Résultats : 1508 texte(s)
Détail
Liste
1201
p. 215-216
« Le favorable accueil que l'on fait à l'objet de ce Catalogue [...] »
Début :
Le favorable accueil que l'on fait à l'objet de ce Catalogue [...]
Mots clefs :
Intérêt, Ouvrage, Mémoires, Histoire, Généalogie, Catalogue, Titre de noblesse
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texteReconnaissance textuelle : « Le favorable accueil que l'on fait à l'objet de ce Catalogue [...] »
Le favorable accueil que l'on fait à l'objet de
ce Catalogue engage l'Auteur à rendre publics
fes Mémoires pour fervir à l'Hiftoire générale &
particulière du Royaume & à l'Hiftoire généalogique
des familles il eft garant de tous les
faits qui fe trouvent dans l'ouvrage , & il n'y en
aucun dont il ne produife le titre original, tou
tes les fois qu'il en fera befoin .
1
Cet ouvrage que l'on tranfcrit à préfent , contient
le Catalogue d'un grand nombre d'Archevêques
, Evêques , Abbés , Abbeffes , Prieurs ,
Prieures , Gentilshommes ordinaires de la Cham-
-bre & de la Maifon de nos Rois , de leurs Gentilshommes
fervans, de leurs Ecuyers ordinaires
des Ecuyers de leur écurie , de leurs Panetiers or
dinaires , de leurs Valets tranchans , des Gouverneurs
ou Capitaines de Provinces , de Villes
& de Châteaux forts , des Baillifs d'Épée , des
Châtelains , des Maîtres des Eaux & Forêts , des
· Médecins de nos Rois , des Intendans de leurs
écuries & livrées , des grands Fauconniers & des
Gentilshommes & Tréforiers de la Fauconnerie
-de France , des Sénéchaux , des Verdiers & des
Viguiers. Cer Ouvrage fera encore enrichi d'anecdotes
curieufes & intéreffantes prifes dans les
216 MERCURE DE FRANCE.
titres originaux ou dans les ouvrages des meil
leurs Auteurs qui feront cités exactement ; l'Auteur
fe propofe d'en faire imprimer le premier '
volume dans le courant du mois de Février prochain
les Familles qui ont droit d'y être nommées
pourront s'adreffer à lui : Sa demeure eft
à Paris , vielle rue du Temple , près de l'Hôtel de
Soubife dans la maifon de M.Tallart Apothicaire ;
l'Auteur ne recevra à ce fujet ni mémoires ni copies
quoiqu'en forme probante . Il les reſpecte ,
mais il n'en fera pas ufage ; il exige néceffairement
les titres originaux. Le Public éclairé connoit
combien cette précaution eft indifpenfable , &
combien un femblable ouvrage eft intéreffant.
On s'apperçoit que ce qui le rend encore recommandable
, c'eft qu'on n'y trouvera aucun fait
qui ne foit fondé en preuve autentique.
ce Catalogue engage l'Auteur à rendre publics
fes Mémoires pour fervir à l'Hiftoire générale &
particulière du Royaume & à l'Hiftoire généalogique
des familles il eft garant de tous les
faits qui fe trouvent dans l'ouvrage , & il n'y en
aucun dont il ne produife le titre original, tou
tes les fois qu'il en fera befoin .
1
Cet ouvrage que l'on tranfcrit à préfent , contient
le Catalogue d'un grand nombre d'Archevêques
, Evêques , Abbés , Abbeffes , Prieurs ,
Prieures , Gentilshommes ordinaires de la Cham-
-bre & de la Maifon de nos Rois , de leurs Gentilshommes
fervans, de leurs Ecuyers ordinaires
des Ecuyers de leur écurie , de leurs Panetiers or
dinaires , de leurs Valets tranchans , des Gouverneurs
ou Capitaines de Provinces , de Villes
& de Châteaux forts , des Baillifs d'Épée , des
Châtelains , des Maîtres des Eaux & Forêts , des
· Médecins de nos Rois , des Intendans de leurs
écuries & livrées , des grands Fauconniers & des
Gentilshommes & Tréforiers de la Fauconnerie
-de France , des Sénéchaux , des Verdiers & des
Viguiers. Cer Ouvrage fera encore enrichi d'anecdotes
curieufes & intéreffantes prifes dans les
216 MERCURE DE FRANCE.
titres originaux ou dans les ouvrages des meil
leurs Auteurs qui feront cités exactement ; l'Auteur
fe propofe d'en faire imprimer le premier '
volume dans le courant du mois de Février prochain
les Familles qui ont droit d'y être nommées
pourront s'adreffer à lui : Sa demeure eft
à Paris , vielle rue du Temple , près de l'Hôtel de
Soubife dans la maifon de M.Tallart Apothicaire ;
l'Auteur ne recevra à ce fujet ni mémoires ni copies
quoiqu'en forme probante . Il les reſpecte ,
mais il n'en fera pas ufage ; il exige néceffairement
les titres originaux. Le Public éclairé connoit
combien cette précaution eft indifpenfable , &
combien un femblable ouvrage eft intéreffant.
On s'apperçoit que ce qui le rend encore recommandable
, c'eft qu'on n'y trouvera aucun fait
qui ne foit fondé en preuve autentique.
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Résumé : « Le favorable accueil que l'on fait à l'objet de ce Catalogue [...] »
Le texte présente un catalogue et des mémoires visant à documenter l'histoire générale et particulière du Royaume ainsi que l'histoire généalogique des familles. L'auteur assure l'authenticité des faits relatés et s'engage à fournir les titres originaux si nécessaire. L'ouvrage inclut un catalogue de diverses personnalités, telles que des archevêques, évêques, abbés, abbesses, prieurs, prieures, gentilshommes de la chambre et de la maison des rois, écuyers, gouverneurs, baillis, châtelains, médecins, intendants, fauconniers, sénéchaux, verdiers et viguiers. Il sera enrichi d'anecdotes tirées des titres originaux ou des œuvres des meilleurs auteurs. Le premier volume doit être imprimé en février. Les familles concernées peuvent contacter l'auteur à Paris, rue du Temple, près de l'Hôtel de Soubise. L'auteur exige les titres originaux pour garantir l'authenticité des informations, refusant les mémoires ou copies. Le public est informé de l'importance de cette précaution et de l'intérêt de l'ouvrage, qui ne contient que des faits fondés sur des preuves authentiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1202
p. 258-259
« Le Pere Simplicien, Augustin de la Place des Victoires, connu par son Histoire Généalogique [...] »
Début :
Le Pere Simplicien, Augustin de la Place des Victoires, connu par son Histoire Généalogique [...]
Mots clefs :
Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, Supplément
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texteReconnaissance textuelle : « Le Pere Simplicien, Augustin de la Place des Victoires, connu par son Histoire Généalogique [...] »
Le Pere Simplicien , Auguftin de la Place des
Victoires , connu par fon Hiftoire Généalogique
& Chronologique de la Maifon Royale de France
& des Grands Officiers de la Couronne , étant
mort au mois d'Octobre, de l'année dernière ; le
Pere Alexis , Religieux de la même Maiſon , s'eſt
chargé de donner au Public le fupplément de
cette Hiftoire. 11 fe propofe d'obferver dans cet
Ouvrage l'exactitude fcrupuleufe , qui a fait tant
d'honneur à fon Prédéceffeur. En conféquence,
FEVRIER. 1760 . 259
prie ceux qui ont droit de faire inférer leur
Généalogie dans ce Livre , ou qui , y étant déja
iés , auroient quelques additions à communiquer
, de lui envoyer leurs titres & papiers , le
lutôt qu'ils pourront ; étant dans l'intention de
e faire imprimer à la fin de cette année , ou au
commencement de la fuivante .
Victoires , connu par fon Hiftoire Généalogique
& Chronologique de la Maifon Royale de France
& des Grands Officiers de la Couronne , étant
mort au mois d'Octobre, de l'année dernière ; le
Pere Alexis , Religieux de la même Maiſon , s'eſt
chargé de donner au Public le fupplément de
cette Hiftoire. 11 fe propofe d'obferver dans cet
Ouvrage l'exactitude fcrupuleufe , qui a fait tant
d'honneur à fon Prédéceffeur. En conféquence,
FEVRIER. 1760 . 259
prie ceux qui ont droit de faire inférer leur
Généalogie dans ce Livre , ou qui , y étant déja
iés , auroient quelques additions à communiquer
, de lui envoyer leurs titres & papiers , le
lutôt qu'ils pourront ; étant dans l'intention de
e faire imprimer à la fin de cette année , ou au
commencement de la fuivante .
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Résumé : « Le Pere Simplicien, Augustin de la Place des Victoires, connu par son Histoire Généalogique [...] »
Le Père Simplicien, auteur de l''Histoire Généalogique & Chronologique de la Maison Royale de France', est décédé en octobre de l'année précédente. Le Père Alexis prévoit de publier un supplément à cet ouvrage et invite les personnes concernées à lui envoyer leurs titres et papiers. L'impression est prévue pour la fin de l'année 1760 ou le début de l'année suivante.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1203
p. 259
IV.e Recueil de Piéces Françoises & Italiennes.
Début :
M. Taillart, l'aîné, excellent Maître de Flûte, demeurant rue du Plat d'Etain, [...]
Mots clefs :
Recueil, Musique, Flûte
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texteReconnaissance textuelle : IV.e Recueil de Piéces Françoises & Italiennes.
IV. Recueil de Piéces Françoifes & Italiennes .
M. Taillart , l'aîné , excellent Maître de Flûte ,
demeurant rue du Plat d'Etain , même maiſon
qu'un Marchand de Scie , a lieu d'eípérer que ce
nouveau Recueil fera recherché avec autant d'émpreffement
par les Maîtres & Amateurs de Mufique
, que ceux qu'il a donnés précédemment au
Public.
Aux Adreffes ordinaires.
M. Taillart , l'aîné , excellent Maître de Flûte ,
demeurant rue du Plat d'Etain , même maiſon
qu'un Marchand de Scie , a lieu d'eípérer que ce
nouveau Recueil fera recherché avec autant d'émpreffement
par les Maîtres & Amateurs de Mufique
, que ceux qu'il a donnés précédemment au
Public.
Aux Adreffes ordinaires.
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1204
p. 213
AVIS aux Souscripteurs du Dictionnaire universel des Sciences Ecclésiastiques.
Début :
Le Sieur Jombert, Imprimeur-Libraire du Roi, rue Dauphine, à Paris, [...]
Mots clefs :
Imprimeur libraire, Dictionnaire des Sciences Ecclésiastiques, Impression, Souscripteurs, Brochure
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texteReconnaissance textuelle : AVIS aux Souscripteurs du Dictionnaire universel des Sciences Ecclésiastiques.
Avis aux. Souferipteurs du Dictionnaire univerfel
des Sciences Eccléfiaftiques,
Le Sieur Jombert , Imprimeur- Libraire du Roi,
rue Dauphine, à Paris, commencera à délivrer les
deux premiers volumes , en feuilles , du Dictionnaire
des Sciences Eccléfiaftiques , dans les premiers:
jours du mois de Mai . Ceux des Soufcripteurs qui
jugeront à propos de fe procurer ces deux volu
mes brochés pourront les lui demanden , en lui
en payant la brochure : mais il ne fe chargera
point de les faire relier , l'impreffion étant ene
core trop fraiche .
des Sciences Eccléfiaftiques,
Le Sieur Jombert , Imprimeur- Libraire du Roi,
rue Dauphine, à Paris, commencera à délivrer les
deux premiers volumes , en feuilles , du Dictionnaire
des Sciences Eccléfiaftiques , dans les premiers:
jours du mois de Mai . Ceux des Soufcripteurs qui
jugeront à propos de fe procurer ces deux volu
mes brochés pourront les lui demanden , en lui
en payant la brochure : mais il ne fe chargera
point de les faire relier , l'impreffion étant ene
core trop fraiche .
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Résumé : AVIS aux Souscripteurs du Dictionnaire universel des Sciences Ecclésiastiques.
Le Sieur Jombert, Imprimeur-Libraire du Roi, annonce la publication du 'Dictionnaire des Sciences Ecclésiastiques'. Les deux premiers volumes seront disponibles en feuilles dès mai. Les souscripteurs peuvent les acheter brochés en les demandant à Jombert, mais la reliure ne sera pas assurée par lui.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1205
p. 258-259
Avis des Administrateurs Généraux des Postes.
Début :
On avertit qu'à l'avenir, & à compter du mois de Juillet de la [...]
Mots clefs :
Villes ibériques, Envois postaux, Lettres, Parution
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avis des Administrateurs Généraux des Postes.
Avis des Administrateurs Généraux des Poftes .
ON avertit qu'à l'avenir , & à compter dir
mois de Juillet de la préſente année , on pourra
écrire deux fois par femaine à Madrid , Cadix ,
Séville , Malaga & Lisbonne , ainfi que dans toutes
les autres Villes d'Efpagne & de Portugal,
où l'on ne pouvoit écrire qu'une fois par femaine
:
; Sçavoir le Mardi par l'ordinaire actuellement
établi.
Les Lettres de cet ordinaire continueront de
partir de Paris le Mardi de chaque femaine , &
les réponſes à ces Lettres continueront d'arriver
à Paris le Samedi .
Le Samedi , par le nouvel ordinaire.
Les Lettres de cet ordinaire partiront de Paris
le Samedi de chaque femaine , & les réponses .
aux Lettres de ce deuxième ordinaire arriveront '
à Paris le Mercredi .
Quant à la Catalogne, dont les Lettres vont &
viennent par le Courier de Provence , elles continueront
de partir deux fois par ſemaine ; fçavoir
, le Mardi & le Samedi , & d'arriver également
deux fois par ſemaine à Paris ; ſçavoir , le
Dimanche & le Jeudi.
Les Lettres pour cette Province d'Eſpagne
pour le Royaume de Valence & pour Maïorque
ne feront plus à l'avenir , & à compter du dudit
mois de Juillet prochain , fujettes à l'affranchiffement
que l'on a exigé jnfqu'à ce jour. Ainf
elles pafferont fans difficulté de Perpignan à BarJUIN.
1760:
celone . Celles d'Eſpagne venant par cette route
259
pafferont également en France fans affranchiffement
, parce que l'office des Poftes de Madrid
doit de fon côté fupprimer celui qu'on a juſqu'à
ce jour exigé en Eſpagne fur ces Lettres.
ON avertit qu'à l'avenir , & à compter dir
mois de Juillet de la préſente année , on pourra
écrire deux fois par femaine à Madrid , Cadix ,
Séville , Malaga & Lisbonne , ainfi que dans toutes
les autres Villes d'Efpagne & de Portugal,
où l'on ne pouvoit écrire qu'une fois par femaine
:
; Sçavoir le Mardi par l'ordinaire actuellement
établi.
Les Lettres de cet ordinaire continueront de
partir de Paris le Mardi de chaque femaine , &
les réponſes à ces Lettres continueront d'arriver
à Paris le Samedi .
Le Samedi , par le nouvel ordinaire.
Les Lettres de cet ordinaire partiront de Paris
le Samedi de chaque femaine , & les réponses .
aux Lettres de ce deuxième ordinaire arriveront '
à Paris le Mercredi .
Quant à la Catalogne, dont les Lettres vont &
viennent par le Courier de Provence , elles continueront
de partir deux fois par ſemaine ; fçavoir
, le Mardi & le Samedi , & d'arriver également
deux fois par ſemaine à Paris ; ſçavoir , le
Dimanche & le Jeudi.
Les Lettres pour cette Province d'Eſpagne
pour le Royaume de Valence & pour Maïorque
ne feront plus à l'avenir , & à compter du dudit
mois de Juillet prochain , fujettes à l'affranchiffement
que l'on a exigé jnfqu'à ce jour. Ainf
elles pafferont fans difficulté de Perpignan à BarJUIN.
1760:
celone . Celles d'Eſpagne venant par cette route
259
pafferont également en France fans affranchiffement
, parce que l'office des Poftes de Madrid
doit de fon côté fupprimer celui qu'on a juſqu'à
ce jour exigé en Eſpagne fur ces Lettres.
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Résumé : Avis des Administrateurs Généraux des Postes.
À partir de juillet 1760, le service postal connaît des modifications significatives. Il devient possible d'écrire deux fois par semaine à Madrid, Cadix, Séville, Malaga, Lisbonne et d'autres villes d'Espagne et du Portugal, contre une seule fois auparavant. Les lettres partiront de Paris le mardi et les réponses arriveront le samedi. Un second service postal partira le samedi, avec les réponses arrivant le mercredi. Pour la Catalogne, les lettres continueront de partir et d'arriver deux fois par semaine, respectivement le mardi et le samedi de Paris, et le dimanche et le jeudi à Paris. Concernant les lettres pour la province d'Espagne, le Royaume de Valence et Majorque, elles ne seront plus soumises à l'affranchissement. Elles pourront passer de Perpignan à Barcelone sans affranchissement, et les lettres d'Espagne suivant cette route bénéficieront également de cette exemption, car les postes de Madrid supprimeront l'affranchissement exigé jusqu'à présent.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1206
p. 209-212
LETTRE à l'Auteur anonyme d'une Lettre en date de Montauban du 12 Février 1760, insérée au Mercure d'Avril.
Début :
Monsieur, Permettez-moi de prendre la défense du Compilateurs des Piéces fugitives &c. [...]
Mots clefs :
Défense, Compilation , Pièces fugitives, Jugement, Nobles, Silence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à l'Auteur anonyme d'une Lettre en date de Montauban du 12 Février 1760, insérée au Mercure d'Avril.
LETTRE à l'Auteur anonyme d'une Lettre
en date de Montauban du 12 Fevrier
1760 , inférée au Mercure d'Avril.
ONSIEUR ,
Permettez -moi de prendre la défenſe du Compilateur
des Piéces fugitives &c. Vous le blâmez
Monfieur , d'avoir inféré dans fon Recueil les jugemens
de M. de Bezons , dont il compare ,
dites-vous, ( ou lui faites-vous dire ) les opérations
à celles de M. de Caumartin .
>> On donne ici ( je copie ayant le livre fous les
> yeux ) les généalogies dreflées d'après les jugemens
rendus par M. de Bezons , Intendant de
cette Province ( le Languedoc. ) Les articles J
font faits avec le même foin que ceux du No-
>>biliaire de Champagne , & y font réduits d'après
>> leurs bornes effentieiles . Le Compilateur , ce
me femble , ne prétend pas dire que M. de Bezons
ait apporté,dans fes jugemens,le même ſoin & le
210 MERCURE DE FRANCE.
même fcrupule que l'intendant de Champagne
dans les fiens . J'entens que lui , Compilateur , a
donné aux extraits qu'il a faits des jugemens la
forme de ceux du Nobiliaire de Champagne. Je
ferois bien tro pé fi ce n'eſt là ſa penſée.
» Ces jugemens , qui font des piéces périodi-
" ques , affurent l'état de la Nobleffe de Langue-
> doc , & la font connoître d'une maniere qui
>> n'eft ni douteufe ni équivoque.
Il y a vraiment quelque chofe de trop dans
ces dernieres expreffions , furtout après le jufte
reproche de M. de Bafville , fur la facilité de fes
prédéceffeurs. Le Compilateur eft excufable de
n'avoir lu le Mémoire de ce grand Intendant,
rapporté par extrait dans l'état de la France , par
le Comte de Boulainvilliers ,ou, s'il l'a lu, le trait lui
a échappé. Il n'a pas mérité , à mon avis , le reproche
que vous lui faites d'avoir rerni une ſeconde
fois l'éclat de la vraie Nobleſſe , en faisant
revivre un ouvrage que le mépris le plus fondé
fembloit avoir anéanti . Le Public , qui n'a que
des idées confules fur les filiations & fur les allian
ces des vrais Nobles , furtout de ceux dont les
familles font tranfplantées , s'éclaircit au moyen
de ces jugemens ; & les gens verfés dans la partie
généalogique , peuvent , à l'aide des connoiffances
qu'ils ont , juger fi le relaxe eſt de grace
´ou de juſtice.
Tout le monde fait , dites- vous , Monfieur , que
la bonne Nobleffe de Languedoc ne fe fert jamais
du relaxe de M. de Bezons ; elle fait bien.
Moi-même je me cite , parce que je garderai
l'Anonyme bien décidément ) moi- même dans
l'occafion je me fuis fervi de mes titres de préférence
au jugement de M. de Bafville , lequel
rappelle une Ordonnance que j'ai auffi de MM.
les Commiffaires à la recherche des francs-fiefs,
JUILLET. 1760 .
218
Il y a des Gentilshommes , ajoutez-vous , qui
n'ayant pas été recherchés , ne font pas infcrits
fur ce prétendu Catalogue des Nobles ( le terme
deprétendu me paroît un peu hazardé ) il faudroit,
pour qu'il fût un terme propre , que les deux tiers
au moins des jugemens de M. de Befons , fuffent
de faveur , ce que vous auriez peine à prouver
Monfieur. Mais n'arrêtons pas fur un mot : permettez-
moi , Monfieur , d'obſerver que l'oubli des
traitans , à moins d'être , ou d'avoir été dans le
cas des exemptions portées par l'édit , n'eft pas
avantageux aux familles dont les titres n'ont été
ni vérifiés , ni difcutés , & qui ont quitté le berceau
de leurs peres.
Il en eft d'autres ( Gentilshommes ) qui , dites
vous Monfieur , n'ont produit que les preuves de
quatre générations & qui remontent par de bons
actes , jufqu'en 1100 .
Le filence du Compilateur eft légitime : il igno
roit ces actes , & en eût-il été inftruit , il fe feroit
bien donné de garde de les confondre dans fes
extraits . Mais pour les diftinguer , il les eût fans
doute placés dans des notes léparées du corps de
Pouvrage , ou marginales.
Tout le monde fait ( ce font vos termes ) que
la plupart des Gentilshommes fe faifoient décharger
fur le premier titre qui leur tomboit
fous la main. De là vient que des meilleures
Maiſons de la Province ne remontent qu'au pre
mier , deuxième ou troifiéme degré.
Oh pour le coup , Monfieur , vous prenez vo
tre opinion pour celle du Public. Il vous fera difficile
, peut-être même impoſſible , de le ramener
à la vôtre. Quoi la fureur des ennoblis fera -t - elle
de n'avoir jamais commencé leur nobleffe , &
d'en cacher le titre primordial jufqu'à l'extrême
néceffité ? tandis que des Gentilshommes de Race
212 MERCURE DE FRANCE.
auront négligé la production des titres qui la
leur affurent. Cela eft infoutenable , Monfieur . Je
fuis convaincu que la plûpart fe font bornés aux
termes de l'Edit . Mais je n'en connois point qui
n'y ayent pas voulu fatisfaire ; & certainement
la peine d'affembler des titres fuffifans étoit fi légère
, leur recherche fi peu difpendieufe , qu'il
n'y avoit lors de la recherche, qu'un fiécle à remplir
pour être confirmé dans la poffeffion d'une
Noblent de Race
Je me flatte , Monfieur , que l'Auteur du Mercure
aura a mon égard , la même complaifance
qu'il a eue pour vous . J'ofe croire , que vous
n'improuverez point oppofition de mes fentimens
aux vôtres , pénétré des louables motifs
(je euque ici vos expreffions & m'en honore ]
qui femblent vous nimer , je crois devoir détruire
la confiance que le Public pourroit prendre à
vos opinions. Elle m'ont féduit d'abord ; l'examen
en a enfuite éffacé l'impulfion . Vous me
par lennerez cet aveu & la liberté que je prends
de vous l'écrire. J'ai l'honneur d'être , &c .
en date de Montauban du 12 Fevrier
1760 , inférée au Mercure d'Avril.
ONSIEUR ,
Permettez -moi de prendre la défenſe du Compilateur
des Piéces fugitives &c. Vous le blâmez
Monfieur , d'avoir inféré dans fon Recueil les jugemens
de M. de Bezons , dont il compare ,
dites-vous, ( ou lui faites-vous dire ) les opérations
à celles de M. de Caumartin .
>> On donne ici ( je copie ayant le livre fous les
> yeux ) les généalogies dreflées d'après les jugemens
rendus par M. de Bezons , Intendant de
cette Province ( le Languedoc. ) Les articles J
font faits avec le même foin que ceux du No-
>>biliaire de Champagne , & y font réduits d'après
>> leurs bornes effentieiles . Le Compilateur , ce
me femble , ne prétend pas dire que M. de Bezons
ait apporté,dans fes jugemens,le même ſoin & le
210 MERCURE DE FRANCE.
même fcrupule que l'intendant de Champagne
dans les fiens . J'entens que lui , Compilateur , a
donné aux extraits qu'il a faits des jugemens la
forme de ceux du Nobiliaire de Champagne. Je
ferois bien tro pé fi ce n'eſt là ſa penſée.
» Ces jugemens , qui font des piéces périodi-
" ques , affurent l'état de la Nobleffe de Langue-
> doc , & la font connoître d'une maniere qui
>> n'eft ni douteufe ni équivoque.
Il y a vraiment quelque chofe de trop dans
ces dernieres expreffions , furtout après le jufte
reproche de M. de Bafville , fur la facilité de fes
prédéceffeurs. Le Compilateur eft excufable de
n'avoir lu le Mémoire de ce grand Intendant,
rapporté par extrait dans l'état de la France , par
le Comte de Boulainvilliers ,ou, s'il l'a lu, le trait lui
a échappé. Il n'a pas mérité , à mon avis , le reproche
que vous lui faites d'avoir rerni une ſeconde
fois l'éclat de la vraie Nobleſſe , en faisant
revivre un ouvrage que le mépris le plus fondé
fembloit avoir anéanti . Le Public , qui n'a que
des idées confules fur les filiations & fur les allian
ces des vrais Nobles , furtout de ceux dont les
familles font tranfplantées , s'éclaircit au moyen
de ces jugemens ; & les gens verfés dans la partie
généalogique , peuvent , à l'aide des connoiffances
qu'ils ont , juger fi le relaxe eſt de grace
´ou de juſtice.
Tout le monde fait , dites- vous , Monfieur , que
la bonne Nobleffe de Languedoc ne fe fert jamais
du relaxe de M. de Bezons ; elle fait bien.
Moi-même je me cite , parce que je garderai
l'Anonyme bien décidément ) moi- même dans
l'occafion je me fuis fervi de mes titres de préférence
au jugement de M. de Bafville , lequel
rappelle une Ordonnance que j'ai auffi de MM.
les Commiffaires à la recherche des francs-fiefs,
JUILLET. 1760 .
218
Il y a des Gentilshommes , ajoutez-vous , qui
n'ayant pas été recherchés , ne font pas infcrits
fur ce prétendu Catalogue des Nobles ( le terme
deprétendu me paroît un peu hazardé ) il faudroit,
pour qu'il fût un terme propre , que les deux tiers
au moins des jugemens de M. de Befons , fuffent
de faveur , ce que vous auriez peine à prouver
Monfieur. Mais n'arrêtons pas fur un mot : permettez-
moi , Monfieur , d'obſerver que l'oubli des
traitans , à moins d'être , ou d'avoir été dans le
cas des exemptions portées par l'édit , n'eft pas
avantageux aux familles dont les titres n'ont été
ni vérifiés , ni difcutés , & qui ont quitté le berceau
de leurs peres.
Il en eft d'autres ( Gentilshommes ) qui , dites
vous Monfieur , n'ont produit que les preuves de
quatre générations & qui remontent par de bons
actes , jufqu'en 1100 .
Le filence du Compilateur eft légitime : il igno
roit ces actes , & en eût-il été inftruit , il fe feroit
bien donné de garde de les confondre dans fes
extraits . Mais pour les diftinguer , il les eût fans
doute placés dans des notes léparées du corps de
Pouvrage , ou marginales.
Tout le monde fait ( ce font vos termes ) que
la plupart des Gentilshommes fe faifoient décharger
fur le premier titre qui leur tomboit
fous la main. De là vient que des meilleures
Maiſons de la Province ne remontent qu'au pre
mier , deuxième ou troifiéme degré.
Oh pour le coup , Monfieur , vous prenez vo
tre opinion pour celle du Public. Il vous fera difficile
, peut-être même impoſſible , de le ramener
à la vôtre. Quoi la fureur des ennoblis fera -t - elle
de n'avoir jamais commencé leur nobleffe , &
d'en cacher le titre primordial jufqu'à l'extrême
néceffité ? tandis que des Gentilshommes de Race
212 MERCURE DE FRANCE.
auront négligé la production des titres qui la
leur affurent. Cela eft infoutenable , Monfieur . Je
fuis convaincu que la plûpart fe font bornés aux
termes de l'Edit . Mais je n'en connois point qui
n'y ayent pas voulu fatisfaire ; & certainement
la peine d'affembler des titres fuffifans étoit fi légère
, leur recherche fi peu difpendieufe , qu'il
n'y avoit lors de la recherche, qu'un fiécle à remplir
pour être confirmé dans la poffeffion d'une
Noblent de Race
Je me flatte , Monfieur , que l'Auteur du Mercure
aura a mon égard , la même complaifance
qu'il a eue pour vous . J'ofe croire , que vous
n'improuverez point oppofition de mes fentimens
aux vôtres , pénétré des louables motifs
(je euque ici vos expreffions & m'en honore ]
qui femblent vous nimer , je crois devoir détruire
la confiance que le Public pourroit prendre à
vos opinions. Elle m'ont féduit d'abord ; l'examen
en a enfuite éffacé l'impulfion . Vous me
par lennerez cet aveu & la liberté que je prends
de vous l'écrire. J'ai l'honneur d'être , &c .
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Résumé : LETTRE à l'Auteur anonyme d'une Lettre en date de Montauban du 12 Février 1760, insérée au Mercure d'Avril.
La lettre, datée du 12 février 1760, répond à un auteur anonyme qui a critiqué le compilateur des 'Pièces fugitives'. L'auteur de la lettre défend ce compilateur, accusé d'avoir inclus les jugements de M. de Bezons, Intendant du Languedoc, dans son recueil. Il explique que ces jugements sont des pièces périodiques qui attestent de l'état de la noblesse du Languedoc de manière claire et non équivoque. Le compilateur n'a pas nécessairement comparé les opérations de M. de Bezons à celles de M. de Caumartin, mais a simplement donné aux extraits des jugements la forme de ceux du Nobiliaire de Champagne. L'auteur conteste également l'affirmation selon laquelle la bonne noblesse du Languedoc ne se sert jamais du relaxe de M. de Bezons. Il mentionne que certains gentilshommes n'ont pas été recherchés et ne sont donc pas inscrits dans le catalogue des nobles, mais estime que cela ne prouve pas que les jugements de M. de Bezons soient principalement de faveur. Il souligne que l'oubli des traitants peut être préjudiciable aux familles dont les titres n'ont pas été vérifiés. La lettre aborde aussi le cas des gentilshommes qui n'ont produit que les preuves de quatre générations, remontant parfois jusqu'à l'an 1100. L'auteur suggère que ces actes auraient dû être distingués dans des notes séparées ou marginales. Il critique l'opinion de l'auteur anonyme selon laquelle les gentilshommes se faisaient décharger sur le premier titre disponible, affirmant que cela est improbable et que la plupart des gentilshommes ont cherché à satisfaire les termes de l'édit. Enfin, l'auteur exprime son espoir que l'Auteur du Mercure sera complaisant à son égard et qu'il ne désapprouvera pas l'opposition de ses sentiments à ceux de l'auteur anonyme.
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1207
p. 205-206
LETTRE à l'Auteur du Mercure.
Début :
Monsieur, L'avertissement amphibologique du Libraire de Madame R. ... Auteur des Mémoires [...]
Mots clefs :
Mémoire, Auteur, Lettres, Ouvrage, Livre, Libraire, Public
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE à l'Auteur du Mercure.
LETTRE à l'Auteur du Mercure.
ONSIEUR ,
L'avertiffement amphibologique du Libraire de
Madame R.... Auteur des Mémoires de Milady
2C6 MERCURE
DE FRANCE
>
B.... meforce à vous prier inftamment de vou-.
loir bien inftruire le Public , que l'Auteur des
Lettres de Fanny Butler , & de celles de Milady
Juliette Catesby n'a aucune prétention fur un
Quvrage, qui fans doute feroit beaucoup d'honpas
même
neur à fa plume ; mais qui ne lui eft
connu . Un de mes amis m'apporta hier une copie
de ce fingulier avertillement , & ne put me,
rendre compte de l'hiftoire de Milady B .... Mon génie peu fertile en événemens , & l'extrême
parelle de mon efprit , ne me permettront
jamais , je crois , d'entreprendre
un Livre en
quatre parties. Le Libraire de Madame R.... par
fa mal adroite façon de s'exprimer , a riſqué de lui enlever un avantage qu'elle a fur moi.Je lui en
reconnoîtrois bien d'autres , peut- être,fi j'avois le
temps de lirefon Livre. Jele penfe , & j'ai d'autang
plus de raifon de me le perfuader , qu'il n'eft,
pas ordinaire de rappeller au Public des Ouvra
ges,qui ont eu le bonheur d'obtenir fon fuffrage,
fans être bien für de l'agrément , de celui qu'on
préfente à leur fuite. J'en juge par moi -même,
Le fuccès de Milady Catesby m'a fi fort éffrayée, que je n'ai encore olé tenter un nouvel éffai. Il
elt fi rare de plaire deux fois ! R.
ONSIEUR ,
L'avertiffement amphibologique du Libraire de
Madame R.... Auteur des Mémoires de Milady
2C6 MERCURE
DE FRANCE
>
B.... meforce à vous prier inftamment de vou-.
loir bien inftruire le Public , que l'Auteur des
Lettres de Fanny Butler , & de celles de Milady
Juliette Catesby n'a aucune prétention fur un
Quvrage, qui fans doute feroit beaucoup d'honpas
même
neur à fa plume ; mais qui ne lui eft
connu . Un de mes amis m'apporta hier une copie
de ce fingulier avertillement , & ne put me,
rendre compte de l'hiftoire de Milady B .... Mon génie peu fertile en événemens , & l'extrême
parelle de mon efprit , ne me permettront
jamais , je crois , d'entreprendre
un Livre en
quatre parties. Le Libraire de Madame R.... par
fa mal adroite façon de s'exprimer , a riſqué de lui enlever un avantage qu'elle a fur moi.Je lui en
reconnoîtrois bien d'autres , peut- être,fi j'avois le
temps de lirefon Livre. Jele penfe , & j'ai d'autang
plus de raifon de me le perfuader , qu'il n'eft,
pas ordinaire de rappeller au Public des Ouvra
ges,qui ont eu le bonheur d'obtenir fon fuffrage,
fans être bien für de l'agrément , de celui qu'on
préfente à leur fuite. J'en juge par moi -même,
Le fuccès de Milady Catesby m'a fi fort éffrayée, que je n'ai encore olé tenter un nouvel éffai. Il
elt fi rare de plaire deux fois ! R.
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Résumé : LETTRE à l'Auteur du Mercure.
Cette lettre vise à clarifier l'attribution de certaines œuvres littéraires. L'auteur nie être l'auteur des 'Mémoires de Milady', des 'Lettres de Fanny Butler' et des 'Lettres de Milady Juliette Catesby'. Bien qu'elle reconnaisse la qualité potentielle de ces ouvrages, elle affirme ne pas en être l'auteure. L'auteur mentionne avoir reçu une copie d'un avertissement du libraire de Madame R., qui a suggéré qu'elle pourrait être l'auteure de ces œuvres. Elle exprime son incapacité à écrire un livre en quatre parties en raison de son manque d'imagination et de la paresse de son esprit. Le succès de 'Milady Catesby' l'a dissuadée de tenter une nouvelle œuvre, craignant de ne pas pouvoir reproduire un tel succès. Elle souligne également qu'il est rare de plaire deux fois au public avec des œuvres successives.
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1208
p. 206-208
LIVRES nouvellement arrivés chez Briasson, Libraire, rue S. Jacques, à la Science, à Paris.
Début :
Commentarii novi Academiae Petropolitanz, 4e Tome 4e. Thoinasii (J. M.) Opera [...]
Mots clefs :
Livres, Nouveautés
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texteReconnaissance textuelle : LIVRES nouvellement arrivés chez Briasson, Libraire, rue S. Jacques, à la Science, à Paris.
LIVRES nouvellement arrivés chez
Briaffon , Libraire Tue S. Jacques , à
la Science , à Paris.
Commentarii novi Academiæ Petropolitanæ , 4%
Tome 4º.
Thomafii (J. M. ) Opera omnia Theologica , 4
7 vol. Romæ 1747 à 1754-
AOUST. 1760. 207
Mifcellanea Philofophico - Mathematica Societatis
Taurinenfis , 4. Aug. Taur. 1759 .
Commercium litterarium ad rei medice & fcientiæ
naturalis incrementum , 4º. 15 vol . Norimberga
1731. ad 1745.
Gefneri ( Jo . Th . ) Ópera botanica , fol . fig. 2 vol
enluminés . Norimberga 1754. & 1759.
Cornelius Nepos cum notis variorum & Vanftaveren
, 8 ° . Lugd. Bat. 1734,
Pomponius Mela , cum notis variorum & Grono
vii , 8. Lugd. Bat. 1748.
Euleri Leon . ) Mechanica , five Scientia motus ;
4.2 vol fig. Petrop . 1736 .
Ejufd. Seientia Navalis , 4°. fig. 2 vol.
Petrop. 1749.
Théorie de la Lune , par M. Clairaut , 4° . fig.
Petersbourg 1752.
Les Epithetes Françoifes ,rangées fous leur fubftan
tif , par le Pere d'Aire , 8 °, Lyon. 1759 .
Eloges des Académiciens de Berlin , par M. Formey
, in- 12 . 2 vol. 1757 .
Mémoires Hiftoriques , Militaires & Politiques
fur l'Ile de Corfe , in- 12 . 2. vol . fig . Laufanne.
17,8 .
Mémoires Critiques fur l'Hiftoire ancienne de la
Suiffe , par Bochat , in 4 ° . 3 vol fig . Lauſanne.
1747 & 1749.
Bonamici ( Caftr. ) de rebus ad Velitras , in - 4
Lugd. Bat. 1719%
Ejufd . de Bello Italico , 4. 4 vol. Lugd.
Bat. 1750.
Vocabularium Juris , Brilonii , Heineccii & aliorum
, 8 %. 3 vol . Lauſanna. 1759 .
208 MERCURE DE FRANCE.
Traité des Combats finguliers & des Duels , par
le P. Gerdil , in - 8°.
Traité de Méchanique , de l'Equilibre , des Solides
& des Liqueurs, par le P. Lami , in- 12. Amſterd.
1735 .
Traité de Perſpective, par le même , in - 12 Amfterd.
1734.
Extrait de quelques Poefies des XII . XIII . & XIV.
Siécles , in- 8°. Lausanne. 1749.
Histoire de Bertholde , trad. de l'Italien , in-8 °.
La Haye. 1750.
Sens littéral de l'Ecriture - Sainte , trad. de l'Anglois
de Stachoufe , 80. 3 vol. La Haye . 1741 .
Obfervations Phyfiques fur le Thermométre &
le Barométre , réglé par Bianchi , in-4 ° . fig.
Manheim. 1718.
Recherches fur quelques principes de nos connoiffances
, in-12 Leyde. 1756.
Elément de Phyſique , par Jean Locke , in- 8°,
Amsterd. 1757.
Acta Eruditorum , 4° . Lipfia. Ann. 1759 .
Fabricii Jo. Alb . ) Bibliographia antiquaria , editio
tertia , cum additionibus Pauli Schaffshaufen
, in-4° . Hamburgi. 1760.
Homeri Opera omnia , Gr. & Lat. cum notis S.
Glarcke & variantibus lectionibus Joa . Aug.
Ernefti , 8 ° . 2 vol . Lipfiæ. 1759.
Commentarii de rebus in fcientiâ naturali &
medicinâ , 8 ° . tom. 8: partie premiere & feconde.
Lipfia. 1759.
Briaffon , Libraire Tue S. Jacques , à
la Science , à Paris.
Commentarii novi Academiæ Petropolitanæ , 4%
Tome 4º.
Thomafii (J. M. ) Opera omnia Theologica , 4
7 vol. Romæ 1747 à 1754-
AOUST. 1760. 207
Mifcellanea Philofophico - Mathematica Societatis
Taurinenfis , 4. Aug. Taur. 1759 .
Commercium litterarium ad rei medice & fcientiæ
naturalis incrementum , 4º. 15 vol . Norimberga
1731. ad 1745.
Gefneri ( Jo . Th . ) Ópera botanica , fol . fig. 2 vol
enluminés . Norimberga 1754. & 1759.
Cornelius Nepos cum notis variorum & Vanftaveren
, 8 ° . Lugd. Bat. 1734,
Pomponius Mela , cum notis variorum & Grono
vii , 8. Lugd. Bat. 1748.
Euleri Leon . ) Mechanica , five Scientia motus ;
4.2 vol fig. Petrop . 1736 .
Ejufd. Seientia Navalis , 4°. fig. 2 vol.
Petrop. 1749.
Théorie de la Lune , par M. Clairaut , 4° . fig.
Petersbourg 1752.
Les Epithetes Françoifes ,rangées fous leur fubftan
tif , par le Pere d'Aire , 8 °, Lyon. 1759 .
Eloges des Académiciens de Berlin , par M. Formey
, in- 12 . 2 vol. 1757 .
Mémoires Hiftoriques , Militaires & Politiques
fur l'Ile de Corfe , in- 12 . 2. vol . fig . Laufanne.
17,8 .
Mémoires Critiques fur l'Hiftoire ancienne de la
Suiffe , par Bochat , in 4 ° . 3 vol fig . Lauſanne.
1747 & 1749.
Bonamici ( Caftr. ) de rebus ad Velitras , in - 4
Lugd. Bat. 1719%
Ejufd . de Bello Italico , 4. 4 vol. Lugd.
Bat. 1750.
Vocabularium Juris , Brilonii , Heineccii & aliorum
, 8 %. 3 vol . Lauſanna. 1759 .
208 MERCURE DE FRANCE.
Traité des Combats finguliers & des Duels , par
le P. Gerdil , in - 8°.
Traité de Méchanique , de l'Equilibre , des Solides
& des Liqueurs, par le P. Lami , in- 12. Amſterd.
1735 .
Traité de Perſpective, par le même , in - 12 Amfterd.
1734.
Extrait de quelques Poefies des XII . XIII . & XIV.
Siécles , in- 8°. Lausanne. 1749.
Histoire de Bertholde , trad. de l'Italien , in-8 °.
La Haye. 1750.
Sens littéral de l'Ecriture - Sainte , trad. de l'Anglois
de Stachoufe , 80. 3 vol. La Haye . 1741 .
Obfervations Phyfiques fur le Thermométre &
le Barométre , réglé par Bianchi , in-4 ° . fig.
Manheim. 1718.
Recherches fur quelques principes de nos connoiffances
, in-12 Leyde. 1756.
Elément de Phyſique , par Jean Locke , in- 8°,
Amsterd. 1757.
Acta Eruditorum , 4° . Lipfia. Ann. 1759 .
Fabricii Jo. Alb . ) Bibliographia antiquaria , editio
tertia , cum additionibus Pauli Schaffshaufen
, in-4° . Hamburgi. 1760.
Homeri Opera omnia , Gr. & Lat. cum notis S.
Glarcke & variantibus lectionibus Joa . Aug.
Ernefti , 8 ° . 2 vol . Lipfiæ. 1759.
Commentarii de rebus in fcientiâ naturali &
medicinâ , 8 ° . tom. 8: partie premiere & feconde.
Lipfia. 1759.
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Résumé : LIVRES nouvellement arrivés chez Briasson, Libraire, rue S. Jacques, à la Science, à Paris.
Le document présente une liste de livres nouvellement arrivés chez Briaffon, Libraire rue Saint-Jacques, à Paris. Les ouvrages couvrent divers domaines tels que la théologie, la philosophie, les mathématiques, la botanique, l'histoire, la médecine et la littérature. Parmi les titres notables figurent les 'Commentarii novi Academiæ Petropolitanæ' en quatre volumes, les 'Opera omnia Theologica' de Thomasi en sept volumes, et les 'Miscellanea Philosophico-Mathematica Societatis Taurinensis'. D'autres œuvres mentionnées incluent des travaux de Gesner sur la botanique, des écrits de Cornelius Nepos et Pomponius Mela avec des notes variées, ainsi que des œuvres de Euler sur la mécanique et la navigation. Le document liste également des mémoires historiques et critiques, des traités sur divers sujets scientifiques et littéraires, et des extraits de poésie ancienne. Les lieux de publication varient, incluant Paris, Rome, Nuremberg, Lausanne et Amsterdam.
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1209
p. 209-210
Avis au Public.
Début :
On vient d'attribuer, dans l'Avant-Coureur, l'ouvrage de l'Art du Chant, [...]
Mots clefs :
Ouvrage, Art du chant, Conseil, Droits d'auteur, Privilège, Avocat au parlement, Défense, Auteur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avis au Public.
Avis au Public.
On vient d'attribuer , dans l'Avant - Coureur ,
T'ouvrage de l'Art du Chant , à M. Berard , fur la
foi d'un Arrêt du Conſeil du 2 Mai 1757. On croit
devoir avertir,que le Confeil n'y a point prononcé
fur les droits d'Auteur , mais fur la validité du
privilége de M. Berard. On peut en juger par l'at
teftation fuivante.
Je fouffigné , Avocat au Parlement & ès Confeils
du Roi , certifie avoir été chargé , en l'année
1757 , de la défenſe de M. Blancher , contre
le fieur Berard , dans un Procès , au Confeil d'Etat
privé du Roi , jugé le 2 Mai , fur l'avis de MM .
les Commiffaires du Bureau de la Chancellerie &
Librairie . L'objet de difcuffion , étoit les Brevets
que chacune des Parties , avoit obtenus pour l'im
preffion d'un livre intitulé : l'Art du Chant. Le fieur
Berard argumentoit de la datte du fien , anterieur
à celui du fieur Blanchet , & fontenoit avoir rempli
fes conventions avec lui . Le fieur Blanchet
foutenoit le contraire de ce dernier moyen , &
demandoit fix Commiffaires de l'Académie , afin .
d'entendre les Parties , les interroger fur l'ouvrage
, & examiner les manufcrits. Ce qui ne fut
point accordé Je certifie de plus , que l'Arrêt n'a
point condamné le fieur Blanchet en cent liv. d'amendes
: ce que j'aicependant lû dans plufieurs Imprimés
du difpofitif de l'Arrêt, qui furent affichés ,
difpofition contre laquelle , j'avois confeillé ledit Sr
Blanchet de fe pourvoir , foit contre le fieur Berard
, foit contre l'Auteur defdites affiches . En foi
de quoi j'ai délivré le préfent Certificat , pour fervir
& valoir ce que de raiſon. A Paris , ce 7 Juillet
PENOL
3760.
210 MERCURE DE FRANCE
C'eft au Public éclairé & impartial , d'apprécier
les raifons , fur lefquelles M. Blancher, Auteur de
la Logique de l'efprit & du coeur , & Membre de
l'Académie Royale & Militaire de Besançon , fe
fonde pour revendiquer le traité de l'art du chant ?
elles font exposées, dans l'avertiffement qui est à
la tête des Principes Philofophiques du Chant 2 .
Edition corrigée & augmentée.
On vient d'attribuer , dans l'Avant - Coureur ,
T'ouvrage de l'Art du Chant , à M. Berard , fur la
foi d'un Arrêt du Conſeil du 2 Mai 1757. On croit
devoir avertir,que le Confeil n'y a point prononcé
fur les droits d'Auteur , mais fur la validité du
privilége de M. Berard. On peut en juger par l'at
teftation fuivante.
Je fouffigné , Avocat au Parlement & ès Confeils
du Roi , certifie avoir été chargé , en l'année
1757 , de la défenſe de M. Blancher , contre
le fieur Berard , dans un Procès , au Confeil d'Etat
privé du Roi , jugé le 2 Mai , fur l'avis de MM .
les Commiffaires du Bureau de la Chancellerie &
Librairie . L'objet de difcuffion , étoit les Brevets
que chacune des Parties , avoit obtenus pour l'im
preffion d'un livre intitulé : l'Art du Chant. Le fieur
Berard argumentoit de la datte du fien , anterieur
à celui du fieur Blanchet , & fontenoit avoir rempli
fes conventions avec lui . Le fieur Blanchet
foutenoit le contraire de ce dernier moyen , &
demandoit fix Commiffaires de l'Académie , afin .
d'entendre les Parties , les interroger fur l'ouvrage
, & examiner les manufcrits. Ce qui ne fut
point accordé Je certifie de plus , que l'Arrêt n'a
point condamné le fieur Blanchet en cent liv. d'amendes
: ce que j'aicependant lû dans plufieurs Imprimés
du difpofitif de l'Arrêt, qui furent affichés ,
difpofition contre laquelle , j'avois confeillé ledit Sr
Blanchet de fe pourvoir , foit contre le fieur Berard
, foit contre l'Auteur defdites affiches . En foi
de quoi j'ai délivré le préfent Certificat , pour fervir
& valoir ce que de raiſon. A Paris , ce 7 Juillet
PENOL
3760.
210 MERCURE DE FRANCE
C'eft au Public éclairé & impartial , d'apprécier
les raifons , fur lefquelles M. Blancher, Auteur de
la Logique de l'efprit & du coeur , & Membre de
l'Académie Royale & Militaire de Besançon , fe
fonde pour revendiquer le traité de l'art du chant ?
elles font exposées, dans l'avertiffement qui est à
la tête des Principes Philofophiques du Chant 2 .
Edition corrigée & augmentée.
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Résumé : Avis au Public.
L'Avant-Coureur a attribué l'ouvrage 'L'Art du Chant' à M. Berard suite à un arrêt du Conseil du 2 mai 1757, qui concernait la validité du privilège de M. Berard et non les droits d'auteur. Un avocat a défendu M. Blanchet contre M. Berard dans un procès au Conseil d'État privé du Roi, portant sur les brevets d'impression du livre. Les deux auteurs revendiquaient la priorité de leur brevet. Blanchet a demandé l'examen des manuscrits par les commissaires de l'Académie, ce qui a été refusé. L'avocat a également clarifié que l'arrêt n'a pas condamné Blanchet à une amende de cent livres, contrairement à certaines publications. Le public est invité à consulter les raisons pour lesquelles M. Blanchet, auteur de 'La Logique de l'esprit et du cœur' et membre de l'Académie Royale et Militaire de Besançon, revendique la paternité du traité 'L'Art du Chant'. Ces raisons sont détaillées dans l'avertissement des 'Principes Philosophiques du Chant', deuxième édition corrigée et augmentée.
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1211
p. 187-203
Suite de la Relation de tout ce qui s'est passé depuis.
Début :
L'Opera que l'on représenta, est composé de trois Actes ; il est intitulé [...]
Mots clefs :
Opéra, Amour, Hymen, Dieux, Querelles, Humanité, Destin, Campagne, Mer, Nymphe, Conseils, Magnificence, Enchantements, Merveilles, Fête, Noblesse, Ministres étrangers, Comte, Dîner, Marquis, Cérémonie, Mariage, Escadrons, Église, Décorations, Cortège, Ornements, Argent, Or, Étoffes, Arcades, Nef, Lumières, Sanctuaire, Hallebardiers, Chevaux, Capitaine, Carosse, Anneaux, Salle, Repas, Plats, Palais, Union, Temple, Jardins, Colonnes, Pyramides, Beauté, Clémence, Fécondité, Douceur, Figures, Dignité, Intelligence, Fontaines, Illuminations, Feu d'artifice, Guirlandes, Fleurs, Bal, Archiduchesse, Officiers, Chevaliers
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texteReconnaissance textuelle : Suite de la Relation de tout ce qui s'est passé depuis.
Suite de la Relation de tout ce qui s'eft
paffé depuis.
L'Opera que l'on repréſenta , eft compofé de
trois Actes ; il eft intitulé les Fétes de L'Hymen
pour les nôces de LL. AA. RR. &c. il eft précédé
d'un Prologue.
Ce Prologue , qui a pour Titre le Triomphe de
PAmour , eft une querelle que les Dieux font à
l'Amour , fur les maux qu'il ne ceffe de faire
aux hommes . L'Amour convient de toutes ces
fauces, & obtient fon pardon en faveur de l'Union ,
qu'il vient de faire de la vertu & de la beauté,
188 MERCURE DE FRANCE.
Les fajets des trois Actes qui compofent l'Opéra
font féparés. C'est une licence que l'on a cru
devoir prendre à caufe du merveilleux & de la
galanterie qu'apportent avec eux des fujers fabuleux
& variés , qui femblent mieux convenir à la
Fête qu'on a célébrée .
L'Acte d'Aris eft le premier. L'Amour par ordre
du Deftin , ceffe d'être aveugle ; il jette fes premiers
regards fur Iris , & en devient amoureux ;
Iris le prend pour le Zéphire ; mais revenue de
fon erreur, elle en devient éprife , diffipe les nuages
qu'Aquilon jaloux lui oppofe fans ceffe , &
sunit à l'Amour pour rendre au monde les jours
les plus beaux & les plus fereins.
Le fecond Acte , eft celui de Sapho . Le Poëte
a feint cette dixiéme Muſe , amoureufe d'Alcée
celèbre Poëte Lyrique natif de Lesbos : il a
feint aufli Doris , fils de Neptune , amant de Sapho
, qui fe voyant préferer fon rival , a recours
a fon pére , & le prie de le vanger par la mort
de l'un & de l'autre. Neptune écoute les voeux
de fon fiis ; & par le fecours d'Eole , & des vents
fouléve tellement les eaux , que les habitans de
la campagne craignent d'ètre fubmergés : 1
paroît lui-même fur une vague qui s'élève beaucoup
au defius des autres ; menace de tour
inonder , fi dans une heure , Sapho n'eft pas fenible
à l'amour de fon fils il rentre dans le fein
de la mer , qui continue dans la plus grande
agitation .
Sapho invoque Apollon , & l'Amour. Une
Lyre defcend du Ciel attachée à des guirlandes
de fleurs ; un arc s'élève dans la Mer à l'endroit
où elle doit avoir fes bornes , & les lui marque
pour l'avenir.
Sapho prend la Lyre : à mesure qu'elle chante
les prodiges opérés par Apollon , & l'Amour ;
OCTOBRE. 1760. 189
la Mer fe calme & fe retire au lieu où elle
étoit avant le débordement ; remplie des infpirations
divines , & de l'enthousiasme poétique ,
elle voit dans l'avenir la fuitte nombreufe des
héros , dont elle doit célébrer l'alliance , annonce
le bonheur dont l'Univers doit jouir ; & par fon
mariage avec Alcée , accomplit le triomphe de
l'harmonie , & de l'amour.
Le troifiéme Acte eft intitulé Eglé. Cette Nymphe
eft amoureufe de Chromis ; Alcée fa compagne
l'eft de Lincée .Elles fe plaifent enſemble
à faire foupirer leurs Amants , en leur cachant
leur tendreffe ; enfin Eglé dit à Chromis qu'elle
l'aimera , lorfqu'elle verra les eaux d'un torrent
enchaînées ; Alcée promet à Lincée de l'aimer
quand Eglé aimera Chromis.
Ces deux jeunes Faunes , déſeſpérés , fe confultent
enſemble , & vont trouver Silene pour qu'il
les aide de fes confeils . Ce vieillard leur demande
où ils ont laillé Eglé & Alcée ; ils répondent
qu'elles font à cueillir des mûres pour lui
teindre le vifage, lorfqu'elles le trouveront endormi
. Silene confole les deux Faunes, leur ordonne
de ſe retirer , leur promet de les fervir , & fe
met fur un lit de gazon où il feint de dormir
en attendant les deux Nymphes. Elles arrivent
avec des guirlandes de fleurs , en enchaînent Si-
Lene qu'elles croyent endormi ; elles le pouffents
il feint de s'éveiller & montre de la colere :
mais bien-tôt après il leur conte la fable d'Acis
& Galatée. Au milieu de cette fable , il s'arrête
comme infpiré , & leur conſeille d'aller trouver
Prothée , de le furprendre endormi , & de l'enchaîner
fans s'épouvanter des différentes formes
qu'il prendra , parce qu'à la fin il parlera , & leur
apprendra des chofes merveilleules.
Elles remercient Silene , & le quittent pour al190
MERCURE DE FRANCE:
ler chercher Prothée ; Chromis & Lincée les accoma
pagnent. Elles le furprennent , l'enchaînent , &
ferrent toujours plus fes liens , à mesure qu'il change
de forme ; il fe change enfin en un Torrent
qui refte immobile : toutes les Nymphes admirent
ce prodige . Silene arrive , rapelle à Eglé le ferment
qu'elle a fait d'être à Chromis lorſqu'elle
verra enchaîner un torrent ; Eglé confent à être
unie à Chromis , & Alcée tient auffi fa parole à
Lincée ; les Faunes & les Nymphes applaudiffent
à cette union,& Silene; au lieu de finir la fable qu'il
fe fouvient d'avoir commencée , ordonne aux Faunes,
& aux Nymphes, de célébrer cet heureux jour,
en repréfentant par leurs danfes , les amours
d'Acis , & Galatée.
L'Italie a vû dans cette occafion renaître fur la
fcène les enchantemens , & la nouveauté de ce
fpectacle digne de l'admiration des étrangers , par
la magnificence , la vérité , & le bon goût qui eft
diftribué dans l'exécution de toutes ces parties. Les
machines employées aux différens prodiges amenés
par le Sujet , ont eu le plus grand fuccès ;
& le Théâtre actuellement difpofé par les machines
à recevoir tout ce que l'imagination peut fournir
de plus merveilleux , retracera chaque fois le
fouvenir de la fête pour laquelle il fert la premiere
fois.
Après l'Opéra l'Infant & Madame Infante Iſabelle,
furent à l'hôtel Palavicini où M. le Prince de
Lichtenſtein avoit fait préparer une Fête, à laquelle
toute la Nobleſſe fut invitée ; plufieurs tables furent
abondamment ſervies , ainſi que quantité de
rafraîchiffemens. On y danſa juſqu'au matin.
1
Le lendemain, M. le Prince de Lichtenſtein donna
un fuperbe dîner à tous les Miniftres étrangers ,
& à la Nobleffe la plus confidérable de l'Etat , &
Etrangere . Le foir il y eut Opéra.
OCTOBRE. 1760. Iol
Le Vendredi cinq , M. le Comte de Rochechouart
donna un grand dîner à M. le Prince de
Lichtenſtein & aux mêmes perfonnes qui avoient
dîné chez lui la veille . Il y eut Opéra le foir.
Le Samedi fix , M. de Lichtenſtein le Prince
dîna chez M. le Marquis de Revilla . Il y eut le foir
affemblée au Palais.
Le Dimanche ſept, jour fixé pour la Cérémonie
du Mariage , les Troupes prirent les Armes dès le
matin ; deux bataillons du Régiment de Parme &
quatorze Compagnies de Grenadiers borderent
les rues par où le Cortége devoit paffer.
Six cens Carabiniers formèrent quatre eſcadrons
fur la place , deux defquelles y retterent , jufques
après que le cortége y eut paffé ; les deux autres
furent repartis pour fermer toutes les rues qui
viennent aboutir à celles par où les Princes pafferent:
chaque troupe étoit formée fur deux rangs ,
à trente pas derriere l'Infanterie qui occupoit le
débouché de la rue.
" L'Eglife Cathédrale , où fe fit la cérémonie ,
étoit magnifiquement décorée. Les Peintures du
Corrége , & des autres excellents Maîtres dont ce
vafte Edifice fe trouve orné dans les voutes , &
dans les frifes , donnant des bornes à la richeffe
de la décoration projettée pour cette Augufte cérémonie
; on fut obligé de fe contenter d'orner
les pilaftres , les arcades , & les baffes nefs de damas
cramoifi à fleurs , enrichis de grandes lames
d'étoffes d'argent , de deux pieds de large; lefquelles
interrompoient fymétriquenient , d'espace
en efpace, le cours du damas d'une maniere agréable
& gracieufe; les impoftes fur lesquelles repofent
les arcades , étoient entourées d'une riche
pente du même damas , pliffée & terminée par
une frange d'or , ainfi que les rideaux qui ornoient
le dedans des arcades , & qui étoient retrouffés
192 MERCURE DE FRANCE.
vers l'impofte , pour donner lieu de découvrir la
décoration des chapelles , & des nefs laterales . Aux
deux côtés de la porte de lagrande nef étoient deur
orcheftres , parées dans le même goût que le refte
de l'Eglife : elles étoient remplies de trente Muficiens
que l'on avoit fait venir pour jouer des
fanfares , depuis le moment où les Princes defcen➡
dirent de carolles , juſqu'a celui où ils furent entrés
dans le fanctuaire ; les deux tribunes qui fe'
trouvent près du Maître Autel , étoient remplies
des Muficiens de la Chambre de S. A. R. qui exé-'
cuterent fupérieurement d'excellentes fymphonies
à deux choeurs.
Le Maître-Autel , beaucoup plus étendu qu'à
l'ordinaire , le trouvoit richement paré d'étoffe
d'or , & couvert d'une quantité de lumieres . Du
côté de l'Evangile , étoit le dais de S. A. R. du
côté de l'Epitre , étoit la Cathetra , deftinée pour
l'Evêque de Plaifance , qui devoit faire la cérémonie.
Au milieu du Sanctuaire , qui étoit couvert de
tapis de la Savonerie , étoit un prie- Dieu , cou-'
vert d'un grand tapis de velours cramoihi galonné
d'or , ainfi que trois couffins , qui étoient pofés
au bas.
Les latereaux du Sanctuaire , furent remplis
par un nombre infini de Nobleffe. Aux deux côtés ,
en face du Maître - Autel , étoient deux grands parquets
décorés dans la même ordonnance de l'Eglife
, l'un defquels étoit deftiné pour tous les
Miniftres Etrangers , l'autre pour les Dames de
la premiere diftinction .
Le Sanctuaire étoit gardé par les Gardes du
Corps de S. A. R. le veftibule du Sanctuaire ainfi
que les degrés qui defcendent à la grande nef
& toute cette nef jufqu'à la porte de l'Eglife
étoir bordée par la garde des Hallebardiers
Royaux. M.
OCTOBRE. 1760.
M.Je Prince de Lichtenſtein partit à 11 heures de
195
l'Hôtel Palavicini où il étoit logé pour le rendre à
la Cathédrale,fon cortége marchoit dans le même
ordre que le jour de fon Audience publique ; il fut
reçu à la porte de L'Eglife par le Chapitre qui le
complimenta. Sa Livrée entra dans la nef du milieu
& fe rangea des deux côtés devant les Hailebardiers
Royaux.
Pendant ce tems- là le cortége de la Cour s'étoit
mis en mrcche dans l'ordre fuivant.
Quarante Hallebardiers Royaux ouvroient la
marche ; la mufique de cette Compagnie étoit à
la tête.
Le Commandant de l'Ecurie & deux Officiers
de l'Ecurie à cheval , quatre Palfreniers les fuivoient
à pied .
I caroffe à fix chevaux pour le Maître des
Cérémonies & trois
Majordomes.
I caroffe à fix chevaux , quatre Gentilshommes
de la Chambre.
I caroffe à fix chevaux, quatre Dames du Palais.
I caroffe à fix chevaux , quatre Dames du Palais.
I caroffe àfix chevaux , quatre
Gentilshommes
de la Chambre.
I caroffe à 8 chevaux. Le Gentilhomme de la
Chambre de fervice à l'Infant.
Le premier Ecuyer , le Majordome de ſervice.
I caroffe à huit chevaux . Le ſervice de Madame
Infante Ifabelle.
Les trompettes & timballes des Gardes du
Corps , avec feize Gardes.
1 caroffe à huit chevaux , l'Infant.
Le Capitaine des Gardes , le Grand Ecuyer.
I caroffe à 8 chevaux ,¡Madame InfanteÏfabelle,
Madame de Gonzales , Madame de Siſſa .
La Compagnie des Gardes du Corps ayant à
II. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
leur tête le Lieutenant , l'Enſeigne , & huic
Exempts.
2 caroffes de refpect vuidės , attelés à 8 chevaux.
I caroffe à fix chevaux , quatre Gentilshommes
de la Chambre.
Tous les Pages marchoient à pied aux deux côtés
des caroffes des Princes .
On arriva dans cet ordre à la porte de l'Eglife :
on marchoit lentement pour donner aux perfonnes
qui étoient dans les caroffes qui précédoient
ceux des Princes , le temps de defcendre .
M.le Prince de Lichtenſtein attendoit à la porte
de l'Eglife.
Pendant que l'Infant defcendoit de fon carolle,
Le Maître desCérémonies fut prendre M.le Prince
Liechtenſtein & le conduifit à la portiere du caroffe
de Madame Infantelfabelle . L'Infant s'en aprocha
auffi & reçut la main droite de Madame fa fille en
defcendant du caroffe;M. le Prince reçur la main
gauche.
Ils marcherent ainfi jufqu'au prie- Dieu qui fe
trouvoit dans le Sanctuaire en face du Maître-
Autel , où ils fe mirent à genoux fur les couffins
qui étoient au bas de ce prie- Dieu. L'Infant occupa
celui de la droite ; Madame Ifabelle celui
du milieu ; M. de Lichtenſtein celui de la gauche.
Ils fe leverent un moment après , & s'approcherent
des degrés de l'Autel ; l'Evêque déranda
à M. le Prince s'il avoit le pouvoir d'épouler Mae
InfanteIfabelle, au nom de l'Archiduc Jofeph ; fes
Pouvoirs furent lus à haute voix par un Secretaire
impérial , après quoi le Chancelier de l'Evêché
lutauffi à haute voix la Difpenfe du Pape .
Le refte de la Cérémonie fut exécutée ſuivant le
Rituel ordinaire de l'Eglife , excepté que l'anneau
fut préfenté à Madame l'Archiduchelle par M. le
Prince de Lichtenftein , fur une foucoupe , & qu'elle
le mit elle-même à fon doigt.
OCTOBRE. 1760.
195
Après cette cérémonie , Madame l'Archiducheffe
retourna au Pri - Dieu , ayant toujours M.
de Lichtenſtein à la gauche. Après une courte
priere , les Princes fe remirent en marche pour
fortir de l'Eglife dans le même ordre qu'ils y
étoient entrés ; l'Infant & M. de Lichtenttein
donnerent la main à Madaine
l'Archiducheffe
pour monter dans fon carolle , l'Infant monta
dans le fien , & M. le Prince fut joindre les
équipages qui l'attendoient à une des portes latérales
de l'Eglife.
l'on
On le mit en marche pour retourner au Palais
par un chemin plus long que celui
avoit fait en venant du Palais à la Cathédrale
que
afin que tout le Peuple , & une quantité prodigieufe
d'Etrangers qui s'étoient rendus à Parme
pullent voir la magnificence , de cette marche.
Le Cortége de M. le Prince de Lichtenſtein
précédoit celui de la Cour , de 60 ou 80 pas . Les
Troupes qui bordoient les rues lui préfenterent
les armes , les tambours rappelloient , & les
Officiers le faluerent du chapeau .
Pendant l'efpace qui étoit entre le caroffe de
M. de Lichtenftein & celui de l'Infant , l'Infanterie
mit la bayonnette au bout du fufl. Lorsqu'ils
pafferent , on préſenta les armes , les tambours
battirent au champ , & les Officiers faluerent de
l'eſponton .
M. de Lichtenſtein defcendit à la porte du Palais
pour y attendre Madame l'Archiducheſſe ;
l'Infant aufuôt arrivé defcendit de fon caroffe ,
& s'avança à la portiere de celui de Madame
l'Archiducheffe fa fille pour lui donner la main.
Elle fut conduite à ſon
appartement par l'Infant
& M. de Lichtenftein toujours dans l'ordre
obfervé
précédemment , c'eft à dire l'Infant à
fa droite , & M. de Lichtenſtein à la gauche ;
I j
196 MERCURE DE FRANCE.
yne quantité prodigieufe de Nobleffe rem pliffoit
le Palais .
S. A. R. l'Infant fe retira dans fon appartement
, après avoir reſté un moment dans celui
de la fille ; qui , après que l'Infant fut retiré
donna fa main à baifer à tous les Sujets de la
Maifon d'Autriche qui fe trouverent préfens.
L'heure du repas étant arrivée , le Maître des
Cérémonies fut avertir l'Infant , & marcha devant
lui jufques à l'appartement de Madame
l'Archiducheffe , où S. A. R. s'étoit propofée de
l'aller prendre pour la conduire à la table de
nôces.
2
Cette table étoit préparée dans la falle d'audience
, de façon que les trois fiéges fe trouvoient
fous le dais ; il n'y avoit pas de fauteuil ,
mais trois chaifes à dos parfaitement égales.
Madame l'Archiducheſſe entra dans la falle &
fut conduite à table par Monfeigneur l'Infant à
qui elle donnoit la main droite , & M. le Prince
de Lichtenſtein à qui elle donnoit la main gauche
; elle fe plaça au milieu , l'Infant à fa droite ,
& M. de Lichtenftein à fa gauche ; le Maître des
Cérémonies avoit toujours précédé les Princes jufques
à la table.
M. le Comte de S. Vital , Gouverneur de la
Maifon de S. A. R. avec tous les Majordomes ,
excepté celui qui étoit de fervice , furent prendre
lés plats au buffet , & les apporterent ſur la table
dans l'ordre ci-après.
L'Huifier des viandes entre deux Gardes du
Corps , la carabine fur l'épaule : les Gardes s'arrêterent
à la porte de la falle .
Le Maître des Cérémonies marchoit feul quatre
pas après l'Huiffier des viandes.
Douze Pages , portant chacun un plat.
Six Majordomes , portant chacun un plat.
OCTOBRE. 1760. 197
M. le Comte de S. Vital , marchant feul immédiatement
après ,
Le Contrôleur de la Bouche.
Quatre Gardes du Corps la carabine fur l'épaule
, qui fe font arrêtés au même endroit que
les deux premiers.
Le Majordome de fervice prit les plats des
mains des autres Majordomes , & des Pages , &
les arrangea fur la table. Pendant ce temps ,
M. de S. Vital fut fe mettre derriere les Princes
pour fervir Madame l'Archiducheffe , il lui ap
procha fa chaife , celle de l'Infant fut approchée
par un Majordone , & celle de M. le Prince de
Lichtentein par un Gentilhomme de la Maiſon
de S. A R. Madame l'Archiducheffe fut fervie
par M. de S. Vital , l'infant le fut à l'ordinaire
par le entilhomme de la Chambre de fervice ,
& M. le Prince de Lichtenſtein par un Gentilhomme
de la Maiſon.
Ce repas fut fervi avec toute la magnificence
& tout le goût imaginable.
Au fortir de table , Madame l'Archiducheffe
fut reconduite dans fon appartement dans le mê -
me ordre qui avoit été observé en venant à table.
Il n'y eut plus rien jufqu'au foir.
L
Toute la Nobleffe étoit invitée de fe rendre à
huit heures du foir au Palais du Jardin , pour de
là , voir tirer un feu d'artifice , & voir en même
temps une fuperbe illumination difpofée dans le
Jardin . L'ordonnance en étoit riche & galante.
Le Palais du jardin fut dès fept heures rempli
d'un grand nombre de Nobleffe. M. le Prince de
Lichtenftein s'y rendit à fept heures & demie. Le
Prince Ferdinand & Madame Louife , s'y rendirent
peu après , & l'Infant & Madame l'Archiduchefle
y arriverent à huit heures précifes.
Le feu d'artifice fut appliqué à un monument
· Iiij
198 MERCURE DE FRANCE.
Hlevé au milieu d'une très- grande place dans le
jardin de Parme , & faifoit face au Palais où les
Princes fe tranfportérent pour en voir l'effet .
Il repréfentoit l'union de l'Amour & de l'hymen
dans le Temple de Minerve. Ce Temple
étoit élevé fur un grand fondement amtique , dont
la forme étoit ovale , de quatre - vingt - dix - huit
pieds de longueur , fur foixante- quatre pieds de
large ; un grand focle de porphyre , comprenant.
dans fa hauteur les gradins qui formoient les deux
entrées principales du Temple , s'élevoit au-delfus
de ce fondement , & contournoit la baſe de ce
monument , qui étoit orné de vingt- quatre colonnes
d'ordre Dorique entourées de guirlandes
de fleurs. Il avoit quatre faces égales , & fes angles
étoient flanqués de quatre pyramides ifolées
dédiées aux Arts & portant leurs attributs en trophées.
Ces Pyramides étoient environnées de quatre
colonnes du même ordre , formant des avantcorne
à jour , rachetés fur les angles du quarré
du Temple , en forme de tours ou de baftions.
L'entablement étoit décoré de guirlandes de
fleurs dans la frife , & les quatre avant- corps. de
colonnes qui couvroient les Pyramides , foutenoient
fur chaque face des médaillons , en tout au
nombre de ſeize , moitié appuyés ſur la frife &
l'architrave de cet ordre , & moitié tombant dans
le vuide de l'entre- colonne. Ils repréſentoient
des tableaux où étoient peintes les qualités vertueufes
de l'Archiduc & de Madame Iſabelle
comme la nobleffe , la magnanimité , la Majesté
Royale , la libéralité , la jeunelle , la beauté , la
bonté , la clémence , la fécondité , la douceur ,
l'amour de la gloire , l'amour de la Patrie , l'amour
des Sciences , l'amour des Arts , l'enjoûment
& l'affabilité .
Au- deffus des quatre tours des Colonnes , s'élevoir
OCTOBRE. 1760. 199
au milieu des trophées Militaires, un piédeftal portant
des renommées,fur les quatre portes ou Arcades
de ce Temple étoient les Écuffons de l'Archiduc
& de Madame Ifabelle , au milieu de deux
vales ,de Parfums , & appuyé fur le focle qui couronnait
la Corniche .
Au -dellus de ce Socle, dont le plan étoit quarré
comme le Temple , s'élevoit une attique ronde
en forme de Piédeftal couronnée d'un dôme ouvert
par le haur & décoré de guirlandes de fleurs .
Ce Piédeſtal fervita porterautour dela Naillance
du dôme 12 Figures réprefentant les Jeux , les
Ris, & les Plairs , danfant & formant une chaîne
de guirlandes autour de ce monument.
Les quatre portes du Temple étoient décorées &
comme gardées par huit Figures repréſentantes la
vigilance , la dignité , l'Intelligence , la pureté ,
le filence , la douceur , & le courage , qui compo.
fept enfemble toutes les vertus qui caractérisent.
la fagelle.
Au milieu de ce temple dont la forme intérieure.
étoit octogone rachetant une voûte ronde & farbaillée
, étoit la Figure de Minerve fur différens
plans de quées , réuniffant entre fes bras les Figures
de l'Amour & de l'Hymen.
Sur les deux aîles du focle qui joignoit toute la
longueur du fondement ovale , & qui comprenoit
toute la hauteur des perrons , étoient de chaque
côté les autels de l'Amour & de l'Hymen .
Quatre fontaines de feu élevées fur des rochers
qui fortoient de terre contribuoient à la richeſſe de
la bafe de ce monument , en même tems qu'elles
augmentoient l'effet des différens tableaux de feu
qui fortoient de cet édifice deftiné à faire éclater
la joie publique que procure cet événement.
L'Illumination générale de cette machine d'Artifice
fur accompagnée de deux Phénomènes qui
I iv
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif :
tance du feu & comme dans le lointain. Ils montroient
chacun le Globe du Monde tranfparent
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage
. Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir ſur le ſommer du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illumination
générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & baſſes ; les miroirs de feu , les
pots à-feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen
tes avenues en étoile , qui y conduifent ; enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête augufte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe fe ren lit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal mafqué.
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plane
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée .
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui feparent les Loges , &
de
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryftal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlan
des de fleurs , qui ornoient le devant des Loges .
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui par
devant , & on defcendoit de-là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Turquie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle ,
pår une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheffe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danferent enſemble : Madame l'Archiduchefe
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenſtein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenſtein
prit fon Audience de congé ; tout fut obſervé à
cette Audience comme à celle de la demande ,
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fur à celle de
I v
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif
tance du feu & comme dans le lointain. Ils mon
troient chacun le Globe du Monde tranſparent
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage.
Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir fur le fommer du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illu
mination générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & balles ; les miroirs de feu , les
pots à- feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face à
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen➡
tes avenues en étoile , qui y conduifent ; enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête auguſte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame :
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe fe ren lit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal mafqué.
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plan
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
de gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui feparent les Loges , &
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryftal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlan
des de fleurs , qui ornoient le devant des Loges.
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui pardevant
, & on defcendoit de -là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Tur
quie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle ,
par une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheffe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danſerent enſemble : Madame l'Archiduchele
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenſtein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenftein
prit fon Audience de congé ; tout fut obfervé à
cette Audience comme à celle de la demande 9
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fur à celle de
1 ་
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif
tance du feu & comme dans le lointain. Ils montroient
chacun le Globe du Monde tranfparent , '
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage
. Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir fur le fommet du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illu
mination générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & baffes ; les miroirs de feu , les
pots à-feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face à
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen
tes avenues en étoile , qui y conduifent enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête augufte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe ſe ren fit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal maſqué .
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plan
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
de gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui ſéparent les Loges , &
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryſtal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlandes
de fleurs , qui ornoient le devant des Loges.
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui pardevant
, & on defcendoit de -là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Turquie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle
pår une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheſſe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danferent enſemble : Madame l'Archiduchele
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenftein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenftein
prit fon Audience de congé ; tout fut obfervé à
cette Audience comme à celle de la demande ,
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fut à celle de
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Madame l'Archiducheffe , avant d'être conduit à
celle du Prince Ferdinand.
Après l'Audience de Madame Louife , M. le
Prince , au lieu de retourner dans fon appartement
a la Cour , defcendit par le grand efcalier ,
& fut monter dans fon Caroffe qui l'attendoit a la
porte du Palais , pour le ramener à l'Hôtel Palavicini
.
Le Maître des Cérémonies l'accompagna juf
qu'au bas de l'efcalier , M. de Palavicini & M.
Introducteur jufques à la portiere de la voiture ,
qui ne fur fermée que quand ces Meffieurs fe futent
retirés.
Le foir , il y eut Opéra.
Le 9. l'Infant fut dîner chez M. de Lichtenſtein.
Lé foir , il y eut Opéra.
Le to M. le Prince de Lichtenſtein dina chez M.
Dutillot , & partit après dîner pour Cafalmajor.
Le foir , il y eut Aflemblée au Paļais .
Le 11. au matin tous les Corps de l'Etat , le
Militaire , la Nobleffe , & la Maifon de S. A R.
eurent l'honneur de baifer la main à Madame
l'Archiducheffe .
Il y eut Opéra , le ſoir.
Le .les Princes n'ont reçu perfonne .
Le 13. S. A. R. Madame l'Archiducheffe partit
à dix heures du matin pour le rendre à Cafalmajor:
elle y a été accompagnée par Madame de
Gonzales , Madame de Silla , quatre Dames du
Pálais , des Majordomes , & huit Gentilshommes
de la Chambre ; elle étoit faivîe d'un nombre de
Pages , d'Ecuyers , de fon premier fervice , & defon
fervice du fecond Ordre , du Commandant de
l'Ecurie de deux Officiers des Ecuries , du Sellier >
du Maréchal , du Charron & de 24 Palfreniers à
Cheval;elle étoit éfcortée par des Gardes du Corps.
Les rues par lesquelles elle a pallé, étoient bordées
OCTOBRE , 1760. 203
de troupes , on avoit difpofé des Détachemens de
Cavalerie & d'Infanterie fur différens endroits de
la roure.
Des Bataillons Provinciaux , fix Compagnies de
Grenadiers, un Bataillon du Régiment de Parme ,
& les deux Compagnies de Grenadiers de inême
Régiment, étoient difpofées fur les bords du Pô ,
en deçà de la tête du Pont. Elle y a trouvé des
Elcadrons de Gardes du Corps & de Cavalerie. Elle
eft arrivée à Cafalmajor à midi & deux minutes.
M. le Comte de S. Vital eft chargé de la Cérémonie
de la remife , un Secrétaire du Cabinet de
l'Acte de certe ' remiſe .
S. A. R. s'arrête demain à Cafalmajor pour y
donner la main à bailer aux Deputés de la Lombardie
Autrichienne , aux Chambres Souveraines ,
& à la Nobleffe. Le lundi elle ira à Mantoue, où elle
s'arrêtera encore un jour, pour un objet ſemblable.
paffé depuis.
L'Opera que l'on repréſenta , eft compofé de
trois Actes ; il eft intitulé les Fétes de L'Hymen
pour les nôces de LL. AA. RR. &c. il eft précédé
d'un Prologue.
Ce Prologue , qui a pour Titre le Triomphe de
PAmour , eft une querelle que les Dieux font à
l'Amour , fur les maux qu'il ne ceffe de faire
aux hommes . L'Amour convient de toutes ces
fauces, & obtient fon pardon en faveur de l'Union ,
qu'il vient de faire de la vertu & de la beauté,
188 MERCURE DE FRANCE.
Les fajets des trois Actes qui compofent l'Opéra
font féparés. C'est une licence que l'on a cru
devoir prendre à caufe du merveilleux & de la
galanterie qu'apportent avec eux des fujers fabuleux
& variés , qui femblent mieux convenir à la
Fête qu'on a célébrée .
L'Acte d'Aris eft le premier. L'Amour par ordre
du Deftin , ceffe d'être aveugle ; il jette fes premiers
regards fur Iris , & en devient amoureux ;
Iris le prend pour le Zéphire ; mais revenue de
fon erreur, elle en devient éprife , diffipe les nuages
qu'Aquilon jaloux lui oppofe fans ceffe , &
sunit à l'Amour pour rendre au monde les jours
les plus beaux & les plus fereins.
Le fecond Acte , eft celui de Sapho . Le Poëte
a feint cette dixiéme Muſe , amoureufe d'Alcée
celèbre Poëte Lyrique natif de Lesbos : il a
feint aufli Doris , fils de Neptune , amant de Sapho
, qui fe voyant préferer fon rival , a recours
a fon pére , & le prie de le vanger par la mort
de l'un & de l'autre. Neptune écoute les voeux
de fon fiis ; & par le fecours d'Eole , & des vents
fouléve tellement les eaux , que les habitans de
la campagne craignent d'ètre fubmergés : 1
paroît lui-même fur une vague qui s'élève beaucoup
au defius des autres ; menace de tour
inonder , fi dans une heure , Sapho n'eft pas fenible
à l'amour de fon fils il rentre dans le fein
de la mer , qui continue dans la plus grande
agitation .
Sapho invoque Apollon , & l'Amour. Une
Lyre defcend du Ciel attachée à des guirlandes
de fleurs ; un arc s'élève dans la Mer à l'endroit
où elle doit avoir fes bornes , & les lui marque
pour l'avenir.
Sapho prend la Lyre : à mesure qu'elle chante
les prodiges opérés par Apollon , & l'Amour ;
OCTOBRE. 1760. 189
la Mer fe calme & fe retire au lieu où elle
étoit avant le débordement ; remplie des infpirations
divines , & de l'enthousiasme poétique ,
elle voit dans l'avenir la fuitte nombreufe des
héros , dont elle doit célébrer l'alliance , annonce
le bonheur dont l'Univers doit jouir ; & par fon
mariage avec Alcée , accomplit le triomphe de
l'harmonie , & de l'amour.
Le troifiéme Acte eft intitulé Eglé. Cette Nymphe
eft amoureufe de Chromis ; Alcée fa compagne
l'eft de Lincée .Elles fe plaifent enſemble
à faire foupirer leurs Amants , en leur cachant
leur tendreffe ; enfin Eglé dit à Chromis qu'elle
l'aimera , lorfqu'elle verra les eaux d'un torrent
enchaînées ; Alcée promet à Lincée de l'aimer
quand Eglé aimera Chromis.
Ces deux jeunes Faunes , déſeſpérés , fe confultent
enſemble , & vont trouver Silene pour qu'il
les aide de fes confeils . Ce vieillard leur demande
où ils ont laillé Eglé & Alcée ; ils répondent
qu'elles font à cueillir des mûres pour lui
teindre le vifage, lorfqu'elles le trouveront endormi
. Silene confole les deux Faunes, leur ordonne
de ſe retirer , leur promet de les fervir , & fe
met fur un lit de gazon où il feint de dormir
en attendant les deux Nymphes. Elles arrivent
avec des guirlandes de fleurs , en enchaînent Si-
Lene qu'elles croyent endormi ; elles le pouffents
il feint de s'éveiller & montre de la colere :
mais bien-tôt après il leur conte la fable d'Acis
& Galatée. Au milieu de cette fable , il s'arrête
comme infpiré , & leur conſeille d'aller trouver
Prothée , de le furprendre endormi , & de l'enchaîner
fans s'épouvanter des différentes formes
qu'il prendra , parce qu'à la fin il parlera , & leur
apprendra des chofes merveilleules.
Elles remercient Silene , & le quittent pour al190
MERCURE DE FRANCE:
ler chercher Prothée ; Chromis & Lincée les accoma
pagnent. Elles le furprennent , l'enchaînent , &
ferrent toujours plus fes liens , à mesure qu'il change
de forme ; il fe change enfin en un Torrent
qui refte immobile : toutes les Nymphes admirent
ce prodige . Silene arrive , rapelle à Eglé le ferment
qu'elle a fait d'être à Chromis lorſqu'elle
verra enchaîner un torrent ; Eglé confent à être
unie à Chromis , & Alcée tient auffi fa parole à
Lincée ; les Faunes & les Nymphes applaudiffent
à cette union,& Silene; au lieu de finir la fable qu'il
fe fouvient d'avoir commencée , ordonne aux Faunes,
& aux Nymphes, de célébrer cet heureux jour,
en repréfentant par leurs danfes , les amours
d'Acis , & Galatée.
L'Italie a vû dans cette occafion renaître fur la
fcène les enchantemens , & la nouveauté de ce
fpectacle digne de l'admiration des étrangers , par
la magnificence , la vérité , & le bon goût qui eft
diftribué dans l'exécution de toutes ces parties. Les
machines employées aux différens prodiges amenés
par le Sujet , ont eu le plus grand fuccès ;
& le Théâtre actuellement difpofé par les machines
à recevoir tout ce que l'imagination peut fournir
de plus merveilleux , retracera chaque fois le
fouvenir de la fête pour laquelle il fert la premiere
fois.
Après l'Opéra l'Infant & Madame Infante Iſabelle,
furent à l'hôtel Palavicini où M. le Prince de
Lichtenſtein avoit fait préparer une Fête, à laquelle
toute la Nobleſſe fut invitée ; plufieurs tables furent
abondamment ſervies , ainſi que quantité de
rafraîchiffemens. On y danſa juſqu'au matin.
1
Le lendemain, M. le Prince de Lichtenſtein donna
un fuperbe dîner à tous les Miniftres étrangers ,
& à la Nobleffe la plus confidérable de l'Etat , &
Etrangere . Le foir il y eut Opéra.
OCTOBRE. 1760. Iol
Le Vendredi cinq , M. le Comte de Rochechouart
donna un grand dîner à M. le Prince de
Lichtenſtein & aux mêmes perfonnes qui avoient
dîné chez lui la veille . Il y eut Opéra le foir.
Le Samedi fix , M. de Lichtenſtein le Prince
dîna chez M. le Marquis de Revilla . Il y eut le foir
affemblée au Palais.
Le Dimanche ſept, jour fixé pour la Cérémonie
du Mariage , les Troupes prirent les Armes dès le
matin ; deux bataillons du Régiment de Parme &
quatorze Compagnies de Grenadiers borderent
les rues par où le Cortége devoit paffer.
Six cens Carabiniers formèrent quatre eſcadrons
fur la place , deux defquelles y retterent , jufques
après que le cortége y eut paffé ; les deux autres
furent repartis pour fermer toutes les rues qui
viennent aboutir à celles par où les Princes pafferent:
chaque troupe étoit formée fur deux rangs ,
à trente pas derriere l'Infanterie qui occupoit le
débouché de la rue.
" L'Eglife Cathédrale , où fe fit la cérémonie ,
étoit magnifiquement décorée. Les Peintures du
Corrége , & des autres excellents Maîtres dont ce
vafte Edifice fe trouve orné dans les voutes , &
dans les frifes , donnant des bornes à la richeffe
de la décoration projettée pour cette Augufte cérémonie
; on fut obligé de fe contenter d'orner
les pilaftres , les arcades , & les baffes nefs de damas
cramoifi à fleurs , enrichis de grandes lames
d'étoffes d'argent , de deux pieds de large; lefquelles
interrompoient fymétriquenient , d'espace
en efpace, le cours du damas d'une maniere agréable
& gracieufe; les impoftes fur lesquelles repofent
les arcades , étoient entourées d'une riche
pente du même damas , pliffée & terminée par
une frange d'or , ainfi que les rideaux qui ornoient
le dedans des arcades , & qui étoient retrouffés
192 MERCURE DE FRANCE.
vers l'impofte , pour donner lieu de découvrir la
décoration des chapelles , & des nefs laterales . Aux
deux côtés de la porte de lagrande nef étoient deur
orcheftres , parées dans le même goût que le refte
de l'Eglife : elles étoient remplies de trente Muficiens
que l'on avoit fait venir pour jouer des
fanfares , depuis le moment où les Princes defcen➡
dirent de carolles , juſqu'a celui où ils furent entrés
dans le fanctuaire ; les deux tribunes qui fe'
trouvent près du Maître Autel , étoient remplies
des Muficiens de la Chambre de S. A. R. qui exé-'
cuterent fupérieurement d'excellentes fymphonies
à deux choeurs.
Le Maître-Autel , beaucoup plus étendu qu'à
l'ordinaire , le trouvoit richement paré d'étoffe
d'or , & couvert d'une quantité de lumieres . Du
côté de l'Evangile , étoit le dais de S. A. R. du
côté de l'Epitre , étoit la Cathetra , deftinée pour
l'Evêque de Plaifance , qui devoit faire la cérémonie.
Au milieu du Sanctuaire , qui étoit couvert de
tapis de la Savonerie , étoit un prie- Dieu , cou-'
vert d'un grand tapis de velours cramoihi galonné
d'or , ainfi que trois couffins , qui étoient pofés
au bas.
Les latereaux du Sanctuaire , furent remplis
par un nombre infini de Nobleffe. Aux deux côtés ,
en face du Maître - Autel , étoient deux grands parquets
décorés dans la même ordonnance de l'Eglife
, l'un defquels étoit deftiné pour tous les
Miniftres Etrangers , l'autre pour les Dames de
la premiere diftinction .
Le Sanctuaire étoit gardé par les Gardes du
Corps de S. A. R. le veftibule du Sanctuaire ainfi
que les degrés qui defcendent à la grande nef
& toute cette nef jufqu'à la porte de l'Eglife
étoir bordée par la garde des Hallebardiers
Royaux. M.
OCTOBRE. 1760.
M.Je Prince de Lichtenſtein partit à 11 heures de
195
l'Hôtel Palavicini où il étoit logé pour le rendre à
la Cathédrale,fon cortége marchoit dans le même
ordre que le jour de fon Audience publique ; il fut
reçu à la porte de L'Eglife par le Chapitre qui le
complimenta. Sa Livrée entra dans la nef du milieu
& fe rangea des deux côtés devant les Hailebardiers
Royaux.
Pendant ce tems- là le cortége de la Cour s'étoit
mis en mrcche dans l'ordre fuivant.
Quarante Hallebardiers Royaux ouvroient la
marche ; la mufique de cette Compagnie étoit à
la tête.
Le Commandant de l'Ecurie & deux Officiers
de l'Ecurie à cheval , quatre Palfreniers les fuivoient
à pied .
I caroffe à fix chevaux pour le Maître des
Cérémonies & trois
Majordomes.
I caroffe à fix chevaux , quatre Gentilshommes
de la Chambre.
I caroffe à fix chevaux, quatre Dames du Palais.
I caroffe à fix chevaux , quatre Dames du Palais.
I caroffe àfix chevaux , quatre
Gentilshommes
de la Chambre.
I caroffe à 8 chevaux. Le Gentilhomme de la
Chambre de fervice à l'Infant.
Le premier Ecuyer , le Majordome de ſervice.
I caroffe à huit chevaux . Le ſervice de Madame
Infante Ifabelle.
Les trompettes & timballes des Gardes du
Corps , avec feize Gardes.
1 caroffe à huit chevaux , l'Infant.
Le Capitaine des Gardes , le Grand Ecuyer.
I caroffe à 8 chevaux ,¡Madame InfanteÏfabelle,
Madame de Gonzales , Madame de Siſſa .
La Compagnie des Gardes du Corps ayant à
II. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
leur tête le Lieutenant , l'Enſeigne , & huic
Exempts.
2 caroffes de refpect vuidės , attelés à 8 chevaux.
I caroffe à fix chevaux , quatre Gentilshommes
de la Chambre.
Tous les Pages marchoient à pied aux deux côtés
des caroffes des Princes .
On arriva dans cet ordre à la porte de l'Eglife :
on marchoit lentement pour donner aux perfonnes
qui étoient dans les caroffes qui précédoient
ceux des Princes , le temps de defcendre .
M.le Prince de Lichtenſtein attendoit à la porte
de l'Eglife.
Pendant que l'Infant defcendoit de fon carolle,
Le Maître desCérémonies fut prendre M.le Prince
Liechtenſtein & le conduifit à la portiere du caroffe
de Madame Infantelfabelle . L'Infant s'en aprocha
auffi & reçut la main droite de Madame fa fille en
defcendant du caroffe;M. le Prince reçur la main
gauche.
Ils marcherent ainfi jufqu'au prie- Dieu qui fe
trouvoit dans le Sanctuaire en face du Maître-
Autel , où ils fe mirent à genoux fur les couffins
qui étoient au bas de ce prie- Dieu. L'Infant occupa
celui de la droite ; Madame Ifabelle celui
du milieu ; M. de Lichtenſtein celui de la gauche.
Ils fe leverent un moment après , & s'approcherent
des degrés de l'Autel ; l'Evêque déranda
à M. le Prince s'il avoit le pouvoir d'épouler Mae
InfanteIfabelle, au nom de l'Archiduc Jofeph ; fes
Pouvoirs furent lus à haute voix par un Secretaire
impérial , après quoi le Chancelier de l'Evêché
lutauffi à haute voix la Difpenfe du Pape .
Le refte de la Cérémonie fut exécutée ſuivant le
Rituel ordinaire de l'Eglife , excepté que l'anneau
fut préfenté à Madame l'Archiduchelle par M. le
Prince de Lichtenftein , fur une foucoupe , & qu'elle
le mit elle-même à fon doigt.
OCTOBRE. 1760.
195
Après cette cérémonie , Madame l'Archiducheffe
retourna au Pri - Dieu , ayant toujours M.
de Lichtenſtein à la gauche. Après une courte
priere , les Princes fe remirent en marche pour
fortir de l'Eglife dans le même ordre qu'ils y
étoient entrés ; l'Infant & M. de Lichtenttein
donnerent la main à Madaine
l'Archiducheffe
pour monter dans fon carolle , l'Infant monta
dans le fien , & M. le Prince fut joindre les
équipages qui l'attendoient à une des portes latérales
de l'Eglife.
l'on
On le mit en marche pour retourner au Palais
par un chemin plus long que celui
avoit fait en venant du Palais à la Cathédrale
que
afin que tout le Peuple , & une quantité prodigieufe
d'Etrangers qui s'étoient rendus à Parme
pullent voir la magnificence , de cette marche.
Le Cortége de M. le Prince de Lichtenſtein
précédoit celui de la Cour , de 60 ou 80 pas . Les
Troupes qui bordoient les rues lui préfenterent
les armes , les tambours rappelloient , & les
Officiers le faluerent du chapeau .
Pendant l'efpace qui étoit entre le caroffe de
M. de Lichtenftein & celui de l'Infant , l'Infanterie
mit la bayonnette au bout du fufl. Lorsqu'ils
pafferent , on préſenta les armes , les tambours
battirent au champ , & les Officiers faluerent de
l'eſponton .
M. de Lichtenſtein defcendit à la porte du Palais
pour y attendre Madame l'Archiducheſſe ;
l'Infant aufuôt arrivé defcendit de fon caroffe ,
& s'avança à la portiere de celui de Madame
l'Archiducheffe fa fille pour lui donner la main.
Elle fut conduite à ſon
appartement par l'Infant
& M. de Lichtenftein toujours dans l'ordre
obfervé
précédemment , c'eft à dire l'Infant à
fa droite , & M. de Lichtenſtein à la gauche ;
I j
196 MERCURE DE FRANCE.
yne quantité prodigieufe de Nobleffe rem pliffoit
le Palais .
S. A. R. l'Infant fe retira dans fon appartement
, après avoir reſté un moment dans celui
de la fille ; qui , après que l'Infant fut retiré
donna fa main à baifer à tous les Sujets de la
Maifon d'Autriche qui fe trouverent préfens.
L'heure du repas étant arrivée , le Maître des
Cérémonies fut avertir l'Infant , & marcha devant
lui jufques à l'appartement de Madame
l'Archiducheffe , où S. A. R. s'étoit propofée de
l'aller prendre pour la conduire à la table de
nôces.
2
Cette table étoit préparée dans la falle d'audience
, de façon que les trois fiéges fe trouvoient
fous le dais ; il n'y avoit pas de fauteuil ,
mais trois chaifes à dos parfaitement égales.
Madame l'Archiducheſſe entra dans la falle &
fut conduite à table par Monfeigneur l'Infant à
qui elle donnoit la main droite , & M. le Prince
de Lichtenſtein à qui elle donnoit la main gauche
; elle fe plaça au milieu , l'Infant à fa droite ,
& M. de Lichtenftein à fa gauche ; le Maître des
Cérémonies avoit toujours précédé les Princes jufques
à la table.
M. le Comte de S. Vital , Gouverneur de la
Maifon de S. A. R. avec tous les Majordomes ,
excepté celui qui étoit de fervice , furent prendre
lés plats au buffet , & les apporterent ſur la table
dans l'ordre ci-après.
L'Huifier des viandes entre deux Gardes du
Corps , la carabine fur l'épaule : les Gardes s'arrêterent
à la porte de la falle .
Le Maître des Cérémonies marchoit feul quatre
pas après l'Huiffier des viandes.
Douze Pages , portant chacun un plat.
Six Majordomes , portant chacun un plat.
OCTOBRE. 1760. 197
M. le Comte de S. Vital , marchant feul immédiatement
après ,
Le Contrôleur de la Bouche.
Quatre Gardes du Corps la carabine fur l'épaule
, qui fe font arrêtés au même endroit que
les deux premiers.
Le Majordome de fervice prit les plats des
mains des autres Majordomes , & des Pages , &
les arrangea fur la table. Pendant ce temps ,
M. de S. Vital fut fe mettre derriere les Princes
pour fervir Madame l'Archiducheffe , il lui ap
procha fa chaife , celle de l'Infant fut approchée
par un Majordone , & celle de M. le Prince de
Lichtentein par un Gentilhomme de la Maiſon
de S. A R. Madame l'Archiducheffe fut fervie
par M. de S. Vital , l'infant le fut à l'ordinaire
par le entilhomme de la Chambre de fervice ,
& M. le Prince de Lichtenſtein par un Gentilhomme
de la Maiſon.
Ce repas fut fervi avec toute la magnificence
& tout le goût imaginable.
Au fortir de table , Madame l'Archiducheffe
fut reconduite dans fon appartement dans le mê -
me ordre qui avoit été observé en venant à table.
Il n'y eut plus rien jufqu'au foir.
L
Toute la Nobleffe étoit invitée de fe rendre à
huit heures du foir au Palais du Jardin , pour de
là , voir tirer un feu d'artifice , & voir en même
temps une fuperbe illumination difpofée dans le
Jardin . L'ordonnance en étoit riche & galante.
Le Palais du jardin fut dès fept heures rempli
d'un grand nombre de Nobleffe. M. le Prince de
Lichtenftein s'y rendit à fept heures & demie. Le
Prince Ferdinand & Madame Louife , s'y rendirent
peu après , & l'Infant & Madame l'Archiduchefle
y arriverent à huit heures précifes.
Le feu d'artifice fut appliqué à un monument
· Iiij
198 MERCURE DE FRANCE.
Hlevé au milieu d'une très- grande place dans le
jardin de Parme , & faifoit face au Palais où les
Princes fe tranfportérent pour en voir l'effet .
Il repréfentoit l'union de l'Amour & de l'hymen
dans le Temple de Minerve. Ce Temple
étoit élevé fur un grand fondement amtique , dont
la forme étoit ovale , de quatre - vingt - dix - huit
pieds de longueur , fur foixante- quatre pieds de
large ; un grand focle de porphyre , comprenant.
dans fa hauteur les gradins qui formoient les deux
entrées principales du Temple , s'élevoit au-delfus
de ce fondement , & contournoit la baſe de ce
monument , qui étoit orné de vingt- quatre colonnes
d'ordre Dorique entourées de guirlandes
de fleurs. Il avoit quatre faces égales , & fes angles
étoient flanqués de quatre pyramides ifolées
dédiées aux Arts & portant leurs attributs en trophées.
Ces Pyramides étoient environnées de quatre
colonnes du même ordre , formant des avantcorne
à jour , rachetés fur les angles du quarré
du Temple , en forme de tours ou de baftions.
L'entablement étoit décoré de guirlandes de
fleurs dans la frife , & les quatre avant- corps. de
colonnes qui couvroient les Pyramides , foutenoient
fur chaque face des médaillons , en tout au
nombre de ſeize , moitié appuyés ſur la frife &
l'architrave de cet ordre , & moitié tombant dans
le vuide de l'entre- colonne. Ils repréſentoient
des tableaux où étoient peintes les qualités vertueufes
de l'Archiduc & de Madame Iſabelle
comme la nobleffe , la magnanimité , la Majesté
Royale , la libéralité , la jeunelle , la beauté , la
bonté , la clémence , la fécondité , la douceur ,
l'amour de la gloire , l'amour de la Patrie , l'amour
des Sciences , l'amour des Arts , l'enjoûment
& l'affabilité .
Au- deffus des quatre tours des Colonnes , s'élevoir
OCTOBRE. 1760. 199
au milieu des trophées Militaires, un piédeftal portant
des renommées,fur les quatre portes ou Arcades
de ce Temple étoient les Écuffons de l'Archiduc
& de Madame Ifabelle , au milieu de deux
vales ,de Parfums , & appuyé fur le focle qui couronnait
la Corniche .
Au -dellus de ce Socle, dont le plan étoit quarré
comme le Temple , s'élevoit une attique ronde
en forme de Piédeftal couronnée d'un dôme ouvert
par le haur & décoré de guirlandes de fleurs .
Ce Piédeſtal fervita porterautour dela Naillance
du dôme 12 Figures réprefentant les Jeux , les
Ris, & les Plairs , danfant & formant une chaîne
de guirlandes autour de ce monument.
Les quatre portes du Temple étoient décorées &
comme gardées par huit Figures repréſentantes la
vigilance , la dignité , l'Intelligence , la pureté ,
le filence , la douceur , & le courage , qui compo.
fept enfemble toutes les vertus qui caractérisent.
la fagelle.
Au milieu de ce temple dont la forme intérieure.
étoit octogone rachetant une voûte ronde & farbaillée
, étoit la Figure de Minerve fur différens
plans de quées , réuniffant entre fes bras les Figures
de l'Amour & de l'Hymen.
Sur les deux aîles du focle qui joignoit toute la
longueur du fondement ovale , & qui comprenoit
toute la hauteur des perrons , étoient de chaque
côté les autels de l'Amour & de l'Hymen .
Quatre fontaines de feu élevées fur des rochers
qui fortoient de terre contribuoient à la richeſſe de
la bafe de ce monument , en même tems qu'elles
augmentoient l'effet des différens tableaux de feu
qui fortoient de cet édifice deftiné à faire éclater
la joie publique que procure cet événement.
L'Illumination générale de cette machine d'Artifice
fur accompagnée de deux Phénomènes qui
I iv
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif :
tance du feu & comme dans le lointain. Ils montroient
chacun le Globe du Monde tranfparent
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage
. Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir ſur le ſommer du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illumination
générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & baſſes ; les miroirs de feu , les
pots à-feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen
tes avenues en étoile , qui y conduifent ; enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête augufte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe fe ren lit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal mafqué.
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plane
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée .
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui feparent les Loges , &
de
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryftal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlan
des de fleurs , qui ornoient le devant des Loges .
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui par
devant , & on defcendoit de-là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Turquie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle ,
pår une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheffe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danferent enſemble : Madame l'Archiduchefe
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenſtein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenſtein
prit fon Audience de congé ; tout fut obſervé à
cette Audience comme à celle de la demande ,
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fur à celle de
I v
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif
tance du feu & comme dans le lointain. Ils mon
troient chacun le Globe du Monde tranſparent
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage.
Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir fur le fommer du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illu
mination générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & balles ; les miroirs de feu , les
pots à- feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face à
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen➡
tes avenues en étoile , qui y conduifent ; enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête auguſte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame :
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe fe ren lit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal mafqué.
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plan
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
de gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui feparent les Loges , &
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryftal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlan
des de fleurs , qui ornoient le devant des Loges.
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui pardevant
, & on defcendoit de -là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Tur
quie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle ,
par une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheffe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danſerent enſemble : Madame l'Archiduchele
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenſtein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenftein
prit fon Audience de congé ; tout fut obfervé à
cette Audience comme à celle de la demande 9
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fur à celle de
1 ་
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif
tance du feu & comme dans le lointain. Ils montroient
chacun le Globe du Monde tranfparent , '
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage
. Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir fur le fommet du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illu
mination générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & baffes ; les miroirs de feu , les
pots à-feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face à
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen
tes avenues en étoile , qui y conduifent enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête augufte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe ſe ren fit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal maſqué .
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plan
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
de gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui ſéparent les Loges , &
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryſtal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlandes
de fleurs , qui ornoient le devant des Loges.
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui pardevant
, & on defcendoit de -là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Turquie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle
pår une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheſſe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danferent enſemble : Madame l'Archiduchele
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenftein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenftein
prit fon Audience de congé ; tout fut obfervé à
cette Audience comme à celle de la demande ,
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fut à celle de
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Madame l'Archiducheffe , avant d'être conduit à
celle du Prince Ferdinand.
Après l'Audience de Madame Louife , M. le
Prince , au lieu de retourner dans fon appartement
a la Cour , defcendit par le grand efcalier ,
& fut monter dans fon Caroffe qui l'attendoit a la
porte du Palais , pour le ramener à l'Hôtel Palavicini
.
Le Maître des Cérémonies l'accompagna juf
qu'au bas de l'efcalier , M. de Palavicini & M.
Introducteur jufques à la portiere de la voiture ,
qui ne fur fermée que quand ces Meffieurs fe futent
retirés.
Le foir , il y eut Opéra.
Le 9. l'Infant fut dîner chez M. de Lichtenſtein.
Lé foir , il y eut Opéra.
Le to M. le Prince de Lichtenſtein dina chez M.
Dutillot , & partit après dîner pour Cafalmajor.
Le foir , il y eut Aflemblée au Paļais .
Le 11. au matin tous les Corps de l'Etat , le
Militaire , la Nobleffe , & la Maifon de S. A R.
eurent l'honneur de baifer la main à Madame
l'Archiducheffe .
Il y eut Opéra , le ſoir.
Le .les Princes n'ont reçu perfonne .
Le 13. S. A. R. Madame l'Archiducheffe partit
à dix heures du matin pour le rendre à Cafalmajor:
elle y a été accompagnée par Madame de
Gonzales , Madame de Silla , quatre Dames du
Pálais , des Majordomes , & huit Gentilshommes
de la Chambre ; elle étoit faivîe d'un nombre de
Pages , d'Ecuyers , de fon premier fervice , & defon
fervice du fecond Ordre , du Commandant de
l'Ecurie de deux Officiers des Ecuries , du Sellier >
du Maréchal , du Charron & de 24 Palfreniers à
Cheval;elle étoit éfcortée par des Gardes du Corps.
Les rues par lesquelles elle a pallé, étoient bordées
OCTOBRE , 1760. 203
de troupes , on avoit difpofé des Détachemens de
Cavalerie & d'Infanterie fur différens endroits de
la roure.
Des Bataillons Provinciaux , fix Compagnies de
Grenadiers, un Bataillon du Régiment de Parme ,
& les deux Compagnies de Grenadiers de inême
Régiment, étoient difpofées fur les bords du Pô ,
en deçà de la tête du Pont. Elle y a trouvé des
Elcadrons de Gardes du Corps & de Cavalerie. Elle
eft arrivée à Cafalmajor à midi & deux minutes.
M. le Comte de S. Vital eft chargé de la Cérémonie
de la remife , un Secrétaire du Cabinet de
l'Acte de certe ' remiſe .
S. A. R. s'arrête demain à Cafalmajor pour y
donner la main à bailer aux Deputés de la Lombardie
Autrichienne , aux Chambres Souveraines ,
& à la Nobleffe. Le lundi elle ira à Mantoue, où elle
s'arrêtera encore un jour, pour un objet ſemblable.
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Résumé : Suite de la Relation de tout ce qui s'est passé depuis.
Le texte relate les festivités entourant le mariage des Altesses Royales, notamment Madame l'Archiduchesse à Parme. Les célébrations incluent la représentation de l'opéra 'Les Fêtes de l'Hymen', composé de trois actes indépendants précédés d'un prologue intitulé 'Le Triomphe de l'Amour'. Ce prologue met en scène une querelle entre les dieux et l'Amour, qui obtient leur pardon pour l'union de la vertu et de la beauté. Les trois actes de l'opéra sont 'Aris', 'Sapho' et 'Eglé', chacun racontant des histoires d'amour et d'interventions divines. Les festivités comprennent des réceptions et des dîners offerts par des nobles tels que le Prince de Liechtenstein et le Comte de Rochechouart, avec des représentations d'opéra et des danses. La cérémonie de mariage à la cathédrale est décrite avec une décoration somptueuse et une procession ordonnée. Les troupes et les gardes assurent la sécurité, et la cérémonie religieuse suit le rituel ordinaire avec quelques adaptations spécifiques. Après la cérémonie, les princes retournent au palais dans le même ordre qu'à l'arrivée. Les événements incluent également un feu d'artifice et une illumination dans le jardin du palais, représentant l'union de l'Amour et de l'Hymen, suivi d'un bal masqué au théâtre. Madame l'Archiduchesse ouvre le bal avec le Prince François. Le lendemain, le Prince de Liechtenstein prend congé selon les cérémonies protocolaires. Les festivités se poursuivent avec des audiences et des repas officiels. Le 11 octobre, divers corps de l'État rendent hommage à Madame l'Archiduchesse. Le 13 octobre, elle quitte pour Casalmaggiore, escortée par des troupes et des dignitaires, et arrive à midi. Elle prévoit de s'arrêter à Casalmaggiore et à Mantoue pour saluer les députés et la noblesse.
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1212
p. 214-215
TANCREDE, TRAGÉDIE EN CINQ ACTES, PAR M. DE VOLTAIRE. Représentée, pour la premiere fois, par les Comédiens François ordinaires du Roi, le 3 Septembre 1760. AVIS AU PUBLIC.
Début :
Cette Piéce, actuellement sous presse avec la Préface, les corrections, additions [...]
Mots clefs :
Pièce, Voltaire, Estampes, Édition, Auteur, Impression
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TANCREDE, TRAGÉDIE EN CINQ ACTES, PAR M. DE VOLTAIRE. Représentée, pour la premiere fois, par les Comédiens François ordinaires du Roi, le 3 Septembre 1760. AVIS AU PUBLIC.
TANCREDE ,
TRAGEDIE EN CINQ ACTES.
Par M. DE VOLTAIRE.
Repréfentée , pour la premiere fois , par les Comédiens
François ordinaires du Roi , te 3
Septembre 1760.
AVIS AU PUBLIC.
Cette Piéce , actuellement fous preſſe avec la
Préface , les corrections , additions & changemens
de M. de Voltaire , va paroître incellamment
; elle fera ornée du Portrait de l'Auteur , &
d'Estampes repréfentant les fituations les plus intéreffantes
de cette Tragédie . Le prix fera le
même que celui ordinaire des Piéces de Théâtre.
On croit devoir avertir le Public de fe donner de
garde d'acheter aucune édition de cette Piéce imprimée
furtivement , & conféquemment pleine de
fautes. On reconnoîtra la bonne édition à ces
mêmes corrections , additions & gravûres , qui
eft la feule avouée de l'Auteur : Elle le vendra
à Paris chez Prault , petit-fils , Libraire , Quái
des Auguftins , la deuxième boutique au - deflus
de la rue Gît-le -coeur , à l'immortalité . Avec
Permiflion.
OCTOBRE. 1760. 215
Madame Helvetius eft accouchée le de
de mois , d'une fille qui a été baptifée à S. Roch.
Elle a eu pour Parrain M. le Duc de Choifeul ,
& pour Marraine , Madame la Duchelle de Grammont
, & a été nommée Béatrix -Henriette .
TRAGEDIE EN CINQ ACTES.
Par M. DE VOLTAIRE.
Repréfentée , pour la premiere fois , par les Comédiens
François ordinaires du Roi , te 3
Septembre 1760.
AVIS AU PUBLIC.
Cette Piéce , actuellement fous preſſe avec la
Préface , les corrections , additions & changemens
de M. de Voltaire , va paroître incellamment
; elle fera ornée du Portrait de l'Auteur , &
d'Estampes repréfentant les fituations les plus intéreffantes
de cette Tragédie . Le prix fera le
même que celui ordinaire des Piéces de Théâtre.
On croit devoir avertir le Public de fe donner de
garde d'acheter aucune édition de cette Piéce imprimée
furtivement , & conféquemment pleine de
fautes. On reconnoîtra la bonne édition à ces
mêmes corrections , additions & gravûres , qui
eft la feule avouée de l'Auteur : Elle le vendra
à Paris chez Prault , petit-fils , Libraire , Quái
des Auguftins , la deuxième boutique au - deflus
de la rue Gît-le -coeur , à l'immortalité . Avec
Permiflion.
OCTOBRE. 1760. 215
Madame Helvetius eft accouchée le de
de mois , d'une fille qui a été baptifée à S. Roch.
Elle a eu pour Parrain M. le Duc de Choifeul ,
& pour Marraine , Madame la Duchelle de Grammont
, & a été nommée Béatrix -Henriette .
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Résumé : TANCREDE, TRAGÉDIE EN CINQ ACTES, PAR M. DE VOLTAIRE. Représentée, pour la premiere fois, par les Comédiens François ordinaires du Roi, le 3 Septembre 1760. AVIS AU PUBLIC.
Le texte annonce la pièce de théâtre 'Tancrede' de Voltaire, une tragédie en cinq actes représentée pour la première fois par les Comédiens Français le 3 septembre 1760. La pièce est actuellement en cours d'impression avec des corrections, des additions et des changements apportés par Voltaire. L'édition officielle inclura le portrait de l'auteur et des gravures des scènes les plus marquantes. Le prix sera identique à celui des pièces de théâtre ordinaires. Le public est mis en garde contre les éditions pirates, qui contiennent des fautes. La bonne édition se distinguera par ses corrections, additions et gravures et sera disponible à Paris chez Prault, petit-fils, libraire au quai des Augustins. Par ailleurs, Madame Helvetius a accouché le 20 octobre 1760 d'une fille, Béatrix-Henriette, baptisée à Saint-Roch. Les parrain et marraine sont respectivement le Duc de Choiseul et la Duchesse de Grammont.
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1213
p. 61-62
AUTRE.
Début :
Vestu de toutes les façons, [...]
Mots clefs :
Journal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
EST U. de toutes les façons
Je cours la ville , & vais dans de bonnes maiſons
2 MERCURE DE FRANCE.
Je fuis auffi la Cour & vais dans la Province ;
J'amufe le Bourgeois , & j'amuſe le Prince
Quelquefois , d'un ton gracieux ,
Je philofophe en habits bleux ;
Tantôt cenfeur mordant , & critique févére ,
Mon habit blanc dément mon caractére.
Vêtu tantôt en Arlequin ,
J'abandonne mon nom , pour en prendre un
divin ;
J'occupe au mieux ma place en compagnie
Je parle Profc & Poëfie ,
Chansons , Théâtre , Hiftoire quelquefois ;
Et vis rarement plus d'un mois.
EST U. de toutes les façons
Je cours la ville , & vais dans de bonnes maiſons
2 MERCURE DE FRANCE.
Je fuis auffi la Cour & vais dans la Province ;
J'amufe le Bourgeois , & j'amuſe le Prince
Quelquefois , d'un ton gracieux ,
Je philofophe en habits bleux ;
Tantôt cenfeur mordant , & critique févére ,
Mon habit blanc dément mon caractére.
Vêtu tantôt en Arlequin ,
J'abandonne mon nom , pour en prendre un
divin ;
J'occupe au mieux ma place en compagnie
Je parle Profc & Poëfie ,
Chansons , Théâtre , Hiftoire quelquefois ;
Et vis rarement plus d'un mois.
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1214
p. 207
LETTRE de M. ****
Début :
Monsieur, En lisant le second volume du Mercure d'Avril dernier, [...]
Mots clefs :
Société littéraire de Châlons-sur-Marne, Dissertation, Bibliothèque, Erreurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. ****
LETTRE de M.
ONSIEUR ,
En lifant le fecond volume du Mercure d'Avril
dernier, à l'article de la Société Littéraire de Châ
lons-fur-Marne , j'ai vû citer dans une Differta
tion de M. Grofley , dont on connoît bien ici les
talens , une Bibliothèque de cette Ville , que vous
appellez Megliabelli. Son vrai nom eft Magliabecchi.
Ce n'est qu'une faute d'impreffion qui
peut cependant porter atteinte à l'exactitude de
F'Auteur , avec qui j'ai fréquenté cette Bibliothè
que qui lui eft bien connue à tous égards. Cette
méprife a frappé les Florentins , qui font jaloux
de ce qui les regarde .
ONSIEUR ,
En lifant le fecond volume du Mercure d'Avril
dernier, à l'article de la Société Littéraire de Châ
lons-fur-Marne , j'ai vû citer dans une Differta
tion de M. Grofley , dont on connoît bien ici les
talens , une Bibliothèque de cette Ville , que vous
appellez Megliabelli. Son vrai nom eft Magliabecchi.
Ce n'est qu'une faute d'impreffion qui
peut cependant porter atteinte à l'exactitude de
F'Auteur , avec qui j'ai fréquenté cette Bibliothè
que qui lui eft bien connue à tous égards. Cette
méprife a frappé les Florentins , qui font jaloux
de ce qui les regarde .
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Résumé : LETTRE de M. ****
La lettre signale une erreur dans le Mercure d'avril dernier. Dans un article de la Société Littéraire de Châlons-sur-Marne, M. Grofley attribue à tort le nom 'Megliabelli' à une bibliothèque de Florence, dont le vrai nom est 'Magliabecchi'. Cette erreur, due à une faute d'impression, a provoqué des réactions parmi les Florentins. L'auteur de la lettre connaît bien cette bibliothèque.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1215
p. 212-213
« Six Sonnates en Duo, travaillées pour six Instrumens différens, Flûte, [...] »
Début :
Six Sonnates en Duo, travaillées pour six Instrumens différens, Flûte, [...]
Mots clefs :
Sonates, Flûte, Haut bois, Violon, Basson, Violoncelle, Son, Livres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Six Sonnates en Duo, travaillées pour six Instrumens différens, Flûte, [...] »
SIX SONNATES en Duo , travaillées pour fix
Inftrumens différens , Flûte Haut-bois , Pardellus
de Viole a cinq cordes fans aucun démanchement
, Violon , Baffon & Violoncelle , en obfervant
la Clefde Fa , qui eft pofée ſur la quatriéme
ligne , avec des fignes pour diminuer & augmenter
les fons par degrés dans les endroits neNOVEMBRE.
1760. 213
ceffaires. Compofées par M. ATYS , Maître de
Flûte. Cuvre IV . Gravées par Jofeph Renou . Prix
4 livres feize fols . A Paris , chez l'Auteur , að
Paffage de la rue Traverfiere , à celle des Bouche
ries Saint Honoré ; M. Bayard, rue Saint Honoré,
à la Régle d'or ; Madeinoifelle Caftagnerie , rue
des Prouvaires , à la Mutique Royale ; M. Le
Menue , à la Clef d'or , rue du Roule.
Pour faciliter le Baffon & le Violoncelle , on a
tranfpofé la troifiéme Sonate en ton demi , grand
pour éviter le grand nombre de bémols
qui rendroit les modulations trop difficiles dans
l'exécution.
diéze
On trouvera aux mêmes adreffes un premier
Livre du grand Duo , le fecond Livre eft en Trio ,
Solo & Duo ; le troifiéme Livre eft une Méthode
pour la Flûte , qui expliqee l'attitude & la manière
de gouverner le foufle , avec des Préludes
en conféquence , le tout du même Auteur. Avec
Privilége du Roi,
Inftrumens différens , Flûte Haut-bois , Pardellus
de Viole a cinq cordes fans aucun démanchement
, Violon , Baffon & Violoncelle , en obfervant
la Clefde Fa , qui eft pofée ſur la quatriéme
ligne , avec des fignes pour diminuer & augmenter
les fons par degrés dans les endroits neNOVEMBRE.
1760. 213
ceffaires. Compofées par M. ATYS , Maître de
Flûte. Cuvre IV . Gravées par Jofeph Renou . Prix
4 livres feize fols . A Paris , chez l'Auteur , að
Paffage de la rue Traverfiere , à celle des Bouche
ries Saint Honoré ; M. Bayard, rue Saint Honoré,
à la Régle d'or ; Madeinoifelle Caftagnerie , rue
des Prouvaires , à la Mutique Royale ; M. Le
Menue , à la Clef d'or , rue du Roule.
Pour faciliter le Baffon & le Violoncelle , on a
tranfpofé la troifiéme Sonate en ton demi , grand
pour éviter le grand nombre de bémols
qui rendroit les modulations trop difficiles dans
l'exécution.
diéze
On trouvera aux mêmes adreffes un premier
Livre du grand Duo , le fecond Livre eft en Trio ,
Solo & Duo ; le troifiéme Livre eft une Méthode
pour la Flûte , qui expliqee l'attitude & la manière
de gouverner le foufle , avec des Préludes
en conféquence , le tout du même Auteur. Avec
Privilége du Roi,
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Résumé : « Six Sonnates en Duo, travaillées pour six Instrumens différens, Flûte, [...] »
Le document décrit une collection de six sonates en duo, adaptées pour divers instruments tels que la flûte, le hautbois, la pardelluse, le violon, le basson et le violoncelle. Ces sonates sont notées en clé de fa sur la quatrième ligne et incluent des signes pour modifier les hauteurs des sons. Composées par M. Atys, maître de flûte, elles constituent la quatrième œuvre de l'auteur. Gravées par Joseph Renou, elles sont disponibles à Paris à un prix de quatre livres seize sols. Les points de vente incluent l'auteur lui-même, M. Bayard, Madame Castagnerie et M. Le Menue. La troisième sonate a été transposée en ton demi-grand pour faciliter l'exécution au basson et au violoncelle, évitant ainsi un grand nombre de bémols. Le document mentionne également d'autres œuvres de l'auteur, telles qu'un premier livre de duos, un second livre en trio, solo et duo, et une méthode pour la flûte avec des préludes explicatifs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1216
p. 197-199
Gazettes & Papiers Anglais.
Début :
Les Éditeurs des Papiers Anglois traduits dans notre Langue, viennent de [...]
Mots clefs :
Éditeurs, Anglais, Entreprise, Littérature, Voix publique, Traduction, Écrivain, Abonnement, Gazette
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Gazettes & Papiers Anglais.
Gazettes & Papiers Anglais.
7 Les Éditeurs des Papiers Anglois traduits dans
notre Langue , viennent de repandre un nouvel
avis dans le Public. On le rappelle affez combien
les premieres feuilles de cette tradnction furent accueillies
; mais le but pour lequel on s'étoit permis
de ne rien diffimuler de la licence des déclamations
Angloifes , échappa à la multitude. Les
raifons folides qui avoient autorifé cette liberté ,
ne purent prévaloir contre les préventions d'une
grande partie du Public ; &, comme il arrive prèfque
toujours , il fallut facrifier des vues utiles à
la crainte de déplaire.
Ce découragement eût fait abandonner l'entreprife
, fi les Editeurs n'avoient été conduits que
par des intérêts particuliers ; mais un feul inconvénient
ne permettoit pas à des Citoyens de né-
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
gliger les avantages fenfibles qui pouvoient réfalter
de la continuation de cet Ouvrage.
On n'a point ceflé de croire qu'il étoit intéreſfant
pour la Nation de connoître les opinions qui
partagent les Anglois fur l'adminiſtration de la
Grande-Bretagne ; de faire fentir les vices & les
malheurs de leur Gouvernement qui épuiſent
l'Angleterre , malgré les fuccès apparens qu'elle
peut avoir pendant cette guerre. Ce tableau , véritablement
utile , pouvoit encore le trouver fucceffivement
dans les papiers que l'on s'étoit propofé
de traduire , & c'en étoit affez pour que le
zéle des Editeurs ne fe réfroidît pas.
Mais dans la continuation qui fut donnée , on
s'affervit trop fcrupuleufement , à peut-être, des
détails qui ne pouvoient intéreffer que foiblement
hors de l'Angleterre. On traduifit dans toute fon
étendue , de longs écrits politiques , dont il eût
fuffi de faire connoître l'efprit dans un extrait fidéle.
On s'écarta trop de toutes les Gazettes conques
, en laiffant trop peu de place aux nouvel
les qui font , dans les circonftances préfentes
Tobjet le plus effentiel de la curiofité. On ne fur
point varié , autant qu'il étoit poffible de l'être .
Les annonces de Littérature , les événemens par
ticuliers , les anecdotes , fouvent piquantes , furent
entiérement négligés.
,
On a confulté la voix publique , & d'après elle ,
on s'eft proposé d'éviter tous ces écueils . Un homme
de Lettres , d'un mérite connu a bien voulu
fe charger de la traduction des papiers Anglois.
La premiere feuille vient de paroître le 11 de ce
mois , avec le nouvel avis des Editeurs ; il en paroîtra
une réguliérement tous les Mardis . Pour
rendre le Public juge des changemens avantageux
que l'on a faits & dans le fond & dans la
forme de cet Ouvrage , pour le mettre à portée
DECEMBRE. 1760 . 199
de recevoir de lui des inftructions fur ce qui
lui plairoit davantage ; enfin , pour étudier fon
goût, qui doit être la régle de tout Ecrivain qui
fe refpectera lui-même , on donnera gratuite ,
ment toutes les feuilles du mois de Novembre ,
& à ceux qui feront abonnés , on continuera ce
même envoi gratuit jufqu'au mois de Janvier .
On s'adreflera , pour les abonnemens , au Bur
reau général des Gazettes étrangères , rue & visà-
vis la grille des Mathurins.
On pourra s'adrefler auffi aux Bureaux parti
culiers établis dans les principales Villes du Royau
me.
Il fera de régle de faire infcrire avant le 20
du mois qui précédera celui pour lequel on fouhaitera
de commencer fon abonnement,
7 Les Éditeurs des Papiers Anglois traduits dans
notre Langue , viennent de repandre un nouvel
avis dans le Public. On le rappelle affez combien
les premieres feuilles de cette tradnction furent accueillies
; mais le but pour lequel on s'étoit permis
de ne rien diffimuler de la licence des déclamations
Angloifes , échappa à la multitude. Les
raifons folides qui avoient autorifé cette liberté ,
ne purent prévaloir contre les préventions d'une
grande partie du Public ; &, comme il arrive prèfque
toujours , il fallut facrifier des vues utiles à
la crainte de déplaire.
Ce découragement eût fait abandonner l'entreprife
, fi les Editeurs n'avoient été conduits que
par des intérêts particuliers ; mais un feul inconvénient
ne permettoit pas à des Citoyens de né-
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
gliger les avantages fenfibles qui pouvoient réfalter
de la continuation de cet Ouvrage.
On n'a point ceflé de croire qu'il étoit intéreſfant
pour la Nation de connoître les opinions qui
partagent les Anglois fur l'adminiſtration de la
Grande-Bretagne ; de faire fentir les vices & les
malheurs de leur Gouvernement qui épuiſent
l'Angleterre , malgré les fuccès apparens qu'elle
peut avoir pendant cette guerre. Ce tableau , véritablement
utile , pouvoit encore le trouver fucceffivement
dans les papiers que l'on s'étoit propofé
de traduire , & c'en étoit affez pour que le
zéle des Editeurs ne fe réfroidît pas.
Mais dans la continuation qui fut donnée , on
s'affervit trop fcrupuleufement , à peut-être, des
détails qui ne pouvoient intéreffer que foiblement
hors de l'Angleterre. On traduifit dans toute fon
étendue , de longs écrits politiques , dont il eût
fuffi de faire connoître l'efprit dans un extrait fidéle.
On s'écarta trop de toutes les Gazettes conques
, en laiffant trop peu de place aux nouvel
les qui font , dans les circonftances préfentes
Tobjet le plus effentiel de la curiofité. On ne fur
point varié , autant qu'il étoit poffible de l'être .
Les annonces de Littérature , les événemens par
ticuliers , les anecdotes , fouvent piquantes , furent
entiérement négligés.
,
On a confulté la voix publique , & d'après elle ,
on s'eft proposé d'éviter tous ces écueils . Un homme
de Lettres , d'un mérite connu a bien voulu
fe charger de la traduction des papiers Anglois.
La premiere feuille vient de paroître le 11 de ce
mois , avec le nouvel avis des Editeurs ; il en paroîtra
une réguliérement tous les Mardis . Pour
rendre le Public juge des changemens avantageux
que l'on a faits & dans le fond & dans la
forme de cet Ouvrage , pour le mettre à portée
DECEMBRE. 1760 . 199
de recevoir de lui des inftructions fur ce qui
lui plairoit davantage ; enfin , pour étudier fon
goût, qui doit être la régle de tout Ecrivain qui
fe refpectera lui-même , on donnera gratuite ,
ment toutes les feuilles du mois de Novembre ,
& à ceux qui feront abonnés , on continuera ce
même envoi gratuit jufqu'au mois de Janvier .
On s'adreflera , pour les abonnemens , au Bur
reau général des Gazettes étrangères , rue & visà-
vis la grille des Mathurins.
On pourra s'adrefler auffi aux Bureaux parti
culiers établis dans les principales Villes du Royau
me.
Il fera de régle de faire infcrire avant le 20
du mois qui précédera celui pour lequel on fouhaitera
de commencer fon abonnement,
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Résumé : Gazettes & Papiers Anglais.
Les éditeurs de traductions de journaux anglais en français ont publié un nouvel avis. Initialement bien accueillies, les traductions avaient suscité des incompréhensions sur l'absence de censure. Les éditeurs ont dû sacrifier des informations utiles par crainte de déplaire au public. Malgré cela, ils ont décidé de poursuivre l'entreprise pour ses avantages potentiels pour la nation. Ils ont jugé important de révéler les opinions des Anglais sur l'administration britannique et les vices de leur gouvernement, qui affaiblissent l'Angleterre malgré les succès militaires apparents. Cependant, les traductions incluaient trop de détails inutiles et négligeaient les nouvelles essentielles. Pour remédier à ces problèmes, les éditeurs ont consulté l'opinion publique et confié la traduction à un homme de lettres de mérite. La première feuille révisée est parue le 11 du mois avec un nouvel avis. Les abonnés recevront gratuitement toutes les feuilles de novembre à janvier pour juger des changements. Les abonnements peuvent être souscrits au Bureau général des Gazettes étrangères ou dans les principales villes du royaume.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1217
p. 199-200
AVIS.
Début :
Le Courier Politique, ou Gazette de Francfort a commencé le 17 Juin 1760 avant [...]
Mots clefs :
Gazette, Parution, Bulletins des armées, Auteur, Vérité, Information rapide, Abonnement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS.
A VI S.
LE COURIER POLITIQUE , OU GAZETTE DE FRANCFORT
a commencé le 17 Juin 1760 avant l'ouver
ture de la Campagne , & paroîtra régulierement
deux fois par semaine. C'elt principalement pour
l'armée deFrance que l'on a établi cette Gazette.On
y trouve exactement tous les bulletins des armées
de Broglie , de Daun & de l'Empire. Le Lecteur
appercevra ailément, que l'Auteur écrit fans paffion
& fans partialité , & qu'inftruit le premier des faits
qui fe paffent , pour ainfi dire , fous les yeux, par
le voifinage de l'armée de France , il n'a d'autre
vue que de nous les faire parvenir dans leur nouveauté
, & avec la plus exacte vérité .
L'année d'abonnement de cette Gazette eft de
trente-fix livres , & commencera au premier ordinaire
du mois de Janvier prochain . Pour le la pro
curer en France , il faut s'adreſſer ou au Bureau
général des . Gazettes étrangeres , rue & vis- à-vis
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
la grille des Mathurins, ou aux Bureaux particuliers
des Provinces.
L'Auteur de cette Gazette fait paroître les mêmes
jours un Courier littéraire , dans lequel on
donne une notice courte des Livres qui paroiffent :
le Bureau des Gazettes étrangères n'en eft pas chargé.
Pour fe le procurer , on pourra s'adreſſer à fon
Auteur , à Francfort , en attendant qu'il indique
ceux chez qui on le trouvera en France.
LE COURIER POLITIQUE , OU GAZETTE DE FRANCFORT
a commencé le 17 Juin 1760 avant l'ouver
ture de la Campagne , & paroîtra régulierement
deux fois par semaine. C'elt principalement pour
l'armée deFrance que l'on a établi cette Gazette.On
y trouve exactement tous les bulletins des armées
de Broglie , de Daun & de l'Empire. Le Lecteur
appercevra ailément, que l'Auteur écrit fans paffion
& fans partialité , & qu'inftruit le premier des faits
qui fe paffent , pour ainfi dire , fous les yeux, par
le voifinage de l'armée de France , il n'a d'autre
vue que de nous les faire parvenir dans leur nouveauté
, & avec la plus exacte vérité .
L'année d'abonnement de cette Gazette eft de
trente-fix livres , & commencera au premier ordinaire
du mois de Janvier prochain . Pour le la pro
curer en France , il faut s'adreſſer ou au Bureau
général des . Gazettes étrangeres , rue & vis- à-vis
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
la grille des Mathurins, ou aux Bureaux particuliers
des Provinces.
L'Auteur de cette Gazette fait paroître les mêmes
jours un Courier littéraire , dans lequel on
donne une notice courte des Livres qui paroiffent :
le Bureau des Gazettes étrangères n'en eft pas chargé.
Pour fe le procurer , on pourra s'adreſſer à fon
Auteur , à Francfort , en attendant qu'il indique
ceux chez qui on le trouvera en France.
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Résumé : AVIS.
Le 'Courier Politique, ou Gazette de Francfort' a été lancé le 17 juin 1760, avant le début de la campagne militaire. Cette gazette est principalement destinée à l'armée de France et publie deux fois par semaine les bulletins des armées de Broglie, de Daun et de l'Empire. L'auteur affirme écrire sans passion ni partialité, en se basant sur des faits observés de près grâce à la proximité avec l'armée de France, garantissant ainsi la nouveauté et l'exactitude des informations. L'abonnement annuel coûte trente-six livres et commence au premier ordinaire du mois de janvier. En France, la gazette peut être obtenue au Bureau général des Gazettes étrangères, rue et vis-à-vis la grille des Mathurins, ou auprès des bureaux particuliers des provinces. L'auteur publie également un 'Courier littéraire' les mêmes jours, fournissant des notices courtes des livres récemment parus. Ce dernier peut être obtenu en s'adressant directement à l'auteur à Francfort, en attendant qu'il indique les points de distribution en France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1218
p. 62-63
ENIGME.
Début :
Je suis un tableau concerté [...]
Mots clefs :
Roman
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
Ja fuis un tableau concerté E
D'accident , d'amour , de foibleffe ,
Que méconnoît la Vérité ;
Qu'embellit la Délicateffe
De fon éclat éblouiſſant ;
Que l'art , par de fauffes images ,
Charge d'un fatras éclatant .
Quelquefois , dans mes badinages ,
J'éléve un phantôme brillant ,
Le coeur s'émeut & s'intéreſſe ,
On verfe des pleurs ; à l'inſtant
La Raiſon vient , mon charme ceſſe,
AOUST. 1761 .
63
Ainfi j'égarois les efprits
Dans un Dédale d'avantures ,
Et par mes graves impoſtures ,
J'éveillois les fens afſoupis :
Mais l'homme , en paffant à l'extrême ,
A beaucoup abrégé mes ans ;
Et malgré mes vieux partiſans ,
Moins je fuis long , & plus on m'aime.
Par M. DE RIPERU .
Ja fuis un tableau concerté E
D'accident , d'amour , de foibleffe ,
Que méconnoît la Vérité ;
Qu'embellit la Délicateffe
De fon éclat éblouiſſant ;
Que l'art , par de fauffes images ,
Charge d'un fatras éclatant .
Quelquefois , dans mes badinages ,
J'éléve un phantôme brillant ,
Le coeur s'émeut & s'intéreſſe ,
On verfe des pleurs ; à l'inſtant
La Raiſon vient , mon charme ceſſe,
AOUST. 1761 .
63
Ainfi j'égarois les efprits
Dans un Dédale d'avantures ,
Et par mes graves impoſtures ,
J'éveillois les fens afſoupis :
Mais l'homme , en paffant à l'extrême ,
A beaucoup abrégé mes ans ;
Et malgré mes vieux partiſans ,
Moins je fuis long , & plus on m'aime.
Par M. DE RIPERU .
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1219
p. 63-64
AUTRE.
Début :
Si tu desires me connoître, [...]
Mots clefs :
Arlequin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
Si tu defires me connoître ,
Lecteur , regarde à tes côtés
Ces fous courans à pas précipités ,
Ces fous en qui l'on voit paroître
Ces façons & cet enjoument ,
Ces petits airs , cette foupleſſe ,
Qu'à tort tu nommes gentilleſſe :
Je ne différe d'eux , que par l'habillement.
Chez moi c'eft art , & chez eux c'eſt nature ;
Un habit très-léger compofe ma parure ;
Ils font vêtus plus richement que moi.
Quoi , Lecteur , ton efprit balance ?
C'eft fur-tout à Paris que je fais réfidence.
Oui , Lecteur , à Paris : tu t'étonnes , pourquoi !
Je fronde les travers , réprime la licence,
64 MERCURE DE FRANCE.
Enfeigne la fageffe .... on le dit ... je le croi.
J'ai beaucoup d'ennemis , & fur-tout dans l'Eglife .
Contre moi vainement la critique s'épuiſe ,
Et cependant j'échappe à ſa fureur .
Je fuis gai , femillant... me connois- tu , Lecteur
ParM. CORDIER DE LA HOUSSAYE,
DE CALAIS.
Si tu defires me connoître ,
Lecteur , regarde à tes côtés
Ces fous courans à pas précipités ,
Ces fous en qui l'on voit paroître
Ces façons & cet enjoument ,
Ces petits airs , cette foupleſſe ,
Qu'à tort tu nommes gentilleſſe :
Je ne différe d'eux , que par l'habillement.
Chez moi c'eft art , & chez eux c'eſt nature ;
Un habit très-léger compofe ma parure ;
Ils font vêtus plus richement que moi.
Quoi , Lecteur , ton efprit balance ?
C'eft fur-tout à Paris que je fais réfidence.
Oui , Lecteur , à Paris : tu t'étonnes , pourquoi !
Je fronde les travers , réprime la licence,
64 MERCURE DE FRANCE.
Enfeigne la fageffe .... on le dit ... je le croi.
J'ai beaucoup d'ennemis , & fur-tout dans l'Eglife .
Contre moi vainement la critique s'épuiſe ,
Et cependant j'échappe à ſa fureur .
Je fuis gai , femillant... me connois- tu , Lecteur
ParM. CORDIER DE LA HOUSSAYE,
DE CALAIS.
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1220
p. 83
LOGOGRYPHE.
Début :
Sept pieds forment mon tout : dans quatre est la figure, [...]
Mots clefs :
Rondeau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGO GRYPH E.
SEPT pie ds forment mon tout : dans
la figure ,
quatre
el
Que nous offre des Cieux fa fuperbe ſtructure.
Dans le refte on découvre un dés quatre élémens ,
Qu'annoncent fort ſouvent le tonnèrre & les vents.
Pour me trouver , Lecteur , décompofe mon être :
Je t'offrirai d'abord un métal adoré ;
Un datif qui s'adreſſe à notre commun Maître ;
Une Ville d'Eſpagne ; un Guerrier cftimé ;
Le fublime du ftyle en genre Poétique ;
Un ftupide Animal ; une Ville d'Afrique ;
J'ai la tête d'un Roi ; dans moi l'on trouve don ;
Pour tout dire, en un mot : je fuis fils d'Apollon.
SEPT pie ds forment mon tout : dans
la figure ,
quatre
el
Que nous offre des Cieux fa fuperbe ſtructure.
Dans le refte on découvre un dés quatre élémens ,
Qu'annoncent fort ſouvent le tonnèrre & les vents.
Pour me trouver , Lecteur , décompofe mon être :
Je t'offrirai d'abord un métal adoré ;
Un datif qui s'adreſſe à notre commun Maître ;
Une Ville d'Eſpagne ; un Guerrier cftimé ;
Le fublime du ftyle en genre Poétique ;
Un ftupide Animal ; une Ville d'Afrique ;
J'ai la tête d'un Roi ; dans moi l'on trouve don ;
Pour tout dire, en un mot : je fuis fils d'Apollon.
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1224
p. 7-13
ÉPITRE AU MERCURE.
Début :
Toi qui du monde studieux [...]
Mots clefs :
Messager, Logogriphes, Chansons, Art dramatique, Louis, Mercure de France, Crébillon, Pensions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ÉPITRE AU MERCURE.
ÉPITRE AU MERCURE.
Toror qui du monde ſtudieux
Seize fois dans un an parcours l'immenfe eſpace,
Ardent Meffager du Parnalle ,
Et rival quant au nom , du Mellager des Dieux :
On dit qu'allez longtemps votre emploi fat le
même ;
Que fouvent , l'un & l'autre avec art travestis ,
Votre foin journalier , votre devoir ſuprême
A iv
8 MERCURE DE FRANCE .
Fut de porter à quelque Iſis ,
En dépit des Argus , plus d'un galant emblême.
Des Logogryphes , des Chansons ,
Jadis , de nos François captivoient les fuffrages.
Le Mercure Galant , fi j'en crois mes foupçons ,
Eût alors dédaigné de plus graves meſſages .
Ces temps ont difparu : tout change avec les
moeurs.
Le Mercure de France , au brillant joint l'utile.
Son moderne appanage eft un enclos fertile
Où les fruits s'uniffent aux fleurs.
Là , comme auparavant , Beliſe peut encore
Cueillir les doux préſens de Flore :
Là , figurent , en même temps ,
VERTUMNE CERES & POMONE :
Là , chacun à fon gré moiffonne
Les dons paffagers du Printemps ,
Et les fruits durables d'Automne.
Je vois l'Agriculteur , ce Philofophe heureux ,
Guidé par tes leçons dans fes travaux ruſtiques :
Je vois nos Citadins , raiſonneurs haſardeux ,
Réformer , d'après toi , leurs calculs chimériques:
Je vois l'Emule de Strabon ,
Celui d'Archimède & d'Euclide ,
Ceux d'Hipocrate & de Newton ,
Grace à ta courfe uniforme & rapide ,
JANVIER . 1763 . 9
Donner & recevoir mainte docte leçon.
Plus loin la jeune Eglé pour qui tant de ſcience
N'eſt rien , avec raifon , auprès d'un Madrigal ,
Détourne cent feuillets pour chercher une ftance,
Et fourit , en lifant certain Conte moral :
Route fleurie , où trop d'orgueil peut- être ,
Même, après Marmontel , m'a déja fait paroître : *
Ah , puiſſé- je , du moins , y marcher ſon égal !
Ce n'est pas tout je vois encore
Et Polymnie & Terpficore ,
>
Se foumettre à ton Tribunal .
Ces jeux où Dangeville , Eléve de Thalie,
Emprunte les accens , fon fouris , fon regard ,
Où Clairon , du Tragique épuifant l'énergie
Atteint , fans nul éffort , les bornes de fon art :
Cet autre art plus fublime où triomphe Voltaire ,
Où Saintfoix , où Piron brillent chacun à part :
L'art dramatique enfin , pour nous fi néceſſaire ;
Tous ces talens , du Sage accueillis , révérés ,
'Dont le but en tous lieux eft d'inftruire & de
plaire ,
Trouvent dans ton recueil leurs faftes confacrés.
La Corne d'Amalthée , l'Anneau de Gygès , Lindor
Délie , trois Contes inférés dans les précédens Mercures
, font de l'Auteur de cette Epitre , de même que les
Quiproquo , Nouvelle inférée en partie dans ce premier
Volume,
A v
10 MERCURE DE FRANCE .
Que dirai - je de plus ? C'eft ton heureux domaine
Qui fert de récompenfe à ces Mortels vantés ,
Dont le crayon fublime ou l'éloquente veine
Plus d'une fois à nos yeux enchantés
Fit triompher Clio , Thalie & Melpomène.
Aux foutiens des beaux Arts , trop longtems ou
bliés ,
Tu fournis des fecours que res fuccès font naître .
Par-là de leurs travaux ils fe verroient payés ,
Si de teis travaux pouvoient l'être .
Ainfi , Rome naiffante oroit à fes Guerriers ,
Outre de ftériles Lauriers ,
Une part du Domaine accrû par leur courage.
Bientôt elle y joignit d'auguftes monumens ,
De la reconnoiffance ingénieux hommage ,
Et muets orateurs de leurs faits triomphans.
Chez toi renaît encor ce jufte & noble uſage :
Oui , lorfque parvenus au terme rigoureux
De leur humaine deſtinée ,
La mort fur tes Héros étend fon voile affreux ;
Quand des Mufes en deuil la troupe conſternée ,
Regrette Echyle * Plaute , arrachés à nos voeux ;
Par des monumens plus durables
Que des fimulachres pompeux ,
Tu confacres chez nos neveux ,
* Feu M, de Crébillon 5 fi juftement furnommé l'Echyle
François , avoit une penfion fur le Mercure . Il ne
feroit pas difficile de trouver plus d'an Plaute parmi
MM. les Penfionnaires vivans.
JANVIER. 1763 .
11
La gloire de ces morts à jamais mémorables ,
Et toujours vivans à leurs yeux.
Poarfuis ; & que ton Caducée
Devienne le fceptre des Arts ;
De ces Enfans des Cieux la troupe difperfée
Par les cris du terrible Mars ,
Se réunit de toutes parts ,
Et reprend ſa ſplendeur trop longtems éclipſée .
Un Roi qui la chérit , qui dans tous les deffeins ,
Prend l'honneur pour flambeau , prend la vertu
pour guide ,
Enchaînant fous les pieds la difcorde homicide ,
De nos jours orageux a fait des jours fereins .
Louis , ( à ce nom feul votre elpoir ſe ranime ,
Beaux Arts , que fi ſouvent ont cherché les bienfaits
! )
LOUIS , à votre éffor fublime
Prépare un libre cours , & de vaſtes ſujets.
Déja plus d'une fois l'Art de nos Praxitelles
Imprima fur l'airain l'image de ſes traits * :
* On ſçait qu'il y a déja plufieurs années que les Villes
de Bordeaux & de Rennes ont l'une & Pautre fait elever
une Statue au Roi dans leur enceinte . Paris & Rheims
vont jouir du même avantage. Ces quatre Monuniens
doivent à tous égards fixer l'attention de la pollerité.
On a beaucoup écrit fur celui que fait riger la Walle
de Rheims. Je dois ajo ter qu'à cette occafio 1 , cette Cité
antique femble avoir pris une nouvelle forme. Une foule
d'Ouvrages modernes l'embellit & la decore . Ceft de
quoi le Public pourra juger par le Plan qui en doit bien-
A vj
12 MERCURE DE FRANCE ..
C'eſt à vos touches immortelles ,
Mufes , qu'il appartient d'animer ces Portraits.
Peignez cette ame égale , intrépide , fincère ,
Cette ame de LOUIS , fi digne de TITUS ,
Ce coeur né pour aimer , ce noble caractère ,
Cette fermeté rare , & pour dire encor plus ,
Cette bonté que rien n'altère ....
O toi , prompt Meffager , qui dans ton cours heureux
Ne marches que fous fes aufpices ,
T
Porte jufqu'à fes pieds mon encens & mes voeux.
Jadis mes yeux ont vu ce Roi victorieux
De mes foibles éffais accueillir les prémices * .
Renaîffez , ô momens pour moi fi glorieux !
Du moins , puiffe à fon gré , mon zéle induſtrieux
Multiplier fes facrifices.
Ont dit que pour chanter les vergers & les champs ,
Tranſporté d'une ardeur extrême ,
Le Berger Héfiode obtint des Mufes même
La Lyre qui régla ſes ruftiques accens :
Ah ! fid'un pareil avantage
tôt paroître. Tous ces travaux , ainfi que ceux de la nouvelle
Place , te font exécutés d'après les Deffeins & fous
les yeux de M. le Gendre , Ingénieur en Chef de la
Province de Champagne. Ses talens ont dignement fecondé
le zéle des Citoyens & des Magiftrats municipaux
de cette Ville ancienne & célébre,
* En 1748 , l'Auteur n'étant âgé que de 19 ans, eut
l'honneur de préfenter au Roi un Difcours en Vers de fa
compofition fur les Victoires de SA MAJESTE'.
JANVIER. 1763 . 13
Mes voeux ardens étoient ſuivis ;
Mon choix eft fait : je jure par LOUIS ,
D'en faire un plus fublime uſage.
Par M. DE LA DIXMERIE.
Toror qui du monde ſtudieux
Seize fois dans un an parcours l'immenfe eſpace,
Ardent Meffager du Parnalle ,
Et rival quant au nom , du Mellager des Dieux :
On dit qu'allez longtemps votre emploi fat le
même ;
Que fouvent , l'un & l'autre avec art travestis ,
Votre foin journalier , votre devoir ſuprême
A iv
8 MERCURE DE FRANCE .
Fut de porter à quelque Iſis ,
En dépit des Argus , plus d'un galant emblême.
Des Logogryphes , des Chansons ,
Jadis , de nos François captivoient les fuffrages.
Le Mercure Galant , fi j'en crois mes foupçons ,
Eût alors dédaigné de plus graves meſſages .
Ces temps ont difparu : tout change avec les
moeurs.
Le Mercure de France , au brillant joint l'utile.
Son moderne appanage eft un enclos fertile
Où les fruits s'uniffent aux fleurs.
Là , comme auparavant , Beliſe peut encore
Cueillir les doux préſens de Flore :
Là , figurent , en même temps ,
VERTUMNE CERES & POMONE :
Là , chacun à fon gré moiffonne
Les dons paffagers du Printemps ,
Et les fruits durables d'Automne.
Je vois l'Agriculteur , ce Philofophe heureux ,
Guidé par tes leçons dans fes travaux ruſtiques :
Je vois nos Citadins , raiſonneurs haſardeux ,
Réformer , d'après toi , leurs calculs chimériques:
Je vois l'Emule de Strabon ,
Celui d'Archimède & d'Euclide ,
Ceux d'Hipocrate & de Newton ,
Grace à ta courfe uniforme & rapide ,
JANVIER . 1763 . 9
Donner & recevoir mainte docte leçon.
Plus loin la jeune Eglé pour qui tant de ſcience
N'eſt rien , avec raifon , auprès d'un Madrigal ,
Détourne cent feuillets pour chercher une ftance,
Et fourit , en lifant certain Conte moral :
Route fleurie , où trop d'orgueil peut- être ,
Même, après Marmontel , m'a déja fait paroître : *
Ah , puiſſé- je , du moins , y marcher ſon égal !
Ce n'est pas tout je vois encore
Et Polymnie & Terpficore ,
>
Se foumettre à ton Tribunal .
Ces jeux où Dangeville , Eléve de Thalie,
Emprunte les accens , fon fouris , fon regard ,
Où Clairon , du Tragique épuifant l'énergie
Atteint , fans nul éffort , les bornes de fon art :
Cet autre art plus fublime où triomphe Voltaire ,
Où Saintfoix , où Piron brillent chacun à part :
L'art dramatique enfin , pour nous fi néceſſaire ;
Tous ces talens , du Sage accueillis , révérés ,
'Dont le but en tous lieux eft d'inftruire & de
plaire ,
Trouvent dans ton recueil leurs faftes confacrés.
La Corne d'Amalthée , l'Anneau de Gygès , Lindor
Délie , trois Contes inférés dans les précédens Mercures
, font de l'Auteur de cette Epitre , de même que les
Quiproquo , Nouvelle inférée en partie dans ce premier
Volume,
A v
10 MERCURE DE FRANCE .
Que dirai - je de plus ? C'eft ton heureux domaine
Qui fert de récompenfe à ces Mortels vantés ,
Dont le crayon fublime ou l'éloquente veine
Plus d'une fois à nos yeux enchantés
Fit triompher Clio , Thalie & Melpomène.
Aux foutiens des beaux Arts , trop longtems ou
bliés ,
Tu fournis des fecours que res fuccès font naître .
Par-là de leurs travaux ils fe verroient payés ,
Si de teis travaux pouvoient l'être .
Ainfi , Rome naiffante oroit à fes Guerriers ,
Outre de ftériles Lauriers ,
Une part du Domaine accrû par leur courage.
Bientôt elle y joignit d'auguftes monumens ,
De la reconnoiffance ingénieux hommage ,
Et muets orateurs de leurs faits triomphans.
Chez toi renaît encor ce jufte & noble uſage :
Oui , lorfque parvenus au terme rigoureux
De leur humaine deſtinée ,
La mort fur tes Héros étend fon voile affreux ;
Quand des Mufes en deuil la troupe conſternée ,
Regrette Echyle * Plaute , arrachés à nos voeux ;
Par des monumens plus durables
Que des fimulachres pompeux ,
Tu confacres chez nos neveux ,
* Feu M, de Crébillon 5 fi juftement furnommé l'Echyle
François , avoit une penfion fur le Mercure . Il ne
feroit pas difficile de trouver plus d'an Plaute parmi
MM. les Penfionnaires vivans.
JANVIER. 1763 .
11
La gloire de ces morts à jamais mémorables ,
Et toujours vivans à leurs yeux.
Poarfuis ; & que ton Caducée
Devienne le fceptre des Arts ;
De ces Enfans des Cieux la troupe difperfée
Par les cris du terrible Mars ,
Se réunit de toutes parts ,
Et reprend ſa ſplendeur trop longtems éclipſée .
Un Roi qui la chérit , qui dans tous les deffeins ,
Prend l'honneur pour flambeau , prend la vertu
pour guide ,
Enchaînant fous les pieds la difcorde homicide ,
De nos jours orageux a fait des jours fereins .
Louis , ( à ce nom feul votre elpoir ſe ranime ,
Beaux Arts , que fi ſouvent ont cherché les bienfaits
! )
LOUIS , à votre éffor fublime
Prépare un libre cours , & de vaſtes ſujets.
Déja plus d'une fois l'Art de nos Praxitelles
Imprima fur l'airain l'image de ſes traits * :
* On ſçait qu'il y a déja plufieurs années que les Villes
de Bordeaux & de Rennes ont l'une & Pautre fait elever
une Statue au Roi dans leur enceinte . Paris & Rheims
vont jouir du même avantage. Ces quatre Monuniens
doivent à tous égards fixer l'attention de la pollerité.
On a beaucoup écrit fur celui que fait riger la Walle
de Rheims. Je dois ajo ter qu'à cette occafio 1 , cette Cité
antique femble avoir pris une nouvelle forme. Une foule
d'Ouvrages modernes l'embellit & la decore . Ceft de
quoi le Public pourra juger par le Plan qui en doit bien-
A vj
12 MERCURE DE FRANCE ..
C'eſt à vos touches immortelles ,
Mufes , qu'il appartient d'animer ces Portraits.
Peignez cette ame égale , intrépide , fincère ,
Cette ame de LOUIS , fi digne de TITUS ,
Ce coeur né pour aimer , ce noble caractère ,
Cette fermeté rare , & pour dire encor plus ,
Cette bonté que rien n'altère ....
O toi , prompt Meffager , qui dans ton cours heureux
Ne marches que fous fes aufpices ,
T
Porte jufqu'à fes pieds mon encens & mes voeux.
Jadis mes yeux ont vu ce Roi victorieux
De mes foibles éffais accueillir les prémices * .
Renaîffez , ô momens pour moi fi glorieux !
Du moins , puiffe à fon gré , mon zéle induſtrieux
Multiplier fes facrifices.
Ont dit que pour chanter les vergers & les champs ,
Tranſporté d'une ardeur extrême ,
Le Berger Héfiode obtint des Mufes même
La Lyre qui régla ſes ruftiques accens :
Ah ! fid'un pareil avantage
tôt paroître. Tous ces travaux , ainfi que ceux de la nouvelle
Place , te font exécutés d'après les Deffeins & fous
les yeux de M. le Gendre , Ingénieur en Chef de la
Province de Champagne. Ses talens ont dignement fecondé
le zéle des Citoyens & des Magiftrats municipaux
de cette Ville ancienne & célébre,
* En 1748 , l'Auteur n'étant âgé que de 19 ans, eut
l'honneur de préfenter au Roi un Difcours en Vers de fa
compofition fur les Victoires de SA MAJESTE'.
JANVIER. 1763 . 13
Mes voeux ardens étoient ſuivis ;
Mon choix eft fait : je jure par LOUIS ,
D'en faire un plus fublime uſage.
Par M. DE LA DIXMERIE.
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Résumé : ÉPITRE AU MERCURE.
L'épître au Mercure célèbre le périodique 'Mercure de France' et ses diverses contributions. Le texte compare ce périodique à la planète Mercure et au messager des dieux, soulignant leur rôle commun de messagers. Il évoque l'évolution du 'Mercure Galant', autrefois dédié à des messages plus légers, vers le 'Mercure de France', qui combine l'utile et le brillant. Ce périodique offre une variété de contenus, allant des poèmes aux traités philosophiques, en passant par des œuvres dramatiques et des contes. Le 'Mercure de France' couvre plusieurs disciplines, telles que l'agriculture, les sciences, la philosophie et les arts dramatiques. Il mentionne des figures littéraires et artistiques contemporaines comme Voltaire et Marmontel. Le périodique est présenté comme un soutien aux arts et aux lettres, récompensant les talents et perpétuant la mémoire des grands hommes. L'épître rend hommage au roi Louis, qui soutient les arts et les lettres, et exprime le souhait que le 'Mercure de France' continue de prospérer sous ses auspices. Le texte se conclut par un vœu pour que le périodique puisse multiplier ses sacrifices en l'honneur du roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1225
p. 61
A Mlle DU MESNIL sur la Pension dont S. M. l'a gratifiée.
Début :
HEUREUSEMENT vous voilà satisfaite ! [...]
Mots clefs :
LOUIS LE BIEN- AIMÉ, Paiement
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texteReconnaissance textuelle : A Mlle DU MESNIL sur la Pension dont S. M. l'a gratifiée.
HEUREUSEME UREUSEMENT vous voilà fatisfaite !
LOUIS LE BIEN- AIMÉ , qui chérit le Talent ,
Au vôtre vient de payer une dette
Dont chaque année , en fe renouvellant ,
Vous va renouveller aufli le payement.
D'une âme auffi franche que nette
Je vous en fais ici mon compliment ;
En vous faisant remarquer fimplement ,
Que ce bien , que chacun dès long- tems vous
fouhaite ,
Vous eft annoncé juſtement
Le jour qu'on joue Heureufement !
Ce 29 Novembre 1762 .
Par M. D. G .....
* Petite Piéce repréfentée au Théâtre François.
LOUIS LE BIEN- AIMÉ , qui chérit le Talent ,
Au vôtre vient de payer une dette
Dont chaque année , en fe renouvellant ,
Vous va renouveller aufli le payement.
D'une âme auffi franche que nette
Je vous en fais ici mon compliment ;
En vous faisant remarquer fimplement ,
Que ce bien , que chacun dès long- tems vous
fouhaite ,
Vous eft annoncé juſtement
Le jour qu'on joue Heureufement !
Ce 29 Novembre 1762 .
Par M. D. G .....
* Petite Piéce repréfentée au Théâtre François.
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Résumé : A Mlle DU MESNIL sur la Pension dont S. M. l'a gratifiée.
L'auteur félicite une personne récompensée pour son talent. Louis, dit 'le Bien-Aimé', a honoré cette personne en payant une dette annuelle renouvelée chaque année. Ce bienfait, souhaité depuis longtemps, a été annoncé le 29 novembre 1762 lors de la pièce 'Heureusement' au Théâtre Français. L'auteur, M. D. G., adresse ses compliments de manière franche.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1226
p. 113-114
ETRENNES AUX DAMES, avec le Calendrier de l'année 1763. Premiere partie. Notice des Femmes illustres dans les Belles-Lettres. Seconde partie : Notice des Livres composés par des Femmes. À Paris, chez Musier, fils, quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, à S. Étienne , avec approbation & permission, 1763, in-16.
Début :
LA premiere Femme de ce Catalogue chronologique est la célebre Héloise, [...]
Mots clefs :
Femmes françaises, Conte, Mémoires, Roman
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texteReconnaissance textuelle : ETRENNES AUX DAMES, avec le Calendrier de l'année 1763. Premiere partie. Notice des Femmes illustres dans les Belles-Lettres. Seconde partie : Notice des Livres composés par des Femmes. À Paris, chez Musier, fils, quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, à S. Étienne , avec approbation & permission, 1763, in-16.
ETRENNES AUX DAMES , avec le
Calendrier de l'année 1763. Premiere
partie. Notice des Femmes illuftres
dans les Belles- Lettres . Seconde partie
; Notice des Livres composés par
des Femmes . A Paris , chez Mufier
fils , quai des Auguftins , au coin de
la rue Pavée , à S. Etienne , avec
approbation & permiſſion , 1763 ,
in-16.
L A premiere Femme de ce Catalogue
chronologique eft la célebre Héloife ,
amante du malheureux Abaillard , & la
derniere eft la charmante Mde Favart.
Il n'eft ici queftion que des Femmes
Françoifes ; encore ce Catalogue eft- il
bien imparfait à cet égard : car fans remonter
à celles qui font mortes , parmi
les vivantes feules nous en trouvons huit
ou neuf que l'Auteur a oubliées : telles
font par exemple Madame de Beaumer ,
Auteur du Journal des Dames, & c. Madame
Benoit , Auteur d'un Journal littéraire
& d'un roman 'intitulé Mes Principes
; Madame Bontems , qui a traduit
114 MERCURE DE FRANCE .
les Saifons de Tomfon ; Madame de
Beaumont , Auteur du nouveau Magafin
Anglois , du Magafin des Enfans , &c ;
Madame Robert , Auteur de la Payfanne
Philofophe , roman en quatre
Parties ; Mademoiſelle Brohon , Auteur
des Amans Philofophes , & d'un joli
Conte inféré dans le Mercure ; Mlle de
la Guefnerie , de la ville d'Angers
Auteur des Mémoires de Milady B *** ;
Madame de la Gorfe , de Touloufe , qui
à remporté des Prix de Poëfie aux Jeux
Floraux. Nous pourrions peut - être
augmenter cette lifte , dont nous exhortons
l'Auteur à faire ufage dans
une feconde édition . Nous voudrions
auffi qu'il s'attachât à faire connoître
davantage les Femmes qui compofent
fon Catalogue , & qu'il nous donnât des
notices plus étendues fur leurs vies &
fur leurs ouvrages. Tel qu'il eft , c'eſt
toujours un trophée érigé à la gloire du
beau Séxe , & dont les Femmes ne peuvent
fe difpenfer de favoir gré à l'Auteur.
Calendrier de l'année 1763. Premiere
partie. Notice des Femmes illuftres
dans les Belles- Lettres . Seconde partie
; Notice des Livres composés par
des Femmes . A Paris , chez Mufier
fils , quai des Auguftins , au coin de
la rue Pavée , à S. Etienne , avec
approbation & permiſſion , 1763 ,
in-16.
L A premiere Femme de ce Catalogue
chronologique eft la célebre Héloife ,
amante du malheureux Abaillard , & la
derniere eft la charmante Mde Favart.
Il n'eft ici queftion que des Femmes
Françoifes ; encore ce Catalogue eft- il
bien imparfait à cet égard : car fans remonter
à celles qui font mortes , parmi
les vivantes feules nous en trouvons huit
ou neuf que l'Auteur a oubliées : telles
font par exemple Madame de Beaumer ,
Auteur du Journal des Dames, & c. Madame
Benoit , Auteur d'un Journal littéraire
& d'un roman 'intitulé Mes Principes
; Madame Bontems , qui a traduit
114 MERCURE DE FRANCE .
les Saifons de Tomfon ; Madame de
Beaumont , Auteur du nouveau Magafin
Anglois , du Magafin des Enfans , &c ;
Madame Robert , Auteur de la Payfanne
Philofophe , roman en quatre
Parties ; Mademoiſelle Brohon , Auteur
des Amans Philofophes , & d'un joli
Conte inféré dans le Mercure ; Mlle de
la Guefnerie , de la ville d'Angers
Auteur des Mémoires de Milady B *** ;
Madame de la Gorfe , de Touloufe , qui
à remporté des Prix de Poëfie aux Jeux
Floraux. Nous pourrions peut - être
augmenter cette lifte , dont nous exhortons
l'Auteur à faire ufage dans
une feconde édition . Nous voudrions
auffi qu'il s'attachât à faire connoître
davantage les Femmes qui compofent
fon Catalogue , & qu'il nous donnât des
notices plus étendues fur leurs vies &
fur leurs ouvrages. Tel qu'il eft , c'eſt
toujours un trophée érigé à la gloire du
beau Séxe , & dont les Femmes ne peuvent
fe difpenfer de favoir gré à l'Auteur.
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Résumé : ETRENNES AUX DAMES, avec le Calendrier de l'année 1763. Premiere partie. Notice des Femmes illustres dans les Belles-Lettres. Seconde partie : Notice des Livres composés par des Femmes. À Paris, chez Musier, fils, quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, à S. Étienne , avec approbation & permission, 1763, in-16.
Le document 'Étrennes aux Dames' est un calendrier de l'année 1763 publié à Paris par Mufier fils. Il se divise en deux parties : la première présente des notices sur des femmes illustres dans les Belles-Lettres, et la seconde liste des livres composés par des femmes. Le catalogue commence avec Héloïse, amante d'Abélard, et se termine avec Madame Favart. Il se concentre exclusivement sur des femmes françaises, bien que l'auteur reconnaisse son incomplétude. Parmi les femmes oubliées, on trouve Madame de Beaumer, auteure du 'Journal des Dames', Madame Benoit, auteure d'un journal littéraire et du roman 'Mes Principes', Madame Bontems, traductrice des 'Saisons de Thomson', Madame de Beaumont, auteure du 'Nouveau Magasin Anglois' et du 'Magasin des Enfants', Madame Robert, auteure de 'La Paysanne Philosophe', Mademoiselle Brohon, auteure des 'Amants Philosophes', Mademoiselle de la Guésnerie, auteure des 'Mémoires de Milady B ***', et Madame de la Gorse, lauréate de prix de poésie aux Jeux Floraux. Le texte encourage l'auteur à compléter et à enrichir ce catalogue dans une future édition.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1226
ETRENNES AUX DAMES, avec le Calendrier de l'année 1763. Premiere partie. Notice des Femmes illustres dans les Belles-Lettres. Seconde partie : Notice des Livres composés par des Femmes. À Paris, chez Musier, fils, quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, à S. Étienne , avec approbation & permission, 1763, in-16.
1227
p. 116-118
« ALMANACHS NOUVEAUX pour l'année 1763, qui se trouvent au CABINET [...] »
Début :
ALMANACHS NOUVEAUX pour l'année 1763, qui se trouvent au CABINET [...]
Mots clefs :
Almanachs, Cabinet littéraire de la nouveauté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « ALMANACHS NOUVEAUX pour l'année 1763, qui se trouvent au CABINET [...] »
ALMANACHS NOUVEAUX pour
l'année 1763 , quife trouvent au CABINET
LITTERAIRE de la NOUVEAUTÉ
, & dont la plupart contiennent les
plus jolis couplets fur des airs choifis &
JANVIER . 1763. 117
-
connus . L'Amour Poëte & Muficien .
-Mêlange agréable & amufant.-Ah !
qu'il eft drôle , Etrennes de la gaité .
Folichon , ou le Joujou des Dames ;
Etrennes galantes. Le Calendrier du
ménage . - Babioles amufantes , ou le
Badinage du moment. - Le Paffe-Tems
galant , fuivi des Oracles. - Le Deffert
des bonnes compagnies , Etrennes grivoifes
. Etrennes d'Apollon. - Le nouveau
Chanfonnier , ou le Portefeuille de
Pégafe. -L'Amour vous le donne pour
étrennes. Collection lyrique. —Almanach
de la Pofte de Paris , contenant les
divers avis de la Pofte , le Plan de Paris
, divifé par quartiers , les arrondiffemens
des bureaux , & les noms des villages
où s'étend la banlieue , les rues
avec leurs quartiers , & leurs tenans &
aboutiffins , la demeure des Banquiers ,
avec une carte géographique des quartiers
de Paris. On trouve auffi dans le
même CABINET LITTERAIRE DE LA
NOUVEAUTÉ un affortiment général
de tous les Almanachs qui s'impriment
chez tous les Libraires de Paris .
Ce CABINET LITTERAIRE DE LA
NOUVEAUTÉ dont il vient d'être fait
mention , eft un établiflement nouveau
& très utile pour la lecture des brochures
118 MERCURE DE FRANCE.
nouvelles en tout genre , des Journaux ,
gazettes de France & étrangeres , & généralement
de tous les papiers publics.
A Paris au Magafin de Grangé & Dufour
, Libraires , Pont Nôtre-Dame ,
près de la Pompe . Nous donnerons un
autre jour un plan plus détaillé d'un établiffement
auffi avantageux pour le Public
, & dont il eft à propos de faire
connoître toute l'utilité.
l'année 1763 , quife trouvent au CABINET
LITTERAIRE de la NOUVEAUTÉ
, & dont la plupart contiennent les
plus jolis couplets fur des airs choifis &
JANVIER . 1763. 117
-
connus . L'Amour Poëte & Muficien .
-Mêlange agréable & amufant.-Ah !
qu'il eft drôle , Etrennes de la gaité .
Folichon , ou le Joujou des Dames ;
Etrennes galantes. Le Calendrier du
ménage . - Babioles amufantes , ou le
Badinage du moment. - Le Paffe-Tems
galant , fuivi des Oracles. - Le Deffert
des bonnes compagnies , Etrennes grivoifes
. Etrennes d'Apollon. - Le nouveau
Chanfonnier , ou le Portefeuille de
Pégafe. -L'Amour vous le donne pour
étrennes. Collection lyrique. —Almanach
de la Pofte de Paris , contenant les
divers avis de la Pofte , le Plan de Paris
, divifé par quartiers , les arrondiffemens
des bureaux , & les noms des villages
où s'étend la banlieue , les rues
avec leurs quartiers , & leurs tenans &
aboutiffins , la demeure des Banquiers ,
avec une carte géographique des quartiers
de Paris. On trouve auffi dans le
même CABINET LITTERAIRE DE LA
NOUVEAUTÉ un affortiment général
de tous les Almanachs qui s'impriment
chez tous les Libraires de Paris .
Ce CABINET LITTERAIRE DE LA
NOUVEAUTÉ dont il vient d'être fait
mention , eft un établiflement nouveau
& très utile pour la lecture des brochures
118 MERCURE DE FRANCE.
nouvelles en tout genre , des Journaux ,
gazettes de France & étrangeres , & généralement
de tous les papiers publics.
A Paris au Magafin de Grangé & Dufour
, Libraires , Pont Nôtre-Dame ,
près de la Pompe . Nous donnerons un
autre jour un plan plus détaillé d'un établiffement
auffi avantageux pour le Public
, & dont il eft à propos de faire
connoître toute l'utilité.
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Résumé : « ALMANACHS NOUVEAUX pour l'année 1763, qui se trouvent au CABINET [...] »
En 1763, le Cabinet Littéraire de la Nouveauté à Paris propose divers almanachs. Parmi ceux-ci, on trouve des recueils de couplets sur des airs connus comme 'L'Amour Poëte & Muficien', 'Etrennes de la gaité', 'Folichon, ou le Joujou des Dames', et 'Le Calendrier du ménage'. D'autres almanachs offrent des contenus variés tels que 'Babioles amufantes', 'Le Paffe-Tems galant', et 'Le Deffert des bonnes compagnies'. Une publication notable est 'Almanach de la Pofte de Paris', qui inclut des avis postaux, un plan de Paris divisé par quartiers, les arrondissements des bureaux, les noms des villages en banlieue, les rues avec leurs quartiers et leurs tenanciers, ainsi qu'une carte géographique des quartiers de Paris et la demeure des banquiers. Le Cabinet Littéraire de la Nouveauté, situé au Magasin de Grangé & Dufour, Libraires, Pont Nôtre-Dame, près de la Pompe, offre également une large gamme d'almanachs imprimés par divers libraires parisiens. Cet établissement est présenté comme nouveau et utile pour la lecture de brochures, journaux, gazettes françaises et étrangères, ainsi que de tous les papiers publics.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1228
p. 118-125
ANNONCES DE LIVRES.
Début :
MISCELLANEA Philosophico - Mathematica, Societatis private Taurinensis. 2 vol. in-4°. [...]
Mots clefs :
Volumes, Académie de Turin, Fables, Traduction libre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANNONCES DE LIVRES.
ANNONCES DE LIVRES.
MISCELLANEA Philofophico - Mathematica
, Societatis private Taurinenfis.
2 vol. in-4° . avec cette Epigraphe :
Favete , adefte æquo animo , & rem cognofcite
Ut pernofcatis , ecquid fpei fit reliquum .
Terent Prolog. Andr.
Augufta Taurinorum , ex Typographiâ
Regia. 1759. Et fe trouve à Paris chez
Briailon , rue S. Jacques , à la Science.
Ces deux Volumes font beaucoup.
d'honneur à l'Académie de Turin ; &
nous nous propofons d'en rendre compte
inceffamment .
VOYAGE en France , en Italie &
JANVIER. 1762. 119
aux Ifles de l'Archipel ; ou Lettres écrites
de plufieurs endroits de l'Europe &
du Levant , en 1750 , &c , avec des obfervations
de l'Auteur fur les diverfes
productions de la Nature & de l'Art :
Ouvrage traduit de l'Anglois , 4 vol.
in- 12. Paris , 1763. Chez Charpentier ,
Libraire , quai des Auguftins , à l'entrée
de la rue du Hurepoix , à S. Chryfoftôme.
Nous donnerons l'Extrait de cet
Ouvrage auffi curieux qu'inftructif.
OEUVRES diverfes de M. Defmahis.
in - 12 . Geneve. 17762. Se trouve chez les
Libraires qui vendent les Nouveautés.
On fera fans doute bien-aife de trouver
enfin réunis les différens Ouvrages de
cet aimable Auteur.
LES SUCCÈS d'un Fat , Nouvelle. 2
vol. in- 12. à Avignon , 1762. On les
trouve à Paris chez Lefclapart , Libraire
, quai de Gêvres.
FABLES nouvelles divifées en 4 Livres
, Traduction libre de l'Allemand ,
de M. Lichtwechr , in- 12 . Strasbourg
1763 , chez Godefroi Baver ; & fe trouve
à Paris , chez Langlois , Libraire ,
rue de la Harpe , à la Couronne d'or.
4
120 MERCURE DE FRANCE .
>
TRAITÉ hiftorique des Plantes qui
croiffent dans la Lorraine & les trois
Evêchés , contenant leur deſcription
leur figure , leur nom , les lieux où elles
croiffent , leur culture , leur analyſe
& leurs propriétés , tant pour la Médecine
, que pour les Arts & Métiers . Par
M. P. J. Buchoz , Avocat au Parlement
de Metz , Docteur en Philofophie & en
Médecine , Aggrégé du Collége Royal
des Médecins de Nanci, in - 12. Tom. I.
à Nanci , 1762.
HISTOIRE DE FRANCE depuis l'établiffement
de Louis XIV, Par M. Villaret
, Secrétaire de Noffeigneurs les
Pairs de France , Garde des Archives
de la Pairie. in- 12 . Tomes 11. & 12 .
Paris , 1763. Chez Defaint & Saillant,
rue S. Jean de Beauvais vis-à -vis le
Collége. Nous donnerons , dans le Mercure
prochain , l'Extrait de ces deux nouveaux
volumes , qui ne peuvent qu'ajou
ter à la réputation méritée de leur Auteur.
>
LETTRE de M. Marin , Cenfeur
Royal & de la Police , de l'Académie
de Marfeil'e & de la Société Royale des
Sciences & Belles- Lettres de Nanci , à
Mde
JANVIER. 1763. 121
Mde la P *** de *** fur un Projet intéreffant
pour l'humanité. Nous fommes
fâchés que l'abondance des matières
ne nous permette point d'inférer ici
dès à préfent cette lettre , qui fait honneur
au coeur & à l'efprit de fon Auteur.
PETIT TABLEAU de l'Univers , qui
comprend la defcription de tous les
Pays & Villes du Monde , avec leurs
pofitions & leurs diftances de Paris
toutes les grandes routes de Tèrre , de
Mer & des rivieres de France , l'étendue
des côtes de mer , avec les Royaumes
& les Villes qui y font fituées , le
cours des rivieres , les hautes montagnes
, les Gouvernemens de France , les
Refforts des Parlemens , les Généralités
les Diocéfes , les Ordres de Chevalerie
&c , & les Ecrivains profanes de tous
les fiécles de l'Ere Chrétienne , in-24.
ALMANACH du Tableau de l'Univers
, qui marque la diftance de Paris à
toutes les Villes les plus remarquables
du Monde, in-32.
>
LE BON JARDINIER Almanach
pour l'année 1763 , contenant une idée
générale des quatre fortes de Jardins ,
I. Vol. F
122 MERCURE DE FRANCE .
les régles pour les cultiver , & la maniere
d'élever les plus belles fleurs. Nouvelle
édition confidérablement augmen→
tée , & dans laquelle la partie des fleurs
a été entierement refondue par un Amateur
Ces trois petits Ouvrages fe vendent
à Paris chez Guillyn , quai des Auguf
tins du côté du Pont S. Michel au
Lys- d'or.
,
ETRENNES du Chrétien ; Almanach
DE BERRY. Chez Barbou , Libraire ,
rue S. Jacques , aux Cigognes.
ETRENNES curieufes & utiles , à,
l'ufage de la Province de Berry , pour
l'année 1763. A Bourges , chez la veuve
Boyer.
2
ETRENNES maritimes , pour l'année
1763 , contenant des idées générales de
la Marine & des Vaiffeaux ; l'explication
de quelques termes de Marine ; la
lifte des Vaiffeaux offerts au Roi ; &
l'état des Officiers de la Marine à la fin
de 1762. A Paris , chez Nyon , quai
des Auguftins , àl'Occafion
TRAITÉ élémentaire de Méchanir
JANVIER. 1763. 123
que & de Dynamique appliqué princi
palement au mouvement des mâchines ,
par › M. l'Abbé BOSSUT , Profeffeur
Royal de Mathématique aux Ecoles /du
Génie , à Mézieres , Correſpondant de
l'Académie Royale des Sciences de
Paris. A Charleville , chez Tefin..
M. l'Abbé Boffut connu par deux
Prix qu'il a remportés à l'Académie des
Sciences , & 1par d'excellens mémoires
qu'il a donnés fur la Géométrie & la
Méchanique tranfcendantes , vient de
publier cet Ouvrage , dont nous n'entreprendrons
point de faire l'analyſe..
Nous nous contenterons de dire que
l'Académie des Sciences l'a approuvé
avec éloge ; mais comme iba pour objet.
des matières utiles;nous nous propofons.
de le faire connoître à nos Lecteurs ,
en tranfcrivant dans le Mercure prochain
une partie de la préface même
de l'Auteur,que nous trouvons très-bien
écrite rogs a
XUS
Le Public eft avertique le Tome
cinquième du Nouveau Traité de la
Diplomatique , par les Bénédictins , paroit
actuellement chez Defprez , Immprimeur
du Roi & du Clergé de Frande.
Les Soulcripteurs font pries len venan
Fij
124 MERCURE
DE FRANCE.
retirer ce volume , d'appporter la re--
connoiffance qu'ils doivent avoir pour:
lesTomes 5 & 6 fin de l'ouvrage , afin que
le volume qu'on leur donnera foit regiftré
derrière.
NOUVELLES Etrennes gravées , emblématiques
& chantantes pour l'année
1763 :
Sur divers fujets de piété & de morale
, par le fieur Breffon de Maillard,
graveur & découpeur privilégié en caracteres
& deffeins- vignettes , de feu
Monfeigneur le Duc de Bourgogne ..
On trouvera pareillement chez ledit
fieur Maillard , en fa demeure rue S.
Jacques , Maifon de M. de Lambon
Avocat , près les Mathurins , une fuite
d'autres petites eftampes en emblêmes ,
relatives aux temps des Etrènnes , comme
auffi un affortiment de fes ouvrages de
caractères & de deffeins pour peindre
toutes fortes d'ouvrages. L'époufe du
fieur Maillard montre aux Dames la
maniere de s'en fervir & de les terminer
au pinceau.
TRAITE' fur la culture des Muriers
blancs , la maniere d'élever les vers - àfoie
, & l'ufage qu'on doit faire des
JANVIER. 1763 . 125
cocons , avec figures. Par M. Pomier.
Ingénieur des Ponts & Chauffées. A
Orléans , de l'imprimerie de Couret de
Villeneuve , Imprimeur du Roi & de
l'Evêché , 1762 , avec approbation &
privilége du Roi.
Pater ipfe colendi
"
Haud facilem effe viam voluit , primufque per
artem
Movit agros.
Quare agite , & proprios generatim difcite cultus
Agricolæ , fructufque feros mollite colendo.
up
Georg. I. & II.
MISCELLANEA Philofophico - Mathematica
, Societatis private Taurinenfis.
2 vol. in-4° . avec cette Epigraphe :
Favete , adefte æquo animo , & rem cognofcite
Ut pernofcatis , ecquid fpei fit reliquum .
Terent Prolog. Andr.
Augufta Taurinorum , ex Typographiâ
Regia. 1759. Et fe trouve à Paris chez
Briailon , rue S. Jacques , à la Science.
Ces deux Volumes font beaucoup.
d'honneur à l'Académie de Turin ; &
nous nous propofons d'en rendre compte
inceffamment .
VOYAGE en France , en Italie &
JANVIER. 1762. 119
aux Ifles de l'Archipel ; ou Lettres écrites
de plufieurs endroits de l'Europe &
du Levant , en 1750 , &c , avec des obfervations
de l'Auteur fur les diverfes
productions de la Nature & de l'Art :
Ouvrage traduit de l'Anglois , 4 vol.
in- 12. Paris , 1763. Chez Charpentier ,
Libraire , quai des Auguftins , à l'entrée
de la rue du Hurepoix , à S. Chryfoftôme.
Nous donnerons l'Extrait de cet
Ouvrage auffi curieux qu'inftructif.
OEUVRES diverfes de M. Defmahis.
in - 12 . Geneve. 17762. Se trouve chez les
Libraires qui vendent les Nouveautés.
On fera fans doute bien-aife de trouver
enfin réunis les différens Ouvrages de
cet aimable Auteur.
LES SUCCÈS d'un Fat , Nouvelle. 2
vol. in- 12. à Avignon , 1762. On les
trouve à Paris chez Lefclapart , Libraire
, quai de Gêvres.
FABLES nouvelles divifées en 4 Livres
, Traduction libre de l'Allemand ,
de M. Lichtwechr , in- 12 . Strasbourg
1763 , chez Godefroi Baver ; & fe trouve
à Paris , chez Langlois , Libraire ,
rue de la Harpe , à la Couronne d'or.
4
120 MERCURE DE FRANCE .
>
TRAITÉ hiftorique des Plantes qui
croiffent dans la Lorraine & les trois
Evêchés , contenant leur deſcription
leur figure , leur nom , les lieux où elles
croiffent , leur culture , leur analyſe
& leurs propriétés , tant pour la Médecine
, que pour les Arts & Métiers . Par
M. P. J. Buchoz , Avocat au Parlement
de Metz , Docteur en Philofophie & en
Médecine , Aggrégé du Collége Royal
des Médecins de Nanci, in - 12. Tom. I.
à Nanci , 1762.
HISTOIRE DE FRANCE depuis l'établiffement
de Louis XIV, Par M. Villaret
, Secrétaire de Noffeigneurs les
Pairs de France , Garde des Archives
de la Pairie. in- 12 . Tomes 11. & 12 .
Paris , 1763. Chez Defaint & Saillant,
rue S. Jean de Beauvais vis-à -vis le
Collége. Nous donnerons , dans le Mercure
prochain , l'Extrait de ces deux nouveaux
volumes , qui ne peuvent qu'ajou
ter à la réputation méritée de leur Auteur.
>
LETTRE de M. Marin , Cenfeur
Royal & de la Police , de l'Académie
de Marfeil'e & de la Société Royale des
Sciences & Belles- Lettres de Nanci , à
Mde
JANVIER. 1763. 121
Mde la P *** de *** fur un Projet intéreffant
pour l'humanité. Nous fommes
fâchés que l'abondance des matières
ne nous permette point d'inférer ici
dès à préfent cette lettre , qui fait honneur
au coeur & à l'efprit de fon Auteur.
PETIT TABLEAU de l'Univers , qui
comprend la defcription de tous les
Pays & Villes du Monde , avec leurs
pofitions & leurs diftances de Paris
toutes les grandes routes de Tèrre , de
Mer & des rivieres de France , l'étendue
des côtes de mer , avec les Royaumes
& les Villes qui y font fituées , le
cours des rivieres , les hautes montagnes
, les Gouvernemens de France , les
Refforts des Parlemens , les Généralités
les Diocéfes , les Ordres de Chevalerie
&c , & les Ecrivains profanes de tous
les fiécles de l'Ere Chrétienne , in-24.
ALMANACH du Tableau de l'Univers
, qui marque la diftance de Paris à
toutes les Villes les plus remarquables
du Monde, in-32.
>
LE BON JARDINIER Almanach
pour l'année 1763 , contenant une idée
générale des quatre fortes de Jardins ,
I. Vol. F
122 MERCURE DE FRANCE .
les régles pour les cultiver , & la maniere
d'élever les plus belles fleurs. Nouvelle
édition confidérablement augmen→
tée , & dans laquelle la partie des fleurs
a été entierement refondue par un Amateur
Ces trois petits Ouvrages fe vendent
à Paris chez Guillyn , quai des Auguf
tins du côté du Pont S. Michel au
Lys- d'or.
,
ETRENNES du Chrétien ; Almanach
DE BERRY. Chez Barbou , Libraire ,
rue S. Jacques , aux Cigognes.
ETRENNES curieufes & utiles , à,
l'ufage de la Province de Berry , pour
l'année 1763. A Bourges , chez la veuve
Boyer.
2
ETRENNES maritimes , pour l'année
1763 , contenant des idées générales de
la Marine & des Vaiffeaux ; l'explication
de quelques termes de Marine ; la
lifte des Vaiffeaux offerts au Roi ; &
l'état des Officiers de la Marine à la fin
de 1762. A Paris , chez Nyon , quai
des Auguftins , àl'Occafion
TRAITÉ élémentaire de Méchanir
JANVIER. 1763. 123
que & de Dynamique appliqué princi
palement au mouvement des mâchines ,
par › M. l'Abbé BOSSUT , Profeffeur
Royal de Mathématique aux Ecoles /du
Génie , à Mézieres , Correſpondant de
l'Académie Royale des Sciences de
Paris. A Charleville , chez Tefin..
M. l'Abbé Boffut connu par deux
Prix qu'il a remportés à l'Académie des
Sciences , & 1par d'excellens mémoires
qu'il a donnés fur la Géométrie & la
Méchanique tranfcendantes , vient de
publier cet Ouvrage , dont nous n'entreprendrons
point de faire l'analyſe..
Nous nous contenterons de dire que
l'Académie des Sciences l'a approuvé
avec éloge ; mais comme iba pour objet.
des matières utiles;nous nous propofons.
de le faire connoître à nos Lecteurs ,
en tranfcrivant dans le Mercure prochain
une partie de la préface même
de l'Auteur,que nous trouvons très-bien
écrite rogs a
XUS
Le Public eft avertique le Tome
cinquième du Nouveau Traité de la
Diplomatique , par les Bénédictins , paroit
actuellement chez Defprez , Immprimeur
du Roi & du Clergé de Frande.
Les Soulcripteurs font pries len venan
Fij
124 MERCURE
DE FRANCE.
retirer ce volume , d'appporter la re--
connoiffance qu'ils doivent avoir pour:
lesTomes 5 & 6 fin de l'ouvrage , afin que
le volume qu'on leur donnera foit regiftré
derrière.
NOUVELLES Etrennes gravées , emblématiques
& chantantes pour l'année
1763 :
Sur divers fujets de piété & de morale
, par le fieur Breffon de Maillard,
graveur & découpeur privilégié en caracteres
& deffeins- vignettes , de feu
Monfeigneur le Duc de Bourgogne ..
On trouvera pareillement chez ledit
fieur Maillard , en fa demeure rue S.
Jacques , Maifon de M. de Lambon
Avocat , près les Mathurins , une fuite
d'autres petites eftampes en emblêmes ,
relatives aux temps des Etrènnes , comme
auffi un affortiment de fes ouvrages de
caractères & de deffeins pour peindre
toutes fortes d'ouvrages. L'époufe du
fieur Maillard montre aux Dames la
maniere de s'en fervir & de les terminer
au pinceau.
TRAITE' fur la culture des Muriers
blancs , la maniere d'élever les vers - àfoie
, & l'ufage qu'on doit faire des
JANVIER. 1763 . 125
cocons , avec figures. Par M. Pomier.
Ingénieur des Ponts & Chauffées. A
Orléans , de l'imprimerie de Couret de
Villeneuve , Imprimeur du Roi & de
l'Evêché , 1762 , avec approbation &
privilége du Roi.
Pater ipfe colendi
"
Haud facilem effe viam voluit , primufque per
artem
Movit agros.
Quare agite , & proprios generatim difcite cultus
Agricolæ , fructufque feros mollite colendo.
up
Georg. I. & II.
Fermer
Résumé : ANNONCES DE LIVRES.
Le document présente une série d'annonces de livres et d'ouvrages publiés entre 1759 et 1763. Parmi les publications notables, les 'Miscellanea Philofophico-Mathematica' de la Société privée de Turin, parues en 1759, sont mises en avant, honorant l'Académie de Turin. Un autre ouvrage mentionné est le 'Voyage en France, en Italie et aux îles de l'Archipel', traduit de l'anglais et publié en 1763, décrit comme curieux et instructif. Les 'Œuvres diverses de M. Desmahis', publiées à Genève en 1762, ainsi que 'Les Succès d'un Fat' et des 'Fables nouvelles' traduites de l'allemand, sont également annoncées. Le document mentionne également des traités historiques et scientifiques, tels que le 'Traité historique des Plantes' de M. P. J. Buchoz et l''Histoire de France' de M. Villaret. Des almanachs et des ouvrages techniques, comme le 'Traité élémentaire de Méchanique' de l'Abbé Bossut, sont également listés. Enfin, le document informe sur la publication du cinquième tome du 'Nouveau Traité de la Diplomatique' par les Bénédictins et sur diverses estampes et gravures pour l'année 1763.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1229
p. 138-146
GRAVURE. ÉDITION des CONTES DE LA FONTAINE.
Début :
LA Littérature a été enrichie cette année d'une très belle édition des Contes [...]
Mots clefs :
Contes, Format, Papiers, Caractères, Culs-de-lampe, Portrait
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRAVURE. ÉDITION des CONTES DE LA FONTAINE.
GRAVURE.
EDITION des CONTES DE
LA
LA FONTAINE,
?
A Littérature a été enrichie cette année
d'une très-belle édition des Contes
de M. de la Fontaine en deux vol. in- 8°.
A Amfterdam .
Peu d'ouvrages ont été traités avec
autant de foins le texte en eft épuré
d'après les éditions du temps de l'Auteur.
Son ortographe même y a été fcru
puleufement confervée ; le format , le
papier , les caractères , tout annonce le
choix , le goût & l'élégance . Le premier
Tome commence par un court éloge
hiſtorique du Poëte , morceau neuf en
ce genre , & généralement eftimé. Les
deux volumes font ornés de 140 gravu
res , dont deux portraits , quatre - vingt
eftampes d'après les Contes , quatre fleurons
, deux vignettes & cinquante-deux
culs - de-lampe.
Le portrait de M. de la Fontaine regarde
le frontispice du premier Tome :
JANVIER: 1763. 139
celui du Deffinateur occupe la même
place dans le fecond : tous deux font gravés
par le fameux Fiquet.
1
"
Les deffeins des eftampes & des vignettes
font de M. Eifen. Si cet Artifte célébre
s'eft quelquefois négligé(qui peut fe flater
d'être toujours égal ? ) Les fujets de
Richard Minutolo , de la Fiancée du Roi
de Garbe dans la grotte , la feconde
Deftampe du Faucon , & nombre d'autres
, renferment une expreffion pleine
d'intérêt 8a de fentiment. On fe rappelle
la touche de Rubens dans le Magnifique;
celle de Tenières dans les Troqueurs ;
celle des grâces dans le Villageois qui
i cherchefon veau , dans les deux amis &
ailleurs. Le paysage de promettre eft un
eft plein degoût. L'architecture eft noble
udans le mari confeffeur , & la fineffe de
•fa femme eft bien rendue . C'eft un beau
-morceau que le deffein de comment l'efprit
vient aux filles . Le pittorefque , la
force & la correction ifrappent auffi les
Connoiffeurs dans le Glomon, le Juge de
-Mefle ,Feronde , Oraifon de S. Julien ,
son ne s'avife jamais de tout. Nombre
d'autres d'une compofition riche & heureufe
, fe font affez remarquer pour que
nous nous, difpenfions: d'en parler. La
collection ' eft d'autant plus précieuſe ,
140 MERCURE DE FRANCE .
que MM. Aliamet , Lemire , Phlipart &
Longueil ont répandu dans la gravure de
prèfque tous les deffeins , l'excellence
& le charme de leur Art.
C'eft par une fuite néceffaire des foins
qu'on a apportés à la perfection de cette
édition que nous nous trouvons engagés
à dire quelque chofe du genre d'ornement
& des allégories dont on s'eft ſervi
pour les culs-de - lampe & fleurons. Il
fuffit pour en apprécier le choix d'entrer
dans le caractère de poëfie des Contes
de la Fontaine , dans lefquels an
remarque les graces , la légéreté & la
naiveté réunies , en un mot , cette fineffe
de touche ( fi nous ofons nous exprimer
ainfi ) qui anime fes peintures : c'eftice
que M. Choffard , deffinateur & graveur
chargé de cette partie , femble avoir
fenti & éxprimé en employant le genre
Arabefque , genre léger , délicat , illuftré
dans le dernier fiècle , & malheureufement
oublié de nos jours. Il a fçu
le faire revivre par des pensées & des
allégories d'autant plus piquantes & heureufes
, qu'elles font en général d'une
exécution parfaite.
Nous éffleurerons nos remarques à
ce fujet , & nous nous contenterons
d'obferver en faveur de l'Artiſte , &
"
JANVIER. 1763. 141
1
pour la commodité des perfonnes peu
verfées en cette partie , quelques allégories
relatives à l'ouvrage en général , &
particulieres aux Contes.
Nous y avons remarqué le fleuron du
premier Tome repréfentant la Lyre de
la Fontaine placée en regard de fon
portrait , environnée de myrthes & de
rofes pofées fur des couronnes de même
efpéce , & furmontées par celle de l'im-
"mortalité.
Le fleuron qui termine la Préface repréfente
un Satyre , emblême connu de
la paffion de l'amour , qui léve d'une
main le voile qui couvroit les plaifirs
du monde , & femble prêt à les divulguer
avec une trompette fatyrique qu'il ·
tient de l'autre. Ce Satyre paroît regarder
le génie de la nature , embrafant tout de
fon flambeau , qui fait la vignette du
premier Conte.
"
Les culs-de -lampe du cocu battu , du
payfan qui avoit offenfe fon Seigneur
de la fervante juftifiée , de la gageure des
trois commeres &c , quoiqu'agréables
par leurs formes & leur élégance , laiffent
remarquer des allufions plus recherchées
dans ceux du Calendrier du
Gafcon puni , de la Fiancée du Roi de
Garbe , de la coupe enchantée , &c.
و
142 MERCURE DE FRANCE .
L'Artiste paroît avoir voulu exprimer
dans celui du Calendrier des vieillards ze
par un amour entouré de fleurs de la
jeuneffe , & qui montre l'heure de midi
à un globe horaire qu'il foutient , que
la fleur de l'âge eft le vrai temps du
mariage.
Celui de la Fiancée du Roi de Garbe
eft principalement formé des attributs
& du voile de l'hyménée , fur lequel
font pofés les chiffres d'Alaciel & de
Mamolin. Il couvre de fon ombre une
efpéce de chaîne de myrtes fleuris , enrichis
des huit médaillons de fes premiers
amans .... voile très-bienfaifant !
L'allégorie de la coupe enchantée ſẹ
trouve dans la nature de la jaloufie. On
diftingue au milieu des fumées funébres
le trepied d'Hecate , qui fervoit aux enchantèmens
, portant un coeur rongé
des ferpens de la jaloufie .
Les ornemens de ce volume font terminés
par le cul - de-lampe de la differta- i
tion fur la Joconde , où l'on voit des
grenouilles croaffant après les attributs
de la Poëfie , vrai fymbole des mauvais
critiques.
Le fecond volume s'ouvre par un
fleuron en regard du portrait de M.
Eifen. L'allégorie en eft animée & hoJANVIER.
1763 . 143
norable à la Peintnre. La Préface eft fuivie
d'une autre dont la penfée paroît liée
avec le fujet de la vignette fuivante . It
repréfente deux jeunes amours qui , dès
leur aurore , femblent offrir un myrthe ,
& confacrer une chaîne de fleurs à leur
mere , défignée fous l'emblême de la
volupté , fervant de vignette à la premiere
page où commence le Conte des
oies de Frère Philippe. Ce Conte eft
terminé par un cul-de-lampe des plus
agréables : c'eſt un jeune oifeau qui au
lever du foleil s'élance vers d'aimables
objets en cherchant à s'éloigner d'un
trifte féjour , d'une beface & d'un bâton
, où il eft encore attaché. Le fuivant
eft une allufion fenfible du Conte de
Richard Minutolo : l'amour au milieu
des rofes s'appuyant un maſque à la main
fur un fac d'argent , & entouré d'un
filet tendu , rend affez bien les moyens
& les reffources qu'un amant employe
en pareil cas .
L'Oraifon de S. Julien , Hermite , la
Mandragore , où l'on voir l'aveugle ftu
pidité bridée & enlacée par la fineffe ; les
Remois, la Courtifane amoureufe , Nicaife
, le diable de Papefiguierre ont auffi
leurs attributs dans celui de la Courtifanne,
qui eft le corps piqué d'or du Conte , fe
144 MERCURE DE FRANCE .
trouve brodée la Vanité faifant hommage
à l'Amour. Celui de Nicaife eft
tiré fans doute des deux derniers vers
qui ont fait naître l'idée de l'occafion
entourée de fes vapeurs s'échappant de
deffus un tapis.
Féronde , dont le travail eft précieux ,
mérite qu'on en recherche la penſée.
Celui du Roi Candaule & du Maître
en Droit réunit les attributs des deux
Contes dans un tableau furmonté d'un
trophée convenable à la famille des Héraclides.
C'eft un Prince , le bandeau fur
les yeux , répandant fes tréfors les plus
chers devant un courtisan prêt à s'en
emparer. Le bas du cul-de-lampe eſt
orné d'un bas-relief affez plaiſamment
couronné , qui repréſente le moment de
la lanterne du Maître en Droit.
Ceux du diable en enfer , de la Jument
du compere Pierre , de la chofe
impoffible , font très- ornés , & précedent
celui du tableau. Si l'Artiſte a eu
en vue ce mot de la Fontaine
Tout y fera voilé , mais de gaze & fi bien ,
Que je crois qu'on n'y perdra rien.
on peut dire à fa louange , qu'il a rendu
l'intention du Poëte.
Nous pourrions auffi parler avantageufement
JANVIER. 1763 . 145
geufement du bât , dufaifeur d'oreilles ,
du fleuve Scamandre , du reméde , du
contrat & de plufieurs autres que nous
n'avons point nommés ; mais ce feroit
priver le Lecteur intelligent des amufemens
qu'il y trouvera lui - même. Nous
finirons nos remarques par le cul - delampe
du Roffignol , qui eft le dernier
des Contes.
L'Auteur a profité de l'efpace pour y
placer un médaillon , dans lequel il a
gravé fon portrait , qu'on lui avoit demandé.
Quelques nuées légéres & tranfparentes
féparent ce médaillon & les ornemens
d'avec le Roffignol , qui y eft
dans fa cage , & donnent au tout enfemble
une douceur & une harmonie
intéreffante. Nous croyons l'allégorie.
& le fymbole de la guirlande d'olives
& les rofes qui entourent ce portrait ,
auffi-bien employés à ce fujet, que toutes
celles qui font répandues dans l'ouvrage
.
Lambert & Duchefne , rue de la Comédie
Françoife & rue S. Jacques , &
plufieurs autres Libraires , ont reçu quelques
exemplaires de cette belle édition .
I. Vol. G
146 MERCURE DE FRANCE.
LARÉCOMPENSE VILLAGEOISÉ ,
eftampe admirable gravée par M. Lebas ,
d'après C. Lorain , & dédiée à M. le Marquis
de Marigny , fe vend , ainfi que les
premiers & feconds Ports de France ,
chez l'Auteur , rue de la Harpe , vis- àvis
la rue Percée , en porte cochere .
EDITION des CONTES DE
LA
LA FONTAINE,
?
A Littérature a été enrichie cette année
d'une très-belle édition des Contes
de M. de la Fontaine en deux vol. in- 8°.
A Amfterdam .
Peu d'ouvrages ont été traités avec
autant de foins le texte en eft épuré
d'après les éditions du temps de l'Auteur.
Son ortographe même y a été fcru
puleufement confervée ; le format , le
papier , les caractères , tout annonce le
choix , le goût & l'élégance . Le premier
Tome commence par un court éloge
hiſtorique du Poëte , morceau neuf en
ce genre , & généralement eftimé. Les
deux volumes font ornés de 140 gravu
res , dont deux portraits , quatre - vingt
eftampes d'après les Contes , quatre fleurons
, deux vignettes & cinquante-deux
culs - de-lampe.
Le portrait de M. de la Fontaine regarde
le frontispice du premier Tome :
JANVIER: 1763. 139
celui du Deffinateur occupe la même
place dans le fecond : tous deux font gravés
par le fameux Fiquet.
1
"
Les deffeins des eftampes & des vignettes
font de M. Eifen. Si cet Artifte célébre
s'eft quelquefois négligé(qui peut fe flater
d'être toujours égal ? ) Les fujets de
Richard Minutolo , de la Fiancée du Roi
de Garbe dans la grotte , la feconde
Deftampe du Faucon , & nombre d'autres
, renferment une expreffion pleine
d'intérêt 8a de fentiment. On fe rappelle
la touche de Rubens dans le Magnifique;
celle de Tenières dans les Troqueurs ;
celle des grâces dans le Villageois qui
i cherchefon veau , dans les deux amis &
ailleurs. Le paysage de promettre eft un
eft plein degoût. L'architecture eft noble
udans le mari confeffeur , & la fineffe de
•fa femme eft bien rendue . C'eft un beau
-morceau que le deffein de comment l'efprit
vient aux filles . Le pittorefque , la
force & la correction ifrappent auffi les
Connoiffeurs dans le Glomon, le Juge de
-Mefle ,Feronde , Oraifon de S. Julien ,
son ne s'avife jamais de tout. Nombre
d'autres d'une compofition riche & heureufe
, fe font affez remarquer pour que
nous nous, difpenfions: d'en parler. La
collection ' eft d'autant plus précieuſe ,
140 MERCURE DE FRANCE .
que MM. Aliamet , Lemire , Phlipart &
Longueil ont répandu dans la gravure de
prèfque tous les deffeins , l'excellence
& le charme de leur Art.
C'eft par une fuite néceffaire des foins
qu'on a apportés à la perfection de cette
édition que nous nous trouvons engagés
à dire quelque chofe du genre d'ornement
& des allégories dont on s'eft ſervi
pour les culs-de - lampe & fleurons. Il
fuffit pour en apprécier le choix d'entrer
dans le caractère de poëfie des Contes
de la Fontaine , dans lefquels an
remarque les graces , la légéreté & la
naiveté réunies , en un mot , cette fineffe
de touche ( fi nous ofons nous exprimer
ainfi ) qui anime fes peintures : c'eftice
que M. Choffard , deffinateur & graveur
chargé de cette partie , femble avoir
fenti & éxprimé en employant le genre
Arabefque , genre léger , délicat , illuftré
dans le dernier fiècle , & malheureufement
oublié de nos jours. Il a fçu
le faire revivre par des pensées & des
allégories d'autant plus piquantes & heureufes
, qu'elles font en général d'une
exécution parfaite.
Nous éffleurerons nos remarques à
ce fujet , & nous nous contenterons
d'obferver en faveur de l'Artiſte , &
"
JANVIER. 1763. 141
1
pour la commodité des perfonnes peu
verfées en cette partie , quelques allégories
relatives à l'ouvrage en général , &
particulieres aux Contes.
Nous y avons remarqué le fleuron du
premier Tome repréfentant la Lyre de
la Fontaine placée en regard de fon
portrait , environnée de myrthes & de
rofes pofées fur des couronnes de même
efpéce , & furmontées par celle de l'im-
"mortalité.
Le fleuron qui termine la Préface repréfente
un Satyre , emblême connu de
la paffion de l'amour , qui léve d'une
main le voile qui couvroit les plaifirs
du monde , & femble prêt à les divulguer
avec une trompette fatyrique qu'il ·
tient de l'autre. Ce Satyre paroît regarder
le génie de la nature , embrafant tout de
fon flambeau , qui fait la vignette du
premier Conte.
"
Les culs-de -lampe du cocu battu , du
payfan qui avoit offenfe fon Seigneur
de la fervante juftifiée , de la gageure des
trois commeres &c , quoiqu'agréables
par leurs formes & leur élégance , laiffent
remarquer des allufions plus recherchées
dans ceux du Calendrier du
Gafcon puni , de la Fiancée du Roi de
Garbe , de la coupe enchantée , &c.
و
142 MERCURE DE FRANCE .
L'Artiste paroît avoir voulu exprimer
dans celui du Calendrier des vieillards ze
par un amour entouré de fleurs de la
jeuneffe , & qui montre l'heure de midi
à un globe horaire qu'il foutient , que
la fleur de l'âge eft le vrai temps du
mariage.
Celui de la Fiancée du Roi de Garbe
eft principalement formé des attributs
& du voile de l'hyménée , fur lequel
font pofés les chiffres d'Alaciel & de
Mamolin. Il couvre de fon ombre une
efpéce de chaîne de myrtes fleuris , enrichis
des huit médaillons de fes premiers
amans .... voile très-bienfaifant !
L'allégorie de la coupe enchantée ſẹ
trouve dans la nature de la jaloufie. On
diftingue au milieu des fumées funébres
le trepied d'Hecate , qui fervoit aux enchantèmens
, portant un coeur rongé
des ferpens de la jaloufie .
Les ornemens de ce volume font terminés
par le cul - de-lampe de la differta- i
tion fur la Joconde , où l'on voit des
grenouilles croaffant après les attributs
de la Poëfie , vrai fymbole des mauvais
critiques.
Le fecond volume s'ouvre par un
fleuron en regard du portrait de M.
Eifen. L'allégorie en eft animée & hoJANVIER.
1763 . 143
norable à la Peintnre. La Préface eft fuivie
d'une autre dont la penfée paroît liée
avec le fujet de la vignette fuivante . It
repréfente deux jeunes amours qui , dès
leur aurore , femblent offrir un myrthe ,
& confacrer une chaîne de fleurs à leur
mere , défignée fous l'emblême de la
volupté , fervant de vignette à la premiere
page où commence le Conte des
oies de Frère Philippe. Ce Conte eft
terminé par un cul-de-lampe des plus
agréables : c'eſt un jeune oifeau qui au
lever du foleil s'élance vers d'aimables
objets en cherchant à s'éloigner d'un
trifte féjour , d'une beface & d'un bâton
, où il eft encore attaché. Le fuivant
eft une allufion fenfible du Conte de
Richard Minutolo : l'amour au milieu
des rofes s'appuyant un maſque à la main
fur un fac d'argent , & entouré d'un
filet tendu , rend affez bien les moyens
& les reffources qu'un amant employe
en pareil cas .
L'Oraifon de S. Julien , Hermite , la
Mandragore , où l'on voir l'aveugle ftu
pidité bridée & enlacée par la fineffe ; les
Remois, la Courtifane amoureufe , Nicaife
, le diable de Papefiguierre ont auffi
leurs attributs dans celui de la Courtifanne,
qui eft le corps piqué d'or du Conte , fe
144 MERCURE DE FRANCE .
trouve brodée la Vanité faifant hommage
à l'Amour. Celui de Nicaife eft
tiré fans doute des deux derniers vers
qui ont fait naître l'idée de l'occafion
entourée de fes vapeurs s'échappant de
deffus un tapis.
Féronde , dont le travail eft précieux ,
mérite qu'on en recherche la penſée.
Celui du Roi Candaule & du Maître
en Droit réunit les attributs des deux
Contes dans un tableau furmonté d'un
trophée convenable à la famille des Héraclides.
C'eft un Prince , le bandeau fur
les yeux , répandant fes tréfors les plus
chers devant un courtisan prêt à s'en
emparer. Le bas du cul-de-lampe eſt
orné d'un bas-relief affez plaiſamment
couronné , qui repréſente le moment de
la lanterne du Maître en Droit.
Ceux du diable en enfer , de la Jument
du compere Pierre , de la chofe
impoffible , font très- ornés , & précedent
celui du tableau. Si l'Artiſte a eu
en vue ce mot de la Fontaine
Tout y fera voilé , mais de gaze & fi bien ,
Que je crois qu'on n'y perdra rien.
on peut dire à fa louange , qu'il a rendu
l'intention du Poëte.
Nous pourrions auffi parler avantageufement
JANVIER. 1763 . 145
geufement du bât , dufaifeur d'oreilles ,
du fleuve Scamandre , du reméde , du
contrat & de plufieurs autres que nous
n'avons point nommés ; mais ce feroit
priver le Lecteur intelligent des amufemens
qu'il y trouvera lui - même. Nous
finirons nos remarques par le cul - delampe
du Roffignol , qui eft le dernier
des Contes.
L'Auteur a profité de l'efpace pour y
placer un médaillon , dans lequel il a
gravé fon portrait , qu'on lui avoit demandé.
Quelques nuées légéres & tranfparentes
féparent ce médaillon & les ornemens
d'avec le Roffignol , qui y eft
dans fa cage , & donnent au tout enfemble
une douceur & une harmonie
intéreffante. Nous croyons l'allégorie.
& le fymbole de la guirlande d'olives
& les rofes qui entourent ce portrait ,
auffi-bien employés à ce fujet, que toutes
celles qui font répandues dans l'ouvrage
.
Lambert & Duchefne , rue de la Comédie
Françoife & rue S. Jacques , &
plufieurs autres Libraires , ont reçu quelques
exemplaires de cette belle édition .
I. Vol. G
146 MERCURE DE FRANCE.
LARÉCOMPENSE VILLAGEOISÉ ,
eftampe admirable gravée par M. Lebas ,
d'après C. Lorain , & dédiée à M. le Marquis
de Marigny , fe vend , ainfi que les
premiers & feconds Ports de France ,
chez l'Auteur , rue de la Harpe , vis- àvis
la rue Percée , en porte cochere .
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Résumé : GRAVURE. ÉDITION des CONTES DE LA FONTAINE.
Le texte décrit une édition des Contes de La Fontaine publiée en 1763 à Amsterdam. Cette édition, composée de deux volumes in-octavo, se distingue par un soin particulier apporté au texte, épuré selon les éditions contemporaines de l'auteur et respectant son orthographe. Le format, le papier et les caractères reflètent un choix élégant et raffiné. Le premier tome s'ouvre par un éloge historique du poète. Les deux volumes sont enrichis de 140 gravures, incluant des portraits, des estampes, des fleurons, des vignettes et des culs-de-lampe. Les portraits de La Fontaine et du défunteur sont gravés par Fiquet. Les dessins des estampes et des vignettes sont réalisés par Eisen, qui a su exprimer l'intérêt et le sentiment dans plusieurs sujets. Les gravures sont également l'œuvre de Aliamet, Lemire, Phlipart et Longueil. Les culs-de-lampe et fleurons sont réalisés par Choffard, qui a utilisé le genre arabe pour refléter la grâce, la légèreté et la naïveté des Contes. Les allégories et ornements sont choisis pour correspondre au caractère poétique des Contes. Cette édition est disponible chez plusieurs libraires, dont Lambert et Duchefne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1230
p. 148-155
AVERTISSEMENT.
Début :
LES Spectacles font, sans contredit, l'objet le plus intéressant des amusemens [...]
Mots clefs :
Amusements, Affiches, Théâtres, Public, Louer, Journalistes, Talents
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVERTISSEMENT.
LES Spectacles font, fans contredit,
» l'objet le plus intéreffant des amufe-
» mens du Public , & la partie la plus,
» agréable de notre Littérature : rendre
» compte féchement de ce qui les con-
» cerne , n'en faire pour ainfi dire que.
» copier les affiches , feroit un travail
» ftérile à l'égard de ceux même qui fré-
» quentent habituellement nos Théâtres ;
» bien plus encore à l'égard de ceux®
» que l'abfence de la Capitale ou d'au-
» tres caufes privent de cet amuſement.
» On a donc cru devoir entrer dans cer-
» tains détails fur les ouvrages nou-
» veaux , fur la remife des anciens
» ainfi que fur les talens de ceux qui les
» repréfentent. Ces détails peuvent &
» doivent fatisfaire les Lecteurs qui ont
» affez d'efprit pour douter de leur ju-
» gement , & vouloir le conférer avec
"
?
JANVIER. 1763 . 149
"
» celui de la plus faine portion du Pu-
» blic , que nous confultons toujours
» avec foin , & qui dicte ordinairement
" tout ce que nous avançons . Combien
» ces mêmes détails deviennent-ils plus
» inftructifs pour les Lecteurs éloignés
» des Théâtres , defquels cependant
» ils ont quelques connoiffances , par
» la célébrité de plufieurs ouvrages &
» des talens diftingués dans nos jeux
dramatiques. Le foin d'être utile
» pour l'avenir aux recherches des
» Curieux , amateurs du Théâtre , feroit
» feul un motiffuffifant pour nous en-
» gager à en conferver , comme un dé-
»pôt , toutes les particularités , celles
» même qui paroiffent minutieufes dans
» le temps où elles font fous nos yeux .
» C'eft d'abord dans notre Journal
» qu'on va les chercher ; & nous remar-
» quons tous les jours que lorsqu'on ne
les y trouve pas auffi détaillées qu'elles
» pourroient être , on fait mauvais gré
» à ceux de nos Prédéceffeurs qui les ont
·» négligées. Nous connoiffons tous , par
» exemple , & l'on n'oubliera de long-
» temps encore la réputation de quel-
>> ques anciens Acteurs du Théâtre Fran-
» çois & de celui de l'Opéra ; mais une
tradition , déja fort incertaine , & qui
G iij
150 MERCURE DE FRANCE .
" s'obfcurcit de plus en plus en s'éloi-
» gnant , nous laiffe à peine diftinguer
» en quoi confiftoit fpécialement l'ex-
» cellence de chacun de ces grands ta-
»lens , & ce qu'ils pouvoient avoir de
» commun ou de diftinctif par rapport
» à ceux que nous admirons aujour-
» d'hui circonftances indifférentes au
» Lecteur indifférent lui-même fur cette
» matière , mais circonftances précieu-
» fes pour l'amateur éclairé , & qui de-
» vroient l'être encore davantage pour
» quiconque defire férieufement faire
» des progrès dans les mêmes talens.
» Nous avons reçu fréquemment tant
» de la Province que de la Capitale , des
» témoignages affurés de fatisfaction fur
» cette maniere de traiter l'Article du
» Théâtre . Mais elle nous engage dans
» une critique difcutée de bien des par-
»ties qui n'en paroiffent pas fufceptibles
» à tous les Lecteurs ; & par une autre
» néceffité , qu'indique l'honnêteté pu-
» blique à quiconque eft fait pour la
» connoître , cette critique nous a en-
" gagé dans des éloges étendus & réï-
» térés. La raiſon en eft facile à fentir .
» A l'égard des talens fupérieurs , ils
» font fouvent dans le cas de varier les
» motifs & les occafions de l'admiraJANVIER.
1763. 151
tion publique. Il nous avoit paru jufte
>>alors moins encore d'yjoindre la nôtre,
» que de conftater les différentes épo-
» ques de leur gloire. A l'égard des ta-
» lens inférieurs , même des talens mé-
» diocres ; nous avons penfé qu'il feroit
» fouvent cruel & toujours décourageant
» pour eux , de ne pas envelopper les
»juftes cenfures qu'exige leur propre
» intérêt , dans l'éloge de quelques par-
» ties où ils font des progrès & quelque-
»fois de difpofitions ou de facultés na-
» turelles , dont on les avertit par-là de
"
faire un meilleur ufage. C'eft une fem-
» me que l'on trouve laide ordinaire-
» ment , parce qu'elle fe néglige , que
l'on peindroit dans un moment heu-
» reux , où fes foins auroient embelli fa
» phyfionomie. Il eft à préfumer que ce
» Portrait l'engageroit à redoubler de
» pareils foins , à en prendre de nou-
» veaux , pour juftifier & furpaffer , s'il
» étoit poffible , l'art officieux du Pein-
» tre. Nous fommes & nous devons
» être fouvent ce Peintre à l'égard des
» gens de talens . Voilà ce que nos Lec-
» teurs ne veulent pas toujours affez con-
»fidérer. Ce ne font pas nos Portraits
» qu'il faut accufer d'être infidéles , lors
» même qu'ils font flattés , c'eſt aux
"
Giv
152 MERCURE DE FRANCE .
objets de nos peintures à qui il faut
» s'en prendre , s'ils ne font pas toujours
» conformes , & quelquefois fupérieurs
» au moment favorable que nous avons
étudié , & que fouvent nous avons eu
» tant de peine à faifir.
»
» Malgré des raifons qui nous fem-
» blent fi bien fondées, nous ne pouvons
» nous diffimuler ( & nous l'avons trop
» éprouvé ) qu'en général la louange
» entre Concurrens , ou qui prétendent
» l'être , eft l'écueil où fe brife toute
» prudence humaine.L'amour- propre de
» chaque particulier eft , fur cela , dans
» une oppofition perpétuelle au fenti-
» ment des autres , & prèfque jamais
» dans un rapport exact avec la vérité ;
»il n'en faut pas excepter les talens les
» plus modeftes . Il arrive donc que cha-
>> cun de ceux à qui nous diftribuons
» des éloges , ne trouve de trop reffer-
» rés que les fiens & tous les autres d'une
» prolixité injufte & fuperflue . Les amis
» de chaque Complaignant leur prêtent
"
obligeament leurs voix ; car il eft pro-
>> digieux combien on trouve d'amis pour
déprimer les autres , & fur-tout pour
» condamner un Journaliſte !
» Nous connoiffions tousles inconvé-
» niens de notre conduite ; nous les
JANVIER. 1763 . 153
» avons bravés. Ce n'eft ni par une or-
»gueilleufe indifférence fur le fentiment
» de ceux que nous avons toujours chefché
à obliger & que malheureufe-
» ment nous avons pu mécontenter , ni
» par la coupable négligence du premier
de nos devoirs , qui eft de fatisfaire
» le Public ; mais parce que nous avons
» regardé cette conduite comme la plus
» utile au progrès de l'Art dramatique :
» partie éffentielle de la gloire littéraire
» de notre Nation .
» Si les motifs que nous venons d'expofer
dans cet avertiffement , ne nous
» juftifient pas fur les moyens,aux yeux
» de l'amour-propre bleffé & encouragé
" par l'Envie ; nous nous flatons au moins
» qu'ils nous juftifieront fur l'intention,
auprès de tous les Juges défintéreffés .
» Cependant comme on doit éviter
les reproches les plus mal fondés ; confme
d'ailleurs la puérile jaloufie de quel-
» ques Ecrivains pourroit leur faire croire
» & peut- être faire dire par leurs amis ,
» qu'ils poffédent exclufivement à nous ,
» ce talent de l'efprit , dont nous ne
connoiffons point encore d'exemple
fur la terre , par lequel on puiffe fe concilier
un fuffrage unanime dans une
» inégale diſtribution d'éloges ; nous fe
Gv
154 MERCURE DE FRANCE .
» rons déformais plus moderés dans cette
» diſtribution, même à l'égard desTalens
» les plus fupérieurs , qui , peut- être en
» fecret , fe trouvent humiliés de n'être
» pas les objets uniques de toute efpéce
» d'attention .
» Nous donnons cet avis afin que. dans
les Provinces , on n'infére pas de no-
» tre filence fur ceux dont nous avons
» parlé fouvent avec éloge , que leurs ta-
» lens foient dégénérés , & qu'ils ayent
» ceffé d'en mériter journellement de
> nouveaux .
» Nous prévenons encore , que nous
>> ne nous reſtraindrons pas dans une fervile
contrainte fur ce que nous nous
» propofons ; relativement fur- tout aux
» Spectacles de la Cour. Aucune confi-
» dération perſonnelle ne nous détermi-
» nera à priver des Sujets affez heureux
» pour plaire à leur Souverain , du prix
de leur zéle & de leurs foins , en ne
» publiant pas cet ineftimable avantage.
» Nous ne nous difpenferons pas
» non plus , de continuer à donner fur
les Ouvrages nouveaux , des extraits
& des remarques affez étendues pour
»développer tout le mérite qui peut s'y
» trouver quelque fuperflu & quelque
» déplaifant que cela puiffe paroître à
JANVIER. 1763 . 155
» ceux de nos Auteurs dramatiques que
» le Public n'a pas accoutumés à fes ap-
-» plaudiffemens , & qui par conféquent
» ont eu peu à fe louer des Journalistes.
» l'objet le plus intéreffant des amufe-
» mens du Public , & la partie la plus,
» agréable de notre Littérature : rendre
» compte féchement de ce qui les con-
» cerne , n'en faire pour ainfi dire que.
» copier les affiches , feroit un travail
» ftérile à l'égard de ceux même qui fré-
» quentent habituellement nos Théâtres ;
» bien plus encore à l'égard de ceux®
» que l'abfence de la Capitale ou d'au-
» tres caufes privent de cet amuſement.
» On a donc cru devoir entrer dans cer-
» tains détails fur les ouvrages nou-
» veaux , fur la remife des anciens
» ainfi que fur les talens de ceux qui les
» repréfentent. Ces détails peuvent &
» doivent fatisfaire les Lecteurs qui ont
» affez d'efprit pour douter de leur ju-
» gement , & vouloir le conférer avec
"
?
JANVIER. 1763 . 149
"
» celui de la plus faine portion du Pu-
» blic , que nous confultons toujours
» avec foin , & qui dicte ordinairement
" tout ce que nous avançons . Combien
» ces mêmes détails deviennent-ils plus
» inftructifs pour les Lecteurs éloignés
» des Théâtres , defquels cependant
» ils ont quelques connoiffances , par
» la célébrité de plufieurs ouvrages &
» des talens diftingués dans nos jeux
dramatiques. Le foin d'être utile
» pour l'avenir aux recherches des
» Curieux , amateurs du Théâtre , feroit
» feul un motiffuffifant pour nous en-
» gager à en conferver , comme un dé-
»pôt , toutes les particularités , celles
» même qui paroiffent minutieufes dans
» le temps où elles font fous nos yeux .
» C'eft d'abord dans notre Journal
» qu'on va les chercher ; & nous remar-
» quons tous les jours que lorsqu'on ne
les y trouve pas auffi détaillées qu'elles
» pourroient être , on fait mauvais gré
» à ceux de nos Prédéceffeurs qui les ont
·» négligées. Nous connoiffons tous , par
» exemple , & l'on n'oubliera de long-
» temps encore la réputation de quel-
>> ques anciens Acteurs du Théâtre Fran-
» çois & de celui de l'Opéra ; mais une
tradition , déja fort incertaine , & qui
G iij
150 MERCURE DE FRANCE .
" s'obfcurcit de plus en plus en s'éloi-
» gnant , nous laiffe à peine diftinguer
» en quoi confiftoit fpécialement l'ex-
» cellence de chacun de ces grands ta-
»lens , & ce qu'ils pouvoient avoir de
» commun ou de diftinctif par rapport
» à ceux que nous admirons aujour-
» d'hui circonftances indifférentes au
» Lecteur indifférent lui-même fur cette
» matière , mais circonftances précieu-
» fes pour l'amateur éclairé , & qui de-
» vroient l'être encore davantage pour
» quiconque defire férieufement faire
» des progrès dans les mêmes talens.
» Nous avons reçu fréquemment tant
» de la Province que de la Capitale , des
» témoignages affurés de fatisfaction fur
» cette maniere de traiter l'Article du
» Théâtre . Mais elle nous engage dans
» une critique difcutée de bien des par-
»ties qui n'en paroiffent pas fufceptibles
» à tous les Lecteurs ; & par une autre
» néceffité , qu'indique l'honnêteté pu-
» blique à quiconque eft fait pour la
» connoître , cette critique nous a en-
" gagé dans des éloges étendus & réï-
» térés. La raiſon en eft facile à fentir .
» A l'égard des talens fupérieurs , ils
» font fouvent dans le cas de varier les
» motifs & les occafions de l'admiraJANVIER.
1763. 151
tion publique. Il nous avoit paru jufte
>>alors moins encore d'yjoindre la nôtre,
» que de conftater les différentes épo-
» ques de leur gloire. A l'égard des ta-
» lens inférieurs , même des talens mé-
» diocres ; nous avons penfé qu'il feroit
» fouvent cruel & toujours décourageant
» pour eux , de ne pas envelopper les
»juftes cenfures qu'exige leur propre
» intérêt , dans l'éloge de quelques par-
» ties où ils font des progrès & quelque-
»fois de difpofitions ou de facultés na-
» turelles , dont on les avertit par-là de
"
faire un meilleur ufage. C'eft une fem-
» me que l'on trouve laide ordinaire-
» ment , parce qu'elle fe néglige , que
l'on peindroit dans un moment heu-
» reux , où fes foins auroient embelli fa
» phyfionomie. Il eft à préfumer que ce
» Portrait l'engageroit à redoubler de
» pareils foins , à en prendre de nou-
» veaux , pour juftifier & furpaffer , s'il
» étoit poffible , l'art officieux du Pein-
» tre. Nous fommes & nous devons
» être fouvent ce Peintre à l'égard des
» gens de talens . Voilà ce que nos Lec-
» teurs ne veulent pas toujours affez con-
»fidérer. Ce ne font pas nos Portraits
» qu'il faut accufer d'être infidéles , lors
» même qu'ils font flattés , c'eſt aux
"
Giv
152 MERCURE DE FRANCE .
objets de nos peintures à qui il faut
» s'en prendre , s'ils ne font pas toujours
» conformes , & quelquefois fupérieurs
» au moment favorable que nous avons
étudié , & que fouvent nous avons eu
» tant de peine à faifir.
»
» Malgré des raifons qui nous fem-
» blent fi bien fondées, nous ne pouvons
» nous diffimuler ( & nous l'avons trop
» éprouvé ) qu'en général la louange
» entre Concurrens , ou qui prétendent
» l'être , eft l'écueil où fe brife toute
» prudence humaine.L'amour- propre de
» chaque particulier eft , fur cela , dans
» une oppofition perpétuelle au fenti-
» ment des autres , & prèfque jamais
» dans un rapport exact avec la vérité ;
»il n'en faut pas excepter les talens les
» plus modeftes . Il arrive donc que cha-
>> cun de ceux à qui nous diftribuons
» des éloges , ne trouve de trop reffer-
» rés que les fiens & tous les autres d'une
» prolixité injufte & fuperflue . Les amis
» de chaque Complaignant leur prêtent
"
obligeament leurs voix ; car il eft pro-
>> digieux combien on trouve d'amis pour
déprimer les autres , & fur-tout pour
» condamner un Journaliſte !
» Nous connoiffions tousles inconvé-
» niens de notre conduite ; nous les
JANVIER. 1763 . 153
» avons bravés. Ce n'eft ni par une or-
»gueilleufe indifférence fur le fentiment
» de ceux que nous avons toujours chefché
à obliger & que malheureufe-
» ment nous avons pu mécontenter , ni
» par la coupable négligence du premier
de nos devoirs , qui eft de fatisfaire
» le Public ; mais parce que nous avons
» regardé cette conduite comme la plus
» utile au progrès de l'Art dramatique :
» partie éffentielle de la gloire littéraire
» de notre Nation .
» Si les motifs que nous venons d'expofer
dans cet avertiffement , ne nous
» juftifient pas fur les moyens,aux yeux
» de l'amour-propre bleffé & encouragé
" par l'Envie ; nous nous flatons au moins
» qu'ils nous juftifieront fur l'intention,
auprès de tous les Juges défintéreffés .
» Cependant comme on doit éviter
les reproches les plus mal fondés ; confme
d'ailleurs la puérile jaloufie de quel-
» ques Ecrivains pourroit leur faire croire
» & peut- être faire dire par leurs amis ,
» qu'ils poffédent exclufivement à nous ,
» ce talent de l'efprit , dont nous ne
connoiffons point encore d'exemple
fur la terre , par lequel on puiffe fe concilier
un fuffrage unanime dans une
» inégale diſtribution d'éloges ; nous fe
Gv
154 MERCURE DE FRANCE .
» rons déformais plus moderés dans cette
» diſtribution, même à l'égard desTalens
» les plus fupérieurs , qui , peut- être en
» fecret , fe trouvent humiliés de n'être
» pas les objets uniques de toute efpéce
» d'attention .
» Nous donnons cet avis afin que. dans
les Provinces , on n'infére pas de no-
» tre filence fur ceux dont nous avons
» parlé fouvent avec éloge , que leurs ta-
» lens foient dégénérés , & qu'ils ayent
» ceffé d'en mériter journellement de
> nouveaux .
» Nous prévenons encore , que nous
>> ne nous reſtraindrons pas dans une fervile
contrainte fur ce que nous nous
» propofons ; relativement fur- tout aux
» Spectacles de la Cour. Aucune confi-
» dération perſonnelle ne nous détermi-
» nera à priver des Sujets affez heureux
» pour plaire à leur Souverain , du prix
de leur zéle & de leurs foins , en ne
» publiant pas cet ineftimable avantage.
» Nous ne nous difpenferons pas
» non plus , de continuer à donner fur
les Ouvrages nouveaux , des extraits
& des remarques affez étendues pour
»développer tout le mérite qui peut s'y
» trouver quelque fuperflu & quelque
» déplaifant que cela puiffe paroître à
JANVIER. 1763 . 155
» ceux de nos Auteurs dramatiques que
» le Public n'a pas accoutumés à fes ap-
-» plaudiffemens , & qui par conféquent
» ont eu peu à fe louer des Journalistes.
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Résumé : AVERTISSEMENT.
Le texte traite de l'importance des spectacles dans les divertissements du public et la littérature. L'auteur estime que se contenter de reproduire les affiches des spectacles est insuffisant, surtout pour ceux éloignés des théâtres. Il décide donc de fournir des détails sur les nouvelles œuvres, les reprises d'anciennes pièces et les talents des acteurs, informations précieuses pour les lecteurs éloignés mais connaisseurs des œuvres et des talents dramatiques. L'auteur souligne la nécessité de conserver des particularités, même mineures, pour les recherches futures des amateurs de théâtre. Il mentionne la réputation des anciens acteurs et la difficulté de transmettre leur excellence à travers les générations. Il reçoit des témoignages de satisfaction pour cette manière de traiter l'article du théâtre, mais cela l'engage dans une critique délicate et des éloges répétés. Les éloges étendus visent à varier les motifs d'admiration pour les talents supérieurs et à encourager les progrès pour les talents inférieurs. L'auteur compare son rôle à celui d'un peintre qui met en valeur les qualités des personnes, même si celles-ci ne sont pas toujours conformes au moment étudié. Malgré les raisons bien fondées, l'auteur reconnaît les inconvénients de sa conduite, notamment les reproches des concurrents. Il justifie sa méthode par l'utilité pour le progrès de l'art dramatique, essentiel à la gloire littéraire de la nation. Pour éviter les reproches, il promet de modérer ses éloges, même envers les talents supérieurs. Enfin, le texte prévient que le silence sur certains acteurs ne signifie pas une dégénérescence de leurs talents. L'auteur ne se restreindra pas dans ses critiques, notamment pour les spectacles de la cour, et continuera à fournir des extraits et des remarques sur les nouvelles œuvres, même si cela peut déplaire à certains auteurs dramatiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1231
p. 155-159
SPECTACLES du ROI à Choisi.
Début :
LE Lundi 13 Décembre, les Comédiens François représenterent sur le Théâtre [...]
Mots clefs :
Comédiens-Français, Théâtre du roi, Intermède
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SPECTACLES du ROI à Choisi.
SPECTACLES du Roi à Choifi.
LEE Lundi 13 Décembre , les ComédiensFrançois
repréfenterent fur le Théâ
tre du Roi, dans fon Château de Choifi
en préfence de Leurs Majeftés & de la
Famille Royale , Irène , Tragédie du
fieur BOISTEL , Tréforier de France à
la Généralité d'Amiens. On a vu par
l'extrait de cette Piéce dans le précédent
Mercure , qu'elle contient un rôle très-
.confidérable pour la Dle CLAIRON,,
aux rares talens de laquelle la Cour eft
auffi fenfible que la Ville.
Cette Tragédie fut fuivie du Legs ,
Comédie en un Acte en profe de M.
MARIVAUX de l'Académie Françoife
(a) . La Dlle DANGEVILLE & le
fieur PREVILLE y jouoient les rôles
,
(a) Certe Piéce fut donnée à Paris pour la pre-
-miere fois en 1736 , elle eft repriſe très-fouvent
toujours avec fuccès.
(G vi
1
156 MERCURE DE FRANCE .
dans lesquels ils font toujours un nouveau
plaifir .
Le lendemain 14 les mêmes Comédiens
repréfenterent le Complaifant
Comédie en cinq Actes en proſe , Auteur
anonyme ( b ) , & l'Epouxparfipercherie
(c) , Comédie en deux Actes ,
en vers de feu M. de Boissi , de l'Académie
Françoife.
,
Le fieur GRANDVAL retiré du
Théâtre de Paris , comme Penfionnaire
du Roi & rempliffant ce fervice à la
Cour , a joué le rôle qui donne le titre à
la premiere de ces deux Piéces. On lui a
retrouvé les mêmes talens que l'on a long
temps & conftamment applaudis en lui ,
particuliérement dans ce que nous entendons
par le haut-comique. Le fieur
BELCOUR , qui a remplacé le fieur
GRANDVAL dans fon emploi à la Comédie
, a joué avec fuccès dans la feconde
Piéce le principal rôle , qui exige
beaucoup d'art , & par lequel il a contribué
avec les autres Acteurs à rendre
cette Comédie très-agréable au Public
( b) Repréſentée pour la premiere fois à Paris
en 1732 , à la Cour en 1733 , repriſe en 1734
avec autant de fuccès que dans la nouveauté.
(c)L'Epoux par fupercherie a été donnée à Pa
ris pour la premiere fois en 1744 .
JANVIER. 1763. 157
1
Toutes les fois qu'on la repréfente à
Paris . Ce Spectacle a paru faire plaifir
à la Cour , dont le fuffrage femble auffi
confirmer le goût du Public pour les tálens
du fieur MOLÊ , qui a joué dans les
deux Piéces.
Le Mercredi 15 on fit exécuter fur le
même Théâtre par les Sujets de la Mufique
du Roi & de l'Académie Royale
deux Actes détachés d'Opéra en forme
d'intermédes. Le premier étoit Alphée
& Aréthufe ( d) , Poëme du feu lieur
DANCHET , mufique du fieur d'Au-
VERGNE . La Demoifelle ARNOULD
dont on connoît la touchante expreffion
dans la voix , dans le jeu & dans
la figure , repréfentoit Aréthufe . Le fieur
L'ARRIVÉE , dont les talens n'avoient
pas encore eu occafion d'être connus fur
les théâtres de la Cour , chantoit le rôle
d'Alphée. Le fieur GELIN , celui de
Neptune. La Demoifelle DUBOIS L.
chantoit le rôle de Vénus .
Le fecond intermédt étoit un Acte
des Fêtes de l'hymen & de l'amour ,
ballet intitulé Arueris ; Poëme du feu
(a Cet Acte fait partie des fragmens que l'on
a donné cet Eté fur le théâtre de l'Opéra , & que
l'on y continue tous les Jeudis,
158 MERCURE DE FRANCE.
fieur CAHUSAC ; Mufique du fieur RAMEAU.
Le fieur GELIOTE , Ordinaire de la
Mufique du Roi , retiré du Théâtre depuis
plufieurs années , a exécuté dans
cet interméde le rôle d'Arueris avec la
même voix & les mêmes talens qui l'ont
rendu fi célébre . La Dlle LEMIERRE ,
( époufe du fieur LARRIVÉE ) y chantoit
le rôle d'ORIE : elle s'en eft acquittée
d'une maniere à réaliſer la fiction
des rôles , par laquelle ARUERIS ,
Ordonnateur & Juge des jeux , où concourent
les talens dont il eft le maître
& le modéle couronne la jeune ·
ORIE pour le prix du chant . La Demoifelle
DUBOIS L. & le fieur BÊCHE , de
-la Mufique du Roi , repréfentoient un
Berger & une Bergère , perfonnages
acceffoires dans cet Acte .
Dans le premier interméde les pas
Teuls & les principales entrécs ont été
danfés par les fieurs LANI , LAVAL,
GARDEL , DAUBERVAL & GROSSET
, & par les Demoiselles ALLARD.,
PESLIN & DUMONCEAU. Dans le fecond
, les Demoifelles LANI , ALLARD
, PESLIN & DUMONCEAU, à la
place de la Demoiselle VESTRIS , malade.
Les fieurs VESTRIS , LANI, LA
JANVIER. 1763. 159
VAL, GARDEL , DAUBERVAL &
GROSSET.
On avoit ajouté à la fin de l'Acte d'ARUERIS
l'arriette & la belle chaconne
du fieur LE BRETON dans IPHIGENIE.
Ces deux morceaux firent la même impreffion
qu'ils font journellement fur le
Théâtre de Paris , & exciterent les plus
grands éloges , tant en faveur de l'Auteur
que de la Demoifelle LEMJERRE
qui chantoit cette Arriette , & du fieur
VESTRIS fur fa danfe dans la chaconne .
On a remarqué dans ce morceau, plusfenfiblement
que jamais , le talent fpécialement
propre à ce grand Danfeur, d'adapter,
avec une forte d'enthoufiafme poëtique
, fes pas au caractère & à l'expref
fion de la Mufique.
Sa Majefté , après le Spectacle , a eu
la bonté de déclarer publiquement la
fatisfaction qu'elle avoit eue des principaux
talens qui s'étoient diftingués en
divers genres dans l'exécution de ces
Spectacles.
LEE Lundi 13 Décembre , les ComédiensFrançois
repréfenterent fur le Théâ
tre du Roi, dans fon Château de Choifi
en préfence de Leurs Majeftés & de la
Famille Royale , Irène , Tragédie du
fieur BOISTEL , Tréforier de France à
la Généralité d'Amiens. On a vu par
l'extrait de cette Piéce dans le précédent
Mercure , qu'elle contient un rôle très-
.confidérable pour la Dle CLAIRON,,
aux rares talens de laquelle la Cour eft
auffi fenfible que la Ville.
Cette Tragédie fut fuivie du Legs ,
Comédie en un Acte en profe de M.
MARIVAUX de l'Académie Françoife
(a) . La Dlle DANGEVILLE & le
fieur PREVILLE y jouoient les rôles
,
(a) Certe Piéce fut donnée à Paris pour la pre-
-miere fois en 1736 , elle eft repriſe très-fouvent
toujours avec fuccès.
(G vi
1
156 MERCURE DE FRANCE .
dans lesquels ils font toujours un nouveau
plaifir .
Le lendemain 14 les mêmes Comédiens
repréfenterent le Complaifant
Comédie en cinq Actes en proſe , Auteur
anonyme ( b ) , & l'Epouxparfipercherie
(c) , Comédie en deux Actes ,
en vers de feu M. de Boissi , de l'Académie
Françoife.
,
Le fieur GRANDVAL retiré du
Théâtre de Paris , comme Penfionnaire
du Roi & rempliffant ce fervice à la
Cour , a joué le rôle qui donne le titre à
la premiere de ces deux Piéces. On lui a
retrouvé les mêmes talens que l'on a long
temps & conftamment applaudis en lui ,
particuliérement dans ce que nous entendons
par le haut-comique. Le fieur
BELCOUR , qui a remplacé le fieur
GRANDVAL dans fon emploi à la Comédie
, a joué avec fuccès dans la feconde
Piéce le principal rôle , qui exige
beaucoup d'art , & par lequel il a contribué
avec les autres Acteurs à rendre
cette Comédie très-agréable au Public
( b) Repréſentée pour la premiere fois à Paris
en 1732 , à la Cour en 1733 , repriſe en 1734
avec autant de fuccès que dans la nouveauté.
(c)L'Epoux par fupercherie a été donnée à Pa
ris pour la premiere fois en 1744 .
JANVIER. 1763. 157
1
Toutes les fois qu'on la repréfente à
Paris . Ce Spectacle a paru faire plaifir
à la Cour , dont le fuffrage femble auffi
confirmer le goût du Public pour les tálens
du fieur MOLÊ , qui a joué dans les
deux Piéces.
Le Mercredi 15 on fit exécuter fur le
même Théâtre par les Sujets de la Mufique
du Roi & de l'Académie Royale
deux Actes détachés d'Opéra en forme
d'intermédes. Le premier étoit Alphée
& Aréthufe ( d) , Poëme du feu lieur
DANCHET , mufique du fieur d'Au-
VERGNE . La Demoifelle ARNOULD
dont on connoît la touchante expreffion
dans la voix , dans le jeu & dans
la figure , repréfentoit Aréthufe . Le fieur
L'ARRIVÉE , dont les talens n'avoient
pas encore eu occafion d'être connus fur
les théâtres de la Cour , chantoit le rôle
d'Alphée. Le fieur GELIN , celui de
Neptune. La Demoifelle DUBOIS L.
chantoit le rôle de Vénus .
Le fecond intermédt étoit un Acte
des Fêtes de l'hymen & de l'amour ,
ballet intitulé Arueris ; Poëme du feu
(a Cet Acte fait partie des fragmens que l'on
a donné cet Eté fur le théâtre de l'Opéra , & que
l'on y continue tous les Jeudis,
158 MERCURE DE FRANCE.
fieur CAHUSAC ; Mufique du fieur RAMEAU.
Le fieur GELIOTE , Ordinaire de la
Mufique du Roi , retiré du Théâtre depuis
plufieurs années , a exécuté dans
cet interméde le rôle d'Arueris avec la
même voix & les mêmes talens qui l'ont
rendu fi célébre . La Dlle LEMIERRE ,
( époufe du fieur LARRIVÉE ) y chantoit
le rôle d'ORIE : elle s'en eft acquittée
d'une maniere à réaliſer la fiction
des rôles , par laquelle ARUERIS ,
Ordonnateur & Juge des jeux , où concourent
les talens dont il eft le maître
& le modéle couronne la jeune ·
ORIE pour le prix du chant . La Demoifelle
DUBOIS L. & le fieur BÊCHE , de
-la Mufique du Roi , repréfentoient un
Berger & une Bergère , perfonnages
acceffoires dans cet Acte .
Dans le premier interméde les pas
Teuls & les principales entrécs ont été
danfés par les fieurs LANI , LAVAL,
GARDEL , DAUBERVAL & GROSSET
, & par les Demoiselles ALLARD.,
PESLIN & DUMONCEAU. Dans le fecond
, les Demoifelles LANI , ALLARD
, PESLIN & DUMONCEAU, à la
place de la Demoiselle VESTRIS , malade.
Les fieurs VESTRIS , LANI, LA
JANVIER. 1763. 159
VAL, GARDEL , DAUBERVAL &
GROSSET.
On avoit ajouté à la fin de l'Acte d'ARUERIS
l'arriette & la belle chaconne
du fieur LE BRETON dans IPHIGENIE.
Ces deux morceaux firent la même impreffion
qu'ils font journellement fur le
Théâtre de Paris , & exciterent les plus
grands éloges , tant en faveur de l'Auteur
que de la Demoifelle LEMJERRE
qui chantoit cette Arriette , & du fieur
VESTRIS fur fa danfe dans la chaconne .
On a remarqué dans ce morceau, plusfenfiblement
que jamais , le talent fpécialement
propre à ce grand Danfeur, d'adapter,
avec une forte d'enthoufiafme poëtique
, fes pas au caractère & à l'expref
fion de la Mufique.
Sa Majefté , après le Spectacle , a eu
la bonté de déclarer publiquement la
fatisfaction qu'elle avoit eue des principaux
talens qui s'étoient diftingués en
divers genres dans l'exécution de ces
Spectacles.
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Résumé : SPECTACLES du ROI à Choisi.
Du 13 au 15 décembre 1763, des spectacles ont été présentés au théâtre du Château de Choifi en présence du roi et de la famille royale. Le 13 décembre, les comédiens ont interprété 'Irène', une tragédie de Boistel, suivie de 'Le Legs', une comédie en un acte de Marivaux. Le 14 décembre, ils ont joué 'Le Complaisant', une comédie en cinq actes d'auteur anonyme, et 'L'Epoux par surprise', une comédie en deux actes de Boissy. Les acteurs Grandval et Belcour ont été particulièrement applaudis. Le 15 décembre, des intermèdes d'opéra ont été exécutés, incluant 'Alphée & Aréthuse' de Danchet et d'Auvergne, et 'Arueris' de Cahusac et Rameau. Les interprètes notables comprenaient la demoiselle Arnould, le sieur Larrivée, le sieur Gelin, et la demoiselle Lemierre. Le roi a exprimé sa satisfaction après le spectacle, soulignant les talents des artistes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1232
p. 159-160
SPECTACLES de la Cour à Versailles.
Début :
LES changemens & augmentations qu'on a faits au Théâtre du Château, [...]
Mots clefs :
Comédiens-Italiens, Comédiens-Français
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SPECTACLES de la Cour à Versailles.
SPECTACLES de la Cour à Versailles.
LES
ES changemens & augmentations
qu'on a faits au Théâtre du Château ,
n'ayant pû être finis plutôt , on n'a.com160
MERCURE DE FRANCE .
mencé à y repréfenter cet hyver que le
Mercredi 21 Décembre. Les Comédiens
Italiens y jouerent Arlequin Baron Suiffe
, Piéce Italienne , & le Cadi dupé ,
Opera- Comique , dans lequel le fieur
CAILLOT joue le rôle d'Omar Teinturier
, que jouoit le fieur AUDINOT
dans l'établiffement de cette Piéce.
Le lendemain 23 les Comédiens Fran
çois y repréſenterent Iphigénie en Tau
ride , Tragédie du feu fieur GU IMONT
DE LA TOUCHE , fuivie du Rendezvous
, Comédie en un Acte & en vers
du feu fieur FAGAN.
N. B. On rendra compte dans le
prochain Mercure des Spectacles de la
fin du mois de Décembre.
LES
ES changemens & augmentations
qu'on a faits au Théâtre du Château ,
n'ayant pû être finis plutôt , on n'a.com160
MERCURE DE FRANCE .
mencé à y repréfenter cet hyver que le
Mercredi 21 Décembre. Les Comédiens
Italiens y jouerent Arlequin Baron Suiffe
, Piéce Italienne , & le Cadi dupé ,
Opera- Comique , dans lequel le fieur
CAILLOT joue le rôle d'Omar Teinturier
, que jouoit le fieur AUDINOT
dans l'établiffement de cette Piéce.
Le lendemain 23 les Comédiens Fran
çois y repréſenterent Iphigénie en Tau
ride , Tragédie du feu fieur GU IMONT
DE LA TOUCHE , fuivie du Rendezvous
, Comédie en un Acte & en vers
du feu fieur FAGAN.
N. B. On rendra compte dans le
prochain Mercure des Spectacles de la
fin du mois de Décembre.
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Résumé : SPECTACLES de la Cour à Versailles.
Les spectacles de la Cour à Versailles ont débuté le 21 décembre 160. Les Comédiens Italiens ont joué 'Arlequin Baron Suiffe' et 'Le Cadi dupé'. Le 23 décembre, les Comédiens Français ont présenté 'Iphigénie en Tauride' et 'Le Rendez-vous'. Le rôle d'Omar Teinturier était interprété par le sieur Caillot. Le Mercure de France rendra compte des spectacles de fin décembre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1233
p. 162-175
COMEDIE FRANÇOISE.
Début :
ON a continué sur ce Théâtre la Piéce intitulée Heureusement , dont nous [...]
Mots clefs :
Analyse, Sentiment, Émotion, Conte, Heureusement, Comédie, Estampe, Tragédie, Anecdote
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMEDIE FRANÇOISE.
COMEDIE FRANÇOISE.
ONNa continué fur ce Théâtre la
Piéce intitulée Heureufement , dont nous
avons parlé dans le précédent Mercure ;
fon fuccès nous engage à en donner
une analyfe.
EXTRAIT d'HEUREUSEMENT ,
Comédie en Vers , en un Acte , par
M. ROCHON DE CHABANNES.
PERSONNAGES.
M. LISBAN ,
Mde LISBAN ,
LINDOR ,
MARTON ,
PASQUIN ,
ACTEURS.
!
M. Préville.
Mlle Huffe.
M. Molé.
Mlle Dangeville.
M. Dubois.
La Scène eft dans l'appartement de Mde Lisban.
JANVIER. 1763. 163
1
Caractères des Perfonnages.
M. LISBAN eft un mari fur le retour
de l'âge , confiant , avec la fauffe
'prétention d'être un homme agréable &
amufant. Mde LISBAN ,une jeune femme
de vingt ans , étourdie , fans expérience
, mais éffentiéllement honnête.
LINDOR,un jeune homme de feize ans,
nouvellement dans le fervice , ne refpirant
que l'amour & la gloire , un caractère
enfin vraiment nationnal. MARTON
, une Soubrette vive , gaye & franche.
PASQUIN , un valet fans autre action
dans la Piéce qu'une fimple commiffion
de la part de LINDOR, mais dans
le rôle duquel il y a cependant quelques
petits détails de portrait affez agréables.
ANALYSE.
Mde LISBAN aime LINDOR fon petit
parent,beaucoup plus qu'elle ne croit;
MARTON l'aime auffi , mais ne s'en
fait point accroire à elle- même fur ce
fentiment. Mde LISBAN regarde LINDOR
comme un enfant fans conféquence
& MARTON comme un enfant fort
dangereux . La premiere compte beaucoup
fur elle-même la feconde n'y
compte point du tout & fait très-bien.
Tel eft le précis de l'entretien entre
164 MERCURE DE FRANCE .
Mde LISBAN & MARTON dans la
premiere Scène. M. LISBAN vient pour
emmener fa femme fouper avec lui
chez une Madame DORMENE . Mais
elle avoit déja pris fon parti fur ce foupër
: un attrait fecret donne d'autres affaires
à fon coeur ; cette Madame DORMENE
eft une femme qui l'ennuye ,
une migraine lui fert d'excufe . Le mari
confent à y aller feul , mais avant de
fortir , il apprend à fa femme que LINDOR
va partir pour l'armée. Elle eft
un peu troublée de cette nouvelle ; il
en plaifante à fa maniere & fort.
MARTON,qui a remarqué l'émotion
de fa Maîtreffe en apprenant le départ
de LINDOR , lui en fait malignement
la guerre , & Mde LISBAN s'obftine à
ne pas vouloir convenir de fa foibleffe.
Le valet de LINDOR vient annoncer
le départ de fon Maître , & demande
pour lui un moment d'audience ; on
fait beaucoup de réfiftances fondées fur
l'absence du mari ; MARTON les fait
ceffer & dit à PASQUIN d'aller chercher
fon Maître . Mde LISBAN gronde
MARTON de l'expofer ainfi dans une
démarche équivoque ; mais en fe retirant
elle lui recommande de la faire
avertir quand LINDOR viendra .
JANVIER. 1763 . 165
MARTON, reftée feule , fait des réfléxions
fur les fentimens de fa Maîtreffe
pour LINDOR , & ne fe déguife point
les fiens pour le même objet. Le jeune
Etourdi arrive en habit uniforme & le
chapeau fur la tête. Il aime fa coufine ,
il aime MARTON , dans le vrai , il aime
toutes les jolies femmes ; mais bien plus
qu'elles alors , il aime fon nouvel état
il est enchanté de fon habit d'ordonnancę
, & veut que MARTON le foit de
même .
,
Il parle guerre , amour , combats
maîtreffe , chevaux ; c'eft enfin ce qu'on
appelle un franc Poliffon . Mde LISBAN
le furprend avec MARTON même
fcène , mêmes folies , mais avec des
nuances différentes ; il eft plus galant
avec fa coufine , c'eft un Francois qui
en compte à une jolie femme. On fert
une colation ; il ne peut décemment y
avoir de foupé chez là coufine , à caufe
de la migraine & de l'abfence du Mari .
Les deux jeunes têtes , Mde LISBAN &
LINDOR fe mettent cependant à table
pour manger des fruits , des confitures ,
& c. M. LISBAN s'eft avifé de rompre fa
partie de fouper , pour faire le cadeau
à fa femme de revenir paffer la foirée
avec elle . On entend fon carroffe , on
166 MERCURE DE FRANCE.
temps ,
eft un peu déconcerté , & MARTON dit
qu'il faut faire cacher LINDOR . Elle
n'attend pas les ordres de Mde LISBAN ,
elle s'empare du jeune homme qui court
précipitament pour la fuivre & fe fauver
dans le falon. M. LISBAN entre
auffi-tôt que LINDOR eft retiré. Mde
LISBAN qui n'approuve pas l'étourderie
de MARTON , eft vingt fois
fur le point d'avouer que L IN DOR eft
dans la maifon ; mais fon mari , qui
parle toujours , ne lui en laiffe pas le
il débite avec confiance fes mauvaifes
plaifanteries , & développe la fotte
fatuitéde fon caractère , avec une bonne
foi très -comique . Il croit fa femme trop
heureufe de le pofféder. Il fe mocque de
tous ceux qui lui font la cour, il les plaint,
il les plaifante , il les défie ; il défie fa
femme elle-même , en un mot il eſt d'un
ridicule achevé. Mde LISBAN que tous.
fes propos -là ennuiroient en tous temps,
en eft impatientée dans fa fituation actuelle
. Elle veut fe retirer & prie ſon mari
de lui donner la main jufqu'à fon appartement
pour l'éloigner du voifinage de
l'endroit où elle foupconne LINDOR .
La bêtife déconcerte fouvent toutes les
mefures de la prudence , c'eft ce que
fait celle de M. LISBAN ; il veut abfoluJANVIER.
1763. 167
ment, pour l'amufer,lui aller chercher un
conte , & ce conte qui eft HEUREUSEMENT
, eft fort malheureuſement
dans le falon voifin , il y court. On doit
juger de l'embarras & des perpléxités de
Mde LISBAN , fon mari va tout découvrir.
Elle eft dans la plus grande agitation
lorfqu'il reparoît en jettant de grands
éclats de rire. Il a furpris LINDOR aux
genoux de MARTON ; ilvoit cela en plaifanterie
, & ne voit que cela ; il en fait.
le récit à fa femme, qui refpire en voyant
dequelle façon il prend le change . C'eſt
ainfi que fe dénoue la Piéce. Le mari ,
qui croit avoir le point de vue très-fin
fe félicite d'être arrivé chez lui très-àpropos.
Il fait des applications d'Heureufement
dans fon tourordinaire de plaifanterie
; mais dans fon opinion tout l'Heureufement
tombe fur MARTON ; & Mde
LISBAN , dont l'honneur eft fauvé , expofe
dans un Aparté , le but moral de
l'Ouvrage .
M. LISBAN.
9
Voilà de ces hazards. •
Mde LISBA N. ( à part. )
Qui fauvent l'innocence
Du danger oùſouvent l'expofe une imprudence
168 MERCURE DE FRANCE .
Pour donner une légére idée du ſtyle
de cette Piéce , nous allons rapporter le
peu de détails que les bornes de cet Article
peuvent nous permettre.
MARTON , dans la premiere Scène
trace ainfi le portrait du jeune . LINDOR
:
C'eſt un vrai Poliſſon , un Polifſon charmant ,
Il s'aime, il fe contemple, il court dans une glace
Admirer de fon port l'élégance & l'audace ;
Il nous fait admirer fa jambe , fon mollet ,
>> S'ils étoient emportés , dit- il , par un boulet ,
» Là , ſerieuſement ce feroit grand dommage !
» Eh bien j'aurois la croix ; oui la croix à mon âge,
» La croix pour une jambe ! Ah ! de bon coeur ,
» ma foi ,
> Je les facrifierois toutes deux pour le Roi.
Il tire fon épée , & bravant nos allarmes ,
» Une , deux , trois , à vous , & rendez - moi les. 22
>> armes ,
Nous dit-il. Un fufil vient àfrapper les yeux ; .
Il le met fur l'épaule & fait le merveilleux ,
Enfonce fiérement fon chapeau fur la tête ,
Va de droite & de gauche , avance un pas , arrête ,.
Nous ajuste , fait feu , s'amufe de nos cris ,
Et vole dans nos bras pour calmer nos eſprits.
Dans une Scène où Mde LISBAN
reproche
JANVIER . 1762. 169
reproche à LINDOR d'avoir l'air fi
content fur le point de la quitter , il lui
répond :
Audacieux Amant , Soldat vraiment François ,
Je n'ai jamais formé que deux ardens ſouhaits ,
De réduire une Belle & venger ma patrie.
La moitié de mes voeux fera bientôt remplie ;
Je pars , & je vaincrai : j'eſpére à mon retour
Joindre aux lauriers de Mars les myrthes de l'Amour.
OBSERVATIONS.
Le Conte d'où l'Auteur de la Comédie a tiré
fon Sujet , n'étant lui-même qu'un exemple moral
du hazard heureux , auquel les plus honnêtes femmes
doivent fouvent leur innocence , ne pouvoit
lui fournir une action bien intriguée ni complette.
Mais on doit , en rendant jultice à cet Auteur ,
lui fçavoir gré du joli Tableau qu'il a fait de ce
Sujet , fur la Scéne , & du comique agréable
qu'il a répandu dans les détails , fans blefler trop
fortement les bienſéances ſi délicates à conferver
dans un Sujet de cette nature . Quoique l'idée générale
d'Heureufement foit due primitivement à
l'Auteur des Contes Moraux , on doit convenir
cependant que prefque tout ce qu'il y a de Dramatique,
appartient à l'Auteur de la Comédie , &
même dans la partie de l'invention . Si, par exemple,
il a emprunté duConte le trait général du caractère
de LINDOR ,tous les détails du portrait (ont
de lui , excepté le Couplet où LINDOR dit à Mde
LISBAN qu'il reviendra bleffé , ce qui eft l'imita-
I.Vol. H
170 MERCURE DE FRANCE.
tion d'un des détails du Conte. Il en eft de même
du retour de M. LISBAN , pour venir caufer &
ennuyer la femme. Mais les ris de ce mari , à la
découverte qu'il fait de LINDOR avec MARTON ,
& toute la tournure de ce dénoûment font de
l'Auteur du la Comédie. Le plaifir qu'elle a paru
faire au Public , pendant onze Repréſentations de
fuite , autorife la confiance avec laquelle nous en
annonçons l'impreffion .
Cette Comédie imprimée , fe vend à Paris , chez
-SEBASTIEN JORRY rue & vis-à-vis la Comédie
Françoife. Prix vingt-quatre fols.
"
Cette Edition elt ornée d'une Eſtampe qui repréfente
le moment de la colation . Au bas de
l'Estampe , on voit les Armes de S. A. S. Monfeigneur
le PRINCE DE CONDÉ & pour Epigraphe,
le Vers : Je vais donc boire à Mars , qu'adreffa
Mlle HUSSE. très- refpectueufement à ce Prince , le
jour de la premiere Repréfentation de cette Piéce.
Voyez la Relation de ce fait dans le Mercure précédent.
Je finis cet Article par des Vers de
'Auteur à Mlle DANGEVILLE.
Un aurre Auteur que moi, charmante Dangeville,
Te loueroit fur ton jeu naturel & facile ,
Te repréfenteroit dans le facré vallon
Couronnant de lauriers les enfans d'Apolton,
Donnant à leur Ouvrage une nouvelle vie ;
Mais j'aime mieux louer ton coeur que con génie
Chez toi , parmi les tiens , au fein de tes amis ,
Recus avec candeur , mais avec choix admis :
Voci la belle Scène, ou loin de l'oeil du monde
JANVIER. 1763. 171
Tu m'as fçu pénétrer d'une eftime profonde ;
C'eft le Tableau touchant qui s'eft offert à moi :
On t'admire au Spectacle , on t'adore chez toi .
*.
Le Jeudi 2 Décembre , le fieur Bou-
RET,, fi connu & fi agréable au Public
dans un genre & fur un Théâtre différent
, a débuté fur celui de la Comédie
Françoife , par le rôle de Turcaret dans
la Comédie de ce nom , & par celui de
Crifpin dans Crifpin rival de fon Maître.
Il fut accueilli du Public très-favorablement.
On parut plus content de
fon jeu dans la feconde Piéce que dans
la premiere. Il avoit encore la crainte
& l'embarras que doit infpirer un Tribunal
auffi impofant qu'eft le Public à
ce Théâtre , beaucoup moins indulgent
pour fon Spectacle national dont il prife
le mérite réel , que pour ceux à qui il
permet de l'amufer , fans autant de délicateffe
fur le choix des moyens. Il a
continué fon début dans cette Piéce de
Turcaret & par le rôle de Crifpin des
Folies amoureufes , par celui d'un des
Ménechmes , de Sofie dans Amphitrion ,
de Crifpin Médecin , de Crifpin dans le
Légataire , du Valet dans l'Impromptu
de Campagne , dans le Joueur , dans
Pourceaugnac , & c. Le refultat des Ju-
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
gemens du Public fur cet Acteur , dans
ces différens rôles , nous a paru être, qu'il
feroit utile à ce Théâtre , furtout lorfque
l'exercice & l'expérience lui auroient
entiérement fait acquérir la fineffe
du comique que l'on y éxige.
Le Lundi 6 Décembre on donna
pour la premiere fois Eponine , Tragédie
nouvelle , retirée par l'Auteur après
la feconde repréfentation. Quoique le
Public ait paru juger que l'Auteur de
la Tragédie n'eût pas profité de tour
l'intérêt dont le Sujet étoit fufceptible ,
& qu'il ait eu à attendre jufqu'au troifiéme
A&te le commencement de l'action
tragique, les applaudiffemens qu'on
a donnés & qui étoient dûs à plufieurs
beautés diftinguées dans cette Piéce ,
doivent encourager cet Auteur à mériter
des lauriers qu'il femble fait pour
cueilir Ha premiere fois qu'il fe repréfentera
dans la carrière .
On a remis & continué, fur le même
Théâtre, ZELMIRE , Tragédie nouvelle
de M. DU BELLOY , donnée pour la
premiere fois le Printemps dernier. Cette
Piéce eft rendue avec une chaleur admirable
par les Acteurs , & cette remife
a beaucoup de fuccès. Nous avons donné
dans deux de nos Mercures antéJANVIER.
1763. 173
rieurs , des détails très- étendus fur cette
Tragédie .
Les Comédiens François répétent une
Comédie nouvelle en trois A&tes & en
Vers , intitulée Du Puis & Defronais ,
Sujet tiré du Roman des Illuftres Françoifes.
ANECDOTE fur feu M. SARRAZIN,
ancien Acteur du Théâtre François ,
décédé à Paris le 15 Novembre dernier
, & inhumé le 16 à S. Sulpice fa
Paroiffe.
Feu M. SARRAZIN , né à Dijon , étoit
d'une très-honnête famille . Son goût
pour le Théâtre l'avoit engagé dans plufieurs
Sociétés qui en faifoient leur amufement
, qui avoient acquis affez d'art
pour faire celui de beaucoup d'Amateurs
de ce genre . La plus remarquable de ces
Sociétés , où primoit M. SARRAZIN, repréfentoit
affez fréquemment au Château
de S. Ouën , appartenant alors à
feu M. le Duc de Gêvres , qui avoit bien
voulu accorder cette permiffion. C'eſt
de cette Société , & fans avoir joué ni
dans les Provinces , ni fur aucun Théâtre
Public , que M. SARRAZIN , dans
H iij
174 MERCURE DE FRANCE.
un âge où l'on eft ordinairement trèsformé
, avoit paffé tout de fuite au Théâtre
de la Comédie Françoife . Il y débuta
le 3 Mars 1729 par le rôle d'Oedipe
, dans la Tragédie de ce nom de
P. CORNEILLE ; le fuccès de ce début
fut fi favorable , que dès le 22 du même
mois , M. SARRAZIN fut reçu pour
doubler le célébre BARON dans l'emploi
des Rois. Après la mort de ce dernier
, arrivée le 22 Décembre 1729 , M.
SARRAZIN fut confirmé dans fon emploi
, préférablement à M. BERCI , par
un ordre du mois de Janvier 1730. Il
fut gratifié de la penfion de 1000 liv. à
la mort de M. DU CHEMIN en 1756.
L'année fuivante , il fut affligé d'une extinction
de voix qui l'empêcha de remplir
fon fervice jufqu'au mois d'Avril
1759 , qu'ilife retira du Théâtre avec
le Brévet de penfion de la Comédie de
1500 liv. conformément à l'Arrêt du
Confeil du 18 Juin 57 enregistré au
Parlement. Ainfi M. SARRAZIN a resté
30 ans à la Comédie , où il a fervi avec
un fuccès très-diftingué , jufqu'à la fin
de fà carriere. Dans les premieres an
nées , on lui reprochoit quelques difgraces
dans l'action , & peu d'enfem
ble dans l'habitude du corps ; mais ces
JANVIER. 1763... 175
légers défauts étoient fi heureufement
couverts par la partie du fentiment , qui
étoit naturelle & d'un effet admirable
dans cet Acteur . On fe reffouvient encore
avec fenfibilité , des larmes qu'il a
fait verfer dans beaucoup de rôles tragiques
de fon emploi & de l'attendriffement
qu'il faifoit éprouver dans les
Peres du HAUT COMIQUE .
N. B. La Penfion du feu Sr. SARRAZIN
a été donnée au S. ARMAND , le
plus ancien des Comédiens , fervant
actuellement au Théâtre François . Le
Roi a accordé à la Demoiſelle Du-
MESNIL , une penfion particuliere de
1000 liv. affignée fur le fond des Menus
.
ONNa continué fur ce Théâtre la
Piéce intitulée Heureufement , dont nous
avons parlé dans le précédent Mercure ;
fon fuccès nous engage à en donner
une analyfe.
EXTRAIT d'HEUREUSEMENT ,
Comédie en Vers , en un Acte , par
M. ROCHON DE CHABANNES.
PERSONNAGES.
M. LISBAN ,
Mde LISBAN ,
LINDOR ,
MARTON ,
PASQUIN ,
ACTEURS.
!
M. Préville.
Mlle Huffe.
M. Molé.
Mlle Dangeville.
M. Dubois.
La Scène eft dans l'appartement de Mde Lisban.
JANVIER. 1763. 163
1
Caractères des Perfonnages.
M. LISBAN eft un mari fur le retour
de l'âge , confiant , avec la fauffe
'prétention d'être un homme agréable &
amufant. Mde LISBAN ,une jeune femme
de vingt ans , étourdie , fans expérience
, mais éffentiéllement honnête.
LINDOR,un jeune homme de feize ans,
nouvellement dans le fervice , ne refpirant
que l'amour & la gloire , un caractère
enfin vraiment nationnal. MARTON
, une Soubrette vive , gaye & franche.
PASQUIN , un valet fans autre action
dans la Piéce qu'une fimple commiffion
de la part de LINDOR, mais dans
le rôle duquel il y a cependant quelques
petits détails de portrait affez agréables.
ANALYSE.
Mde LISBAN aime LINDOR fon petit
parent,beaucoup plus qu'elle ne croit;
MARTON l'aime auffi , mais ne s'en
fait point accroire à elle- même fur ce
fentiment. Mde LISBAN regarde LINDOR
comme un enfant fans conféquence
& MARTON comme un enfant fort
dangereux . La premiere compte beaucoup
fur elle-même la feconde n'y
compte point du tout & fait très-bien.
Tel eft le précis de l'entretien entre
164 MERCURE DE FRANCE .
Mde LISBAN & MARTON dans la
premiere Scène. M. LISBAN vient pour
emmener fa femme fouper avec lui
chez une Madame DORMENE . Mais
elle avoit déja pris fon parti fur ce foupër
: un attrait fecret donne d'autres affaires
à fon coeur ; cette Madame DORMENE
eft une femme qui l'ennuye ,
une migraine lui fert d'excufe . Le mari
confent à y aller feul , mais avant de
fortir , il apprend à fa femme que LINDOR
va partir pour l'armée. Elle eft
un peu troublée de cette nouvelle ; il
en plaifante à fa maniere & fort.
MARTON,qui a remarqué l'émotion
de fa Maîtreffe en apprenant le départ
de LINDOR , lui en fait malignement
la guerre , & Mde LISBAN s'obftine à
ne pas vouloir convenir de fa foibleffe.
Le valet de LINDOR vient annoncer
le départ de fon Maître , & demande
pour lui un moment d'audience ; on
fait beaucoup de réfiftances fondées fur
l'absence du mari ; MARTON les fait
ceffer & dit à PASQUIN d'aller chercher
fon Maître . Mde LISBAN gronde
MARTON de l'expofer ainfi dans une
démarche équivoque ; mais en fe retirant
elle lui recommande de la faire
avertir quand LINDOR viendra .
JANVIER. 1763 . 165
MARTON, reftée feule , fait des réfléxions
fur les fentimens de fa Maîtreffe
pour LINDOR , & ne fe déguife point
les fiens pour le même objet. Le jeune
Etourdi arrive en habit uniforme & le
chapeau fur la tête. Il aime fa coufine ,
il aime MARTON , dans le vrai , il aime
toutes les jolies femmes ; mais bien plus
qu'elles alors , il aime fon nouvel état
il est enchanté de fon habit d'ordonnancę
, & veut que MARTON le foit de
même .
,
Il parle guerre , amour , combats
maîtreffe , chevaux ; c'eft enfin ce qu'on
appelle un franc Poliffon . Mde LISBAN
le furprend avec MARTON même
fcène , mêmes folies , mais avec des
nuances différentes ; il eft plus galant
avec fa coufine , c'eft un Francois qui
en compte à une jolie femme. On fert
une colation ; il ne peut décemment y
avoir de foupé chez là coufine , à caufe
de la migraine & de l'abfence du Mari .
Les deux jeunes têtes , Mde LISBAN &
LINDOR fe mettent cependant à table
pour manger des fruits , des confitures ,
& c. M. LISBAN s'eft avifé de rompre fa
partie de fouper , pour faire le cadeau
à fa femme de revenir paffer la foirée
avec elle . On entend fon carroffe , on
166 MERCURE DE FRANCE.
temps ,
eft un peu déconcerté , & MARTON dit
qu'il faut faire cacher LINDOR . Elle
n'attend pas les ordres de Mde LISBAN ,
elle s'empare du jeune homme qui court
précipitament pour la fuivre & fe fauver
dans le falon. M. LISBAN entre
auffi-tôt que LINDOR eft retiré. Mde
LISBAN qui n'approuve pas l'étourderie
de MARTON , eft vingt fois
fur le point d'avouer que L IN DOR eft
dans la maifon ; mais fon mari , qui
parle toujours , ne lui en laiffe pas le
il débite avec confiance fes mauvaifes
plaifanteries , & développe la fotte
fatuitéde fon caractère , avec une bonne
foi très -comique . Il croit fa femme trop
heureufe de le pofféder. Il fe mocque de
tous ceux qui lui font la cour, il les plaint,
il les plaifante , il les défie ; il défie fa
femme elle-même , en un mot il eſt d'un
ridicule achevé. Mde LISBAN que tous.
fes propos -là ennuiroient en tous temps,
en eft impatientée dans fa fituation actuelle
. Elle veut fe retirer & prie ſon mari
de lui donner la main jufqu'à fon appartement
pour l'éloigner du voifinage de
l'endroit où elle foupconne LINDOR .
La bêtife déconcerte fouvent toutes les
mefures de la prudence , c'eft ce que
fait celle de M. LISBAN ; il veut abfoluJANVIER.
1763. 167
ment, pour l'amufer,lui aller chercher un
conte , & ce conte qui eft HEUREUSEMENT
, eft fort malheureuſement
dans le falon voifin , il y court. On doit
juger de l'embarras & des perpléxités de
Mde LISBAN , fon mari va tout découvrir.
Elle eft dans la plus grande agitation
lorfqu'il reparoît en jettant de grands
éclats de rire. Il a furpris LINDOR aux
genoux de MARTON ; ilvoit cela en plaifanterie
, & ne voit que cela ; il en fait.
le récit à fa femme, qui refpire en voyant
dequelle façon il prend le change . C'eſt
ainfi que fe dénoue la Piéce. Le mari ,
qui croit avoir le point de vue très-fin
fe félicite d'être arrivé chez lui très-àpropos.
Il fait des applications d'Heureufement
dans fon tourordinaire de plaifanterie
; mais dans fon opinion tout l'Heureufement
tombe fur MARTON ; & Mde
LISBAN , dont l'honneur eft fauvé , expofe
dans un Aparté , le but moral de
l'Ouvrage .
M. LISBAN.
9
Voilà de ces hazards. •
Mde LISBA N. ( à part. )
Qui fauvent l'innocence
Du danger oùſouvent l'expofe une imprudence
168 MERCURE DE FRANCE .
Pour donner une légére idée du ſtyle
de cette Piéce , nous allons rapporter le
peu de détails que les bornes de cet Article
peuvent nous permettre.
MARTON , dans la premiere Scène
trace ainfi le portrait du jeune . LINDOR
:
C'eſt un vrai Poliſſon , un Polifſon charmant ,
Il s'aime, il fe contemple, il court dans une glace
Admirer de fon port l'élégance & l'audace ;
Il nous fait admirer fa jambe , fon mollet ,
>> S'ils étoient emportés , dit- il , par un boulet ,
» Là , ſerieuſement ce feroit grand dommage !
» Eh bien j'aurois la croix ; oui la croix à mon âge,
» La croix pour une jambe ! Ah ! de bon coeur ,
» ma foi ,
> Je les facrifierois toutes deux pour le Roi.
Il tire fon épée , & bravant nos allarmes ,
» Une , deux , trois , à vous , & rendez - moi les. 22
>> armes ,
Nous dit-il. Un fufil vient àfrapper les yeux ; .
Il le met fur l'épaule & fait le merveilleux ,
Enfonce fiérement fon chapeau fur la tête ,
Va de droite & de gauche , avance un pas , arrête ,.
Nous ajuste , fait feu , s'amufe de nos cris ,
Et vole dans nos bras pour calmer nos eſprits.
Dans une Scène où Mde LISBAN
reproche
JANVIER . 1762. 169
reproche à LINDOR d'avoir l'air fi
content fur le point de la quitter , il lui
répond :
Audacieux Amant , Soldat vraiment François ,
Je n'ai jamais formé que deux ardens ſouhaits ,
De réduire une Belle & venger ma patrie.
La moitié de mes voeux fera bientôt remplie ;
Je pars , & je vaincrai : j'eſpére à mon retour
Joindre aux lauriers de Mars les myrthes de l'Amour.
OBSERVATIONS.
Le Conte d'où l'Auteur de la Comédie a tiré
fon Sujet , n'étant lui-même qu'un exemple moral
du hazard heureux , auquel les plus honnêtes femmes
doivent fouvent leur innocence , ne pouvoit
lui fournir une action bien intriguée ni complette.
Mais on doit , en rendant jultice à cet Auteur ,
lui fçavoir gré du joli Tableau qu'il a fait de ce
Sujet , fur la Scéne , & du comique agréable
qu'il a répandu dans les détails , fans blefler trop
fortement les bienſéances ſi délicates à conferver
dans un Sujet de cette nature . Quoique l'idée générale
d'Heureufement foit due primitivement à
l'Auteur des Contes Moraux , on doit convenir
cependant que prefque tout ce qu'il y a de Dramatique,
appartient à l'Auteur de la Comédie , &
même dans la partie de l'invention . Si, par exemple,
il a emprunté duConte le trait général du caractère
de LINDOR ,tous les détails du portrait (ont
de lui , excepté le Couplet où LINDOR dit à Mde
LISBAN qu'il reviendra bleffé , ce qui eft l'imita-
I.Vol. H
170 MERCURE DE FRANCE.
tion d'un des détails du Conte. Il en eft de même
du retour de M. LISBAN , pour venir caufer &
ennuyer la femme. Mais les ris de ce mari , à la
découverte qu'il fait de LINDOR avec MARTON ,
& toute la tournure de ce dénoûment font de
l'Auteur du la Comédie. Le plaifir qu'elle a paru
faire au Public , pendant onze Repréſentations de
fuite , autorife la confiance avec laquelle nous en
annonçons l'impreffion .
Cette Comédie imprimée , fe vend à Paris , chez
-SEBASTIEN JORRY rue & vis-à-vis la Comédie
Françoife. Prix vingt-quatre fols.
"
Cette Edition elt ornée d'une Eſtampe qui repréfente
le moment de la colation . Au bas de
l'Estampe , on voit les Armes de S. A. S. Monfeigneur
le PRINCE DE CONDÉ & pour Epigraphe,
le Vers : Je vais donc boire à Mars , qu'adreffa
Mlle HUSSE. très- refpectueufement à ce Prince , le
jour de la premiere Repréfentation de cette Piéce.
Voyez la Relation de ce fait dans le Mercure précédent.
Je finis cet Article par des Vers de
'Auteur à Mlle DANGEVILLE.
Un aurre Auteur que moi, charmante Dangeville,
Te loueroit fur ton jeu naturel & facile ,
Te repréfenteroit dans le facré vallon
Couronnant de lauriers les enfans d'Apolton,
Donnant à leur Ouvrage une nouvelle vie ;
Mais j'aime mieux louer ton coeur que con génie
Chez toi , parmi les tiens , au fein de tes amis ,
Recus avec candeur , mais avec choix admis :
Voci la belle Scène, ou loin de l'oeil du monde
JANVIER. 1763. 171
Tu m'as fçu pénétrer d'une eftime profonde ;
C'eft le Tableau touchant qui s'eft offert à moi :
On t'admire au Spectacle , on t'adore chez toi .
*.
Le Jeudi 2 Décembre , le fieur Bou-
RET,, fi connu & fi agréable au Public
dans un genre & fur un Théâtre différent
, a débuté fur celui de la Comédie
Françoife , par le rôle de Turcaret dans
la Comédie de ce nom , & par celui de
Crifpin dans Crifpin rival de fon Maître.
Il fut accueilli du Public très-favorablement.
On parut plus content de
fon jeu dans la feconde Piéce que dans
la premiere. Il avoit encore la crainte
& l'embarras que doit infpirer un Tribunal
auffi impofant qu'eft le Public à
ce Théâtre , beaucoup moins indulgent
pour fon Spectacle national dont il prife
le mérite réel , que pour ceux à qui il
permet de l'amufer , fans autant de délicateffe
fur le choix des moyens. Il a
continué fon début dans cette Piéce de
Turcaret & par le rôle de Crifpin des
Folies amoureufes , par celui d'un des
Ménechmes , de Sofie dans Amphitrion ,
de Crifpin Médecin , de Crifpin dans le
Légataire , du Valet dans l'Impromptu
de Campagne , dans le Joueur , dans
Pourceaugnac , & c. Le refultat des Ju-
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
gemens du Public fur cet Acteur , dans
ces différens rôles , nous a paru être, qu'il
feroit utile à ce Théâtre , furtout lorfque
l'exercice & l'expérience lui auroient
entiérement fait acquérir la fineffe
du comique que l'on y éxige.
Le Lundi 6 Décembre on donna
pour la premiere fois Eponine , Tragédie
nouvelle , retirée par l'Auteur après
la feconde repréfentation. Quoique le
Public ait paru juger que l'Auteur de
la Tragédie n'eût pas profité de tour
l'intérêt dont le Sujet étoit fufceptible ,
& qu'il ait eu à attendre jufqu'au troifiéme
A&te le commencement de l'action
tragique, les applaudiffemens qu'on
a donnés & qui étoient dûs à plufieurs
beautés diftinguées dans cette Piéce ,
doivent encourager cet Auteur à mériter
des lauriers qu'il femble fait pour
cueilir Ha premiere fois qu'il fe repréfentera
dans la carrière .
On a remis & continué, fur le même
Théâtre, ZELMIRE , Tragédie nouvelle
de M. DU BELLOY , donnée pour la
premiere fois le Printemps dernier. Cette
Piéce eft rendue avec une chaleur admirable
par les Acteurs , & cette remife
a beaucoup de fuccès. Nous avons donné
dans deux de nos Mercures antéJANVIER.
1763. 173
rieurs , des détails très- étendus fur cette
Tragédie .
Les Comédiens François répétent une
Comédie nouvelle en trois A&tes & en
Vers , intitulée Du Puis & Defronais ,
Sujet tiré du Roman des Illuftres Françoifes.
ANECDOTE fur feu M. SARRAZIN,
ancien Acteur du Théâtre François ,
décédé à Paris le 15 Novembre dernier
, & inhumé le 16 à S. Sulpice fa
Paroiffe.
Feu M. SARRAZIN , né à Dijon , étoit
d'une très-honnête famille . Son goût
pour le Théâtre l'avoit engagé dans plufieurs
Sociétés qui en faifoient leur amufement
, qui avoient acquis affez d'art
pour faire celui de beaucoup d'Amateurs
de ce genre . La plus remarquable de ces
Sociétés , où primoit M. SARRAZIN, repréfentoit
affez fréquemment au Château
de S. Ouën , appartenant alors à
feu M. le Duc de Gêvres , qui avoit bien
voulu accorder cette permiffion. C'eſt
de cette Société , & fans avoir joué ni
dans les Provinces , ni fur aucun Théâtre
Public , que M. SARRAZIN , dans
H iij
174 MERCURE DE FRANCE.
un âge où l'on eft ordinairement trèsformé
, avoit paffé tout de fuite au Théâtre
de la Comédie Françoife . Il y débuta
le 3 Mars 1729 par le rôle d'Oedipe
, dans la Tragédie de ce nom de
P. CORNEILLE ; le fuccès de ce début
fut fi favorable , que dès le 22 du même
mois , M. SARRAZIN fut reçu pour
doubler le célébre BARON dans l'emploi
des Rois. Après la mort de ce dernier
, arrivée le 22 Décembre 1729 , M.
SARRAZIN fut confirmé dans fon emploi
, préférablement à M. BERCI , par
un ordre du mois de Janvier 1730. Il
fut gratifié de la penfion de 1000 liv. à
la mort de M. DU CHEMIN en 1756.
L'année fuivante , il fut affligé d'une extinction
de voix qui l'empêcha de remplir
fon fervice jufqu'au mois d'Avril
1759 , qu'ilife retira du Théâtre avec
le Brévet de penfion de la Comédie de
1500 liv. conformément à l'Arrêt du
Confeil du 18 Juin 57 enregistré au
Parlement. Ainfi M. SARRAZIN a resté
30 ans à la Comédie , où il a fervi avec
un fuccès très-diftingué , jufqu'à la fin
de fà carriere. Dans les premieres an
nées , on lui reprochoit quelques difgraces
dans l'action , & peu d'enfem
ble dans l'habitude du corps ; mais ces
JANVIER. 1763... 175
légers défauts étoient fi heureufement
couverts par la partie du fentiment , qui
étoit naturelle & d'un effet admirable
dans cet Acteur . On fe reffouvient encore
avec fenfibilité , des larmes qu'il a
fait verfer dans beaucoup de rôles tragiques
de fon emploi & de l'attendriffement
qu'il faifoit éprouver dans les
Peres du HAUT COMIQUE .
N. B. La Penfion du feu Sr. SARRAZIN
a été donnée au S. ARMAND , le
plus ancien des Comédiens , fervant
actuellement au Théâtre François . Le
Roi a accordé à la Demoiſelle Du-
MESNIL , une penfion particuliere de
1000 liv. affignée fur le fond des Menus
.
Fermer
Résumé : COMEDIE FRANÇOISE.
Le texte présente une analyse de la comédie 'Heureusement' de M. Rochon de Chabannes, jouée au Théâtre Français en janvier 1763. La pièce met en scène plusieurs personnages : M. Lisban, un mari âgé et confiant ; Mme Lisban, une jeune femme honnête mais étourdie ; Lindor, un jeune homme amoureux et glorieux ; Marton, une soubrette vive et franche ; et Pasquin, un valet. L'intrigue se déroule dans l'appartement de Mme Lisban et tourne autour des sentiments amoureux de Mme Lisban et Marton pour Lindor, qui doit partir pour l'armée. Mme Lisban, prétextant une migraine, évite une sortie avec son mari, M. Lisban, qui ignore les véritables sentiments de sa femme. Marton, remarquant l'émotion de Mme Lisban à l'annonce du départ de Lindor, la taquine. Lindor arrive en uniforme et exprime son amour pour les femmes et son enthousiasme pour sa nouvelle vie militaire. Mme Lisban et Lindor partagent un moment intime, interrompu par le retour de M. Lisban. Grâce à une série de quiproquos, M. Lisban découvre Lindor avec Marton, mais il interprète la scène de manière comique, croyant que Marton est l'objet des attentions de Lindor. La pièce se termine par un dénouement heureux où l'innocence de Mme Lisban est préservée. Le texte souligne également le succès de la pièce auprès du public et mentionne d'autres événements et représentations au Théâtre Français. Le texte relate également la carrière de l'acteur M. SARRAZIN, qui fréquenta souvent le Château de S. Ouën, propriété du Duc de Gêvres. Avant de rejoindre la Comédie-Française, M. SARRAZIN n'avait joué ni en province ni sur un théâtre public. En 1729, à un âge où l'on est généralement bien formé, il débuta à la Comédie-Française dans le rôle d'Oedipe de Corneille, le 3 mars. Son succès fut immédiat, et le 22 mars, il fut engagé pour doubler le célèbre BARON dans les rôles de rois. Après la mort du BARON en décembre 1729, M. SARRAZIN fut confirmé dans son emploi en janvier 1730, préférablement à M. BERCI. En 1756, il reçut une pension de 1000 livres à la mort de M. DU CHEMIN. L'année suivante, il souffrit d'une extinction de voix jusqu'en avril 1759, date à laquelle il quitta le théâtre avec une pension de 1500 livres, conformément à un arrêt du Conseil. M. SARRAZIN servit à la Comédie-Française pendant 30 ans, avec un succès distingué. Au début de sa carrière, on lui reprochait quelques disgrâces dans l'action et peu d'aisance corporelle, mais ces défauts étaient compensés par son talent naturel pour exprimer les sentiments. Il est notamment remembered pour les larmes qu'il faisait verser dans les rôles tragiques et l'attendrissement qu'il provoquait dans les rôles comiques. Après sa mort, sa pension fut attribuée à M. ARMAND, le plus ancien des comédiens. Le Roi accorda également une pension particulière de 1000 livres à Mademoiselle Du-MESNIL.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1234
p. 175-183
COMÉDIE ITALIENNE.
Début :
ONN continue fur ce Théâtre avec un succès égal & soutenu le Roi & le [...]
Mots clefs :
Comédie, Angleterre, Scène dramatique, Roi, Scène, Troupeau, Musique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMÉDIE ITALIENNE.
La Scène eft en Angleterre.
Le premier & fecond Acte font dans
une forêt , & le troifiéme eft dans la
maifon du Fermier.
RICHARD , fils d'un Fermier, Infpecteur
des Gardes de la Forêt de Scheroud,
areçu de fon pere la meilleure éducation;
on l'a fait étudier, on l'afait voyager, peutêtre
pour le diftraire du trop vif attachement
qu'il commençoit à témoigner
pour une petite coufine nomnéeJENNY ,
& qui , orpheline dès fon bas âge , avoit
été élevée dans la maifon & par la mere
de RICHARD .
Après la mort du pere , le fils , de retour
dans fa patrie , prend poffeffion , &
de la ferme & de l'inſpection des chaffes ,
ainfi que du coeur de JENNY , plus belle,
& plus tendre que jamais. La mere apJANVIER.
1763. 177
prouvoit cette union ; le mariage étoit
près de fe faire ; mais JENNY n'avoit
pour tout bien qu'un troupeau qu'elle
conduifoit elle- même aux champs.
Un jeune Milord , qui avoit voyagé
auffi , mais qui n'avoit rapporté de fes
voyages que des vices & des ridicules ,
poffédoit un château aux environs , où
il faifoit fa réfidence . Il devient amoureux
de JENNY , fait détourner par fes
gens dans les cours de fon Château , le
troupeau de la Bergère. On lui dit d'aller
demander juſtice à Milord ; elle y court ,
mais loin de trouver, un Seigneur équitable
& bienfaifant , le Juge étoit le
complice , ou plutôt l'auteur du délit . Il
lui offre fon coeur & beaucoup d'or. Il
la prie , il la menace ; l'innocence étoit
fur le point d'être opprimée par la violence
, lorfqu'un ordre du Roi force le
Milord de monter à chevalpour le fuivre à
la chaffe.LeMilord ne perdpoint fes vûes,
il laiffe JENNY entre les mains d'une
femme qui , après avoir mis en ufage
toutes les infinuations de la féduction
l'enferme dans un cabinet à rez-de -chauffée
, & qui donnoit fur les foffés du château.
JENNY vive , alerte , en mefure
des yeux la profondeur , détache des ri
H v
178 MERCURE DE FRANCE.
deaux , les attache , fe gliffe , & le fauve
chez la mere de RICHARD .
2. Tout ce qu'on vient de rapporter pré-
'cede l'infant où commence la Comédie .
RICHARD ouvre la Scène ; fes premiers
regards dans la plaine avoient cherché
le troupeau de JENNY ; il apprend
qu'elle - même & fans efforts elle avoit
conduit fon troupeau chez le Milord , &-
qu'elle n'en étoit pas fortie : tous les tourmens
de la jaloufie & de l'incertitude
l'agitent tour-à- tour.
Des Gardes- Chaffe arrivent , il leur
donne l'ordre de battre le bois , d'arrêter
les Braconniers & de les amener chez
lui. Il demande comment le Roi eft vêtu,
il ne l'avoit jamais vû ; le Roi chaffoit
rarement dans cette forêt.
JENNY de retour chez la mere de
RICHARD , devant laqnelle elle s'étoit
totalement juftifiée , ( fon troupeau retenu
devenoit une preuve ) JENNY, certaine
de l'inquiétude de fon Amant,court le
chercher dans la forêt , accompagnée de
BETSY foeur de RICHARD , petite fille
de
quatorze ans , plus folle même que
fon âge : Elles le trouvent ; JENNY fait
connoître toute fon innocence , dans les
plus vives expreffions de la joye & de la
JANVIER. 1763. 179
tendreffe. Un orage annoncé dès le commencement
de la Piéce,forceRICHARD ,
BETSY & JENNY de fe retirer,
La nuit fuccéde à l'orage dont le
bruit exprimé par la fymphonie , remplit
T'Entre-Acte . Les Chaffeurs font difperfés
, le Roi eft égaré ; il eft tombé de
cheval , accablé de fatigues , ne ſçachant
où paffer la nuit , & comment retrouver
fa route. RICHARD le rencontre fans
le connoître, lui offre fon fouper ; le Roi
l'accepte & ne fe nomme point . Les
Gardes -Chaffe cependant rodent dans le
bois , trouvent deux Milords qu'ils prennent
pour des Braconniers ; ils les arrê
tent & les conduifent chez RICHARD.
Le troifiéme Acte repréfente l'intérieur
de la Ferme , la maifon de RICHARD .
Sa mere , JENNY & BETSY travaillent
en l'attendant. Il arrive avec le Roi
qui couvert d'une Redingotte n'a nulle
marque extérieure. Le fouper prêt, il fait
paffer le Roi dans une autre chambre.le
vin manque : RICHARD Court à la cave;
mais en revenant , un regard de JENNY
Tarrête fur la Scène ; il oublie le Roi &
l'Univers.
Le Roi laiffé feul à table , peut-êue
ennuyé des propos de la mere de R1-
CHARD , fort du lieu où il foupoit ; BIH
W
180 MERCURE DE FRANCE.
CHARD veut le faire rentrer : Non , dit
le Roi , je refte là ; vite , des verres , dit
le Fermier ; le Roi & lui boivent à la
fanté du Roi . JENNY & RICHARD
s'efforcent à l'amufer , en attendant un
Garde qui doit amener un cheval . Ils
chantent ; BETSY, qui eft fortie , rentre
en difant: Voilà les Gardes qui amènent
des voleurs. Ah Ciel ! dit JENNY , c'eſt
le Milord . Et elle fe cache.
La Scène eft difpofée de façon que
RICHARD , fa mere , & BETSY empêchent
que les Milords n'apperçoivent
le Roi.
Il est témoin fans être vû , de toute la
dureté d'expreffion de l'ironie amère que
peut mettre dans fes difcours un homme
puiffant qui abuſe du privilége de fa
naiffance. JENNY , dit le Milord ,
fortira de chez moi qu'à bonnes enfeignes.
Ilfied bien à un drôle comme toi... Voilà
le Roi , dit l'autre Milord . Le Roi fe
léve , & paroît.
ne
Après la furpriſe , le mouvement , le
murmure , caufés par fa préfence inattendue
, après les complimens emphafés
des Courtifans , après la confufion & les
excufes de RICHARD , ( tout cela exprimé
dans le cours du morceau de mufique
, ) le Roi demande au Milord ce
JANVIER. 1763.
181
que RICHARD veut dire touchant cette
fille , touchant cette JENNY . Ah ! Sire,
répond le Milord : une orpheline , une
infortunée de ce canton , que j'ai prife
fous ma protection,parce que RICHARD
vouloit l'époufer malgré elle. Malgré mois
dit JENNY ,dont l'apparition fubite confond
le Milord. Al'inftant le Roi punit
le Miord en l'éxilant , récompenfe RICHARD
en l'annobliffant , venge JENNY
en payant fa dot ; enfin il comble de
bienfaits une famille honnête , qui finit
la Piéce par des voeux pour le meilleur
des Rois.
N. B. Cette Piéce imprimée , fe vend
à Paris chez C. HERISSANT rue
Neuve Notre- Dame , à la Croix d'Or.
Prix 24fols. Les Airs détachés fe trouvent
chez le même Libraire , féparément.
Le prix 36 fols. La Partition générale
fe trouve auffi au même endroit & chez les
"Marchands de Mufique.
cien
REMARQUES.
L'Auteur des paroles , dans un Avertiffement ,
nous informe de la peine qu'il a eue à faire paroître
fa Piéce , par celle qu'il y avoit à trouver un Mufiun
grand Artifte qui voulût rifquer un
genre auffi nouveau en mufique. Il prévient par-
Ta les fuffrages que l'on doit & que le Public ac-
Corde à M. de MoNSIGNI. On prévoit facilement
182 MERCURE DE FRANCE.
en effet par la feule lecture de l'Analyſe du Sujet,
combien il étoit plus propre à la récitation fimple
de la Scène Dramatiqué , que fufceptible des ornemens
de la Mulique. Malgré tous les facrifices
qu'a fait l'Auteur du Drame à Idole nationale
du jour , à l'effet mufical , il luia fallu un arc
infini pour conferver ce qu'il y a dans quelques
Scènes de comique de l'efprit & de morale fpirituelle.
C'est ce que l'on reconnoîtra à la lecture de
l'ouvrage , beaucoup plus fatisfaifante que celle
d'autres Piéces qui font & ne peuvent être que des .
canevas de mots difpofés à recevoir des chants .
D'un autre côté , l'Auteur de la Mufique mérité
de très- juftes éloges , non-feulement des belles
images ingénieuſes & raiſonnées répandues dans
fes fymphonies , mais de la fagacité avec la
quelle il a trouvé le moyen de faire parler le
chant , & de le faire parler fans confufion dans les
morceaux à plufieurs parties. La Scène , où en at
tendant RICHARD , la MERE , BETSI & JENNI
chantent chacune des chofes différentes , eft un
tableau très-bien renda , & dont l'effet agréable
n'avoit pu être auffi bien fenti à la premiere
Repréfentation ; attendu la difficulté del'extrême
précifion qu'il exige dans l'exécution .
M. SEDAINE , décemment inqnier des foapçons
qu'on auroit pû concevoir contre certaines vérités
exprimées avec la fermeté qu'il avoit imitée du
modéle Anglois , a fait imprimer ce peu de phraſes
fur un feuillet joint à l'édition . On voit par - là
qu'elles ne font que des vérités de tous les temps ,
de toutes les nations , & que far-tout juftifie le
cadre où il avoit cu deffein de les enchâller Mais
il fe foumet modeftement aux regles policées de
notre goût , qui n'admettent pas l'air de dureté
qu'elles auroient pu avoir dans l'énonciation.
JANVIER. 1763. 183
On a remis fur ce Théâtre le 27 Décembre
Solimanfecond on Les Sultanes.
agréable Ouvrage de M. FAVART
dont on continue les Repréfentations
& que le Public revoit toujours avec un
nouveau plaifir .
Le premier & fecond Acte font dans
une forêt , & le troifiéme eft dans la
maifon du Fermier.
RICHARD , fils d'un Fermier, Infpecteur
des Gardes de la Forêt de Scheroud,
areçu de fon pere la meilleure éducation;
on l'a fait étudier, on l'afait voyager, peutêtre
pour le diftraire du trop vif attachement
qu'il commençoit à témoigner
pour une petite coufine nomnéeJENNY ,
& qui , orpheline dès fon bas âge , avoit
été élevée dans la maifon & par la mere
de RICHARD .
Après la mort du pere , le fils , de retour
dans fa patrie , prend poffeffion , &
de la ferme & de l'inſpection des chaffes ,
ainfi que du coeur de JENNY , plus belle,
& plus tendre que jamais. La mere apJANVIER.
1763. 177
prouvoit cette union ; le mariage étoit
près de fe faire ; mais JENNY n'avoit
pour tout bien qu'un troupeau qu'elle
conduifoit elle- même aux champs.
Un jeune Milord , qui avoit voyagé
auffi , mais qui n'avoit rapporté de fes
voyages que des vices & des ridicules ,
poffédoit un château aux environs , où
il faifoit fa réfidence . Il devient amoureux
de JENNY , fait détourner par fes
gens dans les cours de fon Château , le
troupeau de la Bergère. On lui dit d'aller
demander juſtice à Milord ; elle y court ,
mais loin de trouver, un Seigneur équitable
& bienfaifant , le Juge étoit le
complice , ou plutôt l'auteur du délit . Il
lui offre fon coeur & beaucoup d'or. Il
la prie , il la menace ; l'innocence étoit
fur le point d'être opprimée par la violence
, lorfqu'un ordre du Roi force le
Milord de monter à chevalpour le fuivre à
la chaffe.LeMilord ne perdpoint fes vûes,
il laiffe JENNY entre les mains d'une
femme qui , après avoir mis en ufage
toutes les infinuations de la féduction
l'enferme dans un cabinet à rez-de -chauffée
, & qui donnoit fur les foffés du château.
JENNY vive , alerte , en mefure
des yeux la profondeur , détache des ri
H v
178 MERCURE DE FRANCE.
deaux , les attache , fe gliffe , & le fauve
chez la mere de RICHARD .
2. Tout ce qu'on vient de rapporter pré-
'cede l'infant où commence la Comédie .
RICHARD ouvre la Scène ; fes premiers
regards dans la plaine avoient cherché
le troupeau de JENNY ; il apprend
qu'elle - même & fans efforts elle avoit
conduit fon troupeau chez le Milord , &-
qu'elle n'en étoit pas fortie : tous les tourmens
de la jaloufie & de l'incertitude
l'agitent tour-à- tour.
Des Gardes- Chaffe arrivent , il leur
donne l'ordre de battre le bois , d'arrêter
les Braconniers & de les amener chez
lui. Il demande comment le Roi eft vêtu,
il ne l'avoit jamais vû ; le Roi chaffoit
rarement dans cette forêt.
JENNY de retour chez la mere de
RICHARD , devant laqnelle elle s'étoit
totalement juftifiée , ( fon troupeau retenu
devenoit une preuve ) JENNY, certaine
de l'inquiétude de fon Amant,court le
chercher dans la forêt , accompagnée de
BETSY foeur de RICHARD , petite fille
de
quatorze ans , plus folle même que
fon âge : Elles le trouvent ; JENNY fait
connoître toute fon innocence , dans les
plus vives expreffions de la joye & de la
JANVIER. 1763. 179
tendreffe. Un orage annoncé dès le commencement
de la Piéce,forceRICHARD ,
BETSY & JENNY de fe retirer,
La nuit fuccéde à l'orage dont le
bruit exprimé par la fymphonie , remplit
T'Entre-Acte . Les Chaffeurs font difperfés
, le Roi eft égaré ; il eft tombé de
cheval , accablé de fatigues , ne ſçachant
où paffer la nuit , & comment retrouver
fa route. RICHARD le rencontre fans
le connoître, lui offre fon fouper ; le Roi
l'accepte & ne fe nomme point . Les
Gardes -Chaffe cependant rodent dans le
bois , trouvent deux Milords qu'ils prennent
pour des Braconniers ; ils les arrê
tent & les conduifent chez RICHARD.
Le troifiéme Acte repréfente l'intérieur
de la Ferme , la maifon de RICHARD .
Sa mere , JENNY & BETSY travaillent
en l'attendant. Il arrive avec le Roi
qui couvert d'une Redingotte n'a nulle
marque extérieure. Le fouper prêt, il fait
paffer le Roi dans une autre chambre.le
vin manque : RICHARD Court à la cave;
mais en revenant , un regard de JENNY
Tarrête fur la Scène ; il oublie le Roi &
l'Univers.
Le Roi laiffé feul à table , peut-êue
ennuyé des propos de la mere de R1-
CHARD , fort du lieu où il foupoit ; BIH
W
180 MERCURE DE FRANCE.
CHARD veut le faire rentrer : Non , dit
le Roi , je refte là ; vite , des verres , dit
le Fermier ; le Roi & lui boivent à la
fanté du Roi . JENNY & RICHARD
s'efforcent à l'amufer , en attendant un
Garde qui doit amener un cheval . Ils
chantent ; BETSY, qui eft fortie , rentre
en difant: Voilà les Gardes qui amènent
des voleurs. Ah Ciel ! dit JENNY , c'eſt
le Milord . Et elle fe cache.
La Scène eft difpofée de façon que
RICHARD , fa mere , & BETSY empêchent
que les Milords n'apperçoivent
le Roi.
Il est témoin fans être vû , de toute la
dureté d'expreffion de l'ironie amère que
peut mettre dans fes difcours un homme
puiffant qui abuſe du privilége de fa
naiffance. JENNY , dit le Milord ,
fortira de chez moi qu'à bonnes enfeignes.
Ilfied bien à un drôle comme toi... Voilà
le Roi , dit l'autre Milord . Le Roi fe
léve , & paroît.
ne
Après la furpriſe , le mouvement , le
murmure , caufés par fa préfence inattendue
, après les complimens emphafés
des Courtifans , après la confufion & les
excufes de RICHARD , ( tout cela exprimé
dans le cours du morceau de mufique
, ) le Roi demande au Milord ce
JANVIER. 1763.
181
que RICHARD veut dire touchant cette
fille , touchant cette JENNY . Ah ! Sire,
répond le Milord : une orpheline , une
infortunée de ce canton , que j'ai prife
fous ma protection,parce que RICHARD
vouloit l'époufer malgré elle. Malgré mois
dit JENNY ,dont l'apparition fubite confond
le Milord. Al'inftant le Roi punit
le Miord en l'éxilant , récompenfe RICHARD
en l'annobliffant , venge JENNY
en payant fa dot ; enfin il comble de
bienfaits une famille honnête , qui finit
la Piéce par des voeux pour le meilleur
des Rois.
N. B. Cette Piéce imprimée , fe vend
à Paris chez C. HERISSANT rue
Neuve Notre- Dame , à la Croix d'Or.
Prix 24fols. Les Airs détachés fe trouvent
chez le même Libraire , féparément.
Le prix 36 fols. La Partition générale
fe trouve auffi au même endroit & chez les
"Marchands de Mufique.
cien
REMARQUES.
L'Auteur des paroles , dans un Avertiffement ,
nous informe de la peine qu'il a eue à faire paroître
fa Piéce , par celle qu'il y avoit à trouver un Mufiun
grand Artifte qui voulût rifquer un
genre auffi nouveau en mufique. Il prévient par-
Ta les fuffrages que l'on doit & que le Public ac-
Corde à M. de MoNSIGNI. On prévoit facilement
182 MERCURE DE FRANCE.
en effet par la feule lecture de l'Analyſe du Sujet,
combien il étoit plus propre à la récitation fimple
de la Scène Dramatiqué , que fufceptible des ornemens
de la Mulique. Malgré tous les facrifices
qu'a fait l'Auteur du Drame à Idole nationale
du jour , à l'effet mufical , il luia fallu un arc
infini pour conferver ce qu'il y a dans quelques
Scènes de comique de l'efprit & de morale fpirituelle.
C'est ce que l'on reconnoîtra à la lecture de
l'ouvrage , beaucoup plus fatisfaifante que celle
d'autres Piéces qui font & ne peuvent être que des .
canevas de mots difpofés à recevoir des chants .
D'un autre côté , l'Auteur de la Mufique mérité
de très- juftes éloges , non-feulement des belles
images ingénieuſes & raiſonnées répandues dans
fes fymphonies , mais de la fagacité avec la
quelle il a trouvé le moyen de faire parler le
chant , & de le faire parler fans confufion dans les
morceaux à plufieurs parties. La Scène , où en at
tendant RICHARD , la MERE , BETSI & JENNI
chantent chacune des chofes différentes , eft un
tableau très-bien renda , & dont l'effet agréable
n'avoit pu être auffi bien fenti à la premiere
Repréfentation ; attendu la difficulté del'extrême
précifion qu'il exige dans l'exécution .
M. SEDAINE , décemment inqnier des foapçons
qu'on auroit pû concevoir contre certaines vérités
exprimées avec la fermeté qu'il avoit imitée du
modéle Anglois , a fait imprimer ce peu de phraſes
fur un feuillet joint à l'édition . On voit par - là
qu'elles ne font que des vérités de tous les temps ,
de toutes les nations , & que far-tout juftifie le
cadre où il avoit cu deffein de les enchâller Mais
il fe foumet modeftement aux regles policées de
notre goût , qui n'admettent pas l'air de dureté
qu'elles auroient pu avoir dans l'énonciation.
JANVIER. 1763. 183
On a remis fur ce Théâtre le 27 Décembre
Solimanfecond on Les Sultanes.
agréable Ouvrage de M. FAVART
dont on continue les Repréfentations
& que le Public revoit toujours avec un
nouveau plaifir .
Fermer
Résumé : COMÉDIE ITALIENNE.
La scène se déroule en Angleterre. Richard, fils d'un fermier et inspecteur des gardes de la forêt de Scheroud, a reçu une éducation soignée et a voyagé pour se distraire de son attachement pour Jenny, une orpheline élevée par la mère de Richard. Après la mort de son père, Richard revient dans sa patrie, prend possession de la ferme et de l'inspection des chasses, et épouse Jenny. Leur union est approuvée par la mère de Richard, mais Jenny ne possède qu'un troupeau comme bien. Un jeune milord voisin, de retour de voyages, devient amoureux de Jenny et fait détourner son troupeau vers son château. Jenny se rend chez le milord pour réclamer justice, mais il tente de la séduire et la fait enfermer. Jenny s'échappe et retourne chez la mère de Richard. La comédie commence avec Richard cherchant Jenny, qui a été retenue chez le milord. Jenny revient chez la mère de Richard et explique la situation. Un orage les force à se réfugier. Pendant la nuit, Richard rencontre le roi égaré et l'invite à souper. Des gardes amènent deux milords, pris pour des braconniers, chez Richard. Dans le troisième acte, à la ferme, Richard, sa mère, Jenny et Betsy, la sœur de Richard, attendent. Le roi, déguisé, reste à table. Jenny se cache à l'arrivée des milords, qui réclament Jenny. Le roi intervient, punit le milord en l'exilant, anoblit Richard et paie la dot de Jenny. La famille exprime ses vœux pour le roi. La pièce est disponible à la vente à Paris. L'auteur mentionne les difficultés rencontrées pour trouver un musicien capable de composer pour ce genre nouveau en musique. La pièce est appréciée pour son esprit et sa morale spirituelle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1235
p. 11
VERS envoyés à Madame la Marquise de P **, avec l'Ode sur la Paix.
Début :
Il fut une Déesse aimable Qui permit aux Beaux-Arts de lui faire la cour. [...]
Mots clefs :
Fable, Minerve, Beaux-arts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VERS envoyés à Madame la Marquise de P **, avec l'Ode sur la Paix.
VERS envoyés à Madame la Marquife
de P ** , avec l'Ode fur la Paix.
Il fut une Déeffe aimable L
Qui permit aux Beaux- Arts de lui faire la cour.
C'étoit Minerve , à ce que dit la Fable ;
***
de P ** , avec l'Ode fur la Paix.
Il fut une Déeffe aimable L
Qui permit aux Beaux- Arts de lui faire la cour.
C'étoit Minerve , à ce que dit la Fable ;
***
Fermer
1236
p. 11-13
ÉTRENNE à Madame de M ***.
Début :
DANS ces jours de fadeur, de fausseté, d'ennui,Chacun à l'envi vous présente [...]
Mots clefs :
Rimer, Madrigal, Chien, Plaisir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ÉTRENNE à Madame de M ***.
ETRENNE à Madame de M ***
DANS ANS ces jours de fadeur , de faulleté, d'ennui,
Chacun à l'envi vous prétente
Quelque inutilité brillante
Que très- atilement pour luit
L'industrieux Dulacq invente.
A vi
12 MERCURE DE FRANCE .
Peut-ètre aufli quelqu'un vous offre- t- il des vers ;
Car le talent aifé de rimer fans génie,
De mille honnêtes gens eft le commun travers .
Moi-même j'ai par fois cette froide manie:
Cependant n'en redoutez rien .
J'ai fait un Madrigal , mais c'eſt pour votre chien.
A MEDOR.
Chien favori d'une Vénus- Minerve ,
A qui le Ciel prodigua fans réferve
Le don de plaire & celui d'éclairer ,
Reçois avec mes voeux ces bonbons pour Etrenne,
Et compte que pour t'en bourrer ,
J'en aurai toujours poche pleine ;
Mais j'ai besoin de ton fecours :
Tu fçais te faire entendre à ta belle maîtreffe.
Pour la rendre attentive invente quelques tours ;
Puis remuant la queue en figne de careſſe ,
D'un air tendre & flateur jappe - lui ce Difcours :
Vous qui fçavez unir par un rare aſſemblage
La vérité des fentimens ,
Et la candeur du premier âge
A tout l'efprit des derniers temps !
Celui qui près de vous follicite mon zéle ,
Eft foumis , attaché , fidéle ;
Son mérite eft d'aimer ; c'eſt auffi tout le mien :
Traitez- le comme votre chien.
AUTRE A GLY CERE .
Voici les voeux que mon coeur forme :
JANVIER. 1763. 13
Le bonheur de Glycère eft mon premier defir ;
Que fans opium elle dorme ;
Que l'affreufe douleur ne vienne plus faifir
Un corps charmant dont à plaifir
Les Grâces ont moulé la forme.
Dieux , épuifez fur moi toute votre rigueur ,
Mais ne déchirez plus une fi belle trame ;
Ne livrez point à la douleur
Des jours que le plaifir reclame.
Si Glycère pouffe an ſoupir ,
Que ce loupir pouflé foit enfant du defir.
S'il échappe des pleurs à l'aimable Glycère ,
Que ce foit le Dieu de Cythère
Qui mouille fes beaux yeux des larmes du plaifir.
Toi qui feras couler ces précieuſes larmes ,
Mortel favorifé des Dieux ,
Je t'enviraî , fans doute un fort fi plein de charmes !
N'importe , fois-en digne , & je mourrai joieux.
Je connois le coeur de Glycère :
Mais s'il fe peut , qu'un tel coeur foit à toi .
Tu fauras mieux que moi lui plaire ;
Puiffes-tu l'aimer comme moi ! ..
DANS ANS ces jours de fadeur , de faulleté, d'ennui,
Chacun à l'envi vous prétente
Quelque inutilité brillante
Que très- atilement pour luit
L'industrieux Dulacq invente.
A vi
12 MERCURE DE FRANCE .
Peut-ètre aufli quelqu'un vous offre- t- il des vers ;
Car le talent aifé de rimer fans génie,
De mille honnêtes gens eft le commun travers .
Moi-même j'ai par fois cette froide manie:
Cependant n'en redoutez rien .
J'ai fait un Madrigal , mais c'eſt pour votre chien.
A MEDOR.
Chien favori d'une Vénus- Minerve ,
A qui le Ciel prodigua fans réferve
Le don de plaire & celui d'éclairer ,
Reçois avec mes voeux ces bonbons pour Etrenne,
Et compte que pour t'en bourrer ,
J'en aurai toujours poche pleine ;
Mais j'ai besoin de ton fecours :
Tu fçais te faire entendre à ta belle maîtreffe.
Pour la rendre attentive invente quelques tours ;
Puis remuant la queue en figne de careſſe ,
D'un air tendre & flateur jappe - lui ce Difcours :
Vous qui fçavez unir par un rare aſſemblage
La vérité des fentimens ,
Et la candeur du premier âge
A tout l'efprit des derniers temps !
Celui qui près de vous follicite mon zéle ,
Eft foumis , attaché , fidéle ;
Son mérite eft d'aimer ; c'eſt auffi tout le mien :
Traitez- le comme votre chien.
AUTRE A GLY CERE .
Voici les voeux que mon coeur forme :
JANVIER. 1763. 13
Le bonheur de Glycère eft mon premier defir ;
Que fans opium elle dorme ;
Que l'affreufe douleur ne vienne plus faifir
Un corps charmant dont à plaifir
Les Grâces ont moulé la forme.
Dieux , épuifez fur moi toute votre rigueur ,
Mais ne déchirez plus une fi belle trame ;
Ne livrez point à la douleur
Des jours que le plaifir reclame.
Si Glycère pouffe an ſoupir ,
Que ce loupir pouflé foit enfant du defir.
S'il échappe des pleurs à l'aimable Glycère ,
Que ce foit le Dieu de Cythère
Qui mouille fes beaux yeux des larmes du plaifir.
Toi qui feras couler ces précieuſes larmes ,
Mortel favorifé des Dieux ,
Je t'enviraî , fans doute un fort fi plein de charmes !
N'importe , fois-en digne , & je mourrai joieux.
Je connois le coeur de Glycère :
Mais s'il fe peut , qu'un tel coeur foit à toi .
Tu fauras mieux que moi lui plaire ;
Puiffes-tu l'aimer comme moi ! ..
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Résumé : ÉTRENNE à Madame de M ***.
Le texte est une lettre poétique adressée à Madame de M***, exprimant des vœux pour la nouvelle année. L'auteur critique les cadeaux inutiles et les vers sans génie souvent offerts en cette période. Il mentionne avoir écrit un madrigal destiné au chien de Madame de M***, nommé Médor. Ce poème loue les qualités de son maître et exprime le souhait que Médor intercéde en faveur de l'auteur auprès de sa maîtresse. L'auteur souhaite que Madame de M*** soit heureuse et épargnée par la douleur. Il exprime également des vœux pour Glycère, espérant qu'elle connaisse le bonheur et que ses larmes soient celles du plaisir. L'auteur conclut en exprimant son envie que Glycère soit aimée et heureuse, même s'il n'est pas l'élu de son cœur.
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1237
p. 38
INSCRIPTION, pour être mise sur le Mausolée de M. DE CRÉBILLON, annoncé dans le dernier Mercure.
Début :
D'UN célébre Ecrivain regretable à jamais, [...]
Mots clefs :
Célèbre, Écrivain, Paix, Roi, Crébillon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : INSCRIPTION, pour être mise sur le Mausolée de M. DE CRÉBILLON, annoncé dans le dernier Mercure.
INSCRIPTION , pour être miſe ſur
le Maufolée de M. DE CRÉBILLON
annoncé dans le dernier Mercure.
D'UN célébre Ecrivain regretable à jamais ,
De Crébillon la cendre ici repofe en paix.
Entre le fublime & le tendre
Il choifit le feul ton que , malgré leurs talens ,
Ses deux Devanciers excellens
N'avoient ni pris , ni peut-être ofé prendre.
Louis dont la bonté porte au loin fes regards ,
En Roi difpenfateur & foigneux de la gloire
De ceux qui , fous fon Régne , honorent les
Beaux-Arts ,
Veut que ce Monument confacre fa mémoire.
PIRON.
POSUIT
Regalium Præfectus Edificiorum
Marchio DE MARIGNY.
Jubente Principe ,
Plaudente Patria
Et
Invidia fremente.
le Maufolée de M. DE CRÉBILLON
annoncé dans le dernier Mercure.
D'UN célébre Ecrivain regretable à jamais ,
De Crébillon la cendre ici repofe en paix.
Entre le fublime & le tendre
Il choifit le feul ton que , malgré leurs talens ,
Ses deux Devanciers excellens
N'avoient ni pris , ni peut-être ofé prendre.
Louis dont la bonté porte au loin fes regards ,
En Roi difpenfateur & foigneux de la gloire
De ceux qui , fous fon Régne , honorent les
Beaux-Arts ,
Veut que ce Monument confacre fa mémoire.
PIRON.
POSUIT
Regalium Præfectus Edificiorum
Marchio DE MARIGNY.
Jubente Principe ,
Plaudente Patria
Et
Invidia fremente.
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Résumé : INSCRIPTION, pour être mise sur le Mausolée de M. DE CRÉBILLON, annoncé dans le dernier Mercure.
L'inscription pour le mausolée de Crébillon, annoncée dans le Mercure, honore un écrivain célèbre. Elle souligne son style unique entre le sublime et le tendre, jamais adopté par ses prédécesseurs. Le roi Louis, par bonté et souci de la gloire des artistes, souhaite perpétuer sa mémoire. Le marquis de Marigny, préfet des bâtiments du roi, pose l'inscription avec l'approbation du prince et l'acclamation de la patrie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1238
p. 61-63
A L'AUTEUR DU MERCURE.
Début :
MONSIEUR, ON sçait qu'il faut suivre les usages lorsqu'ils ne sont pas visiblement déraisonnables [...]
Mots clefs :
Prose, Vers, Logogriphes, Maxime, Public, Usages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A L'AUTEUR DU MERCURE.
A L'AUTEUR DU MERCURE.
MONSIEUR ,
ONN
fçait qu'il faut fuivre les ufages
lorfqu'ils ne font pas vifiblement déraifonnables
. Cette maxime me condamne
; je le fens bien . Le Public eft accoutu
mé aux Logogryphes en Vers ; pourquoi
lui en préfenter qui ne font qu'en Profe ?
Le mauvais fuccès de l'Edipe en profe
de M. de la Mothe , doit me faire
trembler pour mes Ouvrages ; ils pourroient
bien tomber comme une Tragé62
MERCURE DE FRANCE .
die. Après tout, c'eft un rifque qu'il eft
permis de courir fans un excès de témérité.
Les Logogryphes , ( diront mes
Cenfeurs ) font fufceptibles des ornemens
de la grande Poëfie ; c'eft leur
faire un affront que de les réduire à la
fimplicité de la profe . Ils ont furtout
beaucoup de rapport au genre lyrique ,
puifque de l'aveu de tout le monde un
très-grand nombre d'Odes ne font que
de véritables Logogryphes. On me repréfentera
qu'ils perfonifient des êtres
inanimés , qu'ils donnent une tête , un
corps , des pieds , une queue à la vie
& à la mort , au vice & à la vertu
&c ; qu'ils font un ufage familier des
figures les plus poëtiques. A cela je répons
bien ou mal : c'eft toujours une
petite nouveauté qu'un Logogryphe en
profe , & le Public a befoin de Nouveautés.
Je fuppofe de plus une chofe
qui pourroit bien n'être pas vraie , c'eft
que j'ai quelquefois des occupations
plus importantes que ce genre d'ouvrage
: s'il eft en profe , il ne coûte que
la peine de l'écrire ; s'il eft en vers , il
peut arrêter une heure ou deux. Ce feroit
bien le cas de parler avec éloquence
du prix inestimable du temps : mais
j'aime mieux n'en pas perdre davantage
JANVIER. 1763. 63
& ménager le vôtre. Voici mes Logogryphes.
MONSIEUR ,
ONN
fçait qu'il faut fuivre les ufages
lorfqu'ils ne font pas vifiblement déraifonnables
. Cette maxime me condamne
; je le fens bien . Le Public eft accoutu
mé aux Logogryphes en Vers ; pourquoi
lui en préfenter qui ne font qu'en Profe ?
Le mauvais fuccès de l'Edipe en profe
de M. de la Mothe , doit me faire
trembler pour mes Ouvrages ; ils pourroient
bien tomber comme une Tragé62
MERCURE DE FRANCE .
die. Après tout, c'eft un rifque qu'il eft
permis de courir fans un excès de témérité.
Les Logogryphes , ( diront mes
Cenfeurs ) font fufceptibles des ornemens
de la grande Poëfie ; c'eft leur
faire un affront que de les réduire à la
fimplicité de la profe . Ils ont furtout
beaucoup de rapport au genre lyrique ,
puifque de l'aveu de tout le monde un
très-grand nombre d'Odes ne font que
de véritables Logogryphes. On me repréfentera
qu'ils perfonifient des êtres
inanimés , qu'ils donnent une tête , un
corps , des pieds , une queue à la vie
& à la mort , au vice & à la vertu
&c ; qu'ils font un ufage familier des
figures les plus poëtiques. A cela je répons
bien ou mal : c'eft toujours une
petite nouveauté qu'un Logogryphe en
profe , & le Public a befoin de Nouveautés.
Je fuppofe de plus une chofe
qui pourroit bien n'être pas vraie , c'eft
que j'ai quelquefois des occupations
plus importantes que ce genre d'ouvrage
: s'il eft en profe , il ne coûte que
la peine de l'écrire ; s'il eft en vers , il
peut arrêter une heure ou deux. Ce feroit
bien le cas de parler avec éloquence
du prix inestimable du temps : mais
j'aime mieux n'en pas perdre davantage
JANVIER. 1763. 63
& ménager le vôtre. Voici mes Logogryphes.
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Résumé : A L'AUTEUR DU MERCURE.
L'auteur d'une lettre adressée au rédacteur du Mercure de France justifie la publication de logogryphes en prose plutôt qu'en vers. Il reconnaît que le public est habitué aux logogryphes en vers et craint un accueil similaire à celui de l'Œdipe en prose de M. de la Mothe. Cependant, il soutient que les logogryphes en prose peuvent bénéficier des ornements de la grande poésie et sont comparables aux odes lyriques. Il admet que ces logogryphes personnifient des êtres inanimés et utilisent des figures poétiques. L'auteur présente cette forme en prose comme une nouveauté nécessaire pour le public et mentionne que ce genre d'ouvrage lui demande moins de temps que les vers. La lettre se conclut par la présentation des logogryphes.
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1239
p. 73-76
ALMANACH ROYAL, Année 1763, contenant la Naissance des Princes & Princesses de l'Europe, les Archevêques, Evêques, Cardinaux & Abbés Commendataires, les Maréchaux de France, les Lieutenans Généraux, Maréchaux de Camp & Brigadiers des Armées, les Lieutenans Généraux des Armées Navales, Chefs d'Escadres, les Chevaliers, Commandeurs & Officiers des Ordres du Roi*, les Gouverneurs & Lieutenans Généraux des Provinces , & c ; les Conseillers du Roi, les Départemens des Secrétaires d'Etat & des Intendans des Finances, les Conseillers d'Etat les Bureaux du Conseil, les Maîtres des Requêtes, les Intendans des Provinces, la grande Chancellerie, le Grand-Conseil, le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aydes , toutes les Cours & Jurisdictions de Paris ; l'Université, les Académies, les Bibliothèques publiques, &c ; les Fermiers Généraux, les Receveurs Généraux des Finances, les Trésoriers des Deniers Royaux, les Payeurs des Rentes & leurs Contrôleurs, la Compagnie des Indes, &c . A Paris, chez le Breton, Imprimeur ordinaire du Roi, au bas de la rue de la Harpe. Avec Approbation & Privilége du Roi. 1 vol. in-8°. 1763.
Début :
LE Titre seul de cet Ouvrage en marque l'importance & l'utilité universelle [...]
Mots clefs :
Armées navales, Intendants des finances, Cour des aides, Utilité universelle, Abrégé
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texteReconnaissance textuelle : ALMANACH ROYAL, Année 1763, contenant la Naissance des Princes & Princesses de l'Europe, les Archevêques, Evêques, Cardinaux & Abbés Commendataires, les Maréchaux de France, les Lieutenans Généraux, Maréchaux de Camp & Brigadiers des Armées, les Lieutenans Généraux des Armées Navales, Chefs d'Escadres, les Chevaliers, Commandeurs & Officiers des Ordres du Roi*, les Gouverneurs & Lieutenans Généraux des Provinces , & c ; les Conseillers du Roi, les Départemens des Secrétaires d'Etat & des Intendans des Finances, les Conseillers d'Etat les Bureaux du Conseil, les Maîtres des Requêtes, les Intendans des Provinces, la grande Chancellerie, le Grand-Conseil, le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aydes , toutes les Cours & Jurisdictions de Paris ; l'Université, les Académies, les Bibliothèques publiques, &c ; les Fermiers Généraux, les Receveurs Généraux des Finances, les Trésoriers des Deniers Royaux, les Payeurs des Rentes & leurs Contrôleurs, la Compagnie des Indes, &c . A Paris, chez le Breton, Imprimeur ordinaire du Roi, au bas de la rue de la Harpe. Avec Approbation & Privilége du Roi. 1 vol. in-8°. 1763.
ALM AN ACH ROYAL , Année 1763 ,
contenant la Nailfance des Princes
& Princeffes de l'Europe , les Archevêques
, Evêques , Cardinaux & Abbés
Commendataires , les Maréchaux
de France , les Lieutenans Généraux,
Maréchaux de Camp & Brigadiers
des Armées , les Lieutenans Généraux
II. Vol. D
74 MERCURE DE FRANCE.
,
des Armées Navales , Chefs d'Efcadres
, les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers des Ordres du Roi , les
Gouverneurs & Lieutenans Généraux
des Provinces , & c ; les Confeillers du
Roi , les Départemens des Secrétaires
d'Etat & des Intendans des Finances,
les Confeillers d'Etat les Bureaux
du Confeil , les Maîtres des Requêtes,
les Intendans des Provinces , la grande
Chancellerie , le Grand- Confeil , le
· Parlement , la Chambre des Comptes,
la Cour des Aydes , toutes les Cours
& Jurifdictions de Paris ; l'Univerfité
, les Académies , les Bibliothèques
publiques , &c ; les Fermiers Généraux
, les Receveurs Généraux des
Finances , les Tréforiers des Deniers
Royaux , les Payeurs des Rentes &
leurs Contrôleurs , la Compagnie des
Indes , &c . A Paris , chez le Breton ,
Imprimeur ordinaire du Roi , au bas
de la rue de la Harpe. Avec Approbation
& Privilége du Roi. 1 vol. in-
8°. 1763.
$
JANVIER. 1763. 75
L E Titre
feul
de cet
Ouvrage
en
marque l'importance & l'utilité univerfelle
. Quoique ce Livre foit extrêmement
connu , nous avons cru devoir en
faire mention , furtout après avoir parlé
dans les Mercures précédens , de prèfque
tous les autres Almanachs , aufquels
celui - ci a , pour ainfi dire , donné
la naiffance. Laurent d'Houry , Imprimeur-
Libraire , l'imagina & le donna en
1684, fous le fimple titre d'Almanach ou
de Calendrier. Louis XIV le fit demander
à l'Auteur en 1699 ; & depuis ce
temps -là d'Houry & fucceffivement fa
veuve ont eu l'honneur de le préfenter
à Sa Majefté , fous le titre d'Almanach
Royal. Le Breton , leur petit- fils , Imprimeur
ordinaire du Roi , qui a actuellement
le même honneur , y a fait depuis
1726 , que cet Ouvrage lui eft confié
, des augmentations confidérables
pour le rendre toujours plus utile &
plus digne de l'attention du Public. Il
n'eft prefque point de Lecteurs qui ne
foient dans le cas de le confulter chaque
jour ; & l'on peut dire qu'il n'y a
point de Livre de ce genre, où l'on trou
ve autant de chofes dont la connoiffance
eft abfolument néceffaire.
2
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
ALMAN ACH ROYAL , petit in-24,
chez le même Libraire. C'eſt l'abrégé de
l'ouvrage précédent.On n'y a inféré que
ce qui peut être d'un ufage plus fréquent
& plus journalier. Il eft très -portatif &
fatisfait dans le moment la curiofité
fur une infinité de points qui font la
matière la plus ordinaire des converfations
.
Il paroîtra au commencement de cette
année 1763 , un Almanach d'Hiftoire
naturelle , intitulé Almanach Hiftorico-
Phyfique , ou la Philofophie des Dames,
dans lequel l'Auteur a réuni ce qui lui
a paru de plus intéreffant aux curieux ,
& de plus utile à ceux qui commencent
à étudier cette Science , qui eft à préfent
fi cultivée par les Sçavans , & dont la
plupart des femmes font avec plaifir le
fujet de leurs occupations. L'Auteur,
promet auffi que des obfervations plus
particulieres le mettront en état de rendre
l'année fuivante cet Almanach beaucoup
plus intéreffant. On le trouvera
chez M. Belanger , c'eſt le nom de l'Auteur
, qui demeure rue S. Antoine , la
premiere porte-cochere après l'Eglife ;
& chez Duchefne , rue S. Jacques , au
Temple du Goût.
contenant la Nailfance des Princes
& Princeffes de l'Europe , les Archevêques
, Evêques , Cardinaux & Abbés
Commendataires , les Maréchaux
de France , les Lieutenans Généraux,
Maréchaux de Camp & Brigadiers
des Armées , les Lieutenans Généraux
II. Vol. D
74 MERCURE DE FRANCE.
,
des Armées Navales , Chefs d'Efcadres
, les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers des Ordres du Roi , les
Gouverneurs & Lieutenans Généraux
des Provinces , & c ; les Confeillers du
Roi , les Départemens des Secrétaires
d'Etat & des Intendans des Finances,
les Confeillers d'Etat les Bureaux
du Confeil , les Maîtres des Requêtes,
les Intendans des Provinces , la grande
Chancellerie , le Grand- Confeil , le
· Parlement , la Chambre des Comptes,
la Cour des Aydes , toutes les Cours
& Jurifdictions de Paris ; l'Univerfité
, les Académies , les Bibliothèques
publiques , &c ; les Fermiers Généraux
, les Receveurs Généraux des
Finances , les Tréforiers des Deniers
Royaux , les Payeurs des Rentes &
leurs Contrôleurs , la Compagnie des
Indes , &c . A Paris , chez le Breton ,
Imprimeur ordinaire du Roi , au bas
de la rue de la Harpe. Avec Approbation
& Privilége du Roi. 1 vol. in-
8°. 1763.
$
JANVIER. 1763. 75
L E Titre
feul
de cet
Ouvrage
en
marque l'importance & l'utilité univerfelle
. Quoique ce Livre foit extrêmement
connu , nous avons cru devoir en
faire mention , furtout après avoir parlé
dans les Mercures précédens , de prèfque
tous les autres Almanachs , aufquels
celui - ci a , pour ainfi dire , donné
la naiffance. Laurent d'Houry , Imprimeur-
Libraire , l'imagina & le donna en
1684, fous le fimple titre d'Almanach ou
de Calendrier. Louis XIV le fit demander
à l'Auteur en 1699 ; & depuis ce
temps -là d'Houry & fucceffivement fa
veuve ont eu l'honneur de le préfenter
à Sa Majefté , fous le titre d'Almanach
Royal. Le Breton , leur petit- fils , Imprimeur
ordinaire du Roi , qui a actuellement
le même honneur , y a fait depuis
1726 , que cet Ouvrage lui eft confié
, des augmentations confidérables
pour le rendre toujours plus utile &
plus digne de l'attention du Public. Il
n'eft prefque point de Lecteurs qui ne
foient dans le cas de le confulter chaque
jour ; & l'on peut dire qu'il n'y a
point de Livre de ce genre, où l'on trou
ve autant de chofes dont la connoiffance
eft abfolument néceffaire.
2
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
ALMAN ACH ROYAL , petit in-24,
chez le même Libraire. C'eſt l'abrégé de
l'ouvrage précédent.On n'y a inféré que
ce qui peut être d'un ufage plus fréquent
& plus journalier. Il eft très -portatif &
fatisfait dans le moment la curiofité
fur une infinité de points qui font la
matière la plus ordinaire des converfations
.
Il paroîtra au commencement de cette
année 1763 , un Almanach d'Hiftoire
naturelle , intitulé Almanach Hiftorico-
Phyfique , ou la Philofophie des Dames,
dans lequel l'Auteur a réuni ce qui lui
a paru de plus intéreffant aux curieux ,
& de plus utile à ceux qui commencent
à étudier cette Science , qui eft à préfent
fi cultivée par les Sçavans , & dont la
plupart des femmes font avec plaifir le
fujet de leurs occupations. L'Auteur,
promet auffi que des obfervations plus
particulieres le mettront en état de rendre
l'année fuivante cet Almanach beaucoup
plus intéreffant. On le trouvera
chez M. Belanger , c'eſt le nom de l'Auteur
, qui demeure rue S. Antoine , la
premiere porte-cochere après l'Eglife ;
& chez Duchefne , rue S. Jacques , au
Temple du Goût.
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Résumé : ALMANACH ROYAL, Année 1763, contenant la Naissance des Princes & Princesses de l'Europe, les Archevêques, Evêques, Cardinaux & Abbés Commendataires, les Maréchaux de France, les Lieutenans Généraux, Maréchaux de Camp & Brigadiers des Armées, les Lieutenans Généraux des Armées Navales, Chefs d'Escadres, les Chevaliers, Commandeurs & Officiers des Ordres du Roi*, les Gouverneurs & Lieutenans Généraux des Provinces , & c ; les Conseillers du Roi, les Départemens des Secrétaires d'Etat & des Intendans des Finances, les Conseillers d'Etat les Bureaux du Conseil, les Maîtres des Requêtes, les Intendans des Provinces, la grande Chancellerie, le Grand-Conseil, le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aydes , toutes les Cours & Jurisdictions de Paris ; l'Université, les Académies, les Bibliothèques publiques, &c ; les Fermiers Généraux, les Receveurs Généraux des Finances, les Trésoriers des Deniers Royaux, les Payeurs des Rentes & leurs Contrôleurs, la Compagnie des Indes, &c . A Paris, chez le Breton, Imprimeur ordinaire du Roi, au bas de la rue de la Harpe. Avec Approbation & Privilége du Roi. 1 vol. in-8°. 1763.
L'Almanach Royal de 1763 est un ouvrage essentiel présentant la nobilité européenne, les hauts dignitaires religieux, les maréchaux de France, les officiers des armées terrestres et navales, les gouverneurs des provinces, les conseillers du roi, les secrétaires d'État, les intendants des finances, les maîtres des requêtes, les intendants des provinces, les cours et juridictions de Paris, l'Université, les académies, les bibliothèques publiques, et divers autres fonctionnaires et institutions. Imprimé par le Breton, imprimeur ordinaire du Roi, cet almanach est approuvé et privilégié par le roi. Créé par Laurent d'Houry en 1684 et demandé par Louis XIV en 1699, il est présenté au roi sous le titre d'Almanach Royal. Depuis 1726, le Breton a enrichi l'ouvrage pour le rendre plus utile. L'Almanach Royal est consulté quotidiennement par de nombreux lecteurs. Une version abrégée, l'Almanach Royal petit in-24, est disponible pour un usage plus fréquent. En 1763, un nouvel almanach intitulé 'Almanach Historico-Physique, ou la Philosophie des Dames' sera publié par M. Belanger, résidant rue Saint-Antoine, visant à réunir des informations intéressantes pour les curieux et utiles pour les étudiants en sciences naturelles.
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1239
ALMANACH ROYAL, Année 1763, contenant la Naissance des Princes & Princesses de l'Europe, les Archevêques, Evêques, Cardinaux & Abbés Commendataires, les Maréchaux de France, les Lieutenans Généraux, Maréchaux de Camp & Brigadiers des Armées, les Lieutenans Généraux des Armées Navales, Chefs d'Escadres, les Chevaliers, Commandeurs & Officiers des Ordres du Roi*, les Gouverneurs & Lieutenans Généraux des Provinces , & c ; les Conseillers du Roi, les Départemens des Secrétaires d'Etat & des Intendans des Finances, les Conseillers d'Etat les Bureaux du Conseil, les Maîtres des Requêtes, les Intendans des Provinces, la grande Chancellerie, le Grand-Conseil, le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aydes , toutes les Cours & Jurisdictions de Paris ; l'Université, les Académies, les Bibliothèques publiques, &c ; les Fermiers Généraux, les Receveurs Généraux des Finances, les Trésoriers des Deniers Royaux, les Payeurs des Rentes & leurs Contrôleurs, la Compagnie des Indes, &c . A Paris, chez le Breton, Imprimeur ordinaire du Roi, au bas de la rue de la Harpe. Avec Approbation & Privilége du Roi. 1 vol. in-8°. 1763.
1240
p. 77
LETTRE de M. BOURGELAT, Ecuyer du Roi à Lyon, & Correspondant de l'Académie Royale des Sciences de Paris, à l'Auteur du Mercure.
Début :
J'APPRENDS à l'inftant, Monsieur, que dans la 3e partie & dans les additions [...]
Mots clefs :
France littéraire, Compilation , Supplément
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. BOURGELAT, Ecuyer du Roi à Lyon, & Correspondant de l'Académie Royale des Sciences de Paris, à l'Auteur du Mercure.
LETTRE de M. BOURGELAT , Ecuyer
du Roi à Lyon > & Correspondant
de l'Académie Royale des Sciences de
Paris , à l'Auteur du Mercure.
LY ON , 23 Décembre 1762.
J'APPRENDS à l'inftant
Monfieur ,
que dans la 3e partie & dans les additions
du fecond fupplément à la France
Littéraire , pour les années 1760 &
1761 , on m'attribue un Ouvrage qui
a pour titre , Modéle de Lettres fur dif
férens fujets , in- 12,1761 ..
Que cette compilation ait quelque
mérite , ou qu'elle en foit totalement dépourvue
, elle pourroit dans le fecond
cas comme dans le premier , être également
chère à l'Auteur. Je n'ai donc
" 2 garde Monfieur de participer par
mon filence à un larcin dont je ne fus
jamais coupable ; & je vous fupplie de
rendre public le défaveu que je fais d'avoir
donné l'être à cette production
qu'on doit, à toutes fortes de titres , laiffer
à celui qui en eſt le véritable père .
J'ai l'honneur d'être , & c.
BOURGELAT.
du Roi à Lyon > & Correspondant
de l'Académie Royale des Sciences de
Paris , à l'Auteur du Mercure.
LY ON , 23 Décembre 1762.
J'APPRENDS à l'inftant
Monfieur ,
que dans la 3e partie & dans les additions
du fecond fupplément à la France
Littéraire , pour les années 1760 &
1761 , on m'attribue un Ouvrage qui
a pour titre , Modéle de Lettres fur dif
férens fujets , in- 12,1761 ..
Que cette compilation ait quelque
mérite , ou qu'elle en foit totalement dépourvue
, elle pourroit dans le fecond
cas comme dans le premier , être également
chère à l'Auteur. Je n'ai donc
" 2 garde Monfieur de participer par
mon filence à un larcin dont je ne fus
jamais coupable ; & je vous fupplie de
rendre public le défaveu que je fais d'avoir
donné l'être à cette production
qu'on doit, à toutes fortes de titres , laiffer
à celui qui en eſt le véritable père .
J'ai l'honneur d'être , & c.
BOURGELAT.
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Résumé : LETTRE de M. BOURGELAT, Ecuyer du Roi à Lyon, & Correspondant de l'Académie Royale des Sciences de Paris, à l'Auteur du Mercure.
M. Bourgélat, écuyer du Roi à Lyon, dément l'attribution d'un ouvrage intitulé 'Modèle de Lettres sur différents sujets, in-12, 1761'. Il précise qu'il n'en est pas l'auteur et demande que son désaveu soit rendu public pour laisser l'ouvrage à son véritable auteur.
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1241
p. 79-90
ANNONCES DE LIVRES.
Début :
CALENDRIER DES PRINCES, ET DE LA NOBLESSE, DE FRANCE [...]
Mots clefs :
Livres, Ouvrages, Histoire universelle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANNONCES DE LIVRES.
ANNONCES DE LIVRES.
CALENDRIER DES PRINCES , ET
DE LA NOBLESSE , DE FRANCE
contenant leur état actuel , par ordre
alphabétique . Par l'Auteur du Dictionnaire
Généalogique , Héraldique , Hiftorique
& Chronologique , pour l'année
1763. A Paris , chez Duchefne ,
Libraire , rue S. Jacques , au Temple
du Goût.
TRADUCTION DE SALUSTE
avec la vie de cet Hiftorien & des Notes
critiques ; feconde Edition revue ,
corrigée & augmentée du Texte latin
à côté de la Traduction , avec des Variantes
choifies ; par Jean -Henri Dotteville
, de l'Oratoire . On y a joint la lif
te Chronologique des Éditions , des
Commentaires , & des Traductions de
Sulufte , qui fe trouvent à la fin , depuis
la page 398 , jufqu'à la page 416 :
Lifte qui ne fe trouve dans aucune des
Editions précédentes & qui ajoute au
mérite de celle - ci. In-8° . Paris , 1763 ,
chez A. M. Lottin , l'aîné , Libraire &
Imprimeur de Mgr le Duc de Berry
rue S. Jacques , près S. Yves , au Coq.,
D iv
80 MERCURE DE FRANCE.
DE
L'EDUCATION
PUBLIQUE .
Populus fapiens , gens magna.
In-12. Amfterdam , 1762.
Deut. 4.
N. B. Nous prions de nouveau MM.
les Libraires de Paris , qui nous envoient
des Livres imprimés chez l'Etranger
, de nous indiquer précisément où
l'on peut les trouver à Paris.
LES PROMENADES & Rendez-vous
du Parc de Verfailles , 2 vol. in- 12 .
Bruxelles , 1763. Et fe trouvent à Paris ,
chez Muzier , fils , Quai des Auguſtin ,
& chez Duchefne , rue S. Jacques .
TRAITÉ DE LA DEFENSE DES
PLACES , avec un Précis des Obfervations
les plus utiles pour procéder à la
vifite ou à l'examen des Villes fortifiées :
un Abrégé des principes généraux qui
peuvent fervir à l'établiſſement des quartiers
d'hyver ; & un Dictionnaire des
termes de l'Artillerie , de la Fortification ,
de l'attaque & de la défenfe des Places .
Par M. Le Blond , Maître de Mathématique
des Enfans de France , & c . Secon
JANVIER. 1763. 81
de Edition , retouchée & augmentée.
In- 8° . Paris , 1762. Chez C. A.Jombert,
Libraire du Roi pour l'Artillerie & le Génie
, rue Dauphine , àl'Image Notre-
Dame. Nous avons donné un extrait de
ce Livre dans le temps de fa premiere
Edition .
›
PETITES ETRENNES , ou Emblêmes
facrées fur chaque mois , pour la préfente
année ; Bouquets ou Etrennes fleuries
; petites Etrennes ou Devifes ; petites
Etrennes galantes ; & autres Almanachs
joliment enluminés , par le fieur
Maillard de Breffon , fe trouvent à Paris
chez Maillard , au Magafin des belles
Emblêmes , rue S. Jacques , chez M.
Lambon , Avocat , proche la rue des
Mathurins.
LES EPHEMERIDES TROYENNES ,
pour l'Année 1763 , fe diftribuent aux
Adreffes ordinaires.
Elles offrent de nouveau pour cette
année :
1 °. Les curiofités & fingularités de
Troye, améliorées, corrigées & rectifiées
d'après les Obfervations que procu
rent le temps & fouvent le hazard.
2º. Toutes les Piéces originales de la
conteftation élevée par l'Abbeffe & les
Religieufes de N. D.aux Nonnains, fur
D v
82 MERCURE DE FRANCE.
la Dédicace de l'Eglife de S. Urbain &
de fon Cimetière . Tous les détails de
cette conteftation & des voyes de fait
dont elles l'appuyerent, font refutées dans
la fentence
d'excommunication prononcée
contre elles par des Commiffaires
Apoftoliques , en 1272.
3º. Une relation très- étendue de tout
ce qui fe paffa à l'entrée du Roi Charles
VIII. à Troyes , en 1486. Relation
écrite en vers par un Contemporain.
4°. Un Mémoire contenant le réfultat
d'obfervations faites l'année derniere
en Picardie fur toutes les parties de
la culture du lin dans cette Province
pour fervir de modéle & de guide aux
Cultivateurs des environs de Troyes
qui voudront appliquer à cette culture
les terreins qui y font propres.
ex-
5º. La vie de M. Pierre Pithou
traite de celle qui a paru en 1756 , chez
Cavelier , à Paris.
,
MELANGES DE LITTERATURE ,
D'HISTOIRE ET DE PHILOSOPHIE
par M. d'Alembert , 4 vol. in- 12 . Nouv.
Edit. à Amfterdam chez Zacharie
Chatelain , & fe trouve à Lyon , chez
Jean-Marie Buyzet , & à Paris , chez
Defaint & Saillant , & chez les Libraires
qui véndent les nouveautés .
JANVIER 1763. 83
Cette nouvelle Edition ne différe
de celle de 1759 , qquuee ppaarr des
changemens très-légers ; on y a furtout
corrigé plufieurs fautes d'impreffion
dont quelques-unes altéroient le fens.
L'Auteur a ajouté à la fin du troifiéme
volume , des notes fur fa traduction de
quelques morceaux de Tacite , qui fe-
Font vendues féparément à ceux qui
ont acheté l'édition de 1759. La Tra
duction & les Notes fe vendent auffi
féparément à l'ufage des jeunes Etudians.
Il eſt des Ouvrages dont on ne fçau-
Foit trop multiplier les Editions.
AVIS AU PUBLIC.
GUILLAUME DESPREZ , Imprimeur
du Roi & du Clergé de France , demeurant
à Paris , rue S. Jacques , propofe
, pour la derniere fois , une diminution
fi confidérable fur cinq Bibles
différentes , traduites en François par
feu M. de Saci , que les Eccléfiaſtiques
& même les Laïques , qui ont du goût:
pour les Livres faints , ne fçauroient
trop s'empreffer de fe procurer ces excellens
Livres , au prix modique auquel
il s'eft relâché.
D vit
84 MERCURE DE FRANCE.
Ces Ouvrages , quoiqu'ayant le même
objet , font cependant de différentes
étendues , & par conféquent de pluheurs
prix. Voici les diminutions qu'il
propofe fur chacun .
1º. La grande Bible en Latin & en
François , avec l'explication dufens littéral
& fpirituel , 32 vol. in - 8 ° , qui fe
vend 120 livres en feuilles , fera donnée
pour 72 livres.
•
Comme il faudra réimprimer quelques
volumes , pour compléter un certain
nombre d'Exemplaires , ceux qui
voudront s'en pourvoir foufcriront
d'avance pour la fomme de 36 livres ,
dont il leur fera donné une reconnoiffance
; & au premier Juillet 1763 , on
leur fournira les 16 premiers volumes :
en les retirant , ils payeront les 36 liv .
reftant , & au premier Janvier 1764 ,
on leur délivrera les 16 derniers volumes.
2º. La Bible en Latin & en François
, avec des Notes , en 23 volumes
in- 12. laquelle a toujours été vendue
46 livres en feuilles , fera donnée pour
18 livres.
3 °. La même Bible toute Françoife ,
avec les mêmes Notes , en 14 volumes
in-12. qui fe vendoit 28 livres en feuil
les ,
fera donnée pour 12 livres.
JANVIER 1763. 85
4°. La Sainte Bible toute Françoise ,
avec de courtes Notes pour l'intelligence
du fens littéral & prophétique , imprimée
en 1759 , en un très - gros volume
in - fol. orné d'un beau frontispice en
taille-douce , qui fe vendoit 20 livres
en feuilles , fera auffi donnée pour 12
livres.
5°. Enfin , la Sainte Bible toute Françoife
en 2 volumes in - 4°. que l'on vendoit
16 livres en feuilles , fera donnée
pour 10 livres.
Une fi forte diminution fur ces cinq
objets , n'aura lieu que jufqu'au premier
Mars 1763.
On donnera auffi , jufqu'à ce terme
les volumes féparés qui peuvent manquer
à ceux qui ont acquis précédemment
la Bible in- 8°. & chaque volume
fe vendra 3 livres en feuilles . Ceux
qu'on peut donner font :
L'Erode & le Lévitique.
Les Nombres & le Deutéronome.
Jofué , les Juges & Ruth.
Les Rois , 2 volumes.
Les Paralipomenes , Efdras & Néhémias.
Job.
Ifaïe.
86 MERCURE DE FRANCE.
Jérémie & Baruch.
Ezechiel.
Daniel & les Machabées.
S. Matthieu , S. Marc , S. Luc & S
Jcan , 4 volumes.
Les Actes des Apôtres .
Et l'Apocalypfe.
LOUIS CELLOT , Imprimeur-Libraire
, Grand'Salle du Palais , & rue Dauphine,
la feconde Porte Cochere à droite ,
en entrant par le Pont- Neuf , même
maifon que M. Jombert , Libraire du
du Roi pour l'Artillerie & le Génie ;
vient d'acquérir de M. Défprez , Imprimeur-
Libraire du Clergé, le Privilége
entier , & tous les Exemplaires
fuivans :
HISTOIRE UNIVERSELLE , facrée
& profane compofée par l'ordre de
MESDAMES DE FRANCE , par M.
Hardion , de l'Académie Françoife
16 volumes in- 12.
?
40 liv..
Les Volumes
fe vendent
féparément
.
Sçavoir :
Les cinq premiers Volumes .
Les Tomes VI . VII. & VIII.
Les Tomes IX. & X.
Les Tomes XI & XII.
JANVIER . 1763. 87
Les Tomes XIII . & XIV.
Les Tomes XV . & XVI . qui paroitront
dans le courant de Novembre.
On aura fa plus grande attention pour
que la reliure foit toujours la même pour
tous les volumes , quoique vendus féparément.
Les applaudiffemens que cet Ouvrage
a reçus dès fa naiffance , & qu'il n'a
ceffe de recevoir depuis , prouvent affez
fon importance & fon utilité. Il nous
fuffit de renvoyer à tous les Journaux
qui en ont fait mention..
La même Hiftoire traduite en Italien ,
14 volumes.
HISTOIRE POÉTIQUE , & deux
Traités abrégés , l'un de la Poëfie , l'autre
de l'Eloquence , compofés pour
l'ufage de MESDAMES , par le même
Auteur , 3 vol. in- 12 . 7 l. 10 f..
HISTOIRE DES VARIATIONS des
Eglifes Proteftantes , Par M. Boffuet ,
Evêque de Meaux , 4 vol. in- 12. petit
caractere. 10 liv.
EXPOSITION de la Doctrine de l'E88
MERCURE DE FRANCE.
glife Catholique fur les matières de Con.
troverfe , par M. Boffuet > nouv. édit.
augmentée de la traduction latine de M.
l'Abbé de Fleury , Auteur de l'Hiftoire
Eccléfiaftique , avec une Préface Hiftorique
& critique , par M. l'Abbé le
Queux , 1761. 3 liv.
Pourjuftifier le mérite de cette édition,
nous croyons devoir rapporter le jugement
que M. l'Abbé Lavocat , Docteur
de Sorbonne en a porté.
,
?
Cet Ouvrage immortel , qui a mérité
les éloges de toute l'Eglife , & qui
a produit des fruits fi abondans pour la
converfion des Hérétiques à la Foi Catholique
, avoit befoin de cette nouvelle
Edition , qui eft la premiere qui paroît
en François & en Latin . On ne peut
trop en recommander la lecture aux Fidéles
& principalement aux jeunes
Théologiens , lefquels y trouveront la
méthode la plus excellente de traiter les
matières de Controverfe , non-feulement
en François , mais auffi en Latin .
La Préface que l'exact & fçavant Editeur
a mife à la tête , eft très- curieufe ,
& nous fait fouhaiter la nouvelle Edition
qu'il prépare de tous les Ouvrages
de M, Boffuet.
JANVIER. 1762. 89
LA même , petit in - 12 , tout françois ,
fans préface , 1761 . 2 liv. NOTIONAIRE
, ou Mémorial
rai- fonné
de ce qu'il y a d'utile
& d'inté- reffant
dans les connoiffances
acquifes
depuis
la création
du monde
jufqu'à préfent
, par M. de Garfaut
, très- gros volume
in- 8° , avec
40 Planches
en raille-douce , 1761 .
9 liv.
LIVRES nouveaux que l'on trouve chez
le même Libraire.
MÉMOIRES pour fervir à l'hiftoire
de la Maifon de Brandebourg , deux
volumes in- 12. 1762. 4 liv. 10 f.
On a mis a fa place dans cette nouvelle
édition , l'hiftoire de Fréderic Guil
laume , fecond Roi de Pruffe , qui ne
Te trouvoit jufqu'à préfent que par fupplément
, avec des corrections confidérables
; on y trouvera auffi l'Etat Militaire
de ce Royaume , depuis fon inftitution
jufqu'à la fin du regne de Fré-
'deric Guillaume II.
INSTRUCTIONS MILITAIRES du
Roi de Pruffe à fes Généraux 1 vol.
même format avec 13 Planches en taille
douce. 2.liv. 10 f.
L'EPREUVE DE LA PROBITÉ
90 MERCURE DE FRANCE .
Comédie en cinq A&tes par M. de Baf
tide , 1762. I liv. 4 f
CONTES en profes du même Auteur
, quatre parties brochées , de so
feuilles.
50
EUVRES POSTUMES de M. d'Hericourt
, Auteurs des Loix Eccléfiaftiques
, 4 vol. in-4°
OEuvres de M. de Fremainville. Sca
voir :
Traité des Terriers , 5 vol. in -4º 48 I.
Traité de la Communauté des biens
d'habitans. 10 l.
Dictionnaire de Police , in-4° 10 l.
Inftructions pour un Régiffeur ,
in-4°. broché. I 10 f.
Tous les Volumes fe vendent féparément.
LE DANGER des liaifons , ou Mé- Μέ
moires de la Baronne de Blemon . Par
Madame la M... de S. A ... A Genève ,
1763 , 5 parties. Ce Roman , dont la
fuite eft , dit- on , fous prèffe , eft intéreffant
& fe lit avec plaifir . Nous en
rendrons compre , dès qu'il fera fini.
CONTES MORAUX dans le goût de
ceux de M. Marmontel , recueillis de divers
Auteurs , & publiés par Mlle Uncy,
à Paris , chez Vincent , rue S. Severin
1763. 2 vol. in- 12.
CALENDRIER DES PRINCES , ET
DE LA NOBLESSE , DE FRANCE
contenant leur état actuel , par ordre
alphabétique . Par l'Auteur du Dictionnaire
Généalogique , Héraldique , Hiftorique
& Chronologique , pour l'année
1763. A Paris , chez Duchefne ,
Libraire , rue S. Jacques , au Temple
du Goût.
TRADUCTION DE SALUSTE
avec la vie de cet Hiftorien & des Notes
critiques ; feconde Edition revue ,
corrigée & augmentée du Texte latin
à côté de la Traduction , avec des Variantes
choifies ; par Jean -Henri Dotteville
, de l'Oratoire . On y a joint la lif
te Chronologique des Éditions , des
Commentaires , & des Traductions de
Sulufte , qui fe trouvent à la fin , depuis
la page 398 , jufqu'à la page 416 :
Lifte qui ne fe trouve dans aucune des
Editions précédentes & qui ajoute au
mérite de celle - ci. In-8° . Paris , 1763 ,
chez A. M. Lottin , l'aîné , Libraire &
Imprimeur de Mgr le Duc de Berry
rue S. Jacques , près S. Yves , au Coq.,
D iv
80 MERCURE DE FRANCE.
DE
L'EDUCATION
PUBLIQUE .
Populus fapiens , gens magna.
In-12. Amfterdam , 1762.
Deut. 4.
N. B. Nous prions de nouveau MM.
les Libraires de Paris , qui nous envoient
des Livres imprimés chez l'Etranger
, de nous indiquer précisément où
l'on peut les trouver à Paris.
LES PROMENADES & Rendez-vous
du Parc de Verfailles , 2 vol. in- 12 .
Bruxelles , 1763. Et fe trouvent à Paris ,
chez Muzier , fils , Quai des Auguſtin ,
& chez Duchefne , rue S. Jacques .
TRAITÉ DE LA DEFENSE DES
PLACES , avec un Précis des Obfervations
les plus utiles pour procéder à la
vifite ou à l'examen des Villes fortifiées :
un Abrégé des principes généraux qui
peuvent fervir à l'établiſſement des quartiers
d'hyver ; & un Dictionnaire des
termes de l'Artillerie , de la Fortification ,
de l'attaque & de la défenfe des Places .
Par M. Le Blond , Maître de Mathématique
des Enfans de France , & c . Secon
JANVIER. 1763. 81
de Edition , retouchée & augmentée.
In- 8° . Paris , 1762. Chez C. A.Jombert,
Libraire du Roi pour l'Artillerie & le Génie
, rue Dauphine , àl'Image Notre-
Dame. Nous avons donné un extrait de
ce Livre dans le temps de fa premiere
Edition .
›
PETITES ETRENNES , ou Emblêmes
facrées fur chaque mois , pour la préfente
année ; Bouquets ou Etrennes fleuries
; petites Etrennes ou Devifes ; petites
Etrennes galantes ; & autres Almanachs
joliment enluminés , par le fieur
Maillard de Breffon , fe trouvent à Paris
chez Maillard , au Magafin des belles
Emblêmes , rue S. Jacques , chez M.
Lambon , Avocat , proche la rue des
Mathurins.
LES EPHEMERIDES TROYENNES ,
pour l'Année 1763 , fe diftribuent aux
Adreffes ordinaires.
Elles offrent de nouveau pour cette
année :
1 °. Les curiofités & fingularités de
Troye, améliorées, corrigées & rectifiées
d'après les Obfervations que procu
rent le temps & fouvent le hazard.
2º. Toutes les Piéces originales de la
conteftation élevée par l'Abbeffe & les
Religieufes de N. D.aux Nonnains, fur
D v
82 MERCURE DE FRANCE.
la Dédicace de l'Eglife de S. Urbain &
de fon Cimetière . Tous les détails de
cette conteftation & des voyes de fait
dont elles l'appuyerent, font refutées dans
la fentence
d'excommunication prononcée
contre elles par des Commiffaires
Apoftoliques , en 1272.
3º. Une relation très- étendue de tout
ce qui fe paffa à l'entrée du Roi Charles
VIII. à Troyes , en 1486. Relation
écrite en vers par un Contemporain.
4°. Un Mémoire contenant le réfultat
d'obfervations faites l'année derniere
en Picardie fur toutes les parties de
la culture du lin dans cette Province
pour fervir de modéle & de guide aux
Cultivateurs des environs de Troyes
qui voudront appliquer à cette culture
les terreins qui y font propres.
ex-
5º. La vie de M. Pierre Pithou
traite de celle qui a paru en 1756 , chez
Cavelier , à Paris.
,
MELANGES DE LITTERATURE ,
D'HISTOIRE ET DE PHILOSOPHIE
par M. d'Alembert , 4 vol. in- 12 . Nouv.
Edit. à Amfterdam chez Zacharie
Chatelain , & fe trouve à Lyon , chez
Jean-Marie Buyzet , & à Paris , chez
Defaint & Saillant , & chez les Libraires
qui véndent les nouveautés .
JANVIER 1763. 83
Cette nouvelle Edition ne différe
de celle de 1759 , qquuee ppaarr des
changemens très-légers ; on y a furtout
corrigé plufieurs fautes d'impreffion
dont quelques-unes altéroient le fens.
L'Auteur a ajouté à la fin du troifiéme
volume , des notes fur fa traduction de
quelques morceaux de Tacite , qui fe-
Font vendues féparément à ceux qui
ont acheté l'édition de 1759. La Tra
duction & les Notes fe vendent auffi
féparément à l'ufage des jeunes Etudians.
Il eſt des Ouvrages dont on ne fçau-
Foit trop multiplier les Editions.
AVIS AU PUBLIC.
GUILLAUME DESPREZ , Imprimeur
du Roi & du Clergé de France , demeurant
à Paris , rue S. Jacques , propofe
, pour la derniere fois , une diminution
fi confidérable fur cinq Bibles
différentes , traduites en François par
feu M. de Saci , que les Eccléfiaſtiques
& même les Laïques , qui ont du goût:
pour les Livres faints , ne fçauroient
trop s'empreffer de fe procurer ces excellens
Livres , au prix modique auquel
il s'eft relâché.
D vit
84 MERCURE DE FRANCE.
Ces Ouvrages , quoiqu'ayant le même
objet , font cependant de différentes
étendues , & par conféquent de pluheurs
prix. Voici les diminutions qu'il
propofe fur chacun .
1º. La grande Bible en Latin & en
François , avec l'explication dufens littéral
& fpirituel , 32 vol. in - 8 ° , qui fe
vend 120 livres en feuilles , fera donnée
pour 72 livres.
•
Comme il faudra réimprimer quelques
volumes , pour compléter un certain
nombre d'Exemplaires , ceux qui
voudront s'en pourvoir foufcriront
d'avance pour la fomme de 36 livres ,
dont il leur fera donné une reconnoiffance
; & au premier Juillet 1763 , on
leur fournira les 16 premiers volumes :
en les retirant , ils payeront les 36 liv .
reftant , & au premier Janvier 1764 ,
on leur délivrera les 16 derniers volumes.
2º. La Bible en Latin & en François
, avec des Notes , en 23 volumes
in- 12. laquelle a toujours été vendue
46 livres en feuilles , fera donnée pour
18 livres.
3 °. La même Bible toute Françoife ,
avec les mêmes Notes , en 14 volumes
in-12. qui fe vendoit 28 livres en feuil
les ,
fera donnée pour 12 livres.
JANVIER 1763. 85
4°. La Sainte Bible toute Françoise ,
avec de courtes Notes pour l'intelligence
du fens littéral & prophétique , imprimée
en 1759 , en un très - gros volume
in - fol. orné d'un beau frontispice en
taille-douce , qui fe vendoit 20 livres
en feuilles , fera auffi donnée pour 12
livres.
5°. Enfin , la Sainte Bible toute Françoife
en 2 volumes in - 4°. que l'on vendoit
16 livres en feuilles , fera donnée
pour 10 livres.
Une fi forte diminution fur ces cinq
objets , n'aura lieu que jufqu'au premier
Mars 1763.
On donnera auffi , jufqu'à ce terme
les volumes féparés qui peuvent manquer
à ceux qui ont acquis précédemment
la Bible in- 8°. & chaque volume
fe vendra 3 livres en feuilles . Ceux
qu'on peut donner font :
L'Erode & le Lévitique.
Les Nombres & le Deutéronome.
Jofué , les Juges & Ruth.
Les Rois , 2 volumes.
Les Paralipomenes , Efdras & Néhémias.
Job.
Ifaïe.
86 MERCURE DE FRANCE.
Jérémie & Baruch.
Ezechiel.
Daniel & les Machabées.
S. Matthieu , S. Marc , S. Luc & S
Jcan , 4 volumes.
Les Actes des Apôtres .
Et l'Apocalypfe.
LOUIS CELLOT , Imprimeur-Libraire
, Grand'Salle du Palais , & rue Dauphine,
la feconde Porte Cochere à droite ,
en entrant par le Pont- Neuf , même
maifon que M. Jombert , Libraire du
du Roi pour l'Artillerie & le Génie ;
vient d'acquérir de M. Défprez , Imprimeur-
Libraire du Clergé, le Privilége
entier , & tous les Exemplaires
fuivans :
HISTOIRE UNIVERSELLE , facrée
& profane compofée par l'ordre de
MESDAMES DE FRANCE , par M.
Hardion , de l'Académie Françoife
16 volumes in- 12.
?
40 liv..
Les Volumes
fe vendent
féparément
.
Sçavoir :
Les cinq premiers Volumes .
Les Tomes VI . VII. & VIII.
Les Tomes IX. & X.
Les Tomes XI & XII.
JANVIER . 1763. 87
Les Tomes XIII . & XIV.
Les Tomes XV . & XVI . qui paroitront
dans le courant de Novembre.
On aura fa plus grande attention pour
que la reliure foit toujours la même pour
tous les volumes , quoique vendus féparément.
Les applaudiffemens que cet Ouvrage
a reçus dès fa naiffance , & qu'il n'a
ceffe de recevoir depuis , prouvent affez
fon importance & fon utilité. Il nous
fuffit de renvoyer à tous les Journaux
qui en ont fait mention..
La même Hiftoire traduite en Italien ,
14 volumes.
HISTOIRE POÉTIQUE , & deux
Traités abrégés , l'un de la Poëfie , l'autre
de l'Eloquence , compofés pour
l'ufage de MESDAMES , par le même
Auteur , 3 vol. in- 12 . 7 l. 10 f..
HISTOIRE DES VARIATIONS des
Eglifes Proteftantes , Par M. Boffuet ,
Evêque de Meaux , 4 vol. in- 12. petit
caractere. 10 liv.
EXPOSITION de la Doctrine de l'E88
MERCURE DE FRANCE.
glife Catholique fur les matières de Con.
troverfe , par M. Boffuet > nouv. édit.
augmentée de la traduction latine de M.
l'Abbé de Fleury , Auteur de l'Hiftoire
Eccléfiaftique , avec une Préface Hiftorique
& critique , par M. l'Abbé le
Queux , 1761. 3 liv.
Pourjuftifier le mérite de cette édition,
nous croyons devoir rapporter le jugement
que M. l'Abbé Lavocat , Docteur
de Sorbonne en a porté.
,
?
Cet Ouvrage immortel , qui a mérité
les éloges de toute l'Eglife , & qui
a produit des fruits fi abondans pour la
converfion des Hérétiques à la Foi Catholique
, avoit befoin de cette nouvelle
Edition , qui eft la premiere qui paroît
en François & en Latin . On ne peut
trop en recommander la lecture aux Fidéles
& principalement aux jeunes
Théologiens , lefquels y trouveront la
méthode la plus excellente de traiter les
matières de Controverfe , non-feulement
en François , mais auffi en Latin .
La Préface que l'exact & fçavant Editeur
a mife à la tête , eft très- curieufe ,
& nous fait fouhaiter la nouvelle Edition
qu'il prépare de tous les Ouvrages
de M, Boffuet.
JANVIER. 1762. 89
LA même , petit in - 12 , tout françois ,
fans préface , 1761 . 2 liv. NOTIONAIRE
, ou Mémorial
rai- fonné
de ce qu'il y a d'utile
& d'inté- reffant
dans les connoiffances
acquifes
depuis
la création
du monde
jufqu'à préfent
, par M. de Garfaut
, très- gros volume
in- 8° , avec
40 Planches
en raille-douce , 1761 .
9 liv.
LIVRES nouveaux que l'on trouve chez
le même Libraire.
MÉMOIRES pour fervir à l'hiftoire
de la Maifon de Brandebourg , deux
volumes in- 12. 1762. 4 liv. 10 f.
On a mis a fa place dans cette nouvelle
édition , l'hiftoire de Fréderic Guil
laume , fecond Roi de Pruffe , qui ne
Te trouvoit jufqu'à préfent que par fupplément
, avec des corrections confidérables
; on y trouvera auffi l'Etat Militaire
de ce Royaume , depuis fon inftitution
jufqu'à la fin du regne de Fré-
'deric Guillaume II.
INSTRUCTIONS MILITAIRES du
Roi de Pruffe à fes Généraux 1 vol.
même format avec 13 Planches en taille
douce. 2.liv. 10 f.
L'EPREUVE DE LA PROBITÉ
90 MERCURE DE FRANCE .
Comédie en cinq A&tes par M. de Baf
tide , 1762. I liv. 4 f
CONTES en profes du même Auteur
, quatre parties brochées , de so
feuilles.
50
EUVRES POSTUMES de M. d'Hericourt
, Auteurs des Loix Eccléfiaftiques
, 4 vol. in-4°
OEuvres de M. de Fremainville. Sca
voir :
Traité des Terriers , 5 vol. in -4º 48 I.
Traité de la Communauté des biens
d'habitans. 10 l.
Dictionnaire de Police , in-4° 10 l.
Inftructions pour un Régiffeur ,
in-4°. broché. I 10 f.
Tous les Volumes fe vendent féparément.
LE DANGER des liaifons , ou Mé- Μέ
moires de la Baronne de Blemon . Par
Madame la M... de S. A ... A Genève ,
1763 , 5 parties. Ce Roman , dont la
fuite eft , dit- on , fous prèffe , eft intéreffant
& fe lit avec plaifir . Nous en
rendrons compre , dès qu'il fera fini.
CONTES MORAUX dans le goût de
ceux de M. Marmontel , recueillis de divers
Auteurs , & publiés par Mlle Uncy,
à Paris , chez Vincent , rue S. Severin
1763. 2 vol. in- 12.
Fermer
Résumé : ANNONCES DE LIVRES.
Le document présente diverses annonces de livres et publications parues en 1762 et 1763. Parmi les ouvrages mentionnés, figure le 'Calendrier des Princes et de la Noblesse de France' pour l'année 1763, édité par l'auteur du 'Dictionnaire Généalogique, Héraldique, Historique & Chronologique'. Une traduction de Saluste, accompagnée de notes critiques et d'une liste chronologique des éditions, est également disponible. Le 'Mercure de France' mentionne plusieurs autres publications, telles que 'De l'Éducation Publique' et 'Les Promenades & Rendez-vous du Parc de Versailles'. Le 'Traité de la Défense des Places' par M. Le Blond est également annoncé, ainsi que divers almanachs et éphemerides, comme les 'Éphémérides Troyennes' pour l'année 1763. Le document inclut aussi des 'Mélanges de Littérature, d'Histoire et de Philosophie' par M. d'Alembert. Des Bibles traduites par M. de Saci sont proposées à prix réduit par Guillaume Desprez. Enfin, plusieurs ouvrages historiques et littéraires, tels que l''Histoire Universelle' composée pour Mesdames de France et des mémoires sur la maison de Brandebourg, sont annoncés chez différents libraires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1242
p. 136-141
SPECTACLES de la Cour à Versailles.
Début :
Le 29 Décembre, le Milicien, Comédie nouvelle, en un acte, mêlée [...]
Mots clefs :
Comédiens-Italiens, Opéra bouffon, Musique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SPECTACLES de la Cour à Versailles.
SPECTACLES de la Cour à Versailles.
LE
29 E 29 Décembre
* le Milicien , Comédie
nouvelle , en un acte
*
, mêlée
d'Ariettes , fut repréfentée pour la premiere
fois par les Comédiens Italiens ,
fur le Théâtre de la Cour. Cette Piéce ,
dans le genre moderne des Opéra bouffons
, n'avoit point encore été repré- ,
fentée à Paris, Les Paroles font du fieur
ANSEAUME ; la Mufique du fieur Du-
NY. Elle étoit précédée de quelqu'autre
Piéce du Répertoire courant.
JANVIER. 1763. 137:
Les Acteurs de la Piéce nouvelle étoient
la Dlle LA RUETTE , les fieurs
CAILLOT , CLAIRVAL , DEHESSE
& DESBROSSES.
Le Jeudi 30 , les Coméniens François
repréfenterent , fur le même Théâtre
, le Mariage fait & rompu , Comédie
en Vers en trois Actes , du feu ficur
DUFRESNI. (a) Cette Comédie fut trèsbien
jouée par les mêmes Acteurs qui
la jouent à Paris lorfqu'on la reprend &
parut amufer beaucoup.
On éxécuta enfuite un Acte d'Opéra
intitulé Philémon & Baucis , extrait
du Ballet de la Paix , (b) Poëme du
fieur Roi , Mufique des fieurs REBEL
& FRANCOEUR , Surintendans de la
Mufique du Roi . Le fieur GELIOTE Y
chanta le Rôle de Philémon & la Dile
ARNOULT celui de Baucis. Les fieurs
LARRIVÉÉ & PILOT , ceux de Jupiter
& de Mercure traveltis .
Cet Acte charmant en paroles & en
mufique › par l'expreffion d'un fentiment
naïf , mais délicat & touchant
dans le Rôle de Baucis , étoit très-bien
choifi pour faire valoir le genre de ta→
lent de la Dlle ARNOULT . Le fieur
( a ) En 1721. pour la premiere fois.
(b ) En 1738, ( 25 Mai, ')
138 MERCURE DE FRANCE .
GELIOTE, avoit fuppléé au peu d'étendue
de fón Rôle dans cet A&te , par une
Cantatille ajoutée au Divertiffement
d'une affez grande longueur, & qu'il éxécuta
avec l'art & l'agrément de la voix
dont on le connoît capable. Un choix
très-agréable d'airs , des mêmes Auteurs
de l'Acte , en ornoit & en étendoit le
Divertiffement. La Dlle LANI a dánfé
des pas feule où elle a fait autant de
plaifir que fi la perfection de fes talens
n'eût pas été déjà connue. Les
principales Entrées ont été danſées par
le's Diles DUMONCEAU , LAFONT &
PESLIN , & les fieurs LAVAL & GARDEL.
*
On fçait que le Théâtre de la Cour
à Verfailles n'eft qu'une efpéce de
Salle particuliere , en attendant la parfaite
conftruction d'une Salle de Spectacles
relative à la grandeur & à la magnificence
de ce fuperbe Palais. Jufqu'à
préfent le lieu où repréfentoient les
Acteurs n'y avoit été que comme une
Eftrade , dreffée dans une Chambre
poury jouer familiérement la Comédie.
On vient , en dernier lieu , d'y établir
un Théâtre avec des Chaffis de côté , &
tout ce qui peut admettre des Décorations;
mais on n'en doit pas moins d'éJANVIER.
1763. 139
loges aux foins induftrieux de ceux
qui dirigent ces Décorations , de trouver
les moyens , dans un efpace auffi
borné par toutes les dimenfions , d'y
opérer les changemens convenables aux
Repréfentations d'Opéra. Dans l'Acte
dont on vient de parler , un Palais defcendu
du Ciel par la puiffance de Jupiter
fuccéde à un Hameau. Ce Palais
étoit garni de diamants & de Pierreries
dans fa totalité , ainfi que l'étoit une des
parties feulement, d'un Palais de Vénus ,
au Théâtre de Fontainebleau ( c ) dans .
la repréfentation de Pfyché. Celui- ci
étant d'un ordre d'Architecture différent
, la diftribution des Pierréries étoit
différente. On doit encore cette difpofition
& l'entiere éxécution de ces britlans
ornemens au fieur LEVÊQUE
Garde-Magafin- Général des Menus-
Plaifirs du Roi , duquel nous avons
parlé dans notre relation des Spectacles
de Fontainebleau , & dont le travail a
mérité les mêmes éloges en cette occafion.
•
Ces derniers Spectacles ont terminé
l'année fous les ordres de M. le Duc
D'AUMONT , Pair de France , premier
( c) Voyez le Mercure de Décembre. Art. des
Spectacles.
140 MERCURE DE FRANCE.
Gentilhomme de la Chambre du Roi ,
alors en éxercice .
un :
On donnera dans le Mercure de Février
, le détail des Spectacles du commencement
de la préfente année.
Nous allons inférer ici , comme nous
l'avions précédemment annoncé
état des perfonnes employées à la Direction
des principales parties des Spectacles
du Roi , afin de n'être pas obligés
d'en charger chaque article
les cas de mutation.
fauf
Les fieurs REBEL & FRANCOEUR ,
Surintendans de la Mufique du Roi ,
chacun dans le femeftre de leur éxercice
. Pour la difpofition , Direction &
éxécution de tout ce qui concerne la
Mufique , & en adjonction à ce fervice
, le fieur DE BURI , Surintendant
en furvivance . Les fieurs LAVAL père
& fils , Maîtres des Ballets de fa Majef
té , pour la compofition & Direction
des Danfes.
Le fieur Michel- Ange SLODTZ , célébre
Sculpteur, Deffinateur du Cabinet du
Roi , pour les Compofitions & Deffeins
de ce qui concerne le Décore. Les fieurs
ARNOULT & GIRAULD , pour la Direction
des Décorations , Invention
Jeu & conduite de toutes les Machines.
,
JANVIER. 1763. 141
Le fieur LECUYER , Panacher du Roi , dont le
goût & les talens finguliers pour la monture des
Plumes , font connus dans plufieurs Cours de
l'Europe , eft le feul à Paris de cette profeffion ,
qui foit chargé de l'arrangement des coeffures à
tous les Théâtres & Spectacles du Roi.
LE
29 E 29 Décembre
* le Milicien , Comédie
nouvelle , en un acte
*
, mêlée
d'Ariettes , fut repréfentée pour la premiere
fois par les Comédiens Italiens ,
fur le Théâtre de la Cour. Cette Piéce ,
dans le genre moderne des Opéra bouffons
, n'avoit point encore été repré- ,
fentée à Paris, Les Paroles font du fieur
ANSEAUME ; la Mufique du fieur Du-
NY. Elle étoit précédée de quelqu'autre
Piéce du Répertoire courant.
JANVIER. 1763. 137:
Les Acteurs de la Piéce nouvelle étoient
la Dlle LA RUETTE , les fieurs
CAILLOT , CLAIRVAL , DEHESSE
& DESBROSSES.
Le Jeudi 30 , les Coméniens François
repréfenterent , fur le même Théâtre
, le Mariage fait & rompu , Comédie
en Vers en trois Actes , du feu ficur
DUFRESNI. (a) Cette Comédie fut trèsbien
jouée par les mêmes Acteurs qui
la jouent à Paris lorfqu'on la reprend &
parut amufer beaucoup.
On éxécuta enfuite un Acte d'Opéra
intitulé Philémon & Baucis , extrait
du Ballet de la Paix , (b) Poëme du
fieur Roi , Mufique des fieurs REBEL
& FRANCOEUR , Surintendans de la
Mufique du Roi . Le fieur GELIOTE Y
chanta le Rôle de Philémon & la Dile
ARNOULT celui de Baucis. Les fieurs
LARRIVÉÉ & PILOT , ceux de Jupiter
& de Mercure traveltis .
Cet Acte charmant en paroles & en
mufique › par l'expreffion d'un fentiment
naïf , mais délicat & touchant
dans le Rôle de Baucis , étoit très-bien
choifi pour faire valoir le genre de ta→
lent de la Dlle ARNOULT . Le fieur
( a ) En 1721. pour la premiere fois.
(b ) En 1738, ( 25 Mai, ')
138 MERCURE DE FRANCE .
GELIOTE, avoit fuppléé au peu d'étendue
de fón Rôle dans cet A&te , par une
Cantatille ajoutée au Divertiffement
d'une affez grande longueur, & qu'il éxécuta
avec l'art & l'agrément de la voix
dont on le connoît capable. Un choix
très-agréable d'airs , des mêmes Auteurs
de l'Acte , en ornoit & en étendoit le
Divertiffement. La Dlle LANI a dánfé
des pas feule où elle a fait autant de
plaifir que fi la perfection de fes talens
n'eût pas été déjà connue. Les
principales Entrées ont été danſées par
le's Diles DUMONCEAU , LAFONT &
PESLIN , & les fieurs LAVAL & GARDEL.
*
On fçait que le Théâtre de la Cour
à Verfailles n'eft qu'une efpéce de
Salle particuliere , en attendant la parfaite
conftruction d'une Salle de Spectacles
relative à la grandeur & à la magnificence
de ce fuperbe Palais. Jufqu'à
préfent le lieu où repréfentoient les
Acteurs n'y avoit été que comme une
Eftrade , dreffée dans une Chambre
poury jouer familiérement la Comédie.
On vient , en dernier lieu , d'y établir
un Théâtre avec des Chaffis de côté , &
tout ce qui peut admettre des Décorations;
mais on n'en doit pas moins d'éJANVIER.
1763. 139
loges aux foins induftrieux de ceux
qui dirigent ces Décorations , de trouver
les moyens , dans un efpace auffi
borné par toutes les dimenfions , d'y
opérer les changemens convenables aux
Repréfentations d'Opéra. Dans l'Acte
dont on vient de parler , un Palais defcendu
du Ciel par la puiffance de Jupiter
fuccéde à un Hameau. Ce Palais
étoit garni de diamants & de Pierreries
dans fa totalité , ainfi que l'étoit une des
parties feulement, d'un Palais de Vénus ,
au Théâtre de Fontainebleau ( c ) dans .
la repréfentation de Pfyché. Celui- ci
étant d'un ordre d'Architecture différent
, la diftribution des Pierréries étoit
différente. On doit encore cette difpofition
& l'entiere éxécution de ces britlans
ornemens au fieur LEVÊQUE
Garde-Magafin- Général des Menus-
Plaifirs du Roi , duquel nous avons
parlé dans notre relation des Spectacles
de Fontainebleau , & dont le travail a
mérité les mêmes éloges en cette occafion.
•
Ces derniers Spectacles ont terminé
l'année fous les ordres de M. le Duc
D'AUMONT , Pair de France , premier
( c) Voyez le Mercure de Décembre. Art. des
Spectacles.
140 MERCURE DE FRANCE.
Gentilhomme de la Chambre du Roi ,
alors en éxercice .
un :
On donnera dans le Mercure de Février
, le détail des Spectacles du commencement
de la préfente année.
Nous allons inférer ici , comme nous
l'avions précédemment annoncé
état des perfonnes employées à la Direction
des principales parties des Spectacles
du Roi , afin de n'être pas obligés
d'en charger chaque article
les cas de mutation.
fauf
Les fieurs REBEL & FRANCOEUR ,
Surintendans de la Mufique du Roi ,
chacun dans le femeftre de leur éxercice
. Pour la difpofition , Direction &
éxécution de tout ce qui concerne la
Mufique , & en adjonction à ce fervice
, le fieur DE BURI , Surintendant
en furvivance . Les fieurs LAVAL père
& fils , Maîtres des Ballets de fa Majef
té , pour la compofition & Direction
des Danfes.
Le fieur Michel- Ange SLODTZ , célébre
Sculpteur, Deffinateur du Cabinet du
Roi , pour les Compofitions & Deffeins
de ce qui concerne le Décore. Les fieurs
ARNOULT & GIRAULD , pour la Direction
des Décorations , Invention
Jeu & conduite de toutes les Machines.
,
JANVIER. 1763. 141
Le fieur LECUYER , Panacher du Roi , dont le
goût & les talens finguliers pour la monture des
Plumes , font connus dans plufieurs Cours de
l'Europe , eft le feul à Paris de cette profeffion ,
qui foit chargé de l'arrangement des coeffures à
tous les Théâtres & Spectacles du Roi.
Fermer
Résumé : SPECTACLES de la Cour à Versailles.
Le 29 décembre, la pièce 'Le Milicien', une comédie mêlée d'ariettes, a été représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens au Théâtre de la Cour de Versailles. Cette œuvre, du genre des opéras bouffons, n'avait jamais été jouée à Paris auparavant. Les paroles étaient de Fleury Anseau et la musique de Du Ny. Les acteurs principaux étaient Mlle La Ruette, les sieurs Caillot, Clairval, Dehesse et Desbrosses. Le 30 décembre, les Comédiens Français ont joué 'Le Mariage fait et rompu', une comédie en vers en trois actes de Dufresny, très bien accueillie par le public. Ensuite, un acte d'opéra intitulé 'Philémon et Baucis', extrait du ballet 'La Paix', a été exécuté. Ce poème du roi, avec la musique de Rebel et Francoeur, a été interprété par Gelotte dans le rôle de Philémon et Mlle Arnoult dans celui de Baucis. Les rôles de Jupiter et de Mercure étaient joués par Larrivée et Pilot. La pièce a été suivie d'une danse par Mlle Lani et d'entrées dansées par les demoiselles Dumonceau, Lafont et Peslin, ainsi que par les sieurs Laval et Gardel. Le Théâtre de la Cour à Versailles était alors une salle particulière en attendant la construction d'une salle de spectacles plus adaptée. Des améliorations récentes ont permis d'ajouter des chaises et des décorations, mais des défis subsistent pour les changements de décors, notamment pour les représentations d'opéra. Par exemple, un palais descendant du ciel a succédé à un hameau dans l'acte mentionné. Les décorations, notamment les pierreries, ont été réalisées par Levéque, Garde-Magasin Général des Menus-Plaisirs du Roi. Ces spectacles ont marqué la fin de l'année sous la direction du Duc d'Aumont, Pair de France et premier Gentilhomme de la Chambre du Roi. Les responsables des différentes parties des spectacles du Roi ont été listés, incluant Rebel et Francoeur pour la musique, Laval père et fils pour les danses, Michel-Ange Slodtz pour les décorations, et Lecuyer pour les coiffures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1243
p. 141-147
OPERA.
Début :
L'ACADÉMIE Royale de Musique a donné le Mardi 11 du présent mois [...]
Mots clefs :
Ballets, Applaudissements, Temple, Machines cylindriques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OPERA.
OPERA.
L'ACADÉMIE Royale de Mufique
a donné le Mardi 11 du préfent mois
la premiere repréfentation de Polixène
Tragédie , Poëme de M. JOLIVEAU
Secrétaire perpétuel de l'Académie
Royale de Mufique. La Mulique de
M. DAUVERGNE , Maître de la Mufique
de la Chambre du Roi.
Cette première repréfentation a été
applaudie , & fur-tout aux deux derniers
Actes , avec beaucoup de vivacité.
Le temps ne nous permettant
pas de faire actuellement l'extrait du
Poëme
, nous nous réfervons à en
parler au Mercure de Février. Une
feule repréfentation n'a pu nousmettre
en état de donner des détails
bien circonftanciés fur les autres par142
MERCURE DE FRANCE.
ties , dont nous croyons que beaucoup
méritent l'attention du Public & fes
fuffrages. A l'égard de la Mufique , on
ne pourroit à -préfent qu'hafarder des
opinions indifcrettes , parce que devenue
plus favante de nos jours , & les
oreilles plus difficiles , cette partie exige
apparemment plus d'application , plus
de recherches qu'autrefois pour affeoir
le jugement du Public. Tout ce que
nous pouvons dire aujourd'hui , à cet
égard , eft qu'en général elle nous a
paru avoir affecté favorablement pour
l'Auteur , les Maîtres de l'Art que nous
avons confultés . Quelques airs de Ballet,
le chant & la ſymphonie de la Tempête
, plufieurs autres morceaux , mais
fur-tout la Mufique de la Jaloufie & de
fa fuite , qui remplit prefque tout le qua
triéme Acte , ont frappé déja le Public ,
& merité des applaudiffemens univerfels.
Une fort belle chaconne , travaillée
favamment , termine cet Opéra.
Nous n'avons que des éloges à rapporter
fur la compofition & l'exécution
des Ballets qui , chacun dans leur genre,
ont fait plaifir & ont été bien reçus. Celui
du plus grand effet eft le Ballet des
Suivans de la Jaloufie. Il eft d'un genre
nouveau de compofition. Les mouveJANVIER.
1763. 143
.
mens rapides , croifés fans confufion ,
& les figures irrégulières y produiſent in
génieufement l'image de ce qu'on veut
repréfenter. Les fieurs LAVAL , D'AUBERVAL
& les Demoifelles ALLARD ,
LYONOIS & PESLIN forment divers
pas . Les talens , la force & l'agilité
des Sujets que nous venons de nommer
, ne doivent pas laiffer douter de
l'impreffion qu'ils font fur les fpectateurs.
Mlle LANI danfe feule au troifiéme
Acte , à la tête des Prêtreffes du JUNON.
Les airs & les danfes de cette Entrée
font d'un genre très - agréable , & que le
Public a paru goûter. M. GARDEL
dont nous avons parlé au précédent
Vol. remplit une grande partie de la
chaconne dans le nouvel Opéra. Il n'y
mérite & n'y reçoit pas moins d'applaudiffemens
que dans la chaconne d'Iphigénie.
En rendant juſtice très-exactement
aux grands talens de ce jeune Danfeur ,
le Public femble mettre une forte de
complaifance à faire recueillir le fruit
d'une affiduité au fervice , que les Sujets
attachés à un Spectacle ne devroient
jamais facrifier à aucune confidération ,
& notamment dans les temps où les
Théâtres font le plus fréquentés. Mlle
144 MERCURE DE FRANCE.
VESTRIS danfe au premier Acte en
pas de deux avec M. GARDEL. M.
COMPIONI danfe dans ce même Acte.
Il y a long- temps qu'on n'avoit vu
un Opéra d'un fpectacle auffi éclatant.
Les habits & les Décorations font prèfqu'entiérement
à neuf. Il y a plufieurs
choſes affez réguliérement dans le coftume
des Anciens , fi ce n'eft quelques
erreurs facilement adoptées de nos jours
d'après la confufion que fait le vulgaire
des anciens Grecs & des Grecs moder
nes ; quoique les habillemens , coëffures
& autres ufages de ces derniers
n'ayent aucun rapport avec ceux des
autres ; ainfi voit-on fouvent fur nos
théâtres des repréfentations informes de
la cour d'un Sultan pour celles des anciens
Peuples de la Gréce . On a été furpris
auffi de voir à l'ouverture d'un Temple
intérieur le feu facré fur un autel ,
gardé par des Prêtreffes , attendu que
c'eft l'indication fpéciale des Temples
de VESTA ; au lieu qu'en cette occafion
il faudroit au premier coup d'oeil
reconnoître un Temple de JUNON. A
cela près & d'autres petites chofes ,
comme les habits de quelques pas feuls ,
qui n'ont aucun caractère , & c, cet Opéra
eft mis avec le plus grand foin.
Dans
JANVIER . 1762 . 145
›
Dans la repréſentation de cet Opéra
, on a fait un pas vers l'illufion fi néceffaire
au Théâtre ; il mérite d'être
remarqué. Au fort des plus violens orages
, la toile d'Horifon étant fixe , n'offroit
jamais qu'un ciel pur & ferein ,
tel qu'il convenoit aux autres circonf-,
tances de l'action des Poëmes. A la
tempête du fecond Acte de celui - ci
cette toile d'Horifon , tournant apparemment
fur des machines cylindriques
& d'une maniere imperceptible , fait
fuccéder au ciel ferein , des nuages qui
montent du bas de l'Horifon & occupent
tout ce qu'on voyoit de clair
fans qu'il y ait par ce moyen fubftitution
d'une toile à une autre . De même ,
au moment du calme , ces nuages paroiffent
fe perdre dans le haut du Théâtre
, & la partie claire du ciel paroît fe
découvrir du même point d'où l'on a
vû s'élever les nuages ; enforte que la
Nature eft parfaitement imitée dans un
de fes plus grands effets. M. GIRAULD
qui a inventé & fait éxécuter cette ingénieuſe
machine , doit laiffer efpérer
aux Amateurs, qu'il appliquera fes talens
& fon génie à perfectionner l'imitation
des flots & de l'ondulation des eaux :
cette partie étant encore une des cho-
II. Vol. G
146 MERCURE DE FRANCE.
८
2
fes imparfaite fur nos Théâtres &
dont la repréfentation feroit néanmoins
très-fatisfaifante. ( d ) C'eft auffi de la
compofition & fur les deffeins du
même M. GIRAULT , qu'eft éxécuté
dans cet Opéra , le Palais de Pirrhus ,
au quatriéme Acte. Cette Décoration
dans le meilleur genre de l'antique , eft
d'une très- belle architecture ; les détails
en font choifis & diftribués felon
les grands principes de cet art & d'un
très- bon goût : l'ordonnance en eft grande
& officieufe à la perspective. Des
Percés en colonades , dont les points
d'optique font ménagés avec art , étendent
le Théâtre à la vue , fort
loin de fes bornes . La diftribution de
la lumiere eft d'un très -bon effet &
fâvament pittorefque ; en un mot nous
croyons pouvoir dire que depuis la fameufe
Décoration du Palais de Ninus
par le Chevalier Servandoni , on a peu
(d ) M. GIRAULD eft le même nommé dans
l'Art . des Spectacles de la Cour avec M. ARNOULT
, auquel il a fuccédé à l'Académie Royale
de Mufique , où M. ARNOULT s'étoit fait , ainfi
qu'aux Théâti es du Roi , une très -grande & trèsjufte
réputation par plusieurs machines qui font
encore célébres . M. GIRAULD prouve au Public,
qu'il achevera ce qu'avoit heureufement com
mencé fon Prédéceffeur , pour la perfection de
cétre parrie.
JANVIER. 1763.
147
vû à l'Opéra de plus belle Décoration
d'architecture que celle- ci.
Le tombeau d'Achille au cinquiéme
Acte , eft encore une Décoration diftinguée
dont l'effet eft très -agréable
quoiqu'elle conferve le genre propre à
fa deftination. Les autres ont quelques
parties de neuf & toutes en ont l'éclat.
Chacune mériteroit même en particulier
des éloges fur la
convenance avec
les fites de l'action.
1
? Avant de finir cet Article
nous devons
faire obſerver que les Rôles font
très-bien éxécutés . Le Public entendit
avec fatisfaction , à la premiere repréfentation
, la voix de Mlle ARNOULD
entierement rétablie ; & malgré l'indifpofition
momentanée de celle de M.
GELIN , on fut fatisfait des efforts qu'il
fit pour rendre le Rôle de Pirrhus ,
le principal de cette Tragédie .
L'ACADÉMIE Royale de Mufique
a donné le Mardi 11 du préfent mois
la premiere repréfentation de Polixène
Tragédie , Poëme de M. JOLIVEAU
Secrétaire perpétuel de l'Académie
Royale de Mufique. La Mulique de
M. DAUVERGNE , Maître de la Mufique
de la Chambre du Roi.
Cette première repréfentation a été
applaudie , & fur-tout aux deux derniers
Actes , avec beaucoup de vivacité.
Le temps ne nous permettant
pas de faire actuellement l'extrait du
Poëme
, nous nous réfervons à en
parler au Mercure de Février. Une
feule repréfentation n'a pu nousmettre
en état de donner des détails
bien circonftanciés fur les autres par142
MERCURE DE FRANCE.
ties , dont nous croyons que beaucoup
méritent l'attention du Public & fes
fuffrages. A l'égard de la Mufique , on
ne pourroit à -préfent qu'hafarder des
opinions indifcrettes , parce que devenue
plus favante de nos jours , & les
oreilles plus difficiles , cette partie exige
apparemment plus d'application , plus
de recherches qu'autrefois pour affeoir
le jugement du Public. Tout ce que
nous pouvons dire aujourd'hui , à cet
égard , eft qu'en général elle nous a
paru avoir affecté favorablement pour
l'Auteur , les Maîtres de l'Art que nous
avons confultés . Quelques airs de Ballet,
le chant & la ſymphonie de la Tempête
, plufieurs autres morceaux , mais
fur-tout la Mufique de la Jaloufie & de
fa fuite , qui remplit prefque tout le qua
triéme Acte , ont frappé déja le Public ,
& merité des applaudiffemens univerfels.
Une fort belle chaconne , travaillée
favamment , termine cet Opéra.
Nous n'avons que des éloges à rapporter
fur la compofition & l'exécution
des Ballets qui , chacun dans leur genre,
ont fait plaifir & ont été bien reçus. Celui
du plus grand effet eft le Ballet des
Suivans de la Jaloufie. Il eft d'un genre
nouveau de compofition. Les mouveJANVIER.
1763. 143
.
mens rapides , croifés fans confufion ,
& les figures irrégulières y produiſent in
génieufement l'image de ce qu'on veut
repréfenter. Les fieurs LAVAL , D'AUBERVAL
& les Demoifelles ALLARD ,
LYONOIS & PESLIN forment divers
pas . Les talens , la force & l'agilité
des Sujets que nous venons de nommer
, ne doivent pas laiffer douter de
l'impreffion qu'ils font fur les fpectateurs.
Mlle LANI danfe feule au troifiéme
Acte , à la tête des Prêtreffes du JUNON.
Les airs & les danfes de cette Entrée
font d'un genre très - agréable , & que le
Public a paru goûter. M. GARDEL
dont nous avons parlé au précédent
Vol. remplit une grande partie de la
chaconne dans le nouvel Opéra. Il n'y
mérite & n'y reçoit pas moins d'applaudiffemens
que dans la chaconne d'Iphigénie.
En rendant juſtice très-exactement
aux grands talens de ce jeune Danfeur ,
le Public femble mettre une forte de
complaifance à faire recueillir le fruit
d'une affiduité au fervice , que les Sujets
attachés à un Spectacle ne devroient
jamais facrifier à aucune confidération ,
& notamment dans les temps où les
Théâtres font le plus fréquentés. Mlle
144 MERCURE DE FRANCE.
VESTRIS danfe au premier Acte en
pas de deux avec M. GARDEL. M.
COMPIONI danfe dans ce même Acte.
Il y a long- temps qu'on n'avoit vu
un Opéra d'un fpectacle auffi éclatant.
Les habits & les Décorations font prèfqu'entiérement
à neuf. Il y a plufieurs
choſes affez réguliérement dans le coftume
des Anciens , fi ce n'eft quelques
erreurs facilement adoptées de nos jours
d'après la confufion que fait le vulgaire
des anciens Grecs & des Grecs moder
nes ; quoique les habillemens , coëffures
& autres ufages de ces derniers
n'ayent aucun rapport avec ceux des
autres ; ainfi voit-on fouvent fur nos
théâtres des repréfentations informes de
la cour d'un Sultan pour celles des anciens
Peuples de la Gréce . On a été furpris
auffi de voir à l'ouverture d'un Temple
intérieur le feu facré fur un autel ,
gardé par des Prêtreffes , attendu que
c'eft l'indication fpéciale des Temples
de VESTA ; au lieu qu'en cette occafion
il faudroit au premier coup d'oeil
reconnoître un Temple de JUNON. A
cela près & d'autres petites chofes ,
comme les habits de quelques pas feuls ,
qui n'ont aucun caractère , & c, cet Opéra
eft mis avec le plus grand foin.
Dans
JANVIER . 1762 . 145
›
Dans la repréſentation de cet Opéra
, on a fait un pas vers l'illufion fi néceffaire
au Théâtre ; il mérite d'être
remarqué. Au fort des plus violens orages
, la toile d'Horifon étant fixe , n'offroit
jamais qu'un ciel pur & ferein ,
tel qu'il convenoit aux autres circonf-,
tances de l'action des Poëmes. A la
tempête du fecond Acte de celui - ci
cette toile d'Horifon , tournant apparemment
fur des machines cylindriques
& d'une maniere imperceptible , fait
fuccéder au ciel ferein , des nuages qui
montent du bas de l'Horifon & occupent
tout ce qu'on voyoit de clair
fans qu'il y ait par ce moyen fubftitution
d'une toile à une autre . De même ,
au moment du calme , ces nuages paroiffent
fe perdre dans le haut du Théâtre
, & la partie claire du ciel paroît fe
découvrir du même point d'où l'on a
vû s'élever les nuages ; enforte que la
Nature eft parfaitement imitée dans un
de fes plus grands effets. M. GIRAULD
qui a inventé & fait éxécuter cette ingénieuſe
machine , doit laiffer efpérer
aux Amateurs, qu'il appliquera fes talens
& fon génie à perfectionner l'imitation
des flots & de l'ondulation des eaux :
cette partie étant encore une des cho-
II. Vol. G
146 MERCURE DE FRANCE.
८
2
fes imparfaite fur nos Théâtres &
dont la repréfentation feroit néanmoins
très-fatisfaifante. ( d ) C'eft auffi de la
compofition & fur les deffeins du
même M. GIRAULT , qu'eft éxécuté
dans cet Opéra , le Palais de Pirrhus ,
au quatriéme Acte. Cette Décoration
dans le meilleur genre de l'antique , eft
d'une très- belle architecture ; les détails
en font choifis & diftribués felon
les grands principes de cet art & d'un
très- bon goût : l'ordonnance en eft grande
& officieufe à la perspective. Des
Percés en colonades , dont les points
d'optique font ménagés avec art , étendent
le Théâtre à la vue , fort
loin de fes bornes . La diftribution de
la lumiere eft d'un très -bon effet &
fâvament pittorefque ; en un mot nous
croyons pouvoir dire que depuis la fameufe
Décoration du Palais de Ninus
par le Chevalier Servandoni , on a peu
(d ) M. GIRAULD eft le même nommé dans
l'Art . des Spectacles de la Cour avec M. ARNOULT
, auquel il a fuccédé à l'Académie Royale
de Mufique , où M. ARNOULT s'étoit fait , ainfi
qu'aux Théâti es du Roi , une très -grande & trèsjufte
réputation par plusieurs machines qui font
encore célébres . M. GIRAULD prouve au Public,
qu'il achevera ce qu'avoit heureufement com
mencé fon Prédéceffeur , pour la perfection de
cétre parrie.
JANVIER. 1763.
147
vû à l'Opéra de plus belle Décoration
d'architecture que celle- ci.
Le tombeau d'Achille au cinquiéme
Acte , eft encore une Décoration diftinguée
dont l'effet eft très -agréable
quoiqu'elle conferve le genre propre à
fa deftination. Les autres ont quelques
parties de neuf & toutes en ont l'éclat.
Chacune mériteroit même en particulier
des éloges fur la
convenance avec
les fites de l'action.
1
? Avant de finir cet Article
nous devons
faire obſerver que les Rôles font
très-bien éxécutés . Le Public entendit
avec fatisfaction , à la premiere repréfentation
, la voix de Mlle ARNOULD
entierement rétablie ; & malgré l'indifpofition
momentanée de celle de M.
GELIN , on fut fatisfait des efforts qu'il
fit pour rendre le Rôle de Pirrhus ,
le principal de cette Tragédie .
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Résumé : OPERA.
Le 11 janvier 1763, l'Académie Royale de Musique a présenté la première représentation de l'opéra 'Polixène', une tragédie poétique écrite par M. Joliveau, secrétaire perpétuel de l'Académie Royale de Musique. La musique a été composée par M. Dauvergne, maître de la musique de la Chambre du Roi. Cette première représentation a été bien accueillie, notamment les deux derniers actes, qui ont suscité beaucoup d'enthousiasme. En raison du manque de temps, le texte complet du poème n'a pas pu être extrait, mais une discussion plus approfondie est prévue pour le Mercure de février. La musique, bien que difficile à juger en raison des goûts modernes, a généralement été bien reçue. Plusieurs morceaux, notamment la musique de la jalousie et de la fuite dans le troisième acte, ainsi qu'une chaconne finale, ont été particulièrement appréciés. Les ballets ont également été bien exécutés, avec des mouvements rapides et des figures irrégulières. Les danseurs mentionnés incluent les sieurs Laval, d'Auberval et les demoiselles Allard, Lyonnois et Peslin. Mlle Lani a dansé seule au troisième acte, et M. Gardel a été particulièrement remarqué pour son interprétation de la chaconne. Les costumes et les décorations étaient nouveaux et soignés, bien que quelques erreurs historiques aient été notées. L'opéra a également innové en utilisant une toile d'horizon tournante pour imiter les effets naturels, comme les tempêtes et les calmes. M. Girauld, l'inventeur de cette machine, a également conçu le palais de Pirrhus au quatrième acte, une décoration architecturale remarquable. Le tombeau d'Achille au cinquième acte a également été souligné pour son effet agréable. Les rôles ont été bien exécutés, avec une mention spéciale pour Mlle Arnould et M. Gelin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1244
p. 149-151
COMÉDIE FRANÇOISE.
Début :
LE 30 Décembre dernier, on a remis la Tragédie du Comte d'Essex. Attentifs [...]
Mots clefs :
Illusion théâtrale, Comédiens-Français, Temple, Rotonde
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMÉDIE FRANÇOISE.
COMÉDIE
FRANÇOISE.
LE 30 Décembre dernier , on a remis
la Tragédie du Comte d'Effex. Attentifs
à tout ce qui peut contribuer à
l'illufion Théâtrale les Comédiens
François ont fait faire une Décoration ,
pour que le quatriéme Acte de cette
Tragédie fe paffàt dans une Prifon
comme l'éxige fa fituation. La compofition
de cette Décoration , qui eft
du fieur Brunetti , fait d'autant plus
d'honneur à cet Artifte , qu'elle eſt d'un
très-grand effet & montre un lieu trèsvafte
& très- profond , quoiqu'il n'y ait .
d'employé à cette repréfentation perfpective
, que les deux chaffis de devant
terminés au troifiéme par un rideau de
fond. Le Temple fépulchral , en forme
de rotonde environné d'un Périftile
cintré en colonade , que l'on a vû dans
G iij
150 MERCURE DE FRANCE.
་
les repréſentations d'Eponine , étoit du
même Artifte. Il feroit difficile de produire
rien qui méritât davantage l'admiration
des Connoiffeurs que cette
Décoration. Ils ont extrêmement regretté
l'occafion de la voir plus long-temps.
M. BOURET , dont nous avons rapporté
le début , a été reçu à l'effai.
,
Le 8 de ce mois , Mlle DORSEY débuta
par le rôle de Médée dans la Tragédie
de ce nom. Elle a continué fon
début par les rôles de Clytemnestre
dans Iphigénie en Alide & de
Phédre dans la Tragédie de ce nom .
Cette A&trice a eu des applaudiffemens
au Théâtre ; mais le peu de concours de
Spectateurs a laiffé croire que la décifion
générale du Public exigeoit qu'auparavant
de repréfenter fur le Théâtre
François , elle perdît ce qu'elle a contra
Até apparemment de contraire à notre
goût national dans les Pays étrangers
où elle a exercé fes talens.
L'indifpofition d'une Actrice ayant
jufqu'à préſent fufpendu la premiere repréfentation
de Dupuis & Defronais ,
Comédie nouvelle tirée des Illuftres
Françoifes , que nous avons déja annoncée
, on a repris fur ce Théâtre les
JANVIER. 1763. 151
Tragédies & les Comédies du Réper
toire
On attendoit la Comédie nouvelle
pour le 17 de ce mois ; nous efpérons
être en état d'en rendre compte dans le
prochain volume,
FRANÇOISE.
LE 30 Décembre dernier , on a remis
la Tragédie du Comte d'Effex. Attentifs
à tout ce qui peut contribuer à
l'illufion Théâtrale les Comédiens
François ont fait faire une Décoration ,
pour que le quatriéme Acte de cette
Tragédie fe paffàt dans une Prifon
comme l'éxige fa fituation. La compofition
de cette Décoration , qui eft
du fieur Brunetti , fait d'autant plus
d'honneur à cet Artifte , qu'elle eſt d'un
très-grand effet & montre un lieu trèsvafte
& très- profond , quoiqu'il n'y ait .
d'employé à cette repréfentation perfpective
, que les deux chaffis de devant
terminés au troifiéme par un rideau de
fond. Le Temple fépulchral , en forme
de rotonde environné d'un Périftile
cintré en colonade , que l'on a vû dans
G iij
150 MERCURE DE FRANCE.
་
les repréſentations d'Eponine , étoit du
même Artifte. Il feroit difficile de produire
rien qui méritât davantage l'admiration
des Connoiffeurs que cette
Décoration. Ils ont extrêmement regretté
l'occafion de la voir plus long-temps.
M. BOURET , dont nous avons rapporté
le début , a été reçu à l'effai.
,
Le 8 de ce mois , Mlle DORSEY débuta
par le rôle de Médée dans la Tragédie
de ce nom. Elle a continué fon
début par les rôles de Clytemnestre
dans Iphigénie en Alide & de
Phédre dans la Tragédie de ce nom .
Cette A&trice a eu des applaudiffemens
au Théâtre ; mais le peu de concours de
Spectateurs a laiffé croire que la décifion
générale du Public exigeoit qu'auparavant
de repréfenter fur le Théâtre
François , elle perdît ce qu'elle a contra
Até apparemment de contraire à notre
goût national dans les Pays étrangers
où elle a exercé fes talens.
L'indifpofition d'une Actrice ayant
jufqu'à préſent fufpendu la premiere repréfentation
de Dupuis & Defronais ,
Comédie nouvelle tirée des Illuftres
Françoifes , que nous avons déja annoncée
, on a repris fur ce Théâtre les
JANVIER. 1763. 151
Tragédies & les Comédies du Réper
toire
On attendoit la Comédie nouvelle
pour le 17 de ce mois ; nous efpérons
être en état d'en rendre compte dans le
prochain volume,
Fermer
Résumé : COMÉDIE FRANÇOISE.
Le 30 décembre, la tragédie du Comte d'Effex a été jouée au Théâtre Français. Pour le quatrième acte, se déroulant en prison, les comédiens ont commandé une décoration à l'artiste Brunetti. Cette œuvre, bien que limitée en perspectives, crée un effet visuel impressionnant d'un espace vaste et profond, avec deux châssis et un rideau de fond. Brunetti a également conçu un temple sépulcral en rotonde, entouré d'une colonnade, pour les représentations d'Eponine, regretté pour sa brève exposition. M. Bouret a été admis à l'essai. Le 8 janvier, Mlle Dorsey a débuté dans le rôle de Médée, puis a interprété Clytemnestre dans Iphigénie en Aulide et Phèdre. Malgré des applaudissements, le public a jugé certains aspects de son jeu, acquis à l'étranger, contraires au goût national. L'indisposition d'une actrice a reporté la première de la comédie 'Dupuis & Desronais'. En attendant, le théâtre a repris des œuvres du répertoire. Une nouvelle comédie était prévue pour le 17 janvier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
1245
p. 151
COMEDIE ITALIENNE.
Début :
LE premier Janvier on donna la premiere représentation du Milicien sur le [...]
Mots clefs :
Comédie-Italienne, Opéra-Comique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMEDIE ITALIENNE.
COMEDIE ITALIENNE.
L E premier Janvier on donna la premiere
repréfentation du Milicien 'fur le
Théâtre de la Comédie Italienne . Cette
Piéce avoit été donnée à la Cour pré¦
cédemment. ( a ) Elle a été interrompue
après là deuxiéme repréſentation ,
ce qui nous met hors d'état de parler
de fon fuccès , ni d'en donner de détails.
On à repris fur ce Théâtre Blaife le
Savetier, Opéra- Comique trop connu
pour éxiger que nous en parlions.
L E premier Janvier on donna la premiere
repréfentation du Milicien 'fur le
Théâtre de la Comédie Italienne . Cette
Piéce avoit été donnée à la Cour pré¦
cédemment. ( a ) Elle a été interrompue
après là deuxiéme repréſentation ,
ce qui nous met hors d'état de parler
de fon fuccès , ni d'en donner de détails.
On à repris fur ce Théâtre Blaife le
Savetier, Opéra- Comique trop connu
pour éxiger que nous en parlions.
Fermer
1246
p. 174-180
De PARIS, le 10 Décembre.
Début :
Le 24 du mois dernier, la principale cloche de l'Eglife Métropolitaine, Primatiale & Patriarchale [...]
Mots clefs :
Église métropolitaine, Évêque de Nevers, Académie française, Académie royale des sciences, Prix d'éloquence latine, Hostilités
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 10 Décembre.
De PARIS , le ro Décembre
Le 24 du mois dernier , la principale cloche
de l'Eglife Métropolitaine , Primatiale & Patriarchale
de Bourges , a été bénite par l'Evêque
de Nevers , & nommée Louife- Adelaide par
Monfeigneur le Duc de Berry, repréfenté par le
Marquis de l'Hôpital , Chevalier des Ordres du
Roi , Grand & Premier Ecuyer de Madame , &c.
& par Madame Adelaïde , repréſentée par la
Dame Charlotte - Marguerite de Menou , époufe
du fieur Dodart , Meftre de Camp de Cavalerie ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saint
Louis , & frere du Geur Dodart , Intendant de la
J
JANVIER. 1763. 175
Généralité de Berry. L'un & l'autre ont été conduits
par le Chapitre & la Nobleffe de la Ville &
de la Province à l'Eglife Cathédrale , où la céré
monie s'eft faite avec beaucoup de pompe , aux
acclamations d'un concours unanime de citoyens
de tous états , qui n'ont celle d'exprimer de la
maniere la plus vive , les voeux ardens qu'ils
font pour la confervation & la prospérité de notre
Monarque & de fon augufte Famille. Après la
cérémonie l'Evêque de Nevers , le Marquis de
l'Hôpital & la Dame Dodart , fe font rendus avec
la plus grande partie du Chapitre & toute la
Nobleffe , chez le fiear Dodart, Intendant de la
Province , qui leur a fait fervir un dîner magnifique.
Le 4 de ce mois l'Académie Françoiſe a élu
l'Abbé de Voifenon pour remplir la place vacante
par la mort du fieur Folyor de Crébillon .
Le 6 le Marquis de l'Hôpital , Lieutenant
Général des Armées du Roi , Chevalier de fes
Ordres , de l'Ordre de Saint Lazare & de celul
de Saint Janvier de Naples , premier Ecuyer
de Madame , s'eft rendu au Couvent des Religieux
de l'Obfervance , revêtu des marques
defdits Ordres , & précédé du Héraut & l'Huiffier
des Ordres du Roi , tous deux en habit de céré
monie , pour préfider , au nom de Sa Majesté
au Chapitre de l'Ordre de Saint Michel : il Y
reçu Chevalier de cer Ordre , avec les cérémonies
accoutumées , le fieur Dupré , Commiffaire
ordinaire d'Artillerie. Le Marquis de l'Hôpital
& les Chevaliers fe font rendus enfuite en pro
ceffion à l'Eglife , & y ont affifté au Service qu'on
y célebre tous les ans pour les Rois , les Princes
& les Chevaliers décédés.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE .
Le fieur Briffon de l'Académie Royale des
Sciences , qui commença , l'année derniere , à
faire des Cours particuliers de Phyfique Expérimentale
, le propoſe d'en recommencer un dans
les premiers jours de Janvier. Ceux qui voudront
affifter à ce cours , doivent le faire infcrire chez
lui , au Collège de Navarre , rue & montagne Ste
Géneviève.
L'Univerfité de cette Ville propofe pour Sujet
du Prix d'Eloquence Latine , fondé par le fieur
Coignard , la queftion fuivante : Quanti populorum
interfit , eadem in omnibus fcholis publicis de
Religione , de Moribus & Litteris doceri.
On a appris , par les nouvelles d'Angleterre ,
que le Bureau des Poftes de Londres a recommencé
, le 6 du préfent mois de Décembre, d'envoyer
fon paquebot à Calais , pour y apporter la
malle d'Angleterre pour la France , & y prendre
en échange celle de France pour l'Angleterre ;
ainfi cette correfpondance réciproque ne fe fera
plus par la voie d'Oftende , ce qui la rendra &
plus prompte & plus régulière qu'elle ne l'a été
pendant la guerre ; en conféquence , les lettres
de France pour l'Angleterre , qui pendant cette
guerre partoient de Paris les Lundi & Vendredi ,
ont recommencé le 8 du même mois d'en partir
, comme ci- devant , les Mercredi & Samedi
de chaque femaine. Les Couriers de Londres partiront
réguliérement tous les Lundi & Jeudi.
Sa Majefté vient de publier fucceffivement
trois Ordonnances , l'une du 20 Novembre, l'autre
du 22 , & la troifiéme du 25 du même
mois .
La premiere concerne les Milices : elle enjoint
aux Régimens de Grenadiers Royaux & Bataillons
de Milice de partir des lieux où ils font ,
1
JANVIER. 1763. 177
pour retourner inceffammenr dans leurs Provinces.
Par la feconde , il eft défendu aux troupes de
Sa Majefté , qui entreront dans le Royaume , ou
qui auront ordre de paffer d'une Province dans
une autre, de fe charger d'aucunes marchandifes
, faux fel , ni faux tabac , fur les peines y contenues.
La troifiéme a pour objet de réformer les Régimens
d'infanterie de Bearn , Hainaut , Breffe ,
la Marche-Province , Brie , Soiffonnois , Ifle de
France , Royal- Lorraine , Royal - Barrois &
Royal- Cantabres.
Cette derniere Ordonnance eft composée de
trente- cinq articles. Il eft dit dans le XXII , le
XXIII & le XXIV , que les Colonels desdits
Régimens réformés jouiront de quinze cens liv.
de penfion fur le Tréfor Royal , jufqu'à ce qu'ils
foient remplacés ; de plus , que Sa Majeſté donnera
fes ordres , pour leur faire rembourfer le
prix qu'ils auront payé pour leur Régiment , fuivant
le prix fixé par Sa Majefté ; que tous les autres
Officiers defdits Régimens jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal , favoir , les Lieutenans
Colonels , de douze cens livres ; les Majors ," de
huit cens livres ; les Capitaines de Grenadiers , de
cinq cens livres ; les Capitaines de Fusiliers , qui
auront vingt ans de fervice , de quatre cens liv.
ceux qui n'auront pas vingt ans de fervice ,
de
trois cens livres feulement , ainfi que les Aide-
Majors. Voulant au furplus Sa Majesté que lefdites
penfions ne foyent payées qu'à ceux defdits
Officiers qui fe retireront chez eux & non ailleurs.
•
A l'égard des Lieutenans & Enfeignes qui feront
réformés , Sa Majefté entend qu'ils le re-
Hv
178 MERCURE DE FRANCE .
tirent dans leurs Provinces pour y remplir les
emplois qu'elle leur deftine , le réſervant de leur
faire connoître fes intentions fur cet objet , lorſqu'on
lui aura rendu compte de leurs fervices & de
leurs talens , & c. & c.
Il vient de paroître une Ordonnanc du Roi ,
concernant les termes de la ceffation des hoftilités
en mer : en voici la teneur.
DE PAR LE ROI.
ee SA MAJESTÉ ayant ratifié le 22 du préfent
» mois de Novembre les articles préliminaires de
» la paix , fignés à Fontainebleau le 3 du même
» mois , entre les Miniftres Plénipotentiaires de
> France , d'Elpagne & de la Grande- Bretagne ;
D
par l'um deiquels articles il eft porté qu'il y
> aura ceffation d'hoftilités par mer , fuivant les
» termes & efpaces de temps ci- après expliqués ,
» à compter du jour de la ratification defdits ar-.
» ticles préliminaires , & ftipulé que les Vaif-
» feaux , marchandiſes ou autres effets qui fe-
> ront pris par mer , après lefdits termes & efpa-
» ces de temps , feront réciproquement reftitués ;
» Elle a ordonné & ordonne que les Vailleaux ,
» marchandiſes & effets appartenant à Leurs Majeftés
Britannique & Très - Fidéle , & à leurs Su-
» jets , qui pourront être pris dans la Manche ou
» dans les Mers du Nord , après l'espace de
» douzejours , à compter du 22 du préfent mois
» de Novembre , leur feront reltitués ; que le ter-
>> me fera de fix femaines pour les prifes faites
» depuis la Manche, les mers Britanniques & Fran.
>> çoiſes & les mers du Nord , jufqu'aux Ifles Cana-
>> ries inclufivement , foit dans l'Océan , foit dans
» la Méditerranée; que le terme fera de trois mois
» depuis lefdites Ifles Canaries jufqu'à la Ligne
>>Equinoxiale ou l'Equateur ; enfin de fix mois , à
כ כ
1
JANVIER. 1763. 179
→
*
» compter de la même date du 2.2 du préfent
» mois de Novembre au delà de ladite Ligne
>> Equinoctiale ou l'Equateur , & dans tous les
>> autres endroits du monde fans aucune ex-
>> ception , ni autre diftinction plus particuliere
» de temps & de lieux. Défend Sa Majesté à tous,
» fes Sujets , de quelque qualité & condition qu'ils
» foient , d'exercer aucun acte d'hoftilité par mer,
» contre les Sujets de Leurs Majeftés Britannique
» & Très Fidele , ni de leur caufer aucun préju-
» dice ou dommage , après l'expiration des épo-
» ques ci- deffus mentionnées . MANDE & ordonne
» Sa Majesté à M. le Duc de Penthievre , Amiral
» de France , aux Vice- Amiraux , Lieutenans- Gé◄
» néraux , Intendans , Chefs d'Eſcadre , Com-
» miffaires Généraux & Ordonnateurs de la Ma-
>> rine , & autres Officiers qu'il appartiendra , de
» tenir la main à l'exécution de la préſente Or-
» donnance ; & aux Officiers de l'Amirauté , de
la faire lire , enregistrer , publier & afficher
» par- tout où befoin fera , afin que perfonne n'en
>> prétende caufe d'ignorance. FAIT à Verlailles ,
» le vingt- trois Novembre mil fept cent foixante-
» deux. Signé , LOUIS. Et plus bas , LE DUC DE
» CHOISEUL. >>
L'Ordonnance du Roi eft fuivie du Mande
ment adreffé par le Duc de Penthievre , Amiral de
France, à tous les Officiers de la Marine , pour
l'exécution de ladite Ordonnance.
Le Roi d'Angleterre a fair publier également à
Londres une Proclamation pour la ceffation des
hoftilités fur mer. Comme elle eft conforme à
l'Ordonnance du Roi , il eſt inurile d'en donner ici
I a traduction ,
Le vingt- troifiéme tirage de la Lotterie de
H vj
180 MERCURE DE FRANCE .
l'Hôtel-de-Ville s'eft fait le 25 Décembre en la
maniere accoutumée. Le lot de cinquante mille
livres eſt échu au numero 3029 ; celui de vingt
mille livres au numero 18764 , & les deux de dix
mille livres aux numeros 8383 & 9213 ,
Le 4 du même mois on a tiré la Loterie de l'Ecole
Royale Militaire . Les numéros fortis de la
roue de fortune font 71 , 8
, 41 , 64 , 35. Le prochain
tirage ſe fera le s Janvier 1763.
Le 24 du mois dernier , la principale cloche
de l'Eglife Métropolitaine , Primatiale & Patriarchale
de Bourges , a été bénite par l'Evêque
de Nevers , & nommée Louife- Adelaide par
Monfeigneur le Duc de Berry, repréfenté par le
Marquis de l'Hôpital , Chevalier des Ordres du
Roi , Grand & Premier Ecuyer de Madame , &c.
& par Madame Adelaïde , repréſentée par la
Dame Charlotte - Marguerite de Menou , époufe
du fieur Dodart , Meftre de Camp de Cavalerie ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saint
Louis , & frere du Geur Dodart , Intendant de la
J
JANVIER. 1763. 175
Généralité de Berry. L'un & l'autre ont été conduits
par le Chapitre & la Nobleffe de la Ville &
de la Province à l'Eglife Cathédrale , où la céré
monie s'eft faite avec beaucoup de pompe , aux
acclamations d'un concours unanime de citoyens
de tous états , qui n'ont celle d'exprimer de la
maniere la plus vive , les voeux ardens qu'ils
font pour la confervation & la prospérité de notre
Monarque & de fon augufte Famille. Après la
cérémonie l'Evêque de Nevers , le Marquis de
l'Hôpital & la Dame Dodart , fe font rendus avec
la plus grande partie du Chapitre & toute la
Nobleffe , chez le fiear Dodart, Intendant de la
Province , qui leur a fait fervir un dîner magnifique.
Le 4 de ce mois l'Académie Françoiſe a élu
l'Abbé de Voifenon pour remplir la place vacante
par la mort du fieur Folyor de Crébillon .
Le 6 le Marquis de l'Hôpital , Lieutenant
Général des Armées du Roi , Chevalier de fes
Ordres , de l'Ordre de Saint Lazare & de celul
de Saint Janvier de Naples , premier Ecuyer
de Madame , s'eft rendu au Couvent des Religieux
de l'Obfervance , revêtu des marques
defdits Ordres , & précédé du Héraut & l'Huiffier
des Ordres du Roi , tous deux en habit de céré
monie , pour préfider , au nom de Sa Majesté
au Chapitre de l'Ordre de Saint Michel : il Y
reçu Chevalier de cer Ordre , avec les cérémonies
accoutumées , le fieur Dupré , Commiffaire
ordinaire d'Artillerie. Le Marquis de l'Hôpital
& les Chevaliers fe font rendus enfuite en pro
ceffion à l'Eglife , & y ont affifté au Service qu'on
y célebre tous les ans pour les Rois , les Princes
& les Chevaliers décédés.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE .
Le fieur Briffon de l'Académie Royale des
Sciences , qui commença , l'année derniere , à
faire des Cours particuliers de Phyfique Expérimentale
, le propoſe d'en recommencer un dans
les premiers jours de Janvier. Ceux qui voudront
affifter à ce cours , doivent le faire infcrire chez
lui , au Collège de Navarre , rue & montagne Ste
Géneviève.
L'Univerfité de cette Ville propofe pour Sujet
du Prix d'Eloquence Latine , fondé par le fieur
Coignard , la queftion fuivante : Quanti populorum
interfit , eadem in omnibus fcholis publicis de
Religione , de Moribus & Litteris doceri.
On a appris , par les nouvelles d'Angleterre ,
que le Bureau des Poftes de Londres a recommencé
, le 6 du préfent mois de Décembre, d'envoyer
fon paquebot à Calais , pour y apporter la
malle d'Angleterre pour la France , & y prendre
en échange celle de France pour l'Angleterre ;
ainfi cette correfpondance réciproque ne fe fera
plus par la voie d'Oftende , ce qui la rendra &
plus prompte & plus régulière qu'elle ne l'a été
pendant la guerre ; en conféquence , les lettres
de France pour l'Angleterre , qui pendant cette
guerre partoient de Paris les Lundi & Vendredi ,
ont recommencé le 8 du même mois d'en partir
, comme ci- devant , les Mercredi & Samedi
de chaque femaine. Les Couriers de Londres partiront
réguliérement tous les Lundi & Jeudi.
Sa Majefté vient de publier fucceffivement
trois Ordonnances , l'une du 20 Novembre, l'autre
du 22 , & la troifiéme du 25 du même
mois .
La premiere concerne les Milices : elle enjoint
aux Régimens de Grenadiers Royaux & Bataillons
de Milice de partir des lieux où ils font ,
1
JANVIER. 1763. 177
pour retourner inceffammenr dans leurs Provinces.
Par la feconde , il eft défendu aux troupes de
Sa Majefté , qui entreront dans le Royaume , ou
qui auront ordre de paffer d'une Province dans
une autre, de fe charger d'aucunes marchandifes
, faux fel , ni faux tabac , fur les peines y contenues.
La troifiéme a pour objet de réformer les Régimens
d'infanterie de Bearn , Hainaut , Breffe ,
la Marche-Province , Brie , Soiffonnois , Ifle de
France , Royal- Lorraine , Royal - Barrois &
Royal- Cantabres.
Cette derniere Ordonnance eft composée de
trente- cinq articles. Il eft dit dans le XXII , le
XXIII & le XXIV , que les Colonels desdits
Régimens réformés jouiront de quinze cens liv.
de penfion fur le Tréfor Royal , jufqu'à ce qu'ils
foient remplacés ; de plus , que Sa Majeſté donnera
fes ordres , pour leur faire rembourfer le
prix qu'ils auront payé pour leur Régiment , fuivant
le prix fixé par Sa Majefté ; que tous les autres
Officiers defdits Régimens jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal , favoir , les Lieutenans
Colonels , de douze cens livres ; les Majors ," de
huit cens livres ; les Capitaines de Grenadiers , de
cinq cens livres ; les Capitaines de Fusiliers , qui
auront vingt ans de fervice , de quatre cens liv.
ceux qui n'auront pas vingt ans de fervice ,
de
trois cens livres feulement , ainfi que les Aide-
Majors. Voulant au furplus Sa Majesté que lefdites
penfions ne foyent payées qu'à ceux defdits
Officiers qui fe retireront chez eux & non ailleurs.
•
A l'égard des Lieutenans & Enfeignes qui feront
réformés , Sa Majefté entend qu'ils le re-
Hv
178 MERCURE DE FRANCE .
tirent dans leurs Provinces pour y remplir les
emplois qu'elle leur deftine , le réſervant de leur
faire connoître fes intentions fur cet objet , lorſqu'on
lui aura rendu compte de leurs fervices & de
leurs talens , & c. & c.
Il vient de paroître une Ordonnanc du Roi ,
concernant les termes de la ceffation des hoftilités
en mer : en voici la teneur.
DE PAR LE ROI.
ee SA MAJESTÉ ayant ratifié le 22 du préfent
» mois de Novembre les articles préliminaires de
» la paix , fignés à Fontainebleau le 3 du même
» mois , entre les Miniftres Plénipotentiaires de
> France , d'Elpagne & de la Grande- Bretagne ;
D
par l'um deiquels articles il eft porté qu'il y
> aura ceffation d'hoftilités par mer , fuivant les
» termes & efpaces de temps ci- après expliqués ,
» à compter du jour de la ratification defdits ar-.
» ticles préliminaires , & ftipulé que les Vaif-
» feaux , marchandiſes ou autres effets qui fe-
> ront pris par mer , après lefdits termes & efpa-
» ces de temps , feront réciproquement reftitués ;
» Elle a ordonné & ordonne que les Vailleaux ,
» marchandiſes & effets appartenant à Leurs Majeftés
Britannique & Très - Fidéle , & à leurs Su-
» jets , qui pourront être pris dans la Manche ou
» dans les Mers du Nord , après l'espace de
» douzejours , à compter du 22 du préfent mois
» de Novembre , leur feront reltitués ; que le ter-
>> me fera de fix femaines pour les prifes faites
» depuis la Manche, les mers Britanniques & Fran.
>> çoiſes & les mers du Nord , jufqu'aux Ifles Cana-
>> ries inclufivement , foit dans l'Océan , foit dans
» la Méditerranée; que le terme fera de trois mois
» depuis lefdites Ifles Canaries jufqu'à la Ligne
>>Equinoxiale ou l'Equateur ; enfin de fix mois , à
כ כ
1
JANVIER. 1763. 179
→
*
» compter de la même date du 2.2 du préfent
» mois de Novembre au delà de ladite Ligne
>> Equinoctiale ou l'Equateur , & dans tous les
>> autres endroits du monde fans aucune ex-
>> ception , ni autre diftinction plus particuliere
» de temps & de lieux. Défend Sa Majesté à tous,
» fes Sujets , de quelque qualité & condition qu'ils
» foient , d'exercer aucun acte d'hoftilité par mer,
» contre les Sujets de Leurs Majeftés Britannique
» & Très Fidele , ni de leur caufer aucun préju-
» dice ou dommage , après l'expiration des épo-
» ques ci- deffus mentionnées . MANDE & ordonne
» Sa Majesté à M. le Duc de Penthievre , Amiral
» de France , aux Vice- Amiraux , Lieutenans- Gé◄
» néraux , Intendans , Chefs d'Eſcadre , Com-
» miffaires Généraux & Ordonnateurs de la Ma-
>> rine , & autres Officiers qu'il appartiendra , de
» tenir la main à l'exécution de la préſente Or-
» donnance ; & aux Officiers de l'Amirauté , de
la faire lire , enregistrer , publier & afficher
» par- tout où befoin fera , afin que perfonne n'en
>> prétende caufe d'ignorance. FAIT à Verlailles ,
» le vingt- trois Novembre mil fept cent foixante-
» deux. Signé , LOUIS. Et plus bas , LE DUC DE
» CHOISEUL. >>
L'Ordonnance du Roi eft fuivie du Mande
ment adreffé par le Duc de Penthievre , Amiral de
France, à tous les Officiers de la Marine , pour
l'exécution de ladite Ordonnance.
Le Roi d'Angleterre a fair publier également à
Londres une Proclamation pour la ceffation des
hoftilités fur mer. Comme elle eft conforme à
l'Ordonnance du Roi , il eſt inurile d'en donner ici
I a traduction ,
Le vingt- troifiéme tirage de la Lotterie de
H vj
180 MERCURE DE FRANCE .
l'Hôtel-de-Ville s'eft fait le 25 Décembre en la
maniere accoutumée. Le lot de cinquante mille
livres eſt échu au numero 3029 ; celui de vingt
mille livres au numero 18764 , & les deux de dix
mille livres aux numeros 8383 & 9213 ,
Le 4 du même mois on a tiré la Loterie de l'Ecole
Royale Militaire . Les numéros fortis de la
roue de fortune font 71 , 8
, 41 , 64 , 35. Le prochain
tirage ſe fera le s Janvier 1763.
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Résumé : De PARIS, le 10 Décembre.
Le 24 novembre 1762, la principale cloche de la cathédrale de Bourges a été bénite par l'évêque de Nevers et nommée Louise-Adélaïde par le duc de Berry, représenté par le marquis de l'Hôpital. La cérémonie, marquée par une grande pompe, a réuni un concours unanime de citoyens exprimant leurs vœux pour la conservation et la prospérité du monarque et de sa famille. Après la cérémonie, l'évêque de Nevers, le marquis de l'Hôpital et la dame Dodart se sont rendus chez le sieur Dodart, intendant de la province, pour un dîner magnifique. Le 4 janvier 1763, l'Académie Française a élu l'abbé de Voisenon pour remplacer le sieur Folyor de Crébillon. Le 6 janvier, le marquis de l'Hôpital a présidé au chapitre de l'Ordre de Saint-Michel, où le sieur Dupré a été reçu chevalier. Ensuite, ils ont assisté à un service à l'église pour les rois, princes et chevaliers décédés. Le sieur Brisson, de l'Académie Royale des Sciences, a proposé de recommencer ses cours de physique expérimentale en janvier. L'Université de Paris a annoncé un sujet pour le prix d'éloquence latine. Les services postaux entre Londres et Calais ont repris, rendant la correspondance plus prompte et régulière. Le roi a publié plusieurs ordonnances. La première concerne le retour des régiments de grenadiers et de milice dans leurs provinces. La seconde interdit aux troupes de transporter des marchandises. La troisième réforme plusieurs régiments d'infanterie, accordant des pensions aux officiers réformés. Une autre ordonnance royale concerne la cessation des hostilités en mer, stipulant les termes de restitution des prises maritimes après la ratification des articles préliminaires de paix. Le tirage de la loterie de l'Hôtel-de-Ville a eu lieu le 25 décembre, et celui de la loterie de l'École Royale Militaire le 4 janvier.
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1247
p. 50
A MADAME LA N*** , lisant la Comédie des GRACES.
Début :
QUE tenez- vous, Philis ? Le délicat Saint-Foix : [...]
Mots clefs :
Esprit, Grâces
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADAME LA N*** , lisant la Comédie des GRACES.
A MADAME LA N *** , lifant la
Comédie des GRACES.
QUE
U tenez- vous , Philis ? Le délicat Saint-Foix :
C'eſt un Auteur charmant , que je lirois cent fois .
De la belle nature il fuit toujours les traces....
Fort bien , & votre esprit éclate à l'admirer ;
Mais , Philis , que vois- je ? les Graces !
C'eft moins lire que vous mirer.
Par M. GUICHard .
Comédie des GRACES.
QUE
U tenez- vous , Philis ? Le délicat Saint-Foix :
C'eſt un Auteur charmant , que je lirois cent fois .
De la belle nature il fuit toujours les traces....
Fort bien , & votre esprit éclate à l'admirer ;
Mais , Philis , que vois- je ? les Graces !
C'eft moins lire que vous mirer.
Par M. GUICHard .
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1248
p. 94-96
A L'AUTEUR DU MERCURE.
Début :
J'AI lu avec plaisir, Monsieur, dans votre dernier Mercure la Lettre de M. [...]
Mots clefs :
Poèmes, Concours, Confrérie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A L'AUTEUR DU MERCURE.
A L'AUTEUR DU MERCURE .
J'AI lu avec plaifir , Monfieur ? dans ΑΙ
votre dernier Mercure la Lettre de M.
DAIREAUX DE PRÉBOIS fur l'origine
des Palinods ; mais l'intérêt qu'ordinairement
on prend à la gloire des
lieux qu'on habite , m'engage à avertir
l'Auteur , d'une erreur dans laquelle il
FEVRIER. 1763 95
·
eft tombé au fujet de cette ville . Elle
méritoit d'être comptée parmi celles de
Rouen & de Caen, qui ont des Puys de
Palinod, puifqu'elle en a un très-ancien,
fous le nom de très -célebre , illuftre ,
grande & honorable Confrairie des Clercs
Parifiens , fous le titre de la glorieufe
& facrée Vierge Marie. Cette Confrairie
eft même encore aujourd'hui , à bien
• des égards au moins , non tels que font
actuellement les Palinods dégénérés de
Rouen & de Caen , mais tels qu'ils
étoient primitivement.
Les feuls Poëmes admis au concours
font encore , un Chant Royal & une
Ballade à refrains à chaque ftrophe,
& uniquement confacrés à célébrer le
triomphe de la fainte Vierge . Il n'y a
de changés que les prix. C'étoit autrefois
une couronne , un chapeau & un
afficquet ou image , le tout d'argent.
Aujourd'hui il y a bien encore trois
prix , mais qui ne confiftent qu'en trois
couronnes d'argent affez légères , qui fe
donnent le 15 d'Août par le Prince de
la Confrairie , à l'Auteur , ou aux Auteurs
des vers jugés les meilleurs .
4
.
Cette Confrairie n'eft aujourd'hui
compofée que d'Eccléfiaftiques , quoiqu'il
paroiffe qu'anciennement d'autres
96 MERCURE DE FRANCE.
que des Clercs y entroient. On trouve
dans le Recueil des OEuvres de Jean
Loys , Avocat & Poëte , mort ici en
1610 , un éloge funébre d'un Jean de
Bellegambe , Peintre , qui en 1609 étoit
Prince de la Confrairie des Clercs Parifiens
à Douai. On peut encore remarquer
que Jacques Loys , fils de ce
Poëte Wallon , remporta trois années
de fuite le prix Palinodique
; & qu'à ·
raifon de ce triple triomphe , il eut ou
s'arrogea le droit de prendre le titre de
Poëte Laureat.
J'aurois pu faire une plus longue
Lettre , fi j'avois fouillé dans les Archives
de notre Palinod ; mais ce que
je viens d'en dire fuffit pour le faire
connoître , & eft peut - être tout ce qui
mérite d'en être connu .
J'ai l'honneur d'être , & c.
DUMONCHAU , Médecin des hôpitaux
du Roi.
A Douai , ce 30 Décembre 1762 .
J'AI lu avec plaifir , Monfieur ? dans ΑΙ
votre dernier Mercure la Lettre de M.
DAIREAUX DE PRÉBOIS fur l'origine
des Palinods ; mais l'intérêt qu'ordinairement
on prend à la gloire des
lieux qu'on habite , m'engage à avertir
l'Auteur , d'une erreur dans laquelle il
FEVRIER. 1763 95
·
eft tombé au fujet de cette ville . Elle
méritoit d'être comptée parmi celles de
Rouen & de Caen, qui ont des Puys de
Palinod, puifqu'elle en a un très-ancien,
fous le nom de très -célebre , illuftre ,
grande & honorable Confrairie des Clercs
Parifiens , fous le titre de la glorieufe
& facrée Vierge Marie. Cette Confrairie
eft même encore aujourd'hui , à bien
• des égards au moins , non tels que font
actuellement les Palinods dégénérés de
Rouen & de Caen , mais tels qu'ils
étoient primitivement.
Les feuls Poëmes admis au concours
font encore , un Chant Royal & une
Ballade à refrains à chaque ftrophe,
& uniquement confacrés à célébrer le
triomphe de la fainte Vierge . Il n'y a
de changés que les prix. C'étoit autrefois
une couronne , un chapeau & un
afficquet ou image , le tout d'argent.
Aujourd'hui il y a bien encore trois
prix , mais qui ne confiftent qu'en trois
couronnes d'argent affez légères , qui fe
donnent le 15 d'Août par le Prince de
la Confrairie , à l'Auteur , ou aux Auteurs
des vers jugés les meilleurs .
4
.
Cette Confrairie n'eft aujourd'hui
compofée que d'Eccléfiaftiques , quoiqu'il
paroiffe qu'anciennement d'autres
96 MERCURE DE FRANCE.
que des Clercs y entroient. On trouve
dans le Recueil des OEuvres de Jean
Loys , Avocat & Poëte , mort ici en
1610 , un éloge funébre d'un Jean de
Bellegambe , Peintre , qui en 1609 étoit
Prince de la Confrairie des Clercs Parifiens
à Douai. On peut encore remarquer
que Jacques Loys , fils de ce
Poëte Wallon , remporta trois années
de fuite le prix Palinodique
; & qu'à ·
raifon de ce triple triomphe , il eut ou
s'arrogea le droit de prendre le titre de
Poëte Laureat.
J'aurois pu faire une plus longue
Lettre , fi j'avois fouillé dans les Archives
de notre Palinod ; mais ce que
je viens d'en dire fuffit pour le faire
connoître , & eft peut - être tout ce qui
mérite d'en être connu .
J'ai l'honneur d'être , & c.
DUMONCHAU , Médecin des hôpitaux
du Roi.
A Douai , ce 30 Décembre 1762 .
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Résumé : A L'AUTEUR DU MERCURE.
Le 30 décembre 1762, Dumonchau, médecin des hôpitaux du Roi à Douai, écrit au rédacteur du Mercure de France pour corriger une erreur concernant l'origine des Palinods. Il précise que Douai possède un Puy de Palinods très ancien, lié à la Confrérie des Clercs Parisiens sous le patronage de la Vierge Marie. Cette confrérie, toujours active, conserve des traditions plus authentiques que celles de Rouen et de Caen. Les concours de poésie de la confrérie acceptent uniquement des Chants Royaux et des Ballades à refrains dédiés au triomphe de la sainte Vierge. Les prix, autrefois une couronne, un chapeau et une image en argent, sont aujourd'hui trois couronnes d'argent légères, remises le 15 août par le Prince de la Confrérie. Actuellement, la confrérie est composée uniquement d'ecclésiastiques, bien que des laïcs y aient participé par le passé. Des exemples historiques, comme Jean Loys et son fils Jacques Loys, ont remporté des prix palinodiques. L'auteur conclut que ces informations suffisent à connaître l'essentiel de la Confrérie des Palinods de Douai.
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1249
p. 97-100
ANNONCES DE LIVRES.
Début :
L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture, prouvé par des expériences [...]
Mots clefs :
Libraires, Brochure, Volumes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANNONCES DE LIVRES.
ANNONCES DE LIVRES.
L'ART de s'enrichir promptement par
l'Agriculture , prouvé par des expériences
; par le fieur Defpommiers , nouvelle
édition , corrigée & confidérablement
augmentée de plufieurs expériences
, & de la manière de cultiver les
bois pour la conſtruction des vaiſſeaux
in- 12. Paris 1763 , chez Guillyn ,
Libraire , quai des Auguftins , au Lys
d'or , du côté du Pont S. Michel . En
attendant l'extrait de la nouvelle édition
de cet ouvrage , dont la première a été
enlevée en moins de fix mois , nous dirous
feulement que les augmentations
utiles que l'Auteur y a faites , ne peuvent
qu'ajouter à fon mérite très- connu .
LETTRE MORALE fur l'éducation
phyfique des enfans , par M. M***
brochure in-8°. Paris , 1763 , chez
Charpentier, Libraire , quai des Auguftins.
Nous nous propofons d'en rendre
coompe
.
1 ÉLÉMENS de Chorégraphie , contenant
la defcription de plufieurs pas , &
des mouvemens en ufage dans l'art de
E
98 MERCURE DE FRANCE.
"
la danfe , fuivant les principes de M.
Feuillet , rédigés , augmentés & fuivis
d'une nouvelle contredanfe , par M.
Malpied , brochure , gravée , in- 12.
Paris , 1763 , chez l'éditeur , Maître
de danfe , rue des Boucheries S. Germain
, vis -à-vis M. Bolduc , Apotiquaire
du Roi , & chez M. Guerfan ,
rue de la Comédie Françoiſe . Prix , 3 liv.
LETTRE fur la Paix , à M. le Comte
de ***.
Spes difcite veftras. Virg. Æneid. 3.
C'est l'ouvrage d'un Citoyen trèseftimable
, & dont nous donnerons l'extrait
dans le Mercure prochain , brochure
in- 12. Lyon , 1763 , & fe trouve
à Paris chez les Libraires qui vendent
les nouveautés.
ETRENNES SALUTAIRES , ou Précis
de ce qu'il eſt à propos d'éviter &
de faire pour fe conferver en bonne
fanté & prolonger fa vie. La Haye ,
1763 , & fe trouve à Paris , chez P. F.
Didor , le jeune , quai des Auguftins ,
près du Pont S. Michel. Prix , 12 fols
broché & 18 fols relié .
ALMANACH de la ville de Lyon , &
des Provinces de Lyonnois , Forez &
FEVRIER. 1763. 99
•
,
Beaujolois , pour l'année 1763 , in-8°.
Lyon , de l'Imprimerie d'Aimé de la
Roche feul Imprimeur - Libraire de
M. le Duc de Villeroy,du Gouvernement
& de la Ville , aux Halles de la Grenette
, & fe trouve à Paris chez Defaint
& Saillant , rue S. Jean-de - Beauvais .
LA PÉTRISSÉE , ou Voyage de Sire
Pierre en Dunois , badinage en vers ,
où se trouve entr'autres la conclufion
de Julie ou de la Nouvelle Héloïfe .
Liberiusfi
Dixero quid , fi fortè jocofius ; hoc mihijuris
Cum venia dabis . Horat.
in- 12 . La Haye , 1763 ; & fe trouve à
Paris chez plufieurs Libraires. Nous nous
propofons de rendre inceffamment compte
de cet Ouvrage , que l'on attribue
à un jeune Militaire , dont la bravoure
& les talens aimables font également
connus.
CONTES MORAUX , dans le goût de
ceux de M. Marmontel , recueillis de
divers Auteurs , publiés par Mlle Uncy,
in- 12 . deux volumes . Amfterdam, 1763 ;
& fe trouve à Paris , chez Vincent
rue S. Severin . On y trouve , dit l'Editeur
, du naturel , de la variété dans les
E ij
100 MERCURE DE FRANCE.
瀑
caractères , des couleurs vraies & propres
à tous les âges & à toutes les conditions.
Ces Contes font au nombre de
quarante- trois ou quarante- quatre , &
tous fort amufans. Le choix fait honneur
au goût de la jeune Demoiselle qui
les a recueillis , & qui nous apprend
qu'elle y a trouvé des rapports avec certaines
circonftances de fa vie. Nous nous
propofons de les faire connoître plus
amplement.
ESSAI fur l'Horlogerie , dans lequel
on traite de cet art relativement à l'ufage
civil, à l'Aftronomie & à la Navigation ,
en établiſſant des principes confirmés
par l'expérience , dédié aux Artiftes &
aux Amateurs , par M. Ferdinand Berthoud
, horloger , deux volumes in - 12 ,
avec figures en taille- douce au nombre
de trente- huit , & très-bien traites. Paris
, 1763 , chez Jombert , Libraire , rue,
Dauphine , à la Belle- Image ; chez Mufier
, quai des Auguftins , & chez Panckoucke
, rue & près la Comédie Françoife
. Prix , 27 livres relié en deux volumes
. On en trouvera le Profpectus à
l'article des Arts utiles.
L'ART de s'enrichir promptement par
l'Agriculture , prouvé par des expériences
; par le fieur Defpommiers , nouvelle
édition , corrigée & confidérablement
augmentée de plufieurs expériences
, & de la manière de cultiver les
bois pour la conſtruction des vaiſſeaux
in- 12. Paris 1763 , chez Guillyn ,
Libraire , quai des Auguftins , au Lys
d'or , du côté du Pont S. Michel . En
attendant l'extrait de la nouvelle édition
de cet ouvrage , dont la première a été
enlevée en moins de fix mois , nous dirous
feulement que les augmentations
utiles que l'Auteur y a faites , ne peuvent
qu'ajouter à fon mérite très- connu .
LETTRE MORALE fur l'éducation
phyfique des enfans , par M. M***
brochure in-8°. Paris , 1763 , chez
Charpentier, Libraire , quai des Auguftins.
Nous nous propofons d'en rendre
coompe
.
1 ÉLÉMENS de Chorégraphie , contenant
la defcription de plufieurs pas , &
des mouvemens en ufage dans l'art de
E
98 MERCURE DE FRANCE.
"
la danfe , fuivant les principes de M.
Feuillet , rédigés , augmentés & fuivis
d'une nouvelle contredanfe , par M.
Malpied , brochure , gravée , in- 12.
Paris , 1763 , chez l'éditeur , Maître
de danfe , rue des Boucheries S. Germain
, vis -à-vis M. Bolduc , Apotiquaire
du Roi , & chez M. Guerfan ,
rue de la Comédie Françoiſe . Prix , 3 liv.
LETTRE fur la Paix , à M. le Comte
de ***.
Spes difcite veftras. Virg. Æneid. 3.
C'est l'ouvrage d'un Citoyen trèseftimable
, & dont nous donnerons l'extrait
dans le Mercure prochain , brochure
in- 12. Lyon , 1763 , & fe trouve
à Paris chez les Libraires qui vendent
les nouveautés.
ETRENNES SALUTAIRES , ou Précis
de ce qu'il eſt à propos d'éviter &
de faire pour fe conferver en bonne
fanté & prolonger fa vie. La Haye ,
1763 , & fe trouve à Paris , chez P. F.
Didor , le jeune , quai des Auguftins ,
près du Pont S. Michel. Prix , 12 fols
broché & 18 fols relié .
ALMANACH de la ville de Lyon , &
des Provinces de Lyonnois , Forez &
FEVRIER. 1763. 99
•
,
Beaujolois , pour l'année 1763 , in-8°.
Lyon , de l'Imprimerie d'Aimé de la
Roche feul Imprimeur - Libraire de
M. le Duc de Villeroy,du Gouvernement
& de la Ville , aux Halles de la Grenette
, & fe trouve à Paris chez Defaint
& Saillant , rue S. Jean-de - Beauvais .
LA PÉTRISSÉE , ou Voyage de Sire
Pierre en Dunois , badinage en vers ,
où se trouve entr'autres la conclufion
de Julie ou de la Nouvelle Héloïfe .
Liberiusfi
Dixero quid , fi fortè jocofius ; hoc mihijuris
Cum venia dabis . Horat.
in- 12 . La Haye , 1763 ; & fe trouve à
Paris chez plufieurs Libraires. Nous nous
propofons de rendre inceffamment compte
de cet Ouvrage , que l'on attribue
à un jeune Militaire , dont la bravoure
& les talens aimables font également
connus.
CONTES MORAUX , dans le goût de
ceux de M. Marmontel , recueillis de
divers Auteurs , publiés par Mlle Uncy,
in- 12 . deux volumes . Amfterdam, 1763 ;
& fe trouve à Paris , chez Vincent
rue S. Severin . On y trouve , dit l'Editeur
, du naturel , de la variété dans les
E ij
100 MERCURE DE FRANCE.
瀑
caractères , des couleurs vraies & propres
à tous les âges & à toutes les conditions.
Ces Contes font au nombre de
quarante- trois ou quarante- quatre , &
tous fort amufans. Le choix fait honneur
au goût de la jeune Demoiselle qui
les a recueillis , & qui nous apprend
qu'elle y a trouvé des rapports avec certaines
circonftances de fa vie. Nous nous
propofons de les faire connoître plus
amplement.
ESSAI fur l'Horlogerie , dans lequel
on traite de cet art relativement à l'ufage
civil, à l'Aftronomie & à la Navigation ,
en établiſſant des principes confirmés
par l'expérience , dédié aux Artiftes &
aux Amateurs , par M. Ferdinand Berthoud
, horloger , deux volumes in - 12 ,
avec figures en taille- douce au nombre
de trente- huit , & très-bien traites. Paris
, 1763 , chez Jombert , Libraire , rue,
Dauphine , à la Belle- Image ; chez Mufier
, quai des Auguftins , & chez Panckoucke
, rue & près la Comédie Françoife
. Prix , 27 livres relié en deux volumes
. On en trouvera le Profpectus à
l'article des Arts utiles.
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Résumé : ANNONCES DE LIVRES.
Le document présente une série d'annonces de livres parus en 1763. Parmi ces ouvrages, 'L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture' de Defpommiers est une nouvelle édition enrichie de plusieurs expériences et méthodes pour cultiver les bois destinés à la construction navale. Cette édition a connu un grand succès, les exemplaires ayant été rapidement épuisés, et les nouvelles additions augmentent sa valeur. 'LETTRE MORALE sur l'éducation physique des enfants' de M. M*** est également mentionné. Un autre ouvrage notable est 'ÉLÉMENS de Chorégraphie' de M. Malpied, qui décrit les pas et mouvements de danse selon les principes de M. Feuillet. 'LETTRE sur la Paix' est un ouvrage d'un citoyen estimable, dont un extrait sera publié prochainement. 'ETRENNES SALUTAIRES' propose des conseils pour conserver la santé et prolonger la vie. L''ALMANACH de la ville de Lyon' pour l'année 1763 est disponible à Paris. 'LA PÉTRISSÉE' est un badinage en vers attribué à un jeune militaire. 'CONTES MORAUX' recueillis par Mlle Uncy, inspirés par Marmontel, contiennent quarante-trois ou quarante-quatre contes amusants et variés. Enfin, 'ESSAI sur l'Horlogerie' de M. Ferdinand Berthoud traite de l'art horloger en relation avec l'astronomie et la navigation, dédié aux artisans et amateurs.
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1250
p. 140-141
A l'Auteur de la Comédie de DUPUIS & DESRONAIS.
Début :
REÇOIS, mon chère Collé, le compliment sincère [...]
Mots clefs :
Drame, Talents, Honnête homme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A l'Auteur de la Comédie de DUPUIS & DESRONAIS.
A l'Auteur de la Comédie de DUPUIS
& DESRONAIS.
REÇOIS , mon chère Collé , le compliment fincère
De ton ami de tous les
temps :
Ton drame a fû doublement plaire ;
Le triomphe de tes talens
Eft celui de ton caractère :
Dans ton eſprit on voit ton coeur.
FEVRIER. 1763 . 141-
pomme; L'un & l'autre aujourd'hui t'ont mérité la
Et quoiqu'en puiffe dire un Monde corrupteur ,
Ce n'eſt pas l'efprit ſeul que le Public renomme.
Il n'éprouve jamais un plaifir plus flatteur ,
Que lorsqu'en couronnant l'Auteur ,
Il couronne auffi l'honnête-homme.
& DESRONAIS.
REÇOIS , mon chère Collé , le compliment fincère
De ton ami de tous les
temps :
Ton drame a fû doublement plaire ;
Le triomphe de tes talens
Eft celui de ton caractère :
Dans ton eſprit on voit ton coeur.
FEVRIER. 1763 . 141-
pomme; L'un & l'autre aujourd'hui t'ont mérité la
Et quoiqu'en puiffe dire un Monde corrupteur ,
Ce n'eſt pas l'efprit ſeul que le Public renomme.
Il n'éprouve jamais un plaifir plus flatteur ,
Que lorsqu'en couronnant l'Auteur ,
Il couronne auffi l'honnête-homme.
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Résumé : A l'Auteur de la Comédie de DUPUIS & DESRONAIS.
En février 1763, une lettre félicite Charles Collé pour sa comédie, saluant son succès artistique et moral. Le public admire son talent et son honnêteté. Les louanges sont sincères, malgré les jugements négatifs possibles. Le public apprécie les auteurs talentueux et honnêtes.
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