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1
p. 297-300
Tout ce qui s'est passé dans l'Election des deux nouveaux Echevins. [titre d'après la table]
Début :
Il ne faut pas que j'oublie à vous parler des [...]
Mots clefs :
Échevins, Élection, Prévôt des marchands
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texteReconnaissance textuelle : Tout ce qui s'est passé dans l'Election des deux nouveaux Echevins. [titre d'après la table]
Il ne faut pas que j'oublie à
vous parler des deux nou- veaux Echevins qui ont eſté faits icy. Voicy dequellema- niere on procede à cette forte d'élection. Monfieur le Prevoſt
des Marchands , & Meffieurs
lesEchevins, s'aſſemblentdans l'Hoſtel de Ville avec tout ce
qui en compoſe le Corps. Ils font chacun un Diſcours , &
rendent compte de leur admi- niſtration ; aprés quoy ils ſe retirent, &l'on nomme quatre Scrutateurs pour examiner fi l'élection qui fe doit faire par le Scrutin , ſe fait dans toutes les formes. Les quatre qu'on nomma ces derniers jours fu
rent
GALANT. 211
les
rent Monfieur le Preſident de
la Falüére , appellé Grand Scrutateur , Monfieur Potel
pour Meſſieurs les Conſeillers
de Ville , Mª de la Porte pour Quarteniers ,& M² Levef que , Conſeiller au Chaſtelet,
pour la Bourgeoisie. Le choix de ces quatre Meſſieurs eſtant
fait , on travailla à celuy des Echevins par la voye du Scruz tin, comme il ſe pratique en- cor à Rome dans les grandes Elections. Mr Alexandre de
Veinx Conſeiller de Ville, &
qui arendude fort grands fer- vices dans cette Charge qu'il exercedepuis long-temps avec une approbation generale , fur éleu premier Echevin en la placede MrFavier ; &Monfieur Etienne Magueux Avo- cat en Parlement, dont le me
Tome VI. T
212 LE MERCVRE
rite eft affez connu , fut fait
fecond Echevin en la place de Monfieur Galiot. Monfieur de
Pomereüil Conſeiller d'Etat
ordinaire , Prefident au Grand
Confeil , & Prevoſt des Marchands , accompagné de tout le Corps de Ville , les mena en fuite l'un &l'autre à Ver.
failles , où ils prefſterent le Ser- ment entre les mains de Sa
Majesté , qui les reçeut d'une maniere tres-favorable. Monfieur le Prefident de la Faluere rendit compte au Roy de ce qui s'eſtoit paffé dans l'E- lection, & fit unDiſcours dont
Sa Majesté fut tres-fatisfaite.
Ces nouveaux Echevins vont
s'appliquer à l'embelliſſement de Paris , à l'exemple des pre- cedens; & fans qu'on ceſſede travailler au Rempart , ils doi-
GALANT. 213 vent faire élargir pluſieurs Ruës , &nous donnerde nouvelles Eaux.
vous parler des deux nou- veaux Echevins qui ont eſté faits icy. Voicy dequellema- niere on procede à cette forte d'élection. Monfieur le Prevoſt
des Marchands , & Meffieurs
lesEchevins, s'aſſemblentdans l'Hoſtel de Ville avec tout ce
qui en compoſe le Corps. Ils font chacun un Diſcours , &
rendent compte de leur admi- niſtration ; aprés quoy ils ſe retirent, &l'on nomme quatre Scrutateurs pour examiner fi l'élection qui fe doit faire par le Scrutin , ſe fait dans toutes les formes. Les quatre qu'on nomma ces derniers jours fu
rent
GALANT. 211
les
rent Monfieur le Preſident de
la Falüére , appellé Grand Scrutateur , Monfieur Potel
pour Meſſieurs les Conſeillers
de Ville , Mª de la Porte pour Quarteniers ,& M² Levef que , Conſeiller au Chaſtelet,
pour la Bourgeoisie. Le choix de ces quatre Meſſieurs eſtant
fait , on travailla à celuy des Echevins par la voye du Scruz tin, comme il ſe pratique en- cor à Rome dans les grandes Elections. Mr Alexandre de
Veinx Conſeiller de Ville, &
qui arendude fort grands fer- vices dans cette Charge qu'il exercedepuis long-temps avec une approbation generale , fur éleu premier Echevin en la placede MrFavier ; &Monfieur Etienne Magueux Avo- cat en Parlement, dont le me
Tome VI. T
212 LE MERCVRE
rite eft affez connu , fut fait
fecond Echevin en la place de Monfieur Galiot. Monfieur de
Pomereüil Conſeiller d'Etat
ordinaire , Prefident au Grand
Confeil , & Prevoſt des Marchands , accompagné de tout le Corps de Ville , les mena en fuite l'un &l'autre à Ver.
failles , où ils prefſterent le Ser- ment entre les mains de Sa
Majesté , qui les reçeut d'une maniere tres-favorable. Monfieur le Prefident de la Faluere rendit compte au Roy de ce qui s'eſtoit paffé dans l'E- lection, & fit unDiſcours dont
Sa Majesté fut tres-fatisfaite.
Ces nouveaux Echevins vont
s'appliquer à l'embelliſſement de Paris , à l'exemple des pre- cedens; & fans qu'on ceſſede travailler au Rempart , ils doi-
GALANT. 213 vent faire élargir pluſieurs Ruës , &nous donnerde nouvelles Eaux.
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Résumé : Tout ce qui s'est passé dans l'Election des deux nouveaux Echevins. [titre d'après la table]
Le texte relate l'élection de deux nouveaux échevins à Paris. Les échevins sortants et le prévôt des marchands se réunissent à l'Hôtel de Ville, prononcent un discours sur leur administration, puis se retirent. Quatre scrutateurs, dont le président de la Falüère, M. Potel, M. de la Porte et M. Levef, supervisent l'élection par scrutin. M. Alexandre de Veinx est élu premier échevin, succédant à M. Favier, et M. Étienne Magueux devient second échevin, remplaçant M. Galiot. Les nouveaux échevins prêtent serment devant le roi, qui les accueille favorablement. Le président de la Falüère informe le roi du déroulement de l'élection. Les nouveaux échevins prévoient d'embellir Paris en élargissant des rues et en fournissant de nouvelles eaux, tout en poursuivant les travaux de rempart.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 132-151
Harangues faites à Dunkerque, à Gravelines, & à l'Isle, qui avoient esté oubliées dans la premiere Partie du Voyage de Flandres, avec quelques nouvelles particularités. [titre d'après la table]
Début :
Je croyois ne devoir plus vous parler d'aucune des Villes [...]
Mots clefs :
Dunkerque, Gravelines, Lille, Ville, Harangues, Roi, Ambassadeurs, Lieutenant, Compliment, Joie, Invincible monarque, Magistrat, Échevins, Amitié, Vin, Seigneurs, Troupes, Fortifications, Cérémonie
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texteReconnaissance textuelle : Harangues faites à Dunkerque, à Gravelines, & à l'Isle, qui avoient esté oubliées dans la premiere Partie du Voyage de Flandres, avec quelques nouvelles particularités. [titre d'après la table]
Je croyois ne devoir plus
vous parler d'aucune des Vil
les de Flandre où les Ambaſ
fadeurs ont eſté ; cependant
je ne puis me difpenferdevous
entretenir encore de Gravelines
, de Dunquerque & de
l'Iſle , dont il me reſte pluſieurs
chofes à vous dire, &
les harangues àvous envoyer,
le defir que j'ay eu de fatisfaire
voſtre curioſité , ayant
eſté cauſe que je vous ay écrit
avant que tous mes me-
1
des Amb de Siam. 133
moires ſuſſent arrivez . Ainfi
pour rendre juſtice à tous
ceux qui le meritent , je vais
encore vous apprendre quelques
particularitez de ce qui
s'eſt fait dans ces troisVilles,
mais ſans vous rien repeter
de ce que je vous ay déja dit.
Quoique Gravelines ne fuft
point du nombre de celles
que les Ambaſſadeurs devoient
voir , & qu'elle n'ait
fçû qu'ils y devoient dîner
que deux heures avant qu'ils
y arrivaſſent, comme on n'eſt
jamais ſurpris dans lesPlaces
duRoy, tout s'eſt paffé dans
134 IV. P. du Voyage
د
cette Ville là de la même ma
niere que dans les autres.
M Benoist Lieutenant
de Roy , reçût les Ambafſadeurs
avec l'Etat Major.
Les Troupes qui eſtoient en
haye eſtoient le Regimentde
Foreft, commandé parMde
Cleran , & les Compagnies
de Meuſnier & de Manuel ,
du Regiment d'Erlac. M. de
la Puiſade avec un Lieutenant
, & so hommes eſtoit
de garde au logis qui leur
avoit eſté preparé . M.le Prevoſt
Bailly à la teſte de Mles
Mayeur & Eſchevins , leur
A
des Amb. de Siam. 135
offrit les Vins de Ville, & leur
fit le compliment que je vous
envoye , auquel il avoit eſté
obligé de ſe preparer pref
que fur le champ.
MESSEIGNEVRS ,
Les Magistrats , aussi bien que
tout le Peuplede Graveline, reffentant
une joye extrême de ce qu'il
a plû à vos Excellences , d'honorer
cette ville de leurs illuftres presences
,
vous viennent en donner
des marques, en vous afſeurant qu'-
ils en auront une eternelle reconnoiffance
. Ils souhaiteroient avec
paffion, pouvoirpar un difcours accomply,
&par des Presens magnifiques,
témoigner les respects qu'ils
136 IV. P. du Voyage
ont pour vos Excellences, qui com
me Ambassadeurs reprefentent la
Majesté d'un grand Roy , pourlequel
ils auront toûjours toute la
veneration , qui est deuë à un Allié
de nostre Auguste &Invincible
Monarque ; mais n'ayant rien quż
Soit digne de vos Excellences , ils
leur offrent leurs coeurs pour leur
faire voir combien ils fontſenſibles
à la grace qu'ils reçoivent & ces
Vins de Ville , pour un effet de
leur Zele.
Mrs du Clergé les haranguerent
enſuite. Tous ces
compliments eftant finis , les
Ambaſſadeurs dirent , qu'ils
avoient trouvé les Troupes fi
desAmb. de Siam. 137
leftes &fi belles , qu'ilsfouhaitoient
de les revoir. On ordonna
à Mª de Cleran , Lieutenant
Colonel de Foreft , de
les faire défiler. Tous les OfficiersFrançois&
Suiffes,faluerent
de la Pique avec beaucoup
de grace, & un air qui
furprit les Ambaſſadeurs ,
quoiqu'ils fuſſent accoûtumez
à recevoir tous les jours
de pareils faluts. Comme
le temps eſtoit fort vilain, &
que d'ailleurs ils eſtoient preffez
de partir , ils ne purent
viſiter les Fortifications de la
Place; mais ils en demande-
M
138 IV. P. du Voyage
rent le Plan, qu'ils regarde
rent avec beaucoup de plaifir
& d'attention , juſqu'à ce
qu'ils ſe miſſent à table. Ils
dirent en l'examinant , que
s'estoit avecjustice que cettePlace
avoit une fi grande reputation.
ParmylesDames deBourbourg
qui estoient venues
pour les voir dîner, & celles
de Gravelines qui eurent la
même curiofité, ils en trouverent
de trés-belles , du
nombre deſquelles furent
Meſdemoiselles Charpentier
& de Seine ; auffi reçûrentelles
de grandes honeſtere,z
des Amb. de Siam. 139
des Ambaſſadeurs , qui leur
donnerent des fruits.
J'adjoûteray peu de choſes
à ce que je vous ay déja
dit de leur séjour àDunkerque.
Ils furent conduits dans
la grande Chambre deJuſtice
de l'Hôtel de Ville , où Mrs
du Magiftrat les vinrent
complimenter . A la teſte
anarchoient les quatre Sergens
du Baillage , vêtus de
leurs Caſaques de ceremonie,
& ayant leurs Halebardes fur
leurs épaules. Aprés eux entrerent
leBailly , le Bourguemeſtre,
les Echevins, les trois
міj
140 IV. P. du Voyage
t
Penſionnaires de la Ville , le
Greffier , le Treforier & les
Conſeillers; ceux qui compofent
le Corps du Magiſtrat les
fuivoient en robbes &
avoient aprés eux les quatre
Huiffiers de la Chambre du
Magiftrat , reveſtus auſſi de
leurs Manteaux de ceremonie.
Aprés que le Magiftrat
eut fait les reverences ordinaires
, le ſieur Alonſe Laurent
de Briſe , l'un des trois
Penſionnaires , prononça ce
compliment par ordre de M
Coppens,Bourguemeſtre, fuivant
l'ancien uſage du Païs,
r
desAmb. de Siam. 141
MESSEIGNEVRS ,
Les Bailly , Bourguemestre , Echevins
& Conseillers de cette ville
de Dunkerque ,sçachant aussi bien
que tous les Peuples de l'Europe,
avec combien de joye le Roy Louis
le Grand noftre trés-Auguste &Invincible
Monarque, vous a recens
enſesEtats, &l'eftime trés-particuliere
qu'il fait de l'amitié du puiffant
Royde Siam voſtre Souverain,
ont voulu s'aquiter de leur devoir,
en presentant à vos Excellences
leurs trés-humbles respects &fervices,
avec offre de Vin de Ville.
1
L'Ambaſſadeur répondit ,
qu'ils estoient fort obligez à
Ms du Magistrat , de leurs
142 IV. P. du Voyage
civilitez, &que leur Present
leur feroit fort agreable. Ils
fouperent en public , & M*
Coppens leur députa MSOmair
& Blomme , Echevins
qui leur preſenterent de la
part duMagiſtrat fix douzai
nes de bouteilles du plus excellent
Vin de Champagne,
qu'on euſt pû trouver , pour
Preſent du Vin de Ville.
Les Ambaſſadeurs ayant veu
les Ouvrages de la Marine
qui font àDunkerque, le Fort
du Rifban , & les Fortifications
de la Ville, come je vous
l'ay marqué dans la troifié
desAmb. de Siam. 143
me partie de cette Relation ,
partirent le 31. Octobre au
bruit du Canon , & au fon
des Cloches qui carrillonnerent
tant qu'ils les purent entendre.
Ils prirent leur route
par le Canal de Bergues pour
aller à Ypres, & l'on fit marcher
leurs Carroſſes vuides
par la Digue le long du Canal.
Le Magiſtrat avoit commandé
la Barque ou Yack de
laVille, pour les conduire par
caujuſqu'àlaVilledeBergues.
Cette Barque eft fort propre
&baſtie en forme de Fregate.
Je vous aydéja parlé fi am
144 IV. P.du Voyage
plement de la reception qui
leur a eſté faite à Lifle , que
ne retouchant cet article
que pour la harangue , tout
ce que j'y puis adjouter, c'eſt
que les principaux Officiers
de la Garniſon allerent environ
une lieuë au devant d'eux
avec les Gardes de M.le Marêchal
de Humiere , le reſte
ſe paſſa.comme je vous l'ay
déja maqué à l'égard de la
Gendarmerie. Voicy le compliment
que leur fit au nom
de la VilleM de Broide, Seigneur
de Gondecourt, & pre
mierConfeiller Penſionnaire.
ILLVS
des Amb. de Siam. 145
ILLYSTRES SEIGNEURS,
Les augustes qualitez , & les
triomphes de nôtre trés Haut, trés-
Magnanime & trés - Invincible Monarque
, ne vous avoient parû que
par ce que vous en avoit appris lakenommée
en publiant ses heroïques
exploits ; mais depuis que vous avez
eu l'honneur de ſes Audiences , que
vous avez veu la magnificence de
Sa Cour, la grandeur desa Puiſſance
& l'étendue de ſon Empire, &deſes
glorieuses conquêtes , vous aurez reconnu
au dessus de cette reputation
tout ce que vous aviezconceu de la
personne de cet Auguste Conquerant,
unegrandeurdAme incomparable une
Sageſſe ſurprenante en toutes choses,
& une prudence qui na pono d'é
N
146 IV. P. du Voyage
gale dons le Gouvernement de fes
Etats. Les penibles fatigues & les
travaux que vous avez effuyez dans
ce long trajet de vastes Mers ; l'inconstance
des vents &le dangerdes
écueils où vous vous estes exposez
pour luy rendre les honneurs qui luy
font dûs , & pour rechercher Son
amitié, nous font connoître l'admiration
où vous eſtes de le voir comblé
de gloire. Le commandement que
SaMajesténous afaitde vous recevoir
avec tous leshonneurs qu'on doit aux
personnes de vôtre caractere, marque
l'estime qu'Elle fait de la persoune
des merites du très- Puiſſant & tres-
Excellent Prince le Roy de Siam.
Nous ne doutons point, Illuftres Seigneurs
, que vous n'ayez receu tous
les temoignages que vous attendiez
du Zele de la France, pour la réuffite
des Amb. de Siam. 147
de l'union que vous désirez . Ce zele
n'est point particulier; il est commun
à tous les bons&fideles Suiets do
Roy , & principalement aux Magistrats
& au Peuple de cette ville de
Lifle, qui ne peuvent affez exprimer
la joye qu'ils reçoiventde l'honneur
de vôtre presence. Ils admirent
estiment , Meffeigneurs, vôtre generositéde
paſſer des extrêmitez de l'Ovient
dans ces contrées au peril de
vôtre vie, & ils tiennentcettefera
veur pour une preuve aſſurée de la
finceritéde vos affections. Cette inf
piration de l'Auguste Roy de Siam,
à rechercher l'amitié de ſa Majesté,
preferablement à tous autres , leur
paroit un effet de la Divine Provi
dence , qui leur preſage que cette
union perfuadera plus fortement le
Roy votre Maitre , d'embrasfer la
Nij
148 IV.P du Voyage
même creance, &de sefaire instruire
de la veritéde laReligion Chreftienne.
Noussouhaitons , Meſſeigneurs, que
cette penséefuit lafin heureuse &le
fruit de vôtre Voyage & de vosglorieux
travaux , à l'exemple de ce
Roy très- Pieux&très- Chieſtien, qui
apres avoir heureusement foûtenu la
Guerre ,& donné glorieusement la
Paix à l'Europe , s'applique avec
tous les soins imaginables , à faire
regnersouverainementla Loy du vray
Dieu. Enfin nous souhaitons au Roy
de Siam fous les auspices de cette
Divinité infinie & éternelle , l'accroiſſement
de sa grandeur &prof
perité, & que vous soyez auffi heureux
sous son Regne, que nous le
Sommes fous celuy du plus Sage , du
plus luſte & du plus parfait de tous
les Rois. Aggreez, Illustres Seigneurs,
des Amb. de Siam. 149
tes voeux de vos très-humbles &
três- obeiſſans Serviteurs ."
Pendant le ſéjour que les
Ambaffadeurs firent à Lifle,
ils eurent cent Hommes de
garde à leur logis , & les ruës
furent éclairées le ſoir & toute
la nuit. Ils allerent viſiter
l'Eglife Collegiale de S. Pierre
, & celle des Dominicains,
qui eſt une des plus belles
Eglifes de la Ville , & qu'ils
examinerent avec beaucoup
de ſoin. Je vous ay déja par- .
lé de l'Hôpital Comteſſe, où
ces Ambaſſadeurs allerent
Ninj
150 IV. P. du Voyage
auſſi ; mais je ne vous ay pas
dit qu'il eft ainſi nommé
parcequ'il a eſté fondé par
une Comteffe de Flandres .
Lorſque la Prieure leur preſenta
des Bouquets de Fleurs
de ſoye , comme je vous l'ay
marqué dans ma Relation
précedente , elle leur dit que
la couleur n'en changeroit ja
mais , & garderoit toûjours le
mesme éclat ; & les pria en
meſme temps de ſe ſouvenir
d'elle. Aquoy l'Ambaſſadeur
répondit qu'il s'enfſouviendroit
auſſi longtemps que les Fleurs
qu'elle leur avoit preſentées
des Amb de Siam. 151
garderoient leur couleur.
vous parler d'aucune des Vil
les de Flandre où les Ambaſ
fadeurs ont eſté ; cependant
je ne puis me difpenferdevous
entretenir encore de Gravelines
, de Dunquerque & de
l'Iſle , dont il me reſte pluſieurs
chofes à vous dire, &
les harangues àvous envoyer,
le defir que j'ay eu de fatisfaire
voſtre curioſité , ayant
eſté cauſe que je vous ay écrit
avant que tous mes me-
1
des Amb de Siam. 133
moires ſuſſent arrivez . Ainfi
pour rendre juſtice à tous
ceux qui le meritent , je vais
encore vous apprendre quelques
particularitez de ce qui
s'eſt fait dans ces troisVilles,
mais ſans vous rien repeter
de ce que je vous ay déja dit.
Quoique Gravelines ne fuft
point du nombre de celles
que les Ambaſſadeurs devoient
voir , & qu'elle n'ait
fçû qu'ils y devoient dîner
que deux heures avant qu'ils
y arrivaſſent, comme on n'eſt
jamais ſurpris dans lesPlaces
duRoy, tout s'eſt paffé dans
134 IV. P. du Voyage
د
cette Ville là de la même ma
niere que dans les autres.
M Benoist Lieutenant
de Roy , reçût les Ambafſadeurs
avec l'Etat Major.
Les Troupes qui eſtoient en
haye eſtoient le Regimentde
Foreft, commandé parMde
Cleran , & les Compagnies
de Meuſnier & de Manuel ,
du Regiment d'Erlac. M. de
la Puiſade avec un Lieutenant
, & so hommes eſtoit
de garde au logis qui leur
avoit eſté preparé . M.le Prevoſt
Bailly à la teſte de Mles
Mayeur & Eſchevins , leur
A
des Amb. de Siam. 135
offrit les Vins de Ville, & leur
fit le compliment que je vous
envoye , auquel il avoit eſté
obligé de ſe preparer pref
que fur le champ.
MESSEIGNEVRS ,
Les Magistrats , aussi bien que
tout le Peuplede Graveline, reffentant
une joye extrême de ce qu'il
a plû à vos Excellences , d'honorer
cette ville de leurs illuftres presences
,
vous viennent en donner
des marques, en vous afſeurant qu'-
ils en auront une eternelle reconnoiffance
. Ils souhaiteroient avec
paffion, pouvoirpar un difcours accomply,
&par des Presens magnifiques,
témoigner les respects qu'ils
136 IV. P. du Voyage
ont pour vos Excellences, qui com
me Ambassadeurs reprefentent la
Majesté d'un grand Roy , pourlequel
ils auront toûjours toute la
veneration , qui est deuë à un Allié
de nostre Auguste &Invincible
Monarque ; mais n'ayant rien quż
Soit digne de vos Excellences , ils
leur offrent leurs coeurs pour leur
faire voir combien ils fontſenſibles
à la grace qu'ils reçoivent & ces
Vins de Ville , pour un effet de
leur Zele.
Mrs du Clergé les haranguerent
enſuite. Tous ces
compliments eftant finis , les
Ambaſſadeurs dirent , qu'ils
avoient trouvé les Troupes fi
desAmb. de Siam. 137
leftes &fi belles , qu'ilsfouhaitoient
de les revoir. On ordonna
à Mª de Cleran , Lieutenant
Colonel de Foreft , de
les faire défiler. Tous les OfficiersFrançois&
Suiffes,faluerent
de la Pique avec beaucoup
de grace, & un air qui
furprit les Ambaſſadeurs ,
quoiqu'ils fuſſent accoûtumez
à recevoir tous les jours
de pareils faluts. Comme
le temps eſtoit fort vilain, &
que d'ailleurs ils eſtoient preffez
de partir , ils ne purent
viſiter les Fortifications de la
Place; mais ils en demande-
M
138 IV. P. du Voyage
rent le Plan, qu'ils regarde
rent avec beaucoup de plaifir
& d'attention , juſqu'à ce
qu'ils ſe miſſent à table. Ils
dirent en l'examinant , que
s'estoit avecjustice que cettePlace
avoit une fi grande reputation.
ParmylesDames deBourbourg
qui estoient venues
pour les voir dîner, & celles
de Gravelines qui eurent la
même curiofité, ils en trouverent
de trés-belles , du
nombre deſquelles furent
Meſdemoiselles Charpentier
& de Seine ; auffi reçûrentelles
de grandes honeſtere,z
des Amb. de Siam. 139
des Ambaſſadeurs , qui leur
donnerent des fruits.
J'adjoûteray peu de choſes
à ce que je vous ay déja
dit de leur séjour àDunkerque.
Ils furent conduits dans
la grande Chambre deJuſtice
de l'Hôtel de Ville , où Mrs
du Magiftrat les vinrent
complimenter . A la teſte
anarchoient les quatre Sergens
du Baillage , vêtus de
leurs Caſaques de ceremonie,
& ayant leurs Halebardes fur
leurs épaules. Aprés eux entrerent
leBailly , le Bourguemeſtre,
les Echevins, les trois
міj
140 IV. P. du Voyage
t
Penſionnaires de la Ville , le
Greffier , le Treforier & les
Conſeillers; ceux qui compofent
le Corps du Magiſtrat les
fuivoient en robbes &
avoient aprés eux les quatre
Huiffiers de la Chambre du
Magiftrat , reveſtus auſſi de
leurs Manteaux de ceremonie.
Aprés que le Magiftrat
eut fait les reverences ordinaires
, le ſieur Alonſe Laurent
de Briſe , l'un des trois
Penſionnaires , prononça ce
compliment par ordre de M
Coppens,Bourguemeſtre, fuivant
l'ancien uſage du Païs,
r
desAmb. de Siam. 141
MESSEIGNEVRS ,
Les Bailly , Bourguemestre , Echevins
& Conseillers de cette ville
de Dunkerque ,sçachant aussi bien
que tous les Peuples de l'Europe,
avec combien de joye le Roy Louis
le Grand noftre trés-Auguste &Invincible
Monarque, vous a recens
enſesEtats, &l'eftime trés-particuliere
qu'il fait de l'amitié du puiffant
Royde Siam voſtre Souverain,
ont voulu s'aquiter de leur devoir,
en presentant à vos Excellences
leurs trés-humbles respects &fervices,
avec offre de Vin de Ville.
1
L'Ambaſſadeur répondit ,
qu'ils estoient fort obligez à
Ms du Magistrat , de leurs
142 IV. P. du Voyage
civilitez, &que leur Present
leur feroit fort agreable. Ils
fouperent en public , & M*
Coppens leur députa MSOmair
& Blomme , Echevins
qui leur preſenterent de la
part duMagiſtrat fix douzai
nes de bouteilles du plus excellent
Vin de Champagne,
qu'on euſt pû trouver , pour
Preſent du Vin de Ville.
Les Ambaſſadeurs ayant veu
les Ouvrages de la Marine
qui font àDunkerque, le Fort
du Rifban , & les Fortifications
de la Ville, come je vous
l'ay marqué dans la troifié
desAmb. de Siam. 143
me partie de cette Relation ,
partirent le 31. Octobre au
bruit du Canon , & au fon
des Cloches qui carrillonnerent
tant qu'ils les purent entendre.
Ils prirent leur route
par le Canal de Bergues pour
aller à Ypres, & l'on fit marcher
leurs Carroſſes vuides
par la Digue le long du Canal.
Le Magiſtrat avoit commandé
la Barque ou Yack de
laVille, pour les conduire par
caujuſqu'àlaVilledeBergues.
Cette Barque eft fort propre
&baſtie en forme de Fregate.
Je vous aydéja parlé fi am
144 IV. P.du Voyage
plement de la reception qui
leur a eſté faite à Lifle , que
ne retouchant cet article
que pour la harangue , tout
ce que j'y puis adjouter, c'eſt
que les principaux Officiers
de la Garniſon allerent environ
une lieuë au devant d'eux
avec les Gardes de M.le Marêchal
de Humiere , le reſte
ſe paſſa.comme je vous l'ay
déja maqué à l'égard de la
Gendarmerie. Voicy le compliment
que leur fit au nom
de la VilleM de Broide, Seigneur
de Gondecourt, & pre
mierConfeiller Penſionnaire.
ILLVS
des Amb. de Siam. 145
ILLYSTRES SEIGNEURS,
Les augustes qualitez , & les
triomphes de nôtre trés Haut, trés-
Magnanime & trés - Invincible Monarque
, ne vous avoient parû que
par ce que vous en avoit appris lakenommée
en publiant ses heroïques
exploits ; mais depuis que vous avez
eu l'honneur de ſes Audiences , que
vous avez veu la magnificence de
Sa Cour, la grandeur desa Puiſſance
& l'étendue de ſon Empire, &deſes
glorieuses conquêtes , vous aurez reconnu
au dessus de cette reputation
tout ce que vous aviezconceu de la
personne de cet Auguste Conquerant,
unegrandeurdAme incomparable une
Sageſſe ſurprenante en toutes choses,
& une prudence qui na pono d'é
N
146 IV. P. du Voyage
gale dons le Gouvernement de fes
Etats. Les penibles fatigues & les
travaux que vous avez effuyez dans
ce long trajet de vastes Mers ; l'inconstance
des vents &le dangerdes
écueils où vous vous estes exposez
pour luy rendre les honneurs qui luy
font dûs , & pour rechercher Son
amitié, nous font connoître l'admiration
où vous eſtes de le voir comblé
de gloire. Le commandement que
SaMajesténous afaitde vous recevoir
avec tous leshonneurs qu'on doit aux
personnes de vôtre caractere, marque
l'estime qu'Elle fait de la persoune
des merites du très- Puiſſant & tres-
Excellent Prince le Roy de Siam.
Nous ne doutons point, Illuftres Seigneurs
, que vous n'ayez receu tous
les temoignages que vous attendiez
du Zele de la France, pour la réuffite
des Amb. de Siam. 147
de l'union que vous désirez . Ce zele
n'est point particulier; il est commun
à tous les bons&fideles Suiets do
Roy , & principalement aux Magistrats
& au Peuple de cette ville de
Lifle, qui ne peuvent affez exprimer
la joye qu'ils reçoiventde l'honneur
de vôtre presence. Ils admirent
estiment , Meffeigneurs, vôtre generositéde
paſſer des extrêmitez de l'Ovient
dans ces contrées au peril de
vôtre vie, & ils tiennentcettefera
veur pour une preuve aſſurée de la
finceritéde vos affections. Cette inf
piration de l'Auguste Roy de Siam,
à rechercher l'amitié de ſa Majesté,
preferablement à tous autres , leur
paroit un effet de la Divine Provi
dence , qui leur preſage que cette
union perfuadera plus fortement le
Roy votre Maitre , d'embrasfer la
Nij
148 IV.P du Voyage
même creance, &de sefaire instruire
de la veritéde laReligion Chreftienne.
Noussouhaitons , Meſſeigneurs, que
cette penséefuit lafin heureuse &le
fruit de vôtre Voyage & de vosglorieux
travaux , à l'exemple de ce
Roy très- Pieux&très- Chieſtien, qui
apres avoir heureusement foûtenu la
Guerre ,& donné glorieusement la
Paix à l'Europe , s'applique avec
tous les soins imaginables , à faire
regnersouverainementla Loy du vray
Dieu. Enfin nous souhaitons au Roy
de Siam fous les auspices de cette
Divinité infinie & éternelle , l'accroiſſement
de sa grandeur &prof
perité, & que vous soyez auffi heureux
sous son Regne, que nous le
Sommes fous celuy du plus Sage , du
plus luſte & du plus parfait de tous
les Rois. Aggreez, Illustres Seigneurs,
des Amb. de Siam. 149
tes voeux de vos très-humbles &
três- obeiſſans Serviteurs ."
Pendant le ſéjour que les
Ambaffadeurs firent à Lifle,
ils eurent cent Hommes de
garde à leur logis , & les ruës
furent éclairées le ſoir & toute
la nuit. Ils allerent viſiter
l'Eglife Collegiale de S. Pierre
, & celle des Dominicains,
qui eſt une des plus belles
Eglifes de la Ville , & qu'ils
examinerent avec beaucoup
de ſoin. Je vous ay déja par- .
lé de l'Hôpital Comteſſe, où
ces Ambaſſadeurs allerent
Ninj
150 IV. P. du Voyage
auſſi ; mais je ne vous ay pas
dit qu'il eft ainſi nommé
parcequ'il a eſté fondé par
une Comteffe de Flandres .
Lorſque la Prieure leur preſenta
des Bouquets de Fleurs
de ſoye , comme je vous l'ay
marqué dans ma Relation
précedente , elle leur dit que
la couleur n'en changeroit ja
mais , & garderoit toûjours le
mesme éclat ; & les pria en
meſme temps de ſe ſouvenir
d'elle. Aquoy l'Ambaſſadeur
répondit qu'il s'enfſouviendroit
auſſi longtemps que les Fleurs
qu'elle leur avoit preſentées
des Amb de Siam. 151
garderoient leur couleur.
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Résumé : Harangues faites à Dunkerque, à Gravelines, & à l'Isle, qui avoient esté oubliées dans la premiere Partie du Voyage de Flandres, avec quelques nouvelles particularités. [titre d'après la table]
Le texte décrit la visite des ambassadeurs de Siam dans plusieurs villes de Flandre. À Gravelines, les ambassadeurs furent accueillis par M. Benoist, lieutenant du roi. Les troupes présentes comprenaient le régiment de Forezt, commandé par M. de Cleran, ainsi que les compagnies de Meusnier et de Manuel du régiment d'Erlac. Les magistrats et le peuple exprimèrent leur joie et leur reconnaissance. Les ambassadeurs admirèrent les troupes et demandèrent à voir les fortifications, mais en raison du mauvais temps, ils se contentèrent d'examiner le plan de la place. Ils furent également impressionnés par les dames présentes. À Dunkerque, les ambassadeurs furent conduits à l'Hôtel de Ville où ils reçurent les compliments du magistrat. Ils visitèrent les ouvrages de la marine et les fortifications avant de partir pour Ypres via le canal de Bergues. Le magistrat de Dunkerque leur offrit du vin de Champagne. À Lille, les ambassadeurs furent accueillis par les principaux officiers de la garnison et reçurent une harangue de M. de Broide, seigneur de Gondecourt. La ville fut illuminée pendant leur séjour. Ils visitèrent plusieurs églises et l'hôpital Comtesse, fondé par une comtesse de Flandres. La prieure de l'hôpital leur offrit des bouquets de fleurs en soie et leur demanda de se souvenir d'elle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 263-282
« De Paris le 18. Juin. LE 18. JUIN, Mlle de [...] »
Début :
De Paris le 18. Juin. LE 18. JUIN, Mlle de [...]
Mots clefs :
Roi, Duc, Lieutenant, Abbaye, Extraordinaire, Marquis, Audience, Évêque, Échevins, Duc de Lorraine, Famille royale, Parlement, Fête, Princesse, Paris, Versailles, Madrid, Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « De Paris le 18. Juin. LE 18. JUIN, Mlle de [...] »
DeParule
LE18. ju1N,Mlle de
Rohan, fille de Mr leOuc
de RohanChabot,&c de
Me la Duchesse de Rohan,
a épousé Mr le Prince de
Bergh.
De Versailles le10.Juin.
LE20.JUIN,011areçu
des Lettres de Bayonequi
portoient qu'un Vaisseau
venant de S. Jean deLuz y
avoit amené une Fluste
Hollandoise venant de Surinam,
chargée de Sucre,
d'Indigo
,
de Cacao, &
d'autres Marchandises,estiméescentmille
Ecus. Í:
DeParislezq.Juin. ./*i
LE24. JUIN,Monsieur
le Cardinal de Noailles
a esté reçu Doyen
d'Honneur de laFaculté
de Droit de cette Université.
De Madridlez^.Juin.
- LE 16. de ce moisleRoy
d'Espagne ayant détaché
Mr leComte de Mahony
,
Lieutenant General; Don
Pedro Ronquillo
,
Maréchal
de Camp,& Mr le
Comte de Montemar, Brigadier
,
les deux premiers
ie font emparez de Cervera&
deTorra
3
& le dernier
a enlevé aux Ennemis
un Convoy de grains & de
farine.
DeParis le 3o.Juin.
LE30. JUIN,Mrl'Archevesque
d'Alby
,
sut
reçu à l'Académie Francoise
à la place de feu Mr
l'Evesque de Nismes.
Il est de la Maison de
Nesmond
, & il estoit
Evesque de Montauban
quand il fut nommé à rAr,
chevesché d'Alby. -
De Madrid leiyJuillet,
LE 6.JUILLY-T,Mr10
Baron de Huart,commandant
un Détachement de
l'armée duRoy d'Espagne,
s'est empare de la villede
Naval, poste important
dans le Comté de Ribagorça.
Il a rompu ensuite aux
Ennemis, lePont de Medianos
qui leur servoit de
communication., LA NUIT DU y.AU 8.
JUILLET, Don Juan de
Montenegro a pris par eC
calade laville deMiranda
de Duero sur les Portugais.
C'est une grandeVille qui
a de bonnes Tours
3
& une
Citadelle. Les Habitants
ont offert cent mille pistoles
pour Ce racheter du
pillage. La prise de cette
pbllairce a donné lieu d'estales
contributions dans
une bonne partie du Portugal.
De Parjis le., z6- .Juillet.
LE JUILLET,le
Roy a fait Lieutenant General
de ses Armées,Mr
de Brindelet,Colonel Suisse.
Il s'est distingué au siege
de Doüay.
Josse, Sieur de Brinde.
let, aesté Lieutenant-Colonel
du Regiment Suisse
deStouppe en 1692. Il en
fut fait Colonel en 1701.à
la mort de Mr de Stouppe,
Lieutenant-General; ilfut
fait Brigadieren IJQZ. &
Maréchal de Camp en
1709.
JDee PPaariislee28S..Juil1le! t.
LE 18. JUILLET,
Mrc Jean le Camus, Maistre
des Requestes de l'Hostel,
& Lieutenant Civil,
est mort âgé de 74. ans.
De Versailles le 6. AOtfl.
LE6.AOUST,Mr Alamanno
Salviati
)
Nonce
Extraordinaire du Pape ,
eutson Audiance de Congé-
-
De Londres le 7. Aoujl.
LE 6. AOUST
,
Mr
Creffer nommé pour aller
en qualité d'Envoyéd'Angleterre
à la Cour d'Ha:-
novre, est mort d'Apoplexie.
Il estoit allé à Kensington
pour prendre congé
de la Reine Anne.
- De Paris le 9. Aotifl.
:' «LE 9. AOUST
)
Mr le
Duc d'Harcourt fut reçu
Tair de France. ; au Parlement,
avec les ceremonies
accoustumées.
DeVersailles le ii. Aoust.
LE 12. AOUST,Mrle
Marquis de Lamberti Envoyé
Extraordinaire de
Monsieur le Duc de Lorraine,
a eu sa premicre Audiance
publique du Roy,
& des Princes & Princesses
de la Famille Royale, qu'il
complimenta sur le Mariage
de Monseigneur le
Duc de Berry. Ilestoit accompagnéde
Mr de Barrois,
aussi Envoyé Extraordinaire
de Monsieur le
Duc de Lorraine.
De Versailles ie13.Aomll.
LE13. A ousT ,les
Députez des Estats de Languedoc
ont eu Audiance
du Roy. Ils furent prerentez
parMr.leDuc du Maine
Gouverneur de la Province,
& par Mr le Marquis
delaVrilliere, Secretaire
d'Estat, & conduits
par Mr des Granges, Maistre
des Ceremonies.
Les Députez estoient
Mr l'Evesque de Montauban,
qui porta la parole
; Mr le Vicomte de Polignac
;Mr de Bonnesons,
Lieutenant du Maire de
Lodeve; Mr de Vermale,
Maire de Joyeuse ; Mr
Joubert, Syndic de la Province,&
Mr Pennautier,
Treibner.
De Pans le15.Aoufl.
1:.
;, LE 15.AOUST
,
Feste
de l'Assomption de laVierge,
on a fait la Procession
de rEglifc Metropolitaine.
Les Compagnies Superieures)
Mr le Prevost des
Marchands, les Echevins
& le Corps de Villes'y
trouvèrent.
L'élection de deux nouveaux
Echevins a este faite
le lendemain.
MrBignonaesté continué
Prevost des Marchands.
Mr Hazon, Quartinier
Et Mr Brillon,Avocat
en Parlement, ont esté élûs
Echevins.
DeVersaillesle 17.AOufl
LE 17, AOUST, le Roy
a donné l'Abbaye du Maf-
Garnier à Mr l'Evesque de
Soissons.
LE 17. AOUST,le Roy
a donné l'Abbaye de Montier
S.Jean à Mr l'Abbé de
Maulevrier ,Aumosnier
deSaMajesté.
LE 17. AOUST,le Roy
a donné l'Abbaye deChalivoy
àMr l'Abbé de Goazanvot,
Chapelain de Sa
Majesté.
LE 17. AOUST,se Roy
a donné l'Abbaye de Bertancourt
à Mede Mouchy,
Religieuse de la mesme
Abbaye.
Dans la précédente pro..
motion, le Roy donna
l'Abbaye de S. Éusebe à
Mr l'Abbé Despinouze,
Député de l'Assemblée du
Clergé.
De Verfailles le 18\Aouft<
LE18. AOUST, les
nouveaux Echevins ont
presté ferment entre les
mains du Roy. Le Scrutin
estoit porté par Mr de
Fourqueux,Conseiller au
Parlement. Ils ont salué
ensuite les Princes & les
Princesses de la Famille
Royale, 1
De Verfaillesle 19.4cujl.
,. r
7 LE 19. A 0UST j
Mr
Agostino Cusani
,
Nonce
ordinaire du Pape, a eu
Audiance particuliere du
Roy.
LE 19. AOUST
J
Mr le
Marquis deLamberty,En-.
voyé Extraordinaire de
Monsieur le Duc de Lorraine
a eu son Audiance
de Congé du Roy, & des
Princes ôc Princesses de la
Famille Royale.
LE 19. AOUST
,
Mr le
Comte de Bardy, Envoyé
Extraordinaire du Grand
Duc de Toscane a eu Audtiance
particuliereduRoy. v** De Paris le10. ^oujï.. t" '* w,,'.r"' f f-
LE 20. AouST }Ylr.
Charles Bernardin Gigault,
Marquis de Belsons,
est mort agé de 2 5.
ans. Il étoit Mestre de
CCaamvapledri'eu,n Regiment de
ôc Gouverneur
du Chasteau de Vincennes.
Ce Gouvernement aété
donné a Mr. le Marquis du
Chastelet, à la Charge d'une
Pension de 4000. Livres
pendant 10. ans pour
le fils de Mr. de Bessons.
Le Roy s'efl reservé la nomination
à la Lieutenance
de Roy, qui apartenoit cydevant
au Gouverneur.
LePere de Mr. du Chastelet
a été Grand Marechal
de Loraine.
De Paris le 25. Aoust.
LE 25. AOUST. MEK
sieurs de l'Academie Françoise
ont célébré la Feste
de S. Loüis dans l'Eglise
de S. Thomas du Louvre.
La Messea été celebrée
par Mr. l'ancien Evesque
d'Avranches, & le Panégyrique
duSaint a été prononcé
par Mr l'Abbe du
Buisson.
LE z5. AOUST
,
Meslieurs
del'AcademieRoyale
des Sciences
, Se Messieursdel'AcademieRoyale
des Médaillés Se Inscriptions,
ont celebré la Feste
de S. Loüis dans l'Eglise
desPrêtres del'Oratoire.
, Le Panegyrique du S.
a été prononcépar le Pefc
Poisson Cordelier.
LE18. ju1N,Mlle de
Rohan, fille de Mr leOuc
de RohanChabot,&c de
Me la Duchesse de Rohan,
a épousé Mr le Prince de
Bergh.
De Versailles le10.Juin.
LE20.JUIN,011areçu
des Lettres de Bayonequi
portoient qu'un Vaisseau
venant de S. Jean deLuz y
avoit amené une Fluste
Hollandoise venant de Surinam,
chargée de Sucre,
d'Indigo
,
de Cacao, &
d'autres Marchandises,estiméescentmille
Ecus. Í:
DeParislezq.Juin. ./*i
LE24. JUIN,Monsieur
le Cardinal de Noailles
a esté reçu Doyen
d'Honneur de laFaculté
de Droit de cette Université.
De Madridlez^.Juin.
- LE 16. de ce moisleRoy
d'Espagne ayant détaché
Mr leComte de Mahony
,
Lieutenant General; Don
Pedro Ronquillo
,
Maréchal
de Camp,& Mr le
Comte de Montemar, Brigadier
,
les deux premiers
ie font emparez de Cervera&
deTorra
3
& le dernier
a enlevé aux Ennemis
un Convoy de grains & de
farine.
DeParis le 3o.Juin.
LE30. JUIN,Mrl'Archevesque
d'Alby
,
sut
reçu à l'Académie Francoise
à la place de feu Mr
l'Evesque de Nismes.
Il est de la Maison de
Nesmond
, & il estoit
Evesque de Montauban
quand il fut nommé à rAr,
chevesché d'Alby. -
De Madrid leiyJuillet,
LE 6.JUILLY-T,Mr10
Baron de Huart,commandant
un Détachement de
l'armée duRoy d'Espagne,
s'est empare de la villede
Naval, poste important
dans le Comté de Ribagorça.
Il a rompu ensuite aux
Ennemis, lePont de Medianos
qui leur servoit de
communication., LA NUIT DU y.AU 8.
JUILLET, Don Juan de
Montenegro a pris par eC
calade laville deMiranda
de Duero sur les Portugais.
C'est une grandeVille qui
a de bonnes Tours
3
& une
Citadelle. Les Habitants
ont offert cent mille pistoles
pour Ce racheter du
pillage. La prise de cette
pbllairce a donné lieu d'estales
contributions dans
une bonne partie du Portugal.
De Parjis le., z6- .Juillet.
LE JUILLET,le
Roy a fait Lieutenant General
de ses Armées,Mr
de Brindelet,Colonel Suisse.
Il s'est distingué au siege
de Doüay.
Josse, Sieur de Brinde.
let, aesté Lieutenant-Colonel
du Regiment Suisse
deStouppe en 1692. Il en
fut fait Colonel en 1701.à
la mort de Mr de Stouppe,
Lieutenant-General; ilfut
fait Brigadieren IJQZ. &
Maréchal de Camp en
1709.
JDee PPaariislee28S..Juil1le! t.
LE 18. JUILLET,
Mrc Jean le Camus, Maistre
des Requestes de l'Hostel,
& Lieutenant Civil,
est mort âgé de 74. ans.
De Versailles le 6. AOtfl.
LE6.AOUST,Mr Alamanno
Salviati
)
Nonce
Extraordinaire du Pape ,
eutson Audiance de Congé-
-
De Londres le 7. Aoujl.
LE 6. AOUST
,
Mr
Creffer nommé pour aller
en qualité d'Envoyéd'Angleterre
à la Cour d'Ha:-
novre, est mort d'Apoplexie.
Il estoit allé à Kensington
pour prendre congé
de la Reine Anne.
- De Paris le 9. Aotifl.
:' «LE 9. AOUST
)
Mr le
Duc d'Harcourt fut reçu
Tair de France. ; au Parlement,
avec les ceremonies
accoustumées.
DeVersailles le ii. Aoust.
LE 12. AOUST,Mrle
Marquis de Lamberti Envoyé
Extraordinaire de
Monsieur le Duc de Lorraine,
a eu sa premicre Audiance
publique du Roy,
& des Princes & Princesses
de la Famille Royale, qu'il
complimenta sur le Mariage
de Monseigneur le
Duc de Berry. Ilestoit accompagnéde
Mr de Barrois,
aussi Envoyé Extraordinaire
de Monsieur le
Duc de Lorraine.
De Versailles ie13.Aomll.
LE13. A ousT ,les
Députez des Estats de Languedoc
ont eu Audiance
du Roy. Ils furent prerentez
parMr.leDuc du Maine
Gouverneur de la Province,
& par Mr le Marquis
delaVrilliere, Secretaire
d'Estat, & conduits
par Mr des Granges, Maistre
des Ceremonies.
Les Députez estoient
Mr l'Evesque de Montauban,
qui porta la parole
; Mr le Vicomte de Polignac
;Mr de Bonnesons,
Lieutenant du Maire de
Lodeve; Mr de Vermale,
Maire de Joyeuse ; Mr
Joubert, Syndic de la Province,&
Mr Pennautier,
Treibner.
De Pans le15.Aoufl.
1:.
;, LE 15.AOUST
,
Feste
de l'Assomption de laVierge,
on a fait la Procession
de rEglifc Metropolitaine.
Les Compagnies Superieures)
Mr le Prevost des
Marchands, les Echevins
& le Corps de Villes'y
trouvèrent.
L'élection de deux nouveaux
Echevins a este faite
le lendemain.
MrBignonaesté continué
Prevost des Marchands.
Mr Hazon, Quartinier
Et Mr Brillon,Avocat
en Parlement, ont esté élûs
Echevins.
DeVersaillesle 17.AOufl
LE 17, AOUST, le Roy
a donné l'Abbaye du Maf-
Garnier à Mr l'Evesque de
Soissons.
LE 17. AOUST,le Roy
a donné l'Abbaye de Montier
S.Jean à Mr l'Abbé de
Maulevrier ,Aumosnier
deSaMajesté.
LE 17. AOUST,le Roy
a donné l'Abbaye deChalivoy
àMr l'Abbé de Goazanvot,
Chapelain de Sa
Majesté.
LE 17. AOUST,se Roy
a donné l'Abbaye de Bertancourt
à Mede Mouchy,
Religieuse de la mesme
Abbaye.
Dans la précédente pro..
motion, le Roy donna
l'Abbaye de S. Éusebe à
Mr l'Abbé Despinouze,
Député de l'Assemblée du
Clergé.
De Verfailles le 18\Aouft<
LE18. AOUST, les
nouveaux Echevins ont
presté ferment entre les
mains du Roy. Le Scrutin
estoit porté par Mr de
Fourqueux,Conseiller au
Parlement. Ils ont salué
ensuite les Princes & les
Princesses de la Famille
Royale, 1
De Verfaillesle 19.4cujl.
,. r
7 LE 19. A 0UST j
Mr
Agostino Cusani
,
Nonce
ordinaire du Pape, a eu
Audiance particuliere du
Roy.
LE 19. AOUST
J
Mr le
Marquis deLamberty,En-.
voyé Extraordinaire de
Monsieur le Duc de Lorraine
a eu son Audiance
de Congé du Roy, & des
Princes ôc Princesses de la
Famille Royale.
LE 19. AOUST
,
Mr le
Comte de Bardy, Envoyé
Extraordinaire du Grand
Duc de Toscane a eu Audtiance
particuliereduRoy. v** De Paris le10. ^oujï.. t" '* w,,'.r"' f f-
LE 20. AouST }Ylr.
Charles Bernardin Gigault,
Marquis de Belsons,
est mort agé de 2 5.
ans. Il étoit Mestre de
CCaamvapledri'eu,n Regiment de
ôc Gouverneur
du Chasteau de Vincennes.
Ce Gouvernement aété
donné a Mr. le Marquis du
Chastelet, à la Charge d'une
Pension de 4000. Livres
pendant 10. ans pour
le fils de Mr. de Bessons.
Le Roy s'efl reservé la nomination
à la Lieutenance
de Roy, qui apartenoit cydevant
au Gouverneur.
LePere de Mr. du Chastelet
a été Grand Marechal
de Loraine.
De Paris le 25. Aoust.
LE 25. AOUST. MEK
sieurs de l'Academie Françoise
ont célébré la Feste
de S. Loüis dans l'Eglise
de S. Thomas du Louvre.
La Messea été celebrée
par Mr. l'ancien Evesque
d'Avranches, & le Panégyrique
duSaint a été prononcé
par Mr l'Abbe du
Buisson.
LE z5. AOUST
,
Meslieurs
del'AcademieRoyale
des Sciences
, Se Messieursdel'AcademieRoyale
des Médaillés Se Inscriptions,
ont celebré la Feste
de S. Loüis dans l'Eglise
desPrêtres del'Oratoire.
, Le Panegyrique du S.
a été prononcépar le Pefc
Poisson Cordelier.
Fermer
Résumé : « De Paris le 18. Juin. LE 18. JUIN, Mlle de [...] »
Le document relate divers événements survenus entre juin et août. Le 18 juin, Mlle de Rohan a épousé le Prince de Bergh. Le 20 juin, des lettres de Bayonne ont annoncé l'arrivée d'une flûte hollandaise chargée de sucre, d'indigo, de cacao et d'autres marchandises, estimées à cent mille écus. Le 24 juin, le Cardinal de Noailles a été reçu Doyen d'Honneur de la Faculté de Droit de l'Université de Paris. En Espagne, le 16 juin, le roi a envoyé des officiers prendre des villes et des convois. Le 30 juin, l'Archevêque d'Alby a été reçu à l'Académie Française. Le 6 juillet, le Baron de Huart a pris la ville de Naval. La nuit du 7 au 8 juillet, Don Juan de Montenegro a pris la ville de Miranda de Duero. Le 26 juillet, le roi a nommé Monsieur de Brindelet Lieutenant Général de ses Armées. Le 18 juillet, Jean le Camus, Maître des Requestes, est décédé à l'âge de 74 ans. Le 6 août, Alamanno Salviati, Nonce Extraordinaire du Pape, a eu son audience de congé. Le même jour, Creffer, nommé Envoyé en Angleterre, est mort d'apoplexie. Le 9 août, le Duc d'Harcourt a été reçu Pair de France. Le 12 août, le Marquis de Lamberti, Envoyé Extraordinaire du Duc de Lorraine, a eu sa première audience publique. Le 13 août, les députés des États de Languedoc ont été reçus par le roi. Le 15 août, une procession a eu lieu pour la fête de l'Assomption de la Vierge. Le 17 août, le roi a attribué plusieurs abbayes à divers ecclésiastiques. Le 18 août, les nouveaux échevins ont prêté serment. Le 19 août, Agostino Cusani, Nonce ordinaire du Pape, et le Marquis de Lamberti ont eu leurs audiences de congé. Le 20 août, Charles Bernardin Gigault, Marquis de Bessons, est décédé. Le 25 août, les académies française, des sciences et des médailles et inscriptions ont célébré la fête de Saint Louis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 2100-2107
Illuminations ordonnées par les Prevôt des Marchands & Echevins de la Ville de Paris pour celébrer l'heureuse Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, sur les desseins, & sous la conduite du sieur Beausire le fils, Architecte de la Ville.
Début :
Le 30 Août le Prevôt des Marchands, ayant eu avis sur les sept heures du [...]
Mots clefs :
Illuminations, Naissance du duc d'Anjou, Paris, Lumières, Prévôt des marchands, Échevins, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Illuminations ordonnées par les Prevôt des Marchands & Echevins de la Ville de Paris pour celébrer l'heureuse Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, sur les desseins, & sous la conduite du sieur Beausire le fils, Architecte de la Ville.
Illuminations ordonnées par les Prevôt des
Marchands & Echevins de la Ville de,
Paris , pour celébrer l'heureufe Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou , fur les
deffeins , & fous la conduite du fieur
Beaufire le fils , Architecte de la Ville.
LE
E 30 Août le Prevôt des Marchands ,
ayant eu avis fur les fept heures du
matin que la Reine étoit en travail , fe
rendit à l'inftant à l'Hôtel de Ville , où
Mr du Bureau arriverent peu de tems
après fur les deux heures arriva un
Page du Duc de Gêvres , Gouverneur
de Paris , lequel apprit que la Reine
avoit été heureufement accouchée à 9
heures 7 minutes. Le Corps de Ville a
fait préfent à ce Page d'une magnifique
Tabatiere d'or.
A 11 heures , M. le Chevalier de S. An
dré , Enfeigne des Gardes du Corps , arriva
en pofte , & remit à Mrs les Prevôt
des Marchands , Echevins , la Lettre de
Cachet dont il étoit chargé de la part du
Roy , pour annoncer à la Ville la Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou ,
Mrs de Ville firent préſent à cet Officier
d'un Bijoux de prix.
Le Bureau fe tranſporta à l'inftant au
Parlement , & à fon retour vers le midy
il
SEPTEMBRE. 1730. 2101
il fut fait une décharge des Canons de la
Ville , & le Toxin fut fonné jufqu'à minuit.
Le foir , entre 7 & 8 heures , il y eut
une autre décharge des Canons , & un
feu qui fut allumé avec la cerémonie or
dinaire , il y eut deux fontaines de
vin dans la Place de Gréve , & il fut tiré
quantité de Fufées volantes . La face exterieure
de l'Hôtel de Ville fut illuminée
par grand nombre de Falots placez dans
la Lanterne , fur le comble , fur les corniches
& faillies , & par des Luftres garnis
de groffes lumieres , aux Arcades de
S. Jean & du S. Efprit : il y eut auffi quelques
Falots chez M. le Prevôr des Marchands
, fur le fronton de la Porte d'entrée
, & fur le mur de face.
Le Jeudy 31 Août , il y a eu une feconde
illumination à la face de l'Hôtel
de Ville, de,toutes fortes de lumieres . Il y
avoit de gros Falots fur la tête des po-
-teaux de la Banniere du Peron , & une
fuite de Falots fur la Corniche des piéd'eftaux
du premier ordre , & au bas de
l'appui des croifées , toutes les Colomnes
de cet ordre étoient illuminées , ainfi
leurs Chapiteaux. Entre ces Colomnes
il y avoit fix Luftres de fer blanc , fuſpendus
aux ceintres des fix croifées , garnies
de fortes lumieres ; & au- deffus de la
Iv princi
que
2102 MERCURE DE FRANCE
t.
principale Porte , des Falots fur la cori
niche.
Ce premier ordre étoit terminé par un
filet de gros Lampions fur la faillie de
PArchitrave , avec des Plaques qui refléchiffoient
la lumiere , & par une fuite de
Falots fur la corniche. Aux ceintres des
Arcades du S. Efprit & de S. Jean , deux
grands Luftres de fer blanc , portant chacun
75 lumieres.
Le fecond ordre étoit décoré par onze
Luftres de fer blanc , fufpendus au devant
des croifées , portant chacun 57 lumieres
; entre ces Luftres étoient des Falots
placez dans les Niches , & deux
gros Falots fur le fronton des Niches.
Le fecond étoit auffi terminé par un
cours de Falots fur la corniche de l'Entáblement.
d'
Le comble étoit illuminé par 3 grands
Luftres de fer blanc , portant plus de 60
lumieres placées au milieu, au- deffus & à"
côté du Cadran.LesLucarnes étoient illunées
chacune par un Luftre de fer blanc
de 57 lumieres , & par des Falots fur les
Corniches. Le Comble étoit profilé par
des Falots fur le Rempant & fur le Faite.
11
y avoit auffi deux grandes piramides
de lumieres fur les deux poinçons de l'exrêmité
du Faîte. Le Socle & le Pietal
de la Lanterne étoient garnis de
"
Falots ,
SEPTEMBRE. 1730. 2103
Falots , & les Portiques de la grande
& petite Lanterne , garnis de grand
nombre de lumieres fufpendues en dedans
.
Le Samedy , 2 de ce mois , il y eut
un grand Feu d'Artifice élevé dans la
Place de Grève , à quatre Faces & quatre
Portiques d'ordre ruftique ; au milieu des
Portiques étoient des Palmiers , & aux
quatre coins des Vafes enflammez : fur
la Corniche étoient des Groupes de Genies.
Le Socle du couronnement étoit
terminé par la Statuë de Junon . On
voyoit fur chacune des faces des Cartouches
aux Armes du Roi & de la Ville.
Les degrez au rez de-chauffées étoient gar
nis de grand nombre de lumieres. Il y
avoit auffi quatre Fontaines de vin , dif
tribuées aux quatre coins de la Plaçe.
A l'arrivée du Roi à Notre Dame , il
y eut une falve des Canons de la Ville ,
& une autre à fa fortie. Cette arrivée
avoit été annoncée dès les 5 heures du
matin par une décharge des Canons de
la Ville , & par le Toxin .
S
Le Corps de Ville étant de retour du
Te Deum de Notre Dame , & ayant reçû
vers les 7 heures & demie M. le Gouver
neur en la maniere ordinaire , au bas
du Peron de l'Hôtel de Ville , il fut fait
une décharge des Canons de la Ville , &
Ivj the
>
2104 MERCURE DE FRANCE
tiré grand nombré defufées volantes . Enfuite
Made de Trefies alluma l'Artifice ,
placé fur le corps du Feu , par le moyen
d'une Fufée de corde qui avoit communication
à la Loge de M. le Gouverneur.
Auffi - tôt on vit un nombre prodigieux
d'artifices en l'air , ce qui dura pendant une
demie heure , fous diverfes formes , avec
un tel fuccès , qu'on ofe dire qu'il n'y a
guére eu rien de plus complet en ce genre.
L'interieur de la cour de l'Hôtel de
Ville fut illuminé par des Falots fur la
corniche du premier ordre.
Le même jour il y eut des Illuminations
chez chacun de Mrs du Corps de
Ville , & des Fontaines de vin.
La façade de l'Hôtel du Prevôt des
Marchands , étoit illuminée par 6 grands
Ifs à huit pans , garnis de Falots , deux
de ces Ifs accompagnoient la Porte d'entrée
, & les quatre autres accompagnoient
les deux Pavillons en aifle . La principale
Porte étoit décorée par un Chambranle ,
dont les refans étoient de lumieres ; fur
la Corniche & le Fronton , des Falots ;
au devant de chaque Pavillon , en aifle ,
étoit un Portique de lumieres figuré,femblable
à celui de la principale Porte , au
centre duquel étoit un Luftre de fer blanc
de so lumieres. Entre les Ifs , aux côtez
de la Porte étoient des Chambranles de
lumieres ,
SEPTEMBRE . 1730. 2103
lumieres , avec des Luftres de fer blanc
fufpendus au ceintre , garnis de 50
lumieres
chacun. Toute cette illumination
étoit terminée par une fuite de Falots audevant
de la premiere pleinte.
L'Illumination de M. Meſnil , premier
Echevin , étoit compofée d'une fuite de
Falots au-devant de la premiere Pleinte
de la face de fa maiſon du côté des Halles,
au milieu étoit le Chiffre du Roi , accompagné
de deux Luftres de fer blanc &
d'un autre au- deſſus , & plus haut à l'aplomb
des Luftres , étoient trois Fleurs
de Lys de lumieres.
و
M. Befnier , fecond Echevin , avoit audevant
de la face de fa maifon fix Ifs de
figure pentagonne , portant plus de 700 .
lumieres , placez en forme d'Avenue.
*
Il y avoit fur l'appui du Balcon de la
maifon de M. Roffignol , troifiéme Echevin
, une fuitede Falots & ſept Girandoles
de fer blanc , portant chacune so. lumieres,
placées au -devant des Trumeaux.
Entre ces Girandoles étoient fix Luftres
de fer blanc , garnis de 57. lumieres cha
cun , fufpendus au- devant des fix Croifées
du premier étage. On voyoit auſſi à
cet étage deux M de lumieres repréfentant
le Chiffre de la Reine ; & au-deffus
étoient trois Fleurs de Lys , le Chiffre da
Roi en lozange lumineux.
.1
La
2106 MERCURE DE FRANCE
La face de la maifon de M. Lagneau,
quatriéme Echevin étoit illuminée au rezde-
chauffée par deux grands Portiques
de lumieres ceintrez , & deux Vafes . La
Porte d'entrée par un Chambranle & Corniche
à trois rangs de lumieres , avec um
Fronton triangulaire , au deffus duquel
étoit le Chiffre de la Reine, Aux deux Croifées
du premier & fecond étage , étoient
quatre Luftres de fer blanc , garnis de
$7. lumieres chacun , fufpendus aux Linteaux
des quatre Croifées ; au- devant des
Trumeaux entre ces 4. Luftres étoient 3 .
Fleurs de Lys & le Chiffre du Roi en
lozange.
La face de la maifon du Procureur du
Roi étoit illuminée par deux grands Portiques
de lumieres ceintrez ; au - deffus
de chaque Pilaftre defquels étoit une
Girandole de fer blanc , portant so. lua
mieres chacune ; au-deffus de ces deux
Portiques on voyoit le Chiffre du Roi
& trois Fleurs de Lys de lumieres,
,
La face de la maifon de M. Boucot
Receveur , étoit illuminée par un Portique
, dont les Pilaftres étoient en Confo
les & le Fronton contourné , au- deffus des
Pilaftres deux Girandoles de fer blanc, garnies
chacune de so.lumieres. Sous le Fronton
on voyoit le Chiffre du Roi , & au
deffus , entre les Girandoles , une Fleur
de Lys de lumieres II
SEPTEMBRE. 1730. 2107
Il y avoit auffi des Falots chez M. Remy
, ancien Echevin , dans fa cour , &
deux Ifs de lumieres au- devant de fa porte
, avec une Fontaine de vin , ainfi qu'à
tous les autres , comme auffi chez M. le
Roi , ancien Echevin .
Marchands & Echevins de la Ville de,
Paris , pour celébrer l'heureufe Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou , fur les
deffeins , & fous la conduite du fieur
Beaufire le fils , Architecte de la Ville.
LE
E 30 Août le Prevôt des Marchands ,
ayant eu avis fur les fept heures du
matin que la Reine étoit en travail , fe
rendit à l'inftant à l'Hôtel de Ville , où
Mr du Bureau arriverent peu de tems
après fur les deux heures arriva un
Page du Duc de Gêvres , Gouverneur
de Paris , lequel apprit que la Reine
avoit été heureufement accouchée à 9
heures 7 minutes. Le Corps de Ville a
fait préfent à ce Page d'une magnifique
Tabatiere d'or.
A 11 heures , M. le Chevalier de S. An
dré , Enfeigne des Gardes du Corps , arriva
en pofte , & remit à Mrs les Prevôt
des Marchands , Echevins , la Lettre de
Cachet dont il étoit chargé de la part du
Roy , pour annoncer à la Ville la Naiffance
de Monfeigneur le Duc d'Anjou ,
Mrs de Ville firent préſent à cet Officier
d'un Bijoux de prix.
Le Bureau fe tranſporta à l'inftant au
Parlement , & à fon retour vers le midy
il
SEPTEMBRE. 1730. 2101
il fut fait une décharge des Canons de la
Ville , & le Toxin fut fonné jufqu'à minuit.
Le foir , entre 7 & 8 heures , il y eut
une autre décharge des Canons , & un
feu qui fut allumé avec la cerémonie or
dinaire , il y eut deux fontaines de
vin dans la Place de Gréve , & il fut tiré
quantité de Fufées volantes . La face exterieure
de l'Hôtel de Ville fut illuminée
par grand nombre de Falots placez dans
la Lanterne , fur le comble , fur les corniches
& faillies , & par des Luftres garnis
de groffes lumieres , aux Arcades de
S. Jean & du S. Efprit : il y eut auffi quelques
Falots chez M. le Prevôr des Marchands
, fur le fronton de la Porte d'entrée
, & fur le mur de face.
Le Jeudy 31 Août , il y a eu une feconde
illumination à la face de l'Hôtel
de Ville, de,toutes fortes de lumieres . Il y
avoit de gros Falots fur la tête des po-
-teaux de la Banniere du Peron , & une
fuite de Falots fur la Corniche des piéd'eftaux
du premier ordre , & au bas de
l'appui des croifées , toutes les Colomnes
de cet ordre étoient illuminées , ainfi
leurs Chapiteaux. Entre ces Colomnes
il y avoit fix Luftres de fer blanc , fuſpendus
aux ceintres des fix croifées , garnies
de fortes lumieres ; & au- deffus de la
Iv princi
que
2102 MERCURE DE FRANCE
t.
principale Porte , des Falots fur la cori
niche.
Ce premier ordre étoit terminé par un
filet de gros Lampions fur la faillie de
PArchitrave , avec des Plaques qui refléchiffoient
la lumiere , & par une fuite de
Falots fur la corniche. Aux ceintres des
Arcades du S. Efprit & de S. Jean , deux
grands Luftres de fer blanc , portant chacun
75 lumieres.
Le fecond ordre étoit décoré par onze
Luftres de fer blanc , fufpendus au devant
des croifées , portant chacun 57 lumieres
; entre ces Luftres étoient des Falots
placez dans les Niches , & deux
gros Falots fur le fronton des Niches.
Le fecond étoit auffi terminé par un
cours de Falots fur la corniche de l'Entáblement.
d'
Le comble étoit illuminé par 3 grands
Luftres de fer blanc , portant plus de 60
lumieres placées au milieu, au- deffus & à"
côté du Cadran.LesLucarnes étoient illunées
chacune par un Luftre de fer blanc
de 57 lumieres , & par des Falots fur les
Corniches. Le Comble étoit profilé par
des Falots fur le Rempant & fur le Faite.
11
y avoit auffi deux grandes piramides
de lumieres fur les deux poinçons de l'exrêmité
du Faîte. Le Socle & le Pietal
de la Lanterne étoient garnis de
"
Falots ,
SEPTEMBRE. 1730. 2103
Falots , & les Portiques de la grande
& petite Lanterne , garnis de grand
nombre de lumieres fufpendues en dedans
.
Le Samedy , 2 de ce mois , il y eut
un grand Feu d'Artifice élevé dans la
Place de Grève , à quatre Faces & quatre
Portiques d'ordre ruftique ; au milieu des
Portiques étoient des Palmiers , & aux
quatre coins des Vafes enflammez : fur
la Corniche étoient des Groupes de Genies.
Le Socle du couronnement étoit
terminé par la Statuë de Junon . On
voyoit fur chacune des faces des Cartouches
aux Armes du Roi & de la Ville.
Les degrez au rez de-chauffées étoient gar
nis de grand nombre de lumieres. Il y
avoit auffi quatre Fontaines de vin , dif
tribuées aux quatre coins de la Plaçe.
A l'arrivée du Roi à Notre Dame , il
y eut une falve des Canons de la Ville ,
& une autre à fa fortie. Cette arrivée
avoit été annoncée dès les 5 heures du
matin par une décharge des Canons de
la Ville , & par le Toxin .
S
Le Corps de Ville étant de retour du
Te Deum de Notre Dame , & ayant reçû
vers les 7 heures & demie M. le Gouver
neur en la maniere ordinaire , au bas
du Peron de l'Hôtel de Ville , il fut fait
une décharge des Canons de la Ville , &
Ivj the
>
2104 MERCURE DE FRANCE
tiré grand nombré defufées volantes . Enfuite
Made de Trefies alluma l'Artifice ,
placé fur le corps du Feu , par le moyen
d'une Fufée de corde qui avoit communication
à la Loge de M. le Gouverneur.
Auffi - tôt on vit un nombre prodigieux
d'artifices en l'air , ce qui dura pendant une
demie heure , fous diverfes formes , avec
un tel fuccès , qu'on ofe dire qu'il n'y a
guére eu rien de plus complet en ce genre.
L'interieur de la cour de l'Hôtel de
Ville fut illuminé par des Falots fur la
corniche du premier ordre.
Le même jour il y eut des Illuminations
chez chacun de Mrs du Corps de
Ville , & des Fontaines de vin.
La façade de l'Hôtel du Prevôt des
Marchands , étoit illuminée par 6 grands
Ifs à huit pans , garnis de Falots , deux
de ces Ifs accompagnoient la Porte d'entrée
, & les quatre autres accompagnoient
les deux Pavillons en aifle . La principale
Porte étoit décorée par un Chambranle ,
dont les refans étoient de lumieres ; fur
la Corniche & le Fronton , des Falots ;
au devant de chaque Pavillon , en aifle ,
étoit un Portique de lumieres figuré,femblable
à celui de la principale Porte , au
centre duquel étoit un Luftre de fer blanc
de so lumieres. Entre les Ifs , aux côtez
de la Porte étoient des Chambranles de
lumieres ,
SEPTEMBRE . 1730. 2103
lumieres , avec des Luftres de fer blanc
fufpendus au ceintre , garnis de 50
lumieres
chacun. Toute cette illumination
étoit terminée par une fuite de Falots audevant
de la premiere pleinte.
L'Illumination de M. Meſnil , premier
Echevin , étoit compofée d'une fuite de
Falots au-devant de la premiere Pleinte
de la face de fa maiſon du côté des Halles,
au milieu étoit le Chiffre du Roi , accompagné
de deux Luftres de fer blanc &
d'un autre au- deſſus , & plus haut à l'aplomb
des Luftres , étoient trois Fleurs
de Lys de lumieres.
و
M. Befnier , fecond Echevin , avoit audevant
de la face de fa maifon fix Ifs de
figure pentagonne , portant plus de 700 .
lumieres , placez en forme d'Avenue.
*
Il y avoit fur l'appui du Balcon de la
maifon de M. Roffignol , troifiéme Echevin
, une fuitede Falots & ſept Girandoles
de fer blanc , portant chacune so. lumieres,
placées au -devant des Trumeaux.
Entre ces Girandoles étoient fix Luftres
de fer blanc , garnis de 57. lumieres cha
cun , fufpendus au- devant des fix Croifées
du premier étage. On voyoit auſſi à
cet étage deux M de lumieres repréfentant
le Chiffre de la Reine ; & au-deffus
étoient trois Fleurs de Lys , le Chiffre da
Roi en lozange lumineux.
.1
La
2106 MERCURE DE FRANCE
La face de la maifon de M. Lagneau,
quatriéme Echevin étoit illuminée au rezde-
chauffée par deux grands Portiques
de lumieres ceintrez , & deux Vafes . La
Porte d'entrée par un Chambranle & Corniche
à trois rangs de lumieres , avec um
Fronton triangulaire , au deffus duquel
étoit le Chiffre de la Reine, Aux deux Croifées
du premier & fecond étage , étoient
quatre Luftres de fer blanc , garnis de
$7. lumieres chacun , fufpendus aux Linteaux
des quatre Croifées ; au- devant des
Trumeaux entre ces 4. Luftres étoient 3 .
Fleurs de Lys & le Chiffre du Roi en
lozange.
La face de la maifon du Procureur du
Roi étoit illuminée par deux grands Portiques
de lumieres ceintrez ; au - deffus
de chaque Pilaftre defquels étoit une
Girandole de fer blanc , portant so. lua
mieres chacune ; au-deffus de ces deux
Portiques on voyoit le Chiffre du Roi
& trois Fleurs de Lys de lumieres,
,
La face de la maifon de M. Boucot
Receveur , étoit illuminée par un Portique
, dont les Pilaftres étoient en Confo
les & le Fronton contourné , au- deffus des
Pilaftres deux Girandoles de fer blanc, garnies
chacune de so.lumieres. Sous le Fronton
on voyoit le Chiffre du Roi , & au
deffus , entre les Girandoles , une Fleur
de Lys de lumieres II
SEPTEMBRE. 1730. 2107
Il y avoit auffi des Falots chez M. Remy
, ancien Echevin , dans fa cour , &
deux Ifs de lumieres au- devant de fa porte
, avec une Fontaine de vin , ainfi qu'à
tous les autres , comme auffi chez M. le
Roi , ancien Echevin .
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Résumé : Illuminations ordonnées par les Prevôt des Marchands & Echevins de la Ville de Paris pour celébrer l'heureuse Naissance de Monseigneur le Duc d'Anjou, sur les desseins, & sous la conduite du sieur Beausire le fils, Architecte de la Ville.
Le 30 août 1730, le Prévôt des Marchands de Paris fut informé à sept heures du matin que la Reine était en travail. Il se rendit à l'Hôtel de Ville, rejoint par les membres du Bureau. À deux heures, un page du Duc de Gêvres annonça la naissance du Duc d'Anjou à 9 heures 7 minutes. Le Corps de Ville offrit une tabatière d'or au page. À 11 heures, le Chevalier de Saint-André apporta une lettre de cachet du Roi annonçant la naissance, et le Corps de Ville offrit un bijou à cet officier. Le Bureau se rendit ensuite au Parlement et, à son retour vers midi, des canons furent tirés et le tocsin sonné jusqu'à minuit. Le lendemain, entre 7 et 8 heures, une nouvelle décharge de canons eut lieu, accompagnée d'un feu d'artifice et de fontaines de vin sur la Place de Grève. L'Hôtel de Ville fut illuminé avec des falots et des lustres. Le 31 août, une seconde illumination eut lieu à l'Hôtel de Ville, avec des lustres et des falots disposés sur les corniches et les colonnes. Le 2 septembre, un grand feu d'artifice fut tiré sur la Place de Grève, avec des fontaines de vin aux quatre coins. À l'arrivée du Roi à Notre-Dame, des salves de canons furent tirées. Le Corps de Ville, de retour du Te Deum, reçut le Gouverneur et fit tirer des fusées volantes. Un feu d'artifice fut allumé dans la cour de l'Hôtel de Ville. Les façades des maisons des membres du Corps de Ville furent également illuminées avec des falots, des lustres et des girandoles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 2022-2029
Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le 16. le Corps de Ville assemblé, fit l'élection de deux nouveaux Echevins [...]
Mots clefs :
Échevins, Scrutin, Maître des cérémonies, Noblesse, Concert d'instruments, Académie royale de musique, Académie française, Académie royale des sciences, Société royale de Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
Le 16. le Corps de Ville assemblé ,
fit l'élection de deux nouveaux Echevins
qui sont M. Pelet , Avocat ès Conseils ,
Bailly de l'Abbaye de S. Germain des
Près , et Conseiller de Ville , et M. Géoffroy
, de l'Académie Royale des Sciences
et de la Societé Royale de Londres.
Le 19. le même Corps de Ville , le
Duc de Tresmes , Gouverneur de Paris ,
étant à la tête , eut Audience du Roy
avec les Céremonies accoûtumées, Il fut
présenté par le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat , et conduit par le Marquis
de Brezé , Grand-Maître des Ceremonies
, en survivance du Marquis de
Dreux son Pere , et par M. Desgranges ,
Maître des Ceremonies .
BAN
A O UST. . 1731. 2023
Mr. Pelet et Geoffroy , nouveaux Echevins
, prêterent entre les mains de S. M.
le serment de fidelité dont le Comte de
Maurepas fit la lecture. Le Scrutin fut présenté
par M. de Tourmont de Gournay ,
Conseiller au Parlement , qui s'exprima
en ces termes.
SIRE
Votre bonne Ville de Paris vient toujours
avec le même empressement presenter
à Votre Majesté les assurances respectueuses
de sa fidelité ; souffrez , Sire , qu'elle
dise de son amour pour son auguste Maître
comment un Peuple dont vous faites tout le
bonheur ne seroit- il pas pénétré de ces sentimens
? il admire en vous les vertus de tous
les âges ; vous les rendez aimables par les
charmes qu'elles répandent sur vôtre personne
sacrée et nécessaires par votre exemple.
Les graces que la nature vous a prodiguées
ont un éclat qui ne se confund point avec
celui du Trône . Vous regnez sur vous-même
dans cette saison dangereuse où les passions
dominent sur les Maîtres du Monde avec
plus d'empire que sur les autres hommes. Un
discernement juste vousfait choisir ceux que
vous honorez de votre confiance ; et ce choix.
si important est le chef-d'oeuvre d'un Monarque
2024 MERCURE DE FRANCE
7425
que consommé dans l'Art de regner. Vous
nous conservez l'avantage inestimable de ta
Paix. Nous devons à vos soins paternels des
jours heureux dont rien ne pourra désormais
interrompre le cours ; nous en avons pour
garants la tendresse de Votre Majesté pour
un Peuple si fidele , et ces gages precieux de
la fidelité publique , qu'il a plû au Ciel d'ac
corder à vos vertus , et à l'ardeur de nos
voeux.
Le 21. les Députez des Etats de Languedoc
curent Audience du Roy , étant
presentés par le Prince de Dombes , Gouverneur
de la Province , et par le Comte
de S. Florentin , Secretaire d'Etat , et
conduits en la maniere accoutumée par
le Grand- Maitre , et par le Maître des
Ceremonies. La députation étoit com
posée de M. de Segur , Evéque de Saint
Papoul pour le Clergé , lequel porta la
parole du Baron de Lenta pour la Noblesse;
de M. de Lavedan et la Caze , députés
du Tiers Etat , et de M. Joubert ,
Sindic Géneral de la Province . Les Ca
hiers furent presentés par l'Evêque de
S. Papoul , qui parla avec beaucoup d'éloquence
, et dont le discours fût applau
di. Ce Prelat est fils du Marquis de Segure,
Grand- Croix de l'Ordre de S.Louis,
Gouverneur du Pays de Foix , et Lieur
tenant
A O UST. 1731. 2025
tenant Géneral au Gouvernement de
Brie. Il est d'une des meilleures Maisons
de la Province de Guyenne . Ces députés
curent ensuite Audience de la Reine , et
ils rendirent leurs respects à Monseigneur
le Dauphin , à Monseigneur le Duc
d'Anjou et à Mesdames de France .
Le Roy a donné la place de Conseiller
d'Etat vacante par la mort de M. d'Argouges
, à M. de Bouville , Intendant
d'Orléans : S. M. a nommé à l'Intendance
d'Orleans M. de Beaussan qui est
remplacé dans l'Intendance de Poitiers
par M, le Nain , M. des Requetes , et
M. Chauvelin de Beauséjour , Me. des
Requêtes , a été nommé Intendant de
la Géneralité d'Amiens , à la Place de
M. Chauvelin Conseiller d'Etat son
Pere,
Le 23. La Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie,
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées , a été rendue publique ,
faisant en tout le nombre de 309. Actions,
Le Concert d'Instrumens que l'Aça¬
démic
2026 MEAL
#1
à
démie Royale de Musique donne tous
les ans au Château des Thuilleries
Poccasion de la Fête du Roy , a été executé
le 24. veille de S. Louis , par un grand
nombre d'excellens Simphonistes de la
même Académie , qui jouërent differens
morceaux de Musique de M. de Lully ,
et d'autres Maîtres Modernes.
L'Académie Françoise celebra le 25.
de ce mois la Fête de S. Louis dans la
Chapelle du Louvre , la Messe fut celebrée
par l'Archevêque de Sens , l'un
des quarante de l'Académie , et l'Abbé
Laizeau prononça le Panegyrique du
Saint.
Le même jour , l'Académie des Inscriptions
et Belles - Lettres , et celle des
Sciences , celebrerent la fête de S. Louis
dans l'Eglise des Prêtres de l'Oratoire
de S. Honoré ; il y eut une Musique
excellente pendant la Messe. Le R. P.
Meney , Chanoine Regulier de S. Augustin
, Congregation de S. Antoine , prononça
le Panegyrique du S. Roy en présence
des deux Académies et d'une nomé
breuse Assemblée. Son Discours parut fort
éloquent. On y remarqua un grand fond
de Religion et de pieté soutenu par
tous les traits les plus marqués et les plus
biil-
1
AOUST. 2027 17318
brillants de la vie de S. Loüis. Les Pseaumes
, Domine Dominus noster et Cantate
Laus ejus , mis en Musique par les Sieurs
Dornel et du Bousset , furent chantés
pendant ces Messes et fort applaudis.
Le 28. de ce mois après midi , la Reine
accompagnée des Dames de Sa Cour , se
rendit à la Maison Royale de S. Cyr , où
S. M. donna le voile de Religion à la
Dlle. Charpin de Gennetine. Le Sermon
y fut prononcé par l'Abbé de la Pause ;
Predicateur ordinaire du Roy.
Le Roi a nommé à la place de Mede
cin des Enfans de France , M. François
Chicoyneau , Conseiller en la Cour des
Aydes , Comptes et Finances de Languedoc
, Membre de l'Académie Royale des
Sciences de Montpellier , Professeur Royal
d'Anatomie et de Botanique , Intendant
du Jardin du Roi , Chancelier et Juge de
l'Université en Médecine de la mêmeVille.
M. Chicoyneau fut un des six Mede
cins à Marseille en l'an- S. M. envoya
que
née 1720. pour secourir les Pestiferez ; il
fut gratifié à cette occasion , avec ses Confreres
, d'une pension de 2000. liv. et du
Colier de l'Ordre de S. Michel . On écrit
de Montpellier , qu'il part de cette Ville
regretté
2023 MERCURE DE FRANCE
差
regreté generalement de tout le mon
de , et plus particulierement des P.
vres , ausquels il ne refusoit ni ses visite
ni ses conseils , sans compter les secou
solides qu'il leur fournissoir depuis 30,
ans. C'est aussi par cette consideration
que la Cour des Aydes le dispensoit de
se trouver à ses Audiances , en reconnoissance
de la charité qu'il exerçoit envers
les Pauvres.
En l'année 1715. il fut député de sa
Compagnie pour accompagner M. Bon ,
Premier President , lorsqu'il fut question
de complimenter le Roi sur son avenenement
à la Couronne.
M. Chicoyneau laisse à Montpellier un
fils du premier lit , reçû depuis 172 3 .
en survivance de ces mêmes Charges de
l'Université de Medecine de Montpellier,
dans lesquelles il a donné des preuves distinguées
qu'il est heritier de tous les heureux
talens de M. son Pere, lequel a épousé
en secondes nôces Mlle Chirac , fille unique
de M. Chirac , aujourd'hui Premier
Medecin du Roi , qu'il suffit de nommer
pour en faire l'Eloge.
Le mêine jour , le Roi nomma M. Botiilhac,
Docteur enMedecine de la Faculté de
Montpellier, Medecin du grandCommun
de la Maison du Roi et de la Charité de
Versailles
A O UST. 1731. 2019
Versailles, pour servir près des Enfans de
France , et suppléer à M. Chicoyneau, en
cas de maladie ou d'absence , même pour
l'aider dans ses fonctions , lorsqu'il sera
present.
fit l'élection de deux nouveaux Echevins
qui sont M. Pelet , Avocat ès Conseils ,
Bailly de l'Abbaye de S. Germain des
Près , et Conseiller de Ville , et M. Géoffroy
, de l'Académie Royale des Sciences
et de la Societé Royale de Londres.
Le 19. le même Corps de Ville , le
Duc de Tresmes , Gouverneur de Paris ,
étant à la tête , eut Audience du Roy
avec les Céremonies accoûtumées, Il fut
présenté par le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat , et conduit par le Marquis
de Brezé , Grand-Maître des Ceremonies
, en survivance du Marquis de
Dreux son Pere , et par M. Desgranges ,
Maître des Ceremonies .
BAN
A O UST. . 1731. 2023
Mr. Pelet et Geoffroy , nouveaux Echevins
, prêterent entre les mains de S. M.
le serment de fidelité dont le Comte de
Maurepas fit la lecture. Le Scrutin fut présenté
par M. de Tourmont de Gournay ,
Conseiller au Parlement , qui s'exprima
en ces termes.
SIRE
Votre bonne Ville de Paris vient toujours
avec le même empressement presenter
à Votre Majesté les assurances respectueuses
de sa fidelité ; souffrez , Sire , qu'elle
dise de son amour pour son auguste Maître
comment un Peuple dont vous faites tout le
bonheur ne seroit- il pas pénétré de ces sentimens
? il admire en vous les vertus de tous
les âges ; vous les rendez aimables par les
charmes qu'elles répandent sur vôtre personne
sacrée et nécessaires par votre exemple.
Les graces que la nature vous a prodiguées
ont un éclat qui ne se confund point avec
celui du Trône . Vous regnez sur vous-même
dans cette saison dangereuse où les passions
dominent sur les Maîtres du Monde avec
plus d'empire que sur les autres hommes. Un
discernement juste vousfait choisir ceux que
vous honorez de votre confiance ; et ce choix.
si important est le chef-d'oeuvre d'un Monarque
2024 MERCURE DE FRANCE
7425
que consommé dans l'Art de regner. Vous
nous conservez l'avantage inestimable de ta
Paix. Nous devons à vos soins paternels des
jours heureux dont rien ne pourra désormais
interrompre le cours ; nous en avons pour
garants la tendresse de Votre Majesté pour
un Peuple si fidele , et ces gages precieux de
la fidelité publique , qu'il a plû au Ciel d'ac
corder à vos vertus , et à l'ardeur de nos
voeux.
Le 21. les Députez des Etats de Languedoc
curent Audience du Roy , étant
presentés par le Prince de Dombes , Gouverneur
de la Province , et par le Comte
de S. Florentin , Secretaire d'Etat , et
conduits en la maniere accoutumée par
le Grand- Maitre , et par le Maître des
Ceremonies. La députation étoit com
posée de M. de Segur , Evéque de Saint
Papoul pour le Clergé , lequel porta la
parole du Baron de Lenta pour la Noblesse;
de M. de Lavedan et la Caze , députés
du Tiers Etat , et de M. Joubert ,
Sindic Géneral de la Province . Les Ca
hiers furent presentés par l'Evêque de
S. Papoul , qui parla avec beaucoup d'éloquence
, et dont le discours fût applau
di. Ce Prelat est fils du Marquis de Segure,
Grand- Croix de l'Ordre de S.Louis,
Gouverneur du Pays de Foix , et Lieur
tenant
A O UST. 1731. 2025
tenant Géneral au Gouvernement de
Brie. Il est d'une des meilleures Maisons
de la Province de Guyenne . Ces députés
curent ensuite Audience de la Reine , et
ils rendirent leurs respects à Monseigneur
le Dauphin , à Monseigneur le Duc
d'Anjou et à Mesdames de France .
Le Roy a donné la place de Conseiller
d'Etat vacante par la mort de M. d'Argouges
, à M. de Bouville , Intendant
d'Orléans : S. M. a nommé à l'Intendance
d'Orleans M. de Beaussan qui est
remplacé dans l'Intendance de Poitiers
par M, le Nain , M. des Requetes , et
M. Chauvelin de Beauséjour , Me. des
Requêtes , a été nommé Intendant de
la Géneralité d'Amiens , à la Place de
M. Chauvelin Conseiller d'Etat son
Pere,
Le 23. La Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie,
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées , a été rendue publique ,
faisant en tout le nombre de 309. Actions,
Le Concert d'Instrumens que l'Aça¬
démic
2026 MEAL
#1
à
démie Royale de Musique donne tous
les ans au Château des Thuilleries
Poccasion de la Fête du Roy , a été executé
le 24. veille de S. Louis , par un grand
nombre d'excellens Simphonistes de la
même Académie , qui jouërent differens
morceaux de Musique de M. de Lully ,
et d'autres Maîtres Modernes.
L'Académie Françoise celebra le 25.
de ce mois la Fête de S. Louis dans la
Chapelle du Louvre , la Messe fut celebrée
par l'Archevêque de Sens , l'un
des quarante de l'Académie , et l'Abbé
Laizeau prononça le Panegyrique du
Saint.
Le même jour , l'Académie des Inscriptions
et Belles - Lettres , et celle des
Sciences , celebrerent la fête de S. Louis
dans l'Eglise des Prêtres de l'Oratoire
de S. Honoré ; il y eut une Musique
excellente pendant la Messe. Le R. P.
Meney , Chanoine Regulier de S. Augustin
, Congregation de S. Antoine , prononça
le Panegyrique du S. Roy en présence
des deux Académies et d'une nomé
breuse Assemblée. Son Discours parut fort
éloquent. On y remarqua un grand fond
de Religion et de pieté soutenu par
tous les traits les plus marqués et les plus
biil-
1
AOUST. 2027 17318
brillants de la vie de S. Loüis. Les Pseaumes
, Domine Dominus noster et Cantate
Laus ejus , mis en Musique par les Sieurs
Dornel et du Bousset , furent chantés
pendant ces Messes et fort applaudis.
Le 28. de ce mois après midi , la Reine
accompagnée des Dames de Sa Cour , se
rendit à la Maison Royale de S. Cyr , où
S. M. donna le voile de Religion à la
Dlle. Charpin de Gennetine. Le Sermon
y fut prononcé par l'Abbé de la Pause ;
Predicateur ordinaire du Roy.
Le Roi a nommé à la place de Mede
cin des Enfans de France , M. François
Chicoyneau , Conseiller en la Cour des
Aydes , Comptes et Finances de Languedoc
, Membre de l'Académie Royale des
Sciences de Montpellier , Professeur Royal
d'Anatomie et de Botanique , Intendant
du Jardin du Roi , Chancelier et Juge de
l'Université en Médecine de la mêmeVille.
M. Chicoyneau fut un des six Mede
cins à Marseille en l'an- S. M. envoya
que
née 1720. pour secourir les Pestiferez ; il
fut gratifié à cette occasion , avec ses Confreres
, d'une pension de 2000. liv. et du
Colier de l'Ordre de S. Michel . On écrit
de Montpellier , qu'il part de cette Ville
regretté
2023 MERCURE DE FRANCE
差
regreté generalement de tout le mon
de , et plus particulierement des P.
vres , ausquels il ne refusoit ni ses visite
ni ses conseils , sans compter les secou
solides qu'il leur fournissoir depuis 30,
ans. C'est aussi par cette consideration
que la Cour des Aydes le dispensoit de
se trouver à ses Audiances , en reconnoissance
de la charité qu'il exerçoit envers
les Pauvres.
En l'année 1715. il fut député de sa
Compagnie pour accompagner M. Bon ,
Premier President , lorsqu'il fut question
de complimenter le Roi sur son avenenement
à la Couronne.
M. Chicoyneau laisse à Montpellier un
fils du premier lit , reçû depuis 172 3 .
en survivance de ces mêmes Charges de
l'Université de Medecine de Montpellier,
dans lesquelles il a donné des preuves distinguées
qu'il est heritier de tous les heureux
talens de M. son Pere, lequel a épousé
en secondes nôces Mlle Chirac , fille unique
de M. Chirac , aujourd'hui Premier
Medecin du Roi , qu'il suffit de nommer
pour en faire l'Eloge.
Le mêine jour , le Roi nomma M. Botiilhac,
Docteur enMedecine de la Faculté de
Montpellier, Medecin du grandCommun
de la Maison du Roi et de la Charité de
Versailles
A O UST. 1731. 2019
Versailles, pour servir près des Enfans de
France , et suppléer à M. Chicoyneau, en
cas de maladie ou d'absence , même pour
l'aider dans ses fonctions , lorsqu'il sera
present.
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Résumé : Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
En août 1731, plusieurs événements significatifs ont eu lieu à Paris et en France. Le 16 août, le Corps de Ville a élu deux nouveaux échevins : M. Pelet, avocat et conseiller de ville, et M. Geoffroy, membre de l'Académie Royale des Sciences et de la Société Royale de Londres. Le 19 août, le Corps de Ville, sous la direction du Duc de Tresmes, a été reçu en audience par le roi. Cette audience a été présentée par le Comte de Maurepas et conduite par le Marquis de Brezé et M. Desgranges. Les nouveaux échevins ont prêté serment de fidélité au roi. Le 21 août, les députés des États de Languedoc ont également eu audience avec le roi, présentés par le Prince de Dombes et le Comte de Saint Florentin. La délégation comprenait des représentants du clergé, de la noblesse et du tiers état. Le 23 août, la loterie de la Compagnie des Indes a été tirée pour le remboursement des actions. Le 24 août, un concert de l'Académie Royale de Musique a été donné au Château des Tuileries. Le 25 août, l'Académie Française et les Académies des Inscriptions et Belles-Lettres et des Sciences ont célébré la fête de Saint Louis. Le 28 août, la reine a accompagné la demoiselle Charpin de Gennetine à la Maison Royale de Saint Cyr pour recevoir le voile de religion. Le roi a nommé M. François Chicoyneau comme médecin des Enfants de France et M. Botiilhac comme son suppléant. M. Chicoyneau était reconnu pour ses services lors de l'épidémie de peste à Marseille en 1720 et pour ses soins aux pauvres de Montpellier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 1092-1104
L'INSTALLATION du Comte d'Albon, Prince d'Yvetot, dans la Charge de Lieutenant de Roi de la Province de Foretz.
Début :
La Maison d'Albon est connuë pour une des plus anciennes du Royaume, [...]
Mots clefs :
Maison d'Albon, Forez, Lieutenant du roi, Ville, Comte d'Albon, Roanne, Officiers, Montbrison, Compliment, Noblesse, Seigneur, Ordre, Échevins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'INSTALLATION du Comte d'Albon, Prince d'Yvetot, dans la Charge de Lieutenant de Roi de la Province de Foretz.
L'INSTALLATION du Comte d'Albon
, Prince d'Yvetot , dans la Charge
de Lieutenant de Roi de la Province de
Foretz.
L
A Maison d'Albon est connue pour
une des plus anciennes du Royaume ,
et ceux qui connoissent particulierement
M. le Comte d'Albon avoue que ses qualités
personnelles sont encore au- dessus
de sa naissance . Le Roi vient de lui accorder
des Provisions pour la Lieutenan
ce de Roi de la Proviuce de Foretz , va
cante par le décès du Comte de Verdun .
La Ville de Roanne , Capitale de la pe
tite Province de Roannois , qui fait partie
du Foretz , se felicite d'avoir vû naître
le Comte d'Albon , qui s'y rendit au
commencement de l'hyver dernier , et
voyant la Noblesse et les Corps disposés
à lui rendre les honneurs dûs à la Digni
té pour laquelle il venoit de prêter serment
entre les mains de Sa Majesté , sa
modestie lui fit differer de les recevoir
jusqu'après son installation ; cependant
il donna aux Dames pendant le Carna
val plusieurs Fêtes galantes, dont la der-
1. Vola
niere
JUIN. €734- 1079 ,
niere fut distinguée par l'abondance et la
somptuosité. Cent dix- huit personnes invitées
à un grand répas , furent servies
avec autant d'ordre et de propreté, que de
délicatesse et de goût .
Les R. P. Jesuites , pour contribuer à
la joye publique , firent représenter par
leurs Ecoliers la Tragedie du Sacrificce
d'Abraham , de la composition du P. Brumoy.
Les Acteurs surpasserent les talens
ordinaires des Enfans de leur âge , par l'intelligence
et la précision de leur déclamation
, et cette Représentation procura à
M. le Comte d'Albon les premiers complimens
publics. Ces mêmes Peres prépa -1
rent actuellement un jeune Ecolier à soutenir
une These publique de Litterature
qui lui sera dédiée, et qui terminera tout
ce qui se sera passé à cette occasion .
s ,
Dès les premiers jours d'Avril le Comte
d'Albon ayant fait sçavoir à la Ville
de Monbrison le jour qu'il y arrivercit
pour l'enregistremsnt de ses Provisions
et pour prendre possession de sa nouvelle
Dignité, il partit de Roinne, accompagné
de la plus grande partie de la Noblesse de
la Ville et du voisinage , de la Maréchaussée
, de ses Gardes , et d'un grand nombre
d'Officiers et de Domestiques de sa
Maison ; la Bourgeoise des petites Villes
I. Vol.
qiu
C
1994 MERCURE DE FRANCE
qui sont sur la route vint à cheval audevant
de lui , le complimenta et l'accompagna
de Ville en Ville.
Il alla coucher de Roanne à Leigneux ,
Maison et Chapitre de Chanoinesses de
la premiere distinction ; il fut reçû avec
les marques du plus vif empressement ,
complimenté par le Chapitre et par la Noblesse
du voisinage qui s'y étoient rendus
en grand concours . Il en partit le lende
main avec le même cortege , et la Noblesse
qui l'avoit accompagné de Roanne ,
se trouva encore augmentée par celle
qui s'étoit rendue à Leigneux. Le Lieutenant
du Prévôt de la Maréchaussée de.
Monbrison, à la tête de ses Brigades, vint
jusques près de Leigneux, le complimenta
, et l'accompagna jusqu'à Monbrison .
Sur les limites de la banlieuë de cette
Ville , le Lieutenant General du Bailliage
avec la Noblesse de la Ville et des environs
, plusieurs Officiers de ce Siege ,
de l'Election , et des autres Corps vinrent
à cheval au devant de lui .
A son entrée dans la Ville , on fit une
décharge de Fauconneaux et de Boëtes ,
dans le tems que les Echevins firent leur
compliment. La Milice Bourgeoise sous
les Armes , Tambours battans , Enseignes
déployées , formant une double haye de-
1. Vol.
puis
JUIN.
1095
1734.
puis les Portes de la Ville jusqu'à l'Hôtel
qui lui avoit été préparé . Il s'y rendit aux
acclamations du Peuple et au bruit de la
mousqueterie , entouré de huit Drapeaux
de la Bourgeoisie , les Dames magnifiquement
parées étant aux fenêtres. Il trouva
à son Hôtel une infinité de personnes de
distinction , que l'âge ou les infirmités
empêchoient de donner des marques plus
vives de leur zele. Le soir on alluma des
feux dans les rues et dans les Places
bliques , et presque toutes les maisons curent
des illuminations ; on y vit sur tout
quantité de lanternes ingenieusement
faites et peintes aux Armes de la Maison
d'Albon .
pu-
Le lendemain la Milice Bourgeoise se
mit en double haye depuis l'Hôtel du
Comte d'Albon jusqu'au Palais . Les Echovins
, en habit de ceremonie , avec les
Officiets de la Ville , le vinrent prendre;
il étoit précedé dans sa marche par une
Compagnie Franche de 30. hommes d'élite
, en habits uniformes , d'un grand
nombre de Gentilshommes , d'Officiers
Militaires, et d'une infinité de personnes
disringuées ; ses Gardes marchoient immediatement
devant lui , et les Echevins
à ses côtés. La marche étoit fermée par
un nombre égal de trente hommes de la
I. Vol. Cij même
1096 MERCURE DE FRANCE
même Compagnie Franche ;, il fut ainsi
conduit au bruit des Fauconneaux , des
Boëtes , de la Mousqueterie et des Tambours
.A la Porte duPalais il reçut un compliment
du Doyen du Bailliage , qui l'ac
compagna jusqu'au fauteuil qui lui étoit
préparé au milieu du Parquet , et dans
lequel il se plaça , ayant à ses côtés les
Echevins et les Officiers de Ville sur des
chaises ordinaires. La salle d'Audiance
étoit extrêmément ornée , les Dames richement
parées , et beaucoup de personnes
s'y étoient rendues pour assister à la
ceremonie.
L'Huissier Audiancier ayant donné le
signal , le Sieur de Pomerolle , celcbre
Avocat, prononça un três - beau Discours
sur le sujet de la Séance ; il s'étendit sur
l'ancienne origine de la Maison d'Albon
, que l'Histoire assûre être sortie des
Dauphins de Viennois , sur le nombre des
Illustres personnages qu'elle a donnés à
l'Eglise de Lyon depuis l'onziéme siecle.
L'éloge de M. l'Abbé Comte d'Albon
qui est le quatriéme Archidiacre de cette
Eglise de son nom , ne fut point oublié;
ses grandes qualités le rapprochent si fort
de M. son Frere, qu'il semble ne lui ceder
que par la seule circonstance d'être son
puîné.
3
I. Vol. L'OraJUIN.
1734. 1097
L'Orateur rappella la memoire du fameux
Antoine d'Albon , Archevêque de
Lyon , et Commandant pour le Roi dan's
le Gouvernement ; il fit mention de tous
ceux de cette Maison qui avoient rempli
les Dignités de cette Eglise , ainsi que
des quatorze Abbés de Savigny , de plusieurs
Chevaliers et Commandeurs de
Malthe , de deux Gouverneurs du Lyonnois
, Jean et Jacques d'Albon ;, ce dernier
étoit Chevalier des Ordres du Roi
et de la Jarretiere, Favori des trois Rois ;
et si connu dans l'Histoire sous le nom
de Maréchal de Saint André. Il parla de
plusieurs autres Illustres Guerriers , et cafin
du fameux Gosselin d'Albon , Marquis
de Saint Forgeux , duquel M. le Comte
d'Albon décend de Pere en Fils , lequel
se rendit si recommandable dans les premieres
Croizades , et qui rapporta de la
Tetre Sainte le Corps de S. Antoine
dont il fit present à l'Abbaye de cet Ordre.
Il parla aussi de la Transaction faire
entre Jean d'Albon et Humbert Dauphin
de Viennois , qui regle la legitime du premier
. Et en retraçant les differentes Alliances
de cette Maison , il finit par celle
de Camille d'Albon , Marquis de S. Forgeux
, avec Françoise - Julie de Crévant ,
qui a fait entrer dans cette Maison la Prin-
1. Vol. Ciij cipauté
1098 MERCURE DE FRANCE
cipauté Souveraine d'Yvetot en Normandie.
L'Orateur fut particulierement applaudi
lorsqu'il parla des qualités personnelles
de M.le Comte d'Albon , c'est-a- dire
, sa generosité , sa magnificence ,sa pieté,
sa charité, qui lui a merité le titre précieux
de Pere des Pauvres , sa douceur,
son équité , sa politesse , son esprit de
paix qui lerend arbitre des differens , & c.
Ce Discours fut suivi de celui de M.
Thoynet , Procureur du Roi , qui ne
parla pas avec moins d'Eloquence et de
dignité sur le même sujet , et plut infiniment
par sa netteté et par sa précision .
Ensuite M. Demaux , Lieutenant General
, ayant recueilli les voix , prononça
l'enregistrement des Lettres et de l'Acte
d'Installation .
M. le Comte d'Albon s'étant levé et
ayant salué la Compagnie , se remit en
marche dans le même ordre. Le Peuple
fut regalé de plusieurs tonneaux de vin
qui coulerent avec profusion .
Arrivé chez lui il reçût les complimens
de tous les Députés des Corps de la Ville
de Monbrison , et des autres Corps du
département de Forez , ausquels il répondit
avec l'esprit et la politesse qui lui
sont si naturels , et sur tout avec une bonté
de coeur que personne ne se lasse d'admirer.
PenJUIN.
1734 1099
Pendant cinq jours que le Comte d'Albon
a passés à Monbrison , il a tenu deux
tables de vingt- cinq couverts chacune
servies avec la même magnificence , le
même ordre et la même profusion , ce qui
ne l'a pas empêché de faire sentir aux malheureux
que sa generosité et sa charité
étoient inépuisables . Les accommodemens
qu'il a faits ont annoncé que la paix
et l'union ont été ses premieres vûës dans
l'exercice de sa Charge.
Avant son départ les Officiers de Monbrison
lui donnerent uneFête magnifique.
Son retout à Roanne fut celebré par les
mêmes honneurs ; les principales Dames ,
très- parées , allerent dans leurs carosses
au devant de lui à plus d'une lieuë. Une
troupe de plus de cinquante Cavaliers formée
par les principaux de la Ville , propre
ment vêtus et très - bien montés sur des
chevaux richement harnachés , avoit précedé
le carosse des Dames , et étoient
allés à plus de trois lieuës au- devant du
nouveau Lieutenant de Roi . Un Trompette
marchoit à la tête de la Troupe ;
celui qui la commandoit le salua de Fépée
, et lui fit un compliment militaire
qui fut très- goûté et parfaitement bien
reçû.
Le Lieutenant de la Maréchaussée de
1. Vol. Ciiij Roanne
1100 MERCURE DE FRANCE
Roanne fut aussi à la tête de ses Brigades
à quatre ou cinq lieuës au devant de lui;
mais ce qui parut le plus remarquable fut
uneCompagnie de douze jeunes Demoiselles
des plus distinguées et des plus brillantes
, une Dame à leur tête , toutes en habit
d'Amazones , escortées par un pareil
nombre de jeunes Cavaliers , parfaitement
bien montés , qui furent aussi audevant
de lui à près de deux lieuës ; et
après le compliment que lui fit la Dame
qui les conduisoit , elles lui firent cortege
jusqu'a son Hôtel . Son arrivée à Roanne
fut annoncée comme à Monbrison ,
par le bruit des boëtes , de la Mousqueteric
, des Tambours , & c.
La Bourgeoisie sous les Armes forme
une double haye depuis l'entrée de la Ville
jusques chez lui , où il reçût le compli
ment des Echevins et des Officiers du
Corps de la Ville . Il reçut ensuite les
complimens de tous les Corps Ecclesiastiques
, Seculiers et Reguliers , des Officiers
du Bailliage , de l'Election , et des
autres Compagnies .
Les Jesuites y conduisirent un nombre
chosi de leurs Ecoliers , qui firent leurs
complimens en Prose et en Vers François
, en Latin et en Grec. Il retint plus
de soixante personnes à souper ; il y eut
I. Vol. trois
JUIN. 1734. ΙΙΟΙ
trois tables de vingt couverts chacune
servies avec la même magnificence et le
même ordre.
Le lendemain une troupe de jeunes
Garçons de distinction , de l'âge de sept
à huit ans , un des Fils du Lieutenant general
du Baillage à leur tête , et portant la
parole , lui vint faire un compliment en
vers qui lui plut beaucoup. Ce Seigneur
eut la bonté de lui faire present et de le
ceindre d'une magnifique épée, en répondant
à son compliment avec la derniere
politesse.Le jeune Enfant sensible au-delà
de l'expression à l'honneur qu'il avoit
reçû , pressa vivement M. son Pere de
lui composer un remerciement qu'il apprit
toute la nuit , et qu'il alla reciter le
endemain.
Le surlendemain le Comte d'Albon fit
inviter à dîner tous les Corps , au nombre
de plus de 60. personnes , ainsi que
les Officiers Militaires ; la même délicatesse
et la même abondance s'y firent
remarquer.
Une partie des jeunes Cavaliers et des
Amazones qui allerent au devant de lui,
pour terminer toutes ces fêtes parun spectacle
vif et brillant,a fait dresser un Théâtre
magnifique dans le jeu de Palme de
la Ville , sur lequel ils ont represent la
I. Vol. Cy Tra1102
MERCURE DE FRANCE
Tragedie d'Andromaque , suivie de la petite
Piece des Vendanges de Surenne , avec
tous les ornemens , mêlés de danses. Les
Acteurs ont passé l'attente desSpectateus ;
et le Marquis de C .... qui s'est chargé
de les exercer , doit s'applaudir de ses
soins , encore plus de ses talens pour la
déclamation .
On peut dire que dans toutes ces Fêtes
rien n'a manqué de la part de la Province,
pour prouver à M. le Comte d'Albon
combien les coeurs lui sont dévoüés ; et
de la part de ce Seigneur , combien il a
été sensible aux empressemens qu'on lui
a témoignés.
Voici le compliment du Fils de M. Huť
de la Curée , Lieutenant General au
Bailliage de Roanne.
SEigneur , les jeux , les ris , les fêtes , l'allo
gresse ,
Ont été de tout tems amis de la jeunesse ;
Permets donc qu'Apollon secondant nos transports ,
Pour les mieux exprimer nous prête ses accords.
› Ta Noblesse, ton Sang , ton coeur ton caractere
T'acquirent de tout tems le doux talent de plaire ;
Et de tes qualités sincere admirateur ,
Chacun t'ofre à l'envi l'hommage de son creur.
Nos braves Citoyens par leur ardeur guerriere ,
I. Vol.
Sem17'
4. 1103
Semblent aux champs de Mars s'ouvrir une car◄
riere ;
Au bruit de leurs Tambours , au son de leurs Clairons
"
¿
On voit à chaque instant grossir leurs Bataillons
Et d'une double file honorant ton passage,
De leur filelité leur ardeur est le gage ,
Empressés de prouver que sous tes étendarts
Leur valeur défendra leurs antiques remparts.
Des Echevins zelés à leur devoir dociles ,
T'ofrent les clefs des coeurs avec celles des Villes.
Et vientnent t'assûrer de leur attachement ,
Par la solemnité d'un auguste serment ;
De toute part l'écho de la voix populaire ,
Benit l'heureux instant où tu vis la lumiere.
Mille et mille soukaits portés jusques aux Cieux
pour toi des jours sains et nom- Leur demandent
breux .
Resterons- nous muets, tandis que tout s'anime ?
Non , non >
nous allons tous d'une voix unanime
Crier dans nos transports longissimè vivat ;
Voilà nos voeux , Seigneur , Deus exaudiat.
Suit le Remerciement du même jeune
Homme , sur l'épée dont M.d'Albon
lui a fait present.
SEigneur , mon coeur reçoit avec reconnoissance
Ce present que je dois à ta magnificence .
1.Vol. Cvj Tu
1104 MERCURE DE FRANCE
Tu m'armes Chevalier : Ceux des siecles passés
Vont voir par mes exploits tous les leurs effacés..
Je sens avec mon sang circuler le courage ,
Et mon ardeur prévient les forces de mon âge ;
Les Renauds , les Rollands , et les deux Amadis,
Instruits de mes projets en feroient interdits.
Le trait n'est point Gascon ; car aux ames bien
nées
La valeur n'atsend pas le nombre des années ;
Et quand par toi , Seigneur , on voit armer son
bras,
On brave les périls et l'horreur du trépas.
Paroissez , fier Germain , paroissez , Moscovite,
Je fçaurai vous dompter , vous réduire à lafuite
J'enjure par ce fer que j'ai reçû de toi ,
Par lafidelité que je dois à mon Roi,
Par l'amour paternel , par celui de la gloire ,
Enfin par le désir de vivre dans l'histoire.
Mais ce fer me seroit encor plus précieux
Si pour toi je pouvois l'employer à tes yeux.
, Prince d'Yvetot , dans la Charge
de Lieutenant de Roi de la Province de
Foretz.
L
A Maison d'Albon est connue pour
une des plus anciennes du Royaume ,
et ceux qui connoissent particulierement
M. le Comte d'Albon avoue que ses qualités
personnelles sont encore au- dessus
de sa naissance . Le Roi vient de lui accorder
des Provisions pour la Lieutenan
ce de Roi de la Proviuce de Foretz , va
cante par le décès du Comte de Verdun .
La Ville de Roanne , Capitale de la pe
tite Province de Roannois , qui fait partie
du Foretz , se felicite d'avoir vû naître
le Comte d'Albon , qui s'y rendit au
commencement de l'hyver dernier , et
voyant la Noblesse et les Corps disposés
à lui rendre les honneurs dûs à la Digni
té pour laquelle il venoit de prêter serment
entre les mains de Sa Majesté , sa
modestie lui fit differer de les recevoir
jusqu'après son installation ; cependant
il donna aux Dames pendant le Carna
val plusieurs Fêtes galantes, dont la der-
1. Vola
niere
JUIN. €734- 1079 ,
niere fut distinguée par l'abondance et la
somptuosité. Cent dix- huit personnes invitées
à un grand répas , furent servies
avec autant d'ordre et de propreté, que de
délicatesse et de goût .
Les R. P. Jesuites , pour contribuer à
la joye publique , firent représenter par
leurs Ecoliers la Tragedie du Sacrificce
d'Abraham , de la composition du P. Brumoy.
Les Acteurs surpasserent les talens
ordinaires des Enfans de leur âge , par l'intelligence
et la précision de leur déclamation
, et cette Représentation procura à
M. le Comte d'Albon les premiers complimens
publics. Ces mêmes Peres prépa -1
rent actuellement un jeune Ecolier à soutenir
une These publique de Litterature
qui lui sera dédiée, et qui terminera tout
ce qui se sera passé à cette occasion .
s ,
Dès les premiers jours d'Avril le Comte
d'Albon ayant fait sçavoir à la Ville
de Monbrison le jour qu'il y arrivercit
pour l'enregistremsnt de ses Provisions
et pour prendre possession de sa nouvelle
Dignité, il partit de Roinne, accompagné
de la plus grande partie de la Noblesse de
la Ville et du voisinage , de la Maréchaussée
, de ses Gardes , et d'un grand nombre
d'Officiers et de Domestiques de sa
Maison ; la Bourgeoise des petites Villes
I. Vol.
qiu
C
1994 MERCURE DE FRANCE
qui sont sur la route vint à cheval audevant
de lui , le complimenta et l'accompagna
de Ville en Ville.
Il alla coucher de Roanne à Leigneux ,
Maison et Chapitre de Chanoinesses de
la premiere distinction ; il fut reçû avec
les marques du plus vif empressement ,
complimenté par le Chapitre et par la Noblesse
du voisinage qui s'y étoient rendus
en grand concours . Il en partit le lende
main avec le même cortege , et la Noblesse
qui l'avoit accompagné de Roanne ,
se trouva encore augmentée par celle
qui s'étoit rendue à Leigneux. Le Lieutenant
du Prévôt de la Maréchaussée de.
Monbrison, à la tête de ses Brigades, vint
jusques près de Leigneux, le complimenta
, et l'accompagna jusqu'à Monbrison .
Sur les limites de la banlieuë de cette
Ville , le Lieutenant General du Bailliage
avec la Noblesse de la Ville et des environs
, plusieurs Officiers de ce Siege ,
de l'Election , et des autres Corps vinrent
à cheval au devant de lui .
A son entrée dans la Ville , on fit une
décharge de Fauconneaux et de Boëtes ,
dans le tems que les Echevins firent leur
compliment. La Milice Bourgeoise sous
les Armes , Tambours battans , Enseignes
déployées , formant une double haye de-
1. Vol.
puis
JUIN.
1095
1734.
puis les Portes de la Ville jusqu'à l'Hôtel
qui lui avoit été préparé . Il s'y rendit aux
acclamations du Peuple et au bruit de la
mousqueterie , entouré de huit Drapeaux
de la Bourgeoisie , les Dames magnifiquement
parées étant aux fenêtres. Il trouva
à son Hôtel une infinité de personnes de
distinction , que l'âge ou les infirmités
empêchoient de donner des marques plus
vives de leur zele. Le soir on alluma des
feux dans les rues et dans les Places
bliques , et presque toutes les maisons curent
des illuminations ; on y vit sur tout
quantité de lanternes ingenieusement
faites et peintes aux Armes de la Maison
d'Albon .
pu-
Le lendemain la Milice Bourgeoise se
mit en double haye depuis l'Hôtel du
Comte d'Albon jusqu'au Palais . Les Echovins
, en habit de ceremonie , avec les
Officiets de la Ville , le vinrent prendre;
il étoit précedé dans sa marche par une
Compagnie Franche de 30. hommes d'élite
, en habits uniformes , d'un grand
nombre de Gentilshommes , d'Officiers
Militaires, et d'une infinité de personnes
disringuées ; ses Gardes marchoient immediatement
devant lui , et les Echevins
à ses côtés. La marche étoit fermée par
un nombre égal de trente hommes de la
I. Vol. Cij même
1096 MERCURE DE FRANCE
même Compagnie Franche ;, il fut ainsi
conduit au bruit des Fauconneaux , des
Boëtes , de la Mousqueterie et des Tambours
.A la Porte duPalais il reçut un compliment
du Doyen du Bailliage , qui l'ac
compagna jusqu'au fauteuil qui lui étoit
préparé au milieu du Parquet , et dans
lequel il se plaça , ayant à ses côtés les
Echevins et les Officiers de Ville sur des
chaises ordinaires. La salle d'Audiance
étoit extrêmément ornée , les Dames richement
parées , et beaucoup de personnes
s'y étoient rendues pour assister à la
ceremonie.
L'Huissier Audiancier ayant donné le
signal , le Sieur de Pomerolle , celcbre
Avocat, prononça un três - beau Discours
sur le sujet de la Séance ; il s'étendit sur
l'ancienne origine de la Maison d'Albon
, que l'Histoire assûre être sortie des
Dauphins de Viennois , sur le nombre des
Illustres personnages qu'elle a donnés à
l'Eglise de Lyon depuis l'onziéme siecle.
L'éloge de M. l'Abbé Comte d'Albon
qui est le quatriéme Archidiacre de cette
Eglise de son nom , ne fut point oublié;
ses grandes qualités le rapprochent si fort
de M. son Frere, qu'il semble ne lui ceder
que par la seule circonstance d'être son
puîné.
3
I. Vol. L'OraJUIN.
1734. 1097
L'Orateur rappella la memoire du fameux
Antoine d'Albon , Archevêque de
Lyon , et Commandant pour le Roi dan's
le Gouvernement ; il fit mention de tous
ceux de cette Maison qui avoient rempli
les Dignités de cette Eglise , ainsi que
des quatorze Abbés de Savigny , de plusieurs
Chevaliers et Commandeurs de
Malthe , de deux Gouverneurs du Lyonnois
, Jean et Jacques d'Albon ;, ce dernier
étoit Chevalier des Ordres du Roi
et de la Jarretiere, Favori des trois Rois ;
et si connu dans l'Histoire sous le nom
de Maréchal de Saint André. Il parla de
plusieurs autres Illustres Guerriers , et cafin
du fameux Gosselin d'Albon , Marquis
de Saint Forgeux , duquel M. le Comte
d'Albon décend de Pere en Fils , lequel
se rendit si recommandable dans les premieres
Croizades , et qui rapporta de la
Tetre Sainte le Corps de S. Antoine
dont il fit present à l'Abbaye de cet Ordre.
Il parla aussi de la Transaction faire
entre Jean d'Albon et Humbert Dauphin
de Viennois , qui regle la legitime du premier
. Et en retraçant les differentes Alliances
de cette Maison , il finit par celle
de Camille d'Albon , Marquis de S. Forgeux
, avec Françoise - Julie de Crévant ,
qui a fait entrer dans cette Maison la Prin-
1. Vol. Ciij cipauté
1098 MERCURE DE FRANCE
cipauté Souveraine d'Yvetot en Normandie.
L'Orateur fut particulierement applaudi
lorsqu'il parla des qualités personnelles
de M.le Comte d'Albon , c'est-a- dire
, sa generosité , sa magnificence ,sa pieté,
sa charité, qui lui a merité le titre précieux
de Pere des Pauvres , sa douceur,
son équité , sa politesse , son esprit de
paix qui lerend arbitre des differens , & c.
Ce Discours fut suivi de celui de M.
Thoynet , Procureur du Roi , qui ne
parla pas avec moins d'Eloquence et de
dignité sur le même sujet , et plut infiniment
par sa netteté et par sa précision .
Ensuite M. Demaux , Lieutenant General
, ayant recueilli les voix , prononça
l'enregistrement des Lettres et de l'Acte
d'Installation .
M. le Comte d'Albon s'étant levé et
ayant salué la Compagnie , se remit en
marche dans le même ordre. Le Peuple
fut regalé de plusieurs tonneaux de vin
qui coulerent avec profusion .
Arrivé chez lui il reçût les complimens
de tous les Députés des Corps de la Ville
de Monbrison , et des autres Corps du
département de Forez , ausquels il répondit
avec l'esprit et la politesse qui lui
sont si naturels , et sur tout avec une bonté
de coeur que personne ne se lasse d'admirer.
PenJUIN.
1734 1099
Pendant cinq jours que le Comte d'Albon
a passés à Monbrison , il a tenu deux
tables de vingt- cinq couverts chacune
servies avec la même magnificence , le
même ordre et la même profusion , ce qui
ne l'a pas empêché de faire sentir aux malheureux
que sa generosité et sa charité
étoient inépuisables . Les accommodemens
qu'il a faits ont annoncé que la paix
et l'union ont été ses premieres vûës dans
l'exercice de sa Charge.
Avant son départ les Officiers de Monbrison
lui donnerent uneFête magnifique.
Son retout à Roanne fut celebré par les
mêmes honneurs ; les principales Dames ,
très- parées , allerent dans leurs carosses
au devant de lui à plus d'une lieuë. Une
troupe de plus de cinquante Cavaliers formée
par les principaux de la Ville , propre
ment vêtus et très - bien montés sur des
chevaux richement harnachés , avoit précedé
le carosse des Dames , et étoient
allés à plus de trois lieuës au- devant du
nouveau Lieutenant de Roi . Un Trompette
marchoit à la tête de la Troupe ;
celui qui la commandoit le salua de Fépée
, et lui fit un compliment militaire
qui fut très- goûté et parfaitement bien
reçû.
Le Lieutenant de la Maréchaussée de
1. Vol. Ciiij Roanne
1100 MERCURE DE FRANCE
Roanne fut aussi à la tête de ses Brigades
à quatre ou cinq lieuës au devant de lui;
mais ce qui parut le plus remarquable fut
uneCompagnie de douze jeunes Demoiselles
des plus distinguées et des plus brillantes
, une Dame à leur tête , toutes en habit
d'Amazones , escortées par un pareil
nombre de jeunes Cavaliers , parfaitement
bien montés , qui furent aussi audevant
de lui à près de deux lieuës ; et
après le compliment que lui fit la Dame
qui les conduisoit , elles lui firent cortege
jusqu'a son Hôtel . Son arrivée à Roanne
fut annoncée comme à Monbrison ,
par le bruit des boëtes , de la Mousqueteric
, des Tambours , & c.
La Bourgeoisie sous les Armes forme
une double haye depuis l'entrée de la Ville
jusques chez lui , où il reçût le compli
ment des Echevins et des Officiers du
Corps de la Ville . Il reçut ensuite les
complimens de tous les Corps Ecclesiastiques
, Seculiers et Reguliers , des Officiers
du Bailliage , de l'Election , et des
autres Compagnies .
Les Jesuites y conduisirent un nombre
chosi de leurs Ecoliers , qui firent leurs
complimens en Prose et en Vers François
, en Latin et en Grec. Il retint plus
de soixante personnes à souper ; il y eut
I. Vol. trois
JUIN. 1734. ΙΙΟΙ
trois tables de vingt couverts chacune
servies avec la même magnificence et le
même ordre.
Le lendemain une troupe de jeunes
Garçons de distinction , de l'âge de sept
à huit ans , un des Fils du Lieutenant general
du Baillage à leur tête , et portant la
parole , lui vint faire un compliment en
vers qui lui plut beaucoup. Ce Seigneur
eut la bonté de lui faire present et de le
ceindre d'une magnifique épée, en répondant
à son compliment avec la derniere
politesse.Le jeune Enfant sensible au-delà
de l'expression à l'honneur qu'il avoit
reçû , pressa vivement M. son Pere de
lui composer un remerciement qu'il apprit
toute la nuit , et qu'il alla reciter le
endemain.
Le surlendemain le Comte d'Albon fit
inviter à dîner tous les Corps , au nombre
de plus de 60. personnes , ainsi que
les Officiers Militaires ; la même délicatesse
et la même abondance s'y firent
remarquer.
Une partie des jeunes Cavaliers et des
Amazones qui allerent au devant de lui,
pour terminer toutes ces fêtes parun spectacle
vif et brillant,a fait dresser un Théâtre
magnifique dans le jeu de Palme de
la Ville , sur lequel ils ont represent la
I. Vol. Cy Tra1102
MERCURE DE FRANCE
Tragedie d'Andromaque , suivie de la petite
Piece des Vendanges de Surenne , avec
tous les ornemens , mêlés de danses. Les
Acteurs ont passé l'attente desSpectateus ;
et le Marquis de C .... qui s'est chargé
de les exercer , doit s'applaudir de ses
soins , encore plus de ses talens pour la
déclamation .
On peut dire que dans toutes ces Fêtes
rien n'a manqué de la part de la Province,
pour prouver à M. le Comte d'Albon
combien les coeurs lui sont dévoüés ; et
de la part de ce Seigneur , combien il a
été sensible aux empressemens qu'on lui
a témoignés.
Voici le compliment du Fils de M. Huť
de la Curée , Lieutenant General au
Bailliage de Roanne.
SEigneur , les jeux , les ris , les fêtes , l'allo
gresse ,
Ont été de tout tems amis de la jeunesse ;
Permets donc qu'Apollon secondant nos transports ,
Pour les mieux exprimer nous prête ses accords.
› Ta Noblesse, ton Sang , ton coeur ton caractere
T'acquirent de tout tems le doux talent de plaire ;
Et de tes qualités sincere admirateur ,
Chacun t'ofre à l'envi l'hommage de son creur.
Nos braves Citoyens par leur ardeur guerriere ,
I. Vol.
Sem17'
4. 1103
Semblent aux champs de Mars s'ouvrir une car◄
riere ;
Au bruit de leurs Tambours , au son de leurs Clairons
"
¿
On voit à chaque instant grossir leurs Bataillons
Et d'une double file honorant ton passage,
De leur filelité leur ardeur est le gage ,
Empressés de prouver que sous tes étendarts
Leur valeur défendra leurs antiques remparts.
Des Echevins zelés à leur devoir dociles ,
T'ofrent les clefs des coeurs avec celles des Villes.
Et vientnent t'assûrer de leur attachement ,
Par la solemnité d'un auguste serment ;
De toute part l'écho de la voix populaire ,
Benit l'heureux instant où tu vis la lumiere.
Mille et mille soukaits portés jusques aux Cieux
pour toi des jours sains et nom- Leur demandent
breux .
Resterons- nous muets, tandis que tout s'anime ?
Non , non >
nous allons tous d'une voix unanime
Crier dans nos transports longissimè vivat ;
Voilà nos voeux , Seigneur , Deus exaudiat.
Suit le Remerciement du même jeune
Homme , sur l'épée dont M.d'Albon
lui a fait present.
SEigneur , mon coeur reçoit avec reconnoissance
Ce present que je dois à ta magnificence .
1.Vol. Cvj Tu
1104 MERCURE DE FRANCE
Tu m'armes Chevalier : Ceux des siecles passés
Vont voir par mes exploits tous les leurs effacés..
Je sens avec mon sang circuler le courage ,
Et mon ardeur prévient les forces de mon âge ;
Les Renauds , les Rollands , et les deux Amadis,
Instruits de mes projets en feroient interdits.
Le trait n'est point Gascon ; car aux ames bien
nées
La valeur n'atsend pas le nombre des années ;
Et quand par toi , Seigneur , on voit armer son
bras,
On brave les périls et l'horreur du trépas.
Paroissez , fier Germain , paroissez , Moscovite,
Je fçaurai vous dompter , vous réduire à lafuite
J'enjure par ce fer que j'ai reçû de toi ,
Par lafidelité que je dois à mon Roi,
Par l'amour paternel , par celui de la gloire ,
Enfin par le désir de vivre dans l'histoire.
Mais ce fer me seroit encor plus précieux
Si pour toi je pouvois l'employer à tes yeux.
Fermer
Résumé : L'INSTALLATION du Comte d'Albon, Prince d'Yvetot, dans la Charge de Lieutenant de Roi de la Province de Foretz.
Le Comte d'Albon, Prince d'Yvetot, issu d'une des plus anciennes maisons du Royaume, a été nommé Lieutenant du Roi de la Province de Foretz après le décès du Comte de Verdun. La ville de Roanne, capitale du Roannois, a célébré sa nomination et ses qualités personnelles. Le Comte d'Albon a organisé plusieurs fêtes à Roanne, dont la dernière a été particulièrement somptueuse avec 118 invités. Les Jésuites ont contribué à la joie publique en représentant la tragédie du Sacrifice d'Abraham. Le Comte d'Albon s'est ensuite rendu à Monbrison pour l'enregistrement de ses provisions et la prise de possession de sa nouvelle dignité. Il a été accompagné par la noblesse, la maréchaussée, et un grand nombre d'officiers et de domestiques. À Monbrison, il a été accueilli avec des honneurs militaires et des illuminations. L'enregistrement des lettres et de l'acte d'installation a été suivi de discours élogieux sur la Maison d'Albon et les qualités personnelles du Comte. Pendant son séjour à Monbrison, le Comte d'Albon a tenu des tables somptueuses et a fait preuve de générosité envers les pauvres. Son retour à Roanne a été célébré par des honneurs similaires, avec des fêtes et des spectacles organisés par la jeunesse locale. Les Jésuites ont présenté des compliments en prose et en vers. Le Comte d'Albon a reçu des compliments de divers corps ecclésiastiques et militaires, et a offert des présents, notamment une épée à un jeune garçon. Les fêtes se sont conclues par une représentation théâtrale. Le texte est également un poème célébrant le courage et la loyauté des citoyens et d'un jeune homme en particulier. Les citoyens, animés par une ardeur guerrière, proclament leur fidélité et leur valeur sous les étendards de leur seigneur. Les échevins offrent les clés des cœurs et des villes, assurant leur attachement par un serment solennel. La voix populaire bénit l'instant de la naissance du seigneur et souhaite pour lui des jours sains et nombreux. Le jeune homme remercie son seigneur pour le présent d'une épée, symbole de son armement en chevalier. Il exprime sa reconnaissance et sa détermination à accomplir des exploits qui effaceront ceux des siècles passés. Il affirme que le courage circule dans son sang et que son ardeur dépasse les forces de son âge. Il se compare aux héros légendaires comme Renaud, Roland et les deux Amadis, et se prépare à affronter les Germains et les Moscovites. Il jure par l'épée reçue, sa fidélité au roi, l'amour paternel, la gloire et le désir de vivre dans l'histoire. Il exprime enfin le souhait d'utiliser cette épée pour son seigneur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 206-211
LETTRE de M. Naudinat, Administrateur des dragées, antivéneriennes, à Marseille, à M. Keyser, en date du 25 Septembre 1757.
Début :
Les bontés & la protection particuliere dont il a plu, Monsieur, à M. le Duc [...]
Mots clefs :
Dragées, Guérison, Malades, Succès, Symptômes, Douleurs, Maladies vénériennes, Certificats, Médecins, Marseille, Chirurgiens, Hôtel-Dieu, Échevins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Naudinat, Administrateur des dragées, antivéneriennes, à Marseille, à M. Keyser, en date du 25 Septembre 1757.
LETTRE de M. Naudinat, Administrateur des
dragées , antivéneriennes , à Marseille , à M.
Keyfer , en date du 25 Septembre 1757.
Les bontés & la protection particuliere dont il
a plu , Monfieur , à M. le Duc de Villars de
m'honorer , celles de MM . les Magiftrats &
Echevins de cette Ville , le zele & l'amour da
bien public , qui a animé MM . les Recteurs de
l'Hôtel - Dieu & de l'Hôpital , les bons offices
& l'impartialité de M. le Médecin de quartier , &
de M. le Chirurgien Gagnant maîtrife ; tout a
concouru ici , Monfieur , à faire mes épreuves
avec tout l'agrément & l'authenticité poffibles
Fo
ΣΟ
E
27
C
C
E
NOVEMBRE. 1757. 207
Point de brigue point de jaloufie aidé par
tout , & éclairé cependant , tous les fecours
m'ont été procurés. Les malades m'ont été donnés
: mes traitemens ont été fuivis , la vérité s'eft
montrée dans tout fon jour . Chacun a voulu voir,a
été fatisfait de mes épreuves , & c'eft avec le plus
grand empreffement qu'il m'a été donné , Monheur
, les certificats authentiques que j'ai l'honneur
de vous envoyer , avec le compte des dix
malades ci joints . Permettez moi de vous ajouter
en même temps , que plus ces temoignages font
flatteurs pour vous , pour votre remede & pour
moi , plus nous en devons rendre les hommages les
plus refpectueux aux illuftres protecteurs qui nous
honorent , & plus nous devons redoubler de
zele ; vous , pour m'aider de vos confeils , & me
fournir les moyens d'être de plus en plus utile à
l'humanité , & moi , pour en profiter , en confacrant
mes jours au fervice des pauvres & de tous
ceux qui auront befoin de mes fecours .
ETAT de dix malades traités à l'Hôtel- Dieu da
Marfeille , avec les dragées de M. Keyfer , fuivant
l'état conftaté par M. Montagnier , Medecin
de quartier , & M. Melicy , Chirurgien
dudit Hopital ygagnant maitrife.
1º. Jean Baptifte Neton , âgé de 10 ans , né
avec la maladie vénérienne , avoit un ulcere au
gofier , large d'environ un écu de trois livres ,
lequel avoit détruit une partie de la cloifon de la
luette & de la glande amygdale droite ; il avoit
plufieurs autres ulceres dans la bouche : cet enfant
a été parfaitement guéri .
2º. Jean Arge , âgé de 22 ans , outre plufieurs
fymptômes bien caractérisés , avoit des douleurs
4
208 MERCURE DE FRANCE.
nocturnes à prefque toutes les parties du corps,
& une entr'autres très- vive au bras droit , avec
un gonflement fur la partie latérale externe de l'avant
bras , qui empêchoit de faire aucune fonction
de fon bras depuis 3 mois. Vers le quinzieme
jour de fon traitement , ce malade fut attaqué de
la petite vérole , & il a été délivré de ces deux ma
ladies fans aucune incommodité.
3. Chriftophe Jourdan âgé de 20 ans , à la
fuite de graves fymptômes qui lui avoient paru il
y a7 à 8 mois , avoit des puftules feches au front,
une dureté confidérable & d'un pouce d'épaiffeur,
des douleurs de tête affreufes , & qui lui occafion.
noient des infomnies perpétuelles. Ce malade a été
parfaitement guéri .
4°. Catherine Canonge , âgée de 18 ans , ou
tre des fymptômes bien caractérités , avoit des
douleurs nocturnes aux extrêmités fupérieures
& inférieures : elle a été parfaitement guérie.
5. Marie Audibert , âgée de 22 ans , outre
des fymptômes bien caractérisés , avoit une ulcération
dans l'aîne , & une dureté confidérable à
une des glandes inguinales de la groffeur de
noix , elle avoit de plus des douleurs très-aigués à
la cuiffe droite. Elle a été parfaitement guérie.
6. Agnès Roche , âgée de 25 ans , avoit gagné
la maladie vénérienne , d'un enfant qu'elle
avoit nourri . Ses mammelles étoient à moitié rongées
par le virus , & elle y avoit deux chancres de
la largeur d'une piece de 24 fols chacun : elle avoit
de plus des douleurs fi aiguës , qu'elle ne pouvoit
dormir la nuit. Elle a été parfaitement guérie.
Les quatre malades qui fuivent , font encore
dans les remedes ; mais fur la fin de leurs traitemens
, & dans le meilleur état du monde.
7°. Honoré Mouton, âgé de 18 ans, eft atteint de
NOVEMBRE. 1757. 209
Tymptômes bien caractérisés à chaque côté des al
nes & autres. La fuppuration s'eft bien établie , &
fa guérifon eft très prochaine.
8. Marguerite Michel , âgée de 32 ans , à la
fuite d'un mal contidérable , fe trouve atteinte de
deux ulceres au gofier , un à chaque glande amygdale
, de la largeur d'une piece de 24 fols chacun.
Ces deux ulceres font prefque cicatrifes & fa guézifon
très - prochaine.
9. Marie Caftellant , âgée de 26 ans, étoit atreinte
d'une quantité de fymptômes bien caractérifés
, & entr'autres de dix à douze puftules fuppurées.
Tout eft féché, & fa guérifon très prochaine.
10°. Marie Rochet , eft auffi atteinte , d'une
quantité de fymptômes , & entr'autres de plufieurs
puftules durcies. Sa guérifon cit de même trèsprochaine.
J'aurai l'honneur de vous envoyer par le premier
Courier , la confirmation de ces quatres guérifons
, & j'ai celui d'être bien fincérement
Monfieur , votre & c. NAUDINAT
Certificat de M.le Médecin de quartier , de l'Hôtel-
Dieu de Marfeille.
En qualité de Médecin de quartier actuellement
de fervice , j'attefte que les fix premiers malades
ei - deffus , font fortis , qu'ils nous ont paru
bien guéris , & que les quatre autres font en voie
de guérifon. A Marseille , le 22 Septembre 1797-
Montagnier , Médecin .
Certificat de M. Mélicy , Chirurgiengagnant mak
trife à l'Hôtel-Dieu de Marfeille.
Je, fouffigné Chirurgien gagnant maîtriſe à l'Hô
el- Dieu de Marſeille attefte avoir vifité les mala
210 MERCURE DE FRANCE.
des denoncés dans cet état , & les avoir trouvé
tous atteints des fymptômes y mentionnés , &
qu'ayant fuivi le traitement du fieur Naudinat , je
déclare qu'il ne s'eft fervi que des dragées antivénériennes
de M. Keyfer , que les fix premiers malades
font fortis guéris , & que les quatre autres
font en voie d'une heureuſe guériſon , attendu
qu'il n'ont commencé à uſer du remede , que
quelque jours après les autres . A Marseille , le 22
Septembre 1757. Melicy.
Certificat de MM. les Directeurs de l'Hôtel - Dien
de Marſeille.
Nous , Directeurs dudit Hôtel- Dieu , certifions
le contenu des deux certificats ci- deffus , & atteftons
à tous qu'il appartiendra , que ceux qui les
ont fignés , font tels qu'ils fe qualifient . En foi de
quoi , nous avons figné le prefent , & à icelui fait
appofer le fceau des armes de cet Hôpital . Fait à
Marseille , le 22 Septembre 1757. Nouvil , Orry ,
Granier , Boiffon , Daller , Arnaud , Gouffet.
Certificat de MM. les Echevins de Marſeillle.
Nous , Echevins , Confeillers du Roi , Lieutenants
Généraux de police de cette ville de Marfeille
, certifions & atteftons à tous qu'il appartiendra
, que le fieur Naudinat , Chirurgien,
éleve de M. Keyfer pour adminiftrer les dragées
antivénériennes , s'eft préfenté à nous , & nous
a requis de lui indiquer des perfonnes pauvres de
l'un & de l'autre fexe , atteintes du mal vénérien ,
pour les traiter gratis , à quoi adhéraus , & informés
de l'efficacité de ce remede , nous lui avons
affigné les dix pauvres malades dénommés dans l'état
ci-deffus , dont fix ont été parfaitement guéris
fous nos yeux , & les quatre autres font en vois
NOVEMBRE: 1757. 211
de guériſon , conformément à ce qui nous eft
porté par les certificats des fieurs Directeurs de
Î'Hôtel- Dieu , du Médecin de quartier , & du
Chirurgien gagnant maîtrife . En foi de quoi nous
avons figné les préfentes , & à icelles ,
fait appofer
le fceau & armes de la Ville , pour fervir & valoir
ce que de raifon. Fait & donné , dans l'Hôtel
de Ville de Marfeille , le 24 Septembre 1757.
Mennicard , Ricaud , Couturier , la Force.
dragées , antivéneriennes , à Marseille , à M.
Keyfer , en date du 25 Septembre 1757.
Les bontés & la protection particuliere dont il
a plu , Monfieur , à M. le Duc de Villars de
m'honorer , celles de MM . les Magiftrats &
Echevins de cette Ville , le zele & l'amour da
bien public , qui a animé MM . les Recteurs de
l'Hôtel - Dieu & de l'Hôpital , les bons offices
& l'impartialité de M. le Médecin de quartier , &
de M. le Chirurgien Gagnant maîtrife ; tout a
concouru ici , Monfieur , à faire mes épreuves
avec tout l'agrément & l'authenticité poffibles
Fo
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27
C
C
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NOVEMBRE. 1757. 207
Point de brigue point de jaloufie aidé par
tout , & éclairé cependant , tous les fecours
m'ont été procurés. Les malades m'ont été donnés
: mes traitemens ont été fuivis , la vérité s'eft
montrée dans tout fon jour . Chacun a voulu voir,a
été fatisfait de mes épreuves , & c'eft avec le plus
grand empreffement qu'il m'a été donné , Monheur
, les certificats authentiques que j'ai l'honneur
de vous envoyer , avec le compte des dix
malades ci joints . Permettez moi de vous ajouter
en même temps , que plus ces temoignages font
flatteurs pour vous , pour votre remede & pour
moi , plus nous en devons rendre les hommages les
plus refpectueux aux illuftres protecteurs qui nous
honorent , & plus nous devons redoubler de
zele ; vous , pour m'aider de vos confeils , & me
fournir les moyens d'être de plus en plus utile à
l'humanité , & moi , pour en profiter , en confacrant
mes jours au fervice des pauvres & de tous
ceux qui auront befoin de mes fecours .
ETAT de dix malades traités à l'Hôtel- Dieu da
Marfeille , avec les dragées de M. Keyfer , fuivant
l'état conftaté par M. Montagnier , Medecin
de quartier , & M. Melicy , Chirurgien
dudit Hopital ygagnant maitrife.
1º. Jean Baptifte Neton , âgé de 10 ans , né
avec la maladie vénérienne , avoit un ulcere au
gofier , large d'environ un écu de trois livres ,
lequel avoit détruit une partie de la cloifon de la
luette & de la glande amygdale droite ; il avoit
plufieurs autres ulceres dans la bouche : cet enfant
a été parfaitement guéri .
2º. Jean Arge , âgé de 22 ans , outre plufieurs
fymptômes bien caractérisés , avoit des douleurs
4
208 MERCURE DE FRANCE.
nocturnes à prefque toutes les parties du corps,
& une entr'autres très- vive au bras droit , avec
un gonflement fur la partie latérale externe de l'avant
bras , qui empêchoit de faire aucune fonction
de fon bras depuis 3 mois. Vers le quinzieme
jour de fon traitement , ce malade fut attaqué de
la petite vérole , & il a été délivré de ces deux ma
ladies fans aucune incommodité.
3. Chriftophe Jourdan âgé de 20 ans , à la
fuite de graves fymptômes qui lui avoient paru il
y a7 à 8 mois , avoit des puftules feches au front,
une dureté confidérable & d'un pouce d'épaiffeur,
des douleurs de tête affreufes , & qui lui occafion.
noient des infomnies perpétuelles. Ce malade a été
parfaitement guéri .
4°. Catherine Canonge , âgée de 18 ans , ou
tre des fymptômes bien caractérités , avoit des
douleurs nocturnes aux extrêmités fupérieures
& inférieures : elle a été parfaitement guérie.
5. Marie Audibert , âgée de 22 ans , outre
des fymptômes bien caractérisés , avoit une ulcération
dans l'aîne , & une dureté confidérable à
une des glandes inguinales de la groffeur de
noix , elle avoit de plus des douleurs très-aigués à
la cuiffe droite. Elle a été parfaitement guérie.
6. Agnès Roche , âgée de 25 ans , avoit gagné
la maladie vénérienne , d'un enfant qu'elle
avoit nourri . Ses mammelles étoient à moitié rongées
par le virus , & elle y avoit deux chancres de
la largeur d'une piece de 24 fols chacun : elle avoit
de plus des douleurs fi aiguës , qu'elle ne pouvoit
dormir la nuit. Elle a été parfaitement guérie.
Les quatre malades qui fuivent , font encore
dans les remedes ; mais fur la fin de leurs traitemens
, & dans le meilleur état du monde.
7°. Honoré Mouton, âgé de 18 ans, eft atteint de
NOVEMBRE. 1757. 209
Tymptômes bien caractérisés à chaque côté des al
nes & autres. La fuppuration s'eft bien établie , &
fa guérifon eft très prochaine.
8. Marguerite Michel , âgée de 32 ans , à la
fuite d'un mal contidérable , fe trouve atteinte de
deux ulceres au gofier , un à chaque glande amygdale
, de la largeur d'une piece de 24 fols chacun.
Ces deux ulceres font prefque cicatrifes & fa guézifon
très - prochaine.
9. Marie Caftellant , âgée de 26 ans, étoit atreinte
d'une quantité de fymptômes bien caractérifés
, & entr'autres de dix à douze puftules fuppurées.
Tout eft féché, & fa guérifon très prochaine.
10°. Marie Rochet , eft auffi atteinte , d'une
quantité de fymptômes , & entr'autres de plufieurs
puftules durcies. Sa guérifon cit de même trèsprochaine.
J'aurai l'honneur de vous envoyer par le premier
Courier , la confirmation de ces quatres guérifons
, & j'ai celui d'être bien fincérement
Monfieur , votre & c. NAUDINAT
Certificat de M.le Médecin de quartier , de l'Hôtel-
Dieu de Marfeille.
En qualité de Médecin de quartier actuellement
de fervice , j'attefte que les fix premiers malades
ei - deffus , font fortis , qu'ils nous ont paru
bien guéris , & que les quatre autres font en voie
de guérifon. A Marseille , le 22 Septembre 1797-
Montagnier , Médecin .
Certificat de M. Mélicy , Chirurgiengagnant mak
trife à l'Hôtel-Dieu de Marfeille.
Je, fouffigné Chirurgien gagnant maîtriſe à l'Hô
el- Dieu de Marſeille attefte avoir vifité les mala
210 MERCURE DE FRANCE.
des denoncés dans cet état , & les avoir trouvé
tous atteints des fymptômes y mentionnés , &
qu'ayant fuivi le traitement du fieur Naudinat , je
déclare qu'il ne s'eft fervi que des dragées antivénériennes
de M. Keyfer , que les fix premiers malades
font fortis guéris , & que les quatre autres
font en voie d'une heureuſe guériſon , attendu
qu'il n'ont commencé à uſer du remede , que
quelque jours après les autres . A Marseille , le 22
Septembre 1757. Melicy.
Certificat de MM. les Directeurs de l'Hôtel - Dien
de Marſeille.
Nous , Directeurs dudit Hôtel- Dieu , certifions
le contenu des deux certificats ci- deffus , & atteftons
à tous qu'il appartiendra , que ceux qui les
ont fignés , font tels qu'ils fe qualifient . En foi de
quoi , nous avons figné le prefent , & à icelui fait
appofer le fceau des armes de cet Hôpital . Fait à
Marseille , le 22 Septembre 1757. Nouvil , Orry ,
Granier , Boiffon , Daller , Arnaud , Gouffet.
Certificat de MM. les Echevins de Marſeillle.
Nous , Echevins , Confeillers du Roi , Lieutenants
Généraux de police de cette ville de Marfeille
, certifions & atteftons à tous qu'il appartiendra
, que le fieur Naudinat , Chirurgien,
éleve de M. Keyfer pour adminiftrer les dragées
antivénériennes , s'eft préfenté à nous , & nous
a requis de lui indiquer des perfonnes pauvres de
l'un & de l'autre fexe , atteintes du mal vénérien ,
pour les traiter gratis , à quoi adhéraus , & informés
de l'efficacité de ce remede , nous lui avons
affigné les dix pauvres malades dénommés dans l'état
ci-deffus , dont fix ont été parfaitement guéris
fous nos yeux , & les quatre autres font en vois
NOVEMBRE: 1757. 211
de guériſon , conformément à ce qui nous eft
porté par les certificats des fieurs Directeurs de
Î'Hôtel- Dieu , du Médecin de quartier , & du
Chirurgien gagnant maîtrife . En foi de quoi nous
avons figné les préfentes , & à icelles ,
fait appofer
le fceau & armes de la Ville , pour fervir & valoir
ce que de raifon. Fait & donné , dans l'Hôtel
de Ville de Marfeille , le 24 Septembre 1757.
Mennicard , Ricaud , Couturier , la Force.
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Résumé : LETTRE de M. Naudinat, Administrateur des dragées, antivéneriennes, à Marseille, à M. Keyser, en date du 25 Septembre 1757.
Dans une lettre datée du 25 septembre 1757, M. Naudinat, administrateur des dragées antivénériennes à Marseille, informe M. Keyfer des résultats positifs des traitements effectués sur des malades atteints de la maladie vénérienne. Naudinat exprime sa gratitude envers le Duc de Villars, les magistrats et échevins de Marseille, ainsi que les recteurs de l'Hôtel-Dieu et de l'hôpital, pour leur soutien et leur collaboration. Les traitements ont été suivis avec succès, conduisant à la guérison ou à une amélioration notable des patients. L'état des dix malades traités à l'Hôtel-Dieu de Marseille, établi par M. Montagnier, médecin de quartier, et M. Melicy, chirurgien, révèle que six malades ont été parfaitement guéris. Les quatre autres sont en voie de guérison. Parmi les cas notables, Jean Baptiste Neton, âgé de 10 ans, a été guéri d'un ulcère au goitre et d'autres ulcères dans la bouche. Jean Arge, âgé de 22 ans, a été délivré de douleurs nocturnes et d'un gonflement au bras droit, tout en surmontant la petite vérole. Catherine Canonge, âgée de 18 ans, et Marie Audibert, âgée de 22 ans, ont également été parfaitement guéries de leurs symptômes. Les certificats des directeurs de l'Hôtel-Dieu, du médecin de quartier, du chirurgien, et des échevins de Marseille confirment l'efficacité des dragées antivénériennes de M. Keyfer et la guérison des malades. Naudinat conclut en exprimant son désir de continuer à servir l'humanité et de redoubler de zèle pour aider les pauvres et ceux qui ont besoin de ses soins.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 200
Tirage de la premiere Loterie de l'Hôtel-de-Ville de Paris, accordé par Arrêt du Conseil du 30 Juillet 1760. De par les Prévôt [sic] des Marchands & Echevins.
Début :
Le Public est averti que le Tirage de la premiere Loterie de l'Hôtel de Ville de Paris, accordée [...]
Mots clefs :
Tirage, Loterie, Hôtel de ville, Paris, Arrêt du conseil, Prévôts, Marchands, Échevins
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texteReconnaissance textuelle : Tirage de la premiere Loterie de l'Hôtel-de-Ville de Paris, accordé par Arrêt du Conseil du 30 Juillet 1760. De par les Prévôt [sic] des Marchands & Echevins.
Tirage de la premiere Loterie de l'Hôtel- de-
Ville de Paris , accordée par Arrêt du Conſeil du
30 Juillet 1760.
De par les Prévôt des Marchands & Echevins.
Le Public eft averti que le Tirage de la premiere
Loterie de l'Hôtel de Ville de Paris , ac
cordée par Arrêt du Confeil du 30 Juiller 1760 ,
fe fera publiquement dans la grande Salle dudit
Hôtel de Ville , en préfence & fous les ordres
des Frévôt des Marchands & Echevins , en
la manière accoutumée , le Mardi 16 Décembre
1760 , & jours fuivans , fans interruption : &
que huitaine après ledit Tirage fini , la lifte des
numéros gagnans fera imprimée & rendue publique
; & les Lots payés comptant, au defir dudit
Arrêt.
Ville de Paris , accordée par Arrêt du Conſeil du
30 Juillet 1760.
De par les Prévôt des Marchands & Echevins.
Le Public eft averti que le Tirage de la premiere
Loterie de l'Hôtel de Ville de Paris , ac
cordée par Arrêt du Confeil du 30 Juiller 1760 ,
fe fera publiquement dans la grande Salle dudit
Hôtel de Ville , en préfence & fous les ordres
des Frévôt des Marchands & Echevins , en
la manière accoutumée , le Mardi 16 Décembre
1760 , & jours fuivans , fans interruption : &
que huitaine après ledit Tirage fini , la lifte des
numéros gagnans fera imprimée & rendue publique
; & les Lots payés comptant, au defir dudit
Arrêt.
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Résumé : Tirage de la premiere Loterie de l'Hôtel-de-Ville de Paris, accordé par Arrêt du Conseil du 30 Juillet 1760. De par les Prévôt [sic] des Marchands & Echevins.
Le premier tirage de la loterie de l'Hôtel de Ville de Paris, autorisé par un arrêté du 30 juillet 1760, se tiendra du 16 décembre 1760 sous la supervision des Prévôt des Marchands et Échevins. La liste des numéros gagnants sera publiée huit jours après la fin du tirage. Les lots seront payés en espèces.
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