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1
p. 213-216
ESPAGNE.
Début :
Nous avons éprouvé le même tremblement, dont les lettres de Portugal [...]
Mots clefs :
Ceuta, Belém, Compostelle, Cadix, Málaga, Tremblements de terre, Crue de la mer, Décrue de la mer, Dégâts, Vols et brigandages, Maladies
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE CEUTA , le 24 Novembre.
Nous avons éprouvé le même tremblement ,
dont les lettres de Portugal rapportent des effets
fi funcftes. Le premier de ce mois , à dix heures
dix minutes du matin , nous eûmes une fecouffe
qui dura environ trente fecondes . Elle fut fuivie
peu après de quelques autres plus légeres , dont
la durée fut de trois minutes. Les fept pointes
du fommet de la montagnedes Sept Freres ont
paru s'élever & s'abaiffer , foit que ce mouvement
ait été réel , foit que ce n'ait été qu'une apparence
occafionnée dans les yeux des Spectateurs
par le propre mouvement de leurs corps.
La mer monta de la hauteur de fept pieds , & un
quart-d'heure après elle baiffa tellement , qu'il
refta quantité de barques & de poiffons à fec fur
le fable. Ces flux & feflux fe fuccéderent alternativement
jufqu'au lendemain matin ; mais à
deux heures après-midi ils commencerent à diminuer
par dégrés . Le 3 , à fept heures du matin ,
214 MERCURE DE FRANCE.
nous effuyâmes une nouvelle fecouffe affez vi
ve , mais très-courte. Il y en eut une légere le
4 , à deux heures après-midi. Les , à huit heures
un quart du foir , nouvelle fecouffle plus forte
que les deux précédentes. On en a eu encore
quelques- unes depuis le 6 jufqu'au 16. Le 17 , à
dix heures & demie du matin , on en reffentit
une autre plus confidérable , accompagnée d'une
horrible tempête . Pendant les fecoufles du premier
de ce mois , les fontaines de cette ville &
du château ont ceffé de couler. Leurs eaux font
enfuite revenues avec autant de rapidité que d'abondance.
Les Maures qui bloquent cette ville , épouvantés
par le tremblement , s'étoient réfugiés
dans l'intérieur des terres. Ils font revenus dans
leur camp , depuis que leur premiere terreur eſt
diffipée.
On mande de Tanger , que de même qu'ici ,
pendant le tremblement les fontaines ont tari , &
qu'enfuite elles ont donné une grande abondance
d'eau rouge comme du fang ; que la mer fur
la côte voisine a monté de cinquante pieds , &
que fes eaux dans cette crue ont perdu prefque
toute leur amertume & toute leur falure.
DE BELEM , le 19 Décembre.
Les exemples de févérité étant néceffaires pour
réprimer les brigandages qui fe commettent journellement
dans ce Royaume , on a exécuté depuis
quinze jours plus de deux cens perfonnes
convaincues de différens délits . Quoique les tremblemens
de terre n'ayent pas entiérement ceffé ,
les & qu'il y ait eu encore le 11 une fecouffe ,
habitans de Lifbonne commencent à ſe remettre
เอา
Les
OL
D
C
FEVRIER. 1756. 215
T
de leur épouvante. Ils font occupés à chercher
dans les ruines de cette malheureufe ville ceux
de leurs effets , qui ont échappé à la voracité des
Hammes , & à l'avidité des voleurs . Il regne quantité
de maladies cauſées par la rigueur de la faifon,
& par les autres incommodités auxquelles
les riches comme les pauvres , ont été exposés
dans le défaftre général. Sa Majesté ne s'eft point
encore expliquée , & elle feroit rebâtir Lisbonne ,
ou fi elle fonderoit iei une nouvelle ville .
DE COMPOSTELLE , le 22 Novemb.
Cette ville n'a pas été exemte du fléau , qui a
caufé en plufieurs endroits tant de ravage ; mais
elle en a peu fouffert. Celle de la Corogne a
efluyé des allarmes plus confidérables. Voici la
copie d'une lettre écrite de ce port. « Le trem-
» blement de terre du premier de ce mois s'eft
» fait fentir ici d'une façon très -violente . Il a du-
» ré cinq minutes. Tous les édifices en ont été
» ébranlés ; cependant il n'y en a eu aucun de
>> renverfé . La mier pendant les fecouffes s'enfla
» prodigieufement. En plufieurs endroits elle Ra-
» roiffoit bouillonner. A midi elle monta telle-
» ment , qu'on ne l'avoit jamais vue à une pa-
» reille hauteur. Depuis une heure jufqu'à une
» heure & demie , elle monta & baiffa fept fois,
> On devoit avoir la baffe mer à fix heures du
» foir , à fept heures & demie on ne l'avoit pas
encore. Peu après la mer baiffa un tiers de plus
que dans les plus vives eaux. La pleine mer paroiffant
devoir venir à proportion , l'on crai-
» gnit que la ville ne fût fubmergée Les flux &
>> reflux ne cefferent que fur les dix heures du ma-
» tin du jour fuivant , que l'oude reprit enfin fon
» affiette ordinaire .
216 MERCURE DE FRANCE .
DE CADIX , le 14 Décembre.
A quelque diſtance de ce port on a découvert
depuis peu un rocher , qui juſqu'à préſent
n'avoit pas été apperçu des Navigateurs . On conjecture
qu'il a été formé par les effets du dernier
tremblement. Le vaiffeau de guerre Anglois le
Briſtol, en allant au devant d'une flotte qui
de Turquie , a heurté contre cet écueil. Ce bâtiment
a été obligé de relâcher ici pour réparer le
dommage qu'il a fouffert.
revient
DE MALAGA , le 10 Décembre.
On fentit le 27 du mois dernier à Cordoue une
fecoufle affez forte. Il y en eut une ici le 29.
Pendant plufieurs jours on a remarqué une agitation
extraordinaire dans les eaux.
DE CEUTA , le 24 Novembre.
Nous avons éprouvé le même tremblement ,
dont les lettres de Portugal rapportent des effets
fi funcftes. Le premier de ce mois , à dix heures
dix minutes du matin , nous eûmes une fecouffe
qui dura environ trente fecondes . Elle fut fuivie
peu après de quelques autres plus légeres , dont
la durée fut de trois minutes. Les fept pointes
du fommet de la montagnedes Sept Freres ont
paru s'élever & s'abaiffer , foit que ce mouvement
ait été réel , foit que ce n'ait été qu'une apparence
occafionnée dans les yeux des Spectateurs
par le propre mouvement de leurs corps.
La mer monta de la hauteur de fept pieds , & un
quart-d'heure après elle baiffa tellement , qu'il
refta quantité de barques & de poiffons à fec fur
le fable. Ces flux & feflux fe fuccéderent alternativement
jufqu'au lendemain matin ; mais à
deux heures après-midi ils commencerent à diminuer
par dégrés . Le 3 , à fept heures du matin ,
214 MERCURE DE FRANCE.
nous effuyâmes une nouvelle fecouffe affez vi
ve , mais très-courte. Il y en eut une légere le
4 , à deux heures après-midi. Les , à huit heures
un quart du foir , nouvelle fecouffle plus forte
que les deux précédentes. On en a eu encore
quelques- unes depuis le 6 jufqu'au 16. Le 17 , à
dix heures & demie du matin , on en reffentit
une autre plus confidérable , accompagnée d'une
horrible tempête . Pendant les fecoufles du premier
de ce mois , les fontaines de cette ville &
du château ont ceffé de couler. Leurs eaux font
enfuite revenues avec autant de rapidité que d'abondance.
Les Maures qui bloquent cette ville , épouvantés
par le tremblement , s'étoient réfugiés
dans l'intérieur des terres. Ils font revenus dans
leur camp , depuis que leur premiere terreur eſt
diffipée.
On mande de Tanger , que de même qu'ici ,
pendant le tremblement les fontaines ont tari , &
qu'enfuite elles ont donné une grande abondance
d'eau rouge comme du fang ; que la mer fur
la côte voisine a monté de cinquante pieds , &
que fes eaux dans cette crue ont perdu prefque
toute leur amertume & toute leur falure.
DE BELEM , le 19 Décembre.
Les exemples de févérité étant néceffaires pour
réprimer les brigandages qui fe commettent journellement
dans ce Royaume , on a exécuté depuis
quinze jours plus de deux cens perfonnes
convaincues de différens délits . Quoique les tremblemens
de terre n'ayent pas entiérement ceffé ,
les & qu'il y ait eu encore le 11 une fecouffe ,
habitans de Lifbonne commencent à ſe remettre
เอา
Les
OL
D
C
FEVRIER. 1756. 215
T
de leur épouvante. Ils font occupés à chercher
dans les ruines de cette malheureufe ville ceux
de leurs effets , qui ont échappé à la voracité des
Hammes , & à l'avidité des voleurs . Il regne quantité
de maladies cauſées par la rigueur de la faifon,
& par les autres incommodités auxquelles
les riches comme les pauvres , ont été exposés
dans le défaftre général. Sa Majesté ne s'eft point
encore expliquée , & elle feroit rebâtir Lisbonne ,
ou fi elle fonderoit iei une nouvelle ville .
DE COMPOSTELLE , le 22 Novemb.
Cette ville n'a pas été exemte du fléau , qui a
caufé en plufieurs endroits tant de ravage ; mais
elle en a peu fouffert. Celle de la Corogne a
efluyé des allarmes plus confidérables. Voici la
copie d'une lettre écrite de ce port. « Le trem-
» blement de terre du premier de ce mois s'eft
» fait fentir ici d'une façon très -violente . Il a du-
» ré cinq minutes. Tous les édifices en ont été
» ébranlés ; cependant il n'y en a eu aucun de
>> renverfé . La mier pendant les fecouffes s'enfla
» prodigieufement. En plufieurs endroits elle Ra-
» roiffoit bouillonner. A midi elle monta telle-
» ment , qu'on ne l'avoit jamais vue à une pa-
» reille hauteur. Depuis une heure jufqu'à une
» heure & demie , elle monta & baiffa fept fois,
> On devoit avoir la baffe mer à fix heures du
» foir , à fept heures & demie on ne l'avoit pas
encore. Peu après la mer baiffa un tiers de plus
que dans les plus vives eaux. La pleine mer paroiffant
devoir venir à proportion , l'on crai-
» gnit que la ville ne fût fubmergée Les flux &
>> reflux ne cefferent que fur les dix heures du ma-
» tin du jour fuivant , que l'oude reprit enfin fon
» affiette ordinaire .
216 MERCURE DE FRANCE .
DE CADIX , le 14 Décembre.
A quelque diſtance de ce port on a découvert
depuis peu un rocher , qui juſqu'à préſent
n'avoit pas été apperçu des Navigateurs . On conjecture
qu'il a été formé par les effets du dernier
tremblement. Le vaiffeau de guerre Anglois le
Briſtol, en allant au devant d'une flotte qui
de Turquie , a heurté contre cet écueil. Ce bâtiment
a été obligé de relâcher ici pour réparer le
dommage qu'il a fouffert.
revient
DE MALAGA , le 10 Décembre.
On fentit le 27 du mois dernier à Cordoue une
fecoufle affez forte. Il y en eut une ici le 29.
Pendant plufieurs jours on a remarqué une agitation
extraordinaire dans les eaux.
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Résumé : ESPAGNE.
Le 1er novembre, Ceuta a été frappée par un tremblement de terre d'environ trente secondes, suivi de secousses plus légères durant trois minutes. Les habitants ont observé des mouvements dans les montagnes et une montée de la mer de sept pieds, suivie d'un reflux laissant des barques échouées. Ces flux et reflux se sont succédé jusqu'au lendemain matin, diminuant progressivement. Des secousses ont continué jusqu'au 17 novembre, accompagnées d'une tempête. Pendant les secousses, les fontaines de la ville ont cessé de couler avant de revenir avec abondance. Les Maures, qui bloquaient la ville, se sont réfugiés à l'intérieur des terres avant de revenir. À Tanger, les fontaines ont également tari puis ont produit de l'eau rouge. La mer a monté de cinquante pieds, perdant son amertume et sa salure. À Lisbonne, malgré les tremblements persistants, les habitants commencent à se remettre de leur épouvante et cherchent leurs effets parmi les ruines. De nombreuses maladies sévissent en raison du froid et des autres inconvénients. Le roi n'a pas encore décidé s'il reconstruira Lisbonne ou fondera une nouvelle ville. À Compostelle, la ville a peu souffert du séisme, contrairement à La Corogne où le tremblement a duré cinq minutes, ébranlant les édifices sans en renverser. La mer a monté et baissé de manière inhabituelle, causant des inquiétudes de submersion. À Cadix, un nouveau rocher a été découvert, probablement formé par le tremblement, endommageant un vaisseau anglais. À Malaga, une secousse a été ressentie le 29 novembre, accompagnée d'une agitation extraordinaire des eaux.
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2
p. 228-229
ESPAGNE.
Début :
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle secousse de tremblement [...]
Mots clefs :
Belém, Ancône, Tremblement de terre, Incendie, Dégâts, Recherche d'asile, Victimes, Désastre
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE BELEM , le 10 Janvier.
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle fecouffe
de tremblement de terre. L'Hôtel qu'occupe ici
le Comte d'Aranda , Ambaffadeur Extraordinaire
du Roi d'Espagne , fut confidérablement ébranlé.
Pour comble de malheur , le feu prit fubitement
au rez de chauffée & au premier étage avec une
telle violence , que l'Ambaffadeur & plufieurs de
fes Domeftiques coururent rifque d'être la proie
des flamines . Le Comte d'Aranda, en voulant ſauvet
une caffette où étoient fes papiers les plus importans
, a eu la main droite brûlée . Plusieurs des
édifices , qui étoient reſtés ſur pied à Liſbonne ,
ont été totalement détruits. Le Tage a fubmer
gé prefque entiérement le territoire de la Ville
ruinée. Par-là on a perdu en partie l'efpérance
de retirer de deffous les décombres les richeſſes
qui s'y trouvent ensevelies. Il eſt difficile de peindre
la défolation , dans laquelle ce nouveau défaftre
a jetté les efprits . Le découragement augmente
à tel point , qu'il eft impoffible de faivre
aucunes mefures. Les villes de Portugal , ſituées
Près des frontieres de l'Espagne , ayant moins
fouffert que celles qui font fur la côte , regorgent
d'habitans qui font allés y chercher afyle.
Depuis la violente fecouffe du 21 Décembre ,
MARS.
1756.
& ceffe qui l'a fuivie le 25 , on n'a prefque point
229
paffé dejours fans en effuyer quelques- unes. Quoiqu'elles
foient légeres , elles tiennent ici tout le
monde dans
l'épouvante. On paffe l'hyver dans des
barraques ,ou fous des
tentes.Douze
Bataillons ont
forméun camp , & ils détachent
alternativement
des
patrouilles , pour
empêcher les Brigands de
troubler la
tranquillité publique. Il paroît que la
réfolution eft prife de rebâtir cette Capitale dans
fon même
emplacement. Les rues de la nouvelle
Liſbonne feront tirées au cordeau , & l'on donnera
aux places publiques une décoration réguliere . Sa
Majefté a pris de fi juftes mefures , qu'on ne croit
pas qu'elle faffe ufage des fommes qui lui ont été
envoyées ou offertes par diverfes Puiffances .
Selon les avis du
Royaume des Algarves , le
dé faftre n'y eft pas moins grand que das le Portugal.
Plufeurs Villes font en partie ruinées.
Quelques Bourgs font totalement détruits. La
mer fortie de fon lit , a inondé la largeur d'une
lieue de pays le long des côtes. La pointe du Cap
de la Baque s'eft
confidérablemeut
affaiffée.
La flotte deftinée pour
Fernambouc mit à la
voile le 4 Janvier. On lui a donné pour eſcorte
un vaiffeau Garde- Côte , parce que tous les magafins
de la Marine étant réduits en cendres , on
n'a pu équiper le vaiffeau de guerre qui devoit
la
convoyer.
D'AN CÔNE , le 23 Janvier.
Sur la fin du mois dernier , on eut ici deux fe
couffes de
tremblement de terre , qui furent peu
fenfibles. Le premier de ce mois , on en fentit une
plus confidérable. Elle n'a cependant caufé que
très peu de dommage. Il y eat les une légere fecouffe
à Rimini .
DE BELEM , le 10 Janvier.
Il y eut le 21 Décembre une nouvelle fecouffe
de tremblement de terre. L'Hôtel qu'occupe ici
le Comte d'Aranda , Ambaffadeur Extraordinaire
du Roi d'Espagne , fut confidérablement ébranlé.
Pour comble de malheur , le feu prit fubitement
au rez de chauffée & au premier étage avec une
telle violence , que l'Ambaffadeur & plufieurs de
fes Domeftiques coururent rifque d'être la proie
des flamines . Le Comte d'Aranda, en voulant ſauvet
une caffette où étoient fes papiers les plus importans
, a eu la main droite brûlée . Plusieurs des
édifices , qui étoient reſtés ſur pied à Liſbonne ,
ont été totalement détruits. Le Tage a fubmer
gé prefque entiérement le territoire de la Ville
ruinée. Par-là on a perdu en partie l'efpérance
de retirer de deffous les décombres les richeſſes
qui s'y trouvent ensevelies. Il eſt difficile de peindre
la défolation , dans laquelle ce nouveau défaftre
a jetté les efprits . Le découragement augmente
à tel point , qu'il eft impoffible de faivre
aucunes mefures. Les villes de Portugal , ſituées
Près des frontieres de l'Espagne , ayant moins
fouffert que celles qui font fur la côte , regorgent
d'habitans qui font allés y chercher afyle.
Depuis la violente fecouffe du 21 Décembre ,
MARS.
1756.
& ceffe qui l'a fuivie le 25 , on n'a prefque point
229
paffé dejours fans en effuyer quelques- unes. Quoiqu'elles
foient légeres , elles tiennent ici tout le
monde dans
l'épouvante. On paffe l'hyver dans des
barraques ,ou fous des
tentes.Douze
Bataillons ont
forméun camp , & ils détachent
alternativement
des
patrouilles , pour
empêcher les Brigands de
troubler la
tranquillité publique. Il paroît que la
réfolution eft prife de rebâtir cette Capitale dans
fon même
emplacement. Les rues de la nouvelle
Liſbonne feront tirées au cordeau , & l'on donnera
aux places publiques une décoration réguliere . Sa
Majefté a pris de fi juftes mefures , qu'on ne croit
pas qu'elle faffe ufage des fommes qui lui ont été
envoyées ou offertes par diverfes Puiffances .
Selon les avis du
Royaume des Algarves , le
dé faftre n'y eft pas moins grand que das le Portugal.
Plufeurs Villes font en partie ruinées.
Quelques Bourgs font totalement détruits. La
mer fortie de fon lit , a inondé la largeur d'une
lieue de pays le long des côtes. La pointe du Cap
de la Baque s'eft
confidérablemeut
affaiffée.
La flotte deftinée pour
Fernambouc mit à la
voile le 4 Janvier. On lui a donné pour eſcorte
un vaiffeau Garde- Côte , parce que tous les magafins
de la Marine étant réduits en cendres , on
n'a pu équiper le vaiffeau de guerre qui devoit
la
convoyer.
D'AN CÔNE , le 23 Janvier.
Sur la fin du mois dernier , on eut ici deux fe
couffes de
tremblement de terre , qui furent peu
fenfibles. Le premier de ce mois , on en fentit une
plus confidérable. Elle n'a cependant caufé que
très peu de dommage. Il y eat les une légere fecouffe
à Rimini .
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Résumé : ESPAGNE.
Le 21 décembre, un violent tremblement de terre a frappé Lisbonne, endommageant gravement l'hôtel du Comte d'Aranda, ambassadeur d'Espagne. Un incendie a blessé le comte à la main droite alors qu'il tentait de sauver des documents. De nombreux bâtiments ont été détruits, et le Tage a submergé une grande partie de la ville, rendant difficile la récupération des richesses ensevelies. La population, plongée dans le découragement, a du mal à mettre en place des mesures d'urgence. Les villes portugaises proches des frontières espagnoles accueillent les réfugiés. Depuis le 21 décembre, des secousses fréquentes, bien que légères, maintiennent la peur. Douze bataillons assurent la sécurité publique. Le roi du Portugal a décidé de reconstruire Lisbonne avec des rues et des places mieux planifiées. La flotte destinée à Fernambouc a quitté Lisbonne le 4 janvier, escortée par un vaisseau garde-côte en raison de la destruction des infrastructures navales. Le 23 janvier, des secousses ont été ressenties à Ancone et Rimini, causant peu de dommages.
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3
p. 223-225
ESPAGNE.
Début :
Dans le tems qu'on croyoit ce Royaume délivré du tremblement de terre, [...]
Mots clefs :
Belém, Oran, Tremblement de terre, Edifices détruits, Secours étrangers, Marchandises, Indemnités, Sa Majesté, Duc d'Aveyro, Tonnerre, Incendie
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE BELEM , le 13 Février.
Dans le tems qu'on croyoit ce Royaume délivré
du tremblement de terre , on a effuyé ici de nouvelles
fecouffes. Elles ont été même affez fortes
pour renverser plufieurs des bâtimens que les
précédentes avoient épargnés à Liſbonne. L'Hôtel
du Comte de Refende , Grand Amiral de Portugal
, eft du nombre des édifices nouvellement
détruits.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Il eft arrivé d'Irlande dans le Tage cinq Navires
chargés de proviſions. On en attend un fixieme ,
qui a été équipé à Dublin. Le Vaiffeau de guerre
le Hamptoncourt , & les autres Bâtimens partis des
Ports d'Angleterre , n'ont pas encore paru . Le Roi
a ordonné que dans la diftribution des fecours
envoyés par la Grande - Bretagne , on pourvût
avant tout aux befoins des fujets de cette Puiffance
établis en Portugal. Pour fubvenir aux dépenfes
qu'exige la reconstruction de la Douane , du Magafin
des Indes & de celui de la Marine , on a
augmenté de quatre pour cent les droits impofés
fur les marchandifes étrangeres. Le fieur Caftres ,
Envoyé Extraordinaire de Sa Majefté Britannique,
a demandé que les Negocians Anglois fuffent
exemptés de payer ce nouveau droit .
Le Duc d'Aveyro , Grand Maître de la Maiſon
de Sa Majeſté , étant un des Seigneurs qui ont le
plus perdu dans le défaſtre général , le Roi lui a
accordé une indemnité de deux cens mille crufades.
Sa Majefté , animée des fentimens que les
calamités publiques ne pouvoient manquer de
lui infpirer , retranche fur fes plaifirs , afin d'être
plus en état de foulager les malheureux . Elle a
fait dire aux Muficiens Italiens qu'Elle avoit à fon
fervice , qu'ils pouvoient aller ailleurs tirer parti
de leurs talens .
D'ORAN , le 8 Novembre 1755 .
Le premier de ce mois avant le lever du foleil
il fe forma fur cette Ville un nuage épais , duquel
il fortit des flammes à diverſes repriſes . Au bout
d'une heure , ce nuage creva avec un horrible
bruit , & tout l'athmofphere fut inondé d'un déluge
de feu . Le tonnerre tomba fur la grande
AVRIL. 1756. 225
Eglife ,, perça le clocher , & frappa le Sonneur
fans le bleffer. Vers dix heures & un quart du
matin , plufieurs violentes fecouffes de tremblement
de terre augmenterent la frayeur dont chacun
étoit faifi . L'aiguille de la Tour de l'Eglife
des Francifcains fut abattue. La plupart des maifons
de la Ville & des environs ont été ébranlées
mais il n'y en a eu aucune de renversée .
DE BELEM , le 13 Février.
Dans le tems qu'on croyoit ce Royaume délivré
du tremblement de terre , on a effuyé ici de nouvelles
fecouffes. Elles ont été même affez fortes
pour renverser plufieurs des bâtimens que les
précédentes avoient épargnés à Liſbonne. L'Hôtel
du Comte de Refende , Grand Amiral de Portugal
, eft du nombre des édifices nouvellement
détruits.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Il eft arrivé d'Irlande dans le Tage cinq Navires
chargés de proviſions. On en attend un fixieme ,
qui a été équipé à Dublin. Le Vaiffeau de guerre
le Hamptoncourt , & les autres Bâtimens partis des
Ports d'Angleterre , n'ont pas encore paru . Le Roi
a ordonné que dans la diftribution des fecours
envoyés par la Grande - Bretagne , on pourvût
avant tout aux befoins des fujets de cette Puiffance
établis en Portugal. Pour fubvenir aux dépenfes
qu'exige la reconstruction de la Douane , du Magafin
des Indes & de celui de la Marine , on a
augmenté de quatre pour cent les droits impofés
fur les marchandifes étrangeres. Le fieur Caftres ,
Envoyé Extraordinaire de Sa Majefté Britannique,
a demandé que les Negocians Anglois fuffent
exemptés de payer ce nouveau droit .
Le Duc d'Aveyro , Grand Maître de la Maiſon
de Sa Majeſté , étant un des Seigneurs qui ont le
plus perdu dans le défaſtre général , le Roi lui a
accordé une indemnité de deux cens mille crufades.
Sa Majefté , animée des fentimens que les
calamités publiques ne pouvoient manquer de
lui infpirer , retranche fur fes plaifirs , afin d'être
plus en état de foulager les malheureux . Elle a
fait dire aux Muficiens Italiens qu'Elle avoit à fon
fervice , qu'ils pouvoient aller ailleurs tirer parti
de leurs talens .
D'ORAN , le 8 Novembre 1755 .
Le premier de ce mois avant le lever du foleil
il fe forma fur cette Ville un nuage épais , duquel
il fortit des flammes à diverſes repriſes . Au bout
d'une heure , ce nuage creva avec un horrible
bruit , & tout l'athmofphere fut inondé d'un déluge
de feu . Le tonnerre tomba fur la grande
AVRIL. 1756. 225
Eglife ,, perça le clocher , & frappa le Sonneur
fans le bleffer. Vers dix heures & un quart du
matin , plufieurs violentes fecouffes de tremblement
de terre augmenterent la frayeur dont chacun
étoit faifi . L'aiguille de la Tour de l'Eglife
des Francifcains fut abattue. La plupart des maifons
de la Ville & des environs ont été ébranlées
mais il n'y en a eu aucune de renversée .
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Résumé : ESPAGNE.
En 1755 et 1756, des événements significatifs ont eu lieu en Espagne et à Oran. À Lisbonne, après un tremblement de terre, de nouvelles secousses ont détruit plusieurs bâtiments, dont l'Hôtel du Comte de Resende, Grand Amiral de Portugal. Cinq navires irlandais chargés de provisions sont arrivés dans le Tage, avec un sixième attendu. Le roi a ordonné que les secours britanniques soient prioritairement distribués aux sujets britanniques établis au Portugal. Pour financer la reconstruction de la Douane, du Magasin des Indes et de celui de la Marine, les droits sur les marchandises étrangères ont été augmentés de quatre pour cent. Le sieur Castres, Envoyé Extraordinaire de Sa Majesté Britannique, a demandé l'exemption de ce nouveau droit pour les négociants anglais. Le Duc d'Aveyro, ayant subi de lourdes pertes, a reçu une indemnité de deux cents mille cruzades. Le roi a réduit ses dépenses personnelles pour aider les victimes. À Oran, le 1er novembre 1755, un nuage épais a libéré des flammes et un déluge de feu, suivi d'un tonnerre qui a frappé le clocher d'une église sans blesser le sonneur. Des secousses sismiques ont ensuite ébranlé les maisons sans en renverser aucune.
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