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1
p. 313-325
Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Début :
1. Le Roy à la signature de la Paix, reconnoistra la Reine de la Grande Bretagne [...]
Mots clefs :
Article de paix, Paix, Plénipotentiaires, Roi, Commerce
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texteReconnaissance textuelle : Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Les dix-fept Articles de
Paix ,
propofe par
les Plenipotentiaires de
France.
I. Le Roy à la fignature
de la Paix , reconnoiftta la
Reine de la Grande Bretagne en cette qualité, comme
auffi la fucceffion à la Cou
ronne,telle qu'elle eft établie
& de la maniere qu'il plaira
à Sa Majesté Britanique.
II. Sa Majefté fera rafer toutes les fortifications
de Dunkerque , immediaFévrier 1712. Dd
814 MERCURE.
tement aprés la conclufion
de la Paix , moyennant un
équivalent à fa fatisfaction,
III. L'Ifle de Saint Chrif
tophle , la Baye & le Déroit de Hudfon feront cedez en leur entier à la
Grande Bretagne , & l'Aca.
demie avec leFort du PortRoyal , feront rendus en
leur entier , à Sa Majefte.
IV. A l'égard de l'lfle de
Terreneuve , le Roy offe
encore de la ceder , fe refervant feulement le Fort
de Plaifance , & le droit de
pefcher les moruës & de
GALANT. 315
les faire fecher comme avant la guerre.
V. On conviendra d'un.
Traité de commerce avant
ou aprés la Paix , au choix
de l'Angleterre , dont on
rendra les conditions auffi
égales entre les deux Nations qu'il fera poffible.
VI. Le Roy , à la fignature de la Paix , confentira que les Païs - Bas Elpagnols cedez par le Roy
d'Espagne à l'Electeur de
Baviere, fervent de barriere
aux Provinces Unies , &
pour l'augmenter, il y ajou
Ddij
36 MERCURE
£
tera Furnes & ſon Bailliage
la Knoque, Ipres & la Charellenie , Menin avec fa
Verge ; & en efchange , Sa
Majefté demande pour former une barriere de la
France, Aire, Saint Venant,
Bethune, Douay, Bouchain,
&leurs dependances.
VII. Si les Eftats Generaux veulent entretenir
garnifon dans les places
fortes de la barriere for,
mée de cette manière , des
terres cedées à Son Altelle Electorale de Baviere ,
& de ce que la France Y 2
GALANT. 317
ajouté du fien , Sa Majesté
confent qu'ils y mettent autant de troupes qu'il leur
plaira , & mefme qu'elles
foient entretenues aux dépens du Pais.
VIII. Moyennant cette
ceffion & accord, le Roy
de fon cofté demandepour
l'équivalent de la demolition de Dunkerque , les
Villes & Citadelles de Lille
& de Tournay avec leurs
dependances.
IX. La barriere eſtant
ainfi reglée entre la France
& les Eftats Generaux, le
D diij
318 MERCURE
Roy pour augmenter le
commerce de leurs fujets
accordera ce qui a etté
Alipulé par le Traité de
Rifwik & le Tarifavantageux de 1664 , à la referve
die de fix fortes de marchandifes dont on conviendra,
& qui demeureront chargées des mefmes droits
qu'elles payent actuelle-
"ment: comme auffi l'exemption des cinquante fols par
tonneau fur les Vaiffeaux
venant des Provinces Unics
& des Pais eftrangers en
France.
GALANT. 319
X.Al'égard du commerce
en Espagne & aux Indes
Occidentales, le Roy s'engagera, non feulement envers les Eftats Generaux ,
mais auffi envers la Grande
Bretagne & tous les autres
Princes , en vertu du plein
pouvoir qu'il a pour ce fujet , que ce commerce fe
fera ponctuellement & de ་ ན
la mefme maniere qu'on
a fait fous le regne, & jufqu'à la mort de Charles II.
& il promer que les François fe foumetront comme
les autres Nations aux anDd inj
320 MERCURE
ciennes Loix & Reglements
faits par les Rois predeceffeurs de Sa Majesté Catholique , par rapport au commerce & à la navigation des
Indes Espagnoles.
XI. Sa Majesté confent
outre cela que tous les Potentats de l'Europe, entrent
dans la garantie de ces promeffes, & promet que le Roy
fon petit fils, pour le bien de
la Paix , renoncera à toutes
pretentions fur le Royaume
de Naples & la Sardaigne ,
comme auffi fur le Duché
de Milan , & elle confentira auffi que cette partie qui
GALANT. 321
a efté cedée au Duc de
Savoye, refte à fon Alteffe
Royale bien entendu que
moyennant cette ceffion, la
Maifon d'Auftriche renoncera pareillement à toutes
pretentions fur les autres
parties de la Monarchie Efpagnole , & en retirera fes
troupes immediatement aprés la Paix.
XII. Les frontieres fur
le Haut Rhin , feront rétablies de part & d'autre
fur le mefme pied qu'elles
eftoient avant la prefente
guerre.
322 MERCURE
XIII. Moyennant toutes ces conditions , le Roy
demande que les Electeurs
de Cologne & de Baviere foient reftablis dans
la pleine poffeffion de leurs
Eftats , dignitez,
prerogatives, biens , meubles & immeubles , dont ils ont joui
avant la prefente guerre, &
Sa Majesté reconnoiftra en
Allemagne & en Pruffe ,
tous les Titres qu'elle n'a
pas encore reconnus.
XIV. Le Roy rendra au
Duc de Savoye tout ce qu'il
luy a pris pendant cette guer
GALANT. 323
re, &fon Altefle Royale en
fera de mefme à l'égard de
la France; de maniere que les
frontieres de part & d'autre
feront les mefmes qu'avant
la Declaration de la guerre.
XV. Ce qui concerne
le Portugal, fera reſtabli &
demeurera fur le mefme
pied qu'avant la guerre, cant
par rapport à la France qu'à
l'Eſpagnes quant aux Domaines en Amerique , s'il y
a quelque chofe à regler ,
on tafchera de le faire à l'amiable.
XVI. Le Roy con-
$24 MERCURE
fentira volontiers & de
bonne foy, que de concert
avec les Allicz , on prenne
les mefures les plus convenables, pour empefcher que
les Couronnes de France &
d'Efpagne foient jamais reunies fur une mefme tefte ;
c'eft à dire que le mefme
Prince foit Roy des deux
Royaumes.
XVII. Tous les les Trai
tez, fçavoir celuy de Munf
rer & les fuivans, demeureront en pleine vigueur , excepté les articles aufquels le
prefent Traité pourroit a-
GALANT. 325
voir derogé ou fait quelque changement.
Il y eut des difputes fur
cespropofitions de la part de
quelques Plenipotentiaires ,
qui en prirent des copies &
les envoyerent àleurs Maîtres par des couriers exprés. Cependant on affure
que le 13 il fut refolu dans
l'affemblée des Alliez , que
les Mars ils donneroient
leur réponſe aux Plenipotentiaires de France,
Paix ,
propofe par
les Plenipotentiaires de
France.
I. Le Roy à la fignature
de la Paix , reconnoiftta la
Reine de la Grande Bretagne en cette qualité, comme
auffi la fucceffion à la Cou
ronne,telle qu'elle eft établie
& de la maniere qu'il plaira
à Sa Majesté Britanique.
II. Sa Majefté fera rafer toutes les fortifications
de Dunkerque , immediaFévrier 1712. Dd
814 MERCURE.
tement aprés la conclufion
de la Paix , moyennant un
équivalent à fa fatisfaction,
III. L'Ifle de Saint Chrif
tophle , la Baye & le Déroit de Hudfon feront cedez en leur entier à la
Grande Bretagne , & l'Aca.
demie avec leFort du PortRoyal , feront rendus en
leur entier , à Sa Majefte.
IV. A l'égard de l'lfle de
Terreneuve , le Roy offe
encore de la ceder , fe refervant feulement le Fort
de Plaifance , & le droit de
pefcher les moruës & de
GALANT. 315
les faire fecher comme avant la guerre.
V. On conviendra d'un.
Traité de commerce avant
ou aprés la Paix , au choix
de l'Angleterre , dont on
rendra les conditions auffi
égales entre les deux Nations qu'il fera poffible.
VI. Le Roy , à la fignature de la Paix , confentira que les Païs - Bas Elpagnols cedez par le Roy
d'Espagne à l'Electeur de
Baviere, fervent de barriere
aux Provinces Unies , &
pour l'augmenter, il y ajou
Ddij
36 MERCURE
£
tera Furnes & ſon Bailliage
la Knoque, Ipres & la Charellenie , Menin avec fa
Verge ; & en efchange , Sa
Majefté demande pour former une barriere de la
France, Aire, Saint Venant,
Bethune, Douay, Bouchain,
&leurs dependances.
VII. Si les Eftats Generaux veulent entretenir
garnifon dans les places
fortes de la barriere for,
mée de cette manière , des
terres cedées à Son Altelle Electorale de Baviere ,
& de ce que la France Y 2
GALANT. 317
ajouté du fien , Sa Majesté
confent qu'ils y mettent autant de troupes qu'il leur
plaira , & mefme qu'elles
foient entretenues aux dépens du Pais.
VIII. Moyennant cette
ceffion & accord, le Roy
de fon cofté demandepour
l'équivalent de la demolition de Dunkerque , les
Villes & Citadelles de Lille
& de Tournay avec leurs
dependances.
IX. La barriere eſtant
ainfi reglée entre la France
& les Eftats Generaux, le
D diij
318 MERCURE
Roy pour augmenter le
commerce de leurs fujets
accordera ce qui a etté
Alipulé par le Traité de
Rifwik & le Tarifavantageux de 1664 , à la referve
die de fix fortes de marchandifes dont on conviendra,
& qui demeureront chargées des mefmes droits
qu'elles payent actuelle-
"ment: comme auffi l'exemption des cinquante fols par
tonneau fur les Vaiffeaux
venant des Provinces Unics
& des Pais eftrangers en
France.
GALANT. 319
X.Al'égard du commerce
en Espagne & aux Indes
Occidentales, le Roy s'engagera, non feulement envers les Eftats Generaux ,
mais auffi envers la Grande
Bretagne & tous les autres
Princes , en vertu du plein
pouvoir qu'il a pour ce fujet , que ce commerce fe
fera ponctuellement & de ་ ན
la mefme maniere qu'on
a fait fous le regne, & jufqu'à la mort de Charles II.
& il promer que les François fe foumetront comme
les autres Nations aux anDd inj
320 MERCURE
ciennes Loix & Reglements
faits par les Rois predeceffeurs de Sa Majesté Catholique , par rapport au commerce & à la navigation des
Indes Espagnoles.
XI. Sa Majesté confent
outre cela que tous les Potentats de l'Europe, entrent
dans la garantie de ces promeffes, & promet que le Roy
fon petit fils, pour le bien de
la Paix , renoncera à toutes
pretentions fur le Royaume
de Naples & la Sardaigne ,
comme auffi fur le Duché
de Milan , & elle confentira auffi que cette partie qui
GALANT. 321
a efté cedée au Duc de
Savoye, refte à fon Alteffe
Royale bien entendu que
moyennant cette ceffion, la
Maifon d'Auftriche renoncera pareillement à toutes
pretentions fur les autres
parties de la Monarchie Efpagnole , & en retirera fes
troupes immediatement aprés la Paix.
XII. Les frontieres fur
le Haut Rhin , feront rétablies de part & d'autre
fur le mefme pied qu'elles
eftoient avant la prefente
guerre.
322 MERCURE
XIII. Moyennant toutes ces conditions , le Roy
demande que les Electeurs
de Cologne & de Baviere foient reftablis dans
la pleine poffeffion de leurs
Eftats , dignitez,
prerogatives, biens , meubles & immeubles , dont ils ont joui
avant la prefente guerre, &
Sa Majesté reconnoiftra en
Allemagne & en Pruffe ,
tous les Titres qu'elle n'a
pas encore reconnus.
XIV. Le Roy rendra au
Duc de Savoye tout ce qu'il
luy a pris pendant cette guer
GALANT. 323
re, &fon Altefle Royale en
fera de mefme à l'égard de
la France; de maniere que les
frontieres de part & d'autre
feront les mefmes qu'avant
la Declaration de la guerre.
XV. Ce qui concerne
le Portugal, fera reſtabli &
demeurera fur le mefme
pied qu'avant la guerre, cant
par rapport à la France qu'à
l'Eſpagnes quant aux Domaines en Amerique , s'il y
a quelque chofe à regler ,
on tafchera de le faire à l'amiable.
XVI. Le Roy con-
$24 MERCURE
fentira volontiers & de
bonne foy, que de concert
avec les Allicz , on prenne
les mefures les plus convenables, pour empefcher que
les Couronnes de France &
d'Efpagne foient jamais reunies fur une mefme tefte ;
c'eft à dire que le mefme
Prince foit Roy des deux
Royaumes.
XVII. Tous les les Trai
tez, fçavoir celuy de Munf
rer & les fuivans, demeureront en pleine vigueur , excepté les articles aufquels le
prefent Traité pourroit a-
GALANT. 325
voir derogé ou fait quelque changement.
Il y eut des difputes fur
cespropofitions de la part de
quelques Plenipotentiaires ,
qui en prirent des copies &
les envoyerent àleurs Maîtres par des couriers exprés. Cependant on affure
que le 13 il fut refolu dans
l'affemblée des Alliez , que
les Mars ils donneroient
leur réponſe aux Plenipotentiaires de France,
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Résumé : Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Le document 'Les dix-fept Articles de Paix' présente les conditions de paix proposées par les plénipotentiaires de France. Les points clés incluent la reconnaissance de la reine de Grande-Bretagne et de sa succession au trône par le roi de France. La France s'engage à raser les fortifications de Dunkerque après la paix, moyennant une compensation. Plusieurs cessions territoriales sont prévues : l'île de Saint-Christophe, la baie et le détroit de Hudson, ainsi que l'Acadie et le fort du Port-Royal sont cédés à la Grande-Bretagne, tandis que la France conserve le fort de Plaisance et le droit de pêche à Terre-Neuve. Un traité de commerce sera établi entre la France et l'Angleterre, avec des conditions égales pour les deux nations. Les Pays-Bas espagnols cédés à l'Électeur de Bavière serviront de barrière aux Provinces Unies. La France cède certaines villes en échange d'autres, comme Lille et Tournai. Les États Généraux peuvent entretenir des garnisons dans les places fortes de la barrière, aux dépens du pays. La France demande Lille et Tournai en échange de la démolition de Dunkerque. Des avantages commerciaux similaires à ceux du traité de Ryswick et du tarif de 1664 seront accordés, avec des exemptions pour certaines marchandises. La France s'engage à maintenir le commerce en Espagne et aux Indes Occidentales selon les lois existantes jusqu'à la mort de Charles II. Les puissances européennes garantissent ces promesses, et des renonciations mutuelles concernant les prétentions sur divers territoires sont prévues. Les frontières sur le Haut Rhin seront rétablies comme avant la guerre, et les Électeurs de Cologne et de Bavière seront rétablis dans leurs États. La France et le Duc de Savoie restitueront mutuellement les territoires pris pendant la guerre, et les relations avec le Portugal seront rétablies comme avant la guerre. La France s'engage à empêcher l'union des couronnes de France et d'Espagne sur une même tête, et les traités antérieurs restent en vigueur, sauf les articles modifiés par le présent traité. Des disputes ont eu lieu sur ces propositions, et une réponse des alliés est attendue pour le 13 mars.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 293-295
« Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
Début :
Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...]
Mots clefs :
Plénipotentiaires, France, Délibérations
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
nipotentiaires des Alliezfi-
lent deux Conférences particulieres; l'une le matin, &
l'autre le soir, où ils reglerent entre-eux les réponses
qu'ils feroient aux Plenipotentiaires deFrance, &leurs
Délibérations furent rédigées en Mémoires particuliers,dont ils firent partaux
Plénipotentiaires de France
à chacun en particulier, &
qui n'ont pas encore esté
renduës publiques; on croit
qu'on y
répondra vers le
4. ou le 5. d'Avril. On a
fçu pourtant icy que quelques unes ayant paru d'a-
bord fort excessives; on cft
convenu qu'on entreroit en
Négociation sur ce qu'étiez
contiennent, & l'on doit
même faire aujourd'huy
pour cela une Conférence
extraordinaire; enfin nous
pouvons esperer que tout
tournera bien.
lent deux Conférences particulieres; l'une le matin, &
l'autre le soir, où ils reglerent entre-eux les réponses
qu'ils feroient aux Plenipotentiaires deFrance, &leurs
Délibérations furent rédigées en Mémoires particuliers,dont ils firent partaux
Plénipotentiaires de France
à chacun en particulier, &
qui n'ont pas encore esté
renduës publiques; on croit
qu'on y
répondra vers le
4. ou le 5. d'Avril. On a
fçu pourtant icy que quelques unes ayant paru d'a-
bord fort excessives; on cft
convenu qu'on entreroit en
Négociation sur ce qu'étiez
contiennent, & l'on doit
même faire aujourd'huy
pour cela une Conférence
extraordinaire; enfin nous
pouvons esperer que tout
tournera bien.
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Résumé : « Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
Les plénipotentiaires des Alliés ont tenu deux conférences pour préparer leurs réponses aux plénipotentiaires de France. Les mémoires rédigés ont été distribués individuellement et secrètement. Les réponses sont attendues vers le 4 ou le 5 avril. Une conférence extraordinaire a été prévue pour discuter de certains mémoires jugés excessifs. Malgré les difficultés, les négociations devraient aboutir favorablement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 88-90
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Il ne s'est point tenu de conference generale des Plenipotentiaires, [...]
Mots clefs :
Plénipotentiaires, Conférence, Utrecht, Angleterre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles d'Utrecht.
uvelles
Il ne s'eft point tenu de
conference generale des
Plenipotentiaires ; on ne
fçait pas même quand il y
en
GALANT 89
erraura : par confequenton
ne peut rien dire de nouveau, finon que les Pleni
potentiaires des Alliez vont
trés- fouvent à la Haye pour
conferer entr'eux & avec
les Etats Generaux..
Le Comte de Maffey ,
Plenipotentiaire de Savoye,
reçut le 25. May un courier
du Duc fon Maître. Heut
une longue conference a--
vec les Plenipotentiaires de
France & d'Angleterre : le
lendemain il partit pour
Londres , fans qu'on fçache
le fijer de fon voyagevol ul
Juin 17122 H
E
MERCURE
Onmande d'Utrecht que
l'Evêque de Briftol , Pleni
potentiaire d'Angleterre ,
avoir declaré qu'il étoit
temps depenfer de donner
la paix à toute l'Europe , &
non pas à former de nou
yelles entrepriſes pour la
continuation de la guerre.
uvelles
Il ne s'eft point tenu de
conference generale des
Plenipotentiaires ; on ne
fçait pas même quand il y
en
GALANT 89
erraura : par confequenton
ne peut rien dire de nouveau, finon que les Pleni
potentiaires des Alliez vont
trés- fouvent à la Haye pour
conferer entr'eux & avec
les Etats Generaux..
Le Comte de Maffey ,
Plenipotentiaire de Savoye,
reçut le 25. May un courier
du Duc fon Maître. Heut
une longue conference a--
vec les Plenipotentiaires de
France & d'Angleterre : le
lendemain il partit pour
Londres , fans qu'on fçache
le fijer de fon voyagevol ul
Juin 17122 H
E
MERCURE
Onmande d'Utrecht que
l'Evêque de Briftol , Pleni
potentiaire d'Angleterre ,
avoir declaré qu'il étoit
temps depenfer de donner
la paix à toute l'Europe , &
non pas à former de nou
yelles entrepriſes pour la
continuation de la guerre.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
En 1712 à Utrecht, aucune conférence générale des plénipotentiaires n'a eu lieu. Les plénipotentiaires des Alliés se réunissent fréquemment à La Haye. Le Comte de Maffey, plénipotentiaire de Savoie, a reçu un courrier du Duc de Savoie et a conféré avec les plénipotentiaires de France et d'Angleterre avant de partir pour Londres. L'Évêque de Bristol a appelé à la paix en Europe.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 128-131
NOUVELLES de Hollande.
Début :
On ne parle icy que de la harangue que la [...]
Mots clefs :
Hollande, Plénipotentiaires, États généraux , Duc Dormond, Armée, Comte de Strafford, La Haye, Évêque de Bristol, Reine d'Angleterre, Utrecht
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Hollande.
NOUVELLES
de Hollande.
On ne parle icy que de
fa harangue que la Reine
de la Grande Bretagne a
faite à fon Parlement , ce
quia misen ce pays les Plenipotentiaires des Alliez
dans de continuels mouvements. Plufieurs perfonnes
en paroiffent peu ſatisfaites , mais le public en tefmoigneune joye extrême,
& efpere que la refolution
de cette Princeffe procurera la paix à toute l'Europe.
GALANT. 129
Les Eftats Generaux receurent le 27. Juin un courier
de l'armée , & le Comte de
Zinzendorf un autre du
Prince Eugene, par lefquels
on a appris que le Duc Dormond avoit fait fçavoir à
ce Prince & aux Deputez
des Eftats , qu'il avoit ordre de la Reine de faire
blier une fufpenfion d'armes avec la France pour
deux mois , & de faire un
détachement de fes troupes pour entrer dans DunKerque pour la feureté des
articles dont on eftoit conpu-
130 MERCURE
venu , qu'il avoit enfuite
proposé de publier une pareille fufpenfion dans l'armée des Alliez , que le
Prince Eugene & les Députez luy avoient demandé
dutemps pour en informer
leurs Maiftres ; ces nouvelles donnerent ici une grande inquietude.
Le Comte de Strafford
arriva de Londres à la Haye
le 6. Juillet , il en a donné
avis aux Etats Generaux.
Le lendemain matin huit
Députez avec le fieur Fagel Greffier , furent le vifi-
GALANT. 131
ter , ils ont eu avec luy une
longue conference.
L'Evefque de Briſtol premier Plenipotentiaire de
fa Majefté Britannique eſt
arrivé à la Haye pour con.
ferer avec le Comte de
Strafford . Ils doivent dans
peu retourner à Utrecht
pour y declarer les intentions de la Reine leur Maiftreffe , & fçavoir les fentiments des Miniftres des.
Alliez touchant la fufpenfion d'armes qui a efté proposée par l'Evefque de Briftol, &parle DucDormond.
de Hollande.
On ne parle icy que de
fa harangue que la Reine
de la Grande Bretagne a
faite à fon Parlement , ce
quia misen ce pays les Plenipotentiaires des Alliez
dans de continuels mouvements. Plufieurs perfonnes
en paroiffent peu ſatisfaites , mais le public en tefmoigneune joye extrême,
& efpere que la refolution
de cette Princeffe procurera la paix à toute l'Europe.
GALANT. 129
Les Eftats Generaux receurent le 27. Juin un courier
de l'armée , & le Comte de
Zinzendorf un autre du
Prince Eugene, par lefquels
on a appris que le Duc Dormond avoit fait fçavoir à
ce Prince & aux Deputez
des Eftats , qu'il avoit ordre de la Reine de faire
blier une fufpenfion d'armes avec la France pour
deux mois , & de faire un
détachement de fes troupes pour entrer dans DunKerque pour la feureté des
articles dont on eftoit conpu-
130 MERCURE
venu , qu'il avoit enfuite
proposé de publier une pareille fufpenfion dans l'armée des Alliez , que le
Prince Eugene & les Députez luy avoient demandé
dutemps pour en informer
leurs Maiftres ; ces nouvelles donnerent ici une grande inquietude.
Le Comte de Strafford
arriva de Londres à la Haye
le 6. Juillet , il en a donné
avis aux Etats Generaux.
Le lendemain matin huit
Députez avec le fieur Fagel Greffier , furent le vifi-
GALANT. 131
ter , ils ont eu avec luy une
longue conference.
L'Evefque de Briſtol premier Plenipotentiaire de
fa Majefté Britannique eſt
arrivé à la Haye pour con.
ferer avec le Comte de
Strafford . Ils doivent dans
peu retourner à Utrecht
pour y declarer les intentions de la Reine leur Maiftreffe , & fçavoir les fentiments des Miniftres des.
Alliez touchant la fufpenfion d'armes qui a efté proposée par l'Evefque de Briftol, &parle DucDormond.
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Résumé : NOUVELLES de Hollande.
Le texte décrit des événements politiques et militaires en Hollande et en Grande-Bretagne. La reine de Grande-Bretagne a prononcé un discours au Parlement, suscitant des réactions variées mais une grande joie parmi le public, qui espère que cela conduira à la paix en Europe. Les États Généraux ont reçu des courriers annonçant que le duc d'Ormond a proposé une suspension d'armes avec la France pour deux mois et le détachement de troupes pour Dunkerque, ce qui a causé une grande inquiétude. Le comte de Strafford est arrivé de Londres à La Haye le 6 juillet pour informer les États Généraux. Le lendemain, huit députés ont eu une longue conférence avec lui. L'évêque de Bristol, plénipotentiaire britannique, est également arrivé à La Haye pour discuter avec le comte de Strafford. Ils doivent se rendre à Utrecht pour déclarer les intentions de la reine et connaître les sentiments des ministres des alliés concernant la suspension d'armes proposée par l'évêque de Bristol et le duc d'Ormond.
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5
p. 289-295
Nouvelles de Hollande.
Début :
Les Plenipotentiaires des Alliez continuent de tenir entre eux à [...]
Mots clefs :
Hollande, Plénipotentiaires, Tournay, Ministres, Garnison, Prince Eugène
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Hollande.
Nouvelles de Hollande.
Les Plenipotentiaires des
Septembre 1712. Bb
136 MERGURE
Alliez continuent de tenir
entre eux à la Haye & à
Utrecht des conferences generales & particulieres fur
les affaires de la guerre pre
fente fans qu'on fçache
qu'ils Dayent encore pris
2
aucune refolution unanime.
Cependant ils paroiffent
plus difpofez que jamais
à confentir àunefufpenfion
d'Armes. On ne parle
point encore de tenir de
conference generale entre
les Miniftres des deux partis qui font en guerre; on
croir meime qu'elle nd ſc
2
GALANT. 123
tiendrampas encore fistoft
qu'on l'efperoit à cauſe du
different furvenu entre le
fieur Menager & la ficus
de Recheteren, l'un des
Plenipotentiaires des Etats
Generaux au fujet de leurs
domeſtiques dans la conference que les Miniftres des
Allez tinrent les Septem
bre Le Comte de Straford
declara de la part dea
Plenipotentiaires de France
que le Roy Trés Chreftien
demandoit une fatisfaction
publiquenfure cette affaire
avant que d'entrer en aus
B bij
191 MERCURE
cune autre negociation.
L'armée des Alliez quitta
le 3. Septembre le Camp
de Seclin & fur camper la
droire à Pont -à- Treffin ,
& la gauche prés de
Tournay.
Le Major General Keppel
Gouverneur de Bethune :
partit le 2 : Septembre pour
s'y rendre avec fon Regi
mont & celuy de LidenBoom. 22931
On a augmenté de fix
bataillons , la garnifon de
Tournay & on en a détaché dix autres qui campent
ada
GALANT. 293
à Marquette prés de l'Ifle ,
afin d'eftre à portée d'y entreren cas de befoin ; on
cherchoit les moyens de
jetter des vivres dans: Bou
chain & dans le Quefnay
& de retirer la groffe Artil
lerie qui eft dans cette derniere place.
Les Lettres de l'Armée
des Alliez du 12 Septembre
portent que le Prince Eus
gene voyant qu'il ne pous
voit pas empefcher la prifa
de Douay , & voulant s'op
pofer au fiege du Quefnoy,
ou du moins retirer l'Artil
Bb iij
194 MERCURE
}
à
toga
lerie qu'il y avoit laffée
aprés la levée du Siege de
Landrecies , fit pafferilen71
HEſcauta fon armée
Tournay & au-deffus , lė
8.il vintcamper à Leufe &
àCambron
Havre fur l'Haine , & ld
10. il paffa la Troüille &
mitla droiteà Saint Ghilain,
la gauche au deca du bois
oùle donna la bataille de
Malplaquet pil fire certa
marche avec une extreme
diligence cependant il ap,
prit par le Prince de Heffe
Caffel qu'il avoit détaché
#
GALANT 121
avec quarante Escadrons
qu'ilavaitéſtéprévenu par le
Maréchal de Villars qui
s'eftoit posté au deça - du
Quefnoy, ayant l'Hone ay
dovane kiyavoc de bons
retranchens.d
Les Plenipotentiaires des
Septembre 1712. Bb
136 MERGURE
Alliez continuent de tenir
entre eux à la Haye & à
Utrecht des conferences generales & particulieres fur
les affaires de la guerre pre
fente fans qu'on fçache
qu'ils Dayent encore pris
2
aucune refolution unanime.
Cependant ils paroiffent
plus difpofez que jamais
à confentir àunefufpenfion
d'Armes. On ne parle
point encore de tenir de
conference generale entre
les Miniftres des deux partis qui font en guerre; on
croir meime qu'elle nd ſc
2
GALANT. 123
tiendrampas encore fistoft
qu'on l'efperoit à cauſe du
different furvenu entre le
fieur Menager & la ficus
de Recheteren, l'un des
Plenipotentiaires des Etats
Generaux au fujet de leurs
domeſtiques dans la conference que les Miniftres des
Allez tinrent les Septem
bre Le Comte de Straford
declara de la part dea
Plenipotentiaires de France
que le Roy Trés Chreftien
demandoit une fatisfaction
publiquenfure cette affaire
avant que d'entrer en aus
B bij
191 MERCURE
cune autre negociation.
L'armée des Alliez quitta
le 3. Septembre le Camp
de Seclin & fur camper la
droire à Pont -à- Treffin ,
& la gauche prés de
Tournay.
Le Major General Keppel
Gouverneur de Bethune :
partit le 2 : Septembre pour
s'y rendre avec fon Regi
mont & celuy de LidenBoom. 22931
On a augmenté de fix
bataillons , la garnifon de
Tournay & on en a détaché dix autres qui campent
ada
GALANT. 293
à Marquette prés de l'Ifle ,
afin d'eftre à portée d'y entreren cas de befoin ; on
cherchoit les moyens de
jetter des vivres dans: Bou
chain & dans le Quefnay
& de retirer la groffe Artil
lerie qui eft dans cette derniere place.
Les Lettres de l'Armée
des Alliez du 12 Septembre
portent que le Prince Eus
gene voyant qu'il ne pous
voit pas empefcher la prifa
de Douay , & voulant s'op
pofer au fiege du Quefnoy,
ou du moins retirer l'Artil
Bb iij
194 MERCURE
}
à
toga
lerie qu'il y avoit laffée
aprés la levée du Siege de
Landrecies , fit pafferilen71
HEſcauta fon armée
Tournay & au-deffus , lė
8.il vintcamper à Leufe &
àCambron
Havre fur l'Haine , & ld
10. il paffa la Troüille &
mitla droiteà Saint Ghilain,
la gauche au deca du bois
oùle donna la bataille de
Malplaquet pil fire certa
marche avec une extreme
diligence cependant il ap,
prit par le Prince de Heffe
Caffel qu'il avoit détaché
#
GALANT 121
avec quarante Escadrons
qu'ilavaitéſtéprévenu par le
Maréchal de Villars qui
s'eftoit posté au deça - du
Quefnoy, ayant l'Hone ay
dovane kiyavoc de bons
retranchens.d
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Résumé : Nouvelles de Hollande.
En septembre 1712, les plénipotentiaires des puissances alliées se réunissent à La Haye et Utrecht pour discuter de la guerre en cours, mais sans parvenir à une résolution unanime. Ils envisagent cependant une suspension d'armes. Les négociations sont compliquées par un différend entre Menager et le fils de Recheteren, et par la demande du roi Très Chrétien d'une satisfaction publique avant toute négociation. Sur le front militaire, l'armée des Alliés se déplace de Seclin vers Pont-à-Treffin et Tournay le 3 septembre. Le major général Keppel, gouverneur de Béthune, rejoint cette région avec ses régiments. La garnison de Tournay est renforcée de six bataillons, tandis que dix autres bataillons sont positionnés à Marquette. Des efforts sont entrepris pour ravitailler Bouchain et le Quesnoy et pour retirer l'artillerie de cette dernière place. Le prince Eugène, ne pouvant empêcher la prise de Douai, déplace son armée vers Tournay et au-delà. Le 8 septembre, il campe à Leuze et Cambron, puis traverse la Troüille, positionnant ses troupes à Saint-Ghislain et au-delà du bois de Malplaquet. Cependant, il apprend que le maréchal de Villars l'a devancé en se postant près du Quesnoy avec des retranchements solides.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 289-293
Nouvelles de Hollande.
Début :
Le 26. Septembre le Comte d'Albemarle arriva à la [...]
Mots clefs :
Hollande, Comte d'Albemarle, Plénipotentiaires, Négociations, Armée des Alliés
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Hollande.
Nouvelles de Hollande.
Le 26. Septembre le
Comte d'Albemarle arriva
à la Haye de Tournay. Il y
eut le même jour une Conference à Utrecht entre les
Miniftres des Alliez. M.
l'Evêque de Briſtol traita ce
jour-là magnifiquement les
Plenipotentiaires deFrance,
le Comte de Tarouca Plenipotentiaire de Portugal ,
& les Plenipotentiaires de
Savoye. Le 29. le Maréchal
de Huxelles a auffi donné
Bb Octobre
1712.
190 MERCURE
un repas trés- magnifique
aux Plenipotentiaires d'Angleterre , de Portugal & de
Savoye.
I
Le premier Octobre le
Comte Maffei Plenipoten
tiaire du Duc de Savoye ar
riva de Londres à la Haye,
& le lendemain il fe rendit
à Utrecht, où le Sieur Har
ley Envoyé de la Reine de
la Grande Bretagne arri5.
ya le
nover. Les. negociations
fonttoûjours au même état,
On ne parle point encore
d'une Conference genede la Cour d'Ha.
GALANT. 291
rale entre les Plenipoten
tiaires des deux partis : On
efpere pourtant qu'on en
conviendra bientôt. Le ro.
de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez eurent entr'eux une Conference ; le
même jour les Plenipotentiaires de France confererent avec ceux d'Angleterre. L'armée des Alliez eft
toûjours campée au- deçà de
la Trouille où elle fouffre
beaucoup faute de fourrage , qu'elle eft obligée d'aller chercher aux environs
de Bruxelles , enforte qu'il
Bbij
292 MERCURE
faudra lui faire voiturer du
fourrage fec jufqu'à ce que
l'armée Françoiſe decampe.
LePrince Eugene a été contraint de faire des détachemens de temps en temps
pour renforcer les garniſons
des places les plus expolées.
Le 4 Octobreles Regimens
de Cavalerie & de Dragons
de Tilly , de Dopf, d'Er
bach , & de Honderbecn
arriverent à Bruxelles , ils
doivent continuer leur
route vers Mastricht. Le
mille hommes arrive,
rent à Hall prés de Bruxel5.
GALANT. 293
les pour renforcer les garnifons des places du Brabant. Le Comte de Tilly
qui commande les troupes
de cet Etat eft tombé malade , il devoit partir pour
aller auxbains d'Aix la Chapelle ; fa maladie eft tellement augmentée, qu'il n'eſt
point en état de partir. Le.
Prince Hereditaire de Hef
fe Caffel conimande en fa
place les troupes de l'Etat
Le 26. Septembre le
Comte d'Albemarle arriva
à la Haye de Tournay. Il y
eut le même jour une Conference à Utrecht entre les
Miniftres des Alliez. M.
l'Evêque de Briſtol traita ce
jour-là magnifiquement les
Plenipotentiaires deFrance,
le Comte de Tarouca Plenipotentiaire de Portugal ,
& les Plenipotentiaires de
Savoye. Le 29. le Maréchal
de Huxelles a auffi donné
Bb Octobre
1712.
190 MERCURE
un repas trés- magnifique
aux Plenipotentiaires d'Angleterre , de Portugal & de
Savoye.
I
Le premier Octobre le
Comte Maffei Plenipoten
tiaire du Duc de Savoye ar
riva de Londres à la Haye,
& le lendemain il fe rendit
à Utrecht, où le Sieur Har
ley Envoyé de la Reine de
la Grande Bretagne arri5.
ya le
nover. Les. negociations
fonttoûjours au même état,
On ne parle point encore
d'une Conference genede la Cour d'Ha.
GALANT. 291
rale entre les Plenipoten
tiaires des deux partis : On
efpere pourtant qu'on en
conviendra bientôt. Le ro.
de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez eurent entr'eux une Conference ; le
même jour les Plenipotentiaires de France confererent avec ceux d'Angleterre. L'armée des Alliez eft
toûjours campée au- deçà de
la Trouille où elle fouffre
beaucoup faute de fourrage , qu'elle eft obligée d'aller chercher aux environs
de Bruxelles , enforte qu'il
Bbij
292 MERCURE
faudra lui faire voiturer du
fourrage fec jufqu'à ce que
l'armée Françoiſe decampe.
LePrince Eugene a été contraint de faire des détachemens de temps en temps
pour renforcer les garniſons
des places les plus expolées.
Le 4 Octobreles Regimens
de Cavalerie & de Dragons
de Tilly , de Dopf, d'Er
bach , & de Honderbecn
arriverent à Bruxelles , ils
doivent continuer leur
route vers Mastricht. Le
mille hommes arrive,
rent à Hall prés de Bruxel5.
GALANT. 293
les pour renforcer les garnifons des places du Brabant. Le Comte de Tilly
qui commande les troupes
de cet Etat eft tombé malade , il devoit partir pour
aller auxbains d'Aix la Chapelle ; fa maladie eft tellement augmentée, qu'il n'eſt
point en état de partir. Le.
Prince Hereditaire de Hef
fe Caffel conimande en fa
place les troupes de l'Etat
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Résumé : Nouvelles de Hollande.
En septembre et octobre 1712, des événements diplomatiques et militaires ont marqué la Hollande. Le 26 septembre, le Comte d'Albemarle est arrivé à La Haye, et une conférence entre les ministres des Alliés a eu lieu à Utrecht. L'Évêque de Bristol a reçu les plénipotentiaires de France, du Portugal et de Savoie. Le 29 septembre, le Maréchal de Huxelles a offert un repas aux plénipotentiaires d'Angleterre, du Portugal et de Savoie. Le 1er octobre, le Comte Maffei et le Sieur Harley sont arrivés à La Haye. Les négociations restaient en suspens, sans conférence générale entre les plénipotentiaires. Le 20 octobre, les plénipotentiaires des Alliés et de France ont tenu des conférences. Sur le front militaire, l'armée des Alliés, campée au-delà de la Trouille, manquait de fourrage, obligeant le Prince Eugène à renforcer les garnisons. Le 4 octobre, des régiments de cavalerie et de dragons sont arrivés à Bruxelles. Le Comte de Tilly, malade, a été remplacé par le Prince Héritier de Hesse-Cassel.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 300-303
« Les lettres d'Utrecht du 15. portent que les Plenipotentiaires [...] »
Début :
Les lettres d'Utrecht du 15. portent que les Plenipotentiaires [...]
Mots clefs :
Utrecht, Plénipotentiaires, Comte de Strafford
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les lettres d'Utrecht du 15. portent que les Plenipotentiaires [...] »
Les lettres d'Utrecht du
15. portent que les Plenipotentiaires des Provinces
Unies alltrent chez l'Evêque de Briftol , où étoit le
Comte de Strafford , & qu'-
aprés avoir conferé enfemble , les deux Plenipotentiaires d'Angleterre confererent avec les Plenipoten
GALANT. 301
tiaires de France ; que le
Comte de Strafford fut le
16. à la Haye , où il eut une
conference avec le Penfionnaire Heinfius & les
Deputez des Etats Generaux, & avec le Comte de
Zinzendorf. Il eft parti pour
LondresfurunYacht arrivé
à la Brille. On parle fort
d'augmenter la garnifonda
fort de la Kenoque entre:
Ypres & Nicuport , que les
ennemis ont furpris , & d'y
faire entrer des munitions
& des vivres avec le Lieutenant Colonel Carpenter
302 MERCURE
ce qui a mis en mouvement
durant pluſieurs jours les
garnifons de Lille, de Varneton , de Menin , & de
Courtray. Les bagages des
Officiers generaux de l'armée des alliez étoient en
marche, quelques troupes
commençoient à défiler , &
l'armée devoit marcher le
22. vers Soignies , pour s'y
feparer & entrer en quartier d'hyver.
Les Anglois , qui étoient
campez à Drongen prés de
Gand , font feparez ; ſeize
bataillons &cinq regimens
GALANT 303
de cavalerie font entrez
dans Gand , & le reſte dans
Bruges
15. portent que les Plenipotentiaires des Provinces
Unies alltrent chez l'Evêque de Briftol , où étoit le
Comte de Strafford , & qu'-
aprés avoir conferé enfemble , les deux Plenipotentiaires d'Angleterre confererent avec les Plenipoten
GALANT. 301
tiaires de France ; que le
Comte de Strafford fut le
16. à la Haye , où il eut une
conference avec le Penfionnaire Heinfius & les
Deputez des Etats Generaux, & avec le Comte de
Zinzendorf. Il eft parti pour
LondresfurunYacht arrivé
à la Brille. On parle fort
d'augmenter la garnifonda
fort de la Kenoque entre:
Ypres & Nicuport , que les
ennemis ont furpris , & d'y
faire entrer des munitions
& des vivres avec le Lieutenant Colonel Carpenter
302 MERCURE
ce qui a mis en mouvement
durant pluſieurs jours les
garnifons de Lille, de Varneton , de Menin , & de
Courtray. Les bagages des
Officiers generaux de l'armée des alliez étoient en
marche, quelques troupes
commençoient à défiler , &
l'armée devoit marcher le
22. vers Soignies , pour s'y
feparer & entrer en quartier d'hyver.
Les Anglois , qui étoient
campez à Drongen prés de
Gand , font feparez ; ſeize
bataillons &cinq regimens
GALANT 303
de cavalerie font entrez
dans Gand , & le reſte dans
Bruges
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Résumé : « Les lettres d'Utrecht du 15. portent que les Plenipotentiaires [...] »
En 1650, des événements diplomatiques et militaires marquants se déroulent. Le 15, les plénipotentiaires des Provinces-Unies rencontrent l'évêque de Bristol, où se trouve le comte de Strafford, puis confèrent avec les plénipotentiaires de France. Le 16, le comte de Strafford se rend à La Haye pour des conférences avec le pensionnaire Heinsius, les députés des États Généraux et le comte de Zinzendorf, avant de retourner à Londres. Sur le front militaire, des renforts sont envoyés pour renforcer la garnison entre Ypres et Nieuport, récemment surprise par les ennemis. Cette opération implique les garnisons de Lille, Varneton, Menin et Courtray. L'armée alliée, dirigée par le lieutenant-colonel Carpenter, se prépare à marcher vers Soignies pour y entrer en quartier d'hiver le 22. Parallèlement, les troupes anglaises, précédemment campées à Drongen près de Gand, se séparent : seize bataillons et cinq régiments de cavalerie entrent dans Gand, tandis que le reste se dirige vers Bruges.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 265-280
Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Début :
NOUS Plenipotentiaires de Sa Majesté le Roy Tres-Chrestien, & [...]
Mots clefs :
Traite, Suspension d'armes, France, Espagne, Portugal, Plénipotentiaires, Troupes, Couronnes, Vaisseaux, Passeports
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Traite de Suspension
d'Armes entre la
France & TEfpagne,
d'une part; & le
Portugal ,de l'autre.
Conclu à Vrrecht le Jêptiémâ
Novembre1712.
NOUSPlénipotentiaires de Sa Majesté
le Roy Très-Chrcftien,
& de SaMajesté le Roy
de Portugal
,
Tommes
convenus:
1
, QjjiL y aura une Suspension generale de toutes
Actions Militaires par
Terre & par Mer entre les
deux Couronnes de France
&d'Espagne, d'une part;
& celle de Portugal, de
l'autre; leurs Sujets, Armées, Troupes, Flottes,
Escadres & Vaisseaux, tant
en Europe que dans tout
autre Pays du monde: laquelle durera l'espace de
quatre mois, à commencer
au quinziéme du present
mois de Novembre, jufqu'au quinzième du mois de
Mars que 1 on comptera
1713.& Sa Majesté TresChrestienne se fait fort
qu'elle feraobservée par la
Couconne d'Espagne.
II
EN vertu du prefenc
Traité tousActesd'hostitlité
cesteront entre ces trois
Couronnes de chaque costé
pendant ledit espace de
quatre mois, tant par Terre
luc par Mer &autres Eaux;
en force que s'ilarrivoit que
pendant le cours de ladite
Suspensionon y
contrevinst:
de part ou d'autre,soit ouVertement, parquelquestntreprises ou autre fait d'armes,soit par surprise ou intelligence secretre en quelque endroicdu monde que
ce fût, mesme par quelque
accident imprévû, cette
contravention se reparera de part & d'autre de bonne
foy) sansdelay ni difficulté.
LesPlacesVaisseaux &
:MaKhandifefc feront rendes
•>
incessamment, & les Prifonniersmis en liberté,fane
qu'on demande aucune
chose pour tcurrançonm
pour leur dépense.
(
III.
AFIN de prévenir tous
sujets deplaintes&conteflations qui pourroient naicro
à l'occasion des Prises faites
sur Mer pendant le terme
de la Surpensionon est convenu que les Vaisseaux de
part & d'autre qui feioient
plis après l'expiration des
termes cydessus marquez,
à
commencer du jour de la
signature de ce Traité, feront entierement rendus,
avec le monde, l'Equipage,
les Marchandées, & autres
effetsqu'on y aura trouvez.
sans la moindre exceptionysçavoir,ceux qu'on aura pris
depuis les Costes de Portugal jusqu'à la hauteur des
Isles des Açores & Détroit
de Gibraltar, après l'espace
de vingt-cinq jours; depuis
le mesme Décroitjusqu'à
tous les Ports de la Mediterrannée, après l'espace de
quarante jours depuis les
susdites Costes de Portugal
vers les Mers du Nord, &
dans lesdites Mers du Nord
,
aprés cinquante jours; depuis la hauteur des Isles des
Adores jusqu'au vingtcinquièmedegré du costé
du Sud, après cinquante
jours; & enfin aprèsledit
vingt-cinquièmedegré vers
toute autre partie du monde, après six mois: Bien
entendu que dans les endroits où la Suspension ne
peut avoir lieu que dans six
mois, il ca stipulé que la-
dite Suspension ne ^comK
mençant qu'aprés les susdits
six mois, elle ne finira par
consequent que dans dix
mois. Et à l'égard des
autres endroits, on observera la mesme chose à proportion des termes mar-
,
quez, afin que l'on y
ait
connoissance de ladite Suspension d'Armes.
IV.
Tous Vaisseaux &
Bastimens desdites trois
Couronnes pourront navi-
ger librement & 10Ulr de la
presente Suspension depuis
les termes cy -
dessus marquez,, sans estremunis
d'aucres Passeports que de
.ceux de leurs Souverains;
,&,cn cas que les Marchands
souhaitent d'en avoir d'aur
très, on leur en accordera
réciproquement.
; V.
;
SA Majené Très-Chrétiennepromet que les Articlescydeilus de la Ceiïatiori
d'Armes par Mer feront
observez par tous les Capitaines desVaisseaux & autres
Bastimensquiontouauront
commission de ses Alliez:
Et Sa MajestéPortugaise
promet que de sa partilsseront pareillement observez
à l'égard de tous les Alliez
de Sa MajestéTrès-Chrétienne.
VI
EN vertu de la presente
Suspension d'Armes, les
Troupes que Sa Majesté
Portugaile a
presentement
en Catalogne retourneront
enPortugalle plustost qu'il
sera possible,&afin que Sa
Majesté Portugaise ait le
temps d'envoyer, ses ordres
au General qui commande
lesdites Troupes, ladite
Suspension d'Armes ne
commencera pour elles que
le i1 Decembre prochain, auquel jour elles seront & demeureront dans l'inaction
jusqu'à leur départ,sans pouvoir servir ni directementni
indirectement contre les 2.
Couronnes. Et en cas que
leur retraite se fasse par
Terre, des Commissaires
Espagnols se trouverontsur
la Frontiere dans les premiets jours de Decembre
prochain pour concerter,
avec le General desdites
Troupes Portugaisle jour.
de leur départ & toutes les
mesures necessaires, afin
que leur marche au travers
des Etats de la Couronne
d'Espagne soit la pluscourte & la plus commode
qu'il fera possible, & que
leurs logemens soient reglez dans la route: Bien entendu que pendant ladite
marche on leur donnera
aussi des Commissaires pour
les garantir de toutes infultcs-& pour leur faire fournir les vivres, aussi bien que
'! tout ce qui leur fera necessaire, au prix commun &.
ordinaire dans le Pays. Sa
Majesté TrèsChrestienne
se fait fort qu'on aura toute
l'attention possible pour la
fureté desdites Troupes,
& que si par quelque accident imprévu, il arrivoit
que les termes de quatre
moisdelaSuspension vinst
à expirer pendant leur passage par Terre ou par Mer;
en ce cas la Suspension
d'Armes ne laissera pas de
continuer à l'égard de ces
Troupes seulement jusqu'a
ce qu'elles soient arrivées en
Portugal.
VIL
LesRatifications du
present Traité seront échangées de part & d'autre
dans le terme de quarante
jours, ou plustosrsi faire (e
peut nonobsfant que la Suspension doive commencer
du
1 5. du present mois de
Novembre. En foy de
quoy & en vertu des ordres
&pleins pouvoirs que nous
soussïgnez avons reçûs de
nos Maîstres le Roy TresChrestien & le Roy de
Portugal, avons figné le
present Traité, & y avons
fait apposer les Sceaux de
de nos Armes. Fait à
Utrecht le fepriéme Novembre mil sept cens douze.
Estoit figné
(L.S.) HUXELLES.
(L.S,.) L'ABBE DE
POLIGNAC.
(L.S=):M,ENAGER. I
(L.S.) J COMTE DE
TAROUCA.
(L. S) D. Louis DACUNHA.
d'Armes entre la
France & TEfpagne,
d'une part; & le
Portugal ,de l'autre.
Conclu à Vrrecht le Jêptiémâ
Novembre1712.
NOUSPlénipotentiaires de Sa Majesté
le Roy Très-Chrcftien,
& de SaMajesté le Roy
de Portugal
,
Tommes
convenus:
1
, QjjiL y aura une Suspension generale de toutes
Actions Militaires par
Terre & par Mer entre les
deux Couronnes de France
&d'Espagne, d'une part;
& celle de Portugal, de
l'autre; leurs Sujets, Armées, Troupes, Flottes,
Escadres & Vaisseaux, tant
en Europe que dans tout
autre Pays du monde: laquelle durera l'espace de
quatre mois, à commencer
au quinziéme du present
mois de Novembre, jufqu'au quinzième du mois de
Mars que 1 on comptera
1713.& Sa Majesté TresChrestienne se fait fort
qu'elle feraobservée par la
Couconne d'Espagne.
II
EN vertu du prefenc
Traité tousActesd'hostitlité
cesteront entre ces trois
Couronnes de chaque costé
pendant ledit espace de
quatre mois, tant par Terre
luc par Mer &autres Eaux;
en force que s'ilarrivoit que
pendant le cours de ladite
Suspensionon y
contrevinst:
de part ou d'autre,soit ouVertement, parquelquestntreprises ou autre fait d'armes,soit par surprise ou intelligence secretre en quelque endroicdu monde que
ce fût, mesme par quelque
accident imprévû, cette
contravention se reparera de part & d'autre de bonne
foy) sansdelay ni difficulté.
LesPlacesVaisseaux &
:MaKhandifefc feront rendes
•>
incessamment, & les Prifonniersmis en liberté,fane
qu'on demande aucune
chose pour tcurrançonm
pour leur dépense.
(
III.
AFIN de prévenir tous
sujets deplaintes&conteflations qui pourroient naicro
à l'occasion des Prises faites
sur Mer pendant le terme
de la Surpensionon est convenu que les Vaisseaux de
part & d'autre qui feioient
plis après l'expiration des
termes cydessus marquez,
à
commencer du jour de la
signature de ce Traité, feront entierement rendus,
avec le monde, l'Equipage,
les Marchandées, & autres
effetsqu'on y aura trouvez.
sans la moindre exceptionysçavoir,ceux qu'on aura pris
depuis les Costes de Portugal jusqu'à la hauteur des
Isles des Açores & Détroit
de Gibraltar, après l'espace
de vingt-cinq jours; depuis
le mesme Décroitjusqu'à
tous les Ports de la Mediterrannée, après l'espace de
quarante jours depuis les
susdites Costes de Portugal
vers les Mers du Nord, &
dans lesdites Mers du Nord
,
aprés cinquante jours; depuis la hauteur des Isles des
Adores jusqu'au vingtcinquièmedegré du costé
du Sud, après cinquante
jours; & enfin aprèsledit
vingt-cinquièmedegré vers
toute autre partie du monde, après six mois: Bien
entendu que dans les endroits où la Suspension ne
peut avoir lieu que dans six
mois, il ca stipulé que la-
dite Suspension ne ^comK
mençant qu'aprés les susdits
six mois, elle ne finira par
consequent que dans dix
mois. Et à l'égard des
autres endroits, on observera la mesme chose à proportion des termes mar-
,
quez, afin que l'on y
ait
connoissance de ladite Suspension d'Armes.
IV.
Tous Vaisseaux &
Bastimens desdites trois
Couronnes pourront navi-
ger librement & 10Ulr de la
presente Suspension depuis
les termes cy -
dessus marquez,, sans estremunis
d'aucres Passeports que de
.ceux de leurs Souverains;
,&,cn cas que les Marchands
souhaitent d'en avoir d'aur
très, on leur en accordera
réciproquement.
; V.
;
SA Majené Très-Chrétiennepromet que les Articlescydeilus de la Ceiïatiori
d'Armes par Mer feront
observez par tous les Capitaines desVaisseaux & autres
Bastimensquiontouauront
commission de ses Alliez:
Et Sa MajestéPortugaise
promet que de sa partilsseront pareillement observez
à l'égard de tous les Alliez
de Sa MajestéTrès-Chrétienne.
VI
EN vertu de la presente
Suspension d'Armes, les
Troupes que Sa Majesté
Portugaile a
presentement
en Catalogne retourneront
enPortugalle plustost qu'il
sera possible,&afin que Sa
Majesté Portugaise ait le
temps d'envoyer, ses ordres
au General qui commande
lesdites Troupes, ladite
Suspension d'Armes ne
commencera pour elles que
le i1 Decembre prochain, auquel jour elles seront & demeureront dans l'inaction
jusqu'à leur départ,sans pouvoir servir ni directementni
indirectement contre les 2.
Couronnes. Et en cas que
leur retraite se fasse par
Terre, des Commissaires
Espagnols se trouverontsur
la Frontiere dans les premiets jours de Decembre
prochain pour concerter,
avec le General desdites
Troupes Portugaisle jour.
de leur départ & toutes les
mesures necessaires, afin
que leur marche au travers
des Etats de la Couronne
d'Espagne soit la pluscourte & la plus commode
qu'il fera possible, & que
leurs logemens soient reglez dans la route: Bien entendu que pendant ladite
marche on leur donnera
aussi des Commissaires pour
les garantir de toutes infultcs-& pour leur faire fournir les vivres, aussi bien que
'! tout ce qui leur fera necessaire, au prix commun &.
ordinaire dans le Pays. Sa
Majesté TrèsChrestienne
se fait fort qu'on aura toute
l'attention possible pour la
fureté desdites Troupes,
& que si par quelque accident imprévu, il arrivoit
que les termes de quatre
moisdelaSuspension vinst
à expirer pendant leur passage par Terre ou par Mer;
en ce cas la Suspension
d'Armes ne laissera pas de
continuer à l'égard de ces
Troupes seulement jusqu'a
ce qu'elles soient arrivées en
Portugal.
VIL
LesRatifications du
present Traité seront échangées de part & d'autre
dans le terme de quarante
jours, ou plustosrsi faire (e
peut nonobsfant que la Suspension doive commencer
du
1 5. du present mois de
Novembre. En foy de
quoy & en vertu des ordres
&pleins pouvoirs que nous
soussïgnez avons reçûs de
nos Maîstres le Roy TresChrestien & le Roy de
Portugal, avons figné le
present Traité, & y avons
fait apposer les Sceaux de
de nos Armes. Fait à
Utrecht le fepriéme Novembre mil sept cens douze.
Estoit figné
(L.S.) HUXELLES.
(L.S,.) L'ABBE DE
POLIGNAC.
(L.S=):M,ENAGER. I
(L.S.) J COMTE DE
TAROUCA.
(L. S) D. Louis DACUNHA.
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Résumé : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Le traité de suspension d'armes entre la France, l'Espagne et le Portugal a été signé à Utrecht le 1er novembre 1712. Ce traité prévoit une suspension générale des actions militaires par terre et par mer entre les couronnes de France et d'Espagne, d'une part, et celle du Portugal, d'autre part. Cette suspension, garantie par la France, durera quatre mois, du 15 novembre 1712 au 15 mars 1713. Pendant cette période, tous les actes d'hostilité entre les trois couronnes cesseront, et toute contravention sera réparée de bonne foi sans délai. Le traité stipule également la restitution des vaisseaux et des marchandises capturés après la signature du traité, avec des délais spécifiques selon les zones géographiques. Par exemple, les prises entre les côtes du Portugal et les Açores seront rendues après 25 jours. Les vaisseaux des trois couronnes pourront naviguer librement pendant la suspension, sans besoin de passeports supplémentaires. La France et le Portugal s'engagent à ce que leurs alliés respectent également les termes de la suspension d'armes. Les troupes portugaises en Catalogne devront retourner au Portugal dès que possible, avec une suspension d'armes commençant le 11 décembre 1712. Des commissaires espagnols assureront leur sécurité et leur approvisionnement pendant leur retraite. Les ratifications du traité seront échangées dans un délai de quarante jours, bien que la suspension commence dès le 15 novembre 1712. Le traité a été signé par les plénipotentiaires des rois de France et de Portugal à Utrecht le 1er novembre 1712.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 101-120
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Les Plenipotentiaires d'Espagne continuent leurs conferences avec ceux de [...]
Mots clefs :
Plénipotentiaires, Conférences, Comédie, Bal, Traité de paix, Colonie, Contagion, Preuve, Division, Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles d'Utrecht.
Les Plenipotentiaires
d'Espagne continuent leurs
conférences avec ceux de
cet Etat. Le Duc d'Oubne
donna le 25. Août la comedie,
le bal, avec un magnique
repas,àun grand nombre
de Seigneurs & de Dames,
pour celebrer le jour
de la naissance du Prince
d'Espagne. Le Marquis Rinuccini,
Envoyé du grand
Duc de Toscane, partit
d'ici le 16.pour aller à Dusseldorp,
& en quelques
Cours d'Allemagne. Le
Duc & la Duchesse de saint
Pierre en partirent aussi le
19. 6c le Procurateur Ruzzini,
ambassadeur de Venise,
partit de la Haye le
27. pour retourner en Italie.
Cn écrit de la Haye du
4. de ce mois, que les Etats
Generaux avoient envoyé
ordre dans les Provinces ôc
aux Amirautez de prendre
toutes les précautions possibles
pour empêcherl'entrée
des personnes Ôc des
effets venant des lieux soupçonnez
d'être insectez de
maladies contagieuses. Que
le Conseil d'Etat avoit ordonné
à tous les Colonels
de reduire avant le 9. de ce
mois leurs compagnies ;
la
cavalerie à trente & un
homme, & trente - cinq
chevaux, compris les Officiers
; ôc l'infanterie à quarante-
cinq hommes, compris
aussi les Officiers y Ôc
que le Sieur de saint Jean
avoit aussi apporté de Londres
la ratification du traité
de paix entre l'Espagne &c
la Grande Bretagne. On
écrit de Cologne, que le
24. un parti François avoit
enlevé vingt-quatre bourgeois
à la porte d'Eigelstein.
L'Academie de la ruë
des Canettes, prés saint Sulpice,
a toujours été celebre
par la capacité des Ecuyers,
& par l'adresse des Gentilshommes.
M. deVandeüil,
qui en est à present le Chef,
endonnades marques dans
le dernier Caroufel qu'il fit
faire le 11. de ce mois. Voici
les noms des Academistes
qui se sont distinguez dans
cette Fête.
M. le Chevalier de Maiaufejde
la Maison de Bourbon.
Le Marquis de Chifreville,
neveu de M. le Maréchal
de Tessé.
Le Marquis du Gage.
Le Marquis de la Roche.
., Le Marquis de Chamarante.
Le Mercié.
De Noinville.
Le Comte Oginski, Polonois.
Le Marquis de Momege.
Le Baron Dosket, Flamand.
Les Barons de Bergintine,
Danois.
Les Marquis lx Comte
de Mailly.
Le Baron de Vindrefefte,
Allemand.
Le Caroufel commença
par une marche autour du
manege découvert, qui est v
bordé de chaque côté de
trois rangs d'arbres.Un
timbalier, quatre trompettes,
& quatre hautbois parurent
d'abord; M. de Vandeüilétoit
ensuite à la tête
de ses eleves, qui étoientau
nombre de trente, qui gardoient
chacun leur rang.
Les crins de tous les chevaux
étoient ornez de rubans
de differentes couleurs.
Ils passerent en cet
ordre devant les Dames,
qu'ils saluerent de fort bonne
grace avec leurs épées,
en entrant dans le manege
découvert.M. de Vandeüil,
aprés les avoir rangez en
bataille, commença le manege
par une galopade
dont les airs satisfirent les,
connoisseurs. On se retira
sur sa bonne grace. On
n'admira pas moins celle de
M. le Mercié
,
qui fit manier
son cheval avec toute
la justesse d'un ancien Academiste.
Les jeunes Gentilshommes
brillerent enfuite
par des galopades, des
changemens de rnain, des
caprioles, & des arets à
courbette M. Je Chevalier
de Malaufe, & M. le Marquis
de Chiffreville se distinguerent
sur deux sauteurs
par le droit en liberté. Le
manege fini, on courut les
têtes àdeux en même temps
avec une adresse surprenante
: aticun Gentilhomme
ne fit pas moins que
neuf têtes; Meilleurs les
Marquis de Chiffreville,
les Comte ôc Baron de Bergentine
)
& le Marquis de
la Roche en ayant fait chacun
dix,firent une seconde
course
)
dontM.le Marquis
de Chiffreville remporta
l'honneur. Le prix, qui étoit
une épée fort bien travaillée,
lui fut donné par
M. de Vandeüil, avec l'applaudissement
de l'assemblée,
qui fut regaleé d'un
nouveau spectacle. On fut
surpris de voir les mêmes
Gentilshommes faire manier
d'autreschevaux dans
unefigure de onze, qu'ils
formerentd'eux - mêmes.
Trois se placerent au milieu
,deux dans chaque côté
dumilieu, & les quatre
autres dans les coins. Ils
commencerent au pas leur
manege,pendantqueMessieurs
les Marquis & Comte
de Mailly faisoient fauter
leurs chevaux entre les piliers
: & ensuite M. de Vandeüil
fit partir les onze Academistes
en même temps; sçavoir, les trois du milieu
sur les voltes
,
& les huit
autres sur les demi-voltes,
avec tant de justesse & si
peu de confusion ,que tout
le monde s'en retourna,
fort satisfait de M.de Vandeüil
& de ses éleves. Il espere
faire encore un carousel
au mois de Mars
prochain.
Sans pretendre rien diminuer
du merite de 1auteur,
on croit pouvoir dire
que son ouvragesur la preuve
de 11, pour dirruire
celle de 9 ,estbeaucoup
plus curieux qu'utile.
Car outre qu'il n'est point
d'Arithmeticien quinesçacheque
la preuve de 9 est
fausse en une infinité de
rencontres, & qui ne la rejette
par cette raison; c'ell:
que la preuve de11, propsoesée
par l'auteur, est infiniment
plus difficile & plus
embarassante par ses circonstances
, que celle qui
se fait par la division, &
qu'il proscrit toutefois comme
trop embaraffante, pendant
qu'elle l'est certainement
moins que celle de
JI; outre que la division est
trés- familiere, & consequemmenttrés-
aisée pour
ce qui s'appelle un Arithmeticien.
Sur ce pied, ou celui qui
[ lira cet ouvrage fera arithmeticien,
ou il ne le fera
pas:s'il l'est, il préférera
toujours à la preuve de II
& à toute autre celle qui se
fait par la division, & plus
facilement encore celle qui
se fait en repassant simplement
sa multiplication: &
s'il n'est pas arichmeticien,
comment entendra -t - il
mieux cette preuve de n
que les deux autres?
Il y a plus; car non-feulement
on n'a pas besoin
de la preuve par II, dés que
l'on a celle de la division,
qui est beaucoup plus acile,
plus prompte & tréssûre
: mais même presque
personne ne se sert de cette
derniere, par la facilité extrême,
& l'égale sûreté que
l'on trouve à repasser comme
on vient de le dire sa
multiplication; de même
quaprés avoir fait une addition
de bas en haut, on a
infiniment plutôt fait, &
aussisûrement,de la repaffer
de haut en bas, que de
recourir a aucune autre
preuve. Les operations les
plus simples font toujours
préférables lorsque la jutesse
est égaleCelasupposé,
cet essai
de la preuve par ii ,
quoique
bon par lui-même, paroît
tout à fait inutile à proposer,
plus encore dans le
Mercure que par-tout ailleurs
:ce n'est pas la sa place;
les Arithmeticiens muteront
par-dessus, comme
curiosité inutile pour eux;
&ceux quine le seront pas,
le passeront encore mieux,
faute d'y pouvoir rien entendre.
La vraye place de cet
essai seroit ou dans un livre
d'arithmetique, qui donne
le choix de plusieurs preuves
,
( il suffit POUItlnt d'une
bonne qui loit fort (imple)
ou dans un Journal des
Sçavans.
* On ne doit pas laisser de
sçavoir gré à l'auteut de là
recherche, il est toûjours
beau d'en faire.
Par Arrêt du Conseil d'en
haut, au rapport de Monsieur
VoisinSecrétaire d'Etat,
a été jugé l'onze du
present mois de Septembre,
que le Sieur Savary,
Chanoine & Conseiller au
Parlement de Metz3 decaniferoic
comme plus ancien,
des Conseillers du Parlement,
& a été gardé &
maintenu dans la qualité
de Doyen duditParlement;
ordonnéqu'il joüiroit de
tous les honneurs, droits &
avantages dont les Doyens
du Parlement ont joüi, ou
dû jouirjusques à present.
On avertir le Public que
le Sieur Henry a trouvé une
nouvelle maniere d'ecrire
d'autant plus curieuse,qu'-
elle estutile aux gens d'ex,
peditions & d'affaires. Cet
j arc consiste à écrire sur le
champ, en toutes fortes de
marges & caracteres, deux
ou trois copies à la fois,
semblables jusques en la,
moind re partie d'une lettre
, & avec la même vîtesse
qu'une feule: mais cequ'il
y a ici de plus particulier,
& où les sçavans,
comme les étrangers, recevront
toute forte de secours,
c'est que par le même
moyen il écrit généralement
en toutes fortes de
langues, & conformément
aux originaux qui lui font
fournis. Il entreprend generalement
toutes fortes
d'ouvrages Il demeure dans
la ruë saint Jacques, chez
Monsieur Joffe Imprimeur,
à la Colombe Royale.
Les Plenipotentiaires
d'Espagne continuent leurs
conférences avec ceux de
cet Etat. Le Duc d'Oubne
donna le 25. Août la comedie,
le bal, avec un magnique
repas,àun grand nombre
de Seigneurs & de Dames,
pour celebrer le jour
de la naissance du Prince
d'Espagne. Le Marquis Rinuccini,
Envoyé du grand
Duc de Toscane, partit
d'ici le 16.pour aller à Dusseldorp,
& en quelques
Cours d'Allemagne. Le
Duc & la Duchesse de saint
Pierre en partirent aussi le
19. 6c le Procurateur Ruzzini,
ambassadeur de Venise,
partit de la Haye le
27. pour retourner en Italie.
Cn écrit de la Haye du
4. de ce mois, que les Etats
Generaux avoient envoyé
ordre dans les Provinces ôc
aux Amirautez de prendre
toutes les précautions possibles
pour empêcherl'entrée
des personnes Ôc des
effets venant des lieux soupçonnez
d'être insectez de
maladies contagieuses. Que
le Conseil d'Etat avoit ordonné
à tous les Colonels
de reduire avant le 9. de ce
mois leurs compagnies ;
la
cavalerie à trente & un
homme, & trente - cinq
chevaux, compris les Officiers
; ôc l'infanterie à quarante-
cinq hommes, compris
aussi les Officiers y Ôc
que le Sieur de saint Jean
avoit aussi apporté de Londres
la ratification du traité
de paix entre l'Espagne &c
la Grande Bretagne. On
écrit de Cologne, que le
24. un parti François avoit
enlevé vingt-quatre bourgeois
à la porte d'Eigelstein.
L'Academie de la ruë
des Canettes, prés saint Sulpice,
a toujours été celebre
par la capacité des Ecuyers,
& par l'adresse des Gentilshommes.
M. deVandeüil,
qui en est à present le Chef,
endonnades marques dans
le dernier Caroufel qu'il fit
faire le 11. de ce mois. Voici
les noms des Academistes
qui se sont distinguez dans
cette Fête.
M. le Chevalier de Maiaufejde
la Maison de Bourbon.
Le Marquis de Chifreville,
neveu de M. le Maréchal
de Tessé.
Le Marquis du Gage.
Le Marquis de la Roche.
., Le Marquis de Chamarante.
Le Mercié.
De Noinville.
Le Comte Oginski, Polonois.
Le Marquis de Momege.
Le Baron Dosket, Flamand.
Les Barons de Bergintine,
Danois.
Les Marquis lx Comte
de Mailly.
Le Baron de Vindrefefte,
Allemand.
Le Caroufel commença
par une marche autour du
manege découvert, qui est v
bordé de chaque côté de
trois rangs d'arbres.Un
timbalier, quatre trompettes,
& quatre hautbois parurent
d'abord; M. de Vandeüilétoit
ensuite à la tête
de ses eleves, qui étoientau
nombre de trente, qui gardoient
chacun leur rang.
Les crins de tous les chevaux
étoient ornez de rubans
de differentes couleurs.
Ils passerent en cet
ordre devant les Dames,
qu'ils saluerent de fort bonne
grace avec leurs épées,
en entrant dans le manege
découvert.M. de Vandeüil,
aprés les avoir rangez en
bataille, commença le manege
par une galopade
dont les airs satisfirent les,
connoisseurs. On se retira
sur sa bonne grace. On
n'admira pas moins celle de
M. le Mercié
,
qui fit manier
son cheval avec toute
la justesse d'un ancien Academiste.
Les jeunes Gentilshommes
brillerent enfuite
par des galopades, des
changemens de rnain, des
caprioles, & des arets à
courbette M. Je Chevalier
de Malaufe, & M. le Marquis
de Chiffreville se distinguerent
sur deux sauteurs
par le droit en liberté. Le
manege fini, on courut les
têtes àdeux en même temps
avec une adresse surprenante
: aticun Gentilhomme
ne fit pas moins que
neuf têtes; Meilleurs les
Marquis de Chiffreville,
les Comte ôc Baron de Bergentine
)
& le Marquis de
la Roche en ayant fait chacun
dix,firent une seconde
course
)
dontM.le Marquis
de Chiffreville remporta
l'honneur. Le prix, qui étoit
une épée fort bien travaillée,
lui fut donné par
M. de Vandeüil, avec l'applaudissement
de l'assemblée,
qui fut regaleé d'un
nouveau spectacle. On fut
surpris de voir les mêmes
Gentilshommes faire manier
d'autreschevaux dans
unefigure de onze, qu'ils
formerentd'eux - mêmes.
Trois se placerent au milieu
,deux dans chaque côté
dumilieu, & les quatre
autres dans les coins. Ils
commencerent au pas leur
manege,pendantqueMessieurs
les Marquis & Comte
de Mailly faisoient fauter
leurs chevaux entre les piliers
: & ensuite M. de Vandeüil
fit partir les onze Academistes
en même temps; sçavoir, les trois du milieu
sur les voltes
,
& les huit
autres sur les demi-voltes,
avec tant de justesse & si
peu de confusion ,que tout
le monde s'en retourna,
fort satisfait de M.de Vandeüil
& de ses éleves. Il espere
faire encore un carousel
au mois de Mars
prochain.
Sans pretendre rien diminuer
du merite de 1auteur,
on croit pouvoir dire
que son ouvragesur la preuve
de 11, pour dirruire
celle de 9 ,estbeaucoup
plus curieux qu'utile.
Car outre qu'il n'est point
d'Arithmeticien quinesçacheque
la preuve de 9 est
fausse en une infinité de
rencontres, & qui ne la rejette
par cette raison; c'ell:
que la preuve de11, propsoesée
par l'auteur, est infiniment
plus difficile & plus
embarassante par ses circonstances
, que celle qui
se fait par la division, &
qu'il proscrit toutefois comme
trop embaraffante, pendant
qu'elle l'est certainement
moins que celle de
JI; outre que la division est
trés- familiere, & consequemmenttrés-
aisée pour
ce qui s'appelle un Arithmeticien.
Sur ce pied, ou celui qui
[ lira cet ouvrage fera arithmeticien,
ou il ne le fera
pas:s'il l'est, il préférera
toujours à la preuve de II
& à toute autre celle qui se
fait par la division, & plus
facilement encore celle qui
se fait en repassant simplement
sa multiplication: &
s'il n'est pas arichmeticien,
comment entendra -t - il
mieux cette preuve de n
que les deux autres?
Il y a plus; car non-feulement
on n'a pas besoin
de la preuve par II, dés que
l'on a celle de la division,
qui est beaucoup plus acile,
plus prompte & tréssûre
: mais même presque
personne ne se sert de cette
derniere, par la facilité extrême,
& l'égale sûreté que
l'on trouve à repasser comme
on vient de le dire sa
multiplication; de même
quaprés avoir fait une addition
de bas en haut, on a
infiniment plutôt fait, &
aussisûrement,de la repaffer
de haut en bas, que de
recourir a aucune autre
preuve. Les operations les
plus simples font toujours
préférables lorsque la jutesse
est égaleCelasupposé,
cet essai
de la preuve par ii ,
quoique
bon par lui-même, paroît
tout à fait inutile à proposer,
plus encore dans le
Mercure que par-tout ailleurs
:ce n'est pas la sa place;
les Arithmeticiens muteront
par-dessus, comme
curiosité inutile pour eux;
&ceux quine le seront pas,
le passeront encore mieux,
faute d'y pouvoir rien entendre.
La vraye place de cet
essai seroit ou dans un livre
d'arithmetique, qui donne
le choix de plusieurs preuves
,
( il suffit POUItlnt d'une
bonne qui loit fort (imple)
ou dans un Journal des
Sçavans.
* On ne doit pas laisser de
sçavoir gré à l'auteut de là
recherche, il est toûjours
beau d'en faire.
Par Arrêt du Conseil d'en
haut, au rapport de Monsieur
VoisinSecrétaire d'Etat,
a été jugé l'onze du
present mois de Septembre,
que le Sieur Savary,
Chanoine & Conseiller au
Parlement de Metz3 decaniferoic
comme plus ancien,
des Conseillers du Parlement,
& a été gardé &
maintenu dans la qualité
de Doyen duditParlement;
ordonnéqu'il joüiroit de
tous les honneurs, droits &
avantages dont les Doyens
du Parlement ont joüi, ou
dû jouirjusques à present.
On avertir le Public que
le Sieur Henry a trouvé une
nouvelle maniere d'ecrire
d'autant plus curieuse,qu'-
elle estutile aux gens d'ex,
peditions & d'affaires. Cet
j arc consiste à écrire sur le
champ, en toutes fortes de
marges & caracteres, deux
ou trois copies à la fois,
semblables jusques en la,
moind re partie d'une lettre
, & avec la même vîtesse
qu'une feule: mais cequ'il
y a ici de plus particulier,
& où les sçavans,
comme les étrangers, recevront
toute forte de secours,
c'est que par le même
moyen il écrit généralement
en toutes fortes de
langues, & conformément
aux originaux qui lui font
fournis. Il entreprend generalement
toutes fortes
d'ouvrages Il demeure dans
la ruë saint Jacques, chez
Monsieur Joffe Imprimeur,
à la Colombe Royale.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le document présente divers événements et nouvelles provenant d'Utrecht et d'autres lieux. Les plénipotentiaires d'Espagne continuent leurs conférences avec ceux des Pays-Bas. Le Duc d'Oubne a célébré la naissance du Prince d'Espagne par une comédie, un bal et un repas somptueux. Plusieurs diplomates ont quitté Utrecht, notamment le Marquis Rinuccini, le Duc et la Duchesse de Saint-Pierre, et l'ambassadeur de Venise, Ruzzini. Les États Généraux ont pris des mesures pour prévenir l'entrée de personnes et d'effets provenant de régions suspectes de maladies contagieuses. Le Conseil d'État a ordonné la réduction des compagnies de cavalerie et d'infanterie. Le traité de paix entre l'Espagne et la Grande-Bretagne a été ratifié par le Sieur de Saint-Jean. À Cologne, un parti français a enlevé vingt-quatre bourgeois. L'Académie de la rue des Canettes a organisé une fête équestre où plusieurs gentilshommes se sont distingués. Le document critique un ouvrage sur la preuve arithmétique par 11, jugée inutile par rapport à la division. Un arrêt du Conseil d'État a confirmé le Sieur Savary comme Doyen du Parlement de Metz. Enfin, le Sieur Henry a inventé une nouvelle méthode d'écriture rapide et polyglotte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 1736-1755
TRADUCTION d'une Relation Turque, sur ce qui s'est passé dans les Conferences teuuës pour la Paix entre les Turcs et les Persans, à l'Armée du Grand-Seigneur, près d'Hamadan, par les Plénipotentiaires de Sa Hautesse, et ceux de Chah Thamas, Roy de Perse.
Début :
Achmet-Pacha, Seraskier ou General de l'Armée Otomane, et [...]
Mots clefs :
Traduction, Achmet Pacha, Sérasker, Province de Babylone, Conférences, Paix, Turques, Persans, Plénipotentiaires, Empires, Royaume de Perse, Moscovites, Cours, Gratitude, Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRADUCTION d'une Relation Turque, sur ce qui s'est passé dans les Conferences teuuës pour la Paix entre les Turcs et les Persans, à l'Armée du Grand-Seigneur, près d'Hamadan, par les Plénipotentiaires de Sa Hautesse, et ceux de Chah Thamas, Roy de Perse.
TRADUCTION d'une Relation Turque,
sur ce qui s'est passé dans les Conferences tennës pour la Paix entre les Turcs et les
Persans , à l'Armée du Grand- Seigneur,
près d' Hamadan, par les Plénipotentiaires de Sa Hautesse , et ceux de ChabThamas , Roy de Perse.
Chmer- Pacha, Seraskier ou General
Adel'armée Otomane, et BeylerBey,
( c'est-à- dire Gouverneur ) de la Province de Babylone , en vertu des pleins
pouvoirs que le G. S. lui envoit envoyez pour faire la paix avec les Persans,
ayant nommé Achmet- Pacha , Beylerbey
de Rika, (1) Abdi- Pacha-Zadé- Ali- Bey,
Salahor ( 2 ) de S. H. Kassim- Effendi ,
Defterdar ( 3 ) de l'Armée , et Raghib
Effendi , Defterdar de Bagdat , pour PleB
( 1) Rika , est un des 17. Beylerbeys ou
Grand - Gouvernemens d'Asie , qu'on appelle
Hassilez. Voyez Ricaut , et le 3. du Diarbekir ,
consideré seulement comme l'ancienne Mesopotamie , renfermée entre le Tygre et l'Euphrate.
(2) Salahor, Ecuyer Cavalcadour , qui exerceet travaille les Chevaux du G. S. il y en a″12.
( 3 ) Defterdar , Intendant des Finances et Trésorier. 1
nipo
A O UST. 1732. 1737
nipotentiaires de la Poste > et ChahThamas , ayant choisi pour les siens ,
Mehemet-Riza-Khan , ( 1 ) _ Kouroudgi
Bachi, et Mustapha Khan. Tous ces Ministres se rendirent au quartier du Beylerbey de Rika , où ils s'assemblerent
sous sa Tente , le premier de Janvier de
la présente année 1732.
PREMIERE CONFERENCE.
Après que les Plenipotentiaires respectifs se furent fait les complimens et les
politesses d'usage en pareille occasion .
ceux de la Porte ouvrant la Conférence
dirent à ceux du Roy de Perse.
7
Le Seraskier Achmet-Pacha , nous. a
donné pouvoir d'entrer avec vos Excellences , dans une négociation dont le
succès ne peut être que très- avantageux
à la Perse. Nous sommes disposez de notre part à travailler si éfficacement a la
paix qu'il ne dependra certainement pas
de ncs foins que nous n'en voyions bientôt une heureuse conclusion. Ainsi c'est
à vos Excellences à nous faire connoître
jusqu'à quel point elles sont autorisées de
(1 ) Khan , est la même chose en Perse qu'un Pacha ou un Gouverneur de Province en Turquie, et Kouroudgi Bachi , y fait l'équivalent da
Janissaire Aga chez les Turcs.
leur
1738 MERCURE DE FRANCE
leur Maître , et quelles sont leurs pré- tentions.
Les Plenipotentiaires de Perse, prenant
alors la parole , répondirent que de tout
temps l'illustre Maison des Rois de Perse
avoit été liée d'amitié avec l'illustreMaison
Otomane , et que cette amitié n'avoit jamais été interrompuë que par la fatalité
du destin , qui avoit quelquefois produit
des évenemens surnaturels , suivis de la
discorde , et contre toute attente. Mais
ajoûterent- ils , nous desirons aujourd'hui
avec ardeur de faire revivre entre nous une
union si intime, qu'elle puisse rétablir
une tranquillité inalterable entre ces deux
Empires.
C'est aussi le même motif qui nous
anime, répliquerent les Ministres Turcs ;
mais pour parvenir au but que nous nous
proposons tous, il faut commencer par
convenir de certains points fondamentaux
qui puissent servir de base au Traité qui
nous assemble , et il est necessaire pour
cela que vous nous découvriez d'abord
sans détour, vos véritables intentions, afin
qu'après en avoir informé le très heureux
Seraskier , nous puissions , sur les ordres
que nous en recevrons , donner quelque
forme à la Négociation que nous enta
mons aujourd'hui.
Puisque
1
A O UST. 1732. 1739
Puisque vos Excellences souhaitent
que nous nous expliquions nettement ,
reprirent les Ministres de Perse , nous
demandons que generalement tous les
Pays que vous nous avez prís nous soient
restituez , et que la Paix et nos Frontieres avec l'EmpireOtoman soient reglées
sur le même pied qu'elles le furent sous
le Regne du Sultan Soliman , ( 1 ) de
glorieuse memoire.
Ce discours a de quoi nous surprendre,
répartirent les Turcs , et vous nous faiteslà une proposition des plus nouvelles. Il
a toûjours été d'usage , lorsque des Princes ennemis font la paix ensemble , que
non-seulement le vainqueur conserve les
conquêtes dont il est en possession , mais
que le vaincu lui fasse encore des avantages. C'est le cours ordinaire ; les Histoires , tant anciennes que modernes ,
en fournissent mille exemples , et nous
nedoutons pas que vous ne sçachiez tout
cela comme nous. D'ailleurs dans la Paix
que vous nous citez , qui fut concluë entre nos devanciers et les vôtres sous l'Emperéur Soliman , on y convint pour Préliminaires , que les Provinces de Tchildir , ( 2 ) de Cars , ( 3 ) de Van , ( 4 ) et
(1) Soliman II. prit et pilla Tauris en 1535
( 2 ) Tchildir est le ye Gouvernement d'Asie ,
plu-
1740 MERCURE DE FRANCE
plusieurs autres lieux resteroient à la Porte ; et vous , bien loin de nous offrir au
moins quelques Places au- delà des Pays
que le sort des armes a mis entre nos mains , vous demandez que nous vous
rendions ces mêmes Pays , qui subis
sent nos Loix depuis long - temps et
dont la conquête nous a coûté des trésors immenses et des torrens de notre
sang.
Vous avez raison , dirent les Persans ;
` nous convenons de la justesse de vos rai
sonnemens, mais un Empire aussi puissant et d'une aussi prodigieuse érenduë
que le vôtre , ne doit pas s'attacher , ni
même daigner faire attention à quelques
coins de terre si ruinez , qu'ils sont devenus plus propres à servir de retraite à
de tristes Hiboux , que de demeure à
de valeureux Soldats comme les- Otomans. Neanmoins quoique ces contrées
désolées ne puissent êtte considerées
1
que
de ceux qu'on appelle Hasilé. Il est sur les Frontieres de la Georgie.
(3) Cars , Ville de la grande Armenie , dans
cette partie qu'on appelle aujourd'hui Iran , ou
Carabag , entre l'Araxe et le Cyrus.
(4) Van , Ville de la même contrée que Cars,
et située sur un Lac du même nom , que l'on
appelle la Mer de Van ou d'Armenie , à cause
de son extréme grandeur... comme
A O UST. 1732. 1740
.
comme un rien pour votre Empire il est
pourtant vrai qu'elles sont un objet fort
considerable pour le nôtre , et que nous
en regarderons la restitution comme une
grace singuliere , purement émanée de
la clémence du G. S. que nous osons implorer aujourd'hui ; au surplus vous êtes
les Maîtres et nous nous en remettons
à vous avec une entiere confiance.
II. CONFERENCE, tenu le lendemais
entre les mêmes Ministres et au même
endroit.
Les Plénipotentiaires Turcs adressant
la parole à ceux de Perse , leur dirent :
si vous êtes effectivement dans le dessein
de finir la guerre , ( 1 ) ne vous amusez pas,
comme vous fites hier , à battre le fer
froid. Mais au lieu de vous entretenir
dans la vaine idée de la pouvoir terminer sur le même plan que nos Ancêtres
suivirent sous Soliman , songez plutôt à
joindre à nos conquêtes quelques Pro
vinces qui puissent nous convenir , ainsi
que les vaincus en ont toûjours agi envers leurs vainqueurs.
Et que nous reste-t'il , pour vous don
ner de nouvelles Provinces , se récrierent
(1 )Proverbe Arabe , qui revient au nôtre , il
faut battre le fer tandis qu'il est chaud,
les
1742 MERCURE DE FRANCE
les Persans ? Nous venons humblement
vous demander grace ; nous reclamons
la misericorde de la Porte ; notre intention n'est pas de marchander ni de chicaner avec vous ; nous connoissons.trop
l'état d'humiliation où l'enchainement de
nos malheurs nous a réduits , pour avoir
la présomption de vous rien contester
mais si la décadence de nos affaires , arrivée par le concours de mille fâcheux évenemens , a été cause que vous nous avez
traitez de la maniere la plus cruelle, pourriez vous laisser échapper la belle occasion que le Ciel vous offre aujourd'hui de
réparer nos maux , en faisant autant de
bien à notre Monarque , que vous lui
-avez porté de préjudice ? non , au lieu
de lui rien demander davantage , réta
blissez-le sur son Trône , avec autant de
puissance et de splendeur qu'y brillerent
autrefois ses illustres Ayeux , et persua
dez- vous que la gloire de votre Empire.
et de votre Empereur y est interessée. Du
reste, à notre égard, nous serons toujours
satisfaits de tout ce que feront vos Excellences.
Nous voulons bien le croire ainsi , répondirent les Plénipotentiaires de la
Porte , et votre modestie nous confirme
dans l'opinion que nous avions déja conçuë
A O UST. 1732. 1743
çue de votre prudence et ' de votre capacité. C'est pourquoi nous vous déclarons de la part de l'Empereur notre Maî
tre, que par un excès de bonté pour vous,
il veut bien , non- seulement vous accorder la Paix et se désister des justes prétentions qu'il auroit comme victorieux
d'exiger de nouveaux Païs qui seroient
à sa bienseance , outre ceux qu'il a conquis sur vous , il veut encore faire plus
en votre faveur , et pour vous marquer
jusqu'où va son extrême generosité , il
vous donne le choix entre les derniers
Pays que ses Armes lui ont acquis en
deçà de l'Araxe , et à l'exception de la
Province de Tauris , ( ) vous n'avez qu'à
demander , tout vous sera accordé.
Nous vous avons exposé ce que nous
desirions , répliquerent les Persans , et
sans varier dans l'unique point- de- vûë
qu'il nous est permis d'avoir , nous continuons à vous prier de rétablir notre Roy
dans tous ses Etats. Faites cependant ce
que vous jugerez de plus digne de vous
et de la gloire de votre Empire. Mais
comme nous nous app rcevons que nos
instances les plus vives ne produisent pas
(1) Tauris ou Tebris , grande Ville et Provin- ce enclavée dans l'Airbeitzan ou Edzerbaijan
qui fait partie de l'ancienne Médie,
sur
1744 MERCURE DE FRANCE
sur vos Excellences l'effet que nous avions
crû pouvoir nous en promettre , qu'elles
nous donnent , s'il leur plaît le reste du
jour pour consulter entre nous , et demain matin Mustapha Khan (. ) viendra
vous rendre compte de la résolution que
nous aurons prise.
III. CONFERENCE , où il n'y ent
que Mustapha - Khan , de la part de Chah-Thamas.
Le lendemain , ainsi que les Plénipotentiaires Persans l'avoient promis , Mustapha- Kan se rendit au lieu de l'Assemblée et dit aux Ministres Turcs qui l'y
attendoient. A la verité jusqu'à present
nous avions été obligez , Mehemet RizaKhan et moi , de nous en tenir , conformement à nos instructions , à vous
prier de restituer generalement à notre
Souverain tous les Pays que la Porte lui
a enlevez , mais ayant reconnu combien
vos Excellences étoient éloignées de remplir nos souhaits à cet égard , nous hous
sommes retranchez à les supplier d'agréer
une des deux propositions que je vais
avoir l'honneur de leur faire. La premie-
*
(1) N. B. c'étoir Mehemet Riza Khan , qui
tomme Premier Plénipotentiaire , portoit la parolc.
A O UST. 17327 1745
re, que la Perse payera annuellement à
la sublime Porte une certaine somme
dont on conviendra , moyennant quoi
les limites des deux Empires seront bor :
nées par les Rivieres d'Arpatchaï ( 1 ) et :
de Karct-Kalkan , et vous nous restituerez tous les Etats que vous avez conquis .
sur nous. La seconde , qui vous sera peutêtre plus agréable , que les Provinces de
Tiflis ( 2 ) d'Herdelan, resteront sous votre
domination , et que vous nous ferez la
grace de laisser rentrer le reste sous celle
de notre Roy.
Ni l'une ni l'autre de ces propositions
n'est acceptable , répondirent les Plenipotentiaires de Turquie , et il nous paroît si hors de propos , que vous fassiez
la moindre ouverture sur les Pays audelà del'Araxe qu'il ne nous convient ›
même pas d'ouvrir la bouche pour vous
répondre sur cet article. En verité , continua le Pacha de Rika , qui comme le
premier entre ses Collegues parloit pour
tous , il est bien étrange , que dans le
temps même qu'également touchez de
11) Ces deux Rivieres sont en Géorgie.
(2) Tiflis , ou Téffis , Capitaine du Gurgistan,
qui est la Géorgie , proprement dite. Elle est si- tuée sur le bord du Kur , anciennement le Cyrus.
Herdelan est dans le même Pays.
D YOS
1746 MERCURE DE FRANCE
vos malheurs et de vos prieres , nous
consentons , non- seulement à renoncer
en faveur de la Paix aux Provinces que
nous serions en droit d'exiger par- dessusnos conquêtes , mais que notre complaisance pour vous s'étend jusqu'à vous of→
frir de vous en rendre de celles que nous
venons d'acquerir ; il est bien étrange ,
dis-je , que vous nous fassiez sérieusement
des propositions si éloignées de toute raison. Vous voulez ceci , vous ne vou
lez pas cela , et vous prétendez disposer
des Pays qui sont entre nos mains, comme
si vous en étiez encore les paisibles possesseurs.N'avez vous donc pas de honte d'ê
tre si peu judicieux ? Le Pacha s'emporta
en proferant ces dernieres paroles , ou
du moins fit semblant de s'emporter ,
car il se radoucit bien- tôt , quand Mustapha l'interrompant d'un air humble et
flateur , s'exprima en ces termes : Nous
sommes venus implorer la générosité de
la sublime Porte , à laquelle nous nous
abandonnons sans réserve , et dont la
puissance s'étend d'un bout du Pole à l'au
tre; vous nous voyez accablez de revers,
sans appui , sans secours; nous ne possedons plus rien qui mérite de porter le
nom de Païs et de Provinces ; il n'est pas
étonnant que dans des circonstances si
affligeantes,
A O UST. 1732. 1747
affligeantes , nous vous fassions des demandes qui vous paroissent inconsiderées , mais vous ne devez pas nous en
sçavoir mauvais gré , et quelque extraordinaires que vous semblent nos prétentions , l'état violent où nous sommes,
doit les excuser auprès de vos Excellences.
Pourquoi , reprirent les Turcs , faites-vous tant les miserables ? Est- ce que
le Royaume de Perse est renfermé seulement dans les conquêtes que nous y
avons faites ? et peut-on appeller pauvre
un Souverain qui possede Ispaham , le
Guilhan , ( 1 ) Chiras , ( 2 ) le Korassan , (3)
et tant d'autres Contrées , qui forment
encore un vaste Empire ?
De tous les Etats , dont vous venez de
faire l'énumération , repartit Mustapha ,
en soupirant , une partie a passé sous les
Loix des Infideles Moscovites , et l'autre
est , pour ainsi dire , totalement boule-
(i) Le Guilhan ou Kilan , est le long de la
Mer Caspienne , et compose avec le Mazandran ,
l'ancienne Hyrcanie.
(2 ) Chiras ou Schiras , Ville sur le Kur, dans
le Farsistan ou la Perse proprement dite.
(3) Le Korassan , Corasan , ou Chorasan ,
comprend l'anciene Ariane , partie de la Bactriane , et du Païs des Parthes , c'est une des plus
Considerables Contrées de la Perse.
Dij versée
1748 MERCURE DE FRANCE
1
versée par les ravages et les désordres
qu'y ont faits , ou qu'y ont attirez les
cruels ( 1 ) Esghans. De sorte qu'à proprement parler , nous n'avons plus frien
de quelque conséquence que Coni ( 2 ) ,
Kiachan ( 3 ), et ( 4 ) Ispaham.
Mais si votre situation , repliquerent
les Turcs , est aussi déplorable que vous
nous la dépeignez ; si outre cela vous affectez dans toutes les occasions de vous
dire , nos Freres , de vous vanter d'être
avec nous dans la même unité de Religion, et si vous avez d'ailleurs tant d'embarras et d'ennemis sur les bras, d'où vient
ne vous pas appliquer à vous en délivrer?
Pourquoi vous acharner particulierement
contre nous , comme vous faites ? Car s'il
en faut juger par toutes vos démarches ,
il n'y a que nous seuls qui vous occu-
( 1 ) Esghans , Eughans , ou Aguans , Peuples
du Candahar , qui fait partie du Sablustan , autrefois le Paropamisus.
(2 ) Com , ou Kom , Ville dans l'Hierak ou
Yerak- Agemi , partie de l'ancien Royaume des
Parthes.
( 3 ) Kiachan ou Cachan, grande Ville du même Pais.
( 4 ) Ispaham , Spahan , ou Spahon , comme prononcent les Persans , est aussi dans le même
Païs. Les uns croient que cette Capitale de toute
la Perse , a été bârie sur les ruines d'HécatomPylos , et d'autres sur celles d'Aspa.
pions ;
AOUST. 1732. 1749
}
pions ; vos divisions , vos disputes , vos
guerres,votre empressement pour la Paix,
tout semble en vous n'avoir que Nous
pour unique objet.
C'est aussi , dit Mustapha , l'affaire qui
nous interesse le plus , et que nous prenons le plus à cœur. Vous êtes l'ennemi
le plus redoutable que nous ayions en tête;
si nous pouvons parvenir à cimenter avec
vous une Paix solide , nous nous démêlerons facilement de nos autres ennemis ;
et s'il plaît à Dieu, nous vérifierons bientôt le Proverbe Arabe, qui dit que l'hommese releve où il est tombé.
Mais enfin , continua- t-il , si les Otomans nous ont fait éprouver la fureur de
leurs armes , et s'ils nous ont maltraitez
au delà de ce que nous pouvions jamais
prévoir , nous esperons qu'à tant de calamitez qu'ils nous ont fait souffrir , ils feront succeder des dédommagemens qui
Ies égaleront. C'est uniquement dans cet
esprit, que nous venons négocier avec
vous, et non pour disputer sur le plus ou
le moins de Pais à prétendre et à ceder.
Nous vous retraçons au naturel l'image
de nos infortunes ; nos prieres y sont relatives ; c'est à vos Excellences , comme
nous leur avons déja dit, de prendre une
détermination à notre égard , qui distinDiij gue
1750 MERCURE DE FRANCE
gue d'une façon glorieuse , la grandeur et
la dignité de votre Empire.
Tout cela est excellent , répondirent les
Ministres Turcs , et vous avez raison de
vous attendre à recevoir des faveurs de la
Porte ; mais votre attente, pour être bien
fondée , ne doit pas être sans mesure , et
nous voyons avec peine , qu'au lieu de
resserrer vos désirs dans de justes bornes,
vous n'avez fait , jusqu'icy , que vous répandre en demandes indiscretes , qui
loin de nous approcher du but , nous en
écartent. Ainsi comme vous n'avancerez
jamais rien avec nous , si vous ne prenez
une autre route , nous voulons bien encore vous donner le loisir de réfléchir de
nouveau plus murement , sur vos véri
tables intérêts, et nous les discuterons vo
lontiers plus en détail dans la Conféren
ce que nous tiendrons demain.
IV. CONFERENCE , où tous les Ple
nipotentiaires des deux Cours assisterent.
Le 4 dudit mois de Janvier , les Ministres de la Porte , parlant toujours les
premiers , dirent à ceux de Perse : Nous
nous étions persuadez , qu'en agitant une
affaire d'aussi grande importance que celle.
de la Paix , nous ne devions rien négliger
pour la porter à son point de perfectionle
AOUST. 1732. 1791 8
le plutôt qu'il se pourroit ; et nous nous
étions flatez de trouver dans vos Excellences , des dispositions conformes aux
nôtres en cela. Mais nous reconnoissons ,
à regret , que nous avions mal pénétré
leurs intentions , puisqu'il paroît clairement , qu'elles ne cherchent qu'à éluder
les nôtres, et qu'à gagner du temps, pour
faire échouer la négociation à force de la
tirer en longueur. En effet , si ce n'étoit
pas là votre vûë, pourriez- vous vous opiniatrer , comme vous faites , à former des
prétentions , ausqu'elles vous sçavez bien
vous-même qu'il ne nous est pas possible
de souscrire ?
Nous sommes pleinement convaincus
de notre impuissance, répondirent les Persans, et que nous ne pourrons secoüer le
joug qu'il vous plaira de nous imposer.
Vous possedez tout, nous sommes privez
de tout ; c'est à vous d'ordonner,èt à nous
d'obéïr.
S'il étoit vrai , comme vous le dites, reprirent les Turcs , qu'il ne dépendit que
de nous d'achever heureusement cette
négociation , vous ne nous feriez pas des
demandes si peu mesurées , et toutes nos
prétentions réciproques seroient reglées
dans un moment. Il faut être équitable,
et que vos Excellences se restraignent à ce
Diiij qu'on
1752 MERCURE DE FRANCE
qu'on peut raisonnablement leur accorder. Ainsi, sans perdre davantage le temps
en discours specieux , qui ne conduisent
à rien de décisif, parlez- nous une bonne
fois positivement ; nous vous réïterons ,
que vous nous trouverez toujours disposez à nous prêter à tout ce que vous nous
proposerez de faisable. Mais nous devons
vous prévenir auparavant , qu'il ne faut
plus nous contester la possession des Païs
au-delà de l'Araxe , ni que vous insistiez
de nouveau sur la restitution de Tauris ,
qui est en deçà de ce Fleuve. Hors ces
deux articles , vous pouvez tout esperer
du désir sincere que nous avons de faire
tenaître entre les deux Empires une harmonie inalterable.
qui
Vous êtes les maîtres , encore un coup,
repliquerent les Persans ; nous continuons d'avouer que tout vous appartient chez nous ; mais dès que vous rejetteż la priere que nous vous faisons , de
-nous rendre nos Etats au delà de l'Araxe,
set la Province de Tauris en deçà ; surquoi
voulez-vous que roulent nos Conféren-
´ces, puisque tout ce qui nous reste de notre Monarchie , ne vaut pas seulement la
peine qu'on en fasse mention ?
Comment , s'écrierent les Plénipotentiaires de la Porte; n'y at- il pas encore
( 1)
A OUST. 1732. 1753
(1 ) Amadan , avec son vaste territoire ?
et si nous vous le rendons , ne devez- vous
pas être satisfaits ?
-
Nous avions toujours esperé , repartirent ceux de Perse , que vous fériez rentrer Chah Tahmas dans les Païs d'audelà de l'Araxe , et toute la faveur que
vous voulez lui faire , consiste à lui rendre Amadan , qui est en deçà. Dès que
vous montrez si peu d'égard à nos humbles et constantes supplications , nous ne
sçavons plus que vous proposer , et votre infléxibilité nous rend muets.
Que nous dites- vous-là , reprirent les
Turcs; avez- vous oublié , que lors même
que votre Maître se vantoit de nous avoir
battus , il envoïa à la Porte (2) Riza Kouli Khan et Méhémet-Veli - Khan, qui dans
leurs conférences, avec nos Ministres , cederent tous ces Païs Surquoi , s'il vous
plaît , aujourd'hui que vous vous confessez vaincus, pouvez appuïer votre obs
tination à les répéter ?
>
Nous convenons de ce fait , replique-
( 1 ) Hamadan , Ville des plus considérables de
Perse. Elle est dans l'Yerax - Agemi , qui est l'ancienne region des Parthes.
( 2 )Ils firent leur entrée à Constantinople le
18 Juin 1730. Riza- Kouli-Khan , qui étoit le
chef de l'ambassade , eut la tête tranchée peu
après son retour en Perse.
D v rent
1754 MERCURE DE FRANCE
rent les Persans ; mais peut-être feignezvous d'ignorer , que ce fut par l'habileté
et les adroites insinuations de vos négociateurs , que les nôtres consentirent im
prudemmentàce que ces Païs vous restassent ,en quoi ayant excedé leur pouvoir,
ils furent fort désaprouvez de notre Souverain. Aussi pouvons- nous dire , que ce
fut la source de tous les malheurs qui nous
ont accablez depuis ! Mais ne nous rapellez plus des temps funestes , que nous
voudrions pouvoir ensevelir dans un éternel oubli ; rappellez vous seulement que
l'infortuné Chah Tahmas a recours à la
clémence de la sublime Porte , et qu'il remet entierementson sort entre vos mains.
C'est sur ce principe que vous devez raisonner , et vous résoudre ensuite au parti
qui vous paroîtra le plus glorieux à votre
Empire.
>
N'est ce donc pas une grande grace de
notre part , dirent les Ministres Turcs
que tout ce que nous vous offrons ? Il est
vtai , répondirent ceux de Perse , qu'à ne
considerer , que la ruine presqu'universelle où notre Royaume est tombé , ce qué
vous voulez bien nous rendre , peut passer pour une faveur signalée , mais cette
faveur,toute rare qu'elle est , ne répond
pas encore ni à notre état , ni à nos prieres
AOUST. 17320 1755
res ; daignez - y faire plus d'attention , et
vous conviendrez que la Porte qui nous a
tant fait de maux , depuis l'inondation
des Esghans sur nos terres , est en quelque façon obligée pour son honneur de
réparer, autant qu'il est en elle, les dommages infinis qu'elle nous a causez , et que
la compassion qu'elle aura pour nous,doit
être au moins proportionnée à la reconnoissance que nous en conserverons éternellement. Nous osons même ajouter ,
que si votre tres-magnifique Empereur
reconnoit ,comme il le doit , que ses Vic.
toires et le bonheur de ses armes,sont des
bien faits qu'il a reçus de la Providence s
il est de sa piété d'en témoigner à Dieu
sa gratitude d'une maniere extraordinaire. Hé! comment peut-il mieux s'en acquitter , qu'en nous faisant ressentir de si
grands effets de sa magnanimité, que tous
les Monarques de la terre, surpris, soient
forcez deconvenir qu'ils n'ont jamais rien
vû , ni entendu parler de semblable ?
On donnera la suite dans le prochain
Mercure.
sur ce qui s'est passé dans les Conferences tennës pour la Paix entre les Turcs et les
Persans , à l'Armée du Grand- Seigneur,
près d' Hamadan, par les Plénipotentiaires de Sa Hautesse , et ceux de ChabThamas , Roy de Perse.
Chmer- Pacha, Seraskier ou General
Adel'armée Otomane, et BeylerBey,
( c'est-à- dire Gouverneur ) de la Province de Babylone , en vertu des pleins
pouvoirs que le G. S. lui envoit envoyez pour faire la paix avec les Persans,
ayant nommé Achmet- Pacha , Beylerbey
de Rika, (1) Abdi- Pacha-Zadé- Ali- Bey,
Salahor ( 2 ) de S. H. Kassim- Effendi ,
Defterdar ( 3 ) de l'Armée , et Raghib
Effendi , Defterdar de Bagdat , pour PleB
( 1) Rika , est un des 17. Beylerbeys ou
Grand - Gouvernemens d'Asie , qu'on appelle
Hassilez. Voyez Ricaut , et le 3. du Diarbekir ,
consideré seulement comme l'ancienne Mesopotamie , renfermée entre le Tygre et l'Euphrate.
(2) Salahor, Ecuyer Cavalcadour , qui exerceet travaille les Chevaux du G. S. il y en a″12.
( 3 ) Defterdar , Intendant des Finances et Trésorier. 1
nipo
A O UST. 1732. 1737
nipotentiaires de la Poste > et ChahThamas , ayant choisi pour les siens ,
Mehemet-Riza-Khan , ( 1 ) _ Kouroudgi
Bachi, et Mustapha Khan. Tous ces Ministres se rendirent au quartier du Beylerbey de Rika , où ils s'assemblerent
sous sa Tente , le premier de Janvier de
la présente année 1732.
PREMIERE CONFERENCE.
Après que les Plenipotentiaires respectifs se furent fait les complimens et les
politesses d'usage en pareille occasion .
ceux de la Porte ouvrant la Conférence
dirent à ceux du Roy de Perse.
7
Le Seraskier Achmet-Pacha , nous. a
donné pouvoir d'entrer avec vos Excellences , dans une négociation dont le
succès ne peut être que très- avantageux
à la Perse. Nous sommes disposez de notre part à travailler si éfficacement a la
paix qu'il ne dependra certainement pas
de ncs foins que nous n'en voyions bientôt une heureuse conclusion. Ainsi c'est
à vos Excellences à nous faire connoître
jusqu'à quel point elles sont autorisées de
(1 ) Khan , est la même chose en Perse qu'un Pacha ou un Gouverneur de Province en Turquie, et Kouroudgi Bachi , y fait l'équivalent da
Janissaire Aga chez les Turcs.
leur
1738 MERCURE DE FRANCE
leur Maître , et quelles sont leurs pré- tentions.
Les Plenipotentiaires de Perse, prenant
alors la parole , répondirent que de tout
temps l'illustre Maison des Rois de Perse
avoit été liée d'amitié avec l'illustreMaison
Otomane , et que cette amitié n'avoit jamais été interrompuë que par la fatalité
du destin , qui avoit quelquefois produit
des évenemens surnaturels , suivis de la
discorde , et contre toute attente. Mais
ajoûterent- ils , nous desirons aujourd'hui
avec ardeur de faire revivre entre nous une
union si intime, qu'elle puisse rétablir
une tranquillité inalterable entre ces deux
Empires.
C'est aussi le même motif qui nous
anime, répliquerent les Ministres Turcs ;
mais pour parvenir au but que nous nous
proposons tous, il faut commencer par
convenir de certains points fondamentaux
qui puissent servir de base au Traité qui
nous assemble , et il est necessaire pour
cela que vous nous découvriez d'abord
sans détour, vos véritables intentions, afin
qu'après en avoir informé le très heureux
Seraskier , nous puissions , sur les ordres
que nous en recevrons , donner quelque
forme à la Négociation que nous enta
mons aujourd'hui.
Puisque
1
A O UST. 1732. 1739
Puisque vos Excellences souhaitent
que nous nous expliquions nettement ,
reprirent les Ministres de Perse , nous
demandons que generalement tous les
Pays que vous nous avez prís nous soient
restituez , et que la Paix et nos Frontieres avec l'EmpireOtoman soient reglées
sur le même pied qu'elles le furent sous
le Regne du Sultan Soliman , ( 1 ) de
glorieuse memoire.
Ce discours a de quoi nous surprendre,
répartirent les Turcs , et vous nous faiteslà une proposition des plus nouvelles. Il
a toûjours été d'usage , lorsque des Princes ennemis font la paix ensemble , que
non-seulement le vainqueur conserve les
conquêtes dont il est en possession , mais
que le vaincu lui fasse encore des avantages. C'est le cours ordinaire ; les Histoires , tant anciennes que modernes ,
en fournissent mille exemples , et nous
nedoutons pas que vous ne sçachiez tout
cela comme nous. D'ailleurs dans la Paix
que vous nous citez , qui fut concluë entre nos devanciers et les vôtres sous l'Emperéur Soliman , on y convint pour Préliminaires , que les Provinces de Tchildir , ( 2 ) de Cars , ( 3 ) de Van , ( 4 ) et
(1) Soliman II. prit et pilla Tauris en 1535
( 2 ) Tchildir est le ye Gouvernement d'Asie ,
plu-
1740 MERCURE DE FRANCE
plusieurs autres lieux resteroient à la Porte ; et vous , bien loin de nous offrir au
moins quelques Places au- delà des Pays
que le sort des armes a mis entre nos mains , vous demandez que nous vous
rendions ces mêmes Pays , qui subis
sent nos Loix depuis long - temps et
dont la conquête nous a coûté des trésors immenses et des torrens de notre
sang.
Vous avez raison , dirent les Persans ;
` nous convenons de la justesse de vos rai
sonnemens, mais un Empire aussi puissant et d'une aussi prodigieuse érenduë
que le vôtre , ne doit pas s'attacher , ni
même daigner faire attention à quelques
coins de terre si ruinez , qu'ils sont devenus plus propres à servir de retraite à
de tristes Hiboux , que de demeure à
de valeureux Soldats comme les- Otomans. Neanmoins quoique ces contrées
désolées ne puissent êtte considerées
1
que
de ceux qu'on appelle Hasilé. Il est sur les Frontieres de la Georgie.
(3) Cars , Ville de la grande Armenie , dans
cette partie qu'on appelle aujourd'hui Iran , ou
Carabag , entre l'Araxe et le Cyrus.
(4) Van , Ville de la même contrée que Cars,
et située sur un Lac du même nom , que l'on
appelle la Mer de Van ou d'Armenie , à cause
de son extréme grandeur... comme
A O UST. 1732. 1740
.
comme un rien pour votre Empire il est
pourtant vrai qu'elles sont un objet fort
considerable pour le nôtre , et que nous
en regarderons la restitution comme une
grace singuliere , purement émanée de
la clémence du G. S. que nous osons implorer aujourd'hui ; au surplus vous êtes
les Maîtres et nous nous en remettons
à vous avec une entiere confiance.
II. CONFERENCE, tenu le lendemais
entre les mêmes Ministres et au même
endroit.
Les Plénipotentiaires Turcs adressant
la parole à ceux de Perse , leur dirent :
si vous êtes effectivement dans le dessein
de finir la guerre , ( 1 ) ne vous amusez pas,
comme vous fites hier , à battre le fer
froid. Mais au lieu de vous entretenir
dans la vaine idée de la pouvoir terminer sur le même plan que nos Ancêtres
suivirent sous Soliman , songez plutôt à
joindre à nos conquêtes quelques Pro
vinces qui puissent nous convenir , ainsi
que les vaincus en ont toûjours agi envers leurs vainqueurs.
Et que nous reste-t'il , pour vous don
ner de nouvelles Provinces , se récrierent
(1 )Proverbe Arabe , qui revient au nôtre , il
faut battre le fer tandis qu'il est chaud,
les
1742 MERCURE DE FRANCE
les Persans ? Nous venons humblement
vous demander grace ; nous reclamons
la misericorde de la Porte ; notre intention n'est pas de marchander ni de chicaner avec vous ; nous connoissons.trop
l'état d'humiliation où l'enchainement de
nos malheurs nous a réduits , pour avoir
la présomption de vous rien contester
mais si la décadence de nos affaires , arrivée par le concours de mille fâcheux évenemens , a été cause que vous nous avez
traitez de la maniere la plus cruelle, pourriez vous laisser échapper la belle occasion que le Ciel vous offre aujourd'hui de
réparer nos maux , en faisant autant de
bien à notre Monarque , que vous lui
-avez porté de préjudice ? non , au lieu
de lui rien demander davantage , réta
blissez-le sur son Trône , avec autant de
puissance et de splendeur qu'y brillerent
autrefois ses illustres Ayeux , et persua
dez- vous que la gloire de votre Empire.
et de votre Empereur y est interessée. Du
reste, à notre égard, nous serons toujours
satisfaits de tout ce que feront vos Excellences.
Nous voulons bien le croire ainsi , répondirent les Plénipotentiaires de la
Porte , et votre modestie nous confirme
dans l'opinion que nous avions déja conçuë
A O UST. 1732. 1743
çue de votre prudence et ' de votre capacité. C'est pourquoi nous vous déclarons de la part de l'Empereur notre Maî
tre, que par un excès de bonté pour vous,
il veut bien , non- seulement vous accorder la Paix et se désister des justes prétentions qu'il auroit comme victorieux
d'exiger de nouveaux Païs qui seroient
à sa bienseance , outre ceux qu'il a conquis sur vous , il veut encore faire plus
en votre faveur , et pour vous marquer
jusqu'où va son extrême generosité , il
vous donne le choix entre les derniers
Pays que ses Armes lui ont acquis en
deçà de l'Araxe , et à l'exception de la
Province de Tauris , ( ) vous n'avez qu'à
demander , tout vous sera accordé.
Nous vous avons exposé ce que nous
desirions , répliquerent les Persans , et
sans varier dans l'unique point- de- vûë
qu'il nous est permis d'avoir , nous continuons à vous prier de rétablir notre Roy
dans tous ses Etats. Faites cependant ce
que vous jugerez de plus digne de vous
et de la gloire de votre Empire. Mais
comme nous nous app rcevons que nos
instances les plus vives ne produisent pas
(1) Tauris ou Tebris , grande Ville et Provin- ce enclavée dans l'Airbeitzan ou Edzerbaijan
qui fait partie de l'ancienne Médie,
sur
1744 MERCURE DE FRANCE
sur vos Excellences l'effet que nous avions
crû pouvoir nous en promettre , qu'elles
nous donnent , s'il leur plaît le reste du
jour pour consulter entre nous , et demain matin Mustapha Khan (. ) viendra
vous rendre compte de la résolution que
nous aurons prise.
III. CONFERENCE , où il n'y ent
que Mustapha - Khan , de la part de Chah-Thamas.
Le lendemain , ainsi que les Plénipotentiaires Persans l'avoient promis , Mustapha- Kan se rendit au lieu de l'Assemblée et dit aux Ministres Turcs qui l'y
attendoient. A la verité jusqu'à present
nous avions été obligez , Mehemet RizaKhan et moi , de nous en tenir , conformement à nos instructions , à vous
prier de restituer generalement à notre
Souverain tous les Pays que la Porte lui
a enlevez , mais ayant reconnu combien
vos Excellences étoient éloignées de remplir nos souhaits à cet égard , nous hous
sommes retranchez à les supplier d'agréer
une des deux propositions que je vais
avoir l'honneur de leur faire. La premie-
*
(1) N. B. c'étoir Mehemet Riza Khan , qui
tomme Premier Plénipotentiaire , portoit la parolc.
A O UST. 17327 1745
re, que la Perse payera annuellement à
la sublime Porte une certaine somme
dont on conviendra , moyennant quoi
les limites des deux Empires seront bor :
nées par les Rivieres d'Arpatchaï ( 1 ) et :
de Karct-Kalkan , et vous nous restituerez tous les Etats que vous avez conquis .
sur nous. La seconde , qui vous sera peutêtre plus agréable , que les Provinces de
Tiflis ( 2 ) d'Herdelan, resteront sous votre
domination , et que vous nous ferez la
grace de laisser rentrer le reste sous celle
de notre Roy.
Ni l'une ni l'autre de ces propositions
n'est acceptable , répondirent les Plenipotentiaires de Turquie , et il nous paroît si hors de propos , que vous fassiez
la moindre ouverture sur les Pays audelà del'Araxe qu'il ne nous convient ›
même pas d'ouvrir la bouche pour vous
répondre sur cet article. En verité , continua le Pacha de Rika , qui comme le
premier entre ses Collegues parloit pour
tous , il est bien étrange , que dans le
temps même qu'également touchez de
11) Ces deux Rivieres sont en Géorgie.
(2) Tiflis , ou Téffis , Capitaine du Gurgistan,
qui est la Géorgie , proprement dite. Elle est si- tuée sur le bord du Kur , anciennement le Cyrus.
Herdelan est dans le même Pays.
D YOS
1746 MERCURE DE FRANCE
vos malheurs et de vos prieres , nous
consentons , non- seulement à renoncer
en faveur de la Paix aux Provinces que
nous serions en droit d'exiger par- dessusnos conquêtes , mais que notre complaisance pour vous s'étend jusqu'à vous of→
frir de vous en rendre de celles que nous
venons d'acquerir ; il est bien étrange ,
dis-je , que vous nous fassiez sérieusement
des propositions si éloignées de toute raison. Vous voulez ceci , vous ne vou
lez pas cela , et vous prétendez disposer
des Pays qui sont entre nos mains, comme
si vous en étiez encore les paisibles possesseurs.N'avez vous donc pas de honte d'ê
tre si peu judicieux ? Le Pacha s'emporta
en proferant ces dernieres paroles , ou
du moins fit semblant de s'emporter ,
car il se radoucit bien- tôt , quand Mustapha l'interrompant d'un air humble et
flateur , s'exprima en ces termes : Nous
sommes venus implorer la générosité de
la sublime Porte , à laquelle nous nous
abandonnons sans réserve , et dont la
puissance s'étend d'un bout du Pole à l'au
tre; vous nous voyez accablez de revers,
sans appui , sans secours; nous ne possedons plus rien qui mérite de porter le
nom de Païs et de Provinces ; il n'est pas
étonnant que dans des circonstances si
affligeantes,
A O UST. 1732. 1747
affligeantes , nous vous fassions des demandes qui vous paroissent inconsiderées , mais vous ne devez pas nous en
sçavoir mauvais gré , et quelque extraordinaires que vous semblent nos prétentions , l'état violent où nous sommes,
doit les excuser auprès de vos Excellences.
Pourquoi , reprirent les Turcs , faites-vous tant les miserables ? Est- ce que
le Royaume de Perse est renfermé seulement dans les conquêtes que nous y
avons faites ? et peut-on appeller pauvre
un Souverain qui possede Ispaham , le
Guilhan , ( 1 ) Chiras , ( 2 ) le Korassan , (3)
et tant d'autres Contrées , qui forment
encore un vaste Empire ?
De tous les Etats , dont vous venez de
faire l'énumération , repartit Mustapha ,
en soupirant , une partie a passé sous les
Loix des Infideles Moscovites , et l'autre
est , pour ainsi dire , totalement boule-
(i) Le Guilhan ou Kilan , est le long de la
Mer Caspienne , et compose avec le Mazandran ,
l'ancienne Hyrcanie.
(2 ) Chiras ou Schiras , Ville sur le Kur, dans
le Farsistan ou la Perse proprement dite.
(3) Le Korassan , Corasan , ou Chorasan ,
comprend l'anciene Ariane , partie de la Bactriane , et du Païs des Parthes , c'est une des plus
Considerables Contrées de la Perse.
Dij versée
1748 MERCURE DE FRANCE
1
versée par les ravages et les désordres
qu'y ont faits , ou qu'y ont attirez les
cruels ( 1 ) Esghans. De sorte qu'à proprement parler , nous n'avons plus frien
de quelque conséquence que Coni ( 2 ) ,
Kiachan ( 3 ), et ( 4 ) Ispaham.
Mais si votre situation , repliquerent
les Turcs , est aussi déplorable que vous
nous la dépeignez ; si outre cela vous affectez dans toutes les occasions de vous
dire , nos Freres , de vous vanter d'être
avec nous dans la même unité de Religion, et si vous avez d'ailleurs tant d'embarras et d'ennemis sur les bras, d'où vient
ne vous pas appliquer à vous en délivrer?
Pourquoi vous acharner particulierement
contre nous , comme vous faites ? Car s'il
en faut juger par toutes vos démarches ,
il n'y a que nous seuls qui vous occu-
( 1 ) Esghans , Eughans , ou Aguans , Peuples
du Candahar , qui fait partie du Sablustan , autrefois le Paropamisus.
(2 ) Com , ou Kom , Ville dans l'Hierak ou
Yerak- Agemi , partie de l'ancien Royaume des
Parthes.
( 3 ) Kiachan ou Cachan, grande Ville du même Pais.
( 4 ) Ispaham , Spahan , ou Spahon , comme prononcent les Persans , est aussi dans le même
Païs. Les uns croient que cette Capitale de toute
la Perse , a été bârie sur les ruines d'HécatomPylos , et d'autres sur celles d'Aspa.
pions ;
AOUST. 1732. 1749
}
pions ; vos divisions , vos disputes , vos
guerres,votre empressement pour la Paix,
tout semble en vous n'avoir que Nous
pour unique objet.
C'est aussi , dit Mustapha , l'affaire qui
nous interesse le plus , et que nous prenons le plus à cœur. Vous êtes l'ennemi
le plus redoutable que nous ayions en tête;
si nous pouvons parvenir à cimenter avec
vous une Paix solide , nous nous démêlerons facilement de nos autres ennemis ;
et s'il plaît à Dieu, nous vérifierons bientôt le Proverbe Arabe, qui dit que l'hommese releve où il est tombé.
Mais enfin , continua- t-il , si les Otomans nous ont fait éprouver la fureur de
leurs armes , et s'ils nous ont maltraitez
au delà de ce que nous pouvions jamais
prévoir , nous esperons qu'à tant de calamitez qu'ils nous ont fait souffrir , ils feront succeder des dédommagemens qui
Ies égaleront. C'est uniquement dans cet
esprit, que nous venons négocier avec
vous, et non pour disputer sur le plus ou
le moins de Pais à prétendre et à ceder.
Nous vous retraçons au naturel l'image
de nos infortunes ; nos prieres y sont relatives ; c'est à vos Excellences , comme
nous leur avons déja dit, de prendre une
détermination à notre égard , qui distinDiij gue
1750 MERCURE DE FRANCE
gue d'une façon glorieuse , la grandeur et
la dignité de votre Empire.
Tout cela est excellent , répondirent les
Ministres Turcs , et vous avez raison de
vous attendre à recevoir des faveurs de la
Porte ; mais votre attente, pour être bien
fondée , ne doit pas être sans mesure , et
nous voyons avec peine , qu'au lieu de
resserrer vos désirs dans de justes bornes,
vous n'avez fait , jusqu'icy , que vous répandre en demandes indiscretes , qui
loin de nous approcher du but , nous en
écartent. Ainsi comme vous n'avancerez
jamais rien avec nous , si vous ne prenez
une autre route , nous voulons bien encore vous donner le loisir de réfléchir de
nouveau plus murement , sur vos véri
tables intérêts, et nous les discuterons vo
lontiers plus en détail dans la Conféren
ce que nous tiendrons demain.
IV. CONFERENCE , où tous les Ple
nipotentiaires des deux Cours assisterent.
Le 4 dudit mois de Janvier , les Ministres de la Porte , parlant toujours les
premiers , dirent à ceux de Perse : Nous
nous étions persuadez , qu'en agitant une
affaire d'aussi grande importance que celle.
de la Paix , nous ne devions rien négliger
pour la porter à son point de perfectionle
AOUST. 1732. 1791 8
le plutôt qu'il se pourroit ; et nous nous
étions flatez de trouver dans vos Excellences , des dispositions conformes aux
nôtres en cela. Mais nous reconnoissons ,
à regret , que nous avions mal pénétré
leurs intentions , puisqu'il paroît clairement , qu'elles ne cherchent qu'à éluder
les nôtres, et qu'à gagner du temps, pour
faire échouer la négociation à force de la
tirer en longueur. En effet , si ce n'étoit
pas là votre vûë, pourriez- vous vous opiniatrer , comme vous faites , à former des
prétentions , ausqu'elles vous sçavez bien
vous-même qu'il ne nous est pas possible
de souscrire ?
Nous sommes pleinement convaincus
de notre impuissance, répondirent les Persans, et que nous ne pourrons secoüer le
joug qu'il vous plaira de nous imposer.
Vous possedez tout, nous sommes privez
de tout ; c'est à vous d'ordonner,èt à nous
d'obéïr.
S'il étoit vrai , comme vous le dites, reprirent les Turcs , qu'il ne dépendit que
de nous d'achever heureusement cette
négociation , vous ne nous feriez pas des
demandes si peu mesurées , et toutes nos
prétentions réciproques seroient reglées
dans un moment. Il faut être équitable,
et que vos Excellences se restraignent à ce
Diiij qu'on
1752 MERCURE DE FRANCE
qu'on peut raisonnablement leur accorder. Ainsi, sans perdre davantage le temps
en discours specieux , qui ne conduisent
à rien de décisif, parlez- nous une bonne
fois positivement ; nous vous réïterons ,
que vous nous trouverez toujours disposez à nous prêter à tout ce que vous nous
proposerez de faisable. Mais nous devons
vous prévenir auparavant , qu'il ne faut
plus nous contester la possession des Païs
au-delà de l'Araxe , ni que vous insistiez
de nouveau sur la restitution de Tauris ,
qui est en deçà de ce Fleuve. Hors ces
deux articles , vous pouvez tout esperer
du désir sincere que nous avons de faire
tenaître entre les deux Empires une harmonie inalterable.
qui
Vous êtes les maîtres , encore un coup,
repliquerent les Persans ; nous continuons d'avouer que tout vous appartient chez nous ; mais dès que vous rejetteż la priere que nous vous faisons , de
-nous rendre nos Etats au delà de l'Araxe,
set la Province de Tauris en deçà ; surquoi
voulez-vous que roulent nos Conféren-
´ces, puisque tout ce qui nous reste de notre Monarchie , ne vaut pas seulement la
peine qu'on en fasse mention ?
Comment , s'écrierent les Plénipotentiaires de la Porte; n'y at- il pas encore
( 1)
A OUST. 1732. 1753
(1 ) Amadan , avec son vaste territoire ?
et si nous vous le rendons , ne devez- vous
pas être satisfaits ?
-
Nous avions toujours esperé , repartirent ceux de Perse , que vous fériez rentrer Chah Tahmas dans les Païs d'audelà de l'Araxe , et toute la faveur que
vous voulez lui faire , consiste à lui rendre Amadan , qui est en deçà. Dès que
vous montrez si peu d'égard à nos humbles et constantes supplications , nous ne
sçavons plus que vous proposer , et votre infléxibilité nous rend muets.
Que nous dites- vous-là , reprirent les
Turcs; avez- vous oublié , que lors même
que votre Maître se vantoit de nous avoir
battus , il envoïa à la Porte (2) Riza Kouli Khan et Méhémet-Veli - Khan, qui dans
leurs conférences, avec nos Ministres , cederent tous ces Païs Surquoi , s'il vous
plaît , aujourd'hui que vous vous confessez vaincus, pouvez appuïer votre obs
tination à les répéter ?
>
Nous convenons de ce fait , replique-
( 1 ) Hamadan , Ville des plus considérables de
Perse. Elle est dans l'Yerax - Agemi , qui est l'ancienne region des Parthes.
( 2 )Ils firent leur entrée à Constantinople le
18 Juin 1730. Riza- Kouli-Khan , qui étoit le
chef de l'ambassade , eut la tête tranchée peu
après son retour en Perse.
D v rent
1754 MERCURE DE FRANCE
rent les Persans ; mais peut-être feignezvous d'ignorer , que ce fut par l'habileté
et les adroites insinuations de vos négociateurs , que les nôtres consentirent im
prudemmentàce que ces Païs vous restassent ,en quoi ayant excedé leur pouvoir,
ils furent fort désaprouvez de notre Souverain. Aussi pouvons- nous dire , que ce
fut la source de tous les malheurs qui nous
ont accablez depuis ! Mais ne nous rapellez plus des temps funestes , que nous
voudrions pouvoir ensevelir dans un éternel oubli ; rappellez vous seulement que
l'infortuné Chah Tahmas a recours à la
clémence de la sublime Porte , et qu'il remet entierementson sort entre vos mains.
C'est sur ce principe que vous devez raisonner , et vous résoudre ensuite au parti
qui vous paroîtra le plus glorieux à votre
Empire.
>
N'est ce donc pas une grande grace de
notre part , dirent les Ministres Turcs
que tout ce que nous vous offrons ? Il est
vtai , répondirent ceux de Perse , qu'à ne
considerer , que la ruine presqu'universelle où notre Royaume est tombé , ce qué
vous voulez bien nous rendre , peut passer pour une faveur signalée , mais cette
faveur,toute rare qu'elle est , ne répond
pas encore ni à notre état , ni à nos prieres
AOUST. 17320 1755
res ; daignez - y faire plus d'attention , et
vous conviendrez que la Porte qui nous a
tant fait de maux , depuis l'inondation
des Esghans sur nos terres , est en quelque façon obligée pour son honneur de
réparer, autant qu'il est en elle, les dommages infinis qu'elle nous a causez , et que
la compassion qu'elle aura pour nous,doit
être au moins proportionnée à la reconnoissance que nous en conserverons éternellement. Nous osons même ajouter ,
que si votre tres-magnifique Empereur
reconnoit ,comme il le doit , que ses Vic.
toires et le bonheur de ses armes,sont des
bien faits qu'il a reçus de la Providence s
il est de sa piété d'en témoigner à Dieu
sa gratitude d'une maniere extraordinaire. Hé! comment peut-il mieux s'en acquitter , qu'en nous faisant ressentir de si
grands effets de sa magnanimité, que tous
les Monarques de la terre, surpris, soient
forcez deconvenir qu'ils n'ont jamais rien
vû , ni entendu parler de semblable ?
On donnera la suite dans le prochain
Mercure.
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Résumé : TRADUCTION d'une Relation Turque, sur ce qui s'est passé dans les Conferences teuuës pour la Paix entre les Turcs et les Persans, à l'Armée du Grand-Seigneur, près d'Hamadan, par les Plénipotentiaires de Sa Hautesse, et ceux de Chah Thamas, Roy de Perse.
En 1732, des conférences de paix entre les Turcs et les Persans se tinrent près d'Hamadan. Du côté ottoman, Chmer-Pacha, gouverneur de Babylone, nomma plusieurs plénipotentiaires, dont Achmet-Pacha et Salahor. Du côté persan, Chah-Thamas choisit Mehemet-Riza-Khan et Mustapha Khan. Lors de la première conférence, les Turcs exprimèrent leur volonté de paix, tandis que les Persans souhaitaient rétablir une union intime entre les deux empires. Les Persans demandèrent la restitution des territoires conquis par les Turcs et la régulation des frontières comme sous le règne de Soliman II, ce que les Turcs refusèrent, arguant que les vainqueurs conservent généralement leurs conquêtes. Lors de la deuxième conférence, les Turcs insistèrent sur la nécessité de conclure la paix sans revenir aux conditions de Soliman II. Les Persans, reconnaissant leur état d'humiliation, demandèrent miséricorde et la restauration de leur roi sur son trône. Les Turcs offrirent aux Persans de choisir entre les derniers pays conquis, à l'exception de la province de Tauris. Lors de la troisième conférence, Mustapha Khan proposa deux solutions : un paiement annuel à la Porte ottomane ou la rétention des provinces de Tiflis et d'Herdelan par les Turcs. Les Turcs rejetèrent ces propositions, trouvant inappropriées les demandes persanes concernant les territoires au-delà de l'Araxe. En août 1732, les Persans demandèrent aux Turcs de considérer leurs prétentions malgré des circonstances affligeantes. Les Turcs rappelèrent que le Royaume de Perse possédait encore des territoires importants, mais Mustapha Khan expliqua que ces territoires étaient soit sous contrôle des Moscovites, soit ravagés par les Esghans. Les Turcs, sceptiques, interrogèrent la stratégie perse de les considérer comme frères tout en étant en conflit. Lors de la conférence du 4 janvier, les Turcs accusèrent les Perses de vouloir gagner du temps. Les Perses, reconnaissant leur impuissance, acceptèrent de se soumettre aux décisions turques. Les Turcs proposèrent de ne plus contester la possession des territoires au-delà de l'Araxe et la restitution de Tauris. Les Persans insistèrent sur la restitution de leurs États et se dirent prêts à accepter toute décision turque. Les Turcs rappelèrent la cession des territoires lors des négociations précédentes et la désapprobation du souverain perse. Les Persans demandèrent clémence et remirent leur sort entre les mains des Turcs, mais les Turcs trouvèrent les Persans ingrats et insistèrent sur la réparation des dommages causés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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