Auteur du texte (14)
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Auteur probable (2)
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Détail
Liste
Résultats : 14 texte(s)
1
p. 29-37
RUPTURE.
Début :
A dire le vray, Madame, c'est une terrible affaire que / Quoy qu'on ait dit jusqu'à ce jour, [...]
Mots clefs :
Amour, Changement, Lasser, Inconstance, Libertin, Désirs, Plaisirs, Commerce nouveau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUPTURE.
A dire le vray , Madame,
c'eſt une terrible affaire que de s'obliger d'aimer par Contract.
Le cœur qui veut eſtre toûjours
18 LE MERCVRE
libre dans fon choix , & qui fe
plaiſt quelquefois à choiſir fou- vent,n'a pas delegeres contrain- tes à ſouffrir, quand le devoir luy rend l'amour neceffaire. Il faut ſe faire de grands efforts pourſe ſoſûmettredebonnegra- ce à ſa tyrannie , &c'eſt une vio- lence dont je doute que celuy qui a fait les Vers queje vous envoye s'accommodat aiſement.
Vous le connoiſſez. Il a plus d'eſprit qu'il neveutlaiffer croi-- re qu'il en a , & ce que vous allez lire vous perfuadera ſans peine qu'il tourne les chofes fi- nement. C'eſt tout ce que vous ſçaurez de luy. Il a tellement peur que cette petite Piece ne vous le faffe croire trop libertin en amour, qu'il ne me l'a don- néequ'en me faiſant promettre que je vous cachetois fon nom.
GALANT. 19
わわわわわわ
RVPTVRE.
Voy qu'on ait dit jusqu'à ce jour,
Le changement , Iris ,n'est pas unsi grand crime;
On paffe fort fouvent de l'estime àl'ay
mour,
Paſſonsdel'amour à l'eſtime.
Comme ilcommence ànous laffer Rompons les nœudsſecrets de notreins
telligence Aquoybonnouspicquerd'unefote con- Stance,
Qui ne fert plus qu'à nous emba
raffer ?
Quand le Cœur que charmoit un pan- chant agreable ,
N'enfaitplusſafelicité,
Doit-anle croirefi coupable
20 LE MERCVRE
Pour le voir s'affranchir du dégoust qui
l'accable
Enmanquant de fidelité ?
C'est une vertu chimérique Dont il faut reformer l'erreur ;
L'usage en paroit tyrannique ,
Etpourentretenirune amoureuse ardeur Ilfaut je-ne-fçay-quoy qui pique.
C'est là ce qui cauſe aux Amans
Cequepour la Perſonne aimée Ils ontdedoux empreſſemens ;
Etpourune Amebien charmée,
Que l'amour ad'appasdansles commencemens !
Commeil ne fait que naiſtre , il est ardent,fidelle ,
Tous luy plaiſt dans l'Objet qui cauſe ſesdefirs,
Et le premier éclat d'une ardeur mutuelle Rempliſſant ſes ſouhaits ,le comble de
plaisirs.
ア
GALANT. 21
Mais on languit, Iris , fans cette donce
amorce
Quenous preste la nouveauté ;
Et de la paſſion le temps détruit la
force,
Sansqu'on sefoit fait mesme une infidelité.
Ne souhaitant plus rien, on nesçait ou Seprendre , L
La ſympathie alors est d'un foible feL'Amour nefefait plus entendre ,
Et par un changement difficile àcom- prendre ,
On ceffe d'eftre heureuxparce qu'on l'est toûjours.
Oùsont ces douxtranſports où j'estois fi *fenfible ?
Vous lespartagiez avec moy ,
Rien ne vous estoit impoſſible
Quandvous croyiez devoir reconnoistre
mafoy.
22 LE MERCVRE
Nous avions chaque jour cent choses à
nous dire
Nous confondions tous nos defirs ;
S'ilfalloit nos quiter , Dieux , le cruel
martyre ,
Etqu'il nous coûtoit defoûpirs!
Mais l'absence pournous ceſſe d'eftre une
peine ,
Jene suis plus reſveur éloigné devos
yeux ,
Vous écoutez Damon , j'en conte àCelimene;
Etcommeenfin l'amour l'un pourl'autre
nous geſne ,
Nousquiter cefera le mieux.
L'inconstance apres tout estunvice com- mode.
De quelque bel Obiet qu'on puiſſe estre
charmé,
Il est bon deſuivre la mode,
Quiſoufrepeude temps que le cœurs'aca commode
GALAN T. 23 De l'habitude d'estre aimé.
Aforce defoins ,l'Amour s'use ,
Onn'ysçauroit trouver toniours lemesme appas ,
Et l'Etoile au beſoin nouspentfervir d'excufe ,
S'il est encordesdélicats
Quecettevieille erreur abuse ,
Qu'on doit aimer jusqu'au trépas.
Naffectons paint, Iris, d'avoir l'ame heroïque,
Unpeude foibleſſefied bien ,
Ceft de tres-bonne foy qu'avec vousje
m'explique,
Reprenezvostre cœur , je reprendray le mien.
Vous avezmille Amans, j'ay plus d'une Maistreffe,
Un commerce nouveau nous doit paroiſtredoux.
Croyez-moy, quelque Objet où nostre choix s'adreffe
24 LE MERCVRE Nous le verrons tous deuxsansen estre
jaloux.
c'eſt une terrible affaire que de s'obliger d'aimer par Contract.
Le cœur qui veut eſtre toûjours
18 LE MERCVRE
libre dans fon choix , & qui fe
plaiſt quelquefois à choiſir fou- vent,n'a pas delegeres contrain- tes à ſouffrir, quand le devoir luy rend l'amour neceffaire. Il faut ſe faire de grands efforts pourſe ſoſûmettredebonnegra- ce à ſa tyrannie , &c'eſt une vio- lence dont je doute que celuy qui a fait les Vers queje vous envoye s'accommodat aiſement.
Vous le connoiſſez. Il a plus d'eſprit qu'il neveutlaiffer croi-- re qu'il en a , & ce que vous allez lire vous perfuadera ſans peine qu'il tourne les chofes fi- nement. C'eſt tout ce que vous ſçaurez de luy. Il a tellement peur que cette petite Piece ne vous le faffe croire trop libertin en amour, qu'il ne me l'a don- néequ'en me faiſant promettre que je vous cachetois fon nom.
GALANT. 19
わわわわわわ
RVPTVRE.
Voy qu'on ait dit jusqu'à ce jour,
Le changement , Iris ,n'est pas unsi grand crime;
On paffe fort fouvent de l'estime àl'ay
mour,
Paſſonsdel'amour à l'eſtime.
Comme ilcommence ànous laffer Rompons les nœudsſecrets de notreins
telligence Aquoybonnouspicquerd'unefote con- Stance,
Qui ne fert plus qu'à nous emba
raffer ?
Quand le Cœur que charmoit un pan- chant agreable ,
N'enfaitplusſafelicité,
Doit-anle croirefi coupable
20 LE MERCVRE
Pour le voir s'affranchir du dégoust qui
l'accable
Enmanquant de fidelité ?
C'est une vertu chimérique Dont il faut reformer l'erreur ;
L'usage en paroit tyrannique ,
Etpourentretenirune amoureuse ardeur Ilfaut je-ne-fçay-quoy qui pique.
C'est là ce qui cauſe aux Amans
Cequepour la Perſonne aimée Ils ontdedoux empreſſemens ;
Etpourune Amebien charmée,
Que l'amour ad'appasdansles commencemens !
Commeil ne fait que naiſtre , il est ardent,fidelle ,
Tous luy plaiſt dans l'Objet qui cauſe ſesdefirs,
Et le premier éclat d'une ardeur mutuelle Rempliſſant ſes ſouhaits ,le comble de
plaisirs.
ア
GALANT. 21
Mais on languit, Iris , fans cette donce
amorce
Quenous preste la nouveauté ;
Et de la paſſion le temps détruit la
force,
Sansqu'on sefoit fait mesme une infidelité.
Ne souhaitant plus rien, on nesçait ou Seprendre , L
La ſympathie alors est d'un foible feL'Amour nefefait plus entendre ,
Et par un changement difficile àcom- prendre ,
On ceffe d'eftre heureuxparce qu'on l'est toûjours.
Oùsont ces douxtranſports où j'estois fi *fenfible ?
Vous lespartagiez avec moy ,
Rien ne vous estoit impoſſible
Quandvous croyiez devoir reconnoistre
mafoy.
22 LE MERCVRE
Nous avions chaque jour cent choses à
nous dire
Nous confondions tous nos defirs ;
S'ilfalloit nos quiter , Dieux , le cruel
martyre ,
Etqu'il nous coûtoit defoûpirs!
Mais l'absence pournous ceſſe d'eftre une
peine ,
Jene suis plus reſveur éloigné devos
yeux ,
Vous écoutez Damon , j'en conte àCelimene;
Etcommeenfin l'amour l'un pourl'autre
nous geſne ,
Nousquiter cefera le mieux.
L'inconstance apres tout estunvice com- mode.
De quelque bel Obiet qu'on puiſſe estre
charmé,
Il est bon deſuivre la mode,
Quiſoufrepeude temps que le cœurs'aca commode
GALAN T. 23 De l'habitude d'estre aimé.
Aforce defoins ,l'Amour s'use ,
Onn'ysçauroit trouver toniours lemesme appas ,
Et l'Etoile au beſoin nouspentfervir d'excufe ,
S'il est encordesdélicats
Quecettevieille erreur abuse ,
Qu'on doit aimer jusqu'au trépas.
Naffectons paint, Iris, d'avoir l'ame heroïque,
Unpeude foibleſſefied bien ,
Ceft de tres-bonne foy qu'avec vousje
m'explique,
Reprenezvostre cœur , je reprendray le mien.
Vous avezmille Amans, j'ay plus d'une Maistreffe,
Un commerce nouveau nous doit paroiſtredoux.
Croyez-moy, quelque Objet où nostre choix s'adreffe
24 LE MERCVRE Nous le verrons tous deuxsansen estre
jaloux.
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Résumé : RUPTURE.
Dans une correspondance, deux individus discutent de l'amour et de l'inconstance. L'auteur exprime la difficulté de s'obliger à aimer par contrat, soulignant que le cœur aspire à la liberté. Un poète, craignant d'être perçu comme trop libertin, a demandé que son nom reste caché. Le poème joint à la lettre explore les changements dans les sentiments amoureux, passant de l'estime à l'amour et vice versa. Il critique la fidélité absolue en amour, la qualifiant de vertu chimérique, et explique que la passion s'affaiblit avec le temps, même sans infidélité. L'auteur et son interlocutrice, Iris, constatent que leur amour s'est affaibli et décident de se séparer, trouvant l'inconstance plus commode. Ils reconnaissent que l'amour s'use avec le temps et qu'il est naturel de chercher de nouvelles affections. La lettre se conclut par une acceptation mutuelle de leur décision, chacun reprenant son cœur et acceptant de nouvelles relations.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 257-279
Pour Me Pelissary, à qui on fit payer trois Millions de taxe en 1681.
Début :
Ne regrettez point, Uranie, [...]
Mots clefs :
Taxe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Pour Me Pelissary, à qui on fit payer trois Millions de taxe en 1681.
Pour Me Pelissary
,
a
qui on fit payer trois
,zfillions de taxe en
1681.
Neregrettezpoint,Uranie,
L'état ouvous avez cilé
Ce n'etf pas lai prosperité
Qui fait tousjours lebonheur
de la vie,
Et bien souvent l'adversité
Dont tost ou tard elle est
suivie, : -. N'enleve aux malheureux
qu'ellea persecucez,
Que ce qui fournissoit de
matiereà l'envie
Et met le reste en sureté.
La fortune a nos voeux a la - finexorable,
Au rang de fès mignonsà
peine nous a mis,
Qu'un traitement sifavorable
,
Du reste des mortels nous
fait des ennemis,
Chacun d'eux contrenous
s'irrite,
Et cette foule de jaloux
Ne fonge qu'à vanger sur
nous
L'affront que cette aveugle
a fait à leur merite;
Ainsi,loin de nous réjoüir
Des faveurs que sur nous il
luy plaist
de
répandre,
Nous commençons lors à
comprendre,(dre
Que la peine de les deffen-
Passeleplaisird'en joüir.
Il faut du bien dans la jeunesse
Pour fournir à tous les plaisirs,
Mais l'âge qui la suit & fait
nostre sagessè,
Fait aussi qu'on se passe aisémentderichesse
En affoiblissant nos desirs
Peu dechose fait l'opulence
Decette tranquille saison
Quand la nature & la rarson
Reglenc sepulesennostsreedéOn
ne voit jamais l'indigence
Troubler la paix de la maison.
Oubliez pour tousjours votre
tristeavanture,
Au lieu de tous ces biens
qu'on vient de vous ôter
Faites vous désormais une
richessesure,
Et vous accou stumez à ne
rien souhaiter.
Vous croiriez,dites-vous,
vostre fort supportable ,
Si vos seuls interests fatsoient
vostre douleur.
Et vous n'estes inconsolable
.: Qu'àcause que vostre malheur,
Fait perdre à vosenfansun
destin agréable
Ne permettez jamais que
cette illusion
D'un nouveau chagrin
vous accable,
Cette innocenteaffection,
N'est rien qu'un prétexte
honorable
Dont pour nous tourmearer
sesertl'ambition.
Donnez à vos enfans ce
qu'une mere fage
Peut encor leur donner
quand elle atout perdu.
En leur laissant pour heritage
L'exemple de vostre vertu
Apprenez-leur qu'un gros
partage
N'est pas ce qui fournit de
solidesplaisirs
Il est simal-aisé d'en faire
1 - un bonusage
Qu'ua si dangereuxavantage
Ne doit estre jamais l'objet
de leurs desirs
,
a
qui on fit payer trois
,zfillions de taxe en
1681.
Neregrettezpoint,Uranie,
L'état ouvous avez cilé
Ce n'etf pas lai prosperité
Qui fait tousjours lebonheur
de la vie,
Et bien souvent l'adversité
Dont tost ou tard elle est
suivie, : -. N'enleve aux malheureux
qu'ellea persecucez,
Que ce qui fournissoit de
matiereà l'envie
Et met le reste en sureté.
La fortune a nos voeux a la - finexorable,
Au rang de fès mignonsà
peine nous a mis,
Qu'un traitement sifavorable
,
Du reste des mortels nous
fait des ennemis,
Chacun d'eux contrenous
s'irrite,
Et cette foule de jaloux
Ne fonge qu'à vanger sur
nous
L'affront que cette aveugle
a fait à leur merite;
Ainsi,loin de nous réjoüir
Des faveurs que sur nous il
luy plaist
de
répandre,
Nous commençons lors à
comprendre,(dre
Que la peine de les deffen-
Passeleplaisird'en joüir.
Il faut du bien dans la jeunesse
Pour fournir à tous les plaisirs,
Mais l'âge qui la suit & fait
nostre sagessè,
Fait aussi qu'on se passe aisémentderichesse
En affoiblissant nos desirs
Peu dechose fait l'opulence
Decette tranquille saison
Quand la nature & la rarson
Reglenc sepulesennostsreedéOn
ne voit jamais l'indigence
Troubler la paix de la maison.
Oubliez pour tousjours votre
tristeavanture,
Au lieu de tous ces biens
qu'on vient de vous ôter
Faites vous désormais une
richessesure,
Et vous accou stumez à ne
rien souhaiter.
Vous croiriez,dites-vous,
vostre fort supportable ,
Si vos seuls interests fatsoient
vostre douleur.
Et vous n'estes inconsolable
.: Qu'àcause que vostre malheur,
Fait perdre à vosenfansun
destin agréable
Ne permettez jamais que
cette illusion
D'un nouveau chagrin
vous accable,
Cette innocenteaffection,
N'est rien qu'un prétexte
honorable
Dont pour nous tourmearer
sesertl'ambition.
Donnez à vos enfans ce
qu'une mere fage
Peut encor leur donner
quand elle atout perdu.
En leur laissant pour heritage
L'exemple de vostre vertu
Apprenez-leur qu'un gros
partage
N'est pas ce qui fournit de
solidesplaisirs
Il est simal-aisé d'en faire
1 - un bonusage
Qu'ua si dangereuxavantage
Ne doit estre jamais l'objet
de leurs desirs
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Résumé : Pour Me Pelissary, à qui on fit payer trois Millions de taxe en 1681.
Dans une lettre adressée à Me Pelissary, taxée de trois zillions en 1681, l'auteur s'adresse à Uranie pour discuter des méfaits de la prospérité. Il souligne que la fortune, bien que favorable au début, peut engendrer des ennemis jaloux et apporter plus de tracas que de plaisir. L'auteur conseille à Uranie de se contenter de peu dans la vieillesse, car la richesse devient moins nécessaire. Il l'encourage à oublier son malheur et à se créer une richesse sûre en se contentant de ce qu'elle a. Il met également en garde contre l'affection excessive pour ses enfants, qui pourrait être un prétexte pour l'ambition. Enfin, il recommande à Uranie de léguer à ses enfants l'exemple de sa vertu plutôt qu'un héritage matériel, car un gros partage n'apporte pas nécessairement des plaisirs solides et peut être source de dangers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 280-289
AVIS à une jeune personne entrant dans le monde.
Début :
J'ay des conseils à vous donner ; [...]
Mots clefs :
Coeur, Conseils
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS à une jeune personne entrant dans le monde.
AVIS
à une jeune personne entrant
dans le monde.
J'ay des conseils à vous
donner;
- Ce n'cil pas le moyen de
plaire,
Iris on ne divertit guere
Quand on ne fait que raisonner
:
Aussi )'a.u:rois gardé sagement
lesilence,
Où vous n'auriez de moi
que de vaines chansons,
Si
Si je n'avois connu qu'une
heureusenaissance
Avoit dans vostre coeur prévenu
mes leçons,
Souffrez donc que ces vers
aident à vous conduire
Dans cet âge charmant
dont vous allez joüir;
Assez d'autres sans moivoudront
vous réjouir;
Mais peu se chargeront du
foin de vous instruire.
Commencez aujourd'hui le
cours
D'une longue fuite d'annecs,
Esperez en croissant d'heureuses
destinées,
Et qu'une belle humeur anime
vos beaux jours,
Ilsiedmalà quinze ans d'être
triste & réveuse
Mais n'acordez à vos desirs,
Si vous avez dessein d'estre
long temps heureuse,
Que ce que la nature a d'innocens
plaisirs;
Vous n'avez pas besoin Iris
que je m'arreste
A vous montrer quelle est
cette severe Loi
Qui vous ordonne d'estre
honnestes
Le fang dont vons sortez
le fera mieux que moi,
Cet ordre souverain n'admet
point dedispenses,
Et l'honneur en est si jaloux,
Que sur les moindres aparences
Ce Juge rigoureux prononce
contre nous.
Fuyez dans vos discours l'enslure
& la bassesse ;
Qu'ainsi qu'en vos habits
rien n' y soit affeâë)
Qu'une noble simplicité
En fasse l'ornement, la grace
& la richesse,
Celles dont la temerité
-
De ces termessçavans pare
leur éloquence,
Au lieu de montrer leur
science,
Nefontvoir
que leur vanité.
Evitezla plaisanterie,
Dont les traits médisans
percent jusques au coeur,
Et pour réjoüir l'Auditeur
Ne faites point deraillerie,
Aux dépens de vostre pudeur
,
Si les paroles prononcées
Sont les images des pensées,
Voyez sans vous flater d'un
traitement trop doux.
Qu'une severe contenance,
Ne condamnejamais lamodeste
licence,
Des propos que vous entendrez,
Aux bons mots que l'on dit
joignez plûtost les vostres ;
Mais faites quand vous en
direz
, Que les gens dont vous rail-
- lerez
Puissent rire comme les autres.
Qui souffre l'assiduité,
De l'amant que fait sa beauté,
En vain auprés de lui veut
passer pour cruelle;
Un homme qui se voidd'une
femme écouté
A droit de tout esperer d'elle.
N'acoutumez point voitre
coeur
Seduit par la vertu de l'objet
- qui le tente
-
A s'atendrir par la douceur,
Même d'une amitié qui peut
estre innocente.
L'honneur dansce commerce
ctf fort mal assuré,
Ne vous y laissez pas surprendre
,
Un ami si sage & si tendre
Est bien plus dangereux qu'un
amant declaré,
Je ne deffendspas à la prude
De prendre un peu de foin de
ce qu'elle a d'atraits ;
Ce seroit une ingratitude
De négliger les dons que le
--
Ciel nous a faits;
Mais si vous prétendez qu'on
vous estime fage,
Aprenez que le trop de foin
De conserver cet avantage,
Est un infaillible témoin,
Qui montre qu'on en fait
quelque galantusage.
Il ne faut point chercher à
voir
Les interests cachez d'une intrigue
secrerte;
Quand on est curieu se, &
qu'on veut tout sçavoir,
On est seurement indiscret-
: te,
Si le secret vous est malgré
vous revelé,
Cachez le,s'il se peut,avecun
tel silence,
Même
Même à celui dont l'imprudence
Vous en a fait la confidence,
Qiril doute quelquefois s'il
vous en a parlé.
Lamode;est un tiran dont
rien ne nous délivre,
A son bizaicgoût il faut s'acommoder
;
Mais fous les folles Loix étant
forcé de vivre,
Le fage n'est jamais le premier
à les (uivrey
Ni le dernier à les garder.
à une jeune personne entrant
dans le monde.
J'ay des conseils à vous
donner;
- Ce n'cil pas le moyen de
plaire,
Iris on ne divertit guere
Quand on ne fait que raisonner
:
Aussi )'a.u:rois gardé sagement
lesilence,
Où vous n'auriez de moi
que de vaines chansons,
Si
Si je n'avois connu qu'une
heureusenaissance
Avoit dans vostre coeur prévenu
mes leçons,
Souffrez donc que ces vers
aident à vous conduire
Dans cet âge charmant
dont vous allez joüir;
Assez d'autres sans moivoudront
vous réjouir;
Mais peu se chargeront du
foin de vous instruire.
Commencez aujourd'hui le
cours
D'une longue fuite d'annecs,
Esperez en croissant d'heureuses
destinées,
Et qu'une belle humeur anime
vos beaux jours,
Ilsiedmalà quinze ans d'être
triste & réveuse
Mais n'acordez à vos desirs,
Si vous avez dessein d'estre
long temps heureuse,
Que ce que la nature a d'innocens
plaisirs;
Vous n'avez pas besoin Iris
que je m'arreste
A vous montrer quelle est
cette severe Loi
Qui vous ordonne d'estre
honnestes
Le fang dont vons sortez
le fera mieux que moi,
Cet ordre souverain n'admet
point dedispenses,
Et l'honneur en est si jaloux,
Que sur les moindres aparences
Ce Juge rigoureux prononce
contre nous.
Fuyez dans vos discours l'enslure
& la bassesse ;
Qu'ainsi qu'en vos habits
rien n' y soit affeâë)
Qu'une noble simplicité
En fasse l'ornement, la grace
& la richesse,
Celles dont la temerité
-
De ces termessçavans pare
leur éloquence,
Au lieu de montrer leur
science,
Nefontvoir
que leur vanité.
Evitezla plaisanterie,
Dont les traits médisans
percent jusques au coeur,
Et pour réjoüir l'Auditeur
Ne faites point deraillerie,
Aux dépens de vostre pudeur
,
Si les paroles prononcées
Sont les images des pensées,
Voyez sans vous flater d'un
traitement trop doux.
Qu'une severe contenance,
Ne condamnejamais lamodeste
licence,
Des propos que vous entendrez,
Aux bons mots que l'on dit
joignez plûtost les vostres ;
Mais faites quand vous en
direz
, Que les gens dont vous rail-
- lerez
Puissent rire comme les autres.
Qui souffre l'assiduité,
De l'amant que fait sa beauté,
En vain auprés de lui veut
passer pour cruelle;
Un homme qui se voidd'une
femme écouté
A droit de tout esperer d'elle.
N'acoutumez point voitre
coeur
Seduit par la vertu de l'objet
- qui le tente
-
A s'atendrir par la douceur,
Même d'une amitié qui peut
estre innocente.
L'honneur dansce commerce
ctf fort mal assuré,
Ne vous y laissez pas surprendre
,
Un ami si sage & si tendre
Est bien plus dangereux qu'un
amant declaré,
Je ne deffendspas à la prude
De prendre un peu de foin de
ce qu'elle a d'atraits ;
Ce seroit une ingratitude
De négliger les dons que le
--
Ciel nous a faits;
Mais si vous prétendez qu'on
vous estime fage,
Aprenez que le trop de foin
De conserver cet avantage,
Est un infaillible témoin,
Qui montre qu'on en fait
quelque galantusage.
Il ne faut point chercher à
voir
Les interests cachez d'une intrigue
secrerte;
Quand on est curieu se, &
qu'on veut tout sçavoir,
On est seurement indiscret-
: te,
Si le secret vous est malgré
vous revelé,
Cachez le,s'il se peut,avecun
tel silence,
Même
Même à celui dont l'imprudence
Vous en a fait la confidence,
Qiril doute quelquefois s'il
vous en a parlé.
Lamode;est un tiran dont
rien ne nous délivre,
A son bizaicgoût il faut s'acommoder
;
Mais fous les folles Loix étant
forcé de vivre,
Le fage n'est jamais le premier
à les (uivrey
Ni le dernier à les garder.
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Résumé : AVIS à une jeune personne entrant dans le monde.
L'auteur adresse un avis à une jeune personne entrant dans le monde, lui offrant des conseils pour naviguer dans la société. Bien que ces conseils puissent sembler vains, ils sont présentés comme nécessaires pour guider la jeune personne durant cette phase charmante de sa vie. L'auteur encourage à profiter des jeunes années tout en restant honnête et en évitant les désirs excessifs. Il souligne l'importance de l'honneur et de la modestie, mettant en garde contre les discours ensorceleurs et les plaisanteries médisantes. Il conseille également de ne pas se laisser séduire par des amitiés dangereuses et de ne pas négliger ses attraits naturels tout en évitant de les mettre en avant de manière excessive. Enfin, il recommande de ne pas chercher à connaître les secrets des autres et de suivre la mode avec discernement, sans être ni trop précurseur ni trop en retard.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 290-294
POUR une Dame qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
Début :
Cesse charmante Iris, cesse de souhaiter [...]
Mots clefs :
Plaisir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR une Dame qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
POVRune Damequi
avoit demandé des
Versà lauteur.
Cesse charmante Iris,cesse
desouhaiter
Des vers qu'Apollon me refuse,
Et n'espere pas que ma Muse
Puisse à present te contenter;
Je ne fuis plus,quoi que ell
faÍfc:J
Ce que j'estois dans mes
beaux jours,
Quand à la suite dcsAmours
Je badinois avec les Grâces.
C'est alors que j'aurois chan-
Tousles charmes de ta beau- té,; Sur un ton si doux&si
tendre, ; :
Que ton coeur par tes sens
t.. fc laiss-antémouvoir
Auroit presque autant pris
de plaisir à m'entendre, "E
- Que mes yeux en ont à te
-
voir. :.
Cet heureux tempsn'estplus
excuse ma foiblesse ;
Tout ce que je puis faire en
l'estat où je suis,
C'est de combatre les ennuis
Qjc trînee avec soi la vieil- - lcflc5
Mon esprit plus timide&
mon corps plus pesant
Me font voir toute ma misere*,
Je pleurele passé, je me
plains du present,
Et l'avenir me desespere.
Non,non,puisque les cheveux
gris
Ont fait füÍr les jeux & les
ris;
Il ne faut pas que je tennuye
Quelagrément trouveroistu?
A m'entendre prêcher d'un
: ton de Jeremie, ,J
Qu'il n'est aucun plaisir sur
lafinde lavie, fl
Que celui d'avoir bien vécu.
Cependant, c'estce que je
pense,
Ce que chacun pense à son
tout,
- Ce que toi-même enfin tu
penserasunjour;
Heureuse si tu peut m'cJi
croire par avance,
Et si dés aujourd'huy faisant
quelques efforts;
Un sentiment si salutaire
T'arrache àdes plaisirs qui ne
dureront guere
Pour t'épargner de longs
remords.
avoit demandé des
Versà lauteur.
Cesse charmante Iris,cesse
desouhaiter
Des vers qu'Apollon me refuse,
Et n'espere pas que ma Muse
Puisse à present te contenter;
Je ne fuis plus,quoi que ell
faÍfc:J
Ce que j'estois dans mes
beaux jours,
Quand à la suite dcsAmours
Je badinois avec les Grâces.
C'est alors que j'aurois chan-
Tousles charmes de ta beau- té,; Sur un ton si doux&si
tendre, ; :
Que ton coeur par tes sens
t.. fc laiss-antémouvoir
Auroit presque autant pris
de plaisir à m'entendre, "E
- Que mes yeux en ont à te
-
voir. :.
Cet heureux tempsn'estplus
excuse ma foiblesse ;
Tout ce que je puis faire en
l'estat où je suis,
C'est de combatre les ennuis
Qjc trînee avec soi la vieil- - lcflc5
Mon esprit plus timide&
mon corps plus pesant
Me font voir toute ma misere*,
Je pleurele passé, je me
plains du present,
Et l'avenir me desespere.
Non,non,puisque les cheveux
gris
Ont fait füÍr les jeux & les
ris;
Il ne faut pas que je tennuye
Quelagrément trouveroistu?
A m'entendre prêcher d'un
: ton de Jeremie, ,J
Qu'il n'est aucun plaisir sur
lafinde lavie, fl
Que celui d'avoir bien vécu.
Cependant, c'estce que je
pense,
Ce que chacun pense à son
tout,
- Ce que toi-même enfin tu
penserasunjour;
Heureuse si tu peut m'cJi
croire par avance,
Et si dés aujourd'huy faisant
quelques efforts;
Un sentiment si salutaire
T'arrache àdes plaisirs qui ne
dureront guere
Pour t'épargner de longs
remords.
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Résumé : POUR une Dame qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
L'auteur répond à une dame qui lui a demandé des vers. Il explique qu'il ne peut plus écrire comme autrefois, lorsqu'il était jeune et inspiré. Il regrette de ne plus pouvoir chanter les charmes de la dame avec la même douceur et tendresse. Il avoue que l'âge l'a rendu plus faible et plus triste, et qu'il combat les ennuis de la vieillesse. Il exprime sa tristesse pour le passé, sa plainte pour le présent et son désespoir face à l'avenir. Il conseille à la dame de ne pas se laisser distraire par les plaisirs éphémères et de se préparer à une vieillesse sereine, en adoptant dès maintenant des sentiments salutaires pour éviter les remords futurs.
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5
p. 295-298
SUR le recouvrement de la santé du Roy.
Début :
Nous n'avons qu'à nous réjoüir, [...]
Mots clefs :
Roi, Santé, Louis
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texteReconnaissance textuelle : SUR le recouvrement de la santé du Roy.
SVR le recouvrement
delasantédu Roy.
Nous n'avons qu'à nous
réjouir,
La fanté de Louis cfi: enfin
rétablie;
Nous pouvons seurement
jouir
Des plaisirs innocents d'une
tranquile vie.
C<ontre nostre repos on a beau conspirer,
Observer la paix ou l'enfraindre,
Lui vivant, que pouvons
nous craindre?
Ou que nos Ennemis peu-
- vent ils esperer.
Malgré leurpolitique &
malgré leurpuissance
Nousverrons leurs desseins
sansdanger & sans peur,
Ou ipréllcnusr par sa
; prui- dence, Ou confondus par sa valeur.
En vainiçontre Louis l'Aigle
se fera suivre;
De tous les Partisans armez,
pour l'insulter,
Nous n'avons rien à rcdouter
Que le malheur de lui furvivre.
Aujourd'hui que le Ciel a
voulu nous cüir
Et délivrer nos jours d'une
telle disgrace;
C'est à tort que l'on s'embarasse
De cous ces vains projets qui
vontsévanoüir,
Quoi que toute l'Europe
fafle,
Nous n'avons qu'à nous rc*
joüir.
delasantédu Roy.
Nous n'avons qu'à nous
réjouir,
La fanté de Louis cfi: enfin
rétablie;
Nous pouvons seurement
jouir
Des plaisirs innocents d'une
tranquile vie.
C<ontre nostre repos on a beau conspirer,
Observer la paix ou l'enfraindre,
Lui vivant, que pouvons
nous craindre?
Ou que nos Ennemis peu-
- vent ils esperer.
Malgré leurpolitique &
malgré leurpuissance
Nousverrons leurs desseins
sansdanger & sans peur,
Ou ipréllcnusr par sa
; prui- dence, Ou confondus par sa valeur.
En vainiçontre Louis l'Aigle
se fera suivre;
De tous les Partisans armez,
pour l'insulter,
Nous n'avons rien à rcdouter
Que le malheur de lui furvivre.
Aujourd'hui que le Ciel a
voulu nous cüir
Et délivrer nos jours d'une
telle disgrace;
C'est à tort que l'on s'embarasse
De cous ces vains projets qui
vontsévanoüir,
Quoi que toute l'Europe
fafle,
Nous n'avons qu'à nous rc*
joüir.
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Résumé : SUR le recouvrement de la santé du Roy.
Le texte célèbre la guérison du roi Louis, exprimant joie et soulagement. Il affirme que la prudence et la valeur du roi protègent contre les ennemis et les conspirations. Malgré les menaces, la présence du roi garantit la sécurité. Le texte invite à se réjouir de cette délivrance divine.
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6
p. 298-303
Sur la retraite de Mr de
Début :
Heureux qui se trouvant trop foible & trop tenté [...]
Mots clefs :
Monde, Heureux, Plaisir, Biens, Sage, Retraite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur la retraite de Mr de
Sur la retraite de Mrde
Heureux qui se trouvant
trop foible & trop tenté
Du monde, enfin se déba- rasse ;
Heureux qui plein de cha-
Pourservir
Pour servir ssoonnprochain y
conferve sa place
Differens dans leur i veuë égaux
en piècej L'un cfpere tout de la grace,
L'autre apréhende tout de
sa fragilité.
Ce monde que Dieu mémo
cxclud de son partage,
N'est pas le monde qu'il a fait;
C'estiocemqurenl'heoimnmiepimpiiftc
ajoute à cet ouvrage, Qui fait que son auteur le
condamne&le haitj
Observez feulement le peu
qu'il vous ordonne,
Et sanscesse lebénissant,
Usez de son présent, mais
tel qu'il vous le donne
à
'r
Etvousn'aurez plus rien qui
ne soit innocent.
Croistu que le plaisir qu'en
toute la nature
Le premier Estre a répandu,
Soit un piege qu'il a tendu
Poursurprendre sacréature,
Nonnon, tous ces biens
que tu vois,
Te viennent d'une main &
: trop bonne &trop sage,
Et s'il en est quelqu'undont
les divines Loix
Ne te permettent pas l'u.
sage ;
Examine le bien, ce plaisir
prétendu,
Dontl'appa, tâche à te seduire,
Et tu verras ingrat qu'il ne
t'est deffendu,
Que parce qu'il te pourroit
nuire.
Sans les Loix & l'heureux
secours
Quelles te fournissentsans
cette ;
Comment avec tant de foiblesse
Pourrois-tu conserver &tes
biens & tes jours, :
Exposé chaque instant à mille
& mille injures;
Rien ne rassureroit ton coeur
1 - épouvanté,
Et ces justes decrets contre
qui tu murmures
Font taplus grande seuteté?
Voudrois tu que la Providence
Eut reglé l'Univers au gré
de tessouhaits,
Et qu'en le comblant de
bienfaits,
Dieu t'eut encor soustrait à
à sonobéissance?
Quelle étrange societé
Pormeroient entre nous l'crregr&
I'Injuitlcc.,
Si l'homme indépendant
n'avoit que soncaprice,
Pour conduire savolonté
Heureux qui se trouvant
trop foible & trop tenté
Du monde, enfin se déba- rasse ;
Heureux qui plein de cha-
Pourservir
Pour servir ssoonnprochain y
conferve sa place
Differens dans leur i veuë égaux
en piècej L'un cfpere tout de la grace,
L'autre apréhende tout de
sa fragilité.
Ce monde que Dieu mémo
cxclud de son partage,
N'est pas le monde qu'il a fait;
C'estiocemqurenl'heoimnmiepimpiiftc
ajoute à cet ouvrage, Qui fait que son auteur le
condamne&le haitj
Observez feulement le peu
qu'il vous ordonne,
Et sanscesse lebénissant,
Usez de son présent, mais
tel qu'il vous le donne
à
'r
Etvousn'aurez plus rien qui
ne soit innocent.
Croistu que le plaisir qu'en
toute la nature
Le premier Estre a répandu,
Soit un piege qu'il a tendu
Poursurprendre sacréature,
Nonnon, tous ces biens
que tu vois,
Te viennent d'une main &
: trop bonne &trop sage,
Et s'il en est quelqu'undont
les divines Loix
Ne te permettent pas l'u.
sage ;
Examine le bien, ce plaisir
prétendu,
Dontl'appa, tâche à te seduire,
Et tu verras ingrat qu'il ne
t'est deffendu,
Que parce qu'il te pourroit
nuire.
Sans les Loix & l'heureux
secours
Quelles te fournissentsans
cette ;
Comment avec tant de foiblesse
Pourrois-tu conserver &tes
biens & tes jours, :
Exposé chaque instant à mille
& mille injures;
Rien ne rassureroit ton coeur
1 - épouvanté,
Et ces justes decrets contre
qui tu murmures
Font taplus grande seuteté?
Voudrois tu que la Providence
Eut reglé l'Univers au gré
de tessouhaits,
Et qu'en le comblant de
bienfaits,
Dieu t'eut encor soustrait à
à sonobéissance?
Quelle étrange societé
Pormeroient entre nous l'crregr&
I'Injuitlcc.,
Si l'homme indépendant
n'avoit que soncaprice,
Pour conduire savolonté
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Résumé : Sur la retraite de Mr de
Le poème traite de la retraite spirituelle et de la sagesse de se détacher des tentations du monde. Il loue ceux qui, se sentant faibles et tentés, choisissent de se libérer du monde pour servir leur prochain. Le texte distingue deux types de personnes : ceux qui se confient entièrement à la grâce divine et ceux qui craignent leur propre fragilité. Le monde, modifié par les actions humaines, est exclu du partage de Dieu. Le poète conseille de suivre les ordres divins et d'utiliser les présents de Dieu de manière innocente. Les plaisirs de la nature ne sont pas des pièges, mais des dons d'une main bonne et sage. Certains plaisirs sont interdits pour éviter de nuire. Le texte souligne l'importance des lois divines pour protéger les biens et la vie des hommes, constamment exposés à des dangers. Les décrets divins apportent sécurité et certitude. Le poème conclut en rejetant l'idée d'une indépendance humaine basée sur le caprice, soulignant que l'homme doit obéir à la Providence divine.
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7
p. 303-310
POUR Mademoiselle C**
Début :
La Beauté mit tout en usage, [...]
Mots clefs :
Beauté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR Mademoiselle C**
POUR Mademoifellc
C**
",
La Beauté mit tout en usage,
Et sa main liberaleépuisa
ses trésors
Quand elle for,ma vostre
corps, Et les traits devostrevisage,
Le Printemps lui presta ses
roses& seslys;
La jeunesse fournit & les
Jeux & les Ris,
Et les Graces croyant faire;
encor davantage,
Avant que de s'en désaisir
Voulurent avoir le plaisir
„ D'animer un si bel ouvra-
-
ge.
On diroit que l'Amour pour
regner dans vos yeux, --
Quitte le sejour d'Amathonte,
Il- Cent beautez dont Paris
estoit si glorieux
N'y paroissent plus qu'à
leur honte,
Et estvousseule enfin que
l'on suit en tous lieux,
TelleVénus sortant de
l'onde
Parut autrefois dans le monde,
Et se fit adorer des Hommes
& des Dieux.
Mais répondez moi, je vous
prie.
Cette beauté
,
l'objet de
tant de jalousie,
Qu'on ne peut voir sans
l'admirer,
Où les veux même de l'en-
4 vie
Ne trouvent rien à censurer,
Croyezvous que ce foitun
bien sidesirable,
Et ne craignez-vous point
de ne l'avoir receu,
Que pour voir un heureux
coupable
Triompher devostre vertu?
Non,les folles Amours vous
trouveront cruelle.
Un Epoux fcul tendre& fidelle
Disposera de vostre coeur
Vousaimez encor plus
l'honneur,
Que vous ne cherissez la
gloired'estre belle;
Jeune Iris ne sçavez vous
pas,
Que malgré toure sa sagesse
Il en coûta cher à Lucrecc
D'estre néeavec tant d'appas.
De pareilles faveurs sont
souvent dangereuses
Le Ciel dans , les p resents
qu'ilfait,
Ne donne pas tout à souhait,
)
Et lesgrandesbeautez sont
rarement heureuses,
Leurs charmes inconstans
passent commeles fleurs,
Et vous trouverez que l'Histoire
Qui , nous vante tant leur
mémoire
,
Finit presque toûjours en
pleurant leurs malheurs.
Vous verrez à vos pieds le
rqndrcr
ne foulle d'Amans cmpressez
& fourmis,
Qi/oft a de peine à se dessendre
-- Detant d'aimablesennemis,
Il est. des momens de foiblesse
Ou la nature peut tomber,
Oncourt risque de succomber
Quand on est obligé de combatre
sans ce(Te.
Malgré tous les plaisirs on
vous peut engager ,
Une beauté qui charme, & laCour&laVille,
J'en connois plus demille ;,
Prestes avec vous de changer;
Qui quel que soit enfin le
.- fortqui vous menace
Prendroiçnt volonticrs le
danger ,
Ec voudroient estre à vostre
place.
C**
",
La Beauté mit tout en usage,
Et sa main liberaleépuisa
ses trésors
Quand elle for,ma vostre
corps, Et les traits devostrevisage,
Le Printemps lui presta ses
roses& seslys;
La jeunesse fournit & les
Jeux & les Ris,
Et les Graces croyant faire;
encor davantage,
Avant que de s'en désaisir
Voulurent avoir le plaisir
„ D'animer un si bel ouvra-
-
ge.
On diroit que l'Amour pour
regner dans vos yeux, --
Quitte le sejour d'Amathonte,
Il- Cent beautez dont Paris
estoit si glorieux
N'y paroissent plus qu'à
leur honte,
Et estvousseule enfin que
l'on suit en tous lieux,
TelleVénus sortant de
l'onde
Parut autrefois dans le monde,
Et se fit adorer des Hommes
& des Dieux.
Mais répondez moi, je vous
prie.
Cette beauté
,
l'objet de
tant de jalousie,
Qu'on ne peut voir sans
l'admirer,
Où les veux même de l'en-
4 vie
Ne trouvent rien à censurer,
Croyezvous que ce foitun
bien sidesirable,
Et ne craignez-vous point
de ne l'avoir receu,
Que pour voir un heureux
coupable
Triompher devostre vertu?
Non,les folles Amours vous
trouveront cruelle.
Un Epoux fcul tendre& fidelle
Disposera de vostre coeur
Vousaimez encor plus
l'honneur,
Que vous ne cherissez la
gloired'estre belle;
Jeune Iris ne sçavez vous
pas,
Que malgré toure sa sagesse
Il en coûta cher à Lucrecc
D'estre néeavec tant d'appas.
De pareilles faveurs sont
souvent dangereuses
Le Ciel dans , les p resents
qu'ilfait,
Ne donne pas tout à souhait,
)
Et lesgrandesbeautez sont
rarement heureuses,
Leurs charmes inconstans
passent commeles fleurs,
Et vous trouverez que l'Histoire
Qui , nous vante tant leur
mémoire
,
Finit presque toûjours en
pleurant leurs malheurs.
Vous verrez à vos pieds le
rqndrcr
ne foulle d'Amans cmpressez
& fourmis,
Qi/oft a de peine à se dessendre
-- Detant d'aimablesennemis,
Il est. des momens de foiblesse
Ou la nature peut tomber,
Oncourt risque de succomber
Quand on est obligé de combatre
sans ce(Te.
Malgré tous les plaisirs on
vous peut engager ,
Une beauté qui charme, & laCour&laVille,
J'en connois plus demille ;,
Prestes avec vous de changer;
Qui quel que soit enfin le
.- fortqui vous menace
Prendroiçnt volonticrs le
danger ,
Ec voudroient estre à vostre
place.
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Résumé : POUR Mademoiselle C**
La lettre célèbre la beauté exceptionnelle de Mademoiselle, attribuée à la Beauté, au Printemps, à la Jeunesse et aux Grâces. Sa beauté est si éclatante que l'Amour semble régner dans ses yeux, surpassant toutes les autres beautés. Cependant, le texte met en garde contre les dangers et les malheurs souvent associés à une grande beauté. L'exemple de Lucrèce, sage mais souffrante en raison de ses charmes, illustre ce risque. La beauté est décrite comme éphémère et potentiellement dangereuse, apportant souvent plus de malheurs que de bonheur. Malgré les plaisirs et les admirateurs, une beauté remarquable peut entraîner des moments de faiblesse et des risques.
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8
p. 310-313
Sur le chagrin d'une Dame.
Début :
D'où peut venir vostre tristesse, [...]
Mots clefs :
Plaisirs, Chagrin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur le chagrin d'une Dame.
Sur le chagrin d'une
Dame.
D'où peut venir vostre
tristesse,
On voit encor sur vostre
teint
Le même fard dont la jeunesse
Dans vos plus beaux jours
l'avoit peint,
Avecassez d'égards la fortune
vous traite
Tout le monde vous fait la
cour
S'il est quelqu'autre bien
que vostre coeur souhaite,
On vous l'a dit cent fois,&
je vous le répete,
Il ne tiendra pas à l'Amour
Que vous ne soyez satis-
- faite.
joüissez enpaix desdouceurs,
Que vous promettent tous
vos charmes,
Et laissez la plainte & les
larmes
A ceux qui souffrent vos rigueurs.
Un jour viendra que la vieillesse
Enlevera tous nos plaisirs,
Sans laisser à nostre foiblesse,
Quela honte de nos desirs;
Quand nous aurons vieilly
sans faire aucun usage
Des biens mis sur nostre
passage :
Ce fera vainement que pour
nous soustenir,
Nous voudrons appeler la
raison ànostre aide,
Contre
Contre tous les chagrins
d'un sitriste avenir;
Iris il n'estpoint de remede
Qu'unagréablesouvenir.
Bannissez donc cet humeur
noire,
Et goustant les plaisirs présens,
Faites quelque galante Histoire,
Dont quelque jour vostre
mémoite,
Puisse réjoüir vos vieux
ans.
Dame.
D'où peut venir vostre
tristesse,
On voit encor sur vostre
teint
Le même fard dont la jeunesse
Dans vos plus beaux jours
l'avoit peint,
Avecassez d'égards la fortune
vous traite
Tout le monde vous fait la
cour
S'il est quelqu'autre bien
que vostre coeur souhaite,
On vous l'a dit cent fois,&
je vous le répete,
Il ne tiendra pas à l'Amour
Que vous ne soyez satis-
- faite.
joüissez enpaix desdouceurs,
Que vous promettent tous
vos charmes,
Et laissez la plainte & les
larmes
A ceux qui souffrent vos rigueurs.
Un jour viendra que la vieillesse
Enlevera tous nos plaisirs,
Sans laisser à nostre foiblesse,
Quela honte de nos desirs;
Quand nous aurons vieilly
sans faire aucun usage
Des biens mis sur nostre
passage :
Ce fera vainement que pour
nous soustenir,
Nous voudrons appeler la
raison ànostre aide,
Contre
Contre tous les chagrins
d'un sitriste avenir;
Iris il n'estpoint de remede
Qu'unagréablesouvenir.
Bannissez donc cet humeur
noire,
Et goustant les plaisirs présens,
Faites quelque galante Histoire,
Dont quelque jour vostre
mémoite,
Puisse réjoüir vos vieux
ans.
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Résumé : Sur le chagrin d'une Dame.
Le texte 'Sur le chagrin d'une Dame' explore la tristesse d'une femme malgré ses succès et l'admiration qu'elle reçoit. La dame est incitée à jouir des avantages de ses charmes et à laisser les plaintes à ceux qui souffrent de son indifférence. Le poème avertit contre la vieillesse, qui éclipsera les plaisirs et laissera seulement la honte des désirs non réalisés. Il souligne l'impuissance de la raison face aux chagrins futurs et l'absence de remède contre les souvenirs désagréables. La conclusion encourage la dame à abandonner sa mélancolie, à savourer les plaisirs actuels et à créer des souvenirs agréables pour sa vieillesse.
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9
p. 1-11
LETTRE A DEUX Dames paresseuses, par feu Monsieur P....
Début :
Je sçai, Madame, avec quelle austerité vous pratiquez la Regle [...]
Mots clefs :
Fainéantise, Amour, Paresseuse, Paresse, Dames
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A DEUX Dames paresseuses, par feu Monsieur P....
LETTRE A DEXIAT
Dames pareBeuses,parfeu
I - Monsieur P. E sçai, Madame, avec
quelle austerité vous
pratiquez la Regle de vôtre
Bienheureute Paresse;
-& que pour tous les biens
du mondevous ne voudriez
pas violer le voeu de
faineantise que vous avez
fait entre mes mains, aussi
n'est-ce pas pour vous le
faire rompre que je vous
donne la fatigue de lire
celle-ci, mais feulement
pour vous délivrer de
quelques scrupules, dans
lesquels une paresse supersticieuse
comme la vôtre,
pourroit nous faire tomber.
Quoiqu'une bonne paresseuse
Ne connoisse point d'autre bitn
Capable de la rendre heureuse,
éluUee cceelluuiiddeenneefaire rriieenn,
Ellepeuttoutefois étant bien
à sonaise,
Gisant dans une bonne chaise,
Ou la tête sur son Chevet,
Permettre qu'un Galand la
cajoll e & la batJe,
Pourvû que le baiser soit
modejîe & discret,
Etquelecajoleur lui plaisi.
Quoique l'indolence&
la faineantise soient les
principales vertus de vôtre
tranquille profession,
néanmoins en toutesûreté
de paresse vous pouvez
recevoir des Billets doux
avec plaisir,les lire.
attention, les serrer avec
foin, pourvu que vous n'y
répondiez querarement,
Si cen'estlors, quelestile
vous plaît.
Jjhtqyque l'employ soit dfez
doux
Oelffans doutetrop entre.
prendre
Quede donner un ywde'Z;
vous,
Et si chargerencordufonçy
de s'y rendre:
Maissil'occasion vous vient
{ taster le poux
Innocemment s'entend,c'est
sotise entre nous
DeneJepasdonner lapeine
de la prendre.
Car je crois, Mesdames,
que vous sçavez que de
toutes les occasions qui
sont au monde,il n'y a
que celles de l'amour qui
ne sont point chauves, &
que cela futainsi ordonne
par l'amourmêmeenfaveurde
la paresse Ton1
ayeule maternelle, de peur
qu'elle & les siens ne filasent
privez du plaisir de
ces fortes d'occasions, s'il
y avoit tant de peineà les
prendre.
Aller au devant d'un Amant
Contrefaire la langoureuse,
Et minauder à tout moment
Pourparoître plusgratieuse,
C'est un métier assurement
Indigne d'une paresseuse:
Mais resister objljYJérnfnt
Aux douceurs d'une ame
amoureuse,
Et nevouloir passeulement
Consentir qu'on vous rende
heureuse;
Aimer mieux éternellement
Estreseule triste & réveuse,
Que suivre Id, pente joyeu- DDefonproperetempee~rarammeenntt,
Cette njie à mon jugement
E(ltôtoutardbiencnnuyevfe
Et trop penibleajjnrément
Pourunejeune paresseuse.
J'avouë que dans les
statuts de la pure nonchalance
il est expressement
défenduàtoutes celles
qui comme vous veulent
vivre ôc mourir sous
les douces loix d'une rigoureuseparesse,
de quelque
taille,beauté & condition
qu'elles puissent être,
d'avoir jamais dans tout le
cours de leur vie aucun
foin de leur ménage
, artache
pour leurs maris ou
inquiétude pour leurs ensans,
semblablement de
faire en quelque temps
que ce soit des visites de
devoir, de cérémonie ou
de parenté, brefde se mêler
d'autre chose dans le
mode que de ce qui se fera
entre les murailles de leur
chambre;cela n'empêche
pas toutefois qu'une veritable
faineante
,
sans enfreindre
son observance,
ne puisse se servir du privilege
accordé de tout
temps à lamolesse de ion
sexe..
S/. quelqu'un à son gré
vient luyfaire la cour Riennel'oblige alors d'être
fort rigoureuse.
Quand on ne fait rienque
l'amour
On n'jenet'siufofi moins pares-
Voila, Mesdames, les
scrupules qui auroient pû
assurément vous faire de
la peine, étant aussiparesseuses,
aussi jeunes & aussi
saines que vous l'êtes, si
la charité que l'on doit
avoir pour ceux de sa fcde
ne m'avoit fait sortir
de la profonde oysiveté
où je fuis pour accommoder
, suivant laveritable
explication des maximes
,- les plaisirs de vôtre âge
& les devoirs de vôtre
profession.Adieu,je m'endors,
ainsi soit de vous.
Dames pareBeuses,parfeu
I - Monsieur P. E sçai, Madame, avec
quelle austerité vous
pratiquez la Regle de vôtre
Bienheureute Paresse;
-& que pour tous les biens
du mondevous ne voudriez
pas violer le voeu de
faineantise que vous avez
fait entre mes mains, aussi
n'est-ce pas pour vous le
faire rompre que je vous
donne la fatigue de lire
celle-ci, mais feulement
pour vous délivrer de
quelques scrupules, dans
lesquels une paresse supersticieuse
comme la vôtre,
pourroit nous faire tomber.
Quoiqu'une bonne paresseuse
Ne connoisse point d'autre bitn
Capable de la rendre heureuse,
éluUee cceelluuiiddeenneefaire rriieenn,
Ellepeuttoutefois étant bien
à sonaise,
Gisant dans une bonne chaise,
Ou la tête sur son Chevet,
Permettre qu'un Galand la
cajoll e & la batJe,
Pourvû que le baiser soit
modejîe & discret,
Etquelecajoleur lui plaisi.
Quoique l'indolence&
la faineantise soient les
principales vertus de vôtre
tranquille profession,
néanmoins en toutesûreté
de paresse vous pouvez
recevoir des Billets doux
avec plaisir,les lire.
attention, les serrer avec
foin, pourvu que vous n'y
répondiez querarement,
Si cen'estlors, quelestile
vous plaît.
Jjhtqyque l'employ soit dfez
doux
Oelffans doutetrop entre.
prendre
Quede donner un ywde'Z;
vous,
Et si chargerencordufonçy
de s'y rendre:
Maissil'occasion vous vient
{ taster le poux
Innocemment s'entend,c'est
sotise entre nous
DeneJepasdonner lapeine
de la prendre.
Car je crois, Mesdames,
que vous sçavez que de
toutes les occasions qui
sont au monde,il n'y a
que celles de l'amour qui
ne sont point chauves, &
que cela futainsi ordonne
par l'amourmêmeenfaveurde
la paresse Ton1
ayeule maternelle, de peur
qu'elle & les siens ne filasent
privez du plaisir de
ces fortes d'occasions, s'il
y avoit tant de peineà les
prendre.
Aller au devant d'un Amant
Contrefaire la langoureuse,
Et minauder à tout moment
Pourparoître plusgratieuse,
C'est un métier assurement
Indigne d'une paresseuse:
Mais resister objljYJérnfnt
Aux douceurs d'une ame
amoureuse,
Et nevouloir passeulement
Consentir qu'on vous rende
heureuse;
Aimer mieux éternellement
Estreseule triste & réveuse,
Que suivre Id, pente joyeu- DDefonproperetempee~rarammeenntt,
Cette njie à mon jugement
E(ltôtoutardbiencnnuyevfe
Et trop penibleajjnrément
Pourunejeune paresseuse.
J'avouë que dans les
statuts de la pure nonchalance
il est expressement
défenduàtoutes celles
qui comme vous veulent
vivre ôc mourir sous
les douces loix d'une rigoureuseparesse,
de quelque
taille,beauté & condition
qu'elles puissent être,
d'avoir jamais dans tout le
cours de leur vie aucun
foin de leur ménage
, artache
pour leurs maris ou
inquiétude pour leurs ensans,
semblablement de
faire en quelque temps
que ce soit des visites de
devoir, de cérémonie ou
de parenté, brefde se mêler
d'autre chose dans le
mode que de ce qui se fera
entre les murailles de leur
chambre;cela n'empêche
pas toutefois qu'une veritable
faineante
,
sans enfreindre
son observance,
ne puisse se servir du privilege
accordé de tout
temps à lamolesse de ion
sexe..
S/. quelqu'un à son gré
vient luyfaire la cour Riennel'oblige alors d'être
fort rigoureuse.
Quand on ne fait rienque
l'amour
On n'jenet'siufofi moins pares-
Voila, Mesdames, les
scrupules qui auroient pû
assurément vous faire de
la peine, étant aussiparesseuses,
aussi jeunes & aussi
saines que vous l'êtes, si
la charité que l'on doit
avoir pour ceux de sa fcde
ne m'avoit fait sortir
de la profonde oysiveté
où je fuis pour accommoder
, suivant laveritable
explication des maximes
,- les plaisirs de vôtre âge
& les devoirs de vôtre
profession.Adieu,je m'endors,
ainsi soit de vous.
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Résumé : LETTRE A DEUX Dames paresseuses, par feu Monsieur P....
La lettre s'adresse à des dames paresseuses, les rassurant que la lecture de cette missive ne troublera pas leur fainéantise. L'auteur autorise certaines libertés, comme recevoir et lire des billets doux, sans y répondre immédiatement. Il encourage à ne pas éviter les occasions d'amour, car elles sont destinées aux paresseuses. Résister aux avances amoureuses est déconseillé, car cela serait trop pénible. Les véritables fainéantes doivent éviter les préoccupations ménagères ou familiales, mais peuvent se permettre des courtoisies amoureuses sans trahir leur paresse. La lettre se conclut en assurant que les scrupules des destinataires sont levés, leur permettant de jouir des plaisirs de leur âge tout en restant fidèles à leur paresse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 37-45
LETTRE A MADAME P... sur deux mariez, dont l'un ne parloit que François, & l'autre qu'Anglois.
Début :
Il est constant que nostre époux ne parle point François [...]
Mots clefs :
Anglais, Français, Langage, Époux, Langue, Amour, Hymen
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A MADAME P... sur deux mariez, dont l'un ne parloit que François, & l'autre qu'Anglois.
LETTREAMADAME
P.surdeux mariez, dont
l'un ne parloit que Franfois,
C l'autre qu'Anglois.
IL est constant que
nostre époux ne parle
point François, & que l'épouse ne parle pas
un mot d'Anglois:cela
paroît d'abordâflfei
bizare, tnaifS c'est faute
de'bien con siderer,ce
dont il s'agiten-ce
rencontre.
Dés le moment qu'un
1- coeur soûpire,
On- connoiten tvtâ lieux
ce que cela veut
dire,
Et malgré Babel&sa
Tour,
Dans le climat leplus
(fftJVage,
Ne demandez, que de
l'amour,
On entendra vôtre langage.
La terre en mil Etats a
beau se partager
En Aste) en Afrique,
en Europe, il réimporte
,
L'Amour n'est jamais
étranger
En quelque Païs qu'on
le porte.
Comme il est le Pere
de tous les hommes,
il est entendu de tous
ses enfans ; il est vray
que quand ilveutfaire
quelquemauvais coup,
comme il faut qu'il se
masque & qu'il se déguise,
il faut aussi qu'il
se serve de la langue du
Païs, mais quand il est
conduit par l'himenée,
, sans lequel il ne peut
être bien reçu chez les
honnêtes gens, il luy
suffit
suffit de se montrer
pour se faire entendre,
Secoue le monde parle
pour luy.
En quelquelangue qu'il
s'exprime,
Onsçaitd'abord ce qu'il
pre'tendy
Et des qu'il peut parler
sans crime
Une honnêtefillel'en-
,. tend,
La raison de cela est
estunetraditieiitres
estunetraditiontics
simple& trés aisée,
dont la nature çft dépositaire,
& qu'ellené
manque jamaisderévéler
à toutes les filles
lorsque la Loy Tgrdonne,
& quelquefois
même quand elle ut
l'ordonne pas.
Parmi toutes les Nationsi
UHtmen en ces occa-
,¡';onJ
A certainesexpressions,
Qui n'ont point besoin
d'inierprettes.
Ne vous étonnez
donc pas que deux personnes
étrangères, &r.
d'un langage si difteirent
, ayent pû fç, résoudre
à se marier ensemble,&
croyez comme
un article de la Loy
naturelle) que dans ces
sortes de mysteres tout
le monde parle François
,ajoûtez à cela que
de jeunes époux ont
leurs manieres particulieres
de s'entretenir,
indépendamment de
toutes les langues dela.
Terre.
Discours & fleurettes
frivoles,
Amans, ne conviennent
8 qu'à vous,
Mais entre deux heureux
époux
UHimenriadmet plul
lesparoles.
P.surdeux mariez, dont
l'un ne parloit que Franfois,
C l'autre qu'Anglois.
IL est constant que
nostre époux ne parle
point François, & que l'épouse ne parle pas
un mot d'Anglois:cela
paroît d'abordâflfei
bizare, tnaifS c'est faute
de'bien con siderer,ce
dont il s'agiten-ce
rencontre.
Dés le moment qu'un
1- coeur soûpire,
On- connoiten tvtâ lieux
ce que cela veut
dire,
Et malgré Babel&sa
Tour,
Dans le climat leplus
(fftJVage,
Ne demandez, que de
l'amour,
On entendra vôtre langage.
La terre en mil Etats a
beau se partager
En Aste) en Afrique,
en Europe, il réimporte
,
L'Amour n'est jamais
étranger
En quelque Païs qu'on
le porte.
Comme il est le Pere
de tous les hommes,
il est entendu de tous
ses enfans ; il est vray
que quand ilveutfaire
quelquemauvais coup,
comme il faut qu'il se
masque & qu'il se déguise,
il faut aussi qu'il
se serve de la langue du
Païs, mais quand il est
conduit par l'himenée,
, sans lequel il ne peut
être bien reçu chez les
honnêtes gens, il luy
suffit
suffit de se montrer
pour se faire entendre,
Secoue le monde parle
pour luy.
En quelquelangue qu'il
s'exprime,
Onsçaitd'abord ce qu'il
pre'tendy
Et des qu'il peut parler
sans crime
Une honnêtefillel'en-
,. tend,
La raison de cela est
estunetraditieiitres
estunetraditiontics
simple& trés aisée,
dont la nature çft dépositaire,
& qu'ellené
manque jamaisderévéler
à toutes les filles
lorsque la Loy Tgrdonne,
& quelquefois
même quand elle ut
l'ordonne pas.
Parmi toutes les Nationsi
UHtmen en ces occa-
,¡';onJ
A certainesexpressions,
Qui n'ont point besoin
d'inierprettes.
Ne vous étonnez
donc pas que deux personnes
étrangères, &r.
d'un langage si difteirent
, ayent pû fç, résoudre
à se marier ensemble,&
croyez comme
un article de la Loy
naturelle) que dans ces
sortes de mysteres tout
le monde parle François
,ajoûtez à cela que
de jeunes époux ont
leurs manieres particulieres
de s'entretenir,
indépendamment de
toutes les langues dela.
Terre.
Discours & fleurettes
frivoles,
Amans, ne conviennent
8 qu'à vous,
Mais entre deux heureux
époux
UHimenriadmet plul
lesparoles.
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Résumé : LETTRE A MADAME P... sur deux mariez, dont l'un ne parloit que François, & l'autre qu'Anglois.
Le texte 'Lettre à Madame' aborde l'union entre deux époux parlant des langues différentes, l'un le français et l'autre l'anglais. Cette situation est expliquée par l'amour, qui transcende les barrières linguistiques. L'amour est décrit comme un langage universel compris par tous, indépendamment des frontières géographiques ou des langues parlées. Lorsqu'il est sincère et guidé par l'hyménée, il se fait comprendre sans besoin de traduction. Le texte souligne que l'amour est le père de tous les hommes et est donc compris par tous ses enfants. Les jeunes époux ont des manières particulières de communiquer, indépendantes des langues terrestres. Les discours et les compliments frivoles conviennent seulement aux amants, tandis que l'hyménée admet plus les paroles entre deux époux heureux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 45-54
RÉPONSE A UNE Dame, laquelle s'étoit excusée de venir à la maison de Campagne de l'Auteur, parce qu'elle avoit un Procés.
Début :
J'ai reçû vôtre lettre, elle a mille beautez, [...]
Mots clefs :
Procès, Vers, Plaire, Campagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE A UNE Dame, laquelle s'étoit excusée de venir à la maison de Campagne de l'Auteur, parce qu'elle avoit un Procés.
%EPOUSE A UNE
Dame, laquelle s'étoit
excusée de venir à la
maison de Campagne de
l'Auteur, parce ^utlle
àvoit un Procés.
J'airreçuvôtre lettre,
elleamille beautez,
Que voulez-vous que
j'y réponde?
Vous écrivez le mieux
du monde,
Et vous tenez fort mal
ce que vous pro-
: mettez.
Vous n'avez pûvenir,
c'est une chose claire,
Quand on plaide on
n'est pas maîtresse de
son temps,
Et l'on ne fait rien 'J moins que ce qu'on
voudroit faire:
Mais le succez fait
voir pour corrompre
les gens
Combien vous êtes nccessaire;
foit je
20 soit vous entens , Vous avez gagné vôtre
affaire,
Et j'en ai payé les dépens.
'VTAotre éIl il. l o q uence est
-
liatu.Ile
Le stile en cft charmant,
le touren est adroit,
Vous avez tantd'esprit
qu'onvous exeuseroit
Si vous étiez un peu
moins belle,
Vôtreintérêt étoit très
sensible &, trés
grand
Vôtrepresenc,e feule
a fait vôtrevictoire:
Oui vousavezraison,
mon
» mon esprit le com^
,: prend,
Mais mon coeur ne le
sçauroit croire.
Je sçai bien quevous voir dans un Procez
douteux
: Est une piece incontestable,
;
Mais quand vous trahissez
les plus doux
de mes voeux * Je suis trop affli gé pour
être raisonable.
Vous pretendez en
vain que tout vous
-
est permis;
Si vous vous souvenez
de ce qu'en cet Automne
Vous m'avez tant de
fois promis,
Vous ne croirez jamais,
Iris, qu'onvous
pardonne.
Nous vivions en ces
lieux, charmez du
seulespoir
D'un bien où vos bontez
nous avoient
fait prétendre,
Si nous étions déjà ravis
de vous attendre,
Helas ! quel eût été le
plaisir de vous
voir.
Quoy tant de beaux , projetss'en iront
en fumée?
, Quele Ciel, que jevais
contre vous animer,
Ne pouvant vous ravir 1
la- gloire d'être aimec.,
Vous ôte leplaisird'aimer
; Que lemaudit Procés
tous lesjoursre- »>
nouvelle,
Ou pour vous fouhaitter
tous les maux
à la fois,
Puissiez-vous dans l'ardeur
que donne un
nouveau choix,
Trouver un jour un
infidelle
Aussi beau que vous
êtes belle.
Voila,Madame, des
Vers, qui assurément
nevallent pd4 ~'ot,.e
Prose; j'aurois souhaitté
qu'ilseussent été dignes
de vous être enuoj'Z^^
mais unplus habile homme
quemoyj eut é-té, bien
>ewpêcic; je vous sup- le de ne les pas juger
selon leur mérité,& de
leur faire quelquegrâce,
en consideration de la
bonneintention avec laquelle
ilsfont venus au
monde.
Et sans perdre de tems
en de plus longs
discours,
Excusez qui n'a pû
mieux faire;
On ne réussit pas toûjours
Quand on a dessein de'
vous plaire.
Dame, laquelle s'étoit
excusée de venir à la
maison de Campagne de
l'Auteur, parce ^utlle
àvoit un Procés.
J'airreçuvôtre lettre,
elleamille beautez,
Que voulez-vous que
j'y réponde?
Vous écrivez le mieux
du monde,
Et vous tenez fort mal
ce que vous pro-
: mettez.
Vous n'avez pûvenir,
c'est une chose claire,
Quand on plaide on
n'est pas maîtresse de
son temps,
Et l'on ne fait rien 'J moins que ce qu'on
voudroit faire:
Mais le succez fait
voir pour corrompre
les gens
Combien vous êtes nccessaire;
foit je
20 soit vous entens , Vous avez gagné vôtre
affaire,
Et j'en ai payé les dépens.
'VTAotre éIl il. l o q uence est
-
liatu.Ile
Le stile en cft charmant,
le touren est adroit,
Vous avez tantd'esprit
qu'onvous exeuseroit
Si vous étiez un peu
moins belle,
Vôtreintérêt étoit très
sensible &, trés
grand
Vôtrepresenc,e feule
a fait vôtrevictoire:
Oui vousavezraison,
mon
» mon esprit le com^
,: prend,
Mais mon coeur ne le
sçauroit croire.
Je sçai bien quevous voir dans un Procez
douteux
: Est une piece incontestable,
;
Mais quand vous trahissez
les plus doux
de mes voeux * Je suis trop affli gé pour
être raisonable.
Vous pretendez en
vain que tout vous
-
est permis;
Si vous vous souvenez
de ce qu'en cet Automne
Vous m'avez tant de
fois promis,
Vous ne croirez jamais,
Iris, qu'onvous
pardonne.
Nous vivions en ces
lieux, charmez du
seulespoir
D'un bien où vos bontez
nous avoient
fait prétendre,
Si nous étions déjà ravis
de vous attendre,
Helas ! quel eût été le
plaisir de vous
voir.
Quoy tant de beaux , projetss'en iront
en fumée?
, Quele Ciel, que jevais
contre vous animer,
Ne pouvant vous ravir 1
la- gloire d'être aimec.,
Vous ôte leplaisird'aimer
; Que lemaudit Procés
tous lesjoursre- »>
nouvelle,
Ou pour vous fouhaitter
tous les maux
à la fois,
Puissiez-vous dans l'ardeur
que donne un
nouveau choix,
Trouver un jour un
infidelle
Aussi beau que vous
êtes belle.
Voila,Madame, des
Vers, qui assurément
nevallent pd4 ~'ot,.e
Prose; j'aurois souhaitté
qu'ilseussent été dignes
de vous être enuoj'Z^^
mais unplus habile homme
quemoyj eut é-té, bien
>ewpêcic; je vous sup- le de ne les pas juger
selon leur mérité,& de
leur faire quelquegrâce,
en consideration de la
bonneintention avec laquelle
ilsfont venus au
monde.
Et sans perdre de tems
en de plus longs
discours,
Excusez qui n'a pû
mieux faire;
On ne réussit pas toûjours
Quand on a dessein de'
vous plaire.
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Résumé : RÉPONSE A UNE Dame, laquelle s'étoit excusée de venir à la maison de Campagne de l'Auteur, parce qu'elle avoit un Procés.
Dans une lettre, un auteur s'adresse à une dame qui s'est excusée de ne pas avoir pu se rendre à sa maison de campagne en raison d'un procès. L'auteur reconnaît la beauté et l'esprit de la dame, mais exprime sa déception face à son absence. Il admet que le succès dans le procès a corrompu les gens, soulignant ainsi l'importance de la dame. Il loue son style et son adresse, mais avoue que son cœur ne peut accepter la situation. L'auteur regrette que les projets communs soient ruinés par le procès et exprime son désir de la voir. Il conclut en espérant que la dame trouve un jour un infidèle aussi beau qu'elle. La lettre se termine par une excuse pour la qualité des vers et un souhait que la dame les juge avec indulgence.
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12
p. 55-60
POUR UNE DAME qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
Début :
Cesse, charmante Iris, cesse de souhaitter [...]
Mots clefs :
Plaisirs, Sens, Vers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR UNE DAME qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
POUR UNE DAME
qui avait demandé des
Vers àl'Auteur.
Cesse,charmante Iris,
cesse de souhaitter
Des Vers qu'Apollon
me refuse,
Etn'espere pas que ma
muse
Puisse à present te contenter;
Je ne fuis plus quoique
tu sasses,
Ce que j'étois dans mes
beaux jours,
Quand à la fuite des
Amours
Je badinois avec les
Graces.
C'est alors que j'aurois
chanté
Tous les charmes de
ta beauté,
Sur un ton si doux&
si tend re,
Que ton coeur par mes
sens
sens se laissant
émouvoir
Auroic presqu'autant
pris de plaisir à
m'entendre
Que mes yeux en ont à
te voir.
Cet heureux temps
n'est plus, excuse
ma foiblesse,
Tout ce que je puis fai- ,re,enrétat oùjesuis,
Cest de combattre les
ennuis
Que traîne avec soy la
vieillesse ;
Mon esprit plus timide,
& mon corps
plus pesant
Me font voir toutema
misere;
Je pleure le passé, je me
plains du present,
Et l'avenir me desespere.
Non, non, puisque les
cheveux gris
Ont fait fuir les jeux &
',: les s,,
* -.
Il ne faut point que je
t'ennuye ;
Quel agrément trouverois-
tu
A m'entendre prêcher,
d'un ton de Jeremie,
Qu'il n'etf aucun plaisir,
surlafinde sa vie,
Que celui d'avoir bien
vêcu?
Cependant c'est ce que
je pense,
Ce que chacun pense
'0
à son tour,
Ce que toi-même enfin
tu penseras un jour.
Heureuse! si tu peux
men croire par
avance,
Et si dés aujourd'huy,
faisant quelques
efforts,
Un sentiment si falutaire
T'arrache à des plaisirs
qui ne dureront
guere
Pour t'épargner de
longs remords.
qui avait demandé des
Vers àl'Auteur.
Cesse,charmante Iris,
cesse de souhaitter
Des Vers qu'Apollon
me refuse,
Etn'espere pas que ma
muse
Puisse à present te contenter;
Je ne fuis plus quoique
tu sasses,
Ce que j'étois dans mes
beaux jours,
Quand à la fuite des
Amours
Je badinois avec les
Graces.
C'est alors que j'aurois
chanté
Tous les charmes de
ta beauté,
Sur un ton si doux&
si tend re,
Que ton coeur par mes
sens
sens se laissant
émouvoir
Auroic presqu'autant
pris de plaisir à
m'entendre
Que mes yeux en ont à
te voir.
Cet heureux temps
n'est plus, excuse
ma foiblesse,
Tout ce que je puis fai- ,re,enrétat oùjesuis,
Cest de combattre les
ennuis
Que traîne avec soy la
vieillesse ;
Mon esprit plus timide,
& mon corps
plus pesant
Me font voir toutema
misere;
Je pleure le passé, je me
plains du present,
Et l'avenir me desespere.
Non, non, puisque les
cheveux gris
Ont fait fuir les jeux &
',: les s,,
* -.
Il ne faut point que je
t'ennuye ;
Quel agrément trouverois-
tu
A m'entendre prêcher,
d'un ton de Jeremie,
Qu'il n'etf aucun plaisir,
surlafinde sa vie,
Que celui d'avoir bien
vêcu?
Cependant c'est ce que
je pense,
Ce que chacun pense
'0
à son tour,
Ce que toi-même enfin
tu penseras un jour.
Heureuse! si tu peux
men croire par
avance,
Et si dés aujourd'huy,
faisant quelques
efforts,
Un sentiment si falutaire
T'arrache à des plaisirs
qui ne dureront
guere
Pour t'épargner de
longs remords.
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Résumé : POUR UNE DAME qui avoit demandé des Vers à l'Auteur.
L'auteur répond à une dame qui lui a demandé des vers. Il explique qu'il ne peut plus écrire comme autrefois en raison de son âge avancé et de la diminution de ses capacités poétiques. Il regrette de ne plus pouvoir célébrer la beauté de la dame avec la même douceur et tendresse. Il exprime sa tristesse face à la vieillesse, pleurant le passé, se plaignant du présent et désespérant de l'avenir. Conscient que ses cheveux gris ont éloigné les jeux et les grâces, il ne souhaite pas ennuyer la dame avec ses réflexions moroses. Cependant, il partage l'idée que le seul véritable plaisir à la fin de la vie est d'avoir bien vécu, une pensée que chacun finit par adopter. Il encourage la dame à embrasser cette sagesse dès maintenant pour éviter les remords futurs.
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13
p. 198-211
Les Eaux de T....
Début :
Madame, Les eaux de ce pays ont cela de merveilleux [...]
Mots clefs :
Eaux , Guérir, Fontaine, Vapeurs, Magicien, Grande-Bretagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Les Eaux de T....
Les Eaux de T.....
MADAME,
Les eaux de ce pays ont
cela de merveilleux qu'el-
GALANT. 199
les font également filutaires à ceux qui font malades , qui croyent l'eftre ,
ou qui veulent l'eſtre , ou
qui le feront un jour , ou
qui l'ont efté il y a longtemps : ferieuſement c'eft
un des plus charmants remedes qu'on puiffe prendre , fur tout pour guerir
de l'ennuy & du chagrin.
Charmantes eaux ceux qui les
prennent ,
Dans leurs infirmitez doucement s'entretiennent ,
Trouvant le remede fi bon
R iiij
200 MERCURE
Qu'une trop prompte guerifon
Les chagrineroit fort eux &
ceux qu'ils y menent.
On boit , on rit , on jafe , on
s'abftient de raiſon ,
Deferieux & de contrainte ,
Et d'inquietude & de crainte
Qui troubleroient des eaux
1 l'effet lenifiant ,
Tranquilifant, dulcifiant ;
Autour de la fontaine on voit
mainte Nayade ,
Qui dans fon negligé pare la
promenade
Et l'on trouveroit en ce lieu
Plus difficilement un visage
malade ,
GALANT. 201
Qu'un bon vifage à l'HoſtelDieu.
Comme j'estois furpris
devoir tous ces malades en
bonne fanté , je demandois
avecempreffement de quel
mal cette fontaine gueriffoit ; mais je n'en pus eftre
éclairci, car pour toute refponſe , les uns me hauf
foient les épaules , les autres merioient au nez ; &
j'en ferois revenu tresmalinformé, fans un honnefte homme , qui me connoiffant eftranger , me tira à l'écart , &me dit , vous
202 MERCURE
avez raiſon , Mr , de vous
eftonner de tout ce que
Vous voyez icy ; c'eft un
myſtere , & quand je vous
l'auray revelé vous en ferez voſtre profit fi vous
pouvez. Vous voyez dans
ce lieu , pourfuit- il,un refte
des enchantemens jadis fi
communs en ce pays ; c'eſt
en cet endroit qu'Amadis
& Oriane commencerent
autrefois leur mariage , &
pour conferver une memoire éternelle des plaifirs qu'ils prirent , l'Enchanteur qui les aimoit a
GALANT. 203
donne à ces eaux une vertu merveilleufe.
Ces eaux portent au cœur
fi douces vapeurs ,
Qu'une belle en beuvant , mefmefans qu'elle y penſe ;
Guerit en un moment de toutes
fes rigueurs,
Et le galant defafouffrance.
Vous voyez bien , Me,'
que fçachant cela , je n'avois garde de fouffrir que
Mademoiſelle de R....en
buft fans voftré ordonnance , n'y ayant là perfonne
qui puft luy faire raifon
par un contrat. C'est pour1
204 MERCURE
quoy nous la tiraſmes à
l'écart au plus viſte , car
pour dire le vray , outre le
charme de ces eaux dont
onnous avoit avertis , nous
jugeaſmes mefme
Acent petites bagatelles ,
Qu'on nepeut dire , &qu'on
voit mieux
Que l'air qu'on refpire en ces
lieux ,
Eft fort mal fain pour les
pucelles.
Nous la menerons au
premier jour à Wintfon ,
lieu charmant où le bon
Roy Lifvard tient main-
GALANT. 205
tenant Cour pleniere. Elle
prétend luy demander un
don , qui eft le reſtabliſſement de la Chevalerie
pour quelques jours. Elle
voudroit voir , mais feulement par repreſentation ,
comme à l'Opera , comment les Chevaliers des.
Courtois enlevoient les
Princeffes , & comment les
Amadis les délivroient.
Nous la menerons aujourd'huy voir un beau chaf
teau fait & embelli par
Fées , pour le fejour ordinaire des Graces`, & la
les
206 MERCURE
retraitte des plus tendres
amours ; plus beau fans
comparaison que la ...
de Niphée. Je ne vous diray rien des dehors qui
font faits , comme il plaiſt
à Dieu , qui en fçait bien
plus que le grand decorateur des jardins , qui vous
a donnéun deffein pour....
La nature en ce lieu de mille
"
attraits pourvenë,
Seprefente auxyeux toute nuë,
Et pour fe mieux faire ad- mirer ,
A negligé defe parer..
GALANT. 207
Le Ciel eft exempt de nuages ,
S'il enparoift ilsfont brillants ,
Et fervent à former des levants , des couchants ;
Ou pour plaire Apollon prend
tous les avantages ,
Un beau vert peint les prez ,
les , cofteaux , les bocages
Tout vous enchante , & l'art
humain
Refpectant de fi beaux où-vrages ,
N'ofe pas y mettre la main.
Il a fallu que Mademoifelle de R...fe contentaft
de ce fpectacle , car le bon
Roy Lifvart n'a rien fait
208 MERCURE
pour elle , & dans tout le
chemin que nous avons
fait nous n'avons pas encoretrouvéune feule aventure , pas un feul pont , ny
une feule barriere deffenduë ; point de torts à redreffer , ny de felons à punir ; enfin pas mefme le
le moindre Geant à combattre , mais bien un petit
Pigmée qu'on nomme Cupidon , & qui ne laiſſe pas
d'avoir une force gigantefque ; nous avons pourtant veu quelques Demoifelles en palefroi qu'on
rencontre
GALANT. 209
rencontre de temps en
temps à la chaffe , je n'aurois jamais creu eftre dans
le Royaume de la Grande
Bretagne , tant j'y trouve
tout changé depuis le regne du Roy Artus ; o
entend plus parler de Veuves ny d'Infantes enlevées.
Artus ; on n'y
Ce n'estpas qu'à l'amour moins
de belles s'addonnent :
Mais je ne fçais fi c'est que
l'on craint plus les loix ,
Ouft c'est qu'aprefent les Demoiselles donnent
Ce qu'on leur voloit autrefois.
May. 1712.
S
210 MERCURE
Quoyqu'il en foit nulle
ne fe plaint , & je les trouve mille fois plus honneftes que ces babillardes du
temps paffé qui crioient
comme des perduës , &
attiroient des quatre coins
du monde des Chevaliers
errans pour les venger des
gens qui leur avoient fait
plus d'honneur qu'elles ne
meritoient. Enfin , Madame, ce pays eft fi beau &
fi bon ,
que fi par hafard
quelque Magicien , felon
l'ancienne couftume , m'y
retient enchanté pendant
GALANT. 211
'deux ou trois mille ans
je vous prie de ne meplaindre point, & d'attendre patiemment mon retour , &
fans inquietude.
Cette Ville eft pour moy toute
pleine d'apas , and
Je n'y vois ny procez , ny luxe,
ny miferes
Onyfonne tres peu , l'on n'y
travaille guerel, onin
Et l'ony fait de longs repas.
MADAME,
Les eaux de ce pays ont
cela de merveilleux qu'el-
GALANT. 199
les font également filutaires à ceux qui font malades , qui croyent l'eftre ,
ou qui veulent l'eſtre , ou
qui le feront un jour , ou
qui l'ont efté il y a longtemps : ferieuſement c'eft
un des plus charmants remedes qu'on puiffe prendre , fur tout pour guerir
de l'ennuy & du chagrin.
Charmantes eaux ceux qui les
prennent ,
Dans leurs infirmitez doucement s'entretiennent ,
Trouvant le remede fi bon
R iiij
200 MERCURE
Qu'une trop prompte guerifon
Les chagrineroit fort eux &
ceux qu'ils y menent.
On boit , on rit , on jafe , on
s'abftient de raiſon ,
Deferieux & de contrainte ,
Et d'inquietude & de crainte
Qui troubleroient des eaux
1 l'effet lenifiant ,
Tranquilifant, dulcifiant ;
Autour de la fontaine on voit
mainte Nayade ,
Qui dans fon negligé pare la
promenade
Et l'on trouveroit en ce lieu
Plus difficilement un visage
malade ,
GALANT. 201
Qu'un bon vifage à l'HoſtelDieu.
Comme j'estois furpris
devoir tous ces malades en
bonne fanté , je demandois
avecempreffement de quel
mal cette fontaine gueriffoit ; mais je n'en pus eftre
éclairci, car pour toute refponſe , les uns me hauf
foient les épaules , les autres merioient au nez ; &
j'en ferois revenu tresmalinformé, fans un honnefte homme , qui me connoiffant eftranger , me tira à l'écart , &me dit , vous
202 MERCURE
avez raiſon , Mr , de vous
eftonner de tout ce que
Vous voyez icy ; c'eft un
myſtere , & quand je vous
l'auray revelé vous en ferez voſtre profit fi vous
pouvez. Vous voyez dans
ce lieu , pourfuit- il,un refte
des enchantemens jadis fi
communs en ce pays ; c'eſt
en cet endroit qu'Amadis
& Oriane commencerent
autrefois leur mariage , &
pour conferver une memoire éternelle des plaifirs qu'ils prirent , l'Enchanteur qui les aimoit a
GALANT. 203
donne à ces eaux une vertu merveilleufe.
Ces eaux portent au cœur
fi douces vapeurs ,
Qu'une belle en beuvant , mefmefans qu'elle y penſe ;
Guerit en un moment de toutes
fes rigueurs,
Et le galant defafouffrance.
Vous voyez bien , Me,'
que fçachant cela , je n'avois garde de fouffrir que
Mademoiſelle de R....en
buft fans voftré ordonnance , n'y ayant là perfonne
qui puft luy faire raifon
par un contrat. C'est pour1
204 MERCURE
quoy nous la tiraſmes à
l'écart au plus viſte , car
pour dire le vray , outre le
charme de ces eaux dont
onnous avoit avertis , nous
jugeaſmes mefme
Acent petites bagatelles ,
Qu'on nepeut dire , &qu'on
voit mieux
Que l'air qu'on refpire en ces
lieux ,
Eft fort mal fain pour les
pucelles.
Nous la menerons au
premier jour à Wintfon ,
lieu charmant où le bon
Roy Lifvard tient main-
GALANT. 205
tenant Cour pleniere. Elle
prétend luy demander un
don , qui eft le reſtabliſſement de la Chevalerie
pour quelques jours. Elle
voudroit voir , mais feulement par repreſentation ,
comme à l'Opera , comment les Chevaliers des.
Courtois enlevoient les
Princeffes , & comment les
Amadis les délivroient.
Nous la menerons aujourd'huy voir un beau chaf
teau fait & embelli par
Fées , pour le fejour ordinaire des Graces`, & la
les
206 MERCURE
retraitte des plus tendres
amours ; plus beau fans
comparaison que la ...
de Niphée. Je ne vous diray rien des dehors qui
font faits , comme il plaiſt
à Dieu , qui en fçait bien
plus que le grand decorateur des jardins , qui vous
a donnéun deffein pour....
La nature en ce lieu de mille
"
attraits pourvenë,
Seprefente auxyeux toute nuë,
Et pour fe mieux faire ad- mirer ,
A negligé defe parer..
GALANT. 207
Le Ciel eft exempt de nuages ,
S'il enparoift ilsfont brillants ,
Et fervent à former des levants , des couchants ;
Ou pour plaire Apollon prend
tous les avantages ,
Un beau vert peint les prez ,
les , cofteaux , les bocages
Tout vous enchante , & l'art
humain
Refpectant de fi beaux où-vrages ,
N'ofe pas y mettre la main.
Il a fallu que Mademoifelle de R...fe contentaft
de ce fpectacle , car le bon
Roy Lifvart n'a rien fait
208 MERCURE
pour elle , & dans tout le
chemin que nous avons
fait nous n'avons pas encoretrouvéune feule aventure , pas un feul pont , ny
une feule barriere deffenduë ; point de torts à redreffer , ny de felons à punir ; enfin pas mefme le
le moindre Geant à combattre , mais bien un petit
Pigmée qu'on nomme Cupidon , & qui ne laiſſe pas
d'avoir une force gigantefque ; nous avons pourtant veu quelques Demoifelles en palefroi qu'on
rencontre
GALANT. 209
rencontre de temps en
temps à la chaffe , je n'aurois jamais creu eftre dans
le Royaume de la Grande
Bretagne , tant j'y trouve
tout changé depuis le regne du Roy Artus ; o
entend plus parler de Veuves ny d'Infantes enlevées.
Artus ; on n'y
Ce n'estpas qu'à l'amour moins
de belles s'addonnent :
Mais je ne fçais fi c'est que
l'on craint plus les loix ,
Ouft c'est qu'aprefent les Demoiselles donnent
Ce qu'on leur voloit autrefois.
May. 1712.
S
210 MERCURE
Quoyqu'il en foit nulle
ne fe plaint , & je les trouve mille fois plus honneftes que ces babillardes du
temps paffé qui crioient
comme des perduës , &
attiroient des quatre coins
du monde des Chevaliers
errans pour les venger des
gens qui leur avoient fait
plus d'honneur qu'elles ne
meritoient. Enfin , Madame, ce pays eft fi beau &
fi bon ,
que fi par hafard
quelque Magicien , felon
l'ancienne couftume , m'y
retient enchanté pendant
GALANT. 211
'deux ou trois mille ans
je vous prie de ne meplaindre point, & d'attendre patiemment mon retour , &
fans inquietude.
Cette Ville eft pour moy toute
pleine d'apas , and
Je n'y vois ny procez , ny luxe,
ny miferes
Onyfonne tres peu , l'on n'y
travaille guerel, onin
Et l'ony fait de longs repas.
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Résumé : Les Eaux de T....
Le texte décrit les eaux miraculeuses d'un pays, célèbres pour leurs vertus thérapeutiques et leur capacité à apaiser l'ennui et le chagrin. Ces eaux ont un effet apaisant et doux, permettant aux malades de maintenir un état de santé modéré sans guérison trop rapide. Autour de la fontaine, l'atmosphère est joyeuse et détendue, avec des nymphes (Nayades) se promenant négligemment. Un homme explique à un étranger que ces eaux doivent leurs pouvoirs à un enchantement lié au mariage d'Amadis et Oriane, enchantement donné par un enchanteur. L'auteur mentionne qu'il a empêché Mademoiselle de R... de boire ces eaux sans ordonnance, craignant les effets charmants et les influences malvenues sur les jeunes filles. Ils décident de l'emmener à Wintfon, où le roi Lifvard tient cour, et ensuite à un château enchanté par les fées. Le paysage est décrit comme enchanteur, avec une nature luxuriante et un ciel clair. L'auteur note l'absence d'aventures chevaleresques et de dangers, contrairement aux récits anciens. Il observe que les mœurs ont changé, les jeunes filles ne se plaignant plus des enlèvements comme autrefois. L'auteur conclut en exprimant son désir de rester dans ce pays paisible et agréable, où il n'y a ni procès, ni luxe, ni misères, et où la vie est douce et sans tracas.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 245-250
LE ROSSIGNOL, ET LE MOINEAU. FABLE.
Début :
Je ne doute point qu'on ne détourne volontiers les yeux / Le tendre Rossignol, & le galant Moineau, [...]
Mots clefs :
Moineau, Rossignol, Pièces
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE ROSSIGNOL, ET LE MOINEAU. FABLE.
Je ne doute point qu'on
1 ne détourne volontiers les
1 yeux de sur ces funestes objets
, pour lire avec plaisir
• les pieces suivantes.
:.
J'ay appris qu'un jeune
homme, qui meurt d'envie
d'estre bien tost aucheur;
comme moy , aux dépens
du public, se donne tous les,
foins imaginables pour ramasser
les pieces fugitives.
quin'ont point estéimprimées,
qu'il destine à lacomposition
d'un recueil qu'il
veut faire mettre fous la
presse. Il tire toute la matiere
de son ouvrage des fragments
de Mrs Vergier, Go-,
dart,Morfontaine, S.Gilles,
Pavillon,Lainé, Pradon,
Rochefort, le Conte, Mlle
Deshouillieres, & plusieurs
autres. Il peut faire ce qu'il
luy plaira des plus vifs endroits
des poësies de ces autheurs
;mais je luy promets (avant que son Livre paroisse,)
de détacher de ces ma.
nuscrits ( que j'ay heureusement
comme luy ) les pieces
qui me conviédront davantage,&
de ne luylaisser,
autant que je pourray ,
de
ces ouvrages, que pour l'impression
deHollande.Voicy
à bon compte deux Fables,
dont l'une est signée
dunom dePavillon,& autre
deLaine, jenerépondrois
pas que quelqu'un
n'eust contrefait leurs
seings.
LE ROSSIGNOL,
ET LE MOINEAU.
FABLE.
LErendre Rossîgnol,&
le galant Moineau,
L'un & l'autre charmez
d'une jeune Fauvette,
Sur la branche d'un arbrisseau
Parlerent un jour d'amou..
rette.
Le petit chanterel par des
airs doucereux
S'efforçoit d'amollir le coeur
de cette belle;
Je ferai, disoitil,tousjours
tendre& fidele,
Si vous voulez me rendre
heureux.
De mes douces chansons
vous sçavezl'harmonie.
Elles ont merirélesuffrage
des Dieux.
Deformais je les sacrifie
A chanter vostre nom , vos
beautez en tous lieux
Les échos de , ces bois les
rediront sans ce(Ie,
Et j'aurai tant de foin de les
rendre éclatants,
Que vostre coeur enfin fera
content.
Et moy, dit le Moineau, je
vous baiserai tant!
Acemotfutjugé le procez
à l'instant
En faveur de l'oiseau qui
porte gorge noire,
On renvoïa l'oiseau chantant.
Voila la fin de mon histoire.
PAVILLON.
1 ne détourne volontiers les
1 yeux de sur ces funestes objets
, pour lire avec plaisir
• les pieces suivantes.
:.
J'ay appris qu'un jeune
homme, qui meurt d'envie
d'estre bien tost aucheur;
comme moy , aux dépens
du public, se donne tous les,
foins imaginables pour ramasser
les pieces fugitives.
quin'ont point estéimprimées,
qu'il destine à lacomposition
d'un recueil qu'il
veut faire mettre fous la
presse. Il tire toute la matiere
de son ouvrage des fragments
de Mrs Vergier, Go-,
dart,Morfontaine, S.Gilles,
Pavillon,Lainé, Pradon,
Rochefort, le Conte, Mlle
Deshouillieres, & plusieurs
autres. Il peut faire ce qu'il
luy plaira des plus vifs endroits
des poësies de ces autheurs
;mais je luy promets (avant que son Livre paroisse,)
de détacher de ces ma.
nuscrits ( que j'ay heureusement
comme luy ) les pieces
qui me conviédront davantage,&
de ne luylaisser,
autant que je pourray ,
de
ces ouvrages, que pour l'impression
deHollande.Voicy
à bon compte deux Fables,
dont l'une est signée
dunom dePavillon,& autre
deLaine, jenerépondrois
pas que quelqu'un
n'eust contrefait leurs
seings.
LE ROSSIGNOL,
ET LE MOINEAU.
FABLE.
LErendre Rossîgnol,&
le galant Moineau,
L'un & l'autre charmez
d'une jeune Fauvette,
Sur la branche d'un arbrisseau
Parlerent un jour d'amou..
rette.
Le petit chanterel par des
airs doucereux
S'efforçoit d'amollir le coeur
de cette belle;
Je ferai, disoitil,tousjours
tendre& fidele,
Si vous voulez me rendre
heureux.
De mes douces chansons
vous sçavezl'harmonie.
Elles ont merirélesuffrage
des Dieux.
Deformais je les sacrifie
A chanter vostre nom , vos
beautez en tous lieux
Les échos de , ces bois les
rediront sans ce(Ie,
Et j'aurai tant de foin de les
rendre éclatants,
Que vostre coeur enfin fera
content.
Et moy, dit le Moineau, je
vous baiserai tant!
Acemotfutjugé le procez
à l'instant
En faveur de l'oiseau qui
porte gorge noire,
On renvoïa l'oiseau chantant.
Voila la fin de mon histoire.
PAVILLON.
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Résumé : LE ROSSIGNOL, ET LE MOINEAU. FABLE.
Le texte relate une compétition entre deux individus pour rassembler des pièces littéraires non imprimées afin de les publier. Un jeune homme souhaite compiler des fragments d'œuvres de divers auteurs tels que Vergier, Godeau, Morfontaine, S.Gilles, Pavillon, Lainé, Pradon, Rochefort, le Conte, et Mlle Deshouillères. L'auteur du texte, également intéressé par ces manuscrits, menace de publier les pièces qu'il possède en Hollande avant que le jeune homme ne puisse le faire. Le texte inclut également deux fables. La première, signée Pavillon, raconte la rivalité entre un rossignol et un moineau pour obtenir l'amour d'une fauvette. Le rossignol promet des chansons douces et fidèles, tandis que le moineau propose des baisers. La fauvette choisit le moineau, préférant ses baisers aux chansons du rossignol.
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Résultats : 2 texte(s)
1
p. 139-150
JULIE A LEANDRE.
Début :
Apres avoir parlé de tant de Personnes illustres, disons quelque / Il est donc vray, Cruel, que sans que rien vous touche, [...]
Mots clefs :
Gloire, Maux, Amour, Honneur, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : JULIE A LEANDRE.
Apres avoir parlé de tant
de Perfonnes iliullres, difons quelque chofe d’une
Belle affligée, ou plutoft
d’une Lettre écrire par une
Amante à fon Amant, fur J >
ce qu’il fe préparoit à partir
pour fc rendre à l’Armée.
• m »
>40 LE MERCURE
Cette Lettre a tellement
efté applaudie par tout où
elle aeftéleuë, que je croirois qu’on auroitfujet de fe
plaindre du Mercure, fi
l’on ne l’y renconcroit pas.
La voicy
J U L I E
A LE A N D R E .
I
L eftdoncvray > Crue f que fans
que rien vous touche
Vous vous préparera partir?
ïa y beau faire f honneur eftunTyran farouche
Qui vousforce d y confentir.
' , ,
i l vous rend des Amans le plus impitoyable
Pour qui jamais aima le mieux,
Ltvousflatant d'un nom , malgré
le temos durable,
i l vous éloigne de mes yeux*
i
4
t LE MERCURE
E té les ! ignorez-vous quelle vaine
chimere
Eft cet honneur qui voiesféduit,
E t d'un bien effectif un bien imaginaire
D o it-il vous dérober le fruit ?
&
A u x plus mortels dangers quand
v offre vie offerte (pris,
Payera quelque Exploit entre*
Peut-effre un jour ou deux on plaindra v offre perte3
E t çenfera la tout le prix.
Vivez^ par fe$ confcils la Gloire
vous abufe. ( jour,
Quoy qu elle vous promette un
Pour ne l'écouterpas, peut-on
querd'exeufe
Lorsqu'o ne mâquepointddmourl
I
O
GA LA N T. 145
yous navez^quà vouloir, c? vous
en aurezjnille
pour rompre ce cruel départ. O uand l'Am our en rai fins ue /croit
l i a toujours fies droits àpart 9
S il efi fier quelquefois, impétueux,
terrible^ S 'il donne de fanflans Arrefis,
I l cherche le repos, ^ devien t doux,
Dans cette occafion, ou confufe,
tremblante, '
ïattens ou la vie, ou la mort: I l veut que vous cediez^aux foùpirs
d'une Amante <
Dont vous p ouvezpeoftrie fierté
x ,F /? Son^ez^vous a quels maux vofire
rigueur m'expofe,
Si vous ojez, vous éloiqner ?
E t peut-on de ces maux fe rendre
exprès la caufe,
Quandon me les peut épargner l
le veux bien, s9
il lefa u t, compter
à rien l'abfence,
QuoyquinfuportableauxAwtàiï
Que ne plaiflM au Ciel de borner
ma fouffrance
e r < W
douleur extrême..
Conjole l'Amour aux abois-,
M ais avoir à trembler toujours
pour ce quon aime,
Combien efl-ce mourir de fois ?
GALANT. i4
j
Chaque pas avâcé, chaque T ra n
chée ouverte,
M c va glacer le cæurd'effroy,
Et d'un heureux (uccezjlimage en
vain offerte, (moy.
M y peindra mille maux pour
TT"3
'euft la plus forte Place emporté
qu'une tefie,
Dontle bruitviennejufquà nous,
Vous croyant aujjl-toft le prix de
M es larmes couleront pour vous9
•îji
Toùjours impatiente , & toujours
allarmèe.
Si je voy quon fe parle bas,
le rnmagineray que parlant de
P Armée,
On me cache voflre trépas >
N
LE MERCURE
Dans l'ardeur a efre infimité , &
le doute d'entendre
Ce qui fcroit mon defefpoir3
i
ray d'apprendre
Ce que je craindray de feavoir,
1
*
Qui iauroit jamais cru 1 M a joye
efioit parfaite!
j4u bruit des Triomphes du Roy,
Rien n auroit pu me, rendre inftdelle Sujete, , .
E t je vay l'efire malgré moy.
Je voudrons que fa gloire à nulle
autre fécondé,
Entaffafi Exploits fur Exploit^
Q uainfi que de nos coeurs il
M aiftre du Monde,
Que tout y reconnut fies Rotsc,
GALANT. 147
Cependant je fensbien dans les rudes a II arm es
Où vofire fort me plongera,
Que je feray réduite à répandre des
larmes
Chaque fois q u il triomphera.
I
Sas que vos y eux en foiët témoinsÙ4ura-t'il plus de peine a fa ire des
co nquefics,
pour avoir unGuerrier de moins?
K
\A ne le fuivre pas où toujours la
Piéloire
S*emprejfe à luy faire fa cour^
Eloigné des périls vous aurerjnoins
/
M aie vous m h rere^lu s£ amour.
♦
i
4
8 le mercure
fh fo n blâme ce defein dont l'ar*
deiïr de me 'plaire
Voies doit avoir fa it fine Loy,
Efi-ce, quoy quon endife,une peine
à voies fa ire ,
S i voies ne vive^queperur moyl
& ,,
Q uynd df
un feu véritable on a l
me en fam ée,
<Aimer eft noflre unique bien,
E t pouiveu que don plaife u l#
Personne aimée,
On compte tout le rejle à rien.
Vous m'en pouvez, convaincre écoti’
tant ma priere, ,
Pourquoy ne le faites vous pris.
G A LA N T. 149
T , 5/ de vous fignalerpar quelque
grand fcrvice,
Le defir vous tient partage,
JT'n coeur comme le mien vaut bien
le fa orifice
D'un peu de renom ncgligf.
L 'A m our vous le demande, il efl
bon de [e rendre
A qui brûle tout de fesfeux>
E t ce quont fa it Ce fa r, Annibal,
Alexandre,
fo u s le pouvezjaire comme eux.
&
Ils riont cru rien ofler a l'éclat de
leur gloire,
En fa fa n t triompher F Amour*,
S ils luy lai foientfur eux emporter
la victoire,
11 le s fa i foi t vaincre a leur tour.
N iij
K
Ijo LE MERCURE
Apres ces Conquérons, vous luy
Abandonner voflre fiertés
Soûmettezfia, pourveuquil vous
■ en tienne compte
Vous en aurait il trop coûté l
I l a pour qui confient a luy rendre
les armes,
Des hiensquon ne peut exprimer^
Pour qoùter purement leurs plus
finfibles charmes,
Vous riavez^qu cifiçavoiraimer
de Perfonnes iliullres, difons quelque chofe d’une
Belle affligée, ou plutoft
d’une Lettre écrire par une
Amante à fon Amant, fur J >
ce qu’il fe préparoit à partir
pour fc rendre à l’Armée.
• m »
>40 LE MERCURE
Cette Lettre a tellement
efté applaudie par tout où
elle aeftéleuë, que je croirois qu’on auroitfujet de fe
plaindre du Mercure, fi
l’on ne l’y renconcroit pas.
La voicy
J U L I E
A LE A N D R E .
I
L eftdoncvray > Crue f que fans
que rien vous touche
Vous vous préparera partir?
ïa y beau faire f honneur eftunTyran farouche
Qui vousforce d y confentir.
' , ,
i l vous rend des Amans le plus impitoyable
Pour qui jamais aima le mieux,
Ltvousflatant d'un nom , malgré
le temos durable,
i l vous éloigne de mes yeux*
i
4
t LE MERCURE
E té les ! ignorez-vous quelle vaine
chimere
Eft cet honneur qui voiesféduit,
E t d'un bien effectif un bien imaginaire
D o it-il vous dérober le fruit ?
&
A u x plus mortels dangers quand
v offre vie offerte (pris,
Payera quelque Exploit entre*
Peut-effre un jour ou deux on plaindra v offre perte3
E t çenfera la tout le prix.
Vivez^ par fe$ confcils la Gloire
vous abufe. ( jour,
Quoy qu elle vous promette un
Pour ne l'écouterpas, peut-on
querd'exeufe
Lorsqu'o ne mâquepointddmourl
I
O
GA LA N T. 145
yous navez^quà vouloir, c? vous
en aurezjnille
pour rompre ce cruel départ. O uand l'Am our en rai fins ue /croit
l i a toujours fies droits àpart 9
S il efi fier quelquefois, impétueux,
terrible^ S 'il donne de fanflans Arrefis,
I l cherche le repos, ^ devien t doux,
Dans cette occafion, ou confufe,
tremblante, '
ïattens ou la vie, ou la mort: I l veut que vous cediez^aux foùpirs
d'une Amante <
Dont vous p ouvezpeoftrie fierté
x ,F /? Son^ez^vous a quels maux vofire
rigueur m'expofe,
Si vous ojez, vous éloiqner ?
E t peut-on de ces maux fe rendre
exprès la caufe,
Quandon me les peut épargner l
le veux bien, s9
il lefa u t, compter
à rien l'abfence,
QuoyquinfuportableauxAwtàiï
Que ne plaiflM au Ciel de borner
ma fouffrance
e r < W
douleur extrême..
Conjole l'Amour aux abois-,
M ais avoir à trembler toujours
pour ce quon aime,
Combien efl-ce mourir de fois ?
GALANT. i4
j
Chaque pas avâcé, chaque T ra n
chée ouverte,
M c va glacer le cæurd'effroy,
Et d'un heureux (uccezjlimage en
vain offerte, (moy.
M y peindra mille maux pour
TT"3
'euft la plus forte Place emporté
qu'une tefie,
Dontle bruitviennejufquà nous,
Vous croyant aujjl-toft le prix de
M es larmes couleront pour vous9
•îji
Toùjours impatiente , & toujours
allarmèe.
Si je voy quon fe parle bas,
le rnmagineray que parlant de
P Armée,
On me cache voflre trépas >
N
LE MERCURE
Dans l'ardeur a efre infimité , &
le doute d'entendre
Ce qui fcroit mon defefpoir3
i
ray d'apprendre
Ce que je craindray de feavoir,
1
*
Qui iauroit jamais cru 1 M a joye
efioit parfaite!
j4u bruit des Triomphes du Roy,
Rien n auroit pu me, rendre inftdelle Sujete, , .
E t je vay l'efire malgré moy.
Je voudrons que fa gloire à nulle
autre fécondé,
Entaffafi Exploits fur Exploit^
Q uainfi que de nos coeurs il
M aiftre du Monde,
Que tout y reconnut fies Rotsc,
GALANT. 147
Cependant je fensbien dans les rudes a II arm es
Où vofire fort me plongera,
Que je feray réduite à répandre des
larmes
Chaque fois q u il triomphera.
I
Sas que vos y eux en foiët témoinsÙ4ura-t'il plus de peine a fa ire des
co nquefics,
pour avoir unGuerrier de moins?
K
\A ne le fuivre pas où toujours la
Piéloire
S*emprejfe à luy faire fa cour^
Eloigné des périls vous aurerjnoins
/
M aie vous m h rere^lu s£ amour.
♦
i
4
8 le mercure
fh fo n blâme ce defein dont l'ar*
deiïr de me 'plaire
Voies doit avoir fa it fine Loy,
Efi-ce, quoy quon endife,une peine
à voies fa ire ,
S i voies ne vive^queperur moyl
& ,,
Q uynd df
un feu véritable on a l
me en fam ée,
<Aimer eft noflre unique bien,
E t pouiveu que don plaife u l#
Personne aimée,
On compte tout le rejle à rien.
Vous m'en pouvez, convaincre écoti’
tant ma priere, ,
Pourquoy ne le faites vous pris.
G A LA N T. 149
T , 5/ de vous fignalerpar quelque
grand fcrvice,
Le defir vous tient partage,
JT'n coeur comme le mien vaut bien
le fa orifice
D'un peu de renom ncgligf.
L 'A m our vous le demande, il efl
bon de [e rendre
A qui brûle tout de fesfeux>
E t ce quont fa it Ce fa r, Annibal,
Alexandre,
fo u s le pouvezjaire comme eux.
&
Ils riont cru rien ofler a l'éclat de
leur gloire,
En fa fa n t triompher F Amour*,
S ils luy lai foientfur eux emporter
la victoire,
11 le s fa i foi t vaincre a leur tour.
N iij
K
Ijo LE MERCURE
Apres ces Conquérons, vous luy
Abandonner voflre fiertés
Soûmettezfia, pourveuquil vous
■ en tienne compte
Vous en aurait il trop coûté l
I l a pour qui confient a luy rendre
les armes,
Des hiensquon ne peut exprimer^
Pour qoùter purement leurs plus
finfibles charmes,
Vous riavez^qu cifiçavoiraimer
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Résumé : JULIE A LEANDRE.
Dans une lettre adressée à son amant André, Julie exprime son désarroi face à son départ imminent pour l'armée. Elle compare ce départ à la tyrannie et critique l'honneur qui l'oblige à partir, le qualifiant de chimère vaine et de bien imaginaire. Julie met en garde contre les dangers auxquels André s'expose et la brièveté de la reconnaissance pour ses exploits. Julie supplie André de ne pas l'abandonner, affirmant que l'amour a toujours des droits, même s'il peut être impétueux et terrible. Elle décrit sa propre souffrance et sa peur de le perdre, imaginant les pires scénarios. Elle exprime son désir de partager sa douleur et son inquiétude constante pour lui. Malgré les triomphes et les exploits, elle sait qu'elle pleurera à chaque victoire, car elle sera loin de lui. Julie conclut en admettant que, malgré son amour, elle ne peut empêcher André de partir. Elle reconnaît la noblesse de son devoir mais exprime son espoir qu'il revienne sain et sauf. Elle compare son amour à celui des grands conquérants, soulignant que même eux n'ont pas pu résister à l'amour. Elle invite André à soumettre sa fierté à l'amour, suggérant qu'il pourrait en valoir la peine.
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2
p. 166-171
Vers sur l'inconstance par feu Mr P...
Début :
La constance & la foy ne sont que de vains noms, [...]
Mots clefs :
Inconstance, Confiance, Amour, Commerce amoureux, Soupirs
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texteReconnaissance textuelle : Vers sur l'inconstance par feu Mr P...
Vers sur £inconstance
par feu Mr P
La confiance f5 lafoj ne
font que de vains noms,
Dont les laides es les
barbons
Taschent d'en;bara[ferla
jew/ejjecvcduie,
Pour retenir toujours
dans leurs herisahveux
Parle char?r:e d'un faux
ferapule
,
Ceux qu'un juste de^ouft
a
cLajJt de chez, etix,
Cupidonsous les lolx de la
si'mple nature,
Réduit tout ce fait
soupirer icy bas,
Ilnepunit jamaisrebelle
ny parjure;
C'estun empire
*
qm nedure
Qu'autant queses Sujets Jtrouvent des appas.
Des qu'un
-
objetcesse de
plaire,
Le commerce amoureux
aujjîtofl doitifnir,
Et l'effetdesifrmi-ns?/eji
plus qu'une ilhnere
,
La perte du pLiifir qui
nous les afait faire,
Nous dispensé de les tenir.
&Amourdeson {!::f';;n est
tousjoursseul le '?y
Et
Etsansque noussçachions
nypourquoy nycommenty
Comme dansnostre cœur
a toute heure il peut
naistre,
Il en peut malgré nous
sortir a tout moment.
ZJliffe qui parfafagtjJeJ
Futsivantédedans la
Grece,
Quoyqu'amoureux f5
bien traité,
Refusal'immortalité,
ji la charge d'aimertous,
joursuneDeesse,
Aimez.., tant que l'amour
•.
unira ruas esprits,
Mais ne vous piquez,
point d'une follecon-
,
stance,
Et n'attendez, pas que i'altfence,
Ou le degoust
,
ou les
mépris
Vousfajfentfairepenitece
i
Desplasirs que vous
4nurçzjpris.
Quandonfent mourirsa
tendresse,
Qu'onbâille auprès d'une
maiflrefje,
Et que le cœur riejtplus
content,
Queservent les efforts
qu'onfaitpourle Pdro
ifire,
L'honneur depasserpeur
constiant,
Ne vautpas la peine de
l'estre.
par feu Mr P
La confiance f5 lafoj ne
font que de vains noms,
Dont les laides es les
barbons
Taschent d'en;bara[ferla
jew/ejjecvcduie,
Pour retenir toujours
dans leurs herisahveux
Parle char?r:e d'un faux
ferapule
,
Ceux qu'un juste de^ouft
a
cLajJt de chez, etix,
Cupidonsous les lolx de la
si'mple nature,
Réduit tout ce fait
soupirer icy bas,
Ilnepunit jamaisrebelle
ny parjure;
C'estun empire
*
qm nedure
Qu'autant queses Sujets Jtrouvent des appas.
Des qu'un
-
objetcesse de
plaire,
Le commerce amoureux
aujjîtofl doitifnir,
Et l'effetdesifrmi-ns?/eji
plus qu'une ilhnere
,
La perte du pLiifir qui
nous les afait faire,
Nous dispensé de les tenir.
&Amourdeson {!::f';;n est
tousjoursseul le '?y
Et
Etsansque noussçachions
nypourquoy nycommenty
Comme dansnostre cœur
a toute heure il peut
naistre,
Il en peut malgré nous
sortir a tout moment.
ZJliffe qui parfafagtjJeJ
Futsivantédedans la
Grece,
Quoyqu'amoureux f5
bien traité,
Refusal'immortalité,
ji la charge d'aimertous,
joursuneDeesse,
Aimez.., tant que l'amour
•.
unira ruas esprits,
Mais ne vous piquez,
point d'une follecon-
,
stance,
Et n'attendez, pas que i'altfence,
Ou le degoust
,
ou les
mépris
Vousfajfentfairepenitece
i
Desplasirs que vous
4nurçzjpris.
Quandonfent mourirsa
tendresse,
Qu'onbâille auprès d'une
maiflrefje,
Et que le cœur riejtplus
content,
Queservent les efforts
qu'onfaitpourle Pdro
ifire,
L'honneur depasserpeur
constiant,
Ne vautpas la peine de
l'estre.
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Résumé : Vers sur l'inconstance par feu Mr P...
Le poème 'Vers sur l'inconstance' de feu Mr P examine la nature éphémère et trompeuse de la confiance et de l'amour. Les auteurs, souvent des vieillards, utilisent des artifices pour maintenir l'attachement des autres, mais ces efforts sont vains. L'amour, gouverné par Cupidon, ne punit jamais les rebelles ou les parjures et dure seulement tant que les sujets trouvent des attraits dans l'objet de leur affection. Dès qu'un objet cesse de plaire, le commerce amoureux doit prendre fin. L'amour est souvent inconstant et imprévisible, naissant et disparaissant sans raison apparente. Le poète cite l'exemple de Hyacinthe, qui refusa l'immortalité pour éviter la charge d'aimer toujours une déesse. Il conseille d'aimer tant que l'amour unit les esprits, mais de ne pas s'engager dans une folle inconstance. Attendre que l'infidélité, le dégoût ou les mépris fassent regretter les plaisirs passés est vain. Lorsque la tendresse meurt, les efforts pour la raviver sont inutiles. L'honneur de passer pour constant ne vaut pas la peine d'être maintenu.
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