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p. 3-37
NOUVELLE. EPISTRE CRITIQUE à Monsieur .... faite à l'occasion d'un Ouvrage d'esprit obscur & guindé qu'on luy a envoyé dans sa retraite , il feint ingénieusement que depuis qu'il est hors de Paris tous les Ouvrages y sont devenus obscurs & guindez comme celuy qui luy a esté envoyé.
Début :
Depuis un temps mon silence en fait foy, [...]
Mots clefs :
Cantons, Magistrat, Paris, Mal, Lunettes, Lettres secrètes, Franchise, Oracle, Guindé, Code
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLE. EPISTRE CRITIQUE à Monsieur .... faite à l'occasion d'un Ouvrage d'esprit obscur & guindé qu'on luy a envoyé dans sa retraite , il feint ingénieusement que depuis qu'il est hors de Paris tous les Ouvrages y sont devenus obscurs & guindez comme celuy qui luy a esté envoyé.
NOUVELLE.
EPISTRE CRITlQUE
a Monsieur.faite
à l'occasion d'un Ouvrage
d'esprit obfckr
&guindéqu'on luy a
envoye dans sa retraite,
il feintingénieusement
quedepuisqu'il
est hors de Paris tous
les Ouvrages y sont
devenus obscurs (S
guindez comme celuy
qui luy a ejie envoyé.
DEpuis un temps mon
silence en fait foy,
Dans vos cantons n'oserois
plus écrire,
Grand Magistrat, si demandez
pourquoy , ,
Tout bonnement je m'en
vais vous le dire.
En maint écrit qu'à
Paris on admire,
Ou peu s'en faut
, ne
puis comprendre rien,
Le stile en est tres beau,
je le vois bien;
Mais tel qu'ilest, si n'y
puis rien entendre;
N'ay-je pas lieu d'apprehender
quau mien
Paris aussi ne puisse rien
comprendre?
Grand malm'en veux &
ne fuis point touché
D'avoir 1 esprit si dur 6C
si bouché,
Car j'ay beau faire, 6C
hausser mes lunettes,
Et Prose & Vers tout est
si haut perché
Qu'également je m'y
1 trouve empesché,
Et c'est tousjours pour
moy Lettres secrettes,
Goute n'y vois. Oh! que
tout a changé
Pour le langage, &que
dans la grand' Ville
Depuis le temps que j'en
fuis délogé
On s'est rendu subite--
ment habille !
Un point pourtant sur
cela m'a surpris,
Vous le dirai - je, excusez
ma franchise,
C'estvous, Seigneur, qui
causez ma surprise,
Tout ce qui part de vous
est d'un grand prix,
Et peut servir de régle
& de modelle;
C'estvérité dont personne
n'appelle,
Jugez par là de mon eftonnement.
Lorsqu'en discours sortis
de vostre bouche
A nousforains transmis
fidellement,
J'ay trouve tout énonce
clairement,
Rien de forcé, rien d'obscur,
rien de louche:
Est-ce donc là, d'abord
me suis-je dit,
Ce Magistrat dont par
toute la France
-
On prise tant le merveilleux
esprit ?
On vante tant la force &
l'éloquence? -
Je le croyois un Oracle
du temps,
Et cependant il parle, èC
je l'entens !
Je vous le dis, Seigneur,
c'est grand dommage,
Cette clarté qui fut une
, vertu
Au temps passé
,
n'est
plus du bel usage, --
Et ne voudrois en donnerunfestu:
On la souffroit jadis dans
lelangage
Quand on parloit afin
d'estre entendu;
Mais aujourd'huy que
l'on devient plus fagey
Adieu vous dis, son cre-
1 dit est perdu;
On a raison
, tout estoit
confondu.
Dans ce temps-là le peuple,
la canaille
Mettoit le nez dans les
meilleurs écrits
J'
Et décidoit souvent vaille
que vaille,
Chose indecente, & que
nos beaux esprits
N'ont deu souffrir
,
ils;
ont mis si bon ordre
A cet énorme Se vicieux
abus,
Que leurs écrits sont autant
de Rebus,
Enigmes mesme, & n'est
aisé d'y mordre;
Qui le pourroit? ils ne
se montrent plus
Qu'enveloppez de nuages
confus:
Impunément ils bravent
les orages
Tousjours guindez dans
le plus haut des airs;
De temps en temps du
fond de ces nuages
On voit sortir desflammesdes
éclairs ;
Un peu de bruit, &
beaucoup de fumée ;
Puis un essain, soidisant
Renommée,
Veut qu'on admire cC
nous en fait la loy ;
On obeït
, on crie à la
merveille,
Je crie aussi sans trop sçavoir
pourquoy ;
Mais si m'allois faire tirer
l'oreille
Aurais bientost la grand'
bande sur moy :
Pourquoi de peur qu'on
aille s'y méprendre
Je le déclare entant qu'il
est besoin,
Et s'il le faut vous en
prens à tesmoin,
J'admire tout sans le pouvoir
comprendre.
Pour ces Messieurs plus
ne puis,ni ne dois;
Car de vouloir que je les
-
puisse entendre
C'en feroit trop ,
Seigneur,
& je lescroy
Trop gens d'honneur,
: & trop de bonne foy
Pour l'exiger, bien loin
de le prétendre 1
Tous au contraire entre
eux-mesmes tout bas
Sont convenus qu'ils ne
s'entendroient pas.
Voila, Seigneur, touchant
le beau langage
Sur le Parnasse, un grand
remu-ménage:
Or il s'agit de prendre
son parti,
Avisez-y) vous estes bon
& sage:
Mais n'en voudrez avoir
.;
le dementi,
Je le vois bien, ÔC tiendrez
tousjours ferme
Pour le vieil goust. Qu'-
]entens-je par ce terme? entens celui d'Horace
& Ciceron,
Encor faut-il en conserver
le germe,
Et luy laisser au moins
- quelque Patron,
Vous risquez moins que
bien d'autres à l'estre.
Comme en cet art vous
estes un grand Maistre,
Peut-estre à vous le pardonnerat-
on!
, Anous chetifs, recognez
en Province,
Suivre convient l'usage
qui prévaut,
Pour
Pour resister nostre credit
est mince;
Et quant à moi qui crains
un peu la pince,
Bon-gré mal-gré c'est un
faire le faut:
Ma coustume est de peur
qu'on ne me sonde,
D'estre tousjours le premier
à crier,
Comme Salie, ami de
tout le monde,
Sur ce pied-là ne me suis
fait prier.
J'ai donc voulu,suivant
le nouveau Code,
Qu'ont establi maints &
maints beaux esprits,
Penfer
,
écrire & parler
-
à leur mode;
Ors écoutez comment je
my fuis pris.
En premier lieu j'aifait
plier bagage
An grand Virgile, Horace,
& leurs conforts , Vivants compris aussibien
que les morts;
Tels ont cedé sans murjii;
mure à l'orage ;
D'autres ont fait un peu
plus les mutins,
Mais beaucoup moins les
.1 Grecs que les Latins.
Juvenal chef de la mutinerie
, Ma regardé d'abord du
haut en bas,
Et me quittant aussi-tost
en furie,
A pris sa courseulira
sauromatas.
Vous faites bien ma dit
tout bas Horace,
Nous gasterions le bon
goust d'aujourd'hui,
Etj'en ferois autant à vostre
place;
Perse vouloit s'enaller
avec lui,
L'ai retenu par la manche
& pour cause;
Les Orateurs & tous les
gens deProse,
Grands chicaneurs ont
voulu marchander,
Et Ciceron pour la cause
publique,
Comme autrefois tousjours
prestàplaider,
A débuté par une Philippique,
J'estois perdu si j'avois
écouté
,
Mais l'ai d'abord dès FE"
xorde arresté ; -
Disant à tous, Medicursi
point de replique,
J'en suis honteux, mais
l'Arrest est porté, -.
En vous gardant l'on eust
mieux fait peut-estre,
Et resteriez si j'en estois
lemaistre : ,-
Mais comme fuis de l'avis
des plus forts
Voici la porte & voilà la
fenestre ;
Pouvez opter, mais vous
irez dehors
Plus indigné que confus
de l'ouvrage,
0 temps, ô moeurs ! s'écrioit
Ciceron.
Brefdu vieux temps dans
ce commun naufrager,
Ne se sauva que
PerîeSe
Lycophron,
Or ces Messieurs ayant
* tous pris la fuitey.
Vous jugez bien que justesse,
raison
Clarté, bon , sens
,
crai-
; gnant mesme poursuite
A petit bruit sortirent à
leur fuite ;
Nul ne resta, tout vuida
la maifbn,
Ce fut, Seigneur, une
belle décharge;
Auparavant j'estois comme
en prison:
Mais eux partis je me vois
bien au large.
Comment! tandis qu'ay
suivi leurs leçons,
Cent fois par jour j'estois
à la torture :
Pour faire un Vers c'estoit
plus de façons,
Heureux le mot qui passoit
sans rature,
Tantost le tour paroissoit
trop guindé,
Tantostla Phrase embarrassée,
obscure L'un , ne vouloit d'un terme
hasardé,
L'autre trouvoitl'expression
trop dure,
Tousjours
Tousjours la Regle &
l'Equerre à la main
Il , me falloit suivre jùf.
qu'à la fin
Le plan tracé sous peine
de censure,
M'en écarter n'estoit gueres
permis,
Mesme en donnant
mieux que n avois
promis.
Juste en ce point,il falloit
l'estre encore
Dans l'hyperbole&dans
la metaphore, -
Pour tel écart qui feroit
encensé,
Au temps present sous
nom de noble audace
Me fuis souventveu rudement
tancé;
Rien n'estoit beau s'il
n'estoitàsa place.
Les ornemens aûssî que
de raison
Estoientdemijfe3 &c l'on
pouyoit sansdoute
Cueillir des fleurs quand
c'estoit la saison,
Mais ilfalloit les trouver
V-• !
: sur sa route; > Le Synonime enhabit retourné,
Quoy qu'éclatant :n'cftoit
pas pardonné,
La plus pompeuse &
brillante épitete
On larayoit quand;;eilc
estoit muette. .- Pour un seul terme ou
froid ou négligé,
C'estoit pitié,lonnieuft
devisagé.
Rien ne passoits'il neftoitdecalibre;
Que vous dirai-jeenfin?
j'estoisàbout:
Orsdesormaisai secoüé
le joug,
Etje puis dire à present
je fuislibre;
Aussi bientostverrez ma
plumeenl'air,
En imitantlestile noble
& rare
Del'éloquentChancelier
de Navarre,
A chaque trait élancer
un éclair:
Je vais d'abord [our enrichir
mes rimes,
faire un amasde briUans
synonimes,
Et par cet art aujoufd'huy
si commun,
Dire en vingt mots ce
qu'on peut dire en un.
Tout paroistra, jusques
aux moindres fornettes,
Enluminé de nobles épitetes,
Et dansla foule égaré,
confondu,
L'objet qui plus dévoie
frapper laveuë,
Enveloppéde cette epaiC
: senuë,
Se trouvera presque
comme perdu
Enbel esprit qui creuse
& subtilise,
Je veux mefaire un patois
à ma guise,
Et sans toucher aux ter-
-; mes establis,
Que malgré nous maintient
un vieil usage,
Sous mesmes mots autrement
assortis,
Fairetrouver tout un autre
langage
Pour me former un stile
tout nouveau,
Un stile auquel nul au-
: ,
treneressemble; ;
J'accouplerai d'un bizar-
,
re pinceau
Traits qui jamais ne se
c
font vous ensemble:
Mon arc sur tout brillera
dans letour,
J'aurai grand foin qu'au
1,
langage il responde,
Tout fera neuf
, tout
~viendra par détour,
Ne fallust il dans ma ver-
-
ve seconde
Quevous donner feule-
- :j ment le bonjour,
J'amenerai cela du bout
du monde.
De suivre un ordre & se
tracer un plan,
D'avoir unbut, & ten-
:
dre à quelque chose
C'estestre esclave, & se
faire un Tyran,
Pour tien n'en veux, &
quoyque je propose,
£en avertis,&Cqu'on
l'entende bien.
C'est sans In'afireindre"
oum'engager a rien,
Je veux errer maistre de
la campagne,
Traisnant par tout mes
lecteurs esbahis
Tantost en France, SG
tantost en Espagney
Qui me suivra verra bien
du pays ;
J'irai bien viste,& me
suive qui m'aime,
Pas ne responds pourtant
qu'en me suivant
On ne se perde, helas
'xa le plus souvent
Dans mes écarts je me "perditmoi-mesme.
L'ouvrage fait, ilfaudra consulter,
Ainsi qu'en doit user tout
homme sage,
Simesme encor s'en tolere
l'usage :
Mais en ce point ne pre..
:
tends imiter
Cequefaisoitcet Auteur
quel'onvante,
Qui pour se rendre intelligible
entout,
Sur ses écrits consultoit
saservante.
Tout au rebours je veux
gens de haut goust,
Esprits perçants, déliez
& sublimes,
Devinant tout; puis leur
lisant mes rimes
Je leur crierai: dites par
vostrefoi,
M'entendez-vous? gens
': de bien, dites-moi;
Moins ils pourront com*
p,rendreà mon ou- f-.vwgeV'»Ï
Plus le croiraideslors de
bonalloy,
Et sur cela ne veuxd'aït
tre suffrage.
Vousblasmerezle pairi,
que je. prens,
Mais quoi,fèigneui',qae
voulez-vous qu'on fâflê,
Il se faut bien accommoi,
-
,
derautemps; .~,'
J'aimelapaix,je crains
; les différents,
..Et.-
-
ne veux point me
broüiller au Parnasse;
Mais après toutque
ront nos neveux? Ce qu'ilsdiront,ce sont
debeaux morveux
Pour nous reprendre ils
n'oseroient sans doute
Et puis d'ailleurssices
petits esprits
Veulent jamais gloser sur
nos écHtsy
Quinauts seront, car ils
n'y verront goute.
EPISTRE CRITlQUE
a Monsieur.faite
à l'occasion d'un Ouvrage
d'esprit obfckr
&guindéqu'on luy a
envoye dans sa retraite,
il feintingénieusement
quedepuisqu'il
est hors de Paris tous
les Ouvrages y sont
devenus obscurs (S
guindez comme celuy
qui luy a ejie envoyé.
DEpuis un temps mon
silence en fait foy,
Dans vos cantons n'oserois
plus écrire,
Grand Magistrat, si demandez
pourquoy , ,
Tout bonnement je m'en
vais vous le dire.
En maint écrit qu'à
Paris on admire,
Ou peu s'en faut
, ne
puis comprendre rien,
Le stile en est tres beau,
je le vois bien;
Mais tel qu'ilest, si n'y
puis rien entendre;
N'ay-je pas lieu d'apprehender
quau mien
Paris aussi ne puisse rien
comprendre?
Grand malm'en veux &
ne fuis point touché
D'avoir 1 esprit si dur 6C
si bouché,
Car j'ay beau faire, 6C
hausser mes lunettes,
Et Prose & Vers tout est
si haut perché
Qu'également je m'y
1 trouve empesché,
Et c'est tousjours pour
moy Lettres secrettes,
Goute n'y vois. Oh! que
tout a changé
Pour le langage, &que
dans la grand' Ville
Depuis le temps que j'en
fuis délogé
On s'est rendu subite--
ment habille !
Un point pourtant sur
cela m'a surpris,
Vous le dirai - je, excusez
ma franchise,
C'estvous, Seigneur, qui
causez ma surprise,
Tout ce qui part de vous
est d'un grand prix,
Et peut servir de régle
& de modelle;
C'estvérité dont personne
n'appelle,
Jugez par là de mon eftonnement.
Lorsqu'en discours sortis
de vostre bouche
A nousforains transmis
fidellement,
J'ay trouve tout énonce
clairement,
Rien de forcé, rien d'obscur,
rien de louche:
Est-ce donc là, d'abord
me suis-je dit,
Ce Magistrat dont par
toute la France
-
On prise tant le merveilleux
esprit ?
On vante tant la force &
l'éloquence? -
Je le croyois un Oracle
du temps,
Et cependant il parle, èC
je l'entens !
Je vous le dis, Seigneur,
c'est grand dommage,
Cette clarté qui fut une
, vertu
Au temps passé
,
n'est
plus du bel usage, --
Et ne voudrois en donnerunfestu:
On la souffroit jadis dans
lelangage
Quand on parloit afin
d'estre entendu;
Mais aujourd'huy que
l'on devient plus fagey
Adieu vous dis, son cre-
1 dit est perdu;
On a raison
, tout estoit
confondu.
Dans ce temps-là le peuple,
la canaille
Mettoit le nez dans les
meilleurs écrits
J'
Et décidoit souvent vaille
que vaille,
Chose indecente, & que
nos beaux esprits
N'ont deu souffrir
,
ils;
ont mis si bon ordre
A cet énorme Se vicieux
abus,
Que leurs écrits sont autant
de Rebus,
Enigmes mesme, & n'est
aisé d'y mordre;
Qui le pourroit? ils ne
se montrent plus
Qu'enveloppez de nuages
confus:
Impunément ils bravent
les orages
Tousjours guindez dans
le plus haut des airs;
De temps en temps du
fond de ces nuages
On voit sortir desflammesdes
éclairs ;
Un peu de bruit, &
beaucoup de fumée ;
Puis un essain, soidisant
Renommée,
Veut qu'on admire cC
nous en fait la loy ;
On obeït
, on crie à la
merveille,
Je crie aussi sans trop sçavoir
pourquoy ;
Mais si m'allois faire tirer
l'oreille
Aurais bientost la grand'
bande sur moy :
Pourquoi de peur qu'on
aille s'y méprendre
Je le déclare entant qu'il
est besoin,
Et s'il le faut vous en
prens à tesmoin,
J'admire tout sans le pouvoir
comprendre.
Pour ces Messieurs plus
ne puis,ni ne dois;
Car de vouloir que je les
-
puisse entendre
C'en feroit trop ,
Seigneur,
& je lescroy
Trop gens d'honneur,
: & trop de bonne foy
Pour l'exiger, bien loin
de le prétendre 1
Tous au contraire entre
eux-mesmes tout bas
Sont convenus qu'ils ne
s'entendroient pas.
Voila, Seigneur, touchant
le beau langage
Sur le Parnasse, un grand
remu-ménage:
Or il s'agit de prendre
son parti,
Avisez-y) vous estes bon
& sage:
Mais n'en voudrez avoir
.;
le dementi,
Je le vois bien, ÔC tiendrez
tousjours ferme
Pour le vieil goust. Qu'-
]entens-je par ce terme? entens celui d'Horace
& Ciceron,
Encor faut-il en conserver
le germe,
Et luy laisser au moins
- quelque Patron,
Vous risquez moins que
bien d'autres à l'estre.
Comme en cet art vous
estes un grand Maistre,
Peut-estre à vous le pardonnerat-
on!
, Anous chetifs, recognez
en Province,
Suivre convient l'usage
qui prévaut,
Pour
Pour resister nostre credit
est mince;
Et quant à moi qui crains
un peu la pince,
Bon-gré mal-gré c'est un
faire le faut:
Ma coustume est de peur
qu'on ne me sonde,
D'estre tousjours le premier
à crier,
Comme Salie, ami de
tout le monde,
Sur ce pied-là ne me suis
fait prier.
J'ai donc voulu,suivant
le nouveau Code,
Qu'ont establi maints &
maints beaux esprits,
Penfer
,
écrire & parler
-
à leur mode;
Ors écoutez comment je
my fuis pris.
En premier lieu j'aifait
plier bagage
An grand Virgile, Horace,
& leurs conforts , Vivants compris aussibien
que les morts;
Tels ont cedé sans murjii;
mure à l'orage ;
D'autres ont fait un peu
plus les mutins,
Mais beaucoup moins les
.1 Grecs que les Latins.
Juvenal chef de la mutinerie
, Ma regardé d'abord du
haut en bas,
Et me quittant aussi-tost
en furie,
A pris sa courseulira
sauromatas.
Vous faites bien ma dit
tout bas Horace,
Nous gasterions le bon
goust d'aujourd'hui,
Etj'en ferois autant à vostre
place;
Perse vouloit s'enaller
avec lui,
L'ai retenu par la manche
& pour cause;
Les Orateurs & tous les
gens deProse,
Grands chicaneurs ont
voulu marchander,
Et Ciceron pour la cause
publique,
Comme autrefois tousjours
prestàplaider,
A débuté par une Philippique,
J'estois perdu si j'avois
écouté
,
Mais l'ai d'abord dès FE"
xorde arresté ; -
Disant à tous, Medicursi
point de replique,
J'en suis honteux, mais
l'Arrest est porté, -.
En vous gardant l'on eust
mieux fait peut-estre,
Et resteriez si j'en estois
lemaistre : ,-
Mais comme fuis de l'avis
des plus forts
Voici la porte & voilà la
fenestre ;
Pouvez opter, mais vous
irez dehors
Plus indigné que confus
de l'ouvrage,
0 temps, ô moeurs ! s'écrioit
Ciceron.
Brefdu vieux temps dans
ce commun naufrager,
Ne se sauva que
PerîeSe
Lycophron,
Or ces Messieurs ayant
* tous pris la fuitey.
Vous jugez bien que justesse,
raison
Clarté, bon , sens
,
crai-
; gnant mesme poursuite
A petit bruit sortirent à
leur fuite ;
Nul ne resta, tout vuida
la maifbn,
Ce fut, Seigneur, une
belle décharge;
Auparavant j'estois comme
en prison:
Mais eux partis je me vois
bien au large.
Comment! tandis qu'ay
suivi leurs leçons,
Cent fois par jour j'estois
à la torture :
Pour faire un Vers c'estoit
plus de façons,
Heureux le mot qui passoit
sans rature,
Tantost le tour paroissoit
trop guindé,
Tantostla Phrase embarrassée,
obscure L'un , ne vouloit d'un terme
hasardé,
L'autre trouvoitl'expression
trop dure,
Tousjours
Tousjours la Regle &
l'Equerre à la main
Il , me falloit suivre jùf.
qu'à la fin
Le plan tracé sous peine
de censure,
M'en écarter n'estoit gueres
permis,
Mesme en donnant
mieux que n avois
promis.
Juste en ce point,il falloit
l'estre encore
Dans l'hyperbole&dans
la metaphore, -
Pour tel écart qui feroit
encensé,
Au temps present sous
nom de noble audace
Me fuis souventveu rudement
tancé;
Rien n'estoit beau s'il
n'estoitàsa place.
Les ornemens aûssî que
de raison
Estoientdemijfe3 &c l'on
pouyoit sansdoute
Cueillir des fleurs quand
c'estoit la saison,
Mais ilfalloit les trouver
V-• !
: sur sa route; > Le Synonime enhabit retourné,
Quoy qu'éclatant :n'cftoit
pas pardonné,
La plus pompeuse &
brillante épitete
On larayoit quand;;eilc
estoit muette. .- Pour un seul terme ou
froid ou négligé,
C'estoit pitié,lonnieuft
devisagé.
Rien ne passoits'il neftoitdecalibre;
Que vous dirai-jeenfin?
j'estoisàbout:
Orsdesormaisai secoüé
le joug,
Etje puis dire à present
je fuislibre;
Aussi bientostverrez ma
plumeenl'air,
En imitantlestile noble
& rare
Del'éloquentChancelier
de Navarre,
A chaque trait élancer
un éclair:
Je vais d'abord [our enrichir
mes rimes,
faire un amasde briUans
synonimes,
Et par cet art aujoufd'huy
si commun,
Dire en vingt mots ce
qu'on peut dire en un.
Tout paroistra, jusques
aux moindres fornettes,
Enluminé de nobles épitetes,
Et dansla foule égaré,
confondu,
L'objet qui plus dévoie
frapper laveuë,
Enveloppéde cette epaiC
: senuë,
Se trouvera presque
comme perdu
Enbel esprit qui creuse
& subtilise,
Je veux mefaire un patois
à ma guise,
Et sans toucher aux ter-
-; mes establis,
Que malgré nous maintient
un vieil usage,
Sous mesmes mots autrement
assortis,
Fairetrouver tout un autre
langage
Pour me former un stile
tout nouveau,
Un stile auquel nul au-
: ,
treneressemble; ;
J'accouplerai d'un bizar-
,
re pinceau
Traits qui jamais ne se
c
font vous ensemble:
Mon arc sur tout brillera
dans letour,
J'aurai grand foin qu'au
1,
langage il responde,
Tout fera neuf
, tout
~viendra par détour,
Ne fallust il dans ma ver-
-
ve seconde
Quevous donner feule-
- :j ment le bonjour,
J'amenerai cela du bout
du monde.
De suivre un ordre & se
tracer un plan,
D'avoir unbut, & ten-
:
dre à quelque chose
C'estestre esclave, & se
faire un Tyran,
Pour tien n'en veux, &
quoyque je propose,
£en avertis,&Cqu'on
l'entende bien.
C'est sans In'afireindre"
oum'engager a rien,
Je veux errer maistre de
la campagne,
Traisnant par tout mes
lecteurs esbahis
Tantost en France, SG
tantost en Espagney
Qui me suivra verra bien
du pays ;
J'irai bien viste,& me
suive qui m'aime,
Pas ne responds pourtant
qu'en me suivant
On ne se perde, helas
'xa le plus souvent
Dans mes écarts je me "perditmoi-mesme.
L'ouvrage fait, ilfaudra consulter,
Ainsi qu'en doit user tout
homme sage,
Simesme encor s'en tolere
l'usage :
Mais en ce point ne pre..
:
tends imiter
Cequefaisoitcet Auteur
quel'onvante,
Qui pour se rendre intelligible
entout,
Sur ses écrits consultoit
saservante.
Tout au rebours je veux
gens de haut goust,
Esprits perçants, déliez
& sublimes,
Devinant tout; puis leur
lisant mes rimes
Je leur crierai: dites par
vostrefoi,
M'entendez-vous? gens
': de bien, dites-moi;
Moins ils pourront com*
p,rendreà mon ou- f-.vwgeV'»Ï
Plus le croiraideslors de
bonalloy,
Et sur cela ne veuxd'aït
tre suffrage.
Vousblasmerezle pairi,
que je. prens,
Mais quoi,fèigneui',qae
voulez-vous qu'on fâflê,
Il se faut bien accommoi,
-
,
derautemps; .~,'
J'aimelapaix,je crains
; les différents,
..Et.-
-
ne veux point me
broüiller au Parnasse;
Mais après toutque
ront nos neveux? Ce qu'ilsdiront,ce sont
debeaux morveux
Pour nous reprendre ils
n'oseroient sans doute
Et puis d'ailleurssices
petits esprits
Veulent jamais gloser sur
nos écHtsy
Quinauts seront, car ils
n'y verront goute.
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Résumé : NOUVELLE. EPISTRE CRITIQUE à Monsieur .... faite à l'occasion d'un Ouvrage d'esprit obscur & guindé qu'on luy a envoyé dans sa retraite , il feint ingénieusement que depuis qu'il est hors de Paris tous les Ouvrages y sont devenus obscurs & guindez comme celuy qui luy a esté envoyé.
L'épître critique adressée à un grand magistrat retraité exprime la difficulté de l'auteur à comprendre les écrits contemporains parisiens. Il contraste l'obscurité de ces œuvres avec la clarté des discours du magistrat. L'auteur déplore que la clarté, autrefois valorisée, soit désormais délaissée au profit d'un style obscur et guindé, destiné à impressionner plutôt qu'à être compris. L'auteur décrit un changement radical dans le langage littéraire, où les écrits sont devenus des énigmes inaccessibles au commun des mortels. Il critique les auteurs contemporains qui, par orgueil, écrivent de manière obscure pour se distinguer. L'auteur décide alors de se conformer à ce nouveau style pour éviter les critiques, mais exprime son désir de revenir à une écriture plus claire et accessible. Il mentionne avoir banni les classiques comme Virgile et Horace, et avoir résisté aux tentatives de Cicéron et des orateurs de le convaincre de suivre leur exemple. Il se libère ainsi des contraintes du style actuel et aspire à créer un langage nouveau et personnel, rempli de synonymes et d'épithètes nobles, pour se démarquer tout en restant compréhensible pour les esprits subtils. L'auteur conclut en exprimant son souhait de ne pas se conformer aux attentes des critiques contemporains, préférant errer librement dans son écriture et laisser aux générations futures le jugement sur son œuvre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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302
p. 53-57
LIVRE NOUVEAU. Avis donné par l'Autheur.
Début :
On vend à Paris chez Claude Jombert, à la descente [...]
Mots clefs :
Claude Jombert, Livre, Promenade du Luxembourg, Raccommodement, Incidents, Caractères, Ouvrage, Anonyme
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texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU. Avis donné par l'Autheur.
LIVRE NOUVEAU.
Avis donné par VAutheur.
ON vend à Paris chez
Claude Jombert, à la descente
du Pont neuf, prés
les Augustins, à l'Image
Nostre Dame) un Livre
nouveau intitulé: LaPromenadedu
Luxembourg. Cette
promenade contient onze
Journées
,
& chaque
Journée est remplie d'incidents
tous plus beaux les
uns que les autres.On y
voit des passions & des évenements
extraordinaires
; des ruptures & des
ihfidelÜez surprenantes ;
des raccommodements
feints & dissimulez; d'autres
qui font veritables &
de bonne foy
, & dont la
fin a esté heureuse.On y
voit encore des apparitions
d'esprits,des jalousies sans
exemples, & des victimes
que l'amour & la colere
sacrifient au desespoir.
D'ailleurs on y trouvera
des conversations galantes
& serieuses sur des questionsqui
n'ont jamais eftç
traitées, & qui font également
propres à polir l'esprit
, & à former les
moeurs ; des caracteres 6c
des portraits singuliers tirez
d'après nature,y paroissent
en plusieursendroits.
Enfin on y verra
çent choses différentes qui
feroient trop longues à
rapporter icy,&qui donneront
tousjours beaucoup
plus de plaisir au Loueur
quand il les apprendra par
luy -
mesme. A l'égard du
stile il est pur, les pensées
en sont vives, & le tour en
est ingenieux. Il ne manqueà
cet ouvrage que le
nom de l'Autheur. On ne
peut pas s'empescher de
s'enplaindre, & il est de
l'interest du public de connoistre
un homme qui écric
si noblement, & avec
tantdejustesse.On trouvera
chezlemesmeLibraire
plusieurs autres ouvrages
curieux du mesme Autheur
anonyme.
Avis donné par VAutheur.
ON vend à Paris chez
Claude Jombert, à la descente
du Pont neuf, prés
les Augustins, à l'Image
Nostre Dame) un Livre
nouveau intitulé: LaPromenadedu
Luxembourg. Cette
promenade contient onze
Journées
,
& chaque
Journée est remplie d'incidents
tous plus beaux les
uns que les autres.On y
voit des passions & des évenements
extraordinaires
; des ruptures & des
ihfidelÜez surprenantes ;
des raccommodements
feints & dissimulez; d'autres
qui font veritables &
de bonne foy
, & dont la
fin a esté heureuse.On y
voit encore des apparitions
d'esprits,des jalousies sans
exemples, & des victimes
que l'amour & la colere
sacrifient au desespoir.
D'ailleurs on y trouvera
des conversations galantes
& serieuses sur des questionsqui
n'ont jamais eftç
traitées, & qui font également
propres à polir l'esprit
, & à former les
moeurs ; des caracteres 6c
des portraits singuliers tirez
d'après nature,y paroissent
en plusieursendroits.
Enfin on y verra
çent choses différentes qui
feroient trop longues à
rapporter icy,&qui donneront
tousjours beaucoup
plus de plaisir au Loueur
quand il les apprendra par
luy -
mesme. A l'égard du
stile il est pur, les pensées
en sont vives, & le tour en
est ingenieux. Il ne manqueà
cet ouvrage que le
nom de l'Autheur. On ne
peut pas s'empescher de
s'enplaindre, & il est de
l'interest du public de connoistre
un homme qui écric
si noblement, & avec
tantdejustesse.On trouvera
chezlemesmeLibraire
plusieurs autres ouvrages
curieux du mesme Autheur
anonyme.
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Résumé : LIVRE NOUVEAU. Avis donné par l'Autheur.
Le texte annonce la vente à Paris d'un livre intitulé 'La Promenade du Luxembourg'. Cet ouvrage, composé de onze journées, relate des incidents variés et captivants. Il explore des passions et des événements extraordinaires, des ruptures et des infidélités, ainsi que des raccommodements feints ou sincères. Le livre inclut des apparitions d'esprits, des jalousies intenses et des victimes sacrifiées par l'amour et la colère. Il propose également des conversations galantes et sérieuses sur des questions inédites, visant à polir l'esprit et à former les mœurs. Des personnages et portraits singuliers, inspirés de la nature, apparaissent tout au long du récit. Le style est pur, les pensées vives et le tour ingénieux. L'auteur reste anonyme, ce qui est regretté, car le public mériterait de connaître cet écrivain qui écrit avec noblesse et justesse. Le libraire Claude Jombert propose également d'autres ouvrages curieux du même auteur anonyme.
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303
p. 80-83
REPROCHES au Dieu Apollon, sur le sort ordinaire des Poëtes.
Début :
Fils de Latone, injuste Dieu, [...]
Mots clefs :
Or, Puissance, Indigence, Char, Coursiers, Enorgueilli, Ornement, Famille, Sous-fermier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPROCHES au Dieu Apollon, sur le sort ordinaire des Poëtes.
REPROCHES
au Dieu Apollon,sur
le fort ordinaire des
Poëtes.
FIls de Latone,injuste
Dieu,
Qui produit l'or par ta
puissance,
Pourquoi tousjours dans
l'indigence
- Tes enfans en ont-ils si
peu.
Apprens-moi, Pere sans
pitié,
Tandis qu'avec éclat tu
guides
Ton Char &tes CourEeM
rapides,
Pourquoi tes enfans vont àpie?
Enorgueillis d'un titre
vain,
Pourquoy, tandis que
TAmbrofie
Selon ton gré te rassasie
Tes enfans meurent-ils
de faim
Par toi nos champs font
reveftus
Des ornemens les plus ai.
mables ; Pourquoirfiersquoique
misérables,
Tes enfans sont-ils presquenuds?
Dans ton Palais font rassemblez
Cent thrélors donc il cIl,
la source ;
Pourquoi tes enfans sans
ressource
Sont-ils toujours si malmeublez
>
Songe à les pourvoir:sans
--, ,"-
les biens
De quoi sert la haute naiCsance;
Est-il un Sous-Fermier eu
France,
Qui n'establisse mieux lc£
siens.
Ne parois plusindifferent
Sur ce qu'icy je te de
mande:
Il est vrai, ta Famille est
grande
Mais ton pouvoir est-il
moins grand
Agis en donc plus tendrement,
Traite tes enfans en vrai
père,
Et pourqu'il ne t'en couftç
guere
Enrichis les bons seule
ment.
au Dieu Apollon,sur
le fort ordinaire des
Poëtes.
FIls de Latone,injuste
Dieu,
Qui produit l'or par ta
puissance,
Pourquoi tousjours dans
l'indigence
- Tes enfans en ont-ils si
peu.
Apprens-moi, Pere sans
pitié,
Tandis qu'avec éclat tu
guides
Ton Char &tes CourEeM
rapides,
Pourquoi tes enfans vont àpie?
Enorgueillis d'un titre
vain,
Pourquoy, tandis que
TAmbrofie
Selon ton gré te rassasie
Tes enfans meurent-ils
de faim
Par toi nos champs font
reveftus
Des ornemens les plus ai.
mables ; Pourquoirfiersquoique
misérables,
Tes enfans sont-ils presquenuds?
Dans ton Palais font rassemblez
Cent thrélors donc il cIl,
la source ;
Pourquoi tes enfans sans
ressource
Sont-ils toujours si malmeublez
>
Songe à les pourvoir:sans
--, ,"-
les biens
De quoi sert la haute naiCsance;
Est-il un Sous-Fermier eu
France,
Qui n'establisse mieux lc£
siens.
Ne parois plusindifferent
Sur ce qu'icy je te de
mande:
Il est vrai, ta Famille est
grande
Mais ton pouvoir est-il
moins grand
Agis en donc plus tendrement,
Traite tes enfans en vrai
père,
Et pourqu'il ne t'en couftç
guere
Enrichis les bons seule
ment.
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Résumé : REPROCHES au Dieu Apollon, sur le sort ordinaire des Poëtes.
Le poème s'adresse au dieu Apollon pour dénoncer la condition misérable des poètes, ses enfants. Le narrateur souligne l'injustice de cette situation, contrastant la puissance et la richesse d'Apollon avec la pauvreté des poètes. Il compare leur sort à celui des fermiers en France, qui parviennent à subvenir aux besoins de leurs familles. Le narrateur appelle Apollon à ne pas rester indifférent et à pourvoir aux besoins de ses enfants, suggérant qu'il devrait enrichir uniquement les bons poètes. Le poème met en lumière le contraste entre la grandeur d'Apollon et la misère de ceux qu'il est censé protéger.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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304
p. 87-95
BOUQUET à Mademoiselle de B ...
Début :
Parmi tous les honneurs qu'on s'empresse à vous rendre [...]
Mots clefs :
Honneur, Triomphe, Plaisir, Jaloux, Bouquet, Flore, Assortiment, Déguisement, Flamme, Martyre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUQUET à Mademoiselle de B ...
Il 0 V Q^V' E
à Adademoiselle de B
PArmi
tous leshonneurs
qu'on s'empresse à vous
rendre
Dans un jour de triomphé
& de plaisir pour vous,
Je ne viens point medes
, ma voix aux voeux de
tous
Ce procedé peut vous fafcj
prendre,
Et m'attirer vostre courroux:
Mais un Dieu pour me le
deffendre,
Exprès du Ciel vient
-
de
descendre:
Ce Dieu de ses droits cft:
jaloux,
Et je dois obeïr quoy qu'il
faille entreprendre.
Pour vous faire un Bouquet
je demandois des
fleurs
A la jeune & brillante
Flore,
Aussiton elle en sit éclore,
J'en vis dans Ces jardins de
toutes les couleurs.
J'approche,leurclar & me
charme & m'attache, jen
J'en admire l'assortiment,
Quel fpe&acle à mes yeux
s'offre dans ce moment
Sous les traits du zephire
amour me les arrache.
Je le reconnus aisément
Malgré tout son déguisement,
L'ayant veu dans vos yeux
où souvent il se cache.
a~.
Téméraire mortel, me
y dit il, en courroux,
Vous osez faire un bouquet
a Julie?
Dites quelle
-
est vostre ',: folie?
,Vousprétendez gouster
mes plaisïrs les plus doux,
Et vous cherchez mon ennemie?
Vostre ennemie, ô Ciel
amour? que dites-vous?
Luy dis je avec une surprise
extrême
Julie a trop d'appas pour
déplaire à l'amour,
etest par elle que chaque
jour
On reconnoist vostre pouvoir
supréme,
Ses yeux vifs & perçans
portent dans tous les
coeurs,
Et vos flammes & vos ar-
,
deurs,
eteOE par elle plustost que
par vous que son aime,
Et dans ce barbare sejour
Elle a sceu vous faire une
cour,
Vous me voulez tromper
vousmesme,
Julie a trop dappaspour
déplaire à l'amour.
A lavoir,on setrouble,on
1
s'enflame à l'entendre,
Ses yeux charment les
coeurs, son cfprit les
retient
Sa grâce les enchante §c
quand sa voix survient,
Un coeur luy-mesme a peineà
se comprendre, si
Mille doux mouvemens l'agitenttouràtour,i
C)cfi par elle plutost que
par vous que l'on aime,
Vous me voulez tromper
vous-mesme
Julie a trop d'appas pour
-
déplaire à l'amour.
Julie a mille appas pour
4 engager, pour plaire,
Je le sçais, dit l'amour, &
je ne puis m'en taire, :.
Je dois plus à l'éclac de
ddee*c—etsebsrbirlillalnantstsaatttrtraaititss-.";-1
Qu'à la force de tous les
traits
Dont autrefois m'arma la
-
Déesse ma mere y
Mais il ne faut pas au
surplus
Que Julie en fasse un
abus;
Quand pour ses appas on
soupire
Tendres regards, discoursflateurs
Beaux compliments, Cm~
ris trompeurs,
Sont les salaires du martyre
Qu'elle faitendurer aux
1 cecurs
Ce n'est là proprement
qu'amusermon empire,
Il faut, il faut de soUdes
faveurs,
C'est a ce but que tout
amant aspire.
Je scais bien charmante
Julie
Que je vous dois un bouquccencejour;
< -
Mais je n'aurai pas la folie
Demépriser les ordres de
L'amour;
Aussi pourquoi tousjours
voulezvous vous desfendre,
Vous charmez tous les
coeurs, on ne peut vous
charmer,
Ah c'est assez nous enflamer,
A vostre tour il faut vous
rendre,
Je vous promets des fleurs
si vous voulez aimer.
à Adademoiselle de B
PArmi
tous leshonneurs
qu'on s'empresse à vous
rendre
Dans un jour de triomphé
& de plaisir pour vous,
Je ne viens point medes
, ma voix aux voeux de
tous
Ce procedé peut vous fafcj
prendre,
Et m'attirer vostre courroux:
Mais un Dieu pour me le
deffendre,
Exprès du Ciel vient
-
de
descendre:
Ce Dieu de ses droits cft:
jaloux,
Et je dois obeïr quoy qu'il
faille entreprendre.
Pour vous faire un Bouquet
je demandois des
fleurs
A la jeune & brillante
Flore,
Aussiton elle en sit éclore,
J'en vis dans Ces jardins de
toutes les couleurs.
J'approche,leurclar & me
charme & m'attache, jen
J'en admire l'assortiment,
Quel fpe&acle à mes yeux
s'offre dans ce moment
Sous les traits du zephire
amour me les arrache.
Je le reconnus aisément
Malgré tout son déguisement,
L'ayant veu dans vos yeux
où souvent il se cache.
a~.
Téméraire mortel, me
y dit il, en courroux,
Vous osez faire un bouquet
a Julie?
Dites quelle
-
est vostre ',: folie?
,Vousprétendez gouster
mes plaisïrs les plus doux,
Et vous cherchez mon ennemie?
Vostre ennemie, ô Ciel
amour? que dites-vous?
Luy dis je avec une surprise
extrême
Julie a trop d'appas pour
déplaire à l'amour,
etest par elle que chaque
jour
On reconnoist vostre pouvoir
supréme,
Ses yeux vifs & perçans
portent dans tous les
coeurs,
Et vos flammes & vos ar-
,
deurs,
eteOE par elle plustost que
par vous que son aime,
Et dans ce barbare sejour
Elle a sceu vous faire une
cour,
Vous me voulez tromper
vousmesme,
Julie a trop dappaspour
déplaire à l'amour.
A lavoir,on setrouble,on
1
s'enflame à l'entendre,
Ses yeux charment les
coeurs, son cfprit les
retient
Sa grâce les enchante §c
quand sa voix survient,
Un coeur luy-mesme a peineà
se comprendre, si
Mille doux mouvemens l'agitenttouràtour,i
C)cfi par elle plutost que
par vous que l'on aime,
Vous me voulez tromper
vous-mesme
Julie a trop d'appas pour
-
déplaire à l'amour.
Julie a mille appas pour
4 engager, pour plaire,
Je le sçais, dit l'amour, &
je ne puis m'en taire, :.
Je dois plus à l'éclac de
ddee*c—etsebsrbirlillalnantstsaatttrtraaititss-.";-1
Qu'à la force de tous les
traits
Dont autrefois m'arma la
-
Déesse ma mere y
Mais il ne faut pas au
surplus
Que Julie en fasse un
abus;
Quand pour ses appas on
soupire
Tendres regards, discoursflateurs
Beaux compliments, Cm~
ris trompeurs,
Sont les salaires du martyre
Qu'elle faitendurer aux
1 cecurs
Ce n'est là proprement
qu'amusermon empire,
Il faut, il faut de soUdes
faveurs,
C'est a ce but que tout
amant aspire.
Je scais bien charmante
Julie
Que je vous dois un bouquccencejour;
< -
Mais je n'aurai pas la folie
Demépriser les ordres de
L'amour;
Aussi pourquoi tousjours
voulezvous vous desfendre,
Vous charmez tous les
coeurs, on ne peut vous
charmer,
Ah c'est assez nous enflamer,
A vostre tour il faut vous
rendre,
Je vous promets des fleurs
si vous voulez aimer.
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Résumé : BOUQUET à Mademoiselle de B ...
L'auteur d'une lettre poétique adresse ses mots à Mademoiselle de B., expliquant son impossibilité de se joindre aux hommages lors d'un jour de triomphe et de plaisir. Il est retenu par un dieu, probablement l'Amour, qui descend du ciel pour l'en empêcher. L'auteur souhaite offrir un bouquet de fleurs à Mademoiselle de B., mais l'Amour, déguisé en Zéphyr, lui arrache les fleurs en l'accusant de vouloir les offrir à Julie, une autre femme. L'auteur défend Julie, mettant en avant ses nombreux charmes et son pouvoir sur les cœurs. L'Amour reconnaît les attraits de Julie mais avertit que ses charmes ne doivent pas être abusés. Il exige des faveurs en retour des souffrances infligées aux cœurs. L'auteur accepte les ordres de l'Amour et promet des fleurs à Mademoiselle de B. si elle accepte de l'aimer.
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305
p. 47-48
« Cette Histoire eût merité d'être écrite avec plus de [...] »
Début :
Cette Histoire eût merité d'être écrite avec plus de [...]
Mots clefs :
Paix, Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Cette Histoire eût merité d'être écrite avec plus de [...] »
Cette Histoire eût méritéd'être
écrite avec
plus desoin& de loisir;
celui qui me l'a envoyée
me promet qu'il m'en
donnera de plus travaillées.
A prefcnt que la paix
me donnera le loisir de
travailler moymême à
quelques morceaux du
Mercure, jespere le rendre
plus digne del'attention
du Public, que
j'honore assez pour me
donner des foins pour
lui: mais qui me pardonnera
si je ncglige de les
lui donner gratis, comme
on est forcé de le faire
en temps de guerre.
écrite avec
plus desoin& de loisir;
celui qui me l'a envoyée
me promet qu'il m'en
donnera de plus travaillées.
A prefcnt que la paix
me donnera le loisir de
travailler moymême à
quelques morceaux du
Mercure, jespere le rendre
plus digne del'attention
du Public, que
j'honore assez pour me
donner des foins pour
lui: mais qui me pardonnera
si je ncglige de les
lui donner gratis, comme
on est forcé de le faire
en temps de guerre.
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306
p. 261-264
Plainte d'Emilie, au sujet de l'intitulement du Rondeau sur le badinage, imprimé dans le Mercure du mois de Mars dernier.
Début :
On trouve, dit Emilie, le Rondeau sur le badinage trés-joli [...]
Mots clefs :
Inititulement, Badinage, Rondeau, Sympathie, Emilie, Engager
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Plainte d'Emilie, au sujet de l'intitulement du Rondeau sur le badinage, imprimé dans le Mercure du mois de Mars dernier.
Plainte ttEmilie) au sujet de
hntitulement du Rondeau
sur le badinage
,
imprime
dans le Mercure du mois
de Mars dernier.
Ontrouve, dit Emilie, le
.Rondeau sur le badinage
trés-joli: mais son intitulement
est faux. Voila ce qu'il
contient.
Tout badinage efl dange-
, reuxi en folâtrant on Je plaît
par des maniérés vives &touchantes,
d'oùnaîtlaJympatie'
C'SP dés qu'on en efl là,il arrive
presque toujours ce que vous
'VerreZ dans la chute du Rondeau
fmvant.
Il n'elt point vrai,dit Emilie,
que le badinage cause
des lYlnparies: mais lessympaties
& le je ne sçai quoy
causent le badinage. Emi- D
lie sage & discrete n'en a
pas voulu dire davantage.
Voila ce qu'on lui répond.
,
L'âge devingt ans,l'esprit,
& tous les charmes
d'Emilie rendent la note
jolie
; ôc il est vrai que
le badinage est plûtôt l'effet
de la sympatie que sa cause
dans de trés-jeunes perfon-
$£6^hJttais dans un âge plus
avancé il faut du badinage
pourengager; car la fympatie
& le je ne sçai quoy
sont des noms honnêtes que
les vieux routiers donnent
en raillant à des coeurspris,
ou trés-disposez a se rendre;
& leurs pareils, belleEmilie,
nes'amusentàsympatifer
qu'avec les sympariàns,
ou qu'avec les perionnes
qu'ils esperent faire bientôt
sympariser. J'avoue que la
fympatie & le je ne sçai
quoy perdront deformais
une partie de leur crédit, si,
on veut bienoui#tyuna.
qu'on a le coeur tendre
& pris des qu'on aime, ou
dés qu'on a des dispositions
à aimer, que les personnes
vertueuses & Cages comme
Emiliesçavent toûjours corriger.
hntitulement du Rondeau
sur le badinage
,
imprime
dans le Mercure du mois
de Mars dernier.
Ontrouve, dit Emilie, le
.Rondeau sur le badinage
trés-joli: mais son intitulement
est faux. Voila ce qu'il
contient.
Tout badinage efl dange-
, reuxi en folâtrant on Je plaît
par des maniérés vives &touchantes,
d'oùnaîtlaJympatie'
C'SP dés qu'on en efl là,il arrive
presque toujours ce que vous
'VerreZ dans la chute du Rondeau
fmvant.
Il n'elt point vrai,dit Emilie,
que le badinage cause
des lYlnparies: mais lessympaties
& le je ne sçai quoy
causent le badinage. Emi- D
lie sage & discrete n'en a
pas voulu dire davantage.
Voila ce qu'on lui répond.
,
L'âge devingt ans,l'esprit,
& tous les charmes
d'Emilie rendent la note
jolie
; ôc il est vrai que
le badinage est plûtôt l'effet
de la sympatie que sa cause
dans de trés-jeunes perfon-
$£6^hJttais dans un âge plus
avancé il faut du badinage
pourengager; car la fympatie
& le je ne sçai quoy
sont des noms honnêtes que
les vieux routiers donnent
en raillant à des coeurspris,
ou trés-disposez a se rendre;
& leurs pareils, belleEmilie,
nes'amusentàsympatifer
qu'avec les sympariàns,
ou qu'avec les perionnes
qu'ils esperent faire bientôt
sympariser. J'avoue que la
fympatie & le je ne sçai
quoy perdront deformais
une partie de leur crédit, si,
on veut bienoui#tyuna.
qu'on a le coeur tendre
& pris des qu'on aime, ou
dés qu'on a des dispositions
à aimer, que les personnes
vertueuses & Cages comme
Emiliesçavent toûjours corriger.
Fermer
Résumé : Plainte d'Emilie, au sujet de l'intitulement du Rondeau sur le badinage, imprimé dans le Mercure du mois de Mars dernier.
Le texte discute d'un rondeau publié dans le Mercure du mois de mars précédent. Emilie critique l'intitulé du rondeau, affirmant que les sympathies et un certain 'je ne sçai quoy' sont à l'origine du badinage, et non l'inverse. Elle refuse d'en dire plus. Un interlocuteur reconnaît la sagesse et la discrétion d'Emilie, mais précise que chez les jeunes, le badinage est souvent l'effet de la sympathie. Pour les personnes plus âgées, il est nécessaire pour engager la sympathie. L'interlocuteur admet que la sympathie et le 'je ne sçai quoy' peuvent perdre de leur crédit si l'on reconnaît que le cœur est tendre et pris dès que l'on aime. Les personnes vertueuses et sages, comme Emilie, savent corriger cela.
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307
p. 89-90
BOUQUET. Par feu M. Laîné.
Début :
Que de Poëtes aujourd'hui Ne trouvent que chardons sur les bords d'Hipocrene ! [...]
Mots clefs :
Bouquet, Chardons, Hippocrène, Parnasse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUQUET. Par feu M. Laîné.
BOU QJJ ET.
Par feu M. Laîné. £&e de Poëtes aujourd'hui
Ne trouvent que chardons
sur les bords
d'Hipocrene !
Sous les mains de Lainé
bouquetssefontsans
peine,
Parnasea desjardins toujoursfleuris
pour lui.
Par feu M. Laîné. £&e de Poëtes aujourd'hui
Ne trouvent que chardons
sur les bords
d'Hipocrene !
Sous les mains de Lainé
bouquetssefontsans
peine,
Parnasea desjardins toujoursfleuris
pour lui.
Fermer
308
p. 233-235
Vers de feu Monsieur Laîné.
Début :
Caverne du Parnasse, où le sournois rimeur [...]
Mots clefs :
Parnasse, Rimeur, Muse, Méduse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Vers de feu Monsieur Laîné.
Vers de feu Monsieur
aIne.
Caverne du Parnagé,
où lesournois rimeur
Va fùer, en secret, d'un
assidu labeur
Ape/ant de loin chaque
Aluje
Qui chagrine pour luy
devient une Meduse
Je ne t'habite point, je
cherche le grand jour
Un coin de ruë, un
carrefour
Que lque Salon ou fume
une liqueuramere
Où brille à
peu de frais
unrepas de chimere
J'ypuise d: le/prit (7 la
gracevletour
Lorsquesous quatre clefs
ensuite a mon retour
Je consulte Virgile,Ovide,
Horace,Homere, Je devienssec, obscur, je
n'ayplus l'art deplaire
sestnsque tout à coup mon
esprit devient lourd
Quandicvetix dediermon
ouvrage à la Cotir.
aIne.
Caverne du Parnagé,
où lesournois rimeur
Va fùer, en secret, d'un
assidu labeur
Ape/ant de loin chaque
Aluje
Qui chagrine pour luy
devient une Meduse
Je ne t'habite point, je
cherche le grand jour
Un coin de ruë, un
carrefour
Que lque Salon ou fume
une liqueuramere
Où brille à
peu de frais
unrepas de chimere
J'ypuise d: le/prit (7 la
gracevletour
Lorsquesous quatre clefs
ensuite a mon retour
Je consulte Virgile,Ovide,
Horace,Homere, Je devienssec, obscur, je
n'ayplus l'art deplaire
sestnsque tout à coup mon
esprit devient lourd
Quandicvetix dediermon
ouvrage à la Cotir.
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Résumé : Vers de feu Monsieur Laîné.
Le poète cherche l'inspiration dans des lieux publics et des salons. Il s'inspire des grands auteurs classiques comme Virgile, Ovide, Horace et Homère. Cependant, il se sent vide et incapable de plaire lorsqu'il doit dédier son œuvre à la Cour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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309
p. 238-250
Extrait d'Histoire Arabe.
Début :
Abubequer, fameux Poëte, Arabe fut prié de faire un Poëme [...]
Mots clefs :
Abubequer, Calife, Poème, Grecque, Damas, Distique, Arabe
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'Histoire Arabe.
Extrait d'Histoire
Arabe. ABubequer, fameux
Poëte,Arabe futprié
de faire un Poëme pour
se plaindre de ce qu'un
Calife 1jy avoir enlevé sa
femme, le Poëme fut fait
& plusieurs Distiques de
Poèïnc coururent parmi
les gens de lettres;enforte
que le Calife qui les
aimoit fort en entendit
chanter un, dans ses jardins
fous ses fenestres; &
en fut si frapé qu'il vouloir
sçavoir dans quel
Poëme étoit ce Distique
mis en chant; pas un
Poëte ne put luy en rendre
compte; mais on luy
dit qu'A bubcquer
,
qui
étoit en un Village à
douze journées de Damas
sçavoit par memoire
tous les Poëmesanciens
& modernes, Le Calife
ordonna qu'onle fit venir
Se dépêcha quelqu'un
vers luy avec ordre de
luy donner cinquante
écus d'or, avec un bon
chamau afin qu'il put
arriver en douze jours à
Damas, cela fut executé;
il arriva à Damas, la douzième
nuit,àla difcendre
au Palais, du Calife qui
le fit entrer dans une
chambre pavée de quareaux
de marbre, enchassez
dans desquadres d'or,
& le Calife se mis pour le
recevoir dans un fauteüil
d'yvoire, marqueté d'or
& de pierreries. Abubequer
le salua; le Calife
lui rendit le salut, le fit
aprocher,&lui dit qu'il
l'avoit envoyé querir, lui
dont la memoire étoit
une bibliotheque orientale
pour sçavoir de quel
Poëmeétoit ceDistique,
dont il étoit en peine.
L'Aurore a veee des
pleurs,parce queune
[ Grecque étoit plus belle
qu'elle, vse consola en-.
suite parce que cette
Grecque a estèarrachéedes
bras de celuy qu'elle airnoit
par un plus puissant que
luii les pleurs de cette
Grecque ont ainsi fait
tarir les pleurs de l'aurore.
Ce Distique étoit contenu
comme nous avons
dit dans ce Poëme,qu'Abubequer
avoit composé
pour se plaindre de ce que,
le Calise avoit fait enlever
cette Grecque; elle
étoit là avec plusieurs
autres belles Sultanes du
Calise, 6c Abubequer la
reconnut, parce qu'en Ccoûtant
le Poëmequ'il
recitoit,ellerougissoit
& baissoit les yeux, au
lieu que ses compagnes
sourioient malignement.
Pendant que le Poëte
recitoit ce Poëme le Ca-
, life se sentoit piquer au
vif, Se sir cent reflections
diverses tant que dura le
Poëme qu'il fut longtemps
à méditer; ensuite
il fit donner cent écus
d'or à Abubequer: Voila
lui dit le Calise;premierement
le salaire que merite
le Poëme recité, &C
je louë fort la beauté de
vostré memoire; Je reçois
dit Abubequer cette recompense
en attendant
la punition que je merite,
car c'est moy qui suis
l'autheur de ce Poëme,
contre toy: le Calife se
troubla a ces mots; &
futencore quelques terris
à réver; Se lui dit Abubequer,
ignore tu encore
ton métier;sçache que les
Poëtes font faits pour
loüer ce qui efi loiuzbU
& blâmer ce qui merie
de l'estre ; J'ay en main le
pouvoirdefaire des actions
blâmables, je rnen'fuis
servi \fayceluy de punir
ceux qui me blâment; &'
de cepouvoir-là,je ne m'en
veut point servir; ainsi
laisse moy mes plaisirs, je
te laisse les tiens;je fais
ce qui me plaist, écrit ce
que tu voudras ; vpour
te marquer queje tepardonner
de bon coeur,je te
veut donnercomme à l'auteur
du Poëme, tel present
que tu voudras me
demander.
Abubequer se prosterna,
& aprés avoirbaisé
les pieds du Calise, ôc
declamé quelques vers
qu'il fit sur le champs à
la loüangedu Calise; ô
grand cent fois grand'lui
dit-il, ilnJcftPAS convenable
queje te demande de l'or
ou argent, parce que fay
blâméunesoiblesse en toy j
mais plustost que je te
console de tafoiblesse en te
découvrant qu'Abubequer,
qui a eu la force de
te dire la verité, efl encore
plusfaible que toy;je te
demande donc pour t'aquiter
de ton offre qu'ébloui
de toutes les hwIlcs
étrangères qui t'environnent,
yen puissechoisir
celle qui me pla. ra le plus.
Le Calife sans faire attention
que labelle Grecque
croit du nombre, luy
accorda à l'instant sa demande,
Se jura qu'il lui
donnerait celle qu'il choisiroit;
alorsAbubequer
chaiGr la belle Grecque,
favorise du Calise, à
l'instant le Calise fie un
cri, & baissant la telle
mit ses deux mains sur ses
deux yeux; pendant le illence
du Calife, Abubequer
continua de parler,
& fit entendre qu'il ne
lui dernandoitcetteGreeque
que pour la rendreà
celui auquel on l'avoit enlevée;
alors le Calife prit
la parole Se dit, je ne fuis
point tenu de tenir parole
à celui qui ne me la tient
point,Abubequer m'a
trompé, il m'a demandé
une Sultane pour me
prouver sa foiblesse, &
elle ne fert qu'à prouver
sa force &sa vercu; quoiqu'il
en soit, continua-t-il
apres avoir encore revé
un Inonlenc, je te l'accorde,
mais je veux que
celui à qui je l'ayfait
enlever la reçoive de ma
main, & qu'il vienne
lui-même ici afin que je
lui face comme à vous
des presensdignes de sa
patience oC de vostre
fermeté.
Arabe. ABubequer, fameux
Poëte,Arabe futprié
de faire un Poëme pour
se plaindre de ce qu'un
Calife 1jy avoir enlevé sa
femme, le Poëme fut fait
& plusieurs Distiques de
Poèïnc coururent parmi
les gens de lettres;enforte
que le Calife qui les
aimoit fort en entendit
chanter un, dans ses jardins
fous ses fenestres; &
en fut si frapé qu'il vouloir
sçavoir dans quel
Poëme étoit ce Distique
mis en chant; pas un
Poëte ne put luy en rendre
compte; mais on luy
dit qu'A bubcquer
,
qui
étoit en un Village à
douze journées de Damas
sçavoit par memoire
tous les Poëmesanciens
& modernes, Le Calife
ordonna qu'onle fit venir
Se dépêcha quelqu'un
vers luy avec ordre de
luy donner cinquante
écus d'or, avec un bon
chamau afin qu'il put
arriver en douze jours à
Damas, cela fut executé;
il arriva à Damas, la douzième
nuit,àla difcendre
au Palais, du Calife qui
le fit entrer dans une
chambre pavée de quareaux
de marbre, enchassez
dans desquadres d'or,
& le Calife se mis pour le
recevoir dans un fauteüil
d'yvoire, marqueté d'or
& de pierreries. Abubequer
le salua; le Calife
lui rendit le salut, le fit
aprocher,&lui dit qu'il
l'avoit envoyé querir, lui
dont la memoire étoit
une bibliotheque orientale
pour sçavoir de quel
Poëmeétoit ceDistique,
dont il étoit en peine.
L'Aurore a veee des
pleurs,parce queune
[ Grecque étoit plus belle
qu'elle, vse consola en-.
suite parce que cette
Grecque a estèarrachéedes
bras de celuy qu'elle airnoit
par un plus puissant que
luii les pleurs de cette
Grecque ont ainsi fait
tarir les pleurs de l'aurore.
Ce Distique étoit contenu
comme nous avons
dit dans ce Poëme,qu'Abubequer
avoit composé
pour se plaindre de ce que,
le Calise avoit fait enlever
cette Grecque; elle
étoit là avec plusieurs
autres belles Sultanes du
Calise, 6c Abubequer la
reconnut, parce qu'en Ccoûtant
le Poëmequ'il
recitoit,ellerougissoit
& baissoit les yeux, au
lieu que ses compagnes
sourioient malignement.
Pendant que le Poëte
recitoit ce Poëme le Ca-
, life se sentoit piquer au
vif, Se sir cent reflections
diverses tant que dura le
Poëme qu'il fut longtemps
à méditer; ensuite
il fit donner cent écus
d'or à Abubequer: Voila
lui dit le Calise;premierement
le salaire que merite
le Poëme recité, &C
je louë fort la beauté de
vostré memoire; Je reçois
dit Abubequer cette recompense
en attendant
la punition que je merite,
car c'est moy qui suis
l'autheur de ce Poëme,
contre toy: le Calife se
troubla a ces mots; &
futencore quelques terris
à réver; Se lui dit Abubequer,
ignore tu encore
ton métier;sçache que les
Poëtes font faits pour
loüer ce qui efi loiuzbU
& blâmer ce qui merie
de l'estre ; J'ay en main le
pouvoirdefaire des actions
blâmables, je rnen'fuis
servi \fayceluy de punir
ceux qui me blâment; &'
de cepouvoir-là,je ne m'en
veut point servir; ainsi
laisse moy mes plaisirs, je
te laisse les tiens;je fais
ce qui me plaist, écrit ce
que tu voudras ; vpour
te marquer queje tepardonner
de bon coeur,je te
veut donnercomme à l'auteur
du Poëme, tel present
que tu voudras me
demander.
Abubequer se prosterna,
& aprés avoirbaisé
les pieds du Calise, ôc
declamé quelques vers
qu'il fit sur le champs à
la loüangedu Calise; ô
grand cent fois grand'lui
dit-il, ilnJcftPAS convenable
queje te demande de l'or
ou argent, parce que fay
blâméunesoiblesse en toy j
mais plustost que je te
console de tafoiblesse en te
découvrant qu'Abubequer,
qui a eu la force de
te dire la verité, efl encore
plusfaible que toy;je te
demande donc pour t'aquiter
de ton offre qu'ébloui
de toutes les hwIlcs
étrangères qui t'environnent,
yen puissechoisir
celle qui me pla. ra le plus.
Le Calife sans faire attention
que labelle Grecque
croit du nombre, luy
accorda à l'instant sa demande,
Se jura qu'il lui
donnerait celle qu'il choisiroit;
alorsAbubequer
chaiGr la belle Grecque,
favorise du Calise, à
l'instant le Calise fie un
cri, & baissant la telle
mit ses deux mains sur ses
deux yeux; pendant le illence
du Calife, Abubequer
continua de parler,
& fit entendre qu'il ne
lui dernandoitcetteGreeque
que pour la rendreà
celui auquel on l'avoit enlevée;
alors le Calife prit
la parole Se dit, je ne fuis
point tenu de tenir parole
à celui qui ne me la tient
point,Abubequer m'a
trompé, il m'a demandé
une Sultane pour me
prouver sa foiblesse, &
elle ne fert qu'à prouver
sa force &sa vercu; quoiqu'il
en soit, continua-t-il
apres avoir encore revé
un Inonlenc, je te l'accorde,
mais je veux que
celui à qui je l'ayfait
enlever la reçoive de ma
main, & qu'il vienne
lui-même ici afin que je
lui face comme à vous
des presensdignes de sa
patience oC de vostre
fermeté.
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Résumé : Extrait d'Histoire Arabe.
Le texte raconte l'histoire d'Abubequer, un poète arabe célèbre, qui compose un poème pour protester contre l'enlèvement de sa femme par un calife. Plusieurs distiques de ce poème se répandent parmi les lettrés et atteignent les oreilles du calife. Intrigué par un vers entendu dans ses jardins, le calife souhaite connaître son origine. On lui recommande de faire venir Abubequer, réputé pour sa mémoire exceptionnelle. Le calife envoie un messager avec cinquante écus d'or et un chameau pour convier Abubequer à Damas en douze jours. À son arrivée, Abubequer est accueilli dans une chambre somptueuse et récite le poème incriminé. Le calife reconnaît alors la femme enlevée parmi ses sultanes, car elle rougit en entendant le poème. Ému, le calife offre cent écus d'or à Abubequer et admire la beauté de son œuvre. Abubequer avoue être l'auteur du poème et critique le calife pour ses actions répréhensibles. Impressionné par la franchise du poète, le calife lui propose un présent en échange de son pardon. Abubequer demande alors la restitution de sa femme, choisie parmi les concubines du calife. Bien que trompé, le calife accepte de rendre la femme à son mari, exigeant qu'Abubequer vienne la chercher en personne pour lui offrir des présents dignes de sa patience et de la fermeté du poète.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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310
p. 93-94
« Cette piece fut presentée à Leurs Altesses Serenissimes Mgr le [...] »
Début :
Cette piece fut presentée à Leurs Altesses Serenissimes Mgr le [...]
Mots clefs :
Altesses, Mariage, Pièce, Présentation , Gracieusement, Épître, Auteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Cette piece fut presentée à Leurs Altesses Serenissimes Mgr le [...] »
Cette pièce sur presentéeà
Leurs Altesses Serenissimes
vtgr le Duc & ~r la Duchesè)
Ie lendemain de la celeration
de leur mariage,qui
la reçûrent tre's- gracieusement
des mains de celui qui l'acomposée. Elle est dela
façon de la même personne
qui presenta à feu Mgr le
Duc deBourgogne,lorsqu'
il revenoit de sa conquête,
de Brisac,l'Epitre qui plut
si fort aux connoisseurs. Cet
Epitalame a eu trop de resist
site, pour caire le nom de
l'auteur, qui est M. Martineau,
Seigneur de Solleyne
en Bourgogne, fils de M.
Marrineau, President à Auxerre.
Leurs Altesses Serenissimes
vtgr le Duc & ~r la Duchesè)
Ie lendemain de la celeration
de leur mariage,qui
la reçûrent tre's- gracieusement
des mains de celui qui l'acomposée. Elle est dela
façon de la même personne
qui presenta à feu Mgr le
Duc deBourgogne,lorsqu'
il revenoit de sa conquête,
de Brisac,l'Epitre qui plut
si fort aux connoisseurs. Cet
Epitalame a eu trop de resist
site, pour caire le nom de
l'auteur, qui est M. Martineau,
Seigneur de Solleyne
en Bourgogne, fils de M.
Marrineau, President à Auxerre.
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Résumé : « Cette piece fut presentée à Leurs Altesses Serenissimes Mgr le [...] »
Le lendemain de leur mariage, le Duc et la Duchesse ont reçu avec grâce une pièce composée par M. Martineau, Seigneur de Solleyne. Ce dernier avait déjà présenté une épître au Duc de Bourgogne. L'épithalame, genre poétique célébrant les noces, a longtemps gardé son auteur anonyme en raison de résistances.
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311
p. 126-129
Questions, [titre d'après la table]
Début :
Cet Impromptu et sa réponse peuvent donner matière à une [...]
Mots clefs :
Impromptu, Réponse, Dissertation galante, Question, Amant, Jaloux, Raison, Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Questions, [titre d'après la table]
Cet Impromptu & sa
reponse peuvent donner
marierc áune dissertation
galante, &C tenir
lieu d'une premiere question
pour le Mercure. j
f
Seconde question sur le
memesujet.
Vn amant peut-iletre
delicatsans etre jaloux ?
Troisiemequestion
morale.
Si le pauvre peut etre
1tuffi heureux que Le riche5
à vertu égale.
Quatrieme question.
Si la raison peut veritablement
etn maitreffln
de l'amour.
Onaenvoyécesquestions,
& on en redemande
par plusieurs lettres
anonimes. Voudroit-
on réveiller l'auteur
du Mercure? Cela
fera difficile, car il dort
volontairement. Il fan*
dra voir si la paix generalc
pourra lui donner
des correspondances &
des secours proportionnez
a son zel e ic a sa vanité
; car il est bien lasdc
voir courir fous son nom
des Mercures imparfaits
où il a si peu de part,
Jeprieceuxqui m'ont
donné ces questions de
m'envoyer promtement
les réponses; ils peuvent
les avoir toutes faites,& (
doivent être moins paresseux
que les autres , puis qu'ils aiment ces
fortes d'amusemens dans
le Mercure.
reponse peuvent donner
marierc áune dissertation
galante, &C tenir
lieu d'une premiere question
pour le Mercure. j
f
Seconde question sur le
memesujet.
Vn amant peut-iletre
delicatsans etre jaloux ?
Troisiemequestion
morale.
Si le pauvre peut etre
1tuffi heureux que Le riche5
à vertu égale.
Quatrieme question.
Si la raison peut veritablement
etn maitreffln
de l'amour.
Onaenvoyécesquestions,
& on en redemande
par plusieurs lettres
anonimes. Voudroit-
on réveiller l'auteur
du Mercure? Cela
fera difficile, car il dort
volontairement. Il fan*
dra voir si la paix generalc
pourra lui donner
des correspondances &
des secours proportionnez
a son zel e ic a sa vanité
; car il est bien lasdc
voir courir fous son nom
des Mercures imparfaits
où il a si peu de part,
Jeprieceuxqui m'ont
donné ces questions de
m'envoyer promtement
les réponses; ils peuvent
les avoir toutes faites,& (
doivent être moins paresseux
que les autres , puis qu'ils aiment ces
fortes d'amusemens dans
le Mercure.
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Résumé : Questions, [titre d'après la table]
Le texte présente une série de questions destinées à une dissertation galante et à une première question pour le Mercure. Ces questions explorent divers sujets, tels que la compatibilité entre délicatesse et jalousie chez un amant, la possibilité pour un pauvre d'être aussi heureux qu'un riche à vertu égale, et la capacité de la raison à maîtriser l'amour. Les questions ont été envoyées de manière anonyme, et l'auteur du Mercure est sollicité pour y répondre. Cependant, l'auteur exprime sa fatigue face aux publications imparfaites publiées sous son nom et doute de pouvoir obtenir des correspondances et des secours proportionnés à son zèle et à sa vanité. Il souhaite recevoir promptement les réponses aux questions posées et encourage les auteurs à les fournir rapidement.
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312
p. 141-143
Suite du Calendrier Historique, contenant par ordre les evenemens les plus remarquables, etc. [titre d'après la table]
Début :
Suite du calendrier historique, contenant par ordre de datte les [...]
Mots clefs :
Calendrier, Événements, États, Empires, Édits, Catalogue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite du Calendrier Historique, contenant par ordre les evenemens les plus remarquables, etc. [titre d'après la table]
~Suite du Calendrier historique
, contenant par ordre de
datte les evenemens lesplus
remarquables .rrjrveZdans
f. tous les Etats & Empires
du monde pendant Vannee
1712. l'extrait du prononcé
- des Edits, Declarations 6~
Arrêtspubliezdans la me4
me année.Avec une table
alpbabetique des matieres,
& un catalogue des livre;
imprimezen France depuis
le commencement del'année
1713. In 8°. A Paris, chez
Delaunay ,ruë saint Jacques,
àla ville de Rome; Prudhomme,au cinquiéme
Pilier de la Grand'
Salle du Palais,à la Bonne-
Foy couronnée ; &':
Rondet, ruë de la Harpe,
à la Longue Allée. |
Ce livre, qui vient de paoitre
au commencemen--t
e Juillet, est la suite de
ouvrage que j'aideja anoncé
au mois de Decemre
dernier, & dont on doit
tendre un volume tousles
x mois.
Madame
, contenant par ordre de
datte les evenemens lesplus
remarquables .rrjrveZdans
f. tous les Etats & Empires
du monde pendant Vannee
1712. l'extrait du prononcé
- des Edits, Declarations 6~
Arrêtspubliezdans la me4
me année.Avec une table
alpbabetique des matieres,
& un catalogue des livre;
imprimezen France depuis
le commencement del'année
1713. In 8°. A Paris, chez
Delaunay ,ruë saint Jacques,
àla ville de Rome; Prudhomme,au cinquiéme
Pilier de la Grand'
Salle du Palais,à la Bonne-
Foy couronnée ; &':
Rondet, ruë de la Harpe,
à la Longue Allée. |
Ce livre, qui vient de paoitre
au commencemen--t
e Juillet, est la suite de
ouvrage que j'aideja anoncé
au mois de Decemre
dernier, & dont on doit
tendre un volume tousles
x mois.
Madame
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Résumé : Suite du Calendrier Historique, contenant par ordre les evenemens les plus remarquables, etc. [titre d'après la table]
Le document est un calendrier historique de l'année 1712, détaillant les événements marquants dans divers États et empires. Il inclut des édits et déclarations publiés cette année-là. Le livre, disponible à Paris chez trois libraires, est structuré avec une table alphabétique et un catalogue des livres imprimés en France depuis 1713. Il est la suite d'un ouvrage annoncé en décembre précédent, avec un nouveau volume prévu tous les six mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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313
p. 143-144
« Madame la Comtesse d'Entragues, que l'on connoissoit auparavant [...] »
Début :
Madame la Comtesse d'Entragues, que l'on connoissoit auparavant [...]
Mots clefs :
Comtesse d'Entragues, Public, Pièce, Régaler , Dames, Mérite, Nouveauté, Madame de Pringy
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Madame la Comtesse d'Entragues, que l'on connoissoit auparavant [...] »
Madame la Comtesse
'Entragues, que l'on conoissoitauparavant
{ot<<
nom de Madame de
Pringy, vient de regaler
public d'une petite piece
touteenjoüée cy trés-dilerttftante
,
{oH4 le titre de
la Loterie,Feste galance.
Touslesautresouwages
de cette Damefont
affezj comprendrepar l'approbation
qu'ils ont eue,
que cette Piece ne peut
manquer d'être bien reçûë..
Il feroit à souhaiter
que les Dames d'un tell
mericc, &C qu'on annonce
avec tant de plaisir,
envoyassent quelque
nouveauté de leur
façon, pour rendre l'annonce
de leurs ouvrages
plus agreableau public.
'Entragues, que l'on conoissoitauparavant
{ot<<
nom de Madame de
Pringy, vient de regaler
public d'une petite piece
touteenjoüée cy trés-dilerttftante
,
{oH4 le titre de
la Loterie,Feste galance.
Touslesautresouwages
de cette Damefont
affezj comprendrepar l'approbation
qu'ils ont eue,
que cette Piece ne peut
manquer d'être bien reçûë..
Il feroit à souhaiter
que les Dames d'un tell
mericc, &C qu'on annonce
avec tant de plaisir,
envoyassent quelque
nouveauté de leur
façon, pour rendre l'annonce
de leurs ouvrages
plus agreableau public.
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Résumé : « Madame la Comtesse d'Entragues, que l'on connoissoit auparavant [...] »
Madame la Comtesse d'Entragues, ancienne Madame de Pringy, a présenté la pièce 'La Loterie, ou la Fête galante'. Cette œuvre a été bien accueillie pour son caractère divertissant. Ses précédents ouvrages ont également été appréciés, suggérant un succès continu. D'autres dames talentueuses sont encouragées à proposer des nouveautés littéraires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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314
p. 121-130
TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
Début :
Le Calife Haclem parrut un jour fort rêveur ; & quand [...]
Mots clefs :
Calife, Poète, Arabe, Distique, Curiosité, Cavaliers, Récompense
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
TRJlT D'HISTOIRE
Arabe.
LeCaliseHaclem
irut paun
jour fort rêveur;
>6C quandceux qui l'enrvironnoient
lui eurent
demandé ce qui lui eausoit
une si profonde rêrverie;
illeur dit: C'est
lUne curiosité violente;
>&; comme je tâche de
reprimer routes lespaffionsnuisibles
à autrui;
je m'abandonne à celles
qui ne peuvent que faire
honneur, & lacuriosité
de sçavoir m'a gagné;
j'y succombe. Alors,sans
s'expliquer davanrage,
il donna ordre àcent
cavaliers de courir par
cent différens endroits
de ses domaines J:& de
luichercher un Poëte
nomméHacle
,
& de
le lui amener avec escorte.
Il n'en dit pas davantage,
& ne donner
cent dragmes à chacun
des cent cavaliers.Chacun
crut qu'une, telle
équipée étoit pour punir
apparemmentce PoèV
te de quelque crime.
Enfin après quelques
semaines on lui amena
Hacle;il alla au-de<?
vant. delui,qu'onamenoit
tout tremblant, 8C
lui dit; Je t'ai envoyé
chercher pour mefaire
ressouvenir dequelques
mots que.j'ai, oubliez
d'un distique,que tu dois
savoir, toy qui as lareputaciÕ
de sçavoir par coeur
routes les Poësies Orientales.
Hacle apres avoir
un peurêvé, lui recita le
distique,cjui-étoit : Les
Poétesdemandentducuin
lematin,&leurbouteille
setrouve 'Vuide ; ils de.
mandent, qu'une musicienne
vienne joüer de
la harpe ou chanter,pour
leuir exciter l'imagination
: mais les musiciennes
ne chantent que dans
les maisons opulentes
comment donc lePoëte
pourra-t-il être excité&
mis en uetue?- S
LeCalife ravi d'avoir
retrouvéundistiquede
deux qu'il avoit oubliez,
demanda à Hacle quelle
récompense il vouloir,
& que quelque magnifique
qu'illa demandât,
il l'obtiendroit.
Le Poëte Hacle lui
répondit que puisqu'il
vouloit le recompenser
de lui avoirrecité le premier
distique, il luidemandoit
donc de faire
orner un char magnifique
, traîné de ses plus
superbes chevaux, &de
faire aussi équiper deuxcent
cavaliers le plus richement
qu'il pourroir,
& de lui donnertout
cela à sadisposition. u?i
Ho que veux-tu faire
de ce pompeux cortege,
lui dit le Calife ? apparemment
que tu 1 veux
entrer en triomphe dans
les villes, pour faire voir
que la Poësie ne fait pas
toûjours aller à pied?
Hé bien soit, je te l'accorde.
Haclem tu te trompes
,
répondit Hacle,
de me croire si vain;
non, je ne te demande
tout cela que pour m'accompagner
jusqu'àl'endroit
où j'ailaissé dans
un tiroir l'autre distique
dont tu es en peine, &
dont il ne me souvient
plus; car voyant les
grands frais & l'éclat
avec lequeltu m'as fait
chercher pour avoir l'autre,
qui n'est pas à beau.
coup prés si beau que celui
qui me manque, je
crois qu'il ne faut pas
moins pour avoir celuicique
le cortege que je
te demande. -',
Le Calise, après avoir
un peu revé, luidit:Ce
que ru me dis est une
raillerie de ce que je
donnetrop à ma curiosité,
Se fais tropde fracas
pour quatre vers que
j'aienvie d'avoir : mais
n'ayant point de guerre
à soûtenir, S( tousmes
su jets - étant heureux
fous mon regne, à quoy
puis- je mieux employer
mes richesses qu'à honorer
la Poësie,qui transmettra
la félicité de mon
regneàla posterité'.>(~Uà
-
on lui prepare le char,
continua-t-il en parlant
à ses gens, 8C tout ce
qu'il a demandé
,
afin
qu'il aille en pompe
chercher ce distique,
10 quej attens avec impatience
:& si tu m'en rapportes
un de ta façon
qui foit aussi beau que
les autres,jeteferai emplir
le chariot de dragmes,
& je te l'enverrai
chez toy pour recompense.
Arabe.
LeCaliseHaclem
irut paun
jour fort rêveur;
>6C quandceux qui l'enrvironnoient
lui eurent
demandé ce qui lui eausoit
une si profonde rêrverie;
illeur dit: C'est
lUne curiosité violente;
>&; comme je tâche de
reprimer routes lespaffionsnuisibles
à autrui;
je m'abandonne à celles
qui ne peuvent que faire
honneur, & lacuriosité
de sçavoir m'a gagné;
j'y succombe. Alors,sans
s'expliquer davanrage,
il donna ordre àcent
cavaliers de courir par
cent différens endroits
de ses domaines J:& de
luichercher un Poëte
nomméHacle
,
& de
le lui amener avec escorte.
Il n'en dit pas davantage,
& ne donner
cent dragmes à chacun
des cent cavaliers.Chacun
crut qu'une, telle
équipée étoit pour punir
apparemmentce PoèV
te de quelque crime.
Enfin après quelques
semaines on lui amena
Hacle;il alla au-de<?
vant. delui,qu'onamenoit
tout tremblant, 8C
lui dit; Je t'ai envoyé
chercher pour mefaire
ressouvenir dequelques
mots que.j'ai, oubliez
d'un distique,que tu dois
savoir, toy qui as lareputaciÕ
de sçavoir par coeur
routes les Poësies Orientales.
Hacle apres avoir
un peurêvé, lui recita le
distique,cjui-étoit : Les
Poétesdemandentducuin
lematin,&leurbouteille
setrouve 'Vuide ; ils de.
mandent, qu'une musicienne
vienne joüer de
la harpe ou chanter,pour
leuir exciter l'imagination
: mais les musiciennes
ne chantent que dans
les maisons opulentes
comment donc lePoëte
pourra-t-il être excité&
mis en uetue?- S
LeCalife ravi d'avoir
retrouvéundistiquede
deux qu'il avoit oubliez,
demanda à Hacle quelle
récompense il vouloir,
& que quelque magnifique
qu'illa demandât,
il l'obtiendroit.
Le Poëte Hacle lui
répondit que puisqu'il
vouloit le recompenser
de lui avoirrecité le premier
distique, il luidemandoit
donc de faire
orner un char magnifique
, traîné de ses plus
superbes chevaux, &de
faire aussi équiper deuxcent
cavaliers le plus richement
qu'il pourroir,
& de lui donnertout
cela à sadisposition. u?i
Ho que veux-tu faire
de ce pompeux cortege,
lui dit le Calife ? apparemment
que tu 1 veux
entrer en triomphe dans
les villes, pour faire voir
que la Poësie ne fait pas
toûjours aller à pied?
Hé bien soit, je te l'accorde.
Haclem tu te trompes
,
répondit Hacle,
de me croire si vain;
non, je ne te demande
tout cela que pour m'accompagner
jusqu'àl'endroit
où j'ailaissé dans
un tiroir l'autre distique
dont tu es en peine, &
dont il ne me souvient
plus; car voyant les
grands frais & l'éclat
avec lequeltu m'as fait
chercher pour avoir l'autre,
qui n'est pas à beau.
coup prés si beau que celui
qui me manque, je
crois qu'il ne faut pas
moins pour avoir celuicique
le cortege que je
te demande. -',
Le Calise, après avoir
un peu revé, luidit:Ce
que ru me dis est une
raillerie de ce que je
donnetrop à ma curiosité,
Se fais tropde fracas
pour quatre vers que
j'aienvie d'avoir : mais
n'ayant point de guerre
à soûtenir, S( tousmes
su jets - étant heureux
fous mon regne, à quoy
puis- je mieux employer
mes richesses qu'à honorer
la Poësie,qui transmettra
la félicité de mon
regneàla posterité'.>(~Uà
-
on lui prepare le char,
continua-t-il en parlant
à ses gens, 8C tout ce
qu'il a demandé
,
afin
qu'il aille en pompe
chercher ce distique,
10 quej attens avec impatience
:& si tu m'en rapportes
un de ta façon
qui foit aussi beau que
les autres,jeteferai emplir
le chariot de dragmes,
& je te l'enverrai
chez toy pour recompense.
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Résumé : TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
Le calife Haroun al-Rachid, submergé par sa curiosité pour la connaissance, ordonne à cent cavaliers de trouver Hacle, un poète réputé pour connaître par cœur toutes les poésies orientales. Après plusieurs semaines, Hacle est amené au calife, qui lui demande de rappeler un distique oublié. Hacle récite un distique sur la condition des poètes et leur manque de ressources. Ravi, le calife propose une récompense à Hacle, qui demande un char magnifique et deux cents cavaliers pour l'accompagner jusqu'à l'endroit où il a laissé le second distique. Le calife, bien que surpris, accepte et prépare le cortège. Hacle explique que son exigence est proportionnée à l'importance que le calife accorde à sa curiosité. Le calife, reconnaissant l'honneur à rendre à la poésie, accepte et prépare tout ce que Hacle a demandé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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315
s. p.
CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, Quay des Augustins, à la Descente du Pont-Neuf, à l'Image S. Loüis.
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Des RR. PP. Benedictins de la Congregation de S. Maur. [...]
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texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, Quay des Augustins, à la Descente du Pont-Neuf, à l'Image S. Loüis.
Des RR.PP.Benedictinsde la Congrégation
de S. Maur. sAncliAugustinsHipponenfu Episcopi Opera, denuò
castigata&illustrata, cum Indicibus, Ó
Vita ejusdemsanctiAugustini, fol. 8. vol.
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Il
Petit papier, veau, 164. liv
Moyen papier, 114. livl
-Grand papier, 310.liv Eorumdem Operum Indices; cum Vita sanct
Augustini, fol. separément,petit pap. 21.liv
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— Les volumes se vendent separément, en pe,, titpapier, 18.liv.
Moyen papier,14.Ht!;
Grand - papier,0.l'y Vita. S. Augustins, fol. separément, 6.Ht
SanEfi Hilarii Episcopi Pictaviensis Opéra, emenda
ta & illujîrata
,
fol.petit papier, 18. lnj
Moyen papier, 14.li^
Grand papier, 40.1iv
Fromondus ÍlIScripturltm,Roth,magi 1709.fol.12.l.
P. Alexander in Paulum, fol. 1710. 12.l.
Sancti Gregorii Episcopi Turonensis Opera, castigata
& édita fludio Domni Theodorici Ruynart,
Monachi Ordinis sancti Benedicti,Congregationis
sanctiMauri,fol. 15.liv.
Histoire de Bretagne ,composée sur les Titres
& les Auteurs originaux, par Dom Guy Alexis
Lobineau , Beiieàiâln de la Congrégation
de S. Maur, avec les Preuves; & enrichie de
Portraits, de Tombeaux, de Sceaux, & autres
monumens gravez en taille-douce, fol.
2.vol. 1707. 60.liv.
Méditations pour tous les Jours de l'Année, tirées
des Evangiles qui se lisent à la Messe, &
pour les Fêtes principales des Saints, avec
leurs Octaves : par le R. P. Rainssant, Bene- fdiébn de la Congregration de S. Maur,in 4.
quatrième édition, 1707. 6.liv.
DomniEdmundi MarteneBenedictini Congrégationis
S. Mauri
,
Commentarius in Regulamsancti
Benedictilitteralis. moralis. historicus. in 4.
7. liv. 10. f.
omitolus,4.Rothomagi 1710. 7.liv.
Ouvrages de M.Baluze.
concillorum nova Colleflio) in tjua continentur plurima
Cencilia, nunc primùm in lucem edita ex
antiquis Codicibus : feu Supplementum ad CollectionemConciliorumLabbai,
fol. 1707. petit
papier, 15.liv.
I Grand papier, * 14.liv.
onciliaGallia Narbonensis, nunc primùm editll.
cum Notis,in 8. 4.1iv.
luftr. Domini P. de Marca Archiepiscopi Parisienfis
Dissertationes de ConcordiaSacerdotii & Im-
'leri; : feu de Libertatibus EcclesiaGallicana.
Novissima editio auÏÏMi illustrata, fol. petitpapGirearn,
15'.Inr.-i dpapier,24.liv.|
—— Ejusdem de Mtrea Hispanica,sive Limes Mifpanicus
,
hoc est, Géographica & HiftorieJJ Descriptio,
Catalonia& Ruscinonis : accessere Gesta
veterum Comitum Barcinonensium,Nicolai SpecialisResSicula
,&c. omnia nunc primùm edita,
fol. petitpapier, Grand - papier,24.liv. Ejusdem Dissertationes tres, cum Notis & Ap-J
-pendiceattorumveterum. in 8. 3.IIV. Ejusdem Opuscula, nune primùm in lucem
édita,in8. 2. IIV.
Vita Paparum Avenionensium
,
hoc est, 0iftorin
Pentificum Romanorum qui in Gallia fédérant1,
ab anno1305. ad annum 1394.scriptaab auéîo-'
ribus co'ètaneïi,cum Notis. in 4. 2. vol. 14. liv.
SanctiAgobardiArchiepiscopiEugdienensis Opera, 1
mtnon Lcidradi & Amalonis Archiepiscoporum
ZrHgdanenJtttfh Epistola& opuscula. eutnNotu,
in 8,2.-vol. Sancti CafariiEpiscopiArelatensis Homilia, nan- j
qnarn anfehac edita,cumNotis. in B. 1.1.10.H
MariiMercatorisOpera
, cum Notis. in 8. 3.liv. 1
.,B,ginonu Abbatis Prumiensis Llhri duo de Eccle-J
fiaftiâs Disciplinis& Religione chrifthmtf;, &c.
cum Notis. in- 8. 4-.liv.
SalvianiMassiliensis,& vincentii LirinensisOpéra,
cumNotis uberioribus. in g. tertia editio. 3.liv.!
Pita Petri Castellani MagniFrancis.Eleemojy- !
narii
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à-PetroGallando-scripta,cumNotà.
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terum Monumentorum. in 8. 5. vol. *5.liv. i
Les volumes.sevendent separément 3.liv.
Htllolfede la Ville de ROllon) iii 12..-3.vol. 6. l.
Sermons du PtJdc la, Ruë, in 12.3. vol. 6. lîy;.
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DE RANCE
,
Abbéde la-Trappe.
Dela Sainteté &- des Devoirs dela vie monastique
, avec les éclaircissemens sur les difficultez
survenuës- au sujet de ce Livre
,
in 4. J.
vol. 17. liv.
-Les mêmes in iz. 3..V0L Sjiv. Les Eclaircissemens, in. 4. separément, 6. l.
Les mêmes in iz. separément, 2.liv. 10. f.
Cinq Chapitres tirez du Livre de la Vie Monastique,
sçavoir, de l'Amour de Dieu, de la
Priere, de la Mort, dès Jugemens de Dieu,
Se delaComponction,in12. I. liv.
Discours de laPureté d'intention,& des moyens
poury arriver,in12. I.liv.10.f.
Carte de la Visite de M.l'Abbé de la Trappe à
l'Abbaïe des Clairets,avec une Instruction sur
lamortde Dom Muce,in1-2.
Instruction de S.Dorothée Percdel'Eglise Grecque
, traduites du Grec en François,avec la
la Vie de ce saint Pere
,
in 8. 2. liv. 5. f.
Xnftru&ions sur les principaux sujets de la Pieté
& de la Morale Chrétienne, in 12. 1.liv.10.f.
Lettres de Pieté choistes & écrites àdifférentes
personnes, in îz. 2.vol.4.liv. Méditations sur la Regle de S. Benoît, troisiéme
édition,augmentée de la véritable Préparation
-
à la mort, in iz. 2. liv.
De laveritable Préparationà lamort, in12. separément.
1.livv.
Réponses au Traitédes Etudes Monastiques de
Dom JeanMabillon,in4.- 6. liv.
Le Texte de la Réglé de S. Benoît, trad. in 12. I.L
La Regle de S.Benoît, traduite & expliquée félon
sonveritableesprit, in-4. 2. vol. ii. liv.
La même in u. 1, vol. 5liv..
Reflexions morales sur les quatte Evangiles,
in 12.4.vol. 7.liv.4«.fv
Reglemensgénéraux de l'Abbaïede la Trappe;
in12.2.vol. 3.liv.12. f.
Vies des Saints par Ribadeneira, fol. 2. vol. papierfin.
if.liir.
DepapierChampy,2.vol. 12. Lv.
Relationde la Mort de Dom Abraham Beugnier,
in 12. brochure. 8. f.
Relation de quelques circonstances de la Mort
de M. l'Abbé de la Trappe; in 12. brochu- re,£.•£ Traité abregé des Obligations dès Chrêtiens,
illn. I.liv.16.f.
Du R. P.Dom LE NAIN, Soûprieur de PAbbaïe
- de la Trappe.
Homeliea sur le Prophete Jeremie, in 8. z.
vol. 7.liv.12. f.
Histoire de l'Ordre de Cîteaux,ou Vies des
Saints de cet Ordre, in12.. 9.vol. I6.-1iv. 4. f..
De Nosseigneursdu Clergé de France.
-Procès verbal de l'Assemblée de1690. fol. 6.1. -Del'Assemblée de1693.&1695. fol. 10. 1.
—Del'Assembléede I¡OI.& 1702. fol. 6.1.,;
Relation des Assemblées de MM. les Prelats pour f
la condamnation du Livre de M. l'Archevêque
de Cambray, in 4. 4.liv.
Recueil concernant l'établissement dé deux Seminaires
dans leDiocese de Reims, in 4. 6.1.
DuR.P.DUBOIS,del'Oratoire.
piftoria, Ecclesie parisiensis. fol. 2. vol. 30.liv.
Le second Tome separément. 15.liv,
Du R.P; AME lotte,de l'Oratoire.
Le Nouveau Testament traduit sur la Vulgate
avec des Notes & des Cartes dela Terre'
fainte,in4.2.vol. iz.Iîv
Le même in i~ iv si
Du R. P.HARDOUIN,de la Compagnie
de Jefu*.
AAnnùtirrrrhheettiiccuiai de Numrmniiss aannttiiqquuisisCCoolloonniiaarruumm &
Municipiorum adjoannem Vaillant, in 4. 3.liv.
Sancti Joannis Chrysostomi Epistola ad C&farium
Monachum Grec. & Lat. cum Joannis Harduini
Notis, & Dissertatione de Sacramento Altarts-,
in4. 4.liv.
De disserens Auteurs.
Compendium Institutionum justiniani, feu cornpen--
diosa corum tractatio
,
in 11. 1. hv.
Coeur affectif de S. françoisde Sales, tiré de
ce qu'il y a de plus touchant dans Tes Ecrits,
pour la consolation des ames devotes,par
M.Gambard,in12. I.liv.12.f.
DiurnaleCisterctensead usumFuliensium, rubronigrum,
in24.maroquin. } liv.
Discours de S. Bernard,composez à la priere de
sa soeur la Religieuse
,
où sont contenus tous
les principaux points du Christianisme
, nouvelle
traductionin16. i.liv.10. f.
Exercice Journalier à l'usage des Religieuses de
la Con gregation de N. Dame, in 16. 1. liv.
Maniere de bien entendre la Mette de Paroisse,
par Messire François de Harlay Archevêque
deRoüen,imprimée par l'ordre de feu M.
l'Archevêque de Paris, in 11. I. liv.
Ordonnances du Roy pour le fait de la Guerre,
1 in 12. 15.vol. 45*||v.'
- Lesvolumes sevendent separément 3.Ilv.
Replement pour le Regiment des Gardes, in 12. liv.
rieres Chrêtiennes recueilliës par ordre de
1 feu M.l'Archevêque de Paris, en Latin & en
j François;avec une In/huélion pour la Consession
& Communion,& une Conduite .pOIit:
biest gagner le Jubilé, in ii. troisiéme édition.
z.IIV.10.
Tradition del'Eglise sur le Silence Chrêtien &
Monastique,contrel'intemperance de la langue
, & les paroles inutiles en general
, & en
particulier contre la trop grande frequenta-
* tion des Parloirs des Religieuses, par M. Her- )
mant, in H. I.liv. 16. f.
Traité du Cancer, & des moyens de le guerir,
'N parM.Alliot,in12. I.liv.I0.f.
Traité des Ecoles Episcopales, par feu M. Joly,
Chantre & Chanoine de l'Eglise de Paris,
in 12. 2. liv.
Vie de la Mere Eugenie de Fontaine, Religieuse
de la Visitation, morte en 1694. in iz. 1. I.Io.f.
Del'Usage de celebrer le Service divin en langue
non valgaire, par le R. P. Caponnel Chanoine
Regulier, in 12. I. liv.5. f.
Histoire du Concile de Trente, par Fra Paolo,
in 4. S.Ily.
Les Loix Civiles dans leur ordre naturel, fol.
2.vol. 18.liv.
—Lesmêmes,in4.6.vol. 36.liv.
L'Art de Tourner, ou defaire en perfection
toutes fortes d'ouvrages au Tour: ouvrage
tres-curieux 6c tres-necessaire à ceux qui s'exercent
auTour,Latin & Franç. fol. IJ.liv-,
Traduction nouvelle des Odes d'Anacreon, par
M. de la soffe, seconde édition, augmentée
de deux Odes, l'une de Pindare, & l'autre
d'Horace,in 12. 2.liv.10. f.
Nouvelle Grammaire Espagnole,par M.Perger,
in 12. 1.liy. 5.f.
Nouvelle Traduction deJustin, avec des Remarques,
in ii.z. vol. 4.liv.10. f.
Conquête du Mexique, in 11.. 2.vol. 5.liv.
Conquête du Perou,in n.z. vol. 4.liv. 10. f.
Voyage d'Alepà Jerusalem, in 12.. 2.liv.
Traité delaNoblesse.parlaRoque, 4. 1710.7,"!.
Nouvelle & parfaite Grammaire Françoise du
Pere Chifflet, avec un Abregé d'Orthographe,
in il- 1.liv.10.f.
De la Connoissance de Dieu, par M. Ferrand,
in12. 2.liv.10.f.
Novum Testamentum Gracum, in 18. 1. liv. 16. f.
L'Esprit de l'Ecriture fainte, in 11.2.vol.3.l. 10.f.
Le Comte de Cardonne, in 12. 1. liv. 16. f.
Les Avantures galantes du Chevalier de Thenicourt,
par Madame D. in 12. I. liv.16. f.
Furteriana, ou les bons mots de M. Furetiere,
in 11. 2. liv.
Traduction nouvelle de Miguel Cervantes,
in 12. i.liv.
Riblia sacra, in 4. 6. liv.
Amusemens serieux & comiques, par M. du
Freny, in 11. I. liv.10.f.
Grammaire Allemande, dePerger, in 11. 1.IIV.
Elsass de Littérature pour la connoissance des
bons Livres, & Supplément des Essais, in ii,.
4. vol. 8. liv.
Le Jeu de l'Hombre, augmenté des Décisions
nouvelles,& des Regles sur les Incidens de
de ce Jeu,in12. 1. liv.10. f.
LaViedeM.deMolierein12. 2.liv.
Les Mémoires & la Vie de M. de Thou, 4. Rotterdam
, * 5.liv.
Histoire de la Virginie,contenant celle de ion.
établissement & de son gouvernement jufqu'à
present, les productions naturelles du
-
Païs, la Religion, les Loix & les Coutumes
des Indiens naturels
, par un Auteur natif &
habitant de ce Païs-là, in iz. enrichie de figuresentaille-
douce, 2. liv 5. f.
Ecole parfaite des Officiers de Bouche,qui enseigne
les devoirs du Maître d'Hôtel & du
Sommelier, la maniere de faire les Confitures
tures seches & liquides, les Liqueurs, les
Eaux, les Parfums, laCuisine, à découper ;
les viandes, & à faire lapâtisserie; huitiéme
édition, corrigée & augmentée des Pâtes,des
Liqueurs nouvelles, & des nouveaux Ragoûts
qu'on sert aujourd'hui:Avec des modeles
pour dresser les Services de Table, ifi
11.1713.. 2liv. 5. f.
Abregé de la Sainte Bible, en forme de Questions
5c Réponses familières,tirées de differens
Auteurs ; divisé en deux parties, l'ancien
Se le nouveau Testament
, par le R. P.
Guerad
,
de la Congregation de saintMaur-,
seconde édition,in 14. 2 liv.
Les Delices de l'Italie, contenant une description
exacte du Païs, des principales Villes,
de toutes lesAntiquitez, &de toutes les Raretez
qui s'y trouvent, ouvrage enrichi d'un
tres-grand nombre de figuresen taille douce,
in 12.4. vol. 11. Ily.
Traité des Jardinages
, par M. de la Quintinie,
in 4°. r vol. 11liv.,;
Le Prince Grec
,
in 12. 2 liy.J
Histoire de D. Quixotte, derniere édition
,
aug-1'
mentée d'un volume qui va jusqu'à sa mort,,
in 12.6 vol. 1$liv;
Les Fables de la Fontaine, in 12.5 vol. 10. liv;
La Prjncesse de Cleves, in II.. 2liv. 10 01
L'Arithmetique de Legendre, nouvelle édition.-
augmentée de lamanière de compter aux Jettons,
in 12. 2liv. ¡of.
Les Oeuvres de S. Evremond
,
in 12. 7 vol.15 liv
Juvenal, de la traduction du P. Tarteron
,
12.2liv.10il- l'
Zayde Jin 12. 2 vol. 4 liv-
Toutes les Oeuvres de feu Mr. le Noble, 10 oO
il vol. in ia. sous preslé.? Style du Conseil,parM.Gauret, in 4. 5 Iii:
iCOdcde la Mariné, in 4..,Ii. Traité historique des Monnoyesde France
, par
M.leBlanc,in4. 9 liv.
Dialogues entre le Diable Boiteux & le Diable
Borgne, par M. le Noble, in 12. 2 liv.
Traité de laParole, in 12. brochure, 8 f.
Lucien d'Ablancourt, nouvelle édition, augmentée
de Notes, in 12. 3vol. 6 liv.
Numismata areaImperatorumAugustorumCesarum
in Coloniis, Municipiti & Urbis Jure
Listio donatis, ex omni modulopercussa
, autore
JoanneFoy-Vaillant, in fol. z vol. 36 liv.
L'Histoire reduite à ses principes, dediée à
Monsevigneour lle.D3uc ldeiBvourg.o1gne,0in12. f.
Contes des Fées, ou les Chevaliers Errans, &
le Genie Familier, par M. D. in H. rl.15 f.
D.Guzmand'Alfarache,in12. 3vol. 71.10 f.
Traduction en vers François des Epigrammes
d'Ovven,in12. 1fiv.10 f.
Virgile, de Martignac, in12. 3vol. 6 liv.
Lucrece ,
de la nature des choses
, avec des remarques
sur les endroits les plusdifficiles,
traduction nouvelle, in12.2 vol. 4.1. 10 f.
L'Ambiguë d'Auteüil, ou veritez historiques,
composées du Joüeur, du Nouvelliste, du Financier,
du Critique, de l'Inconnu, du Sincere,
du Subtil, de l'Hypocrite, e de plusieurs
autres personnages de differens caracteres,
in ii. 1liv.5f.
Les Avantures d'Apollonius de Tyr, livre rempli
d'évenemens, &écrit dans le même stile que
Telemaque, pic M.leR.-- in12. 2liv.
LePrince Erastus, fils de l'Empereur Diocletian,
in ii. -tv.5f-
L4 Voyages de M. Tavernier, derniere édition,
revûë & corrigée de quantitée de fautes, &
^gmewtéc de la vie & mort le l'Auteut ,
avec plusieurs planches nouvelles qui nenf
point paru dans les précédentes éditions
,
le
tour dirigé par un ami de l'Auteur qui a fait
plusieurs voyages avec lui, in 12. 6 vol. 15 liv.
Abregé de Geographie, & de tout ce qu'il y
a de plus remarquable dans chacune des quatre
grandes parties de la Terre, particulierement
dans l'Europe & dans le Royaume de
France: le tout mis en ordre pour pouvoir
être appris & retenu facilement par coeur,
avec les routes des Postes de France & d'Espagne,
dedié à S. A. S. Monseigneur le Prince
de Dombes, par M. Poncein, in 12. 1 liv. 5
f.
Les Metamorphoses d'Ovide, traduites par M.
du Ryer, derniere édition, in 12.3 vol. 6 liv.
—Les mêmes en Rondeaux, avec figures,de
Benserade, imprimées à Bruxelles, in 8. 4 liv.
Les Fables d'Esope Phrygien, avec celles de
Philielphe, traduction nouvelle, enrichie de
Discours moraux & historique, & de Quadrains
à la fin de chaque discours, avec figures.
On a ajouté à cette nouvelle traduction
les Contes d'Esope, lesTables diverses d'Abrias
& d'Avienus, in 12. 2 vol. 4 liv. 10 f.
Les Memoires de la VieduComteD avant sa
retraite, contenans diverses avantures qui
peuvent servir d'instruction à ceux qui ont à
vivre dans le grand monde; rédigezparM. de S.Evremont, in u.i vol. 4 liv. 10 f.
Les Mémoires de MessireRoger Rabutin, Comte
de Bussy. in 12. 3 vol. 7 liv. 10 f.
Idem, Ses Lettres,nouv. édit.in 12. 4 vol. 8 l.
Histoire de France par Mezeray
,
derniere édit.
4. 3 vol. 24 liv
Idem. in ix. 7 vol. 21liv.
Les Oeuvres d'Homere,traduites en François
par M. D enrichies de figures en taille
douce, divisées eu 4vol. in n. ia 1
Quinte-Curce, de la traduct. de M. de Vuagelas, avecleLatinàcôté,1.vol. in12. 4 l.10f.
Oeuvres d'Horace en Latin & en François, avec
des Remarques critiques & historiques, de M.
Dacier, troisiéme édition, revûë, corrigée
& augmentée considerablement par l'Auteur,
in 12.10 vol. 20liv.
Histoire de France, P. Marcelle, in 12. 4 vol. 8 l.
Lexicon BUXllrji, in 8. 4 liv.10f.
Corpus Juris Canonici, à Petrp Pitboeo, cum appendiceJurisCanonici
; continensLibrum septimum
Decretalium, 6- Jo. Pauli Lancelotti institutiones
Juris Canonici, in fol. x vol. 20liv.
Les Oeuvres de Maître Guy Coquille, Sieur de
Romanci,1703.2.vol. 13liv.
Recüeil de bons mots des Anciens & des Modert
nes,in12. 2liv.
THEATRE DE MESSIEURS
Corneille,in12.10vol. 25liv.
Racine,2vol.6liv. Campistron, nouvelle édition, augmentéed'une
Tragedie & d'une Comedie,& ornée de figures, 4liv-
De la Fosse
, avec ses Poësies, i vol. 5 liv.
Legrand
, 2 liv. 10 f.
Crébillon, 3liv.
Pradon, 3liv.
De la Grange, augmenté d'Ino & Melicerte ,
Tragedie, 2 liv. 10 f.
Moliere, 8 vol.nouvelleédition, augmentée
de sa Vie, avec de nouvelles Remarques, 15 1.
Dancourt, 8vol.nouvelle édition, augmentée
deplusieurs Pieces qui n'avoient point été
imprimées dans les éditions précédentes, avec
figures&musique, M 11,..
Regnard, 2 vol. 5liv.
Poisson,2vol.. 3-liVi.
De Hauteroche, 2 liv. 10 C
Palaprat
, 2. édition augmentée de plusieurs Comedies
qui n'ont pas encore été imprimées,
& d'un Recuëil de Pieces en Vers, 2 vol.
5liv.
Baron, ; liv.
De Riviere, 2liv. 10 f.
De la Thuillerie
, 1 liv.
Boindin, - i liv.
De Champ-mêlé, 2 liv.
De Montfleury, 2 vol. 5 liv.
Boursault
, z vol. 5 liv.
De Mademoiselle Barbier, 2.liv.10. f.
Quinaut, 2. liv. 10. f.
Theatre François, 6. vol. 15.liv.
Theatre Lyrique avec une Préface oùl'on traite
du Poëme de l'Opera, & la Réponse à une Epître Satyrique contre ce spectacle
, par
M. leB. in 12. 1.. liv.
Piecesfebarces.
îdomenée.
Hypermndhe. Attée.ÇC.
Elcéhe.
AbCaloo. J
Rhadamiste&Zenobie, N
Cyrus. -~
Getâ. J
Les Tyndarydes. 1 Tragédies..
Saiil.
Medée. i
Herode. >
Ino&Melicerte. -
Polydore. -~
La Mort d'Ulysse. (
Mustapha. C
Asrrippa. ou le faux.Tiberinus. -
Le Curieux Impertinent. A
Les Agioteurs. VL'AmourCharlatan.
V.
Le Naufrage. *~
Danaé. f
Turcaret.
Crispin Rival.
3Ç
Comed ies,
Le Jaloux desabusé.
LesMetamorphoses. V
L'Amour vangé. V
EsopeàlaVille.
«y
Esopeà laCour. f
SanchoPanfa Gouverneur. r"
La Devinerellc. j
Les Airs notez des Comédies Fi-anîoires, par
M.Gillier,in4. 7.liv.
Cantates & Arictes de M. le B. fol. 7.liv- 10. f.
Le quatrième Livre des Motets de M. Campra,
5.liv.
Le Mercure Galant, 1. liv.10.f.
Et broché, i.liv.j.f.
Recueil de Piecesen Vers, adresses à S. A. S.
Monseigneur le Duc de Vendôme, & plusieurs
Essai, de Poësies diverses, par M. dePalaprat,
1.vol.in12. 1.liv.10. f.
Et toutes les autres Pieees de Théâtre,tantanciennes
quenouvelles.
L'Histoire cté l'Empire, contenant f011 origine,
son progrès, ses révolutions, la forme de
son gouvernement, sa politique, ses alliant
ces,ses négociations, & les nouveaux Reglemens
qui ont été faits par les Traitez de
~Vveftphalie,& autres: par le Sieur Heiss.
Nouvelle édition,continuée jusquesàprefent,
& augmentée de plusieurs Remarques.
5.vol. in12. 12.liv.10. f.
listoire Genealogique & Chronologique de la
Maison Royale de France, des grands Officiers
de la Couronne, & de la Maison du
Roy; avec les qualitez, l'origine & le progrès
de leur famille: ensembleles Statuts &
le Catalogue des Chevaliers, Commandeurs
& Officiers de l'Ordre du S. Esprit. Le tout
dressé sur les Titres originaux,Registres des
Chartres du Roy, du Parlement, de la Chambre
des Comptes, & du Châtelet de Paris,
Cartulaires d'Eglises, Manuscrits & Memoimoires
qui sont dans la Bibliothèque du Roy,
& autres. Par le P. Anselme, Augustin Déchaussè.
Revuë, corrigée & augmentée par
l'Auteur, & après son décès continué jusques
à1pre7sent"par.u;n de6Ces am.is,I2.IvolV. in fo.l. htbonnaire d'Agricu lture, contenant generalement
tout ce qui regarde le ménage de la
campagne, & l'ornement des Jardins, &c.
in4.souspresse.
.e Munitionaire des Armées de France,qui enseigneà
fournir les Vivres aux Troupes avec
toute l'oeconomie possible
, par M. Nodo, in
8. 1. vol. 3.liv.10.
.1 Connoissance parfaite des Chevaux
, contenant
la maniere de les gouverner , nourrir &
entreniren bon corps, & de les conserver en
santé dans les voyages; avec un détail général
de toutes leurs maladies,des signes & des
causes d'oùelles proviennent, des moyens de
les prévenir, & de les en guerir par des remedes
expérimentez depuis long-temps,& à
la portée de tout le monde.Joint à une nouvelle
Instruction sur le Haras,bien plus étendue
que celles qui ont paru jusques à present,
afin d'élever de beaux Poulains pour touiet
fortes d'usages. On trouve aussi dans ce Li.
vre l'Art de monter à cheval, & de dresser le
chevaux de manege, tirée des meilleurs Auteurs
qui en ont écrit. Le tout enrichi de figutesentaille-
douce,in8. 3.lY.io. f.
Lettre à M. de. sur l'origine des anciens Rois
ou Dieux de l'Egypte; qui explique ce qui a
donné lieu auxFables des Dieux de l'AntiquitéinIl.
i.liv.
La Rivales travestie, in 12. a.lir.
Nouveaux Secrets de Medecine pour la guerison
de toutes fortes de maladies, donnez par une
personne charitable, augmentez des
de S. Maur. sAncliAugustinsHipponenfu Episcopi Opera, denuò
castigata&illustrata, cum Indicibus, Ó
Vita ejusdemsanctiAugustini, fol. 8. vol.
-
Il
Petit papier, veau, 164. liv
Moyen papier, 114. livl
-Grand papier, 310.liv Eorumdem Operum Indices; cum Vita sanct
Augustini, fol. separément,petit pap. 21.liv
Moyen papier, 2.4-lilv
Grand papier, 40.Hr.
— Les volumes se vendent separément, en pe,, titpapier, 18.liv.
Moyen papier,14.Ht!;
Grand - papier,0.l'y Vita. S. Augustins, fol. separément, 6.Ht
SanEfi Hilarii Episcopi Pictaviensis Opéra, emenda
ta & illujîrata
,
fol.petit papier, 18. lnj
Moyen papier, 14.li^
Grand papier, 40.1iv
Fromondus ÍlIScripturltm,Roth,magi 1709.fol.12.l.
P. Alexander in Paulum, fol. 1710. 12.l.
Sancti Gregorii Episcopi Turonensis Opera, castigata
& édita fludio Domni Theodorici Ruynart,
Monachi Ordinis sancti Benedicti,Congregationis
sanctiMauri,fol. 15.liv.
Histoire de Bretagne ,composée sur les Titres
& les Auteurs originaux, par Dom Guy Alexis
Lobineau , Beiieàiâln de la Congrégation
de S. Maur, avec les Preuves; & enrichie de
Portraits, de Tombeaux, de Sceaux, & autres
monumens gravez en taille-douce, fol.
2.vol. 1707. 60.liv.
Méditations pour tous les Jours de l'Année, tirées
des Evangiles qui se lisent à la Messe, &
pour les Fêtes principales des Saints, avec
leurs Octaves : par le R. P. Rainssant, Bene- fdiébn de la Congregration de S. Maur,in 4.
quatrième édition, 1707. 6.liv.
DomniEdmundi MarteneBenedictini Congrégationis
S. Mauri
,
Commentarius in Regulamsancti
Benedictilitteralis. moralis. historicus. in 4.
7. liv. 10. f.
omitolus,4.Rothomagi 1710. 7.liv.
Ouvrages de M.Baluze.
concillorum nova Colleflio) in tjua continentur plurima
Cencilia, nunc primùm in lucem edita ex
antiquis Codicibus : feu Supplementum ad CollectionemConciliorumLabbai,
fol. 1707. petit
papier, 15.liv.
I Grand papier, * 14.liv.
onciliaGallia Narbonensis, nunc primùm editll.
cum Notis,in 8. 4.1iv.
luftr. Domini P. de Marca Archiepiscopi Parisienfis
Dissertationes de ConcordiaSacerdotii & Im-
'leri; : feu de Libertatibus EcclesiaGallicana.
Novissima editio auÏÏMi illustrata, fol. petitpapGirearn,
15'.Inr.-i dpapier,24.liv.|
—— Ejusdem de Mtrea Hispanica,sive Limes Mifpanicus
,
hoc est, Géographica & HiftorieJJ Descriptio,
Catalonia& Ruscinonis : accessere Gesta
veterum Comitum Barcinonensium,Nicolai SpecialisResSicula
,&c. omnia nunc primùm edita,
fol. petitpapier, Grand - papier,24.liv. Ejusdem Dissertationes tres, cum Notis & Ap-J
-pendiceattorumveterum. in 8. 3.IIV. Ejusdem Opuscula, nune primùm in lucem
édita,in8. 2. IIV.
Vita Paparum Avenionensium
,
hoc est, 0iftorin
Pentificum Romanorum qui in Gallia fédérant1,
ab anno1305. ad annum 1394.scriptaab auéîo-'
ribus co'ètaneïi,cum Notis. in 4. 2. vol. 14. liv.
SanctiAgobardiArchiepiscopiEugdienensis Opera, 1
mtnon Lcidradi & Amalonis Archiepiscoporum
ZrHgdanenJtttfh Epistola& opuscula. eutnNotu,
in 8,2.-vol. Sancti CafariiEpiscopiArelatensis Homilia, nan- j
qnarn anfehac edita,cumNotis. in B. 1.1.10.H
MariiMercatorisOpera
, cum Notis. in 8. 3.liv. 1
.,B,ginonu Abbatis Prumiensis Llhri duo de Eccle-J
fiaftiâs Disciplinis& Religione chrifthmtf;, &c.
cum Notis. in- 8. 4-.liv.
SalvianiMassiliensis,& vincentii LirinensisOpéra,
cumNotis uberioribus. in g. tertia editio. 3.liv.!
Pita Petri Castellani MagniFrancis.Eleemojy- !
narii
,
à-PetroGallando-scripta,cumNotà.
in8. 1.liv.10.f.
Miscellaneorum Libri quinque ,hoe est
,
CogoéPiobg-Ï j
terum Monumentorum. in 8. 5. vol. *5.liv. i
Les volumes.sevendent separément 3.liv.
Htllolfede la Ville de ROllon) iii 12..-3.vol. 6. l.
Sermons du PtJdc la, Ruë, in 12.3. vol. 6. lîy;.
Ouvrages de feuMreArmand le Bouthiiuer
DE RANCE
,
Abbéde la-Trappe.
Dela Sainteté &- des Devoirs dela vie monastique
, avec les éclaircissemens sur les difficultez
survenuës- au sujet de ce Livre
,
in 4. J.
vol. 17. liv.
-Les mêmes in iz. 3..V0L Sjiv. Les Eclaircissemens, in. 4. separément, 6. l.
Les mêmes in iz. separément, 2.liv. 10. f.
Cinq Chapitres tirez du Livre de la Vie Monastique,
sçavoir, de l'Amour de Dieu, de la
Priere, de la Mort, dès Jugemens de Dieu,
Se delaComponction,in12. I. liv.
Discours de laPureté d'intention,& des moyens
poury arriver,in12. I.liv.10.f.
Carte de la Visite de M.l'Abbé de la Trappe à
l'Abbaïe des Clairets,avec une Instruction sur
lamortde Dom Muce,in1-2.
Instruction de S.Dorothée Percdel'Eglise Grecque
, traduites du Grec en François,avec la
la Vie de ce saint Pere
,
in 8. 2. liv. 5. f.
Xnftru&ions sur les principaux sujets de la Pieté
& de la Morale Chrétienne, in 12. 1.liv.10.f.
Lettres de Pieté choistes & écrites àdifférentes
personnes, in îz. 2.vol.4.liv. Méditations sur la Regle de S. Benoît, troisiéme
édition,augmentée de la véritable Préparation
-
à la mort, in iz. 2. liv.
De laveritable Préparationà lamort, in12. separément.
1.livv.
Réponses au Traitédes Etudes Monastiques de
Dom JeanMabillon,in4.- 6. liv.
Le Texte de la Réglé de S. Benoît, trad. in 12. I.L
La Regle de S.Benoît, traduite & expliquée félon
sonveritableesprit, in-4. 2. vol. ii. liv.
La même in u. 1, vol. 5liv..
Reflexions morales sur les quatte Evangiles,
in 12.4.vol. 7.liv.4«.fv
Reglemensgénéraux de l'Abbaïede la Trappe;
in12.2.vol. 3.liv.12. f.
Vies des Saints par Ribadeneira, fol. 2. vol. papierfin.
if.liir.
DepapierChampy,2.vol. 12. Lv.
Relationde la Mort de Dom Abraham Beugnier,
in 12. brochure. 8. f.
Relation de quelques circonstances de la Mort
de M. l'Abbé de la Trappe; in 12. brochu- re,£.•£ Traité abregé des Obligations dès Chrêtiens,
illn. I.liv.16.f.
Du R. P.Dom LE NAIN, Soûprieur de PAbbaïe
- de la Trappe.
Homeliea sur le Prophete Jeremie, in 8. z.
vol. 7.liv.12. f.
Histoire de l'Ordre de Cîteaux,ou Vies des
Saints de cet Ordre, in12.. 9.vol. I6.-1iv. 4. f..
De Nosseigneursdu Clergé de France.
-Procès verbal de l'Assemblée de1690. fol. 6.1. -Del'Assemblée de1693.&1695. fol. 10. 1.
—Del'Assembléede I¡OI.& 1702. fol. 6.1.,;
Relation des Assemblées de MM. les Prelats pour f
la condamnation du Livre de M. l'Archevêque
de Cambray, in 4. 4.liv.
Recueil concernant l'établissement dé deux Seminaires
dans leDiocese de Reims, in 4. 6.1.
DuR.P.DUBOIS,del'Oratoire.
piftoria, Ecclesie parisiensis. fol. 2. vol. 30.liv.
Le second Tome separément. 15.liv,
Du R.P; AME lotte,de l'Oratoire.
Le Nouveau Testament traduit sur la Vulgate
avec des Notes & des Cartes dela Terre'
fainte,in4.2.vol. iz.Iîv
Le même in i~ iv si
Du R. P.HARDOUIN,de la Compagnie
de Jefu*.
AAnnùtirrrrhheettiiccuiai de Numrmniiss aannttiiqquuisisCCoolloonniiaarruumm &
Municipiorum adjoannem Vaillant, in 4. 3.liv.
Sancti Joannis Chrysostomi Epistola ad C&farium
Monachum Grec. & Lat. cum Joannis Harduini
Notis, & Dissertatione de Sacramento Altarts-,
in4. 4.liv.
De disserens Auteurs.
Compendium Institutionum justiniani, feu cornpen--
diosa corum tractatio
,
in 11. 1. hv.
Coeur affectif de S. françoisde Sales, tiré de
ce qu'il y a de plus touchant dans Tes Ecrits,
pour la consolation des ames devotes,par
M.Gambard,in12. I.liv.12.f.
DiurnaleCisterctensead usumFuliensium, rubronigrum,
in24.maroquin. } liv.
Discours de S. Bernard,composez à la priere de
sa soeur la Religieuse
,
où sont contenus tous
les principaux points du Christianisme
, nouvelle
traductionin16. i.liv.10. f.
Exercice Journalier à l'usage des Religieuses de
la Con gregation de N. Dame, in 16. 1. liv.
Maniere de bien entendre la Mette de Paroisse,
par Messire François de Harlay Archevêque
deRoüen,imprimée par l'ordre de feu M.
l'Archevêque de Paris, in 11. I. liv.
Ordonnances du Roy pour le fait de la Guerre,
1 in 12. 15.vol. 45*||v.'
- Lesvolumes sevendent separément 3.Ilv.
Replement pour le Regiment des Gardes, in 12. liv.
rieres Chrêtiennes recueilliës par ordre de
1 feu M.l'Archevêque de Paris, en Latin & en
j François;avec une In/huélion pour la Consession
& Communion,& une Conduite .pOIit:
biest gagner le Jubilé, in ii. troisiéme édition.
z.IIV.10.
Tradition del'Eglise sur le Silence Chrêtien &
Monastique,contrel'intemperance de la langue
, & les paroles inutiles en general
, & en
particulier contre la trop grande frequenta-
* tion des Parloirs des Religieuses, par M. Her- )
mant, in H. I.liv. 16. f.
Traité du Cancer, & des moyens de le guerir,
'N parM.Alliot,in12. I.liv.I0.f.
Traité des Ecoles Episcopales, par feu M. Joly,
Chantre & Chanoine de l'Eglise de Paris,
in 12. 2. liv.
Vie de la Mere Eugenie de Fontaine, Religieuse
de la Visitation, morte en 1694. in iz. 1. I.Io.f.
Del'Usage de celebrer le Service divin en langue
non valgaire, par le R. P. Caponnel Chanoine
Regulier, in 12. I. liv.5. f.
Histoire du Concile de Trente, par Fra Paolo,
in 4. S.Ily.
Les Loix Civiles dans leur ordre naturel, fol.
2.vol. 18.liv.
—Lesmêmes,in4.6.vol. 36.liv.
L'Art de Tourner, ou defaire en perfection
toutes fortes d'ouvrages au Tour: ouvrage
tres-curieux 6c tres-necessaire à ceux qui s'exercent
auTour,Latin & Franç. fol. IJ.liv-,
Traduction nouvelle des Odes d'Anacreon, par
M. de la soffe, seconde édition, augmentée
de deux Odes, l'une de Pindare, & l'autre
d'Horace,in 12. 2.liv.10. f.
Nouvelle Grammaire Espagnole,par M.Perger,
in 12. 1.liy. 5.f.
Nouvelle Traduction deJustin, avec des Remarques,
in ii.z. vol. 4.liv.10. f.
Conquête du Mexique, in 11.. 2.vol. 5.liv.
Conquête du Perou,in n.z. vol. 4.liv. 10. f.
Voyage d'Alepà Jerusalem, in 12.. 2.liv.
Traité delaNoblesse.parlaRoque, 4. 1710.7,"!.
Nouvelle & parfaite Grammaire Françoise du
Pere Chifflet, avec un Abregé d'Orthographe,
in il- 1.liv.10.f.
De la Connoissance de Dieu, par M. Ferrand,
in12. 2.liv.10.f.
Novum Testamentum Gracum, in 18. 1. liv. 16. f.
L'Esprit de l'Ecriture fainte, in 11.2.vol.3.l. 10.f.
Le Comte de Cardonne, in 12. 1. liv. 16. f.
Les Avantures galantes du Chevalier de Thenicourt,
par Madame D. in 12. I. liv.16. f.
Furteriana, ou les bons mots de M. Furetiere,
in 11. 2. liv.
Traduction nouvelle de Miguel Cervantes,
in 12. i.liv.
Riblia sacra, in 4. 6. liv.
Amusemens serieux & comiques, par M. du
Freny, in 11. I. liv.10.f.
Grammaire Allemande, dePerger, in 11. 1.IIV.
Elsass de Littérature pour la connoissance des
bons Livres, & Supplément des Essais, in ii,.
4. vol. 8. liv.
Le Jeu de l'Hombre, augmenté des Décisions
nouvelles,& des Regles sur les Incidens de
de ce Jeu,in12. 1. liv.10. f.
LaViedeM.deMolierein12. 2.liv.
Les Mémoires & la Vie de M. de Thou, 4. Rotterdam
, * 5.liv.
Histoire de la Virginie,contenant celle de ion.
établissement & de son gouvernement jufqu'à
present, les productions naturelles du
-
Païs, la Religion, les Loix & les Coutumes
des Indiens naturels
, par un Auteur natif &
habitant de ce Païs-là, in iz. enrichie de figuresentaille-
douce, 2. liv 5. f.
Ecole parfaite des Officiers de Bouche,qui enseigne
les devoirs du Maître d'Hôtel & du
Sommelier, la maniere de faire les Confitures
tures seches & liquides, les Liqueurs, les
Eaux, les Parfums, laCuisine, à découper ;
les viandes, & à faire lapâtisserie; huitiéme
édition, corrigée & augmentée des Pâtes,des
Liqueurs nouvelles, & des nouveaux Ragoûts
qu'on sert aujourd'hui:Avec des modeles
pour dresser les Services de Table, ifi
11.1713.. 2liv. 5. f.
Abregé de la Sainte Bible, en forme de Questions
5c Réponses familières,tirées de differens
Auteurs ; divisé en deux parties, l'ancien
Se le nouveau Testament
, par le R. P.
Guerad
,
de la Congregation de saintMaur-,
seconde édition,in 14. 2 liv.
Les Delices de l'Italie, contenant une description
exacte du Païs, des principales Villes,
de toutes lesAntiquitez, &de toutes les Raretez
qui s'y trouvent, ouvrage enrichi d'un
tres-grand nombre de figuresen taille douce,
in 12.4. vol. 11. Ily.
Traité des Jardinages
, par M. de la Quintinie,
in 4°. r vol. 11liv.,;
Le Prince Grec
,
in 12. 2 liy.J
Histoire de D. Quixotte, derniere édition
,
aug-1'
mentée d'un volume qui va jusqu'à sa mort,,
in 12.6 vol. 1$liv;
Les Fables de la Fontaine, in 12.5 vol. 10. liv;
La Prjncesse de Cleves, in II.. 2liv. 10 01
L'Arithmetique de Legendre, nouvelle édition.-
augmentée de lamanière de compter aux Jettons,
in 12. 2liv. ¡of.
Les Oeuvres de S. Evremond
,
in 12. 7 vol.15 liv
Juvenal, de la traduction du P. Tarteron
,
12.2liv.10il- l'
Zayde Jin 12. 2 vol. 4 liv-
Toutes les Oeuvres de feu Mr. le Noble, 10 oO
il vol. in ia. sous preslé.? Style du Conseil,parM.Gauret, in 4. 5 Iii:
iCOdcde la Mariné, in 4..,Ii. Traité historique des Monnoyesde France
, par
M.leBlanc,in4. 9 liv.
Dialogues entre le Diable Boiteux & le Diable
Borgne, par M. le Noble, in 12. 2 liv.
Traité de laParole, in 12. brochure, 8 f.
Lucien d'Ablancourt, nouvelle édition, augmentée
de Notes, in 12. 3vol. 6 liv.
Numismata areaImperatorumAugustorumCesarum
in Coloniis, Municipiti & Urbis Jure
Listio donatis, ex omni modulopercussa
, autore
JoanneFoy-Vaillant, in fol. z vol. 36 liv.
L'Histoire reduite à ses principes, dediée à
Monsevigneour lle.D3uc ldeiBvourg.o1gne,0in12. f.
Contes des Fées, ou les Chevaliers Errans, &
le Genie Familier, par M. D. in H. rl.15 f.
D.Guzmand'Alfarache,in12. 3vol. 71.10 f.
Traduction en vers François des Epigrammes
d'Ovven,in12. 1fiv.10 f.
Virgile, de Martignac, in12. 3vol. 6 liv.
Lucrece ,
de la nature des choses
, avec des remarques
sur les endroits les plusdifficiles,
traduction nouvelle, in12.2 vol. 4.1. 10 f.
L'Ambiguë d'Auteüil, ou veritez historiques,
composées du Joüeur, du Nouvelliste, du Financier,
du Critique, de l'Inconnu, du Sincere,
du Subtil, de l'Hypocrite, e de plusieurs
autres personnages de differens caracteres,
in ii. 1liv.5f.
Les Avantures d'Apollonius de Tyr, livre rempli
d'évenemens, &écrit dans le même stile que
Telemaque, pic M.leR.-- in12. 2liv.
LePrince Erastus, fils de l'Empereur Diocletian,
in ii. -tv.5f-
L4 Voyages de M. Tavernier, derniere édition,
revûë & corrigée de quantitée de fautes, &
^gmewtéc de la vie & mort le l'Auteut ,
avec plusieurs planches nouvelles qui nenf
point paru dans les précédentes éditions
,
le
tour dirigé par un ami de l'Auteur qui a fait
plusieurs voyages avec lui, in 12. 6 vol. 15 liv.
Abregé de Geographie, & de tout ce qu'il y
a de plus remarquable dans chacune des quatre
grandes parties de la Terre, particulierement
dans l'Europe & dans le Royaume de
France: le tout mis en ordre pour pouvoir
être appris & retenu facilement par coeur,
avec les routes des Postes de France & d'Espagne,
dedié à S. A. S. Monseigneur le Prince
de Dombes, par M. Poncein, in 12. 1 liv. 5
f.
Les Metamorphoses d'Ovide, traduites par M.
du Ryer, derniere édition, in 12.3 vol. 6 liv.
—Les mêmes en Rondeaux, avec figures,de
Benserade, imprimées à Bruxelles, in 8. 4 liv.
Les Fables d'Esope Phrygien, avec celles de
Philielphe, traduction nouvelle, enrichie de
Discours moraux & historique, & de Quadrains
à la fin de chaque discours, avec figures.
On a ajouté à cette nouvelle traduction
les Contes d'Esope, lesTables diverses d'Abrias
& d'Avienus, in 12. 2 vol. 4 liv. 10 f.
Les Memoires de la VieduComteD avant sa
retraite, contenans diverses avantures qui
peuvent servir d'instruction à ceux qui ont à
vivre dans le grand monde; rédigezparM. de S.Evremont, in u.i vol. 4 liv. 10 f.
Les Mémoires de MessireRoger Rabutin, Comte
de Bussy. in 12. 3 vol. 7 liv. 10 f.
Idem, Ses Lettres,nouv. édit.in 12. 4 vol. 8 l.
Histoire de France par Mezeray
,
derniere édit.
4. 3 vol. 24 liv
Idem. in ix. 7 vol. 21liv.
Les Oeuvres d'Homere,traduites en François
par M. D enrichies de figures en taille
douce, divisées eu 4vol. in n. ia 1
Quinte-Curce, de la traduct. de M. de Vuagelas, avecleLatinàcôté,1.vol. in12. 4 l.10f.
Oeuvres d'Horace en Latin & en François, avec
des Remarques critiques & historiques, de M.
Dacier, troisiéme édition, revûë, corrigée
& augmentée considerablement par l'Auteur,
in 12.10 vol. 20liv.
Histoire de France, P. Marcelle, in 12. 4 vol. 8 l.
Lexicon BUXllrji, in 8. 4 liv.10f.
Corpus Juris Canonici, à Petrp Pitboeo, cum appendiceJurisCanonici
; continensLibrum septimum
Decretalium, 6- Jo. Pauli Lancelotti institutiones
Juris Canonici, in fol. x vol. 20liv.
Les Oeuvres de Maître Guy Coquille, Sieur de
Romanci,1703.2.vol. 13liv.
Recüeil de bons mots des Anciens & des Modert
nes,in12. 2liv.
THEATRE DE MESSIEURS
Corneille,in12.10vol. 25liv.
Racine,2vol.6liv. Campistron, nouvelle édition, augmentéed'une
Tragedie & d'une Comedie,& ornée de figures, 4liv-
De la Fosse
, avec ses Poësies, i vol. 5 liv.
Legrand
, 2 liv. 10 f.
Crébillon, 3liv.
Pradon, 3liv.
De la Grange, augmenté d'Ino & Melicerte ,
Tragedie, 2 liv. 10 f.
Moliere, 8 vol.nouvelleédition, augmentée
de sa Vie, avec de nouvelles Remarques, 15 1.
Dancourt, 8vol.nouvelle édition, augmentée
deplusieurs Pieces qui n'avoient point été
imprimées dans les éditions précédentes, avec
figures&musique, M 11,..
Regnard, 2 vol. 5liv.
Poisson,2vol.. 3-liVi.
De Hauteroche, 2 liv. 10 C
Palaprat
, 2. édition augmentée de plusieurs Comedies
qui n'ont pas encore été imprimées,
& d'un Recuëil de Pieces en Vers, 2 vol.
5liv.
Baron, ; liv.
De Riviere, 2liv. 10 f.
De la Thuillerie
, 1 liv.
Boindin, - i liv.
De Champ-mêlé, 2 liv.
De Montfleury, 2 vol. 5 liv.
Boursault
, z vol. 5 liv.
De Mademoiselle Barbier, 2.liv.10. f.
Quinaut, 2. liv. 10. f.
Theatre François, 6. vol. 15.liv.
Theatre Lyrique avec une Préface oùl'on traite
du Poëme de l'Opera, & la Réponse à une Epître Satyrique contre ce spectacle
, par
M. leB. in 12. 1.. liv.
Piecesfebarces.
îdomenée.
Hypermndhe. Attée.ÇC.
Elcéhe.
AbCaloo. J
Rhadamiste&Zenobie, N
Cyrus. -~
Getâ. J
Les Tyndarydes. 1 Tragédies..
Saiil.
Medée. i
Herode. >
Ino&Melicerte. -
Polydore. -~
La Mort d'Ulysse. (
Mustapha. C
Asrrippa. ou le faux.Tiberinus. -
Le Curieux Impertinent. A
Les Agioteurs. VL'AmourCharlatan.
V.
Le Naufrage. *~
Danaé. f
Turcaret.
Crispin Rival.
3Ç
Comed ies,
Le Jaloux desabusé.
LesMetamorphoses. V
L'Amour vangé. V
EsopeàlaVille.
«y
Esopeà laCour. f
SanchoPanfa Gouverneur. r"
La Devinerellc. j
Les Airs notez des Comédies Fi-anîoires, par
M.Gillier,in4. 7.liv.
Cantates & Arictes de M. le B. fol. 7.liv- 10. f.
Le quatrième Livre des Motets de M. Campra,
5.liv.
Le Mercure Galant, 1. liv.10.f.
Et broché, i.liv.j.f.
Recueil de Piecesen Vers, adresses à S. A. S.
Monseigneur le Duc de Vendôme, & plusieurs
Essai, de Poësies diverses, par M. dePalaprat,
1.vol.in12. 1.liv.10. f.
Et toutes les autres Pieees de Théâtre,tantanciennes
quenouvelles.
L'Histoire cté l'Empire, contenant f011 origine,
son progrès, ses révolutions, la forme de
son gouvernement, sa politique, ses alliant
ces,ses négociations, & les nouveaux Reglemens
qui ont été faits par les Traitez de
~Vveftphalie,& autres: par le Sieur Heiss.
Nouvelle édition,continuée jusquesàprefent,
& augmentée de plusieurs Remarques.
5.vol. in12. 12.liv.10. f.
listoire Genealogique & Chronologique de la
Maison Royale de France, des grands Officiers
de la Couronne, & de la Maison du
Roy; avec les qualitez, l'origine & le progrès
de leur famille: ensembleles Statuts &
le Catalogue des Chevaliers, Commandeurs
& Officiers de l'Ordre du S. Esprit. Le tout
dressé sur les Titres originaux,Registres des
Chartres du Roy, du Parlement, de la Chambre
des Comptes, & du Châtelet de Paris,
Cartulaires d'Eglises, Manuscrits & Memoimoires
qui sont dans la Bibliothèque du Roy,
& autres. Par le P. Anselme, Augustin Déchaussè.
Revuë, corrigée & augmentée par
l'Auteur, & après son décès continué jusques
à1pre7sent"par.u;n de6Ces am.is,I2.IvolV. in fo.l. htbonnaire d'Agricu lture, contenant generalement
tout ce qui regarde le ménage de la
campagne, & l'ornement des Jardins, &c.
in4.souspresse.
.e Munitionaire des Armées de France,qui enseigneà
fournir les Vivres aux Troupes avec
toute l'oeconomie possible
, par M. Nodo, in
8. 1. vol. 3.liv.10.
.1 Connoissance parfaite des Chevaux
, contenant
la maniere de les gouverner , nourrir &
entreniren bon corps, & de les conserver en
santé dans les voyages; avec un détail général
de toutes leurs maladies,des signes & des
causes d'oùelles proviennent, des moyens de
les prévenir, & de les en guerir par des remedes
expérimentez depuis long-temps,& à
la portée de tout le monde.Joint à une nouvelle
Instruction sur le Haras,bien plus étendue
que celles qui ont paru jusques à present,
afin d'élever de beaux Poulains pour touiet
fortes d'usages. On trouve aussi dans ce Li.
vre l'Art de monter à cheval, & de dresser le
chevaux de manege, tirée des meilleurs Auteurs
qui en ont écrit. Le tout enrichi de figutesentaille-
douce,in8. 3.lY.io. f.
Lettre à M. de. sur l'origine des anciens Rois
ou Dieux de l'Egypte; qui explique ce qui a
donné lieu auxFables des Dieux de l'AntiquitéinIl.
i.liv.
La Rivales travestie, in 12. a.lir.
Nouveaux Secrets de Medecine pour la guerison
de toutes fortes de maladies, donnez par une
personne charitable, augmentez des
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Résumé : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, Quay des Augustins, à la Descente du Pont-Neuf, à l'Image S. Loüis.
Le document présente une liste d'ouvrages religieux et littéraires, ainsi que leurs prix selon le format de papier (petit, moyen, grand). Ces œuvres proviennent principalement des bénédictins de la Congrégation de Saint-Maur et couvrent des sujets variés tels que la théologie, l'histoire, la liturgie et la spiritualité. Parmi les auteurs et compilateurs notables figurent Dom Guy Alexis Lobineau, Dom Edmund Martène, et Armand Jean le Bouthillier de Rancé. Les ouvrages incluent des œuvres de saints comme Augustin, Grégoire de Tours, et Bernard de Clairvaux, ainsi que des textes historiques et des traités sur la vie monastique. Les prix varient en fonction du format et du contenu des volumes, certains étant vendus séparément. Le texte mentionne également des ouvrages de divers auteurs contemporains sur des sujets allant de la grammaire à l'histoire, en passant par la littérature et les sciences naturelles. Parmi les œuvres littéraires, on trouve des contes, des traductions de classiques anciens, et des mémoires. Par exemple, 'Contes des Fées, ou les Chevaliers Errans' par M. D. in H., 'D.Guzman d'Alfarache' en trois volumes, et 'Les Avantures d'Apollonius de Tyr' par M. le R. Les traductions incluent les épigrammes d'Ovide, les œuvres de Virgile, et 'Lucrece' avec des remarques sur les passages difficiles. Des mémoires historiques et personnels sont également mentionnés, comme 'Les Mémoires de la Vie du Comte D' par M. de Sévérémont et 'Les Mémoires de Messire Roger Rabutin, Comte de Bussy'. Des ouvrages sur la géographie, les voyages, et l'histoire sont également listés, tels que 'Abregé de Geographie' par M. Poncein et 'L'Histoire de France' par Mezeray. Le document inclut aussi des œuvres théâtrales, comme celles de Corneille, Racine, Molière, et Dancourt, souvent augmentées de nouvelles pièces ou de remarques. Des recueils de poésie, des cantates, et des motets sont également mentionnés, ainsi que des traités sur l'agriculture, les chevaux, et la médecine. Enfin, des ouvrages sur l'histoire de l'Empire et des maisons royales, comme 'L'Histoire de l'Empire' par le Sieur Heiss et 'Histoire Généalogique & Chronologique de la Maison Royale de France' par le P. Anselme, complètent la liste.
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316
p. 46-50
Le Pater noster Chinois expliqué litteralement, avec le chant.
Début :
ut la la la Tsaï thiene gngo ten Etre Ciel [...]
Mots clefs :
Pater, Chanson, Chant, Chinois, Dictionnaire, Difficulté, Tentation, Nourriture
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Pater noster Chinois expliqué litteralement, avec le chant.
Le Pater nosterChinoisexpliquelittéralementy
avec
lechaitt.
ut la la la
Tfai thiene gngo ten
Etre Ciel moy pluficurs
la fol la la
foa thé) gngo ten
pere qui,moy plusieurs
la la sa la
yuen eu min kiene
desirer coy nom manifeste
sol ut la sa sol.
cpin. Eu quoi lirie ke.
saint. Toyroyaume arriver.
ut la sa fol la
Eu tchy tchin hin u
Toy volonté être faite à
sol sa la la fol la
ty, iuuthien (yen.)Gngo
terre,comme au Ciel. Moy
la la sol, la
ten ouan eu,kine
plusieurs esperer roy prela
la fol la g1 u gngo,gngo
fentjour donner moy, moy
sa la fol
gi uyon lian.
jour employer nourriture.
la la la fol
Eu mien gngo tfai,
Toypardonner moy detc
sa la la sol ,
ju gngo y çlien
comme moy aussi pardonla
la la fol
fou gngo tchaï tehé.
ner, portermoy detes qui.
ut lala foi
-
You pou gngo 1m
De plus nonmoy permetut
la la fol
hiene uyiou kane.
tre tomber en tentation.
la la la sa la
Naï kiou rgngo u huon.
Et délivrer moy de mal.
fol
gngo.
Amen.
Ces quatre exemples {ont
fiiffifans pour faire comprendre
la difficulté qu'il y
auroit d'entendre la langue
des Chinois avec le seul secours
d'un Dictionaire, &
la facilité d'y faire des équivoques,
par le défaut des
liaiibns qui se trouvent dans
les autres langues. Il ne
faut, pour en être convaincu,
quejetter les yeux
sur la première Chanson,
dont les seu les paroles ne
déterminent pas certainement
le sens précis) ces paroles
étant susceptibles de
quantité de sens differens
qui n'ont point de rapport
à unemême chose. J'efpere
au restedonner dans
quelque temps lechant des
trois Chansons, dont le premier
est Tartare, & les
deux autres Chinois) de
même que celui du Ptter
noster.
avec
lechaitt.
ut la la la
Tfai thiene gngo ten
Etre Ciel moy pluficurs
la fol la la
foa thé) gngo ten
pere qui,moy plusieurs
la la sa la
yuen eu min kiene
desirer coy nom manifeste
sol ut la sa sol.
cpin. Eu quoi lirie ke.
saint. Toyroyaume arriver.
ut la sa fol la
Eu tchy tchin hin u
Toy volonté être faite à
sol sa la la fol la
ty, iuuthien (yen.)Gngo
terre,comme au Ciel. Moy
la la sol, la
ten ouan eu,kine
plusieurs esperer roy prela
la fol la g1 u gngo,gngo
fentjour donner moy, moy
sa la fol
gi uyon lian.
jour employer nourriture.
la la la fol
Eu mien gngo tfai,
Toypardonner moy detc
sa la la sol ,
ju gngo y çlien
comme moy aussi pardonla
la la fol
fou gngo tchaï tehé.
ner, portermoy detes qui.
ut lala foi
-
You pou gngo 1m
De plus nonmoy permetut
la la fol
hiene uyiou kane.
tre tomber en tentation.
la la la sa la
Naï kiou rgngo u huon.
Et délivrer moy de mal.
fol
gngo.
Amen.
Ces quatre exemples {ont
fiiffifans pour faire comprendre
la difficulté qu'il y
auroit d'entendre la langue
des Chinois avec le seul secours
d'un Dictionaire, &
la facilité d'y faire des équivoques,
par le défaut des
liaiibns qui se trouvent dans
les autres langues. Il ne
faut, pour en être convaincu,
quejetter les yeux
sur la première Chanson,
dont les seu les paroles ne
déterminent pas certainement
le sens précis) ces paroles
étant susceptibles de
quantité de sens differens
qui n'ont point de rapport
à unemême chose. J'efpere
au restedonner dans
quelque temps lechant des
trois Chansons, dont le premier
est Tartare, & les
deux autres Chinois) de
même que celui du Ptter
noster.
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Résumé : Le Pater noster Chinois expliqué litteralement, avec le chant.
Le texte présente une traduction du Pater Noster en chinois, accompagnée d'indications phonétiques pour chaque mot. Il met en lumière les difficultés de compréhension de la langue chinoise, notamment l'absence de liaisons entre les mots, ce qui peut créer des équivoques et rendre le sens précis des phrases incertain. Par exemple, la première chanson mentionnée illustre cette difficulté, car ses paroles peuvent avoir plusieurs sens différents sans rapport entre eux. L'auteur prévoit de publier ultérieurement les traductions de trois chansons, dont une en tartare et deux en chinois, ainsi que celle du Pater Noster.
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317
p. 68-69
MEMOIRE.
Début :
On a oublié dans les Mercures precedens d'avertir le [...]
Mots clefs :
Mémoire, Mercures, Divertissement pastoral, Fête champêtre, Musique, Christophe Ballard, Imprimeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE.
MEMOJRË,ltil • I.M*
On a oubliédans lesMercures
precedensd'avertir.le
public quel'onvient, d'imprimer
unpetitiDiv^ertif-;
sementpastoral enmusque,
intitulé, LaMusette,
c&UsB(seSurêne.C'est
une petitefête champêtre,,
oùlecaractere de lamusique
pastorale est parfairement
observé
,
& dont la ,fîmplici[é'/ étudiée ne dcplaîtpointaux
connoisseurs.
Il se vend chez ChristopheBallard,
seulImprimeurdu
Roy pour la Muoc!.
dique,ruë. saint Jean jdç'
nBrauavasis
On a oubliédans lesMercures
precedensd'avertir.le
public quel'onvient, d'imprimer
unpetitiDiv^ertif-;
sementpastoral enmusque,
intitulé, LaMusette,
c&UsB(seSurêne.C'est
une petitefête champêtre,,
oùlecaractere de lamusique
pastorale est parfairement
observé
,
& dont la ,fîmplici[é'/ étudiée ne dcplaîtpointaux
connoisseurs.
Il se vend chez ChristopheBallard,
seulImprimeurdu
Roy pour la Muoc!.
dique,ruë. saint Jean jdç'
nBrauavasis
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318
p. 144
ANNONCE.
Début :
On va renouveller le Mercure au jour de l'an, & [...]
Mots clefs :
Renouveler, Exactitude
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANNONCE.
ANNONCE.
On va renouveller
le Mercure au jour de
l'an, & l'on commencera
par y mettre toute
l'exactitude dont serontcapables
des personnes
qui n'auront que
cette occupation
,
à laquelle
je n'ai pas pû
me donner depuis longtemps.
On va renouveller
le Mercure au jour de
l'an, & l'on commencera
par y mettre toute
l'exactitude dont serontcapables
des personnes
qui n'auront que
cette occupation
,
à laquelle
je n'ai pas pû
me donner depuis longtemps.
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319
p. 3-6
ETRENNES.
Début :
On donne au Public en étrenes un renouvellement de soins [...]
Mots clefs :
Mercure nouveau, Privilège, Associé, Public
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETRENNES.
ETRENES.
N donne au Public
en étrenes un
renouvellemeT de
foins pour le Mercure,
DU plutôt un Mercure
hotiveau., celui de l'an
passéayant beaucoup
langui
, parce que l'auteur,
par des raisons
qu'il a dites les mois derniers
,
n'a pas pu s'y appliquer,
& n'a pu être
reconnu pour auteur
que parce que le privilege
cft en son nom.
Il a chargé du soin du
Mercure en general un
associé, qui contentera
le Public autant que le
Public peut être contenté
, c'està dire tantôl
,OUI, tantot non, & autant
que le peut permettre
un livre qui ne sçauroit
jamais contenter
tout le monde: ce qui
est, comme on sçait, la
définition du Mercure.
> L'auteur tâchera d'y
placer toujours quelque
petit morceau de lui,
Taille que vaille. Il n'a
pu y mettre que fort peu
de chose ce mois-ci
,
6C
lpu" riie les lesteurs de ne
rien attribuer que
quand il y meetra son
nom ou sa marque, qui
sera D, F. Il a ses raisons
pour donner cet avis.
Au reste, il lui paroic
qu'excepré exactitude
& quelques mémoires
recherchez qu'
on aura dans la fuite,
ceMercure-ci estpassa«
ble, au degré qu'un Mercure
doit l'être. C'estaù
Public à en juger.
N donne au Public
en étrenes un
renouvellemeT de
foins pour le Mercure,
DU plutôt un Mercure
hotiveau., celui de l'an
passéayant beaucoup
langui
, parce que l'auteur,
par des raisons
qu'il a dites les mois derniers
,
n'a pas pu s'y appliquer,
& n'a pu être
reconnu pour auteur
que parce que le privilege
cft en son nom.
Il a chargé du soin du
Mercure en general un
associé, qui contentera
le Public autant que le
Public peut être contenté
, c'està dire tantôl
,OUI, tantot non, & autant
que le peut permettre
un livre qui ne sçauroit
jamais contenter
tout le monde: ce qui
est, comme on sçait, la
définition du Mercure.
> L'auteur tâchera d'y
placer toujours quelque
petit morceau de lui,
Taille que vaille. Il n'a
pu y mettre que fort peu
de chose ce mois-ci
,
6C
lpu" riie les lesteurs de ne
rien attribuer que
quand il y meetra son
nom ou sa marque, qui
sera D, F. Il a ses raisons
pour donner cet avis.
Au reste, il lui paroic
qu'excepré exactitude
& quelques mémoires
recherchez qu'
on aura dans la fuite,
ceMercure-ci estpassa«
ble, au degré qu'un Mercure
doit l'être. C'estaù
Public à en juger.
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Résumé : ETRENNES.
Le texte annonce la publication d'un nouveau numéro du Mercure, un périodique. Le numéro précédent a été retardé en raison de l'indisponibilité de l'auteur, bien que son nom apparaisse grâce à un privilège accordé. Pour compenser cette situation, un associé a été chargé de la gestion générale du Mercure. L'auteur précise que cet associé ne pourra pas satisfaire tous les lecteurs, car un livre ne peut jamais contenter tout le monde, ce qui est la définition même du Mercure. L'auteur s'engage à inclure régulièrement une contribution personnelle, bien que celle-ci soit minimale pour ce mois-ci. Il avertit les lecteurs de n'attribuer aucun texte à son nom ou à sa marque, identifiée par les lettres D, F, sauf s'ils portent effectivement cette marque. Malgré ces limitations, l'auteur estime que ce numéro du Mercure est acceptable en termes de qualité et de contenu, et laisse au public le soin d'en juger.
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320
p. 190-192
ÉLECTIONS.
Début :
Le 23. de ce mois, le sieur de la Monnoye [...]
Mots clefs :
Élections, Académie française, Abbé Régnier, Secrétaire perpétuel
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ÉLECTIONS.
E'LECTIONS.
Le 23. de ce mois, le
sieur de la Monnoye fut reçâ
à la place vacante dans l'Academie
Françoise, par le decés
de l'Abbé Regnier des
Marais,& l'Abbé d'Estrées,
Chevalier de la Compagnie,
répondit à son discours avec
beaucoup d'éloquence. Quelques
jours auparavant le sieur
Dacier avoit estéélû Secretaire
perpecuel à la place de
l'Abbé Regnier, qui l'avoit
exercé depuis la mort du sieur
Mezeray, successeur du ifeur
Conrart.
Le Reverend Pere Feuillée ,
Religieux Minime, Mathematritien
de Sa Majesté, que
Monseigneur le Comte de
Pontchartrain avoit envoyé
par ordre du Royen 1707.
aux Indes Occidentales pour
y travailler à la perfection des
Sciences & des Arts, a prefenré
à sa Majesté une partie de
ses ouvrages, qui les a reçus
avec beaucoup d'agrément.
Le 23. de ce mois, le
sieur de la Monnoye fut reçâ
à la place vacante dans l'Academie
Françoise, par le decés
de l'Abbé Regnier des
Marais,& l'Abbé d'Estrées,
Chevalier de la Compagnie,
répondit à son discours avec
beaucoup d'éloquence. Quelques
jours auparavant le sieur
Dacier avoit estéélû Secretaire
perpecuel à la place de
l'Abbé Regnier, qui l'avoit
exercé depuis la mort du sieur
Mezeray, successeur du ifeur
Conrart.
Le Reverend Pere Feuillée ,
Religieux Minime, Mathematritien
de Sa Majesté, que
Monseigneur le Comte de
Pontchartrain avoit envoyé
par ordre du Royen 1707.
aux Indes Occidentales pour
y travailler à la perfection des
Sciences & des Arts, a prefenré
à sa Majesté une partie de
ses ouvrages, qui les a reçus
avec beaucoup d'agrément.
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Résumé : ÉLECTIONS.
Le 23 du mois, M. de la Monnoye a remplacé l'Abbé Regnier des Marais à l'Académie Française. L'Abbé d'Estrées a répondu à son discours. M. Dacier a été élu secrétaire perpétuel. Le Père Feuillée, mathématicien du Roi, a été envoyé aux Indes Occidentales en 1707 pour promouvoir les sciences et les arts.
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321
p. 192
« On trouve chez Rondet Imprimeur, ruë de la Harpe, vis-à-vis [...] »
Début :
On trouve chez Rondet Imprimeur, ruë de la Harpe, vis-à-vis [...]
Mots clefs :
Rondet Imprimeur, Almanach historique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On trouve chez Rondet Imprimeur, ruë de la Harpe, vis-à-vis [...] »
On trouve chez, Rondet
Imprimeur,ruë de la
Harpe, vis-à-vis la ruë
du Foin, la suite de l'Almanach
Historique; annoncé
dans le Mercure de
DécembreY]II*
Imprimeur,ruë de la
Harpe, vis-à-vis la ruë
du Foin, la suite de l'Almanach
Historique; annoncé
dans le Mercure de
DécembreY]II*
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322
p. 173-185
Trait d'Histoire Arabe.
Début :
Moutalaya, natif de Hayatamar, petite Ville proche de Medine, s'établit [...]
Mots clefs :
Calife, Amour, Moutalaya, Triomphe, Poète, Couronne, Poétique, Désirs, Avarice, Guérir, Philosophie, Arabe, Hattebé, Cruches
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Trait d'Histoire Arabe.
TraitctHiftoir: Arabe.
MOutalaya, natif de
Hayatamar., petite Ville
proche de Medine, s'établit
à Bagdad, où il se fit
vendeur de Craches, &
ensuite s'acquit beaucoup
de réputation par sa Poësie,
& sur tout par sa Filosofie.
On disoit de luy
qu'il cadençoit toutes les
avions comme les Vers,
& à cause de sa grande
moderation on l'appella
d'un mot Arabe qui signifioit
le Peseur de Desirs
Malgré cela il se rendit celebre
par son amour pour
Hattebé, maistresse du
Calife Almondi, ayant
obtenu du Calife permission
de faire un presènt
à Hattebé le jour d'une
Feste. Il prefenca à
Hattebéen presence
du Prince une haute
Piramide de carton, au
bas de laquelle estoit representé
le Calife avec sa
Maistresse, &du bas de la
Piramide en haut tournoie
en spirale une bande de
roseaux portez par de petits
Amours serpentant dé
bas en haut, où estoient
écrits des Vers, qui marquoienr
qne le Vendeur
de Cruches portoit ses de-
-
sirs -jut'qu-aux plaisirs de -
son Maistre
, & les Amours
tenoient des balances
rompuës fous leurs
pieds, marque que luy,
qu'on appelloit le Pesèur
de desirs , n'avait point
pesé ccluy qui le portoità
un si haut point. D'abord
le present fut pris pour
une idée poëtique, mais
Moutalaya tomba en langueur
& pensa mourir de
son amour : en forte que
le Calife en ayant pitié,
luy promit de luy faire
present de Hattebé. Sa parole
donnée, Hattebé se
jetta en pleurs aux pieds
du Calife pour nestre
point livrée à un homme
si laid,car Moutalaya l'é.
toit beaucoup. Le Calife
ne voulant pas retirer sa
parole, envoya chercher
le Poëteamoureux, & luy
dit: 0 toy qui pese tes
desirs, regarde Hattebé
d'un côté de la balance,
& de l'autre ce grand vase
d'argent, &,- choisis. Oh,
luy répondit le Poëte
,
ton vase pese moins pour
moy qu'une plume de l'asle
de l'Amour qui m'a
blessé. En même temps le
Calife ordonna qu'on jettât
à poignée de l'or dans
le vase, & dit au Poëte.
Avertis- moy quand le
poids sera égal à celuy de
ton amour. Moutalaya
qui comprit par la profusion
du Calife qu'il avoit
peine àluy donner Hattebé3
luy cria:Arreste
,
le
poids est trébuchant.
Alors le Calife qui avoit
beaucoup desprit luy
dit: Ajoûte- donc ducôté
d'Hattebé, qu'elle ne peut
se résoudre à t'aimer, ou
plutôt qu'elle te haïra si
tu l'exige de moy )
& par
cette circonstance
3 prens
le vase sans balancer.
Moutalaya rêva un lno.
ment, & dit au Calise:
Donne-moy trois mois de
temps pour peser ces deux
presens; & pour faire encore
division
y
donne-moy
encore un autre objet à
desirer
,
qui est celuy de
la Couronne Poëtique &
le Triomphe qui s'accorde
au premier Poète de dix
ans en dix ans.
Le Calife luy donna encore
ce choix & les trois
mois qu'illuy demandoit
pour le déterminer. Ces
trois mois écoulez, il dit
au Calife, qu'il avoit demandé
ce temps pour voir
si son amour ou la haine
de Hattebédiminuëroient.
Hattebé qui estoit
presente luy cria devant
le Calife, avec une faillie
sans reflelhir: Eh! croistu
que trois moisd'âge &
de langueur t'ayent embelli.
Non certes, répondit
le Poëte, mais ce que tu
me dis a diminué ta beauté
à mes yeux; ainsi je
n'ay plus à déliberer que
sur l'argent&la gloire; &
pour me déterminer
,
je
demande six mois.
Les six mois de délay
luy furent accordez, aprés
quoy il dit au Calife
qu'il avoit demandé un
délay double de l'autre,
parce qu'il falloit bien
plus de temps au Sage
pour se guerir de l'avarice
que de l'amour;mais
qu'efin il le quittoit de ses
richesses& les refusa.
Acceptez donc le triomphe
&la couronne Poëtique
, luy repliqua le CSlife.
Pour sçavoir si je l'accepteray
ou non , jetedemande
un an de delay.
En effet,lePoëteFilososefut
une année sans vouloir
accepter le Triomphe
& l'an écoulé, il vint &
dit au Calife que le Sage
se guerissoit en peu de
temps de l'amour comme
il avoit fait en trois mois,
qu'illuy avoit fallu le double
pour se guerir de l'avarice
, mais que la vanité,
& sur tout des Auteurs
, augmentant avec
l'âge plutôt que de diminuër,
c'estoit merveilles
qu'il n'eut demandé qu'un
an pour s'en guerir, mais
qu'il en estoit tellement
gueri qu'il refusoit la Couronne
& le Triomphe de
Poëte, parce qu'il en connoissoit
un au-dessus de
luy. Mais,continua-t-il,
quand on a renoncé aux
premiers honneurs de la
Poësie & qu'on se croit
inferieur à quelqu'un, il
ne faut plus faire de Vers ;
ainÍÏ je me retranche àma
Filosofie.
Le Calife luy répondit:
Vous aurez donc la Couronne
& le Triomphe
comme Filosofe, & je
vous tiens à present pour
leplus grand de tous ceux
qquueeJj'aayy)ajatmllaaislSccoonnnnuuss,,
& le Calife lecontraignit
à recevoir des honneurs
qu'il refusoit obstinement.
MOutalaya, natif de
Hayatamar., petite Ville
proche de Medine, s'établit
à Bagdad, où il se fit
vendeur de Craches, &
ensuite s'acquit beaucoup
de réputation par sa Poësie,
& sur tout par sa Filosofie.
On disoit de luy
qu'il cadençoit toutes les
avions comme les Vers,
& à cause de sa grande
moderation on l'appella
d'un mot Arabe qui signifioit
le Peseur de Desirs
Malgré cela il se rendit celebre
par son amour pour
Hattebé, maistresse du
Calife Almondi, ayant
obtenu du Calife permission
de faire un presènt
à Hattebé le jour d'une
Feste. Il prefenca à
Hattebéen presence
du Prince une haute
Piramide de carton, au
bas de laquelle estoit representé
le Calife avec sa
Maistresse, &du bas de la
Piramide en haut tournoie
en spirale une bande de
roseaux portez par de petits
Amours serpentant dé
bas en haut, où estoient
écrits des Vers, qui marquoienr
qne le Vendeur
de Cruches portoit ses de-
-
sirs -jut'qu-aux plaisirs de -
son Maistre
, & les Amours
tenoient des balances
rompuës fous leurs
pieds, marque que luy,
qu'on appelloit le Pesèur
de desirs , n'avait point
pesé ccluy qui le portoità
un si haut point. D'abord
le present fut pris pour
une idée poëtique, mais
Moutalaya tomba en langueur
& pensa mourir de
son amour : en forte que
le Calife en ayant pitié,
luy promit de luy faire
present de Hattebé. Sa parole
donnée, Hattebé se
jetta en pleurs aux pieds
du Calife pour nestre
point livrée à un homme
si laid,car Moutalaya l'é.
toit beaucoup. Le Calife
ne voulant pas retirer sa
parole, envoya chercher
le Poëteamoureux, & luy
dit: 0 toy qui pese tes
desirs, regarde Hattebé
d'un côté de la balance,
& de l'autre ce grand vase
d'argent, &,- choisis. Oh,
luy répondit le Poëte
,
ton vase pese moins pour
moy qu'une plume de l'asle
de l'Amour qui m'a
blessé. En même temps le
Calife ordonna qu'on jettât
à poignée de l'or dans
le vase, & dit au Poëte.
Avertis- moy quand le
poids sera égal à celuy de
ton amour. Moutalaya
qui comprit par la profusion
du Calife qu'il avoit
peine àluy donner Hattebé3
luy cria:Arreste
,
le
poids est trébuchant.
Alors le Calife qui avoit
beaucoup desprit luy
dit: Ajoûte- donc ducôté
d'Hattebé, qu'elle ne peut
se résoudre à t'aimer, ou
plutôt qu'elle te haïra si
tu l'exige de moy )
& par
cette circonstance
3 prens
le vase sans balancer.
Moutalaya rêva un lno.
ment, & dit au Calise:
Donne-moy trois mois de
temps pour peser ces deux
presens; & pour faire encore
division
y
donne-moy
encore un autre objet à
desirer
,
qui est celuy de
la Couronne Poëtique &
le Triomphe qui s'accorde
au premier Poète de dix
ans en dix ans.
Le Calife luy donna encore
ce choix & les trois
mois qu'illuy demandoit
pour le déterminer. Ces
trois mois écoulez, il dit
au Calife, qu'il avoit demandé
ce temps pour voir
si son amour ou la haine
de Hattebédiminuëroient.
Hattebé qui estoit
presente luy cria devant
le Calife, avec une faillie
sans reflelhir: Eh! croistu
que trois moisd'âge &
de langueur t'ayent embelli.
Non certes, répondit
le Poëte, mais ce que tu
me dis a diminué ta beauté
à mes yeux; ainsi je
n'ay plus à déliberer que
sur l'argent&la gloire; &
pour me déterminer
,
je
demande six mois.
Les six mois de délay
luy furent accordez, aprés
quoy il dit au Calife
qu'il avoit demandé un
délay double de l'autre,
parce qu'il falloit bien
plus de temps au Sage
pour se guerir de l'avarice
que de l'amour;mais
qu'efin il le quittoit de ses
richesses& les refusa.
Acceptez donc le triomphe
&la couronne Poëtique
, luy repliqua le CSlife.
Pour sçavoir si je l'accepteray
ou non , jetedemande
un an de delay.
En effet,lePoëteFilososefut
une année sans vouloir
accepter le Triomphe
& l'an écoulé, il vint &
dit au Calife que le Sage
se guerissoit en peu de
temps de l'amour comme
il avoit fait en trois mois,
qu'illuy avoit fallu le double
pour se guerir de l'avarice
, mais que la vanité,
& sur tout des Auteurs
, augmentant avec
l'âge plutôt que de diminuër,
c'estoit merveilles
qu'il n'eut demandé qu'un
an pour s'en guerir, mais
qu'il en estoit tellement
gueri qu'il refusoit la Couronne
& le Triomphe de
Poëte, parce qu'il en connoissoit
un au-dessus de
luy. Mais,continua-t-il,
quand on a renoncé aux
premiers honneurs de la
Poësie & qu'on se croit
inferieur à quelqu'un, il
ne faut plus faire de Vers ;
ainÍÏ je me retranche àma
Filosofie.
Le Calife luy répondit:
Vous aurez donc la Couronne
& le Triomphe
comme Filosofe, & je
vous tiens à present pour
leplus grand de tous ceux
qquueeJj'aayy)ajatmllaaislSccoonnnnuuss,,
& le Calife lecontraignit
à recevoir des honneurs
qu'il refusoit obstinement.
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Résumé : Trait d'Histoire Arabe.
Moutalaya, originaire de Hayatamar près de Médine, s'installa à Bagdad où il débuta comme vendeur de cruches. Il se distingua rapidement par sa poésie et sa philosophie, ce qui lui valut le surnom de 'Peseur de Désirs' en raison de sa modération. Il tomba amoureux de Hattebé, la maîtresse du calife Almondi, et obtint la permission de lui offrir un présent lors d'une fête. Il lui présenta une pyramide de carton symbolisant ses désirs et son amour pour elle. Le calife, impressionné par la poésie de Moutalaya, lui proposa de choisir entre Hattebé et un grand vase d'argent rempli d'or. Moutalaya refusa l'or, préférant l'amour. Le calife lui accorda alors trois mois pour réfléchir. Après ce délai, Moutalaya demanda six mois supplémentaires pour se guérir de l'avarice. Finalement, il refusa à la fois l'or et la couronne poétique, affirmant connaître un poète supérieur à lui. Le calife lui offrit alors la couronne et le triomphe en tant que philosophe, honneurs que Moutalaya accepta finalement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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323
p. 186
« Il paroist depuis peu un Livre intitulé l'Iliade, Poëme, [...] »
Début :
Il paroist depuis peu un Livre intitulé l'Iliade, Poëme, [...]
Mots clefs :
Iliade
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Il paroist depuis peu un Livre intitulé l'Iliade, Poëme, [...] »
Livre intitulé l'Iliade, Poëme
, avec un Discours sur
Homere, par Mrde la Motte,
de l'Academie Françoise, qui
se vend chez Gregoire Dupuis,
rue S. Jacques à la
Fontaine d'or.
, avec un Discours sur
Homere, par Mrde la Motte,
de l'Academie Françoise, qui
se vend chez Gregoire Dupuis,
rue S. Jacques à la
Fontaine d'or.
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324
p. 186-191
LETTRE A M. LE DUC DE *** A Versailles.
Début :
On vous a dit vray, Monseigneur, ceux qui se piquent [...]
Mots clefs :
La Motte, Iliade, Madame Dacier, Iliade française, Grec, Homère
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A M. LE DUC DE *** A Versailles.
LETTRE
A M. LE DUC DE ***
jiVerfaMss.
On vous a ditvray
,
Monseigneur,
ceux qui se piquent
icy de sçavoir le Grec, trouvent
fort mauvais que M. de
la Motte, qui l'ignore
,
ce
foit mêlé de faire quelques
Observations sur un Ouvrage,
dont l'Original est Grec:
mais il y a une chose à dire
pour sa deffense, à laquelle je
ne vois point de replique. Il
ne se propose point d'examinerl'Iliade
Grecque d'Homerc,
qu'il n'entend point, mais
feulement l'Iliade Françoise
de Madame Dacier, que tout
le monde entend. Or peuton
trouver mauvais qu'il
se foit mêlédexaminer un
Poëme en Prose, écrit sur
un sujet interessant.
Si Madame Dacier a mal
traduit tous les endroits sur
lesquels il fonde sa Critique,
si elle y a fait dire à Homere
des choses abfurdcs & impertinentes,
M. de la Motte n'en
cft pas coupable: c'est à elle
à se justifier, c'està elle feule
à garentir la fidelité de sa traduction
: mais quand cette
traduction seroit infidelle précisément
dans tous ces endroits
, les Observations de
M. de la Motte ne porteroient
pas à faux pour cela,
puisqu'elles tomberoient au
moins sur l'Ouvrage François,
qui pour tous ceux qui,
comme nous, ne sçavent
point de Grec, peut avecraison
tenir lieu d'un Ouvrage
Original. Or diront-ils que
tel qu'il est,il n'est pas digne
d'estrecritiqué par des Connoisseurs
?
La feule choseque doit garantir
M. de la Motte, c'est
la verité & lajustesse de ses
Critiques : voilà ce qui (si de
son fait, voilà ce dont il doit
répondre, c'est le seul endroit
par où ses Advcrfaircs peuvent
l'attaquer, sinon avec
succés, du moins sans injustice.
Or il les attend de pied
ferme, & même de concert
avec les Spectateursde la Dispute,
illesdéfie.
Il eG vray que si les Obfervarions
sont raisonnables
contre l'Iliade Françoise, il
ne reste à ces Messieurs, pour
en garanrir l'Iliade Grecque,
qu'à soûtenir que les endroits
bien critiquez ne sont pas
bien traduits;mais c'est justement
ce côté quedeffend Madame
Dacier, & M. de la
Motte le croit si bien deffendu,
que pour l'honneur
d'Homere même ils n'oseront
jamais l'attaquer.
A Pariscezz.Janvier1714.
A M. LE DUC DE ***
jiVerfaMss.
On vous a ditvray
,
Monseigneur,
ceux qui se piquent
icy de sçavoir le Grec, trouvent
fort mauvais que M. de
la Motte, qui l'ignore
,
ce
foit mêlé de faire quelques
Observations sur un Ouvrage,
dont l'Original est Grec:
mais il y a une chose à dire
pour sa deffense, à laquelle je
ne vois point de replique. Il
ne se propose point d'examinerl'Iliade
Grecque d'Homerc,
qu'il n'entend point, mais
feulement l'Iliade Françoise
de Madame Dacier, que tout
le monde entend. Or peuton
trouver mauvais qu'il
se foit mêlédexaminer un
Poëme en Prose, écrit sur
un sujet interessant.
Si Madame Dacier a mal
traduit tous les endroits sur
lesquels il fonde sa Critique,
si elle y a fait dire à Homere
des choses abfurdcs & impertinentes,
M. de la Motte n'en
cft pas coupable: c'est à elle
à se justifier, c'està elle feule
à garentir la fidelité de sa traduction
: mais quand cette
traduction seroit infidelle précisément
dans tous ces endroits
, les Observations de
M. de la Motte ne porteroient
pas à faux pour cela,
puisqu'elles tomberoient au
moins sur l'Ouvrage François,
qui pour tous ceux qui,
comme nous, ne sçavent
point de Grec, peut avecraison
tenir lieu d'un Ouvrage
Original. Or diront-ils que
tel qu'il est,il n'est pas digne
d'estrecritiqué par des Connoisseurs
?
La feule choseque doit garantir
M. de la Motte, c'est
la verité & lajustesse de ses
Critiques : voilà ce qui (si de
son fait, voilà ce dont il doit
répondre, c'est le seul endroit
par où ses Advcrfaircs peuvent
l'attaquer, sinon avec
succés, du moins sans injustice.
Or il les attend de pied
ferme, & même de concert
avec les Spectateursde la Dispute,
illesdéfie.
Il eG vray que si les Obfervarions
sont raisonnables
contre l'Iliade Françoise, il
ne reste à ces Messieurs, pour
en garanrir l'Iliade Grecque,
qu'à soûtenir que les endroits
bien critiquez ne sont pas
bien traduits;mais c'est justement
ce côté quedeffend Madame
Dacier, & M. de la
Motte le croit si bien deffendu,
que pour l'honneur
d'Homere même ils n'oseront
jamais l'attaquer.
A Pariscezz.Janvier1714.
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Résumé : LETTRE A M. LE DUC DE *** A Versailles.
La lettre, datée du 22 janvier 1714, est adressée à un duc et aborde une controverse littéraire entre M. de la Motte et Madame Dacier. M. de la Motte est critiqué pour avoir commenté l'Iliade d'Homère sans connaître le grec. Il se défend en expliquant qu'il analyse la traduction française de Madame Dacier. Ses observations portent sur le poème en prose français, accessible à tous, et non sur l'original grec. La validité de ses critiques ne dépend pas de l'exactitude de la traduction. M. de la Motte affirme que ses critiques sont justes et défie ses adversaires de prouver le contraire. Si ses observations sont correctes concernant la version française, les défenseurs de l'Iliade grecque devront démontrer que les passages critiqués sont mal traduits, ce que Madame Dacier défend déjà. M. de la Motte est convaincu que ses adversaires n'oseront pas attaquer Homère sur ce point.
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325
p. 49-93
De la necessité de la critique, ou le grand Prevôt du Parnasse.
Début :
On gronde contre la satyre, [...]
Mots clefs :
Critique, Mal, Écrire, Ronsard, Bon, Visage, Satire, Prévôt, Cotin, Boileau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De la necessité de la critique, ou le grand Prevôt du Parnasse.
De la necessité de la critique,
ou le grand Prevôt
du Parnasse.
ON gronde contre la
satyre,
Et Cotin dit qu'on a raison:
Mais quoy que Cotin puisse
dire,
Dans l'étrange demangeaison
Qu'en nôtre siecle on a d'écrire
Ilnous faut ce cotre poison.
Ecrire en vers, écrire en
prose,
Au temps passé c'était un
art,
Au temps present c'est autre
chose:
Tant bien que mal, à tout
hazard,
Rime qui veut, qui veut
compose,
Se dit habile
, ou le suppose,
Entre au chorus, ou chante
a part,
Est pour un tiers, ou pour
un quart,
Fournie le texte, en fait la
glose,
Et tout le monde en veut
sa part.
Dites- nous, Muses, d'où
peut naître
, Cette heureusefeondité?
f Est-on savant quand on
-1-1 veut l'être?
j; Cela n'a pastoujours été;
Il en coûtoit à nos ancêtres
Ce , ne fut pas pour eux un
;,- jeu:
Ce qui coûtoit à ces grands
Maîtres,
D'où vient nous coûte-t-il
>
si peu?
Vanité sotte! qui presume
Par un aveugle & fol orgüell
De son efpric ôc de sa plume:
Voila d'abord le grand écüeil.
Item, le Temple de Memoire
Est un trés-dangereux appas:
Mais en griffonnant pour
la gloire
L'encre toûjours ne coule
pas,
Et quelquefois avient le
cas
Que l'on caffe son écritoire.
Item, soit à bon titreou
non,
On dit, mes oeuvres, mon
Libraire,
Et l'on voit en gros caractere
Afficher son livre & son
nom.
Item, chacun a sa folie;
Item, aujourd'hui tout est
bon,
Et tout ouvrage se publie.
Ce qu'un homme a rêvé la
nuit,
Ce qu'il a dit à sa servante,
Ce qu'il fait entre sept &
huit,
Qu'on l'imprime & le mette
en vente,
L'ouvrage trouve du débit;
Et quelquefois, sans qu'il
s'en vante,
L'auteur y gagne un bon
habit.
Item, quand on ne fçaic
mieux faire,
On forge, on ment dans
un écrit.
Item, on ne sçauroit se- taire,
Et nous avons tous trop
d'esprit.
Autre grand item, il faut vivre;
Voila comment se fait un
livre.
: De là nous viennent à foisonv
Maigres livrets de toute
forte;
Ils n'ont ni rime, ni raison,
Cela se vend toûjours, qu'-
importe?
Tous les sujets sont presque
usez
5 Et tous les titres épuisez,
Jusques à des Contes de
Fée,
Dont on a fait long-temps
trophée.
Le desordre croît tous les
jours,
Je crie, & j'appelle au secours;
Quand viendra-t-il quelque
critique
Pour reformer un tel abus,
Et purger nôtreRépubli-
,
que
De tant d'Ecrivains de Bibus?
A l'aspect d'un censeur farouche
Qui sçait faire valoir ses
droits,
Un pauvre auteur craindra
latouche,
Et devant que d'ouvrir la
bouche,
Y pensera plus de deux
fois.
Je touche une fâcheuse
corde,
Et crois déjà de tous côtez
Entendre à ce funeste exorde
Nombre d'auteurs épouvantez
Crier tout haut, Misericorde.
Soit fait, Messieurs,j'en
luisd'accord:
Mais quand le public en
furie
Contre vous & vos oeuvres
crie
Misericorde encor plus
fort,
Que lui répondre, je vous
prie?
1 C'est un mal, iél ne dis pas
non,
Qu'un censeurrigide & severe,
Qui le prend sur Le plus
haut ton,
Qu'on hait, & pourtant
qu'on revere:
Mais si c'est un mal
,
c'est
souvent
Un mal pour nous bien necessaire;
Un critique en pays sçavant
Fait le métier de Commisfaire.
Bornonsnous,sans aller
plus loin, *
A la feule gent poëtique;
Plus que tout autre elle a
-
besoin
Pour Commissaire,d'un critique.
1
Les Poëtes sont insolens,
Et souvent les plus miserables
Se trouvent les plus intraitables;
Fiers de leurs pretendus talens,
v
Ils prendront le pas au Parnaisse
Et sur Virgile & sur Horace,
S'il nest des censeurs vigilans
Pour chasser ces passe-volans,
-
Et marquer à chacun sa
place. -
D'abord ces petits avortons
Viennent se couler à tâ..
cons,
Ils sont soûmis, humbles,
dociles,
Souples à prendre les leçons
Des Horaces & desVirgiles,
Et devant ces auteurs habiles
Sont muëts comme des
poissons:
Mais quand enfin cette vermine
Sur leParnasse a pris racine,
Elle s'ameute & forme un
corps
Qui se révolte & se mutine.
,Dés qu'une fois elle domine,
Adieu Virgile & ses consors;
Dans quelque coin on les
consine,
Et si Phebus faisoit la mi
ne,
Lui-même on le mettroit
dehors.
*
Comment Ronsard & sa
pleyade, -
Dont un tem ps le regne a
duré,
Nousl'avoient ilsdéfiguré
Dans leur grotesque mascarade?
Plus bigaré qu'un Arlequin
Affublé d'un vieux cafaquin,
Fait a peu prés à la Françoise,
Mais d'étoffe antique &
Gauloise,
Sans goût, sans air, le tout
enfin
Brodé de Grec Ôc de Latin.
C'étoit dans ce bel équipage
Qu'Apollon noir comme
un lutin
Se faisoit partout rendre
hommage:
Mais après un long esclavage,
tEnfiin Méalhe,rbe en eut pi- tIC
J Et l'ayant pris en amitié,
Lui débarboüilla le visage,
Et le remit sur le bon pié,
Renvoyant à la friperie
Ses haillons & sa broderie.
Alors dans le sacré vallon
On
On décria la vieille mode,
Et Malherbe fous Apollon
Fit publier un nouveau code,
Défendant ces vieux passemens
Qu'avec de grands empressemens
On alloit chercher piece à
piece
Au Latium ôc dans la Grece.
Ronsard en fut triste & mâri
Perdant beaucoup à ce décri:
Il en pleura même, & de
rage
Il se souffleta le visage,
Es s'alla cacher dans un trou
En se souffletant tout son
soû.
Les Muses rn'iernefi,rent que
Et demandoient par quel
hazard
., Ronsard if-vanté pour bien dire
Donnoitdes soufflets à Kon*
fard.
Cependant tour changea
de face
Sur l'Helicon &:. le Parnasse;
C'étoit un air de propreté
Plein de grandeur & de
noblesse
; Rien de fade ni d'affecté
N'en alteroit la dignité ;
Le bon goût & la politesse
Brilloient dans la simplicite,
Laissant la frivole parure
Aux fades heros de Ro-
! mans: On emprunta de la nature
Ses plus superbes ornemens.
Vous eussiez vu les jours de
fêtes
Phebus & les neuf d#d:es
Soeurs.
N'employer pour orner
leurs réces
Que dès lauriers mêlez de
fleurs:- Mais cette mode trop unie
Ennuya bientôt, nos Fran-
-
çois; -
Au mépris, des nouvelles
loix
/Ils revinrent à leur génie,
Et reclamerent tous leurs
droits.
Nous aimons trop la bigarure
Jenepuis le dire assez haut
Voila nôtre premier défauc,
Et c'est depuis long temps
qu'il dure:
Il durera,j'enluis garanr,
Quoique le bon lens en
1 murmure.
Si l'on le quitte, on le reprend
Même en dépit de la cen- tre :
On veut du rare ôc du nouveau
#<i Le tout sans regle & sans
mesure,
On outre, on casse le pinceu:
Mais à charger trop le tableau,
On vient à gâter la peinture,
Et voulant le porrrait trop
beau,
On fait grimacer la figure.
Soit-Poëtes, soit Orateurs , C'estlàqu'en sont bien des
auteurs.
Nous nous mettons à la
torture
Pour alambiquer un écrit,
Nous voulons partout de
l'esprir,
Du brillant, de l'enluminure.
C'est un abus, ne forçons
rien,
Laissons travailler la nature,
Et sans effort nous ferons
bien;
Il en coûre pour l'ordinaire
Par cet entêtement fatal
Plus à certains pour faire
mal,
Qu'il n'en coûteroit pour
bien faire.
Mevoila dans un fort beau
champ:
Mais je prêche,& peut- être
ennuye
Comme bien d'autres en
prêchant.
Je finis donc, & je m'essuye.
Bel exemple sans me flater,
Si l'on vouloir en profiter.
Or durant cette maladie
Dont l'Helicon futinfecte,
On bannit la simplicité
SousMalherbe tant applaudie,
Pointes, équivoques dans
peu,
Et jeux de mots vinrent en
jeu:
On
On vit l'assemblage gro.
tesque
Du serieux ôc du burlefque;
Le Phebus, le Gali-Mathias
Parurent avec assurance,
t Et comme si l'on n'étoit
pas
Assez fou, quand on veut
en France,
On fut avec avidité
j Chercher jusques dansl'I
j taliGl
;
Des secours dont par charite
Elle assista nôtre folie.
Apollon se tuoit envain
De faife mainte remontrance,
Et de prêcher à toute outrance,
Nos gens suivoienttoujours
leur train,
Et tout alloit en decadence.
Mais quand ce Dieu plein
de prudence
Eut pris Boileau pour son
Prévôt,
Combiend'auteurs firent le
faut?
- On voyait décaler en bna-
-, -.
-
de
,
Tous ces Messieurs de contrebande.
Chapelain couvert de lauriers
Sauta lui-même des premiers
Et perdit,dit-o,n, dans la
crotte
Et sa perruque & sa calotte.
Il crioit prêt à trébucher:
Sauvez l'honneur de la pucelle.
Mais Boileau plus dur qu'un
rocher
N'eut pitié ni de lui, ni
d'elle.
Pradon voulant parlementer,,
Fit d'abord de la resistance,
Et parut quelque temps luter,
Même en Poëte d'importance;
Il appella de la sentence:
Mais il salut toûjours [au.
ter,
Et l'on n'a point jugé l'infiance.
Sous le manteau de Regulus
On eût épargné sa personne
Mais le pauvre homme n'a-
-
voit plus
Que le just-au-corps d'An-
-tigone. Quinaut par la foule emporte,
Quinaut même fie la culbute:.
Mais un appel interjetté
, Le vangea bientôt de sa
chute.
On vit les Musses en rumeur
A l'envi prendre en main
sa cause.
Quelques gens de mau
vaise humeur
Vouloient pouffer plus loin
la chose,
Insistant qu'on fîst au plûtôt
Le procès au pauvre Prevot:
Mais helas ! qu'un Prévôt
s'echape,
Le cas estdigne de pardon
;
Il n'est pas infaillible, non:
Plus ne pretendroir, fût-il
Pape.
Cependant les plus emportez
Dans cette. émeute générale
Estoient les rimeurs maltraitez.
Les Cotins chefs de la ca- A
bale
Murmuroient & crioient
tout haut:
Voyez-moy ce Prevôt de bale,
Il n'a pas épargné Quinaut.
Mais Phebusd'uneoeillade
fiere
Les rejettant avec mépris,
Leur dit d'un ton ferme &
severe:
Paix, canailles de beaux
esprits,
Qui n'avez fait ici que braire;
Si sur Quinauton s'est mélpris,
J'y veillerai, c'est mon af-
*
faire;
Quantàvous, perdez toue
espoir,
Et ne me rompez plus la
tête,
Mon Prévôt a fait son devoir.
Ainsi se calma la tempête,
Et Quinaut s'étant presenté,
Dans ses griefs fut écouré.
On déclara, vû la Requête,
Bien appelle comme, d'abus,
Dont le Prévôt resta camus.
Il fut même sur le Parnasse
Reglé sans contestation,
Qu'auprès d'Orphée &
d'Amphion
Il iroit reprendre sa place;
Et puis Phebus, d'un air
humain,
Lui mit sa propre lyre en
main,
Non que la sienne fût usée:
Mais par un noble & fier
dédain
De la voir à tort meprisee,
En tombantillavoit briféc.
On en fit recueillir soudain
Tous les morceaux jusques
au moindre:
Mais on les recueillit en
vain,
Et l'on ne put bien les rejoindre.
Tel fut le destin de Quinaut,
Seul de tous où le Commissaire,
A son égard un peu Corfaire,
- S'était trouvé pris en dé- faut: Pourtant en paya-t-il l'amende
,
Et de mainte Mufe en couroux
Essuya verte reprimande,
On a dit même quelques
coups.
Dans tout le reste irréprochabie,
Faisant sa charge avec hauceur,
A tout mauvais & sot auteur
II fut Prevôt inexorable
Sur les grands chemins
d'Helicon)
Donc il fit presque un Montfaucon.
On voyoit de loin les sque-
-lettes
De cent miserables Poètesy-
Exemple dont le seul afpeér
Tenoit les rimeurs en respect.
Il est bien vrai qu'en sa
vieillesse
Il laissa tour à l'ab andon,
Et fit sa charge avec molette.
Quand on est vieux, on
devient bon.
Un reste de terreur cmpreinte
Retenoit pourtant les efprits,
Et l'on ne pensoit qu'avec
crainte
Au fort de tant d'auteurs
proscrits.
Dans cette vieillesse impuissante
Son ombre encore menaçante
Arrêtoit les plus resolus:;
Mais cette ombre fiere ôc
glaçante,
Cette ombre même, helas!
nest plus.
Cependant danscetinterregne
Tout dégénéré & déperit;
Et faute d'un Prevôt qu'on
craigne,
Chacun sur pied de bel
esprit
Arbore déja son enseigne.
Les Cotins bravant les lardons,
De tous côtez (emblenc renaître,
Et comme en un temps de
pardons,
On voit hardiment reparaître
Les Pelletiers & les Pradons.
Apollon, c'est vous que
j'appelle,
Dece mal arrêtez le cours; Le prix de la gloire immortelle
Est en proye aux joueurs de
viele,
Et la plus brillante des
Cours,
Vôtre Cour, autrefois si
belle,
Devient un Grenier de Ga.,
belle,
Et s'encanaille tous les
jours.
Déja qui veut sur le Parnasse
S'établit comme en son
foyer:
Tel croit tour charmer, qui
croasse;
Tel en chantant semble
aboyer;
Tel rimant sans grâce efficace,
Passe tout le jour à broyer,
Et fait des vers, qui, quoy
qu'il sa sse,
-
Semblent tous faits par contumace.
Tel pour tout titre & tout
loyer
Tire
Tire du fonddesa besace
Des vers qu'il prit à la tirace,.
«
Sçavant dans l'art de g1 iboyer.
Confonduparmi cette cras
se
Corneille, pour garder sa
place,
En est reduit à guerroyer,
Et Racine rencontre en
face
Tantôcle Clerc, tantôt
Boyer.
Quel depit pour le grand
Horace!
D'avoir à soûtenir l'audace
D'un fat qui vient le coudoyer.
Le mal plus loin va se répandre,
Si l'on n'y met ordre au plûtôr5
Muses, songez à vous défendre:
Au fpecifiquc, un bon Prévôt.
Un bon Prévôt ! mais où le
prendre?
Je pourrois, s'il m'étoit
permis,
En nommer un, digne de
l'être:
Par ses soins en honneur
remis,
Et plus grand qu'iln'étoit
peut-être,
Homere assez le fait connOlere.
II a tous les talens qu'il faut
Pour un employ si necessaire;
Je ne lui vois qu'un seul
défaut,
C'est que ce métier salutaire
De blâmer ce qui doit dé.
plaire,
De reprendre & n'épargner
rien,
Ce métier qu'il seroit si
bien,
Il ne voudra jamais le faire.
Attaqué par maint traie
selon,
Jamais cótre le noirfrelon
Il n'employa ses nobles
veilles
Et comme le Roy des abeilles
Il fut toujours sans aiguillon.
A son défaut, cherchez
quelqu'autre,
Qui plus hardi, qui moins
humain,
, Pour vôtregloire & pour
la nôtre
Ose à l'oeuvre mettre la
main.
Du Parnasse arbitre supra
me,
Si
vousprisez
Sivouspriiez mon zzcellce
extrême,
Faites-le voirenm'exau,
çant: Helas peut -
être en vous
pressant
Fais-je des voeux contre
moy-même !
ou le grand Prevôt
du Parnasse.
ON gronde contre la
satyre,
Et Cotin dit qu'on a raison:
Mais quoy que Cotin puisse
dire,
Dans l'étrange demangeaison
Qu'en nôtre siecle on a d'écrire
Ilnous faut ce cotre poison.
Ecrire en vers, écrire en
prose,
Au temps passé c'était un
art,
Au temps present c'est autre
chose:
Tant bien que mal, à tout
hazard,
Rime qui veut, qui veut
compose,
Se dit habile
, ou le suppose,
Entre au chorus, ou chante
a part,
Est pour un tiers, ou pour
un quart,
Fournie le texte, en fait la
glose,
Et tout le monde en veut
sa part.
Dites- nous, Muses, d'où
peut naître
, Cette heureusefeondité?
f Est-on savant quand on
-1-1 veut l'être?
j; Cela n'a pastoujours été;
Il en coûtoit à nos ancêtres
Ce , ne fut pas pour eux un
;,- jeu:
Ce qui coûtoit à ces grands
Maîtres,
D'où vient nous coûte-t-il
>
si peu?
Vanité sotte! qui presume
Par un aveugle & fol orgüell
De son efpric ôc de sa plume:
Voila d'abord le grand écüeil.
Item, le Temple de Memoire
Est un trés-dangereux appas:
Mais en griffonnant pour
la gloire
L'encre toûjours ne coule
pas,
Et quelquefois avient le
cas
Que l'on caffe son écritoire.
Item, soit à bon titreou
non,
On dit, mes oeuvres, mon
Libraire,
Et l'on voit en gros caractere
Afficher son livre & son
nom.
Item, chacun a sa folie;
Item, aujourd'hui tout est
bon,
Et tout ouvrage se publie.
Ce qu'un homme a rêvé la
nuit,
Ce qu'il a dit à sa servante,
Ce qu'il fait entre sept &
huit,
Qu'on l'imprime & le mette
en vente,
L'ouvrage trouve du débit;
Et quelquefois, sans qu'il
s'en vante,
L'auteur y gagne un bon
habit.
Item, quand on ne fçaic
mieux faire,
On forge, on ment dans
un écrit.
Item, on ne sçauroit se- taire,
Et nous avons tous trop
d'esprit.
Autre grand item, il faut vivre;
Voila comment se fait un
livre.
: De là nous viennent à foisonv
Maigres livrets de toute
forte;
Ils n'ont ni rime, ni raison,
Cela se vend toûjours, qu'-
importe?
Tous les sujets sont presque
usez
5 Et tous les titres épuisez,
Jusques à des Contes de
Fée,
Dont on a fait long-temps
trophée.
Le desordre croît tous les
jours,
Je crie, & j'appelle au secours;
Quand viendra-t-il quelque
critique
Pour reformer un tel abus,
Et purger nôtreRépubli-
,
que
De tant d'Ecrivains de Bibus?
A l'aspect d'un censeur farouche
Qui sçait faire valoir ses
droits,
Un pauvre auteur craindra
latouche,
Et devant que d'ouvrir la
bouche,
Y pensera plus de deux
fois.
Je touche une fâcheuse
corde,
Et crois déjà de tous côtez
Entendre à ce funeste exorde
Nombre d'auteurs épouvantez
Crier tout haut, Misericorde.
Soit fait, Messieurs,j'en
luisd'accord:
Mais quand le public en
furie
Contre vous & vos oeuvres
crie
Misericorde encor plus
fort,
Que lui répondre, je vous
prie?
1 C'est un mal, iél ne dis pas
non,
Qu'un censeurrigide & severe,
Qui le prend sur Le plus
haut ton,
Qu'on hait, & pourtant
qu'on revere:
Mais si c'est un mal
,
c'est
souvent
Un mal pour nous bien necessaire;
Un critique en pays sçavant
Fait le métier de Commisfaire.
Bornonsnous,sans aller
plus loin, *
A la feule gent poëtique;
Plus que tout autre elle a
-
besoin
Pour Commissaire,d'un critique.
1
Les Poëtes sont insolens,
Et souvent les plus miserables
Se trouvent les plus intraitables;
Fiers de leurs pretendus talens,
v
Ils prendront le pas au Parnaisse
Et sur Virgile & sur Horace,
S'il nest des censeurs vigilans
Pour chasser ces passe-volans,
-
Et marquer à chacun sa
place. -
D'abord ces petits avortons
Viennent se couler à tâ..
cons,
Ils sont soûmis, humbles,
dociles,
Souples à prendre les leçons
Des Horaces & desVirgiles,
Et devant ces auteurs habiles
Sont muëts comme des
poissons:
Mais quand enfin cette vermine
Sur leParnasse a pris racine,
Elle s'ameute & forme un
corps
Qui se révolte & se mutine.
,Dés qu'une fois elle domine,
Adieu Virgile & ses consors;
Dans quelque coin on les
consine,
Et si Phebus faisoit la mi
ne,
Lui-même on le mettroit
dehors.
*
Comment Ronsard & sa
pleyade, -
Dont un tem ps le regne a
duré,
Nousl'avoient ilsdéfiguré
Dans leur grotesque mascarade?
Plus bigaré qu'un Arlequin
Affublé d'un vieux cafaquin,
Fait a peu prés à la Françoise,
Mais d'étoffe antique &
Gauloise,
Sans goût, sans air, le tout
enfin
Brodé de Grec Ôc de Latin.
C'étoit dans ce bel équipage
Qu'Apollon noir comme
un lutin
Se faisoit partout rendre
hommage:
Mais après un long esclavage,
tEnfiin Méalhe,rbe en eut pi- tIC
J Et l'ayant pris en amitié,
Lui débarboüilla le visage,
Et le remit sur le bon pié,
Renvoyant à la friperie
Ses haillons & sa broderie.
Alors dans le sacré vallon
On
On décria la vieille mode,
Et Malherbe fous Apollon
Fit publier un nouveau code,
Défendant ces vieux passemens
Qu'avec de grands empressemens
On alloit chercher piece à
piece
Au Latium ôc dans la Grece.
Ronsard en fut triste & mâri
Perdant beaucoup à ce décri:
Il en pleura même, & de
rage
Il se souffleta le visage,
Es s'alla cacher dans un trou
En se souffletant tout son
soû.
Les Muses rn'iernefi,rent que
Et demandoient par quel
hazard
., Ronsard if-vanté pour bien dire
Donnoitdes soufflets à Kon*
fard.
Cependant tour changea
de face
Sur l'Helicon &:. le Parnasse;
C'étoit un air de propreté
Plein de grandeur & de
noblesse
; Rien de fade ni d'affecté
N'en alteroit la dignité ;
Le bon goût & la politesse
Brilloient dans la simplicite,
Laissant la frivole parure
Aux fades heros de Ro-
! mans: On emprunta de la nature
Ses plus superbes ornemens.
Vous eussiez vu les jours de
fêtes
Phebus & les neuf d#d:es
Soeurs.
N'employer pour orner
leurs réces
Que dès lauriers mêlez de
fleurs:- Mais cette mode trop unie
Ennuya bientôt, nos Fran-
-
çois; -
Au mépris, des nouvelles
loix
/Ils revinrent à leur génie,
Et reclamerent tous leurs
droits.
Nous aimons trop la bigarure
Jenepuis le dire assez haut
Voila nôtre premier défauc,
Et c'est depuis long temps
qu'il dure:
Il durera,j'enluis garanr,
Quoique le bon lens en
1 murmure.
Si l'on le quitte, on le reprend
Même en dépit de la cen- tre :
On veut du rare ôc du nouveau
#<i Le tout sans regle & sans
mesure,
On outre, on casse le pinceu:
Mais à charger trop le tableau,
On vient à gâter la peinture,
Et voulant le porrrait trop
beau,
On fait grimacer la figure.
Soit-Poëtes, soit Orateurs , C'estlàqu'en sont bien des
auteurs.
Nous nous mettons à la
torture
Pour alambiquer un écrit,
Nous voulons partout de
l'esprir,
Du brillant, de l'enluminure.
C'est un abus, ne forçons
rien,
Laissons travailler la nature,
Et sans effort nous ferons
bien;
Il en coûre pour l'ordinaire
Par cet entêtement fatal
Plus à certains pour faire
mal,
Qu'il n'en coûteroit pour
bien faire.
Mevoila dans un fort beau
champ:
Mais je prêche,& peut- être
ennuye
Comme bien d'autres en
prêchant.
Je finis donc, & je m'essuye.
Bel exemple sans me flater,
Si l'on vouloir en profiter.
Or durant cette maladie
Dont l'Helicon futinfecte,
On bannit la simplicité
SousMalherbe tant applaudie,
Pointes, équivoques dans
peu,
Et jeux de mots vinrent en
jeu:
On
On vit l'assemblage gro.
tesque
Du serieux ôc du burlefque;
Le Phebus, le Gali-Mathias
Parurent avec assurance,
t Et comme si l'on n'étoit
pas
Assez fou, quand on veut
en France,
On fut avec avidité
j Chercher jusques dansl'I
j taliGl
;
Des secours dont par charite
Elle assista nôtre folie.
Apollon se tuoit envain
De faife mainte remontrance,
Et de prêcher à toute outrance,
Nos gens suivoienttoujours
leur train,
Et tout alloit en decadence.
Mais quand ce Dieu plein
de prudence
Eut pris Boileau pour son
Prévôt,
Combiend'auteurs firent le
faut?
- On voyait décaler en bna-
-, -.
-
de
,
Tous ces Messieurs de contrebande.
Chapelain couvert de lauriers
Sauta lui-même des premiers
Et perdit,dit-o,n, dans la
crotte
Et sa perruque & sa calotte.
Il crioit prêt à trébucher:
Sauvez l'honneur de la pucelle.
Mais Boileau plus dur qu'un
rocher
N'eut pitié ni de lui, ni
d'elle.
Pradon voulant parlementer,,
Fit d'abord de la resistance,
Et parut quelque temps luter,
Même en Poëte d'importance;
Il appella de la sentence:
Mais il salut toûjours [au.
ter,
Et l'on n'a point jugé l'infiance.
Sous le manteau de Regulus
On eût épargné sa personne
Mais le pauvre homme n'a-
-
voit plus
Que le just-au-corps d'An-
-tigone. Quinaut par la foule emporte,
Quinaut même fie la culbute:.
Mais un appel interjetté
, Le vangea bientôt de sa
chute.
On vit les Musses en rumeur
A l'envi prendre en main
sa cause.
Quelques gens de mau
vaise humeur
Vouloient pouffer plus loin
la chose,
Insistant qu'on fîst au plûtôt
Le procès au pauvre Prevot:
Mais helas ! qu'un Prévôt
s'echape,
Le cas estdigne de pardon
;
Il n'est pas infaillible, non:
Plus ne pretendroir, fût-il
Pape.
Cependant les plus emportez
Dans cette. émeute générale
Estoient les rimeurs maltraitez.
Les Cotins chefs de la ca- A
bale
Murmuroient & crioient
tout haut:
Voyez-moy ce Prevôt de bale,
Il n'a pas épargné Quinaut.
Mais Phebusd'uneoeillade
fiere
Les rejettant avec mépris,
Leur dit d'un ton ferme &
severe:
Paix, canailles de beaux
esprits,
Qui n'avez fait ici que braire;
Si sur Quinauton s'est mélpris,
J'y veillerai, c'est mon af-
*
faire;
Quantàvous, perdez toue
espoir,
Et ne me rompez plus la
tête,
Mon Prévôt a fait son devoir.
Ainsi se calma la tempête,
Et Quinaut s'étant presenté,
Dans ses griefs fut écouré.
On déclara, vû la Requête,
Bien appelle comme, d'abus,
Dont le Prévôt resta camus.
Il fut même sur le Parnasse
Reglé sans contestation,
Qu'auprès d'Orphée &
d'Amphion
Il iroit reprendre sa place;
Et puis Phebus, d'un air
humain,
Lui mit sa propre lyre en
main,
Non que la sienne fût usée:
Mais par un noble & fier
dédain
De la voir à tort meprisee,
En tombantillavoit briféc.
On en fit recueillir soudain
Tous les morceaux jusques
au moindre:
Mais on les recueillit en
vain,
Et l'on ne put bien les rejoindre.
Tel fut le destin de Quinaut,
Seul de tous où le Commissaire,
A son égard un peu Corfaire,
- S'était trouvé pris en dé- faut: Pourtant en paya-t-il l'amende
,
Et de mainte Mufe en couroux
Essuya verte reprimande,
On a dit même quelques
coups.
Dans tout le reste irréprochabie,
Faisant sa charge avec hauceur,
A tout mauvais & sot auteur
II fut Prevôt inexorable
Sur les grands chemins
d'Helicon)
Donc il fit presque un Montfaucon.
On voyoit de loin les sque-
-lettes
De cent miserables Poètesy-
Exemple dont le seul afpeér
Tenoit les rimeurs en respect.
Il est bien vrai qu'en sa
vieillesse
Il laissa tour à l'ab andon,
Et fit sa charge avec molette.
Quand on est vieux, on
devient bon.
Un reste de terreur cmpreinte
Retenoit pourtant les efprits,
Et l'on ne pensoit qu'avec
crainte
Au fort de tant d'auteurs
proscrits.
Dans cette vieillesse impuissante
Son ombre encore menaçante
Arrêtoit les plus resolus:;
Mais cette ombre fiere ôc
glaçante,
Cette ombre même, helas!
nest plus.
Cependant danscetinterregne
Tout dégénéré & déperit;
Et faute d'un Prevôt qu'on
craigne,
Chacun sur pied de bel
esprit
Arbore déja son enseigne.
Les Cotins bravant les lardons,
De tous côtez (emblenc renaître,
Et comme en un temps de
pardons,
On voit hardiment reparaître
Les Pelletiers & les Pradons.
Apollon, c'est vous que
j'appelle,
Dece mal arrêtez le cours; Le prix de la gloire immortelle
Est en proye aux joueurs de
viele,
Et la plus brillante des
Cours,
Vôtre Cour, autrefois si
belle,
Devient un Grenier de Ga.,
belle,
Et s'encanaille tous les
jours.
Déja qui veut sur le Parnasse
S'établit comme en son
foyer:
Tel croit tour charmer, qui
croasse;
Tel en chantant semble
aboyer;
Tel rimant sans grâce efficace,
Passe tout le jour à broyer,
Et fait des vers, qui, quoy
qu'il sa sse,
-
Semblent tous faits par contumace.
Tel pour tout titre & tout
loyer
Tire
Tire du fonddesa besace
Des vers qu'il prit à la tirace,.
«
Sçavant dans l'art de g1 iboyer.
Confonduparmi cette cras
se
Corneille, pour garder sa
place,
En est reduit à guerroyer,
Et Racine rencontre en
face
Tantôcle Clerc, tantôt
Boyer.
Quel depit pour le grand
Horace!
D'avoir à soûtenir l'audace
D'un fat qui vient le coudoyer.
Le mal plus loin va se répandre,
Si l'on n'y met ordre au plûtôr5
Muses, songez à vous défendre:
Au fpecifiquc, un bon Prévôt.
Un bon Prévôt ! mais où le
prendre?
Je pourrois, s'il m'étoit
permis,
En nommer un, digne de
l'être:
Par ses soins en honneur
remis,
Et plus grand qu'iln'étoit
peut-être,
Homere assez le fait connOlere.
II a tous les talens qu'il faut
Pour un employ si necessaire;
Je ne lui vois qu'un seul
défaut,
C'est que ce métier salutaire
De blâmer ce qui doit dé.
plaire,
De reprendre & n'épargner
rien,
Ce métier qu'il seroit si
bien,
Il ne voudra jamais le faire.
Attaqué par maint traie
selon,
Jamais cótre le noirfrelon
Il n'employa ses nobles
veilles
Et comme le Roy des abeilles
Il fut toujours sans aiguillon.
A son défaut, cherchez
quelqu'autre,
Qui plus hardi, qui moins
humain,
, Pour vôtregloire & pour
la nôtre
Ose à l'oeuvre mettre la
main.
Du Parnasse arbitre supra
me,
Si
vousprisez
Sivouspriiez mon zzcellce
extrême,
Faites-le voirenm'exau,
çant: Helas peut -
être en vous
pressant
Fais-je des voeux contre
moy-même !
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Résumé : De la necessité de la critique, ou le grand Prevôt du Parnasse.
Le texte 'De la nécessité de la critique, ou le grand Prévôt du Parnasse' critique la prolifération de mauvais écrivains et l'absence de critique rigoureuse dans le monde littéraire. L'auteur déplore que, contrairement aux époques passées où écrire était un art exigeant, l'écriture est aujourd'hui accessible à tous, souvent sans talent ni effort. Il observe que la vanité et la quête de gloire poussent les auteurs à publier des œuvres de mauvaise qualité, parfois même mensongères ou plagiaires. L'auteur souligne l'importance d'un critique sévère pour purger la république littéraire de ces mauvais écrivains. Il rappelle l'exemple de Malherbe, qui avait réformé la poésie française en bannissant les vieilles modes et en imposant un nouveau code de goût. Cependant, cette réforme n'a pas duré, et les écrivains français sont revenus à leurs anciennes habitudes, préférant la bigarrure et le nouveau au détriment de la simplicité et de la qualité. Le texte mentionne également l'exemple de Boileau, nommé Prévôt du Parnasse par Apollon, qui a sévèrement critiqué et sanctionné les mauvais poètes, comme Chapelain et Pradon. Cependant, même Boileau a commis une erreur en condamnant injustement Quinaut, qui a finalement été réhabilité. L'auteur conclut en appelant à la nomination d'un nouveau Prévôt du Parnasse, capable de restaurer l'ordre et la qualité dans la littérature. Il suggère Homère pour ce rôle, bien que ce dernier refuse probablement de s'engager dans une tâche aussi ingrate. Le texte présente également une métaphore comparant un roi à une abeille, soulignant qu'il fut toujours sans aiguillon, c'est-à-dire sans agressivité. Il exprime le souhait de trouver un successeur plus audacieux et moins humain pour assurer la gloire collective. Le poète se désigne comme l'arbitre suprême du Parnasse, invitant quelqu'un à prendre sa place. Il mentionne son extrême célébrité et exprime un dilemme intérieur, se demandant s'il ne formule pas des vœux contre lui-même en souhaitant être remplacé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
326
p. 145-160
LA CRITIQUE ODE.
Début :
Quel orage est prest à fondre ? [...]
Mots clefs :
Critique, Homère, Aristote, Erreur, Virgile, Parnasse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA CRITIQUE ODE.
LA CRITIQUE
ODE.
Qvelorage est prestà
fondre?
Lanuëobscurcit lescieux,
Desonsein pour me confondre
Sort un esseinfurieux. :
Le Préjugéfanatique,
L'aveugle Amour de
l'Antiquey
L'Orguëigl aaitrdha,rdi reL'Envie
, à nuire si
prompte
3 Lasèditieuse honte
Desedétromper trop taî-d,,
Est-ce peu divin Homere,
Qudux yeux de tout
l'Univers,
Je l'aye avoüé le Pere
De la Fable es desbeaux
Vers?
Jai dit, devois- je plus
dire ?
Qi£en tes mains nâquit
la Lyre
A-vecPart. de l*accorders
Que comme au Roy du
Parnajjey
L'Auteur * mesme qu'1i
t'efface
1 Doit encore te ceder.
Falloit-il9yfa&Jugee >peu
Sansdiscerner tes tra-
,
<vaujc,„ Honorerdumesme ho-mmgz
c
Les beautez, es lesM-
* Vigile*
sauts ?
Falloit-ilfarunmiracle,
Tefairevaincrel'obstacle
Des moeurs, du temps &
'," du lieu?
De quelque nom quon te
.1- nomme, - Tu n'etoisenfin qu'un
v< homme;
Falloit-iltefaireun Dieu?
L'Erreur te croit in- "., faillible.
Sors, rvienl la desavouer
De ce mérite impossible
Dont elle ose te louer,
Vois par quelles réveries
L'Avus des Allégories
Veutsurprendre notrefoi;
Et de tes faux interprètes
Déments les gloses abstraites,
Impénétrables pour toi.
Si tu gardes le silence,
Au défaut de ton jecours.
J'ai du moins pour ma
défense
Lesvrais sçavants de nos
jours.
ymsçats qui malgré les
/1 âges .',
Pésent lesplusgrandssusfrages
\Au poids exact du bon
sens;
La Raison, dèssanais- Jance,
A sur eux plus de puissance
Qu'une erreur de trois
mille ans.
* Du Précepteur d'A..
lexandre
* Aristote.
Lesophistique chaos
Si long-temps a vû s'étendre
Un vainfjflème demots.
Malgréceregne paiftUe,
Del*Obfcur, CIntelligible
Triomphe enfinason tour;
Et maigreleursprivilèges
Au fondsmesme des Colleges
La vérité s'Óestfait jour.
Loin donc respects ¡do-:
1 lastres
Des erreurs des temps
- pafez,,
Tréjugezopimastres,
Taisez-vous, disparoissez.
Sur l'opinionvulgaire,
L'examen le plussevere
l\Jest jamais
hors
de (aison.
C'ejl à la voix de Dieu
1 même
Qu'appartient le droit
fuprejme
Decaptiver la Raison.
Quetout lerestesubisse
Le Tribunalerige.
Venez, entrez dans ia.
lice
Orateurs du Préjugé.
Mais avant que l'Eloquence
Prenne par vous la désense
Des droits de l'Antiquité,
Souffrez encor quen ces
rimes
Je vous trace les maximes
Que me dicte l'Equité.
Bravant, d'un dédain
facile,
Àdes traits les mieuxaig."
i"pz,
Diriez - 1ous que vrai
Zi-ile
J'emprunte , des traits
Qu'àces 1H, oKs imprudentes
.~v ,-..;.- , ¡, 'Ju-^-rjcsfça<vantes
0..7 fzitperdre leurcrédit?
N'importe s iL faut les
confondre
y Dussiez- ruous poury répondre
Dire aussi ce qu'on a dit.
N'allez^pas de phrases
vuides
Enflervos raisonnements,
Par des principes solides
Jettez-en les fondements:
Qu'ilssoientséconds, immuables
;
Dans 'vos conséquences
stables ;
Quils gardent toujours
leurs droits s Etsimples dans la dispute,
Craignezqu'on ne vous
impute
Deux mesures e5 deux
poids.
De l'Ironie insultante
FuyeZlefrej?e soustien:
Malgrefagracepiquante
Un bon mot ne prouve
rien.
Plus d'un meji venusourire
s Je me serois mieux fait
S'ilségayotentmes écrits y
Adais loin que je les régrette
) D'une loüange secrette
Mon coeur m'en donne le
prix.
Du* Héros de l'Iliade
*N*imitez±pas lescouroux;
C'efî Nestorquipersuades
,EmprunteZjonstile doux.
Ceux qmicurfiel empoi-
Jonne
,
,-.r
Le droitsens les abandonne,
re VimprudentParalogijme
* Achille.
Etlejuperbe Sophisme
Sontenfans des Passions.
Oüy
,
malheur àqui
dédaigne o D'inviolables égards;
dentre nous l'amitié
regne
Dûssentperir tous lesArts, Jl est des véritezsaintes
i
Q£iaux mépris des laJches
craintes
Le Zjéle doit soustenir.
JVLais sur des beautez.
mortelles
Nos lumieres valent-elles
La paix qui doit nous
unir ?
Iln'estrien que je ne
Me.
Pour conservercettepaix:
Fallttt-il demander grace
Aux deux partis s je le
fais s Auxadorateursd'Hemere
Je m'avoueraitéméraire,
iyen avQpr troprejette;
Et queceux qu'Homere
blesse,
Me pardonnent la foiblejje
D'en avoir trop adopté
ODE.
Qvelorage est prestà
fondre?
Lanuëobscurcit lescieux,
Desonsein pour me confondre
Sort un esseinfurieux. :
Le Préjugéfanatique,
L'aveugle Amour de
l'Antiquey
L'Orguëigl aaitrdha,rdi reL'Envie
, à nuire si
prompte
3 Lasèditieuse honte
Desedétromper trop taî-d,,
Est-ce peu divin Homere,
Qudux yeux de tout
l'Univers,
Je l'aye avoüé le Pere
De la Fable es desbeaux
Vers?
Jai dit, devois- je plus
dire ?
Qi£en tes mains nâquit
la Lyre
A-vecPart. de l*accorders
Que comme au Roy du
Parnajjey
L'Auteur * mesme qu'1i
t'efface
1 Doit encore te ceder.
Falloit-il9yfa&Jugee >peu
Sansdiscerner tes tra-
,
<vaujc,„ Honorerdumesme ho-mmgz
c
Les beautez, es lesM-
* Vigile*
sauts ?
Falloit-ilfarunmiracle,
Tefairevaincrel'obstacle
Des moeurs, du temps &
'," du lieu?
De quelque nom quon te
.1- nomme, - Tu n'etoisenfin qu'un
v< homme;
Falloit-iltefaireun Dieu?
L'Erreur te croit in- "., faillible.
Sors, rvienl la desavouer
De ce mérite impossible
Dont elle ose te louer,
Vois par quelles réveries
L'Avus des Allégories
Veutsurprendre notrefoi;
Et de tes faux interprètes
Déments les gloses abstraites,
Impénétrables pour toi.
Si tu gardes le silence,
Au défaut de ton jecours.
J'ai du moins pour ma
défense
Lesvrais sçavants de nos
jours.
ymsçats qui malgré les
/1 âges .',
Pésent lesplusgrandssusfrages
\Au poids exact du bon
sens;
La Raison, dèssanais- Jance,
A sur eux plus de puissance
Qu'une erreur de trois
mille ans.
* Du Précepteur d'A..
lexandre
* Aristote.
Lesophistique chaos
Si long-temps a vû s'étendre
Un vainfjflème demots.
Malgréceregne paiftUe,
Del*Obfcur, CIntelligible
Triomphe enfinason tour;
Et maigreleursprivilèges
Au fondsmesme des Colleges
La vérité s'Óestfait jour.
Loin donc respects ¡do-:
1 lastres
Des erreurs des temps
- pafez,,
Tréjugezopimastres,
Taisez-vous, disparoissez.
Sur l'opinionvulgaire,
L'examen le plussevere
l\Jest jamais
hors
de (aison.
C'ejl à la voix de Dieu
1 même
Qu'appartient le droit
fuprejme
Decaptiver la Raison.
Quetout lerestesubisse
Le Tribunalerige.
Venez, entrez dans ia.
lice
Orateurs du Préjugé.
Mais avant que l'Eloquence
Prenne par vous la désense
Des droits de l'Antiquité,
Souffrez encor quen ces
rimes
Je vous trace les maximes
Que me dicte l'Equité.
Bravant, d'un dédain
facile,
Àdes traits les mieuxaig."
i"pz,
Diriez - 1ous que vrai
Zi-ile
J'emprunte , des traits
Qu'àces 1H, oKs imprudentes
.~v ,-..;.- , ¡, 'Ju-^-rjcsfça<vantes
0..7 fzitperdre leurcrédit?
N'importe s iL faut les
confondre
y Dussiez- ruous poury répondre
Dire aussi ce qu'on a dit.
N'allez^pas de phrases
vuides
Enflervos raisonnements,
Par des principes solides
Jettez-en les fondements:
Qu'ilssoientséconds, immuables
;
Dans 'vos conséquences
stables ;
Quils gardent toujours
leurs droits s Etsimples dans la dispute,
Craignezqu'on ne vous
impute
Deux mesures e5 deux
poids.
De l'Ironie insultante
FuyeZlefrej?e soustien:
Malgrefagracepiquante
Un bon mot ne prouve
rien.
Plus d'un meji venusourire
s Je me serois mieux fait
S'ilségayotentmes écrits y
Adais loin que je les régrette
) D'une loüange secrette
Mon coeur m'en donne le
prix.
Du* Héros de l'Iliade
*N*imitez±pas lescouroux;
C'efî Nestorquipersuades
,EmprunteZjonstile doux.
Ceux qmicurfiel empoi-
Jonne
,
,-.r
Le droitsens les abandonne,
re VimprudentParalogijme
* Achille.
Etlejuperbe Sophisme
Sontenfans des Passions.
Oüy
,
malheur àqui
dédaigne o D'inviolables égards;
dentre nous l'amitié
regne
Dûssentperir tous lesArts, Jl est des véritezsaintes
i
Q£iaux mépris des laJches
craintes
Le Zjéle doit soustenir.
JVLais sur des beautez.
mortelles
Nos lumieres valent-elles
La paix qui doit nous
unir ?
Iln'estrien que je ne
Me.
Pour conservercettepaix:
Fallttt-il demander grace
Aux deux partis s je le
fais s Auxadorateursd'Hemere
Je m'avoueraitéméraire,
iyen avQpr troprejette;
Et queceux qu'Homere
blesse,
Me pardonnent la foiblejje
D'en avoir trop adopté
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Résumé : LA CRITIQUE ODE.
Le texte est une critique poétique qui examine la figure d'Homère et les préjugés entourant son œuvre. L'auteur remet en question l'idolâtrie excessive dont Homère fait l'objet, soulignant que même un grand poète reste un homme et ne doit pas être déifié. Il critique les interprétations erronées et les gloses abstraites qui entourent les œuvres d'Homère, affirmant que la raison et le bon sens doivent prévaloir sur les erreurs ancestrales. L'auteur se réfère aux savants contemporains qui, malgré les âges, présentent les suffrages les plus grands au poids exact du bon sens. Il insiste sur la nécessité de fonder les arguments sur des principes solides et immuables, évitant l'ironie insultante et les raisonnements enflés. Il prône la modération et l'amitié, même dans la dispute, pour préserver la paix et les vérités saintes. Enfin, il appelle à l'équité et à la douceur dans les débats, imitant Nestor plutôt qu'Achille, et à éviter les passions destructrices comme l'orgueil et la sophistique. L'auteur exprime son désir de conserver la paix, même au prix de concessions, pour maintenir l'harmonie entre les partisans des différentes opinions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
327
p. 3-16
TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
Début :
Hataya, Poëte, raconte de lui-même, qu'ayant renoncé à la poësie, [...]
Mots clefs :
Calife, Dieu, Poète, Vieillard, Poésie, Prison, Vers, Prophète, Frayeur, Hataya, Hacler
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
TRAIT D'HISTOIRE
Arabe.
Ataya , Poëte ,
raconte de lui-
H même, qu'ayant
DE
LA
VILLE
noncé à la poëfie , le
Calife ordonna qu'on le
Mars 1714.
A ij
4 MERCURE
mit dans la prifon des
criminels. En entrant ,
dit- il , dans cette prifon ,
j'apperçus un vieillard ,
qui me parut un honnête
homme ; car les caracteres
de la vertu paroiffoient
fur fon viſage .
J'allai m'affeoir auprés
de lui fans le faluer ,
tant le chagrin & la
frayeur m'avoient troublé
l'efprit. Je demeurai
quelque temps en cet
état : mais le vieillard ,
GALANT .
S
pour diffiper ma frayeur,
me recita ces deux diftiques.
Les adverfitez
viennent de Dieu , &
l'impatience vient de
nous . Dieu m'a ôté ce
EZ
qui venoit de moy ,
m'a laiffé ce qui venoit
de luis c'est ce qui mefait
fouffrir
avec joye. Pourquoy
donc es-tu trifte ?
Entate
voyant
que j'étois
frapé de ce diftique
,
il me dit : fe fuis prêt
d'être condamné
à mort ,
A iij
6 MERCURE
,
€5 aprés ma mortje n'aurai
plus befoin de patien
се je te la laiſſe , 5
commence à enjouir pendant
ta vie à mon exemple.
Je rappellai mes tens
& mes efprits , & je le
priai de continuer à me
confoler. Ifmaël , me répondit
le vieillard , commencez
par me rendre le
falut & la civilité que .
vous devez aux Mufulmans
. Alors m'étant excufe
fur ma frayeur &
GALANT. 7
mon étonnement , il reilareprit
: On va m'appeller
tout à l'heure , pour me
demander où eft Hyla de
la race du Prophete . Si
je dis où il eft , j'offenferai
Dieu ; & fi je ne
le dis pas , on me fera
mourir. Ainfi je devrois
être dans un plus grand
étonnement que vous :
cependant vous voyez
ma patience & ma refignation
à la volonté de
Dieu. Je lui répondis :
A iiij
8 MERCURE
Que Dieu vous confole,
il vous fuffit. Je ne vous
reprendrai plus , me dit
le vieillard , & vous repeterai
le diftique autant
que vous le fouhaiterez ;
ce qu'il fit , & me dit
enfuite : Qui vous a
obligé de quitter la poëfie
, qui faifoit vôtre fortune
auprés des Grands ?
Il faut que vous continuiez
à faire des vers ,
& que vous leur donniez
cette fatisfaction ;
GALANT . 9
vous leur devez cette reconnoiffance
, & vous la
devez à vôtre
reputation
. A peine cut - il fini
ce difcours , qu'on nous
appella l'un & l'autre ,
& l'on nous mena dans
la chambre du Calife .
Quand nous fumes en ſa
prefence , il dit à Hacler :
(c'étoit le nom du vicillard
) Où eft Hila ? Vous
m'avez fait mettre en
prifon , répondit Hacler,
comment pourrois - je
io MERCURE
#
fçavoir de ſes nouvelles ?
Aprés quelques autres ,
demandes Almohdi en
colere dit à Hacler : Vous
m'indiquerez où il eft ,
ou bien je vais vous faire
couper la tête. Vous ferez
de moy tout ce qu'il
vous plaira , répondit
Hacler , je ne vous dirai
point où eft le fils du Prophete
; je ne veux point
offenfer Dieu ni le Prophete
en trahiffant fon
fils , & quand mefine il
GALANT . I
feroit entre ma chemiſe
& ma peau , je ne vous
dirois pas où il eft. Qu'-
on lui coupe la tefte, dit
le Calife , & auffitôt cela
fut executé. Enfuite ce
Prince me fit approcher
& me dit : Ou vous ferez
des vers , ou je vous
traiterai comme j'ai fait
Hacler. Je lui répondis :
Seigneur , fçais - tu ce
que c'est que poëfie ?
Sçais- tu que poëſie n'eſt
point ouvrage de main
12 MERCURE
mecanique qui fe puiſſe
faire de commande? Ainfi
, en te defobciffant je
ne fais point coupable :
un Poëte eft un homme
infpiré, non par fon Prince
, mais par le Seigneur
des genies ; cette infpration
ne vient que par
periodes. Tout ce que je
puis , c'eft de te promettre
de faire des vers
quand elle viendra. Hé
bien , répondit le Calife ,
retourne en priſon juſGALANT.
13
qu'à ce qu'elle te foit
venuë. Mais , repliqua le
Poëte , tu me permets
donc auffi de fuivre mon
infpiration telle qu'elle
me viendra , bonne ou
mauvaiſe , tu t'en contenteras
, & me donneras
la liberté ? Oui je te
le promets , répondit le
Calife. Le Poete rentra
dans la prifon d'où l'on
venoit de tirer Hacler à
aqui on avoit coupé la
tefte. Il prit ce fujer pour
14 MERCURE
fa poefie , & fit une fatyre
violente & inftructive
fur ce fujet , pour
blâmer la cruauté du Calife
, & auffitoft fe fit
mener devant lui , & lui
recita fa fatyre , lui difant
: Ton action injufte
contre Hacler m'a frapé
fi fort l'imagination dans
¡ce moment, que la verve
abondante eft venue qui
a inondé ma raiſon & ma
timidité ; maintenant je
fuis un infenfé qui ne
GALANT . 15
crains point la mort ;
fais- la moy donner , &
corrige - toy .Je ne regretteray
point la vie , fi j'ap
prens là - haut que c'eſt
la derniere dont tu auras
difpofé injuftement.
Cette
magnanimité de
Hataya toucha fi fort
le Calife , qu'il devint
plus humain , & recompenfa
magnifiquement
le Pocte , en faifant
pourtant brûler fes
vers , afin qu'on oubliât
16 MERCURE
entierement fes cruau
tez paffées.
Arabe.
Ataya , Poëte ,
raconte de lui-
H même, qu'ayant
DE
LA
VILLE
noncé à la poëfie , le
Calife ordonna qu'on le
Mars 1714.
A ij
4 MERCURE
mit dans la prifon des
criminels. En entrant ,
dit- il , dans cette prifon ,
j'apperçus un vieillard ,
qui me parut un honnête
homme ; car les caracteres
de la vertu paroiffoient
fur fon viſage .
J'allai m'affeoir auprés
de lui fans le faluer ,
tant le chagrin & la
frayeur m'avoient troublé
l'efprit. Je demeurai
quelque temps en cet
état : mais le vieillard ,
GALANT .
S
pour diffiper ma frayeur,
me recita ces deux diftiques.
Les adverfitez
viennent de Dieu , &
l'impatience vient de
nous . Dieu m'a ôté ce
EZ
qui venoit de moy ,
m'a laiffé ce qui venoit
de luis c'est ce qui mefait
fouffrir
avec joye. Pourquoy
donc es-tu trifte ?
Entate
voyant
que j'étois
frapé de ce diftique
,
il me dit : fe fuis prêt
d'être condamné
à mort ,
A iij
6 MERCURE
,
€5 aprés ma mortje n'aurai
plus befoin de patien
се je te la laiſſe , 5
commence à enjouir pendant
ta vie à mon exemple.
Je rappellai mes tens
& mes efprits , & je le
priai de continuer à me
confoler. Ifmaël , me répondit
le vieillard , commencez
par me rendre le
falut & la civilité que .
vous devez aux Mufulmans
. Alors m'étant excufe
fur ma frayeur &
GALANT. 7
mon étonnement , il reilareprit
: On va m'appeller
tout à l'heure , pour me
demander où eft Hyla de
la race du Prophete . Si
je dis où il eft , j'offenferai
Dieu ; & fi je ne
le dis pas , on me fera
mourir. Ainfi je devrois
être dans un plus grand
étonnement que vous :
cependant vous voyez
ma patience & ma refignation
à la volonté de
Dieu. Je lui répondis :
A iiij
8 MERCURE
Que Dieu vous confole,
il vous fuffit. Je ne vous
reprendrai plus , me dit
le vieillard , & vous repeterai
le diftique autant
que vous le fouhaiterez ;
ce qu'il fit , & me dit
enfuite : Qui vous a
obligé de quitter la poëfie
, qui faifoit vôtre fortune
auprés des Grands ?
Il faut que vous continuiez
à faire des vers ,
& que vous leur donniez
cette fatisfaction ;
GALANT . 9
vous leur devez cette reconnoiffance
, & vous la
devez à vôtre
reputation
. A peine cut - il fini
ce difcours , qu'on nous
appella l'un & l'autre ,
& l'on nous mena dans
la chambre du Calife .
Quand nous fumes en ſa
prefence , il dit à Hacler :
(c'étoit le nom du vicillard
) Où eft Hila ? Vous
m'avez fait mettre en
prifon , répondit Hacler,
comment pourrois - je
io MERCURE
#
fçavoir de ſes nouvelles ?
Aprés quelques autres ,
demandes Almohdi en
colere dit à Hacler : Vous
m'indiquerez où il eft ,
ou bien je vais vous faire
couper la tête. Vous ferez
de moy tout ce qu'il
vous plaira , répondit
Hacler , je ne vous dirai
point où eft le fils du Prophete
; je ne veux point
offenfer Dieu ni le Prophete
en trahiffant fon
fils , & quand mefine il
GALANT . I
feroit entre ma chemiſe
& ma peau , je ne vous
dirois pas où il eft. Qu'-
on lui coupe la tefte, dit
le Calife , & auffitôt cela
fut executé. Enfuite ce
Prince me fit approcher
& me dit : Ou vous ferez
des vers , ou je vous
traiterai comme j'ai fait
Hacler. Je lui répondis :
Seigneur , fçais - tu ce
que c'est que poëfie ?
Sçais- tu que poëſie n'eſt
point ouvrage de main
12 MERCURE
mecanique qui fe puiſſe
faire de commande? Ainfi
, en te defobciffant je
ne fais point coupable :
un Poëte eft un homme
infpiré, non par fon Prince
, mais par le Seigneur
des genies ; cette infpration
ne vient que par
periodes. Tout ce que je
puis , c'eft de te promettre
de faire des vers
quand elle viendra. Hé
bien , répondit le Calife ,
retourne en priſon juſGALANT.
13
qu'à ce qu'elle te foit
venuë. Mais , repliqua le
Poëte , tu me permets
donc auffi de fuivre mon
infpiration telle qu'elle
me viendra , bonne ou
mauvaiſe , tu t'en contenteras
, & me donneras
la liberté ? Oui je te
le promets , répondit le
Calife. Le Poete rentra
dans la prifon d'où l'on
venoit de tirer Hacler à
aqui on avoit coupé la
tefte. Il prit ce fujer pour
14 MERCURE
fa poefie , & fit une fatyre
violente & inftructive
fur ce fujet , pour
blâmer la cruauté du Calife
, & auffitoft fe fit
mener devant lui , & lui
recita fa fatyre , lui difant
: Ton action injufte
contre Hacler m'a frapé
fi fort l'imagination dans
¡ce moment, que la verve
abondante eft venue qui
a inondé ma raiſon & ma
timidité ; maintenant je
fuis un infenfé qui ne
GALANT . 15
crains point la mort ;
fais- la moy donner , &
corrige - toy .Je ne regretteray
point la vie , fi j'ap
prens là - haut que c'eſt
la derniere dont tu auras
difpofé injuftement.
Cette
magnanimité de
Hataya toucha fi fort
le Calife , qu'il devint
plus humain , & recompenfa
magnifiquement
le Pocte , en faifant
pourtant brûler fes
vers , afin qu'on oubliât
16 MERCURE
entierement fes cruau
tez paffées.
Fermer
Résumé : TRAIT D'HISTOIRE Arabe.
Le texte relate l'histoire d'Ataya, un poète arabe emprisonné sur ordre du Calife pour avoir renoncé à la poésie. En prison, Ataya rencontre un vieillard nommé Hacler, qui lui enseigne la patience et la résignation face à l'adversité. Hacler refuse de révéler la cachette de Hila, fils du Prophète, même sous la menace de mort, préférant mourir plutôt que de trahir sa foi. Le Calife fait exécuter Hacler et propose à Ataya de choisir entre écrire des vers ou subir le même sort. Ataya explique que la poésie ne se commande pas et promet de composer des vers lorsqu'il sera inspiré. Le Calife accepte et libère Ataya après qu'il ait écrit une satire contre la cruauté du Calife. Touché par la magnanimité d'Ataya, le Calife le récompense et fait brûler ses vers pour effacer ses cruautés passées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
328
p. 32-44
L'AMOUR POETE. ALLEGORIE. Par M. de la F...
Début :
Deux jours y a que sur le Mont Parnasse [...]
Mots clefs :
Iris, Amour, Sujet, Vers, Parnasse, Lyre, Apollon, Rimeurs, Laurier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'AMOUR POETE. ALLEGORIE. Par M. de la F...
Le lecteur doit être d'autant plus
favorable à la Piece Luivante , qu'elle
a été composée par un auteur de dixhuit
ans. Il eft natif de Dijon..
C iiij
32 MERCURE
L'AMOUR
POETE.
ALLEGORIE.
Par M. de la F...
DEux jours y a que
fur le Mont Par
naffe
Fut convoqué le Confeil
d'Apollon ,
"Pour inftaler ( lors váquoit
une place)
Un Candidat dans le
GALANT.
33
Sacré Vallon.
Or , comme
on fçait , felon
le vieux adage
,
Que l'ouvrier
fe connoît
à
l'ouvrage
,
Decidé
fut que fur fujet
donné
Les pretendans exerceroient
leur veine ;
Que le vainqueur des
mains de Melpomene
Seroitfoudain de laurier
couronné.
34
MERCURE
De cet arrêt content ne
fut Horace :
Quoy je verrai , dit- il ,
en nôtre rang
Fades rimeurs éleve
fur Parnaffe ?
Point ne fera , de ce je
fuis garant.
Le fort voulut , comme
il donnait carriere
A fon chagrin , qu'Apollon
juftement
Le deputa pour donner
la matiere
Auxpretendans . Defon
"
GALANT.
35
reffentiment
Rien ne fçavoit s car le
rusé Lyrique
Feignoit toujours d'approuver
le projet.
Bon , dit Horace , ils auront
tel fujet
Que pour traiter de tout
l'art poëtique
Befoin fera. Sitôt il def
cendit
Dans le Valon , où prés
de
l'Hipocrene ,
Gens de tout ordre
de tout acabit
36 MERCURE
Par mille voeux fatiguoient
Melpomene.
Vous , leur dit - il , qui
de la gloire épris ,
Sur l'Helicon voulezoccuper
place ,
Je viens ici , juge de
vos écrits
Fournir un champ à vôtre
noble audace :
Sur deux fujets
pouvez
vous exercer >
Ou contre Iris écrire une
Satyre ,
Et dans vos vers aigreGALANT.
37
ment la vexer ,
Ou pour Doris accorder
vôtre lyre
.
Il dit. Soudain rimeurs
de s'efcrimer ,
Ronger leurs doigts , fe
mondre leur Minerve
En cent façons fe poindre
, s'animer.
Rien
n'opera
étoit la ver-
Vei
retive
Bref, pour neant aucun
ne put rimer
38
MERCURE
En cet état avint qu'ils
remarquerent
L'Enfant ailé riant de
leurs efforts
Les exceder , troubler
tous leurs accords ;
Dont vers Phebus un
d'entr'eux deputerent
Qui par detail l'avanture
conta .
De leur fujet Apollon
s'enquêta i
Puis dit foudain : Certes
je ne m'étonne
GALANT.
39
De ce mechef,
moymême
en perfonne
Je n'euffe osé , je ne veux
me brouiller
Avec l'Amours il y va
trop du nôtre.
Rimeurs fans luy ne
font que barbouiller
,
Et de Parnaffe il fut
toûjours l'Apotre
.
Vous avez mal vôtre
fujet compris ,
40 MERCURE
F
L'Amour n'a tort à ceftoit
contre Doris
Que vous deviel lancer
traits de fatyre
,
Et pour Iris accorder
vôtre lyre.
Phebusparlaidont l'Enfant
de Cypris
S'ebaudiffant defa gloire
nouvelle ,
Ores chantoit gavote &
vilanelle i
Ores frifoit l'onde du
bout de l'aile ,
Puis
GALANT.
Puis retournoit nicher ès
yeux d'Iris ,
D'où decochant flamboyantes
fagettes
,
De feu vermeil animoit
les Poëtes..
Bientôt auffi Balades ,
Virelais
D'entrer en jeu ; bien- ·
tôt euffiez vû naître
Fleurs d'Helicon , Rondeaux
& Triolets.
'Mars 1714.
D
42 MERCURE
}
L'aurois juré , ne
ne fut
onque tel Maitre
.
Defes leçons fi bienfeus
profiter ,
Que je croyois déja fur
le Parnaffe
Prés de Pindare aller
prendre ma place ,
Quandparces mots Phebus
vint m'arrêter.
Ami , n'attens guerdon
de ton
ouvrages
GALANT.
43
Le Mont facré n'eft ou
vert aux amans ,
Qui des neufSoeurs empruntant
le langage,
Pouffent en vers leurs
tendres fentimens
.
Or fi ta verve a rendu
fon hommage
Aton Iris , n'attens point
monfuffrage ,
C'est à l'Amour à te
larier.
Sa-
Adieu vous dis ,je quitte
Dij
44 MERCURE
le métier ,
Repris -je enfeusfi ma
lyre fredonne ,
C'eftpour Iris ,je ne puis
varier:
Or reprenez
& laurier
couronne ,
Mon choix eft fait , le
myrthe qu'Amour ·
donne
Meft mille fois plus
cher
que
le laurier.
favorable à la Piece Luivante , qu'elle
a été composée par un auteur de dixhuit
ans. Il eft natif de Dijon..
C iiij
32 MERCURE
L'AMOUR
POETE.
ALLEGORIE.
Par M. de la F...
DEux jours y a que
fur le Mont Par
naffe
Fut convoqué le Confeil
d'Apollon ,
"Pour inftaler ( lors váquoit
une place)
Un Candidat dans le
GALANT.
33
Sacré Vallon.
Or , comme
on fçait , felon
le vieux adage
,
Que l'ouvrier
fe connoît
à
l'ouvrage
,
Decidé
fut que fur fujet
donné
Les pretendans exerceroient
leur veine ;
Que le vainqueur des
mains de Melpomene
Seroitfoudain de laurier
couronné.
34
MERCURE
De cet arrêt content ne
fut Horace :
Quoy je verrai , dit- il ,
en nôtre rang
Fades rimeurs éleve
fur Parnaffe ?
Point ne fera , de ce je
fuis garant.
Le fort voulut , comme
il donnait carriere
A fon chagrin , qu'Apollon
juftement
Le deputa pour donner
la matiere
Auxpretendans . Defon
"
GALANT.
35
reffentiment
Rien ne fçavoit s car le
rusé Lyrique
Feignoit toujours d'approuver
le projet.
Bon , dit Horace , ils auront
tel fujet
Que pour traiter de tout
l'art poëtique
Befoin fera. Sitôt il def
cendit
Dans le Valon , où prés
de
l'Hipocrene ,
Gens de tout ordre
de tout acabit
36 MERCURE
Par mille voeux fatiguoient
Melpomene.
Vous , leur dit - il , qui
de la gloire épris ,
Sur l'Helicon voulezoccuper
place ,
Je viens ici , juge de
vos écrits
Fournir un champ à vôtre
noble audace :
Sur deux fujets
pouvez
vous exercer >
Ou contre Iris écrire une
Satyre ,
Et dans vos vers aigreGALANT.
37
ment la vexer ,
Ou pour Doris accorder
vôtre lyre
.
Il dit. Soudain rimeurs
de s'efcrimer ,
Ronger leurs doigts , fe
mondre leur Minerve
En cent façons fe poindre
, s'animer.
Rien
n'opera
étoit la ver-
Vei
retive
Bref, pour neant aucun
ne put rimer
38
MERCURE
En cet état avint qu'ils
remarquerent
L'Enfant ailé riant de
leurs efforts
Les exceder , troubler
tous leurs accords ;
Dont vers Phebus un
d'entr'eux deputerent
Qui par detail l'avanture
conta .
De leur fujet Apollon
s'enquêta i
Puis dit foudain : Certes
je ne m'étonne
GALANT.
39
De ce mechef,
moymême
en perfonne
Je n'euffe osé , je ne veux
me brouiller
Avec l'Amours il y va
trop du nôtre.
Rimeurs fans luy ne
font que barbouiller
,
Et de Parnaffe il fut
toûjours l'Apotre
.
Vous avez mal vôtre
fujet compris ,
40 MERCURE
F
L'Amour n'a tort à ceftoit
contre Doris
Que vous deviel lancer
traits de fatyre
,
Et pour Iris accorder
vôtre lyre.
Phebusparlaidont l'Enfant
de Cypris
S'ebaudiffant defa gloire
nouvelle ,
Ores chantoit gavote &
vilanelle i
Ores frifoit l'onde du
bout de l'aile ,
Puis
GALANT.
Puis retournoit nicher ès
yeux d'Iris ,
D'où decochant flamboyantes
fagettes
,
De feu vermeil animoit
les Poëtes..
Bientôt auffi Balades ,
Virelais
D'entrer en jeu ; bien- ·
tôt euffiez vû naître
Fleurs d'Helicon , Rondeaux
& Triolets.
'Mars 1714.
D
42 MERCURE
}
L'aurois juré , ne
ne fut
onque tel Maitre
.
Defes leçons fi bienfeus
profiter ,
Que je croyois déja fur
le Parnaffe
Prés de Pindare aller
prendre ma place ,
Quandparces mots Phebus
vint m'arrêter.
Ami , n'attens guerdon
de ton
ouvrages
GALANT.
43
Le Mont facré n'eft ou
vert aux amans ,
Qui des neufSoeurs empruntant
le langage,
Pouffent en vers leurs
tendres fentimens
.
Or fi ta verve a rendu
fon hommage
Aton Iris , n'attens point
monfuffrage ,
C'est à l'Amour à te
larier.
Sa-
Adieu vous dis ,je quitte
Dij
44 MERCURE
le métier ,
Repris -je enfeusfi ma
lyre fredonne ,
C'eftpour Iris ,je ne puis
varier:
Or reprenez
& laurier
couronne ,
Mon choix eft fait , le
myrthe qu'Amour ·
donne
Meft mille fois plus
cher
que
le laurier.
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Résumé : L'AMOUR POETE. ALLEGORIE. Par M. de la F...
Un concours poétique est organisé par Apollon sur le Mont Parnasse pour attribuer une place parmi les poètes. Les candidats doivent choisir entre écrire une satire contre Iris ou un poème en l'honneur de Doris. Aucun poète ne parvient à composer un vers. Un jeune garçon ailé et rieur surpasse les efforts des candidats, intriguant Apollon. Ce dernier révèle que l'Amour est essentiel à la poésie et que les poètes sans inspiration amoureuse ne peuvent réussir. Le jeune garçon, originaire de Dijon et âgé de dix-huit ans, a composé une pièce intitulée 'L'Amour Poète' qui a été bien accueillie. Apollon explique que le Mont Parnasse n'est pas destiné aux amants, mais qu'il peut être couronné par l'Amour. Le jeune poète décide alors de quitter le métier poétique pour se consacrer à l'amour, préférant le myrthe donné par l'Amour au laurier du Parnasse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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329
p. 190-193
« Je crois en bonne foy qu'on veut me rendre Auteur [...] »
Début :
Je crois en bonne foy qu'on veut me rendre Auteur [...]
Mots clefs :
Auteur, Énigmes, Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je crois en bonne foy qu'on veut me rendre Auteur [...] »
Je crois en bonne foy
qu'on veut me rendre Auteur
malgré moy. Il n'y a
pas juſqu'à l'Enigme que
j'ay attendu pendant tout
le mois , que j'ay demandé
à tout le monde , &
dont perſonne n'a voulu
me faire preſent. Je n'ay
de ma vie travaillé àdeviner
les ouvrages , & en1
GALANT. 191
-core moins à les compoſer;
cependant on m'afſeure
que je ſuis indiſpenfablement
obligé de mettre
une ou deux Enigmes
dans chaque Mercure.
Biendes gens ont du goût
pour ces obſcuritez , & le
plaiſir de trouver le nom
d'une choſe par le détail
des choses qui lui appar
tiennent , détermine , diton,
un grand nombre de
perſonnes à achetter le
Mercure pour l'Enigme.
192 MERCURE
un
Voilà plus de raiſon qu'il
n'en faut , pour me determiner
moy - même à la
faire , au défaut de ceux
qui me rendroient
grand ſervice , s'ils voulorent
m'en épargner la
peine : Mais en attendant
leur ſecours , puiſqu'il n'y
a pas moyen de m'en dédire
, & qu'il faut que je
forge des Enigmes pour la
premiere fois de ma vie,
je laiſſe aux perſonnes qui
ont la pénétration de les
deviner,
GALANT. 193
deviner , le ſoin de juger
ſi je me ſuis bien ou
mal tiré de celles que je
leur donne. Le mot de
la premiere Enigme du
mois dernier eſt le Lys
& la Rose , & celuy de
l'autre eſt l'Eventail.
qu'on veut me rendre Auteur
malgré moy. Il n'y a
pas juſqu'à l'Enigme que
j'ay attendu pendant tout
le mois , que j'ay demandé
à tout le monde , &
dont perſonne n'a voulu
me faire preſent. Je n'ay
de ma vie travaillé àdeviner
les ouvrages , & en1
GALANT. 191
-core moins à les compoſer;
cependant on m'afſeure
que je ſuis indiſpenfablement
obligé de mettre
une ou deux Enigmes
dans chaque Mercure.
Biendes gens ont du goût
pour ces obſcuritez , & le
plaiſir de trouver le nom
d'une choſe par le détail
des choses qui lui appar
tiennent , détermine , diton,
un grand nombre de
perſonnes à achetter le
Mercure pour l'Enigme.
192 MERCURE
un
Voilà plus de raiſon qu'il
n'en faut , pour me determiner
moy - même à la
faire , au défaut de ceux
qui me rendroient
grand ſervice , s'ils voulorent
m'en épargner la
peine : Mais en attendant
leur ſecours , puiſqu'il n'y
a pas moyen de m'en dédire
, & qu'il faut que je
forge des Enigmes pour la
premiere fois de ma vie,
je laiſſe aux perſonnes qui
ont la pénétration de les
deviner,
GALANT. 193
deviner , le ſoin de juger
ſi je me ſuis bien ou
mal tiré de celles que je
leur donne. Le mot de
la premiere Enigme du
mois dernier eſt le Lys
& la Rose , & celuy de
l'autre eſt l'Eventail.
Fermer
Résumé : « Je crois en bonne foy qu'on veut me rendre Auteur [...] »
L'auteur exprime sa réticence à composer des énigmes pour le Mercure, bien qu'il soit pressé de le faire. Il avoue n'avoir jamais travaillé à deviner ou composer des œuvres de ce genre. Cependant, il reconnaît que de nombreuses personnes apprécient les énigmes et achètent le Mercure pour les résoudre. Se sentant obligé de créer des énigmes en l'absence de secours de la part des autres, il en présente deux. Les solutions de ces énigmes sont respectivement 'le Lys et la Rose' et 'l'Eventail'. L'auteur laisse aux lecteurs le soin de juger de la qualité de ses énigmes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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330
p. 193-195
ENIGME.
Début :
Sans Corps & sans Couleur je raisonne sur tout, [...]
Mots clefs :
Fable
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Sans Corps & ſans
Couleur je raisonne
fur tout ,
May 1714. R
194 MERCURE
Toûjours Misterieuse , ou
Simple oufigurée ;
Des animaux, des fleurs
dont la terre estparée ,
Les difcours par mon Art
ont fait un nouveau
:
goût.
Fayfait mille tableaux, où
j'aydepeint leshommes :
La nature a formé mes
traits & mes craiyons ,
Je luy dois les comparaifons
7
Qui nous peignent tels que
noussommes.
GALANT. 125
Mais en vain lesſçavans
qui travaillent fur
mays meling
Employent mon fecours
pour démasquer le
vice,
Chacun mefent,m'avoue,
&l'on a l'injustice
De nourrir les défauts
qu'on reconnoitroit enfoy.
Sans Corps & ſans
Couleur je raisonne
fur tout ,
May 1714. R
194 MERCURE
Toûjours Misterieuse , ou
Simple oufigurée ;
Des animaux, des fleurs
dont la terre estparée ,
Les difcours par mon Art
ont fait un nouveau
:
goût.
Fayfait mille tableaux, où
j'aydepeint leshommes :
La nature a formé mes
traits & mes craiyons ,
Je luy dois les comparaifons
7
Qui nous peignent tels que
noussommes.
GALANT. 125
Mais en vain lesſçavans
qui travaillent fur
mays meling
Employent mon fecours
pour démasquer le
vice,
Chacun mefent,m'avoue,
&l'on a l'injustice
De nourrir les défauts
qu'on reconnoitroit enfoy.
Fermer
331
p. 204-212
« Les circonstances d'un événement le rendent souvent le plus [...] »
Début :
Les circonstances d'un événement le rendent souvent le plus [...]
Mots clefs :
Incendie, Circonstances, Flammes, Maisons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les circonstances d'un événement le rendent souvent le plus [...] »
Les circonstances d'un
événement le rendent ſouvent
le plus conſiderable qu'il
n'eſt en luy-même. Par
exemple , on ne s'étonnera
pas que le feu prenne quelquefois
dans une grande Ville
comme Paris ; mais il y a de1
GALANT. 205
quoy s'étonner lorſqu'il y
prend , que les maiſons les
plus proches de celle qui brûle
ne ſoient point endommagées
du malheur de leur voifine.
Le monde eſt plein
du bruit de ces fameuſes incendies
qui ont ſouvent mis
des Villes en cendre. Plus
d'onze mille maiſons qui furentconſommées
par les flâmmes
de Conſtantinople il y a
environ un an , & la Ville de
Romhild en Saxe , qui vient
d'eſtre preſque entierement
bruflée , font de triſtes comparaiſons
qui ne peuvent fer206
MERCURE
de
vir qu'à faire admirer davantage
la diligence , le zele& les
précautionsdesMagiftrats
Paris. Le feu qui n'eſt point
allumé par la guerre , n'a dans
toutes les Villes du monde
quelesmêmes principes ; mais
il n'a pas dans celle- cy les mêmes
progrés. Lorſqu'il prend
icy on ade la peine à s'imaginer
qu'ailleurs des Villes enticres
periffent par les flammes,&
lorſqu'il prend ailleurs on ne
peut pas concevoir avec quelle
diligence on l'éteint icy.
Qu'on ne me reproche pas
qu'il faut n'avoir rien àdire
GALANT. 207
à
au Public pour l'entretenir
d'une maiſon brûlée , je crois
qu'il n'y a dans aucun Mercure
guere d'article qui ſoit plus
raisonnable que celuy cy ;
moins qu''oonn neprétende être
en droit de m'alleguer qu'une
choſe n'eſt bonne à raconter
qu'autant que les incidens du
fait ont cauſe d'éclat ou de
defordre.
Celuy dont il eſt queſtion
va me ſervir de réponſe à
toutes les objections du monde.
:
Le 12. de ce mois le feu
prit au bout de la tuë de la
1
208 MERCURE
Barillerie , derriere le Palais,à
la maiſond'un nommé Jean
Billoüard , Marchand de Bottes,
entre les quatre & cinq
heures du matin , ſa maiſon
embraſée du bas en haut ,
menaçoit déja les maiſons de
fon voiſinage, lorſque Monſieur
le premier Préſident &
Monfieur d'Argenfon y arriverent.
Les ordres ques les 2.
Magiſtrats donnerent , furent
ſipromptement executez qu'à
peine les Pompes de la Ville
furent amenées , les canaux
des ruës ouverts , & ces eaux
multipliées , & portées fans
relâche
GALANT. 209
1
relâche au milieu des flammes,
que le feu fut éteint.
Les gens qui aiment les
- grands évenemens , en verroient
de reſte dans une Ville
comme Paris, fiune pareillevi
gilance & des ſoins pareils ,
n'arrêtoient pas dans leurs ,
commencemens , le progrés
des defordres qui pourroient
y arriver tous les jours.
J'ay raconté le fond de
P'accident,je paffe maintenant
aux circonstances.ool of
L'efcalier de cette maiſon
fut le premier devoré par la
flamme. Anfi quatre ou cing
May 1714. S
210 MERCURE
ménages, peuplez d'hommes ,
de femmes ,&de petits enfans
qui Thabitoient trouverent ,
aprés que quelques uns des
premiers éveillez le furent ſauvez
par les toits , qu'il n'yavoit
plus de ſalut pour eux , à
moins de fauter par les fenêtres.
On mit des matelats
dans la ruë pour les recevoir
pendant que ſept perfonnes
deſcendoient d'une croiſée
du troiſième étage , avec
le ſecours d'une corde groffe
comme la moitié du petit
doit. Alors une Mere ( dont
les mouvemens font allez dif
GALANT. 211
ficiles à exprimer ) prit une
petite fille de trois ans qui ref.
toit encore avec elle dans la
chambre , elle l'embraffa , &
en même temps elle l'envoya
par la feneſtre: Un particulier
l'a reçût ſaine & fauve entre
ſes bras : Elle fit le ſaut aprés
ſon enfant , fa réſolution la
ſauva auxdépens de quelques
contufions: Mais c'eſt peu de
choſe pour un fi grand faut.
Un pauvre ouvrier qui demeuroit
au quatriéme , fut le
ſeul à qui il en coûta la vie:
Il ſe précipita de ſa fenestre
fur le pavé, oùil expiraàl'inf
S ij
212 MERCURE
tant. La vie d'un homme eſt
certainement d'un prix important;
mais je crois qu'on
ne sçauroit voir dans nul endroit
du monde de fi triſtes
Avantures àſi peu de frais.....
événement le rendent ſouvent
le plus conſiderable qu'il
n'eſt en luy-même. Par
exemple , on ne s'étonnera
pas que le feu prenne quelquefois
dans une grande Ville
comme Paris ; mais il y a de1
GALANT. 205
quoy s'étonner lorſqu'il y
prend , que les maiſons les
plus proches de celle qui brûle
ne ſoient point endommagées
du malheur de leur voifine.
Le monde eſt plein
du bruit de ces fameuſes incendies
qui ont ſouvent mis
des Villes en cendre. Plus
d'onze mille maiſons qui furentconſommées
par les flâmmes
de Conſtantinople il y a
environ un an , & la Ville de
Romhild en Saxe , qui vient
d'eſtre preſque entierement
bruflée , font de triſtes comparaiſons
qui ne peuvent fer206
MERCURE
de
vir qu'à faire admirer davantage
la diligence , le zele& les
précautionsdesMagiftrats
Paris. Le feu qui n'eſt point
allumé par la guerre , n'a dans
toutes les Villes du monde
quelesmêmes principes ; mais
il n'a pas dans celle- cy les mêmes
progrés. Lorſqu'il prend
icy on ade la peine à s'imaginer
qu'ailleurs des Villes enticres
periffent par les flammes,&
lorſqu'il prend ailleurs on ne
peut pas concevoir avec quelle
diligence on l'éteint icy.
Qu'on ne me reproche pas
qu'il faut n'avoir rien àdire
GALANT. 207
à
au Public pour l'entretenir
d'une maiſon brûlée , je crois
qu'il n'y a dans aucun Mercure
guere d'article qui ſoit plus
raisonnable que celuy cy ;
moins qu''oonn neprétende être
en droit de m'alleguer qu'une
choſe n'eſt bonne à raconter
qu'autant que les incidens du
fait ont cauſe d'éclat ou de
defordre.
Celuy dont il eſt queſtion
va me ſervir de réponſe à
toutes les objections du monde.
:
Le 12. de ce mois le feu
prit au bout de la tuë de la
1
208 MERCURE
Barillerie , derriere le Palais,à
la maiſond'un nommé Jean
Billoüard , Marchand de Bottes,
entre les quatre & cinq
heures du matin , ſa maiſon
embraſée du bas en haut ,
menaçoit déja les maiſons de
fon voiſinage, lorſque Monſieur
le premier Préſident &
Monfieur d'Argenfon y arriverent.
Les ordres ques les 2.
Magiſtrats donnerent , furent
ſipromptement executez qu'à
peine les Pompes de la Ville
furent amenées , les canaux
des ruës ouverts , & ces eaux
multipliées , & portées fans
relâche
GALANT. 209
1
relâche au milieu des flammes,
que le feu fut éteint.
Les gens qui aiment les
- grands évenemens , en verroient
de reſte dans une Ville
comme Paris, fiune pareillevi
gilance & des ſoins pareils ,
n'arrêtoient pas dans leurs ,
commencemens , le progrés
des defordres qui pourroient
y arriver tous les jours.
J'ay raconté le fond de
P'accident,je paffe maintenant
aux circonstances.ool of
L'efcalier de cette maiſon
fut le premier devoré par la
flamme. Anfi quatre ou cing
May 1714. S
210 MERCURE
ménages, peuplez d'hommes ,
de femmes ,&de petits enfans
qui Thabitoient trouverent ,
aprés que quelques uns des
premiers éveillez le furent ſauvez
par les toits , qu'il n'yavoit
plus de ſalut pour eux , à
moins de fauter par les fenêtres.
On mit des matelats
dans la ruë pour les recevoir
pendant que ſept perfonnes
deſcendoient d'une croiſée
du troiſième étage , avec
le ſecours d'une corde groffe
comme la moitié du petit
doit. Alors une Mere ( dont
les mouvemens font allez dif
GALANT. 211
ficiles à exprimer ) prit une
petite fille de trois ans qui ref.
toit encore avec elle dans la
chambre , elle l'embraffa , &
en même temps elle l'envoya
par la feneſtre: Un particulier
l'a reçût ſaine & fauve entre
ſes bras : Elle fit le ſaut aprés
ſon enfant , fa réſolution la
ſauva auxdépens de quelques
contufions: Mais c'eſt peu de
choſe pour un fi grand faut.
Un pauvre ouvrier qui demeuroit
au quatriéme , fut le
ſeul à qui il en coûta la vie:
Il ſe précipita de ſa fenestre
fur le pavé, oùil expiraàl'inf
S ij
212 MERCURE
tant. La vie d'un homme eſt
certainement d'un prix important;
mais je crois qu'on
ne sçauroit voir dans nul endroit
du monde de fi triſtes
Avantures àſi peu de frais.....
Fermer
Résumé : « Les circonstances d'un événement le rendent souvent le plus [...] »
Le texte examine les circonstances exceptionnelles qui peuvent accentuer l'importance d'un événement, comme les incendies dans les grandes villes. Bien que fréquents, certains incendies sont particulièrement notables, tels celui à Constantinople détruisant onze mille maisons ou celui à Romhild en Saxe. À Paris, les magistrats sont reconnus pour leur efficacité dans la gestion des incendies. Un incendie récent, le 12 du mois, a touché la maison de Jean Billoüard, marchand de bottes, derrière le Palais. Grâce à l'intervention rapide du premier Président et de Monsieur d'Argenfon, le feu a été maîtrisé. L'incendie a endommagé l'escalier, forçant plusieurs familles à fuir par les fenêtres. Des matelas ont été placés dans la rue pour amortir leur chute. Une mère a sauvé sa fille de trois ans en la lançant par la fenêtre avant de sauter elle-même. Malheureusement, un ouvrier a perdu la vie en tombant du quatrième étage. Le texte met en avant la valeur de la vie humaine et la prévention des tragédies.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
332
p. 253-266
RÉPONSE DU P. DUC. à une piece faite par un inconnu, qu'on lui attribuoit.
Début :
Maître Clement de Cahors en Querci [...]
Mots clefs :
Zèle, Cahors en Quercy, Clément Marot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE DU P. DUC. à une piece faite par un inconnu, qu'on lui attribuoit.
REʼPONSE DU P. DUC .
à une piece faite par un inconnu
, qu'on lui attribuoit .
M Aître Clement de Cahors
en Querci
N'eſt le Clement qui vous
met en fouci.
Froid rimailleur , quand
m'imputez l'Epître
Où l'on a pris le texte que
4
voici
254 MERCURE
Maître Clement de Cahors
en Querci ,
Oncques ne fut faite fur
mon pupitre ,
Et lourdement vous errez
en ceci :
Mais n'êtes pas grand Clerc
fur ce chapitre.
Trop bien je veux vous
faire celle- ci ,
Afin qu'au moins puiffiez
dire à bon titre
Qu'en ai fait une où l'on
debute ainſi ,
Maître Clement de Cahors
en Querci..
GALANT. 255
En quelque lieu qu'il giſe
le pauvre homme ,
Je le croy mal : mais fort
peu vous en chaut
Que dans ſon gîte il ait
froid , il air chaud ,
Pour ce fouci n'en perdrez
vôtre ſomme.
↑ Quel Clement donc vous
: fait crier ſi haut ?
Bien le voyons, c'eſt leClement
de Rome ,
Le vrai Clement , Vicaire
du Trés-haut.
Il a parlé , ſa Bulle vous affomme
,
Eftes encore étourdi de
l'aſſaut ;
256 MERCURE
Crieztoûjours, cela foulage
en ſomme :
En pareil cas crioit bien
fort auffi
Maître Clement de Cahors
enQuerci.
Il a grand tort pourtant ,
& c'eſt dommage
Qu'il ait frapé fur vous
rudement ; ...
fi
Plus il n'aura le Pontife
८ Clement
Aprés tel coup vos voeux
ni vôtre hommage.
Si le teniez le mettriez en
cages
Du
GALANT. 257
Du moins faut- il impitoyablement
Contre ſon nom déployer
vôtre rage ,
Le tout par zele. On ſçait
aflez comment
Dans votre argot s'appelle
cet uſage :
A
C'eſt ſoûtenir l'Egliſe avec
courage.
Tel en ſon temps la ſoûtenoit
auffi
Maître Clement de Cahors
enQuerci.
Mais ce grand zele , & l'i
gnorez peut être ,
May 1714 Y
238 MERCURE
Grands zelateurs , eſt ſujet
à retour ;
En maint pays maintefois
à ſon maître
Zele pareil a joüé mauvais
tour;
Il ſent par trop le foufre &
le falpêtre.
Maudit celui qui maudit
le Grand Prêtre ,
C'eſtſe jetterdans la gueule
du four.
Or quand bien même il
pourroit quelque jour
De vôtre corps quelque
phenix renaî re ,
Il eſt toûjours fâcheux d'ê
GALANT. 159
tre rouſſi,
Comme pour fait ſemblable
penſa l'être 1.
Maître Clement de Cahors
en Querci.
Comme un Docteur il ci .
toit les ſaints Peres ,
Et déchiroit l'Egliſe àbelles
dents.
Vous l'imitez , dangereuſes
viperes ,
Dans vos écrits aigredoux
&mordans :
N'en ſuis ſurpris , vous êtes
tous comperes ,
Vrais Pharifiens , reſte de
Yij
260 MERCURE
Proteftans ,
Blancs au dehors , & tout
noirs au dedans.
Onn'eſt plus dupes ,& vos
mines auſteres
Ne peuvent plus nous voiler
vos myſteres.
Levez le maſque , & fauvez-
vous d'ici
,
Comme le fit allantjoindre
fes freres
MaîtreClement de Cahors
enQuerci.
Où nous fauver ? Et faut-il
vous le dire
Droit à Geneve , on vous y
GALANT. 261
tend les bras ;
Des gens de bien là vous
pourrez médire
En liberté , Cardinaux &
Prelats,
Papes & Rois , Princes &
Potentats ,
Tous paſſeront par vôtre
aigre fatire ,
Même les Saints ne s'en ſauveront
pas.
Partez ſans plus , la palme
du martyre ,
Saints Confeſſeurs à vingtquatre
carats ,
N'eſt pas la gloire où vôtre
coeur afpire ,
4
262 MERCURE
Comme en ſon temps n'y
pretendoit auſſi
MaítreClement de Cahors
enQuerci.
Aqui parlai-je ? A gens de
vôtre clique.ne
Vile canaille ,&l'égout du
parti ,
C'eſt à vous ſeuls que va
cette replique.
Les gens d'honneur de vôtre
République ,
Loin d'approuver (bien en
fuis averti )
De vosécrits la rage frenetique
,
GALANT. 263
A vos fureurs donnent le
: démenti
Je parle à vous , rimailleur
apprenti ,
Vuide de ſens comme de
poëtique
Vous ſuivez mal vôtre maî
tre en ceci ,
Et ce n'eſt pas fur ce ton
que s'explique
Maître Clement de Cahors
Fen Querci.
17
Mais à quoy bon fur ce
propos m'étendre ?
Si quelque auteur vous a
fait la leçon ,
264 MERCURE 1
Etoit- ce à moy qu'il faloit
vous en prendre?
Vous me direz : A la ca
dence ', au ton
Nous avons crû vous voir
* & vous entendre ;
Maître Clement a fondé le
foupçon.
Fort bien , Meſſieurs , vous
vouliez vous défendre,
Et cependant j'en paye la
façon.
Or n'allez pas vous y laiſſer
ſurprendre ,
Et notez bien comme j'habille
ici ,
Pour
GALANT. 265
Pour vous payer comptant
& vous le rendre ,
Maître Clement de Cahors
en Querci.
Saints partiſans de la grace
nouvelle ,
Vivons en paix , je ſuis de
11.07 3. bon accord ,
Et je ne veux ni noiſe , ni
querelle ;
Il ne faut point éveiller
A
chat qui dort ,
Quand on l'éveille il égratigne
ou mord.
Juſqu'à preſent j'ai moderé
mon zcle :
May1714.
Z
266
MERCURE
Mais
qui
viendra
mattal
Y
laiſſera
quelque
plume
quer
dans
mon
fort
Au
Je
ne
vous
crains
vous
ni
premier
coup
crierai
de
l'aîle;
haro
d'abord,
Et
m'en
ſera
gerant
pour
votre
ſequelle
Maître
Clement
de
Cahors
ce
coup.ci
en
Querci
.
Jem'imagine
que
tout
ce
qui
s'appelle
ceremo
nie
dans
le
monde
à une piece faite par un inconnu
, qu'on lui attribuoit .
M Aître Clement de Cahors
en Querci
N'eſt le Clement qui vous
met en fouci.
Froid rimailleur , quand
m'imputez l'Epître
Où l'on a pris le texte que
4
voici
254 MERCURE
Maître Clement de Cahors
en Querci ,
Oncques ne fut faite fur
mon pupitre ,
Et lourdement vous errez
en ceci :
Mais n'êtes pas grand Clerc
fur ce chapitre.
Trop bien je veux vous
faire celle- ci ,
Afin qu'au moins puiffiez
dire à bon titre
Qu'en ai fait une où l'on
debute ainſi ,
Maître Clement de Cahors
en Querci..
GALANT. 255
En quelque lieu qu'il giſe
le pauvre homme ,
Je le croy mal : mais fort
peu vous en chaut
Que dans ſon gîte il ait
froid , il air chaud ,
Pour ce fouci n'en perdrez
vôtre ſomme.
↑ Quel Clement donc vous
: fait crier ſi haut ?
Bien le voyons, c'eſt leClement
de Rome ,
Le vrai Clement , Vicaire
du Trés-haut.
Il a parlé , ſa Bulle vous affomme
,
Eftes encore étourdi de
l'aſſaut ;
256 MERCURE
Crieztoûjours, cela foulage
en ſomme :
En pareil cas crioit bien
fort auffi
Maître Clement de Cahors
enQuerci.
Il a grand tort pourtant ,
& c'eſt dommage
Qu'il ait frapé fur vous
rudement ; ...
fi
Plus il n'aura le Pontife
८ Clement
Aprés tel coup vos voeux
ni vôtre hommage.
Si le teniez le mettriez en
cages
Du
GALANT. 257
Du moins faut- il impitoyablement
Contre ſon nom déployer
vôtre rage ,
Le tout par zele. On ſçait
aflez comment
Dans votre argot s'appelle
cet uſage :
A
C'eſt ſoûtenir l'Egliſe avec
courage.
Tel en ſon temps la ſoûtenoit
auffi
Maître Clement de Cahors
enQuerci.
Mais ce grand zele , & l'i
gnorez peut être ,
May 1714 Y
238 MERCURE
Grands zelateurs , eſt ſujet
à retour ;
En maint pays maintefois
à ſon maître
Zele pareil a joüé mauvais
tour;
Il ſent par trop le foufre &
le falpêtre.
Maudit celui qui maudit
le Grand Prêtre ,
C'eſtſe jetterdans la gueule
du four.
Or quand bien même il
pourroit quelque jour
De vôtre corps quelque
phenix renaî re ,
Il eſt toûjours fâcheux d'ê
GALANT. 159
tre rouſſi,
Comme pour fait ſemblable
penſa l'être 1.
Maître Clement de Cahors
en Querci.
Comme un Docteur il ci .
toit les ſaints Peres ,
Et déchiroit l'Egliſe àbelles
dents.
Vous l'imitez , dangereuſes
viperes ,
Dans vos écrits aigredoux
&mordans :
N'en ſuis ſurpris , vous êtes
tous comperes ,
Vrais Pharifiens , reſte de
Yij
260 MERCURE
Proteftans ,
Blancs au dehors , & tout
noirs au dedans.
Onn'eſt plus dupes ,& vos
mines auſteres
Ne peuvent plus nous voiler
vos myſteres.
Levez le maſque , & fauvez-
vous d'ici
,
Comme le fit allantjoindre
fes freres
MaîtreClement de Cahors
enQuerci.
Où nous fauver ? Et faut-il
vous le dire
Droit à Geneve , on vous y
GALANT. 261
tend les bras ;
Des gens de bien là vous
pourrez médire
En liberté , Cardinaux &
Prelats,
Papes & Rois , Princes &
Potentats ,
Tous paſſeront par vôtre
aigre fatire ,
Même les Saints ne s'en ſauveront
pas.
Partez ſans plus , la palme
du martyre ,
Saints Confeſſeurs à vingtquatre
carats ,
N'eſt pas la gloire où vôtre
coeur afpire ,
4
262 MERCURE
Comme en ſon temps n'y
pretendoit auſſi
MaítreClement de Cahors
enQuerci.
Aqui parlai-je ? A gens de
vôtre clique.ne
Vile canaille ,&l'égout du
parti ,
C'eſt à vous ſeuls que va
cette replique.
Les gens d'honneur de vôtre
République ,
Loin d'approuver (bien en
fuis averti )
De vosécrits la rage frenetique
,
GALANT. 263
A vos fureurs donnent le
: démenti
Je parle à vous , rimailleur
apprenti ,
Vuide de ſens comme de
poëtique
Vous ſuivez mal vôtre maî
tre en ceci ,
Et ce n'eſt pas fur ce ton
que s'explique
Maître Clement de Cahors
Fen Querci.
17
Mais à quoy bon fur ce
propos m'étendre ?
Si quelque auteur vous a
fait la leçon ,
264 MERCURE 1
Etoit- ce à moy qu'il faloit
vous en prendre?
Vous me direz : A la ca
dence ', au ton
Nous avons crû vous voir
* & vous entendre ;
Maître Clement a fondé le
foupçon.
Fort bien , Meſſieurs , vous
vouliez vous défendre,
Et cependant j'en paye la
façon.
Or n'allez pas vous y laiſſer
ſurprendre ,
Et notez bien comme j'habille
ici ,
Pour
GALANT. 265
Pour vous payer comptant
& vous le rendre ,
Maître Clement de Cahors
en Querci.
Saints partiſans de la grace
nouvelle ,
Vivons en paix , je ſuis de
11.07 3. bon accord ,
Et je ne veux ni noiſe , ni
querelle ;
Il ne faut point éveiller
A
chat qui dort ,
Quand on l'éveille il égratigne
ou mord.
Juſqu'à preſent j'ai moderé
mon zcle :
May1714.
Z
266
MERCURE
Mais
qui
viendra
mattal
Y
laiſſera
quelque
plume
quer
dans
mon
fort
Au
Je
ne
vous
crains
vous
ni
premier
coup
crierai
de
l'aîle;
haro
d'abord,
Et
m'en
ſera
gerant
pour
votre
ſequelle
Maître
Clement
de
Cahors
ce
coup.ci
en
Querci
.
Jem'imagine
que
tout
ce
qui
s'appelle
ceremo
nie
dans
le
monde
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Résumé : RÉPONSE DU P. DUC. à une piece faite par un inconnu, qu'on lui attribuoit.
Le Père Duc répond à une pièce anonyme qui lui est attribuée. Il nie en être l'auteur et critique l'inconnu qui lui impute cette œuvre. Pour illustrer son point, il mentionne Maître Clément de Cahors en Quercy, une figure historique impliquée dans des controverses similaires. Le Père Duc souhaite clarifier la situation afin de mettre fin aux accusations injustes. Il accuse l'inconnu de mal interpréter les événements et de manquer de clarté. Il souligne que Maître Clément de Cahors a soutenu l'Église avec zèle, mais que ce zèle peut parfois se retourner contre celui qui l'exerce. Le Père Duc met en garde contre les dangers de maudire les autorités religieuses et compare les écrits de l'inconnu à ceux de Maître Clément, qu'il décrit comme aigres et mordants. Le Père Duc invite l'inconnu à se rendre à Genève, où il pourra critiquer librement les autorités religieuses sans crainte. Il exprime son souhait de vivre en paix et d'éviter les querelles, tout en se réservant le droit de réagir si nécessaire. Il mentionne à nouveau Maître Clément de Cahors pour illustrer son point et exprime sa volonté de modérer son zèle, tout en se tenant prêt à défendre ses positions si besoin.
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333
p. 3-9
MERCURE NOUVEAU.
Début :
Je croy en effet qu'il n'est pas de [...]
Mots clefs :
Public, Mercure galant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MERCURE NOUVEAU.
MERCURE DEL
=
LYON
NOUVEAU 1893
E croy en effet
J qu'il n'est pas
de meilleur métier
pour faire bientôt
connoillance avec tout
le monde que celui
d'auteurdu Mercure
7
galant
: mais je croy auffi
Juin 1714. Aij
4 1
MERCURE
qu'il n'en eſt pas de plus
importun. Eſtre diſtrait
par toute la terre , s'entretenir
pour le public
descorrefpondances par
tout, & faire un livre
tous les mois : voila juftement
l'employ dont je
fuis charge.
1 On me dit , pour
m'encouragen , qu'on a
eu affez d'indu gence
pour mon premi tvor
Jume Ce fuffrage m'eſt
indifferent ; je n'en yeux
A
1
GALANT. }S
point pour les ouvrages
que je donne : ils ne
m'appartiennent pas afſez
pour meriter tant de
grace , & ce feroit tout
de que je pourrois exiger
, ſi j'étois l'inventeur
ou le garantdes faitsque
je rapporte. D'ailleurs ,
à examiner de plus prés
ce ſentiment d'indulgence
, qu'on me fait afſez
valoir , je ne voy pas
qu'il y ait beaucoup de
quoy flater la vanité d'un
A iij
6 MERCURE
homme à qui le public ,
fans offenſer ſa delicateſſe
, peut ſçavoir meilleur
gré de ſes nouvelles.
Tant de perſonnes
m'ont queſtionné ſur le
chapitre de cette riche
eſclave dont j'ai parlé
dans mon premier Mercure;
j'ai vu tant de Cavaliers
de bonne mine
me demander ſi cette
hiſtoire n'étoit pas un
conte de ma façon ; j'ai
en un mot rafſuré tant
GALANT. 7
१
de monde ſur le merite,
la richeffe & les intentions
de cette fille , que
j'ai vûë à Madrid, & que
pluſieurs Miniſtres étrangers
, & mille honnêtes
gens qui font ici
ont vûë comme moy ,
que ce ſeul article devoit
engager tous les
pretendans à publier
qu'un homme qui donne
de fi bonnes adref
fes , merite plûtôt des
applaudiſſemens foli-
Aiiij
8 MERCURE
des qu'une ſeche indulgence.
Mais vous n'y
fongez pas , me dit- on ,
de faire tant le delicat
fur les fuffrages qu'on
vous ête , ou qu'on vous
accorde ; le public aime
auſſi peu les détails que
les repliques , &fi vous
voulez être de ſes amis ,
ne ſongez qu'à lui donner
ſouvent de bonnes
pieces , un grand nombre
de faits , & peu de
reflexions ; il eſt affez
GALANT. 9
C fage pour faire lui même
celles qui lui conviennent.
Je remercie le
donneur d'avis ; fon conſeil
me paroît ſi raifonnable
, que je vais , fans
autre prélude , debuter
par cette hiſtoire , & copier
l'original que m'en
a donné celui qui en a
été le principal acteur.
Son nom est Olivier de
la Barriere , a prefent
Capitaine commandant
un bataillon François.
=
LYON
NOUVEAU 1893
E croy en effet
J qu'il n'est pas
de meilleur métier
pour faire bientôt
connoillance avec tout
le monde que celui
d'auteurdu Mercure
7
galant
: mais je croy auffi
Juin 1714. Aij
4 1
MERCURE
qu'il n'en eſt pas de plus
importun. Eſtre diſtrait
par toute la terre , s'entretenir
pour le public
descorrefpondances par
tout, & faire un livre
tous les mois : voila juftement
l'employ dont je
fuis charge.
1 On me dit , pour
m'encouragen , qu'on a
eu affez d'indu gence
pour mon premi tvor
Jume Ce fuffrage m'eſt
indifferent ; je n'en yeux
A
1
GALANT. }S
point pour les ouvrages
que je donne : ils ne
m'appartiennent pas afſez
pour meriter tant de
grace , & ce feroit tout
de que je pourrois exiger
, ſi j'étois l'inventeur
ou le garantdes faitsque
je rapporte. D'ailleurs ,
à examiner de plus prés
ce ſentiment d'indulgence
, qu'on me fait afſez
valoir , je ne voy pas
qu'il y ait beaucoup de
quoy flater la vanité d'un
A iij
6 MERCURE
homme à qui le public ,
fans offenſer ſa delicateſſe
, peut ſçavoir meilleur
gré de ſes nouvelles.
Tant de perſonnes
m'ont queſtionné ſur le
chapitre de cette riche
eſclave dont j'ai parlé
dans mon premier Mercure;
j'ai vu tant de Cavaliers
de bonne mine
me demander ſi cette
hiſtoire n'étoit pas un
conte de ma façon ; j'ai
en un mot rafſuré tant
GALANT. 7
१
de monde ſur le merite,
la richeffe & les intentions
de cette fille , que
j'ai vûë à Madrid, & que
pluſieurs Miniſtres étrangers
, & mille honnêtes
gens qui font ici
ont vûë comme moy ,
que ce ſeul article devoit
engager tous les
pretendans à publier
qu'un homme qui donne
de fi bonnes adref
fes , merite plûtôt des
applaudiſſemens foli-
Aiiij
8 MERCURE
des qu'une ſeche indulgence.
Mais vous n'y
fongez pas , me dit- on ,
de faire tant le delicat
fur les fuffrages qu'on
vous ête , ou qu'on vous
accorde ; le public aime
auſſi peu les détails que
les repliques , &fi vous
voulez être de ſes amis ,
ne ſongez qu'à lui donner
ſouvent de bonnes
pieces , un grand nombre
de faits , & peu de
reflexions ; il eſt affez
GALANT. 9
C fage pour faire lui même
celles qui lui conviennent.
Je remercie le
donneur d'avis ; fon conſeil
me paroît ſi raifonnable
, que je vais , fans
autre prélude , debuter
par cette hiſtoire , & copier
l'original que m'en
a donné celui qui en a
été le principal acteur.
Son nom est Olivier de
la Barriere , a prefent
Capitaine commandant
un bataillon François.
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Résumé : MERCURE NOUVEAU.
Le texte est un extrait du 'Mercure Galant' de 1714. L'auteur exprime une ambivalence envers son métier d'écrivain pour cette publication, le voyant à la fois comme un moyen de se faire connaître et comme une tâche pénible. Il doit gérer des correspondances mondiales et publier un livre mensuel. Indifférent aux éloges pour son premier ouvrage, il ne se considère pas comme le créateur des faits rapportés. Le public préfère les nouvelles aux réflexions. L'auteur a souvent été interrogé sur une histoire concernant une riche esclave. Il affirme que cette histoire, vue par plusieurs ministres étrangers et honnêtes gens, mérite des applaudissements. Il décide de raconter cette histoire, dont le principal acteur est Olivier de la Barriere, actuellement capitaine commandant un bataillon français.
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334
p. 10-14
Réflexions sur l'Histoire [titre d'après la table]
Début :
Il m'a paru que la suite d'une histoire interrompüe [...]
Mots clefs :
Digressions, Histoire, Palais, Lecteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réflexions sur l'Histoire [titre d'après la table]
Il m'a paru que la
fuite d'une histoire interrompuë
par des defcriptions
de palais, de
villes & de campagnes ,
refroidiſſoit l'attention
du lecteur, dont naturellement
l'esprit n'a pour
objet que le dénoûment
de l'intrigue qu'on lui raconte.
Si quelqu'un doute
de l'effet dégoûtant de
ces digreffions ,je lui confeillede
prendre la peine
ou le plaisir de lire
GALANT. 11
i
Clelie, Polexandre, Cyrus,&
vingt autresRo.
mans semblables , où il
verra ſouvent, àlasuite
d'un combat àoutrance ,
ou du raviſſement d'une
belle Princeße ,la Princeffe&
leChevalierfaire
un inventaire des
meubles & des tableaux
admirables dont étoient
ornezles Palais de leurs
ayeux. Pourmoy , je ne
Sçaifi c'estfaute de goût
pour l'architecture , que
1
12 MERCURE
lorſque j'ai rencontré
quelques-uns de ces édi
fices superbes je les ai
toûjours fautez , pour
me remettre plûtôt à
l'histoire , & j'ai pense
que les lecteurs qui trouveroient
de pareilles
descriptions dans mon
Mercare , pourroient
bienfauter tout mon liure.
Il y a cependant
des circonstances dont le
détail , neceſſaire à l'in
telligence de l'histoire
GALANT .
Erablit pour les acteurs
des fituations interesfantes
s'il nefaut ni les
negligers nitrop les éten
- Pour ne rien laiffer à
desirer au lecteur qui
veut s'inſtruire , j'ai crû
ne pouvoir mieux faire
que de marquer d'un
chiffre tous les endroits
dont je ne pourrai tui
faire la peinturefansin
terrompre le fil de ma
narration ,& de to rom
14 MERCURE
voyer , par le moyen de
ces chiffres , à lafin de
Chiſtoire, où il trouvera
tout ce qui manquoit à
Sacuriosité. J'aurai tous
les mois la même еxас-
titude.
fuite d'une histoire interrompuë
par des defcriptions
de palais, de
villes & de campagnes ,
refroidiſſoit l'attention
du lecteur, dont naturellement
l'esprit n'a pour
objet que le dénoûment
de l'intrigue qu'on lui raconte.
Si quelqu'un doute
de l'effet dégoûtant de
ces digreffions ,je lui confeillede
prendre la peine
ou le plaisir de lire
GALANT. 11
i
Clelie, Polexandre, Cyrus,&
vingt autresRo.
mans semblables , où il
verra ſouvent, àlasuite
d'un combat àoutrance ,
ou du raviſſement d'une
belle Princeße ,la Princeffe&
leChevalierfaire
un inventaire des
meubles & des tableaux
admirables dont étoient
ornezles Palais de leurs
ayeux. Pourmoy , je ne
Sçaifi c'estfaute de goût
pour l'architecture , que
1
12 MERCURE
lorſque j'ai rencontré
quelques-uns de ces édi
fices superbes je les ai
toûjours fautez , pour
me remettre plûtôt à
l'histoire , & j'ai pense
que les lecteurs qui trouveroient
de pareilles
descriptions dans mon
Mercare , pourroient
bienfauter tout mon liure.
Il y a cependant
des circonstances dont le
détail , neceſſaire à l'in
telligence de l'histoire
GALANT .
Erablit pour les acteurs
des fituations interesfantes
s'il nefaut ni les
negligers nitrop les éten
- Pour ne rien laiffer à
desirer au lecteur qui
veut s'inſtruire , j'ai crû
ne pouvoir mieux faire
que de marquer d'un
chiffre tous les endroits
dont je ne pourrai tui
faire la peinturefansin
terrompre le fil de ma
narration ,& de to rom
14 MERCURE
voyer , par le moyen de
ces chiffres , à lafin de
Chiſtoire, où il trouvera
tout ce qui manquoit à
Sacuriosité. J'aurai tous
les mois la même еxас-
titude.
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Résumé : Réflexions sur l'Histoire [titre d'après la table]
Le texte examine les effets négatifs des descriptions détaillées de palais, villes et campagnes sur l'attention du lecteur dans une histoire. Ces digressions interrompent le récit et détournent l'esprit du lecteur du dénouement de l'intrigue. Pour illustrer ce point, l'auteur cite des romans comme 'Clelie', 'Polexandre', 'Cyrus' et d'autres, où des descriptions superflues apparaissent souvent après des moments clés de l'intrigue. L'auteur avoue avoir sauté ces descriptions dans ces ouvrages et craint que les lecteurs fassent de même avec son propre travail, le 'Mercure'. Cependant, il reconnaît l'importance de certains détails nécessaires à la compréhension de l'histoire. Il propose de marquer d'un chiffre les passages descriptifs pour permettre au lecteur de les consulter à la fin du récit sans interrompre la narration. Cette méthode sera appliquée mensuellement avec exactitude.
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335
p. 166-169
« Quelques utiles que soient les avis que je viens de donner, [...] »
Début :
Quelques utiles que soient les avis que je viens de donner, [...]
Mots clefs :
Auteurs du Mercure, Poésie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Quelques utiles que soient les avis que je viens de donner, [...] »
Quelques utiles que foient
les avis que je viens de donner,
les Memoires Litteraires ne
font pas du gouſt de tout le
monde , le nombre de ceux
GALANT 167
qui les paflent , eſt auſſi grand
que celuy de ceux qui les lifent
, & il me ſemble que
j'entends tous mes Lecteurs
dire, que chacun doit trouver
dans mon Livre au moins
un article pour ſoy. J'en
tombe d'accord , mais je leur
repeteray encore que c'eſt à
cux à faire en forte que leur
curiofité ſoit fatisfaite. Ils
veulent des pieces courtes &
diverſifiées , qu'ils m'en donnent
; qu'ils foient eux-mêmes
les Auteurs du Mercure Galant
, il doit eſtre leur ouvra
ge plutoſt que le mien. Ils
168 MERCURE
trouveront alors dequoy s'amufer
avecplaisir de la varieté
continuelle qui doit faire tour
le merite de ce Livre.
Quelque bonne que foit la
Piecede Poësie que je leurdon
ne, fi un Madrigal, uneChan
fon, une Epigrame, un Son
net leur plaiſent davantage ,
qu'ils prennent la peine d'en
faire & de m'en envoyer , je
feray tout ce qu'ils voudront
pour leur plaire. Cependant
je prie ceux qui ſe meflent de
faire des Vers de lire avec
beaucoup d'attention la Picce
de Poësie que jeleur preſente,
&
GALANT. 169
&de ſe ſouvenir dans leurs
compoſitions , avec quel art ,
& à quel prix il eſt permis d'être
Poëte.
les avis que je viens de donner,
les Memoires Litteraires ne
font pas du gouſt de tout le
monde , le nombre de ceux
GALANT 167
qui les paflent , eſt auſſi grand
que celuy de ceux qui les lifent
, & il me ſemble que
j'entends tous mes Lecteurs
dire, que chacun doit trouver
dans mon Livre au moins
un article pour ſoy. J'en
tombe d'accord , mais je leur
repeteray encore que c'eſt à
cux à faire en forte que leur
curiofité ſoit fatisfaite. Ils
veulent des pieces courtes &
diverſifiées , qu'ils m'en donnent
; qu'ils foient eux-mêmes
les Auteurs du Mercure Galant
, il doit eſtre leur ouvra
ge plutoſt que le mien. Ils
168 MERCURE
trouveront alors dequoy s'amufer
avecplaisir de la varieté
continuelle qui doit faire tour
le merite de ce Livre.
Quelque bonne que foit la
Piecede Poësie que je leurdon
ne, fi un Madrigal, uneChan
fon, une Epigrame, un Son
net leur plaiſent davantage ,
qu'ils prennent la peine d'en
faire & de m'en envoyer , je
feray tout ce qu'ils voudront
pour leur plaire. Cependant
je prie ceux qui ſe meflent de
faire des Vers de lire avec
beaucoup d'attention la Picce
de Poësie que jeleur preſente,
&
GALANT. 169
&de ſe ſouvenir dans leurs
compoſitions , avec quel art ,
& à quel prix il eſt permis d'être
Poëte.
Fermer
Résumé : « Quelques utiles que soient les avis que je viens de donner, [...] »
Le texte traite de la réception des 'Mémoires Littéraires' et du 'Mercure Galant', notant des avis partagés : certains les apprécient, d'autres les critiquent. L'auteur reconnaît que chaque lecteur peut trouver un article à son goût dans son livre, mais souligne que la satisfaction des lecteurs dépend de leur propre engagement. Les lecteurs préfèrent des pièces courtes et variées. L'auteur encourage les lecteurs à contribuer eux-mêmes au 'Mercure Galant' pour enrichir son contenu. Il invite également les lecteurs à envoyer leurs créations poétiques, telles que des madrigaux, des chansons, des épigrammes ou des sonnets, promettant de les inclure pour leur plaisir. L'auteur recommande aux amateurs de poésie de lire attentivement la pièce présentée et de se rappeler les techniques et les efforts nécessaires pour bien composer des vers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
336
p. 169-214
De la Necessité de la Critique, ou le Grand Prevost du Parnasse.
Début :
On gronde contre la Satire, [...]
Mots clefs :
Parnasse, Auteur, Critique, Muses, Ombre, Auteurs, Censeurs, Virgile, Malherbe, Quinault, Prévôt, Bigarrure, Prévôt du Parnasse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De la Necessité de la Critique, ou le Grand Prevost du Parnasse.
De la Neceffité de la
Critique , ou le Grand
• Prevoſt du Parnaſſe.
On gronde contre la
Satire,
Et Cotin dit qu'on a rai-
F
fon;
Mais quoique Cotin puis ,
Sedire
Juin 1714. P
170 MERCURE
Dans l'étrangedemanделі-
fon ६
Qu'en noſtre Siecle on a
d'écrire
Il nous faut ce contre-poifon.
Ecrire en Vers' berire
Den Pr
Au temps passé, c'estoit un
fa
Art,
e
Au temps preſent , c'est
autre chose , RRR
Tant bien que mal à tout
hazard,
GALANT. 171
Rime qui veut , qui veut
compose
Se dit habile, ou le fuppose
,
Entre au Chorus , ou chan
te àpart
Eft pour un tiers ou pour
un quart
Fournit le texte en fait la
glofe,
Et tout le monde en veut
Sa part.
Dites - nous , Muses,
d'où peut naistre
Pij
172 MERCURE
Cette heureuse fecondité,
Eft- on sçavant quand on
veut l'estre ,
Cela n'a pas toûjours esté.
Il en coûtoit à nos Ancestres
,
Ce ne fut pas pour eux un
jeu,
Ce qui coûtoit à ces grands
Maistres
D'où vient nous coûte-tilfi
ة ي ح
peu.
Vanitéfotte, qui preſume
GALANT. 173
Par un aveugle &fol orgüeil
Defon esprit &desa plu
me:
Voilà d'abord le grand écuril.
Itcm, leTempledeMe
moire ,
C'est un tres- dangereux appas;
Mais en grifonnant pour
L'encre toûjours ne coule
la gloire ,
pas;
Piij
174 MERCURE
Et quelquefois avient le
cas ,
Que l'on caſſeſon écritoire.
1
:
Item ,foit à bon titre ,
ou non ,
On dit mes oeuvres , mon
Libraire ,
Et l'on voit en gros caractere
Afficher son Livre&fon
Nom:
Item , chacun asa folie
;
GALANT. 175
Item , aujourd'huy tout est
bon
Et tout oworage se publie
Ce qu'un hommea rêvé la
Ce qu'il a dit àſaſervan-
Cequ'ilfait entre ſept
buit ,
Qu'on l'imprime & melte
en vente ,
L'ouvrage trouve du debit;
Et quelquefois ,ſans qu'il
s'en vente ,
Piiij
176 MERCURE
L'Auteury gagne un bon
habit.
Item , quand on ne sçait
mieux faire ,
Onforge , on ment dans un
écrit.
Item, on nesçauroitſe taire,
Et nous avons tous trop
d'esprit.
Autre grand Item , ilfaut
vivre
Voilà comment fefait un
Livre.
De-lànous viennent à
foifon
GALANT. 177
Maigres livrets de toute
forte ; 1
Ils n'ont ny rime ny rai-
Son ,
Cela se vend toûjours ,
qu'importe
Tous lesſujetsfontpresque
ufez
Et tous les titres épuiſez ,
Fuſques à des contes de
Fée,
Dont on afait long- temps
Trophée ;
Le desordre croit tous les
jours
178 MERCURE
Je crie & j'appelle au fecours,
Quand viendra- t'il quelque
Critique
Pourreformer untel abus ,
Et purger noftre Republique
De tant d'Ecrivains de bibus?
A l'esprit d'un Cenfeur
farouche,
Qui fçait faire valoir fes
droits ,
Un pauvre Auteur craindra
la touche,
GALANT. 179
Et devant que d'ouvrir la
bouche
I penſera plus de deux
fois.
Je touche une facheuse
corde,
Et crois déja de tous cof
tez
Entendré à ce funeste exorde
,
Nombre d'Auteurs épouvantez
Crier tout baut , mifericorde!
180 MERCURE
Soit fait , Meffieurs , j'en
fuis d'accord;
Mais quand le Public en
furie
Contre vous &vos oeuvres
crie
Mifericorde encore plus
fort ,
Que luy répondre ,je vous
prie?
C'est un mal je ne dis
pas non ,
Qu'un Cenfeur rigide &
fevere
GALANT. 181
Qui le prend fur le plus
haut ton ,
Qu'on hait , & pourtant
qu'on revere :
Mais si c'est un mal, c'est
Souvent
Un mal pour nous bien neceffaire
;
Un Critique au Paysscavant
Fait le métier de Commif-
Saire.
Bornonsnousfans aller
plus loin
1
182 MERCURE
T
A la feule gent Poëtique
Plus que tout autre elle a
besoin
Pour Commiſſaire d'un
Critique.
Les Poëtesfont infolents
Etſouvent les plus miferables
Se trouvent les plus intraitables
Fiers de leurs prétenduës
talents
Ils prendront le pas au
Parnaffe
GALANT. 183
Et fur Virgile &(ur Horace
S'il n'est des Cenfeurs vigilants
Pour chaßer ces paffe-vollants,
Et marquer à chacun fa
place.
D'abordces petits avortons
Viennent se couler à tâtons;
Ils sont soumis , humbles ,
dociles.
184 MERCURE
Souples a prenare les lecons
Des Horaces & des Virgiles,
Etdevantdes Auteurs habiles
Sontmuetscomme des poif
fons ;
Mais quand enfin cette
vermine
Sur le Parnaße a pris racine
,
Elle s'amente&forme un
corps
Quiserevolte&semutine;
Dés
GALANT. 185
Dès qu'une fois elle domine
Adieu Virgile نب fes
conforts
Dans quelque coin on les
confine ,
Et fi Phoebus faisoit la
mine
Luy-même on le mettroit
dehars.
Comment Ronsard &
Sa Pleyade, ??
Dont un temps le regne a
Juin 1714 .
186 MERCURE
Nous l'avoient - ils defiguré
Dans leur grotesque mafcarade?
Plus bigarre qu'un Arlequin
,
Affublé d'un vieux cafaquin
Fait àpeu prés à la Françoise
is d'étoffe antique
autoife;
as goust, fans air , le
tout enfin
Brodé de grec &delatin
GALANT.187
C'estoit dans ce bel équipa
ge
Qu Apollon noir comme
un lutin
Se faisoit par tout rendre
hommage;
Mais après un long efclavage
Enfin Malherbe en eut pities
Et l'ayant pris en amitié
Lui débarboüilla le vifage
Et le remit ſur un bon
pied
Qij
188 MERCURE
Renvoyant à lafriperie
Ses haillons &fa broderie.
Alors dans le facré
Vallon
On décria la vieille moda
Et Malherbe fous Apollon
Fit publier un nouveau
Code,
Deffendant ces vieux paf-
Sements ,
Qu'avec de grands empref-
Sements
GALAN 189
On alloit chercher piece à
piece
Au Latium & dans la
Grece
Ronfard en fut triste &
marri ,
Perdant beaucoup àce déori
Cependant tout changea
deface
Sur l'Helicon & le Par
naße
C'estoit un air de propreté
:
199 MERCURE
Plein de grandeur de
nobleffe ;
Rien defade ni d'affecté
N'en alteroit la dignité
Le bon goût & la politeffe
Brilloient dans lafimplicite
Laiſſant la frivole parure
Aux fades Heros de Romans
On emprunte de la natu
re
Ses plus fuperbes ornemens:
GALANT.191
Vous cuffiez vù les jours
de festes
Phæbus &les neufDoctes
Soeurs
N'employerpourorner leur
testes
Que des lauriers meſlezde
fleurs
Mais cette mode trop unie
Ennuya bien-toſtnosFran-
Au mépris des nouvelles
Ils revinrent à leurgenie
192 MERCURE
Et reclamerent tous leurs
droits
Nous aimons trop la bigarure
;
Je ne puis le dire aßez
baut,
Voilà nostre premier deffaut
Et c'est depuis long-temps
qu'il dure :
Ildureraj'ensuis garant,
Quoique le bon goût en
murmure;
Si l'on le quitte , on le reprends
&
Même
GALANT. 193
Même en dépit de la
Cenfure :
On veut du rare, du nou
veau,
27197
Letoutfans regle ,&fans
mesure ,
On outre , on caffe le pin
ceau;
Mais à charger trop le
tableau,
On vient àgâter la peina
gater la pein
ture malind
Et voulant le portrait trop
bears ८
Juin 1714. RS
194 MERCURE
On fait grimacer la figure.
:
Spit Poëtes foit Orateurs
,
C'est là qu'en font bien des
Auteurs.
Nous nous mettons à la
torture
Pour alambiquer un écrit;
Nous voulons par tout de
Kefprit
Du brillant de l'enlumi-
стике сто
C'est un abus , ne forçons
rien,
GALANT. 195
Laifſſons travailler la nature
Etfans effort nous ferons
bien:
Il en coûte pour l'ordinaire
Par cet enteſtement fatal
Plus à certains pourfaire
mal
Qu'il n'en coûteroit pour
bienfaire.
Me voila dans unfort
beau champ
Rij
196 MERCURE
Mais je préche & peut
estre ennui-je
Comme bien d'autres en
consid
prêchant ,
Jefinis donc & je m'of
Suye.
១
Bel exemplefans meflatter
Si l'on vouloit en profiter.
Or durant cette mala-
છ???????????? die
Dont l'Helicon , fut infec
djtás zamb aliors :
On bannit lafimplicité
GALANT 197
Sous Malherbe tant ap
plaudies 20
Pointe's, équivoques dans
Et jeux de mots vinrent
On vit l'affemblage grotes-
Da ferieux & du burles
-
Le Phoebus , le:Galima-
--sanciovint amoy 20
Parurent avec aßurance ,
Et comme fi l'on n'estoit
pas
R iij
198. MERCURE
Affezfol , quand on veut
en France
Onfut avec avidité
Chercherjusques dans l'Italic
Desfecours dont par cha-
Elle aſſiſta noſtrefolies
Apollonfe tuoit en vain
De faire mainte remon-
Nos gens fuivoient toujours
leur train
Et tout alloit en décadence.
:
L
NOUSTHEQUE DE
199
Mais quand ce Dien
plein de prudence
*
1893*
Eut pris Boileau pourfon
Preap
Combien d'Auteurs firent
lepaut
On voyoit détaler en bande
Tous ces Meffieurs de
contrebande :
Chapelain couvertde lau
riers
Sauta luy-même des pre
miers ,
Et perdit , dit-on , dans la
crotte
Riiij
200 MERCURE
Etfa perruque &sa calottes
Il crioit prestà trébucher
Sauvez l'honneur de la
Pucelle
Mais Boileau plus dur
qu'un rocher
Neust pitié ni de luy ni
d'elle.
Pradon voulant parlementer
Fit d'abord de la resistan
ce
Et parut quelque temps
luter,
CALANT. 2010
Même en Poëte d'importance;
It appella de la Sentence
Mais ilfallut toûjoursfau
ters
Et l'on n'apoint jugé l'inf
tance:
Sous le manteau de Regulus
On eut épargnésa perfonne
Mais le pauore homme
n'avoit plus 1
Que lejuſte-au-corpsd'Antigone.
202 MERCURE
Quinaut par la foule
emporté,
Quinaut même fit la culbute
Mais un appel interjetté
Le vangea bien-toft defa
chute :
On vit les Muses en rumeur
A l'envi prendre en main
Sa cause,
Quelques gens de mauvaiſe
humeur
Vouloient pouffer plas loin
la chofe
GALANT.203.
Infiftant qu'on fit au plum
toft
Le procés au pauore Prevost.
Mais Pæbus d'une
oeiltade fiere
Les rejettant avec mépris
Leurdit d'un tonferme&
favere
Paix canailles de beaux
-
Qui n'avez fait icy que
braires Aoim C
204 MERCURE
Sifur Quinaut on s'estmé
pris
Fy veilleray, c'est mon
affaire:
Quant à vous perdez tout
Et ne me rompez plus la
teste
Mon Prevost afaitfon de-
Ainsi se calma la tem-
1
Et Quinaut s'estant pre-
Dansses griefsfut écouté;
GALANT. 205
On declara vu la requeſte ,
Bien appellé comme d'a-
છછછછ????????????
Dont le Prevost resta
camus
Il fut mêmeſur le Parnaf-
-ind
Regléfans contestation
Qu'auprès d'Orphée &
250 Pd Amphion 2.200 25
Il iroit reprendresa place ;
Et puis Phoebus d'un air
humain
Lui mit fa propre Lyre en
main
206 MERCURE
Non que la fienne fut u-
See
Maispar un noble&fier
dedain
De la voir à tort méprifee
En tombant il l'avoit brifée
On enfit recueillir foudain
Tous les morceaux juſques
au moindre
Mais on les recücillit en
vain
い
Et l'on ne pût bien les
rejoindre
GALANT. 207
Tel fut le destin de Quinaut
,
Seuldetous, oùle Commis
faire,
Ason égard un peu corfaire
Sefoit trouvé pris en défaut
Sur tout le refte irreprochable
Faifantfachargeavechauteur
A tout mauvais & fot
Auteur
:
Ilfut Prevoſtinexorable ,
208 MERCURE
Il est bien vray qu'en fa
vieilleße
Illaißa tout àl'abandon ,
Etfitfa charge avec molleffe
Quand on eft vieux on dewient
bon,
Un reste de terreur empreinte
Retenoit pourtant les efprits
Et l'on ne penſoit qu'avec
crainte
Aufort de tant d' Auteurs
profcrits
Dans
GALANT 209
Dans cette violteßaine.s
puiſſante
Son ombre encore queña
Arrestoit les plus reso
33Ram? AO[
Mais cette ombre fiere&
Gette ombre même , helas!
Cependant dans cet in-
Tout degenere & deperit
Et faute dhura Prevost
qu'on craigne
Juin 1714.
S
210 MERCURE
Chacun fur pied de bel ef
stealing
prit
Arbore déja fon enseigne.
Les Cotins bravant les
- Vardards 201 offer
De tous cotez semble re-
Et comme en un temps de
! 2.pardons is
On voit hardiment repa-
Les Pelletiers, les Pra-
Le mal plus loin va fe
répandre NO
GALANT
Si l'on n'y met ordre au
Muses,ſongez à vous deffendreout
it
Au ſpecifique un bon Pre-
Un bon Prevost ; mais où
le prendre
Je pourrois, s'il m'étoitpermis
,
En nommer un digne de
Par fes foins en honneur
Et plus grand qu'il n'é-
Sij
212 MERCURE
toit peut- estre
Homere affezle fait connoistre
Il a tous les talents qu'il
Pour un employ fi neceffaire
Je ne luy vois qu'un feul
défaut
C'est que ce métier falutaires
De blâmer ce qui doit dẻ
plaire sio srio) 25 I
De reprendre & n'épar
Agner riemiang anly 11
GALANT 213
Cemétier qu'ilferoitfi-bien
Il ne voudra jamais le
faire
Attaqué par maint trait
si falon
Jamais contre le noir frelon
Iln'employaſes nobles veilles
Et comme le Roy des a
beilles
Il fut toûjours fans aiguillon.
Ason défaut cherchez
sinquelqu'autre
១៧-០៣
214 MERCURE
Qui plus bardy , qui moins
humain,
Pour vostre gloire , &pour
la nostre
Ofe à l'oeuvre mettre la
Du Parnaße arbitre fuprême;
Si vous prifez mon Zele
extrême , 29
Faites le voir en mexauçant
polling
Helas! peut estre en vous
Fais-je des veux contre
may-même.
Critique , ou le Grand
• Prevoſt du Parnaſſe.
On gronde contre la
Satire,
Et Cotin dit qu'on a rai-
F
fon;
Mais quoique Cotin puis ,
Sedire
Juin 1714. P
170 MERCURE
Dans l'étrangedemanделі-
fon ६
Qu'en noſtre Siecle on a
d'écrire
Il nous faut ce contre-poifon.
Ecrire en Vers' berire
Den Pr
Au temps passé, c'estoit un
fa
Art,
e
Au temps preſent , c'est
autre chose , RRR
Tant bien que mal à tout
hazard,
GALANT. 171
Rime qui veut , qui veut
compose
Se dit habile, ou le fuppose
,
Entre au Chorus , ou chan
te àpart
Eft pour un tiers ou pour
un quart
Fournit le texte en fait la
glofe,
Et tout le monde en veut
Sa part.
Dites - nous , Muses,
d'où peut naistre
Pij
172 MERCURE
Cette heureuse fecondité,
Eft- on sçavant quand on
veut l'estre ,
Cela n'a pas toûjours esté.
Il en coûtoit à nos Ancestres
,
Ce ne fut pas pour eux un
jeu,
Ce qui coûtoit à ces grands
Maistres
D'où vient nous coûte-tilfi
ة ي ح
peu.
Vanitéfotte, qui preſume
GALANT. 173
Par un aveugle &fol orgüeil
Defon esprit &desa plu
me:
Voilà d'abord le grand écuril.
Itcm, leTempledeMe
moire ,
C'est un tres- dangereux appas;
Mais en grifonnant pour
L'encre toûjours ne coule
la gloire ,
pas;
Piij
174 MERCURE
Et quelquefois avient le
cas ,
Que l'on caſſeſon écritoire.
1
:
Item ,foit à bon titre ,
ou non ,
On dit mes oeuvres , mon
Libraire ,
Et l'on voit en gros caractere
Afficher son Livre&fon
Nom:
Item , chacun asa folie
;
GALANT. 175
Item , aujourd'huy tout est
bon
Et tout oworage se publie
Ce qu'un hommea rêvé la
Ce qu'il a dit àſaſervan-
Cequ'ilfait entre ſept
buit ,
Qu'on l'imprime & melte
en vente ,
L'ouvrage trouve du debit;
Et quelquefois ,ſans qu'il
s'en vente ,
Piiij
176 MERCURE
L'Auteury gagne un bon
habit.
Item , quand on ne sçait
mieux faire ,
Onforge , on ment dans un
écrit.
Item, on nesçauroitſe taire,
Et nous avons tous trop
d'esprit.
Autre grand Item , ilfaut
vivre
Voilà comment fefait un
Livre.
De-lànous viennent à
foifon
GALANT. 177
Maigres livrets de toute
forte ; 1
Ils n'ont ny rime ny rai-
Son ,
Cela se vend toûjours ,
qu'importe
Tous lesſujetsfontpresque
ufez
Et tous les titres épuiſez ,
Fuſques à des contes de
Fée,
Dont on afait long- temps
Trophée ;
Le desordre croit tous les
jours
178 MERCURE
Je crie & j'appelle au fecours,
Quand viendra- t'il quelque
Critique
Pourreformer untel abus ,
Et purger noftre Republique
De tant d'Ecrivains de bibus?
A l'esprit d'un Cenfeur
farouche,
Qui fçait faire valoir fes
droits ,
Un pauvre Auteur craindra
la touche,
GALANT. 179
Et devant que d'ouvrir la
bouche
I penſera plus de deux
fois.
Je touche une facheuse
corde,
Et crois déja de tous cof
tez
Entendré à ce funeste exorde
,
Nombre d'Auteurs épouvantez
Crier tout baut , mifericorde!
180 MERCURE
Soit fait , Meffieurs , j'en
fuis d'accord;
Mais quand le Public en
furie
Contre vous &vos oeuvres
crie
Mifericorde encore plus
fort ,
Que luy répondre ,je vous
prie?
C'est un mal je ne dis
pas non ,
Qu'un Cenfeur rigide &
fevere
GALANT. 181
Qui le prend fur le plus
haut ton ,
Qu'on hait , & pourtant
qu'on revere :
Mais si c'est un mal, c'est
Souvent
Un mal pour nous bien neceffaire
;
Un Critique au Paysscavant
Fait le métier de Commif-
Saire.
Bornonsnousfans aller
plus loin
1
182 MERCURE
T
A la feule gent Poëtique
Plus que tout autre elle a
besoin
Pour Commiſſaire d'un
Critique.
Les Poëtesfont infolents
Etſouvent les plus miferables
Se trouvent les plus intraitables
Fiers de leurs prétenduës
talents
Ils prendront le pas au
Parnaffe
GALANT. 183
Et fur Virgile &(ur Horace
S'il n'est des Cenfeurs vigilants
Pour chaßer ces paffe-vollants,
Et marquer à chacun fa
place.
D'abordces petits avortons
Viennent se couler à tâtons;
Ils sont soumis , humbles ,
dociles.
184 MERCURE
Souples a prenare les lecons
Des Horaces & des Virgiles,
Etdevantdes Auteurs habiles
Sontmuetscomme des poif
fons ;
Mais quand enfin cette
vermine
Sur le Parnaße a pris racine
,
Elle s'amente&forme un
corps
Quiserevolte&semutine;
Dés
GALANT. 185
Dès qu'une fois elle domine
Adieu Virgile نب fes
conforts
Dans quelque coin on les
confine ,
Et fi Phoebus faisoit la
mine
Luy-même on le mettroit
dehars.
Comment Ronsard &
Sa Pleyade, ??
Dont un temps le regne a
Juin 1714 .
186 MERCURE
Nous l'avoient - ils defiguré
Dans leur grotesque mafcarade?
Plus bigarre qu'un Arlequin
,
Affublé d'un vieux cafaquin
Fait àpeu prés à la Françoise
is d'étoffe antique
autoife;
as goust, fans air , le
tout enfin
Brodé de grec &delatin
GALANT.187
C'estoit dans ce bel équipa
ge
Qu Apollon noir comme
un lutin
Se faisoit par tout rendre
hommage;
Mais après un long efclavage
Enfin Malherbe en eut pities
Et l'ayant pris en amitié
Lui débarboüilla le vifage
Et le remit ſur un bon
pied
Qij
188 MERCURE
Renvoyant à lafriperie
Ses haillons &fa broderie.
Alors dans le facré
Vallon
On décria la vieille moda
Et Malherbe fous Apollon
Fit publier un nouveau
Code,
Deffendant ces vieux paf-
Sements ,
Qu'avec de grands empref-
Sements
GALAN 189
On alloit chercher piece à
piece
Au Latium & dans la
Grece
Ronfard en fut triste &
marri ,
Perdant beaucoup àce déori
Cependant tout changea
deface
Sur l'Helicon & le Par
naße
C'estoit un air de propreté
:
199 MERCURE
Plein de grandeur de
nobleffe ;
Rien defade ni d'affecté
N'en alteroit la dignité
Le bon goût & la politeffe
Brilloient dans lafimplicite
Laiſſant la frivole parure
Aux fades Heros de Romans
On emprunte de la natu
re
Ses plus fuperbes ornemens:
GALANT.191
Vous cuffiez vù les jours
de festes
Phæbus &les neufDoctes
Soeurs
N'employerpourorner leur
testes
Que des lauriers meſlezde
fleurs
Mais cette mode trop unie
Ennuya bien-toſtnosFran-
Au mépris des nouvelles
Ils revinrent à leurgenie
192 MERCURE
Et reclamerent tous leurs
droits
Nous aimons trop la bigarure
;
Je ne puis le dire aßez
baut,
Voilà nostre premier deffaut
Et c'est depuis long-temps
qu'il dure :
Ildureraj'ensuis garant,
Quoique le bon goût en
murmure;
Si l'on le quitte , on le reprends
&
Même
GALANT. 193
Même en dépit de la
Cenfure :
On veut du rare, du nou
veau,
27197
Letoutfans regle ,&fans
mesure ,
On outre , on caffe le pin
ceau;
Mais à charger trop le
tableau,
On vient àgâter la peina
gater la pein
ture malind
Et voulant le portrait trop
bears ८
Juin 1714. RS
194 MERCURE
On fait grimacer la figure.
:
Spit Poëtes foit Orateurs
,
C'est là qu'en font bien des
Auteurs.
Nous nous mettons à la
torture
Pour alambiquer un écrit;
Nous voulons par tout de
Kefprit
Du brillant de l'enlumi-
стике сто
C'est un abus , ne forçons
rien,
GALANT. 195
Laifſſons travailler la nature
Etfans effort nous ferons
bien:
Il en coûte pour l'ordinaire
Par cet enteſtement fatal
Plus à certains pourfaire
mal
Qu'il n'en coûteroit pour
bienfaire.
Me voila dans unfort
beau champ
Rij
196 MERCURE
Mais je préche & peut
estre ennui-je
Comme bien d'autres en
consid
prêchant ,
Jefinis donc & je m'of
Suye.
១
Bel exemplefans meflatter
Si l'on vouloit en profiter.
Or durant cette mala-
છ???????????? die
Dont l'Helicon , fut infec
djtás zamb aliors :
On bannit lafimplicité
GALANT 197
Sous Malherbe tant ap
plaudies 20
Pointe's, équivoques dans
Et jeux de mots vinrent
On vit l'affemblage grotes-
Da ferieux & du burles
-
Le Phoebus , le:Galima-
--sanciovint amoy 20
Parurent avec aßurance ,
Et comme fi l'on n'estoit
pas
R iij
198. MERCURE
Affezfol , quand on veut
en France
Onfut avec avidité
Chercherjusques dans l'Italic
Desfecours dont par cha-
Elle aſſiſta noſtrefolies
Apollonfe tuoit en vain
De faire mainte remon-
Nos gens fuivoient toujours
leur train
Et tout alloit en décadence.
:
L
NOUSTHEQUE DE
199
Mais quand ce Dien
plein de prudence
*
1893*
Eut pris Boileau pourfon
Preap
Combien d'Auteurs firent
lepaut
On voyoit détaler en bande
Tous ces Meffieurs de
contrebande :
Chapelain couvertde lau
riers
Sauta luy-même des pre
miers ,
Et perdit , dit-on , dans la
crotte
Riiij
200 MERCURE
Etfa perruque &sa calottes
Il crioit prestà trébucher
Sauvez l'honneur de la
Pucelle
Mais Boileau plus dur
qu'un rocher
Neust pitié ni de luy ni
d'elle.
Pradon voulant parlementer
Fit d'abord de la resistan
ce
Et parut quelque temps
luter,
CALANT. 2010
Même en Poëte d'importance;
It appella de la Sentence
Mais ilfallut toûjoursfau
ters
Et l'on n'apoint jugé l'inf
tance:
Sous le manteau de Regulus
On eut épargnésa perfonne
Mais le pauore homme
n'avoit plus 1
Que lejuſte-au-corpsd'Antigone.
202 MERCURE
Quinaut par la foule
emporté,
Quinaut même fit la culbute
Mais un appel interjetté
Le vangea bien-toft defa
chute :
On vit les Muses en rumeur
A l'envi prendre en main
Sa cause,
Quelques gens de mauvaiſe
humeur
Vouloient pouffer plas loin
la chofe
GALANT.203.
Infiftant qu'on fit au plum
toft
Le procés au pauore Prevost.
Mais Pæbus d'une
oeiltade fiere
Les rejettant avec mépris
Leurdit d'un tonferme&
favere
Paix canailles de beaux
-
Qui n'avez fait icy que
braires Aoim C
204 MERCURE
Sifur Quinaut on s'estmé
pris
Fy veilleray, c'est mon
affaire:
Quant à vous perdez tout
Et ne me rompez plus la
teste
Mon Prevost afaitfon de-
Ainsi se calma la tem-
1
Et Quinaut s'estant pre-
Dansses griefsfut écouté;
GALANT. 205
On declara vu la requeſte ,
Bien appellé comme d'a-
છછછછ????????????
Dont le Prevost resta
camus
Il fut mêmeſur le Parnaf-
-ind
Regléfans contestation
Qu'auprès d'Orphée &
250 Pd Amphion 2.200 25
Il iroit reprendresa place ;
Et puis Phoebus d'un air
humain
Lui mit fa propre Lyre en
main
206 MERCURE
Non que la fienne fut u-
See
Maispar un noble&fier
dedain
De la voir à tort méprifee
En tombant il l'avoit brifée
On enfit recueillir foudain
Tous les morceaux juſques
au moindre
Mais on les recücillit en
vain
い
Et l'on ne pût bien les
rejoindre
GALANT. 207
Tel fut le destin de Quinaut
,
Seuldetous, oùle Commis
faire,
Ason égard un peu corfaire
Sefoit trouvé pris en défaut
Sur tout le refte irreprochable
Faifantfachargeavechauteur
A tout mauvais & fot
Auteur
:
Ilfut Prevoſtinexorable ,
208 MERCURE
Il est bien vray qu'en fa
vieilleße
Illaißa tout àl'abandon ,
Etfitfa charge avec molleffe
Quand on eft vieux on dewient
bon,
Un reste de terreur empreinte
Retenoit pourtant les efprits
Et l'on ne penſoit qu'avec
crainte
Aufort de tant d' Auteurs
profcrits
Dans
GALANT 209
Dans cette violteßaine.s
puiſſante
Son ombre encore queña
Arrestoit les plus reso
33Ram? AO[
Mais cette ombre fiere&
Gette ombre même , helas!
Cependant dans cet in-
Tout degenere & deperit
Et faute dhura Prevost
qu'on craigne
Juin 1714.
S
210 MERCURE
Chacun fur pied de bel ef
stealing
prit
Arbore déja fon enseigne.
Les Cotins bravant les
- Vardards 201 offer
De tous cotez semble re-
Et comme en un temps de
! 2.pardons is
On voit hardiment repa-
Les Pelletiers, les Pra-
Le mal plus loin va fe
répandre NO
GALANT
Si l'on n'y met ordre au
Muses,ſongez à vous deffendreout
it
Au ſpecifique un bon Pre-
Un bon Prevost ; mais où
le prendre
Je pourrois, s'il m'étoitpermis
,
En nommer un digne de
Par fes foins en honneur
Et plus grand qu'il n'é-
Sij
212 MERCURE
toit peut- estre
Homere affezle fait connoistre
Il a tous les talents qu'il
Pour un employ fi neceffaire
Je ne luy vois qu'un feul
défaut
C'est que ce métier falutaires
De blâmer ce qui doit dẻ
plaire sio srio) 25 I
De reprendre & n'épar
Agner riemiang anly 11
GALANT 213
Cemétier qu'ilferoitfi-bien
Il ne voudra jamais le
faire
Attaqué par maint trait
si falon
Jamais contre le noir frelon
Iln'employaſes nobles veilles
Et comme le Roy des a
beilles
Il fut toûjours fans aiguillon.
Ason défaut cherchez
sinquelqu'autre
១៧-០៣
214 MERCURE
Qui plus bardy , qui moins
humain,
Pour vostre gloire , &pour
la nostre
Ofe à l'oeuvre mettre la
Du Parnaße arbitre fuprême;
Si vous prifez mon Zele
extrême , 29
Faites le voir en mexauçant
polling
Helas! peut estre en vous
Fais-je des veux contre
may-même.
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Résumé : De la Necessité de la Critique, ou le Grand Prevost du Parnasse.
Le texte 'De la Nécessité de la Critique, ou le Grand Prevost du Parnasse', publié en juin 1714 dans le Mercure, traite de l'importance de la critique littéraire. Il souligne la nécessité de la satire et de la critique dans un contexte où l'écriture poétique est accessible à tous, souvent sans respect des règles de l'art. Le texte déplore la publication et la vente d'œuvres de qualité médiocre et appelle à une réforme par l'intervention d'un critique sévère. Il rappelle l'évolution de la poésie française, marquée par des périodes de décadence et de renouveau. Des figures littéraires comme Malherbe et Boileau sont mentionnées pour leur rôle dans la réforme de la poésie. Le texte évoque également des auteurs tels que Ronsard, Chapelain, Pradon, et Quinaut, illustrant les conflits et les jugements critiques qui ont façonné la littérature. Le texte se conclut par un appel à trouver un nouveau 'Prevost' capable de purger la littérature des mauvais auteurs et de rétablir des standards de qualité. Il exprime le souhait de voir un critique sévère et juste, capable de blâmer ce qui doit l'être, mais aussi de reconnaître les véritables talents.
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337
p. 264-265
« On m'a déja envoyé des Enigmes, des avis au Public [...] »
Début :
On m'a déja envoyé des Enigmes, des avis au Public [...]
Mots clefs :
Public, Lecteurs, Énigmes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On m'a déja envoyé des Enigmes, des avis au Public [...] »
On m'a déja envoyé des
Enigmes , des avis au Public
, & des conſeils particuliers
: je remercie ceux
qui m'ont fait ces préſents
GALANT. 265
&je les prie de m'en faire
encore. Qu'ils contribuent
au rétabliſſement duMercu
re,&pour le rendre intereffant
, utile , & agréable ,
que tant de mains y travaillent
, que tous ceux qui
m'aideront à le compoſer;
ayent le plaifir d'y reconnoiſtre
leurs Ouvrages , &
que de concert avec le
Public, j'en faſſe , pour la
fatisfaction des lecteurs ,
un Livre capable de faire
leplaifirde tout le monde ,
en amuſant agréablement
ceux qu'il ne pourra pas
inſtruire.
Enigmes , des avis au Public
, & des conſeils particuliers
: je remercie ceux
qui m'ont fait ces préſents
GALANT. 265
&je les prie de m'en faire
encore. Qu'ils contribuent
au rétabliſſement duMercu
re,&pour le rendre intereffant
, utile , & agréable ,
que tant de mains y travaillent
, que tous ceux qui
m'aideront à le compoſer;
ayent le plaifir d'y reconnoiſtre
leurs Ouvrages , &
que de concert avec le
Public, j'en faſſe , pour la
fatisfaction des lecteurs ,
un Livre capable de faire
leplaifirde tout le monde ,
en amuſant agréablement
ceux qu'il ne pourra pas
inſtruire.
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Résumé : « On m'a déja envoyé des Enigmes, des avis au Public [...] »
L'auteur sollicite des contributions pour rétablir le périodique le Mercure. Il remercie les lecteurs pour leurs énigmes, avis et conseils et les encourage à continuer. L'objectif est de rendre le périodique intéressant, utile et agréable, en réunissant les œuvres de nombreux collaborateurs. Chaque contributeur pourra reconnaître son travail et le résultat final visera à instruire et divertir les lecteurs.
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338
p. 3-6
MERCURE NOUVEAU.
Début :
Si on ne m'avoit pas demandé pour ce mois-ci [...]
Mots clefs :
Histoire, Remarques, Nouvelle espagnole
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MERCURE NOUVEAU.
pas demandé pour
ce mois-ciune
Nouvelle
-
EfpaÊgnole
a-1 -- ,j'aurois donne àla
tête de ce Mercure FHiCtoire
galante d'une Molçqvire
avec un Lapon.:majs
oàne. perdra rien pour atte,
dre;& quoique queje
reponde que cette Nouvelle
vaut mieux que les
precedentes, j'ose encore : promettreque cellesqui j
suivront feront meilleures 2
quecelles que l'on aura
lûës.
Lemnoisprochain, pounj
rafraîchirmesiç£teurs auR
milieu- de la Canicule,je
-te| promènefaide Tiribira
{aiïCdprNéir,'qui' font dangn
-}è{ Fonddu Norddel'£u^
--îôj^petJealesprsie,en attenn trouvera
mauvaisr que- je*;;>
encore, un mois dans les
payscliauds.
Je continuerai, comme
je l'ai déjà dit, des remarquessur
les lieux donc je
parlerai danschaque Histoire,
jusquà ce qu'on s'ennuye
de les lire. ,:.
,
Me promenantunjour à
la Floridei, dans une des pe-,
tites mes du Manfanares1,*
un quart de lieuë de Mar
drid, le Chevalier de Mi-
- rador, Gentilhomme CaC.
tillan, avec qui j'etois, tira,
un papier de sa poche ,ôc
me lut à peu prés en çes-.
termes FHiAoire que je
vais raconter.
ce mois-ciune
Nouvelle
-
EfpaÊgnole
a-1 -- ,j'aurois donne àla
tête de ce Mercure FHiCtoire
galante d'une Molçqvire
avec un Lapon.:majs
oàne. perdra rien pour atte,
dre;& quoique queje
reponde que cette Nouvelle
vaut mieux que les
precedentes, j'ose encore : promettreque cellesqui j
suivront feront meilleures 2
quecelles que l'on aura
lûës.
Lemnoisprochain, pounj
rafraîchirmesiç£teurs auR
milieu- de la Canicule,je
-te| promènefaide Tiribira
{aiïCdprNéir,'qui' font dangn
-}è{ Fonddu Norddel'£u^
--îôj^petJealesprsie,en attenn trouvera
mauvaisr que- je*;;>
encore, un mois dans les
payscliauds.
Je continuerai, comme
je l'ai déjà dit, des remarquessur
les lieux donc je
parlerai danschaque Histoire,
jusquà ce qu'on s'ennuye
de les lire. ,:.
,
Me promenantunjour à
la Floridei, dans une des pe-,
tites mes du Manfanares1,*
un quart de lieuë de Mar
drid, le Chevalier de Mi-
- rador, Gentilhomme CaC.
tillan, avec qui j'etois, tira,
un papier de sa poche ,ôc
me lut à peu prés en çes-.
termes FHiAoire que je
vais raconter.
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Résumé : MERCURE NOUVEAU.
L'annonce de publication présente une série de nouvelles, incluant une 'histoire galante' entre une Moluquoise et un Lapon. L'auteur promet des récits futurs encore plus captivants. Pour le mois suivant, afin de divertir les lecteurs durant la canicule, il propose une promenade avec les personnages Tiribira et Prénir, originaires du Nord de l'Europe. Il exprime son regret de séjourner encore un mois dans des régions chaudes. L'auteur prévoit de continuer à commenter les lieux mentionnés dans chaque histoire jusqu'à ce que les lecteurs s'en lassent. Il relate également une rencontre avec le Chevalier de Mirador, un gentilhomme castillan, qui lui lit une histoire se déroulant à la Floride, près de Madrid.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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339
p. 115-118
« On ne commet point de petites fautes avec le public [...] »
Début :
On ne commet point de petites fautes avec le public [...]
Mots clefs :
Mercure, Public, Pièce de poésie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On ne commet point de petites fautes avec le public [...] »
On ne commet point de
petites fautes avec le public
;- il ne s'embarasse ni
des obstacles
,
ni des rai.;
fons qui soppofent fouvenc
à l'exaaitude qu'il demande.
Les bonnes choses lui
plaisent toûjours, &les repétitions
l'ennuient. La piecede
poëlle que jai donnée
le mois paflfé,quelque
bonne qu'elle [oit)m'a prêt
que fait une querelle avec,
plusieurshonnêtes gens,
qui lisent le Mercure. Elle
avoit paru dans celui de
Mars. J'ai eu beau protester
que je n'en [çavois rien :!
Pourquoy, diicnt ils, ne le
* fçaviez-vous pas? Je vais
répondre en deux mots à
, cette objection. Je reçois
-
toutes les pièces qu'on me
donne,sur la bonne foy
des gens quime les apportene)
& je croy ,
lors qu'on
me les garantitneuves, que,
je ne fçaurois-medlfpçofer
de les donner pourtelles.
D'ailleursil y-sfïi peu -de
tems que.je fuis dans ce
pays ci, & j'ai lû si peu de
Mercures, que tout ce que
je lis àpresent me paroît
pprreessqquuee nnoouuvveeaauu, & [ou- , souvent
même étrange..
Voila mon apologie;ceux que qui ijnapporteflt de
vieilles pieces fassent la
leur. J'en ferai imprimer
autant qu'on men enverra,
pourveu quelles soient a.
peu près tournées dans leur
espece
,
sur le modèle de
celle qu'on va lire.
petites fautes avec le public
;- il ne s'embarasse ni
des obstacles
,
ni des rai.;
fons qui soppofent fouvenc
à l'exaaitude qu'il demande.
Les bonnes choses lui
plaisent toûjours, &les repétitions
l'ennuient. La piecede
poëlle que jai donnée
le mois paflfé,quelque
bonne qu'elle [oit)m'a prêt
que fait une querelle avec,
plusieurshonnêtes gens,
qui lisent le Mercure. Elle
avoit paru dans celui de
Mars. J'ai eu beau protester
que je n'en [çavois rien :!
Pourquoy, diicnt ils, ne le
* fçaviez-vous pas? Je vais
répondre en deux mots à
, cette objection. Je reçois
-
toutes les pièces qu'on me
donne,sur la bonne foy
des gens quime les apportene)
& je croy ,
lors qu'on
me les garantitneuves, que,
je ne fçaurois-medlfpçofer
de les donner pourtelles.
D'ailleursil y-sfïi peu -de
tems que.je fuis dans ce
pays ci, & j'ai lû si peu de
Mercures, que tout ce que
je lis àpresent me paroît
pprreessqquuee nnoouuvveeaauu, & [ou- , souvent
même étrange..
Voila mon apologie;ceux que qui ijnapporteflt de
vieilles pieces fassent la
leur. J'en ferai imprimer
autant qu'on men enverra,
pourveu quelles soient a.
peu près tournées dans leur
espece
,
sur le modèle de
celle qu'on va lire.
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Résumé : « On ne commet point de petites fautes avec le public [...] »
Le texte aborde les attentes du public envers les œuvres littéraires et les malentendus qui peuvent en résulter. Le public n'accepte pas les erreurs et apprécie les bonnes œuvres sans tenir compte des difficultés rencontrées par les auteurs. Une pièce de poésie publiée le mois précédent a provoqué une controverse avec des lecteurs du journal Mercure. Ces lecteurs ont reproché à l'auteur de ne pas savoir que la pièce avait déjà été publiée. L'auteur explique qu'il reçoit de nombreuses pièces et se fie à la bonne foi des auteurs, manquant de temps pour vérifier les anciens numéros du Mercure. Il considère donc les œuvres comme nouvelles. Il accepte de publier des pièces anciennes à condition qu'elles soient présentées comme nouvelles et conformes à un certain modèle.
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340
p. 118-144
APOLOGIE D. P. D. C. par lui-même.
Début :
Qui fit des vers, des vers encor fera ; [...]
Mots clefs :
Vers, Auteur, Poésie, Rimes, Marot, Censeurs, Temps, Muse, Dieu, Lyre, Auteurs, Odes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : APOLOGIE D. P. D. C. par lui-même.
APOLOGIE D. P. D. C.
par /ui-m?rtle.
Qui Se des vers, des vers
encor fera;
C'est le moulin qui moulut&
moudra.
Contre l'étoile il n'est dé-
pit qui tienne,
Et je me cabre en vain contre
la mienne;
Malgré mes soins, ma Muse
prend l'essor
J'ai fait des , vers, & j'en
refais encor.
Que deleçons,&mêmeà
juste titre,
Ai-jeessuyé pourtant sur
cechapitre !
Aigres censeurs me l'ont
tant reproché,
Tant vrais amis m'ont sur
cela prêche:
Héquoy toûjours des vers?
êtes-vous sage?
Ah renoncez à ce vain badinage,
Occupez-vous, grave &
solide auteur,
D'un plus utile, & plus noble
labeur,
Et pour charmer nos coeurs
& nos oreilles,
Tournez ailleurs vos talens
& vos veilles.
Combien de fois, touché
derepentir,
Me suis- je vu prêt à me
convertir,
Honteux,' confus de mes
rimes passées,
Rimes
(Urïtep,cent fois par mes pkurs cffacecs?
J'avois jurecent fois d'un
coeur contr,
De ne tracer vers, ni grand ;, ni petit: Juré
:
àcent,fois, je l'avouë ma honte,
J'eus beau, jurer,Apol-
Ion nen tint conu
Fe.
Tyrancruel?il rit de nos
sermens,
Comme l'amour rit de
lemceeturxodveys ,aaimpeannitsen.t Je me trouvai penitent
infidèle,
En vray relais , embarque
de plus bel-
- le,
D'un nouveau feu je me
sentis bruler,
- -. Et malgré moy je vois
des vers couler.
Dans cet état de contrainte
cruelle,
- Plaignez-moy - vous dont
j'honore le zele,
Sages amis oJ , , j'écoute vos
leçons:
Mais j'en reviens toujours
à mes chan.
sons.
Pour vous, Censeurs, qui
de mes foibles rimes
Osez par tout me faire
autant de cri-
- mes
Exorcisez le démon qui
m'obsède
Ou , par pitié souffrez que
je lui cede.
Mais quoy rimer ainsi que
je l'ay fait,
Est-ce après tout un si
grave forfait ?
Vous écrivez ce qu'il
vous plaît en pro- se prof.,)
N'osay
- je en vers faire
la mêmechose?
Un sentiment par lui-meme
estimé
Est-il mauvais quand il
devient riméJ
Et dans des vers, d'ailleurs
- pleins d'innocence
L'ordre, le tour met -il
quelque indecence?
Censeurs malins) & peutêtre
jaloux,
Sidans mes vers j'offense
autre que vous,
Si la vertu, si l'austere
sagesse
- 1 » Y rrouve rien qui Ierfleureoulablesse,
Si froid auteur j'ennuie
enmesécrits
Condamnez-moy
,
j'ai tort,
& j'y souscris
:
Mais qu^rtd suivant uRç
injuste maxime,
Precisément sur ce point
- que je rime
Vous prétendrez me faire
mon procez,
Vous le ferez sans fruit &-
,
sans succez.
Or, rimez donc, dit cet
ami fidele:
Mais quel auteur prenezvous
pour modèle?
C'est une honte, y penfezvous,
Marot ?
Homme verreux & digne
du garrot,
Et dont jadis la Muse
évaporée
A grande peine échappa
la bourée : Défaites-vous de ce stile
badin,
Et laissant là Marot avec
dédain,
Dà'unlv'Ooldlegeer,elevezvous ; Pièce si noble & sifort à
,
la mode,
: Et dont le. chant h,ardi,
mélodieux, ,,', CharmelesRois,& Charme: les,Rois, &
touche jusqu'aux
Dieux.
Quiparle ainsicertes ne
connoît gueres
De l'Helicon lés loix &
les
mystees
; Esclaves nez du Dieu ca- ,.pricieux,
Dont le pouvoir règle
tout en ces lieux,.
Nous n'avons pas de
choixdans son Empire
, * Et nous chantons selon
qu'il nousinspire,'
Sans consultersur cela
nosfouhaitsy
Ce Dieu dispense à-
son
gré des bienfaits,
Donne à chacun en1le
faisant Poète
A l'un la lyre,àl'autrela
trcJmpette,1
A celuy-cichauffelebfbi
dequin,
Elevel'autre au Cothurne
f
diviny
Accorde à tel la force &
l'énergie,
Reduit tel autre à la tendre
etegie;
Dans lasatyre il rend l'unsans
égal,
Et borne l'autre au imple
•
Madrigal.
DDeetotouuss cc'eess' dons ',MMaarroott
n'eut en partage
Qu'un élégant & naïf ba-
¡ dinage,
Et si j'en aiquelque chose
hérité
Cest , un vernis de sa naïveté.
Sans m'égarer dansdes
routes sublimes,
De ce vernis je colore mes
rimes,
Et de ce simple & naïf
coloris
Mes-petits vers ont tire
tout leur prix.
Par ce recours,emprunte
si ma Mufe
Ne charme pas, pour le
moins elle amufe
»
Et per le
vray
qu'elle
joint au plaisant,
Quelquefois même instruit
en amusant.
e m'en tiens là sans toucher
à la lyre,
Qu'au Dieu des vers il
plut de m'interdire.
Pour ses cheris il reserve
ce don.
Laissons c hanter sur ce
sublimeton
Rousseau, la Mothe, &
tel autre génie
Qui de la lyre a conçu
l'harmonie,
Et n'allons pas, Poëtes
croassans,
De leurs concerts troubler
les doux accens.
De nos François, je ne
sçaurois m'en taire,
C'est la folie & l'écuëil
ordinaire;
Sriédanus unn gienere un auteur
D'imitateurs un nuage grossît.
Vous les voyez bienrôt,
quoy qu'il en coûre,
En vrais moutons suivre
la même route,
intrer en lice, & courant
au hazard
,
Le disputer presque aux
maîtres de l'art.
Depuis le. temps la Mothe
* que ta plume
Sçut nous donner d'Ol
des un beau volume,
Combien d'auteurs qupietans
sur tes
droits, - Au ton de l'Ode ont ajuste
leur voix?
Plus d'autres vers , tout
chez eux devient
Odes,
Et déformais comme autant
de pagodes,
A ce seul point fixez également,
Ils nont plus tousqu'-
un meAme mouvement.
Je ris de voir leurs Muses
pulmoniques,
Impudemment pour Odes
pindariques
, Nous fredonner sur des
tons presque usez
Des Madrigaux en tfrophes
divisez.
Que dans son volle Poëce
-;Ss'éegagrea,re, Tout est permis en invo..t
quant Pindare,
De ce démon tout paroîc
possedé,
Et le Parnasse est d'Odes
inondé.
Irois-je encor me perdant
dans la nuë
De ces Meilleurs augmenter
la cohuë?
Non, j'aime mieux avec
moins de fracas
Me contenter d'un étage
plus bas.
Quant: à Maroc, il me
plaît, je ravÓuë, j
Pour bon Poëte en tout
v lieux on leloue,
Je le voudrois encorfromme,
de' bien,
Et me déplaît qu'ilfût un
peu vaurien,
Vous,l'imitez, telqu'il est.
je limitey',
Dans.son.stile, oui,mais
non dans sa conduite
Et n'a-t-il pas ce Lstile
quoyque yieuXj
Je ne sçai quoyde fin,de
gracieux?
Depuis longtemps Marot
plaît,
plait, on le goutc,
Si je fais mal en marchant
sur saroute,
se fuis helas ! par un pareil
endroit
Bien plus coupable encor
que l'on ne croit.
Tant que je puis, avec la
même audace
rose imiter Virgile, Homere,
Horace,
Grecs & Romains,auteurs
qui dans leurs temps
Vecûrent tous Payens &
mecrcans.
Si je le fais sans en être
blâmable,
Pourquoy me rend-il plus
coupable?
Un Heretique est» il pis
qu'un Payen?
Marot du moins, Maroc
éroit Chrétien.
Qu'on le condamne & que
l'on se recrie
Et sur l'erreur & sur rido.
latrie,
J'en fais de même, Se ma
foy. ni mes moeurs
Ne prendront rien jamais
de tels auteurs:
Mais pourcet art, cette
noble sinesse
Prisée- en France, à Rome
&dans la Grece ,
Puissaijehelas, ! puissài-je
': ren mes écrits
Suivre deloin ces merveil- leuxesprits,
Et recueillant des beautez
chez eux nées,
• Mais dans leurs vers trop
souventprofanées,
Sur des meilleurs & plus
dignes sujets
D'un pinceau chaste en répandre
les traits.
Tel au printemps qu'on
,
voit la fage abeille,
En voltigeant sur la rose
vermeille,
Laisser l'épine, & du suc,
de la fleur
Tirer pour nous un miel
plein de douceur. ',-
Sur ces leçons que l'abeille
lui donne
A petit bruit ma Muse se
\) façonne,
Et d'un auteur dontelle
prend le ton,- N'imire rien quece qu'il
ade bon.
Qu'il soit méchant/celerar,
hypocrite
De ses talens sans risque
l'on profite,
Et n'y pûc-onreüssir qu'à
demi,
Toûjours autant de pris sur
l'ennemi.
Désormais donc sur Marot qu'on (e taise,
Je n'en prends point de
teinture mauvaise,
Qu'on me laisse avec foin
éIlcremer,
Et que sans trouble on me
laisse rimer;
J'y suis fort sobre, & quoique
l'on en dise
y Je n'en fais pas métier &
marchandée.
A ces petits) mais doux
amusemens,
Ce que j'ai mis quelquefois
demomens, Qu'on les rassemble en heures&
journées,
- Ne fera pas six mois dans
uneannee.
C" peu de remps n'est point
un
-
temps perdu,
L'esprir ne peur toujours
être tendu,
L'un se repose, un autre se
promene,
Fais-je pis qu'eux en exerçantmaveine?
rj
Las d'un travail plus noble
& pluschrétien, Je fais des vers quand d'autrès
ne font rien.
Changeant de grain la terre
le repose,
En travaillant je fais la même
choie.
Ce changement de travail
& d'employ
Fut de tout temps un vrai
repos pour moy.
Personne enfin n'est parfait
dans la vie,
J'aime à rimer quand il
m'en prend envie.
De maints défauts dont je
suis luriné
Pour , mon malheur c'est le
plus obUine,
Défaut pourtant,qui quoyque
l'onen gronde,
Ne déplaît pas pourtant à
tout le monde.
Je me fuis vü par tels rers
dénigré,
Dont en bon lieu l'on m'a
fçû quelque gré.
Si j'ose même ici pour ma
défense
Sur ce point-là dire ce que
je pense
Tel me censure & me
damne bien haut
Qui dans son coeur m'absout
de ce défaut.
par /ui-m?rtle.
Qui Se des vers, des vers
encor fera;
C'est le moulin qui moulut&
moudra.
Contre l'étoile il n'est dé-
pit qui tienne,
Et je me cabre en vain contre
la mienne;
Malgré mes soins, ma Muse
prend l'essor
J'ai fait des , vers, & j'en
refais encor.
Que deleçons,&mêmeà
juste titre,
Ai-jeessuyé pourtant sur
cechapitre !
Aigres censeurs me l'ont
tant reproché,
Tant vrais amis m'ont sur
cela prêche:
Héquoy toûjours des vers?
êtes-vous sage?
Ah renoncez à ce vain badinage,
Occupez-vous, grave &
solide auteur,
D'un plus utile, & plus noble
labeur,
Et pour charmer nos coeurs
& nos oreilles,
Tournez ailleurs vos talens
& vos veilles.
Combien de fois, touché
derepentir,
Me suis- je vu prêt à me
convertir,
Honteux,' confus de mes
rimes passées,
Rimes
(Urïtep,cent fois par mes pkurs cffacecs?
J'avois jurecent fois d'un
coeur contr,
De ne tracer vers, ni grand ;, ni petit: Juré
:
àcent,fois, je l'avouë ma honte,
J'eus beau, jurer,Apol-
Ion nen tint conu
Fe.
Tyrancruel?il rit de nos
sermens,
Comme l'amour rit de
lemceeturxodveys ,aaimpeannitsen.t Je me trouvai penitent
infidèle,
En vray relais , embarque
de plus bel-
- le,
D'un nouveau feu je me
sentis bruler,
- -. Et malgré moy je vois
des vers couler.
Dans cet état de contrainte
cruelle,
- Plaignez-moy - vous dont
j'honore le zele,
Sages amis oJ , , j'écoute vos
leçons:
Mais j'en reviens toujours
à mes chan.
sons.
Pour vous, Censeurs, qui
de mes foibles rimes
Osez par tout me faire
autant de cri-
- mes
Exorcisez le démon qui
m'obsède
Ou , par pitié souffrez que
je lui cede.
Mais quoy rimer ainsi que
je l'ay fait,
Est-ce après tout un si
grave forfait ?
Vous écrivez ce qu'il
vous plaît en pro- se prof.,)
N'osay
- je en vers faire
la mêmechose?
Un sentiment par lui-meme
estimé
Est-il mauvais quand il
devient riméJ
Et dans des vers, d'ailleurs
- pleins d'innocence
L'ordre, le tour met -il
quelque indecence?
Censeurs malins) & peutêtre
jaloux,
Sidans mes vers j'offense
autre que vous,
Si la vertu, si l'austere
sagesse
- 1 » Y rrouve rien qui Ierfleureoulablesse,
Si froid auteur j'ennuie
enmesécrits
Condamnez-moy
,
j'ai tort,
& j'y souscris
:
Mais qu^rtd suivant uRç
injuste maxime,
Precisément sur ce point
- que je rime
Vous prétendrez me faire
mon procez,
Vous le ferez sans fruit &-
,
sans succez.
Or, rimez donc, dit cet
ami fidele:
Mais quel auteur prenezvous
pour modèle?
C'est une honte, y penfezvous,
Marot ?
Homme verreux & digne
du garrot,
Et dont jadis la Muse
évaporée
A grande peine échappa
la bourée : Défaites-vous de ce stile
badin,
Et laissant là Marot avec
dédain,
Dà'unlv'Ooldlegeer,elevezvous ; Pièce si noble & sifort à
,
la mode,
: Et dont le. chant h,ardi,
mélodieux, ,,', CharmelesRois,& Charme: les,Rois, &
touche jusqu'aux
Dieux.
Quiparle ainsicertes ne
connoît gueres
De l'Helicon lés loix &
les
mystees
; Esclaves nez du Dieu ca- ,.pricieux,
Dont le pouvoir règle
tout en ces lieux,.
Nous n'avons pas de
choixdans son Empire
, * Et nous chantons selon
qu'il nousinspire,'
Sans consultersur cela
nosfouhaitsy
Ce Dieu dispense à-
son
gré des bienfaits,
Donne à chacun en1le
faisant Poète
A l'un la lyre,àl'autrela
trcJmpette,1
A celuy-cichauffelebfbi
dequin,
Elevel'autre au Cothurne
f
diviny
Accorde à tel la force &
l'énergie,
Reduit tel autre à la tendre
etegie;
Dans lasatyre il rend l'unsans
égal,
Et borne l'autre au imple
•
Madrigal.
DDeetotouuss cc'eess' dons ',MMaarroott
n'eut en partage
Qu'un élégant & naïf ba-
¡ dinage,
Et si j'en aiquelque chose
hérité
Cest , un vernis de sa naïveté.
Sans m'égarer dansdes
routes sublimes,
De ce vernis je colore mes
rimes,
Et de ce simple & naïf
coloris
Mes-petits vers ont tire
tout leur prix.
Par ce recours,emprunte
si ma Mufe
Ne charme pas, pour le
moins elle amufe
»
Et per le
vray
qu'elle
joint au plaisant,
Quelquefois même instruit
en amusant.
e m'en tiens là sans toucher
à la lyre,
Qu'au Dieu des vers il
plut de m'interdire.
Pour ses cheris il reserve
ce don.
Laissons c hanter sur ce
sublimeton
Rousseau, la Mothe, &
tel autre génie
Qui de la lyre a conçu
l'harmonie,
Et n'allons pas, Poëtes
croassans,
De leurs concerts troubler
les doux accens.
De nos François, je ne
sçaurois m'en taire,
C'est la folie & l'écuëil
ordinaire;
Sriédanus unn gienere un auteur
D'imitateurs un nuage grossît.
Vous les voyez bienrôt,
quoy qu'il en coûre,
En vrais moutons suivre
la même route,
intrer en lice, & courant
au hazard
,
Le disputer presque aux
maîtres de l'art.
Depuis le. temps la Mothe
* que ta plume
Sçut nous donner d'Ol
des un beau volume,
Combien d'auteurs qupietans
sur tes
droits, - Au ton de l'Ode ont ajuste
leur voix?
Plus d'autres vers , tout
chez eux devient
Odes,
Et déformais comme autant
de pagodes,
A ce seul point fixez également,
Ils nont plus tousqu'-
un meAme mouvement.
Je ris de voir leurs Muses
pulmoniques,
Impudemment pour Odes
pindariques
, Nous fredonner sur des
tons presque usez
Des Madrigaux en tfrophes
divisez.
Que dans son volle Poëce
-;Ss'éegagrea,re, Tout est permis en invo..t
quant Pindare,
De ce démon tout paroîc
possedé,
Et le Parnasse est d'Odes
inondé.
Irois-je encor me perdant
dans la nuë
De ces Meilleurs augmenter
la cohuë?
Non, j'aime mieux avec
moins de fracas
Me contenter d'un étage
plus bas.
Quant: à Maroc, il me
plaît, je ravÓuë, j
Pour bon Poëte en tout
v lieux on leloue,
Je le voudrois encorfromme,
de' bien,
Et me déplaît qu'ilfût un
peu vaurien,
Vous,l'imitez, telqu'il est.
je limitey',
Dans.son.stile, oui,mais
non dans sa conduite
Et n'a-t-il pas ce Lstile
quoyque yieuXj
Je ne sçai quoyde fin,de
gracieux?
Depuis longtemps Marot
plaît,
plait, on le goutc,
Si je fais mal en marchant
sur saroute,
se fuis helas ! par un pareil
endroit
Bien plus coupable encor
que l'on ne croit.
Tant que je puis, avec la
même audace
rose imiter Virgile, Homere,
Horace,
Grecs & Romains,auteurs
qui dans leurs temps
Vecûrent tous Payens &
mecrcans.
Si je le fais sans en être
blâmable,
Pourquoy me rend-il plus
coupable?
Un Heretique est» il pis
qu'un Payen?
Marot du moins, Maroc
éroit Chrétien.
Qu'on le condamne & que
l'on se recrie
Et sur l'erreur & sur rido.
latrie,
J'en fais de même, Se ma
foy. ni mes moeurs
Ne prendront rien jamais
de tels auteurs:
Mais pourcet art, cette
noble sinesse
Prisée- en France, à Rome
&dans la Grece ,
Puissaijehelas, ! puissài-je
': ren mes écrits
Suivre deloin ces merveil- leuxesprits,
Et recueillant des beautez
chez eux nées,
• Mais dans leurs vers trop
souventprofanées,
Sur des meilleurs & plus
dignes sujets
D'un pinceau chaste en répandre
les traits.
Tel au printemps qu'on
,
voit la fage abeille,
En voltigeant sur la rose
vermeille,
Laisser l'épine, & du suc,
de la fleur
Tirer pour nous un miel
plein de douceur. ',-
Sur ces leçons que l'abeille
lui donne
A petit bruit ma Muse se
\) façonne,
Et d'un auteur dontelle
prend le ton,- N'imire rien quece qu'il
ade bon.
Qu'il soit méchant/celerar,
hypocrite
De ses talens sans risque
l'on profite,
Et n'y pûc-onreüssir qu'à
demi,
Toûjours autant de pris sur
l'ennemi.
Désormais donc sur Marot qu'on (e taise,
Je n'en prends point de
teinture mauvaise,
Qu'on me laisse avec foin
éIlcremer,
Et que sans trouble on me
laisse rimer;
J'y suis fort sobre, & quoique
l'on en dise
y Je n'en fais pas métier &
marchandée.
A ces petits) mais doux
amusemens,
Ce que j'ai mis quelquefois
demomens, Qu'on les rassemble en heures&
journées,
- Ne fera pas six mois dans
uneannee.
C" peu de remps n'est point
un
-
temps perdu,
L'esprir ne peur toujours
être tendu,
L'un se repose, un autre se
promene,
Fais-je pis qu'eux en exerçantmaveine?
rj
Las d'un travail plus noble
& pluschrétien, Je fais des vers quand d'autrès
ne font rien.
Changeant de grain la terre
le repose,
En travaillant je fais la même
choie.
Ce changement de travail
& d'employ
Fut de tout temps un vrai
repos pour moy.
Personne enfin n'est parfait
dans la vie,
J'aime à rimer quand il
m'en prend envie.
De maints défauts dont je
suis luriné
Pour , mon malheur c'est le
plus obUine,
Défaut pourtant,qui quoyque
l'onen gronde,
Ne déplaît pas pourtant à
tout le monde.
Je me fuis vü par tels rers
dénigré,
Dont en bon lieu l'on m'a
fçû quelque gré.
Si j'ose même ici pour ma
défense
Sur ce point-là dire ce que
je pense
Tel me censure & me
damne bien haut
Qui dans son coeur m'absout
de ce défaut.
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Résumé : APOLOGIE D. P. D. C. par lui-même.
L'auteur exprime sa passion inébranlable pour l'écriture poétique, malgré les critiques et les conseils de ses amis et censeurs. Ces derniers lui reprochent de gaspiller son temps avec des 'vains badinages' et lui suggèrent de se consacrer à des œuvres plus utiles et nobles. L'auteur avoue avoir souvent été tenté d'abandonner la poésie, mais il se retrouve toujours attiré par elle, se décrivant comme un 'pénitent infidèle' incapable de résister à l'inspiration poétique. L'auteur reconnaît les critiques sur la qualité de ses rimes mais défend son droit de s'exprimer en vers, comparant cela à l'écriture en prose. Il affirme que ses vers sont innocents et ne contiennent rien de répréhensible. Il mentionne également qu'il n'a pas choisi Marot comme modèle, bien qu'il admire son style badin et élégant. Il se compare à une abeille qui butine les fleurs pour en tirer du miel, imitant les grands auteurs sans en copier les défauts. L'auteur conclut en affirmant qu'il écrit des vers pour se détendre et se reposer, sans que cela nuise à ses autres activités. Il reconnaît avoir un défaut, mais ce défaut n'est pas universellement condamné. Il finit par dire qu'il aime rimer quand il en a envie, malgré les critiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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341
p. 245-250
LE ROSSIGNOL, ET LE MOINEAU. FABLE.
Début :
Je ne doute point qu'on ne détourne volontiers les yeux / Le tendre Rossignol, & le galant Moineau, [...]
Mots clefs :
Moineau, Rossignol, Pièces
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE ROSSIGNOL, ET LE MOINEAU. FABLE.
Je ne doute point qu'on
1 ne détourne volontiers les
1 yeux de sur ces funestes objets
, pour lire avec plaisir
• les pieces suivantes.
:.
J'ay appris qu'un jeune
homme, qui meurt d'envie
d'estre bien tost aucheur;
comme moy , aux dépens
du public, se donne tous les,
foins imaginables pour ramasser
les pieces fugitives.
quin'ont point estéimprimées,
qu'il destine à lacomposition
d'un recueil qu'il
veut faire mettre fous la
presse. Il tire toute la matiere
de son ouvrage des fragments
de Mrs Vergier, Go-,
dart,Morfontaine, S.Gilles,
Pavillon,Lainé, Pradon,
Rochefort, le Conte, Mlle
Deshouillieres, & plusieurs
autres. Il peut faire ce qu'il
luy plaira des plus vifs endroits
des poësies de ces autheurs
;mais je luy promets (avant que son Livre paroisse,)
de détacher de ces ma.
nuscrits ( que j'ay heureusement
comme luy ) les pieces
qui me conviédront davantage,&
de ne luylaisser,
autant que je pourray ,
de
ces ouvrages, que pour l'impression
deHollande.Voicy
à bon compte deux Fables,
dont l'une est signée
dunom dePavillon,& autre
deLaine, jenerépondrois
pas que quelqu'un
n'eust contrefait leurs
seings.
LE ROSSIGNOL,
ET LE MOINEAU.
FABLE.
LErendre Rossîgnol,&
le galant Moineau,
L'un & l'autre charmez
d'une jeune Fauvette,
Sur la branche d'un arbrisseau
Parlerent un jour d'amou..
rette.
Le petit chanterel par des
airs doucereux
S'efforçoit d'amollir le coeur
de cette belle;
Je ferai, disoitil,tousjours
tendre& fidele,
Si vous voulez me rendre
heureux.
De mes douces chansons
vous sçavezl'harmonie.
Elles ont merirélesuffrage
des Dieux.
Deformais je les sacrifie
A chanter vostre nom , vos
beautez en tous lieux
Les échos de , ces bois les
rediront sans ce(Ie,
Et j'aurai tant de foin de les
rendre éclatants,
Que vostre coeur enfin fera
content.
Et moy, dit le Moineau, je
vous baiserai tant!
Acemotfutjugé le procez
à l'instant
En faveur de l'oiseau qui
porte gorge noire,
On renvoïa l'oiseau chantant.
Voila la fin de mon histoire.
PAVILLON.
1 ne détourne volontiers les
1 yeux de sur ces funestes objets
, pour lire avec plaisir
• les pieces suivantes.
:.
J'ay appris qu'un jeune
homme, qui meurt d'envie
d'estre bien tost aucheur;
comme moy , aux dépens
du public, se donne tous les,
foins imaginables pour ramasser
les pieces fugitives.
quin'ont point estéimprimées,
qu'il destine à lacomposition
d'un recueil qu'il
veut faire mettre fous la
presse. Il tire toute la matiere
de son ouvrage des fragments
de Mrs Vergier, Go-,
dart,Morfontaine, S.Gilles,
Pavillon,Lainé, Pradon,
Rochefort, le Conte, Mlle
Deshouillieres, & plusieurs
autres. Il peut faire ce qu'il
luy plaira des plus vifs endroits
des poësies de ces autheurs
;mais je luy promets (avant que son Livre paroisse,)
de détacher de ces ma.
nuscrits ( que j'ay heureusement
comme luy ) les pieces
qui me conviédront davantage,&
de ne luylaisser,
autant que je pourray ,
de
ces ouvrages, que pour l'impression
deHollande.Voicy
à bon compte deux Fables,
dont l'une est signée
dunom dePavillon,& autre
deLaine, jenerépondrois
pas que quelqu'un
n'eust contrefait leurs
seings.
LE ROSSIGNOL,
ET LE MOINEAU.
FABLE.
LErendre Rossîgnol,&
le galant Moineau,
L'un & l'autre charmez
d'une jeune Fauvette,
Sur la branche d'un arbrisseau
Parlerent un jour d'amou..
rette.
Le petit chanterel par des
airs doucereux
S'efforçoit d'amollir le coeur
de cette belle;
Je ferai, disoitil,tousjours
tendre& fidele,
Si vous voulez me rendre
heureux.
De mes douces chansons
vous sçavezl'harmonie.
Elles ont merirélesuffrage
des Dieux.
Deformais je les sacrifie
A chanter vostre nom , vos
beautez en tous lieux
Les échos de , ces bois les
rediront sans ce(Ie,
Et j'aurai tant de foin de les
rendre éclatants,
Que vostre coeur enfin fera
content.
Et moy, dit le Moineau, je
vous baiserai tant!
Acemotfutjugé le procez
à l'instant
En faveur de l'oiseau qui
porte gorge noire,
On renvoïa l'oiseau chantant.
Voila la fin de mon histoire.
PAVILLON.
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Résumé : LE ROSSIGNOL, ET LE MOINEAU. FABLE.
Le texte relate une compétition entre deux individus pour rassembler des pièces littéraires non imprimées afin de les publier. Un jeune homme souhaite compiler des fragments d'œuvres de divers auteurs tels que Vergier, Godeau, Morfontaine, S.Gilles, Pavillon, Lainé, Pradon, Rochefort, le Conte, et Mlle Deshouillères. L'auteur du texte, également intéressé par ces manuscrits, menace de publier les pièces qu'il possède en Hollande avant que le jeune homme ne puisse le faire. Le texte inclut également deux fables. La première, signée Pavillon, raconte la rivalité entre un rossignol et un moineau pour obtenir l'amour d'une fauvette. Le rossignol promet des chansons douces et fidèles, tandis que le moineau propose des baisers. La fauvette choisit le moineau, préférant ses baisers aux chansons du rossignol.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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342
p. 257-269
DISCOURS que Mr le Mareschal de Villars prononça dans l'Académie Françoise à sa réception, le Samedi 23 Juin. 1714.
Début :
J'ay promis le mois dernier le harangue de Mr le / MESSIEURS, Si l'honneur que vous avez bien voulu me faire de [...]
Mots clefs :
Académie française, Gloire, Guerre, Éloquence, Cardinal de Richelieu, Paix, Maréchal de Villars
343
p. 275-277
« Je rendrois volontiers compte à Mr Anceau des raisons que / A peine tu me laisses naître, [...] »
Début :
Je rendrois volontiers compte à Mr Anceau des raisons que / A peine tu me laisses naître, [...]
Mots clefs :
Supprimer, Madrigal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je rendrois volontiers compte à Mr Anceau des raisons que / A peine tu me laisses naître, [...] »
Je rendrois volontiers
compte à Mr Anceau des
raisons que j'ay euës de faire
imprimer & de supprimer
en mesme temps le Madrigalqu'il
ma envoyé le mois
passé; s'il n'y avoit pas souvent
beaucoup d'imprudenceà
trop parler de ses affaires.
Les reproches qu'il me
fait à ce sujet, peuvent 'é{..
tre justes par rapport à luy,
& ne l'estre pas par rapport
à moy; mais je suis persuadé
que nous ferions bien-tots
d'accord, si nostre raisonnement
pouvoit accorder
nos préjugez. Au reste voicy
pour sa satisfaction de
quelle maniere il se plaint
de l'aventure de son Madrigal.
A peine tu me laisses naître,
A peine deux feüillets contiennent
tout mon corps,
Que,comme l'avorton,dans
lenéantde l'estre
Jerentre au mesme instant
quetum'enmets dehors.
Ám-y, réponds à ce dilême,
Ou,tu n'as pas deu m'im-
- primer,
Ou
,
puisque tu l'as fait,
l'injusticeestextrême
D'avoir osé me supprimer,
compte à Mr Anceau des
raisons que j'ay euës de faire
imprimer & de supprimer
en mesme temps le Madrigalqu'il
ma envoyé le mois
passé; s'il n'y avoit pas souvent
beaucoup d'imprudenceà
trop parler de ses affaires.
Les reproches qu'il me
fait à ce sujet, peuvent 'é{..
tre justes par rapport à luy,
& ne l'estre pas par rapport
à moy; mais je suis persuadé
que nous ferions bien-tots
d'accord, si nostre raisonnement
pouvoit accorder
nos préjugez. Au reste voicy
pour sa satisfaction de
quelle maniere il se plaint
de l'aventure de son Madrigal.
A peine tu me laisses naître,
A peine deux feüillets contiennent
tout mon corps,
Que,comme l'avorton,dans
lenéantde l'estre
Jerentre au mesme instant
quetum'enmets dehors.
Ám-y, réponds à ce dilême,
Ou,tu n'as pas deu m'im-
- primer,
Ou
,
puisque tu l'as fait,
l'injusticeestextrême
D'avoir osé me supprimer,
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Résumé : « Je rendrois volontiers compte à Mr Anceau des raisons que / A peine tu me laisses naître, [...] »
L'auteur explique à Monsieur Anceau les raisons de l'impression et de la suppression d'un madrigal. Il reconnaît la légitimité des reproches de Monsieur Anceau, mais estime que leurs raisonnements pourraient concorder. Il rapporte la plainte du madrigal, qui pose un dilemme sur son impression et sa suppression.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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344
p. 3-5
MERCURE NOUVEAU.
Début :
Les premieres lignes d'un Livre, me dit-on, suffisent [...]
Mots clefs :
Lettre, Livre, Auteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MERCURE NOUVEAU.
ME1RCURE : NOUVEAU.
Es premieres lignes
d'un Livre,
me dit- on ,
fuffient
pourprévenir les es-.
prits
,
& un Auteur doit
municipalement s'attacher à
es composer de manière
que tout le monde soit conentde
son début. Je douu.
te quetoutes lés opinions
sereünissent sur cet article,
parce que je commence
à voir de plus près la difserence
infiniequ'il y ,:
a
dans les sentimens des hommes.
Ce qu'il y a decertain
& de général parmi
eux, c'est qu'ils voudraient
tous qu'un Livre écrit de
la main d'un Auteur qui
leurest indifferent, leur fît
autant de plaisir à lire, qu'-
une lettre qu'un ami leur
écrit., Mais cela est presque
impossible,& une médiocre
lettre peut paroître excellente
à celui qui la reçoit
, lors qu'un livre souvent
meilleur qu'unebonne
lettre ne plaira peut-être à
personne. •• )
: C'est par une lettre que
j'ai reçue sur mes premiers
Mercures, que jevais prou-
, ver ce que avance:je suis
persuadé qu'elle divertira
davantage que mon préambule.
Es premieres lignes
d'un Livre,
me dit- on ,
fuffient
pourprévenir les es-.
prits
,
& un Auteur doit
municipalement s'attacher à
es composer de manière
que tout le monde soit conentde
son début. Je douu.
te quetoutes lés opinions
sereünissent sur cet article,
parce que je commence
à voir de plus près la difserence
infiniequ'il y ,:
a
dans les sentimens des hommes.
Ce qu'il y a decertain
& de général parmi
eux, c'est qu'ils voudraient
tous qu'un Livre écrit de
la main d'un Auteur qui
leurest indifferent, leur fît
autant de plaisir à lire, qu'-
une lettre qu'un ami leur
écrit., Mais cela est presque
impossible,& une médiocre
lettre peut paroître excellente
à celui qui la reçoit
, lors qu'un livre souvent
meilleur qu'unebonne
lettre ne plaira peut-être à
personne. •• )
: C'est par une lettre que
j'ai reçue sur mes premiers
Mercures, que jevais prou-
, ver ce que avance:je suis
persuadé qu'elle divertira
davantage que mon préambule.
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Résumé : MERCURE NOUVEAU.
Le texte discute de l'importance des premières lignes d'un livre pour capter l'intérêt des lecteurs. Les avis divergent, mais les lecteurs cherchent le même plaisir que dans une lettre d'un ami. Cependant, une lettre médiocre peut plaire à son destinataire, contrairement à un livre. L'auteur a reçu une lettre sur ses premiers 'Mercures' et pense qu'elle divertira plus que son préambule.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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345
p. 6-8
LETTRE ANONYME.
Début :
Quand vous acquitterez-vous, Monsieur, de toutes les [...]
Mots clefs :
Histoire, Lettre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE ANONYME.
LETTRE ANONYME. QVand vous acquitterez
vous,Monsieur,de toutes les
promesses dont les Mercures
que vous a'Vt'Z donnez Jont
remplisfDans le premiervous
nous avez promenez suffisamment
en Pologne, & de la en
Asie, d'où vous devez sans
doute avoir appris depuis
trois mois de nouvelles circonfiances
du voyagedevotre
ami, dont les precieuses découvertes
& la longue lettre
ennuyerent raisonnablement
bien du monde.
Dans le second vous nom
avez donné parole de nous
raconter, dés que vous auriez
occasion de le faire, lafameuse
histoire du malheureux Sainte
Colombe, Lieutenant de dragons
dans Fimarcon, quifut
assassiné & Mantouë par un
marijaloux: & dans le même
livre, au milieu de l'histoire
Ju Bacha de Damas, vous
nous promttez le reste des
rares avantures delavaillante
.Adrabifta, que vous nous assurezavoirjoüéuntrès-
grand
personnage à Rome.
Dansle dernierenfin vous
nous laissez justement à la
moitié de l'histoire de vôtre
Chevalier Castillan, & de
sa belle veuve, dont vous ne
faites qu'ebaucher le mariage,
sur la foy d'un amant enyvré
de la douceur de ses esperances.
Vous devez, en un mot,
nous conterce mois-ci lesavanturesd'une
Moscoviteavec un
Lapon. Quand nous tiendrezvous
parole sur tous ces aru'
cles ? &c.
Je reponds
vous,Monsieur,de toutes les
promesses dont les Mercures
que vous a'Vt'Z donnez Jont
remplisfDans le premiervous
nous avez promenez suffisamment
en Pologne, & de la en
Asie, d'où vous devez sans
doute avoir appris depuis
trois mois de nouvelles circonfiances
du voyagedevotre
ami, dont les precieuses découvertes
& la longue lettre
ennuyerent raisonnablement
bien du monde.
Dans le second vous nom
avez donné parole de nous
raconter, dés que vous auriez
occasion de le faire, lafameuse
histoire du malheureux Sainte
Colombe, Lieutenant de dragons
dans Fimarcon, quifut
assassiné & Mantouë par un
marijaloux: & dans le même
livre, au milieu de l'histoire
Ju Bacha de Damas, vous
nous promttez le reste des
rares avantures delavaillante
.Adrabifta, que vous nous assurezavoirjoüéuntrès-
grand
personnage à Rome.
Dansle dernierenfin vous
nous laissez justement à la
moitié de l'histoire de vôtre
Chevalier Castillan, & de
sa belle veuve, dont vous ne
faites qu'ebaucher le mariage,
sur la foy d'un amant enyvré
de la douceur de ses esperances.
Vous devez, en un mot,
nous conterce mois-ci lesavanturesd'une
Moscoviteavec un
Lapon. Quand nous tiendrezvous
parole sur tous ces aru'
cles ? &c.
Je reponds
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Résumé : LETTRE ANONYME.
Une lettre anonyme reproche à un auteur de ne pas avoir tenu ses promesses concernant divers récits. L'auteur avait promis de narrer des aventures en Pologne et en Asie, ainsi que des nouvelles d'un ami voyageur. Il avait également engagé à poursuivre les aventures de la vaillante Adrabifta et à révéler l'identité d'un grand personnage rencontré à Rome. De plus, il avait prévu de raconter l'histoire du lieutenant Sainte Colombe, assassiné à Mantoue par un mari jaloux. La lettre critique l'abandon de l'histoire du Chevalier Castillan et de sa veuve, ainsi que l'absence de conclusion sur les aventures d'une Moscovite et d'un Lapon. L'auteur de la lettre demande quand il tiendra parole sur tous ces articles.
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346
p. 85-86
Reflexions sur l'Histoire. [titre d'après la table]
Début :
On me demande de longues histoires, on m'en demande de [...]
Mots clefs :
Histoires, Aventures galantes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Reflexions sur l'Histoire. [titre d'après la table]
Onme demande de longueS
histoires, onm'en demande de
courtes:je m'enrapporte a[4
pluralité des voix. Cependant
commeilestvrai que cellesque, j'aidonnéesjusqu'àpresent,
comprisses remarques, remplisfiniprés
d'un tiers du livref
je l'augmenterai dorénavant,
a proportion de la longueurde,
cesavanturesgalantes , en saveurdeceux
quin'aiment pas
aleslire, - pourles dédommagerd'uncôtedece
qlf.-ll.les leur,
derobentdel'autre. Ï^Quimo^^
cen'estpas maJfautes'ilm'arrive
queréc;
je voudrois, pour la satisfaction
des leéleurs ,avoir unt
infinité de petites pieces detachées
à leur donner, qu'elles
sussentpleines de sel & d'ef
prit, & aussi courtes que lè dtfcours
que je fais dans chaque
Mercure sur l'origine du
mois.
Aoûtest
histoires, onm'en demande de
courtes:je m'enrapporte a[4
pluralité des voix. Cependant
commeilestvrai que cellesque, j'aidonnéesjusqu'àpresent,
comprisses remarques, remplisfiniprés
d'un tiers du livref
je l'augmenterai dorénavant,
a proportion de la longueurde,
cesavanturesgalantes , en saveurdeceux
quin'aiment pas
aleslire, - pourles dédommagerd'uncôtedece
qlf.-ll.les leur,
derobentdel'autre. Ï^Quimo^^
cen'estpas maJfautes'ilm'arrive
queréc;
je voudrois, pour la satisfaction
des leéleurs ,avoir unt
infinité de petites pieces detachées
à leur donner, qu'elles
sussentpleines de sel & d'ef
prit, & aussi courtes que lè dtfcours
que je fais dans chaque
Mercure sur l'origine du
mois.
Aoûtest
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Résumé : Reflexions sur l'Histoire. [titre d'après la table]
L'auteur répond à la demande variée des lecteurs pour des histoires courtes ou longues. Il augmente les récits galants pour compenser ceux qui sont dérobés. Il souhaite offrir des pièces courtes et spirituelles, similaires aux discussions mensuelles sur l'origine des mois. Il n'est pas responsable si certaines histoires ne sont pas réécrites et vise à maximiser la satisfaction des lecteurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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347
p. 94-97
Incendie. [titre d'après la table]
Début :
Il faudrait avoir une source inépuisable de liaisons [...]
Mots clefs :
Liaisons, Incendie, Maison, Paris, Varsovie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Incendie. [titre d'après la table]
Il faudroic avoir un
sourceinépuisable de liai
fons pour en forger toi]
les mois de differentes su
un mêmesujet.Jen'aifai
encore que quatre Mercu
res,&j'aieu trois incen
dies à raconter, & toute
trois arrivées à Paris. Je re
ferverois pour le chapitre
des nouvelles celles qu
exercent leurs ravages plus
loin, faute de sçavoir au
~uste s'il m'est permis de
parler ici desvingtmaisons
qui ont été brûlées à Varovie
le 18. du mois passé:
mais cette ville est si éloignée
de nous, & l'éloignement
diminue tellement les
objets, que quand jeserois
le meilleur Peintre du monde,
si je circonstanciois davantage
cet accident dans
un autre article, je courrois
grand risque de perdre mes
couleurs. Les habitans de
Varsovie pourront se vanger
de leur côté de mon
indifference par une froi;
deur égale à la mienne, ou
apprendre en riant qu'il y a
, eu le3. de ce mois une maison
brûlée au bout du Fauxbourg
S. Germain à Paris;
que cette maison appartenoitàunnomméMoisy,
Artificier
duRoy;que le feua
pris aux poudres qui étoient
chezlui, & que l'artifice a
detaché & enlevé le fécond
étage & le grenier de cette
maison, dont le bas
,
où
étoient le pere & le fils
Moisy,n'a été nullement
endommagé; & que ce
Bourgeois en a été quitte
pour
pour le bruit, la peur,&le
déplaisir de voir toute sa
poudre transplanter en un
instantla moitié de samaispon
àlpalus
sourceinépuisable de liai
fons pour en forger toi]
les mois de differentes su
un mêmesujet.Jen'aifai
encore que quatre Mercu
res,&j'aieu trois incen
dies à raconter, & toute
trois arrivées à Paris. Je re
ferverois pour le chapitre
des nouvelles celles qu
exercent leurs ravages plus
loin, faute de sçavoir au
~uste s'il m'est permis de
parler ici desvingtmaisons
qui ont été brûlées à Varovie
le 18. du mois passé:
mais cette ville est si éloignée
de nous, & l'éloignement
diminue tellement les
objets, que quand jeserois
le meilleur Peintre du monde,
si je circonstanciois davantage
cet accident dans
un autre article, je courrois
grand risque de perdre mes
couleurs. Les habitans de
Varsovie pourront se vanger
de leur côté de mon
indifference par une froi;
deur égale à la mienne, ou
apprendre en riant qu'il y a
, eu le3. de ce mois une maison
brûlée au bout du Fauxbourg
S. Germain à Paris;
que cette maison appartenoitàunnomméMoisy,
Artificier
duRoy;que le feua
pris aux poudres qui étoient
chezlui, & que l'artifice a
detaché & enlevé le fécond
étage & le grenier de cette
maison, dont le bas
,
où
étoient le pere & le fils
Moisy,n'a été nullement
endommagé; & que ce
Bourgeois en a été quitte
pour
pour le bruit, la peur,&le
déplaisir de voir toute sa
poudre transplanter en un
instantla moitié de samaispon
àlpalus
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Résumé : Incendie. [titre d'après la table]
Le texte évoque divers événements récents et nouvelles variées. L'auteur a rédigé quatre lettres et rapporté trois incidents survenus à Paris. Il souhaite se concentrer sur les nouvelles ayant des répercussions plus larges, bien qu'il hésite à mentionner les vingt maisons brûlées à Varsovie le 18 du mois précédent. Il estime que la distance atténue l'importance des événements et que leur description pourrait manquer de vivacité. L'auteur mentionne également un incendie à Paris, au bout du Faubourg Saint-Germain, le 3 du mois en cours. La maison appartenait à Moisy, artificier du roi. Le feu a pris dans les poudres stockées chez lui, détruisant le deuxième étage et le grenier, mais laissant le rez-de-chaussée intact. Moisy et son fils ont seulement été effrayés et contrariés de voir leur poudre dispersée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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348
p. 145-148
Prelude de la Satyre [titre d'après la table]
Début :
Combien de gens vont se déchaîner contre moy ! que [...]
Mots clefs :
Satire, Boileau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prelude de la Satyre [titre d'après la table]
Combien degens vont se
«déchaîner contre - moy !Que
-de Poëtes modernesvont dé-
^clamer contre le Mercure!
Je vais rendre publique une
Satyre contreleplusfameux
Satyrique qui fut en France.
M. D. S. H. qui me faitpre-
|4çnt decettePiece, mepro-
Cflc*-avec serment,qu'elle
àa.-ja.mais esté imprimée. La
Crainte que j'ay qu'elle ne l'ait
esté , est de tousles inconve-
^iens'qui peuvent resulter de
ma temerité
,
le seul que
kj'apprehende.Cependant j'ay
d'excellentes raisons pour me
rassurer contre cette inquietude.
CettePiece est bonne;
voila déjà un grand Article.
D'ailleurs je croyque jene
déplairay en lamettant au
jour qu'à ceux qui sont euxmêmes
dans legoust de la
Satyre:estce, \m si grand
malheurpouunhommequi
naturellement n'enadmire
point les saillies,& qui se
mocquede toutsonsiel, de
ne pas plaire à ces Messsieurs?
On m'adéjà averti que je ne
feray peutêtre pas impunémentimprimercet
ouvrage,
& quetous les Partisansdu
grandB.m'envoyeront
pour se vanger de mon audace
des billets pleins d'aigreur
& demenaces. Tant mieux.
je me divertiray de leur chafrin,
je le rendray même pu- lie. En un mot, quand ces
Mefficurs, pour charger davantage
le coup de pinceau
queMrde la Bruyere a donné
dur le Mercure, devroient le
mettre dix fois au dessous de
rien, jene pourrois pas m'empêcher
defaire imprimer cette
Piece, à moins que les
Puissances que je dois respecter
, & que jerespecte, ne
m'ordonnassent de la supprimer.
J'ay communiqué ce
dessein à un grand nombre
d'honnestesgens, qui l'ont approuve
: j'en aydifferél'execution
jusqu'à lafin du mois,
pour attendre de nouveaux
avis. Personnenes'est formalisé
de l'intention que j'avois
de donner cette Satyre,par
consequent. Lavoicy.
«déchaîner contre - moy !Que
-de Poëtes modernesvont dé-
^clamer contre le Mercure!
Je vais rendre publique une
Satyre contreleplusfameux
Satyrique qui fut en France.
M. D. S. H. qui me faitpre-
|4çnt decettePiece, mepro-
Cflc*-avec serment,qu'elle
àa.-ja.mais esté imprimée. La
Crainte que j'ay qu'elle ne l'ait
esté , est de tousles inconve-
^iens'qui peuvent resulter de
ma temerité
,
le seul que
kj'apprehende.Cependant j'ay
d'excellentes raisons pour me
rassurer contre cette inquietude.
CettePiece est bonne;
voila déjà un grand Article.
D'ailleurs je croyque jene
déplairay en lamettant au
jour qu'à ceux qui sont euxmêmes
dans legoust de la
Satyre:estce, \m si grand
malheurpouunhommequi
naturellement n'enadmire
point les saillies,& qui se
mocquede toutsonsiel, de
ne pas plaire à ces Messsieurs?
On m'adéjà averti que je ne
feray peutêtre pas impunémentimprimercet
ouvrage,
& quetous les Partisansdu
grandB.m'envoyeront
pour se vanger de mon audace
des billets pleins d'aigreur
& demenaces. Tant mieux.
je me divertiray de leur chafrin,
je le rendray même pu- lie. En un mot, quand ces
Mefficurs, pour charger davantage
le coup de pinceau
queMrde la Bruyere a donné
dur le Mercure, devroient le
mettre dix fois au dessous de
rien, jene pourrois pas m'empêcher
defaire imprimer cette
Piece, à moins que les
Puissances que je dois respecter
, & que jerespecte, ne
m'ordonnassent de la supprimer.
J'ay communiqué ce
dessein à un grand nombre
d'honnestesgens, qui l'ont approuve
: j'en aydifferél'execution
jusqu'à lafin du mois,
pour attendre de nouveaux
avis. Personnenes'est formalisé
de l'intention que j'avois
de donner cette Satyre,par
consequent. Lavoicy.
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Résumé : Prelude de la Satyre [titre d'après la table]
Le texte relate la décision de l'auteur de publier une satire contre un satiriste français connu, identifié par les initiales M. D. S. H. L'auteur craint que cette œuvre n'ait déjà été imprimée, mais affirme sa qualité. Il anticipe des réactions négatives des poètes modernes et des partisans du Mercure. Malgré les avertissements et les menaces potentielles, il reste déterminé à publier la satire. Il précise qu'il ne se laissera pas dissuader, sauf si les autorités qu'il respecte lui en donnent l'ordre. L'auteur a consulté plusieurs personnes honnêtes qui ont approuvé son projet et a décidé de reporter la publication jusqu'à la fin du mois pour recueillir de nouveaux avis. Personne ne s'est opposé à son intention de publier la satire.
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349
p. 149-174
LE TOMBEAU DE BOILEAU. SATYRE.
Début :
Quelle sombre tristesse attaque tes esprits ? [...]
Mots clefs :
Boileau, Auteur, Poète, Horace, Université, Barbin, Public
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE TOMBEAU DE BOILEAU. SATYRE.
LE TOMBEAU
DE BO 1LEAU,
SATYRE.
Quellesombre tristesse attaque
tes esprits ?
Lechagrinsurtonfront est
gravépar replis,
Qu'as-tufait de ceteint où
lajeunesse brille?
Jetevois plusrêveurqu'un
enfantd famille,
Qui courant vainement,
cherche depuis unmois
Quelque bonneUsurier
qui prête audeniertrois.
Ou qu'un tuteur tremblant
qui voit leverles
lustres
Pour éclairerbien-tostses
fittira illustres.
Quandle Partere en main
tient lesifflettoutprest,
Et luy va sansappel prononcersonArrest.
Ma douleur,cher Ami,
paroît avecjustice,
Cen'est pointen cejourun
effetdecaprice;
Mepompeuxattiraild'un
funesteConfvoy
Vientdesaisirmon coeurde
douleur&d'effroy,
Mesyeux ont vu passer
danslaplaceprochaine
DesMenins de la Mort
une troupe inhumaine;
De Pedans mal peignez,
un bataillon crotté,
Descendoit à paslents à
l'Université.
Leurs longs manteaux de
, :, àterre, A leurs crespesflottans les
mntsfaisoientlagutr*
rt';
Et chacun à la main avott
pïûpowjkitâbeau,
V#Umttj*di*:-?vertpour
orner untombeau,
J'ay vû parmi Içs rangs
malgréI4fouleextre*
me
Dc'"ml!inl Auteur dolent
lafaceseche&blefme.
fyey#Grecs& denxiLa*
tins escortotent le cereueil,
Et le mouchoirenmain
Barbinmenoitle deuil
pour qui crois-tu que nur*
che une telle ~oronnance.?
Ce lugubre appareil, cette
noire affluence?
D'unPoëte deffuntplains
lefunestesort,
l'Université pleure
, (7:
Despreauxestmort.
Ilestmort, c'enestfait,sa
Satyre ~T/~
Enfant infortuné d'une
plume infidelle,
Dont la Ville,&la Cour
ontfaitsipeu decas,
L'avoit déjà conduitaux
-
portes dutrépas.
Quandles cruelsefets d'une
derniere rage
L'ontfaitenfinpartirpour
cederniervoyage,
Ilcroyoit qu'Hipocrene,&
," sonpluspurcristal
Nedevoitquepour luy couleràpleincanal;
Mais apprenant qu'un au*
tre anime par lagloire
Avoit beureusementdans
Il sasourceose boire , frémit,&perce du fini
mortedépit,
Par l'ordred'Apollonilva
semettre 414 lit.
Tu ris: de tous les maux
déchaînezsur la terre
Pour livreraux Auteurs
une cruelle guerre:
Sçàis-tu bienque l'envieest
le plus dangereux?
Ils n'ontpoint d'antidoteÀ
ce poison affreux.
Un Poete aisement aidé
par lanature
Souffrelafaim,lafoif., le
Soleil
,
la fro dure,
Porte,sansmurmurer,dix
ans le même habit>-
N'a que les quatre murs
l'hiverpour tour deht*-
D'unGrand qui le nourrit ilsouffrelessaccades,
Son dosmêmeendurci si
, fait aux bastonnadesJ-'
Mais voit-ilsur lesrangs
quelqu'un se presenter,,
Et cüeillirdes lauriersqu'il
croitjcuL meriter.
Au bon goustà venirsoudainilenappelle,
AusieclepervertisaMuse
faitquerelle*
Achaque coin de ruèïlcrie,
-JO temps! omoeurs!
Lepoison cependant,augmentesesardeurs^
Etles dépits cruels ,les noires
jalousies
,
Fontàlafin l'effetdevingt
apoplexies.
quehérofiss,jourlleCini. ours leCini.
Dontun triste cercueilgardeàpresentlesos
Maissesentant voisin de l'infernalerive,
Et toutprest d'exalerson
amefugitive,
Il demandaparggrarâccee,,,&&
dunefablevoix
D'embrasser se-ç enfant
pourladernierefois.
Deux valetsaussi-tostses
dignesSecretaires I
Apportentprés de luy des
milliersd'exemplaires.
Lelitpar trop chargégemit j
souslespacquets,
Etl'Auteurmoribond dit
cesmotsparhocquets. 0 vous, mes tristes vers,
dignes objets d'envie,
JVJ)IN dont fattenst*hon~
., nveuired'u.n,e lfeéccoonnddér
PMiffitZJ-rzJOUJ:échAJler.m
naufragedesjins, Etbraverajamais £ignorance
,&Letemps,
jfenevous'verrayplus,déjà lamorthideuse
Autour de mon chevetétend
uneaile affreuse;
JMaisjt meurssans regret
dans
1
untemps dépravé;
> .- f-
Oùle mauvaisgoustregne,
&va lefront levé.
*QnlePublicsngrat,tnjidele,
perfide).
T,rouveMA veine usee, dl monstileinsipide
Moy,qui me,crusfadisa
Régnierpréfère.
Que dirontnosNeveux!
Regnardm'etfcomparé,
•Luyqùifendantdixansdu
Couchant
CouchantaL'Aurore
Errachez le Lapon&ramachezle
Maure.
Luy quinesçutjamaisnyle
Grecnyl'Hebreu.
Qui jcuajour&nuit,fîF
grandchcre&bonfeu;
Est- ce ainsi qu'autrefois
dansmavieillesouspente
Allâ,irombi-e- lueur d'une
lampe puante J'appris j pour mes pechez,
l'artdefairedesvers,
Feuilletantlesreplis de cent
Bouquinsdivers? ,
N'est-ce doncqu'enbuvant
que l'on imite Horace?
Par dessentiers defleurs , monte-t-onauParnasse?
Ce Regnardcependantvoit
éclatersestraits.
Quand mes derniers écrits
font en proye aux laquais\
0rage, ôdesespoir, ôvieillesse
ennemie!
Aprés tant de travaux
surlafin de ma vie
Par un nouvel Athlète on
meverra vaincu
Etjevis. Nonje meurs.. fayde)atropvécu,
ji ces mots bégayez, que la ".:
fureurinfvire,
Bbileaufermelesyeux,pen-
-
chela teste,expire.
Le bruit decette mort dans
lepaysLatin
Se répandaussî-lost&vole
chezBarbin.
La
, dans l'enfoncement
d'unearriere^boutique,
Safemmeétaleenvainson
embonpointantique,>
Etfaisant le débit de cent livresmauvais , Amuseun cercle entier des ,oisifs du Palais,
Là le vieux Presidenta
toujoursessceances,
Là le jeune, Avocat vient
prendreseslicences
Et le blond Senateur en
quittant leBarreau,
Vientpeignersaperruque,
&prendreson chapeau;
C'est là que le Chanoine au
sortirduservice,
Vientenaumusse encore a~
cheversonoffice.
Etqu'on voitàmidy maint
Auteur du menu
Surle projet d'un Livre
emprunterun écu.
Dansce Licée étroit cette
mortimprévue
Fut par les assistansdiversement
reçûë.
Acasteensoupira
3
le Li- braireengemt, -Crispe en eut l'oeil humide,
& Perraultensount;•-
Pendant qu'on doute encor
de la triste nouvelle
Arijitarrivéenpleurs, (:l,
suruneescabelle
Au milieu du Perron se
plaçanttristement.
Lut
-
au Cercle ces mots
extraits duTestament
EnThonneur d'Apollon à
jamaisjesouhaite
\Auxyeux de l'Universvi-
-
vre&mourirPoète,
J'en eustoute ma'V«,(9'
t'air,&lemaintien,
JMais desirantmourir en
Poëtechrestien
Je declare au Publicqueje
veux que l'on rende,
[Ce qu'à bon droitsurmoy
Juvenal redemande,
Quandmon Livreseroitré-
--
4-r- duitàdixfeüillets,
Jeveuxreflitusr les larcins
quej'ayfaits.
Si de cesvolshonteuxl'audaceefloitpunie,
Vne rame àla mainj'auroisfini
mavie,
Las d'estre simpleauteur
entésurdu Latin,
Tour imposerauxsots je
tradmfois Longin.
Maisj'avoue en mourant
quejel'ay mis en masque,
., Etque j'entendsleGrec,
aussipeu que le Basque,
Sur tout de noirs remords
mon espritagité,
Faitamandehonorable au
beau Sexe irrité,
jiu milieu des Pedans
nourrytoute mavie
J'ignoraylebeau monde,&
, lagalanterie, i
Et le coeur d'une Irispleine
demille attraits 4
Est
Estune terreaustralleoùje
n'allayjamais.
Jelaiseà mon valet dequoi
lever boutique
Des restes méprisezd'une
- Ode Pindarique,
Qu'on vit à sa naissance
expirerdans Paris:
On le verroitbien-tostrouler
en chevaux gis,
Si le langage obscuremploïé
dans cette Ode
Pouvoit unjourenfin devenirà
la mode.
Item, mais à ce mot chez
l'HorlogeurleRoux,
.La Pendulles'émeut,sonne
-
&frappedixcoups,
Alidoraussi-tost rempli
d'impatience
D'undélaicriminelaccuse
l'ajfifiance,
Faitvoir queletempspres-
,. se , & qu'il faut en
, granddeüil
Dans une heure au plus
tardescorterlecercüeil,
Il dit,&dans l'instanton
vitla Compagnie
Se lever bruspuementpour
la Ceremonie,
L'un court chezson Ami9
l'autre chez, un Frippier
Endosser l'attirail d'un
nouvel heritier,
Perrin d'un vieil bahut
d'oùpenduneserrure,
Tirasonjustaucorpsfaitau
deüil de Voiture,
Dont le coude entr'ouvert
reçut plus d'un échec
Envoulantle vêtir, tant il
se trouvasec.
Pradon, leseul Pradon eut
assez de courage
D'entrerchez, un Drapier
-
&d'un humble langage
., Pour quatre aulnes de drap
estimezvingtecus
Proposer un Billet signé
Germanicus.
Enfin midy sonnant cette
lugubre escorte
S'estsaisie aujourd'huy du
Deffuntsursaporte,
Et promenant ses os de
quartieren quartier
Le conduit au Parnasse en
songitedernier;
C'est-laqu'on va porterses
funebres reliques
Dansla cave marquée aux
Auteurssatiriques.
Là, sur un marbre offert
aux yeux de l'Univers
Encaractere d'or ongrave
ra ces vers.
Cy gist Maître Boileau
qui vécut de médire,
Et qui mourut aussiparun
traitdesatire:
Le coup qu'il assenaluyfut
enfinrendu.
Sipar malheur unjourson
livre estoitperdu,
A le chercher bien loin
Passant ne t'ernbataj^
se.
Tu le retrouveras tout entier
dans Horace.
DE BO 1LEAU,
SATYRE.
Quellesombre tristesse attaque
tes esprits ?
Lechagrinsurtonfront est
gravépar replis,
Qu'as-tufait de ceteint où
lajeunesse brille?
Jetevois plusrêveurqu'un
enfantd famille,
Qui courant vainement,
cherche depuis unmois
Quelque bonneUsurier
qui prête audeniertrois.
Ou qu'un tuteur tremblant
qui voit leverles
lustres
Pour éclairerbien-tostses
fittira illustres.
Quandle Partere en main
tient lesifflettoutprest,
Et luy va sansappel prononcersonArrest.
Ma douleur,cher Ami,
paroît avecjustice,
Cen'est pointen cejourun
effetdecaprice;
Mepompeuxattiraild'un
funesteConfvoy
Vientdesaisirmon coeurde
douleur&d'effroy,
Mesyeux ont vu passer
danslaplaceprochaine
DesMenins de la Mort
une troupe inhumaine;
De Pedans mal peignez,
un bataillon crotté,
Descendoit à paslents à
l'Université.
Leurs longs manteaux de
, :, àterre, A leurs crespesflottans les
mntsfaisoientlagutr*
rt';
Et chacun à la main avott
pïûpowjkitâbeau,
V#Umttj*di*:-?vertpour
orner untombeau,
J'ay vû parmi Içs rangs
malgréI4fouleextre*
me
Dc'"ml!inl Auteur dolent
lafaceseche&blefme.
fyey#Grecs& denxiLa*
tins escortotent le cereueil,
Et le mouchoirenmain
Barbinmenoitle deuil
pour qui crois-tu que nur*
che une telle ~oronnance.?
Ce lugubre appareil, cette
noire affluence?
D'unPoëte deffuntplains
lefunestesort,
l'Université pleure
, (7:
Despreauxestmort.
Ilestmort, c'enestfait,sa
Satyre ~T/~
Enfant infortuné d'une
plume infidelle,
Dont la Ville,&la Cour
ontfaitsipeu decas,
L'avoit déjà conduitaux
-
portes dutrépas.
Quandles cruelsefets d'une
derniere rage
L'ontfaitenfinpartirpour
cederniervoyage,
Ilcroyoit qu'Hipocrene,&
," sonpluspurcristal
Nedevoitquepour luy couleràpleincanal;
Mais apprenant qu'un au*
tre anime par lagloire
Avoit beureusementdans
Il sasourceose boire , frémit,&perce du fini
mortedépit,
Par l'ordred'Apollonilva
semettre 414 lit.
Tu ris: de tous les maux
déchaînezsur la terre
Pour livreraux Auteurs
une cruelle guerre:
Sçàis-tu bienque l'envieest
le plus dangereux?
Ils n'ontpoint d'antidoteÀ
ce poison affreux.
Un Poete aisement aidé
par lanature
Souffrelafaim,lafoif., le
Soleil
,
la fro dure,
Porte,sansmurmurer,dix
ans le même habit>-
N'a que les quatre murs
l'hiverpour tour deht*-
D'unGrand qui le nourrit ilsouffrelessaccades,
Son dosmêmeendurci si
, fait aux bastonnadesJ-'
Mais voit-ilsur lesrangs
quelqu'un se presenter,,
Et cüeillirdes lauriersqu'il
croitjcuL meriter.
Au bon goustà venirsoudainilenappelle,
AusieclepervertisaMuse
faitquerelle*
Achaque coin de ruèïlcrie,
-JO temps! omoeurs!
Lepoison cependant,augmentesesardeurs^
Etles dépits cruels ,les noires
jalousies
,
Fontàlafin l'effetdevingt
apoplexies.
quehérofiss,jourlleCini. ours leCini.
Dontun triste cercueilgardeàpresentlesos
Maissesentant voisin de l'infernalerive,
Et toutprest d'exalerson
amefugitive,
Il demandaparggrarâccee,,,&&
dunefablevoix
D'embrasser se-ç enfant
pourladernierefois.
Deux valetsaussi-tostses
dignesSecretaires I
Apportentprés de luy des
milliersd'exemplaires.
Lelitpar trop chargégemit j
souslespacquets,
Etl'Auteurmoribond dit
cesmotsparhocquets. 0 vous, mes tristes vers,
dignes objets d'envie,
JVJ)IN dont fattenst*hon~
., nveuired'u.n,e lfeéccoonnddér
PMiffitZJ-rzJOUJ:échAJler.m
naufragedesjins, Etbraverajamais £ignorance
,&Letemps,
jfenevous'verrayplus,déjà lamorthideuse
Autour de mon chevetétend
uneaile affreuse;
JMaisjt meurssans regret
dans
1
untemps dépravé;
> .- f-
Oùle mauvaisgoustregne,
&va lefront levé.
*QnlePublicsngrat,tnjidele,
perfide).
T,rouveMA veine usee, dl monstileinsipide
Moy,qui me,crusfadisa
Régnierpréfère.
Que dirontnosNeveux!
Regnardm'etfcomparé,
•Luyqùifendantdixansdu
Couchant
CouchantaL'Aurore
Errachez le Lapon&ramachezle
Maure.
Luy quinesçutjamaisnyle
Grecnyl'Hebreu.
Qui jcuajour&nuit,fîF
grandchcre&bonfeu;
Est- ce ainsi qu'autrefois
dansmavieillesouspente
Allâ,irombi-e- lueur d'une
lampe puante J'appris j pour mes pechez,
l'artdefairedesvers,
Feuilletantlesreplis de cent
Bouquinsdivers? ,
N'est-ce doncqu'enbuvant
que l'on imite Horace?
Par dessentiers defleurs , monte-t-onauParnasse?
Ce Regnardcependantvoit
éclatersestraits.
Quand mes derniers écrits
font en proye aux laquais\
0rage, ôdesespoir, ôvieillesse
ennemie!
Aprés tant de travaux
surlafin de ma vie
Par un nouvel Athlète on
meverra vaincu
Etjevis. Nonje meurs.. fayde)atropvécu,
ji ces mots bégayez, que la ".:
fureurinfvire,
Bbileaufermelesyeux,pen-
-
chela teste,expire.
Le bruit decette mort dans
lepaysLatin
Se répandaussî-lost&vole
chezBarbin.
La
, dans l'enfoncement
d'unearriere^boutique,
Safemmeétaleenvainson
embonpointantique,>
Etfaisant le débit de cent livresmauvais , Amuseun cercle entier des ,oisifs du Palais,
Là le vieux Presidenta
toujoursessceances,
Là le jeune, Avocat vient
prendreseslicences
Et le blond Senateur en
quittant leBarreau,
Vientpeignersaperruque,
&prendreson chapeau;
C'est là que le Chanoine au
sortirduservice,
Vientenaumusse encore a~
cheversonoffice.
Etqu'on voitàmidy maint
Auteur du menu
Surle projet d'un Livre
emprunterun écu.
Dansce Licée étroit cette
mortimprévue
Fut par les assistansdiversement
reçûë.
Acasteensoupira
3
le Li- braireengemt, -Crispe en eut l'oeil humide,
& Perraultensount;•-
Pendant qu'on doute encor
de la triste nouvelle
Arijitarrivéenpleurs, (:l,
suruneescabelle
Au milieu du Perron se
plaçanttristement.
Lut
-
au Cercle ces mots
extraits duTestament
EnThonneur d'Apollon à
jamaisjesouhaite
\Auxyeux de l'Universvi-
-
vre&mourirPoète,
J'en eustoute ma'V«,(9'
t'air,&lemaintien,
JMais desirantmourir en
Poëtechrestien
Je declare au Publicqueje
veux que l'on rende,
[Ce qu'à bon droitsurmoy
Juvenal redemande,
Quandmon Livreseroitré-
--
4-r- duitàdixfeüillets,
Jeveuxreflitusr les larcins
quej'ayfaits.
Si de cesvolshonteuxl'audaceefloitpunie,
Vne rame àla mainj'auroisfini
mavie,
Las d'estre simpleauteur
entésurdu Latin,
Tour imposerauxsots je
tradmfois Longin.
Maisj'avoue en mourant
quejel'ay mis en masque,
., Etque j'entendsleGrec,
aussipeu que le Basque,
Sur tout de noirs remords
mon espritagité,
Faitamandehonorable au
beau Sexe irrité,
jiu milieu des Pedans
nourrytoute mavie
J'ignoraylebeau monde,&
, lagalanterie, i
Et le coeur d'une Irispleine
demille attraits 4
Est
Estune terreaustralleoùje
n'allayjamais.
Jelaiseà mon valet dequoi
lever boutique
Des restes méprisezd'une
- Ode Pindarique,
Qu'on vit à sa naissance
expirerdans Paris:
On le verroitbien-tostrouler
en chevaux gis,
Si le langage obscuremploïé
dans cette Ode
Pouvoit unjourenfin devenirà
la mode.
Item, mais à ce mot chez
l'HorlogeurleRoux,
.La Pendulles'émeut,sonne
-
&frappedixcoups,
Alidoraussi-tost rempli
d'impatience
D'undélaicriminelaccuse
l'ajfifiance,
Faitvoir queletempspres-
,. se , & qu'il faut en
, granddeüil
Dans une heure au plus
tardescorterlecercüeil,
Il dit,&dans l'instanton
vitla Compagnie
Se lever bruspuementpour
la Ceremonie,
L'un court chezson Ami9
l'autre chez, un Frippier
Endosser l'attirail d'un
nouvel heritier,
Perrin d'un vieil bahut
d'oùpenduneserrure,
Tirasonjustaucorpsfaitau
deüil de Voiture,
Dont le coude entr'ouvert
reçut plus d'un échec
Envoulantle vêtir, tant il
se trouvasec.
Pradon, leseul Pradon eut
assez de courage
D'entrerchez, un Drapier
-
&d'un humble langage
., Pour quatre aulnes de drap
estimezvingtecus
Proposer un Billet signé
Germanicus.
Enfin midy sonnant cette
lugubre escorte
S'estsaisie aujourd'huy du
Deffuntsursaporte,
Et promenant ses os de
quartieren quartier
Le conduit au Parnasse en
songitedernier;
C'est-laqu'on va porterses
funebres reliques
Dansla cave marquée aux
Auteurssatiriques.
Là, sur un marbre offert
aux yeux de l'Univers
Encaractere d'or ongrave
ra ces vers.
Cy gist Maître Boileau
qui vécut de médire,
Et qui mourut aussiparun
traitdesatire:
Le coup qu'il assenaluyfut
enfinrendu.
Sipar malheur unjourson
livre estoitperdu,
A le chercher bien loin
Passant ne t'ernbataj^
se.
Tu le retrouveras tout entier
dans Horace.
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Résumé : LE TOMBEAU DE BOILEAU. SATYRE.
Le poème 'Le Tombeau de Boileau' évoque la mort du poète Nicolas Boileau. Le narrateur exprime une profonde tristesse et décrit Boileau comme un homme accablé par les soucis et les chagrins. Il compare Boileau à un enfant cherchant un usurier ou à un tuteur anxieux. Le narrateur révèle avoir vu des figures symbolisant la mort, notamment des pédants mal vêtus descendant à l'Université, parmi eux Boileau, accompagné de figures grecques et latines. Le poème détaille la douleur du narrateur, qui attribue la mort de Boileau à une 'funeste Convoy' et à une vision de la mort approchant. Boileau croyait que son inspiration poétique ne tarirait jamais, mais apprenant qu'un autre poète avait réussi, il mourut de dépit. Le texte souligne les difficultés des poètes, confrontés à l'envie, la faim, la soif, et l'ingratitude du public. Le poème se termine par la description des réactions diverses à la mort de Boileau dans le milieu littéraire parisien. Des figures comme Acaste, Crispe, Perrault, et Ariste réagissent différemment à la nouvelle. Boileau, dans son testament, exprime son désir de mourir en poète chrétien et demande pardon pour ses erreurs. Il avoue ignorer le grec et le latin, et exprime des remords envers le beau sexe. Le poème se conclut par la procession funéraire de Boileau, conduit au Parnasse où ses reliques seront inhumées. Une épitaphe gravée en caractères d'or résumera sa vie et sa mort : 'Cy gist Maître Boileau qui vécut de médire, Et qui mourut aussiparun traitdesatire.'
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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350
p. 178-181
Plainte de l'Auteur sur la disette des Memoires. [titre d'après la table]
Début :
J'employe autant qu'il m'est permis, tous les Memoires [...]
Mots clefs :
Mémoires, Travailler
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Plainte de l'Auteur sur la disette des Memoires. [titre d'après la table]
J'employe autant qu'il m'est
permis, tous les Mémoires
que je reçois;j'ay même prié
& je prie encore avec
la derniere
instance tous ceux qui
se mêlent d'écrire de m'en envoyer,
Pluficurs se sont réveillez
à ma priere
,
ils sont
sortis de la profonde létargie
où ils estoient ensevelis depuis
plusieurs années;mais ils
n'ont fait que se frotter les
yeux. Ils se font contentez de.
m'annoncer qu'ils alloient travailler
pour moy, ils m'ont
promis un grand nombre de
nouveautez & ne m'ont pas
encore tenu parole. Ceux qui
ont commencez à me faire
part de leurs veilles, se sont
imaginez, que l'cx ctitude,&
le bon goust qui doivent eftrc
dans les ouvrages d'esprit, etoient
des ornements qui ferMoient
etroprcd hounneurreau
Ils m'ont envoyé des pieces
froides, longues, & negligées,
apparemment pour
m'éprouver, je les ay supprimées,&
j'en fupprimeray autant
qu'on m'en enverra, tant
qu'elles n'auront que le merite,
d'ennuyer ceux qui les
lisent.
Il faut cependant, me dit-
-
on, que vostre volume soit
rempli à quelque prix que ce
foie;j en conviens, mais si les
gens sur qui je compte, ne
veulent pas travailler mieux
que moy ; il ne m'en coûtera
qu'un peu plus de peine que
je prendray à travailler pour
eux.
Enfin, tant qu'ils me refuferont
leur secours, je feray
entrer dans le Mercure tout
ce que j'écriray
, à commencer
par la Lettre fuivantc.
permis, tous les Mémoires
que je reçois;j'ay même prié
& je prie encore avec
la derniere
instance tous ceux qui
se mêlent d'écrire de m'en envoyer,
Pluficurs se sont réveillez
à ma priere
,
ils sont
sortis de la profonde létargie
où ils estoient ensevelis depuis
plusieurs années;mais ils
n'ont fait que se frotter les
yeux. Ils se font contentez de.
m'annoncer qu'ils alloient travailler
pour moy, ils m'ont
promis un grand nombre de
nouveautez & ne m'ont pas
encore tenu parole. Ceux qui
ont commencez à me faire
part de leurs veilles, se sont
imaginez, que l'cx ctitude,&
le bon goust qui doivent eftrc
dans les ouvrages d'esprit, etoient
des ornements qui ferMoient
etroprcd hounneurreau
Ils m'ont envoyé des pieces
froides, longues, & negligées,
apparemment pour
m'éprouver, je les ay supprimées,&
j'en fupprimeray autant
qu'on m'en enverra, tant
qu'elles n'auront que le merite,
d'ennuyer ceux qui les
lisent.
Il faut cependant, me dit-
-
on, que vostre volume soit
rempli à quelque prix que ce
foie;j en conviens, mais si les
gens sur qui je compte, ne
veulent pas travailler mieux
que moy ; il ne m'en coûtera
qu'un peu plus de peine que
je prendray à travailler pour
eux.
Enfin, tant qu'ils me refuferont
leur secours, je feray
entrer dans le Mercure tout
ce que j'écriray
, à commencer
par la Lettre fuivantc.
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Résumé : Plainte de l'Auteur sur la disette des Memoires. [titre d'après la table]
L'auteur relate ses démarches pour rassembler des mémoires et des écrits en vue d'une publication. Il a sollicité activement des contributions et reçu des réponses positives, mais certains auteurs n'ont pas tenu leurs engagements. Parmi les œuvres reçues, certaines étaient de qualité médiocre, longues et négligées, et ont été supprimées. L'auteur insiste sur la nécessité de maintenir un haut niveau d'exactitude et de bon goût dans les contributions. Bien que le volume doive être complété, il est prêt à fournir lui-même le contenu si les autres ne s'améliorent pas. En attendant, il intégrera ses propres écrits dans la publication, commençant par la lettre suivante.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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