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1
p. 49-51
ARTICLE de la Paix.
Début :
On ne voit en France & chez ses Alliez, que festes [...]
Mots clefs :
Paix, Associé, Mercure, Fonds, Arrangement, Liaisons, Abandonner
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texteReconnaissance textuelle : ARTICLE de la Paix.
ARTICLE
de la Paix.
ONne voit en France
& chez ses Alliez, que
selles & réjoiüllances publiques
,
la joye que la
paix inspire aux peuples,
nous est garand du bonheur
qu'elle leur promet,
il faut esperer que l'atrait
d'un bonheur pareil touchera
bien-tost le reste de
l'Europe, & rendra 4a
paix generale; alors rien
ne manquant la joye
publique,les Journaux,
les Gazetes & les Mercures,
seront remplis de
Nouvelles heureuses, de
Descriptionsriantes, &C
d'ouvrages d'esprit agréables.
J'espere que la Paix
me donnera des facilitez
pour améliorer le Mercure,
& des fonds pour
-
dedomager de son application
laboricuse, un Affoçie
moins paresseux
que moy.
Le Public me fourniisant
des matériaux, mon
Associé travaillant à les
épurer,je contribuëray
làns fatigue à l'arrangement
& aux liaisons,
mais si les fonds manquent
point d'Associé,
point de materiaux arrangez,
adieu l'Edifice.
Cinq ousix mois d'eJJay
me détermineront à continuel
ou à abandonner la
composition du Merctife.
de la Paix.
ONne voit en France
& chez ses Alliez, que
selles & réjoiüllances publiques
,
la joye que la
paix inspire aux peuples,
nous est garand du bonheur
qu'elle leur promet,
il faut esperer que l'atrait
d'un bonheur pareil touchera
bien-tost le reste de
l'Europe, & rendra 4a
paix generale; alors rien
ne manquant la joye
publique,les Journaux,
les Gazetes & les Mercures,
seront remplis de
Nouvelles heureuses, de
Descriptionsriantes, &C
d'ouvrages d'esprit agréables.
J'espere que la Paix
me donnera des facilitez
pour améliorer le Mercure,
& des fonds pour
-
dedomager de son application
laboricuse, un Affoçie
moins paresseux
que moy.
Le Public me fourniisant
des matériaux, mon
Associé travaillant à les
épurer,je contribuëray
làns fatigue à l'arrangement
& aux liaisons,
mais si les fonds manquent
point d'Associé,
point de materiaux arrangez,
adieu l'Edifice.
Cinq ousix mois d'eJJay
me détermineront à continuel
ou à abandonner la
composition du Merctife.
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Résumé : ARTICLE de la Paix.
Le texte évoque la joie et les réjouissances publiques en France et chez ses alliés à la suite de l'établissement de la paix. Cette paix est vue comme une garantie de bonheur pour les peuples et il est espéré qu'elle se propagera à travers toute l'Europe, instaurant une paix générale. Les journaux, gazettes et mercures devraient alors se remplir de nouvelles positives et d'ouvrages agréables. L'auteur exprime l'espoir que la paix lui permettra d'améliorer le Mercure, une publication, et de récompenser son associé pour ses efforts. Il prévoit de contribuer à l'organisation et à la liaison des matériaux fournis par le public et épurés par son associé. Cependant, il souligne que sans fonds, il n'y aura ni associé ni matériaux organisés, et donc pas de publication. L'auteur se donne cinq à six mois pour décider de poursuivre ou d'abandonner la composition du Mercure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. iii-xii
AVANT-PROPOS.
Début :
De tous les ouvrages périodiques, le Mercure de France est [...]
Mots clefs :
Mercure de France, Public, Donneau de Visé, Charles-Antoine Leclerc de la Bruère, Articles, Arrangement, Diversité
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texteReconnaissance textuelle : AVANT-PROPOS.
AVANT- PROPOS.
E tous les ouvrages périodiques
, le Mercure de France eft
le plus difficile ; on lui impoſe les
loix les plus rigoureuſes. Il embraffe
tout , mais il ne peut rien traiter , ni
rien approfondir . On lui fait un crime
de penfer ; à peine lui permeton
de donner un précis des écrits
qui paroiffent. S'il approuve , il n'eft
qu'un louangeur fade & banal ; s'il
ofe critiquer , il bleffe l'amour propre
délicat des Auteurs. Le Public
lui- même le trouve mauvais , & dit
que le Mercure fort de fa fphere ;
qu'il doit fe borner à marquer fimplement
le jour qu'une piece dramatique
a été jouée pour la premiere
fois , avec le nombre de fes repréfentations
; ou s'il paroît un livre nouveau
, qu'il doit fe contenter d'annoncer
modeftement fon titre & le
nom du Libraire qui le vend. On le
A ij
iv AVANT-PROPOS.
condamne non feulement à ne
qu'un froid Journaliſte , mais on veut
le reftreindre encore à la féchereffe
d'un faifeur d'affiches. Ses privileges
néanmoins font les mieux fondés
& doivent être les plus étendus. Le
Journal des Sçavans eft le feul qui
puiffe lui difputer le droit d'ancienneté
tous les autres lui font poftérieurs
cependant tout leur devient
permis . Ils font toujours les premiers
à fe faifir des matieres qui font de
fon reffort , & à crier en même tems
que c'eft lui qui entreprend fur les
autres , & qu'il paffe les limites qu'on
lui a prefcrites. Cette plainte eft d'autant
plus injufte , que ces Journaux ,
fous différens titres , fe multiplient
tous les jours à fes dépens , & que fon
droit exclufif eft de n'avoir point de
bornes . Les Belles-Lettres , les Sciences
& les Arts , tous les genres font
de fon domaine : il doit en prendre la
fleur ; elle conftitue fon effence , &
la diverfité forme fon caractere . Voilà
pourquoi je choisis l'une pour
AVANT-PROPOS.
régle , & l'autre pour deviſe.
Comme il n'eft qu'une collection
ou qu'un ouvrage de découpures, il ŋe
peut être riche que du bien des autres.
Son plus grand mérite dépend
du choix : mais pour le bien faire ,
il faut avoir de quoi choifir . Mal→
heureuſement pour moi , mes prédéceffeurs
ont épuifé les premieres
fources: je fuis dans l'obligation d'inviter
tous les gens de lettres à m'ouvrir
de nouveaux tréfors . Je prie furtout
ceux qui font les plus intéreſſés
à rendre mon livre meilleur , à les enrichir
de morceaux qui puiffent le
faire lire de mon côté , je leur
promets
d'appliquer tous mes foins à les
mettre en bonne compagnie. Je fçai
que plufieurs ont de la répugnance
à fe voir imprimés dans un ouvrage
dégradé par la Bruyere , auteur des
caracteres ; mais depuis que les Voltaire
& les Fontenelle n'ont pas dédaigné
d'y tenir un rang , aucun de
leurs confreres ne doit plus rougir
d'y paroître. La pudeur d'un Ecrivain
A iij
vj AVANTPROPOS.
doit confifter à ne pas donner de mauvaifes
productions : qu'elles foient
marquées au bon coin , la place n'y
fait rien ; elles lui feront toujours honneur
, dans quelque endroit qu'elles
foient mifes. J'ai fouvent remarqué
que les nouveaux nobles craignent
plus de fe compromettre que les
vrais Gentilshommes. Fondé fur ce
principe , j'efpere que les meilleurs
Auteurs feront les plus hardis à décorer
mon recueil , fans avoir peur de
déroger. Je me ferai d'ailleurs une loi
très rigide de ne pas les nommer
quand ils voudront être anonymes.
-
A l'égard de ceux qui n'ont compofé
que des piéces fugitives , c'eft
une obligation pour eux de vuider
leur porte-feuille en ma faveur. Tous
les écrits détachés , qui n'ont pas
affez d'étendue pour faire un Cuvre
en forme , & devenir un livre ,
appartiennent de droit au Mercure
c'eft un bien qu'on lui retient ; ils
doivent y être dépofés comme dans
les archives de la littérature ; s'il
AVANT-PROPOS.
vij
ne leur affure pas une gloire immortelle
, il les tire du moins de l'obfcurité
, & leur donne une célébrité paffagere
. Il eſt même du devoir d'un
bon citoyen de rendre publics fes
amuſemens , quand ils peuvent tourner
au profit ou au plaifir de la fociété.
De Vifé avoit fait du Mercure
un ouvrage purement agréable. Ses
fucceffeurs , par degrés , font parvenus
au point d'en faire un livre éga
lement utile. M. de la Bruere y a le
plus contribué.
Qu'on me permette ici de quitter
un inftant mon fujet pour rendre
juftice à fon mérite , c'eft le moins
que je dois à la mémoire d'un Auteur
eſtimable , à qui je fuccéde ; je
puis dire fans bleffer la vérité , qu'il
étoit fait pour perfectionner tout ce
qu'il dirigeoit . La folidité de fon efprit
, & la jufteffe de fon goût égaloient
la douceur de fon caractere.
Il réuniffoit même les talens oppofés
, & n'a pas moins réuffi dans l'art
A iiig
viij
AVANT-PROPOS.
de négocier que dans l'art d'écrire.
En France , il a fait honneur aux
Belles Lettres par les différens écrits
qu'il a mis au jour. A Rome , il s'eft
diftingué dans les affaires dont il a
été chargé , par la maniere fage dont
il les a conduites. La confidération
qu'il s'étoit juſtement acquife dans
une Cour auffi difficile , eft le plus
beau trait de louange que je puiffe lui
donner. La confiance pleine d'eftime
M. le Duc de Nivernois a touque
jours eue pour lui pendant fa vie , &
les regrets finceres dont il l'honore
après la mort mettent le comble à
fon éloge.
Pour revenir à l'ouvrage qu'il a
augmenté par fes foins , ou par le travail
de ceux qui l'ont conduit en fon
abfence , je ne me fuis point écarté
de la forme qu'ils lui ont donnée.
J'ai fait feulement quelques additions
particulieres , pour mettre plus
d'ordre dans les matieres qui le compofent.
Je le divife en fix articles . !
201
1
AVANT-PROPOS. ix
Le premier contient les Piéces fugitives
en vers & en profe . Je n'y fais
entrer que les morceaux d'imagination
& de pur agrément : Poëĥies ,
Contes , Fables , Romans , Hiftorietes
, Chanſons , Enigmes & Logogryphes
.
Le fecond renferme les Nouvelles
Littéraires, où je place les féances publiques
des Académies de Paris & de ,
Province. J'annonce dans ce même ·
article tous les livres nouveaux , dont
je donne un précis , c'eſt-à- dire un
précis des ouvrages fçavans ; car je
donnerai un extrait en forme des
Romans qui auront quelque célébrité
; l'amuſant & le frivole étant à
moi fans reſtriction .
Le troifieme concerne les Sciences
& Belles- Lettres. On y mettra alternativement
différens morceaux*fur
* Je dois avertir ici le public que c'est moins un
ngagement que je prens avec lui , qu'une invita
A v
AVANT PROPOS.
la Phyfique , la Géométrie , la Jurif
prudence , la Politique , la Guerre ,
le Commerce , la Finance , la Médecine
, fur la Chronologie , l'Hiftoire
& les Medailles. Je porterai fouvent
à la fin de cet article les Séances publiques
des Académies des Sciences
& des Belles - Lettres , ainfi que de
celle de Chirurgie , avec un extrait
des mémoires qu'on y aura lûs , quand
l'article des Nouvelles littéraires fera
trop abondant.
Le quatrieme eft réſervé pour les
Beaux Arts , que je partage en Arts
agréables , tels que la Peinture , la
Sculpture , la Gravure , la Mufique ,
laDanfe ; & en Arts utiles , tels que
tion que je fais aux Sçavans de me faire part de
leurs productions de tout genre. Je les prie en même
tems de réduire les morceaux qu'ils m'enverront à
une extrême préciſion ; elle est un devoir pour moi ,
il faut que je m'y foumette , d'autant plus que la
multiplicité des matieres laiffe à chacune trop pess
de place pour les pouvoir mettre dans toute leur
étendue.
AVANT-PROPOS.
xj
l'Architecture , les Manufactures
l'Horlogerie , &c.
Le cinquieme article regarde les
Spectacles , où feront les extraits des
piéces de théatre , & tout ce qui
concerne les deux Comédies, les deux
Opéra , le Concert fpirituel , & les
Drames de Collége, Je ferai également
fobre fur la louange & fur la
cenfure. Je tâcherai fur-tout de ne
mettre jamais mon fentiment particulier
à la place de celui du public , &
de ne rien dire qui puiffe humilier ou
décourager les Auteurs . Des critiques
qu'on m'enverra fur les nouveautés
qui réuffiront , je n'admettrai que
celles qui feront juftes & ménagées ,
où il n'entrera rien de perfonnel. Les
traits de la critique doivent toujours
porter fur l'ouvrage , & ne bleffer
jamais l'Ecrivain.
Le fixieme & dernier article raffemble
à l'ordinaire les Nouvelles
Etrangeres & celles de France , les
A vj
xij AAVVAANNTTPPRROOPPOOSS..
Naiffances , les Morts , les Edits ,
les Déclarations , & Arrêts , avec les
Avis . Par cet arrangement , auquel
je ferai toujours fidele , chacun trou
vera d'abord la partie qu'il préfe
re, ou le morceau qui l'intéreffe .
E tous les ouvrages périodiques
, le Mercure de France eft
le plus difficile ; on lui impoſe les
loix les plus rigoureuſes. Il embraffe
tout , mais il ne peut rien traiter , ni
rien approfondir . On lui fait un crime
de penfer ; à peine lui permeton
de donner un précis des écrits
qui paroiffent. S'il approuve , il n'eft
qu'un louangeur fade & banal ; s'il
ofe critiquer , il bleffe l'amour propre
délicat des Auteurs. Le Public
lui- même le trouve mauvais , & dit
que le Mercure fort de fa fphere ;
qu'il doit fe borner à marquer fimplement
le jour qu'une piece dramatique
a été jouée pour la premiere
fois , avec le nombre de fes repréfentations
; ou s'il paroît un livre nouveau
, qu'il doit fe contenter d'annoncer
modeftement fon titre & le
nom du Libraire qui le vend. On le
A ij
iv AVANT-PROPOS.
condamne non feulement à ne
qu'un froid Journaliſte , mais on veut
le reftreindre encore à la féchereffe
d'un faifeur d'affiches. Ses privileges
néanmoins font les mieux fondés
& doivent être les plus étendus. Le
Journal des Sçavans eft le feul qui
puiffe lui difputer le droit d'ancienneté
tous les autres lui font poftérieurs
cependant tout leur devient
permis . Ils font toujours les premiers
à fe faifir des matieres qui font de
fon reffort , & à crier en même tems
que c'eft lui qui entreprend fur les
autres , & qu'il paffe les limites qu'on
lui a prefcrites. Cette plainte eft d'autant
plus injufte , que ces Journaux ,
fous différens titres , fe multiplient
tous les jours à fes dépens , & que fon
droit exclufif eft de n'avoir point de
bornes . Les Belles-Lettres , les Sciences
& les Arts , tous les genres font
de fon domaine : il doit en prendre la
fleur ; elle conftitue fon effence , &
la diverfité forme fon caractere . Voilà
pourquoi je choisis l'une pour
AVANT-PROPOS.
régle , & l'autre pour deviſe.
Comme il n'eft qu'une collection
ou qu'un ouvrage de découpures, il ŋe
peut être riche que du bien des autres.
Son plus grand mérite dépend
du choix : mais pour le bien faire ,
il faut avoir de quoi choifir . Mal→
heureuſement pour moi , mes prédéceffeurs
ont épuifé les premieres
fources: je fuis dans l'obligation d'inviter
tous les gens de lettres à m'ouvrir
de nouveaux tréfors . Je prie furtout
ceux qui font les plus intéreſſés
à rendre mon livre meilleur , à les enrichir
de morceaux qui puiffent le
faire lire de mon côté , je leur
promets
d'appliquer tous mes foins à les
mettre en bonne compagnie. Je fçai
que plufieurs ont de la répugnance
à fe voir imprimés dans un ouvrage
dégradé par la Bruyere , auteur des
caracteres ; mais depuis que les Voltaire
& les Fontenelle n'ont pas dédaigné
d'y tenir un rang , aucun de
leurs confreres ne doit plus rougir
d'y paroître. La pudeur d'un Ecrivain
A iij
vj AVANTPROPOS.
doit confifter à ne pas donner de mauvaifes
productions : qu'elles foient
marquées au bon coin , la place n'y
fait rien ; elles lui feront toujours honneur
, dans quelque endroit qu'elles
foient mifes. J'ai fouvent remarqué
que les nouveaux nobles craignent
plus de fe compromettre que les
vrais Gentilshommes. Fondé fur ce
principe , j'efpere que les meilleurs
Auteurs feront les plus hardis à décorer
mon recueil , fans avoir peur de
déroger. Je me ferai d'ailleurs une loi
très rigide de ne pas les nommer
quand ils voudront être anonymes.
-
A l'égard de ceux qui n'ont compofé
que des piéces fugitives , c'eft
une obligation pour eux de vuider
leur porte-feuille en ma faveur. Tous
les écrits détachés , qui n'ont pas
affez d'étendue pour faire un Cuvre
en forme , & devenir un livre ,
appartiennent de droit au Mercure
c'eft un bien qu'on lui retient ; ils
doivent y être dépofés comme dans
les archives de la littérature ; s'il
AVANT-PROPOS.
vij
ne leur affure pas une gloire immortelle
, il les tire du moins de l'obfcurité
, & leur donne une célébrité paffagere
. Il eſt même du devoir d'un
bon citoyen de rendre publics fes
amuſemens , quand ils peuvent tourner
au profit ou au plaifir de la fociété.
De Vifé avoit fait du Mercure
un ouvrage purement agréable. Ses
fucceffeurs , par degrés , font parvenus
au point d'en faire un livre éga
lement utile. M. de la Bruere y a le
plus contribué.
Qu'on me permette ici de quitter
un inftant mon fujet pour rendre
juftice à fon mérite , c'eft le moins
que je dois à la mémoire d'un Auteur
eſtimable , à qui je fuccéde ; je
puis dire fans bleffer la vérité , qu'il
étoit fait pour perfectionner tout ce
qu'il dirigeoit . La folidité de fon efprit
, & la jufteffe de fon goût égaloient
la douceur de fon caractere.
Il réuniffoit même les talens oppofés
, & n'a pas moins réuffi dans l'art
A iiig
viij
AVANT-PROPOS.
de négocier que dans l'art d'écrire.
En France , il a fait honneur aux
Belles Lettres par les différens écrits
qu'il a mis au jour. A Rome , il s'eft
diftingué dans les affaires dont il a
été chargé , par la maniere fage dont
il les a conduites. La confidération
qu'il s'étoit juſtement acquife dans
une Cour auffi difficile , eft le plus
beau trait de louange que je puiffe lui
donner. La confiance pleine d'eftime
M. le Duc de Nivernois a touque
jours eue pour lui pendant fa vie , &
les regrets finceres dont il l'honore
après la mort mettent le comble à
fon éloge.
Pour revenir à l'ouvrage qu'il a
augmenté par fes foins , ou par le travail
de ceux qui l'ont conduit en fon
abfence , je ne me fuis point écarté
de la forme qu'ils lui ont donnée.
J'ai fait feulement quelques additions
particulieres , pour mettre plus
d'ordre dans les matieres qui le compofent.
Je le divife en fix articles . !
201
1
AVANT-PROPOS. ix
Le premier contient les Piéces fugitives
en vers & en profe . Je n'y fais
entrer que les morceaux d'imagination
& de pur agrément : Poëĥies ,
Contes , Fables , Romans , Hiftorietes
, Chanſons , Enigmes & Logogryphes
.
Le fecond renferme les Nouvelles
Littéraires, où je place les féances publiques
des Académies de Paris & de ,
Province. J'annonce dans ce même ·
article tous les livres nouveaux , dont
je donne un précis , c'eſt-à- dire un
précis des ouvrages fçavans ; car je
donnerai un extrait en forme des
Romans qui auront quelque célébrité
; l'amuſant & le frivole étant à
moi fans reſtriction .
Le troifieme concerne les Sciences
& Belles- Lettres. On y mettra alternativement
différens morceaux*fur
* Je dois avertir ici le public que c'est moins un
ngagement que je prens avec lui , qu'une invita
A v
AVANT PROPOS.
la Phyfique , la Géométrie , la Jurif
prudence , la Politique , la Guerre ,
le Commerce , la Finance , la Médecine
, fur la Chronologie , l'Hiftoire
& les Medailles. Je porterai fouvent
à la fin de cet article les Séances publiques
des Académies des Sciences
& des Belles - Lettres , ainfi que de
celle de Chirurgie , avec un extrait
des mémoires qu'on y aura lûs , quand
l'article des Nouvelles littéraires fera
trop abondant.
Le quatrieme eft réſervé pour les
Beaux Arts , que je partage en Arts
agréables , tels que la Peinture , la
Sculpture , la Gravure , la Mufique ,
laDanfe ; & en Arts utiles , tels que
tion que je fais aux Sçavans de me faire part de
leurs productions de tout genre. Je les prie en même
tems de réduire les morceaux qu'ils m'enverront à
une extrême préciſion ; elle est un devoir pour moi ,
il faut que je m'y foumette , d'autant plus que la
multiplicité des matieres laiffe à chacune trop pess
de place pour les pouvoir mettre dans toute leur
étendue.
AVANT-PROPOS.
xj
l'Architecture , les Manufactures
l'Horlogerie , &c.
Le cinquieme article regarde les
Spectacles , où feront les extraits des
piéces de théatre , & tout ce qui
concerne les deux Comédies, les deux
Opéra , le Concert fpirituel , & les
Drames de Collége, Je ferai également
fobre fur la louange & fur la
cenfure. Je tâcherai fur-tout de ne
mettre jamais mon fentiment particulier
à la place de celui du public , &
de ne rien dire qui puiffe humilier ou
décourager les Auteurs . Des critiques
qu'on m'enverra fur les nouveautés
qui réuffiront , je n'admettrai que
celles qui feront juftes & ménagées ,
où il n'entrera rien de perfonnel. Les
traits de la critique doivent toujours
porter fur l'ouvrage , & ne bleffer
jamais l'Ecrivain.
Le fixieme & dernier article raffemble
à l'ordinaire les Nouvelles
Etrangeres & celles de France , les
A vj
xij AAVVAANNTTPPRROOPPOOSS..
Naiffances , les Morts , les Edits ,
les Déclarations , & Arrêts , avec les
Avis . Par cet arrangement , auquel
je ferai toujours fidele , chacun trou
vera d'abord la partie qu'il préfe
re, ou le morceau qui l'intéreffe .
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Résumé : AVANT-PROPOS.
Le Mercure de France est un périodique littéraire et scientifique soumis à diverses contraintes et critiques. Il doit éviter de critiquer ou d'approuver les œuvres, se limitant souvent à annoncer les publications et les représentations théâtrales. Malgré ces limitations, le Mercure possède des privilèges bien établis et doit couvrir un large éventail de sujets, allant des Belles-Lettres aux Sciences et aux Arts. L'auteur reconnaît que le Mercure est une collection de découpures, dépendant du choix des meilleurs morceaux. Il invite les gens de lettres à contribuer, promettant de bien les présenter. Des auteurs prestigieux comme Voltaire et Fontenelle ont déjà contribué, ce qui devrait encourager d'autres écrivains à participer. Le périodique est structuré en six articles : pièces fugitives, nouvelles littéraires, sciences et Belles-Lettres, Beaux-Arts, spectacles, et nouvelles étrangères et françaises. Chaque article est conçu pour offrir une variété de contenus, allant des poèmes aux extraits de livres, en passant par les comptes rendus des académies et les critiques théâtrales. L'auteur s'engage à maintenir un ton équilibré, évitant de blesser les auteurs tout en fournissant des critiques justes et constructives.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 204
De MARSEILLE, le 3 Février 1764.
Début :
Les différends qui s'étoient élevés entre notre Nation & la Régence d'Alger viennent [...]
Mots clefs :
Différends, Régence, Nation, Escadre, Chevalier, Consul, Arrangement, Intelligence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De MARSEILLE, le 3 Février 1764.
De MARSEILLE , le 3 Février 1764.
L E s différends qui s'étoient élevés entre notre
Nation & la Régence d'Alger viennent d'être
heureuſement terminés par les ſoins du Chevalier
de Fabry, Commandant l'Eſcadre du Roi & du
ſieur Valliere, Conſul de la Nation auprès de
cette Régence. Par cet arrangement la bonne
intelligence ſe trouve rétablie d'une manière
avantageuſe & ſolide.
L E s différends qui s'étoient élevés entre notre
Nation & la Régence d'Alger viennent d'être
heureuſement terminés par les ſoins du Chevalier
de Fabry, Commandant l'Eſcadre du Roi & du
ſieur Valliere, Conſul de la Nation auprès de
cette Régence. Par cet arrangement la bonne
intelligence ſe trouve rétablie d'une manière
avantageuſe & ſolide.
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