :
tion de festerres & le malfacre d'un grand noms
bre de fehabitans.
Fermer
Résumé : DE HAMBOURG le 10 Juin.
Le 10 juin, des troupes prussiennes ont imposé des contributions financières et en nature aux États de Mecklebourg, confisqué l'artillerie et les munitions, et pillé les fonds du prince local. Elles ont forcé les habitants à s'enrôler et maltraité les femmes pour traquer les fugitifs. Ces exactions ont coûté quatorze millions de florins allemands et causé la dévastation des terres et des souffrances aux habitants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
31
p. 196-197
DE VIENNE, le 30 Juin.
Début :
Le 24 de ce mois le feu prit sur les huit heures du matin a la maison du [...]
Mots clefs :
Incendie, Maison, Secours, Dégâts, Vent, Audience impériale, Comte, Impératrice Reine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 30 Juin.
DE
VIENNE
,
le
30
Juin
.
L224
8
24 de ce mois le feu prit fur les huit heures
du matin a la majfon du Comte de Starhemberg,
qui eft fituée à l'entrée du Fauxbourg de Wieden,
vis -à- vis la porte d'Italie. Les prompts Lecours
qu'on y porta ne purent arrêter le progrès de
l'incendie. Ce vafte édifice fut réduit en cendres.
Les flammes pouffées par un vent impétueux de
Nord-Oueft , fe communiquerent aux maiſons
vo fines , dont deux furent brûlées , & quelques
autres fort endommagées. Le feu parvint jufqu'i
un magafin de fourages , & à des écuries fituées
auprès du jardin du Prince de Schwartzenberg;
F'embrafement y fut fi rapide qu'on eut beau-
coup de peine à fauver les voitures , les chevaux
& les mulets. Les flammes fuivant toujours la di-
rection du vent , confumerent plufieurs petits
bâtimens en avant de ces écuries. Elles furent
portées jufqu'au Fauxbourg de Landſtraſſ , où
elles brûlerent cinq ou fix mailons. La force du
-vent les entraîna jufqu'au village d'Erbergen près
du Danube , & trente- deux maifons de ce Village
furent entiérement confumées. Ce terrible in-
cendie qui avoit commencé le 24 au matin , n'a
fini que le lendemain .
Du
6
Juillet
.
Le 2 de ce mois le Comte de Choifeuil , Am-
balladeur du Roi Très-Chrétien , eut la premiere
audience de l'Empereur. Il y fut conduit par le
Comte de Kevenhuller , Grand Chambeilan , &
il préfenta fes Lettres de créance. Il fut admis
AOUST
.
1759
.
197
enfuite à l'audience de l'Impératrice Reine.
VIENNE
,
le
30
Juin
.
L224
8
24 de ce mois le feu prit fur les huit heures
du matin a la majfon du Comte de Starhemberg,
qui eft fituée à l'entrée du Fauxbourg de Wieden,
vis -à- vis la porte d'Italie. Les prompts Lecours
qu'on y porta ne purent arrêter le progrès de
l'incendie. Ce vafte édifice fut réduit en cendres.
Les flammes pouffées par un vent impétueux de
Nord-Oueft , fe communiquerent aux maiſons
vo fines , dont deux furent brûlées , & quelques
autres fort endommagées. Le feu parvint jufqu'i
un magafin de fourages , & à des écuries fituées
auprès du jardin du Prince de Schwartzenberg;
F'embrafement y fut fi rapide qu'on eut beau-
coup de peine à fauver les voitures , les chevaux
& les mulets. Les flammes fuivant toujours la di-
rection du vent , confumerent plufieurs petits
bâtimens en avant de ces écuries. Elles furent
portées jufqu'au Fauxbourg de Landſtraſſ , où
elles brûlerent cinq ou fix mailons. La force du
-vent les entraîna jufqu'au village d'Erbergen près
du Danube , & trente- deux maifons de ce Village
furent entiérement confumées. Ce terrible in-
cendie qui avoit commencé le 24 au matin , n'a
fini que le lendemain .
Du
6
Juillet
.
Le 2 de ce mois le Comte de Choifeuil , Am-
balladeur du Roi Très-Chrétien , eut la premiere
audience de l'Empereur. Il y fut conduit par le
Comte de Kevenhuller , Grand Chambeilan , &
il préfenta fes Lettres de créance. Il fut admis
AOUST
.
1759
.
197
enfuite à l'audience de l'Impératrice Reine.
Fermer
Résumé : DE VIENNE, le 30 Juin.
Le 24 juin, un incendie s'est déclaré à Vienne vers huit heures du matin dans la maison du Comte de Starhemberg, située à l'entrée du faubourg de Wieden, face à la porte d'Italie. Malgré les efforts des secours, l'incendie a détruit cet édifice et s'est propagé aux maisons voisines, en brûlant deux et en endommageant plusieurs autres. Poussées par un vent impétueux du nord-ouest, les flammes ont atteint un magasin de fourrages et des écuries près du jardin du Prince de Schwartzenberg, mettant en danger les voitures, chevaux et mulets. L'incendie a continué vers le faubourg de Landstrass, détruisant cinq ou six maisons, et a atteint le village d'Erbergen près du Danube, où trente-deux maisons ont été entièrement consumées. Cet incendie, commencé le 24 juin au matin, s'est terminé le lendemain. Le 2 juillet, le Comte de Choiseul, ambassadeur du Roi Très-Chrétien, a eu sa première audience avec l'Empereur, accompagné du Comte de Kevenhuller, Grand Chambellan. Il a présenté ses lettres de créance et a ensuite été reçu par l'Impératrice Reine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
32
p. 198-199
DU HAVRE, le 7 Juillet.
Début :
Le 2 de ce mois on apperçut de cette Ville trois Frégates Angloises. [...]
Mots clefs :
Frégates, Flotte anglaise, Ennemis, Attaques, Bombes, Citadelle, Bateaux, Port, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU HAVRE, le 7 Juillet.
DU HAVRE , le 7 Juillet.
Le 2 de ce mois on apperçut de cette Ville
trois Frégates Angloiſes. Le 3 à fix heures du ma-
tin la flotte Angloife parut : les Ennemis tirèrent
cinq bombes pour en effayer la portée. Le 4 ils
s'approchèrent à la pointe du jour avec leurs tro
bombardes , dont l'une fut établie vis-à-vis de la
jettée , & les deux autres en face du Chantier où
Ï'on conftruit les batteaux. Ils commencèrent à
trois heures & demie du matin à jetter des bom-
bes de tous côtés. Plusieurs tombèrent dans la
Ville & dans la Citadelle fans caufer de dom-
mage. Ils tirèrent jufqu'à minuit ; mais pendant
cet intervalle , leur feu fe rallentiffoit de temps
à autre. Ils recommencerent à tirer les à trois
heures du matin : leur feu continua juſqu'à ſept
heures du ſoir. A neuf heures ils appareillerent,
·
A
·
OUST
.
1759
.
199
&
ils
replièrent la
moitié
de
leur
ligne
fur
leur
gauche
.
A
onze
heures
du
foir
ils
recommence-
rent
leur
fen
,
&
ne
jettèrent
pendant
la
nuit
qu'en-
viron
une douzaine de
bombes
,
fans
beaucoup
de
fuccès
.
Leur
feu
cella
entièrement
le
6
au
matin
.
A
midi
on
apperçut
qu'ils
faifoient
beaucoup
de
mouvemens
.
Les
Ennemis
ont gardé
leur
pofi-tion
jufqu'au ſept
à
neuf
heures
du
matin
,
ayane
leur
droite
à
la hauteur
du
Cap
de
la
Have
,
&
fans
jetter
aucune
bombe
.
Les Ouvriers
ont
repris
le
travail
fur
le chantier
,
&
l'on
doit
mettre
l'eau
aujourd'hui
trois
nouveaux
bateaux
calfatés
.
Les
Anglois ont
appareillé à
dix
heures
du
matin
.
Le
vent
fait
juger
qu'ils
tiennent
route
de
départ
.
A
trois
heures
après
midi
ils
étoient
déja
à
quatre
lieues
,
faifant
route
vraisemblablement
pour
ren-
trer
dans
leur
ports
.
Le
dommage
n'a
pas
été
,
à
beauconp
près
,
autfi
confidérable
qu'il
auroit
.
pû
l'être
,
eu égard
à
la
quantité prodigieufe
de
bombes
qu'ils
ont
jettées
.
Le
feu a été
éteint
avec
la
plus
grande promptitude par
les
troupes
&
les
Ouvriers
de
la
Marine
.
On
évalue
à
très
-
peu
de
choſe
la
perte
cauſée
par
le
feu
de l'Enne-
mi
dans
les
chantiers
de
conſtruction
.
Elle
a
été
réparée fur
le
champ
.
Il
eft
à
préfumer que
les
bombardes
des
Ennemis
ont
été
miſes hors
de
combat
,
tant
par
le
feu
qu'elles
ont
effuyé
denos
batteries
,
que
par
les efforts
de
leurs
pro-pres
mortiers
,
qui
étoient
chargés de
trente
à
trente
-
fix livres
de poudre
.
Le 2 de ce mois on apperçut de cette Ville
trois Frégates Angloiſes. Le 3 à fix heures du ma-
tin la flotte Angloife parut : les Ennemis tirèrent
cinq bombes pour en effayer la portée. Le 4 ils
s'approchèrent à la pointe du jour avec leurs tro
bombardes , dont l'une fut établie vis-à-vis de la
jettée , & les deux autres en face du Chantier où
Ï'on conftruit les batteaux. Ils commencèrent à
trois heures & demie du matin à jetter des bom-
bes de tous côtés. Plusieurs tombèrent dans la
Ville & dans la Citadelle fans caufer de dom-
mage. Ils tirèrent jufqu'à minuit ; mais pendant
cet intervalle , leur feu fe rallentiffoit de temps
à autre. Ils recommencerent à tirer les à trois
heures du matin : leur feu continua juſqu'à ſept
heures du ſoir. A neuf heures ils appareillerent,
·
A
·
OUST
.
1759
.
199
&
ils
replièrent la
moitié
de
leur
ligne
fur
leur
gauche
.
A
onze
heures
du
foir
ils
recommence-
rent
leur
fen
,
&
ne
jettèrent
pendant
la
nuit
qu'en-
viron
une douzaine de
bombes
,
fans
beaucoup
de
fuccès
.
Leur
feu
cella
entièrement
le
6
au
matin
.
A
midi
on
apperçut
qu'ils
faifoient
beaucoup
de
mouvemens
.
Les
Ennemis
ont gardé
leur
pofi-tion
jufqu'au ſept
à
neuf
heures
du
matin
,
ayane
leur
droite
à
la hauteur
du
Cap
de
la
Have
,
&
fans
jetter
aucune
bombe
.
Les Ouvriers
ont
repris
le
travail
fur
le chantier
,
&
l'on
doit
mettre
l'eau
aujourd'hui
trois
nouveaux
bateaux
calfatés
.
Les
Anglois ont
appareillé à
dix
heures
du
matin
.
Le
vent
fait
juger
qu'ils
tiennent
route
de
départ
.
A
trois
heures
après
midi
ils
étoient
déja
à
quatre
lieues
,
faifant
route
vraisemblablement
pour
ren-
trer
dans
leur
ports
.
Le
dommage
n'a
pas
été
,
à
beauconp
près
,
autfi
confidérable
qu'il
auroit
.
pû
l'être
,
eu égard
à
la
quantité prodigieufe
de
bombes
qu'ils
ont
jettées
.
Le
feu a été
éteint
avec
la
plus
grande promptitude par
les
troupes
&
les
Ouvriers
de
la
Marine
.
On
évalue
à
très
-
peu
de
choſe
la
perte
cauſée
par
le
feu
de l'Enne-
mi
dans
les
chantiers
de
conſtruction
.
Elle
a
été
réparée fur
le
champ
.
Il
eft
à
préfumer que
les
bombardes
des
Ennemis
ont
été
miſes hors
de
combat
,
tant
par
le
feu
qu'elles
ont
effuyé
denos
batteries
,
que
par
les efforts
de
leurs
pro-pres
mortiers
,
qui
étoient
chargés de
trente
à
trente
-
fix livres
de poudre
.
Fermer
Résumé : DU HAVRE, le 7 Juillet.
Du 2 au 7 juillet, Le Havre fut la cible d'attaques navales britanniques. Le 2 juillet, trois frégates anglaises furent repérées. Le 3 juillet, la flotte anglaise apparut et testa ses armes. Le 4 juillet, trois bombardes ennemies commencèrent à bombarder la ville et la citadelle dès 3h30 du matin, avec des pauses intermittentes jusqu'à 19 heures. Les attaques reprirent à 21 heures et 23 heures, sans causer de dommages significatifs. Le 6 juillet, le bombardement cessa. Le 7 juillet, les navires anglais quittèrent la zone. Les dégâts furent minimes, les incendies furent rapidement maîtrisés par les troupes et les ouvriers. Les pertes dans les chantiers de construction furent légères et réparées immédiatement. Les bombardes ennemies furent probablement neutralisées par le feu des batteries françaises et leurs propres mortiers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
33
p. 207
DE ROME, le premier Septembre.
Début :
On a essuyé dans les environs de Ferrare un ouragan furieux, [...]
Mots clefs :
Ouragan, Dégâts, Campagne, Victimes, Ruines
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE ROME, le premier Septembre.
DE ROME
, le
premier Septembre
.
On a effuyé dans les environs de Ferrare un
ouragan furieux , qui a renversé plufieurs mai-
fons de campagne ; trente perfonnes ont été
enfevelies fous leurs ruines.
, le
premier Septembre
.
On a effuyé dans les environs de Ferrare un
ouragan furieux , qui a renversé plufieurs mai-
fons de campagne ; trente perfonnes ont été
enfevelies fous leurs ruines.
Fermer
34
p. 206
DE LISBONNE, le 30 Décembre 1759.
Début :
Le 13, on essuya une violente tempête, qui a causé beaucoup de dommage parmi les [...]
Mots clefs :
Tempête, Dégâts, Vaisseaux, Cargaison, Forteresse, Afrique, Prisonniers, Rebelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LISBONNE, le 30 Décembre 1759.
De LISBONE , le 30 Décembre 1759.
Le 13 , on effuya une violente tempête , qui a
caufé beaucoup de dommage parmi les vaiffeaux
qui étoient dans la Baye. Quelques - uns ont péri ,
d'autres ont échoué, & ont eu feur cargaiſon fort
endommagée. Cependant la perte eft beaucoup
moins grande qu'on ne l'avoit d'abord eftimée,
On a embarqué , pour la fortereffe de Mafagan
en Affrique , plufieurs prifonniers d'Etat:
c'étoient, fuivant les conjectures , des coupables
de la derniere conjuration .
Le 13 , on effuya une violente tempête , qui a
caufé beaucoup de dommage parmi les vaiffeaux
qui étoient dans la Baye. Quelques - uns ont péri ,
d'autres ont échoué, & ont eu feur cargaiſon fort
endommagée. Cependant la perte eft beaucoup
moins grande qu'on ne l'avoit d'abord eftimée,
On a embarqué , pour la fortereffe de Mafagan
en Affrique , plufieurs prifonniers d'Etat:
c'étoient, fuivant les conjectures , des coupables
de la derniere conjuration .
Fermer
35
p. 198-199
DE LONDRES, le 1 Juin.
Début :
On a été fort déconcerté ici de la résolution prise par les Puissances du Nord [...]
Mots clefs :
Résolution, Flotte, Mer baltique, Accès, Roi de Prusse, Incendies, Dégâts, Pondichéry, Combat, Amiral, Chef d'escadre, Comte, Conseil, Exécution, Maison de Shirley
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LONDRES, le 1 Juin.
De LONDRES , le n. Juin.
On a été fort déconcerté ici de la réfolution
prife par les Puiflances du Nord de fermer à nos
Flottes l'entrée de la Mer Baltique . On ne s'atten
doit pas à la triple alliance qui vient d'être conclue.
L'impoffibilité de fecourir le Roi de Pruffe
de ce côté , paroît avoir déterminé la Cour à faire
de plus grands efforts en Allemagne
On a reçu , de Bo on , laitre nouvelle de
trois incendies confécutifs arrivés dans cette Ville.
Le dernier , qui a été le plus confidérable , a réduit
en cendres plus de quatre cens maiſons &
magazins remplis d'effers de toute espéce . Cet
événement eft du zo Mars.
Les nouvelles arrivées, depuis peu , de Madras,
font évanouir le bruit qui s'étoit répandu de la
prife de Pondichéri Elles contiennent des détails
du Combat donné , au moi d'Octobre dernier ,
entre notre flote commandée par l'Amiral Pocock
& celle de France fous les ordres du fieur
Daché , Chef d'Efcadre. Ce combat a duré trois
heures , pendant le quelles nous avons eu cinq
cens hommes tués ou bleflés . Les Lettres du continent
confirment au la nouvelle du combat
de Vandavachi , & du défavantage que nos troupes
y ont eu.
Le prétendu Comte de S. Germain , qui avoit
été arrêté dans cette Ville , & confié à la garde
d'un Mellager d'Etat , a été relâché fous la conJUILLET.
1760.
23111 :
199
dition de fortir inceffamment du Royaume : ce
qu'il a exécuté.
1. 3
+
Laurent Shirley , Comte de Ferrers , Pair d'An- ,
gleterre , fubit , les du mois dernier , la peine
portée contre lui le 18 du mois précédent. Il fue
conduit à Tiburn , dans fon Caroffe à fix chevaux ,
& vêtu de fon habit le plus magnifique. L'échafaur
& la potence , étoient tendus de noir. Il monta
avec fermeté fur féchafauty & après une courte
priere , il fe livra à l'Exécuteur . Une heure après
T'exécution , fon corps fut envoyé, fuivant la Sentence
, à l'Amphithéâtre des Chirurgiens . Après
y avoir fervi à une jours à
démonstration anatomique, &
avoir été expofé deux jours à la vue du Public ,
il a été rendu à fes parens qui l'ont fait tranfporter
dins le Comté de Leiceftre , buieft lehchef lieu
de fa maifon & la fepulture de fes Ancêtres. Le
cercueil oùil a été dépofé , porté cette Infcription go
Laurent Ferrers éxécuté le 5 Mai 1760. La maifon!
de Shirley , dont le chef fur décoré en 1711. des
Titres héréditaires de Comte , Vicomte & Pair ▸
d'Angleterre, eft une des plus anciennes du Royau
me. Elle tire fon origine de Safwato , qui étoit un
des premiers Seigneurs Anglo- Saxons , lors de la
conquête de l'Angleterre par Guillaume , Duc de
Normandie.
On a été fort déconcerté ici de la réfolution
prife par les Puiflances du Nord de fermer à nos
Flottes l'entrée de la Mer Baltique . On ne s'atten
doit pas à la triple alliance qui vient d'être conclue.
L'impoffibilité de fecourir le Roi de Pruffe
de ce côté , paroît avoir déterminé la Cour à faire
de plus grands efforts en Allemagne
On a reçu , de Bo on , laitre nouvelle de
trois incendies confécutifs arrivés dans cette Ville.
Le dernier , qui a été le plus confidérable , a réduit
en cendres plus de quatre cens maiſons &
magazins remplis d'effers de toute espéce . Cet
événement eft du zo Mars.
Les nouvelles arrivées, depuis peu , de Madras,
font évanouir le bruit qui s'étoit répandu de la
prife de Pondichéri Elles contiennent des détails
du Combat donné , au moi d'Octobre dernier ,
entre notre flote commandée par l'Amiral Pocock
& celle de France fous les ordres du fieur
Daché , Chef d'Efcadre. Ce combat a duré trois
heures , pendant le quelles nous avons eu cinq
cens hommes tués ou bleflés . Les Lettres du continent
confirment au la nouvelle du combat
de Vandavachi , & du défavantage que nos troupes
y ont eu.
Le prétendu Comte de S. Germain , qui avoit
été arrêté dans cette Ville , & confié à la garde
d'un Mellager d'Etat , a été relâché fous la conJUILLET.
1760.
23111 :
199
dition de fortir inceffamment du Royaume : ce
qu'il a exécuté.
1. 3
+
Laurent Shirley , Comte de Ferrers , Pair d'An- ,
gleterre , fubit , les du mois dernier , la peine
portée contre lui le 18 du mois précédent. Il fue
conduit à Tiburn , dans fon Caroffe à fix chevaux ,
& vêtu de fon habit le plus magnifique. L'échafaur
& la potence , étoient tendus de noir. Il monta
avec fermeté fur féchafauty & après une courte
priere , il fe livra à l'Exécuteur . Une heure après
T'exécution , fon corps fut envoyé, fuivant la Sentence
, à l'Amphithéâtre des Chirurgiens . Après
y avoir fervi à une jours à
démonstration anatomique, &
avoir été expofé deux jours à la vue du Public ,
il a été rendu à fes parens qui l'ont fait tranfporter
dins le Comté de Leiceftre , buieft lehchef lieu
de fa maifon & la fepulture de fes Ancêtres. Le
cercueil oùil a été dépofé , porté cette Infcription go
Laurent Ferrers éxécuté le 5 Mai 1760. La maifon!
de Shirley , dont le chef fur décoré en 1711. des
Titres héréditaires de Comte , Vicomte & Pair ▸
d'Angleterre, eft une des plus anciennes du Royau
me. Elle tire fon origine de Safwato , qui étoit un
des premiers Seigneurs Anglo- Saxons , lors de la
conquête de l'Angleterre par Guillaume , Duc de
Normandie.
Fermer
Résumé : DE LONDRES, le 1 Juin.
Le 17 juin 1760, à Londres, la décision des puissances du Nord de fermer la mer Baltique aux flottes britanniques a surpris les autorités. Cette mesure, non anticipée malgré la récente triple alliance, a conduit la Cour à renforcer ses efforts en Allemagne pour aider le roi de Prusse. À Boston, trois incendies ont été signalés, le dernier ayant détruit plus de quatre cents maisons et magasins le 20 mars. Des nouvelles de Madras ont clarifié la situation à Pondichéry, détaillant un combat naval d'octobre entre les flottes britannique et française, causant la mort ou la blessure de cinq cents Britanniques. Des lettres confirment également la défaite britannique à Vandavachi. Le prétendu Comte de Saint-Germain, arrêté à Londres, a été libéré à condition de quitter le royaume. Laurent Shirley, Comte de Ferrers, a été exécuté le 5 mai 1760 à Tyburn après avoir été condamné le 18 avril précédent. Son corps a été utilisé pour des démonstrations anatomiques avant d'être rendu à sa famille pour inhumation dans le comté de Leicester. La maison de Shirley est l'une des plus anciennes du royaume, remontant à Sawato, seigneur anglo-saxon lors de la conquête normande.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
36
p. 184-187
De PARIS, le 13 Mai 1763.
Début :
Le 13 Avril, le Corps de la Ville, à la tête duquel étoit le sieur de Pontcarré de [...]
Mots clefs :
Prévôts des marchands, Duc, Chevalier, Cérémonie, Ministre plénipotentiaire, Diplomatie, Météores, Lumière, Lune, Incendie, Prince de Condé, Ville, Dégâts, Perte, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Tirage, Gains
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 13 Mai 1763.
De PARIS, le 13 Mai 1763.
Le 13 Avril , le Corps de Ville , à la tête
duquel étoit le fieur de Pontcarré de Viarmes ,
Prévôt des Marchands , fe tranſporta a l'Hôtel
de Lamoignon , rue Pavée , où il fit l'ouver
ture de la nouvelle Bibliothèque Publique que
l'on a déja annoncée. Le Duc de Brillac , Pair
& Grand Pannetier de France , Chevalier des
Ordres du Roi , & Lieutenant - Général de ſes
JUILLET. 1763. 185
au Armées , nommé pour préfider cette année,
Chapitre de l'Ordre de S. Michel , s'eft rendu
le 9 de ce mois , à la Grand'Salle des Pères
Cordeliers de cette Ville . Là , revêtu du Manteau
& du Collier des Ordres du Roi , & ayant à
fes côtés le fieur Chendret , Héraut , & le fieur
Perfeville , Huifier defdits Ordres , en habit de
cérémonie ; il reçut Chevalier de l'Ordre de S.
Michel , le fieur Brochier , Ecuyer , premier Secré
taire du Comte de Rochechouart , Miniftre plénipotentiaire
du Roi à la Cour de Parme. Le
Duc de Briffac aſſiſta enſuite , avec tous les Chevaliers
qui fe trouvoient préfens , à la Grand'-
Meffe qui fe célébre tous les ans dans l'Eglife des
Pères Cordeliers , en mémoire de l'apparition
de S. Michel.
On a appris de Lisbone , que Don Vincent
de Souza Coufinho , Miniftre plénipotentiaire du
Roi de Portugal , auprè; du Roi de Sardaigne
a été nommé par Sa Majefté Très-Fidèle , pour
venir réfider en la même qualité auprès du
Roi.
Le fieur Meffier , habile Aftronome , obfervant
à l'Obfervatoire Royal de la Marine , à l'Hôtel
de Clugny , le 29 Avril , à une heure quarantehuit
minutes du matin , a apperçu un globe de
feu , à la hauteur d'environ douze degrés fur
l'Horifon & à l'Orient de Paris , traînant une
longue queue lumineuſe , comme le fillon que
trace en l'air une fufée volante : fon diamétre
apparent étoit environ le tiers de la Lune , &
fa couleur étoit d'un rouge vif. La Lune qui
étoit alors fur l'Horifon , effaçoit une grande partie
de la lumière de ce Météore qui , dans une
nuit obfcure , auroit répandu une lumière confidérable
dans l'Atmosphère. Ce globe parut tome
186 MERCURE DE FRANCE.
ber prefque perpendiculairement , en employant
dans fa chute jufqu'à l'Horiſon environ quatorze
fecondes de temps. Le Ciel étoit pour lors prefque
totalement couvert , le vent au Sud- Oueſt
& le Barometre étoit à la hauteur de vingtfept
pouces fix lignes.
On écrit de Nancy , que le même jour , à une
heure & demie du matin , le même globe de
feu y a été obfervé. Ce globe n'a été apperçu
qu'un inftant à l'Oueft de Nancy , fort près de
l'Horifon , & traînant une queue brillante qui
auroit jetté une lumière très-conſidérable fi elle
n'avoit été effacée par celle de la Lune.
On vient d'apprendre la malheureuſe nouvelle
d'un incendie qui a détruit plus de la moitié de
la petite Ville d'Hirfon , appartenante au Prince
de Condé , & fituée dans la Généralité de Soiffons ,
Election de Guife . Le 23 du mois dernier , à cinq
heures du foir , le feu prit à la maiſon d'un
Couvreur , les flammes excitées par un vent du
Nord très-violent , fe portèrent , en moins d'une
demic heure , d'une extrémité à l'autre de la
Ville , & s'attachèrent en fept ou huit endroits
différens , avec une telle impétuofité , qu'en moins
de deux heures , plus de trois cens Bâtimens
furent entiérement confumés avec tous les meubles
, grains , fourages & effets qui s'y trou
voient enfermés , fans qu'il eût été poffible de
retirer du plus grand nombre de ces maifons ,
ni les papiers des Notaires & des Employés des
Fermes , ni même l'argent comptant. On regarde
comme un grand bonheur , qu'un enfant feul air
péri dans les flammes. Les Officiers & les principaux
Habitans du lieu , ont dreflé un Procèsverbal
de la perte que cet incendie a occafionnée ,
& l'eftimation monte à quatre cens quarante &
un mille fept cens vingt - une livres.
JUILLET. 1763 . 187
Un femblable malheur eft arrivé le premier
de ce mois , au Village de Perrigny , Bailliage
d'Auxonne , où cinquante maiſons ont été confumées
par le feu.
Le vingt - huitième Tirage de la Loterie de
l'Hôtel- de- Ville s'eft fait le 25 du mois dernier ,
en la manière accoutumée. Le Lot de cinquante
mille livres eft échu au numéro 8694 ; celurde
vingt mille livres au numéro 11093 ; & les deux
de dix mille livres aux numéros 5978 & 7110 .
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de
l'Ecole Royale Militaire. Les Numéros fortis de
la Roue de Fortune , font , 7 , 19 , 34 , 56 , 59.
Le prochain Tirage fe fera le 16 Juin .
Le 13 Avril , le Corps de Ville , à la tête
duquel étoit le fieur de Pontcarré de Viarmes ,
Prévôt des Marchands , fe tranſporta a l'Hôtel
de Lamoignon , rue Pavée , où il fit l'ouver
ture de la nouvelle Bibliothèque Publique que
l'on a déja annoncée. Le Duc de Brillac , Pair
& Grand Pannetier de France , Chevalier des
Ordres du Roi , & Lieutenant - Général de ſes
JUILLET. 1763. 185
au Armées , nommé pour préfider cette année,
Chapitre de l'Ordre de S. Michel , s'eft rendu
le 9 de ce mois , à la Grand'Salle des Pères
Cordeliers de cette Ville . Là , revêtu du Manteau
& du Collier des Ordres du Roi , & ayant à
fes côtés le fieur Chendret , Héraut , & le fieur
Perfeville , Huifier defdits Ordres , en habit de
cérémonie ; il reçut Chevalier de l'Ordre de S.
Michel , le fieur Brochier , Ecuyer , premier Secré
taire du Comte de Rochechouart , Miniftre plénipotentiaire
du Roi à la Cour de Parme. Le
Duc de Briffac aſſiſta enſuite , avec tous les Chevaliers
qui fe trouvoient préfens , à la Grand'-
Meffe qui fe célébre tous les ans dans l'Eglife des
Pères Cordeliers , en mémoire de l'apparition
de S. Michel.
On a appris de Lisbone , que Don Vincent
de Souza Coufinho , Miniftre plénipotentiaire du
Roi de Portugal , auprè; du Roi de Sardaigne
a été nommé par Sa Majefté Très-Fidèle , pour
venir réfider en la même qualité auprès du
Roi.
Le fieur Meffier , habile Aftronome , obfervant
à l'Obfervatoire Royal de la Marine , à l'Hôtel
de Clugny , le 29 Avril , à une heure quarantehuit
minutes du matin , a apperçu un globe de
feu , à la hauteur d'environ douze degrés fur
l'Horifon & à l'Orient de Paris , traînant une
longue queue lumineuſe , comme le fillon que
trace en l'air une fufée volante : fon diamétre
apparent étoit environ le tiers de la Lune , &
fa couleur étoit d'un rouge vif. La Lune qui
étoit alors fur l'Horifon , effaçoit une grande partie
de la lumière de ce Météore qui , dans une
nuit obfcure , auroit répandu une lumière confidérable
dans l'Atmosphère. Ce globe parut tome
186 MERCURE DE FRANCE.
ber prefque perpendiculairement , en employant
dans fa chute jufqu'à l'Horiſon environ quatorze
fecondes de temps. Le Ciel étoit pour lors prefque
totalement couvert , le vent au Sud- Oueſt
& le Barometre étoit à la hauteur de vingtfept
pouces fix lignes.
On écrit de Nancy , que le même jour , à une
heure & demie du matin , le même globe de
feu y a été obfervé. Ce globe n'a été apperçu
qu'un inftant à l'Oueft de Nancy , fort près de
l'Horifon , & traînant une queue brillante qui
auroit jetté une lumière très-conſidérable fi elle
n'avoit été effacée par celle de la Lune.
On vient d'apprendre la malheureuſe nouvelle
d'un incendie qui a détruit plus de la moitié de
la petite Ville d'Hirfon , appartenante au Prince
de Condé , & fituée dans la Généralité de Soiffons ,
Election de Guife . Le 23 du mois dernier , à cinq
heures du foir , le feu prit à la maiſon d'un
Couvreur , les flammes excitées par un vent du
Nord très-violent , fe portèrent , en moins d'une
demic heure , d'une extrémité à l'autre de la
Ville , & s'attachèrent en fept ou huit endroits
différens , avec une telle impétuofité , qu'en moins
de deux heures , plus de trois cens Bâtimens
furent entiérement confumés avec tous les meubles
, grains , fourages & effets qui s'y trou
voient enfermés , fans qu'il eût été poffible de
retirer du plus grand nombre de ces maifons ,
ni les papiers des Notaires & des Employés des
Fermes , ni même l'argent comptant. On regarde
comme un grand bonheur , qu'un enfant feul air
péri dans les flammes. Les Officiers & les principaux
Habitans du lieu , ont dreflé un Procèsverbal
de la perte que cet incendie a occafionnée ,
& l'eftimation monte à quatre cens quarante &
un mille fept cens vingt - une livres.
JUILLET. 1763 . 187
Un femblable malheur eft arrivé le premier
de ce mois , au Village de Perrigny , Bailliage
d'Auxonne , où cinquante maiſons ont été confumées
par le feu.
Le vingt - huitième Tirage de la Loterie de
l'Hôtel- de- Ville s'eft fait le 25 du mois dernier ,
en la manière accoutumée. Le Lot de cinquante
mille livres eft échu au numéro 8694 ; celurde
vingt mille livres au numéro 11093 ; & les deux
de dix mille livres aux numéros 5978 & 7110 .
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de
l'Ecole Royale Militaire. Les Numéros fortis de
la Roue de Fortune , font , 7 , 19 , 34 , 56 , 59.
Le prochain Tirage fe fera le 16 Juin .
Fermer
Résumé : De PARIS, le 13 Mai 1763.
En avril 1763, plusieurs événements marquants eurent lieu. Le 13 avril, le Corps de Ville, sous la direction du Prévôt des Marchands Pontcarré de Viarmes, inaugura la nouvelle Bibliothèque Publique à l'Hôtel de Lamoignon. Lors de cette cérémonie, le Duc de Brillac, président pour l'année, accueillit le Chevalier Brochier dans l'Ordre de Saint-Michel. Par la suite, le Duc de Brillac assista à la Grand-Messe en mémoire de Saint-Michel. À Lisbonne, Don Vincent de Souza Couto fut nommé ministre plénipotentiaire du Roi de Portugal auprès du Roi de Sardaigne. Le 29 avril, l'astronome Messier observa un globe de feu lumineux à l'Observatoire Royal de la Marine, phénomène également observé à Nancy le même jour. Les conditions météorologiques étaient particulières, avec un ciel couvert, un vent soufflant du sud-ouest et un baromètre à vingt-sept pouces six lignes. Le 23 mai, un incendie dévasta plus de la moitié de la ville d'Hirson, appartenant au Prince de Condé. En moins de deux heures, plus de trois cents bâtiments furent détruits, causant la mort d'un enfant et des pertes estimées à quatre cent quarante et un mille sept cent vingt et une livres. Le 1er juillet, un autre incendie détruisit cinquante maisons au village de Perrigny, dans le Bailliage d'Auxonne. Le 25 mai, le vingt-huitième tirage de la Loterie de l'Hôtel-de-Ville eut lieu, avec les numéros gagnants 8694, 11093, 5978 et 7110. La Loterie de l'École Royale Militaire fut également tirée, révélant les numéros fortunés 7, 19, 34, 56 et 59. Le prochain tirage était prévu pour le 16 juin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
37
p. 183-184
De VIENNE, le 2 Juillet 1763.
Début :
Le 28 du mois dernier, entre quatre & cinq heures du matin, on a ressenti [...]
Mots clefs :
Secousses, Tremblements de terre, Dégâts, Édifices, Montée des eaux, Écroulement, Ravages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 2 Juillet 1763.
De VIENNE , le 2 Juillet 1763× ~
Le 28 da mois dernier , entre quatre & cinq
heures du matin , on a reffenti quelques fecouffes
de tremblement de terre qui n'ont pas été confidérables
, & n'ont caufé aucun dommage ; mais
fuivant des Lettres de Hongrie , on en a effuyé
de très-violentes à Comore , ou prefque tous les
Edifices les plus folides ont été ébrantes , & quelques-
uns même renversés : on affure que la Cathédrale
& la magnifique maifon des Jéfuites
184 MERCURE DE FRANCE.
font du nombre de ces derniers , ainfi que deu
baftions de la fortereffe baignés par le Danube ,
lefquels ont été détruits par la violente commotion
des eaux de ce fleuve. Plus de deux cent perfonnes
affemblées dans une Eglife de cette mênre
Ville ont péri par l'écroulement de la voute du
Choeur. LaVille de Raab a auffi beaucoup fouffert ,
& l'on reçoit des Nouvelles de divers endroits où ce
tremblement de terre a également cauſé de
grands ravages .
Le 28 da mois dernier , entre quatre & cinq
heures du matin , on a reffenti quelques fecouffes
de tremblement de terre qui n'ont pas été confidérables
, & n'ont caufé aucun dommage ; mais
fuivant des Lettres de Hongrie , on en a effuyé
de très-violentes à Comore , ou prefque tous les
Edifices les plus folides ont été ébrantes , & quelques-
uns même renversés : on affure que la Cathédrale
& la magnifique maifon des Jéfuites
184 MERCURE DE FRANCE.
font du nombre de ces derniers , ainfi que deu
baftions de la fortereffe baignés par le Danube ,
lefquels ont été détruits par la violente commotion
des eaux de ce fleuve. Plus de deux cent perfonnes
affemblées dans une Eglife de cette mênre
Ville ont péri par l'écroulement de la voute du
Choeur. LaVille de Raab a auffi beaucoup fouffert ,
& l'on reçoit des Nouvelles de divers endroits où ce
tremblement de terre a également cauſé de
grands ravages .
Fermer
Résumé : De VIENNE, le 2 Juillet 1763.
Le 28 juin 1763, des tremblements de terre ont été ressentis à Vienne et en Hongrie. À Komárom, des bâtiments comme la cathédrale et la maison des Jésuites ont été détruits, causant plus de deux cents morts dans une église. Raab a également subi des dommages importants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
38
p. 184
De PEST en Hongrie, le 29 Juin 1763.
Début :
Hier, on a ressenti ici de très-violentes secousses de tremblement de terre [...]
Mots clefs :
Secousses, Tremblement de terre, Bâtiments, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PEST en Hongrie, le 29 Juin 1763.
De PEST en Hongrie , le 29 Juin 1763.
Hier,on a reffenti ici de très -violentes fecouffes de
tremblement de terre ,qui ont endommagé confidérablement
les principaux bâtimens de cetteVille ,
& particulierement l'Hôtel des Invalides. La
Croix du Clocher de cet édifice a été abattue & la
voûte, ainfi que les murs de l'Eglife , fe font entrouverts
en plufieurs en droits. On affure que les
fecouffes ont été encore plus violentes à Buttin
ainfi qu'au Village de Kerepes à trois lieues d'ici
& qu'elles fe font fait fentir dans ces différens endroits
prèfque dans la même minute.
Hier,on a reffenti ici de très -violentes fecouffes de
tremblement de terre ,qui ont endommagé confidérablement
les principaux bâtimens de cetteVille ,
& particulierement l'Hôtel des Invalides. La
Croix du Clocher de cet édifice a été abattue & la
voûte, ainfi que les murs de l'Eglife , fe font entrouverts
en plufieurs en droits. On affure que les
fecouffes ont été encore plus violentes à Buttin
ainfi qu'au Village de Kerepes à trois lieues d'ici
& qu'elles fe font fait fentir dans ces différens endroits
prèfque dans la même minute.
Fermer
Résumé : De PEST en Hongrie, le 29 Juin 1763.
Le 29 juin 1763, un violent tremblement de terre à Pest, en Hongrie, a endommagé des bâtiments majeurs, dont l'Hôtel des Invalides. La croix du clocher a été renversée et la voûte de l'église fissurée. Les secousses ont été intenses à Buttin et Kerepes, ressenties simultanément dans ces lieux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
39
p. 188
EXTRAIT d'une Lettre écrite du Fort-William dans le Bengale, le 17 Février 1763.
Début :
Il y a eu aux environs de Calcutta un tremblement de terre qui a duré [...]
Mots clefs :
Tremblement de terre, Dégâts, Calcutta, Écroulement, Édifices, Montée des eaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite du Fort-William dans le Bengale, le 17 Février 1763.
EXTRAIT d'une Lettre écrite du Fort- William
dans le Bengale , le 17 Février 1763.
» Il y a eu aux environs de Calcutta un trem-
» blement de terre qui a duré quatre minutes ,
» & n'a heureuſement occafionné que très-peu
» de dommage ; mais on a reffenti à Chitta-
»yona , Place dépendante de celle-ci , douze
» fecouffes qui ont fait écrouler tous les édifices
de cette Ville bâtis en brique. La terre s'eft
ouverte près de la Factorie ; il en eft forti
so un torrent d'eau mêlé de vafe & il refte
» actuellement en cet endroit un abîme de trois
à quatre pieds de largeur . A Burdavan , autre
» Place du diftrict de Calcutta , il s'eſt élevé au
>> milieu d'une Riviére confidérable un Banc de
» Sable qui a fait prendre un autre cours aux
Eaux de cette Riviere dont l'ancien lit eſt
» actuellement auffi fec qu'aucun autre endroit
» du pays.
dans le Bengale , le 17 Février 1763.
» Il y a eu aux environs de Calcutta un trem-
» blement de terre qui a duré quatre minutes ,
» & n'a heureuſement occafionné que très-peu
» de dommage ; mais on a reffenti à Chitta-
»yona , Place dépendante de celle-ci , douze
» fecouffes qui ont fait écrouler tous les édifices
de cette Ville bâtis en brique. La terre s'eft
ouverte près de la Factorie ; il en eft forti
so un torrent d'eau mêlé de vafe & il refte
» actuellement en cet endroit un abîme de trois
à quatre pieds de largeur . A Burdavan , autre
» Place du diftrict de Calcutta , il s'eſt élevé au
>> milieu d'une Riviére confidérable un Banc de
» Sable qui a fait prendre un autre cours aux
Eaux de cette Riviere dont l'ancien lit eſt
» actuellement auffi fec qu'aucun autre endroit
» du pays.
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite du Fort-William dans le Bengale, le 17 Février 1763.
Le 17 février 1763, un tremblement de terre a duré quatre minutes près de Calcutta, causant peu de dommages. À Chittagong, douze secousses ont détruit les bâtiments en brique et ouvert la terre près de la factorie. À Burdavan, un banc de sable a modifié le cours d'une rivière, asséchant son ancien lit.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
40
p. 209-210
De VIENNE, le 9 Juillet 1763.
Début :
On a reçu ici la nouvelle d'un tremblement de Terre que l'on ressentit à [...]
Mots clefs :
Tremblement de terre, Secousses, Bruits, Édifices, Dégâts, Écroulement, Blessés et morts, Décombres, Refuge, Montée des eaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 9 Juillet 1763.
De VIENNE, le 9 Juillet 1763.
On a reçu ici la nouvelle d'un tremblement de
Terre que l'on reffentit à Comorre le 28 du mois
dernier.
La première fecouffe fe fit fentir à cinq heures
du matin : l'allarme fut bientôt génerale , & la
plupart des habitans forrirent précipitamment de
la ville. A cinq heures vingt-deux à vingt-trois minutes
, il y eut une feconde fecouffe accompa
gnée d'un bruit fouterrain , laquelle dura une minute
& demie ; l'ébranlement fut fi confidérable ,
que les murs des Eglifes , des principaux Edifices ,
& de prefque toutes les Mailons des Particuliers
furent entr'ouverts ; la plupart des toits , des voutes
& des planchers tombèrent ' ; l'Eglife des Jéfaites
fut entiérement ruinée , la Tour s'écroula ,
& leur maiſon fut extrêmement endommagée ; le
Couvent des Récolets fut encore plus maltraité ;
tous les Autels de l'Eglife furent renversés ; la
voûte entiérement tomba , & écrafa plufieurs perfonnes
qui atfiftoient à la Melle . La Tour de l'Hô-
' tel- de- Ville s'écroula , & enfevelit beaucoup de
BIO MERCURE DE FRANCE.
monde fous les ruines ; on ignore encore le nor
bre de ceux qui ont péri : on a déjà retiré de deffous
les décombres cinquante- quatre morts , &
l'on évalue a deux cens perfonnes le nombre des
bleffés . Plus des deux tiers des Habitans , fe font
ou fauvés dans le plat Pays , ou réfugiés far des
bateaux , le Service Divin le fait fous des espèces
de Hangards. On a manqué de vivres pendant
quelques jours , & dans ces circonftances , les
Communautés voifines le font empreffées de faire
paffer aux malheureux Habitans de cette ville ,
du pain & une quantité confidérable de farine. La
terre n'étoit pas encore calmée le 4 de ce mois , &
l'on avoit compté jufqu'alors quatre - vingt - dix
fecouffes. On a remarqué le long du Danube plufieurs
endroits d'où jaillifoit de la groffeur du bras
& de la hauteur d'environ cinq pieds , une eau
'mêlée d'un fable bleuâtre & fin , imprégné d'une
deur de fouffre.
On a reçu ici la nouvelle d'un tremblement de
Terre que l'on reffentit à Comorre le 28 du mois
dernier.
La première fecouffe fe fit fentir à cinq heures
du matin : l'allarme fut bientôt génerale , & la
plupart des habitans forrirent précipitamment de
la ville. A cinq heures vingt-deux à vingt-trois minutes
, il y eut une feconde fecouffe accompa
gnée d'un bruit fouterrain , laquelle dura une minute
& demie ; l'ébranlement fut fi confidérable ,
que les murs des Eglifes , des principaux Edifices ,
& de prefque toutes les Mailons des Particuliers
furent entr'ouverts ; la plupart des toits , des voutes
& des planchers tombèrent ' ; l'Eglife des Jéfaites
fut entiérement ruinée , la Tour s'écroula ,
& leur maiſon fut extrêmement endommagée ; le
Couvent des Récolets fut encore plus maltraité ;
tous les Autels de l'Eglife furent renversés ; la
voûte entiérement tomba , & écrafa plufieurs perfonnes
qui atfiftoient à la Melle . La Tour de l'Hô-
' tel- de- Ville s'écroula , & enfevelit beaucoup de
BIO MERCURE DE FRANCE.
monde fous les ruines ; on ignore encore le nor
bre de ceux qui ont péri : on a déjà retiré de deffous
les décombres cinquante- quatre morts , &
l'on évalue a deux cens perfonnes le nombre des
bleffés . Plus des deux tiers des Habitans , fe font
ou fauvés dans le plat Pays , ou réfugiés far des
bateaux , le Service Divin le fait fous des espèces
de Hangards. On a manqué de vivres pendant
quelques jours , & dans ces circonftances , les
Communautés voifines le font empreffées de faire
paffer aux malheureux Habitans de cette ville ,
du pain & une quantité confidérable de farine. La
terre n'étoit pas encore calmée le 4 de ce mois , &
l'on avoit compté jufqu'alors quatre - vingt - dix
fecouffes. On a remarqué le long du Danube plufieurs
endroits d'où jaillifoit de la groffeur du bras
& de la hauteur d'environ cinq pieds , une eau
'mêlée d'un fable bleuâtre & fin , imprégné d'une
deur de fouffre.
Fermer
Résumé : De VIENNE, le 9 Juillet 1763.
Le 9 juillet 1763, une nouvelle rapporta un tremblement de terre à Comorre le 28 juin précédent. La première secousse, à cinq heures du matin, provoqua la panique. Une seconde secousse, accompagnée d'un bruit souterrain, dura une minute et demie, causant des dommages considérables. Les murs des églises, des édifices principaux et des maisons furent endommagés, et de nombreux toits, voûtes et planchers s'effondrèrent. L'église des Jésuites fut entièrement ruinée, et le couvent des Récollets subit des dégâts importants. La tour de l'hôtel de ville s'écroula, ensevelissant de nombreuses personnes. Le bilan provisoire faisait état de cinquante-quatre morts et environ deux cents blessés. Les habitants se réfugièrent dans les champs ou sur des bateaux, et le service divin fut célébré dans des hangars. Une pénurie de vivres fut signalée, mais des communautés voisines fournirent du pain et de la farine. Le 4 juillet, quatre-vingt-dix secousses furent enregistrées. Le long du Danube, plusieurs sources jaillirent, émettant une eau mêlée d'une substance bleuâtre et fine, imprégnée d'une odeur de soufre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
41
p. 210-211
Du 21.
Début :
Sa Majesté Impériale & Royale a résolu de faire rebâtir, le plutôt [...]
Mots clefs :
Reconstruction, Hôtel, Prince, Église, Désastre, Dégâts, Conséquences, Tremblements de terre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du 21.
Du 21.
Sa Majefté Impériale & Royale a réfolu de faire
rebâtir , le plutôt qu'il fera poffible , la ville de
Comorre, & en conféquence, les Habitans ont ordre
de ne pas fe tranſporter ailleurs . L'Hôtel que
l'on bâtiffoit pour le Prince de Saxe , nomné
Gouverneur de cette ville , étant du nombre des
Edifices que le tremblement de terre y a détruits :
ce Prince fera fa réfidence ordinaire à Presbourg.
Suivant les derniéres Lettres arrivées de Comorre ,
on y entendoit encore le 7 & le 8 des bruits fonterrains.
Par la première fecouffe du 28Jain , le
clocher de l'Eglife de Saint-Jean Chryfoftôme a
été entiérement détruit , & les cloches brifées ; le
plus haut étage du Couvent des Pères Trinitaires
a été renverlé , & il eft tombé quelques pourres.
SEPTEMBRE . 1763 . 211
du haut de leur Eglife , près du grand Autel , aux
environs duquel étoient plufieurs de ces Religieux,
qui cependant n'ont point été bleffés.
Du
27.
Il nous vient chaque jour de nouveaux détails
du défaftre de Comorre. Des Lettres du 23 de
ce mois portent que la terre n'eft point encore,
raffermie , & qu'on y éprouvoit fréquemment
des fecouffes affez violentes . Le 23 , on en avoit
elluyé deux , & on en comptoit depuis le 29 du
mois dernier jufqu'à ce jour cent dix à cent douze.
Quinze cens maifons font totalement renversées ,
& trois cens font très - endommagées . Les nouvelles
fortifications ont peu fouffert , mais les
anciennes font ruinées en différens endroits. On
écrit qu'une maison bâtie de pierre & élevée de
deux étages a été renversée par une explosion fi
violente que le faîte du toit s'eft enfoncé de dix
pieds en terre. On eft occupé à abbattre la Tour
de Gran , dont la partie fupérieure a été foulevéé
par la fecouffe du 19 Juin & n'a pas paru avoir
repris fon aplomb.
Du 3 Août.
Le 29 du mois dernier, on a reffenti à Comorre
une nouvelle fecouffe de tremblement de terre,
qui s'est fait fentir en même temps & avec allez
de violence à Raab.
Sa Majefté Impériale & Royale a réfolu de faire
rebâtir , le plutôt qu'il fera poffible , la ville de
Comorre, & en conféquence, les Habitans ont ordre
de ne pas fe tranſporter ailleurs . L'Hôtel que
l'on bâtiffoit pour le Prince de Saxe , nomné
Gouverneur de cette ville , étant du nombre des
Edifices que le tremblement de terre y a détruits :
ce Prince fera fa réfidence ordinaire à Presbourg.
Suivant les derniéres Lettres arrivées de Comorre ,
on y entendoit encore le 7 & le 8 des bruits fonterrains.
Par la première fecouffe du 28Jain , le
clocher de l'Eglife de Saint-Jean Chryfoftôme a
été entiérement détruit , & les cloches brifées ; le
plus haut étage du Couvent des Pères Trinitaires
a été renverlé , & il eft tombé quelques pourres.
SEPTEMBRE . 1763 . 211
du haut de leur Eglife , près du grand Autel , aux
environs duquel étoient plufieurs de ces Religieux,
qui cependant n'ont point été bleffés.
Du
27.
Il nous vient chaque jour de nouveaux détails
du défaftre de Comorre. Des Lettres du 23 de
ce mois portent que la terre n'eft point encore,
raffermie , & qu'on y éprouvoit fréquemment
des fecouffes affez violentes . Le 23 , on en avoit
elluyé deux , & on en comptoit depuis le 29 du
mois dernier jufqu'à ce jour cent dix à cent douze.
Quinze cens maifons font totalement renversées ,
& trois cens font très - endommagées . Les nouvelles
fortifications ont peu fouffert , mais les
anciennes font ruinées en différens endroits. On
écrit qu'une maison bâtie de pierre & élevée de
deux étages a été renversée par une explosion fi
violente que le faîte du toit s'eft enfoncé de dix
pieds en terre. On eft occupé à abbattre la Tour
de Gran , dont la partie fupérieure a été foulevéé
par la fecouffe du 19 Juin & n'a pas paru avoir
repris fon aplomb.
Du 3 Août.
Le 29 du mois dernier, on a reffenti à Comorre
une nouvelle fecouffe de tremblement de terre,
qui s'est fait fentir en même temps & avec allez
de violence à Raab.
Fermer
Résumé : Du 21.
En 1763, un tremblement de terre a dévasté Comorre. L'empereur a ordonné la reconstruction de la ville et interdit aux habitants de partir. Le Prince de Saxe, gouverneur de Comorre, a dû s'installer à Presbourg en raison de la destruction de sa résidence. Des bruits souterrains étaient encore perceptibles les 7 et 8 du mois suivant. Le 28 juin, le clocher de l'église Saint-Jean Chrysostôme a été détruit, et les cloches brisées. Le couvent des Pères Trinitaires a également subi des dommages, mais sans victimes. Entre le 29 juillet et le 27 septembre, environ cent dix à cent douze secousses ont été enregistrées. Quinze cents maisons ont été totalement détruites et trois cents endommagées. Les nouvelles fortifications ont peu souffert, mais les anciennes sont ruinées par endroits. Une maison en pierre de deux étages a été renversée par une explosion violente. Le 3 août, une nouvelle secousse a été ressentie à Comorre et à Raab. La tour de Gran, endommagée par la secousse du 19 juin, est en cours de démolition car elle n'a pas repris son aplomb.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
42
p. 211
De BRESLAU, le 6 Juillet 1763.
Début :
Le 29 du mois dernier, on a ressenti à Comorre une nouvelle [...]
Mots clefs :
Secousses, Tremblement de terre, Incendie, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De BRESLAU, le 6 Juillet 1763.
De BRESLAU , le 6 Juillet 1763 .
Nous apprenons par des lettres de Pologne ,
que le 19 du mois dernier , la petite ville de Brinbaum
a été prèfque entierement confumée par
un Incendie , & qu'il n'y refte plus fur pied que
l'Eglife Luthérienne & quelques majlons.
Nous apprenons par des lettres de Pologne ,
que le 19 du mois dernier , la petite ville de Brinbaum
a été prèfque entierement confumée par
un Incendie , & qu'il n'y refte plus fur pied que
l'Eglife Luthérienne & quelques majlons.
Fermer
43
p. 195-196
De LONDRES, le 8 Décembre 1763. Extrait d'une Lettre écrite à Kingston à la Jamaïque le 30 Septembre 1763.
Début :
La magasin à poudre du Fort Augusta a sauté en l'air, [...]
Mots clefs :
Magasin à poudre, Accident, Explosions, Dégâts, Officiers, Bâtiments, Fort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De LONDRES, le 8 Décembre 1763. Extrait d'une Lettre écrite à Kingston à la Jamaïque le 30 Septembre 1763.
De LONDRES , le 8 Décembre 1763 .
Extrait d'une Lettre écrite de Kingston à la Jamaique
le 30 Septembre 1763 .
Le magafin à poudre du Fort Auguſta a ſauté
en l'air , le 28 de ce mois , entre une & deux heures
après midi. Cet accident , que l'on croit occa
fionné par le tonnerre , a détruit la meilleure fortereffe
qu'il y eût dans l'ifle . L'exploſion a été fi
violente qu'il n'eft pas refté en ſa place une feule
pierre du bâtiment & des murs qui l'environnoient.
Une partie du terrein fur lequel étoit ſitué le magafin
, a fauté auffi en l'air , & a formé une ouver
rure de plus de vingt pieds de profondeur , de
cinquante de largeur , & de cent de longueur.
Plufieurs canons de vingt- quatre livres de balle
qui étoient placés fur un baltion contigu , ont été
démontés de leurs affuts , & ily en a eu un qui a été
enlevé à plus de cent toifés de la Place. On a fenti
la terre trembler dans l'efpace de dix milles à la
ronde. Tout ce qui fe trouvoit dans le port a été
bouleverfé : la maison du Commandant , les baraques
des Officiers & plufieurs autres bâtimens
ont été renverfés : il y a eu un grand nombre de
perfonnes tuées ou bleflées; onfait monter le nom
bre des morts à trente blancs & onze négres . Le
Fort avoitt été conftruit par Amiral Knowlles
& étoit regardé comme un des meilleurs des In-
-Iij
196 MERCURE DE FRANCE.
des Occidentales : les murs avoient feize pieds
d'épaiffeur. On évalue à plus de 150000 livres
Sterling les dommages occafionnés par cet accident
, fans compter plus de 28 50 barils de pou-.
dre.
Extrait d'une Lettre écrite de Kingston à la Jamaique
le 30 Septembre 1763 .
Le magafin à poudre du Fort Auguſta a ſauté
en l'air , le 28 de ce mois , entre une & deux heures
après midi. Cet accident , que l'on croit occa
fionné par le tonnerre , a détruit la meilleure fortereffe
qu'il y eût dans l'ifle . L'exploſion a été fi
violente qu'il n'eft pas refté en ſa place une feule
pierre du bâtiment & des murs qui l'environnoient.
Une partie du terrein fur lequel étoit ſitué le magafin
, a fauté auffi en l'air , & a formé une ouver
rure de plus de vingt pieds de profondeur , de
cinquante de largeur , & de cent de longueur.
Plufieurs canons de vingt- quatre livres de balle
qui étoient placés fur un baltion contigu , ont été
démontés de leurs affuts , & ily en a eu un qui a été
enlevé à plus de cent toifés de la Place. On a fenti
la terre trembler dans l'efpace de dix milles à la
ronde. Tout ce qui fe trouvoit dans le port a été
bouleverfé : la maison du Commandant , les baraques
des Officiers & plufieurs autres bâtimens
ont été renverfés : il y a eu un grand nombre de
perfonnes tuées ou bleflées; onfait monter le nom
bre des morts à trente blancs & onze négres . Le
Fort avoitt été conftruit par Amiral Knowlles
& étoit regardé comme un des meilleurs des In-
-Iij
196 MERCURE DE FRANCE.
des Occidentales : les murs avoient feize pieds
d'épaiffeur. On évalue à plus de 150000 livres
Sterling les dommages occafionnés par cet accident
, fans compter plus de 28 50 barils de pou-.
dre.
Fermer
Résumé : De LONDRES, le 8 Décembre 1763. Extrait d'une Lettre écrite à Kingston à la Jamaïque le 30 Septembre 1763.
Le 28 septembre 1763, le magasin à poudre du Fort Augusta à Kingston, en Jamaïque, a explosé entre une et deux heures de l'après-midi, probablement à cause du tonnerre. Cette explosion a entièrement détruit la forteresse, considérée comme la meilleure de l'île. Elle a laissé un cratère de plus de vingt pieds de profondeur, cinquante de largeur et cent de longueur. Plusieurs canons ont été délogés de leurs affûts, l'un d'eux étant projeté à plus de cent toises. La secousse a été ressentie dans un rayon de dix milles. Les bâtiments du port, y compris la maison du commandant et les baraques des officiers, ont été renversés. Le bilan humain est de trente blancs et onze noirs tués ou blessés. Le Fort Augusta, construit par l'amiral Knowles, était réputé pour ses murs épais de seize pieds. Les dommages sont évalués à plus de 150 000 livres sterling, sans compter les 285 barils de poudre détruits.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
44
p. 156-158
De PARIS, le 10 Septembre 1764.
Début :
Le Corps de Ville a tenu, le 16 du mois dernier, [...]
Mots clefs :
Assemblée générale, Conseiller d'État, Prévôt des marchands, Université, Prix, Cérémonie, Procession, Fête de Saint-Louis, Académie française, Académie royale des sciences, Église, Incendie, Ornements, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 10 Septembre 1764.
De PARIS , le 10 Septembre 1764.
Le Corps de Ville a tenu ,le 16 [du mois dernier
, une affemblée générale dans laquelle le
fieur Bignon , Confeiller d'Etat Commandeur des
Ordres du Roi & Bibliothécaire de Sa Majesté , a
éré élu Prévôt des Marchands ; les fieur de Martel
& Gauthier de Rougemont , ont été nommés
Echevins .
Le 8 du même mois l'Univerfité s'affembla
dans les Ecoles de Sorbonne pour la diftribution
de fes Prix . Cette cérémonie , à laquelle le
Parlement affifta ,fut précedée d'un Difcours Latin
que prononça le fieur Pierre Jacquin , Profeffeur
d'Eloquence au Collège de la Marche. L'Auteur
de l'ouvrage qui a mérité le Prix d'Eloquence
ne s'étant point fait connoître , ce Prix , fondé
pour les Maîtres - ès- Arts par le fieur Jean- Baptifte
Coignard , Secrétaire du Roi & Confervateur
des Hypothéques , a été remis à l'année prochaine
, le Sujet prononcé étoit : ibi optimam effe
juventutis inftitutionem , ubi viget maximè maſćuta
& virilis difciplina.
Le 25 Fêre de S. Louis , la Proceffion de
NOVEMBRE. 1764. 157
Carmes du Grand- Couvent à laquelle le Corps de
Ville afifta , fe rendit , felon la coutume , à la
Chapelle du Palais des Tuileries, où ces Religieux
chanterent la Meffe.
L'Académie Françoile célébra cette Fête dans
La Chapelle du Louvre où l'Abbé Varé prononça
le Panégyrique de S. Louis . La même Fête fut
célébrée par l'Académie Royale des Infcriptions.
& Belles- Lettres & par celle des Sciences dans l'E .
glfe des Prêtres de l'Oratoire ; l'Abbé Rouſſeau
prononça le Panégyrique du Saint.
Le arême jour l'Académie de S. Luc a fait l'ouverture
de fon Sallon de Peinture & de Sculpture
à l'Hôtel d'Aligre , rue S. Honoré.
L'Académie Royale des Sciences a nommé
les fieurs Hellot , Macques , de Montigny , Leroi
& Tiller pour examiner la nouvelle porcelaine de
la compofition du Comte de Lauraguais . Après
en avoir comparé la pâte avec celle de la porcelaine
du Japon , ces Académiciens ont certifié
n'y avoir apperçu aucune différence.
On a appris que , le 9 du mois dernier , l'Eglife
des Pères Chartreux de Bourbon -lez- Gaillon , à
fept lieues de Rouen , a été entierement confumée
par un incendie. Cet accident a été occafionné par
la négligence d'un Plombier qui travailloit audeffus
du Chapitre attenant à l'Eglife ; il avoit
envoyé chercher du feu dans un réchaux pour
fondre de la foudure : le manoeuvre qui l'appor
toit laiffa tomber le réchaux , & le Plombier ſe
contenta de jetter de l'eau fur les charbons allumés
qu'il apperçut : mais il en reſta vraiſemblablement
quelques - uns qui embraferent la charpente
; car à trois heures après minuit le feu prit
avec tant de violence que l'Eglife , le Chapitre ,
la Cellule du Sacriftain & la Tour où étoit l'hor
158 MERCURE DE FRANCE .
loge furent réduits en cendres en moins d'une
heure de temps : on n'a pu fauver ni les ornemens
d'Eglife , ni le linge , ni l'argenterie qui
étoient renfermés dans ces différens endroits .
Le 4 de ce mois , l'AcadémieRoyale des Infcriptions
& Belles - Lettres nomma le fieur de l'Averdy,
Controlleur- Général des Finances , à la
Place d'Académicien Honoraire vacante par la
mort du Comte d'Argenſon .
Le Corps de Ville a tenu ,le 16 [du mois dernier
, une affemblée générale dans laquelle le
fieur Bignon , Confeiller d'Etat Commandeur des
Ordres du Roi & Bibliothécaire de Sa Majesté , a
éré élu Prévôt des Marchands ; les fieur de Martel
& Gauthier de Rougemont , ont été nommés
Echevins .
Le 8 du même mois l'Univerfité s'affembla
dans les Ecoles de Sorbonne pour la diftribution
de fes Prix . Cette cérémonie , à laquelle le
Parlement affifta ,fut précedée d'un Difcours Latin
que prononça le fieur Pierre Jacquin , Profeffeur
d'Eloquence au Collège de la Marche. L'Auteur
de l'ouvrage qui a mérité le Prix d'Eloquence
ne s'étant point fait connoître , ce Prix , fondé
pour les Maîtres - ès- Arts par le fieur Jean- Baptifte
Coignard , Secrétaire du Roi & Confervateur
des Hypothéques , a été remis à l'année prochaine
, le Sujet prononcé étoit : ibi optimam effe
juventutis inftitutionem , ubi viget maximè maſćuta
& virilis difciplina.
Le 25 Fêre de S. Louis , la Proceffion de
NOVEMBRE. 1764. 157
Carmes du Grand- Couvent à laquelle le Corps de
Ville afifta , fe rendit , felon la coutume , à la
Chapelle du Palais des Tuileries, où ces Religieux
chanterent la Meffe.
L'Académie Françoile célébra cette Fête dans
La Chapelle du Louvre où l'Abbé Varé prononça
le Panégyrique de S. Louis . La même Fête fut
célébrée par l'Académie Royale des Infcriptions.
& Belles- Lettres & par celle des Sciences dans l'E .
glfe des Prêtres de l'Oratoire ; l'Abbé Rouſſeau
prononça le Panégyrique du Saint.
Le arême jour l'Académie de S. Luc a fait l'ouverture
de fon Sallon de Peinture & de Sculpture
à l'Hôtel d'Aligre , rue S. Honoré.
L'Académie Royale des Sciences a nommé
les fieurs Hellot , Macques , de Montigny , Leroi
& Tiller pour examiner la nouvelle porcelaine de
la compofition du Comte de Lauraguais . Après
en avoir comparé la pâte avec celle de la porcelaine
du Japon , ces Académiciens ont certifié
n'y avoir apperçu aucune différence.
On a appris que , le 9 du mois dernier , l'Eglife
des Pères Chartreux de Bourbon -lez- Gaillon , à
fept lieues de Rouen , a été entierement confumée
par un incendie. Cet accident a été occafionné par
la négligence d'un Plombier qui travailloit audeffus
du Chapitre attenant à l'Eglife ; il avoit
envoyé chercher du feu dans un réchaux pour
fondre de la foudure : le manoeuvre qui l'appor
toit laiffa tomber le réchaux , & le Plombier ſe
contenta de jetter de l'eau fur les charbons allumés
qu'il apperçut : mais il en reſta vraiſemblablement
quelques - uns qui embraferent la charpente
; car à trois heures après minuit le feu prit
avec tant de violence que l'Eglife , le Chapitre ,
la Cellule du Sacriftain & la Tour où étoit l'hor
158 MERCURE DE FRANCE .
loge furent réduits en cendres en moins d'une
heure de temps : on n'a pu fauver ni les ornemens
d'Eglife , ni le linge , ni l'argenterie qui
étoient renfermés dans ces différens endroits .
Le 4 de ce mois , l'AcadémieRoyale des Infcriptions
& Belles - Lettres nomma le fieur de l'Averdy,
Controlleur- Général des Finances , à la
Place d'Académicien Honoraire vacante par la
mort du Comte d'Argenſon .
Fermer
Résumé : De PARIS, le 10 Septembre 1764.
En août 1764, plusieurs événements marquants ont eu lieu à Paris. Le 16 août, le Corps de Ville a élu le sieur Bignon comme Prévôt des Marchands et les sieurs de Martel et Gauthier de Rougemont comme Échevins. Le 8 août, l'Université a organisé une cérémonie à la Sorbonne pour la distribution des prix, en présence du Parlement et d'un discours latin du sieur Pierre Jacquin. Le prix d'éloquence, fondé par Jean-Baptiste Coignard, n'a pas été attribué cette année-là. Le 25 août, une procession des Carmes du Grand-Couvent s'est rendue à la Chapelle du Palais des Tuileries, et diverses académies ont célébré la fête de Saint Louis avec des panégyriques. L'Académie de Saint Luc a également ouvert son salon de peinture et de sculpture. L'Académie Royale des Sciences a examiné la porcelaine du Comte de Lauraguais, la jugeant comparable à celle du Japon. Le 9 août, un incendie a détruit l'église des Pères Chartreux de Bourbon-lès-Gaillon. Le 4 septembre, l'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres a nommé le sieur de l'Averdy Contrôleur Général des Finances, succédant au Comte d'Argenson.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer