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101
p. 85-92
Extrait de la Dissertation de Mr B.
Début :
.... L'on trouve entre les Oeuvres de Fortunat un [...]
Mots clefs :
Autels, Gaulois, Figures, Inscriptions
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texteReconnaissance textuelle : Extrait de la Dissertation de Mr B.
Extrait de la Dissertation
de MrB*
L'on trouve
entre les Oeuvres de Fortunat
un Poëme consacré
à l'éloge de cette Eglise
commencée ) par Childebert,
le Poete dit:
Hoec prius egregio Rex CbiL
debertus amore
Dona Jtio populo non. moritura
dedit
Il adjouste ensuite:
Mcelhisedecnoster merito Rex
atque Sacerdcs
}
oCompplevitulaicsus R.eligionis Par ce Melchisedec il ne
peut entendre que Cherebert
qui succeda à Childeberc
son oncle.
Par un Edit de Chiideberc
publié en 554.il est
ordonné Que quiconque ne
rejetteroit desonchamp les simulacres.
les Idoles., dédiées
au Demon par les hommes
seroit traité comme
sacrilege, &c. Ce sont apparemment
quelques uns
de ces débris d'Autels &
d'Idoles brifées qu'on employa
aux fondements de
cette Eglise,&cc.
Il y avoit un port voisin
Cet endroit estoit
plein d'arbres. & c'estoit
dans les bois que les
anciens Gaulois exerçoient
leurs ceremonies
religieuses;ils cosacroient
à leurs Dieux, ou des arbres
, ou des Autels plus
communement depuis
leur commerce avec les
Romains,&
Lafigureisolée&terminée
des pierres
,
antiques
qu'on a trouvées ,fait
voir qu'elles servoient
d'Autels.
Les noms Celtes de
quelques-unes des inscriptions,
mais avec une terminaison
latine, prouvent
qu'elles ont filé érigées
par les Gaulois, forcez
par la politique Romaine
d'adopter les couslumes
& la langue du
vainqueur.
A l'égard de la figure
des lettres. ilest constant
que les plus anciennes
lettres latines estoienct
presque semblables aux
plus
plus anciens caractères
grecs. L'ins*c. riptionTIB.CESÀREAve.
&C marque
non feulement la deflinacion
de cet Autel
mais le temps de son érection
, car il faut l'interpreter
ainn. Tibere Cesar
ayxnt accepté ou pris le nom
d'Auguste
, &c.
Ce monumenr peut a"
voir esté érigé sur la fin
de la premiere annéedu
Règne de Tibere
,
lorsque
dans les Gaules on.
apprit qu'il admettait le
nom d'Auguste, qu'il n'avoit
pas voulu d'abord
qu'on luy décernast,&c.
Je prouve cela par une
autre inscription du mesme
temps érigée par une
Communauté qu'on appelloit
lesFreres Arvaux,
pour rendre grâces à Jupiter
de ce que Tibere-
Claude Cesar avoir esté
appelleAuguste,&c.
3
A l'égard de ceux qui
ont érigé l'Autel
, & qui
se disent Nautæ dans l'inscription,
& qu'on a traduitBateliers.
Jeprétends
que ce pouvoitestre des
commerçants riches &.
célébrés,ou des Commis
ôc fermiers publics, gens
de considération,puisque
des Chevaliers en estoient
souvenrtcomme vous pouvez
voir par les preuves
suivantes,&c.
A le'garddesfigures
qui se suivent dans quelques-
uns de ces bas-reliefs,
leur attitude 8c leur
situation paroist marquer
une espece de procession
ou ceremonie suivant le
rit Gaulois, elles sont toutes
tournées du costé gauche
, & c'estoit la coustume
de nos Gaulois dans
leurs ceremonies de Religion.
Les Explications que
fait Mr B. du reste des
figures & des inscriptions,
sont tres curieuses;
&. si elles n'estoient pas
imprimées, je franchirois
les bornes estroites
d'un Extrait, pour n'en
pas obmettre la moindre
circonstance.
de MrB*
L'on trouve
entre les Oeuvres de Fortunat
un Poëme consacré
à l'éloge de cette Eglise
commencée ) par Childebert,
le Poete dit:
Hoec prius egregio Rex CbiL
debertus amore
Dona Jtio populo non. moritura
dedit
Il adjouste ensuite:
Mcelhisedecnoster merito Rex
atque Sacerdcs
}
oCompplevitulaicsus R.eligionis Par ce Melchisedec il ne
peut entendre que Cherebert
qui succeda à Childeberc
son oncle.
Par un Edit de Chiideberc
publié en 554.il est
ordonné Que quiconque ne
rejetteroit desonchamp les simulacres.
les Idoles., dédiées
au Demon par les hommes
seroit traité comme
sacrilege, &c. Ce sont apparemment
quelques uns
de ces débris d'Autels &
d'Idoles brifées qu'on employa
aux fondements de
cette Eglise,&cc.
Il y avoit un port voisin
Cet endroit estoit
plein d'arbres. & c'estoit
dans les bois que les
anciens Gaulois exerçoient
leurs ceremonies
religieuses;ils cosacroient
à leurs Dieux, ou des arbres
, ou des Autels plus
communement depuis
leur commerce avec les
Romains,&
Lafigureisolée&terminée
des pierres
,
antiques
qu'on a trouvées ,fait
voir qu'elles servoient
d'Autels.
Les noms Celtes de
quelques-unes des inscriptions,
mais avec une terminaison
latine, prouvent
qu'elles ont filé érigées
par les Gaulois, forcez
par la politique Romaine
d'adopter les couslumes
& la langue du
vainqueur.
A l'égard de la figure
des lettres. ilest constant
que les plus anciennes
lettres latines estoienct
presque semblables aux
plus
plus anciens caractères
grecs. L'ins*c. riptionTIB.CESÀREAve.
&C marque
non feulement la deflinacion
de cet Autel
mais le temps de son érection
, car il faut l'interpreter
ainn. Tibere Cesar
ayxnt accepté ou pris le nom
d'Auguste
, &c.
Ce monumenr peut a"
voir esté érigé sur la fin
de la premiere annéedu
Règne de Tibere
,
lorsque
dans les Gaules on.
apprit qu'il admettait le
nom d'Auguste, qu'il n'avoit
pas voulu d'abord
qu'on luy décernast,&c.
Je prouve cela par une
autre inscription du mesme
temps érigée par une
Communauté qu'on appelloit
lesFreres Arvaux,
pour rendre grâces à Jupiter
de ce que Tibere-
Claude Cesar avoir esté
appelleAuguste,&c.
3
A l'égard de ceux qui
ont érigé l'Autel
, & qui
se disent Nautæ dans l'inscription,
& qu'on a traduitBateliers.
Jeprétends
que ce pouvoitestre des
commerçants riches &.
célébrés,ou des Commis
ôc fermiers publics, gens
de considération,puisque
des Chevaliers en estoient
souvenrtcomme vous pouvez
voir par les preuves
suivantes,&c.
A le'garddesfigures
qui se suivent dans quelques-
uns de ces bas-reliefs,
leur attitude 8c leur
situation paroist marquer
une espece de procession
ou ceremonie suivant le
rit Gaulois, elles sont toutes
tournées du costé gauche
, & c'estoit la coustume
de nos Gaulois dans
leurs ceremonies de Religion.
Les Explications que
fait Mr B. du reste des
figures & des inscriptions,
sont tres curieuses;
&. si elles n'estoient pas
imprimées, je franchirois
les bornes estroites
d'un Extrait, pour n'en
pas obmettre la moindre
circonstance.
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Résumé : Extrait de la Dissertation de Mr B.
Le texte évoque les œuvres de Fortunat, notamment un poème dédié à l'église de Paris, initiée par Childebert. Ce poème souligne que Childebert a offert cette église au peuple par amour. Fortunat associe Melchisédech à Cherebert, successeur de Childebert. Un édit de Childebert, publié en 554, ordonne la destruction des idoles et des simulacres, dont certains débris ont servi aux fondations de l'église. Le texte décrit également un port voisin situé dans une forêt où les anciens Gaulois pratiquaient leurs cérémonies religieuses. Des autels antiques et des inscriptions en langue celtique avec des terminaisons latines témoignent de l'influence romaine. Une inscription mentionne Tibère César, indiquant que l'autel a été érigé au début de son règne. Le texte discute aussi des Nautæ, des commerçants ou fonctionnaires publics respectés. Les bas-reliefs montrent des processions ou cérémonies gauloises, avec des figures tournées vers la gauche, conformément aux coutumes religieuses gauloises. Les explications de Mr B. sur les figures et inscriptions sont jugées très intéressantes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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102
p. 33-70
NOUVELLES de divers endroits.
Début :
On a appris par les Lettres de Cadix du 10. Juillet, [...]
Mots clefs :
Duc, Roi, Marquis, Fille, Veuve, Prince, Comte, Guerre, Seigneur, Armée, Commandant, Vaisseau, Espagne, Officier, Chevalier, Croix, Seigneur, Fille, France, Mort
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de divers endroits.
NOUVELLES
dedivers endroits.
Onaappris par les Lettres
de Cadix du 10. Juillet r
que Mrl'Aigleaprès yavoir
amenépluseurs Prises
, erv
estoit party le quatre pour
allercroiser vers le Dérroit.
que le lendemain il avoit
attaquéune Fregate Hollandoise
de36. canons commandée
par le Capitaine
Jean Hopener
-, que lecombat
avoit duré plus de deux
heures, U qu'enfin cette
Fregate avoir esté coulée à
fond ;niais que Mr l'Aigle
y avoir été tué, alnllquc:
plusieurs Officiers & Soldats
de son équipage. Son Corps
a estéenterréà Malagaavec
tous les honneurs dûs à un
homme qui s'étoit distinguéen
plusieurs occasions
cependant le cours de cette
guerre.
Le 30, Juillet il parut à
la hauteur de Bayonne une
Escadre de11. Vaisseaux
de guerre Anglois revenant
de Lisbonne &: retournant
dans les Ports d'Angleterre.
Une heure aprèsquelle eut
fait voile une de nos Frégatesamena
deux Prises, dont
l'une estoit un Baftimenc-
Hollandois qui allait. à
Lisbonne chargé de Vins.
*
DesLettresde Lisbonne
du 17. Juin portent que le
Navire Nostra- Senora de
Torso, qui marquoit que
la Flotte de Pernambuco
avoitesté pris le 4. Avrilà
15. lieues du Tage par un
Vaisseau de guerre François
de l'Escadre de Mr du Casse
qui avoir mis l'équipage à
terre à rifle de Madere ;
queceNavire estoit chargé
de 450. caisses de Sucre,
de 400. rolles de Tabac,
de Cuirs, de bois de Bresit,
& de 40. mille Crufades
tant en argent monnayé
qu'en poudre d'or; que le
Vaisseau qui l'avoit pris,
selon le rapport de l'équipage
, estoit parti de Brest
avec fcpt ou huit autres
dont ilavoit estéseparé, &
qu'ildévoiealler à la Martinique.
Je n'ay pû vous parler
plutost de la mort de Don
Antonio Martin Alvarez
de Tolede & Beaumont,
Enriquez
,
de Rivera,Fernandez
)
Manrique, Duc
d'Albe, & de Huefcar
J Comte de Lerin, de Salvatierra,
&c. Marquis deCoria
, &c. Connestable &
Grand Chancellier de Navarre,
Sommellier de Corps
du Roy d'Espagne & Ton
Ambassadeur en France,
qui mourut icy le 28. May
en la 41.l'année de son âge.
Sa maladie a esté des j^lus
longues, &: elle ne luy a
jamaisservy de raison ny de
pretexte pour le dispenser
d'aucuns de ses devoirs, &
ce grand Ministre a toûjours
s-ofuotuernenuud'du'nueneen£ra5ie force
e le poids d'une Ambassade
aussi importante & aussï
laborieuse. Il y a succombé
à la fin, & la mort de
MonCeigneur a achevé de
l'accabler; l'interetvif&
fîneere qu'il y prenoit le fie
paroistreencore plus sensible
à cette perte qu'il ne
l'avoit paru à celle de Mr
le Connestable de Navarre
fonftls unique qui donnait
déjà de si grandes esperances,&
qu'il perdit nlalhcu..
reusement à sa 19eannée.
Comme toute la vie de
Mr le Duc d'Albe avoi-c
esté une préparation à la
mort on n'eut pas de peine
à l'y disposer. Sa résignationavoitesté
plus prompte
que le premier avis qu'oq
eut pû luy en donner. Quelques
heures avant sa mort
il fit prier un de nos, plu£
grands Ministres de vouloir
bienluy rendre encore une
visite,&de venir recevoir
ses derniers adieux. Cet
entretien fut touchant de
part & d'autre; lemourant
parla assezlong
-
temps de
choses importantes avec le
mêmeesprit,lamême force
& la même grandeur d'ame
quil avoit fait dans sa meilleure
santé. Enfinilsouhaita
de recevoir la Benediction
deMr le Cardinal de Noailles
Archevêquede Paris.
Son Eminence s'y transporta
sur l'heure.
Madame la Duchesse
d'Albe n'a pû avoir dans
une douleur aussi accablante
que Dieu pour consolation.
Elle se retira sur l'heureau
Valde Grace. Elle se
tient toujours dans cette
retraite si conforme à sa
situation. Elle a esté le modelle
des femmes mariées ;
elle l'est des veuves de son
rang.
LeRoyd'Espagne luy a
fait l'honneur de luy écrire
de sa main en langue EfpJ.¿
gnole la Lettre du monde
la plus consolante, La Reine
luyaécrit de même. S. NL
C.a joint aux honneurs
qu'elle a fait à cccccittuftre
veuve des liberalitez qui
honorent en elle lamémoire
du deffunt. Elle ;cil de la
grande Maison de Poncé de
Leon
,
fille de l'illustre Me
la Duchesse d'Aveiro
,
&
soeur de Mr le Duc d'Arcos
& de Mr le Duc de Banos
tous deux Granded'Espagne.
Mr le Duc d'Albe qui
n'arienoubliéen mouranc
a laissé par un écrit de sa
main le foin & la conduite
des Affaires d'Espagne en
France: à Mr Don Feliz-
Corncjo son Secrétaire
d'Ambassade. S. M. C. a
confirmé ce choix dans l'interim
jusqu'àce qu'il vienne
icy de sa part un nouvel
Ambassadeur. Le Portrait
en vers de Mr le Ducd'Albeestdansla
partie des Picces
Fugitives de ce moiscy.
Charlotte Armande d'Argouges
de Rannes épouse
de Guillaume Alexandre ,
Marquis de Vieuxpont
Lieutenant General des ar*.
mées du Roy
<
& Couverneur
de la Ville de Beauvais
& du Beauvoisis, mourut
le 28. Juin âgée de 36,.
ans. Elle estoit fille unique
de Nicolas d'Argouges
Marquis de Rannes, Lieutenant
General des Armées
du Roy, Colonel General
des Dragons
, & de Charlotte
de Beautru - Nogentqui
épousaen seconde nôces.
Jean
-
Baptisse Armand de
Rohan Prince de Montauban
,dont elle est veuve.
Mre N.Chabert Chevalier
de Saint Louis
)
Chef
d'Escadre des Armées Na-,
vales du Roy,fils du grand-
ChJbert)est mort à Toulon.
Ilavoit donné dans
toutes les occasions des
preuves de son courage &
de sa capacité. Il avoit ramené
du Sud une Flore d'argent
des plus riches qui
soient jamais venuës de
ces Mers. Il arriva heureusement
à Rochefort sur lafin
du mois de Mars de*
l'année 1709.aprés avoir
évité par son habileté quatre
Escadres des ennelllisr.
quil'attendoient sur sarouteen
quatre endroits differens.
Le Vaisseau du Roy
le Trident qu'il Commandoit
estle premier Vaisseau
de guerre qu'on ait vû à la
Rade de Lima depuis la découverte
de ce Continent
Marie Louis Chevalier,
Marquis de Sourdeilles,
Baron deFeissac, &c. Lieutenantde
Roy au Gouvernement
de Limosin & de
la Marche, est mort dans
son Chasteau de la Ganne
âgé de 44.ans. Ilaesté fort
regretté,&particulièrement
des Pauvres.
Il avoit épousé Marie fille
de Robert Marquis de Lignerac
Comte de Saint Chaînant
d'une des plusillustres
&de plus anciennes maisons
d'Auvergne.
Sa mere estoit de celle
des Vicomtes de Sedicre
A alliée à celles de Noailles9»
de Gimel, &c. & sa grande
mere estoit de celle d'Aubusson
la Feüillade.
Mr le Marquis de Sourdeilles
avoir d'abord pris le
party des Armes;mais la'
mort de son pere dont il
estoit filsunique, l'obligea
de quitter le Service. b
Catherine de Robeyre
3 épouse dYvesMarie dela
Bourdonnaye Seigneur de
Cotoyon
,
Maistre des Requestes
& Intendant à 0r.
leans,mourut aux eaux de
Bour bon le 24. Juin âgée
de 44. ans laissant posterité
Elle estoit fille de Mr de
Ribeyre Conseilier d'Etat,
&deCatherine Potier fills
de Mr de Novion premier
President.- Jean Guillaume Frison,
Prince de Nassau Stathouder
de Fiise., sur noyé le 14<
Juillet avec le Brigadier
WiJkeSc•
Wilkes. Il. sftoit parry de
l'Armée de Flandre pour
aller travailler à l'Affaire de
la successïon du feu Prince
dOrange qu'il avoir contre
l'Electeur de Brandebourg
qui estoit venu en Hollande
pour la terminer. Il s'embarqua
pour traverser le
passage de Moerdick,&
estanc demeuré dans son
Carosseàcause de la pluyc
avec le Brigadier Wilkes
uunnccoouuppddeevveenntt qui survint*,
renversa le ponton. On ne
trouva leurs corps que queL
ques jours après.
Ce Prince eltoïc hfe
d'Henry Casimir Prince de
Nassau & Stathouder de
Frise mort le15 Mars
1686. &d'Amelie fille de
Jean Georges Prince d'Anhalt
Dessau.
Ilestoit néle 4. Aoust;
1687.&avoirépousé le 16.
Avril 1709. Marie Louise
fille de Charles Landgrave
deHesseCassel,&deMarie
Amélie fille Jacques Duc de
Curlande. Il a laisse une
Princesse née au mois de
Septembre1710. & sa
veuve enceinte.
Les Etats Généraux ont
fait un accommodement
provisionnel entre l'Electeur
de Brandebourg &les
héritiers de ce Prince,qui ne
doit prejudicier en aucune
manière aux droits des Parties
; il porte que S.A. E.
jouira par provisionde la
Maisonde la vieille Cour à
la Haye,de la Maison du
Bois,dc HonslardiCK, de
Diercn& de quelquesTerres
qui valent six mille
florins de rente à quoy on
en ajoutera vingt
- quatre
mille pour faire la somme
de cinquante mille Horins
par an ; sur lesquels on en
retiendra dix mille pour
l'entretien de ces Maisons,
8c cela outre les biens donc
il joiiic déja; que la Princes.
se veuve, en qualité de Mere
& de Tutrice de son enfant
ou enfans
3
jouira de la
Maifoii de Loo; de la fomme
de cinquante mille florins
par an ,
qui fera prise
sur les biensde la fucceisson,
&unesomme decinquante
mille florinsune fois payée;
& que six mois après laccouchcment
de cette Prin
cess elle envoyera des Plénipotentiaires
pour termu
ner les pretentions de parc
& d'autre.
1
Madame la Duchesse de
Berry estant accouchée
avant terme le u. Juillet
d'une Princesse qui mourut
en même tem ps , on porta
son corps à SaintDenisle
13.Il y fut accompagné par
Mr la DacheffedeBeauvil
lier & par Me la Marquise
de Chastillon,& il fut inhumé
par Mr l'Evêque de
Séez premier Aumônier de
Monfcigncur le Duc de
Berry.
Charles Claude
,
Sire
& Comte de Breauté, Marquis
du Hotot
,
&c.Maistre
de la Garderobbe de S. A. R,
Philippe petitfils deFrance
Duc d'Orléans, mourut le xi. Juilleten sa 46.année,
Anne Geneviève Charr
rier épousede Charles Cesar
Le scalopier Maistre des
Requestes, & Intendant du
Commerce & de la Generalité
de Châlons,mourus
le14. Juillet.; Annele Maistre,épousede
Marc Anne Goiflard Seigneur
de Montsabert, Baron
de Toureil
)
&c. Conseiller
au Parlement
s mou- *
rut le 26. Juillet. i
MichelFrançois de Bethune
Comte de Charost mourut
le z6. Juillet dans sa
sisiemeannée.Ilestoit fils
d'Armand de Bethune Duc
de Charost& de Catherine
de Lamet sa sécondé femme.
I.(¡
Jean Baptiste Jacques
Ollier Marquis de Veneuil,
Seigneur de Preau Maistre
de la. Garderobbe de feue
S. A. R. Monsieur Frere
unique du Roy, mourut le
17. Juilletâgéde50. ans. Il
estoit Gouverneur deDomfont.
Henry Charles Arnauld
Comte de Pomponne,
mourut le 2.7.Juillet âgé
de 14.ans 7. mois. Ilestoit
fils de Nicolas Simon Arnaud
Marquis de Pomponne
, Sire Baron de Ferrieres,
Chambrois
,
Auquiville
Marqnis de Paloifeau
,
&c.
BrigadierdesArmées du
Roy; Lieutenant General
& Commandant pour Sa
Majeste aux Provinces de
l'isle de France & Soissonnois
; &de Confiance de
Harville Paloiseau.
Le Pere Jean de la Roche
, Prestre de l'Oratoire
fameux Predicateur, mourut
le 18Juittec.: -
François d'Anglure de
Bourlaymont, Docteur en
Theologie de la Faculté de
Paris, qui avoit été nommé
à l'Evêché de Pamiers
en 1681. qui s'en éroit démis
en 1685. sans avoir esté
Sacré, & qui fut nommé à
lors Abbé de Saint Florent
de Saumur, mourut le i-f.
Juillet. Il étoit fils de Nicolas
Marquis de Bourlaymont,
Gouverneur de Sesnay.
Gaspart- Claude Noler,
Docteur en Thologic de la
Faculté de Paris & Chanoi
ne de Nostre Dame, mourut
le premier Aoust âgé de j3.ans.
Mrle Cardinal de Noailles,
a donné son Canonicat
à Mr l'Abbé Vivant, son
Grand Vicaire& Penitentier
del'EglisedeParis,ci devant
.Curé de S.Leusson meriteest
connu de tout le monde..
Alsonce de. Bonne de
Crequi Duc de Lesdiguiéres,
Paire de France,mourut
le 5. Aoust âgé de 85,
ans. Son Corps a esté ports
aux Carmelitesde S. Denis
en France, où a esté inhi*.
méeAnne du Roure sa
mere, qui mourut le 18,
Février. 1686. &qui étoit
veuve de Charles Sire de"
Grequi & de Canapies, , Mestrede Camp du Regi:
ment des Gardes;.mort de
la blessure qu'il reçueau
siege de Chamberylanuitdu14.
au IJ.May 1630.
& qui étoit second fils de
Charles Sire de Crequi Duc
de Lesdiguiéres Maréchal
de France. Celuy qui vient
de mourir avoitépousé à
l'âge de 75. ans le u Septembre
1702. Gabrielle
Victoire de Rochechoüart
fille de Louis Duc de Vivonne
Pair &Maréchal de France
,
& d'Antoinette de
Mesmes, dont il n'a point
cû d'enfans.
Marie Anne Picques
épouse , de Loüis Gabriel
Portail
j
Chevalier Seigneur
de Fresnceu ,&au paravant
veuve de François Pajoc
Seigneur de Cordon,rnourut
le 6. Aoust âgée de quarante
-
iix ans, sans laisser
de postencé de ses deux alliances.
Florcnt de Marparaulr,
Marquis du même lieu
,
mourut le 7. Août.
Nicolle Miron, veuve
de DanielJacquinot
, Seigneur des Pressoirs
,
mourut le 9. Aoustâgée de
85. ans.
Claude le Pelletier
Conseillcr d'Etat ordinaire
; President Honoraire
du Parlement, Minifstr
d'Etat, cy- devant Prevost
des Marchands
,
Contrôlleur
General des Finances,
& sur-Intendant des postes
mourut le 10. Aoust en sa
8 1. année. Il y avoit déjà
long
- temps qu'ils'étoit
retiré du Monde ; & qu'il
ne s'ocupoit qu'à des oeeuvres
de Pieté., & particulièrement
à soulager les Pauvres.
1 Monsieur de Canaples,
ancien Commandant de la
Ville de Lyon dont on vient
de parler, avoir pris le nom
-
de Lesdiguiéres) & c'est luy
qui étoit le dernier de cec-
Ite Maison. Il avoir douze
mille livres de pension de
la Ville de Lyon; comme
6
Commandant, dont il s'en
estoit reservé neuf mille
i
lors qu'il se démit de ce
Commandement en faveur
de M' de Rochebonne en
luy laissant les trois autres
mille livres. Depuislamort
de M' de Canaples la penfion
de neuf mille livres
E
qu'ils'értit reservée sur
li.
celle de douze que fait la
Ville au Commandant ; a
cfté donnée,à Monsieur le
Duc de Villeroy.
Depuis la mort de Monseigneur,
le Roy a acordé
à Madame la Dauphine, la
Nef, le Cadenas, le Bâton
de Maistre d'Hotel & la
Musique. Elle mangea pour
la premiere fois à son grand
Couvert comme Dauphine
le 8. Aoust, & elle fut servie
par Monsieur le Marquis de
Vilacerfson premier Maître
d'Hostel; & le 10. elle fut
servie aussi à son grand
Couvert par Mr de la Croix
son Maître d'Hostel. Il se
rendit à la bouche avec ses
Officiers, lava ses mains; le
Contrôlleur & le Gentilhomme
servant les lavetent
ensuite; l'Ecuyer ordinaire
de la Bouche luy presenta
une Assiettesurlaquelle il
y avoir des Mouillettes - do
pain; il en prit deux avec
lefquclles il toucha tous les
Mets les uns après les autres;
il en donna une à manger à
l'Ecuyer de la Bouche, ensuite
il prit son Baston des
mains de l'Hussier du Bu-f
reau qui l'y avoit apporté.
puis la marche commença
en cet ordre. Un Garde du
Corps du Roy ayant la
Carabine sur l'épaule; un
Huissier de Salle & un
Huissier du Bureau, Mr de
la Croix marchoit derriere
eux, ayant son Baston de
Maistre d'Hostel à la main.
Un Gentil
-
homme servant
& le Contrôlieur portant
chacun un Plat, l'Ecuyer de
la Bouche & les autres
Officiers de la Bouche en
portant aussî chacun un,
marchaient ensuite. Lors
qu'ilsfurent arrivez à la Salleoù
estoit le prest, Mr de la
Croix vit mettre tous les
Plats surlaTable, où un
Gentil-homme servant qui
étoit de Garde au prest, fit
un nouvel essai de chaque
Plat: & donna la Mouillette
dont il avoit fait l'éssai à
chacun de ceux qui avoient
porté les Plats, après quoy
Mr de la Croix les vit met--
tersurla Table par les Gentils-
hommes servants. ;
*i IIlallaen suite,ayant Tonv
Baston à la main,, avertir
Monseigneur le Dauphin;
<k Madame la Dauphine;
puis il revint à la Table ou
il attendit Monseigneur le
Dauphin. Dés qu'il parut
il mit son Chapeau & son
Baston entre les mains du
Chef de Gobelet, & presensa
à ce Prince une serviette
mouilléequiétoic
encre deux Assiettes d'or
pour se laver les mains; il
prit ensuite une autre serviette
mouilléeaussï cntre
deux Alliettes d'or qu'il
presenta de mesme à Madame
la Dauphine. Un
Gentilhomme servant presenta
une autre serviette
mouillée aussi entre deux
assiettes ,à Madame
,
qui
mangea pour la première
fois avec Madame la Dauphine
à son grand couvert
Alors Mr de la Croix
reprit son Bâton & son Chapeau
,&retourna à la bouche
precedé feulement d'un
Garde du Corps & des deux
Huissiers.L'essay du second
fcrvice ne se fit point à IfI
bouche; mais au prest où
citoit la Nef. Il se plaçaen- t
:-
suite au costédroit du Fauteuil
de Monseigneur le
Dauphinoùil restapendant
toutle repasayant toujours
son Bâton à la main; les
Genciihommes servants firentle
Service de même que
cchheezz le RRooyj.
-
Il y avoir à ce repas une
tres grande Assemblée de
Dames;il y en avoit treize
qui avoient le Tabouret
,
les autresestoient debour.
Monfcigneur le Dauphin&
Madame la Dauphine tinrent
ensuite un Cercle dé
Dames comme chez le Roy
aprèssonsoupé; Cérémonie
qui si fait pour les re'--
mercier.
dedivers endroits.
Onaappris par les Lettres
de Cadix du 10. Juillet r
que Mrl'Aigleaprès yavoir
amenépluseurs Prises
, erv
estoit party le quatre pour
allercroiser vers le Dérroit.
que le lendemain il avoit
attaquéune Fregate Hollandoise
de36. canons commandée
par le Capitaine
Jean Hopener
-, que lecombat
avoit duré plus de deux
heures, U qu'enfin cette
Fregate avoir esté coulée à
fond ;niais que Mr l'Aigle
y avoir été tué, alnllquc:
plusieurs Officiers & Soldats
de son équipage. Son Corps
a estéenterréà Malagaavec
tous les honneurs dûs à un
homme qui s'étoit distinguéen
plusieurs occasions
cependant le cours de cette
guerre.
Le 30, Juillet il parut à
la hauteur de Bayonne une
Escadre de11. Vaisseaux
de guerre Anglois revenant
de Lisbonne &: retournant
dans les Ports d'Angleterre.
Une heure aprèsquelle eut
fait voile une de nos Frégatesamena
deux Prises, dont
l'une estoit un Baftimenc-
Hollandois qui allait. à
Lisbonne chargé de Vins.
*
DesLettresde Lisbonne
du 17. Juin portent que le
Navire Nostra- Senora de
Torso, qui marquoit que
la Flotte de Pernambuco
avoitesté pris le 4. Avrilà
15. lieues du Tage par un
Vaisseau de guerre François
de l'Escadre de Mr du Casse
qui avoir mis l'équipage à
terre à rifle de Madere ;
queceNavire estoit chargé
de 450. caisses de Sucre,
de 400. rolles de Tabac,
de Cuirs, de bois de Bresit,
& de 40. mille Crufades
tant en argent monnayé
qu'en poudre d'or; que le
Vaisseau qui l'avoit pris,
selon le rapport de l'équipage
, estoit parti de Brest
avec fcpt ou huit autres
dont ilavoit estéseparé, &
qu'ildévoiealler à la Martinique.
Je n'ay pû vous parler
plutost de la mort de Don
Antonio Martin Alvarez
de Tolede & Beaumont,
Enriquez
,
de Rivera,Fernandez
)
Manrique, Duc
d'Albe, & de Huefcar
J Comte de Lerin, de Salvatierra,
&c. Marquis deCoria
, &c. Connestable &
Grand Chancellier de Navarre,
Sommellier de Corps
du Roy d'Espagne & Ton
Ambassadeur en France,
qui mourut icy le 28. May
en la 41.l'année de son âge.
Sa maladie a esté des j^lus
longues, &: elle ne luy a
jamaisservy de raison ny de
pretexte pour le dispenser
d'aucuns de ses devoirs, &
ce grand Ministre a toûjours
s-ofuotuernenuud'du'nueneen£ra5ie force
e le poids d'une Ambassade
aussi importante & aussï
laborieuse. Il y a succombé
à la fin, & la mort de
MonCeigneur a achevé de
l'accabler; l'interetvif&
fîneere qu'il y prenoit le fie
paroistreencore plus sensible
à cette perte qu'il ne
l'avoit paru à celle de Mr
le Connestable de Navarre
fonftls unique qui donnait
déjà de si grandes esperances,&
qu'il perdit nlalhcu..
reusement à sa 19eannée.
Comme toute la vie de
Mr le Duc d'Albe avoi-c
esté une préparation à la
mort on n'eut pas de peine
à l'y disposer. Sa résignationavoitesté
plus prompte
que le premier avis qu'oq
eut pû luy en donner. Quelques
heures avant sa mort
il fit prier un de nos, plu£
grands Ministres de vouloir
bienluy rendre encore une
visite,&de venir recevoir
ses derniers adieux. Cet
entretien fut touchant de
part & d'autre; lemourant
parla assezlong
-
temps de
choses importantes avec le
mêmeesprit,lamême force
& la même grandeur d'ame
quil avoit fait dans sa meilleure
santé. Enfinilsouhaita
de recevoir la Benediction
deMr le Cardinal de Noailles
Archevêquede Paris.
Son Eminence s'y transporta
sur l'heure.
Madame la Duchesse
d'Albe n'a pû avoir dans
une douleur aussi accablante
que Dieu pour consolation.
Elle se retira sur l'heureau
Valde Grace. Elle se
tient toujours dans cette
retraite si conforme à sa
situation. Elle a esté le modelle
des femmes mariées ;
elle l'est des veuves de son
rang.
LeRoyd'Espagne luy a
fait l'honneur de luy écrire
de sa main en langue EfpJ.¿
gnole la Lettre du monde
la plus consolante, La Reine
luyaécrit de même. S. NL
C.a joint aux honneurs
qu'elle a fait à cccccittuftre
veuve des liberalitez qui
honorent en elle lamémoire
du deffunt. Elle ;cil de la
grande Maison de Poncé de
Leon
,
fille de l'illustre Me
la Duchesse d'Aveiro
,
&
soeur de Mr le Duc d'Arcos
& de Mr le Duc de Banos
tous deux Granded'Espagne.
Mr le Duc d'Albe qui
n'arienoubliéen mouranc
a laissé par un écrit de sa
main le foin & la conduite
des Affaires d'Espagne en
France: à Mr Don Feliz-
Corncjo son Secrétaire
d'Ambassade. S. M. C. a
confirmé ce choix dans l'interim
jusqu'àce qu'il vienne
icy de sa part un nouvel
Ambassadeur. Le Portrait
en vers de Mr le Ducd'Albeestdansla
partie des Picces
Fugitives de ce moiscy.
Charlotte Armande d'Argouges
de Rannes épouse
de Guillaume Alexandre ,
Marquis de Vieuxpont
Lieutenant General des ar*.
mées du Roy
<
& Couverneur
de la Ville de Beauvais
& du Beauvoisis, mourut
le 28. Juin âgée de 36,.
ans. Elle estoit fille unique
de Nicolas d'Argouges
Marquis de Rannes, Lieutenant
General des Armées
du Roy, Colonel General
des Dragons
, & de Charlotte
de Beautru - Nogentqui
épousaen seconde nôces.
Jean
-
Baptisse Armand de
Rohan Prince de Montauban
,dont elle est veuve.
Mre N.Chabert Chevalier
de Saint Louis
)
Chef
d'Escadre des Armées Na-,
vales du Roy,fils du grand-
ChJbert)est mort à Toulon.
Ilavoit donné dans
toutes les occasions des
preuves de son courage &
de sa capacité. Il avoit ramené
du Sud une Flore d'argent
des plus riches qui
soient jamais venuës de
ces Mers. Il arriva heureusement
à Rochefort sur lafin
du mois de Mars de*
l'année 1709.aprés avoir
évité par son habileté quatre
Escadres des ennelllisr.
quil'attendoient sur sarouteen
quatre endroits differens.
Le Vaisseau du Roy
le Trident qu'il Commandoit
estle premier Vaisseau
de guerre qu'on ait vû à la
Rade de Lima depuis la découverte
de ce Continent
Marie Louis Chevalier,
Marquis de Sourdeilles,
Baron deFeissac, &c. Lieutenantde
Roy au Gouvernement
de Limosin & de
la Marche, est mort dans
son Chasteau de la Ganne
âgé de 44.ans. Ilaesté fort
regretté,&particulièrement
des Pauvres.
Il avoit épousé Marie fille
de Robert Marquis de Lignerac
Comte de Saint Chaînant
d'une des plusillustres
&de plus anciennes maisons
d'Auvergne.
Sa mere estoit de celle
des Vicomtes de Sedicre
A alliée à celles de Noailles9»
de Gimel, &c. & sa grande
mere estoit de celle d'Aubusson
la Feüillade.
Mr le Marquis de Sourdeilles
avoir d'abord pris le
party des Armes;mais la'
mort de son pere dont il
estoit filsunique, l'obligea
de quitter le Service. b
Catherine de Robeyre
3 épouse dYvesMarie dela
Bourdonnaye Seigneur de
Cotoyon
,
Maistre des Requestes
& Intendant à 0r.
leans,mourut aux eaux de
Bour bon le 24. Juin âgée
de 44. ans laissant posterité
Elle estoit fille de Mr de
Ribeyre Conseilier d'Etat,
&deCatherine Potier fills
de Mr de Novion premier
President.- Jean Guillaume Frison,
Prince de Nassau Stathouder
de Fiise., sur noyé le 14<
Juillet avec le Brigadier
WiJkeSc•
Wilkes. Il. sftoit parry de
l'Armée de Flandre pour
aller travailler à l'Affaire de
la successïon du feu Prince
dOrange qu'il avoir contre
l'Electeur de Brandebourg
qui estoit venu en Hollande
pour la terminer. Il s'embarqua
pour traverser le
passage de Moerdick,&
estanc demeuré dans son
Carosseàcause de la pluyc
avec le Brigadier Wilkes
uunnccoouuppddeevveenntt qui survint*,
renversa le ponton. On ne
trouva leurs corps que queL
ques jours après.
Ce Prince eltoïc hfe
d'Henry Casimir Prince de
Nassau & Stathouder de
Frise mort le15 Mars
1686. &d'Amelie fille de
Jean Georges Prince d'Anhalt
Dessau.
Ilestoit néle 4. Aoust;
1687.&avoirépousé le 16.
Avril 1709. Marie Louise
fille de Charles Landgrave
deHesseCassel,&deMarie
Amélie fille Jacques Duc de
Curlande. Il a laisse une
Princesse née au mois de
Septembre1710. & sa
veuve enceinte.
Les Etats Généraux ont
fait un accommodement
provisionnel entre l'Electeur
de Brandebourg &les
héritiers de ce Prince,qui ne
doit prejudicier en aucune
manière aux droits des Parties
; il porte que S.A. E.
jouira par provisionde la
Maisonde la vieille Cour à
la Haye,de la Maison du
Bois,dc HonslardiCK, de
Diercn& de quelquesTerres
qui valent six mille
florins de rente à quoy on
en ajoutera vingt
- quatre
mille pour faire la somme
de cinquante mille Horins
par an ; sur lesquels on en
retiendra dix mille pour
l'entretien de ces Maisons,
8c cela outre les biens donc
il joiiic déja; que la Princes.
se veuve, en qualité de Mere
& de Tutrice de son enfant
ou enfans
3
jouira de la
Maifoii de Loo; de la fomme
de cinquante mille florins
par an ,
qui fera prise
sur les biensde la fucceisson,
&unesomme decinquante
mille florinsune fois payée;
& que six mois après laccouchcment
de cette Prin
cess elle envoyera des Plénipotentiaires
pour termu
ner les pretentions de parc
& d'autre.
1
Madame la Duchesse de
Berry estant accouchée
avant terme le u. Juillet
d'une Princesse qui mourut
en même tem ps , on porta
son corps à SaintDenisle
13.Il y fut accompagné par
Mr la DacheffedeBeauvil
lier & par Me la Marquise
de Chastillon,& il fut inhumé
par Mr l'Evêque de
Séez premier Aumônier de
Monfcigncur le Duc de
Berry.
Charles Claude
,
Sire
& Comte de Breauté, Marquis
du Hotot
,
&c.Maistre
de la Garderobbe de S. A. R,
Philippe petitfils deFrance
Duc d'Orléans, mourut le xi. Juilleten sa 46.année,
Anne Geneviève Charr
rier épousede Charles Cesar
Le scalopier Maistre des
Requestes, & Intendant du
Commerce & de la Generalité
de Châlons,mourus
le14. Juillet.; Annele Maistre,épousede
Marc Anne Goiflard Seigneur
de Montsabert, Baron
de Toureil
)
&c. Conseiller
au Parlement
s mou- *
rut le 26. Juillet. i
MichelFrançois de Bethune
Comte de Charost mourut
le z6. Juillet dans sa
sisiemeannée.Ilestoit fils
d'Armand de Bethune Duc
de Charost& de Catherine
de Lamet sa sécondé femme.
I.(¡
Jean Baptiste Jacques
Ollier Marquis de Veneuil,
Seigneur de Preau Maistre
de la. Garderobbe de feue
S. A. R. Monsieur Frere
unique du Roy, mourut le
17. Juilletâgéde50. ans. Il
estoit Gouverneur deDomfont.
Henry Charles Arnauld
Comte de Pomponne,
mourut le 2.7.Juillet âgé
de 14.ans 7. mois. Ilestoit
fils de Nicolas Simon Arnaud
Marquis de Pomponne
, Sire Baron de Ferrieres,
Chambrois
,
Auquiville
Marqnis de Paloifeau
,
&c.
BrigadierdesArmées du
Roy; Lieutenant General
& Commandant pour Sa
Majeste aux Provinces de
l'isle de France & Soissonnois
; &de Confiance de
Harville Paloiseau.
Le Pere Jean de la Roche
, Prestre de l'Oratoire
fameux Predicateur, mourut
le 18Juittec.: -
François d'Anglure de
Bourlaymont, Docteur en
Theologie de la Faculté de
Paris, qui avoit été nommé
à l'Evêché de Pamiers
en 1681. qui s'en éroit démis
en 1685. sans avoir esté
Sacré, & qui fut nommé à
lors Abbé de Saint Florent
de Saumur, mourut le i-f.
Juillet. Il étoit fils de Nicolas
Marquis de Bourlaymont,
Gouverneur de Sesnay.
Gaspart- Claude Noler,
Docteur en Thologic de la
Faculté de Paris & Chanoi
ne de Nostre Dame, mourut
le premier Aoust âgé de j3.ans.
Mrle Cardinal de Noailles,
a donné son Canonicat
à Mr l'Abbé Vivant, son
Grand Vicaire& Penitentier
del'EglisedeParis,ci devant
.Curé de S.Leusson meriteest
connu de tout le monde..
Alsonce de. Bonne de
Crequi Duc de Lesdiguiéres,
Paire de France,mourut
le 5. Aoust âgé de 85,
ans. Son Corps a esté ports
aux Carmelitesde S. Denis
en France, où a esté inhi*.
méeAnne du Roure sa
mere, qui mourut le 18,
Février. 1686. &qui étoit
veuve de Charles Sire de"
Grequi & de Canapies, , Mestrede Camp du Regi:
ment des Gardes;.mort de
la blessure qu'il reçueau
siege de Chamberylanuitdu14.
au IJ.May 1630.
& qui étoit second fils de
Charles Sire de Crequi Duc
de Lesdiguiéres Maréchal
de France. Celuy qui vient
de mourir avoitépousé à
l'âge de 75. ans le u Septembre
1702. Gabrielle
Victoire de Rochechoüart
fille de Louis Duc de Vivonne
Pair &Maréchal de France
,
& d'Antoinette de
Mesmes, dont il n'a point
cû d'enfans.
Marie Anne Picques
épouse , de Loüis Gabriel
Portail
j
Chevalier Seigneur
de Fresnceu ,&au paravant
veuve de François Pajoc
Seigneur de Cordon,rnourut
le 6. Aoust âgée de quarante
-
iix ans, sans laisser
de postencé de ses deux alliances.
Florcnt de Marparaulr,
Marquis du même lieu
,
mourut le 7. Août.
Nicolle Miron, veuve
de DanielJacquinot
, Seigneur des Pressoirs
,
mourut le 9. Aoustâgée de
85. ans.
Claude le Pelletier
Conseillcr d'Etat ordinaire
; President Honoraire
du Parlement, Minifstr
d'Etat, cy- devant Prevost
des Marchands
,
Contrôlleur
General des Finances,
& sur-Intendant des postes
mourut le 10. Aoust en sa
8 1. année. Il y avoit déjà
long
- temps qu'ils'étoit
retiré du Monde ; & qu'il
ne s'ocupoit qu'à des oeeuvres
de Pieté., & particulièrement
à soulager les Pauvres.
1 Monsieur de Canaples,
ancien Commandant de la
Ville de Lyon dont on vient
de parler, avoir pris le nom
-
de Lesdiguiéres) & c'est luy
qui étoit le dernier de cec-
Ite Maison. Il avoir douze
mille livres de pension de
la Ville de Lyon; comme
6
Commandant, dont il s'en
estoit reservé neuf mille
i
lors qu'il se démit de ce
Commandement en faveur
de M' de Rochebonne en
luy laissant les trois autres
mille livres. Depuislamort
de M' de Canaples la penfion
de neuf mille livres
E
qu'ils'értit reservée sur
li.
celle de douze que fait la
Ville au Commandant ; a
cfté donnée,à Monsieur le
Duc de Villeroy.
Depuis la mort de Monseigneur,
le Roy a acordé
à Madame la Dauphine, la
Nef, le Cadenas, le Bâton
de Maistre d'Hotel & la
Musique. Elle mangea pour
la premiere fois à son grand
Couvert comme Dauphine
le 8. Aoust, & elle fut servie
par Monsieur le Marquis de
Vilacerfson premier Maître
d'Hostel; & le 10. elle fut
servie aussi à son grand
Couvert par Mr de la Croix
son Maître d'Hostel. Il se
rendit à la bouche avec ses
Officiers, lava ses mains; le
Contrôlleur & le Gentilhomme
servant les lavetent
ensuite; l'Ecuyer ordinaire
de la Bouche luy presenta
une Assiettesurlaquelle il
y avoir des Mouillettes - do
pain; il en prit deux avec
lefquclles il toucha tous les
Mets les uns après les autres;
il en donna une à manger à
l'Ecuyer de la Bouche, ensuite
il prit son Baston des
mains de l'Hussier du Bu-f
reau qui l'y avoit apporté.
puis la marche commença
en cet ordre. Un Garde du
Corps du Roy ayant la
Carabine sur l'épaule; un
Huissier de Salle & un
Huissier du Bureau, Mr de
la Croix marchoit derriere
eux, ayant son Baston de
Maistre d'Hostel à la main.
Un Gentil
-
homme servant
& le Contrôlieur portant
chacun un Plat, l'Ecuyer de
la Bouche & les autres
Officiers de la Bouche en
portant aussî chacun un,
marchaient ensuite. Lors
qu'ilsfurent arrivez à la Salleoù
estoit le prest, Mr de la
Croix vit mettre tous les
Plats surlaTable, où un
Gentil-homme servant qui
étoit de Garde au prest, fit
un nouvel essai de chaque
Plat: & donna la Mouillette
dont il avoit fait l'éssai à
chacun de ceux qui avoient
porté les Plats, après quoy
Mr de la Croix les vit met--
tersurla Table par les Gentils-
hommes servants. ;
*i IIlallaen suite,ayant Tonv
Baston à la main,, avertir
Monseigneur le Dauphin;
<k Madame la Dauphine;
puis il revint à la Table ou
il attendit Monseigneur le
Dauphin. Dés qu'il parut
il mit son Chapeau & son
Baston entre les mains du
Chef de Gobelet, & presensa
à ce Prince une serviette
mouilléequiétoic
encre deux Assiettes d'or
pour se laver les mains; il
prit ensuite une autre serviette
mouilléeaussï cntre
deux Alliettes d'or qu'il
presenta de mesme à Madame
la Dauphine. Un
Gentilhomme servant presenta
une autre serviette
mouillée aussi entre deux
assiettes ,à Madame
,
qui
mangea pour la première
fois avec Madame la Dauphine
à son grand couvert
Alors Mr de la Croix
reprit son Bâton & son Chapeau
,&retourna à la bouche
precedé feulement d'un
Garde du Corps & des deux
Huissiers.L'essay du second
fcrvice ne se fit point à IfI
bouche; mais au prest où
citoit la Nef. Il se plaçaen- t
:-
suite au costédroit du Fauteuil
de Monseigneur le
Dauphinoùil restapendant
toutle repasayant toujours
son Bâton à la main; les
Genciihommes servants firentle
Service de même que
cchheezz le RRooyj.
-
Il y avoir à ce repas une
tres grande Assemblée de
Dames;il y en avoit treize
qui avoient le Tabouret
,
les autresestoient debour.
Monfcigneur le Dauphin&
Madame la Dauphine tinrent
ensuite un Cercle dé
Dames comme chez le Roy
aprèssonsoupé; Cérémonie
qui si fait pour les re'--
mercier.
Fermer
Résumé : NOUVELLES de divers endroits.
Le texte relate divers événements militaires et décès notables. Le navire français 'L'Aigle' a coulé une frégate hollandaise après un combat de plus de deux heures, mais son capitaine a été tué. Le 30 juillet, une escadre anglaise de 11 vaisseaux a été aperçue près de Bayonne. Un navire français a capturé un bateau hollandais chargé de vins près de Lisbonne. Plusieurs personnalités ont également péri, dont le duc d'Albe, ambassadeur d'Espagne en France, décédé à l'âge de 41 ans après une longue maladie. Sa veuve s'est retirée au couvent du Val-de-Grâce. Le marquis de Vieuxpont, lieutenant général des armées du roi, est mort à l'âge de 36 ans. Le chevalier de Chabert, chef d'escadre, est décédé à Toulon après avoir ramené une riche cargaison d'argent. Le marquis de Sourdeilles, lieutenant du roi en Limousin, est mort à l'âge de 44 ans. Parmi les autres décès notables, on compte le prince de Nassau, stathouder de Frise, noyé avec le brigadier Wilkes. La duchesse de Berry a accouché prématurément d'une princesse qui est décédée peu après. Le texte mentionne également des événements et des transferts de responsabilités au sein de la cour. Un commandant avait réservé neuf mille livres, laissant trois mille livres à M. de Rochebonne après sa démission. Suite au décès de M. de Canaples, la pension de neuf mille livres a été transmise au Duc de Villeroy. Après la mort de Monseigneur, le roi a accordé à Madame la Dauphine divers privilèges, dont la Nef, le Cadenas, le Bâton de Maître d'Hôtel et la Musique. Elle a participé pour la première fois à un grand couvert le 8 août, servie par le Marquis de Vilacerf, et le 10 août par M. de la Croix, son Maître d'Hôtel. Ce dernier a suivi un protocole précis, incluant la présentation des mets et l'utilisation de mouillettes. Lors du repas, une grande assemblée de dames était présente, avec treize d'entre elles ayant le privilège du tabouret. Après le souper, Monseigneur le Dauphin et Madame la Dauphine ont tenu un cercle de dames pour remercier les invités.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
103
p. 23-48
MORTS.
Début :
Loüis François de Boufflers, Pair & Maréchal de France [...]
Mots clefs :
Roi, Maréchal, Régiment, Maison de Boufflers, Gouverneur, Comte, Armée, Province, Luxembourg, Allemagne, France, Seigneur, Paris, Ville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Loüis François de Bouf-
Hers) Pair & Maréchal de
France, Chevalier Ordres
du Roy & de la Toison
d'Or, Capitaine des Gardes
du Corps,cydevant Colonel
du Regiment des Gardes
Françoises, Grand Bailly ôô
Gouverneur hereduaire de
la Ville de Beauvais & du
Beauvoisis
,
Gouverneur &
LieutenantGeneral des Provinces
de Flandres & de
Haynault, Gouverneur particulier
& Souverain Bailly
des Villes,Citadelle&Châ.
tellenie de Lille de General
desArmées du Roy,mourut
à Fontainebleau le 22. )âgé de Ci. ans sepe
-
mois. Son Corps a este
apporté à Saint Paul où il a
estéinhumé Il estoit né le
dix Janvier 1644. &il commença
à porter les Armes en
qualité de Cadet, dans le
Regiment
Regiment des Gardes o en
1662.. En 1663. &1664.,
il le trouva aux expéditions
de Marsal &deGigery. En
1 666. il fut fait Sous Lieutenant
dans le mêmeRégiment,
& il se distingua l'année
suivante au Sièges de
Tournay
,
de Douay
,
de
Lille ,&de pluficurs autres
Places. En 1668. il servit
d Aide Major au Regiment
des Gardes en 1669 il fut
fait Colonel du Regiment
Royal de Dragons, & l'annéesuivante
il Cervi[:'là: la
teste de ce Regiment à la
Conqueste de la Lorraine
fous Mr le Maréchal de
Crequy. A la mort de Mr
le Comte de Boufflers son
frere aine
,
il eut la Charge
- de Lieutenant General de la
Province de l'Isle de France,
& celle de grand Bailly de
Beauvais donc ce Comte é- toit pourvû. Il servit dans la
guerre de Hollande fous Mr
de Turenne & fous Mr le
Maréchal de Luxembourg
, s'y distingua en plusieurs
occasions, & entrautres au
Combat deWoerden où il
fut bleuet passa en AHeWr
gne sur la fin de l'année
1673. ilfutblessé en1674.
à la Batailled'Ensheim. En
1675.il fut fait Brigadier
de Dragons,&soutint les
efforts des Ennemis à la teste
de l'arriere Garde de l'Armée
lors qu'elle se retira
aprés la mort de Mr de
Turenne. En 1676.ilservit
en Allemagne fous Mr le
Maréchal de Luxembourg.
En 1677. il fut fait Maréchal
de Camp&servit fous
Mr le Maréchal deCrequy.
En 1678. il se trouva aux
Combats de Rhinsfeld ,dç
Seckaigen,6id
bourg, & suc pourvû la
même année de la Charge
de Colonel general de Dragons.
Ilalla l'annéesuivante
en Dauphiné avec un corps
d'armée, & en 1681. il prit
possession de Casal, & la
mêmeannéeilfut faitLieutenant
general. En J68z.
il marcha avec un corps
d'armée vers les Pyrenées
pour obliger la Ville de Fontarabie
defaireauRoy satisfaébon
que Sa Majesté luy
- demandoit.En1683. ilrejpafla
enFlandre ou il servit
sousMr le Miréchal d'Humieres.
En 1684. aprés la
reduction de Luxembourg
il campa surl' Escautavecun
corps de troupes jusques à
laconclusion de la Trêve.
En1685.il passaàBayonne,
& de là dans la Guyenne
pour y commander en
Chef En 1686. il eut le
Gouvernement de la Ville
& Province de Luxembourg - &du Comté de Chini. En
1687.il fut pourvû de celuy
de Lorraine &de la Province
de la Sarre & du Commandement
en Chef des
trois Evêchez & de Sedan,
En 1688. il Commanda
l'Armée d' Allemagne en Chef, prit Keiserloutre
Krutznac J'
,
Worms
,
Oppeinl-
ieini reduisit tout le
Palatinat à l'obeissance du
Roy,& fitentrer des Troupes
dans Mayence. Cette
même année Sa Majesté
l'honora du Collier de ses
Ordres. Il fit plusieurs autres
expeditions les deux
années suivantes
,
& Commanda
l'Armée de la Motets
le. En 1690. il eut lecommandement
en Chef du
Paysd'entre Sambre & la
Mer. Enr6sn.il fut blessé
au Siege de Mons, bombarda
la Ville de Liége ,& fut
fait Colonel des Gardes
Françoises. En 1691. il
investit la Ville de Namur
s'opposa t au Prince d'Orangequi
voulut secourircette
place, se distingua à la
BailledeSteinkerke
,
bombarda
Charleroy & reprit
Furnes que les Ennemis
avoient fortifié. Au commencement
du mois deMars
1693. le Roy l'honora du
Baston deMaréchal de France
,
& de l'Ordre de Saint
Loüis au mois d'Avril suivant.
Il servit cette même
annéeen Allemagne fous
Monseigneur le Dauphin,
& en Flandres l'année suivante
où il fut fait Gouverneur
& Lieutenant general
decette Province & du
Pays conquis. En 1695. il
deffendit la Ville de Namur
pendant plus de deux mois
assi'gée par le Prince d'Orange,
autte sir conduire
à Mastrick, ouil resta15.
jours. A son retour le Roy
érigea sa tetre de Cagny en
Duché fous le nom de Boufflers
en 1695.Il Commanda
l'Armée: du Roy enrre
Sambre& Meuse en 1696.
& en 1697.Le 4. Septembre
1701. il fit élever dans son
Chasteau de Boufflers en
Beauvoisis, la Statuëéquestre
du Roy, la même année
il eut ordre de se re-ndre à Bruxelles pour commander
dans tous les Pays Bas
Espagnols conjointement
avec Mr le Marquis de
Bedmar. En1702.il servit
fous Monseisneur le Duc
de Bourgogne. En 1703. il
commandal'Arméedu Roy
en Flandreconjointement
avec Mr le Maréchal de
Villeroy,& dessit les Hollandois
avec Mrle Marquis
de Bedmar
, au combat
d'Eckeren
; ce sur pour le
recompenser de cette action
que le Roy d'Espagne luy
envoya l'Ordre de la Toison
d'or. Cette même année
le Roy le fit Capitaine
des Gardes du Corps, & il
se démit de celle deColonel
des Gardes Françoises. En
1708. ildeffendit la Ville,
& la Citadelle de Lille d'une
maniere qui luy fit beaucoup
d'honneur, & ce qui
luy fit meriter la dignité de
Pair de France que le Roy
luy donna par Lettres Patentes
registrées le 1 9.
Mars1709. S. M.luy accordaaussi
les grandes entrées
de premier Gentilhomme
de la Chambre,& la survivance
du Gouvernement
de Flandre pour Mr le
Comte de Boufflerssonfils
aîné. La derniere a£tionou
feu Mr le Maréchal de
Boufflers s'est diliinguéa
esté la Bataille de Mdlplaquet
,
où il commandoic
l'aile droire ; il y renver sa
tour ce qui s'opposa à luy ;
mais Mr le Maréchal de
Villars qui commandoic
Jt:e gauch e ayant elle
blesse dangereusement
,
&
ayant en plusieurs de les Of.,
ficiers generaux tuez ,
Mr
le Maréchal de BoufH:rs,
soutintencore long temps
les efforts des ennemis
nonosbtant leur grande fuperiorité,
jusqu'à ce qu'il
jugeait à propos de faire sa
retraitequ'il fit en si bon
ordre que les ennemis n'ose
rent le suivre.
-
La Maison de Boufflers
est des plus anciennes de la
Province de Picardie. Elle
a pris son nom de la Terre
de Boufflers qui est dans le
Ponthieu, & qui a été possedéefans
interruption depuis
1200 ans jusqu'àcejour par
ceux de cette Maison.
JeanBaptisteleFévre de
la Barre, Commandeur, PLC.
vost & Mairre des Ceremonies
de l'Ordre Royal, Militaire
ez Hôpitalier de N0
tre-Damedu Mont Carmel
& deS. Lazare de Jerusslem,
mourut le 17. Aoust âgé de
71. ans. Antoine le Févre
,
Seigneur de la Barre Conseillerau
Parlement; son pere
avoit esté Prevost des Marchands.
Marie de Ligny, qui avoit
épouséle 1 3 Janvier 1677.
Antoine Egon, Prince de
Furstemberg mourut à Paris
le
1 8.Aoust âgé de 55.ans.
EllelaissaN.de Furstemberg
qui épousa le
1 3. Mars
1704. N.. Comte de Lannoy,
& Marie Loüise Maunce,
quiépousa le 10. Janvier
1708. Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay.
Jean Guillemin, Seigneur
de Courchamp,Maistre
des Requestes, mourut le
18. Aoust. Il avoit épouse
Marthe-Clemence de Bailleul
fille & soeeur de Picfi"
dents au Par lement,
Jean Phelypeaux, Conseiller
d'Erat Ordinaire, cidevant
Intendant de Paris,
mourut le 19. Aoust âgé de
6S ans. Il étoit frere de Mr
le Chancclhcjr.
Le P. Charlesde RocllC"
blanche
,
Cordelier
,
Doctenr
de Soi bonne, L(d. ur
en Theologie& ancien Gardien
des Cordelters de Paris
y mourut le 17. Août en sa
6 7 année & en sa 5 o. de
Religion en reputation
d'une grane verru.
Anne
-
Elisabeth
-
David
de Vaux, épouze de François
Joseph de Sevré,Conseiller
au Parlement, mourut le 11.
Aoust âgée de 3 Y. ans.
Marie- Anne- Charlote de
Bourbon,Demoiselle d'Estouteville,
fille de feu Louis
Henry legitimé deBourbon,
Prince de Neufchastel ert
Suisse, & d'Angelique Cunegonde
de Montmorency-
Luxembourg
,
qui étoitnée
le
2. 6. Septembre 1 70 1.
mourut le 23.Aoust. Elle
laisse pour heritiere sa soeur
unique, épouse de Mr le
Duc de Luines.
JeanAubery
,
Marquis de
Vatan
y
Baron de Serricres
&c. Lieutenant de Roy au
Gouvernement d'Orleanois
& Blaisois, mourut le 28.
Aoust âgéde55.ans. Illaisse
des enfans de N. de Bailleut,
soeur de MC de Courchamp
dont on vient de parler.
Elisabeth Sophie Cheron,
de l'Academie Royale de
Peinture & Seul pture, & de
celle des Ricovrati de Padouë,
épouse de Mr le Gay,
Ingénieur ordin aire duRoy,
mourut le 4. Septembre.
Marie - Madelaine du
Moncel de Martinrast, veuve
de Georges de Scudery
,
Gouverneur de N. Dame de
la Garde, mourut le 6. Septembre
,
âgé de 90. ans. J.:rofme de Sainte Beuve,
Prieur de S Jean de Moncoriolo
, mourut aussi le 6.
Septembre. Il étoit frere de
feu Mr de S. Beuve, Docteur
de Sorbonne
,
& fort
connu de tous lesSçavans.
Marie du Clos, mourut
à Falaise
,
sur la fin du
mois d'Aoust dans sa centneuviéme
année.
Henry Colbert de Maulevrier
,Chevalier de Malthe,
Lieutenant General des
Armées du Roy,mourut à
Cambray le 15.Aoust âgé
de 34 ans. Il y avoir17 ans
qu'il servoit avec cette francjiç,
yalc fitnalurejle au1
sang des Colberts. Il fut
blessé dangereusement i en 7 1695. au siege de Namur,
où Mr le Marquis de Maulevrier
son frere aîné fut
tué. Le Roy luy donna son
Regiment, qui suc envoyé
en Italie en 170 1. où il son:
signalétantque la guerre y
a duré. Il passa ensuite en
Espagne où il servit fous
Monsieur le Ducd'Or leans;
il se distingua particulierement
au siege de Lcrida. Il
a exercé la Charged'Inspecteur
general d'Infanterie
pendant sixannéesavectougc
l'exactitude & la probité
que demande cet employé
Aussi Mr le Chevalier de
Maulevrier possedoit il toutes
les qualitez du plus excellent
Officier general & celles
du plus parfait honnestehomme
Ilest generalement
regretté des gens de guetre
& de tous ceux qui le connoissoient.
Il estoit fils de
feu Mr le Comte de Maulevrier
,
Lieutenant general o des Armées du Roy ,Chelier
de se, Ordres, Gouverneur
de Tournay
)
frere de
feu MrColbert.
Guillaume de Bautru ,, Comte de Serrant, ci- devant
Chancelier de feuëSon
A. R. Monsieur, Frere unique
du Roy,estmort à Serrant
en Anjou, âgé de 9y.
ans. Il estoit filsdeGuillaume
Bautru, Introducteur
des Ambassadeurs, Envoyé
du Royen diverses Cours,
& de l'Academie Françoise.
Mylord Jean Caryll, Baron
de Dunford en Angleterre,
Ministre & Secretaire
d'Etat du Roy de la grande
Bretagne
,
&Secretaire des
Commandemens de la Reine,
est mort à S. Germain
en Laye âgé de 94. ans. Il
s'estoit. toujoursdistingué
par sa pieté, par sa capacité,
par son attachement à fOQ
legitime Souverain, & par
sa charité envers les Pauvres.
Anne GeneviéveMartineau
épouse de François-
Fcrrand
,
Seigneur de Villemilan
,Maistre des Requêtes
&. Intendant en Bretagne,
mourut le 15. Septembre
âgée de 4 5. ans,laissant
unefille unique.
Marie-Reinede Monc.
chal, veuve de Charles- Honoré
Barentin, Seigneur
d'Hardivillers,&c.Maistre
des Requestes
, mourut le
16. Septembre âgée de 27
ans, laissant posterité.
Loüis François de Bouf-
Hers) Pair & Maréchal de
France, Chevalier Ordres
du Roy & de la Toison
d'Or, Capitaine des Gardes
du Corps,cydevant Colonel
du Regiment des Gardes
Françoises, Grand Bailly ôô
Gouverneur hereduaire de
la Ville de Beauvais & du
Beauvoisis
,
Gouverneur &
LieutenantGeneral des Provinces
de Flandres & de
Haynault, Gouverneur particulier
& Souverain Bailly
des Villes,Citadelle&Châ.
tellenie de Lille de General
desArmées du Roy,mourut
à Fontainebleau le 22. )âgé de Ci. ans sepe
-
mois. Son Corps a este
apporté à Saint Paul où il a
estéinhumé Il estoit né le
dix Janvier 1644. &il commença
à porter les Armes en
qualité de Cadet, dans le
Regiment
Regiment des Gardes o en
1662.. En 1663. &1664.,
il le trouva aux expéditions
de Marsal &deGigery. En
1 666. il fut fait Sous Lieutenant
dans le mêmeRégiment,
& il se distingua l'année
suivante au Sièges de
Tournay
,
de Douay
,
de
Lille ,&de pluficurs autres
Places. En 1668. il servit
d Aide Major au Regiment
des Gardes en 1669 il fut
fait Colonel du Regiment
Royal de Dragons, & l'annéesuivante
il Cervi[:'là: la
teste de ce Regiment à la
Conqueste de la Lorraine
fous Mr le Maréchal de
Crequy. A la mort de Mr
le Comte de Boufflers son
frere aine
,
il eut la Charge
- de Lieutenant General de la
Province de l'Isle de France,
& celle de grand Bailly de
Beauvais donc ce Comte é- toit pourvû. Il servit dans la
guerre de Hollande fous Mr
de Turenne & fous Mr le
Maréchal de Luxembourg
, s'y distingua en plusieurs
occasions, & entrautres au
Combat deWoerden où il
fut bleuet passa en AHeWr
gne sur la fin de l'année
1673. ilfutblessé en1674.
à la Batailled'Ensheim. En
1675.il fut fait Brigadier
de Dragons,&soutint les
efforts des Ennemis à la teste
de l'arriere Garde de l'Armée
lors qu'elle se retira
aprés la mort de Mr de
Turenne. En 1676.ilservit
en Allemagne fous Mr le
Maréchal de Luxembourg.
En 1677. il fut fait Maréchal
de Camp&servit fous
Mr le Maréchal deCrequy.
En 1678. il se trouva aux
Combats de Rhinsfeld ,dç
Seckaigen,6id
bourg, & suc pourvû la
même année de la Charge
de Colonel general de Dragons.
Ilalla l'annéesuivante
en Dauphiné avec un corps
d'armée, & en 1681. il prit
possession de Casal, & la
mêmeannéeilfut faitLieutenant
general. En J68z.
il marcha avec un corps
d'armée vers les Pyrenées
pour obliger la Ville de Fontarabie
defaireauRoy satisfaébon
que Sa Majesté luy
- demandoit.En1683. ilrejpafla
enFlandre ou il servit
sousMr le Miréchal d'Humieres.
En 1684. aprés la
reduction de Luxembourg
il campa surl' Escautavecun
corps de troupes jusques à
laconclusion de la Trêve.
En1685.il passaàBayonne,
& de là dans la Guyenne
pour y commander en
Chef En 1686. il eut le
Gouvernement de la Ville
& Province de Luxembourg - &du Comté de Chini. En
1687.il fut pourvû de celuy
de Lorraine &de la Province
de la Sarre & du Commandement
en Chef des
trois Evêchez & de Sedan,
En 1688. il Commanda
l'Armée d' Allemagne en Chef, prit Keiserloutre
Krutznac J'
,
Worms
,
Oppeinl-
ieini reduisit tout le
Palatinat à l'obeissance du
Roy,& fitentrer des Troupes
dans Mayence. Cette
même année Sa Majesté
l'honora du Collier de ses
Ordres. Il fit plusieurs autres
expeditions les deux
années suivantes
,
& Commanda
l'Armée de la Motets
le. En 1690. il eut lecommandement
en Chef du
Paysd'entre Sambre & la
Mer. Enr6sn.il fut blessé
au Siege de Mons, bombarda
la Ville de Liége ,& fut
fait Colonel des Gardes
Françoises. En 1691. il
investit la Ville de Namur
s'opposa t au Prince d'Orangequi
voulut secourircette
place, se distingua à la
BailledeSteinkerke
,
bombarda
Charleroy & reprit
Furnes que les Ennemis
avoient fortifié. Au commencement
du mois deMars
1693. le Roy l'honora du
Baston deMaréchal de France
,
& de l'Ordre de Saint
Loüis au mois d'Avril suivant.
Il servit cette même
annéeen Allemagne fous
Monseigneur le Dauphin,
& en Flandres l'année suivante
où il fut fait Gouverneur
& Lieutenant general
decette Province & du
Pays conquis. En 1695. il
deffendit la Ville de Namur
pendant plus de deux mois
assi'gée par le Prince d'Orange,
autte sir conduire
à Mastrick, ouil resta15.
jours. A son retour le Roy
érigea sa tetre de Cagny en
Duché fous le nom de Boufflers
en 1695.Il Commanda
l'Armée: du Roy enrre
Sambre& Meuse en 1696.
& en 1697.Le 4. Septembre
1701. il fit élever dans son
Chasteau de Boufflers en
Beauvoisis, la Statuëéquestre
du Roy, la même année
il eut ordre de se re-ndre à Bruxelles pour commander
dans tous les Pays Bas
Espagnols conjointement
avec Mr le Marquis de
Bedmar. En1702.il servit
fous Monseisneur le Duc
de Bourgogne. En 1703. il
commandal'Arméedu Roy
en Flandreconjointement
avec Mr le Maréchal de
Villeroy,& dessit les Hollandois
avec Mrle Marquis
de Bedmar
, au combat
d'Eckeren
; ce sur pour le
recompenser de cette action
que le Roy d'Espagne luy
envoya l'Ordre de la Toison
d'or. Cette même année
le Roy le fit Capitaine
des Gardes du Corps, & il
se démit de celle deColonel
des Gardes Françoises. En
1708. ildeffendit la Ville,
& la Citadelle de Lille d'une
maniere qui luy fit beaucoup
d'honneur, & ce qui
luy fit meriter la dignité de
Pair de France que le Roy
luy donna par Lettres Patentes
registrées le 1 9.
Mars1709. S. M.luy accordaaussi
les grandes entrées
de premier Gentilhomme
de la Chambre,& la survivance
du Gouvernement
de Flandre pour Mr le
Comte de Boufflerssonfils
aîné. La derniere a£tionou
feu Mr le Maréchal de
Boufflers s'est diliinguéa
esté la Bataille de Mdlplaquet
,
où il commandoic
l'aile droire ; il y renver sa
tour ce qui s'opposa à luy ;
mais Mr le Maréchal de
Villars qui commandoic
Jt:e gauch e ayant elle
blesse dangereusement
,
&
ayant en plusieurs de les Of.,
ficiers generaux tuez ,
Mr
le Maréchal de BoufH:rs,
soutintencore long temps
les efforts des ennemis
nonosbtant leur grande fuperiorité,
jusqu'à ce qu'il
jugeait à propos de faire sa
retraitequ'il fit en si bon
ordre que les ennemis n'ose
rent le suivre.
-
La Maison de Boufflers
est des plus anciennes de la
Province de Picardie. Elle
a pris son nom de la Terre
de Boufflers qui est dans le
Ponthieu, & qui a été possedéefans
interruption depuis
1200 ans jusqu'àcejour par
ceux de cette Maison.
JeanBaptisteleFévre de
la Barre, Commandeur, PLC.
vost & Mairre des Ceremonies
de l'Ordre Royal, Militaire
ez Hôpitalier de N0
tre-Damedu Mont Carmel
& deS. Lazare de Jerusslem,
mourut le 17. Aoust âgé de
71. ans. Antoine le Févre
,
Seigneur de la Barre Conseillerau
Parlement; son pere
avoit esté Prevost des Marchands.
Marie de Ligny, qui avoit
épouséle 1 3 Janvier 1677.
Antoine Egon, Prince de
Furstemberg mourut à Paris
le
1 8.Aoust âgé de 55.ans.
EllelaissaN.de Furstemberg
qui épousa le
1 3. Mars
1704. N.. Comte de Lannoy,
& Marie Loüise Maunce,
quiépousa le 10. Janvier
1708. Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay.
Jean Guillemin, Seigneur
de Courchamp,Maistre
des Requestes, mourut le
18. Aoust. Il avoit épouse
Marthe-Clemence de Bailleul
fille & soeeur de Picfi"
dents au Par lement,
Jean Phelypeaux, Conseiller
d'Erat Ordinaire, cidevant
Intendant de Paris,
mourut le 19. Aoust âgé de
6S ans. Il étoit frere de Mr
le Chancclhcjr.
Le P. Charlesde RocllC"
blanche
,
Cordelier
,
Doctenr
de Soi bonne, L(d. ur
en Theologie& ancien Gardien
des Cordelters de Paris
y mourut le 17. Août en sa
6 7 année & en sa 5 o. de
Religion en reputation
d'une grane verru.
Anne
-
Elisabeth
-
David
de Vaux, épouze de François
Joseph de Sevré,Conseiller
au Parlement, mourut le 11.
Aoust âgée de 3 Y. ans.
Marie- Anne- Charlote de
Bourbon,Demoiselle d'Estouteville,
fille de feu Louis
Henry legitimé deBourbon,
Prince de Neufchastel ert
Suisse, & d'Angelique Cunegonde
de Montmorency-
Luxembourg
,
qui étoitnée
le
2. 6. Septembre 1 70 1.
mourut le 23.Aoust. Elle
laisse pour heritiere sa soeur
unique, épouse de Mr le
Duc de Luines.
JeanAubery
,
Marquis de
Vatan
y
Baron de Serricres
&c. Lieutenant de Roy au
Gouvernement d'Orleanois
& Blaisois, mourut le 28.
Aoust âgéde55.ans. Illaisse
des enfans de N. de Bailleut,
soeur de MC de Courchamp
dont on vient de parler.
Elisabeth Sophie Cheron,
de l'Academie Royale de
Peinture & Seul pture, & de
celle des Ricovrati de Padouë,
épouse de Mr le Gay,
Ingénieur ordin aire duRoy,
mourut le 4. Septembre.
Marie - Madelaine du
Moncel de Martinrast, veuve
de Georges de Scudery
,
Gouverneur de N. Dame de
la Garde, mourut le 6. Septembre
,
âgé de 90. ans. J.:rofme de Sainte Beuve,
Prieur de S Jean de Moncoriolo
, mourut aussi le 6.
Septembre. Il étoit frere de
feu Mr de S. Beuve, Docteur
de Sorbonne
,
& fort
connu de tous lesSçavans.
Marie du Clos, mourut
à Falaise
,
sur la fin du
mois d'Aoust dans sa centneuviéme
année.
Henry Colbert de Maulevrier
,Chevalier de Malthe,
Lieutenant General des
Armées du Roy,mourut à
Cambray le 15.Aoust âgé
de 34 ans. Il y avoir17 ans
qu'il servoit avec cette francjiç,
yalc fitnalurejle au1
sang des Colberts. Il fut
blessé dangereusement i en 7 1695. au siege de Namur,
où Mr le Marquis de Maulevrier
son frere aîné fut
tué. Le Roy luy donna son
Regiment, qui suc envoyé
en Italie en 170 1. où il son:
signalétantque la guerre y
a duré. Il passa ensuite en
Espagne où il servit fous
Monsieur le Ducd'Or leans;
il se distingua particulierement
au siege de Lcrida. Il
a exercé la Charged'Inspecteur
general d'Infanterie
pendant sixannéesavectougc
l'exactitude & la probité
que demande cet employé
Aussi Mr le Chevalier de
Maulevrier possedoit il toutes
les qualitez du plus excellent
Officier general & celles
du plus parfait honnestehomme
Ilest generalement
regretté des gens de guetre
& de tous ceux qui le connoissoient.
Il estoit fils de
feu Mr le Comte de Maulevrier
,
Lieutenant general o des Armées du Roy ,Chelier
de se, Ordres, Gouverneur
de Tournay
)
frere de
feu MrColbert.
Guillaume de Bautru ,, Comte de Serrant, ci- devant
Chancelier de feuëSon
A. R. Monsieur, Frere unique
du Roy,estmort à Serrant
en Anjou, âgé de 9y.
ans. Il estoit filsdeGuillaume
Bautru, Introducteur
des Ambassadeurs, Envoyé
du Royen diverses Cours,
& de l'Academie Françoise.
Mylord Jean Caryll, Baron
de Dunford en Angleterre,
Ministre & Secretaire
d'Etat du Roy de la grande
Bretagne
,
&Secretaire des
Commandemens de la Reine,
est mort à S. Germain
en Laye âgé de 94. ans. Il
s'estoit. toujoursdistingué
par sa pieté, par sa capacité,
par son attachement à fOQ
legitime Souverain, & par
sa charité envers les Pauvres.
Anne GeneviéveMartineau
épouse de François-
Fcrrand
,
Seigneur de Villemilan
,Maistre des Requêtes
&. Intendant en Bretagne,
mourut le 15. Septembre
âgée de 4 5. ans,laissant
unefille unique.
Marie-Reinede Monc.
chal, veuve de Charles- Honoré
Barentin, Seigneur
d'Hardivillers,&c.Maistre
des Requestes
, mourut le
16. Septembre âgée de 27
ans, laissant posterité.
Fermer
Résumé : MORTS.
Louis François de Boufflers, Pair et Maréchal de France, naquit le 10 janvier 1644. Il débuta sa carrière militaire en 1662 au sein du Régiment des Gardes Françaises et se distingua lors des sièges de Tournay, Douay et Lille en 1667. En 1668, il fut nommé Aide-Major et, en 1669, Colonel du Régiment Royal de Dragons. Il servit sous divers maréchaux, tels que Turenne et Luxembourg, et fut blessé à plusieurs reprises, notamment à la bataille d'Ensheim en 1674. Sa carrière ascensionnelle se poursuivit avec les promotions de Brigadier de Dragons en 1675, Maréchal de Camp en 1677 et Lieutenant Général en 1681. Il participa à de nombreuses campagnes en Allemagne, Flandre et Dauphiné. En 1690, il reçut le commandement en chef du Pays d'entre Sambre et Meuse et fut promu Maréchal de France en 1693. Il continua de servir dans diverses provinces et fut récompensé par le roi d'Espagne avec l'Ordre de la Toison d'Or en 1703. En 1708, il défendit Lille avec honneur et reçut la dignité de Pair de France en 1709. Sa dernière action notable fut la bataille de Malplaquet en 1709, où il commanda l'aile droite. La Maison de Boufflers est l'une des plus anciennes de Picardie, possédant la Terre de Boufflers depuis 1200 ans. Le texte mentionne également le décès de plusieurs autres personnalités, dont Jean-Baptiste Le Fèvre de la Barre, Antoine Le Fèvre, Antoine Egon, Prince de Furstemberg, et plusieurs autres nobles et ecclésiastiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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104
p. 53-61
« Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Début :
Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Abbé, Majesté, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Sa Majesté donna I)Abbaye
de S. Florent lez Saumur
, vacante par la mort
de Mr l'Abbé de Bourlaimontj
à Françoisde Berton
de Crillon Evesque de Vence.
Cette Abbaye est de
l'Ordre de S. Benoist, &
dans le Diocese d'Angers,
quoy qu'elle ne se dise d'aucun
Diocese. On l'appelle
Saint Florent, lez Saumur,
parce qu'elle est ficuée proche
de la Ville de Saumur,
& pour la distinguer d'une
autre Abbaye du même
nom qui est dans la Ville,
& qu'on nomme Saint Florent
le Vieux.
Saint Florent, natif de
Poitou, estoit Prestre, Disciple
de S. Martin. Aprés
la mort de son Maistre il
se retira dans un caverne de
la montagne de Glonne ou
Glan sur la rive de la Loire,
dans le. Diocese d'Angers
du costédeceluy de Nantes,&
il y finit ses jours. On
fit de son Hermitag-c. vers la
fin du septiéme siecle une
Abbaye qui subsiste encore
aussi fous le nom de Saint
FlorentleVieux. CerteAbbaye
ayant esté pillée & brûlée
par les Normans, Thibault
Comte de Blois en fit
rebastir une autre dans le
Chasteau de Saumur, où
l'on déposa les Reliques de
S. Florent, ce qui donna
encore le nojD à cette Ab,..
baye,qui fut détruite avec
le Chasteau l'an 1025. Quatreou
cinq ans après on en
bastit une nouvelle prés de
la Ville vers le Couchant,
sur la petite riviere de
Thoué qui va se décharger
de là dans la Loire, & c'est
celle que Ion nomme Saint
Florent lez Saumur.
Celle de la Creste - a esté
donnée à Antoine Charpin
de Gennetines, Evêque de
Limoges;elle vacquoit aussi
par la mort de Mr l'Abbé
de Bourlaimont. Cette Abbayeest
de l'Ordre de Cie..
teaux , au Diocese de Langres
,& ficuée dans le Bourg
de la Creste sur lariviere de
Regnon dans le Bassignyen
Champagne à trois lieuës
de Chaumont du costé de
l'Orient. Elle fut fondée le
30. Juin iiii.&clleeflfil.-.
le de Morimond. Saint Bernard
en parle dans la Lettre
346-
Celle de Montiers Ramey
, ou de Montieramey
)
vacante par la mort deMr
de Beaumanoir Evesque de
Rennes, à Pierre de Pardaillan
de Gondrin, Chanoine
del'Eglise de Paris, & fils
de Mr le Duc d'Antin. Elle
estde l'Ordre de S. Benoist,
au Diocese de Troyesen
Champagne, & ficuée à
quatre lieuës de laVille de
cenom,sur leruisseau de
Barse. Cette Abbaye fut
fondéel'an 837.sousLouis
leDebonnaire par le Prestre
Adremar ou ArrerJlàrJdont
rite porta le nom pendant
quelque temps, comme on
le voit par ces mots latins
MenasteriumAmmarense ou
Monasterium Adremari. Le
Corps de Saint Victor
,
dit
SaintVictre d'Aicis
3
sur Aube
en Champagne
,
fut en*
terré dans sa Cellule de Saturniac,
à trois petites lieuës
de cette Ville. Il fut transportédepuis
dans le Monastcre
du Manoir de Carbon
appelle Montier Ramey
,
&
ce fut ce qui donna occasion
de choisir ce Saint pour
Patron du lieu.
Celle de Tulley
, vacante
par la mortd'Estienne de
Rollée de Pallieres
3
à Mr
l'Abbé Trudaine. Elle est
de l'Ordre deCisteaux
,
&
dans le Diocese de Langres.
Celie de Laumosne, ou
du Petit-Cisteaux
, vacance
par lamort de Mr l'Abbé
du Pré, à Mr l Abbé Martineau
de Prince. Elle ert de
l'Ordre de Cisteaux, & dans
le Diocese de Chartres.
Celle de Bonnevaux,
vacante par la démission
d'Henri Augustin lePilleur,
nomméàl'Evêché de Saintes,
àMr l'Abbé Carpinel.
Elleest del'Ordre de Cisteaux
, dans le Diocese de
Vienne; & elle sur fondée
par le Pape Calixte II.
Celle de laVernuce,vacante
par la mort de Mr
l'Abbé Bossard, à Mr
l'Abbé Berjavel. Elle est
de l'Ordre deSaine Augustin
, & dans le Diocese de
Bourges.
Celle de S. Loup, qui est à
la Presentation de Monsieur
le Duc d'Orléans, à Me de
Chastillon. Elleestdel'Ordre
Cisteaux,&dans le Diocese
d'Orleans,àun quart
de lieuë de la Ville de ce
nom. Cette Abbaye estoit
vaccante par la mort de
Louise-Charlotte de Char.
tillon.
de S. Florent lez Saumur
, vacante par la mort
de Mr l'Abbé de Bourlaimontj
à Françoisde Berton
de Crillon Evesque de Vence.
Cette Abbaye est de
l'Ordre de S. Benoist, &
dans le Diocese d'Angers,
quoy qu'elle ne se dise d'aucun
Diocese. On l'appelle
Saint Florent, lez Saumur,
parce qu'elle est ficuée proche
de la Ville de Saumur,
& pour la distinguer d'une
autre Abbaye du même
nom qui est dans la Ville,
& qu'on nomme Saint Florent
le Vieux.
Saint Florent, natif de
Poitou, estoit Prestre, Disciple
de S. Martin. Aprés
la mort de son Maistre il
se retira dans un caverne de
la montagne de Glonne ou
Glan sur la rive de la Loire,
dans le. Diocese d'Angers
du costédeceluy de Nantes,&
il y finit ses jours. On
fit de son Hermitag-c. vers la
fin du septiéme siecle une
Abbaye qui subsiste encore
aussi fous le nom de Saint
FlorentleVieux. CerteAbbaye
ayant esté pillée & brûlée
par les Normans, Thibault
Comte de Blois en fit
rebastir une autre dans le
Chasteau de Saumur, où
l'on déposa les Reliques de
S. Florent, ce qui donna
encore le nojD à cette Ab,..
baye,qui fut détruite avec
le Chasteau l'an 1025. Quatreou
cinq ans après on en
bastit une nouvelle prés de
la Ville vers le Couchant,
sur la petite riviere de
Thoué qui va se décharger
de là dans la Loire, & c'est
celle que Ion nomme Saint
Florent lez Saumur.
Celle de la Creste - a esté
donnée à Antoine Charpin
de Gennetines, Evêque de
Limoges;elle vacquoit aussi
par la mort de Mr l'Abbé
de Bourlaimont. Cette Abbayeest
de l'Ordre de Cie..
teaux , au Diocese de Langres
,& ficuée dans le Bourg
de la Creste sur lariviere de
Regnon dans le Bassignyen
Champagne à trois lieuës
de Chaumont du costé de
l'Orient. Elle fut fondée le
30. Juin iiii.&clleeflfil.-.
le de Morimond. Saint Bernard
en parle dans la Lettre
346-
Celle de Montiers Ramey
, ou de Montieramey
)
vacante par la mort deMr
de Beaumanoir Evesque de
Rennes, à Pierre de Pardaillan
de Gondrin, Chanoine
del'Eglise de Paris, & fils
de Mr le Duc d'Antin. Elle
estde l'Ordre de S. Benoist,
au Diocese de Troyesen
Champagne, & ficuée à
quatre lieuës de laVille de
cenom,sur leruisseau de
Barse. Cette Abbaye fut
fondéel'an 837.sousLouis
leDebonnaire par le Prestre
Adremar ou ArrerJlàrJdont
rite porta le nom pendant
quelque temps, comme on
le voit par ces mots latins
MenasteriumAmmarense ou
Monasterium Adremari. Le
Corps de Saint Victor
,
dit
SaintVictre d'Aicis
3
sur Aube
en Champagne
,
fut en*
terré dans sa Cellule de Saturniac,
à trois petites lieuës
de cette Ville. Il fut transportédepuis
dans le Monastcre
du Manoir de Carbon
appelle Montier Ramey
,
&
ce fut ce qui donna occasion
de choisir ce Saint pour
Patron du lieu.
Celle de Tulley
, vacante
par la mortd'Estienne de
Rollée de Pallieres
3
à Mr
l'Abbé Trudaine. Elle est
de l'Ordre deCisteaux
,
&
dans le Diocese de Langres.
Celie de Laumosne, ou
du Petit-Cisteaux
, vacance
par lamort de Mr l'Abbé
du Pré, à Mr l Abbé Martineau
de Prince. Elle ert de
l'Ordre de Cisteaux, & dans
le Diocese de Chartres.
Celle de Bonnevaux,
vacante par la démission
d'Henri Augustin lePilleur,
nomméàl'Evêché de Saintes,
àMr l'Abbé Carpinel.
Elleest del'Ordre de Cisteaux
, dans le Diocese de
Vienne; & elle sur fondée
par le Pape Calixte II.
Celle de laVernuce,vacante
par la mort de Mr
l'Abbé Bossard, à Mr
l'Abbé Berjavel. Elle est
de l'Ordre deSaine Augustin
, & dans le Diocese de
Bourges.
Celle de S. Loup, qui est à
la Presentation de Monsieur
le Duc d'Orléans, à Me de
Chastillon. Elleestdel'Ordre
Cisteaux,&dans le Diocese
d'Orleans,àun quart
de lieuë de la Ville de ce
nom. Cette Abbaye estoit
vaccante par la mort de
Louise-Charlotte de Char.
tillon.
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Résumé : « Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Le texte mentionne plusieurs nominations et informations concernant des abbayes en France. Sa Majesté a attribué l'Abbaye de Saint-Florent-lez-Saumur, de l'Ordre de Saint-Benoît et située près de Saumur, à François de Berton de Crillon, Évêque de Vence. Cette abbaye est distincte de Saint-Florent-le-Vieux, fondée au septième siècle sur les lieux de retraite de Saint Florent, un disciple de Saint Martin. L'abbaye actuelle a été reconstruite après avoir été pillée par les Normands et détruite en 1025. D'autres abbayes mentionnées incluent celle de la Creste, donnée à Antoine Charpin de Gennetines, Évêque de Limoges, et située dans le Diocèse de Langres. L'Abbaye de Montiers-Ramey, fondée en 837 par le prêtre Adremar, a été attribuée à Pierre de Pardaillan de Gondrin, Chanoine de Paris. L'Abbaye de Tulley, de l'Ordre de Cîteaux, a été confiée à l'Abbé Trudaine. L'Abbaye de Laumosne, également de l'Ordre de Cîteaux, a été donnée à l'Abbé Martineau de Prince. L'Abbaye de Bonnevaux, fondée par le Pape Calixte II, a été attribuée à l'Abbé Carpinel. L'Abbaye de la Vernuce, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été confiée à l'Abbé Berjavel. Enfin, l'Abbaye de Saint-Loup, de l'Ordre de Cîteaux, a été présentée à Me de Chastillon par le Duc d'Orléans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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105
p. 49-60
« La Seance publique de l'Academie Royale des Inscriptions & [...] »
Début :
La Seance publique de l'Academie Royale des Inscriptions & [...]
Mots clefs :
Gladiateurs, Combats, Romains, Amphithéâtres, Académie royale des inscriptions et médailles, Spectacles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La Seance publique de l'Academie Royale des Inscriptions & [...] »
La Seance publique de
l'Academie Royale des
Inscriptions &Medaillesse
tint le Vendredy 13. No.
vembre. Mr Buret Medecin
, lut une Dissertation
sur la Luttedes Anciens,
extrait d'un Traité qu'il
afait sur la Gynastique.
Mr l'Abbé Sevin en lue
ensuiteune sur l'Histoire &
l'Origine de l'ancien
Royaume d'Assyrie. On
donnera le mois prochain
des Extraits de ces Discours.
Mr de Valois,qui termina
la Seance y lut la
premiere partie d'un Discours
de sa composition sur
les Spectacles de l'Amphithéatre
chez les anciens
Romains. Cette premiere
partie renferme les Combats
de Gladiateurs. Il y fit
voir que les Romains avoient
puisé chez les Etruriens,
la coûtume de donner
des Combats de Gladiateurs
: que ces Combats
dans leur origine, furent
establispour honorer
lesFunerailles des Personnages
Illustres :qu'ils se
donnerent d'abord au pied
des Buchers, & qu'ensuite
ils furent transferez dans
la place Publique. Cependant
les Romains ayant
trouvécette forte de Spectacles
fort à leur gré; ces
Combats Funebres se métamorphosérent
bientôt
en Combats de plaisir
,
&
comme tels se donnérent
dans l'Enclos du champ de
Mars,où l'ons'affembloit
pour les suffrages; dans le
Cirque,& plus ordinairement
dans l'Amphithéatre.
Mr de Valois passa àsi
condition des Gladiateurs.
Il montra qu'anciennement
leur Corps n'estoit
composéquedePrisonniers
de guerre
,
d'Esclaves &
de Criminels; Premiere
Classe
,
qu'il appelle Gladiateurs
Forçats: que par la
fuite des hommes fibres
s'aviserent de se louer pour
cet infame exercice: &
c'est la secondeclasse à laquelle
il donne le nom de
Bonnevogles ou Volontaires.
Il observa que non seu lement
des hommes libres
d'une naissance obscure
embrasserent cette profession,
mais que des Chevaliers,
des Senateurs, & des
plus illustres Maisons partagerent
avec eux ce deshonneur.
Il fit ensuite l'onumerarion
de ceux d'entre
les Empereurs Romains
qui se sont deshonorez
entre autres choses
par leurs combats dans
l'Amphitheatre. Il reulât",
qua que des Dames de qualité
n'avoient point eu de
honte de s'addonner aussi
à un exercice si peupropreà
leur sexe,&siindigne
de leur rang. Il adjousta
que Domitien fit mesme
combattre des Nains sur
l'arene, pour rendre la magnificencedeses
jeux plus
com plette par la singularité
d'un spectacle, qui jusqu'alors
n'avoir point ésté
imaginé ;au lieu queceluy
des combats des Dames
dans l'Amphitheatre avoir
commencé fous l'Em pereur
Neron, & ne prit 5a
que sous celuy de Septime
Severe. '-
-
Aprés avoir parcouru-:
toutes les Personnes de differens
états qui ont combattu
dans l'Amphitheatre
, il parlades diverses
especesde Gladiateurs, de
leurs armes & de leurvestement
Il sous-divisa les
deux classes generales de
Gladiateurs
,
sçavoir des
Forçats & des Volontaires, en
dix autres cla(Tes ou especes
particulieres qui avoient
chacune leur nom
different & leursarmes differentes.
Ceux de la premiere claC:
fc s'appelioientEjjedarik
d: Ceaux dbe laasectonoede,An.-
Ceux de la troisiéme, Secutores.
:
Ceux de la quatrième,
Reliant,
Ceux de la cinquiéme
Il Threces ou Thraces.
Ceux de la fudéme1
MyrmiUmes.
Ceu.,X de la septiéme
Hoplomachi,qui avoient d'abord
eu Je nom de Samnites.
Ceux de la huitiéme , Dimachari.
Ceux de la neuviéme,
Laqueatores ou Laquearii.
Enfin ceux de la dixiéme &
dernierese nommoient Ve!itÚ.
Mr de Valois ayant exa&e^*
ment expliquéces dix Classes
de Gladiateurs, décrivit laforme
de leur combat, après quo-y
il marqua quelle estoit la recompensedestinée
aux vainqueurs.
Cetterecompenseconsistoit
en une palme & une
fbmrfle d'argent assez considerable
,
à laquelle on nelaissoit
pas d'en adjouster quelquefois
encore une autre de surcroist
nommée Corollarium Paroccasion
il fit voir que la passion
des Romains pour les Gladiateurs
avoit de tout temps effcç
si grande, que non contents
des combats funebres & de
ceux de l'Amphithéâtre ils en
voulurent encore avoir en particulier
dans leurs maisons, lorsqu'ils regaloient leurs amis,
qu'il n'y avoit point de bon
repas parmy les Grands, où il
n'yeust toujours quelques couples
de Gladiateurs de tuez au
bout de la table;coustume
barbare que les Romains a;ll.
voient empruntée des peuples
de la Campanie, au rapport
deSilviusItalicus.
r- Mr de Valoistermina certe
premiere Partie par l'interdiction
de ce fan glant Spectacle.
Il remarqua que Constantin le
Grand fut le premierdesEmpereurs
Chrétiens, qui défendit
les combats de Gladiateurs
partout l'EmpireRomain l'an
314 deJesus-Christ& de Ropie
J067..c'efi: à dire, environ
600. ans après leur institution,
Cependant une loy si sage ne
fut observée à la rigueur que
tant que ce Prince vescut; &
l'on commença à y donner des
atteintes sous l'Empiremesme
deson Fih. Et ce Spectaclese
remitencore en vogue, demanierequ'il
dura jusqu'au temps
d'Honorius
,
qui l'abolit ennri
entierement à l'occasion d'un
saintMoine nommé Telemaque
, qui faisant ses esso ts
pour se parer les Gladiateurs
qui combattoient sur l'areneà
Rome
, y fut miserablement
lapidé par les S pectateurs, l'an
404.deJesus-Christ & de
Rome 1157. c'est à dire 90.
ans après la premiere défense
'lU'ee avoitfaite le Grand
Gonstantin.
l'Academie Royale des
Inscriptions &Medaillesse
tint le Vendredy 13. No.
vembre. Mr Buret Medecin
, lut une Dissertation
sur la Luttedes Anciens,
extrait d'un Traité qu'il
afait sur la Gynastique.
Mr l'Abbé Sevin en lue
ensuiteune sur l'Histoire &
l'Origine de l'ancien
Royaume d'Assyrie. On
donnera le mois prochain
des Extraits de ces Discours.
Mr de Valois,qui termina
la Seance y lut la
premiere partie d'un Discours
de sa composition sur
les Spectacles de l'Amphithéatre
chez les anciens
Romains. Cette premiere
partie renferme les Combats
de Gladiateurs. Il y fit
voir que les Romains avoient
puisé chez les Etruriens,
la coûtume de donner
des Combats de Gladiateurs
: que ces Combats
dans leur origine, furent
establispour honorer
lesFunerailles des Personnages
Illustres :qu'ils se
donnerent d'abord au pied
des Buchers, & qu'ensuite
ils furent transferez dans
la place Publique. Cependant
les Romains ayant
trouvécette forte de Spectacles
fort à leur gré; ces
Combats Funebres se métamorphosérent
bientôt
en Combats de plaisir
,
&
comme tels se donnérent
dans l'Enclos du champ de
Mars,où l'ons'affembloit
pour les suffrages; dans le
Cirque,& plus ordinairement
dans l'Amphithéatre.
Mr de Valois passa àsi
condition des Gladiateurs.
Il montra qu'anciennement
leur Corps n'estoit
composéquedePrisonniers
de guerre
,
d'Esclaves &
de Criminels; Premiere
Classe
,
qu'il appelle Gladiateurs
Forçats: que par la
fuite des hommes fibres
s'aviserent de se louer pour
cet infame exercice: &
c'est la secondeclasse à laquelle
il donne le nom de
Bonnevogles ou Volontaires.
Il observa que non seu lement
des hommes libres
d'une naissance obscure
embrasserent cette profession,
mais que des Chevaliers,
des Senateurs, & des
plus illustres Maisons partagerent
avec eux ce deshonneur.
Il fit ensuite l'onumerarion
de ceux d'entre
les Empereurs Romains
qui se sont deshonorez
entre autres choses
par leurs combats dans
l'Amphitheatre. Il reulât",
qua que des Dames de qualité
n'avoient point eu de
honte de s'addonner aussi
à un exercice si peupropreà
leur sexe,&siindigne
de leur rang. Il adjousta
que Domitien fit mesme
combattre des Nains sur
l'arene, pour rendre la magnificencedeses
jeux plus
com plette par la singularité
d'un spectacle, qui jusqu'alors
n'avoir point ésté
imaginé ;au lieu queceluy
des combats des Dames
dans l'Amphitheatre avoir
commencé fous l'Em pereur
Neron, & ne prit 5a
que sous celuy de Septime
Severe. '-
-
Aprés avoir parcouru-:
toutes les Personnes de differens
états qui ont combattu
dans l'Amphitheatre
, il parlades diverses
especesde Gladiateurs, de
leurs armes & de leurvestement
Il sous-divisa les
deux classes generales de
Gladiateurs
,
sçavoir des
Forçats & des Volontaires, en
dix autres cla(Tes ou especes
particulieres qui avoient
chacune leur nom
different & leursarmes differentes.
Ceux de la premiere claC:
fc s'appelioientEjjedarik
d: Ceaux dbe laasectonoede,An.-
Ceux de la troisiéme, Secutores.
:
Ceux de la quatrième,
Reliant,
Ceux de la cinquiéme
Il Threces ou Thraces.
Ceux de la fudéme1
MyrmiUmes.
Ceu.,X de la septiéme
Hoplomachi,qui avoient d'abord
eu Je nom de Samnites.
Ceux de la huitiéme , Dimachari.
Ceux de la neuviéme,
Laqueatores ou Laquearii.
Enfin ceux de la dixiéme &
dernierese nommoient Ve!itÚ.
Mr de Valois ayant exa&e^*
ment expliquéces dix Classes
de Gladiateurs, décrivit laforme
de leur combat, après quo-y
il marqua quelle estoit la recompensedestinée
aux vainqueurs.
Cetterecompenseconsistoit
en une palme & une
fbmrfle d'argent assez considerable
,
à laquelle on nelaissoit
pas d'en adjouster quelquefois
encore une autre de surcroist
nommée Corollarium Paroccasion
il fit voir que la passion
des Romains pour les Gladiateurs
avoit de tout temps effcç
si grande, que non contents
des combats funebres & de
ceux de l'Amphithéâtre ils en
voulurent encore avoir en particulier
dans leurs maisons, lorsqu'ils regaloient leurs amis,
qu'il n'y avoit point de bon
repas parmy les Grands, où il
n'yeust toujours quelques couples
de Gladiateurs de tuez au
bout de la table;coustume
barbare que les Romains a;ll.
voient empruntée des peuples
de la Campanie, au rapport
deSilviusItalicus.
r- Mr de Valoistermina certe
premiere Partie par l'interdiction
de ce fan glant Spectacle.
Il remarqua que Constantin le
Grand fut le premierdesEmpereurs
Chrétiens, qui défendit
les combats de Gladiateurs
partout l'EmpireRomain l'an
314 deJesus-Christ& de Ropie
J067..c'efi: à dire, environ
600. ans après leur institution,
Cependant une loy si sage ne
fut observée à la rigueur que
tant que ce Prince vescut; &
l'on commença à y donner des
atteintes sous l'Empiremesme
deson Fih. Et ce Spectaclese
remitencore en vogue, demanierequ'il
dura jusqu'au temps
d'Honorius
,
qui l'abolit ennri
entierement à l'occasion d'un
saintMoine nommé Telemaque
, qui faisant ses esso ts
pour se parer les Gladiateurs
qui combattoient sur l'areneà
Rome
, y fut miserablement
lapidé par les S pectateurs, l'an
404.deJesus-Christ & de
Rome 1157. c'est à dire 90.
ans après la premiere défense
'lU'ee avoitfaite le Grand
Gonstantin.
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Résumé : « La Seance publique de l'Academie Royale des Inscriptions & [...] »
Lors d'une séance publique de l'Académie Royale des Inscriptions et Médailles le 13 novembre, plusieurs dissertations furent présentées. Monsieur Buret, médecin, lut une dissertation sur la lutte des Anciens, extraite d'un traité sur la gymnastique. L'Abbé Sevin présenta une dissertation sur l'histoire et l'origine de l'ancien royaume d'Assyrie. Des extraits de ces discours devaient être publiés le mois suivant. Monsieur de Valois conclut la séance en lisant la première partie d'un discours sur les spectacles de l'amphithéâtre chez les anciens Romains, se concentrant sur les combats de gladiateurs. Il expliqua que les Romains avaient adopté cette coutume des Étruriens pour honorer les funérailles des personnages illustres. Ces combats, initialement funéraires, devinrent des spectacles de plaisir et se déroulaient dans divers lieux publics, notamment l'amphithéâtre. Monsieur de Valois détailla les conditions des gladiateurs, distinguant deux classes principales : les forçats (prisonniers de guerre, esclaves et criminels) et les volontaires (hommes libres s'étant engagés). Il mentionna que des personnes de haut rang, y compris des chevaliers et des sénateurs, participaient également à ces combats. Il cita plusieurs empereurs romains et dames de qualité ayant pris part à ces spectacles. Il décrivit ensuite les différentes espèces de gladiateurs, leurs armes et leurs vêtements, en les classant en dix catégories spécifiques : les Ejedariks, les Anzati, les Secutores, les Reliquarii, les Thraces, les Myrmillons, les Hoplomachi, les Dimachari, les Laqueatores et les Vélites. Monsieur de Valois expliqua également la forme des combats et les récompenses accordées aux vainqueurs, souvent une palme et une somme d'argent. Il conclut en mentionnant l'interdiction de ces spectacles par Constantin le Grand en 314, puis par Honorius en 404, après la mort tragique d'un moine nommé Télémaque.
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106
p. 9-20
Erudition sur le mot Etrennes, [titre d'après la table]
Début :
La nouveauté de toutes choses a tousjours plû aux hommes. [...]
Mots clefs :
Étrennes, Nouveauté, Érudition, Année, Gaulois, Romains
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Erudition sur le mot Etrennes, [titre d'après la table]
LITTERATURE. LA nouveauté detoutes
choses a tousjours
plû aux hommes
N'est- ce point pour cela
seul quils ont attaché a14
nouvel An une idée hetî*
rcuïe & agrcable, Seneque
appellenouvel an le
commencement- du regné
de Neron annus no- vus initium UcuhfeliciCl3
fimi. Le pronostic n'estoit
pas juste , mais les
flatteurs prédisent tousjours
merveille. On donnoit
chez les Romains au
premier jour de l'an des
figues, du miel & des I
dattes, fruits doux, fiin- 1
boles de la douce paix,
1¡
& de l'agreable union
qu'onsouhaitoit entre
parents & amis. N'eftce
point aussi comme fîtnbole
de pureté., de franchife
& de sincerité
) que
les Gaulois faisoient des
presentsdeguy de chesne
coupé avec une ferpe
d'or; l'or est le fimbole
de la pureté, il ne reste
plus qu'à prouver que le
guï de chesne est le fimbole
de la sincerité; un
autheur la dit, mais ces
fortes d'éruditions ne se
démonstrent pas comme
un probleme de Geome..,
trie, quoyqu'il en [oit,
on dit que les Etrennes
Gauloisesestoient plus;
sinceres que les nostres.
Je connois pourtant un
Amant qui a donné celle
cy : elle est de Mon- *
sieur leB. Comme franc f5 Gaulois
amant,
Je vous donne en étrenne, I
Iris, un coeursincere ; i
Pour voustvous m'aimez,
cejî un riche
present,
C'en est un fort petit si
vous ne rrîaimcZi
guere.
La response de la Gauloise
me paroist plus leurement
sincere.
Quejevousaime ou non,
vojlre coeur vautson
prixy
j'aimeroismieux celuy
d'un autre,
J'auray peu de plaisir k
recevoir le vostre ;
Mais c'est tousjours autantdepris.
Le Roy Tatius Sabinus
receut le premier la
Verveine du bois sacré
de la Déesse Strinia
, ou
Strenia, pour bon augure
de la nouvelle année,
c'estoit l'équivalent du
gui de etejne des Gaulois.
Etrennes vient, diton,
de ce mot Strenia,
ccluy de ftrenuw
,
qui
signifie genereux ) peut:
aussi avoir part à cette
étimologie, parce qu'on
donnoit les étrennes à
ceux quise distinguoient
par leur valeur. On donnoit
dans les premiers
temps des fruits en étrennes
,
mais on donna ensuite
des medailles d'argent.
A ce sujetOvidefait
dire à Janus, que les Anciens
estoient bien simples
de croire,que le miel
fust plus doux que l' argent.
La feste des étrennes
estoit dediée au Dieu j
Janus qu'on representoit 4
à deux virages; quelque
mauvaisplaisant de ce
temps-là, a peut-estre dit
que l'un des visages dejanus
estoit triste, & que
l'autre estoit gay, pour
marquer la tristesse de celuy
qui estobligé de donnerdesétrennes,&
lagaïe*
té de celuy qui les reçoit.
S'il est glorieux de
donner, il cft quelquefois
glorieux aussi de re-
- cevoir 3.
cevoir
,
& les étrennes
qu'on portoit aux Empereurs
Romains, étoient
des marques d'honneur.
Auguste en recevoit une
si grande quantité, que
pour n'en pas profiter, il
en achetoit des Idoles.
Tibere ne voulut point
recevoir d'étrennes; Caligula
les restablit, Claude
les deffendit ensuite,
mais elles resterent tousjours
en usage parmy le
peuple.
Qui croiroit quon pust
trouver une raison physique
des étrennes,je ne
sçay quel Ancien a dit,
que touteschoses estant
contenuës dans leurs commencements,
on doit tirer
des augures bonsou mauvais
de toute l'année par
le premier jour.
L'avis estbonprofitez-en
Sivous voulez, Iris,faire
unamantfidelle,
Deconstance rare modelle:
Faites-vous-en aimerau
premierjour de l'an,
A coup seur il sera constant
toute l'année,
Abien moins à present la
constance est bornée.
Les Gaulois croyoient
que le gui estoit un present
considerable duCiel,
qu'il preservoit du poison,
& que celuy qu'on
cuëilloit le jour de l'an
portoit bonheur toute
l'année à ceux qui en gardoient
sur eux.
-
Il nous est resté de cette
superstition payenne le
mot de la guy l'an neuf.
on appelloit encore ainsi
dans les derniers temps
les presents des étrennes.
le trouverais encore
beaucoup d'érudition sur
les étrennes, mais pour
entrer dans l'espritdela
superstitionancienne, je
veux éviter d'ennuyer au
premier jour de l'an, de
peur d'estre ennuyeux
tout le reste de l'année.
choses a tousjours
plû aux hommes
N'est- ce point pour cela
seul quils ont attaché a14
nouvel An une idée hetî*
rcuïe & agrcable, Seneque
appellenouvel an le
commencement- du regné
de Neron annus no- vus initium UcuhfeliciCl3
fimi. Le pronostic n'estoit
pas juste , mais les
flatteurs prédisent tousjours
merveille. On donnoit
chez les Romains au
premier jour de l'an des
figues, du miel & des I
dattes, fruits doux, fiin- 1
boles de la douce paix,
1¡
& de l'agreable union
qu'onsouhaitoit entre
parents & amis. N'eftce
point aussi comme fîtnbole
de pureté., de franchife
& de sincerité
) que
les Gaulois faisoient des
presentsdeguy de chesne
coupé avec une ferpe
d'or; l'or est le fimbole
de la pureté, il ne reste
plus qu'à prouver que le
guï de chesne est le fimbole
de la sincerité; un
autheur la dit, mais ces
fortes d'éruditions ne se
démonstrent pas comme
un probleme de Geome..,
trie, quoyqu'il en [oit,
on dit que les Etrennes
Gauloisesestoient plus;
sinceres que les nostres.
Je connois pourtant un
Amant qui a donné celle
cy : elle est de Mon- *
sieur leB. Comme franc f5 Gaulois
amant,
Je vous donne en étrenne, I
Iris, un coeursincere ; i
Pour voustvous m'aimez,
cejî un riche
present,
C'en est un fort petit si
vous ne rrîaimcZi
guere.
La response de la Gauloise
me paroist plus leurement
sincere.
Quejevousaime ou non,
vojlre coeur vautson
prixy
j'aimeroismieux celuy
d'un autre,
J'auray peu de plaisir k
recevoir le vostre ;
Mais c'est tousjours autantdepris.
Le Roy Tatius Sabinus
receut le premier la
Verveine du bois sacré
de la Déesse Strinia
, ou
Strenia, pour bon augure
de la nouvelle année,
c'estoit l'équivalent du
gui de etejne des Gaulois.
Etrennes vient, diton,
de ce mot Strenia,
ccluy de ftrenuw
,
qui
signifie genereux ) peut:
aussi avoir part à cette
étimologie, parce qu'on
donnoit les étrennes à
ceux quise distinguoient
par leur valeur. On donnoit
dans les premiers
temps des fruits en étrennes
,
mais on donna ensuite
des medailles d'argent.
A ce sujetOvidefait
dire à Janus, que les Anciens
estoient bien simples
de croire,que le miel
fust plus doux que l' argent.
La feste des étrennes
estoit dediée au Dieu j
Janus qu'on representoit 4
à deux virages; quelque
mauvaisplaisant de ce
temps-là, a peut-estre dit
que l'un des visages dejanus
estoit triste, & que
l'autre estoit gay, pour
marquer la tristesse de celuy
qui estobligé de donnerdesétrennes,&
lagaïe*
té de celuy qui les reçoit.
S'il est glorieux de
donner, il cft quelquefois
glorieux aussi de re-
- cevoir 3.
cevoir
,
& les étrennes
qu'on portoit aux Empereurs
Romains, étoient
des marques d'honneur.
Auguste en recevoit une
si grande quantité, que
pour n'en pas profiter, il
en achetoit des Idoles.
Tibere ne voulut point
recevoir d'étrennes; Caligula
les restablit, Claude
les deffendit ensuite,
mais elles resterent tousjours
en usage parmy le
peuple.
Qui croiroit quon pust
trouver une raison physique
des étrennes,je ne
sçay quel Ancien a dit,
que touteschoses estant
contenuës dans leurs commencements,
on doit tirer
des augures bonsou mauvais
de toute l'année par
le premier jour.
L'avis estbonprofitez-en
Sivous voulez, Iris,faire
unamantfidelle,
Deconstance rare modelle:
Faites-vous-en aimerau
premierjour de l'an,
A coup seur il sera constant
toute l'année,
Abien moins à present la
constance est bornée.
Les Gaulois croyoient
que le gui estoit un present
considerable duCiel,
qu'il preservoit du poison,
& que celuy qu'on
cuëilloit le jour de l'an
portoit bonheur toute
l'année à ceux qui en gardoient
sur eux.
-
Il nous est resté de cette
superstition payenne le
mot de la guy l'an neuf.
on appelloit encore ainsi
dans les derniers temps
les presents des étrennes.
le trouverais encore
beaucoup d'érudition sur
les étrennes, mais pour
entrer dans l'espritdela
superstitionancienne, je
veux éviter d'ennuyer au
premier jour de l'an, de
peur d'estre ennuyeux
tout le reste de l'année.
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Résumé : Erudition sur le mot Etrennes, [titre d'après la table]
Le texte explore les traditions liées au Nouvel An et aux étrennes, une coutume d'offrir des présents. Chez les Romains, le Nouvel An était associé à des symboles de paix et d'union, avec des offrandes de figues, de miel et de dattes. Les Gaulois, de leur côté, offraient du gui de chêne coupé avec une fêpe d'or, symbolisant la pureté et la sincérité. Le roi Tatius Sabinus recevait de la verveine du bois sacré de la déesse Strinia comme augure pour la nouvelle année. Le terme 'étrennes' provient de 'Strenia' ou 'strenuus', signifiant généreux. Initialement, des fruits étaient offerts, mais ils furent remplacés par des médailles d'argent. La fête des étrennes était dédiée à Janus, représenté avec deux visages. Les étrennes aux empereurs romains étaient des marques d'honneur, bien que certains empereurs comme Tibère les aient refusées. Une superstition ancienne voulait que le premier jour de l'année déterminât le reste de l'année. Les Gaulois croyaient que le gui, cueilli le jour de l'an, portait bonheur toute l'année. Le texte se conclut par une réflexion sur l'érudition des traditions anciennes, tout en évitant de lasser le lecteur dès le premier jour de l'année.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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107
p. 49-97
Discours nouveau sur l'origine, la Genealogie, & la Maison de Montmorency.
Début :
Tout le monde est persuadé de l'antiquité de l'illustre [...]
Mots clefs :
Généalogie, Maison de Montmorency, Noces, Origine, Alliances, France, Angleterre, Duc, Comte, Roi, Femme, Duchesse, Empereur, Branches, Armes, Mémoire, Paris, Royaume, Europe, Occident, Église, Guerre, Honneur, Seigneurs de Montmorency
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours nouveau sur l'origine, la Genealogie, & la Maison de Montmorency.
Discours nouveausur ïoriginey
1-t Genealogie, &la mal4
son de Montmorency. -% Tout le monde est persuadédel'antiquité
de l'illustre
Maison de Montmorency,&
personne ne
doute qu'elle ne soit une
des plus anciennes du
Royaume , la qualité de
premiersBarons Chrétiens
en France, avec lecry de
Guerre (Dieu aide au premier
Chrestien ) en marque la
grande antiquité. Mais la
révolution des siecles passez
a fait perdre les vieux
Titres
,
la negligence des
Historiens en dérobent
la memoire, & il est mal
aisé de sçavoir la verité de
son origine.
Celuy auquel nous avons
obligation de la connoissance
de cette Maison est
le fameux André Duchesne
qui par ses soins nous a
laisse dans un gros volume
toute sa posterité depuis
Bouchard I. qui vivoit en jj -' 954. maisil ne s'est pas embarrassé
de rapporter ceux
qui l'ont precedé
,
n'en
:t
ayant point trouvé de
preuves certaines; il rapporte
feulement ce que
d'anciens Autheurs ont dit
des premiers Seigneursde
Montmorency.
Ildit qu'il se trouve dans lapartiedes Gaules qu'on
appelle France deux insignes
commencemens de
conversion ; la premiere
par saint Denis premier
Evesque de Paris, qui a1 procuré la conversion des Gauloisla seconde saint par Remy, Archevesque
de Paris, qui convertit les
François; ces deux conversions
sont cause de deux
opinions touchant l'Autheur
d'une si nobleextraétion.
La premiere
, que LisbiusChevalierdune
tresgrande
Noblesse & d'autorité
parmy les Parisiens
estoit Seigneur de Mont-,
morency proche de cette
Ville, & fut le premier des
Gaulois qui embrassa la
Religion Chrestienne à la
prédication de saint Denis
vers l'an centième de nostre
Redemption, supposé
que ce fut saint Denis
l'Areopagite qui avoir esté
converty par saint Paul
Apostre : mais si l'on fuie
le sentiment de Gregoire
de Tours qui rapporte l'arrivée
de saint Denis dans
les Gaules sousle Coniulac
de Decius & de Gratus, la
conversion de Lisbius ne
pourroit estre que vers l'an
tJ3*
La seconde opinion qui
est de Robert Cenal, Evesque
d'Avranches, au premier
Livre de ses Remarques
Gau loises, & de Claude
Fauchée, au second Livre
de ses AntiquitézFrançoisesdisent
i que ce luy
qui a donné origine à la
Maison de Montmorency
nefutpas lefameux Gaulois
Lisbius,maisun Grand
Baron François nomme
Lisoie (lequel quand Clovis
premier Roy Chrestien
de France, fut baptisé par
saint Remy à Rheims en
499. ) fut le premier des
Seigneurs de sa suite
,
qui
se jetta dans la Cuve des
Fonds après luy
, en memoire
dequoy ses descendansmasles
ontestéhonorez
du titre de premiers
Barons Chrestiens deFrance
,
& ont tousjours eu depuis
pour cry de Guerre ,
Dieu aide au premier Chressien.
Quoy qu'il en soit, on
ne peut douter que les
deux qualitez qui ont tousjours
esté dans cetts illustre
Maison
,
de premier
Chrestien
, & de premier
Baron Chrestien en France,
n'ayent une origine
tres ancienne, &tr.--s illustre,
qui marque que les
anciens Seigneurs de
Montmorency eftoienc
des plus puissants du Royaume
: mais comme la
succession depuis Lisbius,
ou de Lisoie,n'apû se conserver
jusques à nous ,
il
faut s'en tenir à ce que
nous avons de plus asseuré,
& suivre ce qu'en a efcric
Duchesne auquel je renvoye
le Lecteur, qui commence
l'histoire de cette
Maison à Bouchard premier
, comme j'ay dit cydevant,
& quinous a donné
la suite desa posterité,
qui est rapportée dans la
Carte Chronologique de
cette Maison
, par MonsieurChevillard
qui donne
à ce Bouchard premier
un pere , un ayeul,
& un bisayeul
, que Duchesne
ne rapporte pas
mais les ayant trouvez
dans un autheur
)
il les a
rapportez pour faire connoistre
les alliances illustres
qu'ils avoient contractées,
puisque Jean Seigneur
de Montmorency pere de
Bouchard premier, qui vivoit
en 940. avoit épousé
Jeanne fille de Berenger
Comte de Beauvais, fils
d'AdolpheComte de Vermandois
, Everard Sei- j
gneur de Montmorency,
qui vivoit en 892. pere de
Jean & ayeul de Bouchard
premier, épousa Brunelle
fille deGaultier Comte de
Namur, & Leuto ou Leutard
Seigneur de Montmorency
qui vivoit en 845.
avoir épousé Everarde fille
d'un Comte de Ponchieu,
ce Leuto estoit pere d'Everard
& bisayeul de Bouchard
premier, c'est à luyqu'il
commence cet arbre
genealogique, afin defaire
connoistre les trois divers
changements qu'il y
a eus dans les Armes de la
Maison de Montmorency.
Ceux de cette Maison
avoient pris d'abord pour
leurs Armes, comme premiers
Chrestiens, d'or à la
croix de gueules;Bouchard
premier la cantonna de
quatre aiglettes ou allerions
d'azur, pour conservet
la memoire de quatre
Enseignes Impériales prises
à la victoire qu'il remporta
sur l'armée de tEmpereur
Othon II. Matthieu
II. dit le Grand, augmenta
les quatre allerions
de douze autres, en mémoire
de douze autres Enfeignes
Imperiales qui furent
prises à la bataille de
Bouvines sur l'Empereur
OthonIV. en1214 Ainsi
depuis ce temps- là les Seigneurs
de Montmorency
ont tousjours porté d'or à
la croix de gueules, cantonnée
de seize allerions
d'azur; & comme cette
Maison a formé quantité
de branches, ils ont brifé
leurs Armes differemment,
comme on le voit dans la
Carte genealogique, mais
à present comme labranche
aisnéeest éteinteenla
personne de Philippe de
Moutmorency Seigneur
de Nivelle, ôc Comte de
Horne décapité en 1^8.
auquel la branche de Fosfeux
a succedéàl'aisnesse,
toutes les autres branches
des Seigneurs de certe
Maison ont quitté leurs
brisures, & ont retenu les
Armes pleinesqu'ils portent
presentement.
La Maison de Montmorency
s'est separée en
quantité de branches, il y
en a eu plusieurs anciennes
qui font éteintes, mais
elle a conservé son nom
jusqu'à aujourd'huy, par la
succession de la branche
aisnée,dans plusieurs branches
qui subsistent,& quoy
qu'il paroisse de grandes
branches sorties de Mathieu
II. dit le Grand, Seigneur
de Montmorency
il n'y , a eu que la posterité
de son filsaisné Bouc hard
VI. qui ait retenule nom
de Montmorency, parce
que ion fils cadet Guyde
Montmorency fut Seigneur
de Laval, qui comme
heritier desa mereEme
de Laval, sortie d'une tres
noble & tres illustre Maison,
en atransmis le nom
à ses Descendans qui le retiennent
encore aujourd'huy,
ayant retenu les Armes
de Montmorency
,
la
Croix chargée de cinq coquilles
d'argent pour brisure,
comme cadets de sa
Maison.
Quant aux honneurs de
cette Maison, on ne peut
disconvenir qu'elle est des
plus illustrées
, tant dans
les alliances qu'ils ont contractées,
que dans les charges
qu'ils ont possedées,
les honneursqu'ils onteus
par leurs alliances, les font
toucher de près à tout ce
qu'il y a eu de Testes couronnées
dans l'Europe, &
pour le faire connoistre il
faut distinguer ses alliances
en trois manieres. Premierement
,
dans son ancienneté
: Secondement,
depuis
depuis la separation de ses
deux Branches, les Alliances
que celle de la Branche
de Montmorency a contractées
:
Troisiémement,
celle que la Branche de Laval
aeuës. Premierement, les Alliances
qu'ils ont eues anciennement
sont trcs considerables
puisque la premiere
qui estrapportée par
Duchesneestl'épouse qu'il
donne à Bouchard I.Elle
se nommoit Hildegarde,
& estoit fille de Thibaud I.
Comte de Chartres & de
de Bipis,ôc de Ledegarde
de Vermandois. Elle avoit
pour frere Eudes I. Comte
de Chartres & de Blois,
pere de Eudes II. Comte
de Champagne, duquel
sont forcis tous les Comtes
de Champagne; & pour
soeur Emme,femme de
GuillaumeIII. Duc de
Guyenne
, mere de Guillaume
IV. Ducde Guyenne
,
élu Roy d'Italie
, &
Empereur des Romains
duquel sont desçendus les,
Ducs deGuyenne,&Agnés
femme de l'Empereur
Henry III.
-
Hildegarde avoit pour
alliances du costé de sa
mere Ledgarde de Vermandois,
qui estoit fille de
Herbert II. Comte de Vermandois,&
d'une soeur de
Hugues le Grand, Duc de
France
,
& Comte de Paris
, pere du Roy Hugues
Capet; & aussi soeur d'Emme
,
Reine de France,
femme de Raoul, Duc de
Bourgogne, & Roy de
France, si bien qu'elle estoit
cousine du second au
troisiéme degré du Roy
Hugues Capec
,
chef de la
n'oineme Race des Rois
de France qui subsiste aujourd'huy.
Mathieu I. Seigneur de
Montmorency, Connestable
de France, épousa Aline
,
fille de Henry I. Roy
d'Angleterre, &en fecondes
nôces il épousa Alix de
Savoye
, veuve du Roy
Loüis VI. dit le Gros, mere
duRoy Loüis le Jeune, si
bien qu'il avoit l'honneur
d'estre beaupere du Roy
pour lors regnant.
BouchardV.s'alliaavec
Laurence, fille de Baudoüin,
Comte deHainaut,
descendu par les Comtes
de Flandres, de l'Empereur
Charlemagne; elle
estoit tante de BaudoüinV.
Comte de Flandres
, &
Empereur de Constantinople
,
d'Isabeau de Hainaut
,
Epouse du Roy de
France Philippe-Auguste,
& d'Ioland de Hainaut
Impératrice de Constanti-,
nople, femme de Pierre
de Courtenay, auquel elle
porta la Couronne
@
Imperiale.
Matthieu II. avoit épouse
en premières noces Gertrude
de Néelle
,
fille de Thomas Chastelain de ,
Bruges en Flandres
, &
d'une soeur d'Yves, Comte
de Soissons
,
Seigneur de
Néelle.C'estde cetteDame
quetoute la Maison de
Montmorency d'aujourd'huy
descend, parce que
Matthieu II épousa en secondes
noces Emme de
Laval qui luy donna pour
fils Guy de Montmorency,
Seigneur de Laval, comme
jelediray cy-aprés ; cette
Dame estoit soeur aisnée
d'Isabeau de Laval, femme
de Bouchard VI.Seigneur
de Montmorency, fils aisné
du premier lit de Mathieu
IL ainsi l'on peut dire
que dans la separation des
deux branches de Montmorency,
& de Laval, ils
ont les mesmes alliances,
puisque par les mariages
de ces deux Dames de la
Maison de Laval,ils se
trouvoient alliez des Maisons
de France ,
d'Angleterre,
d'Ecosse, de Castille,
des Comtes deThoulouse,&
de quantité d'autres
Maisons tres- considerables.
Secondement
,
les alliances
que la Maison de
Montmorency a contractéesdepuis
sa separation
d'avec la branche de Laval,
sont celles que Mathieu
III. contracta avec
Jeanne de Brienne fille de
Jean Roy de Jerusalem,
qui estoit fille de Henry
Comte de Champagne
Roy de Jerusalem. Cette
alliance leur en donna de
nouvelles avec la Maison
de France,puisque Henry
Comte
Comte de Champagne
Roy de Jerusalem
,
avoit
pour mere Marie de France
fille du Roy Loüis le
Jeune, avec les Roys de
Navarre de la Maison de
Champagne
, & avec les
Roys de Jerusalem & de
Chypre, de la Maison de
Lefignen.
Mathieu IV.ditle Grand,
Seigneur de Montmorency
,
fils de Mathieu III.
s'allia avec Marie de
Dreux Princesse du sang
de France, fille de Robert
IV. Comte de Dreux,
qui avoit pour quatriéme
ayeul Robert de France
Comte de Dreux fils du
Roy Loiiis le Gros. D'ailleurs
elle estoit sa parente
par trois endroits,d'abord
au quatriéme degré du
costé maternel par laMaison
de Craon , parce que
Maurice Seigneur de
Craon fut pere de Havoise
de Craon,femme de Guy
VI. Seigneur de Laval, qui
estoit pere d'Isabeau de Laval
mar iée à Bouchard VI.
Seigneur de Montmorency
ayeul de MathieuIV.
Et d'Amaury de Craon,
pere de Jeanne de Craon
femme de Jean Comte de
Montfort ayeulle maternelle
de ladite Dame Marie
de Dreux, par la Maison
de Montfort. Elle estoit
sa parente du quatriéme
au cinquiémedegré,
& par celle de Coucy du
cinquiéme au sixiéme.
Ce ne seroit jamais fait
si on vouloit particularifcr
toutes les alliances les unes
aprés les autres, on se renferme
aux trois recentes; sa
premiereest celle queHenry
Duc de Montmorency
II. du nom,Pair, Marechal
& Amiral de France,
contractaavec Marie Felice
des Ursins en 1612 par
l'entremise du Roy Louis
XIII. & de la Reine Marie
de Medicis sa mere 3,
pour lorsRegente du Royaume
)
qui estoit sa parente
du deuxiéme au troisiéme
degré, puisque la
Reine avoir pour pere
François deMedicisGrand
Duc de Toscane
,
qui estoit
frere d'Elisabeth de
Medicis femme de Paul
des Ursins Duc de Bracciano,
ayeul de Madame la
Duchesse de Montmorency
: ainsil'on peut voir par
cette alliance, l'estime que
le Roy Louis XIII. d'heureuse
memoire,faifoic de
cetteMaison,puisqu'il faisoitépouserà
Monsieur le
Duc de Montmorency sa
parenteau troisiéme degré.
La féconde alliance des
trois ausquelles on s'est retranché
,
est celle de Charlote
Marguerite de Montmorency
,soeur & heritiere
de HenryII. Duc de
Montmorency mort sans
posterité
,
laquelle épousa
en 1609. Henry de Bourbon
II. du nom Prince de
Condé. Cette Princesse
aprés la , mort de son frere
, herita du Duché de
Montmorency, & de plusieurs
autres biens qui sont
entrez parcette alliance
dans laMaison de Condé.
La troisiéme alliance est
celle que fit François Henry
de Montmorency Duc
de Piney -
Luxembourg,
forti de la branche de Bouteville,
quiépousaen 1661.
Magdelaine- Charlotte-
Bonne-Therese de Clermont
Duchesse de Piney-
Luxembourg,fille de Charles-
Henry de C lermont-
Tonnerre, & de Marie de
Luxembourg Duchesse de
Piney
,
qui se défit de sa
Duché en mariant sa fille, àcondition que son époux
porteroit le nom & les Armes
de Luxembourg
,
luy
transmettant le droit de sa
Duché femelle, afin de
conserver le nom de cette
illustre Maison, qui a donné
plusieurs Empereurs
des Romains, des Roys de
Boheme, des Reines de
France, & à d'autres Couronnes
de l'Europe.
Ayant cy-dessus distingué
les alliances de la Maison
de Montmorency en
trois manieres. Premierement
, dans son commencement.
Secondement, depuis la separation de ses
deux grandes branches, &
en troisiéme lieu, en celle
que la branche de Laval a
euë depuis sa separation
d'avec celle de Montmorency.
J'en rapporte quatre
qui sont d'une tresgrande
îllustration. La premiereest
celle que Guy X.
Comte de Laval contracta
en 1347. avec Beatrix
fille d'Artus Duc de Bretagne
, &dont l'arriere petite
filleIsabeau de Laval
épousa Loüis de Bourbon
Comte de Vendôme. C'est
cette seconde alliance qui
doit aujourd'huy faire plus
de plaisir à la Maison de
Montmorency; puisque
c'est de cette Isabeau de
Laval que descend toute la
Maison Royalle de Bourbon,
estant la sixémeayeulle
paternelle de nostre
grand Monarque Loüis
XIV. à present regnant;
qui voit en cette presente
année 1711. son Throfne
affermi dans sa Maison
pour plusieursannées par
la naissance de ses arriere
petits fils Monseigneur le
Duc de Bretagne, &Monseigneur
le Duc d'Anjou,
&par cette alliance toutes
les Testes couronnées de
l'Europe qui regnent aujourd'huy
,
sont alliéesà la
Maison de Montmorency,
La troisiéme alliance
qui fait encore honneur à
cette Maison, c'estdevoir
René d'Anjou Roy de Na",
ples & de Jerusalem
,
qui
épousa Jeanne de Laval en
fecondes noces, mais cette
Reine n'en ayant point eu
d'enfans ,il n'est resté à sa
famille que le plaisir de
s'en souvenir.
La quatriéme & demiere
alliance est celle de
Charlotte d'Arragon fille
de Federic d'Arragon Roy
deNaples, qui fut femme
de Guy XVI. Comte de
Laval; ils eurent plusieurs
enfans, entre autres deux
filles, dont l'aisnée Catherine
de Laval épousa Claude
Sire de Rieux,qui porta
dans la Maison deColigny
le Comté de Laval,
qui a présl'excinction de
cette branche,est tombé
dans celle de sa soeur cadette
Anne de Laval qui
épousa François de la
Tremoille Vicomte de
Thouars,dont est descendu
Monsieur le Duc de la
Tremoille qui possedeaujourd'huy
le Comté de Laval,&
quiàcause de cette
alliance,faitses protcftations
à tous les Traitez de
Paix
,
où il envoye une
personne pour le reprefen"-
ccr , prétendant au Royaume
de Naples comme
heritier d'Anne de Laval
sa quatriéme ayeulle.
-
Sans s'attacher à toutes
les alliances souveraines
de cette illustre Maison,
je diray qu'il y en a quantité
d'autres tres conGderablesquiluy
sont alliées,
& le grand nombre de
Maisons qui y ont pris des
femmes, tient à honneur
d'en estre descendu
,
& se
font un plaisir d'arborer les;
Armes de Montmorency
dansleursalliances.
L'on voit parmy les 1
Grands Officiers du Royaume
de France plus de
Seigneurs de laMaison de
Montmorency que d'aucuneautreMaisons
l'on y
compte deux grands Senéchaux,
six Connestables,&
un Connestable d'Hibcrnie,
neufMaréchaux,quatre
Grands Amiraux, trois
Grands Maistres de la
Maison du Roy, trois
Grands Chambellans,deux
Grands Bouteillers ou Eschansons,
& deux Grands
Pannetiers.
Plusieurs Connestables,
& autres Grands Officiers
de France, sont sortis de
cette Maison tres illustre,
ouenontépousédesfilles,
outre que cette Maison a
aussi produit plusieursDucs
&DuchelTes.
Quoy que la vertu & la
Religion ayent tousjours
esté le partage des Seigneurs
de Montmorency
neanmoins l'on , en voit
tres peu qui ayent estérevestus
de Dignitez Ecclesiastiques;
l'on en voitcependant
un Archevesque
Duc de Reims, des Evesques
d'Orleans, & peu
d'autres.
ilsontencore l'honneur
d'avoir un Saint reconnu
par l'Eglise,donton revere
la memoire aux Vaux
de Cernay enBeauce,c'est
saint Thibaud de Mont-
-
morency Seigneur deMarly,
fils de Mathieu premier,
&
dAline d'Angleterre, lequel
se croisa en 1173. pour
le voyage de la Terre sainte.
A son retour il se fit
Religieux de l'Ordre de
Cisteaux, en l'Abbaye du
Val, puis ilfut Abbé des
Vaux de Cernay à quatre
lieuës de Versailles, entre
Chevreuse &: Ramboüillet,
où il mourut saintementvers
l'an 1189.
Enfin tant de grandeur
dans une Maisonfaitassez
connoistre que la valeur a
esté hereditaire dans l'âme
des Seigneurs de Montmorency,
& leur a tait meriter
tous ces honneurs,
pour avoir tousjours refpandu
leur fang pour la
deffensede leurs Roys, &
de leur patrie, s'estant tousjours
trouvez à la teste des
Armées qu'ils commandoient
en chef, où ils ont
fait paroistre leur courage
avec éclat au milieu des
plus grands perils.
Je n'en veux point un
plus grand exemple que
celuy d'Anne de Montmorency
Duc, Pair, Marechal
,
Connestable
, k,
Fi
Grand Maistre de France,
lequel aprèsavoirblanchi
fous le harnois militaire,
pour la deffenseduRoy,
& de la patrie, remporta
dans le tombeau la gloire
d'estre mort au lit d' honneur
,
puisque commandant
l'Armée Royalle à la
Bataille de saint Denis, il
y receut huit coups mortels
,
dont il mourut deux
jours aprés en son Hostel
de Montmorency à Paris,
estant âgé de prés de quatre
vingt ans, comblant
par ce moyen les derniers
jours de sa vie d'une fin
tres glorieuse, a prés avoir
servy cinq Roys, & après
avoir passé par tous les degrez
d'honneur, & s'estre
trouve à huitBatailles, en
ayant commandé quatre
en chef; aussi le Roy Charles
1X. voulant honorer la
memoire de ce grand Chef
de Guerre
,
ordonna que
sa Pompe funebre fust faite
en l'Eglise de Nostreme
de Paris,avec toute la
magnificencepossible, où
toutes les Cours souveraines
assisterent par ordre du
Roy. De là son corps fut
porté en l'Eglise de saint
Martin de Montmorency,
& son coeur en celle des
Celestins de Paris, où il
futmis dans un Caveau,
proche de celuy du Roy
HenryII. Il estoit bien
juste qu'un coeur quiavoit
esté aimé de son Prince,
& qui avoit eu part à ses
plus im portantes affaires,
fust après son trépas inhumé
proche de celuy qui
luy avoit fait tant d'honneur
durant sa vie,
Mr Chevillard vient de
mettre au jour une Carte
qui a pour Titre: Succession
Chronologique des Empereurs,
&des Impératrices d'Occident,
depuis Charlemagnejusqu'à
present.
On n'entreprend point
de rapporter dans cette
Carte les Empererus Romains,
ni les Empereurs
d'Orient, on s'est borné
à rapporter la Chronologie
des Empereurs, & des
Imperatrices d'Occident,
qui sont ceux qui ont regnéen
Europe depuis l'an
800. On commence par
Charlemagne que l'erreur
commune fait le restaurateur
de l'Empired'Occident
, quoyqu'il soit vray
qu'il estoitEmpereur avant
qu'il cust eHé reconnu tel
par les Romains estantEmpereur
par sa feule qualité
de Roy des François, l'Empire
d'Occident ou du
moins celuy des Gaules
ayant este cedé à Clovis en
508. & confirmé à ses petitsfils
par l'Empereur Justinien.
Il eftvrayque depuis
l'an875. on n'a reconnu
pour Empereurs que
ceux qui ont esté reconnus
tels par les Papes, que mesme
les Rois de Germanie;
& d'autres qui ont esté couronnezEmpereurs,
n'ayant
priscetitre, du moins jusqu'ausiecle
dernier, qu'après
ce couronnement, se
contentant, jusqu'à cette
ceremonie
,
de celuy de
Roy desR omains ou d'Empereurélu.
On met neanmoins
dans cette Carte
ceux que l'erreur publique
reconnoist pour Empereurs
ou qui ont ~estéélus
im Empereurs,
Empereurs
, par des partis,
pour les opposer à ceux
qui avoient esté légitimément
élûs,ilssont distinguez
par des Couronnes
differentes.
1-t Genealogie, &la mal4
son de Montmorency. -% Tout le monde est persuadédel'antiquité
de l'illustre
Maison de Montmorency,&
personne ne
doute qu'elle ne soit une
des plus anciennes du
Royaume , la qualité de
premiersBarons Chrétiens
en France, avec lecry de
Guerre (Dieu aide au premier
Chrestien ) en marque la
grande antiquité. Mais la
révolution des siecles passez
a fait perdre les vieux
Titres
,
la negligence des
Historiens en dérobent
la memoire, & il est mal
aisé de sçavoir la verité de
son origine.
Celuy auquel nous avons
obligation de la connoissance
de cette Maison est
le fameux André Duchesne
qui par ses soins nous a
laisse dans un gros volume
toute sa posterité depuis
Bouchard I. qui vivoit en jj -' 954. maisil ne s'est pas embarrassé
de rapporter ceux
qui l'ont precedé
,
n'en
:t
ayant point trouvé de
preuves certaines; il rapporte
feulement ce que
d'anciens Autheurs ont dit
des premiers Seigneursde
Montmorency.
Ildit qu'il se trouve dans lapartiedes Gaules qu'on
appelle France deux insignes
commencemens de
conversion ; la premiere
par saint Denis premier
Evesque de Paris, qui a1 procuré la conversion des Gauloisla seconde saint par Remy, Archevesque
de Paris, qui convertit les
François; ces deux conversions
sont cause de deux
opinions touchant l'Autheur
d'une si nobleextraétion.
La premiere
, que LisbiusChevalierdune
tresgrande
Noblesse & d'autorité
parmy les Parisiens
estoit Seigneur de Mont-,
morency proche de cette
Ville, & fut le premier des
Gaulois qui embrassa la
Religion Chrestienne à la
prédication de saint Denis
vers l'an centième de nostre
Redemption, supposé
que ce fut saint Denis
l'Areopagite qui avoir esté
converty par saint Paul
Apostre : mais si l'on fuie
le sentiment de Gregoire
de Tours qui rapporte l'arrivée
de saint Denis dans
les Gaules sousle Coniulac
de Decius & de Gratus, la
conversion de Lisbius ne
pourroit estre que vers l'an
tJ3*
La seconde opinion qui
est de Robert Cenal, Evesque
d'Avranches, au premier
Livre de ses Remarques
Gau loises, & de Claude
Fauchée, au second Livre
de ses AntiquitézFrançoisesdisent
i que ce luy
qui a donné origine à la
Maison de Montmorency
nefutpas lefameux Gaulois
Lisbius,maisun Grand
Baron François nomme
Lisoie (lequel quand Clovis
premier Roy Chrestien
de France, fut baptisé par
saint Remy à Rheims en
499. ) fut le premier des
Seigneurs de sa suite
,
qui
se jetta dans la Cuve des
Fonds après luy
, en memoire
dequoy ses descendansmasles
ontestéhonorez
du titre de premiers
Barons Chrestiens deFrance
,
& ont tousjours eu depuis
pour cry de Guerre ,
Dieu aide au premier Chressien.
Quoy qu'il en soit, on
ne peut douter que les
deux qualitez qui ont tousjours
esté dans cetts illustre
Maison
,
de premier
Chrestien
, & de premier
Baron Chrestien en France,
n'ayent une origine
tres ancienne, &tr.--s illustre,
qui marque que les
anciens Seigneurs de
Montmorency eftoienc
des plus puissants du Royaume
: mais comme la
succession depuis Lisbius,
ou de Lisoie,n'apû se conserver
jusques à nous ,
il
faut s'en tenir à ce que
nous avons de plus asseuré,
& suivre ce qu'en a efcric
Duchesne auquel je renvoye
le Lecteur, qui commence
l'histoire de cette
Maison à Bouchard premier
, comme j'ay dit cydevant,
& quinous a donné
la suite desa posterité,
qui est rapportée dans la
Carte Chronologique de
cette Maison
, par MonsieurChevillard
qui donne
à ce Bouchard premier
un pere , un ayeul,
& un bisayeul
, que Duchesne
ne rapporte pas
mais les ayant trouvez
dans un autheur
)
il les a
rapportez pour faire connoistre
les alliances illustres
qu'ils avoient contractées,
puisque Jean Seigneur
de Montmorency pere de
Bouchard premier, qui vivoit
en 940. avoit épousé
Jeanne fille de Berenger
Comte de Beauvais, fils
d'AdolpheComte de Vermandois
, Everard Sei- j
gneur de Montmorency,
qui vivoit en 892. pere de
Jean & ayeul de Bouchard
premier, épousa Brunelle
fille deGaultier Comte de
Namur, & Leuto ou Leutard
Seigneur de Montmorency
qui vivoit en 845.
avoir épousé Everarde fille
d'un Comte de Ponchieu,
ce Leuto estoit pere d'Everard
& bisayeul de Bouchard
premier, c'est à luyqu'il
commence cet arbre
genealogique, afin defaire
connoistre les trois divers
changements qu'il y
a eus dans les Armes de la
Maison de Montmorency.
Ceux de cette Maison
avoient pris d'abord pour
leurs Armes, comme premiers
Chrestiens, d'or à la
croix de gueules;Bouchard
premier la cantonna de
quatre aiglettes ou allerions
d'azur, pour conservet
la memoire de quatre
Enseignes Impériales prises
à la victoire qu'il remporta
sur l'armée de tEmpereur
Othon II. Matthieu
II. dit le Grand, augmenta
les quatre allerions
de douze autres, en mémoire
de douze autres Enfeignes
Imperiales qui furent
prises à la bataille de
Bouvines sur l'Empereur
OthonIV. en1214 Ainsi
depuis ce temps- là les Seigneurs
de Montmorency
ont tousjours porté d'or à
la croix de gueules, cantonnée
de seize allerions
d'azur; & comme cette
Maison a formé quantité
de branches, ils ont brifé
leurs Armes differemment,
comme on le voit dans la
Carte genealogique, mais
à present comme labranche
aisnéeest éteinteenla
personne de Philippe de
Moutmorency Seigneur
de Nivelle, ôc Comte de
Horne décapité en 1^8.
auquel la branche de Fosfeux
a succedéàl'aisnesse,
toutes les autres branches
des Seigneurs de certe
Maison ont quitté leurs
brisures, & ont retenu les
Armes pleinesqu'ils portent
presentement.
La Maison de Montmorency
s'est separée en
quantité de branches, il y
en a eu plusieurs anciennes
qui font éteintes, mais
elle a conservé son nom
jusqu'à aujourd'huy, par la
succession de la branche
aisnée,dans plusieurs branches
qui subsistent,& quoy
qu'il paroisse de grandes
branches sorties de Mathieu
II. dit le Grand, Seigneur
de Montmorency
il n'y , a eu que la posterité
de son filsaisné Bouc hard
VI. qui ait retenule nom
de Montmorency, parce
que ion fils cadet Guyde
Montmorency fut Seigneur
de Laval, qui comme
heritier desa mereEme
de Laval, sortie d'une tres
noble & tres illustre Maison,
en atransmis le nom
à ses Descendans qui le retiennent
encore aujourd'huy,
ayant retenu les Armes
de Montmorency
,
la
Croix chargée de cinq coquilles
d'argent pour brisure,
comme cadets de sa
Maison.
Quant aux honneurs de
cette Maison, on ne peut
disconvenir qu'elle est des
plus illustrées
, tant dans
les alliances qu'ils ont contractées,
que dans les charges
qu'ils ont possedées,
les honneursqu'ils onteus
par leurs alliances, les font
toucher de près à tout ce
qu'il y a eu de Testes couronnées
dans l'Europe, &
pour le faire connoistre il
faut distinguer ses alliances
en trois manieres. Premierement
,
dans son ancienneté
: Secondement,
depuis
depuis la separation de ses
deux Branches, les Alliances
que celle de la Branche
de Montmorency a contractées
:
Troisiémement,
celle que la Branche de Laval
aeuës. Premierement, les Alliances
qu'ils ont eues anciennement
sont trcs considerables
puisque la premiere
qui estrapportée par
Duchesneestl'épouse qu'il
donne à Bouchard I.Elle
se nommoit Hildegarde,
& estoit fille de Thibaud I.
Comte de Chartres & de
de Bipis,ôc de Ledegarde
de Vermandois. Elle avoit
pour frere Eudes I. Comte
de Chartres & de Blois,
pere de Eudes II. Comte
de Champagne, duquel
sont forcis tous les Comtes
de Champagne; & pour
soeur Emme,femme de
GuillaumeIII. Duc de
Guyenne
, mere de Guillaume
IV. Ducde Guyenne
,
élu Roy d'Italie
, &
Empereur des Romains
duquel sont desçendus les,
Ducs deGuyenne,&Agnés
femme de l'Empereur
Henry III.
-
Hildegarde avoit pour
alliances du costé de sa
mere Ledgarde de Vermandois,
qui estoit fille de
Herbert II. Comte de Vermandois,&
d'une soeur de
Hugues le Grand, Duc de
France
,
& Comte de Paris
, pere du Roy Hugues
Capet; & aussi soeur d'Emme
,
Reine de France,
femme de Raoul, Duc de
Bourgogne, & Roy de
France, si bien qu'elle estoit
cousine du second au
troisiéme degré du Roy
Hugues Capec
,
chef de la
n'oineme Race des Rois
de France qui subsiste aujourd'huy.
Mathieu I. Seigneur de
Montmorency, Connestable
de France, épousa Aline
,
fille de Henry I. Roy
d'Angleterre, &en fecondes
nôces il épousa Alix de
Savoye
, veuve du Roy
Loüis VI. dit le Gros, mere
duRoy Loüis le Jeune, si
bien qu'il avoit l'honneur
d'estre beaupere du Roy
pour lors regnant.
BouchardV.s'alliaavec
Laurence, fille de Baudoüin,
Comte deHainaut,
descendu par les Comtes
de Flandres, de l'Empereur
Charlemagne; elle
estoit tante de BaudoüinV.
Comte de Flandres
, &
Empereur de Constantinople
,
d'Isabeau de Hainaut
,
Epouse du Roy de
France Philippe-Auguste,
& d'Ioland de Hainaut
Impératrice de Constanti-,
nople, femme de Pierre
de Courtenay, auquel elle
porta la Couronne
@
Imperiale.
Matthieu II. avoit épouse
en premières noces Gertrude
de Néelle
,
fille de Thomas Chastelain de ,
Bruges en Flandres
, &
d'une soeur d'Yves, Comte
de Soissons
,
Seigneur de
Néelle.C'estde cetteDame
quetoute la Maison de
Montmorency d'aujourd'huy
descend, parce que
Matthieu II épousa en secondes
noces Emme de
Laval qui luy donna pour
fils Guy de Montmorency,
Seigneur de Laval, comme
jelediray cy-aprés ; cette
Dame estoit soeur aisnée
d'Isabeau de Laval, femme
de Bouchard VI.Seigneur
de Montmorency, fils aisné
du premier lit de Mathieu
IL ainsi l'on peut dire
que dans la separation des
deux branches de Montmorency,
& de Laval, ils
ont les mesmes alliances,
puisque par les mariages
de ces deux Dames de la
Maison de Laval,ils se
trouvoient alliez des Maisons
de France ,
d'Angleterre,
d'Ecosse, de Castille,
des Comtes deThoulouse,&
de quantité d'autres
Maisons tres- considerables.
Secondement
,
les alliances
que la Maison de
Montmorency a contractéesdepuis
sa separation
d'avec la branche de Laval,
sont celles que Mathieu
III. contracta avec
Jeanne de Brienne fille de
Jean Roy de Jerusalem,
qui estoit fille de Henry
Comte de Champagne
Roy de Jerusalem. Cette
alliance leur en donna de
nouvelles avec la Maison
de France,puisque Henry
Comte
Comte de Champagne
Roy de Jerusalem
,
avoit
pour mere Marie de France
fille du Roy Loüis le
Jeune, avec les Roys de
Navarre de la Maison de
Champagne
, & avec les
Roys de Jerusalem & de
Chypre, de la Maison de
Lefignen.
Mathieu IV.ditle Grand,
Seigneur de Montmorency
,
fils de Mathieu III.
s'allia avec Marie de
Dreux Princesse du sang
de France, fille de Robert
IV. Comte de Dreux,
qui avoit pour quatriéme
ayeul Robert de France
Comte de Dreux fils du
Roy Loiiis le Gros. D'ailleurs
elle estoit sa parente
par trois endroits,d'abord
au quatriéme degré du
costé maternel par laMaison
de Craon , parce que
Maurice Seigneur de
Craon fut pere de Havoise
de Craon,femme de Guy
VI. Seigneur de Laval, qui
estoit pere d'Isabeau de Laval
mar iée à Bouchard VI.
Seigneur de Montmorency
ayeul de MathieuIV.
Et d'Amaury de Craon,
pere de Jeanne de Craon
femme de Jean Comte de
Montfort ayeulle maternelle
de ladite Dame Marie
de Dreux, par la Maison
de Montfort. Elle estoit
sa parente du quatriéme
au cinquiémedegré,
& par celle de Coucy du
cinquiéme au sixiéme.
Ce ne seroit jamais fait
si on vouloit particularifcr
toutes les alliances les unes
aprés les autres, on se renferme
aux trois recentes; sa
premiereest celle queHenry
Duc de Montmorency
II. du nom,Pair, Marechal
& Amiral de France,
contractaavec Marie Felice
des Ursins en 1612 par
l'entremise du Roy Louis
XIII. & de la Reine Marie
de Medicis sa mere 3,
pour lorsRegente du Royaume
)
qui estoit sa parente
du deuxiéme au troisiéme
degré, puisque la
Reine avoir pour pere
François deMedicisGrand
Duc de Toscane
,
qui estoit
frere d'Elisabeth de
Medicis femme de Paul
des Ursins Duc de Bracciano,
ayeul de Madame la
Duchesse de Montmorency
: ainsil'on peut voir par
cette alliance, l'estime que
le Roy Louis XIII. d'heureuse
memoire,faifoic de
cetteMaison,puisqu'il faisoitépouserà
Monsieur le
Duc de Montmorency sa
parenteau troisiéme degré.
La féconde alliance des
trois ausquelles on s'est retranché
,
est celle de Charlote
Marguerite de Montmorency
,soeur & heritiere
de HenryII. Duc de
Montmorency mort sans
posterité
,
laquelle épousa
en 1609. Henry de Bourbon
II. du nom Prince de
Condé. Cette Princesse
aprés la , mort de son frere
, herita du Duché de
Montmorency, & de plusieurs
autres biens qui sont
entrez parcette alliance
dans laMaison de Condé.
La troisiéme alliance est
celle que fit François Henry
de Montmorency Duc
de Piney -
Luxembourg,
forti de la branche de Bouteville,
quiépousaen 1661.
Magdelaine- Charlotte-
Bonne-Therese de Clermont
Duchesse de Piney-
Luxembourg,fille de Charles-
Henry de C lermont-
Tonnerre, & de Marie de
Luxembourg Duchesse de
Piney
,
qui se défit de sa
Duché en mariant sa fille, àcondition que son époux
porteroit le nom & les Armes
de Luxembourg
,
luy
transmettant le droit de sa
Duché femelle, afin de
conserver le nom de cette
illustre Maison, qui a donné
plusieurs Empereurs
des Romains, des Roys de
Boheme, des Reines de
France, & à d'autres Couronnes
de l'Europe.
Ayant cy-dessus distingué
les alliances de la Maison
de Montmorency en
trois manieres. Premierement
, dans son commencement.
Secondement, depuis la separation de ses
deux grandes branches, &
en troisiéme lieu, en celle
que la branche de Laval a
euë depuis sa separation
d'avec celle de Montmorency.
J'en rapporte quatre
qui sont d'une tresgrande
îllustration. La premiereest
celle que Guy X.
Comte de Laval contracta
en 1347. avec Beatrix
fille d'Artus Duc de Bretagne
, &dont l'arriere petite
filleIsabeau de Laval
épousa Loüis de Bourbon
Comte de Vendôme. C'est
cette seconde alliance qui
doit aujourd'huy faire plus
de plaisir à la Maison de
Montmorency; puisque
c'est de cette Isabeau de
Laval que descend toute la
Maison Royalle de Bourbon,
estant la sixémeayeulle
paternelle de nostre
grand Monarque Loüis
XIV. à present regnant;
qui voit en cette presente
année 1711. son Throfne
affermi dans sa Maison
pour plusieursannées par
la naissance de ses arriere
petits fils Monseigneur le
Duc de Bretagne, &Monseigneur
le Duc d'Anjou,
&par cette alliance toutes
les Testes couronnées de
l'Europe qui regnent aujourd'huy
,
sont alliéesà la
Maison de Montmorency,
La troisiéme alliance
qui fait encore honneur à
cette Maison, c'estdevoir
René d'Anjou Roy de Na",
ples & de Jerusalem
,
qui
épousa Jeanne de Laval en
fecondes noces, mais cette
Reine n'en ayant point eu
d'enfans ,il n'est resté à sa
famille que le plaisir de
s'en souvenir.
La quatriéme & demiere
alliance est celle de
Charlotte d'Arragon fille
de Federic d'Arragon Roy
deNaples, qui fut femme
de Guy XVI. Comte de
Laval; ils eurent plusieurs
enfans, entre autres deux
filles, dont l'aisnée Catherine
de Laval épousa Claude
Sire de Rieux,qui porta
dans la Maison deColigny
le Comté de Laval,
qui a présl'excinction de
cette branche,est tombé
dans celle de sa soeur cadette
Anne de Laval qui
épousa François de la
Tremoille Vicomte de
Thouars,dont est descendu
Monsieur le Duc de la
Tremoille qui possedeaujourd'huy
le Comté de Laval,&
quiàcause de cette
alliance,faitses protcftations
à tous les Traitez de
Paix
,
où il envoye une
personne pour le reprefen"-
ccr , prétendant au Royaume
de Naples comme
heritier d'Anne de Laval
sa quatriéme ayeulle.
-
Sans s'attacher à toutes
les alliances souveraines
de cette illustre Maison,
je diray qu'il y en a quantité
d'autres tres conGderablesquiluy
sont alliées,
& le grand nombre de
Maisons qui y ont pris des
femmes, tient à honneur
d'en estre descendu
,
& se
font un plaisir d'arborer les;
Armes de Montmorency
dansleursalliances.
L'on voit parmy les 1
Grands Officiers du Royaume
de France plus de
Seigneurs de laMaison de
Montmorency que d'aucuneautreMaisons
l'on y
compte deux grands Senéchaux,
six Connestables,&
un Connestable d'Hibcrnie,
neufMaréchaux,quatre
Grands Amiraux, trois
Grands Maistres de la
Maison du Roy, trois
Grands Chambellans,deux
Grands Bouteillers ou Eschansons,
& deux Grands
Pannetiers.
Plusieurs Connestables,
& autres Grands Officiers
de France, sont sortis de
cette Maison tres illustre,
ouenontépousédesfilles,
outre que cette Maison a
aussi produit plusieursDucs
&DuchelTes.
Quoy que la vertu & la
Religion ayent tousjours
esté le partage des Seigneurs
de Montmorency
neanmoins l'on , en voit
tres peu qui ayent estérevestus
de Dignitez Ecclesiastiques;
l'on en voitcependant
un Archevesque
Duc de Reims, des Evesques
d'Orleans, & peu
d'autres.
ilsontencore l'honneur
d'avoir un Saint reconnu
par l'Eglise,donton revere
la memoire aux Vaux
de Cernay enBeauce,c'est
saint Thibaud de Mont-
-
morency Seigneur deMarly,
fils de Mathieu premier,
&
dAline d'Angleterre, lequel
se croisa en 1173. pour
le voyage de la Terre sainte.
A son retour il se fit
Religieux de l'Ordre de
Cisteaux, en l'Abbaye du
Val, puis ilfut Abbé des
Vaux de Cernay à quatre
lieuës de Versailles, entre
Chevreuse &: Ramboüillet,
où il mourut saintementvers
l'an 1189.
Enfin tant de grandeur
dans une Maisonfaitassez
connoistre que la valeur a
esté hereditaire dans l'âme
des Seigneurs de Montmorency,
& leur a tait meriter
tous ces honneurs,
pour avoir tousjours refpandu
leur fang pour la
deffensede leurs Roys, &
de leur patrie, s'estant tousjours
trouvez à la teste des
Armées qu'ils commandoient
en chef, où ils ont
fait paroistre leur courage
avec éclat au milieu des
plus grands perils.
Je n'en veux point un
plus grand exemple que
celuy d'Anne de Montmorency
Duc, Pair, Marechal
,
Connestable
, k,
Fi
Grand Maistre de France,
lequel aprèsavoirblanchi
fous le harnois militaire,
pour la deffenseduRoy,
& de la patrie, remporta
dans le tombeau la gloire
d'estre mort au lit d' honneur
,
puisque commandant
l'Armée Royalle à la
Bataille de saint Denis, il
y receut huit coups mortels
,
dont il mourut deux
jours aprés en son Hostel
de Montmorency à Paris,
estant âgé de prés de quatre
vingt ans, comblant
par ce moyen les derniers
jours de sa vie d'une fin
tres glorieuse, a prés avoir
servy cinq Roys, & après
avoir passé par tous les degrez
d'honneur, & s'estre
trouve à huitBatailles, en
ayant commandé quatre
en chef; aussi le Roy Charles
1X. voulant honorer la
memoire de ce grand Chef
de Guerre
,
ordonna que
sa Pompe funebre fust faite
en l'Eglise de Nostreme
de Paris,avec toute la
magnificencepossible, où
toutes les Cours souveraines
assisterent par ordre du
Roy. De là son corps fut
porté en l'Eglise de saint
Martin de Montmorency,
& son coeur en celle des
Celestins de Paris, où il
futmis dans un Caveau,
proche de celuy du Roy
HenryII. Il estoit bien
juste qu'un coeur quiavoit
esté aimé de son Prince,
& qui avoit eu part à ses
plus im portantes affaires,
fust après son trépas inhumé
proche de celuy qui
luy avoit fait tant d'honneur
durant sa vie,
Mr Chevillard vient de
mettre au jour une Carte
qui a pour Titre: Succession
Chronologique des Empereurs,
&des Impératrices d'Occident,
depuis Charlemagnejusqu'à
present.
On n'entreprend point
de rapporter dans cette
Carte les Empererus Romains,
ni les Empereurs
d'Orient, on s'est borné
à rapporter la Chronologie
des Empereurs, & des
Imperatrices d'Occident,
qui sont ceux qui ont regnéen
Europe depuis l'an
800. On commence par
Charlemagne que l'erreur
commune fait le restaurateur
de l'Empired'Occident
, quoyqu'il soit vray
qu'il estoitEmpereur avant
qu'il cust eHé reconnu tel
par les Romains estantEmpereur
par sa feule qualité
de Roy des François, l'Empire
d'Occident ou du
moins celuy des Gaules
ayant este cedé à Clovis en
508. & confirmé à ses petitsfils
par l'Empereur Justinien.
Il eftvrayque depuis
l'an875. on n'a reconnu
pour Empereurs que
ceux qui ont esté reconnus
tels par les Papes, que mesme
les Rois de Germanie;
& d'autres qui ont esté couronnezEmpereurs,
n'ayant
priscetitre, du moins jusqu'ausiecle
dernier, qu'après
ce couronnement, se
contentant, jusqu'à cette
ceremonie
,
de celuy de
Roy desR omains ou d'Empereurélu.
On met neanmoins
dans cette Carte
ceux que l'erreur publique
reconnoist pour Empereurs
ou qui ont ~estéélus
im Empereurs,
Empereurs
, par des partis,
pour les opposer à ceux
qui avoient esté légitimément
élûs,ilssont distinguez
par des Couronnes
differentes.
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Résumé : Discours nouveau sur l'origine, la Genealogie, & la Maison de Montmorency.
Le texte traite de la Maison de Montmorency, une des plus anciennes et illustres familles du Royaume de France, reconnue comme les premiers Barons Chrétiens avec le cri de guerre 'Dieu aide au premier Chrétien'. La révolution des siècles passés et la négligence des historiens ont obscurci les vieux titres et l'origine exacte de cette maison. André Duchesne est l'historien ayant le plus contribué à sa connaissance, retraçant sa postérité depuis Bouchard I, vivant en 954. Deux opinions principales existent sur son origine : la première attribue son origine à Lisbius, un noble gaulois converti par saint Denis, tandis que la seconde la rattache à Lisoie, un grand baron francique converti par saint Remy. La Maison de Montmorency a toujours revendiqué les qualités de premier Chrétien et de premier Baron Chrétien, marquant ainsi son ancienne et illustre origine. La succession depuis Lisbius ou Lisoie n'a pas pu être conservée jusqu'à nos jours. Duchesne commence l'histoire de cette Maison à Bouchard I, et Chevillard ajoute des ancêtres supplémentaires pour montrer les alliances illustres contractées par la famille. Les armes de la Maison de Montmorency ont évolué, passant d'une croix de gueules sur fond d'or à une croix cantonnée de seize aiglettes d'azur. La Maison s'est séparée en plusieurs branches, certaines éteintes, mais le nom de Montmorency a été conservé jusqu'à aujourd'hui. Les alliances de la Maison de Montmorency sont extrêmement prestigieuses, incluant des mariages avec des membres des familles royales de France, d'Angleterre, et d'autres maisons nobles. Les alliances plus récentes incluent des mariages avec des membres de la Maison de Condé et de la Maison de Luxembourg. La Maison de Montmorency compte de nombreux Grands Officiers du Royaume de France, tels que des Sénéchaux, Connétables, Maréchaux, Amiraux, Maîtres de la Maison du Roi, Chambellans, Bouteillers, et Pannetiers. Plusieurs membres ont également été Ducs et Duchesses. La famille a produit des dignitaires ecclésiastiques, dont un Archevêque Duc de Reims et des Évêques. Saint Thibaud de Montmorency, Seigneur de Marly, est un membre notable, ayant participé à la croisade et fondé l'abbaye des Vaux de Cernay. La valeur et le courage des Seigneurs de Montmorency sont soulignés, notamment à travers l'exemple d'Anne de Montmorency, Duc, Pair, Maréchal, Connétable et Grand Maître de France, qui mourut glorieusement après avoir commandé l'armée royale à la bataille de Saint-Denis. La mémoire de ce grand chef de guerre fut honorée par une pompe funèbre magnifiquement organisée par le roi Charles IX.
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108
p. 97-107
Discours sur la Dignitié des Empereurs, & sur son origine.
Début :
Le titre d'Empereur a pris son origine des Romains [...]
Mots clefs :
Empereur, Roi, Auguste, Empire romain, Gaule
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texteReconnaissance textuelle : Discours sur la Dignitié des Empereurs, & sur son origine.
Discours sur la Dignité des
Empereurs
y
&surson
origine.
Le titre d'Empereur a
pris son origine des Romains
, elle ne signisïoit
au dessous de celuy de Roy,
&marquoit une puissance
moins absoluë, ce qui porta
Auguste à lu prendre,
lorsque vingt neuf années
avant la naissance de jesus-
Christ, il Ce fut rendu maistre
de Rome, & de tous les
pays sourmis à la Republique
Romaine, fous ce seul
titre d'Em pereur il jouit
d'une authoritésouveraine.
Ses successeurs prirent
ôc porterent lemesme titre
qu'ils eurentdans la
fuite fort superieuràceluy
de Roy, parce que leur
puissance & leur domination,
estoit plus grande que
celle, d'aucun Roy de la
terre.
Les pays soumis à la domination
Romaine s'appellerenc
l'Empire Romain,
cet Empire estoit
d'une estenduë tres vaste
il arrivoit souvent , par des
révoltés qu'on voyoit s'y
élever des Empereurs, que
l'ambition Romaine n'a
traité que de Tyrans. Postume
s'éleva de la force en
260.&forma l'Empire des
Gaules, qui comprenoit les
Gaules, l'Espagne & les
Isles Britanniques.
Cet Empire des Gaules,
decacbe de l'Empire Romain
,
subsista peu ,
&- se
restablis dans la fuite par
des parcages. Il fut le seul
que l'Empereur Contrant
pere de l'Empereur Constantinaitpessedé
; ce dernier
réunit tout l'Empire
en fo personne
)
ses fils le
partagerent, Constantin
, qui estoit l'asné,eut l'Empire
des Gaules & le posseda.
Dans la suite, & partie
culierement depuis la more
du grand Theodose
,
l'Empire
Romain setrouva partagé
en deux; sçavoir l'Empire
d'Occident, dont Rome
estoit la Ville capitale,
& l'Empire d'Orient, qui
avoir Constantinople pour
Ville principale; l'Empire
d'Occident finitenlapersonne
d'Auguste Momille
pris prisonnier & déposé
le31.Octobre476. L'Empire
d'Orient a fini le 20.
May 1453. par la mort de
Constantin Paleologue,qui
deffendant la Ville de Constantinople
contre Mahomet
II. Empereur des
Turcs, qui la tenoit assiegée.
Constantin fut étoufsé
par la foule à une des
portes de laVille,son corps
ayant ellé trouvé on luy
coupa la teste, qui futmise
au bout d'une pique, les
femmes & les enfans qui
restoient de la Maison Imperiale,
furent maflàcrez.,
ainsi finit l'Empire d'Orient
qui a esté depuis aux
Turcs qui le possedent depuis
ce temps.
L'Empire d'Occident,
ou du moins celuy des
Gaules, fut cédé à Clovis
en 508. ôc confirmé à ses
petits fils par rEmpereur
Justinien, ainsi Charlemagne,
que l'erreur commune
fait le restaurateur de
l'Empire d'Occident en
800. estoit Empereur par
sa seulequalité de Roy des
Françoise l'Empire a resté
dans la famille l'espace
de cent onze ans pendant
le regne de
neuf
Empereurs
descendus de luy,
cinq desquels ont este
Rois de France,aprés quoy
l'Empire a passé a desPrinces
dedifférentes Maisons
parélection. Il y en aeu
cinqde la Maison de Franconie
,
cinq de la Maison
de Saxe ,
sept de celle de
Souaube, deux de celle de
Brunswick,un de celle de
Nassau
,
cinq de celle de
Luxembourg
,
deux de Baviere,
seize de celle d'Autriche
, y compris l'election
del'Archiduc, desquels
seize Empereurs il y
en a treize de fuite & sans
interruption depuis l'élection
de l'EmpereurAlbert
*11. en 1438. qui font deux
cens soixante & rreize ans
que l'Empiren'est pas forty
de leur Maison. Il y a
eu quantité d'autres Maisons
quiontesté honorées
de la Pourpre Imperiale
r comme font celles de Spolette,
de Provence , de
Frioul, de Quefort
,
de
Hollande, d'Anglererre
,
& d'Espagne;tous lesquels
Empereurs se voyent dans
i la Carte que Mr Chevil-
[lard Historiographe de
France,&Genealogiste du
Roy vient demettreau
jour, dans laquelle font
compris chronologiquement
tous les Empereurs
d'Occident depuis Charlemagne
jusqu'à present,
avec les Impératrices leurs
Epouses.
- Monsieur Chevillard a
donné au public depuis
vingtans nombre de Cartes
de Chronologie, d'Histoire,
& de Blason, en qua- tre vingt deux feuilles, ôc
travaille à plusieurs autres
sujets, qu'il esperequi seront
plaisir au public. On
trouve encore chez ledit
Chevillard une grande
Carte en huit feuilles, de
l'histoire de l'ancien Testament
en genealogie, depuis
Adam jusqu'àJesus-
Christ
,
dans laquelle, outre
la Genealogie,il se trouve
l'Histoire sainte,& celle
desRoys contemporains
des Patriarches.
Monsieur Chevillarddemeure
tousjous rue neuve
[ Nostre-Dame, au Duc de
Bourgogne.
Empereurs
y
&surson
origine.
Le titre d'Empereur a
pris son origine des Romains
, elle ne signisïoit
au dessous de celuy de Roy,
&marquoit une puissance
moins absoluë, ce qui porta
Auguste à lu prendre,
lorsque vingt neuf années
avant la naissance de jesus-
Christ, il Ce fut rendu maistre
de Rome, & de tous les
pays sourmis à la Republique
Romaine, fous ce seul
titre d'Em pereur il jouit
d'une authoritésouveraine.
Ses successeurs prirent
ôc porterent lemesme titre
qu'ils eurentdans la
fuite fort superieuràceluy
de Roy, parce que leur
puissance & leur domination,
estoit plus grande que
celle, d'aucun Roy de la
terre.
Les pays soumis à la domination
Romaine s'appellerenc
l'Empire Romain,
cet Empire estoit
d'une estenduë tres vaste
il arrivoit souvent , par des
révoltés qu'on voyoit s'y
élever des Empereurs, que
l'ambition Romaine n'a
traité que de Tyrans. Postume
s'éleva de la force en
260.&forma l'Empire des
Gaules, qui comprenoit les
Gaules, l'Espagne & les
Isles Britanniques.
Cet Empire des Gaules,
decacbe de l'Empire Romain
,
subsista peu ,
&- se
restablis dans la fuite par
des parcages. Il fut le seul
que l'Empereur Contrant
pere de l'Empereur Constantinaitpessedé
; ce dernier
réunit tout l'Empire
en fo personne
)
ses fils le
partagerent, Constantin
, qui estoit l'asné,eut l'Empire
des Gaules & le posseda.
Dans la suite, & partie
culierement depuis la more
du grand Theodose
,
l'Empire
Romain setrouva partagé
en deux; sçavoir l'Empire
d'Occident, dont Rome
estoit la Ville capitale,
& l'Empire d'Orient, qui
avoir Constantinople pour
Ville principale; l'Empire
d'Occident finitenlapersonne
d'Auguste Momille
pris prisonnier & déposé
le31.Octobre476. L'Empire
d'Orient a fini le 20.
May 1453. par la mort de
Constantin Paleologue,qui
deffendant la Ville de Constantinople
contre Mahomet
II. Empereur des
Turcs, qui la tenoit assiegée.
Constantin fut étoufsé
par la foule à une des
portes de laVille,son corps
ayant ellé trouvé on luy
coupa la teste, qui futmise
au bout d'une pique, les
femmes & les enfans qui
restoient de la Maison Imperiale,
furent maflàcrez.,
ainsi finit l'Empire d'Orient
qui a esté depuis aux
Turcs qui le possedent depuis
ce temps.
L'Empire d'Occident,
ou du moins celuy des
Gaules, fut cédé à Clovis
en 508. ôc confirmé à ses
petits fils par rEmpereur
Justinien, ainsi Charlemagne,
que l'erreur commune
fait le restaurateur de
l'Empire d'Occident en
800. estoit Empereur par
sa seulequalité de Roy des
Françoise l'Empire a resté
dans la famille l'espace
de cent onze ans pendant
le regne de
neuf
Empereurs
descendus de luy,
cinq desquels ont este
Rois de France,aprés quoy
l'Empire a passé a desPrinces
dedifférentes Maisons
parélection. Il y en aeu
cinqde la Maison de Franconie
,
cinq de la Maison
de Saxe ,
sept de celle de
Souaube, deux de celle de
Brunswick,un de celle de
Nassau
,
cinq de celle de
Luxembourg
,
deux de Baviere,
seize de celle d'Autriche
, y compris l'election
del'Archiduc, desquels
seize Empereurs il y
en a treize de fuite & sans
interruption depuis l'élection
de l'EmpereurAlbert
*11. en 1438. qui font deux
cens soixante & rreize ans
que l'Empiren'est pas forty
de leur Maison. Il y a
eu quantité d'autres Maisons
quiontesté honorées
de la Pourpre Imperiale
r comme font celles de Spolette,
de Provence , de
Frioul, de Quefort
,
de
Hollande, d'Anglererre
,
& d'Espagne;tous lesquels
Empereurs se voyent dans
i la Carte que Mr Chevil-
[lard Historiographe de
France,&Genealogiste du
Roy vient demettreau
jour, dans laquelle font
compris chronologiquement
tous les Empereurs
d'Occident depuis Charlemagne
jusqu'à present,
avec les Impératrices leurs
Epouses.
- Monsieur Chevillard a
donné au public depuis
vingtans nombre de Cartes
de Chronologie, d'Histoire,
& de Blason, en qua- tre vingt deux feuilles, ôc
travaille à plusieurs autres
sujets, qu'il esperequi seront
plaisir au public. On
trouve encore chez ledit
Chevillard une grande
Carte en huit feuilles, de
l'histoire de l'ancien Testament
en genealogie, depuis
Adam jusqu'àJesus-
Christ
,
dans laquelle, outre
la Genealogie,il se trouve
l'Histoire sainte,& celle
desRoys contemporains
des Patriarches.
Monsieur Chevillarddemeure
tousjous rue neuve
[ Nostre-Dame, au Duc de
Bourgogne.
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Résumé : Discours sur la Dignitié des Empereurs, & sur son origine.
Le texte explore l'origine et l'évolution du titre d'Empereur, issu de l'Empire romain. Auguste, ayant pris ce titre en 29 avant J.-C., détenait une autorité souveraine sur Rome et les territoires soumis à la République romaine. Ses successeurs adoptèrent également ce titre, qui devint plus prestigieux que celui de roi en raison de leur puissance accrue. L'Empire romain, vaste et souvent perturbé par des révoltes, vit émerger des empereurs locaux comme Postume, qui forma l'Empire des Gaules en 260. Cet empire, comprenant les Gaules, l'Espagne et les Îles Britanniques, fut éphémère et réintégré plus tard à l'Empire romain. Après la mort de Théodose, l'Empire romain se divisa en deux : l'Empire d'Occident, avec Rome comme capitale, et l'Empire d'Orient, avec Constantinople. L'Empire d'Occident s'effondra en 476 avec la déposition de Romulus Augustule, tandis que l'Empire d'Orient tomba en 1453 lors du siège de Constantinople par Mahomet II. L'Empire d'Occident, ou celui des Gaules, fut cédé à Clovis en 508 et confirmé à ses descendants. Charlemagne, déjà roi des Francs, fut couronné empereur en 800. L'Empire resta dans sa famille pendant 111 ans, puis passa à diverses maisons princières par élection. Plusieurs dynasties se succédèrent, notamment celles de Franconie, de Saxe, de Souabe, de Brunswick, de Nassau, de Luxembourg, de Bavière et d'Autriche. Le texte mentionne également les travaux de Monsieur Chevillard, historiographe et généalogiste, qui a publié de nombreuses cartes chronologiques, historiques et héraldiques, ainsi qu'une grande carte de l'histoire de l'Ancien Testament. Chevillard réside rue Neuve Notre-Dame, au Duc de Bourgogne.
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109
p. 107-118
Ceremonie du Couronnement des Empereurs, [titre d'après la table]
Début :
Vous venez de voir l'origine des Empereurs ; voicy les [...]
Mots clefs :
Couronnement, Empereur, Aix-la-Chapelle, Prince, Roi des Romains, Pape
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texteReconnaissance textuelle : Ceremonie du Couronnement des Empereurs, [titre d'après la table]
Vous venez de voir l'origine
des Empereurs; voi-
;, cy les ceremonies de leurs
couronnements.
LEmpereur doit estre
couronne trois fois, & ce
n'est que par le dernier
couronnement qu'il esten
pleinepossession de son
estar.
Le premier couronnement
se doit faire a Aixla
Chapelle, où il est couronné
Roy de Germanie.
Cette ceremonie ie faiten
luy,métrant lur la teste la
Couronne de Charlemagne,
& en le revestantdes
autres ornements Royaux
qu'oncroit avoir servy à ce
Prince. Le Magistrat de
Nuremberg qui les a en
garde les apporte à Aix- laChapelle. On les appelle
ordinairement les
Joyaux ,ou les Clinodes de
l'Empire,en latin Clinodia
Imjxrik II arrive-souvent
que le couronnement ne
sefait pasà Aix, mais dans
une autre Ville d'Allemagne,
soit que la Guerre foit
-
dans les environs de cette
Ville, foit qu'il y ait des
maladies contagieuses, ou
par d'autresraisons que le
College des Electeurs trouve
valables. L'Empereur
Joseph avoit esté couronné
à Augsbourg
,
& son
pere l'Empereur Leopold
avoit esté couronne à
Francfort.
Suivant le quatriéme
Chapitre dela Bulle d'or,
le droit de couronner
l'Empereur à Aix-la-Chapelle
appartient à l'Electeur
de Cologne. Quand
il est arrivé que le couronnement
ne s'est point fait
à Aix, l'Eleveur dans la
Province Ecclesiastique
duquel il s'estfait, luy a
disputé son droit. Il a prétendu
que l'honneur de.
couronner l'Empereur,
n'estoitdéféré par la Bulle
d'or à l'Electeur de Colo- ,
;
gne que parce qu'Aix -la-
Chapelle est dans le ressort
Ecclesiastique de l'Archevesché
de Cologne. Jean
Philippe de Schonborn
Electeur de Mayence prétendit
couronner l'Empe-
: reur Leopold, parce que
; le couronnement de ce
Prince se faisoit à Francfort,
qui est du ressort de
l'Archevesché de Mayence.
Depuis ila esté fait
une transaction entre l'Electeur
de Mayence &celuy
de Cologne, qui dit
que lorsque le couronnement
se fera à Aix-la-Chapelle,
ilfera tousjours fait
par l'Eleveur deCologne.
Quand il se fera hors du
ressort de l'Archevesché de
Cologne
, ces Electeurs
doivent alterner. Le dernier
qui est celuy de l'Empereur
Joseph
,
fut fait à
Augsbourg par les mains
de l'Electeur de Mayence
de la Maisond'Ingelheim.
Ainsi c'est à l'Eledeur de
Cologne j.
Cologne à faire le premier.
",,: Quand on élit un Roy
des Romains, on le couronne
comme Roy de Germanie.
L'Empereur J oseph
fut ainu couronné à Augsbourg
en 1690 Voila pourquoy
il ne fut plus couronné
en Allemagne après la
more de son pere l'Empereur
Leopold.
Le secondcouronnement
de l'Empereur se doit
faire dans TEstas de Milan
avec -
la couronne des
Roys de Lombardie qu'on
appelle vulgairement la
Couronne de fer, quoy
qu'elle soit d'or, parce
qu'elle efl: soustenuë par un
cercle intérieur de fer. Par
ce couronnement l'Empereur
eA Roy de Lombardie.
Le troisiéme couronnement
se doit faire à Rome
par les mains du Pape, &
ce n'est que par ce troisiémecouronnement
que le
Prince est Empereur, & le
premier des Souverains de
la Chrestienté.Jusqu'à ce
couronnement luy-mesme
ne prend pas le titre d'Empereur
des Romains, mais
feulement le titre d'éleu „
Empereur des Romains.
On ne conçoit pas comment
il s'est estably
,
qu'il
ait néanmoins par luy &
par les Representants les
mesmes prérogatives que
s'il estoit veritablement
couronne Empereur quoy
cjue sa dignité ne soit qu'élective.
Charles Quint est
le dernier des Empereurs
qui ait esté couronné en
Italie, les autres n'ont esté
couronnez que comme
Roys de Germanie. CepenJdant
ils ont voulu se
mettre en possession de
tous les droits des Empereurs,
nrefme de ceux qui
paroissent attachez leplus
inseparablement à la couronneImperiale,
& au ferment
que le Prince éleu
doit faire à l'Eglise Romaine
en la recevant par les
mains duPape.Telest le
droit des premirresPrieres,
qui est à peu prés le mesme
que celuy qu'on appelleen
France Droit de joyeux avenement
à la Couronne.
»
Il consiste à nommer au
premier Canonicat vacant
dans les Cathedrales,tant
dans les Chapitres Catholiques,
que dans les Chapitres
Protestants. Quand
l'Empereur Joseph eut esté
éleu Roy des Romains, &
couronné Roy de Germanie
, son pere l'Empereur
Leopold consulta les plus
habiles gens d'Allemagne
pour sçavoirsi son fils, en
vertu de ce couronne- •
ment ,
pourroit se mettre
en possession du droit des
premières Prieres, Leurs responses
n'estant pas favorables,
il n'y eut point de
décisionen forme.
Monsieur Sevin
des Empereurs; voi-
;, cy les ceremonies de leurs
couronnements.
LEmpereur doit estre
couronne trois fois, & ce
n'est que par le dernier
couronnement qu'il esten
pleinepossession de son
estar.
Le premier couronnement
se doit faire a Aixla
Chapelle, où il est couronné
Roy de Germanie.
Cette ceremonie ie faiten
luy,métrant lur la teste la
Couronne de Charlemagne,
& en le revestantdes
autres ornements Royaux
qu'oncroit avoir servy à ce
Prince. Le Magistrat de
Nuremberg qui les a en
garde les apporte à Aix- laChapelle. On les appelle
ordinairement les
Joyaux ,ou les Clinodes de
l'Empire,en latin Clinodia
Imjxrik II arrive-souvent
que le couronnement ne
sefait pasà Aix, mais dans
une autre Ville d'Allemagne,
soit que la Guerre foit
-
dans les environs de cette
Ville, foit qu'il y ait des
maladies contagieuses, ou
par d'autresraisons que le
College des Electeurs trouve
valables. L'Empereur
Joseph avoit esté couronné
à Augsbourg
,
& son
pere l'Empereur Leopold
avoit esté couronne à
Francfort.
Suivant le quatriéme
Chapitre dela Bulle d'or,
le droit de couronner
l'Empereur à Aix-la-Chapelle
appartient à l'Electeur
de Cologne. Quand
il est arrivé que le couronnement
ne s'est point fait
à Aix, l'Eleveur dans la
Province Ecclesiastique
duquel il s'estfait, luy a
disputé son droit. Il a prétendu
que l'honneur de.
couronner l'Empereur,
n'estoitdéféré par la Bulle
d'or à l'Electeur de Colo- ,
;
gne que parce qu'Aix -la-
Chapelle est dans le ressort
Ecclesiastique de l'Archevesché
de Cologne. Jean
Philippe de Schonborn
Electeur de Mayence prétendit
couronner l'Empe-
: reur Leopold, parce que
; le couronnement de ce
Prince se faisoit à Francfort,
qui est du ressort de
l'Archevesché de Mayence.
Depuis ila esté fait
une transaction entre l'Electeur
de Mayence &celuy
de Cologne, qui dit
que lorsque le couronnement
se fera à Aix-la-Chapelle,
ilfera tousjours fait
par l'Eleveur deCologne.
Quand il se fera hors du
ressort de l'Archevesché de
Cologne
, ces Electeurs
doivent alterner. Le dernier
qui est celuy de l'Empereur
Joseph
,
fut fait à
Augsbourg par les mains
de l'Electeur de Mayence
de la Maisond'Ingelheim.
Ainsi c'est à l'Eledeur de
Cologne j.
Cologne à faire le premier.
",,: Quand on élit un Roy
des Romains, on le couronne
comme Roy de Germanie.
L'Empereur J oseph
fut ainu couronné à Augsbourg
en 1690 Voila pourquoy
il ne fut plus couronné
en Allemagne après la
more de son pere l'Empereur
Leopold.
Le secondcouronnement
de l'Empereur se doit
faire dans TEstas de Milan
avec -
la couronne des
Roys de Lombardie qu'on
appelle vulgairement la
Couronne de fer, quoy
qu'elle soit d'or, parce
qu'elle efl: soustenuë par un
cercle intérieur de fer. Par
ce couronnement l'Empereur
eA Roy de Lombardie.
Le troisiéme couronnement
se doit faire à Rome
par les mains du Pape, &
ce n'est que par ce troisiémecouronnement
que le
Prince est Empereur, & le
premier des Souverains de
la Chrestienté.Jusqu'à ce
couronnement luy-mesme
ne prend pas le titre d'Empereur
des Romains, mais
feulement le titre d'éleu „
Empereur des Romains.
On ne conçoit pas comment
il s'est estably
,
qu'il
ait néanmoins par luy &
par les Representants les
mesmes prérogatives que
s'il estoit veritablement
couronne Empereur quoy
cjue sa dignité ne soit qu'élective.
Charles Quint est
le dernier des Empereurs
qui ait esté couronné en
Italie, les autres n'ont esté
couronnez que comme
Roys de Germanie. CepenJdant
ils ont voulu se
mettre en possession de
tous les droits des Empereurs,
nrefme de ceux qui
paroissent attachez leplus
inseparablement à la couronneImperiale,
& au ferment
que le Prince éleu
doit faire à l'Eglise Romaine
en la recevant par les
mains duPape.Telest le
droit des premirresPrieres,
qui est à peu prés le mesme
que celuy qu'on appelleen
France Droit de joyeux avenement
à la Couronne.
»
Il consiste à nommer au
premier Canonicat vacant
dans les Cathedrales,tant
dans les Chapitres Catholiques,
que dans les Chapitres
Protestants. Quand
l'Empereur Joseph eut esté
éleu Roy des Romains, &
couronné Roy de Germanie
, son pere l'Empereur
Leopold consulta les plus
habiles gens d'Allemagne
pour sçavoirsi son fils, en
vertu de ce couronne- •
ment ,
pourroit se mettre
en possession du droit des
premières Prieres, Leurs responses
n'estant pas favorables,
il n'y eut point de
décisionen forme.
Monsieur Sevin
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Résumé : Ceremonie du Couronnement des Empereurs, [titre d'après la table]
Le texte décrit les cérémonies de couronnement des Empereurs du Saint-Empire romain germanique, qui doivent être couronnés trois fois pour être en pleine possession de leur état. Le premier couronnement se déroule à Aix-la-Chapelle, où l'Empereur reçoit la couronne de Charlemagne et les ornements royaux gardés par le magistrat de Nuremberg. En cas de guerre, de maladies contagieuses ou d'autres raisons jugées valables par le Collège des Électeurs, ce couronnement peut se dérouler dans une autre ville d'Allemagne. Par exemple, l'Empereur Joseph a été couronné à Augsbourg, et son père, l'Empereur Léopold, à Francfort. Le droit de couronner l'Empereur à Aix-la-Chapelle appartient à l'Électeur de Cologne. Cependant, des disputes ont surgi lorsque le couronnement se faisait dans une autre ville. Une transaction a été conclue entre les Électeurs de Mayence et de Cologne, stipulant que l'alternance des couronnements dépend du lieu choisi. Le second couronnement se déroule à Milan avec la couronne de fer, faisant de l'Empereur le roi de Lombardie. Le troisième couronnement, à Rome par le Pape, est nécessaire pour que le Prince soit reconnu comme Empereur et le premier des Souverains de la Chrétienté. Avant ce couronnement, il porte le titre d'Élu Empereur des Romains. Charles Quint est le dernier Empereur à avoir été couronné en Italie. Les Empereurs suivants ont revendiqué tous les droits impériaux, y compris le droit des premières prières, qui consiste à nommer au premier canonicat vacant dans les cathédrales. Lorsque l'Empereur Joseph a été élu roi des Romains et couronné roi de Germanie, son père, l'Empereur Léopold, a consulté des experts pour savoir s'il pouvait exercer ce droit, mais aucune décision formelle n'a été prise.
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110
p. 118-120
Recherches sur l'Empire des Assyriens, [titre d'après la table]
Début :
Monsieur Sevin a donné la premiere partie de ses Recherches [...]
Mots clefs :
Empire assyrien, Orient
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texteReconnaissance textuelle : Recherches sur l'Empire des Assyriens, [titre d'après la table]
Monsieur Sevin a donné
la premiere. partie de
sesRecherches sur l'Empire
des Assyriens, Dans
le dessein de développer
l'histoire de cette ancienne
Monarchie
3
il commencé
par examiner quelle en a
esté l'origine. Quoy qu'eni
dirent la pluspart des au- j theurs modernes,il fouftient
qu'Assur en doit estre
regardé comme le premier
Fondateur, chassé du pays
de Babylone par Nemrod,
il se retira au delà du
• Tigre dans les Provinces
qu'arrosent le Lyc & le
Caper. Ce futl'an 190. ou
environ après le Deluge
que les fondements de cet
Empirefurentjettez. Ilparoist
par ce qu'en dit l'Ecriture,
que dèsses commencements
il fut assez considerable
; ses Roys néanmoins
pendant plus de six
siecles
) ne firent aucune
figure dans l'Orient. Belus
fut le premier qui entreprit
de faire des con-'
1
questes
,
& ce Prince n'à
vescu que deux cens vingt
deux ans avant la fameuse
guerre de Troye. C'estce
queMr Sevin prouve par
les resmoignages de Thallus,
d'Herodore, de Denys
d'Halicarnasse, d'Appien,
de Porphyre & de Macrobe
: il fait voirenfuite
comment ce Prince s'empara
de la Province de Baby
lone. Voilà en peu de
mots le filjet de tout le
Discours de Mr Sevin.
la premiere. partie de
sesRecherches sur l'Empire
des Assyriens, Dans
le dessein de développer
l'histoire de cette ancienne
Monarchie
3
il commencé
par examiner quelle en a
esté l'origine. Quoy qu'eni
dirent la pluspart des au- j theurs modernes,il fouftient
qu'Assur en doit estre
regardé comme le premier
Fondateur, chassé du pays
de Babylone par Nemrod,
il se retira au delà du
• Tigre dans les Provinces
qu'arrosent le Lyc & le
Caper. Ce futl'an 190. ou
environ après le Deluge
que les fondements de cet
Empirefurentjettez. Ilparoist
par ce qu'en dit l'Ecriture,
que dèsses commencements
il fut assez considerable
; ses Roys néanmoins
pendant plus de six
siecles
) ne firent aucune
figure dans l'Orient. Belus
fut le premier qui entreprit
de faire des con-'
1
questes
,
& ce Prince n'à
vescu que deux cens vingt
deux ans avant la fameuse
guerre de Troye. C'estce
queMr Sevin prouve par
les resmoignages de Thallus,
d'Herodore, de Denys
d'Halicarnasse, d'Appien,
de Porphyre & de Macrobe
: il fait voirenfuite
comment ce Prince s'empara
de la Province de Baby
lone. Voilà en peu de
mots le filjet de tout le
Discours de Mr Sevin.
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Résumé : Recherches sur l'Empire des Assyriens, [titre d'après la table]
Monsieur Sevin a présenté la première partie de ses 'Recherches sur l'Empire des Assyriens', visant à développer l'histoire de cette ancienne monarchie. Il soutient qu'Assur, chassé du pays de Babylone par Nemrod, est le premier fondateur de l'empire. Assur se retira au-delà du Tigre, dans les provinces arrosées par le Lyc et le Caper, environ 190 ans après le Déluge. Selon l'Écriture, cet empire fut dès ses débuts assez considérable, mais ses rois ne firent aucune figure dans l'Orient pendant plus de six siècles. Belus, vivant 222 ans avant la guerre de Troie, fut le premier à entreprendre des conquêtes. Sevin appuie cette chronologie sur les témoignages de Thallus, Hérodote, Denys d'Halicarnasse, Appien, Porphyre et Macrobe, et explique comment Belus s'empara de la province de Babylone.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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111
p. 43-49
ETRENNES.
Début :
Ceux qui se souviennent de la dispute fameuse qui s'eleva [...]
Mots clefs :
Étrennes, Début du siècle, Nouvel an, Poésie, Versification
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texteReconnaissance textuelle : ETRENNES.
ETRENNES.
Ceux qui se souviennent de la dispute fameuse qui s'eleva l'an
milseptcens,sçavoir si
cette annéeétoit la fin
du seiziéme siecle ou le
commencement du dixseptiéme, me pardonne-
ront de faire une autre
question qui n'est pas
moinsinutile;scavoir d
le Mercure des Etrènnes
doit estre celuy de Decembre qui [e donne au
premier jour de l'an, ou
le Mercure de Janvier
qui contient le premier
jour de l'an: ce doute ne
vaut pas la peined'estre
éclaircy ; mais il sufit
pour autoriser un reste
d'Etrenne qu'on m'aenvoyé.1
L'Anonime éruditionné.
S'IUS demandez de l'érudition sur les Etrennes
;
de tous
temps lespeuplesontoffert aux
Dieux cv* aux hommes les
premices de toutes choses, ces
Etrennes ont été établies pour
offrir les premices de l'année
nouvelle; certain peuple d'Afrique celebroit la premiere année du siecle, le premier mois
de tannEe) le premier jour du
mois, &' U premiers heure
du jour
ETRENNE.
Par Monsieur de L. T.
Surl'air d'unVaudeville connu.
Au nouvel an milsept cens
doae.,
Puissiez-vous devenir l'Epouse
&un jeune Epoux tendre cy
charmant
,
.f<!!i ne soit point d'humeur
jalouse,
jamais Mary toujours Amant
Pendant tout l'anmilsept cens
douze.
REPONSE.
yu/qu';' l'an milsept cens treize
Je chercheray la rime à treize>
Et ce Mary toujours Amant
Dans l'univers en est-il frei'{!,
On trouvera plus seurement
Rime riche à milsept cens
treize.
IMPROMPTU.
Le premier jour de l'an à un
homme de qualité, par
Monsieur M. D. M.
Ne pas donner à plus riche
que soy,
A vôtre égard, c'est maxime
pourmoy.
Cettemaxime efi vraye,~& riofsensepersonne ;
Mais ce qu'on peut donner a#
Pape comme au Roy
,
c'ejl bonjour ~& bon an, Sei
gneursje*votts ledonne^-
Le mesme à une Dlle, en luy
envoyant un de ces petits cœurs
qui renfermentune Devise.
Tel quiJefiequey Iris ,pour
vous d'estresincere,
Vous dit qu'il vous ouvre son
coeur
Mais il efi quelque fois injidul
& trompeur.
Celuy-cy dont la forme efi fragile & legere,
^uoy qu'un ouvrage de l'Art
,
n'estpoint un imposteur.
il renferme unsecret myflere,
Pour contenter un desir curieux,
Ouvrez, ce cællr, qui s'offre à
vos beauxyeux,
Tout autre en pouroit craindre
un regard homicide,
Pourêtre heureuxou malheureux
Souvent c'est moins le choix#
,
que lesort qui decide.
Ceux qui se souviennent de la dispute fameuse qui s'eleva l'an
milseptcens,sçavoir si
cette annéeétoit la fin
du seiziéme siecle ou le
commencement du dixseptiéme, me pardonne-
ront de faire une autre
question qui n'est pas
moinsinutile;scavoir d
le Mercure des Etrènnes
doit estre celuy de Decembre qui [e donne au
premier jour de l'an, ou
le Mercure de Janvier
qui contient le premier
jour de l'an: ce doute ne
vaut pas la peined'estre
éclaircy ; mais il sufit
pour autoriser un reste
d'Etrenne qu'on m'aenvoyé.1
L'Anonime éruditionné.
S'IUS demandez de l'érudition sur les Etrennes
;
de tous
temps lespeuplesontoffert aux
Dieux cv* aux hommes les
premices de toutes choses, ces
Etrennes ont été établies pour
offrir les premices de l'année
nouvelle; certain peuple d'Afrique celebroit la premiere année du siecle, le premier mois
de tannEe) le premier jour du
mois, &' U premiers heure
du jour
ETRENNE.
Par Monsieur de L. T.
Surl'air d'unVaudeville connu.
Au nouvel an milsept cens
doae.,
Puissiez-vous devenir l'Epouse
&un jeune Epoux tendre cy
charmant
,
.f<!!i ne soit point d'humeur
jalouse,
jamais Mary toujours Amant
Pendant tout l'anmilsept cens
douze.
REPONSE.
yu/qu';' l'an milsept cens treize
Je chercheray la rime à treize>
Et ce Mary toujours Amant
Dans l'univers en est-il frei'{!,
On trouvera plus seurement
Rime riche à milsept cens
treize.
IMPROMPTU.
Le premier jour de l'an à un
homme de qualité, par
Monsieur M. D. M.
Ne pas donner à plus riche
que soy,
A vôtre égard, c'est maxime
pourmoy.
Cettemaxime efi vraye,~& riofsensepersonne ;
Mais ce qu'on peut donner a#
Pape comme au Roy
,
c'ejl bonjour ~& bon an, Sei
gneursje*votts ledonne^-
Le mesme à une Dlle, en luy
envoyant un de ces petits cœurs
qui renfermentune Devise.
Tel quiJefiequey Iris ,pour
vous d'estresincere,
Vous dit qu'il vous ouvre son
coeur
Mais il efi quelque fois injidul
& trompeur.
Celuy-cy dont la forme efi fragile & legere,
^uoy qu'un ouvrage de l'Art
,
n'estpoint un imposteur.
il renferme unsecret myflere,
Pour contenter un desir curieux,
Ouvrez, ce cællr, qui s'offre à
vos beauxyeux,
Tout autre en pouroit craindre
un regard homicide,
Pourêtre heureuxou malheureux
Souvent c'est moins le choix#
,
que lesort qui decide.
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Résumé : ETRENNES.
Le texte aborde la tradition des étrennes, des cadeaux échangés au début de l'année. Il commence par une discussion sur la classification de l'année 1700 et la période de publication du Mercure des Étrennes, justifiant ainsi la réception d'un reste d'étrenne. L'auteur souligne que, depuis toujours, les peuples offrent aux dieux et aux hommes les prémices de toutes choses, les étrennes marquant les prémices de l'année nouvelle. Un peuple d'Afrique célébrait ainsi la première année du siècle, le premier mois de l'année, le premier jour du mois et la première heure du jour. Le texte inclut également des poèmes et des impromptus liés aux étrennes. Un poème souhaite à une personne de devenir l'épouse d'un jeune époux tendre et charmant. Une réponse à ce poème cherche une rime pour l'année 1713. Un impromptu conseille de ne pas donner à plus riche que soi et suggère que le meilleur cadeau est un 'bonjour' et 'bon an' pour les seigneurs et les demoiselles. Un petit cœur contenant une devise est envoyé à une demoiselle, symbolisant un cœur sincère et non trompeur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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112
p. 172-187
ENVOY. / EXTRAIT d'une Lettre écrite de Paris à Mr MODEY Conseiller en la Cour souveraine de la Province d'Utrecht, par Mr *** le 28. Décembre 1711.
Début :
On vous envoye, Monsieur, cet Extrait de Lettre tres-curieux [...]
Mots clefs :
Rois Mérovingiens, Charlemagne, Éloge des derniers rois mérovingiens
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texteReconnaissance textuelle : ENVOY. / EXTRAIT d'une Lettre écrite de Paris à Mr MODEY Conseiller en la Cour souveraine de la Province d'Utrecht, par Mr *** le 28. Décembre 1711.
E NV O Y.
On vous envoyeMonsieur,
cet Extrait de Lettre très-curieux
,
C'F si vousjuge^ apropos de l'inserer dansleMercure on continuera devousfaire
part de pluficurs autres Disserrationshistoriques
,
que lePublic ne regardera pas comme
indifférentes, EXTRAIT
d'une Lettre écrite de arts àMr MO DEY Conseilseiller en la Coursouverainede la Province d'Utrecht, par AIr * ** le
28. Décembre 1711.
Le public est redevable
à Mr Herman Sehminkè
vostre compatriote
,
de la
nouvelle Edition delaVie
de Charlemagne par Eginhard
,avec des Notes qu'il
viene de faire imprimer;
&quoyque je n'aye paillé
d'autreconnoissance de
cette Edition que celle que
j'ay tirée de la lecture de
nostre Journal des Sçavans
du sept de ce mois qui en parle, je ne laisse pas de
comprendre que les matières historiques luy sont familieres, & qu'ilen fait une
estude particulière. Je suis
persuadé que j'en aurai encore une meilleure opinion
lorsque j'aurai pu voir le
Livre entier & les Notes
qu'il y a
faites.
t~
Cependant,Monsieur,
vous croirez peut
-
estre
aussi bien que moy
y
qu'une histoire entiere deCharlemagne, & traitée par une
fçavante main, auroit encore esté plus agreable.
ment receuë du Public,
que l'Edition d'Eginhard
qui n'en contient qu'un
petit abrégé.
La vie de ce grand Empereur cft trop racourcie
dans Eginhard & l'est
mesme tellement qu'elle
ne satisfait pas le lecteur
pour peu qu'il soit instruit
de nostre Histoire : & ce n'est, pour ainsi dire,qu'un
petit éloge. De. plus la vérité des faits de ce Monarque, ne se trouve point
dans tout ce qu'Eginhard
en rapporte. Eginhardne
parle point des premieres
années de la vie de CharLemagne, parce que, dit- il,iln'yavoitplus person-
ne lorsqu'il écrivoit qui
pust l'en instruire
: ce qui
fait connoistre qu'il n'a
composé cet Abregé ou
plustost cet Eloge que 1
quelques années après le
deceds de ce Monarque,
d'où il est facile de conclure qu'il ne la composé
que de memoire, & non
pasamesurequelesactions
se sont parsées; & à moins
que par les Notes que Mr
Schminke y a
faites, il n'aie
rempli tous les faits qui
manquent dans Eginhard,
& corrigé ceux qu'il rap-
porte contre la verité
,
je
suispersuadé que ce ne
peut estre un ouvrage où
il ne reste encore beaucoup
dechoses à desirer.
,..
Ce queMr SchminKe
dit dans la seconde Dissertation, que le nom de Chapelain estoit pour lors ce
que nous
appellons aujourd'huy Secretaire d'Estatsouffre
,
ce me semble, quelques difficultez
,
puisque
l'on ne voit pas qu'avant
Mr de Laubespine, sous le
regne du Roy Henry II. il
y en ait eu aucun qui se soit
qualifié du titre de Secretaire d'Estat; mais ce qu'il
dit que lodrchlcbapelaiii estoit le premier Secretaire
d'Estat de nos Rois, est en..
core bien plus esloigné de
la verité de l'histoire
: car
quoyqu'on voye que l'ona
quelquefois désigné les
simples Secrétaires fous le
titre de Chapelains
; ce qui
estoit cependant rare fous
le regne de Charlemagne;
on ne voit pas qu'on ait
donné le nom d'Archichapelains à d'autrespersonnes qu'a ceux que nous ap-
pellons aujourd'hui grands
Aumofniers.
Il estvray que souvent
J & mesme d'ordinaireces -
1
grands Aumofniers ouArjehiehapelains devenoient
ensuite,& estoientenmesrne temps grands Chan-
^.cclicrs ou Apocrisaires:
mais, non premiers Secretaires d'Estat
: & je ne sçay
quelle bonne raison Mr
SchminKe pourroit en
donner, puifqu'on trouve
plusieurs preuves dans l'eftat de la maison de nos
Rois par Adalard, & dans
d'autres anciens Autheurs,
& en particulier dans le
Glossaire de du Gange, &
dans les autres Glossaires
Latins fous les mots Anhïcapellanus ÔC Apocrysarius
,
que l'un & l'autre ne signifioient autre chose que
Grand Aumosnier de nos
Rois de la premiere& de
la seconderace.
-
Il paroist par le mesme
Journal des Sçavants que
Mr SchminKe deffend fortement la reputation d'Eginhard contre l'Autheur
de l'Esprit de Gerson
,
qui
s'est efforcé de rendresuspecte la bonne foy de cet
ancien Autheur
,
sur tout
par rapport aux Rois Merovingiens, accusant Eginhard d'avoir prisà tasche
derabbaisser ceux-cy
,
ôc
de les noter de faineantise
pour donner plus de relief
à la valeur des Carlovingiens qu'il avoit tentrepris
de Hacrer..
Monsieur le Noble qui
est l'Autheur del'Esprit de
Gerson
,
ne parle pas coumeil faut de la basseflatterie d'Eginhardàce sujet
;
Pl
iD
& quand il auroit eu des
raisonssolides,Mr Schminkeavoitunplusgrand adverfaire à combattre; c'est
le sçavant & celebre Pere
le Cointe, qui a
clairement
prouvé en plusieurs endroits de ses Annales Ecclesiastiques des François,
l'injustice de cette basse
flatterie d'Eginhard, fondée sur un mensonge manifeste. Ceux qui ne cherchent uniquement que la
verité dans l'histoire, auroient veu avec plaisir les
coups que Mr Schminke
au*oic porté au Pere le
Cointe c'est à dire les
preuves >
s'il s'en rrouvp
aucune qui ioit assez forrepour resucer le sentiment
de ce sçavant Autheur de
nos Annales Ecclesiastiques
,
qui a
demonstrativement prouvé que lesderniers Rois de la premiere
race depuis Clovis II. fils
du grand Dagobert
,
estoient de grands Princes,
<5< que ce qu'ils n'ont pû
faire dans le cours de leur
Regne, ne doit estre attribue qu'aleur bas âgeic'est
.Ce que l'on voit dans les
Annales du Pere le Cointe
sous l'an 6.,1.. depuis le
nombre 6. pag.265.jusqu'au nombre 30. pag. 275.
Tome 4. fous l'an 694. pag.
298. Sous l'an 711. nombre 3. pag. soi. Sous l'année715. nombres 19. & 42,.
pag.360. &551. Sous 1année 73 7. nombre 37.pag.
886. Sous l'an 640. nombre 8. Tome 5. pag. 34. ôc
35. nombre 13. pag. 325.&
suivantes.
C'est dans les endroits
citez ci-dessus que ce sça-
.,. vant
vant fait voir que ceux des
Rois de la premiere race
qui ont tilé d'âge à
faire
la Guerre, l'ont fait avec
courage ôc vigueur, foie
contre les Ennemies de
l'Etat, foit contre Pepin &
ses fils
,
pour secouer le
joug qu'ils vouloient imposer, ou qu'ils avoient déja imposé à leurs Majestez.
Qu'ils ont rendu la justice
par eux-mesmes avec tant
d'équité,que quelques uns
d'entre eux, comme Childebert, ont merité le furnom de Justes, & qu'enfin
loin qu'ils residassent toute l'année dans leur prétendu Palais de Mamacas,
comme le dit faussement
Eginhard
,
on a
des Jugemens rendus par ces Monarques, & un grand nombre de Chartes qu'ils ont
données dans divers Palais
ou differens lieux situez
dans les diverses Provinces qui composoient laMonarchie Françoise, quijustifient le contraire. Le Pere le Cointe y
fait voirenfin que ces Princes ont eu
de la valeur & de la pru-
dencc, & qu'il ne leur a
manque pour devenir des
Rois excellents
,
qu'uq.
plus grand nombre dannées.&unplus long regne.
On vous envoyeMonsieur,
cet Extrait de Lettre très-curieux
,
C'F si vousjuge^ apropos de l'inserer dansleMercure on continuera devousfaire
part de pluficurs autres Disserrationshistoriques
,
que lePublic ne regardera pas comme
indifférentes, EXTRAIT
d'une Lettre écrite de arts àMr MO DEY Conseilseiller en la Coursouverainede la Province d'Utrecht, par AIr * ** le
28. Décembre 1711.
Le public est redevable
à Mr Herman Sehminkè
vostre compatriote
,
de la
nouvelle Edition delaVie
de Charlemagne par Eginhard
,avec des Notes qu'il
viene de faire imprimer;
&quoyque je n'aye paillé
d'autreconnoissance de
cette Edition que celle que
j'ay tirée de la lecture de
nostre Journal des Sçavans
du sept de ce mois qui en parle, je ne laisse pas de
comprendre que les matières historiques luy sont familieres, & qu'ilen fait une
estude particulière. Je suis
persuadé que j'en aurai encore une meilleure opinion
lorsque j'aurai pu voir le
Livre entier & les Notes
qu'il y a
faites.
t~
Cependant,Monsieur,
vous croirez peut
-
estre
aussi bien que moy
y
qu'une histoire entiere deCharlemagne, & traitée par une
fçavante main, auroit encore esté plus agreable.
ment receuë du Public,
que l'Edition d'Eginhard
qui n'en contient qu'un
petit abrégé.
La vie de ce grand Empereur cft trop racourcie
dans Eginhard & l'est
mesme tellement qu'elle
ne satisfait pas le lecteur
pour peu qu'il soit instruit
de nostre Histoire : & ce n'est, pour ainsi dire,qu'un
petit éloge. De. plus la vérité des faits de ce Monarque, ne se trouve point
dans tout ce qu'Eginhard
en rapporte. Eginhardne
parle point des premieres
années de la vie de CharLemagne, parce que, dit- il,iln'yavoitplus person-
ne lorsqu'il écrivoit qui
pust l'en instruire
: ce qui
fait connoistre qu'il n'a
composé cet Abregé ou
plustost cet Eloge que 1
quelques années après le
deceds de ce Monarque,
d'où il est facile de conclure qu'il ne la composé
que de memoire, & non
pasamesurequelesactions
se sont parsées; & à moins
que par les Notes que Mr
Schminke y a
faites, il n'aie
rempli tous les faits qui
manquent dans Eginhard,
& corrigé ceux qu'il rap-
porte contre la verité
,
je
suispersuadé que ce ne
peut estre un ouvrage où
il ne reste encore beaucoup
dechoses à desirer.
,..
Ce queMr SchminKe
dit dans la seconde Dissertation, que le nom de Chapelain estoit pour lors ce
que nous
appellons aujourd'huy Secretaire d'Estatsouffre
,
ce me semble, quelques difficultez
,
puisque
l'on ne voit pas qu'avant
Mr de Laubespine, sous le
regne du Roy Henry II. il
y en ait eu aucun qui se soit
qualifié du titre de Secretaire d'Estat; mais ce qu'il
dit que lodrchlcbapelaiii estoit le premier Secretaire
d'Estat de nos Rois, est en..
core bien plus esloigné de
la verité de l'histoire
: car
quoyqu'on voye que l'ona
quelquefois désigné les
simples Secrétaires fous le
titre de Chapelains
; ce qui
estoit cependant rare fous
le regne de Charlemagne;
on ne voit pas qu'on ait
donné le nom d'Archichapelains à d'autrespersonnes qu'a ceux que nous ap-
pellons aujourd'hui grands
Aumofniers.
Il estvray que souvent
J & mesme d'ordinaireces -
1
grands Aumofniers ouArjehiehapelains devenoient
ensuite,& estoientenmesrne temps grands Chan-
^.cclicrs ou Apocrisaires:
mais, non premiers Secretaires d'Estat
: & je ne sçay
quelle bonne raison Mr
SchminKe pourroit en
donner, puifqu'on trouve
plusieurs preuves dans l'eftat de la maison de nos
Rois par Adalard, & dans
d'autres anciens Autheurs,
& en particulier dans le
Glossaire de du Gange, &
dans les autres Glossaires
Latins fous les mots Anhïcapellanus ÔC Apocrysarius
,
que l'un & l'autre ne signifioient autre chose que
Grand Aumosnier de nos
Rois de la premiere& de
la seconderace.
-
Il paroist par le mesme
Journal des Sçavants que
Mr SchminKe deffend fortement la reputation d'Eginhard contre l'Autheur
de l'Esprit de Gerson
,
qui
s'est efforcé de rendresuspecte la bonne foy de cet
ancien Autheur
,
sur tout
par rapport aux Rois Merovingiens, accusant Eginhard d'avoir prisà tasche
derabbaisser ceux-cy
,
ôc
de les noter de faineantise
pour donner plus de relief
à la valeur des Carlovingiens qu'il avoit tentrepris
de Hacrer..
Monsieur le Noble qui
est l'Autheur del'Esprit de
Gerson
,
ne parle pas coumeil faut de la basseflatterie d'Eginhardàce sujet
;
Pl
iD
& quand il auroit eu des
raisonssolides,Mr Schminkeavoitunplusgrand adverfaire à combattre; c'est
le sçavant & celebre Pere
le Cointe, qui a
clairement
prouvé en plusieurs endroits de ses Annales Ecclesiastiques des François,
l'injustice de cette basse
flatterie d'Eginhard, fondée sur un mensonge manifeste. Ceux qui ne cherchent uniquement que la
verité dans l'histoire, auroient veu avec plaisir les
coups que Mr Schminke
au*oic porté au Pere le
Cointe c'est à dire les
preuves >
s'il s'en rrouvp
aucune qui ioit assez forrepour resucer le sentiment
de ce sçavant Autheur de
nos Annales Ecclesiastiques
,
qui a
demonstrativement prouvé que lesderniers Rois de la premiere
race depuis Clovis II. fils
du grand Dagobert
,
estoient de grands Princes,
<5< que ce qu'ils n'ont pû
faire dans le cours de leur
Regne, ne doit estre attribue qu'aleur bas âgeic'est
.Ce que l'on voit dans les
Annales du Pere le Cointe
sous l'an 6.,1.. depuis le
nombre 6. pag.265.jusqu'au nombre 30. pag. 275.
Tome 4. fous l'an 694. pag.
298. Sous l'an 711. nombre 3. pag. soi. Sous l'année715. nombres 19. & 42,.
pag.360. &551. Sous 1année 73 7. nombre 37.pag.
886. Sous l'an 640. nombre 8. Tome 5. pag. 34. ôc
35. nombre 13. pag. 325.&
suivantes.
C'est dans les endroits
citez ci-dessus que ce sça-
.,. vant
vant fait voir que ceux des
Rois de la premiere race
qui ont tilé d'âge à
faire
la Guerre, l'ont fait avec
courage ôc vigueur, foie
contre les Ennemies de
l'Etat, foit contre Pepin &
ses fils
,
pour secouer le
joug qu'ils vouloient imposer, ou qu'ils avoient déja imposé à leurs Majestez.
Qu'ils ont rendu la justice
par eux-mesmes avec tant
d'équité,que quelques uns
d'entre eux, comme Childebert, ont merité le furnom de Justes, & qu'enfin
loin qu'ils residassent toute l'année dans leur prétendu Palais de Mamacas,
comme le dit faussement
Eginhard
,
on a
des Jugemens rendus par ces Monarques, & un grand nombre de Chartes qu'ils ont
données dans divers Palais
ou differens lieux situez
dans les diverses Provinces qui composoient laMonarchie Françoise, quijustifient le contraire. Le Pere le Cointe y
fait voirenfin que ces Princes ont eu
de la valeur & de la pru-
dencc, & qu'il ne leur a
manque pour devenir des
Rois excellents
,
qu'uq.
plus grand nombre dannées.&unplus long regne.
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Résumé : ENVOY. / EXTRAIT d'une Lettre écrite de Paris à Mr MODEY Conseiller en la Cour souveraine de la Province d'Utrecht, par Mr *** le 28. Décembre 1711.
Dans une lettre datée du 28 décembre 1711, adressée à Monsieur Mo Dey, conseiller à la cour souveraine de la province d'Utrecht, l'auteur discute de la nouvelle édition de la 'Vie de Charlemagne' par Eginhard, éditée par Herman Schminke. Bien que l'auteur reconnaisse la compétence de Schminke en matière historique, il estime qu'une histoire complète de Charlemagne, rédigée par une main savante, aurait été plus appréciée du public. La version d'Eginhard est jugée trop abrégée et ne satisfait pas les lecteurs instruits en histoire. Eginhard ne traite pas des premières années de Charlemagne et a composé son ouvrage de mémoire, plusieurs années après la mort de l'empereur. L'auteur exprime des doutes sur les notes de Schminke, qui pourraient ne pas corriger toutes les inexactitudes d'Eginhard. La lettre aborde également des divergences historiques, notamment sur le rôle des chapelains et des secrétaires d'État sous Charlemagne. L'auteur conteste les affirmations de Schminke concernant ces titres, en se basant sur des sources anciennes comme Adalard et le Glossaire de Du Cange. De plus, Schminke défend la réputation d'Eginhard contre les accusations de l'auteur de 'L'Esprit de Gerson', qui critique la partialité d'Eginhard envers les rois mérovingiens. L'auteur regrette que Schminke n'ait pas engagé un débat plus approfondi avec le Père le Cointe, qui a démontré l'injustice des critiques d'Eginhard envers les rois mérovingiens.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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113
p. 220-236
NOMINATION du Roy.
Début :
Messire Louis lePeleteir, premier President du Parlement, s'est démis volontairement [...]
Mots clefs :
Parlement, Président, Nomination, Généalogie, Famille, Éloges, Hommage
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texteReconnaissance textuelle : NOMINATION du Roy.
NOMINATION
du Roy.
Messire Louis lePeletier,
premier President du Parlement, s'est demis volontairement de cette Charge
entre les mains du Roy.
Il est fils de Claude Le
Peletier, Conseiller d'Etat
Ordinaire, President holoraire du Parlement,Ministre d'Etat, Controlleur
General des Finances, cidevant Prevôt, des Marchands de Paris, & SurIntendant des Postes &
Relais de France, mort le
10. Aoust de l'année derniere.
SAMAJESTE'achoisi, pour remplir cette importante Charge, Messire
Jean-Antoine de Mesmes,
Comte d'Avaux, & de
Neufchâtel, Seigneur d'Irval & de Cramoyelle, cidevant Prévôt&Grand
MaîtredesCeremonies,
des Ordres du Roy. Cet
illustre Magistrat àété
ConcilierauParlement
en 1687.Presidenta Mor-* -,,' tier en 1689. Prevôt &Me
des Ceremonies des ordres
du Royen1703delaquelle charge il s'est demit.,en,.
1709.
en faveurdeM.le
Comte de Pontçhanx^jji.
Ilestfils de M.JeanJacquesdeMesmes Préfid^nt/
à Mortier, & de Dame
Marguerite Bertrand de la
Basiniere,&petit-fils de M.
Jean-Antoine de Mesme,
seigneur d'Yrval
,
Baron
deBreüil, Vicomte de
Vandeüil, Conseiller d'E-,
tat ordinaire, & de Dame
Anne Courtin, & arriérépetit-fils de Jean-Jacques
de Mesmes, Maistre des
Requestes, & ,Conseiller
d'Etat, & de Dame Antoi.
nette de Grossaine, fille
unique & heritiere deHierôme deGrossaine, Ecuyer
Seigneur d'Yrval&d'Avaux. Baron de Breûil, &
,.
Vicomte de Vandeüil, lequel Jean-Jacques de Mesmes fut envoyé en plusieurs négociationsimportantes, il est mort fort
âgé en 1642.
M. le premier President
avoit pour Oncle Messire
Jean-Jacques de Mesmes,
Comte d'Avaux,Conseiller d'Etat ordinaire, Prévôt & Maître des Ceremonies de l'Ordre du St
Esprit, lequel s'est distingué en quantité de negociations importantes,ayant
été deux fois Plenipoten-
tiaire pour la Paix. La première, au Traitté de Nimegue en 1675. Laseconde,au Traitté de Risvick
en 1697.
Cette famille a
produit
beaucoup de grands hommes, entre lesquelsse sont
distinguez Henry de Mesmes & Claude de Mesmes,
tous deux Grands-Oncles
de M.le premier President.
Henry de Mesmes, Ecuyer
Seigneur de Roissy, Marquis de Moigneville, &c
d'Everly, qui fut President àMortier en 1627. aprés
avoir occupé long-temps
les premieres Charges, &:
servi l'Etat en plusieurs occassons importantes.
il fut député aux Etats
Généraux tenus à Paris en
1617. & à l'assemblée des
Notables à Rouën: Il fut
marié deux fois, la premiere
,
avec Jeanne de
Montluc, fille du MaréchalBalagny',delaquelle
il neut point d'ensans
:
La
seconde, avec Marie Fossez
,
fille duMarquis d'Everly,Chevalier des Ordres du Roy, de laquelle
il eut plusieurs enfans, &
il n'én est resté que Dame
Antoinette de Mefn-les
épouse de Louise de Rochechoüart-, Duc de Vivonne,Maréchal de France. ", Claudede Mesmes CheValler3 Comte d'Avaux,
Maistre des Requestes ôc
conseillerid'EtatfutAmbassadeur en piufieurs
Cours de l'Europe
: Sçavoq ?à.Venifq,à Roipe3a
Mantouë, florencecà1
Savoye,deuxfois en Allemagne, en Dannemarck,
en Pologne & Suede: la
derniere fois qu'il fut en
Allemagne, il traitta des
Préliminaires de la Paix
generale,&fut un des Plénipotentiaires au Traité de
Munster; il fut aussi Secretaire des Ordres du Roy,
& Surintendant des Finances avec M. le President
de Bailleul, & il mourut
sans alliance.
Cette famille de Mesmes
est originaire de Bearn,
sortie
de
Pierre Chevalier,
Seigneur de Mesmes, qui
est nommé entre les pre-
miers & plus apparens du
Bailliage de Roquefort en
la Vicomté de Marsan; ce
Pierre de Mesmes vivoit
en 1179. & avoit pour frere Guillaume de Mesmes
pour Aumônier du Roy S.
Louis;il eut pour fils Roger de Mesmes, dit Coudun Chevalier, Seigneur
de Mesmes, pere d'Arnauld premier du Nom,
Seigneur de Caixchen en
l'Evêché d'Aire, duquel est
descendu M. le premier
President aprés neuf degrez de générations.
Cette famille a
donné
un premier President à
<' Rouën, qui fut aussi deux
fois Ambassadeur en Allemagnej un Chancelier de
Navarre; desPresidens au
grand Conseil,à la Chambre descomptes,un Prévôt
des Marchands à Paris,
trois Presidens à Mortier,
plusieurs Conseillers au
Parlement, Maistres des
Requestes & Conseillers
d'Etat, & quatre Officiers
* de l'Ordredu S. Esprit.
Cette Famille atoûjours protégé les belles
lettres. Voiture écrit à
Monsieur d'Avaux, à
propos de sa Maison,
qui efl: à presentl'Hôtel de Bauviliers.
je me réjoüis avec
*vous au nom des Penates
de Jean Jacques de Mesmes ftl de tant degrands
hommes vos ayeuls Àu
nom de ces Penates qui
ont été les Dieux tutelaires de P~~ de
tous les sçavants de ce
siécle-la~de celui-ci, de
ce que vous avez renouvelle& embelli leur ancienne demeure, &c.
Non feulement Messieurs de Mesmes &
d'Avaux ont protégé
les belles Lettres, mais
ils les ont cultivées euxmêmes. Il rfeft pas honnête, dit encor Voiture,
à un personnage
,
aussi
grand que vous têtes,
d'êtreplus éloquent que
nous.
Je pourrois repeter
icy
ici pour M. le premier
President,tous les éloges que Voiture donne
à ses Prédecesseurs,
puis qu'il rassemble en
lui toutes leurs grandes
qualitez. Mais j'ai banni du Mercure les Panegyriques.
J'ajoûterai feulement
quelques quadrins au
premier de ceux que
Voiture envoya à M.
d'Avaux, à la mode de
Neufgermain. Les lct-
tres du Nom finissant
les Vers
:
L'autre jour:}pf1Îtejf
Par Mercure tt) Parrses :
lesDieuxeur
Ton*ksDteuxféfktir
command-a.
Qu'on fit honneur ati grandd'Avaux, Themis,quicetordre
approuv-a,
A ses côtez ïnfadçfljty,
0; }
Pour le siécle suivant
¡ plaç-a ,,'
Un premier President
, ,/
Oui,ditThemis,ces d'Avauxl-a
a- Detouttempsmefurent de-vots, 1
Pour l'an où la Paix fè fer-a Jegarde à Paris un
àyA<vaux.
Enmérité il égaler-a
Suos Avos & Pro-avoS)
Peuple, Senat, tout aimer-A,
Ce successeur du grand à'Avaux.
du Roy.
Messire Louis lePeletier,
premier President du Parlement, s'est demis volontairement de cette Charge
entre les mains du Roy.
Il est fils de Claude Le
Peletier, Conseiller d'Etat
Ordinaire, President holoraire du Parlement,Ministre d'Etat, Controlleur
General des Finances, cidevant Prevôt, des Marchands de Paris, & SurIntendant des Postes &
Relais de France, mort le
10. Aoust de l'année derniere.
SAMAJESTE'achoisi, pour remplir cette importante Charge, Messire
Jean-Antoine de Mesmes,
Comte d'Avaux, & de
Neufchâtel, Seigneur d'Irval & de Cramoyelle, cidevant Prévôt&Grand
MaîtredesCeremonies,
des Ordres du Roy. Cet
illustre Magistrat àété
ConcilierauParlement
en 1687.Presidenta Mor-* -,,' tier en 1689. Prevôt &Me
des Ceremonies des ordres
du Royen1703delaquelle charge il s'est demit.,en,.
1709.
en faveurdeM.le
Comte de Pontçhanx^jji.
Ilestfils de M.JeanJacquesdeMesmes Préfid^nt/
à Mortier, & de Dame
Marguerite Bertrand de la
Basiniere,&petit-fils de M.
Jean-Antoine de Mesme,
seigneur d'Yrval
,
Baron
deBreüil, Vicomte de
Vandeüil, Conseiller d'E-,
tat ordinaire, & de Dame
Anne Courtin, & arriérépetit-fils de Jean-Jacques
de Mesmes, Maistre des
Requestes, & ,Conseiller
d'Etat, & de Dame Antoi.
nette de Grossaine, fille
unique & heritiere deHierôme deGrossaine, Ecuyer
Seigneur d'Yrval&d'Avaux. Baron de Breûil, &
,.
Vicomte de Vandeüil, lequel Jean-Jacques de Mesmes fut envoyé en plusieurs négociationsimportantes, il est mort fort
âgé en 1642.
M. le premier President
avoit pour Oncle Messire
Jean-Jacques de Mesmes,
Comte d'Avaux,Conseiller d'Etat ordinaire, Prévôt & Maître des Ceremonies de l'Ordre du St
Esprit, lequel s'est distingué en quantité de negociations importantes,ayant
été deux fois Plenipoten-
tiaire pour la Paix. La première, au Traitté de Nimegue en 1675. Laseconde,au Traitté de Risvick
en 1697.
Cette famille a
produit
beaucoup de grands hommes, entre lesquelsse sont
distinguez Henry de Mesmes & Claude de Mesmes,
tous deux Grands-Oncles
de M.le premier President.
Henry de Mesmes, Ecuyer
Seigneur de Roissy, Marquis de Moigneville, &c
d'Everly, qui fut President àMortier en 1627. aprés
avoir occupé long-temps
les premieres Charges, &:
servi l'Etat en plusieurs occassons importantes.
il fut député aux Etats
Généraux tenus à Paris en
1617. & à l'assemblée des
Notables à Rouën: Il fut
marié deux fois, la premiere
,
avec Jeanne de
Montluc, fille du MaréchalBalagny',delaquelle
il neut point d'ensans
:
La
seconde, avec Marie Fossez
,
fille duMarquis d'Everly,Chevalier des Ordres du Roy, de laquelle
il eut plusieurs enfans, &
il n'én est resté que Dame
Antoinette de Mefn-les
épouse de Louise de Rochechoüart-, Duc de Vivonne,Maréchal de France. ", Claudede Mesmes CheValler3 Comte d'Avaux,
Maistre des Requestes ôc
conseillerid'EtatfutAmbassadeur en piufieurs
Cours de l'Europe
: Sçavoq ?à.Venifq,à Roipe3a
Mantouë, florencecà1
Savoye,deuxfois en Allemagne, en Dannemarck,
en Pologne & Suede: la
derniere fois qu'il fut en
Allemagne, il traitta des
Préliminaires de la Paix
generale,&fut un des Plénipotentiaires au Traité de
Munster; il fut aussi Secretaire des Ordres du Roy,
& Surintendant des Finances avec M. le President
de Bailleul, & il mourut
sans alliance.
Cette famille de Mesmes
est originaire de Bearn,
sortie
de
Pierre Chevalier,
Seigneur de Mesmes, qui
est nommé entre les pre-
miers & plus apparens du
Bailliage de Roquefort en
la Vicomté de Marsan; ce
Pierre de Mesmes vivoit
en 1179. & avoit pour frere Guillaume de Mesmes
pour Aumônier du Roy S.
Louis;il eut pour fils Roger de Mesmes, dit Coudun Chevalier, Seigneur
de Mesmes, pere d'Arnauld premier du Nom,
Seigneur de Caixchen en
l'Evêché d'Aire, duquel est
descendu M. le premier
President aprés neuf degrez de générations.
Cette famille a
donné
un premier President à
<' Rouën, qui fut aussi deux
fois Ambassadeur en Allemagnej un Chancelier de
Navarre; desPresidens au
grand Conseil,à la Chambre descomptes,un Prévôt
des Marchands à Paris,
trois Presidens à Mortier,
plusieurs Conseillers au
Parlement, Maistres des
Requestes & Conseillers
d'Etat, & quatre Officiers
* de l'Ordredu S. Esprit.
Cette Famille atoûjours protégé les belles
lettres. Voiture écrit à
Monsieur d'Avaux, à
propos de sa Maison,
qui efl: à presentl'Hôtel de Bauviliers.
je me réjoüis avec
*vous au nom des Penates
de Jean Jacques de Mesmes ftl de tant degrands
hommes vos ayeuls Àu
nom de ces Penates qui
ont été les Dieux tutelaires de P~~ de
tous les sçavants de ce
siécle-la~de celui-ci, de
ce que vous avez renouvelle& embelli leur ancienne demeure, &c.
Non feulement Messieurs de Mesmes &
d'Avaux ont protégé
les belles Lettres, mais
ils les ont cultivées euxmêmes. Il rfeft pas honnête, dit encor Voiture,
à un personnage
,
aussi
grand que vous têtes,
d'êtreplus éloquent que
nous.
Je pourrois repeter
icy
ici pour M. le premier
President,tous les éloges que Voiture donne
à ses Prédecesseurs,
puis qu'il rassemble en
lui toutes leurs grandes
qualitez. Mais j'ai banni du Mercure les Panegyriques.
J'ajoûterai feulement
quelques quadrins au
premier de ceux que
Voiture envoya à M.
d'Avaux, à la mode de
Neufgermain. Les lct-
tres du Nom finissant
les Vers
:
L'autre jour:}pf1Îtejf
Par Mercure tt) Parrses :
lesDieuxeur
Ton*ksDteuxféfktir
command-a.
Qu'on fit honneur ati grandd'Avaux, Themis,quicetordre
approuv-a,
A ses côtez ïnfadçfljty,
0; }
Pour le siécle suivant
¡ plaç-a ,,'
Un premier President
, ,/
Oui,ditThemis,ces d'Avauxl-a
a- Detouttempsmefurent de-vots, 1
Pour l'an où la Paix fè fer-a Jegarde à Paris un
àyA<vaux.
Enmérité il égaler-a
Suos Avos & Pro-avoS)
Peuple, Senat, tout aimer-A,
Ce successeur du grand à'Avaux.
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Résumé : NOMINATION du Roy.
Le texte relate la nomination de Messire Jean-Antoine de Mesmes au poste de premier Président du Parlement, succédant à Messire Louis Le Peletier qui a démissionné volontairement. Jean-Antoine de Mesmes est présenté comme un magistrat éminent ayant occupé plusieurs fonctions prestigieuses, notamment Conseiller au Parlement en 1687, Président à Mortier en 1689, et Prévôt et Grand Maître des Cérémonies des Ordres du Roy en 1703. Il provient d'une famille distinguée, dont les membres ont joué des rôles importants dans l'administration et la diplomatie françaises. Parmi ses ancêtres notables, on trouve Jean-Jacques de Mesmes, qui a été Plénipotentiaire pour la Paix lors des traités de Nimègue en 1675 et de Ryswick en 1697. La famille de Mesmes est également reconnue pour ses contributions aux belles-lettres et son soutien aux arts. Le texte met en lumière la lignée et les exploits de plusieurs membres de cette famille, soulignant leur engagement dans les affaires de l'État et leur protection des lettres.
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114
p. 236-241
Mr Anisson continué Prevost des Marchands de la Ville de Lyon, [titre d'après la table]
Début :
On fait quelquefois de grandes fautes dans le Mercure, par [...]
Mots clefs :
Correction, Prévôt des marchands, Lyon, Commerce, Prévôts
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texteReconnaissance textuelle : Mr Anisson continué Prevost des Marchands de la Ville de Lyon, [titre d'après la table]
On fait quelquefois de grandes fautes dans
le Mercure
, par le desir
de bien faire
,
veut-on
donner des Nouvelle^
trop fraiches, on est en
danger d'en donner de
douteuses, c'estcequ'on
afait lemois passé, pour,
ne s'être pas donne le
temps de verifier un
mémoire, qui portoit:
que M. Anisson,député
de la ville de Lionau
conseildu Commerce,
avoitété fait Prevost
des Marchands de ladite Ville, & cela ne s'est
pas trouvé vray. C'est
M. Ravat, qui, ayant été nommé pour les an- nées 1708. & 1709. &
continuépour 1710. 8C
1 1 1711. a
été continué une
xçconde fois pour 1712.
&C171}.
,', De Lion.
Le Prevost des Marchands de Lion préside
à !afJLÏrifdi&iÇ>n de la
consignation de Lion
Ja plus celebre de l'Europe pourles affaires du
Commerce, dont les Jugemens sont executez
dans toute l'étenduëdu
JVpyaume
,
&.- meme
dans les Pays étrangers,
8c il commande dans la
Ville enl'a'bf l'absence du
Gouverneur,!
, M,, Ravat. s'est donduit dans cette place
avectant de prudence
&desagesse,pendant
les quatreannéesdernieres ,qu'il a mérité
d'êtrecontinué
une
fecondefois,parune distinctionqui n'a - point
eûd'exemple depuis117
ans auc ansquelala Prevosté Prévoie des
Marchands a
été établie dans Lion.
Quoiqu'on n'ait point
dû prévoircette continuation, M. le Maréchal de Villeroy a
bien
connu qu'il rempliroit,
en la faisant, les voeux
de tous les ordres de la
ville de Lion, qui regarde comme une justice de faire joüir M.
Ravat de la tranquillité que nous esperons
par la Paix, puisqu'il a
1
essuyé
,,ffuye pendant quatre
années toutes fortes de
~raver[es, l'aproche des
ennemis, la famine,
& le dérangement du
Commerce, ayant remedié à tous ces maux ila satisfaction de tout
le monde,& retabli la
~seureté, l'abondance,
& la confiance dans les
affaires
le Mercure
, par le desir
de bien faire
,
veut-on
donner des Nouvelle^
trop fraiches, on est en
danger d'en donner de
douteuses, c'estcequ'on
afait lemois passé, pour,
ne s'être pas donne le
temps de verifier un
mémoire, qui portoit:
que M. Anisson,député
de la ville de Lionau
conseildu Commerce,
avoitété fait Prevost
des Marchands de ladite Ville, & cela ne s'est
pas trouvé vray. C'est
M. Ravat, qui, ayant été nommé pour les an- nées 1708. & 1709. &
continuépour 1710. 8C
1 1 1711. a
été continué une
xçconde fois pour 1712.
&C171}.
,', De Lion.
Le Prevost des Marchands de Lion préside
à !afJLÏrifdi&iÇ>n de la
consignation de Lion
Ja plus celebre de l'Europe pourles affaires du
Commerce, dont les Jugemens sont executez
dans toute l'étenduëdu
JVpyaume
,
&.- meme
dans les Pays étrangers,
8c il commande dans la
Ville enl'a'bf l'absence du
Gouverneur,!
, M,, Ravat. s'est donduit dans cette place
avectant de prudence
&desagesse,pendant
les quatreannéesdernieres ,qu'il a mérité
d'êtrecontinué
une
fecondefois,parune distinctionqui n'a - point
eûd'exemple depuis117
ans auc ansquelala Prevosté Prévoie des
Marchands a
été établie dans Lion.
Quoiqu'on n'ait point
dû prévoircette continuation, M. le Maréchal de Villeroy a
bien
connu qu'il rempliroit,
en la faisant, les voeux
de tous les ordres de la
ville de Lion, qui regarde comme une justice de faire joüir M.
Ravat de la tranquillité que nous esperons
par la Paix, puisqu'il a
1
essuyé
,,ffuye pendant quatre
années toutes fortes de
~raver[es, l'aproche des
ennemis, la famine,
& le dérangement du
Commerce, ayant remedié à tous ces maux ila satisfaction de tout
le monde,& retabli la
~seureté, l'abondance,
& la confiance dans les
affaires
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Résumé : Mr Anisson continué Prevost des Marchands de la Ville de Lyon, [titre d'après la table]
Le texte critique la publication hâtive de fausses nouvelles dans le Mercure, illustrant ce danger par un exemple récent. Le mois précédent, une information erronée avait été publiée selon laquelle M. Anisson avait été nommé Prévôt des Marchands de Lyon. En réalité, c'est M. Ravat qui occupait ce poste depuis 1708, ayant été réélu pour les années 1708 à 1711 et reconduit pour 1712 et 1713. Le Prévôt des Marchands de Lyon préside la juridiction de la consignation de Lyon, célèbre en Europe pour ses jugements exécutés dans tout le royaume et même à l'étranger. Il assure également la gouvernance de la ville en l'absence du gouverneur. M. Ravat a exercé cette fonction avec prudence et sagesse, méritant ainsi une reconduction exceptionnelle, la première depuis 117 ans. Le maréchal de Villeroy a reconnu que cette décision répondait aux attentes de tous les habitants de Lyon, qui apprécient la gestion de M. Ravat face aux difficultés telles que la guerre, la famine et les perturbations commerciales.
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115
s. p.
MEMOIRES sur ces deux morts.
Début :
Le Vendredy 12. Février 1712. Marie-Adelaïde de Savoye, Epouse de [...]
Mots clefs :
Dauphin, Dauphine, Gardes, Princesse, Duc d'Orléans, Corps du prince, Carrosse, Choeur, Saint-Denis, Évêque de Senlis, Mort, Duchesse, Armes, Lit de parade, Versailles
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texteReconnaissance textuelle : MEMOIRES sur ces deux morts.
MEMOIRES
fur ces deux morts.
LeVendredy 12. Février
1712. Marie-Adelaïde da
Savoye , Epoufe de Monfeigneur Louis , Dauphin
de France , mourut aprés
avoir receu fes Sacrements
le jour précedent avec une
parfaite refignation auxvolontez de Dieu & de grands
fentiments de pieté. Sitoft
qu'elle fut décédée ce mefme jour 12. Février à huit
heures & demie du foir , le
Roy fe retira à Marly où
de Mon(Eignearlyfetc
f'on tranfporta Monfeis
gneur le Dauphin malade
le Samedy 13. Février à
fept heures du matin. La
mort d'une Epoufe quiluy
eftoitfi chere rendit la ma
ladie mortelle ; il expira le
Jeudy 18. du mefme mois.
Parlons d'abord de ce
qui fe paffa au premier de
ces deux funeftes évenements. Ce ne furent que
cris & que larmes dans
tout le Chasteau de Verfailles. On peigna la Prin
ceffe , onla coëffa en linger
uni avec des rubans noirs
MORTA
& blancs , & en cet eftat
elle fut exposée au public
tout le Samedyfuivant.
Le Samedy 13. au ſoir
fort tard , elle fut enfevelie
& mife dans fon cercuel
par Madame la Ducheffe
du Lude , & Madame la
Marquile de Mailly , cellelà tenant la tefte , celle- cy
les pieds.
Elle refta tout le Dimanche fur fon lit dans fon
cercueil fans aucun appareil que fix cierges , parce
qu'on préparoit dans la
chambre d'auprés fon lit
de Monfeigneur, & c.
de parade où elle fut mife
le Lundy 15. & exposée au
public.
1
Le Jeudy 18. Monfei
gneur le Dauphin n'ayant
fait paroiftre d'autre in
quietude pendant toute la
nuit précedente que celle
de parvenir aumoment au
quelil pourroit entendre la
Meffe & recevoir le Saint
Sacrement, fon inquietude
ceffa quandil eut fatisfait à
ces deux devoirs , il mou
rut ( aprés avoir recom
mandéfon ameà Dieu , &
l'avoir ptié de conſerver
MORTAS
long temps la perfonne fa
crée du Roy , pour l'intel
reft de les peuples, ) à huit
heures & demie du matin.
Le Roy fe retira dans le
penultiéme Pavillon de
Marly à gauche , & dés que
Monfeigneur le Dauphin
pur eftre enseveli , on l'ap.
porta à Versailles , & on le
mit dans le mefme lit de
parade avec Madame la
Dauphine. Les deux grilles
de Versailles eftoient ten
dues de noir fans écuffons.
Toutes les arcades du ve
fabule , le grand efcalier ,
de Monfeigneur, &c.
la premiere Salle des Gar
des & tout l'appartement
de Madame la Dauphine
eftoient tendus jufqu'au
plafond : deux bandes d'E
cuffons regnoient depuis
les dehors de la Cour juf
ques à la Chambre où le
Prince & la Princeffe ef
toient expoſez.h mung
Un concours infini de
peuple , vint pendant tout
le temps que les corps du
Prince & de la Princeffe
furent expoſez , & paffoit
au travers du Salon , par
la Galerie , jufques à une
MORT
barriere qu'on avoit faite
pour ne donner paffago
que par l'autre Salle des
Gardes , & cela dura juf
qu'au Mardyà midy , qua
tre Pores de la Miffion
quatre Peres Feuillants , &
quatre Peres Recollets ,
avoient veillé jour & nuit
autour du lit de parade ,
& fur les cinq heures du
foir du Mardy 23. Mon
feigneur le Duc d'Orleans
qui avoit efté Mercredyi
17.. donner l'eaubenifte au
Corps de Madame la Dauphine , deyant conduire la
pompe
de Monfeigneur , &c.
"
pompe funebre , vint en
donner avant la levée des
corps du Prince & de la
Princeffe. Meffeigneurs les
Evefques ayant auffi donné
de l'eau benite fur lescorps
du Prince & de la Princeffe , Monfeigneur l'Evef
que de Senlis, accompagné
de Meffeigneurs les Evel
ques de Montauban , de
Tournay , & d'Autun , des
Aumofniers du Curé de
la Paroiffe de Versailles en
furplis & en étole , ayant
entonné Exultabunt , plufieurs Peres de la Miffion ,
Février 1712 .
A
MORTb
commencerent à chanter
le Miferere. Monseigneur
le Duc d'Orleans , Monfieur le Marquis de Dangeau , Chevalier d'Honneur , Monfieur
le Maréchal de Teffé , premier
Ecuyer, les Dames d'Honneur , & les Dames du
Palais qui estoient dans
la Chambreoù la Princeffe
s'avancerent eftoit morte ,
dans celle du lit de parade :
fçavoir , Madame la Ducheffe du Lude , & Madame la Comteffe de Mailly ,
Dames d'Honneur, les Da-
de Monfeigneur , &c.
mes du Palais , Meldames
Ja Marquifel de Dangeau,
deRoucyde Nogaret,d'O,
de Mongon , de Levy, d'Eftrées , ayant à leur tefte
Madame la Grande Ducheffe , Madame la Prin
ceffe de Conty , Madame
la Ducheffe de Vendofme,
&Mademoiſelle de la Roche-fur-Yon. Toutes cés
Dames fuivoient les corps
du Prince & de la Princeffé, portez par dix Gardes
-dusCorps à chaque cercueil , & deux à chaque
quaiffe , où eftoient renA ij
MORT
fermées les entrailles ; lorf
qu'ils furent fur l'escalier ,
la Mufique entonna un De
profundis en faux bourdon ,
qui dura à peu prés le
temps que les deux cercueils & les deux quaiffes
furent pofez dans le Char
funebre , les Gardes Françoifes & Suiffes eftoient
fous les armes alors on
commença à défiler en cet
ordre. Premierement:
Cent Pauvres habillez
d'une cape grife & claire ,
pliffée , qui leur deſcendoit
jufqu'aux pieds , avec un
de Monfeigneur , &c.
cocluchon & une ceintures
ayant chacun un flambeau
ala main. Une Compagnie
des Gardes du Corps; cent
Vingt Moufquetaires , foixante de chaque Compa
gnie , fuivis de celles des
Gendarmes & ChevauxLegers , aprés lefquels fuivoient lesCaroffes de deuil,
de Meffieurs les Officiers ,
de Monfeigneur le Duc
d'Orleans , ceux de Monfeigneur le Dauphin, & de
Madame la Dauphine , fuivis de leurs Valets de pied ;
tous ces Caroffes eftoient à
huit chevaux. A iij.
MORTAM
Premier Caroffe de Madame la Dauphine.
S. A. S. Madame la Du
cheffe Pa
Madame la Ducheſſe du
Lude, Dame d'Honneur.
Madame la Ducheffe d'Harcour.
Madame la Ducheffe de
Duras.
Madame la Marquife de
Rouffy, Damedu Palais.
Madame la Marquise de
Mailly , Dame du Palais.
Madame la Marquife de
Laigle , Dame d'Honneur de
Madame la Ducheſſe.
de Monfeigneur, &c.
Second Caroffe.me
S. A. S. Madame la Ducheffe de Vendofme.
Madame la Ducheffe d'E
firées.od
Madame la Princeffe de
Chimay.
Madame de Nogaret.
Madame de Moufereaut.
Madame la Marquife de
Braffac, Dame d'Honneur de
Madame de Vendofme.
Troifiéme Caroffe.
S. A. S. Mademoiſelle de
Conti.
Madame la Duchesse de
Sully
N
A iiij
MORT
Madame la Duchesse de
la Ferté.
Madame la Marquise de
Nangy.
Madame la Marquife de
la Vrilliere
Madame la Marquife da
Liftenay.
Quatriéme Carolfe.
S.AS. Mademoiſelle de la
Rochefur Yon.
Madamela Comtesse d'Egmont.
Madame la Princesse de
Talmont.
Madame de Clermont
Madame la Marquise de
Polignac.
de Monfeigneur, &c.
Madame la Marquife de
la Vrilliere.
Madame la Marquife de
Chambouard.
Cinquiéme Caroffe.
Madame la Grand-Duchefse feule dans le fond avec
Madamela Comteffe de Mail
ly.
Et enfuite fuivirent les Pages de Monfeigneur le
Dauphin &de Madame la
Dauphine. Le Garoffe en
fuite de Monſeigneur le
Ducd'Orleans , où il eftoit
feul dans le fond avec
Monfienr le Marquis de
MORT
la Fare fon premier Capitaine des Gardes , &Mon.
fieur le Comte d'Estampes
fecond Capitaine des Gardes. Dans les autres Caroffes de fa fuite , eftoient
Meffieurs d'Armentieres ,
de Simiane , de Marivat.
Tousces équipages & corteges furent fuivis des Pa
du Roy avec les livrées
du Roy fans deüil , ayant
tous unflambeauà la main,
auffi bien que Meffieurs les
Moufquetaires , Gendarál
Chevaux Legers
ges
mes
qui tous avoient leur ha
de Monseigneur, &c.
bit d'ordonnance, à la tefte
de ce défilé , les caroffes
dans lefquels eftoient Mr
l'Evefque de Senlis , premier Aumofnier de Mada
me la Dauphine , Mr l'Evefque de Tournay , Mr.
l'Evefque de faint Omer ,
Mr. l'Evefque de Montau
ban, & Mrl'Evefque d'Au
tun , au milieu Mr le Curé
de Verfailles en Eftole d'un
cofté , le Pere de la Ruë de
le Pere Martineau, celuy
là Confeffeur de Madame
la Dauphine , celui- cy de
Monfeigneur le Dauphing
MORT
de l'autre cofté: enfuite parurent les quatre Heraults
d'armes avec le Roy d'ar
mes à leur tefte. Le Char
eftoit accompagné de qua
tre Aumofniers en rochet ,
manteau & bonnet carré,
tous quatre à cheval , te
nants chacun un des quatre coins dupoële , ce Char
eftoit attelé de huit cheyaux caparaçonnez. Les
Recollets de Verſailles accompagnerent le convoy
juſqu'à l'avenuë. Il entra
dans Paris à deux heures &
demie aprés minuit, toute
de Monfeigneur, & c.
la rue faint Honoré, où les
Feuillants , les Capucins ,
les Quinze - vingts , faint
Honoré, firent leurs Prieres avec chacun leur Clergé, ayant leurs Croix &
leurs chandeliers , fe prefenterent au paffage pour
chanter un De profundis.
Sitoft qu'on apperceut de
faint Denys les premiers
flambeaux, l'on fonna un
bourdon durant un quart
d'heure pour fignal à toutes les Eglifes de faint Denys , Collegiales , Paroil
fest & Communautez
MORTASÍ
,
d'hommes pour ſe préparer à aller au devant avec
les Religieux de faint De
nys. Tout le Clergé des
autres Eglifes s'eftant rendu dans celle de l'Abbaye ,
on fonna une ſeconde fois
un bourdon feul , pour fe
préparer àpartir. On avoit
commenceà dire des baffes
Meffes dés quatre heures
du matin , dans les Chapelles du Chevet , Chever
c'eft la partie haute de l'Eglife de faint Denys , derriere le chœur , & le lieu
oùferont expoſez pendant
de Monseigneur , &c.
quarante jours les corps du
Prince & de la Princeffe ,
tout le cortege paroiffoir
s'approcher le Clergé de
faint Denys , ayant les Religieux à leur tefte , en formerent un confiderable ,
& allerent au devant du
convoy juſques à la porte
de Paris , qui cftoit tendue avec deux rangées d'Ecuffons , auffi bien que la
premiere porte d'entrée
fur le parvis. Le Convoy
ayant joint , ils entonnerent le Libera Tout défila
furla place oùeftoient plu-
SM ORTA A
Leurs Compagnies des
Gardes Françoiles & Suif
fes ,fous les armes , les pauvres entrerent dans l'Eglife avec leurs flambeaux.
Monfieur de Dreux ; &
Monfieur Defgranges , fi
rent difpofer les fieges &
les carreaux dans le Chœur.
pour les Dames.
Monseigneur le Duc
d'Orleans , Monfieur le
Marquis de Dangeau , &
Monfieur le Maréchal de
Teffé , s'allerent placerd'abord au Choeur ; enfin le
Clergé & les Religieux
eftant
de Monfeigneur, &c.
eftant entrés, le Char eftant
arrivé devant la porte de
l'Eglife , Mr. l'Evefque de
Senlis emchape & en mitre, le Prieur de Saint Denis
enchape , accompagné de
deux Religieux en Dalmatiques , attendirent que les
deux cercueils fuffent apportés fur deux tables l'un
auprés de l'autre , placés
au milieu , fous la plateformeàl'entrée pour com
mencer leurs Harangues.
Ces deux harangues finies , Madame la grande
Ducheffe eftant revenue
Février 1712.
B
MaO RUTAsh
du Chœur au lieu où elles
fe firent pour reprefenter
auprés de Madame la Dauphine, on avoit mis fur les
cercueils de plomb enfermez dans un cercueil de
bois de chefne , & couvert
d'un velours croisé d'une
moire d'argent , à travers
lequel paffoient trois an
neaux de chaque cofté ,
un poëlle noir avec une
Croix herminée , tout le
poëfle bordé d'hermine de
la hauteur de dix pouces ,
& par deffus ce poëlle une
autre de drap d'or avec les
de Monfeigneur, c.
Ecuffons brodez de Mon
feigneur le Dauphin , auf
quels eftoient jointes les
Armes de Madamela Dau
phine fans brifures , n'y
ayant que celles deSavoye
qui font de gueules à und
Croixd'argent, ainfi qu'el
les paroiffoient alternativement dans les Ecus de
velours , chargez d'Ecuffons qui regnoient autour
du Chœur jufqu'à l'Autel,
celles de Monfeigneur le
Dauphin feuls , alternati
A
vement jointes à celles de
Madame la Dauphine. En
Bij
MAORT..
07
fuite on avança' dans le
Chœur, les Gardesducorps
eurent ordre du Maiftre
des ceremonies , de prendre le corps de Madame la
Dauphine le premier, pour
le porter fur une eftrade de
trois degrez qui eftoit dans
le Choeur, & celuy de Monfeigneur le Dauphin , lef
quels eftant placez fur deux
tables , le poëfle de drap
d'or feulement eſtendu
deffus , cinq douzaines de
cierges autour , furmonté
d'un dais en l'air . le Mifer
rere achevé , on chanta le
.
de Monfeigneur,&C.
Subvenite , Kyrie eleifon , Pa
ter nofter , pendant quoy
Mr l'Evefque de Senlis jetta l'eau benifte autour, en
cenfa, & le Pere Prieur enfuite, & Mrde Senlis ayant
fini l'Abfolution , ce qui
conduifit jufqu'à fept heu
res trois quarts ; on s'alla
repofer une demi - heure
aprés laquelle Mr de Senlis vint commencer la
grand Meffe qui dura juſ
ques à neuf heures trois
1quarts.
MORTV
Les cœurs de Monfeigneur.le Dauphin , & de
Madamela Dauphine , fu
rent portez au Val de Gras
ce le Vendredy au foir. Ils
yarriverent à minuit.de
En attendant un détail
de cette ceremonie voicy
le Difcours que fit Mada+
me l'Abbeffe du Val de
Grace en les recevant
fur ces deux morts.
LeVendredy 12. Février
1712. Marie-Adelaïde da
Savoye , Epoufe de Monfeigneur Louis , Dauphin
de France , mourut aprés
avoir receu fes Sacrements
le jour précedent avec une
parfaite refignation auxvolontez de Dieu & de grands
fentiments de pieté. Sitoft
qu'elle fut décédée ce mefme jour 12. Février à huit
heures & demie du foir , le
Roy fe retira à Marly où
de Mon(Eignearlyfetc
f'on tranfporta Monfeis
gneur le Dauphin malade
le Samedy 13. Février à
fept heures du matin. La
mort d'une Epoufe quiluy
eftoitfi chere rendit la ma
ladie mortelle ; il expira le
Jeudy 18. du mefme mois.
Parlons d'abord de ce
qui fe paffa au premier de
ces deux funeftes évenements. Ce ne furent que
cris & que larmes dans
tout le Chasteau de Verfailles. On peigna la Prin
ceffe , onla coëffa en linger
uni avec des rubans noirs
MORTA
& blancs , & en cet eftat
elle fut exposée au public
tout le Samedyfuivant.
Le Samedy 13. au ſoir
fort tard , elle fut enfevelie
& mife dans fon cercuel
par Madame la Ducheffe
du Lude , & Madame la
Marquile de Mailly , cellelà tenant la tefte , celle- cy
les pieds.
Elle refta tout le Dimanche fur fon lit dans fon
cercueil fans aucun appareil que fix cierges , parce
qu'on préparoit dans la
chambre d'auprés fon lit
de Monfeigneur, & c.
de parade où elle fut mife
le Lundy 15. & exposée au
public.
1
Le Jeudy 18. Monfei
gneur le Dauphin n'ayant
fait paroiftre d'autre in
quietude pendant toute la
nuit précedente que celle
de parvenir aumoment au
quelil pourroit entendre la
Meffe & recevoir le Saint
Sacrement, fon inquietude
ceffa quandil eut fatisfait à
ces deux devoirs , il mou
rut ( aprés avoir recom
mandéfon ameà Dieu , &
l'avoir ptié de conſerver
MORTAS
long temps la perfonne fa
crée du Roy , pour l'intel
reft de les peuples, ) à huit
heures & demie du matin.
Le Roy fe retira dans le
penultiéme Pavillon de
Marly à gauche , & dés que
Monfeigneur le Dauphin
pur eftre enseveli , on l'ap.
porta à Versailles , & on le
mit dans le mefme lit de
parade avec Madame la
Dauphine. Les deux grilles
de Versailles eftoient ten
dues de noir fans écuffons.
Toutes les arcades du ve
fabule , le grand efcalier ,
de Monfeigneur, &c.
la premiere Salle des Gar
des & tout l'appartement
de Madame la Dauphine
eftoient tendus jufqu'au
plafond : deux bandes d'E
cuffons regnoient depuis
les dehors de la Cour juf
ques à la Chambre où le
Prince & la Princeffe ef
toient expoſez.h mung
Un concours infini de
peuple , vint pendant tout
le temps que les corps du
Prince & de la Princeffe
furent expoſez , & paffoit
au travers du Salon , par
la Galerie , jufques à une
MORT
barriere qu'on avoit faite
pour ne donner paffago
que par l'autre Salle des
Gardes , & cela dura juf
qu'au Mardyà midy , qua
tre Pores de la Miffion
quatre Peres Feuillants , &
quatre Peres Recollets ,
avoient veillé jour & nuit
autour du lit de parade ,
& fur les cinq heures du
foir du Mardy 23. Mon
feigneur le Duc d'Orleans
qui avoit efté Mercredyi
17.. donner l'eaubenifte au
Corps de Madame la Dauphine , deyant conduire la
pompe
de Monfeigneur , &c.
"
pompe funebre , vint en
donner avant la levée des
corps du Prince & de la
Princeffe. Meffeigneurs les
Evefques ayant auffi donné
de l'eau benite fur lescorps
du Prince & de la Princeffe , Monfeigneur l'Evef
que de Senlis, accompagné
de Meffeigneurs les Evel
ques de Montauban , de
Tournay , & d'Autun , des
Aumofniers du Curé de
la Paroiffe de Versailles en
furplis & en étole , ayant
entonné Exultabunt , plufieurs Peres de la Miffion ,
Février 1712 .
A
MORTb
commencerent à chanter
le Miferere. Monseigneur
le Duc d'Orleans , Monfieur le Marquis de Dangeau , Chevalier d'Honneur , Monfieur
le Maréchal de Teffé , premier
Ecuyer, les Dames d'Honneur , & les Dames du
Palais qui estoient dans
la Chambreoù la Princeffe
s'avancerent eftoit morte ,
dans celle du lit de parade :
fçavoir , Madame la Ducheffe du Lude , & Madame la Comteffe de Mailly ,
Dames d'Honneur, les Da-
de Monfeigneur , &c.
mes du Palais , Meldames
Ja Marquifel de Dangeau,
deRoucyde Nogaret,d'O,
de Mongon , de Levy, d'Eftrées , ayant à leur tefte
Madame la Grande Ducheffe , Madame la Prin
ceffe de Conty , Madame
la Ducheffe de Vendofme,
&Mademoiſelle de la Roche-fur-Yon. Toutes cés
Dames fuivoient les corps
du Prince & de la Princeffé, portez par dix Gardes
-dusCorps à chaque cercueil , & deux à chaque
quaiffe , où eftoient renA ij
MORT
fermées les entrailles ; lorf
qu'ils furent fur l'escalier ,
la Mufique entonna un De
profundis en faux bourdon ,
qui dura à peu prés le
temps que les deux cercueils & les deux quaiffes
furent pofez dans le Char
funebre , les Gardes Françoifes & Suiffes eftoient
fous les armes alors on
commença à défiler en cet
ordre. Premierement:
Cent Pauvres habillez
d'une cape grife & claire ,
pliffée , qui leur deſcendoit
jufqu'aux pieds , avec un
de Monfeigneur , &c.
cocluchon & une ceintures
ayant chacun un flambeau
ala main. Une Compagnie
des Gardes du Corps; cent
Vingt Moufquetaires , foixante de chaque Compa
gnie , fuivis de celles des
Gendarmes & ChevauxLegers , aprés lefquels fuivoient lesCaroffes de deuil,
de Meffieurs les Officiers ,
de Monfeigneur le Duc
d'Orleans , ceux de Monfeigneur le Dauphin, & de
Madame la Dauphine , fuivis de leurs Valets de pied ;
tous ces Caroffes eftoient à
huit chevaux. A iij.
MORTAM
Premier Caroffe de Madame la Dauphine.
S. A. S. Madame la Du
cheffe Pa
Madame la Ducheſſe du
Lude, Dame d'Honneur.
Madame la Ducheffe d'Harcour.
Madame la Ducheffe de
Duras.
Madame la Marquife de
Rouffy, Damedu Palais.
Madame la Marquise de
Mailly , Dame du Palais.
Madame la Marquife de
Laigle , Dame d'Honneur de
Madame la Ducheſſe.
de Monfeigneur, &c.
Second Caroffe.me
S. A. S. Madame la Ducheffe de Vendofme.
Madame la Ducheffe d'E
firées.od
Madame la Princeffe de
Chimay.
Madame de Nogaret.
Madame de Moufereaut.
Madame la Marquife de
Braffac, Dame d'Honneur de
Madame de Vendofme.
Troifiéme Caroffe.
S. A. S. Mademoiſelle de
Conti.
Madame la Duchesse de
Sully
N
A iiij
MORT
Madame la Duchesse de
la Ferté.
Madame la Marquise de
Nangy.
Madame la Marquife de
la Vrilliere
Madame la Marquife da
Liftenay.
Quatriéme Carolfe.
S.AS. Mademoiſelle de la
Rochefur Yon.
Madamela Comtesse d'Egmont.
Madame la Princesse de
Talmont.
Madame de Clermont
Madame la Marquise de
Polignac.
de Monfeigneur, &c.
Madame la Marquife de
la Vrilliere.
Madame la Marquife de
Chambouard.
Cinquiéme Caroffe.
Madame la Grand-Duchefse feule dans le fond avec
Madamela Comteffe de Mail
ly.
Et enfuite fuivirent les Pages de Monfeigneur le
Dauphin &de Madame la
Dauphine. Le Garoffe en
fuite de Monſeigneur le
Ducd'Orleans , où il eftoit
feul dans le fond avec
Monfienr le Marquis de
MORT
la Fare fon premier Capitaine des Gardes , &Mon.
fieur le Comte d'Estampes
fecond Capitaine des Gardes. Dans les autres Caroffes de fa fuite , eftoient
Meffieurs d'Armentieres ,
de Simiane , de Marivat.
Tousces équipages & corteges furent fuivis des Pa
du Roy avec les livrées
du Roy fans deüil , ayant
tous unflambeauà la main,
auffi bien que Meffieurs les
Moufquetaires , Gendarál
Chevaux Legers
ges
mes
qui tous avoient leur ha
de Monseigneur, &c.
bit d'ordonnance, à la tefte
de ce défilé , les caroffes
dans lefquels eftoient Mr
l'Evefque de Senlis , premier Aumofnier de Mada
me la Dauphine , Mr l'Evefque de Tournay , Mr.
l'Evefque de faint Omer ,
Mr. l'Evefque de Montau
ban, & Mrl'Evefque d'Au
tun , au milieu Mr le Curé
de Verfailles en Eftole d'un
cofté , le Pere de la Ruë de
le Pere Martineau, celuy
là Confeffeur de Madame
la Dauphine , celui- cy de
Monfeigneur le Dauphing
MORT
de l'autre cofté: enfuite parurent les quatre Heraults
d'armes avec le Roy d'ar
mes à leur tefte. Le Char
eftoit accompagné de qua
tre Aumofniers en rochet ,
manteau & bonnet carré,
tous quatre à cheval , te
nants chacun un des quatre coins dupoële , ce Char
eftoit attelé de huit cheyaux caparaçonnez. Les
Recollets de Verſailles accompagnerent le convoy
juſqu'à l'avenuë. Il entra
dans Paris à deux heures &
demie aprés minuit, toute
de Monfeigneur, & c.
la rue faint Honoré, où les
Feuillants , les Capucins ,
les Quinze - vingts , faint
Honoré, firent leurs Prieres avec chacun leur Clergé, ayant leurs Croix &
leurs chandeliers , fe prefenterent au paffage pour
chanter un De profundis.
Sitoft qu'on apperceut de
faint Denys les premiers
flambeaux, l'on fonna un
bourdon durant un quart
d'heure pour fignal à toutes les Eglifes de faint Denys , Collegiales , Paroil
fest & Communautez
MORTASÍ
,
d'hommes pour ſe préparer à aller au devant avec
les Religieux de faint De
nys. Tout le Clergé des
autres Eglifes s'eftant rendu dans celle de l'Abbaye ,
on fonna une ſeconde fois
un bourdon feul , pour fe
préparer àpartir. On avoit
commenceà dire des baffes
Meffes dés quatre heures
du matin , dans les Chapelles du Chevet , Chever
c'eft la partie haute de l'Eglife de faint Denys , derriere le chœur , & le lieu
oùferont expoſez pendant
de Monseigneur , &c.
quarante jours les corps du
Prince & de la Princeffe ,
tout le cortege paroiffoir
s'approcher le Clergé de
faint Denys , ayant les Religieux à leur tefte , en formerent un confiderable ,
& allerent au devant du
convoy juſques à la porte
de Paris , qui cftoit tendue avec deux rangées d'Ecuffons , auffi bien que la
premiere porte d'entrée
fur le parvis. Le Convoy
ayant joint , ils entonnerent le Libera Tout défila
furla place oùeftoient plu-
SM ORTA A
Leurs Compagnies des
Gardes Françoiles & Suif
fes ,fous les armes , les pauvres entrerent dans l'Eglife avec leurs flambeaux.
Monfieur de Dreux ; &
Monfieur Defgranges , fi
rent difpofer les fieges &
les carreaux dans le Chœur.
pour les Dames.
Monseigneur le Duc
d'Orleans , Monfieur le
Marquis de Dangeau , &
Monfieur le Maréchal de
Teffé , s'allerent placerd'abord au Choeur ; enfin le
Clergé & les Religieux
eftant
de Monfeigneur, &c.
eftant entrés, le Char eftant
arrivé devant la porte de
l'Eglife , Mr. l'Evefque de
Senlis emchape & en mitre, le Prieur de Saint Denis
enchape , accompagné de
deux Religieux en Dalmatiques , attendirent que les
deux cercueils fuffent apportés fur deux tables l'un
auprés de l'autre , placés
au milieu , fous la plateformeàl'entrée pour com
mencer leurs Harangues.
Ces deux harangues finies , Madame la grande
Ducheffe eftant revenue
Février 1712.
B
MaO RUTAsh
du Chœur au lieu où elles
fe firent pour reprefenter
auprés de Madame la Dauphine, on avoit mis fur les
cercueils de plomb enfermez dans un cercueil de
bois de chefne , & couvert
d'un velours croisé d'une
moire d'argent , à travers
lequel paffoient trois an
neaux de chaque cofté ,
un poëlle noir avec une
Croix herminée , tout le
poëfle bordé d'hermine de
la hauteur de dix pouces ,
& par deffus ce poëlle une
autre de drap d'or avec les
de Monfeigneur, c.
Ecuffons brodez de Mon
feigneur le Dauphin , auf
quels eftoient jointes les
Armes de Madamela Dau
phine fans brifures , n'y
ayant que celles deSavoye
qui font de gueules à und
Croixd'argent, ainfi qu'el
les paroiffoient alternativement dans les Ecus de
velours , chargez d'Ecuffons qui regnoient autour
du Chœur jufqu'à l'Autel,
celles de Monfeigneur le
Dauphin feuls , alternati
A
vement jointes à celles de
Madame la Dauphine. En
Bij
MAORT..
07
fuite on avança' dans le
Chœur, les Gardesducorps
eurent ordre du Maiftre
des ceremonies , de prendre le corps de Madame la
Dauphine le premier, pour
le porter fur une eftrade de
trois degrez qui eftoit dans
le Choeur, & celuy de Monfeigneur le Dauphin , lef
quels eftant placez fur deux
tables , le poëfle de drap
d'or feulement eſtendu
deffus , cinq douzaines de
cierges autour , furmonté
d'un dais en l'air . le Mifer
rere achevé , on chanta le
.
de Monfeigneur,&C.
Subvenite , Kyrie eleifon , Pa
ter nofter , pendant quoy
Mr l'Evefque de Senlis jetta l'eau benifte autour, en
cenfa, & le Pere Prieur enfuite, & Mrde Senlis ayant
fini l'Abfolution , ce qui
conduifit jufqu'à fept heu
res trois quarts ; on s'alla
repofer une demi - heure
aprés laquelle Mr de Senlis vint commencer la
grand Meffe qui dura juſ
ques à neuf heures trois
1quarts.
MORTV
Les cœurs de Monfeigneur.le Dauphin , & de
Madamela Dauphine , fu
rent portez au Val de Gras
ce le Vendredy au foir. Ils
yarriverent à minuit.de
En attendant un détail
de cette ceremonie voicy
le Difcours que fit Mada+
me l'Abbeffe du Val de
Grace en les recevant
Fermer
Résumé : MEMOIRES sur ces deux morts.
En février 1712, Marie-Adélaïde de Savoie, épouse du Dauphin Louis de France, décéda après avoir reçu les sacrements avec résignation et piété. Le roi se retira à Marly, et le Dauphin, gravement affecté par la perte de son épouse, mourut le 18 février. Les funérailles de Marie-Adélaïde eurent lieu le 13 février. Elle fut exposée au public, habillée de lingerie unie avec des rubans noirs et blancs. Le Dauphin, quant à lui, mourut après avoir reçu les derniers sacrements et recommandé son âme à Dieu. Les corps furent exposés à Versailles, avec des grilles et des arcades tendues de noir. Un grand concours de peuple vint voir les dépouilles. Les cérémonies funéraires inclurent des messes et des prières, avec la participation de nombreux ecclésiastiques et dignitaires. Les corps furent ensuite transportés à l'abbaye de Saint-Denis, où ils furent inhumés après des harangues et des prières. Les cœurs du Dauphin et de Marie-Adélaïde furent portés au Val-de-Grâce.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
116
p. 25-44
« M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
Début :
M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...]
Mots clefs :
Savoie, Dauphin, Famille, Roi, Duc, France
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texteReconnaissance textuelle : « M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
.le Dauphin étoit
le vingt- uniéme Dauphin de la Maiſons dea
France, depuis la ceffion
du Dauphiné par Humbert dernier Dauphin de
Viennois , en 1349. lequelHumbertfe voyant
veuf& fans enfans , difpoſa de ſes Etats en fayeur des fils aînez &prefomptifs heritiers de la
Couronne de France ,
à la charge & condition
qu'ils en porteroient le
Fév. 1712.
C
26 MERCURE
nom & les armes ; & le
premier qui a porté cette qualité a été Charles
de France , fils du Roy
Jean , qui lui fucceda à
la couronne en 1364.
fous le nom de Charles
V. De ces vingt & un
Dauphins il y en a eu
neuf qui ont été Rois ,
les douze autres étant
morts fans être parvenus à la couronne. Ceux
qui ont été Rois ont été
Charles cinq , Charles
GALANT. 27
EJ
fix, Charles fept , Louis
onze , Charles huit ,
Henryfecond, François
fecond , Louis treize, &
Louis quatorze. Il ya
eu neuf Dauphins ma
riez étant Dauphins , &
dix Dauphines , parce
que Louis onze a été
marié deux fois étant
Dauphin. Sa premiere
femme, Marguerite d'Ecoffe , mourut Dauphne; & fafeconde, Charlotte de Savoye , devint
Cij
28 MERCURE
Reine. De ces dix Dauphines il n'y en a eu que
cinq de Reines : Içavoir , Jeanne de Bourbon , femme du Roy
Charles cinq 3 Marie
d'Anjou, femmedu Roy
Charles fepts Charlotte
de Savoye , feconde
femme du Roy Louis
onze; Catherine de Medicis , femme du Roy
Henry fecond ; & Marie Stuart , femme du
Roy François ſecond,
GALANT. 29
Cette trifte morto de
M. le Dauphin fait que
M. le Duc de Bretagne
devient le vingt - deu
xiéme Dauphin. Il eft
trés fingulier de voir
qu'en dix mois & quatre jours nous voyons
trois Dauphins:fçavoir,
Louis cinq , Dauphin
de Viennois, mort le 14.
Avril 1711 perede Louis
fix , auffi Dauphin de
Viennois , qui vient de
mourir , connu ci - deC iij
30 MERCURE
vant fous le titre de Duc
de Bourgogne , & auffi
pere de M. le Duc des
Bretagne , à prefent
Dauphin au lieu de M.
fon pere. Les dix Dauphines qu'il yaeu font,
une de la Maifon de
Bourbon , une de Bourgogne , deux de Bavière, une d'Anjou, deux
de Stuart , une de Medicis , & deux de Savoye ,
la derniere défquelles
eft celle qui vient de
GALANT.I/ 31
mourir , Marie - Adelayde de Savoye , fille
de Victor- Amé, fecond
du nom , Duc de Savoye , & de DameAnne
d'Orleans , fille de Philippe de France , Duc
d'Orleans , Frere unique du Roy, & d'HenFiette - Anne d'Angleterre , fa premiere femme. Cette Dame meurt
à vingt - fix ans , deux
mois & cinq jours étant
née le 6. Octobre 1685.
C iiij
32 MERCURE
& aprés quatorze ans ,
deux mois & cinq jours
de mariage , la celebration s'étant faite à Ver
failles le 6. Octobre
1697. Elle a eutrois en
fans: fçavoir, deux Ducs
deBretagne , & un Duc
d'Anjou. Le premier eft
mort âgé de neuf mois
& dix- neufjours , le 13.
Avril 1705. le fecond à
preſent vivant , eft M.
le Dauphin , & le troifiéme, qui eft M. le Duc
GALANT 33
d'Anjou, vit auffi.
CetteDameétoit d'u
ne des plus anciennes -
Maiſons fouveraines de
l'Europe , puifque la
Maifon de Savoye eft
fortie de celle de Saxe,
& elle a commencé à
regner en Savoye il y a
fept fiecles en vingttrois generatios &trente- quatre Princes , qui
fe font fuccedez les uns
aux autres avec tant de
bonheur , que lorfque
と
34 MERCURE
quelqu'un eftmort fanst
enfans , la couronne
n'eft jamais paffé à un
degré plus éloigné, que
du frere ou du petit ne
veu au grand oncle.bang
Le premier qui a com
mencé à regner en Savoye a été Berold , en
l'an 1000. Il étoit iffu de
Vvitichind le Grand
Duc de Saxe , & de lui
eft defcenduë toute la
Maiſon.de Savoye , qui
a donné degrands hom
GALANT. 35
mes. Amé ſept fut élû
Pape au Concile de Bâle
contre le Pape Eugene
3
quatre en 1439. fous le
nom de Felix cinq. Eu
gene quatre étant mort,
& Nicolas cinq ayant
été élu , Felix fe demit
du Pontificat, à la priere
du Roy de France , pour
donner la paix à l'Egli
fe , fe contentant de la
qualité de Doyen du
Sacré College , qu'il
garda juſques à fa mort,
36 MERCURE
arrivée en 1451.
Ils portent la qualité,
de Rois de Cypre , par
la donation qui leur a
été faite par Charlotte ,
Reinede Cypre, fille &
heritiere de Jean fecond
dunom , RoydeCypre.
Cette Reine fut mariée
deux fois la premiete ,
à Jean Prince de Portugal ; 2 , à Louis de Savoye , Comte de Geneve , frere d'Amedée neuviéme du nom , Duc de
:
GALANT. 37
Savoye , defquels elle
n'eut point de pofterité.
LeRoy Jean , fon pere ,
étant mort fans enfans
mâles legitimes , le
Royaume lui échut :
mais il lui fut difputé
par Jacques de Cypre,
fon frere naturel , qui
s'empara du Royaume,
avec l'affiftance du Soudan d'Egypte , & de
Marc Cornaro, Gentilhomme Venitien , quí
lui fit épouſer ſa fille ,
38 MERCURE
& qui fut adoptée par
la Seigneurie de Veniſe,
qui lui conftitua une
grande dot. Jacques étant mort à trente-trois
ans , laiffa fa femme enceinte, & la declara fon
heritiere en cas qu'elle
furvêquit au fruit qu'-
elle portoit. Elle accoucha d'un fils , qui mourut deux ans aprés : ainſi
elle demeura Reine de
Cypre , avec la protection de la Republique
GALANT. 39
de Venife , à laquelle
elle abandonna le gouvernement de l'Etat , lui
faifant don de la couron,
ne , fe retirant à Venife, où elle paffa le reſte
1.
de les jours.
Tout ceci ſe paffa au
préjudice de la Reine
Charlotte , qui fut contrainte de fe retirer à
Rome où elle mourat
penfionaire du Pape, &
voyant qu'elle ne pouvoit rentrer dans fes
40 MERCURE
2
Etats , elle fit don de
fon Royaume en préfence du Pape & des
Cardinaux à Amedée
neuvième , Duc de Savoye, fon beau- frere , &
à fes fucceffeurs. Sous le
pontificat du Pape Clement 7. lorſqu'il couronnal'Empereur Charlescinqà Boulogne, cette donation fut examinéeen preſence duPape & de l'Empereur, qui
adjugerentce Royaume
aux
GALANT 40
aux Ducs de Savoye
mais Selim Empereur
des Turcs termina le
differend du Duc de Savoye & des Venitiens
s'étant emparé de ce
Royaume en 1571.
Leurs alliances font
trés- confiderables , tant
par les femmes qu'ils
ont données , en ayant
eu trois de la Maiſon de
France , trois de celle
d'Orleans , quatre de
Bourbon, trois de BourFév.1712.
D
42 MERCURE
gogne , une de Berry's
& quantité d'autres de
Mailons trés - illuftres.
Ils ont donné une
femme à Louis le Gros
Roy de France , unc
à Rodolphe Duc de
Souabe, Empereur ; une
à Alfonfe premier , Roy
de Portugal , une à Andronic Paleologue Empereur de Conftantinople , une à Louis d'Airjou Roy de Naples &
de Sicile , une à Federic
GALANT. 43
d'Arragon Roy de Naples ; une Reine de Por
tugal denos jours , femme de Pierre Roy de
Portugal ; une au Roy
Louis onze , Roi de
France ; une aà Charles
d'Orleans, Comte d'Angoulême , qui a été
Louiſe de Savoie , mere
du Roi de France François premier. Ce ne fe
roit jamais fait , s'il faloit particularifer toutes leurs alliances ; ce
Dij
44 MERCURE
qui ne fe pourroit faite
qu'en faifant la Genea,
logie de cette Maiſon.
Pour la fucceffion des
Dauphins de la Maiſon
de France , on les peut
voir dans la Carte que
Monfieur Chevillard ,
Genealogifte du Roi &
Hiftoriographede France , en a donnée au public en 1700.
le vingt- uniéme Dauphin de la Maiſons dea
France, depuis la ceffion
du Dauphiné par Humbert dernier Dauphin de
Viennois , en 1349. lequelHumbertfe voyant
veuf& fans enfans , difpoſa de ſes Etats en fayeur des fils aînez &prefomptifs heritiers de la
Couronne de France ,
à la charge & condition
qu'ils en porteroient le
Fév. 1712.
C
26 MERCURE
nom & les armes ; & le
premier qui a porté cette qualité a été Charles
de France , fils du Roy
Jean , qui lui fucceda à
la couronne en 1364.
fous le nom de Charles
V. De ces vingt & un
Dauphins il y en a eu
neuf qui ont été Rois ,
les douze autres étant
morts fans être parvenus à la couronne. Ceux
qui ont été Rois ont été
Charles cinq , Charles
GALANT. 27
EJ
fix, Charles fept , Louis
onze , Charles huit ,
Henryfecond, François
fecond , Louis treize, &
Louis quatorze. Il ya
eu neuf Dauphins ma
riez étant Dauphins , &
dix Dauphines , parce
que Louis onze a été
marié deux fois étant
Dauphin. Sa premiere
femme, Marguerite d'Ecoffe , mourut Dauphne; & fafeconde, Charlotte de Savoye , devint
Cij
28 MERCURE
Reine. De ces dix Dauphines il n'y en a eu que
cinq de Reines : Içavoir , Jeanne de Bourbon , femme du Roy
Charles cinq 3 Marie
d'Anjou, femmedu Roy
Charles fepts Charlotte
de Savoye , feconde
femme du Roy Louis
onze; Catherine de Medicis , femme du Roy
Henry fecond ; & Marie Stuart , femme du
Roy François ſecond,
GALANT. 29
Cette trifte morto de
M. le Dauphin fait que
M. le Duc de Bretagne
devient le vingt - deu
xiéme Dauphin. Il eft
trés fingulier de voir
qu'en dix mois & quatre jours nous voyons
trois Dauphins:fçavoir,
Louis cinq , Dauphin
de Viennois, mort le 14.
Avril 1711 perede Louis
fix , auffi Dauphin de
Viennois , qui vient de
mourir , connu ci - deC iij
30 MERCURE
vant fous le titre de Duc
de Bourgogne , & auffi
pere de M. le Duc des
Bretagne , à prefent
Dauphin au lieu de M.
fon pere. Les dix Dauphines qu'il yaeu font,
une de la Maifon de
Bourbon , une de Bourgogne , deux de Bavière, une d'Anjou, deux
de Stuart , une de Medicis , & deux de Savoye ,
la derniere défquelles
eft celle qui vient de
GALANT.I/ 31
mourir , Marie - Adelayde de Savoye , fille
de Victor- Amé, fecond
du nom , Duc de Savoye , & de DameAnne
d'Orleans , fille de Philippe de France , Duc
d'Orleans , Frere unique du Roy, & d'HenFiette - Anne d'Angleterre , fa premiere femme. Cette Dame meurt
à vingt - fix ans , deux
mois & cinq jours étant
née le 6. Octobre 1685.
C iiij
32 MERCURE
& aprés quatorze ans ,
deux mois & cinq jours
de mariage , la celebration s'étant faite à Ver
failles le 6. Octobre
1697. Elle a eutrois en
fans: fçavoir, deux Ducs
deBretagne , & un Duc
d'Anjou. Le premier eft
mort âgé de neuf mois
& dix- neufjours , le 13.
Avril 1705. le fecond à
preſent vivant , eft M.
le Dauphin , & le troifiéme, qui eft M. le Duc
GALANT 33
d'Anjou, vit auffi.
CetteDameétoit d'u
ne des plus anciennes -
Maiſons fouveraines de
l'Europe , puifque la
Maifon de Savoye eft
fortie de celle de Saxe,
& elle a commencé à
regner en Savoye il y a
fept fiecles en vingttrois generatios &trente- quatre Princes , qui
fe font fuccedez les uns
aux autres avec tant de
bonheur , que lorfque
と
34 MERCURE
quelqu'un eftmort fanst
enfans , la couronne
n'eft jamais paffé à un
degré plus éloigné, que
du frere ou du petit ne
veu au grand oncle.bang
Le premier qui a com
mencé à regner en Savoye a été Berold , en
l'an 1000. Il étoit iffu de
Vvitichind le Grand
Duc de Saxe , & de lui
eft defcenduë toute la
Maiſon.de Savoye , qui
a donné degrands hom
GALANT. 35
mes. Amé ſept fut élû
Pape au Concile de Bâle
contre le Pape Eugene
3
quatre en 1439. fous le
nom de Felix cinq. Eu
gene quatre étant mort,
& Nicolas cinq ayant
été élu , Felix fe demit
du Pontificat, à la priere
du Roy de France , pour
donner la paix à l'Egli
fe , fe contentant de la
qualité de Doyen du
Sacré College , qu'il
garda juſques à fa mort,
36 MERCURE
arrivée en 1451.
Ils portent la qualité,
de Rois de Cypre , par
la donation qui leur a
été faite par Charlotte ,
Reinede Cypre, fille &
heritiere de Jean fecond
dunom , RoydeCypre.
Cette Reine fut mariée
deux fois la premiete ,
à Jean Prince de Portugal ; 2 , à Louis de Savoye , Comte de Geneve , frere d'Amedée neuviéme du nom , Duc de
:
GALANT. 37
Savoye , defquels elle
n'eut point de pofterité.
LeRoy Jean , fon pere ,
étant mort fans enfans
mâles legitimes , le
Royaume lui échut :
mais il lui fut difputé
par Jacques de Cypre,
fon frere naturel , qui
s'empara du Royaume,
avec l'affiftance du Soudan d'Egypte , & de
Marc Cornaro, Gentilhomme Venitien , quí
lui fit épouſer ſa fille ,
38 MERCURE
& qui fut adoptée par
la Seigneurie de Veniſe,
qui lui conftitua une
grande dot. Jacques étant mort à trente-trois
ans , laiffa fa femme enceinte, & la declara fon
heritiere en cas qu'elle
furvêquit au fruit qu'-
elle portoit. Elle accoucha d'un fils , qui mourut deux ans aprés : ainſi
elle demeura Reine de
Cypre , avec la protection de la Republique
GALANT. 39
de Venife , à laquelle
elle abandonna le gouvernement de l'Etat , lui
faifant don de la couron,
ne , fe retirant à Venife, où elle paffa le reſte
1.
de les jours.
Tout ceci ſe paffa au
préjudice de la Reine
Charlotte , qui fut contrainte de fe retirer à
Rome où elle mourat
penfionaire du Pape, &
voyant qu'elle ne pouvoit rentrer dans fes
40 MERCURE
2
Etats , elle fit don de
fon Royaume en préfence du Pape & des
Cardinaux à Amedée
neuvième , Duc de Savoye, fon beau- frere , &
à fes fucceffeurs. Sous le
pontificat du Pape Clement 7. lorſqu'il couronnal'Empereur Charlescinqà Boulogne, cette donation fut examinéeen preſence duPape & de l'Empereur, qui
adjugerentce Royaume
aux
GALANT 40
aux Ducs de Savoye
mais Selim Empereur
des Turcs termina le
differend du Duc de Savoye & des Venitiens
s'étant emparé de ce
Royaume en 1571.
Leurs alliances font
trés- confiderables , tant
par les femmes qu'ils
ont données , en ayant
eu trois de la Maiſon de
France , trois de celle
d'Orleans , quatre de
Bourbon, trois de BourFév.1712.
D
42 MERCURE
gogne , une de Berry's
& quantité d'autres de
Mailons trés - illuftres.
Ils ont donné une
femme à Louis le Gros
Roy de France , unc
à Rodolphe Duc de
Souabe, Empereur ; une
à Alfonfe premier , Roy
de Portugal , une à Andronic Paleologue Empereur de Conftantinople , une à Louis d'Airjou Roy de Naples &
de Sicile , une à Federic
GALANT. 43
d'Arragon Roy de Naples ; une Reine de Por
tugal denos jours , femme de Pierre Roy de
Portugal ; une au Roy
Louis onze , Roi de
France ; une aà Charles
d'Orleans, Comte d'Angoulême , qui a été
Louiſe de Savoie , mere
du Roi de France François premier. Ce ne fe
roit jamais fait , s'il faloit particularifer toutes leurs alliances ; ce
Dij
44 MERCURE
qui ne fe pourroit faite
qu'en faifant la Genea,
logie de cette Maiſon.
Pour la fucceffion des
Dauphins de la Maiſon
de France , on les peut
voir dans la Carte que
Monfieur Chevillard ,
Genealogifte du Roi &
Hiftoriographede France , en a donnée au public en 1700.
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Résumé : « M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
Le texte aborde l'histoire des Dauphins de France, en se concentrant sur le vingt-et-unième Dauphin et les événements récents liés à cette lignée. Le Dauphiné a été intégré à la France en 1349 par Humbert, dernier Dauphin de Viennois. Le premier Dauphin de France fut Charles de France, fils du roi Jean, qui accéda au trône sous le nom de Charles V en 1364. Sur les vingt-et-un Dauphins, neuf sont devenus rois : Charles V, Charles VI, Charles VII, Louis XI, Charles VIII, Henri II, François II, Louis XIII et Louis XIV. Douze autres Dauphins sont décédés sans accéder au trône. Neuf Dauphins se sont mariés en tant que tels, et il y a eu dix Dauphines, dont cinq sont devenues reines. La mort récente du Dauphin Louis a conduit le Duc de Bretagne à devenir le vingt-deuxième Dauphin. Le texte évoque également les origines et les alliances de la Maison de Savoie, dont Marie-Adélaïde, épouse du Dauphin Louis, était issue. Cette Maison est l'une des plus anciennes d'Europe, remontant à l'an 1000 avec Berold, issu de la Maison de Saxe. La Maison de Savoie a également des liens avec le royaume de Chypre et a conclu de nombreuses alliances prestigieuses.
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117
p. 79-80
« La place de Garde du Cabinet des Médailles du Roy [...] »
Début :
La place de Garde du Cabinet des Médailles du Roy [...]
Mots clefs :
Académie des inscriptions, Cabinet des médailles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La place de Garde du Cabinet des Médailles du Roy [...] »
La place
Cabinet des Médailles
du Roy, vacante par la
mort de M. Oudinet
arrivée à Verfailles le 12.
Avril, a étéremplie par
M. Simon penfionnaire
de l'Academie des Inf
criptions, & à l'égard de
la penfion deM.Oudinet
elle a été donnée à M.
Moreaude MautourAuditeur desComptes, affocié de cette Academie,
Sa Majesté l'ayant hoa
Giiij
80 MERCURE
noré de fon choix & de
fa nomination , enfuite
d'une élection à laquelle
avoit prefidé M. l'Evef
que deStrafbourg, & où
fuivant le reglement de
l'Academie , on avoit
élu & preſenté trois fujets à choisir.
Cabinet des Médailles
du Roy, vacante par la
mort de M. Oudinet
arrivée à Verfailles le 12.
Avril, a étéremplie par
M. Simon penfionnaire
de l'Academie des Inf
criptions, & à l'égard de
la penfion deM.Oudinet
elle a été donnée à M.
Moreaude MautourAuditeur desComptes, affocié de cette Academie,
Sa Majesté l'ayant hoa
Giiij
80 MERCURE
noré de fon choix & de
fa nomination , enfuite
d'une élection à laquelle
avoit prefidé M. l'Evef
que deStrafbourg, & où
fuivant le reglement de
l'Academie , on avoit
élu & preſenté trois fujets à choisir.
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Résumé : « La place de Garde du Cabinet des Médailles du Roy [...] »
Le décès de M. Oudinet a laissé vacante la place au Cabinet des Médailles du Roy. M. Simon, pensionnaire de l'Académie des Inscriptions, a été nommé pour le remplacer. La pension de M. Oudinet a été attribuée à M. Moreau de Mautour. Sa Majesté a approuvé ces nominations, validées par l'élection présidée par l'Évêque de Strasbourg. Trois sujets ont été proposés et choisis conformément au règlement.
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118
p. 19-24
MORT du dernier Dauphin.
Début :
Le 8. de Mars Monseigneur le Dauphin se trouvant en [...]
Mots clefs :
Dauphin, Aumônier, Corps, Duchesse de Ventadour, Carrosse, Mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT du dernier Dauphin.
MORT
:
du dernier Dauphin.,
Le 8. de Mars Mon seigneur le Dauphin se trouvant en grand peril de mort,
reçut les Cérémonies du
Biptesme par les mains de
l'Evvesque de Mets, premier
Aumônier
;
il fut nommé
Louis par le Comte de la
Motte & par Madame la
Duchesse de Ventadour
Gouvernante des Enfans de
France, & il mourut le même jour.
Le 10. son corps fut porté à Saint Denis,avec un
cortege de trois Carosses &
de six-vingt flambeaux,
portez par plusieurs Gardes
du Corps & par plusieurs
Pages; dans ïun desquels
estoit le corps.
Mrl'Evsque deMets qui
portoit le cœur.
Madame la Duchesse de
Ventadour.
Mr le Duc de Mortcmar,
premier Gentilhomme de la
Chambre.
Medela Lande Sous gouvernante.
Mrl'Abbédu Cambour,
Aumônier du Roy.
M' le Curé de Versailles.
Un autre Carosse où
estoient huit Gentilshommes ordinaires, qui avoient
porté le cercuëil
,
qui étoient:
Mr de Saint-Olon.
Mrde Chasteau du Bois,
M' Roland.
Mr Charmois.
Mr de la Bussiere.
Mr de la Quiche.
MrBour delin.
Mr Messier.
Suivoit le Carosse des
Femmes de Chambre.
Ces trois Carrossesétoient
suivis de ceux de M. l'Eves-
<|ue de Mets ;de c la Duchesse de Ventadour, & d-c
Mr le Duc de Mortemar.
-:.:
L'Evêque de Mets presenta leCorps au Prieur de l'A'Q.
biye,>ôc fit un très -
beau
Discours
;
après quoy il fie
l'inhumation.
On avoit preparé une
estrade de trois degrez
,
avec un Pavillon de satin
blanc
,
l'espace seulement
depuis Charles le Chauve,
jjjfques aux premiers degrez du Sanctuaire, garnie
de tapis blancs; le Corps
placé sur cette Repre fcnia
tion - on chantaDomini efi
terra. Aprés quoy Mr l E
vesgue de Mets ayant chanté l'Oraison convenable&
mis un peu de terre sur le
Poesse qui envelopoit le
Çerçiicil
,
sans Requiem ny
Kyrie eleïson
,
on descendit
le Corps du Dauphin avec
ses entrailles dans le Caveau,
& fut placé auprès du Corps
de Monseigneur le Duc de
Bretagnesonaîné*, mort le
à 3. Avril 1705.
Les Religieux retirent le
Poëste qui eU de moëre d'argent.
Mr l'Evêque de Mets &
Me la Duchesse de Ventadour à peu-prés avec le
mesme cortege, avec lequel
on y a
porté ceux de
Monseigneur le Dauphin
& deMadame la Dauphine,
porterent en partant de S.
Denis à dix heures du soir,
le cœur du Dauphinau Valde- Grace.
:
du dernier Dauphin.,
Le 8. de Mars Mon seigneur le Dauphin se trouvant en grand peril de mort,
reçut les Cérémonies du
Biptesme par les mains de
l'Evvesque de Mets, premier
Aumônier
;
il fut nommé
Louis par le Comte de la
Motte & par Madame la
Duchesse de Ventadour
Gouvernante des Enfans de
France, & il mourut le même jour.
Le 10. son corps fut porté à Saint Denis,avec un
cortege de trois Carosses &
de six-vingt flambeaux,
portez par plusieurs Gardes
du Corps & par plusieurs
Pages; dans ïun desquels
estoit le corps.
Mrl'Evsque deMets qui
portoit le cœur.
Madame la Duchesse de
Ventadour.
Mr le Duc de Mortcmar,
premier Gentilhomme de la
Chambre.
Medela Lande Sous gouvernante.
Mrl'Abbédu Cambour,
Aumônier du Roy.
M' le Curé de Versailles.
Un autre Carosse où
estoient huit Gentilshommes ordinaires, qui avoient
porté le cercuëil
,
qui étoient:
Mr de Saint-Olon.
Mrde Chasteau du Bois,
M' Roland.
Mr Charmois.
Mr de la Bussiere.
Mr de la Quiche.
MrBour delin.
Mr Messier.
Suivoit le Carosse des
Femmes de Chambre.
Ces trois Carrossesétoient
suivis de ceux de M. l'Eves-
<|ue de Mets ;de c la Duchesse de Ventadour, & d-c
Mr le Duc de Mortemar.
-:.:
L'Evêque de Mets presenta leCorps au Prieur de l'A'Q.
biye,>ôc fit un très -
beau
Discours
;
après quoy il fie
l'inhumation.
On avoit preparé une
estrade de trois degrez
,
avec un Pavillon de satin
blanc
,
l'espace seulement
depuis Charles le Chauve,
jjjfques aux premiers degrez du Sanctuaire, garnie
de tapis blancs; le Corps
placé sur cette Repre fcnia
tion - on chantaDomini efi
terra. Aprés quoy Mr l E
vesgue de Mets ayant chanté l'Oraison convenable&
mis un peu de terre sur le
Poesse qui envelopoit le
Çerçiicil
,
sans Requiem ny
Kyrie eleïson
,
on descendit
le Corps du Dauphin avec
ses entrailles dans le Caveau,
& fut placé auprès du Corps
de Monseigneur le Duc de
Bretagnesonaîné*, mort le
à 3. Avril 1705.
Les Religieux retirent le
Poëste qui eU de moëre d'argent.
Mr l'Evêque de Mets &
Me la Duchesse de Ventadour à peu-prés avec le
mesme cortege, avec lequel
on y a
porté ceux de
Monseigneur le Dauphin
& deMadame la Dauphine,
porterent en partant de S.
Denis à dix heures du soir,
le cœur du Dauphinau Valde- Grace.
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Résumé : MORT du dernier Dauphin.
Le 8 mars, le Dauphin, fils du roi de France, fut baptisé par l'évêque de Metz et nommé Louis par le comte de la Motte et la Duchesse de Ventadour, avant de décéder le même jour. Le 10 mars, son corps fut transporté à l'abbaye de Saint-Denis dans un cortège composé de trois carrosses et de soixante flambeaux, portés par des Gardes du Corps et des Pages. L'évêque de Metz portait le cœur du Dauphin. Le cortège incluait également la Duchesse de Ventadour, le duc de Mortemar, Madame Lande, l'abbé du Cambour et le curé de Versailles. Un autre carrosse transportait huit gentilshommes ayant porté le cercueil. L'évêque de Metz remit le corps au prieur de l'abbaye, qui prononça un discours avant l'inhumation. Le corps du Dauphin, avec ses entrailles, fut placé dans le caveau auprès du duc de Bretagne, son aîné, décédé en 1705. Après la cérémonie, l'évêque de Metz et la Duchesse de Ventadour transportèrent le cœur du Dauphin au Val-de-Grâce.
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119
p. 77-91
MORTS.
Début :
Dame Susanne de Montgommery de Ducé, Epouse de Mre Antoine [...]
Mots clefs :
Roi, Maisons, Famille, Généalogie, Marquis, Lieutenant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Dame Susanne de Montgommery de Ducé, Epouse de Mre Antoine François Gaspard de Colins,
Comte deMortagne, premier Ecuyer de S. A. R.
Madame, mourut le 18.
Janvier 1712. âgée de 64.
ans.
Elle estoit de l'Illustre
Maison de Montgommery
de Normandie, tire son
origine des Comtes de
Montgommery
,
qui font
les seconds Comtes d'Angleterre
: tout le monde
sçait l'avanture d'un Seigneur de cette Maison, qui
rompant une lance dans
un tournoiscontre le Roy
Henry II. eut le malheur
de le blesser à mort par un
éclatquisortit de sa lance.
Cette Maison a
donné plusieurs Generaux d'armée
,
&a toujours tenu un rang fort considerable dans le
Royaume; elle avoit épousé en premieres nôces, le
Comte de Quentin en Bretagne, de l'ancienne Maison de Gouyon, de laquelle
M.deMatignon &plusieurs
autresSeigneurstirent leur
origine. Mr le Comte de
Mortagne a
long
-
temps
servy le Roy en qualité de
fous Lieutenant des Chevaux-Legers de la Reine:
le Roy luy donna pour recompense de ses services
,
la Compagnie des Gensd'armes de feu Monseigneur le Duc de Bourgogne.
DomHorotioAlbani,fre-
re du Pape, mort à Rome
le 23.Janvier 1712.
La Maison d'Albani a
donné autrefois un Cardinalillustre à l'Eglise, qui
acomposéplusieurs grands
Ouvrages, i! vivoit fousles
Pontificats dePaul v.&de
Gregoire XIII. on le regardoit dans son temps comme un sujet digne de la
Thiare
,
il y a eu ancien-
-
nement un General des
Troupes du Pape de ce
nom là.
Guillaume Daton ,Evesqued'Ossery en Irlande
J
est mort en l'Abbaye de la
Couture, au Mans, le26.
Janvier 1712. âgé de 69.
ans, il y
estoit retiré depuis
son exil, & y
demeuroit depuis 14. ans.
Mr l'Evesque d-ofrery
estoit forty de noble Mai-
[on, il avoir estéDocteur
de Sorbonne, & avoit quitté la France pour songer au salut de ses Comparriotes; on le nomma Evesque
d'Offery qui est un des
principaux Sieges de l'Irlande, il remplitce poste
avec l'applaudissement du
public, ayant estéchassé de
son Siege, feu Mr du Mans
l'appelladansson Diocese
où il luy a
donné durant 14.
ans,une Pension de cinq
cent écus, tout le monde
honoroit & respectoit sa
vertu; ces deux Prélats
moururenttous les deux le'
même jour.
Dame Marie
-
Magdelaine Chapelier, Epouse de
Mre JeanJacques de SurbecK, Lieutenant General
desArmées du Roy, &
Colonel d'un Regimeènt
Suisse, mortle 21. Fevrier
1712. elle estoit sœur de Mr
Chappelier, mort Doyen
de S. Germain-l'Auxerois.
Cette Dame a
laissé deux
enfans, dont l'aisné qui est
Major sert depuis l'âge
de dix-sept ans
,
avec
beaucoup de distinction :
sa fille avoit épouséMonsieur le Comte de Beranger Colonel d'Infanterie,
qui a
estétué au service du Roy, il estoitfilsde
MrleComte-Dugas, Chef
de l'illustre Maison de Beranger en Dauphiné.
Mre Jules d'Arnolsini-de-
Magnac ,Chevalier de
l'Ordre Militaire de Saint
Loüis
,
Lieutenant General des ArméesduRoy,
Gouverneur de Montdauphin,&Inspecteur General de la Cavalerie &des
Dragons, mourut le 23. Février, âgé de 73. ans.
Son pereestoit Mr d'Arnolsini, quiaeu l'honneur
de montrer à monter à
Cheval au Roy
,
il avoirun
frere nommé le Marquis
d'Arnosini
,
qui est more
Maréchal des Camps &Armées du Roy.
Mre Marie Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay, Maistre de la Garderobbe du Roy, Brigadier desesArmées&Colo-
*
nel du Regiment deChampagne,mort subitement
le 16.Février 1712. en sa l'.
année. Il estoit fils aisné de
feu Mr le Marquis deSeignelay, Ministre& Secretaire d'Etat, & petit fils de
feu MrColbert aussi Ministre& Secretaired'Eltat,&
Controlleur General des
Finances, & de Marie de
Gouyon de Matignon, qui
en secondes nôces épousa
Charles de Loraine Comte
de Marfan dont elle a eu
des enfans
,
cette Dame
estoit arriere petite filledu
Mareschal de Matignon. Il
avoirépouséen 1708. Marie Loüise Maurice de
Furstemberg, fille d'Antoine Egon,Prince de Furstemberg & de l'Empire,
Gouverneur de rt.leaorac
de Saxe, & de Marie de Ligny
,
dont il laisse deux
filles. ,». j
Mre Hugues Berault, Seigneur de Chemeaux
)
cy-
devant Maistre des Requestes
,
more le. 2.. Mars
17I2.
Il a eu pour sœur
,
Madame la Presidente Molé ,qui estoit mere du dernier President à Mortier
de ce nom, & Madame
Poncet qui a
épousé en
sécondés nôces Mr Feranr,
il avoit épousé une Damoifelle de Beon du Massés de
Luxembourg, qui est fœur
de Mr le Marquis de Beon
cy -
devant Colonel d'Infanterie ,leur mere estoit
de la Maison de Cugnac de
Dampierre;la Maison de
Beon tire son origine des
anciens Princes de Bearn,
dont elle porte les Armes,
ellea
esté alliéeàplusieurs
Maisons Souveraines, &
le Bis-ayeul de cette Dame
Bernard de Beon, Chevalier de l'Ordre, Capitaine
desGens-d'Armes, & Gouverneur du Limosin
*avoit
epouséune-Princessedela
Maison de Luxembourg.
Le 3. Mars Charles de
SaulxMarquis deTavanne,
épousa Marie-Anne- UrsuleAmelot,fille de MrAmelo t
*
lot de Gournay, Ambasadeur en Espagne
,
& Conseiller d'Estat, sa cousine
issuë de germaine.
Il est fils du Marquis de
Tavanne.) Lieutenant General de la Province de
Bourgogne, & de Damoiselle d'Aguesseau fille de
Mr daguesseau, Conseiller d'Etat Ordinaire, &
sœur de Mr d'Aguesseau
,
ProcureurGeneral du Parlement de Paris. La Maison de Saulx-Tavanne tire
son origine d'Allemagne,
où elle a
toujours tenu auf-
si
-
bien qu'en France, un
rang considerable; elleeft
établie dansla Province de
Bourgogne, elleaeu un
Mareschal deFrance nommé le Mareschal deTavanne, on sçait que ce Seigneur parossant tout sanglant des blessures qu'il
avoir reçuës dans un Combat, où il s'estoitsignalé
devant le Roy Henry II.
ce Prince luy mit font collier de l'Ordre au col & le
fit Chevalier de l'Ordre
sur le Champ de Bataille.
La Maison d'Amelot e/t
tres-ancienne & une des
plus considerable de la
Robbe
,
tant par les
grands Emplois qui yont
esté, que par lesAlliances
considerables qu'elle a eu
des J premieres Maisons du
Royaume, comme la Maison de Beon, de Luxembourg, de Vaubecourt
,
de Rohan
,
d'Aumont,&
de Nicolai, &c
Dame Susanne de Montgommery de Ducé, Epouse de Mre Antoine François Gaspard de Colins,
Comte deMortagne, premier Ecuyer de S. A. R.
Madame, mourut le 18.
Janvier 1712. âgée de 64.
ans.
Elle estoit de l'Illustre
Maison de Montgommery
de Normandie, tire son
origine des Comtes de
Montgommery
,
qui font
les seconds Comtes d'Angleterre
: tout le monde
sçait l'avanture d'un Seigneur de cette Maison, qui
rompant une lance dans
un tournoiscontre le Roy
Henry II. eut le malheur
de le blesser à mort par un
éclatquisortit de sa lance.
Cette Maison a
donné plusieurs Generaux d'armée
,
&a toujours tenu un rang fort considerable dans le
Royaume; elle avoit épousé en premieres nôces, le
Comte de Quentin en Bretagne, de l'ancienne Maison de Gouyon, de laquelle
M.deMatignon &plusieurs
autresSeigneurstirent leur
origine. Mr le Comte de
Mortagne a
long
-
temps
servy le Roy en qualité de
fous Lieutenant des Chevaux-Legers de la Reine:
le Roy luy donna pour recompense de ses services
,
la Compagnie des Gensd'armes de feu Monseigneur le Duc de Bourgogne.
DomHorotioAlbani,fre-
re du Pape, mort à Rome
le 23.Janvier 1712.
La Maison d'Albani a
donné autrefois un Cardinalillustre à l'Eglise, qui
acomposéplusieurs grands
Ouvrages, i! vivoit fousles
Pontificats dePaul v.&de
Gregoire XIII. on le regardoit dans son temps comme un sujet digne de la
Thiare
,
il y a eu ancien-
-
nement un General des
Troupes du Pape de ce
nom là.
Guillaume Daton ,Evesqued'Ossery en Irlande
J
est mort en l'Abbaye de la
Couture, au Mans, le26.
Janvier 1712. âgé de 69.
ans, il y
estoit retiré depuis
son exil, & y
demeuroit depuis 14. ans.
Mr l'Evesque d-ofrery
estoit forty de noble Mai-
[on, il avoir estéDocteur
de Sorbonne, & avoit quitté la France pour songer au salut de ses Comparriotes; on le nomma Evesque
d'Offery qui est un des
principaux Sieges de l'Irlande, il remplitce poste
avec l'applaudissement du
public, ayant estéchassé de
son Siege, feu Mr du Mans
l'appelladansson Diocese
où il luy a
donné durant 14.
ans,une Pension de cinq
cent écus, tout le monde
honoroit & respectoit sa
vertu; ces deux Prélats
moururenttous les deux le'
même jour.
Dame Marie
-
Magdelaine Chapelier, Epouse de
Mre JeanJacques de SurbecK, Lieutenant General
desArmées du Roy, &
Colonel d'un Regimeènt
Suisse, mortle 21. Fevrier
1712. elle estoit sœur de Mr
Chappelier, mort Doyen
de S. Germain-l'Auxerois.
Cette Dame a
laissé deux
enfans, dont l'aisné qui est
Major sert depuis l'âge
de dix-sept ans
,
avec
beaucoup de distinction :
sa fille avoit épouséMonsieur le Comte de Beranger Colonel d'Infanterie,
qui a
estétué au service du Roy, il estoitfilsde
MrleComte-Dugas, Chef
de l'illustre Maison de Beranger en Dauphiné.
Mre Jules d'Arnolsini-de-
Magnac ,Chevalier de
l'Ordre Militaire de Saint
Loüis
,
Lieutenant General des ArméesduRoy,
Gouverneur de Montdauphin,&Inspecteur General de la Cavalerie &des
Dragons, mourut le 23. Février, âgé de 73. ans.
Son pereestoit Mr d'Arnolsini, quiaeu l'honneur
de montrer à monter à
Cheval au Roy
,
il avoirun
frere nommé le Marquis
d'Arnosini
,
qui est more
Maréchal des Camps &Armées du Roy.
Mre Marie Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay, Maistre de la Garderobbe du Roy, Brigadier desesArmées&Colo-
*
nel du Regiment deChampagne,mort subitement
le 16.Février 1712. en sa l'.
année. Il estoit fils aisné de
feu Mr le Marquis deSeignelay, Ministre& Secretaire d'Etat, & petit fils de
feu MrColbert aussi Ministre& Secretaired'Eltat,&
Controlleur General des
Finances, & de Marie de
Gouyon de Matignon, qui
en secondes nôces épousa
Charles de Loraine Comte
de Marfan dont elle a eu
des enfans
,
cette Dame
estoit arriere petite filledu
Mareschal de Matignon. Il
avoirépouséen 1708. Marie Loüise Maurice de
Furstemberg, fille d'Antoine Egon,Prince de Furstemberg & de l'Empire,
Gouverneur de rt.leaorac
de Saxe, & de Marie de Ligny
,
dont il laisse deux
filles. ,». j
Mre Hugues Berault, Seigneur de Chemeaux
)
cy-
devant Maistre des Requestes
,
more le. 2.. Mars
17I2.
Il a eu pour sœur
,
Madame la Presidente Molé ,qui estoit mere du dernier President à Mortier
de ce nom, & Madame
Poncet qui a
épousé en
sécondés nôces Mr Feranr,
il avoit épousé une Damoifelle de Beon du Massés de
Luxembourg, qui est fœur
de Mr le Marquis de Beon
cy -
devant Colonel d'Infanterie ,leur mere estoit
de la Maison de Cugnac de
Dampierre;la Maison de
Beon tire son origine des
anciens Princes de Bearn,
dont elle porte les Armes,
ellea
esté alliéeàplusieurs
Maisons Souveraines, &
le Bis-ayeul de cette Dame
Bernard de Beon, Chevalier de l'Ordre, Capitaine
desGens-d'Armes, & Gouverneur du Limosin
*avoit
epouséune-Princessedela
Maison de Luxembourg.
Le 3. Mars Charles de
SaulxMarquis deTavanne,
épousa Marie-Anne- UrsuleAmelot,fille de MrAmelo t
*
lot de Gournay, Ambasadeur en Espagne
,
& Conseiller d'Estat, sa cousine
issuë de germaine.
Il est fils du Marquis de
Tavanne.) Lieutenant General de la Province de
Bourgogne, & de Damoiselle d'Aguesseau fille de
Mr daguesseau, Conseiller d'Etat Ordinaire, &
sœur de Mr d'Aguesseau
,
ProcureurGeneral du Parlement de Paris. La Maison de Saulx-Tavanne tire
son origine d'Allemagne,
où elle a
toujours tenu auf-
si
-
bien qu'en France, un
rang considerable; elleeft
établie dansla Province de
Bourgogne, elleaeu un
Mareschal deFrance nommé le Mareschal deTavanne, on sçait que ce Seigneur parossant tout sanglant des blessures qu'il
avoir reçuës dans un Combat, où il s'estoitsignalé
devant le Roy Henry II.
ce Prince luy mit font collier de l'Ordre au col & le
fit Chevalier de l'Ordre
sur le Champ de Bataille.
La Maison d'Amelot e/t
tres-ancienne & une des
plus considerable de la
Robbe
,
tant par les
grands Emplois qui yont
esté, que par lesAlliances
considerables qu'elle a eu
des J premieres Maisons du
Royaume, comme la Maison de Beon, de Luxembourg, de Vaubecourt
,
de Rohan
,
d'Aumont,&
de Nicolai, &c
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Résumé : MORTS.
En 1712, plusieurs décès et événements familiaux marquants ont été enregistrés. Dame Susanne de Montgommery de Ducé, épouse de M. Antoine François Gaspard de Colins, Comte de Mortagne, est décédée le 18 janvier à l'âge de 64 ans. Issue de la Maison de Montgommery de Normandie, elle avait été précédemment mariée au Comte de Quentin en Bretagne. Son mari avait servi le roi en tant que lieutenant des Chevaux-Légers de la Reine et avait reçu la Compagnie des Gens-d'armes du Duc de Bourgogne. Dom Horatio Albani, frère du Pape, est mort à Rome le 23 janvier. La Maison d'Albani avait produit un cardinal illustre et un général des troupes du Pape. Guillaume Daton, évêque d'Ossery en Irlande, est décédé à l'Abbaye de la Couture au Mans le 26 janvier à l'âge de 69 ans. Exilé en France, il y avait reçu une pension de l'évêque du Mans. Dame Marie Madeleine Chapelier, épouse de M. Jean-Jacques de SurbecK, lieutenant général des armées du roi et colonel d'un régiment suisse, est morte le 21 février. Elle était sœur de M. Chapelier, doyen de Saint-Germain-l'Auxerois, et avait laissé deux enfants. M. Jules d'Arnolsini-de-Magnac, chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis, lieutenant général des armées du roi, gouverneur de Montdauphin et inspecteur général de la cavalerie et des dragons, est décédé le 23 février à l'âge de 73 ans. Son père avait enseigné l'équitation au roi, et son frère était maréchal des camps et armées du roi. M. Marie Jean Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, maître de la garde-robe du roi, brigadier des armées et colonel du régiment de Champagne, est mort subitement le 16 février. Fils du marquis de Seignelay, ministre et secrétaire d'État, et petit-fils de Jean-Baptiste Colbert, également ministre et contrôleur général des finances, il avait épousé Marie Louise Maurice de Fürstemberg en 1708 et laissé deux filles. M. Hugues Bérault, seigneur de Chemeaux, ancien maître des requêtes, est mort le 2 mars. Sa sœur était Madame la Présidente Molé, mère du dernier président à mortier de ce nom, et Madame Poncet, qui avait épousé M. Ferrant en secondes noces. Il avait épousé une dame de Beon du Massé de Luxembourg, dont la famille tirait son origine des anciens princes de Béarn et avait des alliances avec plusieurs maisons souveraines. Le 3 mars, Charles de Saulx, marquis de Tavanne, a épousé Marie-Anne-Ursule Amelot, fille de M. Amelot de Gournay, ambassadeur en Espagne et conseiller d'État. La Maison de Saulx-Tavanne, originaire d'Allemagne, avait un rang considérable en France et en Bourgogne, et avait produit un maréchal de France. La Maison d'Amelot était également très ancienne et avait des alliances notables avec plusieurs grandes maisons du royaume.
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120
p. 91-100
Heraults d'Armes.
Début :
L'employ des Heraults d'Armes consistoit à aller dénoncer la guerre, [...]
Mots clefs :
Roi, Prince, Armes, Mort, Hérauts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Heraults d'Armes.
Heraults d'Armes.
L'employ des Heraults
d'Armes consïstoit à aller
dénoncerla guerre
,
fommer les Villes de se rendre,
& dresserun fidèleProcez
vei bal(commeilsle peuvent encore à present) de
tout ce qu'ils ont fait ôc
dit, ôc detoutcequileur
a
esté respondu. Ils publioient la paix comme ils
dénonçoient la guerre ;
faisoient défenses à tous)
mesme aux Princes, de
l'enfraindre ,à peine d'estre déclarez traistres ôc
perturbateurs du repos public, anfracteurs de la foy
donnée, & criminels de
leze Majesté& ceux qui
contrevenoient à la Paix,
ilslescitoient& mettoient
au Ban, comme par un
dernier remede
,
portant
avec foy le fer & le feu. Anciennement quand ils pur
blioient la Paix, ils estoient
couronnez de guirlandes
d'olivier, & en portoient
des rameaux en leurmain,
& laVilleou laCité-où elle
estoit publiée leur dévoie
un marc d'or, ce qui s'observe encore en ce temps.
Quelquefoisilssignisioient
les pardons ôc les graces
que les Rois ôc les Princes
accordoient aux Sujets qui
estoient tombez dans det
-
fautes cosiderables.
1
Ils sont employez aux
sacre & couronnement de
nos Rois. Ils y
font les cris
-& proclamations ordinaires ;
précedent le Roy allant àl'Offrandeyfont -
employez- à faire les largesses;Au sacre du Roy
Philippe le Bel, Gauthier
de Troye
,
son Hérault
d'Arme, fut habillé des habits que le Roy laissa pour
prendre ceux de la solemnité du sacre
)
& tous les
veftements- Royaux fourrez d'hermine qui cou-
vroient la personne du Roy
en son sacre ( exceptéla
Couronne d'or, le sceptre
& lamain d'yvoire ) appartenoient aux Officiers
d'armes;il en estoit de
mesme aux Couronnements des Reines.
Aux mariages & cérémonies nuptiales ils tenoient leurs rang &eC.
toient lesMessagers,& le
plus souvent en portoient
les premieres paroles,aussi
tous les manteaux Royaux,
ou ceux des Princes &
Princesses, où leur cotte
d'armes estoient déployées
leurappartcnoient anciennement
Aux baptesmes des Ensans des Rois & Princes,
ils déployoient leur cotte
d'armes, les vases
,
éguieres, saliere, bassin à laver,
les manteaux & langes de
parade, labassinoire,dais,
& oreillers des enfans baptisez leur appartenoient,
& après le baptesme ils
jettoient par les ruës des
pieces d'or au peupJe, ôc
crioient par trois fois, largesse, largesse
,
largesse
de
de la part du très-noble
Roy de France
3
pour ce
que Dieu luy a
donné lignée.
Aux festins Royaux que
les Roysfaisoient aux quatre bonnes Festes de l'année, où ils tenoient Cour
pleniere & grand tinel,
ils appelloient le grand
Maistre, le grand Pannetier, le grand Bouteiller
,
Ôc autres anciens Officiers
de la Maison Royale, pour
venir faire leurs offices en
& ce jour ils avoient largesseenriere & nouveaux
habillements, & la coupe
d'or dans laquelle le Roy
beuvoit
,
leur appartenoir.
Ils n'assistoient pas seulement à toutes ces cérémonies desprincesvivante,
mais encore les accompagnoient en leurs obseques
& funerailles ;
d'abord ils
faisoient tendre laSalle de
drap noir, faisoient couvrir le lit
,
&, après avoir
tout ordonné ils se tenoienc
comme les Officiers d'armes le font encore jour &
nuit assis auprès du lit de
parade où est le corps du
défunt, pour presenter
l'aspersoir aux Princes, aux
Prélats,Cours souveraines,
& autres grands Seigneurs,
pour jetter de l'eau benite
sur le lit mortuaire.Enfuite le jour de la pompe funebre ils marchoient en longs
habits de duëil, un peu devant le chef du convoy
& estant arrivez à l'Eglise :
ils enfermoient dans le
tombeau toutes les marques d'honneur, comme la
Couronne, le Sceptre, la
Main de ILIIIice) le Colier
des Ordres, le Casque, l)E..
cu, l'Epéc,les Gantelets,
les Eperons, la Cotte- d'armes, les Estendarts, les Enfeignes, & les Bannieres; &
après que le grand Maistre de 'France.,mettant son
ballon dans la fosse, avoic
prononcé tour bas le Prince est mort, ils crioient à
voix haute par trois fois, le
Prince est mort, priez Dieu
pour son ame.
L'employ des Heraults
d'Armes consïstoit à aller
dénoncerla guerre
,
fommer les Villes de se rendre,
& dresserun fidèleProcez
vei bal(commeilsle peuvent encore à present) de
tout ce qu'ils ont fait ôc
dit, ôc detoutcequileur
a
esté respondu. Ils publioient la paix comme ils
dénonçoient la guerre ;
faisoient défenses à tous)
mesme aux Princes, de
l'enfraindre ,à peine d'estre déclarez traistres ôc
perturbateurs du repos public, anfracteurs de la foy
donnée, & criminels de
leze Majesté& ceux qui
contrevenoient à la Paix,
ilslescitoient& mettoient
au Ban, comme par un
dernier remede
,
portant
avec foy le fer & le feu. Anciennement quand ils pur
blioient la Paix, ils estoient
couronnez de guirlandes
d'olivier, & en portoient
des rameaux en leurmain,
& laVilleou laCité-où elle
estoit publiée leur dévoie
un marc d'or, ce qui s'observe encore en ce temps.
Quelquefoisilssignisioient
les pardons ôc les graces
que les Rois ôc les Princes
accordoient aux Sujets qui
estoient tombez dans det
-
fautes cosiderables.
1
Ils sont employez aux
sacre & couronnement de
nos Rois. Ils y
font les cris
-& proclamations ordinaires ;
précedent le Roy allant àl'Offrandeyfont -
employez- à faire les largesses;Au sacre du Roy
Philippe le Bel, Gauthier
de Troye
,
son Hérault
d'Arme, fut habillé des habits que le Roy laissa pour
prendre ceux de la solemnité du sacre
)
& tous les
veftements- Royaux fourrez d'hermine qui cou-
vroient la personne du Roy
en son sacre ( exceptéla
Couronne d'or, le sceptre
& lamain d'yvoire ) appartenoient aux Officiers
d'armes;il en estoit de
mesme aux Couronnements des Reines.
Aux mariages & cérémonies nuptiales ils tenoient leurs rang &eC.
toient lesMessagers,& le
plus souvent en portoient
les premieres paroles,aussi
tous les manteaux Royaux,
ou ceux des Princes &
Princesses, où leur cotte
d'armes estoient déployées
leurappartcnoient anciennement
Aux baptesmes des Ensans des Rois & Princes,
ils déployoient leur cotte
d'armes, les vases
,
éguieres, saliere, bassin à laver,
les manteaux & langes de
parade, labassinoire,dais,
& oreillers des enfans baptisez leur appartenoient,
& après le baptesme ils
jettoient par les ruës des
pieces d'or au peupJe, ôc
crioient par trois fois, largesse, largesse
,
largesse
de
de la part du très-noble
Roy de France
3
pour ce
que Dieu luy a
donné lignée.
Aux festins Royaux que
les Roysfaisoient aux quatre bonnes Festes de l'année, où ils tenoient Cour
pleniere & grand tinel,
ils appelloient le grand
Maistre, le grand Pannetier, le grand Bouteiller
,
Ôc autres anciens Officiers
de la Maison Royale, pour
venir faire leurs offices en
& ce jour ils avoient largesseenriere & nouveaux
habillements, & la coupe
d'or dans laquelle le Roy
beuvoit
,
leur appartenoir.
Ils n'assistoient pas seulement à toutes ces cérémonies desprincesvivante,
mais encore les accompagnoient en leurs obseques
& funerailles ;
d'abord ils
faisoient tendre laSalle de
drap noir, faisoient couvrir le lit
,
&, après avoir
tout ordonné ils se tenoienc
comme les Officiers d'armes le font encore jour &
nuit assis auprès du lit de
parade où est le corps du
défunt, pour presenter
l'aspersoir aux Princes, aux
Prélats,Cours souveraines,
& autres grands Seigneurs,
pour jetter de l'eau benite
sur le lit mortuaire.Enfuite le jour de la pompe funebre ils marchoient en longs
habits de duëil, un peu devant le chef du convoy
& estant arrivez à l'Eglise :
ils enfermoient dans le
tombeau toutes les marques d'honneur, comme la
Couronne, le Sceptre, la
Main de ILIIIice) le Colier
des Ordres, le Casque, l)E..
cu, l'Epéc,les Gantelets,
les Eperons, la Cotte- d'armes, les Estendarts, les Enfeignes, & les Bannieres; &
après que le grand Maistre de 'France.,mettant son
ballon dans la fosse, avoic
prononcé tour bas le Prince est mort, ils crioient à
voix haute par trois fois, le
Prince est mort, priez Dieu
pour son ame.
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Résumé : Heraults d'Armes.
Les Hérauts d'Armes étaient des officiers chargés de missions cérémonielles et diplomatiques. Leur rôle principal consistait à annoncer la guerre et à sommer les villes de se rendre, ainsi qu'à publier la paix et à en interdire la violation sous peine de trahison et de perturbation de l'ordre public. Ils dressaient des procès-verbaux fidèles de leurs actions et des réponses reçues. Lors de la proclamation de la paix, ils étaient couronnés de guirlandes d'olivier et recevaient un marc d'or. Les Hérauts d'Armes participaient également aux sacres et couronnements des rois, ainsi qu'aux mariages et cérémonies nuptiales des princes. Ils annonçaient les largesses royales lors des baptêmes des enfants de rois et princes, et distribuaient des pièces d'or au peuple. Lors des festins royaux, ils appelaient les officiers de la maison royale à accomplir leurs fonctions et portaient la coupe d'or du roi. Enfin, ils accompagnaient les princes dans leurs obsèques et funérailles, préparant la salle de deuil, présentant l'aspersoir aux dignitaires, et enfermant les insignes royaux dans le tombeau après la proclamation de la mort du prince.
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121
p. 202-219
LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
Début :
Monsieur, Vous vous attendez sans doute à un détail exact [...]
Mots clefs :
Québec, Angleterre, Sauvages, Général, Acadie, Canada, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
lage.
LETTRE
De Quebec, le ZO. Nov. 171Z.
-MONSIEUR,
Vous vous attendez sans
doute à un détail exact de
ce qui s'est passé dans les
^eo;ions froides de l'Ameriquequenoushabitons,
& sur tout d'être informé
à fond de lentreprife des
Anglois sur la Colonie en
effet, rien de mieux concerté
,
rien de plus mesuré quece qu avoient projette nos ennemis principalement cette année,
-
pour se rendre maîtres de
coureia nouvelle France,
'0
si le succés avoit répondu
à leurattente.
Il faut remarquer, Mt,
qu'il y
avoir dixans ou environ que les Anglois nos
voisins, aidés de ce qu'ils
appellent ici la vieille Angleterre, formoient le dessein de joindre à leurs Colonies celle du Canada
ik
sceance. qui seroit fort à leur bienCe que les François possèdent dans la
grande & vaste Isle de
Terreneuve & dans ce que
nous appelions le Canada,
qui est plus important au
Roy que l'on ne pense; Le
Perou est au Roy d'Es.
pagne une mine bien avantageuse: mais la pêche de
la Morüe sur le grand banc
l'est peut-être autant, si
l'on considere que c'est
nonseulement un fonds,
aussi-bienque les mines de
l'Amerique méridionale,
dans lequel on ne mec
rien, & dont on tire beaucoup par cette poudre si
panionnementaimée des
hommes, aumoins des Europeens. Le Roy au milieu
de la paix, par lemoyens
de la pesche des Moruëà
de Terre-neuve, entretient
un nombre considerable
de gens de Mer& de Matelots, qui dans les changemens des affaires, font
tousprests à le servir dans
les armemens de Mer;cequi est souventtrès avan- tageux. -
Cela supposé pour revenir aux grands desseins
des Anglois sur Québec &
sur lillode Montreal, c'est
à dire sélon l'usage de parler de ce pays-ci,sur le Canada d'en bas & sur celuy
d'en haut, il ne sera point
inutile, Mr, de vous remettre fous les yeux la
conduite habile &: très prudente que Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
General de la nouvelle
France a
gardée jusqu'àpresent pour empêcher les
ennemis d'executerun def
rein qu'ils commençoient
à ébaucher.
Ce sut pour cela qu'en
1703-(jeme conrenrerai de
cette époque) M. de BeauBassin,sousles ordres deM.
le General, se mit à la tête.
d'un parti composé de Canadiens & de Sauvages
Iroquois, Abnaxis, & aurres,{e mit en marche vers
la fin de Juillet de cette
année, ôc qu'au bout d'un
mois la petite armée se
trouva au milieu de la
nouvelle Angleterre, ou
elle s'empara de plusieurs
postes.
L"a même l , année 1703. a
la fin du mois de Décembre, M. de Ronville autre
Officier Canadien emporta d'assaut laville de Diersields dans lanouvelle Angleterre.
En 1704. les Anglois
voulurent tenter le
siege
de Port-Royal, capitale
de l'Acadie, qui fait partie
de la nouvelle France. Le
ColonelChevoy,qui commandoit à la floteAngloise,
qui avoit moüillé dans la
BayeFrançoise dans le dessein de faire une descente,
fut
fut repoussé à deux attaques qu'il fit avec vigueur,
ses vaisseaux brisez & fracassez, & contraint de s'en
retourner à Baston.
-' Dans le temps que les
Anglois mettoient tout en
oeuvre pour s'emparer de
la capitale d'Acadie
,
Peter
Sehuyler Commandant
d'Orange dans la nouvelle
York
,
vint presenter six
Colliers aux Sauvages nos
Alliez, dans,l'intention de
les mettre de son parti:
maisilstinrent ferme pour
nous, & demeurerent for
,
leurs nattes.
Le Canada se trouva en
1705. plein d'Anglois que
nous avions pris en Acadie, dans la nouvelle Angleterre
,
& dans NevvYork en differens partis,
que nous avions former
Parmi ces prisonniers etoit
leMinistre de Diersields,.
place de la nouvelleAngleterre. Joseph Dudley,.
Gouverneurde Baston,Capitale de la nouvelle Anglterre, envoya à Quebec
Jean Livingston Major
y
pour négocier l'échange
avec nôtre General le
Marquis de Vaudreüil
Ce fut cette même année 1705. que les Canadiens, fous la conduite de
Mr Beaucour, Capitaine
d'un merite reconnu, également habile dans l'art de
fortifier les places, & dans
les entreprises de guerre,se
rendirent maîtres des environs du fort S. Jean, poste des plus importans que
les Anglois possedent dans
l'isle de Terre-neuve, vers l'embouchure du Fleuve
S. Laurent.
1
L'échange des Anglois
prisonniers ne put se conclure qu'en1706.
Toute la nouvelle Angleterre fut en 1707. bloquée,s'il m'est permis de
parler ainsi, par nos Sauvages alliez, les habitans
n'en osoient sortir pour
faire leur moisson.
L'entreprise de l'Acadie
ayant été remise en deliberation au Conseil de Baston, on resolut le Siége de
Port Royal. Le commandement en fut donné au
Colonel MarsH. Cette RCh
te parut dans la Baye Françoiseau commencement
de Juin.
Une expédition memorable ce fut celle de Haveril fous le commandement de M. de Rouville
& de Schaillonsaidez
des sieurs de Contrecour,
& de la Gauchetiere, elle
jetta la terreur dans Bass
ton, Haveril & dans son
voisinage;nousenlevâmes
ce porteaux Anglois
maigre leur valeur &
leur habileté.
On changea de batterie
en 1709. & au milieu des
neiges & d'un froid tel
qu'il fc fait sentir dans l'A.
merique fcptentrion,,ile.,les
Canadiens allèrent prendre le fort saint Jean.six
portes importans par la
pesche des Moruës Se
d'autres poissons que l'on
fait aux atterages de ce fort & aux bancs voisins :
auïn-côc aprés le General
NicolsonVveteche mit en
mer une flottenombreuse,
& leva une armée suffisante pour attaquerMontreal
:
mais la flote fut con-
tremandée par les Anglois
qui étoient en. Portugal
Nicholsonmarcha à la tête dessiens, prit le chemin
de Lac champlain.
Me voici àl'annee 1110.
quiest le terme de la derniere lettre que j'ay eti
l'honneur de vous addresser,je vous y ay fait voir
comment Mr le Marquis
de Vaudreuil nôtre General avoit mis les Anglois
de la nouvelle Angleterre,
ceux de la nouvelle York,
& les Sauvages leurs alliez,
en état de ne rien entre-
prendre sur nos habita
rions. C'est à la fin de 1710.
que Monsieur le Chevalier de Beaucour, Capitaine Ingenieur,fort estime dans la nouvelle France & fort habile dans
l'architecturemilitaire,
a
élevé le Fort dePontchartrain, vulgairementappellédeChambly. On ya mis
cette année, vers la fin de
Septembre, la derniere
main. C'est un puissànt
rempart contre les entreprises du côté du haut Canada..
Les
Les choses étant en cet
état, lorsque les Anglois
nos voisins, secourus de
ceux de la vieille Angleterre) ont fait les derniers
efforts pour se rendre maîtres de la nouvelle France,
en l'attaquant par en-bas,
c'est à dire en assiégeant
Quebec qui en est la Capitale.
Le Major Liumgton
Anglois, accompagnédu
Baron de Cassin François,
partirent de ce pays-là vers
la fin d'Odobre de l'année
1710. pour travailler à un
échange de prisonniers
que gardoient en Acadie
les Sauvages nos aliez:ils
ie servirent de la voye du
canot pour aller par eau,
leur petit bastiment ayant tourné, & un de leurs domestiques noyé, ils furent
obligez de continuer leur
voyage par terre, dans les
neiges & les marais à
travers les bois, ils furent
cinq jours sans trouver
d'autre nourriture que ce
qu'ils trouvoient fous les
neiges en gratant la terre.
Deux de leurs gens s'éga-
rerent en cherchant à vivre, & j'ay sçû depuis de
l'un d'eux une remarque
assez curieuse
LETTRE
De Quebec, le ZO. Nov. 171Z.
-MONSIEUR,
Vous vous attendez sans
doute à un détail exact de
ce qui s'est passé dans les
^eo;ions froides de l'Ameriquequenoushabitons,
& sur tout d'être informé
à fond de lentreprife des
Anglois sur la Colonie en
effet, rien de mieux concerté
,
rien de plus mesuré quece qu avoient projette nos ennemis principalement cette année,
-
pour se rendre maîtres de
coureia nouvelle France,
'0
si le succés avoit répondu
à leurattente.
Il faut remarquer, Mt,
qu'il y
avoir dixans ou environ que les Anglois nos
voisins, aidés de ce qu'ils
appellent ici la vieille Angleterre, formoient le dessein de joindre à leurs Colonies celle du Canada
ik
sceance. qui seroit fort à leur bienCe que les François possèdent dans la
grande & vaste Isle de
Terreneuve & dans ce que
nous appelions le Canada,
qui est plus important au
Roy que l'on ne pense; Le
Perou est au Roy d'Es.
pagne une mine bien avantageuse: mais la pêche de
la Morüe sur le grand banc
l'est peut-être autant, si
l'on considere que c'est
nonseulement un fonds,
aussi-bienque les mines de
l'Amerique méridionale,
dans lequel on ne mec
rien, & dont on tire beaucoup par cette poudre si
panionnementaimée des
hommes, aumoins des Europeens. Le Roy au milieu
de la paix, par lemoyens
de la pesche des Moruëà
de Terre-neuve, entretient
un nombre considerable
de gens de Mer& de Matelots, qui dans les changemens des affaires, font
tousprests à le servir dans
les armemens de Mer;cequi est souventtrès avan- tageux. -
Cela supposé pour revenir aux grands desseins
des Anglois sur Québec &
sur lillode Montreal, c'est
à dire sélon l'usage de parler de ce pays-ci,sur le Canada d'en bas & sur celuy
d'en haut, il ne sera point
inutile, Mr, de vous remettre fous les yeux la
conduite habile &: très prudente que Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
General de la nouvelle
France a
gardée jusqu'àpresent pour empêcher les
ennemis d'executerun def
rein qu'ils commençoient
à ébaucher.
Ce sut pour cela qu'en
1703-(jeme conrenrerai de
cette époque) M. de BeauBassin,sousles ordres deM.
le General, se mit à la tête.
d'un parti composé de Canadiens & de Sauvages
Iroquois, Abnaxis, & aurres,{e mit en marche vers
la fin de Juillet de cette
année, ôc qu'au bout d'un
mois la petite armée se
trouva au milieu de la
nouvelle Angleterre, ou
elle s'empara de plusieurs
postes.
L"a même l , année 1703. a
la fin du mois de Décembre, M. de Ronville autre
Officier Canadien emporta d'assaut laville de Diersields dans lanouvelle Angleterre.
En 1704. les Anglois
voulurent tenter le
siege
de Port-Royal, capitale
de l'Acadie, qui fait partie
de la nouvelle France. Le
ColonelChevoy,qui commandoit à la floteAngloise,
qui avoit moüillé dans la
BayeFrançoise dans le dessein de faire une descente,
fut
fut repoussé à deux attaques qu'il fit avec vigueur,
ses vaisseaux brisez & fracassez, & contraint de s'en
retourner à Baston.
-' Dans le temps que les
Anglois mettoient tout en
oeuvre pour s'emparer de
la capitale d'Acadie
,
Peter
Sehuyler Commandant
d'Orange dans la nouvelle
York
,
vint presenter six
Colliers aux Sauvages nos
Alliez, dans,l'intention de
les mettre de son parti:
maisilstinrent ferme pour
nous, & demeurerent for
,
leurs nattes.
Le Canada se trouva en
1705. plein d'Anglois que
nous avions pris en Acadie, dans la nouvelle Angleterre
,
& dans NevvYork en differens partis,
que nous avions former
Parmi ces prisonniers etoit
leMinistre de Diersields,.
place de la nouvelleAngleterre. Joseph Dudley,.
Gouverneurde Baston,Capitale de la nouvelle Anglterre, envoya à Quebec
Jean Livingston Major
y
pour négocier l'échange
avec nôtre General le
Marquis de Vaudreüil
Ce fut cette même année 1705. que les Canadiens, fous la conduite de
Mr Beaucour, Capitaine
d'un merite reconnu, également habile dans l'art de
fortifier les places, & dans
les entreprises de guerre,se
rendirent maîtres des environs du fort S. Jean, poste des plus importans que
les Anglois possedent dans
l'isle de Terre-neuve, vers l'embouchure du Fleuve
S. Laurent.
1
L'échange des Anglois
prisonniers ne put se conclure qu'en1706.
Toute la nouvelle Angleterre fut en 1707. bloquée,s'il m'est permis de
parler ainsi, par nos Sauvages alliez, les habitans
n'en osoient sortir pour
faire leur moisson.
L'entreprise de l'Acadie
ayant été remise en deliberation au Conseil de Baston, on resolut le Siége de
Port Royal. Le commandement en fut donné au
Colonel MarsH. Cette RCh
te parut dans la Baye Françoiseau commencement
de Juin.
Une expédition memorable ce fut celle de Haveril fous le commandement de M. de Rouville
& de Schaillonsaidez
des sieurs de Contrecour,
& de la Gauchetiere, elle
jetta la terreur dans Bass
ton, Haveril & dans son
voisinage;nousenlevâmes
ce porteaux Anglois
maigre leur valeur &
leur habileté.
On changea de batterie
en 1709. & au milieu des
neiges & d'un froid tel
qu'il fc fait sentir dans l'A.
merique fcptentrion,,ile.,les
Canadiens allèrent prendre le fort saint Jean.six
portes importans par la
pesche des Moruës Se
d'autres poissons que l'on
fait aux atterages de ce fort & aux bancs voisins :
auïn-côc aprés le General
NicolsonVveteche mit en
mer une flottenombreuse,
& leva une armée suffisante pour attaquerMontreal
:
mais la flote fut con-
tremandée par les Anglois
qui étoient en. Portugal
Nicholsonmarcha à la tête dessiens, prit le chemin
de Lac champlain.
Me voici àl'annee 1110.
quiest le terme de la derniere lettre que j'ay eti
l'honneur de vous addresser,je vous y ay fait voir
comment Mr le Marquis
de Vaudreuil nôtre General avoit mis les Anglois
de la nouvelle Angleterre,
ceux de la nouvelle York,
& les Sauvages leurs alliez,
en état de ne rien entre-
prendre sur nos habita
rions. C'est à la fin de 1710.
que Monsieur le Chevalier de Beaucour, Capitaine Ingenieur,fort estime dans la nouvelle France & fort habile dans
l'architecturemilitaire,
a
élevé le Fort dePontchartrain, vulgairementappellédeChambly. On ya mis
cette année, vers la fin de
Septembre, la derniere
main. C'est un puissànt
rempart contre les entreprises du côté du haut Canada..
Les
Les choses étant en cet
état, lorsque les Anglois
nos voisins, secourus de
ceux de la vieille Angleterre) ont fait les derniers
efforts pour se rendre maîtres de la nouvelle France,
en l'attaquant par en-bas,
c'est à dire en assiégeant
Quebec qui en est la Capitale.
Le Major Liumgton
Anglois, accompagnédu
Baron de Cassin François,
partirent de ce pays-là vers
la fin d'Odobre de l'année
1710. pour travailler à un
échange de prisonniers
que gardoient en Acadie
les Sauvages nos aliez:ils
ie servirent de la voye du
canot pour aller par eau,
leur petit bastiment ayant tourné, & un de leurs domestiques noyé, ils furent
obligez de continuer leur
voyage par terre, dans les
neiges & les marais à
travers les bois, ils furent
cinq jours sans trouver
d'autre nourriture que ce
qu'ils trouvoient fous les
neiges en gratant la terre.
Deux de leurs gens s'éga-
rerent en cherchant à vivre, & j'ay sçû depuis de
l'un d'eux une remarque
assez curieuse
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Résumé : LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
La lettre datée du 20 novembre 1712 relate les tensions et les conflits entre les Français et les Anglais en Amérique du Nord. Les Anglais, soutenus par la 'vieille Angleterre,' visaient à s'emparer des colonies françaises, notamment le Canada et Terre-Neuve, en raison de l'importance économique de la pêche à la morue. Le gouverneur général de la Nouvelle-France, le Marquis de Vaudreuil, a adopté une conduite prudente pour contrer ces menaces. En 1703, des expéditions françaises ont capturé plusieurs postes en Nouvelle-Angleterre. L'année suivante, les Anglais ont tenté de prendre Port-Royal en Acadie, mais ont été repoussés. En 1705, des prisonniers anglais ont été échangés, et les Canadiens ont pris des postes importants à Terre-Neuve. En 1707, les alliés autochtones des Français ont bloqué la Nouvelle-Angleterre. Des expéditions françaises ont également semé la terreur dans les colonies anglaises. En 1709, malgré les conditions hivernales rigoureuses, les Canadiens ont pris le fort Saint-Jean. En 1710, le Chevalier de Beaucour a construit le fort de Pontchartrain, un rempart contre les attaques venues du haut Canada. La lettre se termine par le récit d'une mission de deux hommes, un Anglais et un Français, qui ont dû traverser des conditions difficiles pour négocier un échange de prisonniers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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122
p. 219-224
Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Début :
Pressez par la faim & cherchant aux dépens de leur vie [...]
Mots clefs :
Animaux, Cavernes, Manger, Feu, Faim
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Animaux qui font du
feu, dans des especes
de cavernes sons des
roches.
Pressez par la faim &C
cherchantauxdépens de
leur vie de quoi manger,
cIlest à dire suivant des
traces d'animaux sauvages, pour en trouver
quelqu'un qu'ilspuisent
tuer pour le manger, ils
trouvèrent en plusieurs
endroits de ces cavernes
de petits monceaux ou
magasins d'animaux differens qui leur parurent
comme defechez M
brûlés au feu; cela leur
fit croire que quelques
Sauvageshabitaientces
cavernes:rextrêmesaim
leur fit manger quelques morceaux de ces
animaux defechez & si
durs, qua peine pouvoientils en dechireravec lesdents.Ilsremar-
-
querent dans tous ces
endroits où étoient ces
monceaux, de grandes
places noires&des restes
de branches brulées, ce
qui leur avoit fait conclure, cômej'ay dit,que
des hommes seuls pouvoient avoir roti ces animaux: mais ils remarquoient en même temps
qu'ils étoient desechez
avecle cuir,lepoil,lesentrailles, en un mot sans
aucun aprêt:ensuiteils
trouverent au bout de
ces cavernes quelqu'un
de ces animaux qui
fuioient & qui étoient
come des especes d'ours,
maisplusalongez &C si
tinlidcs, que du plus
loin qu'ilslesavoient
entend usilsavoienttoûjours fui. Ils n'oserent
pourtant avancer plus
loin: mais en reprenant
leur route ils aperçurent
dans un autre enfoncement une lueur de feu.
La curiosité les fit avancer si doucement qu'ils
virent deux de ces animaux auprès de ce feu
mourant, & qui fuyant
d'une grande vîtesse
donnèrent à nos gens la
hardiesse d'avancer jusqu'à un brasier,où ils
virent plusieurs de ces
animaux brûlez & defechez encor tout bru-
lants & d'autres tous
cruds. Ensortê qu'aprèsplusieurs autres remarques qu'ils firent, ils ne
doutent point que ces
animaux fuyars n'ayent
l'art d'alumer du feu 6L
la prévoyance de desecher &: brûler les ani-.
maux dont ils se nourissent, parce qu'aparemment ils ne les peuvent
arrâper qu'en de certaines saison
feu, dans des especes
de cavernes sons des
roches.
Pressez par la faim &C
cherchantauxdépens de
leur vie de quoi manger,
cIlest à dire suivant des
traces d'animaux sauvages, pour en trouver
quelqu'un qu'ilspuisent
tuer pour le manger, ils
trouvèrent en plusieurs
endroits de ces cavernes
de petits monceaux ou
magasins d'animaux differens qui leur parurent
comme defechez M
brûlés au feu; cela leur
fit croire que quelques
Sauvageshabitaientces
cavernes:rextrêmesaim
leur fit manger quelques morceaux de ces
animaux defechez & si
durs, qua peine pouvoientils en dechireravec lesdents.Ilsremar-
-
querent dans tous ces
endroits où étoient ces
monceaux, de grandes
places noires&des restes
de branches brulées, ce
qui leur avoit fait conclure, cômej'ay dit,que
des hommes seuls pouvoient avoir roti ces animaux: mais ils remarquoient en même temps
qu'ils étoient desechez
avecle cuir,lepoil,lesentrailles, en un mot sans
aucun aprêt:ensuiteils
trouverent au bout de
ces cavernes quelqu'un
de ces animaux qui
fuioient & qui étoient
come des especes d'ours,
maisplusalongez &C si
tinlidcs, que du plus
loin qu'ilslesavoient
entend usilsavoienttoûjours fui. Ils n'oserent
pourtant avancer plus
loin: mais en reprenant
leur route ils aperçurent
dans un autre enfoncement une lueur de feu.
La curiosité les fit avancer si doucement qu'ils
virent deux de ces animaux auprès de ce feu
mourant, & qui fuyant
d'une grande vîtesse
donnèrent à nos gens la
hardiesse d'avancer jusqu'à un brasier,où ils
virent plusieurs de ces
animaux brûlez & defechez encor tout bru-
lants & d'autres tous
cruds. Ensortê qu'aprèsplusieurs autres remarques qu'ils firent, ils ne
doutent point que ces
animaux fuyars n'ayent
l'art d'alumer du feu 6L
la prévoyance de desecher &: brûler les ani-.
maux dont ils se nourissent, parce qu'aparemment ils ne les peuvent
arrâper qu'en de certaines saison
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Résumé : Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Des hommes, affamés, découvrent dans des cavernes des animaux brûlés, suggérant la présence de sauvages. Ils observent des traces de feu et des restes d'animaux desséchés, avec leur cuir, poil et entrailles, sans préparation. Plus loin, ils aperçoivent des animaux ressemblant à des ours, mais plus allongés et timides. En explorant davantage, ils voient une lueur de feu et trouvent deux de ces animaux près d'un brasier mourant. Ils constatent la présence d'animaux brûlés et d'autres crus, concluant que ces animaux sauvages maîtrisent l'art de faire du feu et de dessécher les animaux dont ils se nourrissent, probablement en certaines saisons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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123
p. 225-241
« Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
Début :
Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...]
Mots clefs :
Sauvages, Québec, Anglais, Acadie, Festin, Anakis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
iintems de cette année
1711. Vveteh Officier Anglois prit le parti de s'engager dans la flote que l'on
équipoit à Baston pour assiéger Quebec,ayant quelque connoissance de la riviere S. Laurent:il quitta
pour -cetre, eSecrAcadie
&le Port-Royal que François Nicholsonavoit pris
au commencement d'Octobre de l'année 1710, Ir ôe
que l'on auroit repris, si
le Gouverneur François
qui commandoit dans ce
pays & dans cette derniere
place ne l'eût rendue un
peu trop vîte, luy qui l'avoit si bien deffenduë en
1707. Les Anglois se sont
-
vûs depuis laprisemême de
PortRoyal réduits plus d'une fois à nous y
laisser rentrer, si M. le Marquis de
Vaudreiiil, qui avoit déja
envoyé des Officiers de
distinction & du premier
rang, avec un corps de
Canadiens alertes & braves pour aider les Acadiens
restes fidelesauRoy, pour
reprendre le Port-Royal,
n'eût été oblige de survenir en les rappellant, à ce
qui étoit de plus pressé, je
veux dire à la lureté de
Quebec, de l'Isle de Montreal. : Vers la fin de Juin de la
même année les Anglois
( sirent un détachement sous
la conduite de Rith. qui
sur menacer quelques ha~
bitansde l'Acadie de les
passer tous au fil de l'epee.
Sur cette menace un
chef des Sauvages appellé l'Aimable,assembla aus
sitôt trente de ceux de fou
village des plus braves, &
les exhorta (les Chefs parmi les Sauvages de l'Amerique septentrionale exhortent & prient ceux qui
les ont choisis pour leur
Chef plutôt qu'ils ne leur
commandent) de se ranger
tous & chacun derriere des
arbres le long d'une riviere
voisine du chemin, qu'il
jugeoit que le Capitaine
R. devoir tenir. En effet les
Angloisayant peu detems
après paru dans leurs canots, le Chef des Abnakis
les iomma hardiment de
se rendre & de mettre bas
les armes, les Anglois aucontraire se mirent en devoir de faire une décharge
sur les Sauvages. Ceux-ci
bien instruits par leur Chef
avant le premier coup de
fusil se trouverenttous ventre contre terre; la décharge des Anglois faite, les
Abnakis la firent à leur
tour:mais en choisissant
chacun leur homme qu'ils
nemanquèrent point; puis
ayant prit leurs haches en
main,ils tombèrent sur le
reste, qu'ils couperent en
morceaux. A peine quelques-uns de ces Anglois se
sauverent jusqu'au fort; ce
qui est de remarquable
c'est qu'aucun des Sauvages ne fut blessé. Ruh.fut
pris avec deux autres Officiers de la garnison de
Port-Royal, & cinq ou six
soldats. Ruh. ayant supplié le Chef des Anakis de
luy laisser la liberté d'aller
prendre au fort de quoi
subvenir à ses besoins à
Quebec, où il voyoit bien
qu'on alloit le mener, le
Sauvage ne luy accorda
que vingt- quatre heures
pour cela,lequel tems expiré s'il ne * se rendoit auprés de lui ponctuellement,
ille menaça de casser la tête aux Officiers & aux (oldats compagnons de sa
captivité, & quiplus est, de
- ne faire jamais quartier à
!
qui que ce soit de la nation
Angloise s'il manquoit à sa
parole.
Le Capitaine Ruh. revint exadement,l'aimable
,
chef des Sauvages
Anakis de l'Acadie étant
arrivé à Quebec avec sept
prisonniers, après une marche telle que la font les
gens de la sorte, c'est à
dire à
travers d'épaisses forests, des rivieres ou des
Lacs
5
d'affreux deserts, alloit souvent visiter le Capitaine R. son principal
prisonnier dans une bonne
auberge à Quebec, car on
luy avoit donné cette ville
pour prison.L'Aimable qui
trouvoit les ragoûts de son
auberge meilleurs que ses
chaudieres sauvages, buvoit
& mangeoit si fréquemment avec luy, que cet Ofsicier
sicier ayant voulu s'en
plaindre leSauvagelui dit:
oh oh tu devrais plûtot me
remercier de ce que je t'en
laisse manger ta part,
la
mangerois-tu si je ne t'avois
pas laissé la vie,& me diroistu cela que tu me dis sije t'avois arraché la Unvue qui
t*ai•dJe a, manger ces vivres?
La garnison du PortRoyal d'Acadie ayant fait
un nouveau détachement,
qui menaçoit les Anakis,
l'Aimable qui s'étoit rendu chez luy, tomba dessus
brusquement, le défit & le
tailla en pieces, excepte
quatre ou cinq qu'il fit
prisonniers, dont même ;
deux ou trois se trouverent i
blessés. Ce Chefdes Sauvages s'étant saisi des provisions & des vivres de ses
ennemis, il y
découvrit de
l'eau de vie, qu'il distribua
avec beaucoup de sagesse
à
ceux de sa nation qui 1avoient aidé dans le combat; car après leur en avoir
donné feulement un coup
à boire il jetta le reste dans
la Riviere
,
de peur qu'ils
n'en abusassent & ne sus- !
fent par là exposés à la surprise des ennemis. L'Aimable voyant les blessés
en danger envoya dire au fort de Port-Royal, que
l'on pouvoit envoyer un
Chirurgien pour panser les
blessés,& que cela lui donneroit la gloire de les tuer
encore une autre fois.
Au milieu du Printems
le nommé Frenay étant
arrivéde Plaisance enTerre-neuve à Quebec
,
apporta des lettres de M. de
Costebelle,Gouverneur de
cette place, à M. de Vau-
dreüil. M. le Comte de
Ponrchartrain luy marquant que les Anglois préparant un gros armement
pours'emparer de Plaisance en l'Isle deTerre. neuve,
ou même de Quebec
,
il
falloit se tenir sur ses gar- des.
Nos Ambassadeurs ou
envoyés chés les différentes nations Sauvages d'enhaut, je veux dire du côté
des grands Lacs
,
n'ont
point mal réussi dans leurs
négociations,puisqu'ils en
ont amené environ quatre
cent. On y
voyoit des Hurons, des Missisalagues & des
Sauteurs Sauvages de la
nation des Outaouaes, ou
des néspercés; des Sakis,
desNipissings,des Miamis,
des Kikapoux,des Outagamis ou Renards, des Pontcouatamis, desMaskoutens
ou de la nation du feu, des
Malommis. Meilleurs de
Longueil,Joncaire ôc de la
Chauvinerie amenerent
des anciens ou Chefs d'entres les Iroquois des villages de Sononthouan,d'Onnonthagué, d'Onciout, ôc
de Goiogouen. Je crois
que vous ne ferez point fâché de sçavoir comment
on les reçut à Montréal,
le rendés-vous ordinaire
des Sauvages d'en-haut.
Les mots Sauvages de Nequarré, la Chaudiere est
cuite, & de Gag,nfnovouryJ
le Chien est cuit, furent repetez bien des fois durant
le festin qu'on leur fit.
Le jour du festin de ces
Sauvages assemblés fut le
7. jour d'Aoust. Comme
les SauvagesChrétiens que
nous avons icy dans nos
millions tantde Mrs de S.
Sulpice que des Reverends Pere Jesuites & des
Recolets, y
furent appelles, & que les femmes &
leurs enfans letrouverent
de la partie, quoique seulement pour voir danser les
hommes,n'y ayant chez les
Sauvages que les guerriers
qui puissent de droit danser
aux festins de guerre, le
nombre des conviés montoit a environ quinze cent.
La scene fut devant la maison de M. le Marquis de
Vaudreüil nôtre General,
& proche les bords du
grand Fleuve S. Laurent.
On comptoit au festin
sauvage douze grandes
chaudieres,quiauraient pu
ce me semble faire quelque comparaison avec
quelques-unes de celles des
Gobelins à Paris; elles étoient pleines de fort longs
quartiers de Bœufs, de
Moutons, de Cochons, &
de l'élite des plus gros
Chiens, dont on voyoit les
têtes se promener dans ces
vastesreceptacles de viandes, que l'on faisoit boüillir
lir à grand feu en attifant
des moitiez d'arbres bout
à bout, l'assaisonnement de
ces differens mets étoit de
pois fort gros & de différentes especes, que l'on jettoit avec des péles à longs
manches dans les Chaudieres.
Maisfinissonscedétail. On
m'apromispour lemois prochain dessingularitezsurle
repas des Sauvages, que je
joindrayaureste de cette relation qui efi trop longue pour
être mise dans un seul Mercure
1711. Vveteh Officier Anglois prit le parti de s'engager dans la flote que l'on
équipoit à Baston pour assiéger Quebec,ayant quelque connoissance de la riviere S. Laurent:il quitta
pour -cetre, eSecrAcadie
&le Port-Royal que François Nicholsonavoit pris
au commencement d'Octobre de l'année 1710, Ir ôe
que l'on auroit repris, si
le Gouverneur François
qui commandoit dans ce
pays & dans cette derniere
place ne l'eût rendue un
peu trop vîte, luy qui l'avoit si bien deffenduë en
1707. Les Anglois se sont
-
vûs depuis laprisemême de
PortRoyal réduits plus d'une fois à nous y
laisser rentrer, si M. le Marquis de
Vaudreiiil, qui avoit déja
envoyé des Officiers de
distinction & du premier
rang, avec un corps de
Canadiens alertes & braves pour aider les Acadiens
restes fidelesauRoy, pour
reprendre le Port-Royal,
n'eût été oblige de survenir en les rappellant, à ce
qui étoit de plus pressé, je
veux dire à la lureté de
Quebec, de l'Isle de Montreal. : Vers la fin de Juin de la
même année les Anglois
( sirent un détachement sous
la conduite de Rith. qui
sur menacer quelques ha~
bitansde l'Acadie de les
passer tous au fil de l'epee.
Sur cette menace un
chef des Sauvages appellé l'Aimable,assembla aus
sitôt trente de ceux de fou
village des plus braves, &
les exhorta (les Chefs parmi les Sauvages de l'Amerique septentrionale exhortent & prient ceux qui
les ont choisis pour leur
Chef plutôt qu'ils ne leur
commandent) de se ranger
tous & chacun derriere des
arbres le long d'une riviere
voisine du chemin, qu'il
jugeoit que le Capitaine
R. devoir tenir. En effet les
Angloisayant peu detems
après paru dans leurs canots, le Chef des Abnakis
les iomma hardiment de
se rendre & de mettre bas
les armes, les Anglois aucontraire se mirent en devoir de faire une décharge
sur les Sauvages. Ceux-ci
bien instruits par leur Chef
avant le premier coup de
fusil se trouverenttous ventre contre terre; la décharge des Anglois faite, les
Abnakis la firent à leur
tour:mais en choisissant
chacun leur homme qu'ils
nemanquèrent point; puis
ayant prit leurs haches en
main,ils tombèrent sur le
reste, qu'ils couperent en
morceaux. A peine quelques-uns de ces Anglois se
sauverent jusqu'au fort; ce
qui est de remarquable
c'est qu'aucun des Sauvages ne fut blessé. Ruh.fut
pris avec deux autres Officiers de la garnison de
Port-Royal, & cinq ou six
soldats. Ruh. ayant supplié le Chef des Anakis de
luy laisser la liberté d'aller
prendre au fort de quoi
subvenir à ses besoins à
Quebec, où il voyoit bien
qu'on alloit le mener, le
Sauvage ne luy accorda
que vingt- quatre heures
pour cela,lequel tems expiré s'il ne * se rendoit auprés de lui ponctuellement,
ille menaça de casser la tête aux Officiers & aux (oldats compagnons de sa
captivité, & quiplus est, de
- ne faire jamais quartier à
!
qui que ce soit de la nation
Angloise s'il manquoit à sa
parole.
Le Capitaine Ruh. revint exadement,l'aimable
,
chef des Sauvages
Anakis de l'Acadie étant
arrivé à Quebec avec sept
prisonniers, après une marche telle que la font les
gens de la sorte, c'est à
dire à
travers d'épaisses forests, des rivieres ou des
Lacs
5
d'affreux deserts, alloit souvent visiter le Capitaine R. son principal
prisonnier dans une bonne
auberge à Quebec, car on
luy avoit donné cette ville
pour prison.L'Aimable qui
trouvoit les ragoûts de son
auberge meilleurs que ses
chaudieres sauvages, buvoit
& mangeoit si fréquemment avec luy, que cet Ofsicier
sicier ayant voulu s'en
plaindre leSauvagelui dit:
oh oh tu devrais plûtot me
remercier de ce que je t'en
laisse manger ta part,
la
mangerois-tu si je ne t'avois
pas laissé la vie,& me diroistu cela que tu me dis sije t'avois arraché la Unvue qui
t*ai•dJe a, manger ces vivres?
La garnison du PortRoyal d'Acadie ayant fait
un nouveau détachement,
qui menaçoit les Anakis,
l'Aimable qui s'étoit rendu chez luy, tomba dessus
brusquement, le défit & le
tailla en pieces, excepte
quatre ou cinq qu'il fit
prisonniers, dont même ;
deux ou trois se trouverent i
blessés. Ce Chefdes Sauvages s'étant saisi des provisions & des vivres de ses
ennemis, il y
découvrit de
l'eau de vie, qu'il distribua
avec beaucoup de sagesse
à
ceux de sa nation qui 1avoient aidé dans le combat; car après leur en avoir
donné feulement un coup
à boire il jetta le reste dans
la Riviere
,
de peur qu'ils
n'en abusassent & ne sus- !
fent par là exposés à la surprise des ennemis. L'Aimable voyant les blessés
en danger envoya dire au fort de Port-Royal, que
l'on pouvoit envoyer un
Chirurgien pour panser les
blessés,& que cela lui donneroit la gloire de les tuer
encore une autre fois.
Au milieu du Printems
le nommé Frenay étant
arrivéde Plaisance enTerre-neuve à Quebec
,
apporta des lettres de M. de
Costebelle,Gouverneur de
cette place, à M. de Vau-
dreüil. M. le Comte de
Ponrchartrain luy marquant que les Anglois préparant un gros armement
pours'emparer de Plaisance en l'Isle deTerre. neuve,
ou même de Quebec
,
il
falloit se tenir sur ses gar- des.
Nos Ambassadeurs ou
envoyés chés les différentes nations Sauvages d'enhaut, je veux dire du côté
des grands Lacs
,
n'ont
point mal réussi dans leurs
négociations,puisqu'ils en
ont amené environ quatre
cent. On y
voyoit des Hurons, des Missisalagues & des
Sauteurs Sauvages de la
nation des Outaouaes, ou
des néspercés; des Sakis,
desNipissings,des Miamis,
des Kikapoux,des Outagamis ou Renards, des Pontcouatamis, desMaskoutens
ou de la nation du feu, des
Malommis. Meilleurs de
Longueil,Joncaire ôc de la
Chauvinerie amenerent
des anciens ou Chefs d'entres les Iroquois des villages de Sononthouan,d'Onnonthagué, d'Onciout, ôc
de Goiogouen. Je crois
que vous ne ferez point fâché de sçavoir comment
on les reçut à Montréal,
le rendés-vous ordinaire
des Sauvages d'en-haut.
Les mots Sauvages de Nequarré, la Chaudiere est
cuite, & de Gag,nfnovouryJ
le Chien est cuit, furent repetez bien des fois durant
le festin qu'on leur fit.
Le jour du festin de ces
Sauvages assemblés fut le
7. jour d'Aoust. Comme
les SauvagesChrétiens que
nous avons icy dans nos
millions tantde Mrs de S.
Sulpice que des Reverends Pere Jesuites & des
Recolets, y
furent appelles, & que les femmes &
leurs enfans letrouverent
de la partie, quoique seulement pour voir danser les
hommes,n'y ayant chez les
Sauvages que les guerriers
qui puissent de droit danser
aux festins de guerre, le
nombre des conviés montoit a environ quinze cent.
La scene fut devant la maison de M. le Marquis de
Vaudreüil nôtre General,
& proche les bords du
grand Fleuve S. Laurent.
On comptoit au festin
sauvage douze grandes
chaudieres,quiauraient pu
ce me semble faire quelque comparaison avec
quelques-unes de celles des
Gobelins à Paris; elles étoient pleines de fort longs
quartiers de Bœufs, de
Moutons, de Cochons, &
de l'élite des plus gros
Chiens, dont on voyoit les
têtes se promener dans ces
vastesreceptacles de viandes, que l'on faisoit boüillir
lir à grand feu en attifant
des moitiez d'arbres bout
à bout, l'assaisonnement de
ces differens mets étoit de
pois fort gros & de différentes especes, que l'on jettoit avec des péles à longs
manches dans les Chaudieres.
Maisfinissonscedétail. On
m'apromispour lemois prochain dessingularitezsurle
repas des Sauvages, que je
joindrayaureste de cette relation qui efi trop longue pour
être mise dans un seul Mercure
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Résumé : « Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
En 1711, un officier anglais s'engagea dans la flotte préparée à Boston pour assiéger Québec, grâce à sa connaissance de la rivière Saint-Laurent. Il quitta Port-Royal, récemment pris par François Nicholson en octobre 1710, mais que le gouverneur français avait rendu trop rapidement. Les Anglais avaient été contraints de laisser les Français reprendre Port-Royal à plusieurs reprises. Le marquis de Vaudreuil rappela ses officiers pour défendre Québec et l'île de Montréal. Vers la fin juin, les Anglais envoyèrent un détachement sous la conduite du capitaine R. qui menaça des habitants acadiens. En réponse, un chef abénakis appelé l'Aimable rassembla des guerriers pour tendre une embuscade aux Anglais. Lors de l'affrontement, les Abénakis, bien instruits par leur chef, se cachèrent et ripostèrent efficacement, tuant plusieurs Anglais et capturant le capitaine R. et d'autres officiers. L'Aimable amena les prisonniers à Québec, où il visita régulièrement le capitaine R. dans une auberge. Plus tard, un nouveau détachement anglais menaça les Abénakis, mais l'Aimable les attaqua et les défit, capturant quelques prisonniers et distribuant de l'eau-de-vie à ses guerriers avec prudence. Au printemps, Frenay arriva de Plaisance en Terre-Neuve à Québec avec des lettres de Costebelle, avertissant de la préparation anglaise pour attaquer Plaisance ou Québec. Les ambassadeurs français réussirent à rallier environ quatre cents autochtones de diverses nations, qui furent reçus à Montréal le 7 août. Un grand festin fut organisé, avec des chaudrons remplis de viandes diverses, et des danses de guerre furent exécutées par les guerriers.
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124
p. 242-245
RHODOPE.
Début :
Rhodope née en Thrace de parens fort pauvres, fut venduë [...]
Mots clefs :
Rhodope, Courtisanes, Grèce, Belles Grecques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RHODOPE.
HODOPE. R Hodope née en
Thrace de parens
fort pauvres, fut venduë à
Xantus, qui l'avoit recher-
chée pour sa grande beauté. Ce même Xantus peu
de temps aprés acheta le
fameux Esope. L'Histoire
rapporte que sa difformité
n'empefcha point Rhodope d'être sensible à son merite, & qu'Esope par l'agrément de son esprit & par
son apologue, fçut en
peu de temps s'en faire aimer. Il n'est point dit que
Xantus en devint amoureux,je ne sçais'il étoit plus
PhilosophequEsope,ou s'il
étoit feulement plusdiscret.
L'Histoire donne à Rho-
dope autant de delicatesse
dans la passionqu'elle a-
,
voit pour Esope, qu'on en
a
donné aux heroïnes de
Roman. Mais elle n'en eut
pas la constance, elle aima
depuis, ou du moins fut aimée deCharaxus,dePhaon
& de tant d'autres, qu'elle
devint une des plus illustres courtisanes de la Greve.
Elle épousaenfin Pfammetius Roy d'Egypte: dénouëment que ses autres
avantures ne sembloit pas
promettre. Les courri-
sannes de ce temps commencent &: finissent rarement comme la fameuse
Rhodope.
Thrace de parens
fort pauvres, fut venduë à
Xantus, qui l'avoit recher-
chée pour sa grande beauté. Ce même Xantus peu
de temps aprés acheta le
fameux Esope. L'Histoire
rapporte que sa difformité
n'empefcha point Rhodope d'être sensible à son merite, & qu'Esope par l'agrément de son esprit & par
son apologue, fçut en
peu de temps s'en faire aimer. Il n'est point dit que
Xantus en devint amoureux,je ne sçais'il étoit plus
PhilosophequEsope,ou s'il
étoit feulement plusdiscret.
L'Histoire donne à Rho-
dope autant de delicatesse
dans la passionqu'elle a-
,
voit pour Esope, qu'on en
a
donné aux heroïnes de
Roman. Mais elle n'en eut
pas la constance, elle aima
depuis, ou du moins fut aimée deCharaxus,dePhaon
& de tant d'autres, qu'elle
devint une des plus illustres courtisanes de la Greve.
Elle épousaenfin Pfammetius Roy d'Egypte: dénouëment que ses autres
avantures ne sembloit pas
promettre. Les courri-
sannes de ce temps commencent &: finissent rarement comme la fameuse
Rhodope.
Fermer
Résumé : RHODOPE.
Rhodope, originaire de Thrace, fut vendue à Xantus en raison de sa beauté. Xantus acheta également Esope, malgré sa difformité. Rhodope fut séduite par l'esprit et les apologues d'Esope, tombant amoureuse de lui. L'attitude de Xantus envers cette relation reste incertaine. Rhodope manifesta une passion délicate mais inconstante, aimant ou étant aimée par plusieurs hommes, dont Charaxus et Phaon, devenant ainsi une des courtisanes les plus célèbres de Grèce. Elle épousa finalement Psammétius, roi d'Égypte, un destin rare pour une courtisane de cette époque.
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125
p. 245-247
ASPASIE.
Début :
Aspasie, fille d'Axiocus Milesien, fut la plus belle femme de [...]
Mots clefs :
Courtisanes, Belles Grecques, Grèce, Aspasie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ASPASIE.
ASpasie, filled'Axiocus Milesien, sut la
plus belle femme de son
temps, elle passa ses premières années à Megare,&
fut ensuite a Athènes. Periclés devint si amoureux
d'elle, que quoiqu'il en eût
obtenu ce qui fait d'ordinaire des inconstans,il ne
laiflfa pas de quitter sa
femme pour l'époufcr.
C'eil avec une espece d'injustice qu'on l'a traittée de
courrilanne: on devoit lui
pardonner quelques amans quelle avoit eu à Megare, en faveur de sa fidé.
lité à Périclés. L'Hiftolre
rapporte qu'elle resista même à Alcibiades, qui n'avoit gueres trouvé de refiC
tance dans plusieurs Greques renommées pour leur
vertu. Aspasie ne fut
@
pas
moins celebre par sa lcience5 que par sa beauté, plu-
lieurs perionnes illuitres,
de l'un & de l'autre sexe
,
rechercherent sa conversation
,
comme la plus agréable & la plus utile
qu'ils pussènt trouver dans
Athénes, & l'on pouroit
dire qu'elle fut la Ninon de
son temps.
plus belle femme de son
temps, elle passa ses premières années à Megare,&
fut ensuite a Athènes. Periclés devint si amoureux
d'elle, que quoiqu'il en eût
obtenu ce qui fait d'ordinaire des inconstans,il ne
laiflfa pas de quitter sa
femme pour l'époufcr.
C'eil avec une espece d'injustice qu'on l'a traittée de
courrilanne: on devoit lui
pardonner quelques amans quelle avoit eu à Megare, en faveur de sa fidé.
lité à Périclés. L'Hiftolre
rapporte qu'elle resista même à Alcibiades, qui n'avoit gueres trouvé de refiC
tance dans plusieurs Greques renommées pour leur
vertu. Aspasie ne fut
@
pas
moins celebre par sa lcience5 que par sa beauté, plu-
lieurs perionnes illuitres,
de l'un & de l'autre sexe
,
rechercherent sa conversation
,
comme la plus agréable & la plus utile
qu'ils pussènt trouver dans
Athénes, & l'on pouroit
dire qu'elle fut la Ninon de
son temps.
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Résumé : ASPASIE.
Aspasie, fille d'Axiochus de Milet, était réputée pour sa beauté et sa sagesse. Elle s'installa à Athènes après Megare. Périclès, amoureux d'elle, resta marié. Accusée de courtisane, elle refusa Alcibiades. Sa conversation était prisée par les personnalités athéniennes. Elle fut comparée à Ninon de l'Enclos.
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126
p. 247-251
LAIS.
Début :
Lais nâquit à Hicara en Sicile, elle fut prise dans [...]
Mots clefs :
Laïs, Courtisanes, Belles Grecques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LAIS.
LAIS. L Ais naquit à Hicara
en Sicile, elle fut
prise dans cette Ville par
Nicias, General des Atheniens) il la mena en Grece
à l'âge de lept ans, elle s'é-
tablit eniuiteaChorinte-,
Appelles fut le premier qui
rendit hommage à sa beauté, qui étoit si rare,qu'elle
attira les plus grandshommes de son temps. Le haut
prix qu'elle mit à Tes faveurs donna lieu au proverbe, il n'est pis permisi
tout le monde d'alter à Chorinte. Demosthene aima
mieux avoir fait un voyage inutile, que de luy donner quatre cent pistoles
quelle luy demanda. Diogene n'eut pas la peine de
les luy refuser, elle le reçut
pour quelques leçons
de Philosophie, & le
congédia pour Eubates
quelle aima, jusques-à le
vouloir époufer: mais cet
amant qui étoit déjà marié, la quitta fous pretexte
qu'il étoit obligé d'aller aux
jeux olimpiques. Lais pour
se venger de ton infidelelui
sir autant d'infidelitez qu'il
s'en presenta d'occasions.
Le (eulXenocrate Philofophe avoit jusques là. méprisé ses charmes. Lais piquée
de sa froideur luy fit faire
un défi, où elle esperoit en
triolllpher, le Philosophe
l'accepta, & triompha luy
même, comme la pluspart
de nos Philosophes,moins
par force d'elprit que par
infcnfibilité de coe-ur., mais
il n'importe comment, ce ble. triomphe eit toujours louaApres s'êrre si fort vengée de l'infidélité d'Arbattes,quiauroitcrû que Lais
pût s'attacher à Paulanias?
Elle aima ce Thtflalien
avec tant d'ardeur qu'elle
(e retira ieule avec luy à la
campagne, & qu'après
qu'il l'eut abandonnée elle
le fuiviten Thessalie:mais
n'ayant puleramener, elle
pouffa cette fécondé vengeance encor plus loin que
la premiere,& fut enfin at
sommée dans un Temple
de Venus, par des femmes
jalouses de sa beauté.
en Sicile, elle fut
prise dans cette Ville par
Nicias, General des Atheniens) il la mena en Grece
à l'âge de lept ans, elle s'é-
tablit eniuiteaChorinte-,
Appelles fut le premier qui
rendit hommage à sa beauté, qui étoit si rare,qu'elle
attira les plus grandshommes de son temps. Le haut
prix qu'elle mit à Tes faveurs donna lieu au proverbe, il n'est pis permisi
tout le monde d'alter à Chorinte. Demosthene aima
mieux avoir fait un voyage inutile, que de luy donner quatre cent pistoles
quelle luy demanda. Diogene n'eut pas la peine de
les luy refuser, elle le reçut
pour quelques leçons
de Philosophie, & le
congédia pour Eubates
quelle aima, jusques-à le
vouloir époufer: mais cet
amant qui étoit déjà marié, la quitta fous pretexte
qu'il étoit obligé d'aller aux
jeux olimpiques. Lais pour
se venger de ton infidelelui
sir autant d'infidelitez qu'il
s'en presenta d'occasions.
Le (eulXenocrate Philofophe avoit jusques là. méprisé ses charmes. Lais piquée
de sa froideur luy fit faire
un défi, où elle esperoit en
triolllpher, le Philosophe
l'accepta, & triompha luy
même, comme la pluspart
de nos Philosophes,moins
par force d'elprit que par
infcnfibilité de coe-ur., mais
il n'importe comment, ce ble. triomphe eit toujours louaApres s'êrre si fort vengée de l'infidélité d'Arbattes,quiauroitcrû que Lais
pût s'attacher à Paulanias?
Elle aima ce Thtflalien
avec tant d'ardeur qu'elle
(e retira ieule avec luy à la
campagne, & qu'après
qu'il l'eut abandonnée elle
le fuiviten Thessalie:mais
n'ayant puleramener, elle
pouffa cette fécondé vengeance encor plus loin que
la premiere,& fut enfin at
sommée dans un Temple
de Venus, par des femmes
jalouses de sa beauté.
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Résumé : LAIS.
Lais naquit à Hicara en Sicile et fut capturée par Nicias, général athénien, qui l'emmena en Grèce à l'âge de sept ans. Elle s'établit ensuite à Corinthe, où sa beauté exceptionnelle attira de nombreux hommes illustres. Le prix élevé de ses faveurs donna lieu au proverbe : 'Il n'est pas permis à tout le monde d'aller à Corinthe.' Démosthène préféra faire un voyage inutile plutôt que de lui donner les quatre cents pistoles qu'elle demandait. Diogène, quant à lui, reçut ses faveurs en échange de leçons de philosophie. Lais aima Éubate au point de vouloir l'épouser, mais celui-ci la quitta sous prétexte de se rendre aux Jeux olympiques. Pour se venger, elle multiplia les infidélités. Le philosophe Xenocrate, qui avait jusqu'alors méprisé ses charmes, accepta un défi lancé par Lais et triompha grâce à son insensibilité. Après avoir été abandonnée par Paulianias, un Thébain qu'elle aimait ardemment, Lais le suivit en Thessalie. Ne pouvant le ramener, elle se vengea en se livrant à d'autres amants. Finalement, des femmes jalouses de sa beauté la sommèrent dans un temple de Vénus.
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127
p. 251-253
LAMIA.
Début :
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien, celebre joüeur de flute, [...]
Mots clefs :
Lamia, Belles Grecques, Courtisanes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LAMIA.
LAMIA.
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien) celebre
joiieurde flute)elle en joiioit
elle-même parfaitement,
çe talent joint à son efpric
.&-sabeauté., la rendit fa-
meule dans ce métier de
courtisanne, que sa pau- vretél'obligeadechoisir.
Ptolomée fut une de ses
premières conquêtes, mais
ce Roy la perditbien-tôt.
Demetrius Poliorcetes la
prit dans la défaite de la
flotte de Prolornée. Il en
devint si amoureux, qu'il
luy donna la preference
sur toutes ses autres maîtresses
3
en reeonnoiffance
elle lui fut trèsfîdelle,& fitôt qu'il fut mort, elleprou
va par une retraite très reguliere, que lanecessité
feule avoit été pourelle,
comme pour bien d'autres,
le premier écueil de sa vertu
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien) celebre
joiieurde flute)elle en joiioit
elle-même parfaitement,
çe talent joint à son efpric
.&-sabeauté., la rendit fa-
meule dans ce métier de
courtisanne, que sa pau- vretél'obligeadechoisir.
Ptolomée fut une de ses
premières conquêtes, mais
ce Roy la perditbien-tôt.
Demetrius Poliorcetes la
prit dans la défaite de la
flotte de Prolornée. Il en
devint si amoureux, qu'il
luy donna la preference
sur toutes ses autres maîtresses
3
en reeonnoiffance
elle lui fut trèsfîdelle,& fitôt qu'il fut mort, elleprou
va par une retraite très reguliere, que lanecessité
feule avoit été pourelle,
comme pour bien d'autres,
le premier écueil de sa vertu
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Résumé : LAMIA.
Lamia, fille de Cléanor, était une célèbre flûtiste et courtisane athénienne. Sa beauté et son talent la rendirent célèbre. Ptolémée fut l'une de ses premières conquêtes. Démétrios Poliorcète la captura et en tomba amoureux, la préférant à toutes ses autres maîtresses. Après la mort de Démétrios, Lamia se retira, démontrant que la pauvreté avait été son seul obstacle à la vertu.
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128
p. 253-262
« On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Début :
On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...]
Mots clefs :
Gourgue, Mariage, Espagne
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texteReconnaissance textuelle : « On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Onamis dans le Mercure dernier le mariage
de Monteur de Gourgue, dont le memoire
s'efl trouvé fautif, en
ce que ce n'est point Mr
de Gourgue Maître des
Requêtes, maisJacques
Dominique de Gourgue Conseiller au Parlement,qui a
épouséMa-
demoiselle Aubourg.
Voici ce qui est contenu dans un memoire
plusjuste qu'on m'a donné sur la maison de
Gourgue.
Elle cft originaire de Guyenne, elle fut iepare'e en
deux branches vers l'an 1310.
une s'établit en Efpagnc
y
l'autre qui éroit l'aînée demeura en Guienne, où elle
a
fourni depuis ce temps-là
un premier President ôc
plusieurs Presidens à Mor-
tier sùccessivement. Le
dernier dccedé etoit Jean
de Gourgue,fils de Marc
Antoine de Gourgue,Prefident à Mortier au Parlement de Bourdeaux, & de
Marie Seguyer, fœur du
Chancelier de ce nom, &
de Madame la Ducheflfe
de Verneiiil. Jean de Gourgue decedéen 1683. a
laisse
quatre garçons: Armand
Jacques de Gourgue Maître des Requêtes,ci-devant
Intendant de Limoges,&
de Jean François de Gourgue JesuiteJacquesJoseph
Evêque de Baras, & Jean
Michel President à Mortier au Parlement de Guyenne. Armand Jacques ie
Gourgue de son mariage
avec Marie Isabelle leClerc
de Cottier3iaeu Jean Fran.
çois Joseph de Gourgue,
marié en premieres noces
tivec Elisabeth deBarillon
de Morangis,petite-fillede
M. Boucherat Chancelier
de France, dont il y aune
Elle,MarieLoulfeC--abrielle;
& en fécondés noces avec
Catherine de Bardouvil4e, fille de Monsieur dr
Bar-
Mardouvîlle,,ConiCiller au
Parlement de Roüen,& de
Marie Marche de Caradas
du Héron3{œur de M. de
Héron, ci-devant Envoyé
extraordinaire du Roy en
Pologne, mort en Allemagne, après avoir mérité
Teftime du Roy dans plufleurs emplois dont illuy a
plu de l'honnorer. Louis
Armand Consèiller Clerc
au Parlement'de Parisdécedé en 1508. &: Jacques
Dominique de Gourgue
Conseiller au Parlement,
qui a
épousé Damoifèllç
N. Aubourg.Y
Dominique de Gourgue dont il est parlé dans
Mezeray & dans plusieursautres auteurs,qui
mourut à la Rochelle
fous leregne de Charles
IX.après avoir fait plusieurs belles avions qui
luy firent meriter l'honneur d'être choisi par la
Reine ElifabethpourAmiral d'Angleterre, aprés Ion retour de la Floride, qu'il avoit remis
fous l'obeiffaiice du Roy
avec trois vaisseaux qu'il
avoit armez &équipez à
ses dépens, étoit frere
d'Ogier de Gourgue,
premier President du
Parlement de Bourdeauxeni;6o. LeSrde
Mafleville
,
qui a
fait
rHissoire de Normandie, en parle en ces termes. On fut fort étonné de ce que l'armement
que l'on attendoit du
Roy sur le sujet de
la Floride, & qui ne
reussit point, fut entrepris par un Gentil-hom-
- me quiyreussit fortglorieusement.Ce fut Dominique de Gourgue,
brave Gasconlequel ne
pouvant souffrir que sa
patrie fût insultée impunément, vendit ce qu'il
avoit de bien, dont illeva trois cent hommes,
qu'il mit dans trois vaisseaux, avec lesquels il
passa heureusement dans
la Floridel'an 1567. Dés
qu'il y
futarrivé, ilattaqua trois forteresses
des Espagnols, il s'en
rend it le maître, & fit
pendre les Espagnols
qui écoiem ~n~ en garnison ;
declarant
pour répondre à l'inscription qu'ils avoient
faitmettre aux François
qu'ils avoient traitez de
même peu de tems auparavant, qu'il les faisoit
mourir, non comme des
Espagnols,mais comme
des pirates perfides &
inhumains. La maison
de Gourgue estalliée à
celle de la Roche-foucault,deDurasdelaFor-
,.-)
ac Sully, de Mortemars, de Lorraine & de
Charost, Se à plusieurs
autrestrés-distinguées
tant dansl'épée quedans
la robe.
de Monteur de Gourgue, dont le memoire
s'efl trouvé fautif, en
ce que ce n'est point Mr
de Gourgue Maître des
Requêtes, maisJacques
Dominique de Gourgue Conseiller au Parlement,qui a
épouséMa-
demoiselle Aubourg.
Voici ce qui est contenu dans un memoire
plusjuste qu'on m'a donné sur la maison de
Gourgue.
Elle cft originaire de Guyenne, elle fut iepare'e en
deux branches vers l'an 1310.
une s'établit en Efpagnc
y
l'autre qui éroit l'aînée demeura en Guienne, où elle
a
fourni depuis ce temps-là
un premier President ôc
plusieurs Presidens à Mor-
tier sùccessivement. Le
dernier dccedé etoit Jean
de Gourgue,fils de Marc
Antoine de Gourgue,Prefident à Mortier au Parlement de Bourdeaux, & de
Marie Seguyer, fœur du
Chancelier de ce nom, &
de Madame la Ducheflfe
de Verneiiil. Jean de Gourgue decedéen 1683. a
laisse
quatre garçons: Armand
Jacques de Gourgue Maître des Requêtes,ci-devant
Intendant de Limoges,&
de Jean François de Gourgue JesuiteJacquesJoseph
Evêque de Baras, & Jean
Michel President à Mortier au Parlement de Guyenne. Armand Jacques ie
Gourgue de son mariage
avec Marie Isabelle leClerc
de Cottier3iaeu Jean Fran.
çois Joseph de Gourgue,
marié en premieres noces
tivec Elisabeth deBarillon
de Morangis,petite-fillede
M. Boucherat Chancelier
de France, dont il y aune
Elle,MarieLoulfeC--abrielle;
& en fécondés noces avec
Catherine de Bardouvil4e, fille de Monsieur dr
Bar-
Mardouvîlle,,ConiCiller au
Parlement de Roüen,& de
Marie Marche de Caradas
du Héron3{œur de M. de
Héron, ci-devant Envoyé
extraordinaire du Roy en
Pologne, mort en Allemagne, après avoir mérité
Teftime du Roy dans plufleurs emplois dont illuy a
plu de l'honnorer. Louis
Armand Consèiller Clerc
au Parlement'de Parisdécedé en 1508. &: Jacques
Dominique de Gourgue
Conseiller au Parlement,
qui a
épousé Damoifèllç
N. Aubourg.Y
Dominique de Gourgue dont il est parlé dans
Mezeray & dans plusieursautres auteurs,qui
mourut à la Rochelle
fous leregne de Charles
IX.après avoir fait plusieurs belles avions qui
luy firent meriter l'honneur d'être choisi par la
Reine ElifabethpourAmiral d'Angleterre, aprés Ion retour de la Floride, qu'il avoit remis
fous l'obeiffaiice du Roy
avec trois vaisseaux qu'il
avoit armez &équipez à
ses dépens, étoit frere
d'Ogier de Gourgue,
premier President du
Parlement de Bourdeauxeni;6o. LeSrde
Mafleville
,
qui a
fait
rHissoire de Normandie, en parle en ces termes. On fut fort étonné de ce que l'armement
que l'on attendoit du
Roy sur le sujet de
la Floride, & qui ne
reussit point, fut entrepris par un Gentil-hom-
- me quiyreussit fortglorieusement.Ce fut Dominique de Gourgue,
brave Gasconlequel ne
pouvant souffrir que sa
patrie fût insultée impunément, vendit ce qu'il
avoit de bien, dont illeva trois cent hommes,
qu'il mit dans trois vaisseaux, avec lesquels il
passa heureusement dans
la Floridel'an 1567. Dés
qu'il y
futarrivé, ilattaqua trois forteresses
des Espagnols, il s'en
rend it le maître, & fit
pendre les Espagnols
qui écoiem ~n~ en garnison ;
declarant
pour répondre à l'inscription qu'ils avoient
faitmettre aux François
qu'ils avoient traitez de
même peu de tems auparavant, qu'il les faisoit
mourir, non comme des
Espagnols,mais comme
des pirates perfides &
inhumains. La maison
de Gourgue estalliée à
celle de la Roche-foucault,deDurasdelaFor-
,.-)
ac Sully, de Mortemars, de Lorraine & de
Charost, Se à plusieurs
autrestrés-distinguées
tant dansl'épée quedans
la robe.
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Résumé : « On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Le texte corrige une erreur du Mercure concernant le mariage de Jacques Dominique de Gourgue, Conseiller au Parlement, et non de Monsieur de Gourgue, Maître des Requêtes. La maison de Gourgue, originaire de Guyenne, s'est divisée en deux branches vers 1310. La branche aînée est restée en Guyenne et a produit plusieurs Présidents à Mortier au Parlement de Bordeaux. Jean de Gourgue, décédé en 1683, a eu quatre fils : Armand Jacques, Maître des Requêtes, Jean François, Jésuite, Jacques Joseph, Évêque de Bazas, et Jean Michel, Président à Mortier. Jacques Dominique de Gourgue a épousé Mademoiselle Aubourg. Dominique de Gourgue a mené des expéditions notables, notamment en Floride en 1567, où il a attaqué et pris des forteresses espagnoles. La maison de Gourgue est alliée à plusieurs familles distinguées, telles que La Rochefoucauld, Duras, Sully, Mortemart, Lorraine et Charost.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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129
p. 3-48
SUITE DE LA LETTRE de Quebec, où l'on a adjousté quelques singularitez tirées d'autres memoires.
Début :
Le festin qu'on donna aux Sauvages se fit proche [...]
Mots clefs :
Québec, Sauvages, Anglais, Montréal, Canada, Lettre, Gouverneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE DE LA LETTRE de Quebec, où l'on a adjousté quelques singularitez tirées d'autres memoires.
SUITEDELA LETTRE
de Quebec, où l'on a
adjoussé quelquessingularitez
tirées d'autres memoires.
Le festin qu'on donna
aux Sauvagesse fit proche
les bords du grand fleuve
Saint Laurent, il y avoir
environ quinze cens conviez
,
assîs par familles sur
des troncs d'arbres couchez en forme de longs canapez champêtres,dontles
dossiers estoient de feüillages enlassez.A chaque troupe de convive est une grande cliaudiere
,
les unes ont
neuf à dix pieds de diametre
,
les autres plus grandes, on les remplit de
quartiers de boeufs, de
moutons, de cochons, ôc
de l'élite des plus gros
chiens avec leurstêtes qu'
on voit surnager dans une
espece de bouillon en purée qu'on épaissit en y
jettant avec des peles à longs
manches plusieurs sortes
de pois & de graines aromatiques. En attendant
que leurs viandes fussent
cuites,ils estoient tous a/Iïs,
selon leurusage,lementon
entre les genoux, qu'ils levoient de temps en temps:
là paroissoient des visages
peints de toute forte de
couleurs, les uns de bleu;
les autres de rouge, quelques-uns de vert; cestoit
vun blazon universel
,
car
-
on en distinguoit qui par- -
-
toientaupremier&au quatre d'azur, au deux Be trois
-de gueules; d'aurtes parry
àè-fable) ôc de sinople. De
cerrains portoient coupé
de pourpre 6c de gueule :
nous en remarquaimes
plusïeurs qui avoient seulement le nez teint avec le plus beau bleu que l'on
puissevoir, c'estoit de l'outremer,& les yeux noircis
Qvec de la mine de plomb,
presque tous avoient les
cheveux frotez & imbibez
de ce qu'ils appellent Matacha, c'est à-dire de rouge, ou de toute autre peinture 6c de graissè de loup
marin, un duvet d'Outarde
DU de canard sftoir femé
ÏUrces ehevttx. Au nezdes
Outaouacs pendoient de
petites médailles de cuivre
ou de porcelaine de la Virginie. Quelques
-uns avoient des cornes de Caribouxespece de Cerf de
l'Amérique septentrionale) au denns de leurs oreilles, le visage de ceux qui
n'estoient pas Matachez,
c'est dire,peints,estoient
marquez de hieroglyphes
dont les uns
representoient
des serpens qui tomboient
du milieu du front sur le
nez, & dont la quetuëfînik
foitau menton D'autres
avoient des figures de Renards, d'Ours, de Castor,
de Rat., de Pigeon,aux
joues.Ces hieroglyphesdurent autant que la vie, cela
se faisant avec la pointe de
l'aiguille sur la chair, les
piqûres faites, on jette deflus du charbon broyé fore
menu, & de certaines pier-
res de couleur calcinées &
pulverisées après quoy la
figure conferve une couleur bleuastre
,
ou rouge
,
ouvertefélon les poudres.
Toutesles Nations différentesse distinguent parmy les Sauvages par quelque coloris ou hyerogliphes communs entr'eux.
Il y a
quelques.unes de
ces Nations où les jeunes
hommes qui deviennent
amoureux, se pergnentune
figure de cœur sur le front,
& paroissent ainsi couronnez de feuilles devant leur
maistresse, & c'est un lignal de declaration d'amour; & siau bout d'un
certain temps ils ne sont
pas aimez,ils sont obligez
de recolorer ce cœur de
noir, sinonlafamille qui
ne veut point d'alliance
avec celle du jeune amoureux, se tiendroit deshonorêe, & s'ils sont agreez par
la maistresse, elle se peint
à l'imitation de lamant, &
l'amant jointunautrecœur
au premier qu'il avoir
peint
:
mais ces fortes de
peintures d'amour ne sont
quappliquées & non avec
des piqûres comme los
hyerogliphes,&ne durent
que peu de temps, apparemment autant que
,,
leur
amour qui n'est pas plus
confiant que celuy des Européens.
Les Sauvages estoient
armez de haches
,
de ce -
qu'ils appellent casse-testes
oumassues, d'un long couteau à Il ceinture
,
avec
leur arc, & leurs ca quois
garnis de fleches mis en
bandouliere.
Toutes ces differentes
Nations sauvages du Nord
de l'Amérique estant ainsi
rangées, Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
général present, & accompagné de Mr le Chevalier
de Ramezé Gouverneur de
Montreal, le sieur Joncaire Officier François Negotiateur & Envoyé ordinaire chez les Iroquois,
parut au milieu de tous ces
Sauvages, dont oncomptoit treize ou quatorze Nations différentes, il estoie
armé d'une assez longue
perche, à lextremité de la-
quelle essais plantée une
teste de Chien à demy grillée, & qu'il montroit de
toutes parts.S'estant, après
plusieurs cours faits de cossé & d'autre, retiré à un
des bouts de l'assemblée
du costé des Iroquois qu'il
avoit ordre de haranguer,
un autre Officier François
bon lnterprete de la langue des Sauvages d'en
haut, marcha aussi le long
des rangs avec une autre
teste de Chien qu'ilmontra à droite & à gauche,
puis se fut ranger du costé-
des, Nations Outaouaises.,
Ces deux Officiers ainsi
portez, firentalternativement, &à l'extremité des
lignes que formoient toutes ces Nationssàuvages,
la harangue dont voicy la
substance à peu prés, èc
cela de la part d'Onnonthio
,
c'estainsi qu'ils appellent le Gouverneur general des François en Canada.
C'est icy un festin 'lie
guerre pour vous engager
à lever la hache contre: les
Anglais, vostre ennemy
& le nostre, ils ont relolu
de vous aller troublersur
vos nattes & dans vos cabanes. Onnonrhio espere
que vous vous comporterez en hommes,cest-à dire
,
en braves & vaillants
Guerriers.
Les harangues finies
, Mrjoncaire tenant au bout
de son grand baston latedte
de Chien élevée, dansa &
chanta en mesme temps
seul,quiest la maniere des
Sauvages, laissant tomber
négligemment le bras gauche le long des hanches,
& tournant comme un furieux la teste tantost à
droite, tantost à gauche, fe-"
Courbant & redressant le
corps parfaçades
,
écar- -
tant & ferrantles genoux,
quoyque les pieds restent
prcfque joints l'un contre
l'autre. La chanson ne consista qu'à prononcer avec
un assez grand effort de
poitrine, l'ïnterjection hê9
hé, hé, qui est à peu près
celle de nos fendeurs de
bois, ils répondirent à
cette espece de cri de guerre
par ho, ho9 bai, ho, ho,
huiy
hai
,
ce qui ressembloit
assezàunemauvaise musique Iralienne.
Plusieurs Officiers François qui sçavent les maniéres Iroquoises, danserent
&chanterent les unsaprés
les autres
,
portant tous à
la main un des bastons ou
estoit une teste de Chien.
Les danses des Officiers finies, & celles de plusieurs
Chefs des Sauvages, toutes
seul à seul;une teste de
Chien fut presentée au Chef des Iroquois de la
Mission de saint Louis proche l'Isle de Montreal; celuy-cy l'ayant prise la mit
sur ses genoux, car il (fioit
assis, puis il jetta un cri fort
aigu, pour signifier aux autres qu'ilalloit danser
; ce
Sauvage ayant joué foi*
rôle, presenta la teste de
Chien à un autre Chef ou
ancien qui dansa & chanta
assez long-temps il en fut
de mesme de plusieursautresf Chefs de cette Nation.
Les deux testes de Chien
ayantestéainsi portéesde
Chefen Chefdes Nations,
tant Iroquoises, qu'Algonkines & Outaoüaises, les
derniers d'entre les Anciens &Chefs à qui elles
écheurent, les croquerenc
en mangerent lacervelle,
& crieront en leur langage,
ainsiserons-nous de mis. nos enneLes dansesfinies entre
les plus considerables des
Sauvages au bout desept
heures d'horloge ou environ,MrleMarquis de Vaudreuil
,
Onnont hio
,
qui
leur faisoit le festin
,
fit distribuer abondamment à
chaque famille, de la viande& de la biere.
Dans le temps que Mr
le Gouverneur general envoyoit de bons Officiers &
-
des soldats agguerris en
Acadie, pour feconder les
intentions du brave saint
Cassin, Gentilhomme Ga£
con, tres -
fidele fervitcur
de sa Majesté
,
& fortaimé des Acadiens,il arriva
icy un petit bastiment que
des Canadiens en canot le
long des costes venoienc
de prendre; ce fut parcette prise que la nouvellecer-
taine vint - en Canada, de
l'armement des Anglois
contre nous, que leur flotte estoit en mer, contenant dix à douze mille
pommes, avec ce qu'ils
avoient pu ramasser à Baston& aux Villesvoisines,
de bastimentsde transport,
de barques, de doubles
chaloupes.
Un bastiment venant de
Plaisance en Terre-neuve,
& un Irlandois, qui avoit
deserté le party des ennemis, nous vinrent donner
avis quela flotte Angloise
avoit mis à la voile le dixiéme d'Aoust, de Baston.
Un de nos partis de SauvagesAlgonKins, amena
un Iroquois de la Nation
des Goïogoüens, qui asseura que lesjeunes gens d'entre ses freres, malgré le
conseil & le sentiment des
Anciens &desChefs,s'estoienc enfin laisse gagner
par les Anglois d'Orange
&de la Menade ( deux Villes de Newyork) un Sauvage Abnaki, appelle Cadenarec , qui apporroit la
cheveleured'un Anglois,-
& qui amenoit un soldat
qu'il avoit fait prisonnier,
vint nous apprendre qu'il
avoit veu faire lepartage
de quantité de canots &
de pirogues pour mettre
sur le lac Champlain
,
ce
qui confirmoit que le corps
de l'armée Angloise estoit
en marche.
Tant de témoinsnecertifioient que trop que nos
ennemis vouloient nous
attaquer par en haut, c'està dire, du costé de Montréal
; quant à celuy qu'ils
avoient formé de le faire
par en bas, & du costé de
Q)I-uCebcc.Lenomm'Guione
un de nos Flibustiers le plus
alerte, vint nous en asseurer: car ayant esté pris le
13. de Septembre dans la
riviere de saint Laurent,
& presqu'aussi
-
tost relasché (àcause que l'année
précédente1710. )
il avoit
pris luy. mesmel'Anglois
qui venoit de se rendre
maistre de son petit bastiment, & qu'il en avoir esté
traité humainement, il
nous rapporta qu'il avoit
veu la flotte des Anglois
vers
vers le Cap Matane ,& à
soixante lieuës de Quebec,
qu'il avoit compté plus de
quatre-vingt dix voiles.
Mr le Gouverneur génera l
,
sur des avis si marquez, ramassa tout le de-.'
tachement des troupes de
la Marine, qui sont les
troupes reglées dessinées à
garder la colonie; Mr de
Ramezay Gouverneur de
Montréalluy amena plus
de neuf cens Canadiens,
tous bons guerriers, enfin
on ramassa beaucoup de
troupes. La capitale de la
nouvelle France Quebec,
estoit fortifiée par Mr le
Chevalier de Beaucour Capitaine
,
& fort habile Ingenieur.
La seconde Ville du Canada qui est Ville
-
Marie, vulgairement appellee
Montréal
,
à cause d'une
montagne, qui traverse
dans sa longueur une petite partie de fIne: de ce
nom, n'est fortifiée que de
pallissades
,
elle est flanquée du costé de la campagne de trois bastions &
les choses estoient dans
cet estat lorsque nous apprismes par deux Canadiens venus de laTerrede
Labrador, à la coste du
nord du fleuve saint Laurent, la manœuvre des
Anglois depuisl'endroit où
est une baye aÍfez profonde à la coste du Sud jusques au Cap Matane du
mesme costé de la riviere,
& cela jour par jour. Ces
genslà ont veu des débris
de sept vaisseaux de hautbord, parmy lesquels estoit
l'amiral de la flotte, si on
en juge par le pavillon &
la flamme qui en ont elri
apportez icy par le fie ur de
la Valiere;ils ont compte
pendant cinq lieuës de
chemin le longdu rivage,
quinze cens corps noyez,
parmi lesquels estoit une
femme très- proprement
habillée qui tenoitsous un
de ses brasun petit enfant
qu'ellen'a voir pointlasché
en se noyant
,
&unjeune
Anglois qui tenoit encore
une planche, n'estoit pas
loin d'elle. Ces habitants
découvrirent aussi plufleurs chevaux morts, tout
cela esoit melle parmy
des hauts bans
,
des masts,
des cables de différentes
grossèurs, des banques, des
coffres de bord de toutes
façons, ils y remarquèrent
aussi quantité d'uftvnciJes
& de pièces de mesnage,
comme des chaudières, des
poëlons, des casseroles, des
matelats, des berceaux, &
mille autres choses qu'il feroit ennuyeux de vous rap.
porter. Un furieux coup
devenr,le troisième Septembre, quelques uns ont
dit que c'estoit du Sud Sud-
oueltJlesavoit portez avec
impecuollcé
,
sur rifle aux
œufa, & ensuite à la colle
du Nord, puisàcelle du
Sud, les bons Pilotes leur
manquaient. Il est certain
que le fleuve saint Laurent
est très-difficile à pratiquer, mesmes aux plus anciensPilotes
; car outre
qu'il est herisse d'isles, donc
les approches font trembler) les bords en cftant
efcarpez, il est plein de
battures
,
de brisants
,
ou
rochers, dont quelques-
-
uns fontà fleur d'eau.ou-
f tre cela le canal que l'on
prend ordinairement
,
a
peud'estenduë, c'est au
Nord, on est cependant
obligé de ranger d'afîcz
près cette coste, sur roue
vers t'iHe aux Coudres
,
le
CapTourmente la Traverse. La coste du Sud cft
beaucoup plus apparente,
quoyqu'elle foit très- certainement moins faine que
celledu Nord
:
je ne iciche que feu Mr le Chevalier d'iberville qui le foin
hafirdé de la ranger ,je
parle de la cofte du Sud du
fleuve saint Laurent.
Nousetions encore dans"
l'attente des ennemis à
Québec ,& nous nous tenions sur nos gardes au milieu de toutes ces nouvelles
de la défaite des Anglois
dans la riviere par la tempeste. Lorsque le Heros,.
vassfeau duRoy,commandé par Mr le Chevalier de'
Beauharnois de Marigny,
est venu mouiller dans la
rade de cette Vjne,çaefiéle sîxiéme d'Oâobre. Ce
gros navire a procuré à la
Colonie un secours consi
durable d'hommes & de
munirions de guerre, il a
faitdeux prises en venant)
& en a
bruslé une, il a amené l'autre jusques icy
,
& a
louvié & couru plusieurs
bordées,tantofl: à bas bord,
tantost à stribord pendant
l'espace de dix-sept jours
dans la fécondé riviere de
(iint Laurent sans avoir
rencontré aucun vaisseau
ennemy. Lacirconstance
d'un auni gros bastiment
que le Heros qui passe à
tr-aversunefloue ennemie
sans en estre arresté,for-
moit deftranges & fâcheux soupçons contre le
Flibufticr Canadien nomme Guyon, & quelques au.'
tres qui avoient compte
les Navires des Anglois
qui paroissoient occuper
tout le travers du grand
fleuve faint^Laurent. Tous
ces faits se font neanmoins
trouvez trèsconformes à
la verité, la flotteavoir repris le chemin d'Europe,
& on avoir renvoye quelques bastiments à Baston,
dans la nouvelle Angleterre.
Mr nostre General afleuré de la dispersion Ôa:' de la
ruine de la flotte Angloise, pensà d'abord à aller fecourir le haut Canada, je
veux dire le Montreal, &
tout le Gouvernement de
rIfle de ce nom, il prit à
cet effet mille ou douze
cens hommes
,
tant de
Quebec que des trois Rivieres, & vint en diligence
joindre Mr le Baron de
Longueil Lieutenant de
Roy de Ville-Marie, ou
Montreal) quiestoit desja
au Fort de Poiitchartrain,
ou de Chamblis) pour s'opposer, ôc aller delà au devant du General Nicholson
a
les Anglois venoient
attaquer la Colonie de ce
cofté- là pour faire diverfion de nos forces. -
Mr le Marquis de Vatidreuil ayantefté informé,
que les ennemis prenoienc
J-d. fuite,decacba apiés eux
Mrs de Rouville, la chau.
vinerie & de Vieuxpont,
pour donner sur l'arrieregar dedes ennemisle long
duLac de Champlain,
;Voila Mr où en clîoienç
les choses sur la fin d'Octobre dernier
y
nos ennemis se font défaitssans que
nous ayons perdu un seul
homme. Le Sauvage On.
iiontagué a
racontéa. nos
Officiers, que le restedes
Anglois reprenoit le chemin d'Orange & de la Mo.
nade.
Parmi les prisonniers que
les Sauvages Abnakis nos
alliez
,
ont faits cette année dans la nouvelle Angleterre) il s'en trouve un
bien remarquable, c'est
un Anglois de la Ville de
Northampton
,
âgé d'environ cent ans, son fils
qui l'accompagnoit dans
un champ où il alloit ra- maÍfer du foin, ayant esté
tue, sonPere courut à un
petit bois voisin, & s'y cacha en se courbant derriere un arbre, mais pas si
bien qu'un Sauvage ne l'y
appcrceuft>celuy -cy fuy
lalchaun coup de fusil donc
la balle passale long de l'épine du dos, & fut s'arrefier entre cuir & chair un
peu au dessous de l'épaule
gauche. Cet Anglois ayant
esté amené par le party des
Sauvages Abnaxis à Montreal
,
il a
esté pensé soigneusement, la balle qu'on
luya tirée s'esttrouvéeapplatie, &le prisonnier n'avoit jamais senti aucune
douleur dansles vertebres,
quoyque la balle eust passé
par tant d'endroits. & d'à* 1, II ne épaule à
l'autre, b
L'année a
estéabondante en ce pays
-
cy en toute
forte de grains, nous avons
eu le bonheur & le temps
d'en faire la recolte, & de
les ferrertous. L'hyver qui
est d'ordinaire iî senfilec
en Canada,a eslédoux.,,ia
quelques huit ou dix jours
près, qui ont cependant
suffi pour glacer le fleuve,
mais si ferme qu'on alloit
d'icy à Montreal en cariole & sur detraifneaux
,
le
froid n'a commencé que
vers les derniers jours de
Janvier ce qui est extraordinaire en Canada où la
grande Riviere de S. Laurent toute large & rapide
qu'elle est, prend ordinairement au moins sur les
bords vers le commencement
ment deNovembre du cossé d'en haut, je veux dire
en remontant le fleuve du
cossé de ritle de Montreal.
Des Sauvages de la Mis
sion de Mr de Breslay, ont
découvert à environ vingt
lieuës de Montreal au mois
de Juin dernier) une carriere qui semble estre toute de marbre
,
& mesme
d'une espece de jaspe, c'est
toute unemontagne a peu
prés longue d'une demi
lieuë, ce sont des Nepissings,ou Algonkins esta-
blis dans l'IsleauxTourtes,
à l'extremité d'en haut de
rIfle de Montreal,qui ont
fait cette découverte, &
en ont apporté de gros
morceaux au retour de
leur chasse qui dure des
quatre & cinq mois chez
les Sauvages. J'en ay veu
un morceau qu'ils ont apporté, dans lequel il m'a
paru quatre couleurs difserentes qui font espacées
regulierement
,
formant
comme des especes de flammes, avec des estoillesaux
extremitez, où l'on voit
comme des pailletes brillantes
,
& entre ces rangées de flammes il y a
des
especes de spirales ou limaçons du plus beau, couleur de feu & noir, & ce
qui rendroit ce marbre exquis, c'est qu'il est aussi dur
& aussi lié que le marbre
blanc.
11 Il y en a
d'autre plus
brun, qui a toutes les varierez de la pierre de jaspe, mais les quatre costez,
par exemple d'un carreau
de deux pieds cubes, sont
tous différentsen couleur
Ge mineral, quoyque pesant & dur,ma semble assez
facileàtailler. Cettemontagne qui n'est qu'une carriere, au rapport des Sauva ges,
ébloüit les yeux des
personnes.qui la regardent
un peu fixement à cause de
diverses couleurs que le
Soleil y
fait briller. Ces
Algonkins disent que cette
merveilleuse carriere n'est
esloignée du fleuve saint
Laurent que d'une demi
lieuë, que l'on y voit de
fort grosses pierres toutes
d'une mesmecouleur, les.
unes rouges,les autres de
couleur d'un beau bleu de
turquoise, quelques
0-
unes
de noires, ôc d'autres jaC*
pées,& tellesque le morceau dont je vous ay parlé.
Voicy une autre découverte .de' mineraux
,
c'est
- une mine de plomb qui a
esté trouvée par des habitansCanadiens à la coste
du Sud, que l'on, appelle
icy Coste de Varenne, du
nom du Seigneur de cette
contrée, c'est vis-à-vis la
partie d'en bas de l'Isle de
Montreal une lieue & de-
mie au dessous de Roucherville. Cette découverte a
esté faite cette année à la
fin du mois d'Aoust. On a
apporté de cette mine un
morceau du poids de soixante livres, qui aprés avoir
estéfondu, ne s'est trouvé
diminué que d'un demi
quart, & dont l'œil est rougeastre,mais pourtant argenté comme l'étain. Plusieurs morceaux de cette
espece de plomb furent
trouvez dans cette mine,
mais on les laissa. Les habitans des environs ageu-
rent n'avoir jamais pufaire
venir de bled dans leftcnduë de quatre ou cinq arpents qui occupe cette mine
,
qu'il y
avoit ordinairement beaucoup moins
de neiges en cet endroit
qu'ailleurs, & qu'elle s'y
fond beaucoup plustost.
Le pourpre a
fait bien
du ravage icy, ie dis dans
Quebec, carle mal ne s'est
point estendu jusqu'au
Montreal. Cette maladie
nous a
enlevé plusieurs Ecclesiastiques du Séminaire
des Missions Eftrangeres,
Jesuites., Recollets, ôc
Religieuses Hofpiralieres.
Nous comptons outre cela
trois cens Laiques morts
en tres peude temps dans
cette Ville ou aux environs.
OnOn donnera dans le
Mercure prochain, ou
dans celuy d'après une
autre Relation ou espece
de voyage meslé d'avajitures tres -
nouvelles c~
tres-veritables
de Quebec, où l'on a
adjoussé quelquessingularitez
tirées d'autres memoires.
Le festin qu'on donna
aux Sauvagesse fit proche
les bords du grand fleuve
Saint Laurent, il y avoir
environ quinze cens conviez
,
assîs par familles sur
des troncs d'arbres couchez en forme de longs canapez champêtres,dontles
dossiers estoient de feüillages enlassez.A chaque troupe de convive est une grande cliaudiere
,
les unes ont
neuf à dix pieds de diametre
,
les autres plus grandes, on les remplit de
quartiers de boeufs, de
moutons, de cochons, ôc
de l'élite des plus gros
chiens avec leurstêtes qu'
on voit surnager dans une
espece de bouillon en purée qu'on épaissit en y
jettant avec des peles à longs
manches plusieurs sortes
de pois & de graines aromatiques. En attendant
que leurs viandes fussent
cuites,ils estoient tous a/Iïs,
selon leurusage,lementon
entre les genoux, qu'ils levoient de temps en temps:
là paroissoient des visages
peints de toute forte de
couleurs, les uns de bleu;
les autres de rouge, quelques-uns de vert; cestoit
vun blazon universel
,
car
-
on en distinguoit qui par- -
-
toientaupremier&au quatre d'azur, au deux Be trois
-de gueules; d'aurtes parry
àè-fable) ôc de sinople. De
cerrains portoient coupé
de pourpre 6c de gueule :
nous en remarquaimes
plusïeurs qui avoient seulement le nez teint avec le plus beau bleu que l'on
puissevoir, c'estoit de l'outremer,& les yeux noircis
Qvec de la mine de plomb,
presque tous avoient les
cheveux frotez & imbibez
de ce qu'ils appellent Matacha, c'est à-dire de rouge, ou de toute autre peinture 6c de graissè de loup
marin, un duvet d'Outarde
DU de canard sftoir femé
ÏUrces ehevttx. Au nezdes
Outaouacs pendoient de
petites médailles de cuivre
ou de porcelaine de la Virginie. Quelques
-uns avoient des cornes de Caribouxespece de Cerf de
l'Amérique septentrionale) au denns de leurs oreilles, le visage de ceux qui
n'estoient pas Matachez,
c'est dire,peints,estoient
marquez de hieroglyphes
dont les uns
representoient
des serpens qui tomboient
du milieu du front sur le
nez, & dont la quetuëfînik
foitau menton D'autres
avoient des figures de Renards, d'Ours, de Castor,
de Rat., de Pigeon,aux
joues.Ces hieroglyphesdurent autant que la vie, cela
se faisant avec la pointe de
l'aiguille sur la chair, les
piqûres faites, on jette deflus du charbon broyé fore
menu, & de certaines pier-
res de couleur calcinées &
pulverisées après quoy la
figure conferve une couleur bleuastre
,
ou rouge
,
ouvertefélon les poudres.
Toutesles Nations différentesse distinguent parmy les Sauvages par quelque coloris ou hyerogliphes communs entr'eux.
Il y a
quelques.unes de
ces Nations où les jeunes
hommes qui deviennent
amoureux, se pergnentune
figure de cœur sur le front,
& paroissent ainsi couronnez de feuilles devant leur
maistresse, & c'est un lignal de declaration d'amour; & siau bout d'un
certain temps ils ne sont
pas aimez,ils sont obligez
de recolorer ce cœur de
noir, sinonlafamille qui
ne veut point d'alliance
avec celle du jeune amoureux, se tiendroit deshonorêe, & s'ils sont agreez par
la maistresse, elle se peint
à l'imitation de lamant, &
l'amant jointunautrecœur
au premier qu'il avoir
peint
:
mais ces fortes de
peintures d'amour ne sont
quappliquées & non avec
des piqûres comme los
hyerogliphes,&ne durent
que peu de temps, apparemment autant que
,,
leur
amour qui n'est pas plus
confiant que celuy des Européens.
Les Sauvages estoient
armez de haches
,
de ce -
qu'ils appellent casse-testes
oumassues, d'un long couteau à Il ceinture
,
avec
leur arc, & leurs ca quois
garnis de fleches mis en
bandouliere.
Toutes ces differentes
Nations sauvages du Nord
de l'Amérique estant ainsi
rangées, Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
général present, & accompagné de Mr le Chevalier
de Ramezé Gouverneur de
Montreal, le sieur Joncaire Officier François Negotiateur & Envoyé ordinaire chez les Iroquois,
parut au milieu de tous ces
Sauvages, dont oncomptoit treize ou quatorze Nations différentes, il estoie
armé d'une assez longue
perche, à lextremité de la-
quelle essais plantée une
teste de Chien à demy grillée, & qu'il montroit de
toutes parts.S'estant, après
plusieurs cours faits de cossé & d'autre, retiré à un
des bouts de l'assemblée
du costé des Iroquois qu'il
avoit ordre de haranguer,
un autre Officier François
bon lnterprete de la langue des Sauvages d'en
haut, marcha aussi le long
des rangs avec une autre
teste de Chien qu'ilmontra à droite & à gauche,
puis se fut ranger du costé-
des, Nations Outaouaises.,
Ces deux Officiers ainsi
portez, firentalternativement, &à l'extremité des
lignes que formoient toutes ces Nationssàuvages,
la harangue dont voicy la
substance à peu prés, èc
cela de la part d'Onnonthio
,
c'estainsi qu'ils appellent le Gouverneur general des François en Canada.
C'est icy un festin 'lie
guerre pour vous engager
à lever la hache contre: les
Anglais, vostre ennemy
& le nostre, ils ont relolu
de vous aller troublersur
vos nattes & dans vos cabanes. Onnonrhio espere
que vous vous comporterez en hommes,cest-à dire
,
en braves & vaillants
Guerriers.
Les harangues finies
, Mrjoncaire tenant au bout
de son grand baston latedte
de Chien élevée, dansa &
chanta en mesme temps
seul,quiest la maniere des
Sauvages, laissant tomber
négligemment le bras gauche le long des hanches,
& tournant comme un furieux la teste tantost à
droite, tantost à gauche, fe-"
Courbant & redressant le
corps parfaçades
,
écar- -
tant & ferrantles genoux,
quoyque les pieds restent
prcfque joints l'un contre
l'autre. La chanson ne consista qu'à prononcer avec
un assez grand effort de
poitrine, l'ïnterjection hê9
hé, hé, qui est à peu près
celle de nos fendeurs de
bois, ils répondirent à
cette espece de cri de guerre
par ho, ho9 bai, ho, ho,
huiy
hai
,
ce qui ressembloit
assezàunemauvaise musique Iralienne.
Plusieurs Officiers François qui sçavent les maniéres Iroquoises, danserent
&chanterent les unsaprés
les autres
,
portant tous à
la main un des bastons ou
estoit une teste de Chien.
Les danses des Officiers finies, & celles de plusieurs
Chefs des Sauvages, toutes
seul à seul;une teste de
Chien fut presentée au Chef des Iroquois de la
Mission de saint Louis proche l'Isle de Montreal; celuy-cy l'ayant prise la mit
sur ses genoux, car il (fioit
assis, puis il jetta un cri fort
aigu, pour signifier aux autres qu'ilalloit danser
; ce
Sauvage ayant joué foi*
rôle, presenta la teste de
Chien à un autre Chef ou
ancien qui dansa & chanta
assez long-temps il en fut
de mesme de plusieursautresf Chefs de cette Nation.
Les deux testes de Chien
ayantestéainsi portéesde
Chefen Chefdes Nations,
tant Iroquoises, qu'Algonkines & Outaoüaises, les
derniers d'entre les Anciens &Chefs à qui elles
écheurent, les croquerenc
en mangerent lacervelle,
& crieront en leur langage,
ainsiserons-nous de mis. nos enneLes dansesfinies entre
les plus considerables des
Sauvages au bout desept
heures d'horloge ou environ,MrleMarquis de Vaudreuil
,
Onnont hio
,
qui
leur faisoit le festin
,
fit distribuer abondamment à
chaque famille, de la viande& de la biere.
Dans le temps que Mr
le Gouverneur general envoyoit de bons Officiers &
-
des soldats agguerris en
Acadie, pour feconder les
intentions du brave saint
Cassin, Gentilhomme Ga£
con, tres -
fidele fervitcur
de sa Majesté
,
& fortaimé des Acadiens,il arriva
icy un petit bastiment que
des Canadiens en canot le
long des costes venoienc
de prendre; ce fut parcette prise que la nouvellecer-
taine vint - en Canada, de
l'armement des Anglois
contre nous, que leur flotte estoit en mer, contenant dix à douze mille
pommes, avec ce qu'ils
avoient pu ramasser à Baston& aux Villesvoisines,
de bastimentsde transport,
de barques, de doubles
chaloupes.
Un bastiment venant de
Plaisance en Terre-neuve,
& un Irlandois, qui avoit
deserté le party des ennemis, nous vinrent donner
avis quela flotte Angloise
avoit mis à la voile le dixiéme d'Aoust, de Baston.
Un de nos partis de SauvagesAlgonKins, amena
un Iroquois de la Nation
des Goïogoüens, qui asseura que lesjeunes gens d'entre ses freres, malgré le
conseil & le sentiment des
Anciens &desChefs,s'estoienc enfin laisse gagner
par les Anglois d'Orange
&de la Menade ( deux Villes de Newyork) un Sauvage Abnaki, appelle Cadenarec , qui apporroit la
cheveleured'un Anglois,-
& qui amenoit un soldat
qu'il avoit fait prisonnier,
vint nous apprendre qu'il
avoit veu faire lepartage
de quantité de canots &
de pirogues pour mettre
sur le lac Champlain
,
ce
qui confirmoit que le corps
de l'armée Angloise estoit
en marche.
Tant de témoinsnecertifioient que trop que nos
ennemis vouloient nous
attaquer par en haut, c'està dire, du costé de Montréal
; quant à celuy qu'ils
avoient formé de le faire
par en bas, & du costé de
Q)I-uCebcc.Lenomm'Guione
un de nos Flibustiers le plus
alerte, vint nous en asseurer: car ayant esté pris le
13. de Septembre dans la
riviere de saint Laurent,
& presqu'aussi
-
tost relasché (àcause que l'année
précédente1710. )
il avoit
pris luy. mesmel'Anglois
qui venoit de se rendre
maistre de son petit bastiment, & qu'il en avoir esté
traité humainement, il
nous rapporta qu'il avoit
veu la flotte des Anglois
vers
vers le Cap Matane ,& à
soixante lieuës de Quebec,
qu'il avoit compté plus de
quatre-vingt dix voiles.
Mr le Gouverneur génera l
,
sur des avis si marquez, ramassa tout le de-.'
tachement des troupes de
la Marine, qui sont les
troupes reglées dessinées à
garder la colonie; Mr de
Ramezay Gouverneur de
Montréalluy amena plus
de neuf cens Canadiens,
tous bons guerriers, enfin
on ramassa beaucoup de
troupes. La capitale de la
nouvelle France Quebec,
estoit fortifiée par Mr le
Chevalier de Beaucour Capitaine
,
& fort habile Ingenieur.
La seconde Ville du Canada qui est Ville
-
Marie, vulgairement appellee
Montréal
,
à cause d'une
montagne, qui traverse
dans sa longueur une petite partie de fIne: de ce
nom, n'est fortifiée que de
pallissades
,
elle est flanquée du costé de la campagne de trois bastions &
les choses estoient dans
cet estat lorsque nous apprismes par deux Canadiens venus de laTerrede
Labrador, à la coste du
nord du fleuve saint Laurent, la manœuvre des
Anglois depuisl'endroit où
est une baye aÍfez profonde à la coste du Sud jusques au Cap Matane du
mesme costé de la riviere,
& cela jour par jour. Ces
genslà ont veu des débris
de sept vaisseaux de hautbord, parmy lesquels estoit
l'amiral de la flotte, si on
en juge par le pavillon &
la flamme qui en ont elri
apportez icy par le fie ur de
la Valiere;ils ont compte
pendant cinq lieuës de
chemin le longdu rivage,
quinze cens corps noyez,
parmi lesquels estoit une
femme très- proprement
habillée qui tenoitsous un
de ses brasun petit enfant
qu'ellen'a voir pointlasché
en se noyant
,
&unjeune
Anglois qui tenoit encore
une planche, n'estoit pas
loin d'elle. Ces habitants
découvrirent aussi plufleurs chevaux morts, tout
cela esoit melle parmy
des hauts bans
,
des masts,
des cables de différentes
grossèurs, des banques, des
coffres de bord de toutes
façons, ils y remarquèrent
aussi quantité d'uftvnciJes
& de pièces de mesnage,
comme des chaudières, des
poëlons, des casseroles, des
matelats, des berceaux, &
mille autres choses qu'il feroit ennuyeux de vous rap.
porter. Un furieux coup
devenr,le troisième Septembre, quelques uns ont
dit que c'estoit du Sud Sud-
oueltJlesavoit portez avec
impecuollcé
,
sur rifle aux
œufa, & ensuite à la colle
du Nord, puisàcelle du
Sud, les bons Pilotes leur
manquaient. Il est certain
que le fleuve saint Laurent
est très-difficile à pratiquer, mesmes aux plus anciensPilotes
; car outre
qu'il est herisse d'isles, donc
les approches font trembler) les bords en cftant
efcarpez, il est plein de
battures
,
de brisants
,
ou
rochers, dont quelques-
-
uns fontà fleur d'eau.ou-
f tre cela le canal que l'on
prend ordinairement
,
a
peud'estenduë, c'est au
Nord, on est cependant
obligé de ranger d'afîcz
près cette coste, sur roue
vers t'iHe aux Coudres
,
le
CapTourmente la Traverse. La coste du Sud cft
beaucoup plus apparente,
quoyqu'elle foit très- certainement moins faine que
celledu Nord
:
je ne iciche que feu Mr le Chevalier d'iberville qui le foin
hafirdé de la ranger ,je
parle de la cofte du Sud du
fleuve saint Laurent.
Nousetions encore dans"
l'attente des ennemis à
Québec ,& nous nous tenions sur nos gardes au milieu de toutes ces nouvelles
de la défaite des Anglois
dans la riviere par la tempeste. Lorsque le Heros,.
vassfeau duRoy,commandé par Mr le Chevalier de'
Beauharnois de Marigny,
est venu mouiller dans la
rade de cette Vjne,çaefiéle sîxiéme d'Oâobre. Ce
gros navire a procuré à la
Colonie un secours consi
durable d'hommes & de
munirions de guerre, il a
faitdeux prises en venant)
& en a
bruslé une, il a amené l'autre jusques icy
,
& a
louvié & couru plusieurs
bordées,tantofl: à bas bord,
tantost à stribord pendant
l'espace de dix-sept jours
dans la fécondé riviere de
(iint Laurent sans avoir
rencontré aucun vaisseau
ennemy. Lacirconstance
d'un auni gros bastiment
que le Heros qui passe à
tr-aversunefloue ennemie
sans en estre arresté,for-
moit deftranges & fâcheux soupçons contre le
Flibufticr Canadien nomme Guyon, & quelques au.'
tres qui avoient compte
les Navires des Anglois
qui paroissoient occuper
tout le travers du grand
fleuve faint^Laurent. Tous
ces faits se font neanmoins
trouvez trèsconformes à
la verité, la flotteavoir repris le chemin d'Europe,
& on avoir renvoye quelques bastiments à Baston,
dans la nouvelle Angleterre.
Mr nostre General afleuré de la dispersion Ôa:' de la
ruine de la flotte Angloise, pensà d'abord à aller fecourir le haut Canada, je
veux dire le Montreal, &
tout le Gouvernement de
rIfle de ce nom, il prit à
cet effet mille ou douze
cens hommes
,
tant de
Quebec que des trois Rivieres, & vint en diligence
joindre Mr le Baron de
Longueil Lieutenant de
Roy de Ville-Marie, ou
Montreal) quiestoit desja
au Fort de Poiitchartrain,
ou de Chamblis) pour s'opposer, ôc aller delà au devant du General Nicholson
a
les Anglois venoient
attaquer la Colonie de ce
cofté- là pour faire diverfion de nos forces. -
Mr le Marquis de Vatidreuil ayantefté informé,
que les ennemis prenoienc
J-d. fuite,decacba apiés eux
Mrs de Rouville, la chau.
vinerie & de Vieuxpont,
pour donner sur l'arrieregar dedes ennemisle long
duLac de Champlain,
;Voila Mr où en clîoienç
les choses sur la fin d'Octobre dernier
y
nos ennemis se font défaitssans que
nous ayons perdu un seul
homme. Le Sauvage On.
iiontagué a
racontéa. nos
Officiers, que le restedes
Anglois reprenoit le chemin d'Orange & de la Mo.
nade.
Parmi les prisonniers que
les Sauvages Abnakis nos
alliez
,
ont faits cette année dans la nouvelle Angleterre) il s'en trouve un
bien remarquable, c'est
un Anglois de la Ville de
Northampton
,
âgé d'environ cent ans, son fils
qui l'accompagnoit dans
un champ où il alloit ra- maÍfer du foin, ayant esté
tue, sonPere courut à un
petit bois voisin, & s'y cacha en se courbant derriere un arbre, mais pas si
bien qu'un Sauvage ne l'y
appcrceuft>celuy -cy fuy
lalchaun coup de fusil donc
la balle passale long de l'épine du dos, & fut s'arrefier entre cuir & chair un
peu au dessous de l'épaule
gauche. Cet Anglois ayant
esté amené par le party des
Sauvages Abnaxis à Montreal
,
il a
esté pensé soigneusement, la balle qu'on
luya tirée s'esttrouvéeapplatie, &le prisonnier n'avoit jamais senti aucune
douleur dansles vertebres,
quoyque la balle eust passé
par tant d'endroits. & d'à* 1, II ne épaule à
l'autre, b
L'année a
estéabondante en ce pays
-
cy en toute
forte de grains, nous avons
eu le bonheur & le temps
d'en faire la recolte, & de
les ferrertous. L'hyver qui
est d'ordinaire iî senfilec
en Canada,a eslédoux.,,ia
quelques huit ou dix jours
près, qui ont cependant
suffi pour glacer le fleuve,
mais si ferme qu'on alloit
d'icy à Montreal en cariole & sur detraifneaux
,
le
froid n'a commencé que
vers les derniers jours de
Janvier ce qui est extraordinaire en Canada où la
grande Riviere de S. Laurent toute large & rapide
qu'elle est, prend ordinairement au moins sur les
bords vers le commencement
ment deNovembre du cossé d'en haut, je veux dire
en remontant le fleuve du
cossé de ritle de Montreal.
Des Sauvages de la Mis
sion de Mr de Breslay, ont
découvert à environ vingt
lieuës de Montreal au mois
de Juin dernier) une carriere qui semble estre toute de marbre
,
& mesme
d'une espece de jaspe, c'est
toute unemontagne a peu
prés longue d'une demi
lieuë, ce sont des Nepissings,ou Algonkins esta-
blis dans l'IsleauxTourtes,
à l'extremité d'en haut de
rIfle de Montreal,qui ont
fait cette découverte, &
en ont apporté de gros
morceaux au retour de
leur chasse qui dure des
quatre & cinq mois chez
les Sauvages. J'en ay veu
un morceau qu'ils ont apporté, dans lequel il m'a
paru quatre couleurs difserentes qui font espacées
regulierement
,
formant
comme des especes de flammes, avec des estoillesaux
extremitez, où l'on voit
comme des pailletes brillantes
,
& entre ces rangées de flammes il y a
des
especes de spirales ou limaçons du plus beau, couleur de feu & noir, & ce
qui rendroit ce marbre exquis, c'est qu'il est aussi dur
& aussi lié que le marbre
blanc.
11 Il y en a
d'autre plus
brun, qui a toutes les varierez de la pierre de jaspe, mais les quatre costez,
par exemple d'un carreau
de deux pieds cubes, sont
tous différentsen couleur
Ge mineral, quoyque pesant & dur,ma semble assez
facileàtailler. Cettemontagne qui n'est qu'une carriere, au rapport des Sauva ges,
ébloüit les yeux des
personnes.qui la regardent
un peu fixement à cause de
diverses couleurs que le
Soleil y
fait briller. Ces
Algonkins disent que cette
merveilleuse carriere n'est
esloignée du fleuve saint
Laurent que d'une demi
lieuë, que l'on y voit de
fort grosses pierres toutes
d'une mesmecouleur, les.
unes rouges,les autres de
couleur d'un beau bleu de
turquoise, quelques
0-
unes
de noires, ôc d'autres jaC*
pées,& tellesque le morceau dont je vous ay parlé.
Voicy une autre découverte .de' mineraux
,
c'est
- une mine de plomb qui a
esté trouvée par des habitansCanadiens à la coste
du Sud, que l'on, appelle
icy Coste de Varenne, du
nom du Seigneur de cette
contrée, c'est vis-à-vis la
partie d'en bas de l'Isle de
Montreal une lieue & de-
mie au dessous de Roucherville. Cette découverte a
esté faite cette année à la
fin du mois d'Aoust. On a
apporté de cette mine un
morceau du poids de soixante livres, qui aprés avoir
estéfondu, ne s'est trouvé
diminué que d'un demi
quart, & dont l'œil est rougeastre,mais pourtant argenté comme l'étain. Plusieurs morceaux de cette
espece de plomb furent
trouvez dans cette mine,
mais on les laissa. Les habitans des environs ageu-
rent n'avoir jamais pufaire
venir de bled dans leftcnduë de quatre ou cinq arpents qui occupe cette mine
,
qu'il y
avoit ordinairement beaucoup moins
de neiges en cet endroit
qu'ailleurs, & qu'elle s'y
fond beaucoup plustost.
Le pourpre a
fait bien
du ravage icy, ie dis dans
Quebec, carle mal ne s'est
point estendu jusqu'au
Montreal. Cette maladie
nous a
enlevé plusieurs Ecclesiastiques du Séminaire
des Missions Eftrangeres,
Jesuites., Recollets, ôc
Religieuses Hofpiralieres.
Nous comptons outre cela
trois cens Laiques morts
en tres peude temps dans
cette Ville ou aux environs.
OnOn donnera dans le
Mercure prochain, ou
dans celuy d'après une
autre Relation ou espece
de voyage meslé d'avajitures tres -
nouvelles c~
tres-veritables
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Résumé : SUITE DE LA LETTRE de Quebec, où l'on a adjousté quelques singularitez tirées d'autres memoires.
Le texte relate un festin organisé pour des nations amérindiennes près du fleuve Saint-Laurent, réunissant environ quinze cents convives. Ces derniers étaient assis par familles sur des troncs d'arbres disposés en forme de canapés champêtres. Les repas étaient servis dans de grandes claudières contenant des quartiers de bœufs, de moutons, de cochons et de chiens, cuits dans un bouillon épais avec des pois et des graines aromatiques. Les convives avaient des visages peints de diverses couleurs et portaient des médailles ou des cornes de caribou. Certains arboraient des hiéroglyphes représentant des animaux ou des symboles d'amour. Le gouverneur général, le Marquis de Vaudreuil, accompagné du Chevalier de Ramezé et de l'officier Joncaire, harangua les nations présentes pour les inciter à lever la hache contre les Anglais. Les officiers français dansèrent et chantèrent, portant des perches avec des têtes de chien grillées. Les chefs amérindiens firent de même, et les têtes de chien furent finalement mangées par les derniers chefs. Parallèlement, des nouvelles alarmantes arrivaient sur l'armement des Anglais et leur flotte en mer. Des témoins rapportèrent des débris de vaisseaux et des corps noyés le long du fleuve Saint-Laurent. La colonie se préparait à une attaque imminente, avec des troupes rassemblées à Québec et Montréal. La tempête avait causé la défaite de la flotte anglaise, et la colonie attendait l'arrivée des ennemis tout en restant sur ses gardes. Le texte mentionne également plusieurs événements et découvertes dans la région du fleuve Saint-Laurent et au Canada. Un navire a navigué pendant dix-sept jours sans rencontrer de vaisseaux ennemis, malgré la présence de navires anglais. Cette expédition a suscité des soupçons contre un flibustier nommé Guyon. La flotte ennemie a repris le chemin de l'Europe, et certains navires ont été envoyés à Boston. Le général canadien a décidé de se diriger vers Montréal pour défendre la colonie contre une attaque anglaise. Les forces ennemies ont été repoussées sans perte humaine du côté canadien. Parmi les prisonniers, un Anglais âgé d'environ cent ans a été capturé et soigné après avoir été blessé par une balle de fusil. L'année a été abondante en grains, et l'hiver a été doux, avec une glace sur le fleuve permettant les déplacements en cariole. Des Sauvages ont découvert une carrière de marbre et de jaspe près de Montréal, ainsi qu'une mine de plomb sur la côte de Varenne. La maladie du pourpre a causé de nombreuses victimes à Québec, notamment parmi les ecclésiastiques et les laïcs. Une relation détaillée de ces événements sera publiée dans le prochain Mercure. L'œuvre 'Les Trois Vérités' est attribuée à l'empereur romain Julien, connu sous le nom de Julien l'Apostat. Julien y expose sa vision de la divinité et de la nature humaine. Il affirme que la divinité est une réalité tangible et non une abstraction. Il distingue trois vérités : la divinité existe et est présente dans toutes les âmes humaines ; elle est une et indivisible ; elle est bonne et bienveillante. Julien explique que la divinité est à la fois immanente et transcendente, présente en chaque être humain mais aussi au-delà de la compréhension humaine. Il souligne que la connaissance de cette divinité est accessible par l'intellect et la contemplation. Julien critique les religions qui adorent des divinités multiples ou considèrent la divinité comme éloignée de l'humanité. Il insiste sur l'importance de la vertu et de la sagesse pour se rapprocher de la divinité. Enfin, il conclut en affirmant que la véritable connaissance de la divinité conduit à une vie vertueuse et harmonieuse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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130
p. 121-147
Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
Début :
L'Ordre de la Toison d'Or a été institué par Philippe [...]
Mots clefs :
Ordre de la Toison d'Or, Espagne, Roi, Chevaliers, Bourgogne, Europe, Princes, Empereurs
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texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
Discourssurl'Ordre de lA
Toisôn d'O,. L Ordrede laToison
d'Or aété institué
par PhilippeleBon,Duc
de Bourgogne , en la
ville de Bruges en Flandres, le 10.Janvier 1425.
le même jour qu'il épousa Isabeau de Portugal
sa troisiéme femme, il fit
au premier chapitre 24.
Chevaliers
Il y a
plusieurs opinions sur ce qui donna
occasion au Duc Philippe d'insti uer cer Ordre.
La première, que ce fut :
en mémoire du vaillant
Cedtoti,lequ,el avec trois
<
cent hommes combattit
une infinité de Madianites,& délivra le peuple
Israël: La feconde,qu'il
le fit en memoire des
grands revenus qu'il tiroit du trafic & marchandise des laines des
Pays-bas, pleins d'excellens pâturages pour noUrirlebétail à laine.
Il yenaunetroisiéme
qui est une galanterie t'
plusieurs auteurs le racôtcnt ainsi, & difèntque
le Duc Philippe étant
passionément amoureux
& aimé d'une Dame de
Bruges, entra un matin
chez elle, accompagné
de quelques familiers
courtisàs,& qu'ilsvirent
furfatoilete tout un côté
de ses cheveux blonds
dorez qu'elle avoittodus
pour faire des ouvrages
en cheveux, pour marquer sa passion à son Amant mant>;l'autre autrecôté cote dec
cheveux quilui restoit
ayant fait rire ces courtisans, fâchée de cette
rencontre, elle en rougit de colere, & le Duc
l'ayant appaifée par ses
caresses,lui fit ferment
que ceux qui s'étoient
moqué de satoison n'auroient pas l'honneurd'un
Ordrequ'ildefïgnoitdetablir pour l'amourd'elle. Voila les termes qui
font dans Favin&dans
Paliot, du moins si cela
n'a de lavérité, il est cer-
tain que ce Prince eut
quantité demaîtresses,
puisque de ses amours il
a
laissé huit bâtards &
six bâtardes.
Cet Ordre est un des
plus beaux & des plus
illustrer qui soyent en
Europe, il a
toujours
ere rempli par des Seigneurs de très- grande
distinction.LeDuc Philippe le Bon a
donc été
son infiitureur, & le premier Chef,Charles Duc
de Bourgogne son Fils
en a
été le fecond
,
Sç
comme il mourut sans
posterité masculine
,
n'ayanr laisse qu'une fille
unique, Marie Duchesse de Bourgogne, Comtesse de Flandres, &
Dame de tous les Paysbas
,
ayant hérité des
grands biens du Duc son
pere, elle épousa Maximilien, Archiducd'Autriche,RoidesRomai ns,
& depuis Empereur. Ce
mariage lui apporta le
Comtéde Flandre & la
Souveraineté des Paysbas, &le titre de Chef
& Souverain, Grand
Maître de la Toison
d'Or
5
duquel il fut le
troisiéme grand-Maître.
Il celebra sonpremier
chapitre en la ville de
Bruges en 1478. il ne
laissa qu'un fils, Philippe, Archiduc d'Autriche, qui ayantépousé
Jeanne, Reine & heri-
tiere de Castille, de
Leon & d'Arragon, par
ce mariage il devint
Roy d'Espagne, & étoit
Comte de Flandres, &
Souverain des Pays-bas
par samere, connu fous
le nom de Philippe I.
Roy d'Espagne:la mort
de son pere le rendit le
quatrième Chef, Se
grand-Maître dei'Ordre
de la Toison d'Or, &
en tint son premier chapitre en la ville de Ma-
lines en Flandres en
149ïSon fils Charles I. fut
Roy d'Espagne & Souverain des Pays
-
bas
après sa mort; depuis
fut élft Empereur des
Romains cinquième du
nom:ilfutlecinquiéme
Chef, & grand-Maître
de l'Ordre de la Toison
d'Or, comme Souverain
des Pays-bas. Ses successeurs Roys d'Espagne
ont aussi été Souverains
des Pays-bas; &C en cette
qualité ont été tous
grands Maîtres de la
Toison d'Or, & l'ont
conféré aux autres Princes Souverains, &
grands Seigneurs. Charles V. tint son premier
chapitre de l'Ordre en la
ville deBruxellesen1516.
& en augmenta le nombre jusques àcinquante,
n'ayant d'abord étéque
vingt-quatre lorsdel'institution par le Duc de
Bourgogne Philippe le
Bon. Charles V. ayantfait l'abdication de ses
Etatsà son fils Philippe
II. tint son premier chapitre de l'Ordre de la
Toison d'Or, comme
sixiéme Chef &
grand Maître, en la ville
d'Anvers en 1554. Philippe III. son fils lui ayant
succedé en tous sesEtats
fut le septiéme grand
Maîtrede l'Ordre, puis
étant mort en 1632. son
fils Philippe IV. comme
son successèur, fut
le huitième grand Maître:à samortil laissaà
son fils CharlesII. la
Couronne d'Espagne
,
la Souverainetédes
Pays-bas, & la grande
Maîtrisede l'Ordre, duquel il fut le neuviéme
grand Maître: mais ce
Prince, étant d'une fanté
trés-faible, mourut sans
posterité le I. Novembre 1700. laissant pour
son successeur par son
testament Philippe de
France, Duc d'Anjou,
second fils de Louis
Dauphin de France, &
de Marie- Anne Victoire,Duchesse de Bavière, petit -fils du Roy
Loüis X IV. dit Je
Grand,Roy deFrance&
de Navarre. Cette mort
du Roy CharlesII. a
donné la guerre à toute
l'Europe, à cause, des
prétentions &interêts
detous les Princes: mais
Philippe V. ne laisse pas
d'être reconnu de plusieurs Potentats pour
Roy d'Espagne, & Souverain des Pays-bas; Se
en cette qualitéest le
dixième grand Maître
de l'Ordre de laToison
d'Orainsides10. grands
Maîtres&Chefsdecet
ordre il yen a
deux Ducs
de Bourgogne,dont le
premier étoit l'instituteur, un Empereur &
-
septRoys d'Espagnede
fuite.
La splendeur & la
pureté de cet Ordre par
sa noblesse,&c parl'exactitude que ses grands
Maîtres ont prise à n'y
point recevoir que des
Princes, & des Seigneurs trés-distinguez,
a
été causé que les plus
grands Princes de l'Europe ont tenu à honneur
d'en être ornez: tous les
Empereurs de la Maison
d'Au-
d'Autriche ( depuis leur
alliance avec Marie de
Bourgogne) au nombre
de douze, en ont été re- vêtus; trois Roys de
France, sçavoir François
I. FrançoisII. & Charles IX. l'ont recû. Alfonce V. Roy d'Arragon, Jean II. Roy d'Arragon & de Navarre,
Ferdinand le Catolique
Roy d'Arragon, de Castille & de Leon) &
Ferdinand Roy de Na- -
pies, l'ont eû: troisRoys
d'Angleterre l'ont accepté 5
sçavoir Edouard
IV. Henry VII. &
Henry VIII. Louis Roy
de Hongrie & de Bohême, Emanuel & Jean
III. Rois de Portugal,
Jacques V. Roy d'Ecosse,Chretienne11. Roy
de Danemarck., Sigismond I. SigismondIII.
& Vladislas Sigismond,
Rois de Pologne & de
Suede l'ont aussi eûi ainsi
trente têtes couronnees
des plus grands Princes
de l'Europe, on fait honneur aux Chefs de cet
Ordre de le recevoir de
leurs mains, ou du moins
par leurs Ambassadeurs,
sans compterdes Ducs
de Savoye
,
des Electeurs de Baviere, de Saxe, de Brandebourg, des
grands Ducs de Toscane, & quantitéd'autres
PrincesSouverains de
l'Europe, & les plus
grands Seigneurs tant
de France) des Païs-bas,
d'Espagne
,
d'Allemagne, d'Italie, & de tous
les autres Royaumes:
aussi ceux qui reçoivent
à present cet honneur
doivent le regarder comme un des plus grands
qu'ils puissent recevoir.
Le Colier de cet Ordre est composé de doubles fusils alternez, entre
lesquels est une pierre à
,
fusil étincelante de feu,
lesquels fusils sont attachez par depetitschaînons les uns aux autres,
qui forment un collier
émaillé suivant l'art, au
bas duquel pend par
trois petits-chaînons une
Toison d'Or; ces fusils
font joints ensemble representans comme deux
doublesB9, font lettres
qui signifient Bourgogne, lescailloux qui
sont entre-mêlez marquent les Armes des
anciens Rois de Bourgogne du noble sangde
France(selonFavm )Ces
cailloux qui sont étincelans de feu étoit la devise
du Duc de Bourgogne,
quiavoit pourarme,ante
ferit quàmstammamicet.
Philippe le Bon, Duc
de Bourgogne, institua
son Ordre
en l'honneur
de Dieu, fous la protection de la très -
sainte
Vierge, & choisit pour
Patron saint Aiidxc:il
ordonna qu'aux trois
jours de la solemnité de
sa Feste les Chevaliers
s'habil lerooient de trois
habits differens, le premier jour d'écarlate avec
des orfrais en broderie
d'or, comme le Collier,
pour leur faireconnoître
que le, Ciel ne s'acquiert
que par l'effusion de
sang, & martyre pour
maintenir la foy Catlio,
lique le second jour de
noir pour marquer le
(
deuil des Chevalierstrépassez;&letroisiémejour
de damas blanc, en figne & marque de la
pureré del'ame,que tout
Chevalier doit avoir en
toutes les actions de sa
vie, &dans tous sesdéportemens.
L'Em )
pereur Charles
V.ordonna que les Chevaliers dudit Ordreportassent aux Festessolemnelles & dans la fenuë
deschapitres,la foutanne
de
de toile d'argent, & pardessus le manteau de velours cramoisi rouge, &
le mantelet ou chaperon
de velours violet,&dessus icelui le grand colier
d'or; & aux autres jours
simplement un ruban de
tasetas de foye rouge,avec la Toison d'or,
Plusieurs ont traité de
l'Ordre de la Toison
d'or; & entr'autres André Favin, Avocat au
Parlement de Paris, en
son Theatre d'Honneur
& de Chevalerie, en fait
une ample defeription.
Mais ce qu'ily a
de plus
beau, est un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
fait par Jean-Baptiste
, Maurice, Heraut,&Roi
d'Armes de Sa Majesté
Catholique,intitulé, le
Blason des Armoiries de
tous les Chevaliers de
HOrdre de la Toisond'or,
depuis son institution)
dans lequeltes Statuts
de l'Ordre y
font imprimez en soixante-six articles.; après quoi les armes y
font trcs-bien gravées avec leurs ornemens sans supports, seulement le timbre & les
cimiers. Il feroit à souhaiter que l'on fist la continuation qui est à faire
depuis rimprefliôAêc ce
livre.
Toisôn d'O,. L Ordrede laToison
d'Or aété institué
par PhilippeleBon,Duc
de Bourgogne , en la
ville de Bruges en Flandres, le 10.Janvier 1425.
le même jour qu'il épousa Isabeau de Portugal
sa troisiéme femme, il fit
au premier chapitre 24.
Chevaliers
Il y a
plusieurs opinions sur ce qui donna
occasion au Duc Philippe d'insti uer cer Ordre.
La première, que ce fut :
en mémoire du vaillant
Cedtoti,lequ,el avec trois
<
cent hommes combattit
une infinité de Madianites,& délivra le peuple
Israël: La feconde,qu'il
le fit en memoire des
grands revenus qu'il tiroit du trafic & marchandise des laines des
Pays-bas, pleins d'excellens pâturages pour noUrirlebétail à laine.
Il yenaunetroisiéme
qui est une galanterie t'
plusieurs auteurs le racôtcnt ainsi, & difèntque
le Duc Philippe étant
passionément amoureux
& aimé d'une Dame de
Bruges, entra un matin
chez elle, accompagné
de quelques familiers
courtisàs,& qu'ilsvirent
furfatoilete tout un côté
de ses cheveux blonds
dorez qu'elle avoittodus
pour faire des ouvrages
en cheveux, pour marquer sa passion à son Amant mant>;l'autre autrecôté cote dec
cheveux quilui restoit
ayant fait rire ces courtisans, fâchée de cette
rencontre, elle en rougit de colere, & le Duc
l'ayant appaifée par ses
caresses,lui fit ferment
que ceux qui s'étoient
moqué de satoison n'auroient pas l'honneurd'un
Ordrequ'ildefïgnoitdetablir pour l'amourd'elle. Voila les termes qui
font dans Favin&dans
Paliot, du moins si cela
n'a de lavérité, il est cer-
tain que ce Prince eut
quantité demaîtresses,
puisque de ses amours il
a
laissé huit bâtards &
six bâtardes.
Cet Ordre est un des
plus beaux & des plus
illustrer qui soyent en
Europe, il a
toujours
ere rempli par des Seigneurs de très- grande
distinction.LeDuc Philippe le Bon a
donc été
son infiitureur, & le premier Chef,Charles Duc
de Bourgogne son Fils
en a
été le fecond
,
Sç
comme il mourut sans
posterité masculine
,
n'ayanr laisse qu'une fille
unique, Marie Duchesse de Bourgogne, Comtesse de Flandres, &
Dame de tous les Paysbas
,
ayant hérité des
grands biens du Duc son
pere, elle épousa Maximilien, Archiducd'Autriche,RoidesRomai ns,
& depuis Empereur. Ce
mariage lui apporta le
Comtéde Flandre & la
Souveraineté des Paysbas, &le titre de Chef
& Souverain, Grand
Maître de la Toison
d'Or
5
duquel il fut le
troisiéme grand-Maître.
Il celebra sonpremier
chapitre en la ville de
Bruges en 1478. il ne
laissa qu'un fils, Philippe, Archiduc d'Autriche, qui ayantépousé
Jeanne, Reine & heri-
tiere de Castille, de
Leon & d'Arragon, par
ce mariage il devint
Roy d'Espagne, & étoit
Comte de Flandres, &
Souverain des Pays-bas
par samere, connu fous
le nom de Philippe I.
Roy d'Espagne:la mort
de son pere le rendit le
quatrième Chef, Se
grand-Maître dei'Ordre
de la Toison d'Or, &
en tint son premier chapitre en la ville de Ma-
lines en Flandres en
149ïSon fils Charles I. fut
Roy d'Espagne & Souverain des Pays
-
bas
après sa mort; depuis
fut élft Empereur des
Romains cinquième du
nom:ilfutlecinquiéme
Chef, & grand-Maître
de l'Ordre de la Toison
d'Or, comme Souverain
des Pays-bas. Ses successeurs Roys d'Espagne
ont aussi été Souverains
des Pays-bas; &C en cette
qualité ont été tous
grands Maîtres de la
Toison d'Or, & l'ont
conféré aux autres Princes Souverains, &
grands Seigneurs. Charles V. tint son premier
chapitre de l'Ordre en la
ville deBruxellesen1516.
& en augmenta le nombre jusques àcinquante,
n'ayant d'abord étéque
vingt-quatre lorsdel'institution par le Duc de
Bourgogne Philippe le
Bon. Charles V. ayantfait l'abdication de ses
Etatsà son fils Philippe
II. tint son premier chapitre de l'Ordre de la
Toison d'Or, comme
sixiéme Chef &
grand Maître, en la ville
d'Anvers en 1554. Philippe III. son fils lui ayant
succedé en tous sesEtats
fut le septiéme grand
Maîtrede l'Ordre, puis
étant mort en 1632. son
fils Philippe IV. comme
son successèur, fut
le huitième grand Maître:à samortil laissaà
son fils CharlesII. la
Couronne d'Espagne
,
la Souverainetédes
Pays-bas, & la grande
Maîtrisede l'Ordre, duquel il fut le neuviéme
grand Maître: mais ce
Prince, étant d'une fanté
trés-faible, mourut sans
posterité le I. Novembre 1700. laissant pour
son successeur par son
testament Philippe de
France, Duc d'Anjou,
second fils de Louis
Dauphin de France, &
de Marie- Anne Victoire,Duchesse de Bavière, petit -fils du Roy
Loüis X IV. dit Je
Grand,Roy deFrance&
de Navarre. Cette mort
du Roy CharlesII. a
donné la guerre à toute
l'Europe, à cause, des
prétentions &interêts
detous les Princes: mais
Philippe V. ne laisse pas
d'être reconnu de plusieurs Potentats pour
Roy d'Espagne, & Souverain des Pays-bas; Se
en cette qualitéest le
dixième grand Maître
de l'Ordre de laToison
d'Orainsides10. grands
Maîtres&Chefsdecet
ordre il yen a
deux Ducs
de Bourgogne,dont le
premier étoit l'instituteur, un Empereur &
-
septRoys d'Espagnede
fuite.
La splendeur & la
pureté de cet Ordre par
sa noblesse,&c parl'exactitude que ses grands
Maîtres ont prise à n'y
point recevoir que des
Princes, & des Seigneurs trés-distinguez,
a
été causé que les plus
grands Princes de l'Europe ont tenu à honneur
d'en être ornez: tous les
Empereurs de la Maison
d'Au-
d'Autriche ( depuis leur
alliance avec Marie de
Bourgogne) au nombre
de douze, en ont été re- vêtus; trois Roys de
France, sçavoir François
I. FrançoisII. & Charles IX. l'ont recû. Alfonce V. Roy d'Arragon, Jean II. Roy d'Arragon & de Navarre,
Ferdinand le Catolique
Roy d'Arragon, de Castille & de Leon) &
Ferdinand Roy de Na- -
pies, l'ont eû: troisRoys
d'Angleterre l'ont accepté 5
sçavoir Edouard
IV. Henry VII. &
Henry VIII. Louis Roy
de Hongrie & de Bohême, Emanuel & Jean
III. Rois de Portugal,
Jacques V. Roy d'Ecosse,Chretienne11. Roy
de Danemarck., Sigismond I. SigismondIII.
& Vladislas Sigismond,
Rois de Pologne & de
Suede l'ont aussi eûi ainsi
trente têtes couronnees
des plus grands Princes
de l'Europe, on fait honneur aux Chefs de cet
Ordre de le recevoir de
leurs mains, ou du moins
par leurs Ambassadeurs,
sans compterdes Ducs
de Savoye
,
des Electeurs de Baviere, de Saxe, de Brandebourg, des
grands Ducs de Toscane, & quantitéd'autres
PrincesSouverains de
l'Europe, & les plus
grands Seigneurs tant
de France) des Païs-bas,
d'Espagne
,
d'Allemagne, d'Italie, & de tous
les autres Royaumes:
aussi ceux qui reçoivent
à present cet honneur
doivent le regarder comme un des plus grands
qu'ils puissent recevoir.
Le Colier de cet Ordre est composé de doubles fusils alternez, entre
lesquels est une pierre à
,
fusil étincelante de feu,
lesquels fusils sont attachez par depetitschaînons les uns aux autres,
qui forment un collier
émaillé suivant l'art, au
bas duquel pend par
trois petits-chaînons une
Toison d'Or; ces fusils
font joints ensemble representans comme deux
doublesB9, font lettres
qui signifient Bourgogne, lescailloux qui
sont entre-mêlez marquent les Armes des
anciens Rois de Bourgogne du noble sangde
France(selonFavm )Ces
cailloux qui sont étincelans de feu étoit la devise
du Duc de Bourgogne,
quiavoit pourarme,ante
ferit quàmstammamicet.
Philippe le Bon, Duc
de Bourgogne, institua
son Ordre
en l'honneur
de Dieu, fous la protection de la très -
sainte
Vierge, & choisit pour
Patron saint Aiidxc:il
ordonna qu'aux trois
jours de la solemnité de
sa Feste les Chevaliers
s'habil lerooient de trois
habits differens, le premier jour d'écarlate avec
des orfrais en broderie
d'or, comme le Collier,
pour leur faireconnoître
que le, Ciel ne s'acquiert
que par l'effusion de
sang, & martyre pour
maintenir la foy Catlio,
lique le second jour de
noir pour marquer le
(
deuil des Chevalierstrépassez;&letroisiémejour
de damas blanc, en figne & marque de la
pureré del'ame,que tout
Chevalier doit avoir en
toutes les actions de sa
vie, &dans tous sesdéportemens.
L'Em )
pereur Charles
V.ordonna que les Chevaliers dudit Ordreportassent aux Festessolemnelles & dans la fenuë
deschapitres,la foutanne
de
de toile d'argent, & pardessus le manteau de velours cramoisi rouge, &
le mantelet ou chaperon
de velours violet,&dessus icelui le grand colier
d'or; & aux autres jours
simplement un ruban de
tasetas de foye rouge,avec la Toison d'or,
Plusieurs ont traité de
l'Ordre de la Toison
d'or; & entr'autres André Favin, Avocat au
Parlement de Paris, en
son Theatre d'Honneur
& de Chevalerie, en fait
une ample defeription.
Mais ce qu'ily a
de plus
beau, est un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
fait par Jean-Baptiste
, Maurice, Heraut,&Roi
d'Armes de Sa Majesté
Catholique,intitulé, le
Blason des Armoiries de
tous les Chevaliers de
HOrdre de la Toisond'or,
depuis son institution)
dans lequeltes Statuts
de l'Ordre y
font imprimez en soixante-six articles.; après quoi les armes y
font trcs-bien gravées avec leurs ornemens sans supports, seulement le timbre & les
cimiers. Il feroit à souhaiter que l'on fist la continuation qui est à faire
depuis rimprefliôAêc ce
livre.
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Résumé : Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
L'Ordre de la Toison d'Or a été fondé par Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, à Bruges en Flandres, le 10 janvier 1425, jour de son mariage avec Isabeau de Portugal. Le premier chapitre comptait 24 chevaliers. Plusieurs raisons expliquent sa création, notamment en mémoire de Judas Maccabée, en souvenir des revenus du trafic des laines des Pays-Bas, ou à la suite d'un incident galant impliquant Philippe le Bon. Cet ordre est l'un des plus prestigieux d'Europe, composé de seigneurs de grande distinction. Philippe le Bon en fut le premier grand-maître, suivi par son fils Charles, Duc de Bourgogne. Après la mort de Charles sans héritier mâle, sa fille Marie, Duchesse de Bourgogne, épousa Maximilien d'Autriche, qui devint le troisième grand-maître. Leur fils Philippe, connu sous le nom de Philippe I, Roi d'Espagne, fut le quatrième grand-maître. Les successeurs de Philippe I, tous Rois d'Espagne et Souverains des Pays-Bas, continuèrent à diriger l'Ordre. Charles Quint, cinquième grand-maître, augmenta le nombre de chevaliers à cinquante. Philippe V, Roi d'Espagne, fut le dixième grand-maître. La splendeur et la pureté de cet ordre sont dues à la noblesse de ses membres et à l'exactitude des grands-maîtres à n'y admettre que des princes et des seigneurs distingués. Le collier de l'Ordre est composé de doubles fusils alternés avec des pierres étincelantes, symbolisant les armes des anciens Rois de Bourgogne. Philippe le Bon institua l'Ordre en l'honneur de Dieu, sous la protection de la Vierge, et choisit saint André comme patron. L'Ordre possède des statuts détaillés et des armoiries gravées, décrites dans un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
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131
p. 150-191
MORTS.
Début :
Loüise-Marie-Elisabeth, Princesse d'Angleterre, mourut de la petite verole, [...]
Mots clefs :
Roi, Angleterre, Écosse, Prince, Duc, Fils, Fille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Loiïise-Marie-Elisabeth,
Princessèd'Angleterre,
mourut de la petite verole,
à
saint Germain en Laye,
le 18.Avril1711. âgée de 10.
ans moins deux mois &
quelques jours.
La Maison de Stuart est
originaire & descenduë des
anciens Rois d'Ecosse.Kenneth, troisiéme du nom,
Roy d'Ecosse,épousa une
fille de Guillaume premier,
Duc deNormandie,de la-
quelle il eut deux fils
:
Maleome second , Roy d'Ecossè) qui continua la branche des Rois d'Ecosse jusques- à Alexandre troisiéme en 1186. & Ferquharc,
second fils de Kenneth,
eut pour son appanage le
pays de Lochabet
,
fous le
titre, de Thane. C'est de lui
qu'estdescendue la Maison
de Stuart, dont l'arrierepetit-fils Vvalterfut le premier qui prit le surnom de
Stuart, & fut créé grand
Senechal d'Ecosse en 1086.
& ont conservé cette qua-
lité pendant plusieurs génerations. Jacques Stuart,
grand Senechal d'Ecosse,
fut un des Regens du
Royaume après la mort du
Roy Alexandre troisième
,
qui fut tué en 1 302. en unè bataille
contre les Anglois,
Vvalter Sruarr, troisiéme
du nom, son fils, & aussi
grand Senechal d'Ecosse;
epousa Marie Bruce, fille
du Roy Robert premier. Il
mourut en 1327. De leur mariage il sortit RobertSruarr:)
second du nom, Roy d'Ecosse, qui mourut en 159Ov
& fut pere de Robert troi^.
siéme du nom, qui étoit le
cinquième ayeulde la Reine d'Ecosse Marie Stuart
,
qui épousa en premicres
noces François second Roy
deFrance, & en secondés
noces Henry-Stuart, Duc
d'Albanie,Seigneur d'Arnhùy^ son parent,quià caufc d'elle fut Royd'Ecosse.
Ce Prince fut- si malheur
reux,que ses sujetsconspirerentcontre lui, lesquels
ayant mis des poudres dans
le château d'Edimbourg,
le firent fauter la nuit du
10. Fevrier 1567. La Priru
cesse sa veuve en eut tant dedéplaisir,qu'elle en garda le triste souvenir pen- dant le reste de sa vie, qui
fut partagée de tousles malheurs qui peuventaccabler,
une Princesse, dont la vertu
a
été un modele de patience dans les souffrancès que
luiafait éprouver &fjbuf~:
frir la Reine d'Angleterre
Elisàbeth sa cousine
,
qui l'a
ténue prisonniere pendant
dix-huit ans, où ellea été
traitée contre la dignité
d'une si grande Princesse
,
comme la plus malLeureusedetoutes les femmes?
luy ayant fait finir sa vie par
la main d'un bourreau le 18.
Fevrier 1587. quilui coupa la
têteau château deFondrainga,yç,par unejalousie quela
Reine d'Angleterre sa cousine avoit conçue contr'elle.
Il n'ya qu'à lire ce que le P.
Hilarion de laCoste, Religieux Minime, en a
écrit, &
Florimond de Raymond
dans son traite du Schisme
d'Angletereen a
détaillé les
particularitez tout au long.
Il sortit de son second ma-
riage avec Henry Stuart
Duc d'Albanie, Seigneur
d'Arnlay,à caused'elleRoy
d'Ecossè, un fils
,
qui fut
- Jacques sîxiéme du nom,
- Roy d'Ecossè,qui succeda
au Royaume d'Angleterre àlaReine Elisabeth, Il fut
premier du nom,Royd'Angleterre. C'est lui qui a
commence la branche-des
Stuarts Rois d'Angleterre.;
ainsïil aété le premierqui ir.çré'Ro-y d'Angleterre,
d'Ecosse ôcd'Irlande,ayant
joint en sa personne ces.
trois Royaumes ensemble
tels qu'ils font encore aujourd'hui
: mais il n'a pas
rétabli le bonheur de sa
Maison fous l'abri de ces
trois Couronnes, puisque
ses successeurs y ont vêcu
trés-malheureusement.
Il épousa Anne, fille de
Federic second Roy de Danemark. Illaissa de ce mariage un fils& une fille: le
fils fut Charles premier,
Roy d'Angleterre qui suit;
& la fille a
été Elisabeth
d'Angleterre, femme de
Federic cinq, Comte Palatin du Rhin, Duc de Ba-
viere, Electeur de l'Empire,dont la posterité est tombée dans la maison d'Hanoüer, qui comme Protestante sur choisie pour succeder à la Couronne d'Angleterre.
Charles premier,fils de
Jacques premier, Roy de la
grande Bretagne, ou d'Angleterre ,d'Ecosse & d'Irlande,connuë à presentfous
le titre de Royaume de la
grande Bretagne,succeda
a
son pere en 1625. mais ce
Prince, quoique trés-bon,
fut si fort maltraité de Ces
sujets., qu'ils confpirerenc
contre lui
,
qui lui ayant
suscité des crimes, l'arrêterent en Ecosse, & fous la
conduited'Olivier Cronvel conspirerent sa ruïne,
& ayant été conduit à Londres
,
établirent une Chambre de Justice, Ôc par un
horrible attentat le condamnèrent à mort. Il eut la
tête tranchée en public le
,
neuvième jour de Fevrier
1649.
Ce Prince avoit épousé
en 1625. Henriette-Marie de
France, fille du Roy Henry
quatre & de Marie de Médicis. Il en eut Charlessecond, Roy de
la grande Bretagne,quifuit
Jacques Duc d'Yorc, depuis Roy de la grande Bretagne après son
-
frere, dont
je parlerai ci-apres.
Henriette-Maried'Angleterre
,
femme de Guillaume de NaŒau, Prince
d'Orange, dont je parlerai aussi ci-aprés.
Henriette-Anned'Anglererre,femme de Philippe de France, Duc d'Or.
leans, morre en1670. agee
de
devingt-six ans, qui alaissé
des enfans.
- La mort du Roy Charles premier, époux de Henriette-Marie de France, ôc
pere de tous ces infortunez
enfans, les dérangea tous.
La Reine leur mere se retira en France dés l'an 1644.
cinq ans avant la mort de
son époux. Quantà ses
enfans, ils se trouverent
dispersez & cachez; & aprés plusieurs révolutions,
Charlessecond fut reconnu
& couronné à Londres Iv
trois May 1661. Rov de la
grandeBretagne, & il a
régné jusqu'au 16. Fevrier
1685 qu'il mourut sans posterité de Catherine de Portugal, fille unique de Jean
quatriéme, Roy de Portugal, & de Loüise de Gusman; après la mort duquel
Charles second
,
Jacques
Duc d'Yorc fut reconnu
Roy de la grandeBretagne,
comme je le dirai ci-aprés.
Jacques d'Angleterre,
Duc d'Yorc, d'Albanie,
&c. frere unique du Roy
Charles second,servit en
France,oùilfutLieute-
nant general des armées
navales du Roy. Estant Duc
d'Yorcilépousaen 1660.
Anne Hyde, fille de Milord
Edoüard Hyde, grand
Chancelier d'Angleterre. Il
eut de ce mariage nombre
d'enfans, & entr'autres
deux Princesses, Marie, &
Anne, dont je parlerai aprés
leur pere, & qui ont eu
beaucoup de part aux af-,
faires de leurs temps.
Jacques d'Angleterre,
Duc d'Yorc,épousa en secondes noces en 1673. Marie-Eleonore d'Est, fille de
François Duc de Modene.
Il succeda au Roy Charles
fecond son frere auxRoyaumes d'Angletere, d'Ecosse & d'Irlande, ( autrement
dit de la grande Bretagne)
sous le nom de Jacques second. Il fut couronné le
jour de saint Georges, 23.
Avril1685. mais ce Prince,
auiti malheureux que ses
ancêtres du nom de Stuart,
a
éprouvél'inconstance de
ses peuples, & de son neveu
propre qui s'éleva contre
lui, qui fut le Duc de Montmouth
,
fils naturel du Roy
Charlessecond son frere.
Il a
enfinété obligé de ceder à la force, &dese retirer en France sur la fin de
i688.Wec beaucoup de peines & de dangers, par les
cabales du Prince d'Orange
son neveu & son cendre. LaReine son épouse ie sauva
aussi furtivement avec le
Prince de Galles son fils,
où ils ont été reçus par le
le Roy Louis XIV.tréscourtoisement, qui leur a
donné, pour demeure le
Château de saint Germain
en Laye,où le Roy Jacques
second est mort le 16. Septembre 1701. d'où son corps
a
été apporté à Parissen l'Egti(e des Benedictins Anglois, au fauxbourg saint
Jacques, où sa memoire est
révérée commed'un Prince
bienheureux,
Du mariage du Roy
Charles second & de la Reine Marie
-
Eleonore d'Est
il en est sorti plusieursensans. Il n'en a
survêcu que
deux: Jacques-FrançoisEdouard Prince de Galles,
qui nâquit enAngleterre le
20. Juin 1688.& quifut en-
levé par sa mere
,
qui fuyoit
la persecution
,
assisté du
Comte depuis Duc de Lauzun ;
lequel après lamort
de son pere a
été reconnu
en France Roy dela grande
Bretagne fous le nom de
Jacquestroisiéme.EtLoüise-MarieElisabeth d'Angleterre, dont la mort donne lieu à cet article.
Marie d'Angleterre,
Princessed'Yorc,fille aînée.
de Jacques Duc d'Yorc,
depuis Roy d'Angleterre
& de Anne Hyde sa premiere femme
:
elle épousa.
en 1677. Guillaumede Nar:,
sau Prince d'Orange, son
cousin
-
germain. Les An..
glois firent un traité avec
lui en 1688. & l'attirerent en
Angleterre, pour se soustraire de l'obeissance qu'ils
devoient à leur Roy legitime. Il y arriva avec la flote
Hollandoise
,
& débarqua
à Torbay le
1 5. Novembre
de lamêmeannée, se joignit ,
aux Anglois, qui con-r
spirérent d'enlever le Roy,
qui fut enfin contraint de
ceder à la force, ôç de fc
retirer en France avec la
Reine
Reine son épouse par des
routes différentes
:
ainsi le
gendre & neveudétrôna
son beaupere &
son oncle.
Ce Prince & la Princesse
son épouse furent proclamez Rois d'Angleterre,
d'Ecosse & d'Irlande le 13.
Fevrier 1689. & couronnez
le 21.
Avrilsuivant. La Reine Marie n'a vécudepuis
son couronnement que jusqu'au 2.8. Décembre 1694.
qui est cinq ans, sept mois
& sept jours, quelle mourut
uns
posterité, âgée de
trente-deux ans. Le Prince
son époux régna, ~n!j~
qu'au 19. Mars IJQI., qu'il
mourut à Kensington,&
fut enterré le 16.Avrilà
Veiftminfter. <;
La seconde fille du pre-,.
mier lit du Roy Jacques
second, auparavant
d'Yorc,est Anne d'Angle-,;
terre, Princesse dfYorç, ô$
de sa premiers semmçA
ne Hyde. Elleepousa Ge<^.
ges fil Prince de Dai*enw£*
de Federic troifiéirïef
Roy de Danemarc
,
& de
Sophie-Amélie de kune-,
bourg. ApfÇf la morfc de
Guillaume de Nassau, Prince d'Orange, ôc Roy de I*
grande Bretagne, elle fut
reconnue Reine le 19. Mars,
1702. & proclamée des l'aprésdînée devant le Palais
de [aine James, & aux autres endroits publics: elle
fut couronnée le 4 May
suivant. A l'égard du Prince Georges
son
époux, il
fut déclaré grand Amiral
d'Angleterre, & est mort
depuis sans posterité. La
Reine Anne regne aujourd'hui feule & tranquille en
Angleterre.
Ainsi, par le recit que
je viens de faire on voit
que la Maison deStuart
est une Maison sortiedes
Roisd'Ecosse; qu'elle est
rentrée sur le trône par rextiné\:ion de la brançhc aînéeàlaquelleelle
s'estralliée;qu'ellearégné en Ecosse par plu..,
sieurs générations, puis
a
joint ce Royaume à celui d'Angleterre, par la
mort de la Reine Elisabeth. Or cetteMaison a
regné depuis, mais trésmalheureusement. Ily a
beaucoup de branches de
cette Maison qui, comme Princes de laMaison
de Stuart, portent tous
pour leurs armes d'or à
la face échiquetée de
trois trajets d'argent èc
d'azur.
Henry de Lorraine,
Comte de Brione, Chevalier de l'Ordre du S. Esprit,
fils aîné de Loüis de Lorraine, Comte d'Armagnac,
Scc grand Senechal héréditaire de Bourgogne,Gouverneur pour SaMajesté de
la Province d'Anjou, Pair,
& grand Ecuyer de France,
Chevalier de l'Ordre du S.
Esprit
; & de Catherine de
NeuleyfilledefeuM.le
MaréchalDuc deVilleroy,
mourut à Verseilles le f,
jour d'Avril. Il étoit reçuen
survivance dés le ij. Fevrier
1677. delaCharge de grand
Ecuyer,duGouvernement
du pays d'Anjou: né dans
lamême année &au même
mois que Monseigneurpre-
îftiêtDauphin,le quinze
Nô\tèmbtt' 166ï. Dés sa
ividréieuâcffe ce futun
des Seigneurs des plus attachez auprès de sa personne 3& des plus accomplis. Il s'étoit distingué dans
tous les exercices convenables à un jeune Prince. Il
remporta deux fois de suite
le prix des courses en 1686. Ilavoitépousé le 13. Décembre1689. Mademoiselle
d'E^ktey, fille de Loüis
d'Epinay,Marquis de Bron,
& de feuë Marie-Françoise
du Cousin de S. Denis de
laquelle ila le Prince de
Lambefc^qu'il avoit marie
depuis deux ans àMademoisèlle de Duras, fille de
Jacques
- Henry Duc de
Duras,,
-mort depuis plusieurs années; & de Mademoifeile de la Mark, aujourd'hui Duchesse de Doras, qui a encore Mademoiselle de Duras.
,
Le Comte de Vandeüil
,est mort à la Source, prés
d'Orléans, le cinq du mois
d'Avril, dans sa vingt- fijûéme année. Il étoit filsaî-
né de MessireFrançois Clerembaud, Marquisde Vandeüil
,
& de Marie-Anne de
Rangeüil, fille de M. le
: Marquis deRangeüilMaréchal deCamp, & CatherinedeBeaufort. M.le Marquis deVandeüilavoit commencé à servir en 16 52. Il
Je trouvaà la bataille de S.
Godar en Hongrie,où il
étoit allé chercher occasion
de fè distinguer. Quand la
guerre recommença en
France il revint dans son
pays, s'est trouve à l'affaire
de Senes, à Steinquerque
'à Leuse, où il commandolt
lacavalerie fous M. le Duc
du Maine, & la commanda
en chefquand ce Prince fut
partidel'armée. Le Roy lui
fit l'honneur de lui confier
la personné de Monseigneur, pour lui faire faire
sa premiere campagne à
Philisbourg. 11 a eu l'honneur en dernierlieu de conduire le Roy d'Espagne en
Espagne, avec M.le Maréchal de Noailles.
Il étoit Lieutenant general des armées du Roy,
Lieutenant de sesGardesdu
Corps; en quelle qualité Il
a
commandé la Maison du
Roy pendant cinq ans. Il
étoit Gouverneur de Pecquais
,
dont il demanda la
survivance pour ion filsaîjné ,qui n'avoit que quinze
ans, laquelle grace SaMajesté lui accorda en recompense de seslongs services,
Jk le fit Chevalier de l'Or-
-<ire de S. Louis.
:..
Il avoit e'poufé^MarieAnne de Rangeüil, doiJ:il
avoit eu quatre enfans: 1ainé, qui vient de mourir, ôc
trois autres) quisont actuel-
lemént au service.
M. leComte de Vandeüil
âvoit commencé à servir à
l'âge de quinze ans, en en-
,trant dans les Mousquetaires, au sortir des Pages de la Chambre. Il fut
ensuite Aide de Camp de
M. le Maréchal de Villecray
,
puis Capitaine de cavalerie dans le regimerit de
Bar. A près la bataille de Rajiiilly il acheta le regiment
idc Monseigneur le Dauphin, cavalerie, se trouva
£
la bataille de Turin, où il
se distingua à la tête de son
regiment, depuis à
celle de
Malplaquet, témoignant
dans les actionsles plus perilleusesune intrépiditéaccompagnee d'une grande
prelencedespris.
Il étoit Gouverneur de
Pecquais en Languedoc,
&grand Baillifd'Orléans.
La maison de Vandeüil
tire son nom de la Terre
& Seigneurie de Vandeüil,
située sur la riviered'Oise,
prés S. Quentin, dont les
ancêtres de cette maison
étoient Seigneurs. Le premier de cette maison dont
on ait connossances'appelloit Clerembauld, Chcva,,.-"
lier Seigneur de Vajideiiil,
qui vivait en ito96. ce qui. se
voit dans les auteurs qui
ont é'c'Èit de la premiere
Croisade, & dansl'histoire
de la maison deBechune,.
par André duChêne, liv.
-+.,
page284. & suivantes, où
l'on voit danciens [ceans:
dans lesquels font les rna-,
mes armes queportent aujourd'hui Messieurs deVaivdeüil. La branche aînéede
cette maison finit par Jeaiv;
JQDame de Vandeüil 8(,
autresJcxtçsi Fille de Cletrembauld
,
troisiéme du - -
laquelleépousaMa-
~thieu iç Roye second du
tnoro, Seigneurde la Ferté
en Pontieu ,&lui apporta,
CII docçfttjr'mtrçs biens la
Terrede Vandeüil.
:
Pourplus grande preuve del'ancienneté de cette
unaifoo. il est en remarque
dans l'histoire dela guerre teinte, intitulée la Franciade
'Qricmtdle, au fol. 40. qu'un
Clerembauld de Vandeüil
fut arrêté prisonnier etanç Àh suite de Hugues le
Grand
,
Frere duRoy de
France, par le Lieutenant
de Nicephore Empereur,
sur lequel Alexis Comnenne usurpa l'Empire. Godefroy de Boüillon, Duc de
Lorraine, ayant envoyé des
ambassadeurs pour lesommer de rendre le Prince
Hugues, &les Gentilshommes prisonniers avec lui,
en ayant fait refus, Godefroy de Boüillons'étant
campé avec toute son armée devant Constantinople,obligea l'Empereur de
lui renvoyer le Prince, &
tous
tous lesGentilshommesde
sa Compagnie.
Clerembaudde Vandeüil,
Seigneur & Châtelain de
Vandeüil, prés la Fereen
Picardie,vivoit en l'an 1225.
il n'eut de son mariage que
deux filles, sçavoir Jeanne
& Melisende de Vandeüil.
Il avoit pour frere cadet
Guide Vandeüil, Seigneur
d'Aubigny. Jeanne de Vandeüil épousa Matthieu de
Roye
,
Sieur de Duri, la
Ferté y
saintValery, Diancourt.
Marie de Roye, fille de
Matthieu de Roye, & de
Jeanne de Vandeüil,épousa
Guillaume de Bethune
, Chevalier Seigneur de
Locres. Jean de Bethune
Chevalier, Seigneur de
Vandeüil,&c. épousa Jeanne deCoucy,Vicomtesse de
Meaux. Jeanne dela Bar,
Dame de Vandeüil, Oisy
, Condé, &c. Vicomtesse de
Soissons ôc de Marle,épousa.
Loüis de Luxembourg.
Comte de S. Paul, Ligni,
Roussi- le-Château, ôcc.
Marie,Soissons,&Connétable de France. Pierre de
Luxembourg, Comte de
S Pàul, &c. Sieur de Vandeüil,épousaMarguerite de
Savoye. Marie de Luxembourg
»
fille de Pierre de
Luxembourg, Comte de
S. Paul, & Sieur de Vandeüil, épousaFrançois de
Bourbon, Comte de Vandôme.
Messîre Nicolas le Camus, Chevalier Seigneur
dè la Grange du Milieu,
Bligny,Vvittemberg, &c.
Conseiller -
du Royen tous
ses Conseils
,
premier Pre-
sident de sa Cour des Aydes
à condition de survivance
, Maître des Requêteshonoraire de son Hôtel, mourut de l'opération de la taille
le15. Avril1711. âgé de
ans.
Il étoit fils de M. le premier President de la Cour
des Aydes, qui remplit ce
poste avec tant de dignité
& d'applaudissemensdepuis
plusieurs années. Feu M. le
Lieutenant Civil le Camus,
& M.le Cardinal le Camus
Evêque de Grenoble, étoient freres de M. Jp pre-
- mier President ,qui a eu
deux autres enfans
;
donc
l'un, nommé M.le Camus
de la Grange, est mort Intendant à Pau. Il a encore
une fille, mariée à M. le
Marquis de Flammanville,
Lieutenant general des armées du Roy, ci-devant
Capitaine des Gensdarmes
Bourguignons. La maison
de Camus le Beaulieu tire
son origine du Lionnois, &
est une des plus anciennes
de cetteProvince.
DameMarie-Genevieve
Larcher
,
veuve de Messire
Edoüard Colbert, Chevalier Marquis de Villacerf
& de Pajens, Seigneur de
saint Mesmin, Courlange,
&c. Conseiller du Royen
son Conseil d'Etat, premier.
Maître d'Hôtel de la feuë
Reine, & de Madame la
Duchesse de Bourgogne,
Surintendant & Ordonnateur general des Bâtimens
du Roy, Arts & Manufactures de Sa Majesté, mourut le 17. Avril, âgée de 7O
ans,Madame de Villacerfé-
toit fille au President JLar*
cher: elle a eu plusieurs
freres, dont l'un aété
Maître des Requêtes, &
Intendant en Champagne, & l'autre Chevalier
deMalte. *-
Charles le Nonr.anr,
ancien Secretaire du Roy,
&l'un desFermiers generaux de Sa Majcfté
,
mourut le vingt-huit Mars mil
sept cent douze.
Loiïise-Marie-Elisabeth,
Princessèd'Angleterre,
mourut de la petite verole,
à
saint Germain en Laye,
le 18.Avril1711. âgée de 10.
ans moins deux mois &
quelques jours.
La Maison de Stuart est
originaire & descenduë des
anciens Rois d'Ecosse.Kenneth, troisiéme du nom,
Roy d'Ecosse,épousa une
fille de Guillaume premier,
Duc deNormandie,de la-
quelle il eut deux fils
:
Maleome second , Roy d'Ecossè) qui continua la branche des Rois d'Ecosse jusques- à Alexandre troisiéme en 1186. & Ferquharc,
second fils de Kenneth,
eut pour son appanage le
pays de Lochabet
,
fous le
titre, de Thane. C'est de lui
qu'estdescendue la Maison
de Stuart, dont l'arrierepetit-fils Vvalterfut le premier qui prit le surnom de
Stuart, & fut créé grand
Senechal d'Ecosse en 1086.
& ont conservé cette qua-
lité pendant plusieurs génerations. Jacques Stuart,
grand Senechal d'Ecosse,
fut un des Regens du
Royaume après la mort du
Roy Alexandre troisième
,
qui fut tué en 1 302. en unè bataille
contre les Anglois,
Vvalter Sruarr, troisiéme
du nom, son fils, & aussi
grand Senechal d'Ecosse;
epousa Marie Bruce, fille
du Roy Robert premier. Il
mourut en 1327. De leur mariage il sortit RobertSruarr:)
second du nom, Roy d'Ecosse, qui mourut en 159Ov
& fut pere de Robert troi^.
siéme du nom, qui étoit le
cinquième ayeulde la Reine d'Ecosse Marie Stuart
,
qui épousa en premicres
noces François second Roy
deFrance, & en secondés
noces Henry-Stuart, Duc
d'Albanie,Seigneur d'Arnhùy^ son parent,quià caufc d'elle fut Royd'Ecosse.
Ce Prince fut- si malheur
reux,que ses sujetsconspirerentcontre lui, lesquels
ayant mis des poudres dans
le château d'Edimbourg,
le firent fauter la nuit du
10. Fevrier 1567. La Priru
cesse sa veuve en eut tant dedéplaisir,qu'elle en garda le triste souvenir pen- dant le reste de sa vie, qui
fut partagée de tousles malheurs qui peuventaccabler,
une Princesse, dont la vertu
a
été un modele de patience dans les souffrancès que
luiafait éprouver &fjbuf~:
frir la Reine d'Angleterre
Elisàbeth sa cousine
,
qui l'a
ténue prisonniere pendant
dix-huit ans, où ellea été
traitée contre la dignité
d'une si grande Princesse
,
comme la plus malLeureusedetoutes les femmes?
luy ayant fait finir sa vie par
la main d'un bourreau le 18.
Fevrier 1587. quilui coupa la
têteau château deFondrainga,yç,par unejalousie quela
Reine d'Angleterre sa cousine avoit conçue contr'elle.
Il n'ya qu'à lire ce que le P.
Hilarion de laCoste, Religieux Minime, en a
écrit, &
Florimond de Raymond
dans son traite du Schisme
d'Angletereen a
détaillé les
particularitez tout au long.
Il sortit de son second ma-
riage avec Henry Stuart
Duc d'Albanie, Seigneur
d'Arnlay,à caused'elleRoy
d'Ecossè, un fils
,
qui fut
- Jacques sîxiéme du nom,
- Roy d'Ecossè,qui succeda
au Royaume d'Angleterre àlaReine Elisabeth, Il fut
premier du nom,Royd'Angleterre. C'est lui qui a
commence la branche-des
Stuarts Rois d'Angleterre.;
ainsïil aété le premierqui ir.çré'Ro-y d'Angleterre,
d'Ecosse ôcd'Irlande,ayant
joint en sa personne ces.
trois Royaumes ensemble
tels qu'ils font encore aujourd'hui
: mais il n'a pas
rétabli le bonheur de sa
Maison fous l'abri de ces
trois Couronnes, puisque
ses successeurs y ont vêcu
trés-malheureusement.
Il épousa Anne, fille de
Federic second Roy de Danemark. Illaissa de ce mariage un fils& une fille: le
fils fut Charles premier,
Roy d'Angleterre qui suit;
& la fille a
été Elisabeth
d'Angleterre, femme de
Federic cinq, Comte Palatin du Rhin, Duc de Ba-
viere, Electeur de l'Empire,dont la posterité est tombée dans la maison d'Hanoüer, qui comme Protestante sur choisie pour succeder à la Couronne d'Angleterre.
Charles premier,fils de
Jacques premier, Roy de la
grande Bretagne, ou d'Angleterre ,d'Ecosse & d'Irlande,connuë à presentfous
le titre de Royaume de la
grande Bretagne,succeda
a
son pere en 1625. mais ce
Prince, quoique trés-bon,
fut si fort maltraité de Ces
sujets., qu'ils confpirerenc
contre lui
,
qui lui ayant
suscité des crimes, l'arrêterent en Ecosse, & fous la
conduited'Olivier Cronvel conspirerent sa ruïne,
& ayant été conduit à Londres
,
établirent une Chambre de Justice, Ôc par un
horrible attentat le condamnèrent à mort. Il eut la
tête tranchée en public le
,
neuvième jour de Fevrier
1649.
Ce Prince avoit épousé
en 1625. Henriette-Marie de
France, fille du Roy Henry
quatre & de Marie de Médicis. Il en eut Charlessecond, Roy de
la grande Bretagne,quifuit
Jacques Duc d'Yorc, depuis Roy de la grande Bretagne après son
-
frere, dont
je parlerai ci-apres.
Henriette-Maried'Angleterre
,
femme de Guillaume de NaŒau, Prince
d'Orange, dont je parlerai aussi ci-aprés.
Henriette-Anned'Anglererre,femme de Philippe de France, Duc d'Or.
leans, morre en1670. agee
de
devingt-six ans, qui alaissé
des enfans.
- La mort du Roy Charles premier, époux de Henriette-Marie de France, ôc
pere de tous ces infortunez
enfans, les dérangea tous.
La Reine leur mere se retira en France dés l'an 1644.
cinq ans avant la mort de
son époux. Quantà ses
enfans, ils se trouverent
dispersez & cachez; & aprés plusieurs révolutions,
Charlessecond fut reconnu
& couronné à Londres Iv
trois May 1661. Rov de la
grandeBretagne, & il a
régné jusqu'au 16. Fevrier
1685 qu'il mourut sans posterité de Catherine de Portugal, fille unique de Jean
quatriéme, Roy de Portugal, & de Loüise de Gusman; après la mort duquel
Charles second
,
Jacques
Duc d'Yorc fut reconnu
Roy de la grandeBretagne,
comme je le dirai ci-aprés.
Jacques d'Angleterre,
Duc d'Yorc, d'Albanie,
&c. frere unique du Roy
Charles second,servit en
France,oùilfutLieute-
nant general des armées
navales du Roy. Estant Duc
d'Yorcilépousaen 1660.
Anne Hyde, fille de Milord
Edoüard Hyde, grand
Chancelier d'Angleterre. Il
eut de ce mariage nombre
d'enfans, & entr'autres
deux Princesses, Marie, &
Anne, dont je parlerai aprés
leur pere, & qui ont eu
beaucoup de part aux af-,
faires de leurs temps.
Jacques d'Angleterre,
Duc d'Yorc,épousa en secondes noces en 1673. Marie-Eleonore d'Est, fille de
François Duc de Modene.
Il succeda au Roy Charles
fecond son frere auxRoyaumes d'Angletere, d'Ecosse & d'Irlande, ( autrement
dit de la grande Bretagne)
sous le nom de Jacques second. Il fut couronné le
jour de saint Georges, 23.
Avril1685. mais ce Prince,
auiti malheureux que ses
ancêtres du nom de Stuart,
a
éprouvél'inconstance de
ses peuples, & de son neveu
propre qui s'éleva contre
lui, qui fut le Duc de Montmouth
,
fils naturel du Roy
Charlessecond son frere.
Il a
enfinété obligé de ceder à la force, &dese retirer en France sur la fin de
i688.Wec beaucoup de peines & de dangers, par les
cabales du Prince d'Orange
son neveu & son cendre. LaReine son épouse ie sauva
aussi furtivement avec le
Prince de Galles son fils,
où ils ont été reçus par le
le Roy Louis XIV.tréscourtoisement, qui leur a
donné, pour demeure le
Château de saint Germain
en Laye,où le Roy Jacques
second est mort le 16. Septembre 1701. d'où son corps
a
été apporté à Parissen l'Egti(e des Benedictins Anglois, au fauxbourg saint
Jacques, où sa memoire est
révérée commed'un Prince
bienheureux,
Du mariage du Roy
Charles second & de la Reine Marie
-
Eleonore d'Est
il en est sorti plusieursensans. Il n'en a
survêcu que
deux: Jacques-FrançoisEdouard Prince de Galles,
qui nâquit enAngleterre le
20. Juin 1688.& quifut en-
levé par sa mere
,
qui fuyoit
la persecution
,
assisté du
Comte depuis Duc de Lauzun ;
lequel après lamort
de son pere a
été reconnu
en France Roy dela grande
Bretagne fous le nom de
Jacquestroisiéme.EtLoüise-MarieElisabeth d'Angleterre, dont la mort donne lieu à cet article.
Marie d'Angleterre,
Princessed'Yorc,fille aînée.
de Jacques Duc d'Yorc,
depuis Roy d'Angleterre
& de Anne Hyde sa premiere femme
:
elle épousa.
en 1677. Guillaumede Nar:,
sau Prince d'Orange, son
cousin
-
germain. Les An..
glois firent un traité avec
lui en 1688. & l'attirerent en
Angleterre, pour se soustraire de l'obeissance qu'ils
devoient à leur Roy legitime. Il y arriva avec la flote
Hollandoise
,
& débarqua
à Torbay le
1 5. Novembre
de lamêmeannée, se joignit ,
aux Anglois, qui con-r
spirérent d'enlever le Roy,
qui fut enfin contraint de
ceder à la force, ôç de fc
retirer en France avec la
Reine
Reine son épouse par des
routes différentes
:
ainsi le
gendre & neveudétrôna
son beaupere &
son oncle.
Ce Prince & la Princesse
son épouse furent proclamez Rois d'Angleterre,
d'Ecosse & d'Irlande le 13.
Fevrier 1689. & couronnez
le 21.
Avrilsuivant. La Reine Marie n'a vécudepuis
son couronnement que jusqu'au 2.8. Décembre 1694.
qui est cinq ans, sept mois
& sept jours, quelle mourut
uns
posterité, âgée de
trente-deux ans. Le Prince
son époux régna, ~n!j~
qu'au 19. Mars IJQI., qu'il
mourut à Kensington,&
fut enterré le 16.Avrilà
Veiftminfter. <;
La seconde fille du pre-,.
mier lit du Roy Jacques
second, auparavant
d'Yorc,est Anne d'Angle-,;
terre, Princesse dfYorç, ô$
de sa premiers semmçA
ne Hyde. Elleepousa Ge<^.
ges fil Prince de Dai*enw£*
de Federic troifiéirïef
Roy de Danemarc
,
& de
Sophie-Amélie de kune-,
bourg. ApfÇf la morfc de
Guillaume de Nassau, Prince d'Orange, ôc Roy de I*
grande Bretagne, elle fut
reconnue Reine le 19. Mars,
1702. & proclamée des l'aprésdînée devant le Palais
de [aine James, & aux autres endroits publics: elle
fut couronnée le 4 May
suivant. A l'égard du Prince Georges
son
époux, il
fut déclaré grand Amiral
d'Angleterre, & est mort
depuis sans posterité. La
Reine Anne regne aujourd'hui feule & tranquille en
Angleterre.
Ainsi, par le recit que
je viens de faire on voit
que la Maison deStuart
est une Maison sortiedes
Roisd'Ecosse; qu'elle est
rentrée sur le trône par rextiné\:ion de la brançhc aînéeàlaquelleelle
s'estralliée;qu'ellearégné en Ecosse par plu..,
sieurs générations, puis
a
joint ce Royaume à celui d'Angleterre, par la
mort de la Reine Elisabeth. Or cetteMaison a
regné depuis, mais trésmalheureusement. Ily a
beaucoup de branches de
cette Maison qui, comme Princes de laMaison
de Stuart, portent tous
pour leurs armes d'or à
la face échiquetée de
trois trajets d'argent èc
d'azur.
Henry de Lorraine,
Comte de Brione, Chevalier de l'Ordre du S. Esprit,
fils aîné de Loüis de Lorraine, Comte d'Armagnac,
Scc grand Senechal héréditaire de Bourgogne,Gouverneur pour SaMajesté de
la Province d'Anjou, Pair,
& grand Ecuyer de France,
Chevalier de l'Ordre du S.
Esprit
; & de Catherine de
NeuleyfilledefeuM.le
MaréchalDuc deVilleroy,
mourut à Verseilles le f,
jour d'Avril. Il étoit reçuen
survivance dés le ij. Fevrier
1677. delaCharge de grand
Ecuyer,duGouvernement
du pays d'Anjou: né dans
lamême année &au même
mois que Monseigneurpre-
îftiêtDauphin,le quinze
Nô\tèmbtt' 166ï. Dés sa
ividréieuâcffe ce futun
des Seigneurs des plus attachez auprès de sa personne 3& des plus accomplis. Il s'étoit distingué dans
tous les exercices convenables à un jeune Prince. Il
remporta deux fois de suite
le prix des courses en 1686. Ilavoitépousé le 13. Décembre1689. Mademoiselle
d'E^ktey, fille de Loüis
d'Epinay,Marquis de Bron,
& de feuë Marie-Françoise
du Cousin de S. Denis de
laquelle ila le Prince de
Lambefc^qu'il avoit marie
depuis deux ans àMademoisèlle de Duras, fille de
Jacques
- Henry Duc de
Duras,,
-mort depuis plusieurs années; & de Mademoifeile de la Mark, aujourd'hui Duchesse de Doras, qui a encore Mademoiselle de Duras.
,
Le Comte de Vandeüil
,est mort à la Source, prés
d'Orléans, le cinq du mois
d'Avril, dans sa vingt- fijûéme année. Il étoit filsaî-
né de MessireFrançois Clerembaud, Marquisde Vandeüil
,
& de Marie-Anne de
Rangeüil, fille de M. le
: Marquis deRangeüilMaréchal deCamp, & CatherinedeBeaufort. M.le Marquis deVandeüilavoit commencé à servir en 16 52. Il
Je trouvaà la bataille de S.
Godar en Hongrie,où il
étoit allé chercher occasion
de fè distinguer. Quand la
guerre recommença en
France il revint dans son
pays, s'est trouve à l'affaire
de Senes, à Steinquerque
'à Leuse, où il commandolt
lacavalerie fous M. le Duc
du Maine, & la commanda
en chefquand ce Prince fut
partidel'armée. Le Roy lui
fit l'honneur de lui confier
la personné de Monseigneur, pour lui faire faire
sa premiere campagne à
Philisbourg. 11 a eu l'honneur en dernierlieu de conduire le Roy d'Espagne en
Espagne, avec M.le Maréchal de Noailles.
Il étoit Lieutenant general des armées du Roy,
Lieutenant de sesGardesdu
Corps; en quelle qualité Il
a
commandé la Maison du
Roy pendant cinq ans. Il
étoit Gouverneur de Pecquais
,
dont il demanda la
survivance pour ion filsaîjné ,qui n'avoit que quinze
ans, laquelle grace SaMajesté lui accorda en recompense de seslongs services,
Jk le fit Chevalier de l'Or-
-<ire de S. Louis.
:..
Il avoit e'poufé^MarieAnne de Rangeüil, doiJ:il
avoit eu quatre enfans: 1ainé, qui vient de mourir, ôc
trois autres) quisont actuel-
lemént au service.
M. leComte de Vandeüil
âvoit commencé à servir à
l'âge de quinze ans, en en-
,trant dans les Mousquetaires, au sortir des Pages de la Chambre. Il fut
ensuite Aide de Camp de
M. le Maréchal de Villecray
,
puis Capitaine de cavalerie dans le regimerit de
Bar. A près la bataille de Rajiiilly il acheta le regiment
idc Monseigneur le Dauphin, cavalerie, se trouva
£
la bataille de Turin, où il
se distingua à la tête de son
regiment, depuis à
celle de
Malplaquet, témoignant
dans les actionsles plus perilleusesune intrépiditéaccompagnee d'une grande
prelencedespris.
Il étoit Gouverneur de
Pecquais en Languedoc,
&grand Baillifd'Orléans.
La maison de Vandeüil
tire son nom de la Terre
& Seigneurie de Vandeüil,
située sur la riviered'Oise,
prés S. Quentin, dont les
ancêtres de cette maison
étoient Seigneurs. Le premier de cette maison dont
on ait connossances'appelloit Clerembauld, Chcva,,.-"
lier Seigneur de Vajideiiil,
qui vivait en ito96. ce qui. se
voit dans les auteurs qui
ont é'c'Èit de la premiere
Croisade, & dansl'histoire
de la maison deBechune,.
par André duChêne, liv.
-+.,
page284. & suivantes, où
l'on voit danciens [ceans:
dans lesquels font les rna-,
mes armes queportent aujourd'hui Messieurs deVaivdeüil. La branche aînéede
cette maison finit par Jeaiv;
JQDame de Vandeüil 8(,
autresJcxtçsi Fille de Cletrembauld
,
troisiéme du - -
laquelleépousaMa-
~thieu iç Roye second du
tnoro, Seigneurde la Ferté
en Pontieu ,&lui apporta,
CII docçfttjr'mtrçs biens la
Terrede Vandeüil.
:
Pourplus grande preuve del'ancienneté de cette
unaifoo. il est en remarque
dans l'histoire dela guerre teinte, intitulée la Franciade
'Qricmtdle, au fol. 40. qu'un
Clerembauld de Vandeüil
fut arrêté prisonnier etanç Àh suite de Hugues le
Grand
,
Frere duRoy de
France, par le Lieutenant
de Nicephore Empereur,
sur lequel Alexis Comnenne usurpa l'Empire. Godefroy de Boüillon, Duc de
Lorraine, ayant envoyé des
ambassadeurs pour lesommer de rendre le Prince
Hugues, &les Gentilshommes prisonniers avec lui,
en ayant fait refus, Godefroy de Boüillons'étant
campé avec toute son armée devant Constantinople,obligea l'Empereur de
lui renvoyer le Prince, &
tous
tous lesGentilshommesde
sa Compagnie.
Clerembaudde Vandeüil,
Seigneur & Châtelain de
Vandeüil, prés la Fereen
Picardie,vivoit en l'an 1225.
il n'eut de son mariage que
deux filles, sçavoir Jeanne
& Melisende de Vandeüil.
Il avoit pour frere cadet
Guide Vandeüil, Seigneur
d'Aubigny. Jeanne de Vandeüil épousa Matthieu de
Roye
,
Sieur de Duri, la
Ferté y
saintValery, Diancourt.
Marie de Roye, fille de
Matthieu de Roye, & de
Jeanne de Vandeüil,épousa
Guillaume de Bethune
, Chevalier Seigneur de
Locres. Jean de Bethune
Chevalier, Seigneur de
Vandeüil,&c. épousa Jeanne deCoucy,Vicomtesse de
Meaux. Jeanne dela Bar,
Dame de Vandeüil, Oisy
, Condé, &c. Vicomtesse de
Soissons ôc de Marle,épousa.
Loüis de Luxembourg.
Comte de S. Paul, Ligni,
Roussi- le-Château, ôcc.
Marie,Soissons,&Connétable de France. Pierre de
Luxembourg, Comte de
S Pàul, &c. Sieur de Vandeüil,épousaMarguerite de
Savoye. Marie de Luxembourg
»
fille de Pierre de
Luxembourg, Comte de
S. Paul, & Sieur de Vandeüil, épousaFrançois de
Bourbon, Comte de Vandôme.
Messîre Nicolas le Camus, Chevalier Seigneur
dè la Grange du Milieu,
Bligny,Vvittemberg, &c.
Conseiller -
du Royen tous
ses Conseils
,
premier Pre-
sident de sa Cour des Aydes
à condition de survivance
, Maître des Requêteshonoraire de son Hôtel, mourut de l'opération de la taille
le15. Avril1711. âgé de
ans.
Il étoit fils de M. le premier President de la Cour
des Aydes, qui remplit ce
poste avec tant de dignité
& d'applaudissemensdepuis
plusieurs années. Feu M. le
Lieutenant Civil le Camus,
& M.le Cardinal le Camus
Evêque de Grenoble, étoient freres de M. Jp pre-
- mier President ,qui a eu
deux autres enfans
;
donc
l'un, nommé M.le Camus
de la Grange, est mort Intendant à Pau. Il a encore
une fille, mariée à M. le
Marquis de Flammanville,
Lieutenant general des armées du Roy, ci-devant
Capitaine des Gensdarmes
Bourguignons. La maison
de Camus le Beaulieu tire
son origine du Lionnois, &
est une des plus anciennes
de cetteProvince.
DameMarie-Genevieve
Larcher
,
veuve de Messire
Edoüard Colbert, Chevalier Marquis de Villacerf
& de Pajens, Seigneur de
saint Mesmin, Courlange,
&c. Conseiller du Royen
son Conseil d'Etat, premier.
Maître d'Hôtel de la feuë
Reine, & de Madame la
Duchesse de Bourgogne,
Surintendant & Ordonnateur general des Bâtimens
du Roy, Arts & Manufactures de Sa Majesté, mourut le 17. Avril, âgée de 7O
ans,Madame de Villacerfé-
toit fille au President JLar*
cher: elle a eu plusieurs
freres, dont l'un aété
Maître des Requêtes, &
Intendant en Champagne, & l'autre Chevalier
deMalte. *-
Charles le Nonr.anr,
ancien Secretaire du Roy,
&l'un desFermiers generaux de Sa Majcfté
,
mourut le vingt-huit Mars mil
sept cent douze.
Fermer
Résumé : MORTS.
Le texte relate plusieurs décès et événements historiques liés à la Maison de Stuart, une dynastie originaire des anciens rois d'Écosse. Louise-Marie-Élisabeth, princesse d'Angleterre, est décédée de la petite vérole à Saint-Germain-en-Laye le 18 avril 1711, à l'âge de dix ans. La Maison de Stuart a vu plusieurs de ses membres occuper des positions de pouvoir en Écosse et en Angleterre. Kenneth III, roi d'Écosse, a épousé une fille de Guillaume Ier, duc de Normandie, et leur descendance a continué à régner en Écosse jusqu'à Alexandre III. La branche des Stuart, issue de Ferquharc, a vu Walter Stuart devenir le premier à porter ce nom et être créé grand sénéchal d'Écosse en 1086. Jacques Stuart, grand sénéchal, a été régent du Royaume après la mort d'Alexandre III en 1302. Walter Stuart, troisième du nom, a épousé Marie Bruce, fille du roi Robert Ier. Leur fils, Robert Stuart, a été roi d'Écosse et père de Robert III, qui était l'arrière-grand-père de Marie Stuart. Marie Stuart, reine d'Écosse, a épousé François II de France et Henri Stuart, duc d'Albanie. Elle a été emprisonnée par Élisabeth Ire d'Angleterre et exécutée le 18 février 1587. Jacques VI d'Écosse, fils de Marie Stuart, a succédé à Élisabeth Ire sur le trône d'Angleterre, devenant Jacques Ier. Il a épousé Anne de Danemark et a eu deux enfants : Charles Ier et Élisabeth d'Angleterre. Charles Ier a été exécuté le 9 février 1649 après une conspiration. Son fils, Charles II, a régné jusqu'en 1685. Jacques II, frère de Charles II, a succédé au trône mais a été contraint de s'exiler en France en 1688. Il est mort à Saint-Germain-en-Laye le 16 septembre 1701. Marie d'Angleterre, princesse d'York, a épousé Guillaume d'Orange et a été proclamée reine d'Angleterre en 1689. Elle est décédée sans postérité en 1694. Anne d'Angleterre, sœur de Marie, a épousé Georges de Danemark et a régné seule après la mort de Guillaume d'Orange en 1702. Le texte mentionne également la mort de Henry de Lorraine, comte de Brione, et du comte de Vandeuil, tous deux chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit. La famille de Vandeuil tire son nom de la Terre et Seigneurie de Vandeuil, située sur la rivière d'Oise près de Saint-Quentin. Le premier ancêtre connu, Clerembauld, vivait en 1096 et est mentionné dans des écrits sur la première Croisade. La branche aînée de cette maison s'est éteinte avec Jeanne de Vandeuil, qui épousa Mathieu de Roye. Le comte de Vandeuil a commencé sa carrière militaire à l'âge de quinze ans en entrant dans les Mousquetaires, a servi comme Aide de Camp du Maréchal de Villecray, et a été Capitaine de cavalerie dans le régiment de Bar. Il s'est distingué lors des batailles de Turin et de Malplaquet et était Gouverneur de Pecquais en Languedoc et Grand Baillif d'Orléans.
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132
p. 224-260
POMPE FUNEBRE.
Début :
Samedy 16. Avril on transporta les Corps de Monseigneur le Dauphin [...]
Mots clefs :
Dauphin, Dauphine, Pompe funèbre, Corps, Croix, Mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POMPE FUNEBRE.
POMPE FUNEBRE.
Samedy16. Avril on
rranfporta les Corps de
Monfcigncur le Dauphin
&de Madame laDauphine,
du Chevet dans leChœur
sous la representation dont
nous allons parler, leursentrailles avoient déja été
mises dans le Caveau avant
qu'on l'eut refermé à lamort
du dernier Dauphin.
Le Dimanche
1 7. sur les
quatre heures, on chanta
Vefprcs des morts, ausquelles assista pontificalement
Monseigneur l'Evesque de
Mets, premier Aumonier
du Roy.
Madame la Duchesse du
Lude, Madame la Marquise
de Mailly, & les Dames
d'Atour & du Palais avec
toure la maison de Madame
la Qauphine,
y
assisterent,
ik auxVigilesà trois Noc.
turnes qui se dirent ensuite.
ausquels le premier Aumônier n"affiri pas.
*
Ensuite les Religieuxchanterent les Vêpres du Dimart.,
che, aprèslesquelles, depuis
six heures & demijusques à
huit oti laissa les portes du
Chœurouvertes
pour lepeuple; l'Autel estoit tendu dé
l'ornementnoir, sur lequel
bruloient des cierges autour dela representation,
Ifi roefnic quantité qu'ily
"en avoit eu lorsque les
Corps estoient au Chevet;
ils y
avoient resté dans une
Chapelle ardente qui tenoit tout le derriere de
l'Eglise,depuis le 24 Mars
qu'ils furent aportez à Saint
Denis, jour & nuit deux
Religieux venoient veiller &
prier, prés des Corps, &
on y
chantoit tous les matins une grande Me(Te solemnelle à laquelle tous les
Officiers de la maison assistoient, desGardes du Corps
se relevants pour garder
chacun à leur tour.
A sept heures &-demy
deux Religieux vinrent disposerl'Autel, en oster les
ornemens noirs, puis mirent
des Napes, ensuite on y
mit des cierges sur dix-huit
Chandeliers d'argent avec
la Croix, outre celle d'or
quiestau-dessus, sixauhaut
de la contre-table, six sur le
gradin, & six sur la table.
-
La Façade au-dcdùe &à
coiteconvoie en un grand
dossier ou tapis garni d'une
Croix cantonnée de quatre
grands écussons, les deux
premiers aux -1
Armes de
Monseigneurle Dauphin, &'
ceux d'au dessous aux Armes
de Monseigneur le Dauphin
& de Madame la Dauphine)
ceux
-
cy environnez de
feüilles d'Acante, ce tapis
surmonté d'un Dais dont
les pentes étoientd'orées,'
avec des Houpes à toutesles
quatres, au fond une Croix
avec de pareils écussons;
mais plus petits à proportion. Ce Dais étoit furmonté de quatre grandes
Aigrettes de plumes noires
& blanches.
Au-dessus jufqucs à la
Voute étoit un tapis noir;
auxdeuxcôtez tout-du long
regnoit un corps à la Mosaïque doré,& cette Façade
se terminoit par un quarré
long de, la mesme hauceui;
qui écoit formé d'un tapis
noir avec quatre bandes
herminées, suivant sa hauteur & sa longeur, dans lequel s'élevait une Piramide doréeaussi à la Mosaïque &ornée depuis le bas
jusqu'au haut des deux côtez de Ciergos & de Girandolcs
; une magnifique
>
corniche regnoit tout autour duChœur,au dessusde
six Arcades de chaque côté
& des deux Arcades au
clet:
sus du Jubé, qui par devant
en face du Mausoléeétoient
traversées par un balustre.
Au dessus de cette corniche
regnoit une pleinte avec des
moulures dorées sur du ve- lours noit & semées de fleurs
<ic lis.) larmes, Dauphins &
Croix, les Dauphins & les
fleursde-lis d'or, les larmes
& les Croix d'argent , ce qui
estoit mêlél'un dansl'autre *"
en quinconge.De chaque arcade partoient alternativement des rideaux fleurs delifez d'oren dessus,herminez
en dessous; dans la premiere
Arcade de chaquecosté en
retour de la Façade de
l'Autel
,
les rideaux étoient
surmontez d'un grand èeuf
son des Armes; simples de
Monseigneur leDauphin,
au1milieu des, deux rideaux ( 1
renoüez par les costez
contre les pilastres) au- desfous de l'ecuuon partoit
une chute de-mesme étoile
que les rideaux,
au
milieu
del'Arcade paroissoit une -
Médaille qui renfermoit,
uneVertu quisapliquoit,
aux qualitez de Monseigneur le Dauphin, au bas
de l'Arcade estoit une espece de terrasse qui estoie
garnie de bobéchesdorées
pour tenir des bougies sur
de petites consoles renverfées. Cette terrasse prenoit des deux extremitez
de l'arcade & s'élevoit par
le milieu, & par gradation
de chaque costé. La seconde
arcade de chaque costé étoit
aussi garnie de idéaux faille
fiiK l'effet d'un Pavillon,
donc les rideaux estoient
retroussez en festons. Et
fous etc Pavillon au milieu
de l'arcade étoit un Ecusson double des Armes do
Monseigneurle Dauphin &
de Madame la Dauphine,
éclairé de c
haque cosse d'une
girandole & de plusieurs
bougies, au-dessus & au bas
de l'Arcade en dedans estoit
un corps qui prenoir dans
la largeur de ladite arcade,
& s'élevoit par le milieu, representant des Médailles
tfHiefogkÉKjue* futs les
V K!
vertus du Prince & de 11
Princesse, & sur l'épaisseur
étoit des bougies allumées
qui suivoient la forme de
ce corps, tout autour entre
chaque arcade estoient des
pilastres marbrez, avec
chacun trois girandoles
,
celle du milieu soutenuë par
un pied d'éstal.
Toutes ces arcades étoient
autant d'Amphiteatres où
estoient placées les personnes dedistinction.Au-dessous de ces arcades regnoit
une autre pleinte tout autour du Chœur de velours
semé, comme j'ay dit, de
fleurs- de-lis d'or, croix
d'argent, Dauphins d'or,
larmes d'argent.
A cette pleinte d'en bas
pendoit une pente d'hermine plissée d'espace en espace
,
& sur la largeur de
chaque ply une Medaille.
Tour, hors cette décoration
estoit tendu de noir jusques
à la Voute.
Le Mausoléeestoit grand.
magnifique; mais sans confusion, c'estoit quatre
Courbes en consoles surun
pied d'estaL Ces consoles
soûtenoient une corniche
,
sur laquelle estoit une calotte, d'où partoient des
pentes avec leurs houpes.
Au dessus de la calotte
estoit un quarré surmonté
d'une Couronne, environnée de girandoles.
Des Voûtesparroit un
grand Dais avec ses rideaux;
le tout or & blanc, excepté
la calotte quiestoit noire, Se
sur laquelle étoient des Trophées
-
d'Armes. Chaque
grande Courbe estoitornée
à trois endroits de trois urJies jSe tout le long re-
gnoient des ciergesqui ùu
soient l'effet des feuilles d'Achanthes.
Sur une Estrade de cinq
gradins estok une forme de
tombeau rout doré, Coûtc.,
nu de griffes de Lyon. Sur
ce massifestoient lejs Cerceuik de Monfeigncur le
Dauphin & de Madame la
Dauphine, donc on a
parlé
ailleurs.
, Sur ces deux Cerecüils
estoie le Poësle de la Couronne de drap d'or hermine
par le bas. A la teste estoit
une Couronne sur un C&*
reau
,
le Cordon bleu sur
celuy de. Monseigneur le
Dauphin, & aux pieds par
dessus le drap d'or estoit un
Manteau Royal de velours
violet semé de fleurs delis
d'or. La Chaire de l'Oraison Funebre estoit au bout
des hautes chaises à gauche en entrant par la prio*
cipale Porte;l'entrée & la
Nefétaient tenduës jusques
aux fenestres avec dtua
rangées de petits écussons &
chiffres, ces deux rangées
separées des grands écusons
aux Armes de Monseigneur
& de Madame la Dauphine
auprèsdesquels étoient des
plaques dorées.
- A dix heures &demy
Monseigneur ,
le Duc de
Berry arriva avec Madame la Duchesse de Berry.
,
Le Parlement, toutes les
Cours Souveraines étant
assemblées, les Evcesques qui
étoient à la teste du Clergé,
étoient Monsieur l'Evesque
de Condon l'ancien, l'ancien Evesque de Tulles, l'Evesque deSenlis, l'Evesque
de Lombés,assemblez au son
des clochettes des Crieurs.
Mon,..
Monseigneur le Duc de
Berry, Madame la Duchesse
de Berry, Monseigneur le
Duc d'Orléans qui arriva
peu -
aprés. Madamela Duchesse d'Orleans, Monsieur
le Comte de Charolois, se
rendirent à l'Eglise sur les
onze heures & demie; on
commença le Requiem en Plein-chant les Instrumens
faisant le contrepoint.
Sur les onze heures Mr
l'Evesque de Mers premier
Aumônier Célébrant accompagné de Mrs les Evesqucs d'Auxerre, de Saine
O/ner,deSées,,deX«M#tçst !
deux en D4nwjque$$5
deux en Chapes,cescinq
Prelats precedezduMaistre
des Ceremonies, du, Royj
d'Armes& desHcçauts,
Turiferaire,desAcolithes,
des Religieux Induits, de*
Religieux.Di^çre 84, Soudiacre, quichanterentselon
leur fonction l'Epicre&, l'Evangile, vinrent, à. l;AAçç\
pendanc, l'Intr.Qïç cJ?&o'té
par la musique placée aiu( Jubé,rEvefquç Célébrant
aprésavoirfini à l'AqffiL*
lirçtix>«& IfcKyjîtfç r-in-)
gca^ avec les quatre Evêques
assistans du costé proche ta
petit AuicldcComtiautîiôiv
vis- à-vis la Clorgé,d'où ili
chanta l'CDrailgD &lueYW->
vangile, & ne montaà
l'Autel que pour la confa-.j
cration.
¡
Pendant l'Introït, Monsieurl'Evesque de Mets4
premier Aumônier accompagné de Monseigneur l'Evesqued'Auxerre, de Mbn-J
seigneur de Saint OrtK:r/
de Monseigneur de Sées &
de Monseigneur cfe Xaintes,
précedez des Religieux
Diacre & Soudiacre, des
Induits, des Turiferaircs,
des Acolithes, de la Croix,
les Acolithes ayant poséles
chandeliers, Monsieur l'Evesque de Mets Célébrant,
chanta l'Oraison de sa place
devant le petit Autel, auquelles Religieux communioienc fous les deux
Especes où on avoit rangé
cinq fauteuils pour l'Evêquc
Célébrant & les Officiants.
en Chapes. Le Religieux
Sou-diacre chanta l'Epitre.
Le Graduel étant chanté
par les Religieux en Chape,
le Chantre ayant son bâton
Cantoral garni d'un Crêpe,
fut suivi du Dies iræ dies illay
en Musique.
:
Le Religieux Diacre après
avoir reccu la Benediction
de Monseigneur l'Evesque,
de Mets, chanta l'Evangile,
& l'Offertoire chanté par
la Musique, en plainchanc
les violons faisans le contrepoids Le Roy d'Armes vint
faire les reverences, & en
fuite s'étant rangé le Roy
d'Armes presenta la represensation de LOUIS XIII.
il attendit queMonsieur de
DÏCUX eut fait sesrevercnces, ôd orfilut Monsieur
^cXXucdc Bcny eutfait les
siennes & futvenuà l'Offrande, les Evesquesrangez
toutcinqîlefiiont au milieu
du Sanctuaire, la face vers
Jafleinblîée, Mr le Duc de
Iktry en manteau &chapetenant ro,Mrdelamain, Sainre&.Maure saqueuë lujr
portée par Mrs de Sainrc
.Agnan,dcroyc&,Bctune,
v
IX Heraut d'Armesdonna le Cierge d'Offrande à
Mr le Marquis de Dreux
qui le donna à Mrde Berry,
Mrde Mets l'ayant receu
tfefetiama^rés'l'Offrande5
Mt Dtfgran^cs fitfcstcvcsen'ees,câpres unautreHtfâ'ût d'Af> & Madame
la Duchesse de Berry,Voit
faireles siennes aprés lestjucltes .:cette Princesse vint àl'Offrandeen grande
Mante, Mrs dt Roucy &
Birotv, pcfrtotem'(a quctre)
& Mrde Coëtenfau luy
ttofmoit la main
,
irn
grandvoile qui couvroit
fan visage,qu'elle
ne levast
'<Ji3Clorfqt^dlc' fut arrivée
vers le Célébrant; elle se
mità genoux sur un Careau
& ayant receu le Cierge
d'Offrande duMaistre des
Ceremonies & donnné à
l'Evesque, leva son voile
&s'en alla à sa place.
Monsieur le Duc d'Orleans fie la même ceremo- nie, la queuë portée par M*4-
d'Ecampes & Plavaux, &
Mr Darmencieres tenant la
main. Madame la Duchesse
suivoit. Mr Dusot tenoit sa
main, && M" de Montipaut
sa queuë; Mademoisellede Bourbon, Monsieur le Comte de Charol-
lois,firent les mêmes cercmonies, leur queuë portée
selon leur rang par leurs
Officiers.
1
Toutes ces reverences
faites
,
Mr l'Evêque d'Alec
monta en Chaire & commença son Ocaison, Fune.
bre.
L'Oraison Funebre finie,
Mr l'Evêquede Mets continua le grande Messe, il
estoitdeux heures & demie,
leDiscours avoit duré cinq
quarts d'heure; au Sanctus
douze Religieux en Tuniques vinrent à l'Autel avec
chacunun grandflambeau
depoing. La Messe fut achevée, aprèslaquelle se firent
les encensemens & lesaspersions. Ensuiteles Evêques
s'approcheront tdta Caveau,
on montaensuite sur TEftrade &Ccrciieils pour
ôter les Couronnes
,
les
Crospes, fc Cordon hlfcu,
&les Carreaux sur lesquels
lesCouronnesestoient posées, ensuitele Manteau
Royal. Le Drapd'or en
estantôté paroissoit encore
un Podte noir avecune
Croix de iaioirc d'argent.
CesCercüeils furent ôcez
de defltjs cette forme de
Tombeau par douze Gardes du Corps qui monterentsurl'Esttrade & apporrerent les Cercueilsprésdu
Caveau. Mr l'Evêquc: de
Mers chantaaprès le Kyrie
[llxïfon,PateT rJoftcr, puis
j'Oratfon;H encensa enco-
.Ie-&'jctta,de l'Eau benite.
Après cela il mit sur l'un &
sur1l'autre Cercüeil de la
1erne^u'on avoit tenuprés
sur une paële, puis ayantentonnéEgosum, lesReligieux
commencerent leBenedictus,
qui estant chanté les Evêves s'assurent au même endroit. Les Corps du Prince
& de la Princesseestant descendus, le Roy d'Armes dit
tout haut: Heraultss'Armes,
.'Vtne'{faire DOS Charges, lesquels s'estant approchez
comme luy de l'entrée du
Caveau, fie à haute voir
l'appel des principaux Officiers de Monseigneur le
Dauphin & de ceux de Madame la Dauphine,encet
ordre:
Mr le Marquis de Maillebois, Maistre de la Garde-
robe du Roy
,
apportez le
Manteau à la Royale de
Monseigneur le Dauphin.
Mr le Duc deBeauvilier,
Premier Gentilhomme de la
Chambre de Monseigneur
le Dauphin, apportez sa
Couronne.
Mr le Marquis de Villa-
-
cerf, Premier Maistre d'Hôtel; & vous, Messieurs les
Maistres d'Hôtel de Madame la Dauphine, apportez
vos Bâtons.
Mr le Marquis de Villacerf avança le premier avec
son Bâtor garni d'un crespe,
suividuMaistred'Hôtelordinaire
,
& des autres Ma!*
tresd'Hôtel. Ces Officiels
apportent leurs Bâtons &
les laissent entre les mains
d'un Herault d'Armes à
l'entrée du Caveau.
Le Roy d'Armes continuë. :-
Mt laMànq^isd:Qc,. qoi.
faites 1& fonction de Rre?-
mier Ecuyer dfc MadaroieIlvi
Dauphine
,
appoiiEcjs foflr;
ManteauàlaRoyale;
MrleMarcehaldeTessé,
qui faites la fonction de•
Chevalier difetoweur de
Madame la Dauphile,apportez la Couronne.
Mr le Maréchal de Ttfre,,
ayantdéposélaCouronne,
comme avoient fait les autres Officiers, les marques
de leurs Charges, dit aussi
àhaute voix:
Madame la Dauphineest
morte, Messieurs les OB;
ciers
,
vous pouvez vouç
pourvoir,nous n'avonsplus
d'Offices.
Apresquoy leRoy d'Antpes^répéta deux fois, Très*
Hauc,,T?esPtjtf!anc& Ex-
«lientBrmce>Monf:c%ignoui
Louis Dauphin ; & TresHaute, Tres- Puissante &
Verrueuse Princesse, MarieAdelaïde de Savoye, font
morts. Priez Dieu pour leurs
Ames.
Les Evêques se leverent
& allerent à la Sacristie,&
une partie du monde elbnc
sorti duChœur, Monseigneur le Duc de Berry,
Monsieur le Duc d'Orléans,
Monsieur le ComtédeCha-.
rollois, precedez des quatre
Heraults d'Armes & du Roy
d'Armes àleur teste,sortirent par la grande portedu
Chœur, & passerent par la
partie duCloistre opposée à
l'ancien Dortoir, &allerent
dans leur Appartement
,
dont l'Escalier, les Chambres
,
& le Corridor estoient
tendus sans Ecussons. Madame la Duchesse deBerry,
Madame la Duchesse,&Mademoiselle de Bourbon, se
retiterent dans leur Appartement tendu de meme,
prés la porte del'Abbaye.
Les Corps du Dauphin
& de la Dauphine, furent
rangez dans le Caveau fut
un berceau de (cr) à hauteur
d'appui, oncrc feu Manpiiigneur & le derniermort
le 8 Mars 1712. & son
aîné le Oiac de Bretagne, à
la fmue d'HenryIV, de
MâTîede Medicis fia femme,
d'Anne d'Autriche, Reine
de France,femme de Louis
XIII. de Marie-Therefc,
Reine de France, femme
de Louis. XIV. deMadame
laDauphinemorte en :1.'9 o.
&de Monseigneur.
,
A gauche ce sont les
Corps des freres & Cœurs 82
enfants de Henry 1111 de
Louis XIII) & de Louis
XIV: LoursXIII.enest
"éloigne parce qu'il est au
bas du degré en ertrant,
fous la Voute sur laquelle
partit Isa representationqui
repond tsts dtiïOî's»
LeJeudy 21. dumesme
^hbis,l'Aanniverfattc de
Monseigneur sesit avec h
mesme apareil, tout 11
mbnt luminaire renouvelé,
à la reservequ'on avoitosté
les armes deMadame la
Dâûjpfaitic, & les feuler
tlmts duDauphin resterent,
l'onChaire. avoie aussi, ôsté la
La décoration de la
Pompe Funebre, est de Mr
Berrin
Samedy16. Avril on
rranfporta les Corps de
Monfcigncur le Dauphin
&de Madame laDauphine,
du Chevet dans leChœur
sous la representation dont
nous allons parler, leursentrailles avoient déja été
mises dans le Caveau avant
qu'on l'eut refermé à lamort
du dernier Dauphin.
Le Dimanche
1 7. sur les
quatre heures, on chanta
Vefprcs des morts, ausquelles assista pontificalement
Monseigneur l'Evesque de
Mets, premier Aumonier
du Roy.
Madame la Duchesse du
Lude, Madame la Marquise
de Mailly, & les Dames
d'Atour & du Palais avec
toure la maison de Madame
la Qauphine,
y
assisterent,
ik auxVigilesà trois Noc.
turnes qui se dirent ensuite.
ausquels le premier Aumônier n"affiri pas.
*
Ensuite les Religieuxchanterent les Vêpres du Dimart.,
che, aprèslesquelles, depuis
six heures & demijusques à
huit oti laissa les portes du
Chœurouvertes
pour lepeuple; l'Autel estoit tendu dé
l'ornementnoir, sur lequel
bruloient des cierges autour dela representation,
Ifi roefnic quantité qu'ily
"en avoit eu lorsque les
Corps estoient au Chevet;
ils y
avoient resté dans une
Chapelle ardente qui tenoit tout le derriere de
l'Eglise,depuis le 24 Mars
qu'ils furent aportez à Saint
Denis, jour & nuit deux
Religieux venoient veiller &
prier, prés des Corps, &
on y
chantoit tous les matins une grande Me(Te solemnelle à laquelle tous les
Officiers de la maison assistoient, desGardes du Corps
se relevants pour garder
chacun à leur tour.
A sept heures &-demy
deux Religieux vinrent disposerl'Autel, en oster les
ornemens noirs, puis mirent
des Napes, ensuite on y
mit des cierges sur dix-huit
Chandeliers d'argent avec
la Croix, outre celle d'or
quiestau-dessus, sixauhaut
de la contre-table, six sur le
gradin, & six sur la table.
-
La Façade au-dcdùe &à
coiteconvoie en un grand
dossier ou tapis garni d'une
Croix cantonnée de quatre
grands écussons, les deux
premiers aux -1
Armes de
Monseigneurle Dauphin, &'
ceux d'au dessous aux Armes
de Monseigneur le Dauphin
& de Madame la Dauphine)
ceux
-
cy environnez de
feüilles d'Acante, ce tapis
surmonté d'un Dais dont
les pentes étoientd'orées,'
avec des Houpes à toutesles
quatres, au fond une Croix
avec de pareils écussons;
mais plus petits à proportion. Ce Dais étoit furmonté de quatre grandes
Aigrettes de plumes noires
& blanches.
Au-dessus jufqucs à la
Voute étoit un tapis noir;
auxdeuxcôtez tout-du long
regnoit un corps à la Mosaïque doré,& cette Façade
se terminoit par un quarré
long de, la mesme hauceui;
qui écoit formé d'un tapis
noir avec quatre bandes
herminées, suivant sa hauteur & sa longeur, dans lequel s'élevait une Piramide doréeaussi à la Mosaïque &ornée depuis le bas
jusqu'au haut des deux côtez de Ciergos & de Girandolcs
; une magnifique
>
corniche regnoit tout autour duChœur,au dessusde
six Arcades de chaque côté
& des deux Arcades au
clet:
sus du Jubé, qui par devant
en face du Mausoléeétoient
traversées par un balustre.
Au dessus de cette corniche
regnoit une pleinte avec des
moulures dorées sur du ve- lours noit & semées de fleurs
<ic lis.) larmes, Dauphins &
Croix, les Dauphins & les
fleursde-lis d'or, les larmes
& les Croix d'argent , ce qui
estoit mêlél'un dansl'autre *"
en quinconge.De chaque arcade partoient alternativement des rideaux fleurs delifez d'oren dessus,herminez
en dessous; dans la premiere
Arcade de chaquecosté en
retour de la Façade de
l'Autel
,
les rideaux étoient
surmontez d'un grand èeuf
son des Armes; simples de
Monseigneur leDauphin,
au1milieu des, deux rideaux ( 1
renoüez par les costez
contre les pilastres) au- desfous de l'ecuuon partoit
une chute de-mesme étoile
que les rideaux,
au
milieu
del'Arcade paroissoit une -
Médaille qui renfermoit,
uneVertu quisapliquoit,
aux qualitez de Monseigneur le Dauphin, au bas
de l'Arcade estoit une espece de terrasse qui estoie
garnie de bobéchesdorées
pour tenir des bougies sur
de petites consoles renverfées. Cette terrasse prenoit des deux extremitez
de l'arcade & s'élevoit par
le milieu, & par gradation
de chaque costé. La seconde
arcade de chaque costé étoit
aussi garnie de idéaux faille
fiiK l'effet d'un Pavillon,
donc les rideaux estoient
retroussez en festons. Et
fous etc Pavillon au milieu
de l'arcade étoit un Ecusson double des Armes do
Monseigneurle Dauphin &
de Madame la Dauphine,
éclairé de c
haque cosse d'une
girandole & de plusieurs
bougies, au-dessus & au bas
de l'Arcade en dedans estoit
un corps qui prenoir dans
la largeur de ladite arcade,
& s'élevoit par le milieu, representant des Médailles
tfHiefogkÉKjue* futs les
V K!
vertus du Prince & de 11
Princesse, & sur l'épaisseur
étoit des bougies allumées
qui suivoient la forme de
ce corps, tout autour entre
chaque arcade estoient des
pilastres marbrez, avec
chacun trois girandoles
,
celle du milieu soutenuë par
un pied d'éstal.
Toutes ces arcades étoient
autant d'Amphiteatres où
estoient placées les personnes dedistinction.Au-dessous de ces arcades regnoit
une autre pleinte tout autour du Chœur de velours
semé, comme j'ay dit, de
fleurs- de-lis d'or, croix
d'argent, Dauphins d'or,
larmes d'argent.
A cette pleinte d'en bas
pendoit une pente d'hermine plissée d'espace en espace
,
& sur la largeur de
chaque ply une Medaille.
Tour, hors cette décoration
estoit tendu de noir jusques
à la Voute.
Le Mausoléeestoit grand.
magnifique; mais sans confusion, c'estoit quatre
Courbes en consoles surun
pied d'estaL Ces consoles
soûtenoient une corniche
,
sur laquelle estoit une calotte, d'où partoient des
pentes avec leurs houpes.
Au dessus de la calotte
estoit un quarré surmonté
d'une Couronne, environnée de girandoles.
Des Voûtesparroit un
grand Dais avec ses rideaux;
le tout or & blanc, excepté
la calotte quiestoit noire, Se
sur laquelle étoient des Trophées
-
d'Armes. Chaque
grande Courbe estoitornée
à trois endroits de trois urJies jSe tout le long re-
gnoient des ciergesqui ùu
soient l'effet des feuilles d'Achanthes.
Sur une Estrade de cinq
gradins estok une forme de
tombeau rout doré, Coûtc.,
nu de griffes de Lyon. Sur
ce massifestoient lejs Cerceuik de Monfeigncur le
Dauphin & de Madame la
Dauphine, donc on a
parlé
ailleurs.
, Sur ces deux Cerecüils
estoie le Poësle de la Couronne de drap d'or hermine
par le bas. A la teste estoit
une Couronne sur un C&*
reau
,
le Cordon bleu sur
celuy de. Monseigneur le
Dauphin, & aux pieds par
dessus le drap d'or estoit un
Manteau Royal de velours
violet semé de fleurs delis
d'or. La Chaire de l'Oraison Funebre estoit au bout
des hautes chaises à gauche en entrant par la prio*
cipale Porte;l'entrée & la
Nefétaient tenduës jusques
aux fenestres avec dtua
rangées de petits écussons &
chiffres, ces deux rangées
separées des grands écusons
aux Armes de Monseigneur
& de Madame la Dauphine
auprèsdesquels étoient des
plaques dorées.
- A dix heures &demy
Monseigneur ,
le Duc de
Berry arriva avec Madame la Duchesse de Berry.
,
Le Parlement, toutes les
Cours Souveraines étant
assemblées, les Evcesques qui
étoient à la teste du Clergé,
étoient Monsieur l'Evesque
de Condon l'ancien, l'ancien Evesque de Tulles, l'Evesque deSenlis, l'Evesque
de Lombés,assemblez au son
des clochettes des Crieurs.
Mon,..
Monseigneur le Duc de
Berry, Madame la Duchesse
de Berry, Monseigneur le
Duc d'Orléans qui arriva
peu -
aprés. Madamela Duchesse d'Orleans, Monsieur
le Comte de Charolois, se
rendirent à l'Eglise sur les
onze heures & demie; on
commença le Requiem en Plein-chant les Instrumens
faisant le contrepoint.
Sur les onze heures Mr
l'Evesque de Mers premier
Aumônier Célébrant accompagné de Mrs les Evesqucs d'Auxerre, de Saine
O/ner,deSées,,deX«M#tçst !
deux en D4nwjque$$5
deux en Chapes,cescinq
Prelats precedezduMaistre
des Ceremonies, du, Royj
d'Armes& desHcçauts,
Turiferaire,desAcolithes,
des Religieux Induits, de*
Religieux.Di^çre 84, Soudiacre, quichanterentselon
leur fonction l'Epicre&, l'Evangile, vinrent, à. l;AAçç\
pendanc, l'Intr.Qïç cJ?&o'té
par la musique placée aiu( Jubé,rEvefquç Célébrant
aprésavoirfini à l'AqffiL*
lirçtix>«& IfcKyjîtfç r-in-)
gca^ avec les quatre Evêques
assistans du costé proche ta
petit AuicldcComtiautîiôiv
vis- à-vis la Clorgé,d'où ili
chanta l'CDrailgD &lueYW->
vangile, & ne montaà
l'Autel que pour la confa-.j
cration.
¡
Pendant l'Introït, Monsieurl'Evesque de Mets4
premier Aumônier accompagné de Monseigneur l'Evesqued'Auxerre, de Mbn-J
seigneur de Saint OrtK:r/
de Monseigneur de Sées &
de Monseigneur cfe Xaintes,
précedez des Religieux
Diacre & Soudiacre, des
Induits, des Turiferaircs,
des Acolithes, de la Croix,
les Acolithes ayant poséles
chandeliers, Monsieur l'Evesque de Mets Célébrant,
chanta l'Oraison de sa place
devant le petit Autel, auquelles Religieux communioienc fous les deux
Especes où on avoit rangé
cinq fauteuils pour l'Evêquc
Célébrant & les Officiants.
en Chapes. Le Religieux
Sou-diacre chanta l'Epitre.
Le Graduel étant chanté
par les Religieux en Chape,
le Chantre ayant son bâton
Cantoral garni d'un Crêpe,
fut suivi du Dies iræ dies illay
en Musique.
:
Le Religieux Diacre après
avoir reccu la Benediction
de Monseigneur l'Evesque,
de Mets, chanta l'Evangile,
& l'Offertoire chanté par
la Musique, en plainchanc
les violons faisans le contrepoids Le Roy d'Armes vint
faire les reverences, & en
fuite s'étant rangé le Roy
d'Armes presenta la represensation de LOUIS XIII.
il attendit queMonsieur de
DÏCUX eut fait sesrevercnces, ôd orfilut Monsieur
^cXXucdc Bcny eutfait les
siennes & futvenuà l'Offrande, les Evesquesrangez
toutcinqîlefiiont au milieu
du Sanctuaire, la face vers
Jafleinblîée, Mr le Duc de
Iktry en manteau &chapetenant ro,Mrdelamain, Sainre&.Maure saqueuë lujr
portée par Mrs de Sainrc
.Agnan,dcroyc&,Bctune,
v
IX Heraut d'Armesdonna le Cierge d'Offrande à
Mr le Marquis de Dreux
qui le donna à Mrde Berry,
Mrde Mets l'ayant receu
tfefetiama^rés'l'Offrande5
Mt Dtfgran^cs fitfcstcvcsen'ees,câpres unautreHtfâ'ût d'Af> & Madame
la Duchesse de Berry,Voit
faireles siennes aprés lestjucltes .:cette Princesse vint àl'Offrandeen grande
Mante, Mrs dt Roucy &
Birotv, pcfrtotem'(a quctre)
& Mrde Coëtenfau luy
ttofmoit la main
,
irn
grandvoile qui couvroit
fan visage,qu'elle
ne levast
'<Ji3Clorfqt^dlc' fut arrivée
vers le Célébrant; elle se
mità genoux sur un Careau
& ayant receu le Cierge
d'Offrande duMaistre des
Ceremonies & donnné à
l'Evesque, leva son voile
&s'en alla à sa place.
Monsieur le Duc d'Orleans fie la même ceremo- nie, la queuë portée par M*4-
d'Ecampes & Plavaux, &
Mr Darmencieres tenant la
main. Madame la Duchesse
suivoit. Mr Dusot tenoit sa
main, && M" de Montipaut
sa queuë; Mademoisellede Bourbon, Monsieur le Comte de Charol-
lois,firent les mêmes cercmonies, leur queuë portée
selon leur rang par leurs
Officiers.
1
Toutes ces reverences
faites
,
Mr l'Evêque d'Alec
monta en Chaire & commença son Ocaison, Fune.
bre.
L'Oraison Funebre finie,
Mr l'Evêquede Mets continua le grande Messe, il
estoitdeux heures & demie,
leDiscours avoit duré cinq
quarts d'heure; au Sanctus
douze Religieux en Tuniques vinrent à l'Autel avec
chacunun grandflambeau
depoing. La Messe fut achevée, aprèslaquelle se firent
les encensemens & lesaspersions. Ensuiteles Evêques
s'approcheront tdta Caveau,
on montaensuite sur TEftrade &Ccrciieils pour
ôter les Couronnes
,
les
Crospes, fc Cordon hlfcu,
&les Carreaux sur lesquels
lesCouronnesestoient posées, ensuitele Manteau
Royal. Le Drapd'or en
estantôté paroissoit encore
un Podte noir avecune
Croix de iaioirc d'argent.
CesCercüeils furent ôcez
de defltjs cette forme de
Tombeau par douze Gardes du Corps qui monterentsurl'Esttrade & apporrerent les Cercueilsprésdu
Caveau. Mr l'Evêquc: de
Mers chantaaprès le Kyrie
[llxïfon,PateT rJoftcr, puis
j'Oratfon;H encensa enco-
.Ie-&'jctta,de l'Eau benite.
Après cela il mit sur l'un &
sur1l'autre Cercüeil de la
1erne^u'on avoit tenuprés
sur une paële, puis ayantentonnéEgosum, lesReligieux
commencerent leBenedictus,
qui estant chanté les Evêves s'assurent au même endroit. Les Corps du Prince
& de la Princesseestant descendus, le Roy d'Armes dit
tout haut: Heraultss'Armes,
.'Vtne'{faire DOS Charges, lesquels s'estant approchez
comme luy de l'entrée du
Caveau, fie à haute voir
l'appel des principaux Officiers de Monseigneur le
Dauphin & de ceux de Madame la Dauphine,encet
ordre:
Mr le Marquis de Maillebois, Maistre de la Garde-
robe du Roy
,
apportez le
Manteau à la Royale de
Monseigneur le Dauphin.
Mr le Duc deBeauvilier,
Premier Gentilhomme de la
Chambre de Monseigneur
le Dauphin, apportez sa
Couronne.
Mr le Marquis de Villa-
-
cerf, Premier Maistre d'Hôtel; & vous, Messieurs les
Maistres d'Hôtel de Madame la Dauphine, apportez
vos Bâtons.
Mr le Marquis de Villacerf avança le premier avec
son Bâtor garni d'un crespe,
suividuMaistred'Hôtelordinaire
,
& des autres Ma!*
tresd'Hôtel. Ces Officiels
apportent leurs Bâtons &
les laissent entre les mains
d'un Herault d'Armes à
l'entrée du Caveau.
Le Roy d'Armes continuë. :-
Mt laMànq^isd:Qc,. qoi.
faites 1& fonction de Rre?-
mier Ecuyer dfc MadaroieIlvi
Dauphine
,
appoiiEcjs foflr;
ManteauàlaRoyale;
MrleMarcehaldeTessé,
qui faites la fonction de•
Chevalier difetoweur de
Madame la Dauphile,apportez la Couronne.
Mr le Maréchal de Ttfre,,
ayantdéposélaCouronne,
comme avoient fait les autres Officiers, les marques
de leurs Charges, dit aussi
àhaute voix:
Madame la Dauphineest
morte, Messieurs les OB;
ciers
,
vous pouvez vouç
pourvoir,nous n'avonsplus
d'Offices.
Apresquoy leRoy d'Antpes^répéta deux fois, Très*
Hauc,,T?esPtjtf!anc& Ex-
«lientBrmce>Monf:c%ignoui
Louis Dauphin ; & TresHaute, Tres- Puissante &
Verrueuse Princesse, MarieAdelaïde de Savoye, font
morts. Priez Dieu pour leurs
Ames.
Les Evêques se leverent
& allerent à la Sacristie,&
une partie du monde elbnc
sorti duChœur, Monseigneur le Duc de Berry,
Monsieur le Duc d'Orléans,
Monsieur le ComtédeCha-.
rollois, precedez des quatre
Heraults d'Armes & du Roy
d'Armes àleur teste,sortirent par la grande portedu
Chœur, & passerent par la
partie duCloistre opposée à
l'ancien Dortoir, &allerent
dans leur Appartement
,
dont l'Escalier, les Chambres
,
& le Corridor estoient
tendus sans Ecussons. Madame la Duchesse deBerry,
Madame la Duchesse,&Mademoiselle de Bourbon, se
retiterent dans leur Appartement tendu de meme,
prés la porte del'Abbaye.
Les Corps du Dauphin
& de la Dauphine, furent
rangez dans le Caveau fut
un berceau de (cr) à hauteur
d'appui, oncrc feu Manpiiigneur & le derniermort
le 8 Mars 1712. & son
aîné le Oiac de Bretagne, à
la fmue d'HenryIV, de
MâTîede Medicis fia femme,
d'Anne d'Autriche, Reine
de France,femme de Louis
XIII. de Marie-Therefc,
Reine de France, femme
de Louis. XIV. deMadame
laDauphinemorte en :1.'9 o.
&de Monseigneur.
,
A gauche ce sont les
Corps des freres & Cœurs 82
enfants de Henry 1111 de
Louis XIII) & de Louis
XIV: LoursXIII.enest
"éloigne parce qu'il est au
bas du degré en ertrant,
fous la Voute sur laquelle
partit Isa representationqui
repond tsts dtiïOî's»
LeJeudy 21. dumesme
^hbis,l'Aanniverfattc de
Monseigneur sesit avec h
mesme apareil, tout 11
mbnt luminaire renouvelé,
à la reservequ'on avoitosté
les armes deMadame la
Dâûjpfaitic, & les feuler
tlmts duDauphin resterent,
l'onChaire. avoie aussi, ôsté la
La décoration de la
Pompe Funebre, est de Mr
Berrin
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Résumé : POMPE FUNEBRE.
Le texte décrit les cérémonies funéraires du Dauphin et de la Dauphine, Louis et Marie-Adélaïde de Savoie, décédés en 1712. Le 16 avril, leurs corps furent transportés du chevet au chœur de la basilique de Saint-Denis. Le lendemain, des vêpres des morts furent chantées par Monseigneur l'Évêque de Metz, premier aumônier du roi, en présence de la Duchesse du Lude, de la Marquise de Mailly, et des Dames d'Atour et du Palais. Les vigiles se déroulèrent à trois nocturnes, suivies des vêpres du dimanche. Les portes du chœur restèrent ouvertes pour le peuple de six heures et demie à huit heures. L'autel était orné de noir, avec des cierges autour d'une représentation des défunts. Les cérémonies incluaient une chapelle ardente depuis le 24 mars, avec des religieux veillant et priant jour et nuit, et une messe solennelle chaque matin. À sept heures et demie, deux religieux préparaient l'autel, retirant les ornements noirs et ajoutant des nappes et des cierges. La façade était décorée d'un grand dossier ou tapis garni d'une croix et des armes du Dauphin et de la Dauphine, surmonté d'un dais avec des aigrettes de plumes noires et blanches. La corniche du chœur était ornée de moulures dorées et de fleurs de lys. Pendant l'introït, Monseigneur l'Évêque de Metz, accompagné d'autres évêques, célébra l'oraison. Les religieux communièrent sous les deux espèces. Le chantre chanta le Dies iræ en musique, suivi de l'évangile et de l'offrande. Le Roy d'Armes présenta la représentation de Louis XIII. Les évêques se levèrent et allèrent à la sacristie, tandis que les princes et princesses se retirèrent dans leurs appartements. Les corps du Dauphin et de la Dauphine furent placés dans un caveau, aux côtés des autres membres de la famille royale. Le 21 avril, l'anniversaire du Dauphin fut célébré avec le même appareil, à l'exception des armes de la Dauphine qui furent retirées.
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133
p. 301-307
MORTS.
Début :
Damoiselle Henriette de Conflans, Marquise d'Armentieres, mourut sans alliance le [...]
Mots clefs :
Conflans, Roi, Harville, Maison, Chancelier, Marquis, Comte
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MOR T S.
Damoiselle Henriette de
Conslans, Marquised'Armentieres, mourut sans alliance le 14. Avril, dansun
âge fort avancé.
La maison de Conflans
est une des plus anciennes
du Royaume: elle pretend
tirerson origine des anciens
Comtes de Brieres. Elle a
été fertile en Seigneurs illustres, qui se font distinguez par leur valeur, par les belles actions qu'ils ont
faites auservice des Rois,
& les dignitez considerables qu'ilsontpossedées
dans le Royaume. Cette
Démoiselle est la derniere
desa branche. Il reste encor
de cette illustré maison M.
le Marquis d'Armentieres,
premier Gentilhomme de
la Chambre de Son Altesse
Royale Monseigneur le
Duc d'Orleans; & M. le
Marquis de Conslans, cidevant Colonel de Dragons
,
& M. le Chevalier
de Conslans, Colonel d'infanterie. Les deux premiers
deces Messieurs ont epoulé
deux Dames de lamailon
de Rochoir, filles du Marquis de Jussac, Lieutenant
general des arméesduRoy, j& de Madamela Marquile
de Jussac, ci-devant Gouvernante de Son Alteflc
RoyaleMadame la Du- chesse d'Orléans. Ils font
tous trois fils duMarquis
de saint Remy, & dune Dame de la maison d'AgueC.
tseau.
DamoiselleLoiiifc-Victoire d'Harville, Ellede
Messire Claude
-
Antoine
d'Harville,ChevalierComte dudit lieu, Seigneur de
la Selle
,
Beaumoret, ôcc.
Lieutenantgeneral pour le
Roy au pays Chartrain,
mourut sans alliance le six
Avril 1712.
M. le Comte d'Harville a
été marie deux fois. Il a eu
du premier lit N. d'Harville, épouse de N. Palatin de
Dio, Comte de Montperoux, MestredeCamp general de la Cavalerie Legere de France, & Lieutenantgeneral des armées du
Roy.
Roy. Ce Seigneur eut pour
frere M.le Marquis de Palezeau
,
Gouverneur de
Charleville, & pour sœurs
Mesdames la Duchesse de
Bethune d'Orval &la Marquise de Montmorenci-Fosseuse. Lamaison d'Harville-Palezeau est une des plus
considerables du Royaume
,
soit par les alliances
ou les dignitez. Lamaison
des UrUns est tombée dans
cette maison. Le fameux
Chancelier JuvenaldesUrsins est un des grands-peres
du Comte d'Harville.
Ilfaut remarquerque
dansges
temps*làladi—
gnité deChancelier de
Franceétoit possédée
pardes gens de guerre.
L'histoire rapporte que
fous leregne de Charles,VII. le Comte: de
Dunoisayant prisBordeaux surles Anglois,
faisantsonentrée à Bor*-
deaux avoitàcôtéde lui
le Chancelier
,
des Ursïns, qui étoit arçné1 de
toute /pièce* On remat'-
que pareillement que le
Chancelier deRochefort marchoit en pareil
équipagedevant leRoy
Loüis XI. Ilparoîtpar
l'histoirequec'est le dernier homme de guerre
- qui ait possedé cette dignité.
Damoiselle Henriette de
Conslans, Marquised'Armentieres, mourut sans alliance le 14. Avril, dansun
âge fort avancé.
La maison de Conflans
est une des plus anciennes
du Royaume: elle pretend
tirerson origine des anciens
Comtes de Brieres. Elle a
été fertile en Seigneurs illustres, qui se font distinguez par leur valeur, par les belles actions qu'ils ont
faites auservice des Rois,
& les dignitez considerables qu'ilsontpossedées
dans le Royaume. Cette
Démoiselle est la derniere
desa branche. Il reste encor
de cette illustré maison M.
le Marquis d'Armentieres,
premier Gentilhomme de
la Chambre de Son Altesse
Royale Monseigneur le
Duc d'Orleans; & M. le
Marquis de Conslans, cidevant Colonel de Dragons
,
& M. le Chevalier
de Conslans, Colonel d'infanterie. Les deux premiers
deces Messieurs ont epoulé
deux Dames de lamailon
de Rochoir, filles du Marquis de Jussac, Lieutenant
general des arméesduRoy, j& de Madamela Marquile
de Jussac, ci-devant Gouvernante de Son Alteflc
RoyaleMadame la Du- chesse d'Orléans. Ils font
tous trois fils duMarquis
de saint Remy, & dune Dame de la maison d'AgueC.
tseau.
DamoiselleLoiiifc-Victoire d'Harville, Ellede
Messire Claude
-
Antoine
d'Harville,ChevalierComte dudit lieu, Seigneur de
la Selle
,
Beaumoret, ôcc.
Lieutenantgeneral pour le
Roy au pays Chartrain,
mourut sans alliance le six
Avril 1712.
M. le Comte d'Harville a
été marie deux fois. Il a eu
du premier lit N. d'Harville, épouse de N. Palatin de
Dio, Comte de Montperoux, MestredeCamp general de la Cavalerie Legere de France, & Lieutenantgeneral des armées du
Roy.
Roy. Ce Seigneur eut pour
frere M.le Marquis de Palezeau
,
Gouverneur de
Charleville, & pour sœurs
Mesdames la Duchesse de
Bethune d'Orval &la Marquise de Montmorenci-Fosseuse. Lamaison d'Harville-Palezeau est une des plus
considerables du Royaume
,
soit par les alliances
ou les dignitez. Lamaison
des UrUns est tombée dans
cette maison. Le fameux
Chancelier JuvenaldesUrsins est un des grands-peres
du Comte d'Harville.
Ilfaut remarquerque
dansges
temps*làladi—
gnité deChancelier de
Franceétoit possédée
pardes gens de guerre.
L'histoire rapporte que
fous leregne de Charles,VII. le Comte: de
Dunoisayant prisBordeaux surles Anglois,
faisantsonentrée à Bor*-
deaux avoitàcôtéde lui
le Chancelier
,
des Ursïns, qui étoit arçné1 de
toute /pièce* On remat'-
que pareillement que le
Chancelier deRochefort marchoit en pareil
équipagedevant leRoy
Loüis XI. Ilparoîtpar
l'histoirequec'est le dernier homme de guerre
- qui ait possedé cette dignité.
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Résumé : MORTS.
Le texte relate le décès de deux dames et fournit des informations sur leurs familles respectives. La Marquise d'Armentières, Henriette de Conflans, est décédée sans alliance le 14 avril à un âge avancé. Issue de la maison de Conflans, l'une des plus anciennes du Royaume, elle est la dernière de cette branche. La famille compte encore le Marquis d'Armentières, premier Gentilhomme de la Chambre du Duc d'Orléans, le Marquis de Conflans, ancien Colonel de Dragons, et le Chevalier de Conflans, Colonel d'infanterie. Ces trois hommes sont fils du Marquis de Saint-Rémy et d'une dame de la maison d'Aguessau, et sont mariés à des dames de la maison de Rochoir. Louise-Victoire d'Harville, fille du Chevalier Comte Claude-Antoine d'Harville, est décédée sans alliance le 6 avril 1712. Le Comte d'Harville a été marié deux fois et a eu une fille, épouse du Comte de Montperoux. Il avait pour frère le Marquis de Palezeau et pour sœurs la Duchesse de Bethune d'Orval et la Marquise de Montmorency-Fosseuse. La maison d'Harville-Palezeau est notable par ses alliances et dignités, incluant la maison des Ursins. Le Chancelier Juvenal des Ursins, grand-père du Comte d'Harville, est mentionné pour son rôle militaire sous Charles VII.
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134
p. 308-312
MARIAGES.
Début :
Monsieur Dupil, Receveur general, a épousé Mademoiselle de la Tour [...]
Mots clefs :
Angennes, Varennes, Marquis, Roi, Épouser, Maison, Dupil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Monsieur Dupil, ReceveurgeneralaépouseMademoiselle de la Tour.
Elle est fille d'un Controlleur general de la Maison de Madame la Dauphine de Baviere, & d'une
Damoiselle: de Mailly de
SreiiiL
M.d*Angennes épousalelé.Mars.Mademoilelle du
Breiiil.
La maison d'Angennes
est unedes plus grandes &
des plus considerables du
Royaume. On trouve dans
les anciennes chroniques
de France
,.
qu'un Baron
d'Angennes accompagnoit
le Roy [aine Loüis à la conquête de la Terre Sainte. Il
y a eu plusieurs Chevaliers
de l'Ordre
,
Gouverneurs
de Provinces
>.1
Capitaines
des Gardes du Corps, Ambassadeurs, Conseillers d'Etat; deux Evêques du Mans,
dont l'un a
été connu sous
le nom du CardinalRambouillet; & l'autre,Claude
d'Angennes, est mort en
odeur de sainteté.N.d'Angennes,Marquis de Ramboüillet, Capitaine des Gardes du Corpsépousa une
Prudhomme y Dame de
Maintenon, qui le fit pere
;
de neuf enfans :
dont N.
d'Angennes
,
Marquis de
Maintenon, grand Prevôt
de France. Chevalier des
Ordres du Roy,épousaune
Dame de la maison d'O.
C'est de ce Seigneur que
descend M. le Marquis
d'Angennes,Enseigne des
GensdarmesdelaGarde du
Roy, Mestre deCamp de
cavalerie
,
qui se trouve
chef de cetteillustre maison
,
& qui a
épouse Mademoiielle du BreiiiL
M. de Varennes a
épouse
Mademoiselle Bontemps. Il
estColonelduregiment dp
Lorraine d'infanterie. li-A
pour frere M. leChevalier
de Varennes,Colonel,.aùqi
d'un regiment d'Infanterie,& N. de Varennes Capitaine de dragons. Mademoiselle sa sœur a
épousé
M. le Comte de l'Ancre,
homme de qualité distingué dans la Bretagne, qui;
étoitveufd'une sœurdeM.
le MarquisdeCoëtensao,
Lieutenantgénéral des armées du Roy,premier SousLieutenant des Chevaux
Legers dela GardeduRoy,
& Chevalier d'honneurde
Madame la Duchesse de
Berry, fille deFrance
,
ôc
de Monseigneur l'Evêque
d'Avranches.
Monsieur Dupil, ReceveurgeneralaépouseMademoiselle de la Tour.
Elle est fille d'un Controlleur general de la Maison de Madame la Dauphine de Baviere, & d'une
Damoiselle: de Mailly de
SreiiiL
M.d*Angennes épousalelé.Mars.Mademoilelle du
Breiiil.
La maison d'Angennes
est unedes plus grandes &
des plus considerables du
Royaume. On trouve dans
les anciennes chroniques
de France
,.
qu'un Baron
d'Angennes accompagnoit
le Roy [aine Loüis à la conquête de la Terre Sainte. Il
y a eu plusieurs Chevaliers
de l'Ordre
,
Gouverneurs
de Provinces
>.1
Capitaines
des Gardes du Corps, Ambassadeurs, Conseillers d'Etat; deux Evêques du Mans,
dont l'un a
été connu sous
le nom du CardinalRambouillet; & l'autre,Claude
d'Angennes, est mort en
odeur de sainteté.N.d'Angennes,Marquis de Ramboüillet, Capitaine des Gardes du Corpsépousa une
Prudhomme y Dame de
Maintenon, qui le fit pere
;
de neuf enfans :
dont N.
d'Angennes
,
Marquis de
Maintenon, grand Prevôt
de France. Chevalier des
Ordres du Roy,épousaune
Dame de la maison d'O.
C'est de ce Seigneur que
descend M. le Marquis
d'Angennes,Enseigne des
GensdarmesdelaGarde du
Roy, Mestre deCamp de
cavalerie
,
qui se trouve
chef de cetteillustre maison
,
& qui a
épouse Mademoiielle du BreiiiL
M. de Varennes a
épouse
Mademoiselle Bontemps. Il
estColonelduregiment dp
Lorraine d'infanterie. li-A
pour frere M. leChevalier
de Varennes,Colonel,.aùqi
d'un regiment d'Infanterie,& N. de Varennes Capitaine de dragons. Mademoiselle sa sœur a
épousé
M. le Comte de l'Ancre,
homme de qualité distingué dans la Bretagne, qui;
étoitveufd'une sœurdeM.
le MarquisdeCoëtensao,
Lieutenantgénéral des armées du Roy,premier SousLieutenant des Chevaux
Legers dela GardeduRoy,
& Chevalier d'honneurde
Madame la Duchesse de
Berry, fille deFrance
,
ôc
de Monseigneur l'Evêque
d'Avranches.
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Résumé : MARIAGES.
Le texte décrit plusieurs mariages et lignées nobles. Monsieur Dupil, Receveur général, a épousé Mademoiselle de la Tour, fille d'un Contrôleur général de la Maison de Madame la Dauphine de Bavière et d'une Demoiselle de Mailly. Monsieur d'Angennes a épousé Mademoiselle du Breuil. La maison d'Angennes, l'une des plus grandes et considérées du Royaume, compte une histoire riche mentionnée dans les anciennes chroniques de France. Plusieurs membres de cette famille ont occupé des postes prestigieux, tels que Chevaliers de l'Ordre, Gouverneurs de Provinces, Capitaines des Gardes du Corps, Ambassadeurs, Conseillers d'État, et Évêques. Claude d'Angennes est mort en odeur de sainteté. Monsieur d'Angennes, Marquis de Rambouillet et Capitaine des Gardes du Corps, a épousé Prudhomme Dame de Maintenon, avec qui il a eu neuf enfants. Leur descendant, Monsieur le Marquis d'Angennes, Enseigne des Gens d'Armes de la Garde du Roy et Mestre de Camp de cavalerie, a épousé Mademoiselle du Breuil. De plus, Monsieur de Varennes, Colonel du régiment de Lorraine d'infanterie, a épousé Mademoiselle Bontemps. Sa sœur a épousé Monsieur le Comte de l'Ancre, veuf d'une sœur de Monsieur le Marquis de Coëtlogon, Lieutenant général des armées du Roy et Chevalier d'honneur de Madame la Duchesse de Berry.
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135
p. 78-87
« Messire Pierre Rogier du Crevy, nommé au mois d'Avril à l'Evêché [...] »
Début :
Messire Pierre Rogier du Crevy, nommé au mois d'Avril à l'Evêché [...]
Mots clefs :
Famille, Rogier, Bretagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Messire Pierre Rogier du Crevy, nommé au mois d'Avril à l'Evêché [...] »
Meffire Pierre Rogier
du Crevy, nommé au mois
d'Avril àl'Evêché du Mans,
eft d'une ancienne Maiſon
de Bretagne , qui prouve
fa nobleffe de plus de fix
cent ans. 11It y avoit trois
branches de cette Maiſon :
Rogier de Villeneuve , Rogier du Crevy , & Rogier
de Calac. La derniere fut
éteinte en 1630. par la mort
de Meffire Jean Rogier de
GALANT 79
Callac , Confeiller au Parlement , mort fans enfans.
La premiere fe trouve é
teinte en 1675. par la mort
de Meffire Eugene Rogier,
Comte de Villeneuve,Marquis de Kerveno , Baron de
Baud , &c. Prevôt & Grand
Maître des Ceremonies de
l'Ordre du Saint Efprit, qui
avoit époulé Anne de Gailleul, fille du Comtede Gailleul , niece & heritiere de
Meffire Pierre de Bourneuf
de Cucé , premier Prefi
dent du Parlement de Bretagne aprés fon pere , fon
1+
G iiij
80 MERCURE
ayeul & fon bifayeul , revêtus de la même Charge.
La feconde, branche fub.
fifte dans trois enfans de
Meffire François Rogier
du Crevy , Confeiller au
Parlement de Bretagne,
L'aîné s'appelle FrançoisEugene Rogier , Comte du
Crevy , de Villeneuve , &
de la Chapelle. Le fecond,
Pierre Rogier,nomméEvê
que du Mans, aprés avoir
été grand Archidiacre de
Rennes , enfuite Doyen &
grand Vicaire de Nantes,
En troifiéme lieu, leur four
GALANT.-
}
mariée en premieres noces
à feu Monfieur le Marquis
de Genonville du Pleffier ,
Gentilhomme de Picardie
trés- qualifié , dont elle a eu
une fille unique , mariée à
Monfieur de la Faluere ,
Prefident à Mortier au Parlement de Bretagne , fils de
Monfieur de la Faluere,premier Prefident du même
Parlement : en fecondes noces à Meffire Salomon de
la Tulaye , d'une ancienne
nobleffe de Bretagne, Procureur General dans la
Chambre des Comptes de
82 MERCURE
cette Province. Depuis l'u
nion de la Bretagne avec la
France , il fe trouve plufieurs Confeillers , deux
Procureurs Generaux , &
deux Prefidens à Mortier
du nom de Rogier dans ce
Parlement, où les meilleures Maiſons n'ont pas fait
difficulté d'entrer.
Avant l'union de la Bretagne avec la Couronne de
France , les Rogiers ſe font
diftinguez parmi les plus
nobles de leur Province,
par les fervices qu'ils ont
rendus à leurs Souverains.
GALANT. 83
Il fe trouve en 1200. un Vi
ce-Chancelier de Bretagne
Jean Rogier , dont le fils
fut grand Chambellan , lè
petit-fils grand Maître des
Arbalettiers, qui répond au
Colonel general de l'infanterie ; plufieurs Miniftres
4
d'Etat , qu'on nommoit
alors Confeillers au Haut
Confeil , des Ducs , des Of
ficiers generaux d'armée.
Un Pierre Rogier eft marqué dans l'hiftoire de de
Serres entre les plus illuftres prifonniers dans la bataille de Verneuil , du re-
84 MERCURE
gne de Charles feptiéme ;
& le vœu qu'il fit alors de
fonder une Meffe à perpetuité dans l'Eglife des Carmes de Ploërmel , ville fituée à une lieuë du Crevy,
y eft executé encore aujourd'hui par le Seigneur du
Crevy , château confiderable érigé en Comté , annexé à celui de Villeneuve ,
dont une partie de cette
ville Royale releve.
Cette famille eft alliée à
de grandes Maiſons , aux
Comtes de Poitou , Vicomtes de Limoges & de
GALANT. 83
Comminges, aux Seigneurs
de Derval , de Lanniou
d'Avaugour , de Coaiquin,
de Tintenniac , de Canillac , de Rafilly , Defcartes ,
Ferrand , de Lambilly , de
Meneuf, dont il y a prefentement un Prefident à
Mortier au Parlement de
Bretagne , Ferré de la Villéblanc , de Villeblanche
du Halgouet , Foucault
Bonnier , dont il y en a trois
Prefidens à Mortier au Parlement de Bretagne , de la
Grandville , &c. Cette Mar
fonporte pour armes, d'her-
86 MERCURE
mines au greflier de fable
lié de gueules. Le Seigneur
Comte du Crevy a épouſé
en premieres noces Catherine Salieu de Chefdubois ,
fille d'un Confeiller au Parlement , dont il a un fils
Capitaine de cavalerie au
regiment d'Orleans , âgéde
vingt ans, qui s'eft mis dans
le fervice à treize ans ; &
en fecondes noces Therefe
Champion de Cicé , fœur
de l'Evêque de Siam & de
la feue Marquife de Martel , veuve du Marquis de
Martel , Lieutenat general
GALANT.. 87
des armées navales de fa
Majefté, qui ont l'honneur
d'être alliées aux Maifons
de Betune , de Lhoſpital ,
de Monteffon , &c.
du Crevy, nommé au mois
d'Avril àl'Evêché du Mans,
eft d'une ancienne Maiſon
de Bretagne , qui prouve
fa nobleffe de plus de fix
cent ans. 11It y avoit trois
branches de cette Maiſon :
Rogier de Villeneuve , Rogier du Crevy , & Rogier
de Calac. La derniere fut
éteinte en 1630. par la mort
de Meffire Jean Rogier de
GALANT 79
Callac , Confeiller au Parlement , mort fans enfans.
La premiere fe trouve é
teinte en 1675. par la mort
de Meffire Eugene Rogier,
Comte de Villeneuve,Marquis de Kerveno , Baron de
Baud , &c. Prevôt & Grand
Maître des Ceremonies de
l'Ordre du Saint Efprit, qui
avoit époulé Anne de Gailleul, fille du Comtede Gailleul , niece & heritiere de
Meffire Pierre de Bourneuf
de Cucé , premier Prefi
dent du Parlement de Bretagne aprés fon pere , fon
1+
G iiij
80 MERCURE
ayeul & fon bifayeul , revêtus de la même Charge.
La feconde, branche fub.
fifte dans trois enfans de
Meffire François Rogier
du Crevy , Confeiller au
Parlement de Bretagne,
L'aîné s'appelle FrançoisEugene Rogier , Comte du
Crevy , de Villeneuve , &
de la Chapelle. Le fecond,
Pierre Rogier,nomméEvê
que du Mans, aprés avoir
été grand Archidiacre de
Rennes , enfuite Doyen &
grand Vicaire de Nantes,
En troifiéme lieu, leur four
GALANT.-
}
mariée en premieres noces
à feu Monfieur le Marquis
de Genonville du Pleffier ,
Gentilhomme de Picardie
trés- qualifié , dont elle a eu
une fille unique , mariée à
Monfieur de la Faluere ,
Prefident à Mortier au Parlement de Bretagne , fils de
Monfieur de la Faluere,premier Prefident du même
Parlement : en fecondes noces à Meffire Salomon de
la Tulaye , d'une ancienne
nobleffe de Bretagne, Procureur General dans la
Chambre des Comptes de
82 MERCURE
cette Province. Depuis l'u
nion de la Bretagne avec la
France , il fe trouve plufieurs Confeillers , deux
Procureurs Generaux , &
deux Prefidens à Mortier
du nom de Rogier dans ce
Parlement, où les meilleures Maiſons n'ont pas fait
difficulté d'entrer.
Avant l'union de la Bretagne avec la Couronne de
France , les Rogiers ſe font
diftinguez parmi les plus
nobles de leur Province,
par les fervices qu'ils ont
rendus à leurs Souverains.
GALANT. 83
Il fe trouve en 1200. un Vi
ce-Chancelier de Bretagne
Jean Rogier , dont le fils
fut grand Chambellan , lè
petit-fils grand Maître des
Arbalettiers, qui répond au
Colonel general de l'infanterie ; plufieurs Miniftres
4
d'Etat , qu'on nommoit
alors Confeillers au Haut
Confeil , des Ducs , des Of
ficiers generaux d'armée.
Un Pierre Rogier eft marqué dans l'hiftoire de de
Serres entre les plus illuftres prifonniers dans la bataille de Verneuil , du re-
84 MERCURE
gne de Charles feptiéme ;
& le vœu qu'il fit alors de
fonder une Meffe à perpetuité dans l'Eglife des Carmes de Ploërmel , ville fituée à une lieuë du Crevy,
y eft executé encore aujourd'hui par le Seigneur du
Crevy , château confiderable érigé en Comté , annexé à celui de Villeneuve ,
dont une partie de cette
ville Royale releve.
Cette famille eft alliée à
de grandes Maiſons , aux
Comtes de Poitou , Vicomtes de Limoges & de
GALANT. 83
Comminges, aux Seigneurs
de Derval , de Lanniou
d'Avaugour , de Coaiquin,
de Tintenniac , de Canillac , de Rafilly , Defcartes ,
Ferrand , de Lambilly , de
Meneuf, dont il y a prefentement un Prefident à
Mortier au Parlement de
Bretagne , Ferré de la Villéblanc , de Villeblanche
du Halgouet , Foucault
Bonnier , dont il y en a trois
Prefidens à Mortier au Parlement de Bretagne , de la
Grandville , &c. Cette Mar
fonporte pour armes, d'her-
86 MERCURE
mines au greflier de fable
lié de gueules. Le Seigneur
Comte du Crevy a épouſé
en premieres noces Catherine Salieu de Chefdubois ,
fille d'un Confeiller au Parlement , dont il a un fils
Capitaine de cavalerie au
regiment d'Orleans , âgéde
vingt ans, qui s'eft mis dans
le fervice à treize ans ; &
en fecondes noces Therefe
Champion de Cicé , fœur
de l'Evêque de Siam & de
la feue Marquife de Martel , veuve du Marquis de
Martel , Lieutenat general
GALANT.. 87
des armées navales de fa
Majefté, qui ont l'honneur
d'être alliées aux Maifons
de Betune , de Lhoſpital ,
de Monteffon , &c.
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Résumé : « Messire Pierre Rogier du Crevy, nommé au mois d'Avril à l'Evêché [...] »
Le texte présente la famille Rogier, une maison noble bretonne dont la noblesse est attestée depuis plus de six cents ans. La famille se divise en trois branches : Rogier de Villeneuve, Rogier du Crevy et Rogier de Callac. La branche de Callac s'est éteinte en 1630 avec la mort de Jean Rogier de Callac. La branche de Villeneuve a disparu en 1675 avec la mort d'Eugène Rogier, Comte de Villeneuve. La branche de Crevy subsiste avec trois enfants de François Rogier du Crevy, conseiller au Parlement de Bretagne. L'aîné est François-Eugène Rogier, Comte du Crevy. Le second est Pierre Rogier, nommé évêque du Mans après avoir été grand archidiacre de Rennes, doyen et grand vicaire de Nantes. La troisième enfant a été mariée successivement au Marquis de Genonville du Pleffier et à Salomon de la Tulaye. Avant l'union de la Bretagne avec la France, les Rogier se distinguent par leurs services rendus à leurs souverains. La famille compte parmi ses membres un vice-chancelier de Bretagne en 1200, plusieurs ministres d'État, et des officiers généraux. Pierre Rogier est mentionné comme un prisonnier illustre à la bataille de Verneuil. La famille est alliée à de grandes maisons nobles, dont les Comtes de Poitou et les Vicomtes de Limoges. Le Seigneur Comte du Crevy a épousé Catherine Salieu de Chefdubois et Thérèse Champion de Cicé, toutes deux issues de familles nobles.
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136
p. 254-259
MORTS.
Début :
Le 22. d'Avril dernier mourut icy haut & puissant [...]
Mots clefs :
Noailles, Bailli, Ordre de saint Jean de Jerusalem, Malte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Le 22. d'Avril dernier
mourut icy haut &puiſſant
& Religieux Seigneur Frere Jacques de Noailles ,
Bailly , Grand Croix de
l'Ordre de faint Jean de
Jerufalem , Commandeur
des Commanderies de S.
Thomas de Trinquetaille
en Provence , & de la Croix
en Brie , & Ambaffadeur ;
de Malthe pres Sa Majeſté,
il eftoit fils de feu Monfieur le Duc de Noailles ,
frere de feu Monfieur le
GALANT. 255
Marefchal de Noailles ,
frere de Monfieur le Cardinal de Noailles Archevefque de Paris, & de Monfieur l'Evefque Comte de
Chalons , Pair de France.
L'ancienneté de cette Maifon eft fi connue à la Cour,
& dans tout le Royaume ,'
qu'il feroit inutile de vous
en faire un détail ; je me
contenteray de vous dire
que celuy dont je parle ,
eftoit néen Octobre 1653 .
qu'il fut fait Chevalier de
Malthe en tres bas âge ,
Madame la Ducheffe fa 2
256 MERCURE
mere eftant bien aife d'a
voir un de les fils dans cet
Ordre, dont Aloph de Vignacourt fon grand Oncle , avoit efté Grand Mailtre , place où elle a veu depuis Adrien de Vignacourt
fon oncle , Prédeceffeur de
celuy qui regne aujourd'huy ; le jeune Chevalier ,
aprés avoir fait les caravannes , fe trouvant accou
ftumé à la mer , fut deſtiné
à ce fervice par Monfieur
le Ducfon Pere. Il fut fait
Capitaine de Vaiffeau ;
enfuite il eut la Charge
de
GALANT. 257
de Lieutenant General
des Galeres de France
qu'il a exercée pendant
vingt cinq Campagnes ,
ayant commandé les Galeres du Roy en cette qualité par tout où elles ont
eu ordre d'aller , à Alger ,
au bombardement de Gennes , à la priſe de Barcelonne , où il mit pied à terre , & monta la tranchée
en qualité de Lieutenant
General des armées de fa
Majefté; & enfin par tout
ailleurs où elles ont fervi
jufqu'en 1704. que Mr le
May 1712.
Y
258 MERCURE
Bailly deHautefeuille Ambaffadeur de Malthe eftant
décedé , fa Majefté trouva
bon que Monfieur le Bailly
de Noailles acceptaſt cette
Ambaffade que fon Ordre
luy propofoit, &qu'il a gardée juſqu'à ſa mort.
Il fut enterré le lendemain de fon deceds , dans
la Chapelle que la Maiſon
de Noailles a en l'Eglife
de Noftre - Dame , & Meffieurs de Malthe firent celebrer pour luy le 7. May
fuivant un Service folemnel dans leur Egliſe du
GALANT. 259
Temple , où tous les Commandeurs & Chevaliers af
fifterent avec Monfieur le
Cardinal de Noailles , &
les Seigneurs & Dames de
fa famille.
Le 22. d'Avril dernier
mourut icy haut &puiſſant
& Religieux Seigneur Frere Jacques de Noailles ,
Bailly , Grand Croix de
l'Ordre de faint Jean de
Jerufalem , Commandeur
des Commanderies de S.
Thomas de Trinquetaille
en Provence , & de la Croix
en Brie , & Ambaffadeur ;
de Malthe pres Sa Majeſté,
il eftoit fils de feu Monfieur le Duc de Noailles ,
frere de feu Monfieur le
GALANT. 255
Marefchal de Noailles ,
frere de Monfieur le Cardinal de Noailles Archevefque de Paris, & de Monfieur l'Evefque Comte de
Chalons , Pair de France.
L'ancienneté de cette Maifon eft fi connue à la Cour,
& dans tout le Royaume ,'
qu'il feroit inutile de vous
en faire un détail ; je me
contenteray de vous dire
que celuy dont je parle ,
eftoit néen Octobre 1653 .
qu'il fut fait Chevalier de
Malthe en tres bas âge ,
Madame la Ducheffe fa 2
256 MERCURE
mere eftant bien aife d'a
voir un de les fils dans cet
Ordre, dont Aloph de Vignacourt fon grand Oncle , avoit efté Grand Mailtre , place où elle a veu depuis Adrien de Vignacourt
fon oncle , Prédeceffeur de
celuy qui regne aujourd'huy ; le jeune Chevalier ,
aprés avoir fait les caravannes , fe trouvant accou
ftumé à la mer , fut deſtiné
à ce fervice par Monfieur
le Ducfon Pere. Il fut fait
Capitaine de Vaiffeau ;
enfuite il eut la Charge
de
GALANT. 257
de Lieutenant General
des Galeres de France
qu'il a exercée pendant
vingt cinq Campagnes ,
ayant commandé les Galeres du Roy en cette qualité par tout où elles ont
eu ordre d'aller , à Alger ,
au bombardement de Gennes , à la priſe de Barcelonne , où il mit pied à terre , & monta la tranchée
en qualité de Lieutenant
General des armées de fa
Majefté; & enfin par tout
ailleurs où elles ont fervi
jufqu'en 1704. que Mr le
May 1712.
Y
258 MERCURE
Bailly deHautefeuille Ambaffadeur de Malthe eftant
décedé , fa Majefté trouva
bon que Monfieur le Bailly
de Noailles acceptaſt cette
Ambaffade que fon Ordre
luy propofoit, &qu'il a gardée juſqu'à ſa mort.
Il fut enterré le lendemain de fon deceds , dans
la Chapelle que la Maiſon
de Noailles a en l'Eglife
de Noftre - Dame , & Meffieurs de Malthe firent celebrer pour luy le 7. May
fuivant un Service folemnel dans leur Egliſe du
GALANT. 259
Temple , où tous les Commandeurs & Chevaliers af
fifterent avec Monfieur le
Cardinal de Noailles , &
les Seigneurs & Dames de
fa famille.
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Résumé : MORTS.
Jacques de Noailles, haut seigneur et religieux, membre de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem, est décédé le 22 avril. Il occupait les fonctions de Bailly, Grand Croix, Commandeur des Commanderies de Saint Thomas de Trinquetaille en Provence et de la Croix en Brie, ainsi qu'Ambaffadeur de Malthe auprès du roi. Né en octobre 1653, il était fils du Duc de Noailles et frère du Maréchal de Noailles, du Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, et de l'Évêque Comte de Chalons, Pair de France. Jacques de Noailles fut fait Chevalier de Malthe à un jeune âge, à la demande de sa mère, la Duchesse. Il devint Capitaine de Vaisseau et Lieutenant Général des Galères de France, poste qu'il occupa pendant vingt-cinq campagnes. Il participa à diverses missions, notamment à Alger, lors du bombardement de Gênes, et à la prise de Barcelone. En 1712, il succéda à Monsieur le Bailly de Hautefeuille comme Ambaffadeur de Malthe, fonction qu'il exerça jusqu'à sa mort. Jacques de Noailles fut enterré le lendemain de son décès dans la chapelle de la Maison de Noailles à l'église Notre-Dame. Un service solennel en sa mémoire fut célébré le 7 mai suivant dans l'église du Temple par les membres de l'Ordre de Malthe, en présence du Cardinal de Noailles et des membres de sa famille.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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137
p. 265-284
Extrait d'une Lettre de M. Galiczon, Evêque d'Agathople, & Coadjuteur de Babylone, à M... A Teflis ce 3. Août 1711.
Début :
Monsieur, J'ai eu l'honneur de vous écrire vers [...]
Mots clefs :
Géorgie, Arméniens, Agathople, Babylone, Teflis, Catholique, Christianisme
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de M. Galiczon, Evêque d'Agathople, & Coadjuteur de Babylone, à M... A Teflis ce 3. Août 1711.
Extrait d'une Lettre de M.
Galiczon , Evêque d'Aga
thople , Coadjuteur de
Babylone, à M.....
A Teflis ce 3. Août 1711,
MONSIEUR,
J'ai eu l'honneur de vous
écrire vers le 15. Juin à nôtre débarquement de la
Mer noire , en un lieu où
rade appellée Arkaval, dans
le Bachalie ou GouverneMANY 7
266 MERCURE
ment de Calfikais , qui faifoit une partie de l'ancien
Royaume de Georgie , de
laquelle les Turcs ont prefque banni la Religion
Chrétienne à force d'impôts & d'avanies qu'ils ont
exercez fur les habitans.
Nous avons été obligez de
prendre cette route pour
paffer en Perfe ; & le 16. Juin
au matin nous montâmes
fur de méchans chevaux du
pays avec leurs bats , conduits par des Turcs , dont
un particulier , qui étoit
leur Mouffa , penfa , fur les
1
GALANT. 267.
deux heures aprés midi, fur
une coline entre des bois,
tuer M. Richard d'une grof
fe pierre , & nous faire affaffiner par tous ces infide
les. Il n'y a que les hommes
& les chevaux du pays qui
puiffent paffer par les montagnes affreufes , les bois
entrecoupez, les torrens , &
les routes eſcarpées par lef
quelles ces gens - là nous
menerent pendant plu
fieurs jours. Nous arrivâmes enfin à Calfikais le
Mercredi, Nos caracteres
n'étoient point connus , &
1
Zij
268 MERCURE
nous paſſions comme de
pauvres Marchands François ; ce qui nous avoit obligez de laiffer tout à Conftantinople,principalement
nos livres & breviaires.
A nôtre arrivée à Calfikais , quantité d'Armeniens
Catholiques en avoient rencontré deux de nôtre troupe , qui , quoique Schiſmatiques , nous avoient été
d'un grand fecours dans
plufieurs occafions dangereuſes. Dansune prairie un
Douannier vifita nos harJes , & nous contraignit de
GALANT. 269
lui donner dix piaftres ,
quoique nous n'euffions
rien qu'à nôtre uſage. Enfuite ces Armeniens nous
menerent à un endroit prés
les murailles , où nôtre gui-.
de nous étoit allé prendre
un logement chez une pauvre veuve , afin que nous
ne fuffions point obligez de
paroître dans la ville. Nôtre guide nous avoit fait
faire des prefens que nous
avions achetez à la femme
& au fils du Bacha , qu'il
leur étoit allé porter fur la "
route à une maiſon de camZ iij .
270 MERCURE
ई
pagne , & dont il tira une
lettre de recommandation
pour le Muffalem qui commandoit dans l'abſence du
Bacha. Cette lettre , nôtre
ferment , & nôtre bojour
dy, les prefens que nôtre
guide nous fit auffi faire au
Doüannier, au Muffalem &
au Soubachi , n'empêcherent pas tous ces gens- là de
nous avanizer étrangement, & principalement le
Muffalem , qui aprés avoir
reçû nos prefens nous prit
pour des efpions , & crut
volontiers les Armeniens.
GALANT. 271
Schifmatiques, qui ne manquerent pas d'aller lui dire
que nous voulions paffer
en Georgie pour nous rendre chez les Mofcovites ,
& que nôtre deffein étoit
d'exciter à la revolte les
Armeniens Catholiques ,
quifont à Calfikais au nombre d'environ foixante familles. Nous fûmes gardez
à vûë , on nous retint nôtre
ferment & nôtre bojourdy,
on nous voulut obliger
d'attendre le retour du Bacha ; enfin on ne nous laiffa
paffer qu'à force d'argent ,
Z iiij
272 MERCURE
& fi on eût découvert qui
nous étions , jamais nous
n'euffions paffé.
Nous partîmes la nuit du
. 28. au 29. à minuit : mais
comme nous montions à
cheval , il vint deux Janiffaires le coûteau tiré fur
nous , que nous ne pûmes
appailer qu'avec de l'ar
gent.
Le 30. fête de faint Paul ,
nous entrâmes fur les ter-.
res de Georgie , qui eſt un
pays Chrétien dépendant
du Roy de Perfe. La joye
que nous eûmes de retrou
1.
GALANT. 273
ver la Croix dans le che-.
min , des Eglifes Chrétiennes en chaque village , &
des habitans tous Chré-.
tiens , nous remit un peude
nos fatigues. Nous arrivâmes le 2. de Juillet à Teflis ,
Capitale de Georgie , où
les Peres Capucins Italiens,
qui vinrent avec beaucoup
de Catholiques au devant
de nous , nous menerent logerrchez eux. Ils étoient ra-.
vis d'y voir un Evêque Latin , n'y en ayant jamais eu
depuis foixante ans qu'ils .
font établis. Ils m'ont fait
274 MERCURE
officier le Dimanche cinq
Juillet , & le Vendredi fuivant , aufquels ils folemnifent la Nativité de faint
Jean- Baptifte & la fête de
faint Pierre & faint Paul ,
felon le vieux Calendrier
qu'ils fuivent avec les Georgiens & Armeniens.
Ils m'ont mené faluer le
Prince de Georgie , qui
commande à la place de
fon frere , qui eft Generaliffime du Roy de Perfe au
fiege de la fortereſſe de
Candahar , qu'il eſt allé reprendre vers le Mogol. J'ai
GALANT. 275
vû aufli ſon autre frere , &
plufieurs perfonnes de la
famille Royale , tous Chrétiens , & qui nous demandent des nouvelles des guerres de la Chrétienté. Ils furent affligez de la mort de
l'Empereur , dont la nouvelle vint à
Conftantinople
à nôtre départ.
Onapreffé plufieurs fois
le Prince qui commande
de fe faire Mahometan :
mais il eft toûjours demeuré ferme , offrant de quitter
plûtôt le commandement
que la Religion Chrétien
$
276 MERCURE
ne, & s'excufant auprés du
Roy de Perfe fur un vœu
particulier qu'il avoit fait
de la profeffer toûjours. Le
nom de ce Prince eft Vak--
tank..
C'eft une chofe confolante de voir qu'un pays
auffi refferré que la Geor--
gie par les Infideles , s'eft
toûjours confervé dans le
Chriftianifme depuis que
les Perfans l'ont fubjugué..
On compte à Teflis treize:
Eglifes Georgiennes , &
neufArmeniennes , & celle:
des Peres Capucins , qui eſt:
GALANT. 277
affez grande & tous lesjours
remplie de Catholiques. Il
y a dans la Citadelle , qui
eft vafte, fept Eglifes Georgiennes mais comme les
Mahometans feuls y de
meurent , ils les ont profanées. Ils y ont feulement
deux Molquées , & deux
dans la ville , mais fans minarets ou tours pour appeller à leurs prieres ; au
lieu que nous entendons de
côté & d'autre les cloches
des Chrétiens , qui ont de
grands clochers ou tours
depierres fur une partie de
278 MERCURE
leurs Eglifes. Les Georgiens le difent defcendus
des Iberiens venus d'Efpagne.
J'ai vu officier le 11. Juillet leur Catholicos , qui à
fous lui cinquante - deux
Archevêques ou Evêques.
Il y avoit trois Archevêques.
& neuf Prêtres qui celebroient la Meſſe avec lui :
le refte du Clergé y ſervoit
& les Chantres laïques
ayant un Prêtre ou Religieux à leur tête, faifoient
une fymphonie affez grave
dans la nefà côté gauche.
GALANT. 279
Le Prince ayant fçûlaveille
que je devois aller voir of
ficier le Catholicos , qui eſt
fon frere , avoit donné ordre que j'y euffe toute la
fatisfaction que je pourrois
defirer.
Maplus grande peine à
Teflis a été d'entendre à
mon arrivée les plaintes
des Miffionnaires fur le pitoyable état de leur Mif
fion : ils medirent qu'à peine M. Michel , Envoyé du
Royà la Cour de Perfe , où
il leuravoit obtenu & à toutes les Miffions plufieurs
a
280 MERCURE
commandemens favora
bles , étoit forti du Royaume,que la perfecution avoit
recommencé. Les Armeniens vinrent affieger l'Eglife & la maifon des Peres , qu'ils vouloient tuer :
ne pouvant y reuſfir , ils allerent piller dix-huit maifons des Catholiques , &en
battirent pluſieurs , qu'ils
laifferent comme morts
fans qu'on en pût avoir juſtice.
1
Les Armeniens font venus pour fermer la porte
de l'Eglife des Peres de TeAlis .
GALANT. 281
>
Alis & celle de Gori en
Georgie, qui n'attend que
le moment de l'être , comme le font déja celles de
Gangia , de Chamoké , &
de Tauris.
Celle de Gangia fouffre
depuis ce temps - là une fi
cruelle perfecution , que le
Superieur aété mis plufieurs
fois fous le bâton , & avanizé de trés- groſſe ſomme.
Enfin l'ayant été encore depuis peu , il a été obligé de
s'enfuir vers la Mofcovie ,
&fon compagnonà Teflis,
où il fe refugia en ma pre-
·May 1712.
Aa
282 MERCURE
fence chez les Peres..
La Miffion de Tauris ,
poffedée par les Reverends
Peres Capucins de la Province de Touraine , aprés
plufieurs perfecutions , fut
fermée le 11. Janvier , en
forte que les Peres font demeurez fans communica
tion &fans fecours ; & j'ap
prends que le Patriarche
veutdonnerle dernier coup
aux Miffions , & chaffer en
tierement les Miffionnaires. Ce Patriarche a tellement le deffus , que dans le
Ragan ou écrit qu'il a ob-
GALANT. 283
tenu , il eſt marqué que fi
le Patriarche ne voulant pas
qu'ils reftent dans les lieux
où ils font , & qui font fpecifiez , comme Hifpahan ,
Jutpha , Hamadan , Chiras , Tauris , Gangia, Chamaquiés, Teflis, &tous autres qui font dans le Royaume, & s'il a deffem d'acheter
leurs maiſons , il pourra les
faire vendre fuivant l'efti
mation du Juge de la ville.
Le Prince de Teflis m'a
donné mille marques d'affection ; il m'a donné un
repas à fa maiſon de plaiAa ij
284 MERCURE
fance avec , avec quantité de
Prelats & Seigneurs de ſa
Cour , & m'a fait preſent
d'un cheval , &c. V. S.
SHQIP
Cette Lettre eft trés- -
curieufe , en ce qu'elle
fait voir naïvement l'é
tat où eft à preſent le
Chriftianifme dans ces
pays- là , d'où l'on reçoit
peu de nouvelles auffi
certaines que celles- ci
Galiczon , Evêque d'Aga
thople , Coadjuteur de
Babylone, à M.....
A Teflis ce 3. Août 1711,
MONSIEUR,
J'ai eu l'honneur de vous
écrire vers le 15. Juin à nôtre débarquement de la
Mer noire , en un lieu où
rade appellée Arkaval, dans
le Bachalie ou GouverneMANY 7
266 MERCURE
ment de Calfikais , qui faifoit une partie de l'ancien
Royaume de Georgie , de
laquelle les Turcs ont prefque banni la Religion
Chrétienne à force d'impôts & d'avanies qu'ils ont
exercez fur les habitans.
Nous avons été obligez de
prendre cette route pour
paffer en Perfe ; & le 16. Juin
au matin nous montâmes
fur de méchans chevaux du
pays avec leurs bats , conduits par des Turcs , dont
un particulier , qui étoit
leur Mouffa , penfa , fur les
1
GALANT. 267.
deux heures aprés midi, fur
une coline entre des bois,
tuer M. Richard d'une grof
fe pierre , & nous faire affaffiner par tous ces infide
les. Il n'y a que les hommes
& les chevaux du pays qui
puiffent paffer par les montagnes affreufes , les bois
entrecoupez, les torrens , &
les routes eſcarpées par lef
quelles ces gens - là nous
menerent pendant plu
fieurs jours. Nous arrivâmes enfin à Calfikais le
Mercredi, Nos caracteres
n'étoient point connus , &
1
Zij
268 MERCURE
nous paſſions comme de
pauvres Marchands François ; ce qui nous avoit obligez de laiffer tout à Conftantinople,principalement
nos livres & breviaires.
A nôtre arrivée à Calfikais , quantité d'Armeniens
Catholiques en avoient rencontré deux de nôtre troupe , qui , quoique Schiſmatiques , nous avoient été
d'un grand fecours dans
plufieurs occafions dangereuſes. Dansune prairie un
Douannier vifita nos harJes , & nous contraignit de
GALANT. 269
lui donner dix piaftres ,
quoique nous n'euffions
rien qu'à nôtre uſage. Enfuite ces Armeniens nous
menerent à un endroit prés
les murailles , où nôtre gui-.
de nous étoit allé prendre
un logement chez une pauvre veuve , afin que nous
ne fuffions point obligez de
paroître dans la ville. Nôtre guide nous avoit fait
faire des prefens que nous
avions achetez à la femme
& au fils du Bacha , qu'il
leur étoit allé porter fur la "
route à une maiſon de camZ iij .
270 MERCURE
ई
pagne , & dont il tira une
lettre de recommandation
pour le Muffalem qui commandoit dans l'abſence du
Bacha. Cette lettre , nôtre
ferment , & nôtre bojour
dy, les prefens que nôtre
guide nous fit auffi faire au
Doüannier, au Muffalem &
au Soubachi , n'empêcherent pas tous ces gens- là de
nous avanizer étrangement, & principalement le
Muffalem , qui aprés avoir
reçû nos prefens nous prit
pour des efpions , & crut
volontiers les Armeniens.
GALANT. 271
Schifmatiques, qui ne manquerent pas d'aller lui dire
que nous voulions paffer
en Georgie pour nous rendre chez les Mofcovites ,
& que nôtre deffein étoit
d'exciter à la revolte les
Armeniens Catholiques ,
quifont à Calfikais au nombre d'environ foixante familles. Nous fûmes gardez
à vûë , on nous retint nôtre
ferment & nôtre bojourdy,
on nous voulut obliger
d'attendre le retour du Bacha ; enfin on ne nous laiffa
paffer qu'à force d'argent ,
Z iiij
272 MERCURE
& fi on eût découvert qui
nous étions , jamais nous
n'euffions paffé.
Nous partîmes la nuit du
. 28. au 29. à minuit : mais
comme nous montions à
cheval , il vint deux Janiffaires le coûteau tiré fur
nous , que nous ne pûmes
appailer qu'avec de l'ar
gent.
Le 30. fête de faint Paul ,
nous entrâmes fur les ter-.
res de Georgie , qui eſt un
pays Chrétien dépendant
du Roy de Perfe. La joye
que nous eûmes de retrou
1.
GALANT. 273
ver la Croix dans le che-.
min , des Eglifes Chrétiennes en chaque village , &
des habitans tous Chré-.
tiens , nous remit un peude
nos fatigues. Nous arrivâmes le 2. de Juillet à Teflis ,
Capitale de Georgie , où
les Peres Capucins Italiens,
qui vinrent avec beaucoup
de Catholiques au devant
de nous , nous menerent logerrchez eux. Ils étoient ra-.
vis d'y voir un Evêque Latin , n'y en ayant jamais eu
depuis foixante ans qu'ils .
font établis. Ils m'ont fait
274 MERCURE
officier le Dimanche cinq
Juillet , & le Vendredi fuivant , aufquels ils folemnifent la Nativité de faint
Jean- Baptifte & la fête de
faint Pierre & faint Paul ,
felon le vieux Calendrier
qu'ils fuivent avec les Georgiens & Armeniens.
Ils m'ont mené faluer le
Prince de Georgie , qui
commande à la place de
fon frere , qui eft Generaliffime du Roy de Perfe au
fiege de la fortereſſe de
Candahar , qu'il eſt allé reprendre vers le Mogol. J'ai
GALANT. 275
vû aufli ſon autre frere , &
plufieurs perfonnes de la
famille Royale , tous Chrétiens , & qui nous demandent des nouvelles des guerres de la Chrétienté. Ils furent affligez de la mort de
l'Empereur , dont la nouvelle vint à
Conftantinople
à nôtre départ.
Onapreffé plufieurs fois
le Prince qui commande
de fe faire Mahometan :
mais il eft toûjours demeuré ferme , offrant de quitter
plûtôt le commandement
que la Religion Chrétien
$
276 MERCURE
ne, & s'excufant auprés du
Roy de Perfe fur un vœu
particulier qu'il avoit fait
de la profeffer toûjours. Le
nom de ce Prince eft Vak--
tank..
C'eft une chofe confolante de voir qu'un pays
auffi refferré que la Geor--
gie par les Infideles , s'eft
toûjours confervé dans le
Chriftianifme depuis que
les Perfans l'ont fubjugué..
On compte à Teflis treize:
Eglifes Georgiennes , &
neufArmeniennes , & celle:
des Peres Capucins , qui eſt:
GALANT. 277
affez grande & tous lesjours
remplie de Catholiques. Il
y a dans la Citadelle , qui
eft vafte, fept Eglifes Georgiennes mais comme les
Mahometans feuls y de
meurent , ils les ont profanées. Ils y ont feulement
deux Molquées , & deux
dans la ville , mais fans minarets ou tours pour appeller à leurs prieres ; au
lieu que nous entendons de
côté & d'autre les cloches
des Chrétiens , qui ont de
grands clochers ou tours
depierres fur une partie de
278 MERCURE
leurs Eglifes. Les Georgiens le difent defcendus
des Iberiens venus d'Efpagne.
J'ai vu officier le 11. Juillet leur Catholicos , qui à
fous lui cinquante - deux
Archevêques ou Evêques.
Il y avoit trois Archevêques.
& neuf Prêtres qui celebroient la Meſſe avec lui :
le refte du Clergé y ſervoit
& les Chantres laïques
ayant un Prêtre ou Religieux à leur tête, faifoient
une fymphonie affez grave
dans la nefà côté gauche.
GALANT. 279
Le Prince ayant fçûlaveille
que je devois aller voir of
ficier le Catholicos , qui eſt
fon frere , avoit donné ordre que j'y euffe toute la
fatisfaction que je pourrois
defirer.
Maplus grande peine à
Teflis a été d'entendre à
mon arrivée les plaintes
des Miffionnaires fur le pitoyable état de leur Mif
fion : ils medirent qu'à peine M. Michel , Envoyé du
Royà la Cour de Perfe , où
il leuravoit obtenu & à toutes les Miffions plufieurs
a
280 MERCURE
commandemens favora
bles , étoit forti du Royaume,que la perfecution avoit
recommencé. Les Armeniens vinrent affieger l'Eglife & la maifon des Peres , qu'ils vouloient tuer :
ne pouvant y reuſfir , ils allerent piller dix-huit maifons des Catholiques , &en
battirent pluſieurs , qu'ils
laifferent comme morts
fans qu'on en pût avoir juſtice.
1
Les Armeniens font venus pour fermer la porte
de l'Eglife des Peres de TeAlis .
GALANT. 281
>
Alis & celle de Gori en
Georgie, qui n'attend que
le moment de l'être , comme le font déja celles de
Gangia , de Chamoké , &
de Tauris.
Celle de Gangia fouffre
depuis ce temps - là une fi
cruelle perfecution , que le
Superieur aété mis plufieurs
fois fous le bâton , & avanizé de trés- groſſe ſomme.
Enfin l'ayant été encore depuis peu , il a été obligé de
s'enfuir vers la Mofcovie ,
&fon compagnonà Teflis,
où il fe refugia en ma pre-
·May 1712.
Aa
282 MERCURE
fence chez les Peres..
La Miffion de Tauris ,
poffedée par les Reverends
Peres Capucins de la Province de Touraine , aprés
plufieurs perfecutions , fut
fermée le 11. Janvier , en
forte que les Peres font demeurez fans communica
tion &fans fecours ; & j'ap
prends que le Patriarche
veutdonnerle dernier coup
aux Miffions , & chaffer en
tierement les Miffionnaires. Ce Patriarche a tellement le deffus , que dans le
Ragan ou écrit qu'il a ob-
GALANT. 283
tenu , il eſt marqué que fi
le Patriarche ne voulant pas
qu'ils reftent dans les lieux
où ils font , & qui font fpecifiez , comme Hifpahan ,
Jutpha , Hamadan , Chiras , Tauris , Gangia, Chamaquiés, Teflis, &tous autres qui font dans le Royaume, & s'il a deffem d'acheter
leurs maiſons , il pourra les
faire vendre fuivant l'efti
mation du Juge de la ville.
Le Prince de Teflis m'a
donné mille marques d'affection ; il m'a donné un
repas à fa maiſon de plaiAa ij
284 MERCURE
fance avec , avec quantité de
Prelats & Seigneurs de ſa
Cour , & m'a fait preſent
d'un cheval , &c. V. S.
SHQIP
Cette Lettre eft trés- -
curieufe , en ce qu'elle
fait voir naïvement l'é
tat où eft à preſent le
Chriftianifme dans ces
pays- là , d'où l'on reçoit
peu de nouvelles auffi
certaines que celles- ci
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Résumé : Extrait d'une Lettre de M. Galiczon, Evêque d'Agathople, & Coadjuteur de Babylone, à M... A Teflis ce 3. Août 1711.
La lettre de M. Galiczon, Évêque d'Aga thople et Coadjuteur de Babylone, datée du 3 août 1711 à Teflis, relate les péripéties de son voyage depuis la Mer Noire jusqu'à Teflis. Après avoir débarqué à Arkaval dans le Bachalie, une région de l'ancien Royaume de Géorgie dominée par les Turcs, Galiczon et son groupe ont dû emprunter cette route pour atteindre la Perse. Le 16 juin, M. Richard fut tué par un Turc, obligeant le groupe à continuer son chemin à travers des montagnes et des forêts dangereuses. À Calfikais, ils se firent passer pour des marchands français pour éviter les ennuis. Des Arméniens catholiques les aidèrent à plusieurs reprises, mais ils furent contraints de payer des pots-de-vin à divers officiels, y compris un douanier et un Mouffa, qui les soupçonnaient d'être des espions. Après avoir payé des sommes importantes, ils furent autorisés à partir. Le 30 juin, ils entrèrent en Géorgie, un pays chrétien dépendant du roi de Perse. Ils furent accueillis par des Pères Capucins italiens à Teflis, où ils célébrèrent plusieurs messes. Galiczon rencontra le prince de Géorgie, Vak-tank, et d'autres membres de la famille royale, tous chrétiens. Ces derniers exprimèrent leur tristesse concernant la mort de l'empereur et leur intérêt pour les guerres de la chrétienté. La Géorgie, malgré sa domination par les infidèles, a conservé sa foi chrétienne. Teflis compte treize églises géorgiennes, neuf arméniennes et une des Pères Capucins. Les missionnaires y subissent des persécutions, notamment de la part des Arméniens. La mission de Tauris a été fermée, et le patriarche cherche à chasser les missionnaires. Le prince de Teflis montra beaucoup d'affection à Galiczon, lui offrant un repas et des présents.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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138
p. 11-36
« On a grand tort de faire des excuses d'un repas [...] »
Début :
On a grand tort de faire des excuses d'un repas [...]
Mots clefs :
Table, Festin, Repas, Frugalité, Cordialité, Anciens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On a grand tort de faire des excuses d'un repas [...] »
Ona grand tort de faire
des excufes d'un repas fru
gal: les repas où l'on mange peu , ne font pas ceux
où l'on parle le plus , mais
ceux où l'on parle mieux.
Il femble que la frugalité
fourniffe les converfations
I2 MERCURE
de table les plus cenfées ,
& les plus agreables. J'entends par frugalité celle du
vin auffi bien que celles
des viandes ; on fçait affez
que le vin pris juſqu'à certain degré nous donne de
l'enjoüement , de l'efprit
& de la cordialité pour les
convives , mais que tout
cela degenere en beſtiſe ,
& en brutalité quand on
boit trop. Ainfi comme on
ne doit aimer la table qu'-
autant qu'elle contribue à
la douceur de la focieté &
de l'union , le repas frugal
GALANT. 13
eft tousjours le plus aimable.
Plutarque définit la table une focieté , qui par le
commerce du plaifir & du
vin, & l'entremise des graces , fe termine en amitié;
c'en eft auffi bien la définition que la fin. Elle augmente la bienveillance
dans les amis , par la meſme raifon qu'elle l'engendre dans les ennemis. Les
Anciens , dit Athenée,l'ont
appellée agape , charité.
Pour cette raiſon , on ne
doit venir à table que pour
14 MERCURE
y gagner l'amitié de quelqu'un des conviez. Levin,
dit Athenée , eft le filtre
de l'amitié ; il femble que
la meſme nourriture pro-,
duifant les mefmes qualitez dans le ſang & dans les
efprits , produit la fimpathie entre les convicz ; les
efprits y font montez fur
le mefme ton 2 & par ce
moyendeviennentun meſme corps & une mefme
ame. Les effets contraires
fe remarquent dans les
hommes & dans les animaux qui vivent de diffe-
GALANT.
rentes nourritures. Voyez.
cet homme extraordinaire
qui fe met au deffus de
toutes les bienféances , &
de tous les devoirs , qui
oublie mefme en voltre
prefence que vous foyez
au monde. Mettez une
bouteille de bon vin entre
vous & luy , le voila fociable , vous diriez qu'il vous
mais ce n'eſt pas
cela , ce font les efprits du
vin qui fe réuniffent , &
qui le lient avec vous ; l'effet du vin paffé , il ne ſonge plus à vous : hors la
aime
16 MERCURE
table n'attendez de luy ny
politeffe ny honnefteté
vous ne le retrouverez qu'à
la premiere bouteille que
vous boirez enfemble.
Les Anciens avoient raifon de croire menfa Deos
Tone
adeffe,felonle rapportd'Ovide & de Caftor. Afclepiade rapporte que Paufanias eftoit bien fondé de
dire qu'un repas fage &
bien entendu eftoit un
conciliabule des Dieux fociables , puifque l'amitié ,
la gayeté , & l'élevation
d'efprit , qu'on nommefageffe ,
GALANT. 17
geffe. , font les Dieux tutelaires des hommes qui
y préſident , & en font
l'efprit.
Les Anciens regardo ent
la table comme une chofe
facrée. Arnobe dit que les
Romains y eftabliſſoient
I'Idole d'un Dieu qu'ils regardoient commeprotecteur
&genie de la table , dit . il ,
Sam, ad
facitis menfas falinorum.appofitu , & fimulacris Deorum
ils invoquoient les Dieux
en s'y mettant adifti- menquam cùm venire cupimus , Deas invocamus , die
Juin 1712.
B
18 MERCURE
Quint. declamar. 30-1 . Ils
faifoient des libations au
commencement & à la fin
de la table , ils facrifioient
à Mercure les langues des
facrifices avec libation..
Dans Stuch 287. les libations ne ſe faifoient qu'avec duvin pur, & qui n'eftoit point forti d'une vigne fouillée par le tonnerre
par un pied bleffé , par un
pendu , &c. Id. 283. Les
habitans de Nacrale ville
d'Egypte , aux differens
fervices qu'on apportoit à
table , fe mettoient à ge-
GALANT. 19
noux , faifant des prieres ,
& fe raffeyoient , dit Athenée.
Paufanias affure , fur la
foy des anciennes Annales que les premiers Ançiens n'eftoient point plus
de trois à table à caufe du
nombre ternaire qu'ils croyent facré. La Loy Faunia
à Rome , regloit ce nombre à trois dans la maiſon ,
& cinq inforo Le nombre
de fept fut enfuite de leur
gouſt , d'où eft venu le proverbe , feptem conviviunt
novem concutiunt. Agamem
Bij
20 MERCURE
non dans l'Iliade prie ce
nombre à difner , Menelaus y vient de furcroift.
Le nombre de dix plaiſt
à Homere. Beaucoup de
villes bien policées ont
reglé le nombre , il y avoit un Officier appellé
chez les Romains Nomenclateur , Commis pour
les compter , l'hiftoire du
parafite dans
en fait foy. L'Officier ,
aprés avoir compré , dit au
parafite qui eft it le dernier à table , de fe retirer
parce qu'il eftoit le tren-
•
GALANT. ZT
te-uniéme contre la Loy
qui n'en permettoit que
trente : recomprez , dit le
parafite , & commencez
par moy , & vous verrez
que je ne fuis point furnumeraire. Stuch 146.
Parafite eftoit chez les
Anciens celuy qui avoit le'
foin de chofir les mets
pour les feftins facrez , ce
qui leur donna occafion
de prendre les droits fur
tous les marchands de
vivres >
& d'eftre appellez à tous les repas ;
ainfi cet employ d'hon-
22 MERCURE
nefte qu'il eftoit d'abord ,
devint honteux.
Les anciens Hebreux
felon le nouveau Teftament , lavoient les pieds,
avant le repas. Homere dit
la mefme chofe , & adjoufte avec Virgile , qu'ils lavoient auffi les mains devant & aprés le repas , per
fingula fercula , apparemment dans tous les fervices chez les Romains, comme il paroift dans Lampridius , qui dit que Heliogabale faifoit fervir des mets
de cire & de marbre à fes
GALANT 23
parafites , & leur faifoit laver les mains perfingula fercula quafi fi comediffent. Ils
ne faifoient que fe tourner
fans fe lever de table. Retrorfufqueconverfus , tanquam
monitus aquam poftularent.
On mettoit du nitre dans
cette eau pour mieux dé
craffer , & des odeurs. Les
Lacedemoniens fe nettoyoient les mains à table
avec une mie de pain , il
en eft fait mention dans
Homere.
Chez les Grecs , les Hilarodes ou Chanteurs de
24 MERCURE
chanfons agreables , & qui
exerçoient la fcience gaye
des Provençaux , eſtoient
placez au milieu des conviez dans le feftin. Il paroift que ces Chanteurs
eftoient fort estimez chez
les Anciens. Demofthenes
difoit , qu'ils meritoient
d'eftre honorez par tout le
monde, & loriqu'il fit main
baffe fur les amants de Penelope , il laiffa la vie au
Chantre Fenecus par la
mefme railon. Les Gau
lois honoroient de la mef
mefaçon leurs Trouveres
4
•
Ou
GALANT. 25
oubaladins , & aprés qu'ils
en avoient efté divertis à
table & dans leurs feftins ,
ils fe dépouilloient de leurs
leur donnoient
plus belles robes , & les
champ.
fur le
Socrate , dans le Protagoras , traitte d'ignorants ,
& de miferables qui n'ont
rien à dire , ceux qui met,
tent la Mufique & les Baladins à la place de la converfation. C'est pourquoy
dans ce noble banquet de
Platon , la chanteuse en eft
exclue & renvoyée pour
Juin 1712.
C
26 MERCURE
chanter aux femmes. 'D'un
autre cofté Xenophon
7
dans fon banquet , où Socrate & Anthiftenes font
conviez , Philippe boufon
y eft introduit , & aprés le
repas une jolie fille & un
joli garçon danferent.
Socrate dans Xenophon
dit qu'il faut éviter ce qui
excite à manger & à
boire fans faim & fans
foif. On peut adjouſter
qu'il faut faire le contrai -
re pour la converſation ,
c'eſt à- dire , chercher des
difccurs qui reveillent l'ap-
GALANT. 27
petit & la curiofité languiffante de l'efprit ; il
faut épargner la raillerie
à table , & ménager des
efprits échauffez de vin.
Il ne faut entreprendre
dans une réjoüiffance que
ce qu'on peut dire & faire
agreablement, felon la couftume des Lacedemoniens
qui aimoient le plaifir de
la table & la danſe. Antiochus ayant dansé armé
avec les amis , quand ce
vint au tour de Hegefianacte , au lieu de danſer il
fe fauva , & dit à haute
Cij
28 MERCURE
t
voix , Choififfez , Antiochus , ou de me voir mal
danfer , ou de m'entendre
reciter des vers que je me
fens en difpofition de faire
fur le champ à voſtre honneur. Le Prince ayant accepté ce dernier party ,
Hegefianacte charma toute la compagnie &le Roy
particulierement , qui luy
fit de grandes liberalitez, & le retint depuis ce
temps là au nombre de fes
amis.
Les Heros d'Homere ne
mangeoient que du bœuf,
150
GALANT. 29
mefme le delicat Alcinous ;
pour honorer Ajax on leur
fert fur une affiette longa
terga boum , &c. Ils ne le
mangeoient que rofti &
fans fauce. Ces Heros ne
mangeoient que ce qu'ils
avoient apprefté eux meſmes ; & Homere parlant
d'Ulyffe, dit qu'il eftoit habile cuifinier , & qu'il fçavoit allumer le feu auffibien que perfonne du monde.
Dans les repas à Athenes on lavoit les mains
avant le deſſerts Un jeune
C iij
30 MERCURE
garçon apportoit une eau
de fenteur , un autre apportoit des couronnes de
rofes ,enfuite on fervoit du
fruit , comme poires , pommes, raifins , fraiſes , tourtes , &c. aprés quoy entroient deux courtisanes
preftigiatrices , legeres à la
danfe comme des oifeaux.
Chez les propreté
extréme , grande vaiſſelle
d'argent , ferviteurs habillez magnifiquement , &
fervantes jolies pendant
leur jeuneſſe.
Chez le Roy des Parthes
GALANT. 31
l'amy convié eft à terre , &
le Roy luy jette à manger
d'un lit eflevé. Pour la
moindre faute on l'enleve ,
& on le foüette jufqu'au
fang , & profterné à terre
il remercie celuy qui la
foüerté, comme d'unbienfait & d'une grace du Roy.
Chez les Egyptiens qui
faifoient grande chere , on
portoit les plats à la ronde
fans table. LeRoy d'Egypte eftant prifonnier d'O
chus Roy de Perfe , fe mocqua de fes repas , & luy demanda permiffion de luy
C iiij
3:2 MERCURE
montrer avec les cuifiniers,
4
Egyptiens , comment on
devoit traitter un grand
Prince. Ochus voyant fa
bonne chere , les Dieux te
confondent , Egyptien, dire
il , qui as quitté de fi bons
repas pourvenirrifquer les
miens.
Cleomene Royde Sparte , Marc- Antoine , &c.
faifoient reciter des ouvra
ges à table.
Nourriture. Table. Feftins.
Seneque appelle fon déjeuner prandium. Augufte
GALANT. 331
le nommetout de mefme ,
ce qui verifie la remarque
de Servius, que les Anciens
ne connoiffoient point noftre difner, & ne prenoient
leur repas qu'avant le coucher du Soleil. Cependant
Filemon donne aux Anciens nos quatre mefmes
repas.
Les anciens Romains ne
portoient jamais de robbe
noire à table , fur tout pendant le regne d'Augufte
Ily avoit dans tous leurs
feſtins un Roy de la table
qu'ils appelloient arbiter bie
38 MERCURE
bendi. Chacun avoit fon
plat à table , & tiroit au
fort la part qu'il devoit
a
avoir.
Au commencement les
nappes leur fervoient de
ferviettes , mais dans la
fuite ils ne fervirent plus
que pour couvrir la table,
& chacun apportoit fa ferviette.
Les Romains n'oftoient
point la table vuide , &
n'éteignoient point la lampe par principe d'humanité , pour dire qu'ils en laif.
foient aux autres.
CALANT.
Chez les Macedoniens
nul n'avoit droit d'eftre
couché à table qu'il n'euft
tué un fanglier hors des
toiles , c'eft pourquoy Caf
fandre y eftoit affis à cofté
de fon pere couché.
Nos Rois avoient auffi
couftume de faire de
grands feftins publics aux
feftes folemnelles. En Angleterre on faifoit des largeffes confiderables au peuple. Les grands Seigneurs.
en ufoient de mefme cnvers leurs vaffaux.
Convivorum numerus inci-
36 MERCURE
pere oportet à Græcorum numero , progredi ad Mufarum numerum. Il y avoit chez
les Romains & les Grecs
des prix à remporter pour
des Questions proposées à
table. A propos de Queftions de table il m'en vient
une pour le mois prochain. Je prie ceux qui
ont refpondu à celles du
mois dernier , de refpondre
à celle- cy
des excufes d'un repas fru
gal: les repas où l'on mange peu , ne font pas ceux
où l'on parle le plus , mais
ceux où l'on parle mieux.
Il femble que la frugalité
fourniffe les converfations
I2 MERCURE
de table les plus cenfées ,
& les plus agreables. J'entends par frugalité celle du
vin auffi bien que celles
des viandes ; on fçait affez
que le vin pris juſqu'à certain degré nous donne de
l'enjoüement , de l'efprit
& de la cordialité pour les
convives , mais que tout
cela degenere en beſtiſe ,
& en brutalité quand on
boit trop. Ainfi comme on
ne doit aimer la table qu'-
autant qu'elle contribue à
la douceur de la focieté &
de l'union , le repas frugal
GALANT. 13
eft tousjours le plus aimable.
Plutarque définit la table une focieté , qui par le
commerce du plaifir & du
vin, & l'entremise des graces , fe termine en amitié;
c'en eft auffi bien la définition que la fin. Elle augmente la bienveillance
dans les amis , par la meſme raifon qu'elle l'engendre dans les ennemis. Les
Anciens , dit Athenée,l'ont
appellée agape , charité.
Pour cette raiſon , on ne
doit venir à table que pour
14 MERCURE
y gagner l'amitié de quelqu'un des conviez. Levin,
dit Athenée , eft le filtre
de l'amitié ; il femble que
la meſme nourriture pro-,
duifant les mefmes qualitez dans le ſang & dans les
efprits , produit la fimpathie entre les convicz ; les
efprits y font montez fur
le mefme ton 2 & par ce
moyendeviennentun meſme corps & une mefme
ame. Les effets contraires
fe remarquent dans les
hommes & dans les animaux qui vivent de diffe-
GALANT.
rentes nourritures. Voyez.
cet homme extraordinaire
qui fe met au deffus de
toutes les bienféances , &
de tous les devoirs , qui
oublie mefme en voltre
prefence que vous foyez
au monde. Mettez une
bouteille de bon vin entre
vous & luy , le voila fociable , vous diriez qu'il vous
mais ce n'eſt pas
cela , ce font les efprits du
vin qui fe réuniffent , &
qui le lient avec vous ; l'effet du vin paffé , il ne ſonge plus à vous : hors la
aime
16 MERCURE
table n'attendez de luy ny
politeffe ny honnefteté
vous ne le retrouverez qu'à
la premiere bouteille que
vous boirez enfemble.
Les Anciens avoient raifon de croire menfa Deos
Tone
adeffe,felonle rapportd'Ovide & de Caftor. Afclepiade rapporte que Paufanias eftoit bien fondé de
dire qu'un repas fage &
bien entendu eftoit un
conciliabule des Dieux fociables , puifque l'amitié ,
la gayeté , & l'élevation
d'efprit , qu'on nommefageffe ,
GALANT. 17
geffe. , font les Dieux tutelaires des hommes qui
y préſident , & en font
l'efprit.
Les Anciens regardo ent
la table comme une chofe
facrée. Arnobe dit que les
Romains y eftabliſſoient
I'Idole d'un Dieu qu'ils regardoient commeprotecteur
&genie de la table , dit . il ,
Sam, ad
facitis menfas falinorum.appofitu , & fimulacris Deorum
ils invoquoient les Dieux
en s'y mettant adifti- menquam cùm venire cupimus , Deas invocamus , die
Juin 1712.
B
18 MERCURE
Quint. declamar. 30-1 . Ils
faifoient des libations au
commencement & à la fin
de la table , ils facrifioient
à Mercure les langues des
facrifices avec libation..
Dans Stuch 287. les libations ne ſe faifoient qu'avec duvin pur, & qui n'eftoit point forti d'une vigne fouillée par le tonnerre
par un pied bleffé , par un
pendu , &c. Id. 283. Les
habitans de Nacrale ville
d'Egypte , aux differens
fervices qu'on apportoit à
table , fe mettoient à ge-
GALANT. 19
noux , faifant des prieres ,
& fe raffeyoient , dit Athenée.
Paufanias affure , fur la
foy des anciennes Annales que les premiers Ançiens n'eftoient point plus
de trois à table à caufe du
nombre ternaire qu'ils croyent facré. La Loy Faunia
à Rome , regloit ce nombre à trois dans la maiſon ,
& cinq inforo Le nombre
de fept fut enfuite de leur
gouſt , d'où eft venu le proverbe , feptem conviviunt
novem concutiunt. Agamem
Bij
20 MERCURE
non dans l'Iliade prie ce
nombre à difner , Menelaus y vient de furcroift.
Le nombre de dix plaiſt
à Homere. Beaucoup de
villes bien policées ont
reglé le nombre , il y avoit un Officier appellé
chez les Romains Nomenclateur , Commis pour
les compter , l'hiftoire du
parafite dans
en fait foy. L'Officier ,
aprés avoir compré , dit au
parafite qui eft it le dernier à table , de fe retirer
parce qu'il eftoit le tren-
•
GALANT. ZT
te-uniéme contre la Loy
qui n'en permettoit que
trente : recomprez , dit le
parafite , & commencez
par moy , & vous verrez
que je ne fuis point furnumeraire. Stuch 146.
Parafite eftoit chez les
Anciens celuy qui avoit le'
foin de chofir les mets
pour les feftins facrez , ce
qui leur donna occafion
de prendre les droits fur
tous les marchands de
vivres >
& d'eftre appellez à tous les repas ;
ainfi cet employ d'hon-
22 MERCURE
nefte qu'il eftoit d'abord ,
devint honteux.
Les anciens Hebreux
felon le nouveau Teftament , lavoient les pieds,
avant le repas. Homere dit
la mefme chofe , & adjoufte avec Virgile , qu'ils lavoient auffi les mains devant & aprés le repas , per
fingula fercula , apparemment dans tous les fervices chez les Romains, comme il paroift dans Lampridius , qui dit que Heliogabale faifoit fervir des mets
de cire & de marbre à fes
GALANT 23
parafites , & leur faifoit laver les mains perfingula fercula quafi fi comediffent. Ils
ne faifoient que fe tourner
fans fe lever de table. Retrorfufqueconverfus , tanquam
monitus aquam poftularent.
On mettoit du nitre dans
cette eau pour mieux dé
craffer , & des odeurs. Les
Lacedemoniens fe nettoyoient les mains à table
avec une mie de pain , il
en eft fait mention dans
Homere.
Chez les Grecs , les Hilarodes ou Chanteurs de
24 MERCURE
chanfons agreables , & qui
exerçoient la fcience gaye
des Provençaux , eſtoient
placez au milieu des conviez dans le feftin. Il paroift que ces Chanteurs
eftoient fort estimez chez
les Anciens. Demofthenes
difoit , qu'ils meritoient
d'eftre honorez par tout le
monde, & loriqu'il fit main
baffe fur les amants de Penelope , il laiffa la vie au
Chantre Fenecus par la
mefme railon. Les Gau
lois honoroient de la mef
mefaçon leurs Trouveres
4
•
Ou
GALANT. 25
oubaladins , & aprés qu'ils
en avoient efté divertis à
table & dans leurs feftins ,
ils fe dépouilloient de leurs
leur donnoient
plus belles robes , & les
champ.
fur le
Socrate , dans le Protagoras , traitte d'ignorants ,
& de miferables qui n'ont
rien à dire , ceux qui met,
tent la Mufique & les Baladins à la place de la converfation. C'est pourquoy
dans ce noble banquet de
Platon , la chanteuse en eft
exclue & renvoyée pour
Juin 1712.
C
26 MERCURE
chanter aux femmes. 'D'un
autre cofté Xenophon
7
dans fon banquet , où Socrate & Anthiftenes font
conviez , Philippe boufon
y eft introduit , & aprés le
repas une jolie fille & un
joli garçon danferent.
Socrate dans Xenophon
dit qu'il faut éviter ce qui
excite à manger & à
boire fans faim & fans
foif. On peut adjouſter
qu'il faut faire le contrai -
re pour la converſation ,
c'eſt à- dire , chercher des
difccurs qui reveillent l'ap-
GALANT. 27
petit & la curiofité languiffante de l'efprit ; il
faut épargner la raillerie
à table , & ménager des
efprits échauffez de vin.
Il ne faut entreprendre
dans une réjoüiffance que
ce qu'on peut dire & faire
agreablement, felon la couftume des Lacedemoniens
qui aimoient le plaifir de
la table & la danſe. Antiochus ayant dansé armé
avec les amis , quand ce
vint au tour de Hegefianacte , au lieu de danſer il
fe fauva , & dit à haute
Cij
28 MERCURE
t
voix , Choififfez , Antiochus , ou de me voir mal
danfer , ou de m'entendre
reciter des vers que je me
fens en difpofition de faire
fur le champ à voſtre honneur. Le Prince ayant accepté ce dernier party ,
Hegefianacte charma toute la compagnie &le Roy
particulierement , qui luy
fit de grandes liberalitez, & le retint depuis ce
temps là au nombre de fes
amis.
Les Heros d'Homere ne
mangeoient que du bœuf,
150
GALANT. 29
mefme le delicat Alcinous ;
pour honorer Ajax on leur
fert fur une affiette longa
terga boum , &c. Ils ne le
mangeoient que rofti &
fans fauce. Ces Heros ne
mangeoient que ce qu'ils
avoient apprefté eux meſmes ; & Homere parlant
d'Ulyffe, dit qu'il eftoit habile cuifinier , & qu'il fçavoit allumer le feu auffibien que perfonne du monde.
Dans les repas à Athenes on lavoit les mains
avant le deſſerts Un jeune
C iij
30 MERCURE
garçon apportoit une eau
de fenteur , un autre apportoit des couronnes de
rofes ,enfuite on fervoit du
fruit , comme poires , pommes, raifins , fraiſes , tourtes , &c. aprés quoy entroient deux courtisanes
preftigiatrices , legeres à la
danfe comme des oifeaux.
Chez les propreté
extréme , grande vaiſſelle
d'argent , ferviteurs habillez magnifiquement , &
fervantes jolies pendant
leur jeuneſſe.
Chez le Roy des Parthes
GALANT. 31
l'amy convié eft à terre , &
le Roy luy jette à manger
d'un lit eflevé. Pour la
moindre faute on l'enleve ,
& on le foüette jufqu'au
fang , & profterné à terre
il remercie celuy qui la
foüerté, comme d'unbienfait & d'une grace du Roy.
Chez les Egyptiens qui
faifoient grande chere , on
portoit les plats à la ronde
fans table. LeRoy d'Egypte eftant prifonnier d'O
chus Roy de Perfe , fe mocqua de fes repas , & luy demanda permiffion de luy
C iiij
3:2 MERCURE
montrer avec les cuifiniers,
4
Egyptiens , comment on
devoit traitter un grand
Prince. Ochus voyant fa
bonne chere , les Dieux te
confondent , Egyptien, dire
il , qui as quitté de fi bons
repas pourvenirrifquer les
miens.
Cleomene Royde Sparte , Marc- Antoine , &c.
faifoient reciter des ouvra
ges à table.
Nourriture. Table. Feftins.
Seneque appelle fon déjeuner prandium. Augufte
GALANT. 331
le nommetout de mefme ,
ce qui verifie la remarque
de Servius, que les Anciens
ne connoiffoient point noftre difner, & ne prenoient
leur repas qu'avant le coucher du Soleil. Cependant
Filemon donne aux Anciens nos quatre mefmes
repas.
Les anciens Romains ne
portoient jamais de robbe
noire à table , fur tout pendant le regne d'Augufte
Ily avoit dans tous leurs
feſtins un Roy de la table
qu'ils appelloient arbiter bie
38 MERCURE
bendi. Chacun avoit fon
plat à table , & tiroit au
fort la part qu'il devoit
a
avoir.
Au commencement les
nappes leur fervoient de
ferviettes , mais dans la
fuite ils ne fervirent plus
que pour couvrir la table,
& chacun apportoit fa ferviette.
Les Romains n'oftoient
point la table vuide , &
n'éteignoient point la lampe par principe d'humanité , pour dire qu'ils en laif.
foient aux autres.
CALANT.
Chez les Macedoniens
nul n'avoit droit d'eftre
couché à table qu'il n'euft
tué un fanglier hors des
toiles , c'eft pourquoy Caf
fandre y eftoit affis à cofté
de fon pere couché.
Nos Rois avoient auffi
couftume de faire de
grands feftins publics aux
feftes folemnelles. En Angleterre on faifoit des largeffes confiderables au peuple. Les grands Seigneurs.
en ufoient de mefme cnvers leurs vaffaux.
Convivorum numerus inci-
36 MERCURE
pere oportet à Græcorum numero , progredi ad Mufarum numerum. Il y avoit chez
les Romains & les Grecs
des prix à remporter pour
des Questions proposées à
table. A propos de Queftions de table il m'en vient
une pour le mois prochain. Je prie ceux qui
ont refpondu à celles du
mois dernier , de refpondre
à celle- cy
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Résumé : « On a grand tort de faire des excuses d'un repas [...] »
Le texte explore le rôle des repas dans la société antique, en soulignant l'importance de la frugalité et de la modération. Les repas frugaux favorisent des conversations plus sensées et agréables. Le vin, consommé avec modération, peut apporter de l'enjouement et de l'esprit, mais en excès, il mène à la bestialité. Plutarque définit la table comme un lieu de société où le plaisir et le vin peuvent se terminer en amitié. Les Anciens considéraient la table comme un lieu sacré, où l'on invoquait les dieux et faisait des libations. Le nombre de convives était souvent réglementé, et les repas suivaient des rites spécifiques, comme le lavage des mains et des pieds. Les anciens Grecs et Romains avaient des pratiques particulières lors des repas. Par exemple, ils invitaient souvent des chanteurs ou des bouffons pour divertir les convives. Le texte mentionne également des héros comme ceux d'Homère, qui mangeaient du bœuf rôti sans sauce et préparaient eux-mêmes leur nourriture. Les repas étaient souvent accompagnés de danses et de récitations. Les Romains avaient des coutumes spécifiques, comme l'interdiction de porter des robes noires à table et l'usage de serviettes personnelles. Les grands festins publics étaient courants chez les rois et les nobles, et des prix étaient parfois offerts pour des questions posées lors des repas.
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139
p. 189-193
Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
Début :
La Maison de Rohan, qui est une des plus grandes [...]
Mots clefs :
Maison de Rohan, Bretagne
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texteReconnaissance textuelle : Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
La Maiſon de Rohan ,
quieftune des plus grandes
& des plus illuftres de l'Europe , tire fon origine par
les Comtes dePhoruoet des
anciens Rois & Souverains
de Bretagne. Elle a eſté
...
190 MERCURE
alliée par cinq differentes
fois avec la Maiſon des
Ducs de Bretagne.La Tante d'Anne de Bretagne ,
Reine de France & de Navarre , fille du Duc de Bretagne , eſt la derniere alliance qu'il y ait euë entre
la Maiſon de Bretagne &la
Maifon de Rohan. On
donna cent mille écus ,
fomme tres - confiderable
dans ce temps- là , & la
Comté de Montfort , pour
dédommager le Seigneur
de Rohan de fes prétentions ſur la Bretagne. Deux
E GALANT. 191
:
filles des Rois de Navarre ,
de l'une fille de Philippe d'Evreux , Roy de Navarre dit
le Sage & le Bel, & de Jeanne de France la femme , &
l'autre fille de Jean d'Albret , Roy de Navarre.
e grand-pere d'Henry IV.
font entrées dans cette illuftre Maiſon. Le Comte
d'Angouleſme , petit - fils .
de France , fils du Duc
d'Orleans , frere de Charles VI. Roy de France , qui
fut affaffiné dans Paris par
le Duc de Bourgogne, avoit
épousé Marie de Rohan
19 MERCURE
qui fur grand' mere de
François I. Roy de France;
ainfiles Seigneurs de cette
cette Maifon ont eu l'honneur de fe voir parens au
troifiéme degré des Rois
François I. & Henry IV.
Elle a eu des alliances
avec la Maiſon d'Ecoffe ,
de Lorraine , & plufieurs
autres Maifons Souveraines & des plus confiderables de l'Eftat. Les Rois
d'Angleterre les ont tousjours traité comme leurs
parens , & le Seigneur de
Soubize , Chef des Religionnaires ,
GALANT. 193 n
gionnaires , étant mort à
Londres , y fut enterré dans
l'Eglife de Vveſtminſter
dans les tombeaux des Rois
d'Angleterre , commeforti
de leur fang.
quieftune des plus grandes
& des plus illuftres de l'Europe , tire fon origine par
les Comtes dePhoruoet des
anciens Rois & Souverains
de Bretagne. Elle a eſté
...
190 MERCURE
alliée par cinq differentes
fois avec la Maiſon des
Ducs de Bretagne.La Tante d'Anne de Bretagne ,
Reine de France & de Navarre , fille du Duc de Bretagne , eſt la derniere alliance qu'il y ait euë entre
la Maiſon de Bretagne &la
Maifon de Rohan. On
donna cent mille écus ,
fomme tres - confiderable
dans ce temps- là , & la
Comté de Montfort , pour
dédommager le Seigneur
de Rohan de fes prétentions ſur la Bretagne. Deux
E GALANT. 191
:
filles des Rois de Navarre ,
de l'une fille de Philippe d'Evreux , Roy de Navarre dit
le Sage & le Bel, & de Jeanne de France la femme , &
l'autre fille de Jean d'Albret , Roy de Navarre.
e grand-pere d'Henry IV.
font entrées dans cette illuftre Maiſon. Le Comte
d'Angouleſme , petit - fils .
de France , fils du Duc
d'Orleans , frere de Charles VI. Roy de France , qui
fut affaffiné dans Paris par
le Duc de Bourgogne, avoit
épousé Marie de Rohan
19 MERCURE
qui fur grand' mere de
François I. Roy de France;
ainfiles Seigneurs de cette
cette Maifon ont eu l'honneur de fe voir parens au
troifiéme degré des Rois
François I. & Henry IV.
Elle a eu des alliances
avec la Maiſon d'Ecoffe ,
de Lorraine , & plufieurs
autres Maifons Souveraines & des plus confiderables de l'Eftat. Les Rois
d'Angleterre les ont tousjours traité comme leurs
parens , & le Seigneur de
Soubize , Chef des Religionnaires ,
GALANT. 193 n
gionnaires , étant mort à
Londres , y fut enterré dans
l'Eglife de Vveſtminſter
dans les tombeaux des Rois
d'Angleterre , commeforti
de leur fang.
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Résumé : Remarques sur la maison de Rohan. [titre d'après la table]
La Maison de Rohan, l'une des plus prestigieuses d'Europe, descend des Comtes de Porhoët et des anciens Rois de Bretagne. Elle s'est alliée cinq fois avec la Maison des Ducs de Bretagne, la dernière alliance étant la tante d'Anne de Bretagne, Reine de France et de Navarre. Pour compenser les prétentions du Seigneur de Rohan sur la Bretagne, il reçut cent mille écus et la Comté de Montfort. Deux filles des Rois de Navarre intégrèrent également cette Maison. Le Comte d'Angoulême, petit-fils de France et frère de Charles VI, épousa Marie de Rohan, grand-mère de François I, établissant ainsi un lien familial avec les Rois François I et Henri IV. La Maison de Rohan a aussi des alliances avec les Maisons d'Écosse, de Lorraine et d'autres Maisons influentes. Les Rois d'Angleterre les considéraient comme leurs parents, et le Seigneur de Soubise fut inhumé à Westminster.
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140
p. 193-195
Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
Début :
La Maison de Polignac est une des plus illustres Maisons [...]
Mots clefs :
Maison de Polignac, Vicomte, Chevalier des Ordres du roi
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texteReconnaissance textuelle : Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
La Maifon de Polignac
eft une des plus illuftres
Maifons de l'Europe. Elle
avoit autrefois en fouverai
neté toutes les terres qu'elle poffede : elle jouit encore de l'honneur fingulier,
qu'aux affemblées des Etats
generaux le Vicomte de
Polignac ne cede le pas
qu'au feul Comte d'Alais ,
Juin 1712.
R
> > ki
R
194 MERCURE
& precede les vingt , deux
Barons qui compofent l'af
femblée de cette Province.
Unediſtinction fi finguliere
dans fa Province marque la
grandeur & la diftinction
de cette Maifon. Elle eſt alliée aux Maifons les plus illuftres du Royaume. Le feu
Vicomte de Polignac étoit
Chevalier des Ordres du
Roy, Gouverneur du Puys:
il fut undes Seigneurs à qui
le Roy fit donner 1 Ordre
Monfeigneur le Prince
de Conty dans la ville de
Pezenas. Il avoit épouſé N.
par
GALANT. 195
de Beauvoir du Roure, ffille
du Comte du Roure , Chevalier des Ordres du Roy ,
Lieutenant general de la
Province de Languedoc ,
Gouverneur de la ville &
citadelle du Saint Eſprit.
eft une des plus illuftres
Maifons de l'Europe. Elle
avoit autrefois en fouverai
neté toutes les terres qu'elle poffede : elle jouit encore de l'honneur fingulier,
qu'aux affemblées des Etats
generaux le Vicomte de
Polignac ne cede le pas
qu'au feul Comte d'Alais ,
Juin 1712.
R
> > ki
R
194 MERCURE
& precede les vingt , deux
Barons qui compofent l'af
femblée de cette Province.
Unediſtinction fi finguliere
dans fa Province marque la
grandeur & la diftinction
de cette Maifon. Elle eſt alliée aux Maifons les plus illuftres du Royaume. Le feu
Vicomte de Polignac étoit
Chevalier des Ordres du
Roy, Gouverneur du Puys:
il fut undes Seigneurs à qui
le Roy fit donner 1 Ordre
Monfeigneur le Prince
de Conty dans la ville de
Pezenas. Il avoit épouſé N.
par
GALANT. 195
de Beauvoir du Roure, ffille
du Comte du Roure , Chevalier des Ordres du Roy ,
Lieutenant general de la
Province de Languedoc ,
Gouverneur de la ville &
citadelle du Saint Eſprit.
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Résumé : Remarque sur la maison de Polignac. [titre d'après la table]
La Maison de Polignac est l'une des familles les plus prestigieuses d'Europe. Elle possédait autrefois en souveraineté toutes ses terres et jouit encore d'un honneur particulier lors des assemblées des États généraux, où le Vicomte de Polignac ne cède le pas qu'au Comte d'Alais. Elle précède également les vingt-deux Barons de l'assemblée de cette Province. La Maison de Polignac est alliée aux familles les plus illustres du Royaume. Le feu Vicomte de Polignac était Chevalier des Ordres du Roi et Gouverneur du Puy. Il reçut l'Ordre du Roi par Monseigneur le Prince de Conty à Pezenas. Il avait épousé N. de Beauvoir du Roure, fille du Comte du Roure, Chevalier des Ordres du Roi, Lieutenant général de la Province de Languedoc et Gouverneur de la ville et citadelle du Saint Esprit.
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141
p. 42-59
MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Début :
Louis Joseph Duc de Vendosme, Pair de France, Prince de [...]
Mots clefs :
Duc de Vendôme, Mort, Général, Apprentissage, Armée, Commandement, Espagne, Roi, Siège, Campagne, Combat, Valeur, Victoire, Héros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Ona différé l'article de
la mort de Monsieur de Vendosme jtifcytes à ce mois
- cy
pour avoir les memoires fui..
vantsy ileustfallu le differer
trop long-temps pourrecevoirle
détail de toutes les belles agitons
qu'il a
faites.
MONSIEUR LE DUC
de Vendosme lLOU[S joseph Duc de
Vendosme,Pair de France,
Prince de Martigues,Chevalier des Ordres du Roy,
Grand Senechal & Gouverneur de la Provence,
General des Galeres, mourutàVinaros leII. dumois
de juin,âgé de cinquante
huitans, petit fils du plus
grand Roy qui ait veseu
avant Louis le Grand ,dû_'
quel il estoitune image
vivante par le trait de son
visage
,
plus encore par
ceux de son ameIl donna dès son enfance des marques de ses raresqualitez
,
qui dans les
Princes font au dessusdes
qualitez heroïques, deson
humanité affable, généreux, compatissant donnanttout &c.
Il s'appliqua dès sa plus
tendre jeunesse à ce grand
m'estier dont il s'est servy
depuis plusieurs fois si uti-
lement pourrestablir les
affaires dans tous les lieux
où il a
esté appelle.
Dés l'âge de dix-sept
ans, il fut à la teste d'un.
Regiment d'Infanterie,&
il servit avec la mesme assiduitéque s'il avoitesperé
delà sa fortune.
Il fit son chemin avec la
mesme lenteur d'un particulier, & passa par tousles
dégrez, ce qui le rendit un
si grand General.
Il fit son apprentissage
fous Monsieur de Turenne
,
qui à cet âge
-
là luy
donnoit mille marques de
saconfiance.
Il repoussales ennemis
ayant son seulRégiment,
au combat d'Althenem où
il fut grievement blessé.
Après la mort de Monsieur de Turenne, il eut
pour Maistre Monsieur le
Mareschal de Crequy
,
&
fit voir dans toutes forte4
d'occasions combien il avoitprofité des leçons de
ces deux grands Généraux.
Tous les temps de paix
ont esté signaléc par ses
magnificencesdans sa belle Maison d'Anet, où il
donnoit presque tous les
ans des sestes à Monseigneur le Dauphin qui l'honoroit d'une tendre ami-
"hé qui n'aefté ignorée de
perfonneJamais le Roy n'adonné
à personne de sa Cour
,
de si grandes marques de
sa confiance; & Sa Majesté le fie bien paroistre
par laLettre qu'Elle luy
fit l'honneur de luy escrire en rassemblant sur sa
telle le Generalat des Ga-
leresau Gouvernement de
Provence.
Il faudrait une histoire
commecelle de Mezerec, sil'onvouloirraconter toutes les astions particulières
qu'il afaites avant de commander en chef, en Allemagne fousMonseigneur,
& fous Messieurs les Mareschaux de Duras & de
Lorge; en Flandres fous
Monsieur de Luxemborg,
où toute l'armée vit avec
plaisir que le gain du combat de Steinkerque fut deu
à un avis qu'il avoit donné.
<
A la Marfaille Monsieur
le Mareschal de Catinat
publia que c'estoit Monsieur de Vendosme qui s'estoit avisé la veille de mettre la droite à la gauche,
&la gauche à la droite,
afin d'opposer par la la
Gendarmerie aux Cuirassiers de l'Empereur
,
& il
chargea le lendemain, &
fit des actions surprenantes à la teste de cette Gendarmerie.
Les commandements
dans la Vallée de BarceJonnette
,
à Nice, ôc en
Provence suffiroient pour faire l'éloge d'un autre,
mais voyonsle comman- der en chef.
Le Roy luy donne le
commandement de l'armée de Catalogne, il y
arrive, trouve nostre armée decouragée, nos Grenadiers tremblanrs devant
les Miquelets; son arrivée
restablit tout
,
&¡;en une
campagne;il fait lever le
siege de plusieurs places,
Palamos
,
Ostallery, Calcet- soüilles, &c.
Il bat un gros corps de
Cavalerie, commande par
le Prince d'Armée, & se
seroit mis en estac de faire
le siege de Barcelonne dès
cette campagne, si la Cour
n'avoit trouve à propos de
differer à la suivante.
Quelfut ce siege de Barcelonne! Une grandeVille
qui ne peut estre investiè
,
défendue par une garnison
au dedans qui estoit aussi
forte qu'unearmée, & et
tant assiege tuy.
-
mesme
au dehors par une armée
aussi forte que la sienne,
commandée par le Vice-
roy
,
il commence par le
battre, & le mettre entièrement en deroute; & aprés
cinquante deux jours de
tranchéeouverte
,
il se
rend maître de cette place.
Tout le monde se souvient
encore des aétions furprenances qui se passerent à ce
siege ; & c'est bien dommage que la paresse de
Monsieur Capiftron Tait
empefehéde lesescrire La
< prisede cette Ville fit faire
la paix de Rifwik.
L'affairede Cremonearrive,Monsieur deVendos-
me y vole, on tremiroit à
voir sur la Carte les pays
donc les Ennemis estoient
emparez
,
& dont il les
cbufTi depuisfaine Nazaro,
& de l'Etradel, jusques à
Goito au delà de Mancouë
que l'armée de l'Empereur
tenoit bloqué, & dont il fit
lever le blocus après avoir
pris chemin faisant cinq
ou six places ausquelles il
fallut ouvrir la tranchée, ilbattitcette même Campagne Vice-conty à la Victoria, & gagna fous les or- dres du Roy d'espagne la
fameuse bataille de Luzara.
La Campagne ensuite il
penetra jusqu'à Trente
aprèsavoir pris cinq ou six
Chasteaux qui paroissoient
im prenables par leur situation, & revient à la fin de
la Campagne, battre le
mesme Vice-conty à S.
Sebastien prés d'Alexandrie, laisse le commandement de l'armée dePiémont
à Monsieur le Grand Prieur
son frere, retourne à celle
deLombardie sur la Sequia,
d'où il partit pour suivre
1.
Nuremberg, & pendant
prés de quinze jours battre
tous les soirs fort arriere
garde, marche qui fut
égalertt£ri£glorieuse à la
respectable opiniatreté de
ses grands rivaux.
Que de Villes prises en
1704. Ivrée, Verceil
,
&:
toutes les places de Monsieur de Savoye
,
Veruë priseaucommencement
de 1705. & ce Prince réduit
au seul Turin.
Le Combat de Cassan
où sa seule valeur alla plusieursfois arracherJ^;vicr
toire dans les bataillons
des Ennemis.
Quelle ouverture pour
la Campagne de 1706. que
la glorieuseaffaire de Calsinat, il l'aprojette à Mantoüe, fait ses dispositions,
& profite de la rigueur de
l'hyverquile mettoit dans
l'impossibilité de les executer
,
pour venir faire sa
cour au Roy, qu'il n'avoit
eu l'honneur de voir depuis
quatre ans, & dont il ne
pouvoit plus vivre essoigné,
reçoit à Anet les applaudissements de toute la Fran-
ce ,qui l'y traita pendant
tous les six jours qu'ily fut
avec une magnificence qui
jusques là n'avoit point eu
d'exemple. Il part enfin de
ce sejour de delices pour
aller executer son dessein
sur Calsinat le mesme jour
qu'ill'avoit projette, &
Monsieur le Prince Eugene
y
arriva à
temps pour estre
le tesmoin de savictoire.
Il est rappelled'Italie
pour aller commander l'armée de Flandres après le
malheur de Ramilly. Il y
trouve le Generaldes En-
nemis enSe de ses prosperitez
,
& prometrant à son
armée de la mener à Paris;
il rabu si bien foi} audace,
que les soldats luy disoient
tout haut que Bruxelles
n'en estoit pas le chemin.
Sa valeur sur tousjours
la mesme, mais la victoire
l'abandonna à Oudenarde,
peut estre pour relever sa
gloire. On ne voir jamais
un Heros toutentier quand
on ne le voit que dans la
prosperité.
Tout ce qui s'est passé
en Espagne est si nouveau,
que je ferois tort d'en donner des Mémoires à celuy
qui prendra le foin d'escrire ce qu'il a
fait depuis son
dernier départ d'Anet jusqua sa mort. On travaille
à present au Journal exact
de cette suite de belles actions qui ont affermi la
Couronne du Roy d'Espagné, quand ce Journal serafaitj'en donnerai un extrait.
la mort de Monsieur de Vendosme jtifcytes à ce mois
- cy
pour avoir les memoires fui..
vantsy ileustfallu le differer
trop long-temps pourrecevoirle
détail de toutes les belles agitons
qu'il a
faites.
MONSIEUR LE DUC
de Vendosme lLOU[S joseph Duc de
Vendosme,Pair de France,
Prince de Martigues,Chevalier des Ordres du Roy,
Grand Senechal & Gouverneur de la Provence,
General des Galeres, mourutàVinaros leII. dumois
de juin,âgé de cinquante
huitans, petit fils du plus
grand Roy qui ait veseu
avant Louis le Grand ,dû_'
quel il estoitune image
vivante par le trait de son
visage
,
plus encore par
ceux de son ameIl donna dès son enfance des marques de ses raresqualitez
,
qui dans les
Princes font au dessusdes
qualitez heroïques, deson
humanité affable, généreux, compatissant donnanttout &c.
Il s'appliqua dès sa plus
tendre jeunesse à ce grand
m'estier dont il s'est servy
depuis plusieurs fois si uti-
lement pourrestablir les
affaires dans tous les lieux
où il a
esté appelle.
Dés l'âge de dix-sept
ans, il fut à la teste d'un.
Regiment d'Infanterie,&
il servit avec la mesme assiduitéque s'il avoitesperé
delà sa fortune.
Il fit son chemin avec la
mesme lenteur d'un particulier, & passa par tousles
dégrez, ce qui le rendit un
si grand General.
Il fit son apprentissage
fous Monsieur de Turenne
,
qui à cet âge
-
là luy
donnoit mille marques de
saconfiance.
Il repoussales ennemis
ayant son seulRégiment,
au combat d'Althenem où
il fut grievement blessé.
Après la mort de Monsieur de Turenne, il eut
pour Maistre Monsieur le
Mareschal de Crequy
,
&
fit voir dans toutes forte4
d'occasions combien il avoitprofité des leçons de
ces deux grands Généraux.
Tous les temps de paix
ont esté signaléc par ses
magnificencesdans sa belle Maison d'Anet, où il
donnoit presque tous les
ans des sestes à Monseigneur le Dauphin qui l'honoroit d'une tendre ami-
"hé qui n'aefté ignorée de
perfonneJamais le Roy n'adonné
à personne de sa Cour
,
de si grandes marques de
sa confiance; & Sa Majesté le fie bien paroistre
par laLettre qu'Elle luy
fit l'honneur de luy escrire en rassemblant sur sa
telle le Generalat des Ga-
leresau Gouvernement de
Provence.
Il faudrait une histoire
commecelle de Mezerec, sil'onvouloirraconter toutes les astions particulières
qu'il afaites avant de commander en chef, en Allemagne fousMonseigneur,
& fous Messieurs les Mareschaux de Duras & de
Lorge; en Flandres fous
Monsieur de Luxemborg,
où toute l'armée vit avec
plaisir que le gain du combat de Steinkerque fut deu
à un avis qu'il avoit donné.
<
A la Marfaille Monsieur
le Mareschal de Catinat
publia que c'estoit Monsieur de Vendosme qui s'estoit avisé la veille de mettre la droite à la gauche,
&la gauche à la droite,
afin d'opposer par la la
Gendarmerie aux Cuirassiers de l'Empereur
,
& il
chargea le lendemain, &
fit des actions surprenantes à la teste de cette Gendarmerie.
Les commandements
dans la Vallée de BarceJonnette
,
à Nice, ôc en
Provence suffiroient pour faire l'éloge d'un autre,
mais voyonsle comman- der en chef.
Le Roy luy donne le
commandement de l'armée de Catalogne, il y
arrive, trouve nostre armée decouragée, nos Grenadiers tremblanrs devant
les Miquelets; son arrivée
restablit tout
,
&¡;en une
campagne;il fait lever le
siege de plusieurs places,
Palamos
,
Ostallery, Calcet- soüilles, &c.
Il bat un gros corps de
Cavalerie, commande par
le Prince d'Armée, & se
seroit mis en estac de faire
le siege de Barcelonne dès
cette campagne, si la Cour
n'avoit trouve à propos de
differer à la suivante.
Quelfut ce siege de Barcelonne! Une grandeVille
qui ne peut estre investiè
,
défendue par une garnison
au dedans qui estoit aussi
forte qu'unearmée, & et
tant assiege tuy.
-
mesme
au dehors par une armée
aussi forte que la sienne,
commandée par le Vice-
roy
,
il commence par le
battre, & le mettre entièrement en deroute; & aprés
cinquante deux jours de
tranchéeouverte
,
il se
rend maître de cette place.
Tout le monde se souvient
encore des aétions furprenances qui se passerent à ce
siege ; & c'est bien dommage que la paresse de
Monsieur Capiftron Tait
empefehéde lesescrire La
< prisede cette Ville fit faire
la paix de Rifwik.
L'affairede Cremonearrive,Monsieur deVendos-
me y vole, on tremiroit à
voir sur la Carte les pays
donc les Ennemis estoient
emparez
,
& dont il les
cbufTi depuisfaine Nazaro,
& de l'Etradel, jusques à
Goito au delà de Mancouë
que l'armée de l'Empereur
tenoit bloqué, & dont il fit
lever le blocus après avoir
pris chemin faisant cinq
ou six places ausquelles il
fallut ouvrir la tranchée, ilbattitcette même Campagne Vice-conty à la Victoria, & gagna fous les or- dres du Roy d'espagne la
fameuse bataille de Luzara.
La Campagne ensuite il
penetra jusqu'à Trente
aprèsavoir pris cinq ou six
Chasteaux qui paroissoient
im prenables par leur situation, & revient à la fin de
la Campagne, battre le
mesme Vice-conty à S.
Sebastien prés d'Alexandrie, laisse le commandement de l'armée dePiémont
à Monsieur le Grand Prieur
son frere, retourne à celle
deLombardie sur la Sequia,
d'où il partit pour suivre
1.
Nuremberg, & pendant
prés de quinze jours battre
tous les soirs fort arriere
garde, marche qui fut
égalertt£ri£glorieuse à la
respectable opiniatreté de
ses grands rivaux.
Que de Villes prises en
1704. Ivrée, Verceil
,
&:
toutes les places de Monsieur de Savoye
,
Veruë priseaucommencement
de 1705. & ce Prince réduit
au seul Turin.
Le Combat de Cassan
où sa seule valeur alla plusieursfois arracherJ^;vicr
toire dans les bataillons
des Ennemis.
Quelle ouverture pour
la Campagne de 1706. que
la glorieuseaffaire de Calsinat, il l'aprojette à Mantoüe, fait ses dispositions,
& profite de la rigueur de
l'hyverquile mettoit dans
l'impossibilité de les executer
,
pour venir faire sa
cour au Roy, qu'il n'avoit
eu l'honneur de voir depuis
quatre ans, & dont il ne
pouvoit plus vivre essoigné,
reçoit à Anet les applaudissements de toute la Fran-
ce ,qui l'y traita pendant
tous les six jours qu'ily fut
avec une magnificence qui
jusques là n'avoit point eu
d'exemple. Il part enfin de
ce sejour de delices pour
aller executer son dessein
sur Calsinat le mesme jour
qu'ill'avoit projette, &
Monsieur le Prince Eugene
y
arriva à
temps pour estre
le tesmoin de savictoire.
Il est rappelled'Italie
pour aller commander l'armée de Flandres après le
malheur de Ramilly. Il y
trouve le Generaldes En-
nemis enSe de ses prosperitez
,
& prometrant à son
armée de la mener à Paris;
il rabu si bien foi} audace,
que les soldats luy disoient
tout haut que Bruxelles
n'en estoit pas le chemin.
Sa valeur sur tousjours
la mesme, mais la victoire
l'abandonna à Oudenarde,
peut estre pour relever sa
gloire. On ne voir jamais
un Heros toutentier quand
on ne le voit que dans la
prosperité.
Tout ce qui s'est passé
en Espagne est si nouveau,
que je ferois tort d'en donner des Mémoires à celuy
qui prendra le foin d'escrire ce qu'il a
fait depuis son
dernier départ d'Anet jusqua sa mort. On travaille
à present au Journal exact
de cette suite de belles actions qui ont affermi la
Couronne du Roy d'Espagné, quand ce Journal serafaitj'en donnerai un extrait.
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Résumé : MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Le texte relate la vie et les exploits militaires de Louis Joseph de Vendôme, Duc de Vendôme, Pair de France, Prince de Martigues, Chevalier des Ordres du Roy, Grand Sénéchal et Gouverneur de la Provence, et Général des Galères. Né petit-fils d'un grand roi, il montra dès son enfance des qualités rares telles que l'humanité, l'affabilité, la générosité et la compassion. Il s'illustra très tôt dans sa carrière militaire, servant avec assiduité et gravissant les échelons jusqu'à devenir un grand général. Sous la tutelle de Turenne et de Crequy, il participa à de nombreuses batailles, comme celle d'Altenheim où il fut grièvement blessé. Il se distingua également lors des sièges de Barcelone et de Cremone, et dans diverses campagnes en Allemagne, en Flandres et en Italie. Ses actions militaires, telles que la prise de plusieurs villes et la victoire à la bataille de Luzara, contribuèrent à affermir la couronne du Roi d'Espagne. Le Duc de Vendôme était également connu pour sa magnificence et son hospitalité, notamment lors des séjours du Dauphin à sa maison d'Anet. Il reçut de grandes marques de confiance du Roi, qui lui confia divers commandements importants. Sa carrière militaire fut marquée par des succès notables, bien que la victoire lui ait parfois échappé, comme à la bataille d'Oudenarde. Le texte mentionne également la préparation d'un journal détaillant ses actions en Espagne, soulignant l'impact de ses exploits sur la couronne espagnole.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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142
p. 170-186
MORT.
Début :
Milord Richard Cromwel, fils aîné d'Olivier Cromwel, si fameux [...]
Mots clefs :
Olivier Cromwel, Londres, Angleterre, Protecteur, Aldermans, Richard Cromwel, Mort, Gentilhomme, Supplice, Honneur, Parlement, Général
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT.
MORT.
v./Milord Richard Cromyvel, fils aîné d'Olivier
Cromvvel
,
si fameux dans
Hiiftoire, d'Angleterre,
mourut à Lpndjjes le 2,4,
juillet 1712. âgé de quatrevingt-dix ans;lequel, aprés
la mort de son pere, arrivée le 13. Septembre1658.
fut déclaré protecteur avec
une promptitudenecessaire
ence rencontre,& le privé
Conseils'étant assemblé,
delibera sur la nomination
que le défunt avoit faite de
la personne de son fils aîné: ce qui futagréé unanimement de toute l'Angleterre, & ensuite il fut proclamé le lendemain14. par
tous leslieux dela-ville de
Londres, avec
grande fo*
lemnité, &il setrouvaun
grand concours de peuple.
La proclamation etoit conçûë en cestermes, & publiée àhautevoix par le
Roy d'armes.
Comme il a
plûà Dieu
par sa providence retirerdu
mondele Serenissime & renomméOlivier, Seigneur
procecteurdecetteRépublique, SonAlcesseapendant savie;,félonl'humble
requête & avis du Parlement, declaré & ordonné
le trés-noble & illustre Seigneur Richard, son fils aî-
-i
né,pour luisucceder dans
le gouvernements de ces
Nations.Nous,duduprivé
Conseil,avecMilord Maire
& les Aldermans de Londres, lesOfficiers de l'armée, & plusieursautres des
principaux de la Noblesse,
publions & declarons d'une
communevoix,&d'un consentement general, de langue & de cœur, ledit noble
& illustre Seigneur Richard
être justement protecteur
de cette République d'Angleterre, d'Ecosse & d'Irlande, & des Seigneuries 8e
Territoires qui en dépendent; en sorte que nous reconnoissionsluidevoirtoute fidélité ÔQ inviolable
obeïssance,selon les loix ôs
ladite humble requête &
avis; avec toute affeéèiol\
cordiale: suppliant le Seigneur, par qui lesPrinces
regnent,delebenir d'une
longue vie, & de combler
ces Nations de bonheur
sous son gouvernement.
L'apresdînée le Maire
les Aldermans vinrent en
ceremonie trouver Son AltesseàVvitheal, pour fë
condouloir avec elle, au
nom de tous lespeuples de
Londres,de laperte de Milord sonpere,& la feliciter
pareillement de son élection en qualité de protecteur ; ce qu'ayant fait en
presence des Seigneurs du
Conseil, qui s'y étoientexprés trouvez,ce Maire remit l'épée de la ville entre
les mains de Son Altesse,
quila lui rendit aussitôt.
Cette proclamation &reconnoissance étant faite,
il reçut quantité d'Adresses.
des Juges de paix, des Mi>-
niftres,&Genjilsl^ommes,
en un motde toutes les \iU
ks des Royaumes.Ilfitplusieursreglemenspourla sûreté publique.
Le 24. Février. 1659. le
Parlement nouveaud'Angleterre fut assemblé, le
reconnut pour proted:ew:;.
&-suprêmeMagistratd'Angleterre,d'Ecosse & d'Ir-.
lande; &par son Ordonnance du 3. May suivantil
cassa & dissouditle Parlement pour plusieursraisons
importantes, parce que le
parti du Roy CharlesII.
commençoitàéclater fi*
bienque ce futla derniere
action qu'ilfitenqualité de
protecteur, parce que la
jalousie& la défiance s'étant glissées contre ce nouveaUi¡ Parlement & corure
le protecteur,que le parti
contraireapprehendoit qu'-
on ne declarât Roy, firent
agirlesOfficiers de l'armée,
qui après plusieursassemblées resolurentde rétablir
l'ancienParlement qui avoit été cassé par le défunt
protecteur ,& firent une
Ordonnancepourson réta-
blissement,promettant leur
assistance; ce qui fut fait^
& aprés les Officiers prélenterent Requête àce Parlement rétabli, & demanderent quelestrois Nations
fussent regies fous le gouvernement d'un Etat libre
sans Protecteur, Royauté,
ni Chambre desSeigneurs,
& un Comité,futchargé
d'aller trouverMilord Richard Cromvvel pour lui
proposer d'acquiescer au
Gouvernement; ce qu'il fit
par écrit, & son frere Henny Cromvvel ,Viceroy d'Ii:./
lande, se démitde son autorité parordre duParlement
entre les mains de deux,
Commissaires,&vintrendre
compte de sa gestion; aprèsquoy onlui permit de se retirer en tellieu,dela campagne qu'illui plairoit.
Cependant les Chevaliers Georges Booth, &,.
Thomas Middletonprirent
les armes en sa, Comté de
Chester pour le Roy d'Ari,
glecerre ,Nqui y,sur proclawe&tout le gouvernement
d'Angleterre fut cliangé,,
&l'ancien Parlement fut
cassé par l'autorité des Offî-1
ciers destroupes comman:
dées parle General Morek,
qui étoit le plusfort. Il vint:
à Londres, où ayant été re-*
çûavechonneur ce furItii^qui procuralacafîàtionL
de l'ancien Parlement, &l
l'établissement. d'un nou«v
veau; , composé d'unç
Chambre des Seigneurs ÔC
d'une Chambre des Communes. Ce nouveau Parlement reconnut pour Roy.
Charles II. du nom , qui
pour lors étoit aux PaysBas yôc il paira. en Angle-
terre le 4.Juin166o.foc
reçuà, Douvrespar 1le General Morek,àlatètede
.4000. Gentilshommes;&
quatre joursaprèsilfit ion
crLcreeaLondres, accorda
une amnistie& un pardon
général des troubles passez,
Jt l'exclusion de vingt-huit
personnes qui avoient eu
part àla mortduRoy son
Pere., dont quelques-uns
furentpunis du dernier supplice.
Comme je ne pretens
point traiter de l'histoire
d'Angleterre, qu'il faudroit
-des" volumes entiers pour
la contenir,n'ayant fait ce
traité qu'au sujet de la mort
-de Richard Cromvvel, &
pour faire connoître ce qui
arriva après la mort d'Oliviersonpere jusqu'au réra-
"!blilfement du RoyCharles
II. il est necessaire de dire
quelque chose des entreprises dudit OlivierCromwel.
Olivier Cromvvel3 simple Gentilhomme, devint
fort capable par son application à l'étude de l'Histoire &de la Politique, fut
d'abord Capitaine de cavalerie dans l'armée des re,
belescontrele Roy Charles
premier, fous l'autorité du
Parlement. En 1641. il s'avança dans les Charges militaires
, par sasouplesse &
parson courage il devint
Commissaire général de
l'armée Parlementaire,que
Thomas Farfax commandoit contre son Souverain.
Il défit le Duc de Bukingham, & broiiilla son Prince légitimeirreconciliablement avec le Parlement,
& il fut le principal auteur
d'un attentat incroyableà
la posterité, par le juge.
ment qui fut renducontre
9c Roy Charles premier,
lui firentcouper latêtesur
un échafaut en public le 9. Février 1648. Cet homme
ayant joint l'artifice, laviolence, la perfidie,le faux
zele de justice & de religion, devint l'exemple d'une élévation outrée; si bien
que leRoyétantmort, il
ne songea plus ou-à regner
sanstrône &sansle nom de
Roy, ayant pris celui de
Protecteur, & exerça une
-
puis-
sanceabsoluë jusques à sa
mort,arrivée letreize Septembre 1658. fut enterré avec la magnificenceRoyale
dans le tombeau des Rois,
ayant les habits Royaux, la
couronne sur la tête, le
sceptre &; le globe Royal
en main: mais le Roy Charles fecond ne fut pas plûtôt rentré à Londres,& a- prés f011 couronnement,
qu'il fit déterrer son cadavre, & ceux d'Mon & de
Bradeshau,&lesfit attacher
au gibet public; ensuite on
fit une fosse profonde au bas
du gibet, où on les jett£>
dedans. La tête de Crom^
vvel fut mise sur un pieu,
& posée où elle cft. encore,
sur la salle où le Roy Charks premier aété jugé indignement par ses sujets beles. reAinsivoila la fin de
cette grande élévation d'un
homme qui aété fameux
tyran en Angleterre sous
le nom, de protecteur; de
ce Royaume.
v./Milord Richard Cromyvel, fils aîné d'Olivier
Cromvvel
,
si fameux dans
Hiiftoire, d'Angleterre,
mourut à Lpndjjes le 2,4,
juillet 1712. âgé de quatrevingt-dix ans;lequel, aprés
la mort de son pere, arrivée le 13. Septembre1658.
fut déclaré protecteur avec
une promptitudenecessaire
ence rencontre,& le privé
Conseils'étant assemblé,
delibera sur la nomination
que le défunt avoit faite de
la personne de son fils aîné: ce qui futagréé unanimement de toute l'Angleterre, & ensuite il fut proclamé le lendemain14. par
tous leslieux dela-ville de
Londres, avec
grande fo*
lemnité, &il setrouvaun
grand concours de peuple.
La proclamation etoit conçûë en cestermes, & publiée àhautevoix par le
Roy d'armes.
Comme il a
plûà Dieu
par sa providence retirerdu
mondele Serenissime & renomméOlivier, Seigneur
procecteurdecetteRépublique, SonAlcesseapendant savie;,félonl'humble
requête & avis du Parlement, declaré & ordonné
le trés-noble & illustre Seigneur Richard, son fils aî-
-i
né,pour luisucceder dans
le gouvernements de ces
Nations.Nous,duduprivé
Conseil,avecMilord Maire
& les Aldermans de Londres, lesOfficiers de l'armée, & plusieursautres des
principaux de la Noblesse,
publions & declarons d'une
communevoix,&d'un consentement general, de langue & de cœur, ledit noble
& illustre Seigneur Richard
être justement protecteur
de cette République d'Angleterre, d'Ecosse & d'Irlande, & des Seigneuries 8e
Territoires qui en dépendent; en sorte que nous reconnoissionsluidevoirtoute fidélité ÔQ inviolable
obeïssance,selon les loix ôs
ladite humble requête &
avis; avec toute affeéèiol\
cordiale: suppliant le Seigneur, par qui lesPrinces
regnent,delebenir d'une
longue vie, & de combler
ces Nations de bonheur
sous son gouvernement.
L'apresdînée le Maire
les Aldermans vinrent en
ceremonie trouver Son AltesseàVvitheal, pour fë
condouloir avec elle, au
nom de tous lespeuples de
Londres,de laperte de Milord sonpere,& la feliciter
pareillement de son élection en qualité de protecteur ; ce qu'ayant fait en
presence des Seigneurs du
Conseil, qui s'y étoientexprés trouvez,ce Maire remit l'épée de la ville entre
les mains de Son Altesse,
quila lui rendit aussitôt.
Cette proclamation &reconnoissance étant faite,
il reçut quantité d'Adresses.
des Juges de paix, des Mi>-
niftres,&Genjilsl^ommes,
en un motde toutes les \iU
ks des Royaumes.Ilfitplusieursreglemenspourla sûreté publique.
Le 24. Février. 1659. le
Parlement nouveaud'Angleterre fut assemblé, le
reconnut pour proted:ew:;.
&-suprêmeMagistratd'Angleterre,d'Ecosse & d'Ir-.
lande; &par son Ordonnance du 3. May suivantil
cassa & dissouditle Parlement pour plusieursraisons
importantes, parce que le
parti du Roy CharlesII.
commençoitàéclater fi*
bienque ce futla derniere
action qu'ilfitenqualité de
protecteur, parce que la
jalousie& la défiance s'étant glissées contre ce nouveaUi¡ Parlement & corure
le protecteur,que le parti
contraireapprehendoit qu'-
on ne declarât Roy, firent
agirlesOfficiers de l'armée,
qui après plusieursassemblées resolurentde rétablir
l'ancienParlement qui avoit été cassé par le défunt
protecteur ,& firent une
Ordonnancepourson réta-
blissement,promettant leur
assistance; ce qui fut fait^
& aprés les Officiers prélenterent Requête àce Parlement rétabli, & demanderent quelestrois Nations
fussent regies fous le gouvernement d'un Etat libre
sans Protecteur, Royauté,
ni Chambre desSeigneurs,
& un Comité,futchargé
d'aller trouverMilord Richard Cromvvel pour lui
proposer d'acquiescer au
Gouvernement; ce qu'il fit
par écrit, & son frere Henny Cromvvel ,Viceroy d'Ii:./
lande, se démitde son autorité parordre duParlement
entre les mains de deux,
Commissaires,&vintrendre
compte de sa gestion; aprèsquoy onlui permit de se retirer en tellieu,dela campagne qu'illui plairoit.
Cependant les Chevaliers Georges Booth, &,.
Thomas Middletonprirent
les armes en sa, Comté de
Chester pour le Roy d'Ari,
glecerre ,Nqui y,sur proclawe&tout le gouvernement
d'Angleterre fut cliangé,,
&l'ancien Parlement fut
cassé par l'autorité des Offî-1
ciers destroupes comman:
dées parle General Morek,
qui étoit le plusfort. Il vint:
à Londres, où ayant été re-*
çûavechonneur ce furItii^qui procuralacafîàtionL
de l'ancien Parlement, &l
l'établissement. d'un nou«v
veau; , composé d'unç
Chambre des Seigneurs ÔC
d'une Chambre des Communes. Ce nouveau Parlement reconnut pour Roy.
Charles II. du nom , qui
pour lors étoit aux PaysBas yôc il paira. en Angle-
terre le 4.Juin166o.foc
reçuà, Douvrespar 1le General Morek,àlatètede
.4000. Gentilshommes;&
quatre joursaprèsilfit ion
crLcreeaLondres, accorda
une amnistie& un pardon
général des troubles passez,
Jt l'exclusion de vingt-huit
personnes qui avoient eu
part àla mortduRoy son
Pere., dont quelques-uns
furentpunis du dernier supplice.
Comme je ne pretens
point traiter de l'histoire
d'Angleterre, qu'il faudroit
-des" volumes entiers pour
la contenir,n'ayant fait ce
traité qu'au sujet de la mort
-de Richard Cromvvel, &
pour faire connoître ce qui
arriva après la mort d'Oliviersonpere jusqu'au réra-
"!blilfement du RoyCharles
II. il est necessaire de dire
quelque chose des entreprises dudit OlivierCromwel.
Olivier Cromvvel3 simple Gentilhomme, devint
fort capable par son application à l'étude de l'Histoire &de la Politique, fut
d'abord Capitaine de cavalerie dans l'armée des re,
belescontrele Roy Charles
premier, fous l'autorité du
Parlement. En 1641. il s'avança dans les Charges militaires
, par sasouplesse &
parson courage il devint
Commissaire général de
l'armée Parlementaire,que
Thomas Farfax commandoit contre son Souverain.
Il défit le Duc de Bukingham, & broiiilla son Prince légitimeirreconciliablement avec le Parlement,
& il fut le principal auteur
d'un attentat incroyableà
la posterité, par le juge.
ment qui fut renducontre
9c Roy Charles premier,
lui firentcouper latêtesur
un échafaut en public le 9. Février 1648. Cet homme
ayant joint l'artifice, laviolence, la perfidie,le faux
zele de justice & de religion, devint l'exemple d'une élévation outrée; si bien
que leRoyétantmort, il
ne songea plus ou-à regner
sanstrône &sansle nom de
Roy, ayant pris celui de
Protecteur, & exerça une
-
puis-
sanceabsoluë jusques à sa
mort,arrivée letreize Septembre 1658. fut enterré avec la magnificenceRoyale
dans le tombeau des Rois,
ayant les habits Royaux, la
couronne sur la tête, le
sceptre &; le globe Royal
en main: mais le Roy Charles fecond ne fut pas plûtôt rentré à Londres,& a- prés f011 couronnement,
qu'il fit déterrer son cadavre, & ceux d'Mon & de
Bradeshau,&lesfit attacher
au gibet public; ensuite on
fit une fosse profonde au bas
du gibet, où on les jett£>
dedans. La tête de Crom^
vvel fut mise sur un pieu,
& posée où elle cft. encore,
sur la salle où le Roy Charks premier aété jugé indignement par ses sujets beles. reAinsivoila la fin de
cette grande élévation d'un
homme qui aété fameux
tyran en Angleterre sous
le nom, de protecteur; de
ce Royaume.
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Résumé : MORT.
Le texte relate la vie et la mort de Richard Cromwell, fils aîné d'Olivier Cromwell, une figure emblématique de l'histoire anglaise. Richard Cromwell est décédé à Londres le 24 juillet 1712 à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Après la mort de son père, survenue le 13 septembre 1658, Richard a été déclaré protecteur de la République d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande. Cette nomination a été approuvée unanimement par le Parlement et proclamée le 14 septembre avec une grande solennité. La proclamation a été publiée à haute voix par le Roi d'armes, reconnaissant Richard Cromwell comme successeur de son père. Richard Cromwell a reçu des adresses de diverses autorités et a pris plusieurs mesures pour la sécurité publique. Cependant, en février 1659, le Parlement nouvellement assemblé l'a reconnu comme protecteur suprême, mais l'a dissous en mai de la même année en raison de tensions politiques. Les officiers de l'armée ont ensuite rétabli l'ancien Parlement, mettant fin au protectorat de Richard Cromwell. Les partisans du roi Charles II ont pris les armes, et le général Monk a restauré Charles II sur le trône le 4 juin 1660. Charles II a accordé une amnistie générale, à l'exception de vingt-huit personnes impliquées dans la mort de son père. Le texte mentionne également la vie d'Olivier Cromwell, qui est passé de simple gentilhomme à protecteur après avoir joué un rôle clé dans la guerre civile anglaise. Il a été l'un des principaux responsables de l'exécution du roi Charles Ier en 1648 et a exercé une puissance absolue jusqu'à sa mort en 1658. Après la restauration de Charles II, le cadavre d'Olivier Cromwell a été exhumé et exposé publiquement, marquant la fin de son règne tyrannique.
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143
p. 211-216
DONS DU ROY.
Début :
Le 15. Août le Roy nomma à l'Evêché de Toulon [...]
Mots clefs :
Dons, Evêché de Toulon, Abbayes, Abbé du Crevy, Prieuré
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONSDVROY.
Lei5.AoûtleRoynom-
ma à l'Evêché de Toulon
l'Abbé de Montauban
Grand Vicaire d'Apt.
Et donna l'Abbaye de
Vaux-Cernay, Ordre de
Cîteaux, Diocese de Pa":
ris, vacance par lamort de
Messire LoüisArmand
Bonnin de Chalucet,Evêque deToulon,àl'Abbé
de Broglio, Agent general
du Clergé.
Cette Abbaye est à huit
lieuës de Paris, & à une
lieuë &demiedeChevreuse, à l'occident d'hyver. Elle
fut fondée en mS. par- le
.,
Comte de Nelle, Connêcâble de France, &par sa
femme nommée Eve.
L'Abbaye de Lezat, Ord^e de saint Benoît, DiocesedeRieux, vacantepar
la mort de l'Abbé de Crussold'Uzez, Chanoine de
-
Strasbourg
,
aFAbbedeBe
rulle*
UAbbàyc deS.Paulde
Verdun, Ordre de Prémon
tré, vacante par la mort de
l'AbbéMolé, AbbédeSte
.: Croix
-
de Bordeaux
, -
au..
Pere Etheard
,
-
Abbé de la.
L'Abbaye du Rivet,Ordrrc deCîteaux
,
Diocese
de Bazas,auReverendPere
Jourdan de Fleins.
-
Il est d'une des meilleur
res famillesd'Angers,allié
a toutcequ'il ya de plus
distingué danslaNoblesse.
de la Province d'Anjou. Il
/efitReligieux en l'Abbaye
dePontron
: peu de temps
aprèsqu'il fut Prêtre on le
|ïc;Soupripir. Il fut choisi
g$urêtreDiredeurdesDa-
mes Religieuses de l'Abaye.
Royale de Panthemont,
dans le Fauxbourg faine,
Germain. Il s'est acquitté
de cet employ pendant
-
quinze ans; ensuite il fut
;
fait Prieur de l'Abbaye de
Lepau, proche laville du
Mans.
L'Abbaye de Gendras,
Ordre de saint Benoît, Diocese de Nîmes 3à l'Abbé de
Maniban.
,
LePrieurédeVauxàl'Evêque d'Arethuse.
1.
Le Prieuré de saint Léonard àl'AbbédeMaranzac.
L'Abbaye de laVirgini- té, Ordre de Cîteaux,Diocefedu Mans, à la Dame de
Preaux, Religieuse; de la..
due Abbaye.
Le 11. Août l'Abbé du
Crevy fut sacréEvêque du
Mans, dans la Chapelle du
Noviciat des Jesuites, par
l'Evêque de Tournay
,
asfifié des Evêques deQuimpçr& de Rennes.
Lei5.AoûtleRoynom-
ma à l'Evêché de Toulon
l'Abbé de Montauban
Grand Vicaire d'Apt.
Et donna l'Abbaye de
Vaux-Cernay, Ordre de
Cîteaux, Diocese de Pa":
ris, vacance par lamort de
Messire LoüisArmand
Bonnin de Chalucet,Evêque deToulon,àl'Abbé
de Broglio, Agent general
du Clergé.
Cette Abbaye est à huit
lieuës de Paris, & à une
lieuë &demiedeChevreuse, à l'occident d'hyver. Elle
fut fondée en mS. par- le
.,
Comte de Nelle, Connêcâble de France, &par sa
femme nommée Eve.
L'Abbaye de Lezat, Ord^e de saint Benoît, DiocesedeRieux, vacantepar
la mort de l'Abbé de Crussold'Uzez, Chanoine de
-
Strasbourg
,
aFAbbedeBe
rulle*
UAbbàyc deS.Paulde
Verdun, Ordre de Prémon
tré, vacante par la mort de
l'AbbéMolé, AbbédeSte
.: Croix
-
de Bordeaux
, -
au..
Pere Etheard
,
-
Abbé de la.
L'Abbaye du Rivet,Ordrrc deCîteaux
,
Diocese
de Bazas,auReverendPere
Jourdan de Fleins.
-
Il est d'une des meilleur
res famillesd'Angers,allié
a toutcequ'il ya de plus
distingué danslaNoblesse.
de la Province d'Anjou. Il
/efitReligieux en l'Abbaye
dePontron
: peu de temps
aprèsqu'il fut Prêtre on le
|ïc;Soupripir. Il fut choisi
g$urêtreDiredeurdesDa-
mes Religieuses de l'Abaye.
Royale de Panthemont,
dans le Fauxbourg faine,
Germain. Il s'est acquitté
de cet employ pendant
-
quinze ans; ensuite il fut
;
fait Prieur de l'Abbaye de
Lepau, proche laville du
Mans.
L'Abbaye de Gendras,
Ordre de saint Benoît, Diocese de Nîmes 3à l'Abbé de
Maniban.
,
LePrieurédeVauxàl'Evêque d'Arethuse.
1.
Le Prieuré de saint Léonard àl'AbbédeMaranzac.
L'Abbaye de laVirgini- té, Ordre de Cîteaux,Diocefedu Mans, à la Dame de
Preaux, Religieuse; de la..
due Abbaye.
Le 11. Août l'Abbé du
Crevy fut sacréEvêque du
Mans, dans la Chapelle du
Noviciat des Jesuites, par
l'Evêque de Tournay
,
asfifié des Evêques deQuimpçr& de Rennes.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le document détaille diverses nominations et vacances d'abbayes et de prieurés en France au XVIIIe siècle. Le 5 août, le roi nomma l'Abbé de Montauban Grand Vicaire d'Apt et attribua l'Abbaye de Vaux-Cernay, de l'Ordre de Cîteaux, à l'Abbé de Broglio. Cette abbaye est située à huit lieues de Paris et à une lieue et demie de Chevreuse, fondée au XIe siècle par le Comte de Nelle et son épouse Eve. D'autres nominations incluent l'Abbaye de Lezat, de l'Ordre de Saint Benoît, attribuée à l'Abbé de Berulle, et l'Abbaye de Saint-Paul de Verdun, de l'Ordre de Prémontré, attribuée au Père Etheard. L'Abbaye du Rivet, de l'Ordre de Cîteaux, fut donnée au Père Jourdan de Fleins, issu d'une famille distinguée d'Angers. Ce dernier était également Directeur des Dames Religieuses de l'Abbaye Royale de Panthemont et Prieur de l'Abbaye de Lepau. L'Abbé de Maniban fut nommé à l'Abbaye de Gendras, de l'Ordre de Saint Benoît. Le 11 août, l'Abbé du Crevy fut sacré Évêque du Mans par l'Évêque de Tournay, assisté des Évêques de Quimper et de Rennes.
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144
p. 56-66
« La Maison Destaing dont l'origine se perd dans l'antiquité [...] »
Début :
La Maison Destaing dont l'origine se perd dans l'antiquité [...]
Mots clefs :
Maison Destaing, Louis XIV, Armoiries, Bataille de Bovine, Cardinal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La Maison Destaing dont l'origine se perd dans l'antiquité [...] »
La Maiſon Deftaing
dont l'origine fe perd dans
l'antiquité , a tousjours en
de grands hommes qui ont
efté attachez à l'Eftat , & à
l'Eglife. Il y a plus de fix.
cents ans que l'on voit un
traité entre le Duc de Bourbon &le Comte de Rhodez , qui pour lors eftoient
des Souverains , dans lequel le Comte Deftaing eſt
GALANT $7
entré comme arbitre &
leur proche parent. Lafameule journée de Bovine
merita à Guy Deftaing , autrement Dieu - donné , les
Armes & les Livrées du
Roy, pour avoir fauve le
Roy qui eftoit dans la meflée , & auquel on avoit enlevé l'Oriflamme , qui fut
repris par ce Guy Def
taing. Il remonta le Roy
qui eftoit tombé fous fon
cheval , & qui ne pouvoit
s'en retirer , le cheval ayant
efté bleffé de plufieurs
coupsde lance. Après quoy
18 MERCURE
Guy Deftaing rallia les
- troupes , fe mit à la tefte de
l'armée, gagna la bataille ,
& rapporta au Royl'Ecuf
fon quiluy avoit efté enlevé des mains. Il eftoit un
des vingt- quatre feigneurs
deſtinez pour garder la
Perfonne du Roy , lequel
luy ayant demandé quelle
recompenfe ilvouloit , n'en
youlut que celles de l'Ecu
qu'il avoit remporté , pour
luy & fes Defcendants. Le
Roy Louis XIV. en fait
mention dans fon Ordonnance au ſujet des Armoi
GALANT. 59
ries. La perte de cette bataille de Bovine auroit mis
'la France à deux doigts de
fa perte, ce qui obligea Philippe Augufte , pour en tef
moigner fa reconnoiffance
à Dieu, de fonder une Abbaye , dans laquelle on pût
à perpetuité en offrir des
actes de grace à Dieu , il
voulut qu'elle portaft le
nom de la Victoire , cette
Abbaye de la Victoire eft
à douze ou quatorze lieuës
de Paris : il y a un grand
nombre d'autres perfonnes.
illuftres dans cette Maifen
60 MERCURE
dans le party des armes ,
quiont tousjours fervi utilement l'Estat , cela fe per
petuë jufques à aujour
d'huy, où ils font dans des
employs confiderables , il
y a deux Lieutenants Generaux , & plufieurs Briga
diers & Colonels. 4
Ils ont eu également dans
l'Eglife de grands hom
mes , Amantius Deftaing
fut le premier Evefque de
Rhodez, l'an fept- cens , la
Bienheureux François Def
taing , beatifié par la voix
du peuple , & le dernier
GALANT. 61
Evefque de Rhodez par
élection a donné dans tous
les temps des marques de
fa fainteté , & de ton vivant des preuves de fes li
beralitez envers les pauvres , les monuments qui
reftent encore dans cette
Eglife , où fon corps repo
fe donnent à connoiftre
quel a efté le caractere de
ce grand homme , il fur
choifi pour Ambaffadeur
en Cour de Rome , pour
la répudiation d'une Rei
ne Pierre Deftaing pre-!
mierement Evefque de
1
62 MERCURE
•
Saint Flour , fut transferé à
Bourges, & en l'année 1370.
fut fait Cardinal, il fut fait
Gouverneur &Vice- Legat
d'Avignon , il fut Evefque
d'Office , Camerlingue &
Doyen du facré College ,
il gaigna deux batailles
contre les Lombards
aprés quoy il ramena d'A
vignon à Rome le Pape
qui en avoit cfté chaffe ,
qui y fut paifible pendant
la vie dudit Cardinal , au
fujer dequoy il eut de
grandes negociations avec
Sainte Catherine de Sien-
CALANT. 63
ne , de laquelle il paroift.
plufieurs Lettres au Chaf
teau Deftaing. Oncompte
aujourd'huy qu'il y a eu
douze Evefques ou Arche
vefques dans cette Maifon. Celuy au fujet duquel
on vient de faire les vers
qui eft Evêque de Saint
Flour a efté le trentedeuxième Comte de Lyon
de fa Maiſon , dans laquelle s'eft fonduë la Maifon
du Terrail , du fameux
Chevalier Bayart, furnomméle Chevalier fans peur
& fans reproche. Feu Ma
64 MERCURE
dame la Marquise de Sa
lians Mere de Monfieur
l'Evefque de Saint Flour
d'aujourd'huy , eftoit fille
unique , & la derniere de
cette Maiſon , & comme
elle eftoit une riche heritiere , elle voulut que fon
fils aifné joignit le nom du
Terrail à celuy Deftaing
& lui donna par préference aux autres enfans
cette condition , la moitié
de fes biens , par préciput
&avantage. On remarque
un grand nombre de grandes alliances dans cette
Maiſon ,
C
GALANT. 65
L
Maifon & prefque tousjoursdes heritieres , ce qui
femble eftre une protection
vifible de Dieu , & une recompenfe de ce qu'ils ont
fait pour l'Eglife , par les li
beralitez qu'ils lui ont fai
tes dans tous les temps , &
notamment dans l'Eglife
de Rhodez , de Conques ,
de Bonneval , Daubrac ,
de Ville Dieu , & dans le
Monaftere des Jacobins de
Saint Flour , dont ils font
en plus grande partie Fondateurs , celuy qui a fait la
vie des Papes d'Avignon ,
E
66 MERCURE
parle à tout moment du
Cardinal Deftaing. Je ne
prétends faire icy qu'une
petite ébauche de ce qui
eft venu à ma connoiſſance , & il feroit difficile de
ramaffer tant de grandes.
actions , paffées dans un fi
grand nombre de fiécles
pendant lefquels cette
Maifon s'eft tousjours foultenue & fe fouftient encore
avec éclat
dont l'origine fe perd dans
l'antiquité , a tousjours en
de grands hommes qui ont
efté attachez à l'Eftat , & à
l'Eglife. Il y a plus de fix.
cents ans que l'on voit un
traité entre le Duc de Bourbon &le Comte de Rhodez , qui pour lors eftoient
des Souverains , dans lequel le Comte Deftaing eſt
GALANT $7
entré comme arbitre &
leur proche parent. Lafameule journée de Bovine
merita à Guy Deftaing , autrement Dieu - donné , les
Armes & les Livrées du
Roy, pour avoir fauve le
Roy qui eftoit dans la meflée , & auquel on avoit enlevé l'Oriflamme , qui fut
repris par ce Guy Def
taing. Il remonta le Roy
qui eftoit tombé fous fon
cheval , & qui ne pouvoit
s'en retirer , le cheval ayant
efté bleffé de plufieurs
coupsde lance. Après quoy
18 MERCURE
Guy Deftaing rallia les
- troupes , fe mit à la tefte de
l'armée, gagna la bataille ,
& rapporta au Royl'Ecuf
fon quiluy avoit efté enlevé des mains. Il eftoit un
des vingt- quatre feigneurs
deſtinez pour garder la
Perfonne du Roy , lequel
luy ayant demandé quelle
recompenfe ilvouloit , n'en
youlut que celles de l'Ecu
qu'il avoit remporté , pour
luy & fes Defcendants. Le
Roy Louis XIV. en fait
mention dans fon Ordonnance au ſujet des Armoi
GALANT. 59
ries. La perte de cette bataille de Bovine auroit mis
'la France à deux doigts de
fa perte, ce qui obligea Philippe Augufte , pour en tef
moigner fa reconnoiffance
à Dieu, de fonder une Abbaye , dans laquelle on pût
à perpetuité en offrir des
actes de grace à Dieu , il
voulut qu'elle portaft le
nom de la Victoire , cette
Abbaye de la Victoire eft
à douze ou quatorze lieuës
de Paris : il y a un grand
nombre d'autres perfonnes.
illuftres dans cette Maifen
60 MERCURE
dans le party des armes ,
quiont tousjours fervi utilement l'Estat , cela fe per
petuë jufques à aujour
d'huy, où ils font dans des
employs confiderables , il
y a deux Lieutenants Generaux , & plufieurs Briga
diers & Colonels. 4
Ils ont eu également dans
l'Eglife de grands hom
mes , Amantius Deftaing
fut le premier Evefque de
Rhodez, l'an fept- cens , la
Bienheureux François Def
taing , beatifié par la voix
du peuple , & le dernier
GALANT. 61
Evefque de Rhodez par
élection a donné dans tous
les temps des marques de
fa fainteté , & de ton vivant des preuves de fes li
beralitez envers les pauvres , les monuments qui
reftent encore dans cette
Eglife , où fon corps repo
fe donnent à connoiftre
quel a efté le caractere de
ce grand homme , il fur
choifi pour Ambaffadeur
en Cour de Rome , pour
la répudiation d'une Rei
ne Pierre Deftaing pre-!
mierement Evefque de
1
62 MERCURE
•
Saint Flour , fut transferé à
Bourges, & en l'année 1370.
fut fait Cardinal, il fut fait
Gouverneur &Vice- Legat
d'Avignon , il fut Evefque
d'Office , Camerlingue &
Doyen du facré College ,
il gaigna deux batailles
contre les Lombards
aprés quoy il ramena d'A
vignon à Rome le Pape
qui en avoit cfté chaffe ,
qui y fut paifible pendant
la vie dudit Cardinal , au
fujer dequoy il eut de
grandes negociations avec
Sainte Catherine de Sien-
CALANT. 63
ne , de laquelle il paroift.
plufieurs Lettres au Chaf
teau Deftaing. Oncompte
aujourd'huy qu'il y a eu
douze Evefques ou Arche
vefques dans cette Maifon. Celuy au fujet duquel
on vient de faire les vers
qui eft Evêque de Saint
Flour a efté le trentedeuxième Comte de Lyon
de fa Maiſon , dans laquelle s'eft fonduë la Maifon
du Terrail , du fameux
Chevalier Bayart, furnomméle Chevalier fans peur
& fans reproche. Feu Ma
64 MERCURE
dame la Marquise de Sa
lians Mere de Monfieur
l'Evefque de Saint Flour
d'aujourd'huy , eftoit fille
unique , & la derniere de
cette Maiſon , & comme
elle eftoit une riche heritiere , elle voulut que fon
fils aifné joignit le nom du
Terrail à celuy Deftaing
& lui donna par préference aux autres enfans
cette condition , la moitié
de fes biens , par préciput
&avantage. On remarque
un grand nombre de grandes alliances dans cette
Maiſon ,
C
GALANT. 65
L
Maifon & prefque tousjoursdes heritieres , ce qui
femble eftre une protection
vifible de Dieu , & une recompenfe de ce qu'ils ont
fait pour l'Eglife , par les li
beralitez qu'ils lui ont fai
tes dans tous les temps , &
notamment dans l'Eglife
de Rhodez , de Conques ,
de Bonneval , Daubrac ,
de Ville Dieu , & dans le
Monaftere des Jacobins de
Saint Flour , dont ils font
en plus grande partie Fondateurs , celuy qui a fait la
vie des Papes d'Avignon ,
E
66 MERCURE
parle à tout moment du
Cardinal Deftaing. Je ne
prétends faire icy qu'une
petite ébauche de ce qui
eft venu à ma connoiſſance , & il feroit difficile de
ramaffer tant de grandes.
actions , paffées dans un fi
grand nombre de fiécles
pendant lefquels cette
Maifon s'eft tousjours foultenue & fe fouftient encore
avec éclat
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Résumé : « La Maison Destaing dont l'origine se perd dans l'antiquité [...] »
La Maison Deftaing, dont les origines remontent à l'antiquité, a toujours produit des hommes attachés à l'État et à l'Église. Il y a plus de six cents ans, un traité entre le Duc de Bourbon et le Comte de Rodez mentionne le Comte Deftaing comme arbitre et proche parent. La bataille de Bouvines, au cours de laquelle Guy Deftaing sauva le roi en reprenant l'Oriflamme et en ralliant les troupes, lui valut les armes et les livrées royales. Le roi Louis XIV fit mention de cet exploit dans une ordonnance concernant les armoiries. La victoire à Bouvines évita la perte de la France, ce qui poussa Philippe Auguste à fonder l'Abbaye de la Victoire. La Maison Deftaing a également fourni des hommes illustres à l'Église, comme Amantius Deftaing, premier évêque de Rodez en 700, et le bienheureux François Deftaing, évêque de Rodez. Pierre Deftaing, évêque de Saint-Flour, fut transféré à Bourges et devint cardinal en 1370. Il gagna deux batailles contre les Lombards et ramena le pape d'Avignon à Rome. Douze évêques ou archevêques proviennent de cette maison. La Maison Deftaing a également connu de grandes alliances et des héritières, ce qui semble être une protection divine en récompense de leurs libéralités envers l'Église. Ils ont fondé plusieurs monastères et églises, notamment à Rodez, Conques, Bonneval, Daubrac, et Ville Dieu. La Maison Deftaing continue de se distinguer par ses actions et ses contributions.
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145
p. 97-109
GENEALOGIE de la Maison de la Vieuville.
Début :
Je vous appris le mois de May dernier la perte [...]
Mots clefs :
Généalogie, Maison de la Vieuville, Ordre de Malthe, Bailly, Ambassadeur, Bailly de la Vieuville, Noblesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GENEALOGIE de la Maison de la Vieuville.
GENEALOGIE
dela Maifondela Vieuville.
JE vous appris le mois de
May dernier la perte que
l'Ordre de Malthe avoit
faite de Monfieur le Bailly
Septembre 1712.
I
98
MERCURE
de Noailles fon Ambaſſadeur extraordinaire auprés
du Roy.
Le Grand Maiſtre vient
de choifir Monfieur le Bailly de la Vieuville pour
remplir cette Dignité ; fon
illuftre naiffance , fon merite perfonnel , & la parfaite connoiffance que ce
nouveau Miniftre a des interefts de fon Ordre , ont
engagé le Grand Maiſtre
à faire ce choix .
Le Roy qui a trouvé
bon que Monfieur le Bailly
de la Vieuville acceptaft
GALANT. 99
cette Ambaffade , l'honore
de fa bienveillance , ainfi
les affaires de Malthe ne
pouvoient eftre remiſes en
de meilleures mains.
La Maiſon de la Vieuville eft divisée en deux
branches , dont l'une eft
eftablie en Picardie : celle
dont eft forti Mr l'Ambaffadeur dont je vous parle ,
eft originaire de Bretagne
où elle eftoit diftinguée il
y a plufieurs fiecles. Le
premier qui vint en France
fur Sebaftien de la Vieuville,
Seigneur de Farbus , qui
1 ij
100 MERCURE
accompagna la Reine Anne de Bretagne lors de fon
mariage avec Charles VIII.
Id eut de Perrine de faint
Vaaft fa femme en 151
Pierre de la Vieuville Chevalier de l'Ordre du Roy,
Gentilhomme de fa Chambre, Gouverneur de Reims,
Mezieres & du Retelois.
Cathe- Il époufa en 1,39.
rine de la Tafte de Montferant , dont il eut Robert
Marquis de la Vieuville ,
grandFauconnier de France , Chevalier des Ordres
du Roy, envoyé en Am-
GALANT. 101
baffade en Allemagne pour
le fait de la Religion. Il
époula en premieres nôcès
N. de Boffut fille de Claude de Boffut feigneur de
Longueval , & d'Anne de
Linange , dont il eut Henriette de la Vieuville femme d'Antoine de Joyeufe
feigneur de faint Lambert ,
d'où defcendent les feigneurs de faint Lambert, &
les Comtes de Grandpré ;
Robert prit une feconde
alliance en 1981. avec Catherine d'O , dont il eut
Charles premier du nom Duc
I iij
102 MERCURE
de la Vieuville , Chevalier
des Ordres du Roy , premier Capitaine de ſes Gardes du Corps , grand Fauconnier de France , Surintendant des Finances en
1623. Il introduifit dans
les affaires le Cardinal de
Richelieu , qui bientoft
après le fupplanta. Après
la mort de cette Eminence,
& fous le miniſtère du Cardinal de Mazarin le Duc
de la Vieuville fut rappellé,
& fut fait une feconde fois
Surintendant des Finances.
Il avoit épousé Marie Bou-
GALANT. 103
hier , fille de Vincent Bouhier ,feigneur de Beaumarchais , dont il eut Vincent
Marquis de la Vieuville ,
mort au ſervice du Roy
d'Angleterre au combat
donné près de Newbury,
Charles II. du nom Duc de la
Vieuville qui fuit , CharlesFrançois Evefque de Rennes , Lucrece Françoife ,
mariée en 1655. avec Ambroife Duc de Bournonville, Gouverneur de Paris ,
Chevalier d'Honneur de la
Reine Anne d'Autriche ,
dont eft venuë N. de BourI j
104 MERCURE
nonville , à prefent veuve
du feu Marefchal Duc de
Noailles ; Charles mourut
à Paris en 1653. & eſt enterré dans l'Eglife des Minimes de la Place Royale
où fe voit fa fepulture.
Charles I I. du nom Duc
de la Vieuville , Chevalier
des Ordres du Roy en 1689.
Chevalier d'Honneur de la
Reine , Gouverneur de
Monfieur le Duc de Chartres , à preſent Duc d'Orleans , Gouverneur du Poitou, épousa en 1649. Françoife - Marie de Vienne ,
GALANT. 105
Comteffe de Chefteauvieux , fille unique de René
de Vienne Comte de Chateauvieux , & de Marie de
la Guefle. Il eft mort en
1689. âgé de foixante &treize ans ; il eft enterré aux
Minimes auprès de ſon Pere. De fon mariage font
venus René François , Marquis de la Vieuville qui fuit,
Charles Emanuel Comte
de Vienne Meftre de Camp
du Regiment du Roy, Cavalerie ; marié en 1685. à
N. Mitte de Chevrieres
fille du Marquis de faint
106 MERCURE
Chaumont & de SufanneCharlotte de Gramont
Toulangeon , Frere Jean
de la Vieuville , Bailly ,
Grandcroix , Ambaffadeur
extraordinaire de l'Ordre
de Malthe près Sa Majeſté,
Commandeur des Commanderies
qui eft celuy qui vient d'ef
tre fait Ambaffadeur , &
trois filles , Abbeffes & Religieufes.
René- François , Marquis de la Vieuville , cydevant Colonel du Regi
GALANT. 107
ment de Navarre , Chevalier d'Honneur de la feuë
Reine , Gouverneur de la
Province du Poitou . épou
fa en 1676. N. la MotheHoudancourt , fille de Mr
de la Mothe-Houdancourt,
Gouverneur de Corbie , &
de Catherine de Beaujeu ,
dont il a eu N. mariée au
Marquis de Neubourg , &
d'autres enfans. Il a pris
une feconde alliance en
1689. avec Marie- Louife
de la Chauffée d'Eu , fille
du feigneur de la Chauffée
d'Eu , Comte d'Arreſt , &
108 MERCURE
de Françoiſe de Sermoife
premiere Dame d'Atour de
Madame la Ducheffe de
Berry , dont il a N. mariée au Marquis de Parabcre , N. Colonel du Reginent de Berry , & d'autres
enfans.
Avant que de finir cet
article , je vous diray que
Monfieur le Bailly de la
Vieuville eft le huitiéme
Ambaffadeur extraordinai
puis le
que ceux qui font reveftus
re que les Grands Maiftres
ayent envoyé à la Cour deregne du Roy , &
GALANT. 109
de ce caractere joüiffent des
meſmes honneurs , prérogatives & avantages que
les autres Ambaffadeurs
des Teftes couronnées, tant
par l'eftime que Sa Majefté & les prédeceffeurs Rois
ont toujours euë pour cet
Ordre en general , que par
rapport à la dignité du
Grand Maistre de Malthe ,
Prince fouverain de cette
Ifle , & autres en dépendantes , & le Chef de la
plus glorieuſe Nobleſſe de
l'Europe.
dela Maifondela Vieuville.
JE vous appris le mois de
May dernier la perte que
l'Ordre de Malthe avoit
faite de Monfieur le Bailly
Septembre 1712.
I
98
MERCURE
de Noailles fon Ambaſſadeur extraordinaire auprés
du Roy.
Le Grand Maiſtre vient
de choifir Monfieur le Bailly de la Vieuville pour
remplir cette Dignité ; fon
illuftre naiffance , fon merite perfonnel , & la parfaite connoiffance que ce
nouveau Miniftre a des interefts de fon Ordre , ont
engagé le Grand Maiſtre
à faire ce choix .
Le Roy qui a trouvé
bon que Monfieur le Bailly
de la Vieuville acceptaft
GALANT. 99
cette Ambaffade , l'honore
de fa bienveillance , ainfi
les affaires de Malthe ne
pouvoient eftre remiſes en
de meilleures mains.
La Maiſon de la Vieuville eft divisée en deux
branches , dont l'une eft
eftablie en Picardie : celle
dont eft forti Mr l'Ambaffadeur dont je vous parle ,
eft originaire de Bretagne
où elle eftoit diftinguée il
y a plufieurs fiecles. Le
premier qui vint en France
fur Sebaftien de la Vieuville,
Seigneur de Farbus , qui
1 ij
100 MERCURE
accompagna la Reine Anne de Bretagne lors de fon
mariage avec Charles VIII.
Id eut de Perrine de faint
Vaaft fa femme en 151
Pierre de la Vieuville Chevalier de l'Ordre du Roy,
Gentilhomme de fa Chambre, Gouverneur de Reims,
Mezieres & du Retelois.
Cathe- Il époufa en 1,39.
rine de la Tafte de Montferant , dont il eut Robert
Marquis de la Vieuville ,
grandFauconnier de France , Chevalier des Ordres
du Roy, envoyé en Am-
GALANT. 101
baffade en Allemagne pour
le fait de la Religion. Il
époula en premieres nôcès
N. de Boffut fille de Claude de Boffut feigneur de
Longueval , & d'Anne de
Linange , dont il eut Henriette de la Vieuville femme d'Antoine de Joyeufe
feigneur de faint Lambert ,
d'où defcendent les feigneurs de faint Lambert, &
les Comtes de Grandpré ;
Robert prit une feconde
alliance en 1981. avec Catherine d'O , dont il eut
Charles premier du nom Duc
I iij
102 MERCURE
de la Vieuville , Chevalier
des Ordres du Roy , premier Capitaine de ſes Gardes du Corps , grand Fauconnier de France , Surintendant des Finances en
1623. Il introduifit dans
les affaires le Cardinal de
Richelieu , qui bientoft
après le fupplanta. Après
la mort de cette Eminence,
& fous le miniſtère du Cardinal de Mazarin le Duc
de la Vieuville fut rappellé,
& fut fait une feconde fois
Surintendant des Finances.
Il avoit épousé Marie Bou-
GALANT. 103
hier , fille de Vincent Bouhier ,feigneur de Beaumarchais , dont il eut Vincent
Marquis de la Vieuville ,
mort au ſervice du Roy
d'Angleterre au combat
donné près de Newbury,
Charles II. du nom Duc de la
Vieuville qui fuit , CharlesFrançois Evefque de Rennes , Lucrece Françoife ,
mariée en 1655. avec Ambroife Duc de Bournonville, Gouverneur de Paris ,
Chevalier d'Honneur de la
Reine Anne d'Autriche ,
dont eft venuë N. de BourI j
104 MERCURE
nonville , à prefent veuve
du feu Marefchal Duc de
Noailles ; Charles mourut
à Paris en 1653. & eſt enterré dans l'Eglife des Minimes de la Place Royale
où fe voit fa fepulture.
Charles I I. du nom Duc
de la Vieuville , Chevalier
des Ordres du Roy en 1689.
Chevalier d'Honneur de la
Reine , Gouverneur de
Monfieur le Duc de Chartres , à preſent Duc d'Orleans , Gouverneur du Poitou, épousa en 1649. Françoife - Marie de Vienne ,
GALANT. 105
Comteffe de Chefteauvieux , fille unique de René
de Vienne Comte de Chateauvieux , & de Marie de
la Guefle. Il eft mort en
1689. âgé de foixante &treize ans ; il eft enterré aux
Minimes auprès de ſon Pere. De fon mariage font
venus René François , Marquis de la Vieuville qui fuit,
Charles Emanuel Comte
de Vienne Meftre de Camp
du Regiment du Roy, Cavalerie ; marié en 1685. à
N. Mitte de Chevrieres
fille du Marquis de faint
106 MERCURE
Chaumont & de SufanneCharlotte de Gramont
Toulangeon , Frere Jean
de la Vieuville , Bailly ,
Grandcroix , Ambaffadeur
extraordinaire de l'Ordre
de Malthe près Sa Majeſté,
Commandeur des Commanderies
qui eft celuy qui vient d'ef
tre fait Ambaffadeur , &
trois filles , Abbeffes & Religieufes.
René- François , Marquis de la Vieuville , cydevant Colonel du Regi
GALANT. 107
ment de Navarre , Chevalier d'Honneur de la feuë
Reine , Gouverneur de la
Province du Poitou . épou
fa en 1676. N. la MotheHoudancourt , fille de Mr
de la Mothe-Houdancourt,
Gouverneur de Corbie , &
de Catherine de Beaujeu ,
dont il a eu N. mariée au
Marquis de Neubourg , &
d'autres enfans. Il a pris
une feconde alliance en
1689. avec Marie- Louife
de la Chauffée d'Eu , fille
du feigneur de la Chauffée
d'Eu , Comte d'Arreſt , &
108 MERCURE
de Françoiſe de Sermoife
premiere Dame d'Atour de
Madame la Ducheffe de
Berry , dont il a N. mariée au Marquis de Parabcre , N. Colonel du Reginent de Berry , & d'autres
enfans.
Avant que de finir cet
article , je vous diray que
Monfieur le Bailly de la
Vieuville eft le huitiéme
Ambaffadeur extraordinai
puis le
que ceux qui font reveftus
re que les Grands Maiftres
ayent envoyé à la Cour deregne du Roy , &
GALANT. 109
de ce caractere joüiffent des
meſmes honneurs , prérogatives & avantages que
les autres Ambaffadeurs
des Teftes couronnées, tant
par l'eftime que Sa Majefté & les prédeceffeurs Rois
ont toujours euë pour cet
Ordre en general , que par
rapport à la dignité du
Grand Maistre de Malthe ,
Prince fouverain de cette
Ifle , & autres en dépendantes , & le Chef de la
plus glorieuſe Nobleſſe de
l'Europe.
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Résumé : GENEALOGIE de la Maison de la Vieuville.
Le texte relate la nomination de Monsieur le Bailly de la Vieuville comme ambassadeur extraordinaire de l'Ordre de Malte auprès du roi. Cette décision a été prise par le Grand Maître en raison de la naissance illustre, du mérite personnel et de la connaissance approfondie des intérêts de l'Ordre du nouveau ministre. Le roi a approuvé cette nomination et a exprimé sa bienveillance envers le nouvel ambassadeur. La Maison de la Vieuville est divisée en deux branches, l'une établie en Picardie et l'autre originaire de Bretagne. Sébastien de la Vieuville fut le premier membre de cette famille à venir en France, accompagnant Anne de Bretagne lors de son mariage avec Charles VIII. La lignée inclut plusieurs personnages notables, tels que Pierre de la Vieuville, Chevalier de l'Ordre du Roi et Gouverneur de Reims, et Robert de la Vieuville, Marquis et grand fauconnier de France. Robert de la Vieuville eut plusieurs descendants, dont Charles, Duc de la Vieuville, qui introduisit le Cardinal de Richelieu dans les affaires financières et fut lui-même Surintendant des Finances. Charles II, Duc de la Vieuville, mourut en 1653 et fut enterré à Paris. Charles III, Duc de la Vieuville, épousa Françoise-Marie de Vienne et eut plusieurs enfants, dont René-François, Marquis de la Vieuville, et Jean de la Vieuville, le nouvel ambassadeur. Jean de la Vieuville est le huitième ambassadeur extraordinaire envoyé par les Grands Maîtres de Malte à la cour du roi. Les ambassadeurs de cet Ordre jouissent des mêmes honneurs, prérogatives et avantages que les autres ambassadeurs des têtes couronnées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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146
p. 146-161
MARIAGE.
Début :
Le 9. du mois d'Août dernier Messire Sebastien de [...]
Mots clefs :
Famille de Guilliet, Famille Boissat, Dauphiné, Généalogie, Enfants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MARIAGE.
Le 9. du mois d'Août
dernier Meffire Sebaftien
de Guilliet , Confeiller au
Parlement de Dauphiné ,
Seigneur de Mont Saint
Clair , Leyflin , Aouſte &
•
GALANT 147
Chimilin , a époulé à Grenoble, dans la Chapelle de
l'Evêché , Mademoiſelle de
Boiffat - Cuirieu , fille de
Meffire Charles de Boiffat,
Seigneur de Cuirieu , faint
Didier, Gages & Lauzane;
& de Dame Jeanne-Marie
de Vélin. M. l'Evêque de
Grenoble , allié des deux
parties leur a donné la benediction nuptiale à quatre
heures du matin.
La famille de Guilliet en
Dauphiné eft bonne , elle
eft originaire de Savoye ,
où eft reftée la branche des
Nij
148 MERCURE
Seigneurs de Montou, qui a
donné des Prefidens à la
Chambre des Comptes de
Chamberry. La branche
qui a paffé en Dauphinés'eft
stablie en 145. dans la ville
de Tourdupin , au Bailliage
de Vienne , & l'on voit dans
FEglife Paroifliale de cette
ville la Chapelle & le vaſe
de cette feconde branche ;
dont le droit de Patronage
appartient à ce nouveau
marié. Dés l'année 1461. Rolland de Guilliet fut pourvû
pár Louis XI . d'une Charge
de Confeiller au mêmePar
GALANT. 149
lement , dont les provifions
font enregistrées dans la
Chambre des Comptes de
la même Province. Nicolas
de Guilliet , fils de Pierre ,
& deFrançoife de Grimand
de Mont-faint Clair, a ren
du des fervices à l'Etat fous
le regne d'Henry IV..dans
plufieurs expeditions , dont
il avoit été chargé par le
Connetable de Leldiguieres , duquel il acquit l'amitié & la protection , dont la
Famille s'eft reffentie depuis , par la maniere dont il
sen étoit acquitté avec JacNiij
Iso MERCURE
ques de Guillier fon frere ,
qui dans les mêmes expedi
tions fut fait prifonnier de
guerre , & détenu juſqu'à ce
qu'il eût payé fa rançon à
Galas , commandant une
bande de troupes Neapolitaines qui firent une irru
ption en Dauphiné en 1587.
Scipion de Guilliet , premier fils de Nicolas , a acquis beaucoup de reputa
tion par fon fçavoir , par les
ouvrages qu'il a compofez ,
& par les negociations aufquelles il a été employé par
le feu Roy Louis XIII, &
GALANT. 15i
par la feue Reine Mere pendant fa Regence. Il avoit
commencé de briller en
qualité d'Avocat Conſiſtorial dans le Barreau du Parlement de Dauphiné : aprés
il fut gratifié en 1617. d'une
Charge de Senateur au Senat de Chamberry , a été
enſuite Maître des Requê
tes , ' Intendant de l'armée
du Roy Louis XIII. en Italie , alors commandée par
Charles-Emanuel Duc de
Savoye &enfin Envoyé de
France dans les Cours de
Rome , de Venife & de PiéNiiij
152 MERCURE
mont. Dans la derniere de
ces Cours il fut employé à
negocier le mariage deMal
dame Chrétienne de Fran
ce, fœur du Roy Louis XIII.
avec le Sereniffime Victor
Amedée , Prince de Pié
mont. Aprés quoy il com
pofa un Traité des Alliances.
des Maifons de France &
de Savoye , imprimé à Paris
en 1619. dans lequel Traité
il fait mention de treize dif
ferens mariages qu'il y a
voit déja eus pour fors entre
ces deux Maiſons , de quoy
Son Alteffe Royale de Sa-
GALANTA 153
voye fut fi contente, qu'el
le de retint dans fon Senat
deChamberry jufqu'en
1626. Il avoit été marié à
Laurence de faint Laurens,.
-Michel de Guillier , Seigneur de la Plattiere , fe.
cond fils de Nicolas , a fervi plus de vingt années le
feu Roy Louis XIII, tant
dans la Compagnie des
Gendarmes , commandée
par le Connêtable de Lef
diguieres , qu'en qualité de
Capitaine de cent hommes.
d'armes fous le Maréchal
de Crequy , & avoit époulé
14 MERCURE
Françoife Allemand , tante
de Meffire Ennemond Allemand de Montmartin,
Evêque & Prince de Gre
noble. Georgede Guilliet ,
troifiéme fils de Nicolas , a
été Chanoine de Vienne
Prieur de Terney , & Aumônier de la Reine Mere!
Claude de Guilliet, quatriéme fils de Nicolas , a aufli
été Chanoine de Vienne,
& Official dés 1598. de Pierre , & aprés de Jerôme de
Villars Archevêques. Pierre
de Guilliet , cinquiéme fils
de Nicolas,a été Lieutenane
GALANT Pss
general du Bailliage de
Vienne , lors qu'à caufe des
troubles qui étoient en
Dauphiné au commence.
ment du Regne du Roy
Henry IV. ce fiege a été
transferé dans la ville de
Beaurepaire.
François de Guillier , Ma
giftrat trés-fçavant , fils aîné de Scipion , a rempli
avec éclat la Charge d'Avo
cat General au même Par
lement de Dauphiné , de
laquelle il eft mort revêtų
en 1673. &avoit époufé Marie de Pourroy , de laquelle
156 MERCURE
il n'a eu qu'une fille, mariée
à Mellire Alphonfe de la
Baume , Seigneur de Plu
vinel. Charles de Guilliet
Seigneur de la Chapelle , &
de Tiers en partie , fecond
fils de Scipion , a été Capitaine dans le regiment de
Charolois , & Maître d'Hô.
tel du Roy.
Scipion Nicolas de Guil
liet , Seigneur de la Plaftie
re & de Moydieres, premier
fils de Michel, a fervi le feu
Roy & Sa Majesté regnante
à prefent pendant foixante
années conſecutives , ayant
GALANT. 157J.
commencé dés l'âge de 14.
ans à porter les armes en
qualité de volontaire fous le
grand Prince de Condé, II
a depuis donné dans une infinité d'occafions des mar
ques d'une valeur & d'une
habiletépeu commune dans
le métier de la guerre ; a
paffé par tous les emplois du
fervice de l'infanterie , &
eft mort en 1696. Maréchal
de Camp des armées du
Roy , & Gouverneur des
Ville & Bailliage de Pontarlier en Comté, & du Fort de
Joux. Sa Majeſté l'avoit gra-
158 MERCURE
*
tifié de ce Gouvernement
lors de la prise de Befançon.
Jacques Jofeph de Guilliet
fon frere , Seigneur de la
Plattiere , &c. a auffi donné
des preuves de fon courage
& de fon attachement au
fervice. Il mourut en 1703.
Lieutenant Colonel de Gas
:
tinois , ayant laiffé de Sibille
Pichon fon époufe Scipion
Nicolas de Guillier , Seis
gneur de la Plattiere , &c.a
La famille de Guilliet eft
alle à celles de Mury, de
1a Porte , Allemand , & c.
La famille de Boiffat
GALANT. 559
avec laquelle s'allie le Con
feiller dont je vous apprens
le mariage , eft trés- diftinguée en Dauphiné par fes
emplois & par fes belles alliances.
"
André de Boiffat , fils de
Pierre de Boiflat , fecond
Seigneur de Licieu & de
Gages , a acquis une grande
reputation dans le ferviceŢ
eft mort fans fuire , Lieute
nant general des armées du
Roy, & Gouverneur dupays
de Salée en Rouflillon.
Jean de Boiffat , Seigneur
de Cuiricu , frere de Pierre
160 MERCURE
de Boiffat premier , a formé
lafeconde branche de cette
famille , d'où eft fortie la
nouvelle mariée. De Fran
çoiſe de Courbeau , fille de
Claude & de Jeanne Allemand , il a eu André de
Boiffat , Seigneur de Cui.
rieu , marié à Marguerite
de Berenger ; & Pierre de
Boiffat quatriéme , Gentilhomme ordinaire de la
Chambre du Roy , qui a
été marié à Charlotte de
Villars , fille de Meffire
Claude de Villars , Cheva
lier de l'Ordre du Roy, Gentilhom.
GALANT 981
ulhomme ordinaire de fa
Chambre , ayeul de M. le
Maréchalde Villars , de qui
La nouvelle mariée a l'honneur d'être petite-niece.
Charles de Boiffat a cinq
enfans , ycompris Marguerite de Boiffat , qui eft celle
dont le mariage vient d'ềtre fait.
Cette famille , outre l'alhance qu'elle eft glorieule
d'avoir avec la Maifon de
Villars , eft encore alliée à
celle de Clermont , Alle
mand, & de Beranger.
Le 9. du mois d'Août
dernier Meffire Sebaftien
de Guilliet , Confeiller au
Parlement de Dauphiné ,
Seigneur de Mont Saint
Clair , Leyflin , Aouſte &
•
GALANT 147
Chimilin , a époulé à Grenoble, dans la Chapelle de
l'Evêché , Mademoiſelle de
Boiffat - Cuirieu , fille de
Meffire Charles de Boiffat,
Seigneur de Cuirieu , faint
Didier, Gages & Lauzane;
& de Dame Jeanne-Marie
de Vélin. M. l'Evêque de
Grenoble , allié des deux
parties leur a donné la benediction nuptiale à quatre
heures du matin.
La famille de Guilliet en
Dauphiné eft bonne , elle
eft originaire de Savoye ,
où eft reftée la branche des
Nij
148 MERCURE
Seigneurs de Montou, qui a
donné des Prefidens à la
Chambre des Comptes de
Chamberry. La branche
qui a paffé en Dauphinés'eft
stablie en 145. dans la ville
de Tourdupin , au Bailliage
de Vienne , & l'on voit dans
FEglife Paroifliale de cette
ville la Chapelle & le vaſe
de cette feconde branche ;
dont le droit de Patronage
appartient à ce nouveau
marié. Dés l'année 1461. Rolland de Guilliet fut pourvû
pár Louis XI . d'une Charge
de Confeiller au mêmePar
GALANT. 149
lement , dont les provifions
font enregistrées dans la
Chambre des Comptes de
la même Province. Nicolas
de Guilliet , fils de Pierre ,
& deFrançoife de Grimand
de Mont-faint Clair, a ren
du des fervices à l'Etat fous
le regne d'Henry IV..dans
plufieurs expeditions , dont
il avoit été chargé par le
Connetable de Leldiguieres , duquel il acquit l'amitié & la protection , dont la
Famille s'eft reffentie depuis , par la maniere dont il
sen étoit acquitté avec JacNiij
Iso MERCURE
ques de Guillier fon frere ,
qui dans les mêmes expedi
tions fut fait prifonnier de
guerre , & détenu juſqu'à ce
qu'il eût payé fa rançon à
Galas , commandant une
bande de troupes Neapolitaines qui firent une irru
ption en Dauphiné en 1587.
Scipion de Guilliet , premier fils de Nicolas , a acquis beaucoup de reputa
tion par fon fçavoir , par les
ouvrages qu'il a compofez ,
& par les negociations aufquelles il a été employé par
le feu Roy Louis XIII, &
GALANT. 15i
par la feue Reine Mere pendant fa Regence. Il avoit
commencé de briller en
qualité d'Avocat Conſiſtorial dans le Barreau du Parlement de Dauphiné : aprés
il fut gratifié en 1617. d'une
Charge de Senateur au Senat de Chamberry , a été
enſuite Maître des Requê
tes , ' Intendant de l'armée
du Roy Louis XIII. en Italie , alors commandée par
Charles-Emanuel Duc de
Savoye &enfin Envoyé de
France dans les Cours de
Rome , de Venife & de PiéNiiij
152 MERCURE
mont. Dans la derniere de
ces Cours il fut employé à
negocier le mariage deMal
dame Chrétienne de Fran
ce, fœur du Roy Louis XIII.
avec le Sereniffime Victor
Amedée , Prince de Pié
mont. Aprés quoy il com
pofa un Traité des Alliances.
des Maifons de France &
de Savoye , imprimé à Paris
en 1619. dans lequel Traité
il fait mention de treize dif
ferens mariages qu'il y a
voit déja eus pour fors entre
ces deux Maiſons , de quoy
Son Alteffe Royale de Sa-
GALANTA 153
voye fut fi contente, qu'el
le de retint dans fon Senat
deChamberry jufqu'en
1626. Il avoit été marié à
Laurence de faint Laurens,.
-Michel de Guillier , Seigneur de la Plattiere , fe.
cond fils de Nicolas , a fervi plus de vingt années le
feu Roy Louis XIII, tant
dans la Compagnie des
Gendarmes , commandée
par le Connêtable de Lef
diguieres , qu'en qualité de
Capitaine de cent hommes.
d'armes fous le Maréchal
de Crequy , & avoit époulé
14 MERCURE
Françoife Allemand , tante
de Meffire Ennemond Allemand de Montmartin,
Evêque & Prince de Gre
noble. Georgede Guilliet ,
troifiéme fils de Nicolas , a
été Chanoine de Vienne
Prieur de Terney , & Aumônier de la Reine Mere!
Claude de Guilliet, quatriéme fils de Nicolas , a aufli
été Chanoine de Vienne,
& Official dés 1598. de Pierre , & aprés de Jerôme de
Villars Archevêques. Pierre
de Guilliet , cinquiéme fils
de Nicolas,a été Lieutenane
GALANT Pss
general du Bailliage de
Vienne , lors qu'à caufe des
troubles qui étoient en
Dauphiné au commence.
ment du Regne du Roy
Henry IV. ce fiege a été
transferé dans la ville de
Beaurepaire.
François de Guillier , Ma
giftrat trés-fçavant , fils aîné de Scipion , a rempli
avec éclat la Charge d'Avo
cat General au même Par
lement de Dauphiné , de
laquelle il eft mort revêtų
en 1673. &avoit époufé Marie de Pourroy , de laquelle
156 MERCURE
il n'a eu qu'une fille, mariée
à Mellire Alphonfe de la
Baume , Seigneur de Plu
vinel. Charles de Guilliet
Seigneur de la Chapelle , &
de Tiers en partie , fecond
fils de Scipion , a été Capitaine dans le regiment de
Charolois , & Maître d'Hô.
tel du Roy.
Scipion Nicolas de Guil
liet , Seigneur de la Plaftie
re & de Moydieres, premier
fils de Michel, a fervi le feu
Roy & Sa Majesté regnante
à prefent pendant foixante
années conſecutives , ayant
GALANT. 157J.
commencé dés l'âge de 14.
ans à porter les armes en
qualité de volontaire fous le
grand Prince de Condé, II
a depuis donné dans une infinité d'occafions des mar
ques d'une valeur & d'une
habiletépeu commune dans
le métier de la guerre ; a
paffé par tous les emplois du
fervice de l'infanterie , &
eft mort en 1696. Maréchal
de Camp des armées du
Roy , & Gouverneur des
Ville & Bailliage de Pontarlier en Comté, & du Fort de
Joux. Sa Majeſté l'avoit gra-
158 MERCURE
*
tifié de ce Gouvernement
lors de la prise de Befançon.
Jacques Jofeph de Guilliet
fon frere , Seigneur de la
Plattiere , &c. a auffi donné
des preuves de fon courage
& de fon attachement au
fervice. Il mourut en 1703.
Lieutenant Colonel de Gas
:
tinois , ayant laiffé de Sibille
Pichon fon époufe Scipion
Nicolas de Guillier , Seis
gneur de la Plattiere , &c.a
La famille de Guilliet eft
alle à celles de Mury, de
1a Porte , Allemand , & c.
La famille de Boiffat
GALANT. 559
avec laquelle s'allie le Con
feiller dont je vous apprens
le mariage , eft trés- diftinguée en Dauphiné par fes
emplois & par fes belles alliances.
"
André de Boiffat , fils de
Pierre de Boiflat , fecond
Seigneur de Licieu & de
Gages , a acquis une grande
reputation dans le ferviceŢ
eft mort fans fuire , Lieute
nant general des armées du
Roy, & Gouverneur dupays
de Salée en Rouflillon.
Jean de Boiffat , Seigneur
de Cuiricu , frere de Pierre
160 MERCURE
de Boiffat premier , a formé
lafeconde branche de cette
famille , d'où eft fortie la
nouvelle mariée. De Fran
çoiſe de Courbeau , fille de
Claude & de Jeanne Allemand , il a eu André de
Boiffat , Seigneur de Cui.
rieu , marié à Marguerite
de Berenger ; & Pierre de
Boiffat quatriéme , Gentilhomme ordinaire de la
Chambre du Roy , qui a
été marié à Charlotte de
Villars , fille de Meffire
Claude de Villars , Cheva
lier de l'Ordre du Roy, Gentilhom.
GALANT 981
ulhomme ordinaire de fa
Chambre , ayeul de M. le
Maréchalde Villars , de qui
La nouvelle mariée a l'honneur d'être petite-niece.
Charles de Boiffat a cinq
enfans , ycompris Marguerite de Boiffat , qui eft celle
dont le mariage vient d'ềtre fait.
Cette famille , outre l'alhance qu'elle eft glorieule
d'avoir avec la Maifon de
Villars , eft encore alliée à
celle de Clermont , Alle
mand, & de Beranger.
Fermer
Résumé : MARIAGE.
Le 9 août, Sébastien de Guilliet, conseiller au Parlement de Dauphiné et seigneur de plusieurs domaines, a épousé Mademoiselle de Boiffat-Cuirieu à Grenoble. La cérémonie de bénédiction nuptiale a été célébrée par l'évêque de Grenoble à quatre heures du matin. La famille de Guilliet, originaire de Savoie, s'est installée en Dauphiné en 1455. Plusieurs membres de cette famille ont occupé des postes prestigieux, notamment des conseillers au Parlement et des militaires. Par exemple, Nicolas de Guilliet a servi sous Henri IV, et son fils Jacques de Guilliet a été lieutenant colonel de Gastonais. La famille de Boiffat, alliée à celle de Guilliet, est également distinguée en Dauphiné par ses emplois et ses alliances, notamment avec la maison de Villars. Charles de Boiffat, père de la mariée, a cinq enfants, dont Marguerite de Boiffat, l'épouse de Sébastien de Guilliet.
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147
p. 122-128
Fragment d'une Lettre sur l'ancienneté de l'usage de boire à la santé les uns des autres.
Début :
Chez les anciens Hebreux le pere de famille, ou [...]
Mots clefs :
Boire à la santé, Verres à boire, Moeurs et coutumes, Paroles, Vin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Fragment d'une Lettre sur l'ancienneté de l'usage de boire à la santé les uns des autres.
Fragmentd'une Lettrefur l'ancienneté de l'ufage de boire à
la fanté les uns des autres.
Chez les anciens Hebreux
le pere de femille , ou une
autre perfonne honorable
de la table , levere à la
main difoit la priere Benedictusfit Dominus , c. puis
beuvoit & donnoit enfuite
le meſme vere à boire à
la ronde.
Les anciens Princes Grecs
faifoient la mefme ceremonie de boire & de preſenter
GALANT. 123
eufuite leur verre à qui il
leur plaifoit , ce qu'ils appelloient Propinien aux jours
folelmnels qu'ils nom,
moient Filolium. Ils invo
quoient d'abord les Dieux ,
puis verfoient un peu de vin
& beuvoient à chaque nom
de Dieu qu'ils proferoient ;
enfuite ils nommoient leurs
amis & beuvoient auffi à
chaque 'nom .
Les Romains imitoient
O
cette coûtume & l'appelloient Greco-more bibere. x .
Ils beuvoient en nombre
impair ou à l'honneur des
Lij
114 MERCURE
neuf Mufes ou à celuy des
rrois Graces. 2º. I's beuvoient autant de verres de
vín qu'ils avoient de doigts
à la main , ou qu'il y avoit
dě lettres au nom de leur
Maitreffe.
3. Voici les paroles &
la formule dont ils s'attaquoient. Bene vos, bené vos ;
bene te heneme , bene noftrum
precor ut benefit , ou bene vos
Vivere precor.mola 61
4Hs beuvoient à la fanté
des, abfents , & d'abort de
PEmpereur asiamed di
abƑ• Le Maire du feſtin 23D.
>
7
GALANT. 129
fait par le fort ordonnoit
cc que chacun devoit boire,
& l'on faifoit mille impre
cations contre ceux qui
refufoient de boire.
16. Ils commençoient par
de petits verres &faniffoient
par de grands.
Selon hom.... on donnoit à chacun fon pannier ,
fa table & fon verre , on
donnoit toûjours le verre
plain , & il devoit toûjours
l'eftre pour eftre dans la
bonne grace ; Cependant
chez la plupart des Anciens
on demandoit à boire
Liij
126 MERCURE
comme chez les François.
On beuvoit à la ronde
& l'on commençoit par la
droite. Le vafe où l'on
beuvoit ainfi à la ronde ,
s'apelloit Patera quod pateret
latius ; on l'appelloit auffi
Filotefiam , comme étant le
fimbole de l'amitié. 10
On appelloit certain autre
vere Ondos , parce qu'il
n'eftoit permis ny de le prefenter ny de le recevoir fans
chanter. Lorfque quelqu'un
beuvoit les autres chan1º.
roient pour l'animer , &
l'on crioit vivas , vivas ;
GALANT 127
quand il avoit bû tout tout
d'un trait & fans refpirer,
ils le congratuloient comme
d'unechofe qu'ils eftimoient
fort & qu'ils croioient
mefine fort faine , parce
que de cette maniere le vin
paffant plus vites enivre
moins.
Celuy qui ne refoudoit
point l'égnime proposée
ou manquoit aux yeux ,
étoit condamné à boire ,
tout cela fe paffoit pendant
le deffert ou mefme aprés.
12°. On terminoit le repas
par un grand coup de vin
oliLiiij
118 MERCURE
pur qu'ils appelloient
Poculum
la fanté les uns des autres.
Chez les anciens Hebreux
le pere de femille , ou une
autre perfonne honorable
de la table , levere à la
main difoit la priere Benedictusfit Dominus , c. puis
beuvoit & donnoit enfuite
le meſme vere à boire à
la ronde.
Les anciens Princes Grecs
faifoient la mefme ceremonie de boire & de preſenter
GALANT. 123
eufuite leur verre à qui il
leur plaifoit , ce qu'ils appelloient Propinien aux jours
folelmnels qu'ils nom,
moient Filolium. Ils invo
quoient d'abord les Dieux ,
puis verfoient un peu de vin
& beuvoient à chaque nom
de Dieu qu'ils proferoient ;
enfuite ils nommoient leurs
amis & beuvoient auffi à
chaque 'nom .
Les Romains imitoient
O
cette coûtume & l'appelloient Greco-more bibere. x .
Ils beuvoient en nombre
impair ou à l'honneur des
Lij
114 MERCURE
neuf Mufes ou à celuy des
rrois Graces. 2º. I's beuvoient autant de verres de
vín qu'ils avoient de doigts
à la main , ou qu'il y avoit
dě lettres au nom de leur
Maitreffe.
3. Voici les paroles &
la formule dont ils s'attaquoient. Bene vos, bené vos ;
bene te heneme , bene noftrum
precor ut benefit , ou bene vos
Vivere precor.mola 61
4Hs beuvoient à la fanté
des, abfents , & d'abort de
PEmpereur asiamed di
abƑ• Le Maire du feſtin 23D.
>
7
GALANT. 129
fait par le fort ordonnoit
cc que chacun devoit boire,
& l'on faifoit mille impre
cations contre ceux qui
refufoient de boire.
16. Ils commençoient par
de petits verres &faniffoient
par de grands.
Selon hom.... on donnoit à chacun fon pannier ,
fa table & fon verre , on
donnoit toûjours le verre
plain , & il devoit toûjours
l'eftre pour eftre dans la
bonne grace ; Cependant
chez la plupart des Anciens
on demandoit à boire
Liij
126 MERCURE
comme chez les François.
On beuvoit à la ronde
& l'on commençoit par la
droite. Le vafe où l'on
beuvoit ainfi à la ronde ,
s'apelloit Patera quod pateret
latius ; on l'appelloit auffi
Filotefiam , comme étant le
fimbole de l'amitié. 10
On appelloit certain autre
vere Ondos , parce qu'il
n'eftoit permis ny de le prefenter ny de le recevoir fans
chanter. Lorfque quelqu'un
beuvoit les autres chan1º.
roient pour l'animer , &
l'on crioit vivas , vivas ;
GALANT 127
quand il avoit bû tout tout
d'un trait & fans refpirer,
ils le congratuloient comme
d'unechofe qu'ils eftimoient
fort & qu'ils croioient
mefine fort faine , parce
que de cette maniere le vin
paffant plus vites enivre
moins.
Celuy qui ne refoudoit
point l'égnime proposée
ou manquoit aux yeux ,
étoit condamné à boire ,
tout cela fe paffoit pendant
le deffert ou mefme aprés.
12°. On terminoit le repas
par un grand coup de vin
oliLiiij
118 MERCURE
pur qu'ils appelloient
Poculum
Fermer
Résumé : Fragment d'une Lettre sur l'ancienneté de l'usage de boire à la santé les uns des autres.
Le texte décrit les anciennes coutumes de boire à la santé des autres chez différents peuples. Chez les anciens Hébreux, le père de famille ou une personne honorable levait son verre, prononçait une prière, buvait, puis passait le verre aux autres autour de la table. Les princes grecs pratiquaient une cérémonie similaire, appelée Propinien ou Filolium, où ils invoquaient les dieux et buvaient à la santé de leurs amis. Ils commençaient par verser un peu de vin et buvaient à chaque nom de dieu ou d'ami mentionné. Les Romains adoptaient cette coutume, qu'ils nommaient Greco-more bibere. Ils buvaient en nombre impair, souvent en l'honneur des neuf Muses ou des trois Grâces, et autant de verres qu'ils avaient de doigts ou de lettres dans le nom de leur maîtresse. Ils utilisaient des formules spécifiques comme 'Bene vos, bene vos' et buvaient à la santé des absents, notamment de l'empereur. Les Romains commençaient par de petits verres et finissaient par de grands. Le maître du festin ordonnait ce que chacun devait boire, et des imprécations étaient lancées contre ceux qui refusaient. Le vase utilisé pour boire à la ronde s'appelait Patera ou Filotefiam, symbole de l'amitié. Un autre type de verre, l'Ondos, nécessitait de chanter pour être présenté ou reçu. Les convives chantaient pour encourager celui qui buvait, criant 'vivas, vivas' s'il buvait d'un trait sans respirer. Celui qui refusait une proposition de boire ou manquait aux yeux était condamné à boire davantage. Le repas se terminait par un grand coup de vin pur appelé Poculum.
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Fermer
148
p. 28-40
ETERNUEMENS.
Début :
Il ne faut point écouter Sigonius*, lors qu'il dit [...]
Mots clefs :
Éternuements, Coutumes, Prométhée, Monomotapa, Saluer, Floride
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETERNUEMENS.
ETERNUEMENS.
Il ne faut point écouter
Sigonius *, lors qu'il dit
que la coutume de saluer
ceux qui ecernuenct & prier
Dieu pour eux, vient de
ce qu'autemps de saint
Grégoire plusieurs mouroienten éternuant ou en
bâillant.Aristote, dans lhistoire des animaux
,
livre
second de aiileurs, parle de
cet éternuement & de ses
causes.
*•Lii-i.kift-:€rrg-JtnL
Le Poëte Grec cité dans
le second livre duFlorilepumy badinant sur certain
grand nez au bout duquel
la main ne pouvoic pas arriver, dit:
Non potis est proclus digitis
emungerenasum
;
Narpqne estpronasimole p_
,
JjllamanuS)
tJectiocat Ille Jovem ftfrntitans;quippenecaudit,
Sternutamentum tam procul
aure sonat.
Les anciens Hebreux Ci-
luoient de même ceux qui
éternuaient, & leur di-
-
soient: Que cette médecin*
serve à vôtre salut.
Les Grecs même des premiers temps croyoientque
l'éternuëment dépendoit
de quelque chosede divin, ôc en établissoientCerés pour la Divinité, au
rapport de Suidas. Socrate
consultois cet éternuëment
comme son devin,ditPlutarque.
On voir la même coûtume de ce salut chez les La
tins. Tibere l'exigeoit lors
qu'il éternuoit, & le rendoit aussià ceux qui éternuoient, au rapport de Pline, 1.18. ch. 2. Petr. dit que
Gitoncouché ,oi/eEliont (pititm jamplenus continuoita
sternutaviy,utgrabatum concuteret, ad quemmotum Eumolpus salvere Gitona jubtt, -.., '; Apulée livre 9. racontant
l'histoire du jeune homme
"'-' que la femme de Foulon
fit mettre fous une table
d'osier, sur laquelle étoient
étendues des étoffes qui
blanchissoient à la fumée
du souffre, il dit:Acerrimo
gravique odoresulfuris ju'Venis injecutus atque obnubilatusyinterclujoJpiritu diffluebat, atque, ut efl ingenium
wivacismetalii, erebras ei.
Jlernutattones commovebat.
Adatitus è regione mulieris
accipiebat sonum sternutationu;cumqueputaret ab easterhutamentuni' proficisei,solito
flrmon-e salutem eiprecabatur. Cum iteraretur rursum
,
tandem suspicatur,~impuUa mensa, remotâque caOea producit hominem crebros
anheljtHS agre efflantem.
L'éternuëment au sortir
de table étoitreputé malheureux, selonPline
On fléchissoitle genou,
en priant pour celui qui éternuoit, ditAthenc'e.
On rapporte plusieurs.
causesde cet éternuëment:
mais en voici la premiere
& la veritable, ièlon*.*
.,' Prometée ayantformé
lafigure de l'homme, fit
venir le lievre, le renard
,
le pan, le tigre, le lion 2c
l'âne, pour prendre dechacun de ces animaux une petite partie, & les souffler
dans l'homme. L'hommeainsi compote de pieces&
de morceaux, & de ces-par4
ties-là, commença a. vivre
& à relpirer. La terre, qui
composoitlatête,& le cerveau, ayant encoredel'humidité, & lesautresmembres étantsecs,!a premiereenviequ'eutl'homme
,
ce fut d'éternuer. Ilhaussala
tête deux ou trois fois, &
éternua enfin avec un bruit
épouvantable. Tousles animaux, qui,
étoientencore »
presens,s'enfuirent de peun
Prometée
,.
fin & penetrant.
dans l'avenir, jugea par là
que l'homme auroitl'empire sur tous les autres animuaux, puis qu'avec un signe detête & un peu de
bruit il les avoit
ainsi
épouvantez & fait fuirdevant
lui. Il le taliiaaufluot roy
des animaux ,& pria Dieu
que cela lui rciiisî-. En mémoire de cetéternuëment,
qui a
fait declarcr l'homj:".,- me le maître des arumaux
,
on le saluë quand il éter-.
nuë.
D'autres racontent la
chose de cette maniere..
Prometée ayant: formé
l'homme
,
obtint de-Minerve sa patrone d'aller faire un tour dans les Cieux,
pour en tirer de quoy persectionner son ouvrage. Ii
porte un flambeau fous son;
manteau, l'allume au Soleil )'& redescend promptement vers son homme ;
il
lui met le feu à la tête: mais
le cerveau humide, à l'approche de ce feu & de cette
lumiere du Soleil, lâcheunéternuement violent qui éteint le flambeau de Prometée. Celui-ci en fureur
devoirque le premiertrait
de l'homme eût été d'éteindre sa lumiere, ôc que
sa peineétoit perduë
,
alloit prendreun caillou pour
casser la tête à l'homme,
lors qu'il éternua une seconde fois avec violence,
,& ralluma par ce souffle le
flambeau de Prometée. Ce.
lui-ci bien content, selicita l'homme sur la lumiere
qu'il venoit de recouvrer,
& souhaita pour lui qu'il en
usâtmieux
,
& ne la risquât
plus. Le vœua étéinutile:
mais la memoire en est ret
tée. Une troisiéme opinion
assure que l'avanture fut
telle.
Promettée avoit achevé
son modele
,
ôc le retouchoit; il vit que l'argile qui
formoit le nez s'étolt retirée en sechant, & que le
nez étoit trop court pour
un animal qui devoir être
fin, il remanie ce nez, &
y
ajoûte de nouvelle matiere
:
mais il touche par
malheur un petit nerf; aus
sitôt l'homme éternua d'une si grande force, que routes ses dents mal affermies
en sauterent. Prometéeeffrayé pria Dieu que cela
n'arrivât plus,& ditàl'homme, Dieunous assiste. On a,
toujours dit depuisla même
chose, de peur que pareil
accident. n'arrive.
Cette coûtume est dans
tous les pays. Lorsque l'Empereur du Monomotapa
éternué, ceux qui sont autour de lui lui font le souhait & salut ordinaire à haute voix; en forte que ceux
qui sont dans les chambres
voisines l'entendent, &
fassent le même salut
,
le-
)
quel le communiqué de
main en main à la place publique& à toute la ville,
qui en un instant prie pour
le Prince qui a
éternué. La
même choie se fait quand
il boit. V. l'Hist. de Ba..
ros, &c.
Les Espagnolstrouvèrent
cette coûtume de faluer
pour l'éternuëment établie
à la Floride
Il ne faut point écouter
Sigonius *, lors qu'il dit
que la coutume de saluer
ceux qui ecernuenct & prier
Dieu pour eux, vient de
ce qu'autemps de saint
Grégoire plusieurs mouroienten éternuant ou en
bâillant.Aristote, dans lhistoire des animaux
,
livre
second de aiileurs, parle de
cet éternuement & de ses
causes.
*•Lii-i.kift-:€rrg-JtnL
Le Poëte Grec cité dans
le second livre duFlorilepumy badinant sur certain
grand nez au bout duquel
la main ne pouvoic pas arriver, dit:
Non potis est proclus digitis
emungerenasum
;
Narpqne estpronasimole p_
,
JjllamanuS)
tJectiocat Ille Jovem ftfrntitans;quippenecaudit,
Sternutamentum tam procul
aure sonat.
Les anciens Hebreux Ci-
luoient de même ceux qui
éternuaient, & leur di-
-
soient: Que cette médecin*
serve à vôtre salut.
Les Grecs même des premiers temps croyoientque
l'éternuëment dépendoit
de quelque chosede divin, ôc en établissoientCerés pour la Divinité, au
rapport de Suidas. Socrate
consultois cet éternuëment
comme son devin,ditPlutarque.
On voir la même coûtume de ce salut chez les La
tins. Tibere l'exigeoit lors
qu'il éternuoit, & le rendoit aussià ceux qui éternuoient, au rapport de Pline, 1.18. ch. 2. Petr. dit que
Gitoncouché ,oi/eEliont (pititm jamplenus continuoita
sternutaviy,utgrabatum concuteret, ad quemmotum Eumolpus salvere Gitona jubtt, -.., '; Apulée livre 9. racontant
l'histoire du jeune homme
"'-' que la femme de Foulon
fit mettre fous une table
d'osier, sur laquelle étoient
étendues des étoffes qui
blanchissoient à la fumée
du souffre, il dit:Acerrimo
gravique odoresulfuris ju'Venis injecutus atque obnubilatusyinterclujoJpiritu diffluebat, atque, ut efl ingenium
wivacismetalii, erebras ei.
Jlernutattones commovebat.
Adatitus è regione mulieris
accipiebat sonum sternutationu;cumqueputaret ab easterhutamentuni' proficisei,solito
flrmon-e salutem eiprecabatur. Cum iteraretur rursum
,
tandem suspicatur,~impuUa mensa, remotâque caOea producit hominem crebros
anheljtHS agre efflantem.
L'éternuëment au sortir
de table étoitreputé malheureux, selonPline
On fléchissoitle genou,
en priant pour celui qui éternuoit, ditAthenc'e.
On rapporte plusieurs.
causesde cet éternuëment:
mais en voici la premiere
& la veritable, ièlon*.*
.,' Prometée ayantformé
lafigure de l'homme, fit
venir le lievre, le renard
,
le pan, le tigre, le lion 2c
l'âne, pour prendre dechacun de ces animaux une petite partie, & les souffler
dans l'homme. L'hommeainsi compote de pieces&
de morceaux, & de ces-par4
ties-là, commença a. vivre
& à relpirer. La terre, qui
composoitlatête,& le cerveau, ayant encoredel'humidité, & lesautresmembres étantsecs,!a premiereenviequ'eutl'homme
,
ce fut d'éternuer. Ilhaussala
tête deux ou trois fois, &
éternua enfin avec un bruit
épouvantable. Tousles animaux, qui,
étoientencore »
presens,s'enfuirent de peun
Prometée
,.
fin & penetrant.
dans l'avenir, jugea par là
que l'homme auroitl'empire sur tous les autres animuaux, puis qu'avec un signe detête & un peu de
bruit il les avoit
ainsi
épouvantez & fait fuirdevant
lui. Il le taliiaaufluot roy
des animaux ,& pria Dieu
que cela lui rciiisî-. En mémoire de cetéternuëment,
qui a
fait declarcr l'homj:".,- me le maître des arumaux
,
on le saluë quand il éter-.
nuë.
D'autres racontent la
chose de cette maniere..
Prometée ayant: formé
l'homme
,
obtint de-Minerve sa patrone d'aller faire un tour dans les Cieux,
pour en tirer de quoy persectionner son ouvrage. Ii
porte un flambeau fous son;
manteau, l'allume au Soleil )'& redescend promptement vers son homme ;
il
lui met le feu à la tête: mais
le cerveau humide, à l'approche de ce feu & de cette
lumiere du Soleil, lâcheunéternuement violent qui éteint le flambeau de Prometée. Celui-ci en fureur
devoirque le premiertrait
de l'homme eût été d'éteindre sa lumiere, ôc que
sa peineétoit perduë
,
alloit prendreun caillou pour
casser la tête à l'homme,
lors qu'il éternua une seconde fois avec violence,
,& ralluma par ce souffle le
flambeau de Prometée. Ce.
lui-ci bien content, selicita l'homme sur la lumiere
qu'il venoit de recouvrer,
& souhaita pour lui qu'il en
usâtmieux
,
& ne la risquât
plus. Le vœua étéinutile:
mais la memoire en est ret
tée. Une troisiéme opinion
assure que l'avanture fut
telle.
Promettée avoit achevé
son modele
,
ôc le retouchoit; il vit que l'argile qui
formoit le nez s'étolt retirée en sechant, & que le
nez étoit trop court pour
un animal qui devoir être
fin, il remanie ce nez, &
y
ajoûte de nouvelle matiere
:
mais il touche par
malheur un petit nerf; aus
sitôt l'homme éternua d'une si grande force, que routes ses dents mal affermies
en sauterent. Prometéeeffrayé pria Dieu que cela
n'arrivât plus,& ditàl'homme, Dieunous assiste. On a,
toujours dit depuisla même
chose, de peur que pareil
accident. n'arrive.
Cette coûtume est dans
tous les pays. Lorsque l'Empereur du Monomotapa
éternué, ceux qui sont autour de lui lui font le souhait & salut ordinaire à haute voix; en forte que ceux
qui sont dans les chambres
voisines l'entendent, &
fassent le même salut
,
le-
)
quel le communiqué de
main en main à la place publique& à toute la ville,
qui en un instant prie pour
le Prince qui a
éternué. La
même choie se fait quand
il boit. V. l'Hist. de Ba..
ros, &c.
Les Espagnolstrouvèrent
cette coûtume de faluer
pour l'éternuëment établie
à la Floride
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Résumé : ETERNUEMENS.
Le texte explore les coutumes et les croyances associées à l'éternuement dans diverses cultures et époques. Sigonius explique que la coutume de saluer ceux qui éternuent remonte à une période où plusieurs personnes mouraient en éternuant ou en bâillant. Aristote, dans son ouvrage 'Histoire des animaux', aborde également les causes de l'éternuement. Les anciens Hébreux et Grecs voyaient l'éternuement comme un signe divin et adressaient des prières ou des salutations à ceux qui éternuaient. Les Latins, y compris l'empereur Tibère, partageaient cette pratique. Le texte mentionne des récits mythologiques, comme celui de Prométhée, qui observe que l'éternuement est le premier signe de vie de l'homme, justifiant ainsi la coutume de saluer ceux qui éternuent. Des pratiques similaires sont également notées chez l'Empereur du Monomotapa et les Espagnols en Floride. Ces exemples montrent la diversité des interprétations et des réponses à l'éternuement à travers le monde et les époques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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149
p. 3-9
ETRENNES.
Début :
LE mot d'Etrennes vient, dit-on, du mot, strenia. [...]
Mots clefs :
Étrennes, Ménage, Médailles d'argent, Fête, Gui
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETRENNES.
ETRENNES.
E mot d'Etrennesvient,dit-on,
du mot. (Irenia.
- - - Celui de Strenuus, qui
signifie genereux, peut
avoir part à
cetteetlmo-"
logie, dit Menage, parce que chez les Romains
on donnoit les étrennes
à ceux qai se distinguoient.par leur valeur.
Que d'étrennes aurionsnous à donner cette année ànos guerriers
,
a
leursCommandans & à
leur Chef! Minerve, dit
un ancien, doit presider
auxrecompenses, comme elle preside aux actions qui les meritent y
ïz nous voyonspar plu-
sieurs dons du Roy, qui
font les avant-coureurs
de plusieurs autres, que
le vrai mérité en France
est toûjours recompensé
quand il cil: connu.
On donnoit dans les
premierstemps des fruits
1 en etrennes : mais 'on
donna ensuite des mé- dailles d'argent. Acefujet Ovide fait dire à janus, que les anciens étoient bien simples de
croire que le miel fût
plus doux que l'argent.
La fête desécrennesétoit
dédiée au Dieu Janus,
qu'on representoit à
deux visages. Une double couronne que que!-
quesSculpceursont mise
à Janus dans des bas-reliefs marquera, si l'on
veut, qu'il est aussi honorable de recevoir des
étrennes que d'en donner. Les etrennes qu'on
portoit aux Empereurs
Romains étoient des
marquesdhonneur. Auguste en recevoit une si
grande quantité, que
pour n'en pas profiter, il
en achetoit des Idoles.
Tibere ne voulut point
recevoir ecrennes, Caligulalesrétablit,Claude les défendit ensuite
:
mais elles resterent toujours en usage parmi le
peuple.
Le gui, sélon les Gaulois, étoit un present
considerable du Ciel
qui preservoit du poifon}8£ celui qu'on cüeilloit le jour de l'an partoit bonheur toute rannée a ceux qui en gardoient sur eux.
Il nousest restédecette superstition payenne
le mot de laguil'an neuf.
Onsppelloitencoreainsi.
dans les derniers temps
les presensdes etrennes.
Les éruditions sur les
étrennes sont si rebactuës Se si usées, qu'il se-
roitennuyeux des'y étendreiauflibien la modedes étrennes estpresque abolie,&c le mot
detrennes n'est Mecque plus recommandafcle que par son anden1net
E mot d'Etrennesvient,dit-on,
du mot. (Irenia.
- - - Celui de Strenuus, qui
signifie genereux, peut
avoir part à
cetteetlmo-"
logie, dit Menage, parce que chez les Romains
on donnoit les étrennes
à ceux qai se distinguoient.par leur valeur.
Que d'étrennes aurionsnous à donner cette année ànos guerriers
,
a
leursCommandans & à
leur Chef! Minerve, dit
un ancien, doit presider
auxrecompenses, comme elle preside aux actions qui les meritent y
ïz nous voyonspar plu-
sieurs dons du Roy, qui
font les avant-coureurs
de plusieurs autres, que
le vrai mérité en France
est toûjours recompensé
quand il cil: connu.
On donnoit dans les
premierstemps des fruits
1 en etrennes : mais 'on
donna ensuite des mé- dailles d'argent. Acefujet Ovide fait dire à janus, que les anciens étoient bien simples de
croire que le miel fût
plus doux que l'argent.
La fête desécrennesétoit
dédiée au Dieu Janus,
qu'on representoit à
deux visages. Une double couronne que que!-
quesSculpceursont mise
à Janus dans des bas-reliefs marquera, si l'on
veut, qu'il est aussi honorable de recevoir des
étrennes que d'en donner. Les etrennes qu'on
portoit aux Empereurs
Romains étoient des
marquesdhonneur. Auguste en recevoit une si
grande quantité, que
pour n'en pas profiter, il
en achetoit des Idoles.
Tibere ne voulut point
recevoir ecrennes, Caligulalesrétablit,Claude les défendit ensuite
:
mais elles resterent toujours en usage parmi le
peuple.
Le gui, sélon les Gaulois, étoit un present
considerable du Ciel
qui preservoit du poifon}8£ celui qu'on cüeilloit le jour de l'an partoit bonheur toute rannée a ceux qui en gardoient sur eux.
Il nousest restédecette superstition payenne
le mot de laguil'an neuf.
Onsppelloitencoreainsi.
dans les derniers temps
les presensdes etrennes.
Les éruditions sur les
étrennes sont si rebactuës Se si usées, qu'il se-
roitennuyeux des'y étendreiauflibien la modedes étrennes estpresque abolie,&c le mot
detrennes n'est Mecque plus recommandafcle que par son anden1net
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Résumé : ETRENNES.
Le terme 'étrennes' provient du mot 'Irenia' ou 'Strenuus', signifiant généreux. Chez les Romains, les étrennes étaient des récompenses pour les personnes distinguées par leur valeur. En France, ces récompenses étaient illustrées par les dons du roi, anticipant d'autres distinctions. Historiquement, les étrennes consistaient en des fruits, puis en des médailles d'argent. La fête des étrennes était dédiée à Janus, dieu à deux visages, symbolisant l'honneur de donner et de recevoir des étrennes. Les empereurs romains recevaient des étrennes en marque d'honneur, bien que certains, comme Tibère, les aient refusées. Les Gaulois considéraient le gui comme un présent du ciel, apportant bonheur et protection contre le poison. Aujourd'hui, la tradition des étrennes est presque abolie, mais le mot reste recommandable par son ancienneté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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150
p. 43-64
MARIAGES des Moscovites.
Début :
La volonté du grand Duc de Moscovie est la regle [...]
Mots clefs :
Funérailles, Soumission, Passeport, Mariages des Moscovites, Mort, Femmes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES des Moscovites.
On a envoyé un memoire
d'un mariage d'un
parent du Czar : mais .
ce memoire s'eft trouvé
fi mal écrit , & les noms.
fi défigurez, qu'on n'a pû
le rifquer. Mais comme
à propos de ce mariage:
on y avoit joint quelques
particularitez ſur
les mariages des MoſcoGALANT.
43
vites , qui ont paru affez
curieufes , on a crû pouvoir
les donner détachées
du memoire , qui
ne reviendra peut - être
que dans quelques mois.
$$ &&&&&&&&&&&
MARIAGES
des Mofcovites.
LA volonté du grand
Duc de Mofcovie eft la
regle de celle de tous fes
fujets , & fon pouvoir
Dij
44 MERCURE
abfolu eft fondé fur trois
maximes . La premiere ,
c'eſt que les Czards n'épouſent
jamais que leurs
fujettes , afin de prévenir
les changemens qui
n'arrivent que trop fouvent
dans les Etats par
les
alliances
étrangeres.
La feconde
, qu'il eft défendu
aux
Mofcovites
,
fous peine de la vie , de
fortir du pays
fans permiffion
, qu'on
ne donne
ordinairement
qu'à
GALANT. 45
quelque Marchand , qu'-
on envoye en Ambaffade
, cette dignité étant
rarement conferée à la
Nobleffe ; & ces Marchands
ne l'obtiennent
qu'à
condition de partager
avec le grand Duc
les profits qu'ils font
dans ces fortes de voyages.
La troifiéme maxime
fe tire de l'ignorance
des Mofcovites ,
ne leur étant pas permis
d'apprendre aucune
46 MERCURE
ſcience , & les plus ha
biles d'entr'eux fçachant
à peine lire & écrire.
Cette mauvaiſe éducation
cauſe la dépravation
de la jeuneffe , qui
vit dans un déreglement
continuel. Cette ignorance
des loix humaines
& divines leur fait
commettre, ou du moins
leur faifoit commettre
autrefois toutes fortes
de crimes dans leurs.
maiſons , croyant que
GALANT. 47
Dieu n'y étoit point
offenfé ,
pourveu qu'
on eût la précaution
de couvrir les images.
qui font dans la cham
bre , & de détacher
la croix que les filles .
ou les femmes portent
au col depuis leur baptême.
Le jour qu'on
a connu une femme ou
une fille en legitime mariage
ou autrement , on
ne doit pas entrer dans.
les Eglifes , qu'on ne fe
48 MERCURE
foit lavé & purifié , &
qu'on n'ait changé d'habit.
Les Prêtres ne
peuvent pas ce jour - là
approcher de l'autel
pour y faire leurs fonctions
; & fi cette action
fe commet en Carême
, leur fufpenfion
dure toute l'année. Les
femmes Mofcovites ne
laiffent téter leurs enfans
que pendant deux
mois , afin de les accoûtumer
de leur jeuneſſe à
la
GALANT. 49
la fatigue. L'uſage du
tabac eft défendu en
Mofcovie depuis l'année
1634. ceux qui en
fument font punis de
fouet , & l'on fend les
narines à ceux qui en
prennent en poudre . Les
Mofcovites comptent les
heures du jour depuis le
Soleil levé jufqu'à ce
qu'il fe couche , & celles
de la nuit depuis le
Soleil couché jufqu'à ce
qu'il paroiffe fur l'hori-
Janv. 1713.
E
50 MERCURE
zon . Les querelles de
particulier à particulier
y font meurtrieres : mais
elles nefont pas fanglantes
, puifque les Boyards
ouGentilshommes ne s'y
battent qu'à coups de
fouet , & le commun
peuple à coups de pied.
La Religion Greque eft
celle des Mofcovites ,
quoique beaucoup corrompue.
Lears Prêtres
fe marient une feule fois,
& ne peuvent épouser
GALANT.
JI
qu'une vierge , à moins
de renoncer à la Prétrife.
Ils fe fondent pour
cela fur ce que faint
Paul écrivant à Timothée
dit , que l'Evêque ne
doit époufer qu'une feule
femme, & que leursfemmes
foient chaftes . Les
ceremonies des mariages
& des funerailles des
Moſcovites font fi oppoſées
aux nôtres , que
j'ai crû devoir en marquer
ici quelques
parti
E ij
52 MERCURE
cularitez . Les perſonnes
de qualité n'époufent
que la nuit ; les fiancez
ne le voyent point , à
cauſe que les filles font
toûjours voilées , & renfermées
dans les maifons.
Ils foupent enſemble avant
d'aller à l'Egliſe :
mais deux jeunes hommes
tiennent un tafetas
rouge - cramoifi qui ſepare
les nouveaux mariez
tout le temps qu'ils
font à table. Aprés le reGALANT
. $ 3
pas on va à l'Egliſe ; les
domeftiques & les efclaves
les y accompagnent
,
chantant mille fotifes &
impertinences . On of
fre trois pains du feſtin
au Preftre ; un de poiffon
, un de friture , & le
troifiéme de pâtiſſerie
.
Le Preftre leur ayant
demandé s'ils s'époufent .
volontairement, s'ils s'aimeront
bien , & fait promettre
au mari qu'il ne
foüettera point fa fem-
E iij
$4 MERCURE
me , leur fait faire quelques
tours , danfant &
fautant avec eux . Il fait
enfuite quelques prieres
, & prononce à haute
voix : Allez , croiße
multiplie . On apporte
du vin clairet au Preftre,
qui en ayant bû trois
verres , en preſente auffi
aux nouveaux mariez ,
& au dernier coup l'époux
jette le verre par *
terre & le foulant
conjointement ſous les
,
GALANT. 55
A
pieds , ils chantent les
paroles du Pfeaume 128 .
qu'on a traduites en notre
langue de cette maniere.
Ceux qui nous declarent la
guerre
Seront brifez comme du verre
;
Ils feront de crainte éperdus ,
Et par une vengeance prompte
Nous les verrons pris avec
bonte
Aux pieges qu'ils nous ont
tendus.
E iiij
16 MERCURE
Aprés la ceremonic
finie , l'épouse
, pour
marquer ſa ſoûmiſſion à
fon époux , fe profterne
devant lui , frapant de
fa tefte fur fes fouliers :
& l'un & l'autre ayant
reçû les felicitations des
parens , on les conduit
dans la maifon de l'époux.
Les femmes menent
l'épousée dans la
chambre nuptiale , où
le lit eft dreffé fur quarante
gerbes de feigle ,
GALANT . 57
& la chambre entourée
de plufieurs tonneaux
remplis d'orge , de froment
& d'autres grains ,
qui denotent la fertilité
du mariage. Lorſque la
mariée eft couchée , l'on
avertit l'époux , qui accompagné
de fix de fes
amis , chacun un flambeau
allumé à la main ,
va trouver fon épouſe.
Cette eſcorte plante les
flambeaux dans les tonneaux
dont je viens de
58 MERCURE
parler , & s'étant retirez
, on ferme la porte
de la chambre
, proche
de laquelle refte un domeftique
, qui de temps.
à autre demande aux
mariez fi la premiere entrevûë
eft faite ; & lors
qu'ils répondent conjointement
qu'oui , on
fait un bruit épouvantable
avec des trompettes
, tambours , & autres.
inftrumens , qui ne finiſfent
que lorfque les maGALANT.
59
riez felevent pour aller
aux bains qu'on leur a
preparez : & c'eft pour
lors que l'époux voit
pour la premiere fois le
vifage de fon épouſe , &
trouve trés-fouvent une
Lia au lieu d'une Rachel
. Les ceremonies de
leurs funerailles ne font
pas moins ridicules que
celles de leurs mariages ;
en voici quelques preuves.
Lors qu'un Mofcovite
eft mort , les parens
60 MERCURE
font obligez de l'allet
pleurer dans fa maiſon ,
quelque peu d'envie qu'-
ils en ayent . Les amis
du défunt s'approchant
du corps , lui demandent
pourquoy il eſt
mort , s'il manquoit de
k
quelque
chofe , fi fa femme
lui a donné les armes
d'Acteon , fi fes parens
ou fes domestiques
n'en ont pas bien agi à
fon égard , & plufieurs
autres pareilles extravaGALANT.
61
gances ; & fur ce que le
mort ne répond rien ,
les cris & les hurlemens
redoublent dans la
chambre
. Ce corps eft
mis en dépôt pendant
huit jours dans l'Eglife ,
aprés lefquels les parens
s'affemblent pour affifter
à la fepulture : mais ce
n'eſt qu'après avoir découvert
le cercüeil &
baiſé le mort , quelque
puant qu'il foit ; & fi
quelqu'un y manquoit ,
62 MERCURE
on le regarderoit comme
indigne de la parenté.
Aprés les derniers adieux
on met entre les
mains du défunt un paffeport
, figné de l'Evêque
, ou du Prêtre qui
avoit la direction de fa
conſcience ; en voici les
termes.
Je fouffigné, Evêque , on
Prêtre de N. reconnois & cer-
N. porteur de ces lettifie
que
tres
, a toûjours
vêcu
parmi
nous
en bon Chrétien
, faiſant
GALANT .
163
profeffion de la Religion Gre
que ; quoy qu'il ait quelquefois
peché , il s'en eft confeßé
, en a reçu l'abfolution &
la communion , en remiffion
de fes pechez ; il a honoré
Dieu & fes Saints ; il ajeûné
prié aux heures &faifons
ordonnées par l'Eglife ; il
s'eft fort bien gouverné avec
moy qui fuis fon Confeffeur :
en forte que je n'ai point fait
difficulté de l'abfoudre de fes
pechez, & n'ai pas fujet de
me plaindre de lui . En témoin
lui avons expedié le
de
quoy
prefent
Certificat
, afin
que
64 MERCURE
Saint Pierre le voyant , lui
ouvre
la porte
de la joye éternelle.
d'un mariage d'un
parent du Czar : mais .
ce memoire s'eft trouvé
fi mal écrit , & les noms.
fi défigurez, qu'on n'a pû
le rifquer. Mais comme
à propos de ce mariage:
on y avoit joint quelques
particularitez ſur
les mariages des MoſcoGALANT.
43
vites , qui ont paru affez
curieufes , on a crû pouvoir
les donner détachées
du memoire , qui
ne reviendra peut - être
que dans quelques mois.
$$ &&&&&&&&&&&
MARIAGES
des Mofcovites.
LA volonté du grand
Duc de Mofcovie eft la
regle de celle de tous fes
fujets , & fon pouvoir
Dij
44 MERCURE
abfolu eft fondé fur trois
maximes . La premiere ,
c'eſt que les Czards n'épouſent
jamais que leurs
fujettes , afin de prévenir
les changemens qui
n'arrivent que trop fouvent
dans les Etats par
les
alliances
étrangeres.
La feconde
, qu'il eft défendu
aux
Mofcovites
,
fous peine de la vie , de
fortir du pays
fans permiffion
, qu'on
ne donne
ordinairement
qu'à
GALANT. 45
quelque Marchand , qu'-
on envoye en Ambaffade
, cette dignité étant
rarement conferée à la
Nobleffe ; & ces Marchands
ne l'obtiennent
qu'à
condition de partager
avec le grand Duc
les profits qu'ils font
dans ces fortes de voyages.
La troifiéme maxime
fe tire de l'ignorance
des Mofcovites ,
ne leur étant pas permis
d'apprendre aucune
46 MERCURE
ſcience , & les plus ha
biles d'entr'eux fçachant
à peine lire & écrire.
Cette mauvaiſe éducation
cauſe la dépravation
de la jeuneffe , qui
vit dans un déreglement
continuel. Cette ignorance
des loix humaines
& divines leur fait
commettre, ou du moins
leur faifoit commettre
autrefois toutes fortes
de crimes dans leurs.
maiſons , croyant que
GALANT. 47
Dieu n'y étoit point
offenfé ,
pourveu qu'
on eût la précaution
de couvrir les images.
qui font dans la cham
bre , & de détacher
la croix que les filles .
ou les femmes portent
au col depuis leur baptême.
Le jour qu'on
a connu une femme ou
une fille en legitime mariage
ou autrement , on
ne doit pas entrer dans.
les Eglifes , qu'on ne fe
48 MERCURE
foit lavé & purifié , &
qu'on n'ait changé d'habit.
Les Prêtres ne
peuvent pas ce jour - là
approcher de l'autel
pour y faire leurs fonctions
; & fi cette action
fe commet en Carême
, leur fufpenfion
dure toute l'année. Les
femmes Mofcovites ne
laiffent téter leurs enfans
que pendant deux
mois , afin de les accoûtumer
de leur jeuneſſe à
la
GALANT. 49
la fatigue. L'uſage du
tabac eft défendu en
Mofcovie depuis l'année
1634. ceux qui en
fument font punis de
fouet , & l'on fend les
narines à ceux qui en
prennent en poudre . Les
Mofcovites comptent les
heures du jour depuis le
Soleil levé jufqu'à ce
qu'il fe couche , & celles
de la nuit depuis le
Soleil couché jufqu'à ce
qu'il paroiffe fur l'hori-
Janv. 1713.
E
50 MERCURE
zon . Les querelles de
particulier à particulier
y font meurtrieres : mais
elles nefont pas fanglantes
, puifque les Boyards
ouGentilshommes ne s'y
battent qu'à coups de
fouet , & le commun
peuple à coups de pied.
La Religion Greque eft
celle des Mofcovites ,
quoique beaucoup corrompue.
Lears Prêtres
fe marient une feule fois,
& ne peuvent épouser
GALANT.
JI
qu'une vierge , à moins
de renoncer à la Prétrife.
Ils fe fondent pour
cela fur ce que faint
Paul écrivant à Timothée
dit , que l'Evêque ne
doit époufer qu'une feule
femme, & que leursfemmes
foient chaftes . Les
ceremonies des mariages
& des funerailles des
Moſcovites font fi oppoſées
aux nôtres , que
j'ai crû devoir en marquer
ici quelques
parti
E ij
52 MERCURE
cularitez . Les perſonnes
de qualité n'époufent
que la nuit ; les fiancez
ne le voyent point , à
cauſe que les filles font
toûjours voilées , & renfermées
dans les maifons.
Ils foupent enſemble avant
d'aller à l'Egliſe :
mais deux jeunes hommes
tiennent un tafetas
rouge - cramoifi qui ſepare
les nouveaux mariez
tout le temps qu'ils
font à table. Aprés le reGALANT
. $ 3
pas on va à l'Egliſe ; les
domeftiques & les efclaves
les y accompagnent
,
chantant mille fotifes &
impertinences . On of
fre trois pains du feſtin
au Preftre ; un de poiffon
, un de friture , & le
troifiéme de pâtiſſerie
.
Le Preftre leur ayant
demandé s'ils s'époufent .
volontairement, s'ils s'aimeront
bien , & fait promettre
au mari qu'il ne
foüettera point fa fem-
E iij
$4 MERCURE
me , leur fait faire quelques
tours , danfant &
fautant avec eux . Il fait
enfuite quelques prieres
, & prononce à haute
voix : Allez , croiße
multiplie . On apporte
du vin clairet au Preftre,
qui en ayant bû trois
verres , en preſente auffi
aux nouveaux mariez ,
& au dernier coup l'époux
jette le verre par *
terre & le foulant
conjointement ſous les
,
GALANT. 55
A
pieds , ils chantent les
paroles du Pfeaume 128 .
qu'on a traduites en notre
langue de cette maniere.
Ceux qui nous declarent la
guerre
Seront brifez comme du verre
;
Ils feront de crainte éperdus ,
Et par une vengeance prompte
Nous les verrons pris avec
bonte
Aux pieges qu'ils nous ont
tendus.
E iiij
16 MERCURE
Aprés la ceremonic
finie , l'épouse
, pour
marquer ſa ſoûmiſſion à
fon époux , fe profterne
devant lui , frapant de
fa tefte fur fes fouliers :
& l'un & l'autre ayant
reçû les felicitations des
parens , on les conduit
dans la maifon de l'époux.
Les femmes menent
l'épousée dans la
chambre nuptiale , où
le lit eft dreffé fur quarante
gerbes de feigle ,
GALANT . 57
& la chambre entourée
de plufieurs tonneaux
remplis d'orge , de froment
& d'autres grains ,
qui denotent la fertilité
du mariage. Lorſque la
mariée eft couchée , l'on
avertit l'époux , qui accompagné
de fix de fes
amis , chacun un flambeau
allumé à la main ,
va trouver fon épouſe.
Cette eſcorte plante les
flambeaux dans les tonneaux
dont je viens de
58 MERCURE
parler , & s'étant retirez
, on ferme la porte
de la chambre
, proche
de laquelle refte un domeftique
, qui de temps.
à autre demande aux
mariez fi la premiere entrevûë
eft faite ; & lors
qu'ils répondent conjointement
qu'oui , on
fait un bruit épouvantable
avec des trompettes
, tambours , & autres.
inftrumens , qui ne finiſfent
que lorfque les maGALANT.
59
riez felevent pour aller
aux bains qu'on leur a
preparez : & c'eft pour
lors que l'époux voit
pour la premiere fois le
vifage de fon épouſe , &
trouve trés-fouvent une
Lia au lieu d'une Rachel
. Les ceremonies de
leurs funerailles ne font
pas moins ridicules que
celles de leurs mariages ;
en voici quelques preuves.
Lors qu'un Mofcovite
eft mort , les parens
60 MERCURE
font obligez de l'allet
pleurer dans fa maiſon ,
quelque peu d'envie qu'-
ils en ayent . Les amis
du défunt s'approchant
du corps , lui demandent
pourquoy il eſt
mort , s'il manquoit de
k
quelque
chofe , fi fa femme
lui a donné les armes
d'Acteon , fi fes parens
ou fes domestiques
n'en ont pas bien agi à
fon égard , & plufieurs
autres pareilles extravaGALANT.
61
gances ; & fur ce que le
mort ne répond rien ,
les cris & les hurlemens
redoublent dans la
chambre
. Ce corps eft
mis en dépôt pendant
huit jours dans l'Eglife ,
aprés lefquels les parens
s'affemblent pour affifter
à la fepulture : mais ce
n'eſt qu'après avoir découvert
le cercüeil &
baiſé le mort , quelque
puant qu'il foit ; & fi
quelqu'un y manquoit ,
62 MERCURE
on le regarderoit comme
indigne de la parenté.
Aprés les derniers adieux
on met entre les
mains du défunt un paffeport
, figné de l'Evêque
, ou du Prêtre qui
avoit la direction de fa
conſcience ; en voici les
termes.
Je fouffigné, Evêque , on
Prêtre de N. reconnois & cer-
N. porteur de ces lettifie
que
tres
, a toûjours
vêcu
parmi
nous
en bon Chrétien
, faiſant
GALANT .
163
profeffion de la Religion Gre
que ; quoy qu'il ait quelquefois
peché , il s'en eft confeßé
, en a reçu l'abfolution &
la communion , en remiffion
de fes pechez ; il a honoré
Dieu & fes Saints ; il ajeûné
prié aux heures &faifons
ordonnées par l'Eglife ; il
s'eft fort bien gouverné avec
moy qui fuis fon Confeffeur :
en forte que je n'ai point fait
difficulté de l'abfoudre de fes
pechez, & n'ai pas fujet de
me plaindre de lui . En témoin
lui avons expedié le
de
quoy
prefent
Certificat
, afin
que
64 MERCURE
Saint Pierre le voyant , lui
ouvre
la porte
de la joye éternelle.
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Résumé : MARIAGES des Moscovites.
Un mémoire concernant le mariage d'un parent du Czar a été envoyé, mais il était mal rédigé et les noms défigurés, rendant impossible sa publication. Cependant, le document contenait des particularités sur les mariages des Moscovites, jugées suffisamment curieuses pour être publiées séparément. Ces particularités révèlent que la volonté du grand Duc de Moscovie est la règle pour tous ses sujets, et son pouvoir absolu repose sur trois maximes principales. Premièrement, les Czars n'épousent que leurs sujets pour éviter les changements d'État causés par des alliances étrangères. Deuxièmement, il est interdit aux Moscovites de sortir du pays sans permission, accordée principalement à des marchands envoyés en ambassade. Troisièmement, les Moscovites sont maintenus dans l'ignorance, ne leur étant pas permis d'apprendre des sciences, ce qui entraîne une dépravation de la jeunesse et une ignorance des lois humaines et divines. Les cérémonies de mariage des Moscovites diffèrent des pratiques occidentales. Les personnes de qualité se marient la nuit, et les fiancés ne se voient pas avant la cérémonie car les filles sont voilées et renfermées. Après la cérémonie à l'église, les nouveaux mariés sont séparés par un tafetas rouge-cramoisi pendant le repas. Le prêtre offre trois pains au couple et leur demande s'ils s'aiment et s'ils s'épousent volontairement. La mariée se prosterne devant son époux pour marquer sa soumission. La chambre nuptiale est préparée avec des gerbes de seigle et des tonneaux de grains, symbolisant la fertilité. Les funérailles moscovites incluent des rites particuliers, comme pleurer le défunt et lui demander pourquoi il est mort, avant de l'enterrer avec un passeport signé par l'évêque ou le prêtre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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