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1
p. 296-299
« REGLES CHRÉTIENNES pour faire saintement toutes ses actions, dressées en [...] »
Début :
REGLES CHRÉTIENNES pour faire saintement toutes ses actions, dressées en [...]
Mots clefs :
Règles, Cantiques, Instruction, Prière, Observations, Nature
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texteReconnaissance textuelle : « REGLES CHRÉTIENNES pour faire saintement toutes ses actions, dressées en [...] »
REGLES CHRETIENNES pour faire
saintement toutes ses actions , dressées
en faveur des Enfans qui se font instruire
dans les Ecoles Chrétiennes . Outrès
- utile à toutes sortes de pervrage
sonnes qui veulent vivre dans la vraye
pieté
FEVRIER. 1731 297
pieté en Jesus-Christ , divisé en deux
Parties. Derniere Edition. Qua in juventute
tuâ non congregasti , quomodo in senectute
tuâ invenies ? Eccl. 25. 27. Com- 25.27.
ment trouverez- vous dans votre vieillesse
les vertus que vous n'aurez point acquises
dans votre jeunesse ? A Paris , chez
Gabr. Charles Berton , proche S. Nicolas
du Chardonnet , 1731.
CANTIQUES SPIRITUELS , sut
plusieurs points importans de la Religion
et de la Morale Chrétienne , pour les
Catéchismes et les Missions. Sur les plus
beaux Airs anciens et nouveaux.Vol.in 8.
A Paris , chez le même , 1731 .
INSTRUCTION Chrétienne pour les
personnes qui aspirent au Mariage , ou
qui y sont déja engagées. Avec un Traité
de l'Education Chrétienne des enfans
tirée de S. Jean Chrysostôme. In 12.
Nouvelle Edition , revûë et augmentée.
Idem.
PRIERE qui se chante aux Eglises
de S. Paul et de l'Oratoire , et à plusieurs
Paroisses , depuis le Samedi de devant
le premier Dimanche de l'Avent , jusqu'à
la veille de Noël inclusivement , avec
les Antiennes appellées O de Noël. Chez
le même Libraire.
E Nou298
MERCURE DE FRANCE
NOUVELLE METHODE pour réfùter
l'établissement des Eglises Prétendues
Réformées et de leur Religion , et pour
deffendre la stabilité de l'Eglise et de la
"Religion Catholique , Apostolique , et
Romaine dans sa possession perpetuelle .
Par M. Chardon de Lugny , Prêtre , Député
du Roi et du Clergé de France pour
les Controverses . Quay des Augustins ,
chez les freres Osmont , 1730. in 12 .
MEMOIRE Sur l'Article 497. de la
Coûtume de Bretagne , au sujet de la'
Subornation des filles mineures. A Paris ,
ruë de la Huchette , chez la Veuve Knapen,
1730. Brochure in folio .
OBSERVATIONS CURIEUSES Sur
toutes les parties de la Physique , extraites
et recueillies des meilleurs Auteurs .
Rue S. Jacques , chez Cl. Fombert , 1730 .
in 12. de cinq cens quatre-vingt six pages.
Tome troisiéme.
GRAMMAIRE HEBRAIQUE sans
points. Par M. Masclef, Chanoine d'Amiens.
Seconde Edition , dans laquelle
l'Auteur a ajoûté trois autres Grammaires,
suivant le même Méthode , sçavoir , · la
Chaldaïque , la Syriaque et la Samaritaine .
Chez
FEVRIER. 1731. 299
Chez la veuve Paulus Dumesnil , rue Fromentel
, prés la Puits Certain , 1731. in
12. 2. vol . en Latin.
LES PRINCIPES DE LA NATURE
ou de la Generation des choses , par
M. Colonne . Chez André Cailleau , Pont
S. Michel , 1730. in 12.
INSTRUCTION D'UN PERE A SON FILS ,
sur la maniere de se conduire dans le
monde , dédiée à la Reine . Par M. Dupuy,
cy-devant Secretaire au Traité de la Paix
de Riswick. Chez J. Etienne , ruë S. Jacques
, 1730. in 12 .
HISTOIRE de Mademoiselle de
la Charce , de la Maison de la Tour du
Pin , en Dauphiné , ou Memoires de ce
qui s'est passé sous le Regne de Louis XIV.
Quay des Augustins , chez P. Gandouin,
1731. in 12.
saintement toutes ses actions , dressées
en faveur des Enfans qui se font instruire
dans les Ecoles Chrétiennes . Outrès
- utile à toutes sortes de pervrage
sonnes qui veulent vivre dans la vraye
pieté
FEVRIER. 1731 297
pieté en Jesus-Christ , divisé en deux
Parties. Derniere Edition. Qua in juventute
tuâ non congregasti , quomodo in senectute
tuâ invenies ? Eccl. 25. 27. Com- 25.27.
ment trouverez- vous dans votre vieillesse
les vertus que vous n'aurez point acquises
dans votre jeunesse ? A Paris , chez
Gabr. Charles Berton , proche S. Nicolas
du Chardonnet , 1731.
CANTIQUES SPIRITUELS , sut
plusieurs points importans de la Religion
et de la Morale Chrétienne , pour les
Catéchismes et les Missions. Sur les plus
beaux Airs anciens et nouveaux.Vol.in 8.
A Paris , chez le même , 1731 .
INSTRUCTION Chrétienne pour les
personnes qui aspirent au Mariage , ou
qui y sont déja engagées. Avec un Traité
de l'Education Chrétienne des enfans
tirée de S. Jean Chrysostôme. In 12.
Nouvelle Edition , revûë et augmentée.
Idem.
PRIERE qui se chante aux Eglises
de S. Paul et de l'Oratoire , et à plusieurs
Paroisses , depuis le Samedi de devant
le premier Dimanche de l'Avent , jusqu'à
la veille de Noël inclusivement , avec
les Antiennes appellées O de Noël. Chez
le même Libraire.
E Nou298
MERCURE DE FRANCE
NOUVELLE METHODE pour réfùter
l'établissement des Eglises Prétendues
Réformées et de leur Religion , et pour
deffendre la stabilité de l'Eglise et de la
"Religion Catholique , Apostolique , et
Romaine dans sa possession perpetuelle .
Par M. Chardon de Lugny , Prêtre , Député
du Roi et du Clergé de France pour
les Controverses . Quay des Augustins ,
chez les freres Osmont , 1730. in 12 .
MEMOIRE Sur l'Article 497. de la
Coûtume de Bretagne , au sujet de la'
Subornation des filles mineures. A Paris ,
ruë de la Huchette , chez la Veuve Knapen,
1730. Brochure in folio .
OBSERVATIONS CURIEUSES Sur
toutes les parties de la Physique , extraites
et recueillies des meilleurs Auteurs .
Rue S. Jacques , chez Cl. Fombert , 1730 .
in 12. de cinq cens quatre-vingt six pages.
Tome troisiéme.
GRAMMAIRE HEBRAIQUE sans
points. Par M. Masclef, Chanoine d'Amiens.
Seconde Edition , dans laquelle
l'Auteur a ajoûté trois autres Grammaires,
suivant le même Méthode , sçavoir , · la
Chaldaïque , la Syriaque et la Samaritaine .
Chez
FEVRIER. 1731. 299
Chez la veuve Paulus Dumesnil , rue Fromentel
, prés la Puits Certain , 1731. in
12. 2. vol . en Latin.
LES PRINCIPES DE LA NATURE
ou de la Generation des choses , par
M. Colonne . Chez André Cailleau , Pont
S. Michel , 1730. in 12.
INSTRUCTION D'UN PERE A SON FILS ,
sur la maniere de se conduire dans le
monde , dédiée à la Reine . Par M. Dupuy,
cy-devant Secretaire au Traité de la Paix
de Riswick. Chez J. Etienne , ruë S. Jacques
, 1730. in 12 .
HISTOIRE de Mademoiselle de
la Charce , de la Maison de la Tour du
Pin , en Dauphiné , ou Memoires de ce
qui s'est passé sous le Regne de Louis XIV.
Quay des Augustins , chez P. Gandouin,
1731. in 12.
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Résumé : « REGLES CHRÉTIENNES pour faire saintement toutes ses actions, dressées en [...] »
Le document énumère des publications et textes imprimés en 1730 et 1731. Parmi les ouvrages religieux figurent les 'Règles chrétiennes' pour enfants et adultes, les 'Cantiques spirituels' pour les catéchismes et missions, et une 'Instruction chrétienne' pour les couples mariés ou futurs mariés. Il mentionne aussi des prières chantées pendant l'Avent. En dehors des publications religieuses, le texte inclut des ouvrages variés tels qu'une 'Nouvelle méthode' pour réfuter les Églises réformées, un 'Mémoire' sur un article de la coutume de Bretagne, des 'Observations curieuses' sur la physique, une 'Grammaire hébraïque' avec des grammaires supplémentaires, les 'Principes de la nature' sur la génération des choses, une 'Instruction d'un père à son fils' sur la conduite dans le monde, et l''Histoire de Mademoiselle de la Charce' relatant des événements sous le règne de Louis XIV. Ces publications proviennent de divers libraires et éditeurs à Paris et dans d'autres régions.
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2
p. 299-301
Le Nouvelliste du Parnasse, [titre d'après la table]
Début :
LE NOUVELLISTE DU PARNASSE, Brochure in 12. chez Chaubert, Quay [...]
Mots clefs :
Nouvelliste, Parnasse, Ouvrage périodique, Journalistes
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texteReconnaissance textuelle : Le Nouvelliste du Parnasse, [titre d'après la table]
LE NOUVELLISTE DU PARNASSE,
Brochure in 12. Chez Chaubert , Quay
des Augustins.
Ce sont des Lettres qui paroissent tous
les. Lundis de chaque Semaine , où l'on
porte divers jugemens sur tous les Ouvrages
nouveaux. Il a déja paru cinq
Eij оц
300 MERCURE DE FRANCE
1
ou six de ces Lettres , qui font croire que
ce petit Ouvrage périodique se continuera
; il est entrepris par quatre differens
Auteurs . On dit dans l'Avertissement
, que pour n'avoir en rien l'air de
Journalistes , on évitera avec soin de faire
des Extraits de Livres , mais on en fera
des autres Ouvrages d'esprit , &c. le stile
enjoué et picquant de ces Lettres doit les
faire lire avec plaisir. L'Article suivant
se lit à la page dix- neuf de la premiere
Lettre.
Brochure in 12. Chez Chaubert , Quay
des Augustins.
Ce sont des Lettres qui paroissent tous
les. Lundis de chaque Semaine , où l'on
porte divers jugemens sur tous les Ouvrages
nouveaux. Il a déja paru cinq
Eij оц
300 MERCURE DE FRANCE
1
ou six de ces Lettres , qui font croire que
ce petit Ouvrage périodique se continuera
; il est entrepris par quatre differens
Auteurs . On dit dans l'Avertissement
, que pour n'avoir en rien l'air de
Journalistes , on évitera avec soin de faire
des Extraits de Livres , mais on en fera
des autres Ouvrages d'esprit , &c. le stile
enjoué et picquant de ces Lettres doit les
faire lire avec plaisir. L'Article suivant
se lit à la page dix- neuf de la premiere
Lettre.
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Résumé : Le Nouvelliste du Parnasse, [titre d'après la table]
La brochure 'Le Nouveliste du Parnasse', publiée par Chaubert, est une série de lettres hebdomadaires évaluant des ouvrages récents. Rédigées par quatre auteurs, elles évitent les extraits de livres pour ne pas sembler journalistiques. Leur style est enjoué et piquant. La première lettre contient un article à la page dix-neuf.
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3
p. 301-306
Le Triomphe de l'Interêt, Comedie, [titre d'après la table]
Début :
LE TRIOMPHE DE L'INTEREST, Comedie. Cette Piece paroît imprimée in [...]
Mots clefs :
Comédie, Intérêt, Honneur, Mercure, Arlequin, Théâtre
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texteReconnaissance textuelle : Le Triomphe de l'Interêt, Comedie, [titre d'après la table]
LE TRIOMPHE DE L'INTEREST ,
Comedie . Cette Piece paroît imprimée
in 12. de 48. pages , sans nom d'Auteur ,
de Ville , ni de Libraire.
Le succès qu'elle a eu doit avoir excité
la curiosité du Public , et c'est pour la satisfaire
que nous allons en donner ici
quelques fragmens ; nous nous en tiendrons
aux Scenes dont on a permis la
representation , et dont nous avons déja
dit quelque chose en donnant l'Argument
de la Piece.
Comme le fond de cette Comédie est
tel qu'on le voit dans la plupart des Pieces
à Scenes détachées , il ne nous sera
pas difficile d'en donner une idée en
peu de mots . Il s'agit d'un Combat entre
l'Interêt et l'Honneur ; après plu-.
sieurs Scenes où l'Interêt se trouve toujours
le plus fort , si l'on en excepte une
où Arlequin ne tient ni pour l'un ni pour
l'autre des deux Concurrens ; l'Honneur
suivi de ses Soldats , vient attaquer le
Palais de l'Interêt , et ne menace pas
moins que de le réduire en cendres ; mais,
E ij l'Interêt
302 MERCURE DE FRANCE.
Interêt n'a pas plutôt fait briller ses
trésors aux yeux de ses Ennemis , qu'ils
viennent tous se ranger sous ses Drapeaux
. Voilà le Plan de la Piece ; en veici
Î'Accessoire dans quelques Traits. La Comedie
commence par ce Monologue de
Mercure :
C'est ici le Palais que l'Interêt habite ,
Cette Idole du siecle , à qui tout se soumet .
Qui fonde son pouvoir sur l'équité proscrite ,
De tant de passions , le mobile secret ,
L'ame du monde enfin , et la source maudite ,
De tout le mal qui s'y commet.
Que ces lambris dorez et que ces murs durables ,
Que tous ces Marbres que voilà ,
Ont écrasé de miserables ,
Pour bien loger ce Monstre- là ! &c.
La seconde Scene est entre Mercure et
l'Interêt. Ce dernier est vétù en riche
Financier il prie Mercure de le loüer ,
Mercure prend le ton ironique , que l'interêt
reçoit comme de veritables louanges
, ce qu'il fait connoître par cet hémistiche
:
On ne peut mieux louer ,
A quoi Mercure répond avec plus de
sincerité :
N'en
FEVRIER. 1731. 303
N'en soyez pas plus vain ;
Car mon encens critique.
Fait moins votre Panegyrique ,
Que le procès du genre humain.
L'Interêt porte l'audace jusqu'à choisir.
Mercure pour son
ainsi :
Substitut ; il s'exprime
Toi cependant , ici tu n'as qu'à recevoir ,
Les Mortels qui viendront réverer mon pouvoir,
Et me demander quelque grace ;
Sers-moi de Substitut et remplit bien ma place .
Une jeune personne vient consulter
Pinterêt sur des vûës de fortune dont
elle s'est fait un Plan ; Mercure lui fait
connoître son nouvel emploi de premier
Commis de l'Interêt , par ces Vers :
Je le double ; et dans cette affaire ,
Mercure seul vous conduira ,
Comme Introducteur ordinaire ,
Des Princesses de l'Opera.
Cette Scene est si vive , qu'on ne s'ap
perçoit pas de sa longueurs nous n'en
citerons qu'une tirade de Fanchon , c'est
le nom de la jeune personne qui veut
faire fortune au Théatre en tout bien
et tout honneur. Elle se regarde déja com
E iiij me
304 MERCURE DE FRANCE
me une Actrice du premier ordre. Elle
s'exprime ainsi :
Au Théatie , quelles délices !
Sans cesse je reçoi des applaudissemens ,
Dans les Foyers , des complimens
Et sans oublier les Coulisses ,
Où l'on me conte cent douceurs.
Vous êtes , me dit l'un , la Reine des Actrices ,
Et vous enlevez tous les coeurs.
'Ah ! vous m'avez percé jusques au fond de l'ame ,
Ajoûte un autre tout en pleurs ;
Fanchon , unique objet de mes vives ardeurs , -
Vous m'atendrissez trop , finissez , je me pâme ,
S'écrie un petit Maître , en ces instans flateurs.
Grands Dieux ! quand elle songe à ce bonheur
extrême ,
Peu s'en faut que Fanchon ne se pâme ellemême.
Nous passons sous silence toutes les
Scenes qui n'ont pas fait beaucoup de
plaisir , celles de M. Faquin ne sont pas
de ce nombre ; mais comme elles sont
dans le goût de l'Opera Comiqué , et
qu'elles doivent beaucoup de leur agrément
au chant , nous les supprimons , de
peur qu'elles ne perdent de leur prix à
la simple lecture .
Nous finirons par quelques traits de
la Scene entre Mercure et Arlequin. Voici
le
FEVRIER. 1731. 305
le caractere que l'Auteur a donné à ce
charmant Héros du Théatre Italien ; c'est
Arlequin même qui parle :
Je suis un homme comme un autre :
Je bois , je mange , je dors bien ;
Je vis de peu de chose et n'ai souci de rien.
Mercure lui demande s'il a beaucoup
de joye ? Il lui répond :
J'en ai ma fourniture ,
Et de la bonne et de la pure ,
Car je la tiens de la premiere main.
Mercure.
Au sein de l'indigence , eh ! qui vous la procure
Arlequin.
Belle demande ! La Nature.
Elle m'a bâti de façon ,
Que tout me fait plaisir et rien ne m'inquiete
Je me passe de peu dans ma condition ;
Et je jouis d'une santé parfaite ;
Je puis me dire le garçon ,
De la meilleure pâte , en un mot , qu'elle ait faite..
Mercure lui offrant le choix de l'Inte
rêt ou de l'Honneur , après un Portrait
fidele qu'il lui en a fait ; il lui répond
Ex
quil
305 MERCURE DE FRANCE
qu'il ne veut ni de l'un ni de l'autre ;
Voici la raison laconique qu'il en donne.
L'Interêt est Normand , et l'Honneur est Gas-→
con.
Comedie . Cette Piece paroît imprimée
in 12. de 48. pages , sans nom d'Auteur ,
de Ville , ni de Libraire.
Le succès qu'elle a eu doit avoir excité
la curiosité du Public , et c'est pour la satisfaire
que nous allons en donner ici
quelques fragmens ; nous nous en tiendrons
aux Scenes dont on a permis la
representation , et dont nous avons déja
dit quelque chose en donnant l'Argument
de la Piece.
Comme le fond de cette Comédie est
tel qu'on le voit dans la plupart des Pieces
à Scenes détachées , il ne nous sera
pas difficile d'en donner une idée en
peu de mots . Il s'agit d'un Combat entre
l'Interêt et l'Honneur ; après plu-.
sieurs Scenes où l'Interêt se trouve toujours
le plus fort , si l'on en excepte une
où Arlequin ne tient ni pour l'un ni pour
l'autre des deux Concurrens ; l'Honneur
suivi de ses Soldats , vient attaquer le
Palais de l'Interêt , et ne menace pas
moins que de le réduire en cendres ; mais,
E ij l'Interêt
302 MERCURE DE FRANCE.
Interêt n'a pas plutôt fait briller ses
trésors aux yeux de ses Ennemis , qu'ils
viennent tous se ranger sous ses Drapeaux
. Voilà le Plan de la Piece ; en veici
Î'Accessoire dans quelques Traits. La Comedie
commence par ce Monologue de
Mercure :
C'est ici le Palais que l'Interêt habite ,
Cette Idole du siecle , à qui tout se soumet .
Qui fonde son pouvoir sur l'équité proscrite ,
De tant de passions , le mobile secret ,
L'ame du monde enfin , et la source maudite ,
De tout le mal qui s'y commet.
Que ces lambris dorez et que ces murs durables ,
Que tous ces Marbres que voilà ,
Ont écrasé de miserables ,
Pour bien loger ce Monstre- là ! &c.
La seconde Scene est entre Mercure et
l'Interêt. Ce dernier est vétù en riche
Financier il prie Mercure de le loüer ,
Mercure prend le ton ironique , que l'interêt
reçoit comme de veritables louanges
, ce qu'il fait connoître par cet hémistiche
:
On ne peut mieux louer ,
A quoi Mercure répond avec plus de
sincerité :
N'en
FEVRIER. 1731. 303
N'en soyez pas plus vain ;
Car mon encens critique.
Fait moins votre Panegyrique ,
Que le procès du genre humain.
L'Interêt porte l'audace jusqu'à choisir.
Mercure pour son
ainsi :
Substitut ; il s'exprime
Toi cependant , ici tu n'as qu'à recevoir ,
Les Mortels qui viendront réverer mon pouvoir,
Et me demander quelque grace ;
Sers-moi de Substitut et remplit bien ma place .
Une jeune personne vient consulter
Pinterêt sur des vûës de fortune dont
elle s'est fait un Plan ; Mercure lui fait
connoître son nouvel emploi de premier
Commis de l'Interêt , par ces Vers :
Je le double ; et dans cette affaire ,
Mercure seul vous conduira ,
Comme Introducteur ordinaire ,
Des Princesses de l'Opera.
Cette Scene est si vive , qu'on ne s'ap
perçoit pas de sa longueurs nous n'en
citerons qu'une tirade de Fanchon , c'est
le nom de la jeune personne qui veut
faire fortune au Théatre en tout bien
et tout honneur. Elle se regarde déja com
E iiij me
304 MERCURE DE FRANCE
me une Actrice du premier ordre. Elle
s'exprime ainsi :
Au Théatie , quelles délices !
Sans cesse je reçoi des applaudissemens ,
Dans les Foyers , des complimens
Et sans oublier les Coulisses ,
Où l'on me conte cent douceurs.
Vous êtes , me dit l'un , la Reine des Actrices ,
Et vous enlevez tous les coeurs.
'Ah ! vous m'avez percé jusques au fond de l'ame ,
Ajoûte un autre tout en pleurs ;
Fanchon , unique objet de mes vives ardeurs , -
Vous m'atendrissez trop , finissez , je me pâme ,
S'écrie un petit Maître , en ces instans flateurs.
Grands Dieux ! quand elle songe à ce bonheur
extrême ,
Peu s'en faut que Fanchon ne se pâme ellemême.
Nous passons sous silence toutes les
Scenes qui n'ont pas fait beaucoup de
plaisir , celles de M. Faquin ne sont pas
de ce nombre ; mais comme elles sont
dans le goût de l'Opera Comiqué , et
qu'elles doivent beaucoup de leur agrément
au chant , nous les supprimons , de
peur qu'elles ne perdent de leur prix à
la simple lecture .
Nous finirons par quelques traits de
la Scene entre Mercure et Arlequin. Voici
le
FEVRIER. 1731. 305
le caractere que l'Auteur a donné à ce
charmant Héros du Théatre Italien ; c'est
Arlequin même qui parle :
Je suis un homme comme un autre :
Je bois , je mange , je dors bien ;
Je vis de peu de chose et n'ai souci de rien.
Mercure lui demande s'il a beaucoup
de joye ? Il lui répond :
J'en ai ma fourniture ,
Et de la bonne et de la pure ,
Car je la tiens de la premiere main.
Mercure.
Au sein de l'indigence , eh ! qui vous la procure
Arlequin.
Belle demande ! La Nature.
Elle m'a bâti de façon ,
Que tout me fait plaisir et rien ne m'inquiete
Je me passe de peu dans ma condition ;
Et je jouis d'une santé parfaite ;
Je puis me dire le garçon ,
De la meilleure pâte , en un mot , qu'elle ait faite..
Mercure lui offrant le choix de l'Inte
rêt ou de l'Honneur , après un Portrait
fidele qu'il lui en a fait ; il lui répond
Ex
quil
305 MERCURE DE FRANCE
qu'il ne veut ni de l'un ni de l'autre ;
Voici la raison laconique qu'il en donne.
L'Interêt est Normand , et l'Honneur est Gas-→
con.
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Résumé : Le Triomphe de l'Interêt, Comedie, [titre d'après la table]
La pièce 'Le Triomphe de l'Intérêt' est une comédie imprimée en 12 pages de 48 lignes chacune, sans mention d'auteur, de ville ou de libraire. Elle a connu un succès notable, suscitant la curiosité du public. La comédie explore le conflit entre l'Intérêt et l'Honneur, avec plusieurs scènes où l'Intérêt domine. Une scène particulière montre Arlequin refusant de choisir entre les deux. La pièce commence par un monologue de Mercure, qui décrit l'Intérêt comme une idole du siècle, source de nombreux maux. Dans la deuxième scène, l'Intérêt, vêtu en riche financier, demande à Mercure de le louer. Mercure répond ironiquement, soulignant que l'Intérêt corrompt l'humanité. Une jeune personne, Fanchon, consulte l'Intérêt pour des projets de fortune. Mercure, désormais commis de l'Intérêt, guide Fanchon dans ses ambitions théâtrales. Fanchon rêve de devenir une actrice célèbre et de recevoir des compliments. La pièce inclut également des scènes supprimées pour éviter de perdre leur agrément à la lecture. Une scène notable est celle entre Mercure et Arlequin, où ce dernier déclare se contenter de peu et jouir d'une santé parfaite, refusant de choisir entre l'Intérêt et l'Honneur.
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4
p. 306-311
Le Brutus, Tragédie, [titre d'après la table]
Début :
LE BRUTUS de M. de Voltaire, avec un Discours sur la Tragedie. A Paris, [...]
Mots clefs :
Brutus , Voltaire, Tragédie, Versification, Rime, Théâtre, Milord Bolingbroke, Comédie, Décorations, Acteurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Brutus, Tragédie, [titre d'après la table]
LE BRUTUS de M. de Voltaire , avec
un Discours sur la Tragedie. A Paris ;
ruë S. Jacques , chez J. F. Fosse , 1731 .
in 8. de 110. pages , sans le Discours qui
en contient 29 .
Comme nous avons déja assez parlé de
cette Piece et de ses Représentations ,
nous n'en dirons rien davantage. Mais
nos Lecteurs y perdroient trop si nous
ne disions rien du Discours qu'on lit avec
autant d'avidité que de plaisir. Nous en
allons rapporter quelques traits , et à cette
occasion nous rapporterons aussi quelques
fragmens d'une ancienne Tragédie
qui a assez de rapport à celle de Brutus .
Ce Discours est adressé à Milord Bolinbrook.
M. de Voltaire , après s'être
plaint de la difficulté de notre Versifi
cation , de sa séverité , de l'esclavage de
la rime et de la liberté qu'on a sur les
Théatres d'Italie et d'Angleterre , et de
la tentative qu'on a faite ici de donner
des Tragédies en Prose, il s'exprime ainsi :
» Il y a grande apparence qu'il faudra
» toujours des Vers sur tous les Théatres
» Tragiques , et de plus toujours des Rimes
FEVRIER. 1731. 307
»mes sur le nôtre . C'est même à cette
» contrainte de la Rime et à cette severité
>> extrême de notre versification que nous
>> devons ces excellens Ouvrages que nous
>> avons dans notre Langue.
>> Nous voulons que la Rime ne coûte
jamais rien aux pensées,qu'elle ne soit ni
» triviale , ni trop recherchée , nous exi-
» geons rigoureusement dans un Vers la
» même pureté , la même exactitude que
» dans la Prose. Nous ne permettons pas la
» moindre licence , nous demandons qu'un
»Auteur porte sans discontinuer toutes ces
» chaînes et cependant qu'il paroisse
»toujours libre , et nous ne reconnois-
» sons pour Poëtes que ceux qui ont rem
» pli toutes ces conditions .
>
>>Voilà pourquoi il est plus aisé de faire-
"cent Vers en toute autre Langue , que
quatre Vers en François , &c .
,
» Je sçai combien de disputes j'ai es
suyées sur notre Versification en Angleterre
et quels reproches me fair
» souvent le sçavant Evêque de Rochester,
» sur cette contrainte puerile qu'il pré-
» tend que nous nous imposons de gayeté
de coeur. Mais soyez persuadé , Milord ,
que plus un Etranger connoîtra notre
» Langue , et plus il se réconciliera avec:
» cette Rime qui l'effraye d'abord. Nonseulement
elle est nécessaire à notre
E vj » Tran
ן כ
308 MERCURE DE FRANCE
ง
» Tragédie , mais elle embellit nos Co
» médies même. Un bon mot en Vers en
» est retenu plus aisément , les Portraits de
>> la vie humaine seront toujours plus frap-
20 pants en Vers qu'en Prose , et qui dit
» Vers François , dit necessairement des
» Vers rimez ; en un mot , nous avons
» des Comédies en Prose du celebre Moliere
, que l'on a été obligé de mettre
en Vers après sa mort , et qui ne sont
plus jouées que de cette nouvelle mas
>> niere .
»
» Ne pouvant , Milord , hazarder sug
» le Théatre François des Vers non-rimez,
>> tels qu'ils sont en usage en Italie et en
Angleterre , j'aurois du moins voulu
>> transporter sur notre Scene certaines
» beautez de la vôtre. Il est vrai , et je
» l'avoue , que le Théatre Anglois est bien
» défectueux; j'ai entendu de votre bou-
>> che , que vous n'aviez pas une bonne-
20
Tragédie ; mais en récompense dans ces
» Pieces si monstrueuses , vous avez des
» Scenes admirables. Il a manqué jusqu'à
» present et à presque tous les Auteurs
» Tragiques de votre Nation , cette pu-
» reté , cette conduite réguliere , ces bienséances
de l'action et du stile , cettę
élegance et toutes ce , finesses de l'Art,
qui ont établi la réputation du Théatre
François depuis le grand Corneille. Mais
VOS
FEVRIER. 1731. ༢༠༡
vos Pieces les plus irregulieres ont un
» grand mérite ; c'est celui de l'action .
» Nous avons en France des Tragédies
estimées qui sont plutôt des conversa-
" tions qu'elles ne sont la représentation
» d'un évenement . Un Auteur Italien m'é-
» crivoit dans une Lettre sur les Théatres
" Un Critico del nostro Pastor filo , disse
» che quel componimento era un riassunto di
» bellissimi Madrigali , credo se vivesse
» che direbbe delle Tragedie Francesi , che
» sono un riassunto di belle Elegie et sontuosi
Epitalami & c..
A la dixiéme page , M. de Voltaire se
plaint avec raison du défaut du Théatre ·
François. » L'endroit où l'on joue la Comédie
, dit- il , et les abus qui s'y sont
» glissés sont encore une cause de cette
».secheresse qu'on peut reprocher à quel-
>> ques- unes de nos Piéces. Les bancs qui
» sont sur le Théatre destinés aux spec-
» tateurs retrécissent la scene et rendent
» toute action presque impraticable. Ce
» défaut est cause que les décorations tant
>> recommandées par les Anciens sont ra-
>> rement convenables à laPiéce. Il empêche
» sur tout que les Acteurs ne passent d'un
» appartement dans un autre aux yeux
des spectateurs , comme les Grecs et les
» Romains le pratiquoient sagement pour
conserver à la fois l'unité de lieu et la
vraisemblance & c.. Mais
fro MERCURE DE FRANCE
Mais si les Grecs et vous , vous passez
» les bornes de la bienséance , et si sur-
» tout les Anglois ont donné des specta-
» cles effroyables , voulant en donner de
>>> terribles , nous autres françois aussi
>> scrupuleux que vous avés été témeraires ,
>> nous nous arrêtons trop de peur de nous
» emporter , et quelquefois nous n'arri-
» vons pas au tragique , dans la crainte
» d'en passer les bornes & c.
L'amour dans une Tragédie n'est pas
» plus un défaut essentiel que dans l'E-
» néïde ; il n'est à reprendre que quand
» il est amené mal à propos ou traité sans
art.
39. Les Grecs ont rarement hazardé cette –
» passion sur le Théatre d'Athénes , pre-
>> mierement , parceque leurs Tragédies
» n'ayant roulé d'abord que sur des su-
» jets terribles , l'esprit des spectateurs
» étoit plié à ce genre de spectacles ; se-
» condement , parceque les femmes me
>> noient une vie infiniment plus retirée
» que les nôtres , et qu'ainsi le langage
» de l'amour n'étant pas comme aujour-
» d'hui le sujet de toutes les conversations ,
» les Poëtes en étoient moins invités à
» traiter cette passion , qui de toutes est
» la plus difficile à représenter , par les
» ménagemens infinis qu'elle demande.
Une troisiéme raison qui me paroît
assez
FEVRIER. 1731. 3rr
» assez forte , c'est que l'on n'avoit point
» de Comédienne ; les Rôles de femme
» étoient joués par des hommes masqués .
» Il semble que l'amour eut été ridicule
» dans leur bouche.
D C'est tout le contraire à Londres et
» à Paris , et il faut avouer que les Auteurs
» n'auroient gueres entendu leurs interêts ,
» ni connu leur auditoire , s'ils n'avoient
» jamais fait parler les Oldfield , ou les
» Duclos et les Lecouvreur, que d'ambition
> et de politique.
A
Mais pour terminer cet Extrait quenous
abrégeons à regret , finissons le par
ce trait. Pour que l'amour soit digne
» du Théatre Tragique , dit l'Auteur , il
» faut qu'il soit le noeud necessaire de las
» Piéce , et non qu'il soit amené par force
» pour remplir le vuide de vos Tragédies.
» et des nôtres qui sont toutes trop lon
gues , il faut que ce soit une passion ve-
>> ritablement Tragique , regardée comme
» une foiblesse , et combatuë des repar
mords ; il faut ou que l'amour conduise
» aux malheurs et aux crimes , pour faire
» voir combien il est dangereux , ou que
» la vertu en triomphe , pour montrer
ל כ
qu'elle n'est pas invincible , sans cela
» ce n'est plus qu'un amour d'Eglogue
» ou de Comédie.
un Discours sur la Tragedie. A Paris ;
ruë S. Jacques , chez J. F. Fosse , 1731 .
in 8. de 110. pages , sans le Discours qui
en contient 29 .
Comme nous avons déja assez parlé de
cette Piece et de ses Représentations ,
nous n'en dirons rien davantage. Mais
nos Lecteurs y perdroient trop si nous
ne disions rien du Discours qu'on lit avec
autant d'avidité que de plaisir. Nous en
allons rapporter quelques traits , et à cette
occasion nous rapporterons aussi quelques
fragmens d'une ancienne Tragédie
qui a assez de rapport à celle de Brutus .
Ce Discours est adressé à Milord Bolinbrook.
M. de Voltaire , après s'être
plaint de la difficulté de notre Versifi
cation , de sa séverité , de l'esclavage de
la rime et de la liberté qu'on a sur les
Théatres d'Italie et d'Angleterre , et de
la tentative qu'on a faite ici de donner
des Tragédies en Prose, il s'exprime ainsi :
» Il y a grande apparence qu'il faudra
» toujours des Vers sur tous les Théatres
» Tragiques , et de plus toujours des Rimes
FEVRIER. 1731. 307
»mes sur le nôtre . C'est même à cette
» contrainte de la Rime et à cette severité
>> extrême de notre versification que nous
>> devons ces excellens Ouvrages que nous
>> avons dans notre Langue.
>> Nous voulons que la Rime ne coûte
jamais rien aux pensées,qu'elle ne soit ni
» triviale , ni trop recherchée , nous exi-
» geons rigoureusement dans un Vers la
» même pureté , la même exactitude que
» dans la Prose. Nous ne permettons pas la
» moindre licence , nous demandons qu'un
»Auteur porte sans discontinuer toutes ces
» chaînes et cependant qu'il paroisse
»toujours libre , et nous ne reconnois-
» sons pour Poëtes que ceux qui ont rem
» pli toutes ces conditions .
>
>>Voilà pourquoi il est plus aisé de faire-
"cent Vers en toute autre Langue , que
quatre Vers en François , &c .
,
» Je sçai combien de disputes j'ai es
suyées sur notre Versification en Angleterre
et quels reproches me fair
» souvent le sçavant Evêque de Rochester,
» sur cette contrainte puerile qu'il pré-
» tend que nous nous imposons de gayeté
de coeur. Mais soyez persuadé , Milord ,
que plus un Etranger connoîtra notre
» Langue , et plus il se réconciliera avec:
» cette Rime qui l'effraye d'abord. Nonseulement
elle est nécessaire à notre
E vj » Tran
ן כ
308 MERCURE DE FRANCE
ง
» Tragédie , mais elle embellit nos Co
» médies même. Un bon mot en Vers en
» est retenu plus aisément , les Portraits de
>> la vie humaine seront toujours plus frap-
20 pants en Vers qu'en Prose , et qui dit
» Vers François , dit necessairement des
» Vers rimez ; en un mot , nous avons
» des Comédies en Prose du celebre Moliere
, que l'on a été obligé de mettre
en Vers après sa mort , et qui ne sont
plus jouées que de cette nouvelle mas
>> niere .
»
» Ne pouvant , Milord , hazarder sug
» le Théatre François des Vers non-rimez,
>> tels qu'ils sont en usage en Italie et en
Angleterre , j'aurois du moins voulu
>> transporter sur notre Scene certaines
» beautez de la vôtre. Il est vrai , et je
» l'avoue , que le Théatre Anglois est bien
» défectueux; j'ai entendu de votre bou-
>> che , que vous n'aviez pas une bonne-
20
Tragédie ; mais en récompense dans ces
» Pieces si monstrueuses , vous avez des
» Scenes admirables. Il a manqué jusqu'à
» present et à presque tous les Auteurs
» Tragiques de votre Nation , cette pu-
» reté , cette conduite réguliere , ces bienséances
de l'action et du stile , cettę
élegance et toutes ce , finesses de l'Art,
qui ont établi la réputation du Théatre
François depuis le grand Corneille. Mais
VOS
FEVRIER. 1731. ༢༠༡
vos Pieces les plus irregulieres ont un
» grand mérite ; c'est celui de l'action .
» Nous avons en France des Tragédies
estimées qui sont plutôt des conversa-
" tions qu'elles ne sont la représentation
» d'un évenement . Un Auteur Italien m'é-
» crivoit dans une Lettre sur les Théatres
" Un Critico del nostro Pastor filo , disse
» che quel componimento era un riassunto di
» bellissimi Madrigali , credo se vivesse
» che direbbe delle Tragedie Francesi , che
» sono un riassunto di belle Elegie et sontuosi
Epitalami & c..
A la dixiéme page , M. de Voltaire se
plaint avec raison du défaut du Théatre ·
François. » L'endroit où l'on joue la Comédie
, dit- il , et les abus qui s'y sont
» glissés sont encore une cause de cette
».secheresse qu'on peut reprocher à quel-
>> ques- unes de nos Piéces. Les bancs qui
» sont sur le Théatre destinés aux spec-
» tateurs retrécissent la scene et rendent
» toute action presque impraticable. Ce
» défaut est cause que les décorations tant
>> recommandées par les Anciens sont ra-
>> rement convenables à laPiéce. Il empêche
» sur tout que les Acteurs ne passent d'un
» appartement dans un autre aux yeux
des spectateurs , comme les Grecs et les
» Romains le pratiquoient sagement pour
conserver à la fois l'unité de lieu et la
vraisemblance & c.. Mais
fro MERCURE DE FRANCE
Mais si les Grecs et vous , vous passez
» les bornes de la bienséance , et si sur-
» tout les Anglois ont donné des specta-
» cles effroyables , voulant en donner de
>>> terribles , nous autres françois aussi
>> scrupuleux que vous avés été témeraires ,
>> nous nous arrêtons trop de peur de nous
» emporter , et quelquefois nous n'arri-
» vons pas au tragique , dans la crainte
» d'en passer les bornes & c.
L'amour dans une Tragédie n'est pas
» plus un défaut essentiel que dans l'E-
» néïde ; il n'est à reprendre que quand
» il est amené mal à propos ou traité sans
art.
39. Les Grecs ont rarement hazardé cette –
» passion sur le Théatre d'Athénes , pre-
>> mierement , parceque leurs Tragédies
» n'ayant roulé d'abord que sur des su-
» jets terribles , l'esprit des spectateurs
» étoit plié à ce genre de spectacles ; se-
» condement , parceque les femmes me
>> noient une vie infiniment plus retirée
» que les nôtres , et qu'ainsi le langage
» de l'amour n'étant pas comme aujour-
» d'hui le sujet de toutes les conversations ,
» les Poëtes en étoient moins invités à
» traiter cette passion , qui de toutes est
» la plus difficile à représenter , par les
» ménagemens infinis qu'elle demande.
Une troisiéme raison qui me paroît
assez
FEVRIER. 1731. 3rr
» assez forte , c'est que l'on n'avoit point
» de Comédienne ; les Rôles de femme
» étoient joués par des hommes masqués .
» Il semble que l'amour eut été ridicule
» dans leur bouche.
D C'est tout le contraire à Londres et
» à Paris , et il faut avouer que les Auteurs
» n'auroient gueres entendu leurs interêts ,
» ni connu leur auditoire , s'ils n'avoient
» jamais fait parler les Oldfield , ou les
» Duclos et les Lecouvreur, que d'ambition
> et de politique.
A
Mais pour terminer cet Extrait quenous
abrégeons à regret , finissons le par
ce trait. Pour que l'amour soit digne
» du Théatre Tragique , dit l'Auteur , il
» faut qu'il soit le noeud necessaire de las
» Piéce , et non qu'il soit amené par force
» pour remplir le vuide de vos Tragédies.
» et des nôtres qui sont toutes trop lon
gues , il faut que ce soit une passion ve-
>> ritablement Tragique , regardée comme
» une foiblesse , et combatuë des repar
mords ; il faut ou que l'amour conduise
» aux malheurs et aux crimes , pour faire
» voir combien il est dangereux , ou que
» la vertu en triomphe , pour montrer
ל כ
qu'elle n'est pas invincible , sans cela
» ce n'est plus qu'un amour d'Eglogue
» ou de Comédie.
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Résumé : Le Brutus, Tragédie, [titre d'après la table]
Le texte présente une édition de la tragédie 'Brutus' de Voltaire, publiée à Paris en 1731, accompagnée d'un discours sur la tragédie. Ce discours est adressé à Milord Bolinbrook et traite des contraintes et des mérites de la versification française. Voltaire souligne la difficulté et la rigueur de la rime en français, mais aussi la qualité des œuvres littéraires qu'elle permet de produire. Il compare les théâtres français, anglais et italiens, notant que les pièces françaises sont souvent plus régulières et élégantes, mais manquent parfois d'action vive. Il critique également les conditions matérielles des théâtres français, qui restreignent les décors et les mouvements des acteurs. Voltaire aborde aussi la question de l'amour dans la tragédie, soulignant que cette passion doit être traitée avec art et pertinence pour être digne du théâtre tragique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 312-314
La Mort des Enfans de Brute, Tragédie, [titre d'après la table]
Début :
En 1648. au mois de Mai, il parut sans nom d'Auteur une Tragédie intitulée La mort des [...]
Mots clefs :
Tragédie, Brutus , Conjuration , République, Rome, Théâtre, Versification
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Mort des Enfans de Brute, Tragédie, [titre d'après la table]
En 1648. au mois de Mai , il parut sans nom
d'Auteur une Tragédie intitulée La mort des
Enfans deBrute ; elle a été imprimée deux fois
chez Toussaints Quinet.
Cette Piece , quelque defectueuse qu'elle puisse
être , n'est pas sans quelque mérite , et nous eu
parlons ici d'autant plus librement que ni Mademoiselle
Bernard , ni M. de Voltaire ne lui sont
redevables d'aucune des beautés , ni même d'au
cune des situations qu'on a admirées dans leur
Ouvrage.
Le sujet est extrémement chargé , selon la coûttume
de ce tems - là ; mais parmi beaucoup d'incidens
qui ne servent gueres qu'à ralentir l'action
principale , il s'en trouve quelques- uns qui pourroient
interesser des spectateurs moins délicats
qu'ils ne le sont devenus ensuite.
›
On suppose que dans l'instant de la révolution
qui fit perdre la Couronne à Tarquin et qui
Pobligea de prendre la fuite , une partie de sa famille
ne put échaper à la fureur du peuple , et
que Servilie et Tullie , toutes deux filles du Roi ,
y périrent . La premiere avoit épousé Vitellius
qui se trouve en même- tems beau- frere de Brutus
, et la seconde étoit aimée des deux fils du
Consul.
Tandis que ces deux freres , après avoir donné
des regrets à la perte de la Princesse , comptent
n'avoir plus d'autre obstacle à surmonter pour
se livrer tout entiers aux sentimens qu'ils doiven:
à la République , Vitellius , leur oncle , fait
paroître Tullie qu'il a heureusement sauvée , ent
substituant une Esclave & c.
Suivant ce Plan , Tullie se trouve au milieu
de Rome d'une façon assez naturelle , obligée.
qu'elle
FEVRIER. 1731. 313
qu'elle est à demeurer cachée dans le Palais de
son beau- frere , elle a toute la liberté d'appuyer
la conjuration , et l'on sent assez , sans qu'il soit
besoin d'Ambassadeur , les divers interêts qui engagent
Vitellius à conspirer en faveur de Tarquin
dont il est le gendre , et de Tullie , sa belle- soeur.
On voit aussi ce qui le détermine à émouvoir
Titus et Tiberinus , ses neveux , sur le sort d'une
Maîtresse qui venoit de courir un si grand danger.
ན
Il y a peu de vers assez beaux de suite pour
pouvoir en donner des Scenes entieres , cependant
en voici quelques morceaux sur lesquels on
pourra juger.
Acte III. Au milieu de la premiere Scene ,
Titus cherche à raffermir . son frere , et dit en
parlant de Brutus :
Cessons de nous flater ·
L'ennemi des Tarquins , et l'Auteur de leur .
chute ,
De quel oeil verra - t - il que son sang ait osé
Remettre Rome au joug que sa main a brisé ?
Il a crú , suggeré par un fatal génie ,
En bannissant les Rois , bannir la tyrannie î
Blesser par nos complots l'objet de son amour ,
C'est plus que lui ravir la lumiere du jour ,
Et dans son sentiment , à Rome être perfide -
C'est être plus qu'impie et plus que parricide.
44
>
ne
Au même Acte , Scene troisiéme , Vitellius dé-
Couvert et qu'on a mené devant Brutus ,
craint point d'embrasser la querelle du Roi chassé.
Est-ce à vous , dit -il au Consul ,
314 MERCURE DE FRANCE
1
Est- ce à vous à punir ? est- ce à vous àjuger?
Les Dieux portent la foudre et sçavent se venger.
Pourquoi si leur clemence et leurs soins nous
conservent ,
Vouloir vous usurper un droit qu'ils se reservent?
Malgré sa pesanteur , c'est avoir trop osé ,
Que de rompre le joug qu'ils nous ont imposé
& c.
Brutus répond :
Souvent de leur courroux nous sommes les or
ganes ,
Les Dieux ne daignant pas les fraper de leurs
mains
Ont voulu se servir de celle des Romains ;
1
Et s'ils eussent voulu condamner notre Ouvrage
Son retablissement en rendroit témoignage.
Au dernier Acte , Junie , mere de Titus et de
Tiberinus , déplore leur mort avec amertume
Brutus lui dit :
> et
Cache mieux tes douleurs ,
Souviens- toi qu'un Romain punit jusques aux
pleurs.
On peut juger à ce dernier trait que l'Auteur
avoit en vue la Scene d'Horace qui avoit déja été
mise au Théatre , d'autant plus que Brutus le
cite à la premiere Scene où il paroît dans cette
ancienne Tragédie.
d'Auteur une Tragédie intitulée La mort des
Enfans deBrute ; elle a été imprimée deux fois
chez Toussaints Quinet.
Cette Piece , quelque defectueuse qu'elle puisse
être , n'est pas sans quelque mérite , et nous eu
parlons ici d'autant plus librement que ni Mademoiselle
Bernard , ni M. de Voltaire ne lui sont
redevables d'aucune des beautés , ni même d'au
cune des situations qu'on a admirées dans leur
Ouvrage.
Le sujet est extrémement chargé , selon la coûttume
de ce tems - là ; mais parmi beaucoup d'incidens
qui ne servent gueres qu'à ralentir l'action
principale , il s'en trouve quelques- uns qui pourroient
interesser des spectateurs moins délicats
qu'ils ne le sont devenus ensuite.
›
On suppose que dans l'instant de la révolution
qui fit perdre la Couronne à Tarquin et qui
Pobligea de prendre la fuite , une partie de sa famille
ne put échaper à la fureur du peuple , et
que Servilie et Tullie , toutes deux filles du Roi ,
y périrent . La premiere avoit épousé Vitellius
qui se trouve en même- tems beau- frere de Brutus
, et la seconde étoit aimée des deux fils du
Consul.
Tandis que ces deux freres , après avoir donné
des regrets à la perte de la Princesse , comptent
n'avoir plus d'autre obstacle à surmonter pour
se livrer tout entiers aux sentimens qu'ils doiven:
à la République , Vitellius , leur oncle , fait
paroître Tullie qu'il a heureusement sauvée , ent
substituant une Esclave & c.
Suivant ce Plan , Tullie se trouve au milieu
de Rome d'une façon assez naturelle , obligée.
qu'elle
FEVRIER. 1731. 313
qu'elle est à demeurer cachée dans le Palais de
son beau- frere , elle a toute la liberté d'appuyer
la conjuration , et l'on sent assez , sans qu'il soit
besoin d'Ambassadeur , les divers interêts qui engagent
Vitellius à conspirer en faveur de Tarquin
dont il est le gendre , et de Tullie , sa belle- soeur.
On voit aussi ce qui le détermine à émouvoir
Titus et Tiberinus , ses neveux , sur le sort d'une
Maîtresse qui venoit de courir un si grand danger.
ན
Il y a peu de vers assez beaux de suite pour
pouvoir en donner des Scenes entieres , cependant
en voici quelques morceaux sur lesquels on
pourra juger.
Acte III. Au milieu de la premiere Scene ,
Titus cherche à raffermir . son frere , et dit en
parlant de Brutus :
Cessons de nous flater ·
L'ennemi des Tarquins , et l'Auteur de leur .
chute ,
De quel oeil verra - t - il que son sang ait osé
Remettre Rome au joug que sa main a brisé ?
Il a crú , suggeré par un fatal génie ,
En bannissant les Rois , bannir la tyrannie î
Blesser par nos complots l'objet de son amour ,
C'est plus que lui ravir la lumiere du jour ,
Et dans son sentiment , à Rome être perfide -
C'est être plus qu'impie et plus que parricide.
44
>
ne
Au même Acte , Scene troisiéme , Vitellius dé-
Couvert et qu'on a mené devant Brutus ,
craint point d'embrasser la querelle du Roi chassé.
Est-ce à vous , dit -il au Consul ,
314 MERCURE DE FRANCE
1
Est- ce à vous à punir ? est- ce à vous àjuger?
Les Dieux portent la foudre et sçavent se venger.
Pourquoi si leur clemence et leurs soins nous
conservent ,
Vouloir vous usurper un droit qu'ils se reservent?
Malgré sa pesanteur , c'est avoir trop osé ,
Que de rompre le joug qu'ils nous ont imposé
& c.
Brutus répond :
Souvent de leur courroux nous sommes les or
ganes ,
Les Dieux ne daignant pas les fraper de leurs
mains
Ont voulu se servir de celle des Romains ;
1
Et s'ils eussent voulu condamner notre Ouvrage
Son retablissement en rendroit témoignage.
Au dernier Acte , Junie , mere de Titus et de
Tiberinus , déplore leur mort avec amertume
Brutus lui dit :
> et
Cache mieux tes douleurs ,
Souviens- toi qu'un Romain punit jusques aux
pleurs.
On peut juger à ce dernier trait que l'Auteur
avoit en vue la Scene d'Horace qui avoit déja été
mise au Théatre , d'autant plus que Brutus le
cite à la premiere Scene où il paroît dans cette
ancienne Tragédie.
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Résumé : La Mort des Enfans de Brute, Tragédie, [titre d'après la table]
En mai 1648, une tragédie intitulée 'La mort des Enfans de Brute' fut publiée anonymement et imprimée deux fois chez Toussaint Quinet. Bien que présentant des défauts, cette pièce possède un certain mérite et n'a aucune influence sur les œuvres de Mademoiselle Bernard ou de M. de Voltaire. Elle relate la révolution qui fit perdre la couronne à Tarquin et la fuite de sa famille. Servilie et Tullie, filles du roi, périssent lors de cette révolution. Servilie est mariée à Vitellius, beau-frère de Brutus, tandis que Tullie est aimée des deux fils du consul. La pièce imagine que Tullie, sauvée par Vitellius, est substituée par une esclave. Tullie se retrouve ainsi à Rome, cachée dans le palais de son beau-frère, et peut appuyer la conjuration. Vitellius, en tant que gendre de Tarquin et beau-frère de Tullie, a des intérêts divergents qui le poussent à conspirer. Il incite également ses neveux, Titus et Tiberinus, à s'intéresser au sort de leur maîtresse. La pièce contient quelques vers remarquables. Par exemple, dans l'acte III, Titus exprime ses doutes sur la réaction de Brutus face à leur complot. Vitellius, découvert et amené devant Brutus, conteste l'autorité du consul de punir et de juger. Brutus répond que les Romains sont souvent les instruments de la vengeance divine. Dans le dernier acte, Junie, mère de Titus et Tiberinus, déplore leur mort, et Brutus lui rappelle la stoïcité romaine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 314-315
Les Avantures d'Aristée et de Telasie, [titre d'après la table]
Début :
LES AVENTURES D'ARISTÉE ET DE TELASIE, Histoire Galante et Héroïque. A [...]
Mots clefs :
Roman poétique, Poème galant, Tragique, Histoire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Les Avantures d'Aristée et de Telasie, [titre d'après la table]
LES AVANTURES D'ARISTE'E ET DE
TEFEVRIER.
1731 315
TILASIE , Histoire Galante et Héroïque . A
Paris , chez la veuve Guillaume et Charles
Guillaume , rue du Hurpoix , au Nom de Jesus,
1731. 2. vol . in 12 .
Cet Ouvrage qui est dédié à M. le Marquis
de Nefle , est de M. du Castre d'Auvigni. On
estime l'invention , la disposition , les pensées
, les images , les sentimens et le stile de ce
Roman Poëtique , qu'on pouroit appeller un
Poëme Galant , si on avoit jugé à propos d'y
semer du merveilleux . Le Tragique y domine, sur
tout dans le premier volume , où il y a beaucoup
de sang versé. En general cette Histoire , qui est:
mêlée de beaucoup d'Episodes de differens genres,
est vive , tendre , touchante et bien écrite , il y a
tant de matieres et tant d'évenemens dans ces deux
petits Volumes , que l'Auteur cut pû aisément en
composer six , s'il n'eût préferé l'élegance , l'é
tendue et la précision du stile à l'abondance des
paroles , qui est souvent une source d'ennui , sur
tout dans les fictions. L'Auteur dit dans un
court Avertissement qui est à la tête du Livre
qu'il a mis six mois à le composer , et qu'il a
suivi les conseils de plusieurs personnes habiles ,
témoins de son travail. Il fait sentir aussi l'injustice
qu'on lui fait de ne le croire pas Auteur
des Ouvrages qu'il donne au Public , et qui réüssissent
au- delà de son attente. Ce qu'on estime
le plus dans l'Ouvrage dont il s'agit , est l'Histoire
de Sostrate et d'Hippias , avec les deux
Fontaines des Epreuves , très- ingénieusement
imaginées.
TEFEVRIER.
1731 315
TILASIE , Histoire Galante et Héroïque . A
Paris , chez la veuve Guillaume et Charles
Guillaume , rue du Hurpoix , au Nom de Jesus,
1731. 2. vol . in 12 .
Cet Ouvrage qui est dédié à M. le Marquis
de Nefle , est de M. du Castre d'Auvigni. On
estime l'invention , la disposition , les pensées
, les images , les sentimens et le stile de ce
Roman Poëtique , qu'on pouroit appeller un
Poëme Galant , si on avoit jugé à propos d'y
semer du merveilleux . Le Tragique y domine, sur
tout dans le premier volume , où il y a beaucoup
de sang versé. En general cette Histoire , qui est:
mêlée de beaucoup d'Episodes de differens genres,
est vive , tendre , touchante et bien écrite , il y a
tant de matieres et tant d'évenemens dans ces deux
petits Volumes , que l'Auteur cut pû aisément en
composer six , s'il n'eût préferé l'élegance , l'é
tendue et la précision du stile à l'abondance des
paroles , qui est souvent une source d'ennui , sur
tout dans les fictions. L'Auteur dit dans un
court Avertissement qui est à la tête du Livre
qu'il a mis six mois à le composer , et qu'il a
suivi les conseils de plusieurs personnes habiles ,
témoins de son travail. Il fait sentir aussi l'injustice
qu'on lui fait de ne le croire pas Auteur
des Ouvrages qu'il donne au Public , et qui réüssissent
au- delà de son attente. Ce qu'on estime
le plus dans l'Ouvrage dont il s'agit , est l'Histoire
de Sostrate et d'Hippias , avec les deux
Fontaines des Epreuves , très- ingénieusement
imaginées.
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Résumé : Les Avantures d'Aristée et de Telasie, [titre d'après la table]
Le texte présente 'Les Aventures d'Aristée et de Téfevrier', un roman poétique publié en 1731 à Paris par la veuve Guillaume et Charles Guillaume. L'auteur, M. du Castre d'Auvigni, a dédié l'œuvre au Marquis de Nefle. Le roman, bien que poétique, est dominé par des éléments tragiques, notamment dans le premier volume où la violence est présente. L'histoire est décrite comme vive, tendre et touchante, avec une qualité de style privilégiée sur la quantité de mots. L'auteur a composé l'ouvrage en six mois, suivant les conseils de personnes compétentes. Il exprime son mécontentement face aux doutes sur sa paternité des œuvres publiées. Les épisodes les plus appréciés sont l'histoire de Sostrate et d'Hippias, ainsi que les deux fontaines des épreuves, imaginées de manière ingénieuse.
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7
p. 315-317
Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
Début :
ANECDOTES GRECQUES, ou avantures secretes d'Aridée, frere d'Alexandre le [...]
Mots clefs :
Alexandre le Grand, Athènes, Platon, Euridice, Aridée, Tyrus, Babylone, Olympias, Bagdad, Histoire grecque
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texteReconnaissance textuelle : Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
ANECDOTES GRECQUES , ou avantures
secretes d'Aridée frere d'Alexandre le
Grand , traduites d'un manuscrit grec . A Paris
chez la veuve Guillaume , Quay des Augustins ,
au
g16 MERCURE DE FRANCE.
au Nom de Jesus . Se vend 24. sols broché , vol.
in 12. de 224. pages , 1731 .
Le Prince Aridée , mécontent du Roy Alexandre
son frere , prend la resolution de voyager
avec son confident , nommé Linon. Ils sont
attaquez par des voleurs qu'ils terrassent. Ils
vont à Athénes , où Aridée écoute avec plaisir .
un Discours de Platon sur l'abus de la pluralité
des Dieux , et la nécessité absolue d'un seul Etre
suprême ; il passe ensuite à Zagen , dont Tyrus
le Roy l'ayant connu , le fait General de ses
troupes , contre Jadul Roy de Cotatis.
Aridée assicge Cotatis ; pendant le siege , se
promenant avec Linon son favori , il délivre
une jeune fille , nommée Clare , de la main de
ses ravisseurs , et trouve Evandre , fils de Leomatus
, l'un des Lieutenans d'Alexandre. Claro
luy raconte son histoire , et luy apprend qu'Euridice
( fille d'Amyntas , oncle d'Aridée et sa
cousine ) est captive dans le Château de Cotatis.
Aridée en presse le siege , prend la place d'assaut
, et délivre Euridice , qu'il trouve cachée
sous un tombeau.
Euridice luy fait le recit de ses malheurs ;
Aridée revient triomphant chez le Roy Tyrus ,
où il est reçu avec tous les honneurs possibles .
Pendant son sejour , Linon son favori ayant délivré
la fille d'un Seigneur de la fureur d'un lion ,
l'épouse , et fait ainsi sa fortune. Aridée et Euridice
vont ensuite à Calyba , où ils croyoient
trouver Amintas , pere de la Princesse Euridice
lequel étant mort , Euridice consentit d'épouser
Aridée.
Peu de temps après Aridée apprend la mort
d'Alexandre le Grand , son frere ; aussi - tôt it
va à Babilone avec Euridice son épouse , ou
après beaucoup de mouvemens entre les Lieute
nans
FEVRIER.. 1731. 317
mans d'Alexandre , Aridée est enfin élu Roy sous
le nom de Philippes .
>
Olympias
mere d'Alexandre en devient
amoureuse ; elle luy fait proposer , et luy propose
elle-même de repudier Euridice , et de l'épouser
, quoy qu'elle ait été la femme dé
pere ; Aridée luy fait voir , l'horreur de sa
proposition , et par son refus devient son ennemi.
son
Pendant ce temps-là , Yolas fils d'Antipater
devient amoureux de Clare , et rival d'Evandre ,
fils de Leonatus ; mais Clare ayant été reconnue
pour fille d'Antipater , que la Reine Olympias ,
par vengeance , avoit fait enlever à l'âge de deux
ans , et par ce moyen se trouvant sa soeur , elle
épouse Evandre. Icy on trouve un Episode assez
singulier d'une fille , qui justifie son amant accusé
d'assassinat , et confond l'accusateur qu'el
le- même a désarmé comme le plus lâche de tous
les hommes.
Le Roy Aridée et la Reine Euridice se retirent
à Bagdat , où la furieuse Olympias trouve les
moyens de faire étrangler la Reine , et ensuite
assassiner le Roy avec cent Gentilhommes,
après quoi on lui fait subir le châtiment de ses
cruautez.
Ce qui est conforme aux Auteurs qui ont écrit
'Histoire Grecque , et dans un stile tres concis .
secretes d'Aridée frere d'Alexandre le
Grand , traduites d'un manuscrit grec . A Paris
chez la veuve Guillaume , Quay des Augustins ,
au
g16 MERCURE DE FRANCE.
au Nom de Jesus . Se vend 24. sols broché , vol.
in 12. de 224. pages , 1731 .
Le Prince Aridée , mécontent du Roy Alexandre
son frere , prend la resolution de voyager
avec son confident , nommé Linon. Ils sont
attaquez par des voleurs qu'ils terrassent. Ils
vont à Athénes , où Aridée écoute avec plaisir .
un Discours de Platon sur l'abus de la pluralité
des Dieux , et la nécessité absolue d'un seul Etre
suprême ; il passe ensuite à Zagen , dont Tyrus
le Roy l'ayant connu , le fait General de ses
troupes , contre Jadul Roy de Cotatis.
Aridée assicge Cotatis ; pendant le siege , se
promenant avec Linon son favori , il délivre
une jeune fille , nommée Clare , de la main de
ses ravisseurs , et trouve Evandre , fils de Leomatus
, l'un des Lieutenans d'Alexandre. Claro
luy raconte son histoire , et luy apprend qu'Euridice
( fille d'Amyntas , oncle d'Aridée et sa
cousine ) est captive dans le Château de Cotatis.
Aridée en presse le siege , prend la place d'assaut
, et délivre Euridice , qu'il trouve cachée
sous un tombeau.
Euridice luy fait le recit de ses malheurs ;
Aridée revient triomphant chez le Roy Tyrus ,
où il est reçu avec tous les honneurs possibles .
Pendant son sejour , Linon son favori ayant délivré
la fille d'un Seigneur de la fureur d'un lion ,
l'épouse , et fait ainsi sa fortune. Aridée et Euridice
vont ensuite à Calyba , où ils croyoient
trouver Amintas , pere de la Princesse Euridice
lequel étant mort , Euridice consentit d'épouser
Aridée.
Peu de temps après Aridée apprend la mort
d'Alexandre le Grand , son frere ; aussi - tôt it
va à Babilone avec Euridice son épouse , ou
après beaucoup de mouvemens entre les Lieute
nans
FEVRIER.. 1731. 317
mans d'Alexandre , Aridée est enfin élu Roy sous
le nom de Philippes .
>
Olympias
mere d'Alexandre en devient
amoureuse ; elle luy fait proposer , et luy propose
elle-même de repudier Euridice , et de l'épouser
, quoy qu'elle ait été la femme dé
pere ; Aridée luy fait voir , l'horreur de sa
proposition , et par son refus devient son ennemi.
son
Pendant ce temps-là , Yolas fils d'Antipater
devient amoureux de Clare , et rival d'Evandre ,
fils de Leonatus ; mais Clare ayant été reconnue
pour fille d'Antipater , que la Reine Olympias ,
par vengeance , avoit fait enlever à l'âge de deux
ans , et par ce moyen se trouvant sa soeur , elle
épouse Evandre. Icy on trouve un Episode assez
singulier d'une fille , qui justifie son amant accusé
d'assassinat , et confond l'accusateur qu'el
le- même a désarmé comme le plus lâche de tous
les hommes.
Le Roy Aridée et la Reine Euridice se retirent
à Bagdat , où la furieuse Olympias trouve les
moyens de faire étrangler la Reine , et ensuite
assassiner le Roy avec cent Gentilhommes,
après quoi on lui fait subir le châtiment de ses
cruautez.
Ce qui est conforme aux Auteurs qui ont écrit
'Histoire Grecque , et dans un stile tres concis .
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Résumé : Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
Le manuscrit 'Anecdotes Grecques, ou aventures secrètes d'Aridée frère d'Alexandre le Grand', publié à Paris en 1731, relate les aventures d'Aridée, frère d'Alexandre le Grand. Aridée et son confident Linon affrontent des voleurs et se rendent à Athènes, où Aridée écoute un discours de Platon. Ils se dirigent ensuite à Zagen, où Aridée devient général des troupes du roi Tyrus contre Jadul, roi de Cotatis. Pendant le siège, Aridée délivre Clare et découvre Evandre, fils de Leomatus. Clare révèle qu'Euridice, cousine d'Aridée, est captive à Cotatis. Aridée assiège et prend la place, libérant Euridice. À Calyba, Euridice accepte d'épouser Aridée après la mort de son père Amintas. Aridée apprend la mort d'Alexandre et se rend à Babylone, où il est élu roi sous le nom de Philippe. Olympias, mère d'Alexandre, propose à Aridée de l'épouser, mais il refuse, devenant son ennemi. Yolas, fils d'Antipater, épouse Evandre. Aridée et Euridice se retirent à Bagdad, où Olympias fait assassiner le couple avant de subir elle-même un châtiment pour ses cruautés.
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8
p. 317-318
L'Eloge de Car, [titre d'après la table]
Début :
On imprime chez Antoine de Heucqueville, Libraire, ruë Gille-cœur, à [...]
Mots clefs :
Éloge, Langue française, Anecdotes littéraires
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texteReconnaissance textuelle : L'Eloge de Car, [titre d'après la table]
On imprime chez Antoine de Heucqueville ,
Libraire , rue Gille - coeur , à la Paix , une petite
Brochure intitulée ; L'Eloge de CAR , dédié à la
Langue Françoise , &c. Il est aisé de juger par le
seul titre de cet Ouvrage , que l'Auteur s'est proposé
tout un autre but que ceux qui ont travaillé
depuis peu dans le même genre. Il a rassemblé
toutes les Anecdotes Litteraires qu'il a cru devoir
êtrè
218 MERCURE DE FRANCE .
être avantageuses au mot dont il a entrepris l'Elos
ge. Il n'a pas oublié non plus de parler des jugemens
que l'on prétend que Mess. de l'Academie
en ont porté. Quant au style , on Pa égaïé autant
que l'a pû permettre une matiere qui d'elle
même est assez sérieuse.
Libraire , rue Gille - coeur , à la Paix , une petite
Brochure intitulée ; L'Eloge de CAR , dédié à la
Langue Françoise , &c. Il est aisé de juger par le
seul titre de cet Ouvrage , que l'Auteur s'est proposé
tout un autre but que ceux qui ont travaillé
depuis peu dans le même genre. Il a rassemblé
toutes les Anecdotes Litteraires qu'il a cru devoir
êtrè
218 MERCURE DE FRANCE .
être avantageuses au mot dont il a entrepris l'Elos
ge. Il n'a pas oublié non plus de parler des jugemens
que l'on prétend que Mess. de l'Academie
en ont porté. Quant au style , on Pa égaïé autant
que l'a pû permettre une matiere qui d'elle
même est assez sérieuse.
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Résumé : L'Eloge de Car, [titre d'après la table]
Antoine de Heucqueville publie 'L'Éloge de CAR'. Cette brochure compile des anecdotes littéraires favorables au mot 'car' et inclut les jugements présumés de l'Académie française. Le style de l'ouvrage est soigné malgré le sujet sérieux.
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9
p. 318-319
« Livres que Cuvelier, Libraire, ruë S. Jacques, a nouvellement reçus [...] »
Début :
Livres que Cuvelier, Libraire, ruë S. Jacques, a nouvellement reçus [...]
Mots clefs :
Abrégé, Livres, Pays étrangers
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texteReconnaissance textuelle : « Livres que Cuvelier, Libraire, ruë S. Jacques, a nouvellement reçus [...] »
Livres que Cavelier , Libraire, ruë S. Jacques,
a nouvellement reçus des Païs Etrangers.
Prolegomena ad Novi Testamenti Græci Editionem
accuratissimam è vetutissimis Cod.
MSS. denuò procurandam. 4. Amst. 1730 .
Oeuvres de Boileau Despreaux avec
éclaircissemens historiques et des figures de
Picard , fol. 2 vol. fig. La Haye , 1729 .
+
> des
Cours de Physique , avec une Critique des Lettres
de Lecuvenhock, par Harfsocker , 4. fig. La
Haye 1730.
Avantures du Baron de Fenestre, nouvelle édition
, augmentée de Remarques historiques
2 vol. 8. Cologne , 1729.
Elites de Bons Mots en Ana , nouvelle édition
augmentée, 2 vol. 12. Amst . 1731 .
Abregé Chronologique de l'Histoire d'Angleterre
7 vol. 12. Amst. 1730.
Histoire des Révolutions de l'Empire de Maroc.
depuis l'Empereur Muley Ismaël , en 1727,
traduite de l'Anglois. 12. Amst. 1731 .
Avantures de l'infortuné Florentin , ou Histoi
re de Brufalini , 2 vol . 12. fig. Amst. 1729.
Abregé de l'Histoire Universelle, depuis la création
du monde , jusqu'à l'Empire de Charle
magne; par J. le Cierc. 8. Amst . 1730.
Le mễhe Libraire doit achever d'imprimer pour
le mois prochain.
L'Osteologie de M. Palfin , 12. fig.
Lee
FEVRIER. 1731. 339
Les Operations de Chirurgie , de M. Garengeot.
3. vol. in 12. fig.
Le Cadex Pharmaceuticus Facultatis Pirisiensis
, in 4. On est aux Tables , que l'on imprimé
actuellement.
a nouvellement reçus des Païs Etrangers.
Prolegomena ad Novi Testamenti Græci Editionem
accuratissimam è vetutissimis Cod.
MSS. denuò procurandam. 4. Amst. 1730 .
Oeuvres de Boileau Despreaux avec
éclaircissemens historiques et des figures de
Picard , fol. 2 vol. fig. La Haye , 1729 .
+
> des
Cours de Physique , avec une Critique des Lettres
de Lecuvenhock, par Harfsocker , 4. fig. La
Haye 1730.
Avantures du Baron de Fenestre, nouvelle édition
, augmentée de Remarques historiques
2 vol. 8. Cologne , 1729.
Elites de Bons Mots en Ana , nouvelle édition
augmentée, 2 vol. 12. Amst . 1731 .
Abregé Chronologique de l'Histoire d'Angleterre
7 vol. 12. Amst. 1730.
Histoire des Révolutions de l'Empire de Maroc.
depuis l'Empereur Muley Ismaël , en 1727,
traduite de l'Anglois. 12. Amst. 1731 .
Avantures de l'infortuné Florentin , ou Histoi
re de Brufalini , 2 vol . 12. fig. Amst. 1729.
Abregé de l'Histoire Universelle, depuis la création
du monde , jusqu'à l'Empire de Charle
magne; par J. le Cierc. 8. Amst . 1730.
Le mễhe Libraire doit achever d'imprimer pour
le mois prochain.
L'Osteologie de M. Palfin , 12. fig.
Lee
FEVRIER. 1731. 339
Les Operations de Chirurgie , de M. Garengeot.
3. vol. in 12. fig.
Le Cadex Pharmaceuticus Facultatis Pirisiensis
, in 4. On est aux Tables , que l'on imprimé
actuellement.
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Résumé : « Livres que Cuvelier, Libraire, ruë S. Jacques, a nouvellement reçus [...] »
Le document énumère les livres récemment reçus par le libraire Cavelier, situé rue Saint-Jacques, en février 1731. Parmi ces ouvrages, on trouve des publications variées en provenance de pays étrangers. Les titres incluent les 'Prolegomena ad Novi Testamenti Græci Editionem' publié à Amsterdam en 1730, les 'Œuvres de Boileau Despreaux' avec des éclaircissements historiques et des figures de Picard, éditées à La Haye en 1729, et les 'Cours de Physique' avec une critique des lettres de Lecuvenhock par Harfsocker, également édité à La Haye en 1730. D'autres ouvrages mentionnés sont 'Les Aventures du Baron de Fenestre' en nouvelle édition augmentée de remarques historiques, 'Elites de Bons Mots en Ana', 'Abregé Chronologique de l'Histoire d'Angleterre', 'Histoire des Révolutions de l'Empire de Maroc', 'Les Aventures de l'infortuné Florentin', et 'Abregé de l'Histoire Universelle' jusqu'à l'Empire de Charlemagne. Le libraire annonce également la prochaine impression de plusieurs ouvrages, dont 'L'Osteologie de M. Palfin', 'Les Operations de Chirurgie' de M. Garengeot, et 'Le Cadex Pharmaceuticus Facultatis Pirisiensis'.
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10
p. 319
Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
Début :
ABREGÉ du Projet de Paix perpetuelle, inventé par le Roy [...]
Mots clefs :
Abrégé, Paix perpétuelle, Souverains, Avertissement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
ABREGE' du Projet de Paix perpetuelle , inventé
par le Roy Henry le Grand , approuvé par la
Reine Elizabeth , par le Roy Jacques son Successeur
, par les Républicains , et par divers autres
Potentats , approprié à l'Etat present des affaires
generales de l'Europe,démontré infiniment avantageux
pour tous les hommes nez et à naître ; en
general et en particulier pour tous les Souverains
et pour les Maisons Souvetaines. Par M. l'Abbé
de S. Pierre, vol . in 12. de 217 pages , sans l'Epitre
dédicatoire au Roy . et l'Avertissement du
Libraire. A Rotterdam , chez F. Daniel Bemen,
et se vend à Paris chez Briasson. 1729
TRAITE DE L'ORGANE DE L'OUIE ,
contenant la Structure, les Usages et les Maladies
de toutes les Parties de l'Oreille. Par M. du Vernay,
de l'Académie Royale des Sciences. A Leyde,
chez J. An. Langerak , 1731. in 12. avec fig.
LES VOYAGES ET
AVANTURES
du Capitaine Robert Boyle , traduit de l'Anglois,
A Amsterdam , chez Westin. 2. vol. in 12 .
ESSAI SUR LA POESIE ET SUR LA
PEINTURE , relativement à l'Histoire Sacrée
et Prophane , avec un Apendix concernant
l'Obcenité chez les Ecrivains et les Peintres. Par
M. Charles Lamette , Docteur en Théologie
Membre de la Societé Royale et de la Societé des
Antiquaires. A Londres , chez Fayrman. in 3.
En Anglois.
par le Roy Henry le Grand , approuvé par la
Reine Elizabeth , par le Roy Jacques son Successeur
, par les Républicains , et par divers autres
Potentats , approprié à l'Etat present des affaires
generales de l'Europe,démontré infiniment avantageux
pour tous les hommes nez et à naître ; en
general et en particulier pour tous les Souverains
et pour les Maisons Souvetaines. Par M. l'Abbé
de S. Pierre, vol . in 12. de 217 pages , sans l'Epitre
dédicatoire au Roy . et l'Avertissement du
Libraire. A Rotterdam , chez F. Daniel Bemen,
et se vend à Paris chez Briasson. 1729
TRAITE DE L'ORGANE DE L'OUIE ,
contenant la Structure, les Usages et les Maladies
de toutes les Parties de l'Oreille. Par M. du Vernay,
de l'Académie Royale des Sciences. A Leyde,
chez J. An. Langerak , 1731. in 12. avec fig.
LES VOYAGES ET
AVANTURES
du Capitaine Robert Boyle , traduit de l'Anglois,
A Amsterdam , chez Westin. 2. vol. in 12 .
ESSAI SUR LA POESIE ET SUR LA
PEINTURE , relativement à l'Histoire Sacrée
et Prophane , avec un Apendix concernant
l'Obcenité chez les Ecrivains et les Peintres. Par
M. Charles Lamette , Docteur en Théologie
Membre de la Societé Royale et de la Societé des
Antiquaires. A Londres , chez Fayrman. in 3.
En Anglois.
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Résumé : Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
Le document présente plusieurs ouvrages historiques et scientifiques. Le premier est un abrégé du 'Projet de Paix perpétuelle' du roi Henri IV, approuvé par la reine Élisabeth, le roi Jacques, les Républicains et divers autres potentats. Cet ouvrage, écrit par l'abbé de Saint-Pierre, est jugé avantageux pour tous les hommes et les souverains. Il compte 217 pages et a été publié à Rotterdam en 1729. Un autre ouvrage mentionné est le 'Traité de l'Organe de l'Ouie' par M. du Vernay, membre de l'Académie Royale des Sciences, qui traite de la structure, des usages et des maladies de l'oreille. Il a été publié à Leyde en 1731 avec des figures illustratives. Le document liste également les 'Voyages et Aventures du Capitaine Robert Boyle', traduits de l'anglais et publiés à Amsterdam en deux volumes. Enfin, il mentionne l''Essai sur la Poésie et sur la Peinture' de Charles Lamette, docteur en théologie, qui explore les relations entre poésie, peinture et histoire sacrée et prophane, ainsi que l'obscénité chez les écrivains et les peintres. Cet essai a été publié à Londres en anglais.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 320
Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
Début :
TRAITÉ PHILOSOPHIQUE ET PRATIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley [...]
Mots clefs :
Jardins, Plantes, Arbres fruitiers, Culture des vergers, Édition, Préface
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texteReconnaissance textuelle : Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
TRAITE PHILOSOPHIQUE ET PRAG
TIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley
, de la Societé Royale. A Londres , chez W.
Mears. Cinquiéme Edition in 8. en Anglois.
On explique dans ce Livre , qui est fort estimé
et d'un grand usage en Angleterre , le mouvement
de la seve des Plantes , et leur géneration ,
avec d'autres découvertes qui n'avoient point encore
été publiées touchant la maniere de cultiver
avec fuccès les Arbres fruitiers , les Fleurs et les
Parteres. On y a joint la description d'un Instrument
, par le moyen duquel on peut trouver en
une heure de temps plus de Plans de Jardins que
n'en contiennent tous les Livres ensemble qui
traitent de cette matiere. Enfin on trouve dans
cet Ouvrage plusieurs beaux secrets tendant à
perfectionner la culture des Vergers , des Jardins
Potagers & des Orangeries.
On écrit de la Haye que Goffe et Neaulme ,
Libraires , ont acheté et débitent une Edition des
Oeuvres de Clement Marot , Valet de Chambre
de François I. revues sur plusieurs Manuscrits et
sur plus de 40 Editions , et augmentée , tant de
diverses Poësies véritables , que de celles qu'on
lui a faussement attribuées ; avec les Ouvrages de
Jean Marot son pere, ceux de Michel Marot son
fils ; et les Piéces du different de Clement avec
François Sagon , accompagnées d'une Préface
historique , et d'Observations critiques sur tour
l'Ouvrage ; en 6 volumes in 12. et en 4 vol.in 4.
avec des Quadres et des Vignettes ; belle Edition .
Ils en ont aussi quelques Exemplaires en grand
Papier Royal et Impérial , d'une grande beauté.
TIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley
, de la Societé Royale. A Londres , chez W.
Mears. Cinquiéme Edition in 8. en Anglois.
On explique dans ce Livre , qui est fort estimé
et d'un grand usage en Angleterre , le mouvement
de la seve des Plantes , et leur géneration ,
avec d'autres découvertes qui n'avoient point encore
été publiées touchant la maniere de cultiver
avec fuccès les Arbres fruitiers , les Fleurs et les
Parteres. On y a joint la description d'un Instrument
, par le moyen duquel on peut trouver en
une heure de temps plus de Plans de Jardins que
n'en contiennent tous les Livres ensemble qui
traitent de cette matiere. Enfin on trouve dans
cet Ouvrage plusieurs beaux secrets tendant à
perfectionner la culture des Vergers , des Jardins
Potagers & des Orangeries.
On écrit de la Haye que Goffe et Neaulme ,
Libraires , ont acheté et débitent une Edition des
Oeuvres de Clement Marot , Valet de Chambre
de François I. revues sur plusieurs Manuscrits et
sur plus de 40 Editions , et augmentée , tant de
diverses Poësies véritables , que de celles qu'on
lui a faussement attribuées ; avec les Ouvrages de
Jean Marot son pere, ceux de Michel Marot son
fils ; et les Piéces du different de Clement avec
François Sagon , accompagnées d'une Préface
historique , et d'Observations critiques sur tour
l'Ouvrage ; en 6 volumes in 12. et en 4 vol.in 4.
avec des Quadres et des Vignettes ; belle Edition .
Ils en ont aussi quelques Exemplaires en grand
Papier Royal et Impérial , d'une grande beauté.
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Résumé : Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
Le texte présente deux ouvrages distincts. Le premier, 'Traité philosophique et pratique de la Culture des Jardins' par M. Bradley, membre de la Société Royale, est publié à Londres chez W. Mears. Cette cinquième édition en anglais traite du mouvement de la sève des plantes, de leur génération, et de diverses découvertes sur la culture des arbres fruitiers, des fleurs et des parterres. L'ouvrage inclut également la description d'un instrument pour concevoir rapidement des plans de jardins et des secrets pour perfectionner la culture des vergers, des jardins potagers et des orangeries. Le second ouvrage est une édition des 'Œuvres de Clément Marot', valet de chambre de François Ier, publiée par les libraires Goffe et Neaulme à La Haye. Cette édition, revue à partir de plusieurs manuscrits et plus de 40 éditions, inclut des poésies authentiques et celles faussement attribuées à Marot. Elle contient aussi les œuvres de Jean Marot, père de Clément, celles de Michel Marot, son fils, ainsi que les pièces du différend entre Clément Marot et François Sagon. L'ouvrage est accompagné d'une préface historique et d'observations critiques, et est disponible en six volumes in-12, quatre volumes in-4, avec des illustrations. Quelques exemplaires sont également disponibles en grand papier royal et impérial.
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12
p. 320-323
« On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
Début :
On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...]
Mots clefs :
Mérite, Société royale de Londres, Faveur, Élection, Chirurgien, Tympan, Oreille, Remède, Gangrène, Chaires de Professeurs Royaux, Faculté de médecine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
On apprend de Londres que dans l'assemblée
de la Société Royale , qui se tint au commencement
FEVRIER. 1731. 321
ment de cette année, il a été résolu de n'admettre
à l'avenir aucun Candidat , à moins qu'il n'ait
été nommé par trois Membres de la Société,qui
déclareront par écrit le nom , la condition et les
qualités de la personne proposée , et si elle s'est
fait un nom dans le monde par quelque Ouvra
ge imprimé ; et que l'élection par balotage de la
personne proposée , ne pourra se faire que dix
semaines aprés. On ouvrira par cette méthode la
> porte au mérite , et on la fermera à la faveur, selon
l'intention de la premiere institution de cette célébre
Société , qui subsiste depuis 1666.
On mande de la même Ville, que le 9 Janvier ,
le Docteur Cheselden , premier Chirurgien de la
Reine , devoit couper le Timpan de l'oreille à
Charles Rei , un des quatre malfaiteurs, condamnez
à mort , aux dernieres cessions , auquel le
Roy a accordé des Lettres de répit. S. M. ayant
promis de donner la grace à ce criminel , si par
cette opération il guérit de sa surdité. Mais cette
opération n'a pas été faite , parce qu'après un
plus grand examen , elle a été jugée impraticable.
Če malfaiteur sera envoyé dans les Colonies
de l'Amérique.
La Chirurgie a fait une grande perte dans la
personne de M. Bellofte, qui fut Chirurgien Major
des Hôpitaux de l'Armée du Roy en Italie ;
ensuite premier Chirurgien de feuë Madame
Douairiere de Savoye. Il est l'Auteur d'un Livre,
intitulé : Chirurgien d'Hôpital , très - estimé de
ceux qui sçavent la Chirurgie, et tres - utile à ceux
qui veulent la sçavoir . Il est mort à Turin le 15
Juillet dernier , âgé de 80 ans. Il a fait encore sur
la fin de ses jours , la découverte d'un nouvel
Organe , dans le Corps humain , dont on pourra
F donner
322 MERCURE DE FRANCE
donner bien- tôt une Dissertation. S'il est regretté
du public , il ne l'est pas moins de ses
amis ; il en eut d'illustres , et son mérite personnel
lui en eut fait davantage sans sa modestie.
Son habileté dans son Art fut le fruit d'une longue
experience , et d'un travail continuel ; il avoit
Pesprit orné , il aimoit les Lettres et les cultivoit.
Il laisse un fils,seul heritier du secret de la composition
de ses Pilules Mercuriales. C'est un excellent
remede dissolvant et absorbant, dont il a tresamplement
traité dans le second tome du Chirurgien
d'Hôpital , imprimé à Paris en 1725 .
chez Laurent d'Houry.
il
Ceux qui souhaiteront avoir de ces Pilules
pourront s'addresser à M. Belloste à Turin ;
en fourni des Boetes de differentes grandeurs et
de différent prix , pour la commodité du public ,
avec des Mémoires sur la maniere de s'em
servir.
Le Sieur Cottance avertit le public qu'il a un
remede aussi spécifique que simple , pour arrêter
et fixer en moins de deux heures de tems , toutes
sortes de Gangrénes , Bubons , Charbons pestilentiels
et Ulceres invétérez. It demeure à Paris ,
Tue Comteffe d'Artois , au grand Vainqueur.
"
Le 24 du mois dernier , le P. Porée , Professeur
de Rhétorique du College de Louis le Grand,
prononça, en presence du Card. de Bissi , de plasieurs
Prélats et autres presonnes de distinction
un Discours Latin fort éloquent , dans lequel il
prouva que les Critiques sont aussi nécessaires
dans la République des Lettres , que les Juges
le sont dans un Etat que pour être Critique ,
il faut avoir les qualitez d'un bon Juge.
FEVRIER . 1731.
323
AÙ
REVERend pere PORE'E ,
Sur sa
Harangue.
ΕΝΥΟΥ.
Dubon Juge , et du bon Critique ,
Tu nous as , dans ton Oraison ,
Fait la juste comparaison ,
Et par un sel , vraiment attique ,
Uni la grace à la raison.
Joui d'une entiere victoire ,
Tous tes coups , Porée , ont porté ,
Puisqu'aujourd'hui , par équité
Le Ctitique chante ta Gloire.
Il vaque actuellement deux Chaires de Professeurs
Royaux en Medecine ; l'une à Montpellier
, par l'absence de M. Astruc , fameux Professeur
de cette Université , aujourd'hui Professeur
et Lecteur au Collège Royal , à la place de l'illustre
M. Geoffroy. La Dispute de cette Chaire
est annoncée pour le 1. May 1731 , dans un double
Programme , de la part de M. l'Evêque de
Montpellier , Chancelier de l'Université , et de
M. Chicoineau , Conseiller à la Cour des Aydes ,
Professeur d'Anatomie et de Botanique , de l'Academie
Roïale des Sciences de Montpellier, Chancelier
et Juge de l'Université de Medecine de cette
Ville.
L'autre Chaire vaque par le decés de M.Angot
celebre Médecin de Caen , dont la dispute est pareillement
annoncée dans un Programme de la
Faculté de Médecine de Caën.
de la Société Royale , qui se tint au commencement
FEVRIER. 1731. 321
ment de cette année, il a été résolu de n'admettre
à l'avenir aucun Candidat , à moins qu'il n'ait
été nommé par trois Membres de la Société,qui
déclareront par écrit le nom , la condition et les
qualités de la personne proposée , et si elle s'est
fait un nom dans le monde par quelque Ouvra
ge imprimé ; et que l'élection par balotage de la
personne proposée , ne pourra se faire que dix
semaines aprés. On ouvrira par cette méthode la
> porte au mérite , et on la fermera à la faveur, selon
l'intention de la premiere institution de cette célébre
Société , qui subsiste depuis 1666.
On mande de la même Ville, que le 9 Janvier ,
le Docteur Cheselden , premier Chirurgien de la
Reine , devoit couper le Timpan de l'oreille à
Charles Rei , un des quatre malfaiteurs, condamnez
à mort , aux dernieres cessions , auquel le
Roy a accordé des Lettres de répit. S. M. ayant
promis de donner la grace à ce criminel , si par
cette opération il guérit de sa surdité. Mais cette
opération n'a pas été faite , parce qu'après un
plus grand examen , elle a été jugée impraticable.
Če malfaiteur sera envoyé dans les Colonies
de l'Amérique.
La Chirurgie a fait une grande perte dans la
personne de M. Bellofte, qui fut Chirurgien Major
des Hôpitaux de l'Armée du Roy en Italie ;
ensuite premier Chirurgien de feuë Madame
Douairiere de Savoye. Il est l'Auteur d'un Livre,
intitulé : Chirurgien d'Hôpital , très - estimé de
ceux qui sçavent la Chirurgie, et tres - utile à ceux
qui veulent la sçavoir . Il est mort à Turin le 15
Juillet dernier , âgé de 80 ans. Il a fait encore sur
la fin de ses jours , la découverte d'un nouvel
Organe , dans le Corps humain , dont on pourra
F donner
322 MERCURE DE FRANCE
donner bien- tôt une Dissertation. S'il est regretté
du public , il ne l'est pas moins de ses
amis ; il en eut d'illustres , et son mérite personnel
lui en eut fait davantage sans sa modestie.
Son habileté dans son Art fut le fruit d'une longue
experience , et d'un travail continuel ; il avoit
Pesprit orné , il aimoit les Lettres et les cultivoit.
Il laisse un fils,seul heritier du secret de la composition
de ses Pilules Mercuriales. C'est un excellent
remede dissolvant et absorbant, dont il a tresamplement
traité dans le second tome du Chirurgien
d'Hôpital , imprimé à Paris en 1725 .
chez Laurent d'Houry.
il
Ceux qui souhaiteront avoir de ces Pilules
pourront s'addresser à M. Belloste à Turin ;
en fourni des Boetes de differentes grandeurs et
de différent prix , pour la commodité du public ,
avec des Mémoires sur la maniere de s'em
servir.
Le Sieur Cottance avertit le public qu'il a un
remede aussi spécifique que simple , pour arrêter
et fixer en moins de deux heures de tems , toutes
sortes de Gangrénes , Bubons , Charbons pestilentiels
et Ulceres invétérez. It demeure à Paris ,
Tue Comteffe d'Artois , au grand Vainqueur.
"
Le 24 du mois dernier , le P. Porée , Professeur
de Rhétorique du College de Louis le Grand,
prononça, en presence du Card. de Bissi , de plasieurs
Prélats et autres presonnes de distinction
un Discours Latin fort éloquent , dans lequel il
prouva que les Critiques sont aussi nécessaires
dans la République des Lettres , que les Juges
le sont dans un Etat que pour être Critique ,
il faut avoir les qualitez d'un bon Juge.
FEVRIER . 1731.
323
AÙ
REVERend pere PORE'E ,
Sur sa
Harangue.
ΕΝΥΟΥ.
Dubon Juge , et du bon Critique ,
Tu nous as , dans ton Oraison ,
Fait la juste comparaison ,
Et par un sel , vraiment attique ,
Uni la grace à la raison.
Joui d'une entiere victoire ,
Tous tes coups , Porée , ont porté ,
Puisqu'aujourd'hui , par équité
Le Ctitique chante ta Gloire.
Il vaque actuellement deux Chaires de Professeurs
Royaux en Medecine ; l'une à Montpellier
, par l'absence de M. Astruc , fameux Professeur
de cette Université , aujourd'hui Professeur
et Lecteur au Collège Royal , à la place de l'illustre
M. Geoffroy. La Dispute de cette Chaire
est annoncée pour le 1. May 1731 , dans un double
Programme , de la part de M. l'Evêque de
Montpellier , Chancelier de l'Université , et de
M. Chicoineau , Conseiller à la Cour des Aydes ,
Professeur d'Anatomie et de Botanique , de l'Academie
Roïale des Sciences de Montpellier, Chancelier
et Juge de l'Université de Medecine de cette
Ville.
L'autre Chaire vaque par le decés de M.Angot
celebre Médecin de Caen , dont la dispute est pareillement
annoncée dans un Programme de la
Faculté de Médecine de Caën.
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Résumé : « On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
En février 1731, la Société Royale de Londres a modifié ses critères d'admission en exigeant que les candidats soient proposés par trois membres de la Société, qui doivent fournir des informations sur le nom, la condition, les qualités du candidat et ses œuvres imprimées. L'élection par balotage ne peut se tenir qu'après une période de dix semaines suivant la proposition. À Londres, le 9 janvier, le Docteur Cheselden, chirurgien de la Reine, a tenté d'opérer Charles Rei, un malfaiteur condamné à mort, pour le guérir de sa surdité. L'opération a été jugée impraticable, et le malfaiteur a été envoyé dans les colonies américaines. La communauté chirurgicale a perdu M. Belloste, chirurgien major des hôpitaux de l'armée du Roi en Italie et premier chirurgien de la douairière de Savoie. Auteur du livre 'Chirurgien d'Hôpital', il est décédé à Turin le 15 juillet précédent à l'âge de 80 ans. Il a découvert un nouvel organe dans le corps humain et laissé un fils héritier du secret de ses pilules mercuriales. Le Sieur Cottance a annoncé un remède pour traiter les gangrènes, bubons, charbons pestilentiels et ulcères invétérés. Le Père Porée, professeur de rhétorique au Collège de Louis le Grand, a prononcé un discours latin sur la nécessité des critiques dans la République des Lettres. Deux chaires de professeurs royaux en médecine sont vacantes : l'une à Montpellier, en raison de l'absence de M. Astruc, et l'autre à Caen, suite au décès de M. Angot. Les disputes pour ces chaires sont annoncées respectivement pour le 1er mai 1731 et dans un programme de la Faculté de Médecine de Caen.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 324-327
Programme sur un exercice de Belles Lettres, [titre d'après la table]
Début :
Nous venons de recevoir de Nîmes un Programme, imprimé à Montpellier, au sujet d'un [...]
Mots clefs :
Exercice, Belles-lettres, Programme, Poètes, Orateurs, Historiens, Assemblée
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texteReconnaissance textuelle : Programme sur un exercice de Belles Lettres, [titre d'après la table]
Nous venons de recevoir de Nîmes un Programme
, imprimé à Montpellier , au sujet d'un
Exercice de Belles- Lettres, dans lequel M.de Bernage
, fils de M. de Bernage ,Intendant de la Province
de Languedoc, a donné le 21 du mois passé,
en presence des Etats assemblez ,des preuves d'une
capacité fort audessus de son âge. Il commença
són Exercice par un compliment tres-délicat,addressé
à l'Illustre Assemblée que composoient
Messieurs des Etats.
Voicy le plan, selon ce Programme, que M.de
Bernage a eu en vue de remplir. 1. D'expliquer.
un grand nombre des plus beaux endroits des
Auteurs Latins , Poëtes , Historiens , Orateurs
et autres . 2. De réciter quelques - uns de ceux qui
paroissent les plus propres à orner l'esprit. 3. De
rappeller et de réciter dans le cours de son explication,
quantité de traits choisis dans nos Poëtes
François , qui peuvent avoir quelque rapport
aux Auteurs Latins.4.D'y ajoûterplusieurs Notes
de Chronologie , de Mythologie et d'Histoire.
Entre les Poëtes Latins , ausquels M. Bernage
s'est attaché , sont , 1. Horace , dont il étoit en
état de réciter près de 30 Odes , aprés les avoir
expliquées ; cinq ou six Satyres entieres , sans
compter un nombre considérable de Pieces détachées
des autres Satyres ; plusieurs des Epîtres de
cet Auteur , et un grand nombre de morceaux
détachez des autres Epîtres.
Quant à l'Art Poëtique d'Horace , M, de Bernage
étoit aussi en état d'en réciter les Endroits
les plus remarquables et les plus utiles qui font la
beauté et le prix de ce Traité.
2.Virgile,auquel M.de Bernage s'est attaché avec
une singuliere application . On voit par le Programme
qu'il avoit fait uneAnalyse presque complette
de l'Eneide ; mais il en avoit trois Livres
prinFEVRIER.
1731. 325
principaux en vûë dans son explication ; sçavoir ,
le 1. remarquable par la versification châtiée. Le
4. où les mouvemens du coeur sont mènagez avec
tant d'art. Et le 6. qui est le plus rempli de la
Théologie Payenne. Il n'oublia pas de parcourir.
de même les Géorgiques , dont il pouvoit réciter
plusieurs beaux Endroits , et expliquer le reste ;
préparé d'ailleurs à réciter un nombre prodigieux.
de Piéces de nos Poëtes François qui ont imité
ces celebres Auteurs , ou dont les pensées ont
quelque rapport avec les Passages des Poëtes
Latins.
3. M. de Bernage n'étoit pas moins préparé
sur les Métamorphoses , les Fastes , les Tristes ,
et les Livres de Ponto , d'Ovide . L
4. Pour ne pas passer les bornes d'un Extrait
nous nous contenterons d'indiquer les autres
Poetes , sur lesquels le Répondant étoit préparé.
Tels sont entre les Poëtes Latins , Juvenal, Perse ,
Martial , Catule , Tibule , Pétrone et Phédre . Il
étoit en état d'en réciter un grand nombre de
Piéces , de les expliquer, avec quantité d'autres ,
de rapprocher du Texte latin les endroits de nos
Poetes François qui y ont rapport , sans oublier
les principaux points de Mythologie qui se
trouvent à discuter dans ces Poëtes , et sur lesquels
M. de Bernage étoit prêt de satisfaire.
Entre les Poëtes François qu'il avoit en vûë ,
et que nous rapporterons dans le même ordre
alphabétique , qu'ils se trouvent au commencement
du Programme ; on remarque Boileau ,
Corneille , Deshoulieres , du Cerceau , la Fontaine
, la Mothe , Lingendes , Malherbe , Maynard
, Moliere , Pellegrin, Racan , Racine,Rousseau
, Scarron , Voiture , et un nombre d'autres ,
que nous passons sous silence.
M. de Bernage avoit choisi entre les Orateurs ,
Fiij
Cice316
MERCURE DE FRANCE
Ciceron , dont il pouvoit expliquer un grand
nombre de beaux endroits.
Parmi les Auteurs renommez pour le style
Epistolaire, il s'étoit appliqué à Pline le jeune, et
entre ses Lettres , à celles qui sont les plus remarquables.
;-
Il nous suffira aussi de nommer les Historiens
dont M. de Bernage pouvoit rendre compte ; ils
sont sur l'Histoire Romaine , Tite-Live , Florus ,
Velleius-Paterculus , Salluste , Cesar , Suetone
dans lesquels le Répondant avoit choisi les endroits
les plus considerables , lesquels réunis ,
metrent tout d'un coup sous les yeux une chaîne
et une suite des plus grands Evenemens qui ont
illustré ou obscurci la gloire de Rome , soit pen
dant le tems de ses Rois , soit dans son indépendance
Républicaine , soit pendant le regne de ses.
Empereurs. I joignit à l'Histoire Romaine celled'Alexandre
le Grand , écrite par Quinte -Curce;.
et enfin celle d'un grand nombre de Peuples
écrite par Justin.
Tels sont les principaux Auteurs dont M. de
Bernage rendit compte , dont il récita de mémoi➡
re les endroits les plus beaux et les plus frappans,
qu'il expliqua lorsqu'on le lui demanda Il faut
ajoûter qu'il eut soin à chaque Auteur dont il eut
occasion de parler , de rapporter le jugement
qu'en ont fait les Sçavans et les Critiques.
Entre ceux qui firent à M. Bernage l'honneur
de l'interroger , on distingue MM . les Archevêques
de Toulouse et d'Alby ; et MM . les Evêques
de Beziers , d'Agde , d'Alet , de S. Papoul et de
Viviers ; et pour nous servir des termes d'une
Lettre que nous avons reçûë de Nîmes sur ce sujet ,
il étonna toute l'Assemblée, tant par la quantité des,
choses qu'il sçavoit , que par la maniere aisée avec
laquelle il s'énonça en les expliquant et en les
dé
"
FEVRIER . 1731. 327
développant. Il finit par un remerciment trèscourt
, mais très- bien ménagé à l'Assemblée qui
l'avoit honoré de sa présence et de son attention."
Voici des Stances adressées à M. de Bernage
de S. Maurice , Intendant de Languedoc , à l'oc-'
casion de l'Exercice dont nous venons de rendre
compte. Nous sçavons bon gré à l'Auteur de la
Lettre écrite de Nîmes , qui les a ajoûtées à sa
Lettre en nous envoyant le Programinę.
, imprimé à Montpellier , au sujet d'un
Exercice de Belles- Lettres, dans lequel M.de Bernage
, fils de M. de Bernage ,Intendant de la Province
de Languedoc, a donné le 21 du mois passé,
en presence des Etats assemblez ,des preuves d'une
capacité fort audessus de son âge. Il commença
són Exercice par un compliment tres-délicat,addressé
à l'Illustre Assemblée que composoient
Messieurs des Etats.
Voicy le plan, selon ce Programme, que M.de
Bernage a eu en vue de remplir. 1. D'expliquer.
un grand nombre des plus beaux endroits des
Auteurs Latins , Poëtes , Historiens , Orateurs
et autres . 2. De réciter quelques - uns de ceux qui
paroissent les plus propres à orner l'esprit. 3. De
rappeller et de réciter dans le cours de son explication,
quantité de traits choisis dans nos Poëtes
François , qui peuvent avoir quelque rapport
aux Auteurs Latins.4.D'y ajoûterplusieurs Notes
de Chronologie , de Mythologie et d'Histoire.
Entre les Poëtes Latins , ausquels M. Bernage
s'est attaché , sont , 1. Horace , dont il étoit en
état de réciter près de 30 Odes , aprés les avoir
expliquées ; cinq ou six Satyres entieres , sans
compter un nombre considérable de Pieces détachées
des autres Satyres ; plusieurs des Epîtres de
cet Auteur , et un grand nombre de morceaux
détachez des autres Epîtres.
Quant à l'Art Poëtique d'Horace , M, de Bernage
étoit aussi en état d'en réciter les Endroits
les plus remarquables et les plus utiles qui font la
beauté et le prix de ce Traité.
2.Virgile,auquel M.de Bernage s'est attaché avec
une singuliere application . On voit par le Programme
qu'il avoit fait uneAnalyse presque complette
de l'Eneide ; mais il en avoit trois Livres
prinFEVRIER.
1731. 325
principaux en vûë dans son explication ; sçavoir ,
le 1. remarquable par la versification châtiée. Le
4. où les mouvemens du coeur sont mènagez avec
tant d'art. Et le 6. qui est le plus rempli de la
Théologie Payenne. Il n'oublia pas de parcourir.
de même les Géorgiques , dont il pouvoit réciter
plusieurs beaux Endroits , et expliquer le reste ;
préparé d'ailleurs à réciter un nombre prodigieux.
de Piéces de nos Poëtes François qui ont imité
ces celebres Auteurs , ou dont les pensées ont
quelque rapport avec les Passages des Poëtes
Latins.
3. M. de Bernage n'étoit pas moins préparé
sur les Métamorphoses , les Fastes , les Tristes ,
et les Livres de Ponto , d'Ovide . L
4. Pour ne pas passer les bornes d'un Extrait
nous nous contenterons d'indiquer les autres
Poetes , sur lesquels le Répondant étoit préparé.
Tels sont entre les Poëtes Latins , Juvenal, Perse ,
Martial , Catule , Tibule , Pétrone et Phédre . Il
étoit en état d'en réciter un grand nombre de
Piéces , de les expliquer, avec quantité d'autres ,
de rapprocher du Texte latin les endroits de nos
Poetes François qui y ont rapport , sans oublier
les principaux points de Mythologie qui se
trouvent à discuter dans ces Poëtes , et sur lesquels
M. de Bernage étoit prêt de satisfaire.
Entre les Poëtes François qu'il avoit en vûë ,
et que nous rapporterons dans le même ordre
alphabétique , qu'ils se trouvent au commencement
du Programme ; on remarque Boileau ,
Corneille , Deshoulieres , du Cerceau , la Fontaine
, la Mothe , Lingendes , Malherbe , Maynard
, Moliere , Pellegrin, Racan , Racine,Rousseau
, Scarron , Voiture , et un nombre d'autres ,
que nous passons sous silence.
M. de Bernage avoit choisi entre les Orateurs ,
Fiij
Cice316
MERCURE DE FRANCE
Ciceron , dont il pouvoit expliquer un grand
nombre de beaux endroits.
Parmi les Auteurs renommez pour le style
Epistolaire, il s'étoit appliqué à Pline le jeune, et
entre ses Lettres , à celles qui sont les plus remarquables.
;-
Il nous suffira aussi de nommer les Historiens
dont M. de Bernage pouvoit rendre compte ; ils
sont sur l'Histoire Romaine , Tite-Live , Florus ,
Velleius-Paterculus , Salluste , Cesar , Suetone
dans lesquels le Répondant avoit choisi les endroits
les plus considerables , lesquels réunis ,
metrent tout d'un coup sous les yeux une chaîne
et une suite des plus grands Evenemens qui ont
illustré ou obscurci la gloire de Rome , soit pen
dant le tems de ses Rois , soit dans son indépendance
Républicaine , soit pendant le regne de ses.
Empereurs. I joignit à l'Histoire Romaine celled'Alexandre
le Grand , écrite par Quinte -Curce;.
et enfin celle d'un grand nombre de Peuples
écrite par Justin.
Tels sont les principaux Auteurs dont M. de
Bernage rendit compte , dont il récita de mémoi➡
re les endroits les plus beaux et les plus frappans,
qu'il expliqua lorsqu'on le lui demanda Il faut
ajoûter qu'il eut soin à chaque Auteur dont il eut
occasion de parler , de rapporter le jugement
qu'en ont fait les Sçavans et les Critiques.
Entre ceux qui firent à M. Bernage l'honneur
de l'interroger , on distingue MM . les Archevêques
de Toulouse et d'Alby ; et MM . les Evêques
de Beziers , d'Agde , d'Alet , de S. Papoul et de
Viviers ; et pour nous servir des termes d'une
Lettre que nous avons reçûë de Nîmes sur ce sujet ,
il étonna toute l'Assemblée, tant par la quantité des,
choses qu'il sçavoit , que par la maniere aisée avec
laquelle il s'énonça en les expliquant et en les
dé
"
FEVRIER . 1731. 327
développant. Il finit par un remerciment trèscourt
, mais très- bien ménagé à l'Assemblée qui
l'avoit honoré de sa présence et de son attention."
Voici des Stances adressées à M. de Bernage
de S. Maurice , Intendant de Languedoc , à l'oc-'
casion de l'Exercice dont nous venons de rendre
compte. Nous sçavons bon gré à l'Auteur de la
Lettre écrite de Nîmes , qui les a ajoûtées à sa
Lettre en nous envoyant le Programinę.
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Résumé : Programme sur un exercice de Belles Lettres, [titre d'après la table]
Le 21 du mois précédent, M. de Bernage, fils de l'Intendant de la Province de Languedoc, a réalisé un exercice de Belles-Lettres en présence des États assemblés à Montpellier. Cet exercice a mis en lumière ses compétences exceptionnelles pour son âge. M. de Bernage a expliqué et récité des passages d'auteurs latins tels que Horace, Virgile, Ovide, Juvenal, Perse, Martial, Catulle, Tibulle, Pétrone et Phèdre. Il a également interprété des œuvres de poètes français comme Boileau, Corneille, La Fontaine, Molière et Racine. Parmi les orateurs, il a choisi Cicéron, et parmi les auteurs épistoliers, Pline le Jeune. En histoire, il a couvert Tite-Live, Florus, Velleius Paterculus, Salluste, César, Suétone, Quinte-Curce et Justin. M. de Bernage a également rapporté les jugements des savants et des critiques sur chaque auteur mentionné. Lors de cet exercice, M. de Bernage a été interrogé par plusieurs dignitaires ecclésiastiques, notamment les archevêques de Toulouse et d'Alby, ainsi que les évêques de Béziers, d'Agde, d'Alet, de Saint-Papoul et de Viviers. Ces derniers ont été impressionnés par sa connaissance approfondie et sa facilité d'expression. L'exercice s'est conclu par un remerciement adressé à l'assemblée.
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14
p. 327-328
Stances sur le même sujet, [titre d'après la table]
Début :
Quelle injuste Maxime interdit aux Parens [...]
Mots clefs :
Maxime, Parents, Liberté, Vertus, Modestie , Bienséance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Stances sur le même sujet, [titre d'après la table]
STANCES.
Quelle injuste Maxime interdit aux Parens
La douce liberté de pouvoir reconnoître ,
Les vertus dont le Ciel a comblé leurs Enfans,
Ils sont Peres et n'osent d'être,
Après l'heureux succès que vient d'avoir ton fils,
Malgré ta modestie et ton génie austere ,
Jouis de ton bonheur , connois en tout le prix ;
Tu peux t'applaudir d'être Pere.
Ose l'être sans honte , et ris des vaines loix ,
Quigênent pour tonfils l'heureuse complaisances
Quand il est éclatant , le mérite a des droits >
Au-dessus de la bienséance.
Afranchis-toi d'unjoug qui n'est pas fait pour
toi.
Pere , goute une joye et si rare et si pure ;
Fiiij
Et
328 MERCURE DE FRANCE.
Et si l'usage altier veut t'imposer sa loi ,
1 Passe à celle de la Nature.
C'est ainsi qu'autrefois un illusre Romainy
Dédaignant cet indigne usage ,
De Scipion sonfils , publia le courage ,
Et le couronna de sa main.
Montre au tien tout l'excès de tajuste tendressei
Arrose en l'ambrassant seslauriers de tes pleurs.
Qy and ton fils nous fait voir des succès sifla-ˆ
teurs ,
Tu peux montrer une foiblesse« »
Ce sont des pleurs bien doux que ceux que tu
répands ;
Et per ce que ton fils vient de nous faire en→
tendre ,
Heureux BERNA GE , je comprends ,
Que tu n'auras jamais d'autres pleurs à xépandre.
Mais pour mieux assurer l'effet de ton amour,
Par l'exemple et les soins que tu lui dois encore,
Gouverne un Peuple qui t'honore ;
~Jusqu'à ce que ton is le gouverne à son tour;
Il n'est encor qu'à son Aurore';
Mais c'est l'Aurore d'un beau jour.
Quelle injuste Maxime interdit aux Parens
La douce liberté de pouvoir reconnoître ,
Les vertus dont le Ciel a comblé leurs Enfans,
Ils sont Peres et n'osent d'être,
Après l'heureux succès que vient d'avoir ton fils,
Malgré ta modestie et ton génie austere ,
Jouis de ton bonheur , connois en tout le prix ;
Tu peux t'applaudir d'être Pere.
Ose l'être sans honte , et ris des vaines loix ,
Quigênent pour tonfils l'heureuse complaisances
Quand il est éclatant , le mérite a des droits >
Au-dessus de la bienséance.
Afranchis-toi d'unjoug qui n'est pas fait pour
toi.
Pere , goute une joye et si rare et si pure ;
Fiiij
Et
328 MERCURE DE FRANCE.
Et si l'usage altier veut t'imposer sa loi ,
1 Passe à celle de la Nature.
C'est ainsi qu'autrefois un illusre Romainy
Dédaignant cet indigne usage ,
De Scipion sonfils , publia le courage ,
Et le couronna de sa main.
Montre au tien tout l'excès de tajuste tendressei
Arrose en l'ambrassant seslauriers de tes pleurs.
Qy and ton fils nous fait voir des succès sifla-ˆ
teurs ,
Tu peux montrer une foiblesse« »
Ce sont des pleurs bien doux que ceux que tu
répands ;
Et per ce que ton fils vient de nous faire en→
tendre ,
Heureux BERNA GE , je comprends ,
Que tu n'auras jamais d'autres pleurs à xépandre.
Mais pour mieux assurer l'effet de ton amour,
Par l'exemple et les soins que tu lui dois encore,
Gouverne un Peuple qui t'honore ;
~Jusqu'à ce que ton is le gouverne à son tour;
Il n'est encor qu'à son Aurore';
Mais c'est l'Aurore d'un beau jour.
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Résumé : Stances sur le même sujet, [titre d'après la table]
Le texte est une série de stances célébrant les mérites d'un fils et encourageant son père à reconnaître publiquement ses succès. L'auteur critique une 'injuste Maxime' qui interdit aux parents de reconnaître les vertus de leurs enfants. Il exhorte le père à se réjouir du succès de son fils et à oser l'admirer sans honte, malgré les lois sociales qui pourraient l'en empêcher. Le père est invité à se libérer des contraintes sociales et à suivre l'exemple de la nature et de l'histoire, comme un illustre Romain qui avait publiquement honoré son fils Scipion. Le père est encouragé à montrer sa tendresse et à pleurer de joie en embrassant son fils victorieux. L'auteur exprime son bonheur pour Bernard, le père, en comprenant que ses larmes de joie seront les seules qu'il versera. Enfin, il conseille au père de gouverner son peuple avec soin jusqu'à ce que son fils soit prêt à prendre sa relève, car celui-ci est encore au début de sa carrière mais prometteur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 329-332
Porcelaines de Dresde, &c. [titre d'après la table]
Début :
On apprend de Rome, que l'Imperatrice a fait present [...]
Mots clefs :
Porcelaine, Impératrice, Manufacture, Dresde, Matière, Vernis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Porcelaines de Dresde, &c. [titre d'après la table]
On apprend de Rome , que l'Imperatrice a fait
present à la Princesse Carbognano , d'une Caisse
marquetée d'Agathe et remplie de Porcelaines de
la Manufacture de Vienne , qui sont aussi belles
que celles de la Manufacture de Dresde.
Nous ne connoissions pas cette nouvelle Manu
facture de Porcelaines à Vienne , mais pour
celle qui est établie à Dresde , Capitale de l'Electorat
de Saxe , nous osons assurer sans craindre
qu'on puisse nous accuser d'exagerer
qu'elle a fait un tel progrés depuis deux ou trois
ans , qu'on a envoyé de Paris des Modeles , des
Desseins et des personnes intelligentes , qu'il en
vient aujourd'hui quantité de Pieces comparables
à ce qui vient de plus beau de la Chine et du Japon
, et communément de plus belles formes , les
Figures , les Animaux , les Arbres , les Plantes et
les Fleurs , &c . mieux dessinez et plus de varieté
et d'union dans les couleurs ; les Reliefs , Broderies
et Ornemens , sont traitez avec beaucoup de
cimétrie , de précision et de goût ; de telle sorte
que les plus habiles Connoisseurs sont souvent en
deffaut , prenant cette nouvelle Porcelaine pour
l'ancienne, et souvent même lui donnent la préference,
au grand scandale de divers Curieux d'un
gout trop rafiné , ou peut-être mal sûr, et en qui
abonde quelquefois plus d'entêtement ou d'ostentation
que de justesse, et qui esclaves du préjugé,lui .
laissent exercer sans la moindre résistance , toute
sa tyrannie , et ne sçauroient concevoir qu'on
puisse préferer des Ouvrages modernes , qui coutent
peu, et qu'on est à portée de voir construire ,
à des Morceaux que la venerable Antiquité a ren
dus recommandables , qui coutent fort cher et
qui viennent de trés-loin .
On trouvera la preuve de la beauté des Ouvradont
nous parlons , à Paris même , ruë Dauges
E v phine
}
339 MERCURE DE FRANCE.
•
>
phine , chez le fieur le Brun , Marchand Bijoutier
, interessé à la Manufacture de Porcelaines de
Dresde, qui en fait un grand débit, et à un prix fort
raisonnable, puis qu'il est à deux tiers de moins que
celui des Porcelaines des Indes. On y voit des pie
ces en hauteur , avec ornemens et en couleur ,
d'une grande beauté , des Pots à l'eau , à tabac ,
à pâte , sucre en litron , et autres formes
des Plats , des Assietes , Soucoupes , Drageoires ;
Tabatieres , Tasses et Gobelets de diverses sortes
; Ecuelles , Jattes couvertes à oglio etc. le tout
souffrant la plus violente chaleur du feu , et même
de la lessive bouillante.
•
2
On sçait que la Porcelaine fait un des plus
beaux ornemens des Cabinets des Curieux , et des
Appartemens des Princes et des grands Seigneurs
, sans compter les Services de table , et
autres sortes de Pieces de vaisselle , dont quelques-
unes sont d'un prix au dessus des plus beaux
morceaux d'Orfeverie , en or et en argent. La
Porcelaine étant donc si utile , si précieuse , et si
agréable aux yeux , merite bien que nous en disions
ici quelque chose , pour la faire connoître
à ceux qui ne sont pas à portée d'en avoir , et
d'en appercevoir les beautés et les défauts , et juger
de leur prix . Cela pourra même être utile à
quelques personnes qni en ont , et peut- être dest
morceaux précieux , dont ils ne font pas le cas
qu'ils doivent. Au reste , nous serions bien charmez
si ce petit essay pouvoit exciter quelque bon
Connoisseur , homme d'esprit et de goût , à nous
donner là- dessus quelque chose de plus étendu
de plus methodique et de plus digne de la curiosité
du Public.
Il y a de trois sortes de Porcelaines , de
jaunes , qui sont les moins estimées , parce
que cette couleur ne prend pas un si beau
2.
poli ;
FEVRIER. 1737. 331
poli ; de grises , et souvent hachées d'une infinité
de petites lignes irregulieres , qui se croisent
comme si le vase étoit par tout fêlé , ou tra
vaillé de pieces de rapport ; et enfin de blanches
avec des fleurs bleues : c'est la plus commune
, mais la plus estimée quand elle est dans
sa perfection. Quatre ou cinq choses doivent
concourir à les rendre parfaites , la finesse de la
matiere , la blancheur , le poli , la couleur , le
dessein des figures , et la forme de l'ouvrage.
On connoît la finesse de la matiere quand elle
est transparante , en quoi il faut avoir égard à
l'épaisseur , les bords sont ordinairement plus
minces. Aux grands morceaux , il est difficile d'y
rien connoître , à moins qu'on n'en casse par le
bas quelque petit morceau , pour en voir la cou
leur ou le grain. Une vraie marque de la finesse
et de la dureté de la Porcelaine , c'est quand
on re joint ensemble les deux pieces , et qu'il n'y
paroît aucune fèlure.
La blancheur ne se doit pas confondre avec
l'éclat du vernis dont la Porcelaine est enduite ,
et qui fait une espece de miroir ; cette reflexion
seule est capable de faire mal juger de sa blan
cheur naturelle , il faut la porter au grand jour
pouren connoître la beauté ou les défauts . Quoique
ce vernis soit parfaitement incorporé à la
matiere , et qu'il dure éternellement , il se ternit
neanmoins un peu à la longue , et il perd ce
grand éclat , d'où il arrive que la blancheur påroît
plus douce et plus belle dans les anciennes
Porcelaines , qu'on recherche si fort..
Le poli consiste en deux choses , dans l'éclat
du vernis , et dans l'égalité de la matiere. Le
vernis ne doit pas être épais , autrement il se feroit
une croute , et d'ailleurs l'éclat en seroit trop
grand et trop vif. La matiere est parfaitement
I vi égale
22 MERCURE DE FRANCE
égale , quand elle n'a aucune bosse , qu'on n'y
remarque ni grain , ni sable , ni élevure. Il y a
peu de vases qui n'ayent quelqu'un de ces défauts.
Non seulement on n'y doit pas trouver des
taches , mais il faut encore prendre garde qu'il
n'y ait des endroits plus éclatans les uns que les
autres.
On peut employer toute sorte de couleurs sur
la Porcelaine , mais on ne se sert guere que de
rouge et beaucoup plus de bieu; on ne voit presque,
point de rouge bien vif , mais le bleu est parfaitement
beau , quand on a attrapé ce juste temperament
, dans lequel il n'est ni pâle , ni foncé
ni trop éclatant.. Sur tout que les extrémitez des
figures soient parfaitement terminées , de maniere
que la couleur ne s'étende pas plus loin
le contour , afin que la blancheur de la Porce
laine ne soit pas salie par une certaine cau bleuâ
tre qui s'écoule de la couleur même.
que
Les Fleurs et les Roseaux sont à préferer aux
figures qui sont presque toujours estropiées ,;
et dessinées d'un gout barbare.
Il faut que les Vases soient bien contournez ,
d'une figure hardie , et bien proportionnée , etc..
Maftic excellent pour les Porcelaines.
,
cassées..
1
Mettez en poudre très- fine de la chaux vive
et du Mizium ou mine de plomb , en‹ égale
quantité , et un peu de farine , incorporez avec
du blanc d'oeuf bie battu trempez promptement
les morceaux cassez pour les rejoindre avec
précision. Le vernis ordinaire fait le même effer
du blanc d'oeuf, mais il est plus long temps à
secher..
present à la Princesse Carbognano , d'une Caisse
marquetée d'Agathe et remplie de Porcelaines de
la Manufacture de Vienne , qui sont aussi belles
que celles de la Manufacture de Dresde.
Nous ne connoissions pas cette nouvelle Manu
facture de Porcelaines à Vienne , mais pour
celle qui est établie à Dresde , Capitale de l'Electorat
de Saxe , nous osons assurer sans craindre
qu'on puisse nous accuser d'exagerer
qu'elle a fait un tel progrés depuis deux ou trois
ans , qu'on a envoyé de Paris des Modeles , des
Desseins et des personnes intelligentes , qu'il en
vient aujourd'hui quantité de Pieces comparables
à ce qui vient de plus beau de la Chine et du Japon
, et communément de plus belles formes , les
Figures , les Animaux , les Arbres , les Plantes et
les Fleurs , &c . mieux dessinez et plus de varieté
et d'union dans les couleurs ; les Reliefs , Broderies
et Ornemens , sont traitez avec beaucoup de
cimétrie , de précision et de goût ; de telle sorte
que les plus habiles Connoisseurs sont souvent en
deffaut , prenant cette nouvelle Porcelaine pour
l'ancienne, et souvent même lui donnent la préference,
au grand scandale de divers Curieux d'un
gout trop rafiné , ou peut-être mal sûr, et en qui
abonde quelquefois plus d'entêtement ou d'ostentation
que de justesse, et qui esclaves du préjugé,lui .
laissent exercer sans la moindre résistance , toute
sa tyrannie , et ne sçauroient concevoir qu'on
puisse préferer des Ouvrages modernes , qui coutent
peu, et qu'on est à portée de voir construire ,
à des Morceaux que la venerable Antiquité a ren
dus recommandables , qui coutent fort cher et
qui viennent de trés-loin .
On trouvera la preuve de la beauté des Ouvradont
nous parlons , à Paris même , ruë Dauges
E v phine
}
339 MERCURE DE FRANCE.
•
>
phine , chez le fieur le Brun , Marchand Bijoutier
, interessé à la Manufacture de Porcelaines de
Dresde, qui en fait un grand débit, et à un prix fort
raisonnable, puis qu'il est à deux tiers de moins que
celui des Porcelaines des Indes. On y voit des pie
ces en hauteur , avec ornemens et en couleur ,
d'une grande beauté , des Pots à l'eau , à tabac ,
à pâte , sucre en litron , et autres formes
des Plats , des Assietes , Soucoupes , Drageoires ;
Tabatieres , Tasses et Gobelets de diverses sortes
; Ecuelles , Jattes couvertes à oglio etc. le tout
souffrant la plus violente chaleur du feu , et même
de la lessive bouillante.
•
2
On sçait que la Porcelaine fait un des plus
beaux ornemens des Cabinets des Curieux , et des
Appartemens des Princes et des grands Seigneurs
, sans compter les Services de table , et
autres sortes de Pieces de vaisselle , dont quelques-
unes sont d'un prix au dessus des plus beaux
morceaux d'Orfeverie , en or et en argent. La
Porcelaine étant donc si utile , si précieuse , et si
agréable aux yeux , merite bien que nous en disions
ici quelque chose , pour la faire connoître
à ceux qui ne sont pas à portée d'en avoir , et
d'en appercevoir les beautés et les défauts , et juger
de leur prix . Cela pourra même être utile à
quelques personnes qni en ont , et peut- être dest
morceaux précieux , dont ils ne font pas le cas
qu'ils doivent. Au reste , nous serions bien charmez
si ce petit essay pouvoit exciter quelque bon
Connoisseur , homme d'esprit et de goût , à nous
donner là- dessus quelque chose de plus étendu
de plus methodique et de plus digne de la curiosité
du Public.
Il y a de trois sortes de Porcelaines , de
jaunes , qui sont les moins estimées , parce
que cette couleur ne prend pas un si beau
2.
poli ;
FEVRIER. 1737. 331
poli ; de grises , et souvent hachées d'une infinité
de petites lignes irregulieres , qui se croisent
comme si le vase étoit par tout fêlé , ou tra
vaillé de pieces de rapport ; et enfin de blanches
avec des fleurs bleues : c'est la plus commune
, mais la plus estimée quand elle est dans
sa perfection. Quatre ou cinq choses doivent
concourir à les rendre parfaites , la finesse de la
matiere , la blancheur , le poli , la couleur , le
dessein des figures , et la forme de l'ouvrage.
On connoît la finesse de la matiere quand elle
est transparante , en quoi il faut avoir égard à
l'épaisseur , les bords sont ordinairement plus
minces. Aux grands morceaux , il est difficile d'y
rien connoître , à moins qu'on n'en casse par le
bas quelque petit morceau , pour en voir la cou
leur ou le grain. Une vraie marque de la finesse
et de la dureté de la Porcelaine , c'est quand
on re joint ensemble les deux pieces , et qu'il n'y
paroît aucune fèlure.
La blancheur ne se doit pas confondre avec
l'éclat du vernis dont la Porcelaine est enduite ,
et qui fait une espece de miroir ; cette reflexion
seule est capable de faire mal juger de sa blan
cheur naturelle , il faut la porter au grand jour
pouren connoître la beauté ou les défauts . Quoique
ce vernis soit parfaitement incorporé à la
matiere , et qu'il dure éternellement , il se ternit
neanmoins un peu à la longue , et il perd ce
grand éclat , d'où il arrive que la blancheur påroît
plus douce et plus belle dans les anciennes
Porcelaines , qu'on recherche si fort..
Le poli consiste en deux choses , dans l'éclat
du vernis , et dans l'égalité de la matiere. Le
vernis ne doit pas être épais , autrement il se feroit
une croute , et d'ailleurs l'éclat en seroit trop
grand et trop vif. La matiere est parfaitement
I vi égale
22 MERCURE DE FRANCE
égale , quand elle n'a aucune bosse , qu'on n'y
remarque ni grain , ni sable , ni élevure. Il y a
peu de vases qui n'ayent quelqu'un de ces défauts.
Non seulement on n'y doit pas trouver des
taches , mais il faut encore prendre garde qu'il
n'y ait des endroits plus éclatans les uns que les
autres.
On peut employer toute sorte de couleurs sur
la Porcelaine , mais on ne se sert guere que de
rouge et beaucoup plus de bieu; on ne voit presque,
point de rouge bien vif , mais le bleu est parfaitement
beau , quand on a attrapé ce juste temperament
, dans lequel il n'est ni pâle , ni foncé
ni trop éclatant.. Sur tout que les extrémitez des
figures soient parfaitement terminées , de maniere
que la couleur ne s'étende pas plus loin
le contour , afin que la blancheur de la Porce
laine ne soit pas salie par une certaine cau bleuâ
tre qui s'écoule de la couleur même.
que
Les Fleurs et les Roseaux sont à préferer aux
figures qui sont presque toujours estropiées ,;
et dessinées d'un gout barbare.
Il faut que les Vases soient bien contournez ,
d'une figure hardie , et bien proportionnée , etc..
Maftic excellent pour les Porcelaines.
,
cassées..
1
Mettez en poudre très- fine de la chaux vive
et du Mizium ou mine de plomb , en‹ égale
quantité , et un peu de farine , incorporez avec
du blanc d'oeuf bie battu trempez promptement
les morceaux cassez pour les rejoindre avec
précision. Le vernis ordinaire fait le même effer
du blanc d'oeuf, mais il est plus long temps à
secher..
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Résumé : Porcelaines de Dresde, &c. [titre d'après la table]
Le texte décrit un présent offert par l'Impératrice à la Princesse Carbognano : une caisse marquetée d'agate contenant des porcelaines de la Manufacture de Vienne, comparables à celles de Dresde. La Manufacture de Dresde, située à la capitale de l'Électorat de Saxe, a progressé grâce à l'envoi de modèles, de dessins et de personnes compétentes de Paris. Les porcelaines de Dresde sont désormais comparables, voire supérieures, à celles de Chine et du Japon, offrant des formes plus variées et des couleurs mieux harmonisées. Ces porcelaines sont disponibles à Paris chez le bijoutier Le Brun, rue Dauphine, à un prix raisonnable, soit deux tiers moins cher que les porcelaines des Indes. Elles incluent divers objets comme des vases, des pots, des plats, des assiettes, des tasses et des écuelles, capables de supporter des températures élevées. Le texte distingue trois types de porcelaines : jaunes, grises et blanches avec des fleurs bleues, cette dernière étant la plus estimée. La qualité d'une porcelaine dépend de la finesse de la matière, de la blancheur, du poli, de la couleur, du dessin des figures et de la forme. La blancheur naturelle doit être évaluée à la lumière du jour, indépendamment de l'éclat du vernis. Le vernis doit être fin pour éviter une croûte et un éclat excessif. Les couleurs utilisées sont principalement le rouge et le bleu, ce dernier étant préféré pour sa beauté lorsqu'il est bien dosé. Les fleurs et les roseaux sont préférés aux figures souvent mal dessinées. Les vases doivent avoir des contours bien définis et des proportions harmonieuses. Le texte mentionne également une méthode pour réparer les porcelaines cassées en utilisant de la chaux vive, du misium, de la farine et du blanc d'œuf.
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16
p. 333-337
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Bourgogne à M. D. L. R. le 4. Fevrier 1731. contenant quelques Reflexions sur l'Akousmate d'Ansacq, dont il est parlé dans le second Volume du Mercure de Decembre dernier.
Début :
Les deux dernieres Lettres dont vous m'avez honoré contenoient [...]
Mots clefs :
Phénomènes, Musique diabolique, Acousmate, Ansacq, Miraculeux, Démons, Surnaturel, Prodige
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Bourgogne à M. D. L. R. le 4. Fevrier 1731. contenant quelques Reflexions sur l'Akousmate d'Ansacq, dont il est parlé dans le second Volume du Mercure de Decembre dernier.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Bourgogne
à M.D.L. R. le 4. Fevrier 1731 .
contenant quelquesReflexions sur l'Akousmate
d'Ansacq , dont il est parlé dans le
second Volume du Mercure de Décembre
dernier.
Es deux dernieres Lettres dont vous
LESm'avez honoré contenoient chacune
une preuve , que vous avez fait , des
diligences sur ce que je souhaitois sçavoir
touchant S. Pelerin. Votre ami de Caën a
fort bien pris la chose , aussi est- ce l'ordinaire
des Medecins de raisonner ainsi sur
les faits miraculeux , mais il est étonnant
que le nom reste à ce lieu , et que le culte du
Saint se trouve dans l'oubli , et son image
negligée ; le Curé de la Paroisse est bien
neuf dans l'Antiquité , il n'est peut- être
pas le seul dans ces Cantons là. Je voulois
seulement sçavoir si c'étoit S. Pelerin
premier Evêque d'Auxerre , qui avoit
donné le nom au lieu . Cela se trouve aine
si ; j'y aurai égard en tems et lieu.
Le Mercure de Decembre , second Volume
, est bien plein de Phénomenes ; ce
lui de l'ouie m'a parû tout à fait surpre
nant ; toute la nuit je n'ai fait rêver
que
là- dessus ; je croyois toujours être à Ansacq
, et que j'allois entendre cette diabolique
musique. Je crois avoir passé dans
ce
334 MERCURE DE FRANCE
ce Village en venant un jour de Clermont
à Senlis , ou en allant de Senlis à
Beauvais ; mais j'ignorois cette particularité
ch qui pouvoit la connoîcre
puisque le Curé même qui a dressé la
Relation n'en sçavoit rien ? Je ne me souviens
pas d'avoir rien lû de semblable
dans aucune Chronique. Il faudroit cependant
consulter les fragmens qu'on
peut avoir de la Chronique d'Helinand.
Moine de Froidmont ; j'ai quelque idée
d'avoir lû quelque chose d'étonnant et
d'effrayant dans un de ces fragmens ; mais
je ne saurois me ressouvenir en quel Livre.
Froidmont doit être , je pense , à deux
ou trois lieuës d'Ansacq ; si c'est un effet
Physique , cela ne doit pas être nouveau,
et doit être , au contraire , arrivé dans les
siecles précedens . Vous avez M. d'Auvergne
à Beauvais , qui pourroit rechercher
ces morceaux d'Helinand ; il en est tréscapable
, s'il veut bien s'en donner la
peine. Je vous avois aussi prié autrefois
de sçavoir par lui ce que c'est que Saint
Nerlin , Patron du Prieuré de la Tour du
Lay , en Beauvaisis , en quel jour on en
fait la Fête , et qui on croit qu'il étoit ;
je vous en rafraîchis la mémoire , afin
d'essayer de le sçavoir si on peut; M. Chastelain
n'a pas connu ce Saint. Pour moi ,
je crois que si le tintamare aërien s'est
fait
FEVRIER. 1731. 335
fait entendre autrefois , il faut en attribuer
la cause à quelques dispositions de
Fair qui sont particulieres en ce Pays là.
La Relation où le Procés verbal du Curé
est une Piéce très curieuse ...
Plus je refléchis sur cette histoire , plus
je la trouve extraordinaire. Un Religieuz
de S. Jean de Lone , en Bourgogne , m'a
dit qu'il y a 18. ou 19. ans qu'on entendit
dans les environs de cette Ville là un
mugissement pendant environ un quart
d'heure en Eté durant plusieurs jours ,
bien different de celui du tonnerre , ett
u'on crût ( le Peuple ) que c'étoit la fin
du monde .
Un jeune homme de 18. ans , Catho
lique , natif du Village d'Infergnac , au
Païs des Suisses , à trois lieuës de Grueres,
me dit hier que dans son Village , il y a
eu deux ans au mois d'Août dernier , on
entendit la nuit les mêmes choses qu'à
Ansacq , et aussi long tems , à la diffe
rence cependant que outre la confusion.
de voix de toute espece et d'instrumens
on y distingua fort bien des aboyemens
de chiens , et que la peur fut si grande
même parmi les animaux qui étoient en
Campagne , et qui fournissent le lait pour
les fromages de ces Païs là , qu'ils prirent
tous la fuite , de sorte que le lendemain
il fallut aller de tous côtés les chercher :
les
336 MERCURE DE FRANCE.
les gens du Païs appellerent cela le Sabat,
et crurent que c'étoit une bande de sorciers
voilà un préjugé dont il sera bien
difficile de les faire revenir . Pour moi
je croirois volontiers qu'il n'y a poinɛ
d'explication Physique à chercher en tout
cela , et je pense que comme S. Paul assure
que l'air est rempli de démons , ils
peuvent fort bien s'atrouper de tems en
tems pour faire ce carillon , sans qu'aucun
homme soit de leur bande. Je ne crois pas
tout ce qu'on dit des sorciers , ce sont
des imaginations et des rêves qu'on débite
ordinairement à leur sujet ; mais je
crois plutôt qu'il y a des diables dans l'air,
et comme l'Ecriture les appelle souvent
Princes de tenebres , voilà pourquoi de nos
jours leurs Concerts se trouvent encore arriver
la nuit. Dieu permet peut-être la réalité
du fait d'Ansacq pour obliger les Philosophes
de convenir qu'il y a des esprits
aëriens , conformément à ce qu'en dit l'Apôtre
, et à ne pas nier l'existence des démons,
comme il n'y a que trop de libertins
qui la combattent. J'attends une explication
Physique de ce prodige par quelqu'un
de ceux qui croyent difficilement les choses.
spirituelles ; elle sera curieuse , sans doute :
ne pourrions- nous pas l'attendre , et même
l'exiger de M. Capperon ? qui recherche
avec autant d'attention que de succès
tout
FEVRIER. 1731. 337
1
tout ce qui a rapport à une certaine Physique
un peu singuliere. Au reste , ce qui
me surprend , c'est que ces sortes de musiques
diaboliques ne s'entendent point
dans les Villes , il y auroit bien plus da
témoins pour les attester & c.
à M.D.L. R. le 4. Fevrier 1731 .
contenant quelquesReflexions sur l'Akousmate
d'Ansacq , dont il est parlé dans le
second Volume du Mercure de Décembre
dernier.
Es deux dernieres Lettres dont vous
LESm'avez honoré contenoient chacune
une preuve , que vous avez fait , des
diligences sur ce que je souhaitois sçavoir
touchant S. Pelerin. Votre ami de Caën a
fort bien pris la chose , aussi est- ce l'ordinaire
des Medecins de raisonner ainsi sur
les faits miraculeux , mais il est étonnant
que le nom reste à ce lieu , et que le culte du
Saint se trouve dans l'oubli , et son image
negligée ; le Curé de la Paroisse est bien
neuf dans l'Antiquité , il n'est peut- être
pas le seul dans ces Cantons là. Je voulois
seulement sçavoir si c'étoit S. Pelerin
premier Evêque d'Auxerre , qui avoit
donné le nom au lieu . Cela se trouve aine
si ; j'y aurai égard en tems et lieu.
Le Mercure de Decembre , second Volume
, est bien plein de Phénomenes ; ce
lui de l'ouie m'a parû tout à fait surpre
nant ; toute la nuit je n'ai fait rêver
que
là- dessus ; je croyois toujours être à Ansacq
, et que j'allois entendre cette diabolique
musique. Je crois avoir passé dans
ce
334 MERCURE DE FRANCE
ce Village en venant un jour de Clermont
à Senlis , ou en allant de Senlis à
Beauvais ; mais j'ignorois cette particularité
ch qui pouvoit la connoîcre
puisque le Curé même qui a dressé la
Relation n'en sçavoit rien ? Je ne me souviens
pas d'avoir rien lû de semblable
dans aucune Chronique. Il faudroit cependant
consulter les fragmens qu'on
peut avoir de la Chronique d'Helinand.
Moine de Froidmont ; j'ai quelque idée
d'avoir lû quelque chose d'étonnant et
d'effrayant dans un de ces fragmens ; mais
je ne saurois me ressouvenir en quel Livre.
Froidmont doit être , je pense , à deux
ou trois lieuës d'Ansacq ; si c'est un effet
Physique , cela ne doit pas être nouveau,
et doit être , au contraire , arrivé dans les
siecles précedens . Vous avez M. d'Auvergne
à Beauvais , qui pourroit rechercher
ces morceaux d'Helinand ; il en est tréscapable
, s'il veut bien s'en donner la
peine. Je vous avois aussi prié autrefois
de sçavoir par lui ce que c'est que Saint
Nerlin , Patron du Prieuré de la Tour du
Lay , en Beauvaisis , en quel jour on en
fait la Fête , et qui on croit qu'il étoit ;
je vous en rafraîchis la mémoire , afin
d'essayer de le sçavoir si on peut; M. Chastelain
n'a pas connu ce Saint. Pour moi ,
je crois que si le tintamare aërien s'est
fait
FEVRIER. 1731. 335
fait entendre autrefois , il faut en attribuer
la cause à quelques dispositions de
Fair qui sont particulieres en ce Pays là.
La Relation où le Procés verbal du Curé
est une Piéce très curieuse ...
Plus je refléchis sur cette histoire , plus
je la trouve extraordinaire. Un Religieuz
de S. Jean de Lone , en Bourgogne , m'a
dit qu'il y a 18. ou 19. ans qu'on entendit
dans les environs de cette Ville là un
mugissement pendant environ un quart
d'heure en Eté durant plusieurs jours ,
bien different de celui du tonnerre , ett
u'on crût ( le Peuple ) que c'étoit la fin
du monde .
Un jeune homme de 18. ans , Catho
lique , natif du Village d'Infergnac , au
Païs des Suisses , à trois lieuës de Grueres,
me dit hier que dans son Village , il y a
eu deux ans au mois d'Août dernier , on
entendit la nuit les mêmes choses qu'à
Ansacq , et aussi long tems , à la diffe
rence cependant que outre la confusion.
de voix de toute espece et d'instrumens
on y distingua fort bien des aboyemens
de chiens , et que la peur fut si grande
même parmi les animaux qui étoient en
Campagne , et qui fournissent le lait pour
les fromages de ces Païs là , qu'ils prirent
tous la fuite , de sorte que le lendemain
il fallut aller de tous côtés les chercher :
les
336 MERCURE DE FRANCE.
les gens du Païs appellerent cela le Sabat,
et crurent que c'étoit une bande de sorciers
voilà un préjugé dont il sera bien
difficile de les faire revenir . Pour moi
je croirois volontiers qu'il n'y a poinɛ
d'explication Physique à chercher en tout
cela , et je pense que comme S. Paul assure
que l'air est rempli de démons , ils
peuvent fort bien s'atrouper de tems en
tems pour faire ce carillon , sans qu'aucun
homme soit de leur bande. Je ne crois pas
tout ce qu'on dit des sorciers , ce sont
des imaginations et des rêves qu'on débite
ordinairement à leur sujet ; mais je
crois plutôt qu'il y a des diables dans l'air,
et comme l'Ecriture les appelle souvent
Princes de tenebres , voilà pourquoi de nos
jours leurs Concerts se trouvent encore arriver
la nuit. Dieu permet peut-être la réalité
du fait d'Ansacq pour obliger les Philosophes
de convenir qu'il y a des esprits
aëriens , conformément à ce qu'en dit l'Apôtre
, et à ne pas nier l'existence des démons,
comme il n'y a que trop de libertins
qui la combattent. J'attends une explication
Physique de ce prodige par quelqu'un
de ceux qui croyent difficilement les choses.
spirituelles ; elle sera curieuse , sans doute :
ne pourrions- nous pas l'attendre , et même
l'exiger de M. Capperon ? qui recherche
avec autant d'attention que de succès
tout
FEVRIER. 1731. 337
1
tout ce qui a rapport à une certaine Physique
un peu singuliere. Au reste , ce qui
me surprend , c'est que ces sortes de musiques
diaboliques ne s'entendent point
dans les Villes , il y auroit bien plus da
témoins pour les attester & c.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Bourgogne à M. D. L. R. le 4. Fevrier 1731. contenant quelques Reflexions sur l'Akousmate d'Ansacq, dont il est parlé dans le second Volume du Mercure de Decembre dernier.
Dans une lettre datée du 4 février 1731, l'auteur aborde l'Akousmate d'Ansacq, un phénomène décrit dans le second volume du Mercure de Décembre. Il exprime sa surprise face à l'oubli du culte de Saint Pelerin, malgré les efforts déployés pour recueillir des informations. L'auteur mentionne des phénomènes similaires observés en Bourgogne et en Suisse, où des bruits mystérieux ont été interprétés comme des signes surnaturels. L'auteur envisage plusieurs explications possibles pour ces phénomènes, notamment des 'dispositions de l'air' ou l'intervention de démons, en accord avec les croyances de l'époque. Il espère obtenir une explication physique de ces prodiges et suggère de consulter des sources historiques, telles que les fragments de la Chronique d'Helinand, pour mieux comprendre ces événements. Il cite également des figures locales, comme M. d'Auvergne à Beauvais, qui pourraient aider à rechercher ces informations. Enfin, l'auteur s'étonne que ces phénomènes ne se produisent pas dans les villes, où il y aurait davantage de témoins.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 337-338
« Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Début :
Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Élection, Pensionnaire chimiste, Estampe, Essence, Savon, Se laver, Lait virginal, Liqueurs, Sirops
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texteReconnaissance textuelle : « Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Le31.Janvierl'AcadémieRoyale
des Sciences fit l'élection des trois sujets ,
dont un , au choix du Roi , doit remplir
la place de Pensionaire Chimiste , vacante
par la mort de M. Geoffroi. Les trois sujets
qui ont été élus sont M M. Boulduc
et Dufay , tous deux associés Chimistes
et M. Imbert Externe .
Le 14. Fevrier , le Comte de Maurepas
écrivit à l'Académie , pour lui ap
prendre que le Roi avoit choisi M. Du
fay pour remplir cette place.
L'Estampe de la Dile Camargo que le
Public désire si fort , et dont nous avons
parlé le mois passé , sera en vente dans
les premiers jours du mois de Mars chez
les Auteurs et chez la Veuve Chereau ,
rue S. Jacques , aux deux Piliers d'or.
BRIART demeurant Cour Abbatiale de Saint
Germain des Prez , rue Cardinale , vis - à- vis le
Bailliage , à Paris , fait depuis peu une Essence
appellée d'ogni fiori , ou de toute fleurs , dont un
Parfumeur Napolitain lui a donné le secret..
On.
338 MERCURE DE FRANCE
On en met quelques goutes dans l'eau , dont or
se lave aprés avoir été rasé ; elle produit le mê
me effet que le lait virginal , mais elle est plus
agréable , et a de meilleures qualités , sur tout
pour décrasser , rendre la peau unie , et en ôter
les taches et boutons. On là vend 15. sols l'once.
Il continue avec succès à faire la veritable Essence
de Savon à la Bergamotte et autres odeurs
douces , dont on se sert pour la barbe , au lieu
de Savonnetes ; les Dames s'en servent aussi pour
se laver le visage et les mains. Les bouteilles sont
cachetées de son adresse.
M M. Giraudeau le jeune et Felz , Marchands
à Montpellier , qui font depuis long- tems un
commerce considerable en gros de liqueurs , sirops
, Eau de la Reine d'Hongrie et autres Marchandises
, donnent avis au Public qu'ils ont inventé
depuis peu une nouvelle liqueur fine , à la
quelle ils ont donné le nom d'Eau Dauphine
Cette liqueur est genéralement goutée et reconnue
pour supérieure en bonté à toutes celles qui
ont parû jusqu'à présent. Ceux qui en auront
besoin pourront leur écrire à Montpelier . Ils
vont ordinairement à la Foire de Beaucaire , et
y ont leur Magasin dans la grande rue. Pout
distinguer la liqueur de leur fabrique d'avec celle
qu'on pourroit contrefaire et débiter sous leur
nom , ils avertissent que les étiquetes qu'ils y font
mettre sont gravées en Taille- douce , qu'elles
sont signées d'eux , & qu'elles sont en ces termes:
Eau Dauphine inventée en 1730. par Girau
Leau , lejeune , et Felz , de Montpeliers
des Sciences fit l'élection des trois sujets ,
dont un , au choix du Roi , doit remplir
la place de Pensionaire Chimiste , vacante
par la mort de M. Geoffroi. Les trois sujets
qui ont été élus sont M M. Boulduc
et Dufay , tous deux associés Chimistes
et M. Imbert Externe .
Le 14. Fevrier , le Comte de Maurepas
écrivit à l'Académie , pour lui ap
prendre que le Roi avoit choisi M. Du
fay pour remplir cette place.
L'Estampe de la Dile Camargo que le
Public désire si fort , et dont nous avons
parlé le mois passé , sera en vente dans
les premiers jours du mois de Mars chez
les Auteurs et chez la Veuve Chereau ,
rue S. Jacques , aux deux Piliers d'or.
BRIART demeurant Cour Abbatiale de Saint
Germain des Prez , rue Cardinale , vis - à- vis le
Bailliage , à Paris , fait depuis peu une Essence
appellée d'ogni fiori , ou de toute fleurs , dont un
Parfumeur Napolitain lui a donné le secret..
On.
338 MERCURE DE FRANCE
On en met quelques goutes dans l'eau , dont or
se lave aprés avoir été rasé ; elle produit le mê
me effet que le lait virginal , mais elle est plus
agréable , et a de meilleures qualités , sur tout
pour décrasser , rendre la peau unie , et en ôter
les taches et boutons. On là vend 15. sols l'once.
Il continue avec succès à faire la veritable Essence
de Savon à la Bergamotte et autres odeurs
douces , dont on se sert pour la barbe , au lieu
de Savonnetes ; les Dames s'en servent aussi pour
se laver le visage et les mains. Les bouteilles sont
cachetées de son adresse.
M M. Giraudeau le jeune et Felz , Marchands
à Montpellier , qui font depuis long- tems un
commerce considerable en gros de liqueurs , sirops
, Eau de la Reine d'Hongrie et autres Marchandises
, donnent avis au Public qu'ils ont inventé
depuis peu une nouvelle liqueur fine , à la
quelle ils ont donné le nom d'Eau Dauphine
Cette liqueur est genéralement goutée et reconnue
pour supérieure en bonté à toutes celles qui
ont parû jusqu'à présent. Ceux qui en auront
besoin pourront leur écrire à Montpelier . Ils
vont ordinairement à la Foire de Beaucaire , et
y ont leur Magasin dans la grande rue. Pout
distinguer la liqueur de leur fabrique d'avec celle
qu'on pourroit contrefaire et débiter sous leur
nom , ils avertissent que les étiquetes qu'ils y font
mettre sont gravées en Taille- douce , qu'elles
sont signées d'eux , & qu'elles sont en ces termes:
Eau Dauphine inventée en 1730. par Girau
Leau , lejeune , et Felz , de Montpeliers
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Résumé : « Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Le 31 janvier, l'Académie Royale des Sciences élit MM. Boulduc, Dufay et Imbert pour remplacer M. Geoffroi au poste de Pensionaire Chimiste. Le 14 février, le Comte de Maurepas annonce que le Roi a choisi M. Dufay. Par ailleurs, une estampe de la danseuse La Camargo sera disponible en mars chez les auteurs et la Veuve Chereau, rue Saint-Jacques. Briart, résidant à Paris, propose une nouvelle essence appelée 'd'ogni fiori' ou 'de toute fleurs', utilisée pour le lavage après le rasage, comparable au lait virginal mais plus agréable et efficace. Cette essence est vendue 15 sols l'once. Briart continue de produire des essences de savon à la bergamote et autres odeurs douces, utilisées pour la barbe et par les dames pour le visage et les mains. À Montpellier, MM. Giraudeau le jeune et Felz, commerçants en liqueurs et sirops, annoncent l'invention d'une nouvelle liqueur fine nommée 'Eau Dauphine', reconnue pour sa supériorité. Ils précisent que leurs étiquettes sont gravées en taille-douce et signées pour éviter les contrefaçons.
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