Auteur du texte (23)
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Auteur probable (3)
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Résultats : 23 texte(s)
1
p. 205-208
LE NOUVEL ANACREON. ODE. Par Monsieur de la M...
Début :
Je cüeille mes tendres fleurettes [...]
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texteReconnaissance textuelle : LE NOUVEL ANACREON. ODE. Par Monsieur de la M...
LE NOUVEL
A N A CR EO N,
ODE.
Par Monsieur de laM.
1e cueille mes tendres
fleurettes
Sansaller auJacre Val-
Ion,
Le Dieu d'Amour ases
Poëtes
Qui valent bien ceux
d'Apollon,
Je chante tout ce qu'il
minfj)ire
Et luy-méme accorde"
mon chant
Les plus tendresJOns de
ma Lyre,
rMon plus grand Maître
est mon penchant.
Des Vers façonner au
ParnaJJe
Souvent la plus grand
beauté
Ccnjerve a'autant moins
degrâce
Qujonftnttoutce quelle
acoûte.
Rarementla libre nature
S'accordeauxcontraintes
de l'art
Etjamais elle n'estplus
nfA' , 1
pure
Quou le travat'zl a moins
de part.
May qui luy
veux eflrs
jidellJ
jefuis unfliinnttrroopccoonn-.
certé
Et mes Vers aussi libres
quelle
N'ontdeprix que leur
liherté.
Oüy
,
voila dans cette
maxime
Tousmespnrinicsipyes rreéuu--
Toutce quejefensjel'exprime,
Nesens-je plus rien, je
,finis.
A N A CR EO N,
ODE.
Par Monsieur de laM.
1e cueille mes tendres
fleurettes
Sansaller auJacre Val-
Ion,
Le Dieu d'Amour ases
Poëtes
Qui valent bien ceux
d'Apollon,
Je chante tout ce qu'il
minfj)ire
Et luy-méme accorde"
mon chant
Les plus tendresJOns de
ma Lyre,
rMon plus grand Maître
est mon penchant.
Des Vers façonner au
ParnaJJe
Souvent la plus grand
beauté
Ccnjerve a'autant moins
degrâce
Qujonftnttoutce quelle
acoûte.
Rarementla libre nature
S'accordeauxcontraintes
de l'art
Etjamais elle n'estplus
nfA' , 1
pure
Quou le travat'zl a moins
de part.
May qui luy
veux eflrs
jidellJ
jefuis unfliinnttrroopccoonn-.
certé
Et mes Vers aussi libres
quelle
N'ontdeprix que leur
liherté.
Oüy
,
voila dans cette
maxime
Tousmespnrinicsipyes rreéuu--
Toutce quejefensjel'exprime,
Nesens-je plus rien, je
,finis.
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Résumé : LE NOUVEL ANACREON. ODE. Par Monsieur de la M...
Dans 'Le Nouvel Anacreon', Monsieur de la M. exprime son désir d'écrire des poèmes inspirés par la nature et ses sentiments. Il valorise la liberté et la spontanéité en poésie, rejetant les contraintes de l'art poétique. Pour lui, la beauté des vers réside dans leur liberté et non dans des efforts artificiels. Il cesse d'écrire s'il ne ressent plus rien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 87-91
ODE DE MONSIEUR DE LA MOTTE.
Début :
Dans le temps qu'au Dieu du Permesse [...]
Mots clefs :
Poésie, Critique poétique, Louanges
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texteReconnaissance textuelle : ODE DE MONSIEUR DE LA MOTTE.
ODE
DE MONSIEUR
DE LAMOTTE.
DAns le temps qu'au
Dieu du Permesse
J'adreubis mon premier
tribut,
Heureux fruit de ma douce yvresse,
Ce Dieu lui-même m'apparut.
Deux Déesses suivoieny ses
, traces, -
L'une à l'œil sier, au front
bautain;1r
L'autre avec un ris plein
de grâces
Savançoit l'encens à la
main.
C'est la loüange ôcla critique,
tique,
Me dit Phœbus, choisis
des deux,
Qui dans la lice poëtique
Guidera ces pas hazardeux.
Phœbus me quitte, & la
louange
Confuse de mon peu d'égard
, Disparoît & déja se vange
Avec un dédaigneux regards
L'autre prés de moy prend
sa place,
Et l'arbitre demesécritsi
Elle ôte, elleajoute, elle
efface,
A chaque chosemet son
prix.
Elle veut la raison , pour
baze
De mes plus badines chansons -
Chicane les mots & la
phrase,
Va même à critiquer les
sons.
Elle orne sifIbienma penlec'
,
,;..,
Et met tant d'art dans mes
accords,
Qu'enfin la loüange est
forcée
De me rapporter ses trésors.
Je goûte aujourd'hui le
mélange
Il De leurs différentes faveurs,
Et la critique, & la loüange
Vivent avec moy comme
soeurs
DE MONSIEUR
DE LAMOTTE.
DAns le temps qu'au
Dieu du Permesse
J'adreubis mon premier
tribut,
Heureux fruit de ma douce yvresse,
Ce Dieu lui-même m'apparut.
Deux Déesses suivoieny ses
, traces, -
L'une à l'œil sier, au front
bautain;1r
L'autre avec un ris plein
de grâces
Savançoit l'encens à la
main.
C'est la loüange ôcla critique,
tique,
Me dit Phœbus, choisis
des deux,
Qui dans la lice poëtique
Guidera ces pas hazardeux.
Phœbus me quitte, & la
louange
Confuse de mon peu d'égard
, Disparoît & déja se vange
Avec un dédaigneux regards
L'autre prés de moy prend
sa place,
Et l'arbitre demesécritsi
Elle ôte, elleajoute, elle
efface,
A chaque chosemet son
prix.
Elle veut la raison , pour
baze
De mes plus badines chansons -
Chicane les mots & la
phrase,
Va même à critiquer les
sons.
Elle orne sifIbienma penlec'
,
,;..,
Et met tant d'art dans mes
accords,
Qu'enfin la loüange est
forcée
De me rapporter ses trésors.
Je goûte aujourd'hui le
mélange
Il De leurs différentes faveurs,
Et la critique, & la loüange
Vivent avec moy comme
soeurs
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Résumé : ODE DE MONSIEUR DE LA MOTTE.
Dans l''ODE' de Monsieur de Lamotte, le poète relate une apparition divine lors de son premier hommage au dieu du Permesse. Phœbus, accompagné de deux déesses représentant respectivement la louange et la critique, demande au poète de choisir entre elles pour guider ses pas dans la lice poétique. La louange, offensée par l'hésitation du poète, disparaît. La critique prend alors sa place, corrigeant et améliorant les œuvres du poète avec précision et art. Finalement, le poète parvient à harmoniser la critique et la louange, qui coexistent en lui comme des sœurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 133-144
Le deüil de la France. ODE. Par Mr de la Motte.
Début :
Prince que de ses mains sacrées [...]
Mots clefs :
Paix, France, Deuil, Prince, Vie, Mort, Dauphin, Dauphine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le deüil de la France. ODE. Par Mr de la Motte.
LedeüildelaFrance.
',. - ODE.
Par Mr de la A/Lotte,
Pr INCE que de ses
'-
- mainssacrées*
A formé la Religion,
Loin de toy les douleurs
outrées,
* Le commencement de cette Odea,
tfté fait après la rr:Oi"t de-Madame la
Dauphine
,
& adressé à Monfeignsur
le Dauphin avantque la France ïetyt
f€Pdl4,
-. -
Fruits amers dela Passion.
Tes yeux pleuroient encore un Pere,
Et des jours d'une Epouse
chere
Tu viens devoir trancher
lefil
:
Mais de la Foy,sublime
Eleve
,1
-
Dans l'instant qui te les
enleve
,
Tu vois la fin de leurexil.
L'un & l'autre a
fourny
sa course,
Prescrite par l'ordre éternel
;
Tous deux rappelez à leur
source,
Dieu leur ouvre un sein
paternel.
Jamais nostre mort n'est
trop prompte,
Quand les jours que le Ciel
nous compte
A ses yeuxsontassez remplis;
Il mesure nos destinées,
Non, par le nombre des
annees, - Mais par les devoirs accomplis.
- Ainsi l'Auteur de ta naiC
sance,
L'amour del'Empire François,
Fuc- donné par la Providence
Pour modelle aux enfansdes Rois.
RefpeétueuxJfidele &tendre
,
Tous ses jours ont dû leur
apprendre
Ce qu'est un Pere cou1
ronné ;
D'un zele auiïï rare que
,
juste
, -
11cft long-tempsl'exemple
2uguffe
Et meurt , quand l'exem-
-
ple est donné.
Ainsi
-
cette Epousè cherie
Que
Que tu pris des mains de la
Paix,
A de sa nouvelle patrie,
Comblé les plus ardents
souhaits.
C'estoit sa tendresse feconde
Qui devoit enrichir le
monde
De Princes nez pour t'imiter.
Quel est l'éloge digne
d'elle?
Tes pleurs. Sa vie estassez
belle,
Puisqu'elle a
sçû les meriter.
Mais, cherPrince,si tli.
nous aimes,
Commande à
ton csr-u-r
-tes yeux;
Songes que par nos pertes
mesmes
Tu nous deviens plus précieux.
- Que pour nous ton amour
redouble;
A la nature qui Ce trouble,
Que cet amour fasse la Loy;
Un plus grand objett'inte-
-
resTe,
Craint en allarmantsa tendresse
, D'exposer ton Pere & ton
-
Roy. -
O Ciel! quelles plaintes
soudaines !
Quels cris ! tous les yeux
sonten pleurs!
Le fang s'est glacé dans
mes veines;
Je crains dapprendre nos
malheurs.
L'esperance est-elle ravie!
Te perdons-nous; & pour
ta vie
Fais-je icy des vœux superflus?
Aux larmes que je voy
répandre,
Prince,je le dois tendre;trop en-
Je te console, & tu n'es plus!
i
C'en est fait; une mort fatale
A l'Epouse a
rejoint l'Epoux;
Je voy la couche nuptiale
Se changer *
en tombeau pour
vous. Au séjour des divinesflâmes
Tandis que s'envolent vos a-pmes,
Vos cendres vont se réünir.
O ciel! eft- ce grace ou vengeance ?
Fil-ce hasterleurrécompense,
Ou te haster de nous punir?
Je le voy trop ta main severe
Punit notre indocilité ;
Tu nous reprends dans ta colere
,
Les dons que nous fit ta bonté;
Tu punis un peuple volage,
Vain des succès deson courage
Ou par les revers abbattu;
Un peuple, l'esclave duvice,
Qui pour tout reste de justice,
Sçait loüer encor la vertu.
Nous élevons presque des Temples
AuPrince que tu nous ravis,
Contents de loüer ses exemples,
Mieuxloüez s'ils'estoientsuivis.
L'humanité compatissante,
La justice perseverante,
Le zèle ardent de tes Autels.
Et cette active vigilance
D'un Prince qui croit laPuiC.
sance
Comtableauxbesoins desmortels.
Digne chef d'oeuvre de ~14
Grace!
Combiendevertusenluy feûtj
C'est en luyquepournostre
race
Devoit revivre son ayeul.
Jaloux d'un Heroisme utile,
Il eût pleuré le jour sterile
Que ses dons n'auroient pû
marquer. -
Prince; ainsi la Francetelouê,
Ainsi l'Univers l'en avouë ;
Je fais plus, j'oset'invoquer.
Ouy
,
sans qu'un miracle
m'atteste
Ta nouvelle félicité,
Je tecroy de la cour celestle
,
Sur la foy de ta Pieté.
Que là
,
notre interest t'inspire,
Faisque LOU I Sde cet empire
,
Soit encore long-temps l'appuy;
Obtienspqu'au gré de nostre en-
Dieumesme commande à la
Vie
-D'étendre ses bornes pour luy.
Soutiens nos prieres des tiennes;
De la Paix haste le lien:
Assez long-temps les mains
chrestiennes
Ontrespandu le sangchrestien.
Que la Paternelle tendresse
Pour tes fils encor t'interesse
C'estl'espoir d'un peuple allarmé:
Que tes vertus en eux renaissent
:
Et que pour t'imiter, ils croissent
Sous les yeux qui t'avoient formé.
Pour qui se r'ouvre encor la
tombe?
Chaque instant aigrit nostre
fort;
Avec les époux le fils tombe !
Arresteinsatiable Mort.
Ettoy qui rends les faits cé-
-
lebres
IVole
,
repands ces sons suncbres
Dont ma lire a
frappé les airs:
Que jusques aux dernieres races Cemonument denosdisgraces
Attendrissetout l'univers.
',. - ODE.
Par Mr de la A/Lotte,
Pr INCE que de ses
'-
- mainssacrées*
A formé la Religion,
Loin de toy les douleurs
outrées,
* Le commencement de cette Odea,
tfté fait après la rr:Oi"t de-Madame la
Dauphine
,
& adressé à Monfeignsur
le Dauphin avantque la France ïetyt
f€Pdl4,
-. -
Fruits amers dela Passion.
Tes yeux pleuroient encore un Pere,
Et des jours d'une Epouse
chere
Tu viens devoir trancher
lefil
:
Mais de la Foy,sublime
Eleve
,1
-
Dans l'instant qui te les
enleve
,
Tu vois la fin de leurexil.
L'un & l'autre a
fourny
sa course,
Prescrite par l'ordre éternel
;
Tous deux rappelez à leur
source,
Dieu leur ouvre un sein
paternel.
Jamais nostre mort n'est
trop prompte,
Quand les jours que le Ciel
nous compte
A ses yeuxsontassez remplis;
Il mesure nos destinées,
Non, par le nombre des
annees, - Mais par les devoirs accomplis.
- Ainsi l'Auteur de ta naiC
sance,
L'amour del'Empire François,
Fuc- donné par la Providence
Pour modelle aux enfansdes Rois.
RefpeétueuxJfidele &tendre
,
Tous ses jours ont dû leur
apprendre
Ce qu'est un Pere cou1
ronné ;
D'un zele auiïï rare que
,
juste
, -
11cft long-tempsl'exemple
2uguffe
Et meurt , quand l'exem-
-
ple est donné.
Ainsi
-
cette Epousè cherie
Que
Que tu pris des mains de la
Paix,
A de sa nouvelle patrie,
Comblé les plus ardents
souhaits.
C'estoit sa tendresse feconde
Qui devoit enrichir le
monde
De Princes nez pour t'imiter.
Quel est l'éloge digne
d'elle?
Tes pleurs. Sa vie estassez
belle,
Puisqu'elle a
sçû les meriter.
Mais, cherPrince,si tli.
nous aimes,
Commande à
ton csr-u-r
-tes yeux;
Songes que par nos pertes
mesmes
Tu nous deviens plus précieux.
- Que pour nous ton amour
redouble;
A la nature qui Ce trouble,
Que cet amour fasse la Loy;
Un plus grand objett'inte-
-
resTe,
Craint en allarmantsa tendresse
, D'exposer ton Pere & ton
-
Roy. -
O Ciel! quelles plaintes
soudaines !
Quels cris ! tous les yeux
sonten pleurs!
Le fang s'est glacé dans
mes veines;
Je crains dapprendre nos
malheurs.
L'esperance est-elle ravie!
Te perdons-nous; & pour
ta vie
Fais-je icy des vœux superflus?
Aux larmes que je voy
répandre,
Prince,je le dois tendre;trop en-
Je te console, & tu n'es plus!
i
C'en est fait; une mort fatale
A l'Epouse a
rejoint l'Epoux;
Je voy la couche nuptiale
Se changer *
en tombeau pour
vous. Au séjour des divinesflâmes
Tandis que s'envolent vos a-pmes,
Vos cendres vont se réünir.
O ciel! eft- ce grace ou vengeance ?
Fil-ce hasterleurrécompense,
Ou te haster de nous punir?
Je le voy trop ta main severe
Punit notre indocilité ;
Tu nous reprends dans ta colere
,
Les dons que nous fit ta bonté;
Tu punis un peuple volage,
Vain des succès deson courage
Ou par les revers abbattu;
Un peuple, l'esclave duvice,
Qui pour tout reste de justice,
Sçait loüer encor la vertu.
Nous élevons presque des Temples
AuPrince que tu nous ravis,
Contents de loüer ses exemples,
Mieuxloüez s'ils'estoientsuivis.
L'humanité compatissante,
La justice perseverante,
Le zèle ardent de tes Autels.
Et cette active vigilance
D'un Prince qui croit laPuiC.
sance
Comtableauxbesoins desmortels.
Digne chef d'oeuvre de ~14
Grace!
Combiendevertusenluy feûtj
C'est en luyquepournostre
race
Devoit revivre son ayeul.
Jaloux d'un Heroisme utile,
Il eût pleuré le jour sterile
Que ses dons n'auroient pû
marquer. -
Prince; ainsi la Francetelouê,
Ainsi l'Univers l'en avouë ;
Je fais plus, j'oset'invoquer.
Ouy
,
sans qu'un miracle
m'atteste
Ta nouvelle félicité,
Je tecroy de la cour celestle
,
Sur la foy de ta Pieté.
Que là
,
notre interest t'inspire,
Faisque LOU I Sde cet empire
,
Soit encore long-temps l'appuy;
Obtienspqu'au gré de nostre en-
Dieumesme commande à la
Vie
-D'étendre ses bornes pour luy.
Soutiens nos prieres des tiennes;
De la Paix haste le lien:
Assez long-temps les mains
chrestiennes
Ontrespandu le sangchrestien.
Que la Paternelle tendresse
Pour tes fils encor t'interesse
C'estl'espoir d'un peuple allarmé:
Que tes vertus en eux renaissent
:
Et que pour t'imiter, ils croissent
Sous les yeux qui t'avoient formé.
Pour qui se r'ouvre encor la
tombe?
Chaque instant aigrit nostre
fort;
Avec les époux le fils tombe !
Arresteinsatiable Mort.
Ettoy qui rends les faits cé-
-
lebres
IVole
,
repands ces sons suncbres
Dont ma lire a
frappé les airs:
Que jusques aux dernieres races Cemonument denosdisgraces
Attendrissetout l'univers.
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Résumé : Le deüil de la France. ODE. Par Mr de la Motte.
Le poème 'LedeüildelaFrance' de Monsieur de la A/Lotte est écrit après la mort de Madame la Dauphine et adressé à Monseigneur le Dauphin, avant un malheur qui frappe la France. Le texte évoque la formation de la religion par des mains sacrées et l'absence de douleurs excessives. Le poème décrit la douleur du Dauphin, qui pleure encore son père et doit faire face à la mort de son épouse. Cependant, il entrevoit la fin de leur exil et leur retour à leur source divine. Dieu, selon le poème, mesure les destinées non par le nombre des années, mais par les devoirs accomplis. Le Dauphin est présenté comme un modèle pour les enfants des rois, respectueux, fidèle et tendre. L'épouse du Dauphin est décrite comme ayant comblé les souhaits de sa nouvelle patrie et possédant une tendresse féconde qui devait enrichir le monde de princes pour imiter le Dauphin. Le poète exprime sa douleur face à la perte du Dauphin et de son épouse, se demandant si l'espérance est ravie et s'il fait des vœux superflus. Le texte mentionne également la punition divine pour l'indocilité du peuple et la perte d'un prince vertueux. Le poète invoque le Dauphin pour qu'il intercesse auprès de Dieu afin que Louis règne encore longtemps et que la paix soit rétablie. Le poème se termine par une supplique pour arrêter la mort et pour que les vertus du Dauphin renaissent en ses fils.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 25-42
ODE. A M. le Duc d'Aumont.
Début :
Exaucez ma reconnoissace, [...]
Mots clefs :
Duc d'Aumont, Zèle, Crime, Justice, Presse Batave, Mensonge, Louanges
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE. A M. le Duc d'Aumont.
O D E.
A M.le Duc d'Aumont.
Exaucez ma reconnoiffance ,
Muſes , pour l'illuftre d'Au- Vimont
Dans mon fein verfez l'abondance
Desrichefles dufacréMont.
Mon zele ne peut plus attendre ;
Venez, c'eft trop long- tems
fufpendre
Juillet 17.12.
C
·26 MERCURE
Les hommages que je lui
dois :
Mon ami , qu'accufoit le
crime ,
Sentit fon fecours magnanime ,
Et j'ai pris le bienfait fur
moy.
Souveraines de l'harmonie,
J'implore moins vôtre fayeur
Pour faire briller mon getronie ,pi
Que pour faire parler mon
cœur.
Quand magloire vous follicite
GALANT.
27
Taifez vous ; quand mon
cœur s'acquitte ,
Prodiguez -moy les plus
beaux traits.
Meurent tous les fruits de
ma lyre ,
N'en fauvez que ce que
m'inſpire
Le reffentiment des bienfaits.
Il eſt un ſejour où preſide
L'infatiable vanité ,
D'où la policeffe perfide
A banni la fincerité ;
Où , par la crainte mercenaire ,
Cij
28 MERCURE
La justice eft comme.étrangere
Immolée aux moindres égards ;
Où le grand art de ſe ſeduire,
L'art de fe flater pour ſe
nuire ,
Tient lieu lui feul de tous
les arts.
Eloge plus vrai que croyable!
C'eft dans ce fejour dangereux
Que d'Aumont eft fimple,
équitable ,
GALANT. 29
Sincere , tendre & genereux ; ว
C'est là qu'au devoir attentive ,
Sa bouche prudemment
naïve
Ne fçait ni nuire , ni flater :
Du moins à fa candeur dif
crete
Applaudit l'eſtime ſecrete
De qui n'ofe pas l'imiter.
Ambitieux, d'ameheroïque
Dépouillez le nom faftueux ;
De mon autorité ftoïque
Je le decerne au vertueux ;
C iij
30 MERCURE
Al'hommequi libre &fans
crainte ,
Aufejour même de la feinte
Ofe fe montrer ce qu'il eft ;
Qui n'a , modele prefque
unique ,
Que le devoir pour politique ,
Et que l'honneur pour interêt.
Je rappelle ce jour funeſte ,
Où d'étonnement abbatu ,
NouveauPilade, pour Ore
fte ,
D'Aumont , j'implorai ta
vertu !
GALANT.
31
Contre Finnocence attaqué ,
La haine en juſtice maf
quée
Avoit répandu fon poifon ;
Et je tremblois que fur
même
toySon hipocrite ftratagême
N'eût pris les droits de la
raiſon.
Mais quelle ardeur, quelle
éloquence
Me prêtoit alors l'amitié !
Soudain je gagne à l'innocence
C iiij
32 MERCURE
Ton zele enſemble &ta pi .
tié. 1
Je te vois conjurer l'orage ;
Tu parles, déja ton fuffrage
Nous rend une foule d'amis ;
Déja ton infaillible zele
A la prevention rebele
Predit l'oracle de Themis. 1
Elle a
prononcé , le men-
" oup #fonge,," airp
Artifan de fon propre affront,
Dans le Tartare fe replonge,
GALANT.
33
La rage au fein , la honte
Mais
au front.
ne peut que
ouvrage *
du noir
Dont il avoit armé fa rage
S'aneantir le fouvenir!
Ainfi que le nom d'Erof
: trate
Ce libelle profcrit fe flate
De percer encor l'avenir.
Vers impofteurs , qu'à la
vengeance
Dicta l'imprudence fa fœur,
* Vers diffamatoires faußement
imputez à M. Saurin.
34 MERCURE
Que forgerent d'intelli
gence
L'effronterie & la noirceur ;
Qui pour fel & pour harmonie
Ne prêtez à la calomnie
Qu'un choix brutal de mots
pervers :
F'apprens que la preſſe Batave ,
Au mépris des mœurs qu'
elle brave ,
Va vous montrer à l'univers.
L'Auteu: qui de l'eau duCocyte
GALANT.
35.
Vous écrivit dans fa fureur ,
Rit fans doute , & fe felicite
D'en voir multiplier l'horreur.
Il croit qu'ainfi dans tous
les âges
Vontfe répandre les outrages
Dont il a voulu nous flé
trir ;
Que de ſes menfonges ciniques
Vont naître ces foupçons
iniques
Que la malice'aime à nourrir.
36 MERCURE
Oui , ce perfide eſpoir le
Aate ,
Mais il le flate vainement ;
En vous trop d'impudence
éclate ,
Vôtre propre excés vous
dément.
Dés qu'à l'innocence la rime
Veut que vous imputiez un
crime ,
Le crime eft d'abord imputé,
Et vôtre imprudente impofture
Ne donne pas même à l'inJure
•
GALANT.
Un faux air de la verité.
37
D'autres fiecles pourront
nous croire...
Non, non , pour les en garantir
Mes vers plus fûrs de la memoire ,
Iront par-tout vous démentir.
Mais qui vous lira ? quel
courage
Pourra d'une fi noire ima-
.ge.
Suivre le tiffu rebutant ?
Ce n'eft que gibet , rouë &
flâme ,
38 MERCURE
Objets qu'à vôtre pere infâme
Peint fon remords impenitent.
Vôtre pere... non, je m'abüſe ,
Et vous n'êtes qu'un avorton
Né de la lyre d'une Muſe,
Surpriſe un jour par AleЄton.
La Mufe s'étoit endormie ;
Alecton des enfers vomie
Profite du moment fatal:
Elle ofe manier la lire ;
GALANT.
39
C'est vous , fons menteurs ,
qu'elle en tire ,
Digne eflay du monftre infernal.
Soudain le ferpent , la couleuvre ,
De fa tête affreux ornemens,
Applaudiffent à ce chef21 22 d'œuvre d
Par leurs horribles fifflemens :
Mais l'Echo n'oſa rien reSoolony dire;ryl whil
Le Faune fuit , & le Satyre
40 MERCURE
Saifi d'horreur l'interrompit.
A ce bruit la Muſe éveil
lée
Ne reprit fa lyre foüillée
Que pour le brifer de dépit.
Tu le vois , d'Aumont , je
m'égare ,
Et c'eft de l'aveu des neuf
Sœurs
Quej'imite Horace & Pindare ,
Mes Lyriques predeceffeurs.
Si fur la foy de leur uſage
L'écart
GALANT.
41
L'écart même fermoit l'ouvrage ,
Il n'en feroit que plus goûté : Lia
Mais pardonne, Muſe Thebaine ,
Mon zele à d'Aumont me
ramene ;
J'aime mieux perdre une
beauté.
Que Mnemofine immortalife
Et tes bienfaits & mon encens ;
Qu'à jamais l'univers me
life ,
Fuillet
17120
D
42 MERCURE
Penetré de ce que je fens.
Si mes vers n'ont pas la
puiffance
D'infpirer tout ce que je
penfe,
Ils n'ont pas fait affez pour
toy ;
Et, malgré l'orgueil du Parnaffe ,
Charmé , j'y cederai ma
place
Aqui te louëra mieux
moy.
que
A M.le Duc d'Aumont.
Exaucez ma reconnoiffance ,
Muſes , pour l'illuftre d'Au- Vimont
Dans mon fein verfez l'abondance
Desrichefles dufacréMont.
Mon zele ne peut plus attendre ;
Venez, c'eft trop long- tems
fufpendre
Juillet 17.12.
C
·26 MERCURE
Les hommages que je lui
dois :
Mon ami , qu'accufoit le
crime ,
Sentit fon fecours magnanime ,
Et j'ai pris le bienfait fur
moy.
Souveraines de l'harmonie,
J'implore moins vôtre fayeur
Pour faire briller mon getronie ,pi
Que pour faire parler mon
cœur.
Quand magloire vous follicite
GALANT.
27
Taifez vous ; quand mon
cœur s'acquitte ,
Prodiguez -moy les plus
beaux traits.
Meurent tous les fruits de
ma lyre ,
N'en fauvez que ce que
m'inſpire
Le reffentiment des bienfaits.
Il eſt un ſejour où preſide
L'infatiable vanité ,
D'où la policeffe perfide
A banni la fincerité ;
Où , par la crainte mercenaire ,
Cij
28 MERCURE
La justice eft comme.étrangere
Immolée aux moindres égards ;
Où le grand art de ſe ſeduire,
L'art de fe flater pour ſe
nuire ,
Tient lieu lui feul de tous
les arts.
Eloge plus vrai que croyable!
C'eft dans ce fejour dangereux
Que d'Aumont eft fimple,
équitable ,
GALANT. 29
Sincere , tendre & genereux ; ว
C'est là qu'au devoir attentive ,
Sa bouche prudemment
naïve
Ne fçait ni nuire , ni flater :
Du moins à fa candeur dif
crete
Applaudit l'eſtime ſecrete
De qui n'ofe pas l'imiter.
Ambitieux, d'ameheroïque
Dépouillez le nom faftueux ;
De mon autorité ftoïque
Je le decerne au vertueux ;
C iij
30 MERCURE
Al'hommequi libre &fans
crainte ,
Aufejour même de la feinte
Ofe fe montrer ce qu'il eft ;
Qui n'a , modele prefque
unique ,
Que le devoir pour politique ,
Et que l'honneur pour interêt.
Je rappelle ce jour funeſte ,
Où d'étonnement abbatu ,
NouveauPilade, pour Ore
fte ,
D'Aumont , j'implorai ta
vertu !
GALANT.
31
Contre Finnocence attaqué ,
La haine en juſtice maf
quée
Avoit répandu fon poifon ;
Et je tremblois que fur
même
toySon hipocrite ftratagême
N'eût pris les droits de la
raiſon.
Mais quelle ardeur, quelle
éloquence
Me prêtoit alors l'amitié !
Soudain je gagne à l'innocence
C iiij
32 MERCURE
Ton zele enſemble &ta pi .
tié. 1
Je te vois conjurer l'orage ;
Tu parles, déja ton fuffrage
Nous rend une foule d'amis ;
Déja ton infaillible zele
A la prevention rebele
Predit l'oracle de Themis. 1
Elle a
prononcé , le men-
" oup #fonge,," airp
Artifan de fon propre affront,
Dans le Tartare fe replonge,
GALANT.
33
La rage au fein , la honte
Mais
au front.
ne peut que
ouvrage *
du noir
Dont il avoit armé fa rage
S'aneantir le fouvenir!
Ainfi que le nom d'Erof
: trate
Ce libelle profcrit fe flate
De percer encor l'avenir.
Vers impofteurs , qu'à la
vengeance
Dicta l'imprudence fa fœur,
* Vers diffamatoires faußement
imputez à M. Saurin.
34 MERCURE
Que forgerent d'intelli
gence
L'effronterie & la noirceur ;
Qui pour fel & pour harmonie
Ne prêtez à la calomnie
Qu'un choix brutal de mots
pervers :
F'apprens que la preſſe Batave ,
Au mépris des mœurs qu'
elle brave ,
Va vous montrer à l'univers.
L'Auteu: qui de l'eau duCocyte
GALANT.
35.
Vous écrivit dans fa fureur ,
Rit fans doute , & fe felicite
D'en voir multiplier l'horreur.
Il croit qu'ainfi dans tous
les âges
Vontfe répandre les outrages
Dont il a voulu nous flé
trir ;
Que de ſes menfonges ciniques
Vont naître ces foupçons
iniques
Que la malice'aime à nourrir.
36 MERCURE
Oui , ce perfide eſpoir le
Aate ,
Mais il le flate vainement ;
En vous trop d'impudence
éclate ,
Vôtre propre excés vous
dément.
Dés qu'à l'innocence la rime
Veut que vous imputiez un
crime ,
Le crime eft d'abord imputé,
Et vôtre imprudente impofture
Ne donne pas même à l'inJure
•
GALANT.
Un faux air de la verité.
37
D'autres fiecles pourront
nous croire...
Non, non , pour les en garantir
Mes vers plus fûrs de la memoire ,
Iront par-tout vous démentir.
Mais qui vous lira ? quel
courage
Pourra d'une fi noire ima-
.ge.
Suivre le tiffu rebutant ?
Ce n'eft que gibet , rouë &
flâme ,
38 MERCURE
Objets qu'à vôtre pere infâme
Peint fon remords impenitent.
Vôtre pere... non, je m'abüſe ,
Et vous n'êtes qu'un avorton
Né de la lyre d'une Muſe,
Surpriſe un jour par AleЄton.
La Mufe s'étoit endormie ;
Alecton des enfers vomie
Profite du moment fatal:
Elle ofe manier la lire ;
GALANT.
39
C'est vous , fons menteurs ,
qu'elle en tire ,
Digne eflay du monftre infernal.
Soudain le ferpent , la couleuvre ,
De fa tête affreux ornemens,
Applaudiffent à ce chef21 22 d'œuvre d
Par leurs horribles fifflemens :
Mais l'Echo n'oſa rien reSoolony dire;ryl whil
Le Faune fuit , & le Satyre
40 MERCURE
Saifi d'horreur l'interrompit.
A ce bruit la Muſe éveil
lée
Ne reprit fa lyre foüillée
Que pour le brifer de dépit.
Tu le vois , d'Aumont , je
m'égare ,
Et c'eft de l'aveu des neuf
Sœurs
Quej'imite Horace & Pindare ,
Mes Lyriques predeceffeurs.
Si fur la foy de leur uſage
L'écart
GALANT.
41
L'écart même fermoit l'ouvrage ,
Il n'en feroit que plus goûté : Lia
Mais pardonne, Muſe Thebaine ,
Mon zele à d'Aumont me
ramene ;
J'aime mieux perdre une
beauté.
Que Mnemofine immortalife
Et tes bienfaits & mon encens ;
Qu'à jamais l'univers me
life ,
Fuillet
17120
D
42 MERCURE
Penetré de ce que je fens.
Si mes vers n'ont pas la
puiffance
D'infpirer tout ce que je
penfe,
Ils n'ont pas fait affez pour
toy ;
Et, malgré l'orgueil du Parnaffe ,
Charmé , j'y cederai ma
place
Aqui te louëra mieux
moy.
que
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Résumé : ODE. A M. le Duc d'Aumont.
Dans une lettre poétique datée de juillet 1712, adressée à M. le Duc d'Aumont, l'auteur exprime sa reconnaissance et son admiration pour la générosité et le soutien du duc. Il rappelle un épisode où le duc a aidé un ami injustement accusé, démontrant ainsi sa magnanimité et son sens de la justice. L'auteur invoque les Muses non pour sa propre gloire, mais pour exprimer sa gratitude. Le texte critique un lieu où règnent la vanité et la flatterie, et où la sincérité est absente. Il loue le duc d'Aumont pour sa simplicité, son équité, sa sincérité, sa tendresse et sa générosité, même dans un environnement hypocrite. L'auteur évoque un épisode où le duc a défendu l'innocence contre la haine et la calomnie, gagnant ainsi de nombreux amis par son zèle et sa piété. La lettre dénonce également des vers diffamatoires attribués à M. Saurin, qualifiés d'imposture et de calomnie. L'auteur affirme que ces écrits ne pourront jamais ternir la réputation du duc et que ses propres vers serviront à démentir les accusations. Il conclut en exprimant son admiration pour le duc et en reconnaissant que ses vers ne peuvent pleinement exprimer sa gratitude.
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5
p. 270-274
LE CYGNE FABLE ALLEGORIQUE.
Début :
La Gent Cygne, & la Gent Heronne, [...]
Mots clefs :
Cygne, Roi, Gloire, Paix, Plaisir
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texteReconnaissance textuelle : LE CYGNE FABLE ALLEGORIQUE.
LE CYGNE
FABLE ALLEGORIQUE.
LA Gent Cygne, & la
GentHèronne,
Pour un canal à sable d'or
Contestoient; la pesche estoitbonne;
Chacun vouloit avoir &
poisons,& trésor.
La guerre se declare
,
&!
tambours, & trompettes
Des Combats donnentle
signal;
Troupes bien lestes
,
bien!
& completres,
Desja des deux costez suivent
leur General.
Mais le Roy Cygne, habile
entre tous les Monarques,
A connoistre ses gents, à les
bien employer,
Se servoit d'un Hector,vray
substitut des Parques,
Ne tout exprés pour guerroyer.
L'Hector Cygne aux Herons
livre mainte bataille;
lJeoint eunsembrle rufe, & va- Les surprend, en pieces les
taille,
Est blessé cependant: Vulcain
de sa tenaille
N'avoit pas travaillé le harnois
du seigneur,
Mais au combat rentré, de
victoire en victoire,
Il reduit les Herons à souhaiter
la paix.
Le Roy Cygne consent à
combler leurs souhaits;
C'est son Hector qui traite;
& pourcomble de gloire
Il est tout à la fois & le
triomphateur,
Et l'heureux pacificateur.
Ainsi par cette paix insigne,
Où le Heron se vit fournis,
Le canal reste au peuple
--
Cygne,
D'ailleurs quittes & bons
amis.
Quant au Cygne guerrier,
ses faits,sa grandeur,
d'ame
»
Eurent leur prix, Apollon
le reclame,
D'olive & de laurier le couronne
à plaisir ;
De plus luy fait un doux
loisir.
Le voila transporté sur les
bords du Permesse,
Où tout est charmé de ses
fons.
La troupe desneuf soeurs
autour de luy s'empresse
Il rend caresse , pour caresse;
Leur plaisir est sa gloire &
le sien leurs chansons.
FABLE ALLEGORIQUE.
LA Gent Cygne, & la
GentHèronne,
Pour un canal à sable d'or
Contestoient; la pesche estoitbonne;
Chacun vouloit avoir &
poisons,& trésor.
La guerre se declare
,
&!
tambours, & trompettes
Des Combats donnentle
signal;
Troupes bien lestes
,
bien!
& completres,
Desja des deux costez suivent
leur General.
Mais le Roy Cygne, habile
entre tous les Monarques,
A connoistre ses gents, à les
bien employer,
Se servoit d'un Hector,vray
substitut des Parques,
Ne tout exprés pour guerroyer.
L'Hector Cygne aux Herons
livre mainte bataille;
lJeoint eunsembrle rufe, & va- Les surprend, en pieces les
taille,
Est blessé cependant: Vulcain
de sa tenaille
N'avoit pas travaillé le harnois
du seigneur,
Mais au combat rentré, de
victoire en victoire,
Il reduit les Herons à souhaiter
la paix.
Le Roy Cygne consent à
combler leurs souhaits;
C'est son Hector qui traite;
& pourcomble de gloire
Il est tout à la fois & le
triomphateur,
Et l'heureux pacificateur.
Ainsi par cette paix insigne,
Où le Heron se vit fournis,
Le canal reste au peuple
--
Cygne,
D'ailleurs quittes & bons
amis.
Quant au Cygne guerrier,
ses faits,sa grandeur,
d'ame
»
Eurent leur prix, Apollon
le reclame,
D'olive & de laurier le couronne
à plaisir ;
De plus luy fait un doux
loisir.
Le voila transporté sur les
bords du Permesse,
Où tout est charmé de ses
fons.
La troupe desneuf soeurs
autour de luy s'empresse
Il rend caresse , pour caresse;
Leur plaisir est sa gloire &
le sien leurs chansons.
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Résumé : LE CYGNE FABLE ALLEGORIQUE.
Le texte relate une fable allégorique intitulée 'Le Cygne'. Deux groupes, la Gent Cygne et la Gent Hèronne, se disputent un canal à sable d'or, convoité pour ses poissons et son trésor. Une guerre éclate entre les deux factions. Le Roy Cygne, connu pour son habileté à utiliser ses sujets, confie la direction des batailles à Hector, un guerrier exceptionnel. Hector mène de nombreuses batailles contre les Herons, les surprend et les vainc malgré ses blessures. Les Herons demandent ensuite la paix, que le Roy Cygne accepte. Hector négocie les termes de la paix, et le canal reste aux Cygnes, les deux parties devenant quittes et amis. Hector est récompensé par Apollon, qui le couronne d'olive et de laurier et lui offre un doux loisir. Transporté sur les bords du Permesse, il est entouré des neuf sœurs (les Muses), qui chantent pour lui, et il trouve sa gloire dans leur plaisir.
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6
p. 239-243
COMPLIMENT de l'Academie Françoise, à Monseigneur le Chancelier, par Mr de la Motte, Directeur de cette Compagnie.
Début :
Voici la preuve de l'usage que je sçay faire des bons conseils / MONSEIGNEUR, C'est un nouveau bien-fait du Roy pour tout son Peuple, [...]
Mots clefs :
Académie française, Académie, Roi, Ministère, Paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMPLIMENT de l'Academie Françoise, à Monseigneur le Chancelier, par Mr de la Motte, Directeur de cette Compagnie.
Voici la preuve de l'usage
e je sçay faire des bons conils
qu'on me donne..
COMPL*IMENT le l'Academie Françoise, a
MonseigneurleChancelier ;
par Mrde la Motte, Direc
teur de cette Compagnie-
1
MONSEIGNEUR,
C'est un nouveau bien-fait
du Roy pour toutson Peuple;
6c pour nous en particulier]
quevôtre élévation à la prej
miere dignité du Royaume.i
L'Academie s'est affligée,,
elles'en est fait honneur de.
: vant vous, de la retraite im]
prévûë de vôtre Illustre Pre'
decesseur: Nous perdons en
J
luy un ami des Mures, & q
regardoit comme une portiotï
de la Justice, l'appui genereua
qu'ilprêtoit aux gens dclce
tres. -
1
Le choix du Roy nousa;
consotez,ce choix qu'une raio
XOÛ constante éclaire>&JUS
aifeall
Fait toûjours le plus folidc éloge
de ceux sur qui il tombe.
Il nous rend en vousce que
nous perdonsdans le Chancelier
respectable à qui vous
succedez. C'est avec joyc que
nous vous voyons monter à
une place, d'où nous avons eu
la douleur de le voir descendre.
& en admirant en luicette
pietéreceüillie, qui le derobe
au fardeau glorieux des affaires,
nous admirons en vous
cette religion genereuse qui
vous dévoüe au travail pour
l'utilité publique.
Vousavez déjà lutté ave-c
succéscontre les m ux de la
guerre dans un Ministere pénible,
&ladifficultédes temps
n'a fait que servir à vôtre gloireplacé
aujourdhuy à latête
de la Justice, vousexcercezun
Ministere de Paix, dont tout
le Royaume va se ressentir.
Songez, Monseigneur, que
les Muses y doivent avoir leur
part. La Paix demande que
les lettres fleurissent,&la Ju(~
tice veut qu'elles soient récompensées.
Nous ne doutons
pas que vous ne contiez
cete - Loy entre celles donc
Vous devenez l'organe& le
soûtien, & que depositaire de
autorité Royale vous ne
oyez aussi le Ministre de la
protection particulière, dont
c Roy nous honore.
e je sçay faire des bons conils
qu'on me donne..
COMPL*IMENT le l'Academie Françoise, a
MonseigneurleChancelier ;
par Mrde la Motte, Direc
teur de cette Compagnie-
1
MONSEIGNEUR,
C'est un nouveau bien-fait
du Roy pour toutson Peuple;
6c pour nous en particulier]
quevôtre élévation à la prej
miere dignité du Royaume.i
L'Academie s'est affligée,,
elles'en est fait honneur de.
: vant vous, de la retraite im]
prévûë de vôtre Illustre Pre'
decesseur: Nous perdons en
J
luy un ami des Mures, & q
regardoit comme une portiotï
de la Justice, l'appui genereua
qu'ilprêtoit aux gens dclce
tres. -
1
Le choix du Roy nousa;
consotez,ce choix qu'une raio
XOÛ constante éclaire>&JUS
aifeall
Fait toûjours le plus folidc éloge
de ceux sur qui il tombe.
Il nous rend en vousce que
nous perdonsdans le Chancelier
respectable à qui vous
succedez. C'est avec joyc que
nous vous voyons monter à
une place, d'où nous avons eu
la douleur de le voir descendre.
& en admirant en luicette
pietéreceüillie, qui le derobe
au fardeau glorieux des affaires,
nous admirons en vous
cette religion genereuse qui
vous dévoüe au travail pour
l'utilité publique.
Vousavez déjà lutté ave-c
succéscontre les m ux de la
guerre dans un Ministere pénible,
&ladifficultédes temps
n'a fait que servir à vôtre gloireplacé
aujourdhuy à latête
de la Justice, vousexcercezun
Ministere de Paix, dont tout
le Royaume va se ressentir.
Songez, Monseigneur, que
les Muses y doivent avoir leur
part. La Paix demande que
les lettres fleurissent,&la Ju(~
tice veut qu'elles soient récompensées.
Nous ne doutons
pas que vous ne contiez
cete - Loy entre celles donc
Vous devenez l'organe& le
soûtien, & que depositaire de
autorité Royale vous ne
oyez aussi le Ministre de la
protection particulière, dont
c Roy nous honore.
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Résumé : COMPLIMENT de l'Academie Françoise, à Monseigneur le Chancelier, par Mr de la Motte, Directeur de cette Compagnie.
L'Académie Française adresse un compliment au nouveau chancelier, soulignant que sa nomination par le roi est un bienfait pour le peuple et l'Académie. Elle exprime sa tristesse de voir partir l'ancien chancelier, qu'elle considère comme un ami des Muses et un soutien des gens de lettres. Le choix du roi est perçu comme une preuve de sagesse et un éloge des qualités du nouveau chancelier. L'Académie admire la piété du prédécesseur et la dévotion du nouveau chancelier au travail pour l'utilité publique. Le texte rappelle les succès du chancelier durant la guerre et espère qu'il saura exercer son rôle dans un ministère de paix, bénéfique pour le royaume. Il insiste sur l'importance de la protection des lettres et de la justice, et exprime l'espoir que le nouveau chancelier continuera à soutenir et à récompenser les gens de lettres, comme le roi l'a toujours fait.
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7
p. 102
PREMIERE ENIGME.
Début :
Je suis grand ou petit, & ma taille varie, [...]
Mots clefs :
Soulier
8
p. 102-103
Deuxiéme Enigme.
Début :
Quoique soeurs, nous marchons en des rangs inégaux : [...]
Mots clefs :
Notes de musique
11
p. 104-105
Cinquiéme Enigme.
Début :
Je garde un grand trésor. Pour qui ? je n'en sçais rien ; [...]
Mots clefs :
Pucelle
12
p. 105
Sixiéme Enigme.
Début :
Recelant dans mon sein une ardente matiere, [...]
Mots clefs :
Bassinoire
14
p. 105
Huitiéme Enigme.
Début :
Quelque secours de moi que vous deviez attendre, [...]
Mots clefs :
Lancette
16
p. 106-107
Dixiéme Enigme.
Début :
Nous sommes deux bonnes Servantes, [...]
Mots clefs :
Cuillère et fourchette
17
p. 107
Onziéme Enigme.
Début :
Voilà quel je suis à peu près ; [...]
Mots clefs :
Parterre d'un spectacle
19
p. 75
A MADEMOISELLE DU MALCRAIS DE LA VIGNE, Sur son Ode en Prose.
Début :
Quelques difficultez, Malcrais, que l'Art t'oppose, [...]
Mots clefs :
Triomphe, Talents, Prose, Vers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADEMOISELLE DU MALCRAIS DE LA VIGNE, Sur son Ode en Prose.
A MADEMOISELLE
DU MALCRAIS DE LA VIGNE ,
Sur son Ode en Prose.
Uelques difficultez , Malcrais , que l'Art
t'oppose ,
Tu sçais en triompher par tes talens divers ;
Tu sçais être sublime , et mesurée en Prose ,
Ou libre , et naturelle en Vers.
DU MALCRAIS DE LA VIGNE ,
Sur son Ode en Prose.
Uelques difficultez , Malcrais , que l'Art
t'oppose ,
Tu sçais en triompher par tes talens divers ;
Tu sçais être sublime , et mesurée en Prose ,
Ou libre , et naturelle en Vers.
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20
p. 35
Feu M. de la Motte avoit fait les deux vers suivans.
Début :
C'est que déja l'enfant est homme, [...]
Mots clefs :
Enfant, Homme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Feu M. de la Motte avoit fait les deux vers suivans.
Feu M. de la Motte avoit fait les
deux vers fuivans .
C
'Eft que déja l'enfant eſt homme ,
Et que l'homme eft encore enfant.
Trouvant difficile de les amener par deux
autres auffi heureux , il invita plufieurs gens
d'efprit à effayer de le faire. Deux Poëtes célebres
lefirent de la maniere ſuivante..
L'homme pour moins que rien , l'enfant pour une
pomme ,
Rit , pleure , attaque & fe défend.
C'eft que déja l'enfant eft homme ,
Et
que l'homme eft encore enfant.
L'enfant fur fes pareils veut emporter la pomme ;
L'homme s'abat pour rien , pour rien eſt triomphant.
.
C'eft que déja l'enfant eft homme ,
i Et que l'homme eft encore enfant.
deux vers fuivans .
C
'Eft que déja l'enfant eſt homme ,
Et que l'homme eft encore enfant.
Trouvant difficile de les amener par deux
autres auffi heureux , il invita plufieurs gens
d'efprit à effayer de le faire. Deux Poëtes célebres
lefirent de la maniere ſuivante..
L'homme pour moins que rien , l'enfant pour une
pomme ,
Rit , pleure , attaque & fe défend.
C'eft que déja l'enfant eft homme ,
Et
que l'homme eft encore enfant.
L'enfant fur fes pareils veut emporter la pomme ;
L'homme s'abat pour rien , pour rien eſt triomphant.
.
C'eft que déja l'enfant eft homme ,
i Et que l'homme eft encore enfant.
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Résumé : Feu M. de la Motte avoit fait les deux vers suivans.
M. de la Motte a composé deux vers et invité des poètes à les compléter. Deux continuations ont été proposées. La première décrit des réactions opposées entre l'homme et l'enfant. La seconde explore des comportements similaires. Les deux continuations se concluent par les vers initiaux.
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Résultats : 3 texte(s)
1
p. 5-14
THETIS, Cantate. Sur le recouvrement de la santé de Monseigneur le Comte de Toulouse.
Début :
Nereïdes, plaignez ma peine ; [...]
Mots clefs :
Cantate, Santé, Douleur, Rétablissement, Comte de Toulouse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : THETIS, Cantate. Sur le recouvrement de la santé de Monseigneur le Comte de Toulouse.
THETIS,
Cantate.
Sur lerecouvrement delasanté
de Monseigneur le Comte
deToulouse.
THETIS.
Nercïdes, plaignez ma. pei
ne ;
Pleurez, pleurez
;
Soeurs
, mes
Cet aimable Héros, si cher
ànostre Reine
Est livré par le Sort aux plus
vives douleurs.
Plaignez ma tendresse
inutile
Qui n'a pû du Destin desar
mer les rigueurs;
Helas les maux même
d'Achile
Ne m'ont pas coûté plus
de pleurs.
Chœur des Nerti'des.
Messons nos soupirs
à ses
larmes,
Frapons l'air de nos cris
;
Denos vives alarmes
Queles rochers soient at
tendris.
THETIS.
**
Qu'avec plaisir en luy je re
voyois les charmes
Et le courage de mon fils.
* Les Nereïdes.
Menonsnossoupirsà ses lar
mes
Frapons l'air de nos cris.
THE TI S.
O Sort.injuste Sort épuise
tutes armes
:':JSur tout ce qui plaistà
Thetis ?
Les Nereïdes,
Denosvives alarmes
Que les rochers soient ac
rendris.-i 11
Symphonie.
;
THETIS..
Quelle clarté penetre en ces
grottes profondes?
Cetéclat du Soleil m'annon
ce le retour,
Ce Dieu qui rentre fous
:
les ondes
Va sur ce queje crains éclair
cir monamour.
APOLLON.
Consolez- vous belle
Decfle
THETIS.
Vous avez vû dans vôtre
cours
Cet aimableHeros pour qui
je m'interesse.
APOLLON.
Consolez- vous belle
Deesse,
Vous n'avez rien à crain
dre pour ses jours:
La Parque avoit sur luy levé
son bras perfide.
Je l'ay vû sans fremir regar
der le trépas;
Auseinde la douleuril estoit
intrepide,
Et plus Héros encore qu'au
milieu des combats.
Mais la Parque n'a fairqu'u
ne menace vaine,
Un des fis d Esculape a dé
tourné sescoups,
Et pour vostre Heros force
encorl'inhumaine
De filer les jours les plus
doux.
D'un nom celebre, ou d'un
bonheur durable
Achille jadiseue 1-e
choix,-M>iis au Fils de Louis le
Sort plusfavorable
Veut les accorder à la
fois
TH
ETIS.
Ociel ! aprés un troubleex
trême
Qjie le calmea d'attraits!
Le Destin me rend ce que
j'aime;
Je pardonne au Destin tous
lesmauxqu'il m'afaits.
Venez
, bruyans Tritons ,
venez, tendres sirencs,
Apprenez par vos chants
mon bonheur auxZephirs,
Vous partagiez mes pei
nes,
Partagezmesplaisirs.
Chœur.
Apprenons par nos chants
son bonheur aux Zephirs
,
,
Nous partagions ses pei
nes
Partageons ses plaisirs.
Cette Piece qui est de M
de la Morhe, a esté miseen
Musique par Mr de Ville
neuve
, &a esté executée le
4.Janvier par la Musiquede
Monsieur le Comte de Tou
louse, en presence de Mada
me la Duchesse d Orléans.
Il en plus rare de trouver
des Achilles de fang froid
dans l'accablement d'une
maladie cruelle ,
qu'au mi
lieu des combats, où l'am
bition & lagloire nous fou
tiennent
; l'yvresse de ces,
deuxpassions en nous étour
dissantnous cache lamoitié
du peril. Un Guerrier est
animé par l'exemple de ceux
qui l'environnent, tous ces
grands appareils de guerre
inspirentquelquefoisducou
rage à ceux même quin'en
ont point; mais le triste ap
pareilqu'étale la Chirurgie
fait souvent trembler ceux
qu'on a vûs intrepides dans
les combats
; je prefertrois
peut estre
à l'intrepidiré
guerriere cette fermeté d'a
me qui fait supporter sans
sourciller les douleurs les
plus violences; mais je n'ay
pas besoin lCY de l'art des
Panegiristes qui élevent tou
jours au-dessus des autres
vertus celle qui dominedans
le Heros du jour, puisque le
Prince dont
il s'agir icy pos
sede à un degré égal& la
fermeté d'ame & la valeur
& la bonté du cœur, sans
laquelle toutes les autres ver
tus ne meritent point de ve
ritables loüanges
Cantate.
Sur lerecouvrement delasanté
de Monseigneur le Comte
deToulouse.
THETIS.
Nercïdes, plaignez ma. pei
ne ;
Pleurez, pleurez
;
Soeurs
, mes
Cet aimable Héros, si cher
ànostre Reine
Est livré par le Sort aux plus
vives douleurs.
Plaignez ma tendresse
inutile
Qui n'a pû du Destin desar
mer les rigueurs;
Helas les maux même
d'Achile
Ne m'ont pas coûté plus
de pleurs.
Chœur des Nerti'des.
Messons nos soupirs
à ses
larmes,
Frapons l'air de nos cris
;
Denos vives alarmes
Queles rochers soient at
tendris.
THETIS.
**
Qu'avec plaisir en luy je re
voyois les charmes
Et le courage de mon fils.
* Les Nereïdes.
Menonsnossoupirsà ses lar
mes
Frapons l'air de nos cris.
THE TI S.
O Sort.injuste Sort épuise
tutes armes
:':JSur tout ce qui plaistà
Thetis ?
Les Nereïdes,
Denosvives alarmes
Que les rochers soient ac
rendris.-i 11
Symphonie.
;
THETIS..
Quelle clarté penetre en ces
grottes profondes?
Cetéclat du Soleil m'annon
ce le retour,
Ce Dieu qui rentre fous
:
les ondes
Va sur ce queje crains éclair
cir monamour.
APOLLON.
Consolez- vous belle
Decfle
THETIS.
Vous avez vû dans vôtre
cours
Cet aimableHeros pour qui
je m'interesse.
APOLLON.
Consolez- vous belle
Deesse,
Vous n'avez rien à crain
dre pour ses jours:
La Parque avoit sur luy levé
son bras perfide.
Je l'ay vû sans fremir regar
der le trépas;
Auseinde la douleuril estoit
intrepide,
Et plus Héros encore qu'au
milieu des combats.
Mais la Parque n'a fairqu'u
ne menace vaine,
Un des fis d Esculape a dé
tourné sescoups,
Et pour vostre Heros force
encorl'inhumaine
De filer les jours les plus
doux.
D'un nom celebre, ou d'un
bonheur durable
Achille jadiseue 1-e
choix,-M>iis au Fils de Louis le
Sort plusfavorable
Veut les accorder à la
fois
TH
ETIS.
Ociel ! aprés un troubleex
trême
Qjie le calmea d'attraits!
Le Destin me rend ce que
j'aime;
Je pardonne au Destin tous
lesmauxqu'il m'afaits.
Venez
, bruyans Tritons ,
venez, tendres sirencs,
Apprenez par vos chants
mon bonheur auxZephirs,
Vous partagiez mes pei
nes,
Partagezmesplaisirs.
Chœur.
Apprenons par nos chants
son bonheur aux Zephirs
,
,
Nous partagions ses pei
nes
Partageons ses plaisirs.
Cette Piece qui est de M
de la Morhe, a esté miseen
Musique par Mr de Ville
neuve
, &a esté executée le
4.Janvier par la Musiquede
Monsieur le Comte de Tou
louse, en presence de Mada
me la Duchesse d Orléans.
Il en plus rare de trouver
des Achilles de fang froid
dans l'accablement d'une
maladie cruelle ,
qu'au mi
lieu des combats, où l'am
bition & lagloire nous fou
tiennent
; l'yvresse de ces,
deuxpassions en nous étour
dissantnous cache lamoitié
du peril. Un Guerrier est
animé par l'exemple de ceux
qui l'environnent, tous ces
grands appareils de guerre
inspirentquelquefoisducou
rage à ceux même quin'en
ont point; mais le triste ap
pareilqu'étale la Chirurgie
fait souvent trembler ceux
qu'on a vûs intrepides dans
les combats
; je prefertrois
peut estre
à l'intrepidiré
guerriere cette fermeté d'a
me qui fait supporter sans
sourciller les douleurs les
plus violences; mais je n'ay
pas besoin lCY de l'art des
Panegiristes qui élevent tou
jours au-dessus des autres
vertus celle qui dominedans
le Heros du jour, puisque le
Prince dont
il s'agir icy pos
sede à un degré égal& la
fermeté d'ame & la valeur
& la bonté du cœur, sans
laquelle toutes les autres ver
tus ne meritent point de ve
ritables loüanges
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Résumé : THETIS, Cantate. Sur le recouvrement de la santé de Monseigneur le Comte de Toulouse.
La cantate 'Thétis' célèbre la guérison du Comte de Toulouse. Thétis, mère d'Achille, exprime sa douleur face aux souffrances de son fils, comparant ses maux à ceux d'Achille. Les Néréides partagent sa peine. Une lumière annonce le retour d'Apollon, qui révèle que le Comte a surmonté une menace de mort grâce à un fils d'Esculape. Apollon compare le destin favorable du Comte à celui d'Achille, soulignant que le Comte bénéficie d'un nom célèbre et d'un bonheur durable. Thétis, apaisée, exprime sa joie et invite les Tritons et les sirènes à célébrer ce bonheur. La pièce, écrite par M. de La Morlière et mise en musique par M. de Villeneuve, a été exécutée le 4 janvier en présence de Madame la Duchesse d'Orléans. Le texte loue le Comte de Toulouse pour sa fermeté, sa valeur et sa bonté de cœur, soulignant la rareté des héros intrépides face à la maladie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 295
SECONDE ENIGME.
Début :
Quand on me met au pied je marche sur la tête. [...]
Mots clefs :
Clou
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SECONDE ENIGME.
SECONDE ENIGME.
Uand on me met au pied je marche sur la
tête.
Devine promtement , ou tu n'és qu'une bête.
Lamotte.
Uand on me met au pied je marche sur la
tête.
Devine promtement , ou tu n'és qu'une bête.
Lamotte.
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3
p. 1087-1088
LOGOGRYPHE.
Début :
J'habite les Palais, et nâquis dans les Bois, [...]
Mots clefs :
Poutre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGOGR Y P HE.
Habite les Palais , et nâquis dans les Bois ,
Six Lettres en mon nom s'épelent en deux fois.
Je présente d'abord une malpropre bête ;
Mais de mon corps entier si vous ôtez la tête ,
On peut par mon secours se passer de tonneau.
E Etant
1088 MERCURE DE FRANCE
Etant en cet état tranchez mon chef nouveau ,
Deux Notes de Musique aussi- tôt je présente.
Par cinq , deux , trois , et six , les méchans j'épouvante
;
Par un , deux , cinq et quatre , on évite nauffrage;
Quatre et deux,tro is et cinq, est des Massons l'ouvrage
;
Trois , six , cinq , est l'effet de la corruption .
Un , six , quatre , a souvent causé confusion .
De mon chef abatu , le cinq prenant la place ,
Il faut me suivre alors , mais le choix embarasse.
Mettez cinq , deux et quatre , au milieu du festin ;
Prenez un , deux et quatre , emplissez - le de vin ;
Je contiens Fleuve , Ville , et ce qui la rend close.
Avec un , six et trois , je serois peu de chose ;
Cinq , trois et quatre , agite un certain animal .
Mon corps entier tombant , peut guerir de tout
mal.
Habite les Palais , et nâquis dans les Bois ,
Six Lettres en mon nom s'épelent en deux fois.
Je présente d'abord une malpropre bête ;
Mais de mon corps entier si vous ôtez la tête ,
On peut par mon secours se passer de tonneau.
E Etant
1088 MERCURE DE FRANCE
Etant en cet état tranchez mon chef nouveau ,
Deux Notes de Musique aussi- tôt je présente.
Par cinq , deux , trois , et six , les méchans j'épouvante
;
Par un , deux , cinq et quatre , on évite nauffrage;
Quatre et deux,tro is et cinq, est des Massons l'ouvrage
;
Trois , six , cinq , est l'effet de la corruption .
Un , six , quatre , a souvent causé confusion .
De mon chef abatu , le cinq prenant la place ,
Il faut me suivre alors , mais le choix embarasse.
Mettez cinq , deux et quatre , au milieu du festin ;
Prenez un , deux et quatre , emplissez - le de vin ;
Je contiens Fleuve , Ville , et ce qui la rend close.
Avec un , six et trois , je serois peu de chose ;
Cinq , trois et quatre , agite un certain animal .
Mon corps entier tombant , peut guerir de tout
mal.
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Résultats : 1 texte(s)
1
p. 2311-2317
ODE A M. Houdart de la Motte. Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic en Bretagne.
Début :
Grand et fameux la Motte, Aigle rapide dont l'œil noblement audacieux [...]
Mots clefs :
Indomptable Hercule, Poésie, Rime, Liberté, Prose, Défense, Strophes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE A M. Houdart de la Motte. Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic en Bretagne.
O DE
A M. Houdart de la Motte. Par Me de
Malcrais de la Vigne , du Croisic
en Bretagne.
GR
Grand et fameux la Motte , Aigle
Irapide dont l'oeil noblement audacieux
, va défier les regards mêmes du
brúlant Pere de la lumiere , soutien le
vol timide d'un foible Tiercelet , et vien
d'un coup de ton aîle secourable le pousser
avec toi jusqu'au dévorant séjour du
feu.
讚
Je pars , je quitte la Terre bourbeuse;
je traverse , je fends les immenses Campagnes
12 MERCURE DE FRANCE
pagnes de l'air la violence qui m'emporte
me fait perdre haleine : quel bras
puissant m'arrête audessus du double sommet
de la docte Montagne ? Un merveil
leux Spectacle s'y dévoile à mes yeux
enchantez. La majestueuse Melpomene ,
la vive et galante Polhymnie, la tête panchée
et flecissant devant toi un genou
respectueux , te rendent des hommages
qui te comblent d'honneur.
粥
Comme l'indomptable Hercule purgea
autrefois l'érable infecté du riche et superbe
Augias , ainsi tes travaux innombrables
ont purgé notre Poësie affreusesement
accablée sous le joug tirannique
de la Rime : tu l'as tirée de la prison obscure
et étroite dans laquelle , plongée depuis
si long - temps , elle poussoir des
plaintes aussi touchantes que steriles ; ta
main laborieuse a brisé ses entraves cruelles
, et dégagée du poids honteux de ses
chaînes , elle respire l'air tranquille et serain
de la liberté desirée depuis tant de
siecles.
Je te vois aujourd'hui , harmonieuse
Progeniture de l'aimable Souverain de
Helicon , je te voix , ô divine Poësie,
te
OCTOBRE. 1731. 2373
te promener çà et là librement avec les
Charites qui dansent et folatrent autour
de toi , en te faisant cent caresses naïves
Leurs blonds cheveux voltigent négligemment
épars sur leurs épaules blanches
à la fois et vermeilles , semblables à de l'ivoire
qu'une femme de Carie teint en
pourpre , ennemies de la gêne , elles ont
jetté loin d'elles leurs chaussures de drap
d'or , et sautent si legerement sur l'émail
de la riante Prairie, qu'à peine s'appercoits
on qu'elles ayent des pieds.
Toi- même , ô Poësie , toi - même toute
échevelée , tu t'es défaite de l'embarras
ajusté de ta coëffure précieuse . Tes doigts
delicats ne paroissent plus enchaînez dans
des cercles de diamans , et tu dédaignes
la pompeuse parure de tes brasselets tis
sus avec un art admirable.
La Prose qui s'avance a le port d'une
Reine ; elle te tend les bras , t'embrasse.
L'appelle sa soeur , et te jurant une amitié
éternelle , te serre avec tant de force
qu'il semble que vous ne fassiez plus que
2314 MERCURE DE FRANCE
le même corps. Les Coquillages dorez
attachez aux Rochers limoneux , la Vigne
flexible , mariée à l'Ormeau qui l'appuye
, ne sont pas liez par des noeuds plus
étroits que ceux qui vous unissent maintenant
enſemble.
Un ris modeste et gracieux s'échap
pant de tes levres entr'ouvertes , fair
éclatter sur ton visage les étincelles d'une
joye inalterable , l'éclair part des yeux
Jamboyants. Et tu réponds à la Prose
par tous les témoignages d'une fidelité
réciproque: Ciel ! que l'air aisé dont tu
marches , t'a rendue differente de ce que
tu étois autrefois ?
裝
Chante à jamais ta liberté recouvrée ;
chante la pénible défaite de la Rime or
gueilleuse qui t'a détenue dans les fers ;.
mais celebre sur tout par des productions
plus durables que le Marbre et le Bronze,
I'Invincible la Motte , et fais pleuvoir les
Lauriers et les Roses sur la tête de ton
valeureux Liberateur.
Lui seul s'est armé pour ta défense et
les
OCTOBR E. 1734. 1314
lestraits qu'ont lancez des bras de Géants,
se sont émoussez sur sa poitrine invul
nerable. Il paroît , il combat , il frappe ,
il foudroye. C'est Tancrede qui fait mordre
la poudre à Clorinde ; c'est Renaud
qui triomphe d'Armide et des vaillants
et nombreux Chevaliers qui devoient au
prix du sang de ce Heros , achepter à
l'envile coeur de cette Heroïne inhumaine.
#
Tes yeux ternis se chargent de pleurs ;
Rime malheureuse , la honte fait pâlir
tes joies amaigries , une sueur froide
coule de tous tes membres qui paroissent
pétrifiez , mais tout à coup la doul ur se
changeant en rage , t´s derniers soupirs
sont d'horribles blaphêmes.
Tes Strophes gravement Philosophi
ques , & prudent la Motte , ô Poëte sagement
sublime , nous avoient toûjours
présagé ton penchant insurmontable pour
ta chere Prose ; et qu'il viendroit un jour
où tu prendrois le Casque et la Cuirasse
pour lui conquerir l'Empire absolu de
notre Langue renommée de l'un à l'autre
Hemisphere.
Mais
1316 MERCURE DE FRANCE
Mais Ciel qu'apperçois -je encore !
quelle foule de ravissans objets frappe
à l'instant mes avides regards ! l'Ombre
glorieuse du sçavant Poëte à qui sept Villes
se disputerent l'honneur d'avoir donné
la naissance ; l'Ombre non moins celebre
de celui qui a porté jusqu'aux nuës
le nom de Mantouë ; l'Ombre rivale des
deux autres , cette Ombre dont le Godefroy
et l'Aminte ont illustré la moderne
Italie , toutes trois te donnent de pures
marques d'une amitié non suspecte
Je les entends qui par les expressions
les plus vives , te prient de briser la mesure
inutile de leurs Vers , d'écarter loin
de leur stile ces nombres ridiculement
reguliers , qui ne repetent que les mêmes
sons à l'oreille fatiguée ; et par le moyen
dont tu es l'Inventeur de prêter à leur
Poësie cette même beauté dont tu viens
d'enrichir la nôtre.
諾
Continuë , ô genereux Vainqueur de
la Rime , moissonne à plein poing les
précieuses Javelles des Lauriers immortels
, chemine à pas hardis au Temple
rayonnant de la gloire , en dépit de tes
Rivaux
OCTOBRE . 1731. 2317
Rivaux consternez . Cours y suspendre
lés dépouilles que tu leur a arrachées
encore soüillées d'une poussiere honorable
, et qu'eux-mêmes se trouvent enfin
forcez de couronner ton front triomphant
de leurs propres mains.
A M. Houdart de la Motte. Par Me de
Malcrais de la Vigne , du Croisic
en Bretagne.
GR
Grand et fameux la Motte , Aigle
Irapide dont l'oeil noblement audacieux
, va défier les regards mêmes du
brúlant Pere de la lumiere , soutien le
vol timide d'un foible Tiercelet , et vien
d'un coup de ton aîle secourable le pousser
avec toi jusqu'au dévorant séjour du
feu.
讚
Je pars , je quitte la Terre bourbeuse;
je traverse , je fends les immenses Campagnes
12 MERCURE DE FRANCE
pagnes de l'air la violence qui m'emporte
me fait perdre haleine : quel bras
puissant m'arrête audessus du double sommet
de la docte Montagne ? Un merveil
leux Spectacle s'y dévoile à mes yeux
enchantez. La majestueuse Melpomene ,
la vive et galante Polhymnie, la tête panchée
et flecissant devant toi un genou
respectueux , te rendent des hommages
qui te comblent d'honneur.
粥
Comme l'indomptable Hercule purgea
autrefois l'érable infecté du riche et superbe
Augias , ainsi tes travaux innombrables
ont purgé notre Poësie affreusesement
accablée sous le joug tirannique
de la Rime : tu l'as tirée de la prison obscure
et étroite dans laquelle , plongée depuis
si long - temps , elle poussoir des
plaintes aussi touchantes que steriles ; ta
main laborieuse a brisé ses entraves cruelles
, et dégagée du poids honteux de ses
chaînes , elle respire l'air tranquille et serain
de la liberté desirée depuis tant de
siecles.
Je te vois aujourd'hui , harmonieuse
Progeniture de l'aimable Souverain de
Helicon , je te voix , ô divine Poësie,
te
OCTOBRE. 1731. 2373
te promener çà et là librement avec les
Charites qui dansent et folatrent autour
de toi , en te faisant cent caresses naïves
Leurs blonds cheveux voltigent négligemment
épars sur leurs épaules blanches
à la fois et vermeilles , semblables à de l'ivoire
qu'une femme de Carie teint en
pourpre , ennemies de la gêne , elles ont
jetté loin d'elles leurs chaussures de drap
d'or , et sautent si legerement sur l'émail
de la riante Prairie, qu'à peine s'appercoits
on qu'elles ayent des pieds.
Toi- même , ô Poësie , toi - même toute
échevelée , tu t'es défaite de l'embarras
ajusté de ta coëffure précieuse . Tes doigts
delicats ne paroissent plus enchaînez dans
des cercles de diamans , et tu dédaignes
la pompeuse parure de tes brasselets tis
sus avec un art admirable.
La Prose qui s'avance a le port d'une
Reine ; elle te tend les bras , t'embrasse.
L'appelle sa soeur , et te jurant une amitié
éternelle , te serre avec tant de force
qu'il semble que vous ne fassiez plus que
2314 MERCURE DE FRANCE
le même corps. Les Coquillages dorez
attachez aux Rochers limoneux , la Vigne
flexible , mariée à l'Ormeau qui l'appuye
, ne sont pas liez par des noeuds plus
étroits que ceux qui vous unissent maintenant
enſemble.
Un ris modeste et gracieux s'échap
pant de tes levres entr'ouvertes , fair
éclatter sur ton visage les étincelles d'une
joye inalterable , l'éclair part des yeux
Jamboyants. Et tu réponds à la Prose
par tous les témoignages d'une fidelité
réciproque: Ciel ! que l'air aisé dont tu
marches , t'a rendue differente de ce que
tu étois autrefois ?
裝
Chante à jamais ta liberté recouvrée ;
chante la pénible défaite de la Rime or
gueilleuse qui t'a détenue dans les fers ;.
mais celebre sur tout par des productions
plus durables que le Marbre et le Bronze,
I'Invincible la Motte , et fais pleuvoir les
Lauriers et les Roses sur la tête de ton
valeureux Liberateur.
Lui seul s'est armé pour ta défense et
les
OCTOBR E. 1734. 1314
lestraits qu'ont lancez des bras de Géants,
se sont émoussez sur sa poitrine invul
nerable. Il paroît , il combat , il frappe ,
il foudroye. C'est Tancrede qui fait mordre
la poudre à Clorinde ; c'est Renaud
qui triomphe d'Armide et des vaillants
et nombreux Chevaliers qui devoient au
prix du sang de ce Heros , achepter à
l'envile coeur de cette Heroïne inhumaine.
#
Tes yeux ternis se chargent de pleurs ;
Rime malheureuse , la honte fait pâlir
tes joies amaigries , une sueur froide
coule de tous tes membres qui paroissent
pétrifiez , mais tout à coup la doul ur se
changeant en rage , t´s derniers soupirs
sont d'horribles blaphêmes.
Tes Strophes gravement Philosophi
ques , & prudent la Motte , ô Poëte sagement
sublime , nous avoient toûjours
présagé ton penchant insurmontable pour
ta chere Prose ; et qu'il viendroit un jour
où tu prendrois le Casque et la Cuirasse
pour lui conquerir l'Empire absolu de
notre Langue renommée de l'un à l'autre
Hemisphere.
Mais
1316 MERCURE DE FRANCE
Mais Ciel qu'apperçois -je encore !
quelle foule de ravissans objets frappe
à l'instant mes avides regards ! l'Ombre
glorieuse du sçavant Poëte à qui sept Villes
se disputerent l'honneur d'avoir donné
la naissance ; l'Ombre non moins celebre
de celui qui a porté jusqu'aux nuës
le nom de Mantouë ; l'Ombre rivale des
deux autres , cette Ombre dont le Godefroy
et l'Aminte ont illustré la moderne
Italie , toutes trois te donnent de pures
marques d'une amitié non suspecte
Je les entends qui par les expressions
les plus vives , te prient de briser la mesure
inutile de leurs Vers , d'écarter loin
de leur stile ces nombres ridiculement
reguliers , qui ne repetent que les mêmes
sons à l'oreille fatiguée ; et par le moyen
dont tu es l'Inventeur de prêter à leur
Poësie cette même beauté dont tu viens
d'enrichir la nôtre.
諾
Continuë , ô genereux Vainqueur de
la Rime , moissonne à plein poing les
précieuses Javelles des Lauriers immortels
, chemine à pas hardis au Temple
rayonnant de la gloire , en dépit de tes
Rivaux
OCTOBRE . 1731. 2317
Rivaux consternez . Cours y suspendre
lés dépouilles que tu leur a arrachées
encore soüillées d'une poussiere honorable
, et qu'eux-mêmes se trouvent enfin
forcez de couronner ton front triomphant
de leurs propres mains.
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Résumé : ODE A M. Houdart de la Motte. Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic en Bretagne.
Le texte est une ode à Houdart de la Motte, poète et libérateur de la poésie française, écrite par Malcrais de la Vigne. L'auteur compare Houdart de la Motte à un aigle guidant un jeune rapace vers le feu, symbolisant son rôle de mentor. Il décrit une vision où il traverse les airs et découvre les muses Melpomène et Polymnie rendant hommage à Houdart de la Motte. L'auteur célèbre les travaux de Houdart de la Motte, qui ont libéré la poésie française du joug tyrannique de la rime, permettant ainsi à la poésie de se promener librement avec les Grâces. La prose, représentée comme une reine, embrasse la poésie, scellant une alliance éternelle entre les deux. Le texte loue la victoire de Houdart de la Motte sur la rime orgueilleuse, comparant sa lutte à celles de héros mythologiques comme Hercule, Tancrede et Renaud. Les ombres de grands poètes, tels qu'Homère, Virgile et Tasse, encouragent Houdart de la Motte à poursuivre son œuvre de libération de la poésie. Enfin, l'auteur invite Houdart de la Motte à continuer de moissonner les lauriers de la gloire, triomphant de ses rivaux et suspendant les dépouilles de ses victoires au temple de la gloire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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