Résultats : 17070 texte(s)
Détail
Liste
3151
p. 76-80
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine fait à present son sejour à Kensington, où [...]
Mots clefs :
Angleterre, Banque, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
La Reine fait à preſent
fan feigurà Kenfington, où
leConfeilfe tiendra à l'avenir. Un des Commis de la
Banque ayant pris la fuite
avec des fommes confide.
rables , qui lui avoient éré
GALANT.
97
données pour les mettre à
la loterie , fur arrêtéàChef
ter , d'où il vouloit paffer
en Irlande : on la conduit.
àLondres pour lui faire fon
procés.
Lesbruits d'une paix pro
chaine ont fait monter les
actions de la Banque de
cent onze & trois quarts à
cent quatorze &un quart;
celles de la Compagnie des
Indes Orientales à cent dix
fept ; & celles de la Compagnie de la Mer du Sud à
foixante &feize & demi....
Les lettres d'Edimbourg,
1
Giij
78 MERCURE
portent quele Ducd'Athol,
Commiffaire de la Reine
y étoit arrivé pour prefider
à l'affemblée du Clergé d'E
coffe, dont il fit l'ouverture:
le 12. par undifcours fur ce
fujet , aprés avoir prefenté:
fa commiffion & une lettre
de Sa Majesté. Le Sieur Ha
milton,Profeffeur en Theo
logie , remerciadla Reine &
ce Seigneur au nom de l'af
femblée.
Le 24. May on proceda
au choix des fept Commif
faires -Examinateurs des
Dons de la Couronne , &
GALANT. 79
on élut à la pluralité des
voix les Sieurs Jean Hind
Cotton , Alexandre Mur
rey, Mylord Dovvn , Jean
Cholmley, Butteel, Levinz,
& le Chevalier Edmond
Bacon.
Le Comte de Strafford.
premier Plenipotentiaire
d'Angleterre , arriva le 26.
May aufoir de Hollande à
Londres. Le lendemain
accompagné du Sieur de
S. Jean , Secretaire d'Etat ,
il fut faluer la Reine , qui
la reçûtrés-favorablement.
Il a depuis affifté au Con1
Giiij
80 MERCURE
ſeil. On ne ſçait point le fu
jet de fon voyage , on croit
que c'eft pour recevoir de
nouvelles inftructions.
Les lettres de la Jamai
queportentqu'on avoit envoyé de cette Ifle à la Caroline quelques troupes re-.
glées , pour empêcher les
courfesdequelques Indiens
du Nordquiravagent cette:
Colonie.
La Reine fait à preſent
fan feigurà Kenfington, où
leConfeilfe tiendra à l'avenir. Un des Commis de la
Banque ayant pris la fuite
avec des fommes confide.
rables , qui lui avoient éré
GALANT.
97
données pour les mettre à
la loterie , fur arrêtéàChef
ter , d'où il vouloit paffer
en Irlande : on la conduit.
àLondres pour lui faire fon
procés.
Lesbruits d'une paix pro
chaine ont fait monter les
actions de la Banque de
cent onze & trois quarts à
cent quatorze &un quart;
celles de la Compagnie des
Indes Orientales à cent dix
fept ; & celles de la Compagnie de la Mer du Sud à
foixante &feize & demi....
Les lettres d'Edimbourg,
1
Giij
78 MERCURE
portent quele Ducd'Athol,
Commiffaire de la Reine
y étoit arrivé pour prefider
à l'affemblée du Clergé d'E
coffe, dont il fit l'ouverture:
le 12. par undifcours fur ce
fujet , aprés avoir prefenté:
fa commiffion & une lettre
de Sa Majesté. Le Sieur Ha
milton,Profeffeur en Theo
logie , remerciadla Reine &
ce Seigneur au nom de l'af
femblée.
Le 24. May on proceda
au choix des fept Commif
faires -Examinateurs des
Dons de la Couronne , &
GALANT. 79
on élut à la pluralité des
voix les Sieurs Jean Hind
Cotton , Alexandre Mur
rey, Mylord Dovvn , Jean
Cholmley, Butteel, Levinz,
& le Chevalier Edmond
Bacon.
Le Comte de Strafford.
premier Plenipotentiaire
d'Angleterre , arriva le 26.
May aufoir de Hollande à
Londres. Le lendemain
accompagné du Sieur de
S. Jean , Secretaire d'Etat ,
il fut faluer la Reine , qui
la reçûtrés-favorablement.
Il a depuis affifté au Con1
Giiij
80 MERCURE
ſeil. On ne ſçait point le fu
jet de fon voyage , on croit
que c'eft pour recevoir de
nouvelles inftructions.
Les lettres de la Jamai
queportentqu'on avoit envoyé de cette Ifle à la Caroline quelques troupes re-.
glées , pour empêcher les
courfesdequelques Indiens
du Nordquiravagent cette:
Colonie.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
En Angleterre, la Reine réside à Kensington, où le Conseil se tiendra dorénavant. Un employé de la Banque d'Angleterre, ayant fui avec des fonds de la loterie, a été arrêté à Chester et sera jugé à Londres. Les rumeurs de paix ont fait augmenter les actions de la Banque d'Angleterre, de la Compagnie des Indes Orientales et de la Compagnie de la Mer du Sud. En Écosse, le Duc d'Athol, commissaire de la Reine, a ouvert l'assemblée du Clergé d'Écosse le 12 mai. Le Professeur Hamilton a remercié la Reine et le Duc au nom de l'assemblée. Le 24 mai, sept commissaires-examinateurs des Dons de la Couronne ont été élus, incluant Jean Hind Cotton, Alexandre Murray, et Edmond Bacon. Le Comte de Strafford, premier Plénipotentiaire d'Angleterre, est arrivé à Londres le 26 mai depuis la Hollande, accompagné du Sieur de Saint-Jean. Ils ont été reçus favorablement par la Reine, et le Comte a assisté au Conseil. La raison de son voyage reste inconnue, mais on suppose qu'il s'agit de recevoir de nouvelles instructions. Par ailleurs, des troupes régulières ont été envoyées de Jamaïque à la Caroline pour prévenir les incursions de certains Indiens du Nord.
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3152
p. 80-88
Nouvelle d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la Clef de Gentilhomme de la Chambre [...]
Mots clefs :
Général, Espagne, Roi, Gouverneur, Catalogne, Aragon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelle d'Espagne.
Nouvelle d'Espagne.
Le Roy a donné la Clef
de Gentilhomme de la
GALANT 31
Chambre à Don Louis de
Caravajal Mexia & Cueva ,
en confideration de fes fervices , & de ceux de Don
Francifco Caravajah fon
pere..
Sa Majesté a auffi donné
la Charge de Confeiller au
Confeil de Caftille à Don
Franciſco de Arana , ci-devant Prefident de la Chan
cellerie de Valladolid.
La Charge de Gouver
neur & Capitaine general
de la nouvelle Biſcaye, dans
l'Amerique feptentrionale ,
à Don Gabriel Tinaguero
de la Efcalera,
82 MERCURE
Le regiment de Vallado
lid à DonNicolas Ceffar &
Gudiel , Chevalier de l'Ordre de Calatrava , ci-devant
Lieutenant- Colonel du regiment d'infanterie Elpagnole de Salamanque , qui
eft en Sicile.
Sa Majeſté a fait Colonel
d'un regiment nouvellement levé fur la frontiere
de Catalogne , le fils du
Comte de Herſel , Maré
chal de Camp & Commandant de Cervera.m
Le Pere Pantaleon Gar
cia , Provincial de la Pro
GALANT. 83
3
7.
vince d'Arragon , fut élû le
14. May General de l'Ordre
de la Mercy , dans le Chapitre tenu à Alcala , auquel
prefidoir le Cardinal del
Giudice Inquifiteur genepal.
On ' mande de Catalogne que Don Miguel Pons
ayant deffein d'enlever un
quartier des ennemis dans
la Conca de Trems , avoit
paffé la Noguera Ribagor
çana fur le pont de Suert
avec deux cent hommes ,
qu'il avoit été envelopé par
mille hommes de troupes
$4
MERCURE
reglées , & deux mille Mi
quelets , qui l'avoient bleffe
& pris aprés s'être vigou
reuſement défendu.
Les lettres de Perpignan
portent que les troupes que
le General Staremberg a
voit envoyées vers le Lam
pourdan , n'ont rien entre
pris.
On mande d'Arragon
que les Miquelets & les vo
lontaires s'étant avancez
pour s'emparer du pont de
Suert fur la Noguera Riba.
gorçana ont été défaits par
Don Patricia Laules , Ma
GALANT.
יב
a
1
70
12
גר
21
réchal de Camp Irlandois ;
qu'un grand nombre avoit
été tué , & foixante faits
prifonniers , parmi lesquels
étoit leur Commandant
Don Jofeph Iniquez d'Abarca , à qui l'Archiduc a
voit donné le titre de Marquis de las Navas , le Chef
des volontaires , appellé
Bravo , & quelques autres
Officiers. On a pris aux environs de Cervera trentefix volontaires , qui ont été
conduits à Lerida. :
On écrit de Tortofe , que
le Duc de Vendôme y eſt
›
86 MERCURE
arrivé , où il donne les or
dresneceffaires pour ſe mettre encampagne. L'on continue d'envoyer en cette ville-là & à Vinaros dės pro
vifions , des habits pour les
, & des felles pour
les chevaux. !
Onmande des frontieres
de Catalogne, qu'on avoit
prefque achevé de prati
quer un chemin commode
le long de l'Ebro , depuis
Mequinença jufqu'à Tortofe: les ennemis s'étant affemblez de ce côté- là pour
interrompre cet ouvrage ,
GALANT. 87
ont été repouffez par le
Comte de Muret Lieutenant general.
Les lettres d'Eftremadure
portent que le Marquis de
Bay avoit affemblé au voifinage de Badajoz fon armée de quatorze mille fantaffins , & de plus de fept
mille chevaux, qu'il devoit
dans peufe mettre en campagne , qu'il avoit fait un
detachement pour obferver les Portugais qui marchoient des frontieres de
Leon & de Galice , pour
joindre leur armée, qui s'af
88 MERCURE
•
fembloit aux environs d'E
tremoz. Les dernieres lettres d'Eftremadure affurent
que le Marquis de Bay s'ëtoit mis en marche le 20.
May avec toute fon armée
&un grand train d'artillerie pour paffer la riviere de
Caya, & aller camper à la
Fuente de los Zapateros en
Portugal.
Le Roy a donné la Clef
de Gentilhomme de la
GALANT 31
Chambre à Don Louis de
Caravajal Mexia & Cueva ,
en confideration de fes fervices , & de ceux de Don
Francifco Caravajah fon
pere..
Sa Majesté a auffi donné
la Charge de Confeiller au
Confeil de Caftille à Don
Franciſco de Arana , ci-devant Prefident de la Chan
cellerie de Valladolid.
La Charge de Gouver
neur & Capitaine general
de la nouvelle Biſcaye, dans
l'Amerique feptentrionale ,
à Don Gabriel Tinaguero
de la Efcalera,
82 MERCURE
Le regiment de Vallado
lid à DonNicolas Ceffar &
Gudiel , Chevalier de l'Ordre de Calatrava , ci-devant
Lieutenant- Colonel du regiment d'infanterie Elpagnole de Salamanque , qui
eft en Sicile.
Sa Majeſté a fait Colonel
d'un regiment nouvellement levé fur la frontiere
de Catalogne , le fils du
Comte de Herſel , Maré
chal de Camp & Commandant de Cervera.m
Le Pere Pantaleon Gar
cia , Provincial de la Pro
GALANT. 83
3
7.
vince d'Arragon , fut élû le
14. May General de l'Ordre
de la Mercy , dans le Chapitre tenu à Alcala , auquel
prefidoir le Cardinal del
Giudice Inquifiteur genepal.
On ' mande de Catalogne que Don Miguel Pons
ayant deffein d'enlever un
quartier des ennemis dans
la Conca de Trems , avoit
paffé la Noguera Ribagor
çana fur le pont de Suert
avec deux cent hommes ,
qu'il avoit été envelopé par
mille hommes de troupes
$4
MERCURE
reglées , & deux mille Mi
quelets , qui l'avoient bleffe
& pris aprés s'être vigou
reuſement défendu.
Les lettres de Perpignan
portent que les troupes que
le General Staremberg a
voit envoyées vers le Lam
pourdan , n'ont rien entre
pris.
On mande d'Arragon
que les Miquelets & les vo
lontaires s'étant avancez
pour s'emparer du pont de
Suert fur la Noguera Riba.
gorçana ont été défaits par
Don Patricia Laules , Ma
GALANT.
יב
a
1
70
12
גר
21
réchal de Camp Irlandois ;
qu'un grand nombre avoit
été tué , & foixante faits
prifonniers , parmi lesquels
étoit leur Commandant
Don Jofeph Iniquez d'Abarca , à qui l'Archiduc a
voit donné le titre de Marquis de las Navas , le Chef
des volontaires , appellé
Bravo , & quelques autres
Officiers. On a pris aux environs de Cervera trentefix volontaires , qui ont été
conduits à Lerida. :
On écrit de Tortofe , que
le Duc de Vendôme y eſt
›
86 MERCURE
arrivé , où il donne les or
dresneceffaires pour ſe mettre encampagne. L'on continue d'envoyer en cette ville-là & à Vinaros dės pro
vifions , des habits pour les
, & des felles pour
les chevaux. !
Onmande des frontieres
de Catalogne, qu'on avoit
prefque achevé de prati
quer un chemin commode
le long de l'Ebro , depuis
Mequinença jufqu'à Tortofe: les ennemis s'étant affemblez de ce côté- là pour
interrompre cet ouvrage ,
GALANT. 87
ont été repouffez par le
Comte de Muret Lieutenant general.
Les lettres d'Eftremadure
portent que le Marquis de
Bay avoit affemblé au voifinage de Badajoz fon armée de quatorze mille fantaffins , & de plus de fept
mille chevaux, qu'il devoit
dans peufe mettre en campagne , qu'il avoit fait un
detachement pour obferver les Portugais qui marchoient des frontieres de
Leon & de Galice , pour
joindre leur armée, qui s'af
88 MERCURE
•
fembloit aux environs d'E
tremoz. Les dernieres lettres d'Eftremadure affurent
que le Marquis de Bay s'ëtoit mis en marche le 20.
May avec toute fon armée
&un grand train d'artillerie pour paffer la riviere de
Caya, & aller camper à la
Fuente de los Zapateros en
Portugal.
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Résumé : Nouvelle d'Espagne.
Le texte relate diverses nominations et événements militaires en Espagne et en Amérique du Nord. Le roi a décerné la clé de Gentilhomme de la Chambre à Don Louis de Caravajal Mexia & Cueva, en reconnaissance des services rendus par lui et son père. Don Francisco de Arana a été nommé Conseiller au Conseil de Castille, ancien Président de la Chancellerie de Valladolid. Don Gabriel Tinaguero de la Escalera a été désigné Gouverneur et Capitaine général de la Nouvelle-Biscaye. Le régiment de Valladolid a été confié à Don Nicolás Ceffar & Gudiel, Chevalier de l'Ordre de Calatrava. Le fils du Comte de Hersel a été promu Colonel d'un régiment nouvellement levé en Catalogne. En Aragon, le Père Pantaleon Garcia a été élu Général de l'Ordre de la Mercy. En Catalogne, Don Miguel Pons a été capturé lors d'une tentative de prise d'un quartier ennemi. Les troupes du Général Staremberg n'ont pas entrepris d'action vers le Lampourdan. En Aragon, les Miquelets et volontaires ont été défaits par Don Patricia Laules. Trente-six volontaires ont été capturés près de Cervera. À Tortose, le Duc de Vendôme a donné des ordres pour se mettre en campagne. Des provisions continuent d'être envoyées à Tortose et Vinaros. Un chemin le long de l'Ebro a été presque achevé malgré les tentatives ennemies. En Estrémadure, le Marquis de Bay a rassemblé une armée près de Badajoz et a observé les Portugais se déplacer vers Estrémoz. Le Marquis de Bay s'est mis en marche le 20 mai avec son armée pour traverser la rivière de Caya.
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3153
p. 88-90
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Il ne s'est point tenu de conference generale des Plenipotentiaires, [...]
Mots clefs :
Plénipotentiaires, Conférence, Utrecht, Angleterre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles d'Utrecht.
uvelles
Il ne s'eft point tenu de
conference generale des
Plenipotentiaires ; on ne
fçait pas même quand il y
en
GALANT 89
erraura : par confequenton
ne peut rien dire de nouveau, finon que les Pleni
potentiaires des Alliez vont
trés- fouvent à la Haye pour
conferer entr'eux & avec
les Etats Generaux..
Le Comte de Maffey ,
Plenipotentiaire de Savoye,
reçut le 25. May un courier
du Duc fon Maître. Heut
une longue conference a--
vec les Plenipotentiaires de
France & d'Angleterre : le
lendemain il partit pour
Londres , fans qu'on fçache
le fijer de fon voyagevol ul
Juin 17122 H
E
MERCURE
Onmande d'Utrecht que
l'Evêque de Briftol , Pleni
potentiaire d'Angleterre ,
avoir declaré qu'il étoit
temps depenfer de donner
la paix à toute l'Europe , &
non pas à former de nou
yelles entrepriſes pour la
continuation de la guerre.
uvelles
Il ne s'eft point tenu de
conference generale des
Plenipotentiaires ; on ne
fçait pas même quand il y
en
GALANT 89
erraura : par confequenton
ne peut rien dire de nouveau, finon que les Pleni
potentiaires des Alliez vont
trés- fouvent à la Haye pour
conferer entr'eux & avec
les Etats Generaux..
Le Comte de Maffey ,
Plenipotentiaire de Savoye,
reçut le 25. May un courier
du Duc fon Maître. Heut
une longue conference a--
vec les Plenipotentiaires de
France & d'Angleterre : le
lendemain il partit pour
Londres , fans qu'on fçache
le fijer de fon voyagevol ul
Juin 17122 H
E
MERCURE
Onmande d'Utrecht que
l'Evêque de Briftol , Pleni
potentiaire d'Angleterre ,
avoir declaré qu'il étoit
temps depenfer de donner
la paix à toute l'Europe , &
non pas à former de nou
yelles entrepriſes pour la
continuation de la guerre.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
En 1712 à Utrecht, aucune conférence générale des plénipotentiaires n'a eu lieu. Les plénipotentiaires des Alliés se réunissent fréquemment à La Haye. Le Comte de Maffey, plénipotentiaire de Savoie, a reçu un courrier du Duc de Savoie et a conféré avec les plénipotentiaires de France et d'Angleterre avant de partir pour Londres. L'Évêque de Bristol a appelé à la paix en Europe.
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3154
p. 90-93
Nouvelles de Flandres.
Début :
L'armée des alliez passa le 26. May l'Escaut su [...]
Mots clefs :
Flandres, L'Escaut, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Flandres.
Nouvelles de Flandres.
L'armée des alliez paffa
le 26. May l'Escaut fur plu
fieurs ponts au-deffous de
Bouchain , & fut camper
le long de la Selle , qu'elle
GALANT. 91
pre
faiffa derriere elle. La partie que commande le Prince Eugene mit fa droite à
Noyelle , & fa gauche au
Saulfoy. Le quartier general de ce Prince étoit à HaCelle que commande:
le Duc d'Ormond avoit fa
droite prés du Saulfoy , &
fa gauche à Briatre , à trois
lieues del'armée de France
Le quartiergeneral du Duc
Ormond étoit à Solemes.
On s'attendoit qu'elle continueroit fa marche pour
faire quelque entreprife.
Larmée de France étoit
a
Hij
92 MERCURE
toûjours campée le long de
l'Efcaut , fa droite vers le
Catelet, & la gauche vers :
Cambray. Elle fut jointe le
26. May par treize batail
lons venus d'Allemagne
avec fix efcadrons de dra..
gons & trois de cavalerie ,
tous bien montez & entrés,
bon état. Le Maréchal de
Villars fait garder les paf
fages de la Scarpe , de la
Senfée & de l'Efcaut. Les
garnifons de Condé &
de Valenciennes font des
courſes continuelles qui incommodent fort les enne,
GALANT.
.93
S
mis ; ce qui les oblige à
avoir des corps confidera,
bles entre l'Escaut & la
Scarpe pour couvrir leurs
convois.c
L'armée des alliez paffa
le 26. May l'Escaut fur plu
fieurs ponts au-deffous de
Bouchain , & fut camper
le long de la Selle , qu'elle
GALANT. 91
pre
faiffa derriere elle. La partie que commande le Prince Eugene mit fa droite à
Noyelle , & fa gauche au
Saulfoy. Le quartier general de ce Prince étoit à HaCelle que commande:
le Duc d'Ormond avoit fa
droite prés du Saulfoy , &
fa gauche à Briatre , à trois
lieues del'armée de France
Le quartiergeneral du Duc
Ormond étoit à Solemes.
On s'attendoit qu'elle continueroit fa marche pour
faire quelque entreprife.
Larmée de France étoit
a
Hij
92 MERCURE
toûjours campée le long de
l'Efcaut , fa droite vers le
Catelet, & la gauche vers :
Cambray. Elle fut jointe le
26. May par treize batail
lons venus d'Allemagne
avec fix efcadrons de dra..
gons & trois de cavalerie ,
tous bien montez & entrés,
bon état. Le Maréchal de
Villars fait garder les paf
fages de la Scarpe , de la
Senfée & de l'Efcaut. Les
garnifons de Condé &
de Valenciennes font des
courſes continuelles qui incommodent fort les enne,
GALANT.
.93
S
mis ; ce qui les oblige à
avoir des corps confidera,
bles entre l'Escaut & la
Scarpe pour couvrir leurs
convois.c
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Résumé : Nouvelles de Flandres.
Le 26 mai, les armées alliées traversent l'Escaut et s'installent le long de la Selle. L'armée commandée par le Prince Eugène a sa droite à Noyelle et sa gauche à Saulfoy, avec son quartier général à Hacqueville. Le Duc d'Ormond, avec sa droite près de Saulfoy et sa gauche à Briastre, a son quartier général à Solemes. Les alliés prévoient de continuer leur avancée pour entreprendre une action. L'armée française, toujours positionnée le long de l'Escaut, est renforcée par treize bataillons d'Allemagne, six escadrons de dragons et trois de cavalerie. Le Maréchal de Villars assure la garde des passages de la Scarpe, de la Sensée et de l'Escaut. Les garnisons de Condé et de Valenciennes effectuent des sorties continues, obligeant les alliés à placer des corps importants entre l'Escaut et la Scarpe pour protéger leurs convois.
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3155
p. 93-95
Lettre de l'Isle du 11. Juin 1712.
Début :
Il est trés-certain que l'Evêque de Bristol a signifié [...]
Mots clefs :
Lisle, Siège, Bataillons, Canoniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre de l'Isle du 11. Juin 1712.
Listure de l'Ile du 11. fuim
Ileft trés- certain que
l'Evêque de Briſtol a ſigni,
fiéaux Ambaffadeurs alliez,
quela Reine fouhaitoit fai,
re la paix avec le Roy , &
que Meffieurs les Hautes
Puiffances pouvoiententre
tenir à leurs propres frais les
94 MERCURE
troupes qui étoient à leurs
communes foldes. L'on at
tend aujourd'hui Meffieurs
Hop & Vveleres pour ac
commoder cette affaire.
Les Etats Generaux ont
convoqué une affemblée ,
où fe trouveront deux deputez de chaque de leurs
Provinces , pour voir le parti qu'ils avoient à prendre
dans cette occurrence de
temps.
*
omp
Le fiege du Quefnoy fe
fera par provifion : ce fera
Mule Baron de Fagel qui
lecommençera, c'eft le me
GALANT 95
e
me qui a pris Bouchain. Si
cette petite place ne fe défend point bien , ce ne fera
point faute de troupes ; il
y a dix bataillons , un regi-
: mentde dragons , une compagnie de canoniers , une
demineurs, & unefranche.
On ne fçait point comment
cette place peut contenir
tant de monde. M. le Prince Eugene doit aller faire
un tour à la Haye.
Ileft trés- certain que
l'Evêque de Briſtol a ſigni,
fiéaux Ambaffadeurs alliez,
quela Reine fouhaitoit fai,
re la paix avec le Roy , &
que Meffieurs les Hautes
Puiffances pouvoiententre
tenir à leurs propres frais les
94 MERCURE
troupes qui étoient à leurs
communes foldes. L'on at
tend aujourd'hui Meffieurs
Hop & Vveleres pour ac
commoder cette affaire.
Les Etats Generaux ont
convoqué une affemblée ,
où fe trouveront deux deputez de chaque de leurs
Provinces , pour voir le parti qu'ils avoient à prendre
dans cette occurrence de
temps.
*
omp
Le fiege du Quefnoy fe
fera par provifion : ce fera
Mule Baron de Fagel qui
lecommençera, c'eft le me
GALANT 95
e
me qui a pris Bouchain. Si
cette petite place ne fe défend point bien , ce ne fera
point faute de troupes ; il
y a dix bataillons , un regi-
: mentde dragons , une compagnie de canoniers , une
demineurs, & unefranche.
On ne fçait point comment
cette place peut contenir
tant de monde. M. le Prince Eugene doit aller faire
un tour à la Haye.
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Résumé : Lettre de l'Isle du 11. Juin 1712.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires. L'évêque de Bristol a informé les ambassadeurs alliés que la reine souhaite négocier la paix avec le roi et que les Hautes Puissances peuvent financer les troupes sur leurs territoires communs. Les États Généraux ont convoqué une assemblée avec deux députés par province pour discuter de la situation actuelle. Le baron de Fagel dirigera le siège du Quesnoy, une place forte bien défendue avec dix bataillons, un régiment de dragons, une compagnie de canonniers, des démineurs et une franche. Le prince Eugène doit se rendre à La Haye.
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3156
p. 96-108
ISMENE. EGLOGUE.
Début :
De ton égarement, ami, que dois-je croire ? [...]
Mots clefs :
Iphis, Philémon, Amour, Liberté, Injustice, Bergers, Ismène
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ISMENE. EGLOGUE.
IS ME N. E..
EGLOGUE..
IPHIS..
DEtonégarement, ami,
que dois- je croire ?
La Seine à tes regards paroît toûjours la Loire,
Tu parles de bergers in
connus fur ces bords ,
Tu parcours nos forêts témoins de tes tranſports
Et l'Echo loin de toy redit
le nom d'Ifmene....
PHL
GALANT
PHILEMON.
Ciel devois - je quitter les
rives de la Seine ?
J'y voyois fans peril les plus
brillans attraits ;
L'Amour pour medompter
n'y trouvoit point
de traits :
Tranquile, je goûtois dans
nos fombres bocages
Leparfum de leurs feurs ,
le frais de leurs ombrages ,BomĀ …. I
Et fur le verd gazon , qu'ils
ont foin d'abreuver ,
Le feul bruit des ruiffeaux
m'apprenoit à rêver. T
Juin 1712.
Bayern the Steeth brotnak
98 MERCURE
Iphis,moncher Iphis, plains
mon fort déplorable ,
Lerepos de mon cœur n'a
za pas été durable
Et le fils de Venus de mon
calme irrité 7
M'a fait payer bien cher
ma courte liberté, vel
IPHIS.
Crois-moy,nos cœurs font
faits pour cet aimable
maître ,
Et l'Amourn'eft vaincu que
quand il veutbien l'être. ⠀
Echapé defes noeuds , &rebele à fes loix , ed
Tuméprilois des fersbaifez
GALANT
escent & cent fois ,
Et cu penfois devoir par de
4
conftans outrages
Reparer ta foibleffe & res
premiers hommages.
Je tremblois , & je crois te
l'avoir dir un jour ,
Unbergerdoit moins craindre encor Pan que
l'Amour,
300 ༡ ༩
PHILEMON.
Helas ! mon cherIphis , par
Sp des coups legitimes
Il a juftifié fes droits & res
maximes!
Lecruel m'attendoit fur un
bord étranger...
I ij
100 MERCURE
IPHIS.
N'es - tu pas trop heureux
qu'il daigne fe vanger?
PHILEMON.
Je le vois bien : toûjours
content de fon empire ,
Tu juges de mon feu par
celui qu'il t'inſpire ,
Et ton cœur prévenu pour
le Dieu que tu fers ,
Comblé de fes plaifirs n'apperçoit pas les fers.
Non, non, je ne fuis pas de
ces heureux coupables ,
Que l'Amour ne punit que
pa: des coups aimables,
Qui dans fes châtimens é-
GALANT. 101
1
prouvent fes douceurs A
Etfemblent par leur crime
attirer les faveurs.
IPHIS.
J Ah ! berger , quel que foit
l'excés deton fupplice,
Jefuis fûr que l'Amour n'a
point fait d'injuftice
Et quels que foient les
mauxque ton cœur peut
fouffrir;
Je fuis bien fûr encor qu'il
n'en veut pas guerir.
Mais du fils de Venus apprens-moy la victoire.
PHILEMON.
Iphis , j'errois un jour fur les
I iij
102 MERCURE
art bords de la Loire,
Sans fonger à ce Dieu que
javois outrage I
Je vis l'aimable Ifmene, &
TAmour furvangé.
N'attens pas qu'aujourd'hui
jete peigne les charmes,
Cher Iphis , je reffens de
trop vives alarmes ,
Et fi j'entreprenois de tracer fon portrait,
J'y mêlerois , helas ! mon
defordre fecret.
Mais que mon trouble ferve a t'exprimerIfmene ,
Et connois fes appas par
l'excés de ma peine.
}
GALANT. 103
Cet objet qui m'a ſçû pour
jamais engager , n62
Eft foûmis au pouvoir d'un
injufte berger,
Qui negligeant des feux
que 1 hymen autorife ,
Ignore tout le prix d'un
bonheur qu'il méprife.
Te le dirai-je , Iphis ? dans
ces lieux fi charmans
L'Amour n'a pas encor formé de vrais amans :
Ifmene y brille en vain , &
le Dieu de Cithere
Perd mille exploits galans
1. que par elle il peut faire ;
ne s'y trouve point de ces H
I iiij
104 MERCURE
cœurs delicats
Qui feuls fçauroient d'If.
meneadorer lesappas,
IPHIS.
Que je plains ces bergers!
Philemon , quel domimage
Que de leurs, doux climats
ils ignorent l'ufage,
Et que toujours contens
d'un ennuyeux repost, I
Ils ne faffent jamais foûpirer
les Echos.
PHILEMON.
Ilmene quelquefois dans
ces belles retraites.
Va cacher ſes appas & fes
GALANT. 195
peines fecretes :
J'ai vu tous les reduits témoins de fes douleurs ,
Et farbre qui fouvent eft
baigné de fes pleurs.
Cet arbre fi cheri redou
bloit mes alarmes ,
Helas ! je l'ai moy- mêmearrofé de mes larmes ,
Et mon amour tremblant
fe trouvoit trop heẹureux ,
Lorfque fous fes rameaux il
révoit à fes feux.
IPHIS.
N'as - tu donc confie qu'à
get arbre fidelle
106 MERCURE
Lefincere recit d'uneflâme
fibelle ?
PHILEMON.
J'ignore , cher Iphis , fi ma
bouche a parlé :
En abordant Ifmene inquiet & troublé,
Maraifon s'égaroit , & ma
timide flame
Jettoit dans mes difcours le
trouble de mon
ame.
Quels momens a perdus
mon amour interdit !
Je pouvois m'expliquer...
IPHIS.
Tondefordreatout dit.
GALANT. 107
1
PHILEMON, SA
Voila mon trifte fort : ma
tendreffe eft extrême,
Et peut-être inconnue au
cher objet que j'aime.
Accable , loin d'Ifimene ,
Iphis , je fouffre , helas !
Mille tourmens affreux qu'-
elle ne fçaura pas ,
Et je ne jouis point même
des doux menfonges
Dont l'efpoir quelquefois
fçait embelirfes fonges.
Non , ce n'eft point pour
moy qu'épuiſant ſes ri
gueurs
L'Amour a reüni de fi
108 MERCURE
cruels malheurs.
IPHIS.
Je te plains : mais je crois
que ta flame fincere
Du Dieu qui te pourſuis flé,
chira la colere.
PHILEMON.
Iphis ,ne prens pas foin d'a
doucir mes tourmens,
Et porte ce fecours à de
foibles amans :
Pour moy je ne crains plus
& l'Amour &fa haine ,
Mon ardeur me fuffit en
adorant Ilmene.
EGLOGUE..
IPHIS..
DEtonégarement, ami,
que dois- je croire ?
La Seine à tes regards paroît toûjours la Loire,
Tu parles de bergers in
connus fur ces bords ,
Tu parcours nos forêts témoins de tes tranſports
Et l'Echo loin de toy redit
le nom d'Ifmene....
PHL
GALANT
PHILEMON.
Ciel devois - je quitter les
rives de la Seine ?
J'y voyois fans peril les plus
brillans attraits ;
L'Amour pour medompter
n'y trouvoit point
de traits :
Tranquile, je goûtois dans
nos fombres bocages
Leparfum de leurs feurs ,
le frais de leurs ombrages ,BomĀ …. I
Et fur le verd gazon , qu'ils
ont foin d'abreuver ,
Le feul bruit des ruiffeaux
m'apprenoit à rêver. T
Juin 1712.
Bayern the Steeth brotnak
98 MERCURE
Iphis,moncher Iphis, plains
mon fort déplorable ,
Lerepos de mon cœur n'a
za pas été durable
Et le fils de Venus de mon
calme irrité 7
M'a fait payer bien cher
ma courte liberté, vel
IPHIS.
Crois-moy,nos cœurs font
faits pour cet aimable
maître ,
Et l'Amourn'eft vaincu que
quand il veutbien l'être. ⠀
Echapé defes noeuds , &rebele à fes loix , ed
Tuméprilois des fersbaifez
GALANT
escent & cent fois ,
Et cu penfois devoir par de
4
conftans outrages
Reparer ta foibleffe & res
premiers hommages.
Je tremblois , & je crois te
l'avoir dir un jour ,
Unbergerdoit moins craindre encor Pan que
l'Amour,
300 ༡ ༩
PHILEMON.
Helas ! mon cherIphis , par
Sp des coups legitimes
Il a juftifié fes droits & res
maximes!
Lecruel m'attendoit fur un
bord étranger...
I ij
100 MERCURE
IPHIS.
N'es - tu pas trop heureux
qu'il daigne fe vanger?
PHILEMON.
Je le vois bien : toûjours
content de fon empire ,
Tu juges de mon feu par
celui qu'il t'inſpire ,
Et ton cœur prévenu pour
le Dieu que tu fers ,
Comblé de fes plaifirs n'apperçoit pas les fers.
Non, non, je ne fuis pas de
ces heureux coupables ,
Que l'Amour ne punit que
pa: des coups aimables,
Qui dans fes châtimens é-
GALANT. 101
1
prouvent fes douceurs A
Etfemblent par leur crime
attirer les faveurs.
IPHIS.
J Ah ! berger , quel que foit
l'excés deton fupplice,
Jefuis fûr que l'Amour n'a
point fait d'injuftice
Et quels que foient les
mauxque ton cœur peut
fouffrir;
Je fuis bien fûr encor qu'il
n'en veut pas guerir.
Mais du fils de Venus apprens-moy la victoire.
PHILEMON.
Iphis , j'errois un jour fur les
I iij
102 MERCURE
art bords de la Loire,
Sans fonger à ce Dieu que
javois outrage I
Je vis l'aimable Ifmene, &
TAmour furvangé.
N'attens pas qu'aujourd'hui
jete peigne les charmes,
Cher Iphis , je reffens de
trop vives alarmes ,
Et fi j'entreprenois de tracer fon portrait,
J'y mêlerois , helas ! mon
defordre fecret.
Mais que mon trouble ferve a t'exprimerIfmene ,
Et connois fes appas par
l'excés de ma peine.
}
GALANT. 103
Cet objet qui m'a ſçû pour
jamais engager , n62
Eft foûmis au pouvoir d'un
injufte berger,
Qui negligeant des feux
que 1 hymen autorife ,
Ignore tout le prix d'un
bonheur qu'il méprife.
Te le dirai-je , Iphis ? dans
ces lieux fi charmans
L'Amour n'a pas encor formé de vrais amans :
Ifmene y brille en vain , &
le Dieu de Cithere
Perd mille exploits galans
1. que par elle il peut faire ;
ne s'y trouve point de ces H
I iiij
104 MERCURE
cœurs delicats
Qui feuls fçauroient d'If.
meneadorer lesappas,
IPHIS.
Que je plains ces bergers!
Philemon , quel domimage
Que de leurs, doux climats
ils ignorent l'ufage,
Et que toujours contens
d'un ennuyeux repost, I
Ils ne faffent jamais foûpirer
les Echos.
PHILEMON.
Ilmene quelquefois dans
ces belles retraites.
Va cacher ſes appas & fes
GALANT. 195
peines fecretes :
J'ai vu tous les reduits témoins de fes douleurs ,
Et farbre qui fouvent eft
baigné de fes pleurs.
Cet arbre fi cheri redou
bloit mes alarmes ,
Helas ! je l'ai moy- mêmearrofé de mes larmes ,
Et mon amour tremblant
fe trouvoit trop heẹureux ,
Lorfque fous fes rameaux il
révoit à fes feux.
IPHIS.
N'as - tu donc confie qu'à
get arbre fidelle
106 MERCURE
Lefincere recit d'uneflâme
fibelle ?
PHILEMON.
J'ignore , cher Iphis , fi ma
bouche a parlé :
En abordant Ifmene inquiet & troublé,
Maraifon s'égaroit , & ma
timide flame
Jettoit dans mes difcours le
trouble de mon
ame.
Quels momens a perdus
mon amour interdit !
Je pouvois m'expliquer...
IPHIS.
Tondefordreatout dit.
GALANT. 107
1
PHILEMON, SA
Voila mon trifte fort : ma
tendreffe eft extrême,
Et peut-être inconnue au
cher objet que j'aime.
Accable , loin d'Ifimene ,
Iphis , je fouffre , helas !
Mille tourmens affreux qu'-
elle ne fçaura pas ,
Et je ne jouis point même
des doux menfonges
Dont l'efpoir quelquefois
fçait embelirfes fonges.
Non , ce n'eft point pour
moy qu'épuiſant ſes ri
gueurs
L'Amour a reüni de fi
108 MERCURE
cruels malheurs.
IPHIS.
Je te plains : mais je crois
que ta flame fincere
Du Dieu qui te pourſuis flé,
chira la colere.
PHILEMON.
Iphis ,ne prens pas foin d'a
doucir mes tourmens,
Et porte ce fecours à de
foibles amans :
Pour moy je ne crains plus
& l'Amour &fa haine ,
Mon ardeur me fuffit en
adorant Ilmene.
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Résumé : ISMENE. EGLOGUE.
Le texte est une églogue, un dialogue poétique entre deux bergers, Philemon et Iphis. Philemon exprime son désarroi amoureux, oscillant entre la Seine et la Loire, et évoque ses souvenirs tranquilles près de la Seine. Il révèle ensuite sa rencontre avec Imène, une bergère qu'il aime, mais qui est indifférente à ses avances. Philemon décrit son amour non réciproque et les tourments qu'il endure, comparant son sort à celui des bergers heureux punis par des coups aimables de l'Amour. Iphis, quant à lui, croit en la puissance de l'Amour et pense que Philemon finira par être récompensé. Philemon raconte ses tentatives maladroites pour déclarer son amour à Imène, marquées par la timidité et le trouble. Il conclut en affirmant que son ardeur pour Imène est suffisante pour lui, malgré les tourments qu'il endure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3157
p. 109-120
MORTS.
Début :
Messire Louis Comte de Comenges, Gouverneur du haut Anjou [...]
Mots clefs :
Roi, Messire, Marquis, Cologon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS
DIS Meffire Louis Comtede
Comenges, Gouverneurdu
haut Anjou , ville , château
& pays Saumois , mourut
21. May 1712.
le
M. le Comte de Comenges avoit été Officier
de la Gendarmerie, &Aide
de Camp du Roy. Il étoit
fils du Comte de Comminges, Lieutenant general des
armées du Roy , Chevalier
de l'Ordre , Gouverneur
du haut Anjou , ville , châ-
MERCURE
Sau & pays de Saumür
Ambaffadeur en Portugal ,
& dans plufieurs autres
Cours , & Confeiller d'Etar des pays. M. le Chevalier de Comenges, auffi diftingué par fon efprit & fa
valeur , que par fa naiſſan .
ce, eft frere de feu M. le
Comte de Comenges der
nier mort. Ils avoient pour
four feue Madame de la
Trene,premiere Prefidente
du Parlement de Bordeaux.
Meffire Charles- Augufte
Marquis de la Fare, Corte
GALANT. auf
de Laugerre , Baron de Ba
lafuc , Seigneur de Miran
dol, d'Arlande , &c. Capi
taine des Gardes du Corps
de M. le Duc d'Orléans
mourut le 29. May , âgé de
68. ans.
Il avoit fervi long-temps
avec beaucoup de diftinc
tion dans la Gendarmerie.
Son pere étoit le Marquis
de la Fare , Lieutenant general des armées du Roy
Gouverneurde Rofe en Ca
talogne,Capitaine des Che
vaux Legers de M. le Cardinal Mazarin. Sa mere
112 MERCURE
avoit époufé en fecondes
noces le Comte duRoure,
Chevalier des Ordres du'
Roy , Lieutenant general
de la Province de Languedoc , Gouverneur de la ville
& citadelle du S. Efprit..
M. Guy de Coëtlogon ,
Chevalier Seigneur de Mejuffaume , Doyen du Parlement de Bretagne , moufut le 4. Juin.
Il avoit exercé durant
plufieurs années la Charge
de Procureur General Syndic des Etats de Bretagne,
aver
GALANT. 113
avec toute l'integrité &
Fapprobation imaginable.
Ila euplufieurs enfans,dont
l'aîné , Marquis de Coëtlogon , aprés avoir ſervi
plufieurs années dans la
Gendarmerie avec beaucoup de diſtinction , avoit
quitté le fervice pour prendre la Charge de Procureur General Syndic des
Effats de Bretagne. Il eſt
mort il y a trois ans & a
laiffe plufieurs enfans de
Guionne Marquife.de Cotologonne , fa femme. Il
avoit pour frere M. l'Abbé
14
Jain 1712.
K
114 MERCURE
de Cologon , Chanoine &
Archidiacre de Quimper,
qui eft mort il y a fix ans.
Il reste encore M. l'Abbé
deCologon, &Madame de
Cologon , Religieufe Carmelite à Ploermel en Bretagne. M. de Mejuſſaume
frere le Marquis avoitpour
de Cologon , Lieutenant
de Roy de Bretagne , &
Gouverneur de Rennes,qui
a eu plufieurs enfans , dont
l'aîné étoit le Marquis de
Cologon , auffi Lieutenant
deRoy deBretagne &Gouverneur de Rennes, pere de
GALANT.
I
la Marquife de Cologon
dont nous venons de parler. Lefecond eft mort Eveque de Tournay , qui l'avoit été durant plufieurs années de S. Brieux. Il refte
encore deux filles , dont l'u
ne eft la Marquiſe de Tournemine, & l'autre la Marquife de Cavois. Les autres
freres ont été M. l'Evêque
deQuimpert, & M. le Marquis de Cologon , qui vit
encore, Lieutenant general des armées navales du
Roy, & Commandant de
l'Ordre Militaire du S. Ef
Kij
116 MERCURE
prit. La MaifondeCologon
eft une des plus anciennes
& des plus illuftres de la
Bretagne , tant par ſes alliances , que par les terres
confiderables & les digni
tez qu'elle a poffedées , foit
du temps des Ducs de Bretagne , foit depuis que cette Province eft reunie à la
Couronne.
M. Antoine Bernard
Comre du Prat,Marquis de
Formery,Eclors,& c. Colo,
nel d'infanterie , mourut le
6. Juin, Il avoit épouſé de-
GALANT. 17
puis 15 jours N. de Follin.
S Il étoit fils de M. le Mar-
@quis de Vitau. Madame fa
mere étoit fille du Marquis
5 dela Rez, qui eft mort Lieutenant general des armées
- du Roy, Gouverneur de
Briançon , & Directeur general de l'infanterie. Tout
le monde connoît la Mai
fon du Prat : elle a donné à
la France un Cardinal , qui
a étéChancelier Garde des
Sceaux , premier Miniftre
fous François premier , Archevêque de Sens, & Legat
à latere. C'est lui qui a fait
Sour
"
1
18 MERCURE
bâtir une partie de l'Hôtel
Dieu de Paris ,dont il afondé les lits qu'on appelle encore la falle du Legat.
Meffire François Tardif,
quiavoit été reçû Confeiller
au Parlement, & Commif
faire aux Requêtes du Palais en 1672. mourut le 18.
Juin 1712.
*
Dame Madeleine - Elifabeth de Meuller , Dame de
la Source, veuve de Meffire
Albert - François Clerembaut de Vendeuil , Cheva-
GALANT. 119
Hier Seigneur de Dieudon
ne, S. Germain & Neuville,
Gouverneur de Pequais
Meftre de Camp du regi
ment Dauphin cavalerie
mourut le 30. May.
Meffire Pierre Rouille
Maître des Requêtes honoraire , ancien Prefident au
Grand Confeil , & ci-devant Ambaffadeur en Portugal , moufut le 30. May.
Meffire François Berthelot , Secretaire des Commaedemens de feuë Ma-
420 MERCURE
dame la Dauphine MarieChreftienne de Baviere,
mourut le 3. Juin.
Dame Sufanne- Eleonore
Paffart , époufe de Meffire
Jules de Villemeur , Chevalier Seigneur de Rieutor
la Martiniere , Saclay , &c.
Maréchal desCamps & Armées du Roy , comman
dant la compagnie des Grenadiers à cheval de Sa Ma
jefté , mourut le 8. Juin
DIS Meffire Louis Comtede
Comenges, Gouverneurdu
haut Anjou , ville , château
& pays Saumois , mourut
21. May 1712.
le
M. le Comte de Comenges avoit été Officier
de la Gendarmerie, &Aide
de Camp du Roy. Il étoit
fils du Comte de Comminges, Lieutenant general des
armées du Roy , Chevalier
de l'Ordre , Gouverneur
du haut Anjou , ville , châ-
MERCURE
Sau & pays de Saumür
Ambaffadeur en Portugal ,
& dans plufieurs autres
Cours , & Confeiller d'Etar des pays. M. le Chevalier de Comenges, auffi diftingué par fon efprit & fa
valeur , que par fa naiſſan .
ce, eft frere de feu M. le
Comte de Comenges der
nier mort. Ils avoient pour
four feue Madame de la
Trene,premiere Prefidente
du Parlement de Bordeaux.
Meffire Charles- Augufte
Marquis de la Fare, Corte
GALANT. auf
de Laugerre , Baron de Ba
lafuc , Seigneur de Miran
dol, d'Arlande , &c. Capi
taine des Gardes du Corps
de M. le Duc d'Orléans
mourut le 29. May , âgé de
68. ans.
Il avoit fervi long-temps
avec beaucoup de diftinc
tion dans la Gendarmerie.
Son pere étoit le Marquis
de la Fare , Lieutenant general des armées du Roy
Gouverneurde Rofe en Ca
talogne,Capitaine des Che
vaux Legers de M. le Cardinal Mazarin. Sa mere
112 MERCURE
avoit époufé en fecondes
noces le Comte duRoure,
Chevalier des Ordres du'
Roy , Lieutenant general
de la Province de Languedoc , Gouverneur de la ville
& citadelle du S. Efprit..
M. Guy de Coëtlogon ,
Chevalier Seigneur de Mejuffaume , Doyen du Parlement de Bretagne , moufut le 4. Juin.
Il avoit exercé durant
plufieurs années la Charge
de Procureur General Syndic des Etats de Bretagne,
aver
GALANT. 113
avec toute l'integrité &
Fapprobation imaginable.
Ila euplufieurs enfans,dont
l'aîné , Marquis de Coëtlogon , aprés avoir ſervi
plufieurs années dans la
Gendarmerie avec beaucoup de diſtinction , avoit
quitté le fervice pour prendre la Charge de Procureur General Syndic des
Effats de Bretagne. Il eſt
mort il y a trois ans & a
laiffe plufieurs enfans de
Guionne Marquife.de Cotologonne , fa femme. Il
avoit pour frere M. l'Abbé
14
Jain 1712.
K
114 MERCURE
de Cologon , Chanoine &
Archidiacre de Quimper,
qui eft mort il y a fix ans.
Il reste encore M. l'Abbé
deCologon, &Madame de
Cologon , Religieufe Carmelite à Ploermel en Bretagne. M. de Mejuſſaume
frere le Marquis avoitpour
de Cologon , Lieutenant
de Roy de Bretagne , &
Gouverneur de Rennes,qui
a eu plufieurs enfans , dont
l'aîné étoit le Marquis de
Cologon , auffi Lieutenant
deRoy deBretagne &Gouverneur de Rennes, pere de
GALANT.
I
la Marquife de Cologon
dont nous venons de parler. Lefecond eft mort Eveque de Tournay , qui l'avoit été durant plufieurs années de S. Brieux. Il refte
encore deux filles , dont l'u
ne eft la Marquiſe de Tournemine, & l'autre la Marquife de Cavois. Les autres
freres ont été M. l'Evêque
deQuimpert, & M. le Marquis de Cologon , qui vit
encore, Lieutenant general des armées navales du
Roy, & Commandant de
l'Ordre Militaire du S. Ef
Kij
116 MERCURE
prit. La MaifondeCologon
eft une des plus anciennes
& des plus illuftres de la
Bretagne , tant par ſes alliances , que par les terres
confiderables & les digni
tez qu'elle a poffedées , foit
du temps des Ducs de Bretagne , foit depuis que cette Province eft reunie à la
Couronne.
M. Antoine Bernard
Comre du Prat,Marquis de
Formery,Eclors,& c. Colo,
nel d'infanterie , mourut le
6. Juin, Il avoit épouſé de-
GALANT. 17
puis 15 jours N. de Follin.
S Il étoit fils de M. le Mar-
@quis de Vitau. Madame fa
mere étoit fille du Marquis
5 dela Rez, qui eft mort Lieutenant general des armées
- du Roy, Gouverneur de
Briançon , & Directeur general de l'infanterie. Tout
le monde connoît la Mai
fon du Prat : elle a donné à
la France un Cardinal , qui
a étéChancelier Garde des
Sceaux , premier Miniftre
fous François premier , Archevêque de Sens, & Legat
à latere. C'est lui qui a fait
Sour
"
1
18 MERCURE
bâtir une partie de l'Hôtel
Dieu de Paris ,dont il afondé les lits qu'on appelle encore la falle du Legat.
Meffire François Tardif,
quiavoit été reçû Confeiller
au Parlement, & Commif
faire aux Requêtes du Palais en 1672. mourut le 18.
Juin 1712.
*
Dame Madeleine - Elifabeth de Meuller , Dame de
la Source, veuve de Meffire
Albert - François Clerembaut de Vendeuil , Cheva-
GALANT. 119
Hier Seigneur de Dieudon
ne, S. Germain & Neuville,
Gouverneur de Pequais
Meftre de Camp du regi
ment Dauphin cavalerie
mourut le 30. May.
Meffire Pierre Rouille
Maître des Requêtes honoraire , ancien Prefident au
Grand Confeil , & ci-devant Ambaffadeur en Portugal , moufut le 30. May.
Meffire François Berthelot , Secretaire des Commaedemens de feuë Ma-
420 MERCURE
dame la Dauphine MarieChreftienne de Baviere,
mourut le 3. Juin.
Dame Sufanne- Eleonore
Paffart , époufe de Meffire
Jules de Villemeur , Chevalier Seigneur de Rieutor
la Martiniere , Saclay , &c.
Maréchal desCamps & Armées du Roy , comman
dant la compagnie des Grenadiers à cheval de Sa Ma
jefté , mourut le 8. Juin
Fermer
Résumé : MORTS.
En 1712, plusieurs personnalités notables ont décédé, chacune ayant occupé des postes de haute importance. Le comte de Comenges, gouverneur du haut Anjou et du pays Saumois, est mort le 21 mai. Il avait été officier de la gendarmerie et aide de camp du roi. Son père était le comte de Comminges, lieutenant général des armées du roi, chevalier de l'Ordre, et gouverneur du haut Anjou, tandis que sa mère était la première présidente du Parlement de Bordeaux. Le marquis de la Fare, capitaine des Gardes du Corps du duc d'Orléans, est décédé le 29 mai à l'âge de 68 ans. Il avait servi avec distinction dans la gendarmerie. Son père était le marquis de la Fare, lieutenant général des armées du roi et gouverneur de Rosas en Catalogne. Le chevalier de Coëtlogon, seigneur de Mejussaume et doyen du Parlement de Bretagne, est mort le 4 juin. Il avait exercé la charge de procureur général syndic des États de Bretagne avec intégrité. Son fils aîné, le marquis de Coëtlogon, avait également servi dans la gendarmerie avant de prendre la même charge, mais est décédé trois ans auparavant. Le comte du Prat, marquis de Formery et colonel d'infanterie, est mort le 6 juin. Il avait épousé la fille du marquis de la Rez, lieutenant général des armées du roi et gouverneur de Briançon. François Tardif, conseiller au Parlement et commissaire aux Requêtes du Palais, est décédé le 18 juin. Dame Madeleine-Élisabeth de Meuller, veuve de Albert-François Clerembaut de Vendeuil, gouverneur de Pequais et mestre de camp du régiment Dauphin cavalerie, est morte le 30 mai. Pierre Rouille, maître des Requêtes honoraire, ancien président au Grand Conseil et ambassadeur en Portugal, est également décédé le 30 mai. François Berthelot, secrétaire des commandements de la dauphine Marie-Christine de Bavière, est mort le 3 juin. Enfin, dame Suzanne-Éléonore Passart, épouse de Jules de Villemur, maréchal des camps et armées du roi, est décédée le 8 juin.
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3158
p. 121-151
RELATION envoyée à Monsieur le Comte de Pontchartrin.
Début :
Ayant eu le malheur d'estre du nombre de ceux qui [...]
Mots clefs :
Portugais, Troupes, Rio de Janeiro, Monsieur du Clerc, Bataille, Magasins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION envoyée à Monsieur le Comte de Pontchartrin.
RELATIO N
envoyée à Monfieur
Le Comte de Pontchartrin.
MONSEIGNEUR,
A
I
Yant eu le malheur
d'eftre du nombre de
ceux qui ont efté faits prifonniers dans la defcente de
Mr du Clerc à Rio deJaneiro ; je crois qu'il eft de
mon devoir de rendre
Juin 1712.
L •
122 MERCURE
compte à Voftre Grandeur
de mon retour en France
auffi bien que de ce qui
s'eft paffé de plus remarquable dans cette occafion.
Le Samedy 6 Aouſt
1710. On commença à voir
la terre à huit heures du
matin , d'un vent affez frais .
on n'eut pas courru deffus
trois heures , qu'on découvrit le pain de fucre; c'est
une Montagne fort élevéc
qui eft à l'entrée de la Baye
de Rio de Janeiro , & qui
fert de marque pour la ret
connoiftre : elle cft ainfi
GALANT. 123
nommée à caufe de fa
figure.
.
Amidy le Commandant
fit fon fignal, pour apelles
rousles Gardes de la Marine,
& tous les Grenadiers de
l'Eſcadre à fon bord, afin
d'entrer ce jour- là nean
moinsil étoit déja 3 heures
qu'on eftoit encore à plus
d'une lieuë de l'entrée : ainfi
on pritleparti de moüiller,
pour ne pas s'engager la
nuit dans un pays qu'on ne
connoift pas.
La Brife que l'on s'étoit
flatté d'avoir le lendemain
Lij
114 MERGURE
huit heures du matin , ne
commença qu'à deux heures
aprés midy, on leva d'abord l'Ancre pour en pro
fiter , & chacun étant bien
difpofé par l'ordre que tous
avoient receu de Mr du
Clerc de fe tenir prefts à
faire la defcente, nous nous
preſentâmes à la Barre de
Rio de Janeiro pour entrer
dans le Port avecdes Navires
du Roy, le Dimanche 17
Aouft 1710. entre trois &
quatre heures du foir; mais
le vent nous ayant manqué,
Tout à coup, dés que nous
GALANT 125
fumes à l'abry des terres, on
fut contraint de mouiller à
une grande portée de canon
du grand Fort de S, Croix
Nous n'eumes pas pluſtoſt
jetté l'Ancre, qu'il le pre5 fenta une Soumaque , petit
Baftiment venant de la Baye
de tous les Saints , qui në
balança point d'entrer fur
la foy de nos Pavillons An
glois , qu'elle nous vit à
tous : mais Mr du Clerc
jugea à propos de l'arrefter,
en paffant, afin de tirer s'il
fe pouvoit quelque éclaircif.
fement pour fon entreprife,
A
Liij
126 MERCURE
Le grand Fort , qui depuis
que nous étions moüillez ,
paroiffoit fufpendre fon jugement, & nefçavoir encore
fi nous cftions amis on ennemis , ne douta plus que
nous ne fuflions François ,
lorfquil vit arrefter le petit
Baſtiment. Il commença
déflors à tirer du canon fur
les Vaiffeaux, ce qui étoit
affez mal fervi , mettant une
intervalle confiderable entre chaque coup qu'il tiroits
enfin lorfque la nuit furvint,
& qu'il fut obligé de ceffer ,
il n'avoit pas tiré plus de
GALANT 127
1
quinze ou vinge coups de
canon qui n'avoient incommodé aucun Navire.
Mr du Clerc aprés avoir
interrogé les Portuguais
qu'il venoit de prendre, af
fembla pendant la nuit le
confeil de fes Officiers pour
fçavoir ce qu'il étoit le plus
à propos de faire , quoyque
fon avis fut de faire la def
cente cette nuit meſme qui
étoit fort obfcure , & trespropre à favorifer l'entreprife , les Chaloupes pouvant paffer à la faveur des
tenebres devant tous les
1
Liiij
128 MERCURE
Forts fans avoir rien à crain
dre,cequiauroit fans doute
furpris les ennemis qui ne
pourroient pas encore eftre
rous raffemblez , il fut ce
pendant refolu de l'avis de
fon confeil d'aller à l'IfleGrande fe rafraichir , &
qu'enfuite on iroit furpren
dre la Ville , par terre.
Il fit embarquer rout fon
monde dans les deux Fregat
tes, la Diane & l'Attalante;
* C'eft une Iſle qui eft à zo lieues
de Rio de Janeiro , où les Vaiffeaux
ont coûtume d'aller faire de l'Eau ,
& du Bois.
GALANT 125
qu'il choifir pour le tranft
port des Troupes , & ceux
qui ne purene y trouver
place fuivirent dans les Cha
loupes , & dans deux Bri
gantins.
Les trois Vaiffeaux du
Roy , l'Oriflame , la Valeur
&la Venus, refterent à l'IleGrande , fous le comman
dement de Mr de Champagnu , Lieutenant de Vaif.
feaux; & nous en partîmes
dans l'ordre que je viens de
dire le Samedy 6. Septembre, fous la conduite de
trois Noirs qui s'étant écha
M
130 MERCURE
"T
pez de la maifon de leur
Maiftres , s'étoient venus
rendre à Mr du Clerc: ils
affuroient qu'il n'y avoit à
Ja Ville que cinq à fix cens
hommes de Troupes à
combattre , & s'offrirent de
nous y conduire par terre
fans aucun obftacle.
Nousmines pied à terre
un petit Village, à douze
ou quinze lieues de Rio de
Jineiro , ce fut là que nous
scommençames la deſcenté,
Je Dimanche au foir 14. du
mois, &le Lundy matin le
refte des Troupes étant auffi
i
GALANT. 131
S
FAD
3
#
deſcendu , nous marchâmes
droit à la Ville , au nombre
de prés dehuiccens hommes
fur la bonne foy des trois
Noirs qui nous y conduifi,
fent. 20 N
Les trois premiers jours
de marche ne furent trou
blez par aucun ennemy,
ayant trouvé dans les Campagnes toutes les habita
tions defertes ; foit que les
habitans fe fuffent retirez à
la Ville comme dans un lieude feureté, foit qu'ils s'y
fuffent affemblez pour la
mieux deffendre , mais le
132 MERGURE
quatrième jour qui fut le
Jeudy 18. du mefme mois
étant arrivez avec beaucoup
de peine fur le fommet
d'une Montagne fort éle véc, peu de temps avant
midy nous y trouvâmes un
abbatis d'arbres confidera
ble, ce qui barroit entiere
ment tout le chemin , qui
étoit de luy mefme fort
étroit , mais nous étant aperceus qu'il n'y avoit perfonne derriere qui s'oppoſat
à noftre paffage , comme
nous l'avions crû d'abord ,
nousnousenfimes bien toft
GALANT. 133
un autre dans le bois à la
faveur des haches d'armes
L'aprés
que portoit la Compagnie
des Canonniers.
midy environ les deux
heures à peine la moitié des
Troupes avoit defcendu la
Montagne que la Compa
gnie des Gardes de la Marine
marchoit à la tefte fut falüée
5 de quelques coups de fuzils
qui partirent in opinement
du Bois dont , trois Gardes
de la Marine furent bleſſez
fans qu'on pût découvrir
cenx qui les venoient de
tirer. L'on fit grand feu fur
# 34 MERCURE
Pendroit d'où on avoit veu
fortir celuy des ennemis , &
l'on doubla le pas pour
pouvoir pluftaft trouver la
fin du Bois qui avoit encore
demie- lieue , & où l'on ne
pouvoit marcher au plus
que deux depfront: les
Troupes qui fuivirent ef
fuyerent encore plufieurs
coups de fuzils , dont il n'y
eut cependant que deux
Soldats bleffez , car les déb
charges continuelles que
l'on faifoit à droit & à la
gauche, par tout où l'on
paffoit , impoferent biens
GALANT. 135
toft filence à ceux qui
étoient cachez , & les ren-.
dirent bien plus mal adroits
à tirer qu'ils n'avoient eſté
dens fe commencement, ou
ils choifirent leurs objets
fans qu'on fe deffiat d'eux.
Erantenfin arrivez, caw
deboucher , &n'ayant point
trouvé d'ennemis qui nous
difputaffent l'entrée dans la
Plaine , nous nous y mîmes
en bataille à mefurd que
nous fortions du Bois , &
nous marchâmes roûjours
en bon ordre , autant que
les chemins & les lieux par
136 MERCURE
où nous paffames enfuite
nous le peurent permettre.
Sur le foir le Soleil étant
preft de fe coucher , on
apperceut de loin une Compagnie de Cavalerie qui
fembloit nous attendre dans
une grande prairie prés
d'une des maiſon des Je
fuites , qui eft à une grande
demie lieuë de la Ville : l'on
marcha droit à elle croyant
que les Portuguais avoient
toutes leurs forces prés de
cet endroit à deffein de
nous combattre ; mais
voyant ces Cavaliers ſe reM
i
GALANT. 137
tirer à mesure que nous
avancions, on jugea bien
qu'ils étoient là pour nous
obferver feulement , & non
pas pour nous engager à au.
cune affaire. Mr du Clerc
ayant jugé àpropos de faire
prendre quelque repos aux
Troupes qui étoient extre
mement fatiguées , l'on s'ar
3 refta à cette maifon des Jfuires , & l'on y paffà la
nuit.
Le lendemain toutes les
Troupes furent en bataille
à la pointe dujour, & aprés
les Prieres accoutumées on
Juin 1712 M
138 MERCURE
fe miten marche . La Com
pagnie de Cavalerie Portugaife que nousavions veuë le
Loir, fembloit nous vouloir
enfeigner les chemins qui
conduifoient à la ville &
marcha longtemps devant
nous à grande portée de canon, nous obfervant toû
jours à veuëde, moment en
moment, ilfe détachoit un
Cavalier d'entr'eux pour aller annoncer au Gouverneur
notreaproche , &l'informer
autant qu'ils en pourroient
juger du nombre que nous
étions, & des routes par lef
GALANT. 139
1
I
quelles nous marchions à lui.
Mr du Clerc ayant veu
fur une hauteur une Eglife ,
nommée Notre- Dame des
Elton , où il aprit que les
ennemis étoient retranchez,
y enuoya deux Compagnies
de Grenadiers qui s'en rendirent bien-toft Maitres
malgré le grand nombre
de ceux qui la gardoient
la plupart des Portuguais ,
s'en étant enfuys dans le
Bois aprés leur premiere
décharge ; ceux qui refterent
furent faits prifonniers. On
apprit depuis qu'ils y étoient
Mij-
140 MERCURE
retranchez, au nombre de
deux cens hommes ; onper
dit dans cette action un
Capitaine de Grenadiers , &
cinq ou fix Soldats qui y
furent tuez.
Un gros de Portugais
étant fortis de la Ville , ils
parurent le longde quelques
arcades qui n'en font qu'à
demic portée du fuzil , &
firent mine d'en vouloir
difputer l'entrée à nos
Troupes qui s'avançoient à
grands pas ; mais ils ne fou
tinrent pas long temps la
furcur Françoife; car ils
"1
GALANT 147.
1
lacherent le pied aprés leur
feconde décharge , & ren.
trerent auffi-toft en defor
dre.
Jamais Troupes ne montrerent un courage plus in
trepide que ceux qui fuivi
rent Mr du Clerc dans cette
•
entrepife ; malgré le feu
continuel des ennemis qui
faifoit tomber nos gens de
rous coſtez, ayant du monde
caché dans tous les endroits "
par où nous paffions nous
entrâmes dans la Ville avec
autant d'ardeur & d'audace
que fi le peril n'eut pas efte
142 MERCURE
pour nous, & que nous
fuffions venus dans nos propres maifons; toutfuyoit devant nous par tout où nous
nous prefentions : Cependant nous n'y marchames
pas longtemps fans êrre fort
incommodez du feu qui
nous venoit des coins de ruës
dont nos gens étoient affaf,
finez fans que nous viffions
perfonne , contre qui nous
puiffions prendre noftre revanche. Dans cette fituation
on crut devoir chercher
quelque endroit favorable
pour le mettre à couvert,
2
GALANT. 43
1
& où l'on ſe pût retrancher,
ce ne fut pas fans peine , &
fans qu'il en coûtat beaucoup, que Mr du Clerc fe
rendit Maiſtre d'un Magaſin
àfucre proche de la Merque
l'on nommele Trepiche , &
où il y avoit quantité de
Portugais retranchez qu'il
fallut forcer , on y trouva
quatre pieces de canon avec
lefquels onfit bonfeu ; mais
ne s'y érant rencontré que
fort peu de munitions , on
ne s'en pût pas fervir long
temps.at
Pendant que ces chofes
144 MERCURE
fe paffoient dans la Ville ; la
Compagnie des Canonniers
qui avoient refté derriere ,
fe trouvant féparée du gros
des Troupes; parce qu'elle
n'avoit pas pû fuivre, tomba entreles mains des ennemis, qui aprés leur avoir
fait mettre bas les armes en
་
leur promettant bon quar
tier ; par la plus lâche per
fidic , dont on ait guère
vû d'exemple , furent affez
barbares pour leur arracher
à tous la vie. Ils en firent
un horrible carnage & leur
firent fouffrir les tourmens
less
GALANT 145
les plus rigoureux que leur
eruauté leur pûr faire
inventer.
En ce moment quelques
Officiers bleffez du nombre
: defquels étoit Mr de Ruys
Lieutenant de Vailleaux
Commandant de la Colon.
nelle, s'étant retitez dans
une maison pour le faire
pånfer , y furent furpris par
les Portugais , & furent em
menez prifonniers dans une
Chapelle qui eft au dehors
de la Ville nommée Noftre
Damedu Rozaire, oùétoient
les autres François que l'or
Juin 1712.
N
1
46 MERGURE
avoit arreltez. Le Gouver
neur y vint auffi toft avec
quantité d'Officiers Portugais ; il interrogea ces nouyeaux priſonniers avec le
moins de douceur qu'il luy
fur poffible. Enfin apres
bien des façons , les Officiers
François pour éviter le fuplice de la mort, dont on
les menaçoit, furent obligez
dedéclarer que le nombrede
Troupes qui étoient defcendues à terre étoit d'environ
huit cens hommes, le Gouverneur s'étant fait rendre
compte des morts à peu
M
GALANT 47
prés autant que l'on en pourroit juger , & de tous les
prifonniers qu'il avoit déja
faits , n'eut pasde peine à
deviner que le nombre de
ceux qui étoient encore avec Mr du Clerc ne pouvoit
pas eftre bien confiderable
alors 7 ou 8 mille hommes
de Troupes Portugaifes
& qui n'avoient pas ofez
venir à noftre rencontre
pour nous empefcher d'entrer dans leut Ville ', commencerent à fe fentir quelque courage.
Mais ne fe confiants pas
Nij
148 MERCURE
encore tout à fait à ce qu'ils,
venoient d'entendre de la
bouche des prifonniers; le
Gouverneur engagea Mr de
Ruys d'écrire à Mr du
Clerc , pour luy aprendre,
combien les forces Portu
gaifes étoient confiderables , & pour le foliciter de
fe rendre.
Mr du Clerc répondit
qu'il avoit encore de la poudre & des balles , & que
tandis qu'elles dureroient ,
il ne fe rendroit point; cependant il n'étoit point fans
affaires & fans embarras
GALANT. 149
dans le Trepiche depuis que
nous l'y avions laiffe , étant
obligé d'effuyer le feu continuel de deux Fregattes qui
s'étant avancées fort prés du
Magafin où nous étions ,
firent de grandes bréches ,
à l'aide de leur canon qu'elles
tiroient fans ceffe , & qui
nousfaifoit perdre toûjours
du monde, & en incommodoit beaucoup par les éclats.
Fevvous pafferay icy un long
détail d'une defenfe qui coûta
aux Portugais dixfoldats pour
un des noſtres ; mais ils
eftoient encore en trop grand
"
N iij
150 MERCURE
nombre pour leur reſiſter. On
leur fit pourtant fignifier qu'on
alloitfortirfur euxlabayonette
au bout dufufil, ce qu'ils crait
gnirent tant qu'ils firent une
Capitulation tres-vantageufe:
mais ils la rompirent enfuite
avec une perfidie dont il n'y a
jamais eu d'exemples , en fai
fans fauffrir avec des crùautez
inoüies à leurs Prifonniers tous
les indignitez
C
Les tourmens
imaginables.
Voila en peu de mors
ane legere peinture de ce
qui s'eſt paſſé à Rio de Janeiro entre les François &
GALANT 156
les Portugais , le Vendredy
19. Septembre 17.no) val
Cette action qui dura
depuis les dix heures du matin , jufqu'à cinq heures du
foir , à été de plus chaudes ,
& des plus fanglantes done
on ait our parler, depuis
fort longtemps : il refta
deux cens hommes de tuez
fur la place , huic Officiers
Be trois Gardesde la Marine ;
deux cens autres furent
Bleffez , avec quinze Officiers & deux Gardes de la
Marine.
envoyée à Monfieur
Le Comte de Pontchartrin.
MONSEIGNEUR,
A
I
Yant eu le malheur
d'eftre du nombre de
ceux qui ont efté faits prifonniers dans la defcente de
Mr du Clerc à Rio deJaneiro ; je crois qu'il eft de
mon devoir de rendre
Juin 1712.
L •
122 MERCURE
compte à Voftre Grandeur
de mon retour en France
auffi bien que de ce qui
s'eft paffé de plus remarquable dans cette occafion.
Le Samedy 6 Aouſt
1710. On commença à voir
la terre à huit heures du
matin , d'un vent affez frais .
on n'eut pas courru deffus
trois heures , qu'on découvrit le pain de fucre; c'est
une Montagne fort élevéc
qui eft à l'entrée de la Baye
de Rio de Janeiro , & qui
fert de marque pour la ret
connoiftre : elle cft ainfi
GALANT. 123
nommée à caufe de fa
figure.
.
Amidy le Commandant
fit fon fignal, pour apelles
rousles Gardes de la Marine,
& tous les Grenadiers de
l'Eſcadre à fon bord, afin
d'entrer ce jour- là nean
moinsil étoit déja 3 heures
qu'on eftoit encore à plus
d'une lieuë de l'entrée : ainfi
on pritleparti de moüiller,
pour ne pas s'engager la
nuit dans un pays qu'on ne
connoift pas.
La Brife que l'on s'étoit
flatté d'avoir le lendemain
Lij
114 MERGURE
huit heures du matin , ne
commença qu'à deux heures
aprés midy, on leva d'abord l'Ancre pour en pro
fiter , & chacun étant bien
difpofé par l'ordre que tous
avoient receu de Mr du
Clerc de fe tenir prefts à
faire la defcente, nous nous
preſentâmes à la Barre de
Rio de Janeiro pour entrer
dans le Port avecdes Navires
du Roy, le Dimanche 17
Aouft 1710. entre trois &
quatre heures du foir; mais
le vent nous ayant manqué,
Tout à coup, dés que nous
GALANT 125
fumes à l'abry des terres, on
fut contraint de mouiller à
une grande portée de canon
du grand Fort de S, Croix
Nous n'eumes pas pluſtoſt
jetté l'Ancre, qu'il le pre5 fenta une Soumaque , petit
Baftiment venant de la Baye
de tous les Saints , qui në
balança point d'entrer fur
la foy de nos Pavillons An
glois , qu'elle nous vit à
tous : mais Mr du Clerc
jugea à propos de l'arrefter,
en paffant, afin de tirer s'il
fe pouvoit quelque éclaircif.
fement pour fon entreprife,
A
Liij
126 MERCURE
Le grand Fort , qui depuis
que nous étions moüillez ,
paroiffoit fufpendre fon jugement, & nefçavoir encore
fi nous cftions amis on ennemis , ne douta plus que
nous ne fuflions François ,
lorfquil vit arrefter le petit
Baſtiment. Il commença
déflors à tirer du canon fur
les Vaiffeaux, ce qui étoit
affez mal fervi , mettant une
intervalle confiderable entre chaque coup qu'il tiroits
enfin lorfque la nuit furvint,
& qu'il fut obligé de ceffer ,
il n'avoit pas tiré plus de
GALANT 127
1
quinze ou vinge coups de
canon qui n'avoient incommodé aucun Navire.
Mr du Clerc aprés avoir
interrogé les Portuguais
qu'il venoit de prendre, af
fembla pendant la nuit le
confeil de fes Officiers pour
fçavoir ce qu'il étoit le plus
à propos de faire , quoyque
fon avis fut de faire la def
cente cette nuit meſme qui
étoit fort obfcure , & trespropre à favorifer l'entreprife , les Chaloupes pouvant paffer à la faveur des
tenebres devant tous les
1
Liiij
128 MERCURE
Forts fans avoir rien à crain
dre,cequiauroit fans doute
furpris les ennemis qui ne
pourroient pas encore eftre
rous raffemblez , il fut ce
pendant refolu de l'avis de
fon confeil d'aller à l'IfleGrande fe rafraichir , &
qu'enfuite on iroit furpren
dre la Ville , par terre.
Il fit embarquer rout fon
monde dans les deux Fregat
tes, la Diane & l'Attalante;
* C'eft une Iſle qui eft à zo lieues
de Rio de Janeiro , où les Vaiffeaux
ont coûtume d'aller faire de l'Eau ,
& du Bois.
GALANT 125
qu'il choifir pour le tranft
port des Troupes , & ceux
qui ne purene y trouver
place fuivirent dans les Cha
loupes , & dans deux Bri
gantins.
Les trois Vaiffeaux du
Roy , l'Oriflame , la Valeur
&la Venus, refterent à l'IleGrande , fous le comman
dement de Mr de Champagnu , Lieutenant de Vaif.
feaux; & nous en partîmes
dans l'ordre que je viens de
dire le Samedy 6. Septembre, fous la conduite de
trois Noirs qui s'étant écha
M
130 MERCURE
"T
pez de la maifon de leur
Maiftres , s'étoient venus
rendre à Mr du Clerc: ils
affuroient qu'il n'y avoit à
Ja Ville que cinq à fix cens
hommes de Troupes à
combattre , & s'offrirent de
nous y conduire par terre
fans aucun obftacle.
Nousmines pied à terre
un petit Village, à douze
ou quinze lieues de Rio de
Jineiro , ce fut là que nous
scommençames la deſcenté,
Je Dimanche au foir 14. du
mois, &le Lundy matin le
refte des Troupes étant auffi
i
GALANT. 131
S
FAD
3
#
deſcendu , nous marchâmes
droit à la Ville , au nombre
de prés dehuiccens hommes
fur la bonne foy des trois
Noirs qui nous y conduifi,
fent. 20 N
Les trois premiers jours
de marche ne furent trou
blez par aucun ennemy,
ayant trouvé dans les Campagnes toutes les habita
tions defertes ; foit que les
habitans fe fuffent retirez à
la Ville comme dans un lieude feureté, foit qu'ils s'y
fuffent affemblez pour la
mieux deffendre , mais le
132 MERGURE
quatrième jour qui fut le
Jeudy 18. du mefme mois
étant arrivez avec beaucoup
de peine fur le fommet
d'une Montagne fort éle véc, peu de temps avant
midy nous y trouvâmes un
abbatis d'arbres confidera
ble, ce qui barroit entiere
ment tout le chemin , qui
étoit de luy mefme fort
étroit , mais nous étant aperceus qu'il n'y avoit perfonne derriere qui s'oppoſat
à noftre paffage , comme
nous l'avions crû d'abord ,
nousnousenfimes bien toft
GALANT. 133
un autre dans le bois à la
faveur des haches d'armes
L'aprés
que portoit la Compagnie
des Canonniers.
midy environ les deux
heures à peine la moitié des
Troupes avoit defcendu la
Montagne que la Compa
gnie des Gardes de la Marine
marchoit à la tefte fut falüée
5 de quelques coups de fuzils
qui partirent in opinement
du Bois dont , trois Gardes
de la Marine furent bleſſez
fans qu'on pût découvrir
cenx qui les venoient de
tirer. L'on fit grand feu fur
# 34 MERCURE
Pendroit d'où on avoit veu
fortir celuy des ennemis , &
l'on doubla le pas pour
pouvoir pluftaft trouver la
fin du Bois qui avoit encore
demie- lieue , & où l'on ne
pouvoit marcher au plus
que deux depfront: les
Troupes qui fuivirent ef
fuyerent encore plufieurs
coups de fuzils , dont il n'y
eut cependant que deux
Soldats bleffez , car les déb
charges continuelles que
l'on faifoit à droit & à la
gauche, par tout où l'on
paffoit , impoferent biens
GALANT. 135
toft filence à ceux qui
étoient cachez , & les ren-.
dirent bien plus mal adroits
à tirer qu'ils n'avoient eſté
dens fe commencement, ou
ils choifirent leurs objets
fans qu'on fe deffiat d'eux.
Erantenfin arrivez, caw
deboucher , &n'ayant point
trouvé d'ennemis qui nous
difputaffent l'entrée dans la
Plaine , nous nous y mîmes
en bataille à mefurd que
nous fortions du Bois , &
nous marchâmes roûjours
en bon ordre , autant que
les chemins & les lieux par
136 MERCURE
où nous paffames enfuite
nous le peurent permettre.
Sur le foir le Soleil étant
preft de fe coucher , on
apperceut de loin une Compagnie de Cavalerie qui
fembloit nous attendre dans
une grande prairie prés
d'une des maiſon des Je
fuites , qui eft à une grande
demie lieuë de la Ville : l'on
marcha droit à elle croyant
que les Portuguais avoient
toutes leurs forces prés de
cet endroit à deffein de
nous combattre ; mais
voyant ces Cavaliers ſe reM
i
GALANT. 137
tirer à mesure que nous
avancions, on jugea bien
qu'ils étoient là pour nous
obferver feulement , & non
pas pour nous engager à au.
cune affaire. Mr du Clerc
ayant jugé àpropos de faire
prendre quelque repos aux
Troupes qui étoient extre
mement fatiguées , l'on s'ar
3 refta à cette maifon des Jfuires , & l'on y paffà la
nuit.
Le lendemain toutes les
Troupes furent en bataille
à la pointe dujour, & aprés
les Prieres accoutumées on
Juin 1712 M
138 MERCURE
fe miten marche . La Com
pagnie de Cavalerie Portugaife que nousavions veuë le
Loir, fembloit nous vouloir
enfeigner les chemins qui
conduifoient à la ville &
marcha longtemps devant
nous à grande portée de canon, nous obfervant toû
jours à veuëde, moment en
moment, ilfe détachoit un
Cavalier d'entr'eux pour aller annoncer au Gouverneur
notreaproche , &l'informer
autant qu'ils en pourroient
juger du nombre que nous
étions, & des routes par lef
GALANT. 139
1
I
quelles nous marchions à lui.
Mr du Clerc ayant veu
fur une hauteur une Eglife ,
nommée Notre- Dame des
Elton , où il aprit que les
ennemis étoient retranchez,
y enuoya deux Compagnies
de Grenadiers qui s'en rendirent bien-toft Maitres
malgré le grand nombre
de ceux qui la gardoient
la plupart des Portuguais ,
s'en étant enfuys dans le
Bois aprés leur premiere
décharge ; ceux qui refterent
furent faits prifonniers. On
apprit depuis qu'ils y étoient
Mij-
140 MERCURE
retranchez, au nombre de
deux cens hommes ; onper
dit dans cette action un
Capitaine de Grenadiers , &
cinq ou fix Soldats qui y
furent tuez.
Un gros de Portugais
étant fortis de la Ville , ils
parurent le longde quelques
arcades qui n'en font qu'à
demic portée du fuzil , &
firent mine d'en vouloir
difputer l'entrée à nos
Troupes qui s'avançoient à
grands pas ; mais ils ne fou
tinrent pas long temps la
furcur Françoife; car ils
"1
GALANT 147.
1
lacherent le pied aprés leur
feconde décharge , & ren.
trerent auffi-toft en defor
dre.
Jamais Troupes ne montrerent un courage plus in
trepide que ceux qui fuivi
rent Mr du Clerc dans cette
•
entrepife ; malgré le feu
continuel des ennemis qui
faifoit tomber nos gens de
rous coſtez, ayant du monde
caché dans tous les endroits "
par où nous paffions nous
entrâmes dans la Ville avec
autant d'ardeur & d'audace
que fi le peril n'eut pas efte
142 MERCURE
pour nous, & que nous
fuffions venus dans nos propres maifons; toutfuyoit devant nous par tout où nous
nous prefentions : Cependant nous n'y marchames
pas longtemps fans êrre fort
incommodez du feu qui
nous venoit des coins de ruës
dont nos gens étoient affaf,
finez fans que nous viffions
perfonne , contre qui nous
puiffions prendre noftre revanche. Dans cette fituation
on crut devoir chercher
quelque endroit favorable
pour le mettre à couvert,
2
GALANT. 43
1
& où l'on ſe pût retrancher,
ce ne fut pas fans peine , &
fans qu'il en coûtat beaucoup, que Mr du Clerc fe
rendit Maiſtre d'un Magaſin
àfucre proche de la Merque
l'on nommele Trepiche , &
où il y avoit quantité de
Portugais retranchez qu'il
fallut forcer , on y trouva
quatre pieces de canon avec
lefquels onfit bonfeu ; mais
ne s'y érant rencontré que
fort peu de munitions , on
ne s'en pût pas fervir long
temps.at
Pendant que ces chofes
144 MERCURE
fe paffoient dans la Ville ; la
Compagnie des Canonniers
qui avoient refté derriere ,
fe trouvant féparée du gros
des Troupes; parce qu'elle
n'avoit pas pû fuivre, tomba entreles mains des ennemis, qui aprés leur avoir
fait mettre bas les armes en
་
leur promettant bon quar
tier ; par la plus lâche per
fidic , dont on ait guère
vû d'exemple , furent affez
barbares pour leur arracher
à tous la vie. Ils en firent
un horrible carnage & leur
firent fouffrir les tourmens
less
GALANT 145
les plus rigoureux que leur
eruauté leur pûr faire
inventer.
En ce moment quelques
Officiers bleffez du nombre
: defquels étoit Mr de Ruys
Lieutenant de Vailleaux
Commandant de la Colon.
nelle, s'étant retitez dans
une maison pour le faire
pånfer , y furent furpris par
les Portugais , & furent em
menez prifonniers dans une
Chapelle qui eft au dehors
de la Ville nommée Noftre
Damedu Rozaire, oùétoient
les autres François que l'or
Juin 1712.
N
1
46 MERGURE
avoit arreltez. Le Gouver
neur y vint auffi toft avec
quantité d'Officiers Portugais ; il interrogea ces nouyeaux priſonniers avec le
moins de douceur qu'il luy
fur poffible. Enfin apres
bien des façons , les Officiers
François pour éviter le fuplice de la mort, dont on
les menaçoit, furent obligez
dedéclarer que le nombrede
Troupes qui étoient defcendues à terre étoit d'environ
huit cens hommes, le Gouverneur s'étant fait rendre
compte des morts à peu
M
GALANT 47
prés autant que l'on en pourroit juger , & de tous les
prifonniers qu'il avoit déja
faits , n'eut pasde peine à
deviner que le nombre de
ceux qui étoient encore avec Mr du Clerc ne pouvoit
pas eftre bien confiderable
alors 7 ou 8 mille hommes
de Troupes Portugaifes
& qui n'avoient pas ofez
venir à noftre rencontre
pour nous empefcher d'entrer dans leut Ville ', commencerent à fe fentir quelque courage.
Mais ne fe confiants pas
Nij
148 MERCURE
encore tout à fait à ce qu'ils,
venoient d'entendre de la
bouche des prifonniers; le
Gouverneur engagea Mr de
Ruys d'écrire à Mr du
Clerc , pour luy aprendre,
combien les forces Portu
gaifes étoient confiderables , & pour le foliciter de
fe rendre.
Mr du Clerc répondit
qu'il avoit encore de la poudre & des balles , & que
tandis qu'elles dureroient ,
il ne fe rendroit point; cependant il n'étoit point fans
affaires & fans embarras
GALANT. 149
dans le Trepiche depuis que
nous l'y avions laiffe , étant
obligé d'effuyer le feu continuel de deux Fregattes qui
s'étant avancées fort prés du
Magafin où nous étions ,
firent de grandes bréches ,
à l'aide de leur canon qu'elles
tiroient fans ceffe , & qui
nousfaifoit perdre toûjours
du monde, & en incommodoit beaucoup par les éclats.
Fevvous pafferay icy un long
détail d'une defenfe qui coûta
aux Portugais dixfoldats pour
un des noſtres ; mais ils
eftoient encore en trop grand
"
N iij
150 MERCURE
nombre pour leur reſiſter. On
leur fit pourtant fignifier qu'on
alloitfortirfur euxlabayonette
au bout dufufil, ce qu'ils crait
gnirent tant qu'ils firent une
Capitulation tres-vantageufe:
mais ils la rompirent enfuite
avec une perfidie dont il n'y a
jamais eu d'exemples , en fai
fans fauffrir avec des crùautez
inoüies à leurs Prifonniers tous
les indignitez
C
Les tourmens
imaginables.
Voila en peu de mors
ane legere peinture de ce
qui s'eſt paſſé à Rio de Janeiro entre les François &
GALANT 156
les Portugais , le Vendredy
19. Septembre 17.no) val
Cette action qui dura
depuis les dix heures du matin , jufqu'à cinq heures du
foir , à été de plus chaudes ,
& des plus fanglantes done
on ait our parler, depuis
fort longtemps : il refta
deux cens hommes de tuez
fur la place , huic Officiers
Be trois Gardesde la Marine ;
deux cens autres furent
Bleffez , avec quinze Officiers & deux Gardes de la
Marine.
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Résumé : RELATION envoyée à Monsieur le Comte de Pontchartrin.
En juin 1712, un individu capturé lors de la descente de M. du Clerc à Rio de Janeiro en 1710 envoya une relation au Comte de Pontchartrain. Le 6 août 1710, les navires français aperçurent la terre et le Pain de Sucre, repère pour l'entrée de la baie de Rio de Janeiro. Le commandant rassembla les gardes et les grenadiers, mais le vent manqua, obligeant les navires à mouiller loin du fort de Saint-Croix. Une soumaque portugaise fut arrêtée pour obtenir des informations. Le fort ouvrit le feu sans causer de dommages significatifs. M. du Clerc, après avoir interrogé des prisonniers portugais, décida de se rendre à l'île Grande pour se rafraîchir avant d'attaquer la ville. Les troupes furent transportées par des frégates et des chaloupes, guidées par trois Noirs évadés qui affirmèrent que Rio de Janeiro n'avait que cinq à six cents hommes de troupes. Le 14 septembre, les troupes débarquèrent et marchèrent vers Rio de Janeiro. Après trois jours de marche sans encombre, elles rencontrèrent un abattis d'arbres le quatrième jour. Malgré quelques tirs de fusils, les troupes françaises continuèrent leur avancée et se mirent en bataille dans une plaine. Le lendemain, les troupes françaises attaquèrent et prirent une église où étaient retranchés les ennemis, faisant plusieurs prisonniers. Un groupe de Portugais tenta de défendre l'entrée de la ville mais recula après une seconde décharge. Les troupes françaises entrèrent dans la ville malgré le feu ennemi caché dans les coins de rues. M. du Clerc prit un magasin à sucre près de la mer, où il trouva des canons et des munitions. Cependant, la compagnie des canonniers, séparée du gros des troupes, fut capturée et massacrée par les Portugais. Quelques officiers français, blessés, furent faits prisonniers et interrogés par le gouverneur. Ce dernier, informé du nombre réduit de troupes françaises restantes, tenta de négocier avec M. du Clerc, mais ce dernier affirma qu'il avait encore de la poudre et des balles. Le 19 septembre 1710, une bataille intense eut lieu à Rio de Janeiro. Les Français, positionnés dans le Trepiche, subissaient des attaques continues de deux frégates portugaises, causant des pertes humaines et des dommages importants. Malgré les efforts des Français pour se défendre, les Portugais, en surnombre, infligeaient des pertes lourdes. Les Français menacèrent d'attaquer à la baïonnette, poussant les Portugais à accepter une capitulation avantageuse. Cependant, les Portugais violèrent cette capitulation en infligeant des cruautés à leurs prisonniers. La bataille, qui dura de 10 heures du matin à 5 heures du soir, fut particulièrement sanglante, laissant 200 hommes tués sur le champ de bataille, dont huit officiers et trois gardes de la marine, ainsi que 200 autres blessés, dont quinze officiers et deux gardes de la marine.
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3159
p. 152-158
LISTE DES OFFCIERS tuez, & blessez
Début :
Officiers tuez. Mr de Patreville Capitaine des Grenadiers. Mr Dirumbery [...]
Mots clefs :
Liste, Officiers, Gardes de la Marine, Blessés, Morts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LISTE DES OFFCIERS tuez, & blessez
ISTE DES OFFCIERS
tuez, & bleſſez ,
Officiers tucz.
Mr de Patreville Capitaine des Grenadiers.
Mr Dirùmbery , Idem.
Mr de Proiffy , Capitaine
de Compagnie.
Mrde Tarifnar Comman.
dant de la Compagnie de
Canonniers.
Mr de Varaife Lieutenant
des Grenadiers.
Mr de Rilly Lieutenanr
de Compagnie.
GALANT 153
Mr de Miraillet , Idem.
Mr de la Gautrais, Idem.
Gardes de la Marine morts.
Mr de Ramelay
Mr de la Mefanchere
Mr Marin.
Officiers bleßez. :!
Mr de Ruys , Commandant la Colonelle.
Mr du Fay, Capitaine
de Compagnie.
Mr de la Saufaye , Idem.
Mr de Conteneuil, Idem.
154 MERCURE
Mr de Saint Michel , Id.
Mr de Boifverd , Idem.
Mr de Lavaux , Idem.
Mr de Prefontaine Lieutenant de la Compagnie
des Gardes de la Marine ,
mort dans la Prifon.
Mr du Jarrié , Lieute
tenant de Compagnie.
Mr. Defclafeau , Idem.
Mr Defeffars , Lieutenant
des Grenadiers.
Mr de Macnemara Lieutenant de Compagnie.
Mr de Linars , Idem.
Mr de Pannes , Idem.
Mr.de Cogny, Idem:
GALANT. 155
1 Gardes de la Marine bleffez.
- Mr le Marquis d'Aligny.
* Mr du Rivaux Huer.
"
Aprés une journée fi fatale
aux François , on crut que
les vainqueurs devoient être
contens de leur fortuner
mais le fuccés qu'ils avoient
eu , & tous les maux qu'ils
venoient de nous faire fouf.
frir, n'avoient pas éteint
leur animofité , oublians le
lendemain , la Capitulation
qu'ils avoient faite hou
156 MERCURE
pluſtoit violant la foy qu'il
nous avoient donnée , ils
mirent tous les foldats aux
fers , & quantité d'Officiers
dont quelqu'uns étoient
bleflez , furent attachez
pelle melle avec eux aux
meſmes chaifnes , fans dif
tinction , & fans miferi
corde. Ce fut inutilement
qu'on voulut leur rapeller
les termes de la Capitula
fion ; ceux qui avoient receu
des conditions de nous ran
dis que nous avions encore
les Armes à la main ,furent
fourds à nos plaintes dés
GALANT 157
2 le
que nous fûmes defarmez.
On refufa longtemps de
fournir les medicamens ,
linge & les inftruments ne
ceffaires pour panfer les
bleffez, de maniere que les
- Chirurgiens François , ne
pouvants faire pour eux que
des vœux fans vertu , plu
fieurs moururent faute de
remedes & de fubfiftance.
Nous avons longtemps
ignoré le nombre des Troupes qu'avoient les Portugais
dans cette action ; mais leurs
Officiers nous ont affurcz
depuis , qu'ils étoient bien
158 MERCURE
ན
douze mille hommes , pot
tants les armes , comprant
les Troupesreglées, la Bour
geoific & les Noirs ; on ne
Içait point au vray ce qu'ils
ont perdu de monde pendant l'affaire , ils l'ont
toûjours caché foigneufe
ment.
tuez, & bleſſez ,
Officiers tucz.
Mr de Patreville Capitaine des Grenadiers.
Mr Dirùmbery , Idem.
Mr de Proiffy , Capitaine
de Compagnie.
Mrde Tarifnar Comman.
dant de la Compagnie de
Canonniers.
Mr de Varaife Lieutenant
des Grenadiers.
Mr de Rilly Lieutenanr
de Compagnie.
GALANT 153
Mr de Miraillet , Idem.
Mr de la Gautrais, Idem.
Gardes de la Marine morts.
Mr de Ramelay
Mr de la Mefanchere
Mr Marin.
Officiers bleßez. :!
Mr de Ruys , Commandant la Colonelle.
Mr du Fay, Capitaine
de Compagnie.
Mr de la Saufaye , Idem.
Mr de Conteneuil, Idem.
154 MERCURE
Mr de Saint Michel , Id.
Mr de Boifverd , Idem.
Mr de Lavaux , Idem.
Mr de Prefontaine Lieutenant de la Compagnie
des Gardes de la Marine ,
mort dans la Prifon.
Mr du Jarrié , Lieute
tenant de Compagnie.
Mr. Defclafeau , Idem.
Mr Defeffars , Lieutenant
des Grenadiers.
Mr de Macnemara Lieutenant de Compagnie.
Mr de Linars , Idem.
Mr de Pannes , Idem.
Mr.de Cogny, Idem:
GALANT. 155
1 Gardes de la Marine bleffez.
- Mr le Marquis d'Aligny.
* Mr du Rivaux Huer.
"
Aprés une journée fi fatale
aux François , on crut que
les vainqueurs devoient être
contens de leur fortuner
mais le fuccés qu'ils avoient
eu , & tous les maux qu'ils
venoient de nous faire fouf.
frir, n'avoient pas éteint
leur animofité , oublians le
lendemain , la Capitulation
qu'ils avoient faite hou
156 MERCURE
pluſtoit violant la foy qu'il
nous avoient donnée , ils
mirent tous les foldats aux
fers , & quantité d'Officiers
dont quelqu'uns étoient
bleflez , furent attachez
pelle melle avec eux aux
meſmes chaifnes , fans dif
tinction , & fans miferi
corde. Ce fut inutilement
qu'on voulut leur rapeller
les termes de la Capitula
fion ; ceux qui avoient receu
des conditions de nous ran
dis que nous avions encore
les Armes à la main ,furent
fourds à nos plaintes dés
GALANT 157
2 le
que nous fûmes defarmez.
On refufa longtemps de
fournir les medicamens ,
linge & les inftruments ne
ceffaires pour panfer les
bleffez, de maniere que les
- Chirurgiens François , ne
pouvants faire pour eux que
des vœux fans vertu , plu
fieurs moururent faute de
remedes & de fubfiftance.
Nous avons longtemps
ignoré le nombre des Troupes qu'avoient les Portugais
dans cette action ; mais leurs
Officiers nous ont affurcz
depuis , qu'ils étoient bien
158 MERCURE
ན
douze mille hommes , pot
tants les armes , comprant
les Troupesreglées, la Bour
geoific & les Noirs ; on ne
Içait point au vray ce qu'ils
ont perdu de monde pendant l'affaire , ils l'ont
toûjours caché foigneufe
ment.
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Résumé : LISTE DES OFFCIERS tuez, & blessez
Le document relate les pertes subies par les officiers français lors d'un affrontement. Parmi les tués, on compte des capitaines et lieutenants de diverses compagnies, incluant des grenadiers, canonniers et gardes de la marine. Les blessés comprennent également des capitaines et lieutenants de différentes unités. Après une journée désastreuse pour les Français, les vainqueurs ont ignoré les termes de la capitulation, mettant tous les soldats aux fers, y compris certains officiers blessés. Les Français ont été privés de soins médicaux, de linge et d'instruments nécessaires, causant la mort de plusieurs blessés. Les Portugais, impliqués dans cette action, comptaient environ douze mille hommes, incluant des troupes régulières, la bourgeoisie et des Noirs. Le nombre exact de leurs pertes n'a jamais été révélé.
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3160
p. 158-165
Lettre d'une Dame infirme qui ne pouvoit faire réponse.
Début :
L'émulation, qui peut-estre est chez moy un composé de [...]
Mots clefs :
Infirme, Migraine, Vers, Constance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre d'une Dame infirme qui ne pouvoit faire réponse.
Lettre d'une Dame
infirme qui nepouvoit
faire réponse.
L'émulation , qui
peut-eftre eft chez moy
GALANT. 159
uncompofé de la vanité,
& de l'amitié que jay
pour vous , l'émulation
dis-je, eft l'éguillon le plus
propre à reveiller l'ima
gination ; j'avois cru
que vos vers feroient
cet effet fur la mienne ;
maisunemigraine continuelle y amis bon ordre,
je fuis tombée dans une
telle langueur , que vos
vers n'ont pû tirer de
moy qu'une admiration
muette, car la langueur
160 MERCURE
T
&la pareffe n'ôtent point
la faculté d'admirer, t
Qui le pouroit imaginer
Vif efprit veut m'abandonner
Qu'il prend mal for
temps pour magloire
Point nefçaurois luypardonner
Jevoulois ton los entonner
Par vers dignes de toy
mais voir
Qui le pouroit.
Cette migraine me
rendpeut- eftre un grand
GALANT. 161
fervice , en m'épargnant
la honte de répondre
mal , tout ce que je puis
faire c'eft de donner à
quelques amis de longs
& d'agreables dînez, car
vous en connoiſſez deux
qui ont tout l'efprit du
monde, ils chantent vos
louanges le verre en main
celà ne vaut-il pas bien
les vers froids , d'un
malade.
Qui les pouroit aßaifonner.
Juin 1712.
O
162 MERCURE
Nos repas &les guer
wedonner
De ta prefence, peut-on
croire
Que tu daignes abandonner
Ce lieu charmant dont la
memoire
Doit encore t'éguillouner
Mais tu promets trop
pour tagloire
Grandes promeßes frais
donner
Tu voudrais les tenie,
mais voire
GALANT. 163
Qui le pouroit.
de
Une malade rens pour
vous ces petits voya
ges auffi difficiles que
feroient pour moy ceux
l'Amerique , la plaine
de Vileneuve vous paroît
plus feche & plus longue que les Landes de
Bordeaux , & la riviere
de Paris à Vileneuve
vous paroift un Ocean
impraticable.
Qui le pouroit imaginer
O ij
164 MERCURE
Que Conftance pût Se
borner
Autrefois l' Amour&fes
aîles
Pour voguer vousfervoit
de voiles
Nulperil n'eutpú t'étonner
Mais pourquoy me tant
chagriner
Je fuis encore dans ta
memoire
Tu m'écris, c'eft chofe
notoire
GALANT. 165
Onedevroit pluftoft
s'étonner
Que conftance on ne put
borner
Tous les Amants , il le
faut croire
Pour leur plaifir &pour
leur gloire
Voudroienteftreconftants
mais voire
Qui le pouroit
infirme qui nepouvoit
faire réponse.
L'émulation , qui
peut-eftre eft chez moy
GALANT. 159
uncompofé de la vanité,
& de l'amitié que jay
pour vous , l'émulation
dis-je, eft l'éguillon le plus
propre à reveiller l'ima
gination ; j'avois cru
que vos vers feroient
cet effet fur la mienne ;
maisunemigraine continuelle y amis bon ordre,
je fuis tombée dans une
telle langueur , que vos
vers n'ont pû tirer de
moy qu'une admiration
muette, car la langueur
160 MERCURE
T
&la pareffe n'ôtent point
la faculté d'admirer, t
Qui le pouroit imaginer
Vif efprit veut m'abandonner
Qu'il prend mal for
temps pour magloire
Point nefçaurois luypardonner
Jevoulois ton los entonner
Par vers dignes de toy
mais voir
Qui le pouroit.
Cette migraine me
rendpeut- eftre un grand
GALANT. 161
fervice , en m'épargnant
la honte de répondre
mal , tout ce que je puis
faire c'eft de donner à
quelques amis de longs
& d'agreables dînez, car
vous en connoiſſez deux
qui ont tout l'efprit du
monde, ils chantent vos
louanges le verre en main
celà ne vaut-il pas bien
les vers froids , d'un
malade.
Qui les pouroit aßaifonner.
Juin 1712.
O
162 MERCURE
Nos repas &les guer
wedonner
De ta prefence, peut-on
croire
Que tu daignes abandonner
Ce lieu charmant dont la
memoire
Doit encore t'éguillouner
Mais tu promets trop
pour tagloire
Grandes promeßes frais
donner
Tu voudrais les tenie,
mais voire
GALANT. 163
Qui le pouroit.
de
Une malade rens pour
vous ces petits voya
ges auffi difficiles que
feroient pour moy ceux
l'Amerique , la plaine
de Vileneuve vous paroît
plus feche & plus longue que les Landes de
Bordeaux , & la riviere
de Paris à Vileneuve
vous paroift un Ocean
impraticable.
Qui le pouroit imaginer
O ij
164 MERCURE
Que Conftance pût Se
borner
Autrefois l' Amour&fes
aîles
Pour voguer vousfervoit
de voiles
Nulperil n'eutpú t'étonner
Mais pourquoy me tant
chagriner
Je fuis encore dans ta
memoire
Tu m'écris, c'eft chofe
notoire
GALANT. 165
Onedevroit pluftoft
s'étonner
Que conftance on ne put
borner
Tous les Amants , il le
faut croire
Pour leur plaifir &pour
leur gloire
Voudroienteftreconftants
mais voire
Qui le pouroit
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Résumé : Lettre d'une Dame infirme qui ne pouvoit faire réponse.
En juin 1712, une dame infirme écrit une lettre exprimant son admiration pour les vers d'un destinataire. Elle est empêchée de répondre adéquatement en raison d'une migraine continue qui la plonge dans une grande langueur. Cette migraine lui évite la honte de mal répondre, mais elle regrette de ne pouvoir exprimer ses louanges par des vers dignes de lui. Elle se contente d'organiser des dîners agréables avec quelques amis qui chantent les louanges du destinataire. La dame évoque également les difficultés de voyage, comparant les distances et les rivières à des obstacles impraticables. Elle exprime son chagrin et sa surprise que l'amour et la confiance puissent se borner, tout en affirmant que le destinataire reste dans sa mémoire. La lettre se conclut par une réflexion sur la constance des amants, qui cherchent toujours à plaire et à glorifier leurs sentiments.
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3161
p. 165-168
LIVRE NOUVEAU.
Début :
On vend à Paris, chez A. Dezalliers, ruë Saint Jacques [...]
Mots clefs :
Livre nouveau, Traduction, Jacques Auguste de Thou, Histoire littéraire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU.
LIVRE NOUVEAU.
On vend à Paris , chez
166 MERCURE
A. Dezalliers , rue Saint
Jacques à la Couronne d'or ,
un Livre nouveau , fous de
Titre de Memoires de la
vie de Jacques Augufte de
Thou , Confeiller d'Etat
Prefident à Mortier au
Parlement de Paris , & c.
traduits du Latin en François
à Amfterdam chez Renier
Léers 1711. Le nom feul
de l'illuftre Prefident de
Thou , fait ſon éloge , ainfi
fa vie qu'il a lui- mefme
écrite en tierce perfonne ,
& qu'on trouve au com
mencement ou à la fin de
GALANT. 167
de cette grande Hiftoire de
fon temps qu'il nous a
donnée , eft tres digne de
la curiofité des Sçavans,
D'ailleurs elle eft fort variée
& remplie d'une infinité
de chofes tres particulieres ,
& tres precieufes pour ceux
quis'appliquent à l'Hiftoire
generale , ou à l'Hiftoire
litteraire ; outre cela elle
eft enrichie de plufieurs
Poëfies que le Traducteur
a renduës en vers François ,
entr'autres d'une Apologia
de les Hiftoires tres longue,
& tres-circonftanciée fous1
1
J
·
1
168 MERGURE
le titre de Poëme à la poſterité . On y trouve encore
la traduction de l'excellente
Preface que Mr de Thou a
mife à la tefte de fa grande
Hiftoire , & par laquelle il
dedie fon ouvrage à Henry
IV. avec la traduction de
l'Ode intitulée la Verité , qui
dans les bonnes éditions de
cette Hiftoire fuit immediatement la Preface On
peut dire que cette traduc
tion n'eft pas indigne de
l'Original , & que la Profe
& les Vers s'y font lire
avec plaifir
On vend à Paris , chez
166 MERCURE
A. Dezalliers , rue Saint
Jacques à la Couronne d'or ,
un Livre nouveau , fous de
Titre de Memoires de la
vie de Jacques Augufte de
Thou , Confeiller d'Etat
Prefident à Mortier au
Parlement de Paris , & c.
traduits du Latin en François
à Amfterdam chez Renier
Léers 1711. Le nom feul
de l'illuftre Prefident de
Thou , fait ſon éloge , ainfi
fa vie qu'il a lui- mefme
écrite en tierce perfonne ,
& qu'on trouve au com
mencement ou à la fin de
GALANT. 167
de cette grande Hiftoire de
fon temps qu'il nous a
donnée , eft tres digne de
la curiofité des Sçavans,
D'ailleurs elle eft fort variée
& remplie d'une infinité
de chofes tres particulieres ,
& tres precieufes pour ceux
quis'appliquent à l'Hiftoire
generale , ou à l'Hiftoire
litteraire ; outre cela elle
eft enrichie de plufieurs
Poëfies que le Traducteur
a renduës en vers François ,
entr'autres d'une Apologia
de les Hiftoires tres longue,
& tres-circonftanciée fous1
1
J
·
1
168 MERGURE
le titre de Poëme à la poſterité . On y trouve encore
la traduction de l'excellente
Preface que Mr de Thou a
mife à la tefte de fa grande
Hiftoire , & par laquelle il
dedie fon ouvrage à Henry
IV. avec la traduction de
l'Ode intitulée la Verité , qui
dans les bonnes éditions de
cette Hiftoire fuit immediatement la Preface On
peut dire que cette traduc
tion n'eft pas indigne de
l'Original , & que la Profe
& les Vers s'y font lire
avec plaifir
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Résumé : LIVRE NOUVEAU.
Le livre 'Mémoires de la vie de Jacques Auguste de Thou' est en vente à Paris et à Amsterdam en 1711. Traduit du latin au français, il est disponible chez A. Dezalliers à Paris et chez Renier Leers à Amsterdam. Jacques Auguste de Thou, Conseiller d'État et Président à Mortier au Parlement de Paris, y relate sa propre biographie en tierce personne. L'ouvrage est apprécié pour sa richesse en informations variées et précieuses, tant pour l'histoire générale que pour l'histoire littéraire. Il inclut plusieurs poèmes traduits en français, notamment une longue 'Apologia' intitulée 'Poème à la postérité'. Le livre contient également la traduction de la préface dédiée à Henri IV et d'une ode intitulée 'La Vérité'. La traduction est jugée digne de l'original et les textes s'y lisent avec plaisir.
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3162
p. 169-181
DE VIENNE en Austriche.
Début :
La fille d'un bourgeois de cette Ville, âgée de [...]
Mots clefs :
Accouchée, Sage-femme, Amant, Tourrière, Couvent
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE en Austriche.
DE VIENNE
en Auftriche.
MONSIE
re
CONSIEUR ,
Pardonnez à un Allemand qui fçait à peine
le François , de vous efcriune avanture , & de
prétendre qu'on la mette
fous la preffe : c'est un ma
riage qui fe fit l'année
paffee , & quejene crains
plus de rendre public à
Juin 1712.
P
170 MERCURE
Paris comme ill'aefte icy,
parce que le mary a efte
tué en Flandre & la
femme eft morte defa feconde couche. Si l'un ou
l'autre eftoit encore en vie
je me garderois bien de
vous envoyer cette avanture.
La fille d'un bourgeois
de cette Ville , âgée de dixfept à dix-huitans , n'ayant
plus ny père ny mere
retira chez une vieille tante qui cut pour fon éduca-
,
fe
GALANT. 171
tion tous les foins & toute
l'attention poffible. Cette
bonne femme eut le malheur d'avoir pour locataire un avanturier des bords
de la Garonne , Peintre en
chambre , & Chevalier en
ville, & Gafcon de profeffion , crut trouver un party confiderable dans la recherche de cette fille , &
pour gagner l'efprit de ſa
tante qui n'avoit point
d'autre heritiere qu'elle ,
exagera l'excellence & l'u
tilité de fon art en luy
perfuadant que fon travail
,
Pij
172 MERCURE
joint aux talents de fa niece leur procureroient un
eſtabliſſement confiderable ; les complaiſances du
Peintre pour la vieille , fi
rent de fi grands progrez
fur elle , qu'elle difpola fa
niece au mariage , en faveur duquel elle donnoit
tout fon bien , en ſe refer
vant feulement l'ufufruit
fa vie durant. Pendantcet
intervale le Gafcon vit
fouvent fa belle , & le re
gardantdeflors commefon
époux , elle n'eut pas la
force de refifter à fes em-
GALANT. 173
preffemens Le galant fa
tisfait du cofté de l'amour
ne l'eftoit pas du cofté de
l'intereft ; la referve de l'ufufruit ne luy plaifoit pas.
Il employatouteforte d'artifices pour qu'on ſe relafchaft fur cet article ; cependant la Tante tint ferme ,
& dit qu'elle ne vouloit
rien innover aux claufes du
Contrat. Le perfide qui
fçavoit mieux diffimuler
qu'époufer , ne laiffa pas.
que deprendreparole pour
la celebration qui devoit fe
faire le 20. Aouft 1711. A
P iij
174 MERCURE
jour nommé il va à l'Eglife,
& faifant l'empreffé pour
chercher le Preftre , il dif
parut fans qu'on ait ſceu
depuis ce temps- là ce qu'il
eft devenu. Chacun fe regarde , murmure , &toutes
reflexions faites, les Parens
s'en retournerent fort con
fternez. Marianne avoit
plus d'une raifon pour eſtre
plus affligée que les autres.
Une raifon ne parut à fa
famille que quelques mois
aprés. Elle voulut prevénir
cet éclat en perfuadant à
la bonne femme de con-
GALANT.'s
fentir qu'elle alla cacher
au fond d'un Cloiftre l'affront qu'elle avoit receu à
l'Eglife . Sa Tante la mena
au Convent dés le lende
main. Elle y fut receuë
parune femmehabillée en
Tourriere , & elle fut fe cacher réellement dans une
maiſon feculiere où elle
trouva une femme habile
& charitable qui luy faifoit
efperer de luy rendre la
beauté de fa taille deux
mois aprés, qui la mena dás
un Parloir , où aprés avoir
attendu quelque temps , la
Piiij
176 MERCURE
A
meſme Touriere luy vint
dire que la Mere Prieure
eftoit malade , la bonne
tante qui fe trouvoit fort
incommodée ce jour-là ,
s'en retourna avec précipitation chez elle , & laiffa
fa niece dans le Parloir ;
elle en fortit un peu aprés
avec la Touriere qui la me
na chez elle pour achever
à loifir & en fecret , ce que
l'amour avoit commencé
de mefme. Le lendemain
on fut fort inquiet de la
niece dans le Convent où
l'on l'attendoit tousjours ,
GALANT. 177
ה & chez la tante qui l'avoit
laiffée au Convent ; mais
cette Tourriere eftoit une
fage - femme déguisée qui
avoitfait connoiffance depuis quelques jours avecla
Tourriere à qui elle vouloit fucceder,luy difoit- elle,
parce que laTourriere vouloit fortir de ce Convent
pour aller dans un autre.
On ne put donc avoir aucunes nouvelles ny de cette
fauſſe Tourriere , ny de la
niece , ce qui donna un
tel chagrin à la tante desja tres- malade , qu'elle en
178 MERCURE
mourut de chagrin quelque temps aprés,juftement
dans le temps que fa niece
ignorant la maladie de ſa
tante , achevoit fon terme
fatal.
La Sage-femme porte
l'enfant à l'Eglife dans le
milieu de la nuit pour tenir
plus fecret ce petit fruit
d'iniquité.
Quel fut l'eftonnement
du Preftre & de la Sagefemme , quand ils virent
entrer à deux heures aprés
midy dix ou douze jeunes
gens éclairez par des flam-
GALANT. 179
beaux , tous bouteilles ou
verres à la main , & quelques uns à demiyvres , qui
s'emparerent de la nourriffe & de l'enfant , & les
menoit en triomphe par
toute la Ville , en chantant
toutes les Chanſons qui
pouvoient convenir à la
naiffance dérobée d'un tel
enfant ? Le bruit que cela
fit réveilla toute la Ville &
par confequent le Magiftrat qui voulut faire mettre la troupe en priſon ſans
unplus yvre qui le prit par.
la main , & comme il n'a-
180 MERCURE
1
voit pas main forte avec
luy la clique Bachique
l'emmena droit à la maiſon
cù eftoit l'accouchée qui
penfa mourir defrayeur de
la galanterie que luy faifoit fon Amant : car c'eftoit
luy mefme qui ayant eſté
averti à table que la Tante
de fa Maiftreffe eftoit morte , & en mesme temps que
fon petit fucceffeur eftoit à
l'Eglife , avoit fait une reflexion d'yvrogne en penfant que les autres avoient
executé, commevous avez
veu , en ſon eſprit qu'en
GALANT. 181
t faifant entrer le Magiftrat
jufques dans la chambre
de l'accouchée : l'yvrogne
luy dit ; voilà ma femme
qu'avez-vous à dire ? c'eſt
tout ce que put tirer le Magiftrat qui d'ailleurs galant
homme les pria civilement
de fe retirer chacun chez
eux , & l'accouchée revenuë de cette aubade , époufale lendemain fonAmant,
qui voulut bien dès ce jour
recueillir avec elle la fucceffion que la Tante n'a-
*
voit pas voulu leur donner
defon vivant
en Auftriche.
MONSIE
re
CONSIEUR ,
Pardonnez à un Allemand qui fçait à peine
le François , de vous efcriune avanture , & de
prétendre qu'on la mette
fous la preffe : c'est un ma
riage qui fe fit l'année
paffee , & quejene crains
plus de rendre public à
Juin 1712.
P
170 MERCURE
Paris comme ill'aefte icy,
parce que le mary a efte
tué en Flandre & la
femme eft morte defa feconde couche. Si l'un ou
l'autre eftoit encore en vie
je me garderois bien de
vous envoyer cette avanture.
La fille d'un bourgeois
de cette Ville , âgée de dixfept à dix-huitans , n'ayant
plus ny père ny mere
retira chez une vieille tante qui cut pour fon éduca-
,
fe
GALANT. 171
tion tous les foins & toute
l'attention poffible. Cette
bonne femme eut le malheur d'avoir pour locataire un avanturier des bords
de la Garonne , Peintre en
chambre , & Chevalier en
ville, & Gafcon de profeffion , crut trouver un party confiderable dans la recherche de cette fille , &
pour gagner l'efprit de ſa
tante qui n'avoit point
d'autre heritiere qu'elle ,
exagera l'excellence & l'u
tilité de fon art en luy
perfuadant que fon travail
,
Pij
172 MERCURE
joint aux talents de fa niece leur procureroient un
eſtabliſſement confiderable ; les complaiſances du
Peintre pour la vieille , fi
rent de fi grands progrez
fur elle , qu'elle difpola fa
niece au mariage , en faveur duquel elle donnoit
tout fon bien , en ſe refer
vant feulement l'ufufruit
fa vie durant. Pendantcet
intervale le Gafcon vit
fouvent fa belle , & le re
gardantdeflors commefon
époux , elle n'eut pas la
force de refifter à fes em-
GALANT. 173
preffemens Le galant fa
tisfait du cofté de l'amour
ne l'eftoit pas du cofté de
l'intereft ; la referve de l'ufufruit ne luy plaifoit pas.
Il employatouteforte d'artifices pour qu'on ſe relafchaft fur cet article ; cependant la Tante tint ferme ,
& dit qu'elle ne vouloit
rien innover aux claufes du
Contrat. Le perfide qui
fçavoit mieux diffimuler
qu'époufer , ne laiffa pas.
que deprendreparole pour
la celebration qui devoit fe
faire le 20. Aouft 1711. A
P iij
174 MERCURE
jour nommé il va à l'Eglife,
& faifant l'empreffé pour
chercher le Preftre , il dif
parut fans qu'on ait ſceu
depuis ce temps- là ce qu'il
eft devenu. Chacun fe regarde , murmure , &toutes
reflexions faites, les Parens
s'en retournerent fort con
fternez. Marianne avoit
plus d'une raifon pour eſtre
plus affligée que les autres.
Une raifon ne parut à fa
famille que quelques mois
aprés. Elle voulut prevénir
cet éclat en perfuadant à
la bonne femme de con-
GALANT.'s
fentir qu'elle alla cacher
au fond d'un Cloiftre l'affront qu'elle avoit receu à
l'Eglife . Sa Tante la mena
au Convent dés le lende
main. Elle y fut receuë
parune femmehabillée en
Tourriere , & elle fut fe cacher réellement dans une
maiſon feculiere où elle
trouva une femme habile
& charitable qui luy faifoit
efperer de luy rendre la
beauté de fa taille deux
mois aprés, qui la mena dás
un Parloir , où aprés avoir
attendu quelque temps , la
Piiij
176 MERCURE
A
meſme Touriere luy vint
dire que la Mere Prieure
eftoit malade , la bonne
tante qui fe trouvoit fort
incommodée ce jour-là ,
s'en retourna avec précipitation chez elle , & laiffa
fa niece dans le Parloir ;
elle en fortit un peu aprés
avec la Touriere qui la me
na chez elle pour achever
à loifir & en fecret , ce que
l'amour avoit commencé
de mefme. Le lendemain
on fut fort inquiet de la
niece dans le Convent où
l'on l'attendoit tousjours ,
GALANT. 177
ה & chez la tante qui l'avoit
laiffée au Convent ; mais
cette Tourriere eftoit une
fage - femme déguisée qui
avoitfait connoiffance depuis quelques jours avecla
Tourriere à qui elle vouloit fucceder,luy difoit- elle,
parce que laTourriere vouloit fortir de ce Convent
pour aller dans un autre.
On ne put donc avoir aucunes nouvelles ny de cette
fauſſe Tourriere , ny de la
niece , ce qui donna un
tel chagrin à la tante desja tres- malade , qu'elle en
178 MERCURE
mourut de chagrin quelque temps aprés,juftement
dans le temps que fa niece
ignorant la maladie de ſa
tante , achevoit fon terme
fatal.
La Sage-femme porte
l'enfant à l'Eglife dans le
milieu de la nuit pour tenir
plus fecret ce petit fruit
d'iniquité.
Quel fut l'eftonnement
du Preftre & de la Sagefemme , quand ils virent
entrer à deux heures aprés
midy dix ou douze jeunes
gens éclairez par des flam-
GALANT. 179
beaux , tous bouteilles ou
verres à la main , & quelques uns à demiyvres , qui
s'emparerent de la nourriffe & de l'enfant , & les
menoit en triomphe par
toute la Ville , en chantant
toutes les Chanſons qui
pouvoient convenir à la
naiffance dérobée d'un tel
enfant ? Le bruit que cela
fit réveilla toute la Ville &
par confequent le Magiftrat qui voulut faire mettre la troupe en priſon ſans
unplus yvre qui le prit par.
la main , & comme il n'a-
180 MERCURE
1
voit pas main forte avec
luy la clique Bachique
l'emmena droit à la maiſon
cù eftoit l'accouchée qui
penfa mourir defrayeur de
la galanterie que luy faifoit fon Amant : car c'eftoit
luy mefme qui ayant eſté
averti à table que la Tante
de fa Maiftreffe eftoit morte , & en mesme temps que
fon petit fucceffeur eftoit à
l'Eglife , avoit fait une reflexion d'yvrogne en penfant que les autres avoient
executé, commevous avez
veu , en ſon eſprit qu'en
GALANT. 181
t faifant entrer le Magiftrat
jufques dans la chambre
de l'accouchée : l'yvrogne
luy dit ; voilà ma femme
qu'avez-vous à dire ? c'eſt
tout ce que put tirer le Magiftrat qui d'ailleurs galant
homme les pria civilement
de fe retirer chacun chez
eux , & l'accouchée revenuë de cette aubade , époufale lendemain fonAmant,
qui voulut bien dès ce jour
recueillir avec elle la fucceffion que la Tante n'a-
*
voit pas voulu leur donner
defon vivant
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Résumé : DE VIENNE en Austriche.
En 1711, à Vienne, une jeune fille orpheline de dix-sept à dix-huit ans vit chez sa tante, qui l'élève avec soin. Un aventurier, peintre et gascon, loue une chambre chez elles et cherche à épouser la jeune fille pour hériter de sa fortune. Il séduit la tante en vantant ses talents et ceux de sa nièce, obtenant ainsi son consentement au mariage. Cependant, le jour de la cérémonie, l'aventurier disparaît mystérieusement. Quelques mois plus tard, la jeune fille, nommée Marianne, est envoyée dans un couvent pour cacher sa grossesse. Elle est trompée par une fausse tourière et accouche en secret. L'enfant est déposé à l'église, mais est ensuite enlevé par un groupe de jeunes gens ivres. Le père de l'enfant, également ivre, intervient et révèle au magistrat que Marianne est sa maîtresse. Après avoir constaté la situation, le magistrat les laisse partir. La tante de Marianne meurt de chagrin peu après. Finalement, l'amant de Marianne décide de l'épouser et de recueillir la succession de la tante.
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3163
p. 182-185
Parodie de l'Enigme du mois passé dont le mot est, Anneau ou Bague.
Début :
Si masle ou femelle je suis [...]
Mots clefs :
Parodie, Anneau, Bague, Tournois
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de l'Enigme du mois passé dont le mot est, Anneau ou Bague.
Parodie de l'Enigme du
mois paffé dont le mot
eft , Anneau ou Bague.
Simafle oufemellejefuis
C'est ce qu'aflurer je ne
puis.
Simple fans Diamant ,
c'eft Anneau qu'on
m'appelle;
Mais de Brillans orné ,
Bague eft mon nom
femelle.
GALANT. 183
Comme j'ay plus d'un
nom , j'aybien plus
d'un employ:
Comme Anneau , jeporte
fous moy
Rideaux pendans quifont
une espece de Mante:
Femelle legere & gliffante
Je m'égarefouvent , quelquefoisje meperds.
Ala femme en eecy la
Bague eft reffemblante.
Anneau , je porte & fais
porter la chaifne
De laJufticefouveraine
184 MERCURE
Mettant les criminels aux
fers.
Bague je fuis couruë , &
maint Empereur &
Prince
Me diſpute au Tournois
ainfi qu'une Province.
Enpublic le victorieux
De m'avoir eft tout glorieux.
Fille novice 5vertueuse
Qui ne penfa jamais à
mal
En public eft toute lonteufe
De
GALANT. 185
De porter l'A
mois paffé dont le mot
eft , Anneau ou Bague.
Simafle oufemellejefuis
C'est ce qu'aflurer je ne
puis.
Simple fans Diamant ,
c'eft Anneau qu'on
m'appelle;
Mais de Brillans orné ,
Bague eft mon nom
femelle.
GALANT. 183
Comme j'ay plus d'un
nom , j'aybien plus
d'un employ:
Comme Anneau , jeporte
fous moy
Rideaux pendans quifont
une espece de Mante:
Femelle legere & gliffante
Je m'égarefouvent , quelquefoisje meperds.
Ala femme en eecy la
Bague eft reffemblante.
Anneau , je porte & fais
porter la chaifne
De laJufticefouveraine
184 MERCURE
Mettant les criminels aux
fers.
Bague je fuis couruë , &
maint Empereur &
Prince
Me diſpute au Tournois
ainfi qu'une Province.
Enpublic le victorieux
De m'avoir eft tout glorieux.
Fille novice 5vertueuse
Qui ne penfa jamais à
mal
En public eft toute lonteufe
De
GALANT. 185
De porter l'A
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Résumé : Parodie de l'Enigme du mois passé dont le mot est, Anneau ou Bague.
Le texte présente une parodie de l'énigme du mois, dont le mot est 'Anneau' ou 'Bague'. L'auteur décrit l'anneau comme un diamant et la bague comme ornée de brillants. L'énigme explore les multiples noms et emplois de l'objet. L'anneau porte des rideaux, se perd facilement et symbolise la justice souveraine. La bague est comparée à une femme légère et glissante, courue par des empereurs et des princes lors des tournois. Une fille novice et vertueuse porte fièrement l'anneau en public.
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3164
p. 185-186
« Les Enigmes obscures ont le merite de n'estre point devinées, [...] »
Début :
Les Enigmes obscures ont le merite de n'estre point devinées, [...]
Mots clefs :
Énigmes, Deviner, Beaux esprits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les Enigmes obscures ont le merite de n'estre point devinées, [...] »
Les Enigmes obfcures
ont le merite de n'eſtre
point devinées , perfonne
que je fçache n'a deviné
celle-cy mais elles ont
leur inconvenient. Elles.
privent les beaux Efprits
de la Bourgeoifie fubalterne de leur plus doux
amufemens , qui eft la
lifte des devineurs d'Enigmes. Les noms fpirituellement inventez , les
Juin 1712. Q
186 MERCURE
quolibets agreables , des
rebus ingenieux , font le
plus bel article du Mercure pour les Bourgeois
du fecond ordre ; je dis
du fecond ordre , car il
en a deux à prefent , &
Paris eft rempli d'un
nombre de Bourgeois &
de Bourgeoifes dont le
gouft eft auffi rafiné que
celuy des perfonnes du
plus hauteſtage
ont le merite de n'eſtre
point devinées , perfonne
que je fçache n'a deviné
celle-cy mais elles ont
leur inconvenient. Elles.
privent les beaux Efprits
de la Bourgeoifie fubalterne de leur plus doux
amufemens , qui eft la
lifte des devineurs d'Enigmes. Les noms fpirituellement inventez , les
Juin 1712. Q
186 MERCURE
quolibets agreables , des
rebus ingenieux , font le
plus bel article du Mercure pour les Bourgeois
du fecond ordre ; je dis
du fecond ordre , car il
en a deux à prefent , &
Paris eft rempli d'un
nombre de Bourgeois &
de Bourgeoifes dont le
gouft eft auffi rafiné que
celuy des perfonnes du
plus hauteſtage
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Résumé : « Les Enigmes obscures ont le merite de n'estre point devinées, [...] »
Le texte 'Les Enigmes obscures' examine les avantages et inconvénients des énigmes non résolues. Il note que personne n'a deviné une certaine énigme, privant ainsi les bourgeois subalternes de leurs plaisirs. Les noms spirituels, quolibets et rébus attirent les bourgeois du second ordre. Paris compte deux ordres de bourgeois au goût raffiné.
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3165
p. 187-189
PROMOTION de Cardinaux.
Début :
Le 18. May le Pape a remply les dix-huit Places [...]
Mots clefs :
Promotion de Cardinaux, Pape
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROMOTION de Cardinaux.
PROMOTION
de Cardinaux.
Le 18. May le Pape a
remply les dix - huit Places
vacantes dans le Sacré College fçavoir , les onze
faits fuivans , & il en a retenu ſept in petto.
MESSIEURS
Davia.
Cufani.
Piazza , Nonce à Vienne.
Zondodari.
De Rohan , Evefque de
Strafbourg , pour la
France.
Qij
188 MERCURE
le Cunha de Ataïdé , pour
Portugal.
Schrottembach , Evefque
d'Olmuts, pour Vienne.
Priuli , Auditeur de Rote ,
pour Venife.
Tolomei , Jefuite.
Thomafi , Theatin.
Caffini , Capucin , Prédicateur du Palais Apoftolique.
Les fept retenusin petto,
font :
Celuy pour l'Espagne , &
les trois du Palais ; fçavoir:
Corradini , Miniftre de la
Chambre.
GALANT. 189
Pico, Majordome.
Driaghi , Secretaire de la
Chambre. Ces quatre
font feurs.
L'Abbé de Polignac eft
le cinquiéme felon toute
apparence , l'Evefque de
Barcelonne le fixiéme.
MrBuffi , Nonce de Pologne , le feptiéme.
de Cardinaux.
Le 18. May le Pape a
remply les dix - huit Places
vacantes dans le Sacré College fçavoir , les onze
faits fuivans , & il en a retenu ſept in petto.
MESSIEURS
Davia.
Cufani.
Piazza , Nonce à Vienne.
Zondodari.
De Rohan , Evefque de
Strafbourg , pour la
France.
Qij
188 MERCURE
le Cunha de Ataïdé , pour
Portugal.
Schrottembach , Evefque
d'Olmuts, pour Vienne.
Priuli , Auditeur de Rote ,
pour Venife.
Tolomei , Jefuite.
Thomafi , Theatin.
Caffini , Capucin , Prédicateur du Palais Apoftolique.
Les fept retenusin petto,
font :
Celuy pour l'Espagne , &
les trois du Palais ; fçavoir:
Corradini , Miniftre de la
Chambre.
GALANT. 189
Pico, Majordome.
Driaghi , Secretaire de la
Chambre. Ces quatre
font feurs.
L'Abbé de Polignac eft
le cinquiéme felon toute
apparence , l'Evefque de
Barcelonne le fixiéme.
MrBuffi , Nonce de Pologne , le feptiéme.
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Résumé : PROMOTION de Cardinaux.
Le 18 mai, le Pape a nommé dix-huit nouveaux cardinaux. Onze nominations ont été publiées, incluant Davia, Cufani et De Rohan. Sept nominations ont été gardées secrètes, parmi lesquelles Corradini et l'Abbé de Polignac. M. Buffi, Nonce de Pologne, est également nommé secrètement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3166
p. 189-193
Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
Début :
La Maison de Rohan, qui est une des plus grandes [...]
Mots clefs :
Maison de Rohan, Bretagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
La Maiſon de Rohan ,
quieftune des plus grandes
& des plus illuftres de l'Europe , tire fon origine par
les Comtes dePhoruoet des
anciens Rois & Souverains
de Bretagne. Elle a eſté
...
190 MERCURE
alliée par cinq differentes
fois avec la Maiſon des
Ducs de Bretagne.La Tante d'Anne de Bretagne ,
Reine de France & de Navarre , fille du Duc de Bretagne , eſt la derniere alliance qu'il y ait euë entre
la Maiſon de Bretagne &la
Maifon de Rohan. On
donna cent mille écus ,
fomme tres - confiderable
dans ce temps- là , & la
Comté de Montfort , pour
dédommager le Seigneur
de Rohan de fes prétentions ſur la Bretagne. Deux
E GALANT. 191
:
filles des Rois de Navarre ,
de l'une fille de Philippe d'Evreux , Roy de Navarre dit
le Sage & le Bel, & de Jeanne de France la femme , &
l'autre fille de Jean d'Albret , Roy de Navarre.
e grand-pere d'Henry IV.
font entrées dans cette illuftre Maiſon. Le Comte
d'Angouleſme , petit - fils .
de France , fils du Duc
d'Orleans , frere de Charles VI. Roy de France , qui
fut affaffiné dans Paris par
le Duc de Bourgogne, avoit
épousé Marie de Rohan
19 MERCURE
qui fur grand' mere de
François I. Roy de France;
ainfiles Seigneurs de cette
cette Maifon ont eu l'honneur de fe voir parens au
troifiéme degré des Rois
François I. & Henry IV.
Elle a eu des alliances
avec la Maiſon d'Ecoffe ,
de Lorraine , & plufieurs
autres Maifons Souveraines & des plus confiderables de l'Eftat. Les Rois
d'Angleterre les ont tousjours traité comme leurs
parens , & le Seigneur de
Soubize , Chef des Religionnaires ,
GALANT. 193 n
gionnaires , étant mort à
Londres , y fut enterré dans
l'Eglife de Vveſtminſter
dans les tombeaux des Rois
d'Angleterre , commeforti
de leur fang.
quieftune des plus grandes
& des plus illuftres de l'Europe , tire fon origine par
les Comtes dePhoruoet des
anciens Rois & Souverains
de Bretagne. Elle a eſté
...
190 MERCURE
alliée par cinq differentes
fois avec la Maiſon des
Ducs de Bretagne.La Tante d'Anne de Bretagne ,
Reine de France & de Navarre , fille du Duc de Bretagne , eſt la derniere alliance qu'il y ait euë entre
la Maiſon de Bretagne &la
Maifon de Rohan. On
donna cent mille écus ,
fomme tres - confiderable
dans ce temps- là , & la
Comté de Montfort , pour
dédommager le Seigneur
de Rohan de fes prétentions ſur la Bretagne. Deux
E GALANT. 191
:
filles des Rois de Navarre ,
de l'une fille de Philippe d'Evreux , Roy de Navarre dit
le Sage & le Bel, & de Jeanne de France la femme , &
l'autre fille de Jean d'Albret , Roy de Navarre.
e grand-pere d'Henry IV.
font entrées dans cette illuftre Maiſon. Le Comte
d'Angouleſme , petit - fils .
de France , fils du Duc
d'Orleans , frere de Charles VI. Roy de France , qui
fut affaffiné dans Paris par
le Duc de Bourgogne, avoit
épousé Marie de Rohan
19 MERCURE
qui fur grand' mere de
François I. Roy de France;
ainfiles Seigneurs de cette
cette Maifon ont eu l'honneur de fe voir parens au
troifiéme degré des Rois
François I. & Henry IV.
Elle a eu des alliances
avec la Maiſon d'Ecoffe ,
de Lorraine , & plufieurs
autres Maifons Souveraines & des plus confiderables de l'Eftat. Les Rois
d'Angleterre les ont tousjours traité comme leurs
parens , & le Seigneur de
Soubize , Chef des Religionnaires ,
GALANT. 193 n
gionnaires , étant mort à
Londres , y fut enterré dans
l'Eglife de Vveſtminſter
dans les tombeaux des Rois
d'Angleterre , commeforti
de leur fang.
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Résumé : Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
La Maison de Rohan, l'une des plus prestigieuses d'Europe, descend des Comtes de Porhoët et des anciens Rois de Bretagne. Elle s'est alliée cinq fois avec la Maison des Ducs de Bretagne, la dernière alliance étant la tante d'Anne de Bretagne, Reine de France et de Navarre. Pour compenser les prétentions du Seigneur de Rohan sur la Bretagne, il reçut cent mille écus et la Comté de Montfort. Deux filles des Rois de Navarre intégrèrent également cette Maison. Le Comte d'Angoulême, petit-fils de France et frère de Charles VI, épousa Marie de Rohan, grand-mère de François I, établissant ainsi un lien familial avec les Rois François I et Henri IV. La Maison de Rohan a aussi des alliances avec les Maisons d'Écosse, de Lorraine et d'autres Maisons influentes. Les Rois d'Angleterre les considéraient comme leurs parents, et le Seigneur de Soubise fut inhumé à Westminster.
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3167
p. 193-195
Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
Début :
La Maison de Polignac est une des plus illustres Maisons [...]
Mots clefs :
Maison de Polignac, Vicomte, Chevalier des Ordres du roi
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texteReconnaissance textuelle : Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
La Maifon de Polignac
eft une des plus illuftres
Maifons de l'Europe. Elle
avoit autrefois en fouverai
neté toutes les terres qu'elle poffede : elle jouit encore de l'honneur fingulier,
qu'aux affemblées des Etats
generaux le Vicomte de
Polignac ne cede le pas
qu'au feul Comte d'Alais ,
Juin 1712.
R
> > ki
R
194 MERCURE
& precede les vingt , deux
Barons qui compofent l'af
femblée de cette Province.
Unediſtinction fi finguliere
dans fa Province marque la
grandeur & la diftinction
de cette Maifon. Elle eſt alliée aux Maifons les plus illuftres du Royaume. Le feu
Vicomte de Polignac étoit
Chevalier des Ordres du
Roy, Gouverneur du Puys:
il fut undes Seigneurs à qui
le Roy fit donner 1 Ordre
Monfeigneur le Prince
de Conty dans la ville de
Pezenas. Il avoit épouſé N.
par
GALANT. 195
de Beauvoir du Roure, ffille
du Comte du Roure , Chevalier des Ordres du Roy ,
Lieutenant general de la
Province de Languedoc ,
Gouverneur de la ville &
citadelle du Saint Eſprit.
eft une des plus illuftres
Maifons de l'Europe. Elle
avoit autrefois en fouverai
neté toutes les terres qu'elle poffede : elle jouit encore de l'honneur fingulier,
qu'aux affemblées des Etats
generaux le Vicomte de
Polignac ne cede le pas
qu'au feul Comte d'Alais ,
Juin 1712.
R
> > ki
R
194 MERCURE
& precede les vingt , deux
Barons qui compofent l'af
femblée de cette Province.
Unediſtinction fi finguliere
dans fa Province marque la
grandeur & la diftinction
de cette Maifon. Elle eſt alliée aux Maifons les plus illuftres du Royaume. Le feu
Vicomte de Polignac étoit
Chevalier des Ordres du
Roy, Gouverneur du Puys:
il fut undes Seigneurs à qui
le Roy fit donner 1 Ordre
Monfeigneur le Prince
de Conty dans la ville de
Pezenas. Il avoit épouſé N.
par
GALANT. 195
de Beauvoir du Roure, ffille
du Comte du Roure , Chevalier des Ordres du Roy ,
Lieutenant general de la
Province de Languedoc ,
Gouverneur de la ville &
citadelle du Saint Eſprit.
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Résumé : Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
La Maison de Polignac est l'une des familles les plus prestigieuses d'Europe. Elle possédait autrefois en souveraineté toutes ses terres et jouit encore d'un honneur particulier lors des assemblées des États généraux, où le Vicomte de Polignac ne cède le pas qu'au Comte d'Alais. Elle précède également les vingt-deux Barons de l'assemblée de cette Province. La Maison de Polignac est alliée aux familles les plus illustres du Royaume. Le feu Vicomte de Polignac était Chevalier des Ordres du Roi et Gouverneur du Puy. Il reçut l'Ordre du Roi par Monseigneur le Prince de Conty à Pezenas. Il avait épousé N. de Beauvoir du Roure, fille du Comte du Roure, Chevalier des Ordres du Roi, Lieutenant général de la Province de Languedoc et Gouverneur de la ville et citadelle du Saint Esprit.
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3168
p. 195-202
CONTE ARABE.
Début :
Trois freres Arabes, de la famille d'Advan, s'étant mis [...]
Mots clefs :
Arabe, Khoscou, Chamelier, Frères, Chameau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONTE ARABE.
CONTE ARABE.
Trois freres Arabes , de
la famille d'Advan , s'étant
mis en voyage pour voir le
pays , firent rencontre d'un
Chamelier , qui leur de
Rij
196 MERCURE
manda s'ils n'avoient '
avoient point
vû un chameau qui s'étoit
égaré fur le chemin qu'ils
tenoient. L'aîné d'entr'eux
demanda au Chamelier s'il
n'étoit pas borgne. Oui , lui
répondit-il. Le fecond frere ajoûta : Il lui manqueune
dent fur le devant ; & ceci
fe trouvant vrai , le troifiéme frère dit : Je parierois
qu'il eft boiteux,
Le Chamelier entendant
ceci , ne douta plus qu'ils ne
l'euffent vû, & les pria de
Li dire où il étoit. Ces frereslui dirent : Suivez le che
GALANT. I
min que nous tenons. Le
Chamelier leur obeït , &
les fuivit fans rien trouver.
Aprés quelque temps ils lui
dirent: Il eft chargéde bled.
Ils ajoûterent peu aprés : Il
porte de l'huile d'un côté ,
& du miel de l'autre. Le
Chamelier , qui fçavoit la
verité de tout ce qu'ils lui
difoient , leur reitera fes inftances , & les preffa de lui
découvrir le lieu où ils l'avoient vû.
Ce fut alors que ces trois
freres lui jurerent qu'ils ne
l'avoient point vû mais
Riij
198 MERCURE
qu'ils n'avoient pas même
entendu parler de fon cha.
meau qu'à lui même. Aprés
plufieurs conteftations , il
les mit en juftice , & on les
emprifonna mais le Juge
s'étant aperçû qu'ils étoient
de qualité , les fit fortir de
priſon , & les renvoya au
Roydu pays , qui les reçut
fort bien , & les logea dans
fon Palais , où il les regaloit
de ce qu'il y avoit de plus
delicieux dans le pays.
Unjour , dans l'entretien
qu'il eut avec eux , il leur
demanda comment ils ſça-
GALANT. 199
voient tant de chofes de ce
me
e
chameau , qu'ils difoient
n'avoirjamais vû. Ils répon
dirent : Nous avons remarqué que dans le chemin
qu'il a tenu l'herbe & les
chardons étoient broutez
d'un côté, fans qu'il parût
rien mangé de l'autre ; cela
nous a fait juger qu'il étoit
borgne. Nousavons remarqué de plus que dans l'herbe qu'il a broutée il en eft
refté au défaut de fa dent;
& à la pifte de fes pieds ,
qu'ilparoiffoit en avoir traîné un : c'est ce qui nous a
Rij
200 MERCURE
fait dire qu'il lui manquoit
une dent , & qu'il étoit boi
teux. Les mêmes piftes nous
ont appris qu'il étoit extré.
mement chargé, & que ce
ne pouvoit être quende
grain ,car fes deux pieds de
devant étoient impriméz
fort prés de ceux de der
riere. Quant à l'huile & au
miel , nous nous en fom
mes apperçus par les fourmis & les mouches qui s'étoient amaffées le long du
chemin des deux côtez ,
dans les endroits où il étoit
tombé quelques gouttes de
GALANT 201
[ ces liqueurs. Par les fourmis nous avons conjecturé
l'huile , & par les mouches
le miel.
Mir Khofcou, Poëte Perfien du premierrang , a fait
le récit de cette hiftoire en
vers fort élegans. Ontrouvera dans fes ouvrages plufieurs traits d'efprit fort fub.
tils & trés-agreables de ces
Arabes , particulierement
de ceux du defert. On doit
bientôt donner au public
une traduction de ce Poëte
Mir Khofcou , où il fe
trouve quelques contes à
202 MERCURE
peu prés dela nature de celui-ci.
Trois freres Arabes , de
la famille d'Advan , s'étant
mis en voyage pour voir le
pays , firent rencontre d'un
Chamelier , qui leur de
Rij
196 MERCURE
manda s'ils n'avoient '
avoient point
vû un chameau qui s'étoit
égaré fur le chemin qu'ils
tenoient. L'aîné d'entr'eux
demanda au Chamelier s'il
n'étoit pas borgne. Oui , lui
répondit-il. Le fecond frere ajoûta : Il lui manqueune
dent fur le devant ; & ceci
fe trouvant vrai , le troifiéme frère dit : Je parierois
qu'il eft boiteux,
Le Chamelier entendant
ceci , ne douta plus qu'ils ne
l'euffent vû, & les pria de
Li dire où il étoit. Ces frereslui dirent : Suivez le che
GALANT. I
min que nous tenons. Le
Chamelier leur obeït , &
les fuivit fans rien trouver.
Aprés quelque temps ils lui
dirent: Il eft chargéde bled.
Ils ajoûterent peu aprés : Il
porte de l'huile d'un côté ,
& du miel de l'autre. Le
Chamelier , qui fçavoit la
verité de tout ce qu'ils lui
difoient , leur reitera fes inftances , & les preffa de lui
découvrir le lieu où ils l'avoient vû.
Ce fut alors que ces trois
freres lui jurerent qu'ils ne
l'avoient point vû mais
Riij
198 MERCURE
qu'ils n'avoient pas même
entendu parler de fon cha.
meau qu'à lui même. Aprés
plufieurs conteftations , il
les mit en juftice , & on les
emprifonna mais le Juge
s'étant aperçû qu'ils étoient
de qualité , les fit fortir de
priſon , & les renvoya au
Roydu pays , qui les reçut
fort bien , & les logea dans
fon Palais , où il les regaloit
de ce qu'il y avoit de plus
delicieux dans le pays.
Unjour , dans l'entretien
qu'il eut avec eux , il leur
demanda comment ils ſça-
GALANT. 199
voient tant de chofes de ce
me
e
chameau , qu'ils difoient
n'avoirjamais vû. Ils répon
dirent : Nous avons remarqué que dans le chemin
qu'il a tenu l'herbe & les
chardons étoient broutez
d'un côté, fans qu'il parût
rien mangé de l'autre ; cela
nous a fait juger qu'il étoit
borgne. Nousavons remarqué de plus que dans l'herbe qu'il a broutée il en eft
refté au défaut de fa dent;
& à la pifte de fes pieds ,
qu'ilparoiffoit en avoir traîné un : c'est ce qui nous a
Rij
200 MERCURE
fait dire qu'il lui manquoit
une dent , & qu'il étoit boi
teux. Les mêmes piftes nous
ont appris qu'il étoit extré.
mement chargé, & que ce
ne pouvoit être quende
grain ,car fes deux pieds de
devant étoient impriméz
fort prés de ceux de der
riere. Quant à l'huile & au
miel , nous nous en fom
mes apperçus par les fourmis & les mouches qui s'étoient amaffées le long du
chemin des deux côtez ,
dans les endroits où il étoit
tombé quelques gouttes de
GALANT 201
[ ces liqueurs. Par les fourmis nous avons conjecturé
l'huile , & par les mouches
le miel.
Mir Khofcou, Poëte Perfien du premierrang , a fait
le récit de cette hiftoire en
vers fort élegans. Ontrouvera dans fes ouvrages plufieurs traits d'efprit fort fub.
tils & trés-agreables de ces
Arabes , particulierement
de ceux du defert. On doit
bientôt donner au public
une traduction de ce Poëte
Mir Khofcou , où il fe
trouve quelques contes à
202 MERCURE
peu prés dela nature de celui-ci.
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Résumé : CONTE ARABE.
Le texte raconte l'histoire de trois frères arabes de la famille d'Advan qui, en voyage, rencontrent un chamelier à la recherche de son chameau égaré. Les frères décrivent le chameau comme borgne, édenté et boiteux, puis ajoutent qu'il est chargé de blé, d'huile et de miel. Intrigué, le chamelier les fait emprisonner. Un juge les libère et les envoie au roi, qui les accueille chaleureusement. Interrogés sur leur connaissance du chameau, les frères expliquent avoir déduit ces informations en observant les traces laissées par l'animal : l'herbe broutée d'un côté, les marques de ses pieds, et la présence de fourmis et de mouches indiquant des gouttes d'huile et de miel. Le poète persan Mir Khofcou a relaté cette histoire en vers élégants.
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3169
p. 202-204
RÉPONSE A LA premiere Question : Si l'on doit preferer dans un repas les grands verres aux petits.
Début :
Pour juger sainement par mon experience [...]
Mots clefs :
Boire, Taille, Verres à boire
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE A LA premiere Question : Si l'on doit preferer dans un repas les grands verres aux petits.
REPONSE A LA
premiere Question :
Si l'on doit preferer dans
un repas les grands verres aux petits.
Par Diogenes Rochep
POur juger fainement
parmon experience
Auquel des deux on doit
donnerlapreference,
GALANT 2031
Je vaisfortir de mon tonneau :
Maisje n'aipar malheur
ni grand , ni petit
verre,
Et ne bois jamais que de
808 Peau.
Te puis pourtant , couché
par terre,
Buvant à même ie ruiffeau
Lamper à longs traits
comme un veau,
Ou bien àpetits coups, ménageant monhaleine ,
204 MERCURE
Boire dans le creux de ma
main.
Fai bú des deux façons :
mais maréponse eft
vaine,
Si vous ne supposez que
mon eaufoit du vin.
Buvant dans un grand
verre on boit à la cinique;
Buvant dans un petit on
boit à la ftoïque
premiere Question :
Si l'on doit preferer dans
un repas les grands verres aux petits.
Par Diogenes Rochep
POur juger fainement
parmon experience
Auquel des deux on doit
donnerlapreference,
GALANT 2031
Je vaisfortir de mon tonneau :
Maisje n'aipar malheur
ni grand , ni petit
verre,
Et ne bois jamais que de
808 Peau.
Te puis pourtant , couché
par terre,
Buvant à même ie ruiffeau
Lamper à longs traits
comme un veau,
Ou bien àpetits coups, ménageant monhaleine ,
204 MERCURE
Boire dans le creux de ma
main.
Fai bú des deux façons :
mais maréponse eft
vaine,
Si vous ne supposez que
mon eaufoit du vin.
Buvant dans un grand
verre on boit à la cinique;
Buvant dans un petit on
boit à la ftoïque
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Résumé : RÉPONSE A LA premiere Question : Si l'on doit preferer dans un repas les grands verres aux petits.
Diogenes Rochep discute de la préférence entre grands et petits verres. Il ne possède aucun verre et boit toujours de l'eau. Il décrit deux manières de boire : à longs traits ou à petits coups. Il précise que sa réponse suppose que son eau soit du vin. Boire dans un grand verre est associé au cynisme, dans un petit verre au stoïcisme.
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3170
p. 205-206
Réponse à la seconde Question: S'il est plus avantageux à un homme d'être d'une grande taille que d'une petite.
Début :
Un grand homme & un petit peuvent à esprit égal [...]
Mots clefs :
Homme, Taille, Grandeur
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texteReconnaissance textuelle : Réponse à la seconde Question: S'il est plus avantageux à un homme d'être d'une grande taille que d'une petite.
Reponse à la feconde Quef
tion :
S'il eft plus avantageux
un homme d'être d'une
grande taille que d'une
petite.
ParMad. la Comteffe de **.
Un grand homme & un"
petit peuvent à efprit égal
paroître en avoir moins
l'un que l'autre. Il femble
que l'efprit paroît plus dans
un petit homme : feroit- ce
206 MERCURE
3
parce qu'on en attend davantage d'un grand , pour
remplir l'idée de grandeur
que fa taille nous donne ?
Je ne fçai fi les autres femmes font de mon goût :
mais un grand homme fot
m'ennuye plus qu'un petit ,
& je le trouve bien plus embaraffant ; il ſemble que
j'aye plus de regret à la place qu'il occupe dans ma
chambre.
tion :
S'il eft plus avantageux
un homme d'être d'une
grande taille que d'une
petite.
ParMad. la Comteffe de **.
Un grand homme & un"
petit peuvent à efprit égal
paroître en avoir moins
l'un que l'autre. Il femble
que l'efprit paroît plus dans
un petit homme : feroit- ce
206 MERCURE
3
parce qu'on en attend davantage d'un grand , pour
remplir l'idée de grandeur
que fa taille nous donne ?
Je ne fçai fi les autres femmes font de mon goût :
mais un grand homme fot
m'ennuye plus qu'un petit ,
& je le trouve bien plus embaraffant ; il ſemble que
j'aye plus de regret à la place qu'il occupe dans ma
chambre.
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Résumé : Réponse à la seconde Question: S'il est plus avantageux à un homme d'être d'une grande taille que d'une petite.
Madame la Comtesse de ** discute des perceptions liées à la taille. Un petit homme semble plus intelligent qu'un grand, car on attend plus d'un grand homme. Elle préfère les petits hommes, trouvant les grands plus ennuyeux et encombrants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3171
p. 206-208
Réponse par M.L.R.
Début :
Les grands hommes se font plus respecter; les petits hommes [...]
Mots clefs :
Hommes, Taille, Grandeur
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texteReconnaissance textuelle : Réponse par M.L.R.
Réponse par M. L. R.
Les grands hommes fe
GALANT. 207
font plus refpecter ; les petits hommes fe font plusai1: mer, & même des Dames.
Elles s'imaginent peut-être
qu'elles retrouveront dans
leur efprit tout ce qui manque à leur taille : il femble
que l'amour & la galanterie foient plûtôt l'apanage
dès petits hommes , & que
la gloire & le heroifme de
la guerre doivent être le
partage des grands hommes. Cette prevention étoit
bien réelle du temps d'Homere , où l'on mefuroit
même la grandeur des He-
208 MERCURE
ros par la largeur de leurs
épaule
Les grands hommes fe
GALANT. 207
font plus refpecter ; les petits hommes fe font plusai1: mer, & même des Dames.
Elles s'imaginent peut-être
qu'elles retrouveront dans
leur efprit tout ce qui manque à leur taille : il femble
que l'amour & la galanterie foient plûtôt l'apanage
dès petits hommes , & que
la gloire & le heroifme de
la guerre doivent être le
partage des grands hommes. Cette prevention étoit
bien réelle du temps d'Homere , où l'on mefuroit
même la grandeur des He-
208 MERCURE
ros par la largeur de leurs
épaule
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Résumé : Réponse par M.L.R.
Le texte explore les perceptions sociales des grands et petits hommes. Les petits hommes et certaines dames sont souvent respectés et admirés. Les dames compensent leur petite taille par leur esprit. L'amour et la galanterie sont liés aux petits hommes, tandis que la gloire et le héroïsme en guerre sont attribués aux grands hommes. À l'époque d'Homère, la grandeur des héros se mesurait par la largeur de leurs épaules.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3172
p. 208-210
ENIGME.
Début :
Que maudit soit mon mariage ; [...]
Mots clefs :
Corps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
Que maudit foit mon
mariage ;
Car on a mille fois ainfi
nommé , je croy,
Ce qui joint mon adjointe
à moy.
Nous faifons trés-mauvais ménage.
Du mariage encor c'eft la
proprieté:
En gardant la maison
avec
GALANT. 209.
avec exactitude
Mon époufe fe prd , ô
contrarieté!
Je porte fur mon front
parfois fa turpitude ,
Autre appanage de mari.
De ma femme pourtant
je fuis le favori ;
Quand je fuis bien ufé,
ma femme eft encor
neuve.
Entre époux bien unis il
en arrive autant ;
Je puis mourir, & cepen...
dant
Juin 1712.
S
TMAJAD
210 MERCURE O
Mafemme nefera point
veuve
Que maudit foit mon
mariage ;
Car on a mille fois ainfi
nommé , je croy,
Ce qui joint mon adjointe
à moy.
Nous faifons trés-mauvais ménage.
Du mariage encor c'eft la
proprieté:
En gardant la maison
avec
GALANT. 209.
avec exactitude
Mon époufe fe prd , ô
contrarieté!
Je porte fur mon front
parfois fa turpitude ,
Autre appanage de mari.
De ma femme pourtant
je fuis le favori ;
Quand je fuis bien ufé,
ma femme eft encor
neuve.
Entre époux bien unis il
en arrive autant ;
Je puis mourir, & cepen...
dant
Juin 1712.
S
TMAJAD
210 MERCURE O
Mafemme nefera point
veuve
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3173
p. 210-213
« On écrit de Bayeux, que le 16 de ce mois [...] »
Début :
On écrit de Bayeux, que le 16 de ce mois [...]
Mots clefs :
Bayeux, Chancelier, Chanoine, Procession, Paroisse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On écrit de Bayeux, que le 16 de ce mois [...] »
On écrit de Bayeux , que
le 16 de ce mois il s'y eft
fait une ceremonie publique , par une Meffe qui fut
celebrée folemnellement
par un Chanoine en femaine, & l'apréfmidy par une
Proceffion generale de tout
le Clergé de la Ville , où
l'Evêque , âgé de quatrevingt trois ans , officia , fuivi des Corps de Juftice ,
Maire , & Officiers de la
Ville & de l'Election , la
GALANT. 211
Bourgeoifie étant fous les
armes, avec un grand concours de monde du lieu &
de tous les environs , qui y
étoient venus pour voir
cette ceremonie , faite pour
renouveller la memoire de
cinquante années , où en
ཝཱུ pareil jour le même Evêque
fit fa premiere entrée foSemnelle dans cette Ville ,.
&prit poffeffion de fon Evêché. Aprés cette Proceffion
T'Evêque étant fous le portail de la principale entrée lap
de l'Eglife Cathedrale, y regut les complimens de fon
212 MERCURE
Chapitre, le Chancelier d'i
celui portant la parole avec
beaucoup d'éloquence , de
netteté, d'érudition, & d'applaudiffemens, aufquels l'Evêque répondit avec toute
la grace , la force , la juſ
teffe & la facilité poffibles ;
& de retour en fon Palais
yreçut auffi les complimens
du Clergé , de la Ville , &
des autres Corps de Juſtice,
les principaux Officiers portant la parole ; à tous lef
quels l'Evêque fit réponſe
avec une grande prefence
d'efprit , beaucoup de bon-
GALANT 2131
té , & une fatisfaction ge
nerale , & fit enfuite diftrio
buerplufieurs aumônes aux
pauvres des Paroiffes de la
Ville.
le 16 de ce mois il s'y eft
fait une ceremonie publique , par une Meffe qui fut
celebrée folemnellement
par un Chanoine en femaine, & l'apréfmidy par une
Proceffion generale de tout
le Clergé de la Ville , où
l'Evêque , âgé de quatrevingt trois ans , officia , fuivi des Corps de Juftice ,
Maire , & Officiers de la
Ville & de l'Election , la
GALANT. 211
Bourgeoifie étant fous les
armes, avec un grand concours de monde du lieu &
de tous les environs , qui y
étoient venus pour voir
cette ceremonie , faite pour
renouveller la memoire de
cinquante années , où en
ཝཱུ pareil jour le même Evêque
fit fa premiere entrée foSemnelle dans cette Ville ,.
&prit poffeffion de fon Evêché. Aprés cette Proceffion
T'Evêque étant fous le portail de la principale entrée lap
de l'Eglife Cathedrale, y regut les complimens de fon
212 MERCURE
Chapitre, le Chancelier d'i
celui portant la parole avec
beaucoup d'éloquence , de
netteté, d'érudition, & d'applaudiffemens, aufquels l'Evêque répondit avec toute
la grace , la force , la juſ
teffe & la facilité poffibles ;
& de retour en fon Palais
yreçut auffi les complimens
du Clergé , de la Ville , &
des autres Corps de Juſtice,
les principaux Officiers portant la parole ; à tous lef
quels l'Evêque fit réponſe
avec une grande prefence
d'efprit , beaucoup de bon-
GALANT 2131
té , & une fatisfaction ge
nerale , & fit enfuite diftrio
buerplufieurs aumônes aux
pauvres des Paroiffes de la
Ville.
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Résumé : « On écrit de Bayeux, que le 16 de ce mois [...] »
Le 16 du mois, une cérémonie publique a été organisée à Bayeux pour commémorer l'entrée solennelle de l'évêque dans la ville cinquante années auparavant. La cérémonie a débuté par une messe célébrée par un chanoine, suivie d'une procession générale du clergé de la ville. L'évêque, âgé de quatre-vingt-trois ans, a officié en présence des corps de justice, du maire, des officiers de la ville et de l'élection. La bourgeoisie était sous les armes et une grande foule des environs était présente. Après la procession, l'évêque a reçu les compliments de son chapitre à l'entrée de la cathédrale. Le chancelier a prononcé un discours élogieux, auquel l'évêque a répondu avec grâce et justesse. De retour à son palais, l'évêque a également reçu les compliments du clergé, de la ville et des autres corps de justice. Les principaux officiers ont pris la parole et l'évêque a répondu avec bonté et satisfaction générale. Il a ensuite distribué des aumônes aux pauvres des paroisses de la ville.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3174
p. 213-216
Nouvelles de Flandres.
Début :
L'armée des alliez ayant passé la Selle, & mis [...]
Mots clefs :
Tranchées, Bataillons, Flandres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Flandres.
Nouvelles de Flandres.
L'armée des alliez ayant
paflé la Selle , & mis cette
riviere devant elle , on détacha vingt bataillons &
vingt efcadrons pour invef.
tir le Queſnoy. On a appris qu'ils avoient augmenté le nombre des bataillons
jufqu'à trente. La groffe
7214 MERCURE
99 artillerie avoit été amenée
de Marchienne fur la Scarpe à Denain fur l'Escaut. Ils
devoient ouvrir la tranchée
dans peu. On aflure qu'elle
ne l'étoit pas encore le 12.
a
Parmi les troupes qui forment ce fiege , il n'y en a
point d'Angloifes, ni de celles qui font à la folde de la
Reine de la grande Bretagne. Les lettres du 21. affurent que la tranchée n'étoit pas encore ouverte le
18. que le 13. la garniſon fir
une fortie du côté de la porte de Valenciennes , avec
GALANT. 215
cent dragons & mille fantaffins , qu'ils avoient ruïné
un épaulement des ennemis, défait deux cens hommes qui le gardoient : &
aprés une vigoureuſe reſiſftance contre les piquets ,
qui s'avancerent pour les
fecourir, ils s'étoient retirez
en bon ordre, n'ayant perdu
que 30. hommes , en ayant
tué plus de deux cent aux
ennemis.
" On mande de Tournay ,
que les Etats Generaux ne
font pas fatisfaits des nou.
velles qu'ils ont reçûës d'An-
216 MERCURE
'
gleterre , ils efperoient que
le Parlement defapprouveroit les declarations faites
par le Duc d'Ormond &par
l'Evêque de Briſtol. Ils ont
appris que les refolutions
des deux Chambres étoient
conformes aux intentions
de la Reine , fur- tout celles
des Communes , qui ont
declaré qu'elles affifteroientSa Majeftépour faire
une paix fûre &honorable ,
contre tous ceux du dedans & du dehors qui voudroient s'y oppofer.
L'armée des alliez ayant
paflé la Selle , & mis cette
riviere devant elle , on détacha vingt bataillons &
vingt efcadrons pour invef.
tir le Queſnoy. On a appris qu'ils avoient augmenté le nombre des bataillons
jufqu'à trente. La groffe
7214 MERCURE
99 artillerie avoit été amenée
de Marchienne fur la Scarpe à Denain fur l'Escaut. Ils
devoient ouvrir la tranchée
dans peu. On aflure qu'elle
ne l'étoit pas encore le 12.
a
Parmi les troupes qui forment ce fiege , il n'y en a
point d'Angloifes, ni de celles qui font à la folde de la
Reine de la grande Bretagne. Les lettres du 21. affurent que la tranchée n'étoit pas encore ouverte le
18. que le 13. la garniſon fir
une fortie du côté de la porte de Valenciennes , avec
GALANT. 215
cent dragons & mille fantaffins , qu'ils avoient ruïné
un épaulement des ennemis, défait deux cens hommes qui le gardoient : &
aprés une vigoureuſe reſiſftance contre les piquets ,
qui s'avancerent pour les
fecourir, ils s'étoient retirez
en bon ordre, n'ayant perdu
que 30. hommes , en ayant
tué plus de deux cent aux
ennemis.
" On mande de Tournay ,
que les Etats Generaux ne
font pas fatisfaits des nou.
velles qu'ils ont reçûës d'An-
216 MERCURE
'
gleterre , ils efperoient que
le Parlement defapprouveroit les declarations faites
par le Duc d'Ormond &par
l'Evêque de Briſtol. Ils ont
appris que les refolutions
des deux Chambres étoient
conformes aux intentions
de la Reine , fur- tout celles
des Communes , qui ont
declaré qu'elles affifteroientSa Majeftépour faire
une paix fûre &honorable ,
contre tous ceux du dedans & du dehors qui voudroient s'y oppofer.
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Résumé : Nouvelles de Flandres.
En Flandres, l'armée des alliés a investi Le Quesnoy après avoir traversé la Selle, avec un total de trente bataillons et vingt escadrons. L'artillerie a été déplacée de Marchienne-sur-Scarpe à Denain-sur-Escaut en vue de l'ouverture d'une tranchée, bien que celle-ci ne soit pas encore ouverte au 12. Les troupes impliquées dans ce siège ne comprennent pas de soldats anglais ou alliés à la reine de Grande-Bretagne. Le 13, la garnison de Le Quesnoy a lancé une sortie près de la porte de Valenciennes avec cent dragons et mille fantassins. Ils ont détruit un épaulement ennemi, défait deux cents hommes et se sont retirés en bon ordre après une résistance vigoureuse, subissant seulement trente pertes tout en tuant plus de deux cents ennemis. À Tournai, les États Généraux expriment leur insatisfaction face aux nouvelles venues d'Angleterre, espérant que le Parlement désapprouverait les déclarations du Duc d'Ormond et de l'Évêque de Bristol. Ils ont appris que les résolutions des deux Chambres étaient conformes aux intentions de la Reine, notamment celles des Communes, qui ont déclaré soutenir la Reine pour une paix sûre et honorable contre toute opposition intérieure ou extérieure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3175
p. 217-247
Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
Début :
Le Pape a fait une promotion de dix-huit Cardinaux [...]
Mots clefs :
Cardinaux, Pape, Église, Rome, Clergé, Diocèse, Évêques, Diacres, Sainteté
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texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
ifcours fur l'origine & la
dignité de Cardinal.
LEPape a fait une pro-
&
motion de dix- huit Cardi
naux le 18. du mois de May,
il en a declaré onze
s'en eft refervé fept inpetto.
Onfera bien aife d'apprendre l'origine de cette dignité , qui eft à preſent la ſeconde de l'Eglife , le Pape
en eftant le chef.
Les Papes , à l'imitation
de faint Pierre & de fes
fucceffeurs , font tousjours
demeurez Evefques de RoJuin 1712.
T
218 MERCURE
me, quoyqu'ils fuffent eftablis de Dieu le chefdetous
les Chreftiens , cette ville
eftant le premier Eveſché
du monde, & le lieu particulier de leur refidence.
De là eft venu que ne
pouvant entrer eux - mefmes dans le détail du gouvernement de leur Dioceſe
pendant qu'ils avoient à
regler le fpirituel de toute
la terre,ils firent choix d'un
certain nombre d'Evef
ques , de Preftres , & de
Diacres, pour les foulager,
comme autant de Coadju
GALANT. 219
teurs , & de Vicaires.
Les premiers faifoient la
fonction d'Evefques dans
le détroit de Rome , à la
place du Pape , & avoient
chacun leur Eglife particuliere dans l'enceinte du
Dioceſe.
Les Preftres eftoient Titulaires des Paroiffes de la
ville , & prenoient la conduite des ames comme les.
Curez font aujourd'huy
& les Diacres avoient le
foin de quelques Eglifes ou
Chapelles de devotion qu'-
ils tenoient en Diaconies,
Tij
220 MERCURE
& devoient affifter le Pape
quand il officioit publiquement.
* Ces trois Ordres eurent
le nom de Cardinati ou Car
dinales , pour dire qu'ils eftoient les premiers & les
Chefs des autres , & que
c'eftoit fous leur conduite
que rouloient toutes les affaires du Dioceſe ; & parce que les Preftres & les
Diacres de quelques autres
villes prirent aufſi le meſme nom de Cardinaux
afin de fe diftinguer des autres Preftres, & des autres
GALANT. 221
Diacres qui leur eftoient inferieurs & foumis , les Papes ordonnerent qu'il n'y
auroit que ceux qu'ils avoient choifis , qui le pourroient honorer du titre de
Cardinal , ce qui a eſté inviolablement obfervé par
lafuite dans toute l'Italie.
Avec le temps ces digni
tez ſe font rendues fort recommandables. Les Papes
qui ne choififfoient pour
Cardinaux que des perfonnes d'un merite diftingué,commencerent àavoir
une entiere confiance en
T iij
222 MERCURE
eux , ils les reveftirent des
principales charges & dignitez, ils leur donnerent
le premier rang dans tous
les tribunaux , & dans toutes les Congregations ; ils
leur mirent en mainles affaires les plus importantes ;
ils les firent leurs Confeillers d'Eftat , pour le temporel , & pour le fpirituel
de leur Royaume , ne reglerent prefque plus rien
que par leur avis , & par
leur confeil , de forte que
peu à peu ils font montez
au faifte de la gloire oùnous.
GALANT. 223
E
les voyons , & fe trouvent
aujourd'huy les premiers
du Clergé , faifant la meſmefigure dans l'Eſtat Ecclefiaftique que faiſoient
autrefois les Senateurs Romains dans l'ancienne
Rome.
pas
Mais ce qui releve infiniment l'éclat de ce haut
rang & leur donne le
au deffus des Evefques &
des Patriarches mefmes ,
c'eſt la puiffance qu'ils ont
dans l'Eglife durant le Siege vacant, le droit d'élire
le nouveau Pape , & l'a
T iiij
224 MERCURE
vantage d'eftre les feuls fur
qui tombe cette élection
les Confiftoires dont ils
font les membres , comme
le Pape en eft le chef.
Ces grandes prérogati
ves leur ont acquis le titre
de Princes de l'Eglife , &
en cette qualité ils prétendent aller de pair avec les
Teftes couronnées, &trouventpeu de Princes en Ita
lie qui leur veuillent difputer le pas ; auffi ont-ils des
marques exterieures qui
font connoiftre la gran
deur d'une dignité fi émi-
GALANT. 225
mente , les fouverains Pontifesont voulu qu'ils fuffent
veftus de pourpre , & principalement quand ils paroiffent en public.
Innocent IV. fut le premier qui leur donna le chapeau rouge au Concile de
Lyon en 1244. Boniface
VIII. permit aux Cardinaux feculiers de porter
l'habit rouge , quand les
Papes commencerent à ſe
veftir de blanc. Paul III.
leur accorda le Bonnet
rouge , & enfin Gregoire
XIV. permit aux Cardi-
226 MERCURE
nota
naux Religieux de le por
ter voulant neanmoins
qu'ils continuaffent tousjours à s'habiller de la couleur de leur Ordre
queles Clercs Reguliers ne
retiennent point la couleur
de l'Ordre quand ils font
faits Cardinaux , mais ils
prennent la pourpre commeles Cardinaux feculiers
Toutes ces differentes
couleurs ne font pas fans
raifon, &fans quelque forte de myftere : le Pape eft
veftu de blanc pour donner à entendre que fa vie
GALANT. 227
doit eftre plus pure & plus
nette que celle de tous les
autres Chreftiens , & qu'il
faudroit eftre fans tache &
fans deffaut, s'il le pouvoit,
pour s'affeoir dans la chaire
de faint Pierre.
La pourpre eft la couleur des Rois & des Empereurs , mais cette couleur a
efté donnée encore aux
Cardinaux pour les faire
reffouvenir qu'ils doivent
eftre tousjours preſts à repandre leur fang quand il
s'agit de fouftenir les interefts de la foy , c'eſt pour
118 MERCURE
cette raison qu'ils portent
l'habit rouge dans les jours
ordinaires qui eft la pourpre naturelle , & la veritable couleur du fang , an
lieu que dans les jours de
trifteffe ils prennent le violet qui eft une couleur de
pourpre plus lugubre &
plus obfcure , & qui imite
affez le fang livide d'un
homme accablé de maladies &dechagrins , & parce que durant deux jours
de l'année qui font le troifiéme Dimanche de l'Advent , & le quatriéme de
GALANT. 229
Carefme , l'Eglife mefle
un peu dejoye dans fa trif
teffe , comme ayant paffé
la moitié du temps de penitence , & fe voyant approcher des jours heureux
de la Naiffance , & de la
Refurrection du Sauveur,
alors les Cardinaux prennent une eftoffe de roſe feche , qui eft beaucoup plus
rouge que le violet , & qui
neanmoins eft plus fombre
que le rouge mefme.
Pour les Cardinaux Religieux ils ont retenu jufqu'aprefent la couleur de
230 MERCURE
leur Ordre fur leurs habits,
à l'exception des Clercs Reguliers , comme je l'ay dit
cy. devant , & les Papes ont
voulu faire connoiftre exterieurement par là l'eftime qu'ils ont tousjours faites de la hierarchie Regu
liere , voulant bien l'admettre avec la Seculiere
dans tous les honneurs du
Clergé , ils leur ont ſeulement accordé le Chapeau,
le Bonnet , & la Calotte
rouge, pour les diſtinguer
des autres Prélats.
Al'égard du nombredes
GALANT. 231
Cardinaux , il n'a pas tousjours efté le meſme , quelques uns prétendent qu'ils
n'eftoient que vingt- cinq
dans les premiers fiecles, &
que Rome eftant divifée en
vingt- cinq paroiffes , ils
en eftoient les Curez &
les Paſteurs ; maisfans aller
ficavant dans l'antiquité ,
contentons- nous des fiecles plus recens , nous trouverons qu'ils ont efté longtemps fixez à cinquantetrois , dont il y en avoir
fept d'Evefques, vingt huit
de Preftres , & dix - huit de
232 MERCURE
Diacres ; les Evefques eftoient les coadjuteurs du
Pape dans le Dioceſe de
Rome , & préfidoient fur
le Clergé , les vingt - huit
Preftres faifoient l'office de
Vicaires du Pape, & avoient
chacun une Eglife particuliere dans Rome où ils exerçoient toutes les fonctions parochiales , les dixhuit Diacres avoient auffi
chacun leur Eglife dans les
quatorze quartiers de la
Ville qui eftoit leur Diaconé particulier. Ce nombre.
fut fort alteré , & diminua
quand
GALANT. 233
quand les Papes ont negli
gé de pourvoir aux places
vacantes des titres, ou qu'ils
les ont donné en comman
de, & au contraire ileft de
beaucoup augmenté lorfqu'ils en ont créé de nouveaux.
Quand Nicolas III. fut
éleu Pape , il n'y avoit que
huit Cardinaux , & peu avant la mort d'Alexandre
IV. il ne s'en trouva que
quatre ; mais en revanche
fous le Pontificat de Pie IV.
on en a veu jufqu'à ſoixante & quatorze. Cette granFuin 1712.
V
234 MERCURE
de diverfité donna occa
fion à Sixte V. d'en fixer le
nombre à foixante & dix ,
en memoire des foixante &
dix Vieillards dont il eſt
parlé dans l'Ecriture , & il
ordonna qu'il y auroit fix
Evefques , cinquante Preftres , & quatorze Diacres ,
& ce nombre eft demeuré
jufques àprefent. Les Evef
ques ont chacun leur Eglife dans le détroit de Rome;
les Preftres ont leur titre
dans la Ville , & les Diacres.
yont leurs Diaconats.
La juriſdiction que les
GALANT. 235
Cardinaux Evefques ont
aujourd'huy dans leur
Eglife & dans la Ville
où elle eft fituée est une
veritable juriſdiction Epifcopale & ordinaire. Il y a
ce
cependant cette difference
que les fept Evefchez Cardinaux ( dont il y en a
deux de réunis ) ne requierent point de refiden-
& font compatibles
avec d'autres Evefchez.
Celles que les Cardinaux
Preftres, & les Cardinaux
Diacres ont dans leurs titres & dans leurs DiacoV ij
236 MERCURE
nats , fe peut direunejurifdiction prefqueEpifcopales
elle ne s'eftend que dans
l'enceinte de l'Eglife , & de
la Sacriftie. Ils y ont la
chaife Epiſcopale fous un
dais comme les Evefques.
Ils y beniffent folemnellement le peuple ; ils yont la
nomination des Benefices
quand ce font des Eglifes
Collegiales ; ils y vont le
Rochet découvert pour y
faire voir leur pouvoir , &
parmyces titres & ces Diaconats , il s'yrencontre des
Egliles Collegiales , des Par
GALANT. 237
roiffes , des Convents
d'Hommes , des Monafteres de Filles , des Hofpitaux , & de fimples Eglifes
de devotion.
Pourla forme de la crea
tion des Cardinaux , le Pa
pe en eft entierement le
maiftre, & quand il a refolu.
de faire une promotion , il
prend le jour d'un ConfiItoire ( n'ayant communiqué fon deffein à perfonne ) & aprés avoir donné
Audience aux Cardinaux ,
& avoir expedié toutes les
affaires pour lesquelles l'af
238 MERCURE
femblée confiftoriale eft
faite , fa Sainteté eftant fur
le point de fortir , tefmoigne aux Cardinaux qu'Elle
eft dans le deffein de leur
donner des Confreres , &
leur demande, fuivant l'ancien ufage , ce qui leur
femble. Le Doyen des Car
dinaux parle ordinairement pour tout le corps ,
& chacun approuve feparément le choix de fa Sainteté par quelque figne de
tefte , ou autrement , aprés
quoy le Pape les créé , &
les declare Cardinaux , &
GALANT 239
puis s'en va , laiffant fur un
fiege la lifte de leurs noms
qui fe publie à la fortie du
Confiftoire.
Les Cardinaux nouveaux
élûs , qui font pour lors à
Rome, vontfaire leur premiere vifite au Pape dés le
mefme jour , & eftant introduits les uns aprés les
autres par un maiſtre des
ceremonies , fa Sainteté
leur donne le Bonnet rouge qu'il leur met fur la teſte
eftant à genoux , & le maiftre des ceremonies luy
met le Camail violet fur
"
240 MERCURE
•
les épaules , puis ayant ofte
fon Bonnet il baife les
pieds de fa Sainteté puis.
fa main, aprés quoy le Pa
l'embraffe & le fait relever, ce qui fe fait à tous
les uns aprés les autres
aprés quoy on leur donne
de petits fieges , & le Pape
les reçoit à l'Audience affis
pe
& couverts.
L'Audience finie ils fe
retirent , & vont rendre
viſite au Cardinal Doyen ,
& puis s'en retournent
chez eux où ils demeurent,
& reçoivent les vifites incognito ,
GALANT. 241
cognito, jufqu'au Confiftoire
public dans lequel le Pape
leur donne le Chapeau ,
où il y a ordinairement une
celebre compagnie , le Pape veſtu pontificalement ,
& placé fur fon Throne ,
avec toute fa Cour , reçoit
les nouveaux Cardinaux
qui font conduits par un!
ancien , & aprés avoir bai
sé les pieds & la main du
Pape qui les embraſſe , ils
vont embraffer tous les
Cardinaux les uns aprés les
autres , puis retournant au
Throne ils reçoivent à ge
Juin 1712.
X
242 MERCURE
noux le Chapeau rouge des
mains du Pape , aprés quoy
oftant le Chapeau, & ayant
falué fa Sainteté , fe rangent parmy les autres Cardinaux. Sa Sainteté s'eftant
retirée , les Cardinaux anciens & nouveaux vont à
la Chapelle où on chante
le Te Deum , puis les Prieres finies , les nouveaux
Cardinaux fortent les premiers , & demeurent à la
porte de la Chapelle pour
remercier les anciens à mefurequ'ils paffent , puis s'en
retournent chacun chez
eux.
GALANT. 243
L'apréfdinée ils vont à
l'Eglife faint Pierre du Vatican , où aprés avoir adoréle faint Sacrement , vont
à la Confeffion de S. Pierre pour visiter les Corps
faints , aprés quoy font
leurs vifites le lendemain
& autres jours fuivants aux
anciens Cardinaux.
J
Dans un Confiftoire ſecret le Pape fait la ceremonie de leur fermer la
bouche , qui leur est ouverte dans un autre quelques
jours aprés. Ces deux ceremonies fe font à huis
X ij
244 MERGURE
clos , & ne font rien autre
chofe qu'un filence que fa
Sainteté leur impofe , qui
les rend hors d'eftat d'opiner dans les Confiftoires & Congregations , &
quand il leur declare enfuite qu'il leur ouvre la bouche, il les releve de ces empeſchemens , & diftribuë à
chacun defdits Cardinaux
un titre de Cardinal Pref
tre , ou de Cardinal Dia
cre , leur mettant au quatriéme doigt une bague
d'or pour marque du mariage qu'ils contractent
GALANT. 245
avec l'Eglife , puis vont
prendre poffeffion de l'Eglife dont ils ont le titre.
Pour les Cardinaux abfens le Pape leur envoye
la Calotte rouge dans l'endroit où ils font en Nonciature, ou dans le Royau
meoù ils ont leur refidence, & pour lors c'est le Roy
ou le Prince Souverain qui
la leur met fur la tefte , &
qui la reçoit du Camerier
que le Pape envoye pour
cet effet , comme il s'eft
veu plufieurs fois en France , lorfque le Roy l'a donX iij
246 MERCURE
née à plufieurs Nonces que
le Pape avoit fait Cardinauxpendant leur Nonciature , & à d'autres Cardinaux François , ce qui fe
fait ordinairement après la
Meſſe du Roy. Pour le
Chapeau Rouge & les autres ceremonies, ils ne peuvent les recevoir qu'ils ne
foyent à Rome, ne pouvant
recevoir le Chapeau Rouge que des mains du Pape,
& le titre qu'après les deux
ceremonies d'ouvrir & de
fermer la bouche , c'eſt ce'
qui fait qu'il y a quantité
GALANT. 247
de Cardinaux qui n'ont jamaisreceu le Chapeau rouge , eftant morts fans avoir
efte à Rome.
Voilà tout ce qui le peut
dire en abregé fur l'origine , l'antiquité & la maniere de créér les Cardinaux , je reſerve les ceremonies de leurs obfeques
lorſque Dieu en aura difposé de quelqu'un.
dignité de Cardinal.
LEPape a fait une pro-
&
motion de dix- huit Cardi
naux le 18. du mois de May,
il en a declaré onze
s'en eft refervé fept inpetto.
Onfera bien aife d'apprendre l'origine de cette dignité , qui eft à preſent la ſeconde de l'Eglife , le Pape
en eftant le chef.
Les Papes , à l'imitation
de faint Pierre & de fes
fucceffeurs , font tousjours
demeurez Evefques de RoJuin 1712.
T
218 MERCURE
me, quoyqu'ils fuffent eftablis de Dieu le chefdetous
les Chreftiens , cette ville
eftant le premier Eveſché
du monde, & le lieu particulier de leur refidence.
De là eft venu que ne
pouvant entrer eux - mefmes dans le détail du gouvernement de leur Dioceſe
pendant qu'ils avoient à
regler le fpirituel de toute
la terre,ils firent choix d'un
certain nombre d'Evef
ques , de Preftres , & de
Diacres, pour les foulager,
comme autant de Coadju
GALANT. 219
teurs , & de Vicaires.
Les premiers faifoient la
fonction d'Evefques dans
le détroit de Rome , à la
place du Pape , & avoient
chacun leur Eglife particuliere dans l'enceinte du
Dioceſe.
Les Preftres eftoient Titulaires des Paroiffes de la
ville , & prenoient la conduite des ames comme les.
Curez font aujourd'huy
& les Diacres avoient le
foin de quelques Eglifes ou
Chapelles de devotion qu'-
ils tenoient en Diaconies,
Tij
220 MERCURE
& devoient affifter le Pape
quand il officioit publiquement.
* Ces trois Ordres eurent
le nom de Cardinati ou Car
dinales , pour dire qu'ils eftoient les premiers & les
Chefs des autres , & que
c'eftoit fous leur conduite
que rouloient toutes les affaires du Dioceſe ; & parce que les Preftres & les
Diacres de quelques autres
villes prirent aufſi le meſme nom de Cardinaux
afin de fe diftinguer des autres Preftres, & des autres
GALANT. 221
Diacres qui leur eftoient inferieurs & foumis , les Papes ordonnerent qu'il n'y
auroit que ceux qu'ils avoient choifis , qui le pourroient honorer du titre de
Cardinal , ce qui a eſté inviolablement obfervé par
lafuite dans toute l'Italie.
Avec le temps ces digni
tez ſe font rendues fort recommandables. Les Papes
qui ne choififfoient pour
Cardinaux que des perfonnes d'un merite diftingué,commencerent àavoir
une entiere confiance en
T iij
222 MERCURE
eux , ils les reveftirent des
principales charges & dignitez, ils leur donnerent
le premier rang dans tous
les tribunaux , & dans toutes les Congregations ; ils
leur mirent en mainles affaires les plus importantes ;
ils les firent leurs Confeillers d'Eftat , pour le temporel , & pour le fpirituel
de leur Royaume , ne reglerent prefque plus rien
que par leur avis , & par
leur confeil , de forte que
peu à peu ils font montez
au faifte de la gloire oùnous.
GALANT. 223
E
les voyons , & fe trouvent
aujourd'huy les premiers
du Clergé , faifant la meſmefigure dans l'Eſtat Ecclefiaftique que faiſoient
autrefois les Senateurs Romains dans l'ancienne
Rome.
pas
Mais ce qui releve infiniment l'éclat de ce haut
rang & leur donne le
au deffus des Evefques &
des Patriarches mefmes ,
c'eſt la puiffance qu'ils ont
dans l'Eglife durant le Siege vacant, le droit d'élire
le nouveau Pape , & l'a
T iiij
224 MERCURE
vantage d'eftre les feuls fur
qui tombe cette élection
les Confiftoires dont ils
font les membres , comme
le Pape en eft le chef.
Ces grandes prérogati
ves leur ont acquis le titre
de Princes de l'Eglife , &
en cette qualité ils prétendent aller de pair avec les
Teftes couronnées, &trouventpeu de Princes en Ita
lie qui leur veuillent difputer le pas ; auffi ont-ils des
marques exterieures qui
font connoiftre la gran
deur d'une dignité fi émi-
GALANT. 225
mente , les fouverains Pontifesont voulu qu'ils fuffent
veftus de pourpre , & principalement quand ils paroiffent en public.
Innocent IV. fut le premier qui leur donna le chapeau rouge au Concile de
Lyon en 1244. Boniface
VIII. permit aux Cardinaux feculiers de porter
l'habit rouge , quand les
Papes commencerent à ſe
veftir de blanc. Paul III.
leur accorda le Bonnet
rouge , & enfin Gregoire
XIV. permit aux Cardi-
226 MERCURE
nota
naux Religieux de le por
ter voulant neanmoins
qu'ils continuaffent tousjours à s'habiller de la couleur de leur Ordre
queles Clercs Reguliers ne
retiennent point la couleur
de l'Ordre quand ils font
faits Cardinaux , mais ils
prennent la pourpre commeles Cardinaux feculiers
Toutes ces differentes
couleurs ne font pas fans
raifon, &fans quelque forte de myftere : le Pape eft
veftu de blanc pour donner à entendre que fa vie
GALANT. 227
doit eftre plus pure & plus
nette que celle de tous les
autres Chreftiens , & qu'il
faudroit eftre fans tache &
fans deffaut, s'il le pouvoit,
pour s'affeoir dans la chaire
de faint Pierre.
La pourpre eft la couleur des Rois & des Empereurs , mais cette couleur a
efté donnée encore aux
Cardinaux pour les faire
reffouvenir qu'ils doivent
eftre tousjours preſts à repandre leur fang quand il
s'agit de fouftenir les interefts de la foy , c'eſt pour
118 MERCURE
cette raison qu'ils portent
l'habit rouge dans les jours
ordinaires qui eft la pourpre naturelle , & la veritable couleur du fang , an
lieu que dans les jours de
trifteffe ils prennent le violet qui eft une couleur de
pourpre plus lugubre &
plus obfcure , & qui imite
affez le fang livide d'un
homme accablé de maladies &dechagrins , & parce que durant deux jours
de l'année qui font le troifiéme Dimanche de l'Advent , & le quatriéme de
GALANT. 229
Carefme , l'Eglife mefle
un peu dejoye dans fa trif
teffe , comme ayant paffé
la moitié du temps de penitence , & fe voyant approcher des jours heureux
de la Naiffance , & de la
Refurrection du Sauveur,
alors les Cardinaux prennent une eftoffe de roſe feche , qui eft beaucoup plus
rouge que le violet , & qui
neanmoins eft plus fombre
que le rouge mefme.
Pour les Cardinaux Religieux ils ont retenu jufqu'aprefent la couleur de
230 MERCURE
leur Ordre fur leurs habits,
à l'exception des Clercs Reguliers , comme je l'ay dit
cy. devant , & les Papes ont
voulu faire connoiftre exterieurement par là l'eftime qu'ils ont tousjours faites de la hierarchie Regu
liere , voulant bien l'admettre avec la Seculiere
dans tous les honneurs du
Clergé , ils leur ont ſeulement accordé le Chapeau,
le Bonnet , & la Calotte
rouge, pour les diſtinguer
des autres Prélats.
Al'égard du nombredes
GALANT. 231
Cardinaux , il n'a pas tousjours efté le meſme , quelques uns prétendent qu'ils
n'eftoient que vingt- cinq
dans les premiers fiecles, &
que Rome eftant divifée en
vingt- cinq paroiffes , ils
en eftoient les Curez &
les Paſteurs ; maisfans aller
ficavant dans l'antiquité ,
contentons- nous des fiecles plus recens , nous trouverons qu'ils ont efté longtemps fixez à cinquantetrois , dont il y en avoir
fept d'Evefques, vingt huit
de Preftres , & dix - huit de
232 MERCURE
Diacres ; les Evefques eftoient les coadjuteurs du
Pape dans le Dioceſe de
Rome , & préfidoient fur
le Clergé , les vingt - huit
Preftres faifoient l'office de
Vicaires du Pape, & avoient
chacun une Eglife particuliere dans Rome où ils exerçoient toutes les fonctions parochiales , les dixhuit Diacres avoient auffi
chacun leur Eglife dans les
quatorze quartiers de la
Ville qui eftoit leur Diaconé particulier. Ce nombre.
fut fort alteré , & diminua
quand
GALANT. 233
quand les Papes ont negli
gé de pourvoir aux places
vacantes des titres, ou qu'ils
les ont donné en comman
de, & au contraire ileft de
beaucoup augmenté lorfqu'ils en ont créé de nouveaux.
Quand Nicolas III. fut
éleu Pape , il n'y avoit que
huit Cardinaux , & peu avant la mort d'Alexandre
IV. il ne s'en trouva que
quatre ; mais en revanche
fous le Pontificat de Pie IV.
on en a veu jufqu'à ſoixante & quatorze. Cette granFuin 1712.
V
234 MERCURE
de diverfité donna occa
fion à Sixte V. d'en fixer le
nombre à foixante & dix ,
en memoire des foixante &
dix Vieillards dont il eſt
parlé dans l'Ecriture , & il
ordonna qu'il y auroit fix
Evefques , cinquante Preftres , & quatorze Diacres ,
& ce nombre eft demeuré
jufques àprefent. Les Evef
ques ont chacun leur Eglife dans le détroit de Rome;
les Preftres ont leur titre
dans la Ville , & les Diacres.
yont leurs Diaconats.
La juriſdiction que les
GALANT. 235
Cardinaux Evefques ont
aujourd'huy dans leur
Eglife & dans la Ville
où elle eft fituée est une
veritable juriſdiction Epifcopale & ordinaire. Il y a
ce
cependant cette difference
que les fept Evefchez Cardinaux ( dont il y en a
deux de réunis ) ne requierent point de refiden-
& font compatibles
avec d'autres Evefchez.
Celles que les Cardinaux
Preftres, & les Cardinaux
Diacres ont dans leurs titres & dans leurs DiacoV ij
236 MERCURE
nats , fe peut direunejurifdiction prefqueEpifcopales
elle ne s'eftend que dans
l'enceinte de l'Eglife , & de
la Sacriftie. Ils y ont la
chaife Epiſcopale fous un
dais comme les Evefques.
Ils y beniffent folemnellement le peuple ; ils yont la
nomination des Benefices
quand ce font des Eglifes
Collegiales ; ils y vont le
Rochet découvert pour y
faire voir leur pouvoir , &
parmyces titres & ces Diaconats , il s'yrencontre des
Egliles Collegiales , des Par
GALANT. 237
roiffes , des Convents
d'Hommes , des Monafteres de Filles , des Hofpitaux , & de fimples Eglifes
de devotion.
Pourla forme de la crea
tion des Cardinaux , le Pa
pe en eft entierement le
maiftre, & quand il a refolu.
de faire une promotion , il
prend le jour d'un ConfiItoire ( n'ayant communiqué fon deffein à perfonne ) & aprés avoir donné
Audience aux Cardinaux ,
& avoir expedié toutes les
affaires pour lesquelles l'af
238 MERCURE
femblée confiftoriale eft
faite , fa Sainteté eftant fur
le point de fortir , tefmoigne aux Cardinaux qu'Elle
eft dans le deffein de leur
donner des Confreres , &
leur demande, fuivant l'ancien ufage , ce qui leur
femble. Le Doyen des Car
dinaux parle ordinairement pour tout le corps ,
& chacun approuve feparément le choix de fa Sainteté par quelque figne de
tefte , ou autrement , aprés
quoy le Pape les créé , &
les declare Cardinaux , &
GALANT 239
puis s'en va , laiffant fur un
fiege la lifte de leurs noms
qui fe publie à la fortie du
Confiftoire.
Les Cardinaux nouveaux
élûs , qui font pour lors à
Rome, vontfaire leur premiere vifite au Pape dés le
mefme jour , & eftant introduits les uns aprés les
autres par un maiſtre des
ceremonies , fa Sainteté
leur donne le Bonnet rouge qu'il leur met fur la teſte
eftant à genoux , & le maiftre des ceremonies luy
met le Camail violet fur
"
240 MERCURE
•
les épaules , puis ayant ofte
fon Bonnet il baife les
pieds de fa Sainteté puis.
fa main, aprés quoy le Pa
l'embraffe & le fait relever, ce qui fe fait à tous
les uns aprés les autres
aprés quoy on leur donne
de petits fieges , & le Pape
les reçoit à l'Audience affis
pe
& couverts.
L'Audience finie ils fe
retirent , & vont rendre
viſite au Cardinal Doyen ,
& puis s'en retournent
chez eux où ils demeurent,
& reçoivent les vifites incognito ,
GALANT. 241
cognito, jufqu'au Confiftoire
public dans lequel le Pape
leur donne le Chapeau ,
où il y a ordinairement une
celebre compagnie , le Pape veſtu pontificalement ,
& placé fur fon Throne ,
avec toute fa Cour , reçoit
les nouveaux Cardinaux
qui font conduits par un!
ancien , & aprés avoir bai
sé les pieds & la main du
Pape qui les embraſſe , ils
vont embraffer tous les
Cardinaux les uns aprés les
autres , puis retournant au
Throne ils reçoivent à ge
Juin 1712.
X
242 MERCURE
noux le Chapeau rouge des
mains du Pape , aprés quoy
oftant le Chapeau, & ayant
falué fa Sainteté , fe rangent parmy les autres Cardinaux. Sa Sainteté s'eftant
retirée , les Cardinaux anciens & nouveaux vont à
la Chapelle où on chante
le Te Deum , puis les Prieres finies , les nouveaux
Cardinaux fortent les premiers , & demeurent à la
porte de la Chapelle pour
remercier les anciens à mefurequ'ils paffent , puis s'en
retournent chacun chez
eux.
GALANT. 243
L'apréfdinée ils vont à
l'Eglife faint Pierre du Vatican , où aprés avoir adoréle faint Sacrement , vont
à la Confeffion de S. Pierre pour visiter les Corps
faints , aprés quoy font
leurs vifites le lendemain
& autres jours fuivants aux
anciens Cardinaux.
J
Dans un Confiftoire ſecret le Pape fait la ceremonie de leur fermer la
bouche , qui leur est ouverte dans un autre quelques
jours aprés. Ces deux ceremonies fe font à huis
X ij
244 MERGURE
clos , & ne font rien autre
chofe qu'un filence que fa
Sainteté leur impofe , qui
les rend hors d'eftat d'opiner dans les Confiftoires & Congregations , &
quand il leur declare enfuite qu'il leur ouvre la bouche, il les releve de ces empeſchemens , & diftribuë à
chacun defdits Cardinaux
un titre de Cardinal Pref
tre , ou de Cardinal Dia
cre , leur mettant au quatriéme doigt une bague
d'or pour marque du mariage qu'ils contractent
GALANT. 245
avec l'Eglife , puis vont
prendre poffeffion de l'Eglife dont ils ont le titre.
Pour les Cardinaux abfens le Pape leur envoye
la Calotte rouge dans l'endroit où ils font en Nonciature, ou dans le Royau
meoù ils ont leur refidence, & pour lors c'est le Roy
ou le Prince Souverain qui
la leur met fur la tefte , &
qui la reçoit du Camerier
que le Pape envoye pour
cet effet , comme il s'eft
veu plufieurs fois en France , lorfque le Roy l'a donX iij
246 MERCURE
née à plufieurs Nonces que
le Pape avoit fait Cardinauxpendant leur Nonciature , & à d'autres Cardinaux François , ce qui fe
fait ordinairement après la
Meſſe du Roy. Pour le
Chapeau Rouge & les autres ceremonies, ils ne peuvent les recevoir qu'ils ne
foyent à Rome, ne pouvant
recevoir le Chapeau Rouge que des mains du Pape,
& le titre qu'après les deux
ceremonies d'ouvrir & de
fermer la bouche , c'eſt ce'
qui fait qu'il y a quantité
GALANT. 247
de Cardinaux qui n'ont jamaisreceu le Chapeau rouge , eftant morts fans avoir
efte à Rome.
Voilà tout ce qui le peut
dire en abregé fur l'origine , l'antiquité & la maniere de créér les Cardinaux , je reſerve les ceremonies de leurs obfeques
lorſque Dieu en aura difposé de quelqu'un.
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Résumé : Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
Le texte traite de la dignité et de l'origine des cardinaux dans l'Église catholique. Le 18 mai, le pape a promu dix-huit cardinaux, en déclarant onze et en réservant sept in petto. La dignité cardinalice est la seconde dans l'Église, après celle du pape. Les papes, imitant saint Pierre, résident à Rome, premier évêché du monde. Ne pouvant gérer seuls leur diocèse tout en régissant l'Église universelle, ils ont choisi des évêques, prêtres et diacres pour les assister. Ces trois ordres, appelés cardinaux, étaient chargés des affaires du diocèse et se distinguaient par leurs fonctions spécifiques : les évêques représentaient le pape dans le diocèse, les prêtres dirigeaient les paroisses, et les diacres assistaient le pape lors des offices publics. Avec le temps, les cardinaux ont acquis des prérogatives importantes, devenant conseillers du pape et participant aux affaires temporelles et spirituelles. Ils ont le droit d'élire le nouveau pape et de gouverner l'Église durant le siège vacant, ce qui leur vaut le titre de princes de l'Église. Leur habillement, notamment la pourpre, symbolise leur rôle et leur dévouement. Le nombre de cardinaux a varié au fil des siècles, mais il est actuellement fixé à soixante-dix, répartis en évêques, prêtres et diacres. La création des cardinaux est un processus cérémoniel dirigé par le pape, incluant des visites et des audiences spécifiques. Pour les cardinaux absents, le pape envoie la calotte rouge, qui est ensuite placée sur leur tête par le roi ou le prince souverain dans le pays où ils résident. Cette cérémonie a eu lieu plusieurs fois en France, souvent après la messe du roi. Le chapeau rouge et les autres cérémonies ne peuvent être reçus qu'à Rome, directement des mains du pape. De plus, le titre de cardinal est conféré après deux cérémonies spécifiques : l'ouverture et la fermeture de la bouche. En conséquence, de nombreux cardinaux n'ont jamais reçu le chapeau rouge s'ils sont décédés avant de se rendre à Rome.
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3176
p. 247-249
Nouvelles de Paris.
Début :
Loüis Joseph, Duc de Vendosme, Pair de France, Prince de [...]
Mots clefs :
Paris, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris.
Nouvelles de Paris.
Louis Jofeph , Duc de
Vendofme , Pair de France , Prince de Martigues ,
Chevalier des Ordres du
X iiij
248 MERCURE
Roy , Grand Senechal &
Gouverneur de la Provence, General des Galeres ,
mourut à Vinaros le 11. du
mois de Juin âgé de cinquante-huit ans. Cet article merite bien qu'on en
parle dans le Mercure prochain.
Le Roy a nommé l'Abbé Gaultier premier Secre
taire de l'Ambaffade aux
Conferences de la Paix , &
le fieur du Teil.
Un Courier de Madrid
arrivé le 14. a apporté la
nouvelle que le 7.de Juin à
GALANT. 249
une heure aprés minuit la
Reine d'Espagne eftoit
heureuſement accouchée
d'un Prince.
M. Daniel Arlault , ancien Prevoft de Filmes
Dioceſe de Rheims en
Champagne, eft decedé le
22. Juin 1712. âgé de 88 .
ans. Il a rendu la juſtice
pendant 62. ans avec une
tres grande integrité & équité.
Louis Jofeph , Duc de
Vendofme , Pair de France , Prince de Martigues ,
Chevalier des Ordres du
X iiij
248 MERCURE
Roy , Grand Senechal &
Gouverneur de la Provence, General des Galeres ,
mourut à Vinaros le 11. du
mois de Juin âgé de cinquante-huit ans. Cet article merite bien qu'on en
parle dans le Mercure prochain.
Le Roy a nommé l'Abbé Gaultier premier Secre
taire de l'Ambaffade aux
Conferences de la Paix , &
le fieur du Teil.
Un Courier de Madrid
arrivé le 14. a apporté la
nouvelle que le 7.de Juin à
GALANT. 249
une heure aprés minuit la
Reine d'Espagne eftoit
heureuſement accouchée
d'un Prince.
M. Daniel Arlault , ancien Prevoft de Filmes
Dioceſe de Rheims en
Champagne, eft decedé le
22. Juin 1712. âgé de 88 .
ans. Il a rendu la juſtice
pendant 62. ans avec une
tres grande integrité & équité.
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Résumé : Nouvelles de Paris.
Le Duc de Vendôme est décédé à Vinaros le 11 juin à 58 ans. Le Roi a nommé l'Abbé Gaultier premier secrétaire de l'Ambassade aux Conférences de la Paix. La Reine d'Espagne a accouché d'un prince le 7 juin. M. Daniel Arlault, ancien Prévôt des Îles du Diocèse de Reims, est décédé à 88 ans le 22 juin après 62 ans de service.
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3177
p. 249-250
Nouvelles de Flandres.
Début :
On écrit de l'Armée de Flandres du 19. Juin [...]
Mots clefs :
Flandre, Dragons, Fantassins, Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Flandres.
Nouvelles de Flandres.
On écrit de l'Armée de
Flandres du 19. Juin que
lebruit avoit couru que la
250 MERCURE
tranchée avoit efté ouverte
le devant le Quefnoy.
13.
On a appris qu'elle ne l'eftoit pas encore le dix- huit;
que la garnifon avoit fait
une fortie du cofté de la
porte de Valenciennes
aveccent Dragons & mille
fantaffins ; qu'ils avoient
ruiné un épaulement des
Ennemis , défait deux cens
hommes qui le gardoient ,
& après un rude combat
avec les piquets qui s'avancerent pour les foutenir
ils s'eftoient retirez fans
autre perte que de trente hommes.
On écrit de l'Armée de
Flandres du 19. Juin que
lebruit avoit couru que la
250 MERCURE
tranchée avoit efté ouverte
le devant le Quefnoy.
13.
On a appris qu'elle ne l'eftoit pas encore le dix- huit;
que la garnifon avoit fait
une fortie du cofté de la
porte de Valenciennes
aveccent Dragons & mille
fantaffins ; qu'ils avoient
ruiné un épaulement des
Ennemis , défait deux cens
hommes qui le gardoient ,
& après un rude combat
avec les piquets qui s'avancerent pour les foutenir
ils s'eftoient retirez fans
autre perte que de trente hommes.
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Résumé : Nouvelles de Flandres.
Le 19 juin, des rumeurs évoquent une tranchée devant Le Quesnoy. Le 18 juin, la garnison, composée de cent dragons et mille fantassins, détruit un épaulement ennemi et vainc deux cents hommes. Après un combat intense, elle se retire avec une perte de trente hommes.
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3178
p. 251-256
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
L'Archiduc a fait Conseillers d'Estat le Comte Erdedi, [...]
Mots clefs :
Allemagne, Archiduc, Hongrie, Constantinople, Roi de Suède
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvelles d'Allemagne.
L'Archiduc a fait Confeillers d'Eftat le Comte
Erdedi, Chef de la Juftice;
le Comte Jean Palfi , Ban
ou Viceroy de Croatie ; &
le Comte Emeric Czacki ,
Archeveſque de Colocza.
Il a fait cinq Seigneurs
Hongrois, Gentilshommes
de la Clef d'or. On mande
de Prefbourg que l'Archiduc y fejournera quelque
temps , fuivant la priere
que les Eftats d'Hongrie
luy ont faite de differer fon
départ , afin de terminer les
252 MERCURE
affaires du Royaume. On
travaille fortement à celles
de la Religion , à la diſtribution des Charges du
Royaume en faveur des
Hongrois , & à examiner
les plaintes des Eſtats contre les Commiffaires Imperiaux, les Generaux , & les
autres Officiers qui ont
causé la derniere revolu
tion.
Les Lettres de Conftantinople du 27. Avril affurent
que les Min ftres du GrandSeigneur deliberoient pour
regler l'efcorte qu'on doit
GALANT. 253
le
donner au Roy de Suede ,
qui fera de douze mille
Spahis commandez par
Bacha de Bender , qui a
éfté créé Seraskier , & fera
accompagné par AchmetAga , qui portera les ordres
du Grand Seigneur & du
Grand Vizir. On a laiffé
la difpofition de la maniere
& du temps du départ de fa
Majefté Suedoiſe au Kan
des Tartares , & au Bacha
de Bender. Les Ambaffadeurs du Czar ont fait tous
leurs efforts pour engager
la Cour Othomane à faire
254 MERCURE
prendre à ce Prince un au
tre route que celle de Pologne pour retourner dans
fes Eftats , mais fort inutilement. Le Divan n'a rien
voulu changer des refolutions prifesfur ce fujet. Les
Plenipotentiaires du Czar
infifterent fortement à ce
qu'on leur accordaſt une
écrit tou- declaration par
chant la maniere avec laquelle le Roy de Suede &
fon eſcorte pafferoit par la
Pologne. Le Grand Vizir
nevoulut point s'expliquer
fur ce qui regarde la Polo-
GALANT. 255
gne. Tout ce qu'ils purent
obtenir fut qu'il déclara
verbalement que l'efcorte
du Royde Suede pafferoit
paiſiblement , fans caufer
aucun dommage aux Polonois , & qu'elle payeroit
exactementauprix courant
les provifions , & les autres
chofes dont elle auroit be
foin.
Onattendoit inceffammentun Courier defa Ma
jefté Suedoife pour apprendre les refolutions & les
mefures qu'il auroit prifes
pour fon départ. Les Bas
256 MERCURE
chas qui commandent les
troupes enRomelie ontordre de faire avancer douze
mille Spahis vers Bender.
L'Archiduc a fait Confeillers d'Eftat le Comte
Erdedi, Chef de la Juftice;
le Comte Jean Palfi , Ban
ou Viceroy de Croatie ; &
le Comte Emeric Czacki ,
Archeveſque de Colocza.
Il a fait cinq Seigneurs
Hongrois, Gentilshommes
de la Clef d'or. On mande
de Prefbourg que l'Archiduc y fejournera quelque
temps , fuivant la priere
que les Eftats d'Hongrie
luy ont faite de differer fon
départ , afin de terminer les
252 MERCURE
affaires du Royaume. On
travaille fortement à celles
de la Religion , à la diſtribution des Charges du
Royaume en faveur des
Hongrois , & à examiner
les plaintes des Eſtats contre les Commiffaires Imperiaux, les Generaux , & les
autres Officiers qui ont
causé la derniere revolu
tion.
Les Lettres de Conftantinople du 27. Avril affurent
que les Min ftres du GrandSeigneur deliberoient pour
regler l'efcorte qu'on doit
GALANT. 253
le
donner au Roy de Suede ,
qui fera de douze mille
Spahis commandez par
Bacha de Bender , qui a
éfté créé Seraskier , & fera
accompagné par AchmetAga , qui portera les ordres
du Grand Seigneur & du
Grand Vizir. On a laiffé
la difpofition de la maniere
& du temps du départ de fa
Majefté Suedoiſe au Kan
des Tartares , & au Bacha
de Bender. Les Ambaffadeurs du Czar ont fait tous
leurs efforts pour engager
la Cour Othomane à faire
254 MERCURE
prendre à ce Prince un au
tre route que celle de Pologne pour retourner dans
fes Eftats , mais fort inutilement. Le Divan n'a rien
voulu changer des refolutions prifesfur ce fujet. Les
Plenipotentiaires du Czar
infifterent fortement à ce
qu'on leur accordaſt une
écrit tou- declaration par
chant la maniere avec laquelle le Roy de Suede &
fon eſcorte pafferoit par la
Pologne. Le Grand Vizir
nevoulut point s'expliquer
fur ce qui regarde la Polo-
GALANT. 255
gne. Tout ce qu'ils purent
obtenir fut qu'il déclara
verbalement que l'efcorte
du Royde Suede pafferoit
paiſiblement , fans caufer
aucun dommage aux Polonois , & qu'elle payeroit
exactementauprix courant
les provifions , & les autres
chofes dont elle auroit be
foin.
Onattendoit inceffammentun Courier defa Ma
jefté Suedoife pour apprendre les refolutions & les
mefures qu'il auroit prifes
pour fon départ. Les Bas
256 MERCURE
chas qui commandent les
troupes enRomelie ontordre de faire avancer douze
mille Spahis vers Bender.
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
Le texte décrit des événements politiques en Allemagne et en Turquie. En Allemagne, l'Archiduc a nommé plusieurs dignitaires hongrois à des postes importants : le Comte Erdedi comme Chef de la Justice, le Comte Jean Palfi comme Ban ou Viceroy de Croatie, et le Comte Emeric Czacki comme Archevêque de Colocza. Cinq seigneurs hongrois ont été désignés Gentilshommes de la Clef d'or. L'Archiduc séjournera à Presbourg pour régler les affaires du Royaume, notamment les questions religieuses, la distribution des charges et l'examen des plaintes contre les commissaires impériaux et autres officiers impliqués dans la dernière révolution. En Turquie, les ministres du Grand-Seigneur discutent de l'escorte à fournir au Roi de Suède, qui comptera douze mille Spahis commandés par le Bacha de Bender, promu Seraskier. L'escorte sera accompagnée par Achmet-Aga, porteur des ordres du Grand Seigneur et du Grand Vizir. Les ambassadeurs du Czar ont échoué dans leur tentative de convaincre la Cour ottomane de faire changer d'itinéraire au Roi de Suède pour éviter la Pologne. Le Grand Vizir a déclaré que l'escorte traverserait paisiblement la Pologne et paierait les provisions nécessaires. Les Bachtchas en Romélie ont reçu l'ordre de faire avancer douze mille Spahis vers Bender.
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3179
p. 256-261
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On mande d'Estramadure, que le Marquis de Bay avoit [...]
Mots clefs :
Espagne, Troupes, Marquis, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
On mande d'Eftramadure , que le Marquis de
Bay avoit paffé la riviere
de Caya , le 20. May , &
eftoit allé camper à Collero avec toute fon Armée:
composée de trente - deux
Bataillons, defoixante-fept:
Escadrons , &untrain d'artillerie, avecfix Lieutenans
Generaux, huit Maréchaux
de Camp, & quatorze Brigadiers.
GALANT. 257
gadiers. Le lendemain il
continua fa marche jufqu'à
Penna-Clara ou Villa- boin,
& Santa Olalla , qui font
des Places fortifiées , envoyerent prefter obéïſſance & fe foumettre à la contribution. Les pluyes font
tombées enfi grande abondance , que le Marquis
de Bay avoit efté obligé de
Juin 1712.
retourner au Campde Collera , où il fubfifte aux dépends des Ennemis en attendant le beau temps . Durant cette contremarche ,
mille Chevaux Portugais
Y
258 MERCURE
parurent en differentes
troupes fur les hauteurs
d'Elvas; le Marquis de Bay
fit un détachement pour
alleràeux. On les attaqua
deux fois , les Troupes du
Roy quoyqu'en moindre
nombre, les battirent. On
leur tua plufieurs Officiers
& un grand nombre de
Soldats. On fit plufieurs
priſonniers , entre autres
un Lieutenant Colonel par
lequel on apprit que la Cal
valerie des Ennemis eftoit
à Eftremos , & leur Infanterie à Borba & Villa- Vi
ciofa.
GALANT. 259
On a eu avis que l'Efca
dre Françoiſe commandée
par le fieur Caffart , eftoig
encore fur les coftes de
Portugal , ce qui a donné
une fi grande allarme aux
Portugais , qu'ils avoient
eſté obligez d'envoyer des
troupes vers Setuval
On mande des frontie
res de Catalogne , que les
troupes commençoient à
fe mettre en mouvement
pour former l'Armée , &
que l'Efcadre Angloiſe ef
toit arrivée du Port Mahon
à Barcelone pour y embar
Yij
260 MERCURE
quer l'Archiducheffe.
Le Comte de Amarante , Confeiller du Confeil
de Guerre , mourut à Madridâgéde 70. ans.
feuMonLes Lettres de Pontevedra en Galice , portent que
la Nation Françoife avoit
fait celebrer des Obfeques
magnifiques pour
feigneur le Dauphin ,
pourMadamela Dauphine.
Tous les Magiftrats & les
Communautez de la Villey
ont affifté.
&
Plufieurs Officiers Anglois qui fervoient en Ca-
GALANT. 261
talogne ont paffé à Brefcia s'en retournant en Angleterre.
On mande d'Eftramadure , que le Marquis de
Bay avoit paffé la riviere
de Caya , le 20. May , &
eftoit allé camper à Collero avec toute fon Armée:
composée de trente - deux
Bataillons, defoixante-fept:
Escadrons , &untrain d'artillerie, avecfix Lieutenans
Generaux, huit Maréchaux
de Camp, & quatorze Brigadiers.
GALANT. 257
gadiers. Le lendemain il
continua fa marche jufqu'à
Penna-Clara ou Villa- boin,
& Santa Olalla , qui font
des Places fortifiées , envoyerent prefter obéïſſance & fe foumettre à la contribution. Les pluyes font
tombées enfi grande abondance , que le Marquis
de Bay avoit efté obligé de
Juin 1712.
retourner au Campde Collera , où il fubfifte aux dépends des Ennemis en attendant le beau temps . Durant cette contremarche ,
mille Chevaux Portugais
Y
258 MERCURE
parurent en differentes
troupes fur les hauteurs
d'Elvas; le Marquis de Bay
fit un détachement pour
alleràeux. On les attaqua
deux fois , les Troupes du
Roy quoyqu'en moindre
nombre, les battirent. On
leur tua plufieurs Officiers
& un grand nombre de
Soldats. On fit plufieurs
priſonniers , entre autres
un Lieutenant Colonel par
lequel on apprit que la Cal
valerie des Ennemis eftoit
à Eftremos , & leur Infanterie à Borba & Villa- Vi
ciofa.
GALANT. 259
On a eu avis que l'Efca
dre Françoiſe commandée
par le fieur Caffart , eftoig
encore fur les coftes de
Portugal , ce qui a donné
une fi grande allarme aux
Portugais , qu'ils avoient
eſté obligez d'envoyer des
troupes vers Setuval
On mande des frontie
res de Catalogne , que les
troupes commençoient à
fe mettre en mouvement
pour former l'Armée , &
que l'Efcadre Angloiſe ef
toit arrivée du Port Mahon
à Barcelone pour y embar
Yij
260 MERCURE
quer l'Archiducheffe.
Le Comte de Amarante , Confeiller du Confeil
de Guerre , mourut à Madridâgéde 70. ans.
feuMonLes Lettres de Pontevedra en Galice , portent que
la Nation Françoife avoit
fait celebrer des Obfeques
magnifiques pour
feigneur le Dauphin ,
pourMadamela Dauphine.
Tous les Magiftrats & les
Communautez de la Villey
ont affifté.
&
Plufieurs Officiers Anglois qui fervoient en Ca-
GALANT. 261
talogne ont paffé à Brefcia s'en retournant en Angleterre.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
En mai et juin 1712, le Marquis de Bay a mené une campagne militaire en Espagne et au Portugal. Le 20 mai, il a traversé la rivière Caya avec une armée de trente-deux bataillons, soixante-sept escadrons et un train d'artillerie, accompagnée de six lieutenants généraux, huit maréchaux de camp et quatorze brigadiers. Après avoir campé à Colle-ro, il a pris plusieurs places fortifiées, dont Penna-Clara, Villa-boin et Santa Olalla. Des pluies abondantes l'ont forcé à revenir à Colle-ro. Pendant ce temps, mille chevaux portugais ont été repérés près d'Elvas. Un détachement envoyé par le Marquis de Bay a vaincu les troupes ennemies, capturant un lieutenant-colonel qui a révélé la position des forces ennemies. L'escadre française commandée par Caffart était au large du Portugal, provoquant une alarme et le déploiement de troupes vers Setuval. En Catalogne, les troupes se préparaient à former une armée, et l'escadre anglaise était arrivée à Barcelone pour embarquer l'archiduchesse. À Madrid, le Comte d'Amarante, conseiller du Conseil de Guerre, est décédé à l'âge de 70 ans. Des obsèques magnifiques ont été organisées en Galice pour le Dauphin et la Dauphine. Plusieurs officiers anglais ont quitté la Catalogne pour retourner en Angleterre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3180
p. 261-264
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
Le Parlement estant informé que le Duc d'Ormond avoit déclaré [...]
Mots clefs :
Angleterre, Chambre haute, Chambre basse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
Le Parlement eftant informé que le Duc d'Or
mond avoit declaré qu'il
ne pouvoit rien entreprendre fans de nouveaux ordres , Mylord Hallifax fit
un long difcours dans la
Chambre Haute, pour blâmer la conduite qu'on avoit tenuë en cette occafion 11 prefenta une Addreffe à la Reine pour la
prier de leur communiquer
262 MERCURE
l'ordre donné au Duc d'Or
mond , & luy en demander la
revocation, Quelques autres
Seigneurs parlerent pour apfon fentiment. puyer
Le Comte d'Oxford , Grand
Treforier , répondit qu'une pareille Addreffe donneroit atteinte au droit qu'avoit la Reynede faire la Paix & la Guer
& par confequent d'envoyer à fes Generaux les ordres
qu'elle jugeroit à propos, & ces
ordres ne pouvoient pas être
communiquez › parce qu'ils
re ,
devoient être fecrets. Son difcours fut appuyé par ceux du
Duc d'Argile , du Comte de
Pawlet , & d'autres Seigneurs.
Enfin la queſtion ayant eſté
faite fi cette Addreffe feroit pré-
J GALANT. 263
fentéeou non, la negative l'emporta àla pluralité de foixantehuit voix contre quarante..
La mefme difpute s'éleva
dans la Chambre Baffe où après
plufieurs difcours de part &
d'autre , il fut conclu à la pluralité de deux cens trois voix
contre foixante & treize, qu'au
lieu de propofer l'Addreſſe on
prefenteroit la reſolution fuivante.
Que la Chambre avoit une
entiere confiance en la promef
fe qu'il avoit plûà la Reynede
faire , de communiquer à fon
Parlement les conditions de la
Paix,avantqu'elle fuft conclue,
&que les Communes foutiendront Sa Majesté pour obtenir
une Paix fure & honorable
264 MERCURE
contre tous ceux du dedans ou
du dehors du Royaume qui y
voudront apporter quelque ob
ſtacle.
Lettres de Lisbonne du Les
24. Mayportent qu'on y eftoit
en grande inquietude pour la
Flotte du Brefil à caufe de l'EL
cadre Françife que commande
Le Capitain Caffart.
On a receu d'autres Lettres
qui portent qu'il eſtɔit venu un
ordre d'Angleterre , de caffer
les cinq Regiments d'Anglois
de Cavalerie qui reftoient en
Portuga
Le Parlement eftant informé que le Duc d'Or
mond avoit declaré qu'il
ne pouvoit rien entreprendre fans de nouveaux ordres , Mylord Hallifax fit
un long difcours dans la
Chambre Haute, pour blâmer la conduite qu'on avoit tenuë en cette occafion 11 prefenta une Addreffe à la Reine pour la
prier de leur communiquer
262 MERCURE
l'ordre donné au Duc d'Or
mond , & luy en demander la
revocation, Quelques autres
Seigneurs parlerent pour apfon fentiment. puyer
Le Comte d'Oxford , Grand
Treforier , répondit qu'une pareille Addreffe donneroit atteinte au droit qu'avoit la Reynede faire la Paix & la Guer
& par confequent d'envoyer à fes Generaux les ordres
qu'elle jugeroit à propos, & ces
ordres ne pouvoient pas être
communiquez › parce qu'ils
re ,
devoient être fecrets. Son difcours fut appuyé par ceux du
Duc d'Argile , du Comte de
Pawlet , & d'autres Seigneurs.
Enfin la queſtion ayant eſté
faite fi cette Addreffe feroit pré-
J GALANT. 263
fentéeou non, la negative l'emporta àla pluralité de foixantehuit voix contre quarante..
La mefme difpute s'éleva
dans la Chambre Baffe où après
plufieurs difcours de part &
d'autre , il fut conclu à la pluralité de deux cens trois voix
contre foixante & treize, qu'au
lieu de propofer l'Addreſſe on
prefenteroit la reſolution fuivante.
Que la Chambre avoit une
entiere confiance en la promef
fe qu'il avoit plûà la Reynede
faire , de communiquer à fon
Parlement les conditions de la
Paix,avantqu'elle fuft conclue,
&que les Communes foutiendront Sa Majesté pour obtenir
une Paix fure & honorable
264 MERCURE
contre tous ceux du dedans ou
du dehors du Royaume qui y
voudront apporter quelque ob
ſtacle.
Lettres de Lisbonne du Les
24. Mayportent qu'on y eftoit
en grande inquietude pour la
Flotte du Brefil à caufe de l'EL
cadre Françife que commande
Le Capitain Caffart.
On a receu d'autres Lettres
qui portent qu'il eſtɔit venu un
ordre d'Angleterre , de caffer
les cinq Regiments d'Anglois
de Cavalerie qui reftoient en
Portuga
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le Parlement anglais a été informé que le Duc d'Ormond ne pouvait agir sans de nouveaux ordres. Lord Halifax a proposé une adresse à la Reine pour demander la communication et la révocation de l'ordre donné au Duc d'Ormond. Plusieurs seigneurs, dont le Comte d'Oxford, ont soutenu que cette adresse porterait atteinte aux droits de la Reine et que les ordres devaient rester secrets. La proposition d'adresse a été rejetée par 68 voix contre 40 dans la Chambre Haute. Dans la Chambre Basse, après plusieurs discours, il a été décidé par 203 voix contre 63 et 13 de présenter une résolution affirmant la confiance en la promesse de la Reine de communiquer les conditions de la paix avant sa conclusion. Les Communes ont exprimé leur soutien à la Reine pour obtenir une paix sûre et honorable contre toute obstruction. Par ailleurs, des lettres de Lisbonne datées du 24 mai rapportent une grande inquiétude concernant la flotte du Brésil en raison de la présence de l'escadre française commandée par le Capitaine Cassart. D'autres lettres mentionnent un ordre d'Angleterre de casser les cinq régiments de cavalerie anglaise stationnés au Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3181
p. 265
MARIAGE.
Début :
M. Hebert, Maistre des Requestes, fils de M. Hebert du [...]
Mots clefs :
Mariage, Hebert, Lallemand
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MARIAGE, b
M. Hebert, Maistre des
Requeftes , fils de M. Hel
bert du Buc , auffi Maitre
des Requeſtes , & de N. le
Gendre de Lormoy , fa feconde femme époufa le 14.
May N. Lallemand , fille de
M. Lallemand Fermier genetal.
M. Hebert, Maistre des
Requeftes , fils de M. Hel
bert du Buc , auffi Maitre
des Requeſtes , & de N. le
Gendre de Lormoy , fa feconde femme époufa le 14.
May N. Lallemand , fille de
M. Lallemand Fermier genetal.
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3182
p. 265-283
LA BATAILLE de Villa-viciosa. ODE. Servant d'explication au feu d'artifice que M. le Duc d'Albe a fait tirer pour ce sujet.
Début :
Quelle vive ardeur étincelle [...]
Mots clefs :
Mort, Bataille, Conquête, Roi, Peuple, Soldat, Vainqueur, Héros, Duc de Vendôme
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texteReconnaissance textuelle : LA BATAILLE de Villa-viciosa. ODE. Servant d'explication au feu d'artifice que M. le Duc d'Albe a fait tirer pour ce sujet.
On vient de m'aprendre
la mort d'un des plus grands
hommes de nôtre fiecle, c'eſt
Monfieur de Vendome ; cc
Juin 1712.
Z
+66 MERGURE
malheureux article merite
des Memoires que je ne
pourray
avoir que le mois
prochain
. Voicy
une Ode
faite par M. L. P. fur une
de fes conquêtes
.
T
LA BATAILLE
de Villa- viciofa.
ODE.I
Servant d'explication au fea
d'artifice que M. le Ďac
d'Albe a fait tirer pour
Dat
ce fujer.
Quelle vive ardeur
55,5 étincelle BauM
鉴
t
CALANT. 269
pour un Heros victorieux ?
c'eft l'amour d'un fujet
fidelle
qui s'ouvre un chemin
vers les Cicyx.
Seigneur, dit-il , Dieu "
fecourable,
voy toujours d'un œil "
A favorable
un Roy qui nous rend
triomphants ;
que toujours onl'aime, "
on le craigne ,
qu'il vive enfin , & "
Z ij
268 MERCURE
que fon
regne
s'éternife dans fes en
fants.
Subditionem obfequentiffimum
'Dux Alve
Vivat ®net,
Les Cieux fe declarent
propices ,
Dieu reçoit ces vœux
enflamez :
non , fous de plus heureux aufpices ,
jamais vœux ne furent
CALANT. 269
formez ,
vertus , Roy , ſujets , tout
confpire i
à deffendre un illuftre
Empire ,
fes fiers ennemis font
defaits ;
la terreur vole fur leurs
petraces : and han
Grand Dieu , que tes
premieres graces
nous prefagent d'autres
9 bienfaits.
fuyez , nations fremif
Z iij
470 MERGURE
fantes
que guide la rebellion ;
vos fureurs font trop inpuiffantes ,
fuyez , redoutez le Lion,
ne irritez pas davantage
refpectez un faint heritage
qui brave la flame & le
fera bos
c'eft cette pierre où tout
fe brife i
& que peuvent contre
l'Eglife
les portes mefmes de
1
GALANT. 178
l'enfer.
Fremuerunt gentes. On
Ecce vicit Leo,
i
Vains projets des Roys
de la terrex
Dieu les confond dans
un inftant
le fuccés d'une injuſte
guerre
perd les vainqueurs en
les flattant.
en vain la forrune prodigue
répand fes faveurs fur la
ligue ;
Z
ijij
72 MERGURE
ces monftres d'orgueil
ne font plus:
quel changement ! qui
l'eût pû croire ,
que tout le fruit de la
victoire
ne feroit que pour les
vaincus,?
Meditatifunt inania.
Pour calmer les juftes
allarmes
d'un peuple trahi par le
fort,
GALANT. 273
les vertus vont prendre
les armes ,
Lattendan tout de leur
effort :
qu'on me fuive , dit la "
Juftice ,
t
il faut que ma main “
accompliffe
l'ouvrage qu'elle a "
commencé ;
je n'ay befoin que
moy-mefime ,
de
pour maintenir le dia- "
dême
fur le front où je l'ay "s
274 MERCURE
5.La placé. vv 22
*
fedis tu Judicium prepratio
"
L
Mon fecours vous
eft neceffaire ,
dit la Conftance au
cœur d'airain ,
bientôt d'un fuperbe
adverfaire
la fureur n'aura plus
de frein ,
Gila foy des peuples
chancelle
GALANT. 275
c'eft moy qui répond “
de leur zele,
interrompt la Fidelité ,
l'Ibere manque - t - il
abd'audace , mop
quand la mort dont "
on le menace
luy promet l'immor- «
sb otalité. nolited ing
Non movebor in æternum.
Fideles in dilectione acquiefcent illi.
Mais quelle autre vertu
s'avance ?
276 MERGURE
quels honneurs ! quel
profond refpect ,
tout garde un augufte
filence
qu'impofe fon divin
alpect : ber
l'éclat de la Majeſté
fainte
qui brille au travers de
fa crainte
m'annonce la Religion ;
mais l'horreur dont elle
eft faifie ,
m'annonceencoremieux
l'Herefiere
GALANT. 277
•
elle en fuit la contagion,
Peuple , dit-elle ,
qu'on m'écoute :
le Ciel va vanger mon❝
affront ;
la foudre eft prête , &“
dans leur route
les prophanateurs periront :
Charles jufques aux
Autels m'affiege ,
lors que Philippe me
protege
qui des deux doit re
сс
278 MERCURE
gnerfur toyo
fouffrirois- tu la con- "
رو
currence ?
tu vois par cette
difference b !
lequel doit eftre ton
vray Roy.
Ꭵ
Iter impiorum peribit.
Elle dit , & le peuple
Zunvole,
tous brulent de remplir
Me fes voeux
on diroit que chaque
21parole
GALANT. 279
eft untrait de flâme
pour eux
tout eft foldat , tout fe
ranime ,
chaque bras choific fa
victime ; stroll
quels fleuves de fang
vont couler
l'ennemi tremblant
prend la fuite ; S
mais la mort prompte à
la pourfuite
va l'atteindre & va l'immoler. Mar
280 MERCURE
C'en eft fait dans
un fang impie
je vois par tout le fer
plongé
le noir facrilege s'expic,
l'outrage du Ciel eft
Cp vangé ; in
un faint4 zela entraîne
Philippe o took
au milieu des rangs qu'il
o diffiperom obvi
il s'abbandonnes à fon
grand coeur :
quel tranfport, Vendôme
luy mefme
GALANT 28F
s'étonne duperil extrême
où s'expofe un fi cher
vainqueur.
On doute alors fi de
l'armée
Vendôme eft le chef ou
Hele bras.
O combien fon ame
Jallarınée,
luy fait affronter de
trépás ?
quelle gloire ! quel nou
veau luſtre w
il acquiert dans ce champ
Juin 1712. Aa
282 MERCURE
illuftre
où dés l'enfance il s'eſt
nourri !
peut-il , ce fang de nos
Monarques,
montrer par de plus nobles marques
qu'il eft digne du grand
Henri.
Qu'un jour au crime
fi funefte
eſt ſuivi d'une prompte
nuit !
les ombres dérobent le
GALANT 283
refte
au fer vengeur qui le
pourfuit.
Mufe, borne icy ta car
riere ,
laiffe à la Parque meurtriere
le foin d'achever ce
projet ;
Et toy , feul Maistre de
la terre ,
grand Dieu , favorife
une guerre
qui n'a que le Ciel pour
objet.
la mort d'un des plus grands
hommes de nôtre fiecle, c'eſt
Monfieur de Vendome ; cc
Juin 1712.
Z
+66 MERGURE
malheureux article merite
des Memoires que je ne
pourray
avoir que le mois
prochain
. Voicy
une Ode
faite par M. L. P. fur une
de fes conquêtes
.
T
LA BATAILLE
de Villa- viciofa.
ODE.I
Servant d'explication au fea
d'artifice que M. le Ďac
d'Albe a fait tirer pour
Dat
ce fujer.
Quelle vive ardeur
55,5 étincelle BauM
鉴
t
CALANT. 269
pour un Heros victorieux ?
c'eft l'amour d'un fujet
fidelle
qui s'ouvre un chemin
vers les Cicyx.
Seigneur, dit-il , Dieu "
fecourable,
voy toujours d'un œil "
A favorable
un Roy qui nous rend
triomphants ;
que toujours onl'aime, "
on le craigne ,
qu'il vive enfin , & "
Z ij
268 MERCURE
que fon
regne
s'éternife dans fes en
fants.
Subditionem obfequentiffimum
'Dux Alve
Vivat ®net,
Les Cieux fe declarent
propices ,
Dieu reçoit ces vœux
enflamez :
non , fous de plus heureux aufpices ,
jamais vœux ne furent
CALANT. 269
formez ,
vertus , Roy , ſujets , tout
confpire i
à deffendre un illuftre
Empire ,
fes fiers ennemis font
defaits ;
la terreur vole fur leurs
petraces : and han
Grand Dieu , que tes
premieres graces
nous prefagent d'autres
9 bienfaits.
fuyez , nations fremif
Z iij
470 MERGURE
fantes
que guide la rebellion ;
vos fureurs font trop inpuiffantes ,
fuyez , redoutez le Lion,
ne irritez pas davantage
refpectez un faint heritage
qui brave la flame & le
fera bos
c'eft cette pierre où tout
fe brife i
& que peuvent contre
l'Eglife
les portes mefmes de
1
GALANT. 178
l'enfer.
Fremuerunt gentes. On
Ecce vicit Leo,
i
Vains projets des Roys
de la terrex
Dieu les confond dans
un inftant
le fuccés d'une injuſte
guerre
perd les vainqueurs en
les flattant.
en vain la forrune prodigue
répand fes faveurs fur la
ligue ;
Z
ijij
72 MERGURE
ces monftres d'orgueil
ne font plus:
quel changement ! qui
l'eût pû croire ,
que tout le fruit de la
victoire
ne feroit que pour les
vaincus,?
Meditatifunt inania.
Pour calmer les juftes
allarmes
d'un peuple trahi par le
fort,
GALANT. 273
les vertus vont prendre
les armes ,
Lattendan tout de leur
effort :
qu'on me fuive , dit la "
Juftice ,
t
il faut que ma main “
accompliffe
l'ouvrage qu'elle a "
commencé ;
je n'ay befoin que
moy-mefime ,
de
pour maintenir le dia- "
dême
fur le front où je l'ay "s
274 MERCURE
5.La placé. vv 22
*
fedis tu Judicium prepratio
"
L
Mon fecours vous
eft neceffaire ,
dit la Conftance au
cœur d'airain ,
bientôt d'un fuperbe
adverfaire
la fureur n'aura plus
de frein ,
Gila foy des peuples
chancelle
GALANT. 275
c'eft moy qui répond “
de leur zele,
interrompt la Fidelité ,
l'Ibere manque - t - il
abd'audace , mop
quand la mort dont "
on le menace
luy promet l'immor- «
sb otalité. nolited ing
Non movebor in æternum.
Fideles in dilectione acquiefcent illi.
Mais quelle autre vertu
s'avance ?
276 MERGURE
quels honneurs ! quel
profond refpect ,
tout garde un augufte
filence
qu'impofe fon divin
alpect : ber
l'éclat de la Majeſté
fainte
qui brille au travers de
fa crainte
m'annonce la Religion ;
mais l'horreur dont elle
eft faifie ,
m'annonceencoremieux
l'Herefiere
GALANT. 277
•
elle en fuit la contagion,
Peuple , dit-elle ,
qu'on m'écoute :
le Ciel va vanger mon❝
affront ;
la foudre eft prête , &“
dans leur route
les prophanateurs periront :
Charles jufques aux
Autels m'affiege ,
lors que Philippe me
protege
qui des deux doit re
сс
278 MERCURE
gnerfur toyo
fouffrirois- tu la con- "
رو
currence ?
tu vois par cette
difference b !
lequel doit eftre ton
vray Roy.
Ꭵ
Iter impiorum peribit.
Elle dit , & le peuple
Zunvole,
tous brulent de remplir
Me fes voeux
on diroit que chaque
21parole
GALANT. 279
eft untrait de flâme
pour eux
tout eft foldat , tout fe
ranime ,
chaque bras choific fa
victime ; stroll
quels fleuves de fang
vont couler
l'ennemi tremblant
prend la fuite ; S
mais la mort prompte à
la pourfuite
va l'atteindre & va l'immoler. Mar
280 MERCURE
C'en eft fait dans
un fang impie
je vois par tout le fer
plongé
le noir facrilege s'expic,
l'outrage du Ciel eft
Cp vangé ; in
un faint4 zela entraîne
Philippe o took
au milieu des rangs qu'il
o diffiperom obvi
il s'abbandonnes à fon
grand coeur :
quel tranfport, Vendôme
luy mefme
GALANT 28F
s'étonne duperil extrême
où s'expofe un fi cher
vainqueur.
On doute alors fi de
l'armée
Vendôme eft le chef ou
Hele bras.
O combien fon ame
Jallarınée,
luy fait affronter de
trépás ?
quelle gloire ! quel nou
veau luſtre w
il acquiert dans ce champ
Juin 1712. Aa
282 MERCURE
illuftre
où dés l'enfance il s'eſt
nourri !
peut-il , ce fang de nos
Monarques,
montrer par de plus nobles marques
qu'il eft digne du grand
Henri.
Qu'un jour au crime
fi funefte
eſt ſuivi d'une prompte
nuit !
les ombres dérobent le
GALANT 283
refte
au fer vengeur qui le
pourfuit.
Mufe, borne icy ta car
riere ,
laiffe à la Parque meurtriere
le foin d'achever ce
projet ;
Et toy , feul Maistre de
la terre ,
grand Dieu , favorife
une guerre
qui n'a que le Ciel pour
objet.
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Résumé : LA BATAILLE de Villa-viciosa. ODE. Servant d'explication au feu d'artifice que M. le Duc d'Albe a fait tirer pour ce sujet.
Le Mercure de Juin 1712 annonce la mort de Monsieur de Vendôme, décrit comme l'un des plus grands hommes de son siècle. L'article mentionne également une ode composée par M. L. P. pour célébrer une des conquêtes de Vendôme. Cette ode explique un feu d'artifice tiré par le duc d'Albe pour commémorer une victoire. Le texte décrit la bataille de Villaviciosa, exaltant les vertus du roi, la fidélité des sujets et la défaite des ennemis. Il met en avant des vertus telles que la Justice, la Constance, la Fidélité et la Religion, qui soutiennent le roi et le peuple contre les forces rebelles. La Religion appelle à la vengeance divine contre les profanateurs et exhorte le peuple à suivre Philippe, le véritable roi. Le texte se termine par une description de la bravoure de Vendôme et de son dévouement, comparant sa gloire à celle du grand Henri. Vendôme est présenté comme un modèle de courage et de loyauté, dont les actions ont contribué à la victoire et à la stabilité du royaume.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3183
p. 284-306
Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Début :
Milords & Messieurs C'est une prérogative indubitable de la Couronne [...]
Mots clefs :
Reine d'Angleterre, Harangue, Guerre, Paix, Négociations de paix internationales, Espagne, Allemagne, Sicile, Hannovre, France
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Haranguede la Reine d'Angleterre , prononcée le 17.
Juin 1712.
Milords & Meffieurs
2
C'eft une prérogative indu
bitable de la Couronne , de
faire la Guerre & la Paix
cependant, je mer une
grande confiance en vous
que je voulus bien declarer
au commencement de cette
Seffion , qu'on eft entré en
Negociation pour une Paix
Generale , &depuis , je vous
GALANT. 281
ay fait connoître de ma part
quejevous communiquerois
les Termes de la Paix , avant
qu'elle fut conclue.
Selon cette promfſe , je
viens prefentement vous
faire fçavoir , fur quel pied
la Paix Generale peut cftre
faite.
Il n'eft pas neceffaire de
parler des difficultez qui fe
trouvent dans la nature de
la chofe même. Il n'eſt que
trop évident que ces difficultez ont efté augmentées
par des obftacles artificieufe
ment formez pour empe-
186 MERCURE
cher cette bonne & grande
œuvre, cependant rien n'a
pû m'empecher de pourfuivre, conftament en premier
licu les veritables interefts de
mes Royaumes ; & enfuirté
je n'ay rienobmis de ce qui
pouvoit procurerà tous nos
Alliez ce qui leur eft conve
nable , ou pour les Traitez,
& ce qui eft neceffaire pour
leur furetét
Comme je n'ay rien plus
à cœur que d'affurer la fuc
ceffion proteftantes à ces
Royaumes, comme elle eft
établie par les loir , dans la
GALANT 287
·
maifon d Hannover : Ona
pris un foin particulier
non feulement de faire reconnoiftre de la maniere la
plus forte , mais auffi de l'affurer en éloignant des Etats
du Roy de France , la per
fonne qui a pretendu troubler cet établiffement.
La principale rafon pour
commencer cette Gurre a
efté que la crainte que l'Ef
pagne &les Indes Occiden
rales , ne fuffent jointes à la
France ; le principe que j'ay
pofé au commencement de
ee Traité a cfté de prévenir
288 MERCURE " the
feurement une telle union.
Les exemples du paffé
& les negotiations en dernier lieu , montrent affez
combien il eft difficile de
trouver les moyens d'effectuer cet ouvrage , je n'ay
pas voulu me contenter de
ceux qui font fimplement
fpeculatifs , & qui dependent des traitez feulement ,
jay infifté fur ce qui eft
folide , & d'avoir en main le
pouvoir d'executer ce qui
aura été conclu.
Je puis donc vous dire
prefentement qu'enfin la
France
GALANT: 289
France , a été portée d'offrir
que le Duc d'Anjou renoncera pour luy & pour fes
defcendans à toujours à la
Couronne de France , &
afin que cet article important ne foit point exposé à
aucun hazard, l'execution
doit accompagner la promeffe.
En mefme tems la fucceffion à la Couronne de
France doit eftre declarée
apartenir apres la mort du
prefent Dauphin & de fes
fils , au Duc de Berry & fes
fils , au Duc d'Orleans fos
Juin 1912.
Bb
1,0 MERCURE
fils, & ainfi fucceffivement
à tout le refte de la Maiſon
de Bourbon.
Et pour ce qui regarde
Efpagne & les Indes , la
fucceffion aprés le Duc
d'Anjou & fes enfans doir
defcendre à tel Prince dont
on conviendra dans le traité
à l'exclufion pour toujours
du refte de la Maifon de
Bourbon.
Pour confirmer les renonciations & les établiffements
cy- deffus , on offre de les
faire ratifier de la maniere la
plus forte & la plus folem-
GALANT. 291
nelle en France & en Efpagne , & que ces Royaumes.
ainfi que toutes les autres
Puiffances engagées dans
cette guerre en feront garents.
La nature de cette propofition cft telle qu'elle
s'execute d'elle meſme , il
eft de l'intereft de l'Espagne
de la foutenir, & en France
les perfonnes que la fucceffion regarde feront toujours
prefts &affez puiffans pour
maintenir leur droit Ja
France & l'Espagne font
actuellement plus divifcz
B bij
292 MERCURE
la que jamais , & ainfi par
Benediction de Dieu , la veritable balance du pouvoir
fera fixée en Europe & expofée à auffi peu d'accidens
les affaires humaines le que
peuvent eftre.
On a entamé un traité
de commerce entre ces Royaumes & la France , mais
les droits exceffifs mis fur
certaines marchandiſes , &
la deffenfe d'entrée de
quelqu'autre , empêchent
que cet ouvrage ne finiffe
auffitôt qu'il feroit à fouhaiter. Ona pris foin cepen-
GALANT. 197
dant d'établir une methode
pour regler cette affaire , &
on eft convenu que les
mefmes privileges & avantages qui feront accordez à
aucunenation par la France
nous feront accordez de
la mefme maniere.
La divifion de l'Ile Saint
1
Chriftophe entre nous &
les François ayant porté
beaucoup d'incommodité
& dommage à mes fujets ,
j'ay demandé qu'on me ce◄
dât entierement toute cette
Ifle , & la France accorde
cette demande. Nous avons
Bb iij
194 MERGURE
un filgrand intereft dans le
commerce du Nord de l'Amerique , que j'ay tâché
avec tout le foin poffible
d'ajufter cet article de la
maniere la plus avantageufe.
La France conſent de nous
rendre la Baye entiere & le
Détroit d'Hulfon , de nous
livrer l'Ifle.ou Terre- neuve,
Plaifance, & de ceder entic
ment, Anapolis avecle refte
de la nouvelle Ecoffe ou
Acadie.
Noftra.commerce fur nos
coftes fera beaucoup plus
affuré par la démolition de
Dunkerque.....
GALANT. 295
Rien ne peut plus affurer
nôtre commerce dans la
MerMediterranée & les in
fluences des Anglois dans
ces quartiers que la poffeffion de Gibraltar & du'
Port- Mahon avec toute
Ifle de Minorque , qu'on
offre de laiffer entre mest
mains ; on peut regler le
commerce general en Ef
pagne& aux Indes occiden
tales fur le pied qu'il étoit
dansle tems du dernier Roy
d'Efpagne Charles II. & on
a ftipulé particulierement
que tous les avantages,
Bbiiij
296 MERCURE
droits ou privileges qui ont
été ou feront d'orefnavant
accordé par l'Espagne à aucune autre Nation ne feront
de la mefme maniere au fujet de la Grande Bretagne.
Mais comme la part que
nous avons à foutenir cetta
guerre nous donne droit de
pretendre à quelque diftinction dans les conditions de
la Paix , j'ay infifté & obtenu que l'Affiento ou
Contrat pour fournir des
Negres aux Indes Occidentales fera fait par nous
pour l'efpace de trente
"
CALANT. 297
ans de la mefme maniere
que les Francois en ont jouy
pendant ces dix dernieres
années.
Je n'ay pas entrepris de
déterminer les interefts de
nos Alliez; ils doivent eftre
ajuftez au Congrés d'U
trecht oùj'employeray tous
mes foins comme, je l'ay
conftament fait jufqu'icy,
pour procurer à chacun
d'eux une jufte & raiſonnable fatisfaction.
Cependant je trouve à
propos de vous declarer que
la France offre de faire la
298 MERCURE
Rhin la Barriere de l'Empire
de ceder Brifac, le fort de
Kell & Landau, & de rafer
toutes les Fortereffes qui
fontdel'autre côté du Rhin
& celles qui font dans cerre
même Riviere:
Pour ce qui regarde les
interefts des Proteftans
d'Allemagne , il n'y aura
point d'objection de la part
de la France pour empêcher
qu'ils ne foient rétablis fur
le pied du Traité de Weftphalie.
Les Pais bas Espagnols
peuvent aller à S. M. Impe
GALANT 299
-
riale , les Royaumes de Naples , de Sardaigne , le Du
ché de Milan ; & les places
appartenant à l'Eſpagne fur
les côtes de Tofcane feront
cedées auffi à l'Empereur
par le traité de Paix..
Premierement le Ro
yaume de Sicile quoy qu'il
ne reste plus de difficulté
touchant la fucceffion de la
part du Duc d'Anjou , ce
pendant on ne s'eft pas en
core determiné touchant la
difpofition.
On confent aux intereſts
dès Erats Generaux par rap-
300 MERCURE
port au Commerce comme
ils l'ont demandé par leur
Miniftere,à l'exception feulement de quelques efpeces
de marchandifes & à leur
Barriere entiere comme elle
a été demandée par les Etats
en 1709. excepté tout au
plus deux ou trois places , &
pour ces exceptionson a propofé plufieurs expedients ;
& je ne doute point que
cette Barriere peut etre tellement établie que la Repu
blique fera entierement af
furée contre les entréprifes
de la France; ce qui eft le
GALANT. 301
fondement de tous mes engagemens avec les Etats fur
cet article.
Les demandes du Portugal dépendant de la difpofition d'Espagne , & cer
Article ayant été long- tems
en difpute , il n'a pas été
poffible jufqu'icy de faire
de grand progrez dans cette
negotiation : mais mes Plenipotentiaires auront préfentement occafion d'affifter ce Roy , dans fes pretentions.
Cellesdu Roy de Pruffefont
telles qu'elle n'admettront,
302 MERCURE
j'efpere , que peu de difficul
té de la part de la France , &
je n'obmettray rien pour
procurer tous les avantages
que je pourray à un fibon
Allié.
La difference eft tres-peu
confiderable entre la Barriere , demandée en 1709.
pour le Duc de Savoye , &
les offres que la Fance fait
prefentement. Mais ce Prince s'étant fignalé gloriculement pour le bien de la cau
fe commune, je travaille encore à luy procurer de plus
grands avantages.
GALANT. 303
La France a confenti que
l'Electeur de Palatin , confervera le rang dont il jouit
*
actuellement parmy les Electeurs , & demeurera en poffeffion du haut Palatinar.
La dignité Electorale eft
femblablement reconnue
dans la maifond'Hannover,
felon l'Article inferé à la
priere de ce Prince , dans
mes demandes.
•
Et pour le refte des Allicz ,je ne fais aucune doute
d'affurer leur differents in-
-terests.
304 MERCURE
w
Milords , & Meffieurs. D
+
Je vous ay maintenant
communiqué non - feulement les conditions de Paix,
qui peuvent eftre obtenuës
par le Traité futur , pour
mes fujets. Mais auffi lespropofitions de la France , pour
fatisfaire les Alliez : les premieres font telles que j'ay
raifon d'attendre , de pous
voit donner quelque fatisfaction à mon Peuple , pour
le grand & trop peſant fardeau qu'ils ont fupportez
GALANT 305.
pendant le cours de cette
Guerre , & je veux efperer
qu'aucun de nos Confederez
&principalement ceux dont
les Etats & le pouvoir aug
mente fi fort par la Paix ,
n'envieront pas à l'Angleterre , fa part dans la gloire
& l'avantage qu'elle ap- "
porte.
Les dernieres ne font pas
encore fi parfaitement ajuf
tées , comme un peu plus
detemps auroit pû le faire,
mais étant neceffaire à cauſe
de la faiſon , que cette Seffion finiffe ; je n'ay pas
Juin 1712 Cc
306 MERGURE
voulu differer plus longtemps à vous communiquer
tout cecy.
Je ne doute point que
vous ne foyez pleinement
perfuadez , que je ne negli
geray rien dans le progrez
de cette negotiation pour
amener la Paix , à une fin
prompte & heureufe , &je
m'attend que vous vous
confierez entierement en
moy , & concourrerez agreablement avec moy,
Juin 1712.
Milords & Meffieurs
2
C'eft une prérogative indu
bitable de la Couronne , de
faire la Guerre & la Paix
cependant, je mer une
grande confiance en vous
que je voulus bien declarer
au commencement de cette
Seffion , qu'on eft entré en
Negociation pour une Paix
Generale , &depuis , je vous
GALANT. 281
ay fait connoître de ma part
quejevous communiquerois
les Termes de la Paix , avant
qu'elle fut conclue.
Selon cette promfſe , je
viens prefentement vous
faire fçavoir , fur quel pied
la Paix Generale peut cftre
faite.
Il n'eft pas neceffaire de
parler des difficultez qui fe
trouvent dans la nature de
la chofe même. Il n'eſt que
trop évident que ces difficultez ont efté augmentées
par des obftacles artificieufe
ment formez pour empe-
186 MERCURE
cher cette bonne & grande
œuvre, cependant rien n'a
pû m'empecher de pourfuivre, conftament en premier
licu les veritables interefts de
mes Royaumes ; & enfuirté
je n'ay rienobmis de ce qui
pouvoit procurerà tous nos
Alliez ce qui leur eft conve
nable , ou pour les Traitez,
& ce qui eft neceffaire pour
leur furetét
Comme je n'ay rien plus
à cœur que d'affurer la fuc
ceffion proteftantes à ces
Royaumes, comme elle eft
établie par les loir , dans la
GALANT 287
·
maifon d Hannover : Ona
pris un foin particulier
non feulement de faire reconnoiftre de la maniere la
plus forte , mais auffi de l'affurer en éloignant des Etats
du Roy de France , la per
fonne qui a pretendu troubler cet établiffement.
La principale rafon pour
commencer cette Gurre a
efté que la crainte que l'Ef
pagne &les Indes Occiden
rales , ne fuffent jointes à la
France ; le principe que j'ay
pofé au commencement de
ee Traité a cfté de prévenir
288 MERCURE " the
feurement une telle union.
Les exemples du paffé
& les negotiations en dernier lieu , montrent affez
combien il eft difficile de
trouver les moyens d'effectuer cet ouvrage , je n'ay
pas voulu me contenter de
ceux qui font fimplement
fpeculatifs , & qui dependent des traitez feulement ,
jay infifté fur ce qui eft
folide , & d'avoir en main le
pouvoir d'executer ce qui
aura été conclu.
Je puis donc vous dire
prefentement qu'enfin la
France
GALANT: 289
France , a été portée d'offrir
que le Duc d'Anjou renoncera pour luy & pour fes
defcendans à toujours à la
Couronne de France , &
afin que cet article important ne foit point exposé à
aucun hazard, l'execution
doit accompagner la promeffe.
En mefme tems la fucceffion à la Couronne de
France doit eftre declarée
apartenir apres la mort du
prefent Dauphin & de fes
fils , au Duc de Berry & fes
fils , au Duc d'Orleans fos
Juin 1912.
Bb
1,0 MERCURE
fils, & ainfi fucceffivement
à tout le refte de la Maiſon
de Bourbon.
Et pour ce qui regarde
Efpagne & les Indes , la
fucceffion aprés le Duc
d'Anjou & fes enfans doir
defcendre à tel Prince dont
on conviendra dans le traité
à l'exclufion pour toujours
du refte de la Maifon de
Bourbon.
Pour confirmer les renonciations & les établiffements
cy- deffus , on offre de les
faire ratifier de la maniere la
plus forte & la plus folem-
GALANT. 291
nelle en France & en Efpagne , & que ces Royaumes.
ainfi que toutes les autres
Puiffances engagées dans
cette guerre en feront garents.
La nature de cette propofition cft telle qu'elle
s'execute d'elle meſme , il
eft de l'intereft de l'Espagne
de la foutenir, & en France
les perfonnes que la fucceffion regarde feront toujours
prefts &affez puiffans pour
maintenir leur droit Ja
France & l'Espagne font
actuellement plus divifcz
B bij
292 MERCURE
la que jamais , & ainfi par
Benediction de Dieu , la veritable balance du pouvoir
fera fixée en Europe & expofée à auffi peu d'accidens
les affaires humaines le que
peuvent eftre.
On a entamé un traité
de commerce entre ces Royaumes & la France , mais
les droits exceffifs mis fur
certaines marchandiſes , &
la deffenfe d'entrée de
quelqu'autre , empêchent
que cet ouvrage ne finiffe
auffitôt qu'il feroit à fouhaiter. Ona pris foin cepen-
GALANT. 197
dant d'établir une methode
pour regler cette affaire , &
on eft convenu que les
mefmes privileges & avantages qui feront accordez à
aucunenation par la France
nous feront accordez de
la mefme maniere.
La divifion de l'Ile Saint
1
Chriftophe entre nous &
les François ayant porté
beaucoup d'incommodité
& dommage à mes fujets ,
j'ay demandé qu'on me ce◄
dât entierement toute cette
Ifle , & la France accorde
cette demande. Nous avons
Bb iij
194 MERGURE
un filgrand intereft dans le
commerce du Nord de l'Amerique , que j'ay tâché
avec tout le foin poffible
d'ajufter cet article de la
maniere la plus avantageufe.
La France conſent de nous
rendre la Baye entiere & le
Détroit d'Hulfon , de nous
livrer l'Ifle.ou Terre- neuve,
Plaifance, & de ceder entic
ment, Anapolis avecle refte
de la nouvelle Ecoffe ou
Acadie.
Noftra.commerce fur nos
coftes fera beaucoup plus
affuré par la démolition de
Dunkerque.....
GALANT. 295
Rien ne peut plus affurer
nôtre commerce dans la
MerMediterranée & les in
fluences des Anglois dans
ces quartiers que la poffeffion de Gibraltar & du'
Port- Mahon avec toute
Ifle de Minorque , qu'on
offre de laiffer entre mest
mains ; on peut regler le
commerce general en Ef
pagne& aux Indes occiden
tales fur le pied qu'il étoit
dansle tems du dernier Roy
d'Efpagne Charles II. & on
a ftipulé particulierement
que tous les avantages,
Bbiiij
296 MERCURE
droits ou privileges qui ont
été ou feront d'orefnavant
accordé par l'Espagne à aucune autre Nation ne feront
de la mefme maniere au fujet de la Grande Bretagne.
Mais comme la part que
nous avons à foutenir cetta
guerre nous donne droit de
pretendre à quelque diftinction dans les conditions de
la Paix , j'ay infifté & obtenu que l'Affiento ou
Contrat pour fournir des
Negres aux Indes Occidentales fera fait par nous
pour l'efpace de trente
"
CALANT. 297
ans de la mefme maniere
que les Francois en ont jouy
pendant ces dix dernieres
années.
Je n'ay pas entrepris de
déterminer les interefts de
nos Alliez; ils doivent eftre
ajuftez au Congrés d'U
trecht oùj'employeray tous
mes foins comme, je l'ay
conftament fait jufqu'icy,
pour procurer à chacun
d'eux une jufte & raiſonnable fatisfaction.
Cependant je trouve à
propos de vous declarer que
la France offre de faire la
298 MERCURE
Rhin la Barriere de l'Empire
de ceder Brifac, le fort de
Kell & Landau, & de rafer
toutes les Fortereffes qui
fontdel'autre côté du Rhin
& celles qui font dans cerre
même Riviere:
Pour ce qui regarde les
interefts des Proteftans
d'Allemagne , il n'y aura
point d'objection de la part
de la France pour empêcher
qu'ils ne foient rétablis fur
le pied du Traité de Weftphalie.
Les Pais bas Espagnols
peuvent aller à S. M. Impe
GALANT 299
-
riale , les Royaumes de Naples , de Sardaigne , le Du
ché de Milan ; & les places
appartenant à l'Eſpagne fur
les côtes de Tofcane feront
cedées auffi à l'Empereur
par le traité de Paix..
Premierement le Ro
yaume de Sicile quoy qu'il
ne reste plus de difficulté
touchant la fucceffion de la
part du Duc d'Anjou , ce
pendant on ne s'eft pas en
core determiné touchant la
difpofition.
On confent aux intereſts
dès Erats Generaux par rap-
300 MERCURE
port au Commerce comme
ils l'ont demandé par leur
Miniftere,à l'exception feulement de quelques efpeces
de marchandifes & à leur
Barriere entiere comme elle
a été demandée par les Etats
en 1709. excepté tout au
plus deux ou trois places , &
pour ces exceptionson a propofé plufieurs expedients ;
& je ne doute point que
cette Barriere peut etre tellement établie que la Repu
blique fera entierement af
furée contre les entréprifes
de la France; ce qui eft le
GALANT. 301
fondement de tous mes engagemens avec les Etats fur
cet article.
Les demandes du Portugal dépendant de la difpofition d'Espagne , & cer
Article ayant été long- tems
en difpute , il n'a pas été
poffible jufqu'icy de faire
de grand progrez dans cette
negotiation : mais mes Plenipotentiaires auront préfentement occafion d'affifter ce Roy , dans fes pretentions.
Cellesdu Roy de Pruffefont
telles qu'elle n'admettront,
302 MERCURE
j'efpere , que peu de difficul
té de la part de la France , &
je n'obmettray rien pour
procurer tous les avantages
que je pourray à un fibon
Allié.
La difference eft tres-peu
confiderable entre la Barriere , demandée en 1709.
pour le Duc de Savoye , &
les offres que la Fance fait
prefentement. Mais ce Prince s'étant fignalé gloriculement pour le bien de la cau
fe commune, je travaille encore à luy procurer de plus
grands avantages.
GALANT. 303
La France a confenti que
l'Electeur de Palatin , confervera le rang dont il jouit
*
actuellement parmy les Electeurs , & demeurera en poffeffion du haut Palatinar.
La dignité Electorale eft
femblablement reconnue
dans la maifond'Hannover,
felon l'Article inferé à la
priere de ce Prince , dans
mes demandes.
•
Et pour le refte des Allicz ,je ne fais aucune doute
d'affurer leur differents in-
-terests.
304 MERCURE
w
Milords , & Meffieurs. D
+
Je vous ay maintenant
communiqué non - feulement les conditions de Paix,
qui peuvent eftre obtenuës
par le Traité futur , pour
mes fujets. Mais auffi lespropofitions de la France , pour
fatisfaire les Alliez : les premieres font telles que j'ay
raifon d'attendre , de pous
voit donner quelque fatisfaction à mon Peuple , pour
le grand & trop peſant fardeau qu'ils ont fupportez
GALANT 305.
pendant le cours de cette
Guerre , & je veux efperer
qu'aucun de nos Confederez
&principalement ceux dont
les Etats & le pouvoir aug
mente fi fort par la Paix ,
n'envieront pas à l'Angleterre , fa part dans la gloire
& l'avantage qu'elle ap- "
porte.
Les dernieres ne font pas
encore fi parfaitement ajuf
tées , comme un peu plus
detemps auroit pû le faire,
mais étant neceffaire à cauſe
de la faiſon , que cette Seffion finiffe ; je n'ay pas
Juin 1712 Cc
306 MERGURE
voulu differer plus longtemps à vous communiquer
tout cecy.
Je ne doute point que
vous ne foyez pleinement
perfuadez , que je ne negli
geray rien dans le progrez
de cette negotiation pour
amener la Paix , à une fin
prompte & heureufe , &je
m'attend que vous vous
confierez entierement en
moy , & concourrerez agreablement avec moy,
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Résumé : Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Le 17 juin 1712, la Reine d'Angleterre adresse une harangue à ses sujets pour les informer des négociations en cours visant à établir une paix générale. Elle explique que la guerre a été déclenchée par la crainte d'une union entre l'Espagne, les Indes Occidentales et la France. La reine souligne qu'elle a toujours cherché à protéger les intérêts de ses royaumes ainsi que ceux de ses alliés. Les principales conditions de paix incluent la renonciation du Duc d'Anjou et de ses descendants à la couronne de France. La succession de la couronne française doit revenir aux Ducs de Berry, d'Orléans et aux autres membres de la Maison de Bourbon. Pour l'Espagne et les Indes, la succession après le Duc d'Anjou et ses enfants doit revenir à un prince désigné dans le traité, excluant le reste de la Maison de Bourbon. La France accepte de céder plusieurs territoires, notamment Dunkerque, l'île Saint-Christophe, la baie d'Hudson, Terre-Neuve, Plaisance, Annapolis et l'Acadie. La reine insiste également sur la possession de Gibraltar et du Port-Mahon pour sécuriser le commerce en Méditerranée. Des accords commerciaux et des concessions territoriales sont prévus pour divers alliés, tels que les Pays-Bas espagnols, le Portugal, la Prusse et le Duc de Savoie. La reine exprime son espoir de voir la paix conclue rapidement et de manière avantageuse pour tous les confédérés.
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3184
s. p.
TABLE.
Début :
La mauvaise honte. 3 Question, s'il est plus dangereux & [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TA BLE.
La mauvaise honte.
Queſtion, s'il eftplus dangereux
& plus blamable de parler
trop à table, que d'y parler
jeune Angloife.
Bastrop peu.
Avantures galantes , d'une
37
40
Mariage.
47
Fable.
49.2
~Relation " envoyée par Monfieur le Comte de Fienne
Lieutenant General des
Armées du Roy. 54
Nouvelles de Pologne. 65
Nouvelles d' Allemagne. 70
TABLE.
Nouvelles d'Angleterre. 16
Nouvelles d'Efpagne.
80 1
Nouvelles d'Utretch. 4.88
Nouvelle de Flandres.
Lettre de Lille
20
93 "
Eglogue.
39996
108
3
Morts.
Relation envoyéeà M' le Com
te de Ponchartrain. 121
Lettre d'une Dameinfirme, qui
ne pouvoitfaire réponſe. 15.8
Livre nouveau.
Avanture galante.
165
170
Parodie de l'Enigme du mois
paßé.
182
Promotion deCardinaux. 187
Remarques fur la maison de
TABLE
Rohan.
Remarque fur la maifon de
Polignac.
¿Conte Arabe.
193
195
Réponse à la premiere quefsation.
202
Réponse à la feconde queftion. 205
Enigme.
208
Nouvelles de Flandres. 213
Difcours fur l'origine &
Dignité de Cardinal. 217
Nouvelles de Paris. 247
Mariages.
265
fa, Ode.
La Bataille de Villa - vicioHarangue de la Reine d'An266
gleterre.
La mauvaise honte.
Queſtion, s'il eftplus dangereux
& plus blamable de parler
trop à table, que d'y parler
jeune Angloife.
Bastrop peu.
Avantures galantes , d'une
37
40
Mariage.
47
Fable.
49.2
~Relation " envoyée par Monfieur le Comte de Fienne
Lieutenant General des
Armées du Roy. 54
Nouvelles de Pologne. 65
Nouvelles d' Allemagne. 70
TABLE.
Nouvelles d'Angleterre. 16
Nouvelles d'Efpagne.
80 1
Nouvelles d'Utretch. 4.88
Nouvelle de Flandres.
Lettre de Lille
20
93 "
Eglogue.
39996
108
3
Morts.
Relation envoyéeà M' le Com
te de Ponchartrain. 121
Lettre d'une Dameinfirme, qui
ne pouvoitfaire réponſe. 15.8
Livre nouveau.
Avanture galante.
165
170
Parodie de l'Enigme du mois
paßé.
182
Promotion deCardinaux. 187
Remarques fur la maison de
TABLE
Rohan.
Remarque fur la maifon de
Polignac.
¿Conte Arabe.
193
195
Réponse à la premiere quefsation.
202
Réponse à la feconde queftion. 205
Enigme.
208
Nouvelles de Flandres. 213
Difcours fur l'origine &
Dignité de Cardinal. 217
Nouvelles de Paris. 247
Mariages.
265
fa, Ode.
La Bataille de Villa - vicioHarangue de la Reine d'An266
gleterre.
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Résumé : TABLE.
Le document est une table des matières d'une publication diversifiée. Elle comprend des questions, des fables, et des relations envoyées par des personnalités telles que le Comte de Fienne et le Comte de Ponchartrain. Les nouvelles proviennent de diverses régions comme la Pologne, l'Allemagne, l'Angleterre, l'Espagne, Utrecht et les Flandres. La publication inclut également des lettres, des églogues, des avis de décès, des aventures galantes, des parodies, des promotions de cardinaux, et des remarques sur des maisons nobles comme Rohan et Polignac. D'autres contenus incluent des contes arabes, des énigmes, des discours, des mariages, des odes et des harangues. Les pages de début de chaque section sont également indiquées.
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3185
p. [1]-[15]
CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, à la Descente du Pont Neuf, à l'Image saint Loüis.
Début :
Des R R. P P. Benedictins, de la Congregation de saint Maur. [...]
Mots clefs :
Catalogue, Livres, Pierre Ribou
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texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, à la Descente du Pont Neuf, à l'Image saint Loüis.
CATALOGUE
DES LIVRES NOUVEAUX ,
Imprimez chez PIERRE RIBOU , à la
Defcente du Pont Neuf, à l'Image
faint Louis.
Des RR. PP. Benedictins , de la Congregation
de faint Maur.
Sden
Antti Auguftini Hipponenfis Epifcopi Opera ,
denuò caftigata & illuftrata , cum Indicibus &
Vita ejufdem fancti Auguftini , fol. 8 vol.
Petit pap. veau ,
Moyen papier ,
Grand papier ,
144 liv.
224 liv.
320 liv.
·Eorumdem Operum Indices , cum vita fančti
Auguftini , fol . feparément. , petit pap. 18 1.
Moyen papier ,
Grand papier,
24 liv.
petit papier
Les Volumes fe vendent feparément , en
40 liv.
18 liv.
Moyen papier,
Grand papier,
24 liv.
40 liv.
Vita S. Auguftini , fol . feparément , 61.
Sandi Hilarii Epifcopi Pictavienfis Opera , emendata illuftrata , fol. petit papier , 18 liv.
Moyen papier ,
Grand papiers
24 liv.
40 liv,
A
Sandi Gregorii Epifcopi Turonenfis Opera , caftigata editaftudio Domini Theodorici Ruinart,
Monachi Ordinis fanéti Benedicti , Congregationis faniti Mauri , folio , Is liv.
Hiftoire de Bretagne , compofée fur les Titres
& les Auteurs originaux , par Dom GuyAlexis Lobineau , Benedictin de la Congregation de faint Maur , avec les Preuves : & enrichie de Portraits,deTombeaux, de Sceaux ,
& autres Monumens gravez en taille- douce ,
fol. 2 vol. 1707 . 60 liv.
Meditations pour tous les jours de l'Année ,
tirées des Evangiles qui le lifent à la Meffe ,
& pour les Fêtes principales des Saints , avec
leurs Octaves , par le R. P. Rainffant , Benedictin de la Congregation de faint Maur , in
4° , quatrième édition , 1707 .
6 liv.
Domini Edmundi Maktene Benedictini Congregationis fandi Mauri Commentarius in Regulam
fancti Benedicti litteralis , moralis , hiftoricus .
in4º , Jul 7sliv. 10 £.
Ouvrages de M. Baluze.
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necnon Leidradi & Amulonis Archiepifcoporum
Lugdunenfium Epiftola & opufcula , cum Notis,
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Sancti Cafarii Epifcopi Arelatenfis Homilia , nun- Marii quamMercatoris antehacedita Opera, cum , cumNotis Notis.of , , .
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Salviani Maffilienfis , & Vincenti Lirinenfis Opera,
cum Notis uberioribus , in 8° , tertia edit. 3 liv.
Vita Petri Caftellani , Magni Francia Eleemofynarii , à Petro Gallandio feripta , cum Notis , in I liv.16 f.
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euftez furvenuës au fujet de ce Livre , in
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Les mêmes in 12. feparément , 2 liv. 10 f.
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Priere , de la Mort , des Jugemens de Dieu,
& de la Componction , in 12. I liv.
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Carte de là Vifite de M. l'Abbé de la Trape å
l'Abbaye des Clairets , avec une Inftruction fur la mort de Dom Muce , in 12. 1.liv .
Inftructions de faint Dorothée , Pere de l'Eglife Creque , traduites du Grec en François ,
avec la Vie de ce faint Pere , in 8 ° . 2 l . 5 f.
Inftructions fur les principaux fujets de la Pieté & de la Morale Chretienne , in 12. ΙI l. 10 f.
Lettres de Pieté choifies & écrites à differentes
perfonnes , in 12 , 2 vol. 4 liv.
Meditations fur la Regle de faint Benoît , troifiéme édition, augmentée de la veritable pre- paration à la mort , 2 liv.
De la veritable preparation à la mort , in 12.
feparément , I liv.
Réponses au Traité des Etudes Monaftiques de Dom Jean Mabillon , in 4" , 6 liv.
Le Textede la Regle de S. Benoît, trad.in 12. II.
La Regle defaint Benoît , traduite & expliquée felonfon veritable efprit , in 4 ° , 2 vol. i2 1. La même in 12. 2 vol.
in 12.
s liv.
Reflexions morales fur les quatres Evangiles ,
in 12.4 vol.
7 liv. 4 f.
Reglemens generaux de l'Abbaye de la Trappe,
in 12. 2 vol.
lation 3 liv. 12 f. de la mort de Dom Abraham Beu-
S
8 f. gnier , in 12. brochure ,
Relation de quelques circonstances de la mort
de M. l'Abbé de la Trappe , in 12. brochure ,
8 f.
Traité abregé des Obligations des Chrétiens ,
in 12.
I liv. 16 f.
Du R. P. Dom LE NAIN, Sous-Prieur de l'Abbaye
de la Trappe..
Homelies fur le Prophete Jeremie , in 8 ° , 2.
vol.
Hiftoire de l'Ordre de Cîteaux ,
7
liv. 12 f.
ou Vies des
Saints de cet Ordre , in 12. 9 vol. 16 liv . 4 f
De Noffeigneurs du Clergé de France.
Procés verbal de l'Affembléé de 1690. fol . 61.
De l'Affemblée de 1693. & 16 95. fol. 10 1.
De l'Affemblée de 1701. & 1702. fol . 6. 1 .
Relation des Affemblées de MM. les Prelats,
pour la condamnation du Livre de M. l'Archevêque de Cambray , in 4° ,
4 liv.
Recueil concernant l'établiffement de deux Seminaires dans le Dioceſe de Reims, in 4º , 6 I.
Du R. P. DUBOIS , de l'Oratoire.
Hiftoria Ecclefia Parifienfis , fol . 2 vol. 30 liv.
Le Tome ſecond ſeparement , IsIS liv.
Du R. P. A MELOTTE
, de l'Oratoire.
Le Nouveau Teftament traduit fur la Vulgate , ave des Notes , & des Cartes de la Terre
Sainte , in 4º , 2 vol.
Le même in 18.
Du R. P. HARDOUIN
12 liv.
I liv.
, de la Compagnie
de Jesus.
Antirrheticus de nummis antiquis Coloniarum &
6
MunicipiorumadJoannem Vaillant , in 4" , 3 I.
Sancti Foannis Chryfoftomi Epiftola ad Cafarium
Monachum, Gr. & Lat. cum Foannis Harduini
Notis, & Dißertatione de Sacramento Altaris ,
in 4º
De differens Auteurs.
4 liv.
Compendium InftitutionumJuftiniani , feu compen
diofa earum tractatio ; in 12. I liv.
Ceur affectif de faint François de Sales , tiré
de ce qu'il y a de plus touchant dans fes Ecrits › pour la confolation des ames devotes , par M. Gambard , in 12. 1 liv. 12 f.
Diurnale Ciftercienfe,, ad ufum Fulienfium , rubronigrum , in 24. maroquin , 31.
Difcours de faint Bernard , compofez à la priere
de fa fœur la Religieufe , où font contenus
tous les principaux points du Chriftianifme ,
nouvelle traduction , in 16. I liv. 10 f.
Exercice Journalier , à l'ufage des Religieufes
de la Congregation de N. D. in 16. I liv..
Maniere de bien entendre la Meffe de Paroiffe,
par Meffire François de Harlay , Archevêque de Rouen , imprimée par l'ordre de feu M. l'Archevêque de Paris , in 12. 1 liv.
Ordonnances du Roy pour le fait de la Guerre,
in 12. 15 vol.
12 .
4f liv.
Les volumes
fe vendent
feparément
, 3 1.
Reglement
pour le Regiment
des Gardes
, in
I liv.
Prieres
Chrétiennes
recueillies
par ordre
de
feu M. l'Archevêque
de Paris , en Latin & en
François
; avecune Inftruction
pour la Con-
! feffion
& Communion
, & une Conduite
pour
bień gagner
le Jubilé
, in 12. troisième
édition ,
I liv.
Tradition
de l'Eglife
fur le Silence
Chrétien
&
-
Monaftique , contre l'intemperance de la langue, & les paroles inutiles en general , & en
particulier contre la trop grande frequen- tation des Parloirs des Religieufes , par M. Hermant , in 12. I liv. 16 f.
Traité du Cancer , & des moyens de le guerir,
par M. Alliot , in 12 . 1 liv. 10 f.
Traitédes Ecoles Epifcopales , par feu M. Joly ,
Chantre & Chanoine de l'Eglife de Paris ,
in 12. 2 liv.
Vie de la Mere Eugenie de Fontaine , Religieufe
dela Vifitation,morte en 1694. in 12. II. 10 L
De l'ufage de celebrer le Service Divin, en lan-
" gue non vulgaire , par le R. P. Caponnel ,
Chanoine Regulier , in 12.. ΙIliv.5f.
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4
3 liv. to f.
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2 liv.
"
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Nouvelle & parfaite Grammaire Françoife du
Pere Chifflet , in 12. avec un abregé d'Orrographe , 1 liv . 10 f.
De la Connoiffance de Dieu , par M. Ferrand ,
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L'Efprit de l'Ecriture Sainte,in 12. 2
Le Comte de Cardone , in 12.
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Freny , in 12.
I liv. 10 f.
Grammaire Allemande , de Perger , in 12. 1 1.
Effais de litterature pour la connoiffance des
bons Livres ; & fupplément des Effais , in 12.
4 vol. 8 liv.
Le Jeu de l'Hombre , augmenté des Decifions
Nouvelles , in 12. I liv. 10 f.
Les Campagnes du Roy de Suede , in 12. 3
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de toutes les Antiquitez , & de toutes les Ra- retez qui s'y trouvent ; ouvrage enrichi d'un
tres-grand nombre de figures en taille douce ,
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L'Arithmetique de Legendre , in 12.2 liv. 10f.
La Vie de Cromvvel , de Gregorio Leti , in 12.
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Les Oeuvres de S. Evremond , in 12.5 vol. 10 I.
Juvenal, de la traduction du P. Tarteron , in 12. 2 liv . 10 f.
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le Genie Familier, par M. D... in 12. 11. 15 f.
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vicompoféesdu Joueur , du Nouvelifte , du Financier , du Critique , de l'Inconnu , du Sincere ,' du Subtil , de l'Hypocrite , & de plufieurs autres perfonnages de differens carac- teres , in 12.
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plus vives des Gaſcons , feconde édition , augmentée , in 12 . 2 liv. y f*
Les Metamorphofes d'Ovide , traduites par M.
Durier , derniere édition , in 12. 3 vol. 6 liv.
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Bencerade, imprimées à Bruxelles, in 8 °, 4 1.
Les Metamorphofes , ou l'Afne d'or d'Apulée ,
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Socrate , traduction en François , avec des
Remarques , in 12. 2 vol. sliv.
Les Fables d'Efope Phrygien , avec celles de Philielphe , traduction nouvelle , enrichie de
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trains à la fin de chaque difcours , avec figures. On as ajoûté à cette nouvelle tradu
tion les Contes d'Efope , les Fables diverfes d'Abrias & d'Avienus , in 12. 2 vol. 4 1. 10 f
Les Memoires de la Vie du Comte D... avant fa
retraite , contenant diverfes avantures qu '
peuvent fervir d'inftruction à ceux qui ont à
vivre dans legrand mondes redigez par Mide S. Evremont , in 12. 2 vol.ove 4 liv . 10 f
Les Memoire de Meffire Roger Rabutin , Comte de Buffy, in 12. vol. 3
liv . 10 £
Bij
7
1
12
ro 1.
Idem , Ses Lettres , nouv. édit. in 12. 4 vol. 8 I.
Les Oeuvres d'Homere , traduites en François
par M. D... enrichies de figures en taille- douce , divifées en 4 vol. in 12.
Quinte- Curce , de la traduct. de M. de Vaugelas,
avec le Latin à côté , 2 vol. in 12. 4 1. 10 f.
Oeuvres d'Horace en Latin & en François , avec
des Remarques critiques & hiftoriques, de M.
Dacier , froifiéme édition , revûe , corrigée
&augmentée confiderablement par l'Auteur ,
in 12. 10 vol. 20 liv.
Hiftoire
de France, P. Marcelle
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Lexicon
Buxtorfi
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Idem Lexicon Paforis , Greco- Lat. in 8º, 4 1. 10 f.
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Les Oeuvres de Maître Guy Coquille , Sieur de
Romancy
, 1703. 2 vol. Recueil de bons mots des Anciens & des Mo- dernes , in 12.
13 liv.
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Pradon ,
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3 liv.
De la Grange 2 liv. 10 f.
Moliere , 8 vol. nouvelle édition , augmentée
de fa Vie , avecde nouvelles Remarques , 15. l.
Dancourt, 7 vol. nouvelle édition , augmentée
de plufieurs Pieces qui n'avoient point été
imprimées dans les éditions precedentes,ayce
figures & Mufique ,
Regnard , 2 vol.
Poiffon , vol.
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s liv.
3 liv.
2 liv. 10 f
Palaprat, 2. éd. augmentée de plufieurs Comedies qui n'ont pas encore efté imprimées , &
' d'un Recücilde Pieces en Vers, a vol. 4 1. 10f.
Baron ,
De Riviere ,
De la Thuillerie ,
Bpindin ,
De Champ-mêlé ,
De Montfcury, 2 vol.
Bourfault , 2 vol.
De Mademoiſelle Barbier ,
Quinaut ,
Theatre François , 6 vol.
3. liv.
liv. 1o f
2 liv.
2. liv
a liv.
s liv.
s liv.
liv.10 f
liv. 10 f
Is live
Idomenće ,
Aftrée ,
Electre ,
Rhadamifthe & Zenobic,
Cyrus ,
Les Tyndarydes
Saul ,
Herode ,
Polydore ,
La Mort d'Ulyffe ,
Mustapha,
Agrippa , ou le faux Tiberiaus
Le Curieux Impertinent,
Les Agioteurs ,
L'Amour Charlatan ,
Le Naufrage,
Danać ,
Turcaret ,
Crifpin Rival ,
Le faloux déſabuſe,
Tragedies
}
Comedies,
14
Les Airs notez des Comedies Françoifes , par M. Gillier , in 4º,
Cantates & Arietes de M. le B. fol. 7
Le quatrième Livre des Motets de
pra ,
LeMercure Galant ,
Et broché ,
7 liv.
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M. Cams liv.
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Recueil de Pieces en Vers , adreffées à S. A.S.
Monfeigneur le Ducde Vendôme , & plufieurs.
Effais de Poëfies diverfes , par Monfieur de
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Et toutes les autres Pieces de Theatre , tant
anciennes que nouvelles,
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par M. Duché , 1. liv.
L'Hiftoire de l'Empire , contenant fon origine,
fon progrés , fes revolutions , la forme de
fon Gouvernement , fa politique , fes alliances ,fes negociatións , & les nouveaux regle mens qui ont été faits par les Traitez de
Vveftphalie & autres : par le Sieur Heif.
Nouvelle édition , continuée jufques à prefent , & augmentée de plufieurs remarques.
s vol. in 12. 12. 1. 10. f.
Hiftoire Genealogique & Chronologique de la Maifon Royale de France , des grands Offi- ciers de la Couronne , & de la Maiſon dú Roy ; avec les qualitez , l'origine & le pro- grés de leurs familles : enfemble les Statuts
& le Catalogue des Chevaliers , Comman- deurs , & Officiers de l'Ordre du Saint Ef prit. Le tout dreffé fur les Titres originaux,
Regiſtres des Chartres du Roy , du Parle-
ment, de la Chambre des Comptes , & du
Châtelet de Paris , Cartulaires d'Eglifes
Manufcrits , & Memoires qui font dans la
Biblioteque du Roy , & autres. Par le Pere
Anfelme , Auguftin Déchauffé. Revûë , corrigée , & augmentée par l'Auteur , & aprés
fon decés continuée jufques à prefent par
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& entretenir en bon corps , & de les conferver en fanté dans les voyages. Avec un détail general de toutes leurs maladies , des fignes & des caufes d'où elles proviennent ,
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Le tout enrichi de figures en taille - douce.
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Le Theatre Lyrique , avec une Preface où l'on
traite du Poëme de l'Opera , & la Réponse à
une Epitre fatyrique contre ce Spectacle. Par M. Le Br... in 12. 1712. a liv.
Lettre à Monfieur de... fur l'origine des anciens Dieux de l'Egypte ; qui explique ce
qui a donné lieu aux Fables des Dieux de
l'Antiquité. in 12, 1.
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Auguftini , fol . feparément. , petit pap. 18 1.
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& les Auteurs originaux , par Dom GuyAlexis Lobineau , Benedictin de la Congregation de faint Maur , avec les Preuves : & enrichie de Portraits,deTombeaux, de Sceaux ,
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Diq be 15 liv.
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Concilia Gallia Narbonenfis , nunc primùm edita , cum Notis , in 8° , 4.liv.
Illuftr. Domini P. de MarcaArchiepifcopi Parifienfis Dißertationes de concordia Sacerdotii&Imperii: Seu delibertatibus Ecclefia Gallicana. Noviffima
editio auctiùs illuftrata , fol. petit pap. 15 liv.
Grand papier ,
Ejufdem de Marca Hifpanica , five times 24 liv.
"
3
Hifpanicus , hoc eft , Geographies &Hiftorica
Defcriptio Catalonia & Rufcinonis : acceffere gefta veterum Comitum Barcinonenfium , Nicolai
Specialis res Sicula , &c. omnia nunc primùm
edita, fol. petit papier ,
Grand papier,
Ejufdem Differtationes tres , cum
Appendice actorum veterum , in 8 °.
Is liv:
24 liv.
notis &
3 liv.
Ejufdem Opufcula , nunc primùm in lucem
edita , in 8 , 3 liv.
Vita Paparum Avenionenfium , hoc eft , Hiftoria
Pontificum Romanorum qui in Galliafederunt ab
anno 1305. adannum 1394. fcripta ab auctoribus
coëtaneis , cum Notis , in 4° , 2 vol. 14 liv.
Sancti Agobardi Archiepifcopi Lugdunenfis Opera ,
necnon Leidradi & Amulonis Archiepifcoporum
Lugdunenfium Epiftola & opufcula , cum Notis,
in 8º , 2 vol. 6 liv .
Sancti Cafarii Epifcopi Arelatenfis Homilia , nun- Marii quamMercatoris antehacedita Opera, cum , cumNotis Notis.of , , .
8°, 3 liv.
Reginonis Abbatis Prumienfis Libri duo de Ecclefiafticisdifciplinis Religione chriftiana , &c. cum Notis , in 8 ° , 4 liv.
Salviani Maffilienfis , & Vincenti Lirinenfis Opera,
cum Notis uberioribus , in 8° , tertia edit. 3 liv.
Vita Petri Caftellani , Magni Francia Eleemofynarii , à Petro Gallandio feripta , cum Notis , in I liv.16 f.
Mifcellaneorum Libri quinque , hoc eft , Collectio
veterum Monumentorum, in89,5 vol. rs liv.
Les volumes ſe vendent feparément 3 liv.
Ouvrages de feu Mre ARMAND LE BOUTHILLIER
DE RANCE' , Abbé de la Trappe.
8°
De la Sainteté & des devoirs de la vie Monaftique , avec les éclairciffemens fur les diffiA ij
euftez furvenuës au fujet de ce Livre , in
4°,'-3 vol.
Les mêmes in 12, vol.
17 liv.
8 liv.
Les Eclairciffemens,in 4* , feparément, 6 1.
Les mêmes in 12. feparément , 2 liv. 10 f.
Cinq Chapitres tiez du Livre de la Vie Monaf- tique ; fçavoir , de l'amour de Dieu , de la
Priere , de la Mort , des Jugemens de Dieu,
& de la Componction , in 12. I liv.
Difcours de la pureté d'Intention , & des moyens pour y arriver , in 12. I liv. 10 f.
Carte de là Vifite de M. l'Abbé de la Trape å
l'Abbaye des Clairets , avec une Inftruction fur la mort de Dom Muce , in 12. 1.liv .
Inftructions de faint Dorothée , Pere de l'Eglife Creque , traduites du Grec en François ,
avec la Vie de ce faint Pere , in 8 ° . 2 l . 5 f.
Inftructions fur les principaux fujets de la Pieté & de la Morale Chretienne , in 12. ΙI l. 10 f.
Lettres de Pieté choifies & écrites à differentes
perfonnes , in 12 , 2 vol. 4 liv.
Meditations fur la Regle de faint Benoît , troifiéme édition, augmentée de la veritable pre- paration à la mort , 2 liv.
De la veritable preparation à la mort , in 12.
feparément , I liv.
Réponses au Traité des Etudes Monaftiques de Dom Jean Mabillon , in 4" , 6 liv.
Le Textede la Regle de S. Benoît, trad.in 12. II.
La Regle defaint Benoît , traduite & expliquée felonfon veritable efprit , in 4 ° , 2 vol. i2 1. La même in 12. 2 vol.
in 12.
s liv.
Reflexions morales fur les quatres Evangiles ,
in 12.4 vol.
7 liv. 4 f.
Reglemens generaux de l'Abbaye de la Trappe,
in 12. 2 vol.
lation 3 liv. 12 f. de la mort de Dom Abraham Beu-
S
8 f. gnier , in 12. brochure ,
Relation de quelques circonstances de la mort
de M. l'Abbé de la Trappe , in 12. brochure ,
8 f.
Traité abregé des Obligations des Chrétiens ,
in 12.
I liv. 16 f.
Du R. P. Dom LE NAIN, Sous-Prieur de l'Abbaye
de la Trappe..
Homelies fur le Prophete Jeremie , in 8 ° , 2.
vol.
Hiftoire de l'Ordre de Cîteaux ,
7
liv. 12 f.
ou Vies des
Saints de cet Ordre , in 12. 9 vol. 16 liv . 4 f
De Noffeigneurs du Clergé de France.
Procés verbal de l'Affembléé de 1690. fol . 61.
De l'Affemblée de 1693. & 16 95. fol. 10 1.
De l'Affemblée de 1701. & 1702. fol . 6. 1 .
Relation des Affemblées de MM. les Prelats,
pour la condamnation du Livre de M. l'Archevêque de Cambray , in 4° ,
4 liv.
Recueil concernant l'établiffement de deux Seminaires dans le Dioceſe de Reims, in 4º , 6 I.
Du R. P. DUBOIS , de l'Oratoire.
Hiftoria Ecclefia Parifienfis , fol . 2 vol. 30 liv.
Le Tome ſecond ſeparement , IsIS liv.
Du R. P. A MELOTTE
, de l'Oratoire.
Le Nouveau Teftament traduit fur la Vulgate , ave des Notes , & des Cartes de la Terre
Sainte , in 4º , 2 vol.
Le même in 18.
Du R. P. HARDOUIN
12 liv.
I liv.
, de la Compagnie
de Jesus.
Antirrheticus de nummis antiquis Coloniarum &
6
MunicipiorumadJoannem Vaillant , in 4" , 3 I.
Sancti Foannis Chryfoftomi Epiftola ad Cafarium
Monachum, Gr. & Lat. cum Foannis Harduini
Notis, & Dißertatione de Sacramento Altaris ,
in 4º
De differens Auteurs.
4 liv.
Compendium InftitutionumJuftiniani , feu compen
diofa earum tractatio ; in 12. I liv.
Ceur affectif de faint François de Sales , tiré
de ce qu'il y a de plus touchant dans fes Ecrits › pour la confolation des ames devotes , par M. Gambard , in 12. 1 liv. 12 f.
Diurnale Ciftercienfe,, ad ufum Fulienfium , rubronigrum , in 24. maroquin , 31.
Difcours de faint Bernard , compofez à la priere
de fa fœur la Religieufe , où font contenus
tous les principaux points du Chriftianifme ,
nouvelle traduction , in 16. I liv. 10 f.
Exercice Journalier , à l'ufage des Religieufes
de la Congregation de N. D. in 16. I liv..
Maniere de bien entendre la Meffe de Paroiffe,
par Meffire François de Harlay , Archevêque de Rouen , imprimée par l'ordre de feu M. l'Archevêque de Paris , in 12. 1 liv.
Ordonnances du Roy pour le fait de la Guerre,
in 12. 15 vol.
12 .
4f liv.
Les volumes
fe vendent
feparément
, 3 1.
Reglement
pour le Regiment
des Gardes
, in
I liv.
Prieres
Chrétiennes
recueillies
par ordre
de
feu M. l'Archevêque
de Paris , en Latin & en
François
; avecune Inftruction
pour la Con-
! feffion
& Communion
, & une Conduite
pour
bień gagner
le Jubilé
, in 12. troisième
édition ,
I liv.
Tradition
de l'Eglife
fur le Silence
Chrétien
&
-
Monaftique , contre l'intemperance de la langue, & les paroles inutiles en general , & en
particulier contre la trop grande frequen- tation des Parloirs des Religieufes , par M. Hermant , in 12. I liv. 16 f.
Traité du Cancer , & des moyens de le guerir,
par M. Alliot , in 12 . 1 liv. 10 f.
Traitédes Ecoles Epifcopales , par feu M. Joly ,
Chantre & Chanoine de l'Eglife de Paris ,
in 12. 2 liv.
Vie de la Mere Eugenie de Fontaine , Religieufe
dela Vifitation,morte en 1694. in 12. II. 10 L
De l'ufage de celebrer le Service Divin, en lan-
" gue non vulgaire , par le R. P. Caponnel ,
Chanoine Regulier , in 12.. ΙIliv.5f.
Imitation de Jefus- Chrift en vers , avec figures, par M. de Corneille, Bruxelles. in 8 °, 4.1.
Hiftoire du Concile de Trente , par Frapaolo ,
1 in 4º , 8 liv.
Les Loix Civiles dans leur ordre naturel , fol.
2 vol. 7 18 liv.
Les mêmes , in 4ª , 6 vol. 36 liv.
L'art de Tourner ou de faire en perfection
routes fortes d'ouvrages au Tour : ouvrage
tres-curieux & tres-neceffaire à ceux qui s'cxercent au Tour , fol. Latin & Fr. Is liv.
Traduction nouvelle des Odes d'Anacreon, par
..M. de la Foffe , feconde édition , augmentée
de deux Odes , l'une de Pindare , & l'autre
d'Horace , in 12. 2 liv. 10 f.
Nouvelle Grammaire Eſpagnole , par M. Perger , in 12. 2 liv. 5 f.
Nouvelle Traduction de Juſtin , avec des Remarques , in 12. 2 vol.
Conquête du Mexique , in 12. 2 vol. Conquête du Perou , in 12. 2 vol.
Voyage d'Alep à Jerufalem , in 12
4
3 liv. to f.
sliv.
liv. 10 f.
2 liv.
"
!
*
1
Nouvelle & parfaite Grammaire Françoife du
Pere Chifflet , in 12. avec un abregé d'Orrographe , 1 liv . 10 f.
De la Connoiffance de Dieu , par M. Ferrand ,
in 12.
Novum Teftamentum Grácum , in 18 .
L'Efprit de l'Ecriture Sainte,in 12. 2
Le Comte de Cardone , in 12.
2 liv. 10 £
1 liv. 16 ſ.
vol.3 l.ro f.
Iliv. 16f.
Les Avantures Galantes du Chevalier de Themicourt , par Madame D... in 12, 1 l. 16 f:
Furteriana , ou les bons mots de M. Furetiere ,
in iz. z. liv.
Avantures galantes de France & d'Espagne ,
in 12.
2 liv.
Traducion nouvelle de Miguelles Cervantes ,
in 12.
Biblia facra , in 4º ,
2 liv.
6 liv.
Amuſemens ferieux & comiques , par M. du
Freny , in 12.
I liv. 10 f.
Grammaire Allemande , de Perger , in 12. 1 1.
Effais de litterature pour la connoiffance des
bons Livres ; & fupplément des Effais , in 12.
4 vol. 8 liv.
Le Jeu de l'Hombre , augmenté des Decifions
Nouvelles , in 12. I liv. 10 f.
Les Campagnes du Roy de Suede , in 12. 3
vol.. 6 liv.
La Vie de M. de Moliere , in 12. 2 liv.
Traité du Recitatif dans la Compofition , dans
la Declamation , la Lecture & l'Action publique , in 12 .
1 liv. 10 f.
Hiftoire de la Virginie , contenant celle de fon
établiffement & de fon gouvernement jufqu'à prefent , les productions naturelles du
Païs , la Religion , les Loix & les Coûtumes
des Indiens naturels , par un Auteur natif &
habitant de ce Païs- là , in 12. enrichie de figures
›
gures en taille-douce , 2 liv. f.
Ecole parfaite des Officiers de Bouche , qui en feigne lès devoirs du Maître d'Hôtel & du Sommelier la maniere de faire les Confitures feches & liquides , les Liqueurs , les Eaux , les Parfums , la Cuifine , à découper
les viandes , & à faire la pâtifferie ; huitiéme
édition , corrigée & augmentée des pâtes , des Liqueurs nouvelles , & des nouveaux Ra- goûts qu'on fert aujourd'hui : Avec des mo- deles pour dreffer les Services de Table , in 12.
2 liv. s f.
Abregé de la Sainte Bible , en forme de Queftions & Réponſes familieres , tirées de differens Auteurs ; divifé en deux parties , l'ancien &le nouveau Teftament, par le R. P.
Guerard, de la Congregation de faint Maur ,
feconde édition , in 12. 2 liv.
Les Delices de l'Italic , contenant une defcription exacte du Païs , des principales Villes,
de toutes les Antiquitez , & de toutes les Ra- retez qui s'y trouvent ; ouvrage enrichi d'un
tres-grand nombre de figures en taille douce ,
in 12. 4 vol.
12 liv.
Traité des Jardinages , par M. de la Quintinie,
in 4º, 2 vol.
Le Prince Grec , in 12.
12 liv.
2 liv
Hiftoire de D. Quixotte , in tz. vol. 12 l . 10 f
Les Fables de la Fontaine , in 12.5 vol. 10 liv.
La Princeffe de Cleves , in 12. 2 liv. 10 f.
L'Arithmetique de Legendre , in 12.2 liv. 10f.
La Vie de Cromvvel , de Gregorio Leti , in 12.
2 vol. s liv.
Les Oeuvres de S. Evremond , in 12.5 vol. 10 I.
Juvenal, de la traduction du P. Tarteron , in 12. 2 liv . 10 f.
Zayde, in 12. a vol
ΤΟ
Style du Confeil , par M. Gauret , in 4″, ƒ liv.
Code de la Marine , in 4" , 3 liv.
Traité hiftbrique des Monnoyes de France , par
1.M. le Blanc. in 4 .
2 liv.
8 f.
9 liv.
Dialogues entre le Diable Boiteux & le Diable Borgne , par M. le Noble , in 12.
Traité de la Parole , in 12. brochure, Lucien d'Ablancourt , nouvelle édition , aug- mentée de Nores , in 12. 3 vol.
6 liv.
Numifmata area Imperatorum Auguftorum & Cafarum in Coloniis , Municipiis & vrbibusJure Latio donatis , ex omni modulo percufa , autore
Joanne Foy-Vaillant , in fol. 2 vol. 3.6 liv.
L'Hiftoire reduite à fes principes , dediée à
Monfeigneur le Duc de Bourgogne , în 12. 2/1 vol.
3 liv. 10 f.
Contes des Fées , ou les Chevaliers Errans , &
le Genie Familier, par M. D... in 12. 11. 15 f.
D. Guzman d'Alfarache , in 12. 3 vol. 7 l. 10 f. Traduction en vers François des Epigrammes d'Ovven , in 12. 1 liv. 10 f.
Les Amours de Pfiché , in 12.
La Mufe Moufqueraire , in 12.
Virgile , de Martignac , in 12.3.vol.
2 liv.
2 liv .
6 liv.
Lucrece , de la nature des chofes , avec des remarques fur les endroits les plus difficiles ,
traduction nouvelle , in 12. 2 vol. 4 1. 10 f.
L'Ambiguë d'Auteuil , ou varietez hiftoriques ,
vicompoféesdu Joueur , du Nouvelifte , du Financier , du Critique , de l'Inconnu , du Sincere ,' du Subtil , de l'Hypocrite , & de plufieurs autres perfonnages de differens carac- teres , in 12.
1. liv. s. f.
Les Avantures d'Appollonius de Tyr , livre rempli d'évenemens , & écrit dans le même ſtyle
que Telemaque , par M. le B... in 12. 2 ‹ liv.. Prince Eraftus , fils de l'Empereur Diocle
Ir
tiam , in rz. 2 liv. y. f.
Abregé de Geographic , & de tout ce qu'il y
a de plus remarquable dans chacune des quatregrandes parties de la Terre , particulièrement dans l'Europe & dans le Royaume de
France : le tout mis en ordre pour pouvoir
être appris & retenu facilement par cœur avec les routes des Poftes de France & d'Efpagne , dediéà S. A. S. Monfeigneur le Prince
de Dombes , par M. Poncein, in 12. 1 liv. f.
Hiftoire fecretede Bourgogne , in 12. 2 vol. 3 I.
Vaſconiana , ou Recueil des bons mots , des penfées les plus plaifantes , & des rencontres les
plus vives des Gaſcons , feconde édition , augmentée , in 12 . 2 liv. y f*
Les Metamorphofes d'Ovide , traduites par M.
Durier , derniere édition , in 12. 3 vol. 6 liv.
Les mêmes en Rondeaux , avec figures , de
Bencerade, imprimées à Bruxelles, in 8 °, 4 1.
Les Metamorphofes , ou l'Afne d'or d'Apulée ,
Philofophe Platonicien avec le Demon de
Socrate , traduction en François , avec des
Remarques , in 12. 2 vol. sliv.
Les Fables d'Efope Phrygien , avec celles de Philielphe , traduction nouvelle , enrichie de
Difcours moraux & hiftoriques , &de Que
trains à la fin de chaque difcours , avec figures. On as ajoûté à cette nouvelle tradu
tion les Contes d'Efope , les Fables diverfes d'Abrias & d'Avienus , in 12. 2 vol. 4 1. 10 f
Les Memoires de la Vie du Comte D... avant fa
retraite , contenant diverfes avantures qu '
peuvent fervir d'inftruction à ceux qui ont à
vivre dans legrand mondes redigez par Mide S. Evremont , in 12. 2 vol.ove 4 liv . 10 f
Les Memoire de Meffire Roger Rabutin , Comte de Buffy, in 12. vol. 3
liv . 10 £
Bij
7
1
12
ro 1.
Idem , Ses Lettres , nouv. édit. in 12. 4 vol. 8 I.
Les Oeuvres d'Homere , traduites en François
par M. D... enrichies de figures en taille- douce , divifées en 4 vol. in 12.
Quinte- Curce , de la traduct. de M. de Vaugelas,
avec le Latin à côté , 2 vol. in 12. 4 1. 10 f.
Oeuvres d'Horace en Latin & en François , avec
des Remarques critiques & hiftoriques, de M.
Dacier , froifiéme édition , revûe , corrigée
&augmentée confiderablement par l'Auteur ,
in 12. 10 vol. 20 liv.
Hiftoire
de France, P. Marcelle
, in 12. 4 vol. 8 l.“
Lexicon
Buxtorfi
, in 8 °,
4liv . 10 f.
Idem Lexicon Paforis , Greco- Lat. in 8º, 4 1. 10 f.
Corpus Juris Canonici , à Petro Pitheco , cum appendiceJuris Canonici, continens Librumfeptimum Decretalium, &Fo. Pauli Lancelotti inftitutiones
Juris Canonici , in fol. 2 vol. 20 liv.
Les Oeuvres de Maître Guy Coquille , Sieur de
Romancy
, 1703. 2 vol. Recueil de bons mots des Anciens & des Mo- dernes , in 12.
13 liv.
2 liv.
20 liv .
"
6 liv.
THEATRE DE MESSIEURS
Corneille, in 12. 10 vol.
Racine , 2 vol.
Campiftron , nouv. éd. augmentée d'une Tragedic & d'une Comedie , &ornée de figures , 4 1.
De la Foffe , avec ſes Poëfies , 2 vol. s liv.
Legrand , 2 liv. 10 f.
Crébillon ,
Pradon ,
liv. 10 f.
3 liv.
De la Grange 2 liv. 10 f.
Moliere , 8 vol. nouvelle édition , augmentée
de fa Vie , avecde nouvelles Remarques , 15. l.
Dancourt, 7 vol. nouvelle édition , augmentée
de plufieurs Pieces qui n'avoient point été
imprimées dans les éditions precedentes,ayce
figures & Mufique ,
Regnard , 2 vol.
Poiffon , vol.
De Hauteroche ,
14 liva
s liv.
3 liv.
2 liv. 10 f
Palaprat, 2. éd. augmentée de plufieurs Comedies qui n'ont pas encore efté imprimées , &
' d'un Recücilde Pieces en Vers, a vol. 4 1. 10f.
Baron ,
De Riviere ,
De la Thuillerie ,
Bpindin ,
De Champ-mêlé ,
De Montfcury, 2 vol.
Bourfault , 2 vol.
De Mademoiſelle Barbier ,
Quinaut ,
Theatre François , 6 vol.
3. liv.
liv. 1o f
2 liv.
2. liv
a liv.
s liv.
s liv.
liv.10 f
liv. 10 f
Is live
Idomenće ,
Aftrée ,
Electre ,
Rhadamifthe & Zenobic,
Cyrus ,
Les Tyndarydes
Saul ,
Herode ,
Polydore ,
La Mort d'Ulyffe ,
Mustapha,
Agrippa , ou le faux Tiberiaus
Le Curieux Impertinent,
Les Agioteurs ,
L'Amour Charlatan ,
Le Naufrage,
Danać ,
Turcaret ,
Crifpin Rival ,
Le faloux déſabuſe,
Tragedies
}
Comedies,
14
Les Airs notez des Comedies Françoifes , par M. Gillier , in 4º,
Cantates & Arietes de M. le B. fol. 7
Le quatrième Livre des Motets de
pra ,
LeMercure Galant ,
Et broché ,
7 liv.
liv. 10 f.
M. Cams liv.
11. 10 f.
I l . 5f.
Recueil de Pieces en Vers , adreffées à S. A.S.
Monfeigneur le Ducde Vendôme , & plufieurs.
Effais de Poëfies diverfes , par Monfieur de
Palaprat, 1. vol. in 12. 1.1. 10 f.
Et toutes les autres Pieces de Theatre , tant
anciennes que nouvelles,
Abfalon , Tragedie , tirée de l'Ecriture Sainte,
par M. Duché , 1. liv.
L'Hiftoire de l'Empire , contenant fon origine,
fon progrés , fes revolutions , la forme de
fon Gouvernement , fa politique , fes alliances ,fes negociatións , & les nouveaux regle mens qui ont été faits par les Traitez de
Vveftphalie & autres : par le Sieur Heif.
Nouvelle édition , continuée jufques à prefent , & augmentée de plufieurs remarques.
s vol. in 12. 12. 1. 10. f.
Hiftoire Genealogique & Chronologique de la Maifon Royale de France , des grands Offi- ciers de la Couronne , & de la Maiſon dú Roy ; avec les qualitez , l'origine & le pro- grés de leurs familles : enfemble les Statuts
& le Catalogue des Chevaliers , Comman- deurs , & Officiers de l'Ordre du Saint Ef prit. Le tout dreffé fur les Titres originaux,
Regiſtres des Chartres du Roy , du Parle-
ment, de la Chambre des Comptes , & du
Châtelet de Paris , Cartulaires d'Eglifes
Manufcrits , & Memoires qui font dans la
Biblioteque du Roy , & autres. Par le Pere
Anfelme , Auguftin Déchauffé. Revûë , corrigée , & augmentée par l'Auteur , & aprés
fon decés continuée jufques à prefent par
un de fes amis. 2 vol. infol. 1712. 36. liv.
La Connoiffance parfaite des Chevaux , contenant la maniere de les gouverner , nourrir
& entretenir en bon corps , & de les conferver en fanté dans les voyages. Avec un détail general de toutes leurs maladies , des fignes & des caufes d'où elles proviennent ,
des moyens de les prévenir , & de les en guerir par des remedes experimentez depuis
long- temps , & à la portée de tout le monde. Joint à une nouvelle inftruction fur le
Haras , bien plus étendue que celles qui ont
parujufques à prefent , afin d'élever de beaux
Poulains pour toutes fortes d'ufages. On
trouve auffi dans ce livre l'art de monter à
cheval , & de dreffer les chevaux de manege ,
tirée des meilleurs Auteurs qui en ont écrit.
Le tout enrichi de figures en taille - douce.
in 8° , 3 1. 10 f.
Le Theatre Lyrique , avec une Preface où l'on
traite du Poëme de l'Opera , & la Réponse à
une Epitre fatyrique contre ce Spectacle. Par M. Le Br... in 12. 1712. a liv.
Lettre à Monfieur de... fur l'origine des anciens Dieux de l'Egypte ; qui explique ce
qui a donné lieu aux Fables des Dieux de
l'Antiquité. in 12, 1.
Fermer
Résumé : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, à la Descente du Pont Neuf, à l'Image saint Loüis.
Le document est un catalogue de livres imprimés chez Pierre Ribou, situé à la descente du Pont Neuf, à l'Image Saint Louis. La majorité des ouvrages proviennent des Révérends Pères Bénédictins de la Congrégation de Saint Maur. Parmi les titres notables, on trouve des œuvres d'Augustin d'Hippone, d'Hilaire de Poitiers, et de Grégoire de Tours. Le catalogue inclut également une histoire de Bretagne composée par Dom Guy-Alexis Lobineau, des méditations, des commentaires sur la règle de Saint Benoît, et divers traités théologiques et historiques. Les prix des ouvrages varient en fonction du format et du type de papier, allant de quelques livres à plusieurs dizaines de livres. Certains ouvrages sont disponibles en plusieurs volumes ou en éditions séparées. Le catalogue mentionne également des œuvres de M. Baluze et de Dom Armand Le Bouthillier de Rancé, ainsi que d'autres auteurs sur des sujets variés tels que la théologie, l'histoire, et la littérature. En plus des ouvrages religieux et théologiques, le catalogue présente une liste diversifiée de livres et d'œuvres littéraires. Parmi les titres notables, on trouve des récits historiques, des traductions de classiques anciens, des recueils de fables, des mémoires, et des pièces de théâtre. Les œuvres de Corneille, Racine, Molière, et d'autres auteurs célèbres sont également mentionnées. Des ouvrages spécialisés comme 'Abregé de Geographic' et 'Histoire de l'Empire' sont également listés. Les prix des ouvrages varient, allant de quelques livres à plusieurs dizaines de livres. Le document se termine par des références à des œuvres musicales et des recueils de poésie.
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3186
p. 3-9
Contre le silentieux
Début :
La conversation fait tout l'agrément & l'utilité de la table. [...]
Mots clefs :
Table, Silence, Compagnie, Société, Conversation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Contre le silentieux
RESPONSE
à la premiere Queſtion
du Mercuredernier.
S'il eft plus dangereux £5.
plus blamable de parler trop à table, que d'y
parler trop peu.
Juillet 1712.
A ij
MERCURE
Contre le filentieux,
LA converfation fait
tout l'agrément & l'uti
lité de la table. Souper
du ventre non, de l'ame
& de l'efprit , felon l'expreffion de Plutarque ,
c'eſt ſouper en beſte. La
table femble n'avoir efté
inftituée que pour la converfation ; s'affemble-t'on
pour ſe voir repaiſtre les
uns les autres ? le groffier
fpectacle ! Ciceron en
1
GALANT.
fon traité de la Vieilleffe ,
parle de ſes converfations
& de fes foupers avec les
gens de fon âge, & avec
les jeunes gens , comme
de la chofe du monde
qui luy faifoit le plus de
plaifir , & qui luy eftoit
le plus utile. Le filentieux femble fefouftraire
à l'utile & à l'agreable
que la focieté procure ,
femble mefprifer les au
tres , parce qu'il croit fe
fuffire à luy mefme. S'il
it
A iij
MERCURE
les écoute il femble leur
declarer par fon filence
qu'il les croit faits pour
le réjouir comme muſiciens à gages , qu'on fait
chanter aux repas d.s
grands.
Peut-on trop recommander l'uſage des converfations de table , c'eſt
ce qui met en mouve
ment & en évidence tout
ce qu'il y ade joye , de
fincérité & d'amitié dans
l'ame , qui en fait forti
GALANT,
tous les fentimens que la
politique , la bienfeance ,
& l'hypocrifie , fouvent
neceffaire , contraignent
& refferrent le reste du
temps ; c'eſt la converfation de table , qui amoliffant & attendriffant les
cœurs , les rend fufceptibles d'une amitié reciproque, & fait par là le plus
doux lien de la focieté.
La table eftant donc le
lieu affigné à la franchife , le taciturne qui n'y
A iiij
营 MERCURE
dit mot, & n'y découvre
fon cœur en aucune façon , y eft regardé com
meun efpion ou comme
unfot & un ſtupide. Socrate dans Xenophon interroge un femblable taciturne, & luy demande
ce que c'eft que fe mat
gouverner dans unrepas;
c'eft faire quelque chofe
de defagreable à la com
pagnie , refpond le taciturne forcé dans fon retranchement. Voilà juſ
GALANT.
tement , dit Socrate , ce
que vous faites en nous
choquant tous par voſtre
filence.
à la premiere Queſtion
du Mercuredernier.
S'il eft plus dangereux £5.
plus blamable de parler trop à table, que d'y
parler trop peu.
Juillet 1712.
A ij
MERCURE
Contre le filentieux,
LA converfation fait
tout l'agrément & l'uti
lité de la table. Souper
du ventre non, de l'ame
& de l'efprit , felon l'expreffion de Plutarque ,
c'eſt ſouper en beſte. La
table femble n'avoir efté
inftituée que pour la converfation ; s'affemble-t'on
pour ſe voir repaiſtre les
uns les autres ? le groffier
fpectacle ! Ciceron en
1
GALANT.
fon traité de la Vieilleffe ,
parle de ſes converfations
& de fes foupers avec les
gens de fon âge, & avec
les jeunes gens , comme
de la chofe du monde
qui luy faifoit le plus de
plaifir , & qui luy eftoit
le plus utile. Le filentieux femble fefouftraire
à l'utile & à l'agreable
que la focieté procure ,
femble mefprifer les au
tres , parce qu'il croit fe
fuffire à luy mefme. S'il
it
A iij
MERCURE
les écoute il femble leur
declarer par fon filence
qu'il les croit faits pour
le réjouir comme muſiciens à gages , qu'on fait
chanter aux repas d.s
grands.
Peut-on trop recommander l'uſage des converfations de table , c'eſt
ce qui met en mouve
ment & en évidence tout
ce qu'il y ade joye , de
fincérité & d'amitié dans
l'ame , qui en fait forti
GALANT,
tous les fentimens que la
politique , la bienfeance ,
& l'hypocrifie , fouvent
neceffaire , contraignent
& refferrent le reste du
temps ; c'eſt la converfation de table , qui amoliffant & attendriffant les
cœurs , les rend fufceptibles d'une amitié reciproque, & fait par là le plus
doux lien de la focieté.
La table eftant donc le
lieu affigné à la franchife , le taciturne qui n'y
A iiij
营 MERCURE
dit mot, & n'y découvre
fon cœur en aucune façon , y eft regardé com
meun efpion ou comme
unfot & un ſtupide. Socrate dans Xenophon interroge un femblable taciturne, & luy demande
ce que c'eft que fe mat
gouverner dans unrepas;
c'eft faire quelque chofe
de defagreable à la com
pagnie , refpond le taciturne forcé dans fon retranchement. Voilà juſ
GALANT.
tement , dit Socrate , ce
que vous faites en nous
choquant tous par voſtre
filence.
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Résumé : Contre le silentieux
Le texte du Mercure de juillet 1712 met en avant l'importance de la conversation à table. Selon Plutarque, manger sans converser est comparable à un comportement animal. Cicéron appréciait les conversations et les soupers pour leur plaisir et leur utilité. Le texte critique les personnes taciturnes, qui refusent la conversation utile et agréable, se suffisant à elles-mêmes et méprisant les autres. La conversation à table est essentielle pour exprimer la joie, la sincérité et l'amitié, adoucissant les cœurs et favorisant une amitié réciproque. Le taciturne est perçu comme un espion ou un sot, choquant la compagnie par son silence. Xenophon illustre cela à travers un exemple où Socrate interroge un taciturne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3187
p. 9-14
Contre le babillard.
Début :
Le babillard n'ennuie & ne pese pas moins à la [...]
Mots clefs :
Parler, Table, Babillard
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Contre le babillard.
Contre le babillard.
: Le babillard n'ennuie
& ne peſe pas moins à la
compagnie que le filentieux. S'il n'a point d'ef
prit c'eft une fonnette de
plombinfupportable aux
oreilles. Il met de l'eau .
chaude dans du vin de
Champagne , & empoi
10 MERCURE
fonne tout un repas.
Comme un crocheteur
n'eft qu'un dos , un parleur fans efprit , n'eft qu
une memoire , fi le babillard a de l'efprit , il ennuie à force d'affluence :
Il change toute une table
en auditoire de fermon.
Quel deluge de paroles
fort de fa bouche , ce ne
font que pluyes à ſeaux ,
qui n'arrofent point , de
forte qu'on diroit qu'il
en eft hydropique. Ne
GALANT.
croyez pas , parce qu'il
dogmatiſe & parle tousjours , qu'il en fçache
plus qu'un autre. Le vafe le plus vuide eft celuy
qui rend le plus de fon ;
& on peut luy attribuer
ce que Demofthene difoit à un de fes femblables : fi tu fçavois beaucoup tu parlerois moins.
Attaquez le par un raifonnement en forme , il
ne fçait plus où il en eft
les periodes font en de-
.A
MERCURE
route , & les fuperficies
dont il eft composé dif
paroiffent. Ne croyez pas
qu'il ait plus de morale
& de vertu qu'un autre ,
parce qu'il en debite par
tirades fans reprendre ha
leine . C'eſt pluſtoſt maladie que fanté , & pour
ainfi dire, un flux de morale qui fait craindrepour
les parties nobles , &
pour les principes. Il a
une forte d'éloquence il
eft vray , & fçait mettre
GALANT.
les
en phraſes allongées , &
en periodes graves ,
chofes les plus commu
nes qu'il vient d'entendre dire par un autre en
quatre paroles ; mais
qu'est- ce qu'une éloquence qui ennuie fon auditeur fans l'inftruire , &
qui fait mefme penſer
mal de fon Orateur ; car
l'homme qui a un bon
fond d'ame , & qui eft
vrai , parle naturellement
& fans fard. Ses fenti-
84 MERCURE
mens échapent bruſque
ment à fon cœur & à fon
efprit. La verité ſe prefente fans déguiſement ;
& la reprefente telle , &
telle elle luy fuffit. C'eſt
le faux qui a befoin de
paroles & d'ornement.
On foupçonne tousjours
ces beaux & grands parleurs de ne point ſentir
ce qu'ils difent , & tout
au moins de ne le point
mettre en uſage
: Le babillard n'ennuie
& ne peſe pas moins à la
compagnie que le filentieux. S'il n'a point d'ef
prit c'eft une fonnette de
plombinfupportable aux
oreilles. Il met de l'eau .
chaude dans du vin de
Champagne , & empoi
10 MERCURE
fonne tout un repas.
Comme un crocheteur
n'eft qu'un dos , un parleur fans efprit , n'eft qu
une memoire , fi le babillard a de l'efprit , il ennuie à force d'affluence :
Il change toute une table
en auditoire de fermon.
Quel deluge de paroles
fort de fa bouche , ce ne
font que pluyes à ſeaux ,
qui n'arrofent point , de
forte qu'on diroit qu'il
en eft hydropique. Ne
GALANT.
croyez pas , parce qu'il
dogmatiſe & parle tousjours , qu'il en fçache
plus qu'un autre. Le vafe le plus vuide eft celuy
qui rend le plus de fon ;
& on peut luy attribuer
ce que Demofthene difoit à un de fes femblables : fi tu fçavois beaucoup tu parlerois moins.
Attaquez le par un raifonnement en forme , il
ne fçait plus où il en eft
les periodes font en de-
.A
MERCURE
route , & les fuperficies
dont il eft composé dif
paroiffent. Ne croyez pas
qu'il ait plus de morale
& de vertu qu'un autre ,
parce qu'il en debite par
tirades fans reprendre ha
leine . C'eſt pluſtoſt maladie que fanté , & pour
ainfi dire, un flux de morale qui fait craindrepour
les parties nobles , &
pour les principes. Il a
une forte d'éloquence il
eft vray , & fçait mettre
GALANT.
les
en phraſes allongées , &
en periodes graves ,
chofes les plus commu
nes qu'il vient d'entendre dire par un autre en
quatre paroles ; mais
qu'est- ce qu'une éloquence qui ennuie fon auditeur fans l'inftruire , &
qui fait mefme penſer
mal de fon Orateur ; car
l'homme qui a un bon
fond d'ame , & qui eft
vrai , parle naturellement
& fans fard. Ses fenti-
84 MERCURE
mens échapent bruſque
ment à fon cœur & à fon
efprit. La verité ſe prefente fans déguiſement ;
& la reprefente telle , &
telle elle luy fuffit. C'eſt
le faux qui a befoin de
paroles & d'ornement.
On foupçonne tousjours
ces beaux & grands parleurs de ne point ſentir
ce qu'ils difent , & tout
au moins de ne le point
mettre en uſage
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Résumé : Contre le babillard.
Le texte critique le comportement du babillard, une personne qui parle excessivement, et le compare au filentieux, tous deux perçus comme ennuyeux en société. Le babillard, s'il manque d'esprit, est insupportable comme une sonnette de plomb. S'il a de l'esprit, il ennuie par son abondance de paroles, transformant une table en auditoire de sermon. Ses paroles sont comparées à des pluies abondantes qui n'arrosent pas. Le texte met en garde contre l'idée que le babillard sait plus que les autres simplement parce qu'il parle beaucoup, le comparant à un vase vide qui résonne le plus fort. Lorsqu'on l'attaque par un raisonnement, il perd le fil de ses pensées. Son éloquence, bien que forte, est vide de contenu instructif et suscite des soupçons sur sa sincérité. Les vrais sentiments échappent naturellement au cœur et à l'esprit, sans besoin de fard ou d'ornement. Les beaux parleurs sont souvent soupçonnés de ne pas ressentir ce qu'ils disent.
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3188
p. 15-18
NOUVEL AVIS. Suites acoustiches.
Début :
Monsieur Duguet a trouvé depuis peu le dernier degré de [...]
Mots clefs :
Opéra, Oreille, Chanter, Acoustiches
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texteReconnaissance textuelle : NOUVEL AVIS. Suites acoustiches.
NOUVEL AVIS,
Suites acoustiches.
Monfieur Duguet a
trouvé depuis peu de dernier degré de perfection ,
pour des lunettes d'Opera ,
& des acouſtiches d'Opera
jointes enſemble.
Il a trouvé que l'acouſti
che & la lunette pouvoient ne faire qu'un feul
corps , & qu'en portant
l'œil à l'objectif de la lunerte la jonction de l'acouſtiche s'ajuftera de lui- mê-
* MERCURE
me à l'oreille , enforte que
par la réunion de ces deux
machines qui n'en compoferont qu'une , on doublera de force les objets àl'œil,
&les fons à l'oreille.
Aux femmes nous don
nons avis ,
Decraindre a
l'Opera ces
oreilles poftiches ,
Et de parler plus bas de
peur que leurs maris
N'ayentrecours aux acou
ftickes.
Ilferoit à fouhaiter qu'on
trouvaft
GALANT. **
trouvaft quelque machine ,
qui en augmentant les fons
des voix de l'Opera , puft
en même temps diminuer
celles de Meffieurs du parterre , dont les uns racontent trop haut les parties
de plaifir qu'ils ont faites ,
& les autres faiſant en faux
bourdon l'office de la ritournelle annoncent à
leurs voisins tout ce que
vont chanter les Acteurs
& continuant à chanter
avec eux , & fouvent plus
haut qu'eux , empêchent
d'entendre ce quals vous
Juillet. 1712.
B
18 MERCURE
ont an
Suites acoustiches.
Monfieur Duguet a
trouvé depuis peu de dernier degré de perfection ,
pour des lunettes d'Opera ,
& des acouſtiches d'Opera
jointes enſemble.
Il a trouvé que l'acouſti
che & la lunette pouvoient ne faire qu'un feul
corps , & qu'en portant
l'œil à l'objectif de la lunerte la jonction de l'acouſtiche s'ajuftera de lui- mê-
* MERCURE
me à l'oreille , enforte que
par la réunion de ces deux
machines qui n'en compoferont qu'une , on doublera de force les objets àl'œil,
&les fons à l'oreille.
Aux femmes nous don
nons avis ,
Decraindre a
l'Opera ces
oreilles poftiches ,
Et de parler plus bas de
peur que leurs maris
N'ayentrecours aux acou
ftickes.
Ilferoit à fouhaiter qu'on
trouvaft
GALANT. **
trouvaft quelque machine ,
qui en augmentant les fons
des voix de l'Opera , puft
en même temps diminuer
celles de Meffieurs du parterre , dont les uns racontent trop haut les parties
de plaifir qu'ils ont faites ,
& les autres faiſant en faux
bourdon l'office de la ritournelle annoncent à
leurs voisins tout ce que
vont chanter les Acteurs
& continuant à chanter
avec eux , & fouvent plus
haut qu'eux , empêchent
d'entendre ce quals vous
Juillet. 1712.
B
18 MERCURE
ont an
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Résumé : NOUVEL AVIS. Suites acoustiches.
En juillet 1712, Monsieur Duguet a innové en combinant lunettes et acoustiques pour l'opéra. Cette invention permet de doubler la force des objets perçus par l'œil et des sons perçus par l'oreille. En utilisant la lunette, la jonction acoustique s'ajuste automatiquement à l'oreille. Le texte recommande aux femmes de ne pas craindre les oreilles postiches à l'opéra et de parler plus bas pour éviter que leurs maris n'utilisent les acoustiques. Il souhaite également l'invention d'une machine augmentant les sons des voix de l'opéra tout en diminuant ceux des spectateurs du parterre, qui perturbent souvent la représentation par leurs conversations bruyantes ou leurs chants faux, rendant difficile l'audition des acteurs.
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3189
p. 18-23
ADDRESSE de remerciment des Aldermans, & du commun Conseil de la Ville de Londres, à la Reine de la Grande Bretagne.
Début :
Madame, C'est avec la reconnoissance & l'obeïssance la plus [...]
Mots clefs :
Remerciements, Londres, Reine, Reconnaissance, Adresse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ADDRESSE de remerciment des Aldermans, & du commun Conseil de la Ville de Londres, à la Reine de la Grande Bretagne.
ADDRESSE
de remerciment des Aldermans, & du commun Con
feil de la Ville de Londres
à la Reine de la Grande
Bretagne.
MADAME,
C'eft avec la reconnoift
fance & l'obeïffance la plus
fincere , que nous ofons ap
procher Voſtre Majefté ,
pour la remercier tres
&
1
GALANT. 19
humblement & de tout noftre cœur de la grande
confiance que vous avez
eu la bonté de prendre en
vos fujets , en leur communiquant les conditions fur
lefquelles on peut faire la
paix.
Le fentiment plein de
reconnoiffance qu'ils ont
pour les tendres foins de
Voftre Majefté, en ſe propofant principalement &
pourſuivant fans relaſche
le veritable intereſt de Vos
Royaumes, imprimera encore plus fortement dans
Bij
20 MERCURE
leurs cœurs , le zele qu'ils
ont tousjours fait paroiftre
pour la Perfonne & pour le
Gouvernement de Voftre
Majeſté , & les portera à
rechercher toutes les occa
fions de luy donner des
marques de leur fidelité &
de leur obeiffance.
Comme il n'y a rien que
Voftre Majefté prenne plus
à cœur , que d'affeurer la
Religion Proteftante , ainfi
qu'elle eſt eſtablie par les
Loix,dans la Maifon d'Hanover , auffi rien ne peut
eftre plus agreable à vos
GALANT.
fujets , que de voir qu'on
prendun foin tout particu
hier de la faire reconnoiſtre
dans les termes les plus
forts.
Pour nous , les habitants
de Londres , nous ferions
entierement fans égards
pour noftre intereft , & ne.
gligerions de faire noftre
devoir , fi nous ne marquions d'une maniere para
ticuliere noftre reconnoif
fance , pour l'avantage ine
ftimable que nous & noftre
Pofterité pouvons efperer
de tirer du ſoin diftingué
22 MERCURE
que Voftre
Majesté
a pris
du commerce
de la Grande Bretagne
, en affeurant
noftre
négoce
dans les lieux
où il a cfté troublé
, en le
reftabliffant
où il a efté
perdu
, & en l'eſtendant
jufques à des climats où il
n'eftoit pas encore par
venu.
Puiffe Voſtre Majelté a
chever promptement ce
bon ouvrage , que Voftre
grande fageffe a fi fort
avancé,nonobftant les machinations artificieufes &
les efforts envieux d'un
GALANT. 23
Parti factieux & malicieux ,
& puiffiez vous vivre longtemps , pour recueillir les
fruits heureux d'une Paix
feure & honorable.
de remerciment des Aldermans, & du commun Con
feil de la Ville de Londres
à la Reine de la Grande
Bretagne.
MADAME,
C'eft avec la reconnoift
fance & l'obeïffance la plus
fincere , que nous ofons ap
procher Voſtre Majefté ,
pour la remercier tres
&
1
GALANT. 19
humblement & de tout noftre cœur de la grande
confiance que vous avez
eu la bonté de prendre en
vos fujets , en leur communiquant les conditions fur
lefquelles on peut faire la
paix.
Le fentiment plein de
reconnoiffance qu'ils ont
pour les tendres foins de
Voftre Majefté, en ſe propofant principalement &
pourſuivant fans relaſche
le veritable intereſt de Vos
Royaumes, imprimera encore plus fortement dans
Bij
20 MERCURE
leurs cœurs , le zele qu'ils
ont tousjours fait paroiftre
pour la Perfonne & pour le
Gouvernement de Voftre
Majeſté , & les portera à
rechercher toutes les occa
fions de luy donner des
marques de leur fidelité &
de leur obeiffance.
Comme il n'y a rien que
Voftre Majefté prenne plus
à cœur , que d'affeurer la
Religion Proteftante , ainfi
qu'elle eſt eſtablie par les
Loix,dans la Maifon d'Hanover , auffi rien ne peut
eftre plus agreable à vos
GALANT.
fujets , que de voir qu'on
prendun foin tout particu
hier de la faire reconnoiſtre
dans les termes les plus
forts.
Pour nous , les habitants
de Londres , nous ferions
entierement fans égards
pour noftre intereft , & ne.
gligerions de faire noftre
devoir , fi nous ne marquions d'une maniere para
ticuliere noftre reconnoif
fance , pour l'avantage ine
ftimable que nous & noftre
Pofterité pouvons efperer
de tirer du ſoin diftingué
22 MERCURE
que Voftre
Majesté
a pris
du commerce
de la Grande Bretagne
, en affeurant
noftre
négoce
dans les lieux
où il a cfté troublé
, en le
reftabliffant
où il a efté
perdu
, & en l'eſtendant
jufques à des climats où il
n'eftoit pas encore par
venu.
Puiffe Voſtre Majelté a
chever promptement ce
bon ouvrage , que Voftre
grande fageffe a fi fort
avancé,nonobftant les machinations artificieufes &
les efforts envieux d'un
GALANT. 23
Parti factieux & malicieux ,
& puiffiez vous vivre longtemps , pour recueillir les
fruits heureux d'une Paix
feure & honorable.
Fermer
Résumé : ADDRESSE de remerciment des Aldermans, & du commun Conseil de la Ville de Londres, à la Reine de la Grande Bretagne.
Les Aldermen et le commun conseil de la Ville de Londres adressent un remerciement à la Reine de Grande-Bretagne pour la confiance accordée en communiquant les conditions de paix. Ils expriment leur fidélité et leur zèle envers la Reine et son gouvernement, motivés par les soins qu'elle porte à ses royaumes. La Reine est particulièrement attachée à assurer la Religion Protestante, établie par les lois de la Maison d'Hanover, ce qui est apprécié par ses sujets. Les habitants de Londres affirment leur soutien à la Reine, indépendamment de leurs intérêts personnels, reconnaissants pour les avantages futurs tirés de ses soins pour le commerce de la Grande-Bretagne. La Reine a assuré et restauré le commerce dans les lieux troublés et l'a étendu à de nouveaux climats. L'adresse souhaite que la Reine achève promptement cette œuvre malgré les obstacles et qu'elle vive longtemps pour jouir des fruits d'une paix sûre et honorable.
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3190
p. 23-24
Response de Sa Majesté.
Début :
Cette Adresse m'est tres agreable, & je vous en [...]
Mots clefs :
Réponse, Reine, Religion
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Response de Sa Majesté.
Refponfe de Sa Majesté.
Cette Addreffe m'eft
tres agreable, & je vous en
remercie.
Mon but a efté d'affeuver noftre Religion , la Succeffion Proteftante & vos
libertez, de pourvoir à la
feureté de mes Alliez , de
foulager mes propres ſujets
du pelant fardeau qu'ils
2$4 MERCURE
noftre
fupportent , & d'augmen
ter & eftendre
Commerce , & j'efpere que
Dous obtiendrons tous ces
avantages , avec la benediction de Dieufur les prefentes Negociations de
Paix
Cette Addreffe m'eft
tres agreable, & je vous en
remercie.
Mon but a efté d'affeuver noftre Religion , la Succeffion Proteftante & vos
libertez, de pourvoir à la
feureté de mes Alliez , de
foulager mes propres ſujets
du pelant fardeau qu'ils
2$4 MERCURE
noftre
fupportent , & d'augmen
ter & eftendre
Commerce , & j'efpere que
Dous obtiendrons tous ces
avantages , avec la benediction de Dieufur les prefentes Negociations de
Paix
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3191
p. 25-42
ODE. A M. le Duc d'Aumont.
Début :
Exaucez ma reconnoissace, [...]
Mots clefs :
Duc d'Aumont, Zèle, Crime, Justice, Presse Batave, Mensonge, Louanges
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE. A M. le Duc d'Aumont.
O D E.
A M.le Duc d'Aumont.
Exaucez ma reconnoiffance ,
Muſes , pour l'illuftre d'Au- Vimont
Dans mon fein verfez l'abondance
Desrichefles dufacréMont.
Mon zele ne peut plus attendre ;
Venez, c'eft trop long- tems
fufpendre
Juillet 17.12.
C
·26 MERCURE
Les hommages que je lui
dois :
Mon ami , qu'accufoit le
crime ,
Sentit fon fecours magnanime ,
Et j'ai pris le bienfait fur
moy.
Souveraines de l'harmonie,
J'implore moins vôtre fayeur
Pour faire briller mon getronie ,pi
Que pour faire parler mon
cœur.
Quand magloire vous follicite
GALANT.
27
Taifez vous ; quand mon
cœur s'acquitte ,
Prodiguez -moy les plus
beaux traits.
Meurent tous les fruits de
ma lyre ,
N'en fauvez que ce que
m'inſpire
Le reffentiment des bienfaits.
Il eſt un ſejour où preſide
L'infatiable vanité ,
D'où la policeffe perfide
A banni la fincerité ;
Où , par la crainte mercenaire ,
Cij
28 MERCURE
La justice eft comme.étrangere
Immolée aux moindres égards ;
Où le grand art de ſe ſeduire,
L'art de fe flater pour ſe
nuire ,
Tient lieu lui feul de tous
les arts.
Eloge plus vrai que croyable!
C'eft dans ce fejour dangereux
Que d'Aumont eft fimple,
équitable ,
GALANT. 29
Sincere , tendre & genereux ; ว
C'est là qu'au devoir attentive ,
Sa bouche prudemment
naïve
Ne fçait ni nuire , ni flater :
Du moins à fa candeur dif
crete
Applaudit l'eſtime ſecrete
De qui n'ofe pas l'imiter.
Ambitieux, d'ameheroïque
Dépouillez le nom faftueux ;
De mon autorité ftoïque
Je le decerne au vertueux ;
C iij
30 MERCURE
Al'hommequi libre &fans
crainte ,
Aufejour même de la feinte
Ofe fe montrer ce qu'il eft ;
Qui n'a , modele prefque
unique ,
Que le devoir pour politique ,
Et que l'honneur pour interêt.
Je rappelle ce jour funeſte ,
Où d'étonnement abbatu ,
NouveauPilade, pour Ore
fte ,
D'Aumont , j'implorai ta
vertu !
GALANT.
31
Contre Finnocence attaqué ,
La haine en juſtice maf
quée
Avoit répandu fon poifon ;
Et je tremblois que fur
même
toySon hipocrite ftratagême
N'eût pris les droits de la
raiſon.
Mais quelle ardeur, quelle
éloquence
Me prêtoit alors l'amitié !
Soudain je gagne à l'innocence
C iiij
32 MERCURE
Ton zele enſemble &ta pi .
tié. 1
Je te vois conjurer l'orage ;
Tu parles, déja ton fuffrage
Nous rend une foule d'amis ;
Déja ton infaillible zele
A la prevention rebele
Predit l'oracle de Themis. 1
Elle a
prononcé , le men-
" oup #fonge,," airp
Artifan de fon propre affront,
Dans le Tartare fe replonge,
GALANT.
33
La rage au fein , la honte
Mais
au front.
ne peut que
ouvrage *
du noir
Dont il avoit armé fa rage
S'aneantir le fouvenir!
Ainfi que le nom d'Erof
: trate
Ce libelle profcrit fe flate
De percer encor l'avenir.
Vers impofteurs , qu'à la
vengeance
Dicta l'imprudence fa fœur,
* Vers diffamatoires faußement
imputez à M. Saurin.
34 MERCURE
Que forgerent d'intelli
gence
L'effronterie & la noirceur ;
Qui pour fel & pour harmonie
Ne prêtez à la calomnie
Qu'un choix brutal de mots
pervers :
F'apprens que la preſſe Batave ,
Au mépris des mœurs qu'
elle brave ,
Va vous montrer à l'univers.
L'Auteu: qui de l'eau duCocyte
GALANT.
35.
Vous écrivit dans fa fureur ,
Rit fans doute , & fe felicite
D'en voir multiplier l'horreur.
Il croit qu'ainfi dans tous
les âges
Vontfe répandre les outrages
Dont il a voulu nous flé
trir ;
Que de ſes menfonges ciniques
Vont naître ces foupçons
iniques
Que la malice'aime à nourrir.
36 MERCURE
Oui , ce perfide eſpoir le
Aate ,
Mais il le flate vainement ;
En vous trop d'impudence
éclate ,
Vôtre propre excés vous
dément.
Dés qu'à l'innocence la rime
Veut que vous imputiez un
crime ,
Le crime eft d'abord imputé,
Et vôtre imprudente impofture
Ne donne pas même à l'inJure
•
GALANT.
Un faux air de la verité.
37
D'autres fiecles pourront
nous croire...
Non, non , pour les en garantir
Mes vers plus fûrs de la memoire ,
Iront par-tout vous démentir.
Mais qui vous lira ? quel
courage
Pourra d'une fi noire ima-
.ge.
Suivre le tiffu rebutant ?
Ce n'eft que gibet , rouë &
flâme ,
38 MERCURE
Objets qu'à vôtre pere infâme
Peint fon remords impenitent.
Vôtre pere... non, je m'abüſe ,
Et vous n'êtes qu'un avorton
Né de la lyre d'une Muſe,
Surpriſe un jour par AleЄton.
La Mufe s'étoit endormie ;
Alecton des enfers vomie
Profite du moment fatal:
Elle ofe manier la lire ;
GALANT.
39
C'est vous , fons menteurs ,
qu'elle en tire ,
Digne eflay du monftre infernal.
Soudain le ferpent , la couleuvre ,
De fa tête affreux ornemens,
Applaudiffent à ce chef21 22 d'œuvre d
Par leurs horribles fifflemens :
Mais l'Echo n'oſa rien reSoolony dire;ryl whil
Le Faune fuit , & le Satyre
40 MERCURE
Saifi d'horreur l'interrompit.
A ce bruit la Muſe éveil
lée
Ne reprit fa lyre foüillée
Que pour le brifer de dépit.
Tu le vois , d'Aumont , je
m'égare ,
Et c'eft de l'aveu des neuf
Sœurs
Quej'imite Horace & Pindare ,
Mes Lyriques predeceffeurs.
Si fur la foy de leur uſage
L'écart
GALANT.
41
L'écart même fermoit l'ouvrage ,
Il n'en feroit que plus goûté : Lia
Mais pardonne, Muſe Thebaine ,
Mon zele à d'Aumont me
ramene ;
J'aime mieux perdre une
beauté.
Que Mnemofine immortalife
Et tes bienfaits & mon encens ;
Qu'à jamais l'univers me
life ,
Fuillet
17120
D
42 MERCURE
Penetré de ce que je fens.
Si mes vers n'ont pas la
puiffance
D'infpirer tout ce que je
penfe,
Ils n'ont pas fait affez pour
toy ;
Et, malgré l'orgueil du Parnaffe ,
Charmé , j'y cederai ma
place
Aqui te louëra mieux
moy.
que
A M.le Duc d'Aumont.
Exaucez ma reconnoiffance ,
Muſes , pour l'illuftre d'Au- Vimont
Dans mon fein verfez l'abondance
Desrichefles dufacréMont.
Mon zele ne peut plus attendre ;
Venez, c'eft trop long- tems
fufpendre
Juillet 17.12.
C
·26 MERCURE
Les hommages que je lui
dois :
Mon ami , qu'accufoit le
crime ,
Sentit fon fecours magnanime ,
Et j'ai pris le bienfait fur
moy.
Souveraines de l'harmonie,
J'implore moins vôtre fayeur
Pour faire briller mon getronie ,pi
Que pour faire parler mon
cœur.
Quand magloire vous follicite
GALANT.
27
Taifez vous ; quand mon
cœur s'acquitte ,
Prodiguez -moy les plus
beaux traits.
Meurent tous les fruits de
ma lyre ,
N'en fauvez que ce que
m'inſpire
Le reffentiment des bienfaits.
Il eſt un ſejour où preſide
L'infatiable vanité ,
D'où la policeffe perfide
A banni la fincerité ;
Où , par la crainte mercenaire ,
Cij
28 MERCURE
La justice eft comme.étrangere
Immolée aux moindres égards ;
Où le grand art de ſe ſeduire,
L'art de fe flater pour ſe
nuire ,
Tient lieu lui feul de tous
les arts.
Eloge plus vrai que croyable!
C'eft dans ce fejour dangereux
Que d'Aumont eft fimple,
équitable ,
GALANT. 29
Sincere , tendre & genereux ; ว
C'est là qu'au devoir attentive ,
Sa bouche prudemment
naïve
Ne fçait ni nuire , ni flater :
Du moins à fa candeur dif
crete
Applaudit l'eſtime ſecrete
De qui n'ofe pas l'imiter.
Ambitieux, d'ameheroïque
Dépouillez le nom faftueux ;
De mon autorité ftoïque
Je le decerne au vertueux ;
C iij
30 MERCURE
Al'hommequi libre &fans
crainte ,
Aufejour même de la feinte
Ofe fe montrer ce qu'il eft ;
Qui n'a , modele prefque
unique ,
Que le devoir pour politique ,
Et que l'honneur pour interêt.
Je rappelle ce jour funeſte ,
Où d'étonnement abbatu ,
NouveauPilade, pour Ore
fte ,
D'Aumont , j'implorai ta
vertu !
GALANT.
31
Contre Finnocence attaqué ,
La haine en juſtice maf
quée
Avoit répandu fon poifon ;
Et je tremblois que fur
même
toySon hipocrite ftratagême
N'eût pris les droits de la
raiſon.
Mais quelle ardeur, quelle
éloquence
Me prêtoit alors l'amitié !
Soudain je gagne à l'innocence
C iiij
32 MERCURE
Ton zele enſemble &ta pi .
tié. 1
Je te vois conjurer l'orage ;
Tu parles, déja ton fuffrage
Nous rend une foule d'amis ;
Déja ton infaillible zele
A la prevention rebele
Predit l'oracle de Themis. 1
Elle a
prononcé , le men-
" oup #fonge,," airp
Artifan de fon propre affront,
Dans le Tartare fe replonge,
GALANT.
33
La rage au fein , la honte
Mais
au front.
ne peut que
ouvrage *
du noir
Dont il avoit armé fa rage
S'aneantir le fouvenir!
Ainfi que le nom d'Erof
: trate
Ce libelle profcrit fe flate
De percer encor l'avenir.
Vers impofteurs , qu'à la
vengeance
Dicta l'imprudence fa fœur,
* Vers diffamatoires faußement
imputez à M. Saurin.
34 MERCURE
Que forgerent d'intelli
gence
L'effronterie & la noirceur ;
Qui pour fel & pour harmonie
Ne prêtez à la calomnie
Qu'un choix brutal de mots
pervers :
F'apprens que la preſſe Batave ,
Au mépris des mœurs qu'
elle brave ,
Va vous montrer à l'univers.
L'Auteu: qui de l'eau duCocyte
GALANT.
35.
Vous écrivit dans fa fureur ,
Rit fans doute , & fe felicite
D'en voir multiplier l'horreur.
Il croit qu'ainfi dans tous
les âges
Vontfe répandre les outrages
Dont il a voulu nous flé
trir ;
Que de ſes menfonges ciniques
Vont naître ces foupçons
iniques
Que la malice'aime à nourrir.
36 MERCURE
Oui , ce perfide eſpoir le
Aate ,
Mais il le flate vainement ;
En vous trop d'impudence
éclate ,
Vôtre propre excés vous
dément.
Dés qu'à l'innocence la rime
Veut que vous imputiez un
crime ,
Le crime eft d'abord imputé,
Et vôtre imprudente impofture
Ne donne pas même à l'inJure
•
GALANT.
Un faux air de la verité.
37
D'autres fiecles pourront
nous croire...
Non, non , pour les en garantir
Mes vers plus fûrs de la memoire ,
Iront par-tout vous démentir.
Mais qui vous lira ? quel
courage
Pourra d'une fi noire ima-
.ge.
Suivre le tiffu rebutant ?
Ce n'eft que gibet , rouë &
flâme ,
38 MERCURE
Objets qu'à vôtre pere infâme
Peint fon remords impenitent.
Vôtre pere... non, je m'abüſe ,
Et vous n'êtes qu'un avorton
Né de la lyre d'une Muſe,
Surpriſe un jour par AleЄton.
La Mufe s'étoit endormie ;
Alecton des enfers vomie
Profite du moment fatal:
Elle ofe manier la lire ;
GALANT.
39
C'est vous , fons menteurs ,
qu'elle en tire ,
Digne eflay du monftre infernal.
Soudain le ferpent , la couleuvre ,
De fa tête affreux ornemens,
Applaudiffent à ce chef21 22 d'œuvre d
Par leurs horribles fifflemens :
Mais l'Echo n'oſa rien reSoolony dire;ryl whil
Le Faune fuit , & le Satyre
40 MERCURE
Saifi d'horreur l'interrompit.
A ce bruit la Muſe éveil
lée
Ne reprit fa lyre foüillée
Que pour le brifer de dépit.
Tu le vois , d'Aumont , je
m'égare ,
Et c'eft de l'aveu des neuf
Sœurs
Quej'imite Horace & Pindare ,
Mes Lyriques predeceffeurs.
Si fur la foy de leur uſage
L'écart
GALANT.
41
L'écart même fermoit l'ouvrage ,
Il n'en feroit que plus goûté : Lia
Mais pardonne, Muſe Thebaine ,
Mon zele à d'Aumont me
ramene ;
J'aime mieux perdre une
beauté.
Que Mnemofine immortalife
Et tes bienfaits & mon encens ;
Qu'à jamais l'univers me
life ,
Fuillet
17120
D
42 MERCURE
Penetré de ce que je fens.
Si mes vers n'ont pas la
puiffance
D'infpirer tout ce que je
penfe,
Ils n'ont pas fait affez pour
toy ;
Et, malgré l'orgueil du Parnaffe ,
Charmé , j'y cederai ma
place
Aqui te louëra mieux
moy.
que
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Résumé : ODE. A M. le Duc d'Aumont.
Dans une lettre poétique datée de juillet 1712, adressée à M. le Duc d'Aumont, l'auteur exprime sa reconnaissance et son admiration pour la générosité et le soutien du duc. Il rappelle un épisode où le duc a aidé un ami injustement accusé, démontrant ainsi sa magnanimité et son sens de la justice. L'auteur invoque les Muses non pour sa propre gloire, mais pour exprimer sa gratitude. Le texte critique un lieu où règnent la vanité et la flatterie, et où la sincérité est absente. Il loue le duc d'Aumont pour sa simplicité, son équité, sa sincérité, sa tendresse et sa générosité, même dans un environnement hypocrite. L'auteur évoque un épisode où le duc a défendu l'innocence contre la haine et la calomnie, gagnant ainsi de nombreux amis par son zèle et sa piété. La lettre dénonce également des vers diffamatoires attribués à M. Saurin, qualifiés d'imposture et de calomnie. L'auteur affirme que ces écrits ne pourront jamais ternir la réputation du duc et que ses propres vers serviront à démentir les accusations. Il conclut en exprimant son admiration pour le duc et en reconnaissant que ses vers ne peuvent pleinement exprimer sa gratitude.
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3192
p. 43-48
Du Camp de Noyelle ce 7. Juillet.
Début :
Je suis venu ici, Monsieur, pour rendre compte à Monsieur [...]
Mots clefs :
Noyelle, Camp, Troupes, Chevaux, Douai
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Noyelle ce 7. Juillet.
Du Camp de Noyelle ce 7.
Fuiller.
Je fuis venu ici , Monfieur , pour rendre compte
à Monfieur le Maréchal
que fur l'avis qu'a cu Monfieur le Comte de Broglio
ce matin , que les ennemis
avoient détaché de leur
armée huit cent chevaux ,
pour attaquer un fourrage
qu'ils croyoient qu'il devoit faire avec la reſerve
entre Douay & Vitry , il eſt
forti ce matin avec mille
Dij
44 MERCURE
chevaux , aufquels il a fait
prendre des faulx , afin de
les mieux faire donner dans
le panneau , & a envoyé
trois cent chevaux pour
maſquer Douay , fans faire
femblant d'avoir aucune
troupe à fon flanc gauche,
& a toûjours tenu le refte
de ſes troupes en gros comme des fourrageurs. Les
ennemis qui étoient embufquez fur les derrieres ont
debufqué marchans en bataille leur ſeize troupes
front. Il les a laiffé venir juf- ›
ques à la portée d'une ca
de
1
GALANT.
45
rabine ; aprés quoy il s'eft
formé , & a marché à eux
l'épée à la main , a effuyé
leur feu de fort prés, & y
eft entré à grands coups d'épée , les a culbutez , fans
leur donner le temps de fe
rallier , les a fuivis , & fait
couper par des troupes qu'il
a envoyées s'emparer du
paffage de Crechin ; ce qui
les a rejettez du côté de
Couriere & de la Deule ,
où il s'en eft noyé plufieurs.
Comme j'avois perdu de
vûë Monfieur le Comte de
Broglio, je pouffai vers Cre-
46 MERCURE
chin avec cinquante maîtres. Je puis vous affurer
qu'il n'eft pas rentré dans
Doüay plus de cinquante
cavaliers , le reste ayant été
pris ou noyé. Quand je fuis
parti pour en venir rendre
compte à Monfieur le Maréchal , toutes nos troupes
`n'étoient pas encore arrivées : il y avoit déja prés :
de quatre cent prifonniers,
& autant de chevaux , du
nombre defquels étoit M.
de Saint Amour , Colonel
des Cuiraffier's,qui, je crois,
commandoit ce détache-
GALANT.
47
ment, & quatorze Officiers,
Monfieur Speligny , Colonel Houffard , doit y avoir été tué , fon cheval
cent
s'étant rendu , à ce qu'a dit
Monfieur de Saint Amour,
bien avant qu'il ait été
pris. Ce détachement étoit
compofé de quatre
Cuiraffiers de l'Empereur ,
de deux cent Drrgons ,
& deux cent Houflards ;
le tout de troupes choifies , leſquelles avoient ordre d'entreprendre quelque chofe avant de revenir. Mon frere le Comte
48 MERCURE
& moy fommes en bonne
fanté. Monfieur le Maréchal rend compte à la Cour
de cette affaire.
On attend des memoires d'Espagne , qui retardent jufqu'au mois
prochain l'article qu'on
a promis de Monfieur
de Vendôme
Fuiller.
Je fuis venu ici , Monfieur , pour rendre compte
à Monfieur le Maréchal
que fur l'avis qu'a cu Monfieur le Comte de Broglio
ce matin , que les ennemis
avoient détaché de leur
armée huit cent chevaux ,
pour attaquer un fourrage
qu'ils croyoient qu'il devoit faire avec la reſerve
entre Douay & Vitry , il eſt
forti ce matin avec mille
Dij
44 MERCURE
chevaux , aufquels il a fait
prendre des faulx , afin de
les mieux faire donner dans
le panneau , & a envoyé
trois cent chevaux pour
maſquer Douay , fans faire
femblant d'avoir aucune
troupe à fon flanc gauche,
& a toûjours tenu le refte
de ſes troupes en gros comme des fourrageurs. Les
ennemis qui étoient embufquez fur les derrieres ont
debufqué marchans en bataille leur ſeize troupes
front. Il les a laiffé venir juf- ›
ques à la portée d'une ca
de
1
GALANT.
45
rabine ; aprés quoy il s'eft
formé , & a marché à eux
l'épée à la main , a effuyé
leur feu de fort prés, & y
eft entré à grands coups d'épée , les a culbutez , fans
leur donner le temps de fe
rallier , les a fuivis , & fait
couper par des troupes qu'il
a envoyées s'emparer du
paffage de Crechin ; ce qui
les a rejettez du côté de
Couriere & de la Deule ,
où il s'en eft noyé plufieurs.
Comme j'avois perdu de
vûë Monfieur le Comte de
Broglio, je pouffai vers Cre-
46 MERCURE
chin avec cinquante maîtres. Je puis vous affurer
qu'il n'eft pas rentré dans
Doüay plus de cinquante
cavaliers , le reste ayant été
pris ou noyé. Quand je fuis
parti pour en venir rendre
compte à Monfieur le Maréchal , toutes nos troupes
`n'étoient pas encore arrivées : il y avoit déja prés :
de quatre cent prifonniers,
& autant de chevaux , du
nombre defquels étoit M.
de Saint Amour , Colonel
des Cuiraffier's,qui, je crois,
commandoit ce détache-
GALANT.
47
ment, & quatorze Officiers,
Monfieur Speligny , Colonel Houffard , doit y avoir été tué , fon cheval
cent
s'étant rendu , à ce qu'a dit
Monfieur de Saint Amour,
bien avant qu'il ait été
pris. Ce détachement étoit
compofé de quatre
Cuiraffiers de l'Empereur ,
de deux cent Drrgons ,
& deux cent Houflards ;
le tout de troupes choifies , leſquelles avoient ordre d'entreprendre quelque chofe avant de revenir. Mon frere le Comte
48 MERCURE
& moy fommes en bonne
fanté. Monfieur le Maréchal rend compte à la Cour
de cette affaire.
On attend des memoires d'Espagne , qui retardent jufqu'au mois
prochain l'article qu'on
a promis de Monfieur
de Vendôme
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Résumé : Du Camp de Noyelle ce 7. Juillet.
Le 7 [mois indéterminé], depuis le Camp de Noyelle, un rapport militaire informe Monsieur le Maréchal des actions du Comte de Broglio contre les ennemis. Ce matin, Broglio a appris que les ennemis avaient envoyé huit cents chevaux pour attaquer un convoi de fourrage près de Douay et Vitry. Il a renforcé ses troupes à mille chevaux, armés de faux, et a envoyé trois cents chevaux pour masquer Douay, feignant de n'avoir aucune troupe à son flanc gauche. Les ennemis, embusqués à l'arrière, ont débusqué en formation de bataille. Broglio les a laissés approcher à portée de tir, puis a chargé à l'épée, dispersant les ennemis sans leur laisser le temps de se rallier. Il a poursuivi les fuyards et a coupé leur retraite vers Crechin, les repoussant vers Couriere et la Deule, où plusieurs se sont noyés. L'auteur, ayant perdu de vue Broglio, s'est dirigé vers Crechin avec cinquante maîtres. Moins de cinquante cavaliers ennemis sont rentrés à Douay, le reste étant capturé ou noyé. Au moment de son départ pour informer le Maréchal, environ quatre cents prisonniers et autant de chevaux avaient été capturés, incluant le Colonel des Cuirassiers Saint Amour et quatorze officiers. Le détachement ennemi était composé de quatre cents Cuirassiers de l'Empereur, deux cents Dragons et deux cents Houzards. Le Maréchal rend compte de cette affaire à la Cour. Des mémoires d'Espagne sont attendus, retardant l'article promis de Monsieur de Vendôme jusqu'au mois prochain.
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3193
p. 49-51
Adresse de la Chambre des Communes à la Reine.
Début :
Trés-gracieuse Reine, Nous les trés-humbles & obeïssans sujets [...]
Mots clefs :
Paix, Londres, Chambre des communes, Reine, Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Adresse de la Chambre des Communes à la Reine.
Nouvelles de Londres.
Adreffe de la Chambre des
Communes à la Reine.
Trés gracieule Reine ,
Nous les trés- humbles
& obeïffans fujets de Vôtre
Majefté , les Communes de
la Grande Bretagne aſſemblées en Parlement , demandons permiſſion de reconnoître trés - humblement la grande condefcendance de V. M. à nous communiquer les conditions
Fuillet 1712.
•
E
50 MERCURE
fur lefquelles une paix generale peut être faite.
Nos cœurs font pleins de
gratitude pource que V. M.
a déja fait , & les paroles
nous manquent pour exprimer la fatisfaction avec laquelle nous avons reçû tout
ce dont il a plû à V. M. de
faire part à vos Communes,
Nous avons une entiere
confiance en V. M. qu'Elle
pourſuivra constamment le
veritable interêt de vos propres Royaumes , & qu'Elle
tâchera de procurer à tous
les alliez ce qui leur eſt dû
GALANT.
par les traitez , & qui eft nepour leur fûreté:
aire
Ces affurances font le
moindre retour de vos fidelles Communes , pour
tant de condeſcendance &
de bonté ; & Elles fupplient
trés - humblement V. M.
qu'il lui plaiſe de proceder
dans la prefente negocia
tion , pour obtenir une
prompte paix.
Adreffe de la Chambre des
Communes à la Reine.
Trés gracieule Reine ,
Nous les trés- humbles
& obeïffans fujets de Vôtre
Majefté , les Communes de
la Grande Bretagne aſſemblées en Parlement , demandons permiſſion de reconnoître trés - humblement la grande condefcendance de V. M. à nous communiquer les conditions
Fuillet 1712.
•
E
50 MERCURE
fur lefquelles une paix generale peut être faite.
Nos cœurs font pleins de
gratitude pource que V. M.
a déja fait , & les paroles
nous manquent pour exprimer la fatisfaction avec laquelle nous avons reçû tout
ce dont il a plû à V. M. de
faire part à vos Communes,
Nous avons une entiere
confiance en V. M. qu'Elle
pourſuivra constamment le
veritable interêt de vos propres Royaumes , & qu'Elle
tâchera de procurer à tous
les alliez ce qui leur eſt dû
GALANT.
par les traitez , & qui eft nepour leur fûreté:
aire
Ces affurances font le
moindre retour de vos fidelles Communes , pour
tant de condeſcendance &
de bonté ; & Elles fupplient
trés - humblement V. M.
qu'il lui plaiſe de proceder
dans la prefente negocia
tion , pour obtenir une
prompte paix.
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Résumé : Adresse de la Chambre des Communes à la Reine.
En 1712, la Chambre des Communes adresse une lettre à la Reine pour exprimer sa gratitude concernant la communication des conditions d'une paix générale. Les Communes manifestent leur entière confiance en la Reine pour défendre les intérêts des royaumes et garantir la sécurité des alliés conformément aux traités. Elles supplient humblement la Reine de poursuivre les négociations afin d'obtenir une paix rapide.
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3194
p. 52-53
Réponse de la Reine à l'Adresse ci-dessus.
Début :
Messieurs, J'ai si fort à coeur la sûreté & les [...]
Mots clefs :
Réponse, Reine d'Angleterre, Confiance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réponse de la Reine à l'Adresse ci-dessus.
Réponse dela Reine à l'Adreſſe
ci-deffus.
03.
Meffieurs ,
J'ai fi fort à cœur la fûreté & les interêts de mon
peuple , que je ne puis qu'-
avoir beaucoup de plaifir
de vôtre refpectueuſe Adreffe , dont je vous remercie. J'ai confulté vôtre bien,
& vous allez voir le bon ef
fet de la confiance que vous
avez en moy , laquelle doit
toûjours continuer entre
قرر .GALANT
ane Princeffe fi affectionnée & des fujets fi fideles
ci-deffus.
03.
Meffieurs ,
J'ai fi fort à cœur la fûreté & les interêts de mon
peuple , que je ne puis qu'-
avoir beaucoup de plaifir
de vôtre refpectueuſe Adreffe , dont je vous remercie. J'ai confulté vôtre bien,
& vous allez voir le bon ef
fet de la confiance que vous
avez en moy , laquelle doit
toûjours continuer entre
قرر .GALANT
ane Princeffe fi affectionnée & des fujets fi fideles
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3195
p. 53-54
Réponse de la Reine à l'Adresse des Seigneurs.
Début :
Mylords, Je vous remercie de tout mon coeur de vôtre [...]
Mots clefs :
Réponse, Reine d'Angleterre, Intérêts, Peuple
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réponse de la Reine à l'Adresse des Seigneurs.
Réponse dela Reine à l'Adreſſe
des Seigneurs.
$0-54
;
Mylords ,
Je vous remercie de tout
mon cœur de vôtre Adreffe de la fatisfaction que
vous témoignez de ce que
je vous ai communiqué ; ce
qui contribuera beaucoup
à éloigner des difficultez
furvenues dans le cours de
cette negociation ; & de la
E iij
$4
MERCURE
confiance que vous mettez
en moy pour mieux finir
ce grandouvrage , à l'avantage de monpeuple, &pour
la fûreté & les interêts de
mes alliez,
des Seigneurs.
$0-54
;
Mylords ,
Je vous remercie de tout
mon cœur de vôtre Adreffe de la fatisfaction que
vous témoignez de ce que
je vous ai communiqué ; ce
qui contribuera beaucoup
à éloigner des difficultez
furvenues dans le cours de
cette negociation ; & de la
E iij
$4
MERCURE
confiance que vous mettez
en moy pour mieux finir
ce grandouvrage , à l'avantage de monpeuple, &pour
la fûreté & les interêts de
mes alliez,
Fermer
3196
p. 54-65
LE DIABLE Masqué. Nouvelle de Venise.
Début :
Ce Carnaval dernier une des jolies femmes de Venise, Provençale [...]
Mots clefs :
Dame, Masque, Diable, Venise, Carnaval, Bourses, Compagnie, Démon, Exorcisme, Déguisement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE DIABLE Masqué. Nouvelle de Venise.
LE DIABLE
Mafqué.
but not Garni ob
Nouvelle de Venife.
CECarnaval dernier une
des jolies femmes de Ve
nife , Provençale de naiſ
fance , & établie dans Ve
GALANT.
·
pece
nife depuis plufieurs années , fit chez elle une af
femblée , qui devint une efde bal. Elle ne manquoit pas d'amans , qui tous
attendoient , pour lui faire
leur declaration en forme,
qu'on eût des nouvelles affurées de la mort de fon
mari. Il s'étoit embarqué il
y avoit déja plufieurs années, & le filence qu'il avoit gardé depuis fon départ faifoit préfumer qu'il
avoit peri Cependant la
Dame obſervoit beaucoup
de regularité dans fa conE iiij
56 MERCURE
duite , & il ne lui faloit pas
moins que les privileges du
Carnaval ,,
pour l'autorifer
à faire chez elle une affem.
blée pareille à celle dont je
vous parle. On venoit de
deffervir une grande colation qu'elle avoir donnée
aprés trois heures de jeu ,
quand on vit entrer un Mafque, qui lui preſenta un momon. Il avoit trouvé la por-
+
'
te ouverte & ne s'étoit
point mis en peine de faire
demander fi on le voudroit
recevoir. Sa brufque entrée
n'étonnaperfonne; la faifon
GALANT. 57
permettoit ces fortes de li
bertez , & dans cette vil
le on left bien venu par
tout avec le maſque. La Da
me reçut le momon , & le
gagna. Le Mafque la pria
den jouer un autre , qu'il
perdit encore. La même
chofe lui étant arrivée cinq
ou fix fois , parce qu'il
brouilloit les dez avec tant
de promptitude, que quand
ils tournoient favorable
ment pour lui , il fembloit
ne s'en pas appercevoir ;
d'autres voulurent jouer à
leur tour : mais ils n'y trou
58 MERCURE
verent pas leur compte , le
Mafque gagna , & ne perdit que contre la Dame ,
qu'il engagea de nouveau
au jeu. La gayeté avec laquelle il foûtint la perte
qu'il continua de faire con
tr'elle , ne laiffa aucun dou
te qu'elle ne fût volontai
re. On s'en expliqua tout
haut : il l'entendit ; & prenant un ton different de
celui dont il s'étoit fervi juf
qu'alors , il declara qu'il étoit le maître des richeſſes,
qu'il ne les aimoit que pour
en faire part à la Dame, &
GALANT.
19
qu'il ne difoit rien qu'il ne
soffrit à juftifier par les ef,
fets. En même temps il découvrit plufieurs bourſes
toutes pleines de pieces
d'or ,qu'il demanda à jouer
en un feul momon , contre
tout ce que la maîtreſſe du
logis voudroit hazarder. La
Dame embaraffée de cette
declaration , renonça au
jeu. On examina le Maſque
avec plus d'attention , &
une femme de la compagnie , que l'âge & la foi
bleffe de l'efprit rendoient
fujette à fe faire des realitez
60 MERCURE
de fes vifions, l'ayant regardé depuis la tête juſqu'aux
pieds , devint pâle, tremblante , & tellement éperdue , qu'elle demeura quel
quetemps lans pouvoir parler. La parole lui étant revenue , elle dit tout bas à
fa voifine , qu'il n'y avoit
point à douter que le Mafque ne fût le Diable ; qu'il
l'avoit marqué en declarant
qu'il étoit le maître des richefſes ; & que fi elle y
vouloit prendre garde , elle
lui verroit des cornes fous
fon bonnet. Le Diable
GALANT. 61
7
mafqué avoit pris une
çoëfure bizarre, qui convenoit en quelque maniere
avec ce que les Peintres
ont accoûtumé de nous reprefenter du Demon : &
c'étoit là- deffus que la credule vifionnaire avoit appuyéfon jugement. Ce qu
elle dit paffa en un moment d'oreille en oreille.
Apparemment elle trouva des efprits foibles comme le fien , & l'on propoſa d'abord l'exorcifme. Ce mot fit connoître au Mafque ce qu'on
62 MERCURE
s'étoit figuré de lui. Il commença tout de bon à faire
le Diable , parla plufieurs
Langues , dont quelques
unes étoient inconnues : &
aprés quelques raiſons expliquées fur ce qui l'avoit
obligé de quitter l'enfer , il
ajoûta qu'il venoit particul
lierement demander une
perfonné de la compagnie,
qui s'étoit donnée à lui ,
protefta qu'elle lui appartenoit , & qu'il ne defampareroitpoint qu'ilne l'eût,
quelques obftacles qu'on y
apportât. Chacun regarda
GALANT. 63
la Dame: ces menacesfembloient s'adreffer à elle , &
le Mafque les avoit pronon.
cées d'une voix creufe qui
embaraffoit les moins fufceptibles de frayeur. Les
uns fe taifoient , les autres
fe parloient bas, &celle qui
avoit donné ouverture à la
diablerie , crioit continuellement à l'exorcifme. L'hif
toire porte quefans confulter perfonne , elle fit venir
des gens d'un caractere à
faire fuir les Demons ; que
le Diable pretendu leur répondit fort pertinemment
64 MERCURE
:
& qu'aprés s'être diverti
quelque temps de leurs zelées conjurations , il leva
le mafque ce qui finit l'avanture par un fort grand
cri que fit la Dame. C'étoit
fon mari , qui avoit paſſé
d'Eſpagne au Perou. Il s'y
étoit enrichi , & revenoit
chargé de tréſors. En arri
vant il avoit appris que fa
femmeregaloit fes plus particulieres amies. C'étoit un
des derniers jours du Carnaval. Cette faifon favorable aux déguiſemens , lui
fit naître l'envie de voir la
fête
GALANT. 65
fête fans être connu , & il
avoit pris pour cela le plus
grotesque habit qu'il eût
pû trouver. Toute l'affemblée lui fic compliment ; &
comme il n'étoit pas fi diable qu'on l'avoit crû , on lui
abandonna la Dame qu'il
venoit chercher , & qu'il
avoit dit fi hautement qui
s'étoit donnée à lui.
Mafqué.
but not Garni ob
Nouvelle de Venife.
CECarnaval dernier une
des jolies femmes de Ve
nife , Provençale de naiſ
fance , & établie dans Ve
GALANT.
·
pece
nife depuis plufieurs années , fit chez elle une af
femblée , qui devint une efde bal. Elle ne manquoit pas d'amans , qui tous
attendoient , pour lui faire
leur declaration en forme,
qu'on eût des nouvelles affurées de la mort de fon
mari. Il s'étoit embarqué il
y avoit déja plufieurs années, & le filence qu'il avoit gardé depuis fon départ faifoit préfumer qu'il
avoit peri Cependant la
Dame obſervoit beaucoup
de regularité dans fa conE iiij
56 MERCURE
duite , & il ne lui faloit pas
moins que les privileges du
Carnaval ,,
pour l'autorifer
à faire chez elle une affem.
blée pareille à celle dont je
vous parle. On venoit de
deffervir une grande colation qu'elle avoir donnée
aprés trois heures de jeu ,
quand on vit entrer un Mafque, qui lui preſenta un momon. Il avoit trouvé la por-
+
'
te ouverte & ne s'étoit
point mis en peine de faire
demander fi on le voudroit
recevoir. Sa brufque entrée
n'étonnaperfonne; la faifon
GALANT. 57
permettoit ces fortes de li
bertez , & dans cette vil
le on left bien venu par
tout avec le maſque. La Da
me reçut le momon , & le
gagna. Le Mafque la pria
den jouer un autre , qu'il
perdit encore. La même
chofe lui étant arrivée cinq
ou fix fois , parce qu'il
brouilloit les dez avec tant
de promptitude, que quand
ils tournoient favorable
ment pour lui , il fembloit
ne s'en pas appercevoir ;
d'autres voulurent jouer à
leur tour : mais ils n'y trou
58 MERCURE
verent pas leur compte , le
Mafque gagna , & ne perdit que contre la Dame ,
qu'il engagea de nouveau
au jeu. La gayeté avec laquelle il foûtint la perte
qu'il continua de faire con
tr'elle , ne laiffa aucun dou
te qu'elle ne fût volontai
re. On s'en expliqua tout
haut : il l'entendit ; & prenant un ton different de
celui dont il s'étoit fervi juf
qu'alors , il declara qu'il étoit le maître des richeſſes,
qu'il ne les aimoit que pour
en faire part à la Dame, &
GALANT.
19
qu'il ne difoit rien qu'il ne
soffrit à juftifier par les ef,
fets. En même temps il découvrit plufieurs bourſes
toutes pleines de pieces
d'or ,qu'il demanda à jouer
en un feul momon , contre
tout ce que la maîtreſſe du
logis voudroit hazarder. La
Dame embaraffée de cette
declaration , renonça au
jeu. On examina le Maſque
avec plus d'attention , &
une femme de la compagnie , que l'âge & la foi
bleffe de l'efprit rendoient
fujette à fe faire des realitez
60 MERCURE
de fes vifions, l'ayant regardé depuis la tête juſqu'aux
pieds , devint pâle, tremblante , & tellement éperdue , qu'elle demeura quel
quetemps lans pouvoir parler. La parole lui étant revenue , elle dit tout bas à
fa voifine , qu'il n'y avoit
point à douter que le Mafque ne fût le Diable ; qu'il
l'avoit marqué en declarant
qu'il étoit le maître des richefſes ; & que fi elle y
vouloit prendre garde , elle
lui verroit des cornes fous
fon bonnet. Le Diable
GALANT. 61
7
mafqué avoit pris une
çoëfure bizarre, qui convenoit en quelque maniere
avec ce que les Peintres
ont accoûtumé de nous reprefenter du Demon : &
c'étoit là- deffus que la credule vifionnaire avoit appuyéfon jugement. Ce qu
elle dit paffa en un moment d'oreille en oreille.
Apparemment elle trouva des efprits foibles comme le fien , & l'on propoſa d'abord l'exorcifme. Ce mot fit connoître au Mafque ce qu'on
62 MERCURE
s'étoit figuré de lui. Il commença tout de bon à faire
le Diable , parla plufieurs
Langues , dont quelques
unes étoient inconnues : &
aprés quelques raiſons expliquées fur ce qui l'avoit
obligé de quitter l'enfer , il
ajoûta qu'il venoit particul
lierement demander une
perfonné de la compagnie,
qui s'étoit donnée à lui ,
protefta qu'elle lui appartenoit , & qu'il ne defampareroitpoint qu'ilne l'eût,
quelques obftacles qu'on y
apportât. Chacun regarda
GALANT. 63
la Dame: ces menacesfembloient s'adreffer à elle , &
le Mafque les avoit pronon.
cées d'une voix creufe qui
embaraffoit les moins fufceptibles de frayeur. Les
uns fe taifoient , les autres
fe parloient bas, &celle qui
avoit donné ouverture à la
diablerie , crioit continuellement à l'exorcifme. L'hif
toire porte quefans confulter perfonne , elle fit venir
des gens d'un caractere à
faire fuir les Demons ; que
le Diable pretendu leur répondit fort pertinemment
64 MERCURE
:
& qu'aprés s'être diverti
quelque temps de leurs zelées conjurations , il leva
le mafque ce qui finit l'avanture par un fort grand
cri que fit la Dame. C'étoit
fon mari , qui avoit paſſé
d'Eſpagne au Perou. Il s'y
étoit enrichi , & revenoit
chargé de tréſors. En arri
vant il avoit appris que fa
femmeregaloit fes plus particulieres amies. C'étoit un
des derniers jours du Carnaval. Cette faifon favorable aux déguiſemens , lui
fit naître l'envie de voir la
fête
GALANT. 65
fête fans être connu , & il
avoit pris pour cela le plus
grotesque habit qu'il eût
pû trouver. Toute l'affemblée lui fic compliment ; &
comme il n'étoit pas fi diable qu'on l'avoit crû , on lui
abandonna la Dame qu'il
venoit chercher , & qu'il
avoit dit fi hautement qui
s'étoit donnée à lui.
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Résumé : LE DIABLE Masqué. Nouvelle de Venise.
Le texte décrit un événement survenu lors du Carnaval à Venise. Une femme provençale, résidente de Venise depuis plusieurs années, organise une assemblée qui se transforme en bal. Elle attend des nouvelles de la mort de son mari, parti en mer plusieurs années auparavant. Lors de cette assemblée, un homme masqué entre sans s'annoncer et participe à des jeux de hasard. Il perd systématiquement contre la maîtresse de maison, ce qui suscite des soupçons. Une femme superstitieuse de la compagnie identifie le masqué comme le Diable en raison de ses déclarations et de son apparence. La rumeur se répand, et certains proposent d'exorciser le Diable. Ce dernier parle plusieurs langues et affirme être venu chercher une personne de l'assemblée qui s'est donnée à lui. La Dame est visée par ces menaces. Finalement, l'homme masqué lève son masque, révélant qu'il s'agit du mari de la Dame, revenu d'Espagne chargé de trésors. Il avait appris que sa femme recevait des amis et avait décidé de se déguiser pour assister à la fête sans être reconnu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3197
p. 65-72
MORT.
Début :
Achille du Harlay, Comte de Beaumont, Seigneur de Grosbois, ancien [...]
Mots clefs :
Achille du Harlay, Comte de Beaumont, Famille du Harlay, Bourgogne, Arlay
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT.
MORT
Achille du Harlay, Com
te de Beaumont , Seigneur
de Grofbois , ancien PreFaillet 1712.
F
66 MERCURE
"
mier Prefident du Parle
ment de Paris , mourut le
23. Juillet.
Il fut reçû Premier Prefident le 18. Novembre
1689. il s'eft démis de fa
Charge au mois d'Avril
1707. Il avoit épousé le 12.
Septembre 1667. Anne Madelaine de la Moignon ,
morte au château de Stain
le 8. Octobre 1701. Elle étoit fille de Guillaume de la
Moignon, Marquis de Bafville, Premier Prefident du
Parlement , & de Madelai
ne Potier de Blancmeſnil.
GALANT. 67
&
De cette alliance font ve
nus Achilles du Harlay ,
Comte de Beaumont ,
Marie-Madelaine du Har!
lay , Religieufe aux Filles de
fainte Elifabeth à Paris ;
morte le 28. Novembre
1700. Achilles du Harlay
Confeiller d'Eftat , a épousé
le z. Fevrier 1693. Anne- Renée-Loüife du Loüet , fille
unique de Robert du Loüet,
Marquis de Coyetenval ,
Doyen du Parlement de
Bretagne , & de Renée le
Borgne de Lefquifiou, dont
il a Marie- Louiſe du Har
Fij
68 MERCURE
1
lay , née en 1694. qui a é
poufé en Decembre 1711.
Chriftian- Louis de Montmorenci de Luxembourg ,
Prince de Tingry , Lieutenant general des armées du
Roy, Gouverneur de Valenciennes , connu avant
fon mariage ſous le nom
du Chevalier de Luxembourg.
La famille du Harlay,
feconde en grands Hommes, eft une des plus illuf
tres & des plus anciennes
du Royaume. On parle diverſement de fon origine.
GALANT. 69
Plufieurs difent qu'elle eft
venuë d'Angleterre ; d'au
tres affurent qu'elle tire fon
nom de la ville d'Arlay
dans la Franche- Comté de
Bourgogne. Ces derniers
pretendent en avoir des
preuves , & ajoûtent que la
ville d'Arlay , premiere Baronnie de ce pays , étoit
dans leur maiſon , & qu'elle
paffa enfuite dans celle de
Châlons & de Naffau. François de Harlay, fils de Philbert, eft le premier qui vint
s'établir en France fous les
Regnes de Charles VI. &
70 MERCURE
Charles VII. Il fut Confeil.
ler & Chambellan du Roy.
Il laiffa de Loüife Berbizy
fon époufe , Nicolas Gobinet de Harlay , Sieur de
Grandvilliers & de Nogent; & François,Religieux
de faint Benigne de Dijon.
Cette famille eft divifée
en deux branches : de Harlay- Sancy , & de ĆefiChamvalon.
La branche de HarlaySancy commença en Robert de Harlay , Sieur de
Sancy , Confeiller au Parle
ment de Paris. Il étoit troi-
GALANT. 7!
fiéme fils de Louis deHar
lay , & de Germaine Cœur.
Il époufa le 8. Decembre de
l'an 1544- Jacqueline de Marainvilliers, dont il eut cinq
fils. L'aîné eft le celebre
Nicolas de Harlay de San
cy, Confeiller du Roy en
fes Confeils , Surintendant
des Finances , premier Maî
tre d'Hôtel de Sa Majesté ,
Colonel general des Suiffes,Gouverneur deChâlons
fur Saone , & Lieutenant
general en Bourgogne ,
Ambaffadeur en Allemagne &enAngleterre, nom-
72 MERCURE
mé à l'Ordre du S. Efprit.
Il a rendu des fervices importans aux Rois Henry III.
&Henry IV. dans les differens emplois dont il a été
chargé.
La branche de Cefi & dé
Chamvalon en Loüis , de
Harlay , quatriéme fils de
Loüis , Sieur de Monglat
& de Germaine Cœur. Il
époufa Loüife de Carte,fille
de Gratien , Sieur de faint
Quentin le Verger , dont il
eut pluſieurs enfans.
Achille du Harlay, Com
te de Beaumont , Seigneur
de Grofbois , ancien PreFaillet 1712.
F
66 MERCURE
"
mier Prefident du Parle
ment de Paris , mourut le
23. Juillet.
Il fut reçû Premier Prefident le 18. Novembre
1689. il s'eft démis de fa
Charge au mois d'Avril
1707. Il avoit épousé le 12.
Septembre 1667. Anne Madelaine de la Moignon ,
morte au château de Stain
le 8. Octobre 1701. Elle étoit fille de Guillaume de la
Moignon, Marquis de Bafville, Premier Prefident du
Parlement , & de Madelai
ne Potier de Blancmeſnil.
GALANT. 67
&
De cette alliance font ve
nus Achilles du Harlay ,
Comte de Beaumont ,
Marie-Madelaine du Har!
lay , Religieufe aux Filles de
fainte Elifabeth à Paris ;
morte le 28. Novembre
1700. Achilles du Harlay
Confeiller d'Eftat , a épousé
le z. Fevrier 1693. Anne- Renée-Loüife du Loüet , fille
unique de Robert du Loüet,
Marquis de Coyetenval ,
Doyen du Parlement de
Bretagne , & de Renée le
Borgne de Lefquifiou, dont
il a Marie- Louiſe du Har
Fij
68 MERCURE
1
lay , née en 1694. qui a é
poufé en Decembre 1711.
Chriftian- Louis de Montmorenci de Luxembourg ,
Prince de Tingry , Lieutenant general des armées du
Roy, Gouverneur de Valenciennes , connu avant
fon mariage ſous le nom
du Chevalier de Luxembourg.
La famille du Harlay,
feconde en grands Hommes, eft une des plus illuf
tres & des plus anciennes
du Royaume. On parle diverſement de fon origine.
GALANT. 69
Plufieurs difent qu'elle eft
venuë d'Angleterre ; d'au
tres affurent qu'elle tire fon
nom de la ville d'Arlay
dans la Franche- Comté de
Bourgogne. Ces derniers
pretendent en avoir des
preuves , & ajoûtent que la
ville d'Arlay , premiere Baronnie de ce pays , étoit
dans leur maiſon , & qu'elle
paffa enfuite dans celle de
Châlons & de Naffau. François de Harlay, fils de Philbert, eft le premier qui vint
s'établir en France fous les
Regnes de Charles VI. &
70 MERCURE
Charles VII. Il fut Confeil.
ler & Chambellan du Roy.
Il laiffa de Loüife Berbizy
fon époufe , Nicolas Gobinet de Harlay , Sieur de
Grandvilliers & de Nogent; & François,Religieux
de faint Benigne de Dijon.
Cette famille eft divifée
en deux branches : de Harlay- Sancy , & de ĆefiChamvalon.
La branche de HarlaySancy commença en Robert de Harlay , Sieur de
Sancy , Confeiller au Parle
ment de Paris. Il étoit troi-
GALANT. 7!
fiéme fils de Louis deHar
lay , & de Germaine Cœur.
Il époufa le 8. Decembre de
l'an 1544- Jacqueline de Marainvilliers, dont il eut cinq
fils. L'aîné eft le celebre
Nicolas de Harlay de San
cy, Confeiller du Roy en
fes Confeils , Surintendant
des Finances , premier Maî
tre d'Hôtel de Sa Majesté ,
Colonel general des Suiffes,Gouverneur deChâlons
fur Saone , & Lieutenant
general en Bourgogne ,
Ambaffadeur en Allemagne &enAngleterre, nom-
72 MERCURE
mé à l'Ordre du S. Efprit.
Il a rendu des fervices importans aux Rois Henry III.
&Henry IV. dans les differens emplois dont il a été
chargé.
La branche de Cefi & dé
Chamvalon en Loüis , de
Harlay , quatriéme fils de
Loüis , Sieur de Monglat
& de Germaine Cœur. Il
époufa Loüife de Carte,fille
de Gratien , Sieur de faint
Quentin le Verger , dont il
eut pluſieurs enfans.
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Résumé : MORT.
Achille du Harlay, comte de Beaumont, seigneur de Grofbois, ancien Premier Président du Parlement de Paris, est décédé le 23 juillet 1712. Il avait été nommé Premier Président le 18 novembre 1689 et avait démissionné en avril 1707. Il avait épousé Anne Madeleine de la Moignon le 12 septembre 1667. De cette union sont nés Achilles du Harlay, comte de Beaumont, et Marie-Madelaine du Harlay, religieuse aux Filles de sainte Élisabeth à Paris, décédée le 28 novembre 1700. Achilles du Harlay, conseiller d'État, avait épousé Anne-Renée-Louise du Louët le 2 février 1693. Ils ont eu une fille, Marie-Louise du Harlay, née en 1694 et mariée en décembre 1711 à Christian-Louis de Montmorency de Luxembourg, prince de Tingry. La famille du Harlay est l'une des plus illustres et anciennes du royaume. Son origine est discutée : certains affirment qu'elle vient d'Angleterre, d'autres qu'elle tire son nom de la ville d'Arlay en Franche-Comté. François de Harlay, fils de Philibert, est le premier à s'être établi en France sous les règnes de Charles VI et Charles VII. La famille est divisée en deux branches : Harlay-Sancy et Cefy-Chamvalon. La branche Harlay-Sancy commence avec Robert de Harlay, seigneur de Sancy, conseiller au Parlement de Paris. Son fils aîné, Nicolas de Harlay de Sancy, a occupé divers postes importants sous les règnes de Henri III et Henri IV.
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3198
p. 73-98
DISCOURS préliminaire sur la lumiere.
Début :
Quoyque ce discours ne soit pas une piece complette, ny [...]
Mots clefs :
Miroirs, Lumière, Yeux, Esprit, Animaux, Objets, Obscurité, Cerveau, Matière, Corps lumineux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DISCOURS préliminaire sur la lumiere.
DISCO U R S
préliminaire fur la
lumiere.
QUoyque ce difcours ne
foit pas une piece com-.
plette , nyabfolument nouvelle , on n'a pas cru cependant devoir la laiffer
dans l'oubli non feulement parce qu'on y expli
que unfyfteme de la lumiere qui commence à avoir
de la vogue , mais encore
parce que la fuite va paFuillet 17120 G
74 MERCURE
roiftre inceffamment dans
un troifiéme volume des
effais & recherches de Mathematique & de Phyſique.
Premierement pour ce qui
regarde la nature de la lumiere , il n'eft rien aujour
d'huy de plus univerfellement reconnu que l'erreur des anciens Philofophes. Car fi on dit avec
quelques- uns que c'est une
qualité fenfible , fans expliquer quelle eft la nature & l'origine de cette qualité , il est évident que par
cette reſponſe , on ne nous
1
GALANT. 75
rend pas plus fçavans de
rien ; puifqu'il faudroit eftre aveugle pour ne fçavoir
pas que la lumiere eft fenfible & ennemi de la
clarté ,
ſe contenter , pour
des termes de qualitez occultes. Si on prétend avec
quelques autres que la lumiere n'eft autre chofe qu'-
une émanation d'efprits
animaux , qui fortant de
nos yeux , vont parcourir ,
& pour ainsi dire , vifiter
tous les objets qui font au
devant de nous pour en faire enfuite un fidelle rapGij
78 MERCURE
port à l'ame. Dans quelle
obfcurité ne tombe-t - on
pas, de prétendre qu'il puft
fortir d'un reſervoir aufli
borné , que l'eft celuy du
cerveau d'un animal , affez
de particules de matiere
pour s'eftendre non feulement à tous les corps qui
font autour de nous , dans
une diſtance de huit ou dix
lieuës à la ronde , mais
mefme jufques à la Lune ,
au Soleil , &juſques au Firmament , & de vouloir que
la viteffe de ces efprits ſoit
affez grande , pour parcou
1
GALANT. - 77
rir de tels efpaces deux fois
dans un clin d'œil , c'eſt àdire , dans un inftant fenfible ? Mais quand mefme
on leur accorderoit ces
deux paradoxes , quelle eft
la connoiffance de ces particules de matiere , pour
examiner les figures des
objets; & quelle eft leur memoire , pour retrouver les
yeux d'où elles font forties,
& pour en faire un fidelle
rapport à l'ame ? Pourquoy
ces meffageres ne nous
rendent - elles compte que
de la partie des corps qui
G iij
78 MERCURE
nous regarde , & non pas
auffi de celle qui eft derriere ces mefmes corps ?
Pourquoy ces efprits lumineux ne peuvent ils pas
faire leur effet , auffi bien
tandis que le Soleil & la
Lune font fous l'horizon ,
que lorsqu'ils font deffous ?
Eft - ce qu'ils ont quelque
fecrette fympathie avec ces
deux aftres , pluftoft qu'avec une infinité d'autres ,
dont le Ciel paroiſt parſemé pendant la nuit ? Ontils quelque antipathie pour
les ombres des corps, pour
GALANT. 79
ne s'y porter jamais qu'en
petite quantité, & avec peu
de force , quoyque d'ail .
leurs nos yeux foient expofez à la lumiere."
Enfiu posé que nos of
prits animaux fuffent en
affez grande quantité , qu'-
ils euffent toute la viteffe
neceffaire , & toutes les
connoiffances , & la memoire requifes , pour une
vifion parfaire , ce feroit
encore une preuve tres- infuffifante pour nous convaincre qu'ils font ce qu'on
doit entendre par la lumieG iiij
80 MERCURE
re naturelle. Car l'experience journaliere nous oblige toujours d'avouer qu'il
fort des corps lumineux
quelque chofe qui eft ca
pable de produire des effets
qu'on ne peut attribuer
qu'à des corpufcules , tels
que font ceux d'echauffer
de brufler , de fondre , &
de vitrifier toutesfortes de
corps , mefme l'or & les
diamants ; & d'où il n'eft
pas impoffible au contraire
de deduire tous ceux que
ces anciens Philofophes
attribuoient aux efprits lu-
GALANT.
81*
mineux des animaux , ou à
des qualitez encore plus.
occultes , comme vous allez le voir maintenant.
Bien loin donc , de tirer
de nos foibles yeux la lumiere mefme qui doit les
éclairer , & de nous rendre
avec les Anciens par ce
procedé fufpects en quel
que façon d'arrogance
nous irons chercher fonorigine dans les corps mefmes.
qu'on appellelumineux, tels.
que le Soleil , la Lune , lés
Etoilles , une chandelle &
autres de mefme nature..
1 82 MERCURE
,. que
Et nous fommes portez à
prendre ce parti avec d'autant plus de raiſon
nous avons par l'experience journaliere, que plus
il y a de corps lumineux.
dans un mefme lieu , &
plus ils font vifs ou ardents;
plus nos yeuxenfont éclairez ; & tout au contraire à
mefure qu'on diminuë le
nombre & la force des
corps lumineux , la vifion
s'affoiblit. On a une preuve inconteſtable de cette
émanation de lumiere des
corps lumineux dans les
1
>:
GALANT. 83
miroirs ardents , qui eſtant
expofez directement à des
corps lumineux , raffemblent leur lumiere , & la
répandent en abondance
fur les objets qu'on veut
éclairer fortement. Mais
ce qui mefemble détruire
entre autres chofes, le ſyſtefmedes efprits lumineux des
Anciens, c'eft qu'on nelaiffe
pas quelquefois de voir fort
clair , quoyque le corps lumineux foit abfent, comme
il arrive pendant le temps.
de l'aurore & du crepufcule , c'est- à-dire, par l'efpace
84 MERCURE
de près de deux heures le
matin , & le foir dans les
longs jours d'Efté de ces
contrées; à moins qu'on ne
vouluſt dire que ces efprits
lumineux n'ont pas befoin .
alors abfolument du Soleil pour nous faire voir
clair ; mais la refponfe eft
aisée , car pourquoy cette
prétendue dépendance des
efprits animaux à l'égard
des corps lumineux n'auroit - elle lieu que pendant
le jour , & cefferoit- elle au
lever de l'aurore, ou au cou--
cher. du Soleil.
GALANT. 85
On nene peut cependant , fe difpenfer ablolument d'avouër icy en faveur des anciens partiſans
des efprits lumineux , qu'il
y a des yeux de certains
animauxd'où ilfemblefortir quelque chofe de fort
femblable à de la lumiere.
car outre que nous enfommes témoins en quelque
façon par nous - mefmes ,
quand nous regardons la
Ruit les yeux de quelque
animal nocturne comme
ceux des lapins, des hiboux,
& autres , principalement
86 MERCURE
fi ces animaux font carnaciers , tels les loups , les
renads , les tigres. Il paroift d'abord fort difficile.
d'expliquer fans le ſecours
de ces efprits , comment.
ces animaux pourroient
courirpendant la plus fombre nuit , avec autant de
rapidité qu'ils font , ſoit
pour le fauver
chaffer leur proye au travers des bleds , des vignes,
des bois , & des broufailles,
ou pour s'affembler , &
comment tant d'autres
ou pour
pourroient paſſer la moitié
GALAN . 87
de leur vie , enfermez dans
des terriers , ou tanieres, ou
dans des caves tres obfcures. D'un autre cofté il
femble qu'on peut tresbien douter auffi qu'il forte aucune telle lumiere des
yeux de ces animaux lorfque tout corps lumineux
eft abſent , comme chacun
peut s'en convaincre par
experience , & comme je
l'ay experimenté plufieurs
fois fur les chats , quoyqu'on foit affez communement perfuadé du contraire.
88. MERGURE
Mais après tout cette
prétenduë lumiere , quand
mefme elle viendroit de
ces animaux , eft tres- rare ;
& on ne peut pas meſme
dire qu'elle leur ſerve de
quelque chofe pendant le
jour, puifqu'elle difparoift
alors à nos yeux. A combien plus forte raifon donc
doit- on conclure que la lumiere qui nous éclaire
dant le jour ou la nuit , ne
vient pas de nos yeux, puifque dans quelque occafion que ce foit , on n'en
voit rien fortir de pareil.
penDe
GALANT. 89
De plus , il eft certain
que la lumiere qu'on raf
femble avecles miroirs ardents expofez directement
aux corps lumineux , agit
fur les corps , comme on
l'a dit cy- deffus , & comme on le peut voir au mo
yen du grand miroir de
métal qui eft à l'Obfervatoire , & d'un autre de verre
qui eft au Palais Royal,
avec lesquels onfond , on
vitrifie , & on calcine en
tres peu de temps toutes
fortes de corps , fans qu'il
foit neceffaire de recourir
Fuillet 17120 H
90 MERCURE
aux hiftoires fabuleuſes ,
qui pour relever l'excellen
ce des inventions d'Archimede nous racontent qu'il
brufloit du haut des murs.
de Siracufe , les vaiffeaux
des Romains qui la tenoient affiegée ; il faut
donc eftablir pour principe , que la lumiere eſt un
corps materiel comme les
corps mefmes , fur lesquels
elle agit , avec cette difference cependant , que fa
fubtilité , fa viteffe , & fa
fluidité , font prefque inconcevables , & qu'elle
émanedu corps lumineux ,
GALANT. 91
& non pas de nos yeux.
Quant à la fubtilité de
la lumiere , il faut qu'elle
foit extrême pour penetrer
en auffi peu de temps les
corps les plus durs & les
plus ferrez , comme les cryftaux, les diamants , & pref
que toutes les autres pierres précieuſes , fans parler
des nœuds des bois réfineux qu'elle penetre quelquefois juſqu'à l'épaiſſeur
de plus d'un pouce. Les
corps fluides ne font pas
plus à l'épreuve de ſa ſubtilité , que ceux dont on
Hij
94´ MERCURE
vient de parler ; & on peut
dire mefme queles yeuxde
la plufpart des poiffons leur
feroient prefque inutiles ,
s'ils ne pouvoient s'en ſervir que vers la fuperficie ·
de l'eau , & non pas au fond
des abysmes de la mer, où:
ils trouvent leur nourritu
re. Car il eft prefque inoui ,
qu'on ait apperceu aucune
lumiere fortir des yeux des
poiffons , ou des monstres
marins , quoyque pendant
la nuit les écailles de plufieurs en répandent en
abondance.
A l'égard de la viteffe
GALANT. 93 .
de la lumiere elle n'eft pas
moins prodigieufe que fa
fubtilité ,
puifqu'elle parcourt dans un temps fort
petit comme de deux heures environ des efpaces immenfes , tels que celuy qui
eft entre Saturne , c'est- àdire , entre la plus haute
Planette & la terre ; deforte qu'il n'y a aucune viteſſe
fenfible fur la terre , foit
d'une fleche ou d'un boulet de canon, qui ne foit à
l'égard de celle de la lu
miere moindre , que celled'une tortue ou d'un lima,
*
94 MERCURE
çon à l'égard de celles là.
On peut s'en convaincre
en confiderant de combien
la lumiere de la flamme
d'un canon précede le coup
fon boulet donné à une demielieuë du canon. Enfin
que la lumiere foit uncorps
tres fluide , perfonne n'en
doit douter , puifqu'elle
n'empefche aucunement
les divers mouvemens des
corps qui fe trouvent entre l'œil & le corps lumineux.
La nature de la lumiere
eſtant donc ainſi eſtablie ,
GALANT. 95
fçavoir qu'elle eft un corps
fluide , tres- rapide , &tresfubril , & eftant certain
aufli qu'elle dérive des
corps qu'on appelle lumineux , comme on l'a prouvécy- devant , il nous refte
d'expliquer de quelle maniere elle eft contenue
dans le corps lumineux ,
comment elle en découle
dans nos yeux , & enfin
comment nous appercevons parfon moyen tout ce
qui compofe ce qu'on appelle le monde. vifible.
Pour vous faire connoif
96 MERCURE
tre de quelle maniere elle eft contenue dans le
>
corps lumineux-, j'eſtabli
ray pour principe que le
corps lumineux , ou du
moins fa fuperficie , n'eſt
autre chofe qu'un amas de
matiere fort fubtile , forts
agitée , & tres fluide , lequel eft environné d'air ,
ou de quelque autre matiere fluide plus groffiere ,
qui le preffant de tous coftez lui fait prendre la figure
ronde fous laquelle il nous
paroift.Jefuppoferay encore que l'air que nous refpirons ,
GALANT. 97
rons , auffi bien que la
region aërée qui s'étend tout
autour de la terre à l'infini ,
font remplis de la matiere
que j'ay dit eftre la lumiere , laquelle lumiere doit
eftre differente de celle qui
compofe le corps lumineux , puiſqu'il a des bornes , & que celle - cy n'en
a point. Cecy eſtant ſupposé , voicy comme j'explique de quelle maniere
elle eft contenue dans le
corps lumineux.
Ce difcours s'eft trouvé
Juillet 1712.
I
98 MERCURE
trop long , pour le mettre
dans un feul Mercure , on
la partagé en deux , & l'on
donnera le refte le mois
prochain.
préliminaire fur la
lumiere.
QUoyque ce difcours ne
foit pas une piece com-.
plette , nyabfolument nouvelle , on n'a pas cru cependant devoir la laiffer
dans l'oubli non feulement parce qu'on y expli
que unfyfteme de la lumiere qui commence à avoir
de la vogue , mais encore
parce que la fuite va paFuillet 17120 G
74 MERCURE
roiftre inceffamment dans
un troifiéme volume des
effais & recherches de Mathematique & de Phyſique.
Premierement pour ce qui
regarde la nature de la lumiere , il n'eft rien aujour
d'huy de plus univerfellement reconnu que l'erreur des anciens Philofophes. Car fi on dit avec
quelques- uns que c'est une
qualité fenfible , fans expliquer quelle eft la nature & l'origine de cette qualité , il est évident que par
cette reſponſe , on ne nous
1
GALANT. 75
rend pas plus fçavans de
rien ; puifqu'il faudroit eftre aveugle pour ne fçavoir
pas que la lumiere eft fenfible & ennemi de la
clarté ,
ſe contenter , pour
des termes de qualitez occultes. Si on prétend avec
quelques autres que la lumiere n'eft autre chofe qu'-
une émanation d'efprits
animaux , qui fortant de
nos yeux , vont parcourir ,
& pour ainsi dire , vifiter
tous les objets qui font au
devant de nous pour en faire enfuite un fidelle rapGij
78 MERCURE
port à l'ame. Dans quelle
obfcurité ne tombe-t - on
pas, de prétendre qu'il puft
fortir d'un reſervoir aufli
borné , que l'eft celuy du
cerveau d'un animal , affez
de particules de matiere
pour s'eftendre non feulement à tous les corps qui
font autour de nous , dans
une diſtance de huit ou dix
lieuës à la ronde , mais
mefme jufques à la Lune ,
au Soleil , &juſques au Firmament , & de vouloir que
la viteffe de ces efprits ſoit
affez grande , pour parcou
1
GALANT. - 77
rir de tels efpaces deux fois
dans un clin d'œil , c'eſt àdire , dans un inftant fenfible ? Mais quand mefme
on leur accorderoit ces
deux paradoxes , quelle eft
la connoiffance de ces particules de matiere , pour
examiner les figures des
objets; & quelle eft leur memoire , pour retrouver les
yeux d'où elles font forties,
& pour en faire un fidelle
rapport à l'ame ? Pourquoy
ces meffageres ne nous
rendent - elles compte que
de la partie des corps qui
G iij
78 MERCURE
nous regarde , & non pas
auffi de celle qui eft derriere ces mefmes corps ?
Pourquoy ces efprits lumineux ne peuvent ils pas
faire leur effet , auffi bien
tandis que le Soleil & la
Lune font fous l'horizon ,
que lorsqu'ils font deffous ?
Eft - ce qu'ils ont quelque
fecrette fympathie avec ces
deux aftres , pluftoft qu'avec une infinité d'autres ,
dont le Ciel paroiſt parſemé pendant la nuit ? Ontils quelque antipathie pour
les ombres des corps, pour
GALANT. 79
ne s'y porter jamais qu'en
petite quantité, & avec peu
de force , quoyque d'ail .
leurs nos yeux foient expofez à la lumiere."
Enfiu posé que nos of
prits animaux fuffent en
affez grande quantité , qu'-
ils euffent toute la viteffe
neceffaire , & toutes les
connoiffances , & la memoire requifes , pour une
vifion parfaire , ce feroit
encore une preuve tres- infuffifante pour nous convaincre qu'ils font ce qu'on
doit entendre par la lumieG iiij
80 MERCURE
re naturelle. Car l'experience journaliere nous oblige toujours d'avouer qu'il
fort des corps lumineux
quelque chofe qui eft ca
pable de produire des effets
qu'on ne peut attribuer
qu'à des corpufcules , tels
que font ceux d'echauffer
de brufler , de fondre , &
de vitrifier toutesfortes de
corps , mefme l'or & les
diamants ; & d'où il n'eft
pas impoffible au contraire
de deduire tous ceux que
ces anciens Philofophes
attribuoient aux efprits lu-
GALANT.
81*
mineux des animaux , ou à
des qualitez encore plus.
occultes , comme vous allez le voir maintenant.
Bien loin donc , de tirer
de nos foibles yeux la lumiere mefme qui doit les
éclairer , & de nous rendre
avec les Anciens par ce
procedé fufpects en quel
que façon d'arrogance
nous irons chercher fonorigine dans les corps mefmes.
qu'on appellelumineux, tels.
que le Soleil , la Lune , lés
Etoilles , une chandelle &
autres de mefme nature..
1 82 MERCURE
,. que
Et nous fommes portez à
prendre ce parti avec d'autant plus de raiſon
nous avons par l'experience journaliere, que plus
il y a de corps lumineux.
dans un mefme lieu , &
plus ils font vifs ou ardents;
plus nos yeuxenfont éclairez ; & tout au contraire à
mefure qu'on diminuë le
nombre & la force des
corps lumineux , la vifion
s'affoiblit. On a une preuve inconteſtable de cette
émanation de lumiere des
corps lumineux dans les
1
>:
GALANT. 83
miroirs ardents , qui eſtant
expofez directement à des
corps lumineux , raffemblent leur lumiere , & la
répandent en abondance
fur les objets qu'on veut
éclairer fortement. Mais
ce qui mefemble détruire
entre autres chofes, le ſyſtefmedes efprits lumineux des
Anciens, c'eft qu'on nelaiffe
pas quelquefois de voir fort
clair , quoyque le corps lumineux foit abfent, comme
il arrive pendant le temps.
de l'aurore & du crepufcule , c'est- à-dire, par l'efpace
84 MERCURE
de près de deux heures le
matin , & le foir dans les
longs jours d'Efté de ces
contrées; à moins qu'on ne
vouluſt dire que ces efprits
lumineux n'ont pas befoin .
alors abfolument du Soleil pour nous faire voir
clair ; mais la refponfe eft
aisée , car pourquoy cette
prétendue dépendance des
efprits animaux à l'égard
des corps lumineux n'auroit - elle lieu que pendant
le jour , & cefferoit- elle au
lever de l'aurore, ou au cou--
cher. du Soleil.
GALANT. 85
On nene peut cependant , fe difpenfer ablolument d'avouër icy en faveur des anciens partiſans
des efprits lumineux , qu'il
y a des yeux de certains
animauxd'où ilfemblefortir quelque chofe de fort
femblable à de la lumiere.
car outre que nous enfommes témoins en quelque
façon par nous - mefmes ,
quand nous regardons la
Ruit les yeux de quelque
animal nocturne comme
ceux des lapins, des hiboux,
& autres , principalement
86 MERCURE
fi ces animaux font carnaciers , tels les loups , les
renads , les tigres. Il paroift d'abord fort difficile.
d'expliquer fans le ſecours
de ces efprits , comment.
ces animaux pourroient
courirpendant la plus fombre nuit , avec autant de
rapidité qu'ils font , ſoit
pour le fauver
chaffer leur proye au travers des bleds , des vignes,
des bois , & des broufailles,
ou pour s'affembler , &
comment tant d'autres
ou pour
pourroient paſſer la moitié
GALAN . 87
de leur vie , enfermez dans
des terriers , ou tanieres, ou
dans des caves tres obfcures. D'un autre cofté il
femble qu'on peut tresbien douter auffi qu'il forte aucune telle lumiere des
yeux de ces animaux lorfque tout corps lumineux
eft abſent , comme chacun
peut s'en convaincre par
experience , & comme je
l'ay experimenté plufieurs
fois fur les chats , quoyqu'on foit affez communement perfuadé du contraire.
88. MERGURE
Mais après tout cette
prétenduë lumiere , quand
mefme elle viendroit de
ces animaux , eft tres- rare ;
& on ne peut pas meſme
dire qu'elle leur ſerve de
quelque chofe pendant le
jour, puifqu'elle difparoift
alors à nos yeux. A combien plus forte raifon donc
doit- on conclure que la lumiere qui nous éclaire
dant le jour ou la nuit , ne
vient pas de nos yeux, puifque dans quelque occafion que ce foit , on n'en
voit rien fortir de pareil.
penDe
GALANT. 89
De plus , il eft certain
que la lumiere qu'on raf
femble avecles miroirs ardents expofez directement
aux corps lumineux , agit
fur les corps , comme on
l'a dit cy- deffus , & comme on le peut voir au mo
yen du grand miroir de
métal qui eft à l'Obfervatoire , & d'un autre de verre
qui eft au Palais Royal,
avec lesquels onfond , on
vitrifie , & on calcine en
tres peu de temps toutes
fortes de corps , fans qu'il
foit neceffaire de recourir
Fuillet 17120 H
90 MERCURE
aux hiftoires fabuleuſes ,
qui pour relever l'excellen
ce des inventions d'Archimede nous racontent qu'il
brufloit du haut des murs.
de Siracufe , les vaiffeaux
des Romains qui la tenoient affiegée ; il faut
donc eftablir pour principe , que la lumiere eſt un
corps materiel comme les
corps mefmes , fur lesquels
elle agit , avec cette difference cependant , que fa
fubtilité , fa viteffe , & fa
fluidité , font prefque inconcevables , & qu'elle
émanedu corps lumineux ,
GALANT. 91
& non pas de nos yeux.
Quant à la fubtilité de
la lumiere , il faut qu'elle
foit extrême pour penetrer
en auffi peu de temps les
corps les plus durs & les
plus ferrez , comme les cryftaux, les diamants , & pref
que toutes les autres pierres précieuſes , fans parler
des nœuds des bois réfineux qu'elle penetre quelquefois juſqu'à l'épaiſſeur
de plus d'un pouce. Les
corps fluides ne font pas
plus à l'épreuve de ſa ſubtilité , que ceux dont on
Hij
94´ MERCURE
vient de parler ; & on peut
dire mefme queles yeuxde
la plufpart des poiffons leur
feroient prefque inutiles ,
s'ils ne pouvoient s'en ſervir que vers la fuperficie ·
de l'eau , & non pas au fond
des abysmes de la mer, où:
ils trouvent leur nourritu
re. Car il eft prefque inoui ,
qu'on ait apperceu aucune
lumiere fortir des yeux des
poiffons , ou des monstres
marins , quoyque pendant
la nuit les écailles de plufieurs en répandent en
abondance.
A l'égard de la viteffe
GALANT. 93 .
de la lumiere elle n'eft pas
moins prodigieufe que fa
fubtilité ,
puifqu'elle parcourt dans un temps fort
petit comme de deux heures environ des efpaces immenfes , tels que celuy qui
eft entre Saturne , c'est- àdire , entre la plus haute
Planette & la terre ; deforte qu'il n'y a aucune viteſſe
fenfible fur la terre , foit
d'une fleche ou d'un boulet de canon, qui ne foit à
l'égard de celle de la lu
miere moindre , que celled'une tortue ou d'un lima,
*
94 MERCURE
çon à l'égard de celles là.
On peut s'en convaincre
en confiderant de combien
la lumiere de la flamme
d'un canon précede le coup
fon boulet donné à une demielieuë du canon. Enfin
que la lumiere foit uncorps
tres fluide , perfonne n'en
doit douter , puifqu'elle
n'empefche aucunement
les divers mouvemens des
corps qui fe trouvent entre l'œil & le corps lumineux.
La nature de la lumiere
eſtant donc ainſi eſtablie ,
GALANT. 95
fçavoir qu'elle eft un corps
fluide , tres- rapide , &tresfubril , & eftant certain
aufli qu'elle dérive des
corps qu'on appelle lumineux , comme on l'a prouvécy- devant , il nous refte
d'expliquer de quelle maniere elle eft contenue
dans le corps lumineux ,
comment elle en découle
dans nos yeux , & enfin
comment nous appercevons parfon moyen tout ce
qui compofe ce qu'on appelle le monde. vifible.
Pour vous faire connoif
96 MERCURE
tre de quelle maniere elle eft contenue dans le
>
corps lumineux-, j'eſtabli
ray pour principe que le
corps lumineux , ou du
moins fa fuperficie , n'eſt
autre chofe qu'un amas de
matiere fort fubtile , forts
agitée , & tres fluide , lequel eft environné d'air ,
ou de quelque autre matiere fluide plus groffiere ,
qui le preffant de tous coftez lui fait prendre la figure
ronde fous laquelle il nous
paroift.Jefuppoferay encore que l'air que nous refpirons ,
GALANT. 97
rons , auffi bien que la
region aërée qui s'étend tout
autour de la terre à l'infini ,
font remplis de la matiere
que j'ay dit eftre la lumiere , laquelle lumiere doit
eftre differente de celle qui
compofe le corps lumineux , puiſqu'il a des bornes , & que celle - cy n'en
a point. Cecy eſtant ſupposé , voicy comme j'explique de quelle maniere
elle eft contenue dans le
corps lumineux.
Ce difcours s'eft trouvé
Juillet 1712.
I
98 MERCURE
trop long , pour le mettre
dans un feul Mercure , on
la partagé en deux , & l'on
donnera le refte le mois
prochain.
Fermer
Résumé : DISCOURS préliminaire sur la lumiere.
Le texte est un discours préliminaire sur la lumière, destiné à être publié en deux parties. L'auteur justifie la publication de ce discours en soulignant qu'il expose un système de la lumière en vogue, qui sera inclus dans un troisième volume de ses œuvres de mathématiques et de physique. L'auteur critique les erreurs des anciens philosophes concernant la nature de la lumière. Certains la considéraient comme une qualité sensible sans en expliquer la nature et l'origine. D'autres la voyaient comme une émanation d'esprits animaux sortant des yeux pour explorer les objets et en informer l'âme. Cette dernière théorie est jugée improbable car elle implique que des particules de matière sortent du cerveau pour parcourir de grandes distances à une vitesse incroyable. L'auteur affirme que la lumière est un corps matériel émanant des objets lumineux tels que le Soleil, la Lune, les étoiles et les chandelles. Cette théorie est soutenue par l'observation que plus il y a de corps lumineux, plus la vision est éclairée. Les miroirs ardents, qui concentrent la lumière, sont une preuve de cette émanation. Le texte mentionne également que certains animaux semblent émettre une lumière, mais cette lumière est rare et ne sert pas pendant le jour. La lumière est décrite comme extrêmement subtile, rapide et fluide, capable de pénétrer les corps durs et les fluides. Sa vitesse est telle qu'elle parcourt des distances immenses en peu de temps. Enfin, l'auteur propose que les corps lumineux contiennent une matière subtile et fluide qui est pressée par l'air ou une autre matière fluide, lui donnant une forme ronde. Cette lumière est différente de celle qui compose le corps lumineux car elle n'a pas de bornes. Le discours sera poursuivi dans le prochain numéro du Mercure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3199
p. 98-100
SUR L'AMOUR.
Début :
Il est passé cet âge heureux [...]
Mots clefs :
Amour, Tendresse, Sagesse, Maîtresse, Amant, Galant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR L'AMOUR.
SUR L'AMOUR.
ILeft paffé cet âge heureux
De la primitive tendreffe ,
Où le refpect , la fageffe
Gouvernoient les cœurs
amoureux .
La Maiſtreffe tousjours fevere ,
Tenoit l'Amant tousjours
foumis :
GALANT. 99
Que le pauvre efclave euſt
commis
Une offenſe la plus legere ,
Auffi-toft penitence auftere ,
Exil en deſert tenebreux ,
Jeûne exact , long & rigoureux.
Brefc'eftoit ferveur de Novices ,
Pour le fexe quelles delices ?
Il eft paffé cet âge heureux ,
Un air plus froid qu'à l'ordinaire ,
Un rien defefpereroit l'AI ij
100 MERCURE
mant ,
Aujourd'huy c'est tout autrement ,
Sur un rien le galand efpere.
ILeft paffé cet âge heureux
De la primitive tendreffe ,
Où le refpect , la fageffe
Gouvernoient les cœurs
amoureux .
La Maiſtreffe tousjours fevere ,
Tenoit l'Amant tousjours
foumis :
GALANT. 99
Que le pauvre efclave euſt
commis
Une offenſe la plus legere ,
Auffi-toft penitence auftere ,
Exil en deſert tenebreux ,
Jeûne exact , long & rigoureux.
Brefc'eftoit ferveur de Novices ,
Pour le fexe quelles delices ?
Il eft paffé cet âge heureux ,
Un air plus froid qu'à l'ordinaire ,
Un rien defefpereroit l'AI ij
100 MERCURE
mant ,
Aujourd'huy c'est tout autrement ,
Sur un rien le galand efpere.
Fermer
Résumé : SUR L'AMOUR.
Le texte relate l'évolution des relations amoureuses. Autrefois, les amants respectaient et vénéraient leurs maîtresses, acceptant des pénitences sévères pour des offenses mineures. Aujourd'hui, les amants s'irritent facilement, marquant une ère plus froide.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3200
p. 100-105
MADRIGAL sur un ruban d'or d'épée donné à l'Autheur de ces vers.
Début :
Beau lien, tissu precieux, [...]
Mots clefs :
Épée, Emploi, Ruban d'or, Tissu, Parure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MADRIGAL sur un ruban d'or d'épée donné à l'Autheur de ces vers.
MADRIGAL
fur unruband'or d'épée
donné à l'Autheur de
ces vers.
BEaulien, tiffu precieux,
Digne que Jupiter luymeſme
En faffe fur fon front un
brillant diadême ,
•
Lorfque devant fon trofne
il affemble les Dieux ,
GALANT. 101
Si tu me cauſe tant de joye,
Si tu m'es un fi cher threfor ,
Ce n'eft point pour l'éclat
de l'or ,
Que l'art induftrieux fit
briller fur la foye :
Ton merite à mes yeux eft
la main qui t'envoye ,
Fait feule tout ton prix ,
peut-eſtre que d'abord
On plaindra ton malheureux fort ,
Tu perds une maiftreffe
aimable ,
Digne des hommages d'un
Roy ;
I
iij
102 MERCURE
Et tu la perds pour eftre
à moy.
Quel revers, dira-t'on quelle cheute effroyable:
Laiffons parler les envieux ,
Et mocquons- nous de leur
murmure ;.
Ton employ le plus glorieux
Fut d'avoir part àfa parure:
Mais auprés de fon teint
auprés de fes beaux yeux,
Pareils à ceux qu'on peint
la Reine des Dieux.
Auprés de fa taille divine ,
De fon air dont la majeſté
Marquefonilluftre origine.
GALANT. 103
De fon efprit charmant
dont la facilité ,
Les graces , la folidité ,
Luy font fur tous les cœurs
un fouverain empire ,
Helas qui prenoit garde
à toy !
Tu n'as point à fubir cette
honte avec moy ,
Tes attraits brillent feuls ,
c'eft toy feul qu'on
admire ,
Et pour comble d'honneur
dans ton nouvel employ ,
Tu feras deformais le tef
moin & le gage
Des bienfaits , des bontez
I
iiij
104 MERCURE
d'un cœur fi genereux ,
Tu feras le lien de l'efclavage heureux ,
Où mon refpect profond ,
où mon zele m'engage ,
Quete dirai-je enfin , tu feras aux neuf Sœurs ,
Une des marques immortelles ,
Et de l'eftime & des faveurs
Qu'elle fit éclater pour
elles ;
Et moy certain de leurs
Lecours
Je feray de la gloire une
telle peinture ,
GALANT. 105
Que la Déeffe des Amours
Changeroit pour toy fa
ceinture
fur unruband'or d'épée
donné à l'Autheur de
ces vers.
BEaulien, tiffu precieux,
Digne que Jupiter luymeſme
En faffe fur fon front un
brillant diadême ,
•
Lorfque devant fon trofne
il affemble les Dieux ,
GALANT. 101
Si tu me cauſe tant de joye,
Si tu m'es un fi cher threfor ,
Ce n'eft point pour l'éclat
de l'or ,
Que l'art induftrieux fit
briller fur la foye :
Ton merite à mes yeux eft
la main qui t'envoye ,
Fait feule tout ton prix ,
peut-eſtre que d'abord
On plaindra ton malheureux fort ,
Tu perds une maiftreffe
aimable ,
Digne des hommages d'un
Roy ;
I
iij
102 MERCURE
Et tu la perds pour eftre
à moy.
Quel revers, dira-t'on quelle cheute effroyable:
Laiffons parler les envieux ,
Et mocquons- nous de leur
murmure ;.
Ton employ le plus glorieux
Fut d'avoir part àfa parure:
Mais auprés de fon teint
auprés de fes beaux yeux,
Pareils à ceux qu'on peint
la Reine des Dieux.
Auprés de fa taille divine ,
De fon air dont la majeſté
Marquefonilluftre origine.
GALANT. 103
De fon efprit charmant
dont la facilité ,
Les graces , la folidité ,
Luy font fur tous les cœurs
un fouverain empire ,
Helas qui prenoit garde
à toy !
Tu n'as point à fubir cette
honte avec moy ,
Tes attraits brillent feuls ,
c'eft toy feul qu'on
admire ,
Et pour comble d'honneur
dans ton nouvel employ ,
Tu feras deformais le tef
moin & le gage
Des bienfaits , des bontez
I
iiij
104 MERCURE
d'un cœur fi genereux ,
Tu feras le lien de l'efclavage heureux ,
Où mon refpect profond ,
où mon zele m'engage ,
Quete dirai-je enfin , tu feras aux neuf Sœurs ,
Une des marques immortelles ,
Et de l'eftime & des faveurs
Qu'elle fit éclater pour
elles ;
Et moy certain de leurs
Lecours
Je feray de la gloire une
telle peinture ,
GALANT. 105
Que la Déeffe des Amours
Changeroit pour toy fa
ceinture
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Résumé : MADRIGAL sur un ruban d'or d'épée donné à l'Autheur de ces vers.
Le texte est un madrigal célébrant un ruban d'épée offert à l'auteur. Le poème commence par louer l'objet, comparant son destinataire à un être digne de Jupiter. Le ruban est valorisé non pour son éclat matériel, mais pour la main qui l'a envoyé. Le poème évoque ensuite la perte d'une maîtresse aimable, digne des hommages d'un roi, au profit de la possession du ruban. Il moque les envieux et souligne que le ruban, bien que modeste, a été honoré de faire partie de la parure de cette maîtresse. Cette dernière est décrite comme possédant une beauté, une majesté et un esprit charmant exceptionnels. Le ruban deviendra un témoignage des bienfaits et de la générosité du cœur de l'auteur, symbolisant l'esclavage heureux et le respect profond qu'il ressent. Il sera également une marque immortelle des faveurs des neuf Sœurs (les Muses). L'auteur s'engage à peindre la gloire de manière à ce que même la déesse des Amours changerait sa ceinture pour ce ruban.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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