E TRENNE.
A Madame la Comtesse du Roure..
Puissie Uissiez- vous vivre sans souci ,
Sous les douces loix d'Hymenée
'Accoucher d'un fils dans l'année
Etre belle à trente ans d'ici ;
S'accomplisse encor ce voeu- cy :
Qu'aux Cieux votre vertu prônée ,.
Après cent ans soit couronnée
Vous la seriez bien - tôt ici ,
Si la Couronne étoit donnée
Toûjours au mérite éclairci.
Mais en vous dévoüant ceci ,
Ma Muse à demi consternée ,
Prévoit bien qu'en cette journée .
L'élegant Abbé du Poncy ,
Par quelque Etrenne rafinée ,
Vous rendra son hommage aussi ;
Par ce voisinage obscurci ,
Je plains , hélas , la destinée ,
D'un Compliment peu dégrossi ,
D'une Etrenne mal façonnée ;
Dans quelque coin abandonnée ;
Je crois la voir à la mercy
1. Vol
Deg
998 MERCURE DE FRANCE
Des Rats , cette race effrenée ,
Qui s'en prend depuis qu'elle est née ; „
A Pieces telles que voicy ,
Ou peut-être au feu condamnée ,.
Périr plus promptement ainsi,
Telle donc de l'infortunée ,
Sera la fin en racourci ;
Mais si votre ame au bien tournée ,
Regarde d'un oeil adouci ,
Le coeur dont elle est émanée ,
A cet unique objet bornée ,
Lors , ma Muse aura réussi.
Monteil , Chanoine..