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1
p. 145-178
Examen des Eaux de Bourbon par Monsieur Burlet.
Début :
Les chaleurs excessives qu'il a faites les deux premieres semaines / Les Eaux chaudes de Bourbon n'estoient autrefois en usage que [...]
Mots clefs :
Eaux de Bourbon, Eaux , Eau, Acides, Bains, Sel, Chaleur, Médecins, Évaporation, Boisson, Liqueur, Esprit, Malades, Vitriol, Papier, Puits
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texteReconnaissance textuelle : Examen des Eaux de Bourbon par Monsieur Burlet.
Les chaleurs excessives qu'il
a faites les deux premiereS' semairiesde
ce mois,m'bnrdé*'
terminé à préférer à plusieurs
MémoiresLittéraires qu'onm'a
donné, un Examen des
Eaux de Bourbon. J'ay crû
quequ'onpetit tirer
de leurs vertus, malgré la-i
connoissance & lexperience
qu'on en a déja, meritoit
qu'on fit le détail de leurs proprierez,
avant que la faifott*
où les bains font d'un usage
plus salutaire, fut plus avancée..
L'examen qu'onen va
lire est un ouvrage du sçavant
Monficur Burlet, de la Facul.
té de Paris, & premier Medecindu
Roy d'Espagne.
.'! i- Examen desEaux de Bourbonj
;, par MonjteurBurlct.
, LesEauxchaudes deBaurbon
n'estoient autrefois; en
ufogfi que pour baigner: peu
de personnes osoient en boire.
C'eû pour cela qu'on appelle
q-pcorc aujourd'huy Bourbon t/tfrrhambauhjBourbonlesBains
Ces Eaux avant Messieurs
«**Dc*lotme & Aubri, Medecins;
celebres de Moulins
n'estoient point dans cette
réputation où elles sontaujourd'huy.
Ce sont euxqui
en ont étendu, appuque
l'usageà un grand nombre de
maladies intérieures, & qui
ont appris à n'en pas redouter
l'abondante boisson.
Il y a trois puits à Bourbon
contigus, & placez sur la me*
me ligne,qui communiquent
les uns aux autres pardes
ouvertures, & unemême
source fournit également
l'eau à ces trois puits. Elle est
presque toûjours à la même
hauteur de sept pieds ou en*.
viron, & elle ne décroit pas
rume. dans les chaleurs & les
sécheresseslesplus, grandes.
L'eaudeces puitsbout dune
manieresensible,&elleexhale
une fuméeassez abondante.
Onremarque que la surface
decetteeauquand "cllq
n'estpointagitée paroistun
peu terne, & qu'il s'y forme
commeunepelliculegrasse&
onctueuse, si mince néanmoins
& si superficielle, que
quelques efforts qu'on fasse,
& quelque soin qu'on prenne,
on ne peut lareccuillir.
L'Eau de Bourbon en: çres-
»i
claire & tres limpide dans le
verre sans presque aucune
odeur, d'une chaleur vive,
mais qui n'a rien d'acre ni de
brûlant : d'une faveur qui tire
sur le falin lixiviel, bien
plus foible & bien moins sensible
que dans l'eau de Vichi.
Ayant plongélemême
Thcrmometre dont je me
fuis servi à Vichi dans le Puits
du milieu
,
la liqueur a monté
à prés de cinquante-quatre
lignes; de maniere que l'eau
de Bourbon à deux degrez de
chaleur sur l'eau la plus chaude
de VicbL
Cette chaleur des eaux de
Bourbon se conserve tres-longtemps,
& une eau commune
chauffée au mêmedegré,
& la plus boüillante même e si:
refroidie, quand celle cy est
encore plus que tiede.
Tout le monde sçait que
ces eaux tirées de leur source
& remisesincessamment sur
le feu ne boüillent pas plus
promptement que l'eau commune
la plus froide. Onsçait
encore que dans ces eaux,
quoique très chaudesles plances
ne s'y flétrissent point.
Pour découvrir le principe
,
minerai des eaux de Bourbon,
je me fuis fcrvi des mêmes
essais, & ay presque fait les
mêmes expériences quej'ay
faites sur les eaux de Vichi.
Voilà1la différence que j'ay trouve.
Ayant meslé de l'eau dans
des bains avec la dissolution
du sel de Nitre filtrée, il ne
s'y est fait ni lait virginal ni
caillé, ni précipitation, l'eau
est demeurée claire.
Ayant ajouté à ce mélange
quelques goûtes d'esprit de Vitriol
,il s'y en fair d'abord un
lait virginal, qui s'est précipité
enfuitc, en une cfpcccde
caillé blanc. La même chofc
est arrivée en faisant cette experience
sur les eaux de Vichi.
La dissolution de couperose
qui avoit la couleur d'un
vcrd naissant, meslée avec
l'eau des bains, l'a jaunie d'abord
y
puis y a fait un caillé
par floccons, lesquels se précipitant
peu à peu ont pris
une couleur rougeâtre. Le
même changement cft arrivé,
mais bien plus promptement
& plus fenfibleraent dans les
eaux de Viclit.
L'eau deBourbon, non plus
que celle de Vichin'a point
changé la couleur de sa rolution
du Tournefol.
L'eau de Bourbon menée
avec le vinaigre distillé,l'aigre
de souffre & les autres acides,
bouillonne & fomente, mais
plus obfcurcment que l'eau
de Vichi,
Le papier bleu rougi par
l'esprit de Vitriol, a repris
aussi sa couleur dans l'eau de
Bourbon.
La poudre de Noix de Galles
qui donne une couleur de
vin pailler à leau de Vichi n'a
point ou peu changé l'eau de
Bourbon,
L'eau de litchi verdit le
sirop violat, celle de Bouts
bon ne lui donnequ'une couleur
de gris de lin.
Cette mêmeeaumeslée avec
l'infusion de rosesrouges
sans acides ne la point changée,
mais l'ayanc meslée avec
la teinture de roses rougies par
l'esprit de Vitriol,elle l'a
rendued'un beau violet amarante.
Par tous ces premiers essais
la raison fait d'abord concevoir,
que le mineral qui domine
dans les eaux de Bourbon
ca aussi un sel alkali, qui
ne paroist gucres dirent du
sel alkali des eaux de Vichi.
Pour s'en affurcr davantage,
,& demesser les autres principes
de ces eaux, j'en ay fait faire
l'analise de la maniéré suivan.
te.
J'ay fait mettre douze liv.
d'eau de bains dans une ferrine
pourla faire évaporer lentement
sur le feu. Dés qu'ellc
a commencé à chauffer, elle
a donné une odeur de mout
de vin cuit; & à mesure qu'elle
s'est évaporée, l'eau s'est rendue
de plus en plus salée au goût. Il est relié aux bords
de la terrine une refidencq
blancbâcre, inlipide) & qu1
croquoit fous la dcnr.
L'eau conlumée & reduird
à huic ou neuf onces, je l'ay
fait filtrer, il s'en ca réparé 6^
attaché au papier gris une matierc
épaisse, grasse & comme
muctlagineufc, qui après la,
filtrationfinie pesoit une?
dragmc, & quinze grains
pour le moins.
La liqueur filtrée remisesur
le feu s'cil encore évaporée,
& quand elle a commencée à
faire une pellicule) je l'ay fait
porter à la cave:il s'est formé
quelques cristaux fort brilans,
tres..minces & qui paroislenttaillez
à facettes. Ce que
j'en ay pu ramasser quand ils
ont cfté dessechez, ne pesoit
que cinq ou six grains: leur
faveur estoit fort douceatrc,
&d'un vray goûclixiviet.
Enfin l'evaporation faite
jusqu'à siccité
,
il est resté au
fond de la terrine trois gros
& plus de deux scrupules de
residence saline.
J'ayexamine ensuite toutes
ces portions dont la somme
monte à cinqdragmes ou
environ:sçavoir
, une dragme
& quinze grains de matiere
mucilagineu se adhérente au
papier gris, cinq ou six grains
de cristau
,
trois dragmes, &
deux scru pules de residence,
& dix ou douze grains de
substance blanchâtre ratissée
sur les, parois de la terrine à
mesure que l'eau décroissoir.
Mr Duclos, par son examen
a trouve que ces eaux
transportées avoient cinquante
- neuf grains de residence
par pinte.
Mr Geoffroy, qui les aexaminées
sur les lieux en a trouvésoixante-
trois, ôcpar nôtre
calcul nous trouvons la
même chose à fort peu de
différence prés.
Par l'examen de ces portions
sé parées, il m'a paru
que cette substance blanchâtre
adherente & qui craque;
fous la dent, n'etf qu'une pu-f
re terre alKaline, car elle fermente
un peu avec les acides.
Que la matière mucilagineuse
attachée au papier gris,
est encore cette mêmeTerre,
mais meslée de matiere sulphureuse
& de quelque legere portion,
de fer.
La substance fulphurcufe
dans cette portion se mani
feste d'nne manièresensible
en engraissant le pa pier, &y
laissant une impression d'huile,
d'ailleurs jettée sur lescharbons
ardens, elle y rougit
d'abord,noircit ensuite en
cjetteanttquielcquess p.etites étwu ¡ Avec le coûteau émanté
j'ay enlevé quelques particules
de fer de la tetre noire qui
est restée aprèsl'avoir calcinée.
Les trois gros & deux scrupulesde
residence salines contenoient
un sel lixiviel,meslé
lé de quelque portion de
terre;& ce sel par tous les esfais
n'a pas paru différent du
sel des eaux de Vichi,tiré
aussi par évaporation. Il l'a
fermente violemmentavec les
acides de toutes especes.
Par cette analise on trouveroic
prcfque les mêmes principes
dans Les eaux de Bourbon
que dans celles de Vichi;
-mais dans des propositions. différentes*.
Mr Saignette, prétend qu'apres
avoir examiné avec une
grande attention la residence
saline des eaux de Bourbon,
& après avoir demeslé les différens
sels qui la composent, il
a trouvé, sans pouvoir en
douter,-presque portion égale
de sel marin& de sel alkali ;
que ces deux fcls luy ont
paru fort distincts & par leur
figure & par les épreuves qu'il
en a faites.
- Qu'ayant mis quatorze liv*
des eaux de Bourbon évaporer
il avoit eu après une suffisante
évaporation par la cristallisation
à froid, des cristaux
pentagones & hexagones
longs, de la figure & du goût
du sel sucrin, ou sel calcarius
décrit dans Mr Lister, faisant
le maroquin entre les dents,
d'une tegerc stipticité, douceatte,
& qui Ce bourfouffloient
au feu comme l'alun,
sans avoir d'acidité apparente,
non plus que de saveur alkaline.
Qu'ayant ensuite fait évaporer
la liqueur davantage,
il avoit eu descristaux de sel
alkalidistinct,& du sel falin
ou marin grumelé, qui se trou-
-
voient tels sans équivoque.
<
Je n'ay pû vérifier cette experience
dans toutes ces circonstances
marquées; & dans
les trois dragmes & deux
scrupules de residence saline
qui m'est restées je n'ay pû,
démesler par les essais & reconnoistre
qu'un sel alkali,
comme je viens de le dire,
dont le mélange avec toute
forted'acides excite de violentes
fermentations.
,,
Mr Geoffroi, dans le mémoire
qu'il m'acommuniqué,
assure qu'après beaucoup de
recherches,&après l'examen
le plus exact du sel contenu
dans la re sidence de ces eaux;
il avoit reconnu un peu de
fcl marin meslé avec le sel afc
kalimineral deeaux
-
, Il me relle encore quatre
ou cinqoncesde residence que
j'ay cû la précaution d'apporter;
je l'examinerai avec Mr
Geoffroi, quand il lui plaira,
afin de déterminer, s'il est possible,
fous quelle quantité &
fous quelle proportion ce sel
se trouve meslé dans les eaux
de Bourbon. Car qu'il y soit
presque en partie égale avec
l'alkali mineral; il y a beaucoup
lieu d'en doutèr, quoi
quendise Mr Saignette, & les
Medecins des lieux qui ont
souvent fait l'anali se de leurs
, eaux, le nientfort positive-
"lent.
Un Auteur moderne, qui
depuis quelquesannées fous
le nom de Pascal, a donné un
Traitédes Eaux de Bourbon., rejette
la pluspart des anahfes
de ces eaux faites par le secours
du feu. Il prétend que
si l'on fait évaporer ces caux
au Soleil, le sel tiré par cette
evaporation lente & douce,
est fort differenr de celui tiré
par le moyen du feu; qu'il
touche les acides, sans les exciter
à aucune fermentation
sensible; qu'il ne précipite aucune
dissolution faite par un
menstrueacide, & en un mot
qu'il n'cft point alkali. Il avance
que le sel des eaux de
Bourbonale caractered'un
sel Androgin,& qu'il est composé
d'unacide volatil & d'ul)
alkali sixe, dont l'alliage qui
n'est pas à l'épreuve du ftut
à cause qu'il est trop acre, &
trop penetrant, resiste à la
chaleur du Soleilqui évapore
ces eaux d'une maniere lente
de douce, & fait ou que ce
sel demeure dans son entier
ou qu'une partie de son volatil
s'y conserve
, & que ce
qu'ily a de fixe en demeurant
empreint, il n'est capable
d'aucuns de ces effets qui
conviennent aux fels lixivieux
que le feu a rendus ouverts,
vuides & permeables aux
acides.
Il ajoûte qquu'»i'ill y a dans les
eaux de Bourbon un autre
principe actifintimement répandu
,un souffrevif, mobile,
animé, quin'est sensible
que par la chaleur,que par subtilité
& sa dissipation prompte
échappe à toutes les recherchesanalitiques
de la Chimie,
qui pour la pluspart sont très*
infideles, & qui par consequent
ne peuvent nous rien
donner
donner que de fausses ou tresimparfaites
connoissances des
principes des mixtes.C'eû
donc selon luy un sel vitreux,
purifié rempli des parties volatiles,
qui eû le sel naturel
des eaux de Bourbon& non
ce sel alkali fixe qui nous
reste aprés l'évaporation, &
fqeuui.n'est tel que par l'aéèion du
Cet Auteur soûtient son
hypothcfe par beaucoup de
preuves & d'experiences bien
raisonnées.
Il seroit inutile de s'étendre
davantage sur la discussion &
la recherche des principes mineraux
des eaux de Bourbon.
Dans ces matières il est des
bornesqu'on ne peut gueres outre-passer. <
Il me reste àdire quelque
chose des vertus medecinales
deces eaux; maiselles font si
universellement reconnues,&
-orken a cléiaécrit.ique
jeme contenteray de rapporter
quelques observations que
@ j'ay eu lieu de faire, qui peuvent
estrede quelque utilité
dans la pratique deces eaux.
Comme elles sont fort peu
purgatives &qu'il estd'usage
de les aider, où par le me'
lange des eaux deVichi, qui
le sont beaucoup plus, ou par
l'addition de quelques fels
comme le sel vegetal, la crême
de Tartre, le sel Polychreste
de la Rochelle, &c.
j'aytrouvé que l'Arcanum duplicatum
de Mynsiche, qu'il
nomme autrement Sal è duobus,
Stl sapientioe
,
leur donnoit
une efficacité bien superieure
à celle de tous ces autres
sels,& que les per sonnes
qui n'estoient point purgées
avec le secours de ces fels ordinaires
,
l'estoient beaucoup
par l'addition de ccluy
- cy.
On ne le connoissoit point dia
toutàVichi,& à Bourbon&
aucun des Medecins n'en avoit
fait usage. On sçait que
ce sel cA: tiré de lateste morte
de la distillation de l'eau
forte
,
& que c'est par consequent
un sellixiviel bien alkasisé,
quiresultedela partie fixe
du nitre & du vitriol. Il y a
une legere stipticité meslée de
quelque amertume, qui le rend
sottsubtil & fort,pénétrant.
Illefond tres-aisement, il sallle
avec le sel naturel de ces
eaux, dont il augmenre de
beaucoup la vertu purgative
sans qu'elles en agissent moins
pour cela par les voyes des uunes,
& celles de la transpiration.
J'en aivû de merveilleux
effets, & je ne doure
point que dans la suite ce sel
ne devienne à Vichi & à Bourbon
d'un usage tres familier.
La dose est d'ordinaire d'un
gros & demi, à deux gros dans
les deux premiers verres de
boisson, deux jours l'un, ou
même tous les jours quand les
eaux sont lentes ou qu'elles ne
ptirgfnt point, comme il ar..
tive tres- souvent.
J'ay remarqué qu'on vomie
aisément ces eaux quand on
en boit, sur tout les premiers
jours, & qu'on en presse la
boisson.
L'eau de Bourbon prise en
lavement, adoucit beaucoup
elle resserre même, & on s'en
sert dans les diflfenteries, aussi
bien que dans les coliques. On
la donne chaude comme elle
fort des Puits, sans que les
Malades se plaignent de sa
trop grande chaleur. On ne
pourroit recevoir ny retenir
une eau commune chauffée au
mêmedegré.
Quand il faut fondre, redonner
auxliqueurs leur première
fluidité, ranimer dans le
fang & dans les visceres les levains
quis'y trouvent déprimer
& languissans; c'est pour
lors qu'elles agissent presqueà
coup sûr: mais si elles trouvent
des humeurs trop mobiles,
& des sermens agitez,
elles causent le plus souvent
du desordre, & on en obligé
d'en fairecesser l'usage. Elles
font cependant bien moins
vives, & ont quelque chose
de plus doux & de plus balsamique
que celles de Vichy,
Le merite de ces eaux, comme
de tous les autres remedes,
dépend beaucoup de la juficI:
se de leur application.
,
Il est bien important que
les malades qui ont bu & pris
les Bains de Bourbon, évitent
pendant quelque temps avec
toutes fortes de précautions
les injures de l'air, & sur tout
les vents du Nord, les pluyes,
les brouillards;parce que leurs
corps par l'action de ces eaux
animées, se trouvans tout ouverts
& comme percez à jour,
sû m'est permis de me servir
de cette expression, la xnoiadre
imprcffion du froid les
resserre, il se fait des reflux de
la matière transpirable, d'où
naissent de grandes & subites
maladies. C'est pour cette raison
que la saison printanniere
qui devance l'Eté ,est preferable
à celle de l'Automne,que
l'Hyver suit de si prés, & les
Malades n'ont pas les mêmes
accidens à craindre au retour
de ces eaux. Tous les Praticiens
qui ont manié les eaux,
n'ont pas manqué de fairecette
observation ; & elle m'a
bien esté confirmée par ce
qui arriva & que je ne pus
empêcherà l'illustre Malade
quej'avois l'honneur d'accompagner.
En revenant de Bourbon
il ne ressentit que trcs..,
legerement l'impressiond'un
broüillardpouravoir eu fort
peudetemps une des glaces
de son carosse baissée;&dans
le moment il eut une fluxion
considerable sur, le visage,
& la langue, qui ne cessa qua
mesure qu'on le réchauffa,
& que la transpiration interceptée
fcut rétabbJl"ie.
a faites les deux premiereS' semairiesde
ce mois,m'bnrdé*'
terminé à préférer à plusieurs
MémoiresLittéraires qu'onm'a
donné, un Examen des
Eaux de Bourbon. J'ay crû
quequ'onpetit tirer
de leurs vertus, malgré la-i
connoissance & lexperience
qu'on en a déja, meritoit
qu'on fit le détail de leurs proprierez,
avant que la faifott*
où les bains font d'un usage
plus salutaire, fut plus avancée..
L'examen qu'onen va
lire est un ouvrage du sçavant
Monficur Burlet, de la Facul.
té de Paris, & premier Medecindu
Roy d'Espagne.
.'! i- Examen desEaux de Bourbonj
;, par MonjteurBurlct.
, LesEauxchaudes deBaurbon
n'estoient autrefois; en
ufogfi que pour baigner: peu
de personnes osoient en boire.
C'eû pour cela qu'on appelle
q-pcorc aujourd'huy Bourbon t/tfrrhambauhjBourbonlesBains
Ces Eaux avant Messieurs
«**Dc*lotme & Aubri, Medecins;
celebres de Moulins
n'estoient point dans cette
réputation où elles sontaujourd'huy.
Ce sont euxqui
en ont étendu, appuque
l'usageà un grand nombre de
maladies intérieures, & qui
ont appris à n'en pas redouter
l'abondante boisson.
Il y a trois puits à Bourbon
contigus, & placez sur la me*
me ligne,qui communiquent
les uns aux autres pardes
ouvertures, & unemême
source fournit également
l'eau à ces trois puits. Elle est
presque toûjours à la même
hauteur de sept pieds ou en*.
viron, & elle ne décroit pas
rume. dans les chaleurs & les
sécheresseslesplus, grandes.
L'eaudeces puitsbout dune
manieresensible,&elleexhale
une fuméeassez abondante.
Onremarque que la surface
decetteeauquand "cllq
n'estpointagitée paroistun
peu terne, & qu'il s'y forme
commeunepelliculegrasse&
onctueuse, si mince néanmoins
& si superficielle, que
quelques efforts qu'on fasse,
& quelque soin qu'on prenne,
on ne peut lareccuillir.
L'Eau de Bourbon en: çres-
»i
claire & tres limpide dans le
verre sans presque aucune
odeur, d'une chaleur vive,
mais qui n'a rien d'acre ni de
brûlant : d'une faveur qui tire
sur le falin lixiviel, bien
plus foible & bien moins sensible
que dans l'eau de Vichi.
Ayant plongélemême
Thcrmometre dont je me
fuis servi à Vichi dans le Puits
du milieu
,
la liqueur a monté
à prés de cinquante-quatre
lignes; de maniere que l'eau
de Bourbon à deux degrez de
chaleur sur l'eau la plus chaude
de VicbL
Cette chaleur des eaux de
Bourbon se conserve tres-longtemps,
& une eau commune
chauffée au mêmedegré,
& la plus boüillante même e si:
refroidie, quand celle cy est
encore plus que tiede.
Tout le monde sçait que
ces eaux tirées de leur source
& remisesincessamment sur
le feu ne boüillent pas plus
promptement que l'eau commune
la plus froide. Onsçait
encore que dans ces eaux,
quoique très chaudesles plances
ne s'y flétrissent point.
Pour découvrir le principe
,
minerai des eaux de Bourbon,
je me fuis fcrvi des mêmes
essais, & ay presque fait les
mêmes expériences quej'ay
faites sur les eaux de Vichi.
Voilà1la différence que j'ay trouve.
Ayant meslé de l'eau dans
des bains avec la dissolution
du sel de Nitre filtrée, il ne
s'y est fait ni lait virginal ni
caillé, ni précipitation, l'eau
est demeurée claire.
Ayant ajouté à ce mélange
quelques goûtes d'esprit de Vitriol
,il s'y en fair d'abord un
lait virginal, qui s'est précipité
enfuitc, en une cfpcccde
caillé blanc. La même chofc
est arrivée en faisant cette experience
sur les eaux de Vichi.
La dissolution de couperose
qui avoit la couleur d'un
vcrd naissant, meslée avec
l'eau des bains, l'a jaunie d'abord
y
puis y a fait un caillé
par floccons, lesquels se précipitant
peu à peu ont pris
une couleur rougeâtre. Le
même changement cft arrivé,
mais bien plus promptement
& plus fenfibleraent dans les
eaux de Viclit.
L'eau deBourbon, non plus
que celle de Vichin'a point
changé la couleur de sa rolution
du Tournefol.
L'eau de Bourbon menée
avec le vinaigre distillé,l'aigre
de souffre & les autres acides,
bouillonne & fomente, mais
plus obfcurcment que l'eau
de Vichi,
Le papier bleu rougi par
l'esprit de Vitriol, a repris
aussi sa couleur dans l'eau de
Bourbon.
La poudre de Noix de Galles
qui donne une couleur de
vin pailler à leau de Vichi n'a
point ou peu changé l'eau de
Bourbon,
L'eau de litchi verdit le
sirop violat, celle de Bouts
bon ne lui donnequ'une couleur
de gris de lin.
Cette mêmeeaumeslée avec
l'infusion de rosesrouges
sans acides ne la point changée,
mais l'ayanc meslée avec
la teinture de roses rougies par
l'esprit de Vitriol,elle l'a
rendued'un beau violet amarante.
Par tous ces premiers essais
la raison fait d'abord concevoir,
que le mineral qui domine
dans les eaux de Bourbon
ca aussi un sel alkali, qui
ne paroist gucres dirent du
sel alkali des eaux de Vichi.
Pour s'en affurcr davantage,
,& demesser les autres principes
de ces eaux, j'en ay fait faire
l'analise de la maniéré suivan.
te.
J'ay fait mettre douze liv.
d'eau de bains dans une ferrine
pourla faire évaporer lentement
sur le feu. Dés qu'ellc
a commencé à chauffer, elle
a donné une odeur de mout
de vin cuit; & à mesure qu'elle
s'est évaporée, l'eau s'est rendue
de plus en plus salée au goût. Il est relié aux bords
de la terrine une refidencq
blancbâcre, inlipide) & qu1
croquoit fous la dcnr.
L'eau conlumée & reduird
à huic ou neuf onces, je l'ay
fait filtrer, il s'en ca réparé 6^
attaché au papier gris une matierc
épaisse, grasse & comme
muctlagineufc, qui après la,
filtrationfinie pesoit une?
dragmc, & quinze grains
pour le moins.
La liqueur filtrée remisesur
le feu s'cil encore évaporée,
& quand elle a commencée à
faire une pellicule) je l'ay fait
porter à la cave:il s'est formé
quelques cristaux fort brilans,
tres..minces & qui paroislenttaillez
à facettes. Ce que
j'en ay pu ramasser quand ils
ont cfté dessechez, ne pesoit
que cinq ou six grains: leur
faveur estoit fort douceatrc,
&d'un vray goûclixiviet.
Enfin l'evaporation faite
jusqu'à siccité
,
il est resté au
fond de la terrine trois gros
& plus de deux scrupules de
residence saline.
J'ayexamine ensuite toutes
ces portions dont la somme
monte à cinqdragmes ou
environ:sçavoir
, une dragme
& quinze grains de matiere
mucilagineu se adhérente au
papier gris, cinq ou six grains
de cristau
,
trois dragmes, &
deux scru pules de residence,
& dix ou douze grains de
substance blanchâtre ratissée
sur les, parois de la terrine à
mesure que l'eau décroissoir.
Mr Duclos, par son examen
a trouve que ces eaux
transportées avoient cinquante
- neuf grains de residence
par pinte.
Mr Geoffroy, qui les aexaminées
sur les lieux en a trouvésoixante-
trois, ôcpar nôtre
calcul nous trouvons la
même chose à fort peu de
différence prés.
Par l'examen de ces portions
sé parées, il m'a paru
que cette substance blanchâtre
adherente & qui craque;
fous la dent, n'etf qu'une pu-f
re terre alKaline, car elle fermente
un peu avec les acides.
Que la matière mucilagineuse
attachée au papier gris,
est encore cette mêmeTerre,
mais meslée de matiere sulphureuse
& de quelque legere portion,
de fer.
La substance fulphurcufe
dans cette portion se mani
feste d'nne manièresensible
en engraissant le pa pier, &y
laissant une impression d'huile,
d'ailleurs jettée sur lescharbons
ardens, elle y rougit
d'abord,noircit ensuite en
cjetteanttquielcquess p.etites étwu ¡ Avec le coûteau émanté
j'ay enlevé quelques particules
de fer de la tetre noire qui
est restée aprèsl'avoir calcinée.
Les trois gros & deux scrupulesde
residence salines contenoient
un sel lixiviel,meslé
lé de quelque portion de
terre;& ce sel par tous les esfais
n'a pas paru différent du
sel des eaux de Vichi,tiré
aussi par évaporation. Il l'a
fermente violemmentavec les
acides de toutes especes.
Par cette analise on trouveroic
prcfque les mêmes principes
dans Les eaux de Bourbon
que dans celles de Vichi;
-mais dans des propositions. différentes*.
Mr Saignette, prétend qu'apres
avoir examiné avec une
grande attention la residence
saline des eaux de Bourbon,
& après avoir demeslé les différens
sels qui la composent, il
a trouvé, sans pouvoir en
douter,-presque portion égale
de sel marin& de sel alkali ;
que ces deux fcls luy ont
paru fort distincts & par leur
figure & par les épreuves qu'il
en a faites.
- Qu'ayant mis quatorze liv*
des eaux de Bourbon évaporer
il avoit eu après une suffisante
évaporation par la cristallisation
à froid, des cristaux
pentagones & hexagones
longs, de la figure & du goût
du sel sucrin, ou sel calcarius
décrit dans Mr Lister, faisant
le maroquin entre les dents,
d'une tegerc stipticité, douceatte,
& qui Ce bourfouffloient
au feu comme l'alun,
sans avoir d'acidité apparente,
non plus que de saveur alkaline.
Qu'ayant ensuite fait évaporer
la liqueur davantage,
il avoit eu descristaux de sel
alkalidistinct,& du sel falin
ou marin grumelé, qui se trou-
-
voient tels sans équivoque.
<
Je n'ay pû vérifier cette experience
dans toutes ces circonstances
marquées; & dans
les trois dragmes & deux
scrupules de residence saline
qui m'est restées je n'ay pû,
démesler par les essais & reconnoistre
qu'un sel alkali,
comme je viens de le dire,
dont le mélange avec toute
forted'acides excite de violentes
fermentations.
,,
Mr Geoffroi, dans le mémoire
qu'il m'acommuniqué,
assure qu'après beaucoup de
recherches,&après l'examen
le plus exact du sel contenu
dans la re sidence de ces eaux;
il avoit reconnu un peu de
fcl marin meslé avec le sel afc
kalimineral deeaux
-
, Il me relle encore quatre
ou cinqoncesde residence que
j'ay cû la précaution d'apporter;
je l'examinerai avec Mr
Geoffroi, quand il lui plaira,
afin de déterminer, s'il est possible,
fous quelle quantité &
fous quelle proportion ce sel
se trouve meslé dans les eaux
de Bourbon. Car qu'il y soit
presque en partie égale avec
l'alkali mineral; il y a beaucoup
lieu d'en doutèr, quoi
quendise Mr Saignette, & les
Medecins des lieux qui ont
souvent fait l'anali se de leurs
, eaux, le nientfort positive-
"lent.
Un Auteur moderne, qui
depuis quelquesannées fous
le nom de Pascal, a donné un
Traitédes Eaux de Bourbon., rejette
la pluspart des anahfes
de ces eaux faites par le secours
du feu. Il prétend que
si l'on fait évaporer ces caux
au Soleil, le sel tiré par cette
evaporation lente & douce,
est fort differenr de celui tiré
par le moyen du feu; qu'il
touche les acides, sans les exciter
à aucune fermentation
sensible; qu'il ne précipite aucune
dissolution faite par un
menstrueacide, & en un mot
qu'il n'cft point alkali. Il avance
que le sel des eaux de
Bourbonale caractered'un
sel Androgin,& qu'il est composé
d'unacide volatil & d'ul)
alkali sixe, dont l'alliage qui
n'est pas à l'épreuve du ftut
à cause qu'il est trop acre, &
trop penetrant, resiste à la
chaleur du Soleilqui évapore
ces eaux d'une maniere lente
de douce, & fait ou que ce
sel demeure dans son entier
ou qu'une partie de son volatil
s'y conserve
, & que ce
qu'ily a de fixe en demeurant
empreint, il n'est capable
d'aucuns de ces effets qui
conviennent aux fels lixivieux
que le feu a rendus ouverts,
vuides & permeables aux
acides.
Il ajoûte qquu'»i'ill y a dans les
eaux de Bourbon un autre
principe actifintimement répandu
,un souffrevif, mobile,
animé, quin'est sensible
que par la chaleur,que par subtilité
& sa dissipation prompte
échappe à toutes les recherchesanalitiques
de la Chimie,
qui pour la pluspart sont très*
infideles, & qui par consequent
ne peuvent nous rien
donner
donner que de fausses ou tresimparfaites
connoissances des
principes des mixtes.C'eû
donc selon luy un sel vitreux,
purifié rempli des parties volatiles,
qui eû le sel naturel
des eaux de Bourbon& non
ce sel alkali fixe qui nous
reste aprés l'évaporation, &
fqeuui.n'est tel que par l'aéèion du
Cet Auteur soûtient son
hypothcfe par beaucoup de
preuves & d'experiences bien
raisonnées.
Il seroit inutile de s'étendre
davantage sur la discussion &
la recherche des principes mineraux
des eaux de Bourbon.
Dans ces matières il est des
bornesqu'on ne peut gueres outre-passer. <
Il me reste àdire quelque
chose des vertus medecinales
deces eaux; maiselles font si
universellement reconnues,&
-orken a cléiaécrit.ique
jeme contenteray de rapporter
quelques observations que
@ j'ay eu lieu de faire, qui peuvent
estrede quelque utilité
dans la pratique deces eaux.
Comme elles sont fort peu
purgatives &qu'il estd'usage
de les aider, où par le me'
lange des eaux deVichi, qui
le sont beaucoup plus, ou par
l'addition de quelques fels
comme le sel vegetal, la crême
de Tartre, le sel Polychreste
de la Rochelle, &c.
j'aytrouvé que l'Arcanum duplicatum
de Mynsiche, qu'il
nomme autrement Sal è duobus,
Stl sapientioe
,
leur donnoit
une efficacité bien superieure
à celle de tous ces autres
sels,& que les per sonnes
qui n'estoient point purgées
avec le secours de ces fels ordinaires
,
l'estoient beaucoup
par l'addition de ccluy
- cy.
On ne le connoissoit point dia
toutàVichi,& à Bourbon&
aucun des Medecins n'en avoit
fait usage. On sçait que
ce sel cA: tiré de lateste morte
de la distillation de l'eau
forte
,
& que c'est par consequent
un sellixiviel bien alkasisé,
quiresultedela partie fixe
du nitre & du vitriol. Il y a
une legere stipticité meslée de
quelque amertume, qui le rend
sottsubtil & fort,pénétrant.
Illefond tres-aisement, il sallle
avec le sel naturel de ces
eaux, dont il augmenre de
beaucoup la vertu purgative
sans qu'elles en agissent moins
pour cela par les voyes des uunes,
& celles de la transpiration.
J'en aivû de merveilleux
effets, & je ne doure
point que dans la suite ce sel
ne devienne à Vichi & à Bourbon
d'un usage tres familier.
La dose est d'ordinaire d'un
gros & demi, à deux gros dans
les deux premiers verres de
boisson, deux jours l'un, ou
même tous les jours quand les
eaux sont lentes ou qu'elles ne
ptirgfnt point, comme il ar..
tive tres- souvent.
J'ay remarqué qu'on vomie
aisément ces eaux quand on
en boit, sur tout les premiers
jours, & qu'on en presse la
boisson.
L'eau de Bourbon prise en
lavement, adoucit beaucoup
elle resserre même, & on s'en
sert dans les diflfenteries, aussi
bien que dans les coliques. On
la donne chaude comme elle
fort des Puits, sans que les
Malades se plaignent de sa
trop grande chaleur. On ne
pourroit recevoir ny retenir
une eau commune chauffée au
mêmedegré.
Quand il faut fondre, redonner
auxliqueurs leur première
fluidité, ranimer dans le
fang & dans les visceres les levains
quis'y trouvent déprimer
& languissans; c'est pour
lors qu'elles agissent presqueà
coup sûr: mais si elles trouvent
des humeurs trop mobiles,
& des sermens agitez,
elles causent le plus souvent
du desordre, & on en obligé
d'en fairecesser l'usage. Elles
font cependant bien moins
vives, & ont quelque chose
de plus doux & de plus balsamique
que celles de Vichy,
Le merite de ces eaux, comme
de tous les autres remedes,
dépend beaucoup de la juficI:
se de leur application.
,
Il est bien important que
les malades qui ont bu & pris
les Bains de Bourbon, évitent
pendant quelque temps avec
toutes fortes de précautions
les injures de l'air, & sur tout
les vents du Nord, les pluyes,
les brouillards;parce que leurs
corps par l'action de ces eaux
animées, se trouvans tout ouverts
& comme percez à jour,
sû m'est permis de me servir
de cette expression, la xnoiadre
imprcffion du froid les
resserre, il se fait des reflux de
la matière transpirable, d'où
naissent de grandes & subites
maladies. C'est pour cette raison
que la saison printanniere
qui devance l'Eté ,est preferable
à celle de l'Automne,que
l'Hyver suit de si prés, & les
Malades n'ont pas les mêmes
accidens à craindre au retour
de ces eaux. Tous les Praticiens
qui ont manié les eaux,
n'ont pas manqué de fairecette
observation ; & elle m'a
bien esté confirmée par ce
qui arriva & que je ne pus
empêcherà l'illustre Malade
quej'avois l'honneur d'accompagner.
En revenant de Bourbon
il ne ressentit que trcs..,
legerement l'impressiond'un
broüillardpouravoir eu fort
peudetemps une des glaces
de son carosse baissée;&dans
le moment il eut une fluxion
considerable sur, le visage,
& la langue, qui ne cessa qua
mesure qu'on le réchauffa,
& que la transpiration interceptée
fcut rétabbJl"ie.
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Résumé : Examen des Eaux de Bourbon par Monsieur Burlet.
Le texte examine les eaux thermales de Bourbon, initialement utilisées pour des bains, mais dont l'usage a été étendu à diverses maladies internes par les médecins Declot et Aubri. Ces eaux proviennent de trois puits contigus alimentés par une même source, dont le niveau reste constant indépendamment des conditions climatiques. Elles sont chaudes, limpides et ont une saveur saline faible. L'auteur a mené des expériences pour analyser les propriétés des eaux de Bourbon. Il a constaté que ces eaux ne bouillent pas plus rapidement que l'eau ordinaire et que les plantes ne se flétrissent pas en leur présence. Des tests chimiques ont révélé la présence d'un sel alcalin, similaire à celui des eaux de Vichy, mais avec des proportions différentes. Plusieurs experts, dont Monsieur Burlet, Monsieur Saignette et Monsieur Geoffroy, ont confirmé la présence de sel alcalin et, dans certains cas, de sel marin. Un auteur moderne, Pascal, propose une composition différente, suggérant un sel androgyne composé d'un acide volatil et d'un alcalin fixe. Les eaux de Bourbon sont reconnues pour leurs vertus médicinales. Elles sont peu purgatives et sont souvent mélangées avec d'autres substances pour augmenter leur efficacité. L'Arcanum duplicatum de Mynsiche améliore significativement leurs effets purgatifs. Les eaux de Bourbon, administrées en lavement, adoucissent et resserrent, et sont utilisées pour traiter les dysentéries et les coliques. Elles sont moins vives et plus douces que celles de Vichy. Les malades doivent éviter les intempéries après avoir pris les bains de Bourbon, car leurs corps deviennent sensibles au froid, ce qui peut provoquer des reflux et des maladies subites. La saison printanière est préférable à l'automne pour éviter ces risques. Cette observation a été confirmée par l'expérience d'un malade qui a développé une fluxion après avoir été exposé à un brouillard.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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