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1
p. 137-151
Discours prononcé sur ce sujet, [titre d'après la table]
Début :
A l'ouverture de cette These, Mr de Rouviere fit le / MESSIEURS, J'enreprens aujourd'huy une Composition, qui depuis plus de [...]
Mots clefs :
Thèse, Thériaque, Remède, Docteurs, Composition, Réputation, Galien, Peste, Guérison, Mérite, Efficacité, Empereurs, Baume, Louis le Grand, Honneur, Applaudissements, Approbation, Médecins, Doyens, Apothicaires
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texteReconnaissance textuelle : Discours prononcé sur ce sujet, [titre d'après la table]
A l'ouverture de cette The .
fe , M' de Rouviere fit le Dif
cours que vous allez lire , en :
prefence de M les Doyen
& Profeffeurs de la Faculté,,
Mars 1685 M
138 MERCURE
tous en Robes & en Chape--
rons , qui font les marques .
qui les diftinguent des autres
Docteurs Regens . M' de la .
Reynie , & M le Procureur
du Roy y affifterent auffi .
MESS
ESSIEURS,
F'entreprens aujourd'huy une
Compofition , qui depuis plus defeize
fiecles tient un rang honorable
dans la Medecine. Onpeut
Mithridate * en a eftéle
dire
que
premier Inventeur , puifque les
augmentations qu'on y a faites
* Roy de Pont .
GALANT. 139
fous le Regne de Neron n'empéchent
pas qu'on n'y remarque
beaucoup de conformité ; Andromachus
le Pere ajoûtant les Viperes
à cette Compofition , luy a
donné le nom qu'elle porte : Les
Romains en admiroient les proprietez.
Jamais Remede n'eut une
fi belle deftinée ; il trouva des 5
Partifans parmy les Vainquents•
de la Terre , malgré les red
volutions qui font arrivées dans
l'Univers fa reputation s'eft
confervée, entiere ,pure , inalterée,
jufques au Regne de notre Invincible
Monarque. Marc Au- .
7
Il eftoit premier Medecin de Neron , -
Meij
140 MERCURE
rele Antonin , furnommé le Philofophe
, qui eftoit affis fur le
Trône des Cefars , avec Lucius
Verus fonfrere , charmé des Ecrits
de Galien * , qui apres plufeurs
Voyages s'eftoit retiré à
Pergame , lieu de fa naiſſance,
le fit folliciter de paffer en Italie,
crût qu'il ne pouvoit mieux
témoigner l'eftime qu'il avoit pour
luy , qu'en luy confiant la prépa
ration de la Theriaque . Sa prévoyance
ne fut pas "inutile. La
prefence de Galien luy fut neceffairepourfe
garantir de la Pefte* ,
* Galien fe rendit à Rome l'An de Noftre
Seigneur 164. âgé de 34. ans .
* Cette Pefte arriva en 166, & dura- prés
de quatre années .
GALANT: 140
que Capitolinus & d'autres Hiftoriens
décrivent dans la Vie de
Lucius. La Theriaque fut for
antidote; poffedant deux grands.
biens enfemble , un Remede excellent
pour la confervation de fa
Perfonne Augufte , & un Medecin
tres-babile pour en ordonner
l'ufage , il connut que l'eftime
qu'ilfaifoit de tous les deux;
eftoit infiniment au deffous de leur
merite. Apresfa mort la Theria .
que fut negligée fous trois de fes
Succeffeurs , dont l'un * fut auffi
méprisé pour ses débauches , que
* Commode Succeffeur d'Antonin mourut
1831. jour de Decembre l'An 182..
142 MERCURE
fon Pere avoit efté recommanda_ -
ble pourfes vertus. Et les autres
regnerent fi peu de temps * , qu'ils
n'eurent pas le loifir de fuivre les
traces de l'incomparable Antonins
mais enfin aprés tant de changemens
de difgraces , l'Empereur
Severe rendit à Rome fon
premier éclat. Il fit des honneurs
extraordinaires à Galien ; &
pour le retenir à la Cour , il rétablit
les Laboratoires ,
Theriaque devint en ufage plus
qu'elle n'avoit jamais efté. Galien
rentra dans fon employ ; & quoy
la
* Helvius Pertinax ne regna qu'environ trois -
mois aprés Commode . Et Didie Julien deux
mois & cinq jours aprés Pertinax..
GALANT. 143
quefon genie l'appellat à des chofes
plus difficiles , il continua de
préparer la Theriaque jusques à
L'an de Notre Seigneur 200, qui
fut le dernier de fa vie. Veritablement
ceux qui aprés luy en
eurent la commiffion , luy cederent
en reputation & en merite;
mais le deftin de la Theriaque ne
dépendoit
pas d'un feul homme.
Dans tous les Temps , dans tous
les Regnes , chez toutes les Nations
qui ont eu du difcernement
,
la Theriaque a efté célébrée . Il
feroir aife de le prouver , fi quelqu'un
en pouvoit douter ; mais
laiffant à ceux qui fçavent mieux
..
144 MERCURE
faire valoir les chofes , à repre
fenter l'empreffement qu'ont tou
jours eu les Princes & les Re
publiques pour l'exate compofi
tion de ce Remede . Je me contente
de n'avoir rien oublié pour mon
deffein , d'avoir affemblé avec·
desfoins particuliers tous les Medicamens
neceffaires pour y réuf
fir , & d'eftre en estat de renou
veller l'ancienne Préparation
d'Andromachus , fans eftre affer
vy aux Remedes que l'on fubfti
tuë ordinairement en la place des
originaux. F'efpere de les avoir,
je les foumets à toutes les
épreuves ; j'ay difpenfè les uns é
less
GALANT. 145
les autres pour les employer felon
que la Faculté en voudra déterminer.
On a vûdes Empereurs*
enfermer dans leurs Trefors un
peu de Cinnamome , par la difficulté
qu'ils avoient d'en recouvrer.
On a crú le Baume de Judée
perdu ; le Chalcitis a fait de
L'embaras à des perfonnes d'ailleurs
fort éclairées. Nousfommes
délivrez de toutes ces peines : il
femble que les Regions les plus
éloignées rendent hommage à la
France de ce qu'elles ont de meilleure
de plus rare, Nylefroyable
* Cela eft rapporté par Galien au Livre I.
das Contrepoifons.
Mars 1685.
N
146 MERCURE
étendue des Mers , ny les folitus
des affreufes , ny les deferts inha
bitez , ny les perils où l'on s'expoſe
pour les traverſer , ne font
capables de nous arrêter. Louis
LE GRAND étend fes rayons
jufques aux Climats les plus barbares
, plus brillant encore parfes
vertus , qu'il n'eft redoutable par
fa puiffance. Il fe fait voir an
prés des autres Souverains ce que
le Soleil paroît au milieu des Etoiles
; & de méme que rien dans
le Monde n'approche de la gloire
qu'il s'eft acquiſe , rien n'approche
auffi du bonheur qu'il procure à
ceux qui font foumis àfa DomiGALANT.
147
د
nation. Les Sujets dont il fait
choix pour maintenir l'autorité
des Loix & de la Justice , font
autant de Vaiffeaux précieux qui
partent d'une fource toute pure
qui répandent l'ordre & l'abondance
parmy les Peuples.
L'Illuftre Magiftrat qui préfide à
la Police dans la premiere Ville
du Royaume , balance les mouve
mens de ce grand Corps , & entre
dans tous fes befoins. Il dirige par
fon exemple , auffi bien que par
fes Ordonnances. Il punit fans
paſſion , & recompenfe fans prévention.
Il adoucit la rigueur des
Saifons; il repare lafterilité des
Nij
148 MERCURE
Campagnes ; & fe donnant tout
entier aufervice du Roy, an
bien du Public , il trouve Dien
dans tout ce qu'il fait , & n'en
peur eftre détourné par aucune
confidération. Il nefaut pas s'étonner
aprés cela , Meffieur Meffieurs , que
Paris foit le centre où toutes les
merveilles fe réuniffent. Mais
comme je nefuis pas icypour vous
fatiguer par mes difcours , j'abuferois
de l'honneur que je reçois
de votre préfence , fi je differois
davantage d'entrer en matiere.
Quoy que je n'aye rien à craindre
fur l'élection , préparation , &
mixtion des Medicamens, en me
GALANT. 149
conformant aux décifions de la
Faculté , je ne laiſſe pas d'avoir
befoin de vos complaisancesfur la
maniere de m'expliquer : & je
vous les demande avec d'autant
plus de confiance , que m'attachant
uniquement à ce qui regarde
ma Profeffion , j'efpere que mes
operations meriteront vos attentions,
fi mesparoles n'ont pas affez
de force pour vous engager.
M ' de Rouviere a eu tous
les applaudiffemens qu'il
pouvoit fouhaiter de fon travail
, & l'on voit plufieurs-
Approbations au bas de la
N iij ,
150 MERCURE
Thefe , dont je vous ay donné
lá Figure Emblematique.
La premiere eft fignée de M
Dieuxivoye , Doyen de la Faculté
de Paris ; de M' Pouret ,
ancien Profeffeur , & Medecin
Ordinaire de Monfieur ;
de M' Bonnet , Profeffeur &
Medecin Ordinaire de la Reyne
, de M de Sainction , Medecin
Ordinaire de Sa Majefté,
& de M ' Boudin , Docteur
en Medecine . M' Boudin,l'un
des premiers Apoticaires du
Roy , & premier Apoticaire
de la Reyne , ayant eu ordre
d'affifter à la compoſition de
GALANT. 151
ce Remede , y a auffi donné
fon Approbation , auſſi - bien
que M's Maillard , & de Colmes
, Apoticaires de la Maifon
Royale
.
fe , M' de Rouviere fit le Dif
cours que vous allez lire , en :
prefence de M les Doyen
& Profeffeurs de la Faculté,,
Mars 1685 M
138 MERCURE
tous en Robes & en Chape--
rons , qui font les marques .
qui les diftinguent des autres
Docteurs Regens . M' de la .
Reynie , & M le Procureur
du Roy y affifterent auffi .
MESS
ESSIEURS,
F'entreprens aujourd'huy une
Compofition , qui depuis plus defeize
fiecles tient un rang honorable
dans la Medecine. Onpeut
Mithridate * en a eftéle
dire
que
premier Inventeur , puifque les
augmentations qu'on y a faites
* Roy de Pont .
GALANT. 139
fous le Regne de Neron n'empéchent
pas qu'on n'y remarque
beaucoup de conformité ; Andromachus
le Pere ajoûtant les Viperes
à cette Compofition , luy a
donné le nom qu'elle porte : Les
Romains en admiroient les proprietez.
Jamais Remede n'eut une
fi belle deftinée ; il trouva des 5
Partifans parmy les Vainquents•
de la Terre , malgré les red
volutions qui font arrivées dans
l'Univers fa reputation s'eft
confervée, entiere ,pure , inalterée,
jufques au Regne de notre Invincible
Monarque. Marc Au- .
7
Il eftoit premier Medecin de Neron , -
Meij
140 MERCURE
rele Antonin , furnommé le Philofophe
, qui eftoit affis fur le
Trône des Cefars , avec Lucius
Verus fonfrere , charmé des Ecrits
de Galien * , qui apres plufeurs
Voyages s'eftoit retiré à
Pergame , lieu de fa naiſſance,
le fit folliciter de paffer en Italie,
crût qu'il ne pouvoit mieux
témoigner l'eftime qu'il avoit pour
luy , qu'en luy confiant la prépa
ration de la Theriaque . Sa prévoyance
ne fut pas "inutile. La
prefence de Galien luy fut neceffairepourfe
garantir de la Pefte* ,
* Galien fe rendit à Rome l'An de Noftre
Seigneur 164. âgé de 34. ans .
* Cette Pefte arriva en 166, & dura- prés
de quatre années .
GALANT: 140
que Capitolinus & d'autres Hiftoriens
décrivent dans la Vie de
Lucius. La Theriaque fut for
antidote; poffedant deux grands.
biens enfemble , un Remede excellent
pour la confervation de fa
Perfonne Augufte , & un Medecin
tres-babile pour en ordonner
l'ufage , il connut que l'eftime
qu'ilfaifoit de tous les deux;
eftoit infiniment au deffous de leur
merite. Apresfa mort la Theria .
que fut negligée fous trois de fes
Succeffeurs , dont l'un * fut auffi
méprisé pour ses débauches , que
* Commode Succeffeur d'Antonin mourut
1831. jour de Decembre l'An 182..
142 MERCURE
fon Pere avoit efté recommanda_ -
ble pourfes vertus. Et les autres
regnerent fi peu de temps * , qu'ils
n'eurent pas le loifir de fuivre les
traces de l'incomparable Antonins
mais enfin aprés tant de changemens
de difgraces , l'Empereur
Severe rendit à Rome fon
premier éclat. Il fit des honneurs
extraordinaires à Galien ; &
pour le retenir à la Cour , il rétablit
les Laboratoires ,
Theriaque devint en ufage plus
qu'elle n'avoit jamais efté. Galien
rentra dans fon employ ; & quoy
la
* Helvius Pertinax ne regna qu'environ trois -
mois aprés Commode . Et Didie Julien deux
mois & cinq jours aprés Pertinax..
GALANT. 143
quefon genie l'appellat à des chofes
plus difficiles , il continua de
préparer la Theriaque jusques à
L'an de Notre Seigneur 200, qui
fut le dernier de fa vie. Veritablement
ceux qui aprés luy en
eurent la commiffion , luy cederent
en reputation & en merite;
mais le deftin de la Theriaque ne
dépendoit
pas d'un feul homme.
Dans tous les Temps , dans tous
les Regnes , chez toutes les Nations
qui ont eu du difcernement
,
la Theriaque a efté célébrée . Il
feroir aife de le prouver , fi quelqu'un
en pouvoit douter ; mais
laiffant à ceux qui fçavent mieux
..
144 MERCURE
faire valoir les chofes , à repre
fenter l'empreffement qu'ont tou
jours eu les Princes & les Re
publiques pour l'exate compofi
tion de ce Remede . Je me contente
de n'avoir rien oublié pour mon
deffein , d'avoir affemblé avec·
desfoins particuliers tous les Medicamens
neceffaires pour y réuf
fir , & d'eftre en estat de renou
veller l'ancienne Préparation
d'Andromachus , fans eftre affer
vy aux Remedes que l'on fubfti
tuë ordinairement en la place des
originaux. F'efpere de les avoir,
je les foumets à toutes les
épreuves ; j'ay difpenfè les uns é
less
GALANT. 145
les autres pour les employer felon
que la Faculté en voudra déterminer.
On a vûdes Empereurs*
enfermer dans leurs Trefors un
peu de Cinnamome , par la difficulté
qu'ils avoient d'en recouvrer.
On a crú le Baume de Judée
perdu ; le Chalcitis a fait de
L'embaras à des perfonnes d'ailleurs
fort éclairées. Nousfommes
délivrez de toutes ces peines : il
femble que les Regions les plus
éloignées rendent hommage à la
France de ce qu'elles ont de meilleure
de plus rare, Nylefroyable
* Cela eft rapporté par Galien au Livre I.
das Contrepoifons.
Mars 1685.
N
146 MERCURE
étendue des Mers , ny les folitus
des affreufes , ny les deferts inha
bitez , ny les perils où l'on s'expoſe
pour les traverſer , ne font
capables de nous arrêter. Louis
LE GRAND étend fes rayons
jufques aux Climats les plus barbares
, plus brillant encore parfes
vertus , qu'il n'eft redoutable par
fa puiffance. Il fe fait voir an
prés des autres Souverains ce que
le Soleil paroît au milieu des Etoiles
; & de méme que rien dans
le Monde n'approche de la gloire
qu'il s'eft acquiſe , rien n'approche
auffi du bonheur qu'il procure à
ceux qui font foumis àfa DomiGALANT.
147
د
nation. Les Sujets dont il fait
choix pour maintenir l'autorité
des Loix & de la Justice , font
autant de Vaiffeaux précieux qui
partent d'une fource toute pure
qui répandent l'ordre & l'abondance
parmy les Peuples.
L'Illuftre Magiftrat qui préfide à
la Police dans la premiere Ville
du Royaume , balance les mouve
mens de ce grand Corps , & entre
dans tous fes befoins. Il dirige par
fon exemple , auffi bien que par
fes Ordonnances. Il punit fans
paſſion , & recompenfe fans prévention.
Il adoucit la rigueur des
Saifons; il repare lafterilité des
Nij
148 MERCURE
Campagnes ; & fe donnant tout
entier aufervice du Roy, an
bien du Public , il trouve Dien
dans tout ce qu'il fait , & n'en
peur eftre détourné par aucune
confidération. Il nefaut pas s'étonner
aprés cela , Meffieur Meffieurs , que
Paris foit le centre où toutes les
merveilles fe réuniffent. Mais
comme je nefuis pas icypour vous
fatiguer par mes difcours , j'abuferois
de l'honneur que je reçois
de votre préfence , fi je differois
davantage d'entrer en matiere.
Quoy que je n'aye rien à craindre
fur l'élection , préparation , &
mixtion des Medicamens, en me
GALANT. 149
conformant aux décifions de la
Faculté , je ne laiſſe pas d'avoir
befoin de vos complaisancesfur la
maniere de m'expliquer : & je
vous les demande avec d'autant
plus de confiance , que m'attachant
uniquement à ce qui regarde
ma Profeffion , j'efpere que mes
operations meriteront vos attentions,
fi mesparoles n'ont pas affez
de force pour vous engager.
M ' de Rouviere a eu tous
les applaudiffemens qu'il
pouvoit fouhaiter de fon travail
, & l'on voit plufieurs-
Approbations au bas de la
N iij ,
150 MERCURE
Thefe , dont je vous ay donné
lá Figure Emblematique.
La premiere eft fignée de M
Dieuxivoye , Doyen de la Faculté
de Paris ; de M' Pouret ,
ancien Profeffeur , & Medecin
Ordinaire de Monfieur ;
de M' Bonnet , Profeffeur &
Medecin Ordinaire de la Reyne
, de M de Sainction , Medecin
Ordinaire de Sa Majefté,
& de M ' Boudin , Docteur
en Medecine . M' Boudin,l'un
des premiers Apoticaires du
Roy , & premier Apoticaire
de la Reyne , ayant eu ordre
d'affifter à la compoſition de
GALANT. 151
ce Remede , y a auffi donné
fon Approbation , auſſi - bien
que M's Maillard , & de Colmes
, Apoticaires de la Maifon
Royale
.
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Résumé : Discours prononcé sur ce sujet, [titre d'après la table]
En mars 1685, M. de Rouvière a prononcé un discours devant les docteurs régents, le doyen, les professeurs de la Faculté de Médecine, ainsi que M. de La Reynie et le procureur du roi. Ce discours portait sur la composition de la thériaque, un remède célèbre en médecine depuis des siècles. La thériaque, initialement attribuée à Mithridate, roi du Pont, a été améliorée par Andromachus, qui y a ajouté des vipères. Les Romains admiraient ses propriétés, et elle a conservé sa réputation jusqu'au règne de Louis XIV. Sous les empereurs Néron, Marc Aurèle et Lucius Verus, Galien, un médecin célèbre, a été chargé de préparer la thériaque. Sa préparation a été cruciale pour lutter contre une peste qui a frappé Rome en 166. Après la mort de Marc Aurèle, la thériaque a été négligée, mais l'empereur Septime Sévère l'a rétablie, rendant à Galien les honneurs et les responsabilités qu'il méritait. Galien a continué à préparer la thériaque jusqu'à sa mort en l'an 200. Le discours met en avant l'importance de la thériaque à travers les époques et les nations. L'orateur exprime son désir de renouveler la préparation ancienne d'Andromachus en utilisant des médicaments authentiques. Il mentionne les efforts de Louis XIV pour obtenir des ingrédients rares et précieux, soulignant la grandeur et la générosité du roi. Le discours se conclut par des remerciements aux autorités médicales et royales pour leur approbation et leur soutien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 162-181
Suite de ce qui s'est fait à Paris touchant la Thériaque ; avec les discours qui ont esté prononcez sur ce sujet, [titre d'après la table]
Début :
Comme tout ce qui regarde la santé est toûjours fort bien receu, [...]
Mots clefs :
Santé, Thériaque, Avantages, Mr Rouvière, Discours, Médecins, Faculté de médecine de Paris, Galien, Admiration, Ouvrages, Magistrats, Monarques, Traité, Antidote, Sciences, Remède, Pharmacie, Charlatans, Gloire, Professeurs, Critiques, Drogues, Doyen, Assemblée
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texteReconnaissance textuelle : Suite de ce qui s'est fait à Paris touchant la Thériaque ; avec les discours qui ont esté prononcez sur ce sujet, [titre d'après la table]
Comme tout ce quiregarde
la ſanté eſt toûjours fort
bien receu , & qu'il n'y a rien
qui ſoit écouté plus volontiers
je ne m'étonne pas fi
د
ce que je vous
ay mandé
dans ma derniere Lettre touchant
la Theriaque , vous a
donné autant de plaifir qu'à
GALANT. 163
quantité de Perſonnes qui
l'ont leu , puis qu'outre la fatisfaction
d'apprendre ce qui
peut contribuer à la choſe du
monde qui nous doit eſtre la
plus prétieuſe , on a encore
eu l'avantage de ſe voir inſtruit
de pluſieurs circonſtances
curieuſes , dont on
n'avoit peut- eſtre jamais en
tendu parler ,& qu'on n'aappriſes
qu'avec des morceaux
d'Hiſtoire qui les rendent remarquables
, & qui font connoiftre
, non ſeuleme les.
grandes merveilles de la
S Theriaque , mais encore l'e-
Oij
164 MERCURE
flime que l'on en doit faire
Le ſuccez qu'elle aleti ,
parmy le Public, & dans ma
derniere Lettre a eſté cauſe
que je me ſuis informé avec
plus de ſoin de tout ce qui
s'eſt paffé à Paris , à l'égard
de cétancien & grand reme
de. J'ay trouvé que le dif
cours deM' de Rouviere quia
une approbasion fi genérale,
& que je vous ay envoyé,
n'avoit pas eſté le ſeul que
l'on euft fait fur cette matie
re,& qu'un autre avoit efte
auſſi prononcé en préſence
de M'de la Reynie &deM
GALANT 165
Robert Procureur du Roy,
par Mi Lienard Medecin or
dinaire deSaMajesté,Docteur
&ancien Doyen de laFaculté
de Medecine de Paris , à pré
fent Profeffeuren Pharmacie
de lameſme Faculté Com
me il manqueroit quelque
choſe à l'Histoire de la The
riaque faire en cette grande
Ville , fi ce Diſcours qui en
quisen
eft une des plus confidéras
bles parties ne tenoit ſa placa
dans ma Lettre de ce mois,
je vous l'envoye,parce que je
fçais qu'il vous plaira , & que
je le vois d'ailleurs, fouhaité
166 MERCURE
par tout ce qu'il y a icy deCurieux.
En voicy les termes.
MESSIEURS,
Si Galien dans le Traité de
La Thériaque qu'il adreſſe à Pi-
Son , eſtime cét Illustre Romain fi
digne de toute fon admiration
des grands éloges qquu''iill lluuyy donne
Taddee ce que se relâchant un peu des
grandes occupations dont il eſtoit
chargé pour le ſalut de la Republique,
il lisoit avec tant d'atrention
le petit Ouvrage qu'Andromachus
fort celebre Medecin,
en avait fait autrefois , & s'ilfe
1
GALANT. 167
Louë endes termes fi pompeux
fi magnifiques de la bonnefortune
de fon fiecle de ce qu'il voyoit
ce grand Homme fi attaché aux
chofes qui regardoientparticulierement
la santé de fes Concitoyens
, avec combien plus de jaſtice
de raison devons-nous
aujourd'huy honorer de nos. éloges
less plus forts , les deux grands
Magiftrats que nous voyons pour
quatrième fois en moins de fix
moisse dérober aux emplois les plus
augustes les plus honorables où
Les Conſeils importans de noftre
incomparable Monarque les appel-
Jem ordinairement auprès de lays
La
T
168 MERCURE
ς
pour vacquer , non pas comme ce
Romain àla lecture moins utile
que curieuse d'un fimple Traité
de la Thériaque , mais à l'affaire
laplus ſerieuse&la plus digre
de la Police qu'ils exercent dans
leRoyaume , qui est la composttion
exacte & fidelle de ce Remede
de cét Antidote par excellense
, puis qu'elle regarde le
falut general particulier de
tous les Sujets du Roy. Disos donc,
&nous écrions avec Galien au
fujer de ces deux vigilans Magi-
Strats , comme il faisoit autrefois
àRome àl'égard de Pifon. Satisne
magnas poffumus ha
bere
GALANT. 169
bere noſtri temporis fortunæ
gratias , quòd vos , ô ſummi
Magiftratus, ufque adeo Medicinæ
ac Theriacæ ſtudioſos
confpiciamus ? En effet , Meffieurs
,quel plus grand bonheur
que celuy de nostre fiecle de vi
vre fous un Prince , dont l'application
incroyable aux plus petits
comme aux plus confiderables be.
foins de fes Sujets , réveille dans
tous les Arts & dans toutes les
-Sciences l'étude l'industrie de
ceux qui les profeſſent , pour les
- pouffer à leur souveraine perfection.
C'est donc l'exemple mefme
du Roy , le plus laborieux
Avril 1685. P
170 MERCURE
Prince qui fut jamais , qui porte
aujourd ' buy les Profeffeurs de la
Medecine de la Pharmacie de
Paris, àfaire fous LOUISle
Grand, plus grandque les Antoi
nes,que les Antonins, &que tous
les Cefars ensemble, pourqui l'on
faisoit fifolemnellement ce Remede
à Rome, dans la Capitale du
Royaume auffi celebre que cette
Superbe Ville lefut autrefois , à la
veuë &en la présence de l'IlluftreM
Daquin premier Medecin
de Sa Majesté , qui ne cede
en rien aux Andromachus premiers
Medecins de ces Princes
de ces Empereurs , avec lesecours
1
GALANT. 171
des meilleurs &des plus experi
mentez Artistes de la France,
les Geoffroy , * les fofon , les
Bolduc,les Rouviere , auffiéclai
rez que l'estoient anciennement
les Critons & les Damocrate,
premiers Pharmaciens de leurfiecle
; àfaire, dis-je,fous LOUIS
le Grand, une Thériaque dont on
n'entreprenoit jamais la compofition
à Rome , que ſous les aufpices
de ſes Empereurs , ſans la
leur voüer & consacrer comme
la choſe du monde la plus im
portante la plus falutaire à
** Ce font les quatre Apoticaires qui depuis
fix mois ont fait à leurs frais la Thériaque à
Paris.
Pij
172 MERCURE
1
leurs Etats. Prenons donc,Mes
fieurs , pour noftre Devise , celle
qui devroit l'eftre aujourd'huy de
toute la France. Ludovico Magno
felicitas parta. Réjoüif
fons- nous de ce que nous voyons,
pour ainſi dire , guerir dans Paris
la letargie des fiecles paſſez , qui
par une indolence ou une indiffe
rence condamnable , pour ne pas
dire quelque chose de pis, ontjuf
ques icy presque toûjours deu , ou
àdes Nations étrangeres , comme
à Rome & à Venise , ou à des
Provinces éloignées د
comme à
Montpellier , la composition d'un
Remededontils ne devoient avoir
تم
GALANT. 173
obligation qu'à eux- mesmes , &
àleur propre Patrie , & qui ont
presque toûjours emprunté d'au.
truy ce qu'ils ne devoient avoir
ny tenir que de leur riche fonds,
de leur induſtrieuse capacité ,
de leurhabileté laborieuse.
Loñons nous , Meffieurs , de
noſtre bonheur , de ce que le
Royaume joüira doreſnavant
par la vigilance de nos Magiſtrats
de Police , appliquez
attentifs à toutes choses , d'une
Panacée veritable ,fans fraude,
Sans alteration , &fans le rifque
d'en voir deformais debiter
enFrance aucune ny vicieuse ny
Piij
174 MERCURE
falfifiée,telle queGalien ſe plai
gnoit dés le temps qu'il estoit à
Rome , que plusieurs Impoſteurs ,
Charlatans, Monteurs de Thea
tre
د Vendeurs de Mithridat,
Cr
veritables Triacleurs en di
ſtribuoient contre l'intention des
Magistrats publics à grand prix
d'argent er fort cherement , auffi
bien qu'à la ruine e au détriment
de la fantédes Peuples ignorants
& crédules pour l'ordinai
en ces fortes de matieres qui
regardent la Medecine , & les
Remedes qu'on voile ſouvent de
nomsſpécieux de Secrets , afin de
les mieuxtromper. Multæ quipre
GALANT: 175
pe fiunt , écrit- il , ab Impoftoribus
hac etiam in re frau
des , vulgufque ſolaTheriace
famâ deceptum, abiftis, qui,
bus ars eft Mercenaria , non
recte compofitam Antido
tum multâ pecuniâ redimit
Loüons-nous encore unefois
Meffieurs , de ce que par lesfoins
bienfaiſans de ces meſmes Magi
ftrats, nous joüiffons aujourd'huy,
à la faveur de nostre veritable
Thériaque , ſous l'empire de
LOUIS le Grand , du mesme.
bien & du mesme avantage dont
les Empereurs gratifioient autre
fois leursſujets à Rome. Qui l
Piij
176 MERCURE
benter, ditle mefme Galien,in
univerfos omnia bona , deos
imitati , conferunt , tantum
que gaudium concipiunt,
quantò populi majorem fuerint
incolumitatem ab ipfis
confecuti , maximam impe
ran di partem arbitrantes,
communis falutis procurationem
; quæ res me magis
in ipforum admirationem traxit.
Ce ſontſes propres termes .
C'est lesujet , Meſſieurs , qui
m'a aujourd'huy engagé, en qualitéde
Profeſſeur en Pharmacie
de la Faculté de Medecine de
Paris , à vous faire ce petitDifGALANT.
177
rs
cours ,pour un témoignage affuré
de reconnoiſſance publique &
particuliere envers Ms nosMagiftrats
, pour une marqueſenſible
de l'obligation que nous avons à
M le premier Medecin , de vou
loir bien honorerdeſa préſence la
compoſition d'un Remede qui en tirera
afſurément beaucoup de gloire
, de credit &d'authorité , &
pour un préjugéſouhaitable de ta
confervation en ſon entier de la
bonne Medecine de Paris , & du
parfait rétabliſſementde la meil
leure Pharmacieà l'avenir, con
tre les vains efforts & les tentatives
inutiles des envieux ou des
2
178 MERCURE
ennemis de l'une de l'autre,
& de tous ceux qui voudroient
temérairement dans lafuite s'yopposer
, & les troubler dans leur
exercice dans leur ancienne
poffeffion.
Ce Diſcours fut prononcé
le 12. de Mars , & le Lundy
prononce
ſuivant , M² de Rouviere s'attacha
particulierement au 1 .
poids des Drogues dont il
avoit fait auparavant un juſte
choix pour la compoſition
de ſon Ouvrage, & qu'ilavoit
expoſées au Public , feur que
leur beauté& leur bonne qualité
le défendroient contre les
GALANT. 179
Critiques & les Envieux. Il fit
ce jour là un fort beau Dif
cours ſur la Vipere , & fur la
nature de la Theriaque , & il
expliqua fi bien la maniere
dont les fermentations ſe
font, qu'il fut genéralement
applaudy. Il peſa enſuite ſes
ر
Drogues en préſence de M
le Doyen de la Faculté , de
Mrs les Profeffeurs en Pharmacie
, & de M'Boudin , l'un
des premiers Apoticaires
du Roy. Toutes ces Dro
gues furent brifées , & mêlées
enſemble confufément
devant toute l'Aſſemblée qui
180 MERCURE
n'eſtoit pas moins nombreuſe
qu'elle avoit eſté les autres
jours. Il en falut huit entiers
pour les pulverifer , aprés
quoy les Curieux revinrent
au meſme lieu , pour
eſtre témoins du mélange
qu'on appelle Mixtion , ce
qui fit donner de nouvelles
loüanges à M' de Rouviere.
Ce fut alors que M² Pilon,
Doyen de la Faculté , & qui
dés ſa plus grande jeuneſſe a
ſceu s'acquerir le nom d'Orateur
, fit un Diſcours tresdigne
de luv, pour fermer ce
grand Ouvrage. La crainte
r
GALANT. 181
de vous entretenir trop longtemps
ſur vne meſme matiere,
m'oblige à ne vous enrien
dire de plus aujourd'huy.
Vous voudrez bien cepen.
dant que j'ajoûte , en faveur
de la Theriaque , que lors
que l'on en fait à Veniſe , le
Senaty aſſiſte en Corps , &
que dans tous les lieux où l'on
ſe donne la peine de rechercher
tout ce qu'il faut pour
cette fameuse compoſition,
elle ſe fait avec le meſme
eclat , &en préſence des Souverains
Magiſtrats .
la ſanté eſt toûjours fort
bien receu , & qu'il n'y a rien
qui ſoit écouté plus volontiers
je ne m'étonne pas fi
د
ce que je vous
ay mandé
dans ma derniere Lettre touchant
la Theriaque , vous a
donné autant de plaifir qu'à
GALANT. 163
quantité de Perſonnes qui
l'ont leu , puis qu'outre la fatisfaction
d'apprendre ce qui
peut contribuer à la choſe du
monde qui nous doit eſtre la
plus prétieuſe , on a encore
eu l'avantage de ſe voir inſtruit
de pluſieurs circonſtances
curieuſes , dont on
n'avoit peut- eſtre jamais en
tendu parler ,& qu'on n'aappriſes
qu'avec des morceaux
d'Hiſtoire qui les rendent remarquables
, & qui font connoiftre
, non ſeuleme les.
grandes merveilles de la
S Theriaque , mais encore l'e-
Oij
164 MERCURE
flime que l'on en doit faire
Le ſuccez qu'elle aleti ,
parmy le Public, & dans ma
derniere Lettre a eſté cauſe
que je me ſuis informé avec
plus de ſoin de tout ce qui
s'eſt paffé à Paris , à l'égard
de cétancien & grand reme
de. J'ay trouvé que le dif
cours deM' de Rouviere quia
une approbasion fi genérale,
& que je vous ay envoyé,
n'avoit pas eſté le ſeul que
l'on euft fait fur cette matie
re,& qu'un autre avoit efte
auſſi prononcé en préſence
de M'de la Reynie &deM
GALANT 165
Robert Procureur du Roy,
par Mi Lienard Medecin or
dinaire deSaMajesté,Docteur
&ancien Doyen de laFaculté
de Medecine de Paris , à pré
fent Profeffeuren Pharmacie
de lameſme Faculté Com
me il manqueroit quelque
choſe à l'Histoire de la The
riaque faire en cette grande
Ville , fi ce Diſcours qui en
quisen
eft une des plus confidéras
bles parties ne tenoit ſa placa
dans ma Lettre de ce mois,
je vous l'envoye,parce que je
fçais qu'il vous plaira , & que
je le vois d'ailleurs, fouhaité
166 MERCURE
par tout ce qu'il y a icy deCurieux.
En voicy les termes.
MESSIEURS,
Si Galien dans le Traité de
La Thériaque qu'il adreſſe à Pi-
Son , eſtime cét Illustre Romain fi
digne de toute fon admiration
des grands éloges qquu''iill lluuyy donne
Taddee ce que se relâchant un peu des
grandes occupations dont il eſtoit
chargé pour le ſalut de la Republique,
il lisoit avec tant d'atrention
le petit Ouvrage qu'Andromachus
fort celebre Medecin,
en avait fait autrefois , & s'ilfe
1
GALANT. 167
Louë endes termes fi pompeux
fi magnifiques de la bonnefortune
de fon fiecle de ce qu'il voyoit
ce grand Homme fi attaché aux
chofes qui regardoientparticulierement
la santé de fes Concitoyens
, avec combien plus de jaſtice
de raison devons-nous
aujourd'huy honorer de nos. éloges
less plus forts , les deux grands
Magiftrats que nous voyons pour
quatrième fois en moins de fix
moisse dérober aux emplois les plus
augustes les plus honorables où
Les Conſeils importans de noftre
incomparable Monarque les appel-
Jem ordinairement auprès de lays
La
T
168 MERCURE
ς
pour vacquer , non pas comme ce
Romain àla lecture moins utile
que curieuse d'un fimple Traité
de la Thériaque , mais à l'affaire
laplus ſerieuse&la plus digre
de la Police qu'ils exercent dans
leRoyaume , qui est la composttion
exacte & fidelle de ce Remede
de cét Antidote par excellense
, puis qu'elle regarde le
falut general particulier de
tous les Sujets du Roy. Disos donc,
&nous écrions avec Galien au
fujer de ces deux vigilans Magi-
Strats , comme il faisoit autrefois
àRome àl'égard de Pifon. Satisne
magnas poffumus ha
bere
GALANT. 169
bere noſtri temporis fortunæ
gratias , quòd vos , ô ſummi
Magiftratus, ufque adeo Medicinæ
ac Theriacæ ſtudioſos
confpiciamus ? En effet , Meffieurs
,quel plus grand bonheur
que celuy de nostre fiecle de vi
vre fous un Prince , dont l'application
incroyable aux plus petits
comme aux plus confiderables be.
foins de fes Sujets , réveille dans
tous les Arts & dans toutes les
-Sciences l'étude l'industrie de
ceux qui les profeſſent , pour les
- pouffer à leur souveraine perfection.
C'est donc l'exemple mefme
du Roy , le plus laborieux
Avril 1685. P
170 MERCURE
Prince qui fut jamais , qui porte
aujourd ' buy les Profeffeurs de la
Medecine de la Pharmacie de
Paris, àfaire fous LOUISle
Grand, plus grandque les Antoi
nes,que les Antonins, &que tous
les Cefars ensemble, pourqui l'on
faisoit fifolemnellement ce Remede
à Rome, dans la Capitale du
Royaume auffi celebre que cette
Superbe Ville lefut autrefois , à la
veuë &en la présence de l'IlluftreM
Daquin premier Medecin
de Sa Majesté , qui ne cede
en rien aux Andromachus premiers
Medecins de ces Princes
de ces Empereurs , avec lesecours
1
GALANT. 171
des meilleurs &des plus experi
mentez Artistes de la France,
les Geoffroy , * les fofon , les
Bolduc,les Rouviere , auffiéclai
rez que l'estoient anciennement
les Critons & les Damocrate,
premiers Pharmaciens de leurfiecle
; àfaire, dis-je,fous LOUIS
le Grand, une Thériaque dont on
n'entreprenoit jamais la compofition
à Rome , que ſous les aufpices
de ſes Empereurs , ſans la
leur voüer & consacrer comme
la choſe du monde la plus im
portante la plus falutaire à
** Ce font les quatre Apoticaires qui depuis
fix mois ont fait à leurs frais la Thériaque à
Paris.
Pij
172 MERCURE
1
leurs Etats. Prenons donc,Mes
fieurs , pour noftre Devise , celle
qui devroit l'eftre aujourd'huy de
toute la France. Ludovico Magno
felicitas parta. Réjoüif
fons- nous de ce que nous voyons,
pour ainſi dire , guerir dans Paris
la letargie des fiecles paſſez , qui
par une indolence ou une indiffe
rence condamnable , pour ne pas
dire quelque chose de pis, ontjuf
ques icy presque toûjours deu , ou
àdes Nations étrangeres , comme
à Rome & à Venise , ou à des
Provinces éloignées د
comme à
Montpellier , la composition d'un
Remededontils ne devoient avoir
تم
GALANT. 173
obligation qu'à eux- mesmes , &
àleur propre Patrie , & qui ont
presque toûjours emprunté d'au.
truy ce qu'ils ne devoient avoir
ny tenir que de leur riche fonds,
de leur induſtrieuse capacité ,
de leurhabileté laborieuse.
Loñons nous , Meffieurs , de
noſtre bonheur , de ce que le
Royaume joüira doreſnavant
par la vigilance de nos Magiſtrats
de Police , appliquez
attentifs à toutes choses , d'une
Panacée veritable ,fans fraude,
Sans alteration , &fans le rifque
d'en voir deformais debiter
enFrance aucune ny vicieuse ny
Piij
174 MERCURE
falfifiée,telle queGalien ſe plai
gnoit dés le temps qu'il estoit à
Rome , que plusieurs Impoſteurs ,
Charlatans, Monteurs de Thea
tre
د Vendeurs de Mithridat,
Cr
veritables Triacleurs en di
ſtribuoient contre l'intention des
Magistrats publics à grand prix
d'argent er fort cherement , auffi
bien qu'à la ruine e au détriment
de la fantédes Peuples ignorants
& crédules pour l'ordinai
en ces fortes de matieres qui
regardent la Medecine , & les
Remedes qu'on voile ſouvent de
nomsſpécieux de Secrets , afin de
les mieuxtromper. Multæ quipre
GALANT: 175
pe fiunt , écrit- il , ab Impoftoribus
hac etiam in re frau
des , vulgufque ſolaTheriace
famâ deceptum, abiftis, qui,
bus ars eft Mercenaria , non
recte compofitam Antido
tum multâ pecuniâ redimit
Loüons-nous encore unefois
Meffieurs , de ce que par lesfoins
bienfaiſans de ces meſmes Magi
ftrats, nous joüiffons aujourd'huy,
à la faveur de nostre veritable
Thériaque , ſous l'empire de
LOUIS le Grand , du mesme.
bien & du mesme avantage dont
les Empereurs gratifioient autre
fois leursſujets à Rome. Qui l
Piij
176 MERCURE
benter, ditle mefme Galien,in
univerfos omnia bona , deos
imitati , conferunt , tantum
que gaudium concipiunt,
quantò populi majorem fuerint
incolumitatem ab ipfis
confecuti , maximam impe
ran di partem arbitrantes,
communis falutis procurationem
; quæ res me magis
in ipforum admirationem traxit.
Ce ſontſes propres termes .
C'est lesujet , Meſſieurs , qui
m'a aujourd'huy engagé, en qualitéde
Profeſſeur en Pharmacie
de la Faculté de Medecine de
Paris , à vous faire ce petitDifGALANT.
177
rs
cours ,pour un témoignage affuré
de reconnoiſſance publique &
particuliere envers Ms nosMagiftrats
, pour une marqueſenſible
de l'obligation que nous avons à
M le premier Medecin , de vou
loir bien honorerdeſa préſence la
compoſition d'un Remede qui en tirera
afſurément beaucoup de gloire
, de credit &d'authorité , &
pour un préjugéſouhaitable de ta
confervation en ſon entier de la
bonne Medecine de Paris , & du
parfait rétabliſſementde la meil
leure Pharmacieà l'avenir, con
tre les vains efforts & les tentatives
inutiles des envieux ou des
2
178 MERCURE
ennemis de l'une de l'autre,
& de tous ceux qui voudroient
temérairement dans lafuite s'yopposer
, & les troubler dans leur
exercice dans leur ancienne
poffeffion.
Ce Diſcours fut prononcé
le 12. de Mars , & le Lundy
prononce
ſuivant , M² de Rouviere s'attacha
particulierement au 1 .
poids des Drogues dont il
avoit fait auparavant un juſte
choix pour la compoſition
de ſon Ouvrage, & qu'ilavoit
expoſées au Public , feur que
leur beauté& leur bonne qualité
le défendroient contre les
GALANT. 179
Critiques & les Envieux. Il fit
ce jour là un fort beau Dif
cours ſur la Vipere , & fur la
nature de la Theriaque , & il
expliqua fi bien la maniere
dont les fermentations ſe
font, qu'il fut genéralement
applaudy. Il peſa enſuite ſes
ر
Drogues en préſence de M
le Doyen de la Faculté , de
Mrs les Profeffeurs en Pharmacie
, & de M'Boudin , l'un
des premiers Apoticaires
du Roy. Toutes ces Dro
gues furent brifées , & mêlées
enſemble confufément
devant toute l'Aſſemblée qui
180 MERCURE
n'eſtoit pas moins nombreuſe
qu'elle avoit eſté les autres
jours. Il en falut huit entiers
pour les pulverifer , aprés
quoy les Curieux revinrent
au meſme lieu , pour
eſtre témoins du mélange
qu'on appelle Mixtion , ce
qui fit donner de nouvelles
loüanges à M' de Rouviere.
Ce fut alors que M² Pilon,
Doyen de la Faculté , & qui
dés ſa plus grande jeuneſſe a
ſceu s'acquerir le nom d'Orateur
, fit un Diſcours tresdigne
de luv, pour fermer ce
grand Ouvrage. La crainte
r
GALANT. 181
de vous entretenir trop longtemps
ſur vne meſme matiere,
m'oblige à ne vous enrien
dire de plus aujourd'huy.
Vous voudrez bien cepen.
dant que j'ajoûte , en faveur
de la Theriaque , que lors
que l'on en fait à Veniſe , le
Senaty aſſiſte en Corps , &
que dans tous les lieux où l'on
ſe donne la peine de rechercher
tout ce qu'il faut pour
cette fameuse compoſition,
elle ſe fait avec le meſme
eclat , &en préſence des Souverains
Magiſtrats .
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3
p. 153-154
SUR LES MEDECINS.
Début :
Les noirs Ministres d'Hypocrate [...]
Mots clefs :
Médecins, Sirops
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LES MEDECINS.
SUR
LES MEDECINS.
Les noirsMiniJlres
cTHjpocroete
De deux Sjropsqu'ilsinfujent
dans l'eau,
Envoyent l'un chercher
laratey
Dépècenttautre aupaïs
du cerveau 0 Cefi grand hasard
quand unefeulegoutte
Peut bien juivre ja route,
Alais cette liqueur
Suremeritfarsa douceur,
Fortedroitaucoeur.
LES MEDECINS.
Les noirsMiniJlres
cTHjpocroete
De deux Sjropsqu'ilsinfujent
dans l'eau,
Envoyent l'un chercher
laratey
Dépècenttautre aupaïs
du cerveau 0 Cefi grand hasard
quand unefeulegoutte
Peut bien juivre ja route,
Alais cette liqueur
Suremeritfarsa douceur,
Fortedroitaucoeur.
Fermer
4
p. 145-178
Examen des Eaux de Bourbon par Monsieur Burlet.
Début :
Les chaleurs excessives qu'il a faites les deux premieres semaines / Les Eaux chaudes de Bourbon n'estoient autrefois en usage que [...]
Mots clefs :
Eaux de Bourbon, Eaux , Eau, Acides, Bains, Sel, Chaleur, Médecins, Évaporation, Boisson, Liqueur, Esprit, Malades, Vitriol, Papier, Puits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Examen des Eaux de Bourbon par Monsieur Burlet.
Les chaleurs excessives qu'il
a faites les deux premiereS' semairiesde
ce mois,m'bnrdé*'
terminé à préférer à plusieurs
MémoiresLittéraires qu'onm'a
donné, un Examen des
Eaux de Bourbon. J'ay crû
quequ'onpetit tirer
de leurs vertus, malgré la-i
connoissance & lexperience
qu'on en a déja, meritoit
qu'on fit le détail de leurs proprierez,
avant que la faifott*
où les bains font d'un usage
plus salutaire, fut plus avancée..
L'examen qu'onen va
lire est un ouvrage du sçavant
Monficur Burlet, de la Facul.
té de Paris, & premier Medecindu
Roy d'Espagne.
.'! i- Examen desEaux de Bourbonj
;, par MonjteurBurlct.
, LesEauxchaudes deBaurbon
n'estoient autrefois; en
ufogfi que pour baigner: peu
de personnes osoient en boire.
C'eû pour cela qu'on appelle
q-pcorc aujourd'huy Bourbon t/tfrrhambauhjBourbonlesBains
Ces Eaux avant Messieurs
«**Dc*lotme & Aubri, Medecins;
celebres de Moulins
n'estoient point dans cette
réputation où elles sontaujourd'huy.
Ce sont euxqui
en ont étendu, appuque
l'usageà un grand nombre de
maladies intérieures, & qui
ont appris à n'en pas redouter
l'abondante boisson.
Il y a trois puits à Bourbon
contigus, & placez sur la me*
me ligne,qui communiquent
les uns aux autres pardes
ouvertures, & unemême
source fournit également
l'eau à ces trois puits. Elle est
presque toûjours à la même
hauteur de sept pieds ou en*.
viron, & elle ne décroit pas
rume. dans les chaleurs & les
sécheresseslesplus, grandes.
L'eaudeces puitsbout dune
manieresensible,&elleexhale
une fuméeassez abondante.
Onremarque que la surface
decetteeauquand "cllq
n'estpointagitée paroistun
peu terne, & qu'il s'y forme
commeunepelliculegrasse&
onctueuse, si mince néanmoins
& si superficielle, que
quelques efforts qu'on fasse,
& quelque soin qu'on prenne,
on ne peut lareccuillir.
L'Eau de Bourbon en: çres-
»i
claire & tres limpide dans le
verre sans presque aucune
odeur, d'une chaleur vive,
mais qui n'a rien d'acre ni de
brûlant : d'une faveur qui tire
sur le falin lixiviel, bien
plus foible & bien moins sensible
que dans l'eau de Vichi.
Ayant plongélemême
Thcrmometre dont je me
fuis servi à Vichi dans le Puits
du milieu
,
la liqueur a monté
à prés de cinquante-quatre
lignes; de maniere que l'eau
de Bourbon à deux degrez de
chaleur sur l'eau la plus chaude
de VicbL
Cette chaleur des eaux de
Bourbon se conserve tres-longtemps,
& une eau commune
chauffée au mêmedegré,
& la plus boüillante même e si:
refroidie, quand celle cy est
encore plus que tiede.
Tout le monde sçait que
ces eaux tirées de leur source
& remisesincessamment sur
le feu ne boüillent pas plus
promptement que l'eau commune
la plus froide. Onsçait
encore que dans ces eaux,
quoique très chaudesles plances
ne s'y flétrissent point.
Pour découvrir le principe
,
minerai des eaux de Bourbon,
je me fuis fcrvi des mêmes
essais, & ay presque fait les
mêmes expériences quej'ay
faites sur les eaux de Vichi.
Voilà1la différence que j'ay trouve.
Ayant meslé de l'eau dans
des bains avec la dissolution
du sel de Nitre filtrée, il ne
s'y est fait ni lait virginal ni
caillé, ni précipitation, l'eau
est demeurée claire.
Ayant ajouté à ce mélange
quelques goûtes d'esprit de Vitriol
,il s'y en fair d'abord un
lait virginal, qui s'est précipité
enfuitc, en une cfpcccde
caillé blanc. La même chofc
est arrivée en faisant cette experience
sur les eaux de Vichi.
La dissolution de couperose
qui avoit la couleur d'un
vcrd naissant, meslée avec
l'eau des bains, l'a jaunie d'abord
y
puis y a fait un caillé
par floccons, lesquels se précipitant
peu à peu ont pris
une couleur rougeâtre. Le
même changement cft arrivé,
mais bien plus promptement
& plus fenfibleraent dans les
eaux de Viclit.
L'eau deBourbon, non plus
que celle de Vichin'a point
changé la couleur de sa rolution
du Tournefol.
L'eau de Bourbon menée
avec le vinaigre distillé,l'aigre
de souffre & les autres acides,
bouillonne & fomente, mais
plus obfcurcment que l'eau
de Vichi,
Le papier bleu rougi par
l'esprit de Vitriol, a repris
aussi sa couleur dans l'eau de
Bourbon.
La poudre de Noix de Galles
qui donne une couleur de
vin pailler à leau de Vichi n'a
point ou peu changé l'eau de
Bourbon,
L'eau de litchi verdit le
sirop violat, celle de Bouts
bon ne lui donnequ'une couleur
de gris de lin.
Cette mêmeeaumeslée avec
l'infusion de rosesrouges
sans acides ne la point changée,
mais l'ayanc meslée avec
la teinture de roses rougies par
l'esprit de Vitriol,elle l'a
rendued'un beau violet amarante.
Par tous ces premiers essais
la raison fait d'abord concevoir,
que le mineral qui domine
dans les eaux de Bourbon
ca aussi un sel alkali, qui
ne paroist gucres dirent du
sel alkali des eaux de Vichi.
Pour s'en affurcr davantage,
,& demesser les autres principes
de ces eaux, j'en ay fait faire
l'analise de la maniéré suivan.
te.
J'ay fait mettre douze liv.
d'eau de bains dans une ferrine
pourla faire évaporer lentement
sur le feu. Dés qu'ellc
a commencé à chauffer, elle
a donné une odeur de mout
de vin cuit; & à mesure qu'elle
s'est évaporée, l'eau s'est rendue
de plus en plus salée au goût. Il est relié aux bords
de la terrine une refidencq
blancbâcre, inlipide) & qu1
croquoit fous la dcnr.
L'eau conlumée & reduird
à huic ou neuf onces, je l'ay
fait filtrer, il s'en ca réparé 6^
attaché au papier gris une matierc
épaisse, grasse & comme
muctlagineufc, qui après la,
filtrationfinie pesoit une?
dragmc, & quinze grains
pour le moins.
La liqueur filtrée remisesur
le feu s'cil encore évaporée,
& quand elle a commencée à
faire une pellicule) je l'ay fait
porter à la cave:il s'est formé
quelques cristaux fort brilans,
tres..minces & qui paroislenttaillez
à facettes. Ce que
j'en ay pu ramasser quand ils
ont cfté dessechez, ne pesoit
que cinq ou six grains: leur
faveur estoit fort douceatrc,
&d'un vray goûclixiviet.
Enfin l'evaporation faite
jusqu'à siccité
,
il est resté au
fond de la terrine trois gros
& plus de deux scrupules de
residence saline.
J'ayexamine ensuite toutes
ces portions dont la somme
monte à cinqdragmes ou
environ:sçavoir
, une dragme
& quinze grains de matiere
mucilagineu se adhérente au
papier gris, cinq ou six grains
de cristau
,
trois dragmes, &
deux scru pules de residence,
& dix ou douze grains de
substance blanchâtre ratissée
sur les, parois de la terrine à
mesure que l'eau décroissoir.
Mr Duclos, par son examen
a trouve que ces eaux
transportées avoient cinquante
- neuf grains de residence
par pinte.
Mr Geoffroy, qui les aexaminées
sur les lieux en a trouvésoixante-
trois, ôcpar nôtre
calcul nous trouvons la
même chose à fort peu de
différence prés.
Par l'examen de ces portions
sé parées, il m'a paru
que cette substance blanchâtre
adherente & qui craque;
fous la dent, n'etf qu'une pu-f
re terre alKaline, car elle fermente
un peu avec les acides.
Que la matière mucilagineuse
attachée au papier gris,
est encore cette mêmeTerre,
mais meslée de matiere sulphureuse
& de quelque legere portion,
de fer.
La substance fulphurcufe
dans cette portion se mani
feste d'nne manièresensible
en engraissant le pa pier, &y
laissant une impression d'huile,
d'ailleurs jettée sur lescharbons
ardens, elle y rougit
d'abord,noircit ensuite en
cjetteanttquielcquess p.etites étwu ¡ Avec le coûteau émanté
j'ay enlevé quelques particules
de fer de la tetre noire qui
est restée aprèsl'avoir calcinée.
Les trois gros & deux scrupulesde
residence salines contenoient
un sel lixiviel,meslé
lé de quelque portion de
terre;& ce sel par tous les esfais
n'a pas paru différent du
sel des eaux de Vichi,tiré
aussi par évaporation. Il l'a
fermente violemmentavec les
acides de toutes especes.
Par cette analise on trouveroic
prcfque les mêmes principes
dans Les eaux de Bourbon
que dans celles de Vichi;
-mais dans des propositions. différentes*.
Mr Saignette, prétend qu'apres
avoir examiné avec une
grande attention la residence
saline des eaux de Bourbon,
& après avoir demeslé les différens
sels qui la composent, il
a trouvé, sans pouvoir en
douter,-presque portion égale
de sel marin& de sel alkali ;
que ces deux fcls luy ont
paru fort distincts & par leur
figure & par les épreuves qu'il
en a faites.
- Qu'ayant mis quatorze liv*
des eaux de Bourbon évaporer
il avoit eu après une suffisante
évaporation par la cristallisation
à froid, des cristaux
pentagones & hexagones
longs, de la figure & du goût
du sel sucrin, ou sel calcarius
décrit dans Mr Lister, faisant
le maroquin entre les dents,
d'une tegerc stipticité, douceatte,
& qui Ce bourfouffloient
au feu comme l'alun,
sans avoir d'acidité apparente,
non plus que de saveur alkaline.
Qu'ayant ensuite fait évaporer
la liqueur davantage,
il avoit eu descristaux de sel
alkalidistinct,& du sel falin
ou marin grumelé, qui se trou-
-
voient tels sans équivoque.
<
Je n'ay pû vérifier cette experience
dans toutes ces circonstances
marquées; & dans
les trois dragmes & deux
scrupules de residence saline
qui m'est restées je n'ay pû,
démesler par les essais & reconnoistre
qu'un sel alkali,
comme je viens de le dire,
dont le mélange avec toute
forted'acides excite de violentes
fermentations.
,,
Mr Geoffroi, dans le mémoire
qu'il m'acommuniqué,
assure qu'après beaucoup de
recherches,&après l'examen
le plus exact du sel contenu
dans la re sidence de ces eaux;
il avoit reconnu un peu de
fcl marin meslé avec le sel afc
kalimineral deeaux
-
, Il me relle encore quatre
ou cinqoncesde residence que
j'ay cû la précaution d'apporter;
je l'examinerai avec Mr
Geoffroi, quand il lui plaira,
afin de déterminer, s'il est possible,
fous quelle quantité &
fous quelle proportion ce sel
se trouve meslé dans les eaux
de Bourbon. Car qu'il y soit
presque en partie égale avec
l'alkali mineral; il y a beaucoup
lieu d'en doutèr, quoi
quendise Mr Saignette, & les
Medecins des lieux qui ont
souvent fait l'anali se de leurs
, eaux, le nientfort positive-
"lent.
Un Auteur moderne, qui
depuis quelquesannées fous
le nom de Pascal, a donné un
Traitédes Eaux de Bourbon., rejette
la pluspart des anahfes
de ces eaux faites par le secours
du feu. Il prétend que
si l'on fait évaporer ces caux
au Soleil, le sel tiré par cette
evaporation lente & douce,
est fort differenr de celui tiré
par le moyen du feu; qu'il
touche les acides, sans les exciter
à aucune fermentation
sensible; qu'il ne précipite aucune
dissolution faite par un
menstrueacide, & en un mot
qu'il n'cft point alkali. Il avance
que le sel des eaux de
Bourbonale caractered'un
sel Androgin,& qu'il est composé
d'unacide volatil & d'ul)
alkali sixe, dont l'alliage qui
n'est pas à l'épreuve du ftut
à cause qu'il est trop acre, &
trop penetrant, resiste à la
chaleur du Soleilqui évapore
ces eaux d'une maniere lente
de douce, & fait ou que ce
sel demeure dans son entier
ou qu'une partie de son volatil
s'y conserve
, & que ce
qu'ily a de fixe en demeurant
empreint, il n'est capable
d'aucuns de ces effets qui
conviennent aux fels lixivieux
que le feu a rendus ouverts,
vuides & permeables aux
acides.
Il ajoûte qquu'»i'ill y a dans les
eaux de Bourbon un autre
principe actifintimement répandu
,un souffrevif, mobile,
animé, quin'est sensible
que par la chaleur,que par subtilité
& sa dissipation prompte
échappe à toutes les recherchesanalitiques
de la Chimie,
qui pour la pluspart sont très*
infideles, & qui par consequent
ne peuvent nous rien
donner
donner que de fausses ou tresimparfaites
connoissances des
principes des mixtes.C'eû
donc selon luy un sel vitreux,
purifié rempli des parties volatiles,
qui eû le sel naturel
des eaux de Bourbon& non
ce sel alkali fixe qui nous
reste aprés l'évaporation, &
fqeuui.n'est tel que par l'aéèion du
Cet Auteur soûtient son
hypothcfe par beaucoup de
preuves & d'experiences bien
raisonnées.
Il seroit inutile de s'étendre
davantage sur la discussion &
la recherche des principes mineraux
des eaux de Bourbon.
Dans ces matières il est des
bornesqu'on ne peut gueres outre-passer. <
Il me reste àdire quelque
chose des vertus medecinales
deces eaux; maiselles font si
universellement reconnues,&
-orken a cléiaécrit.ique
jeme contenteray de rapporter
quelques observations que
@ j'ay eu lieu de faire, qui peuvent
estrede quelque utilité
dans la pratique deces eaux.
Comme elles sont fort peu
purgatives &qu'il estd'usage
de les aider, où par le me'
lange des eaux deVichi, qui
le sont beaucoup plus, ou par
l'addition de quelques fels
comme le sel vegetal, la crême
de Tartre, le sel Polychreste
de la Rochelle, &c.
j'aytrouvé que l'Arcanum duplicatum
de Mynsiche, qu'il
nomme autrement Sal è duobus,
Stl sapientioe
,
leur donnoit
une efficacité bien superieure
à celle de tous ces autres
sels,& que les per sonnes
qui n'estoient point purgées
avec le secours de ces fels ordinaires
,
l'estoient beaucoup
par l'addition de ccluy
- cy.
On ne le connoissoit point dia
toutàVichi,& à Bourbon&
aucun des Medecins n'en avoit
fait usage. On sçait que
ce sel cA: tiré de lateste morte
de la distillation de l'eau
forte
,
& que c'est par consequent
un sellixiviel bien alkasisé,
quiresultedela partie fixe
du nitre & du vitriol. Il y a
une legere stipticité meslée de
quelque amertume, qui le rend
sottsubtil & fort,pénétrant.
Illefond tres-aisement, il sallle
avec le sel naturel de ces
eaux, dont il augmenre de
beaucoup la vertu purgative
sans qu'elles en agissent moins
pour cela par les voyes des uunes,
& celles de la transpiration.
J'en aivû de merveilleux
effets, & je ne doure
point que dans la suite ce sel
ne devienne à Vichi & à Bourbon
d'un usage tres familier.
La dose est d'ordinaire d'un
gros & demi, à deux gros dans
les deux premiers verres de
boisson, deux jours l'un, ou
même tous les jours quand les
eaux sont lentes ou qu'elles ne
ptirgfnt point, comme il ar..
tive tres- souvent.
J'ay remarqué qu'on vomie
aisément ces eaux quand on
en boit, sur tout les premiers
jours, & qu'on en presse la
boisson.
L'eau de Bourbon prise en
lavement, adoucit beaucoup
elle resserre même, & on s'en
sert dans les diflfenteries, aussi
bien que dans les coliques. On
la donne chaude comme elle
fort des Puits, sans que les
Malades se plaignent de sa
trop grande chaleur. On ne
pourroit recevoir ny retenir
une eau commune chauffée au
mêmedegré.
Quand il faut fondre, redonner
auxliqueurs leur première
fluidité, ranimer dans le
fang & dans les visceres les levains
quis'y trouvent déprimer
& languissans; c'est pour
lors qu'elles agissent presqueà
coup sûr: mais si elles trouvent
des humeurs trop mobiles,
& des sermens agitez,
elles causent le plus souvent
du desordre, & on en obligé
d'en fairecesser l'usage. Elles
font cependant bien moins
vives, & ont quelque chose
de plus doux & de plus balsamique
que celles de Vichy,
Le merite de ces eaux, comme
de tous les autres remedes,
dépend beaucoup de la juficI:
se de leur application.
,
Il est bien important que
les malades qui ont bu & pris
les Bains de Bourbon, évitent
pendant quelque temps avec
toutes fortes de précautions
les injures de l'air, & sur tout
les vents du Nord, les pluyes,
les brouillards;parce que leurs
corps par l'action de ces eaux
animées, se trouvans tout ouverts
& comme percez à jour,
sû m'est permis de me servir
de cette expression, la xnoiadre
imprcffion du froid les
resserre, il se fait des reflux de
la matière transpirable, d'où
naissent de grandes & subites
maladies. C'est pour cette raison
que la saison printanniere
qui devance l'Eté ,est preferable
à celle de l'Automne,que
l'Hyver suit de si prés, & les
Malades n'ont pas les mêmes
accidens à craindre au retour
de ces eaux. Tous les Praticiens
qui ont manié les eaux,
n'ont pas manqué de fairecette
observation ; & elle m'a
bien esté confirmée par ce
qui arriva & que je ne pus
empêcherà l'illustre Malade
quej'avois l'honneur d'accompagner.
En revenant de Bourbon
il ne ressentit que trcs..,
legerement l'impressiond'un
broüillardpouravoir eu fort
peudetemps une des glaces
de son carosse baissée;&dans
le moment il eut une fluxion
considerable sur, le visage,
& la langue, qui ne cessa qua
mesure qu'on le réchauffa,
& que la transpiration interceptée
fcut rétabbJl"ie.
a faites les deux premiereS' semairiesde
ce mois,m'bnrdé*'
terminé à préférer à plusieurs
MémoiresLittéraires qu'onm'a
donné, un Examen des
Eaux de Bourbon. J'ay crû
quequ'onpetit tirer
de leurs vertus, malgré la-i
connoissance & lexperience
qu'on en a déja, meritoit
qu'on fit le détail de leurs proprierez,
avant que la faifott*
où les bains font d'un usage
plus salutaire, fut plus avancée..
L'examen qu'onen va
lire est un ouvrage du sçavant
Monficur Burlet, de la Facul.
té de Paris, & premier Medecindu
Roy d'Espagne.
.'! i- Examen desEaux de Bourbonj
;, par MonjteurBurlct.
, LesEauxchaudes deBaurbon
n'estoient autrefois; en
ufogfi que pour baigner: peu
de personnes osoient en boire.
C'eû pour cela qu'on appelle
q-pcorc aujourd'huy Bourbon t/tfrrhambauhjBourbonlesBains
Ces Eaux avant Messieurs
«**Dc*lotme & Aubri, Medecins;
celebres de Moulins
n'estoient point dans cette
réputation où elles sontaujourd'huy.
Ce sont euxqui
en ont étendu, appuque
l'usageà un grand nombre de
maladies intérieures, & qui
ont appris à n'en pas redouter
l'abondante boisson.
Il y a trois puits à Bourbon
contigus, & placez sur la me*
me ligne,qui communiquent
les uns aux autres pardes
ouvertures, & unemême
source fournit également
l'eau à ces trois puits. Elle est
presque toûjours à la même
hauteur de sept pieds ou en*.
viron, & elle ne décroit pas
rume. dans les chaleurs & les
sécheresseslesplus, grandes.
L'eaudeces puitsbout dune
manieresensible,&elleexhale
une fuméeassez abondante.
Onremarque que la surface
decetteeauquand "cllq
n'estpointagitée paroistun
peu terne, & qu'il s'y forme
commeunepelliculegrasse&
onctueuse, si mince néanmoins
& si superficielle, que
quelques efforts qu'on fasse,
& quelque soin qu'on prenne,
on ne peut lareccuillir.
L'Eau de Bourbon en: çres-
»i
claire & tres limpide dans le
verre sans presque aucune
odeur, d'une chaleur vive,
mais qui n'a rien d'acre ni de
brûlant : d'une faveur qui tire
sur le falin lixiviel, bien
plus foible & bien moins sensible
que dans l'eau de Vichi.
Ayant plongélemême
Thcrmometre dont je me
fuis servi à Vichi dans le Puits
du milieu
,
la liqueur a monté
à prés de cinquante-quatre
lignes; de maniere que l'eau
de Bourbon à deux degrez de
chaleur sur l'eau la plus chaude
de VicbL
Cette chaleur des eaux de
Bourbon se conserve tres-longtemps,
& une eau commune
chauffée au mêmedegré,
& la plus boüillante même e si:
refroidie, quand celle cy est
encore plus que tiede.
Tout le monde sçait que
ces eaux tirées de leur source
& remisesincessamment sur
le feu ne boüillent pas plus
promptement que l'eau commune
la plus froide. Onsçait
encore que dans ces eaux,
quoique très chaudesles plances
ne s'y flétrissent point.
Pour découvrir le principe
,
minerai des eaux de Bourbon,
je me fuis fcrvi des mêmes
essais, & ay presque fait les
mêmes expériences quej'ay
faites sur les eaux de Vichi.
Voilà1la différence que j'ay trouve.
Ayant meslé de l'eau dans
des bains avec la dissolution
du sel de Nitre filtrée, il ne
s'y est fait ni lait virginal ni
caillé, ni précipitation, l'eau
est demeurée claire.
Ayant ajouté à ce mélange
quelques goûtes d'esprit de Vitriol
,il s'y en fair d'abord un
lait virginal, qui s'est précipité
enfuitc, en une cfpcccde
caillé blanc. La même chofc
est arrivée en faisant cette experience
sur les eaux de Vichi.
La dissolution de couperose
qui avoit la couleur d'un
vcrd naissant, meslée avec
l'eau des bains, l'a jaunie d'abord
y
puis y a fait un caillé
par floccons, lesquels se précipitant
peu à peu ont pris
une couleur rougeâtre. Le
même changement cft arrivé,
mais bien plus promptement
& plus fenfibleraent dans les
eaux de Viclit.
L'eau deBourbon, non plus
que celle de Vichin'a point
changé la couleur de sa rolution
du Tournefol.
L'eau de Bourbon menée
avec le vinaigre distillé,l'aigre
de souffre & les autres acides,
bouillonne & fomente, mais
plus obfcurcment que l'eau
de Vichi,
Le papier bleu rougi par
l'esprit de Vitriol, a repris
aussi sa couleur dans l'eau de
Bourbon.
La poudre de Noix de Galles
qui donne une couleur de
vin pailler à leau de Vichi n'a
point ou peu changé l'eau de
Bourbon,
L'eau de litchi verdit le
sirop violat, celle de Bouts
bon ne lui donnequ'une couleur
de gris de lin.
Cette mêmeeaumeslée avec
l'infusion de rosesrouges
sans acides ne la point changée,
mais l'ayanc meslée avec
la teinture de roses rougies par
l'esprit de Vitriol,elle l'a
rendued'un beau violet amarante.
Par tous ces premiers essais
la raison fait d'abord concevoir,
que le mineral qui domine
dans les eaux de Bourbon
ca aussi un sel alkali, qui
ne paroist gucres dirent du
sel alkali des eaux de Vichi.
Pour s'en affurcr davantage,
,& demesser les autres principes
de ces eaux, j'en ay fait faire
l'analise de la maniéré suivan.
te.
J'ay fait mettre douze liv.
d'eau de bains dans une ferrine
pourla faire évaporer lentement
sur le feu. Dés qu'ellc
a commencé à chauffer, elle
a donné une odeur de mout
de vin cuit; & à mesure qu'elle
s'est évaporée, l'eau s'est rendue
de plus en plus salée au goût. Il est relié aux bords
de la terrine une refidencq
blancbâcre, inlipide) & qu1
croquoit fous la dcnr.
L'eau conlumée & reduird
à huic ou neuf onces, je l'ay
fait filtrer, il s'en ca réparé 6^
attaché au papier gris une matierc
épaisse, grasse & comme
muctlagineufc, qui après la,
filtrationfinie pesoit une?
dragmc, & quinze grains
pour le moins.
La liqueur filtrée remisesur
le feu s'cil encore évaporée,
& quand elle a commencée à
faire une pellicule) je l'ay fait
porter à la cave:il s'est formé
quelques cristaux fort brilans,
tres..minces & qui paroislenttaillez
à facettes. Ce que
j'en ay pu ramasser quand ils
ont cfté dessechez, ne pesoit
que cinq ou six grains: leur
faveur estoit fort douceatrc,
&d'un vray goûclixiviet.
Enfin l'evaporation faite
jusqu'à siccité
,
il est resté au
fond de la terrine trois gros
& plus de deux scrupules de
residence saline.
J'ayexamine ensuite toutes
ces portions dont la somme
monte à cinqdragmes ou
environ:sçavoir
, une dragme
& quinze grains de matiere
mucilagineu se adhérente au
papier gris, cinq ou six grains
de cristau
,
trois dragmes, &
deux scru pules de residence,
& dix ou douze grains de
substance blanchâtre ratissée
sur les, parois de la terrine à
mesure que l'eau décroissoir.
Mr Duclos, par son examen
a trouve que ces eaux
transportées avoient cinquante
- neuf grains de residence
par pinte.
Mr Geoffroy, qui les aexaminées
sur les lieux en a trouvésoixante-
trois, ôcpar nôtre
calcul nous trouvons la
même chose à fort peu de
différence prés.
Par l'examen de ces portions
sé parées, il m'a paru
que cette substance blanchâtre
adherente & qui craque;
fous la dent, n'etf qu'une pu-f
re terre alKaline, car elle fermente
un peu avec les acides.
Que la matière mucilagineuse
attachée au papier gris,
est encore cette mêmeTerre,
mais meslée de matiere sulphureuse
& de quelque legere portion,
de fer.
La substance fulphurcufe
dans cette portion se mani
feste d'nne manièresensible
en engraissant le pa pier, &y
laissant une impression d'huile,
d'ailleurs jettée sur lescharbons
ardens, elle y rougit
d'abord,noircit ensuite en
cjetteanttquielcquess p.etites étwu ¡ Avec le coûteau émanté
j'ay enlevé quelques particules
de fer de la tetre noire qui
est restée aprèsl'avoir calcinée.
Les trois gros & deux scrupulesde
residence salines contenoient
un sel lixiviel,meslé
lé de quelque portion de
terre;& ce sel par tous les esfais
n'a pas paru différent du
sel des eaux de Vichi,tiré
aussi par évaporation. Il l'a
fermente violemmentavec les
acides de toutes especes.
Par cette analise on trouveroic
prcfque les mêmes principes
dans Les eaux de Bourbon
que dans celles de Vichi;
-mais dans des propositions. différentes*.
Mr Saignette, prétend qu'apres
avoir examiné avec une
grande attention la residence
saline des eaux de Bourbon,
& après avoir demeslé les différens
sels qui la composent, il
a trouvé, sans pouvoir en
douter,-presque portion égale
de sel marin& de sel alkali ;
que ces deux fcls luy ont
paru fort distincts & par leur
figure & par les épreuves qu'il
en a faites.
- Qu'ayant mis quatorze liv*
des eaux de Bourbon évaporer
il avoit eu après une suffisante
évaporation par la cristallisation
à froid, des cristaux
pentagones & hexagones
longs, de la figure & du goût
du sel sucrin, ou sel calcarius
décrit dans Mr Lister, faisant
le maroquin entre les dents,
d'une tegerc stipticité, douceatte,
& qui Ce bourfouffloient
au feu comme l'alun,
sans avoir d'acidité apparente,
non plus que de saveur alkaline.
Qu'ayant ensuite fait évaporer
la liqueur davantage,
il avoit eu descristaux de sel
alkalidistinct,& du sel falin
ou marin grumelé, qui se trou-
-
voient tels sans équivoque.
<
Je n'ay pû vérifier cette experience
dans toutes ces circonstances
marquées; & dans
les trois dragmes & deux
scrupules de residence saline
qui m'est restées je n'ay pû,
démesler par les essais & reconnoistre
qu'un sel alkali,
comme je viens de le dire,
dont le mélange avec toute
forted'acides excite de violentes
fermentations.
,,
Mr Geoffroi, dans le mémoire
qu'il m'acommuniqué,
assure qu'après beaucoup de
recherches,&après l'examen
le plus exact du sel contenu
dans la re sidence de ces eaux;
il avoit reconnu un peu de
fcl marin meslé avec le sel afc
kalimineral deeaux
-
, Il me relle encore quatre
ou cinqoncesde residence que
j'ay cû la précaution d'apporter;
je l'examinerai avec Mr
Geoffroi, quand il lui plaira,
afin de déterminer, s'il est possible,
fous quelle quantité &
fous quelle proportion ce sel
se trouve meslé dans les eaux
de Bourbon. Car qu'il y soit
presque en partie égale avec
l'alkali mineral; il y a beaucoup
lieu d'en doutèr, quoi
quendise Mr Saignette, & les
Medecins des lieux qui ont
souvent fait l'anali se de leurs
, eaux, le nientfort positive-
"lent.
Un Auteur moderne, qui
depuis quelquesannées fous
le nom de Pascal, a donné un
Traitédes Eaux de Bourbon., rejette
la pluspart des anahfes
de ces eaux faites par le secours
du feu. Il prétend que
si l'on fait évaporer ces caux
au Soleil, le sel tiré par cette
evaporation lente & douce,
est fort differenr de celui tiré
par le moyen du feu; qu'il
touche les acides, sans les exciter
à aucune fermentation
sensible; qu'il ne précipite aucune
dissolution faite par un
menstrueacide, & en un mot
qu'il n'cft point alkali. Il avance
que le sel des eaux de
Bourbonale caractered'un
sel Androgin,& qu'il est composé
d'unacide volatil & d'ul)
alkali sixe, dont l'alliage qui
n'est pas à l'épreuve du ftut
à cause qu'il est trop acre, &
trop penetrant, resiste à la
chaleur du Soleilqui évapore
ces eaux d'une maniere lente
de douce, & fait ou que ce
sel demeure dans son entier
ou qu'une partie de son volatil
s'y conserve
, & que ce
qu'ily a de fixe en demeurant
empreint, il n'est capable
d'aucuns de ces effets qui
conviennent aux fels lixivieux
que le feu a rendus ouverts,
vuides & permeables aux
acides.
Il ajoûte qquu'»i'ill y a dans les
eaux de Bourbon un autre
principe actifintimement répandu
,un souffrevif, mobile,
animé, quin'est sensible
que par la chaleur,que par subtilité
& sa dissipation prompte
échappe à toutes les recherchesanalitiques
de la Chimie,
qui pour la pluspart sont très*
infideles, & qui par consequent
ne peuvent nous rien
donner
donner que de fausses ou tresimparfaites
connoissances des
principes des mixtes.C'eû
donc selon luy un sel vitreux,
purifié rempli des parties volatiles,
qui eû le sel naturel
des eaux de Bourbon& non
ce sel alkali fixe qui nous
reste aprés l'évaporation, &
fqeuui.n'est tel que par l'aéèion du
Cet Auteur soûtient son
hypothcfe par beaucoup de
preuves & d'experiences bien
raisonnées.
Il seroit inutile de s'étendre
davantage sur la discussion &
la recherche des principes mineraux
des eaux de Bourbon.
Dans ces matières il est des
bornesqu'on ne peut gueres outre-passer. <
Il me reste àdire quelque
chose des vertus medecinales
deces eaux; maiselles font si
universellement reconnues,&
-orken a cléiaécrit.ique
jeme contenteray de rapporter
quelques observations que
@ j'ay eu lieu de faire, qui peuvent
estrede quelque utilité
dans la pratique deces eaux.
Comme elles sont fort peu
purgatives &qu'il estd'usage
de les aider, où par le me'
lange des eaux deVichi, qui
le sont beaucoup plus, ou par
l'addition de quelques fels
comme le sel vegetal, la crême
de Tartre, le sel Polychreste
de la Rochelle, &c.
j'aytrouvé que l'Arcanum duplicatum
de Mynsiche, qu'il
nomme autrement Sal è duobus,
Stl sapientioe
,
leur donnoit
une efficacité bien superieure
à celle de tous ces autres
sels,& que les per sonnes
qui n'estoient point purgées
avec le secours de ces fels ordinaires
,
l'estoient beaucoup
par l'addition de ccluy
- cy.
On ne le connoissoit point dia
toutàVichi,& à Bourbon&
aucun des Medecins n'en avoit
fait usage. On sçait que
ce sel cA: tiré de lateste morte
de la distillation de l'eau
forte
,
& que c'est par consequent
un sellixiviel bien alkasisé,
quiresultedela partie fixe
du nitre & du vitriol. Il y a
une legere stipticité meslée de
quelque amertume, qui le rend
sottsubtil & fort,pénétrant.
Illefond tres-aisement, il sallle
avec le sel naturel de ces
eaux, dont il augmenre de
beaucoup la vertu purgative
sans qu'elles en agissent moins
pour cela par les voyes des uunes,
& celles de la transpiration.
J'en aivû de merveilleux
effets, & je ne doure
point que dans la suite ce sel
ne devienne à Vichi & à Bourbon
d'un usage tres familier.
La dose est d'ordinaire d'un
gros & demi, à deux gros dans
les deux premiers verres de
boisson, deux jours l'un, ou
même tous les jours quand les
eaux sont lentes ou qu'elles ne
ptirgfnt point, comme il ar..
tive tres- souvent.
J'ay remarqué qu'on vomie
aisément ces eaux quand on
en boit, sur tout les premiers
jours, & qu'on en presse la
boisson.
L'eau de Bourbon prise en
lavement, adoucit beaucoup
elle resserre même, & on s'en
sert dans les diflfenteries, aussi
bien que dans les coliques. On
la donne chaude comme elle
fort des Puits, sans que les
Malades se plaignent de sa
trop grande chaleur. On ne
pourroit recevoir ny retenir
une eau commune chauffée au
mêmedegré.
Quand il faut fondre, redonner
auxliqueurs leur première
fluidité, ranimer dans le
fang & dans les visceres les levains
quis'y trouvent déprimer
& languissans; c'est pour
lors qu'elles agissent presqueà
coup sûr: mais si elles trouvent
des humeurs trop mobiles,
& des sermens agitez,
elles causent le plus souvent
du desordre, & on en obligé
d'en fairecesser l'usage. Elles
font cependant bien moins
vives, & ont quelque chose
de plus doux & de plus balsamique
que celles de Vichy,
Le merite de ces eaux, comme
de tous les autres remedes,
dépend beaucoup de la juficI:
se de leur application.
,
Il est bien important que
les malades qui ont bu & pris
les Bains de Bourbon, évitent
pendant quelque temps avec
toutes fortes de précautions
les injures de l'air, & sur tout
les vents du Nord, les pluyes,
les brouillards;parce que leurs
corps par l'action de ces eaux
animées, se trouvans tout ouverts
& comme percez à jour,
sû m'est permis de me servir
de cette expression, la xnoiadre
imprcffion du froid les
resserre, il se fait des reflux de
la matière transpirable, d'où
naissent de grandes & subites
maladies. C'est pour cette raison
que la saison printanniere
qui devance l'Eté ,est preferable
à celle de l'Automne,que
l'Hyver suit de si prés, & les
Malades n'ont pas les mêmes
accidens à craindre au retour
de ces eaux. Tous les Praticiens
qui ont manié les eaux,
n'ont pas manqué de fairecette
observation ; & elle m'a
bien esté confirmée par ce
qui arriva & que je ne pus
empêcherà l'illustre Malade
quej'avois l'honneur d'accompagner.
En revenant de Bourbon
il ne ressentit que trcs..,
legerement l'impressiond'un
broüillardpouravoir eu fort
peudetemps une des glaces
de son carosse baissée;&dans
le moment il eut une fluxion
considerable sur, le visage,
& la langue, qui ne cessa qua
mesure qu'on le réchauffa,
& que la transpiration interceptée
fcut rétabbJl"ie.
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Résumé : Examen des Eaux de Bourbon par Monsieur Burlet.
Le texte examine les eaux thermales de Bourbon, initialement utilisées pour des bains, mais dont l'usage a été étendu à diverses maladies internes par les médecins Declot et Aubri. Ces eaux proviennent de trois puits contigus alimentés par une même source, dont le niveau reste constant indépendamment des conditions climatiques. Elles sont chaudes, limpides et ont une saveur saline faible. L'auteur a mené des expériences pour analyser les propriétés des eaux de Bourbon. Il a constaté que ces eaux ne bouillent pas plus rapidement que l'eau ordinaire et que les plantes ne se flétrissent pas en leur présence. Des tests chimiques ont révélé la présence d'un sel alcalin, similaire à celui des eaux de Vichy, mais avec des proportions différentes. Plusieurs experts, dont Monsieur Burlet, Monsieur Saignette et Monsieur Geoffroy, ont confirmé la présence de sel alcalin et, dans certains cas, de sel marin. Un auteur moderne, Pascal, propose une composition différente, suggérant un sel androgyne composé d'un acide volatil et d'un alcalin fixe. Les eaux de Bourbon sont reconnues pour leurs vertus médicinales. Elles sont peu purgatives et sont souvent mélangées avec d'autres substances pour augmenter leur efficacité. L'Arcanum duplicatum de Mynsiche améliore significativement leurs effets purgatifs. Les eaux de Bourbon, administrées en lavement, adoucissent et resserrent, et sont utilisées pour traiter les dysentéries et les coliques. Elles sont moins vives et plus douces que celles de Vichy. Les malades doivent éviter les intempéries après avoir pris les bains de Bourbon, car leurs corps deviennent sensibles au froid, ce qui peut provoquer des reflux et des maladies subites. La saison printanière est préférable à l'automne pour éviter ces risques. Cette observation a été confirmée par l'expérience d'un malade qui a développé une fluxion après avoir été exposé à un brouillard.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 342-357
Bolus, Parodie de Brutus, Extrait, [titre d'après la table]
Début :
Le 17. Le Naufrage, et Bolus, Parodie de la nouvelle [...]
Mots clefs :
Tragédie, Parodie, Médecins, Brutus , Représentation, Scène, Discours, Amour
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texteReconnaissance textuelle : Bolus, Parodie de Brutus, Extrait, [titre d'après la table]
Le 17.Le Naufrage , et Bolus, Parodie de
la nouvelle Tragedie de Brutus, qu'ils donnerent
pour la premiere fois , et dont
les Sieurs Dominique et Romagnesi sont
les Auteurs .
La Scene est dans l'Ecole de Medecine.
Les Medecins y sont assemblez : Bolus
leur addresse la parole , en commençant
par ces vers : IllusFEVRIER.
1731. 343
Illustres Médecins , dont les divines Loix ,
Disposent du salut des Peuples et des Rois.
Notre ennemi , continue - t - il , commence
à nous connoître , et Tufquin nous
envoye un Frater pour traiter avec nous.
La Sonde , député des Chirurgiens , s'avance ;
Comme un Ambassadeur , il demande Audiance.
Il est dans l'Anti-Chambre à croquer le marmot
,.
Voulez-vous lui parler , ou ne lui dire mot ?
Coclicola répond que puisqu'il se porte
bien , il ne faut point l'entendre .
Tel est mon sentiment , et notre auguste corps ;
Ne voit ses ennemis que malades ou morts.
La cure que votre fils a faite , ajoute-t - il , ap.
prend à ces mutins ,
Qu'ils doivent se restraindre au travail de leurs
mains.
Cependant entraînez par d'extrêmes licences ,
Ils saignoient malgré nous , faisoient des or
donnances.
Enfin il conclut qu'il ne faut point lui
parler ; mais Bolus n'est pas du même
sentiment , et continue ainsi :
La
$ 44 MERCURE DE FRANCE.
La Sonde croit peut-être aux enfans d'Hypocrate
,
Inspirer la pitié , mais en vain il s'en flate ;
Nous avons tous juré de n'en jamais avoir.
Docteurs , c'est pour cela qu'il le faut recévoir.
Qu'il vienne contempler nos superbes Hermines,
Et qu'il tremble à l'aspect de nos augustes mines.
Coclicola approuve l'avis de Bolus , et
ordonne aux Bedeaux d'introduire la Sonde
, par ces deux vers :
Bedeaux , qu'on l'introduise , et par trois révé
rences ,
Qu'il marque le respect qu'il doit à nos presen
ces
La Sonde , Gascon , accompagné par
les Bédéaux , entre avec Syrop , se place
surun Tabouret , et commence ainsi :
Sçavante Faculté , qu'il m'est doux d'être admis
,
Dans ce Cercle fameux de sages ennemis !
Il vient , dit - il , de la part de Tusquin
pour leur offrir la paix ; par où , continue-
t-il.
Mon Maître Tusquin , a- t-il merité
cette fureur extrême ; et qui peut le dépoüiller
de ses droits ?
Luiz
FEVRIER . 1731 .
345.
Lui-même , répond Bolus.
S'il ne s'en fut tenu qu'à l'opération ,
Il n'auroit point perdu notre protection.
La Sonde.
Orgueilleux Medecins , qu'elle est votre manie
N'ose-t-on s'affranchir de votre tyrannie ?
Un malade à nos soins , n'ose-t-il recourir ?
N'est- il permis qu'à vous de le faire mourir a
Bolus.
Ouy-, nous faisons valoir les droits de nos an
cêtres ,
Et vos pareils sont nez pour servir sous des
Maîtres .
Voicy le serment que fait Bolus , et
qu'il adresse à Esculape.
L
Si jamais parmi nous il se trouvoit un traître ;
Qui regretta Tusquin , qui pût le reconnoître ,
Que le perfide meure au milieu des tourmens .
Et que son corps privé de nos médicamens ,
Languisse sans secours, et qu'au lieu d'Emétique,
De la Pierre infernale , on lui fasse un Topique.
t
Tous les Medecins se levent et jurent
sur un grand Livre;ce qui oblige la Sonde
de faire cet autre serment.
G Et
346 MERCURE DE FRANCE
Et moi sur ces Lancettes ,
Instrumens bien plus sûrs , sandis , que vos re
cettes ,
Je vous jure la guerre , au nom du grand Tusquin
,
Comme vous la jurez à tout le genre humain,
13
Bolus finit la Scene déliberative par ces
vers.:
Allons , plus longs discours rendroient la Scene
fade ;
lieu , vous avez fait une belle ambassade !
yous , Docteurs , suivez - moi , c'en est assez ♦
partons :
S'addressant à la Sonde.
Vous devriez sortir , et c'est nous qui sortons.
La Sonde reste avec Syrop , il lui demande
si Massacra osera venir chez Bolus
, et le prie de lui en faire le portrait,
Syrop après avoir exposé son mauvais caractere
, finit par ces vers :
Incrédule à la fois , et sur la Pharmacie
Et sur la Médecine , et sur la Chirurgie ;
Il les détruit , les sert sans aucun fondement ,
C'est un Pirrhonien anté sur un Normant,
Massacra arrive ; la Sonde lui dit qu'il
a pû sien gagner sur l'esprit des Médedecins
;
FEVRIER. 1731
347
decins la Sonde lui demande s'il connoît
quelqu'un qui voulut servir Tusquin , et
conspirer contre les Médecins. Massacra
répond que peu sont de cet avis .
Les esprits prévenus
Des Médecins encor ne sont pas revenus.
Il en est cependant dont la masle constance ,
Brave des Médecins la frivole assistance ,
Et meurent en Héros sans attendre leurs coups
Comptez sur leur appui , ces gens- là sont à vous.
De quel oeil , ajoute la Sonde , Tutie
voit- il l'injustice que les Médecins lui
font , en lui refusant le Bonnet de Docteur;
il est , répond Massacra , tout plein
de cette injure , et adore Tutie , la fille de
Tusquin. Que ne me le disiez -vous d'abord
, répond la Sonde , vous auriez épargné
des Portraits inutiles. Il envoye Syrop
versTusquin, et ils entrent tous deux chez
Tutie, pour tâcher de s'éclaircir et pour
pénétrer les secrets de son coeur.
Tutie apprend à Claudine sa suivante ,
qu'elle va bien-tôt partir , et que son pere
l'a fait revenir pourlui donner un Epoux.
A la sixième Scene , Tetu entre ; Tutie
veut le fuir , mais elle ne peut s'y résoudre.
Puis-je esperer , lui dit Tetu , que vous
recevrez sans colere l'ennemi de M. votr
Gij pere ;
348 MERCURE DE FRANCE
pere ; vous allez partir , je viens vous dire
adien.
Un grand Operateur deviendra votre Epoux ;
C'est le seul Charlatan dont mon coeur soit jaloux
,
Le seul dans l'Univers digne de mon envie,
Tutie.
Cache bien ton amour , malheureuse Tutie !
Sortons , où suis- je ?
Tetu.
Helas , où vais-je m'emporter a
Vous partez , et je viens ici vous en conter !
J'ai perdu l'heureux tems où je devois vous faire
Un aveu qui devient aujourd'hui temeraire.
Avant tout ce procès , imbécile Tetu ,
Tu ne lui disois rien ; à quoi t'amusois-tu ? &c .
Tutie.
Vous attendiez , Monsieur , pour me parler d'amour
Que de mon hymenée on eut marqué le jour.
Elle s'en va,cn lui disant qu'il manque
de respect à son futur Epoux . Tetu reste
desesperé.
Massacra arrive , qui le voyant dans
l'agitation , lui dit qu'il connoît aisément
la cause de son chagrin. L'injuste Faculté
vous refuse le grand nom de Docteur ,
parce-
་
FEVRIER. 1731. 349
parceque vous n'avez pas l'âge , et c'est ,
sans doute , ce refus injurieux qui fait naî
trevotre desespoir.
Ah ! ce n'est pas , répond Tetu , ce qui
me désole le plus , c'est la perte
de Tutie que
l'on m'enleve , et pour qui on a choisi un
Epoux. Ma foi , lui dit Massacra , sij'étois
en votre place j'épouserois Tutie , malgré
les Medecins qui s'y opposent.
Jeser virois Tusquin , même tout au plutôt.
Tetu.
Que dis-tu ? ce conseil est d'un fieffé maraut.
Vous ignorez aparemment , reprend
Massacra , que votre frere est déjà dans
notre parti.
Tutie.
A trahir son devoir il auroit consenti !
Mais la Soude paroît ; adieu , je me retire ,
Autre fripon , qui vient encor pour me séduire :
Evitons les discours d'un fourbe mal adroit
Passons à l'interêt , si tant est qu'il en soit.
>
La Sonde présente une Lettre à Tutie
de la part de Tusquin . N'est- ce point une
attrape , dit Tutie : voici ce que contient
sa lettre
Je ne veux point troubler les jours de votre vie,
G iij
Si
350 MERCURE DE FRANCE
Si vous aimez Tetu , j'en ferai votre Epoux ;
Mais à condition que de la Chirurgie
Il soutienne les droits , et s'unisse avec nous.
Tutie reste avec Claudine , et lui dit
avec empressement d'aller chercher Tetu
, qu'elle veut absolument lui parler.
Claudine rentre ; Tutie reste , et dit les
mêmes Vers qui sont dans la Tragédie .
Toi que je puis aimer , quand pourrai- je t'apprendre
Ce changement du sort où nous n'osions préten
dre !
Quand pourrai-je avec toi , libre dans mes transports
,
T'entendre , t'adorer , te parler sans remords ...
Mettons dans nos discours un peu de modestie ,
Ils ne peuvent passer que dans la Tragédie ,.
Qu'importe , puisqu'enfin ce sont ses propres
mots ;
Je fais la délicate ici mal à propos.
Tetu entre avec précipitation , et com
mence par ces Vers d'Oreste à Hermione ,
qui sont à peu près les mêmes dans la
Tragédie de Brutus .
Ah! Madame , est - il vrai qu'une fois
Je puisse en vous cherchant obéir à vos loix ?
Avez- vous,en effet , souhaité ma personne ¡
Tutie.
FEVRIER.
1731. 3fr
+
Tutie.
Vous me prenez sans doute , ici pour Her
mione ,
,
Et pour parler ainsi que vous vous exprimez.
Hé bien :
Tetu.
Tutie.
Je veux sçavoir , Seigneur , si vous m'aimez.
Tout vous en assure , lui répond tendrement
Tetu , mon sort est en vos mains.
Le mien dépend de vous , réprend Tutie :
Par cet heureux billet nos maux sont appaisés,
Seigneur , sçavez - vous lire ?
Tetu.
Oui , Madame.
Tutie.
Lisez.
Tetu prend la Lettre , et en la lisant
change de visage : vous trouvez -vous mal ,
s'écrie Tutie :
Tetu.
Non , je me porte bien :
Et puis vous épouser ; mais je n'en ferai rien.
G iiij
Tutie.
352 MERCURE DE FRANCE
Tutie .
D'un autre que de vous je serai donc la femme >
Et je vais epouser ...
Tetu.
Non , s'il vous plaît , Madame ;
Et je mourrai plutôt qu'un autre ait votre foi.
Tutie.
Que prétendez -vous donc , Monsieur , faire de
moi?
Je veux , répond Tetu , que vous deveniez
la fille de Bolus. Non , si tu veux
m'obtenir pour ta femme , ajoûte Tutie ,
il faut que tu te déclares en faveur de
Tusquin , ou tu me vas voir expirer à tes
yeux. Ah ! pour le coup ,
c'en est trop
me voilà rendu , réplique Tetu ,
Je ne le cache point , ce noir projet me choque:
La vertu le deffend ; mais mon amour s'en mocque.
Tutie sort ; Tetu reste , et ordonne
qu'on fasse venir Massacra , qui arrive sur
le champ. Tetu le prie de servir la fureur
d'un malheureux Amant : j'ai tout prévû,
répond Massacra , j'ai fait une cabale dans
un Cabaret qu'on nomme la Porte Royale :
Tusquin nous y attend , ne perdons point
des momen's précieux. Lors qu'ils veulent.
partir
FEVRIER. 1731. 3.5.3
partir , Bolus arrive ; il dit à son fils de
se préparer à guerir un malade en danger
, qui loge à la Porte Royale , que certain
Chirurgien doit traiter cette nuit :
ravis lui , continuë- t'il , cet avantage.
En un mot , qu'il guerisse ou qu'il perde la vie;
Quoiqu'il puisse arriver , tu feras mon envie.
;
Tetu ne peut cacher son trouble ; dans
le moment arrive Coclicola , qui prie
Bolus de les faire retirer . Tetu sort avec
Massacra Coclicola apprend à Bolus que
de rebelles enfans de la Faculté conspirent
;aussi-tôt on vient dire à Bolus qu'un
Apoticaire le demande ; Bolus renvoye
Coclicola , et le charge de s'informer des
Conjurés et de venir incessament l'en
éclaircir.
>
Scene 18. M. Fleurant vient , et dit à
Bolus :
Enfin j'ai découvert cette ligue fatale
Ils étoient rassemblés à la Porte Royale :
J'ai conduit avec moi vos fideles bedeaux
Qui portoient des bâtons en guise de faisceaux.
Fapperçois Massacrá , mon zele me transporte
Je le fais entourer soudain par mon escorte
Ne pouvant plus cacher sa noire trahison ,
Il fouille dans sa poche , il en tire un poison ,
Poison qu'à vous , Docteurs , il destinoit peut -être
་ ་ EF
354 MERCURE DE FRANCE.
Et meurt en Medecin , quoiqu'indigne de l'être.
Ah ! quand nous connoîtrons les Auteurs
de cette sédition , il faudra , die
Bolus , les en punir , selon notre serment;
puis s'adressant à Fleurant.
O toi , dont l'ignorance et l'aveugle Destin ,
Au lieu d'un Clistorel , dût faire un Medecin ,
Sois-le , prens ce Bonnet , que ta tête le porte,
Fleurant.
Je ne sçais pas un mot de Latin.
Bolus.
Et qu'importe ?
Coclicola vient avec empressement
présenter des Tablettes à Bolus , où les
noms des conjurez sont écrits . Il lit le
nom de Viperinus , son fils ; ensuite celui
de Tetu ; il témoigne sa douleur et
dit ensuite que cela ne peut être ; bon
répond Coclicola , il est sur la Liste que
Rhubarbus a trouvée chez Massacra ; čela
ne prouve rien , répond Bolus , on peut
par malice avoir écrit son nom ; écoutez
Pautre indice , dit Coclicola.
Sans armes on l'a vû seul qui se promenoit ,
Et qui ne parloit point , le fait est clair et net .
Voilà une plaisante preuve , dit Bolus ;
et
FEVRIER. 1731. 355
et Tutie , qu'est-elle devenue ? Voulezvous
, répond Coclicola , qu'elle vienne
se tuer ici , ou que je vous fasse un récit
de sa mort ; ni l'un ni l'autre , lui dit
Bolus ; mais faites venir mon fils , je veux
l'interroger. Puis s'adressant aux Medecins
, Messieurs , il n'est pas nécessaire
que vous soyez presens à ce que je vais
faire ici.
Adieu , retirez-vous , vos rôles sont remplis ,
Je vous suis obligé de tous vos bons avis.
Bolus reste seul , Coclicola rentre ,, après
avoir annoncé à Bolus que la volonté des
Medecins est qu'il prononce sur son fils ;
ils me font bien de l'honneur , reprend
Bolus ; cependant je doute de son crime ;
tous les conjurez l'accusent , ajoûte Coclicolas
cependant quand on l'a pris , il
étoit desarmé , et ne songeoit à rien , dit
Bolus , je le crois innocent ; cela pouroit
bien être , répond Coclicola , mais le voici
lui - même .
Tetu veut se jetter aux genoux
de son
pere , mais il l'arrête. Tu devrois , lui
dit-il , traiter cette nuit avec Tusquin ,
qu'avois-tu résolu ? je n'ai résolu rien , répond
Tétu .
Bolus.
Un tel discours renferme un sens impenetrable ,
G vj n'ayant
38 MERCURE DE FRANCE
N'ayant résolu rien , tu n'es donc pas coupable.
Si je n'ai plus de fils , tu n'es pas innocent ?
Ergo , ... ceci pour moi devient embarrassant.
Hé bien , voici le fait , répond Tétu ;
Massacra et la Sonde , par leurs mauvais
discours , secondant les transports de Tu
tie, m'ont débauché pour un seul moment.
Disposez de ma vie ;
A de vains préjugez Tétu la sacrific.
Honorez-moi , continuë t'il , de vos em
brassemens.
Bolus.
Pour te les refuser , serois - je assez barbare ...
Qu'on mene de ce pas mon fils à saint Lazare.
Bolus , seul.
Ah !puisqu'on me dictoit un Arrêt si cruel ,
On devoit rendre , au moins , mon fils plus cri
minel.
Coclicola s'avance , Bolus lui dit qu'on
ne voit que lui , et lui demande s'il vient
de la part des Medecins pour le complimenter
? Non , reprend-il , c'est pour
vous garroter,
La sage Faculté , pour de bonnes raisons ,
Yous envoye à l'instant aux petites Maisons.
Bolus.
FEVRIER. 1731. 35T
Bolus
Aux petites Maisons !
Rendons
Coclicola.
Oui , vous dis -je , et pour cause.
Bolus,
graces aux Dieux !
Coclicola.
C'est bien prendre la chose.
Le 22. les mêmes Comédiens donnerent
la premiere Représentation d'Arlequin
Phaeton , Piece en un Acte , mêlée
de Vaudevilles et de Divertissemens; c'est
la Parodie de l'Opera qu'on joue actuel
lement , composée par les S" Dominique
et Romagnesi , dont on parlera plus au
long , ayant été reçue très favorablement
du Public.
la nouvelle Tragedie de Brutus, qu'ils donnerent
pour la premiere fois , et dont
les Sieurs Dominique et Romagnesi sont
les Auteurs .
La Scene est dans l'Ecole de Medecine.
Les Medecins y sont assemblez : Bolus
leur addresse la parole , en commençant
par ces vers : IllusFEVRIER.
1731. 343
Illustres Médecins , dont les divines Loix ,
Disposent du salut des Peuples et des Rois.
Notre ennemi , continue - t - il , commence
à nous connoître , et Tufquin nous
envoye un Frater pour traiter avec nous.
La Sonde , député des Chirurgiens , s'avance ;
Comme un Ambassadeur , il demande Audiance.
Il est dans l'Anti-Chambre à croquer le marmot
,.
Voulez-vous lui parler , ou ne lui dire mot ?
Coclicola répond que puisqu'il se porte
bien , il ne faut point l'entendre .
Tel est mon sentiment , et notre auguste corps ;
Ne voit ses ennemis que malades ou morts.
La cure que votre fils a faite , ajoute-t - il , ap.
prend à ces mutins ,
Qu'ils doivent se restraindre au travail de leurs
mains.
Cependant entraînez par d'extrêmes licences ,
Ils saignoient malgré nous , faisoient des or
donnances.
Enfin il conclut qu'il ne faut point lui
parler ; mais Bolus n'est pas du même
sentiment , et continue ainsi :
La
$ 44 MERCURE DE FRANCE.
La Sonde croit peut-être aux enfans d'Hypocrate
,
Inspirer la pitié , mais en vain il s'en flate ;
Nous avons tous juré de n'en jamais avoir.
Docteurs , c'est pour cela qu'il le faut recévoir.
Qu'il vienne contempler nos superbes Hermines,
Et qu'il tremble à l'aspect de nos augustes mines.
Coclicola approuve l'avis de Bolus , et
ordonne aux Bedeaux d'introduire la Sonde
, par ces deux vers :
Bedeaux , qu'on l'introduise , et par trois révé
rences ,
Qu'il marque le respect qu'il doit à nos presen
ces
La Sonde , Gascon , accompagné par
les Bédéaux , entre avec Syrop , se place
surun Tabouret , et commence ainsi :
Sçavante Faculté , qu'il m'est doux d'être admis
,
Dans ce Cercle fameux de sages ennemis !
Il vient , dit - il , de la part de Tusquin
pour leur offrir la paix ; par où , continue-
t-il.
Mon Maître Tusquin , a- t-il merité
cette fureur extrême ; et qui peut le dépoüiller
de ses droits ?
Luiz
FEVRIER . 1731 .
345.
Lui-même , répond Bolus.
S'il ne s'en fut tenu qu'à l'opération ,
Il n'auroit point perdu notre protection.
La Sonde.
Orgueilleux Medecins , qu'elle est votre manie
N'ose-t-on s'affranchir de votre tyrannie ?
Un malade à nos soins , n'ose-t-il recourir ?
N'est- il permis qu'à vous de le faire mourir a
Bolus.
Ouy-, nous faisons valoir les droits de nos an
cêtres ,
Et vos pareils sont nez pour servir sous des
Maîtres .
Voicy le serment que fait Bolus , et
qu'il adresse à Esculape.
L
Si jamais parmi nous il se trouvoit un traître ;
Qui regretta Tusquin , qui pût le reconnoître ,
Que le perfide meure au milieu des tourmens .
Et que son corps privé de nos médicamens ,
Languisse sans secours, et qu'au lieu d'Emétique,
De la Pierre infernale , on lui fasse un Topique.
t
Tous les Medecins se levent et jurent
sur un grand Livre;ce qui oblige la Sonde
de faire cet autre serment.
G Et
346 MERCURE DE FRANCE
Et moi sur ces Lancettes ,
Instrumens bien plus sûrs , sandis , que vos re
cettes ,
Je vous jure la guerre , au nom du grand Tusquin
,
Comme vous la jurez à tout le genre humain,
13
Bolus finit la Scene déliberative par ces
vers.:
Allons , plus longs discours rendroient la Scene
fade ;
lieu , vous avez fait une belle ambassade !
yous , Docteurs , suivez - moi , c'en est assez ♦
partons :
S'addressant à la Sonde.
Vous devriez sortir , et c'est nous qui sortons.
La Sonde reste avec Syrop , il lui demande
si Massacra osera venir chez Bolus
, et le prie de lui en faire le portrait,
Syrop après avoir exposé son mauvais caractere
, finit par ces vers :
Incrédule à la fois , et sur la Pharmacie
Et sur la Médecine , et sur la Chirurgie ;
Il les détruit , les sert sans aucun fondement ,
C'est un Pirrhonien anté sur un Normant,
Massacra arrive ; la Sonde lui dit qu'il
a pû sien gagner sur l'esprit des Médedecins
;
FEVRIER. 1731
347
decins la Sonde lui demande s'il connoît
quelqu'un qui voulut servir Tusquin , et
conspirer contre les Médecins. Massacra
répond que peu sont de cet avis .
Les esprits prévenus
Des Médecins encor ne sont pas revenus.
Il en est cependant dont la masle constance ,
Brave des Médecins la frivole assistance ,
Et meurent en Héros sans attendre leurs coups
Comptez sur leur appui , ces gens- là sont à vous.
De quel oeil , ajoute la Sonde , Tutie
voit- il l'injustice que les Médecins lui
font , en lui refusant le Bonnet de Docteur;
il est , répond Massacra , tout plein
de cette injure , et adore Tutie , la fille de
Tusquin. Que ne me le disiez -vous d'abord
, répond la Sonde , vous auriez épargné
des Portraits inutiles. Il envoye Syrop
versTusquin, et ils entrent tous deux chez
Tutie, pour tâcher de s'éclaircir et pour
pénétrer les secrets de son coeur.
Tutie apprend à Claudine sa suivante ,
qu'elle va bien-tôt partir , et que son pere
l'a fait revenir pourlui donner un Epoux.
A la sixième Scene , Tetu entre ; Tutie
veut le fuir , mais elle ne peut s'y résoudre.
Puis-je esperer , lui dit Tetu , que vous
recevrez sans colere l'ennemi de M. votr
Gij pere ;
348 MERCURE DE FRANCE
pere ; vous allez partir , je viens vous dire
adien.
Un grand Operateur deviendra votre Epoux ;
C'est le seul Charlatan dont mon coeur soit jaloux
,
Le seul dans l'Univers digne de mon envie,
Tutie.
Cache bien ton amour , malheureuse Tutie !
Sortons , où suis- je ?
Tetu.
Helas , où vais-je m'emporter a
Vous partez , et je viens ici vous en conter !
J'ai perdu l'heureux tems où je devois vous faire
Un aveu qui devient aujourd'hui temeraire.
Avant tout ce procès , imbécile Tetu ,
Tu ne lui disois rien ; à quoi t'amusois-tu ? &c .
Tutie.
Vous attendiez , Monsieur , pour me parler d'amour
Que de mon hymenée on eut marqué le jour.
Elle s'en va,cn lui disant qu'il manque
de respect à son futur Epoux . Tetu reste
desesperé.
Massacra arrive , qui le voyant dans
l'agitation , lui dit qu'il connoît aisément
la cause de son chagrin. L'injuste Faculté
vous refuse le grand nom de Docteur ,
parce-
་
FEVRIER. 1731. 349
parceque vous n'avez pas l'âge , et c'est ,
sans doute , ce refus injurieux qui fait naî
trevotre desespoir.
Ah ! ce n'est pas , répond Tetu , ce qui
me désole le plus , c'est la perte
de Tutie que
l'on m'enleve , et pour qui on a choisi un
Epoux. Ma foi , lui dit Massacra , sij'étois
en votre place j'épouserois Tutie , malgré
les Medecins qui s'y opposent.
Jeser virois Tusquin , même tout au plutôt.
Tetu.
Que dis-tu ? ce conseil est d'un fieffé maraut.
Vous ignorez aparemment , reprend
Massacra , que votre frere est déjà dans
notre parti.
Tutie.
A trahir son devoir il auroit consenti !
Mais la Soude paroît ; adieu , je me retire ,
Autre fripon , qui vient encor pour me séduire :
Evitons les discours d'un fourbe mal adroit
Passons à l'interêt , si tant est qu'il en soit.
>
La Sonde présente une Lettre à Tutie
de la part de Tusquin . N'est- ce point une
attrape , dit Tutie : voici ce que contient
sa lettre
Je ne veux point troubler les jours de votre vie,
G iij
Si
350 MERCURE DE FRANCE
Si vous aimez Tetu , j'en ferai votre Epoux ;
Mais à condition que de la Chirurgie
Il soutienne les droits , et s'unisse avec nous.
Tutie reste avec Claudine , et lui dit
avec empressement d'aller chercher Tetu
, qu'elle veut absolument lui parler.
Claudine rentre ; Tutie reste , et dit les
mêmes Vers qui sont dans la Tragédie .
Toi que je puis aimer , quand pourrai- je t'apprendre
Ce changement du sort où nous n'osions préten
dre !
Quand pourrai-je avec toi , libre dans mes transports
,
T'entendre , t'adorer , te parler sans remords ...
Mettons dans nos discours un peu de modestie ,
Ils ne peuvent passer que dans la Tragédie ,.
Qu'importe , puisqu'enfin ce sont ses propres
mots ;
Je fais la délicate ici mal à propos.
Tetu entre avec précipitation , et com
mence par ces Vers d'Oreste à Hermione ,
qui sont à peu près les mêmes dans la
Tragédie de Brutus .
Ah! Madame , est - il vrai qu'une fois
Je puisse en vous cherchant obéir à vos loix ?
Avez- vous,en effet , souhaité ma personne ¡
Tutie.
FEVRIER.
1731. 3fr
+
Tutie.
Vous me prenez sans doute , ici pour Her
mione ,
,
Et pour parler ainsi que vous vous exprimez.
Hé bien :
Tetu.
Tutie.
Je veux sçavoir , Seigneur , si vous m'aimez.
Tout vous en assure , lui répond tendrement
Tetu , mon sort est en vos mains.
Le mien dépend de vous , réprend Tutie :
Par cet heureux billet nos maux sont appaisés,
Seigneur , sçavez - vous lire ?
Tetu.
Oui , Madame.
Tutie.
Lisez.
Tetu prend la Lettre , et en la lisant
change de visage : vous trouvez -vous mal ,
s'écrie Tutie :
Tetu.
Non , je me porte bien :
Et puis vous épouser ; mais je n'en ferai rien.
G iiij
Tutie.
352 MERCURE DE FRANCE
Tutie .
D'un autre que de vous je serai donc la femme >
Et je vais epouser ...
Tetu.
Non , s'il vous plaît , Madame ;
Et je mourrai plutôt qu'un autre ait votre foi.
Tutie.
Que prétendez -vous donc , Monsieur , faire de
moi?
Je veux , répond Tetu , que vous deveniez
la fille de Bolus. Non , si tu veux
m'obtenir pour ta femme , ajoûte Tutie ,
il faut que tu te déclares en faveur de
Tusquin , ou tu me vas voir expirer à tes
yeux. Ah ! pour le coup ,
c'en est trop
me voilà rendu , réplique Tetu ,
Je ne le cache point , ce noir projet me choque:
La vertu le deffend ; mais mon amour s'en mocque.
Tutie sort ; Tetu reste , et ordonne
qu'on fasse venir Massacra , qui arrive sur
le champ. Tetu le prie de servir la fureur
d'un malheureux Amant : j'ai tout prévû,
répond Massacra , j'ai fait une cabale dans
un Cabaret qu'on nomme la Porte Royale :
Tusquin nous y attend , ne perdons point
des momen's précieux. Lors qu'ils veulent.
partir
FEVRIER. 1731. 3.5.3
partir , Bolus arrive ; il dit à son fils de
se préparer à guerir un malade en danger
, qui loge à la Porte Royale , que certain
Chirurgien doit traiter cette nuit :
ravis lui , continuë- t'il , cet avantage.
En un mot , qu'il guerisse ou qu'il perde la vie;
Quoiqu'il puisse arriver , tu feras mon envie.
;
Tetu ne peut cacher son trouble ; dans
le moment arrive Coclicola , qui prie
Bolus de les faire retirer . Tetu sort avec
Massacra Coclicola apprend à Bolus que
de rebelles enfans de la Faculté conspirent
;aussi-tôt on vient dire à Bolus qu'un
Apoticaire le demande ; Bolus renvoye
Coclicola , et le charge de s'informer des
Conjurés et de venir incessament l'en
éclaircir.
>
Scene 18. M. Fleurant vient , et dit à
Bolus :
Enfin j'ai découvert cette ligue fatale
Ils étoient rassemblés à la Porte Royale :
J'ai conduit avec moi vos fideles bedeaux
Qui portoient des bâtons en guise de faisceaux.
Fapperçois Massacrá , mon zele me transporte
Je le fais entourer soudain par mon escorte
Ne pouvant plus cacher sa noire trahison ,
Il fouille dans sa poche , il en tire un poison ,
Poison qu'à vous , Docteurs , il destinoit peut -être
་ ་ EF
354 MERCURE DE FRANCE.
Et meurt en Medecin , quoiqu'indigne de l'être.
Ah ! quand nous connoîtrons les Auteurs
de cette sédition , il faudra , die
Bolus , les en punir , selon notre serment;
puis s'adressant à Fleurant.
O toi , dont l'ignorance et l'aveugle Destin ,
Au lieu d'un Clistorel , dût faire un Medecin ,
Sois-le , prens ce Bonnet , que ta tête le porte,
Fleurant.
Je ne sçais pas un mot de Latin.
Bolus.
Et qu'importe ?
Coclicola vient avec empressement
présenter des Tablettes à Bolus , où les
noms des conjurez sont écrits . Il lit le
nom de Viperinus , son fils ; ensuite celui
de Tetu ; il témoigne sa douleur et
dit ensuite que cela ne peut être ; bon
répond Coclicola , il est sur la Liste que
Rhubarbus a trouvée chez Massacra ; čela
ne prouve rien , répond Bolus , on peut
par malice avoir écrit son nom ; écoutez
Pautre indice , dit Coclicola.
Sans armes on l'a vû seul qui se promenoit ,
Et qui ne parloit point , le fait est clair et net .
Voilà une plaisante preuve , dit Bolus ;
et
FEVRIER. 1731. 355
et Tutie , qu'est-elle devenue ? Voulezvous
, répond Coclicola , qu'elle vienne
se tuer ici , ou que je vous fasse un récit
de sa mort ; ni l'un ni l'autre , lui dit
Bolus ; mais faites venir mon fils , je veux
l'interroger. Puis s'adressant aux Medecins
, Messieurs , il n'est pas nécessaire
que vous soyez presens à ce que je vais
faire ici.
Adieu , retirez-vous , vos rôles sont remplis ,
Je vous suis obligé de tous vos bons avis.
Bolus reste seul , Coclicola rentre ,, après
avoir annoncé à Bolus que la volonté des
Medecins est qu'il prononce sur son fils ;
ils me font bien de l'honneur , reprend
Bolus ; cependant je doute de son crime ;
tous les conjurez l'accusent , ajoûte Coclicolas
cependant quand on l'a pris , il
étoit desarmé , et ne songeoit à rien , dit
Bolus , je le crois innocent ; cela pouroit
bien être , répond Coclicola , mais le voici
lui - même .
Tetu veut se jetter aux genoux
de son
pere , mais il l'arrête. Tu devrois , lui
dit-il , traiter cette nuit avec Tusquin ,
qu'avois-tu résolu ? je n'ai résolu rien , répond
Tétu .
Bolus.
Un tel discours renferme un sens impenetrable ,
G vj n'ayant
38 MERCURE DE FRANCE
N'ayant résolu rien , tu n'es donc pas coupable.
Si je n'ai plus de fils , tu n'es pas innocent ?
Ergo , ... ceci pour moi devient embarrassant.
Hé bien , voici le fait , répond Tétu ;
Massacra et la Sonde , par leurs mauvais
discours , secondant les transports de Tu
tie, m'ont débauché pour un seul moment.
Disposez de ma vie ;
A de vains préjugez Tétu la sacrific.
Honorez-moi , continuë t'il , de vos em
brassemens.
Bolus.
Pour te les refuser , serois - je assez barbare ...
Qu'on mene de ce pas mon fils à saint Lazare.
Bolus , seul.
Ah !puisqu'on me dictoit un Arrêt si cruel ,
On devoit rendre , au moins , mon fils plus cri
minel.
Coclicola s'avance , Bolus lui dit qu'on
ne voit que lui , et lui demande s'il vient
de la part des Medecins pour le complimenter
? Non , reprend-il , c'est pour
vous garroter,
La sage Faculté , pour de bonnes raisons ,
Yous envoye à l'instant aux petites Maisons.
Bolus.
FEVRIER. 1731. 35T
Bolus
Aux petites Maisons !
Rendons
Coclicola.
Oui , vous dis -je , et pour cause.
Bolus,
graces aux Dieux !
Coclicola.
C'est bien prendre la chose.
Le 22. les mêmes Comédiens donnerent
la premiere Représentation d'Arlequin
Phaeton , Piece en un Acte , mêlée
de Vaudevilles et de Divertissemens; c'est
la Parodie de l'Opera qu'on joue actuel
lement , composée par les S" Dominique
et Romagnesi , dont on parlera plus au
long , ayant été reçue très favorablement
du Public.
Fermer
Résumé : Bolus, Parodie de Brutus, Extrait, [titre d'après la table]
Le texte décrit une parodie de tragédie intitulée 'Le Naufrage, et Bolus', représentée pour la première fois en février 1731. L'action se déroule dans l'École de Médecine, où les médecins sont réunis. Bolus, s'adressant à ses collègues, mentionne un ennemi, Tufquin, qui envoie un représentant, la Sonde, pour négocier. Coclicola, un médecin, refuse de recevoir la Sonde, mais Bolus insiste pour l'accueillir. La Sonde, accompagnée de Syrop, entre et demande pourquoi Tusquin est persécuté. Bolus répond que Tusquin a perdu la protection des médecins en raison de ses actions. La Sonde accuse les médecins de tyrannie et de monopoliser les soins aux malades. Bolus et les médecins jurent de rester fidèles à leurs principes et de ne pas trahir leur serment. La Sonde, à son tour, jure la guerre au nom de Tusquin. La scène se poursuit avec l'arrivée de Massacra, qui discute avec la Sonde des conspirateurs contre les médecins. Tutie, la fille de Tusquin, est impliquée dans une intrigue amoureuse avec Tetu, un médecin. Tetu est déchiré entre son amour pour Tutie et sa loyauté envers les médecins. Massacra et la Sonde tentent de convaincre Tetu de trahir les médecins pour épouser Tutie. Tetu, après une confrontation avec Tutie, décide de se rallier à Tusquin. Bolus, informé de la conspiration, découvre que son fils Tetu et Viperinus sont impliqués. Malgré les preuves, Bolus doute de la culpabilité de son fils. La pièce se termine par l'interrogatoire de Tetu par Bolus, laissant en suspens la résolution du conflit. Le texte mentionne également la première représentation de la pièce 'Arlequin Phaeton', une parodie d'un opéra contemporain, composée par Dominique et Romagnesi, qui a été bien accueillie par le public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 495-504
RÉPONSE de M. Bruhier d'Albaincourt, Docteur en Medecine, à la Lettre de M. Barrés, inserrée dans le Mercure de Novembre 1730.
Début :
Puisqu'il ne s'agit, Monsieur, que de rêpondre à M. Barrés pour mériter [...]
Mots clefs :
Bons Auteurs, Médecins, Eau de vie, Vin, Volatilité , Remède, Voiture, Liqueur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE de M. Bruhier d'Albaincourt, Docteur en Medecine, à la Lettre de M. Barrés, inserrée dans le Mercure de Novembre 1730.
REPONSE de M. Brubier d'Ablaincourt
, Docteur en Medecine , à la Lettre
de M. Barrés , inserée dans le Mercure
de Novembre 1730.
de
Puisqu'il ne s'agit,Monsieur , que répondre à M. Barrés pour mériter
son estime , qu'il se prépare à doubler la
dose. Si je n'étois pas plus disposé que
lui à expliquer favorablement les intentions
d'autrui , je ferois , sans doute ,
moins de cas d'une estime acquise à si bon
marché , et seulement pour avoir répondu à
D vj Jes
Dv
496 MERCURE DE FRANCE
ses Reflexions ; mais persuadé qu'une personne
dont l'esprit doit être cultivé par
la lecture des bons Auteurs , avantage que
les, plus zelés ennemis de la profession ne
refusent pas aux Medecins , sçait mieux
à quel prix elle doit mettre son estime ;
M. B. me laisse entrevoir que mes Réponses
ont eu le bonheur de lui plaire
ce qui n'est pas incompatible avec la diversité
de nos sentimens ; je vais faire de
mcn mieux pour le contenter encore ; et
comme sa Lettre n'est composée que de
refléxions détachées , vous me dispenserez
, s'il vous plaît , de suivre un ordre
déterminé.
M. B. semble me reprocher d'abord
d'avoir appellé l'autorité à mon secours ;
ce langage a tout lieu de me surprendre
dans une personne qui exerce une profession
dont l'observation fait la base , et
où la raison ne tient que le second rang.
Il se sert ensuite des mêmes armes pour
me combattre ; sept ou huit Auteurs qu'il
me cite , et une infinité d'autres qu'un
c. me fait entrevoir
prouvent avec
moi , si on veut l'en croire , qu'un usage
moderé de l'Eau de vie est loüable dans.
la santé et dans la maladie.
,
Comme je ne me souviens pas d'avoir
avancé ce principe , qui seroit formellement
contraire à la these que j'ai voulu
défenMARS.
1731. 497
défendre , et qu'il me paroît qu'on devoit
conclure tout autrement de ce que je regar
de l'avantage qui peut revenir de l'usage de
l'Eau de vie aux vieillards, auxFlamands et
à quelques autres personnes , comme une
exception à la loi genérale , les autorités
qu'on allegue en faveur de mon prétendu
sentiment, se tournent contre moi ; il faut
donc y répondre.
Je demande d'abord si ces Auteurs par
lent du vin ou de l'Eau de vie , car sans
gasconade , il y en a plusieurs parmi ceux
qu'on cite nommément, que je ne connois
que de nom. A juger par le passage de
Varandaeus qu'on nous donne pour échantillon
de leur sentiment , ils ne parlent
que du vin ; or quelle difference du vin
à l'Eau de vie de quelle quantité de
phlegmes les soufres volatiles du vin ne
sont- ils pas inondés au lieu qu'ils sont
dévelopés dans l'Eau de vie , et raprochés
de maniere qu'un verre de bonnet
Eau de vie renferme peut- être plus d'esprits
qu'une bouteille de bon vin. Varaudous
même ne fait- il pas plutôt pour
moi que pour M. B. puisque suivant cet
Auteur , pour se servir utilement du vin,
il doit être qualitate temperatum , et limphis
refractum , quod generosius est. Ces qualités
se trouvent-elles dans l'Eau de vie ? er en
nous renfermant dans la question que
traite
#
498 MERCURE DE FRANCE
traite l'Auteur , à quoi bon tant de précaution
, si la volatilité des soufres du
vin n'étoit pas nuisible par elle même ?
pour
M. B. applique à l'Eau de vie ce que
Varaudons dit du vin , calefacit , concoctionem
juvat. C'est donc un remede
les estomacs froids , et un poison pour les
estomacs chauds ; dans le dernier cas , il
n'accelere pas la digestion , il la précipite
, il la supprime même en entier , en
donnant aux fibres de l'estomach une
tension spasmodique qui empêche le
mouvement de trituration de ce viscere ,
ou qui resserrant les pores excretoires de
ses glandes , les empêche de filtrer le ferment
stomachal ; l'Eau de vie est donc
également funeste dans l'un et l'autre sentiment.
C'est même ce dont M. B. convient
en quelque maniere , en proposant
son premier Problême : il demande si les
Ouvriers qui boivent du vin bien trempé ont
moins de force que ceux qui ne boivent
de l'eau; c'est reculer étrangement quand
on a conseillé plus haut l'usage de l'Eau
de vie pure. Cette espece de retorqueo ne
tombe pas sur moi , qui n'ai jamais prétendu
que le vin bien trempé fut nuisible
; mais je soutiens , c'est la réponse au
second Problême , et je le prouverai par
la suite , qu'un usage moderé de l'Eau de
vie nuit à la longue , à moins qu'un contrepoison
que
MARS. 1737 . 499
trepoison aussi efficace que l'âge ou la
bierre n'en suspende l'effet.
Voilà ce que j'ai à répondre aux autorités
dont se pare M. B. on ne s'attend
pas , sans doute , que je réponde à celles
d'Ovide et de Regnier , qu'un de ses Con .
freresa cités si judicieusement dans un
Ouvrage de la nature des nôtres ; je renvoye
ce Docteur au Rondeau de Voiture,
qui commence par ces mots : Un buveur
d'eau ; je lui laisse le soin de concilier ces
differentes autorités .
Q
Voici maintenant un autre raisonnement
de M. B. l'Eau de vie s'étant introduite
dans l'art de guerir , ne sçauroit passer
scrupuleusement pour une eau de mort. C'est
ce dont je ne conviens pas par deux raisons
: S'il est vrai que tous les remedes
soient des poisons , suivant cet axiome
d'Hipocrate pharmaca sunt vénena , axiome
adopté par M. B. on peut en conclure
que leur usage est toujours dangereux ,
pour ne pas dire funeste, 2º Les remedes
préparés avec l'Eau de vie sont - ils tou
jours innocens ? il n'y a qu'à consulter
Sydenham , et on le verra se plaindre des
mauvais effets de son Laudanum liquide ,
* M. Ziorcal , Docteur de Montpellier , dans
une réfutation d'une Piéce d'un autre M. Bar
gés , réfutation inserée dans le Mercure d'Oc➡
tobre 1730.
quoi500
MERCURE DE FRANCE.
quoique préparé seulement avec le vin ;
ce qui fait que beaucoup de Praticiens
veulent que T'extrait de l'opium se fasse
avec l'eau. Cette remarque servira de ré
ponse à la critique que fait M. B. du ter
me de mauvais remede que j'ai employé.
Les remedes sont des poisons ; l'Eau de
vie est un remede ; donc &c.
Si ces experiences étoient de son goûr,
je le prierois encore de faire attention à
un défaut que Freind reproche aux teintures
tirées avec l'esprit de vin de tous les
fondans connus sous le nom d'emmenagogues
', qui ont formé un coagulum plus ou
moins épais , pendant que le mixte seul
a parfaitement divisé la partie du sang
à
laquelle on l'a mêlé ; il ne s'ensuit pas ce
pendant qu'il faille rejetter ces sortes de
viandes à cause de cet inconvenient , qui
suivant la remarque du Docteur Anglois,
est compensé par d'assez grands avantages.
De tout cela , je conclus que
clusion de M. Le Hoc ne peut être attaquée
, puisqu'étant genérale , elle n'exclud
pas les exceptions . Donnons un exemple
: De ce que Mithridate s'est accoutumé
aux poisons , auroit - on raison d'attaquer
une conclusion dans laquelle on
diroit qu'ils sont mortels ?
la con
Mais , me dira- t'on , vous citez un
exemple unique , et qui ne peut être ap
pliqué
MARS. 1731. Sot
pliqué à l'Eau de vie dont on fait tous
les jours usage .
Je réponds que cet exemple n'est uni
que que parceque la frayeur attachée à
l'idée de poison a empêché plusieurs per
sonnes , qui peut -être étoient dans le cas
de ce Prince , de vouloir faire une épreu
ve aussi dangereuse. Il en seroit de même
de l'Eau de vie , si une malheureuse familiarité
n'avoit fermé les yeux de ceux
qui s'en servent. Mais comment se persuader
qu'un fruit aussi agréable à la vuë
et au goût que le raisin , puisse par la
fermentation et la distilation conséquente
donner une liqueur traîtresse et funeste i
loin d'en être persuadé , il faut être Phi
sicien ou Medecin pour oser seulement
penser qu'il en puisse être ainsi .
Vous raisonnez toujours , objectera-t'on ,
sur votre même hypothese ; quelle preuve
avez vous que la force du feu n'a pas fait de
l'Eau de vie un composé different de ce-
Fui du vin ?cela n'arrive-t'il pas dans d'autres
cas ?
Je sçais que la décomposition de quel
ques mixtes dépouille souvent les differentes
parties qui en sont le produit des quali
tés qu'avoit le tout ; mais ne puis- je pas
demander à mon tour quelle preuve on
a qu'il en arrive autant au vin ? de plus ,
je conclurai des paroles de M. B. que ce
chan
go2 MERCURE DE FRANCE.
changement n'arrive pas ; car sans répeter
tout ce qu'il a dit du vin et de l'Eau de
vie , n'attribuë- t'il pas à l'un et à l'autre
les mêmes qualités ? c'en est assez , je
crois , pour anéantir son objection.
Nous convenons me dit- il plus bas ,
que l'abus
que le commun des hommes fais
de l'Eau de vie donne origine à mille maux
et à la mort qu'elle anticipe ... c'est à tort
que vous nous accusez d'en favoriser l'abus.
que
و
Je réponds d'abord par un raisonnement
dont j'ai fait usage dans mes Reflexions
, si beaucoup d'Eau de vie est trèsnuisible
, un peu l'est un peu ; je crois
pouvoir user de ce raisonnement sans
qu'on puisse me reprocher un cercle
après avoir prouvé par Varandaeus même
l'Eau de vie doit être funeste dans l'état
de santé, et par Hippocrate, Sydenham
et Freind ,qu'elle est dangereuse dans l'état
de maladie. Je dis en second lieu que son
usage devroit être entierement proscrit
de la vie civile , à cause de la necessité
qu'il impose de le continuer pour entre
tenir la circulation du sang et les forces
de celui qui s'en sert , et du penchant fatal
que donne cette liqueur à en continuer
, et même à en augmenter l'usage ,
lorsqu'on s'est fait une habitude de s'en
servir. M.B. en convient lui - même en disant
par réponse à l'objection que je lui
faisois
MARS. 1731. ၂၁
faisois au sujet des gens de travail qui ne
peuvent tirer d'utilité de l'Eau de vie
que dans l'usage réïteré , c'est précisément
ce qui leur arrive en s'accoutumant peu à peu
à l'usage de cette liqueur. Si ce n'est pas autoriser
l'abus de l'Eau de vie , il faut changer
les idées des termes : car ce n'est pas
un abus manifeste que de conseiller une
pratique dont nos peres se sont passé ,
et dont une infinité de gens de travail se
passent tous les jours.
·
M. B. ne répond pas à la premiere de
ces Refléxions ; ce n'est pas la seule fauted'attention
qu'on remarque dans sa Lettre
; je n'en citerai qu'un seul exemple
c'est le reproche d'obscurité qu'il me fait
sur ce que j'explique tantôt , selon lui ,
Pépaississement
des liqueurs par l'augmentation
du mouvement du sang , caule
désée
par l'Eau de vie , et tantôt
par
velopement de cet acide qui entre dans
la composition de toutes les huiles ; il
lui auroit été fort aisé de remarquer que
je distinguois deux instans , l'un où la
premiere de ces causes opére , et l'autre
où opére la seconde , et en ce cas il n'y
auroit pas trouvé d'obscurité.
Je ne sçais , Monsieur , ce que M. B.
croira que méritent mes nouvelles attentions ;
elles me paroissent suffisantes pour mettre
le Public en état de juger qui de nous
deux
504 MERCURE DE FRANCE
deux a raison. Quoique je sois résolu de
garder doresnavant le silence , cela ne
m'empêchera pas de faire mon profit de.
ce que M. B. pourra dire en réponse ; je
souhaiterois sur tout qu'il voulut bien
donner une explication plus simple que
la mienne des alterations que le vin cause
dans le pouls. Persuadé qu'on approche
d'autant plus de la verité, qu'on approche
de la simplicité , M. B. me doit d'avance
compter parmi ses sectateurs. Je suis &c.
A Paris , le 8. Fevrier 1731 .
, Docteur en Medecine , à la Lettre
de M. Barrés , inserée dans le Mercure
de Novembre 1730.
de
Puisqu'il ne s'agit,Monsieur , que répondre à M. Barrés pour mériter
son estime , qu'il se prépare à doubler la
dose. Si je n'étois pas plus disposé que
lui à expliquer favorablement les intentions
d'autrui , je ferois , sans doute ,
moins de cas d'une estime acquise à si bon
marché , et seulement pour avoir répondu à
D vj Jes
Dv
496 MERCURE DE FRANCE
ses Reflexions ; mais persuadé qu'une personne
dont l'esprit doit être cultivé par
la lecture des bons Auteurs , avantage que
les, plus zelés ennemis de la profession ne
refusent pas aux Medecins , sçait mieux
à quel prix elle doit mettre son estime ;
M. B. me laisse entrevoir que mes Réponses
ont eu le bonheur de lui plaire
ce qui n'est pas incompatible avec la diversité
de nos sentimens ; je vais faire de
mcn mieux pour le contenter encore ; et
comme sa Lettre n'est composée que de
refléxions détachées , vous me dispenserez
, s'il vous plaît , de suivre un ordre
déterminé.
M. B. semble me reprocher d'abord
d'avoir appellé l'autorité à mon secours ;
ce langage a tout lieu de me surprendre
dans une personne qui exerce une profession
dont l'observation fait la base , et
où la raison ne tient que le second rang.
Il se sert ensuite des mêmes armes pour
me combattre ; sept ou huit Auteurs qu'il
me cite , et une infinité d'autres qu'un
c. me fait entrevoir
prouvent avec
moi , si on veut l'en croire , qu'un usage
moderé de l'Eau de vie est loüable dans.
la santé et dans la maladie.
,
Comme je ne me souviens pas d'avoir
avancé ce principe , qui seroit formellement
contraire à la these que j'ai voulu
défenMARS.
1731. 497
défendre , et qu'il me paroît qu'on devoit
conclure tout autrement de ce que je regar
de l'avantage qui peut revenir de l'usage de
l'Eau de vie aux vieillards, auxFlamands et
à quelques autres personnes , comme une
exception à la loi genérale , les autorités
qu'on allegue en faveur de mon prétendu
sentiment, se tournent contre moi ; il faut
donc y répondre.
Je demande d'abord si ces Auteurs par
lent du vin ou de l'Eau de vie , car sans
gasconade , il y en a plusieurs parmi ceux
qu'on cite nommément, que je ne connois
que de nom. A juger par le passage de
Varandaeus qu'on nous donne pour échantillon
de leur sentiment , ils ne parlent
que du vin ; or quelle difference du vin
à l'Eau de vie de quelle quantité de
phlegmes les soufres volatiles du vin ne
sont- ils pas inondés au lieu qu'ils sont
dévelopés dans l'Eau de vie , et raprochés
de maniere qu'un verre de bonnet
Eau de vie renferme peut- être plus d'esprits
qu'une bouteille de bon vin. Varaudous
même ne fait- il pas plutôt pour
moi que pour M. B. puisque suivant cet
Auteur , pour se servir utilement du vin,
il doit être qualitate temperatum , et limphis
refractum , quod generosius est. Ces qualités
se trouvent-elles dans l'Eau de vie ? er en
nous renfermant dans la question que
traite
#
498 MERCURE DE FRANCE
traite l'Auteur , à quoi bon tant de précaution
, si la volatilité des soufres du
vin n'étoit pas nuisible par elle même ?
pour
M. B. applique à l'Eau de vie ce que
Varaudons dit du vin , calefacit , concoctionem
juvat. C'est donc un remede
les estomacs froids , et un poison pour les
estomacs chauds ; dans le dernier cas , il
n'accelere pas la digestion , il la précipite
, il la supprime même en entier , en
donnant aux fibres de l'estomach une
tension spasmodique qui empêche le
mouvement de trituration de ce viscere ,
ou qui resserrant les pores excretoires de
ses glandes , les empêche de filtrer le ferment
stomachal ; l'Eau de vie est donc
également funeste dans l'un et l'autre sentiment.
C'est même ce dont M. B. convient
en quelque maniere , en proposant
son premier Problême : il demande si les
Ouvriers qui boivent du vin bien trempé ont
moins de force que ceux qui ne boivent
de l'eau; c'est reculer étrangement quand
on a conseillé plus haut l'usage de l'Eau
de vie pure. Cette espece de retorqueo ne
tombe pas sur moi , qui n'ai jamais prétendu
que le vin bien trempé fut nuisible
; mais je soutiens , c'est la réponse au
second Problême , et je le prouverai par
la suite , qu'un usage moderé de l'Eau de
vie nuit à la longue , à moins qu'un contrepoison
que
MARS. 1737 . 499
trepoison aussi efficace que l'âge ou la
bierre n'en suspende l'effet.
Voilà ce que j'ai à répondre aux autorités
dont se pare M. B. on ne s'attend
pas , sans doute , que je réponde à celles
d'Ovide et de Regnier , qu'un de ses Con .
freresa cités si judicieusement dans un
Ouvrage de la nature des nôtres ; je renvoye
ce Docteur au Rondeau de Voiture,
qui commence par ces mots : Un buveur
d'eau ; je lui laisse le soin de concilier ces
differentes autorités .
Q
Voici maintenant un autre raisonnement
de M. B. l'Eau de vie s'étant introduite
dans l'art de guerir , ne sçauroit passer
scrupuleusement pour une eau de mort. C'est
ce dont je ne conviens pas par deux raisons
: S'il est vrai que tous les remedes
soient des poisons , suivant cet axiome
d'Hipocrate pharmaca sunt vénena , axiome
adopté par M. B. on peut en conclure
que leur usage est toujours dangereux ,
pour ne pas dire funeste, 2º Les remedes
préparés avec l'Eau de vie sont - ils tou
jours innocens ? il n'y a qu'à consulter
Sydenham , et on le verra se plaindre des
mauvais effets de son Laudanum liquide ,
* M. Ziorcal , Docteur de Montpellier , dans
une réfutation d'une Piéce d'un autre M. Bar
gés , réfutation inserée dans le Mercure d'Oc➡
tobre 1730.
quoi500
MERCURE DE FRANCE.
quoique préparé seulement avec le vin ;
ce qui fait que beaucoup de Praticiens
veulent que T'extrait de l'opium se fasse
avec l'eau. Cette remarque servira de ré
ponse à la critique que fait M. B. du ter
me de mauvais remede que j'ai employé.
Les remedes sont des poisons ; l'Eau de
vie est un remede ; donc &c.
Si ces experiences étoient de son goûr,
je le prierois encore de faire attention à
un défaut que Freind reproche aux teintures
tirées avec l'esprit de vin de tous les
fondans connus sous le nom d'emmenagogues
', qui ont formé un coagulum plus ou
moins épais , pendant que le mixte seul
a parfaitement divisé la partie du sang
à
laquelle on l'a mêlé ; il ne s'ensuit pas ce
pendant qu'il faille rejetter ces sortes de
viandes à cause de cet inconvenient , qui
suivant la remarque du Docteur Anglois,
est compensé par d'assez grands avantages.
De tout cela , je conclus que
clusion de M. Le Hoc ne peut être attaquée
, puisqu'étant genérale , elle n'exclud
pas les exceptions . Donnons un exemple
: De ce que Mithridate s'est accoutumé
aux poisons , auroit - on raison d'attaquer
une conclusion dans laquelle on
diroit qu'ils sont mortels ?
la con
Mais , me dira- t'on , vous citez un
exemple unique , et qui ne peut être ap
pliqué
MARS. 1731. Sot
pliqué à l'Eau de vie dont on fait tous
les jours usage .
Je réponds que cet exemple n'est uni
que que parceque la frayeur attachée à
l'idée de poison a empêché plusieurs per
sonnes , qui peut -être étoient dans le cas
de ce Prince , de vouloir faire une épreu
ve aussi dangereuse. Il en seroit de même
de l'Eau de vie , si une malheureuse familiarité
n'avoit fermé les yeux de ceux
qui s'en servent. Mais comment se persuader
qu'un fruit aussi agréable à la vuë
et au goût que le raisin , puisse par la
fermentation et la distilation conséquente
donner une liqueur traîtresse et funeste i
loin d'en être persuadé , il faut être Phi
sicien ou Medecin pour oser seulement
penser qu'il en puisse être ainsi .
Vous raisonnez toujours , objectera-t'on ,
sur votre même hypothese ; quelle preuve
avez vous que la force du feu n'a pas fait de
l'Eau de vie un composé different de ce-
Fui du vin ?cela n'arrive-t'il pas dans d'autres
cas ?
Je sçais que la décomposition de quel
ques mixtes dépouille souvent les differentes
parties qui en sont le produit des quali
tés qu'avoit le tout ; mais ne puis- je pas
demander à mon tour quelle preuve on
a qu'il en arrive autant au vin ? de plus ,
je conclurai des paroles de M. B. que ce
chan
go2 MERCURE DE FRANCE.
changement n'arrive pas ; car sans répeter
tout ce qu'il a dit du vin et de l'Eau de
vie , n'attribuë- t'il pas à l'un et à l'autre
les mêmes qualités ? c'en est assez , je
crois , pour anéantir son objection.
Nous convenons me dit- il plus bas ,
que l'abus
que le commun des hommes fais
de l'Eau de vie donne origine à mille maux
et à la mort qu'elle anticipe ... c'est à tort
que vous nous accusez d'en favoriser l'abus.
que
و
Je réponds d'abord par un raisonnement
dont j'ai fait usage dans mes Reflexions
, si beaucoup d'Eau de vie est trèsnuisible
, un peu l'est un peu ; je crois
pouvoir user de ce raisonnement sans
qu'on puisse me reprocher un cercle
après avoir prouvé par Varandaeus même
l'Eau de vie doit être funeste dans l'état
de santé, et par Hippocrate, Sydenham
et Freind ,qu'elle est dangereuse dans l'état
de maladie. Je dis en second lieu que son
usage devroit être entierement proscrit
de la vie civile , à cause de la necessité
qu'il impose de le continuer pour entre
tenir la circulation du sang et les forces
de celui qui s'en sert , et du penchant fatal
que donne cette liqueur à en continuer
, et même à en augmenter l'usage ,
lorsqu'on s'est fait une habitude de s'en
servir. M.B. en convient lui - même en disant
par réponse à l'objection que je lui
faisois
MARS. 1731. ၂၁
faisois au sujet des gens de travail qui ne
peuvent tirer d'utilité de l'Eau de vie
que dans l'usage réïteré , c'est précisément
ce qui leur arrive en s'accoutumant peu à peu
à l'usage de cette liqueur. Si ce n'est pas autoriser
l'abus de l'Eau de vie , il faut changer
les idées des termes : car ce n'est pas
un abus manifeste que de conseiller une
pratique dont nos peres se sont passé ,
et dont une infinité de gens de travail se
passent tous les jours.
·
M. B. ne répond pas à la premiere de
ces Refléxions ; ce n'est pas la seule fauted'attention
qu'on remarque dans sa Lettre
; je n'en citerai qu'un seul exemple
c'est le reproche d'obscurité qu'il me fait
sur ce que j'explique tantôt , selon lui ,
Pépaississement
des liqueurs par l'augmentation
du mouvement du sang , caule
désée
par l'Eau de vie , et tantôt
par
velopement de cet acide qui entre dans
la composition de toutes les huiles ; il
lui auroit été fort aisé de remarquer que
je distinguois deux instans , l'un où la
premiere de ces causes opére , et l'autre
où opére la seconde , et en ce cas il n'y
auroit pas trouvé d'obscurité.
Je ne sçais , Monsieur , ce que M. B.
croira que méritent mes nouvelles attentions ;
elles me paroissent suffisantes pour mettre
le Public en état de juger qui de nous
deux
504 MERCURE DE FRANCE
deux a raison. Quoique je sois résolu de
garder doresnavant le silence , cela ne
m'empêchera pas de faire mon profit de.
ce que M. B. pourra dire en réponse ; je
souhaiterois sur tout qu'il voulut bien
donner une explication plus simple que
la mienne des alterations que le vin cause
dans le pouls. Persuadé qu'on approche
d'autant plus de la verité, qu'on approche
de la simplicité , M. B. me doit d'avance
compter parmi ses sectateurs. Je suis &c.
A Paris , le 8. Fevrier 1731 .
Fermer
Résumé : RÉPONSE de M. Bruhier d'Albaincourt, Docteur en Medecine, à la Lettre de M. Barrés, inserrée dans le Mercure de Novembre 1730.
M. Brubier d'Ablaincourt, Docteur en Médecine, répond à une lettre de M. Barrés publiée dans le Mercure de Novembre 1730. Il exprime son respect pour M. Barrés tout en notant que la lettre de ce dernier est composée de réflexions détachées, ce qui lui permet de ne pas suivre un ordre déterminé dans sa réponse. M. Brubier reproche à M. Barrés de l'avoir accusé d'avoir appelé l'autorité à son secours, alors que M. Barrés utilise lui-même des autorités pour soutenir ses arguments. M. Barrés cite plusieurs auteurs pour affirmer que l'usage modéré de l'eau-de-vie est louable en santé et en maladie, ce que M. Brubier conteste, affirmant que cela est contraire à sa thèse. M. Brubier demande si les auteurs cités par M. Barrés parlent du vin ou de l'eau-de-vie, soulignant les différences entre les deux. Il argue que l'eau-de-vie est plus concentrée en esprits volatils que le vin, ce qui la rend nuisible. Il cite Varandaeus pour soutenir que le vin doit être tempéré et filtré pour être utile, qualités que l'eau-de-vie ne possède pas. M. Brubier discute ensuite des effets de l'eau-de-vie sur la digestion, affirmant qu'elle précipite et supprime la digestion en causant une tension spasmodique dans l'estomac. Il note que M. Barrés semble reconnaître cette nuisance en posant des problèmes sur l'usage du vin trempé. M. Brubier conclut que l'eau-de-vie est funeste, même en usage modéré, à moins qu'un contrepoison comme l'âge ou la bière n'en suspende les effets. Il rejette également l'idée que l'eau-de-vie, en tant que remède, soit innocente, citant Sydenham et M. Ziorcal pour illustrer les dangers des remèdes préparés avec l'eau-de-vie ou le vin. M. Brubier termine en affirmant qu'il est résolu à garder le silence, mais continuera à tirer profit des arguments de M. Barrés. Il souhaite que M. Barrés fournisse une explication plus simple des altérations que le vin cause dans le pouls, convaincu que la simplicité approche de la vérité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 507-523
Bibliotheque Raisonnée, &c. [titre d'après la table]
Début :
BIBLIOTHEQUE RAISONNÉE des Ouvrages des Sçavans de l'Europe, T. VI. [...]
Mots clefs :
Médecine, Médecins, Histoire, Amsterdam, Remèdes, Raison, Lois, Préface, Corps, Latin, Canini
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Bibliotheque Raisonnée, &c. [titre d'après la table]
BIBLIOTHEQUE RAISONNE'E des
Ouvrages des Sçavans de l'Europe ,
T. VI. et VII . de 482. pages chacun ,
sans les Tables , pour l'année 1734. A
Amsterdam , chez les Wetsteins et Smith,
M. DCC. XXXI.
Nous allons faire connoître quelques
Ouvrages dont on trouve les Extraits
dans ce Recueil.
AMENITEZ DE MEDECINE , où l'on décrit
son origine , ses progrès , son excellence
, sa necessité , son usage , les récompenses
, les honneurs et les privile
ges accordez aux Medecins. On y examine
encore si la Médecine a été autrefois
une étude qui n'appartenoit qu'aux
Esclaves. Par Dan . Vink. A Vtrecht ,
1730. in 8. de $ 28. pages , sans l'Epitre
Dédicatoire , la Préface et la Table. L'Ouvrage
est en Latin.
Pour donner une idée de ce Livre et de
l'Extrait du Journaliste , nous emprunterons
ce raisonnement de la page 121 .
L'obe E ij
1508 MERCURE
DE FRANCE
L'objet de la Medecine est l'Homme ,
le plus noble de tous les Animaux , qui
a été fait à l'Image de Dieu , son Créateur
, de qui il a reçû un Empire absolu
sur toutes les autres Créatures. Une autre
raison qui prouve encore cette excellence
, c'est que la fin de la Medecine est
la santé , le plus grand de tous les biens.
Supposez , dit l'Auteur , qu'un homme
soit élevé aux honneurs , qu'il jouisse des
plaisirs et des richesses ; supposez même
qu'il possede la plus belle de toutes les
femmes , et qu'il ait une vaste connoissance
de tous les Arts et de toutes les
Sciences ; il n'en sera pas pour cela plus ,
heureux , si la santé lui manque, Il reste
donc à conclurre que la Médecine est préferable
à tous les autres Arts , et qu'il n'y
a rien dont les Hommes doivent faire
plus de cas. Mais on est bien éloigné de
porter ce jugement , dès qu'on vient à
reflechir sur les abus qui se commettent
aujourd'hui dans la Médecine, Ces abus
sont en si grand nombre et de telle consequence
, qu'il seroit avantageux au Genre
Humain , que personne n'exerçât cette
Profession , et qu'on laissât plutôt agir la
Nature toute seule. De cent personnes
qui s'ingerent de prescrire des Remedes,
n'y en a peut-être pas dix à qui on
dûr
MARS. 1733. 509
dût se confier. Les femmelettes , les Barbiers
, les Apotiquaires , et sur tout les
Empiriques , sont à present ceux qui ont
le plus de vogue. Ces gens- là qui n'ont
ni étude ni principes , sont , pour l'ordinaire
les premiers à donner leurs avis ,
et le Peuple qui n'est pas en état d'examiner
ce qu'on lui propose, n'a recours
aux Médecins qu'à l'extremité , et lorsque
la Nature n'est plus en état de seconder
les Remedes. L'Auteur pouvoit
employer ici l'Epigramme connuë d'un
Poëte Anglois.
Fingunt se cuncti Medicos Idiota , sacerdos ,
Fudaus , Monachus , Histrio , Rasor , Anni,
Une chose qui rend la Médecine moins
estimable, c'est qu'après tant d'experiences
qu'on a faites dans tous les siecles , et
malgré tous les sistêmes qui ont été inventez
depuis quelques temps , on n'est pas
encore convenu de la Méthode qu'il seroit
à propos de suivre dans le traite
ment d'une seule maladie.
On lit à la page 134. que Mithridate
Roy de Pont , n'étoit pas moins curieux
de la Médecine qu'Attalus. Dès que Pompée
se fut rendu maître du Palais de ce
Prince , il fit foüiller dans toutes ses Cas- .
settes et ses Cabinets , et on y trouva
E iij plu310
MERCURE DE FRANCE
plusieurs Livres qui contenoient des se
crets contre la plupart des Maladies. Ce
qui engagea ce General de donner ordre
à Pompeius- Lenæus , son Affranchi ,
de traduire ces Livres en Latin , afin que
le Peuple Romain pût faire usage de ces
Remedes . Il y avoit entre autres Remedes
le fameux Antidote qui porte le nom
de ce Roy , et qui consistoit en 20. feüilles
de Rue , un grain de Sel , deux Noix
et deux Figues seiches. C'étoit là tout le
secret. Il falloit piler ces Drogues avec
du vin et prendre le Remede tous les
matins à jeun.
L'Auteur avoit observé plus haut , au
sujet de l'Anatomie , que du temps d'Aristote
on n'avoit encore dissequé que
des bêtes , et personne n'avoit osé fouiller
dans les Corps Humains , qu'on regardoit
comme quelque chose de sacré
Dans la suite , les Rois passerent par dessus
le scrupule qu'on s'étoit fait jusqu'alors
, et ils accorderent aux Medecins les
corps des Criminels qui avoient été suppliciez
. Il y a même des Auteurs qui
prétendent qu'on remit entre les mains
d'Erasistrate et d'Hérophile, plusieurs de ces
malheureux pour les dissequer tout vifs ;
afin qu'on pût découvrir des choses qu'il
n'étoit pas possible de découvrir autrement.
Sur
1
MARS. 1733- Sti
Cela étoit fondé sur la coûtume que certains
Peuples avoient d'exposer les Mala
des dans les Carrefours et dans les Places
publiques. Cette méthode , qui étoit fort
simple, s'est, dit- on , pratiquée long -temps
chez les Babyloniens , les Assyriens et les
Egyptiens. Les Babyloniens, dit Herodote,
font porter les Malades dans les Places
publiques , afin que les Passans qui les
voyent, et qui ont eu une maladie sembla
ble à la lueur , ou qui ont vû quelqu'un
malade, leur donnent conseil et les encouragent
à pratiquer ce qu'eux- mêmes ont
pratiqué avec succès en de semblables
cas ; ensorte qu'il n'est permis à personne
de passer auprès des Malades sans s'informer
de leurs maladies .
LES VOYAGES et Avantures du Capitaine
Robert Boyle , &c. traduit de l'Anglois.
A Amsterdam , chez les Wetsteins
et Smith , 1730. deux volumes in 12. de
341. pages pour le premier , et 276. pour
le second , sans la Table , la Préface et .
PEpitre Dédicatoire au Chevalier Guill .
Jonge , Commissaire de la Trésorerie et
Chevalier du Bain.
HISTOIRE DE LA MEDECINE , depuis le
commencement du Monde jusqu'à l'an
É iiij
de
412 MERCURE DE FRANCE
de Rome DXXXV. par M. Schulze ;
Docteur en Medecine et Professeur public
à Altorf, Membre de l'Académie
des Curieux de la Nature . A Leipsik,
&c. 1728. in 4. de 437. pages . L'Ouvrage
est en Latin.
Entre diverses Remarques que fournissent
les détails de la Médecine des
Malabares , disent les Journalistes , page
177. nous nous bornerons à une seule ,
qui regarde les grands Privileges qu'ont
les Prêtres de cette Nation. Il n'y a aucun
Clergé en Europe qui en possede
d'aussi considerables.
Car ceux-là sont tout à la fois d'une
maniere despotique , Médecins de l'ame
et du corps. Maîtres absolus des consciences
, ils les dirigent à leur gré . Préparateurs
des Remedes qu'il leur plaît d'employer
, ils n'ont personne à qui en
rendre compte. Joignez à ces avantages
une troisiéme prérogative dont jouissent
les principaux d'entre eux ; c'est d'avoir
un droit à cette faveur de leur Souveraine
, à laquelle les Epoux seuls parmi
nous peuvent prétendre. Voici comment
s'exprime sur ce point un Géographe
François Les Bramins ont un employ
» assez étrange , puisque l'un des principaux
est obligé de passer la premiere
:
» nuit
MARS. 1733 513
nuit avec la Reine quand elle est mariée
, et il y a beaucoup d'apparence
»que le plus vieux n'est pas ordinaire-
» ment choisi. Le Roy envoye la valeur
» de 4. ou 500. ducats pour cette fatigue,
>> et quand il est prêt de voyager , il
» confie ses femmes à l'un de ces Prêtres
» qui contribue , autant qu'il le peut , à
les consoler de son absence . Les Fils ›
>> ne succedent point par cette raison ,
» parce qu'ils pourroient bien n'être pas
» du Sang Royal , mais après la mort du .
» Roy , on prend le fils de sa Soeur pour
» remplir sa place , & c.
Les Grecs ne se bornerent point , uniquement
à la Médecine Pharmaceutique .
ils tirerent encore parti des exercices qui ,
étoient en vogue parmi eux , pour en
former une Médecine particuliere que.
nous nommerons Médecine Gymnastique,
qui consistoit dans l'Art de s'exercer pour
la santé , et dont on attribue l'invention .
à Herodicus ou Prodicus , contemporain
et Précepteur d'Hippocrate.
Tous les Exercices relevoient de la Médecine
, en ce qu'ils étoient d'abord dirigez
par des Médecins , les principales
Villes et les Académies un peu celebres,
se faisant un Titre d'en avoir un , qui eut
inspection sur ces exercices. Dans la suite,
E v di514
MERCURE DE FRANCE
diverses personnes , sans avoir étudié la
Médecine , usurperent cette Charge , et
non seulement se chargerent du soin qui
regardoit les Bains , les Frictions , les Oignemens
, mais même entreprirent de
panser les blessures et de remettre les
membres disloquez.
Ces gens - là étoient ceux qui dans les
commencemens ne s'acquittoient de ces
sortes de fonctions , que selon les Ordonnances
des Médecins , lesquels on nommoit
pour cette raison , Aliptas , Baigneux
Reunctores , Oigneurs; gens de
condition basse et servile , de qui Pline
parle , quand il dit que Prodicas procura
le premier un bon revenu aux Domestiques
qui oignoient . Ceux d'entr'eux qui
s'acquirent quelque expérience en ce
genre , s'arrogerent peu à peu le Titre de
Médecins oignans , puis enfin celui de
Médecins proprement dits. La chose fut
portée si loin , à la honte des vrais Médecins
, qu'on acheta à bas prix plusieurs.
Esclaves , qui dans leur service avoient
appris cet Art , pour exercer cet emploi
chez les Grands Seigneurs de Rome. D'où
est venu le reproche de condition abjecte
, dont on a assuré qu'étoient autrefois
les Médecins parmi les Romains ; ce
qu'on ne peut neanmoins prouver que de
ceux
MARS. 1733 .
Sis
ceux qui portent parmi nous le nom de
Baigneux , lesquels répondent parfaite
ment aux Baigneux de ce temps - là.
RECUEIL de Discours , sur diverses matieres
importantes ; traduits ou compo
sez par J.Barbeyrac, Professeur en Droit ,
dans l'Université de Groningue. Il y a
joint un Eloge historique de feu M.Noodt,
en 2 tom. in 12. dont le 1er . contient en
tout 417 pag. et le 28 344. A Amsterdam,
chez P. Humbert , 1731.
Dans la Dissertation sur les Duels , on
fait d'abord une énumeration des différentes
sortes de Duels ou Combats singuliers
, et des diverses causes pour lesquelles
on en est venu à ces combats
chez différentes Nations , selon ce que
l'Histoire nous en apprend . On en trou
ve jusqu'à onze sortes , dont la derniere
est le Duel , qu'on se propose de com
battre , ou celui, qui se rapporte à la repa
Fation d'honneur.
Cette espece de Duel étoit absolument
hors d'usage , non seulement chez les
Grecs et les Romains , mais encore chez
les Egyptiens , et les anciens Peuples de
PAsie. Il doit uniquement son origine à
des Peuples barbares , venus des Parties
Septentrionales de l'Europe , qui ne pau-
E vi
vans
516 MERCURE DE FRANCE
vant souffrir la discipline des Loix , ou
des Magistrats , vouloient décider toute.
sorte de differents à la pointe de l'épée.
Delà nâquit le Duel , qu'on introduisit
pour se purger de quelque crime , dans la
pensée que Dieu déclareroit par l'évé
nement du combat , qui avoit raison du
Diffamateur , ou du Diffamé .
Les Lombards porterent en Italie cette
mauvaise coutume ; et les autres Peuples
du Nord l'introduisirent dans tous
les Païs , au dedans et au dehors de l'Empire
Romain , où ils s'établirent ; les Saxons
, par exemple , en Angleterre. On
fit des Loix là- dessus aussi sérieusement
que s'il se fut agi de la chose du monde
la plus raisonnable et la plus légitime.
Lorsque le Droit Romain eut été remis
en vogue , les Commentateurs tâcherent
d'y trouver de quoi autoriser le
Duel. A cela se joignirent les Croisades ,
et l'institution des Ordres de Chevalerie.
Ces Chevaliers vinrent à former des Regles
du point d'honneur . Les Jurisconsultes
traiterent cette matiere comme une
partie de la Jurisprudence ; d'autres, comme
une science particuliere et toute nouvelle
; cela produisit une infinité de Livres
sur le Duel , sur la science de la Chevalerie,
comme parlent les Italiens , et sous di-
<
vers
MARS. 1733 2 517
vers autres Titres semblables ; on en pourroit
composer une Bibliotheque , et quelques-
uns étant devenus rares aujourd'hui,
il s'est trouvé en Italie des Gens qui ont
promis d'en faire imprimer un Recueil
de dix volumes in fol.
-
Il est facile de montrer combien l'usage
du Duel est contraire à la raison , à
la Loy naturelle , et sur tout aux maximes
de la Religion Chrétienne ; aussi suppose
t'on cela , comme suffisamment
démontré par divers Auteurs . La grande
difficulté consiste à trouver les moïens de
déraciner de l'esprit des Sots , dont le
nombre est fort grand , le préjugé du
point d'honneur , qui empêche que toutes
les Loix les plus sévéres , faites jusqu'icy
, contre cette mode pernicieuse ,
ne soient assez efficaces pour l'abolir.
M. Flicher veut qu'on tire le remede du
mal même , et que l'on retienne par la
crainte d'un plus grand deshonneur
ceux qui croïent être deshonorez , s'ils
n'ont recours au Duel . Il faudroit, dit- il ,
faire des nouvelles Loix, qui exposassent
les contrevenans au mépris et à la risée
publique ; ordonner , par exemple , que
les Corps de ceux qui auroient été tuez
en Duel , fussent traitez de même que
ceux des Criminels , punis du dernier
sup318
MERCURE DE FRANCE
supplice ; deffendre de porter les Armes
aux Duellistes , à qui on auroit fait grace
de la vie ; et cela , sous condition que
s'ils les portoient depuis , leur pardon
deviendroit nul ; exclure de tout emploi.
Militaire ceux qui auroient appellé quelqu'un
en Duel , ou qui auroient rêpondu
à l'appel ; en un mot , faire ensorte
que de telles gens , qui , par une pure folie
, auroient ainsi violé les Loix de la
Société humaine , fussent désormais bannis
de la Société et du commerce des
Sages.
REFUTATION des Erreurs de Benoît
de Spinosa , par M. de Fénelon , Archevêque
de Cambray , par le P. Lami , Bẹ-
nedictin , et par M.le Comte de Boulain .
villiers , avec la Vie de Spinosa , écrite
par M. Jean Colerus , Ministre de l'Eglise
Luthérienne de la Haye ; augmentée
de beaucoup de particularitez , tirées d'une
Vie manuscrite de ce Philosophe , faite
par un de ses amis. A Bruxelles , chez
François Foppens , 1731. in 8º .
TRAITE' de la sûreté des Grands Chemins
, divisé en trois parties , par M.Everard
Otton , Jurisconsulte et Professeur ;
in 8. de $70 pag. A 2 chez Ofmans
et
MARS.
1733 F19
et Bosch , 1731. L'Ouvrage est en Latin.
L'UTILITE , LA VE'RITE' et L'EXCELLENCE
de la Révélation Chrétienne , def
fendues contre un Livre publié depuis
peu , qui a pour Titre : La Religion Chré
tienne , aussi ancienne que la Création, &c.
ParJacques Foster ; en grand in 8. pages
367. sans la Préface ; seconde Edition, augmentée
d'un Postscript. A Londres , chez.
J. Noon. 1731. L'Ouvrage est en Anglois
.
SUPPLEMENT à un des Ouvrages ,
faits pour la deffense de la validité des
Ordinations Anglicanes , pour servir de
derniere réponse au nouvel Ouvrage du
P. le Quien , et aux Censures de quelques,
Evêques de France. Par le P. le Courayer,
Chanoine Régulier de Sainte Géneviéve.
A Amsterdam, 1732. in 12. pag. 636. sâns.
la Préface et les Preuves.
IMAGES DES HEROS et des Grands
Hommes de l'Antiquité, dessinées sur des
Médailles , des Pierres antiques , et autres
anciens Monumens , par Jean- Ange
Canini , gravées par Picart le Romain , &c.
avec les Observations de Jean - Ange et
Marc- Ant. Canini ; données en Italien
ر و پ
Sur
320 MERCURE DE FRANCE
sur ces Images , diverses Remarques du
Traducteur , et le Texte Original à côté
de la Traduction . A Amsterdam, chez B..
Picart et J. F. Bernard , 1731. in 4. pag.
377. et 115. Figures .
On apprend icy que cet Ouvrage parut
en 1669. in fol. que Jean- Ange Canini
joignoit à une assez grande connoissance
de l'Histoire ancienne et de la Mythologie
, le talent de dessiner les Pierres gravées
, et les Médailles avec une légéreté
de main admirable , qu'il avoit sur tout
l'art, peu commun , de conserver toute la
finesse des airs de tête de l'antiquité, & c.
Entre un grand nombre de Portraits
d'Alexandre , que Canini avoit dessinez ,
il en choisit quatre , préférablement aux
autres , tant à cause de la différence des
traits du visage , que parce qu'il n'y en a
pas un qui ne lui fournisse l'occasion de
faire part à ses Lecteurs de recherches
curieuses ; il fait d'abord quelques réfléxions
sur la délicatesse de ce Prince , qui 、
ne lui permit jamais de souffrir que des
Ouvriers médiocres travaillassent à rendre
ses traits , et il regrette sur tout le
Tableau d'Apelles , où Aléxandre étoit si
ressemblant ,, que son. Cheval se mit à
hennir à cette vûë , preuve évidente qu'il
reconnoissoit son Maître. Cette Histoire ,
rap
MARS: 1733. Str
rapportée un peu trop légérement par
Pline , mais digne de tenir sa place parmi
les Fables , dont l'Histoire diverse d'Elien
est remplie , prouve au moins l'idée
qu'on avoit de l'habileté du Peintre,et ne
permet pas de douter qu'il n'eut réussi à
attraper la Physionomie d'Alexandre.
I
Nous avons omis de dire quelque chose
d'un Article curieux , qui est le dernier
des Nouvelles Litteraires de la premiere
Partie du 1 vol. du Journal , dont nous
rendons compte. Cet article est datté de
Constantinople , et regarde l'Etablisse
ment , les progrès et les productions de
la nouvelle Imprimerie,établie dans cette
Capitale de l'Empire Turc. Les principales
circonstances de ces choses se trouvent
aussi dans le Journal des Sçavans , mais
écrites avec plus d'exactitude ; et nous
avons aussi fait part au Public de ce qui
nous est venu à droiture de Constanti
nople , sur le même sujet. Il est à propos
que plus d'un Journal fasse mention d'un
Evenement si singulier , et qui interesse
toute la République des Lettres. Les Livres
les plus considérables dont on fait
mention icy , qui sont nouvellement
sortis de cette Imprimerie , et dont on
marque le prix , sont :
Tarichi
322 MERCURE DE FRANCE
Tarichi Missiri gadin - vve gedid , ou
Histoire des Antiquitez d'Egypte , & c.
On y trouve aussi l'Histoire de tous les
Princes qui ont regné dans l'Egypte ,
jusqu'à la Conquête des Turcs , &c. Le
prix est de trois Piastres .
Gulseni Chalefa. Le Chapelet des Califes
, par Naimi Radé. On rapporte l'origine
et l'Histoire de Babylone , avec celle
des Princes qui y ont regné depuis l'an
127. de l'Hégire , 744. de J. C.
que le
premier Califes des Abassides commença
à regner jusqu'à l'an 1130. de l'Hégire ,
1717. de J. C. que regnoit le Sultan Achmet
, Empereur des Turcs .
On avertit dans le même Article, qu'on
va travailler dans cette Imprimerie, à un
Atlas Turc , Ouvrage d'un Mahometan
moderne, qui traite de l'Histoire et de la
Géographie de tous les Etats de l'Asie.
On ajoutera un Livre de Mathématique ,
avec Figures , une Mappe - Monde , et les
Cartes Generales des 4 Parties du Monde,
la Carte de l'Egypte , et une autre des
Royaumes et des Provinces de l'Asie.
Au reste il y a bien des fautes dans tout
cet Enoncé , soit de la part du Journaliste
, soit de celle de l'Imprimeur ; nous
venons de corriger la plus considérable ,
qui se trouve au bas de la pag. 236. où
pour
MARS. 1733 . 523
,
pour dire le premier Calife des Abassides
on a imprimé des Abissins ; dans la page
précédente , Mehemet Tixclebi pour
Tchelibi. Holdemian , pour Holderman ,
nom d'un R. P. Jesuite , page 237. &c.
Enfin on fait Achmet III, qui vient d'être
détrôné , le 115. Empereur des Turcs,
qui n'est tout au plus que le XXVII .
Ouvrages des Sçavans de l'Europe ,
T. VI. et VII . de 482. pages chacun ,
sans les Tables , pour l'année 1734. A
Amsterdam , chez les Wetsteins et Smith,
M. DCC. XXXI.
Nous allons faire connoître quelques
Ouvrages dont on trouve les Extraits
dans ce Recueil.
AMENITEZ DE MEDECINE , où l'on décrit
son origine , ses progrès , son excellence
, sa necessité , son usage , les récompenses
, les honneurs et les privile
ges accordez aux Medecins. On y examine
encore si la Médecine a été autrefois
une étude qui n'appartenoit qu'aux
Esclaves. Par Dan . Vink. A Vtrecht ,
1730. in 8. de $ 28. pages , sans l'Epitre
Dédicatoire , la Préface et la Table. L'Ouvrage
est en Latin.
Pour donner une idée de ce Livre et de
l'Extrait du Journaliste , nous emprunterons
ce raisonnement de la page 121 .
L'obe E ij
1508 MERCURE
DE FRANCE
L'objet de la Medecine est l'Homme ,
le plus noble de tous les Animaux , qui
a été fait à l'Image de Dieu , son Créateur
, de qui il a reçû un Empire absolu
sur toutes les autres Créatures. Une autre
raison qui prouve encore cette excellence
, c'est que la fin de la Medecine est
la santé , le plus grand de tous les biens.
Supposez , dit l'Auteur , qu'un homme
soit élevé aux honneurs , qu'il jouisse des
plaisirs et des richesses ; supposez même
qu'il possede la plus belle de toutes les
femmes , et qu'il ait une vaste connoissance
de tous les Arts et de toutes les
Sciences ; il n'en sera pas pour cela plus ,
heureux , si la santé lui manque, Il reste
donc à conclurre que la Médecine est préferable
à tous les autres Arts , et qu'il n'y
a rien dont les Hommes doivent faire
plus de cas. Mais on est bien éloigné de
porter ce jugement , dès qu'on vient à
reflechir sur les abus qui se commettent
aujourd'hui dans la Médecine, Ces abus
sont en si grand nombre et de telle consequence
, qu'il seroit avantageux au Genre
Humain , que personne n'exerçât cette
Profession , et qu'on laissât plutôt agir la
Nature toute seule. De cent personnes
qui s'ingerent de prescrire des Remedes,
n'y en a peut-être pas dix à qui on
dûr
MARS. 1733. 509
dût se confier. Les femmelettes , les Barbiers
, les Apotiquaires , et sur tout les
Empiriques , sont à present ceux qui ont
le plus de vogue. Ces gens- là qui n'ont
ni étude ni principes , sont , pour l'ordinaire
les premiers à donner leurs avis ,
et le Peuple qui n'est pas en état d'examiner
ce qu'on lui propose, n'a recours
aux Médecins qu'à l'extremité , et lorsque
la Nature n'est plus en état de seconder
les Remedes. L'Auteur pouvoit
employer ici l'Epigramme connuë d'un
Poëte Anglois.
Fingunt se cuncti Medicos Idiota , sacerdos ,
Fudaus , Monachus , Histrio , Rasor , Anni,
Une chose qui rend la Médecine moins
estimable, c'est qu'après tant d'experiences
qu'on a faites dans tous les siecles , et
malgré tous les sistêmes qui ont été inventez
depuis quelques temps , on n'est pas
encore convenu de la Méthode qu'il seroit
à propos de suivre dans le traite
ment d'une seule maladie.
On lit à la page 134. que Mithridate
Roy de Pont , n'étoit pas moins curieux
de la Médecine qu'Attalus. Dès que Pompée
se fut rendu maître du Palais de ce
Prince , il fit foüiller dans toutes ses Cas- .
settes et ses Cabinets , et on y trouva
E iij plu310
MERCURE DE FRANCE
plusieurs Livres qui contenoient des se
crets contre la plupart des Maladies. Ce
qui engagea ce General de donner ordre
à Pompeius- Lenæus , son Affranchi ,
de traduire ces Livres en Latin , afin que
le Peuple Romain pût faire usage de ces
Remedes . Il y avoit entre autres Remedes
le fameux Antidote qui porte le nom
de ce Roy , et qui consistoit en 20. feüilles
de Rue , un grain de Sel , deux Noix
et deux Figues seiches. C'étoit là tout le
secret. Il falloit piler ces Drogues avec
du vin et prendre le Remede tous les
matins à jeun.
L'Auteur avoit observé plus haut , au
sujet de l'Anatomie , que du temps d'Aristote
on n'avoit encore dissequé que
des bêtes , et personne n'avoit osé fouiller
dans les Corps Humains , qu'on regardoit
comme quelque chose de sacré
Dans la suite , les Rois passerent par dessus
le scrupule qu'on s'étoit fait jusqu'alors
, et ils accorderent aux Medecins les
corps des Criminels qui avoient été suppliciez
. Il y a même des Auteurs qui
prétendent qu'on remit entre les mains
d'Erasistrate et d'Hérophile, plusieurs de ces
malheureux pour les dissequer tout vifs ;
afin qu'on pût découvrir des choses qu'il
n'étoit pas possible de découvrir autrement.
Sur
1
MARS. 1733- Sti
Cela étoit fondé sur la coûtume que certains
Peuples avoient d'exposer les Mala
des dans les Carrefours et dans les Places
publiques. Cette méthode , qui étoit fort
simple, s'est, dit- on , pratiquée long -temps
chez les Babyloniens , les Assyriens et les
Egyptiens. Les Babyloniens, dit Herodote,
font porter les Malades dans les Places
publiques , afin que les Passans qui les
voyent, et qui ont eu une maladie sembla
ble à la lueur , ou qui ont vû quelqu'un
malade, leur donnent conseil et les encouragent
à pratiquer ce qu'eux- mêmes ont
pratiqué avec succès en de semblables
cas ; ensorte qu'il n'est permis à personne
de passer auprès des Malades sans s'informer
de leurs maladies .
LES VOYAGES et Avantures du Capitaine
Robert Boyle , &c. traduit de l'Anglois.
A Amsterdam , chez les Wetsteins
et Smith , 1730. deux volumes in 12. de
341. pages pour le premier , et 276. pour
le second , sans la Table , la Préface et .
PEpitre Dédicatoire au Chevalier Guill .
Jonge , Commissaire de la Trésorerie et
Chevalier du Bain.
HISTOIRE DE LA MEDECINE , depuis le
commencement du Monde jusqu'à l'an
É iiij
de
412 MERCURE DE FRANCE
de Rome DXXXV. par M. Schulze ;
Docteur en Medecine et Professeur public
à Altorf, Membre de l'Académie
des Curieux de la Nature . A Leipsik,
&c. 1728. in 4. de 437. pages . L'Ouvrage
est en Latin.
Entre diverses Remarques que fournissent
les détails de la Médecine des
Malabares , disent les Journalistes , page
177. nous nous bornerons à une seule ,
qui regarde les grands Privileges qu'ont
les Prêtres de cette Nation. Il n'y a aucun
Clergé en Europe qui en possede
d'aussi considerables.
Car ceux-là sont tout à la fois d'une
maniere despotique , Médecins de l'ame
et du corps. Maîtres absolus des consciences
, ils les dirigent à leur gré . Préparateurs
des Remedes qu'il leur plaît d'employer
, ils n'ont personne à qui en
rendre compte. Joignez à ces avantages
une troisiéme prérogative dont jouissent
les principaux d'entre eux ; c'est d'avoir
un droit à cette faveur de leur Souveraine
, à laquelle les Epoux seuls parmi
nous peuvent prétendre. Voici comment
s'exprime sur ce point un Géographe
François Les Bramins ont un employ
» assez étrange , puisque l'un des principaux
est obligé de passer la premiere
:
» nuit
MARS. 1733 513
nuit avec la Reine quand elle est mariée
, et il y a beaucoup d'apparence
»que le plus vieux n'est pas ordinaire-
» ment choisi. Le Roy envoye la valeur
» de 4. ou 500. ducats pour cette fatigue,
>> et quand il est prêt de voyager , il
» confie ses femmes à l'un de ces Prêtres
» qui contribue , autant qu'il le peut , à
les consoler de son absence . Les Fils ›
>> ne succedent point par cette raison ,
» parce qu'ils pourroient bien n'être pas
» du Sang Royal , mais après la mort du .
» Roy , on prend le fils de sa Soeur pour
» remplir sa place , & c.
Les Grecs ne se bornerent point , uniquement
à la Médecine Pharmaceutique .
ils tirerent encore parti des exercices qui ,
étoient en vogue parmi eux , pour en
former une Médecine particuliere que.
nous nommerons Médecine Gymnastique,
qui consistoit dans l'Art de s'exercer pour
la santé , et dont on attribue l'invention .
à Herodicus ou Prodicus , contemporain
et Précepteur d'Hippocrate.
Tous les Exercices relevoient de la Médecine
, en ce qu'ils étoient d'abord dirigez
par des Médecins , les principales
Villes et les Académies un peu celebres,
se faisant un Titre d'en avoir un , qui eut
inspection sur ces exercices. Dans la suite,
E v di514
MERCURE DE FRANCE
diverses personnes , sans avoir étudié la
Médecine , usurperent cette Charge , et
non seulement se chargerent du soin qui
regardoit les Bains , les Frictions , les Oignemens
, mais même entreprirent de
panser les blessures et de remettre les
membres disloquez.
Ces gens - là étoient ceux qui dans les
commencemens ne s'acquittoient de ces
sortes de fonctions , que selon les Ordonnances
des Médecins , lesquels on nommoit
pour cette raison , Aliptas , Baigneux
Reunctores , Oigneurs; gens de
condition basse et servile , de qui Pline
parle , quand il dit que Prodicas procura
le premier un bon revenu aux Domestiques
qui oignoient . Ceux d'entr'eux qui
s'acquirent quelque expérience en ce
genre , s'arrogerent peu à peu le Titre de
Médecins oignans , puis enfin celui de
Médecins proprement dits. La chose fut
portée si loin , à la honte des vrais Médecins
, qu'on acheta à bas prix plusieurs.
Esclaves , qui dans leur service avoient
appris cet Art , pour exercer cet emploi
chez les Grands Seigneurs de Rome. D'où
est venu le reproche de condition abjecte
, dont on a assuré qu'étoient autrefois
les Médecins parmi les Romains ; ce
qu'on ne peut neanmoins prouver que de
ceux
MARS. 1733 .
Sis
ceux qui portent parmi nous le nom de
Baigneux , lesquels répondent parfaite
ment aux Baigneux de ce temps - là.
RECUEIL de Discours , sur diverses matieres
importantes ; traduits ou compo
sez par J.Barbeyrac, Professeur en Droit ,
dans l'Université de Groningue. Il y a
joint un Eloge historique de feu M.Noodt,
en 2 tom. in 12. dont le 1er . contient en
tout 417 pag. et le 28 344. A Amsterdam,
chez P. Humbert , 1731.
Dans la Dissertation sur les Duels , on
fait d'abord une énumeration des différentes
sortes de Duels ou Combats singuliers
, et des diverses causes pour lesquelles
on en est venu à ces combats
chez différentes Nations , selon ce que
l'Histoire nous en apprend . On en trou
ve jusqu'à onze sortes , dont la derniere
est le Duel , qu'on se propose de com
battre , ou celui, qui se rapporte à la repa
Fation d'honneur.
Cette espece de Duel étoit absolument
hors d'usage , non seulement chez les
Grecs et les Romains , mais encore chez
les Egyptiens , et les anciens Peuples de
PAsie. Il doit uniquement son origine à
des Peuples barbares , venus des Parties
Septentrionales de l'Europe , qui ne pau-
E vi
vans
516 MERCURE DE FRANCE
vant souffrir la discipline des Loix , ou
des Magistrats , vouloient décider toute.
sorte de differents à la pointe de l'épée.
Delà nâquit le Duel , qu'on introduisit
pour se purger de quelque crime , dans la
pensée que Dieu déclareroit par l'évé
nement du combat , qui avoit raison du
Diffamateur , ou du Diffamé .
Les Lombards porterent en Italie cette
mauvaise coutume ; et les autres Peuples
du Nord l'introduisirent dans tous
les Païs , au dedans et au dehors de l'Empire
Romain , où ils s'établirent ; les Saxons
, par exemple , en Angleterre. On
fit des Loix là- dessus aussi sérieusement
que s'il se fut agi de la chose du monde
la plus raisonnable et la plus légitime.
Lorsque le Droit Romain eut été remis
en vogue , les Commentateurs tâcherent
d'y trouver de quoi autoriser le
Duel. A cela se joignirent les Croisades ,
et l'institution des Ordres de Chevalerie.
Ces Chevaliers vinrent à former des Regles
du point d'honneur . Les Jurisconsultes
traiterent cette matiere comme une
partie de la Jurisprudence ; d'autres, comme
une science particuliere et toute nouvelle
; cela produisit une infinité de Livres
sur le Duel , sur la science de la Chevalerie,
comme parlent les Italiens , et sous di-
<
vers
MARS. 1733 2 517
vers autres Titres semblables ; on en pourroit
composer une Bibliotheque , et quelques-
uns étant devenus rares aujourd'hui,
il s'est trouvé en Italie des Gens qui ont
promis d'en faire imprimer un Recueil
de dix volumes in fol.
-
Il est facile de montrer combien l'usage
du Duel est contraire à la raison , à
la Loy naturelle , et sur tout aux maximes
de la Religion Chrétienne ; aussi suppose
t'on cela , comme suffisamment
démontré par divers Auteurs . La grande
difficulté consiste à trouver les moïens de
déraciner de l'esprit des Sots , dont le
nombre est fort grand , le préjugé du
point d'honneur , qui empêche que toutes
les Loix les plus sévéres , faites jusqu'icy
, contre cette mode pernicieuse ,
ne soient assez efficaces pour l'abolir.
M. Flicher veut qu'on tire le remede du
mal même , et que l'on retienne par la
crainte d'un plus grand deshonneur
ceux qui croïent être deshonorez , s'ils
n'ont recours au Duel . Il faudroit, dit- il ,
faire des nouvelles Loix, qui exposassent
les contrevenans au mépris et à la risée
publique ; ordonner , par exemple , que
les Corps de ceux qui auroient été tuez
en Duel , fussent traitez de même que
ceux des Criminels , punis du dernier
sup318
MERCURE DE FRANCE
supplice ; deffendre de porter les Armes
aux Duellistes , à qui on auroit fait grace
de la vie ; et cela , sous condition que
s'ils les portoient depuis , leur pardon
deviendroit nul ; exclure de tout emploi.
Militaire ceux qui auroient appellé quelqu'un
en Duel , ou qui auroient rêpondu
à l'appel ; en un mot , faire ensorte
que de telles gens , qui , par une pure folie
, auroient ainsi violé les Loix de la
Société humaine , fussent désormais bannis
de la Société et du commerce des
Sages.
REFUTATION des Erreurs de Benoît
de Spinosa , par M. de Fénelon , Archevêque
de Cambray , par le P. Lami , Bẹ-
nedictin , et par M.le Comte de Boulain .
villiers , avec la Vie de Spinosa , écrite
par M. Jean Colerus , Ministre de l'Eglise
Luthérienne de la Haye ; augmentée
de beaucoup de particularitez , tirées d'une
Vie manuscrite de ce Philosophe , faite
par un de ses amis. A Bruxelles , chez
François Foppens , 1731. in 8º .
TRAITE' de la sûreté des Grands Chemins
, divisé en trois parties , par M.Everard
Otton , Jurisconsulte et Professeur ;
in 8. de $70 pag. A 2 chez Ofmans
et
MARS.
1733 F19
et Bosch , 1731. L'Ouvrage est en Latin.
L'UTILITE , LA VE'RITE' et L'EXCELLENCE
de la Révélation Chrétienne , def
fendues contre un Livre publié depuis
peu , qui a pour Titre : La Religion Chré
tienne , aussi ancienne que la Création, &c.
ParJacques Foster ; en grand in 8. pages
367. sans la Préface ; seconde Edition, augmentée
d'un Postscript. A Londres , chez.
J. Noon. 1731. L'Ouvrage est en Anglois
.
SUPPLEMENT à un des Ouvrages ,
faits pour la deffense de la validité des
Ordinations Anglicanes , pour servir de
derniere réponse au nouvel Ouvrage du
P. le Quien , et aux Censures de quelques,
Evêques de France. Par le P. le Courayer,
Chanoine Régulier de Sainte Géneviéve.
A Amsterdam, 1732. in 12. pag. 636. sâns.
la Préface et les Preuves.
IMAGES DES HEROS et des Grands
Hommes de l'Antiquité, dessinées sur des
Médailles , des Pierres antiques , et autres
anciens Monumens , par Jean- Ange
Canini , gravées par Picart le Romain , &c.
avec les Observations de Jean - Ange et
Marc- Ant. Canini ; données en Italien
ر و پ
Sur
320 MERCURE DE FRANCE
sur ces Images , diverses Remarques du
Traducteur , et le Texte Original à côté
de la Traduction . A Amsterdam, chez B..
Picart et J. F. Bernard , 1731. in 4. pag.
377. et 115. Figures .
On apprend icy que cet Ouvrage parut
en 1669. in fol. que Jean- Ange Canini
joignoit à une assez grande connoissance
de l'Histoire ancienne et de la Mythologie
, le talent de dessiner les Pierres gravées
, et les Médailles avec une légéreté
de main admirable , qu'il avoit sur tout
l'art, peu commun , de conserver toute la
finesse des airs de tête de l'antiquité, & c.
Entre un grand nombre de Portraits
d'Alexandre , que Canini avoit dessinez ,
il en choisit quatre , préférablement aux
autres , tant à cause de la différence des
traits du visage , que parce qu'il n'y en a
pas un qui ne lui fournisse l'occasion de
faire part à ses Lecteurs de recherches
curieuses ; il fait d'abord quelques réfléxions
sur la délicatesse de ce Prince , qui 、
ne lui permit jamais de souffrir que des
Ouvriers médiocres travaillassent à rendre
ses traits , et il regrette sur tout le
Tableau d'Apelles , où Aléxandre étoit si
ressemblant ,, que son. Cheval se mit à
hennir à cette vûë , preuve évidente qu'il
reconnoissoit son Maître. Cette Histoire ,
rap
MARS: 1733. Str
rapportée un peu trop légérement par
Pline , mais digne de tenir sa place parmi
les Fables , dont l'Histoire diverse d'Elien
est remplie , prouve au moins l'idée
qu'on avoit de l'habileté du Peintre,et ne
permet pas de douter qu'il n'eut réussi à
attraper la Physionomie d'Alexandre.
I
Nous avons omis de dire quelque chose
d'un Article curieux , qui est le dernier
des Nouvelles Litteraires de la premiere
Partie du 1 vol. du Journal , dont nous
rendons compte. Cet article est datté de
Constantinople , et regarde l'Etablisse
ment , les progrès et les productions de
la nouvelle Imprimerie,établie dans cette
Capitale de l'Empire Turc. Les principales
circonstances de ces choses se trouvent
aussi dans le Journal des Sçavans , mais
écrites avec plus d'exactitude ; et nous
avons aussi fait part au Public de ce qui
nous est venu à droiture de Constanti
nople , sur le même sujet. Il est à propos
que plus d'un Journal fasse mention d'un
Evenement si singulier , et qui interesse
toute la République des Lettres. Les Livres
les plus considérables dont on fait
mention icy , qui sont nouvellement
sortis de cette Imprimerie , et dont on
marque le prix , sont :
Tarichi
322 MERCURE DE FRANCE
Tarichi Missiri gadin - vve gedid , ou
Histoire des Antiquitez d'Egypte , & c.
On y trouve aussi l'Histoire de tous les
Princes qui ont regné dans l'Egypte ,
jusqu'à la Conquête des Turcs , &c. Le
prix est de trois Piastres .
Gulseni Chalefa. Le Chapelet des Califes
, par Naimi Radé. On rapporte l'origine
et l'Histoire de Babylone , avec celle
des Princes qui y ont regné depuis l'an
127. de l'Hégire , 744. de J. C.
que le
premier Califes des Abassides commença
à regner jusqu'à l'an 1130. de l'Hégire ,
1717. de J. C. que regnoit le Sultan Achmet
, Empereur des Turcs .
On avertit dans le même Article, qu'on
va travailler dans cette Imprimerie, à un
Atlas Turc , Ouvrage d'un Mahometan
moderne, qui traite de l'Histoire et de la
Géographie de tous les Etats de l'Asie.
On ajoutera un Livre de Mathématique ,
avec Figures , une Mappe - Monde , et les
Cartes Generales des 4 Parties du Monde,
la Carte de l'Egypte , et une autre des
Royaumes et des Provinces de l'Asie.
Au reste il y a bien des fautes dans tout
cet Enoncé , soit de la part du Journaliste
, soit de celle de l'Imprimeur ; nous
venons de corriger la plus considérable ,
qui se trouve au bas de la pag. 236. où
pour
MARS. 1733 . 523
,
pour dire le premier Calife des Abassides
on a imprimé des Abissins ; dans la page
précédente , Mehemet Tixclebi pour
Tchelibi. Holdemian , pour Holderman ,
nom d'un R. P. Jesuite , page 237. &c.
Enfin on fait Achmet III, qui vient d'être
détrôné , le 115. Empereur des Turcs,
qui n'est tout au plus que le XXVII .
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Résumé : Bibliotheque Raisonnée, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente un recueil de la Bibliothèque Raisonnée des ouvrages des savants de l'Europe pour l'année 1734, publié à Amsterdam. Il met en avant plusieurs ouvrages notables, dont 'Amenitez de Médecine' de Dan. Vink. Cet ouvrage explore l'origine, les progrès, l'excellence et la nécessité de la médecine, ainsi que les abus actuels de cette profession. L'auteur souligne que la médecine, ayant pour objet l'homme, est préférable à tous les autres arts, mais les abus fréquents la rendent moins estimable. Le texte mentionne également des pratiques anciennes, comme les méthodes de traitement des maladies chez les Babyloniens et les Assyriens, et les privilèges des prêtres malabares en matière de médecine. D'autres ouvrages cités incluent 'Les Voyages et Aventures du Capitaine Robert Boyle' et 'Histoire de la Médecine' de M. Schulze, qui couvre la médecine depuis ses débuts jusqu'à l'an 412 de Rome. Le texte aborde également la médecine gymnastique des Grecs et l'évolution des duels, une pratique introduite par des peuples barbares et adoptée par divers peuples européens. Les duels étaient utilisés pour purger des crimes et étaient réglementés par des lois et des ordres de chevalerie. Le texte conclut en discutant des difficultés à éradiquer les préjugés liés au point d'honneur et à l'usage des duels. Le texte présente également une liste de divers ouvrages et articles publiés entre 1731 et 1733. Parmi ces publications, on trouve des réfutations et des défenses de positions philosophiques et religieuses. Par exemple, 'REFUTATION des Erreurs de Benoît de Spinosa' par M. de Fénelon, le P. Lami et le Comte de Boulainvilliers, qui inclut une biographie de Spinoza écrite par Jean Colerus. Un autre ouvrage notable est 'L'UTILITE, LA VE'RITE' et L'EXCELLENCE de la Révélation Chrétienne' par Jacques Foster, qui défend la religion chrétienne contre un livre récent. Le texte mentionne également des traités juridiques et historiques, comme 'TRAITE' de la sûreté des Grands Chemins' par Everard Otton et 'IMAGES DES HEROS et des Grands Hommes de l'Antiquité' par Jean-Ange Canini, illustré par Picart. Enfin, le texte discute de l'établissement d'une imprimerie à Constantinople et des ouvrages qu'elle produit, tels que des histoires des antiquités égyptiennes et des calendriers des califes. Plusieurs erreurs typographiques sont également corrigées dans le texte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 124-132
« CHIMIE médicinale, contenant la maniere de préparer les remedes les plus [...] »
Début :
CHIMIE médicinale, contenant la maniere de préparer les remedes les plus [...]
Mots clefs :
Chimie médicinale, Médecins, Remèdes, Maladies, Chimie, Goût, Médecine, Sciences
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « CHIMIE médicinale, contenant la maniere de préparer les remedes les plus [...] »
CHIMIE médicinale , contenant la
maniere de préparer les remedes les plus
ufités , & la méthode de les employer
pour la guérifon de maladies. Par M.
Malouin , Médecin ordinaire de S. M. la
Reine , Docteur & ancien Profeſſeur de Pharmacie
en la Faculté de Médecine de Paris ,
DECEMBRE. 1755. 125
de l'Académie royale des Sciences , de la Société
royale de Londres , & Cenfeur royal
des Livres. A Paris chez d'Houry , Imprimeur-
Libraire , rue de la Vieille Bouclerie.
Nous avons déja parlé de ce livre , mais
en général , fans en faire l'extrait : il eft
utile de donner une connoiffance plus
particuliere de ce qu'il contient , pour
mettre le Public en état d'en juger.
C'est un Traité de tous les meilleurs
remeđes , & des fimples & des compofés :
M. Malouin en indique le choix & les
propriétés dans les différentes maladies ,
& pour les différens tempéramens ; il en
détermine les dofes , & il y explique la
maniere de les employer , avec le regime
qu'on doit tenir en les prenant.
Cet Ouvrage eft divifé en quatre parties
, qui font contenues en deux volumes
in- 12. imprimés fur du beau papier ,
& en caracteres bien lifibles.
Le premier volume comprend trois
parties , dont la premiere traite des principes
& des termes de Chimie ; « il y a ,
dit l'Auteur , page 27. en Chimie com-
» me dans toutes les Sciences , des ter-
» mes confacrés pour exprimer des cho-
» fes qui font particulieres à cette Scien
» ce. Cela fe trouve dans tous les Arts ,
» & c'eft une chofe reçue partout le
Fiij
126 MERCURE DE FRANCE.
» monde . il n'y a que par rapport à la
» Médecine , que des efprits faux &
» mal inftruits , qui par prévention haïf-
» fent les Médecins & les tournent en ri-
» dicule , trouvent mauvais que les Mé-
» cins fe fervent des termes de leur Art ,
» en parlant de remedes & de mala-
2 dies , &c. » 23
La feconde partie contient ce qui regarde
les remedes tirés des animaux . Pour
mieux faire connoître cet Ouvrage , nous
rapporterons un paffage de chaque partie ,
& nous le prendrons prefqu'à livre ouvert :
on lit pag. 210. « En général , les re-
» medes volatils , furtout ceux qui font
» tirés du genre des animaux , agiffent en
» excitant la tranſpiration . Il y a fur cela
» une remarque à faire , qui mérite bien
» qu'on y falfe attention , c'eft que quoi-
» que Sanctorius en Italie , Dodart en
France , Keil en Angleterre , ayent fait
» voir qu'entre toutes les évacuations na-
« turelles du corps vivant , celle qui fe
» fait par la tranfpiration, eft la plus grande
& la plus importante , cependant
» il femble que depuis qu'on a mieux
» connu cette fonction du corps , on a
plus négligé dans le traitement des
» maladies , les remedes qui la procu-
» rent , ou qui l'entretiennent.
هد
DECEMBRE. 1755. 127.
» Il faut convenir que l'ufage de ces
fortes de remedes , rend l'exercice de
» la Médecine plus difficile , parce qu'au-
" tant ils font utiles dans certains cas ,
» autant ils font dangereux dans d'autres :
ils ne font pas indifférens comme le
» font la plupart des remedes qu'on emploie
communément dans toutes les
» maladies .
»
"9
» Cette difficulté à difcerner les diffé-
» rentes occafions d'employer les diffé-
» rens moyens de guérir , exclut de la
» bonne pratique de la Médecine quiconque
n'eſt pas véritablement Médecin ,
» & rompt la routine dangereufe de la
pratique , en réveillant continuellement
»l'attention des Médecins.
»
"
» Le nombre & la différence des re-
» medes appliqués à propos , fourniſſent
» un plus grand nombre de reffources aux
» malades pour guérir. Si on étoit affez
30 perfuadé de cette vérité , il refteroit
» moins de malades en langueur , on
» verroit moins de maladies incurables ,
» il y auroit moins de gens qui feroient
» les Médecins , & la Pharmacie feroit
mieux tenue & d'un plus grand fecours.
» En voulant fimplifier la Médecine ,
» non point par un choix plus naturel
» des remedes , mais par un retranche-
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE .
» ment d'un plus grand nombre de nédicamens
, quoique bons , on l'appauvrit
» croyant la ſimplifier ; & alors il y a plus
» de gens qui s'imaginent pouvoir fai-
» gner , purger , & donner des apozemes
, voyant qu'on fait confifter pref-
» que toute la pratique de la Médecine
» dans ces trois chofes. •
" Il est vrai que le Public qui aime
» la nouveauté , qui fait plus de cas de
» ce qu'il connoît moins , & qui eftime
» peu ce qui eft d'un commun ufage , for-
» ce les Médecins d'abandonner de bons
» remedes anciens , en leur montrant
» moins de confiance , & plus de répu-
" gnance pour ces remedes .
"3
" Les Médecins font obligés quelque-
» fois d'ufer de remedes nouveaux , parce
» que ces remedes font fouhaités & au-
» torifés dans les fociétés des malades ,
uniquement par efprit de mode. Le Médecin
feroit foupçonné de ne pas ai-
» mer ces remedes , c'eſt - à- dire , d'être
» prévenu contre , s'il n'en approuvoit
» pas l'ufage pour la perfonne qui a envie
» d'en prendre , parce que quelqu'un de
» fa connoiffance en aura pris avec fuc-
» cès , ou parce que fes amis les lui au-
» ront confeillés avec exagération , à l'or-
» dinaire .
DECEMBRE. 1755. 129
» On doit remarquer que dans ces
» occafions , c'eft faire injuftice à la Méde-
» cine , de lui imputer d'être changeante
puifqu'on l'y force ; elle eft aucon-
» traire une des Sciences humaines qui
a le moins changé : la doctrine d'Hip-
» pocrate fubfifte encore aujourd'hui , &
» c'est en fe perfectionnant qu'elle a paru
» changer.
99
» C'est bien injuftement auffi qu'on
» reproche aux Médecins de fuivre des
» modes dans le traitement des mala-
» dies , puifqu'au contraire une des pei-
» nes de leur état eft de s'oppofer aux mo
» des qu'on veut introduire dans l'ufage
des remedes par les Charlatans ' qui
emploient des moyens extraordinaires ,
» dont on ne connoît point encore les
» inconvéniens : les efprits frivoles s'y
» confient plus qu'aux remedes ordinai-
» res , qui ne font point fenfation , parce
» qu'on y eft accoutumé.
"
Le Public a un goût paffager pour
» les remedes , comme pour toute autre
chofe. La force de l'opinion eft fi gran-
» de , qu'il n'y a perfonne qui ne doive
» fe conformer plus ou moins à la mo-
» de : il n'eft pas au pouvoir du Méde-
» cim d'arrêter ce torrent , il ne peut
qu'ufer de retenue , en s'y prétant.
n
Fy
130 MERCURE DE FRANCE.
"
Cependant lorfque le remede qu'on lui
» propofe , peut - être nuifible au malade ,
» il doit déclarer qu'il eft d'avis contrai-
» re , & expliquer fon fentiment , fans
» pourtant entreprendre de s'opposer à ce
qu'on veut faire , parce que le Méde-
» cin n'eft chargé que du confeil , & non
» de l'exécution. Le Médecin ne doit
» avoir d'autre volonté , que celle de bien
» confeiller , en faifant grande attention à
» la maladie & au malade . Au refte c'eſt
» prendre fur foi mal- à- propos , que de
vouloir affujettir fon Malade à fa vo-
و ر
ود
lonté.
" En général il eft fort mauvais pour
la fociété d'attenter à la liberté des
» autres , il faut , pour être heureux dans
le commerce de la vie , faire la volon-
» té d'autrui , & non pas la fienne . Cela
» eft vrai pour le Médecin comme pour
le Malade : le Médecin doit toujours
» dire avec fincérité , & quelquefois avec
force , fon fentiment , mais il ne doit
point faire de reproches fi on n'a pas
fuivi fon avis ; & il doit continuer de
» donner fes confeils , tant qu'on les lui
» demande , & tant que perfonnellement
» on le traite avec honneur , & c.
"
་
La troifiéme partie de ce livre traite
des plantes & de leurs vertus , des vins ,
DECEMBRE. 1755. 13R
» &c. Il femble , dit Monfieur Malouin ,
» que les vins du Levant ont toutes
» les bonnes qualités , lorfqu'ils ont le
» goût de goudron , parce que c'eft la
» mode... On a la vanité ou la foibleffe
» d'être en cela du goût de tout le mon-
" de... La plupart de ces gens- là trouve-
» roient ce goût de goudron défagréable
» dans le vin , s'ils ne voyoient pas que
» les autres convives le trouvent bon.
» Il en eft du vin , comme de la mufi-
» que , fouvent on veut faire croire qu'on
» y trouve des beautés , quoiqu'on ne les
» fente pas , uniquement parce qu'on
voit les autres faire des démonftrations
» d'admirations. La plupart des hommes
» font faux , juſques dans le plaifir : ils
» veulent paroître avoir du plaifir où les
❞ autres en prennent .. L'opinion maîtriſe
» les fentimens les plus naturels , & elle
tyrannife tout le monde . Il n'eft pas rai- >
» fonnable de blâmer les Médecins de
ce qu'elle a lieu en Médecine ; il feroit
plus jufte de les plaindre de ce que ,
" continuellement attachés à la nature ,
qui dans fa grande variété eft toujours
» la même , on les en diftrait , pour les
" forcer de fe conformer aux ufages nou-
» veaux , mais reçus , c'eft- à - dire , aux
" modes ; fi les Médecins s'opiniâtroient
33
95
99
F vj
132 MERCURE DE FRANCE.
"» à y réfifter , on les regarderoit com-
» me des hommes médiocres qui n'ont
» pas de goût , ou qui ont intérêt à ne
pas laiffer accréditer une chofe qui ne
» vient pas d'eux. Un Médecin fage ne
» doit pas s'expofer inutilement à cette in-
» juſtice ; il faut fe prêter dans la fociété ,
» pour y être bien . «.
»
23
Les perfonnes qui par état , par humanité
, ou par goût feulement , s'occupent
de la fanté , qui eft l'objet le plus
digne des gens fenfés & bons , doivent
avoir cette Chimie médecinale ; ils y trouveront
des connoiffances fuffifantes , &
ils les y trouveront aifément , parce que
ce livre eft fait avec beaucoup d'ordre.
» Il étoit d'autant plus utile , dit l'Au-
» teur , pag. 228 , d'y donner ces connoif-
« fances , qu'elles fe trouvent plus rare-
» ment , & moins complettement ailleurs
» que dans ce livre , qui eft fait pour
» les Chirurgiens , pour les Apothicaires ,
» pour les Médecins , & pour tous ceux
« qui veulent s'occuper utilement , & con-
" noître particulierement ce qui a rap-
» port à la confervation & au rétablife-
» ment de la fanté . »
maniere de préparer les remedes les plus
ufités , & la méthode de les employer
pour la guérifon de maladies. Par M.
Malouin , Médecin ordinaire de S. M. la
Reine , Docteur & ancien Profeſſeur de Pharmacie
en la Faculté de Médecine de Paris ,
DECEMBRE. 1755. 125
de l'Académie royale des Sciences , de la Société
royale de Londres , & Cenfeur royal
des Livres. A Paris chez d'Houry , Imprimeur-
Libraire , rue de la Vieille Bouclerie.
Nous avons déja parlé de ce livre , mais
en général , fans en faire l'extrait : il eft
utile de donner une connoiffance plus
particuliere de ce qu'il contient , pour
mettre le Public en état d'en juger.
C'est un Traité de tous les meilleurs
remeđes , & des fimples & des compofés :
M. Malouin en indique le choix & les
propriétés dans les différentes maladies ,
& pour les différens tempéramens ; il en
détermine les dofes , & il y explique la
maniere de les employer , avec le regime
qu'on doit tenir en les prenant.
Cet Ouvrage eft divifé en quatre parties
, qui font contenues en deux volumes
in- 12. imprimés fur du beau papier ,
& en caracteres bien lifibles.
Le premier volume comprend trois
parties , dont la premiere traite des principes
& des termes de Chimie ; « il y a ,
dit l'Auteur , page 27. en Chimie com-
» me dans toutes les Sciences , des ter-
» mes confacrés pour exprimer des cho-
» fes qui font particulieres à cette Scien
» ce. Cela fe trouve dans tous les Arts ,
» & c'eft une chofe reçue partout le
Fiij
126 MERCURE DE FRANCE.
» monde . il n'y a que par rapport à la
» Médecine , que des efprits faux &
» mal inftruits , qui par prévention haïf-
» fent les Médecins & les tournent en ri-
» dicule , trouvent mauvais que les Mé-
» cins fe fervent des termes de leur Art ,
» en parlant de remedes & de mala-
2 dies , &c. » 23
La feconde partie contient ce qui regarde
les remedes tirés des animaux . Pour
mieux faire connoître cet Ouvrage , nous
rapporterons un paffage de chaque partie ,
& nous le prendrons prefqu'à livre ouvert :
on lit pag. 210. « En général , les re-
» medes volatils , furtout ceux qui font
» tirés du genre des animaux , agiffent en
» excitant la tranſpiration . Il y a fur cela
» une remarque à faire , qui mérite bien
» qu'on y falfe attention , c'eft que quoi-
» que Sanctorius en Italie , Dodart en
France , Keil en Angleterre , ayent fait
» voir qu'entre toutes les évacuations na-
« turelles du corps vivant , celle qui fe
» fait par la tranfpiration, eft la plus grande
& la plus importante , cependant
» il femble que depuis qu'on a mieux
» connu cette fonction du corps , on a
plus négligé dans le traitement des
» maladies , les remedes qui la procu-
» rent , ou qui l'entretiennent.
هد
DECEMBRE. 1755. 127.
» Il faut convenir que l'ufage de ces
fortes de remedes , rend l'exercice de
» la Médecine plus difficile , parce qu'au-
" tant ils font utiles dans certains cas ,
» autant ils font dangereux dans d'autres :
ils ne font pas indifférens comme le
» font la plupart des remedes qu'on emploie
communément dans toutes les
» maladies .
»
"9
» Cette difficulté à difcerner les diffé-
» rentes occafions d'employer les diffé-
» rens moyens de guérir , exclut de la
» bonne pratique de la Médecine quiconque
n'eſt pas véritablement Médecin ,
» & rompt la routine dangereufe de la
pratique , en réveillant continuellement
»l'attention des Médecins.
»
"
» Le nombre & la différence des re-
» medes appliqués à propos , fourniſſent
» un plus grand nombre de reffources aux
» malades pour guérir. Si on étoit affez
30 perfuadé de cette vérité , il refteroit
» moins de malades en langueur , on
» verroit moins de maladies incurables ,
» il y auroit moins de gens qui feroient
» les Médecins , & la Pharmacie feroit
mieux tenue & d'un plus grand fecours.
» En voulant fimplifier la Médecine ,
» non point par un choix plus naturel
» des remedes , mais par un retranche-
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE .
» ment d'un plus grand nombre de nédicamens
, quoique bons , on l'appauvrit
» croyant la ſimplifier ; & alors il y a plus
» de gens qui s'imaginent pouvoir fai-
» gner , purger , & donner des apozemes
, voyant qu'on fait confifter pref-
» que toute la pratique de la Médecine
» dans ces trois chofes. •
" Il est vrai que le Public qui aime
» la nouveauté , qui fait plus de cas de
» ce qu'il connoît moins , & qui eftime
» peu ce qui eft d'un commun ufage , for-
» ce les Médecins d'abandonner de bons
» remedes anciens , en leur montrant
» moins de confiance , & plus de répu-
" gnance pour ces remedes .
"3
" Les Médecins font obligés quelque-
» fois d'ufer de remedes nouveaux , parce
» que ces remedes font fouhaités & au-
» torifés dans les fociétés des malades ,
uniquement par efprit de mode. Le Médecin
feroit foupçonné de ne pas ai-
» mer ces remedes , c'eſt - à- dire , d'être
» prévenu contre , s'il n'en approuvoit
» pas l'ufage pour la perfonne qui a envie
» d'en prendre , parce que quelqu'un de
» fa connoiffance en aura pris avec fuc-
» cès , ou parce que fes amis les lui au-
» ront confeillés avec exagération , à l'or-
» dinaire .
DECEMBRE. 1755. 129
» On doit remarquer que dans ces
» occafions , c'eft faire injuftice à la Méde-
» cine , de lui imputer d'être changeante
puifqu'on l'y force ; elle eft aucon-
» traire une des Sciences humaines qui
a le moins changé : la doctrine d'Hip-
» pocrate fubfifte encore aujourd'hui , &
» c'est en fe perfectionnant qu'elle a paru
» changer.
99
» C'est bien injuftement auffi qu'on
» reproche aux Médecins de fuivre des
» modes dans le traitement des mala-
» dies , puifqu'au contraire une des pei-
» nes de leur état eft de s'oppofer aux mo
» des qu'on veut introduire dans l'ufage
des remedes par les Charlatans ' qui
emploient des moyens extraordinaires ,
» dont on ne connoît point encore les
» inconvéniens : les efprits frivoles s'y
» confient plus qu'aux remedes ordinai-
» res , qui ne font point fenfation , parce
» qu'on y eft accoutumé.
"
Le Public a un goût paffager pour
» les remedes , comme pour toute autre
chofe. La force de l'opinion eft fi gran-
» de , qu'il n'y a perfonne qui ne doive
» fe conformer plus ou moins à la mo-
» de : il n'eft pas au pouvoir du Méde-
» cim d'arrêter ce torrent , il ne peut
qu'ufer de retenue , en s'y prétant.
n
Fy
130 MERCURE DE FRANCE.
"
Cependant lorfque le remede qu'on lui
» propofe , peut - être nuifible au malade ,
» il doit déclarer qu'il eft d'avis contrai-
» re , & expliquer fon fentiment , fans
» pourtant entreprendre de s'opposer à ce
qu'on veut faire , parce que le Méde-
» cin n'eft chargé que du confeil , & non
» de l'exécution. Le Médecin ne doit
» avoir d'autre volonté , que celle de bien
» confeiller , en faifant grande attention à
» la maladie & au malade . Au refte c'eſt
» prendre fur foi mal- à- propos , que de
vouloir affujettir fon Malade à fa vo-
و ر
ود
lonté.
" En général il eft fort mauvais pour
la fociété d'attenter à la liberté des
» autres , il faut , pour être heureux dans
le commerce de la vie , faire la volon-
» té d'autrui , & non pas la fienne . Cela
» eft vrai pour le Médecin comme pour
le Malade : le Médecin doit toujours
» dire avec fincérité , & quelquefois avec
force , fon fentiment , mais il ne doit
point faire de reproches fi on n'a pas
fuivi fon avis ; & il doit continuer de
» donner fes confeils , tant qu'on les lui
» demande , & tant que perfonnellement
» on le traite avec honneur , & c.
"
་
La troifiéme partie de ce livre traite
des plantes & de leurs vertus , des vins ,
DECEMBRE. 1755. 13R
» &c. Il femble , dit Monfieur Malouin ,
» que les vins du Levant ont toutes
» les bonnes qualités , lorfqu'ils ont le
» goût de goudron , parce que c'eft la
» mode... On a la vanité ou la foibleffe
» d'être en cela du goût de tout le mon-
" de... La plupart de ces gens- là trouve-
» roient ce goût de goudron défagréable
» dans le vin , s'ils ne voyoient pas que
» les autres convives le trouvent bon.
» Il en eft du vin , comme de la mufi-
» que , fouvent on veut faire croire qu'on
» y trouve des beautés , quoiqu'on ne les
» fente pas , uniquement parce qu'on
voit les autres faire des démonftrations
» d'admirations. La plupart des hommes
» font faux , juſques dans le plaifir : ils
» veulent paroître avoir du plaifir où les
❞ autres en prennent .. L'opinion maîtriſe
» les fentimens les plus naturels , & elle
tyrannife tout le monde . Il n'eft pas rai- >
» fonnable de blâmer les Médecins de
ce qu'elle a lieu en Médecine ; il feroit
plus jufte de les plaindre de ce que ,
" continuellement attachés à la nature ,
qui dans fa grande variété eft toujours
» la même , on les en diftrait , pour les
" forcer de fe conformer aux ufages nou-
» veaux , mais reçus , c'eft- à - dire , aux
" modes ; fi les Médecins s'opiniâtroient
33
95
99
F vj
132 MERCURE DE FRANCE.
"» à y réfifter , on les regarderoit com-
» me des hommes médiocres qui n'ont
» pas de goût , ou qui ont intérêt à ne
pas laiffer accréditer une chofe qui ne
» vient pas d'eux. Un Médecin fage ne
» doit pas s'expofer inutilement à cette in-
» juſtice ; il faut fe prêter dans la fociété ,
» pour y être bien . «.
»
23
Les perfonnes qui par état , par humanité
, ou par goût feulement , s'occupent
de la fanté , qui eft l'objet le plus
digne des gens fenfés & bons , doivent
avoir cette Chimie médecinale ; ils y trouveront
des connoiffances fuffifantes , &
ils les y trouveront aifément , parce que
ce livre eft fait avec beaucoup d'ordre.
» Il étoit d'autant plus utile , dit l'Au-
» teur , pag. 228 , d'y donner ces connoif-
« fances , qu'elles fe trouvent plus rare-
» ment , & moins complettement ailleurs
» que dans ce livre , qui eft fait pour
» les Chirurgiens , pour les Apothicaires ,
» pour les Médecins , & pour tous ceux
« qui veulent s'occuper utilement , & con-
" noître particulierement ce qui a rap-
» port à la confervation & au rétablife-
» ment de la fanté . »
Fermer
Résumé : « CHIMIE médicinale, contenant la maniere de préparer les remedes les plus [...] »
L'ouvrage 'Chimie médicinale' a été rédigé par M. Malouin, médecin de la Reine et ancien professeur de pharmacie à la Faculté de Médecine de Paris. Publié en décembre 1755, ce traité se concentre sur la préparation et l'emploi des remèdes les plus utiles pour soigner diverses maladies. Il est structuré en quatre parties réparties sur deux volumes. La première partie traite des principes et des termes de la chimie, soulignant l'importance des termes spécifiques à cette science. La deuxième partie aborde les remèdes dérivés des animaux, notant que ces remèdes volatils, bien que utiles, peuvent être dangereux et nécessitent une grande expertise pour être employés correctement. La troisième partie explore les plantes et leurs vertus, ainsi que les vins, en critiquant les modes et les opinions influençant les goûts. L'ouvrage vise à fournir des connaissances détaillées sur les remèdes, leurs propriétés et leur utilisation adaptée aux différents tempéraments et maladies. Il s'adresse aux chirurgiens, apothicaires, médecins et à toute personne intéressée par la conservation et le rétablissement de la santé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
9
p. 206-211
LETTRE de M. Naudinat, Administrateur des dragées, antivéneriennes, à Marseille, à M. Keyser, en date du 25 Septembre 1757.
Début :
Les bontés & la protection particuliere dont il a plu, Monsieur, à M. le Duc [...]
Mots clefs :
Dragées, Guérison, Malades, Succès, Symptômes, Douleurs, Maladies vénériennes, Certificats, Médecins, Marseille, Chirurgiens, Hôtel-Dieu, Échevins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Naudinat, Administrateur des dragées, antivéneriennes, à Marseille, à M. Keyser, en date du 25 Septembre 1757.
LETTRE de M. Naudinat, Administrateur des
dragées , antivéneriennes , à Marseille , à M.
Keyfer , en date du 25 Septembre 1757.
Les bontés & la protection particuliere dont il
a plu , Monfieur , à M. le Duc de Villars de
m'honorer , celles de MM . les Magiftrats &
Echevins de cette Ville , le zele & l'amour da
bien public , qui a animé MM . les Recteurs de
l'Hôtel - Dieu & de l'Hôpital , les bons offices
& l'impartialité de M. le Médecin de quartier , &
de M. le Chirurgien Gagnant maîtrife ; tout a
concouru ici , Monfieur , à faire mes épreuves
avec tout l'agrément & l'authenticité poffibles
Fo
ΣΟ
E
27
C
C
E
NOVEMBRE. 1757. 207
Point de brigue point de jaloufie aidé par
tout , & éclairé cependant , tous les fecours
m'ont été procurés. Les malades m'ont été donnés
: mes traitemens ont été fuivis , la vérité s'eft
montrée dans tout fon jour . Chacun a voulu voir,a
été fatisfait de mes épreuves , & c'eft avec le plus
grand empreffement qu'il m'a été donné , Monheur
, les certificats authentiques que j'ai l'honneur
de vous envoyer , avec le compte des dix
malades ci joints . Permettez moi de vous ajouter
en même temps , que plus ces temoignages font
flatteurs pour vous , pour votre remede & pour
moi , plus nous en devons rendre les hommages les
plus refpectueux aux illuftres protecteurs qui nous
honorent , & plus nous devons redoubler de
zele ; vous , pour m'aider de vos confeils , & me
fournir les moyens d'être de plus en plus utile à
l'humanité , & moi , pour en profiter , en confacrant
mes jours au fervice des pauvres & de tous
ceux qui auront befoin de mes fecours .
ETAT de dix malades traités à l'Hôtel- Dieu da
Marfeille , avec les dragées de M. Keyfer , fuivant
l'état conftaté par M. Montagnier , Medecin
de quartier , & M. Melicy , Chirurgien
dudit Hopital ygagnant maitrife.
1º. Jean Baptifte Neton , âgé de 10 ans , né
avec la maladie vénérienne , avoit un ulcere au
gofier , large d'environ un écu de trois livres ,
lequel avoit détruit une partie de la cloifon de la
luette & de la glande amygdale droite ; il avoit
plufieurs autres ulceres dans la bouche : cet enfant
a été parfaitement guéri .
2º. Jean Arge , âgé de 22 ans , outre plufieurs
fymptômes bien caractérisés , avoit des douleurs
4
208 MERCURE DE FRANCE.
nocturnes à prefque toutes les parties du corps,
& une entr'autres très- vive au bras droit , avec
un gonflement fur la partie latérale externe de l'avant
bras , qui empêchoit de faire aucune fonction
de fon bras depuis 3 mois. Vers le quinzieme
jour de fon traitement , ce malade fut attaqué de
la petite vérole , & il a été délivré de ces deux ma
ladies fans aucune incommodité.
3. Chriftophe Jourdan âgé de 20 ans , à la
fuite de graves fymptômes qui lui avoient paru il
y a7 à 8 mois , avoit des puftules feches au front,
une dureté confidérable & d'un pouce d'épaiffeur,
des douleurs de tête affreufes , & qui lui occafion.
noient des infomnies perpétuelles. Ce malade a été
parfaitement guéri .
4°. Catherine Canonge , âgée de 18 ans , ou
tre des fymptômes bien caractérités , avoit des
douleurs nocturnes aux extrêmités fupérieures
& inférieures : elle a été parfaitement guérie.
5. Marie Audibert , âgée de 22 ans , outre
des fymptômes bien caractérisés , avoit une ulcération
dans l'aîne , & une dureté confidérable à
une des glandes inguinales de la groffeur de
noix , elle avoit de plus des douleurs très-aigués à
la cuiffe droite. Elle a été parfaitement guérie.
6. Agnès Roche , âgée de 25 ans , avoit gagné
la maladie vénérienne , d'un enfant qu'elle
avoit nourri . Ses mammelles étoient à moitié rongées
par le virus , & elle y avoit deux chancres de
la largeur d'une piece de 24 fols chacun : elle avoit
de plus des douleurs fi aiguës , qu'elle ne pouvoit
dormir la nuit. Elle a été parfaitement guérie.
Les quatre malades qui fuivent , font encore
dans les remedes ; mais fur la fin de leurs traitemens
, & dans le meilleur état du monde.
7°. Honoré Mouton, âgé de 18 ans, eft atteint de
NOVEMBRE. 1757. 209
Tymptômes bien caractérisés à chaque côté des al
nes & autres. La fuppuration s'eft bien établie , &
fa guérifon eft très prochaine.
8. Marguerite Michel , âgée de 32 ans , à la
fuite d'un mal contidérable , fe trouve atteinte de
deux ulceres au gofier , un à chaque glande amygdale
, de la largeur d'une piece de 24 fols chacun.
Ces deux ulceres font prefque cicatrifes & fa guézifon
très - prochaine.
9. Marie Caftellant , âgée de 26 ans, étoit atreinte
d'une quantité de fymptômes bien caractérifés
, & entr'autres de dix à douze puftules fuppurées.
Tout eft féché, & fa guérifon très prochaine.
10°. Marie Rochet , eft auffi atteinte , d'une
quantité de fymptômes , & entr'autres de plufieurs
puftules durcies. Sa guérifon cit de même trèsprochaine.
J'aurai l'honneur de vous envoyer par le premier
Courier , la confirmation de ces quatres guérifons
, & j'ai celui d'être bien fincérement
Monfieur , votre & c. NAUDINAT
Certificat de M.le Médecin de quartier , de l'Hôtel-
Dieu de Marfeille.
En qualité de Médecin de quartier actuellement
de fervice , j'attefte que les fix premiers malades
ei - deffus , font fortis , qu'ils nous ont paru
bien guéris , & que les quatre autres font en voie
de guérifon. A Marseille , le 22 Septembre 1797-
Montagnier , Médecin .
Certificat de M. Mélicy , Chirurgiengagnant mak
trife à l'Hôtel-Dieu de Marfeille.
Je, fouffigné Chirurgien gagnant maîtriſe à l'Hô
el- Dieu de Marſeille attefte avoir vifité les mala
210 MERCURE DE FRANCE.
des denoncés dans cet état , & les avoir trouvé
tous atteints des fymptômes y mentionnés , &
qu'ayant fuivi le traitement du fieur Naudinat , je
déclare qu'il ne s'eft fervi que des dragées antivénériennes
de M. Keyfer , que les fix premiers malades
font fortis guéris , & que les quatre autres
font en voie d'une heureuſe guériſon , attendu
qu'il n'ont commencé à uſer du remede , que
quelque jours après les autres . A Marseille , le 22
Septembre 1757. Melicy.
Certificat de MM. les Directeurs de l'Hôtel - Dien
de Marſeille.
Nous , Directeurs dudit Hôtel- Dieu , certifions
le contenu des deux certificats ci- deffus , & atteftons
à tous qu'il appartiendra , que ceux qui les
ont fignés , font tels qu'ils fe qualifient . En foi de
quoi , nous avons figné le prefent , & à icelui fait
appofer le fceau des armes de cet Hôpital . Fait à
Marseille , le 22 Septembre 1757. Nouvil , Orry ,
Granier , Boiffon , Daller , Arnaud , Gouffet.
Certificat de MM. les Echevins de Marſeillle.
Nous , Echevins , Confeillers du Roi , Lieutenants
Généraux de police de cette ville de Marfeille
, certifions & atteftons à tous qu'il appartiendra
, que le fieur Naudinat , Chirurgien,
éleve de M. Keyfer pour adminiftrer les dragées
antivénériennes , s'eft préfenté à nous , & nous
a requis de lui indiquer des perfonnes pauvres de
l'un & de l'autre fexe , atteintes du mal vénérien ,
pour les traiter gratis , à quoi adhéraus , & informés
de l'efficacité de ce remede , nous lui avons
affigné les dix pauvres malades dénommés dans l'état
ci-deffus , dont fix ont été parfaitement guéris
fous nos yeux , & les quatre autres font en vois
NOVEMBRE: 1757. 211
de guériſon , conformément à ce qui nous eft
porté par les certificats des fieurs Directeurs de
Î'Hôtel- Dieu , du Médecin de quartier , & du
Chirurgien gagnant maîtrife . En foi de quoi nous
avons figné les préfentes , & à icelles ,
fait appofer
le fceau & armes de la Ville , pour fervir & valoir
ce que de raifon. Fait & donné , dans l'Hôtel
de Ville de Marfeille , le 24 Septembre 1757.
Mennicard , Ricaud , Couturier , la Force.
dragées , antivéneriennes , à Marseille , à M.
Keyfer , en date du 25 Septembre 1757.
Les bontés & la protection particuliere dont il
a plu , Monfieur , à M. le Duc de Villars de
m'honorer , celles de MM . les Magiftrats &
Echevins de cette Ville , le zele & l'amour da
bien public , qui a animé MM . les Recteurs de
l'Hôtel - Dieu & de l'Hôpital , les bons offices
& l'impartialité de M. le Médecin de quartier , &
de M. le Chirurgien Gagnant maîtrife ; tout a
concouru ici , Monfieur , à faire mes épreuves
avec tout l'agrément & l'authenticité poffibles
Fo
ΣΟ
E
27
C
C
E
NOVEMBRE. 1757. 207
Point de brigue point de jaloufie aidé par
tout , & éclairé cependant , tous les fecours
m'ont été procurés. Les malades m'ont été donnés
: mes traitemens ont été fuivis , la vérité s'eft
montrée dans tout fon jour . Chacun a voulu voir,a
été fatisfait de mes épreuves , & c'eft avec le plus
grand empreffement qu'il m'a été donné , Monheur
, les certificats authentiques que j'ai l'honneur
de vous envoyer , avec le compte des dix
malades ci joints . Permettez moi de vous ajouter
en même temps , que plus ces temoignages font
flatteurs pour vous , pour votre remede & pour
moi , plus nous en devons rendre les hommages les
plus refpectueux aux illuftres protecteurs qui nous
honorent , & plus nous devons redoubler de
zele ; vous , pour m'aider de vos confeils , & me
fournir les moyens d'être de plus en plus utile à
l'humanité , & moi , pour en profiter , en confacrant
mes jours au fervice des pauvres & de tous
ceux qui auront befoin de mes fecours .
ETAT de dix malades traités à l'Hôtel- Dieu da
Marfeille , avec les dragées de M. Keyfer , fuivant
l'état conftaté par M. Montagnier , Medecin
de quartier , & M. Melicy , Chirurgien
dudit Hopital ygagnant maitrife.
1º. Jean Baptifte Neton , âgé de 10 ans , né
avec la maladie vénérienne , avoit un ulcere au
gofier , large d'environ un écu de trois livres ,
lequel avoit détruit une partie de la cloifon de la
luette & de la glande amygdale droite ; il avoit
plufieurs autres ulceres dans la bouche : cet enfant
a été parfaitement guéri .
2º. Jean Arge , âgé de 22 ans , outre plufieurs
fymptômes bien caractérisés , avoit des douleurs
4
208 MERCURE DE FRANCE.
nocturnes à prefque toutes les parties du corps,
& une entr'autres très- vive au bras droit , avec
un gonflement fur la partie latérale externe de l'avant
bras , qui empêchoit de faire aucune fonction
de fon bras depuis 3 mois. Vers le quinzieme
jour de fon traitement , ce malade fut attaqué de
la petite vérole , & il a été délivré de ces deux ma
ladies fans aucune incommodité.
3. Chriftophe Jourdan âgé de 20 ans , à la
fuite de graves fymptômes qui lui avoient paru il
y a7 à 8 mois , avoit des puftules feches au front,
une dureté confidérable & d'un pouce d'épaiffeur,
des douleurs de tête affreufes , & qui lui occafion.
noient des infomnies perpétuelles. Ce malade a été
parfaitement guéri .
4°. Catherine Canonge , âgée de 18 ans , ou
tre des fymptômes bien caractérités , avoit des
douleurs nocturnes aux extrêmités fupérieures
& inférieures : elle a été parfaitement guérie.
5. Marie Audibert , âgée de 22 ans , outre
des fymptômes bien caractérisés , avoit une ulcération
dans l'aîne , & une dureté confidérable à
une des glandes inguinales de la groffeur de
noix , elle avoit de plus des douleurs très-aigués à
la cuiffe droite. Elle a été parfaitement guérie.
6. Agnès Roche , âgée de 25 ans , avoit gagné
la maladie vénérienne , d'un enfant qu'elle
avoit nourri . Ses mammelles étoient à moitié rongées
par le virus , & elle y avoit deux chancres de
la largeur d'une piece de 24 fols chacun : elle avoit
de plus des douleurs fi aiguës , qu'elle ne pouvoit
dormir la nuit. Elle a été parfaitement guérie.
Les quatre malades qui fuivent , font encore
dans les remedes ; mais fur la fin de leurs traitemens
, & dans le meilleur état du monde.
7°. Honoré Mouton, âgé de 18 ans, eft atteint de
NOVEMBRE. 1757. 209
Tymptômes bien caractérisés à chaque côté des al
nes & autres. La fuppuration s'eft bien établie , &
fa guérifon eft très prochaine.
8. Marguerite Michel , âgée de 32 ans , à la
fuite d'un mal contidérable , fe trouve atteinte de
deux ulceres au gofier , un à chaque glande amygdale
, de la largeur d'une piece de 24 fols chacun.
Ces deux ulceres font prefque cicatrifes & fa guézifon
très - prochaine.
9. Marie Caftellant , âgée de 26 ans, étoit atreinte
d'une quantité de fymptômes bien caractérifés
, & entr'autres de dix à douze puftules fuppurées.
Tout eft féché, & fa guérifon très prochaine.
10°. Marie Rochet , eft auffi atteinte , d'une
quantité de fymptômes , & entr'autres de plufieurs
puftules durcies. Sa guérifon cit de même trèsprochaine.
J'aurai l'honneur de vous envoyer par le premier
Courier , la confirmation de ces quatres guérifons
, & j'ai celui d'être bien fincérement
Monfieur , votre & c. NAUDINAT
Certificat de M.le Médecin de quartier , de l'Hôtel-
Dieu de Marfeille.
En qualité de Médecin de quartier actuellement
de fervice , j'attefte que les fix premiers malades
ei - deffus , font fortis , qu'ils nous ont paru
bien guéris , & que les quatre autres font en voie
de guérifon. A Marseille , le 22 Septembre 1797-
Montagnier , Médecin .
Certificat de M. Mélicy , Chirurgiengagnant mak
trife à l'Hôtel-Dieu de Marfeille.
Je, fouffigné Chirurgien gagnant maîtriſe à l'Hô
el- Dieu de Marſeille attefte avoir vifité les mala
210 MERCURE DE FRANCE.
des denoncés dans cet état , & les avoir trouvé
tous atteints des fymptômes y mentionnés , &
qu'ayant fuivi le traitement du fieur Naudinat , je
déclare qu'il ne s'eft fervi que des dragées antivénériennes
de M. Keyfer , que les fix premiers malades
font fortis guéris , & que les quatre autres
font en voie d'une heureuſe guériſon , attendu
qu'il n'ont commencé à uſer du remede , que
quelque jours après les autres . A Marseille , le 22
Septembre 1757. Melicy.
Certificat de MM. les Directeurs de l'Hôtel - Dien
de Marſeille.
Nous , Directeurs dudit Hôtel- Dieu , certifions
le contenu des deux certificats ci- deffus , & atteftons
à tous qu'il appartiendra , que ceux qui les
ont fignés , font tels qu'ils fe qualifient . En foi de
quoi , nous avons figné le prefent , & à icelui fait
appofer le fceau des armes de cet Hôpital . Fait à
Marseille , le 22 Septembre 1757. Nouvil , Orry ,
Granier , Boiffon , Daller , Arnaud , Gouffet.
Certificat de MM. les Echevins de Marſeillle.
Nous , Echevins , Confeillers du Roi , Lieutenants
Généraux de police de cette ville de Marfeille
, certifions & atteftons à tous qu'il appartiendra
, que le fieur Naudinat , Chirurgien,
éleve de M. Keyfer pour adminiftrer les dragées
antivénériennes , s'eft préfenté à nous , & nous
a requis de lui indiquer des perfonnes pauvres de
l'un & de l'autre fexe , atteintes du mal vénérien ,
pour les traiter gratis , à quoi adhéraus , & informés
de l'efficacité de ce remede , nous lui avons
affigné les dix pauvres malades dénommés dans l'état
ci-deffus , dont fix ont été parfaitement guéris
fous nos yeux , & les quatre autres font en vois
NOVEMBRE: 1757. 211
de guériſon , conformément à ce qui nous eft
porté par les certificats des fieurs Directeurs de
Î'Hôtel- Dieu , du Médecin de quartier , & du
Chirurgien gagnant maîtrife . En foi de quoi nous
avons figné les préfentes , & à icelles ,
fait appofer
le fceau & armes de la Ville , pour fervir & valoir
ce que de raifon. Fait & donné , dans l'Hôtel
de Ville de Marfeille , le 24 Septembre 1757.
Mennicard , Ricaud , Couturier , la Force.
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Résumé : LETTRE de M. Naudinat, Administrateur des dragées, antivéneriennes, à Marseille, à M. Keyser, en date du 25 Septembre 1757.
Dans une lettre datée du 25 septembre 1757, M. Naudinat, administrateur des dragées antivénériennes à Marseille, informe M. Keyfer des résultats positifs des traitements effectués sur des malades atteints de la maladie vénérienne. Naudinat exprime sa gratitude envers le Duc de Villars, les magistrats et échevins de Marseille, ainsi que les recteurs de l'Hôtel-Dieu et de l'hôpital, pour leur soutien et leur collaboration. Les traitements ont été suivis avec succès, conduisant à la guérison ou à une amélioration notable des patients. L'état des dix malades traités à l'Hôtel-Dieu de Marseille, établi par M. Montagnier, médecin de quartier, et M. Melicy, chirurgien, révèle que six malades ont été parfaitement guéris. Les quatre autres sont en voie de guérison. Parmi les cas notables, Jean Baptiste Neton, âgé de 10 ans, a été guéri d'un ulcère au goitre et d'autres ulcères dans la bouche. Jean Arge, âgé de 22 ans, a été délivré de douleurs nocturnes et d'un gonflement au bras droit, tout en surmontant la petite vérole. Catherine Canonge, âgée de 18 ans, et Marie Audibert, âgée de 22 ans, ont également été parfaitement guéries de leurs symptômes. Les certificats des directeurs de l'Hôtel-Dieu, du médecin de quartier, du chirurgien, et des échevins de Marseille confirment l'efficacité des dragées antivénériennes de M. Keyfer et la guérison des malades. Naudinat conclut en exprimant son désir de continuer à servir l'humanité et de redoubler de zèle pour aider les pauvres et ceux qui ont besoin de ses soins.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
10
p. 204-211
Nouvelles épreuves faites à Toulouse, à Rennes en Bretagne, à Lyon, à Besançon & à l'Armée, sous les yeux des Magistrats, des Médecins & des Chirurgiens.
Début :
Vous recevrez, Monsieur, avec la présente, les certificats de MM. les Médecins [...]
Mots clefs :
Toulouse, M. Laboric, M. Keyser, Dragées, Maladies vénériennes, Succès, Certificats, Médecins, Chirurgiens, Guérison, Rennes, Cure, Besançon, Lyon, M. Rey, M. Dupont
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles épreuves faites à Toulouse, à Rennes en Bretagne, à Lyon, à Besançon & à l'Armée, sous les yeux des Magistrats, des Médecins & des Chirurgiens.
Nouvelles épreuves faites à Toulouse , à Rennes en:
Bretagne , à Lyon , à Besançon & à l'Armée
fous les yeux des Magifirats , des Médecins &
des Chirurgiens.
TOULOUSE.
Lettre de M. Laborie , Maître en Chirurgie à Touloufe
, à M. Keyſer , en datte du 2 Mars 1758 .
Vous recevrez , Monfieur , avec la préfente , les
certificats de MM. les Médecins & Chirurgiens ,,
de MM. les Capitouls , & de M. le Préſident de
Nupces , qui a bien voulu me donner fon atteftation
particuliere , & que fon amour pour le bien
publie & le foulagement de l'humanité a engagé
JUILLET. 1758. 201
a permettre que je traitaffe chez lui & fous fes
yeux avec vos dragées , les deux derniers de mes
malades. Je me flatte , Monfieur , que l'on ne
doutera pas de l'authenticité de ces atteftations , &
je ne puis m'empêcher de rendre ici juftice à la
vérité , & au zele impartial de mes Confreres , &
en particulier de M. Camoire , notre Lieutenant ,
lefquels, bien loin de témoigner aucune forte de
répugnance à voir les effets de votre remede , ont
été enchantés de fes fuccès prompts & certains
& m'ont donné leurs certificats avec autant de
plaifir que de fatisfaction.
Certificat de Meffieurs Sicret & Lapuyade , Maitres
en Chirurgie , à Toulouse.
Nous , Maîtres en Chirurgie de la ville de Touloufe
, certifions à qui il appartiendra , que le
fieur Laboric , notre Confrere , a traité fous nos
yeux par l'ufage des dragées de M. Keyfer , deux
malades de cette Ville , mari & femme , qui, après
avoir fubi quatre traitemens inutiles par les frictions
, avoient encore plufieurs fymptômes de v...
des douleurs nocturnes dans tous les membres ,
des excroiffances vénériennes & un ulcere au gofier
qui avoit conftamment réfifté à tous les reme
des. Nous atteftons ici avec plaifir que tous ces
fymptômes ont cédé en très- peu de temps à l'ufage
des dragées , pendant la durée duquel ces ma
lades n'ont éprouvé aucune incommodité remarquable
, qu'ils ont toujours vaqué à leurs affaires ,
& que l'un & l'autre nous ont paru bien & parfaitement
guéris . A Toulouſe , le 2 Mars 1758.
Signé , Sicret & Lapuyade.
Certificat de Meffieurs les Caritouls.
Nous , Capitouls , Gouverneurs de la ville de
Touloufe , Chefs des Nobles , Juges des caufes
206 MERCURE DE FRANCE.
civiles & criminelles , & de la police de ladite
Ville & gardiage d'icelle , à tous ceux qui ces
préfentes Lettres verront , Salut. Sçavoir faiſons ,
& atteftons que les fignatures de MM . Sicret &
Lapuyade , Chirurgiens - Jurés de cette Ville , ciappofées
, font véritables , & que foi doit y être
ajoutée en jugement & dehors. En témoins de quoi
nous avons figné ces Préfentes , fait contrefigner
par notre Secretaire Greffier , & à icelles fait appoſer
le fceau des Armes de la Ville. A Toulouſe ,
ce 22 Mars 1758. Signé , Pagés - de Suttes : Tournico,
Capitoul, Chef du Confiftoire. Par Meffieurs.
Savanier.
Certificat de Meffieurs les Médecins , & de M. le
Lieutenant de M. le Premier Chirurgien.
"
Nous , Docteurs en Médecine , le Lieutenant
de M. le premier Chirurgien du Roi , & les Maîtres
en Chirurgie fouffignés , certifions avoir vu
& vérifié l'état actuel d'un homme & d'une femme
mariés auxquels nous avons trouvés , 1º. au mari
des puftules fulfureufes au front , à la tête , à la
bouche & au meaton , des tuméfactions & plufieurs
ulceres chancreux & quantité d'autres
fymptômes très - graves . L'on fupprime ici les
mots défagréables. A la femme un anneau de
crêtes , moles , indolentes & autres fymptômes
très -confidérables . Qu'enfuite des traitemens faits
par M. Laboric , notre Confrere , avec les dragées
de M. Keyſer , nous avons revus & examinés les
malades ci- deffus ; & qu'en conféquence , nous
certifions qu'après des examens & vifites réitérées,
nous avons trouvé tous les accidens & ſymptômes
dont il eft fait mention, radicalement détruits ,
de façon qu'il n'en refte point veftige , que l'homme
& la femme jouiffent d'une fanté parfaite , &
JUILLET. 1758. 207
que pendant l'ufage des remedes de M. Keyfer ,
ils n'ont éprouvé aucune espece d'incommodité.
En foi de quoi , &c. A Toulouſe > ce 25 Mars
1758. Signé , Meynard , Ponderous , Docteurs en
Médecine ; Camoire , Fronton ,
fils , Crouzet , Cazabon , &c .
pere , Fronten
Certificat de M. le Marquis de Nupces , Préfident à
Mortier au Parlement.
9
Je, fouffigné, déclare que la nommée Segonzat
& fon mari de ma terre de Florentin , attaqués
d'une maladie fi confidérable , qu'ils avoient été
obligés de fe faire tranfporter fur une charette ,
ont été traités dans mon hôtel par M. Laboric
& qu'ils font partis en très - bonne fanté , ce qui
annonce une guériſon parfaite. En foi de quoi
j'ai figné . A Toulouſe , le 28 Mars 1758. De
Nupces , Préfident au Parlement.
Certificat de Meffieurs les Capitouls .
.
Nous , Capitouls , Gouverneurs , & c. fçavoir
faifons que les feings appofés au bas du Préfent ,
fçavoir de MM . Ponderons & Meynard , Médecins
de cette Ville ; Camoire , Fronton pere &
fils , Crouzet & Cazabon , Chirurgiens , font les
feings véritables , & que foi doit y être ajoutée.
En témoin de quoi , & c. nous avons fignés. Tournico,
Pagés , Defuttes . Par Meffieurs , Savanier.
RENNE S.
Lettre de M. Dupont , Maître en Chirurgie , Démonftrateur
Royal , à M. Keyfer , en datte da
26 Mars.
C'eft avec le plus grand plaifir , Monfieur , que
je me trouve dans le cas de pouvoir attefter l'efficacité
de vos dragées pour la cure des maladies
t
208 MERCURE DE FRANCE.
vénériennes. Lorfque vous eûtes la bonté de me
propofer votre correfpondance , j'eus l'honneur
de vous répondre que je ne pouvois l'accepter
fans m'être convaincu par mes expériences de la
fupériorité de votre méthode : vous convîntes de
ce préalable. Les trois fujets de la maladie def
quels je vous ai précédemment fait le détail fe
préfenterent , je les ai guéris. Je fuis convaincu
& en conféquence j'accepte avec autant de plaifir
que de reconnoiffance l'offre que vous m'avez
faite. Je joins ici le certificat de M. Sevoy , Docteur
en Médecine , qui a vu & fuivi ces malades.
J'ai l'honneur d'être , &c . Dupont , Démonſtra
teur Royal en Chirurgie à Rennes.
Certificat de M. Sevoy , Docteur en Médecine a
Rennes , en Bretagne.
Je fouffigné Docteur en Médecine , Aggrégé
au College des Médecins de Rennes, certifie avoir
vu & vifité Pierre Coliant , âgé de 40 ans , Jeanne
Rocher, fa femme , âgée de 35 , & fon enfant d'environ
3 ans , tous trois attaqués de maladie vénérienne
très - grave, Pon fupprime ici les détails ,
lefquels, ayant été tous trois traités par les dragées
de M. Keyfer , adminiftrés par M. Dupont , Mai
tre Chirurgien à Rennes & ayant commencé à
en prendre le 2 Janvier 1758 , j'ai vu & vifité les
mêmes perfonnes deux mois après , & les ai trouvées
fans aucun de ces fymptômes , & paroiffant
jouir d'une bonne fanté, malgré l'inclémence de
la faifon. A Rennes , ce 23 Mars 1758. Sevoy »
Médecin.
"
BESANÇON.
Lettre de M. Juffy, Maître en Chirurgie , à M.
Keyfer , en datte du 24 Mars 1758.
Je ferois bien malheureux , Monfieur , fi votre
JUILLET. 175 269
remède ayant partout les plus heureux fuccès , je
n'avois la fatisfaction de vous apprendre qu'il m'a
parfaitement réuſſi ſur un Employé attaqué de la
maladie vénérienne la plus confirmée , & fur le
nommé Luguet , Aubergifte , qui avoit lavoûte &
le voile du palais ulcéré , & qui avoit été déja
inutilement traité par les frictions. L'on fupprime
ici les détails de ces maladies dont les vilains mots
ne paroiffent pas néceffaires , mais qui étoient des
plus graves , & lefquels font parfaitement guéris.
Ce qui me prouve autentiquement la vérité que
vous m'aviez annoncée , & in'engage à donner à
votre méthode la préférence qu'elle mérite à tous
égards , ces malades ayant vaqué à leurs affaires ,
& n'ayant reffenti aucune efpèce d'incommodités .
J'ai l'honneur d'être , &c. Juffy , Maître en Chirurgie
à Befançon.
ΕΥΟΝ.
Lettre de M. Rey , Maitre en Chirurgie, à M
Keyfer , en datte du 2 Avril 1758.
Celle - ci eft , Monfieur , pour vous prévenir
que les épreuves qu'il a plu à M. le Prévôt des
Marchands & à MM. les Recteurs de l'Hôtel-
Dieu , de me faire faire de deux malades attaqués
des maladies vénériennes les plus graves , étant
achevées , & ces deux malades venant de fortir
parfaitement guéris, un de Meffieurs les Recteurs
vient d'envoyer à M. le Prévôt des Marchands ,
actuellement à Paris , les Certificats qui m'ont
été donnés par mes Confreres chargés de fuivre ces
expériences , & lefquels Certificats doivent être
préſentés à M. le Duc de Villeroy & à M. le Ma
réchal de Biron. Tous les malades dont je vous ai
parlé dans mes dernieres font -entierement guéris ,
210 MERCURE DE FRANCE.
1
n'ont éprouvé aucuns accidens , & jouiffent de la
meilleure fanté . J'en ai plufieurs nouveaux , de
l'état defquels je vous entretiendrai par le Courier
prochain. J'ai l'honneur d'être , &c. Rey , Maître
en Chirurgie à Lyon.
Nouveau Certificat de M. Garengeot , à l'occasion
de l'ufage qu'il vient de faire par lui- même des
dragées à l'Armée du Roi.
E'on n'a encore vu dans les repliques de M.
Keyfer à fes adverfaires , que deux de mès Certificats
fous l'autorité de deux Seigneurs qui exigeoient
que je fuiviffe ce Praticien dans le traitement
d'un nombre déterminé de fes malades , &
que je leur en rendiffe compte fuivant la probité
qu'ils me connoiffoient . Or j'attefte de plus aujourd'hui
que ce Chirurgien m'ayant reconnu
verfé dans le genre de maladie qui l'occupe , m'a
confié de fon remede. Me trouvant enfuite dans
une pofition où je ne pouvois traiter trois Officiers
par la méthode ordinaire ; je me fuis fervi
avec fuccès dudit remede , quoique ces Militaires
fuffent affujettis à paffer toute une campagne
dans des plaines , à n'avoir d'autre domicile que
leur tente , aux exercices de leur état qui confiftent
à monter de temps à autre des gardes , à
coucher ſouvent au bivouac , à des marches trèsfréquentes
, & à un régime peu convenable . Je
donne moins ces trois exemples pour modele ,
que pour faire connoître aux perſonnes en état
d'obferver un certain régime , d'être à portée
d'une adminiftration judicieufe & journaliere du
remede , & des acceffoires qui font quelquefois
d'une néceffité abfolue , qu'elles fe trouveront
guéries fans s'être abfentées de leurs exercices que
l'on fuppofe modérés , & fans qu'on ſe ſoit apJUILLET.
1758.
21X
२
perçu de leur incommodité ; avantage très- grand
pour plufieurs. Fait à Paris , le 17 Mars 1758.
Croiffant- de Garengeot .
Bretagne , à Lyon , à Besançon & à l'Armée
fous les yeux des Magifirats , des Médecins &
des Chirurgiens.
TOULOUSE.
Lettre de M. Laborie , Maître en Chirurgie à Touloufe
, à M. Keyſer , en datte du 2 Mars 1758 .
Vous recevrez , Monfieur , avec la préfente , les
certificats de MM. les Médecins & Chirurgiens ,,
de MM. les Capitouls , & de M. le Préſident de
Nupces , qui a bien voulu me donner fon atteftation
particuliere , & que fon amour pour le bien
publie & le foulagement de l'humanité a engagé
JUILLET. 1758. 201
a permettre que je traitaffe chez lui & fous fes
yeux avec vos dragées , les deux derniers de mes
malades. Je me flatte , Monfieur , que l'on ne
doutera pas de l'authenticité de ces atteftations , &
je ne puis m'empêcher de rendre ici juftice à la
vérité , & au zele impartial de mes Confreres , &
en particulier de M. Camoire , notre Lieutenant ,
lefquels, bien loin de témoigner aucune forte de
répugnance à voir les effets de votre remede , ont
été enchantés de fes fuccès prompts & certains
& m'ont donné leurs certificats avec autant de
plaifir que de fatisfaction.
Certificat de Meffieurs Sicret & Lapuyade , Maitres
en Chirurgie , à Toulouse.
Nous , Maîtres en Chirurgie de la ville de Touloufe
, certifions à qui il appartiendra , que le
fieur Laboric , notre Confrere , a traité fous nos
yeux par l'ufage des dragées de M. Keyfer , deux
malades de cette Ville , mari & femme , qui, après
avoir fubi quatre traitemens inutiles par les frictions
, avoient encore plufieurs fymptômes de v...
des douleurs nocturnes dans tous les membres ,
des excroiffances vénériennes & un ulcere au gofier
qui avoit conftamment réfifté à tous les reme
des. Nous atteftons ici avec plaifir que tous ces
fymptômes ont cédé en très- peu de temps à l'ufage
des dragées , pendant la durée duquel ces ma
lades n'ont éprouvé aucune incommodité remarquable
, qu'ils ont toujours vaqué à leurs affaires ,
& que l'un & l'autre nous ont paru bien & parfaitement
guéris . A Toulouſe , le 2 Mars 1758.
Signé , Sicret & Lapuyade.
Certificat de Meffieurs les Caritouls.
Nous , Capitouls , Gouverneurs de la ville de
Touloufe , Chefs des Nobles , Juges des caufes
206 MERCURE DE FRANCE.
civiles & criminelles , & de la police de ladite
Ville & gardiage d'icelle , à tous ceux qui ces
préfentes Lettres verront , Salut. Sçavoir faiſons ,
& atteftons que les fignatures de MM . Sicret &
Lapuyade , Chirurgiens - Jurés de cette Ville , ciappofées
, font véritables , & que foi doit y être
ajoutée en jugement & dehors. En témoins de quoi
nous avons figné ces Préfentes , fait contrefigner
par notre Secretaire Greffier , & à icelles fait appoſer
le fceau des Armes de la Ville. A Toulouſe ,
ce 22 Mars 1758. Signé , Pagés - de Suttes : Tournico,
Capitoul, Chef du Confiftoire. Par Meffieurs.
Savanier.
Certificat de Meffieurs les Médecins , & de M. le
Lieutenant de M. le Premier Chirurgien.
"
Nous , Docteurs en Médecine , le Lieutenant
de M. le premier Chirurgien du Roi , & les Maîtres
en Chirurgie fouffignés , certifions avoir vu
& vérifié l'état actuel d'un homme & d'une femme
mariés auxquels nous avons trouvés , 1º. au mari
des puftules fulfureufes au front , à la tête , à la
bouche & au meaton , des tuméfactions & plufieurs
ulceres chancreux & quantité d'autres
fymptômes très - graves . L'on fupprime ici les
mots défagréables. A la femme un anneau de
crêtes , moles , indolentes & autres fymptômes
très -confidérables . Qu'enfuite des traitemens faits
par M. Laboric , notre Confrere , avec les dragées
de M. Keyſer , nous avons revus & examinés les
malades ci- deffus ; & qu'en conféquence , nous
certifions qu'après des examens & vifites réitérées,
nous avons trouvé tous les accidens & ſymptômes
dont il eft fait mention, radicalement détruits ,
de façon qu'il n'en refte point veftige , que l'homme
& la femme jouiffent d'une fanté parfaite , &
JUILLET. 1758. 207
que pendant l'ufage des remedes de M. Keyfer ,
ils n'ont éprouvé aucune espece d'incommodité.
En foi de quoi , &c. A Toulouſe > ce 25 Mars
1758. Signé , Meynard , Ponderous , Docteurs en
Médecine ; Camoire , Fronton ,
fils , Crouzet , Cazabon , &c .
pere , Fronten
Certificat de M. le Marquis de Nupces , Préfident à
Mortier au Parlement.
9
Je, fouffigné, déclare que la nommée Segonzat
& fon mari de ma terre de Florentin , attaqués
d'une maladie fi confidérable , qu'ils avoient été
obligés de fe faire tranfporter fur une charette ,
ont été traités dans mon hôtel par M. Laboric
& qu'ils font partis en très - bonne fanté , ce qui
annonce une guériſon parfaite. En foi de quoi
j'ai figné . A Toulouſe , le 28 Mars 1758. De
Nupces , Préfident au Parlement.
Certificat de Meffieurs les Capitouls .
.
Nous , Capitouls , Gouverneurs , & c. fçavoir
faifons que les feings appofés au bas du Préfent ,
fçavoir de MM . Ponderons & Meynard , Médecins
de cette Ville ; Camoire , Fronton pere &
fils , Crouzet & Cazabon , Chirurgiens , font les
feings véritables , & que foi doit y être ajoutée.
En témoin de quoi , & c. nous avons fignés. Tournico,
Pagés , Defuttes . Par Meffieurs , Savanier.
RENNE S.
Lettre de M. Dupont , Maître en Chirurgie , Démonftrateur
Royal , à M. Keyfer , en datte da
26 Mars.
C'eft avec le plus grand plaifir , Monfieur , que
je me trouve dans le cas de pouvoir attefter l'efficacité
de vos dragées pour la cure des maladies
t
208 MERCURE DE FRANCE.
vénériennes. Lorfque vous eûtes la bonté de me
propofer votre correfpondance , j'eus l'honneur
de vous répondre que je ne pouvois l'accepter
fans m'être convaincu par mes expériences de la
fupériorité de votre méthode : vous convîntes de
ce préalable. Les trois fujets de la maladie def
quels je vous ai précédemment fait le détail fe
préfenterent , je les ai guéris. Je fuis convaincu
& en conféquence j'accepte avec autant de plaifir
que de reconnoiffance l'offre que vous m'avez
faite. Je joins ici le certificat de M. Sevoy , Docteur
en Médecine , qui a vu & fuivi ces malades.
J'ai l'honneur d'être , &c . Dupont , Démonſtra
teur Royal en Chirurgie à Rennes.
Certificat de M. Sevoy , Docteur en Médecine a
Rennes , en Bretagne.
Je fouffigné Docteur en Médecine , Aggrégé
au College des Médecins de Rennes, certifie avoir
vu & vifité Pierre Coliant , âgé de 40 ans , Jeanne
Rocher, fa femme , âgée de 35 , & fon enfant d'environ
3 ans , tous trois attaqués de maladie vénérienne
très - grave, Pon fupprime ici les détails ,
lefquels, ayant été tous trois traités par les dragées
de M. Keyfer , adminiftrés par M. Dupont , Mai
tre Chirurgien à Rennes & ayant commencé à
en prendre le 2 Janvier 1758 , j'ai vu & vifité les
mêmes perfonnes deux mois après , & les ai trouvées
fans aucun de ces fymptômes , & paroiffant
jouir d'une bonne fanté, malgré l'inclémence de
la faifon. A Rennes , ce 23 Mars 1758. Sevoy »
Médecin.
"
BESANÇON.
Lettre de M. Juffy, Maître en Chirurgie , à M.
Keyfer , en datte du 24 Mars 1758.
Je ferois bien malheureux , Monfieur , fi votre
JUILLET. 175 269
remède ayant partout les plus heureux fuccès , je
n'avois la fatisfaction de vous apprendre qu'il m'a
parfaitement réuſſi ſur un Employé attaqué de la
maladie vénérienne la plus confirmée , & fur le
nommé Luguet , Aubergifte , qui avoit lavoûte &
le voile du palais ulcéré , & qui avoit été déja
inutilement traité par les frictions. L'on fupprime
ici les détails de ces maladies dont les vilains mots
ne paroiffent pas néceffaires , mais qui étoient des
plus graves , & lefquels font parfaitement guéris.
Ce qui me prouve autentiquement la vérité que
vous m'aviez annoncée , & in'engage à donner à
votre méthode la préférence qu'elle mérite à tous
égards , ces malades ayant vaqué à leurs affaires ,
& n'ayant reffenti aucune efpèce d'incommodités .
J'ai l'honneur d'être , &c. Juffy , Maître en Chirurgie
à Befançon.
ΕΥΟΝ.
Lettre de M. Rey , Maitre en Chirurgie, à M
Keyfer , en datte du 2 Avril 1758.
Celle - ci eft , Monfieur , pour vous prévenir
que les épreuves qu'il a plu à M. le Prévôt des
Marchands & à MM. les Recteurs de l'Hôtel-
Dieu , de me faire faire de deux malades attaqués
des maladies vénériennes les plus graves , étant
achevées , & ces deux malades venant de fortir
parfaitement guéris, un de Meffieurs les Recteurs
vient d'envoyer à M. le Prévôt des Marchands ,
actuellement à Paris , les Certificats qui m'ont
été donnés par mes Confreres chargés de fuivre ces
expériences , & lefquels Certificats doivent être
préſentés à M. le Duc de Villeroy & à M. le Ma
réchal de Biron. Tous les malades dont je vous ai
parlé dans mes dernieres font -entierement guéris ,
210 MERCURE DE FRANCE.
1
n'ont éprouvé aucuns accidens , & jouiffent de la
meilleure fanté . J'en ai plufieurs nouveaux , de
l'état defquels je vous entretiendrai par le Courier
prochain. J'ai l'honneur d'être , &c. Rey , Maître
en Chirurgie à Lyon.
Nouveau Certificat de M. Garengeot , à l'occasion
de l'ufage qu'il vient de faire par lui- même des
dragées à l'Armée du Roi.
E'on n'a encore vu dans les repliques de M.
Keyfer à fes adverfaires , que deux de mès Certificats
fous l'autorité de deux Seigneurs qui exigeoient
que je fuiviffe ce Praticien dans le traitement
d'un nombre déterminé de fes malades , &
que je leur en rendiffe compte fuivant la probité
qu'ils me connoiffoient . Or j'attefte de plus aujourd'hui
que ce Chirurgien m'ayant reconnu
verfé dans le genre de maladie qui l'occupe , m'a
confié de fon remede. Me trouvant enfuite dans
une pofition où je ne pouvois traiter trois Officiers
par la méthode ordinaire ; je me fuis fervi
avec fuccès dudit remede , quoique ces Militaires
fuffent affujettis à paffer toute une campagne
dans des plaines , à n'avoir d'autre domicile que
leur tente , aux exercices de leur état qui confiftent
à monter de temps à autre des gardes , à
coucher ſouvent au bivouac , à des marches trèsfréquentes
, & à un régime peu convenable . Je
donne moins ces trois exemples pour modele ,
que pour faire connoître aux perſonnes en état
d'obferver un certain régime , d'être à portée
d'une adminiftration judicieufe & journaliere du
remede , & des acceffoires qui font quelquefois
d'une néceffité abfolue , qu'elles fe trouveront
guéries fans s'être abfentées de leurs exercices que
l'on fuppofe modérés , & fans qu'on ſe ſoit apJUILLET.
1758.
21X
२
perçu de leur incommodité ; avantage très- grand
pour plufieurs. Fait à Paris , le 17 Mars 1758.
Croiffant- de Garengeot .
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Résumé : Nouvelles épreuves faites à Toulouse, à Rennes en Bretagne, à Lyon, à Besançon & à l'Armée, sous les yeux des Magistrats, des Médecins & des Chirurgiens.
En 1758, plusieurs villes françaises ont mené des épreuves et certifications pour évaluer l'efficacité des dragées de M. Keyser dans le traitement des maladies vénériennes. À Toulouse, M. Laborie, maître en chirurgie, a traité deux malades sous la supervision de médecins et chirurgiens. Ces derniers ont attesté de la guérison rapide et sans inconvénients des patients. Les Capitouls, les médecins, et M. le Président de Nupces ont confirmé l'authenticité de ces témoignages. À Rennes, M. Dupont et M. Sevoy ont certifié la guérison de trois patients grâce aux dragées de M. Keyser. À Besançon, M. Juffy a rapporté le succès du traitement sur un employé et un aubergiste. À Lyon, M. Rey a informé de la guérison de deux malades sous la supervision de M. le Prévôt des Marchands et des Recteurs de l'Hôtel-Dieu. Enfin, M. Garengeot a attesté de l'efficacité du remède sur trois officiers de l'armée, malgré les conditions difficiles de la campagne militaire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 211-214
Cure particuliere & de remarque.
Début :
Le sieur Keyser entreprit l'an passé M. de ***, dans l'état du monde le plus [...]
Mots clefs :
Maladie, Douleurs, M. Keyser, Traitement, Guérison, Médecins, Échange épistolaire, Remèdes, Frictions, Dragées
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Cure particuliere & de remarque.
Cure particuliere && de remarque .
Le fieur Keyfer entreprit l'an paffé M. de ***,
dans l'état du monde le plus cruel & fans reffource
, ayant été manqué plufieurs fois , & les frictions
ne pouvant plus lui procurer aucun foulagement.
Avant de l'entreprendre , M Keyfer pria
ce malade de faire faire des confultations authentiques
, lefquelles furent faites par les plus habiles
perfonnes de l'Art en Médecine & en Chirurgie.
M. Keyfer ne pouvant s'étendre plus particuliérement
là- deffus , laiffe ces Meffieurs , qui font extrêmement
au fait , maîtres de juger, en fe rappellant
ce dont il eft queftion . Il entreprit donc ce
malade après leurs confultations , le guérit , &
pria de nouveau fon malade de rappeller après la
guérifon les mêmes perfonnes qui avoient affifté
à la premiere confultation ; ce qui fut exécuté ,
& où plufieurs d'entr'eux marquerent un grand
étonnement. Or comme cette cure a fait tenir
beaucoup de propos , & que les ennemis du ficut
Keyfer , toujours plus animés & plus jaloux que
212 MERCURE DE FRANCE:
jamais , ont ofé répandre danse Public , que non
feulement il l'avoit manque , ais même que ce
malade avoit été obligé de repaffer par les remedes
depuis le traitement du fieur Keyſer ; pour
prouver la nouvelle fauffeté de ces imputations ,
toujours démenties avec autant de vérité que d'authenticité,
le fieur Keyfer va rapporter une Lettre
d'un Maître en Chirurgie de Paris , écrite à fon
malade actuellement à l'armée du Roi , & la Réponſe
dudit malade à ladite Lettre ; ces deux pieces
lui ayant été envoyées par le malade lui -même ,
homme de confidération , & qui s'eft fait un plaifir
d'avertir dans la minute le fieur Keyfer des
queftions qu'on avoit ofé lui faire fur fon état.
Lettre d'un Maître en Chirurgie de Paris , à M.
de *** , à l'Armée de Clermont , en date du 12
Mai 1758.
Monfieur , pour des raifons de la derniere conféquence
, je vous prie en grace de m'écrire let
plutôt que vous pourrez l'état au jufte de votre
fanté , & s'il eft vrai que depuis le traitement que
vous a fait M. Keyler , vous avez été obligé de
paffer par les grands remedes ; c'eft une chofe
très-intéreffante à fçavoir pour moi , voulant fçavoir
au jufte l'état des malades après un temps de
traitement écoulé. Je me flatte que vous ne me
refuferez pas la grace que je vous demande , & j'ai
l'honneur d'être , &c. A Paris , le 12 Mai 1758.
Réponse de M. *** , au Maître en Chirurgie , Auteur
de la Lettre ci deffus.
Monfieur , rien ne m'eft plus aifé que de fatisfaire
à ce que vous paroiffez defirer de moi . L'on
vous en a très-fort impofé , lorfque l'on vous a
que j'avois été obligé de paffer par les remedesdepuis
que j'ai forti des mains de M. Keyfer. Bien
Koin de-là , ma ſanté a toujours été de mieux en
dit
JUI LET . 1758. 213
mieux , malgré l ue d'un long voyage que
j'ai été obligé de à cheval pour joindre mon
Corps. Depuis mon arrivée ici , j'aurai l'honneur
de vous dire, Monfieur, que je ne me fuis gêné en
rien. Je chaffe , je bois , je mange , & je fais mon
ſervice comme fi je n'avois jamais éte incommodé,
Voilà , Monfieur , la vérité pure , & je puis vous
certifier que je dirai à toute la terre que je dois la
vie à M. Keyfer , & non à d'autres , ayant été
manqué par plufieurs. J'ai l'honneur d'être , &c.
A l'Armée de Clermont , Mars 1758. ƉE ***¿
M. Keyfer ne chercheroit affurément pas
s'appuyer de faits fi authentiques ni à en triompher
, fi la malice des propos que l'on invente
chaque jour ne l'y forçoit ; il en eft encore aux➡
quels il croit devoir donner ici un démenti public
Ces propos font qu'il donne des frictions à fes
malades , & que c'eft précisément ce moyen qui lui
fait opérer les cures qu'il cite. A cela M. Keyfer
répond encore comme à la derniere reffource de
fes Adverfaires , que c'eft une fauffeté d'autant
plus grande , qu'il n'en a jamais donné une feule s
qu'il en eft bien éloigné , & qu'il leur défie de
lui citer qui que ce foit qui ofe dire qu'il lui en
ait donné. Ce font là des faits , & ces Meffieurs
peuvent actuellement chercher s'ils en trouveront
Il leur ajoutera encore que ces fortes d'imputa
tions font d'autant plus maladroites , qu'actuel
lement il eft aifé de fçavoir par la multiplicité de
fes Correfpondans , fi le remede a befoin de fric
tions pour guérir , &fi quelqu'un dans la Province
les a employées avec fes dragées. D'autres pour
effrayer le Public , & l'éloigner de ce remede , font
courir le bruit qu'il lui eft mort plufieurs malades
entre les mains. Fauffeté d'autant plus grande
qu'il ne lui en eft pas mort encore un feul , & il
214 MERCURE DE FRANCE.
les défie pareillement de l
foit , riche , pauvre , ou fol
malheureux fort par fes remedes.
Le fieur Keyfer entreprit l'an paffé M. de ***,
dans l'état du monde le plus cruel & fans reffource
, ayant été manqué plufieurs fois , & les frictions
ne pouvant plus lui procurer aucun foulagement.
Avant de l'entreprendre , M Keyfer pria
ce malade de faire faire des confultations authentiques
, lefquelles furent faites par les plus habiles
perfonnes de l'Art en Médecine & en Chirurgie.
M. Keyfer ne pouvant s'étendre plus particuliérement
là- deffus , laiffe ces Meffieurs , qui font extrêmement
au fait , maîtres de juger, en fe rappellant
ce dont il eft queftion . Il entreprit donc ce
malade après leurs confultations , le guérit , &
pria de nouveau fon malade de rappeller après la
guérifon les mêmes perfonnes qui avoient affifté
à la premiere confultation ; ce qui fut exécuté ,
& où plufieurs d'entr'eux marquerent un grand
étonnement. Or comme cette cure a fait tenir
beaucoup de propos , & que les ennemis du ficut
Keyfer , toujours plus animés & plus jaloux que
212 MERCURE DE FRANCE:
jamais , ont ofé répandre danse Public , que non
feulement il l'avoit manque , ais même que ce
malade avoit été obligé de repaffer par les remedes
depuis le traitement du fieur Keyſer ; pour
prouver la nouvelle fauffeté de ces imputations ,
toujours démenties avec autant de vérité que d'authenticité,
le fieur Keyfer va rapporter une Lettre
d'un Maître en Chirurgie de Paris , écrite à fon
malade actuellement à l'armée du Roi , & la Réponſe
dudit malade à ladite Lettre ; ces deux pieces
lui ayant été envoyées par le malade lui -même ,
homme de confidération , & qui s'eft fait un plaifir
d'avertir dans la minute le fieur Keyfer des
queftions qu'on avoit ofé lui faire fur fon état.
Lettre d'un Maître en Chirurgie de Paris , à M.
de *** , à l'Armée de Clermont , en date du 12
Mai 1758.
Monfieur , pour des raifons de la derniere conféquence
, je vous prie en grace de m'écrire let
plutôt que vous pourrez l'état au jufte de votre
fanté , & s'il eft vrai que depuis le traitement que
vous a fait M. Keyler , vous avez été obligé de
paffer par les grands remedes ; c'eft une chofe
très-intéreffante à fçavoir pour moi , voulant fçavoir
au jufte l'état des malades après un temps de
traitement écoulé. Je me flatte que vous ne me
refuferez pas la grace que je vous demande , & j'ai
l'honneur d'être , &c. A Paris , le 12 Mai 1758.
Réponse de M. *** , au Maître en Chirurgie , Auteur
de la Lettre ci deffus.
Monfieur , rien ne m'eft plus aifé que de fatisfaire
à ce que vous paroiffez defirer de moi . L'on
vous en a très-fort impofé , lorfque l'on vous a
que j'avois été obligé de paffer par les remedesdepuis
que j'ai forti des mains de M. Keyfer. Bien
Koin de-là , ma ſanté a toujours été de mieux en
dit
JUI LET . 1758. 213
mieux , malgré l ue d'un long voyage que
j'ai été obligé de à cheval pour joindre mon
Corps. Depuis mon arrivée ici , j'aurai l'honneur
de vous dire, Monfieur, que je ne me fuis gêné en
rien. Je chaffe , je bois , je mange , & je fais mon
ſervice comme fi je n'avois jamais éte incommodé,
Voilà , Monfieur , la vérité pure , & je puis vous
certifier que je dirai à toute la terre que je dois la
vie à M. Keyfer , & non à d'autres , ayant été
manqué par plufieurs. J'ai l'honneur d'être , &c.
A l'Armée de Clermont , Mars 1758. ƉE ***¿
M. Keyfer ne chercheroit affurément pas
s'appuyer de faits fi authentiques ni à en triompher
, fi la malice des propos que l'on invente
chaque jour ne l'y forçoit ; il en eft encore aux➡
quels il croit devoir donner ici un démenti public
Ces propos font qu'il donne des frictions à fes
malades , & que c'eft précisément ce moyen qui lui
fait opérer les cures qu'il cite. A cela M. Keyfer
répond encore comme à la derniere reffource de
fes Adverfaires , que c'eft une fauffeté d'autant
plus grande , qu'il n'en a jamais donné une feule s
qu'il en eft bien éloigné , & qu'il leur défie de
lui citer qui que ce foit qui ofe dire qu'il lui en
ait donné. Ce font là des faits , & ces Meffieurs
peuvent actuellement chercher s'ils en trouveront
Il leur ajoutera encore que ces fortes d'imputa
tions font d'autant plus maladroites , qu'actuel
lement il eft aifé de fçavoir par la multiplicité de
fes Correfpondans , fi le remede a befoin de fric
tions pour guérir , &fi quelqu'un dans la Province
les a employées avec fes dragées. D'autres pour
effrayer le Public , & l'éloigner de ce remede , font
courir le bruit qu'il lui eft mort plufieurs malades
entre les mains. Fauffeté d'autant plus grande
qu'il ne lui en eft pas mort encore un feul , & il
214 MERCURE DE FRANCE.
les défie pareillement de l
foit , riche , pauvre , ou fol
malheureux fort par fes remedes.
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Résumé : Cure particuliere & de remarque.
Le texte décrit la guérison de M. de *** par M. Keyfer, après l'échec de divers traitements et frictions. Avant de procéder, M. Keyfer a consulté des médecins et chirurgiens compétents. Suite à la guérison, ces professionnels ont exprimé leur surprise. Face aux rumeurs affirmant que M. Keyfer aurait échoué ou aurait eu besoin de remèdes supplémentaires, ce dernier présente une lettre d'un maître en chirurgie de Paris et la réponse de M. ***, confirmant sa bonne santé et attribuant sa guérison à M. Keyfer. Le texte réfute également les fausses accusations portées contre M. Keyfer, notamment celle de donner des frictions ou de causer la mort de patients. Ces allégations sont qualifiées d'infondées, et M. Keyfer défie ses détracteurs de prouver le contraire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 218-222
EXTRAIT de différentes cures dans différentes Villes du Royaume.
Début :
J'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, les Certificats de deux de mes [...]
Mots clefs :
Nîmes, M. Keyser, Chirurgiens, Maladies vénériennes, Guérison, Certificats, Symptômes, Médecins, Dragées, Metz, Curés, Villes de France, Succès
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de différentes cures dans différentes Villes du Royaume.
EXTRAIT de différentes cures dans
différentes Villes du Royaume.
Nimes en Languedoc.
Lettre de M. Rajoux , Docteur en Médecine
, & Membre de l'Acad, Royale
de Nimes ; à M. Keyfer.
'Ar l'honneur de vous envoyer , Monfieur ,
les Certificats de deux de mes Confrères , & de
trois Maîtres en . Chirurgie de cette Ville , dont
l'un eft le Doyen , & tous les trois Chirurgiens
très - expérimentés. Vous verrez qu'ils ont été
très - fatisfaits de la cure que j'ai faite , & dont
je vous ai rendu compre dans mes précédentes,
MARS. 1759. 219
Vous pouvez en faire l'ufage qu'il vous plaira ,
& fi vous les faites inférer dans le premier Mercure
, vous pourriez y joindre un Extrait court
& fuccint de la maladie. J'espère , Monfieur ,
que votre remède aura dans cette Ville la même
réputation qu'il a partout ailleurs , quand il fera
fagement adminiftré : car je vous répéte qu'il y
faut beaucoup d'art. Dès que les épreuves que
j'ai faites encore feront connues , on ne fera
certainement point de difficulté de fe fier pour
la guérifon des maladies vénériennes à un remède
dont on verra partout les effets aufli heureux &
auffi -bien conftatés .
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé RAJOUx , Dot en Méd.
Extrait des Certificats de Meffieurs les
Médecins de Nîmes. ( On Jupprime les
détails d'une Maladie qui étoit des plus
graves.)
Nous Pierre Baux , Docteur en Médecine de
J'Univerfité de Montpellier , Correfpondant des
Académies Royales des Sciences de Paris & de
Montpellier , Aggrégé au Collège des Médecins
de Nimes , & Jean-Baptiste Mitier , Do &tear en
Médecins , Aggrégé au Collège des Médecins de
Nimes :
Certifions & atteftons que le premier Septembre
1758 nous avons vifité , conjointement avec
M. Rajoux , Médecin de l'Hôtel - Dieu , & Membre
de l'Académie Royale de Nimes , la nommée
Marguerite ***, femme de Jofeph R** , que nous
avons trouvée dans un état des plus cruels , accablée
de tous les plus graves fymptomes qui caractérifent
la maladie vénérienne ... la Malade ne
Kij
220 MERCURE DE FRANCE .
pouvant plus manger ni dormir , & étant enfin
dans un état d'exténuation qui faifoit craindre
pour la vie qu'ayant commencé à prendre les
Dragées anti- vénériennes de M. Keyfer , le 8 du
mois de Septembre , fous la direction de M.
Rajoux , ce remède a produit l'effet le plus heureux
que nous ayant été repréſentée le 2 Décembre
, un mois après l'ufage des Dragées , afin
d'être plus certains de la guérifon ; nous avons
trouvé qu'elle étoit parfaitement guérie... que
la Malade ne fouffroit plus aucune espèce de douleur
, & étoit d'un embonpoint qui la faifoit preque
méconnoître. En conféquence de quoi nous
ne pouvons que rendre un bon témoignage du
fuccès de la méthode qui a été employée dans
cette occafion , & avons donné la préfente Atteltation.
A Nîmes , le 27 Décembre 1758 .
Signé BAUX & MITIER. D. E. M.
Extrait des Certificats de Meffieurs Mitier,
Bonnefoi & Clufeau , Maitres en Chiturgie
de ladite Ville, pour la même care.
Nous fouffignés , Maîtres Chirurgiens de
Nimes, certifions que le premier Novembre 1758,
nous avons été appellés conjointement avec M.
Kajoux Docteur en Médecine de la Faculté de
Montpellier pour voir & vifiter la nommée Marguerite
*** femme de Joſeph
** que nous n'eumes
befoin que des yeux pour juger de fa maladie.
Que cette femme étoit dans un état digne de
pitié .... Que M. Rajoux fe chargea de la cure de
cette femme , avec les Dragées de M. Keyfer ;
& qu'elles ont eu dans fes mains un fi heureux
fuccès, que vers le commencement de Décembre ,
peut-être un mois après la guérifon , nous avons
MAR S. 1759.
221
été furpris de trouver cette femme fans aucune
incommodité. En conféquence de quoi nous ne
pouvons que donner des éloges au mérite de cette
compofition dans la cure des Maladies Vénériennes
, quand elle fera furtout conduite par un habile
Médecin. A Nîmes le 22 Décembre 1758.
Signé , MITIER Chirurgien- Major de l'Hôtel-
Dieu , BONNEFOY , CLUZEAU ,
Maîtres en
Chirurgie.
Il vient de fe faire également à S. Malo , à
Metz, & dans diverfes autres Villes des cures autentiques
dont il fera rendu compte fucceffivement
parce qu'on ne peut les inférer que les unes après
les autres. Le Public obfervera que depuis deux
ans, prefque toutes les principales Villes du Royaume
ont envoyé les certificats les plus authentiques
, qu'il ne peut y avoir de brigues , ni de
faveurs dans des faits atteftés aufli généralement ;
que jamais remède n'a été expo é a tant d'épreuves
; que M. Keyfer fait aujourd'hui fon feizième
traitement à l'Hôpital de M. le Maréchal de Biron
; qu'il y a guéri plus de 3 à 400 foldats qui
exiftent , & dont il ne lui eft pas mort un feul
entre les mains ; qu'il a fait plus de trois mille
cures à Paris ; que fon remède en a fait auta nt
dans les Provinces , & que malgré les comptes
exacts & vrais qu'il en a rendas , il voit avec douleur
qu'il eft perpétuellement des gens affez ennemis
du bien public & de l'humanité pour chercher
à décrier ce remèdę .
D'autres font affez ignorans pour ofer dire fans
le connoître , qu'il eft compofe de drogues pernicieufes
, tandis que ce n'eft que du mercure extrêmement
purifié , & que d'ailleurs on peut ef
fayer de le décompofer quand on voudra : d'autres
affez imbécilles pour dire qu'il eft infuffifant
parce qu'il aura quelquefois échoué contre de,
K iij
222 MERCURE DE FRANCE.
maladies compliquées , où n'ayant agi que contre
la maladie vénérienne , qu'il aura détruite , il
n'aura pas fait le miracle d'emporter toutes les
autres complications , & tandis qu'il y a cent faits
qui prouveront qu'il a guéri des Maladies manquées
jufqu'à fept fois par les frictions ; enfin qui
employent toutes fortes de manoeuvres pour le
difcréditer , foit par jaloufie , foit par ignorance,
ou par un entêrement déplacé.
différentes Villes du Royaume.
Nimes en Languedoc.
Lettre de M. Rajoux , Docteur en Médecine
, & Membre de l'Acad, Royale
de Nimes ; à M. Keyfer.
'Ar l'honneur de vous envoyer , Monfieur ,
les Certificats de deux de mes Confrères , & de
trois Maîtres en . Chirurgie de cette Ville , dont
l'un eft le Doyen , & tous les trois Chirurgiens
très - expérimentés. Vous verrez qu'ils ont été
très - fatisfaits de la cure que j'ai faite , & dont
je vous ai rendu compre dans mes précédentes,
MARS. 1759. 219
Vous pouvez en faire l'ufage qu'il vous plaira ,
& fi vous les faites inférer dans le premier Mercure
, vous pourriez y joindre un Extrait court
& fuccint de la maladie. J'espère , Monfieur ,
que votre remède aura dans cette Ville la même
réputation qu'il a partout ailleurs , quand il fera
fagement adminiftré : car je vous répéte qu'il y
faut beaucoup d'art. Dès que les épreuves que
j'ai faites encore feront connues , on ne fera
certainement point de difficulté de fe fier pour
la guérifon des maladies vénériennes à un remède
dont on verra partout les effets aufli heureux &
auffi -bien conftatés .
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé RAJOUx , Dot en Méd.
Extrait des Certificats de Meffieurs les
Médecins de Nîmes. ( On Jupprime les
détails d'une Maladie qui étoit des plus
graves.)
Nous Pierre Baux , Docteur en Médecine de
J'Univerfité de Montpellier , Correfpondant des
Académies Royales des Sciences de Paris & de
Montpellier , Aggrégé au Collège des Médecins
de Nimes , & Jean-Baptiste Mitier , Do &tear en
Médecins , Aggrégé au Collège des Médecins de
Nimes :
Certifions & atteftons que le premier Septembre
1758 nous avons vifité , conjointement avec
M. Rajoux , Médecin de l'Hôtel - Dieu , & Membre
de l'Académie Royale de Nimes , la nommée
Marguerite ***, femme de Jofeph R** , que nous
avons trouvée dans un état des plus cruels , accablée
de tous les plus graves fymptomes qui caractérifent
la maladie vénérienne ... la Malade ne
Kij
220 MERCURE DE FRANCE .
pouvant plus manger ni dormir , & étant enfin
dans un état d'exténuation qui faifoit craindre
pour la vie qu'ayant commencé à prendre les
Dragées anti- vénériennes de M. Keyfer , le 8 du
mois de Septembre , fous la direction de M.
Rajoux , ce remède a produit l'effet le plus heureux
que nous ayant été repréſentée le 2 Décembre
, un mois après l'ufage des Dragées , afin
d'être plus certains de la guérifon ; nous avons
trouvé qu'elle étoit parfaitement guérie... que
la Malade ne fouffroit plus aucune espèce de douleur
, & étoit d'un embonpoint qui la faifoit preque
méconnoître. En conféquence de quoi nous
ne pouvons que rendre un bon témoignage du
fuccès de la méthode qui a été employée dans
cette occafion , & avons donné la préfente Atteltation.
A Nîmes , le 27 Décembre 1758 .
Signé BAUX & MITIER. D. E. M.
Extrait des Certificats de Meffieurs Mitier,
Bonnefoi & Clufeau , Maitres en Chiturgie
de ladite Ville, pour la même care.
Nous fouffignés , Maîtres Chirurgiens de
Nimes, certifions que le premier Novembre 1758,
nous avons été appellés conjointement avec M.
Kajoux Docteur en Médecine de la Faculté de
Montpellier pour voir & vifiter la nommée Marguerite
*** femme de Joſeph
** que nous n'eumes
befoin que des yeux pour juger de fa maladie.
Que cette femme étoit dans un état digne de
pitié .... Que M. Rajoux fe chargea de la cure de
cette femme , avec les Dragées de M. Keyfer ;
& qu'elles ont eu dans fes mains un fi heureux
fuccès, que vers le commencement de Décembre ,
peut-être un mois après la guérifon , nous avons
MAR S. 1759.
221
été furpris de trouver cette femme fans aucune
incommodité. En conféquence de quoi nous ne
pouvons que donner des éloges au mérite de cette
compofition dans la cure des Maladies Vénériennes
, quand elle fera furtout conduite par un habile
Médecin. A Nîmes le 22 Décembre 1758.
Signé , MITIER Chirurgien- Major de l'Hôtel-
Dieu , BONNEFOY , CLUZEAU ,
Maîtres en
Chirurgie.
Il vient de fe faire également à S. Malo , à
Metz, & dans diverfes autres Villes des cures autentiques
dont il fera rendu compte fucceffivement
parce qu'on ne peut les inférer que les unes après
les autres. Le Public obfervera que depuis deux
ans, prefque toutes les principales Villes du Royaume
ont envoyé les certificats les plus authentiques
, qu'il ne peut y avoir de brigues , ni de
faveurs dans des faits atteftés aufli généralement ;
que jamais remède n'a été expo é a tant d'épreuves
; que M. Keyfer fait aujourd'hui fon feizième
traitement à l'Hôpital de M. le Maréchal de Biron
; qu'il y a guéri plus de 3 à 400 foldats qui
exiftent , & dont il ne lui eft pas mort un feul
entre les mains ; qu'il a fait plus de trois mille
cures à Paris ; que fon remède en a fait auta nt
dans les Provinces , & que malgré les comptes
exacts & vrais qu'il en a rendas , il voit avec douleur
qu'il eft perpétuellement des gens affez ennemis
du bien public & de l'humanité pour chercher
à décrier ce remèdę .
D'autres font affez ignorans pour ofer dire fans
le connoître , qu'il eft compofe de drogues pernicieufes
, tandis que ce n'eft que du mercure extrêmement
purifié , & que d'ailleurs on peut ef
fayer de le décompofer quand on voudra : d'autres
affez imbécilles pour dire qu'il eft infuffifant
parce qu'il aura quelquefois échoué contre de,
K iij
222 MERCURE DE FRANCE.
maladies compliquées , où n'ayant agi que contre
la maladie vénérienne , qu'il aura détruite , il
n'aura pas fait le miracle d'emporter toutes les
autres complications , & tandis qu'il y a cent faits
qui prouveront qu'il a guéri des Maladies manquées
jufqu'à fept fois par les frictions ; enfin qui
employent toutes fortes de manoeuvres pour le
difcréditer , foit par jaloufie , foit par ignorance,
ou par un entêrement déplacé.
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Résumé : EXTRAIT de différentes cures dans différentes Villes du Royaume.
Le document relate des témoignages de médecins et chirurgiens de Nîmes concernant l'efficacité d'un remède contre les maladies vénériennes. M. Rajoux, Docteur en Médecine et membre de l'Académie Royale de Nîmes, a traité avec succès une patiente nommée Marguerite, souffrant de symptômes graves de la maladie vénérienne. Plusieurs certificats médicaux, émanant de M. Baux, M. Mitier, M. Bonnefoi et M. Cluzeau, attestent de la guérison complète de Marguerite après l'administration des dragées anti-vénériennes de M. Keyfer, sous la supervision de M. Rajoux. Ces témoignages mettent en avant l'efficacité du remède lorsqu'il est administré par un médecin compétent. Des guérisons similaires ont été rapportées dans d'autres villes comme Saint-Malo et Metz. Le remède, composé de mercure purifié, a également été utilisé avec succès dans diverses régions, notamment à l'Hôpital du Maréchal de Biron et à Paris, où plus de 3 000 cures ont été réalisées. Malgré ces succès, le remède fait face à des critiques de la part de personnes mal informées ou malveillantes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 213-214
CURE particulière entreprise de l'ordre & par la charité de M. le Maréchal Duc de Biron.
Début :
Le nommé Francoeur Soldat de la Compagnie d'Hallot, traité à l'Hopital au mois [...]
Mots clefs :
Soldat, Malade, Guérison, Maladies vénériennes, M. Keyser, Médecins, Remède, Cure, Certificats
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CURE particulière entreprise de l'ordre & par la charité de M. le Maréchal Duc de Biron.
CvRE particulière entrepriſe de l'ordre &
par la charité de M. le Maréchal Duc
de Biron.
Le nommé Francoeur Soldat de la Compagnie
d'Hallot, traité à l'Hopital au mois d'Aoûr 17 58,
& parfaitement guéri au mois de Septembre de la
même année, ainſi qu'il appert par les Regiſtres
de l'Hôpital & qn'il en a été rendu compte dans
le temps, avoit infeété de la 1maladie Vénérienne
dont il étoit attaqué ſa femme & un enfant de
dix-huit mois. L'un & l'autre étoient dignes de
compaſſion & dans un état inexprimable, l'enfant
reſpiroit à peine, une fiévre lente ne lê quittoit pas
depuis longtemps , & ce malheureux enfant étoit
menacé † mort la plus prochaine ; M. Keyſer
avant d'entreprendre la mere & l'enfant dans un
âge auſſi tendre, crut devoir inviter pluſieurs Mé
decins & Chirurgiens à les aller voir, tant pour
conſtater leur état que pour être témoins du trai
tement qu'il ſe diſpoſoit à en faire , & il raſſem
bla en conſéquence tous ceux qui ayant déjà quel- '
que connoiſſance du remède, lui étoient connus
pour être ſuſceptibles de vérité, dejuſtice & d'im
partialité; en conſéquence il entreprit ces malades
ſous leurs yeux, & a peine ſon remède commen
ça-t-il à leur être adminiſtré, que tous ceux qui
éclairèrent ſon adminiſtration, furent non-ſeule
nnent étonnés, mais pleins d'admiration de voir
ſurtout dans l'enfant les progrès miraculeux qui
furent ſuivis d'une cure radicale & complette, &
de plus de voir pendant le cours de ſon traite,
ment, pouſſer à ce malheureux enfant ſix dents,
ſaus que cet incident ni le remède parût luicauſer
aucune irrcommodité.
Ces faits ſont dans la plus exacte vérité , &
2 14 ME R CURE DE FRANCE.
à la connoiſſance de M. le Maréchal de Biron ,
· de M. de Cornillon Major général, de MM. les
Sergens-Majors , de MM. Guerin, Bourbelin,
Dieuzayde, & pluſieurs autres perſonnes de l'Art,
qui nous ont été par un exemple auſſi frappant
bien convaincus non ſeulement de l'innocence du
remède, mais même de ſa ſupériorité ſur tous au
tres pour les Maladies Vénériennes.
M. Keyſer prie Meſſieurs ſes Correſpondans
de vouloir bien , pour des raiſons particulières ,
faire décompoſer dans les principales Villes de
· leurs réſidences, par les plus habiles Chymiſtes
ou Apoticaires, quelques parties du remède qu'il
leur a envoyé & de vouloir bien après leurs opé
rations, lui envoyer les déclarations ou certificats
de ces mêmes perſonnes, quelles qu'elles ſoient ,
pour ou contre le remède, afin qu'il les faſſe in
ſérer dans les Mercures ſucceſſifs.
par la charité de M. le Maréchal Duc
de Biron.
Le nommé Francoeur Soldat de la Compagnie
d'Hallot, traité à l'Hopital au mois d'Aoûr 17 58,
& parfaitement guéri au mois de Septembre de la
même année, ainſi qu'il appert par les Regiſtres
de l'Hôpital & qn'il en a été rendu compte dans
le temps, avoit infeété de la 1maladie Vénérienne
dont il étoit attaqué ſa femme & un enfant de
dix-huit mois. L'un & l'autre étoient dignes de
compaſſion & dans un état inexprimable, l'enfant
reſpiroit à peine, une fiévre lente ne lê quittoit pas
depuis longtemps , & ce malheureux enfant étoit
menacé † mort la plus prochaine ; M. Keyſer
avant d'entreprendre la mere & l'enfant dans un
âge auſſi tendre, crut devoir inviter pluſieurs Mé
decins & Chirurgiens à les aller voir, tant pour
conſtater leur état que pour être témoins du trai
tement qu'il ſe diſpoſoit à en faire , & il raſſem
bla en conſéquence tous ceux qui ayant déjà quel- '
que connoiſſance du remède, lui étoient connus
pour être ſuſceptibles de vérité, dejuſtice & d'im
partialité; en conſéquence il entreprit ces malades
ſous leurs yeux, & a peine ſon remède commen
ça-t-il à leur être adminiſtré, que tous ceux qui
éclairèrent ſon adminiſtration, furent non-ſeule
nnent étonnés, mais pleins d'admiration de voir
ſurtout dans l'enfant les progrès miraculeux qui
furent ſuivis d'une cure radicale & complette, &
de plus de voir pendant le cours de ſon traite,
ment, pouſſer à ce malheureux enfant ſix dents,
ſaus que cet incident ni le remède parût luicauſer
aucune irrcommodité.
Ces faits ſont dans la plus exacte vérité , &
2 14 ME R CURE DE FRANCE.
à la connoiſſance de M. le Maréchal de Biron ,
· de M. de Cornillon Major général, de MM. les
Sergens-Majors , de MM. Guerin, Bourbelin,
Dieuzayde, & pluſieurs autres perſonnes de l'Art,
qui nous ont été par un exemple auſſi frappant
bien convaincus non ſeulement de l'innocence du
remède, mais même de ſa ſupériorité ſur tous au
tres pour les Maladies Vénériennes.
M. Keyſer prie Meſſieurs ſes Correſpondans
de vouloir bien , pour des raiſons particulières ,
faire décompoſer dans les principales Villes de
· leurs réſidences, par les plus habiles Chymiſtes
ou Apoticaires, quelques parties du remède qu'il
leur a envoyé & de vouloir bien après leurs opé
rations, lui envoyer les déclarations ou certificats
de ces mêmes perſonnes, quelles qu'elles ſoient ,
pour ou contre le remède, afin qu'il les faſſe in
ſérer dans les Mercures ſucceſſifs.
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Résumé : CURE particulière entreprise de l'ordre & par la charité de M. le Maréchal Duc de Biron.
En août 1758, M. Keyser, sous le patronage du Maréchal Duc de Biron, a mené une entreprise médicale impliquant un soldat nommé Francoeur, sa femme et leur enfant de dix-huit mois. Le soldat avait transmis la maladie vénérienne à sa famille. L'enfant, en état critique avec une fièvre persistante, était menacé de mort imminente. Avant de traiter la mère et l'enfant, M. Keyser a invité plusieurs médecins et chirurgiens pour constater leur état et témoigner du traitement. Le remède administré a rapidement montré des progrès miraculeux, notamment chez l'enfant, qui a guéri complètement et a même poussé six dents sans inconfort. Ces faits sont attestés par plusieurs personnalités, dont le Maréchal de Biron et M. de Cornillon, convaincus de l'innocuité et de la supériorité du remède pour les maladies vénériennes. M. Keyser demande à ses correspondants de faire analyser le remède par des chimistes ou apothicaires locaux et de lui envoyer leurs déclarations pour publication dans les Mercures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 219-224
Lettre de M. Keyser à Messieurs ses Correspondans, tant dans les principales Villes du Royaume, que dans l'étranger.
Début :
J'ai reçu, Messieurs, toutes les Lettres dont vous m'avez honoré. [...]
Mots clefs :
Vérité, Critiques, Remède, Certificats, Fausses accusations, Amitié, Médecins, Cure, Composants, Maréchal de Biron
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre de M. Keyser à Messieurs ses Correspondans, tant dans les principales Villes du Royaume, que dans l'étranger.
LETTRE de M. Keyfer à Meffieurs fes
Correfpondans , tant dans les principales
Villes du Royaume , que dans
l'étranger.
J'AI ' AI reçu , Meffieurs , toutes les Lettres dont
vous m'avez honoré . Je fais fenfible comme je
le dois à toutes les marques de bonté & de zèle
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
que vous n'avez ceffé de me témoigner jufqu'ici,
Je vous fais mille remercimens du mépris & du
renvoi que vous m'avez fait du fot imprimé en
forme de prophétie , qui vous a été adreflé fans
doute par quelqu'un de ces Anonymes dont les
écrits font auffi méprifables que leurs perfonnes ,
gens qui ne s'occupent qu'à imaginer des noirceurs
pour fatisfaire à la fois leur jaloufie & leur
envie de nuire. Je fuis également pénétré de reconnoiffance
du peu de croyance que vous avez
donnée à tout ce que l'Auteur du Traité des Tumeurs
& Ulcères a légèrement avancé contre
mon remède , dont vous connoiſſez & avez été
à portée de voir les effets beaucoup mieux que lui.
Vous fçavez , Meffieurs , que lorſqu'il a été
queftion de vous envoyer ce remède , je ne vous
ai jamais demandé que ce que l'honneur , la jultice
& la vérité pouvoient exiger de vous . Jefuis
même perfuadé que j'aurois très- mal réuffi s'il
en eût été autrement . Vous fçavez qu'aucun motif
d'intérêt n'eft encore entré dans notre corref
pondance , puifque non feulement je ne vous ai
encore fixé aucun prix , mais que je vous ai toujours
prié de faire des effais , de m'en dire votre
fentiment avec franchiſe , & de foulager les Pauvres
dans l'occafion . Ce font ici des faits , Meffieurs:
vous fçavez qu'il n'y a point de myſtères
entre nous , & que je ne vous ai jamais demandé
pi grace ni faveur. La querelle que l'on me fait ,"
quoiqu'injufte & défapprouvée des honnêtes
gens , devient longue & férieufe. C'eſt la cauſe du
Public , c'eft la vôtre , c'eſt la mienne , & il eſt
aifé de voir que je ne crains pas de la plaider
ouvertement , ne voulant avoir que la vérité pour
moi , & ne réclamant que ce que vous m'avez.
mandé avoir fait & vu.
Yous avez depuis quatre ans eu la bonić de
DECEMBRE. 1759 2212
me témoigner par quantité de lettres remiſes à
Mgr le Maréchal Duc de Biron , & qui feront
préfentées avant qu'il foit peu à l'Académie des
Sciences, une fatisfaction générale, en m'envoyant
même les détails des guérifons nombreuſes &
étonnantes que vous avez opérées partout. Suivant
vos certificats , vos lettres & vos aveux , je
les ai fucceffivement fait inférer dans les différens
Mercures.
Vous fçavez , Meffieurs , fi ces détails ont été
faux , fi vos Certificats ont été factices , mendics
ou extorqués , & vous trouverez fans doute bien
fingulier , pour ne pas dire plus , que fans voir ,
fans rien examiner , dans le temps que j'annonce
que ces Pièces font entre les mains d'un Maréchal
de France , il fe trouve quelqu'un qui ofe les
combattre , doute de leur réalité , & veuille raifonner
imprudemment de ce qu'il ne connoît
pas.
Vous avez reconnu de plus par les analyfes que
vous avez bien voulu faire faire partout fous VOS
yeux , & celles que vous avez faites vous-même ,
la légéreté de la premiere imputation de mon
adverfaire , n'ayant trouvé ni reconnu aucune
trace de Sublimé corrofif dans le remède ; cependant
je dois vous prévenir que quoiqu'il en ait été
bien perfuadé lui - même , ou qu'il air du moins
fait lemblant de l'être , il vient de m'attaquer
de nouveau , & avec plus de vivacité que jamais
dans un extrait de fon dernier ouvrage accompagné
de Lettres qu'il a intitulées Lettres de Mé--
decins de Paris , dé Province , &c . Or comme
vous êtes , Meffieurs , en état actuellement de fçavoir
à quoi vous en tenir par vos propres faits anciens
& journaliers , je vous prie de vouloir bien
faire acheter ces belles & magnifiques lettres
ou plutôt libelles contre moi , qui ne fe vendent:
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
que 18 fols chez Cavelier à Paris , afin de comparer
tous les raifonnemens dont elles font remplies
avec ce que vous avez vû .
Je finis en vous priant de me continuer votre
amitié , mais en vous recommandant de n'avoir ja
mais que le bien public en vue , de n'avoir à
mon égard aucune complaifance quelconque.
Dans les cas où vous ne feriez pas contens ,
ou que vous auriez des raifons particulieres de
ne plus vous fervir de mon remede , je vous
fupplie de l'abandonner ou de me le renvoyer
tout uniment , mon intention n'ayant jamais
été de vous demander grace , ni faveur , ni de
vous gêner d'aucune façon ; ayant , ( quelque ,
chofe que puiffe dire mon adverfaire , ) beaucoup
moins en vue les motifs d'intérêt & de fortune ,
que l'avantage public & le falut des Citoyens.
Quant aux autres reproches que non adverfaire
me fait dans fes lettres , j'aurai l'honneur
de lui répondre inceffamment , & je ne fuis pas
embarraffé de mettre les perfonnes vraies &
impartiales de mon parti , comme je me flatte
de l'avoir toujours fait. En attendant je vous prie
d'être perfuadés que tant que vous verrez fubfifter
cet Hôpital , ce fera une preuve indubitable
de l'efficacité de mon remede ; car il feroit extra--
vagant de croire que M. le Maréchal de Biron
s'obftinât à l'y faire adminiftrer à moins d'une
fuite conftante de guérifons réelles.
Quelqu'un qui avant de fe inettre en état
de connoître & de juger mon remede difoit?
tout haut à qui vouloit l'entendre qu'il m'écraféroit
; qui ayant vu en diverfes occafions de
belles cures & des effets étonnans , toujours feul
de fon avis , toujours déclamant contre moi
fans juftice & fans raifon , quoi qu'ayent pu lu
DECEMBRE. 1759: 223
•
dire plufieurs Médecins célèbres & d'habiles Chirurgiens
, n'a jamais voulu convenir ni´de la ma- ´
ladie , ni de la guérifon ;
Quelqu'un qui ayant reconnu chez MM. Piat
& Cadet la premiere erreur à l'égard du fubli
mé corrofif, ayant dit en préfence de témoinst
qu'il étoit galant homme , qu'il fe rétracteroit ,.
loin de fuivre ces fentimens généreux , imagine?
& employe de nouveaux moyens pour m'écra--
fer & intimider le Public mal - à- propos ;
Quelqu'un qui lorfque j'ai cité 3 ou 4 mille
cures operées par vous , Meffieurs , & par moi ,
tant à Paris que dans les Provinces , ne dédaigne
pas de fe joindre avec le fieur Thomas & le
heur Maunier pour me fufciter un pauvre garcon
Perruquier qui n'a pas été traité par moi
libertin obftiné qu'on n'a pas guéri à caufe'
de fa débauche continuelle même pendant le:
traitement , qui n'a pris qu'une centaine de dragées
au plus , lorfqu'il en faut cinq à fix cent:
pour un traitement ; à qui l'on a fait figner un
certificat qu'il défavoue par un autre certificat qui
eft entre les mains de M. le Maréchal de Biron ;
Quelqu'un qui lorfque l'Académie des Scien--
ces eft fuppliée de vouloir bien examiner & juger
publiquement la compofition du remede &
fes effets , moyen approuvé du Public & de tous
les honnêtes gens , n'a rien de plus preffé que de
faire affembler la Faculté pour tâcher de s'oppofer
à cette démarche , & finit par pier la
compétence de l'Académie , quoiqu'il y ait plufieurs
de fes Confreres , & d'habiles Chirurgiens
reconnus pour être plus en état que qui que ce
foit de terminer la querelle d'une façon juſte &
décente ;
Quelqu'un enfin qui n'a mis dans tout ceci
que de l'injuftice , de l'entêtement & de l'animo
224 MERCURE DE FRANCE.
fité , n'eft pas je crois au tribunal des gens équi
tables & éclau és un ennemi bien redoutable.
Plufieurs de vous , Mellieurs , m'offrent d'écrire
à mon adverfaire & de lui prouver que fes raifonnemens
ne tiennent pas contre des faits . J'accepte
vos offres ; mais en même temps M. le Maréchal
Duc de Biron m'ordonne de vous mander
de vouloir bien lui envoyer directement la copie
fignée des lettres que vous écrirez au Médecin
, ou bien un détail abrégé de ce que vous avez
fait , de ce que vous avez vu , & de ce que vous
penfez du remede; mondit Seigneur voulant outre
les preuves qu'il a acquifes , connoître la vérité de
toutes parts. Vous êtes foixante ; il n'y a parmi
vous que deux perſonnes à qui on puiffe donner
le nom de mes élèves ; cette cauſe vous intérelle .
Soyez mes juges , & montrez- vous foit en me
confondant , foit en confondant mon adverfaire,
les Partifans de la vérité.
Jai l'honnneur d'être & c. KEYSER.
Correfpondans , tant dans les principales
Villes du Royaume , que dans
l'étranger.
J'AI ' AI reçu , Meffieurs , toutes les Lettres dont
vous m'avez honoré . Je fais fenfible comme je
le dois à toutes les marques de bonté & de zèle
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
que vous n'avez ceffé de me témoigner jufqu'ici,
Je vous fais mille remercimens du mépris & du
renvoi que vous m'avez fait du fot imprimé en
forme de prophétie , qui vous a été adreflé fans
doute par quelqu'un de ces Anonymes dont les
écrits font auffi méprifables que leurs perfonnes ,
gens qui ne s'occupent qu'à imaginer des noirceurs
pour fatisfaire à la fois leur jaloufie & leur
envie de nuire. Je fuis également pénétré de reconnoiffance
du peu de croyance que vous avez
donnée à tout ce que l'Auteur du Traité des Tumeurs
& Ulcères a légèrement avancé contre
mon remède , dont vous connoiſſez & avez été
à portée de voir les effets beaucoup mieux que lui.
Vous fçavez , Meffieurs , que lorſqu'il a été
queftion de vous envoyer ce remède , je ne vous
ai jamais demandé que ce que l'honneur , la jultice
& la vérité pouvoient exiger de vous . Jefuis
même perfuadé que j'aurois très- mal réuffi s'il
en eût été autrement . Vous fçavez qu'aucun motif
d'intérêt n'eft encore entré dans notre corref
pondance , puifque non feulement je ne vous ai
encore fixé aucun prix , mais que je vous ai toujours
prié de faire des effais , de m'en dire votre
fentiment avec franchiſe , & de foulager les Pauvres
dans l'occafion . Ce font ici des faits , Meffieurs:
vous fçavez qu'il n'y a point de myſtères
entre nous , & que je ne vous ai jamais demandé
pi grace ni faveur. La querelle que l'on me fait ,"
quoiqu'injufte & défapprouvée des honnêtes
gens , devient longue & férieufe. C'eſt la cauſe du
Public , c'eft la vôtre , c'eſt la mienne , & il eſt
aifé de voir que je ne crains pas de la plaider
ouvertement , ne voulant avoir que la vérité pour
moi , & ne réclamant que ce que vous m'avez.
mandé avoir fait & vu.
Yous avez depuis quatre ans eu la bonić de
DECEMBRE. 1759 2212
me témoigner par quantité de lettres remiſes à
Mgr le Maréchal Duc de Biron , & qui feront
préfentées avant qu'il foit peu à l'Académie des
Sciences, une fatisfaction générale, en m'envoyant
même les détails des guérifons nombreuſes &
étonnantes que vous avez opérées partout. Suivant
vos certificats , vos lettres & vos aveux , je
les ai fucceffivement fait inférer dans les différens
Mercures.
Vous fçavez , Meffieurs , fi ces détails ont été
faux , fi vos Certificats ont été factices , mendics
ou extorqués , & vous trouverez fans doute bien
fingulier , pour ne pas dire plus , que fans voir ,
fans rien examiner , dans le temps que j'annonce
que ces Pièces font entre les mains d'un Maréchal
de France , il fe trouve quelqu'un qui ofe les
combattre , doute de leur réalité , & veuille raifonner
imprudemment de ce qu'il ne connoît
pas.
Vous avez reconnu de plus par les analyfes que
vous avez bien voulu faire faire partout fous VOS
yeux , & celles que vous avez faites vous-même ,
la légéreté de la premiere imputation de mon
adverfaire , n'ayant trouvé ni reconnu aucune
trace de Sublimé corrofif dans le remède ; cependant
je dois vous prévenir que quoiqu'il en ait été
bien perfuadé lui - même , ou qu'il air du moins
fait lemblant de l'être , il vient de m'attaquer
de nouveau , & avec plus de vivacité que jamais
dans un extrait de fon dernier ouvrage accompagné
de Lettres qu'il a intitulées Lettres de Mé--
decins de Paris , dé Province , &c . Or comme
vous êtes , Meffieurs , en état actuellement de fçavoir
à quoi vous en tenir par vos propres faits anciens
& journaliers , je vous prie de vouloir bien
faire acheter ces belles & magnifiques lettres
ou plutôt libelles contre moi , qui ne fe vendent:
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
que 18 fols chez Cavelier à Paris , afin de comparer
tous les raifonnemens dont elles font remplies
avec ce que vous avez vû .
Je finis en vous priant de me continuer votre
amitié , mais en vous recommandant de n'avoir ja
mais que le bien public en vue , de n'avoir à
mon égard aucune complaifance quelconque.
Dans les cas où vous ne feriez pas contens ,
ou que vous auriez des raifons particulieres de
ne plus vous fervir de mon remede , je vous
fupplie de l'abandonner ou de me le renvoyer
tout uniment , mon intention n'ayant jamais
été de vous demander grace , ni faveur , ni de
vous gêner d'aucune façon ; ayant , ( quelque ,
chofe que puiffe dire mon adverfaire , ) beaucoup
moins en vue les motifs d'intérêt & de fortune ,
que l'avantage public & le falut des Citoyens.
Quant aux autres reproches que non adverfaire
me fait dans fes lettres , j'aurai l'honneur
de lui répondre inceffamment , & je ne fuis pas
embarraffé de mettre les perfonnes vraies &
impartiales de mon parti , comme je me flatte
de l'avoir toujours fait. En attendant je vous prie
d'être perfuadés que tant que vous verrez fubfifter
cet Hôpital , ce fera une preuve indubitable
de l'efficacité de mon remede ; car il feroit extra--
vagant de croire que M. le Maréchal de Biron
s'obftinât à l'y faire adminiftrer à moins d'une
fuite conftante de guérifons réelles.
Quelqu'un qui avant de fe inettre en état
de connoître & de juger mon remede difoit?
tout haut à qui vouloit l'entendre qu'il m'écraféroit
; qui ayant vu en diverfes occafions de
belles cures & des effets étonnans , toujours feul
de fon avis , toujours déclamant contre moi
fans juftice & fans raifon , quoi qu'ayent pu lu
DECEMBRE. 1759: 223
•
dire plufieurs Médecins célèbres & d'habiles Chirurgiens
, n'a jamais voulu convenir ni´de la ma- ´
ladie , ni de la guérifon ;
Quelqu'un qui ayant reconnu chez MM. Piat
& Cadet la premiere erreur à l'égard du fubli
mé corrofif, ayant dit en préfence de témoinst
qu'il étoit galant homme , qu'il fe rétracteroit ,.
loin de fuivre ces fentimens généreux , imagine?
& employe de nouveaux moyens pour m'écra--
fer & intimider le Public mal - à- propos ;
Quelqu'un qui lorfque j'ai cité 3 ou 4 mille
cures operées par vous , Meffieurs , & par moi ,
tant à Paris que dans les Provinces , ne dédaigne
pas de fe joindre avec le fieur Thomas & le
heur Maunier pour me fufciter un pauvre garcon
Perruquier qui n'a pas été traité par moi
libertin obftiné qu'on n'a pas guéri à caufe'
de fa débauche continuelle même pendant le:
traitement , qui n'a pris qu'une centaine de dragées
au plus , lorfqu'il en faut cinq à fix cent:
pour un traitement ; à qui l'on a fait figner un
certificat qu'il défavoue par un autre certificat qui
eft entre les mains de M. le Maréchal de Biron ;
Quelqu'un qui lorfque l'Académie des Scien--
ces eft fuppliée de vouloir bien examiner & juger
publiquement la compofition du remede &
fes effets , moyen approuvé du Public & de tous
les honnêtes gens , n'a rien de plus preffé que de
faire affembler la Faculté pour tâcher de s'oppofer
à cette démarche , & finit par pier la
compétence de l'Académie , quoiqu'il y ait plufieurs
de fes Confreres , & d'habiles Chirurgiens
reconnus pour être plus en état que qui que ce
foit de terminer la querelle d'une façon juſte &
décente ;
Quelqu'un enfin qui n'a mis dans tout ceci
que de l'injuftice , de l'entêtement & de l'animo
224 MERCURE DE FRANCE.
fité , n'eft pas je crois au tribunal des gens équi
tables & éclau és un ennemi bien redoutable.
Plufieurs de vous , Mellieurs , m'offrent d'écrire
à mon adverfaire & de lui prouver que fes raifonnemens
ne tiennent pas contre des faits . J'accepte
vos offres ; mais en même temps M. le Maréchal
Duc de Biron m'ordonne de vous mander
de vouloir bien lui envoyer directement la copie
fignée des lettres que vous écrirez au Médecin
, ou bien un détail abrégé de ce que vous avez
fait , de ce que vous avez vu , & de ce que vous
penfez du remede; mondit Seigneur voulant outre
les preuves qu'il a acquifes , connoître la vérité de
toutes parts. Vous êtes foixante ; il n'y a parmi
vous que deux perſonnes à qui on puiffe donner
le nom de mes élèves ; cette cauſe vous intérelle .
Soyez mes juges , & montrez- vous foit en me
confondant , foit en confondant mon adverfaire,
les Partifans de la vérité.
Jai l'honnneur d'être & c. KEYSER.
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Résumé : Lettre de M. Keyser à Messieurs ses Correspondans, tant dans les principales Villes du Royaume, que dans l'étranger.
M. Keyfer écrit une lettre à ses correspondants dans diverses villes du Royaume et à l'étranger pour exprimer sa gratitude pour leur soutien et leur zèle. Il remercie également ses correspondants d'avoir ignoré et renvoyé un écrit anonyme diffamatoire et de ne pas avoir cru aux accusations du Traité des Tumeurs et Ulcères contre son remède. Keyfer souligne que sa correspondance avec eux n'a jamais été motivée par l'intérêt personnel et qu'il n'a jamais demandé de faveur ou de grâce. Il mentionne une querelle injuste et longue qui se prolonge, affirmant qu'il ne craint pas de la plaider ouvertement, ne voulant que la vérité. Depuis quatre ans, Keyfer a reçu des lettres de satisfaction générale, notamment via le Maréchal Duc de Biron, concernant les guérisons opérées grâce à son remède. Ces témoignages ont été publiés dans divers Mercures. Il invite ses correspondants à acheter et comparer les lettres diffamatoires récemment publiées contre lui, afin de les confronter avec les faits qu'ils ont observés. Keyfer conclut en demandant à ses correspondants de continuer leur amitié tout en ayant uniquement le bien public en vue. Il les encourage à abandonner ou à lui renvoyer son remède s'ils ne sont pas satisfaits, affirmant que son intention n'a jamais été de demander des faveurs ou de les gêner. Il promet de répondre aux autres reproches de son adversaire et de prouver l'efficacité de son remède, soutenu par les guérisons constantes observées à l'hôpital sous la direction du Maréchal de Biron.
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15
p. 251-254
AVIS.
Début :
S'il est de notre devoir de publier tout ce qui a rapport à la conservation des [...]
Mots clefs :
Remèdes, Maux incurables, Apoplexie, Maladie, Médecine, Guérison, Certificats, Médecins, Témoignages de patients, Sieur Arnoult
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texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
"
S'il eft de notre devoir de publier tout ce qui
a rapport à la confervation des Citoyens , les
Remédes qui préviennent ou guériffent des maux
regardés comme incurables méritent furtout
cette attention de notre part. Tel eft le Spécifique
da fieur Arnoult contre l'Apoplexie , cette maladie
cruelle devenue aujourd'hui fi commune ,
dont les faites font fi funeftes , & qui refifte fi
fouvent aux remédes ordinaires de la Médecine.
Depuis plus de foixante ans , l'expérience la plus
conftante & une foule innombrable d'autorités
ont accru chaque jour la réputation de ce pré-
L vj
252 MERCURE DE FRANCE.
cieux Topique , fans que l'on ait pu prouver que
dans ce long pace de temps , il foit arrivé à
au un de ceux qui s'en font fervis exactement, un
feul accident d'Apoplexie.
Le Roi de France , fur le rapport de M. Chicoyneau
, Confeiller d'Etat , premier Médecin de
Sa Majefté , Chancelier de l'Univerfité de Montpellier
, & de l'Académie Royale des Sciences ,
par un Arrêt de fon Confeil d'Etat , maintient
le fieur Arnoult dans le droit de compofer
& de vendre feul le reméde anti -Apoplectique ,
& défend à toutes perfonnes de quelqu'état &
condition qu'elles foient , de contrefaire , vendre
ni débiter ce reméde , à peine de 1000 liv . d'amende.
Cet Arrêt a été auffi rendu fur les témoignages
authentiques des perfonnes les plus
éminentes en dignité , & fur un nombre infini
d'expériences heureuſes , atteftées par les plus
grands Médecins de l'Europe , entr'autres , par
MM. Dumoulin & Sylva , Médecins confultans du
Roi de France , & Wolter , premier Médecin de
l'Empereur Charles VII , dont les noms immortels
dureront autant que l'Art même auquel ils
ont fait tant d'honneur. On peut joindre à ces
autorités refpectables , l'exemple d'un des plus célèbres
Médecins de nos jours , dont le nom va de
pair avec ceux de Dumoulin & de Sylva. Une
Lettre de M le Gagneur , Médecin de l'Hôpital
Royal de Verfailles , diftingué par fon mérite &
par les connoiffances , attefte que M. Helvétius ,
Médecin de la Faculté de Paris , premier Médecin
de la Reine de France , & de l'Académie Royale
des Sciences, tomba en apoplexie & paralyfie en
1746 ; que tous remédes lui ayant été inutiles ,
on lui mit le Sachet du fieur Arnoult, qui le rézablit
parfaitement , fous les yeux de toute la
FEVRIER. 1760. 253
Cour ; qu'il l'a foigneufement porté pendant
douze ans & jufqu'à la mort , qui n'a été caufée par
par aucune atteinte de cette maladie. Cette Lettre
ajoute , que M. Helvétius avoit d'abord été contraire
à ce remède ; mais que des expériences
réïtérées , & une connoiffance plus particulière de
fes vertus , l'avoient enfin obligé de s'en fervir &
d'en conſeiller l'uſage aux autres ..
On peut encore ajouter , que ces graves témoi
gnages, une foule de certificats authentiques , délivrés
par des perfonnes de la plus haute diftinction ,
tant dans l'Eglife que dans la Robe , telles que le
feu Cardinal deFleury, premier Miniftre de France,
le Cardinal de Polignac , qui a fait l'éloge de ce
reméde en pleine Académie , en citant douze Seigneurs
de fes parens & amis qu'il a certifié avoir
été guéris de l'apoplexie par l'ufage de ces précieux
topiques , S. A. Madame la Princeffe Henriette de
Naffau,M.l'Abbé deS.Hubert, Prince, Monfeigneur
leDuc de Gévres , Gouverneur de Paris , M. Mérault,
Confeiller d'Etat , Procureur Général du Grand-
Confeil , M. Hérault , Confeiller d'Etat & Lieute
nant Général de Police de la Ville de Paris , M..
l'Abbé Franquini , ci - devant Envoyé de Florence ,
Milady Simpil , M. le Baron de Hooke , Lieutenant-
Général des Armées du Roi , M. le Baron de
Rol, Brigadier des Armées du Roi à Soleure ,
M. de Molondin , Gouverneur de Soleure en
Suiffe , & un très grand nombre de Médecins &
de Chirurgiens très éclairés , & d'une réputation
bien établie : tels que MM. Garnier, Médecin de
la Faculté de Paris , premier Médecin du Roi à la
Martinique ; Foreflier , Médecin du Roi à Saintes ;
Mauran , Médecin à Bergerac ; le Mercier , Médecin
des Hôpitaux militaires ; Gaulard , Médecin
ordinaire du Roi ; Santeuil , Docteur Régent
de la Faculté de Paris ; Procop , Docteur - Régent
254 MERCURE DE FRANCE.
de la même Faculté ; l'Archevêque , Médecin de
Rouen & de la Faculté de Paris , Dionis , Fourneau
& Befnier , Docteurs Régens de la même
Faculté , le Comte , Médecin à Réthel - Mazarin ;
la Croix , Médecin à Bailleul en Flandre , Fels ,
Médecin & Bourguemeftre de Scheleſtat en Alface
; des Ruelles , Médecin à Mons ; Fourchat,
Médecin à Bagnols en bas - Languedoc ; Tuyard,
Médecin à Sens ; Desjours , Fevrier , & Dubertran
, Chirurgiens Jurés a Paris , Difport , premier
Chirurgien des armées du Roi , & Chirurgien
ordinaire de la Reine ; Deformeaux , Chirur
gien à Blois & une infinité d'autres , que l'on a
cités dans tous les Ouvrages périodiques , & dans
le petit Mémoire qui accompagne le ſpécifique.
Le fieur ARNOULT , feul poffeffeur du Sachet
antique -apoplectique , demeure à Paris , ruë Quincampoix.
Il avertit , que tous les Sachets quife diftribuentfous
fon nom , font faux & contrefaits , &
qu'il ne reconnoît que ceux qui font accompagnés
d'un Imprimé figné defa main.
Le prix eft de 12 livres.
"
S'il eft de notre devoir de publier tout ce qui
a rapport à la confervation des Citoyens , les
Remédes qui préviennent ou guériffent des maux
regardés comme incurables méritent furtout
cette attention de notre part. Tel eft le Spécifique
da fieur Arnoult contre l'Apoplexie , cette maladie
cruelle devenue aujourd'hui fi commune ,
dont les faites font fi funeftes , & qui refifte fi
fouvent aux remédes ordinaires de la Médecine.
Depuis plus de foixante ans , l'expérience la plus
conftante & une foule innombrable d'autorités
ont accru chaque jour la réputation de ce pré-
L vj
252 MERCURE DE FRANCE.
cieux Topique , fans que l'on ait pu prouver que
dans ce long pace de temps , il foit arrivé à
au un de ceux qui s'en font fervis exactement, un
feul accident d'Apoplexie.
Le Roi de France , fur le rapport de M. Chicoyneau
, Confeiller d'Etat , premier Médecin de
Sa Majefté , Chancelier de l'Univerfité de Montpellier
, & de l'Académie Royale des Sciences ,
par un Arrêt de fon Confeil d'Etat , maintient
le fieur Arnoult dans le droit de compofer
& de vendre feul le reméde anti -Apoplectique ,
& défend à toutes perfonnes de quelqu'état &
condition qu'elles foient , de contrefaire , vendre
ni débiter ce reméde , à peine de 1000 liv . d'amende.
Cet Arrêt a été auffi rendu fur les témoignages
authentiques des perfonnes les plus
éminentes en dignité , & fur un nombre infini
d'expériences heureuſes , atteftées par les plus
grands Médecins de l'Europe , entr'autres , par
MM. Dumoulin & Sylva , Médecins confultans du
Roi de France , & Wolter , premier Médecin de
l'Empereur Charles VII , dont les noms immortels
dureront autant que l'Art même auquel ils
ont fait tant d'honneur. On peut joindre à ces
autorités refpectables , l'exemple d'un des plus célèbres
Médecins de nos jours , dont le nom va de
pair avec ceux de Dumoulin & de Sylva. Une
Lettre de M le Gagneur , Médecin de l'Hôpital
Royal de Verfailles , diftingué par fon mérite &
par les connoiffances , attefte que M. Helvétius ,
Médecin de la Faculté de Paris , premier Médecin
de la Reine de France , & de l'Académie Royale
des Sciences, tomba en apoplexie & paralyfie en
1746 ; que tous remédes lui ayant été inutiles ,
on lui mit le Sachet du fieur Arnoult, qui le rézablit
parfaitement , fous les yeux de toute la
FEVRIER. 1760. 253
Cour ; qu'il l'a foigneufement porté pendant
douze ans & jufqu'à la mort , qui n'a été caufée par
par aucune atteinte de cette maladie. Cette Lettre
ajoute , que M. Helvétius avoit d'abord été contraire
à ce remède ; mais que des expériences
réïtérées , & une connoiffance plus particulière de
fes vertus , l'avoient enfin obligé de s'en fervir &
d'en conſeiller l'uſage aux autres ..
On peut encore ajouter , que ces graves témoi
gnages, une foule de certificats authentiques , délivrés
par des perfonnes de la plus haute diftinction ,
tant dans l'Eglife que dans la Robe , telles que le
feu Cardinal deFleury, premier Miniftre de France,
le Cardinal de Polignac , qui a fait l'éloge de ce
reméde en pleine Académie , en citant douze Seigneurs
de fes parens & amis qu'il a certifié avoir
été guéris de l'apoplexie par l'ufage de ces précieux
topiques , S. A. Madame la Princeffe Henriette de
Naffau,M.l'Abbé deS.Hubert, Prince, Monfeigneur
leDuc de Gévres , Gouverneur de Paris , M. Mérault,
Confeiller d'Etat , Procureur Général du Grand-
Confeil , M. Hérault , Confeiller d'Etat & Lieute
nant Général de Police de la Ville de Paris , M..
l'Abbé Franquini , ci - devant Envoyé de Florence ,
Milady Simpil , M. le Baron de Hooke , Lieutenant-
Général des Armées du Roi , M. le Baron de
Rol, Brigadier des Armées du Roi à Soleure ,
M. de Molondin , Gouverneur de Soleure en
Suiffe , & un très grand nombre de Médecins &
de Chirurgiens très éclairés , & d'une réputation
bien établie : tels que MM. Garnier, Médecin de
la Faculté de Paris , premier Médecin du Roi à la
Martinique ; Foreflier , Médecin du Roi à Saintes ;
Mauran , Médecin à Bergerac ; le Mercier , Médecin
des Hôpitaux militaires ; Gaulard , Médecin
ordinaire du Roi ; Santeuil , Docteur Régent
de la Faculté de Paris ; Procop , Docteur - Régent
254 MERCURE DE FRANCE.
de la même Faculté ; l'Archevêque , Médecin de
Rouen & de la Faculté de Paris , Dionis , Fourneau
& Befnier , Docteurs Régens de la même
Faculté , le Comte , Médecin à Réthel - Mazarin ;
la Croix , Médecin à Bailleul en Flandre , Fels ,
Médecin & Bourguemeftre de Scheleſtat en Alface
; des Ruelles , Médecin à Mons ; Fourchat,
Médecin à Bagnols en bas - Languedoc ; Tuyard,
Médecin à Sens ; Desjours , Fevrier , & Dubertran
, Chirurgiens Jurés a Paris , Difport , premier
Chirurgien des armées du Roi , & Chirurgien
ordinaire de la Reine ; Deformeaux , Chirur
gien à Blois & une infinité d'autres , que l'on a
cités dans tous les Ouvrages périodiques , & dans
le petit Mémoire qui accompagne le ſpécifique.
Le fieur ARNOULT , feul poffeffeur du Sachet
antique -apoplectique , demeure à Paris , ruë Quincampoix.
Il avertit , que tous les Sachets quife diftribuentfous
fon nom , font faux & contrefaits , &
qu'il ne reconnoît que ceux qui font accompagnés
d'un Imprimé figné defa main.
Le prix eft de 12 livres.
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Résumé : AVIS.
L'avis présente un remède contre l'apoplexie, une maladie fréquente et sévère, proposé par le sieur Arnoult. Ce remède, utilisé depuis plus de soixante ans, a démontré son efficacité grâce à de nombreux témoignages et expériences réussies. Le Roi de France, sur le rapport de M. Chicoyneau, a accordé au sieur Arnoult un droit exclusif de composition et de vente de ce remède, interdisant toute contrefaçon sous peine d'amende. Les témoignages en faveur du remède proviennent de personnalités éminentes, notamment des médecins renommés comme MM. Dumoulin, Sylva et Wolter, ainsi que des figures politiques et religieuses de haut rang. Par exemple, M. Helvétius, médecin de la Reine de France, a été guéri d'une apoplexie grâce à ce remède. De nombreux certificats authentiques de personnes distinguées et de médecins éclairés confirment l'efficacité du remède. Le sieur Arnoult, résidant à Paris, rue Quincampoix, avertit que seuls les sachets accompagnés d'un imprimé signé de sa main sont authentiques. Le prix du remède est fixé à 12 livres.
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16
p. 209-210
DE PAR LE ROI. Par Brevet & Privilége confirmé par deux Arrêts du Parlement du 17 Mai & 4 Septembre 1747.
Début :
Mlle Desmoulins, & feuë Madame sa mere, depuis plus de 50 ans, composé & distribue [...]
Mots clefs :
Suc de réglisse, Pâte de guimauve, Approbation, Médecins, Propriétés, Rhume, Maux de gorges, Maladies pulmonaires, Conservation, Conseils d'utilisation, Efficacité
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texteReconnaissance textuelle : DE PAR LE ROI. Par Brevet & Privilége confirmé par deux Arrêts du Parlement du 17 Mai & 4 Septembre 1747.
DE PAR LE ROI.
Par Brevet& Privilége confirmé pardeux Arrêts
duParlement du 17 Mai & 4 Septembre 1747.
Mlle Desmoulins , & feue Madame fa mere ,
depuis plus de fo ans , compole & diftribue le
véritable Suc de Régliffe & Pâte de Guimauvefans
fucre , fecret qu'elle feule tient par Madame
fa mere , de la véritable Dlle qui décéda en 1714.
Elle continue de le diftribuer avec fuccès dans
Paris , à la Cour , & dans toutes les Cours de
l'Europe , où elle fait des envois dudit Suc de régliffe
, Pâte de Guimauve , de l'aveu & approbation
de Meffieurs les premiers Médecins du Roi
& de la Faculté de Paris , lefquels en ont reconnu
l'utilité , s'en fervant dans toutes les maladies
du poulmon , thumes , aſthmes , inflammations,
& fluxions de poitrine , & en ordonnant l'ufage à
leurs malades.
Propriété dudi: Suc & Pâte.
Il guérit le rhume , fortifie la poitrine , adoucit
210 MERCURE DE FRANCE.
la voix , dégage la parole enrouće , arrête le
crachement de fang, des pulmoniques , & afthmatiques
; les perfonnes âgées qui font fujettes à la
pituite & qui touflent fans ceffent , fe trouvent
fort foulagées par l'ufage qu'ils en font. Il eſt
auffi d'une grande utilité aux perfonnes qui ont
la poitrine & la gorge féche , altérée & échauffée
à force de parler , de chanter & d'enſeigner ; on
peut ufer en tout temps dudit Suc & Pâte , le
jour & la nuit, avant & après les repas , en le
la ffant fondre dans la bouche. Ils fe tranſportent
partout , & fe gardent aufli longtemps que l'on
veut fans fe gåter. Quoiqu'elle féche , elle ne
perd rien de fa qualité ; pour les malades qui
ne peuvent rien fouffrir dans leurs bouches , on
fera fondre deux onces dudit Suc & Pâte , dans
une pinte de ptifanne très - légére & bien paffée ,
qu'ils prendront dans la journée & la nuit ; il
ne faut point craindre qu'elle échauffe ; au contraire
, elle adoucit & rafraichit ; ledit Suc &
Pâre fe coupe de la groffeur d'un petit dez à
jouer. Le prix eft de 8 livres la livre. Comme
nombre de perfonnes contrefont ledit Suc de
Régliffe & Pâte de Guimauve ; pour empêcher
qu'on ne foit trompé , Mademoiſelle Defmou
lins fignera fur les paquets , pour les Provinces ,
& mettra fon cachet. Elle demeure , à Paris , rue
du Cimetière S. André des Arts , près le Cloître ,
chez Mademoiſelle Charmeton , au fecond Appar
tement
Par Brevet& Privilége confirmé pardeux Arrêts
duParlement du 17 Mai & 4 Septembre 1747.
Mlle Desmoulins , & feue Madame fa mere ,
depuis plus de fo ans , compole & diftribue le
véritable Suc de Régliffe & Pâte de Guimauvefans
fucre , fecret qu'elle feule tient par Madame
fa mere , de la véritable Dlle qui décéda en 1714.
Elle continue de le diftribuer avec fuccès dans
Paris , à la Cour , & dans toutes les Cours de
l'Europe , où elle fait des envois dudit Suc de régliffe
, Pâte de Guimauve , de l'aveu & approbation
de Meffieurs les premiers Médecins du Roi
& de la Faculté de Paris , lefquels en ont reconnu
l'utilité , s'en fervant dans toutes les maladies
du poulmon , thumes , aſthmes , inflammations,
& fluxions de poitrine , & en ordonnant l'ufage à
leurs malades.
Propriété dudi: Suc & Pâte.
Il guérit le rhume , fortifie la poitrine , adoucit
210 MERCURE DE FRANCE.
la voix , dégage la parole enrouće , arrête le
crachement de fang, des pulmoniques , & afthmatiques
; les perfonnes âgées qui font fujettes à la
pituite & qui touflent fans ceffent , fe trouvent
fort foulagées par l'ufage qu'ils en font. Il eſt
auffi d'une grande utilité aux perfonnes qui ont
la poitrine & la gorge féche , altérée & échauffée
à force de parler , de chanter & d'enſeigner ; on
peut ufer en tout temps dudit Suc & Pâte , le
jour & la nuit, avant & après les repas , en le
la ffant fondre dans la bouche. Ils fe tranſportent
partout , & fe gardent aufli longtemps que l'on
veut fans fe gåter. Quoiqu'elle féche , elle ne
perd rien de fa qualité ; pour les malades qui
ne peuvent rien fouffrir dans leurs bouches , on
fera fondre deux onces dudit Suc & Pâte , dans
une pinte de ptifanne très - légére & bien paffée ,
qu'ils prendront dans la journée & la nuit ; il
ne faut point craindre qu'elle échauffe ; au contraire
, elle adoucit & rafraichit ; ledit Suc &
Pâre fe coupe de la groffeur d'un petit dez à
jouer. Le prix eft de 8 livres la livre. Comme
nombre de perfonnes contrefont ledit Suc de
Régliffe & Pâte de Guimauve ; pour empêcher
qu'on ne foit trompé , Mademoiſelle Defmou
lins fignera fur les paquets , pour les Provinces ,
& mettra fon cachet. Elle demeure , à Paris , rue
du Cimetière S. André des Arts , près le Cloître ,
chez Mademoiſelle Charmeton , au fecond Appar
tement
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Résumé : DE PAR LE ROI. Par Brevet & Privilége confirmé par deux Arrêts du Parlement du 17 Mai & 4 Septembre 1747.
Le document est un brevet et privilège royal confirmé par deux arrêts du Parlement en 1747. Il concerne Mlle Desmoulins et sa mère, qui produisent et distribuent depuis plus de soixante ans le véritable suc de réglisse et pâte de guimauve, un secret transmis par une ancêtre décédée en 1714. Mlle Desmoulins distribue ces produits à Paris, à la Cour et dans toutes les cours d'Europe, avec l'approbation des premiers médecins du Roi et de la Faculté de Paris. Ces produits sont reconnus pour leur utilité dans le traitement des maladies pulmonaires, des toux, des asthmes, des inflammations et des fluxions de poitrine. Ils sont utilisés pour guérir le rhume, fortifier la poitrine, adoucir la voix, dégager la parole enrouée, arrêter le crachement de sang chez les pulmoniques et les asthmatiques, et soulager les personnes âgées sujettes à la pituite. Ils sont également bénéfiques pour ceux ayant la poitrine et la gorge sèches, altérées et échauffées par le fait de parler, chanter ou enseigner. Ces produits peuvent être consommés à tout moment, se conservent longtemps sans se gâter et ne perdent pas leur qualité. Pour les malades ne pouvant rien souffrir dans leur bouche, le suc et la pâte peuvent être dissous dans une tisane légère. Le prix est de 8 livres la livre. Pour éviter les contrefaçons, Mlle Desmoulins signe et cachette les paquets destinés aux provinces. Elle réside à Paris, rue du Cimetière Saint-André des Arts, près le Cloître, chez Mademoiselle Charmeton, au second appartement.
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17
p. 258-260
EFFET miraculeux, opéré par le Baume de vie de M. Le Lievre, Distillateur ordinaire du Roi, à Paris. Relation curieuse & véritable de Jeanne Pierrette, fille légitime d'Anatoile Michel, originaire de Mignovillard en Montagne, Recteur d'Ecole à Domblans ; & de Marie-Therese Guillaume, son épouse, Diocèse de Besançon, Baillage de Lons-le-Saunier.
Début :
Ladire Jeanne-Pierrette Michel, âgée pour lors de quinze ans, qu'elle passa [...]
Mots clefs :
Tristesse, Mutisme, Arrêt de l'alimentation, Bouillon, Maladie, Odeur, Hôpital, Médecins, Opération, Baume de vie, Guérison, Santé, Cure, Certificats
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texteReconnaissance textuelle : EFFET miraculeux, opéré par le Baume de vie de M. Le Lievre, Distillateur ordinaire du Roi, à Paris. Relation curieuse & véritable de Jeanne Pierrette, fille légitime d'Anatoile Michel, originaire de Mignovillard en Montagne, Recteur d'Ecole à Domblans ; & de Marie-Therese Guillaume, son épouse, Diocèse de Besançon, Baillage de Lons-le-Saunier.
EFFET miraculeux , opéré par le Baume de vie de
M. LE LIEVRE , Diſtillateur ordinaire du Roi ,
à Paris.
Relation curieufe & véritable de Jeanne Pierrette ,
fille légitime d'Anatoile Michel , originaire de
Mignovillard en Montagne , Recteur d'Ecole à
Domblans ; & de Marie- Therefe Guillaume ,
fon épouse , Diocèse de Besançon , Bailliage de
Lons-le- Saunier.
Ladire Jeanne- Pierrette Michel , âgée pour lors
de quinze ans , qu'elle paffa avec fa grand- mere
maternelle . Cette derniere vint à mourir ; elle fut
fi affligée de la mort de cette grand- mere , qu'elle
fut pendant fix mois à pleurer jours & nuits : pendant
tout ce tems- là , elle ne prit aucune nourri
ture que celle que l'on auroit fait prendre à un
enfant d'un an. On la ramena chez fon pere , à
quelques lieues de là ; elle fut toujours auffi affligée
qu'auparavant ; elle perdit dès ce moment
l'ufage de la parole : elle refta dans cet état
cinq ans & demi fans prendre aucune nourriture,
toutes les fonctions du corps humain étant interdites
; l'on faifoit cependant ce que l'on pouvoit
pour lui faite avaler par force quelques gouttes de
bouillon tous les deux ou trois jours , quelquefois
quinze & même plus : & l'on s'accoutuma fi
fort à la voir dans cet état- la , que l'on n'y faifoit
prèfque plus d'attention ; le pere & la mere s'éAVRIL
1760. 259
tant ruinés pour tâcher de la tirer d'affaire , mais
inutilement. Elle étoit continuellement dans une
grande fueur , exhalant une odeur qui infectoit ,
les yeux chaffieux , & écumant par la bouche :
voilà l'état de fa maladie, pendant lefdits cinq ans
& demi.
On la mena au Saint Suaire à Besançon , auquel
on l'avoit vouée ; l'on le lui fit toucher , &
elle fe frotta les yeux avec la main gauche : voilà
uniquement le feul figne de vie qu'elle ait donné
pendant toute fa maladie.
On la tranfporta à l'Hôpital dudit Besançon ,
où elle refta quatre mois , ne prenant toujours
que quelques gouttes de bouillon.
Meffieurs les Médecins & Chirurgiens de la
Ville de Befançon & des environs , s'affemblerent
& la vifiterent , fans qu'ils puffent lui apporter le
moindre foulagement ; ce qui les détermina à
faire plufieurs épreuves pour fçavoir fi elle avoit
encore de la fenfibilité ; & pour cela , ils lui percerent
la main avec une épingle d'argent , d'outre
en outre , fans qu'ils fe foient apperçus d'aucune
émotion on fit la même opération dans une
veine du côté gauche , fans qu'il en fortît ni fang
ni aucune humidité de quelque efpéce que ce
fût, On lui fondit de la cire d'Espagne fur le
front & fur le menton ; on lui brûlà la joue avec
de la chandelle allumée , & les pieds avec des charbons
ardens,fans qu'elle parût fenfible à tout cela .
Son pere, voyant l'inutilité de la laiffer davantage à
Befançon , alla la rechercher & la ramena chez lui
à Domblans , où elle reſta dans cette fituation
encore quatre mois ; après lequel tems Madame
la révérende Dame Abbeffe de la Royale Abbaye
de Château Châlons , qui l'avoit été voir plufieurs
fois avec fes Dames , dit un jour ; j'ai bien envie
de lui envoyer une bouteille de Baume de vie
260 MERCURE DE FRANCE.
(
"
fait par M. le Lievre , à Paris ; ce qu'elle exécuta
le lendemain avec la façon de s'en fervir. On
lui en donna pour la premiere fois quelques
gouttes dans une cueillerée de bouillon ; peu après
elle fit un mouvement de la tête & des bras 5
elle rendit avec abondance une matière jaune
par la bouche , comme de la bile : l'on continua
à lui faire prendre de ce Baume de M. le Lievre
jufqu'à trois fois , un peu plus amplement. A la
feconde fois , elle s'affit fur fon lit , & à la troifiéme
fois , elle fe leva & marcha par la chambres
& regardant , d'un air fort étonné , elle commença
à fe plaindre & à parler . Sa mere lui
ayant demandé ce qu'elle regardoit , elle lui répondit
qu'elle n'en fçavoit rien , mais que l'on
lui fit venir M. Mourrau , pour lors Vicaire à
Domblans , pour ſe confeffer à lui ; ce qui s'exécuta
: & de jours en jours elle prenoit plus de
nourriture & par conféquent plus de force , au
point qu'elle partit trois heures avant le jour de
chez fon pere le lendemain de Noël dernier
iucognitò , pour aller à quatre lieues de là , dans
la maison où étoit morte fa grand - mere ; où elle
vit & travaille actuellement comme une autre .
Nota , qu'elle ne le fouvient nullement de tout
ce qui lui eft arrivé pendant tout le cours de fa
maladie , & qu'elle n'a pas ufé à beaucoup près ,
toute la bouteille de Baume de vie de M. le
Lievre , qui n'étoit pas bien grande.
du
La préfente cure eft conftatée par les certificats
pere de la malade , des Echevins & habitans
de Domblans , fignés Michel pere , le Mouillard ,
Vicaire à Domblans , Guillermet , Claude- François
Duard , & Hugues Rougnon , Echevins ;
Beaupoil , Notaire & Procureur d'Office , J.J.
Gallion , M. Pujet , J. Duard , P. Duard , C. P.
Pernet , J. Pujet , H. Ardet , J. M. Defgrès , &c.
M. LE LIEVRE , Diſtillateur ordinaire du Roi ,
à Paris.
Relation curieufe & véritable de Jeanne Pierrette ,
fille légitime d'Anatoile Michel , originaire de
Mignovillard en Montagne , Recteur d'Ecole à
Domblans ; & de Marie- Therefe Guillaume ,
fon épouse , Diocèse de Besançon , Bailliage de
Lons-le- Saunier.
Ladire Jeanne- Pierrette Michel , âgée pour lors
de quinze ans , qu'elle paffa avec fa grand- mere
maternelle . Cette derniere vint à mourir ; elle fut
fi affligée de la mort de cette grand- mere , qu'elle
fut pendant fix mois à pleurer jours & nuits : pendant
tout ce tems- là , elle ne prit aucune nourri
ture que celle que l'on auroit fait prendre à un
enfant d'un an. On la ramena chez fon pere , à
quelques lieues de là ; elle fut toujours auffi affligée
qu'auparavant ; elle perdit dès ce moment
l'ufage de la parole : elle refta dans cet état
cinq ans & demi fans prendre aucune nourriture,
toutes les fonctions du corps humain étant interdites
; l'on faifoit cependant ce que l'on pouvoit
pour lui faite avaler par force quelques gouttes de
bouillon tous les deux ou trois jours , quelquefois
quinze & même plus : & l'on s'accoutuma fi
fort à la voir dans cet état- la , que l'on n'y faifoit
prèfque plus d'attention ; le pere & la mere s'éAVRIL
1760. 259
tant ruinés pour tâcher de la tirer d'affaire , mais
inutilement. Elle étoit continuellement dans une
grande fueur , exhalant une odeur qui infectoit ,
les yeux chaffieux , & écumant par la bouche :
voilà l'état de fa maladie, pendant lefdits cinq ans
& demi.
On la mena au Saint Suaire à Besançon , auquel
on l'avoit vouée ; l'on le lui fit toucher , &
elle fe frotta les yeux avec la main gauche : voilà
uniquement le feul figne de vie qu'elle ait donné
pendant toute fa maladie.
On la tranfporta à l'Hôpital dudit Besançon ,
où elle refta quatre mois , ne prenant toujours
que quelques gouttes de bouillon.
Meffieurs les Médecins & Chirurgiens de la
Ville de Befançon & des environs , s'affemblerent
& la vifiterent , fans qu'ils puffent lui apporter le
moindre foulagement ; ce qui les détermina à
faire plufieurs épreuves pour fçavoir fi elle avoit
encore de la fenfibilité ; & pour cela , ils lui percerent
la main avec une épingle d'argent , d'outre
en outre , fans qu'ils fe foient apperçus d'aucune
émotion on fit la même opération dans une
veine du côté gauche , fans qu'il en fortît ni fang
ni aucune humidité de quelque efpéce que ce
fût, On lui fondit de la cire d'Espagne fur le
front & fur le menton ; on lui brûlà la joue avec
de la chandelle allumée , & les pieds avec des charbons
ardens,fans qu'elle parût fenfible à tout cela .
Son pere, voyant l'inutilité de la laiffer davantage à
Befançon , alla la rechercher & la ramena chez lui
à Domblans , où elle reſta dans cette fituation
encore quatre mois ; après lequel tems Madame
la révérende Dame Abbeffe de la Royale Abbaye
de Château Châlons , qui l'avoit été voir plufieurs
fois avec fes Dames , dit un jour ; j'ai bien envie
de lui envoyer une bouteille de Baume de vie
260 MERCURE DE FRANCE.
(
"
fait par M. le Lievre , à Paris ; ce qu'elle exécuta
le lendemain avec la façon de s'en fervir. On
lui en donna pour la premiere fois quelques
gouttes dans une cueillerée de bouillon ; peu après
elle fit un mouvement de la tête & des bras 5
elle rendit avec abondance une matière jaune
par la bouche , comme de la bile : l'on continua
à lui faire prendre de ce Baume de M. le Lievre
jufqu'à trois fois , un peu plus amplement. A la
feconde fois , elle s'affit fur fon lit , & à la troifiéme
fois , elle fe leva & marcha par la chambres
& regardant , d'un air fort étonné , elle commença
à fe plaindre & à parler . Sa mere lui
ayant demandé ce qu'elle regardoit , elle lui répondit
qu'elle n'en fçavoit rien , mais que l'on
lui fit venir M. Mourrau , pour lors Vicaire à
Domblans , pour ſe confeffer à lui ; ce qui s'exécuta
: & de jours en jours elle prenoit plus de
nourriture & par conféquent plus de force , au
point qu'elle partit trois heures avant le jour de
chez fon pere le lendemain de Noël dernier
iucognitò , pour aller à quatre lieues de là , dans
la maison où étoit morte fa grand - mere ; où elle
vit & travaille actuellement comme une autre .
Nota , qu'elle ne le fouvient nullement de tout
ce qui lui eft arrivé pendant tout le cours de fa
maladie , & qu'elle n'a pas ufé à beaucoup près ,
toute la bouteille de Baume de vie de M. le
Lievre , qui n'étoit pas bien grande.
du
La préfente cure eft conftatée par les certificats
pere de la malade , des Echevins & habitans
de Domblans , fignés Michel pere , le Mouillard ,
Vicaire à Domblans , Guillermet , Claude- François
Duard , & Hugues Rougnon , Echevins ;
Beaupoil , Notaire & Procureur d'Office , J.J.
Gallion , M. Pujet , J. Duard , P. Duard , C. P.
Pernet , J. Pujet , H. Ardet , J. M. Defgrès , &c.
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Résumé : EFFET miraculeux, opéré par le Baume de vie de M. Le Lievre, Distillateur ordinaire du Roi, à Paris. Relation curieuse & véritable de Jeanne Pierrette, fille légitime d'Anatoile Michel, originaire de Mignovillard en Montagne, Recteur d'Ecole à Domblans ; & de Marie-Therese Guillaume, son épouse, Diocèse de Besançon, Baillage de Lons-le-Saunier.
Le texte raconte l'histoire de Jeanne Pierrette Michel, une jeune fille de quinze ans originaire de Mignovillard en Montagne. Après le décès de sa grand-mère maternelle, Jeanne fut profondément affectée et cessa de parler et de s'alimenter normalement. Pendant cinq ans et demi, elle ne consomma aucune nourriture, à l'exception de quelques gouttes de bouillon forcées. Elle était continuellement fiévreuse, exhalait une odeur infecte, et présentait des yeux chassieux ainsi qu'une écume à la bouche. Jeanne fut transportée à l'Hôpital de Besançon, où elle resta quatre mois sans montrer d'amélioration. Les médecins et chirurgiens tentèrent diverses épreuves pour vérifier sa sensibilité, mais sans succès. Son père la ramena alors à Domblans. Madame la révérende Dame Abbesse de la Royale Abbaye de Château Châlons décida de lui envoyer une bouteille de Baume de vie fabriqué par M. le Lievre, distillateur du Roi à Paris. Après avoir pris ce baume, Jeanne montra des signes de récupération : elle rendit une matière jaune, se leva, marcha et recommença à parler. Elle reprit des forces et retourna travailler. La guérison de Jeanne est attestée par plusieurs certificats, incluant ceux de son père, des échevins et habitants de Domblans, ainsi que du vicaire et d'autres notables.
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17
EFFET miraculeux, opéré par le Baume de vie de M. Le Lievre, Distillateur ordinaire du Roi, à Paris. Relation curieuse & véritable de Jeanne Pierrette, fille légitime d'Anatoile Michel, originaire de Mignovillard en Montagne, Recteur d'Ecole à Domblans ; & de Marie-Therese Guillaume, son épouse, Diocèse de Besançon, Baillage de Lons-le-Saunier.
18
p. 227-230
AVIS. NOUVELLES EAUX DE PASSY.
Début :
M. Le Veillard, Gentilhomme servant ordinaire du Roi, & propriétaire des Nouvelles [...]
Mots clefs :
Eaux minérales, Rumeurs, Mensonges, Vertus, Authenticité, Faculté de médecine, Médecins, Analyse, Expérience
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texteReconnaissance textuelle : AVIS. NOUVELLES EAUX DE PASSY.
AVIS.
NOUVELLES EAUX DE PASSY.
M.
J
LEVEILLARD , Gentilhomme fervant
ordinaire du Roi , & propriétaire des Nouvelles
eaux minérales de Pafly , ayant appris que quelques
perfonnes ou mal inftruites , ou mal intentionnées
, faifoient courir fur les eaux des bruits
228 MERCURE DE FRANCE.
défavantageux , en les accufant d'être changées
de nature , & par conféquent dépourvues des
vertus qu'on leur avoit attribuées jufqu'à préfent ,
en les taxant même de factices , a cru qu'il devoit
prendre des mefures pour détruire , par une
preuve autentique , ces faufletés , & pour confirmer
le Public dans la confiance qu'il a eue juf
qu'à préfent dans fes eaux.
Pour cet effet , il a préfenté une requête à la
Faculté de Médecine , pour qu'il lui plût de nommer
des Commiflaires qui fiffent un nouvel examen
, & une nouvelle analyte des nouvelles eaux
de Paffy. La Faculté de Médecine lui , ayant acordé
fa demande , nomma l'été dernier , fix Docteurs
, qui furent MM. Mercy , Chomel , Vieillard
, Cofnier , Latier , & Delarivière , qui fe
tranfporterent à Pally avec M. Boyer , Doyen de
la Faculté : & après avoir fait mettre à fec les
fources , & en avoir examiné les environs avec
la plus févère attention ; ils emporterent des eaux
pour en faire l'analyfe , dans le laboratoire des
écoles . L'analyſe finie , après avoir afluré que les
e aux ne pouvoient être factices , tant à caufe de
lexamen qu'ils en avoient fait , que par ce qu'ils
croyoient impoffible de les contrefaire , ils expofent
leur analyfe,par laquelle ils ons trouvé exactement
les mêmes principes que M. Bolduc , il y a
trente ans , & concluent ainfi .
Par cette analyſe,& ces expériences , nous vous
avons démontré que les nouvelles eaux de Pally
renferment en el es mêmes un vrai vitriol de
mars , du fel de glauber naturel , du fel marin',
une terre alkaline , & de la felenite ; par conféquent
, c'est avec jufte raifon que ces eaux ont été
appellées , Nouvelles Eaux minérales ferrugineufes
de Paffy que par la connoiffance que tout Médecin
doit avoir des effets que produisent ces
AVRIL 1760 . 229
différentes matières unies & combinées enfemble,
elles peuvent & doivent être très - utiles dans les
maladies chroniques & d'obftruction , toutes les
fois qu'il s'agira de lever les embarras caufés par
l'épaiffiffement des liqueurs & la diminution du
reffort des folides ; & qu'enfin ces eaux doivent
être regardées comme un remède d'autant plus
falutaire , qu'il eft donné des mains de la fimple
nature.
Mais comme la Faculté , Meffieurs , nous a
moins chargés de nous affurer de la nature des
nouvelles eaux de Paffy , des principes qui les
compofent , & des vertus qui leur font propres ,
que d'examiner avec la derniere attention , fi les
bruits qui fe font répandus de fources éteintes ,
de principes dénaturés , & dé vertus détruites ,
font fondés en raiſon ; pour remplir l'étendue de
notre Miffion , nous n'hésiterons pas à vous confirmer
, que les defcentes que nous avons faites
fur les lieux le fond des baffins , que nous avons
fait mettre à fec , & fouillé à différentes repriſes
les plus petits coins & recoins qui n'ont point
échappés à nos recherches , les eaux que nous
avons vû ruiffeler en abondance & de plufieurs
endroits , leur limpidité & leur faveur , le caractère
de la nature qui s'eft manifefté partout , &
enfin notre analyfe & nos expériences , doivent
'convaincre tout efprit raisonnable , qu'actuellement
aux nouvelles eaux minérales de Paffy , les
eaux y coulent de la même manière qu'en 1720 ,
que la Faculté s'y tranfporta pour la premiere
fois , & en quantité plus que fuffifante pour fournir
aux befoins des Citoyens ; que leur nature & la
combinaiſon de leurs différens principes n'étant
point changés , il eft impoffible que leurs vertus
médicinales foient détruites ; & que les bruits dé
Lavantageux qui fe font répandus au fujet defdites
230 MERCURE DE FRANCE.
eaux , ne peuvent partir que de la prévention ou
de l'ignorance.
Nous concluons donc , Meffieurs , en finiffant
notre rapport , que fi la Faculté n'a pas héfité
en 1720, pour le bien & l'utilité publique , de mettre
en crédit , par fon approbation, des eaux qui
n'avoient pas encore l'attache & le fceau de l'expérience
confirmée , elle doit aujourd'hui, par un
decret autentique, affermir les Citoyens dans la
confiance qui eft due aux mêmes eaux , fur l'utilité
defquelles 40 années d'ufage & d'effers falutaires,
fous les yeux des Médecins, ne permettent
pas de former aucun doute.
NOUVELLES EAUX DE PASSY.
M.
J
LEVEILLARD , Gentilhomme fervant
ordinaire du Roi , & propriétaire des Nouvelles
eaux minérales de Pafly , ayant appris que quelques
perfonnes ou mal inftruites , ou mal intentionnées
, faifoient courir fur les eaux des bruits
228 MERCURE DE FRANCE.
défavantageux , en les accufant d'être changées
de nature , & par conféquent dépourvues des
vertus qu'on leur avoit attribuées jufqu'à préfent ,
en les taxant même de factices , a cru qu'il devoit
prendre des mefures pour détruire , par une
preuve autentique , ces faufletés , & pour confirmer
le Public dans la confiance qu'il a eue juf
qu'à préfent dans fes eaux.
Pour cet effet , il a préfenté une requête à la
Faculté de Médecine , pour qu'il lui plût de nommer
des Commiflaires qui fiffent un nouvel examen
, & une nouvelle analyte des nouvelles eaux
de Paffy. La Faculté de Médecine lui , ayant acordé
fa demande , nomma l'été dernier , fix Docteurs
, qui furent MM. Mercy , Chomel , Vieillard
, Cofnier , Latier , & Delarivière , qui fe
tranfporterent à Pally avec M. Boyer , Doyen de
la Faculté : & après avoir fait mettre à fec les
fources , & en avoir examiné les environs avec
la plus févère attention ; ils emporterent des eaux
pour en faire l'analyfe , dans le laboratoire des
écoles . L'analyſe finie , après avoir afluré que les
e aux ne pouvoient être factices , tant à caufe de
lexamen qu'ils en avoient fait , que par ce qu'ils
croyoient impoffible de les contrefaire , ils expofent
leur analyfe,par laquelle ils ons trouvé exactement
les mêmes principes que M. Bolduc , il y a
trente ans , & concluent ainfi .
Par cette analyſe,& ces expériences , nous vous
avons démontré que les nouvelles eaux de Pally
renferment en el es mêmes un vrai vitriol de
mars , du fel de glauber naturel , du fel marin',
une terre alkaline , & de la felenite ; par conféquent
, c'est avec jufte raifon que ces eaux ont été
appellées , Nouvelles Eaux minérales ferrugineufes
de Paffy que par la connoiffance que tout Médecin
doit avoir des effets que produisent ces
AVRIL 1760 . 229
différentes matières unies & combinées enfemble,
elles peuvent & doivent être très - utiles dans les
maladies chroniques & d'obftruction , toutes les
fois qu'il s'agira de lever les embarras caufés par
l'épaiffiffement des liqueurs & la diminution du
reffort des folides ; & qu'enfin ces eaux doivent
être regardées comme un remède d'autant plus
falutaire , qu'il eft donné des mains de la fimple
nature.
Mais comme la Faculté , Meffieurs , nous a
moins chargés de nous affurer de la nature des
nouvelles eaux de Paffy , des principes qui les
compofent , & des vertus qui leur font propres ,
que d'examiner avec la derniere attention , fi les
bruits qui fe font répandus de fources éteintes ,
de principes dénaturés , & dé vertus détruites ,
font fondés en raiſon ; pour remplir l'étendue de
notre Miffion , nous n'hésiterons pas à vous confirmer
, que les defcentes que nous avons faites
fur les lieux le fond des baffins , que nous avons
fait mettre à fec , & fouillé à différentes repriſes
les plus petits coins & recoins qui n'ont point
échappés à nos recherches , les eaux que nous
avons vû ruiffeler en abondance & de plufieurs
endroits , leur limpidité & leur faveur , le caractère
de la nature qui s'eft manifefté partout , &
enfin notre analyfe & nos expériences , doivent
'convaincre tout efprit raisonnable , qu'actuellement
aux nouvelles eaux minérales de Paffy , les
eaux y coulent de la même manière qu'en 1720 ,
que la Faculté s'y tranfporta pour la premiere
fois , & en quantité plus que fuffifante pour fournir
aux befoins des Citoyens ; que leur nature & la
combinaiſon de leurs différens principes n'étant
point changés , il eft impoffible que leurs vertus
médicinales foient détruites ; & que les bruits dé
Lavantageux qui fe font répandus au fujet defdites
230 MERCURE DE FRANCE.
eaux , ne peuvent partir que de la prévention ou
de l'ignorance.
Nous concluons donc , Meffieurs , en finiffant
notre rapport , que fi la Faculté n'a pas héfité
en 1720, pour le bien & l'utilité publique , de mettre
en crédit , par fon approbation, des eaux qui
n'avoient pas encore l'attache & le fceau de l'expérience
confirmée , elle doit aujourd'hui, par un
decret autentique, affermir les Citoyens dans la
confiance qui eft due aux mêmes eaux , fur l'utilité
defquelles 40 années d'ufage & d'effers falutaires,
fous les yeux des Médecins, ne permettent
pas de former aucun doute.
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Résumé : AVIS. NOUVELLES EAUX DE PASSY.
M. Leveillard, gentilhomme ordinaire du Roi et propriétaire des Nouvelles eaux minérales de Passy, a réagi aux rumeurs défavorables circulant sur ses eaux, les accusant d'être changées de nature ou factices. Pour rétablir la vérité, il a sollicité la Faculté de Médecine afin de nommer des commissaires pour examiner et analyser les eaux. La Faculté a désigné six docteurs pour se rendre à Passy et examiner les sources ainsi que leurs environs. Après analyse, les docteurs ont confirmé que les eaux contenaient les mêmes principes que ceux identifiés trente ans auparavant par M. Bolduc, notamment du vitriol de Mars, du sel de Glauber naturel, du sel marin, une terre alcaline et de la sélénite. Ils ont conclu que ces eaux étaient efficaces pour traiter les maladies chroniques et d'obstruction, en levant les embarras causés par l'épaississement des liquides et la diminution de la force des solides. Les docteurs ont également affirmé que les rumeurs sur les sources éteintes ou les principes dénaturés étaient infondées. Les eaux coulaient abondamment et leur nature n'avait pas changé, garantissant ainsi leurs vertus médicinales. La Faculté doit donc confirmer l'utilité publique de ces eaux, comme elle l'avait fait en 1720, après quarante années d'usage et d'effets bénéfiques sous la surveillance des médecins.
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19
p. 259-260
Opiat philosophique du sieur Mutelé fils, seul possesseur dudit Reméde de feu son pere, Apothicaire du Roi.
Début :
Les progrès que ce reméde opére en tant de différens genres de maladies, [...]
Mots clefs :
Opiate, Remède, Maladies, Preuve, Succès, Guérison, Purgatifs, Dysenterie, Scorbut, Abcès, Jaunisse, Certificats, Médecins, Approbation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Opiat philosophique du sieur Mutelé fils, seul possesseur dudit Reméde de feu son pere, Apothicaire du Roi.
Opiat philofophique du fieur Mutelé fils , feul
pofeffeur dudit Reméde de feu fon pere ,
Apothicaire du Roi.
>
LES progrès que ce reméde opére en tant de
différens genres de maladies ont donné affez
de preuves convaincantes de fon efficacité , pour
difpenfer l'Auteur d'en renouveller l'expofition
il fe contente de répéter que c'eft un fondant &
un purgatif fi épuré de fon terrestre , qu'il fe
glife avec douceur dans toutes les parties les
plus fecrettes du corps humain , & en expulfe
tout le vice , de quelque nature qu'il puiffe être ,
fans violence , vomiffement ni mal de coeur ,
eft lain & fénatif, & purifie la inatle du fang ,
même fcorbutique. Il eft propre pour la guérifon
des Squirres , fi anciens qu'ils foient , ainfi que
les obftructions ,
glandéoméfentaires , abfcès , généralement
toutes caufes étrangères qui portent
obſtacle à la nature . Il eſt connu auſſi pour la
guérison du lait répandu & autres fâcheufes fuites
de couches. Il n'y a pas de fièvres , de telle nature
qu'elles foient , que ledit Opiat Philofophique
ne guériffe , ainfi que les dyflenteries ; ce qui eft
d'un grand fecours pour Meffieurs les Militaires ,
foit en campagne ou ailleurs , tant par ner que
par terre. Il eft fouverain pour garantir les attaques
d'apoplexie & coups de fang ; fi l'on en
prend par précaution une ou deux prifes de fuite ,
ou à un jour d'intervalle , l'on fe mettra à l'abri
de tous ces accidens : les jauniſſes , pâles couleurs
2.
260 MERCURE DE FRANCE.
ou bile répandues ne fçauroient y réfifter.
Ce reméde s'eft fait connoître & diftinguer de
tout le vulgaire , dans le cas des guérilons des vapeurs
, telles qu'elles foient , & mal-caduc , s'il
ne vient pas de naiſſance.
Ledit Opiat eft connu propre pour
être adminiftré
aux malades , dans le cas de toutes les ma
ladies les plus dangereutes caufées par la lenteur
de la limphe , & manque de circulation du fang
& autres ; cela eft confirmé par nombre infini de
cures en différens genres de maladies déſeſpérées
qui ont été guéries, ainfi que l'Auteur eft en état
de le le faire voir & prouver , par Meffieurs les
Magiftrats & Meffieurs les Médecins & Chirur
giens de la Faculté de Paris , & autres , qui ont
vu & donné leurs applaudiflemens & approba
tions.
Afin de procurer plus promtenent la guériſon
des maladies , & pour la facilité du Public , il y
a des boetes dudit Opiat , de 3 liv . 6 liv 12 liv.
& 24.
pofeffeur dudit Reméde de feu fon pere ,
Apothicaire du Roi.
>
LES progrès que ce reméde opére en tant de
différens genres de maladies ont donné affez
de preuves convaincantes de fon efficacité , pour
difpenfer l'Auteur d'en renouveller l'expofition
il fe contente de répéter que c'eft un fondant &
un purgatif fi épuré de fon terrestre , qu'il fe
glife avec douceur dans toutes les parties les
plus fecrettes du corps humain , & en expulfe
tout le vice , de quelque nature qu'il puiffe être ,
fans violence , vomiffement ni mal de coeur ,
eft lain & fénatif, & purifie la inatle du fang ,
même fcorbutique. Il eft propre pour la guérifon
des Squirres , fi anciens qu'ils foient , ainfi que
les obftructions ,
glandéoméfentaires , abfcès , généralement
toutes caufes étrangères qui portent
obſtacle à la nature . Il eſt connu auſſi pour la
guérison du lait répandu & autres fâcheufes fuites
de couches. Il n'y a pas de fièvres , de telle nature
qu'elles foient , que ledit Opiat Philofophique
ne guériffe , ainfi que les dyflenteries ; ce qui eft
d'un grand fecours pour Meffieurs les Militaires ,
foit en campagne ou ailleurs , tant par ner que
par terre. Il eft fouverain pour garantir les attaques
d'apoplexie & coups de fang ; fi l'on en
prend par précaution une ou deux prifes de fuite ,
ou à un jour d'intervalle , l'on fe mettra à l'abri
de tous ces accidens : les jauniſſes , pâles couleurs
2.
260 MERCURE DE FRANCE.
ou bile répandues ne fçauroient y réfifter.
Ce reméde s'eft fait connoître & diftinguer de
tout le vulgaire , dans le cas des guérilons des vapeurs
, telles qu'elles foient , & mal-caduc , s'il
ne vient pas de naiſſance.
Ledit Opiat eft connu propre pour
être adminiftré
aux malades , dans le cas de toutes les ma
ladies les plus dangereutes caufées par la lenteur
de la limphe , & manque de circulation du fang
& autres ; cela eft confirmé par nombre infini de
cures en différens genres de maladies déſeſpérées
qui ont été guéries, ainfi que l'Auteur eft en état
de le le faire voir & prouver , par Meffieurs les
Magiftrats & Meffieurs les Médecins & Chirur
giens de la Faculté de Paris , & autres , qui ont
vu & donné leurs applaudiflemens & approba
tions.
Afin de procurer plus promtenent la guériſon
des maladies , & pour la facilité du Public , il y
a des boetes dudit Opiat , de 3 liv . 6 liv 12 liv.
& 24.
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Résumé : Opiat philosophique du sieur Mutelé fils, seul possesseur dudit Reméde de feu son pere, Apothicaire du Roi.
L'Opiat philosophique, élaboré par le sieur Mutelé fils, apothicaire du Roi, est présenté comme un remède polyvalent. Ce fondant et purgatif épuré agit en douceur pour expulser les maux du corps sans violence. Il est recommandé pour traiter les scirrhes, les obstructions, les abcès, et les fuites de couches. L'Opiat est également efficace contre les fièvres, les dysentéries, et les attaques d'apoplexie. Il peut prévenir les accidents vasculaires par des doses préventives. Ce remède est particulièrement utile pour les maladies causées par la lenteur de la lymphe et le manque de circulation sanguine. Son efficacité est confirmée par de nombreuses guérisons et approuvée par des magistrats, médecins et chirurgiens de la Faculté de Paris. L'Opiat est disponible en boîtes de 3, 6, 12 et 24 livres pour faciliter son accès.
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20
p. 203-204
HOPITAL DE M. LE MARÉCHAL DUC DE BIRON. Vingt-deuxiéme Traitement consécutif, depuis son Etablissement.
Début :
Les nommés Compagnies. Duchateau, de Marsay. S. Flour, du Dreneuc. [...]
Mots clefs :
Traitement, Soldats, Compagnies, Maladies, Guérison, M. Keyser, Épreuves, Certificats, Médecins, Remèdes
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texteReconnaissance textuelle : HOPITAL DE M. LE MARÉCHAL DUC DE BIRON. Vingt-deuxiéme Traitement consécutif, depuis son Etablissement.
HOPITAL
DE M. LE MARECHAL DUC DE BIRON.
Vingt-deuxième Traitement confécutif, depuisfon
Etabliffement,
Les nommés
D UCHATEAU ,
Compagnies
de Marfay.
s. Flour ,
Vambre,
Prevost ,
S. Amour ,
Thibault
*
Brunet ,
Lapenfée ,
Dubois ,
Michaut ,
Flamand ,'
D'Orlay ,
du Dreneuc.
de Vifé .
de Voifenon.
d'Etrrieu.
de Launoy.
de Guer.
Colonelle.
de Voifenon.
de Guer
de Noliers.
Colonelle.
Ces douze Soldats font entrés à l'Hôpital dans
les mois de Mars & d'Avril , de la préſente année ,
attaqués des maladies les plus graves , & ont été
parfaitement guéris.
M. Keyfer a l'honneur d'informer le Public que
n'étant pas poffible de lui donner dans le préfent
Mercure , les détails des maladies traitées à Londres
, à l'Orient , & à Limoges , oùil s'eſt fait différentes
épreuves , il peur néanmoins lui certifier
publiquement que lesdites épreuves ont également
I vj
204 MERCURE DE FRANCE:
bien réuffi partout , & que les malades traités dans
ces trois endroits ont été parfaitement guéris au
rapport de Meffieurs les Médecins & Chirurgiens
deldits lieux , dont il a les certificats les plus authentiques.
Il le prévient en même temps , que
quoiqu'il plaife à plufieurs perfonnes de répandre
faullement & malignement que fon reméde ton
be de jour en jour , les cures qu'il opée n'en
font pas moins conftantes & continuelles , les malades
de fon hôpital n'en font pas moins abondans
& traités continuellement , & que la plus grande
preuve qu'il puiffe lui en donner , c'eft qu'il a plû
au Roi de vouloir bien accorder à cet hôpital des
Lettres - Fatentes qui ont été enregiſtrées au Parlement
& annoncées dans les Gazettes & les Ecrits
publics .
DE M. LE MARECHAL DUC DE BIRON.
Vingt-deuxième Traitement confécutif, depuisfon
Etabliffement,
Les nommés
D UCHATEAU ,
Compagnies
de Marfay.
s. Flour ,
Vambre,
Prevost ,
S. Amour ,
Thibault
*
Brunet ,
Lapenfée ,
Dubois ,
Michaut ,
Flamand ,'
D'Orlay ,
du Dreneuc.
de Vifé .
de Voifenon.
d'Etrrieu.
de Launoy.
de Guer.
Colonelle.
de Voifenon.
de Guer
de Noliers.
Colonelle.
Ces douze Soldats font entrés à l'Hôpital dans
les mois de Mars & d'Avril , de la préſente année ,
attaqués des maladies les plus graves , & ont été
parfaitement guéris.
M. Keyfer a l'honneur d'informer le Public que
n'étant pas poffible de lui donner dans le préfent
Mercure , les détails des maladies traitées à Londres
, à l'Orient , & à Limoges , oùil s'eſt fait différentes
épreuves , il peur néanmoins lui certifier
publiquement que lesdites épreuves ont également
I vj
204 MERCURE DE FRANCE:
bien réuffi partout , & que les malades traités dans
ces trois endroits ont été parfaitement guéris au
rapport de Meffieurs les Médecins & Chirurgiens
deldits lieux , dont il a les certificats les plus authentiques.
Il le prévient en même temps , que
quoiqu'il plaife à plufieurs perfonnes de répandre
faullement & malignement que fon reméde ton
be de jour en jour , les cures qu'il opée n'en
font pas moins conftantes & continuelles , les malades
de fon hôpital n'en font pas moins abondans
& traités continuellement , & que la plus grande
preuve qu'il puiffe lui en donner , c'eft qu'il a plû
au Roi de vouloir bien accorder à cet hôpital des
Lettres - Fatentes qui ont été enregiſtrées au Parlement
& annoncées dans les Gazettes & les Ecrits
publics .
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Résumé : HOPITAL DE M. LE MARÉCHAL DUC DE BIRON. Vingt-deuxiéme Traitement consécutif, depuis son Etablissement.
Le document relate un rapport sur les traitements réalisés à l'hôpital du maréchal duc de Birion. Douze soldats des compagnies de Marfay et du régiment du colonel de Voisenon ont été soignés pour des maladies graves en mars et avril de l'année en cours et ont été guéris. M. Keyfer mentionne des guérisons positives à Londres, à l'Orient et à Limoges, confirmées par les médecins et chirurgiens locaux. Il réfute les rumeurs sur l'inefficacité de son remède, affirmant des guérisons constantes. La reconnaissance royale est attestée par des lettres patentes enregistrées au Parlement et publiées dans les gazettes et écrits publics.
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21
p. 192-193
Du 24.
Début :
Madame l'Archiduchesse Infante, qui étoit grosse de sept mois, [...]
Mots clefs :
Archiduchesse, Accouchement, Maladies, Princesse, Symptômes, Médecins, Désolation, Fausse couche, Affaiblissement, Empereur, Commissaire, Diète, Conseiller
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texteReconnaissance textuelle : Du 24.
Du 24.
Madame l'Archiducheffe Infante , qui étoit
groffe de fept mois , eft accouchée d'une fille
qui a vécu aflez de temps pour recevoir le baptême.
Cette faulle couche avoit rendu plus dangereux
les accidens da la petite vérole , les bou
tons s'étoient applatis , & la tête étoit embarrallée
; ces fymptêmes donnoient les plus vives
inquiétudes fur l'état de cette Princeſſe ; mais
aujourd'hui l'éruption paroît le rétablir , la tête
eft libre , & les Médecins ont repris efpérance.
Du 24. กา
·Rien ne peut exprimer la déſolation que répand
à la Cour & dans cette Ville la perte que
nous venons de faire. Tous les fecours de l'Art
n'ont pû conferver Madame l'Archiducheffe Inwicy
to tivist Alefante
JANVIER. 1764. 193
fante: les fuites de fa fauffe couche avoient entiérement
épuisé les forces , & rendoient , chaque
jour , plus dangereux les accidens de la petite vérole.
Hier au matin fe font manifeftés quelques
fymptômes de gangrene ; après midi , la Princeffe
a commencé à avoir la diglutition plus difficile ,
& peu de temps après , elle a refufé tout ce qu'on
lui préfentoit , le poulx s'eft affoibli , la refpira--
tion s'eft embarraffée de plus en plus , & tout a
annoncé dès ce moment les approches de la mort.
Cet état a duré toute la nuit ; ce matin à cinq
heures , fon Alteffe Royale a rendu le dernier foupir
après une agonie courte & tranquille . Cette
Princeffe avoit reçu les facremens le 22 , & le lendemain
, on lui avoit adminiftré l'extrême-onction
dans tout le cours de fa maladie ,
elle a
montré beaucoup de réfignation & de courage.
L'Archiduc s'eſt enfermé avec elle , dès l'inſtant
que la petite véroles'eft manifeftée, & il ne l'a pas
quittée jufqu'au dernier moment.7
Durs Décembre.
L'Empereur a nommé pour fon premier Commiffaire
à la Diete Electorale de Francfort le Prin
ce Jofeph de Lichtenſtein & pour ſecond , le Baron
de Bartenſtein , Confeiller Aulique de Sa Majefté
Impériale . On travaille avec activité aux préparatifs
néceffaires pour le départ de l'Empereur
& des Ambafladeurs qui fuivront Sa Majeſté Impériale
à Francfort .
Madame l'Archiducheffe Infante , qui étoit
groffe de fept mois , eft accouchée d'une fille
qui a vécu aflez de temps pour recevoir le baptême.
Cette faulle couche avoit rendu plus dangereux
les accidens da la petite vérole , les bou
tons s'étoient applatis , & la tête étoit embarrallée
; ces fymptêmes donnoient les plus vives
inquiétudes fur l'état de cette Princeſſe ; mais
aujourd'hui l'éruption paroît le rétablir , la tête
eft libre , & les Médecins ont repris efpérance.
Du 24. กา
·Rien ne peut exprimer la déſolation que répand
à la Cour & dans cette Ville la perte que
nous venons de faire. Tous les fecours de l'Art
n'ont pû conferver Madame l'Archiducheffe Inwicy
to tivist Alefante
JANVIER. 1764. 193
fante: les fuites de fa fauffe couche avoient entiérement
épuisé les forces , & rendoient , chaque
jour , plus dangereux les accidens de la petite vérole.
Hier au matin fe font manifeftés quelques
fymptômes de gangrene ; après midi , la Princeffe
a commencé à avoir la diglutition plus difficile ,
& peu de temps après , elle a refufé tout ce qu'on
lui préfentoit , le poulx s'eft affoibli , la refpira--
tion s'eft embarraffée de plus en plus , & tout a
annoncé dès ce moment les approches de la mort.
Cet état a duré toute la nuit ; ce matin à cinq
heures , fon Alteffe Royale a rendu le dernier foupir
après une agonie courte & tranquille . Cette
Princeffe avoit reçu les facremens le 22 , & le lendemain
, on lui avoit adminiftré l'extrême-onction
dans tout le cours de fa maladie ,
elle a
montré beaucoup de réfignation & de courage.
L'Archiduc s'eſt enfermé avec elle , dès l'inſtant
que la petite véroles'eft manifeftée, & il ne l'a pas
quittée jufqu'au dernier moment.7
Durs Décembre.
L'Empereur a nommé pour fon premier Commiffaire
à la Diete Electorale de Francfort le Prin
ce Jofeph de Lichtenſtein & pour ſecond , le Baron
de Bartenſtein , Confeiller Aulique de Sa Majefté
Impériale . On travaille avec activité aux préparatifs
néceffaires pour le départ de l'Empereur
& des Ambafladeurs qui fuivront Sa Majeſté Impériale
à Francfort .
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Résumé : Du 24.
Le 24 janvier 1764, Madame l'Archiduchesse Infante, enceinte de sept mois, accoucha d'une fille qui fut baptisée. Cependant, sa grossesse compliqua une infection de petite vérole qu'elle avait contractée. Les symptômes s'aggravèrent, avec des boutons sur le visage et la tête, provoquant une inquiétude croissante. Le 24, une amélioration temporaire fut observée, mais ses forces diminuèrent, rendant l'évolution de la maladie plus dangereuse. Le 25, des signes de gangrène apparurent, suivis de difficultés à avaler et d'un refus de nourriture. Son pouls s'affaiblit, sa respiration devint laborieuse, et elle mourut à cinq heures du matin après une agonie courte et tranquille. Elle avait reçu les sacrements le 22 et l'extrême-onction le lendemain. L'Archiduc resta à ses côtés jusqu'à son dernier moment. Par ailleurs, l'Empereur nomma le Prince Joseph de Lichtenstein et le Baron de Bartenstein comme commissaires pour la Diète électorale de Francfort, et les préparatifs pour le départ de l'Empereur et des ambassadeurs étaient en cours.
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22
p. 203-206
SUPPLÉMENT à l'Art. MÉDECINE. MÉMOIRE de M. GUILBERT DEPREVAL, Docteur-Régent en Médecine de la Faculté de Paris, sur l'usage de l'Antimoine préparé de M. JACQUET.
Début :
La préparation d'Antimoine de M. Jacquet, dont les effets sont déjà connus par [...]
Mots clefs :
Antimoine, Purgatifs, Préparation, Médecins, Maladie, Remède, Pilule
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texteReconnaissance textuelle : SUPPLÉMENT à l'Art. MÉDECINE. MÉMOIRE de M. GUILBERT DEPREVAL, Docteur-Régent en Médecine de la Faculté de Paris, sur l'usage de l'Antimoine préparé de M. JACQUET.
SUPPLÉMENT à l'Art. MÉDECINE.
1
MÉMOIRE de M. GUILBERT DE
PREVAL, Docteur - Régent en Mé
decine de la Faculté de Paris , fur
l'ufage de l'ANTIMOINE préparé
de M. JACQUET.
La préparation d'Antimoine de M. Jacquer
dont les effets font déja connus par les divers
ufages qu'en ont faits les Médecins , eſt un des
meilleurs fondans qu'on puiffe employer. Elle
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
a cela de particulier , que , fans avoir aucun
des inconvéniens qu'on reproche à toutes les
préparations où entre le Mercure , elle en a toutes
les propriétés , M. Jacquet ayant trouvé le
moyen de réunir les propriétés du Mercure &
celles de l'Antimoine.
:
Sa préparation a de commun avec le Mercure
d'être antivénérienne au meilleur degré ,
puifque par fon moyen on guérir des maladies
qui ont réfifté avec la plus grande opiniâtreté
à toutes les préparations du Mercure les plus
ufitées , aux frictions mêmes comme les exoftofes
, les douleurs , les duretés des glandes ,
les gonorrhées les plus invétérées &c. dans les
nouvelles , c'eſt une choſe bien remarquable que
deux ou trois prifes de cette préparation faſfent
conftamment ceffer les cuiffons & ardeurs ,
qui , dans les premiers temps de cette incommodité
, font les fymptômes les plus infupportables
aux malades . Dans tous les autres vices
lymphatiques , qui femblent dégénérer du vénérien
, comme les fcrophules humeurs froides
, les dartres , herpés & autres maladies cutanées
, il faut convenir qu'il n'eft pas de reméde
plus efficace puifqu'on a guéri par fon
moyen ce que toutes les préparations mercurielles
les plus connues & les plus renommées ,
la cigue même, n'ont pû guérir , quoique ces
remédes fuffent adminiftrés par d'excellens Médecins.
Dans les engorgemens fpontanés des
glandes du foye &c , fa réuffite eſt également
certaine ; tous faits dont on a la preuve en
main.
Cette préparation d'Antimoine fe peut auffi
employer dans tous les cas fans exception où
l'on employe le Kermès minéral , dont tous les
JANVIER. 1764. 205
Médecins clyniques connoiffent les inconvéniens.
En quadruplant la dofe de l'Antimoine de M. Jacquer
, on l'adminiftre de la même maniere que le
Kermès. L'événement convaincra ceux qui l'employeront
, qu'il eft décidément préférable au
Kermès , fur- tout dans tous les cas où la délicatele
de la poitrine & des vifcères demande
du ménagement . La fuite apprendra que dans
les maladies putrides ce reméde n'eft pas indif
férent .
:
On l'employe comme altérant & comme purgatif
comme altérant , on le donne depuis
quatre ou fix jufqu'à douze & quinze grains ,
en pilules ou en poudre , avec tel véhicule qu'on
juge à propos : dans les loochs comme le Kermès
, en mettant 4 grains pour un ; 16 pour
4 comme purgatif , depuis 12 ou 15 grains ,
jufqu'à 25 & 30 , par-deffus chaque prife , le
malade boira toujours l'un des bouillons prefcrits
fuivant l'indication' qu'aura eu à remplir
le Médecin qui l'adminiftrera ; ou bien quelques
taffes d'infufion de Thé , de Sauge , de
Méliffe , ou même de petit Lait.
Chaque pilule eft formée de 6 grains en
la féparant en deux , on a la plus petite dofe
à laquelle on puiffe l'adminiftrer , aux enfans
mêmes on peut également à ce moyen le donner
par gradation , en commençant par fix
grains qui ne forment qu'une pilule , enfuite
neuf , une pilule & demie & ainfi de fuite tous
les jours jufqu'à ce qu'on foit parvenu à le
rendre purgatif ; alors on ne le donne plus
que de deux jours l'un à la doſe où on l'ap-.
perçoit purgatif ; quoiqu'on le puiffe donner
comme altérant le jour qu'on n'a pas intention
de purger en ſe bornant à la doſe de ſiz
206 MERCURE DE FRANCE.
grains. Au furplus c'eft à la fageffe du Méde
ein d'écarter plus ou moins les jours où il le
preferira comme purgatif, faivant fon effet &
les forces du malade.
C'eſt à - peu- près ce que nous pouvons dire
fur les généralités de l'adminiftration de ce reméde
conformément aux engagemens que nous
avons pris dans les Gazettes du courant de Novembre
dernier. G. de P.
1
MÉMOIRE de M. GUILBERT DE
PREVAL, Docteur - Régent en Mé
decine de la Faculté de Paris , fur
l'ufage de l'ANTIMOINE préparé
de M. JACQUET.
La préparation d'Antimoine de M. Jacquer
dont les effets font déja connus par les divers
ufages qu'en ont faits les Médecins , eſt un des
meilleurs fondans qu'on puiffe employer. Elle
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
a cela de particulier , que , fans avoir aucun
des inconvéniens qu'on reproche à toutes les
préparations où entre le Mercure , elle en a toutes
les propriétés , M. Jacquet ayant trouvé le
moyen de réunir les propriétés du Mercure &
celles de l'Antimoine.
:
Sa préparation a de commun avec le Mercure
d'être antivénérienne au meilleur degré ,
puifque par fon moyen on guérir des maladies
qui ont réfifté avec la plus grande opiniâtreté
à toutes les préparations du Mercure les plus
ufitées , aux frictions mêmes comme les exoftofes
, les douleurs , les duretés des glandes ,
les gonorrhées les plus invétérées &c. dans les
nouvelles , c'eſt une choſe bien remarquable que
deux ou trois prifes de cette préparation faſfent
conftamment ceffer les cuiffons & ardeurs ,
qui , dans les premiers temps de cette incommodité
, font les fymptômes les plus infupportables
aux malades . Dans tous les autres vices
lymphatiques , qui femblent dégénérer du vénérien
, comme les fcrophules humeurs froides
, les dartres , herpés & autres maladies cutanées
, il faut convenir qu'il n'eft pas de reméde
plus efficace puifqu'on a guéri par fon
moyen ce que toutes les préparations mercurielles
les plus connues & les plus renommées ,
la cigue même, n'ont pû guérir , quoique ces
remédes fuffent adminiftrés par d'excellens Médecins.
Dans les engorgemens fpontanés des
glandes du foye &c , fa réuffite eſt également
certaine ; tous faits dont on a la preuve en
main.
Cette préparation d'Antimoine fe peut auffi
employer dans tous les cas fans exception où
l'on employe le Kermès minéral , dont tous les
JANVIER. 1764. 205
Médecins clyniques connoiffent les inconvéniens.
En quadruplant la dofe de l'Antimoine de M. Jacquer
, on l'adminiftre de la même maniere que le
Kermès. L'événement convaincra ceux qui l'employeront
, qu'il eft décidément préférable au
Kermès , fur- tout dans tous les cas où la délicatele
de la poitrine & des vifcères demande
du ménagement . La fuite apprendra que dans
les maladies putrides ce reméde n'eft pas indif
férent .
:
On l'employe comme altérant & comme purgatif
comme altérant , on le donne depuis
quatre ou fix jufqu'à douze & quinze grains ,
en pilules ou en poudre , avec tel véhicule qu'on
juge à propos : dans les loochs comme le Kermès
, en mettant 4 grains pour un ; 16 pour
4 comme purgatif , depuis 12 ou 15 grains ,
jufqu'à 25 & 30 , par-deffus chaque prife , le
malade boira toujours l'un des bouillons prefcrits
fuivant l'indication' qu'aura eu à remplir
le Médecin qui l'adminiftrera ; ou bien quelques
taffes d'infufion de Thé , de Sauge , de
Méliffe , ou même de petit Lait.
Chaque pilule eft formée de 6 grains en
la féparant en deux , on a la plus petite dofe
à laquelle on puiffe l'adminiftrer , aux enfans
mêmes on peut également à ce moyen le donner
par gradation , en commençant par fix
grains qui ne forment qu'une pilule , enfuite
neuf , une pilule & demie & ainfi de fuite tous
les jours jufqu'à ce qu'on foit parvenu à le
rendre purgatif ; alors on ne le donne plus
que de deux jours l'un à la doſe où on l'ap-.
perçoit purgatif ; quoiqu'on le puiffe donner
comme altérant le jour qu'on n'a pas intention
de purger en ſe bornant à la doſe de ſiz
206 MERCURE DE FRANCE.
grains. Au furplus c'eft à la fageffe du Méde
ein d'écarter plus ou moins les jours où il le
preferira comme purgatif, faivant fon effet &
les forces du malade.
C'eſt à - peu- près ce que nous pouvons dire
fur les généralités de l'adminiftration de ce reméde
conformément aux engagemens que nous
avons pris dans les Gazettes du courant de Novembre
dernier. G. de P.
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Résumé : SUPPLÉMENT à l'Art. MÉDECINE. MÉMOIRE de M. GUILBERT DEPREVAL, Docteur-Régent en Médecine de la Faculté de Paris, sur l'usage de l'Antimoine préparé de M. JACQUET.
Le document est un supplément à un article sur la médecine, présentant un mémoire de M. Guilbert de Préval, docteur et régent en médecine à la Faculté de Paris. Ce mémoire traite de l'usage de l'antimoine préparé par M. Jacquet. Cette préparation est appréciée pour ses propriétés similaires à celles du mercure, mais sans en avoir les inconvénients. Elle est particulièrement efficace contre les maladies vénériennes résistantes aux traitements mercuriels, ainsi que contre diverses affections cutanées et lymphatiques. L'antimoine peut également remplacer le kermès minéral, offrant des avantages notables dans les cas nécessitant une grande délicatesse, comme les maladies putrides. La préparation est administrée en pilules ou en poudre, en doses variables selon l'effet recherché, qu'il soit altérant ou purgatif. Elle peut être donnée aux enfants par gradation. Le médecin doit ajuster la fréquence et la dose en fonction de l'état du patient.
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23
p. 238
AVIS.
Début :
Par Brevet & Privilége confirmé par 2 Arrêts du Parlement, du 17 Mai & 4 Décembre 1747, [...]
Mots clefs :
Pâte de guimauve, Suc de réglisse, Maladies, Poumons, Médecins, Guérison, Contrefaçon
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texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
PAR Brevet & Privilége confirmé par 2 Arrêts
du Parlement , du 17 Mai & 4 Décembre 1747 ,
Mile DESMOULINS & feue ſa mere , ont depuis
plus de foixante ans continué de compofer & diftribuer
la Pâte de Guimauve & Suc de Réglife
fans fucre , pour toutes les maladies du Poumon ,
Tour, Rhume, Afthme , Fluxions de Poitrine, &c.
avec l'approbation de MM. les premiers Médecins
du Roi , & de la Faculté de Paris , leſquels s'en fervent
eux-mêmes , & en ordonnent l'uſage à leurs
Malades.Quoique les Contrefaiſeurs deſdites Pâte
&Sucre, diſent que Mile DESMOULINS leur a
vendu ſon ſecret , elle prouvera que l'envie & la
jalouſie ontpûſeules leur faire débiter ces menſonges,
& qu'elles n'ont communiqué leur ſecret à
perſonne. Leſdites Pâte & Sucre ne ſe gâtent point ,
peuvent ſe tranſporter par- tout ſans rien perdrede
leur qualité. Leur prix eſt de 8 liv. la livre. Mlle
DESMOULINS demeure toujours rue du Cimetiere
S. André des Arts, la premiere porte carrée à droite,
en fortant du Cloître , chez Mile Charmeton , au
deuxićme.
PAR Brevet & Privilége confirmé par 2 Arrêts
du Parlement , du 17 Mai & 4 Décembre 1747 ,
Mile DESMOULINS & feue ſa mere , ont depuis
plus de foixante ans continué de compofer & diftribuer
la Pâte de Guimauve & Suc de Réglife
fans fucre , pour toutes les maladies du Poumon ,
Tour, Rhume, Afthme , Fluxions de Poitrine, &c.
avec l'approbation de MM. les premiers Médecins
du Roi , & de la Faculté de Paris , leſquels s'en fervent
eux-mêmes , & en ordonnent l'uſage à leurs
Malades.Quoique les Contrefaiſeurs deſdites Pâte
&Sucre, diſent que Mile DESMOULINS leur a
vendu ſon ſecret , elle prouvera que l'envie & la
jalouſie ontpûſeules leur faire débiter ces menſonges,
& qu'elles n'ont communiqué leur ſecret à
perſonne. Leſdites Pâte & Sucre ne ſe gâtent point ,
peuvent ſe tranſporter par- tout ſans rien perdrede
leur qualité. Leur prix eſt de 8 liv. la livre. Mlle
DESMOULINS demeure toujours rue du Cimetiere
S. André des Arts, la premiere porte carrée à droite,
en fortant du Cloître , chez Mile Charmeton , au
deuxićme.
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Résumé : AVIS.
L'avis concerne Mile Desmoulins et sa mère, qui fabriquent et distribuent depuis plus de soixante ans une pâte de guimauve et un sirop de réglisse sans sucre, destinés au traitement des maladies pulmonaires telles que la toux, le rhume, l'asthme et les fluxions de poitrine. Ces produits ont été approuvés par les premiers médecins du Roi et la Faculté de Paris, qui les utilisent et les prescrivent à leurs patients. Mile Desmoulins réfute les allégations des contrefacteurs selon lesquelles elle aurait vendu son secret, attribuant ces accusations à l'envie et à la jalousie. Les produits ne se détériorent pas et peuvent être transportés sans perdre leurs qualités. Leur prix est de 8 livres la livre. Mile Desmoulins réside rue du Cimetière Saint-André des Arts, première porte carrée à droite en sortant du Cloître, chez Mile Charmeton, au deuxième étage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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p. 204-207
De PARIS, le 17 Février 1764.
Début :
Le 19 du mois dernier, le Premier Président & deux Présidens du Parlement se sont [...]
Mots clefs :
Président, Parlement, Déclaration, Procureurs, Impératrice de Russie, Académie des sciences, Médecins, Roi de Prusse, Juridiction consulaire, Scrutin, Consuls, Exécution, Souscription, Tirage, Loterie de l'école royale militaire, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Numéros
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texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 17 Février 1764.
De PARIs , le 17 Février 1764.
Le 19 du mois dernier , le Premier Préſident
-
º
A V R I L. 1764. 2o5
& deux Préſidens du Parlement ſe ſont rendus 2
Verſailles & ont eu l'honneur de préſenter à
Sa Majeſté les remontrances qui avoient été ar
rêtées le 18. -
Le 21 , le Roi a envoyé à ſon Parlement
une Déclaration qui a été enregiſtrée le même
joux , & par laquelle Sa Majeſté ordonne que
Sa Déclaration du 2 1 Novembre dernier ſera
éxécutée ſelon ſa forme & teneur, impoſe un
ſilence abſolu ſur ce qui s'eſt paſſé juſqu'à pré
ſent relativement aux objets qui ont donné lieu
à ſadite Déclaration, & fait défenſes à toutes
perſonnes , ſans exception, même ſes à Procu
reurs-Généraux , de faire & continuer aucunes
pourſuites à ce ſujet , pour † cauſe &
ſous quelque prétexte que ce puiſſe être.
Le Comte de Colloredo, Lieutenant-Général .
, au ſervice de Leurs Majeſtés Impériales & Royale,
, eſt arrivé ici de Bruxelles, & a été préſenté à Ver
ſailles, au Roi & à la Famille Royale par le Comte
de Starhenberg , Ambaſſadeur de la Cour de
Vienne.
L'Impératrice de Ruſſie, voulant reconnoître
les ſoins que le Sieur Morand, de l'Académie des
Sciences & de celle de Chirurgie, s'eſt donnés pour
procurer à la Chancellerie de Médecine de Pe
terſbourg une belle collection de Piéces d'Ana
tomie, d'inſtrument de machines employés en
, Chirurgie , &c. Sa Majeſté Impériale a char
gé le Prince de Gallitzin, ſon Miniſtre Pléni
potentiaire en cette Cour , de remettre au ſieur
Morand une ſuite de Médailles d'or & d'argent
de toutes les grandeurs, qui ont été frappées
à l'occaſion de ſon avénement au Trône.
On écrit de Péterſbourg que l'Académie Im
périale des Sciences de cette Ville a admis
2o6 MERCURE DE FRANCE.
nombre de ſes tMembres le ſieur Delalande , de
l'Académie Royale des Sciences.
On a appris de Berlin, que le Roi de Pruſſe
avoit déſigné pour un des Aſſeciés Etrangers de
ſon Académie , le Chevalier de Jaucourt, Mem
bre de la Société Royale de Londres, & de l'Aca
démie de Stockolm , connu par différens Ouvra
ges de Science & de Littérature. -
Le 28 du mois dernier, la Juriſdiction Conſu
· laire de Paris, aſſemblée avec les différens Corps
de Communautés des Marchands de cette Ville, a
élu, ſuivant l'uſage, par la voie du Scrutin , les
Juge & Conſuls qui exerceront pendant le cours
de cette année : le ſieur Darlu, Ecuyer, ancien
Echevin & du Collége des anciens Conſuls, du
Corps de la Mercerie , a été nommé Juge; le Sieur
Vaudichon fils, du Corps de la Pelleterie, premier
'Conſul; le Sieur Hériſſant, Imprimeur du Cabi
net du Roi, du Corps de la Librairie , ſecond Con
ſul ; le Sieur de la Voye-Pierre, du Corps de l'Epi
cerie, troiſième Conſul ; & le Sieur de Hay
nault, du Corps de l'Orfévrerie, quatriéme Conſul.
Les obſtacles qui ont ſuſpendu juſqu'ici l'exé
cution de la Gazette Littéraire de l'Europe ,
ayant ceſſé, la première feuille de cet Ouvrage
périodique paroîtra le premier Mercredi du mois
de Mars prochain. On ſuivra le plan & la forme
annoncés dans le Proſpectus. Le prix de la Souſ
cription ſera, comme on l'a dit, de 24 liv. par an,
papier ordinaire : & de 3o liv, papier plus grand &
plus fin. On aura ſoin d'affranchir le port de l'ar
gent & des lettres. On ſouſcrira, pour les Provin
ces, au Bureau Général de la Gazette de France,
rue neuve S. Roch , & pour Paris, au Bureau des
Galleries du Louvre. On s'adreſſera, quant à la
partie Littéraire, à l'Abbé Arnaud, de l'Académie
A V R I L. 1764. 2o7
- Royale des Inſcriptions & Belles-Lettres, & au
Sieur Suard, chargés de la Rédaction & de la Di
rection Générale de l'une & l'autre Gazettes.
Le trente-ſeptième Tirage de la Loterie de
l'Hôtel-de-Ville s'eſt fait le 24 Janvier, en la ma
nière accoutumée. Le lot de cinquante mille livres
" eſt échu au numéro 9984 r , § de vingt mille
« livres au numéro 9o333 , & les deux de dix mille
livres aux numéros 89o92 & 89598.
Le 6 Février, on a tiré la Loterie de l'Ecole
Royale Militaire. Les numéros, ſortis de la Roue
de fortune, ſont 37, 87,73 , 64 , 27. Le prochain
Tirage ſe fera le 5 Mars.
Le 19 du mois dernier , le Premier Préſident
-
º
A V R I L. 1764. 2o5
& deux Préſidens du Parlement ſe ſont rendus 2
Verſailles & ont eu l'honneur de préſenter à
Sa Majeſté les remontrances qui avoient été ar
rêtées le 18. -
Le 21 , le Roi a envoyé à ſon Parlement
une Déclaration qui a été enregiſtrée le même
joux , & par laquelle Sa Majeſté ordonne que
Sa Déclaration du 2 1 Novembre dernier ſera
éxécutée ſelon ſa forme & teneur, impoſe un
ſilence abſolu ſur ce qui s'eſt paſſé juſqu'à pré
ſent relativement aux objets qui ont donné lieu
à ſadite Déclaration, & fait défenſes à toutes
perſonnes , ſans exception, même ſes à Procu
reurs-Généraux , de faire & continuer aucunes
pourſuites à ce ſujet , pour † cauſe &
ſous quelque prétexte que ce puiſſe être.
Le Comte de Colloredo, Lieutenant-Général .
, au ſervice de Leurs Majeſtés Impériales & Royale,
, eſt arrivé ici de Bruxelles, & a été préſenté à Ver
ſailles, au Roi & à la Famille Royale par le Comte
de Starhenberg , Ambaſſadeur de la Cour de
Vienne.
L'Impératrice de Ruſſie, voulant reconnoître
les ſoins que le Sieur Morand, de l'Académie des
Sciences & de celle de Chirurgie, s'eſt donnés pour
procurer à la Chancellerie de Médecine de Pe
terſbourg une belle collection de Piéces d'Ana
tomie, d'inſtrument de machines employés en
, Chirurgie , &c. Sa Majeſté Impériale a char
gé le Prince de Gallitzin, ſon Miniſtre Pléni
potentiaire en cette Cour , de remettre au ſieur
Morand une ſuite de Médailles d'or & d'argent
de toutes les grandeurs, qui ont été frappées
à l'occaſion de ſon avénement au Trône.
On écrit de Péterſbourg que l'Académie Im
périale des Sciences de cette Ville a admis
2o6 MERCURE DE FRANCE.
nombre de ſes tMembres le ſieur Delalande , de
l'Académie Royale des Sciences.
On a appris de Berlin, que le Roi de Pruſſe
avoit déſigné pour un des Aſſeciés Etrangers de
ſon Académie , le Chevalier de Jaucourt, Mem
bre de la Société Royale de Londres, & de l'Aca
démie de Stockolm , connu par différens Ouvra
ges de Science & de Littérature. -
Le 28 du mois dernier, la Juriſdiction Conſu
· laire de Paris, aſſemblée avec les différens Corps
de Communautés des Marchands de cette Ville, a
élu, ſuivant l'uſage, par la voie du Scrutin , les
Juge & Conſuls qui exerceront pendant le cours
de cette année : le ſieur Darlu, Ecuyer, ancien
Echevin & du Collége des anciens Conſuls, du
Corps de la Mercerie , a été nommé Juge; le Sieur
Vaudichon fils, du Corps de la Pelleterie, premier
'Conſul; le Sieur Hériſſant, Imprimeur du Cabi
net du Roi, du Corps de la Librairie , ſecond Con
ſul ; le Sieur de la Voye-Pierre, du Corps de l'Epi
cerie, troiſième Conſul ; & le Sieur de Hay
nault, du Corps de l'Orfévrerie, quatriéme Conſul.
Les obſtacles qui ont ſuſpendu juſqu'ici l'exé
cution de la Gazette Littéraire de l'Europe ,
ayant ceſſé, la première feuille de cet Ouvrage
périodique paroîtra le premier Mercredi du mois
de Mars prochain. On ſuivra le plan & la forme
annoncés dans le Proſpectus. Le prix de la Souſ
cription ſera, comme on l'a dit, de 24 liv. par an,
papier ordinaire : & de 3o liv, papier plus grand &
plus fin. On aura ſoin d'affranchir le port de l'ar
gent & des lettres. On ſouſcrira, pour les Provin
ces, au Bureau Général de la Gazette de France,
rue neuve S. Roch , & pour Paris, au Bureau des
Galleries du Louvre. On s'adreſſera, quant à la
partie Littéraire, à l'Abbé Arnaud, de l'Académie
A V R I L. 1764. 2o7
- Royale des Inſcriptions & Belles-Lettres, & au
Sieur Suard, chargés de la Rédaction & de la Di
rection Générale de l'une & l'autre Gazettes.
Le trente-ſeptième Tirage de la Loterie de
l'Hôtel-de-Ville s'eſt fait le 24 Janvier, en la ma
nière accoutumée. Le lot de cinquante mille livres
" eſt échu au numéro 9984 r , § de vingt mille
« livres au numéro 9o333 , & les deux de dix mille
livres aux numéros 89o92 & 89598.
Le 6 Février, on a tiré la Loterie de l'Ecole
Royale Militaire. Les numéros, ſortis de la Roue
de fortune, ſont 37, 87,73 , 64 , 27. Le prochain
Tirage ſe fera le 5 Mars.
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Résumé : De PARIS, le 17 Février 1764.
En février 1764, plusieurs événements marquants se déroulèrent en France et en Europe. Le 19 février, le Premier Président et deux Présidents du Parlement se rendirent à Versailles pour présenter au roi les remontrances arrêtées le 18 février. Le 21 février, le roi publia une Déclaration ordonnant l'exécution de celle du 21 novembre précédent et imposant un silence absolu sur les événements passés relatifs à cette Déclaration, interdisant toute poursuite à ce sujet. Le Comte de Colloredo, Lieutenant-Général au service des Majestés Impériales et Royale, arriva de Bruxelles et fut présenté à Versailles au roi et à la Famille Royale par le Comte de Starhenberg, Ambassadeur de la Cour de Vienne. L'Impératrice de Russie reconnut les efforts du Sieur Morand, membre de l'Académie des Sciences et de Chirurgie, en lui remettant des médailles d'or et d'argent via le Prince de Gallitzin, son Ministre Plénipotentiaire. Par ailleurs, l'Académie Impériale des Sciences de Pétersbourg admit le Sieur Delalande comme membre, tandis que le Roi de Prusse désigna le Chevalier de Jaucourt comme Associé Étranger de son Académie. Le 28 février, la Jurisdiction Consulaire de Paris élut les Juges et Consuls pour l'année : le Sieur Darlu fut nommé Juge, et les Sieurs Vaudichon, Hérissant, de la Voye-Pierre et de Haynault furent élus Consuls. La Gazette Littéraire de l'Europe, dont les obstacles à la publication avaient cessé, devait paraître le premier mercredi de mars. Le prix de la souscription était de 24 livres pour le papier ordinaire et de 30 livres pour un papier plus grand et plus fin. Le 24 janvier, le trente-septième tirage de la Loterie de l'Hôtel-de-Ville eut lieu, attribuant des lots de 50 000, 20 000 et 10 000 livres. Le 6 février, la Loterie de l'École Royale Militaire fut tirée, avec les numéros 37, 87, 73, 64 et 27. Le prochain tirage devait se faire le 5 mars.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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