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1
p. 64-75
HISTOIRE DE FRANCE depuis l'établissement de la Monarchie, jusqu'au regne de LOUIS XIV. par M. VILLARET, Sécretaire de Nosseigneurs les Pairs de France, Garde des Archives de la Pairie ; à Paris chez Desaint & Saillant, rue S. Jean de Beauvais, vis-à-vis le Collége ; 1763 ; avec approbation & privilége du Roi. Tomes XI & XII. Volumes in-12.
Début :
Nous avons déja fait connoître dans plusieurs de nos précédens Mercures, [...]
Mots clefs :
Roi, Règne, Paris, Monarque, Évêque, Bretagne
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texteReconnaissance textuelle : HISTOIRE DE FRANCE depuis l'établissement de la Monarchie, jusqu'au regne de LOUIS XIV. par M. VILLARET, Sécretaire de Nosseigneurs les Pairs de France, Garde des Archives de la Pairie ; à Paris chez Desaint & Saillant, rue S. Jean de Beauvais, vis-à-vis le Collége ; 1763 ; avec approbation & privilége du Roi. Tomes XI & XII. Volumes in-12.
NOUVELLES LITTERAIRES..
HISTOIRE DE FRANCE depuis l'établiſſement
dela Monarchie, jufqu'au
regne de LOUIS XIV. par M. VILLARET
, Sécretaire de Noffeigneurs
les Pairs de France , Garde des Archives
de la Pairie ; à Paris chez
Defaint & Saillant , rue S. Jean de
Beauvais , vis - à - vis le Colége ;
2763 ; avec approbation & privilé--
ge
du Roi. Tomes XI & XII. Volumes.
in- 12 ..
NOUS ous avons déja fait connoître dans :
plufieurs de nos précédens Mercures
le mérite de cet . Ouvrage , & ce qui
le diftingue fpécialement de toutes nos
autres Hiftoires de France . Nous nous
bornerons donc aujourd'hui dans notre-
Analyfe , à parcourir quelques-uns des
faits principaux contenus dans les deux
FEVRIER. 1763. 65
Volumes qui paroiffent nouvellement ,
& qui commencent à l'année 1378 fous
le régne de Charles V, & finiffent fous
celui de Charles VI, l'an 1407.-
Les fréquens démêlés de Charles V,
dit le Sage , avec Jean de Montfort ,
Duc de Bretagne , eft ce qui occupe
une affez grande partie de l'onziéme
Volume. Če Duc errant & fugitif à
la Cour de Londres , ne néglige aucune
occafion de manifefter fa haine
contre la France & fon attachement
aux Anglois. Charles défefpérant de
foumettre cette ame infléxible , forma
le projet de le pouffer à bout en le
privant fans retour de fon patrimoine ;
mais fa mort qui arriva peu de temps
après , l'empêcha d'éxécuter fon projet.
Celle du vertueux & brave Duguefclin
étoit arrivée quelque temps
auparavant. » Suivant les dernieres vo-
» lontés du Connétable , on portoit fon
» corps en Bretagne , pour l'inhumer
» dans l'Eglife des Dominicains de Di-
» nan , où il avoit choifi fa fépulture.
» Le Roi fit arrêter le convoi , & or-
» donna qu'il prît la route de l'Abbaye
» de S. Denis. Il traverfa une partie de
» la France ; cette marche lugubre fit
» partout verfer des larmes ; partout
>
66 MERCURE DE FRANCE.
» on célébra des fervices funéraires , &
» on lui rendit les mêmes honneurs
» qu'on auroit pu rendre au Monarque.
» On ne voulut point augmenter l'af-
» fliction incroyable dont les Parifiens
» étoient pénétrés , en faifant paffer par
» leur ville les reftes infenfibles d'un
guerrier qu'ils regardoient comme
leur Dieu tutélaire : mais cette pré-
» caution fut inutile ; ils bordérent les
chemins où cette trifte pompe étoit
» attendue ; ils la fuivirent en l'accom-
" pagnant de leurs regrets & de leurs
» fanglots.... Le Roi fit éléver à Du-
»
29
guefclin un maufolée placé au pied
» de la fépulture qu'il avoit choifie pour
» lui-même. On lit fur fa tombe cette
» modefte épitaphe , dont la noble fimplicité
forme un contrafte fingulier
» avec ces faftueufes infcriptions , qui ,
grace à la vanité des modernes , furchargent
la cendre de ces morts obf-
» curs , dont la célébrité ne s'étend pas
" au de-là des limites de leur vie. Ici
» gît noble homme Meffire Bertrand
Duguefclin , Comte de Longueville ,
» & Connétable de France , qui trépaffa
au Chaftel neuf de Randan en
» Gévaudan , en la Sénéchauffée de
» Beaucaire , le treizième jour de Juillet
1380. Priez Dieu pour lui.
93
FEVRIER. 1763. 67
""
Après avoir rapporté la mort de Duguefclin
, & les regrets mêlés de larmes
qu'elle caufa à Charles V , M. Villares
fait un très-bel éloge de ce héros avec
lequel il compare M. de Turenne. Ce
morceau nous a paru mériter une attention
particuliere . » Si parmi cette
foule de héros connus dans nos an-
» nales il étoit permis d'en choisir un ,
» pour le placer à côté de Duguefclin ,
» le grand Turenne feroit peut -être ce-
» lui qui paroîtroit le plus propre à être
w mis en parallèle avec le bon Conné-
» table : car c'eft de ce nom que nos
» ayeux appelloient Dugucfclin long-
» temps après fa mort. Turenne aidé des
» connoiffances d'un fiécle plus éclai-
» ré , étoit fans doute plus habile Ca-
»pitaine que Bertrand : mais on peut
» dire à la gloire de ce dernier , qu'il tira
» de fon propre fonds tout ce qu'il
» fit voir de génie militaire dans un
» temps où l'art de la guerre étoit en-
" core dans fon enfance. I eft peut-
» être le premier de nos Généraux qui
» ait découvert & mis en pratique la-
» vantage des campemens , des mar-
≫ches lavantes des difpofitions ré-
, fléchies ; manoeuvres négligées par
anos ayeux , & que même ils fai68
MERCURE DE FRANCE.
,
>
·
» foient gloire d'ignorer. Avant &
»longtemps après lui on ne favoit que
» fondre avec impétuofité fur l'ennemi ;
" on fe battoit fans prèfque obferver
» d'ordre ; la fortune décidoit de l'évé
» nement. Bravoure modeſtie , gé- .
» nérofité tout fe trouve égal entre
» nos deux Héros. Turenne fit diftri-:
» buer fa vaiffelle d'argent à fes fol-
» dats ; Duguefclin vendit fes Terres
» pour payer fon Armée : la plus belle-
» campagne de Duguefclin & celle de
" Turenne fe reffemblent , ils aimerent
tous deux également leur patrie , &
» leur Souverain ; ils les fervirent utile-
» ment ; illuftrés par les mêmes vertus
» s'ils éprouverent des contradictions
» par des rapports ou des intrigues de
» quelques courtifans qu'offufquoit l'é-
» clat de leur mérite , ils fçurent dé-
"
daigner les frivoles manèges ; enfin ,.:
» après une révolution de trois fiécles ,
» ces deux Guerriers , l'honneur de la :
» France , entre lefquels tant de qua
» lités héroïques ont pris une reffem-
» blance finguliére , fe font trouvés
»réunis prèfque fous la même tombe,
» auprès des Souverains pour lefquels
" ils avoient combattu.
La mort de Charles V , l'état des
FEVRIER. 1763. 69
fciences & des arts fous le régne de
ce Monarque , l'origine de diverfes
inftitutions contiennent des détails intéreffans
& curieux , auxquels les loix
de l'analyſe ne nous permettent pas
de nous arrêter. Nous exhortons nos
Lecteurs à lire ce que rapporte M. Villaret
au fujet des Rois & Hérauts d'armes.
Ce morceau pourra piquer leur
curiofité.
Le régne de Charles VI préfente des
événemens qu'on ne lira pas avec moins
d'intérêt. L'ambition des Princes du
Sang , qui , fous un Roi mineur gouvernent
la France à leur gré , forme un
tableau dont on ne peut bien fe faire
une idée , qu'en le voyant dans l'Ouvrage
même. Les affaires de Bretagne
reparoiffent encore fur la Scène . Elles
font place aux divifions inteftines , caùfées
par la révolte de plufieurs villes
qui ne finit que lorfque le Roi prend
en main les rênes du Gouvernement.
Nous pafferons fous filence la trifte &
funefte maladie de ce Monarque , qui a
replongé la France dans l'abîme de
malheurs que M. Villaret décrit avec
autant de chaleur que d'intérêt. C'eſt ſous
ce . Prince qu'a été inventé en France
le jeu de cartes , & voici comme notre
70 MERCURE DE FRANCE .
hiftorien rapporte cette origine . « Entre
» les curieufes fuperfluités qu'enfanta
parmi nous l'ennui de l'éxistence
و و
»
il
, ne faut pas oublier le jeu de cartes
» inventé , dit- on , pour procurer quel-
" que foulagement au Roi lorfque fes
accès lui laiffoient des intervervalles
de tranquillité. Cet amufement , qui
fait aujourd'hui les délices des focié-
» tés , où l'on fe pique le plus de poli-
» teffe & de raiſon , eft tellement confacré
par l'habitude , que nous l'avons
transformé en befoin réel . Jaquemin
» Gringonneur , Peintre demeurant
» rue de la Verrerie , fut le premier qui
» peignit des cartes à or & de diverfes
» couleur , pour l'efbatement du Roi .
»L'invention de ces fortes de figures
» n'étoit certainement pas nouvelle ;
>
;
car un Statut du Synode de Wor-
» cheftre , profcrit entr'autres jeux de ha-
>
zard , celui du Roi & de la Reine. On
» trouve dans la vie de S. Bernard de
» Sienne , parmi les inftrumens de jeux
divers , tels que les palets , les dés
» qu'on apporta dans la Place publique
» pour les brûler , des figures peintes ,
» des cartes de triomphe , dont l'un de
» nos jeux de cartes retient encore le
» nom. Mais cette récréation avoit été
FEVRIER. 1763. 71
j
33
33
» long- temps négligée , lorfque la démence
du Roi la tira de l'obfcurité.
" La nation ne tarda pas à
l'adopter
» & la fureur de ce jeu abforba bien-
» tôt toutes les autres. Quatre années
» s'étoient à peine écoulées , que cette
» manie étoit devenue épidémique. Le
» Prévôt de Paris rendit une Ordon-
» nance qui l'interdifoit ; mais la dé-
» fenfe fut d'autant plus mal obſervée ,
» que la Cour donnoit publiquement le
premier éxemple de la tranfgreffion. »
Ce fut fous le même Règne de Charles
VI , qu'on vit fleurir la Cour amoureufe
, formée par le nombre & la qualité
des Officiers , fur le modèle des
Cours Souveraines : Préfidens , Confeillers
, Maîtres des Requêtes , Auditeurs
, Chevaliers d'honneur , grands-
Veneurs , Secrétaires , Gens du Roi
leurs Subftituts ; en un mot , toutes les
Charges qui formoient les Jurifdictions
fupérieures , y étoient fpécifiées . Les
plus grands Seigneurs briguoient l'honneur
d'y être admis . Les Princes du
Sang étoient à la tête de cette Compagnie
entiérement confacrée à l'Amour.
On voit dans la lifte des Officiers les
noms des plus anciennes familles du
Royaume. On y voir des Magiftrats ,
72 MERCURE DE FRANCE .
"
& ce qui doit paroître fingulier de nos
jours , on eft étonné de trouver dans
cette affociation voluptueufe des Docteurs
en Théologie , des grands Vicaires ,
des Chapelains , des Curés , des Chanoines
de Paris & de plufieurs autres
villes.
A la fin du quatorziéme fiécle , lorfqu'on
faifoit mourir des hommes revêtus
du Sacerdoce , on obfervoit une cérémonie
qui paroît s'être perdue parmi
nous c'est la dégradation. Voici ce
qui arriva à deux Religieux Prêtres qui
avoient entrepris la guérifon du Roi.
» Le Maréchal de Sancerre , dit M.
» Villaret , avoit envoyé de Guyenne
» deux Auguftins qui s'étoient vantés
» de guérir l'infirmité du Roi ..... On
» eut grand foin de leur fournir tout
» ce qu'ils demanderent : après avoir
» fans fuccès éffayé divers remèdes
» entr'autres un breuvage de perles dif-
" tillées ; ils eurent recours aux invo-
» cations magiques , qui n'opérerent pas
»davantage. On s'étoit contenté juf-
» ques -là de les obferver ; mais lorf-
» que des incifions qu'ils firent fur la
» tête du Monarque eurent redoublé la
» violence des accès , on conçut des
» foupçons que leur conduite ne détruifit
FEVRIER. 1763. 73
"
29 truifit pas ..... Ces deux Moines im-
" pudens oferent accufer le Duc d'Or-
» léans lui-même : on les interrogea ; ils
» fe couperent. Appliqués à la queſtion ,
» ils avouerent leur impofture ... Avant
» que de livrer les deux Prêtres empy-
» riques à la Juftice féculière , ils furent
dégradés. Pour cet effet on les con-
» duifit à la Grève les mains liées , ayant
» fur la tête des mîtres de papier , où
» leurs noms étoient écrits : ils s'appel-
» loient Pierre & Lancelot. Un écri-
» teau de parchemin attaché à leur dos
» contenoit leurs crimes. L'Evêque de
» Paris , en habits pontificaux , fortit
» d'une des fenêtres de l'Hôtel- de-Ville ,
» & s'avança par une gallerie fur un
» échaffaut tendu de drap de laine. Il
» étoit accompagné de fix autres Evêques
& de plufieurs Eccléfiaftiques.
» Les deux criminels monterent fur un
» échafaut élevé vis-à-vis de celui du
Clergé : un Docteur en Théologie les
» prêchoit. Le fermon fini , l'Evêque
» leur dit puifque vous avez profané
» par vos actions infâmes le glorieux
» caractére de notre Religion , nous vous
» déclarons indignes de la communion
» des Fidéles & detoute fonction Eccléfia-
»ftique. Les Prêtres de la fuite de l'Evê-
:
D
74 MERCURE DE FRANCE .
t
»
"
» que les revêtirent enfuite des ornemens
» facerdotaux. Alors ces malheureux fe
mirent à genoux , & confefferent leurs
» crimes. On leur mit entre les mains
» le Calice , que l'Evêque reprit lui-
» même , en difant : nous t'otons le Ca-
» lice avec lequel tu confacrois le nom de
N. S. On obferva la même cérémonie
» pour les autres ornemens. Lorsqu'ils
furent entiérement dépouillés , l'Evêque
ordonna qu'on leur raclât les
doigts , & qu'on les lavât dans une
» liqueur préparée à cet effet...... A
l'inftant le Sergent & les Archers du
» Prévôt de Paris s'en emparerent. Après
» les avoir promenés nuds en chemiſes
» dans les principales rues , ils les rame-
» nerent à la Grève , où ils furent dé-
» capités »
Nous defirerions que les bornes ordinaires
d'un extrait nous permiffent de
rapporter tout le morceau de cette hiftoire
, qui concerne l'origine des Spectacles
en France . M. Villaret a fait fur
cette matière des recherches curieufes
& des obfervations très-intéreffantes .
Nous nous propofons d'en entretenir
un jour nos Lecteurs , en les renvoyant
à l'article des Spectacles , où ces recherches
& ces obfervations occuperontleur
LE
JANVIER. 1763. 75
S
r
t
r
véritable place . Nous avons lu tout ce
morceau avec une extrême fatisfaction
& le Public doit favoir gré à l'Auteur
d'avoir débrouillé un cahos , d'où quelques
autres hiftoriens ne s'étoient pas
fi bien tirés.
En général nous ne pouvons que répéter
les éloges que nous avons déja
donnés plufieurs fois à l'ouvrage de
M. Villaret. Son ftyle réunit à la fois la
chaleur , l'élégance & la précifion ; & les
faits , même les moins importans , y
font toujours préfentés d'une manière
piquante.
HISTOIRE DE FRANCE depuis l'établiſſement
dela Monarchie, jufqu'au
regne de LOUIS XIV. par M. VILLARET
, Sécretaire de Noffeigneurs
les Pairs de France , Garde des Archives
de la Pairie ; à Paris chez
Defaint & Saillant , rue S. Jean de
Beauvais , vis - à - vis le Colége ;
2763 ; avec approbation & privilé--
ge
du Roi. Tomes XI & XII. Volumes.
in- 12 ..
NOUS ous avons déja fait connoître dans :
plufieurs de nos précédens Mercures
le mérite de cet . Ouvrage , & ce qui
le diftingue fpécialement de toutes nos
autres Hiftoires de France . Nous nous
bornerons donc aujourd'hui dans notre-
Analyfe , à parcourir quelques-uns des
faits principaux contenus dans les deux
FEVRIER. 1763. 65
Volumes qui paroiffent nouvellement ,
& qui commencent à l'année 1378 fous
le régne de Charles V, & finiffent fous
celui de Charles VI, l'an 1407.-
Les fréquens démêlés de Charles V,
dit le Sage , avec Jean de Montfort ,
Duc de Bretagne , eft ce qui occupe
une affez grande partie de l'onziéme
Volume. Če Duc errant & fugitif à
la Cour de Londres , ne néglige aucune
occafion de manifefter fa haine
contre la France & fon attachement
aux Anglois. Charles défefpérant de
foumettre cette ame infléxible , forma
le projet de le pouffer à bout en le
privant fans retour de fon patrimoine ;
mais fa mort qui arriva peu de temps
après , l'empêcha d'éxécuter fon projet.
Celle du vertueux & brave Duguefclin
étoit arrivée quelque temps
auparavant. » Suivant les dernieres vo-
» lontés du Connétable , on portoit fon
» corps en Bretagne , pour l'inhumer
» dans l'Eglife des Dominicains de Di-
» nan , où il avoit choifi fa fépulture.
» Le Roi fit arrêter le convoi , & or-
» donna qu'il prît la route de l'Abbaye
» de S. Denis. Il traverfa une partie de
» la France ; cette marche lugubre fit
» partout verfer des larmes ; partout
>
66 MERCURE DE FRANCE.
» on célébra des fervices funéraires , &
» on lui rendit les mêmes honneurs
» qu'on auroit pu rendre au Monarque.
» On ne voulut point augmenter l'af-
» fliction incroyable dont les Parifiens
» étoient pénétrés , en faifant paffer par
» leur ville les reftes infenfibles d'un
guerrier qu'ils regardoient comme
leur Dieu tutélaire : mais cette pré-
» caution fut inutile ; ils bordérent les
chemins où cette trifte pompe étoit
» attendue ; ils la fuivirent en l'accom-
" pagnant de leurs regrets & de leurs
» fanglots.... Le Roi fit éléver à Du-
»
29
guefclin un maufolée placé au pied
» de la fépulture qu'il avoit choifie pour
» lui-même. On lit fur fa tombe cette
» modefte épitaphe , dont la noble fimplicité
forme un contrafte fingulier
» avec ces faftueufes infcriptions , qui ,
grace à la vanité des modernes , furchargent
la cendre de ces morts obf-
» curs , dont la célébrité ne s'étend pas
" au de-là des limites de leur vie. Ici
» gît noble homme Meffire Bertrand
Duguefclin , Comte de Longueville ,
» & Connétable de France , qui trépaffa
au Chaftel neuf de Randan en
» Gévaudan , en la Sénéchauffée de
» Beaucaire , le treizième jour de Juillet
1380. Priez Dieu pour lui.
93
FEVRIER. 1763. 67
""
Après avoir rapporté la mort de Duguefclin
, & les regrets mêlés de larmes
qu'elle caufa à Charles V , M. Villares
fait un très-bel éloge de ce héros avec
lequel il compare M. de Turenne. Ce
morceau nous a paru mériter une attention
particuliere . » Si parmi cette
foule de héros connus dans nos an-
» nales il étoit permis d'en choisir un ,
» pour le placer à côté de Duguefclin ,
» le grand Turenne feroit peut -être ce-
» lui qui paroîtroit le plus propre à être
w mis en parallèle avec le bon Conné-
» table : car c'eft de ce nom que nos
» ayeux appelloient Dugucfclin long-
» temps après fa mort. Turenne aidé des
» connoiffances d'un fiécle plus éclai-
» ré , étoit fans doute plus habile Ca-
»pitaine que Bertrand : mais on peut
» dire à la gloire de ce dernier , qu'il tira
» de fon propre fonds tout ce qu'il
» fit voir de génie militaire dans un
» temps où l'art de la guerre étoit en-
" core dans fon enfance. I eft peut-
» être le premier de nos Généraux qui
» ait découvert & mis en pratique la-
» vantage des campemens , des mar-
≫ches lavantes des difpofitions ré-
, fléchies ; manoeuvres négligées par
anos ayeux , & que même ils fai68
MERCURE DE FRANCE.
,
>
·
» foient gloire d'ignorer. Avant &
»longtemps après lui on ne favoit que
» fondre avec impétuofité fur l'ennemi ;
" on fe battoit fans prèfque obferver
» d'ordre ; la fortune décidoit de l'évé
» nement. Bravoure modeſtie , gé- .
» nérofité tout fe trouve égal entre
» nos deux Héros. Turenne fit diftri-:
» buer fa vaiffelle d'argent à fes fol-
» dats ; Duguefclin vendit fes Terres
» pour payer fon Armée : la plus belle-
» campagne de Duguefclin & celle de
" Turenne fe reffemblent , ils aimerent
tous deux également leur patrie , &
» leur Souverain ; ils les fervirent utile-
» ment ; illuftrés par les mêmes vertus
» s'ils éprouverent des contradictions
» par des rapports ou des intrigues de
» quelques courtifans qu'offufquoit l'é-
» clat de leur mérite , ils fçurent dé-
"
daigner les frivoles manèges ; enfin ,.:
» après une révolution de trois fiécles ,
» ces deux Guerriers , l'honneur de la :
» France , entre lefquels tant de qua
» lités héroïques ont pris une reffem-
» blance finguliére , fe font trouvés
»réunis prèfque fous la même tombe,
» auprès des Souverains pour lefquels
" ils avoient combattu.
La mort de Charles V , l'état des
FEVRIER. 1763. 69
fciences & des arts fous le régne de
ce Monarque , l'origine de diverfes
inftitutions contiennent des détails intéreffans
& curieux , auxquels les loix
de l'analyſe ne nous permettent pas
de nous arrêter. Nous exhortons nos
Lecteurs à lire ce que rapporte M. Villaret
au fujet des Rois & Hérauts d'armes.
Ce morceau pourra piquer leur
curiofité.
Le régne de Charles VI préfente des
événemens qu'on ne lira pas avec moins
d'intérêt. L'ambition des Princes du
Sang , qui , fous un Roi mineur gouvernent
la France à leur gré , forme un
tableau dont on ne peut bien fe faire
une idée , qu'en le voyant dans l'Ouvrage
même. Les affaires de Bretagne
reparoiffent encore fur la Scène . Elles
font place aux divifions inteftines , caùfées
par la révolte de plufieurs villes
qui ne finit que lorfque le Roi prend
en main les rênes du Gouvernement.
Nous pafferons fous filence la trifte &
funefte maladie de ce Monarque , qui a
replongé la France dans l'abîme de
malheurs que M. Villaret décrit avec
autant de chaleur que d'intérêt. C'eſt ſous
ce . Prince qu'a été inventé en France
le jeu de cartes , & voici comme notre
70 MERCURE DE FRANCE .
hiftorien rapporte cette origine . « Entre
» les curieufes fuperfluités qu'enfanta
parmi nous l'ennui de l'éxistence
و و
»
il
, ne faut pas oublier le jeu de cartes
» inventé , dit- on , pour procurer quel-
" que foulagement au Roi lorfque fes
accès lui laiffoient des intervervalles
de tranquillité. Cet amufement , qui
fait aujourd'hui les délices des focié-
» tés , où l'on fe pique le plus de poli-
» teffe & de raiſon , eft tellement confacré
par l'habitude , que nous l'avons
transformé en befoin réel . Jaquemin
» Gringonneur , Peintre demeurant
» rue de la Verrerie , fut le premier qui
» peignit des cartes à or & de diverfes
» couleur , pour l'efbatement du Roi .
»L'invention de ces fortes de figures
» n'étoit certainement pas nouvelle ;
>
;
car un Statut du Synode de Wor-
» cheftre , profcrit entr'autres jeux de ha-
>
zard , celui du Roi & de la Reine. On
» trouve dans la vie de S. Bernard de
» Sienne , parmi les inftrumens de jeux
divers , tels que les palets , les dés
» qu'on apporta dans la Place publique
» pour les brûler , des figures peintes ,
» des cartes de triomphe , dont l'un de
» nos jeux de cartes retient encore le
» nom. Mais cette récréation avoit été
FEVRIER. 1763. 71
j
33
33
» long- temps négligée , lorfque la démence
du Roi la tira de l'obfcurité.
" La nation ne tarda pas à
l'adopter
» & la fureur de ce jeu abforba bien-
» tôt toutes les autres. Quatre années
» s'étoient à peine écoulées , que cette
» manie étoit devenue épidémique. Le
» Prévôt de Paris rendit une Ordon-
» nance qui l'interdifoit ; mais la dé-
» fenfe fut d'autant plus mal obſervée ,
» que la Cour donnoit publiquement le
premier éxemple de la tranfgreffion. »
Ce fut fous le même Règne de Charles
VI , qu'on vit fleurir la Cour amoureufe
, formée par le nombre & la qualité
des Officiers , fur le modèle des
Cours Souveraines : Préfidens , Confeillers
, Maîtres des Requêtes , Auditeurs
, Chevaliers d'honneur , grands-
Veneurs , Secrétaires , Gens du Roi
leurs Subftituts ; en un mot , toutes les
Charges qui formoient les Jurifdictions
fupérieures , y étoient fpécifiées . Les
plus grands Seigneurs briguoient l'honneur
d'y être admis . Les Princes du
Sang étoient à la tête de cette Compagnie
entiérement confacrée à l'Amour.
On voit dans la lifte des Officiers les
noms des plus anciennes familles du
Royaume. On y voir des Magiftrats ,
72 MERCURE DE FRANCE .
"
& ce qui doit paroître fingulier de nos
jours , on eft étonné de trouver dans
cette affociation voluptueufe des Docteurs
en Théologie , des grands Vicaires ,
des Chapelains , des Curés , des Chanoines
de Paris & de plufieurs autres
villes.
A la fin du quatorziéme fiécle , lorfqu'on
faifoit mourir des hommes revêtus
du Sacerdoce , on obfervoit une cérémonie
qui paroît s'être perdue parmi
nous c'est la dégradation. Voici ce
qui arriva à deux Religieux Prêtres qui
avoient entrepris la guérifon du Roi.
» Le Maréchal de Sancerre , dit M.
» Villaret , avoit envoyé de Guyenne
» deux Auguftins qui s'étoient vantés
» de guérir l'infirmité du Roi ..... On
» eut grand foin de leur fournir tout
» ce qu'ils demanderent : après avoir
» fans fuccès éffayé divers remèdes
» entr'autres un breuvage de perles dif-
" tillées ; ils eurent recours aux invo-
» cations magiques , qui n'opérerent pas
»davantage. On s'étoit contenté juf-
» ques -là de les obferver ; mais lorf-
» que des incifions qu'ils firent fur la
» tête du Monarque eurent redoublé la
» violence des accès , on conçut des
» foupçons que leur conduite ne détruifit
FEVRIER. 1763. 73
"
29 truifit pas ..... Ces deux Moines im-
" pudens oferent accufer le Duc d'Or-
» léans lui-même : on les interrogea ; ils
» fe couperent. Appliqués à la queſtion ,
» ils avouerent leur impofture ... Avant
» que de livrer les deux Prêtres empy-
» riques à la Juftice féculière , ils furent
dégradés. Pour cet effet on les con-
» duifit à la Grève les mains liées , ayant
» fur la tête des mîtres de papier , où
» leurs noms étoient écrits : ils s'appel-
» loient Pierre & Lancelot. Un écri-
» teau de parchemin attaché à leur dos
» contenoit leurs crimes. L'Evêque de
» Paris , en habits pontificaux , fortit
» d'une des fenêtres de l'Hôtel- de-Ville ,
» & s'avança par une gallerie fur un
» échaffaut tendu de drap de laine. Il
» étoit accompagné de fix autres Evêques
& de plufieurs Eccléfiaftiques.
» Les deux criminels monterent fur un
» échafaut élevé vis-à-vis de celui du
Clergé : un Docteur en Théologie les
» prêchoit. Le fermon fini , l'Evêque
» leur dit puifque vous avez profané
» par vos actions infâmes le glorieux
» caractére de notre Religion , nous vous
» déclarons indignes de la communion
» des Fidéles & detoute fonction Eccléfia-
»ftique. Les Prêtres de la fuite de l'Evê-
:
D
74 MERCURE DE FRANCE .
t
»
"
» que les revêtirent enfuite des ornemens
» facerdotaux. Alors ces malheureux fe
mirent à genoux , & confefferent leurs
» crimes. On leur mit entre les mains
» le Calice , que l'Evêque reprit lui-
» même , en difant : nous t'otons le Ca-
» lice avec lequel tu confacrois le nom de
N. S. On obferva la même cérémonie
» pour les autres ornemens. Lorsqu'ils
furent entiérement dépouillés , l'Evêque
ordonna qu'on leur raclât les
doigts , & qu'on les lavât dans une
» liqueur préparée à cet effet...... A
l'inftant le Sergent & les Archers du
» Prévôt de Paris s'en emparerent. Après
» les avoir promenés nuds en chemiſes
» dans les principales rues , ils les rame-
» nerent à la Grève , où ils furent dé-
» capités »
Nous defirerions que les bornes ordinaires
d'un extrait nous permiffent de
rapporter tout le morceau de cette hiftoire
, qui concerne l'origine des Spectacles
en France . M. Villaret a fait fur
cette matière des recherches curieufes
& des obfervations très-intéreffantes .
Nous nous propofons d'en entretenir
un jour nos Lecteurs , en les renvoyant
à l'article des Spectacles , où ces recherches
& ces obfervations occuperontleur
LE
JANVIER. 1763. 75
S
r
t
r
véritable place . Nous avons lu tout ce
morceau avec une extrême fatisfaction
& le Public doit favoir gré à l'Auteur
d'avoir débrouillé un cahos , d'où quelques
autres hiftoriens ne s'étoient pas
fi bien tirés.
En général nous ne pouvons que répéter
les éloges que nous avons déja
donnés plufieurs fois à l'ouvrage de
M. Villaret. Son ftyle réunit à la fois la
chaleur , l'élégance & la précifion ; & les
faits , même les moins importans , y
font toujours préfentés d'une manière
piquante.
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Résumé : HISTOIRE DE FRANCE depuis l'établissement de la Monarchie, jusqu'au regne de LOUIS XIV. par M. VILLARET, Sécretaire de Nosseigneurs les Pairs de France, Garde des Archives de la Pairie ; à Paris chez Desaint & Saillant, rue S. Jean de Beauvais, vis-à-vis le Collége ; 1763 ; avec approbation & privilége du Roi. Tomes XI & XII. Volumes in-12.
Le texte présente une analyse de l'ouvrage 'Histoire de France depuis l'établissement de la Monarchie jusqu'au règne de Louis XIV' de M. Villaret, secrétaire des Pairs de France et garde des Archives de la Pairie. Les tomes XI et XII, publiés en 1763, couvrent la période de 1378 à 1407, sous les règnes de Charles V et Charles VI. Les principaux événements relatés incluent les conflits entre Charles V et Jean de Montfort, duc de Bretagne, ainsi que la mort du connétable Duguesclin. Charles V ordonna que le corps de Duguesclin soit inhumé à l'abbaye de Saint-Denis, malgré les vœux du défunt. Le convoi funéraire traversa la France, suscitant des larmes et des services funéraires partout sur son passage. Charles V fit également ériger un mausolée pour Duguesclin, avec une épitaphe modeste. L'auteur compare Duguesclin à Turenne, soulignant les qualités militaires et la modestie des deux héros. Il mentionne également la mort de Charles V et l'état des sciences et des arts sous son règne. Le règne de Charles VI est marqué par l'ambition des princes du sang et des révoltes internes. Sous Charles VI, le jeu de cartes fut inventé pour distraire le roi lors de ses accès de maladie. La Cour amoureuse, composée de nombreux officiers et grands seigneurs, fleurit également sous ce règne. Le texte évoque également la cérémonie de dégradation de deux religieux ayant tenté de guérir le roi Charles VI par des moyens magiques. Enfin, il mentionne les recherches de M. Villaret sur l'origine des spectacles en France, qu'il compte aborder dans un article dédié.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1
HISTOIRE DE FRANCE depuis l'établissement de la Monarchie, jusqu'au regne de LOUIS XIV. par M. VILLARET, Sécretaire de Nosseigneurs les Pairs de France, Garde des Archives de la Pairie ; à Paris chez Desaint & Saillant, rue S. Jean de Beauvais, vis-à-vis le Collége ; 1763 ; avec approbation & privilége du Roi. Tomes XI & XII. Volumes in-12.
2
p. 75-78
LETTRE DE M. MARIN, Censeur Royal & de Police, de l'Académie de Marseille, & de la Société Royale des Sciences & Belles-Lettres de Nancy ; à Madame la P*** de *** sur un projet intéressant pour l'humanité. Brochure in-12, sans nom de Ville ni de Libraire.
Début :
LE but de cet écrit est de proposer un établissement qui fait honneur à [...]
Mots clefs :
Établissement, Brochure, Pauvres, Avocats, Injustice
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE M. MARIN, Censeur Royal & de Police, de l'Académie de Marseille, & de la Société Royale des Sciences & Belles-Lettres de Nancy ; à Madame la P*** de *** sur un projet intéressant pour l'humanité. Brochure in-12, sans nom de Ville ni de Libraire.
LETTRE DE M. MARIN , Cenfeur
Royal & de Police , de l'Académie
de Marfeille , & de la Société Royale
des Sciences & Belles- Lettres de Nancy
; à Madame la P*** de *** fur
un projet intéreſſant pour l'humanité.
Brochure in- 12 , fans nom de Ville
ni de Libraire .
LEE but de cet écrit eft de propofer
un établiffement qui fait honneur à
celui qui l'a imaginé , & auquel nous
Dij
76 MERCURE DE FRANCE .
1
croyons que tous les citoyens devroient
concourir. Il s'agit d'un Bureau de confultations
pour les les pauvres , c'eſt-à -dire ,
que tous les pauvres qui ont des procès ,
& qui , faute de pouvoir payer des Avocats
& des Procureurs , font obligés d'abandonner
leurs droits trouveroient
une reffource contre l'injuftice , dans
la bonne volonté de quelques particuliers
difpofés à payer les frais de la procédure.
Ce Bureau s'établiroit par la
voie de la foufcription. On nommeroit
un Caiffier qui feroit dépofitaire
des fonds des Soufcripteurs ; & des
Avocats payés de l'argent de ces fonds
s'affembleroient
certains jours de la femaine
pour délibérer fur les affaires de
leurs pauvres cliens. Il faut lire dans la
brochure même tous les détails concernant
ce nouvel établiffement. Ils
nous ont paru concertés avec prudence,
& dictés par une charité tendre & affectueufe
, qui fait connoître l'ame fenfible
& bienfaifante de M. Marin. Ce qui
fans doute , lui a fait naître l'idée de
propofer un pareil établiffement
, eft
une hiftoire pathétique , au récit de laquelle
les coeurs les plus durs feront euxmêmes
attendris . M. Marin parle d'une
JANVIER. 1763. 77
femme malheureuſe , à qui il a été chargé
de porter les aumônes de la Princeffe
, à laquelle il a dédié fa brochure .
» J'ai erré long-temps dans cette rue ,
» où elle avoit vécu dans une forte d'o-
» pulence , fans avoir pu découvrir fa
>> retraite. Les voifins qu'elle avoit fi
>> fouvent obligés , ont oublié jufqu'à
" fon nom. Je défefpérois de réuffir
» dans mes recherches , lorfqu'une jeune
»fille m'arrête & me tend la main , en
» me cachant fes larmes. Je l'interroge ,
» & par les réponfes que je lui arrache
» je comprends qu'elle follicite la charité
» des paffans pour cette femme que je
» cherche. Je me fais conduire ; elle
» me guide en tremblant ; je la fuis dans
» un réduit obfcur ; j'entre , je vois à la
» foible lueur d'une lampe , fix enfans
>> aux genoux de leur mère , lui deman
» dant du pain. Je vois une femme , les
» yeux égarés , gardant le filence terrible
» du défefpoir , fe meurtriffant le fein
» d'une main , & foutenant de l'autre la
» tête de fon mari , étendu fur la paille ,
» brulé par une fiévre ardente , couvert
» de cicatrices , & expirant faute de
» nourriture. Comment vous peindre
» Madame , l'expreffion de leur recon-
» noiffance, lorfque j'ai annoncé à ces
D iij
78 MERCURE DE FRANCE.
» infortunés que leur malheur étoit
» venujufqu'à vous , & que vos mains
par-
» s'étoient ouvertes à leur mifére ! La
» mère étouffant de fanglots , embraf-
"fant fes enfans , fans pouvoir proférer
»une parole ; le père agitant fa tête , &
» prononçant des mots mal articulés ;
» les enfans preffant mes genoux en
» larmes , m'ont fait pouffer un cri de
» douleur & de joie , & m'ont plongé
» dans une espèce d'anéantiffement ;
"mes pieds chancelans fe déroboient
» fous moi;ma main cherchoit un appui;
" mon coeur s'eft gonflé , ma refpira-
» tion devenue plus rare & plus forte
» étouffoit ma voix , & je fuis resté
» quelque temps immobile. »
"
M. Marin nous apprend que la caufe
de l'infortune de cette famille au défefpoir
, eft venue d'un procès injuſte
qu'on lui a fait , & qu'elle a perdu
faute de s'être défendue felon les formalités
ordinaires de la Juftice . Il lui refte
encore quelque reffource ; mais n'étant
pas en état de défendre fon bien , que
d'injuftes raviffeurs veulent lui enlever ,
elle eft dans le danger de tout perdre.
C'eft ce qui a donné à M. Marin l'idée
du nouvel établiffement dont nous venons
de rendre compte.
Royal & de Police , de l'Académie
de Marfeille , & de la Société Royale
des Sciences & Belles- Lettres de Nancy
; à Madame la P*** de *** fur
un projet intéreſſant pour l'humanité.
Brochure in- 12 , fans nom de Ville
ni de Libraire .
LEE but de cet écrit eft de propofer
un établiffement qui fait honneur à
celui qui l'a imaginé , & auquel nous
Dij
76 MERCURE DE FRANCE .
1
croyons que tous les citoyens devroient
concourir. Il s'agit d'un Bureau de confultations
pour les les pauvres , c'eſt-à -dire ,
que tous les pauvres qui ont des procès ,
& qui , faute de pouvoir payer des Avocats
& des Procureurs , font obligés d'abandonner
leurs droits trouveroient
une reffource contre l'injuftice , dans
la bonne volonté de quelques particuliers
difpofés à payer les frais de la procédure.
Ce Bureau s'établiroit par la
voie de la foufcription. On nommeroit
un Caiffier qui feroit dépofitaire
des fonds des Soufcripteurs ; & des
Avocats payés de l'argent de ces fonds
s'affembleroient
certains jours de la femaine
pour délibérer fur les affaires de
leurs pauvres cliens. Il faut lire dans la
brochure même tous les détails concernant
ce nouvel établiffement. Ils
nous ont paru concertés avec prudence,
& dictés par une charité tendre & affectueufe
, qui fait connoître l'ame fenfible
& bienfaifante de M. Marin. Ce qui
fans doute , lui a fait naître l'idée de
propofer un pareil établiffement
, eft
une hiftoire pathétique , au récit de laquelle
les coeurs les plus durs feront euxmêmes
attendris . M. Marin parle d'une
JANVIER. 1763. 77
femme malheureuſe , à qui il a été chargé
de porter les aumônes de la Princeffe
, à laquelle il a dédié fa brochure .
» J'ai erré long-temps dans cette rue ,
» où elle avoit vécu dans une forte d'o-
» pulence , fans avoir pu découvrir fa
>> retraite. Les voifins qu'elle avoit fi
>> fouvent obligés , ont oublié jufqu'à
" fon nom. Je défefpérois de réuffir
» dans mes recherches , lorfqu'une jeune
»fille m'arrête & me tend la main , en
» me cachant fes larmes. Je l'interroge ,
» & par les réponfes que je lui arrache
» je comprends qu'elle follicite la charité
» des paffans pour cette femme que je
» cherche. Je me fais conduire ; elle
» me guide en tremblant ; je la fuis dans
» un réduit obfcur ; j'entre , je vois à la
» foible lueur d'une lampe , fix enfans
>> aux genoux de leur mère , lui deman
» dant du pain. Je vois une femme , les
» yeux égarés , gardant le filence terrible
» du défefpoir , fe meurtriffant le fein
» d'une main , & foutenant de l'autre la
» tête de fon mari , étendu fur la paille ,
» brulé par une fiévre ardente , couvert
» de cicatrices , & expirant faute de
» nourriture. Comment vous peindre
» Madame , l'expreffion de leur recon-
» noiffance, lorfque j'ai annoncé à ces
D iij
78 MERCURE DE FRANCE.
» infortunés que leur malheur étoit
» venujufqu'à vous , & que vos mains
par-
» s'étoient ouvertes à leur mifére ! La
» mère étouffant de fanglots , embraf-
"fant fes enfans , fans pouvoir proférer
»une parole ; le père agitant fa tête , &
» prononçant des mots mal articulés ;
» les enfans preffant mes genoux en
» larmes , m'ont fait pouffer un cri de
» douleur & de joie , & m'ont plongé
» dans une espèce d'anéantiffement ;
"mes pieds chancelans fe déroboient
» fous moi;ma main cherchoit un appui;
" mon coeur s'eft gonflé , ma refpira-
» tion devenue plus rare & plus forte
» étouffoit ma voix , & je fuis resté
» quelque temps immobile. »
"
M. Marin nous apprend que la caufe
de l'infortune de cette famille au défefpoir
, eft venue d'un procès injuſte
qu'on lui a fait , & qu'elle a perdu
faute de s'être défendue felon les formalités
ordinaires de la Juftice . Il lui refte
encore quelque reffource ; mais n'étant
pas en état de défendre fon bien , que
d'injuftes raviffeurs veulent lui enlever ,
elle eft dans le danger de tout perdre.
C'eft ce qui a donné à M. Marin l'idée
du nouvel établiffement dont nous venons
de rendre compte.
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Résumé : LETTRE DE M. MARIN, Censeur Royal & de Police, de l'Académie de Marseille, & de la Société Royale des Sciences & Belles-Lettres de Nancy ; à Madame la P*** de *** sur un projet intéressant pour l'humanité. Brochure in-12, sans nom de Ville ni de Libraire.
M. Marin, membre de plusieurs académies et sociétés savantes, propose la création d'un Bureau de consultations pour les pauvres. Ce bureau offrirait une assistance juridique gratuite aux personnes indigentes impliquées dans des procès, mais incapables de payer des avocats et procureurs. Le financement serait assuré par des souscriptions volontaires, avec un caissier pour gérer les fonds et des avocats rémunérés pour traiter les affaires des pauvres clients. L'idée de ce projet découle d'une rencontre émouvante de M. Marin avec une famille dans le besoin. Il avait cherché une femme autrefois prospère et l'avait trouvée dans un réduit obscur avec ses enfants affamés et son mari malade. Leur misère était due à un procès injuste perdu faute de moyens pour se défendre. Cette expérience a poussé M. Marin à proposer ce bureau pour éviter de telles injustices.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 79-88
AVERTISSEMENT Au sujet du Corps complet de l'AGRICULTURE, du Commerce & des Arts & Métiers de France, dédié au Roi, sous le titre de l'AGRONOMIE & de L'INDUSTRIE, par une Société d'Agriculteurs, de Commerçans & d'Artistes.
Début :
CULTIVER avec foin les branches d'un Arbre, & négliger ses [...]
Mots clefs :
Tarifs, Souscriptions, Agriculture, Volumes, Commerce, Métiers, Observations, Cahiers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVERTISSEMENT Au sujet du Corps complet de l'AGRICULTURE, du Commerce & des Arts & Métiers de France, dédié au Roi, sous le titre de l'AGRONOMIE & de L'INDUSTRIE, par une Société d'Agriculteurs, de Commerçans & d'Artistes.
AVERTISSEMENT
Aufujet du Corps complet de l'AGRICULTURE
, du Commerce & des Arts
& Métiers de France , dédié au Ror ,
fous le titre de l'AGRONOMIE & de
L'INDUSTRIE , par une Société.
d'Agriculteurs , de Commerçans &
d'Artiftes.
Renouvellement des Soufcriptions .
ANNÉE 1763.
CULTIVER
ULTIVER avec foin les bran-
» ches d'un Arbre , & négliger fes
» racines , dit un Philofophe , c'eſt tra-
" vailler en vain . Il en feroit de même
de notre Ouvrage , fi nous n'euffions
pofé des fondemens folides avant d'en
élever l'édifice .
En fuivant ce principe , nous avons
fait précéder par une Théorie lumineufe
& néceffaire , les Méthodes que
nous nous propofons de développer
dans les Volumes fuivans.
Div
80 MERCURE DE FRANCE.
Perfonne n'ignore que la fcience de
la Navigation doit le degré de perfection
où elle eſt parvenue aux découvertes
faites en Aftronomie & en Algébre
, appliquées à la Géométrie : nous
foutenons , avec la fçavante Société de
Bretagne ( a ) que les découvertes faites
en Chymie & en Phyfique feront
pareillement la fource des progrès du
Cultivateur dans fon Art.
Cet Art abandonné à des mains efclaves
de la coutume & des préjugés ,
doit puifer les fecours qui lui font néceffaires
dans les fources de la Philofophie.
Cette fcience développe les principes
de la Nature , & la connoiffance
de ces principes doit être celle des
Agriculteurs. C'est donc à ces hommes
intelligens , qui feuls peuvent conduire
les opérations du Laboureur , que nous
avons dû nous adreffer en premier lieu.
Nous allons maintenant entrer dans
les champs du Cultivateur ( b ) & faire
nos efforts pour lui dévoiler les myftères
de la Nature.
( a ) Page 131 , fecond Volume de fon Corps
d'Obfervations.
(b ) Le volume d'Agriculture qui va paroître
, traitera de l'Agriculture-pratique.
FEVRIER. 1763. 81
> Nous parlerons au Laboureur &
nous nous mettrons à fa portée . ( c )
Nous lui enfeignerons le moyen de
rendre fes travaux plus utiles à fes
Concitoyens & à lui- même.
Cette Claffe d'hommes fi néceffaire
& fi précieuſe à l'Etat , encouragée
par le Gouvernement & éclairée par nos
leçons , trouvera moins de terreins ftériles
, & rendra plus fertiles ceux qui
l'étoient déja .
Nous continuerons fur le même plan
la partie du Commerce & celle des
Arts & Métiers. Le Public fatisfait ›
nous y invite par fes éloges. On joindra
au premier Volume du Corps d'Ofervations
, qui paroîtra en 1763 , le
Tableau des perfonnes qui contribuent
avec nous à ce grand Ouvrage. Ces
Citoyens eftimables ont bien voulu confentir
que leurs noms fuiviffent ceux
des Protecteurs de la Société : on donnera
auffi les noms de ceux qui la
compofent. Heureux fi par notre zéle
& notre amour pour la patrie
pouvons inſpirer une entiere confiance
dans nos travaux !
, nous
(c) Voyez notre Préface , partie d'Agricultu
re ; pag. xxj . Nous l'y avons promis.
Dv
82 MERCURE DE FRANCE.
CONDITION S.
?
LE Public paroiffant empreffé de jouir
du fruit de l'Ouvrage de la Société
dont une partie féparée traite de l'Agriculture
, une autre du Commerce , &
une troifiéme des Arts & Métiers , il
fera formé pendant l'année 1763 , deux
Volumes complets de chacune de ces
trois parties ; au lieu que jufques à
préfent il n'en a été diſtribué que deux
d'Agriculture , & un feul des autres
parties.
Les matériaux néceffaires pour la confection
du Corps général d'Obfervations.
de cette Société , fe trouvant affez
abondans on en diftribuera trois
Volumes complets l'année prochaine.
Il n'en a été fourni précédemment que
deux Volumes.
?
Il paroîtra donc dans le courant de
1763 , fix Volumes du Corps de l'Ouvrage,
& trois volumes du Corps général
dobfervations , ce qui fera neuf Volumes
complets.
On continuera de divifer les Volumes
en Cahiers de cinq feuilles d'impreffion
, in-8° , & d'un caractère paFEVRIER.
1763. 83
reil à celui dont on s'eft fervi jufqu'à
préfent.
Les Cahiers de chaque partie du Corps
de l'Ouvrage , pafferont aux Soufcripteurs
alternativement & fucceffivement ,
chaque quinzaine. Il leur paffera auffi
chaque mois un Cahier du Corps d'Obfervations.
Les mefures & les précautions
néceffaires étant prifes pour le
conformer exactement à ce plan & à
ces Epoques , les premiers Cahiers du
Corps d'Ouvrage partiront toujours du
Bureau de la Société , dans les quatre
premiers jours de chaque mois , les feconds
Cahiers vers le 12 ou le 15 , &
ceux du Corps d'Obfervations s'enverront
réguliérement à la fin de chaque
mois.
Chaque Cahier continuera d'être timbré
à l'ordinaire . Il aura fa dénomination
, afin qu'il ne puiffe arriver aucune
confufion , & qu'on puiffe les raffembler
aifément , pour compofer les
volumes qui feront de 320 pages chacun
, ou environ .
Cette diftribution par Cahiers , n'aura
cependant lieu qu'à l'égard des Soufcripteurs
, pour la facilité des envois.
Il ne fera plus diftribué de Cahiers
féparés au Public , lorfqu'il n'aura pas
foufcrit.
" D·VI
84 MERCURE DE FRANCE.
Les Volumes qu'on diftribuera féparément
feront timbrés avec ordre , de
même que les Cahiers
afin que les
perfonnes qui les leveront , puiffent en
faire la diftinction avec facilité.
Le peu d'exactitude des Graveurs
avoit mis dans le cas d'annoncer la diftribution
des Planches par Volumes
féparés ; mais au moyen des précautions
prifes pour l'avenir , cet inconvénient
ne fubfiftera plus : on placera dorénavant
les Planches à la fin de chaque
Volume . Elles feront difpofées de façon
que le Lecteur pourra , dans le même
coup d'oeil , voir la Planche , & lire
la defcription qui lui eft relative .
Ces Planches formant un objet difpendieux
, chaque Planche tiendra lieu
d'une demie feuille d'impreffion , ainſi
qu'il eft d'ufage .
On fera paffer vers le premier de Mai
prochain , aux Soufcripteurs de l'année
dernière , les Planches concernant les
quatre Volumes du Corps de l'Ouvrage
qui ont paru ; & quant aux perfonnes
qui ont pris des Volumes féparés fans
foufeription , on leur livrera les Planches
fur la repréſentation de leurs Volumes.
Les foufcriptions pour l'année 1763
feront ouvertes dès ce jourjufqu'au premier
Mars prochain.
FEVRIER. 1763. 85
PRIX DES SOUSCRIPTIONS.
Le prix de la foufcription fera le même déja
fixé , c'est-à- dire , de 3 liv. par Volume.
Au moyen de quoi , diſtribuant en 176 ; neuf
Volumes en tout , dont deux de l'Agriculture ,
deux du Commerce , deux des Arts & Métiers , &
trois du Corps d'Obfervations , & les neufVolumes
étant pris enſemble & Planches compriſes , l'objet
de payement pour 1763 fera de 27 1.
Pour le port , par la grand-pofie , pour la Province
, à raifon de 4 1. par cahier , ou 16 f. le
vol. fait en tout , 7 1. 4 f.
Et pour le port à Paris , par la petite-pofte , à
raifon de 6 d. par cahier ou 2 f. le vol. 18 f.
On a la liberté
de l'envoyer
prendre
aux Bureaux
de l'Agronomie
, alors il n'y aura point de
frais de port
à payer
.
Les perfonnes qui n'ont point encore ſouſcrit ,
depuis que cet Ouvrage a paru , payeront pour
les fix Volumes de 1762 , 18 1 .
Pour le port de la grand-pofte pour la Pro- vince, à raifon de 4 f. le cahier , 4 1. 16 f.
Et par la petite-pofte pour Paris , à den. par cahier ,
12 f.
Ceux qui ne vondront pas foufcrire en 1763 pour
la totalité de POuvrage , payeront , favoir:
Pour la partie de l'Agriculture , en trois Volumes
complets,
Pour celle du Commerce, idem ,
Pour celle des Arts & Métiers , idem ,
7 1.
7 1.
7 1.
Et pour le Corps général d'Obfervations , en 3
Volumes complets , 10 l. 10 f.
Total , 31L 10l.
86 MERCURE DE FRANCE.
Les Soufcripteurs entrans , qui defireront avoir les
Volumes des parties dénommées ci- deſſus , qui ont
paru depuis le commencement de l'ouvrage , payerontpar
parties féparées ; favoir:
Pour les deux Vol. de l'Agriculture , ci , 7 1.6 L
Pour celui du Commerce , 31. 14 f.
3 l. 14f.
Pour les deux du Corps d'Obfervations
, 7 l. 6f.
Pour le port par la grand-pofte pour la Province
, fur le pied de 16 fols par volume ou 4 f.
par cahier , comme eft dit ci - deffus ,
Pour celui des Arts & Métiers ,
16 f.
Et pour Paris , par la petite-pofte , à raison de 2 f par volume , ou de 6 den , par cahier , comme eft dit ci- deffus ,
2 f. Chaque Volume féparé , foit de 1762 , ou qui
paroîtront à l'avenir , fe diftribueront à Paris , à
l'accoutumée , fur le pied de 4 1. chacun , 4 l .
Ceux qui voudront avoir cet Ouvrage par les
voitures publiques ou particulières , en fe chargeant
du port , pourront continuer de les faire
prendre aux Bureaux de la Société , ou écrire ,
pour donner les indications certaines , en affranchiffant
les Lettres d'Avis : Chaque volume leur
fera adreffé fur le pied feulement des foufcriptions
fufdites.
Il y aura à Paris deux Bureaux de recette établis
; l'un chez Defpilly , Libraire , rue S. Jacques
, à la Vieille- Pofte , & l'autre rue des Orties
, Butte S. Roch .
Les reconnoiffances des foufcriptions feront
fignées par le Préposé de la Société aux recouvremens.
Elles feront vilées par le Caiſſier , ainfi
que par le Libraire de ladite Société.
On tiendra des Regiftres en forme , paraphés
par la Société , & les Receveurs n'y porteront auFEVRIER.
1763 . 87
can enregistrement de foufcriptions , qu'au prealable
elle n'ait été payée comptant .
de
Les perfonnes de Province qui auront envie de
foufcrire , en préviendront par Lettres franches
port , & on leur fera paffer les reconnoiſſances
des fommes qu'ils auront payées , avec les cahiers
publiés de l'Ouvrage.
On prie les perfonnes qui écriront de vouloir
bien le faire , le plus lifiblement qu'il fera poffible
, & fur- tout d'indiquer très-politivement les
demeures & les endroits où paffe la grand-poſte ,
afin que rien n'y refte au rebut.
TARI F.
SOUSCRIPTIONS GENÉRALES
.OU
pour la totalité de l'Ovvrage & port compris .
1753.
La Soufcription générale pour la Province fera
de 34 liv. 4 f.
Pour Paris , de 27 liv. 18 f.
1762 , auffi port compris.
Pour la Province , 2.2 liv. 16 f.
Pour Paris ,
18 liv. 12 f.
1763.
SOUSCRIPTIONS PARTICULIERES,
OU
pour parties féparées de l'Ouvrage. , Port compris.
Agriculture , ou Commerce , ou Arts & Métiers
88 MERCURE DE FRANCE.
Pour la Province ,
Pour Paris ,
Corps d'Obfervations.
Pour la Province ,
Pour Paris ,
1762.
8 liv. 12 f.
7 liv. 4 f.
12 liv 18 f.
10 liv. 16 f.
SOUSCRIPTIONS PARTICULIERES.
Pour chaque Partie pour la Province , on payera
Port compris , fçavoir :
Pour les deux Vol . de l'Agriculture , ci 8 liv. 18 f.
Pour le Vol . du Commerce ,
Pour le Vol. des Arts & Métiers ,
liv . 10 f.
liv. ro f.
Pour les deux Vol du Corps d'Obfervations
8 liv. 18 f.
Pour chaque Partie pour Paris , on payera ,
Port compris fçavoir :
Pour les deux Vol. de l'Agriculture , 7 liv. 10 f.
du Commerce,
des Arts & Métiers ,
3 liv. 16 f.
3 liv. 161,
Pour les deux Vol.du Corps d'Obſervations
7. liv. 10 f.
On trouve chez DESPILLY , tous les Livres qui
concernent l'Agriculture , le Commerce & les Arts &
Métiers ; entr'autres le Guide des Laboureurs , ou
l'Abrégé de l'Agriculture Pratique . Cet Ouvrage eft
divifé en Entretiens & Recueils , pour lafacilité des
Curés , qui voudront enfeigner les Principes & la
Pratique de l'Agriculture à leurs jeunes Paroiffiens,
& en même temps pour l'utilité des Cultivateurs
aduels.
Aufujet du Corps complet de l'AGRICULTURE
, du Commerce & des Arts
& Métiers de France , dédié au Ror ,
fous le titre de l'AGRONOMIE & de
L'INDUSTRIE , par une Société.
d'Agriculteurs , de Commerçans &
d'Artiftes.
Renouvellement des Soufcriptions .
ANNÉE 1763.
CULTIVER
ULTIVER avec foin les bran-
» ches d'un Arbre , & négliger fes
» racines , dit un Philofophe , c'eſt tra-
" vailler en vain . Il en feroit de même
de notre Ouvrage , fi nous n'euffions
pofé des fondemens folides avant d'en
élever l'édifice .
En fuivant ce principe , nous avons
fait précéder par une Théorie lumineufe
& néceffaire , les Méthodes que
nous nous propofons de développer
dans les Volumes fuivans.
Div
80 MERCURE DE FRANCE.
Perfonne n'ignore que la fcience de
la Navigation doit le degré de perfection
où elle eſt parvenue aux découvertes
faites en Aftronomie & en Algébre
, appliquées à la Géométrie : nous
foutenons , avec la fçavante Société de
Bretagne ( a ) que les découvertes faites
en Chymie & en Phyfique feront
pareillement la fource des progrès du
Cultivateur dans fon Art.
Cet Art abandonné à des mains efclaves
de la coutume & des préjugés ,
doit puifer les fecours qui lui font néceffaires
dans les fources de la Philofophie.
Cette fcience développe les principes
de la Nature , & la connoiffance
de ces principes doit être celle des
Agriculteurs. C'est donc à ces hommes
intelligens , qui feuls peuvent conduire
les opérations du Laboureur , que nous
avons dû nous adreffer en premier lieu.
Nous allons maintenant entrer dans
les champs du Cultivateur ( b ) & faire
nos efforts pour lui dévoiler les myftères
de la Nature.
( a ) Page 131 , fecond Volume de fon Corps
d'Obfervations.
(b ) Le volume d'Agriculture qui va paroître
, traitera de l'Agriculture-pratique.
FEVRIER. 1763. 81
> Nous parlerons au Laboureur &
nous nous mettrons à fa portée . ( c )
Nous lui enfeignerons le moyen de
rendre fes travaux plus utiles à fes
Concitoyens & à lui- même.
Cette Claffe d'hommes fi néceffaire
& fi précieuſe à l'Etat , encouragée
par le Gouvernement & éclairée par nos
leçons , trouvera moins de terreins ftériles
, & rendra plus fertiles ceux qui
l'étoient déja .
Nous continuerons fur le même plan
la partie du Commerce & celle des
Arts & Métiers. Le Public fatisfait ›
nous y invite par fes éloges. On joindra
au premier Volume du Corps d'Ofervations
, qui paroîtra en 1763 , le
Tableau des perfonnes qui contribuent
avec nous à ce grand Ouvrage. Ces
Citoyens eftimables ont bien voulu confentir
que leurs noms fuiviffent ceux
des Protecteurs de la Société : on donnera
auffi les noms de ceux qui la
compofent. Heureux fi par notre zéle
& notre amour pour la patrie
pouvons inſpirer une entiere confiance
dans nos travaux !
, nous
(c) Voyez notre Préface , partie d'Agricultu
re ; pag. xxj . Nous l'y avons promis.
Dv
82 MERCURE DE FRANCE.
CONDITION S.
?
LE Public paroiffant empreffé de jouir
du fruit de l'Ouvrage de la Société
dont une partie féparée traite de l'Agriculture
, une autre du Commerce , &
une troifiéme des Arts & Métiers , il
fera formé pendant l'année 1763 , deux
Volumes complets de chacune de ces
trois parties ; au lieu que jufques à
préfent il n'en a été diſtribué que deux
d'Agriculture , & un feul des autres
parties.
Les matériaux néceffaires pour la confection
du Corps général d'Obfervations.
de cette Société , fe trouvant affez
abondans on en diftribuera trois
Volumes complets l'année prochaine.
Il n'en a été fourni précédemment que
deux Volumes.
?
Il paroîtra donc dans le courant de
1763 , fix Volumes du Corps de l'Ouvrage,
& trois volumes du Corps général
dobfervations , ce qui fera neuf Volumes
complets.
On continuera de divifer les Volumes
en Cahiers de cinq feuilles d'impreffion
, in-8° , & d'un caractère paFEVRIER.
1763. 83
reil à celui dont on s'eft fervi jufqu'à
préfent.
Les Cahiers de chaque partie du Corps
de l'Ouvrage , pafferont aux Soufcripteurs
alternativement & fucceffivement ,
chaque quinzaine. Il leur paffera auffi
chaque mois un Cahier du Corps d'Obfervations.
Les mefures & les précautions
néceffaires étant prifes pour le
conformer exactement à ce plan & à
ces Epoques , les premiers Cahiers du
Corps d'Ouvrage partiront toujours du
Bureau de la Société , dans les quatre
premiers jours de chaque mois , les feconds
Cahiers vers le 12 ou le 15 , &
ceux du Corps d'Obfervations s'enverront
réguliérement à la fin de chaque
mois.
Chaque Cahier continuera d'être timbré
à l'ordinaire . Il aura fa dénomination
, afin qu'il ne puiffe arriver aucune
confufion , & qu'on puiffe les raffembler
aifément , pour compofer les
volumes qui feront de 320 pages chacun
, ou environ .
Cette diftribution par Cahiers , n'aura
cependant lieu qu'à l'égard des Soufcripteurs
, pour la facilité des envois.
Il ne fera plus diftribué de Cahiers
féparés au Public , lorfqu'il n'aura pas
foufcrit.
" D·VI
84 MERCURE DE FRANCE.
Les Volumes qu'on diftribuera féparément
feront timbrés avec ordre , de
même que les Cahiers
afin que les
perfonnes qui les leveront , puiffent en
faire la diftinction avec facilité.
Le peu d'exactitude des Graveurs
avoit mis dans le cas d'annoncer la diftribution
des Planches par Volumes
féparés ; mais au moyen des précautions
prifes pour l'avenir , cet inconvénient
ne fubfiftera plus : on placera dorénavant
les Planches à la fin de chaque
Volume . Elles feront difpofées de façon
que le Lecteur pourra , dans le même
coup d'oeil , voir la Planche , & lire
la defcription qui lui eft relative .
Ces Planches formant un objet difpendieux
, chaque Planche tiendra lieu
d'une demie feuille d'impreffion , ainſi
qu'il eft d'ufage .
On fera paffer vers le premier de Mai
prochain , aux Soufcripteurs de l'année
dernière , les Planches concernant les
quatre Volumes du Corps de l'Ouvrage
qui ont paru ; & quant aux perfonnes
qui ont pris des Volumes féparés fans
foufeription , on leur livrera les Planches
fur la repréſentation de leurs Volumes.
Les foufcriptions pour l'année 1763
feront ouvertes dès ce jourjufqu'au premier
Mars prochain.
FEVRIER. 1763. 85
PRIX DES SOUSCRIPTIONS.
Le prix de la foufcription fera le même déja
fixé , c'est-à- dire , de 3 liv. par Volume.
Au moyen de quoi , diſtribuant en 176 ; neuf
Volumes en tout , dont deux de l'Agriculture ,
deux du Commerce , deux des Arts & Métiers , &
trois du Corps d'Obfervations , & les neufVolumes
étant pris enſemble & Planches compriſes , l'objet
de payement pour 1763 fera de 27 1.
Pour le port , par la grand-pofie , pour la Province
, à raifon de 4 1. par cahier , ou 16 f. le
vol. fait en tout , 7 1. 4 f.
Et pour le port à Paris , par la petite-pofte , à
raifon de 6 d. par cahier ou 2 f. le vol. 18 f.
On a la liberté
de l'envoyer
prendre
aux Bureaux
de l'Agronomie
, alors il n'y aura point de
frais de port
à payer
.
Les perfonnes qui n'ont point encore ſouſcrit ,
depuis que cet Ouvrage a paru , payeront pour
les fix Volumes de 1762 , 18 1 .
Pour le port de la grand-pofte pour la Pro- vince, à raifon de 4 f. le cahier , 4 1. 16 f.
Et par la petite-pofte pour Paris , à den. par cahier ,
12 f.
Ceux qui ne vondront pas foufcrire en 1763 pour
la totalité de POuvrage , payeront , favoir:
Pour la partie de l'Agriculture , en trois Volumes
complets,
Pour celle du Commerce, idem ,
Pour celle des Arts & Métiers , idem ,
7 1.
7 1.
7 1.
Et pour le Corps général d'Obfervations , en 3
Volumes complets , 10 l. 10 f.
Total , 31L 10l.
86 MERCURE DE FRANCE.
Les Soufcripteurs entrans , qui defireront avoir les
Volumes des parties dénommées ci- deſſus , qui ont
paru depuis le commencement de l'ouvrage , payerontpar
parties féparées ; favoir:
Pour les deux Vol. de l'Agriculture , ci , 7 1.6 L
Pour celui du Commerce , 31. 14 f.
3 l. 14f.
Pour les deux du Corps d'Obfervations
, 7 l. 6f.
Pour le port par la grand-pofte pour la Province
, fur le pied de 16 fols par volume ou 4 f.
par cahier , comme eft dit ci - deffus ,
Pour celui des Arts & Métiers ,
16 f.
Et pour Paris , par la petite-pofte , à raison de 2 f par volume , ou de 6 den , par cahier , comme eft dit ci- deffus ,
2 f. Chaque Volume féparé , foit de 1762 , ou qui
paroîtront à l'avenir , fe diftribueront à Paris , à
l'accoutumée , fur le pied de 4 1. chacun , 4 l .
Ceux qui voudront avoir cet Ouvrage par les
voitures publiques ou particulières , en fe chargeant
du port , pourront continuer de les faire
prendre aux Bureaux de la Société , ou écrire ,
pour donner les indications certaines , en affranchiffant
les Lettres d'Avis : Chaque volume leur
fera adreffé fur le pied feulement des foufcriptions
fufdites.
Il y aura à Paris deux Bureaux de recette établis
; l'un chez Defpilly , Libraire , rue S. Jacques
, à la Vieille- Pofte , & l'autre rue des Orties
, Butte S. Roch .
Les reconnoiffances des foufcriptions feront
fignées par le Préposé de la Société aux recouvremens.
Elles feront vilées par le Caiſſier , ainfi
que par le Libraire de ladite Société.
On tiendra des Regiftres en forme , paraphés
par la Société , & les Receveurs n'y porteront auFEVRIER.
1763 . 87
can enregistrement de foufcriptions , qu'au prealable
elle n'ait été payée comptant .
de
Les perfonnes de Province qui auront envie de
foufcrire , en préviendront par Lettres franches
port , & on leur fera paffer les reconnoiſſances
des fommes qu'ils auront payées , avec les cahiers
publiés de l'Ouvrage.
On prie les perfonnes qui écriront de vouloir
bien le faire , le plus lifiblement qu'il fera poffible
, & fur- tout d'indiquer très-politivement les
demeures & les endroits où paffe la grand-poſte ,
afin que rien n'y refte au rebut.
TARI F.
SOUSCRIPTIONS GENÉRALES
.OU
pour la totalité de l'Ovvrage & port compris .
1753.
La Soufcription générale pour la Province fera
de 34 liv. 4 f.
Pour Paris , de 27 liv. 18 f.
1762 , auffi port compris.
Pour la Province , 2.2 liv. 16 f.
Pour Paris ,
18 liv. 12 f.
1763.
SOUSCRIPTIONS PARTICULIERES,
OU
pour parties féparées de l'Ouvrage. , Port compris.
Agriculture , ou Commerce , ou Arts & Métiers
88 MERCURE DE FRANCE.
Pour la Province ,
Pour Paris ,
Corps d'Obfervations.
Pour la Province ,
Pour Paris ,
1762.
8 liv. 12 f.
7 liv. 4 f.
12 liv 18 f.
10 liv. 16 f.
SOUSCRIPTIONS PARTICULIERES.
Pour chaque Partie pour la Province , on payera
Port compris , fçavoir :
Pour les deux Vol . de l'Agriculture , ci 8 liv. 18 f.
Pour le Vol . du Commerce ,
Pour le Vol. des Arts & Métiers ,
liv . 10 f.
liv. ro f.
Pour les deux Vol du Corps d'Obfervations
8 liv. 18 f.
Pour chaque Partie pour Paris , on payera ,
Port compris fçavoir :
Pour les deux Vol. de l'Agriculture , 7 liv. 10 f.
du Commerce,
des Arts & Métiers ,
3 liv. 16 f.
3 liv. 161,
Pour les deux Vol.du Corps d'Obſervations
7. liv. 10 f.
On trouve chez DESPILLY , tous les Livres qui
concernent l'Agriculture , le Commerce & les Arts &
Métiers ; entr'autres le Guide des Laboureurs , ou
l'Abrégé de l'Agriculture Pratique . Cet Ouvrage eft
divifé en Entretiens & Recueils , pour lafacilité des
Curés , qui voudront enfeigner les Principes & la
Pratique de l'Agriculture à leurs jeunes Paroiffiens,
& en même temps pour l'utilité des Cultivateurs
aduels.
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Résumé : AVERTISSEMENT Au sujet du Corps complet de l'AGRICULTURE, du Commerce & des Arts & Métiers de France, dédié au Roi, sous le titre de l'AGRONOMIE & de L'INDUSTRIE, par une Société d'Agriculteurs, de Commerçans & d'Artistes.
Le document est un avertissement concernant la publication de l'ouvrage 'Corps complet de l'AGRICULTURE, du Commerce & des Arts & Métiers de France' pour l'année 1763. Cet ouvrage, dédié au roi, est produit par une société d'agriculteurs, de commerçants et d'artisans. Il met en avant l'importance de la théorie et de la philosophie pour guider les pratiques agricoles, commerciales et artisanales. La société souligne que les découvertes en chimie et en physique sont essentielles pour les progrès en agriculture, tout comme l'astronomie et l'algèbre l'ont été pour la navigation. L'ouvrage se compose de plusieurs volumes : deux sur l'agriculture, deux sur le commerce, deux sur les arts et métiers, et trois sur les observations générales. Ces volumes seront distribués en cahiers tous les quinze jours aux abonnés. Les planches illustratives seront placées à la fin de chaque volume pour faciliter leur consultation. Les souscriptions pour l'année 1763 sont ouvertes et les prix sont détaillés, incluant les frais de port pour la province et Paris. Des bureaux de réception sont établis à Paris pour faciliter les abonnements et les paiements. Le document invite également les personnes de province à souscrire en envoyant des lettres franches.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 89-94
MÉLANGES DE PHYSIQUE ET DE MORALE, contenant l'Extrait de l'Homme Physique & Moral ; des réfléxions sur le bonheur ; un Discours sur la nature & les fondemens du pouvoir politique ; & un Mémoire sur le principe physique de la régénération des Etres &c. Nouvelle Edition, augmentée en plusieurs endroits d'éclaircissemens & de preuves ; & de six Dialogues sur les causes & les effets de l'état de sécurité. nécessaire au bonheur. A Paris, chez H. L. Guerin & L. F. Delatour, rue S. Jacques, à S. Thomas d'Aquin. M. D CC. LXIII.
Début :
NOUS avons parlé en son temps de la premiere édition de cet Ouvrage [...]
Mots clefs :
Théorie, Expérience, Principe, Physique, Bonheur, Édition
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MÉLANGES DE PHYSIQUE
ET DE MORALE , contenant
l'Extrait de l'Homme Phyfique &
Moral ; des réfléxions fur le bonheur
; un Difcours fur la nature &
les fondemens du pouvoir politique ;
& un Mémoire fur le principe phyfique
de la régénération des Etres &c.
Nouvelle Edition , augmentée en plufieurs
endroits d'éclairciffemens & de
preuves ; & de fix Dialogues fur les
caufes & les effets de l'état de fécurité.
néceſſaire au bonheur. A Paris , chez
H. L. Guerin & L. F. Delatour , rue
S. Jacques , à S. Thomas d'Aquin.
M. D CC. LXIII.
NOUouSs avons parlé en fon temps de
la premiere édition de cet Ouvrage
avec les éloges qui lui font dûs. Les fix
dialogues dont cette feconde édition eſt
augmentée , qui ne font qu'une extenfion
des réfléxions fur le bonheur,achévent
de mettre cette matière dans tout
90 MERCURE DE FRANCE.
fon jour , nous ajouterons que s'il eft
vrai , comme il est généralement reçu ,
qu'il ne foit guère poffible d'avancer
fur des objets de connoiffances phyfiques
qu'autant qu'on y eft conduit par
le fil d'une grande vérité ; s'il eft vrai
auffi qu'un art dénué d'une juſte théorie
ne fçauroit mériter le nom d'art , c'eftà-
dire être bien entendu , bien exercé ,
fans le fecours prèfque continuel de
cette théorie ; enfin fi une des meilleures
marques d'une bonne théorie
c'eft qu'elle cmbraffe facilement & complettement
tous les faits que l'expérience
& l'obfervation peuvent offrir ;
jamais traité n'eut & ne préfenta ces
avantages mieux que celui- ci , & par
conféquent ne mérita plus d'attention.
Un grand effet dans le jeu de l'oe--
conomie animale prèfque inconnu
jufqu'à préfent , dont on fait le principal
centre du méchanifme de toutes
les fonctions du corps humain , & parlà
, dans le fonds , de toutes les actions
de la vie ; voilà ce qui frappe finguliérement
dans cet Ouvrage ; toute la
chaîne , à laquelle on lie le moral comme
le phyfique , tient fi exactement à
ce grand principe , on parvient fi ' facilement
par ce moyen à placer dans
FEVRIER. 1763. 91
leur vrai point de vue tous les phénomènes
qu'il y a à confidérer dans l'état
de fanté & celui de maladie ; enfin
ce principe paroît appuyé fur des obfervations
fi concluantes , fi aifées à vérifier
par l'expérience que chacun en
peut faire , par l'infpe&tion anolomique ,
& même par des ouvertures de cadavres
faites fuivant l'efprit de ces obfervations
, qu'il eft difficile de douter
de fa folidité; au moins fi c'étoit une
erreur n'en fut-il jamais de fi fpécieuſe .
En attendant ce que le temps appor
tera de confirmation ou de critique à
ce fujet , nous croyons pouvoir demander
fi cet Ouvrage ne manquoit pas aux
matières qu'il contient ; jamais elles n'avoient
été envifagées dans les fources
& dans l'enſemble où elles font ici
préfentées , & comme il est très-difficile
, à mesure qu'on les approfondit ,
de ne pas convenir qu'elles tiennent
éffentiellement les unes aux autres ,
c'est donc avoir beaucoup fait , pour
nous en procurer l'intelligence , que
de les avoir placées dans le point de
vue de leur enchaînement naturel , où
qui du moins en approche beaucoup .
Ainfi trouva- t- on quelque Sujet de critique
dans le principe qui les lie ; car
2
92 MERCURE DE FRANCE.
on ne fauroit fuppofer qu'il foit poffible
de le détruire entierement : la théorie
à la vérité pourroit y gagner ,
mais felon toute apparence il en reviendroit
peu d'avantage à la pratique de
l'art de vivre , & peut-être tout auffi
peu à celle de l'art de guérir.
Dira -t-on qu'on a toujours vu les
théories de Médecine fe décrier au bout
d'un certain temps , & bien moins par
les Ouvrages qui les critiquoient que
par les fréquentes & fàcheufes méprifes
où l'on tomboit en fe réglant fur
ces théories ? l'Auteur répond que c'eft
ce qui doit arriver quand elles font
mauvaifes ; & comme il eſt bien prouvé
, felon lui , qu'on n'avoit eu jufqu'à
préfent fur la phyfique du corps humain
que de mauvais principes , on a
donc dû être porté à croire que la
théorie eft plus propre à égarer les praticiens
qu'à les conduire il n'y a a
compter que fur l'expérience . Mais
quoiqu'on dife là - deffus , il n'en eft
pas moins certain qu'on n'a été conduit
à l'idée de fournir une théorie
que par l'expérience des abus infoutenables
de l'empirifme ; & en effet comment
fans aucun principe diftinguer
les cas , & juger des exceptions , ainFEVRIER.
1763. 93
fi que des précautions particulieres à
obferver en toutes méthode de traitement
? il faut pourtant convenir qu'il
vaudroit mieux ramener l'art à fes foibles
commencemens que de le laiffer
affujetti à une mauvaiſe théorie ; une
bonne théorie fait faire tirer parti de l'expérience
, & ne s'ingère point d'en tenir
lieu : en un mot elle éclaire l'art fans
dogmatifer ; & une mauvaiſe théorie
fait précisément le contraire : voilà
ce que l'Auteur s'eft principalement attaché
à faire bien fentir dans fes Ouvrages.
Il croit auffi avoir bien établi qu'une
jufte idée des loix de l'économie animale
eft non feulement le feul
moyen d'avoir des principes vrais
en Médecine , mais même d'entendre
quelque chofe à la conduite , au gouvernement
de la vie , à l'art de prendre
fes avantages contre ce qui peut la troubler
; quel état policé , dont les richeffes
confifteroient dans un commerce
de navigation , confieroit fes vaiffeaux
à des Pilotes qui ne connoîtroient
pas la bouffole , & qui ne navigueroient
qu'à la manière des anciens tems
où l'on n'avoit pas cette connoiffance ?
voilà pourtant , felon l'Auteur , l'image
94 MERCURE DE FRANCE .
de l'habileté des hommes de tous les
fiécles pour la conduite de leur vie , de
leur fanté , de leur bonheur ! ils ont érré
au gré de leurs paffions , ou fuivant
des préjugés réputés pour de bonnes
régles ; & tout au plus dans le déclin de
l'âge défabufés d'une partie de leurs
érreurs par les fruits tardifs d'une expérience
peu éclairée , ils acquéroient
enfin quelques lumières qu'ils n'étoient
plus en état de tourner à leur profit ,
& que les moeurs & les opinions reçues
rendoient inutiles aux autres.
On voit toute l'importance de ces
matières , on ne fçauroit trop s'en occuper
; c'est ce qui nous a portés à
profiter de l'ocafion de faire de nouveau
connoître l'efprit dans lequel elles font
ici traitées.
ET DE MORALE , contenant
l'Extrait de l'Homme Phyfique &
Moral ; des réfléxions fur le bonheur
; un Difcours fur la nature &
les fondemens du pouvoir politique ;
& un Mémoire fur le principe phyfique
de la régénération des Etres &c.
Nouvelle Edition , augmentée en plufieurs
endroits d'éclairciffemens & de
preuves ; & de fix Dialogues fur les
caufes & les effets de l'état de fécurité.
néceſſaire au bonheur. A Paris , chez
H. L. Guerin & L. F. Delatour , rue
S. Jacques , à S. Thomas d'Aquin.
M. D CC. LXIII.
NOUouSs avons parlé en fon temps de
la premiere édition de cet Ouvrage
avec les éloges qui lui font dûs. Les fix
dialogues dont cette feconde édition eſt
augmentée , qui ne font qu'une extenfion
des réfléxions fur le bonheur,achévent
de mettre cette matière dans tout
90 MERCURE DE FRANCE.
fon jour , nous ajouterons que s'il eft
vrai , comme il est généralement reçu ,
qu'il ne foit guère poffible d'avancer
fur des objets de connoiffances phyfiques
qu'autant qu'on y eft conduit par
le fil d'une grande vérité ; s'il eft vrai
auffi qu'un art dénué d'une juſte théorie
ne fçauroit mériter le nom d'art , c'eftà-
dire être bien entendu , bien exercé ,
fans le fecours prèfque continuel de
cette théorie ; enfin fi une des meilleures
marques d'une bonne théorie
c'eft qu'elle cmbraffe facilement & complettement
tous les faits que l'expérience
& l'obfervation peuvent offrir ;
jamais traité n'eut & ne préfenta ces
avantages mieux que celui- ci , & par
conféquent ne mérita plus d'attention.
Un grand effet dans le jeu de l'oe--
conomie animale prèfque inconnu
jufqu'à préfent , dont on fait le principal
centre du méchanifme de toutes
les fonctions du corps humain , & parlà
, dans le fonds , de toutes les actions
de la vie ; voilà ce qui frappe finguliérement
dans cet Ouvrage ; toute la
chaîne , à laquelle on lie le moral comme
le phyfique , tient fi exactement à
ce grand principe , on parvient fi ' facilement
par ce moyen à placer dans
FEVRIER. 1763. 91
leur vrai point de vue tous les phénomènes
qu'il y a à confidérer dans l'état
de fanté & celui de maladie ; enfin
ce principe paroît appuyé fur des obfervations
fi concluantes , fi aifées à vérifier
par l'expérience que chacun en
peut faire , par l'infpe&tion anolomique ,
& même par des ouvertures de cadavres
faites fuivant l'efprit de ces obfervations
, qu'il eft difficile de douter
de fa folidité; au moins fi c'étoit une
erreur n'en fut-il jamais de fi fpécieuſe .
En attendant ce que le temps appor
tera de confirmation ou de critique à
ce fujet , nous croyons pouvoir demander
fi cet Ouvrage ne manquoit pas aux
matières qu'il contient ; jamais elles n'avoient
été envifagées dans les fources
& dans l'enſemble où elles font ici
préfentées , & comme il est très-difficile
, à mesure qu'on les approfondit ,
de ne pas convenir qu'elles tiennent
éffentiellement les unes aux autres ,
c'est donc avoir beaucoup fait , pour
nous en procurer l'intelligence , que
de les avoir placées dans le point de
vue de leur enchaînement naturel , où
qui du moins en approche beaucoup .
Ainfi trouva- t- on quelque Sujet de critique
dans le principe qui les lie ; car
2
92 MERCURE DE FRANCE.
on ne fauroit fuppofer qu'il foit poffible
de le détruire entierement : la théorie
à la vérité pourroit y gagner ,
mais felon toute apparence il en reviendroit
peu d'avantage à la pratique de
l'art de vivre , & peut-être tout auffi
peu à celle de l'art de guérir.
Dira -t-on qu'on a toujours vu les
théories de Médecine fe décrier au bout
d'un certain temps , & bien moins par
les Ouvrages qui les critiquoient que
par les fréquentes & fàcheufes méprifes
où l'on tomboit en fe réglant fur
ces théories ? l'Auteur répond que c'eft
ce qui doit arriver quand elles font
mauvaifes ; & comme il eſt bien prouvé
, felon lui , qu'on n'avoit eu jufqu'à
préfent fur la phyfique du corps humain
que de mauvais principes , on a
donc dû être porté à croire que la
théorie eft plus propre à égarer les praticiens
qu'à les conduire il n'y a a
compter que fur l'expérience . Mais
quoiqu'on dife là - deffus , il n'en eft
pas moins certain qu'on n'a été conduit
à l'idée de fournir une théorie
que par l'expérience des abus infoutenables
de l'empirifme ; & en effet comment
fans aucun principe diftinguer
les cas , & juger des exceptions , ainFEVRIER.
1763. 93
fi que des précautions particulieres à
obferver en toutes méthode de traitement
? il faut pourtant convenir qu'il
vaudroit mieux ramener l'art à fes foibles
commencemens que de le laiffer
affujetti à une mauvaiſe théorie ; une
bonne théorie fait faire tirer parti de l'expérience
, & ne s'ingère point d'en tenir
lieu : en un mot elle éclaire l'art fans
dogmatifer ; & une mauvaiſe théorie
fait précisément le contraire : voilà
ce que l'Auteur s'eft principalement attaché
à faire bien fentir dans fes Ouvrages.
Il croit auffi avoir bien établi qu'une
jufte idée des loix de l'économie animale
eft non feulement le feul
moyen d'avoir des principes vrais
en Médecine , mais même d'entendre
quelque chofe à la conduite , au gouvernement
de la vie , à l'art de prendre
fes avantages contre ce qui peut la troubler
; quel état policé , dont les richeffes
confifteroient dans un commerce
de navigation , confieroit fes vaiffeaux
à des Pilotes qui ne connoîtroient
pas la bouffole , & qui ne navigueroient
qu'à la manière des anciens tems
où l'on n'avoit pas cette connoiffance ?
voilà pourtant , felon l'Auteur , l'image
94 MERCURE DE FRANCE .
de l'habileté des hommes de tous les
fiécles pour la conduite de leur vie , de
leur fanté , de leur bonheur ! ils ont érré
au gré de leurs paffions , ou fuivant
des préjugés réputés pour de bonnes
régles ; & tout au plus dans le déclin de
l'âge défabufés d'une partie de leurs
érreurs par les fruits tardifs d'une expérience
peu éclairée , ils acquéroient
enfin quelques lumières qu'ils n'étoient
plus en état de tourner à leur profit ,
& que les moeurs & les opinions reçues
rendoient inutiles aux autres.
On voit toute l'importance de ces
matières , on ne fçauroit trop s'en occuper
; c'est ce qui nous a portés à
profiter de l'ocafion de faire de nouveau
connoître l'efprit dans lequel elles font
ici traitées.
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Résumé : MÉLANGES DE PHYSIQUE ET DE MORALE, contenant l'Extrait de l'Homme Physique & Moral ; des réfléxions sur le bonheur ; un Discours sur la nature & les fondemens du pouvoir politique ; & un Mémoire sur le principe physique de la régénération des Etres &c. Nouvelle Edition, augmentée en plusieurs endroits d'éclaircissemens & de preuves ; & de six Dialogues sur les causes & les effets de l'état de sécurité. nécessaire au bonheur. A Paris, chez H. L. Guerin & L. F. Delatour, rue S. Jacques, à S. Thomas d'Aquin. M. D CC. LXIII.
Le texte présente une nouvelle édition de l'ouvrage 'Mélanges de Physique et de Morale', qui explore divers sujets tels que le bonheur, le pouvoir politique et la régénération des êtres. Cette édition est enrichie de six dialogues sur les causes et les effets de l'état de sécurité nécessaire au bonheur. L'auteur insiste sur l'importance d'une grande vérité pour progresser dans les connaissances physiques et sur l'utilité d'une théorie juste pour bien exercer un art. L'ouvrage met en avant un principe physique majeur, encore méconnu, qui explique le mécanisme des fonctions du corps humain et des actions de la vie. Ce principe permet de mieux comprendre les phénomènes de santé et de maladie et est soutenu par des observations concluantes et vérifiables. L'auteur critique les théories médicales précédentes, les jugeant mauvaises, et souligne les abus de l'empirisme révélés par l'expérience. Il distingue une bonne théorie, qui éclaire l'art sans dogmatiser, d'une mauvaise théorie. L'objectif de l'ouvrage est d'établir une juste idée des lois de l'économie animale afin d'améliorer la médecine et la conduite de la vie. L'auteur critique les erreurs passées des hommes dans la gestion de leur vie et de leur santé, les comparant à des pilotes naviguant sans boussole.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
MÉLANGES DE PHYSIQUE ET DE MORALE, contenant l'Extrait de l'Homme Physique & Moral ; des réfléxions sur le bonheur ; un Discours sur la nature & les fondemens du pouvoir politique ; & un Mémoire sur le principe physique de la régénération des Etres &c. Nouvelle Edition, augmentée en plusieurs endroits d'éclaircissemens & de preuves ; & de six Dialogues sur les causes & les effets de l'état de sécurité. nécessaire au bonheur. A Paris, chez H. L. Guerin & L. F. Delatour, rue S. Jacques, à S. Thomas d'Aquin. M. D CC. LXIII.
5
p. 94-96
A L'AUTEUR DU MERCURE.
Début :
J'AI lu avec plaisir, Monsieur, dans votre dernier Mercure la Lettre de M. [...]
Mots clefs :
Poèmes, Concours, Confrérie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A L'AUTEUR DU MERCURE.
A L'AUTEUR DU MERCURE .
J'AI lu avec plaifir , Monfieur ? dans ΑΙ
votre dernier Mercure la Lettre de M.
DAIREAUX DE PRÉBOIS fur l'origine
des Palinods ; mais l'intérêt qu'ordinairement
on prend à la gloire des
lieux qu'on habite , m'engage à avertir
l'Auteur , d'une erreur dans laquelle il
FEVRIER. 1763 95
·
eft tombé au fujet de cette ville . Elle
méritoit d'être comptée parmi celles de
Rouen & de Caen, qui ont des Puys de
Palinod, puifqu'elle en a un très-ancien,
fous le nom de très -célebre , illuftre ,
grande & honorable Confrairie des Clercs
Parifiens , fous le titre de la glorieufe
& facrée Vierge Marie. Cette Confrairie
eft même encore aujourd'hui , à bien
• des égards au moins , non tels que font
actuellement les Palinods dégénérés de
Rouen & de Caen , mais tels qu'ils
étoient primitivement.
Les feuls Poëmes admis au concours
font encore , un Chant Royal & une
Ballade à refrains à chaque ftrophe,
& uniquement confacrés à célébrer le
triomphe de la fainte Vierge . Il n'y a
de changés que les prix. C'étoit autrefois
une couronne , un chapeau & un
afficquet ou image , le tout d'argent.
Aujourd'hui il y a bien encore trois
prix , mais qui ne confiftent qu'en trois
couronnes d'argent affez légères , qui fe
donnent le 15 d'Août par le Prince de
la Confrairie , à l'Auteur , ou aux Auteurs
des vers jugés les meilleurs .
4
.
Cette Confrairie n'eft aujourd'hui
compofée que d'Eccléfiaftiques , quoiqu'il
paroiffe qu'anciennement d'autres
96 MERCURE DE FRANCE.
que des Clercs y entroient. On trouve
dans le Recueil des OEuvres de Jean
Loys , Avocat & Poëte , mort ici en
1610 , un éloge funébre d'un Jean de
Bellegambe , Peintre , qui en 1609 étoit
Prince de la Confrairie des Clercs Parifiens
à Douai. On peut encore remarquer
que Jacques Loys , fils de ce
Poëte Wallon , remporta trois années
de fuite le prix Palinodique
; & qu'à ·
raifon de ce triple triomphe , il eut ou
s'arrogea le droit de prendre le titre de
Poëte Laureat.
J'aurois pu faire une plus longue
Lettre , fi j'avois fouillé dans les Archives
de notre Palinod ; mais ce que
je viens d'en dire fuffit pour le faire
connoître , & eft peut - être tout ce qui
mérite d'en être connu .
J'ai l'honneur d'être , & c.
DUMONCHAU , Médecin des hôpitaux
du Roi.
A Douai , ce 30 Décembre 1762 .
J'AI lu avec plaifir , Monfieur ? dans ΑΙ
votre dernier Mercure la Lettre de M.
DAIREAUX DE PRÉBOIS fur l'origine
des Palinods ; mais l'intérêt qu'ordinairement
on prend à la gloire des
lieux qu'on habite , m'engage à avertir
l'Auteur , d'une erreur dans laquelle il
FEVRIER. 1763 95
·
eft tombé au fujet de cette ville . Elle
méritoit d'être comptée parmi celles de
Rouen & de Caen, qui ont des Puys de
Palinod, puifqu'elle en a un très-ancien,
fous le nom de très -célebre , illuftre ,
grande & honorable Confrairie des Clercs
Parifiens , fous le titre de la glorieufe
& facrée Vierge Marie. Cette Confrairie
eft même encore aujourd'hui , à bien
• des égards au moins , non tels que font
actuellement les Palinods dégénérés de
Rouen & de Caen , mais tels qu'ils
étoient primitivement.
Les feuls Poëmes admis au concours
font encore , un Chant Royal & une
Ballade à refrains à chaque ftrophe,
& uniquement confacrés à célébrer le
triomphe de la fainte Vierge . Il n'y a
de changés que les prix. C'étoit autrefois
une couronne , un chapeau & un
afficquet ou image , le tout d'argent.
Aujourd'hui il y a bien encore trois
prix , mais qui ne confiftent qu'en trois
couronnes d'argent affez légères , qui fe
donnent le 15 d'Août par le Prince de
la Confrairie , à l'Auteur , ou aux Auteurs
des vers jugés les meilleurs .
4
.
Cette Confrairie n'eft aujourd'hui
compofée que d'Eccléfiaftiques , quoiqu'il
paroiffe qu'anciennement d'autres
96 MERCURE DE FRANCE.
que des Clercs y entroient. On trouve
dans le Recueil des OEuvres de Jean
Loys , Avocat & Poëte , mort ici en
1610 , un éloge funébre d'un Jean de
Bellegambe , Peintre , qui en 1609 étoit
Prince de la Confrairie des Clercs Parifiens
à Douai. On peut encore remarquer
que Jacques Loys , fils de ce
Poëte Wallon , remporta trois années
de fuite le prix Palinodique
; & qu'à ·
raifon de ce triple triomphe , il eut ou
s'arrogea le droit de prendre le titre de
Poëte Laureat.
J'aurois pu faire une plus longue
Lettre , fi j'avois fouillé dans les Archives
de notre Palinod ; mais ce que
je viens d'en dire fuffit pour le faire
connoître , & eft peut - être tout ce qui
mérite d'en être connu .
J'ai l'honneur d'être , & c.
DUMONCHAU , Médecin des hôpitaux
du Roi.
A Douai , ce 30 Décembre 1762 .
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Résumé : A L'AUTEUR DU MERCURE.
Le 30 décembre 1762, Dumonchau, médecin des hôpitaux du Roi à Douai, écrit au rédacteur du Mercure de France pour corriger une erreur concernant l'origine des Palinods. Il précise que Douai possède un Puy de Palinods très ancien, lié à la Confrérie des Clercs Parisiens sous le patronage de la Vierge Marie. Cette confrérie, toujours active, conserve des traditions plus authentiques que celles de Rouen et de Caen. Les concours de poésie de la confrérie acceptent uniquement des Chants Royaux et des Ballades à refrains dédiés au triomphe de la sainte Vierge. Les prix, autrefois une couronne, un chapeau et une image en argent, sont aujourd'hui trois couronnes d'argent légères, remises le 15 août par le Prince de la Confrérie. Actuellement, la confrérie est composée uniquement d'ecclésiastiques, bien que des laïcs y aient participé par le passé. Des exemples historiques, comme Jean Loys et son fils Jacques Loys, ont remporté des prix palinodiques. L'auteur conclut que ces informations suffisent à connaître l'essentiel de la Confrérie des Palinods de Douai.
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6
p. 97-100
ANNONCES DE LIVRES.
Début :
L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture, prouvé par des expériences [...]
Mots clefs :
Libraires, Brochure, Volumes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANNONCES DE LIVRES.
ANNONCES DE LIVRES.
L'ART de s'enrichir promptement par
l'Agriculture , prouvé par des expériences
; par le fieur Defpommiers , nouvelle
édition , corrigée & confidérablement
augmentée de plufieurs expériences
, & de la manière de cultiver les
bois pour la conſtruction des vaiſſeaux
in- 12. Paris 1763 , chez Guillyn ,
Libraire , quai des Auguftins , au Lys
d'or , du côté du Pont S. Michel . En
attendant l'extrait de la nouvelle édition
de cet ouvrage , dont la première a été
enlevée en moins de fix mois , nous dirous
feulement que les augmentations
utiles que l'Auteur y a faites , ne peuvent
qu'ajouter à fon mérite très- connu .
LETTRE MORALE fur l'éducation
phyfique des enfans , par M. M***
brochure in-8°. Paris , 1763 , chez
Charpentier, Libraire , quai des Auguftins.
Nous nous propofons d'en rendre
coompe
.
1 ÉLÉMENS de Chorégraphie , contenant
la defcription de plufieurs pas , &
des mouvemens en ufage dans l'art de
E
98 MERCURE DE FRANCE.
"
la danfe , fuivant les principes de M.
Feuillet , rédigés , augmentés & fuivis
d'une nouvelle contredanfe , par M.
Malpied , brochure , gravée , in- 12.
Paris , 1763 , chez l'éditeur , Maître
de danfe , rue des Boucheries S. Germain
, vis -à-vis M. Bolduc , Apotiquaire
du Roi , & chez M. Guerfan ,
rue de la Comédie Françoiſe . Prix , 3 liv.
LETTRE fur la Paix , à M. le Comte
de ***.
Spes difcite veftras. Virg. Æneid. 3.
C'est l'ouvrage d'un Citoyen trèseftimable
, & dont nous donnerons l'extrait
dans le Mercure prochain , brochure
in- 12. Lyon , 1763 , & fe trouve
à Paris chez les Libraires qui vendent
les nouveautés.
ETRENNES SALUTAIRES , ou Précis
de ce qu'il eſt à propos d'éviter &
de faire pour fe conferver en bonne
fanté & prolonger fa vie. La Haye ,
1763 , & fe trouve à Paris , chez P. F.
Didor , le jeune , quai des Auguftins ,
près du Pont S. Michel. Prix , 12 fols
broché & 18 fols relié .
ALMANACH de la ville de Lyon , &
des Provinces de Lyonnois , Forez &
FEVRIER. 1763. 99
•
,
Beaujolois , pour l'année 1763 , in-8°.
Lyon , de l'Imprimerie d'Aimé de la
Roche feul Imprimeur - Libraire de
M. le Duc de Villeroy,du Gouvernement
& de la Ville , aux Halles de la Grenette
, & fe trouve à Paris chez Defaint
& Saillant , rue S. Jean-de - Beauvais .
LA PÉTRISSÉE , ou Voyage de Sire
Pierre en Dunois , badinage en vers ,
où se trouve entr'autres la conclufion
de Julie ou de la Nouvelle Héloïfe .
Liberiusfi
Dixero quid , fi fortè jocofius ; hoc mihijuris
Cum venia dabis . Horat.
in- 12 . La Haye , 1763 ; & fe trouve à
Paris chez plufieurs Libraires. Nous nous
propofons de rendre inceffamment compte
de cet Ouvrage , que l'on attribue
à un jeune Militaire , dont la bravoure
& les talens aimables font également
connus.
CONTES MORAUX , dans le goût de
ceux de M. Marmontel , recueillis de
divers Auteurs , publiés par Mlle Uncy,
in- 12 . deux volumes . Amfterdam, 1763 ;
& fe trouve à Paris , chez Vincent
rue S. Severin . On y trouve , dit l'Editeur
, du naturel , de la variété dans les
E ij
100 MERCURE DE FRANCE.
瀑
caractères , des couleurs vraies & propres
à tous les âges & à toutes les conditions.
Ces Contes font au nombre de
quarante- trois ou quarante- quatre , &
tous fort amufans. Le choix fait honneur
au goût de la jeune Demoiselle qui
les a recueillis , & qui nous apprend
qu'elle y a trouvé des rapports avec certaines
circonftances de fa vie. Nous nous
propofons de les faire connoître plus
amplement.
ESSAI fur l'Horlogerie , dans lequel
on traite de cet art relativement à l'ufage
civil, à l'Aftronomie & à la Navigation ,
en établiſſant des principes confirmés
par l'expérience , dédié aux Artiftes &
aux Amateurs , par M. Ferdinand Berthoud
, horloger , deux volumes in - 12 ,
avec figures en taille- douce au nombre
de trente- huit , & très-bien traites. Paris
, 1763 , chez Jombert , Libraire , rue,
Dauphine , à la Belle- Image ; chez Mufier
, quai des Auguftins , & chez Panckoucke
, rue & près la Comédie Françoife
. Prix , 27 livres relié en deux volumes
. On en trouvera le Profpectus à
l'article des Arts utiles.
L'ART de s'enrichir promptement par
l'Agriculture , prouvé par des expériences
; par le fieur Defpommiers , nouvelle
édition , corrigée & confidérablement
augmentée de plufieurs expériences
, & de la manière de cultiver les
bois pour la conſtruction des vaiſſeaux
in- 12. Paris 1763 , chez Guillyn ,
Libraire , quai des Auguftins , au Lys
d'or , du côté du Pont S. Michel . En
attendant l'extrait de la nouvelle édition
de cet ouvrage , dont la première a été
enlevée en moins de fix mois , nous dirous
feulement que les augmentations
utiles que l'Auteur y a faites , ne peuvent
qu'ajouter à fon mérite très- connu .
LETTRE MORALE fur l'éducation
phyfique des enfans , par M. M***
brochure in-8°. Paris , 1763 , chez
Charpentier, Libraire , quai des Auguftins.
Nous nous propofons d'en rendre
coompe
.
1 ÉLÉMENS de Chorégraphie , contenant
la defcription de plufieurs pas , &
des mouvemens en ufage dans l'art de
E
98 MERCURE DE FRANCE.
"
la danfe , fuivant les principes de M.
Feuillet , rédigés , augmentés & fuivis
d'une nouvelle contredanfe , par M.
Malpied , brochure , gravée , in- 12.
Paris , 1763 , chez l'éditeur , Maître
de danfe , rue des Boucheries S. Germain
, vis -à-vis M. Bolduc , Apotiquaire
du Roi , & chez M. Guerfan ,
rue de la Comédie Françoiſe . Prix , 3 liv.
LETTRE fur la Paix , à M. le Comte
de ***.
Spes difcite veftras. Virg. Æneid. 3.
C'est l'ouvrage d'un Citoyen trèseftimable
, & dont nous donnerons l'extrait
dans le Mercure prochain , brochure
in- 12. Lyon , 1763 , & fe trouve
à Paris chez les Libraires qui vendent
les nouveautés.
ETRENNES SALUTAIRES , ou Précis
de ce qu'il eſt à propos d'éviter &
de faire pour fe conferver en bonne
fanté & prolonger fa vie. La Haye ,
1763 , & fe trouve à Paris , chez P. F.
Didor , le jeune , quai des Auguftins ,
près du Pont S. Michel. Prix , 12 fols
broché & 18 fols relié .
ALMANACH de la ville de Lyon , &
des Provinces de Lyonnois , Forez &
FEVRIER. 1763. 99
•
,
Beaujolois , pour l'année 1763 , in-8°.
Lyon , de l'Imprimerie d'Aimé de la
Roche feul Imprimeur - Libraire de
M. le Duc de Villeroy,du Gouvernement
& de la Ville , aux Halles de la Grenette
, & fe trouve à Paris chez Defaint
& Saillant , rue S. Jean-de - Beauvais .
LA PÉTRISSÉE , ou Voyage de Sire
Pierre en Dunois , badinage en vers ,
où se trouve entr'autres la conclufion
de Julie ou de la Nouvelle Héloïfe .
Liberiusfi
Dixero quid , fi fortè jocofius ; hoc mihijuris
Cum venia dabis . Horat.
in- 12 . La Haye , 1763 ; & fe trouve à
Paris chez plufieurs Libraires. Nous nous
propofons de rendre inceffamment compte
de cet Ouvrage , que l'on attribue
à un jeune Militaire , dont la bravoure
& les talens aimables font également
connus.
CONTES MORAUX , dans le goût de
ceux de M. Marmontel , recueillis de
divers Auteurs , publiés par Mlle Uncy,
in- 12 . deux volumes . Amfterdam, 1763 ;
& fe trouve à Paris , chez Vincent
rue S. Severin . On y trouve , dit l'Editeur
, du naturel , de la variété dans les
E ij
100 MERCURE DE FRANCE.
瀑
caractères , des couleurs vraies & propres
à tous les âges & à toutes les conditions.
Ces Contes font au nombre de
quarante- trois ou quarante- quatre , &
tous fort amufans. Le choix fait honneur
au goût de la jeune Demoiselle qui
les a recueillis , & qui nous apprend
qu'elle y a trouvé des rapports avec certaines
circonftances de fa vie. Nous nous
propofons de les faire connoître plus
amplement.
ESSAI fur l'Horlogerie , dans lequel
on traite de cet art relativement à l'ufage
civil, à l'Aftronomie & à la Navigation ,
en établiſſant des principes confirmés
par l'expérience , dédié aux Artiftes &
aux Amateurs , par M. Ferdinand Berthoud
, horloger , deux volumes in - 12 ,
avec figures en taille- douce au nombre
de trente- huit , & très-bien traites. Paris
, 1763 , chez Jombert , Libraire , rue,
Dauphine , à la Belle- Image ; chez Mufier
, quai des Auguftins , & chez Panckoucke
, rue & près la Comédie Françoife
. Prix , 27 livres relié en deux volumes
. On en trouvera le Profpectus à
l'article des Arts utiles.
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Résumé : ANNONCES DE LIVRES.
Le document présente une série d'annonces de livres parus en 1763. Parmi ces ouvrages, 'L'ART de s'enrichir promptement par l'Agriculture' de Defpommiers est une nouvelle édition enrichie de plusieurs expériences et méthodes pour cultiver les bois destinés à la construction navale. Cette édition a connu un grand succès, les exemplaires ayant été rapidement épuisés, et les nouvelles additions augmentent sa valeur. 'LETTRE MORALE sur l'éducation physique des enfants' de M. M*** est également mentionné. Un autre ouvrage notable est 'ÉLÉMENS de Chorégraphie' de M. Malpied, qui décrit les pas et mouvements de danse selon les principes de M. Feuillet. 'LETTRE sur la Paix' est un ouvrage d'un citoyen estimable, dont un extrait sera publié prochainement. 'ETRENNES SALUTAIRES' propose des conseils pour conserver la santé et prolonger la vie. L''ALMANACH de la ville de Lyon' pour l'année 1763 est disponible à Paris. 'LA PÉTRISSÉE' est un badinage en vers attribué à un jeune militaire. 'CONTES MORAUX' recueillis par Mlle Uncy, inspirés par Marmontel, contiennent quarante-trois ou quarante-quatre contes amusants et variés. Enfin, 'ESSAI sur l'Horlogerie' de M. Ferdinand Berthoud traite de l'art horloger en relation avec l'astronomie et la navigation, dédié aux artisans et amateurs.
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7
p. 101
LETTRE de M. D. à M. DE LA PLACE.
Début :
M. le Recteur de l'Université de Paris vient d'annoncer par un Mandatum, [...]
Mots clefs :
Philosophie, Éducation physique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. D. à M. DE LA PLACE.
LETTRE de M. D. à M. DE LA PLACE.
M. le Recteur de l'Univerſité de París
vient d'annoncer par un Mandatum,
le fujet du prix des Maîtres- ès-Arts pour
l'année 1763. Il eft conçu en ces termes:
quanti populorum interfit , eadem
in omnibus Scholis publicis , de Religione
, de Moribus ac Litteris doceri.
Comme il me femble qu'il y a une
grande conformité entre ce Sujet & la
matière qui eft traitée dans une Lettre
qui a pour titre : Lettre de M *** à M.
Abbé ** , Profeffeur en Philofophie ,
fur la néceffité & la manière de faire
entrer un cours de morale dans l'éducation
phyfique , je vous prie d'annoncer
qu'il y a chez Durand , le jeune , Libraire
, rue du Foin , des exemplaires
de cette Lettre , & qu'on y pourra trouver
des idées & des réflexions analogues
au Sujet propofé par l'Univerfité.
J'ai l'honneur d'être , & c.
DURAND.
M. le Recteur de l'Univerſité de París
vient d'annoncer par un Mandatum,
le fujet du prix des Maîtres- ès-Arts pour
l'année 1763. Il eft conçu en ces termes:
quanti populorum interfit , eadem
in omnibus Scholis publicis , de Religione
, de Moribus ac Litteris doceri.
Comme il me femble qu'il y a une
grande conformité entre ce Sujet & la
matière qui eft traitée dans une Lettre
qui a pour titre : Lettre de M *** à M.
Abbé ** , Profeffeur en Philofophie ,
fur la néceffité & la manière de faire
entrer un cours de morale dans l'éducation
phyfique , je vous prie d'annoncer
qu'il y a chez Durand , le jeune , Libraire
, rue du Foin , des exemplaires
de cette Lettre , & qu'on y pourra trouver
des idées & des réflexions analogues
au Sujet propofé par l'Univerfité.
J'ai l'honneur d'être , & c.
DURAND.
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Résumé : LETTRE de M. D. à M. DE LA PLACE.
La lettre de M. D. à M. de La Place annonce le sujet du prix des Maîtres-ès-Arts pour 1763 : 'ce qui convient aux peuples doit être enseigné dans toutes les écoles publiques, en matière de Religion, de Mœurs et de Lettres'. L'auteur suggère une lettre disponible chez Durand, libraire, pour des réflexions pertinentes sur ce sujet.
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