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Détail
Liste
3551
p. 261-264
Plainte d'Emilie, au sujet de l'intitulement du Rondeau sur le badinage, imprimé dans le Mercure du mois de Mars dernier.
Début :
On trouve, dit Emilie, le Rondeau sur le badinage trés-joli [...]
Mots clefs :
Inititulement, Badinage, Rondeau, Sympathie, Emilie, Engager
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texteReconnaissance textuelle : Plainte d'Emilie, au sujet de l'intitulement du Rondeau sur le badinage, imprimé dans le Mercure du mois de Mars dernier.
Plainte ttEmilie) au sujet de
hntitulement du Rondeau
sur le badinage
,
imprime
dans le Mercure du mois
de Mars dernier.
Ontrouve, dit Emilie, le
.Rondeau sur le badinage
trés-joli: mais son intitulement
est faux. Voila ce qu'il
contient.
Tout badinage efl dange-
, reuxi en folâtrant on Je plaît
par des maniérés vives &touchantes,
d'oùnaîtlaJympatie'
C'SP dés qu'on en efl là,il arrive
presque toujours ce que vous
'VerreZ dans la chute du Rondeau
fmvant.
Il n'elt point vrai,dit Emilie,
que le badinage cause
des lYlnparies: mais lessympaties
& le je ne sçai quoy
causent le badinage. Emi- D
lie sage & discrete n'en a
pas voulu dire davantage.
Voila ce qu'on lui répond.
,
L'âge devingt ans,l'esprit,
& tous les charmes
d'Emilie rendent la note
jolie
; ôc il est vrai que
le badinage est plûtôt l'effet
de la sympatie que sa cause
dans de trés-jeunes perfon-
$£6^hJttais dans un âge plus
avancé il faut du badinage
pourengager; car la fympatie
& le je ne sçai quoy
sont des noms honnêtes que
les vieux routiers donnent
en raillant à des coeurspris,
ou trés-disposez a se rendre;
& leurs pareils, belleEmilie,
nes'amusentàsympatifer
qu'avec les sympariàns,
ou qu'avec les perionnes
qu'ils esperent faire bientôt
sympariser. J'avoue que la
fympatie & le je ne sçai
quoy perdront deformais
une partie de leur crédit, si,
on veut bienoui#tyuna.
qu'on a le coeur tendre
& pris des qu'on aime, ou
dés qu'on a des dispositions
à aimer, que les personnes
vertueuses & Cages comme
Emiliesçavent toûjours corriger.
hntitulement du Rondeau
sur le badinage
,
imprime
dans le Mercure du mois
de Mars dernier.
Ontrouve, dit Emilie, le
.Rondeau sur le badinage
trés-joli: mais son intitulement
est faux. Voila ce qu'il
contient.
Tout badinage efl dange-
, reuxi en folâtrant on Je plaît
par des maniérés vives &touchantes,
d'oùnaîtlaJympatie'
C'SP dés qu'on en efl là,il arrive
presque toujours ce que vous
'VerreZ dans la chute du Rondeau
fmvant.
Il n'elt point vrai,dit Emilie,
que le badinage cause
des lYlnparies: mais lessympaties
& le je ne sçai quoy
causent le badinage. Emi- D
lie sage & discrete n'en a
pas voulu dire davantage.
Voila ce qu'on lui répond.
,
L'âge devingt ans,l'esprit,
& tous les charmes
d'Emilie rendent la note
jolie
; ôc il est vrai que
le badinage est plûtôt l'effet
de la sympatie que sa cause
dans de trés-jeunes perfon-
$£6^hJttais dans un âge plus
avancé il faut du badinage
pourengager; car la fympatie
& le je ne sçai quoy
sont des noms honnêtes que
les vieux routiers donnent
en raillant à des coeurspris,
ou trés-disposez a se rendre;
& leurs pareils, belleEmilie,
nes'amusentàsympatifer
qu'avec les sympariàns,
ou qu'avec les perionnes
qu'ils esperent faire bientôt
sympariser. J'avoue que la
fympatie & le je ne sçai
quoy perdront deformais
une partie de leur crédit, si,
on veut bienoui#tyuna.
qu'on a le coeur tendre
& pris des qu'on aime, ou
dés qu'on a des dispositions
à aimer, que les personnes
vertueuses & Cages comme
Emiliesçavent toûjours corriger.
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Résumé : Plainte d'Emilie, au sujet de l'intitulement du Rondeau sur le badinage, imprimé dans le Mercure du mois de Mars dernier.
Le texte discute d'un rondeau publié dans le Mercure du mois de mars précédent. Emilie critique l'intitulé du rondeau, affirmant que les sympathies et un certain 'je ne sçai quoy' sont à l'origine du badinage, et non l'inverse. Elle refuse d'en dire plus. Un interlocuteur reconnaît la sagesse et la discrétion d'Emilie, mais précise que chez les jeunes, le badinage est souvent l'effet de la sympathie. Pour les personnes plus âgées, il est nécessaire pour engager la sympathie. L'interlocuteur admet que la sympathie et le 'je ne sçai quoy' peuvent perdre de leur crédit si l'on reconnaît que le cœur est tendre et pris dès que l'on aime. Les personnes vertueuses et sages, comme Emilie, savent corriger cela.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3552
p. 265-283
SUPPLEMENT aux Nouvelles.
Début :
Les Lettres de Hambourg du 9. Avril portent que les Confederez [...]
Mots clefs :
Supplément, Bender, Bacha, Suède, Turcs, Lettres, Andrinople, Plénipotentiaire
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texteReconnaissance textuelle : SUPPLEMENT aux Nouvelles.
SVPP LEME NT
aux NouvtUes.
LEs Lettres de Hambourg
du 9. Avril portent
que les Consederezavoient
resolu d'attaquer le porte
de Gardingen ; mais on y
trouve de grandes difficultez
,
à cause que les Suedois
s'y sont retranchez de
telle sorte qu'il paroist prêt
que impossible de les en
dessoger
, outre que les
pluyes qui font tombées
depuis peu ont rompu les
chemins; plusieurs Generaux
ont proposé de bombarder
le Camp des Suédois
au lieu de les attaquer
a - force ouverte. Que les
prisonniers Moscovites qui
estoient à Stetin ont esté échangez
contre les prisonniers
Suedois que le Prince
Menzikow a renvoyez
à"TSTifînar:que les troupes
Moscovites n'observoient
aucune discipline dans le
pays de Holstein
,
n'épargnant
pas- les Terres des
Ministres du Roy de Dannemark,
ils continuent defaire-
le dégasten Pomeranie
où ils ont pillé durant
trois jours la ville d'Anklan.
On mande de Seraizund
que quelques Vais-.
seaux de Guerre Danois,
chargez de Troupes avoient
paru devantRugen,
ce qui faisoit craindre aux
Suedois qu'ils n'eussent
quelque dessein sur cette
Isle, Un Bastiment arrivé
à Elseneur avoit rapporté
que vingt
-
six Vaisseaux
Suédois, la pluspart de
Guerre, avoient fait voile
vers la Pomeranie pour
donner la chasse aux Vaie:
seaux Danois qui croisoient
dece costé là.
Les Lettres de Suede portent
que les Troupes qui
estoient dans le pays voisin
de Stockolm se mettoienten
mouvement sans
qu'on sceust quelle route
e lles devoient prendre. Le
Comte deWellingareceu
des Lettres par deux courriers
partis de Bender le
18. Avril, qui portent que
ronoMant les presensconsiderables
que le Roy de
Suede avoit faits au Seras-
Xkr ou Bacha de Bender,
il avoit retenu plusieurs
sommes quele Grand Seigneur
envoyoit à Sa Majesté
; &mesme à diverses
fois quatre cens chevaux
qu'il avoit changez contre5
d'autres quine les valoient
pas, ce que le Roy de Suede
feignit d'igno.er. Quelques
honneurs que le Bacha
ait peu rendre à ce
Prince avant son départ
pourAndrinople,ill'a traité
tousjoursavecunsi grand
mespris, qu'un jour entre
autres le Bacha ayant voulu
s'asseoit sur un Sofa où
il estoit couché, il le repoussa
d'un coup de pied,
& le fie sortir de sa Chambre.
Aprèsson départ pour
Andrinople
,
le Roy Stanislas
ayant esté amené à
Bender, le Bacha le receut
au bruit du canon )
& luy
a rendu depuis tous les
honneurs possibles: il l'a
prié d'escrire en sa faveur
au Roy de Suede
J
ayant
appris qu'il avoit eU trés
bien receu ,
& craignant
deperdre la reste ; ce qui
n'est pas sans fondement,
puisqu'il a receu ordre de
se rendre à Andrinople
pour rendre compte de sa
conduite. Son Lieutenant
aen mesme temps receu
d'autres ordres de bien
traiter les Suedois & les
Polonois qui sont restez à
Bender entre lesquels sont
le Palatin de Kiowie ,
le
Prince Wiefnowieski
)
le
Comte Tarlo, les Generaux
Smiegielskit Grudzinski,
Urbanowitz &
plusieurs autres Officiers.
Le Staroste de Bobruïs de
la Maison Sapieha,qu'on
accuse d'estre l'auteur dç
l'entreprise formée contre
le Roy de Suéde
,
& qui
est beau- frere du General
Saxon Flemming
, ayant
appris que ses affaires reprenoient
une situation favorable
,
partit avec cinq
de ses domestiques pour se
retirer en Pologne: mais
un Colonel Suédois l'ayant
poursuivi avec quelques
Cavaliers, le joignit à une
demi-lieuëdela frontiere,
&le ramena par force à
Bender. Aprés qu'il y fut
arrivé, le Gentral Smiegielski
luy demanda qui
il reconnoissoit pour Roy
de Pologne: il respondit
que c'estoit le Roy
Auguste. Alors on le
foüilla, & on trouva dans
ses bottes des lettres par
lesquelles on prétend avoir
découvert le complot formé
entre le Roy Auguste,
le Czar, le Kan & le Bacha
de Bender, pour livrer
leRoy de Suede aux troupes
Saxones & Polonoifes.
Ce Staroste estoit gardé à
veuë;du consentement du
Lieutenant du Bacha ôc
des Officiers Turcs. Le 16.
un Courrier du Roy deSuedearriva
à Bender,& rapportaqu'il
estoit en parfaite
santé : que le Grand
Seigneur avoit envoyé au
devanr de luy jusqu'à deux
journées au deça d'Andrinople
, le General Poniatowski
& plusieursOfficiers
Turcs, pour l'allurer de
son amitié,& de sa resolution
de faire la guerre aux
Moscovices. Le Sultan a
fait meubler magnifiq uement
un Serrait près de la
ville, pour y conferer avec saMajeste,quidevoitdans
peu de jours retourner à
Benderavec une nombreuse
armée de Turcs qui doit
l'escorter vers ses Estats.
Le Sultan continuë de faire
faire des amas prodigieux
de vivres. Le grand
pont qu'il faisoit faire sur
le Danube est achevé
J
&
quarante mille Turcs estoient
en marche pour le
passer, & pour s'avancer
par la Moldavie vers le
Niester
,
où l'on dit qu'ils
feront suivis par cent mille
autres, avec le Grand Seigneur
en personne.
On mande de Madrid
du 3. Avril que le 17. Mars
le Marquis de Bedmar en
vertu des Pouvoirs du Roy,
signaavecMylord Lexington
le Traité de Paixavec
l'Anglererre , lequel y fut
aussitost envoyé par un
Courrier exprès; que les
Troupes qui doivent entrer
en Catalogne pour
prendre possession decette
Principauté, ont ordre de
sortir de leur quartiers le
dix de ce mois, & le Duc de
Popoli qui doit les commander,
se prépare à partir
incessamment. Toutes
lesLettres de Catalogne
confirment,que l'Archiduchesse
sestoit embarquée
le18 Mars, laissant lecommandement
des Troupes
qui n'ont pû estre embarquéesauComte
deStaremberg
; qu'il avoir assemblé
les Miquelets&les
Volontaires, pour leur declarer
qu'ils devoient bientosts'embarquer
avec le
reste des Troupes; que
ceux qui voudroient y
prendre parti seroient bien
venus; & que ceux qui ne
levoudraient paseussentà
se retirer dans leurs maisons
à peine de la vie. On
écrit de Tortose que le
Comte de Glimesenestoit
sorri avec des Troupes, &;
qu'il s'estoit avancé jusqu'-
au col ou passage de Balaguer
, que les Ennemis
avoient fortifiépar des retranchements,
& qu'il les
avoit détruits & bruslez
sans aucune opposition. On
écrit de Sarragosse qu'un
détachement des Troupes
du Roy avoit battu & mis
en fuite des partis de Volontaires
&de Miquelets
qui inquietoient la ville de
Venafque.
On mande de Vienne
que l'Archiduchesse estoit
arrivée à Vado sur lacoste
de Genes, on elle estoit débarquée
pour se rafraischir,
que le PrinceAntoine
de Liechsteinstein
Grand Ministre de la Mai-,
son de l'Archiduc & le
Comte Charles Joseph de
Paar, General des Portes
estoient partis pour allerà
sa rencontre jusquà Roveredo
dans le Trentin. Le
Comte de Thaun est parti
pour aller prendre possession
de la Viceroyauté de
Naples, à laquelle il a esté
nommé à la place du Comte
Borromée.
On mande de Londres
que le 9. Avril le Docteur
Sachewerel fitson premier
Sermon depuis son interdiction
dans l'Eglise de
saint Sauveur au Fauxbourg
de Southwart; que le sieur
de S. Jean estoit arrivé d'Utrecht
avec la Nouvelle
que l'onze la Paix avoit
esté avec tous les Plenipotentiaires
tentiaires des Estats qui
sontenguerre 1, la referve
de ceux de l'Archiduc
& des Princes de l'Empire,
ce qui a causé une grande
joye parmy le peuple. Qu'-
on travailloit à l'armement
d'une Escadre de dix- huit
Vaisseaux de Guerre qui
doivent efire joints par dix
Vaisseaux de Guerre Hollandois,
qu'on asseure estre
destinée pour aller vers la
- Mer Baltiqueafin de tafcher
de restablir la Paix
dans le Nord.
On écrit d'Utrecht que
l'onze, à trois heures apre's
midy, les Traitez ont esté
signez dans la Maison de
l'Ëvesque de Bristol, par les
Plenipotentiaires de France
&ceux de la Grande
Bretagne, à quatre heures
avec ceux du Duc deSavoye,
à huit avec ceux du
Roy de Portugal, à minuit
avec ceux du Roy dePrusse,
àune heure avec les Plenipotentiaires
des Estats Generaux.
Ces Traitez ne seront
rendus publics qu'après
l'échange des ratifications
qui doit estre faite
dans trois semaines
, &
que quinze joursaprèson
évacuera les Places qui doivent
estre cédées de part
& d'autre. Les Estats Géneraux
ont fait publier
dans l'armée qui est cantonnée
près de Bruxelles,
& dans les Places des l'avs-
Bas Catholiques, une ceé s
aux NouvtUes.
LEs Lettres de Hambourg
du 9. Avril portent
que les Consederezavoient
resolu d'attaquer le porte
de Gardingen ; mais on y
trouve de grandes difficultez
,
à cause que les Suedois
s'y sont retranchez de
telle sorte qu'il paroist prêt
que impossible de les en
dessoger
, outre que les
pluyes qui font tombées
depuis peu ont rompu les
chemins; plusieurs Generaux
ont proposé de bombarder
le Camp des Suédois
au lieu de les attaquer
a - force ouverte. Que les
prisonniers Moscovites qui
estoient à Stetin ont esté échangez
contre les prisonniers
Suedois que le Prince
Menzikow a renvoyez
à"TSTifînar:que les troupes
Moscovites n'observoient
aucune discipline dans le
pays de Holstein
,
n'épargnant
pas- les Terres des
Ministres du Roy de Dannemark,
ils continuent defaire-
le dégasten Pomeranie
où ils ont pillé durant
trois jours la ville d'Anklan.
On mande de Seraizund
que quelques Vais-.
seaux de Guerre Danois,
chargez de Troupes avoient
paru devantRugen,
ce qui faisoit craindre aux
Suedois qu'ils n'eussent
quelque dessein sur cette
Isle, Un Bastiment arrivé
à Elseneur avoit rapporté
que vingt
-
six Vaisseaux
Suédois, la pluspart de
Guerre, avoient fait voile
vers la Pomeranie pour
donner la chasse aux Vaie:
seaux Danois qui croisoient
dece costé là.
Les Lettres de Suede portent
que les Troupes qui
estoient dans le pays voisin
de Stockolm se mettoienten
mouvement sans
qu'on sceust quelle route
e lles devoient prendre. Le
Comte deWellingareceu
des Lettres par deux courriers
partis de Bender le
18. Avril, qui portent que
ronoMant les presensconsiderables
que le Roy de
Suede avoit faits au Seras-
Xkr ou Bacha de Bender,
il avoit retenu plusieurs
sommes quele Grand Seigneur
envoyoit à Sa Majesté
; &mesme à diverses
fois quatre cens chevaux
qu'il avoit changez contre5
d'autres quine les valoient
pas, ce que le Roy de Suede
feignit d'igno.er. Quelques
honneurs que le Bacha
ait peu rendre à ce
Prince avant son départ
pourAndrinople,ill'a traité
tousjoursavecunsi grand
mespris, qu'un jour entre
autres le Bacha ayant voulu
s'asseoit sur un Sofa où
il estoit couché, il le repoussa
d'un coup de pied,
& le fie sortir de sa Chambre.
Aprèsson départ pour
Andrinople
,
le Roy Stanislas
ayant esté amené à
Bender, le Bacha le receut
au bruit du canon )
& luy
a rendu depuis tous les
honneurs possibles: il l'a
prié d'escrire en sa faveur
au Roy de Suede
J
ayant
appris qu'il avoit eU trés
bien receu ,
& craignant
deperdre la reste ; ce qui
n'est pas sans fondement,
puisqu'il a receu ordre de
se rendre à Andrinople
pour rendre compte de sa
conduite. Son Lieutenant
aen mesme temps receu
d'autres ordres de bien
traiter les Suedois & les
Polonois qui sont restez à
Bender entre lesquels sont
le Palatin de Kiowie ,
le
Prince Wiefnowieski
)
le
Comte Tarlo, les Generaux
Smiegielskit Grudzinski,
Urbanowitz &
plusieurs autres Officiers.
Le Staroste de Bobruïs de
la Maison Sapieha,qu'on
accuse d'estre l'auteur dç
l'entreprise formée contre
le Roy de Suéde
,
& qui
est beau- frere du General
Saxon Flemming
, ayant
appris que ses affaires reprenoient
une situation favorable
,
partit avec cinq
de ses domestiques pour se
retirer en Pologne: mais
un Colonel Suédois l'ayant
poursuivi avec quelques
Cavaliers, le joignit à une
demi-lieuëdela frontiere,
&le ramena par force à
Bender. Aprés qu'il y fut
arrivé, le Gentral Smiegielski
luy demanda qui
il reconnoissoit pour Roy
de Pologne: il respondit
que c'estoit le Roy
Auguste. Alors on le
foüilla, & on trouva dans
ses bottes des lettres par
lesquelles on prétend avoir
découvert le complot formé
entre le Roy Auguste,
le Czar, le Kan & le Bacha
de Bender, pour livrer
leRoy de Suede aux troupes
Saxones & Polonoifes.
Ce Staroste estoit gardé à
veuë;du consentement du
Lieutenant du Bacha ôc
des Officiers Turcs. Le 16.
un Courrier du Roy deSuedearriva
à Bender,& rapportaqu'il
estoit en parfaite
santé : que le Grand
Seigneur avoit envoyé au
devanr de luy jusqu'à deux
journées au deça d'Andrinople
, le General Poniatowski
& plusieursOfficiers
Turcs, pour l'allurer de
son amitié,& de sa resolution
de faire la guerre aux
Moscovices. Le Sultan a
fait meubler magnifiq uement
un Serrait près de la
ville, pour y conferer avec saMajeste,quidevoitdans
peu de jours retourner à
Benderavec une nombreuse
armée de Turcs qui doit
l'escorter vers ses Estats.
Le Sultan continuë de faire
faire des amas prodigieux
de vivres. Le grand
pont qu'il faisoit faire sur
le Danube est achevé
J
&
quarante mille Turcs estoient
en marche pour le
passer, & pour s'avancer
par la Moldavie vers le
Niester
,
où l'on dit qu'ils
feront suivis par cent mille
autres, avec le Grand Seigneur
en personne.
On mande de Madrid
du 3. Avril que le 17. Mars
le Marquis de Bedmar en
vertu des Pouvoirs du Roy,
signaavecMylord Lexington
le Traité de Paixavec
l'Anglererre , lequel y fut
aussitost envoyé par un
Courrier exprès; que les
Troupes qui doivent entrer
en Catalogne pour
prendre possession decette
Principauté, ont ordre de
sortir de leur quartiers le
dix de ce mois, & le Duc de
Popoli qui doit les commander,
se prépare à partir
incessamment. Toutes
lesLettres de Catalogne
confirment,que l'Archiduchesse
sestoit embarquée
le18 Mars, laissant lecommandement
des Troupes
qui n'ont pû estre embarquéesauComte
deStaremberg
; qu'il avoir assemblé
les Miquelets&les
Volontaires, pour leur declarer
qu'ils devoient bientosts'embarquer
avec le
reste des Troupes; que
ceux qui voudroient y
prendre parti seroient bien
venus; & que ceux qui ne
levoudraient paseussentà
se retirer dans leurs maisons
à peine de la vie. On
écrit de Tortose que le
Comte de Glimesenestoit
sorri avec des Troupes, &;
qu'il s'estoit avancé jusqu'-
au col ou passage de Balaguer
, que les Ennemis
avoient fortifiépar des retranchements,
& qu'il les
avoit détruits & bruslez
sans aucune opposition. On
écrit de Sarragosse qu'un
détachement des Troupes
du Roy avoit battu & mis
en fuite des partis de Volontaires
&de Miquelets
qui inquietoient la ville de
Venafque.
On mande de Vienne
que l'Archiduchesse estoit
arrivée à Vado sur lacoste
de Genes, on elle estoit débarquée
pour se rafraischir,
que le PrinceAntoine
de Liechsteinstein
Grand Ministre de la Mai-,
son de l'Archiduc & le
Comte Charles Joseph de
Paar, General des Portes
estoient partis pour allerà
sa rencontre jusquà Roveredo
dans le Trentin. Le
Comte de Thaun est parti
pour aller prendre possession
de la Viceroyauté de
Naples, à laquelle il a esté
nommé à la place du Comte
Borromée.
On mande de Londres
que le 9. Avril le Docteur
Sachewerel fitson premier
Sermon depuis son interdiction
dans l'Eglise de
saint Sauveur au Fauxbourg
de Southwart; que le sieur
de S. Jean estoit arrivé d'Utrecht
avec la Nouvelle
que l'onze la Paix avoit
esté avec tous les Plenipotentiaires
tentiaires des Estats qui
sontenguerre 1, la referve
de ceux de l'Archiduc
& des Princes de l'Empire,
ce qui a causé une grande
joye parmy le peuple. Qu'-
on travailloit à l'armement
d'une Escadre de dix- huit
Vaisseaux de Guerre qui
doivent efire joints par dix
Vaisseaux de Guerre Hollandois,
qu'on asseure estre
destinée pour aller vers la
- Mer Baltiqueafin de tafcher
de restablir la Paix
dans le Nord.
On écrit d'Utrecht que
l'onze, à trois heures apre's
midy, les Traitez ont esté
signez dans la Maison de
l'Ëvesque de Bristol, par les
Plenipotentiaires de France
&ceux de la Grande
Bretagne, à quatre heures
avec ceux du Duc deSavoye,
à huit avec ceux du
Roy de Portugal, à minuit
avec ceux du Roy dePrusse,
àune heure avec les Plenipotentiaires
des Estats Generaux.
Ces Traitez ne seront
rendus publics qu'après
l'échange des ratifications
qui doit estre faite
dans trois semaines
, &
que quinze joursaprèson
évacuera les Places qui doivent
estre cédées de part
& d'autre. Les Estats Géneraux
ont fait publier
dans l'armée qui est cantonnée
près de Bruxelles,
& dans les Places des l'avs-
Bas Catholiques, une ceé s
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Résumé : SUPPLEMENT aux Nouvelles.
Les lettres de Hambourg du 9 avril rapportent des difficultés rencontrées par les forces coalisées lors de l'attaque du port de Gardingen, en raison des fortifications suédoises et des pluies ayant endommagé les chemins. Plusieurs généraux ont proposé de bombarder le camp suédois plutôt que de l'attaquer frontalement. Des échanges de prisonniers ont eu lieu entre les Moscovites de Stetin et les Suédois renvoyés par le Prince Menzikow à Stettin. Les troupes moscovites en Holstein pillent les terres des ministres du roi de Danemark et ravagent la Poméranie, ayant pillé la ville d'Anklam pendant trois jours. À Seraizund, des vaisseaux de guerre danois chargés de troupes ont été aperçus devant l'île de Rügen, suscitant des craintes chez les Suédois. Un bâtiment arrivé à Elseneur a rapporté que vingt-six vaisseaux suédois, principalement de guerre, se dirigeaient vers la Poméranie pour chasser les vaisseaux danois. En Suède, les troupes près de Stockholm se mettent en mouvement sans destination claire. Le Comte de Welling a reçu des lettres de Bender, datées du 18 avril, révélant que le roi de Suède a retenu des sommes et des chevaux envoyés par le Grand Seigneur, malgré les présents offerts. Le Bacha de Bender a traité le roi de Suède avec mépris, allant jusqu'à le repousser d'un coup de pied. Après le départ du Bacha pour Andrinople, le roi Stanislas a été bien reçu et honoré. Le Staroste de Bobruïsk, accusé de complot contre le roi de Suède, a été arrêté alors qu'il tentait de fuir en Pologne. Des lettres trouvées sur lui révèlent un complot impliquant le roi Auguste, le Czar, le Kan et le Bacha de Bender pour livrer le roi de Suède aux troupes saxonnes et polonaises. Le roi de Suède est en bonne santé et a été reçu par le Sultan, qui prépare une armée pour l'escorter vers ses États. Le Sultan accumule des vivres et a achevé un pont sur le Danube, permettant à des troupes turques de traverser vers la Moldavie. À Madrid, le Marquis de Bedmar a signé un traité de paix avec l'Angleterre, et les troupes doivent entrer en Catalogne. L'Archiduchesse a quitté la Catalogne, laissant le commandement au Comte de Starhemberg. Des troupes espagnoles ont battu des partisans à Venafque. À Vienne, l'Archiduchesse est arrivée à Vado, près de Gênes, et le Comte de Thaun part pour Naples. À Londres, le Docteur Sachewerel a repris ses sermons, et une escadre de vaisseaux de guerre se prépare à naviguer vers la mer Baltique pour rétablir la paix. À Utrecht, les traités de paix ont été signés entre plusieurs nations, et les ratifications doivent être échangées dans trois semaines, avec évacuation des places cédées quinze jours après.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3553
s. p.
TABLE.
Début :
Avanture singuliere pag. 3 Epithalame de Mr. le Comte de Jonzac [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE.
APdnture finguherepag. 3
Epitbalame de Mr. le Comte
de fonzac;, a MIe Henault
49
Mort du Marquis de Loflanges
61
Suite de la nouvelle Theoriede
musique
, ou l'on dhnontre
plusieurs choses nouvelles
71
Nouvelles d'EsPagne 111
Nouvelles d'Allemagne 12.7
Nouvelle d'Vtrecht iz9
Nouvelles de Hambourg137
Parodie sur l'Enigme qui a
pour mot la rape à tabac 154
Parodie de lafécondeEnigme
dont le mot est le zero 159
Enigme ancienne de celles
qu'on nommoit autrefois
Logogrifi 162,
Mort 177
Relation 184
Copiedune lettre de Bender
189
Origine des Ducs âAlençon
,
193
Mort ni
Poefie
,
nouvelle traduélion 213
Dons du Roj 2.41
APdnture finguherepag. 3
Epitbalame de Mr. le Comte
de fonzac;, a MIe Henault
49
Mort du Marquis de Loflanges
61
Suite de la nouvelle Theoriede
musique
, ou l'on dhnontre
plusieurs choses nouvelles
71
Nouvelles d'EsPagne 111
Nouvelles d'Allemagne 12.7
Nouvelle d'Vtrecht iz9
Nouvelles de Hambourg137
Parodie sur l'Enigme qui a
pour mot la rape à tabac 154
Parodie de lafécondeEnigme
dont le mot est le zero 159
Enigme ancienne de celles
qu'on nommoit autrefois
Logogrifi 162,
Mort 177
Relation 184
Copiedune lettre de Bender
189
Origine des Ducs âAlençon
,
193
Mort ni
Poefie
,
nouvelle traduélion 213
Dons du Roj 2.41
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Résumé : TABLE.
Le document présente une table des matières avec divers articles. Il inclut un épitaphe pour le Comte de Fonzac, des nouvelles de décès du Marquis de Loflanges et d'une personne non nommée, des sujets sur la musique, des nouvelles d'Espagne, d'Allemagne, d'Utrecht et de Hambourg, des parodies d'énigmes, des logogriphes, une relation, une lettre de Bender, l'origine des Ducs d'Alençon, une poésie traduite et des dons du Roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3554
p. 3-40
LA HAINE SURMONTE'E par l'amour.
Début :
Deux chefs de famille qui avoient l'un contre l'autre un procés [...]
Mots clefs :
Père, Veuve, Haine, Amour, Mariage, Argent, Amie, Accommodement
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texteReconnaissance textuelle : LA HAINE SURMONTE'E par l'amour.
MERCURE
galant.
LAHAINE SURMONTE'E
par l'amour,
Eux chefs de famillequi
avoient
l'un contre l'autre
un procès sur des affaires
de point d'honneur,
parvinrent enfin à
se haïr à tel point, que
l'un qui avoit une fille
dont le fils de l'autre étoit
amoureux, ne voulut
jamais entendre parler
de ce mariage, quoy
qu'il lui fût trés-avanrageux.
Le pere de l'amant
mourut dans cette conjoncture,&
comme le
fils n'avoit jamais eu aucune
part aux procedez
du pere, il crut ne plus
trouverd'obstacle, & il
alla supplier le perede
sa maîtresse qu'il l'acceptât
pour gendre: mais
ce pere lui répondit que
sa haine pour le défunt
iroit jusqu'à la quatriéme
generation, & qu'il
ne pensât plus à sa fille.
En effet, pour l'empêcher
d'avoir aucune relation
avec son amant,
il l'enferma dans un
Convent. L'amant desesperé
prit le parti d'aller
faire un voyage, tz
trouva le moyen de jurer
à sa maîtresse une
constance inviolable,
qui lui fut promisereciproquement,
& ils se
tinrent parole. C'est ce
qu'il y a de plus singulier
dans cette histoire.
-
Sitôt qu'il fut parti,
le pere songea à marier
sa fille: mais il ne put
jamais la faire obeïr, &
lui representa pendant
trois ou quatre ans que
dura sa desobeïssance,
que rien n'étoit plus
honteux que la foiblesse
de l'amour, & que lui
qui étoit veuf depuis
dix ans, & qui n'avoit
encore que soixante ans,
croiroit être deshonoré
si l'amour lui donnoit
envie de se marier. La
fille se contenta de loüer
la force d'esprit de son
pere, & ne voulut point
faire usage de la sienne.
Elle declara que puis
qu'elle ne pouvoit point
avoircelui qu'elle aimoit,
du moins elle n'en
auroit jamais d'autre. Le
pere étoit homme déraisonnable
, entêté, ÔC
d'ailleurs cherchoit une
occasion de se disculper
dans sa familled'avoir
ruiné sa fille par un procés
qui duroit encore. Il
prit cette occasion pour
ne rien donner à sa fille
; illa desherita dés ce
moment, & l'enferma
dans un Convent.
Quelque temps aprés
une veuve trés-belle vint
se retirer dans ce même
Convent ,li,aYaIlt pas
assez de bien pour vivre
dans le monde. Elle devint
amie de Dorotée,
(c'estainsi que se nommoit
la fille confiante
dont la veuve devint intime
amie) & cette amitié
devint si parfaite,
qu'elles se firent mutuellement
confidence de
leurs secrets les plus cachez.
La veuve avoüa à Dorotée
qu'une nouvelle
avanture qu'elle avoit
euë lui donnoit envie de
se remarier,fariefipoeS)
lui dit-elle,avecun homme
aimable comme celui
dont l'absence t'afflige depuis
si long-temps: celui a
qui j'aidonné de ïamour
eji un vieillard, qui me
vit l'autre jour
cheZ
une
Dame àe[es amies, où
jemetrouvaiparhazard.
Je nai pu encore sçavoir
le nom de cet amant mysterieux
s il ne m'a declaré
d'abord queses richesses,
& nia aifltré qu'il ctOlt
homme de condition.
m'a donné quinze jours
pour me déterminer, &
ses richesses me determineront,
non pas que je les
Aime:mais je hais naturellement
la pauvreté, (t) )aime à rendre service à
mes amis. Qtiel plaisir
aurois-je, parexemple,
si je pouvoir te fournir
l'argent dont tu aurois
besoin pour (oûtcnir- le proces
injuste que ton pere
te fait pour usurper les
biens de ta mere ! Dorotée
remercia son amie de
ses offres genereuses, u
lui declara qu'elle aimeroit
mieux tout perdre
que de plaider contre
son pere Cette conversation
fut inrerrompuë
par une Touriere
,
qui
vint apporter un billet
à la veuve. Ce billet étoit
du vieux amant inconnu,
qui lui donnoit
rendez-vous chez une -
per sonne où ils se trouvoient
tous les jours; &
cette personne gardoit
si exactement le secret
au vieillard,que la veuve
n'avoir pû sçavoir encore
qui ilétoit. Ce vieillard
ne vouloit point declarer
son nom, qu'il ne
fût sûr que la veuve
l'accepteroit pour mari.
Il avoit, disoit-il,ses
raisons pour le cacher,
outre la fausse honte
d'être àson âge amoureux
,
&C refusé. La veuve
de son côté ne vouloit
rien promettre qu'-
elle nesçût le nom du
vieillard, pour pouvoir
s'informer s'il étoit aussi
riche qu'il se le disoit.
Ils en étoient là,quand
ils sevirent au rendezvous
aà l'heure marquée
-
cure marquee
par le billet. La veuve
le pressa à son ordinaire
de lui dire son nom.
Je vois bien,lui répondit
le vieillard, que vous
ruouleZJ vous informer de
moy avant que de me
promettre; vous craignez^
sans doute que je ne fois
ppaasiaauu§sisrit'rcichheequqeuqe;ovo,,u,ess
lesouhaiteriez: mais pour
vous donner d&s preuves
de ma richefie, & en même
temps de ma generofilé,
voila une bourse de
cent louis d'or que je vous
donne pour commencer à
arrangervos affaires;car
jesçai que vous avez, dei
procès. Dans quelques
jours vous me direz, si
vous commencer4 vous
confierassez à moy pour
vouloir qu'on faÇe dresser
un contrat ; car vous ne
sçaurez, qui je fuis qu'en
le signant. La veuve, qui
n'eût jamais accepté les
cent louis pour elle,les
prit dans d'autres vûës;
te aprés qu'elle fut convenue
d'un autre rendezvous
vous avec son vieux amant
, elle retourna au
Convent
,
M offrit les
cent loüisàDorotée
pour son procés contre
son pere: & voyant qu'-
elle les refusoit obstinément
,
elle ne lapressa
pas davantage: mais elle
alla trouver un bon parent
J
qui soutenoit le
procés de Dorotée malgré
elle contre son injuste
pere,&qui 1eue1
laissé perdre faute d'argent,
sans ce renfort de
cent loüis que la veuve
lui donna, en le priant
de n'en rien dire à Dorotée.
Quelque temps
aprés ce parent dit à la
veuve qu'il avoit besoin
dela signature de Dorotée,
&C quellel'amenât
chez lui, pour tâcher de
la faite consentir à retirer
du moins son bien
des mains d'un pere dont
elle ne pouvoit jamais
rien esperer. Dorotée
consentit d'y aller, sans
sçavoir ce qu'on vouloit
exiger d'elle. Un moment
après qu'elles y
furent arrivées, le parent
de Dorotée la laissa
dans la chambre, &C passa
dans son cabinet avec la
veuve, pour lui parler
en particulier. Il lui dit
qu'un jeune hommetrésriche
lui étoit venu demander
son entremise
pour lui faire époufer
Dorotée, & qu'il deoit
revenir ce mesme
jour pour lui parler
plus amplement. Pendant
qu'ils parloicnt de
cette affaire, l'impatience
d'attendre &lacuriosité
sirententrer Dorotée
dans le cabinet. Elle
entendit la proposition
que faisoit son parent,
& l'interrompit avec
dépit,lui protestant qu'-
elle ne vouloit jamais
entendre parler de mariage.
Son amie lui remontra
qu'aprés avoir
été confiante pendant
six ans pour un homme
absent, &: mesme qu'-
elle pouvoit croire mort,
ou infidele, puis qu'elle
n'avoit point eu de ses
nouvelles, il faloit enfin
se determiner à saisir une
occasion si avantageuse.
Dorotée ne daigna pas
feulement répondre à
son amie, & pour ne
pas l'écouter davantage,
retourna dans la chambre
d'où elle sortoit. Elle
n'y fut pas plutôt entrée
,
qu'elle fit un cri
qui fit accourir la veuve
& le parent, qui voyant
entrer le jeune homme
qui lui avoit demandé
Dorotée, se tourna aussirôt
vers elle,quiétoit
restée muette & immobile
: Quoy, lui dit-il,
avez-vousdeviné que
c'étoit Monsieur que je
vousproposois pourépoux?
fI) votre confiance pour un
absent vous a-t-elle donné
si subitementdel'aversion
pour un Cavaliersi
aimable ? La veuve pendant
cela les examinoit
tous deux;& quoy qu'-
ellen'eust jamais veu le
Cavalier, elle reconnut
l'amant. En effet la furprise
,
le trouble & le
plaisir faisoient un tel esset
sur Dorotée & sur
lui, que le parent fut
bientost au fait, & reconnut
que l'amant ab..-
sent & celui qui luiavoit
demandé Dorotée
étoient le mesme. Il y
eut alors entre eux quatre
une longue explication.
L'amant se justifia
de n'avoir pu faire sçavoir
de ses nouvelles à
Dorotée.Ilarrivoitd'un
long voyage. Dorotée
lui pardonna, SC la veuve
conclut que pour ne
pas exposerl'amant à
faire par desespoir un
fecond voyage, il faloit
4r
les
les mariersecretement,
en attendant qu'on pue
faire consentir le pere de
Dororée. Le Cavalier
étoit en effet trés-riche
en fond de terre: mais
il avoit emprunté pour
ses voyages, & il avoit
aussi peu d'argent comptant
queDorotée. Le
parent n'enavoit pas
plus qu'eux:il en faloit
pourtant si l'on vouloit
les mariersecretement;
carle Cavalier, qui étoit
en tutelle, avoit
quelques parens interessez
à gagner, outre qu'il
faloit acheter le ministere
de quelqu'un qui
voulût bien les marier
sans peres ni meres. En
un mot illeur faloitde
l'argent pour plusieurs
raisons. La veuve leur
ditqu'elle en emprunteroit
à son vieillard, avec
qui elle avoit encore rendez
vous ce jour-là.
Je crois qu'il est temps
d'avertir ici le lecteur
que ce vieillard mysterieux
étoit le pere de
Dorotée, qui avoit
déjafourni à la veuve
de l'argent pour plaider
contre lui -même.
Il lui en prêta encore
pour marier sa fille à
son ennemi; &; la veuve
lui demanda deux
cent loüis d'or, lui promettant
que, persuadée
par là de sa richesse &:
de sa generosité, elle se
declarcroit avant quil
fiiffc huit jours. Les deux
cent loüis d'or furent
donnez par l'amoureux
vieillard, qui n'oublia
pas de se plaindre en general
qu'il lui en avoit
salu dépenser beaucoup
depuisquelques jours
pour un procés qu'il avoit
cru gagner, 6c
qu'on avo t renouvellé
fortement contre lui.
Aprés ces p l aintes géneral
es, qui ne mirent
point encore la veuve
au fait, il lui donna rendez-
vous à huitaine; k
tUe courut bien joyeuse
porter aux amans l'argent
qu'il leur faloit
pour se marier malgré le
pere de Dorotée. Le mariage
sefit secretement;
$£ le parent ayant mis
aveccenouvel argent le
procés en état de faire
craindre au pere de le
perdre, ils efperoient que
par un accommodement
ils l'obligeroient à donner
aprés coup son consentement
à un mariage
déja fait, plutôt que
de faire un éclat dont
on l'auroit pû blâmer
dans le monde ; car il
étoit trés-delicat sur le
point d'honneur, comme
on ladéja dit dans
le commencement de
cette histoire.
Le mariage étant fait, r SC le procés poursuivi
vivement, le parent fit
dire au pere que s'il vouloit
venir chez lui, il lui
propoferoit un moyen
d'accommoder l'affaire.
Le pere ne manqua pas
de s'y trouver, &leparent
fit cacher les nouveaux
mariez dans une
chambre à côté de celle
où il devoit conferer avec
le pere pour l'accommodement.
Le parent
, homme d'esprit,
fit d'abord sentir à ce
vieillard obstiné leperil
oOùÙiillééroioititddeepp~errddrr~efsooun
procés contre sa fille,&
qu'ildevoit en homme
fage se faire auprés d'elle
un merite de sabonté,
&C lui accorder de bonne
grace ce qu'ilperdroit
conrrelle malgré lui.
Enfuire il disposa insensiblement
son esprit à
consentir de bonne grace
à un mariage qu'il
ne pouvoirplus empêcher,
&r le menaça même
de ne faire aucun accommodementavec
lui
sur le procés, qu'il n'eust
confirmé ce mariage.
Levieillard parutmalgré
lui traitab le sur tous
les articl es, & même sur
le mariage de sa fille,
jusqu'à ce qu'on lui eut
nommé le fils de feu son
ennemi: mais à ce nom
il rompit tout. Sa fille
& son gendre entrerent
à cet instant, & se jettant
à ses pieds, tâcherent
de le fléchir: mais
ce fut inutilement, &
la vue du fils de son ennemi
redou bla son obstination
& son emportement.
Il jura qu'il feroit
casser le mariage, & sortit
comme un furieux,
sans vouloir rien écouter,
laissant les deux amans
consternez, & le
parent indigné, qui lui
dit qu'il avoit trouvé
unesource d'argent qui
ne lui manqueroit point
pour le plaider,& pour
le punir de son obstination
& de son injustice.
Pendant que tout ceci
se passoit, la veuve
vint chez le parent, pour
sçavoir comment le feroit
passée l'entreveuë
de la fille & du pere,
qu'elle ne soupçonnoit
point encored'être le
vieillard anonime qu'-
elleétoitprête d'époufer.
Dans le moment qu'-
elleentroitdans la chambre
du parent, il en fortoit,
& fut aussi surpris
d'y trouver sa belle veuve,
qu'elle le fut del'y
voir,Héquevenez-vous
faireii,Monsieur, lui
dit-elle ? Qny vtnez*-
<vow f.iire vous-même,
reprit le vieillard agité?
vus me voyez transportl
d'unejuste colerecontre
une fillequi scg mariée
avec un homme que je
hais,&que je veux IJtltr-,
parce que son pere etoit un
maraut. Et là-dessus il
continua d évaporer - sa
bele par un recit quisit
connoître a la veuve
qu'il étoit celui à qui
elle avoit emprunté de
l'argent pour s'en servir -
contre lui-mesme. Elle
demeura toute interdite,
pendant que le vieillard
la trouvant plus
charmante que jamais,
passoitinsensiblementde
la colere a l'amour. Nos
amans & le parent qui
i obsérvoient, furent
fort étonnez de le voir
engagé dans une conversation
tendre avec
leur amie. Ils s'approcherent
doucement. Dés
qu'illes revit, sa colere
se ralluma: mais la veuve
revenant àelle, déclara
au pere irrité que
sa fille étoit sa meilleure
amie, & que s'il n'en
usoit bien avecelle, il
faloit qu'il renonçât à
son amour. Mais> continua-
t-elle
, en faisant
une reflexion fubice, je
ne vois point d'accommodement
à tout ceci ; car je
ne me resoudraijamais à
faire à mon amie le tort
d'epouser un pere dont elle
lerite.
Dorotée se jetta à l'infiant
aux pieds de son r
pere, pour le conjurer de
donner tout son bien à
celle qui meritoit tout
son amour; & ensuite
em brassant cette amie,
la conjura de l'accepter.
Ce ne fut plus qu'un
combat de generosité entre
les deux amies & l'amant.
Pendant cette dispute
le pere fut fort agité
entre son amour pour
la veuve,& sa haine contre
son gendre:mais enfin
l'amourl'emporta;les
deux mariages sesirent,
& les biens devinrent
communs entr'eux tous;
car parbonheur le vieillard
n'étoitplus en âgede
donner des coheritiers à
sa fille.
galant.
LAHAINE SURMONTE'E
par l'amour,
Eux chefs de famillequi
avoient
l'un contre l'autre
un procès sur des affaires
de point d'honneur,
parvinrent enfin à
se haïr à tel point, que
l'un qui avoit une fille
dont le fils de l'autre étoit
amoureux, ne voulut
jamais entendre parler
de ce mariage, quoy
qu'il lui fût trés-avanrageux.
Le pere de l'amant
mourut dans cette conjoncture,&
comme le
fils n'avoit jamais eu aucune
part aux procedez
du pere, il crut ne plus
trouverd'obstacle, & il
alla supplier le perede
sa maîtresse qu'il l'acceptât
pour gendre: mais
ce pere lui répondit que
sa haine pour le défunt
iroit jusqu'à la quatriéme
generation, & qu'il
ne pensât plus à sa fille.
En effet, pour l'empêcher
d'avoir aucune relation
avec son amant,
il l'enferma dans un
Convent. L'amant desesperé
prit le parti d'aller
faire un voyage, tz
trouva le moyen de jurer
à sa maîtresse une
constance inviolable,
qui lui fut promisereciproquement,
& ils se
tinrent parole. C'est ce
qu'il y a de plus singulier
dans cette histoire.
-
Sitôt qu'il fut parti,
le pere songea à marier
sa fille: mais il ne put
jamais la faire obeïr, &
lui representa pendant
trois ou quatre ans que
dura sa desobeïssance,
que rien n'étoit plus
honteux que la foiblesse
de l'amour, & que lui
qui étoit veuf depuis
dix ans, & qui n'avoit
encore que soixante ans,
croiroit être deshonoré
si l'amour lui donnoit
envie de se marier. La
fille se contenta de loüer
la force d'esprit de son
pere, & ne voulut point
faire usage de la sienne.
Elle declara que puis
qu'elle ne pouvoit point
avoircelui qu'elle aimoit,
du moins elle n'en
auroit jamais d'autre. Le
pere étoit homme déraisonnable
, entêté, ÔC
d'ailleurs cherchoit une
occasion de se disculper
dans sa familled'avoir
ruiné sa fille par un procés
qui duroit encore. Il
prit cette occasion pour
ne rien donner à sa fille
; illa desherita dés ce
moment, & l'enferma
dans un Convent.
Quelque temps aprés
une veuve trés-belle vint
se retirer dans ce même
Convent ,li,aYaIlt pas
assez de bien pour vivre
dans le monde. Elle devint
amie de Dorotée,
(c'estainsi que se nommoit
la fille confiante
dont la veuve devint intime
amie) & cette amitié
devint si parfaite,
qu'elles se firent mutuellement
confidence de
leurs secrets les plus cachez.
La veuve avoüa à Dorotée
qu'une nouvelle
avanture qu'elle avoit
euë lui donnoit envie de
se remarier,fariefipoeS)
lui dit-elle,avecun homme
aimable comme celui
dont l'absence t'afflige depuis
si long-temps: celui a
qui j'aidonné de ïamour
eji un vieillard, qui me
vit l'autre jour
cheZ
une
Dame àe[es amies, où
jemetrouvaiparhazard.
Je nai pu encore sçavoir
le nom de cet amant mysterieux
s il ne m'a declaré
d'abord queses richesses,
& nia aifltré qu'il ctOlt
homme de condition.
m'a donné quinze jours
pour me déterminer, &
ses richesses me determineront,
non pas que je les
Aime:mais je hais naturellement
la pauvreté, (t) )aime à rendre service à
mes amis. Qtiel plaisir
aurois-je, parexemple,
si je pouvoir te fournir
l'argent dont tu aurois
besoin pour (oûtcnir- le proces
injuste que ton pere
te fait pour usurper les
biens de ta mere ! Dorotée
remercia son amie de
ses offres genereuses, u
lui declara qu'elle aimeroit
mieux tout perdre
que de plaider contre
son pere Cette conversation
fut inrerrompuë
par une Touriere
,
qui
vint apporter un billet
à la veuve. Ce billet étoit
du vieux amant inconnu,
qui lui donnoit
rendez-vous chez une -
per sonne où ils se trouvoient
tous les jours; &
cette personne gardoit
si exactement le secret
au vieillard,que la veuve
n'avoir pû sçavoir encore
qui ilétoit. Ce vieillard
ne vouloit point declarer
son nom, qu'il ne
fût sûr que la veuve
l'accepteroit pour mari.
Il avoit, disoit-il,ses
raisons pour le cacher,
outre la fausse honte
d'être àson âge amoureux
,
&C refusé. La veuve
de son côté ne vouloit
rien promettre qu'-
elle nesçût le nom du
vieillard, pour pouvoir
s'informer s'il étoit aussi
riche qu'il se le disoit.
Ils en étoient là,quand
ils sevirent au rendezvous
aà l'heure marquée
-
cure marquee
par le billet. La veuve
le pressa à son ordinaire
de lui dire son nom.
Je vois bien,lui répondit
le vieillard, que vous
ruouleZJ vous informer de
moy avant que de me
promettre; vous craignez^
sans doute que je ne fois
ppaasiaauu§sisrit'rcichheequqeuqe;ovo,,u,ess
lesouhaiteriez: mais pour
vous donner d&s preuves
de ma richefie, & en même
temps de ma generofilé,
voila une bourse de
cent louis d'or que je vous
donne pour commencer à
arrangervos affaires;car
jesçai que vous avez, dei
procès. Dans quelques
jours vous me direz, si
vous commencer4 vous
confierassez à moy pour
vouloir qu'on faÇe dresser
un contrat ; car vous ne
sçaurez, qui je fuis qu'en
le signant. La veuve, qui
n'eût jamais accepté les
cent louis pour elle,les
prit dans d'autres vûës;
te aprés qu'elle fut convenue
d'un autre rendezvous
vous avec son vieux amant
, elle retourna au
Convent
,
M offrit les
cent loüisàDorotée
pour son procés contre
son pere: & voyant qu'-
elle les refusoit obstinément
,
elle ne lapressa
pas davantage: mais elle
alla trouver un bon parent
J
qui soutenoit le
procés de Dorotée malgré
elle contre son injuste
pere,&qui 1eue1
laissé perdre faute d'argent,
sans ce renfort de
cent loüis que la veuve
lui donna, en le priant
de n'en rien dire à Dorotée.
Quelque temps
aprés ce parent dit à la
veuve qu'il avoit besoin
dela signature de Dorotée,
&C quellel'amenât
chez lui, pour tâcher de
la faite consentir à retirer
du moins son bien
des mains d'un pere dont
elle ne pouvoit jamais
rien esperer. Dorotée
consentit d'y aller, sans
sçavoir ce qu'on vouloit
exiger d'elle. Un moment
après qu'elles y
furent arrivées, le parent
de Dorotée la laissa
dans la chambre, &C passa
dans son cabinet avec la
veuve, pour lui parler
en particulier. Il lui dit
qu'un jeune hommetrésriche
lui étoit venu demander
son entremise
pour lui faire époufer
Dorotée, & qu'il deoit
revenir ce mesme
jour pour lui parler
plus amplement. Pendant
qu'ils parloicnt de
cette affaire, l'impatience
d'attendre &lacuriosité
sirententrer Dorotée
dans le cabinet. Elle
entendit la proposition
que faisoit son parent,
& l'interrompit avec
dépit,lui protestant qu'-
elle ne vouloit jamais
entendre parler de mariage.
Son amie lui remontra
qu'aprés avoir
été confiante pendant
six ans pour un homme
absent, &: mesme qu'-
elle pouvoit croire mort,
ou infidele, puis qu'elle
n'avoit point eu de ses
nouvelles, il faloit enfin
se determiner à saisir une
occasion si avantageuse.
Dorotée ne daigna pas
feulement répondre à
son amie, & pour ne
pas l'écouter davantage,
retourna dans la chambre
d'où elle sortoit. Elle
n'y fut pas plutôt entrée
,
qu'elle fit un cri
qui fit accourir la veuve
& le parent, qui voyant
entrer le jeune homme
qui lui avoit demandé
Dorotée, se tourna aussirôt
vers elle,quiétoit
restée muette & immobile
: Quoy, lui dit-il,
avez-vousdeviné que
c'étoit Monsieur que je
vousproposois pourépoux?
fI) votre confiance pour un
absent vous a-t-elle donné
si subitementdel'aversion
pour un Cavaliersi
aimable ? La veuve pendant
cela les examinoit
tous deux;& quoy qu'-
ellen'eust jamais veu le
Cavalier, elle reconnut
l'amant. En effet la furprise
,
le trouble & le
plaisir faisoient un tel esset
sur Dorotée & sur
lui, que le parent fut
bientost au fait, & reconnut
que l'amant ab..-
sent & celui qui luiavoit
demandé Dorotée
étoient le mesme. Il y
eut alors entre eux quatre
une longue explication.
L'amant se justifia
de n'avoir pu faire sçavoir
de ses nouvelles à
Dorotée.Ilarrivoitd'un
long voyage. Dorotée
lui pardonna, SC la veuve
conclut que pour ne
pas exposerl'amant à
faire par desespoir un
fecond voyage, il faloit
4r
les
les mariersecretement,
en attendant qu'on pue
faire consentir le pere de
Dororée. Le Cavalier
étoit en effet trés-riche
en fond de terre: mais
il avoit emprunté pour
ses voyages, & il avoit
aussi peu d'argent comptant
queDorotée. Le
parent n'enavoit pas
plus qu'eux:il en faloit
pourtant si l'on vouloit
les mariersecretement;
carle Cavalier, qui étoit
en tutelle, avoit
quelques parens interessez
à gagner, outre qu'il
faloit acheter le ministere
de quelqu'un qui
voulût bien les marier
sans peres ni meres. En
un mot illeur faloitde
l'argent pour plusieurs
raisons. La veuve leur
ditqu'elle en emprunteroit
à son vieillard, avec
qui elle avoit encore rendez
vous ce jour-là.
Je crois qu'il est temps
d'avertir ici le lecteur
que ce vieillard mysterieux
étoit le pere de
Dorotée, qui avoit
déjafourni à la veuve
de l'argent pour plaider
contre lui -même.
Il lui en prêta encore
pour marier sa fille à
son ennemi; &; la veuve
lui demanda deux
cent loüis d'or, lui promettant
que, persuadée
par là de sa richesse &:
de sa generosité, elle se
declarcroit avant quil
fiiffc huit jours. Les deux
cent loüis d'or furent
donnez par l'amoureux
vieillard, qui n'oublia
pas de se plaindre en general
qu'il lui en avoit
salu dépenser beaucoup
depuisquelques jours
pour un procés qu'il avoit
cru gagner, 6c
qu'on avo t renouvellé
fortement contre lui.
Aprés ces p l aintes géneral
es, qui ne mirent
point encore la veuve
au fait, il lui donna rendez-
vous à huitaine; k
tUe courut bien joyeuse
porter aux amans l'argent
qu'il leur faloit
pour se marier malgré le
pere de Dorotée. Le mariage
sefit secretement;
$£ le parent ayant mis
aveccenouvel argent le
procés en état de faire
craindre au pere de le
perdre, ils efperoient que
par un accommodement
ils l'obligeroient à donner
aprés coup son consentement
à un mariage
déja fait, plutôt que
de faire un éclat dont
on l'auroit pû blâmer
dans le monde ; car il
étoit trés-delicat sur le
point d'honneur, comme
on ladéja dit dans
le commencement de
cette histoire.
Le mariage étant fait, r SC le procés poursuivi
vivement, le parent fit
dire au pere que s'il vouloit
venir chez lui, il lui
propoferoit un moyen
d'accommoder l'affaire.
Le pere ne manqua pas
de s'y trouver, &leparent
fit cacher les nouveaux
mariez dans une
chambre à côté de celle
où il devoit conferer avec
le pere pour l'accommodement.
Le parent
, homme d'esprit,
fit d'abord sentir à ce
vieillard obstiné leperil
oOùÙiillééroioititddeepp~errddrr~efsooun
procés contre sa fille,&
qu'ildevoit en homme
fage se faire auprés d'elle
un merite de sabonté,
&C lui accorder de bonne
grace ce qu'ilperdroit
conrrelle malgré lui.
Enfuire il disposa insensiblement
son esprit à
consentir de bonne grace
à un mariage qu'il
ne pouvoirplus empêcher,
&r le menaça même
de ne faire aucun accommodementavec
lui
sur le procés, qu'il n'eust
confirmé ce mariage.
Levieillard parutmalgré
lui traitab le sur tous
les articl es, & même sur
le mariage de sa fille,
jusqu'à ce qu'on lui eut
nommé le fils de feu son
ennemi: mais à ce nom
il rompit tout. Sa fille
& son gendre entrerent
à cet instant, & se jettant
à ses pieds, tâcherent
de le fléchir: mais
ce fut inutilement, &
la vue du fils de son ennemi
redou bla son obstination
& son emportement.
Il jura qu'il feroit
casser le mariage, & sortit
comme un furieux,
sans vouloir rien écouter,
laissant les deux amans
consternez, & le
parent indigné, qui lui
dit qu'il avoit trouvé
unesource d'argent qui
ne lui manqueroit point
pour le plaider,& pour
le punir de son obstination
& de son injustice.
Pendant que tout ceci
se passoit, la veuve
vint chez le parent, pour
sçavoir comment le feroit
passée l'entreveuë
de la fille & du pere,
qu'elle ne soupçonnoit
point encored'être le
vieillard anonime qu'-
elleétoitprête d'époufer.
Dans le moment qu'-
elleentroitdans la chambre
du parent, il en fortoit,
& fut aussi surpris
d'y trouver sa belle veuve,
qu'elle le fut del'y
voir,Héquevenez-vous
faireii,Monsieur, lui
dit-elle ? Qny vtnez*-
<vow f.iire vous-même,
reprit le vieillard agité?
vus me voyez transportl
d'unejuste colerecontre
une fillequi scg mariée
avec un homme que je
hais,&que je veux IJtltr-,
parce que son pere etoit un
maraut. Et là-dessus il
continua d évaporer - sa
bele par un recit quisit
connoître a la veuve
qu'il étoit celui à qui
elle avoit emprunté de
l'argent pour s'en servir -
contre lui-mesme. Elle
demeura toute interdite,
pendant que le vieillard
la trouvant plus
charmante que jamais,
passoitinsensiblementde
la colere a l'amour. Nos
amans & le parent qui
i obsérvoient, furent
fort étonnez de le voir
engagé dans une conversation
tendre avec
leur amie. Ils s'approcherent
doucement. Dés
qu'illes revit, sa colere
se ralluma: mais la veuve
revenant àelle, déclara
au pere irrité que
sa fille étoit sa meilleure
amie, & que s'il n'en
usoit bien avecelle, il
faloit qu'il renonçât à
son amour. Mais> continua-
t-elle
, en faisant
une reflexion fubice, je
ne vois point d'accommodement
à tout ceci ; car je
ne me resoudraijamais à
faire à mon amie le tort
d'epouser un pere dont elle
lerite.
Dorotée se jetta à l'infiant
aux pieds de son r
pere, pour le conjurer de
donner tout son bien à
celle qui meritoit tout
son amour; & ensuite
em brassant cette amie,
la conjura de l'accepter.
Ce ne fut plus qu'un
combat de generosité entre
les deux amies & l'amant.
Pendant cette dispute
le pere fut fort agité
entre son amour pour
la veuve,& sa haine contre
son gendre:mais enfin
l'amourl'emporta;les
deux mariages sesirent,
& les biens devinrent
communs entr'eux tous;
car parbonheur le vieillard
n'étoitplus en âgede
donner des coheritiers à
sa fille.
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Résumé : LA HAINE SURMONTE'E par l'amour.
Le texte relate l'histoire de deux familles ennemies dont les chefs se détestent au point de refuser un mariage avantageux entre leurs enfants. Dorotée, la jeune fille, est enfermée dans un couvent par son père pour l'empêcher de voir son amant. Désespéré, l'amant part en voyage et jure une constance réciproque avec Dorotée. Malgré les tentatives du père de Dorotée de la marier de force, elle refuse obstinément. En conséquence, il la déshérite et l'enferme dans un couvent. Dans ce couvent, Dorotée se lie d'amitié avec une veuve belle et riche. La veuve révèle à Dorotée qu'un vieillard mystérieux et riche souhaite l'épouser. Ce vieillard, en réalité le père de Dorotée déguisé, lui offre de l'argent pour l'aider dans son procès contre lui. La veuve utilise cet argent pour faciliter un mariage secret entre Dorotée et son amant. Le père de Dorotée, ignorant la véritable identité du vieillard, finit par accepter le mariage après des menaces de poursuites judiciaires. Cependant, il refuse toujours de donner son consentement. La veuve, découvrant la vérité, accepte d'épouser le père de Dorotée. Les deux couples se marient et les biens sont partagés équitablement.
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3555
p. 41-48
Memoire touchant la maison de Polignac.
Début :
On l'a promis dans le dernier Mercure, n'en ayant mis [...]
Mots clefs :
Polignac, Vicomte, Mémoire, Auvergne, Nobiliaire de Picardie, Chalançon , Nôtre-Dame du Puy, Terre Sainte, Rome
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texteReconnaissance textuelle : Memoire touchant la maison de Polignac.
Memoire touchant la Maison
de Polignac.
On l'a promis dans le
dernier Mercure, n'en
ayant mis que quatre
mots, & sur un mauvais
memoire; ce qui a donné
lieu de le reformer surcelui-
ci, qui est extrait sur
le Nobiliaire de Picardie
imprimé à Paris le
Gaspard Scipion-Armand
de Polignac, Marquis dudit
lieu & de Chalançon,
frere de S. E. M.le Cardinal
de Polignac, Colonel du
regiment d'Aunis,&à cause
de Marie de Rambures son
épouse, ci-devant Fille
d'honneur de feuë Madame
la Dauphine,&heritiereen
partie de cette ancienne &
illustre Maison, Seigneur
de plusieurs autres grandes
Terres en Picardie,qu'elle a
partageas avec Madame la
Duchesse de Caderousse sa
soeur aînée. Il est fils de
Louis- Armand II. Vicomte
de Polignac, Marquis de
Chalançon, Baron deChâteauneuf,&
c. Chevalier des
Ordres du Roy, Gouverneur
de laville du Puy en
Auvergne, & des pays de
Velay & de Vivarés, mort
auPuy le3.Septembre 1692..
âgé de 80. ans; & de Jacqueline
Grimoard de Beauvoir
sa croisiéme femme, fille de
Scipion, Comte du Roure,
Marquis de Grissac,Chevalier
des Ordres du Roy, &
de Jacqueline de Montlaur:
&petit-fils de Gaspard-Armand,
Vicomte de Polignac,
Marquis de Chalançon,
Baron de Bandon, aussi
Chevalier des Ordres du
Roy,& Gouverneur desmêmes
lieux; iffii de Guillaume
Baron de Chalançon, son
sixiéme ayeul
,
qui épousa
Valburg/edePolignac sa
parente,loeur de Randon-
Armand II. Vicomte de Polignac.
Ponce IV. Vicomte de
Polignac, & qui s'érant allié
avec l'heririerc de Chalançon,
fut obligé d'en
rranfmettre le nom à la posterite.
Etienne de Polignac,
Seigneur de Rocheraine,
étoit fils puîné d'Heracle II.
Vicomte de Polignac,&de
Belifindefoeurdu Dauphin,
Comte de Clermont &
d'Auvergne, qu'il assista en
la guerre qu'il eut contre
l'Evêque de Clermont, soûtenu
par le Roy Loüis VII.
lequel ayant pris Clermont,
fit la paix entr'eux environ
l'an1180. Ponce III. Vicomtede
Polignac, pere d'Heracle,
eut pareillement de
grandes guerres contre
Pierre Evêque du Puy, qui
obligerent le même Roy de
s'acheminer en Auvergne,
qui sir leur paix l'an 1171.laquelle
fut confirmée par
Ponce EvêquedeClermont
& Robert Archevêque de
Vienne, l'an 1173. Ponce II.
Vicomte de Polignac,ayeul
de Ponce III. fit de grands
biens à diverses Eglises ôc
Abbayes; puis il se croisa
pour la Terre Sainte, & au
retour de son voïage il mourut
à Rome l'an IIIC. & fut
inhumé dans l'Eglise de Latran
par ordre du Pape PaschalII.
ainsiqu'ilest marqué
dans le Martyrologe de
l'Eglise dePolignac, quiraporte
sa mort au 9. des Cal.
de Novembre. Heracle premier,
Vicomte de Polignac,
son pere, n'eut pas moinsde
zele pour la foy. Il se croisa
au Concile de Clermont
l'an 1066. porta le grand
étendard de l'Eglise en la
Terre Sainte, & fut tué àla
bataille d'Antioche,aprés y
avoir donné des marques
d'un grand courage.LeCartulaire
de l'Eglise de Polignac
le nomme le Chevalier
Chrétien, & marque (a
mort au 7. des Ides de Juillet.
Il avoit pour ayeul Armand
premier, Vicomte de
Polignac, vers l'an 1010.qui
fit bâtir l'Eglise qui se voit
encore aujourd'hui dans le
château de Polignac;&qu'il
fonda l'an 1061. duconsentement
d'Adelaïs sa femme,
de Guillaume & d'Etienne
ses enfans; le dernier étant
lors Prévôt de Nôtre-Dame
du Puy, & qui depuis
fut Evêque de Clermont
l'an 1064.
de Polignac.
On l'a promis dans le
dernier Mercure, n'en
ayant mis que quatre
mots, & sur un mauvais
memoire; ce qui a donné
lieu de le reformer surcelui-
ci, qui est extrait sur
le Nobiliaire de Picardie
imprimé à Paris le
Gaspard Scipion-Armand
de Polignac, Marquis dudit
lieu & de Chalançon,
frere de S. E. M.le Cardinal
de Polignac, Colonel du
regiment d'Aunis,&à cause
de Marie de Rambures son
épouse, ci-devant Fille
d'honneur de feuë Madame
la Dauphine,&heritiereen
partie de cette ancienne &
illustre Maison, Seigneur
de plusieurs autres grandes
Terres en Picardie,qu'elle a
partageas avec Madame la
Duchesse de Caderousse sa
soeur aînée. Il est fils de
Louis- Armand II. Vicomte
de Polignac, Marquis de
Chalançon, Baron deChâteauneuf,&
c. Chevalier des
Ordres du Roy, Gouverneur
de laville du Puy en
Auvergne, & des pays de
Velay & de Vivarés, mort
auPuy le3.Septembre 1692..
âgé de 80. ans; & de Jacqueline
Grimoard de Beauvoir
sa croisiéme femme, fille de
Scipion, Comte du Roure,
Marquis de Grissac,Chevalier
des Ordres du Roy, &
de Jacqueline de Montlaur:
&petit-fils de Gaspard-Armand,
Vicomte de Polignac,
Marquis de Chalançon,
Baron de Bandon, aussi
Chevalier des Ordres du
Roy,& Gouverneur desmêmes
lieux; iffii de Guillaume
Baron de Chalançon, son
sixiéme ayeul
,
qui épousa
Valburg/edePolignac sa
parente,loeur de Randon-
Armand II. Vicomte de Polignac.
Ponce IV. Vicomte de
Polignac, & qui s'érant allié
avec l'heririerc de Chalançon,
fut obligé d'en
rranfmettre le nom à la posterite.
Etienne de Polignac,
Seigneur de Rocheraine,
étoit fils puîné d'Heracle II.
Vicomte de Polignac,&de
Belifindefoeurdu Dauphin,
Comte de Clermont &
d'Auvergne, qu'il assista en
la guerre qu'il eut contre
l'Evêque de Clermont, soûtenu
par le Roy Loüis VII.
lequel ayant pris Clermont,
fit la paix entr'eux environ
l'an1180. Ponce III. Vicomtede
Polignac, pere d'Heracle,
eut pareillement de
grandes guerres contre
Pierre Evêque du Puy, qui
obligerent le même Roy de
s'acheminer en Auvergne,
qui sir leur paix l'an 1171.laquelle
fut confirmée par
Ponce EvêquedeClermont
& Robert Archevêque de
Vienne, l'an 1173. Ponce II.
Vicomte de Polignac,ayeul
de Ponce III. fit de grands
biens à diverses Eglises ôc
Abbayes; puis il se croisa
pour la Terre Sainte, & au
retour de son voïage il mourut
à Rome l'an IIIC. & fut
inhumé dans l'Eglise de Latran
par ordre du Pape PaschalII.
ainsiqu'ilest marqué
dans le Martyrologe de
l'Eglise dePolignac, quiraporte
sa mort au 9. des Cal.
de Novembre. Heracle premier,
Vicomte de Polignac,
son pere, n'eut pas moinsde
zele pour la foy. Il se croisa
au Concile de Clermont
l'an 1066. porta le grand
étendard de l'Eglise en la
Terre Sainte, & fut tué àla
bataille d'Antioche,aprés y
avoir donné des marques
d'un grand courage.LeCartulaire
de l'Eglise de Polignac
le nomme le Chevalier
Chrétien, & marque (a
mort au 7. des Ides de Juillet.
Il avoit pour ayeul Armand
premier, Vicomte de
Polignac, vers l'an 1010.qui
fit bâtir l'Eglise qui se voit
encore aujourd'hui dans le
château de Polignac;&qu'il
fonda l'an 1061. duconsentement
d'Adelaïs sa femme,
de Guillaume & d'Etienne
ses enfans; le dernier étant
lors Prévôt de Nôtre-Dame
du Puy, & qui depuis
fut Evêque de Clermont
l'an 1064.
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Résumé : Memoire touchant la maison de Polignac.
La mémoire concernant la Maison de Polignac commence par une promesse publiée dans le dernier Mercure, reformée à partir du Nobiliaire de Picardie. Gaspard Scipion-Armand de Polignac, Marquis de Polignac et de Chalançon, est le frère du Cardinal de Polignac et Colonel du régiment d'Aunis. Il hérite en partie de la Maison de Polignac grâce à son épouse, Marie de Rambures, ancienne Fille d'honneur de la Dauphine et héritière de plusieurs grandes terres en Picardie, partagées avec sa sœur aînée, la Duchesse de Caderousse. Gaspard Scipion-Armand est le fils de Louis-Armand II, Vicomte de Polignac, Marquis de Chalançon, Baron de Châteauneuf, Chevalier des Ordres du Roy, Gouverneur de la ville du Puy en Auvergne, décédé en 1692. Sa mère est Jacqueline Grimoard de Beauvoir, fille de Scipion, Comte du Roure, Marquis de Grissac. Il est également petit-fils de Gaspard-Armand, Vicomte de Polignac, Marquis de Chalançon, Chevalier des Ordres du Roy. Le texte retrace l'histoire de la famille Polignac, mentionnant plusieurs générations et leurs exploits, tels que les participations aux guerres et aux croisades.
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3556
p. 49-51
ARTICLE de la Paix.
Début :
On ne voit en France & chez ses Alliez, que festes [...]
Mots clefs :
Paix, Associé, Mercure, Fonds, Arrangement, Liaisons, Abandonner
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texteReconnaissance textuelle : ARTICLE de la Paix.
ARTICLE
de la Paix.
ONne voit en France
& chez ses Alliez, que
selles & réjoiüllances publiques
,
la joye que la
paix inspire aux peuples,
nous est garand du bonheur
qu'elle leur promet,
il faut esperer que l'atrait
d'un bonheur pareil touchera
bien-tost le reste de
l'Europe, & rendra 4a
paix generale; alors rien
ne manquant la joye
publique,les Journaux,
les Gazetes & les Mercures,
seront remplis de
Nouvelles heureuses, de
Descriptionsriantes, &C
d'ouvrages d'esprit agréables.
J'espere que la Paix
me donnera des facilitez
pour améliorer le Mercure,
& des fonds pour
-
dedomager de son application
laboricuse, un Affoçie
moins paresseux
que moy.
Le Public me fourniisant
des matériaux, mon
Associé travaillant à les
épurer,je contribuëray
làns fatigue à l'arrangement
& aux liaisons,
mais si les fonds manquent
point d'Associé,
point de materiaux arrangez,
adieu l'Edifice.
Cinq ousix mois d'eJJay
me détermineront à continuel
ou à abandonner la
composition du Merctife.
de la Paix.
ONne voit en France
& chez ses Alliez, que
selles & réjoiüllances publiques
,
la joye que la
paix inspire aux peuples,
nous est garand du bonheur
qu'elle leur promet,
il faut esperer que l'atrait
d'un bonheur pareil touchera
bien-tost le reste de
l'Europe, & rendra 4a
paix generale; alors rien
ne manquant la joye
publique,les Journaux,
les Gazetes & les Mercures,
seront remplis de
Nouvelles heureuses, de
Descriptionsriantes, &C
d'ouvrages d'esprit agréables.
J'espere que la Paix
me donnera des facilitez
pour améliorer le Mercure,
& des fonds pour
-
dedomager de son application
laboricuse, un Affoçie
moins paresseux
que moy.
Le Public me fourniisant
des matériaux, mon
Associé travaillant à les
épurer,je contribuëray
làns fatigue à l'arrangement
& aux liaisons,
mais si les fonds manquent
point d'Associé,
point de materiaux arrangez,
adieu l'Edifice.
Cinq ousix mois d'eJJay
me détermineront à continuel
ou à abandonner la
composition du Merctife.
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Résumé : ARTICLE de la Paix.
Le texte évoque la joie et les réjouissances publiques en France et chez ses alliés à la suite de l'établissement de la paix. Cette paix est vue comme une garantie de bonheur pour les peuples et il est espéré qu'elle se propagera à travers toute l'Europe, instaurant une paix générale. Les journaux, gazettes et mercures devraient alors se remplir de nouvelles positives et d'ouvrages agréables. L'auteur exprime l'espoir que la paix lui permettra d'améliorer le Mercure, une publication, et de récompenser son associé pour ses efforts. Il prévoit de contribuer à l'organisation et à la liaison des matériaux fournis par le public et épurés par son associé. Cependant, il souligne que sans fonds, il n'y aura ni associé ni matériaux organisés, et donc pas de publication. L'auteur se donne cinq à six mois pour décider de poursuivre ou d'abandonner la composition du Mercure.
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3557
p. 52-66
SOMMAIRE des Traitez de Paix & de Commerce entre la France, et les Estats Generaux des Provinces-Unies, conclus à Utrecht le 11. Avril 1713.
Début :
ARTICLE I. La Declaration de la Paix, & la cessation de tous actes d'hostilité, &c. [...]
Mots clefs :
Paix, Articles, Roi, Catholique, France, Espagne, Clauses, Namur, Guerre, Bavière
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SOMMAIRE des Traitez de Paix & de Commerce entre la France, et les Estats Generaux des Provinces-Unies, conclus à Utrecht le 11. Avril 1713.
SOMMAIRE
des Traitez de Paix & de
Commerce entre la France,
0* les Estats Généraux des
Provinces - Unies> conclus
àVtrech le 11.Avril1713.
ARTICLE I. LADeclaration de la.<
, Paix, & la cessation de tous
actes d'hostilite, &c.
II.
L'oubli & l'amnistie ge;
nerale pour tous les Sujets
de part & d'autre, & le
restablissèment dans leurs
biens.
III.
é Restitution
,
des prises
dans la mer Baltique du
Nord
,
&c. dans quatre (emaines,
de la Manche jusqu'au
Cap saint Vincent;
dans six semaines, de la
Medirerranée jusques à la
Ligne dans dix semaines,
& dans huit mois par delà
la Ligne, &c.
I V. V. & V I.
Sincere
,
ferme & perpetuelle
amitié, & bonne
correspondance par mer
& par terre, & restitution
des biens aux premiers propriétaires,
&c. E iij
VII.
On remet aux Essars
Généraux en faveur de la
Maison d'autriche
, pour
barriere les Pay- Bas appessez
Espagnols
,
conformément
au Traité de Riswich,
fauf ce que possede
le Roy de Prusse
,
à qui il
fera remis de plus Lammanie
de KirKembech
avec,&c. Plus il fera reservé
dans le Duché de Luxembourg
ou de Limbourg
, une Terre de valeur
de trente.milleécus
de revenu, qui fera érigée.
en Principauté en faveur
de la Princesse des Ursins,
& héritiers, &c. VIII.
En consequence Sa Majessé
Tres-Chrestenne remet
aux Sieurs Estats Généraux,
Namur, Charleroy
,
Nieuport, &c.
IX.
Sa Maiesté Catholique
ayant cédé à Son Altesse
Eleaorale de Baviere let
dits Pays- Bas Espagnols,
Sa Màjesté Tres-Chrestienne
s'engage de faire
donner un acte de cession
de ses droits sur lesdits
Pays Bas&c. SOQAIreiTc
retenant la Souveraineté,
revenus, &c. du Duché &
Vilie de Luxembourg,la
Ville & Comté de Namur,
la ville de Charleroy, &c.
jusqu'à ce qu'elle ait esté
restablie, dans ses Etats ,
&c. à l'exception du haut
Palatinat, & remise dans
le rang de neuvième Electeur
&en possession du
Royaume de Sardaigne &
du titre de Roy &c.
L'article X. ne contient que
desfaits 0* conditions sur
l'Article précedent, qui font
trop écendus pour un Sommaire.
XI.
Le Roy de France cede
Menin, & la Ville & Citadelle
de Tournay, &c.
excepté Sr. Amand &.
Le Prince d'Epinoy rentre
dans la possession de la terre
dantoin, &c.
XII.
On cede à la MaiTon
d'Aufiriche Furnes- Ambagt,
le Fort de Knoque,
Loo,Dixmude,Yprcs,&c.
XIII.
La Navigation de la Lis
fera libre.
XIV.
Qu'aucune partie des
Pays-Bas Espagnols ne
pourra jamais erre transportée
à la Couronne
-
de
France,&c.
XV.
On rend à la France la
Ville & Citadelle de Lile
avec toute saChastelnie,
&c. Orchies, le Pays de
Lalo,la Gourgue, lesVilles
& Places d'Aire,Bctune,Sr.
Venant, le Fort François,
&c.
XVI.
Luxembourg, Namur, Charleroy
,
Nieuport &
toutes les Places, & Forts
possedez parle Roy de
France & lesEleéteurs de
Cologne & de Baviere feront
remis avec les Canons
Artilerie,&c. quiy étoient
au decés du feu Roy Catholique
Charle Il Lile
Aire, le Fort François, &c.
avecCanons,Artillerie,&c.
qui y étoienc au temps de la
prise. Ypres avec50. pieces
de Canon.
: XVII.
La retraite des troupes
dé part ôcd'autre.
XVIII.
Les droitsperçus de pa; t
& d'autre, continués seulement
jurqu'au jour de l'E.
change des ratifications.
XIX.
Détailde l'Amnistie de
parc & d'autre.
X X.
LibertédeDomiciles &
de Commerce réciproquement.
XXI.
Restablissement des dignirés,
honneurs, benesices,
&c.& tenue des Jugemens
rendus pendant la
guerre, &c.
XXI1.
Clause pour les Rentes
v afectées sur la Generalité
de quelques Provinces des
Païs Bas. XXIII.
Les benefïcesaccordez
& légitimement conferez
pendant la guerre,laissez à
ceux qui les possedent, &
tout ce qui concerne la Religion
Catholique Romaine
confervé dans son érar,
libertez, franchises.,droirs
honneurs,&c. ainsi que
devant.
- XXIV.
Pour l'exercice de la Re-
- ligion Protestante par les
troupes que les Estats
Généraux auront dans les
Places desditsPaysBas Espagnols,
&c. on se conforme
au Reglement fait
avec l'Electeur de Baviere
Gouvreneur des PaysBas.
Espagnols, fous le regne
de Charles II.
XXV.
1
Conservation des Privilèges,
Coutumes, Droits
&c. par les Communautés
, Habitans. &c.
XXVI.
Garnisons desEstatsCeneraux
qui se trouvent à
Huy &Citadelle de Liege
yresteront,auxdépens desdits
Sei gneurs, Estats; Fortifications
de Bonne rasez.
XXVII.
Tous Prisonniers de
guerre feront délivrez, &c.
XXVIII.
Levée de Contributions
de part &d'autre continuée
jusquau jour del'Eschacge
des Ratifications.
XXIX.
Renonciation réciproque
à routes anciennes pretentions,
au préjudice du
present Traité, &c.
XXX.
Les voyes de lajustice
ordinaire ouvertes; selon
les Loys de chaque Pays,
&c.
XXXI.
Précautions prises, &
confirmées pourempêcher
que les Couronnes deFrance
& d'Espagne ne puissent
amais estre unies sur la
ête d'un mesme Roy &c.
XXXII.
Commerce & Navigation
en Espagne, ou dans
les Indes Espagnoles,comme
e lles étoient fous Charles
IL
XXXIII.
Tout ce qui regardera
dans le Traité à faire avec
l'Empire,l'estat de Religion,
fera conforme à
la teneur des Traités de
Westphalie, & Rhinfels
,
&S. Goard, demeurant au
Landgrave deHesseCassel,
& moyennant un équivalent,
à payer au Prince de
Hesse Rheinfels
,
à condition
quelaReligion Catholique
Romaine y soit
exercée.
Les Articles suivans ne
contiennent que des formalités
,
publications &
actes, & quelquesclauses,
en cas de contravention,
qui n'auront pas lieu de nos
jours, puisque cette heureuse
paix fera durable.
des Traitez de Paix & de
Commerce entre la France,
0* les Estats Généraux des
Provinces - Unies> conclus
àVtrech le 11.Avril1713.
ARTICLE I. LADeclaration de la.<
, Paix, & la cessation de tous
actes d'hostilite, &c.
II.
L'oubli & l'amnistie ge;
nerale pour tous les Sujets
de part & d'autre, & le
restablissèment dans leurs
biens.
III.
é Restitution
,
des prises
dans la mer Baltique du
Nord
,
&c. dans quatre (emaines,
de la Manche jusqu'au
Cap saint Vincent;
dans six semaines, de la
Medirerranée jusques à la
Ligne dans dix semaines,
& dans huit mois par delà
la Ligne, &c.
I V. V. & V I.
Sincere
,
ferme & perpetuelle
amitié, & bonne
correspondance par mer
& par terre, & restitution
des biens aux premiers propriétaires,
&c. E iij
VII.
On remet aux Essars
Généraux en faveur de la
Maison d'autriche
, pour
barriere les Pay- Bas appessez
Espagnols
,
conformément
au Traité de Riswich,
fauf ce que possede
le Roy de Prusse
,
à qui il
fera remis de plus Lammanie
de KirKembech
avec,&c. Plus il fera reservé
dans le Duché de Luxembourg
ou de Limbourg
, une Terre de valeur
de trente.milleécus
de revenu, qui fera érigée.
en Principauté en faveur
de la Princesse des Ursins,
& héritiers, &c. VIII.
En consequence Sa Majessé
Tres-Chrestenne remet
aux Sieurs Estats Généraux,
Namur, Charleroy
,
Nieuport, &c.
IX.
Sa Maiesté Catholique
ayant cédé à Son Altesse
Eleaorale de Baviere let
dits Pays- Bas Espagnols,
Sa Màjesté Tres-Chrestienne
s'engage de faire
donner un acte de cession
de ses droits sur lesdits
Pays Bas&c. SOQAIreiTc
retenant la Souveraineté,
revenus, &c. du Duché &
Vilie de Luxembourg,la
Ville & Comté de Namur,
la ville de Charleroy, &c.
jusqu'à ce qu'elle ait esté
restablie, dans ses Etats ,
&c. à l'exception du haut
Palatinat, & remise dans
le rang de neuvième Electeur
&en possession du
Royaume de Sardaigne &
du titre de Roy &c.
L'article X. ne contient que
desfaits 0* conditions sur
l'Article précedent, qui font
trop écendus pour un Sommaire.
XI.
Le Roy de France cede
Menin, & la Ville & Citadelle
de Tournay, &c.
excepté Sr. Amand &.
Le Prince d'Epinoy rentre
dans la possession de la terre
dantoin, &c.
XII.
On cede à la MaiTon
d'Aufiriche Furnes- Ambagt,
le Fort de Knoque,
Loo,Dixmude,Yprcs,&c.
XIII.
La Navigation de la Lis
fera libre.
XIV.
Qu'aucune partie des
Pays-Bas Espagnols ne
pourra jamais erre transportée
à la Couronne
-
de
France,&c.
XV.
On rend à la France la
Ville & Citadelle de Lile
avec toute saChastelnie,
&c. Orchies, le Pays de
Lalo,la Gourgue, lesVilles
& Places d'Aire,Bctune,Sr.
Venant, le Fort François,
&c.
XVI.
Luxembourg, Namur, Charleroy
,
Nieuport &
toutes les Places, & Forts
possedez parle Roy de
France & lesEleéteurs de
Cologne & de Baviere feront
remis avec les Canons
Artilerie,&c. quiy étoient
au decés du feu Roy Catholique
Charle Il Lile
Aire, le Fort François, &c.
avecCanons,Artillerie,&c.
qui y étoienc au temps de la
prise. Ypres avec50. pieces
de Canon.
: XVII.
La retraite des troupes
dé part ôcd'autre.
XVIII.
Les droitsperçus de pa; t
& d'autre, continués seulement
jurqu'au jour de l'E.
change des ratifications.
XIX.
Détailde l'Amnistie de
parc & d'autre.
X X.
LibertédeDomiciles &
de Commerce réciproquement.
XXI.
Restablissement des dignirés,
honneurs, benesices,
&c.& tenue des Jugemens
rendus pendant la
guerre, &c.
XXI1.
Clause pour les Rentes
v afectées sur la Generalité
de quelques Provinces des
Païs Bas. XXIII.
Les benefïcesaccordez
& légitimement conferez
pendant la guerre,laissez à
ceux qui les possedent, &
tout ce qui concerne la Religion
Catholique Romaine
confervé dans son érar,
libertez, franchises.,droirs
honneurs,&c. ainsi que
devant.
- XXIV.
Pour l'exercice de la Re-
- ligion Protestante par les
troupes que les Estats
Généraux auront dans les
Places desditsPaysBas Espagnols,
&c. on se conforme
au Reglement fait
avec l'Electeur de Baviere
Gouvreneur des PaysBas.
Espagnols, fous le regne
de Charles II.
XXV.
1
Conservation des Privilèges,
Coutumes, Droits
&c. par les Communautés
, Habitans. &c.
XXVI.
Garnisons desEstatsCeneraux
qui se trouvent à
Huy &Citadelle de Liege
yresteront,auxdépens desdits
Sei gneurs, Estats; Fortifications
de Bonne rasez.
XXVII.
Tous Prisonniers de
guerre feront délivrez, &c.
XXVIII.
Levée de Contributions
de part &d'autre continuée
jusquau jour del'Eschacge
des Ratifications.
XXIX.
Renonciation réciproque
à routes anciennes pretentions,
au préjudice du
present Traité, &c.
XXX.
Les voyes de lajustice
ordinaire ouvertes; selon
les Loys de chaque Pays,
&c.
XXXI.
Précautions prises, &
confirmées pourempêcher
que les Couronnes deFrance
& d'Espagne ne puissent
amais estre unies sur la
ête d'un mesme Roy &c.
XXXII.
Commerce & Navigation
en Espagne, ou dans
les Indes Espagnoles,comme
e lles étoient fous Charles
IL
XXXIII.
Tout ce qui regardera
dans le Traité à faire avec
l'Empire,l'estat de Religion,
fera conforme à
la teneur des Traités de
Westphalie, & Rhinfels
,
&S. Goard, demeurant au
Landgrave deHesseCassel,
& moyennant un équivalent,
à payer au Prince de
Hesse Rheinfels
,
à condition
quelaReligion Catholique
Romaine y soit
exercée.
Les Articles suivans ne
contiennent que des formalités
,
publications &
actes, & quelquesclauses,
en cas de contravention,
qui n'auront pas lieu de nos
jours, puisque cette heureuse
paix fera durable.
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Résumé : SOMMAIRE des Traitez de Paix & de Commerce entre la France, et les Estats Generaux des Provinces-Unies, conclus à Utrecht le 11. Avril 1713.
Le texte présente un résumé des traités de paix et de commerce entre la France et les États Généraux des Provinces-Unies, signés à Utrecht le 11 avril 1713. Les points essentiels incluent la déclaration de paix et la cessation des hostilités, avec un engagement à mettre fin à tous les actes d'hostilité. Une amnistie générale est accordée, oubliant les actions passées et rétablissant les sujets dans leurs biens. La restitution des prises maritimes est prévue dans des délais spécifiques selon les zones géographiques. Les parties s'engagent à une amitié sincère et perpétuelle, avec restitution des biens aux premiers propriétaires. La France cède plusieurs villes et places fortes aux États Généraux et à la Maison d'Autriche, notamment Namur, Charleroi, Nieuport, Menin, et Tournay. La navigation sur la Lys est déclarée libre, et aucune partie des Pays-Bas espagnols ne peut être transférée à la Couronne de France. La France rend également des villes comme Lille, Aire, Béthune, et le Fort François. Les troupes des deux camps doivent se retirer, et les droits perçus de part et d'autre sont continués jusqu'à l'échange des ratifications. La liberté de domicile et de commerce est réciproquement garantie, et les privilèges, coutumes et droits des communautés et habitants sont conservés. Tous les prisonniers de guerre doivent être délivrés, et les parties renoncent réciproquement à toutes anciennes prétentions au préjudice du présent traité. Des mesures sont prises pour empêcher l'union des couronnes de France et d'Espagne sur une même tête. Le commerce et la navigation en Espagne et dans les Indes espagnoles sont maintenus comme sous Charles II. Enfin, les dispositions concernant la religion doivent être conformes aux traités de Westphalie, de Rijnfels et de Saint-Goar.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3558
p. 66-70
NOUVELLES de Hambourg.
Début :
Les Lettres du Holstein portent que l'armée des Princes Confederés [...]
Mots clefs :
Lettres, Holstein, Trace
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Hambourg.
NO UVEL LES
de Hambourg.
Les Lettres du Holstein
portent que l'armée des.
Princes Confederés avoic
ouvert latranchée la nuit
du 3. au 4. de ce mois devant
Tonningen &quele
6. ils avoient pouffé leurs
travaux à huit cens pas de
la Place &des retranchement
des Suedois. Que
leurs batteries de Canons
& de Mortiers devoient
estre prêtes le 9. pour bombarder
la Place. Le 7. le
General StinbocK envoya
le Colonel Stroomfeld Suedois,
demander une Conference
qui luifut accordée.
Elle se tint le 8. à
Osdensvvorth, entre le
Comte de Steinbock, & les
Generaux Confederés :
mais ils se separerent sans
rien conclure. Les Suedois
demandoient que Tonningen
demeurast en l'état où
il est, & qu'il fust rendu au
Duc de Holstein Gottorp.
Le Roy de Dannemarck
prétendoir qu'il luy fust rexnis,
ou que les Fortifications
fussentrasées,àquoy
le Comte de Steinbock ne
voulut pas consentir, ainsi
les hostilités devoient recommencer,
Les dernieres
lettres de Husum, marquent
que les Conferences
continuoient à Oldens-
worth avec aparence d'un
accommodement.
On mande de Berlin que
le départ du Roy pour la
Prusseetoit fixéau premier
de Juin, & que les troupes
destinées pour ce pays-là
étoient déjà en marche.
Elles sontcomposées de 7.
Bataillons & trois Regimens
de Cavalerie. Les
autres troupes de ce Prince
feront distribuées dans
ses Etats. Que la Reine de
Prusse étoit accouchée le
5. May à dix heures du foir
d'une fille qui fut baptissé
le huit.
de Hambourg.
Les Lettres du Holstein
portent que l'armée des.
Princes Confederés avoic
ouvert latranchée la nuit
du 3. au 4. de ce mois devant
Tonningen &quele
6. ils avoient pouffé leurs
travaux à huit cens pas de
la Place &des retranchement
des Suedois. Que
leurs batteries de Canons
& de Mortiers devoient
estre prêtes le 9. pour bombarder
la Place. Le 7. le
General StinbocK envoya
le Colonel Stroomfeld Suedois,
demander une Conference
qui luifut accordée.
Elle se tint le 8. à
Osdensvvorth, entre le
Comte de Steinbock, & les
Generaux Confederés :
mais ils se separerent sans
rien conclure. Les Suedois
demandoient que Tonningen
demeurast en l'état où
il est, & qu'il fust rendu au
Duc de Holstein Gottorp.
Le Roy de Dannemarck
prétendoir qu'il luy fust rexnis,
ou que les Fortifications
fussentrasées,àquoy
le Comte de Steinbock ne
voulut pas consentir, ainsi
les hostilités devoient recommencer,
Les dernieres
lettres de Husum, marquent
que les Conferences
continuoient à Oldens-
worth avec aparence d'un
accommodement.
On mande de Berlin que
le départ du Roy pour la
Prusseetoit fixéau premier
de Juin, & que les troupes
destinées pour ce pays-là
étoient déjà en marche.
Elles sontcomposées de 7.
Bataillons & trois Regimens
de Cavalerie. Les
autres troupes de ce Prince
feront distribuées dans
ses Etats. Que la Reine de
Prusse étoit accouchée le
5. May à dix heures du foir
d'une fille qui fut baptissé
le huit.
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Résumé : NOUVELLES de Hambourg.
Le texte décrit des événements militaires et diplomatiques en Holstein. L'armée des Princes Confédérés a creusé une tranchée devant Tonningen et prévu de bombarder la place forte suédoise à partir du 9. Le 8, une conférence a eu lieu à Oldensworth entre le comte de Steinbock et les généraux confédérés, mais sans accord. Les Suédois voulaient que Tonningen reste au duc de Holstein-Gottorp, tandis que le Danemark exigeait la reddition ou la démolition des fortifications, ce que Steinbock a refusé. Les hostilités devaient reprendre. Des négociations continuaient à Oldensworth avec des signes d'un possible accommodement. Par ailleurs, des nouvelles de Berlin annonçaient le départ du roi pour la Prusse le 1er juin avec sept bataillons et trois régiments de cavalerie. La reine de Prusse a accouché d'une fille le 5 mai, baptisée le 8.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3559
p. 70
DONS DU ROY.
Début :
Le May le Roy donna l'Abbaye de la Prée, Ordre de Cisteaux [...]
Mots clefs :
Dons, Abbaye, Diocèse, Lyon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
S DU ROY.
Le May le Roy donna
l'Abbaye de la Prée,
Ordre de Cisteaux,Diocese
de Bourges, à l'Abbé de
Montlaur
Et le Prieuré de Boisset
Diocese de Lyon, à l'Abbé
Robinet Aumônier de Madame
la Duchesse de Bourbon.
Le May le Roy donna
l'Abbaye de la Prée,
Ordre de Cisteaux,Diocese
de Bourges, à l'Abbé de
Montlaur
Et le Prieuré de Boisset
Diocese de Lyon, à l'Abbé
Robinet Aumônier de Madame
la Duchesse de Bourbon.
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3560
p. 71-72
« O donnera dans le Mercure du mois prochain un Extrait tres [...] »
Début :
O donnera dans le Mercure du mois prochain un Extrait tres [...]
Mots clefs :
Traité de paix et de commerce, France, Angleterre, États-généraux, Europe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « O donnera dans le Mercure du mois prochain un Extrait tres [...] »
0 donnera dans le
Mercure du mois prochain
un Extrait tresabbregé
de tous les Arcs
ticles des autres Traitez
de Paix & de Commerce
entre la France & tous
les nouveaux Alliez,
comme on a donné ceux
des Trairez avec l'Angleterre
£>C les Estats Generaux
, avec quelques
détails particuliers sur
cette matiere qui fait à
present l'attention de
toute l'Europe.
Mercure du mois prochain
un Extrait tresabbregé
de tous les Arcs
ticles des autres Traitez
de Paix & de Commerce
entre la France & tous
les nouveaux Alliez,
comme on a donné ceux
des Trairez avec l'Angleterre
£>C les Estats Generaux
, avec quelques
détails particuliers sur
cette matiere qui fait à
present l'attention de
toute l'Europe.
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3561
p. 73-87
ANTIQUITEZ. LETTRE.
Début :
MONSIEUR, Ceux qui croyent que les anciens avoient le secret de [...]
Mots clefs :
Antiquité, Cercueils, Seine, Pierre, Coteau, Autel, Pouces, Romains, Village, Gaulois
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ANTIQUITEZ. LETTRE.
ANTIQUITEZ,
LETTRE.
MONSIEUR,
Ceux qui croyent que les
anciensavoient le secret de
fondre les pierres, pourroient
appuyer leur opinion
sur une petite découverte
que j'ai faite il y a six mois.
En creusant une cave chez
moyontrouvaune boule ou
globe de pierre, d'environ
4pieds de diametreCe globe
était creux comme un
boulet de canon: on remarquoitune
espece de soudure
en cercle ; & comme on la
brifa en la tirant, je vis dans
l'épaisseur,qui étoit de quatre
pouces, quantité depetits
morceaux de fer enfermez
dans la matiere
,
qui
étoient comme de petits
liens qu'on avoit apparemment
mis exprés en la fondant
, pour entretenir la
liaison. Au reste cette matiere
étoit presque pourrie
par le temps; en forte que
tout s'enalla par morceaux,
dont j'ai reservé feulement
quelques-uns par curiosité.
Cela me fait souvenir d'une
autre découvertequi se
fit il y a environ vingr années
dans le même lieu,
qui est Bar sur Seine, Õc où
on trouva un autel qui pa-
, roissoit de pierre fonduë.
M. Perel,Avocat du Roy
à Bar sur Seine, faisant provigner
une de ses vignes,
& ses ouvriers creusant
leurs fossesassez à fond
commencerent , par hazard
cette découverte, qui fut
ensuite continuée par ses
ordres. On trouva dans
cette vigne, qui est à un
bon quart de lieuë de Bar
sur Seine, sur le penchant
d'un coteau, neuf cercüeils
de pierre, rangez trois à
trois de bout en bout, en
travers de la vigne & du
coteau, & vers le milieu,
sans presque aucun espace
vuide entr'eux, avec des
murailles à leurs côtez &
à l'un de leurs bouts; &
cette grosse pierre faite
comme un ancien autel a
l'autre bout, qui paroissoit,
commeje vous dis, de morceaux
fondus, avec des ornemens
moulez
,
& non
sculptez. J'ai vû cinq de
ces cercüeils en leur entier,
les autres ont étérompus
en les tirant de leur
place. Ils étoient d'une pierre
blanche, mêlée de petits
brillans
:
ils étoient tous de
même grandeur & de même
figure, & ont dans oeuvre
cinq pieds & demi de
long
, un pied & demi de
large,avec un pied de creux
à l'un des bouts, huit pouces
de large & de creux à
l'autre bout, & deux pouces
d'épaisseur par-tout.
Leurs couvertures étoient
de lamême pierre ôc du
même travail
,
figurées en
rond par le dehors, ôc
creuses de six pouces par le
dedans:mais toutes ont été
rompuës, & l'on n'en voit
que des morceaux, par où
l'on juge de leur nature &
de leur façon. Quant à l'autel,
il est en son entier,
tour d'une piece: il a quatre
pieds & demi de long,
vingt pouces de large, &
quarante de hauteur.Il s'est
trouvé des têtes & des os
dans tous ces cercüeils., qui
étoient pointez vers lorient,
& avoient l'autel à
leur pied, & c'est apparemment
pour les tourner de la
forte, que les cereüeils »-
voient été rangez, non pas
du haut en bas du coteau,
mais en travers, comme
je l'ai observé. Ce coteau senomme Devoye
,
&
est du finagedeMesrey,
village autrefois l'un des
fauxbourgs de Bar sur Seine
, d'une situation trésbelle
& trés-avantageuse,
sur le penchant d'une colline,
qui a l'Ourse d'un côté
, & l'Arce de l'autre
)
avec la Seine à ses pied.)
où ces deux rivieres se jettent
en moins de mil pas
de distance. Quelques-uns
disent que le nom de Mefrey
vient de Mesraint, l'un
des petits-fils de Noë :
mais les autres ne remontant
pas si haut, à cause
de la difficulté de la preuve,
se contentent de l'attribuer
à Mithra, Dieu ou
Décesse des Gaulois; comme
ils attribuent celui de
Baleno village voisin
,
à
Balenus,autre Dieu de nos
ancêtres; & ceux de Polis,
appellé Choiseüil depuis
quelques années, & de Pô"
lise, terre du même voisinage,
à Isis & à Osiris, en
joignant le nom de ces deux
Divinicez au mot Pol ou
Polus, qui signifie ciel ou
residence. Peut-être que
ce coteau étoit un hospice
ou une habitation des
Dieux, & que les corps
que contenoient les cercüeils,
avec l'autel à leur
tête,étoient ceux de quelques
Divinitez du pays; ou
plutôt, comme ce coteau
produit du vin trés-bon, il
étoit feulement consacré à
Baccus & aux Dieux de sa
suite, & que les morts des
cercüeils n'étoient que
quelques Sacrificateurs de
ces Divinitez Bachiques,
Druides ou autres. Et voila
ce que j'en sçai, & ce que
j'en juge. Al'égard du mot
de Ricci, qui se trouve sur
tous ces tombeaux
P
c'est
apparemment le nom du
bourg de Ricci, où ils ont
été fabriquez. Il y a trois
bourgs nommez Ricci, qui
ont reçu ce nom d'un Chef
des Helvetiens, c'est à dire
Suisses, appellé Rie. Les
troupes qu'il commandoit
étoient de trois differens
cantons. Elles inonderent
nos campagnes;Cesar,
qui les repoussa,ayant permis
à quelques-uns de ces
peuples vaincus d'habiter
cette contrée, ils bâtirent
trois grands bourgs, qui
sont ceux dont je vous par-
};
le. Ce que l'on croit de l'origine
des Ristous, ou Vicelois,
a de grandes apparences
de verité, & Confir-
I me bien ce qu'on dit de
: Bar sur Seine & de Bar sur
Aube, que ces deux villesassises
sur deux rivieres,
étoient les barres
ou barrièresdesHeduens,
ou anciens Autunois, &
les Ambobarriens, ouAmbarriens
deCesar, contre
le sentiment ordinaire de
ses interprétés. Jully Surfarce
,
village de ce voisinage,
oùsont lesrestes d'un
ancien & fort château, qu'-
en attribuë à cet Empereur,
aussi bien que ie nom de ce
lieu appelle en latin Juliafume
Et l'on peut dire encore
que les chemins Romains
qui traversent ce
pays de toutes parts, & les
medailles que l'on y rencontre,
en sont de fûres
marques. Ce qui pourroit
aussi faire croire que les
cercüeils de Devoye contenoient
plûtôt des corps,
de Romains, que des corps
de nos ancêtres:mais ce ne
sont peut-être ni des uns,
ni des autres, parce que les
Gaulois brûloient leurs
morts, au rapport même
de Cesar
,
& que les Romains
mettoient en la bouche
de ceux qu'ils enterroient
de petites pieces
d'or, d'argent &de cuivre,
pour payer à Caron le passage
du fleuve d'oubli; 6c
enfermoient quelquefois
des lampes ardentes avec
eux, pour servir à leurconduite
dans les tenebres
de l'autre monde:& l'on
n'a trouvé dans tous ces
cercüeils que des os & de
la terre, suivant l'observation
quej'en ai faite. Nean.
moins on peut penser que,
comme les Romains brûloient
par honneur quelques-
uns de leurs morts,
les Gaulois par la même
raison enterroient quelquesuns
des leurs, & que
ceux des cercueils étoient
de ce nombre, & apparemment
de quelque illustre
famille de Bar sur Seine,
qui avoir choisi la sepulture
dans sa vigne, comme
le bon pere Abraham
avoit choisi la sienne &
celle de Ces enfans dans son
champ.
LETTRE.
MONSIEUR,
Ceux qui croyent que les
anciensavoient le secret de
fondre les pierres, pourroient
appuyer leur opinion
sur une petite découverte
que j'ai faite il y a six mois.
En creusant une cave chez
moyontrouvaune boule ou
globe de pierre, d'environ
4pieds de diametreCe globe
était creux comme un
boulet de canon: on remarquoitune
espece de soudure
en cercle ; & comme on la
brifa en la tirant, je vis dans
l'épaisseur,qui étoit de quatre
pouces, quantité depetits
morceaux de fer enfermez
dans la matiere
,
qui
étoient comme de petits
liens qu'on avoit apparemment
mis exprés en la fondant
, pour entretenir la
liaison. Au reste cette matiere
étoit presque pourrie
par le temps; en forte que
tout s'enalla par morceaux,
dont j'ai reservé feulement
quelques-uns par curiosité.
Cela me fait souvenir d'une
autre découvertequi se
fit il y a environ vingr années
dans le même lieu,
qui est Bar sur Seine, Õc où
on trouva un autel qui pa-
, roissoit de pierre fonduë.
M. Perel,Avocat du Roy
à Bar sur Seine, faisant provigner
une de ses vignes,
& ses ouvriers creusant
leurs fossesassez à fond
commencerent , par hazard
cette découverte, qui fut
ensuite continuée par ses
ordres. On trouva dans
cette vigne, qui est à un
bon quart de lieuë de Bar
sur Seine, sur le penchant
d'un coteau, neuf cercüeils
de pierre, rangez trois à
trois de bout en bout, en
travers de la vigne & du
coteau, & vers le milieu,
sans presque aucun espace
vuide entr'eux, avec des
murailles à leurs côtez &
à l'un de leurs bouts; &
cette grosse pierre faite
comme un ancien autel a
l'autre bout, qui paroissoit,
commeje vous dis, de morceaux
fondus, avec des ornemens
moulez
,
& non
sculptez. J'ai vû cinq de
ces cercüeils en leur entier,
les autres ont étérompus
en les tirant de leur
place. Ils étoient d'une pierre
blanche, mêlée de petits
brillans
:
ils étoient tous de
même grandeur & de même
figure, & ont dans oeuvre
cinq pieds & demi de
long
, un pied & demi de
large,avec un pied de creux
à l'un des bouts, huit pouces
de large & de creux à
l'autre bout, & deux pouces
d'épaisseur par-tout.
Leurs couvertures étoient
de lamême pierre ôc du
même travail
,
figurées en
rond par le dehors, ôc
creuses de six pouces par le
dedans:mais toutes ont été
rompuës, & l'on n'en voit
que des morceaux, par où
l'on juge de leur nature &
de leur façon. Quant à l'autel,
il est en son entier,
tour d'une piece: il a quatre
pieds & demi de long,
vingt pouces de large, &
quarante de hauteur.Il s'est
trouvé des têtes & des os
dans tous ces cercüeils., qui
étoient pointez vers lorient,
& avoient l'autel à
leur pied, & c'est apparemment
pour les tourner de la
forte, que les cereüeils »-
voient été rangez, non pas
du haut en bas du coteau,
mais en travers, comme
je l'ai observé. Ce coteau senomme Devoye
,
&
est du finagedeMesrey,
village autrefois l'un des
fauxbourgs de Bar sur Seine
, d'une situation trésbelle
& trés-avantageuse,
sur le penchant d'une colline,
qui a l'Ourse d'un côté
, & l'Arce de l'autre
)
avec la Seine à ses pied.)
où ces deux rivieres se jettent
en moins de mil pas
de distance. Quelques-uns
disent que le nom de Mefrey
vient de Mesraint, l'un
des petits-fils de Noë :
mais les autres ne remontant
pas si haut, à cause
de la difficulté de la preuve,
se contentent de l'attribuer
à Mithra, Dieu ou
Décesse des Gaulois; comme
ils attribuent celui de
Baleno village voisin
,
à
Balenus,autre Dieu de nos
ancêtres; & ceux de Polis,
appellé Choiseüil depuis
quelques années, & de Pô"
lise, terre du même voisinage,
à Isis & à Osiris, en
joignant le nom de ces deux
Divinicez au mot Pol ou
Polus, qui signifie ciel ou
residence. Peut-être que
ce coteau étoit un hospice
ou une habitation des
Dieux, & que les corps
que contenoient les cercüeils,
avec l'autel à leur
tête,étoient ceux de quelques
Divinitez du pays; ou
plutôt, comme ce coteau
produit du vin trés-bon, il
étoit feulement consacré à
Baccus & aux Dieux de sa
suite, & que les morts des
cercüeils n'étoient que
quelques Sacrificateurs de
ces Divinitez Bachiques,
Druides ou autres. Et voila
ce que j'en sçai, & ce que
j'en juge. Al'égard du mot
de Ricci, qui se trouve sur
tous ces tombeaux
P
c'est
apparemment le nom du
bourg de Ricci, où ils ont
été fabriquez. Il y a trois
bourgs nommez Ricci, qui
ont reçu ce nom d'un Chef
des Helvetiens, c'est à dire
Suisses, appellé Rie. Les
troupes qu'il commandoit
étoient de trois differens
cantons. Elles inonderent
nos campagnes;Cesar,
qui les repoussa,ayant permis
à quelques-uns de ces
peuples vaincus d'habiter
cette contrée, ils bâtirent
trois grands bourgs, qui
sont ceux dont je vous par-
};
le. Ce que l'on croit de l'origine
des Ristous, ou Vicelois,
a de grandes apparences
de verité, & Confir-
I me bien ce qu'on dit de
: Bar sur Seine & de Bar sur
Aube, que ces deux villesassises
sur deux rivieres,
étoient les barres
ou barrièresdesHeduens,
ou anciens Autunois, &
les Ambobarriens, ouAmbarriens
deCesar, contre
le sentiment ordinaire de
ses interprétés. Jully Surfarce
,
village de ce voisinage,
oùsont lesrestes d'un
ancien & fort château, qu'-
en attribuë à cet Empereur,
aussi bien que ie nom de ce
lieu appelle en latin Juliafume
Et l'on peut dire encore
que les chemins Romains
qui traversent ce
pays de toutes parts, & les
medailles que l'on y rencontre,
en sont de fûres
marques. Ce qui pourroit
aussi faire croire que les
cercüeils de Devoye contenoient
plûtôt des corps,
de Romains, que des corps
de nos ancêtres:mais ce ne
sont peut-être ni des uns,
ni des autres, parce que les
Gaulois brûloient leurs
morts, au rapport même
de Cesar
,
& que les Romains
mettoient en la bouche
de ceux qu'ils enterroient
de petites pieces
d'or, d'argent &de cuivre,
pour payer à Caron le passage
du fleuve d'oubli; 6c
enfermoient quelquefois
des lampes ardentes avec
eux, pour servir à leurconduite
dans les tenebres
de l'autre monde:& l'on
n'a trouvé dans tous ces
cercüeils que des os & de
la terre, suivant l'observation
quej'en ai faite. Nean.
moins on peut penser que,
comme les Romains brûloient
par honneur quelques-
uns de leurs morts,
les Gaulois par la même
raison enterroient quelquesuns
des leurs, & que
ceux des cercueils étoient
de ce nombre, & apparemment
de quelque illustre
famille de Bar sur Seine,
qui avoir choisi la sepulture
dans sa vigne, comme
le bon pere Abraham
avoit choisi la sienne &
celle de Ces enfans dans son
champ.
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Résumé : ANTIQUITEZ. LETTRE.
Le texte décrit deux découvertes archéologiques à Bar-sur-Seine. La première concerne une boule de pierre creuse, découverte lors du creusement d'une cave. Cette boule présente une soudure et des morceaux de fer à l'intérieur. Environ vingt ans auparavant, une autre découverte avait été faite dans la même région. Elle comprenait neuf cercueils de pierre, disposés en rangées dans une vigne, ainsi qu'un autel de pierre fondue. Les cercueils, de dimensions identiques, contenaient des os et étaient orientés vers l'est, avec l'autel à leurs pieds. Le coteau où ces objets ont été trouvés, nommé Devoye, est situé entre les rivières Ourse et Arce, près de la Seine. Le texte mentionne également diverses hypothèses sur l'origine des noms des villages voisins et sur la possible signification religieuse ou historique des découvertes. Il évoque la présence de chemins romains et de médailles, suggérant une influence romaine. Cependant, il est noté que les Gaulois avaient généralement l'habitude de brûler leurs morts, tandis que les Romains plaçaient des objets spécifiques dans les tombes. Ces éléments soulèvent des questions sur les pratiques funéraires et les influences culturelles dans la région.
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3562
p. 88-89
CHANSON nouvelle.
Début :
Vous dont la voix est si touchante, [...]
Mots clefs :
Chanson, Voix, Rossignols, Jalousie, Ambroisie, Gosier
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON nouvelle.
CHANSON
nouvelle.
Vousdont la voix est sitouchante,
Vousy roffignalsjaloux,
îQt que Phtlischante
VOUI êAtes muets & rem-
'- :" pansy
Commesivont étiez dcj*
chargé d'enfans.
jiu lieu de voui laisser
mou-
1
mourir de jalouse,
Arrosezdecette ambroisie
Vospetits gosiersalterez;
Sur elle vous triompherez:
Sur elle soyez surs d'eln..
porter la victoire, *
Car elle refuse de boire.
nouvelle.
Vousdont la voix est sitouchante,
Vousy roffignalsjaloux,
îQt que Phtlischante
VOUI êAtes muets & rem-
'- :" pansy
Commesivont étiez dcj*
chargé d'enfans.
jiu lieu de voui laisser
mou-
1
mourir de jalouse,
Arrosezdecette ambroisie
Vospetits gosiersalterez;
Sur elle vous triompherez:
Sur elle soyez surs d'eln..
porter la victoire, *
Car elle refuse de boire.
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3563
p. 89-90
BOUQUET. Par feu M. Laîné.
Début :
Que de Poëtes aujourd'hui Ne trouvent que chardons sur les bords d'Hipocrene ! [...]
Mots clefs :
Bouquet, Chardons, Hippocrène, Parnasse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUQUET. Par feu M. Laîné.
BOU QJJ ET.
Par feu M. Laîné. £&e de Poëtes aujourd'hui
Ne trouvent que chardons
sur les bords
d'Hipocrene !
Sous les mains de Lainé
bouquetssefontsans
peine,
Parnasea desjardins toujoursfleuris
pour lui.
Par feu M. Laîné. £&e de Poëtes aujourd'hui
Ne trouvent que chardons
sur les bords
d'Hipocrene !
Sous les mains de Lainé
bouquetssefontsans
peine,
Parnasea desjardins toujoursfleuris
pour lui.
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3564
p. 90-99
ODE.
Début :
Cruelle Mere des Amours, [...]
Mots clefs :
Ode, Tyrannie, Délices, Caprices, Flamme, Promesses, Caresses, Bonheur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE.
0 DE.
CRuelle Mere des Amours,
Toyque j'ai si long-temps
servie,
Cesse enfind'agiter ma vie, !
j
Et laisse en paix mes derniersjours;
.,' i. Ta tyrannie & tes caprices
Fontpayer trop cher tesdelices:
C'esttrop gemir dans ta,
<
;Brise prison, !. r
les
fersqui m'y retiennent,
Et permets que mes voeux
obtiennent
£es fruits tardifs de ma raison.
Déjà m'échape le bel âge
Qui convient a tes favoris
Et des ans le sensible outrage
H ij
Me va donner des cheveux
gris.
Si pour moy le dessein de
plaire
Devient un espoir temeraire,
Que puis je encore desirer?
Quelle erreur de remplir
mon ame
D'une vive & constanteflâme
Quejene sçaurois inspirer î
Quand on sçait unir & coû-
E'n:.d>,e!ux cfoeounrsdmrêemes-fètt* timens,
1 - -
Et que les yeux de deux
amans
s Sçavent sentendre & se rér
pondre;
Quand on le livre tout le
jour
Aux soins d'un mutuel a.
mour,
Dans quels transports Fame
estravie
- Dans ces, momens deli.Mcieux!
Un mortel porte-t-il envie
A la felicité des Dieux?
tnMaeis lf'amloercesde tes proN'eut
que trop l'art de m'é.
bloüir;
Reserve toutes tes caresses
A l'heureux âge d'en jouir:
Etreins de la plus forte chaîne
L'ardent Cleon, la jeune
Ismene,
Vole où t'appellent leurs
desirs,
Fais-les mourir, fais les re.
vivre,
Et que ta faveur les enyvre
D'un torrent d'amoureux
plaisirs.
:
,': :
Pour moy dans un cham-
Ou pêtre azile,
l
l'Arroux de ses claires
eaux
Baigne le pied de nos coteaux
, Je cherche un bonheur
plus tranquile,
Sur des fleursmollement
couché,
liAvec un esprit détaché
1 Des biens que le courtilan
brigue;
Sur moy le pere du repos,
1 Le sommeil,dune main
prodigue
Versera ses plus doux pa.
vots.
Je verrai quelquefois éclore
Dans les prez les aimables fleurs,
Odorantes filles des pleurs
Que verse la naissante aurore;
Je verrai tantôt mes guerets
Dorez par la blonde Cerés;
Dans leurs temps ces dons
de Pomone
Feront pliermesespaliers,
Et mes vignobles en autone
MemM'empliront
de vastescelliers.
Mais quel trouble, & quelles
alarmes
Viennent me saisir malgré
moy!
Pourquoy, Cephise
,
helas!
pourquoy
Ne puis-je retenir mes larmes?
Dans mon sein je les sens
couler.
Je rougis, je ne puis parler,
Un cruel ennui me dévore.
Ah Venus! ton fils est vainqueur:
Oui, Cephise, je brûle li
core,
Tu regnes toûjours sur mon
coeur.
Quelquefois la douceur
d'unsonçe
Te rend sensible à mes
transports.
Charmes secrets
3
divins
p rre/ors,
N'êtes-vous a lors qu'un
mensonge ?
Une autre fois avec dédain
Tute d robes fous ma
cnrx\n
c
J'embrasse une ombre sur
gitive,
Et te cherchant à mon réveil
,- Je hais la clarté qui me prive
Des doux fantômes du sommeil.
CRuelle Mere des Amours,
Toyque j'ai si long-temps
servie,
Cesse enfind'agiter ma vie, !
j
Et laisse en paix mes derniersjours;
.,' i. Ta tyrannie & tes caprices
Fontpayer trop cher tesdelices:
C'esttrop gemir dans ta,
<
;Brise prison, !. r
les
fersqui m'y retiennent,
Et permets que mes voeux
obtiennent
£es fruits tardifs de ma raison.
Déjà m'échape le bel âge
Qui convient a tes favoris
Et des ans le sensible outrage
H ij
Me va donner des cheveux
gris.
Si pour moy le dessein de
plaire
Devient un espoir temeraire,
Que puis je encore desirer?
Quelle erreur de remplir
mon ame
D'une vive & constanteflâme
Quejene sçaurois inspirer î
Quand on sçait unir & coû-
E'n:.d>,e!ux cfoeounrsdmrêemes-fètt* timens,
1 - -
Et que les yeux de deux
amans
s Sçavent sentendre & se rér
pondre;
Quand on le livre tout le
jour
Aux soins d'un mutuel a.
mour,
Dans quels transports Fame
estravie
- Dans ces, momens deli.Mcieux!
Un mortel porte-t-il envie
A la felicité des Dieux?
tnMaeis lf'amloercesde tes proN'eut
que trop l'art de m'é.
bloüir;
Reserve toutes tes caresses
A l'heureux âge d'en jouir:
Etreins de la plus forte chaîne
L'ardent Cleon, la jeune
Ismene,
Vole où t'appellent leurs
desirs,
Fais-les mourir, fais les re.
vivre,
Et que ta faveur les enyvre
D'un torrent d'amoureux
plaisirs.
:
,': :
Pour moy dans un cham-
Ou pêtre azile,
l
l'Arroux de ses claires
eaux
Baigne le pied de nos coteaux
, Je cherche un bonheur
plus tranquile,
Sur des fleursmollement
couché,
liAvec un esprit détaché
1 Des biens que le courtilan
brigue;
Sur moy le pere du repos,
1 Le sommeil,dune main
prodigue
Versera ses plus doux pa.
vots.
Je verrai quelquefois éclore
Dans les prez les aimables fleurs,
Odorantes filles des pleurs
Que verse la naissante aurore;
Je verrai tantôt mes guerets
Dorez par la blonde Cerés;
Dans leurs temps ces dons
de Pomone
Feront pliermesespaliers,
Et mes vignobles en autone
MemM'empliront
de vastescelliers.
Mais quel trouble, & quelles
alarmes
Viennent me saisir malgré
moy!
Pourquoy, Cephise
,
helas!
pourquoy
Ne puis-je retenir mes larmes?
Dans mon sein je les sens
couler.
Je rougis, je ne puis parler,
Un cruel ennui me dévore.
Ah Venus! ton fils est vainqueur:
Oui, Cephise, je brûle li
core,
Tu regnes toûjours sur mon
coeur.
Quelquefois la douceur
d'unsonçe
Te rend sensible à mes
transports.
Charmes secrets
3
divins
p rre/ors,
N'êtes-vous a lors qu'un
mensonge ?
Une autre fois avec dédain
Tute d robes fous ma
cnrx\n
c
J'embrasse une ombre sur
gitive,
Et te cherchant à mon réveil
,- Je hais la clarté qui me prive
Des doux fantômes du sommeil.
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Résumé : ODE.
Le texte est une plainte adressée à l'amour, personnifié par la déesse Vénus. Le narrateur exprime son désir de mettre fin à ses tourments amoureux, soulignant que la tyrannie et les caprices de l'amour lui ont causé trop de souffrances. Il se sent prisonnier de ses désirs et aspire à une vie plus tranquille, loin des tourments de l'amour. Il évoque son âge avancé, qui le rend incapable de plaire, et regrette les moments de bonheur partagé avec un amant. Le narrateur imagine un bonheur paisible au bord de l'Arroux, entouré de la nature et des fruits de la terre. Cependant, il est tourmenté par des larmes et un cruel ennui. Il reconnaît finalement que l'amour, incarné par Vénus et son fils Cupidon, règne toujours sur son cœur. Il oscille entre moments de douceur et de dédain, cherchant en vain à échapper à son emprise.
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3565
p. 99-104
CANONISATION de Saint Pie.
Début :
Les Jacobins du grand Convent de la ruë S. Jacques de Paris [...]
Mots clefs :
Saint-Pie, Convent, Procession, Cardinal, Canonisation, Communauté, Jacobins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CANONISATION de Saint Pie.
C:ANONISATION desaint Pie.
L Es Jacobins du grand
Convent de la ruë S. Jacques
de Paris viennent de
solemniser avec beaucoup
d'édification & de magnificence
la Canonisation de
saint Pie Pape
,
Religieux
de leur Ordre. Voici ce qui
s'est passé de plus remarquable
dans cette folemni-
Bité, l'une des plus belles
qui se soient faites depuis
un siecle.
Toute l'Eglise de ces Peres
étoit magnifiquement
tapissee,audessusdugrand
Autel paroissoit dans un
enfoncement la Statuë du
Saint. Il etoit revêtu du camail,
du rocher, & de la
robe blanche des Souve-,
rains Pontises, à genoux
devant un crucifixd'argent.
Le Jeudi4. May M. l'Abbé
Pirot,premier Grand
Vicaire de S. E. M.le Cardinal
de Noailles, se transporta
sur les deux heures
après midi au grand Convent,
dont la Communauté
le reçut avec beaucoup de
respect ôc de joye. S'étant
placé en habit de ceremonie
devant le grand Autel,
il fit à haute voix la lecture
de la Bulle de cette Canonisation
; aprés quoy l'on
chanta,avec leTeDeum,
l'Antienne & l'Oraison du
Saint.
Le Vendredi 5. May
jour de la fête de saint Pie,,
les trois Communautez des
Jacobins de Paris partirent
du grand Convent en procession,
vers les huit heuresdu
matin,precedée par
une banniere où le Saint
étoit peint aunaturel. Cette
Procession marcha droit
à Nôtre-Dame, pour aller
au-devant de S. E. M. le
Cardinal de Noailles, qui
alloit celebrer pontificalement
la Metre ôc commencer
la solemnité. Il marcha
toujours à pied depuis sa
Cathedrale jusqu'au grand
Convent, qui en est fort
éloigné. Son Chapitre fuu
vit ion exemple;il marcha
precedé de huit Chapitres
ou Collégiales. S. E. celebra
la grande Meise) chantée
par la Musique de Nôtre-
Dame.
Les principalesParoisses
& les Communautez des
Convens y ont étéen procession.
Le Reverend Pere la
Place, Docteur de Sorbonne,
& Religieux du
même Convent, a composé
un livre intitulé
1
Le
Triomphe desaint Pie, où il
a écritl'abregé de la vie
du Saint.
L Es Jacobins du grand
Convent de la ruë S. Jacques
de Paris viennent de
solemniser avec beaucoup
d'édification & de magnificence
la Canonisation de
saint Pie Pape
,
Religieux
de leur Ordre. Voici ce qui
s'est passé de plus remarquable
dans cette folemni-
Bité, l'une des plus belles
qui se soient faites depuis
un siecle.
Toute l'Eglise de ces Peres
étoit magnifiquement
tapissee,audessusdugrand
Autel paroissoit dans un
enfoncement la Statuë du
Saint. Il etoit revêtu du camail,
du rocher, & de la
robe blanche des Souve-,
rains Pontises, à genoux
devant un crucifixd'argent.
Le Jeudi4. May M. l'Abbé
Pirot,premier Grand
Vicaire de S. E. M.le Cardinal
de Noailles, se transporta
sur les deux heures
après midi au grand Convent,
dont la Communauté
le reçut avec beaucoup de
respect ôc de joye. S'étant
placé en habit de ceremonie
devant le grand Autel,
il fit à haute voix la lecture
de la Bulle de cette Canonisation
; aprés quoy l'on
chanta,avec leTeDeum,
l'Antienne & l'Oraison du
Saint.
Le Vendredi 5. May
jour de la fête de saint Pie,,
les trois Communautez des
Jacobins de Paris partirent
du grand Convent en procession,
vers les huit heuresdu
matin,precedée par
une banniere où le Saint
étoit peint aunaturel. Cette
Procession marcha droit
à Nôtre-Dame, pour aller
au-devant de S. E. M. le
Cardinal de Noailles, qui
alloit celebrer pontificalement
la Metre ôc commencer
la solemnité. Il marcha
toujours à pied depuis sa
Cathedrale jusqu'au grand
Convent, qui en est fort
éloigné. Son Chapitre fuu
vit ion exemple;il marcha
precedé de huit Chapitres
ou Collégiales. S. E. celebra
la grande Meise) chantée
par la Musique de Nôtre-
Dame.
Les principalesParoisses
& les Communautez des
Convens y ont étéen procession.
Le Reverend Pere la
Place, Docteur de Sorbonne,
& Religieux du
même Convent, a composé
un livre intitulé
1
Le
Triomphe desaint Pie, où il
a écritl'abregé de la vie
du Saint.
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Résumé : CANONISATION de Saint Pie.
Les Jacobins du grand couvent de la rue Saint-Jacques à Paris ont célébré la canonisation de saint Pie, pape et membre de leur ordre, avec solennité et magnificence. La cérémonie, l'une des plus belles depuis un siècle, a débuté le jeudi 4 mai. M. l'Abbé Pirot, premier grand vicaire du Cardinal de Noailles, a lu la bulle de canonisation à haute voix devant le grand autel, suivie du Te Deum, de l'antienne et de l'oraison du saint. Le vendredi 5 mai, jour de la fête de saint Pie, les trois communautés des Jacobins de Paris ont participé à une procession matinale vers Notre-Dame pour accueillir le Cardinal de Noailles, qui a célébré la messe pontificale. Le cardinal, accompagné de son chapitre et de huit autres chapitres ou collégiales, a marché à pied jusqu'au grand couvent. La messe a été chantée par la musique de Notre-Dame, et les principales paroisses et communautés des couvents ont participé en procession. Le Père La Place, docteur de Sorbonne et religieux du même couvent, a composé un livre intitulé 'Le Triomphe de saint Pie', contenant un abrégé de la vie du saint.
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3566
p. 104-107
Parodie ou explication de l'Enigme dont le mot est le Lacet.
Début :
Pointu par mes ferets à mes extremitez, [...]
Mots clefs :
Ferret, Torture, Ferrer, Corset, Paysanne, Jour ouvrable, Serpent, Souplesse, Trous
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie ou explication de l'Enigme dont le mot est le Lacet.
Parodie ou explication de
l'Enigme dont le mot
est le Lacet.
p Ointu par mes ferets
à mesextremtez,
Et brillantpar mes sommitez,
Parfois,serrant un corps,
je mets à la torture
Femme portant deux
fruits, ou trois par
avanture,
Quon peut dire être
double ou triple crCAture.
Fille elle mesouffroitserré
plus volontiers,
Aprés quellem'avoit accourci
de moitié:
Par accourci j'entens te-
nantmoins longue
place,
Que quand fêtoùi gisant
defort mauvaisegrace
Sur sa table ou sur son
fauteuil.
En ferrant trop la cartisanne
Du corset d'une paysanne,
Du curieux Colin je borne
le coup d*oeils
Serrant un corps jetiens
Claudine en équilihre.
Le Dimanche à Paris redouble
mon employ,
Plûtôt le jour ouvrable on sypasse demoy.
Tfun serpent à peu prel
j'ai la forme& l'allurey
Et lasouplesse& latournure.
Le jour je me tiens dans
mestrous,
Et la nuit je les quitte
tous.
l'Enigme dont le mot
est le Lacet.
p Ointu par mes ferets
à mesextremtez,
Et brillantpar mes sommitez,
Parfois,serrant un corps,
je mets à la torture
Femme portant deux
fruits, ou trois par
avanture,
Quon peut dire être
double ou triple crCAture.
Fille elle mesouffroitserré
plus volontiers,
Aprés quellem'avoit accourci
de moitié:
Par accourci j'entens te-
nantmoins longue
place,
Que quand fêtoùi gisant
defort mauvaisegrace
Sur sa table ou sur son
fauteuil.
En ferrant trop la cartisanne
Du corset d'une paysanne,
Du curieux Colin je borne
le coup d*oeils
Serrant un corps jetiens
Claudine en équilihre.
Le Dimanche à Paris redouble
mon employ,
Plûtôt le jour ouvrable on sypasse demoy.
Tfun serpent à peu prel
j'ai la forme& l'allurey
Et lasouplesse& latournure.
Le jour je me tiens dans
mestrous,
Et la nuit je les quitte
tous.
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Résumé : Parodie ou explication de l'Enigme dont le mot est le Lacet.
Le texte décrit une énigme dont le mot est 'le Lacet'. Le lacet est pointu, brillant, et peut serrer un corps. Il est comparé à un serpent par sa forme et sa souplesse. Les filles le portent serré et long. Son usage est plus fréquent le dimanche à Paris. Il se trouve dans les trousses le jour et les quitte la nuit.
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3567
p. 110-120
MORTS.
Début :
Dame Loüise - Therese de Brichanteau, fille de feu Messire Loüis [...]
Mots clefs :
Famille de Brichanteau, Chevalier de l'Ordre du Jour, Bataille de Dreux, Ambassadeur
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS. Dame Loüife. Therefe de Brichanteau ,fille de feu Meffire Louis- Faufte de Brichanteau , Marquis deGALANT Tia Nangis ; & de Dame Ma· rie Henriette d'Alangnyde Rochefort,quiavoit épousé le 22. Septembre1710. Meffire Pierre François-Georgesd'Entreigues,Comte de Meillan & de Charenton en Berry, mourut au commencement de May. LafamilledeBrichanteau efttrés-ancienne; elle tire fon nom d'une Terre dans la Beauce, dite Brichantel, ou Brichanteau. Onenconnoît les Seigneurs depuis l'an 1330. car Jean de Brichanteauvivoit alors,&laif112 MERCURE fa Jean II. pere deRobert, duquel vint Charles, & ce dernier eutLouis,quiépou fa MariedeVeres,heritiere de Beauvais Nangis, &c. dans la Brie. 1. Nicolas de Brichanteau , Seigneur de Beauvais Nangis,Chevalier del'Ordredu Roy,Capitainedeso.hommes d'armes, &c. fe fignala en diverſes occafions. Il mourutd'unebleſſurereçûë àlabatailledeDreuxen:5621 Antoinede Brichanteau Marquis deNangis, Colol nelduregiment desGardes, AmbafGALANT. 4143 Ambaſſadeur en Portugal , fur fait Chevalier des Ordres duRoyen 1595. Ilavoit épousé Antoinettte de la Rochefoucault , Dame de Linieres, fille puînée & heritiere de Charles & de Francoife Chabot. Benjamin de Brichanteau , Evêque & Duc de Laon,Abbédefainte Geneviéve & de Barbeaux , fut nomméà cet Evêché aprés Geoffroy de Billy fon parenten 1612. Ilmourut àParis le 13 Juillet 1619.L'on voit encore fon tombeau dans K May1713.114 MERCURE l'Eglife defainteGenevieve. Philibert deBrichanteau, Abbé de faint Vincent de Laon, en fut auffi Evêque aprés fon frère, & mourut vers l'année 1652. › Nicolas de Brichanteau, Chevalier des Ordres du Roy,époulaen i.nocesAimée Françoife de Roche fort , mortele 9. Juin 1644 Alphonfe de Brichanteau , Marquis de Nangis, Mestre de Camp du regi ment de Picardie, mourut des bleffures qu'il reçut au fiege de Bergues-Vinox le 1GALANT 115 15. Juillet 1658. Il a laiffé un fils pofthume d'Anne-Angelique Alongui fon époufe,fille puînée de Louis d'A longui, Marquis de Rochefort , Baron de Craon , de Baillif, de Berry, Chevalier desOrdresduRoi;& deMarie Hubert deMontmort. : La famille de Brichan7 teau eft alliée à celle de la Rochefoucaut , deBailleul, de Montmort, &c. DameMarieBrillarddu Perron , veuve de M. Jacques deGruel de la Fritte , Kij116 MERCURE Seigneur de Boiſmont, de Foffes,&c.mourutle7.Mai Lafamille duPerron eft originaire de la baffeNor mandie. Jacquesdu Perron Cardinal Prêtre dutitre de fainte Agnés,grand Aumô nier de France,Evêqued'E vreux, & depuis Archevê que de Sens, étoit de cette Maifon. Ilvintau mondele 25. Novembre 1556. Julien du Perron, Gentilhomme fçavant,luiappritla Langue Latine & les Mathematiquesjufqu'à l'âge de10. ans. Depuis de temps ce jeuneGALANT. 117 hommeapprit lui-même la Langue Greque& laPhilo fophie. La paix étant faite en France,Philippe Defpor tes, Abbé de Tyron, le fit connoître àla CourduRoy Henri III. qui eutbeaucoup d'eftime pour lui. Il donna de grandes preuves defon efprit , foit dans les confe rences particulieres , foit dansfes ouvrages, ſoit dans fesdifputes contreles Prote, ftans.LeRoylechoifitpour faire l'oraifon funebre de la Reine d'Ecoffe. Ilfit même celle deRonfard, & aprés la118 MERCURE mortdu DucdeJoyeuſefon protecteur , en 1587. ilcom pofa le Poëme que nous a vons encore parmi fes œu vres. Il convainquit par fes folides raifonnemens plu fieurs illuftres Proteftans , qui quitterent leurs erreurs. HenrySponde,depuis Evêque dePamiers , futune de fes conquêtes. Celle duRoi Henryle Grandlui eftpref que toute dûë. CeMonar quel'envoïa àRomepourle reconcilier. Ilfut facré Evê que d'Evreux à Rome. A fonretourenFrance, ayantGALANT. 119 lû lelivrede Dupleffis-Mornay contre l'Euchariſtie, il yremarquaungrand nombredefautes;&dans laconference de Fontainebleau il remporta une illuftre victoire fur ce celebre Protef tant. Ilfutfait Cardinal en 1604. par le Pape Clement rle VIII. Ilaffifta à la creation du PapePaulV. & fut l'ornement du Sacré College des Cardinaux. Il entreprit, à la follicitation du Roy Henryle Grand,la réponfe au Royde la Grande Bretagne, & fut nommé àl'Ar120 MERCURE chevêché de Sens. IlfutenvoyéàRomeavec leCardinaldeJoyeuſe, pourterminerlesdifferens qui étoient entre le Pape Paul V. & les Venitiens. Ce Pape témoignoit tant de déference pour les fentimens du Cardinaldu Perron,qu'ildiſoir: Prions Dieu qu'il inſpire le CardinalduPerron,carilnous perfuadera tout ce qu'il voudra. Ilmourut à Paris le S. Septembre 1618. âgé de 63. ans. JeanduPerronfonfrere lui fucceda à l'Archevêché deSens.120
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Résumé : MORTS.
Le texte relate la mort de plusieurs personnalités et fournit des informations sur leurs familles et leurs exploits. Dame Loüife Therefe de Brichanteau, fille de Louis-Fauste de Brichanteau, Marquis de Nangis, et de Marie Henriette d'Alangny de Rochefort, épousa Pierre François-Georges d'Entreigues, Comte de Meillan et de Charenton en Berry, et mourut au début du mois de mai. La famille de Brichanteau est très ancienne et tire son nom d'une terre en Beauce. Les seigneurs de Brichanteau sont connus depuis 1330, avec Jean de Brichanteau vivant sous le règne de Jean II. Plusieurs membres de cette famille se distinguèrent par leurs exploits militaires et religieux. Nicolas de Brichanteau, Chevalier de l'Ordre du Roi et Capitaine des gens d'armes, se signala en diverses occasions et mourut d'une blessure reçue à la bataille de Dreux. Antoine de Brichanteau, Marquis de Nangis, fut Colonel du régiment des Gardes et Ambassadeur en Portugal, et fut fait Chevalier des Ordres du Roi en 1595. Benjamin de Brichanteau, Évêque et Duc de Laon, mourut à Paris le 13 juillet 1619. Philibert de Brichanteau, également Évêque de Laon, mourut vers 1652. La famille de Brichanteau est alliée à celles de La Rochefoucault, de Bailleul, et de Montmort. Le texte mentionne également Dame Marie Brillard du Perron, veuve de Jacques de Gruel de la Fritte, et la famille du Perron, originaire de Basse-Normandie. Jacques du Perron, Cardinal et Archevêque de Sens, fut un grand érudit et diplomate, connu pour ses œuvres et ses disputes contre les protestants. Il mourut à Paris le 5 septembre 1618. Son frère Jean du Perron lui succéda à l'Archevêché de Sens.
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3568
p. 108-110
ENIGME.
Début :
Lorsque je fais mon exercice, [...]
Mots clefs :
Rasoir
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME,
Lorsquejefais monexer.
cice, Je rends l'homme muet, en fais un jaquemard.
Dés qu'il est au carcan je
le mets au supplice,
Pour peu que je fasse un
eCArl.
Malheur à l'avare vieillard
Quilui-même si martynfe,
Et qui sur lui me donne
prife.
Pour frustrer de ses droits
mon adroit gouverneur
, A d'autres vieux je fais
honneur,
En cachant unpeu de leur
âge.
j*ai quelquefois servi la
rage,
Et par des coups adroits
fatservi la pitié.
Je prends parfois aussi les
hommes par le pied,
Leurfaisantfaire la grimace . 4
Tantmieuxpourquije cours toûjours lége
rement ;
Cardans la route queje trace
Nul ne'm'arrêteimpunément.
Lorsquejefais monexer.
cice, Je rends l'homme muet, en fais un jaquemard.
Dés qu'il est au carcan je
le mets au supplice,
Pour peu que je fasse un
eCArl.
Malheur à l'avare vieillard
Quilui-même si martynfe,
Et qui sur lui me donne
prife.
Pour frustrer de ses droits
mon adroit gouverneur
, A d'autres vieux je fais
honneur,
En cachant unpeu de leur
âge.
j*ai quelquefois servi la
rage,
Et par des coups adroits
fatservi la pitié.
Je prends parfois aussi les
hommes par le pied,
Leurfaisantfaire la grimace . 4
Tantmieuxpourquije cours toûjours lége
rement ;
Cardans la route queje trace
Nul ne'm'arrêteimpunément.
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3569
p. 121-131
HARANGUE de la Reine d'Angleterre à son Parlement.
Début :
MYLORDS, & MESSIEURS, Je finis la derniere Seance en vous remerciant [...]
Mots clefs :
Paix, Harangue, Peuple, Reine d'Angleterre, Assemblée, Ratification, Dépenses publiques, Providence divine, Fidélité, Affection
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texteReconnaissance textuelle : HARANGUE de la Reine d'Angleterre à son Parlement.
H A R A N GU E
de la Reine d'Angle-
: terre àson Parlement.
MYLORDS,&
Messieurs,
( Je finis la derniere Sean
ce en vous remerciant des
assurances solemnelles que
vous m'aviez données, par
le moyen desquelles je me
fuis trouvée en estat de furmonter
les difficultez qu'-
on avoit concertées pour
empescher la Paix generale.
J'ay differé la Seance
jusqu'à present, desirant de
vous communiquer à vostre
premiere Assemblée le
succez de cetteimportante
affaire. C'est donc avec un
grand plaisir que je vous
dis que la Paix est signée,
& que dans peu de jours les
ratifications feront eschangées.
La negociation a tiré en
de si grandes longueurs,
que tous nos Alliez ont eu
du temps suffisamment
pour regler leurs differents
interests. Quoyque les despenses
publiques ayent esté
augmentées par ces delais,
j'espere que mes peuples les
su pporteront, puisque nous
avons heureusement obtenu
la fin que nous nous estions
proposée. Ce que j'ay
fait pour la seureté de la
succession Protestante&la
parfaite amitié qui est entre
moy & la Maison de
Hanover,doit convaincre
ceux qui nous souhaittent
du bien, & qui aiment le
re pos & la seureté de leur
pays, combien sont inutiles
les attentats qu'on a
faits pour nous diviser, &
que ceux qui voudroient se
faire un merice de separer
nos interests ne reüssiront
jamais dans leurs mauvais
desseins.
Messieurs de la Chambre
des Communes.
On a fait autant de progrez
pour diminuer les despenses
publiques, que les
circonstances des affaires
l'ont pû permettre.
Je laisse entierement à
mon Parlement lefoin de
voir quelles forces feront
necessaires pour assurernostre
commerce par Mer, &
pour les gardes & les garnisons.
Mettez vous vousmesmes
en seureté
, & je
seray satisfaire. Aprés la
protection de la Providence
divine, je me repose sur
la fidelité & l'affection de
mon peuple, & je n'ay pas
besoin d'autre garant. Je
recommande à vos soins les
braves gens qui ont bien
servi par Mer & par Terre
durant cette guerre,& qui
ne peuvent estre employez
en temps de Paix.
Il faut aussi que je vous
demande de pourvoir aux
subsides que vous jugerez
necessaires, & d'y a pporter
toute la diligence qu'il faudra
pour vostre commodité
& pour le servicepublic.
Mylords & Messieurs,
Les grands avantages que
j'ayobtenus pour mes Sujets
, ont causé beaucoup
d'opposition & de longs délais
à cette Paix. Ce m'est
une grande satisfaction de
voir qu'il feraau pouvoir
de mon peuple de reparer.
peu à peu ce qu'il a souffert
durant cette si longue& si
onereuse guerre.
Il est de vostre interest
d'employer vos soins à rendre
nostre Commerce dans
les pays estrangersaussi aisé
que le peut permettre le
credit de la Narion, & à
choisirles moyens les plus
propres pour avancer &
encourager nostre Commerce
& nos Manufactures
au dedans, & particulierement
la pesche qu'on
peut augmenter pourtous
nos gens inutiles: ce qui
fera d'un grand avantage,
mesmeauxendroits les plus
éloignez de ce Royaume.
Dans la derniere Seance
on mit devant vous plusieurs
choses que le poids
& la multiplicité des affaires
ne permirent pas de
finir. J'espere que vous
prendrezun temps propre
à y donner toute la con sideration
qu'elles meritent.
Je ne fçaurois pourtant
m'empescher de vous marquer
expressément le déplaisir
que j'ay de la licence
sans exemple qu'on
prend de publier des libelles
seditieux & scandaleux.
L'impunité de telles pratiques
a encouragé leblafpheme
contre toutes les
choses les plus sacrées ,&
répandu des opinions qui
tendent à la deftrudion de
toute forte de Religicn &
de Gouvernement. On a
ordonnéde faiie des pourfuites;
mais il faut de nouvelles
Loix pour arrelter ce
mal naissant & vos plus
grands efforts chacun dans
son posse,pour le décourager.
Lacouftumeimpiede?
duels demande au/ïi qu'on
y apporte un remede
prompt & efficace.
Prefenrement que nous
sommes en paix au dehors,
je vous conjure de faire vos
derniers efforts pour calmer
les esprits au dedans,
afin de cultiver les arts pacifiquîs,&
qu'une jalousie
mal fondée formée par une
fadtion, & fomentee par
une rage de parti ne puifïb
effeauer ce que nos ennemis
n'ont pu faire.
Je prie Dieu qu'il dirige
toutes vos déliberations
pour lagloire & pour le
bien du peuple,&c.
de la Reine d'Angle-
: terre àson Parlement.
MYLORDS,&
Messieurs,
( Je finis la derniere Sean
ce en vous remerciant des
assurances solemnelles que
vous m'aviez données, par
le moyen desquelles je me
fuis trouvée en estat de furmonter
les difficultez qu'-
on avoit concertées pour
empescher la Paix generale.
J'ay differé la Seance
jusqu'à present, desirant de
vous communiquer à vostre
premiere Assemblée le
succez de cetteimportante
affaire. C'est donc avec un
grand plaisir que je vous
dis que la Paix est signée,
& que dans peu de jours les
ratifications feront eschangées.
La negociation a tiré en
de si grandes longueurs,
que tous nos Alliez ont eu
du temps suffisamment
pour regler leurs differents
interests. Quoyque les despenses
publiques ayent esté
augmentées par ces delais,
j'espere que mes peuples les
su pporteront, puisque nous
avons heureusement obtenu
la fin que nous nous estions
proposée. Ce que j'ay
fait pour la seureté de la
succession Protestante&la
parfaite amitié qui est entre
moy & la Maison de
Hanover,doit convaincre
ceux qui nous souhaittent
du bien, & qui aiment le
re pos & la seureté de leur
pays, combien sont inutiles
les attentats qu'on a
faits pour nous diviser, &
que ceux qui voudroient se
faire un merice de separer
nos interests ne reüssiront
jamais dans leurs mauvais
desseins.
Messieurs de la Chambre
des Communes.
On a fait autant de progrez
pour diminuer les despenses
publiques, que les
circonstances des affaires
l'ont pû permettre.
Je laisse entierement à
mon Parlement lefoin de
voir quelles forces feront
necessaires pour assurernostre
commerce par Mer, &
pour les gardes & les garnisons.
Mettez vous vousmesmes
en seureté
, & je
seray satisfaire. Aprés la
protection de la Providence
divine, je me repose sur
la fidelité & l'affection de
mon peuple, & je n'ay pas
besoin d'autre garant. Je
recommande à vos soins les
braves gens qui ont bien
servi par Mer & par Terre
durant cette guerre,& qui
ne peuvent estre employez
en temps de Paix.
Il faut aussi que je vous
demande de pourvoir aux
subsides que vous jugerez
necessaires, & d'y a pporter
toute la diligence qu'il faudra
pour vostre commodité
& pour le servicepublic.
Mylords & Messieurs,
Les grands avantages que
j'ayobtenus pour mes Sujets
, ont causé beaucoup
d'opposition & de longs délais
à cette Paix. Ce m'est
une grande satisfaction de
voir qu'il feraau pouvoir
de mon peuple de reparer.
peu à peu ce qu'il a souffert
durant cette si longue& si
onereuse guerre.
Il est de vostre interest
d'employer vos soins à rendre
nostre Commerce dans
les pays estrangersaussi aisé
que le peut permettre le
credit de la Narion, & à
choisirles moyens les plus
propres pour avancer &
encourager nostre Commerce
& nos Manufactures
au dedans, & particulierement
la pesche qu'on
peut augmenter pourtous
nos gens inutiles: ce qui
fera d'un grand avantage,
mesmeauxendroits les plus
éloignez de ce Royaume.
Dans la derniere Seance
on mit devant vous plusieurs
choses que le poids
& la multiplicité des affaires
ne permirent pas de
finir. J'espere que vous
prendrezun temps propre
à y donner toute la con sideration
qu'elles meritent.
Je ne fçaurois pourtant
m'empescher de vous marquer
expressément le déplaisir
que j'ay de la licence
sans exemple qu'on
prend de publier des libelles
seditieux & scandaleux.
L'impunité de telles pratiques
a encouragé leblafpheme
contre toutes les
choses les plus sacrées ,&
répandu des opinions qui
tendent à la deftrudion de
toute forte de Religicn &
de Gouvernement. On a
ordonnéde faiie des pourfuites;
mais il faut de nouvelles
Loix pour arrelter ce
mal naissant & vos plus
grands efforts chacun dans
son posse,pour le décourager.
Lacouftumeimpiede?
duels demande au/ïi qu'on
y apporte un remede
prompt & efficace.
Prefenrement que nous
sommes en paix au dehors,
je vous conjure de faire vos
derniers efforts pour calmer
les esprits au dedans,
afin de cultiver les arts pacifiquîs,&
qu'une jalousie
mal fondée formée par une
fadtion, & fomentee par
une rage de parti ne puifïb
effeauer ce que nos ennemis
n'ont pu faire.
Je prie Dieu qu'il dirige
toutes vos déliberations
pour lagloire & pour le
bien du peuple,&c.
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Résumé : HARANGUE de la Reine d'Angleterre à son Parlement.
La Reine d'Angleterre adresse un discours au Parlement pour annoncer la signature de la paix et l'échange imminent des ratifications. Les négociations ont été longues, permettant à tous les alliés de régler leurs intérêts. Bien que les dépenses publiques aient augmenté, la Reine espère que ses peuples les supporteront, car la paix a été obtenue. Elle réaffirme son engagement pour la sécurité de la succession protestante et l'amitié avec la Maison de Hanovre, condamnant les tentatives de division. La Reine laisse au Parlement le soin de déterminer les forces nécessaires pour sécuriser le commerce maritime et les garnisons. Elle recommande de prendre soin des vétérans et de pourvoir aux subsides nécessaires. Elle exprime sa satisfaction de voir que le peuple pourra réparer les dommages causés par la guerre et encourage le développement du commerce et des manufactures, notamment la pêche. La Reine déplore la publication de libelles séditieux et scandaleux, appelant à des lois pour arrêter ce fléau. Elle condamne également la coutume des duels et conjure le Parlement de calmer les esprits intérieurs pour cultiver les arts pacifiques et éviter les divisions partisanes. Elle conclut en priant Dieu de diriger les délibérations pour la gloire et le bien du peuple.
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3570
p. 131-134
Copie d'une lettre de Mr le Chevalier de Langon, à Monsieur le C. de ...
Début :
Nous amenasmes le 12. du mois d'Avril à Alicante un Vaisseau [...]
Mots clefs :
Alger, Alicante, Turc, Escadre
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texteReconnaissance textuelle : Copie d'une lettre de Mr le Chevalier de Langon, à Monsieur le C. de ...
Copie d'une Lettre de Mr le
Chevalier de Lançon
3
à
Monsieur leC. de
Nousamenafmes leIL.
du moisd'Avril à Alicante
- un Vaisseau d'Algerjnous
l'avions pris cette nuit- la
à quinze lieuës au Sudeft
.d'Alicante, la CaintcCathe.
-
rine en deux heures de
chasse futà bord; ilvoulut
nous faire croire qu'il eftoic
Anglois. Après bien de
mauvaisdifeours nous le
reconnufmes Turc a l'honneur
qu'il nous fit de nous
rendre vingt coups de canon
pour un que nous luy
avions tiré
>
& toute la
mousqueterie à la portée
du pirtoletjontirasur luy,
& en trois heures il fut rasé
de tous Tes masts. Ce suc
alors que nos deux Vaif-
[caux avancèrent à cinq
heures du matin, il leur tira
par honneur cinq à six
coups en amenanr pavillon.
Il couloit bas d'eau;
il y a eu cent quarre-vingc
dix hommes tuez, & cenc
foixanre trois pris ecflaves,
&vingt six bleaez, laplut.
part mortellement. Trente
six Chrestiens ont recouvré
leur liberté. Le
Rais, & son fils ont ellé
tuez;il estoithomme ri,
che & de consideration
parmi ceux. qui ont commandé
leurs escadres.
,
Le Vaisseau s'appelle Me-
.{àliina,percé pour quarante
six canons, nen ayant
que quarante montez; il
n'avoit pas son équipage
ordinaire, qui estoit de
quatre cens cinauante a
Anne
cinq cens hommes. Nous
n'y avons perdu que sepc
hommes,& vingt blessez,
dont sept le font morcellement.
On doit admirer la modeflie
de Mr le Chevalier
de Langon qui a fait l'action
,
& qui n'a pas dit un
mot de luy.
Chevalier de Lançon
3
à
Monsieur leC. de
Nousamenafmes leIL.
du moisd'Avril à Alicante
- un Vaisseau d'Algerjnous
l'avions pris cette nuit- la
à quinze lieuës au Sudeft
.d'Alicante, la CaintcCathe.
-
rine en deux heures de
chasse futà bord; ilvoulut
nous faire croire qu'il eftoic
Anglois. Après bien de
mauvaisdifeours nous le
reconnufmes Turc a l'honneur
qu'il nous fit de nous
rendre vingt coups de canon
pour un que nous luy
avions tiré
>
& toute la
mousqueterie à la portée
du pirtoletjontirasur luy,
& en trois heures il fut rasé
de tous Tes masts. Ce suc
alors que nos deux Vaif-
[caux avancèrent à cinq
heures du matin, il leur tira
par honneur cinq à six
coups en amenanr pavillon.
Il couloit bas d'eau;
il y a eu cent quarre-vingc
dix hommes tuez, & cenc
foixanre trois pris ecflaves,
&vingt six bleaez, laplut.
part mortellement. Trente
six Chrestiens ont recouvré
leur liberté. Le
Rais, & son fils ont ellé
tuez;il estoithomme ri,
che & de consideration
parmi ceux. qui ont commandé
leurs escadres.
,
Le Vaisseau s'appelle Me-
.{àliina,percé pour quarante
six canons, nen ayant
que quarante montez; il
n'avoit pas son équipage
ordinaire, qui estoit de
quatre cens cinauante a
Anne
cinq cens hommes. Nous
n'y avons perdu que sepc
hommes,& vingt blessez,
dont sept le font morcellement.
On doit admirer la modeflie
de Mr le Chevalier
de Langon qui a fait l'action
,
& qui n'a pas dit un
mot de luy.
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Résumé : Copie d'une lettre de Mr le Chevalier de Langon, à Monsieur le C. de ...
Le chevalier de Lançon rapporte une bataille navale près d'Alicante. La nuit du 11 avril, un vaisseau algérien a été capturé à quinze lieues au sud-est d'Alicante. Après une chasse de deux heures, le vaisseau, d'abord prétendu anglais, a été identifié comme turc après avoir riposté par vingt coups de canon. En trois heures, le vaisseau ennemi a été désarmé de tous ses mâts. À l'aube, il a tiré cinq à six coups de canon en signe d'honneur avant de se rendre. Le bilan humain est lourd : 190 hommes tués, 363 esclaves capturés, 26 blessés, dont la plupart sont morts. Trente-six chrétiens ont recouvré leur liberté. Le Rais et son fils, des figures respectées, ont été tués. Le vaisseau, nommé Mehaliina, était équipé pour quarante-six canons mais n'en avait que quarante montés. Son équipage comptait entre 450 et 500 hommes. Les pertes françaises se sont limitées à sept hommes tués et vingt blessés, dont sept grièvement. Le chevalier de Lançon est loué pour sa modestie, n'ayant pas mentionné son rôle dans l'action.
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3571
p. 134-144
MARIAGE.
Début :
Emmanuel de Rousselet Comte de Chasteau - Renand, Lieutenant General des huit [...]
Mots clefs :
Bretagne, Chevalier, Capitaine, Versailles, Mexique
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texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MARIAGE.
Emmanuel de Rousselet
Comte de Chasteaunand
,
Lieutenant General
des huit Evefchez de haute
& baffe Bretagne) Capr.
taine de Vaisseaux du Roy,
fils de François LoiïisRoufseles,
Chevalier seigneur,
Marquis de Chasteau-Renaud
,& Chevalier des Ordres
du Roy, Grand. Croix
de l'Ordre Militaire de
Saint Loiiis,Capitaine genéral
pour Sa Majesté Catholique
dans les Mers Occidentales
,
Commandant
pourSaMajeftéTresChré.
tienne toute la Province de
Bretagne,Vice-Amiral & Maréchal de France, &de
Marie- AnneRenée de la
Porte, fille & heritiere de
René de la Porte
,
Comte
d'Artois & de Crozon, &
paron de Beaumont en
Bretagne,d'Anne- Marie
du Han de Bertrie: elle est
morte au mois d'Oétobre
1696,Sea laisse de son mariage
FrançoisLoüis-Ignace
de Rousselet de Chasteau-
Renaud
,
Anne- Alberc,
Chevalier de Malte,
& Çmrnanuel deRouifeler,
qui épousa dans laChapelle
de Versailles la nuit du
-
14. au 15. Février, Mademoiselle
Marie -
Emilie de
Noailles fille de défunt
Anne Jule Duc de Noall-"
-
les, Pair & Mareflhal de
France, Chevalier des Oro
dres du Roy, Gouverneur
des Comcez de Vigueries,
de Roussillon, Conflansôc
Cerdaigne,& desVilles&
Citadelles de Perpignan,
cy-devant Premier Capitaine
des Gardes du Corps
de Sa Majesté
,
Vice -Roy
de Catalogne, & de Dame
Marie-FrançoisedeBournonville,
Veuve du Marefchal
de Noailles.
Le Mareschal deChafceau-
Renaud fie ses premieres
campagnes des l'an-
- née 1658. dans l'armée de
Flandres, commandée par
: Mr le Mareschal de Turenne,
où il s'cft distingue
en plusieurs sieges importants.
Il passa en 1661. dans
le Service de la Marine en
qualitéd'Enseigne de Vaifseau.
Les nouvelles preu»
ves de son courage, & les
bleflèures
considerables
qu'il receut à l'entreprise
de Gigery; engagerent le
Roy à le faire Capitaine de
Vaisséaux en 1664. Il se si.
gnaia depuis à la teste des
Eicadres dont on luy con- - fiia lecommandemcnr,particulierement
lorCqu'avec
un seul Vaisseau il combatit
cinq Corsaires ennemis,
& s'en rendit maifire. Il
fut fait Chef d'Escadre en
1673» Peu de temps a près,
n'ayant que deux Vaisseaux
il attaqua le jeune Ruyter
Contre-Amiral de Hollande,
qui conduisoit fous
lefcorte de huit VaiÍfeaux
de guerre, une lfotte Hollandoise
de cent trente navires,
dont huit furent coulez
à fond
x
& les obligeà
de rclafcher en Angleterre.
Le combat qu'il donna
en 1678. contre l'Amiral
Everfen*ne sur pas moins
glorieux, puirqu'avec six
de nos Vaiffcaux, il fouftinc
pendant tout un jour l'effort
de l'armée ennemie
composée de seize Vaiffeaux
de ligne & de neuf
bruflots, & contraignit leur
General de se retirer en
desordre dans le port de
Cadix, & de reprendre enfuite
la route de Hollande
,
sans avoir pû donner
à la Sicile les secours qu'il
avoit ordre d'y conduire.
En1678il fut gratifiédu
Grand
-
Prieuré de Bretagne
dans rOrdre de saint
Lazare. En1688.ilfutfait
LieutenantGeneral des Armées
Navalles. En 1689.
il remporta une Viâone
complette sur nos Ennemis
dans le combat de Baucry
, aprés avoir débarquéàleur
veueun secours d'hommes
& d'argent en Irlande
il prit mesme , en revenant
à Bress sept Vaisseaux richcment
chargez. Il passa en
1620. avec six Vaisseaux le
Détroit deGilbratarau milieu
de vingt- huitVaifleaux
Je guerre ennemjs-qui n'oferenc
l'attaquer, & ayant
joint à Brest l'Armée Na-'
vale,il eut le Commandement
de ravant- garde au
combat de Berezieres, où
il enveloppa les Hollandois
,
& fit perir dix sept
Vaissèaux de leur avançgarde,
ce quicaufàlegain
de la bataille., On le fit
Grand Croix de l'Ordre
Militaire de Saint Louis.
En 1696.onluy donna le
Commandement de rArmée
Navale composée de
cinquante Vaisseaux de ligne
qu'il conduisit de Toulon
à Brest, sans que les
Ennemis au nombre de
plus de quatre-vingtVais-.
qéaux pussent s'y opposer.
Il fut pourveu 1701. de la
-
Charge de Vice-Amiral de
France; & ayant esté honoré
en mesme temps du
titre de Capitaine General
de la Mer par le Roy d'Espagne,
il passa avec vingt
Vaisseaux dans les Indes
Occidentales pour s'opposer
aux irruptions dont elles
estoient menacées par
les Anglois & les Hollandois.
Il conduisit en Europe
la flotte du Mexique.,il
surmonta avec fermeté &
prudence les obstacles qui
paroissoient les plus invincibles,
& conduisitla flotte
dans le seul port d'Espagne,
oùil pouvoit aborder.
Sa Majesté pour reconnoître
tant de services
importants rendus sans interruption,
la honoré le 14.
Janvier 1703. du baston de
Mareschal de France.
Emmanuel de Rousselet
Comte de Chasteaunand
,
Lieutenant General
des huit Evefchez de haute
& baffe Bretagne) Capr.
taine de Vaisseaux du Roy,
fils de François LoiïisRoufseles,
Chevalier seigneur,
Marquis de Chasteau-Renaud
,& Chevalier des Ordres
du Roy, Grand. Croix
de l'Ordre Militaire de
Saint Loiiis,Capitaine genéral
pour Sa Majesté Catholique
dans les Mers Occidentales
,
Commandant
pourSaMajeftéTresChré.
tienne toute la Province de
Bretagne,Vice-Amiral & Maréchal de France, &de
Marie- AnneRenée de la
Porte, fille & heritiere de
René de la Porte
,
Comte
d'Artois & de Crozon, &
paron de Beaumont en
Bretagne,d'Anne- Marie
du Han de Bertrie: elle est
morte au mois d'Oétobre
1696,Sea laisse de son mariage
FrançoisLoüis-Ignace
de Rousselet de Chasteau-
Renaud
,
Anne- Alberc,
Chevalier de Malte,
& Çmrnanuel deRouifeler,
qui épousa dans laChapelle
de Versailles la nuit du
-
14. au 15. Février, Mademoiselle
Marie -
Emilie de
Noailles fille de défunt
Anne Jule Duc de Noall-"
-
les, Pair & Mareflhal de
France, Chevalier des Oro
dres du Roy, Gouverneur
des Comcez de Vigueries,
de Roussillon, Conflansôc
Cerdaigne,& desVilles&
Citadelles de Perpignan,
cy-devant Premier Capitaine
des Gardes du Corps
de Sa Majesté
,
Vice -Roy
de Catalogne, & de Dame
Marie-FrançoisedeBournonville,
Veuve du Marefchal
de Noailles.
Le Mareschal deChafceau-
Renaud fie ses premieres
campagnes des l'an-
- née 1658. dans l'armée de
Flandres, commandée par
: Mr le Mareschal de Turenne,
où il s'cft distingue
en plusieurs sieges importants.
Il passa en 1661. dans
le Service de la Marine en
qualitéd'Enseigne de Vaifseau.
Les nouvelles preu»
ves de son courage, & les
bleflèures
considerables
qu'il receut à l'entreprise
de Gigery; engagerent le
Roy à le faire Capitaine de
Vaisséaux en 1664. Il se si.
gnaia depuis à la teste des
Eicadres dont on luy con- - fiia lecommandemcnr,particulierement
lorCqu'avec
un seul Vaisseau il combatit
cinq Corsaires ennemis,
& s'en rendit maifire. Il
fut fait Chef d'Escadre en
1673» Peu de temps a près,
n'ayant que deux Vaisseaux
il attaqua le jeune Ruyter
Contre-Amiral de Hollande,
qui conduisoit fous
lefcorte de huit VaiÍfeaux
de guerre, une lfotte Hollandoise
de cent trente navires,
dont huit furent coulez
à fond
x
& les obligeà
de rclafcher en Angleterre.
Le combat qu'il donna
en 1678. contre l'Amiral
Everfen*ne sur pas moins
glorieux, puirqu'avec six
de nos Vaiffcaux, il fouftinc
pendant tout un jour l'effort
de l'armée ennemie
composée de seize Vaiffeaux
de ligne & de neuf
bruflots, & contraignit leur
General de se retirer en
desordre dans le port de
Cadix, & de reprendre enfuite
la route de Hollande
,
sans avoir pû donner
à la Sicile les secours qu'il
avoit ordre d'y conduire.
En1678il fut gratifiédu
Grand
-
Prieuré de Bretagne
dans rOrdre de saint
Lazare. En1688.ilfutfait
LieutenantGeneral des Armées
Navalles. En 1689.
il remporta une Viâone
complette sur nos Ennemis
dans le combat de Baucry
, aprés avoir débarquéàleur
veueun secours d'hommes
& d'argent en Irlande
il prit mesme , en revenant
à Bress sept Vaisseaux richcment
chargez. Il passa en
1620. avec six Vaisseaux le
Détroit deGilbratarau milieu
de vingt- huitVaifleaux
Je guerre ennemjs-qui n'oferenc
l'attaquer, & ayant
joint à Brest l'Armée Na-'
vale,il eut le Commandement
de ravant- garde au
combat de Berezieres, où
il enveloppa les Hollandois
,
& fit perir dix sept
Vaissèaux de leur avançgarde,
ce quicaufàlegain
de la bataille., On le fit
Grand Croix de l'Ordre
Militaire de Saint Louis.
En 1696.onluy donna le
Commandement de rArmée
Navale composée de
cinquante Vaisseaux de ligne
qu'il conduisit de Toulon
à Brest, sans que les
Ennemis au nombre de
plus de quatre-vingtVais-.
qéaux pussent s'y opposer.
Il fut pourveu 1701. de la
-
Charge de Vice-Amiral de
France; & ayant esté honoré
en mesme temps du
titre de Capitaine General
de la Mer par le Roy d'Espagne,
il passa avec vingt
Vaisseaux dans les Indes
Occidentales pour s'opposer
aux irruptions dont elles
estoient menacées par
les Anglois & les Hollandois.
Il conduisit en Europe
la flotte du Mexique.,il
surmonta avec fermeté &
prudence les obstacles qui
paroissoient les plus invincibles,
& conduisitla flotte
dans le seul port d'Espagne,
oùil pouvoit aborder.
Sa Majesté pour reconnoître
tant de services
importants rendus sans interruption,
la honoré le 14.
Janvier 1703. du baston de
Mareschal de France.
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Résumé : MARIAGE.
Le texte relate la vie et la carrière militaire d'Emmanuel de Rousselet, comte de Chasteaunand. Né de François Louis Rousselet, marquis de Chasteau-Renaud, et de Marie-Anne-Renée de la Porte, Emmanuel de Rousselet a perdu sa mère en octobre 1696. Il avait deux frères, François Louis Ignace et Anne-Albert, chevalier de Malte. Il a épousé Marie-Émilie de Noailles, fille du duc de Noailles et de Marie-Françoise de Bournonville, dans la chapelle de Versailles la nuit du 14 au 15 février. La carrière militaire d'Emmanuel de Rousselet commence en 1658 dans l'armée de Flandres sous le maréchal de Turenne. En 1661, il rejoint la marine en tant qu'enseigne de vaisseau. Promu capitaine de vaisseaux en 1664 après avoir démontré son courage lors de l'entreprise de Gigery, il devient chef d'escadre en 1673. Il se distingue en combattant cinq corsaires ennemis avec un seul vaisseau. En 1678, il affronte l'amiral Everfsen avec six vaisseaux contre une flotte ennemie de vingt-cinq vaisseaux, les forçant à se retirer. En 1678, il reçoit le Grand Prieuré de Bretagne dans l'Ordre de saint Lazare et est nommé lieutenant général des armées navales en 1688. En 1689, il remporte une victoire complète lors du combat de Baucry, capturant sept vaisseaux ennemis. En 1690, il passe le détroit de Gibraltar avec six vaisseaux et commande l'avant-garde au combat de Berezieres, où il détruit dix-sept vaisseaux ennemis. Il est fait Grand Croix de l'Ordre Militaire de Saint Louis. En 1696, il commande une armée navale de cinquante vaisseaux de ligne de Toulon à Brest sans opposition ennemie. En 1701, il est nommé vice-amiral de France et capitaine général de la mer par le roi d'Espagne. Il conduit une flotte des Indes Occidentales en Europe et surmonte divers obstacles pour la ramener en Espagne. Pour ses services, il est nommé maréchal de France le 14 janvier 1703.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3572
p. 145-151
Copie de la Lettre de Mr de Pontchartrain au sujet du present du Portrait du Roy d'Espagne.
Début :
MONSIEUR, Le Roy d'Espagne informé de la generosité avec laquelle vous avez [...]
Mots clefs :
Évêque, Espagne, Illuminations, Académie royale des inscriptions et médailles
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texteReconnaissance textuelle : Copie de la Lettre de Mr de Pontchartrain au sujet du present du Portrait du Roy d'Espagne.
Copie de la Lettre de Mr de
Pontchartrain au sújet du
present du Portrait du Roy
d'Espagne.
MONSIEUR,
Le Roy d'Espagne informé
de la generosité avec
laquelle vous avez refusé le
present de douze mille piaftrès
d'une part, & vingtcinq
mille d'autre que la
Reine son Epouse vous avoit
envoyées à Vigo en
reconnoissance du service
important que vous luy
avez rendu ôca son Royaume
en ramenant la flotte
de la nouvelle Espagne,
s'est creu obligé de vous
donner une marque éclatante
de la reconnoissance
qu'elle conferve de ce fervice,
& a prié le Roy de
souffrir qu'il vous fit un
present de son Portrait enrichi
de diamants d'une
grande valeur. Elle l'amesme
envoyé en France,dans
la confianceque Sa Majesté
ne luy refuferoit pas
cette grâce. Je l'ay presenté
a Sa MMaa)jceRstéé, & Elle m'a
fait l'honneur deme dire
devous renvoyer, & de
vous écrire de sa part, que
non feulement Elle a agrée
que vous le prissiez) mais
mesme qu'Elle vous l'ordonnoit)
&c.
LaFamille de Rousselet
Chasteau
-
Renaud est des
plus anciennes du Royaume.
Il y a plusieurs siecles
que le nom de Rousselec
est marqué entre les noms
dont laNoblesseestoit Militaire.
Jean &Geoffroy de
, Rousselet Chevaliers) furent
du nombre de ces cele
bres Assaillansqui fc fignalerent
au combat des
Trente en Bretagne l'an
1350. On trouve dans les
aétcs desannées 1381.1390.
& 1401. Gervais de Roufseles
Escuyer
,
Albert de
Rousselet seigneur de la
Cardive, de Lilli,des Abbâtis.
LeMarquis de Chasteau
Regnand, fut nomme
au baptcfme parAlbert de
Gondy son oncle, Comte
de Retz. Il fut envoyé auprés
de Marie de Gondy (a
tante Comtesse de Pancalier
qui le donna au Duc
Charles Emmanuel de Savoye.
Ce Prince le fie élever)
le pourveut ensuite de
la Charge de Gentilhomme
de sa Chambre,
& cela en consideration
de ce qu'ilestoit iffii de
noble & ancienne Maison,
& à cause des services
qu'il avoit rendus pendant
qu'ilavoic eslé nourri auprès
de luy. Lorsqu'il fut
de retour en France il fut
fait Chevalier de l'Ordre
du Roy, Gentilhomme or:
dinaire de sa Chambre, Ca.
vpitainc de cinquante hommes
d'armes de les Ordonnances,
Conseillerau Conseild'Estac
& Privé, &
Gouverneur des villes &
Chafteaux de Machecoul
& de Belleisle.
Le Roy qui ne laisse pasfer
aucunecccafion de témoigner
au D.cdeNoailles
i'citinie & la bonté qu'il
a pour luy, luy a fait l'honneur
de tenir sur les fonts
le Comte d'Ayen son fils. Ilachoisi Madame pour
le tenir avec luy, l'a nommé
Louis
,
& a félicité
Mr le Cardinal de Noailles
sur la nainance decet
héritier de sa Maison. Ce
baptesme aesté celebré le
18. Avril 1713. par l'Evesque
de Mets premier Aumosnier.
Le Mardy 25. Avrill'Académie
Royalle des Inscriptions&
Medailles reprit
ses exercices.
Mrde Fanieres commença
la seance par un discours
sur l'usage du feu&
des illuminations dans les
Festes sactees.
Pontchartrain au sújet du
present du Portrait du Roy
d'Espagne.
MONSIEUR,
Le Roy d'Espagne informé
de la generosité avec
laquelle vous avez refusé le
present de douze mille piaftrès
d'une part, & vingtcinq
mille d'autre que la
Reine son Epouse vous avoit
envoyées à Vigo en
reconnoissance du service
important que vous luy
avez rendu ôca son Royaume
en ramenant la flotte
de la nouvelle Espagne,
s'est creu obligé de vous
donner une marque éclatante
de la reconnoissance
qu'elle conferve de ce fervice,
& a prié le Roy de
souffrir qu'il vous fit un
present de son Portrait enrichi
de diamants d'une
grande valeur. Elle l'amesme
envoyé en France,dans
la confianceque Sa Majesté
ne luy refuferoit pas
cette grâce. Je l'ay presenté
a Sa MMaa)jceRstéé, & Elle m'a
fait l'honneur deme dire
devous renvoyer, & de
vous écrire de sa part, que
non feulement Elle a agrée
que vous le prissiez) mais
mesme qu'Elle vous l'ordonnoit)
&c.
LaFamille de Rousselet
Chasteau
-
Renaud est des
plus anciennes du Royaume.
Il y a plusieurs siecles
que le nom de Rousselec
est marqué entre les noms
dont laNoblesseestoit Militaire.
Jean &Geoffroy de
, Rousselet Chevaliers) furent
du nombre de ces cele
bres Assaillansqui fc fignalerent
au combat des
Trente en Bretagne l'an
1350. On trouve dans les
aétcs desannées 1381.1390.
& 1401. Gervais de Roufseles
Escuyer
,
Albert de
Rousselet seigneur de la
Cardive, de Lilli,des Abbâtis.
LeMarquis de Chasteau
Regnand, fut nomme
au baptcfme parAlbert de
Gondy son oncle, Comte
de Retz. Il fut envoyé auprés
de Marie de Gondy (a
tante Comtesse de Pancalier
qui le donna au Duc
Charles Emmanuel de Savoye.
Ce Prince le fie élever)
le pourveut ensuite de
la Charge de Gentilhomme
de sa Chambre,
& cela en consideration
de ce qu'ilestoit iffii de
noble & ancienne Maison,
& à cause des services
qu'il avoit rendus pendant
qu'ilavoic eslé nourri auprès
de luy. Lorsqu'il fut
de retour en France il fut
fait Chevalier de l'Ordre
du Roy, Gentilhomme or:
dinaire de sa Chambre, Ca.
vpitainc de cinquante hommes
d'armes de les Ordonnances,
Conseillerau Conseild'Estac
& Privé, &
Gouverneur des villes &
Chafteaux de Machecoul
& de Belleisle.
Le Roy qui ne laisse pasfer
aucunecccafion de témoigner
au D.cdeNoailles
i'citinie & la bonté qu'il
a pour luy, luy a fait l'honneur
de tenir sur les fonts
le Comte d'Ayen son fils. Ilachoisi Madame pour
le tenir avec luy, l'a nommé
Louis
,
& a félicité
Mr le Cardinal de Noailles
sur la nainance decet
héritier de sa Maison. Ce
baptesme aesté celebré le
18. Avril 1713. par l'Evesque
de Mets premier Aumosnier.
Le Mardy 25. Avrill'Académie
Royalle des Inscriptions&
Medailles reprit
ses exercices.
Mrde Fanieres commença
la seance par un discours
sur l'usage du feu&
des illuminations dans les
Festes sactees.
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Résumé : Copie de la Lettre de Mr de Pontchartrain au sujet du present du Portrait du Roy d'Espagne.
La lettre de Monsieur de Pontchartrain relate un présent offert par le roi d'Espagne à une personne non nommée, en reconnaissance de son service en ramenant la flotte de la Nouvelle Espagne. Après avoir refusé des présents financiers de la reine d'Espagne, cette personne a accepté un portrait enrichi de diamants. Le roi de France a ordonné à cette personne de recevoir le présent. Le texte évoque également la famille Rousselet-Chasteau, soulignant ses origines anciennes et son implication militaire, notamment lors du combat des Trente en Bretagne en 1350. Le Marquis de Chasteau-Renault a été élevé par le Duc Charles Emmanuel de Savoie et a occupé diverses charges honorifiques en France, y compris celle de Chevalier de l'Ordre du Roy et de Gouverneur des villes de Machecoul et de Belleisle. Le roi de France a témoigné de son affection pour la famille Noailles en tenant sur les fonts baptismaux le Comte d'Ayen, fils du Cardinal de Noailles, le 18 avril 1713. L'Académie Royale des Inscriptions et Médailles a repris ses exercices le 25 avril, avec un discours de Monsieur de Fanieres sur l'usage du feu et des illuminations dans les fêtes sacrées.
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3573
p. 151-168
Dissertation sur l'Oracle de Delphes, par M. Hardion. [titre d'après la table]
Début :
Mr Hardion a leu une troisiéme Dissertation sur l'Oracle de Delphes [...]
Mots clefs :
Pythie, Oracle, Apollon, Prophétique, Découverte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dissertation sur l'Oracle de Delphes, par M. Hardion. [titre d'après la table]
Mr Hardion a leu une
troifiélne Dissertation sur
l'Oracle de Delphes. Dans
les deux premieresil avoic
parle de l'origine & de la
découverte de cet Oracle,
desDivinitezquiy avoient
présidé successivement, des
Temples qu'on leur avoit
bastis, & enfin de la situa-;
tion de la villedeDelphes.
La découverte de l'Oracle
eitoicdeuëentièrement au
hasard. Des chevres, en
rodant, sapprocherenc
d'un abysme qui s'estoit
ouvert sur le mont Parnasse
, ôc respirerent une vapeur
maligne qui en sortoit,&
qui les jetta dans
des mouvemens convulsifs.
Le pastre de ces chévres
& les autres habitants du
lieu receurent les mesmes
imprellions de cette vapeur.
Dans eur délire qu'-
ils prirent pour une fureur
divine, pour un tranfpore
d'ent houfiafme,ilstinrentr
quelques difeours pareils à
ceux des malades qui exrravagent
,
& comme leur
imagination estoit rem plie
d'idées de divination, leurs
discours ne roulerent que
sur l'avenir. Ils attribuerent
l'Oracle successîvement
à la Terre,à Neptune
;à Themis
,
& enfin à
Apollon qui en devine l'unique
possesseur. L'antre
d'où sortoic la vapeur prophétique
estoit situé à micoste
du mont Parnassedu
costé du Midy. Lesmaisons
que l'on bastit autour
de cet antre, prirent insensiblement
la forme d'une
Ville,& remplirent un
circuit de seize stades
J c'est à dire de deux mille
pas geometriques. On
n'eust pû donner plus d'étenduë
a la ville de Delphesàcausedes
rochers &
des précipices qui la bordoient.
- En recherchant l'origine
du nom de Pytho que l'on
donnoit communément à
laville deDelphes,MrHardion
sJefi jettédansl'hifioixc
du Serpent Python. Aprés
avoir ramasse ce que
les anciens Poëtes ont dit
de ce monflre que Junon
ou la Terre avoient enfanté
pour estre le lféau des
mortels
,
il a fait voirque
ce monstre prétendu avoit
cite un tyran de Delphes,
qui après sa more avoit esté
métamorphosé en dragon
suivant le privilege que
s'eftoienc donné les anciens
Poetes
,
d'ériger en
demi- Dieux &en Heros
les Princes sacres & vertueux
qui s'cftotcnt fair aimer
par leurmodération
, & de transformer au contraire
en monstres & en
dragons ceux qui s'enoienc
rendus odieux par leurs
mechancetez. Letyran fut
privé des honneurs funèbres
,
& fut abandonné à
la pourriture dans le lieu
où il avoit esté tué.C'est
pour cela qu'il fut appellé
Python de l'ancien verbe
Pythesthai qui signifioit
la mesme chose que le mot
latin pU/err.C'efl: delàquela
ville de Delphesaestéappellée
Pytho,qu'Apollon a
esté surnommé Pythien, &
que la Propheresse d'Apol-
Ion à Delphesa eu lenom
de Pythie. C'est cette Prophetesse
qui fait le sujet de
la troisiéme dissertation de
M. Hardion.
Il la divise en deux parties
: dans la premiere il se
propose d'examiner ce qui
regarde la personnedela
Pythie, dans la seconde ce qui regarde ses fondions.
Il remonte à la premiere
institution de cette Prestresse
qu'il tire de Diodore
de Sicile. Dans le premier
temps de la découverte de
l'Oracle, selon cet Historien
, devint prophete qui
voulut, les habitants du
Parnasse n'avoient besoin
pour acquerir le don de
? Prophetie que de respirer
la vapeur qu'exhaloit l'antre
de Delphes. Maisenfin
plusieurs de ces phrenetiques
dans l'accez de leur
fureur s'estant précipicez
dans l'abysme & s'y estant
perdus, on dressa sur leA
trou une machine qui fut
appelléetrepied,parce qu'
elleavoit trois bâtes> & l'on
commit une femme pour
monter sur ce trepied d'où
elle pouvoit sans aucun
risque recevoir texhahison
prophetique.
M.Hardionremarque que
l'on choisitd'abord pour
1 monter sur le trepied de
jeunes filles encore vierges,
àcause de leur pureté principalement.
Il falloit qu'-
elles fussent nées legitimement,
qu'elles eussent clic
éleveessimplement, & que
cette simplicite parustjufques
dans leurs habits. On
les cherchoit pour l'ordinaire
dans des maisons
pauvres où elles eussent
vescu dans l'obscurite &
dans une ignorance entiere
de toutes choses. Pourveu
que la Pythie sceust
parler & repeter ce que le
Dieu luy dictoit elle en sçavoit
voit assez. Apollon se servoit
de sa personne comme
d'un organe pour te
communiquer aux \îbm»
mes,illui donnoit le mouvement
selon qu'elle étoit
disposée à le recevoir, &
elle ne paroissoit point
mieux disposée que lorsque
son imagination n'avoit
point encore donné d'entrée
aux objets qui eussent
pû changer la détermination
de ce mouvement.
La coustume de choisir
les Pythies jeunes dura trèslong-
temps;mais une d'entre
elles ayant eilé enlevee
par un jeune Thessalien
nomme Echecrates
lepeuple de Delphes , pour
prévenir de pareilsattentats
ordonna qu'àl'avenir
on n'éliroit pour monter
sur le trépied que des femmes
au dessus de cinquante
ans,qui feroient habillées
comme de jeunes filles
, afin de conserver au
moins la memoire de l'ancienne
pratique.
On se contenta d'une
seulePythie dans le premier
temps de l'Oracle, dans la
fuite on en élut jusquà
trois; dans ladécadence
de l'Oracle iln'y en eut
plus qu'une.
M. Hardion avertit qu'il ne
faut pas confondre la Pythie
avec la Sibylle de Delphes.
Cette derniere n'avoit
pas besoin pour prophetiser
du secours de la vapeur
qu'exhaloit l'antre de
Delphes. La Pythie au contraire
ne pouvoir prophetiser
qu'elle n'eustesté enyvrée
par cette vapeur. M.
Hardion passe à sa seconde
partie. Il y remarque que
dans le commencement
la Pythie ne montoit sur le
trépied qu'une fois l'année
le septieme jour du mois
que les habitans de Delphes
appelloienc Busion.
C'estoit le premier mois
duPrintemps. Dans la fuite
on obtint d'Apollon qu'il
infpireroit la Pythie une
fois lemois. Il y avoit dans
chaque mois des jours appelIezApophradesjours
malheureux
où il estoit deffendu
à la Pythie d'entrer au
sanctuaire fous peine de la
vie. La plus grande partie
du mois s'employoit à préparer
tout ce qui estoit necessaire
pour l'installation
de la Pythie sur le trépied.
Les sacrifices faisoient la
principale partie de la préparation.
La Pythie avoit
sa préparation particuliere.
Elle se baignoit dans de
l'eau de la fontaine de Castalie;
elle avalloit une certaine
quantité d'eau de la
mesme fontaine. Après cela
on luy faisoit mascher
quelques feüilles de laurier
cuëillies encore prés de
cette fontaine de Castalie.
Les Grands Prestres appellez
Prophetes
)
la conduifoientau
trépied sur lequel
elle s'affeyoit dans la situation
la plus commode pour
recevoir l'exhalaison prophetique.
Nous si nironscet
extrait par la description
que Mr Hardion a donnée
de la fureur & des transports
de la Pythie.
Dés que la vapeur divine
, comme un feu pénétrant
, s'estoit répanduë
dans ses entrailles, on voyoir
sescheveux se dresser
sur sa teste, son regard estoit
farouche, sa bouche
écumoit, un tremblement
subit & violent s'emparoit
de tout ton corps. Elle veut
s'arracher aux Propheres
qui la retiennent par force
sur le trépied. Ses cris, ses
hurlemens font retentir le
Temple,& jettent une fainte
frayeur dans l'ame des
assistans. Elle ne peut plus
uffire au Dieu qui l'a gite.
Elle s'abandonne à luy
toutte entiere. Desja tout
ce qu'elle a de mortel s'est
éclipsé. Elle sçait desja
nombrer les grains de fable,
elle peut mesurer l'immensité
des mers. Tous
les siecles, tous les tem ps,
toutes les dessinées se rassemblent
en foule dans son
sein,&luy ferment lepas.
sage de la voix & de la respiration.
Elle profere par
intervalles quelques paroles
mal articulées que les
Prophetes recueillentavec
soin:ils les arrangent, &
leur donnent la liaison &
la structure qu'il leur faut.
Ensuite Mr Blanchart lut
un discours sur les ceremonies
qui se pratiquoient
aux fondations des Villes.
troifiélne Dissertation sur
l'Oracle de Delphes. Dans
les deux premieresil avoic
parle de l'origine & de la
découverte de cet Oracle,
desDivinitezquiy avoient
présidé successivement, des
Temples qu'on leur avoit
bastis, & enfin de la situa-;
tion de la villedeDelphes.
La découverte de l'Oracle
eitoicdeuëentièrement au
hasard. Des chevres, en
rodant, sapprocherenc
d'un abysme qui s'estoit
ouvert sur le mont Parnasse
, ôc respirerent une vapeur
maligne qui en sortoit,&
qui les jetta dans
des mouvemens convulsifs.
Le pastre de ces chévres
& les autres habitants du
lieu receurent les mesmes
imprellions de cette vapeur.
Dans eur délire qu'-
ils prirent pour une fureur
divine, pour un tranfpore
d'ent houfiafme,ilstinrentr
quelques difeours pareils à
ceux des malades qui exrravagent
,
& comme leur
imagination estoit rem plie
d'idées de divination, leurs
discours ne roulerent que
sur l'avenir. Ils attribuerent
l'Oracle successîvement
à la Terre,à Neptune
;à Themis
,
& enfin à
Apollon qui en devine l'unique
possesseur. L'antre
d'où sortoic la vapeur prophétique
estoit situé à micoste
du mont Parnassedu
costé du Midy. Lesmaisons
que l'on bastit autour
de cet antre, prirent insensiblement
la forme d'une
Ville,& remplirent un
circuit de seize stades
J c'est à dire de deux mille
pas geometriques. On
n'eust pû donner plus d'étenduë
a la ville de Delphesàcausedes
rochers &
des précipices qui la bordoient.
- En recherchant l'origine
du nom de Pytho que l'on
donnoit communément à
laville deDelphes,MrHardion
sJefi jettédansl'hifioixc
du Serpent Python. Aprés
avoir ramasse ce que
les anciens Poëtes ont dit
de ce monflre que Junon
ou la Terre avoient enfanté
pour estre le lféau des
mortels
,
il a fait voirque
ce monstre prétendu avoit
cite un tyran de Delphes,
qui après sa more avoit esté
métamorphosé en dragon
suivant le privilege que
s'eftoienc donné les anciens
Poetes
,
d'ériger en
demi- Dieux &en Heros
les Princes sacres & vertueux
qui s'cftotcnt fair aimer
par leurmodération
, & de transformer au contraire
en monstres & en
dragons ceux qui s'enoienc
rendus odieux par leurs
mechancetez. Letyran fut
privé des honneurs funèbres
,
& fut abandonné à
la pourriture dans le lieu
où il avoit esté tué.C'est
pour cela qu'il fut appellé
Python de l'ancien verbe
Pythesthai qui signifioit
la mesme chose que le mot
latin pU/err.C'efl: delàquela
ville de Delphesaestéappellée
Pytho,qu'Apollon a
esté surnommé Pythien, &
que la Propheresse d'Apol-
Ion à Delphesa eu lenom
de Pythie. C'est cette Prophetesse
qui fait le sujet de
la troisiéme dissertation de
M. Hardion.
Il la divise en deux parties
: dans la premiere il se
propose d'examiner ce qui
regarde la personnedela
Pythie, dans la seconde ce qui regarde ses fondions.
Il remonte à la premiere
institution de cette Prestresse
qu'il tire de Diodore
de Sicile. Dans le premier
temps de la découverte de
l'Oracle, selon cet Historien
, devint prophete qui
voulut, les habitants du
Parnasse n'avoient besoin
pour acquerir le don de
? Prophetie que de respirer
la vapeur qu'exhaloit l'antre
de Delphes. Maisenfin
plusieurs de ces phrenetiques
dans l'accez de leur
fureur s'estant précipicez
dans l'abysme & s'y estant
perdus, on dressa sur leA
trou une machine qui fut
appelléetrepied,parce qu'
elleavoit trois bâtes> & l'on
commit une femme pour
monter sur ce trepied d'où
elle pouvoit sans aucun
risque recevoir texhahison
prophetique.
M.Hardionremarque que
l'on choisitd'abord pour
1 monter sur le trepied de
jeunes filles encore vierges,
àcause de leur pureté principalement.
Il falloit qu'-
elles fussent nées legitimement,
qu'elles eussent clic
éleveessimplement, & que
cette simplicite parustjufques
dans leurs habits. On
les cherchoit pour l'ordinaire
dans des maisons
pauvres où elles eussent
vescu dans l'obscurite &
dans une ignorance entiere
de toutes choses. Pourveu
que la Pythie sceust
parler & repeter ce que le
Dieu luy dictoit elle en sçavoit
voit assez. Apollon se servoit
de sa personne comme
d'un organe pour te
communiquer aux \îbm»
mes,illui donnoit le mouvement
selon qu'elle étoit
disposée à le recevoir, &
elle ne paroissoit point
mieux disposée que lorsque
son imagination n'avoit
point encore donné d'entrée
aux objets qui eussent
pû changer la détermination
de ce mouvement.
La coustume de choisir
les Pythies jeunes dura trèslong-
temps;mais une d'entre
elles ayant eilé enlevee
par un jeune Thessalien
nomme Echecrates
lepeuple de Delphes , pour
prévenir de pareilsattentats
ordonna qu'àl'avenir
on n'éliroit pour monter
sur le trépied que des femmes
au dessus de cinquante
ans,qui feroient habillées
comme de jeunes filles
, afin de conserver au
moins la memoire de l'ancienne
pratique.
On se contenta d'une
seulePythie dans le premier
temps de l'Oracle, dans la
fuite on en élut jusquà
trois; dans ladécadence
de l'Oracle iln'y en eut
plus qu'une.
M. Hardion avertit qu'il ne
faut pas confondre la Pythie
avec la Sibylle de Delphes.
Cette derniere n'avoit
pas besoin pour prophetiser
du secours de la vapeur
qu'exhaloit l'antre de
Delphes. La Pythie au contraire
ne pouvoir prophetiser
qu'elle n'eustesté enyvrée
par cette vapeur. M.
Hardion passe à sa seconde
partie. Il y remarque que
dans le commencement
la Pythie ne montoit sur le
trépied qu'une fois l'année
le septieme jour du mois
que les habitans de Delphes
appelloienc Busion.
C'estoit le premier mois
duPrintemps. Dans la fuite
on obtint d'Apollon qu'il
infpireroit la Pythie une
fois lemois. Il y avoit dans
chaque mois des jours appelIezApophradesjours
malheureux
où il estoit deffendu
à la Pythie d'entrer au
sanctuaire fous peine de la
vie. La plus grande partie
du mois s'employoit à préparer
tout ce qui estoit necessaire
pour l'installation
de la Pythie sur le trépied.
Les sacrifices faisoient la
principale partie de la préparation.
La Pythie avoit
sa préparation particuliere.
Elle se baignoit dans de
l'eau de la fontaine de Castalie;
elle avalloit une certaine
quantité d'eau de la
mesme fontaine. Après cela
on luy faisoit mascher
quelques feüilles de laurier
cuëillies encore prés de
cette fontaine de Castalie.
Les Grands Prestres appellez
Prophetes
)
la conduifoientau
trépied sur lequel
elle s'affeyoit dans la situation
la plus commode pour
recevoir l'exhalaison prophetique.
Nous si nironscet
extrait par la description
que Mr Hardion a donnée
de la fureur & des transports
de la Pythie.
Dés que la vapeur divine
, comme un feu pénétrant
, s'estoit répanduë
dans ses entrailles, on voyoir
sescheveux se dresser
sur sa teste, son regard estoit
farouche, sa bouche
écumoit, un tremblement
subit & violent s'emparoit
de tout ton corps. Elle veut
s'arracher aux Propheres
qui la retiennent par force
sur le trépied. Ses cris, ses
hurlemens font retentir le
Temple,& jettent une fainte
frayeur dans l'ame des
assistans. Elle ne peut plus
uffire au Dieu qui l'a gite.
Elle s'abandonne à luy
toutte entiere. Desja tout
ce qu'elle a de mortel s'est
éclipsé. Elle sçait desja
nombrer les grains de fable,
elle peut mesurer l'immensité
des mers. Tous
les siecles, tous les tem ps,
toutes les dessinées se rassemblent
en foule dans son
sein,&luy ferment lepas.
sage de la voix & de la respiration.
Elle profere par
intervalles quelques paroles
mal articulées que les
Prophetes recueillentavec
soin:ils les arrangent, &
leur donnent la liaison &
la structure qu'il leur faut.
Ensuite Mr Blanchart lut
un discours sur les ceremonies
qui se pratiquoient
aux fondations des Villes.
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Résumé : Dissertation sur l'Oracle de Delphes, par M. Hardion. [titre d'après la table]
M. Hardion a présenté une dissertation sur l'Oracle de Delphes, en abordant son origine, sa découverte et les divinités qui y ont présidé successivement. La découverte de l'Oracle est attribuée au hasard, lorsque des chèvres, en s'approchant d'un abysse sur le mont Parnasse, inhalèrent une vapeur maligne qui les jeta dans des mouvements convulsifs. Les habitants du lieu, affectés de la même vapeur, interprétèrent leurs délires comme une fureur divine et attribuèrent l'Oracle à diverses divinités, notamment Apollon, qui en devint le possesseur unique. La ville de Delphes se développa autour de l'antre prophétique, atteignant une étendue de seize stades. M. Hardion a également exploré l'origine du nom 'Pytho' donné à Delphes, lié au serpent Python, un tyran de Delphes métamorphosé en dragon après sa mort. Ce tyran fut privé d'honneurs funèbres et abandonné à la pourriture, d'où le nom 'Python' dérivé du verbe signifiant 'pourrir'. Apollon, surnommé Pythien, et la prophétesse d'Apollon à Delphes, appelée Pythie, tirent leur nom de ce mythe. La dissertation sur la Pythie est divisée en deux parties : la première examine la personne de la Pythie, et la seconde ses fonctions. Initialement, toute femme pouvait devenir prophétesse en respirant la vapeur de l'antre. Pour éviter les accidents, une machine appelée trépied fut installée, et une femme y montait pour recevoir l'exhalaison prophétique. Les Pythies étaient choisies parmi des jeunes filles vierges, nées légitimement et élevées simplement. Après un enlèvement, le peuple de Delphes décida de choisir des femmes de plus de cinquante ans pour éviter de tels incidents. La Pythie ne pouvait prophétiser qu'en étant enivrée par la vapeur de l'antre. Elle montait sur le trépied une fois l'année initialement, puis une fois par mois. La préparation incluait des bains dans l'eau de la fontaine de Castalie, l'ingestion de cette eau et la mastication de feuilles de laurier. Les transports de la Pythie étaient marqués par des convulsions, des cris et des hurlements, et les paroles qu'elle prononçait étaient recueillies et arrangées par les Grands Prêtres.
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3574
p. 169-176
EGLOGUE.
Début :
Bergers qui craignez la peine, [...]
Mots clefs :
Églogue, Berger, Languir, Plaisir, Beauté
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texteReconnaissance textuelle : EGLOGUE.
E G LOG U E.
BErgers qui craignez la
peine,
Les rigueurs, & les mes-
,
pris;
Gardez de porter la chais
ne
De la ifere Amarillis :
Que peut-on attendre
d'elle
Si pour la tendre Tirfis
Elle est tousjours si cruelle,
Qu'au plus fort de son tourment
Il n'ose à cette inhumaine
Faire connoistre sa peine
-
Par un souspir seulement?
Estime,respect,ccndresse,
Tout l'offense
, tout la
.b!esîe,
Tout ce qui vient à sa Cour
Sous l'Etendart de l'Armour
, Est receu d'unairsevere,
Et le Berger a beau faire,
Elle le verra mourir
Sans se laisser attendrir.
Une ardeur sans esperance
Doitsignaler sa confiance.
Le malheureux! il voit
bien
Ce qu'il faudra qu'il endure
,
Mais un Amour sans mesure
Ne s'épouvante de rien;
Qu'Amarillis soit contente,
Que tout refponde à ses
voeux, Cet Amant qu'elle tourmente
Se croira tousjours heureux.
Dansl'excès de sa tendresse
Nul autre foin ne le presse;
Il voudroit dans son transport,
Il voudroit pour la Cruelle
Souffrir cent fois une mort,
Qui ladeust rendre immortelle.
S'il falloit, pour couronner
Ce cher objet de ses peines,
S'aller mettre dans les
chaisnes:
Nuls supplices,nullesgesnes
Ne le pourroient estonner.
Cependant, est-il possible?
Amarillisinsensible
Voit ces difcrettes langueurs
,
Sans modérer ses rigueurs.
La crainte respectueuse
De ce fidelle Berger,
Sa tendresse ingenieuse
Qui ne cesse de songer
A ce qui peut l'obliger,
Rien ne la sçauroit changer.
Tousjours sierc, & serieuse
Elle prend foin d'éviter
De le voir, de l'écouter:
Elle jouë avec Acante,
t Et rit avec Licidas;
Mais siTirsis se presente,
Atoutautrecomplaisante,
,
Elle ne l'écoute pas.
! De cette injuste malice
Quand pour demander justice
Il cherche de toutes parts
A rencontrer ses régards ;
L'inhumaine prévenuë
Du dessein de cet Amant,
Mesnage si bien sa veuë,
Qu'il la cherche vainement.
Lorsqu'il vient sur saMusette,
1
La plus douce du Hameau)
Entonner un Air nouveau)
Affectantd'estre distraire,
Elle écoute avec Lysette
Quelque grossier Chalumeau.
-
Quand il danse à quelque,
Feste
Tout s'approche, , tout s'arreste;
Elle feule avec dédain ,.
- M
S'esloigne, tourne la teste,
Et le trouve trop badin.
Combien de Fleurs respanduës
A sa porte, sous ses pas,
Soins inutiles, helas!
Cene font que Fleurs perduës
L'ingrate ) ne les voit pas.
Dans cetterigueur extrême
Conserver pour ce qu'on
aime
Tousjours le mesme penchant,
Est-ilrien de si touchant?
Ce transportinconcevable
Dans un Siecle si gafil,
Est d'un prix inestimable,
Et cette fiere Beauté
N'en verra point de semblable.
Nous ne voyons plus d'Amants
A l'épreuve des tourments
, Le seul plaisir les engage,
& l'on blasme le Berger
Qui plustost que de changer,
Veut languir dans l'esclavage
, Et tel aujourd'huy charmé
Dés demain veut estre
, aimé.
BErgers qui craignez la
peine,
Les rigueurs, & les mes-
,
pris;
Gardez de porter la chais
ne
De la ifere Amarillis :
Que peut-on attendre
d'elle
Si pour la tendre Tirfis
Elle est tousjours si cruelle,
Qu'au plus fort de son tourment
Il n'ose à cette inhumaine
Faire connoistre sa peine
-
Par un souspir seulement?
Estime,respect,ccndresse,
Tout l'offense
, tout la
.b!esîe,
Tout ce qui vient à sa Cour
Sous l'Etendart de l'Armour
, Est receu d'unairsevere,
Et le Berger a beau faire,
Elle le verra mourir
Sans se laisser attendrir.
Une ardeur sans esperance
Doitsignaler sa confiance.
Le malheureux! il voit
bien
Ce qu'il faudra qu'il endure
,
Mais un Amour sans mesure
Ne s'épouvante de rien;
Qu'Amarillis soit contente,
Que tout refponde à ses
voeux, Cet Amant qu'elle tourmente
Se croira tousjours heureux.
Dansl'excès de sa tendresse
Nul autre foin ne le presse;
Il voudroit dans son transport,
Il voudroit pour la Cruelle
Souffrir cent fois une mort,
Qui ladeust rendre immortelle.
S'il falloit, pour couronner
Ce cher objet de ses peines,
S'aller mettre dans les
chaisnes:
Nuls supplices,nullesgesnes
Ne le pourroient estonner.
Cependant, est-il possible?
Amarillisinsensible
Voit ces difcrettes langueurs
,
Sans modérer ses rigueurs.
La crainte respectueuse
De ce fidelle Berger,
Sa tendresse ingenieuse
Qui ne cesse de songer
A ce qui peut l'obliger,
Rien ne la sçauroit changer.
Tousjours sierc, & serieuse
Elle prend foin d'éviter
De le voir, de l'écouter:
Elle jouë avec Acante,
t Et rit avec Licidas;
Mais siTirsis se presente,
Atoutautrecomplaisante,
,
Elle ne l'écoute pas.
! De cette injuste malice
Quand pour demander justice
Il cherche de toutes parts
A rencontrer ses régards ;
L'inhumaine prévenuë
Du dessein de cet Amant,
Mesnage si bien sa veuë,
Qu'il la cherche vainement.
Lorsqu'il vient sur saMusette,
1
La plus douce du Hameau)
Entonner un Air nouveau)
Affectantd'estre distraire,
Elle écoute avec Lysette
Quelque grossier Chalumeau.
-
Quand il danse à quelque,
Feste
Tout s'approche, , tout s'arreste;
Elle feule avec dédain ,.
- M
S'esloigne, tourne la teste,
Et le trouve trop badin.
Combien de Fleurs respanduës
A sa porte, sous ses pas,
Soins inutiles, helas!
Cene font que Fleurs perduës
L'ingrate ) ne les voit pas.
Dans cetterigueur extrême
Conserver pour ce qu'on
aime
Tousjours le mesme penchant,
Est-ilrien de si touchant?
Ce transportinconcevable
Dans un Siecle si gafil,
Est d'un prix inestimable,
Et cette fiere Beauté
N'en verra point de semblable.
Nous ne voyons plus d'Amants
A l'épreuve des tourments
, Le seul plaisir les engage,
& l'on blasme le Berger
Qui plustost que de changer,
Veut languir dans l'esclavage
, Et tel aujourd'huy charmé
Dés demain veut estre
, aimé.
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Résumé : EGLOGUE.
Le poème relate la souffrance de Tirsis, un berger épris d'Amarillis, une femme cruelle et insensible. Tirsis endure en silence ses tourments, incapable de révéler sa peine à Amarillis, qui reste sévère et indifférente à ses avances. Malgré les rigueurs et les mépris d'Amarillis, Tirsis continue d'espérer et de souffrir pour elle, prêt à endurer n'importe quelle épreuve pour la rendre heureuse. Amarillis, cependant, évite Tirsis, préférant la compagnie d'autres bergers comme Acante et Licidas. Elle ignore les marques d'affection de Tirsis, ne l'écoute pas et ne voit pas les fleurs qu'il lui offre. Le poème souligne la constance et la profondeur de l'amour de Tirsis, contrastant avec l'ingratitude et la dureté d'Amarillis. Il met en lumière la rareté des amours capables de résister aux tourments dans une époque où les sentiments sont souvent éphémères.
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3575
p. 177-179
REJOUISSANCES faites en la ville du Puy en Velay au sujet de l'élevation de Mr de Polignac au Cardinalat.
Début :
La ville du Puy capitale du Velay dans le Languedoc [...]
Mots clefs :
Réjouissances, Le Puy-en-Velay, Polignac, Cardinalat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REJOUISSANCES faites en la ville du Puy en Velay au sujet de l'élevation de Mr de Polignac au Cardinalat.
REJOUISSANCES
faites en la ville du Puy en
Velay au sujet de l'élévation
de Mr de Polignac au
Cardinalat.
Laville duPuycapita
le 1A vi1~e du "Pu
y capital~
du Velay dans le Languedoc
,
lieu de la naissance
deMonseigneur le Cardinal
de Polignac, a creu
qu'il estoit de son devoir de
tesmoigner au public combien
elle se sent honorée de
rélevation de ce grand
homme au Cardinalat.
C'estpour cela que le Chail
pitre Cat hedral de cette
Villefitaus tostcommencer
ses rejoùissances publiques
par le son de toutes
ses cloches.
Monsieur de la Roche-
Aymons Evesque de cette
Ville, à la teste de son Chapitre,
accompagné detous
les Corps, & d'un concours
extraordinaire de peuple,
entonna le Te Deum aprés
une grande Messe chantée
solemnellement en musique.
Messieurs du Chapitre
se distinguerent,ils firent
allumer sur le haut
d'un grand rocher qui domine
touce 14 Ville, un feu
de joye, auquel le Doyen
des Chanoines, ôc le Syndic
de la Ville mirent le
feu. On en fit un autre
d'artifice tres-beau. Dans
le mesme temps on tira
toutes les petites pieces
d'artillerie qu'on conserve
dans cette Ville depuis un
tres-long temps. Ily eut
des tables publiques &
chez de differens particuliers
magnifiquement feuvies.
faites en la ville du Puy en
Velay au sujet de l'élévation
de Mr de Polignac au
Cardinalat.
Laville duPuycapita
le 1A vi1~e du "Pu
y capital~
du Velay dans le Languedoc
,
lieu de la naissance
deMonseigneur le Cardinal
de Polignac, a creu
qu'il estoit de son devoir de
tesmoigner au public combien
elle se sent honorée de
rélevation de ce grand
homme au Cardinalat.
C'estpour cela que le Chail
pitre Cat hedral de cette
Villefitaus tostcommencer
ses rejoùissances publiques
par le son de toutes
ses cloches.
Monsieur de la Roche-
Aymons Evesque de cette
Ville, à la teste de son Chapitre,
accompagné detous
les Corps, & d'un concours
extraordinaire de peuple,
entonna le Te Deum aprés
une grande Messe chantée
solemnellement en musique.
Messieurs du Chapitre
se distinguerent,ils firent
allumer sur le haut
d'un grand rocher qui domine
touce 14 Ville, un feu
de joye, auquel le Doyen
des Chanoines, ôc le Syndic
de la Ville mirent le
feu. On en fit un autre
d'artifice tres-beau. Dans
le mesme temps on tira
toutes les petites pieces
d'artillerie qu'on conserve
dans cette Ville depuis un
tres-long temps. Ily eut
des tables publiques &
chez de differens particuliers
magnifiquement feuvies.
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Résumé : REJOUISSANCES faites en la ville du Puy en Velay au sujet de l'élevation de Mr de Polignac au Cardinalat.
Le 1er août, la ville du Puy-en-Velay, capitale du Velay dans le Languedoc et lieu de naissance du Cardinal de Polignac, a célébré son élévation au cardinalat. Le Chapitre Cathédral a organisé des réjouissances publiques, débutant par le son de toutes les cloches. Après une messe solennelle en musique, Monsieur de la Roche-Aymond, évêque de la ville, accompagné de son Chapitre et de nombreux citoyens, a entonné le Te Deum. Un feu de joie a été allumé sur un grand rocher dominant la ville par le Doyen des Chanoines et le Syndic de la ville. Un feu d'artifice et des salves d'artillerie ont également été tirés. Des tables publiques et des festins ont été organisés dans divers lieux.
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3576
p. 180-191
EXTRAIT ou Sommaire du Traité de Commerce, Navigation & Marine, entre la France & les Estats Generaux, conclu à Utrech le 11. Avril 1713.
Début :
ARTICLE 1. La liberté reciproque de Commerce, comme de tout temps [...]
Mots clefs :
Traité de commerce, navigation et marine, Navires, Capitaines, Contrebande, Article, Représailles, Marchandises, Douanes, Alliés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT ou Sommaire du Traité de Commerce, Navigation & Marine, entre la France & les Estats Generaux, conclu à Utrech le 11. Avril 1713.
EXTRAIT
ou Sommaire du Traité de
Commerce, Navigation (S*
Marine, entre la France
&les EstatsGeneraux, con
élu à Utrech le II.Avril
1713.
ARTICLE I.
LA liberté réciproque de
Commerce,comme de tout
temps avant cette guerre..
II.
1 Deffenses de prendre aucunes
Commissions pour
des armements particuliers
, ou lettres de répreGailles
des Princ es & Estats,
ennemis de la France ou
de laHollande. III.
Toutes prises de part &
d'autre après le temps des
délais marqué au Traité,
feront portées en compte
& rendues, avec compensation
des dommages, &,c.
I V..
Toutes lettres de marque
& de répresailles cydevant
accordées, déclarées
nulles,&c.
V.
Ne pourront les particuliers
Sujets des deux parties
estre misen action, &c.
pour les dettes publiques
des deux Estats.
VI.
Commerce de marchandises
& denrées restabli.
VII. VIII. & IX.
L'un ne pourra exiger des
Su jets de l'autre que les
mesmes droits qu'il exige
desfiens.
X.
Permis aux Hollandois
le debit du harenc-salé en
France, sans avoir égard
aux Déclarations & Arrestsau
contraire, &c.
Xl.&XII.
Mesmes faciliter aux
Doüannes pour les Sujets
de l'une & de l'autre part,
ports, rades,rivieres & havres
réciproquement libres
,
moyennant les Déclarations
des Capitaines
auxGouverneurs, &c.
XIII.
Asilelibre pour ceux des
deux parties qui auront
fait des prises sur les ennemis
,&au contraire refus
d'asile a ces mesmes ennemis.
XIV.
Exemption réciproque
de la Loy d'Aubeine pour
les uns dans le pays des autres,
n'y pouvant estre reputez
Aubains.
L'article XV. & les neuf
suivants contiennent en substance
que
Les Navires chargez, de
l'un des Alliez, passant devant
les collesdel'autre,
& relaschant dans leurs rades
ou ports, ne feront
point obligez d'y descharger
leurs marchandises, ni
d'y payer aucuns droits, ni
fains,
saisis
,
nyarrestez
,
sinon
pour loyales dettes & par
Justice reglées
,
& en sera
libre le transport, mesme
aux lieux ennemis desdits
Alliez, fauf aux Villes 6ç
Places assiegées, & cela à
l'exception des marchandises
de contrebande.
XXIV. & XXV.
Que lesdits Navires se
rencontranten pleine mer,
ne s'approcheront pas plus
près qu'à la portée du canon
, & secommuniqueront
par une petite Barque
, pour justifier. leurs
passeports & lettres de
mer ; & en cas qu'il y ait
des marchandises de contrebande
elles feront confïsque'es
, & les permises
quise trouveront parmy ne
le feront point.
Le XXVI. XXVII.
XXVIII.&XXIX.expliquent
les cas parties
liers & exemptions desdits
Articles,avec consignation
par les Capitaines & Armateurs
,
de quinze mille
livres tournois pour caution
solidairement des malversations
& contraventions,
&c.
XXX. XXX1. XXXII.
& XXXIII.
Si aucun desdits Capitaines
faisoit prise d'un Vaisseau
chargé desdites marchandises
de contrebande,
ils ne pourront faire ouvrir
les coffres,caisses ou tonneaux,
&c. qu'elles n'ayent
esté descenduës en terre en
presence des Juges, &c.
qui feront prompte & juste
expédition
,
& Sa Majesté
fera revoir lesdits jugements
en son Conseil en
cas que les Ambassadeurs
en portent leurs plaintes.
XXXIV.
Sa Majesté & les Estats
Generaux pourront en tout
temps faire construire ou
freter dans les pays l'un de
l'autre, tel nombre deNavires
ou de Guerre ou de
Commerce, que bon leur
semblera
,
& acheter telle
quantitéd'amunition de
guerre qu'ils auront
-
befoin
, & employeront leur
authorité pour faciliter lesdits
achats à prixraisonnable,
sansqu'ils puissent donner
les mesmes permissions
& facilitez aux ennemis
l'un del'autre
, en cas que
lesdits ennemis fussentaggresseurs.
-
XXXv.
Les Navires de Guerre
ou Marchands échoüant
par tem pestesouautre accident
aux costes de l'un
ou l'autre Allié, ce qui fera
sauvé desdits Navires estant
reclamé par les proprietaires,
&c. fera restitué
sans forme de procez,
&c. - XxxVI.
Les deux Alliez ne souffriront
que leurs Sujets reçoivent
dans leur pays aucuns
pirates & forbans qui
feront punis, & leurs prises
restituées aux proprietaires.
XXXVII.
Les Sujets de part & d'autre
pourront se faire servir
de tels Avocats, Procureurs,
Notaires, &c. qu'ils
voudront, & feront leur
Livre de trafic & correspondance
en telle langue
qu'illeur conviendra, &c.
XXXVIII.
A l'avenir aucuns Confuls
ne feront admis de part
& d'autre, & si l'on jugeoit
à propos d'envoyer
des Residents, Agents;
Commissaires ou autres, ils ne pourront establir
leurs demeures que dans
les lieux de laresidence ordinaire
de la Cour.
Les quatre Articles derniers
contiennent la confirmation
& formalitépour
l'execution & solidité des
conventionscontenus dans
les Articles cy-dessus.
ou Sommaire du Traité de
Commerce, Navigation (S*
Marine, entre la France
&les EstatsGeneraux, con
élu à Utrech le II.Avril
1713.
ARTICLE I.
LA liberté réciproque de
Commerce,comme de tout
temps avant cette guerre..
II.
1 Deffenses de prendre aucunes
Commissions pour
des armements particuliers
, ou lettres de répreGailles
des Princ es & Estats,
ennemis de la France ou
de laHollande. III.
Toutes prises de part &
d'autre après le temps des
délais marqué au Traité,
feront portées en compte
& rendues, avec compensation
des dommages, &,c.
I V..
Toutes lettres de marque
& de répresailles cydevant
accordées, déclarées
nulles,&c.
V.
Ne pourront les particuliers
Sujets des deux parties
estre misen action, &c.
pour les dettes publiques
des deux Estats.
VI.
Commerce de marchandises
& denrées restabli.
VII. VIII. & IX.
L'un ne pourra exiger des
Su jets de l'autre que les
mesmes droits qu'il exige
desfiens.
X.
Permis aux Hollandois
le debit du harenc-salé en
France, sans avoir égard
aux Déclarations & Arrestsau
contraire, &c.
Xl.&XII.
Mesmes faciliter aux
Doüannes pour les Sujets
de l'une & de l'autre part,
ports, rades,rivieres & havres
réciproquement libres
,
moyennant les Déclarations
des Capitaines
auxGouverneurs, &c.
XIII.
Asilelibre pour ceux des
deux parties qui auront
fait des prises sur les ennemis
,&au contraire refus
d'asile a ces mesmes ennemis.
XIV.
Exemption réciproque
de la Loy d'Aubeine pour
les uns dans le pays des autres,
n'y pouvant estre reputez
Aubains.
L'article XV. & les neuf
suivants contiennent en substance
que
Les Navires chargez, de
l'un des Alliez, passant devant
les collesdel'autre,
& relaschant dans leurs rades
ou ports, ne feront
point obligez d'y descharger
leurs marchandises, ni
d'y payer aucuns droits, ni
fains,
saisis
,
nyarrestez
,
sinon
pour loyales dettes & par
Justice reglées
,
& en sera
libre le transport, mesme
aux lieux ennemis desdits
Alliez, fauf aux Villes 6ç
Places assiegées, & cela à
l'exception des marchandises
de contrebande.
XXIV. & XXV.
Que lesdits Navires se
rencontranten pleine mer,
ne s'approcheront pas plus
près qu'à la portée du canon
, & secommuniqueront
par une petite Barque
, pour justifier. leurs
passeports & lettres de
mer ; & en cas qu'il y ait
des marchandises de contrebande
elles feront confïsque'es
, & les permises
quise trouveront parmy ne
le feront point.
Le XXVI. XXVII.
XXVIII.&XXIX.expliquent
les cas parties
liers & exemptions desdits
Articles,avec consignation
par les Capitaines & Armateurs
,
de quinze mille
livres tournois pour caution
solidairement des malversations
& contraventions,
&c.
XXX. XXX1. XXXII.
& XXXIII.
Si aucun desdits Capitaines
faisoit prise d'un Vaisseau
chargé desdites marchandises
de contrebande,
ils ne pourront faire ouvrir
les coffres,caisses ou tonneaux,
&c. qu'elles n'ayent
esté descenduës en terre en
presence des Juges, &c.
qui feront prompte & juste
expédition
,
& Sa Majesté
fera revoir lesdits jugements
en son Conseil en
cas que les Ambassadeurs
en portent leurs plaintes.
XXXIV.
Sa Majesté & les Estats
Generaux pourront en tout
temps faire construire ou
freter dans les pays l'un de
l'autre, tel nombre deNavires
ou de Guerre ou de
Commerce, que bon leur
semblera
,
& acheter telle
quantitéd'amunition de
guerre qu'ils auront
-
befoin
, & employeront leur
authorité pour faciliter lesdits
achats à prixraisonnable,
sansqu'ils puissent donner
les mesmes permissions
& facilitez aux ennemis
l'un del'autre
, en cas que
lesdits ennemis fussentaggresseurs.
-
XXXv.
Les Navires de Guerre
ou Marchands échoüant
par tem pestesouautre accident
aux costes de l'un
ou l'autre Allié, ce qui fera
sauvé desdits Navires estant
reclamé par les proprietaires,
&c. fera restitué
sans forme de procez,
&c. - XxxVI.
Les deux Alliez ne souffriront
que leurs Sujets reçoivent
dans leur pays aucuns
pirates & forbans qui
feront punis, & leurs prises
restituées aux proprietaires.
XXXVII.
Les Sujets de part & d'autre
pourront se faire servir
de tels Avocats, Procureurs,
Notaires, &c. qu'ils
voudront, & feront leur
Livre de trafic & correspondance
en telle langue
qu'illeur conviendra, &c.
XXXVIII.
A l'avenir aucuns Confuls
ne feront admis de part
& d'autre, & si l'on jugeoit
à propos d'envoyer
des Residents, Agents;
Commissaires ou autres, ils ne pourront establir
leurs demeures que dans
les lieux de laresidence ordinaire
de la Cour.
Les quatre Articles derniers
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l'execution & solidité des
conventionscontenus dans
les Articles cy-dessus.
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Résumé : EXTRAIT ou Sommaire du Traité de Commerce, Navigation & Marine, entre la France & les Estats Generaux, conclu à Utrech le 11. Avril 1713.
Le traité de commerce, navigation et marine entre la France et les États-Généraux, signé à Utrecht le 11 avril 1713, établit plusieurs dispositions clés. L'article I rétablit la liberté réciproque de commerce comme avant la guerre. L'article II interdit les commissions pour des armements particuliers ou les lettres de représailles contre les ennemis de la France ou de la Hollande. L'article III stipule que toutes les prises effectuées après les délais marqués doivent être rendues avec compensation des dommages. L'article IV annule toutes les lettres de marque et de représailles précédemment accordées. L'article V empêche les particuliers des deux parties d'être poursuivis pour les dettes publiques des deux États. L'article VI rétablit le commerce de marchandises et denrées. Les articles VII à IX précisent que chaque partie ne peut exiger des sujets de l'autre que les mêmes droits qu'elle exige des siens. L'article X permet aux Hollandais de vendre du hareng-salé en France malgré les déclarations contraires. Les articles XI et XII facilitent les douanes pour les sujets des deux parties, rendant les ports, rades, rivières et havres réciproquement libres. L'article XIII accorde un asile libre pour ceux ayant fait des prises sur les ennemis et refuse l'asile aux ennemis. L'article XIV exempte réciproquement de la loi d'aubaine. Les articles XV à XXIII régissent le transport des marchandises sans obligation de déchargement ou de paiement de droits, sauf pour contrebande. Les articles XXIV et XXV imposent des règles de communication entre navires en mer. Les articles XXVI à XXIX détaillent les cas particuliers et les exemptions, avec une consignation de 15 000 livres tournois pour caution. Les articles XXX à XXXIII régissent les prises de marchandises de contrebande. L'article XXXIV permet la construction ou l'affrètement de navires et l'achat d'armement. L'article XXXV traite des navires échoués et de la restitution des biens sauvés. L'article XXXVI interdit l'accueil des pirates et forbans. L'article XXXVII autorise l'usage de langues et de représentants choisis. L'article XXXVIII interdit l'admission de consuls et régule la résidence des agents. Les derniers articles confirment l'exécution et la solidité des conventions établies.
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3577
p. 192
MORTS.
Début :
Dame Marie Parlier, veuve de Messire Armand Diane Levesque, Marquis [...]
Mots clefs :
Veuve, Seigneur de la Poterie, Ordre militaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Dame Marie Parlier
veuve de Messire Armand
-
Diane Levesque, Marquis
de Marconnay, & auparavant
veuve de Messire
Claude le Roy ,
Seigneur
de la Poterie, Président à
Mprtier au Parlement de
- Mets, mourut le28Avril.
Messire, Jacques Matthieude
Castelas,Chevelier
del'Ordre Militaire eje S,
Louis,& cy - devantGouverneur
de la Citadelle ôc
Chasteau de Dinan, mourut
le 7. May.
Dame Marie Parlier
veuve de Messire Armand
-
Diane Levesque, Marquis
de Marconnay, & auparavant
veuve de Messire
Claude le Roy ,
Seigneur
de la Poterie, Président à
Mprtier au Parlement de
- Mets, mourut le28Avril.
Messire, Jacques Matthieude
Castelas,Chevelier
del'Ordre Militaire eje S,
Louis,& cy - devantGouverneur
de la Citadelle ôc
Chasteau de Dinan, mourut
le 7. May.
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3578
p. 193-199
Memoire concernant quelques observations sur le vitriol & sur le fer, par M. Geoffroy. [titre d'après la table]
Début :
Le Mercredy 26. Avril l'Academie Royale des Sciences reprit ses [...]
Mots clefs :
Vitriol, Liqueur, Académie royale des sciences, Terre, Équateur, Méridiens, Sels acides, Nitre, Botanistes, Cristaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Memoire concernant quelques observations sur le vitriol & sur le fer, par M. Geoffroy. [titre d'après la table]
LE mercredy 26. Avril
l'Académie Royale des
Sciences reprir ses exercices
qui avoient estê interrompus
pendant les FêtesdePasquès,
& elle lés ouvrir à on ordinaire
par une Assemblée
publique.
Monsieur Oflîni com- mença la Séance par un discours;
dans lequel il démontra
que la figure de la Terre
étoit Ecliptique, & que son
(axe pris d'un Pole à l'autre
étoit beaucoup plus grand
que - son Diamètre fous
l'Equateur: Il donna en
mcfme temps une méthode
pour avoir la mesure des
devrez des Méridiens.
MrLemery le jeune, expliqua
ensuite la maniere
dont les Sels acides ( &
particulierement le Sel acide
du Nitre ) agissent sur les
soufres pour prÉxfcire la
"flafne.
Mr Marchand, rapporta
la découvertequ'il avoir
faite de la fkur d'une petite
planteou efpccfr de mousle,
nommée LichenpetroeusfldlAtus.
Cette Fleur avoit été
jusques ici inconnuëaux
Botanistes, quoyque la plante
fûttres-commune.
Mr Geoffroy termina la
Seance par la lecture d'un
mémoire, concernant quelques
observations sur le Vitriol
& sur le Fer. Il donna
plusieurs manieres de reduire
le Vitriol vert en une liqueur
grasse onctueuse & qui ne
secristallise plus, qu'il nomma
Eau mne ou essence Hipuque
duVitriol.Onappelle
ordinairement Eaux meres,
des liqueurs grasses, qui
restent après les cristallisations
du salpetre ,du Vitriol,
du esl marin, de l'alum, &c.
On avoit crû jusques ici que
les liqueurs grasses étoient
commposées des sels alcalis
& de la graisse de la Terre
qui fc trouvant messez avec
ces sels s'en séparoient dans
la cristalisation ; mais il
avança que cela. n'étoit poinr,
Q¿ que c'estoit la substance
même des sels qui étoit ainsi
changée, & qu'il prouva par-
C.qùé tous ces sels, si bien
apurez qu'ils puissens cftre^
se peuvent entierement changer
en cette liqueur, ce qu'il
prouva par experience sur le
Vitriol. Une des manieres
qu'il proposa pour reduire
ainsi le Vitriol est de calciner
du Vitriol vert aux rayons
du Soleil pendant l'Eté. Il
se reduit en une poudre blanche.
On fait fondre cette
poudre dans de l'eau de
pluye; on philtre la dissolution,
& après avoir fait digerer
pendant quelque temps
la liqueur au Soleil, on la
fait éva porer & on laisse cris.
talliser le sel, Il reste entre
les cristaux une liqueur rougeâtre,
grasse qui ne fc cri stallise
point du tour. On
la garde à part. On fait calciner
de nouveau les cristaux
au Soleil, on les fait dissoudre,
on digere la dissolution
on la philtre, on la fait criftaliser
& on sépare la liqueur
qui ne se cristallise point;
on continuë cela pluficurs
fois jurqu'à ce que tour le
Vitriol foit converti en huile
ou eau mere. Il ne proposa
pas feulement cette liqueur
comme une simple curiosité;
mais encore comme un remede
utile, & comme un
fort bon stiptique pour arrester
le fang des playesapplique
exterieuremcnt, &
pour appaiser les bemorr hagies
prisincerieurerpeut;cest
pourquoy il lui avoic donné
le nom d'EiTencc stiptique du
Vitriol. Le temps ne luy permit
pas de licelfes observations
sur le Fer.
l'Académie Royale des
Sciences reprir ses exercices
qui avoient estê interrompus
pendant les FêtesdePasquès,
& elle lés ouvrir à on ordinaire
par une Assemblée
publique.
Monsieur Oflîni com- mença la Séance par un discours;
dans lequel il démontra
que la figure de la Terre
étoit Ecliptique, & que son
(axe pris d'un Pole à l'autre
étoit beaucoup plus grand
que - son Diamètre fous
l'Equateur: Il donna en
mcfme temps une méthode
pour avoir la mesure des
devrez des Méridiens.
MrLemery le jeune, expliqua
ensuite la maniere
dont les Sels acides ( &
particulierement le Sel acide
du Nitre ) agissent sur les
soufres pour prÉxfcire la
"flafne.
Mr Marchand, rapporta
la découvertequ'il avoir
faite de la fkur d'une petite
planteou efpccfr de mousle,
nommée LichenpetroeusfldlAtus.
Cette Fleur avoit été
jusques ici inconnuëaux
Botanistes, quoyque la plante
fûttres-commune.
Mr Geoffroy termina la
Seance par la lecture d'un
mémoire, concernant quelques
observations sur le Vitriol
& sur le Fer. Il donna
plusieurs manieres de reduire
le Vitriol vert en une liqueur
grasse onctueuse & qui ne
secristallise plus, qu'il nomma
Eau mne ou essence Hipuque
duVitriol.Onappelle
ordinairement Eaux meres,
des liqueurs grasses, qui
restent après les cristallisations
du salpetre ,du Vitriol,
du esl marin, de l'alum, &c.
On avoit crû jusques ici que
les liqueurs grasses étoient
commposées des sels alcalis
& de la graisse de la Terre
qui fc trouvant messez avec
ces sels s'en séparoient dans
la cristalisation ; mais il
avança que cela. n'étoit poinr,
Q¿ que c'estoit la substance
même des sels qui étoit ainsi
changée, & qu'il prouva par-
C.qùé tous ces sels, si bien
apurez qu'ils puissens cftre^
se peuvent entierement changer
en cette liqueur, ce qu'il
prouva par experience sur le
Vitriol. Une des manieres
qu'il proposa pour reduire
ainsi le Vitriol est de calciner
du Vitriol vert aux rayons
du Soleil pendant l'Eté. Il
se reduit en une poudre blanche.
On fait fondre cette
poudre dans de l'eau de
pluye; on philtre la dissolution,
& après avoir fait digerer
pendant quelque temps
la liqueur au Soleil, on la
fait éva porer & on laisse cris.
talliser le sel, Il reste entre
les cristaux une liqueur rougeâtre,
grasse qui ne fc cri stallise
point du tour. On
la garde à part. On fait calciner
de nouveau les cristaux
au Soleil, on les fait dissoudre,
on digere la dissolution
on la philtre, on la fait criftaliser
& on sépare la liqueur
qui ne se cristallise point;
on continuë cela pluficurs
fois jurqu'à ce que tour le
Vitriol foit converti en huile
ou eau mere. Il ne proposa
pas feulement cette liqueur
comme une simple curiosité;
mais encore comme un remede
utile, & comme un
fort bon stiptique pour arrester
le fang des playesapplique
exterieuremcnt, &
pour appaiser les bemorr hagies
prisincerieurerpeut;cest
pourquoy il lui avoic donné
le nom d'EiTencc stiptique du
Vitriol. Le temps ne luy permit
pas de licelfes observations
sur le Fer.
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Résumé : Memoire concernant quelques observations sur le vitriol & sur le fer, par M. Geoffroy. [titre d'après la table]
Le 26 avril, l'Académie Royale des Sciences a repris ses activités après les fêtes de Pâques. Monsieur Oflîni a présenté une démonstration sur la forme elliptique de la Terre, affirmant que son axe polaire est plus long que son diamètre équatorial, et a proposé une méthode pour mesurer les degrés des méridiens. Monsieur Lemery le jeune a expliqué l'action des sels acides, comme le sel acide du nitre, sur les soufres pour produire de la flamme. Monsieur Marchand a rapporté la découverte d'une nouvelle espèce de mousse, le Lichen petraeus fulvus, fréquente mais inconnue des botanistes. Enfin, Monsieur Geoffroy a lu un mémoire sur le vitriol et le fer, décrivant des méthodes pour transformer le vitriol vert en une liqueur grasse et onctueuse, nommée 'eau mère' ou 'essence hippique du vitriol'. Cette liqueur, obtenue après plusieurs cristallisations, est utilisée comme remède stiptique pour arrêter les saignements et apaiser les hémorragies internes. Geoffroy n'a pas pu présenter ses observations sur le fer faute de temps.
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3579
p. 199-222
MARIAGES.
Début :
Mr le Marquis de Grand-pré a épousé à Reims depuis [...]
Mots clefs :
Seigneur, Parlement, Épouse, Chevalier, Secrétaire, Gentilhomme, Maréchal, Aubervilliers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MAKIAGES.
M' le.?vL.1rquis de Grandpré
a épousé à Reims depuis
quelque temps Mademoifelle
de FJmcchon. Ils furent
mariez par M1 l'Archevefquc
de Reims, qui donna un repas
enluice aux Mariez Se
aux plus proches parens; c'elt
luy qui a fait ce mariage, ho.
norant de son amitié les parcns
de l'un & de l'autre côté.
Mr le Comte de Grandpré
, intime amy de Mr l'Archevêque
de Reims, a crû
se voyant sans enfans qu'il
estoit de son honneur d'élever
Con petit-coufin de même
nom,afin que les biens
de la famille ne retombent
pas sur la même personne ;
c'est ce qui l'a ojuge après la
négociation de ce mariage
de faire en sa faveur parle
Contrat de miriagc pasle à
Reims au Palais Archiepiscopal
en sa presence & en
celle de Mr l'Archevêque de
Reims, le IJ. Novembre
1712. une donation entrevifs
de son Comté de Grandr
pré, qui est une Terre des
plus coofiderables de Champagne
, avec Ces droits qui
luy appartiennent en la (uccession
de feu Mr le Maréchal
de joyeuse.
Cette Maison a l'honneur
d'eltre alliée non -
feulement
à celle de nos Rois, mais de
toucher de prés à leurs augures
Perlonnes
,
puisque
Anne Duc de Joyeule,Pair
& Amiral de France, Chevalier.
des Ordres du Roy,
Premier Gentilhomme de sa
Chambre & Gouverneur de
Normandic}que le Roy Henry
111.fie Duc & Pair au
mois d'Aoufi J581. épousa
en la même année Marguerite
de Lorraine foeur puilnée
de la Reine Louise, femme
du même Roy; rant de Prélats,
Cardinaux, Archevê.
ques, Maréchaux de France)
Généraux d'Armées, dont
l'Histoire particulière a esté
écrite par les Autheurs de
leur temps, font des marques
essentielles de l'origine & du
rang que cette Malson tienc
en France.
Dans le temps de la recherche
des faux-Nobles du
Royaume, cette Maison a
fair une des plus authentiques
preuves de Noblesse par Titres.
Elle consiste prefentement
en différentes branches
,
l'aînée de laquelle est
tombée dans la Maison de
Guifc,cueiie a pone le Duché
deJ0yeuCc,que l'on pré.
tend cltre pour msflcs & femelles
; ces branches font
celles de S. Lambert prefentemenc
l'aînée, des Comtes
de Grandpré, & des Geurs de
Montgobcrt& de Verpel.
Robert de Joyeu se, Com-
te de Grandpré, fils de Louis
Seigneur de Saint-Geniez &
d'Isabeau d'Halluin
,
Comtesse
de Grandpré sa feconde
femme, laissa de Marguerite
de Bar bançon Dame de
Montgobert entr'aurres ensans,
Foucault l'aîné & Antoine,
qui a fait la branche
de Montgoberr.
Foucault de Joyeuse, Comte
de Grandpré, Chevalier
de l'Ordre du Roy
,
Gentilhomme
de la Chambre du
Roy Charles IX eut d'Anne
d'Anglurre, file unique
de Claude Seigneur de Jours,
entr'autres enfans
,
Claude
Comtc de Grandpré, Antoine
Seigneur de S. Lambert,
& pluficurs autres fils & fil.
les.
Claude de Joyeuse, Comte
de Grandpré^Gouverneur
de Beaumont
1
nommé à
l'Ordre du S. Esprit.
Antoine de Joyeuse, Seigneur
de S. Lambert, Gou-
Overneur de Mezieres, a laissé
de Henriette fille de Roberr
Marquis de la Vieuville,
Chevalier des Ordres du
Roy, Robert Antoine François
de Joyeuse, Comte de
Grandpré.
Jean Armand Marquis de
Joyeurc) Baron de Villefurtourbe,
de Gernay en Dormois,
&c. Mestre de Carrp
de Cavalerie, Gouverneur
des Ville & Citadelle de
Nanry, Maréchal de France
en 1698. & Chevalier des
Ordres du Roy, qui cft more
au mois de Juin 1710. il
avoit épousé sa cousine
Marguerite de Joyeulc, fille
de Michel
,
Seigneur de Verpel
dont il n'a point eu aensans.
Claude Abbé de Mouzon,
d'Eslan& de Gorge en
Touraine, mort en Avril
1710.
Julie de Joyeuse, Comte de
GrandpréJ Colone l dInfanterie,
Lieutenant General des
Provinces de Champagne &
ABnrigetqiiuqiuacedpeosu•leRGcauwilxle,imjiejrctc
de Rene, Seigneur de Coclois,
Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, vivant,
de laquelle il n'a point
d'cofans.
Jean de Joyeuse Comte
de Joyeu se, frere de Julie
Comte de Grandpré,a pour
enfant le Marquis de Joyeuse
substitué au bien de feu Mr
le Maréchal de Joyeufc.
La branche des Seigneurs
de Montgobert de Verpel,
a pour tige Antoine de
Joyeuse, Seigneur de Montgobert
, deuxième fils de
Robert de Joyeuse Comte
de Grandpré, qui de Madelaine
de Lyons, fille dAdolphe,
Seigneur d'Espaux, a
laissé plusieurs cnfans, entr'-
autre Robert de Joyeuse
Seigneur de Verpel, dont
la femme Judith Hennequin
le rendit pere de Michel,
Seigneur de Verpel, qui n'a
eu de sa femme Marie de
Trumelot, que Robert rué
à Valenciennes & la Maréchale
de Joyeuse.
Si la Maison
-
de Villers ne
compte pas tant de belles
Alliances & des sujets parvenus
à un si haut degré, elle
a dumoins l'avantage d'avoir
donné des personnes
qui ont servi leur Prince &
lEtat avec zele, non seulement
dans les Armées; mais
encore dans les celebres Ambafïadcs
où ils se font fait
distinguer.
Cette Maison cft originaire
de Picardie, où Roland
de Villers, Seigneur de Berneuil
épousa Marie Thierry,
l'an iS5L- il étoit frere de
Jean de Villers, mort l'an
15 3 5. ayant laisse de Jeanne
de Flecclles
>
son épouse;
Louis de Viliers, Seigneur
dela Cour, qui contribua
beaucoup à la reduction
d'Amiens, à l'obeïssance du
Roy Henry IV. il est more
en 1608, il Qvojç. épousél'an
is 64* Marie Dufresne Dame
dela Cour, de laquelle il eut
1 °.Louis de Villerscy-aprés.
2.°.Jean,Seigneur d'Authiul
époux de Marguerite de
Lattre & pere de Françoise,
femme de Charles Gorguette
Seigneur du Bus 3°. Anne
femme de Jean de Moux, Seigneur
d'Heudicourt, Louis
de Villers Seigneur deRousseville
mariél'an 1584. avjc
- MarieGounet,fillede Pierre
& de Marie Feret, Dame de
Rousseville qui épousa l'an
1618. Catherine de Sachy,
fille de Jean de Maurepas,
&c.
Mr de Montholon, Conseiller
au grand Conseil,fils
de Mr de Montholon ConseillerauChastelet
deParis,a
épousé depuis quelques mois
Mademoiselle Potier fille de
Mr Potier de Novion President
à Mortier au Parlement.
-
Les deux familles d'où sont
sortis les nouveaux Mariez
font incontestablement des
plus anciennes du Royaume.
Celle de Montholon qui
est originairede Bourgogne,
est une des anciennes familles
de la Robe,( je dis originaire
de Bourgogne, sans
cependant l'assurer, puifquc
d'autres ladisentde Paris
,
& qui est l'opinion la plus
vrai semblable) dont l'origine
seperd dans les siecles
les plus reculez ;elleafourny
-
des Magistratsqui fc sont sacrifié
pour leur Patrie, & qui
ont laissé des marques de
leur profond sçavoir.
François de Moncholon I.
du nom,sieur de Viviers &
d'Aubervilliers,Avocat du
Roy, & enfin President au
Parlement deParis le 3. Février
de l'an1534.Il fut commis
à la Garde des Sceaux de
France per Lettres données
àIlLyon le 39. Aoust 1542. mourut à Villers-CottefeRs
le IJ. Juin de l'année
d'ensuite, & fut enterré à S.
André des Arcs à Paris,où
l'on voit son Epitaphe.
François -. de Montholon
son fils, sieurd'Aubervilliers,
Avocat au Parlement
de Paris, fils de François
Gar de des Sceaux, fut
pourvû de la même Charge
de Garde des Sceaux. Illaissa
de Geneviéve Chartier cinq
enfans, qui furent Mathieu
de Montholon ConseiIlerau
Parlement,mort sans alliance
; Pierre Chanoine de Laon
Docteur de Sorbonne; Jacques
Avocat au Parlement
de Paris;François, Seigneur
d'Aubervilliers, Conseiller
d'Etat,&Françoisde Montholon
,
Seigneur d'Aubervillicrs.
La Maison de Montholona
formé plusieurs branches
qui sont en partie éteintes.
Nous avons une infinité
de grands hommes, fortis
de celle de Potier; leur memoire
doit estre en veneration,
leurs avions éclatantes
dans les Armées de leurs Rois
& leurvive pénétration dans
les Conseils sont connuës de
toute la France, leur ont attiré
les plus hautsemplois.
Cette Mailotï eil alliée à
tout ce qu'il y a de pcrfonnes
de la premicre qualité,
&
& même des Princes;qu'elle
tire son origine de Nicolas
Potier; Seigneur de GrcOJY,
qui fut Prevost des Marchands
de Paris en 1499. Il
fut pere de Jacques Potier
Conseiller au Par lement de
Paris.
Nicolas Potier a servi
glorieusement quatre de Tes
Rois, desquels il s'attira lâ
bien-veillance. Il fut second
President au Par lementde
Paris, & Chancelier de la
Reine Marie de Mcdicis.
André Potier Seigneur de
Novion, Conseiller& puis
President au Parlement de
Bretagne,&ensuite enceluy
de Paris.
Nicolas Potier
,
Seigneur
deNovion,&c. Premier Presidenr
au Parlement de Paris,
Secretaire& Greffier des
Ordres du Roy,mort le I.
Septembre1691.âgéde75.
ans. Il fut marié avec Catherine
Gallard
,
fillede Claude
Gallard
,
Seigneur de Courance,
de laquelle il a laissé
André Potier, Jacques Evêque
d'Evccux, Claude Comte
de Novion, Maréchal des
Camps&Armées du Roy.
Louis Potier,sieur de Ges-
» vres ,
Secretaire d'Etat, prit
la conduite des grandes affaires
avec Mr de Villeroy,
Secretaire d'Etat. Il sur quel- ,
ques années après Secrctaire
du Confcil, puis Secretaire
d'Etat.
René Potier, Comte puis
Duc de Thresmes, Pair de
France, Capicaine de la premiere
Compagnie des Gardes
du Corps,&c. Chevalier
des Ordres de Sa Majesté,
épousa Marguerite de Luxembourg,
fille de François
de Luxembourg, Duc de
Piney, & de Diane de Lorraine,
sa premierc femme,
delaquelleileut Louis tué au
Siege de Thionville.
Leon Potier, Duc de Gesvres,
Pair deFrance,premier
Gentilhomme de la Chambre
du Roy, mort le 1. Décembre
1704avoit épousé
Marie Françoise du Val morte
en 1702. le 28. Octobre,
d'où sont venus François-
Bernard qui suit, Leon Archevêque
de Bourges, Jules-
AugusteChevalier de Malthe,
Louis Marquis de Gandelux,
MademoiselledeGesvrcs,
Jeanne Filice, Susanne-
Angelique, & Louise.
François-Bernard Potier,
Duc de Gesvres ,
Pair de
France, premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy,
Gouverneur de Paris, prit
place au Parlement le 2,3.
Juillet1703. Il avoir épousé
Marie -Madeleine
-
Louise-
Génevieve de Bois-franc,
morte le 3 Avril 1702. de
laquelleil a eu Joachim-Bernard
Potier
,
Marquis de
Gesvres, Seigneur deSaint-
Ouen, né le 2p. Septembre
169 Louis Leon Marquis
de Gandelux, Etienne René
Comte de Thresmes,& Marie-
FrançoisePotier,néele
5 Decembre 1627.
Joachim Bernard Potier,
Marquis de Gesvres cit fils
aîné de Mr le Duc de Gesvres.
Il a épousé le 1. Juin
17°9 Marie- Madeleine-Emilie
Mascranny, fille de Barthelemy
,
Maistre des Requestes
,&deJeanne-Baptiste
leFevredeCaumartin.
M' le.?vL.1rquis de Grandpré
a épousé à Reims depuis
quelque temps Mademoifelle
de FJmcchon. Ils furent
mariez par M1 l'Archevefquc
de Reims, qui donna un repas
enluice aux Mariez Se
aux plus proches parens; c'elt
luy qui a fait ce mariage, ho.
norant de son amitié les parcns
de l'un & de l'autre côté.
Mr le Comte de Grandpré
, intime amy de Mr l'Archevêque
de Reims, a crû
se voyant sans enfans qu'il
estoit de son honneur d'élever
Con petit-coufin de même
nom,afin que les biens
de la famille ne retombent
pas sur la même personne ;
c'est ce qui l'a ojuge après la
négociation de ce mariage
de faire en sa faveur parle
Contrat de miriagc pasle à
Reims au Palais Archiepiscopal
en sa presence & en
celle de Mr l'Archevêque de
Reims, le IJ. Novembre
1712. une donation entrevifs
de son Comté de Grandr
pré, qui est une Terre des
plus coofiderables de Champagne
, avec Ces droits qui
luy appartiennent en la (uccession
de feu Mr le Maréchal
de joyeuse.
Cette Maison a l'honneur
d'eltre alliée non -
feulement
à celle de nos Rois, mais de
toucher de prés à leurs augures
Perlonnes
,
puisque
Anne Duc de Joyeule,Pair
& Amiral de France, Chevalier.
des Ordres du Roy,
Premier Gentilhomme de sa
Chambre & Gouverneur de
Normandic}que le Roy Henry
111.fie Duc & Pair au
mois d'Aoufi J581. épousa
en la même année Marguerite
de Lorraine foeur puilnée
de la Reine Louise, femme
du même Roy; rant de Prélats,
Cardinaux, Archevê.
ques, Maréchaux de France)
Généraux d'Armées, dont
l'Histoire particulière a esté
écrite par les Autheurs de
leur temps, font des marques
essentielles de l'origine & du
rang que cette Malson tienc
en France.
Dans le temps de la recherche
des faux-Nobles du
Royaume, cette Maison a
fair une des plus authentiques
preuves de Noblesse par Titres.
Elle consiste prefentement
en différentes branches
,
l'aînée de laquelle est
tombée dans la Maison de
Guifc,cueiie a pone le Duché
deJ0yeuCc,que l'on pré.
tend cltre pour msflcs & femelles
; ces branches font
celles de S. Lambert prefentemenc
l'aînée, des Comtes
de Grandpré, & des Geurs de
Montgobcrt& de Verpel.
Robert de Joyeu se, Com-
te de Grandpré, fils de Louis
Seigneur de Saint-Geniez &
d'Isabeau d'Halluin
,
Comtesse
de Grandpré sa feconde
femme, laissa de Marguerite
de Bar bançon Dame de
Montgobert entr'aurres ensans,
Foucault l'aîné & Antoine,
qui a fait la branche
de Montgoberr.
Foucault de Joyeuse, Comte
de Grandpré, Chevalier
de l'Ordre du Roy
,
Gentilhomme
de la Chambre du
Roy Charles IX eut d'Anne
d'Anglurre, file unique
de Claude Seigneur de Jours,
entr'autres enfans
,
Claude
Comtc de Grandpré, Antoine
Seigneur de S. Lambert,
& pluficurs autres fils & fil.
les.
Claude de Joyeuse, Comte
de Grandpré^Gouverneur
de Beaumont
1
nommé à
l'Ordre du S. Esprit.
Antoine de Joyeuse, Seigneur
de S. Lambert, Gou-
Overneur de Mezieres, a laissé
de Henriette fille de Roberr
Marquis de la Vieuville,
Chevalier des Ordres du
Roy, Robert Antoine François
de Joyeuse, Comte de
Grandpré.
Jean Armand Marquis de
Joyeurc) Baron de Villefurtourbe,
de Gernay en Dormois,
&c. Mestre de Carrp
de Cavalerie, Gouverneur
des Ville & Citadelle de
Nanry, Maréchal de France
en 1698. & Chevalier des
Ordres du Roy, qui cft more
au mois de Juin 1710. il
avoit épousé sa cousine
Marguerite de Joyeulc, fille
de Michel
,
Seigneur de Verpel
dont il n'a point eu aensans.
Claude Abbé de Mouzon,
d'Eslan& de Gorge en
Touraine, mort en Avril
1710.
Julie de Joyeuse, Comte de
GrandpréJ Colone l dInfanterie,
Lieutenant General des
Provinces de Champagne &
ABnrigetqiiuqiuacedpeosu•leRGcauwilxle,imjiejrctc
de Rene, Seigneur de Coclois,
Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, vivant,
de laquelle il n'a point
d'cofans.
Jean de Joyeuse Comte
de Joyeu se, frere de Julie
Comte de Grandpré,a pour
enfant le Marquis de Joyeuse
substitué au bien de feu Mr
le Maréchal de Joyeufc.
La branche des Seigneurs
de Montgobert de Verpel,
a pour tige Antoine de
Joyeuse, Seigneur de Montgobert
, deuxième fils de
Robert de Joyeuse Comte
de Grandpré, qui de Madelaine
de Lyons, fille dAdolphe,
Seigneur d'Espaux, a
laissé plusieurs cnfans, entr'-
autre Robert de Joyeuse
Seigneur de Verpel, dont
la femme Judith Hennequin
le rendit pere de Michel,
Seigneur de Verpel, qui n'a
eu de sa femme Marie de
Trumelot, que Robert rué
à Valenciennes & la Maréchale
de Joyeuse.
Si la Maison
-
de Villers ne
compte pas tant de belles
Alliances & des sujets parvenus
à un si haut degré, elle
a dumoins l'avantage d'avoir
donné des personnes
qui ont servi leur Prince &
lEtat avec zele, non seulement
dans les Armées; mais
encore dans les celebres Ambafïadcs
où ils se font fait
distinguer.
Cette Maison cft originaire
de Picardie, où Roland
de Villers, Seigneur de Berneuil
épousa Marie Thierry,
l'an iS5L- il étoit frere de
Jean de Villers, mort l'an
15 3 5. ayant laisse de Jeanne
de Flecclles
>
son épouse;
Louis de Viliers, Seigneur
dela Cour, qui contribua
beaucoup à la reduction
d'Amiens, à l'obeïssance du
Roy Henry IV. il est more
en 1608, il Qvojç. épousél'an
is 64* Marie Dufresne Dame
dela Cour, de laquelle il eut
1 °.Louis de Villerscy-aprés.
2.°.Jean,Seigneur d'Authiul
époux de Marguerite de
Lattre & pere de Françoise,
femme de Charles Gorguette
Seigneur du Bus 3°. Anne
femme de Jean de Moux, Seigneur
d'Heudicourt, Louis
de Villers Seigneur deRousseville
mariél'an 1584. avjc
- MarieGounet,fillede Pierre
& de Marie Feret, Dame de
Rousseville qui épousa l'an
1618. Catherine de Sachy,
fille de Jean de Maurepas,
&c.
Mr de Montholon, Conseiller
au grand Conseil,fils
de Mr de Montholon ConseillerauChastelet
deParis,a
épousé depuis quelques mois
Mademoiselle Potier fille de
Mr Potier de Novion President
à Mortier au Parlement.
-
Les deux familles d'où sont
sortis les nouveaux Mariez
font incontestablement des
plus anciennes du Royaume.
Celle de Montholon qui
est originairede Bourgogne,
est une des anciennes familles
de la Robe,( je dis originaire
de Bourgogne, sans
cependant l'assurer, puifquc
d'autres ladisentde Paris
,
& qui est l'opinion la plus
vrai semblable) dont l'origine
seperd dans les siecles
les plus reculez ;elleafourny
-
des Magistratsqui fc sont sacrifié
pour leur Patrie, & qui
ont laissé des marques de
leur profond sçavoir.
François de Moncholon I.
du nom,sieur de Viviers &
d'Aubervilliers,Avocat du
Roy, & enfin President au
Parlement deParis le 3. Février
de l'an1534.Il fut commis
à la Garde des Sceaux de
France per Lettres données
àIlLyon le 39. Aoust 1542. mourut à Villers-CottefeRs
le IJ. Juin de l'année
d'ensuite, & fut enterré à S.
André des Arcs à Paris,où
l'on voit son Epitaphe.
François -. de Montholon
son fils, sieurd'Aubervilliers,
Avocat au Parlement
de Paris, fils de François
Gar de des Sceaux, fut
pourvû de la même Charge
de Garde des Sceaux. Illaissa
de Geneviéve Chartier cinq
enfans, qui furent Mathieu
de Montholon ConseiIlerau
Parlement,mort sans alliance
; Pierre Chanoine de Laon
Docteur de Sorbonne; Jacques
Avocat au Parlement
de Paris;François, Seigneur
d'Aubervilliers, Conseiller
d'Etat,&Françoisde Montholon
,
Seigneur d'Aubervillicrs.
La Maison de Montholona
formé plusieurs branches
qui sont en partie éteintes.
Nous avons une infinité
de grands hommes, fortis
de celle de Potier; leur memoire
doit estre en veneration,
leurs avions éclatantes
dans les Armées de leurs Rois
& leurvive pénétration dans
les Conseils sont connuës de
toute la France, leur ont attiré
les plus hautsemplois.
Cette Mailotï eil alliée à
tout ce qu'il y a de pcrfonnes
de la premicre qualité,
&
& même des Princes;qu'elle
tire son origine de Nicolas
Potier; Seigneur de GrcOJY,
qui fut Prevost des Marchands
de Paris en 1499. Il
fut pere de Jacques Potier
Conseiller au Par lement de
Paris.
Nicolas Potier a servi
glorieusement quatre de Tes
Rois, desquels il s'attira lâ
bien-veillance. Il fut second
President au Par lementde
Paris, & Chancelier de la
Reine Marie de Mcdicis.
André Potier Seigneur de
Novion, Conseiller& puis
President au Parlement de
Bretagne,&ensuite enceluy
de Paris.
Nicolas Potier
,
Seigneur
deNovion,&c. Premier Presidenr
au Parlement de Paris,
Secretaire& Greffier des
Ordres du Roy,mort le I.
Septembre1691.âgéde75.
ans. Il fut marié avec Catherine
Gallard
,
fillede Claude
Gallard
,
Seigneur de Courance,
de laquelle il a laissé
André Potier, Jacques Evêque
d'Evccux, Claude Comte
de Novion, Maréchal des
Camps&Armées du Roy.
Louis Potier,sieur de Ges-
» vres ,
Secretaire d'Etat, prit
la conduite des grandes affaires
avec Mr de Villeroy,
Secretaire d'Etat. Il sur quel- ,
ques années après Secrctaire
du Confcil, puis Secretaire
d'Etat.
René Potier, Comte puis
Duc de Thresmes, Pair de
France, Capicaine de la premiere
Compagnie des Gardes
du Corps,&c. Chevalier
des Ordres de Sa Majesté,
épousa Marguerite de Luxembourg,
fille de François
de Luxembourg, Duc de
Piney, & de Diane de Lorraine,
sa premierc femme,
delaquelleileut Louis tué au
Siege de Thionville.
Leon Potier, Duc de Gesvres,
Pair deFrance,premier
Gentilhomme de la Chambre
du Roy, mort le 1. Décembre
1704avoit épousé
Marie Françoise du Val morte
en 1702. le 28. Octobre,
d'où sont venus François-
Bernard qui suit, Leon Archevêque
de Bourges, Jules-
AugusteChevalier de Malthe,
Louis Marquis de Gandelux,
MademoiselledeGesvrcs,
Jeanne Filice, Susanne-
Angelique, & Louise.
François-Bernard Potier,
Duc de Gesvres ,
Pair de
France, premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy,
Gouverneur de Paris, prit
place au Parlement le 2,3.
Juillet1703. Il avoir épousé
Marie -Madeleine
-
Louise-
Génevieve de Bois-franc,
morte le 3 Avril 1702. de
laquelleil a eu Joachim-Bernard
Potier
,
Marquis de
Gesvres, Seigneur deSaint-
Ouen, né le 2p. Septembre
169 Louis Leon Marquis
de Gandelux, Etienne René
Comte de Thresmes,& Marie-
FrançoisePotier,néele
5 Decembre 1627.
Joachim Bernard Potier,
Marquis de Gesvres cit fils
aîné de Mr le Duc de Gesvres.
Il a épousé le 1. Juin
17°9 Marie- Madeleine-Emilie
Mascranny, fille de Barthelemy
,
Maistre des Requestes
,&deJeanne-Baptiste
leFevredeCaumartin.
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Résumé : MARIAGES.
Le texte décrit plusieurs mariages et alliances au sein de la noblesse française. Le Marquis de Grandpré a épousé Mademoiselle de Fimechon à Reims, avec la bénédiction de l'archevêque de Reims, qui a également organisé un repas en leur honneur. Le Comte de Grandpré, ami proche de l'archevêque, a décidé d'élever son petit-cousin pour préserver les biens familiaux. Un contrat de mariage a été signé le 12 novembre 1712 au Palais Archiepiscopal, incluant une donation des terres du Comté de Grandpré et des droits successoraux du Maréchal de Joyeuse. La Maison de Joyeuse est alliée à la famille royale et possède une longue histoire de nobles titres et alliances prestigieuses. Elle a fourni de nombreux prélats, cardinaux, archevêques, maréchaux de France et généraux d'armées. La famille a prouvé son authenticité noble lors des recherches sur les faux-nobles du royaume. Elle se divise en plusieurs branches, dont l'aînée est passée dans la Maison de Guise, qui détient le Duché de Joyeuse. Le texte détaille également les lignées et les alliances des différentes branches de la Maison de Joyeuse, mentionnant des personnages tels que Robert de Joyeuse, Comte de Grandpré, et ses descendants, qui ont occupé des postes importants dans la noblesse et l'armée française. La Maison de Villers, originaire de Picardie, est également mentionnée pour ses services à l'État et ses alliances prestigieuses. Enfin, le texte évoque le mariage récent de Monsieur de Montholon, Conseiller au grand Conseil, avec Mademoiselle Potier, fille de Monsieur Potier de Novion, Président à Mortier au Parlement. Les familles Montholon et Potier sont parmi les plus anciennes du royaume, avec des origines en Bourgogne et à Paris, et ont fourni de nombreux magistrats et hommes d'État distingués.
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3580
p. 223-225
ENIGME.
Début :
Quoyque toûjours couché je dors tres-rarement [...]
Mots clefs :
Fleuve
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Quoyquetoûjourscouche
je dors tres-rarement
Sans estre oisif, je suis
toûjoursen mouvement
Je n'aime point le vin,j'en
bois par avanture
Malgréceluyqui metmon
corps à la torture
Etjamaisje n'en bois qu'il
n'arrive malheur
Tel qui s'expose à ma
fureur
A deux doigtsdelamort
subite
Sur tout autre chose
medite
En me confiant ses
tresors
Atout moment, changeant
de corps
Je fuis pourtant toujours
le même jl^-plus-d*une belle qui
m'aime
Je prete innocemmentmes
bras
Tremblante à mon affital
leteinpâle &l'oeilbas
Elle voit mon brillant
avecindiference
Etsanschagrinaussisoufre
mon inconstance
Elle s'opose a mon
penchant.
Je lasuis je la cherchej&
même en la cherchant
J'usurpe sessaveurs,mais
avec nonchalance
Car. bonisoit qtitSijiLy
penfe.
Quoyquetoûjourscouche
je dors tres-rarement
Sans estre oisif, je suis
toûjoursen mouvement
Je n'aime point le vin,j'en
bois par avanture
Malgréceluyqui metmon
corps à la torture
Etjamaisje n'en bois qu'il
n'arrive malheur
Tel qui s'expose à ma
fureur
A deux doigtsdelamort
subite
Sur tout autre chose
medite
En me confiant ses
tresors
Atout moment, changeant
de corps
Je fuis pourtant toujours
le même jl^-plus-d*une belle qui
m'aime
Je prete innocemmentmes
bras
Tremblante à mon affital
leteinpâle &l'oeilbas
Elle voit mon brillant
avecindiference
Etsanschagrinaussisoufre
mon inconstance
Elle s'opose a mon
penchant.
Je lasuis je la cherchej&
même en la cherchant
J'usurpe sessaveurs,mais
avec nonchalance
Car. bonisoit qtitSijiLy
penfe.
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3581
p. 226
« Pierre de Gonzon, âgé de 95. ans est mort le 15. Avril, [...] »
Début :
Pierre de Gonzon, âgé de 95. ans est mort le 15. Avril, [...]
Mots clefs :
Pierre de Gonzon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Pierre de Gonzon, âgé de 95. ans est mort le 15. Avril, [...] »
Pierre de Gonzon, âgé
de 9J.1ans c(L mort le IJ.
Avril, dans unChasteau, en
Provence. Ilavoirété Colo-
nel au service de Louis XIII.
Il estoit de la famille d'un
Chevalier Gonzon,dont on a
écrit une action, quiquoique
veritable tient beaucoup de
celle que nous voyons dans
la Fable,
de 9J.1ans c(L mort le IJ.
Avril, dans unChasteau, en
Provence. Ilavoirété Colo-
nel au service de Louis XIII.
Il estoit de la famille d'un
Chevalier Gonzon,dont on a
écrit une action, quiquoique
veritable tient beaucoup de
celle que nous voyons dans
la Fable,
Fermer
3582
p. 226-233
AVANTURE.
Début :
Il y avoit dans l'Isle de Rhodes un Dragon, qui [...]
Mots clefs :
Dragon, Rhodes, Caverne, Cheval, Chiens, Épée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE.
AVANTURE.
IL y avoit dans l'Isle de
Rhodesun Dragon, qui
se retiroit dans une Caverne,
d'où il infectoit l'air de son
halaine, & ruoittous les
hommes & toutes les bêtes
qu'il pouvoit rencontrer.
Voicy comme il estoit fait;
sa grosseur estoit presque
comme celle d'un cheval;
il avoit une teste de serpent,
& de longues oreilles, couvertes
d'une peau écaillée,les
quatre jambes ressembloient
à celle d'un Crocodille; ses
deux aîles estoient noires pardessus,
& d'un jeaune mtflc
de verd pardessous, & sa
queuëfaisoit plusieurs plis
& retours sur son corps, il
couroit batant de ses aîles, &
jettant le feu par les yeux,
avecunsifflement épouventable.
Le Chevalier de Gonzon
ayant entrepris de le
combatre, sen alla à Gonzon
en Provence où il fit un fantôme,
qui reprefenroit ce
Dragon, & accoutuma son
cheval & deux gros chiens à
l'aprocher & l'araquer sans
crainte; puis il retourna à
Rhodes, & ayant choisi son
jour, il monta à cheval, accompagné
de ses domestiques
qui menoient ses deux chiens.
Estant sur un Costeau proche
du Manpas ( lieu où estoit le
Monstre) il y laissa ses gens
& leur commanda de le venir
secourir, s'il estoitbesoin,
ou de sen fuir s'ils le voyoient
vaincû ou tué;aussi tôtestant
armé de toutes pieces, & la
lance à la main, il avança
vers la Caverne avec ses deux
chiens, & aperçut le Dragon
qui venoità luy avec safurie
ordinaire, dabord il luy porta
un coup dans l'épaule donc
sa lance fut mise en pieces
sans offenser cette bête, à
cause de la dureté de ses
écailles; mais les deux chiens
qui ne craignoient pas plus
ce véritable Dragon que le
fantôme,contrelequel on
les avoirexercez,l'assaillirent
vivement, pour le prendre
par le ventre comme on les
y avoic accoûtumez, & donnerent
le loisir au Chevalier
de mettre pied à terre. Il
aprocha de ce Dragon, &
luy plongea son épée fous la
gorge & l'enfonçant de plus
en plus, lui trancha le gosier.
Le Dragon perdant les forces
avec Ion faug, tomba à
terre & renversa par sa chute
ce genereux Chevalier. Les
gens accoururentaussi tort,
& voyant le Dragon mort,
releverent leur maistre, le
rafraîchirent avec de l'eau
d'un ruisseau, & luy firent
revenir (es esprits,que la
fatigue & la puanteur avoient
assoupis. Gonzon remonta
ensuite sur son cheval & retourna
victorieux à Rhodes,
où il se presenta au Maistre;
& luy fie recit de ce combat.
Le grand Maistre ravi d'un
heureux succés, luy en témoigna
de la joyc: mais en
loüant son courage il blâma
sa desobeïssance, parce que
il estoitdeffendu expressement
àtouslesChevaliers & Freres
de l'Ordre de passer auprès de
la Caverne du Dragon, sur
peine d'estre punis de l'habit
de religion, & pour observer
la seureté de la discipline,
le fit mettre en prison & luy
ôtat l'habit; mais comme ce
chastiment n'estoit qu'une
formalité; peu de jours aprés
il luy rendit la liberté avec
l'habit, & le remir en possession
de ses Commanderies.
- Gonzon fut ensuite élevé en
la dignité de grand Maistre.
Ilmourut en 1553. On mit
sur son Tombeau ses deux
mots:Dragonisextmctor.
IL y avoit dans l'Isle de
Rhodesun Dragon, qui
se retiroit dans une Caverne,
d'où il infectoit l'air de son
halaine, & ruoittous les
hommes & toutes les bêtes
qu'il pouvoit rencontrer.
Voicy comme il estoit fait;
sa grosseur estoit presque
comme celle d'un cheval;
il avoit une teste de serpent,
& de longues oreilles, couvertes
d'une peau écaillée,les
quatre jambes ressembloient
à celle d'un Crocodille; ses
deux aîles estoient noires pardessus,
& d'un jeaune mtflc
de verd pardessous, & sa
queuëfaisoit plusieurs plis
& retours sur son corps, il
couroit batant de ses aîles, &
jettant le feu par les yeux,
avecunsifflement épouventable.
Le Chevalier de Gonzon
ayant entrepris de le
combatre, sen alla à Gonzon
en Provence où il fit un fantôme,
qui reprefenroit ce
Dragon, & accoutuma son
cheval & deux gros chiens à
l'aprocher & l'araquer sans
crainte; puis il retourna à
Rhodes, & ayant choisi son
jour, il monta à cheval, accompagné
de ses domestiques
qui menoient ses deux chiens.
Estant sur un Costeau proche
du Manpas ( lieu où estoit le
Monstre) il y laissa ses gens
& leur commanda de le venir
secourir, s'il estoitbesoin,
ou de sen fuir s'ils le voyoient
vaincû ou tué;aussi tôtestant
armé de toutes pieces, & la
lance à la main, il avança
vers la Caverne avec ses deux
chiens, & aperçut le Dragon
qui venoità luy avec safurie
ordinaire, dabord il luy porta
un coup dans l'épaule donc
sa lance fut mise en pieces
sans offenser cette bête, à
cause de la dureté de ses
écailles; mais les deux chiens
qui ne craignoient pas plus
ce véritable Dragon que le
fantôme,contrelequel on
les avoirexercez,l'assaillirent
vivement, pour le prendre
par le ventre comme on les
y avoic accoûtumez, & donnerent
le loisir au Chevalier
de mettre pied à terre. Il
aprocha de ce Dragon, &
luy plongea son épée fous la
gorge & l'enfonçant de plus
en plus, lui trancha le gosier.
Le Dragon perdant les forces
avec Ion faug, tomba à
terre & renversa par sa chute
ce genereux Chevalier. Les
gens accoururentaussi tort,
& voyant le Dragon mort,
releverent leur maistre, le
rafraîchirent avec de l'eau
d'un ruisseau, & luy firent
revenir (es esprits,que la
fatigue & la puanteur avoient
assoupis. Gonzon remonta
ensuite sur son cheval & retourna
victorieux à Rhodes,
où il se presenta au Maistre;
& luy fie recit de ce combat.
Le grand Maistre ravi d'un
heureux succés, luy en témoigna
de la joyc: mais en
loüant son courage il blâma
sa desobeïssance, parce que
il estoitdeffendu expressement
àtouslesChevaliers & Freres
de l'Ordre de passer auprès de
la Caverne du Dragon, sur
peine d'estre punis de l'habit
de religion, & pour observer
la seureté de la discipline,
le fit mettre en prison & luy
ôtat l'habit; mais comme ce
chastiment n'estoit qu'une
formalité; peu de jours aprés
il luy rendit la liberté avec
l'habit, & le remir en possession
de ses Commanderies.
- Gonzon fut ensuite élevé en
la dignité de grand Maistre.
Ilmourut en 1553. On mit
sur son Tombeau ses deux
mots:Dragonisextmctor.
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Résumé : AVANTURE.
Le texte raconte l'aventure du Chevalier de Gonzon, qui affronta un dragon sur l'île de Rhodes. Ce dragon, vivant dans une caverne, empoisonnait l'air et attaquait les habitants et les animaux. Il avait l'apparence d'un serpent avec des oreilles écailleuses, des pattes de crocodile, des ailes noires et vertes, et une queue sinueuse. Gonzon se prépara en Provence en créant une réplique du dragon pour entraîner son cheval et ses chiens. À Rhodes, il affronta la créature, mais sa lance se brisa sur ses écailles. Ses chiens attaquèrent le dragon, permettant à Gonzon de le blesser mortellement avec son épée. Après sa victoire, il fut secouru par ses domestiques. Le grand Maistre, bien que satisfait de la victoire, punit Gonzon pour désobéissance en le mettant en prison et en lui retirant son habit. Gonzon fut rapidement libéré et réintégré. Il devint ensuite grand Maistre et mourut en 1553. Son tombeau porte l'inscription 'Dragonis extinctor'.
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3583
p. 233-235
Vers de feu Monsieur Laîné.
Début :
Caverne du Parnasse, où le sournois rimeur [...]
Mots clefs :
Parnasse, Rimeur, Muse, Méduse
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texteReconnaissance textuelle : Vers de feu Monsieur Laîné.
Vers de feu Monsieur
aIne.
Caverne du Parnagé,
où lesournois rimeur
Va fùer, en secret, d'un
assidu labeur
Ape/ant de loin chaque
Aluje
Qui chagrine pour luy
devient une Meduse
Je ne t'habite point, je
cherche le grand jour
Un coin de ruë, un
carrefour
Que lque Salon ou fume
une liqueuramere
Où brille à
peu de frais
unrepas de chimere
J'ypuise d: le/prit (7 la
gracevletour
Lorsquesous quatre clefs
ensuite a mon retour
Je consulte Virgile,Ovide,
Horace,Homere, Je devienssec, obscur, je
n'ayplus l'art deplaire
sestnsque tout à coup mon
esprit devient lourd
Quandicvetix dediermon
ouvrage à la Cotir.
aIne.
Caverne du Parnagé,
où lesournois rimeur
Va fùer, en secret, d'un
assidu labeur
Ape/ant de loin chaque
Aluje
Qui chagrine pour luy
devient une Meduse
Je ne t'habite point, je
cherche le grand jour
Un coin de ruë, un
carrefour
Que lque Salon ou fume
une liqueuramere
Où brille à
peu de frais
unrepas de chimere
J'ypuise d: le/prit (7 la
gracevletour
Lorsquesous quatre clefs
ensuite a mon retour
Je consulte Virgile,Ovide,
Horace,Homere, Je devienssec, obscur, je
n'ayplus l'art deplaire
sestnsque tout à coup mon
esprit devient lourd
Quandicvetix dediermon
ouvrage à la Cotir.
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Résumé : Vers de feu Monsieur Laîné.
Le poète cherche l'inspiration dans des lieux publics et des salons. Il s'inspire des grands auteurs classiques comme Virgile, Ovide, Horace et Homère. Cependant, il se sent vide et incapable de plaire lorsqu'il doit dédier son œuvre à la Cour.
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3584
p. 235-237
A Madame la Comtesse de **. qui entroit dans un Jardin, où Mr Laîné étoit la bouteille à la main, au mois de May.
Début :
Tu viens ici regner dans l'Emoire de Flore [...]
Mots clefs :
Jardin, Laine, Fleurs
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texteReconnaissance textuelle : A Madame la Comtesse de **. qui entroit dans un Jardin, où Mr Laîné étoit la bouteille à la main, au mois de May.
A MadamelaComteflfede
¥¥. qui entroit dans
un Jardin,où Mr Laîné
étoit la bouteille à la
main, aumois de May.
Tu viens ici regner dans
FEmtire de Flore
Tu fait bien, carsans toy
rien ny pourroit éclore
Mais que dis-je,nonnon,
les fleurs à ton alptél
Rentrant dans leurs boutons,
par crainte &
par refpeEt
En un moment vont
disparoistre
Celles à qui ton tein .sans
cesse donne l'être
Leur font boîte par leur
email
Et leur teste se cache au
fondd'un verdcamail
Timidesfleurs,c'estassez
rendre hamage
Paroissereprenez, courage
Pour vousfaire afronter,
l'eclat du plus beau tein
Je vais vous enrouser
de vin.
¥¥. qui entroit dans
un Jardin,où Mr Laîné
étoit la bouteille à la
main, aumois de May.
Tu viens ici regner dans
FEmtire de Flore
Tu fait bien, carsans toy
rien ny pourroit éclore
Mais que dis-je,nonnon,
les fleurs à ton alptél
Rentrant dans leurs boutons,
par crainte &
par refpeEt
En un moment vont
disparoistre
Celles à qui ton tein .sans
cesse donne l'être
Leur font boîte par leur
Et leur teste se cache au
fondd'un verdcamail
Timidesfleurs,c'estassez
rendre hamage
Paroissereprenez, courage
Pour vousfaire afronter,
l'eclat du plus beau tein
Je vais vous enrouser
de vin.
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Résumé : A Madame la Comtesse de **. qui entroit dans un Jardin, où Mr Laîné étoit la bouteille à la main, au mois de May.
Le texte est une lettre poétique adressée à MadamelaComteflfede. Il décrit un jardin en mai où Monsieur Laîné tient une bouteille. Les fleurs se referment par respect à l'approche de MadamelaComteflfede. Le narrateur encourage les fleurs timides à affronter son éclat et propose de les enivrer de vin pour les aider à surmonter leur timidité.
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3585
p. 238-250
Extrait d'Histoire Arabe.
Début :
Abubequer, fameux Poëte, Arabe fut prié de faire un Poëme [...]
Mots clefs :
Abubequer, Calife, Poème, Grecque, Damas, Distique, Arabe
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'Histoire Arabe.
Extrait d'Histoire
Arabe. ABubequer, fameux
Poëte,Arabe futprié
de faire un Poëme pour
se plaindre de ce qu'un
Calife 1jy avoir enlevé sa
femme, le Poëme fut fait
& plusieurs Distiques de
Poèïnc coururent parmi
les gens de lettres;enforte
que le Calife qui les
aimoit fort en entendit
chanter un, dans ses jardins
fous ses fenestres; &
en fut si frapé qu'il vouloir
sçavoir dans quel
Poëme étoit ce Distique
mis en chant; pas un
Poëte ne put luy en rendre
compte; mais on luy
dit qu'A bubcquer
,
qui
étoit en un Village à
douze journées de Damas
sçavoit par memoire
tous les Poëmesanciens
& modernes, Le Calife
ordonna qu'onle fit venir
Se dépêcha quelqu'un
vers luy avec ordre de
luy donner cinquante
écus d'or, avec un bon
chamau afin qu'il put
arriver en douze jours à
Damas, cela fut executé;
il arriva à Damas, la douzième
nuit,àla difcendre
au Palais, du Calife qui
le fit entrer dans une
chambre pavée de quareaux
de marbre, enchassez
dans desquadres d'or,
& le Calife se mis pour le
recevoir dans un fauteüil
d'yvoire, marqueté d'or
& de pierreries. Abubequer
le salua; le Calife
lui rendit le salut, le fit
aprocher,&lui dit qu'il
l'avoit envoyé querir, lui
dont la memoire étoit
une bibliotheque orientale
pour sçavoir de quel
Poëmeétoit ceDistique,
dont il étoit en peine.
L'Aurore a veee des
pleurs,parce queune
[ Grecque étoit plus belle
qu'elle, vse consola en-.
suite parce que cette
Grecque a estèarrachéedes
bras de celuy qu'elle airnoit
par un plus puissant que
luii les pleurs de cette
Grecque ont ainsi fait
tarir les pleurs de l'aurore.
Ce Distique étoit contenu
comme nous avons
dit dans ce Poëme,qu'Abubequer
avoit composé
pour se plaindre de ce que,
le Calise avoit fait enlever
cette Grecque; elle
étoit là avec plusieurs
autres belles Sultanes du
Calise, 6c Abubequer la
reconnut, parce qu'en Ccoûtant
le Poëmequ'il
recitoit,ellerougissoit
& baissoit les yeux, au
lieu que ses compagnes
sourioient malignement.
Pendant que le Poëte
recitoit ce Poëme le Ca-
, life se sentoit piquer au
vif, Se sir cent reflections
diverses tant que dura le
Poëme qu'il fut longtemps
à méditer; ensuite
il fit donner cent écus
d'or à Abubequer: Voila
lui dit le Calise;premierement
le salaire que merite
le Poëme recité, &C
je louë fort la beauté de
vostré memoire; Je reçois
dit Abubequer cette recompense
en attendant
la punition que je merite,
car c'est moy qui suis
l'autheur de ce Poëme,
contre toy: le Calife se
troubla a ces mots; &
futencore quelques terris
à réver; Se lui dit Abubequer,
ignore tu encore
ton métier;sçache que les
Poëtes font faits pour
loüer ce qui efi loiuzbU
& blâmer ce qui merie
de l'estre ; J'ay en main le
pouvoirdefaire des actions
blâmables, je rnen'fuis
servi \fayceluy de punir
ceux qui me blâment; &'
de cepouvoir-là,je ne m'en
veut point servir; ainsi
laisse moy mes plaisirs, je
te laisse les tiens;je fais
ce qui me plaist, écrit ce
que tu voudras ; vpour
te marquer queje tepardonner
de bon coeur,je te
veut donnercomme à l'auteur
du Poëme, tel present
que tu voudras me
demander.
Abubequer se prosterna,
& aprés avoirbaisé
les pieds du Calise, ôc
declamé quelques vers
qu'il fit sur le champs à
la loüangedu Calise; ô
grand cent fois grand'lui
dit-il, ilnJcftPAS convenable
queje te demande de l'or
ou argent, parce que fay
blâméunesoiblesse en toy j
mais plustost que je te
console de tafoiblesse en te
découvrant qu'Abubequer,
qui a eu la force de
te dire la verité, efl encore
plusfaible que toy;je te
demande donc pour t'aquiter
de ton offre qu'ébloui
de toutes les hwIlcs
étrangères qui t'environnent,
yen puissechoisir
celle qui me pla. ra le plus.
Le Calife sans faire attention
que labelle Grecque
croit du nombre, luy
accorda à l'instant sa demande,
Se jura qu'il lui
donnerait celle qu'il choisiroit;
alorsAbubequer
chaiGr la belle Grecque,
favorise du Calise, à
l'instant le Calise fie un
cri, & baissant la telle
mit ses deux mains sur ses
deux yeux; pendant le illence
du Calife, Abubequer
continua de parler,
& fit entendre qu'il ne
lui dernandoitcetteGreeque
que pour la rendreà
celui auquel on l'avoit enlevée;
alors le Calife prit
la parole Se dit, je ne fuis
point tenu de tenir parole
à celui qui ne me la tient
point,Abubequer m'a
trompé, il m'a demandé
une Sultane pour me
prouver sa foiblesse, &
elle ne fert qu'à prouver
sa force &sa vercu; quoiqu'il
en soit, continua-t-il
apres avoir encore revé
un Inonlenc, je te l'accorde,
mais je veux que
celui à qui je l'ayfait
enlever la reçoive de ma
main, & qu'il vienne
lui-même ici afin que je
lui face comme à vous
des presensdignes de sa
patience oC de vostre
fermeté.
Arabe. ABubequer, fameux
Poëte,Arabe futprié
de faire un Poëme pour
se plaindre de ce qu'un
Calife 1jy avoir enlevé sa
femme, le Poëme fut fait
& plusieurs Distiques de
Poèïnc coururent parmi
les gens de lettres;enforte
que le Calife qui les
aimoit fort en entendit
chanter un, dans ses jardins
fous ses fenestres; &
en fut si frapé qu'il vouloir
sçavoir dans quel
Poëme étoit ce Distique
mis en chant; pas un
Poëte ne put luy en rendre
compte; mais on luy
dit qu'A bubcquer
,
qui
étoit en un Village à
douze journées de Damas
sçavoit par memoire
tous les Poëmesanciens
& modernes, Le Calife
ordonna qu'onle fit venir
Se dépêcha quelqu'un
vers luy avec ordre de
luy donner cinquante
écus d'or, avec un bon
chamau afin qu'il put
arriver en douze jours à
Damas, cela fut executé;
il arriva à Damas, la douzième
nuit,àla difcendre
au Palais, du Calife qui
le fit entrer dans une
chambre pavée de quareaux
de marbre, enchassez
dans desquadres d'or,
& le Calife se mis pour le
recevoir dans un fauteüil
d'yvoire, marqueté d'or
& de pierreries. Abubequer
le salua; le Calife
lui rendit le salut, le fit
aprocher,&lui dit qu'il
l'avoit envoyé querir, lui
dont la memoire étoit
une bibliotheque orientale
pour sçavoir de quel
Poëmeétoit ceDistique,
dont il étoit en peine.
L'Aurore a veee des
pleurs,parce queune
[ Grecque étoit plus belle
qu'elle, vse consola en-.
suite parce que cette
Grecque a estèarrachéedes
bras de celuy qu'elle airnoit
par un plus puissant que
luii les pleurs de cette
Grecque ont ainsi fait
tarir les pleurs de l'aurore.
Ce Distique étoit contenu
comme nous avons
dit dans ce Poëme,qu'Abubequer
avoit composé
pour se plaindre de ce que,
le Calise avoit fait enlever
cette Grecque; elle
étoit là avec plusieurs
autres belles Sultanes du
Calise, 6c Abubequer la
reconnut, parce qu'en Ccoûtant
le Poëmequ'il
recitoit,ellerougissoit
& baissoit les yeux, au
lieu que ses compagnes
sourioient malignement.
Pendant que le Poëte
recitoit ce Poëme le Ca-
, life se sentoit piquer au
vif, Se sir cent reflections
diverses tant que dura le
Poëme qu'il fut longtemps
à méditer; ensuite
il fit donner cent écus
d'or à Abubequer: Voila
lui dit le Calise;premierement
le salaire que merite
le Poëme recité, &C
je louë fort la beauté de
vostré memoire; Je reçois
dit Abubequer cette recompense
en attendant
la punition que je merite,
car c'est moy qui suis
l'autheur de ce Poëme,
contre toy: le Calife se
troubla a ces mots; &
futencore quelques terris
à réver; Se lui dit Abubequer,
ignore tu encore
ton métier;sçache que les
Poëtes font faits pour
loüer ce qui efi loiuzbU
& blâmer ce qui merie
de l'estre ; J'ay en main le
pouvoirdefaire des actions
blâmables, je rnen'fuis
servi \fayceluy de punir
ceux qui me blâment; &'
de cepouvoir-là,je ne m'en
veut point servir; ainsi
laisse moy mes plaisirs, je
te laisse les tiens;je fais
ce qui me plaist, écrit ce
que tu voudras ; vpour
te marquer queje tepardonner
de bon coeur,je te
veut donnercomme à l'auteur
du Poëme, tel present
que tu voudras me
demander.
Abubequer se prosterna,
& aprés avoirbaisé
les pieds du Calise, ôc
declamé quelques vers
qu'il fit sur le champs à
la loüangedu Calise; ô
grand cent fois grand'lui
dit-il, ilnJcftPAS convenable
queje te demande de l'or
ou argent, parce que fay
blâméunesoiblesse en toy j
mais plustost que je te
console de tafoiblesse en te
découvrant qu'Abubequer,
qui a eu la force de
te dire la verité, efl encore
plusfaible que toy;je te
demande donc pour t'aquiter
de ton offre qu'ébloui
de toutes les hwIlcs
étrangères qui t'environnent,
yen puissechoisir
celle qui me pla. ra le plus.
Le Calife sans faire attention
que labelle Grecque
croit du nombre, luy
accorda à l'instant sa demande,
Se jura qu'il lui
donnerait celle qu'il choisiroit;
alorsAbubequer
chaiGr la belle Grecque,
favorise du Calise, à
l'instant le Calise fie un
cri, & baissant la telle
mit ses deux mains sur ses
deux yeux; pendant le illence
du Calife, Abubequer
continua de parler,
& fit entendre qu'il ne
lui dernandoitcetteGreeque
que pour la rendreà
celui auquel on l'avoit enlevée;
alors le Calife prit
la parole Se dit, je ne fuis
point tenu de tenir parole
à celui qui ne me la tient
point,Abubequer m'a
trompé, il m'a demandé
une Sultane pour me
prouver sa foiblesse, &
elle ne fert qu'à prouver
sa force &sa vercu; quoiqu'il
en soit, continua-t-il
apres avoir encore revé
un Inonlenc, je te l'accorde,
mais je veux que
celui à qui je l'ayfait
enlever la reçoive de ma
main, & qu'il vienne
lui-même ici afin que je
lui face comme à vous
des presensdignes de sa
patience oC de vostre
fermeté.
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Résumé : Extrait d'Histoire Arabe.
Le texte raconte l'histoire d'Abubequer, un poète arabe célèbre, qui compose un poème pour protester contre l'enlèvement de sa femme par un calife. Plusieurs distiques de ce poème se répandent parmi les lettrés et atteignent les oreilles du calife. Intrigué par un vers entendu dans ses jardins, le calife souhaite connaître son origine. On lui recommande de faire venir Abubequer, réputé pour sa mémoire exceptionnelle. Le calife envoie un messager avec cinquante écus d'or et un chameau pour convier Abubequer à Damas en douze jours. À son arrivée, Abubequer est accueilli dans une chambre somptueuse et récite le poème incriminé. Le calife reconnaît alors la femme enlevée parmi ses sultanes, car elle rougit en entendant le poème. Ému, le calife offre cent écus d'or à Abubequer et admire la beauté de son œuvre. Abubequer avoue être l'auteur du poème et critique le calife pour ses actions répréhensibles. Impressionné par la franchise du poète, le calife lui propose un présent en échange de son pardon. Abubequer demande alors la restitution de sa femme, choisie parmi les concubines du calife. Bien que trompé, le calife accepte de rendre la femme à son mari, exigeant qu'Abubequer vienne la chercher en personne pour lui offrir des présents dignes de sa patience et de la fermeté du poète.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3586
p. 251-264
Memoire qu'on a promis dans le Mercure précedent.
Début :
La Maison d'Harcourt tire son origine de Bernard, surnommé le Danois [...]
Mots clefs :
Harcourt, Jeanne, Richard, Guillaume, Normandie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Memoire qu'on a promis dans le Mercure précedent.
Mémoire qu'on a promis
dans le Mercure
précedent.
La Maison d'Harcourt tire
son origine de Bernard, surnommé
le Danois, Prince de
Dannemar k, Gouverneur &
Regent en Normandie, pour
Bolie Duc de Normandie,
lequel sur baptisé à Roüen
en 612. par l'Archevesque
Franegues avec ses compagnons,&
entr'autresBernard
le Danois le fut avec luy;
Bernard eue pour filsde S.
Protte de Bourgogne, son
épouse, Torf, Seigneur de
Vorville, qui épousa Ertembergh
de Briqucbec,pere &
mere de deux fils 18. Thouroude,
Sire du Ponteaudemer,
z°. Turchetil, Seigneur
deTurguetilc,derhouroude,
du Ponceaudemer;
& de Duceline de Crcfpon,
cfi: descendu les Comtes de
de lvieulanr & de Beaumont
qui ont fini à Jeanne de
Meulant, Baronne de S.
Paer, femme de Jean Dauray
en 1485. & à Perrine de
Méfiant, sa soeur, Dame de
Courseu lles, femme de
Guillaume Bossenivien, Seigneur
de Champerin.
Des Comtes de Meulantest
aussi forti les Comtes de
Leicestre & les Comtes de
Warvick en Angleterre, &
de Meulant, Baron de Neubourg
en Normandie.
De Turchetil
,
Seigneur
de Turquetil, est descendu
toute la Maison d'Harcourt.,
qui sest divisee en quantité
de branches, Anchetil son.
filsest qualifié,Sire de Harcourt,
&: il épousa Eve de
iBolesfsauylteChastelen 1027. peredeRobert
mier Baron de Harcourr, die
le Fort,qui épousa vers Pan
1°94. Colede d'Argouges,
d'une tres-noble & rres ancienne
famille de Normandie,
& de laquelle font encore
aujourdhuy Messieurs
d'Argouges de Renés, donc
Mr d'Argouges de Renes,
Maistre des Reque stes i&:"
Lieutenant Civil au Chastelet
deParis: de Robert Baron
de Harcourc &,- de Colede
d'Argouges;ils eurent pour
petitfils Robert deuxième
du nom, Sire de Harcourr,
1f qui épousa Jeanne de Meu.
lant la parente; il en ont
16 enfans, onze garçons
& cinq filles, des onze gar.
çons il y eut quatre qui ont.
fait branches. Sçavoir,1°..
Richard, 1.°. Guillaume, 3 °.
Olivier, 4e. Vautier;la branche
d'Olivier ne subsistaque
pendant trois générations;
celle de Vautierpendant 6
générations, il n'y a eu que
celle de Richard ,.& celle de
Guillaume qui sesont multipliez,
comme je le vais
dire.
s. :-',
!
La branche de Richard cft
celle qui:sJtH le plus multi.
pliée & qui iubMc encore
aujourd huy, comme je le
diray ci-aprés: Celle de Guillaume,
Seigneur de Bosworts,
a fait les branches de
Borsworts &de Stevart : celle
de Bosworts est finie en
i 231. à Guillaume de Harcourt,
Baron de Bosworrs,
& celle de Stevart finit aussi
à Pierre de Harcourr, Seigneur
de Stevart, donc le
perc Pierre de Harcourt
vivoiten 1596.
Quand à la Branche de
Richard,Seigneur de Harcourt,
qui vivoitenmo.
est la louche de toutes les.
branches qui ont subsisté
avec grandeur, & qui subsistent
encoreaujourdhuy ; il
eur nombre d'enfans, donc
trois laisserent posterité, i
Jean 1r Sire de Harcourr;
1Q. Raoul qui fie la branché
d'Avrillyfinie après qu.itra
generationsàJeanne deHarcourt,
Dame d'Avrilly, qui
epousa eu 1387. Amaury
de Meulanr, Baron deNeubourg;
le troisiéme fut Robert
deHarcourt, sixiéme
du nom, Çaaoni,dc Beaumes.
nil,quisut tue sansalliance
à la batailled'Azincourt en
M*SJean
IrSire de Harcourt
&d'Elbeuf,fils de Richard,
fut au voyage de la Terre-
Sainte en 1248. avec le
Roy S. Louis; il épousa Alix
de Beaumont, de laquelle il
eut nombre d'enfans, Se
entr'autres Jean, deuxiéme
du nom, Sire de Harcourt,
Maréchal & Amiral de France,
qui épousa Jeanne,
Vicomtesse de Chastelleraud
,
Damede Eslebonne,
de laquelle il eut Jean troisiéme
du nom, Sire de Harcourt,
Vicomte de Chastelleraud
,&c. Pere de Jean,
quatriéme, quieut d'Isabeau
de Parthenay,Jean, cinquiéme
du nom, Comte de
Harcourt, Vicomre de Chastelleraud,
Seigneur d'Elbeuf,
lequelépousa Jeanne de
Ponthieu, Comtesse d'Aumale,
& de Montgommery,
de laquelle il eut nombre
d'enfans, & entr'autres trois,
i°. Jean sixiéme du nom,
Comte de Harcourt & d'Aumale,
1°. Jacques, Seigneur
de Montgommery. y
Philippe, Baron de Bonne t
table. Yij
Jean, sixiéme du nom,
Comte de Harcourt, &
d'Aumale, épousa Catherine
de Bourbon, & ils eurent dix
enfans; entr'autres, Jean
septiéme du nom, Comte de
Harcourt & d'Aumale, Vicomte
de Chastelleraud, Sire
d'Elbeuf, &c. qui mourut en
1452. qui laissa trois enfans,
JO. Jean huitiéme, Sire de
Harcourt, mort sans posterité
légitime.2°. Mariede
Harcourt, Comtesse d'Aumale,
frcre de Henry de
Lorraine, Comte de Vaudemont,
à qui elle porta les
plus belles terres de la Maison
de Harcourt;sçavoir, le
Comté de Harcourt, d'Aumale,
Elbeuf, Lislebonne,
&c. qui font aujourdhuy les
plus beaux appanages des
Cadets de la Maison de Lorraine
établis en France.
3 °. Jeanne de Harcourt
fut femme de Jean,troisiéme
Sire de Rieux en 1414. puis
de Bertrand de Dinan, Scigneur
de Beaumanoir&de
Chasteau Briant. l
De Jacques de Harcourt
Seigneur de Montgommery;
secondfilsde Jean cinquiéme
Comte de Harcourt, & de
Jeanne de Ponthieu, il en
descendu une nombreuse
posterité en plusieurs branches,
& ent'autres celle de
Bcuvron dont est aujourd'huy
Monsieur le Maréchal
Duc de Harcourt, Pair de
France, Monsieur le Comte
de Sesanne, Chevalier de la
Toison d'or, &c.
DePhilippe de Har.court
SeigneurdeBonnestable,3e
fils de Jean cinquiéme, &
de Jeanne de Ponthieu, est
aussi descendu aprés huit
dégrez de generations,Jacques
de Harcourt, Baron
d'Olonde, qui épousa en
1648.Françoise de S. Oüen,
D(&nlC de Parfouru, de laquelle
il a eu des enfans.
On peu dire que le peu que
l'ona dir ci dessus, faitjuger
quelaMaison de Harcourt est
unetres grande Maison,qu'il
faut des volumes entiers,
comme a fait Monsieur de
la Bocque,quienafaitl'Histoire
en quatre volumes infolio,
pouren découvrir la
beauté, ou du moins il fau- une.qirtç d'une prodigieuse
grandeur pour voir
tout d'un coup les grandeurs
& les alliances de cette Maison.
On f<pit qu'il y a du temps
que MonsieurChevillard,
Genealogiste du Roy, &
Histonographe de France,
travaille sur cette Maison
pour en disposer une parillc
carte que celle de la Maison
de Montmorency, qui est
cb<-t. Monsieur le Duc de
Luxembourg, au vieux Palais
de Roüen. Il faut esperer
qu'il achevera cetravail qui
fera d'une treegr-ainde
**T'f*
dans le Mercure
précedent.
La Maison d'Harcourt tire
son origine de Bernard, surnommé
le Danois, Prince de
Dannemar k, Gouverneur &
Regent en Normandie, pour
Bolie Duc de Normandie,
lequel sur baptisé à Roüen
en 612. par l'Archevesque
Franegues avec ses compagnons,&
entr'autresBernard
le Danois le fut avec luy;
Bernard eue pour filsde S.
Protte de Bourgogne, son
épouse, Torf, Seigneur de
Vorville, qui épousa Ertembergh
de Briqucbec,pere &
mere de deux fils 18. Thouroude,
Sire du Ponteaudemer,
z°. Turchetil, Seigneur
deTurguetilc,derhouroude,
du Ponceaudemer;
& de Duceline de Crcfpon,
cfi: descendu les Comtes de
de lvieulanr & de Beaumont
qui ont fini à Jeanne de
Meulant, Baronne de S.
Paer, femme de Jean Dauray
en 1485. & à Perrine de
Méfiant, sa soeur, Dame de
Courseu lles, femme de
Guillaume Bossenivien, Seigneur
de Champerin.
Des Comtes de Meulantest
aussi forti les Comtes de
Leicestre & les Comtes de
Warvick en Angleterre, &
de Meulant, Baron de Neubourg
en Normandie.
De Turchetil
,
Seigneur
de Turquetil, est descendu
toute la Maison d'Harcourt.,
qui sest divisee en quantité
de branches, Anchetil son.
filsest qualifié,Sire de Harcourt,
&: il épousa Eve de
iBolesfsauylteChastelen 1027. peredeRobert
mier Baron de Harcourr, die
le Fort,qui épousa vers Pan
1°94. Colede d'Argouges,
d'une tres-noble & rres ancienne
famille de Normandie,
& de laquelle font encore
aujourdhuy Messieurs
d'Argouges de Renés, donc
Mr d'Argouges de Renes,
Maistre des Reque stes i&:"
Lieutenant Civil au Chastelet
deParis: de Robert Baron
de Harcourc &,- de Colede
d'Argouges;ils eurent pour
petitfils Robert deuxième
du nom, Sire de Harcourr,
1f qui épousa Jeanne de Meu.
lant la parente; il en ont
16 enfans, onze garçons
& cinq filles, des onze gar.
çons il y eut quatre qui ont.
fait branches. Sçavoir,1°..
Richard, 1.°. Guillaume, 3 °.
Olivier, 4e. Vautier;la branche
d'Olivier ne subsistaque
pendant trois générations;
celle de Vautierpendant 6
générations, il n'y a eu que
celle de Richard ,.& celle de
Guillaume qui sesont multipliez,
comme je le vais
dire.
s. :-',
!
La branche de Richard cft
celle qui:sJtH le plus multi.
pliée & qui iubMc encore
aujourd huy, comme je le
diray ci-aprés: Celle de Guillaume,
Seigneur de Bosworts,
a fait les branches de
Borsworts &de Stevart : celle
de Bosworts est finie en
i 231. à Guillaume de Harcourt,
Baron de Bosworrs,
& celle de Stevart finit aussi
à Pierre de Harcourr, Seigneur
de Stevart, donc le
perc Pierre de Harcourt
vivoiten 1596.
Quand à la Branche de
Richard,Seigneur de Harcourt,
qui vivoitenmo.
est la louche de toutes les.
branches qui ont subsisté
avec grandeur, & qui subsistent
encoreaujourdhuy ; il
eur nombre d'enfans, donc
trois laisserent posterité, i
Jean 1r Sire de Harcourr;
1Q. Raoul qui fie la branché
d'Avrillyfinie après qu.itra
generationsàJeanne deHarcourt,
Dame d'Avrilly, qui
epousa eu 1387. Amaury
de Meulanr, Baron deNeubourg;
le troisiéme fut Robert
deHarcourt, sixiéme
du nom, Çaaoni,dc Beaumes.
nil,quisut tue sansalliance
à la batailled'Azincourt en
M*SJean
IrSire de Harcourt
&d'Elbeuf,fils de Richard,
fut au voyage de la Terre-
Sainte en 1248. avec le
Roy S. Louis; il épousa Alix
de Beaumont, de laquelle il
eut nombre d'enfans, Se
entr'autres Jean, deuxiéme
du nom, Sire de Harcourt,
Maréchal & Amiral de France,
qui épousa Jeanne,
Vicomtesse de Chastelleraud
,
Damede Eslebonne,
de laquelle il eut Jean troisiéme
du nom, Sire de Harcourt,
Vicomte de Chastelleraud
,&c. Pere de Jean,
quatriéme, quieut d'Isabeau
de Parthenay,Jean, cinquiéme
du nom, Comte de
Harcourt, Vicomre de Chastelleraud,
Seigneur d'Elbeuf,
lequelépousa Jeanne de
Ponthieu, Comtesse d'Aumale,
& de Montgommery,
de laquelle il eut nombre
d'enfans, & entr'autres trois,
i°. Jean sixiéme du nom,
Comte de Harcourt & d'Aumale,
1°. Jacques, Seigneur
de Montgommery. y
Philippe, Baron de Bonne t
table. Yij
Jean, sixiéme du nom,
Comte de Harcourt, &
d'Aumale, épousa Catherine
de Bourbon, & ils eurent dix
enfans; entr'autres, Jean
septiéme du nom, Comte de
Harcourt & d'Aumale, Vicomte
de Chastelleraud, Sire
d'Elbeuf, &c. qui mourut en
1452. qui laissa trois enfans,
JO. Jean huitiéme, Sire de
Harcourt, mort sans posterité
légitime.2°. Mariede
Harcourt, Comtesse d'Aumale,
frcre de Henry de
Lorraine, Comte de Vaudemont,
à qui elle porta les
plus belles terres de la Maison
de Harcourt;sçavoir, le
Comté de Harcourt, d'Aumale,
Elbeuf, Lislebonne,
&c. qui font aujourdhuy les
plus beaux appanages des
Cadets de la Maison de Lorraine
établis en France.
3 °. Jeanne de Harcourt
fut femme de Jean,troisiéme
Sire de Rieux en 1414. puis
de Bertrand de Dinan, Scigneur
de Beaumanoir&de
Chasteau Briant. l
De Jacques de Harcourt
Seigneur de Montgommery;
secondfilsde Jean cinquiéme
Comte de Harcourt, & de
Jeanne de Ponthieu, il en
descendu une nombreuse
posterité en plusieurs branches,
& ent'autres celle de
Bcuvron dont est aujourd'huy
Monsieur le Maréchal
Duc de Harcourt, Pair de
France, Monsieur le Comte
de Sesanne, Chevalier de la
Toison d'or, &c.
DePhilippe de Har.court
SeigneurdeBonnestable,3e
fils de Jean cinquiéme, &
de Jeanne de Ponthieu, est
aussi descendu aprés huit
dégrez de generations,Jacques
de Harcourt, Baron
d'Olonde, qui épousa en
1648.Françoise de S. Oüen,
D(&nlC de Parfouru, de laquelle
il a eu des enfans.
On peu dire que le peu que
l'ona dir ci dessus, faitjuger
quelaMaison de Harcourt est
unetres grande Maison,qu'il
faut des volumes entiers,
comme a fait Monsieur de
la Bocque,quienafaitl'Histoire
en quatre volumes infolio,
pouren découvrir la
beauté, ou du moins il fau- une.qirtç d'une prodigieuse
grandeur pour voir
tout d'un coup les grandeurs
& les alliances de cette Maison.
On f<pit qu'il y a du temps
que MonsieurChevillard,
Genealogiste du Roy, &
Histonographe de France,
travaille sur cette Maison
pour en disposer une parillc
carte que celle de la Maison
de Montmorency, qui est
cb<-t. Monsieur le Duc de
Luxembourg, au vieux Palais
de Roüen. Il faut esperer
qu'il achevera cetravail qui
fera d'une treegr-ainde
**T'f*
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Résumé : Memoire qu'on a promis dans le Mercure précedent.
Le texte relate l'histoire de la Maison d'Harcourt, une famille noble d'origine normande. La lignée commence avec Bernard le Danois, prince de Dannemarck, qui fut gouverneur et régent en Normandie au début du VIIe siècle. Bernard eut un fils nommé Torf, seigneur de Vorville, dont les descendants incluent les comtes de Meulan et de Beaumont. La Maison d'Harcourt se divise en plusieurs branches, notamment celles de Richard et de Guillaume. La branche de Richard est la plus prolifique et subsiste encore aujourd'hui. Parmi les membres notables, Jean Ier, seigneur de Harcourt, participa à la croisade en 1248 aux côtés du roi Louis IX. La famille compte également des maréchaux et amiraux de France, ainsi que des comtes d'Aumale et de Montgommery. La Maison d'Harcourt est réputée pour ses alliances prestigieuses et sa grande descendance, nécessitant des volumes entiers pour en détailler l'histoire. Le généalogiste Chevillard travaille sur une carte généalogique de cette maison, comparable à celle de la Maison de Montmorency.
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3587
p. 265-274
Extrait du Traité de Paix entre la France & l'Angleterre.
Début :
Les trois premiers articles contiennent les protestations reciproques & financiers [...]
Mots clefs :
Traité de paix, Duc, Renonciation, Roi très chrétien, Canadiens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait du Traité de Paix entre la France & l'Angleterre.
Extrait du Traité de Paix
entre la France & L'.An..
gleterre.
Les trois premiers articles
contiennent les protestations
réciproques &
sinceres de paix & d'union
entre le Roy de France &
la Reine de la Grande Bretagne.
Articles 4 & 5.
On reconnoît le droit de
succession hereditaire établi
dans le Royaume de la
Grande Bretagne, de la
maniere qu'elle aéré limitée
par les loix de la Grande
Bretagne, tant sous le
regne de Guillaume III. que
fous celui de la Reine à present
regnante, en faveur de
ses descendans, & au défaut
d'iceux, en faveur de
la Princesse Sosie; &c. &
à ses heritiers dans la ligne
Protestante d'Hanover.
Article 6.
La renonciation du Roy
d'Espagne à la succession du
Royaume de France, & la
renonciation de Monfei-
-
gneur le Duc de Berry à la
Couronne d'Espagne, & la
renonciation de Monseigneur
le Duc d'Orleans a la
Couronne d'Espagne.
Art. 7.&8. : La liberté réciproque de
commerce & de navigation
, & les voyes de la justice
ouvertesréciproque- ment.
l Art. 9.
Le Roy TrésChrétien
fera raser les fortifications
de Dunquerque,aprésqu'il
aura été mis en possession
generalement de tout ce
qui doit lui être cedé en
équivalent de ladite démolition.
Art.10.11.12.13.&14.
Le Roy Très-Chrétien
cedera la baye & le détroit
d'Hudson,l'IsledeS.Christophe,
la nouvelle Ecosse
ou Acadie, la ville appellée
Anapolis Royale, ôc
l'isle de Terre neuve, à
l'exception des cabanes necessaires
pour secher le poie.
son: mais l'Isle de Cap breton,&
toutes celles de l'embouchure
ôc du golfe saint
Laurent demeureront à l'avenir
à la France, avec l'entiere
faculté au Roy Trés-
Chrétien d'yfortifier une
ou plusieurs places.
Art.15.
Les Canadiens, ou autres
sujets de la France ne
molefteront point les cinq
nations des Indiens amis de
la Grande Bretagne, &
ceux. ci se comporteront
pacifiquement avec les Ameriquains
sujets & amis
de la France.
: Art.16.
Lettres de represailles,
de marqne & de contremarque
annullées, & l'on
n'en expediera plus que pan
le canal des Ministres ou
Ambassadeurs du Prince
contre les sujets duquel on
poursuivra lesdites lettres.
Art. 17; 18. ôc 19. Concerne le reglement
pour les prisesfaites, soit
dans la mer Baltique ou
Septentrionale, ou par-tout
ailleurs.
:., Art. xo.' Il fera donné à tous Se
chacun des hauts alliez de
la Reine de la Grande Bretagne
une satisfaction juste
& équitable sur ce qu'ils
peuvent demander légitimement
à la France.
Art. 2.1. Qu'on aura égard dans
le Traité à faire avec l'Em^
pire, aux Traitez de Vest-L
phalie à l'égard de l'état de
la Religion.
,
Art. zi.
Le Roy Trés-Chrétien
fera droit à la famille d'Ha-:
milton sur le Duché de Châtellçrault
, au Duc de Ri-.
chemont sur les prétentions
qu'il a en France; & au
Sieur Charles de Douglas
sur quelques terres en
fondqu'il
repete; & à d'autres
particuliers.
Art. 13.
Prisonniers de guerre de
part & d'autre remis en liberté.
Arc. 14.
Le Traité de Paix entre
la France & le Portugal fera
partie du present Traité,
Sa Majesté de la Grande
Bretagne declarant qu'elle
a offert sa garantie, &c.
Art. 15.
Le Traité de paix entre
la France & la Savoye specialement
compris & confirmé
par le present, Sa Majesté
la Reine de la Grande
Bretagne s'engageant à la
meme garantie, &c.
Art. 16.
Le Serenissime Roy de
Suede, &c. le grand Duc
de Toscane, &c. la République
de Genes, &c. & le
Duc de Parme sont mêlez
dans ce Traité.
Art. 2.7.
Leurs Majestez ont aussi.
bien voulu comprendre.
dans ce Traité les villes
hanseatiques, nommément
Lubec, Breme,Hambourg,
la ville de Dantzic, &c.
Art. 28.
Seront en outre compris
dans le presentTraité de.
Paix ceux qui avant l'échange
des ratifications seront
nommezàcet effet de
part&d'autre.
Art. zg.
Enfin les ratifications
feront expediées & chan-,
gées à Utrecht dans quatre
semaines du jour de la signature,
&c.
Signé,
L S.Huxelles. L S.J.Bristol
LS.Menager. LS.Strafford.
entre la France & L'.An..
gleterre.
Les trois premiers articles
contiennent les protestations
réciproques &
sinceres de paix & d'union
entre le Roy de France &
la Reine de la Grande Bretagne.
Articles 4 & 5.
On reconnoît le droit de
succession hereditaire établi
dans le Royaume de la
Grande Bretagne, de la
maniere qu'elle aéré limitée
par les loix de la Grande
Bretagne, tant sous le
regne de Guillaume III. que
fous celui de la Reine à present
regnante, en faveur de
ses descendans, & au défaut
d'iceux, en faveur de
la Princesse Sosie; &c. &
à ses heritiers dans la ligne
Protestante d'Hanover.
Article 6.
La renonciation du Roy
d'Espagne à la succession du
Royaume de France, & la
renonciation de Monfei-
-
gneur le Duc de Berry à la
Couronne d'Espagne, & la
renonciation de Monseigneur
le Duc d'Orleans a la
Couronne d'Espagne.
Art. 7.&8. : La liberté réciproque de
commerce & de navigation
, & les voyes de la justice
ouvertesréciproque- ment.
l Art. 9.
Le Roy TrésChrétien
fera raser les fortifications
de Dunquerque,aprésqu'il
aura été mis en possession
generalement de tout ce
qui doit lui être cedé en
équivalent de ladite démolition.
Art.10.11.12.13.&14.
Le Roy Très-Chrétien
cedera la baye & le détroit
d'Hudson,l'IsledeS.Christophe,
la nouvelle Ecosse
ou Acadie, la ville appellée
Anapolis Royale, ôc
l'isle de Terre neuve, à
l'exception des cabanes necessaires
pour secher le poie.
son: mais l'Isle de Cap breton,&
toutes celles de l'embouchure
ôc du golfe saint
Laurent demeureront à l'avenir
à la France, avec l'entiere
faculté au Roy Trés-
Chrétien d'yfortifier une
ou plusieurs places.
Art.15.
Les Canadiens, ou autres
sujets de la France ne
molefteront point les cinq
nations des Indiens amis de
la Grande Bretagne, &
ceux. ci se comporteront
pacifiquement avec les Ameriquains
sujets & amis
de la France.
: Art.16.
Lettres de represailles,
de marqne & de contremarque
annullées, & l'on
n'en expediera plus que pan
le canal des Ministres ou
Ambassadeurs du Prince
contre les sujets duquel on
poursuivra lesdites lettres.
Art. 17; 18. ôc 19. Concerne le reglement
pour les prisesfaites, soit
dans la mer Baltique ou
Septentrionale, ou par-tout
ailleurs.
:., Art. xo.' Il fera donné à tous Se
chacun des hauts alliez de
la Reine de la Grande Bretagne
une satisfaction juste
& équitable sur ce qu'ils
peuvent demander légitimement
à la France.
Art. 2.1. Qu'on aura égard dans
le Traité à faire avec l'Em^
pire, aux Traitez de Vest-L
phalie à l'égard de l'état de
la Religion.
,
Art. zi.
Le Roy Trés-Chrétien
fera droit à la famille d'Ha-:
milton sur le Duché de Châtellçrault
, au Duc de Ri-.
chemont sur les prétentions
qu'il a en France; & au
Sieur Charles de Douglas
sur quelques terres en
fondqu'il
repete; & à d'autres
particuliers.
Art. 13.
Prisonniers de guerre de
part & d'autre remis en liberté.
Arc. 14.
Le Traité de Paix entre
la France & le Portugal fera
partie du present Traité,
Sa Majesté de la Grande
Bretagne declarant qu'elle
a offert sa garantie, &c.
Art. 15.
Le Traité de paix entre
la France & la Savoye specialement
compris & confirmé
par le present, Sa Majesté
la Reine de la Grande
Bretagne s'engageant à la
meme garantie, &c.
Art. 16.
Le Serenissime Roy de
Suede, &c. le grand Duc
de Toscane, &c. la République
de Genes, &c. & le
Duc de Parme sont mêlez
dans ce Traité.
Art. 2.7.
Leurs Majestez ont aussi.
bien voulu comprendre.
dans ce Traité les villes
hanseatiques, nommément
Lubec, Breme,Hambourg,
la ville de Dantzic, &c.
Art. 28.
Seront en outre compris
dans le presentTraité de.
Paix ceux qui avant l'échange
des ratifications seront
nommezàcet effet de
part&d'autre.
Art. zg.
Enfin les ratifications
feront expediées & chan-,
gées à Utrecht dans quatre
semaines du jour de la signature,
&c.
Signé,
L S.Huxelles. L S.J.Bristol
LS.Menager. LS.Strafford.
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Résumé : Extrait du Traité de Paix entre la France & l'Angleterre.
Le traité de paix entre la France et la Grande-Bretagne comprend plusieurs articles essentiels. Les trois premiers articles affirment les protestations réciproques de paix et d'union entre les monarques. Les articles 4 et 5 reconnaissent le droit de succession héréditaire dans le Royaume de Grande-Bretagne en faveur des descendants protestants de la reine et de la princesse Sophie. L'article 6 mentionne les renonciations du roi d'Espagne et des ducs de Berry et d'Orléans à certaines successions. Les articles 7 et 8 établissent la liberté réciproque de commerce et de navigation, ainsi que l'accès réciproque à la justice. L'article 9 stipule que le roi de France rasera les fortifications de Dunkerque après avoir pris possession de territoires équivalents. Les articles 10 à 14 détaillent les cessions territoriales, notamment la baie et le détroit d'Hudson, l'île de Saint-Christophe, la Nouvelle-Écosse, et Terre-Neuve, tout en laissant certaines îles au roi de France. L'article 15 exige que les Canadiens et les sujets français ne molestent pas les nations indiennes alliées de la Grande-Bretagne. Les articles suivants traitent des lettres de représailles, des prises maritimes, et des satisfactions dues aux alliés de la Grande-Bretagne. Les articles 21 à 28 mentionnent divers règlements et garanties concernant plusieurs États. Les ratifications doivent être échangées à Utrecht dans les quatre semaines suivant la signature du traité.
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3588
p. 275-278
NOUVELLES.
Début :
On mande de Catalogne, qu'on attendoit à Barcelonne des côtes [...]
Mots clefs :
Catalogne, Barcelone, Lettres, Cour de Vienne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES.
NOVVELLES.
">
On mande de Catalogne,
qu'on attendoit-à Barcelonne
des côtes d'Italie
l'escadre Angloise, & un
grand nombre de bâtimens.
de transport, avec un Commissaire
general Anglais,
qui devoit assisteràl'évacuation
de h Catalogne;
que le Comte de Staremberg
avoir revoqué toutes
les Commissions & Passeports
que d'autresGeneraux
ou Chefs de volontaires
auroient accordez;qu'il
avoit fait venir le Colonel
Nebor & les Gouverneurs
d'Urgel & de la Montagne,
& les tenoit en arrêt à Barcelone,
pour avoir pillé &
ravagé le pays. Les lettres
d'Allemagne portentqu'on
travaille aux levées pour
faire la guerre à la France;
que les regimens de cavalerie
deGronfeld &deRabutin,
& celui d'infanterie
de Neubourg,s'étoientmis
en marche de Hongrie
pour aller vers le haut
Rhin; que le Prince Eugene,
quidoit commander
enchefl'arméedel'Empi,
rc, ne pourra partir que
vers le 10. May. Celles de
Londres portent que l'ordre
a été envoyé en Flandres
de faire entrer dans
Nieuport trois regimens
Anglois pour garder cette * place, jusqua ce que la
Cour de Vienne ait accepté
les offres de la France, &
donné(atisfadlion aux Electeurs
de Cologne & de
Baviere , que le regiment
du General Palmes avoit
étédonné au Sieur Blakvvel,
qui en étoit Lieutenant
Colonel; & celui que
commandoit le Chevalier
Richard Temple au Gene.
ral Hill. La Charge qu'avoit
Mylord Cholmondley
à Mylord Langsdovvn,
Controlleur de la même
milon; que le Sieur Bridges
,
Payeur general des armées
darts les pays étrangers,
avoir été privé de son
employ,& que le Duc d'Or.
mond avoit été fait Gouverneur
du Comté de Nortfolk.
">
On mande de Catalogne,
qu'on attendoit-à Barcelonne
des côtes d'Italie
l'escadre Angloise, & un
grand nombre de bâtimens.
de transport, avec un Commissaire
general Anglais,
qui devoit assisteràl'évacuation
de h Catalogne;
que le Comte de Staremberg
avoir revoqué toutes
les Commissions & Passeports
que d'autresGeneraux
ou Chefs de volontaires
auroient accordez;qu'il
avoit fait venir le Colonel
Nebor & les Gouverneurs
d'Urgel & de la Montagne,
& les tenoit en arrêt à Barcelone,
pour avoir pillé &
ravagé le pays. Les lettres
d'Allemagne portentqu'on
travaille aux levées pour
faire la guerre à la France;
que les regimens de cavalerie
deGronfeld &deRabutin,
& celui d'infanterie
de Neubourg,s'étoientmis
en marche de Hongrie
pour aller vers le haut
Rhin; que le Prince Eugene,
quidoit commander
enchefl'arméedel'Empi,
rc, ne pourra partir que
vers le 10. May. Celles de
Londres portent que l'ordre
a été envoyé en Flandres
de faire entrer dans
Nieuport trois regimens
Anglois pour garder cette * place, jusqua ce que la
Cour de Vienne ait accepté
les offres de la France, &
donné(atisfadlion aux Electeurs
de Cologne & de
Baviere , que le regiment
du General Palmes avoit
étédonné au Sieur Blakvvel,
qui en étoit Lieutenant
Colonel; & celui que
commandoit le Chevalier
Richard Temple au Gene.
ral Hill. La Charge qu'avoit
Mylord Cholmondley
à Mylord Langsdovvn,
Controlleur de la même
milon; que le Sieur Bridges
,
Payeur general des armées
darts les pays étrangers,
avoir été privé de son
employ,& que le Duc d'Or.
mond avoit été fait Gouverneur
du Comté de Nortfolk.
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Résumé : NOUVELLES.
Le texte présente plusieurs nouvelles provenant de diverses régions. En Catalogne, l'arrivée de l'escadre anglaise et de bâtiments de transport à Barcelone était attendue, supervisée par un commissaire général anglais pour l'évacuation de la région. Le Comte de Staremberg avait révoqué les commissions et passeports délivrés par d'autres généraux et arrêté plusieurs personnes pour pillage et ravages. En Allemagne, des levées étaient en cours pour préparer la guerre contre la France. Les régiments de cavalerie de Gronfeld et de Rabutin, ainsi que celui d'infanterie de Neubourg, se dirigeaient vers le haut Rhin. Le Prince Eugène, destiné à commander l'armée de l'Empire, ne pouvait partir avant le 10 mai. À Londres, des ordres avaient été envoyés en Flandre pour faire entrer trois régiments anglais à Nieuport. Plusieurs changements dans les commandements militaires étaient mentionnés, notamment les transmissions des régiments du Général Palmes et du Chevalier Richard Temple. Mylord Cholmondley avait cédé sa charge à Mylord Langsdovvn, et le Sieur Bridges avait été démis de ses fonctions de payeur général des armées. Le Duc d'Ormond avait été nommé Gouverneur du Comté de Norfolk.
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3589
p. 279-281
Nouvelles de Paris.
Début :
Le 14. de ce mois le Sieur de la Faye, Gentilhomme ordinaire [...]
Mots clefs :
Paris, Utrecht, Savoie, Église métropolitaine, Chancelier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris.
Nouvelles de Paris.
; Le14. de ce mois le Sieur
de la Faye, Gentilhomme
ordinaire de la Maison du
Roy, arriva ici d'Utrecht
avec la ratification du Trairé
de Paix avec l'Angleterre,
la Savoye ôc la Prusse.
Le Sieur Pajot de Malzat,
Conseiller au Parlement
, arriva le 16. avec
celle des Traitez ci-devant
avecle Roy de Prusse, &
aveclesEstats Generaux
V
des Provinces Unies.
La publication de la paix
se fit le 22. avec les ceremonies
ordinaires dans les
principales places de cette
ville; le Châtelet& leCorps
de Ville s'y érant rendus,
accompagnez du Roy d'Armes
& des Herauts, des
trompettes) des timbales ôc
des tambours de la ville.
Le 2 5. on chanra le Te
Deum pour le même sujet
dans l'Eglise Metropolitaine;
le Cardinal de Noailles,
Archevêque de Paris,offîcia.
Le
Le Chancelier de France,
à la tête du Conseil, le
Parlement la Chambre
des Comptes, la Cour des
Aydes & le Corps de Ville
y affilièrent.
- Le soir il y eut un grand
feu d'artifice devant l'Hôtel
de Ville, & des feux
dans toutes les rues, avec
plusieurs autres marques
de réjoüissances.
; Le14. de ce mois le Sieur
de la Faye, Gentilhomme
ordinaire de la Maison du
Roy, arriva ici d'Utrecht
avec la ratification du Trairé
de Paix avec l'Angleterre,
la Savoye ôc la Prusse.
Le Sieur Pajot de Malzat,
Conseiller au Parlement
, arriva le 16. avec
celle des Traitez ci-devant
avecle Roy de Prusse, &
aveclesEstats Generaux
V
des Provinces Unies.
La publication de la paix
se fit le 22. avec les ceremonies
ordinaires dans les
principales places de cette
ville; le Châtelet& leCorps
de Ville s'y érant rendus,
accompagnez du Roy d'Armes
& des Herauts, des
trompettes) des timbales ôc
des tambours de la ville.
Le 2 5. on chanra le Te
Deum pour le même sujet
dans l'Eglise Metropolitaine;
le Cardinal de Noailles,
Archevêque de Paris,offîcia.
Le
Le Chancelier de France,
à la tête du Conseil, le
Parlement la Chambre
des Comptes, la Cour des
Aydes & le Corps de Ville
y affilièrent.
- Le soir il y eut un grand
feu d'artifice devant l'Hôtel
de Ville, & des feux
dans toutes les rues, avec
plusieurs autres marques
de réjoüissances.
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Résumé : Nouvelles de Paris.
Le 14 du mois, le Sieur de la Faye a apporté la ratification du traité de paix avec l'Angleterre, la Savoie et la Prusse d'Utrecht. Le 16, le Sieur Pajot de Malzat a présenté les ratifications des traités avec le roi de Prusse et les États Généraux des Provinces Unies. La paix a été officiellement publiée le 22, avec des cérémonies dans les principales places de la ville, incluant le Châtelet, le Corps de Ville, le Roy d'Armes, des Herauts, des trompettes, des timbales et des tambours. Le 25, un Te Deum a été chanté dans l'Église Métropolitaine par le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris. Le Chancelier de France, le Conseil, le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aydes et le Corps de Ville y ont assisté. Le soir, un grand feu d'artifice a été tiré devant l'Hôtel de Ville, et des feux ont été allumés dans toutes les rues, accompagnés de diverses réjouissances.
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3590
s. p.
TABLE.
Début :
La haine surmonté par l'amour. Memoire touchant la Maison de Polignac. [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
Mémoiretouchant la Mai;"
sonde Polignac. 41
Articles de la paix. 49
Sommaire desTraitezde Paix
& de Commerce entreié
France (7 les Etats Généraux
des Provinces Unies.
53
Nouvelles de Hambourg.68
Dons du Roy. yz
Antiquité!^ 75
Chanson nouvelle. 88
Bouquet, parfeu M. Laîne.
89
Ode. 9°
Canonisation de saint Pie, 1
99
Parodie ou explication de FE-
( nigme dont le mot efi le
Lacet. 104
Enigme. 108
Morts. Harangue 110 de la Reined'Angleterre
à son Parlement.
111
Copie d'une Lettre de M. le
<
Chevalier de Langon à
M. le C. de. 151
Mariage. 134
Copie de la Lettre Je M. de
Pontchartrainausujet du
portrait du Roy. 14y
Dissertation sur l'Oracle de
Delphes,par M. Hardion.
151
Eglogue. 169
Rejoüissances faites en to.,ulue
-
du Puy en Velay au sujet
de l'élevaation de M. de
Polignac au Cardinalat.
177
Extrait ou Sommaire du Traité
de Commerce, Navigation
& Marine entre la
France (0-les Etats Gène2
raux
y
conclu à Vtrecht te
ii. Avril17
1 3. 180
Memoireconcernant quelques
observations sur le vitriol
~fur lefer, par M. Geosrfoy-
J95
Mariages. 199
Enigme. 125
Avanture. nC
Vers defeu M. Lainé. 13J
AMadamelaComtessede* *
qui entroit dans un
;
ardin
oùM.Laîne étoitlabonteille
àla mAin,AU mois de
May. 235
Extraitd'HilstoireArabe. 138
Extrait du Traitéde Paix en-
-
trela France & l'Angle.
terre. 2,65
Nouvelles. 275
Nouvelles de Paris, 2,79
sonde Polignac. 41
Articles de la paix. 49
Sommaire desTraitezde Paix
& de Commerce entreié
France (7 les Etats Généraux
des Provinces Unies.
53
Nouvelles de Hambourg.68
Dons du Roy. yz
Antiquité!^ 75
Chanson nouvelle. 88
Bouquet, parfeu M. Laîne.
89
Ode. 9°
Canonisation de saint Pie, 1
99
Parodie ou explication de FE-
( nigme dont le mot efi le
Lacet. 104
Enigme. 108
Morts. Harangue 110 de la Reined'Angleterre
à son Parlement.
111
Copie d'une Lettre de M. le
<
Chevalier de Langon à
M. le C. de. 151
Mariage. 134
Copie de la Lettre Je M. de
Pontchartrainausujet du
portrait du Roy. 14y
Dissertation sur l'Oracle de
Delphes,par M. Hardion.
151
Eglogue. 169
Rejoüissances faites en to.,ulue
-
du Puy en Velay au sujet
de l'élevaation de M. de
Polignac au Cardinalat.
177
Extrait ou Sommaire du Traité
de Commerce, Navigation
& Marine entre la
France (0-les Etats Gène2
raux
y
conclu à Vtrecht te
ii. Avril17
1 3. 180
Memoireconcernant quelques
observations sur le vitriol
~fur lefer, par M. Geosrfoy-
J95
Mariages. 199
Enigme. 125
Avanture. nC
Vers defeu M. Lainé. 13J
AMadamelaComtessede* *
qui entroit dans un
;
ardin
oùM.Laîne étoitlabonteille
àla mAin,AU mois de
May. 235
Extraitd'HilstoireArabe. 138
Extrait du Traitéde Paix en-
-
trela France & l'Angle.
terre. 2,65
Nouvelles. 275
Nouvelles de Paris, 2,79
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Résumé : TABLE.
Le document présente un sommaire de divers textes et articles. Il commence par des mémoires et des articles relatifs à la paix et au commerce entre la France et les Provinces Unies, notamment la 'Mémoire touchant la Mai; sonde Polignac' et les 'Articles de la paix'. Il inclut également des nouvelles de Hambourg et des dons du roi. Parmi les autres contenus, on trouve des poèmes comme une 'Chanson nouvelle' et une 'Ode', ainsi qu'une 'Canonisation de saint Pie'. Le document mentionne également des énigmes, des parodies, et des harangues, comme celle de la reine d'Angleterre à son Parlement. Des lettres, telles que celles du Chevalier de Langon et de Pontchartrain, sont également incluses. Des dissertations sur des sujets historiques et mythologiques, comme l''Oracle de Delphes', sont présentes. Le document se termine par des nouvelles, des extraits historiques, et des poèmes, incluant des 'Vers defeu M. Lainé'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3591
s. p.
AVANTURE, ou Historiette nouvelle. LES DÉDITS.
Début :
Comme il ne faut jurer de rien, aussi ne doit-on jamais [...]
Mots clefs :
Dédit, Veuve, Mariage, Conseiller, Cavalier, Inconstance, Caprices, Argent, Tromperie, Amitié
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texteReconnaissance textuelle : AVANTURE, ou Historiette nouvelle. LES DÉDITS.
AVANTURE,
ou Historiette nouvelle.
LES DEDITS.
Ommc il ne faut
juier de rien
,
aussi
ïlc doit-on jamais faire
ded.édits confiderables. -
Lavolonté des hommes
est trop changeante,celle
des femmes l'est encore
plus ; M de toutes les
femmes que j'ai jamais
connues, la plus sujetta
à changer,c'est certaine
veuve, dont je vais vous
conter l'avanture.
Cette veuve erolttresvive
dans ses desirs
, SC
dans lesaffaires qui dépsndoient
de sa têteelle
ne laissoit aucun intervale.
entre la volonté s
l'execution > en moins
de rien en elle tout devenoit
passion, jusqu'à
ses vertus: en un mot
elle étoit excessive en
tout, hors en confiance.
Un jour cette veuve
capricieuse se prit d'amitié
dés la premicre
vûë pourune autre veuve
qu'ellc rencontra
chez une personne de sa
connoissance. Cette séconde
veuve étoit d'une
humeur gaye, enjoüéc,
ne cherchoit qua se rejoüir,
§£ l'unique chagrin
quelle eûtrepenti,
cetoic la morede son mari,
encore ne dura-t-il
guercs, & n'empêcha;
pas qu'elle ne devinft amoureuse
d'un jeune
homme aimable. Elle en
fut passionnément aimée.
Elle relit bien voulu
époufer : mais elle avoit
si peu de bien, qu'.
elle n'ellc pas pû le mettre
à son aire, lui qui
n'avoit rien du tout. Ils
se plaignoient un jour
l'un à l'autre de l'injustice
de la fortune, qui
ne leur donnoit pas seulement
de quoy contenter
leurs desirs sages &
reglez, pendant que l'autre
veuve étoit assez riche
pour fuivrc à grands
frais ses idées les plus extravagantes.
La veuve
enjouée,mais qui pensoit
serieusement au solide,
imagina un moyen
de mettre à profit les ca;
prices de la riche veuve.
Puil quelle veut lier sicteté
avec moy , dit-elle
à son amant,ilfautque
cesoit elle qui mus marie
Il ses dépens. Hé comment
cela, répondit le
Cavalier? felon le portrait
que vous m'en faites,
elle nest pas femme
à faire plaisir à personne,
que par rapportà ses
fantaisies.C'estpourcela
reprit la veuve, que je
ne serai pas grand férupule
de tirer parti de ses
caprices. Apres avoir rêve
un moment, la veuve
enjoüée fie un projet,
& voici comment elle
commença à executer.
-
Premièrement elle reçut
avec beaucoup de
froideur les avances d'amitié
que lui fie l'autre
veuve, que nous nommerons
Belise, pour cacher
son veritable nom.
Belise donc fit à celle-ci
toutes les avances de l'a- -~
miriéla plus tendre,
L'autre veuve reçut sesj
offres d'amitié avec
unef
indifférence, une froi-j
deur qui eût rebuté Belife,
si elle n'eût pas été
d'un caraétere a s'animer
par les difficultez.
Elle fut d'autant plus
empressée au prèsdecet- -
te nouvelle amie, qu'-
elle la trouva insensible
à Ces empressemens. Enfin
poussee à bout par
son indolence affecte,
elle la conjura de lui diire
pourquoy elle ne répondoit
point,du moins
parpolitesse, aux avances
d'amitié qu'elle lui falfoit. lui répondit
la veuve enjoüée,
parce que je ne veux point
être de ruas amies. L'aveu
est brusque, lui dit
Belife. Et sincere, repartit
la veuve. Qu'avez-
vous donc trouvé
enmoy,répliquaBelise,
qui puisse m'attirer un
pareil mépris? Loin de
vous méprtftr> reprit la
veuve, ce(l parce queje
vous estime trop que je
veux rompre av,c 'vous;
car quand je fais tant
que de m'attacher, ceji
pour long-temps. Je (ça;
que vous rictes pas capable
d'une amitie durable:
mais supposé que vous
Irvous fixassiez, pour moy,
il me resteroit encore une
raison plus forte dene me
point attacher à vousi ceji que vous pensez, diton,
à vousremarier , &
je ne veux point être Camie
d'une femme mariee.
Ce discours parut bigearre
à Belise, qui lui
dit qu'elle ne pensoit
point àCe remarier:mais
que quand elle se remarieroit,
elle ne comprenoit
pas que cela pût
faireobstacle à leur amitié.
C'en est un invincibleyreprit
brusquement
la veuve folâtre; ep-cë
qu'unefemme mariée peut
avoirdes amies ?avec une
femmemariéeplus desocieté,
plus dejoye, son humeur
saigrit9son esprits'émous-
Je3 &soncoeurs'endurcit.
Belise protesta que jamais
un mari ne la feroit
changer d'humeur, &:
qu'elle: en avoit déjà fait
l'experience.
Ilm'importe, continua
; l'autre, st) pour mon reposseul
à moy je ne veux
point m'atacheraunefemmemariée
; il mefaudroit
partager avec elle tous les
soinsde son ménage, j'en
auroti la tête pleine , je
seroispresqueaussi mariée
qu'elle; elle se prendrait à
moy des brusqueries deson
mari , & son mari me
rendroit responsable des
bigearrertes desa femme;
il me faudroit être conswolatrice
perpétuelle de leurs
chagrins, si) pige assiduè
de leurs querelles dome-
(tiques s & en voulant
les remettre bien Funavec
l'autre, je me ferois
hllir de tous les deux.
Cette veuve continua
ainsi en riant de faire à
l'autre un tableau siaffreux
du mariage, quelle
commença à l'en dégoûter,
& lui donna en
deux ou trois jours tant
d'aversion pour les maris
, qu'elle se voüa au
veuvage avec tout le zele
& toute la ferveur
dont elle étoit susceptible
ble dans ses nouveaux
entêtemens. La veuve
rusée feignit d'être de
moitié dans un voeu qui
devoit rendre leur amitié
durable, 8£ proposa
à l'autre de faire entr'elles
un dédit de trente
mille francs pour ce lle
qui voudroit rompre un
voeu si prudent, Le dédit
fut resolu, & elles
choisirent pour dépositaire
un ami commun,
ou-
plutôt un ami tout
dévoué à la veuve, SC
qui ne connoissoit Belife
que parce que l'autre
lui en avoit ménagé la
connoissance pour venir
à bout de ses desseins.
Voila donc le dédit
fait & consigné ; il s'agit
à present de le faire
payer à Belise, & pour
cela elle trouva moyen
de lui faire voir son amant,
dont nous avons
déja parlé. C'etoit un
jeune hommeaimable,
insinuant, & capable de
faire tourner la tête à
toutes les veuves qu'il
entreprenoit.Il trouva
la riche Belife digne d'être
dupée: mais il avoit
peine à se resoudreà
tromper. Il refusa d'abord
lacommission:mais
son amante luidit qu'en
unbesoin elle lui permettroit
de vouloir serieusement
époufer Belise
; qu'il n'avoit qu'à
lui plaire dans cette intention,
pour ôter tout
scrupule.Enfin,sans plus
examiner ce cas de conscience,
il s'attacha à Belise;
il ne fut pas longtemps
sans la faire repentir
du voeu qu'elle
avoit fait de ne se point
remarier. Elle n'osaconfier
son amour à son a,-
mie, jugeant bien qu'-
elle feroit sans quartier
sur le dédit: mais enfin
cet amour devint si violent
, qu'ellepria son
amie de vouloir bien
composer avec elle & la
quitter du dédit pour
moitié. L'amie rusée lui
jura que dans un autre
tems elle n'en auroit pas
rabattu une obole: mais
qu'un procés important,
pour lequel elle avoit befoin
incessamment de
vingt mille francs,l'obligeoitàluienremetre
dix.
On marchanda, ôc
l'on convint enfin que
Belise mettroit vingt
mille francs entre les
mains du dépositaire,
pour être remis après le
mariage dans celles de
l'amie;moyennantquoy
Belise prendroit desmesures
avec cet amant
pour le mariage. L'argent
pour le dédit fut
déposé, fous condition
qu'on ledélivreroit dans
huitaine à l'amie
,
aprés
lequel temps elle vouloit
les dix mille écus
entiers; ce fut la convention.
! Belife ne pouvoit avoir
aucun soupçon sur
le jeune amant: elle scavoit
qu'iln'étoit pas riche,
& ne croyoit pas
feulement qu'il connût
son amie. Elle se pressoit
donc de conclure dans la
huitaine prescrite: mais
l'amant lui faisoit naître
d'un jour à l'autre des sujets
de retardement si
vraisemblables
,
qu'elle
nepouvoit se défier de
lui. Enfinlahuitaine étant
échuë, le Cavalier
fit paroître un obstacle
insurmontable, qui differoit
le mariage de quelques
jours. Sur quoy l'amie
feignant d'estre fort
pressée pour son procés,
quitta le dédit pour les
vingt mille francs comptant,
& Belife les fic
livrer, dans la certitude
où elle étoit de son mariage,
pour ne pas donner
les dix mille écus entiers;
& ce fut déja une
partie
partie de la dot que cette
pauvre veuve destinoit
à son jeune amant,
en cas qu'il ne fust pas
obligé d'honneur à tenir
parole à Belife : maison
esperoit qu'elle romproit
la premiere, & ce fut
pour la mettre dans son
tort qu'on lui tendit un
fecond paneau.
Dés que la veuve eut
touché l'argent du premier
dédit, elle ne songea
plus qu'à en tirer
un second;&travaillant
en apparence à presser le
mariage de son amie Be
de son amant,elleleretardoiten
effet. Ceprocedé
n'étoit pas dans la
regle severe des bonnes
moeurs : mais l'amour
& la necessitérelâchent
souvent la morale. Nos
deux amans justifioient
tout ceci par leur intention;
car supposé, disoit
l'amant, que Belife persevere
dans son amour,
je ne puis en honneur
rompre avec elle, & il
faudra bien l'épouser. Et
siau contraire, disoit la
veuve ,
je fais que Belift
change la premiere,
il est juste qu'elle paye le
dédit de soninconstance.
Est-ce trop exiger d'el-
JeJ disoit l'amant, qu'un
mois de confiance? Il
faut absolument que je
fasse un voyage en Province
pour mes affaires:
si vous venez à bout de
la faire changer avant
mon retour, merite-telle
que je lui sacrifie l'amour
que j'aipour vous ?
2Sfon vraiment
,
répondit
la veuve ; voyons
doncsifkcon/lanceest à
l'épreuve, du paneau que
je vais lui tendre.
Aprés qu'ils eurent digeré
leur projet, le Cavalier
alla trouver Belife,
& la fit convenir
de la necessité de son
voyage. Quelques jours
aprés l'amie
,
qui commença
d'être la confidente
de ce mariage,
dit au Cavalier, en presence
de Belife, que puis
qu'il ne pouvoit pas époufer
avant son départ,
il faloitdumoins qu'il
lui signât une promesse
de mariage, avec un dédit.
La proposition fut
goutée par Belise ; on fit
le dédit de dix mil écus,
&leCavalier partit réellement
pour un voyage
necessairescar toute cette
intrigue se traitoit
moitiéfranchise, & moitié
tromperie de la part
des amans. Le Cavalier
vouloit de bonne foy
s'engager par ce dédit à
époufcr Belise, si elle
persistoit dans le dessein
de recevoir sa main. C'étoit
donc ici une véritable
crise pour nos amans
;car la jeune veuve
se voyoit dans la necessité
de rendre Be1
lise inconstante dans un
mois, ou de lui voir
épouser sonamant.
La jeune veuveavoit
été recherchée par un
jeune Conseiller trésaimable,
mais qu'elle n'avoit
jamais pû aimer.
Ce Conseiller étoitassez
mal dans ses affaires,
pour souhaiter de les rétablir
par un riche mariage.
Elle lui fit confidence
de tout ce qui s'étoitpassé,
& lui dit que
s'il vouloir longer serieusement
à se faire aimerde
Belise, elle pourroit
bien la lui faire époufer.
Le Conseiller,
dont l'amour étoit fort
ralenti, con senti t à tout
ce que luiprescrivitcelle
qu'il avoit fort aimée,
& voici le jeu qu'ils
joμüerent.
Un jour la jeune veuve
parut accablée de chagrin;
& Belife lui en demandant
lesujet,ellelui
dit, que quelque force
d'esprit &C quelquegayeté
qu'elle eust toujours
affc&é d'avoir elle ne
pouvoit surmonter une
forte patTion qu'elle avoit
- encore pour un
hommes dont l'indifference
la defoloit ; que
cet homme n'avoit jamais
rien aimé vi vement
, & n'etoit capable
que d'une amitié confiante
qu'il avoit encore
pourelle,inais quinesufsifoit
pas pour un coeur
sensible à Tàmour. Ce qui
m'asstige depuis quelques
joursyContwuxtc\\e>ct/l
qu'ilpenseàsétablir,~&
qHilepouseunefemme bïgearre;
avec qui je ne pourai
jamaisavoir aucune
haifbn ; il faudra que je
rompeaveccetamisolide.
Ensuite cette adroite
veuve fit un si beau portrait
du Conseiller à Belife,
qu'ellelui donna envie
de le voir. Elle ne
l'eut pas vû deux fois,
qu'illui parut plus aimable
que l'absent. Il s'attacha
à elle de meilleure
grace que l'autre, qui
tout occupé de son amour
pour sa veuve, n'avoit
pour Belise qu'une
politesseforcée. En un
mot le Conseiller fut aimé,&
parconsequent le
Cavalier absent fut haï;
car lavivacitédeBelise
la faisoit toûjours passer
d'une extrémité à
-
l'autre. La voila donc
entêtée du Conseiller,
& fort embarassée de
l'absent, quiarriva justement
pour se faire haïr
encore plus, en pressant
ce mariage. Alors Belife
ne peu saplus qu'aux
moyens de s'exempter
du dédit: elle con sulta
son amie, qui feignit
d'abord de croire la chose
impossible. Ce jeune
homme-la, luidit-elle,ne
iejt attachéà VOIN que
par interet : vous JugeZj
bien qu'ilprofitera de votre
inconstance pour gagner
dix mille écus, en se
débarassant d'un mariage
qui lui eut été à charge.
Ilmenafait une fois conjidence,
tt)je n'ose pas
vous dire mes sentimens
sur la folie que vous faites
s car vous êtes trop
occupée de vos entêtemens,
vous rompriez, avec moy. Alaù, continua-t-elle,
ily a bien plus; c'estque
depuis son retour il ma
paru prendre beaucoup de
plaisir à me confier ses
chagrins, &je me trompe
fort çln'a un peu de
goût pourmoy. Ohplust
au Ciel, reprit vivement
Belife, plust au
Ciel qu'il fust amoureux
de vous ; ce feroit
un moyen de l'obliger à
se dédire le premier,&
nous romprions but à
but.
Mais, répliqua la
veuve,faites-vous attention
qu'iln'est pasajftz,
riche pour avoir véritablement
envie de vous - quitter pourmoy? que
gagneroit-il en perdant
vos dixmil ecus ? Cette
conversation ne fut pas
poussée plus loin, & la
jeune veuve se contenta
dedisposerinsensîblement
Belise à payer le
déditavecmoins de peine.
LeConseiller redoubla
ses empressemens
pour elle ; & l'autre en
la pressant d'executer sa
promesse, lui dit qu'il
croyoit ecre engagé
d'honneur à lui declarer
qu'il étoit amoureux de
la jeune veuve; qu'il ne
vouloit pas la tromper
là-dessus: maisqu'en même
temps il lui declaroit
qu'il étoit tout prêt à ligner
un contrat malgré
cet amour. Les choses
resterent quelque temps
dans cet état: mais enfin
Belise
Belise impatiente se resolut
à donner un air de
generosité à la démarche
qu'il lui faloit faire: elle
alla trouver son amie,
& lui dit que si de bonne
foy elle étoit resoluë
d'épouser celui qui étoit
si passionné pour elle,
elle donneroit volontiers
les dixmil écus, non pas
commeun dédit,mais
comme un present de
noce à celle qui lui avoit
procuré la connoissance
de son cher Conseillers
Cette proposition ôta
tout scrupule à nos amans,
parce qu'en effet
ces deux mariages étant
faits, Belise fut si contente
des procédez de
son époux, qu'elle ne
regretta jamais les cinquante
mil francs qu'il
lui coûta pour avoir le
plaisîr de se dédiredeux,
fois.
ou Historiette nouvelle.
LES DEDITS.
Ommc il ne faut
juier de rien
,
aussi
ïlc doit-on jamais faire
ded.édits confiderables. -
Lavolonté des hommes
est trop changeante,celle
des femmes l'est encore
plus ; M de toutes les
femmes que j'ai jamais
connues, la plus sujetta
à changer,c'est certaine
veuve, dont je vais vous
conter l'avanture.
Cette veuve erolttresvive
dans ses desirs
, SC
dans lesaffaires qui dépsndoient
de sa têteelle
ne laissoit aucun intervale.
entre la volonté s
l'execution > en moins
de rien en elle tout devenoit
passion, jusqu'à
ses vertus: en un mot
elle étoit excessive en
tout, hors en confiance.
Un jour cette veuve
capricieuse se prit d'amitié
dés la premicre
vûë pourune autre veuve
qu'ellc rencontra
chez une personne de sa
connoissance. Cette séconde
veuve étoit d'une
humeur gaye, enjoüéc,
ne cherchoit qua se rejoüir,
§£ l'unique chagrin
quelle eûtrepenti,
cetoic la morede son mari,
encore ne dura-t-il
guercs, & n'empêcha;
pas qu'elle ne devinft amoureuse
d'un jeune
homme aimable. Elle en
fut passionnément aimée.
Elle relit bien voulu
époufer : mais elle avoit
si peu de bien, qu'.
elle n'ellc pas pû le mettre
à son aire, lui qui
n'avoit rien du tout. Ils
se plaignoient un jour
l'un à l'autre de l'injustice
de la fortune, qui
ne leur donnoit pas seulement
de quoy contenter
leurs desirs sages &
reglez, pendant que l'autre
veuve étoit assez riche
pour fuivrc à grands
frais ses idées les plus extravagantes.
La veuve
enjouée,mais qui pensoit
serieusement au solide,
imagina un moyen
de mettre à profit les ca;
prices de la riche veuve.
Puil quelle veut lier sicteté
avec moy , dit-elle
à son amant,ilfautque
cesoit elle qui mus marie
Il ses dépens. Hé comment
cela, répondit le
Cavalier? felon le portrait
que vous m'en faites,
elle nest pas femme
à faire plaisir à personne,
que par rapportà ses
fantaisies.C'estpourcela
reprit la veuve, que je
ne serai pas grand férupule
de tirer parti de ses
caprices. Apres avoir rêve
un moment, la veuve
enjoüée fie un projet,
& voici comment elle
commença à executer.
-
Premièrement elle reçut
avec beaucoup de
froideur les avances d'amitié
que lui fie l'autre
veuve, que nous nommerons
Belise, pour cacher
son veritable nom.
Belise donc fit à celle-ci
toutes les avances de l'a- -~
miriéla plus tendre,
L'autre veuve reçut sesj
offres d'amitié avec
unef
indifférence, une froi-j
deur qui eût rebuté Belife,
si elle n'eût pas été
d'un caraétere a s'animer
par les difficultez.
Elle fut d'autant plus
empressée au prèsdecet- -
te nouvelle amie, qu'-
elle la trouva insensible
à Ces empressemens. Enfin
poussee à bout par
son indolence affecte,
elle la conjura de lui diire
pourquoy elle ne répondoit
point,du moins
parpolitesse, aux avances
d'amitié qu'elle lui falfoit. lui répondit
la veuve enjoüée,
parce que je ne veux point
être de ruas amies. L'aveu
est brusque, lui dit
Belife. Et sincere, repartit
la veuve. Qu'avez-
vous donc trouvé
enmoy,répliquaBelise,
qui puisse m'attirer un
pareil mépris? Loin de
vous méprtftr> reprit la
veuve, ce(l parce queje
vous estime trop que je
veux rompre av,c 'vous;
car quand je fais tant
que de m'attacher, ceji
pour long-temps. Je (ça;
que vous rictes pas capable
d'une amitie durable:
mais supposé que vous
Irvous fixassiez, pour moy,
il me resteroit encore une
raison plus forte dene me
point attacher à vousi ceji que vous pensez, diton,
à vousremarier , &
je ne veux point être Camie
d'une femme mariee.
Ce discours parut bigearre
à Belise, qui lui
dit qu'elle ne pensoit
point àCe remarier:mais
que quand elle se remarieroit,
elle ne comprenoit
pas que cela pût
faireobstacle à leur amitié.
C'en est un invincibleyreprit
brusquement
la veuve folâtre; ep-cë
qu'unefemme mariée peut
avoirdes amies ?avec une
femmemariéeplus desocieté,
plus dejoye, son humeur
saigrit9son esprits'émous-
Je3 &soncoeurs'endurcit.
Belise protesta que jamais
un mari ne la feroit
changer d'humeur, &:
qu'elle: en avoit déjà fait
l'experience.
Ilm'importe, continua
; l'autre, st) pour mon reposseul
à moy je ne veux
point m'atacheraunefemmemariée
; il mefaudroit
partager avec elle tous les
soinsde son ménage, j'en
auroti la tête pleine , je
seroispresqueaussi mariée
qu'elle; elle se prendrait à
moy des brusqueries deson
mari , & son mari me
rendroit responsable des
bigearrertes desa femme;
il me faudroit être conswolatrice
perpétuelle de leurs
chagrins, si) pige assiduè
de leurs querelles dome-
(tiques s & en voulant
les remettre bien Funavec
l'autre, je me ferois
hllir de tous les deux.
Cette veuve continua
ainsi en riant de faire à
l'autre un tableau siaffreux
du mariage, quelle
commença à l'en dégoûter,
& lui donna en
deux ou trois jours tant
d'aversion pour les maris
, qu'elle se voüa au
veuvage avec tout le zele
& toute la ferveur
dont elle étoit susceptible
ble dans ses nouveaux
entêtemens. La veuve
rusée feignit d'être de
moitié dans un voeu qui
devoit rendre leur amitié
durable, 8£ proposa
à l'autre de faire entr'elles
un dédit de trente
mille francs pour ce lle
qui voudroit rompre un
voeu si prudent, Le dédit
fut resolu, & elles
choisirent pour dépositaire
un ami commun,
ou-
plutôt un ami tout
dévoué à la veuve, SC
qui ne connoissoit Belife
que parce que l'autre
lui en avoit ménagé la
connoissance pour venir
à bout de ses desseins.
Voila donc le dédit
fait & consigné ; il s'agit
à present de le faire
payer à Belise, & pour
cela elle trouva moyen
de lui faire voir son amant,
dont nous avons
déja parlé. C'etoit un
jeune hommeaimable,
insinuant, & capable de
faire tourner la tête à
toutes les veuves qu'il
entreprenoit.Il trouva
la riche Belife digne d'être
dupée: mais il avoit
peine à se resoudreà
tromper. Il refusa d'abord
lacommission:mais
son amante luidit qu'en
unbesoin elle lui permettroit
de vouloir serieusement
époufer Belise
; qu'il n'avoit qu'à
lui plaire dans cette intention,
pour ôter tout
scrupule.Enfin,sans plus
examiner ce cas de conscience,
il s'attacha à Belise;
il ne fut pas longtemps
sans la faire repentir
du voeu qu'elle
avoit fait de ne se point
remarier. Elle n'osaconfier
son amour à son a,-
mie, jugeant bien qu'-
elle feroit sans quartier
sur le dédit: mais enfin
cet amour devint si violent
, qu'ellepria son
amie de vouloir bien
composer avec elle & la
quitter du dédit pour
moitié. L'amie rusée lui
jura que dans un autre
tems elle n'en auroit pas
rabattu une obole: mais
qu'un procés important,
pour lequel elle avoit befoin
incessamment de
vingt mille francs,l'obligeoitàluienremetre
dix.
On marchanda, ôc
l'on convint enfin que
Belise mettroit vingt
mille francs entre les
mains du dépositaire,
pour être remis après le
mariage dans celles de
l'amie;moyennantquoy
Belise prendroit desmesures
avec cet amant
pour le mariage. L'argent
pour le dédit fut
déposé, fous condition
qu'on ledélivreroit dans
huitaine à l'amie
,
aprés
lequel temps elle vouloit
les dix mille écus
entiers; ce fut la convention.
! Belife ne pouvoit avoir
aucun soupçon sur
le jeune amant: elle scavoit
qu'iln'étoit pas riche,
& ne croyoit pas
feulement qu'il connût
son amie. Elle se pressoit
donc de conclure dans la
huitaine prescrite: mais
l'amant lui faisoit naître
d'un jour à l'autre des sujets
de retardement si
vraisemblables
,
qu'elle
nepouvoit se défier de
lui. Enfinlahuitaine étant
échuë, le Cavalier
fit paroître un obstacle
insurmontable, qui differoit
le mariage de quelques
jours. Sur quoy l'amie
feignant d'estre fort
pressée pour son procés,
quitta le dédit pour les
vingt mille francs comptant,
& Belife les fic
livrer, dans la certitude
où elle étoit de son mariage,
pour ne pas donner
les dix mille écus entiers;
& ce fut déja une
partie
partie de la dot que cette
pauvre veuve destinoit
à son jeune amant,
en cas qu'il ne fust pas
obligé d'honneur à tenir
parole à Belife : maison
esperoit qu'elle romproit
la premiere, & ce fut
pour la mettre dans son
tort qu'on lui tendit un
fecond paneau.
Dés que la veuve eut
touché l'argent du premier
dédit, elle ne songea
plus qu'à en tirer
un second;&travaillant
en apparence à presser le
mariage de son amie Be
de son amant,elleleretardoiten
effet. Ceprocedé
n'étoit pas dans la
regle severe des bonnes
moeurs : mais l'amour
& la necessitérelâchent
souvent la morale. Nos
deux amans justifioient
tout ceci par leur intention;
car supposé, disoit
l'amant, que Belife persevere
dans son amour,
je ne puis en honneur
rompre avec elle, & il
faudra bien l'épouser. Et
siau contraire, disoit la
veuve ,
je fais que Belift
change la premiere,
il est juste qu'elle paye le
dédit de soninconstance.
Est-ce trop exiger d'el-
JeJ disoit l'amant, qu'un
mois de confiance? Il
faut absolument que je
fasse un voyage en Province
pour mes affaires:
si vous venez à bout de
la faire changer avant
mon retour, merite-telle
que je lui sacrifie l'amour
que j'aipour vous ?
2Sfon vraiment
,
répondit
la veuve ; voyons
doncsifkcon/lanceest à
l'épreuve, du paneau que
je vais lui tendre.
Aprés qu'ils eurent digeré
leur projet, le Cavalier
alla trouver Belife,
& la fit convenir
de la necessité de son
voyage. Quelques jours
aprés l'amie
,
qui commença
d'être la confidente
de ce mariage,
dit au Cavalier, en presence
de Belife, que puis
qu'il ne pouvoit pas époufer
avant son départ,
il faloitdumoins qu'il
lui signât une promesse
de mariage, avec un dédit.
La proposition fut
goutée par Belise ; on fit
le dédit de dix mil écus,
&leCavalier partit réellement
pour un voyage
necessairescar toute cette
intrigue se traitoit
moitiéfranchise, & moitié
tromperie de la part
des amans. Le Cavalier
vouloit de bonne foy
s'engager par ce dédit à
époufcr Belise, si elle
persistoit dans le dessein
de recevoir sa main. C'étoit
donc ici une véritable
crise pour nos amans
;car la jeune veuve
se voyoit dans la necessité
de rendre Be1
lise inconstante dans un
mois, ou de lui voir
épouser sonamant.
La jeune veuveavoit
été recherchée par un
jeune Conseiller trésaimable,
mais qu'elle n'avoit
jamais pû aimer.
Ce Conseiller étoitassez
mal dans ses affaires,
pour souhaiter de les rétablir
par un riche mariage.
Elle lui fit confidence
de tout ce qui s'étoitpassé,
& lui dit que
s'il vouloir longer serieusement
à se faire aimerde
Belise, elle pourroit
bien la lui faire époufer.
Le Conseiller,
dont l'amour étoit fort
ralenti, con senti t à tout
ce que luiprescrivitcelle
qu'il avoit fort aimée,
& voici le jeu qu'ils
joμüerent.
Un jour la jeune veuve
parut accablée de chagrin;
& Belife lui en demandant
lesujet,ellelui
dit, que quelque force
d'esprit &C quelquegayeté
qu'elle eust toujours
affc&é d'avoir elle ne
pouvoit surmonter une
forte patTion qu'elle avoit
- encore pour un
hommes dont l'indifference
la defoloit ; que
cet homme n'avoit jamais
rien aimé vi vement
, & n'etoit capable
que d'une amitié confiante
qu'il avoit encore
pourelle,inais quinesufsifoit
pas pour un coeur
sensible à Tàmour. Ce qui
m'asstige depuis quelques
joursyContwuxtc\\e>ct/l
qu'ilpenseàsétablir,~&
qHilepouseunefemme bïgearre;
avec qui je ne pourai
jamaisavoir aucune
haifbn ; il faudra que je
rompeaveccetamisolide.
Ensuite cette adroite
veuve fit un si beau portrait
du Conseiller à Belife,
qu'ellelui donna envie
de le voir. Elle ne
l'eut pas vû deux fois,
qu'illui parut plus aimable
que l'absent. Il s'attacha
à elle de meilleure
grace que l'autre, qui
tout occupé de son amour
pour sa veuve, n'avoit
pour Belise qu'une
politesseforcée. En un
mot le Conseiller fut aimé,&
parconsequent le
Cavalier absent fut haï;
car lavivacitédeBelise
la faisoit toûjours passer
d'une extrémité à
-
l'autre. La voila donc
entêtée du Conseiller,
& fort embarassée de
l'absent, quiarriva justement
pour se faire haïr
encore plus, en pressant
ce mariage. Alors Belife
ne peu saplus qu'aux
moyens de s'exempter
du dédit: elle con sulta
son amie, qui feignit
d'abord de croire la chose
impossible. Ce jeune
homme-la, luidit-elle,ne
iejt attachéà VOIN que
par interet : vous JugeZj
bien qu'ilprofitera de votre
inconstance pour gagner
dix mille écus, en se
débarassant d'un mariage
qui lui eut été à charge.
Ilmenafait une fois conjidence,
tt)je n'ose pas
vous dire mes sentimens
sur la folie que vous faites
s car vous êtes trop
occupée de vos entêtemens,
vous rompriez, avec moy. Alaù, continua-t-elle,
ily a bien plus; c'estque
depuis son retour il ma
paru prendre beaucoup de
plaisir à me confier ses
chagrins, &je me trompe
fort çln'a un peu de
goût pourmoy. Ohplust
au Ciel, reprit vivement
Belife, plust au
Ciel qu'il fust amoureux
de vous ; ce feroit
un moyen de l'obliger à
se dédire le premier,&
nous romprions but à
but.
Mais, répliqua la
veuve,faites-vous attention
qu'iln'est pasajftz,
riche pour avoir véritablement
envie de vous - quitter pourmoy? que
gagneroit-il en perdant
vos dixmil ecus ? Cette
conversation ne fut pas
poussée plus loin, & la
jeune veuve se contenta
dedisposerinsensîblement
Belise à payer le
déditavecmoins de peine.
LeConseiller redoubla
ses empressemens
pour elle ; & l'autre en
la pressant d'executer sa
promesse, lui dit qu'il
croyoit ecre engagé
d'honneur à lui declarer
qu'il étoit amoureux de
la jeune veuve; qu'il ne
vouloit pas la tromper
là-dessus: maisqu'en même
temps il lui declaroit
qu'il étoit tout prêt à ligner
un contrat malgré
cet amour. Les choses
resterent quelque temps
dans cet état: mais enfin
Belise
Belise impatiente se resolut
à donner un air de
generosité à la démarche
qu'il lui faloit faire: elle
alla trouver son amie,
& lui dit que si de bonne
foy elle étoit resoluë
d'épouser celui qui étoit
si passionné pour elle,
elle donneroit volontiers
les dixmil écus, non pas
commeun dédit,mais
comme un present de
noce à celle qui lui avoit
procuré la connoissance
de son cher Conseillers
Cette proposition ôta
tout scrupule à nos amans,
parce qu'en effet
ces deux mariages étant
faits, Belise fut si contente
des procédez de
son époux, qu'elle ne
regretta jamais les cinquante
mil francs qu'il
lui coûta pour avoir le
plaisîr de se dédiredeux,
fois.
Fermer
Résumé : AVANTURE, ou Historiette nouvelle. LES DÉDITS.
Le texte 'AVANTURE, ou Historiette nouvelle' raconte l'histoire de deux veuves, Belise, riche et capricieuse, et une autre veuve rusée et enjouée. Cette dernière cherche à empêcher Belise de se remarier pour des raisons financières. Elle refuse d'abord les avances d'amitié de Belise, prétextant qu'elle ne veut pas être l'amie d'une femme mariée. Elle convainc ensuite Belise de signer un dédit de trente mille francs, engageant celle qui romprait son vœu de ne pas se remarier à payer cette somme. La veuve rusée organise une rencontre entre Belise et un jeune homme aimable, dont Belise tombe amoureuse. Elle souhaite se remarier, mais l'amant trouve des prétextes pour retarder le mariage. La veuve rusée feint de presser le mariage tout en le retardant en réalité. Elle convainc Belise de signer un second dédit de dix mille écus avec l'amant, qui part ensuite en voyage. Pour empêcher le mariage, la veuve rusée manipule Belise en lui présentant un jeune conseiller aimable. Belise tombe amoureuse du conseiller, ce qui la met dans l'embarras face à l'amant revenu. Elle cherche alors des moyens de se libérer du dédit, mais la veuve rusée la manipule encore en lui faisant croire que l'amant pourrait être amoureux d'elle. Finalement, Belise se retrouve piégée par ses propres caprices et inconstances, devant payer les dédits imposés par la veuve rusée. Dans une conversation ultérieure, une jeune veuve envisage de quitter son fiancé, un conseiller, mais se demande ce qu'il gagnerait en perdant une dot de dix mille écus. Belise est chargée de régler le dédit. Le conseiller, amoureux de la jeune veuve, exprime son désir de l'épouser tout en étant prêt à signer le contrat malgré ses sentiments. Belise décide de faire preuve de générosité en offrant les dix mille écus non pas comme un dédit, mais comme un présent de noces. Cette proposition lève les scrupules des deux amants, et les mariages sont célébrés. Belise est ensuite satisfaite de son époux et ne regrette pas les cinquante mille francs dépensés pour se dédire de deux engagements.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3592
p. 43-45
Réjoüissances faites au sujet de la paix.
Début :
Parmi les empressements des peuples à faire éclater leur joye [...]
Mots clefs :
Paix, Chartes, Célébrations, Consuls, Aumônes, Te Deum, Cathédrale, Acclamations, Juridiction consulaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réjoüissances faites au sujet de la paix.
Rêjoüissances faites au sujet
delapaix.
Parmi les empressemens
des peuples à faire éclater
leur joye aux publications
qui se sont faites de la paix
dans toutes les principales
villes du Royaume, par les
actions de graces qu'ils en
ont renduës à Dieu, & par
les réjoüissances publiques
qui ont étéfaites, les habitans
de laville de Chartres
.te. sont fort signalez
,
surtout
les Juges-Consuls &
Corps des Marchands.
Le il. de May ils assemblerent
tous les Membres
qui composent les Corps
de la Juridiction Consulaire,
des Marchands, &
Communautez de la ville.
Après une distribution d'aumônes,
qui fut faire à plus
de trois mille pauvres en
l'Eglise où fut chanté le Te
Deum par le Doyen de la
Cathedrale,ensuite duquel
ils ,allerent à la place publique,
où étoit dresse un
feu d'artifice'," lequel!fut
allumé par le grand Juge
en Charge des Consuls
avec des fréquentés acclamations
de joye, & de
voeux pour la santédu Roy
& de toute: la Famille
Royale.
delapaix.
Parmi les empressemens
des peuples à faire éclater
leur joye aux publications
qui se sont faites de la paix
dans toutes les principales
villes du Royaume, par les
actions de graces qu'ils en
ont renduës à Dieu, & par
les réjoüissances publiques
qui ont étéfaites, les habitans
de laville de Chartres
.te. sont fort signalez
,
surtout
les Juges-Consuls &
Corps des Marchands.
Le il. de May ils assemblerent
tous les Membres
qui composent les Corps
de la Juridiction Consulaire,
des Marchands, &
Communautez de la ville.
Après une distribution d'aumônes,
qui fut faire à plus
de trois mille pauvres en
l'Eglise où fut chanté le Te
Deum par le Doyen de la
Cathedrale,ensuite duquel
ils ,allerent à la place publique,
où étoit dresse un
feu d'artifice'," lequel!fut
allumé par le grand Juge
en Charge des Consuls
avec des fréquentés acclamations
de joye, & de
voeux pour la santédu Roy
& de toute: la Famille
Royale.
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Résumé : Réjoüissances faites au sujet de la paix.
Le 11 mai, Chartres a célébré la paix avec enthousiasme. Les Juges-Consuls et le Corps des Marchands ont distribué des aumônes à trois mille pauvres et chanté le Te Deum. Un feu d'artifice a été allumé sur la place publique, accompagné d'acclamations pour le Roi et la Famille Royale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3593
p. 45-48
DON DU ROY.
Début :
Le Roy a donné la Charge de Grand Aumônier de France [...]
Mots clefs :
Grand Aumônier de France, Rohan, Hospices, Offrandes, Roi, Charge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DON DU ROY.
DON DV ROT.?
: LeRoy a donne' la Charge
de Grand Aumônier de
France au Cardinal de Rohan.
Le grand Aumônier de
France est le premier des
Officiers Ecclesiastiquesde
la Maison du Roy;ilest
,
considerécommel'Evêque
de la Cour. Il est Commandeur
de l'Ordre du
Saint Esprit dés qu'il est
nommé à la Charge de
Grand Aumônier, & ne
cesse point de l'être tant
qu'il en est revêtu. C'est un
honneur attaché à sa dignité
par l'institution de
l'Ordre en 1578. article10. Il
fait à present ferment de sidelité
entre les mains du
Roy, reçoit celui des Officiers
de la Chapelle,& donne
des certificats de ceux
que sont les Prelats entre
les mains de Sa Majesté ér.
nt àl'Eglise. Il disposè des
fonds destinez pour les offrandes
& aumônes, a l'intendance
& adminiltration
des Hôpitaux des quinze
vingt aveugles de Paris, &
des huitvingt de Chartres,
dont il donne les places,&
jouit de plusieurs autres prérogatives.
Il donnoit anciennement
les provisions
de la plus grande partie des
Maladeries de France, avant
leur reünion aux Hôpitaux
deslieux. Geofroy de
Pompadour est le premier
qui a été qualifié grand Aumonier
du Royen i486.fous
le regne de Charles VIH.
Ses successeurs en cette
Charge ont continué à
prendre la mêmequalité
iusqu'àAntoine Sanguin,dic
le Cardinal de Meudon, qui,
en fut pourvu par le Roy
François I. en 1543. fous le tittrreeddeeggrraannddAAuummôônniieerrddee
France; ce qui a,été fuiyi
par tous ceux qui en ont
été revêtus après lui.
On a si souvent parlé de la Maison
de Soubize,qu'on renvoye le lecteur à
ce qu'on en a dit dans les Mercures
precedens.
: LeRoy a donne' la Charge
de Grand Aumônier de
France au Cardinal de Rohan.
Le grand Aumônier de
France est le premier des
Officiers Ecclesiastiquesde
la Maison du Roy;ilest
,
considerécommel'Evêque
de la Cour. Il est Commandeur
de l'Ordre du
Saint Esprit dés qu'il est
nommé à la Charge de
Grand Aumônier, & ne
cesse point de l'être tant
qu'il en est revêtu. C'est un
honneur attaché à sa dignité
par l'institution de
l'Ordre en 1578. article10. Il
fait à present ferment de sidelité
entre les mains du
Roy, reçoit celui des Officiers
de la Chapelle,& donne
des certificats de ceux
que sont les Prelats entre
les mains de Sa Majesté ér.
nt àl'Eglise. Il disposè des
fonds destinez pour les offrandes
& aumônes, a l'intendance
& adminiltration
des Hôpitaux des quinze
vingt aveugles de Paris, &
des huitvingt de Chartres,
dont il donne les places,&
jouit de plusieurs autres prérogatives.
Il donnoit anciennement
les provisions
de la plus grande partie des
Maladeries de France, avant
leur reünion aux Hôpitaux
deslieux. Geofroy de
Pompadour est le premier
qui a été qualifié grand Aumonier
du Royen i486.fous
le regne de Charles VIH.
Ses successeurs en cette
Charge ont continué à
prendre la mêmequalité
iusqu'àAntoine Sanguin,dic
le Cardinal de Meudon, qui,
en fut pourvu par le Roy
François I. en 1543. fous le tittrreeddeeggrraannddAAuummôônniieerrddee
France; ce qui a,été fuiyi
par tous ceux qui en ont
été revêtus après lui.
On a si souvent parlé de la Maison
de Soubize,qu'on renvoye le lecteur à
ce qu'on en a dit dans les Mercures
precedens.
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Résumé : DON DU ROY.
Le document relate la nomination du Cardinal de Rohan au poste de Grand Aumônier de France par LeRoy. Le Grand Aumônier est le principal officier ecclésiastique de la Maison du Roi, souvent appelé l'Évêque de la Cour. Cette fonction confère automatiquement le titre de Commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit, créé en 1578. Le Grand Aumônier prête serment de fidélité au Roi, reçoit les serments des officiers de la Chapelle et délivre des certificats aux prélats pour le Roi et l'Église. Il gère les fonds pour les offrandes et aumônes, ainsi que l'administration des hôpitaux des Quinze-Vingts aveugles de Paris et des Huit-Vingts de Chartres, attribuant les places dans ces hôpitaux. Historiquement, il avait aussi la charge des provisions des maladeries de France. Le premier Grand Aumônier du Roi fut Geoffroy de Pompadour en 1486 sous Charles VIII. Antoine Sanguin, le Cardinal de Meudon, fut nommé par François I en 1543, marquant l'utilisation officielle du titre de Grand Aumônier de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3594
p. 49-64
Extrait du Traité de Paix, entre la France & la Prusse, conclu à Utrecht le 11. Avril, [titre d'après la table]
Début :
Au nom de la tres-Sainte Trinité. Soit notoire à tous [...]
Mots clefs :
Traité de paix, Utrecht, Prusse, France, Louis XIV, Frédéric Guillaume, Hostilité, Amnistie, Ratification
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait du Traité de Paix, entre la France & la Prusse, conclu à Utrecht le 11. Avril, [titre d'après la table]
On a donné dans le dernier
Mercure les Extraits des
Traitez de Paix avec l'Angleterre
&laHollande:
Voici un Extrait de celui
qu'on a publié entre la
France& la Prusse, conclu
à Utrecht le i1. Avril
1713.
41.
Au nom de la tres- Sainte
Trinité. sOit notoire à tous, &c.
quependant le cours
d'une guerre longue & sanglante,
dont l'Europe a été
affligée pendant plusieursannées;
il a plû à la Divine
Providence de préparer à la
Chrétienté la fin de (es maux
en conservant un ardent dé
sir de la Paix dans les coeurs
de Trés- Haut Très- Exccl-
*lenc & Très - Puissant Prince
LOUISXIV.par Ja Grace
de Dieu, Roy de France 8l;.
de Navarre, &c. &
-
de
Très-Haut Très-Excellent
& Très-Puissant Prince
FRÉDÉRIC /; GUILLAUME ,
Par la Grace de Dieu, Roj^
de Prude, Margrave de BrandebourgArchi
Chambdan,
& Prince Electeur du Saint
Empire, Prince Souverain
d'Orange,&c.
ARTICEI.
Cessation de tous Actes
d'hostilité, & promesses de
se garantir réciproquement
de tour dommage, & de fc
procurer toutes sortes d'avantages.
II
Promesse par le Roy de
Prude de retirer de bonne
foy toutes ses Troupes,
tant des Pays- bas que d'ailleurs,
& de ne les faire servir
durant la pre fente guerre
contre le Roy Trés-Chrétien,
fous quelque pretexte
que ce soit, au delà du contingent
qu'il cft obligé de
fournir en qualité de membre
de l'Empire.
III. &IV.
Oubli & amnistie reciproque
pour les Vassaux & Sujeu.,
,
V.
Prisonniers de guerre delivrez
sans rançon de parc
& d'autre.
VI.
Continuation & exécution
du Traité de Vestphalie
rant pour le spirituel que
pour le temporel
,
&c.
VII
Gueldres., Espagnoles que
poflcde le Roy de Prusse &
tous droits, &c. cédée à perpétuité
par Sa Majestétrès-
Chrétienne, en vertu du
pouvoir qu'elle en a du Roy
Cat holique, cette cession
avec la claure expresse
que l'Etac de la ReliligionCatholiquesubsistera
dans lesdits lieux cedez tel
qu'il étoit avanr leur occupation,
& sous la domination
des Roys d'Espagne,
sans qu'on y puisse rien
changer.
VIII.
Le Roy de France cede
à perpétuité au Roy de
Prusse dans le haut quartier
de Gueldres,lePays de Kessel,
& le bailliage de Kric-
Kenbech: avec appartenances
& dépendances, &c. à
condition que l'Etat de lareligion
Catholiquesubsistera
dans lesdits pays& baillage,
&c. comme dans l'Article
ci-dessus, Sa MajestéTres-
Chrétienne promet de faire
fournir la ratification du Roy
Catholique de cet Article &
du septiémequi le précède,
& de la délivrer dans deux
mois.
IXLe
Roy TrèsChrétien reconnoistra
le Roy de Prusse
pour souverain de la Principauté
de Neuschâtel & Valengen,
&c. & en bissera
joüir les habitans, dans tout
le Royaume de France & des
mesmes immuaitez, pfivikges,&
c. dont jouissent ceux,
des autres Pays de la Suisse
&c. : X
En équivalent desdires
cesssions cy dessus le Roy de
Prusse renonce par le present
Article tant pour luy que
pour ses successeurs&à perpétuité,
en faveur du Roy
trés-Chrétien & de ses successeurs,
à tout droit sur la
Principauté d'Orange &sur
les Seigneuries & lieux de la
succession de Châalons&
de Chastelbelin, situéesen-
France dans la Comté de
Bourgogne, avec les charges
aussibien qu'avec les émolumens
presens & futurs sans
rien reserver, &c. Et pour
plus grande validité de ladite
renonciation, le Roy cte
Prusse se charge de satisfaire
les héritiers du feu Prince de
Nasseau Friseau (ujet de leur
prétention sur ladite principauté
& lesdits biens énoncez
cy dessus moyenantun
équivalent; & au surplus
il fera libre au Roy de Prusse
de revêtir du nom de Principauté
d'Orange, la partie
de Gueldres qui luy est cedéc
par leTraité sait aujourd'huy
&d'cn retenir le Titre
& les Armes.
XI.
Le Roy de France & le
Roy de Prusse confentenc
que la Reine de la Grande
Bretagne qui a tant contribué
a la conclusion de la
Paix, & tous autres Potentats
ou Princes qui voudront
entrer dans de pareils cngagemens,
puissent donner au
Roy de France& au Roy de
Prusse leurs promesses & obligations
de garantie de
l'execution & observation
de tout le contenu du present
Traité.
XII.
Tous les treize Cantons
Suites avec tous leurs Alliez
nommément la Principauté
de Neuschâtel & Valengen,
la République & Cité de
Genève, &c.lesVilles de S.
Gal & de Mulhausen &c.les
trois lignes Grises, dépendances,
&c. feront compris,
dans le present Traité.
XIII
Cette Paix ainsi concluë,
les soussignez Ambassadeurs
Extraordinaires & Plenipotentiaires,
promettent de la
faire ratifier pour sa Majesté
trés-Chrétienne & par Sa
Majesté Prussienne, & d'en
fournir & faire échanger ici
les AGtes. de
ratification
dans l'espace de quatre Temaines
, ou plustost si faire
fc peut.
En foy dequoy & pour
plus grande force,lesdits
Ambassadeurs '- Extraordinaires
& Plenipotentiaires
ont souscrit de leurs mairtë
propres, le presentTraité ,
& Lut ap oser leurs cachets.
Faic à Uttreche le onzième
jou; d'A ril, l'an de Grace
mil sept cent treize.
Signé,
L. S.HUXELLES.
L.S. MESSAGER.
L. S. O. M. DE DONHOFF.
L. S. J. A. MARSCHALCH.
DE BIEBERSTEIN.
ArticlefefAré.
Le Roy de France ayant
reconnu le Roy de Prusse &
lui voulant bien accorder
tous les honneurs attachez
à la dignité Royale, &c.
promettant pour luy que
pour ses successeurs & de la
part de Philippe V. Roy
d'E[pagnc &.. Successeurs
ayant pouvoir de Sa Majessé
Catholique, &c. Ils
donneront déformais à perpétuité
au Roy de Prusse &
successeurs, &c. le titre de
Majesté, & feront rendre
à leurs Ministres du premier
& fécond ordre les mesmes
,
honneurs, anciens & nouveaux,
qu'on rend aux autres
nMéinisetress d.es testes couron- .,'.r
Autre Articleséparé.
Que le Roy de Prusse évacucra
la Ville de Rhirftberg
après la conclusion de
la Paix prochaine del'Empire
sans préjudicedesprétentions,
moyennant liquidation
& satisfaction à Sa
MajestéPrussienne.
Mercure les Extraits des
Traitez de Paix avec l'Angleterre
&laHollande:
Voici un Extrait de celui
qu'on a publié entre la
France& la Prusse, conclu
à Utrecht le i1. Avril
1713.
41.
Au nom de la tres- Sainte
Trinité. sOit notoire à tous, &c.
quependant le cours
d'une guerre longue & sanglante,
dont l'Europe a été
affligée pendant plusieursannées;
il a plû à la Divine
Providence de préparer à la
Chrétienté la fin de (es maux
en conservant un ardent dé
sir de la Paix dans les coeurs
de Trés- Haut Très- Exccl-
*lenc & Très - Puissant Prince
LOUISXIV.par Ja Grace
de Dieu, Roy de France 8l;.
de Navarre, &c. &
-
de
Très-Haut Très-Excellent
& Très-Puissant Prince
FRÉDÉRIC /; GUILLAUME ,
Par la Grace de Dieu, Roj^
de Prude, Margrave de BrandebourgArchi
Chambdan,
& Prince Electeur du Saint
Empire, Prince Souverain
d'Orange,&c.
ARTICEI.
Cessation de tous Actes
d'hostilité, & promesses de
se garantir réciproquement
de tour dommage, & de fc
procurer toutes sortes d'avantages.
II
Promesse par le Roy de
Prude de retirer de bonne
foy toutes ses Troupes,
tant des Pays- bas que d'ailleurs,
& de ne les faire servir
durant la pre fente guerre
contre le Roy Trés-Chrétien,
fous quelque pretexte
que ce soit, au delà du contingent
qu'il cft obligé de
fournir en qualité de membre
de l'Empire.
III. &IV.
Oubli & amnistie reciproque
pour les Vassaux & Sujeu.,
,
V.
Prisonniers de guerre delivrez
sans rançon de parc
& d'autre.
VI.
Continuation & exécution
du Traité de Vestphalie
rant pour le spirituel que
pour le temporel
,
&c.
VII
Gueldres., Espagnoles que
poflcde le Roy de Prusse &
tous droits, &c. cédée à perpétuité
par Sa Majestétrès-
Chrétienne, en vertu du
pouvoir qu'elle en a du Roy
Cat holique, cette cession
avec la claure expresse
que l'Etac de la ReliligionCatholiquesubsistera
dans lesdits lieux cedez tel
qu'il étoit avanr leur occupation,
& sous la domination
des Roys d'Espagne,
sans qu'on y puisse rien
changer.
VIII.
Le Roy de France cede
à perpétuité au Roy de
Prusse dans le haut quartier
de Gueldres,lePays de Kessel,
& le bailliage de Kric-
Kenbech: avec appartenances
& dépendances, &c. à
condition que l'Etat de lareligion
Catholiquesubsistera
dans lesdits pays& baillage,
&c. comme dans l'Article
ci-dessus, Sa MajestéTres-
Chrétienne promet de faire
fournir la ratification du Roy
Catholique de cet Article &
du septiémequi le précède,
& de la délivrer dans deux
mois.
IXLe
Roy TrèsChrétien reconnoistra
le Roy de Prusse
pour souverain de la Principauté
de Neuschâtel & Valengen,
&c. & en bissera
joüir les habitans, dans tout
le Royaume de France & des
mesmes immuaitez, pfivikges,&
c. dont jouissent ceux,
des autres Pays de la Suisse
&c. : X
En équivalent desdires
cesssions cy dessus le Roy de
Prusse renonce par le present
Article tant pour luy que
pour ses successeurs&à perpétuité,
en faveur du Roy
trés-Chrétien & de ses successeurs,
à tout droit sur la
Principauté d'Orange &sur
les Seigneuries & lieux de la
succession de Châalons&
de Chastelbelin, situéesen-
France dans la Comté de
Bourgogne, avec les charges
aussibien qu'avec les émolumens
presens & futurs sans
rien reserver, &c. Et pour
plus grande validité de ladite
renonciation, le Roy cte
Prusse se charge de satisfaire
les héritiers du feu Prince de
Nasseau Friseau (ujet de leur
prétention sur ladite principauté
& lesdits biens énoncez
cy dessus moyenantun
équivalent; & au surplus
il fera libre au Roy de Prusse
de revêtir du nom de Principauté
d'Orange, la partie
de Gueldres qui luy est cedéc
par leTraité sait aujourd'huy
&d'cn retenir le Titre
& les Armes.
XI.
Le Roy de France & le
Roy de Prusse confentenc
que la Reine de la Grande
Bretagne qui a tant contribué
a la conclusion de la
Paix, & tous autres Potentats
ou Princes qui voudront
entrer dans de pareils cngagemens,
puissent donner au
Roy de France& au Roy de
Prusse leurs promesses & obligations
de garantie de
l'execution & observation
de tout le contenu du present
Traité.
XII.
Tous les treize Cantons
Suites avec tous leurs Alliez
nommément la Principauté
de Neuschâtel & Valengen,
la République & Cité de
Genève, &c.lesVilles de S.
Gal & de Mulhausen &c.les
trois lignes Grises, dépendances,
&c. feront compris,
dans le present Traité.
XIII
Cette Paix ainsi concluë,
les soussignez Ambassadeurs
Extraordinaires & Plenipotentiaires,
promettent de la
faire ratifier pour sa Majesté
trés-Chrétienne & par Sa
Majesté Prussienne, & d'en
fournir & faire échanger ici
les AGtes. de
ratification
dans l'espace de quatre Temaines
, ou plustost si faire
fc peut.
En foy dequoy & pour
plus grande force,lesdits
Ambassadeurs '- Extraordinaires
& Plenipotentiaires
ont souscrit de leurs mairtë
propres, le presentTraité ,
& Lut ap oser leurs cachets.
Faic à Uttreche le onzième
jou; d'A ril, l'an de Grace
mil sept cent treize.
Signé,
L. S.HUXELLES.
L.S. MESSAGER.
L. S. O. M. DE DONHOFF.
L. S. J. A. MARSCHALCH.
DE BIEBERSTEIN.
ArticlefefAré.
Le Roy de France ayant
reconnu le Roy de Prusse &
lui voulant bien accorder
tous les honneurs attachez
à la dignité Royale, &c.
promettant pour luy que
pour ses successeurs & de la
part de Philippe V. Roy
d'E[pagnc &.. Successeurs
ayant pouvoir de Sa Majessé
Catholique, &c. Ils
donneront déformais à perpétuité
au Roy de Prusse &
successeurs, &c. le titre de
Majesté, & feront rendre
à leurs Ministres du premier
& fécond ordre les mesmes
,
honneurs, anciens & nouveaux,
qu'on rend aux autres
nMéinisetress d.es testes couron- .,'.r
Autre Articleséparé.
Que le Roy de Prusse évacucra
la Ville de Rhirftberg
après la conclusion de
la Paix prochaine del'Empire
sans préjudicedesprétentions,
moyennant liquidation
& satisfaction à Sa
MajestéPrussienne.
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Résumé : Extrait du Traité de Paix, entre la France & la Prusse, conclu à Utrecht le 11. Avril, [titre d'après la table]
Le traité de paix entre la France et la Prusse, signé à Utrecht le 11 avril 1713, met fin à une guerre longue et sanglante en Europe. Les points essentiels du traité incluent la cessation des hostilités, avec un engagement réciproque des deux parties à garantir la sécurité contre tout dommage. Le roi de Prusse s'engage à retirer ses troupes des Pays-Bas et d'autres régions, sauf celles nécessaires en tant que membre de l'Empire. Un oubli et une amnistie réciproques sont accordés aux vassaux et sujets des deux royaumes, et les prisonniers de guerre sont libérés sans rançon. Les dispositions spirituelles et temporelles du traité de Westphalie sont maintenues. La France cède à perpétuité au roi de Prusse des territoires en Gueldres, incluant le pays de Kessel et le bailliage de Krickenbech, à condition que la religion catholique subsiste dans ces régions. Le roi de France reconnaît le roi de Prusse comme souverain de la Principauté de Neuchâtel et Valengin, accordant aux habitants les mêmes immunités que celles des autres pays suisses. Le roi de Prusse renonce à tout droit sur la Principauté d'Orange et d'autres seigneuries en France. La reine de Grande-Bretagne et d'autres potentats peuvent garantir l'exécution du traité. Les ambassadeurs s'engagent à faire ratifier le traité dans un délai de quatre semaines. Le traité est signé par les ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires des deux royaumes à Utrecht le 11 avril 1713.
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3595
p. 64-70
Nouvelle d'Angleterre.
Début :
On mande de Londres que les difficultez formés par les Etats [...]
Mots clefs :
Londres, Artillerie, Taxe, Angleterre, Traite, Réjouissances
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelle d'Angleterre.
Uouvelled'Angleterre.
)'! .•i .• On mande de Londres
que les difficultés formées
par les Etats de Zelande au
sujetde l'Electeur de Baviere
ont été levées, que les Communes
avoient présenté deux
adresses, à la Reine; l'une
pour la prier de faire remettre
devant la Chambre une
estimation des sommes necessaires
pour l'entretien des
Troupes durant les six premiers
mois de cette année,
& l'autre pour l'Artillerie
qu'on a accordé, que le 15.
May le Chevalier Robert
Davers presenta un projet
p'Aae pour suspendre pendant
l'espace de deux mois,
tÜnjJQ(t de20.liv sterlinpar,
tonneau de vin de France;
que les Seigneurs avoient approuvé
le projet daâc de la
taxe sur les Terres;que le
même jour on avoit fait la
plublication de la Paix entre
la France & l' Angleterre, au
bruit des Trompettes, des
Timbales, des décharges réiteréesdel'Artillerie,
& aux
acclamations d'un nombre
infini de peuple. Le soir il y
eut par toute la Ville des réjoüissances
& des feux de
joye. Que les Communes
avoient presenté une adresse àlaReinepour la prier de
faire communiquer à la
Chambre le Traité fait avec
les Etats Généraux, touchant
la barrière & la garantie de
la succession à la Couronne,
avec la copie desinstructions
& des ordres donnez
à ceux qui l'ont conclu. Que
le ip. la Chambre avoit resolu
d'accorder à Sa Majellc
six cent trente six mille huit
cent quatre-vingt huit livres
sterlin pour l'entretien des
Troupes de terre durant les
six premiers moie de cette
année. Que le 10* le Viccomt:
de Bullingbrok Secretaire
d'Etat, avoir delivré
aux Seigneurs un message de
la Reine qui contenoit que
suivant la prérogative indubitablede
la Couronne, de
la Paix & la guerre, elle avoit
ratifié les Traitez de Paix &
de Commerce faits par son
ordre avec la France, &
qu'elle avoir ordonné de les
leur communiquer.
Le 18. de May le Duc
d'Aumont donnaen réjouie
sance de la Publication de la
Paix unefête magnifique à
tous les Seigneurs & Dames
de la Maison de la Reine.
La Comtesse de Rochester,
Dame d'honneur de Sa Majesté
dont elle cft parente,
fut priée de faire les
honneurs. Il y eut trois
tables de vingt, de trente &
quarante couverts, avec
Concert & Bal; la nuit il y
entra untres-grand nombre
de Masques, àqui on distribuades
rafraîchissemens en
abondance; on donna au
peuple & aux soldats du vin
& de la biere; tout a esté si
bien reglé, qu'il n'y a eu aucun
desordre. On a fait dans
lesVilles& les Bourgs des
Provinces de grandes réjoüissances,
le peuple temoigne
pnaratoiurteun.e joye extraordi- JOYC extraor
)'! .•i .• On mande de Londres
que les difficultés formées
par les Etats de Zelande au
sujetde l'Electeur de Baviere
ont été levées, que les Communes
avoient présenté deux
adresses, à la Reine; l'une
pour la prier de faire remettre
devant la Chambre une
estimation des sommes necessaires
pour l'entretien des
Troupes durant les six premiers
mois de cette année,
& l'autre pour l'Artillerie
qu'on a accordé, que le 15.
May le Chevalier Robert
Davers presenta un projet
p'Aae pour suspendre pendant
l'espace de deux mois,
tÜnjJQ(t de20.liv sterlinpar,
tonneau de vin de France;
que les Seigneurs avoient approuvé
le projet daâc de la
taxe sur les Terres;que le
même jour on avoit fait la
plublication de la Paix entre
la France & l' Angleterre, au
bruit des Trompettes, des
Timbales, des décharges réiteréesdel'Artillerie,
& aux
acclamations d'un nombre
infini de peuple. Le soir il y
eut par toute la Ville des réjoüissances
& des feux de
joye. Que les Communes
avoient presenté une adresse àlaReinepour la prier de
faire communiquer à la
Chambre le Traité fait avec
les Etats Généraux, touchant
la barrière & la garantie de
la succession à la Couronne,
avec la copie desinstructions
& des ordres donnez
à ceux qui l'ont conclu. Que
le ip. la Chambre avoit resolu
d'accorder à Sa Majellc
six cent trente six mille huit
cent quatre-vingt huit livres
sterlin pour l'entretien des
Troupes de terre durant les
six premiers moie de cette
année. Que le 10* le Viccomt:
de Bullingbrok Secretaire
d'Etat, avoir delivré
aux Seigneurs un message de
la Reine qui contenoit que
suivant la prérogative indubitablede
la Couronne, de
la Paix & la guerre, elle avoit
ratifié les Traitez de Paix &
de Commerce faits par son
ordre avec la France, &
qu'elle avoir ordonné de les
leur communiquer.
Le 18. de May le Duc
d'Aumont donnaen réjouie
sance de la Publication de la
Paix unefête magnifique à
tous les Seigneurs & Dames
de la Maison de la Reine.
La Comtesse de Rochester,
Dame d'honneur de Sa Majesté
dont elle cft parente,
fut priée de faire les
honneurs. Il y eut trois
tables de vingt, de trente &
quarante couverts, avec
Concert & Bal; la nuit il y
entra untres-grand nombre
de Masques, àqui on distribuades
rafraîchissemens en
abondance; on donna au
peuple & aux soldats du vin
& de la biere; tout a esté si
bien reglé, qu'il n'y a eu aucun
desordre. On a fait dans
lesVilles& les Bourgs des
Provinces de grandes réjoüissances,
le peuple temoigne
pnaratoiurteun.e joye extraordi- JOYC extraor
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Résumé : Nouvelle d'Angleterre.
En Angleterre, des événements politiques et sociaux récents ont marqué la scène. Les difficultés soulevées par les États de Zélande concernant l'Électeur de Bavière ont été résolues. Les Communes ont présenté deux adresses à la Reine : l'une pour estimer les fonds nécessaires à l'entretien des troupes pour les six premiers mois de l'année, et l'autre concernant l'artillerie. Le 15 mai, le Chevalier Robert Davers a proposé un projet de loi pour suspendre temporairement la taxe sur le vin de France. Les Seigneurs ont approuvé un projet de taxe sur les terres. La paix entre la France et l'Angleterre a été officiellement publiée, accompagnée de célébrations, y compris des feux de joie et des réjouissances dans toute la ville. Les Communes ont demandé à la Reine de communiquer le traité avec les États Généraux concernant la barrière et la garantie de la succession à la Couronne. La Chambre a alloué 636 888 livres sterling pour l'entretien des troupes de terre. Le 10 mai, le Vicomte de Bullingbrok, Secrétaire d'État, a transmis un message de la Reine ratifiant les traités de paix et de commerce avec la France. Le 18 mai, le Duc d'Aumont a organisé une fête somptueuse pour célébrer la paix, avec des banquets, des concerts, des bals et des distributions de rafraîchissements. Des réjouissances ont également eu lieu dans les provinces, manifestant une joie extraordinaire.
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3596
p. 70-73
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Les Lettres d'Utrecht portent que le Duc d'Ossone avoit eu plusieurs [...]
Mots clefs :
Utrecht, Duc d'Ossone, Vienne, États généraux , Garnison, Assemblée d'Utrecht
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvellesd'Utrecht.
Les Lettres d'Utrecht
portent que le Duc d'Ossone
avoit eu plusieurs confcrcnces
avec les Ministres des
Alliez, & qu'il attendoit de
jour en jour d'Angleterre
le Marquis de Monteleon
pour terminer sa negotiation
; .& le Baron de
Kirchacr troisiéme Pleni-
.J
potentiare de l'Archiduc en
partit le 17 May, avec le
Secretaire de l'Ambassade
pour aller à Dusseldorp, &
delà à Vienne, & que les bagages
du Comte de Sinzendorf
avoit dejà pris la même
route;qu'il y avoit peu d'apparence
que la Cour de
Vienne voulut accepter les
conditions qui luy ont été
offertes. Que les Ministres
des Princesdontles Troupes
ont été congédiées par les
Etats Généraux, avoient
presentédes memoires pour
les faire payer des atterages
quileur sont dûs; que lapluU
part marchoient vers le Rhin
joindre l'armée de l'Empire,
que les Etats du Pays de
Liege avoient fait signifier à
l'Assemblée d'Utrecht, une
protestation contre le i6°
Article du Traité de Paix
fait avec cet Etat; par lequel
on consent qu'ils mettent
garnison dans la Ville & 1er
Chasteau de Huy, & dan$
la Citadelle de Liege. On
mandede Namut du 6. Juin
que les Troupçs Holbn*
ldaoiVseislléçto,&iedncaeqnstlreéeCshadQaen?sq; -le
le ip. May, & qu'enmême
tems celles de France étoient
entrées dans Bethune & dans
Saint Venant,& qu'on devoit
continuer jusqu'à l'entiere
évacuation des places
cedécs de part & d'autre.
Les Lettres d'Utrecht
portent que le Duc d'Ossone
avoit eu plusieurs confcrcnces
avec les Ministres des
Alliez, & qu'il attendoit de
jour en jour d'Angleterre
le Marquis de Monteleon
pour terminer sa negotiation
; .& le Baron de
Kirchacr troisiéme Pleni-
.J
potentiare de l'Archiduc en
partit le 17 May, avec le
Secretaire de l'Ambassade
pour aller à Dusseldorp, &
delà à Vienne, & que les bagages
du Comte de Sinzendorf
avoit dejà pris la même
route;qu'il y avoit peu d'apparence
que la Cour de
Vienne voulut accepter les
conditions qui luy ont été
offertes. Que les Ministres
des Princesdontles Troupes
ont été congédiées par les
Etats Généraux, avoient
presentédes memoires pour
les faire payer des atterages
quileur sont dûs; que lapluU
part marchoient vers le Rhin
joindre l'armée de l'Empire,
que les Etats du Pays de
Liege avoient fait signifier à
l'Assemblée d'Utrecht, une
protestation contre le i6°
Article du Traité de Paix
fait avec cet Etat; par lequel
on consent qu'ils mettent
garnison dans la Ville & 1er
Chasteau de Huy, & dan$
la Citadelle de Liege. On
mandede Namut du 6. Juin
que les Troupçs Holbn*
ldaoiVseislléçto,&iedncaeqnstlreéeCshadQaen?sq; -le
le ip. May, & qu'enmême
tems celles de France étoient
entrées dans Bethune & dans
Saint Venant,& qu'on devoit
continuer jusqu'à l'entiere
évacuation des places
cedécs de part & d'autre.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Les nouvelles d'Utrecht indiquent que le Duc d'Ossone a tenu plusieurs conférences avec les ministres des alliés et attend le Marquis de Monteleon d'Angleterre pour conclure ses négociations. Le Baron de Kirchacr, troisième plénipotentiaire de l'Archiduc, a quitté Utrecht le 17 mai pour Dusseldorp, puis Vienne, accompagné des bagages du Comte de Sinzendorf. La Cour de Vienne semble peu disposée à accepter les conditions proposées. Les ministres des princes, dont les troupes ont été congédiées par les États Généraux, ont demandé à être payés des arrérages dus. La plupart de ces troupes se dirigent vers le Rhin pour rejoindre l'armée de l'Empire. Les États du Pays de Liège ont protesté contre le 16e article du traité de paix, qui autorise la mise en place de garnisons à Huy et dans la citadelle de Liège. De Namur, le 6 juin, il est rapporté que les troupes hollandaises ont été licenciées et que les troupes françaises ont occupé Bethune et Saint Venant, avec une évacuation complète des places cédées des deux côtés.
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3597
p. 73-77
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Les Lettres de Madrid portent qu'un Commissaire Portugais y [...]
Mots clefs :
Madrid, Commissaire portugais, Manufactures, Grenadiers, Escadre anglaise, Troupes allemandes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvellesd'Espagne.
Les Lettres de Madrid
portent qu'un Commissaire
Portugais y étoit arrivé avec
trente mille écus en lettres
dechange pour payer les
provisions qui ont esté fournies
aux Tronpes Portugai-
Juin 1713. G
ses sur leur route en retournant
par terre de Catalogne
en Portugal.Que Sa Majesté
avoit accordé divers Privileges
à des particuliers qtfi
ont établi à Valdemors, qui
n'est éloigné que de quatre
lieuës de Madrid, des Manufactures
de Draps fins.
On mande de Lerida, que les
Troupes des Royaumes
d'Arragon & de Valence * s'avançcrent verscetteVille;
que le Duc de Popoli qui éft
nommé pour les commander,
devoit partir dans peu
avec Don Joseph Patinno
quiétoit ci-devant Intendant
de l'armée d'Estremadure.
On écrit de Balaguer, que le
Marquis de Cera- Grimaldi
avoit fait entrer dans le Château
d'Ager un ,grand con- voy, escorté par le Colonel
Don Dionisio Martinez de
la Urga, avec sept Compagnies
de Grenadiers & soixante
chevaux: qu'ensuitele
même Colonel avoir chiffe
les Miquelets du Font de
Montfort sur la Noguera
Kilo CGorrçana: qUII l'avoit
fait brûler, & raser le Fore
qui le couvroit. Les dernieres
Lettres de Madrid
portent que le Duc de Popolienétoit
parti le 18.May
pour aller en Catalogue,où
il doit à son arrivée trouver
toutes les Troupes assemblées
au rendez vous marque;
celles de Barcelone
portent que le General Staremberg
étoit fort occupé à
contenir & appaiser les peuples
irritez des desordres que
commettent les Troupes Allemandes,
d'autant plus
qu'elles ne font pas payées
& qu'elles manquent même
de pain; qu'il attendoit le
Vice-Amiral Jennings avec
l'Escadre Angloise qu'il commande,&
les Bastimens de
rranfport, pour faire embarquer
& transporter en
Italie toutes les Troupes Allemandes
qui font en Catalogne;
qu'il tenoit toujours
en arrest le Commandant
des Troupes qui campoienc
aux environs de Tarragone,
& le General Raphaël Neboty
avec quelques autres Officiers
pour leurs concussions.
Les Lettres de Madrid
portent qu'un Commissaire
Portugais y étoit arrivé avec
trente mille écus en lettres
dechange pour payer les
provisions qui ont esté fournies
aux Tronpes Portugai-
Juin 1713. G
ses sur leur route en retournant
par terre de Catalogne
en Portugal.Que Sa Majesté
avoit accordé divers Privileges
à des particuliers qtfi
ont établi à Valdemors, qui
n'est éloigné que de quatre
lieuës de Madrid, des Manufactures
de Draps fins.
On mande de Lerida, que les
Troupes des Royaumes
d'Arragon & de Valence * s'avançcrent verscetteVille;
que le Duc de Popoli qui éft
nommé pour les commander,
devoit partir dans peu
avec Don Joseph Patinno
quiétoit ci-devant Intendant
de l'armée d'Estremadure.
On écrit de Balaguer, que le
Marquis de Cera- Grimaldi
avoit fait entrer dans le Château
d'Ager un ,grand con- voy, escorté par le Colonel
Don Dionisio Martinez de
la Urga, avec sept Compagnies
de Grenadiers & soixante
chevaux: qu'ensuitele
même Colonel avoir chiffe
les Miquelets du Font de
Montfort sur la Noguera
Kilo CGorrçana: qUII l'avoit
fait brûler, & raser le Fore
qui le couvroit. Les dernieres
Lettres de Madrid
portent que le Duc de Popolienétoit
parti le 18.May
pour aller en Catalogue,où
il doit à son arrivée trouver
toutes les Troupes assemblées
au rendez vous marque;
celles de Barcelone
portent que le General Staremberg
étoit fort occupé à
contenir & appaiser les peuples
irritez des desordres que
commettent les Troupes Allemandes,
d'autant plus
qu'elles ne font pas payées
& qu'elles manquent même
de pain; qu'il attendoit le
Vice-Amiral Jennings avec
l'Escadre Angloise qu'il commande,&
les Bastimens de
rranfport, pour faire embarquer
& transporter en
Italie toutes les Troupes Allemandes
qui font en Catalogne;
qu'il tenoit toujours
en arrest le Commandant
des Troupes qui campoienc
aux environs de Tarragone,
& le General Raphaël Neboty
avec quelques autres Officiers
pour leurs concussions.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
En juin 1713, plusieurs événements marquants se sont produits en Espagne. Un commissaire portugais est arrivé à Madrid avec 30 000 écus pour régler des provisions destinées aux troupes portugaises en Catalogne. Le roi a octroyé des privilèges à des particuliers ayant créé des manufactures de draps fins à Valdemors, près de Madrid. À Lerida, les troupes des royaumes d'Aragon et de Valence, dirigées par le Duc de Popoli et Don Joseph Patinno, ont avancé vers la ville. À Balaguer, le Marquis de Cera-Grimaldi a escorté un grand convoi jusqu'au château d'Ager, accompagné du Colonel Don Dionisio Martinez de la Urga, qui a également chassé les Miquelets du Fort de Montfort et détruit ce dernier. Le Duc de Popoli est parti pour la Catalogne le 18 mai. À Barcelone, le Général Staremberg tentait de maîtriser les troubles causés par les troupes allemandes non payées et manquant de pain. Il attendait l'arrivée du Vice-Amiral Jennings pour transporter ces troupes en Italie et avait arrêté plusieurs officiers pour concussions.
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3598
p. 77-79
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
L'Archiduc continuë de faire son séjour à Laxembourg où [...]
Mots clefs :
Archiduc, Luxembourg, Guerre, Régiments, Hongrie, Bavière, Armées de l'Empire
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvelles d'Allemagne.
L'Archiduc conrinuë de
faire Ion sejour a Luxembourg
où l'on tient souvent
des Conseils, ausquels le
Prince Eugène & les autres
Ministres assistent, pour deliberer
sur lesaffaires presentes.
On assure qu'il a esté
résolu de continuer la guerre
contre la France; jusqu'à ce
qu'elle eut accordé à cette
Cour des conditions plus avantageuses
: qu'outre les
trois Regimens qui ont ordre
de venir de Hongrie, on
fera encore venir deux autres
bataillons de Baviere:qu'on
en attend deux autres d'Italie.
Les Lettres de Vienne
du 20.May portent que le
¡".:.\t>.,. ~<e ayant pris
congé de l'Archiduc & de
l'Imperatrice Eleonor partit
le 18.' pouraller commander
en chef les Armées de rEm.
pire & de l'Archiduc.
L'Archiduc conrinuë de
faire Ion sejour a Luxembourg
où l'on tient souvent
des Conseils, ausquels le
Prince Eugène & les autres
Ministres assistent, pour deliberer
sur lesaffaires presentes.
On assure qu'il a esté
résolu de continuer la guerre
contre la France; jusqu'à ce
qu'elle eut accordé à cette
Cour des conditions plus avantageuses
: qu'outre les
trois Regimens qui ont ordre
de venir de Hongrie, on
fera encore venir deux autres
bataillons de Baviere:qu'on
en attend deux autres d'Italie.
Les Lettres de Vienne
du 20.May portent que le
¡".:.\t>.,. ~<e ayant pris
congé de l'Archiduc & de
l'Imperatrice Eleonor partit
le 18.' pouraller commander
en chef les Armées de rEm.
pire & de l'Archiduc.
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
L'Archiduc séjourne à Luxembourg avec le Prince Eugène et d'autres ministres pour discuter des affaires actuelles. La guerre contre la France continuera jusqu'à l'obtention de meilleures conditions. Des renforts de Hongrie, de Bavière et d'Italie sont attendus. Le Prince Eugène a quitté Luxembourg le 18 mai pour prendre le commandement des armées.
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3599
p. 79-87
Entrée de Milord Duc de Shrewsbury, Ambassadeur Extraordinaire de la Reine de la Grande Bretagne.
Début :
Mylord Duc de Shrewsbury, Ambassadeur Extraordinaire, et Grand Chambellan de la Maison [...]
Mots clefs :
Duc de Shrewsbury, Ambassadeur, Versailles, Cérémonie, Audience, Gardes du corps, Carrosse du roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Entrée de Milord Duc de Shrewsbury, Ambassadeur Extraordinaire de la Reine de la Grande Bretagne.
Entrée de Milord Duc de
Shrewsbury
,
Ambassadeur
Extraordinaire de la Freine
de la Grandt Bretagne.
Mylord DucShrewfbury,
Ambassadeur Extraordinaire,
&Grand Chambellan
de ta Maison de la Reine de
la Grande Bretagne fit son
Entrée publique e*n cettc
Ville le 11 May.
Le Maréchal d'Estrées &
le Chevalier de Sainctot,lntroducteur
des Ambassadeurs,
furent le prendre dans
les Carosses du Roy, à la
Raquette.
Ordre de la Marche.
Le Carosse de l'Introducteur.
Le Carosse du Maréchal
d'Estrées,précédé de ses
Ecuyers & de quatre Pages
àcheval.
Deux Couriers de la Reine
de la Grande Bretagne à
cheval.
Ving t- quatre Valets de
pieds de l'Ambassadeur.
Son Escuyer, & six Pages
à cheval.
Le Carosse du Roy, dans lequel
étoient l' Ambassadeur,
le Maréchal d'Estrées & le
Chevalier de Saincto)t.
Ccluy de Monseigneur le
Duc de Berry.
Ccluy de Madame la
Duchesse de Berry.
Celuy de M~mc.
Ceux de Monsieur la
Duc d'Orleans & de Madame
la Duchesse d'Orleans.
Celuy de la Princesse de
Condé.
LeCarosse de la Duchesse
de Bourbon.
Celuy de la Princesse de
Conti Douairiere,
Ceux de la Princesse de
Conti &duPrince de Conti.
Ceux du Duc du Mayne
& de la Duchesse du Maync
Celuy de la Duchesse de
Vendôme.
Celuy du Gonut de Toulouse,
Ensuite fuivoiert les Carosses
de l'Ambassadeur qui
étoient des plus magnifiques,
suivis de ceux de plusieurs
SeigneursAnglois, & de
celuy du sieur Prior, Plenipotentiaire
de la Reine de la
Grande Bretagne.
Sitost qu'il fut arrivé à
l'Hostel des Ambassadeurs
Extraordinaires, il sur complimenté
de la part du Roy
parle Duc dela Tremoille,
premier Gentil-hommedela
Chambre de Sa Majesté.
De la part deMonseigneur
le Duc de Berry par le Marquis
de Bethune premier
Gentil-homme de sa Chambre.
De la part de Madame
la Duchesse de Berry par le
Comte de Sautnery son premier
Maistre d'Hostel.
De la part de Madame,
par le Marquis de Mortagnc
son premier Ecuyer.
De la part de Monsieur le
Duc d'Orleans par le Marquis
de Simianne son premier
Gentil-homme de la
Chambre.
1
-
De 1« part de Madame la
Duchesse d Oi leans, par le
Marquis de Saint Pierre son
premier Escuyer.
Le 13. le Prince Charles
de Lorraine, & le Chevalier
de Sainctot, allcrcnt prendreMylord
Duc de Shrewfbury
à l'Hostel des Ambassadeurs
Extraordinaires dans
le Carosse du Roy, & le conduisirent
à Verfailles à sa première
Audiance publique.
Il trouva à son arr ivée les
compagnies des Gardes Françoises
& Suisses fous les armes,
& lesGardes dela
porte & ceux de laPrevoisité.
Il fut reçû par le Marquis
de Dreux Grand Maistre
des Ccrémonies & par le
sieur des GrangesMaistre des Cérémonies, >
Les Cent
-
Suisses étoient
en habit de cérémonie, la
Hallebarde à la main, & par
le DJC de Charost Capitaine
des Gardes du Corps qui
étoient en haye & fous les
armes, à la porte & en dedans
de la Sallc des Gardes.
Apres quoyil fut conduit
aux Audiances de Monseigncur
le Dauphin, de Monseigneur
le Ducde Berry, de
Madame la Dchcftcdc Berry
,
de Madame, & de Monifcur
& Madame la Duchesse
d'Orléans,
Il fut traité magnifiquement
avec tous les Seigneurs
& Gentils-hommes de sa
fuite, pur les Officiers du
Roy, &reconduitàl'Hostel
des Ambassadeurs Extraordinaires
par le Chevalier de
Sainctot, dans le Carosse de
Sa Majesté.
Shrewsbury
,
Ambassadeur
Extraordinaire de la Freine
de la Grandt Bretagne.
Mylord DucShrewfbury,
Ambassadeur Extraordinaire,
&Grand Chambellan
de ta Maison de la Reine de
la Grande Bretagne fit son
Entrée publique e*n cettc
Ville le 11 May.
Le Maréchal d'Estrées &
le Chevalier de Sainctot,lntroducteur
des Ambassadeurs,
furent le prendre dans
les Carosses du Roy, à la
Raquette.
Ordre de la Marche.
Le Carosse de l'Introducteur.
Le Carosse du Maréchal
d'Estrées,précédé de ses
Ecuyers & de quatre Pages
àcheval.
Deux Couriers de la Reine
de la Grande Bretagne à
cheval.
Ving t- quatre Valets de
pieds de l'Ambassadeur.
Son Escuyer, & six Pages
à cheval.
Le Carosse du Roy, dans lequel
étoient l' Ambassadeur,
le Maréchal d'Estrées & le
Chevalier de Saincto)t.
Ccluy de Monseigneur le
Duc de Berry.
Ccluy de Madame la
Duchesse de Berry.
Celuy de M~mc.
Ceux de Monsieur la
Duc d'Orleans & de Madame
la Duchesse d'Orleans.
Celuy de la Princesse de
Condé.
LeCarosse de la Duchesse
de Bourbon.
Celuy de la Princesse de
Conti Douairiere,
Ceux de la Princesse de
Conti &duPrince de Conti.
Ceux du Duc du Mayne
& de la Duchesse du Maync
Celuy de la Duchesse de
Vendôme.
Celuy du Gonut de Toulouse,
Ensuite fuivoiert les Carosses
de l'Ambassadeur qui
étoient des plus magnifiques,
suivis de ceux de plusieurs
SeigneursAnglois, & de
celuy du sieur Prior, Plenipotentiaire
de la Reine de la
Grande Bretagne.
Sitost qu'il fut arrivé à
l'Hostel des Ambassadeurs
Extraordinaires, il sur complimenté
de la part du Roy
parle Duc dela Tremoille,
premier Gentil-hommedela
Chambre de Sa Majesté.
De la part deMonseigneur
le Duc de Berry par le Marquis
de Bethune premier
Gentil-homme de sa Chambre.
De la part de Madame
la Duchesse de Berry par le
Comte de Sautnery son premier
Maistre d'Hostel.
De la part de Madame,
par le Marquis de Mortagnc
son premier Ecuyer.
De la part de Monsieur le
Duc d'Orleans par le Marquis
de Simianne son premier
Gentil-homme de la
Chambre.
1
-
De 1« part de Madame la
Duchesse d Oi leans, par le
Marquis de Saint Pierre son
premier Escuyer.
Le 13. le Prince Charles
de Lorraine, & le Chevalier
de Sainctot, allcrcnt prendreMylord
Duc de Shrewfbury
à l'Hostel des Ambassadeurs
Extraordinaires dans
le Carosse du Roy, & le conduisirent
à Verfailles à sa première
Audiance publique.
Il trouva à son arr ivée les
compagnies des Gardes Françoises
& Suisses fous les armes,
& lesGardes dela
porte & ceux de laPrevoisité.
Il fut reçû par le Marquis
de Dreux Grand Maistre
des Ccrémonies & par le
sieur des GrangesMaistre des Cérémonies, >
Les Cent
-
Suisses étoient
en habit de cérémonie, la
Hallebarde à la main, & par
le DJC de Charost Capitaine
des Gardes du Corps qui
étoient en haye & fous les
armes, à la porte & en dedans
de la Sallc des Gardes.
Apres quoyil fut conduit
aux Audiances de Monseigncur
le Dauphin, de Monseigneur
le Ducde Berry, de
Madame la Dchcftcdc Berry
,
de Madame, & de Monifcur
& Madame la Duchesse
d'Orléans,
Il fut traité magnifiquement
avec tous les Seigneurs
& Gentils-hommes de sa
fuite, pur les Officiers du
Roy, &reconduitàl'Hostel
des Ambassadeurs Extraordinaires
par le Chevalier de
Sainctot, dans le Carosse de
Sa Majesté.
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Résumé : Entrée de Milord Duc de Shrewsbury, Ambassadeur Extraordinaire de la Reine de la Grande Bretagne.
Le 11 mai, le duc de Shrewsbury, ambassadeur extraordinaire de la reine de Grande-Bretagne, fit son entrée publique dans une ville française. Il fut accueilli par le maréchal d'Estrées et le chevalier de Sainctot, qui le conduisirent dans les carrosses du roi. La procession inclut des carrosses de divers nobles français, ainsi que ceux de l'ambassadeur et des seigneurs anglais. À l'hôtel des ambassadeurs, il fut complimenté par plusieurs représentants de la cour. Le 13 mai, le prince Charles de Lorraine et le chevalier de Sainctot accompagnèrent l'ambassadeur à Versailles pour sa première audience publique. Il fut accueilli par les Gardes Françaises et Suisses, ainsi que par les Gardes de la porte et de la prévôté. L'ambassadeur fut reçu par le marquis de Dreux et le sieur des Granges, et il rencontra plusieurs membres de la famille royale. Il fut ensuite reconduit à son hôtel par le chevalier de Sainctot dans le carrosse du roi.
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3600
p. 88-91
Parodie de l'Enigme, dont le mot est le Fleuve.
Début :
Un Fleuve dans son lit couche sans couverture ; [...]
Mots clefs :
Fleuve, Mouvement, Vin, Parodie, Bateau, Trésors, Inconstance, Baigneuse, Bras
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de l'Enigme, dont le mot est le Fleuve.
Parodie de l'Enigme,
dontle motest
le Fleuve.
UnFleuve dansson lit
couchesans couverturej
Ne dort que rarementi:
Sans estrevifil est toûjours
en mouvement:
Et n'aimant point le vin
en boit par avanture.
Malgré le Champenois
dontla lourde voiture
Met, pour parlerfigurement,
Le dosdu Fleuve à la
torture.
Le Fleuve, boit le vin
répandu par malheur,
Tel qui dans un Bateau
s'expose à la fureur:
A deux doits de la mort
subite
Sur toute autre-chose
medite,
En luy confiant ses
Tresors.
LeFleuvechangeantd'eau,
change vrayment de
, Corps;
Il estpourtant toûjours lemême.
A qlu'ealquiembaiegneuse qui
ilp:ère innocement ses
bras.
Bras de Fleuvese dit, ne
le critiquez pas.
Baigneuse, entrant dans
l'eau, le tein pâle &
l'oeilbas,
Voit le brillant du Fleuve
avec indifférence:
Et sans chagrin aussi soûfre
son inconstance.
Elle s'oppose à son penchant:
Il la fuit, il la cherche
& même en la cherchant
Usurpe les faveursmais
avec non-chalance:
Car honny foit qui mal
y pense.
dontle motest
le Fleuve.
UnFleuve dansson lit
couchesans couverturej
Ne dort que rarementi:
Sans estrevifil est toûjours
en mouvement:
Et n'aimant point le vin
en boit par avanture.
Malgré le Champenois
dontla lourde voiture
Met, pour parlerfigurement,
Le dosdu Fleuve à la
torture.
Le Fleuve, boit le vin
répandu par malheur,
Tel qui dans un Bateau
s'expose à la fureur:
A deux doits de la mort
subite
Sur toute autre-chose
medite,
En luy confiant ses
Tresors.
LeFleuvechangeantd'eau,
change vrayment de
, Corps;
Il estpourtant toûjours lemême.
A qlu'ealquiembaiegneuse qui
ilp:ère innocement ses
bras.
Bras de Fleuvese dit, ne
le critiquez pas.
Baigneuse, entrant dans
l'eau, le tein pâle &
l'oeilbas,
Voit le brillant du Fleuve
avec indifférence:
Et sans chagrin aussi soûfre
son inconstance.
Elle s'oppose à son penchant:
Il la fuit, il la cherche
& même en la cherchant
Usurpe les faveursmais
avec non-chalance:
Car honny foit qui mal
y pense.
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Résumé : Parodie de l'Enigme, dont le mot est le Fleuve.
Le texte est une parodie de l'énigme dont la solution est 'le Fleuve'. Il décrit les caractéristiques et les comportements du fleuve, qui coule sans interruption malgré les perturbations extérieures, comme une lourde voiture. Le fleuve absorbe le vin répandu accidentellement et expose les personnes dans un bateau à sa fureur. Il change d'eau mais reste le même. Le fleuve est comparé à une baigneuse inconstante qui l'observe avec indifférence. Leur relation est complexe : le fleuve la fuit et la cherche en même temps, usurpant ses faveurs avec nonchalance. Le texte se conclut par l'expression 'Car honny foit qui mal y pense'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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